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PAU LE D' CHENU ciimi'iiiiiE>"-iu.inii * l 'iirinTAi mk itaii;i? nr vai - |>K - r,n\r.F. , r'r;nrr«-;F( p; i.'irT'-Toiiil': \ati'(;R( l r. trc. PAPILLONS NOCIliRNLS Avi-f la colbl.or.ilioTi .le M, K. IIRKM AllEST . ,1n Mu-', iim .riIiOmr.' n.iliM"ll. S.'Pi'.-l.iin' rli- 1,1 «nri.-t.. Kri(.i.iK>loji.iiie iIl- Fr.inr.-, A W I S m\i;f,sc(} et co.mi'Acnik niTK['n>: liF. I '[.ATvr.l nrri'ir, ■>, hllK, nll l'rtNT-Pr.-LODl (l'I'.ts IK l'OM Mitjrl. I ('.IlSTAVK IIWAUli f llillAlliF, ir>, lUH: GliKM'ifJAUE) (f-riFS 1 ,V M(tNNAIK) Dans le [)ivu)ier voluine, consacré aux Insectes de l'ordre des Léi'iuoI'Tèhms ou PapilloiNs, l'on a éliidié les deux grandes divisions des Diuunks e( des Crki'i'scilaiues, qui nous ofiVenl les espèces les plus intéressantes |)ar leurs brillantes couleurs. Dans le second volume, uous passons en revue la nom- breuse division des Nocturnes, dont les espèces, dans la plupart des cas, si elles ne se l'ont remarquer ni |)ar leur taille ni par leur beauté, sont très- utiles à connaître, parce que plusieurs donnent des pioduits utiles à riiomme, et que beaucoup aussi sont très-nuisibles pour nos cultures, uns étolfes, etc. Ces espèces, telles que, |)Our les premières, le Ver à soie et |)lusieurs Bim- Injcites; et pour les autres, la Pjim/e de la vigne, le Li/iaris dis/xir, VOnjuie pudiliondc, les Teignes, les Ê/uchisles de l'olivier et du cafier, etc., ont dû principalement nous occuper. Car nous avons cru devoir surtout nous étendre sur les produits utiles de ces Insectes et sur les moyens d'arrêter les ravages de ceux (pii sont nuisililes. Nous n'avons pas négligé pour cela l^'tiide des autres Papillons; nous donnons un Gênera complet, au moins de tons les Nocturnes d'Europe, et la descri|)lion des espèces priiici|tales, tant euro- péemies (|u'étrangères. En effet, il nous aurait été im|Kissible de faire con- naître toutes les es|ièces de ce grand groupe; n)ais les [dus petites espèces, conmie étant moins coiuuies ei plus ddliciles à distinguer que les pins grandes. ont surloul élé l'objet de nos nombreuses observations. En outre, l'Insecte, à l'étal parfait, ne nous a pas seul occupé; l'histoire des métamorphoses et celle des mœurs de ces petits êtres a été particulièrement traitée avec soin. En un mot, nous avons cherché à résumer en un seul volume tout ce qui a été dit de plus important sur les Nocturnes. La gravure est venue souvent à notre aide; nous avons essayé de donner, dans nos quatre cent vingt figures, les types les plus importants, cl à com- pléter ainsi nos descriptions quelquefois très-restreintes. Nous espéions que notre ouvrage pourra être utile à ceux qui étudient les Lépidoptères sous le point de vue purement zoologique, et à ceux qui cher- chent dans les Insectes des applications là l'économie domestique. Tel est, du moins, le double but que nous nous sommes proposé. E. D. ,Voùt 1857 AVIS AU UELII'UJK Les planches tirées lioivs texle sont au nombi'e de quarante. Cliaqiie |ilanclie doit être [ilacée en rei;ard de la page indiquée. 10 liomljyx (Allacus All.is tiln'. 1. Dombyx (Aglia) Tau. — 2, 3. Hoiiiliyx (Al- lacus) granit Paon ilf iiuil. . ... 17 I, Bombyx ilidynie. — 'i. 5 lîonibyx (AUacus) (l'isabdlo 5 I. [jasiocampe du pi'uuiei'. — 2. Mcgalosome repandum. — 3, 4, 5. Bombyx (Cnûttio- campej processionnaire. — 6. Bumbyx (Pœ- cilocampe) du peuplier. — 7. Bombyx (Cra- tcronyx) du pisserdil 21 I. Bumbyx (Allacus) cécropie, — 2. Bnmhyx (Allacus) papbia. . . 2-4 1. Bombyx oubié. — 2. Bombyx Cuii(j(;iinde. — 5. I.asicicampe Icuille-morle. — 4. Bom- byx du clièiie 20 1, 2. Orgyie antique. — 3. Éniydie crible — 4. Cypra crocipus. — 5, Arclie railleuse — ti. Uejopeja agréable — 7. Cbclonie puiliipie — 8, 9. Tricbosomc pacasilo. — 10. Cbélo- nie civique 52 1 Zeuzi're du marronnier. — 2. Ilépiidc Véuiis. — 3. Cossus gàle-bois 44 I Ilipblère railleuse. — 2. Agrolis llamnierole. — 5. Agrolis des blés. — 4. Lupéiine lu- leago. — 5. Dianlhécle à lâches blanches. — Cl, lladène obscure. — 7. Tryphène l'rangé. 07 I . Chariplère serpentine. — 2. Tbyalira Balis, — 3. Simyre veineuse. — 4. Noriagrie du roseau à balai. — 5. Caradrine du planlain. — 0. Agriopse du piinlenips. — 7 Grani- mesie à trois lignes. — 8 Céraste de l'airelle 77 I. \anlbic sullurée. — 2. Cloanllie ilu mille- pertuis. — 5. Cbanclée du pied-d'alouelte — 4 (.iléiipbaiir tic 1,1 lui. me — .'>, (^osiiiic Nacarcl. — 6. Goilyne citronnée. — 7. Calo- campe exolèle. — 8. Cucullie du bouillon blanc 12 1. Brepbos partlienias. — 2, Abroilole Iriplaste. — 3. Chrysoplère coquille d'or. — 4. Acoii- lie collier blanc. — 5. Plusie iola. — G Plii- sle Mye. — 7. Calpe du Ihalidre. . 13. 1. Lichnée américaine. — 2. lléliohide du prin- temps.— 3, 4. Stilbie slagiiicole. — 5. Lich- née paraiiymphe — 6. Liclmée rouge. . . 14. 1. (Iphidère empereur. — 2. Liclmée bleue. — 3. lîrèbe cliouelle 15. 1. Polydesme nyctérine. — 2. Cyligramme Joa. ■ — 3. Ophiiise de Liéiiard. — 4. Opbiuse de llope 10. 1,2. llyléorade riùicalyple 17. 1.1 ipblcre joueuse. — 2. Gorlyne brillante. — 3. Calogramme peinic. — 4. Agrolis à grandes taches. — 3. Dasygastère de la Kou- velle-llollande. — 6. Périgée étoiléc. — — 7. Cirrhédie des pampres. — 8. lladène grande. . . ...... 18. I. Anthécie jaguarine. — 2. Eupliasle à cliaine. — 3 llanKie olivule. — 4. Penicillaric folà- tie. — 5. Palindie de Saint-Doimiigue. — 0 Dyoïnix à grands yeux. — 7. Ibtéi'nccre p.âle. — 8. Ilyblée constellée 19. 1, Cocylodes bleue. — 2. Pandesiiia ipieuavadi. 3. Xylis à pieds soyeux. — 4 Lichnée e\o- 1 iqiie 20. I. I.elis à écmcis, —2. Itémigie très-grande. — 3. llypéiiarie miiiiopbile. — 4. Kyclipao à liaiide blaiiclu- . 21 . Il uliiiée indélciiiiinée — 2 Noctuelle brii- H3 88 G6 105 101 109 113 121 12G 130 nàlrc. — 3. Cliasias de lajoiic. — 4. Cocilie (le d'Urville. — 5. Corocère de Madagascar — G. Leptonic nitiilaire ir>5 ■■'I 1. Hùlroeaiiipe gris de perle. — 2. Macarie marqué. — 3 Macarie jaune. — 4. Ennoiuos de l'aulne. — 5. Clcogène teinte. — 6. A.s|)i- late ensanglantée 144 23. 1. Aveulie crochet. — 2, 3. Nuniéric poudrée. 4. Géomètre papillon. — 5. llinière plume. — 6. Augerone du prunier 153 24 l. 2. Nyssie pomone. — 5. Eupistécie à cinq raies. — 4, 5. Coarmie du chêne.— 6, 7. Ili- hernie déleuillée. — 8. Anisopteryx du mar- ronnier 158 25. 1. Lohophore lobule. — 2. Dosydie menaçanle, — 5. Gnoplios (jbscure. — 4. Acidalie pâle. — 5. Eubolie cervine. — 6. Larentie bleue. lOô 2G. 1. Sione blanche. — 2. Veuille tachetée. — 3. ûdezie bas-blancs. — 4. Licliuée indienne, — 5. Cidarie de l'anserine. — 0. Cabère pus- tulée 177 27. 1. Lichnée africaine. — 2. Sphingide (Chenille de). — 3. Nocluélien (Chenille de). — 4. Koctuélien (Chrysalide de). — 5. Hectus à taches. — 6. Eudagrie marbrée 55 28. 1. Wcgaphyse herbitérale. — 2. Ilercyne ma- nuelle. — 3. Ennycbie à huit lâches. — Spa- ragnie géante. — 5. Sindris de Sganzin. — 6. Cosmophile .xanthiodyme 188 29. I. Nympbule nombréo. — 2. Ouiiode cunicu- laire. — 5. Dichromie triangulaire. — 4. Aga- thode njusivale. — 5. .Mégaste granduie. — 0. liulyde Ibjlascinale 201 5IJ. 1. Madupe du saule. — 2. Noie blanchàire. — 3. Yponomeuto du fusain. — 4. lihodine falculaire. — 3. Zéllics insulaire 214 51. 1. Tordeuse du sorbier. — 2. ïordeuse de l'osier. — 3. Pœdisfiue bouclier. — 4. Coccyx alpicole. — 5. Sericore de Zinken. — G. Sjr- rothripse de llervay. — 7. Cochyle nanlc, — 8. Choroute dolosane 52. Œnoplhire de Pillerius ou Pyrale de la vigne. 55. I. réronée enfmnéc. — 2. Glyphiplèrc inipri- niée. — 3. Grapholilhe siliceuse. — 4. Ypo- nomeute du cerisier. — 5. Coccyx rouge- lij'Uii. — C- 'feras rojigée — 7. .\spidie de Sulander 54. 1 Clulo des roseaux. — 2. Sciaphile de Wahl- baum. — 5. Argyrolépic de ISaujuann. — 4 Gallcrie colonie. — 5. llylhie des vigno- bles.— G. Ilytbie incarnat — 7, Scirpopluige géante 55. I. Yponomeule du fusain. — 2. Cramhe pal- pulé. — 3. Cramhe aigle. — 4. Chalyhe py- raustc. — 5. Phycide du sapin. — 0. Phy- cide du groseillier. — 7. JEA'ie de la vipérine. 50. 1 Hémilide ciculelle. — 2. Diurnéc du hêtre (mâle). — 5. Caulobie du sparganium. — 4. Diurnée du hêtre (femelle). — 5. Lem- matophile aliénée — 6. lléniilide dictanelle. - — 7. Anacampsis grasse. . 57. I. Uulale triste. — 2. .4lucile de la julienne. — 5. Ilarpipteryx couteau. — 4. Hypsolophe asperelle. — 5. Chelaric conscriptelle. — G. Ailéle de Laircille. — 7. Rhinosie fas- cielle. — S. Lampros Ircs-grande 58. 1. Énicoslomc de Geoffroy. — 2. Incurvarie flaviniitrc. — 5. Teigne dos pelleteries. — 4. Œcopliorc d'Ilerinann. — 5. Teigne du crin. — 6. Teigne des graines. — 7. Euplo- rame authracinello 59. 1. l'Iérophore (Adaclylo d'Iluhner). — 2. Œco- phorc (Argyresthie) de Godart. — 3. Gracillarie sygmpennelle. — 4. Plérophnre spilodaclylc. — 5. Élachisle alauilelle. — G. Élachisle de Curlis. — 7. Pléropbore lilhoxidactyle. . . 40. 1. Nyniphale Jasius. — 2. Leuconée gazée. — 5. Sjnérinthe ocellé. — 4. liombyx du Gouyavier (Psidii sablé 23.'î 242 244 257 2G0 271 27G 289 30! Ol'sm'dtton. — l.a plupart dis ligures qui rcpiésenlenl des .Micrulépido|ilèies suul plus grandes que nalure. iMi;. I. — NyMi|.li.ih- .lasiiis (M^ilo.) l'iii 2- — Lcucoiiéo ^a/oe. (Màlr.) iMg- '6 — Snicniillii' .kcIIi'. (I''eiiii'll(; ) ^y — :V "^Çf ris '5- — Boinliyx du goiiy/ivior ou l'siilii. (l'pmolle.) IM. M. OCTLIRNES Jusque dans ces derniers temps, les iinluialisles, à rexeni|ile de Latreille, ]inil:iye:iieiit les Icseeles de l'ordi'C (les Lé|iiduplèi'es en trois grandes 'T'W^-^^ divisions , auxquelles ils- appli- quaient les dénominations de Diuii- i>Es, CnÉiTscuLAiREs et Nocturnes, et (jui eorrespoiidaienl aux trois [genres linnécns des Papillons, Si)l}inx et Plialcncs; as- sez réeeiiiraent, JIM. le docteur Boisduval et E. Illaneliard, n'admettant pas ces groupes primaires, n'ont plus fornui que deux sections [irincipales parmi les Lépidoptères : celles des Iîhopalocèiibs du premier de ces auteurs, ou AcHALii'ïÈiiEs du second, pour les Diurnes, et des IliiTii- nor.ÈnEs ou CiiALiNorTi:r,Es ])our les Crépusculaires cl Nocturnes réunis. C'est la dernière de ce classilicalions qui a été adoptée dans cet ouvrage, et, dans le premier volume, on a [lassé en revue p." 1 l-i-. 1 Nociueile promiba. 2 HISTOinE NATURELLE. les genres nombreux formés par les Aclinlinoplères, et Ton a éliiilié ceux des Clialinoplères en- trant dans l'ancienne division des Crépns( niaires, eomprenanl les quatre familles parliniiièi'es des Castniens, Srsieiis, Ziifiéninis et Spli'nifiirns. D'après eela, il nous reste à donner Tliistoire des di- vers groupes de la section des Chalinopières comprenant les anciens Papillons nocturnes, c'est-à-dire les familles des Bombyciens , I\ocluélicns, Uranietis. Plialcuiens et Pijraliens, selon la mélliode de ME. Blanchard. Avant de nous occuper spécialement des Nocturnes, nous donnerons quelques types des trois an- ciennes divisions primaires des Lépidoptères pour en montrer complètement les différences à l'état d'Insecte parfait. ' Fig. 2. — Leptocirque Gurius. Fig. 3. — Érycine de Morisse. Fiï. 4. — Agcronie féronia. Fig. 5. — Papillon Alexanor. Les Diurnes n'ont pas de soie roide, écailleuse, espèce de frein au bord externe des ailes inférieu- PAPILLONS. 5 l'es, el les yiles, surtout les supérieures, sont élevées dans le repos; les antennes sont le plus ha- bituellement terminées par un renflement. Chez les Crépusculaires, il y a une soie loide au bord externe des ailes inférieures passant dans un crochet des ailes supérieures el les maintenant dans une position horizontale ou inclinée pendant le repos ; les antennes sont en massue allongée, prismatique ou en fuseau. l"ig. 0. — Agariste Japet. SinériiUlm demi-paon. D'une manière générale, les Nocturnes nous présentent, comme les Crépusculaires, à quelques ex- ceptions près, des ailes bridées, dans le repos, au moyen d'un crin corné ou d'un faisceau de soies, partant du bord extérieur des ailes inférieures et passant dans un anneau ou une coulisse du dessous des ailes supérieures; les ailes sont horizontales ou penchées, et quelquefois roulées autour du corps, et surtout les antennes vont eu diminuant de grosseur de la base à la pointe, ou sont sétacées. ,\ /: l'ig. 10. — A'„'rolis Villieisi. Fig. 11. — Noctuelle Orion. i IIISTOmE NATUliELLE. Les Noi'tiirnes, beaucoup plus noiiiltrcux on espèces et en genres que les Diurnes et les Crépuscu- laires réunis, mais qui, le pins lialiitncllcineni, ne sont pas parés de couleurs aussi brillantes, le système décoloration ctant ordinairement assez sombre, se trouvent répandus sur tonte la surface du itioije, aussi bien dans les pays chauds que dans les réyions lenipérées et dans les contrées froi- des. C'est parmi eux que l'on trouve les plus grands Papillons connus, et aussi, dans le plus grand tiombre des cas, les plus petits, qui portent communément le nom de Micrtilrpiiloplcres. Ces insectes sont prescpu' exclusivement nocturnes, c est-à-dire qu'ils ne volent que la (mit; mais loulel'ois un certain nombre d'entre eux ont un vol diurne. CINQUIEME FAMILLE. lîOMRYClENS. BOMBYCIÎ r.iaticiiai( Antennes sétacées ou faiblement pectinées chez les femelles, et parfois aussi chez les màles; mais le plus ordinairement très-fortement pectinées et même en panaches dans ce di'ruier sexe; palpes très-courts, dépassant peu le bord du chaperon ou ne dépassant même pas cet organe; trompe rudi- nientaire; corps épais, robuste dans le plus grand nombre des cas, et plus rarement giêle et mince tète assez grosse; ailes plus ou moins étendues, quelquefois atrophiées dans les femelles; vol lourd. Chenilles allongées, cylindriques, très-velues, et garnies de deux sortes de jioils ; les uns en plus grand nombre, bas et très-denses; les autres longs, isolés ou fascicules; ou bien couvertes de tuber- cules; le plus grand nombre vivent solitaires sur les arbres, dont elles rongent" les feuilles, ou sur les plantes basses, et un petit nombre vivent en société; toutes se transforment dans des coques d'un tissu plus ou moins solide, et parfois, comme le Scricari/i mori, soyeux, et dont on a su tirer un si utile emploi dans les arts. Cette famille renferme les plus grands Lépidoptères connus et aussi des espèces de taille moyenne et petite. Les parties rudimentaires de la bouche de ces Insectes conslituent un de leurs principaux caractères; ils ne prennent aucune nourriture à leur état d'Insecte parfait, et les quelques jours qu'ils ont à vivre sont uniquement consacrés à la réunion des sexes et à la ponte des œufs cpii doivent re- produire l'espèce. Les Bonibyciens volent rarement pendant le jour; c'est plutôt le luatin et le soir qu'on les aperçoit, et encore sont-ce en général les mâles, car les femelles se déplacent peu, restent habituellement sur les arbres ou cachées dans les buissons, ou peuvent être, comme chez certaines Psychés, tout à fait aptères. Ces Lépidoptères, comme le fait remarquer M. lîlancbard, offrent un sin- gulier exemple du grand développement du sens olfactif : les niMes de plusieurs espèces sont attirés vers les femelles à des distances très-considérables; ainsi de ces dernières, renfermées dans des boites placées sur une fenêtre dans l'intérieur de nos villes, ne manquent presque jamais d'attirer en quelques heures une foule de nirdes. L'organe de la vue les dirige cependant si peu, qu'ils vont se précipiter de tous côtés dans le voisinage des femelles, et le sens olfactif seul parait les guider. Mal- gré toutes les recherches, on n'a pu constater quel était le perfectionnement subi par l'organe de l'odorat; mais le fait matériel que nous citons n'en existe pas moins. Les Lépidoptères de celte famille, l'une des plus considérables de l'ordre d'Insectes que nous étu- dions, sont dispersés dans presque toutes les régions du globe; l'Amérique, et surtout le centre de l'Asie, fournissent les espèces les plus remarquables : l'Europe, l'AI'i'ique et l'Océanie possèdent aussi des espèces qui leur sont propres. On sait qu'une espèce, originairement asiatique, le Ver a SOIE ou Scricaria Hioci, et quelques autres dont on tente aujourd'hui l'acclimatation, est conservée avec le plus grand soin dans plusieurs contrées de l'Europe, par suite des cocons qu'elle nous donne, et qui pioduisent la .soie, cette base importante d'un < ouinierce si étendu. Il est nu"'me prolia- V y l'ig, 1 — llniiibyx ilicljnic. (Mâle ) Fi"^ 2. — Clionillo (If rMliuiis Isaljfllir. Fig. 5 — Alt.icus Isalii-.llx'. (M;'ilo. l'I 5. l'APILl.ONS. 5 ble, comme nous Je dirons, que rinlroiliuiion en Euiùjie de plusieurs autres espèces de ISoniby- ciens pourrait, sous le même point de ^ue, nous être d'une grande utilité; rentomologie, cette science que l'on se plaît à nous représenter comme ne s'oceupant que de dénommer et de classer les êtres si nombreux de la division des Insectes, s'occupe chaque jour de résoudre ce |MoMème. et cherche avec une activité incessante à démontrer qu'elle a une utilité matérielle et qu'elle peut don- ner à l'homme de nouvelles sources de riehesse. Les Bonibyciens, anciennement placés dans le genre Donihiix de Linné et de Fabricius, renrermenl actuellement une cinquantaine de genres. M. E. nianchard forme dans celte famille cinq tribus par- ticulières, celles (les Bonihijcidcs. Psijchidcs, PlaUjptértjndes. Ih'pinle.i et ^otO(ll»ltl(l(■s. elles- mêmes subdivisées en plusieurs groupes jirimaires. Fig. t'2. ^ lîoniliyi iiliin PREMIERE TRIRIJ nOMltYCIKES BOMliYCIDA':. lîoisdiivnl Trompe rudimentaire, souvent même imperceptible; palpes très-courts. Chenilles glabres on mu- nies d'épines, ressemblant assez à celles des Sphinx, et se filant ordinairement un cocon composé tantôt de soie, tantôt d'une matière plus coriace; ce cocon placé sur les branches d'arbres ou plus rarement enfoncé dans la terre-. Cette tribu, de beaucoup la plus nombreuse de toutes celles de la famille des Bombyciens, coni- preiid les liomdiix proprnncnt^dits et les espèces qui s'en rapprochent le plus. Ce sont le plus or- dinairement des Lépidoptères de taille moyenne et de coloration généralement sombre. M. E. Blanchard {Hisi. des Ins., t. Il, Didol, 1845) indique dans cette tribu vingt-deux genres. qu'il partage en six groupes principaux; savoir : i" E^DR0U1TES, caractérisés par leurs antennes den- telées ou pectinées dans les mâles, et par leurs ailes étendues, marquées d'une tache discoldale (genres Scricaire, Endronii.t et Aglia); 2° Attacites ; antennes des mâles fortement pectinées; ailes étendues, très-grandes (genre Atlacu.<:): ô' Bombycitfs : antennes Irès-pectinées dans les mâles, très-peu dans les femelles; ailes médiocres; abdomen très-épais dans les femelles (genres Mégalo sonie, Lasiocampc et Bombyx); i° Liparites : antennes fortement pectinées dans les mâles; ailes un peu infléchies; abdomen grêle dans les mâles, épais dans les femelles (genres Orgifie et Liparis); 5° Arctiites ; antennes pectinées dans les mâles, très faiblement on simplement ciliées dans les fe- melles; ailes défléchies; corps épais (genres Arcùe, Trichosomc, Calopicre, tlazis, Leplosome et f> HISTOIRE NATURELLE. Callimorphe), (5° Lithosites : ailes enveloppant le corps pendant le repos, les postérieures plissées; corps grêle, allonyé (genres Enchélie, Emydic, Lilhosie, Naclie, NnUarie et Barbicorne). Fig. 13 — Bombyx taie. (Femelle.; Nous ferons connaître la plupart des genres que nous venons de citer, et nous en indiquerons quelques autres dont na pas parlé Tentomoloyi^te dont nous suivons la classilication; mais nous donnerons surtout l'iiistoire détaillée du genre Snicaire, qui a pour type le Ver h soie, et nous nous étendrons aussi sur les genres principaux de cette tribu, tels que ceux des Bombyx, Atiacns ou Sa- tuniie, Trichosomc, Callimorphe, Lilhosie, qui nous offrent des espèces très-connues ou t.rès- re- marquables par leur organisation, et sur ceux des lÂparis et Orgtjie, qui renferment, le premier le Ltparïs chrijsonhxa, et le second VUryiiia pudibnnda, qui tous deux font de grands ravages aux arbres de nos forêts et de nos jardins, et contre lesquels est presque exclusivement dirigée la loi sur l'éclienillage. i" GENRE. — SÉRICAIRE. SEBICARIA. Latreille, 1825. Familles luturelles du règne ariiiiial. Corps irès-robuste dans les femelles, moins épais chez les miles; antennes fortement pectinées ou même très-dentelées dans les m;'des, plus légèrement dentelées dans les femelles; trompe imper- ceptible; palpes complètement rudimentaires; ailes étendues, marquées d'une tache .ibdominale : les antérieures un peu falquées. Chenilles allongées, cylindriques, glabres, el rappelant la forme de celles des Sphingiens, surtout par leur segment anal renflé. Cocon assez court, renllé au milieu et composé d'une matière soyeuse. Le nom de Sericaria (du latin sericarius, ouvrier en soie) a été donné par Latreille à un genre de Bombycien différent de celui que nous éludions; mais tous les entomologistes modernes sont d'ac- cord aujourd'hui pour y comprendre le Ver à soie, qui, comme l'ont dit plusieurs de nos devanciers, et comme nous croyons devoir le répéter de nouveau, devrait plutôt être le type du genre Dondiiix, puisque la dénomination de BoaSu? lui était appliquée depuis la plus haute antiquité, et qu'il n'y avait pas de raison indispensable de créer poui' lui un nom générique nouveau plutôt que de lui lais, ser celui sous lequel il elail universellement connu. Malgré cette observation, nous devons, comme tous les zoologistes actuels, faire du Ver à soie, ou Bombyx mori de Linné, le type du genre Séri- caire. On ne range qu'un petit nombre d'espèces dans le genre Sericaria; la plus célèbre, et celle sur laquelle nous devons surtout nous étendre, est le : ['APIIXOXS. VKR A SOIE. SElilCAnlA MORI. Auctorum. Ce Lépidoplère, le Bo,uêuï des Grecs et le Doiidnjx des Latins, a reçu de Linné, lors de la eréation de la nomenclalure zoologique binaire, le nom de Bombyx mori, qui rappelle en même temps sa dénomination ancienne et le mûrier, sur lequel vivent ses Chenilles. Fabricius, Elnbner, Godaërt et tous les anciens entomologistes lui ont conservé le même nom, que les naturalistes modernes, comme nous l'avons déjà dit, ont changé en celui de Scricnria mori. Il est vulgairement appelé Ver à soie. dénomination que Geoffroy a adoptée dans son Histoire des Inseetes. Le Papillon est d'assez petite taille, car l'envergure des ailes n'a à peu près que 0"',OôO; ses ailes sont d'un blanc sale, rosé, tirant légèrement sur le jaunâtre : les supérieures ornées, chez le mfile, d'un croissant et de deux lignes transversales brunâtres qui se prolongent quelquefois sur les inférieures; les antennes sont grisâ- tres. La Chenille, ou le Ver à soie proprement dit du vulgaire, est blanchAire, et a beaucoup d'ana- logie avec la Chenille des Spbingiens; elle est épaisse, avec la tète petite : le premier anneau de son corps est très-renflé, et l'avant-dernier est muni d'un tubercule qui a quelque ressemblance avec la corne que l'on remarque chez les SpliinT. Le cocon, qui contient la chrysalide, est assez gros re- lativement au volume de l'Insecte parfait; il est ovale, et f(U-mé d'un fil soyeux soit blanc, soit jaune doré, soit vert-pomme. On désigne sous le nom de Seres (du mot persan ser ou zer, qui veut dire or) un peuple qui sem- blait, dans l'aotiquité la plus éloignée, faire son occupation spéciale de l'industrie de la soie; mais à quelle peuplade faut-il attribuer d'une manière positive cette dénomination de Seres? Les nom- breuses recherches des savants n'ont pu édaircir ce point d'une manière complète; faut-il appliquer ce nom aux Tartares orientaux, ou plutôt, ce qui parait plus probable, faut-il penser qu'il est ques- tion, sous cette dénomination, du peuple chinois'? En effet, tous les auteurs s'accordent à dire que la patrie primitive du Ver à soie et du mûrier blanc, qui le nourrit, est la Chine, et c'est du sein de cette vaste contrée que ce précieux Insecte s'est répandu partout où il existe aujourd'hui. Les histo- riens chinois font remonter à une époque très-reculée la découverte de l'art d'élever, de multiplier le Ver à soie, et de fabriquer des étoffes avec le fil brillant dont il forme son cocon. Selon eux, l'impé- ratrice Louî-Tsen, femme de Hoang-Ti, qui monta sur le trône près de trois mille ans avant l'ère chrétienne, fut chargée par cet empereur d'élever des Ver,s à soie et de faire des essais pour em- ployer la matière de leurs cocons à fabriquer des tissus. Louï-Tsen fit ramasser une grande quantité de chenilles de ces Lépidoptères, qu'elle nourrit elle-même avec des feuilles de mûrier; après plu- sieurs essais, elle obtint un succès complet, trouva la manière de dévider la soie et de s'en servir, puis elle en fit faire des étoffes sur lesquelles elle broda des fleurs et des oiseaux. De la Chine, la culture des Vers à soie et celle des mûriers, que nous verrons toujours liées l'une à l'autre, passèrent lentement, et par les relations rares entre les peuples dans ces temps reculés, dans les Indes et en Perse, où elles restèrent bien des siècles avant de parvenir en Europe. On ignore à quelle époque la soie fut introduite en Grèce; mais ce qui est certain, c'est que ce ne fut qu'après le règne d'Alexandre, et peut-être même par suite des conquêtes de ce roi, qui put rapporter des étoffes de soie du royaume de Darius. Les anciens Romains ne connurent pas la soie; ce n'est que sous les premiers empereurs, ou peut-être à la fin de la république, lorsque les victoires de Lucullus et de Pompée reculèrent les bornes de l'empire jusque dans l'Orient, que les Romains virent pour la pre- mière fois des tissus faits avec ce fil précieux. Les étoffes de soie furent, pendant plusieurs siècles, d'un prix excessif à Rome, même lorsque cette ville était maîtresse d'une grande partie du monde; et ces étoffes se vendaient au poids de l'or. Sous Tibère, il fut défendu aux hommes, par un décret, de porter des habits composés de cette m;itière Hèliogabale fut le premier empereur qui porta des habits de pure soie; car, jusque-là. le luxe, même le plus effréné, n'o.^ait rem]iloyer qu'en la mêlant avec d'autres matières. A 1 époque que nous venons de citer, et encore pendant près de trois cents ans, les Romains ignorèrent quelle était la nature de ce fil brillant et précieux, et à quelles espèces d'êtres on devait sa production, ou du moins ils ne le surent que bien imparfaitement. Les auteurs anciens. Aristote, Pline, Hérodote, Théophraste et quelques autres, ne connurent qu'imparfaitement la production de la soie, et senitdent même quelquefois l'attribuer à un arbre, probablement au co- tonnier. Il parait même que l'île de Cos produisait une Chenille vivant sur le cyprès, le tèrèbinthe, le 8 HISTOIRE NATUUELLE, (•lic'iio cl II' frêne, (|iii (loiii];iit un cocon (IVu'i l'on lirait une soie grossière, cl il esl même pnihaljlf que la prcniièr(! soie que les Cirées et les liomains ontconaue provenait de ce Lépiilnptère que sans . lioulu elle était moins belle, moins abonilante que celle qui esl fournie par le Vei' chinois, et que sa culture a élé abandonnée lorsque celle du Bombiix inori a été enfin introduite en Knrnpe. Quoi qu'il en soit, vers le milieu du sixième siècle, sous le règne de Juslinien, deux moines par- vinrent, non sans danger, car l'exportation du Ver à soie était rigoureusement défendue, à transpor- ter, de la Cliine à Constanlinople, des œuis de cet utile Insecte et en même temps le mûrier blanc. Le commerce de la soie, dont l'usage éiait devenu très commun, quoique le prix en ffit encore excessif, faisait passer en Perse des sommes immenses d'argent de l'empire; aussi Juslinien récompensa-t-il libéralement ces deux moines, qui enseignèrent la manière de faire éclore les œufs, de nourrir la (llienille et de filer la soie. De Constanlinople, les Vers à soie se répandirent, avec le mûrier, dans une grande partie de la Grèce, et, environ cinq cents ans après, le nombre des uns et des autres y devint si grand, que le Pélopouèse changea son nom en celui de Morée, qui indique la culture très-multi|iliée de l'arbre sur lequel se nourrit le Ver à soie. Au neuvième siècle, les Maures, qui antérieurement à cette époque avaient introduit cet Insecte utile sur les cèites d'Afrique, le piopagèrenl dans les provinces de la péninsule ibérique, alors sous leur domination. De la Grèce, les mûriers et les Vers à soie passèrent en Sicile et en Italie, du temps de Pioger II, roi de Sicile; ce prince, s'étanl emparé, en H50, des principales villes du Péloponèse, transporta leurs nombreux ouvriers en soie, et avec eux leur indus- trie, à Palerme. Quelques auteurs assurent qu'il y avait déj;i longtemps que les Vers à soie avaient été iranspoités en Italie, mais leur culture élait négligée, et on en tirait peu de parli, lorsque lloger profila de ses conquéles en Grèce poui' l'aire venir à Palerme et dans la Calabre des gens qui s'enlcn- daient à l'éducation des Vers à soie, et des artisans instruits dans l'art d'en fabriquer des étoffes, et ce qu'il y a de certain, c'est que. depuis lors, celle branche d'industrie prit tellement vogue en Calabre et s'y est si bien soutenue, que peut-être encore aujourd'hui cette province produit à elle s<'ule plus de soie que tout le reste de l'Italie. An treizième et au quatorzième siècle, rinduslric de la soie se propagea de ])lus eu plus en ilidie et en Espagne, et l'on dit qu'au commencemeni du quatorzième siècle, à l'époque où Clément V transtéra le saint-siège ù Avignon, le mûrier fui planté pour la première fois dans les environs de celte ville, mais qu'il ne s'y propagea pas. Près d'un siècle après, quelques geniilslioinmcs qui avaient accompagné Charles VIII en Italie pendant la guerre de 1494, ayant connu tous les avantages que ce pays relirait du commerce de la soie, envoyèrent, après la paix, cherchei' ;i Naples des mûriers qui furent plantes en Provence et à Allan. :\ quel(|ues kilomètres de Montélim;irt, où, eu 1802, Faujas de Saint-Fond prétend avoir vu un vieil arbre que la tradition disait provenir de celte époque. Charles VIII lit distribuer des mûriers dans plusieurs provinces, et il encouragea le."! maïuilactures de soie de Lyon; mais cependant l'édu- cation des Vers à soie et la culture du mûrier firent alors peu de progrès eu France; e!, sous Louis ,\II, on n'employait guère encore que les soies d'Ilalie et d'Espagne. Henri II, qui fut, dit-on, le premier de nos rois qui porta des bas de soie, rendit, en 155'p, un cdit par lequel il ordonna de faire des plantations de mûrier. Sous Charles IX, un simple jardinier de Nîmes fondait dans celte ville une pépinière, dont les nombreux mûriers devaient couvrir, en peu d'années, le Languedoc, la Pro- vence, le Oauphiné, plus tard la Tonraine, et quelques autres provinces. Henri IV, d'après les con- seils d'Olivier De Serres, et, contre l'avis de Sully, fit planter des pépinières de mûrier, et chercha :'i propager cet arbre, ainsi que le Ver à soie, et, sous la direction du même agronome, fit planter, dans le jardin d(^s Tuileries, A Paris, vingt mille pieds de mûrier, et fit élever, dans le même jardin, une magnanerie, qui, après avoir prosjiéré quelques années, ne put continuer de fonctionner, à cause du climat de notre capitale, et surtout du ]iiii de soins que l'on y donnait aux Veis ;"i soie; en outre, Henri IV proliib;i, ]iar un édil, l'imporlalion de la soie étrangère, et facilita ainsi, autant qu'il le put, la fabrication du royaume. La culture des mûriers et des Vers à soie fut négligée en France ,sous Louis XIII; mais elle fut ranimée, sous le règne de Louis XIV, par Colbert, qui établit des pépinières royales dans le Derry, l'Angoumois, l'Orléanais, le Poitou, le Maine, le Vivarais, la lioiirgogne, la Franche-Comte, la Gascogne, cl (pii en riièmc li'iiips améliora la fabiicalion île la soie, en faisant ve- nir dans noire pays Benoit de liologne. Sous Louis .\V, la culture du mûrier continua ;"i être encou- ragée, et, princi|»alemenl de 174r) ;i 1750, il fut formé de nouvelles pépinières dans la linurgogne, la PAPILLONS. 9 Cliam|i:i^'iii\ la Franriie-Cnmié, lOiioanais. le Rcny. l'Ani^ûiimois, le MaiiiP, lePoilnii, otc, et les ar- bres en fiiicnl encore distribués graluilement. L.i lievoliilion française arrèla pendant qnelqnes an- nées la protection accordée par l'Klat ù la production de la soie; mais, peu d'années après, les divers gouvernements de notre pays, le premier Empire, la Restauration, Louis-Philippe, et, de nos jours, Napoléon III. encouragèrent par tous les moyens possibles l'industrie séricicole, tant parla multipli- cation des mûriers et celle des Vers à soie, ainsi que l'amélioration des races, que par des procédés meilleurs et plus économiques dans la fabrication. Malgré tous l'es efforts, nos cocons indigènes sont loin de produire la soie nécessaire à notre fabricaiion, et chaque année la France consacre des sommes considérables pour l'importation de cette matière première. Cependant la culture des Vers à soie et du milvier s'est beaucoup propagée en France, et ne se borne plus, comme jadis, à occuper une partie de nos départements du Midi et du Centre; l'on fait des édu allons de Vers à soie .aux environs de Paris, ainsi que dans le Nord, et il est probable que d'ici à peu d'années on verra cette industrie prendre un grand développement dans cette dernière partie de la France, où le mûrier ré- siste assez bien à la froide température de nos hivers et aux gelées tardives du printemps. Fi". 14. — Ver à soie. (Màlo' Fi}!. 15- — Ver à soie. (Femelle.' Pour compléter le tableau que nous avons tracé, nous ajouterons que la culture du mûrier pass.T en Angleterre dés le quinzième siècle, et que de là elle fut, plus lard, transportée en Amérique, on elle se propai;ea facilement. La marche de cet arbre, et par conséqueni celle de l'Insecte qu'il nour- rit, se continua assez lapidenieiit depuis cette époque, et, dans ces derniers siècles, on vit la Delgi- que, la Prusse, l'Allemagne, la Suède, et même quelques provinces de la Russie, telles que le Cau- case et l'Ukraine, obtenir les cultures du mûrier et du Ver i") soie. Aussi la soie a-t-elle perdu cette grande valeur qu'elle avait dans l'antiquité, et sommes-nous, sous ce point de vue comme sous tant d'autres, bien loin de l'cpoque où Vespasien, refusant ;i l'impéra- trice, sa femme, une robe de cette étoffe, disait ; « Donnerai-je tant d'or pour si peu de soie'.' « Si la soie, par un prix élevé, est restée pendant très-longtemps le partage exclusif des classes riches de la société, l'extension considérable donnée à l'industrie qui la produit l'a popularisée de plus en plus et a permis de se la procurer presque à bas prix. C'est qu'aussi l'industrie séricicole a pris dans beaucoup de pays, et surtout en France, en Italie et en Angleterre, une extension énorme; que des millions de bras ont été nécessaires pour en préparer la production, pour la transformer en étoffes, etc., et que des populations nombreuses des campagnes et de grandes villes sont presque exclusivement eni|doyées à la eidture des Vers à soie et à la fabrication de ce produit. Et néanmoins la science et l'industrie n'ont pas dit leur dernier mot à ce sujet; la culture de l'Insecte et de l'arbre nourricier doit encore être multipliée; les races du Ver doivent être améliorées, si même de nou- velles espèces ne doivent pas être introduites; les conditions hygiéniques dans lesquelles sont pla- cées les magnaneries doivent être étudiées de nouveau; on doit chercher à remédier aux maladies aux- quelles sont sujets les Vers; la fabrication des étoffes doit être simplifiée, améliorée; des mécaniques nouvelles doivent venir encore suppléer l'homme dans beaiK'oup de cas, et laisser :i son intelligence un plus vaste champ, etc. On a pu admirer, aux expositions universelles de Londres et de Paris, les magnifiques étoffes de soie des villes qui se livrent spécialement à cette fabrication; la science et l'industrie doivent cherchei- à en produire encore de plus belles et à nous les livrer à meilleur mar- ché. Telle est la marche de l'humanité; tel est le progrès. Il n'est pas dans notre sujet d'énumérer les nombreuses étoffes dau.s lesquelles la soie entre comme élément; cchi serait trop long et nous 10_ niSTOinR NATURELLE. mènerait trop loin de notre point de dépari, c'est-à-d re de l'histoire de l'Insecte qui les produil; il ■y aurait cependant beaucoup de choses intéressantes A dire sur ce point, et il serait utile d'indiquer les diiïérentes étoffes de soie pure ou de velours, de rapporter les procédés de fabrication, les prix de revient et de vente : cela, nous le répétons, est du domaine de l'industrie, et non de la science, et nous ne pouvons nous en occuper. La Chenille du Ver à soie, ainsi que l'indique le nom spécifique de Sericaria mori, se nourrit de feuilles de diverses espèces du genre mûrier (Monts, Linné). On croit avoir remarqué que les Vers à soie élqvés avec les feuilles du mûrier noir (Moriia niijra) donnent une soie grossière et ner- veuse, mais qiie les feuilles du mûrier blanc {Monis alba) sont plus nutritives et préférées par les Chenilles-, quoiqu'elles se nourrissent facilement avec les feuilles du mûrier de Conslantinople (Moriis Constanlinopoliluna) et du mûrier d'Italie {Mnrus Ilcdica); enfin assez récemment on a em,- ployé avec avantage les feuilles du mûrier ù plusieurs tiges (Morus mnlticaulis ou ciiciillata\ en lla- ]ie surtout, et l'on se sert aussi les feuilles du mûrier rouge [Monts nibra); mais elles ne réussissent guère que lorsque les Vers ont déjà acquis une certaine taille. Quoi qu'il en soit, on n'euqiloie pres- que exclusivement que des feuilles du mûrier blanc et des nombreuses variétés de cette espèce si- gnalées par les agriculteurs et les botanistes, qui réussissent plus ou moins bien suivant la nature des terrains dans lesquels elles sont plantées, et dont les principales sont les mûriers feuille-rose, romain, grossf-reine, laugue-de-bœuf, nain, à feuilles grandes, coriaces ou lobées, laciniées, la co- lombasse, la colombassette, la dure, l'admirable, etc. On a aussi cherché à nourrir les Vers à soie avec d'autres végétaux que les mûriers, principalement pour suppléer cet arbre quand les gelées tardives suspendent sa végétation; toutefois ces diverses plantes ne peuvent jamais remplacer le mû- rier d'une manière absolue, mais seulement temporairement : tels sont la ronce sauvage, le rosier, l'orme, l'épine-vinette, le pissenlit, la pariétaire, la laitue, l'érable de Tartarie, la scorsonère, la ca- méline et la feuille d'un arbre de l'Amérique septentrionale, la Muciitra aurlanlinca, préconisée dans ces darniers temps par M. Bonafous. Malgré tous les soins que l'on peut prendre, l'éducation même partielle des Chenilles du Ver à soie avec les feuilles de ces diverses plantes ne réussit jamais com- plètement, et l'on n'obtient de résultats tout à fait satisfaisants qu'en nourrissant ces Chenilles avec des feuilles de mûrier, et surtout du Monts alba. Nous ne pouvons nous étendre beaucoup sur ce point d'histoire naturelle appliqué à l'agriculture, malgré son importance, car il est plutôt du do- maine de la botanique que de celui de l'entomologie; nous renvoyons aux travaux spéciaux de MM. Bonafous, Bobinet, A. Carrier, Camille Beauvais, Âudibert, De Lagrange, etc., et nous ne dirons plus que quelques mots, que nous extrayons presque complètement du savant article Mûrier que M. le docteur Loiseleur-Dclonchamps a inséré dans le tome XXXIII du Dictionnaire des sicences natu- relles (Paris, 1824). Dans le Vivarais, les Cévennes et plusieurs parties de la Provence, les feuilles de mûrier se ven- dent au quintal pesant; on estime généralement qu'un mûrier, dont les rameaux bien garnis peuvent couvrir une, deux, trois toises cubes au plus, peut fournir autant de quintaux de feuilles, et chacun de ces quintaux se vend ordinairement de trois à cinq francs. Les marchés de feuilles se font tou- jours avant que les arbres aient commencé à pousser, et l'estimation du nombre de quintaux que peut produire chaque mûrier se fait plus tard, quand les Vers sont à leur deuxième mue. Sur les marchés des villes, le prix des feuilles varie beaucoup, et, suivant le besoin qu'on en a, le quintal peut monter jusqu'à vingt francs ou descendre jusqu'à un franc ou un franc cinquante centimes. Les mûriers qui produisent quatre à cinq quintaux sont -très-communs; les plus gros qu'on ait aujour- d'hui en rapportent dix à douze. Dans certaines parties du midi de la France, comme aux environs de Toulon et d'Arles, les feuilles de mûrier ne s'achètent pas au kilogramme, mais on vend la dépouille entière de chaque arbre en raison de l'étendue des branches. Du reste, il est beaucoup plus avanta- geux, pour les personnes qui font des éducations de Vers à soie, de posséder un nombre suffisant de mûriers pour les élever; car celles qui sont obligées d'acheter des feuilles ne tirent quelquefois pas de leur industrie l'avantage qu'elles devraient obtenir. Quoique le mûrier réussisse bien depuis les bords de la Médilerraiiéc jusqu'en Prusse et dans l'Lkraine, il semble cependant certain que le cli- mat iidlue sur la bouté de sa feuille, et que celles de l'Europe méridionale contiennent moins de sub- stances aqueuses et plus de princi|)es propres à faire produire aux Vers une soie abondante et de bonne qualité. Le mûrier s'accommode de toute sorte de terrain, pourvu qu'il ne soit pas impropre PAPILLONS. il à la végétation; cependant il n'acquiert pas partout la mênip. force, ni les feuilles le même degré de bonté, et l'opinion la plus générale est que rien ne convient mieux au mûrier qu'un coteau en penii? douce, sur une colline calcaire qui a assez de terre, et dont la roche est suffisamment divisée pour permettre aux racines de l'arbre de s'insinuer dans les interstices, où elles conservent de la fraî- cheur sans humidité. Depuis longtemps on a renoncé à multiplier les mûriers par marcottes et bou- tures, et on ne les élève plus que de semis, parce que c'est le moyen le plus sûr pour obtenir des sujets vigoureux et de belle venue. On est généralement dans l'usage de greffer les mûriers venus de semis, en employait pour greffer des variétés anciennement cultivées, et qu'on a-observé être les plus convenables à la nourriture des Vers à soie. Dans quelques pays, on abandonne les mûriers adultes à eux-mêmes; mais, dans le plus grand nombre, on les soumet à une taille plus ou moins ri- goureuse et plus ou moins fréquente. Pour ne pas fatiguer l'arbre, la cueillette des feuilles ne do t pas être faite complètement, et il serait même bon de laisser, sur deux années, le mûrier chargé de ses feuilles une année entière au printemps de laquelle se ferait la taille. La cueillette des feuilles se fait de deux manières ; dans la première, qui est surtout en usage en Grèce, dans l'Asie Mineure, la Perse, sur les bords du Volga, etc., on donne aux Chenilles des rameaux chargés de leurs feuilles; dans la seconde, usitée en France, en Italie et en Espagne, on livre aux Vers à soie des feuilles sépa- rées des rameaux, et, pour cela, il faut les cueillir à la main, avec le plus grand ménagement pour l'arbre. Malgré la précaution que l'on prend de changer fréquemment les feuilles que l'on donne aux Chenilles, afin qu'elles ne forment pas une sorte de litière, et quoiqu'on cherche à ne jamais les livrer humides, il semble cependant que l'habitude de nouriir les Vers à soie avec des feuilles encore atta- chées à la tige est meilleure : en effet, les Chenilles ne se trouvent jamais, par la manière dont on arrange les rameaux, placées sur une litière humide, parce que les branches, qui restent presque seules après que les Chenilles ont mangé les feuilles, forment un tas à travers lequel passent leurs excréments, et à travers lequel aussi circule assez d'air pour que tout se dessèche facilement. Les lieux où l'on élève les Vers à soie portent les noms de magnaneries, magnanderies, magna- nières ou magnonières, tirés du mot matpmns, qui, dans le midi de la France, sert à désigner [es Chenilles du Scricaria moi-i, et le principal ouvrier chargé de la direction de l'atelier est appelé ma- gnanier, magnadier ou encore magnodier. De grands soins doivent être donnés pour faire arriver ;'i bien l'éducation des Vers à i-oie; des détails nombreux ;i ce sujet sont indiqués dans les ouvrages spéciaux sur l'industrie de la soie, qui a été assez importante pour faire créer dans plusieurs pays des sociétés scientifiques et agricoles, portant la dénomination de séricicoka , et qui s'en occupent exclusivement; ici encore nous ne pouvons citer que quelques-uns des faits les plus importants, ren- voyant, pour en prendre une connaissance plus approfondie, aux traités de l'abbè Sauvages, de Ro- sier, du comte Dandolo, de Bonat'ous, et surtout aux recherches des entomologistes et des séricicul- teurs modernes, insérées pour la plupart dans le Recueil île la Société sériviculc de Paris, et prin- cipalement aux travaux pratiques de MM. Guérin-Méneville et Eugène Robert. Une chose essentielle pour faire une éducation de Vers à soie profitable, c'est d'avoir de bonne graine; on appelle ainsi communément les œufs de ces Insectes. Lorsque l'on n'en a pas de sa pro- pre récolle ou qu'on ne peut pas s'y lier, on doit en faire venir d'un pays avantageusement connu sous le rapport des soies qu'il fournit au commerce. Il en est de même lorsque quelque maladie vient attaquer les Vers à soie à l'un de leur état, ce qui se fait surtout ressentir sur les œufs; c'est ce qui a lieu en ce moment sur les Vers à soie de l'Kurope méridionale, et principalement de la France : la récolte des graines est bien au-dessous de la moyenne obtenue ordinairement, et beaucoup d'œuls n'éclosent pas ou donnent naissance ii des Chenilles maladives ; aussi conseille-t-on de renouveler les graines que possèdent actuellement nos magnaniers, et de retourner, autant que possible, aux types originaires. La graine est ordinairement attachée sur des linges ou des morceaux d'étoffe de laine. Quelques personnes pensent que l'on peut, sans inconvénient, laisser la graine édore sur les étoffes sur lesquelles elle est attachée, et qu'il n'y a aucun inconvénient à cela. Mais d'autres per- sonnes, et particulièrement Bonafous, recommandent de faire é|)rouver à la graine des préparations assez compliquées, et consistant, 1° à plonger les linges et étoffes qui portent les œufs dans de l'eau à neuf ou dix degrés Réaumur; 2° à détacher avec légèreté les œufs et à les plonger de nouveau dans de l'eau, afin de les nettoyer et d'en séparer ceux (pii ne valent rien; 5° à les faire sécher en les déposant sur des linges placés sur des claies dans un lieu sec, et dont la température ne soit pas à 12 IIISTOIliE NATIIIIELLE. nlus (le huit à dix degrés. Ces opérations doivent se faire ;iu mois de mars ou un comniencement d'avril, selon que le pays est plus au midi ou plus au nord, ou que le printemps est plus ou moins avancé. Quand les œufs sont bien secs, on les place sur des vaisseaux par couches hautes de douze à quinze centimètres, et on les conserve dans un lieu ;\ l'abri de l'humidité, et dont la température doit être à huit ou dix dei;rés au plus, jusqu'à ce que le moment de les faire éclore soit venu. Les œufs du Sericariu mor'i éclosent vers le printemps, plus ou moins tôt, suivant que la tempéra- ture extérieure est plus ou moins élevée; dans les pays chauds, on laisse les œufs à l'air libre, et l'on peut même y élever les Chenilles; mais, dans nos réijions, cela n'est plus possible, en raison surtout de nos printemps, généralement froids, et qui les tueraient; le climat de l'Algérie pourrait beaucoup mieux leur convenir que celui de la France continentale, et nul doute que, dans un temps donné, ce qui cïtmmence déjà à avoir lieu, il ne s'y élève un grand nombre de magnaneries. Les œufs éclosent naturellement lorsque la température ordinaire est parvenue à onze ou douze degrés liéau- mur; mais on regarde généralement comme plus avantageux de hûter de quelques jours le moment de leur éclosion, en employant une chaleur artificielle, parce que les Vers éclosent alors presque tous en même temps, et qu'il est beaucoup plus avantageux, pour faire une bonne éducation, de n'avoir que des Vers nés le même jour, ou au moins à peu d'intervalle les uns des autres. Jadis on em- ployait comme moyen artificiel la chaleur du fumier ou même celle du corps humain; mais, aujour- d'hui, on fait exclusivement usage du four hydraulique ou plutôt du four. Les œu^s n'éclosent guère que six jours après avoir été soumis à l'incubation, laquelle commence à une température de quinze degrés Réaumur et se termine à vingt ou quelquefois vingt-quatre degrés. Les jeunes Chenilles doi- vent être maintenues, les premiers jours après leur naissance, dans une chambre où la température est de vingt degrés; le second jour à dix-neuf degrés, et tout le reste de leur vie à dix-huit degrés, tandis que l'hygromètre marque quatre-vingts degrés : en effet, il est bon de faire remarquer que l'état d'humidité du milieu ambiant doit être à un certain degré, et ne doit pasètre trop considéra- ble. Le local ou l'atelier pour le logement des Vers doit être proportionné à. la quantité qu'on se propose d'en élever; si on n'en a qu'une petite quantité, l'étuve elle-même peut servir de petit ate- lier jusqu'à la lin de la première niuc; mais, si on a plusieurs onces de graines, il est avantageux d'avoir deux ateliers : l'un petit, où les Insectes resteront jusqu'à la fin de leur troisième âge, et l'autre beaucoup plus grand, où on les fera passer seulement à cette époque. On dispose des claies dans les ateliers, et c'est sur ces claies que l'on place les feuilles de mûrier que doivent manger les Chenilles. Les Chenilles, lorsqu'elles viennent de sortir des œufs, sont entièrement noires et hérissées de poils; elles changent quatre fois de peau avant de passer à l'état de chrysalide. A l'approche de cha- que mue, la Chenille mange peu ou cesse même entièrement de manger, tandis que, après la mue, elle mange, au contraire, considérablement; elle s'amincit de |)his en plus et se dépouille avec moins de peine; elle émet des brin.s de soie qu'elle fixe aux corps environnants pour que sa peau soit rete- nue lorsqu'elle fera des efforts pour la quitter. Pendant les deux premiers jours après la mue, le Ver à soie tombe dans un état de langueur; il a peu d'appétit encore, mais bientôt il mange de nouveau avec, appétit et devient même très-avide. A mesure que la Chenille mue et prend de l'âge, elle augmente de plus en plus de grosseur: sa couleur s'éclaircit davantage, et elle huit par devenir blanchâtie. Le temps nécessaire pour que le Ver parvienne à toute sa croissance varie beaucoup suivant la tempéra- ture à laquelle il est soumis, et qui ne doit pas être trop élevée; on conçoit qu'il n'arrive que len- tement à l'époque où il doit se transformer en chrysalide (piand il est sous riullueuce d'une basse température, et que, au contraire, sous l'action de la chaleur, il mette beaucoup moins de temps. Toutefois, en moyenne, on peut dire cpi'il faut cinq à six semaines pour faire une éducation com- plète des Chenilles du Scr'icarui niori. Pendant le premier âge, qui, selon M. Bonafous, ne dure habituellement que cinq jours quand les Vers sont constamment placés à une temjiératnre de dix-neuf degrés, ils consomment trois kilos et demi de feuilles de mûrier, (pi'ou doit leur choisir tendres, petites ou coupées par morceaux menus, et qu'il faut leur distribuer en quatre repas par jour, donnés chacun à six heures d'intervalle. A la fin de la quatrième journée, la plus grande jiartie des Vers est engourdie et ne mange plus; le cin- quième jour, on ne donne qu'un ou deux rejias, selon qu'on aperçoit que (juelques Chenilles man- gent encore. Plusieurs de ces Insectes sortent de leur eiiyourdisseuient à la fin du (■in(pru'me jour; PAPILLONS. 13 les autres n'en sorlenl que le sixième; leur première mue est f^iite, el le second âge commence. H faut alors enlever les Vers de leur litière, c'esi-à-dire de dessus les débris de feuilles sur lesquelles ils sont restés jusque-là : pendant ce second flge, qui ne dure que quatre jours, les Vers provenant d'une once de graine mangent plus de dix kilogrammes de feuilles, toujours distribuées en quatre repas par jour. Au quatrième jour de leur deuxième âge, le neuvième depuis leur naissance, les Vers s'endorment de nouveau, et ils s'éveillent le lendemain pour opérer leur seconde mue. Au commen- cement de leur troisième âge, qui dure sept jours, et pendant lequel les Chenilles ont besoin de trenle-cinq kilos de feuilles, il faut encore changer la litière, et la température doit être abaissée à dix-huit ou même dix-sept degrés. Le quatrième fige des Vers à soie dure sept jours, de même que le troisième; pendant ce temps les Chenilles prendront beaucoup d'accroissement, occuperont beaucoup plus de place qu'auparavant, et dès lors devront être placées dans un plus vaste espace, et, toujours l'our une once de giaine, mangeront environ cenl kilos de feuilles, qu'on ne devra ]ias leur donner seulement en quatre re|ias journaliers, mais selon leurs besoins. En terminant cette cinciuième mue, les Vers entrent dansleur cinquième âge, dont la durée, plus longue que celle des précédents, est de dix jours, après lesquels ils fileront leurs cocons. Aussitôt que les Chenilles sont entrées dans cette der- nière période de leur vie, on doit encore les changer de claies et leur donner un plus grand espace; leur faim augnu'nte d'une manière considérable et tellement, qu'elles mangent quatre foisjilns qu'elles n'ont fait pétulant les quatre premiers âges de leur vie; car jusque-là elles n'ont consommé que cent cinquante-quatre kilos de feuilles, et il leur en faudra près de six cent cinquante; vers le milieu de cette période, leur faim est incessante, et, en mangeant, elles produisent un bruit qui ressemble à celui que fait en tombant la pluie d'une forte averse; mais, vers la fin de cet âge, c'est-à-dire vers le huitième jour, leur faim diminue, elles mangent beaucoup moins, et elles rendent proportionnellement une plus grande quantité d'excréments, ou, suivant l'expression ordinaire, elles commencent à se vi- der : c'est déjà un premier signe que les Vers, comme on le dit vulgairement, approchent de leur maturité, et qu'ils ne tarderont pas à faire leur cocon. Fi;:. 10. — Clieiiille liiluUc du Ver à soie. D'après les détails dans lesquels nous avons cru devoir entrer, on voit que, pendant tout le temps que dure l'éducation des Vers, il faut prendre de grandes précautions, surtout lorsque les Chenilles vont muer, époque des plus critiques pour elles. Les feuilles de r.iùrier doivent être fréquemment renouvelées, et la litière doit èire changée souvent, et au moins une fois au (commencement de cha- cun des cin(| âges. Les lieux où sont placés les Vers doivent être tenus a\ec une grande propreté; il faut qu'ils soient bien aérés, et qu'une température d'environ vingt degrés lièaumur y soit constam- ment maintenue. Aussi les éducations failes dans les locaux, préparés exclusivement pour cela, c'est- à-dire dans les magnaneries, réussissent-elles beaucoup mieux, surtout en grand, que celles que font quelquefois les paysans dans la propre chambre qu'ils habitent, ainsi que cela se voit fréquemment dans (pielques pauvres hameaux du midi de la France el de l'Italie. Lt cependant, malgré tons les soins qu'on en peut prendre, les Vers à soie sont sujets à plusieurs maladies qui en dètruisetit un grand nombre, et qui parfois deviennent épidémiqucs et font de giands ravages, soit dans une seule magnanerie, soit dans toute une contrée. Les principales maladies sont la ipituseric, qui rend les (Chenilles plus blanches, Irès-onrtueuses, et les empêche de liler; la coiinotiiiition, qui les fait croître trés-lentemenl et les rend trop rmillcs; la jaim'issc, qui, vers la cinquième mue, les fait bouffir cC présenter sur le corps des lâches d'un jaune doré; et enfin la miiscanlhic, à la suite de laquelle le Vers se tord, se raccourcit, prend une teinte rouge, se durcit, et fitiit par se couvrir d'une moisissure blanchàlre qui n'est autre chose (pi'iin cryptogani.' niicrosco|)i(pie, le Hiilriilis tni.ssiiiiui, dont le 14 IlISTOlftE N'ATUIŒLLE. germe se développe dans le corps de l'Insecte en une multitude de ramifications qui ne tardent pas i\ le faire périr. Comme la niuscardine détruit un très-grand nombre de Vers à soie, et que le mal qu'elle cause peut être fortement augmenté par sa propagation épidémique, beaucoup d'agriculteurs et de naturalistes ont cberché à étudier cette maladie et à en arrêter les ravages; le meilleur procédé qui ait été proposé à ce sujet, et qui ne Ta été que dans ces derniers temps par MM. Guérrn-Méiie- ville et Eugène Robert, semble très-convenable pour arrêter le mal : ce procédé, qui a parfaite- ment réussi à la magnanerie expérimentale de Sainte-Tulle, consiste simplement à faire évaporer de l'essence de térébenthine dans l'atelier où se tiennent les Vers à soie et dans celui où sont les graines; l'essence détruit les miasmes délétères et empêche la muscardine de se déclarer. Une autre cause générale de maladie a pu être remarquée en 185^, et s'est encore manifestée l'année suivante, mais avec moins de force; c'est un dépérissement des Chenilles, dont les cocons donnent moins de soie, et dont les Papillons produisent beaucoup moins d'œufs, parmi lesquels encore un certain nombre n'édôt pas; cet état de choses fâcheux a été attribué à l'action de la nourriture sur les Chenilles; en effet, depuis plusieurs années la vigne et beaucoup de végétaux sont, dans une grande partie de l'Europe, dans un état maladif manifeste, el il n'est pas étonnant qu'il y ait eu réaction de la plante à l'animal qui s'en nourrit. Le mal a été, est encore assez grand; la recolle de la soie a beaucoup diminué; mais, et cela n'est pas sans exemples dans l'histoire de la sériciculture, il est probable que, la maladie des arbres venant à cesser, celle des Vers à soie cessera également, et il ne faut probablement pas, comme on l'a proposé, pour une maladie momentanée, se croire forcé de changer les Vers à soie attaqués, et obligé de faire importer de nouvelle graine pour renouveler nos races ac- tuelles. On reconnaît que la maturité des Vers à soie est complète aux signes suivants ; 1° les Chenilles montent sur les feuilles de mûrier sans les ronger, et elles élèvent la tcte comme pour chen^her au- tre chose; 2° elles quittent les feuilles pour se traîner au bord des claies en essayant d'y grimper; 5" leurs segments paraissent se raccourcir; 4°leurcorps devient d'une certaine mollesse, etieurpeau, surtout celle des anneaux inférieurs, acquiert une demi-transparence et prend une teinte légèrement jaunâtre, particulièrement dans les Vers qui doivent filer de la soie jaune; 5° enfin, si l'on regarde les Vers avec attention, on voit que la plupart traînent après eux un fil de soie qui sort de leur bou- che, et, si l'on saisit ce fil, on peut en tirer un assez long bout sans le rompre. Lorsque les Vers à soie, arrivés à leur entier accroissement, recherchent les endroits favorables pour la construction de leurs cocons, on doit de nouveau nettoyer l'atelier, ne plus donner que peu de feuilles, renouveler l'air, maintenir la température à dix-sept ou dix-huit degrés, et surtout dis- poser sur les châssis et dans plusieurs points de la magnanerie un grand nombre de petfts fagots ou de rameaux de bouleau, de bruyère, etc., entre les branchages desquels les Chenilles iront filer leurs cocons. Ce travail sera terminé en trois ou ijuatre jours, et, dès le septième ou le huitième jour, on pourra déjà recueillir les cocons. Quand la Chenille se mcta[norphose en chrysalide ou en cocon, elle s'enveloppe d'une grande quaniiié de filaments généralement jaunâtres, parfois blanchâtres ou verdâtres, qui conslitueiil la soie. Pendant longtemps on n'a pas connu d'une manière satisfaisante l'organe producteur de la soie; mais, d'après les travaux d'un grand nombre de naturalistes, et surtout d'après ceux de M. Straus- Durckeim, il parait certain que cette matière est renfermée à l'état liquide dans deux vaisseaux très- déliés qui, partant de la tête de la Chenille, où ils sont réunis, s'étendent dans l'intérieur de l'ani- mal, et se rangent après quelques sinuosités près du dos : ces vaisseaux semblent jaunes, blancs ou verdâtres, suivant la nature du liquide qu'ils contiennent, et produisent à l'extérieur les filaments qui constituent la soie. La longueur du fil produit par une seule Chenille est d'environ quinze cenis mètres; ce fil est double, c'est-â-dire composé de deux brins très-déliés, collés dans toute leur lon- gueur par un enduit particulier. La soie dont est formée l'enveloppe des cocons offre plusieurs cou- ches superposées l'une à l'autre, et dont le nombre, variant en raison de la vigueur de la Chenille, parait être en général de .six. D'après cela on voit que chaque cocon est formé d'un fil continu, cl que dès lors il est essentiel, pour filer la soie, d'avoir le cocon intact. Aussi, pour tous les cocons destinés au commerce, les chrysalides doivent-elles être tuées, afin que les Papillons, en venant à édore, ne percent pas leur prison et ne fassent pas de solutions de continuité dans le fil de soie qui doit être filé. Pour cela on fait éprouver aux cocons ce que l'on appelle yélouffage; plusieurs moyens PAPILLONS. 15 ont 6lp préconisés pour arriver à et' but; mais les deux procédés que l'on emploie le plus générale- ment sont : soit de plonger les cocons dans de Peau portée à une haute température, soit de les placer dans un four chauffé à environ soixante degrés. Pour faciliter le dévidage de la soie, on met encore les cocons dans une bassine remplie d'eau; l'on obtient ainsi la soie dont on fera des étoffes. Quel- ques cocons seulement sont conservés pour avoir de la graine ou des œufs pour faire l'éducation de l'année suivante, et en effet on n'en a pas besoin d'un grand nombre, puisqu'on a remarqué que de quatorze onces de cocons on peut retirer une once de graine. En choisissant les cocons nécessaires à la reproduction de l'espèce, on recommande de prendre les ]ilus durs, surtout aux extrémités, ceux dont le tissu est le plus tin et ceux qui ne sont pas les plus grands; il n'y a pas de signe certain pour distinguer les sexes des cocons : cependant on croit que le cocon le plus petit, pointu d'un ou des deux bouts et serré dans le milieu, renferme ordinairement le Papillon mâle, et que le cocon beau- coup plus rond, plus gros, peu ou point serré dans le milieu et le plus pesant, contient la femelle. Des précautions particulières doivent encore être prises pour conserver ces cocons ; il faut les mainte- nir ;'i une température de quinze degrés, jusqu'à ce que le Papillon éclose, ce qui a lieu au bout de quinze jours. Des soins nouveaux doivent encore être pris par le magnanier lorsqu'il a obtenu le Pa- pillon. C'est vers six ù sept heures du matin que les Papillons sortent de leur chrysalide; les accou- plements ont lieu une à deux heures après, et, vers deux heures, dans les magnaneries, on détache les nn'ilcs d'après les femelles, et l'on pose ces dernières sur des linges pour (|u elles puissent y col- ler leurs œuls, qui sont approximativement au nombre de cinq cents par femelle. Le même mâle peut servir à deux ou trois femelles et à un jour d'intervalle. Les œufs sont d'abord blancs oujaunûtres, mais passent bientôt au gris ou au brun, et même au noirâtre. Pondus en été, ils restent ainsi, sans aucun changement manil'esleà l'extérieur, jusqu'au printemps suivant. C'est à cet état qu'on peut les faire voyager pour transporter les Vers à soie d'un lieu à un autre; ils peuvent, sans périr, supporter des degrés assez forts de température, soit élevées, soit, au contraire, au-dessous du zéro thermomélri- que; il faut, au reste, employer quelques précautions si l'on veut les faire voyager fructueusement. Fig. n. — Chenille ilu ver à soie toninlrnç.inl à filer. Fig. 18. — Cocon du Ver à soie. Fig. 19. — Chrysalide du Ver à soie retirée du cocon. En terminant ces longs détails sur le Sericarin iiiori, nous indiquerons encore par quelques chif- fres le grand intérêt industriel que l'on tire de la culture de ce Lépidoptère. C'est ainsi que dans la magnanerie de Caulandière, dans le département de la Vienne, appartenant à MM. Miller et Hobinet, 1 once de graine a produit 60 kilogrammes de cocons (190 à 200 pour ift kilogramme); dans cette éducation, les cocons sont revenus aux propriétaires à 1 fr. 55 cent, le 1/2 kilogramme. Ayant fait liler leurs cocons chez eux, la lilatiire de la soie leur a coûté 5 fr. .lO cent, le 1/2 kilogramme, qu'ils 16 HISTOIRE NATURELLE ont pu vendre à raison de 56 fr. 50 cent. D'un autre cùlé, si nous prenons un chiffre plus ijénéral, nous verrons qu'en 1855 noire commerce a exporté de la soie pour la somme de 186, '.175,304 fr., et que la consommation intérieure a été de 100 millions, ce qui a fait un mouvement commercial an- nuel de près de 287 millions. Ce cliiffre est nécessairement variable; actuellement il est encore plus élevé, et il démontre l'importance énorme du Bombycile que nous étudions. Nous aurons bientôt occasion de parler d'autres Lépidoptères qui donnent une soie qui, quoi- que moins belle que celle du Sericai-ia mori, pourrait être avantageusement employée dans les arts. Ces Papillons, propres aux pays étrangers à l'Europe, à une exception près, ne se rapportent pas au genre que nous décrivons; ils font, en général, partie de l'ancien groupe des Bombyx, et, d'après les essais qui ont été faits, il est probable qu'on pourrait parvenir à les ac(;liniater chez nous. Le genre Sericaria est très-peu nombreux en espèces: outre le Mari, on n'a réellement bien dis- tingué qu'une autre espèce, qui ne semble pas propre à donner de la soie. 2""" GENRE. — ENDROMIS. ENDHOMIS. Ochsenheimer, 1810; Doisduval, Duponcbcl. Iii Schmelt, Von Europ-, t. III. Donilia, Leacli. Bombyx, Linm', Fabrk'ius, de. .\ntennes peclinées terminées en pointe obtuse ayant leurs dentelures petites; tête proporli'onnel- lement petite, très-engagée dans le thorax; palpes courts, extrêmement velus; ailes larges, les pos- térieures nullement fulquées. et les antérieures ne l'étant que légèrement. Chenilles glabres, sphingiformes, à dernier segment renflé. Fiff. 20. — Endroniis versicolor. On ne range qu'une espèce dans ce genre, le Bomlnjx vcrsicolai-n de Linné, ou le Vcrsirolor d'Engramelle, qui se trouve en France aux environs de Paris, et dont la Chenille vil sur plusieurs ar- bres de haute futaie. C'est un Papillon de petite taille, puisque son envergure ne varie guère qu'entre 0",06 et 0'",07; ses ailes antérieures sont ferrugineuses, avec deux lignes noires transversales si- nueuses; ses ailes postérieures sont d'un jaune brunAlre, avec une ligne noire en S, et elles offrent deux taches brunes et deux petites taches blanches vers le sommet. Ce Papillon, aiuai que cela a lieu pour certains Nocturnes, vole souvent en plein soleil dans les bois d'une certaine étendue. La Che- nille est glabre, d'un brun vert, avec des lignes obliques blanches sur le dos; la tète est petite, et on voit une bosse pyramidale sur le onzième anneau; elle vit principalement sur le bouleau, se méta- morphose en chrysalide en autùinne, et cette dernière, après avoir passé l'hiver sous cet état, donne son Papillon en mars ou avril Ki^- I, - Aglia Ta». (Màlp). l 1 Fio;. '2, — r.lieiiillp ,1.- lAllanis (iraii'l Pacui di' nuit. l-'is!. ô — .Mlacns ^raii.l l'aoïi ,1,; nuit (Màle.l l'I. 2 PAPILLONS. il o"' GENRE. — AGLIA. AGLIA. Oclisenheimer, 1810; Boisduval, Piiponchel. In Silimeit, Von Europ , i. ni. Bombyx des aiiteur.s. Antennes courtes, très-largement pectinées dans les mules; ailes arrondies, offrant une taclie ocellée; palpes écartés, peu velus, courbés vers la terre. Ce genre, dont le nom est tiré du mot grec ay).ta (taie blanche dans l'œil), n'est encore fondé que sur une seule espèce, que l'on trouve assez fréquemment, en France, dans les bois de hêtres, de charmes, et qui se rencontre parfois aux environs de Paris. C'est le Tau [Atlacus tau, Linné; Bom- tnjx tau, Fabr.); envergure d'environ 0",08; ailes d'un jaune fauve, ayant dans leur milieu un œil noir, à reflet bleu, avec la prunelle blanche, en forme de t, et, entre cet œil et le bord, une large bande noire. (Voy. pi. 2, fig. 1.) Quelques autres genres ont encore été rangés dans le groupe des Endromites; nous nous borne- rons à citer parmi eux le genre Ccrocaiiipa, Doisduval (Snilcs à litiffon, t. 1, 1850), formé pour quelques espèces de Bombycides américains. i- GENRE. — ATTACUS. ATTACUS. Linné, 1756; Lalreille, Unbner, Duponchel. Sysleina iKitur;i\ Saturtiia, fcliraiicli, Oclisenlieimer, Boisduval. Antennes courtes, pectinées dans les deux sexes, mais à dents beaucoup plus longues dans les mâles que dans les femelles; palpes courts, trés-velus; trompe nulle ou rudimentaire; corselet ar- rondi, laineux; ailes très-larges, et dont le centre est orné ou d'une tache ocellée, ou d'une tache diaphane, traversé par une petite nervure; corps très-gros, assez court. Chenilles massives, très-grosses, avec des tubercules hérissés de poils. Chrysalide renfermée dans un cocon ovalaire, allongé et formé d'une substance extrêmement forte et comme gaufrée. Linné désigne sous le nom i.VAtiacus, d'après la même dénomination employée parla Bible pour indiquer un Insecte que l'on n'a pu déterminer, la première division de son grand genre PliaUviia, qui embrassait tous les Lépidoptères nocturnes; cette division comprenait les Nocturnes qui ont les quatre ailes étendues dans le repos, avec les antennes tantôt pectinées, tantôt sétacées, et dont les uns ont une trompe et les autres n'en ont pas, et elle a été indiquée par Litreille {Familles natu- relles, 1825) comme devant former un génie ayant pour type VAltacus pavonia major ou Bombtjx grand Paon; mais notre célèbre entomologiste n'en parle plus dans le Bèyne animal, où cette es- pèce et ses analogues sont placées dans le genre Bombyx; tandis que les entomologistes allemands, à l'exemple de Schramk, d'Ochsenheimer, d'Hnbner, etc., ont formé de ces mêmes espèces leur genre Saiurnia, adopté par M. le docteur Boisduval, dans son Index melliodicus DLiponchel, de son côté, tout en conservant également ce même genre dans son Histoire des Lépidoptères, a cru devoir lui restituer le nom d'Aliacus de Linné; cette opinion, suivie par M. E. Blanchard dans ses divers ou- vrages, est aujourd'hui assez généralement adoptée, en France du moins. Ce genre renferme un assez grand nombre d'espèces, tant indigènes qu'exotiques, etqui sont sur- tout remarquables par leur grande taille et parce qu'elles se rencontrent fréquemment. On a cherché à utiliser la soie grossière de leurs cocons; mais jusqu'ici on n'est pas parvenu à un résultat bien satisfaisant. La nature de leurs cocons, qui, comme nous l'avons dit, est comme feutrée, et l'organi- sation de ce même cocon, présentaient de grandes difficultés pour le filage de la soie, et, en outre, cette première difficulté une fois vaincue, la toile qu'on obtenait, étant loin de pouvoir lutter, si ce n'est pour la force, avec celle que donne le Ver à soie, a peut-être fait trop loi renoncer aux essais p.' 5 18 HISTOIRE NATUllELLE. que l'on lenlait. Aiijourd'liui que la zoologie appliquée est, oserons-nous le dire, de mode, peut-être (levrail-on essayer d'expérimeuter de nouveau; si, ce qui est certain, on ne tirait pas des cocons des Auacus une étoffe aussi belle que (elle que donne le Saicaria mori, peut-être en obtiendrait-on une autre sorte d'etolTe qui, par sa grande solidité, pourrait egalemeul rendre de grands services à notre industrie. La matière première ne manquera pas : plusieurs espèces d'Aliaciis se rencontrent communément dans presque toute l'Europe, et les arbres de nos forêts peuvent leur donner une nour- riture abondante; eulin, si l'on n'est pas encore parvenu à acclimater chez nous plusieurs grandes espèces exotiques du même genre, qui produisent une belle et bonne soie, peut-être de nouveaux essais faits avec cette persévérance qui ne veut pas douter du succès auront-ils un meilleur résultat. Nous avons voulu appeler l'attention sur l'utilité qu'auront peut-être un jour les Aliacus, de même que plusieurs autres Bombjcites, et nous recommandons ce sujet important à nos collègues de la So- ciété entomologique, aux membres de la Société impériale zoologique d'a(elimatation, et à tous les sériciculteurs qui, |iar leurs travaux de chaque jour, sont peut-être, mieux que tout autre, à même de résoudre ce problème, qui pourrait être utile à toute l'humanité. Les espèces propres à l'Europe sont les suivantes : Le GRAND Paon de nuit, Geoffroy (Auacus pavonia iiitijur, Linné; Dumlnix pip-'t, llubner; Saliir- nin piiii, Ochsenheimer) : Papillon dont l'envergure des ailes peut souvent atteindre 0", 14; ailes d'un gris nébuleux, avec l'extrémité noirâtre, terminée par une bordure d'un gris blanchâtre, ayant vers leur milieu, dans un cercle noir, un œil noir qui a sa prunelle en croissant, presque transpa- rente; l'iris d'un fauve obscur, avec un demi-cercle blanc; des yeux situés entre deux lignes noirâ- tres lavées de rose; les premières ailes ayant, outre la bordure, une tache triangulaire, noire. Ce Lépidoptère, que l'on ne voit que la nuit, a un vol lourd. 11 provient d'une très-belle Chenille, assez grosse, d'un beau vert, avec des tubercules d'un bleu de turquoise, surmontés chacun de sept poils roides et divergents, dont celui du milieu, plus long que les autres, se termine par un [letit bouton. et qui vit principalement sur l'orme, mais qui se nourrit aussi de feuilles d'un assez giand nombre d'autres arbres, et principalement de celles des poiriers, des pruniers, etc. Cette Chenille se trans- forme en chrysalide, renfermée dans un cocon formé d'une matière soyeuse, grossière, très-résistante, et elle passe l'hiver sous cet état pour se métamorphoser en Papillon au printemps suivant. {Voij. pi. II, fig. 5, le Papillon; fig. 2, la Chenille.) IJans ces derniers temps, notre collaborateur, M. II. Lucas, dans l'ouvrage de ï Expcdiùon sv'icn- lifique de l'AIghie. a décrit, sous le nom de Saluniia Atlantica, une espère très-voisine de V Alia- cus jnjri, et qui n'en diffère que par de légères particularités; M. H. Lucas n'avait eu à sa disposi- tion qu'une seule femelle; mais récemment M. Bruand a donné à la Société entomologique une no- tice sur deux individus mâle et femelle qui avaient été recueillis à Philippine par le capitaine Vielle. ,% Fig. 'S\ — Auacus petit Paon. (Femelle). Le petit Pao.n de nuit, Geoffroy (Atiacnx pavou'ia miiwr, Unm:; Bombijx pavonïa minor, fabricins; B. carpini, Hubner; Saturnia carpini, Ochsenheimer), et le moyen Paon (B. pavonia média, l'abri- cius; A. et Saturnia média ou Attaciis spini, Borckhausen) ; tous deux ressemblant beaucoup, en petit, au grand Paon de nuit; mais ayant une taille beaucoup moins considérable, offrant comme lui un œii sur chaque iis. fr. ea différaa'. surtout par la coloration et les dessins des ailes; les (,he- PAPILLONS. 10 iiilles ot chrysalides ont aussi beaucoup de rapport avec celles du Pijii : les premièfes vivent sur le prunellier, l'orme, le eliarme, etc.; les dernières se métaniorpliosent en Papillon au printemps. Le petit Paon est assez commun dans prescpie toute l'Europe; le l'aon moyen semble plus particulière- ment propre à l'Allemagne, quoique ayant aussi été pris aux environ.s de Lyon. Une superbe espèce d'Europe du même genre que nous devons indiquer a été découverte, il y a une dizaine d'années, dans l'Espagne centrale, par M. Mieg, décrite et figurée dans les Ann. de la Soc. ait.. 1850, p. 2-il, pi. VIII, par M. le professeur Graells, sous le nom de Saluniia Isa- bel lœ : celle espèce ressemble beaucoup !i VA. lima, à côté duquel elle doit être rangée s]iécilique' nient; mais elle s'en distingue par des cara'Uères assez trancliés; sa Chenille est verte, avec la tète et le milieu des segments brunâtres; deux taches allongées, rouges, bordées de blanc, se remarquent sur le bord de chaque segment. {Voij. pi. Ill, fig. 3, le Papillon mâle; fig. 2, la Chenille.) Une dernière espèce européenne est ['AiUicus corificna, Ilubner, propre à la Dalnialie. Parmi les Attaciis étrangers à l'Europe, nous citerons surtout : 1° I'Atlas (Allaciis Atlas, Linné), dont l'envergure dépasse 0°,IC; à ailes antérieures très-t'alquées; les quatre ailes ferrugineuses, jaunâtres; le bord terminal ayant une tache oblongue sur les premières et triangulaire sur les se- condes, transparente, ceinte de noir vers leur milieu, placée entre deux lignes transversales, blan- ches, sinueuses, bordées de noir : il y a, au somnu^t des ailes antérieures, une tache noire bor- dée de blanc, une ligne rougeâtre, et. le long du bord des quatre ailes, une ligue noire ondulée. Ce magnilique Papillon,' l'un des plus grands connus, provient de la Chine. (Ko;/, le Papillon mule représenté pi. I.) 2" .4. aurata, Crammer, différant surtout du précédent par ses ailes, à peine fal- quées, et par la tache transparente des premières ailes, triangulaire comme celle des secondes; habile la Guyane. 7)° A. lima, Linné; belle espèce de l'Amérique du Nord, de iiioindre taille que les deux précédentes, à tète blanche; corps d'un jaune verdàtre, avec une bande d'un rouge brunâtre, ailes d'un vert tendre uniforme, ayant vers leur milieu une tache ocellée, à prunelle transparente, et ceinte d'un cercle jaune : les secondes ailes prolongées en une large queue d'environ 0",05 de lon- gueur. i° A. cecropia, Linné, 5° A. paphia. Linné, et quelques autres espèces qui pourraient nous donner une bonne soie, et sur lesquelles nous reviendrons. 'o-' GENRE. — MÉGALOSOME. MEGALOSOMA. lioisduval, 1856. Icônes dos Lt-pidoplcrcs d'Europe, t. 11. CttStropacha, Ticilscko. Mcgalosuiniim. Bhiiielunl. Antennes des mâles recourbées en forme de cornes de Délier, largement pectinées depuis leur base jusqu'au milieu, et à moitié pectinées ensuite : celles des femelles plus courles. légèrement courbées, et à inoilié pectinées dans toute leur longueur; palpes garnis de poils épais, formant par leur réu- nion une espèce de bec obtus et dirigé en avant; ailes supérieures longues, étroites, sinuées ; in- férieures très-courtes; abdomen allongé, mince dans le mâle, plus court et très-épais dans la fe- melle. Chenilles ayant les caractères de celles des Lasiocampa . Chrysalide allongée, cylindrique, avec les anneaux du ventre couverts de poils, et contenue dans une coque fusiforme, d'un tissu mou, peu épais, à demi transparent. Une seule espèce entre dans ce genre ; c'est le Mcfjaloscma rqiandimi, Feislhamil, Gaslropacha repanda, Treilscke : la femelle a près de 0"',08 d'envergure, et le mâle est de moitié plus petit; corps d'un gris brunâtre, avec les paraptères d'un beau rouge; ailes antérieures grisâires, avec une tache brune mal limitée, ceinte à l'extérieur par une ligne blanche, sinueuse : secondes ailes d'un brun rougeâtre. Chenilles vivant principalement sur le Spart'ami moiioyierium . Patrie, rEspa2;ne. (Vo;;. pi. IV, fig. 2.) Un genre voisin de celui-ci est celui des Borocera, Boisduval (type B. Madagascariensis) , qui s'en dislingue surtout par ses antennes, pectinées dans toute leur longueur, à rameaux très-petits; p.ir ses palpes courts et ses ailes coupées obliquement à l'extrémité. 2n HISTOIRE NATURELLE. fi- GENRE. — LASIOCAMPE. LASIOCAMPA. Latteille, 1852; Schrank, 1802. liêgne animal,— Fauna boica, t. 11. Gaslropacha, Ochsenheimer. Odoneslis. Germar. Bombyj: des auteurs. Antennes se lorlillant après la mort de l'Insecte, peciinées dans les mâles, dentées ou en scie dans les femelles; palpes assez forts, réunis et prolongés en une sorte de bec plus ou moins avancé, tan- tôt incliné, tantôt droit et dépassant la tête; ailes plus ou moins dentelées, en toit dans le repos : les supérieures débordées alors latéralement par les inférieures. Chenilles ayant deux espèces d'entailles qui s'ouvrent et se ferment à la volonté de l'animal, pla- cées sur les deuxième et troisième anneaux, et garnies intérieurement de longs poils bleu foncé ou jaune d'or; et présentant des appendices charnus placés de chaque côté du corps au-dessus des pattes, et une espèce de caroncule plus ou moins longue et dirigée en arrière sur l'avant-dernier an- neau. Plaies en dessous, convexes en dessus, ces Chenilles, de couleur sombre, sont couvertes de poils ras, et vivent solitaires sur les arbres. Cocon ovale, mou, saupoudré de blanchâtre à l'intérieur. Fig. 22. — I.asiocampe feuille de clujnc. (Slàle.) Le genre Lasiocampa est assez nombreux en espèces, ([ui ]Kiur la plupart appartiennent à l'Eu- rope. Celles-ci, les seules dont nous voulions parler, ont été subdivisées en deux groupes : A. Es- pèces à ailes peu ou point dentelées. Le type est le Bombyx du pijs (Lasioeaiiipa piiii, Linné) : enver- gure, 0",06; ailes antérieures grises, avec la base d'un brun jaunâtre, et au delà un point blanc et ensuite une large bande de cette même couleur ceinte par deux lignes ondulées d'un brun noirâtre : inférieures d'un brun noirâtre uniforme; habite le midi de la France; les autres sont le Bombijx poialorïa, Linné, de l'Europe boréale et centrale, dont on a fait le type du genre Odoneslis, Germar, parce que sa Chenille, cylindrique, sans appendices latéraux, mais avec deux aigrettes de poils, et se nourrissant de graminées et de roseaux, diffère notablement de celles des Lasiocampa proprement dits, lineosa, Boisduval. de la France méridionale, et oliis, Drury, de Dalniatie, de Turquie et des environs de Smynie. B. Espèces à ailes irès-deitlelées. Type Bombyx feuille de chè.ne ou feuille morte, (ieoffroy et Engramelle {Lasiocampa (jucràfolia, Linné, Duponchel). Envergure, 0'",06; corps d'un brun ferrugineux; ailes de la même couleur, légèrement glacées de violet vers leur extréniilé, et ayant trois lignes transversales ondulées, noirâtres. Chenille grise, velue, avec un double collier bleu. Cette espèce se trouve répandue dans une grande paiiie de l'Europe et n'est pas rare aux environs de Paris. (Voy. pi. VL fig. 5.) Les autres espèces de la même subdivision que l'on trouve en Europe sont le B. DU peuplier (L. pupulifolia. Fabricius) et B. du bouleau (L. bctulifolia, Fabricius), qui se rencontrent assez communément en France et en Allemagne; B. du prunier (L. pruni, Linné), de l'Europe centrale (Voy. pi. IV, fig. L); L. lobuima, Ilubner, d'Allemagne; illieifolia, Linné, de la France orientale, et snberifolia, espèce assez nouvellement découverte, décrite par M. Rambur, et propre à l'Espagne et au midi de la France. I''ig. 1 — L.isiucani|H- Ju |)iuiiifi l''ig. 2. — Megalusonia rcpauiluiJi (Mâle.) J-'|n 5. l'l■OCL'^SlUllt.atI■(.' (Femelle, ) Im;;. 4. — Xiil de Chenilles du Uûiiiljjx (Cnelhocampa] processionnaire. I'"i4.('>. - K^iuhw [l'adliuiimjtii du |i(ii|,li,.r (Màlc I l-'i- 7 — lioudiyx [(Irah'iviiy.r] du pissciilil iMàli' ' ri i PAPILLONS. 21 7"' GENRE. — BOMBYX. BOMBYX. Linné, 1736. Systems naturae. Lasiocampa. Trkhiiira, Cnethocampa, Pœcilocampa, Siepliens. Eriogaster. Gerinar. Crateronyx, Duponcliel. Gaslnipaclia, Uchsenlieimur. Antennes très-fortemeni peclinées dans les mâles el beaucoup moins dans les femelles, qui onl plutôt des antennas dentées; trompe presque nulle; palpes Cvourts, velus, obtus; corps épais, assez court; thorax globuleux, très-velu; abdomen ordinairement laineux, très-gros, cylindrique el terminé en pointe dans les femelles; ailes larges, non dentelées, presque aussi velues que squameuses. Chenilles vivant souvent réunies en grand nombre, mais quelquefois solitaires, et le plus ordinai- rement trés-velues, et, dans ce tas, garnies de deu.\ sortes de poils : les uns en plus grand nombre, bas et très-denses, et les autres longs, isolés ou fascicules. Chrysalides contenues dans un cocon ovalaire, assez gros, et formé presque toujours d'une ma- tière soyeuse, forte, résistante, et étant le plus habituellement une espèce de feutre très-gomme. Le genre Bombyx de Linné, comme nous l'avons déjà dit, comprend presque tous les groupes de la famille actuelle des Bombycites; aussi les entomologistes modernes l'ont-ils considérablement res- treint. Tel que nous l'adoptons, d'après la méthode de M. le docteur Boisduval, il renferme encore un assez grand nombre de groupes génériques selon plusieurs auteurs, el spécialement Stéphcns el Duponcliel. Les espèces de Bombyx sont des Lépidoptères de taille moyenne ou grande; on en connaît un grand nombre qui sont répandues sur presque toute la surface du globe, et parmi lesquelles une vingtaine habitent l'Europe. Celles-ci, qui doivent plus spécialement nous occuper, ont surtout, par quelques caractères de l'Insecte parfait et de la Chenille, été partagées en divers genres, que nous indiquerons comme divisions secondaires, en suivant principalement V Index mctliodicus de Du- ponchel. A. Clisiocampa, Stéphens. — Antennes peclinées dans le niàle, dentelées ou en scie dans la fe- melle : se tortillant après la mort de l'Insecte dans les deux sexes; palpes courts, très-velus, obtus, connivents, pas de trompe; corselet large, poilu; abdomen de la femelle long, renflé, terminé en pointe; envergure de la femelle plus grande que celle du nifile; ailes en toit dans le repos. Chenilles rayées longitudinalement, à moitié velues, vivant en société, les unes sur les arbres et les autres sur les plantes basses, et se transformant en des cocons d'un tissu lâche, ovales et saupoudrés de jaune intérieurement; les femelles des Papillons, qui sont de taille assez jietite, déposent (excepté dans le C. loii du midi de l'Espagne) leurs œufs circulairemeiit autour des tiges et des jeunes branches. Fig. 23. — Livrée ou Bombyx neuslrit-n. (Mâle.) Fis. 24. — Livrée ou lionibys neustrien, (FemeUe. L'espèce la plus commune de ce groupe, et qui se trouve malheureuseliient très-répandue dans toute l'Europe, est la Livrée, Engramelle, ou Bomlnjx muslrïa, Linné, Fabricius, dont le nom vulgaire fait allusion aux couleurs de la Chenille sur laquelle on remarque des lignes longitudinales bleues et rouges; c'esi un Lépidoptère dont l'envergure est de (r,Ol environ, à corps brunâtre el à ailes d'un 22 HISTOIRE NATURELLE. jaune plus ou moins fauve, avec deux lignes plus foncées sur les antérieures. Les œufs, réunis au moyen d'une matiéi'e agglutinante, sont déposés par la femelle autour des tiges des arbres, en ma- nière d'anneaux. Les Chenilles, venant ;\ éclore, vivent en société, se tenant en quelque sorte par troupeaux sur un grand nombre d'arbres de nos forêts et de nos jardins, et font beaucoup de mal à la sylviculture; la loi de l'éclienillage a été faite pour s'opposer à ses ravages, et surtout à ceux du Liparis dirysorhœa. à l'occasion du(|ue! nous aurons occasion de revenir longuement sur ce su- jet important d'entomologie, appliquée. Les autres espèces du même groupe, dont les Chenilli's ont les mêmes mœurs, sont les fionifcî/a; castrcnsis, Linné, également très-répandus dans toute l'Europe; franconien, Fabricius, du midi de la France et de l'Allemagne, et loti, llubner, espèce du midi de l'Espagne, qui, tout en ayant tous les caractères des Clisiocampa pour l'Insecte parfait, en diffère assez notablement par plusieurs parliculariiés de la Clienille. B. TnicHiDRA, Stéphens. — Antennes pectinées dans le mâle, ciliées dans la femelle, palpes courts, velus, connivenis; pas de trompe; corselet velu; abdomen du mâle court, terminé par deux bouquets de poils divergents ; celui de la femelle long, cylindrique, garni à son extrémité d'une bourre laineuse couverte de poils; ailes ayant le port de celles des Clisiocampa dans le repos. Che- nilles ayant de la ressemblance avec celles des Erioçjaslcr : comme elles se métamorphosant dans des coques très-dures, mais ne vivant en société que dans le jeune âge, et se séparant en grandis- sant. Le type est le D. de t'AiDÉn.NE (D. cratœgi. Linné), petite espèce à ailes d'un gris brun ou cen- dré, avec des lignes plus foncées; à Chenilles noirâtres, avec des poils jaunes et grisâtres, peu touf- fus, ainsi que des incisions d'un bleu ardoise foncé, et vivant sur l'aubépine, le prunellier, le pom- mier sauvage, le cerisier, etc. Ce Papillon est commun dans toute l'Europe, surtout au mois de septembre; sa Chenille, en été, dévore les feuilles d'un grand nombre d'arbres et fait assez de dé- gât. Une autre Trichiiira (T. ilicis) a été découverte par M. Rambur dans le midi de l'Espagne. C. Ckethocuipa, Stéphens. — Antennes pectinées dans les deux sexes, mais plus largement dans le mâle que dans la femelle; organes de la bouche oblitérés et remplacés par des poils; corselet très- velu ; abdomen court, conique dans le mâle; long, cylindrique et terminé par des poils recouvrant sa bourre soyeuse terminale dans la femelle; ailes supérieures traversées par trois lignes sinueuses, dentelées. Chenilles processionnaires (au moins dans les B. processiouca et j)ilijocanipa), c'est-à-dire que, lorsqu'une d'elles se déplace et se met en marche, toutes les autres la suivent successivement; elles sont garnies de poils longs, peu touffus, qui tombent avec la plus grande facilité lorsqu'on les touche, et qui, pénétrant dans la peau, occasionnent pendant longtemps une vive démangeaison; pour se transformer, ces Chenilles construisent une toile commune qui abrite chaque cocon particu- lier, ou bien s'enfoncent dans la terre pour se chrysalider. Deux espèces surtout de Ciicllioraïupa doivent être signalées, parce qu'elles se trouvent dans toute l'Europe et que leurs Chenilles font beaucoup de mal à nos arbres. Ce sont : 1° la Processionnaire (Bombyx proccssionea. Linné) : Papillon ayant une envergure de 0'°,05 à 0",04; ailes d'un gris cen- dré, plus pâle dans la femelle que dans le mâle, avec trois lignes transversales plus foncées sur les antérieures, à peine visibles dans la femelle, et une seule sur les postérieures; la femelle a l'extré- mité de l'abdomen munie d'une plaque écailleuse, recouverte de poils grisâtres. Les Chenilles, d'un gris verdâtre, vivent en troupes nombreuses sur les chênes et en rongent les feuilles ù l'époque de l'année où elles viennent de se développer, de telle sorte que, comme on peut malheureusement trop 'souvent le voir dans les bois des environs de Paiis, les arbres, en plein été, se présentent dépouillés comme en hiver et souffrent beaucoup de cette défoliation intempestive; en effet, sous certaines in- fluences atmosphériques peu connues, ces Chenilles, toujours nombreuses, deviennent quelquelois in- nombrables, et dès lors sont très-nuisibles pour les forêts, que l'on ne peut écheniller comme les jar- dins et les vergers. Ces Chenilles, les processionnaires par excellence, car elles marchent toujours en troupes et se suivent à la suite les unes des autres, au moment de la métamorphose en chrysali- des, se filent un grand cocon commun, une sorte de nid, dans l'intérieur duquel chaque Chenille se forme un petit cocon particulier dans la soie grossière duquel se trouvent épars les poils qu'elle perd au moment de sa transformation. Le Papillon sort du cocon au mois de juillet, et la femelle dé- pose ses œufs sur le tronc de l'arbre qui, dès le printemps suivant, doit servir de nourriture aux jeunes Chenilles qui en sortiront. (Voy. pi. IV, (ig. 5, 't et b.) 2° Le Iîombïx nu riN (B. pitijocampa, PAI'll.LON?;. 23 l'abricius), espèce assez semblable à la précéileiile, propre au midi et au nord de l'Europe, mais dont les Chenilles se nourrissent aux dépens des feuilles du pin, et dont les chrysalides sont déposées isolémenl dans la terre. Deux autres espèces du même groupe (C. solitnris et invjiœna) se trouvent dans la Turquie d'Kurope et en Russie, ainsi que, assure-t-on, dans le midi de l'Espayiie. D. EnionASTER, Germar. — Antennes pectinées dans les mâles, fdiformes dans les femelles; palpes courts, velus; pas de trompe; corselet large, très-velu; abdomen du mâle court, terminé par des poils qui se séparent en deux faisceaux : celui de la femelle cylindrique, à extrémité plus large que la base et garnie d'une bourre laineuse très-épaisse; ailes supérieures marquées au centre d'un point blanc. Trois espèces européennes (Bombyx lanesiis, Linné; everia, Fabricius; caïux, Linné), qui sem- blent surtout particulières à l'Allemagne et qui font deux apparitions annuelles aux mois de mai et de septembre. Parmi elles, la Lahicuse du cerisier (B. laucsiis) se trouve quelquefois aux environs de Paris et n'y est pas liés- rare. E. PiciLOCAMPA, Stéphens. — Antennes pectinées dans le mâle, grêles et ciliées dans la femelle; palpes velus, réunis en bec; trompe nulle; corselet large, velu; abdomen du mâle terminé par une touffe de poils coupés carrément : celui de la femelle gros, renflé, terminé en pointe obtuse; ailes peu chargées d'écaillés, presque transparentes. (]henilles demi velues, aplaties, ressemblant à celles des Lasiocaiiipa, vivant solitaires sur les arbres des forêts, et se transformant dans une coque ova- laire, très-solide. Espèce unique, Bombyx du peuplier (Pœvilocatupu pupnli, Linnèl. Petit Lépidoptère commun dans toute l'Europe, à ailes d'un brun noirâtre pâle et un peu transparent, avec une raie blanchâtre trans- verse, presque centrale, llexueuse aux premières ailes et à peine sinuée aux secondes, oiJ elle est plus large. Chenille vivant sur le bouleau, le peuplier, le tremble, le tilleuil, le châlaigner, le hêtre, le cbéne, le rosier des baies, etc. (Toî/. pi. IV, fig. 6.) F. Cr.ATEnosïx, Duponchel. — Antennes du mâle largement pectinées, terminées en pointe re- courbée : celles de la femelle étroitement pectinées; palpes courts, velus, obtus; trompe nulle; der- nier article des tarses renflé, avec des ongles très-forts aux pattes antéiieiires; ahdonien de la femelle très-gros, velu seulement entre les incisions de chaque anneau. Chenilles très-peu velues, de cou- leurs livides, remarquables par leur obésité, qui rend leurs mouvements très-lentS; vivent solitaires sur les Chicoracées; se transforment dans un tissu léger environné de mousse à la superficie de la terre. Chrysalides allongées, avec l'extrèniilé anale bifide. Deux espèces d'Europe ; Iîojibtx riES buissons (Crcilcrouijx dumeti, Linné), et le B. du pisseiMit {C. iaraxuci), qui se trouve sur plusieurs plantes, principalement sur le pissenlit; la première au- près de Paris et dans la France centrale, et la seconde dans l'est de la France, ainsi que dans l'Al- lemagne {Voij. pi. IV, fig 7.) G. Bombyx propbemem dit. — Antennes largement pectinées ou plumeuses dans le mâle, dente- lées dans la femelle; palpes courts, velus, obtus; irom|ie nulle; corselet l'obuste, garni de longs poils; abdomen de la femelle très-gros, cylindrique, velu, avec son extrémité arrondie; ailes larges, aussi velues que squameuses. Chenilles longues, cylindriques, garnies de deux .sortes de poils : les uns nombreux, ras, très-denses; les autres longs, isolés, fascicules; vivant solitaires : les unes sur les arbres et les autres sur les plantes basses, et se transformant dans des co([ues très-solides, ayant la forme d'un gland, excepté celle du Bombyx rubi, qui se file un cocon lâche, fusiforme. Six espèces seulement de ce groupe ont été signalées en Europe, et parmi elles deux sont encore peu connues. Le type est le Bombyx du chêne ou Mimme a bande, Geoffroy (Bonibijx qucrcù!;, Linné). Le mâle est plus petit que la femelle, car son envergure n'a guère plus de 0 '.06, tandis que celle de la femelle peut atteindre U'",Û9 : dans le mâle, les ailes sont d'un brun ferrugineux, avec un point central blanc et une bande transversale jaune, ainsi que la frange des secondes ailes; dans la femelle, les quatre ailes sont d'un jaune paille, avec le même point blanc que dans les mâ- les, et une bande plus pâle à la même place. La Chenille se nourrit de feuilles de chêne et d'un grand nombre d'autres espèces d'arbres de nos forêts; elle se trouve assez communément dans toute l'Europe, et, comnie la plupart de ses congénères, passe l'hiver à l'état de chrysalide, pour se trans- former au mois de juin, (l'o//, pi. VI, fig. 4.) Les autres espèces sont le B. hv tiièfle {B. trifolii. Fabricius), qui est très-répandu dans toute l'Europe, et le B. du genêt (fi. «;jn)7ii, Hubnen, qui semble 24 HISTOIRE NATURELLE. n'apparlenirqiià l'Europe méiiilionale; le Ccmtïx de la ronce (B. ruhi, Linné), espèce de petite taille, à ailes antérieures d'un brun tanné, lavées de gris dans la femelle, avec deux lignes transverses, cen- trales, blanchâtres, et à secondes ailes d'un l run tanné, avec la frange blanchâtre; la Chenille, qui vit sur la ronce et sur plusieurs autres plantes, est connue sous le nom d'/lii)iert».r-(/u-Dia/;/(;, parce qu'elle se met en anneaux dès qu'on y touche; elle est noire, avec des anneaux oranges et des poils roux et grisâtres; le cocon est mou, jaunâtre; la chrysalide, noire bleuâtre; et les B. codes, Hubner, £t'crs)?iaji?i(, Kindermann; l'une de la Sicile et l'autre des monts Ourals. Le genre des Bomhijx présentant beaucoup d'espèces dont les chenilles, par leur grand nombre, sont très-nuisibles aux arbres de nos forêts, nous avons cru devoir nous y étendre autant que nous l'avons fait, et nous avons encore quelques mots â dire à l'occasion des espèces exotiques, dont certaines produisent des cocons qui pourraient être d'une grande utilité pour la sériciculture si l'on parvenait à acclimater les Chenilles en Europe. Plusieurs de ces espèces qui donnent de la soie, tout en se rapportant à l'ancien genre linnéen des Bombyx, doivent cependant, par quelques-uns de leurs caractères, rentrer dans des groupes plus récemment créés, et surtout dans celui des Attaciis; ce- pendant nous en parlerons maintenant, parce qu'elles sont généralement indiquées sous le nom commun de Bombyx. L'espèce la plus importante de toutes est le Bombyx papliia ou myliita, qui se trouve très-ré- pandu dans beaucoup de régions de l'Inde, et est surtout commun au Bengale, sous un climat encore chaud, mais beaucoup moins que celui des montagnes. Dans le district de Banigarh ou de Harazu- bangh au Bengale, on élève, comme l'a dit M. Boisduval d'après M. Scherwell, une quantité innom- brable de Papliia, et leur soie forme un article considérable de commerce. Les cocons des Papillons femelles, qui ont 0",05 de longueur et 0'°,03 de largeur, aussi bien que les femelles elles-mêmes, sont beaucoup plus gros que les cocons des mâles. Les Papillons femelles ont une envergure de 0',1C à O",!?, et les mâles d'ordinaire ont une envergure de 0'",12 à 0'",I3 : ces derniers sont gé- néralement d'un rouge brun foncé, et les femelles d'une couleur moins foncée et ordinairement d'un jaune gai. Le Papillon sort du cocon au commencement de la saison des pluies, environ vers les pre- miers jours de juin; mais souvent une ondée de pluie chaude en mars et avril, suivie de temps froid et humide, a pour effet de les faire éclore ù cette période peu avancée de l'année, et, comme les ar- bres dont les Chenilles se nourrissent sont encore dépourvus de feuilles, les Chenilles périssent faute d'aliment. Pour obvier à cet inconvénient, pendant la belle saison, les naturels exposent les cocons aux rayons du soleil, ce qui est un remède trè.s-efficace. Les naturels qui élèvent les Chenilles recueil- lent les cocons dans de grandes corbeilles et laissent seulement ensemble ceux dont on veut obt£nir de la graine. Après l'accouplement, on rejette les Papillons qui ont servi à la fécondation et à la ponte. Aussitôt après l'éclosion des œufs, les Indiens chargés de surveiller l'éducation transportent les Chenilles dans les bois épais voisins, et les placent sur les Tcrmhialis alata et tomenlosa, arbres qu'ils ont préparés d'avance pour les recevoir, et qui abondent sur les plateaux de llarazubangh. Quand l'éduialion est finie, on coupe les arbres â la hauteur d'environ un mètre pour la commodité des gardiens qui doivent surveiller les larves de l'année suivante, et pour que les arbres deviennent touffus et comme buissonnanls, ce qui du reste les ramène à leur forme ordinaire. Pendant tout le temps que les Chenilles, qui, ainsi que le Papillon et la soie qu'il produit, portent le nom de Totts- sali, passent sur les arbres, elles sont attentivement gardées par un ou deux surveillants qui empê- chent qu'on ne les vole, et les protègent contre les Oiseaux, qui, sans cette précaution, ne manque- raient pas d'en faire leur ])roie. Lorsque les cocons sont terminés, ils pendent aux branches comme des fruits aux arbres fruitiers; alors on les enlève et on les porte au magasin. Après avoir choisi un nombre suffisant de cocons pour l'éducation de l'année suivante, on étouffe les chrysalides des au- tres à l'aide de l'eau bouillante, pour que le Papillon ne gâte pas la soie en éclosant. C'est après les avoir ainsi préparés qu'on les porte au marché par voitures et à dos d'hommes. On les dévide comme les cocons du Ver à soie, et alors on en fait des tissus, soit avec la soie pure, soit en mélangeant celle-ci avec du coton. Lorsque le toussah grége a été tissé sans mélange, il produit une pièce de soie dure et brunâtre. Les Européens établis dans l'Inde l'emploient pour vêtements d'été ou pour couvrir des meubles. Celte soie, toute forte qu'elle est, ne saurait résister â de très-fréquents lava- ges, et finit par se couper lorsquelle a été soumise aux procédés violents des blanchisseuses indien- nes. Quand la soie du toussah a été dégommée et mélangée avec un peu de colon, on en fait des l'ii; 1 — Itoriibyx (AllucK)!] téci'opic (Mâle. Fin. -■ — lloiiiljjs [AlliicKn) |i.i)ilHa. (l'Yincllo ) l'I 5 PAPILLONS. 2a tissus plus souples, avec des dessins de toutes formes et de différentes couleurs, et, dans cet état, elle devient d'un usage trés-étendu, soit chez les Indiens, soit chez les Européens, {yoij. pi. V, fig. 2.) On comprend que l'indroduclion en Europe de cette espèce pourrait être de la plus grande uti- lité; un premier essai a été tenté, mais sans succès, par M. Lamarre-Picquot. Tout récemment, M. Guérin-Mèneville a reçu de Pondichery, de M. Perrotel, des œufs de cet Auaciis, et il a eu le bonheur d'en obtenir des Chenilles qu'il a pu élever à Paris même avec les feuilles de plusieurs ar- bres indigènes, et spécialement avec celles du chêne, et qui lui ont donné des Papillons, qui, à leur tour, ont produit des œufs dont il est sorti des Chenilles qui malheureusement n'ont pas pu se mé- tamorphoser. L'acclimalation de ce Lépidoptère n'a donc pas pu avoir lieu; mais il faut l'essayer de nouveau et lâcher de douer notre pays d'un Insecte qui pourrait être très-utile dans toutes les pro- vinces oii croît le chêne. M. GuerinMénevile tente en ce moment l'éducation d'une autre espèce indienne, son Bombyx du niciN {Bombyx ricin''), grande espèce d'Atlacus très-voisine du B. cyntliia, mais en différant cepen- dant ; déjà l'on a obtenu trois générations successives de cette espèce, et l'on a plus d'espoir que pour les éducations précédentes. Les Chenilles, élevées pour la plupart au Muséum par les soins de M. Vallé. ont d'abord été élevées avec des feuilles de ricin; mais, fait des plus curieux, cet arbre venant à manr|uer, et après plusieurs tentatives infructueuses, on a trouvé qu'elles mangeaient des feuilles de chou, et on a pu faiic une éducation en nourrissant des Chenilles avet; ce végétal. Une autre espèce se reportant également au genre Attacus est le SEcnoru [Bonilnix didijme, Linné), originaire de l'Amérique du Nord, dont on a cherché à plusieurs reprises, en France surtout, depuis une vingtaine d'années, à propager l'espèce artificiellement ou à l'air libre, parce que son cocon pour- rait donner à l'industrie une belle et abondante soie qui remplacerait avantageusement celle du &)'i- caria mori; jusqu'ici les essais d'acclimatation n'ont pas réussi, et, fiit remarquable, de même que cela a lieu habituellement pour nos Papillons indigènes que l'on élève exclusivement en domesiiciié, deux générations ont pu être obtenues, mais l'Insecte est mort à la troisième génération. Ou trouvera des détails nombreux et importants sur ce sujet dans plusieurs de nos recueils périodiques; les pre- mières observations sont dues à Audouin, qui les a publiées dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1840; SI. II. Lucas en a rapporté un beaucoup plus grand nombre dans les Annales de la Socicié enlomolo(jiquc de 1845 ;i 1848; l'éducation de VA. sccropia a aussi été tentée ii Lyon par M. Minière {An. Soc. eut., 1852. bulletin LXIV), et à Altona parM. Sommer, qui est parvenu ;\ en élever des Chenilles trois années de suite. (V'o//. pi. V, fig. I.) Enfin, parmi les Bomliijv asiatiques dont l'acclimaiation a été ou pourrait être tentée, nous cite- rons les B. DE Perny (B. Pernyi, Guériu-Méneville), dont la Chenille vit sur le chêne dans le nord delà Chine; B. Perrotetii, Guérin-Méneville, originaire de Pondichery; etc. M. le docteur Ch. Coquerel, dans un travail présenté à la Société entomologique de France en 1854, et inséré dans les Annales, 1855, p. 529, a décrit deux Bombyx de M;iilagascar qui fournis- sent de la soie. Ce sont les B. diego et radama. et le second surtout serait très-utile ;i introduire dans nos colonies, car il donne une bonne soie exploitée à Madagascar. Les Chenilles de ces deux Insectes de grande taille, et celle d'un troisième, le Bombyx panda, Coquerel, du Port-Natal, vi- vent en société à la manière de nos Processionnaires, et, après avoir filé en commun une énorme po- che qui a souvent plus de 0",50 ou 1" do longueur, forment dans l'intérieur un cocon parlicidier à chacune d'elles et y accomplissent leur métamorphose dernière. On connaissait depuis longtemps ces grandes poches de soie qui garnissent souvent toutes les branches principales de plusieurs arbres de Madagascar, appartenant pour la plupart à la famille des Légumineuses, mais on n'avait jamais décril les Insectes qui forment ces cocons, avec lesquels les Malgaches lissent des étoffes remarquables pai leur éclat et leur solidité, et c'est à M. Coquerel que l'on est redevable d'avoir fait connaître ce^ Lépidoptères. Le Bombyx radama a, pour le mâle, une envergure de 0'°,058 ;'i 0",0G0, et, pour la femelle, de 0°,072 à 0°,075; ailes blanches, plus ou moins teintées de jaune : supérieures noires ;i l'extrémité. La Chenille est d'un gris jaunâtre, avec la tête d'un brun fauve et une ligne dorsale d'un brun j;iunaire sur la face supérieure du corps. A cette esquisse très-incomplète des Bombycites dont l'introduction iiourrail éirc utile pour ""H'; donner des auxiliaires au Ver à soie, mais non pour le remplacer, nous n'ajouterons pas la liste beaucoup trop longue des espèces de P.ondjvx qui se trouvent ré|inndues sur toutes les parties du 20 IIISiOIHE NATLTtKLI.E. monde. Cela nous mènerait trop loin et serait inutile, car nous avons ciié les espèces les plus inté- ressâmes et presque toutes celles qui se rencontrent en Europe, et' nous avons fait figurer quelques espèces remarquables, telles que les Bombyx didijmc mâle (voy. pi. III, ûg. i), Otibié {voij. |il. VI, fijf. 1), Cmicgowle {voy. pi. VI, fig. 2), Spnclabilis (voy. fig. 12, p. 5), etc. 8'" GENRE. — ORGYIE. ORGYIA. Ochsenheimer, 1810. In Schmeu, l. 111. Antennes très-fortement pectinées dans les mules : les rameaux ayant presque la longueur de la moitié de l'antenne; trompe à peine visible; palpes très-courts; corps ordinairement grêle dans les mfdes, épais dans les femelles; Papillons assez petits; ailes larges dans les mâles, quelquefois rudi- nientaires et souvent presque nulles dans les femelles. Chenilles longues, tuberculées, ayant antérieurement des brosses dorsales formées par des poils, et comme des antennes et une sorte de queue formées par des poils plus longs, mais également réu- nis en faisceaux. Cocon d'un tissu plus ou moins lâche, entremêlé de poils et renfermant une chrysalide plus ou moins ventrue et velue. Le genre Orgijia, tel que nous le concevons avec M. le docteur Boisduval, renferme un grand nom- bre d'espèces répandues dans presque toutes les contrées de la terre; mais qui, par leur petite taille et par leurs couleurs sombres, ont été peu recherchées, et dès lors dont il y aura à décrire plus tard un assez grand nombre. Les espèces européennes, les seules dont nous voulions nous occuper, parce qu'elles se présentent parfois en très-grand nombre et nuisent beaucoup à nos arbres, elles mieux connues, sont au nombre dune quinzaine, dont Siéphens et après lui Duponchel font cinq genres particuliers, dans la caractéristique desquels nous ne pouvons entrer d'une manière complète. Ce sont : 1" les Leucoma (type et espèce unique, U. ni(jruiii, de l'Europe), ayant les antennes cour- tes, presque aussi pectinées dans la femelle que dans le mâle, et à Chenilles offrant de grandes pat- tes membraneuses et à brosses remplacées par des pinceaux de poils implantés sur des tubercules; 2° les LcLiik. à antennes longues, très-pectinées dans les mâles et brièvement dentées dans les fe- melles; Chenilles se nourrissant de plantes herbacées [Fcstncœ et Carexv, espèce unique, 0. cœnosa, Ilubner, du Ilolstein; 5° les Dasïchtra, à antennes courtes, pectinées dans le mâle, dentées dans la femelle; à Chenilles à corps ramassé, sans poils antennaires, avec deux vésicules rétractiles sur la partie postérieure du dos, et avec les brosses dorsales des Orgyies : trois espèces, dont la princi- pale, sur laquelle nous reviendrons, est l'O. pudibimila, Linné; i" les Orgyies proprement uits, à antennes courtes, plumeuses, largement pectinées dans le mâle et dentées dans la femelle; Chenilles disposées comme nous l'avons dit dans nos généralités sur le genre : une dizaine d'espèces, dont le type, que nous décrirons, est l'O. aniiqua, Linné; 5° les Dermas {Colocasia. Ochsenheimer), â an- tennes longues, pectinées dans le mâle, filiformes dans la femelle; à Chenilles présentant les deux pinceaux de poils en forme d'antennes placées sur le deuxième anneau, au lieu de partir du second : espèce unique, (K coryli. Linné, de l'Europe centrale. Après cette énumération, nous décrirons deux espèces : la première, le type de la division dans laquelle les femelles sont ailées de même que les mâles, et la deuxième, celui dans laquelle les fe- melles sont aptères. Ce sont : L'Orgvie pudibonde {Dombijx pitdibiindii, Linné) : envergure, 0'",00 à 0"',07; ailes antérieures d'un gris blanchâtre, avec quatre lignes transversales ondulées, et une série de points marginaux d'un gris noirâtre : les secondes ailes blanchâtres, avec une large bande brune. Ce Papillon se trouve dans une grande partie de l'Europe, et sa Chenille attaque presque tous les arbres de nos fo- rets. Lorsque les circonstances atmosplieriques fa\oiisenl la'propagalion des Chenilles, celles de 1""'''/?/'" piidibuuda se monireni en quantité effrayante. C'est ainsi qu'à lanlomne de ISiS les jour- n;iux raconlaieni que, dans le département de la .Meurthe, aux environs de Phaisbourg, des Chenilles s'étaient monlrées si nnmlireiises en plusieurs communes, qu'elles y avaient causé les plus grands Fiiî I — UfHiihvx (Hibii^. (Feriielle. Ki;,'. 2 — Bombvx Guné^on.le IMàle' KiK- 3 — bisiiii.inipe reiiille-niorle. (Feiiiulle. I'"ig. i — Cyriihjx ilu ChOnu. Kuniclliv» IM r. PAPILLONS. 27 i'ava!;es. Semblables à ces nuées innombrables de Sauterelles que Ton voit s'abaiire sur les plaines de 1 Afrique à des époques périodiques, et dépouiller, en Tespaee de quelques heures, la terre de toute végétation, puis venir empester l'air après leur mort par la déeoiiiposilion rapide de leur corps, les Chenilles de Piialsbour;,', au dire des journaux, auraient causé des dégâts analogues et inspiré aux habitants des craintes sérieuses. La Société entomologique de France avait cru que ces récits pou- vaient être exagérés; elle s'était empressée de demander à M. le maire de Phalsbourg des documents circonstanciés et positifs sur un fait aussi extraordinaire et heureusement aussi rare. 11 est résulté des renseignements qui ont été transmis à la Société entomologique, ])rincipalcment par M. Reeb, que, si quelques passages de la lettre citée par les journaux étaient empreints d'exagération, les faits qu'elle contenait étaient vrais presque en tous points. Les Chenilles que l'on signalait étaient celles de l'Orçiyia piidibiinda; ce n'était ni par cent ni par mille qu'on aurait pu les compter, mais par millions. Les forets situées dans les conjniunes de Garbourg, Ilildehousse, Trois-Maisons, Saint- Louis, avaient été entièrement dévastées. Dans les cantons de Saverne et de Sarrebourg, quelques forêts avaient été également atteintes, et on n'évalue pas à moins de quinze cents hectares la superli- cie des bois ravagés. Partout où les Chenilles du pudibiautn ont passé, elles ont complètement dé- pouillé les arbres de leurs feuilles; en sorte que certains versants des montagnes ont présenté, au commencement de l'automne, l'aspect qu'ont ordinairement les arbres à la fin de l'hiver. Les Che- nilles tombées à terre et qui y étaient mortes étaient excessivement nombreuses, et formaient sur l'herbe une couche qui, dans certains endroits, avait au moins douze centimètres d'épaisseur; d'a- près cela, on conçoit que l'on a dû pendant quelque temps craindre que leur putréfaction ne pro- duisît dans le pays des maladies contagieuses. Ileuieusement que ces Chenilles ont disparu presque complètement vers la fin de l'automne; beaucoup d'entre elles ont péri faute de nourriture et n'ont heureusement pas occasionné la peste, et les autres se sont métamorphosées et ont perdu, en chan- geant de forme, tout pouvoir de nuire immédiatement. Ce fait tout accidentel ne s'est pas renouvelé l'année suivante, parce que les circonstances atmosphériques n'ont pas permis, en 1849, aux œufs, beaucoup plus abondants que les années ordinaires, de se'développer aussi bien qu'en 1848; cepen- dant on gardera longtemps, dans les campagnes des environs de Phalsbourg, le souvenir des désas- tres causés par les Chenilles de la Bépubiuiue, nom que les paysans lorrains ont donné aux Che- nilles de ïOrtijiia ■pudïbunda , à cause des trois couleurs bien distinctes que présentent leurs différentes variétés. Des faits semblables se sont déjà plusieurs fois présentés en Allemagne; mais heureusement que l'abondance de ces Chenilles est peu à redouter à une époque de l'année où la destruction des feuilles ne nuit pas à la végétation. l'ig. 25 — Oi;;yie pudibonde. (Mâle.; Fig. 26. — Orgyie pudibonde. (Femelle.) L'Étoilke (Bonibijx miihina, Linné), également commune dans toute l'Europe, et dont les Che- nilles font aussi des dégâts aux arbres de nos forets, a une envergure de 0°,0ô à 0"',04; les mâles ont les ailes branes : antérieures ayant deux bandes transversales obscures, fortement sinuées, dont la seconde plus large, terminée à l'angle interne par une bande blanche, et les postérieures d'un brun un peu plus pâle et uniforme, avec la frange d'un jaune grisâtre; la femelle est d'un gris jau- nâtre, et ses ailes, ce que nous verrons bientôt dans d'autres genres, sont réduites à des moignons très-courts, ce qui les rend presque complètement aptères. (Voy. pi. VII et fig. 2.) 28 HISTOIRE NATURELLE. Un genre, dont la place n'est pas bien déterminée, mais qui doit être rangé auprès des Bombyx et non loin des Orçjijia et des Lïparis, est celui des Ci.idia, lîoisduval, ou Colocasia, Ochsenheimer, dans lequel les antennes sont assez longues, fortemeiit dentées ou eu scie dans le mâle, et lilifornies dans la femelle; à palpes droits, velus, dépassant la lête, et qui ne renferme que le B. geogniphica, Fabricius, de la France méridionale, dont la Chenille a le corps garni de tubercules d'où partent en rayonnant des poils courts et roides en petit nombre, et qui vit sur les Euphorbes. 9- GENRE. — LIPARIS. LIPARIS. Ochsenheimer, 1810. In Schmclt, 1. III. Antennes très-pectinées dans les mâles, dentées ou en scie dans les femelles; palpes très-petits, Irés-rapprochés; trompe nulle; corps de la femelle beaucoup plus gros que celui du mâle, et ù extré- mité, dans plusieurs espèces, garnie d'une sorte de bourre soyeuse qui s'en détache et sert à couvrir les œufs à mesure qu'ils sont pondus. Chenilles légèrement aplaties, munies de tubercules surmontés de poils roides, rayonnants, dont ceux des côtés sont ordinairement plus longs; les unes libres depuis leur sortie de l'œuf, les autres renfermées, pendant un temps plus ou moins long, dans une toile commune et qui sert à les pro- téger. Chrysalides également garnies de poils, enveloppées d'un réseau imparfait qui les laisse quelque- fois à nu. Les espèces de ce genre semblent moins nombreuses que celles des Orgyies, mais cependant doi- vent présenter les mêmes observations que nous avons déjà signalées. On a également cherché à y former plusieurs genres particuliers; tel est surtout celui des Pf.mhophf.ra, Germar, à antennes lar- gement pectinées dans le mâle et finement dentées dans la femelle ; espèce unique, B. morio, Linné, de la France méridionale, de l'Aulriche, etc., et ceux des IIïtocvuma et Psii.ur.A, à ailes marquées de lignes transverses; PonTHESiA, à ailes blanches, anus jaune; et Leicoma, à ailes blanches et anus n'étant pas jaune; tous créés par Stephens, et qui n'ont pas même été adoptés par llupoucliel. C'est parmi les Lfparis surtout que se trouvent les Chenilles qui nuisent le plus à nos arbres, et contre lesquelles, comme nous le dirons, a été faite la loi sur l'échenillage Les trois espèces princi- pales que nous voulons seulement décrire en quelques mots sont : Le lîOMBïx CHnvsORRUÉ ou Cul-Brun, Godarl {Boiiibijx clinjsonlitra, Linné; L'iparis clirijsDrrliœa, Ochsenheimer) : envergure des ailes, 0'°,0'l à 0'",0ù, ailes entièrement d'un beau blanc de neige lui- sant, ayant quelquefois une ou deux petites taches noires près du bord antérieur; corps blanc, avec les quatre derniers segments de l'abdomen bruns, et l'extrémité garnie de ])oils d'un fauve ferrugi- neux, deslint», dans la femelle, à recouvrir les œufs. Celte espèce est la plus commune parmi les Lépidoptères. Ses Chenilles vivent par masses sur les pommiers, les poiriers, les ormes, etc., et dé- truisnet complètement toutes les feuilles; elles demeurent en réunions nombreuses sous une toile qu'elles se filent, depuis le moment de la ponte jusqu'au printemps suivant, où elles commencent à manger les feuilles naissantes. Fig. 27. — Liparis chrysorrhé. (M.ile.) Le RoMDvx DisPAR ou zigzag. Geoffroy {Bomliijx ilispar. Linné) : de la taille de la précédenle es- PAPILLONS. 29 pèce; ailes grises dans le niàlc, blaiuliàlies dans la femelle, avec des lignes transversales ondulées, noirâtres. C.onimune dans tonte l'Europe, et i Clienilles. que l'on ne peut pas détruire aussi facile- ment que celles du clniisorrliiva, parce qu'elles ne sont pas contenues dans une bourse commune et vivent sur l'orme. Et le BoMDïx DU SAULE ou l'ArrAREjiT, Geoffroy {Bombyx salicis, Linné) : d'une envergure de 0'°,05 à 0°,06; enliéremenl d'un blanc argenté, avec les pattes noires, annelées de blanc, et les barbes des antennes d'un gris cendré. Ce Papillon est commun partout en Europe, et sa Chenille vit sur les saules et les peupliers. Au sujet du Liparis clirysorrliœa, dont les Chenilles si abondantes, surtout lorsque les circon- stances atmosplieiiques favorisent leur multiplication, nuisent tant aux arbres do nos foréls et de nos jardins, et qui, en les dépouillant quelquefois presque complètement de leurs feuilles au printemps, peuvent parfois causer leur mort, et en terminant la division des Bombyciles, qui nous offre plu- sieurs Chenilles très nuisibles à nos arbres, qu'il nous soit permis d'entrer d'une manière générale dans quelques détails sur les Insectes nuisibles et sur les moyens employés pour les détruire. Nous emprunterons à cette occasion principalement quelques passages du discours d'installation à la pré- sidence de la Société entomologique de France pour 1845, de M. le colonel Goureau; car il nous parait utile de porter à la connaissance des nombreux lecteurs de notre Encyctopcdic des faits im- portants restés entre les mains d'un trop petit nombre de personnes. Lorsque l'on entre dans l'énuméraiion des Insectes nuisibles et dans le détail des dégâts qu'ils causent, on demeure convaincu que les grands animaux nuisibles ou dangereux portent moins de préjudice que ces petits êtres, qui paraissent au premier abord vils et méprisables. On doit observer à leur égard que les dommages qu'ils causent sont annuels et à peu près constanls; ils sont comme un inipùt régulier prélevé sur nos richesses agricoles et industrielles dont nous nous apercevons à peine, tant nous sommes habitués à le payer; et ce n'est que de temps à autre qu'une espèce perni- cieuse, comme cela a eu lieu, en 18-48, dans plusieurs de nos départements, pour l'Orf/yin pudi- buiuta, et récemment aussi d'une manière plus redoutable pour la Pyrale de la vujiic, se multiplie outre mesure et se fait remarquer par des dégâts extraordinaires; alors l'attention est éveillée, la clameur publique avertit l'autorité locale, et le gouvernement envoie des savants pour observer le phénomène et chercher un remède au mal qui vient de se produire; mais malheureusement ce re- mède n'arrive que tardivement ou même n'arrive pas dans beaucoup de cas. Cependant quelques entomologistes pensent qu'on ne doit rien faire pour s'opposer aux ravages des Insectes, et que la nature pourvoit à leur destruction mieux et plus sûrement que nous ne pou- vons le faire nous-mêmes, et que toute dépense pour alleindre ce but est en pure perte. Les Insectes, de même que les autres animaux, se multiplient en proportion de la quantité de nourriture qui leur est offerte ; aussi, lorsqu'un aliment végétal, par exemple, approprié ù une espèce, se trouve conve- nablement préparé, les individus de cette espèce se multiplient avec une incroyable rapidité : ce sont des millions d'êtres qui se montrent là où quelques mois auparavant on ne remarquait â peine que quelques individus. 11 semble dés lors que ce végétal devrait être anéanti par la dent vorace de ces animaux et disparaître en peu de temps du canton infesté. Il en serait réellement ainsi si la na- ture n'avait pris soin de sa conservation par un moyen bien simple; elle a attaché à l'Insecte des- tructeur un autre Insecte parasite qui vit aux dépens du ]ireniier, comme celui-ci vit aux dépens du végétal; en sorte que le parasite, se multipliant en proportion de l'accroissement numérique de l'In- secte destructeur, linit bientôt par le faire rentrer dans de justes limites, et l'équilibre se trouve ré- tabli; il serait même peut-être rompu du côté opposé si la nature, toujours prévoyante, n'avait créé un ou deux parasites au premier parasite, qui, par sa multiplication, aurait pu détruire enlièrement à son tour l'Insecte, cause première du mal. C'est en s'appuyant sur ce procédé immanquable que certains naturalistes repoussent toute tentative ayant pour but de s'opposer aux ravages des Insectes, laissant à la nature seule le soin de leur destruction. Mais on doit observer que, si la nature a pourvu d'une manière efficace â la conservation de toutes les espèces d'êtres qu'elle a créés et n'a pas per- mis que l'une d'elles pût en détruire une autre, elle n'a pas pris le même soin de préserver les pro- duits de l'industrie humaine; en sorte que, comme le dit M. Goureau, nous sommes obligés d'y veil- ler nous-mêmes. Nous voyons ordinairement les dégâts causés par une espèce d'Insecte croître gra- 50 HISTOIRE NATURELLE. duellenient pendant plusieurs années, et diminuer ensuite de même jusqu'à ce que l'ordre nalurrl soit rétabli; nous essuyons donc une perte réelle plus ou moins considérable pendant plusieurs an- nées : ce qui nous impose l'ûblii^alion de cliercher un remède à ce mal, dont le retour se fait remar- quer à des époques quelquefois très rapprochées. Une question importante, longtemps débattue entre les entomologistes, et non encore complètement ' résolue, est celle de savoir si les Insectes, qui, dans certains cas, apparaissent en si grand nombre, occasionnent les maladies des végétaux, ou si ces Insectes ne deviennent si nombreux que parce que, par suite de causes qui île nous sont pas connues, les arbres sont déjà malades et dans des cir- constances particulières qui conviennent mieux à leurs prétendus destructeurs. Des objections pour ou contre ont été faites, des expériences intéressantes ont été publiées sur ce sujet dans presque tous les pays, et surtout en France dans les Annales de la Société entomologique. Selon les uns, l'appa- rition inexpliquée d'Insectes destructeurs qui dévastent les arbres ou les plantes d'une contréeocca- sionnerait une sorte de maladie contagieuse, une épidcnilric , qui sévirait contre ces végétaux comme les épizooties et les épidémies sévissent contre les animaux et contre les liommes; dès lors, quoique les arbres et les plantes ne présentent pas le même degré d'intérêt que les hommes et les grands animaux, mais en considérant que ces végétaux ont néanmoins une valeur réelle, on doit chercher à faire cesser leur maladie et trouver un moyen de détruire les Insectes qui en seraient la cause. Selon les autres, et nous devons dire qu'à celte opinion viennent se rallier aujourd'hui des hommes qui en étaient jadis les adversaires; selon les autres, la maladie des végétaux préexistant et concourant seule à l'augmentation du nombre des Insectes, il n'y aurait pas à se préoccuper de ce dernier fait; car, lorsque l'épidémie végétale cessera, les Insectes dont elle aura favorisé la production disparaî- tront naturellement; dès lors il faudrait chercher la cause première de la maladie des végétaux pour y remédier et ne pas s'occuper des êtres qui attaqueraient pour ainsi dire accidentellement des arbres fatalement condamnés. Cependant, comme les remèdes que l'on emploierait pour détruire les Insectes ne pourraient qu'aider au rétablissement de la santé des arbres malades, que diminuer le nombre des destructeurs des arbres ne peut qu'arrêter la maladie, et ce qui, dans tous les cas, tendrait à diminuer le mal. nous croyons qu'en admettant même cette dernière opinion on doit cherchera se débarrasser des Insectes que, d'une manière générale, on peut nommer Phytophages. En outre, dans le cas qui nous occupe actuellement, dans celui des Chenilles du Liparis clirysorrliœa, dans celui de plusieurs autres Chenilles de Bombyx, comme celles des iicusiria, dispar, etc., et d'un très-grand nombre d'aulres, il n'est pas douteux que des remèdes doivent être cherchés, puisque ces Insectes, par la destruction des feuilles et des bourgeons des fruits, à une époque où la vie est le plus active, arrêtent l'ascension de la sève et peuvent produire la mort du végétal. C'est dans l'intention de remédier au mal produit qu'une loi sur l'échenillage a été rendue le 2G ventôse an IV (15 mars 1796), et que, par occasion, des arrêtés sont pris parles préfets contre les Insectes nuisibles, ou également pour protéger les animaux destructeurs de ces Insectes. La loi sur l'échenillage semble tout à fait insuffisante à tous les entomologistes, alors même qu'elle serait stric- tement observée; pour le prouver, nous allons indiquer, d'après l'ordonnance du préfet de police du département de la Seine, en date du 29 janvier 1810, et qui est reproduite annuellement à peu près dans tous les déparlements, les principales dispositions de cette loi : « Article premier. Aussitôt après la publication de la présente ordonnance, tous les propriétaires, fermiers et loc;itaires de terrains situés dans le ressort de la préfecture de police seront tenus d'écheniller les arbres, haies et buissons qui sont dans lesdits terrains, ainsi que ceux qui bordent les grandes roules elles chemins vie naux, sous les peines portées par l'art, premier de la loi du 26 ventôse an IV. — Art. 2. Il leur est enjoint, sous les mêmes peines, de brûler sur-le-champ les bourses et toiles venant desdils arbres, haies et buissons, en prenant les précautions nécessaires pour prévenir le danger du feu. — Art. 7). L'éche- nillage sera terminé le 15 mars prochain. — Art. i. En,^as de négligence de la part des proprié- taires, etc., les maires et adjoints feront faire 'rêclienillagc aux dépens de ceux qui l'auront né- gligé, » etc. On voit que ces dispositions ne concernent que le Liparis clirnsorilimi, dont la Chenille, comme nous l'avons dit, passe l'hiver en famille sous une toile de soie qui renferme toute la couvée, et ne peuvent atteindre en aucune façon les Chenilles qui édosenl au printemps et qui vivent à nu sur les arbres, telles que celles des Bombyx disparate et neiistrien, de la Pyrale de la vigne, de l'Ypono- PAPILLONS. M nienle du pommier et de tant d'autres qui dépouillent les arbres de leurs feuilles el de leurs boutons à fruit, portent la perturbation dans leur aecroissenient et causent parfois leur mort, et qui, pour tous ces motifs, méritent autant que le premier d'être signalées et poursuivies. Il doit en être de même pour les Chenilles automnales, comme celles de l'Orgyie pudibonde; quoique cela soit moins impor- tant en raison de l'état avancé de la végétation à cette époque de l'année. La loi sur l'échenillage, n'atteignant que bien imparfaitement son but et ne produisant pas d'effet sensible, est lombée en désuétude, et on cesse presque partout de la mettre en pratique. On pense assez généralement qu'il est impossible de se délivrer des Chenilles, et on dit, pour s'éviter la peine de leur donner la chasse : « A quoi bon les détruire dans mes propriétés"? mes voisins n'échenil- lent pas; leurs Insectes viendront ravager mes arbres, et mon travail aura été inutile. » C'est là en- core une erreur que l'on doit combattre, parce qu'elle est funeste par ses résultats. On sait que les insectes, comme les autres animaux, ont une prédilection marquée pour le lieu qui les a vus naître, et qu'ils ne le quittent pas, à moins d'j' être sollicités par des circonstances impérieuses. Les Che- nilles nées sur un arbre vivent sur cet arbre tant qu'elles y trouvent des feuilles; les Insectes d'un jardin le quittent rarement pour aller dans le jardin voisin. Les propriétaires qui prennent la peine de nettoyer leurs jardins, leurs vergers, leurs luzernes el leurs vignes, reconnaissent bientôt que leurs récoltes sont plus assurées et plus abondantes que celles des propriétaires négligents. Quelque insuffisante qu'elle soit, la loi sur l'échenillage devrait donc être strictement observée; el, loin de cherchera s'y soustraire, on devrait, d'après l'observation des faits, solliciter du gou- vernement de nouvelles mesures générales propres à détruire et les Chenilles el les Insectes des- tructeurs des arbres. Un secours nous est ofl'erl par la nature; el l'homme, loin de le repousser, devrait l'accepter avec empressement. Nous voulons parler des animaux insectivores, que, loin de les détruire, on devrait protéger comme étant nos auxiliaires. Sans entrer dans la nomenclature de tous les Oiseaux utiles sous ce rapport, on peut citer les Hirondelles et Martinets, les Grimpereaux, les Pies el les Épei- ches, les Freux, les Oiseaux de nuit, les Piossignols et les Fauvettes, les .Moineaux el autres Frin- (jilln, les Ftourueaux, les Geais, etc. H en est cfe même des Corbeaux el des Corneilles, qui, au com- mencement de l'hiver, détruisent les larves de Hannetons dans les terres nouvellement labourées. Aussi certains préfets, en vertu de l'article 0, premier paragraphe de la loi sur la chasse du 5 mars 1844, ont-ils à juste raison pris des arrêts pour prévenir la destruction des Oiseaux, dans le but de conserver ceux qui vivent d'Insectes nuisibles à l'agriculture. Plusieurs Mammifères, comme le Hé- risson, le Blaireau, les Chauves-Souris, les Musareignes, etc., devraient également être protégés comme destructeurs d'Insectes; nous n'oserons pas, comme le demande notre collègue M. Mocque- rys de Piouen, en dire autant de la Taupe; car il nous paraît que le bien qu'elle peut faire comme insectivore est au moins compensé par le mal que les taupinières produisent à l'agriculture. Certains Pieptiles eux-mêmi\>i, que l'on détruit par suite d'un préjugé imnitmorialemenl enraciné, nous ren- draient aussi des services sous le même point de vue. Des animaux intérieurs mêmes, par suite de leurs appétits carnassiers, sont également nos auxiliaires, el ne devraient pas être inutilement dé- truits : tels sont, pour ne parler que des Insectes coléoptères, presque toutes les Cicindelètes, les Carabiques, les Slaphylins, etc. D'après tout ce que nous venons de dire, s'il existe des lacunes regrettables dans la loi sur l'é- chenillage el dans l'arlicle 9 de la loi sur la chasse, la cause en est évidente, c'est parce que les lé- gislateurs ne se sont pas suflisanimenl éclairés des lumières de la science. Quoique les Insectes paraissent peu dignes de fixer l'attention des législateurs et des magistrats, ils sont cependant irès-redoulables; lorsqu'il s'agira de formuler des lois el des arrêtés pour s'opposer à leurs ra- vages, il serait bon de consulier, sur les moyens de les détruire, l'Académie des sciences, la So- ciéic impériale el centrale d'agriculture, la Société impériale zoologique d'acclimatation, la Société enlomologique de France, etc., qui possèdent sur ces matières des connaissances pratiques irès- positives, de la même manière que l'on consulte les cours impériales, le conseil d'Éiat, et les admi- nistrations supérieures lorsqu'il s'agit d'introduire des améliorations dans les lois ou dans les règle- ments administratifs actuellement en vigueur. Il appartient aux Sociétés qui s'occupent d'histoire naturelle de donner l'éveil sur ces questions, d'en faire comprendre l'utilité et la portée, afin que, répandues dans le public, elles parviennent jusqu'à l'autorité, qui peut en tirer d'utiles enseigne- 32 HISTOIRE NATURELLE. nieiits. Tel a été, dans maintes circonstances, le but que s'est proposé la Société entomolop;ique de France, en faisant connaître les mœurs d'un grand nombre d'Insectes nuisibles ou utiles, et en indi- quant les moyens que l'on peut employer pour combattre les espèces nuisibles et pour propager, au contraire, les espèces utiles. Ajoutons en terminant que les dégâts causés par les Insectes sont réels, que les moyens que nous possédons de nous en garantir sont très-imparfaits, et (jne, si l'on veut arriver d'une manière efficace à détruire les Insectes qui nous nuisent, il faut commencer par bien connaître ces ennemis et par étudier sérieusement leurs niueurs. En observant avec soin chaque espèce pendant tout le cours de sa vie, on découvrira nécessairement le moyen de la combattre, s'il en existe un, ou d'atté- nuer ses dégâts; car on doit renoncer à l'espoir chimérique de trouver des recettes empiriques pour détruire d'un seul coup tous les Insectes d'un canton. Pour arriver à cette connaissance et pour la répandre, il serait convenable que le gouvernement établît des cours d'entomologie appliquée, ou, d'une manière plus générale, de zoologie appliquée non-seulement à l'École forestière de Nancy, mais encore dans les divers instituts agricoles, dans les écoles vétérinaires et dans les grands établis- sements d'application aux sciences, et qu'il encourageât la publication d'ouvrages spéciaux sur cette matière. Il faudrait aussi que les entomologistes les plus éminents voulussent bien descendre des hau- teurs de la science et composassent des livres d'entomologie pratique, simples, clairs, peu coûteux. En Allemagne, en Angleterre, en Amérique et en France, ce sujet commence à être sérieusement étu- dié; l'ouvrage de Ralzebourg sur les Insectes des forêts est un monument qui y est consacré; les travaux de M. Guériu-Méneville sur divers points de l'entomologie et surtout sur les Vers à soie, ceux de M. Ed. Terris sur les Insectes du pin maritime, etc., sont autant de pierres destinées à éle- ver le monument que nous demandons de tous nos vœux, et peut-être un jour, nous servant des ma- tériaux èpars de tous côtés et recueillant des observations innombrables, chercherons-nous à les résumer dans un livre que nous nous efforcerons de mettre à la portée de tous, en en éliminant la science qui n'en sera pas indispensable, et en expliquant ce que nous avancerons par de nombreuses figures. 10- GENRE. — CIIÉLONIE. CHELONIA. Boisduval, 1829. ludci melhoilicus. — Lopidopleroruin Europïoruni. Antennes plus ou moins pectinées dans le mâle, en scie ou filiformes dans la femelle; palpes moi- tié velus et moitié squameux, réunis en forme de bec; trompe courte ou rudimentaire; corps épais; tête et corselet velus ou laineux; ailes supérieures plus ou moins larges. Chenilles garnies de poils plus ou moins serrés, implantés, en faisceaux divergents, sur des tuber- cules d'une couleur plus claire que le fond ; se tenant solitairement, en plein jour, sur les plantes basses, dont elles se nourrissent et où elles courent très-vite. Chrysalides conico-cylindriques, avec l'extrémité anale bilobée et garnie de petites épines; placées dans des coques spacieuses, d'un tissu lâche. Les espèces de ce genre sont nombreuses et de taille moyenne; toutes sont ornées de couleurs vives, avec les secondes ailes souvent jaunes ou rouges présentant des taches plus foncées, et elles ressemblent assez aux Papillons de jour. On en connaît dans presque toutes les parties du monde, mais l'Europe en renferme surtout beaucoup. Elles portent souvent le nom vulgaire d'Ecaillés, et queUjuefois scientiliquenient, d'après Schrauek, relui d'Arclia. Comme types, nous indiquerons les Cuélome c\ja ou Ecaille morte (Bombyx rnja. Linné) : en- vergure, 0",07 à 0",08; ailes supérieures brunes, avec des rigoles blanchâtres, irregulières et diri- gées en divers sens : postérieures d'un brun rouge, avec six ou sept taches d'un bleu foncé, ceintes de noir; corselet de la couleur des ailes antérieures, avec un collier rouge; abdomen rouge, avec une rangée dorsale de taches noires : commune du mois de juin au mois d'août dans toute l'Europe, et principalement aux environs de Paris, h Cuélome rur.ruRiNE ou Ecaille uoucuetée {Duinhijx pur- purca, Linné) : un peu plus petite que la précédente; corps jaune, tacheté de noir; ailes antérieures d'un beau jaune, avec des taches noires éparses : postérieures d'un rouge cerise dans la femelle, plus l'i'^ 1 — Oigyie aiiliqn iMàle.) Ki^'. 2 — Orayie aiilii|iie Femelle ) Kil: ." — {■ niv»lic ciilile (Mile.' >^7//e\\^ Kig 4 — Cypra crocipiis. (Màlo ' Fis. 5 — Aixlie railleuse (Mâle. Fi|.'. (1 — IleiiM'eja ii^i'âilile. (Mâle ) Fig. 7 — Cliélonie )ni.lii)iie, (Femelle ) Itv". ^ — rnelinSMiji '. |i,iiasiU- (Mâle.) l-'ip il — Tritiio^ome parasile (Femelle.) Fi^ 1(1 — r.liéliime ri\ii[(ic (Mâle,- P.\I'II;LONS. 53 pMp tlans le mâle, avec six larhes noires, et la frange jaune; se trouve à la même époque et dans les mêmes lieux que la précédente, qucdque plus rare, et les Chrlonia civiqde et ruDiguE, que nous figurons. (Voy. pi. VII, fig. 7 et 10.) Fi?. 28. - Cliûlonic MJa. [Mâle.] La division dans laquelle entre le genre Cliclonia, celle des Chélonidcs de M. Boisduval ou Arr- ti'iics de M. Blaneliard, outre quelques genres qui, comme ceux des Eijprcpia. Oclisenhcimer, l'hraqnuitobia et Spilosoma, Stépliens, n'ont généralement pas été adoptés, renferme quelques au- tres groupes génériques admis par Duponchel, ainsi que par M. Boisduval. Tels sont les Entuemoma. Siépliens, ou NESiEOriiiLA, Boisduval, à antennes du mâle étroitement pectinées : celles de la femelle étant presque filiformes ou finement dentelées (type li. russula, Linné); de toute l'Europe; les Tni- CHOsoMA, Bambur, ;i antennes des femelles finement dentelées, à palpes hérissés de longs poils, et à ailes rudimentaires et comme avortées dans la femelle (trois espèces européennes, dont le type est le T. parasiitim, Esper, de Hongrie, d'Autriche et du Valais) {voij. pi. Vil. fig. 8 et 9); les Abctia. Boisduval, à antennes pectinées ou ciliées dans les mules, presque filiformes dans les femelles; ;') palpes très-écartés de la tête, inclinés, velus, ayant le dernier article nu et très-distinct ; ces Pa- pillons, plus petits que les Chélonies, vivent sur les plantes basses et sur les feuilles des arbres, on en trouve beaucoup en Europe (types Bombijx mcndica : envergure, 0'",0j à O^fii; ailes d'un gris cendré foncé dans le mâle et d'un beau blanc dans la femelle, avec quelques points noirs épars ; commun aux environs de Paris et Luriifrm ou Bmi.i.eiise (voy. pi. VII. iig. 5), et surtout : ir- GENRE. — CALLIMOBPUE. CALLIMORPIIA. Lalreille, 1X09. C.encra Crustaci'nruni ri liiseotnruin. t. IV. Antennes longues et simples dans les deux sexes : celles du mile un peu moins grêles; palpes écartés, peu velus, pointus, un peu plus longs que la tête; trompe très-développée; corps peu ro- buste; tête et corselet squameux; abdomen lisse, cylindrique; ailes grandes relativement au corps, ornées de couleurs vives. Chenilles présentant des couleurs variées, et hérissées de poils courts; se cachant pendant le jour et se nourrissant de plantes basses. Chrysalides cylindrico-coniques, avec l'extrémité anale garnie de petits crochets, et placées dans un léger réseau que les Chenilles filent fpielquefois en lonimun On a décrit un assez grand nombre d'espèces de ce genre; la plupart étrangères ;i l'Europe, qui n'en possède que trois, les CuUiniorplia dominttla, Linné; donna. Esper, et liera, Linné. Le type (la ISoclna dominula, Linné) a une envergure de O'",0o à 0°',06; ses ailes antérieures sont d'un vert noir foncé, avec douze à quatorze taches inégales, blanches ou jaunâtres ; les postérieures sont d'un beau rouge, avec trois taches noires irrégulières, dont hi dernière ornée d'une marque en crois- r." ■ . 5 ■34. lllSTOmE NATURELLE. sanl el d'un poiiil roupie: iibJonu'ii rougo, aven qiuilrc rinyrcs île peli(s points noirs. Se li'ouve as- ru coninninénuMit en France, et n'est pas rare aux environs de Paris. FijT, 20 — Cnlliniorplie liera. (Femelle] Plusieurs i^roupes étrangers à l'Europe doivent être rapprochés des Calliniorphes, ou en faisaient anciennement partie. Parmi eux, mous citerons les IIazis, Boisduval, ou Amiiomvza, Swainson, qui 'se distinguent surtout par leurs antennes très-longues et légèrement pectinées, leurs palpes très- allongés, grêles, el leurs ailes ayant une plus forte consistance; quelques espèces des parties chau- des de l'Asie et de l'Afrique, et dont le type est la Plialœnn mililaris, Linné, très-répandue à la Chine et aux Indes orientales; les Leptososia, Doisduval, à antennes longues, grêles, étroitement pectinées; à corps très-grêle et ù ailes larges, minces, et dont le type, le L. insulare, Boisduval, habite les îles de France, de Bourbon et de Madagascar; enfin les Caloptera, Blanchard, à antennes ciliées dans les femelles, à palpes Irés-hirges, ayant leur dernier article court, tronqué, et à ailes larges, et probablement les CveriA, Boisduval (type C. crucipus, pi. Vil, lig. 4). groupe étranger à l'Europe, ainsi que quehpies autres genres. 12"" GENRE. — EUCIIÉLIR. EUCHELIA. Boisduval, 1S29. Inilox nK'lliiidiou?. Antennes courtes et simples dans les deux sexes : celles du mâle un peu moins grêles que celles des femelles; palpes très-courts, velus, à dernier article obtus; trompe invisible; corps entièrement lisse; ailes supérieures presque triangulaires. "l'heiiille de coideur rose, et n'ayant que quelques poils qui partent immédiatement de la peau. Chrysalide cylindrico-conique, contenue dans une coque d'un tissu léger, transparent. Ce genre, qui, selon quelques auteurs, fuit encore partie du groupe des Chélonides, et qui, suivant d'antres, commence celui des Lilliosides, renferme un certain nombre de jolies espèces de petite ttiille, et dont une seule n'est pas exotique, et se trouve communément, au mois de mai, dans une grande partie de l'Europe; sa Chenille vivant sur le Séneçon jacobce, est noire, annelée de jaune fauve. C'est VE.jacobeie, Linné, ou Carmin, Engramelle, d'une envergure de 0'°,04 à 0"",05, à ailes supérieures d'un gris noiifttre, avec deux ligues longitudinales et deux taches ponctiformes rouges, et ù ailes postérieures d'un beau rouge carmin, avec le bord antérieur et la frange d'un gris noiiàlrc. Curlis en a distingué ÏEucliclia puklira, Esper, à ailes antérieures d'un blanc jaunâtre, avec un grand nombre de petits points noirs, et seize à dix-Iiuit petites taches d'un rouge écarlate, et à se- condes ailes lilanches, avec une bordure noire fortement échancréc, et qui est très-répandue dans le midi de l'Europe, une partie de l'Asie et de rAfri(|iii ; Curtis a créé avec elle le genre Dejûpeja. à an- tennes moins grêles dans le mâle, à palpes débordant la tête, à (rompe très-longue, et à ailes su- périeures beaircoup plus étroites qne les inférieures. {Voy. pi. Vil. fig. 0.) l'AI'lLLONS. 35 15" GENRE. — LITIIOSIE. LITIIOSIA. labricius, 1798. Suppleiueilluni ElUullluh)gi^. Antennes sinjples d:Mis les deux sexes, un peu pUis épaisses dans le mâle que dans la femelle; palpes presque nus, écartés, arqués; trompe longue, membraneuse; abdomen allongé; ailes supé- rieures étroites, longues, se croisant l'une sur l'autre par leur bord interne dans l'état de repos : inférieures larges et plissées sous les premières; les unes et les autres enveloppant l'abdomen lors- qu'elles sont fermées. Ciienille.s de couleurs variées, garnies de tubercules surmontés d'aigrettes de poils courts, roides, et plus rarement longs, soyeux; vivant de lichens. Chrysalides courtes, ramassées, luisantes, à segments abdominaux infléchis, contenues dans des coques légères, entremêlées de poils des Chenilles, et placées soit dans les fentes des écorces, soit à la surface de la terre ou dans la mousse. Le genre Liihosin, type de la division des Lithosides, dans laquelle les Chenilles vivent toutes de lichens, démembré des Callimorplta, a été lui-même partagé, dans ces derniers temps, en plusieurs groupes génériques, adoptés par Duponchel et M. Boisdwval. Ce sont : 1° les Naclia. Boisduval, à antennes presque aussi longues que le corps, ;i palpes ayant le dernier article conique, à trompe petite et à ailes supérieures lancéolées, inférieures très-courtes (type ISocliia ancilla, Linné, de la France et de l'Allemagne); 2° les Calligenia, à antennes filiformes, un peu plus épaisses dans le inâle; ;i palpes droits, écartés, ayant le dernier article long, grêle, très-aigu; à ailes supérieures elliptiques, formant un toit aigu dans le repos (type C. rosea, Fabricius, de toute l'Europe); 5° les Setina. à antennes ciliées dans le m'ile, à palpes très-courts et sans articles distincts, à trompe rudi- mentaire, à ailes de la femelle moins développées que celles des mâles, peu propres au vol : les anté- rieures presque aussi larges que les inférieures (une dizaine d'espèces, parmi lesquelles on peut citer la 5. irroriita, llubner, qui n'est pas rare dans presque toute l'Europe); 4" les Nudaria, Stéphens, à antennes ciliées dans le mile, ;i palpes peu velus, ayant le dernier article court, obtiis; à liompe nulle, à ailes larges, arrondies, peu chargées d'écaillés, et à demi transparentes ((pielques espèces, dont le type est la i\octiia mwiduna. Linné, qui se trouve assez communément en France cl en Alle- magne). A côté de ces groupes, ou doit encore ranger, quoique étant plus distincts, les genres : 1° Mei.asi.na, Boisduval, à antennes pectinées dans le mâle et ciliées dans la femelle, à palpes très- courts, hérissés de longs poils; à trompe rudimenlaire, à corps assez robuste, à ailes longues, étroites (espèce unique, M. ci/iaii.s, Ochsenh, sur lequel nous reviendrons); 2° Emïdia, Boisduval; EïPREriA, Ochsenheimer, ou Eulepia, Stéphens, également à antennes pectinées dans le mâle et ci- liées dans la femelle, à palpes très-courts, à trompe distincte, à corps grêle, à ailes enveloppant l'ab- domen dans l'état de repos : supérieures étroites, allongées; inférieures larges et plissées sous les premières (quelques espèces, surtout européennes, et dont les types sont le Ciiicle, Auciita crilnum {voy. pi. Vil, lig. ô), Linné, qui habite les lieux secs dans une grande partie de l'Europe, etc., et la Fig. 30 — limydie ChoueUe CiiooETTE, Geoi'froy, Bombifx gra»imic(i. Lalreille, petit Papillon à ailes antérieures d'un gris jaune, avec huit à neuf lignes bingiliidiiiales el une lunule noires, et à ailes postérieures d'un aune vif, avec 56 IIISTOIHE NATURELLE. une large bordure et une lunule discoïdale noire; commune dans toute l'Europe); 5° les Barbicohnis, Latrcille", à antennes sétacées et phimeuses, à ailes antérieures assez longues: postérieures terminées par une queue en forme de spatule, etc. Le groupe des Liliiosies proprement dits, dont on ne distingue pas les Gnoi'Hria de Siépliens, ren- ferme un très-grand nombre d'espèces indigènes et exotiques, et Duponcliel en décrit une vingtaine comme propres à l'Europe. Ce sont des Papillons de petite taille, à ailes de couleurs généralement assez pâles, marquées de taches ou de lignes plus foncées. Les espèces les mieux connues, qui se trouvent comniunément dans presque toute l'Europe, et même aux environs de Paris, sont la Nocltia qiiadra, Linné, d'une envergure de 0"',05 à (\°',0'i; ailes antérieures d'un gris ardoisé dans le mâle, avec l'extrémité pins luisante et la base ornée de deux taches d'un jaune fauve, entièrement de cette dernière couleur dans la femelle, avec deux points presque carrés d'un gris ardoisé; ailes inférieu- res d'un jaune pâle, avec le bord antérieur grisâtre dans le mâle, la Tineu mesomdhi, Linné, plus petite que la précédente; ailes antérieures d'un jaune pâle, avec deux points noirs ; inférieures gri- sâtres, ayant une ligne jaunâtre, la Litiiosie aplatie (L. complanata); la L. veineuse, etc. Fig. 51. — Litiiosie veineuse. (Femelle. | Fig. 52. — Litiiosie aplatie. (Mâle.) DEUXIEME TRIBU. PSY(JHIbES. PSYCHlDAi. Boisduval. Port des Bombycites, mais de taille toujours plus petite; ailes plus ou moins arrondies au sommet, défléchies, ayant peu d'écaillés; femelles aptères, excepté dans le genre Typlionia, qui établit le passage des Bombycites aux Psyches; antennes pectinécs ou plumeuses dans les mâles, très-peu dé- veloppées chez les femelles aranéiformes ou semivermiformes, et nulles chez les vermiformes; trompe très-rudimentaire ou nulle; palpes aciculés, velus, souvent rudinienlaires el cachés par des poils plus ou moins longs et nombreux; corps grêle, très-velu, tète généralement velue, au moins dans les mâles. Chenilles vivant dans des fourreaux mobiles, de formes très-variées. Cette tribu ne renferme qu'un nombre d'espèces assez restreint, de petite taille, Irès-fi agiles, qui, |irobablemeiit puur ces motifs, n'ont encore été, à une exception près, observées qu'eu Europe, et qui toutes sont remarquables en ce que les Chenilles se forment des fourreaux dans lesquels elles vivent et se métamorpliosent. Ou n'a pendant longtemps placé ces Lépidoptères que dans un seul genre, celui des Psvcues, Scliranck; mais assez récemment on y a formé les groupes des TïI'iioma et iMelasina, Boisduval; PsïciioiDEs, Biuaiid, et OEceticus, Guilding; (|uaiit au genre IIkterûgkms, lîambur, ipie quelques auteurs rangent dans la même division d'après Duponcliel, on doit plutôt, selon M. Boisduval, et tomme M. IL Lucas l'a fait dans cet ouvrage, le placer à la fin de la division des Zygénides : en ef- fet, si les caractères de l'Insecte parfait le rapprochent des l'syches, ceux des Chenilles qui ne se PAPILLONS. 57 forment pas de fourreaux et qui vivent à découvert les lient intimement aux Zygénides, avec les- quels elles ont de grands rapports de forme et de mœurs. M. Théophile Bruaiid {Mémoires ilc la Sociétc libre (C émulation du Doubs, deuxième série, troi- sième volume, 18o2j. dans un excellent travail qui nous servira de guide, donne la description de quatre-vingt-une espèces européennes, et fait connaître d'importants détails de mœurs. 14"' GENRE. — TYPHONIE. TYPIIONIA. Boisduval, 1834; Bruand, 1852. Icônes (les cljenilles d'Europi'. — Mém. de la Société du Doubs. Antennes pectinées chez les mules; tête petite; palpes hérissés de poils peu longs; corps assez ro- buste; abdomen dépassant les ailes inférieures; ailes, dans les deux sexes, allongées : supérieures étroites, inférieures plus courtes. Chenilles glabres, vermiformes, vivant et se transformant dans des fourreaux portatifs revêtus de particules pierreuses; se nourrissant des lichens qui croissent sur les pierres. M. Bruand admet dix espèces de ce genre et les partage en trois groupes : A. Melasik.^, Boisdu- val : antennes de la femelle à peine épaissies à la base, subdentelées légèrement; abdomen du mâle terminé carrément : celui de la femelle en pointe, avec l'oviducte visible. Deux espèces : T. ci- liaris, Treiscke, et ciliariviiinella, Druand (lugubris femelle, Boisduval); la première des hautes montagnes du Doubs, du midi de la France, de l'Allemagne, etc., et la seconde découverte au bois de Boulogne. La Typhonia ciliaris ou cilinrella, dont l'envergure du mâle est de 0",026 et celle de la femelle de 0°,Od(l, a les ailes d'un brun noirâtre; le fourreau, formé de petites pierres aggluti- nées, et dans lequel reste la Chenille, est assez allongé. — D. Tïphonu, Boisduval : antennes des femelles très-épaisses à la base, fournies à chaque article de poils squameux; partie anale recouverte de poils nombreux formant un bourrelet. Six espèces qui se trouvent dans le nord et le midi de l'Europe : ?'. semiliigiibi-ella, Bruand; mêlas, Boisduval; punclaïa. llerrich Schœffer; melana, Frid- walskv; lugubris, Ochsenheimer, et plirijgauilugubrella, Druand. Celte dernière espèce, que nous représentons, ne diffère probablement pas de la l'sijche hnjubrosella; son fourreau lubulifurme, semblable à ceux de quelques Pryganes, ressemble beaucoup à celui de la T. ciliaris. — C. Bruaï*- Dii, Nobis : ailes allongées; côté des supérieures un peu concave : inférieures courtes; corps du mule robuste, velu; antennes brièvement pectinées; tète un peu forte; palpes allongés. La seule espèce placée dans ce groupe (Siygia Colcliica, llerrich Scliœlfer) provient de la Turquie, et est rangée ha- bituellement dans le genre Stygie : c'est la Tijplwnia siygiella, Bruand. Fig. 33. - Typhonie (Melasine) Fig. 3i. — TJiypbonie iiliivgJiii- Fig. 55. — Thyphonie (Bruandic ciliaire. (Mâle.) lugubre. (Fuurreau.) slygiellc. (Mâle ) ■ib"' GENBE. — PSYCHE. PSYCHE, Schranck, 1801; Bruand, 1852. Fauna Coka. — Mi'iu. de la Société du Doulis. Antennes pectinées ou plumeuses; corps grêle ou épais, très-velu; ailes des miles chargées de peu d'écaillés et souvent presque diaphanes; femelles aptères, vermiformes, semi-vermil'urmes ou ara- néifornies, ne sortant pas de leurs fourreaux pour s'accoupler et pour pondre. Chenilles glabres, décolorées, ayant les trois premiers anneaux cornés et les autres mous, vivant 58 IIISTOIRE NATURELLE. et se Iransformanl dans des fourreaux porlalifs revêtus entièrement de débris de végétaux, et se nourrissant de diverses filantes, mais principalement de lichens. Les Psychés sont des Lépidoptères européens de petite taille, surtout intéressants à étudier par les iiabiiudes remarquables de leurs Chenilles. Ces dernières, selon Godart, sont glabres ou à peine pu- besceiiles, avec les trois premiers anneaux antérieurs couverts d'une peau presque aussi dure que celle de la tête, tandis que les neuf autres le sont moins, et c'est probablement pour cela qu'elles ont be- soin d'avoir le ventre protégé par un étui portatif. Dans leur marche, les Chenilles ne font usage que des paltes écailleuses; les pattes membraneuses dont elles sont pourvues, courtes et présentant une couronne complète de crochets, les aident seulement à se tenir cramponnées aux parois internes du fourreau. Ce fourreau, que l'on trouve toujours attaché aux arbres ou à des corps un peu élevés, est cylindrique, ou plus ou moins arrondi, et il se compose de fragments de feuilles, de brins d'herbe, de fétus de paille, de bûchettes de bois, de petites pierres, etc., appliqués sur une pâte faite avec une ou plusieurs de ces substances et entremêlée de fils soyeux. Lorsque la Chenille qui l'habite est sur le point de se métamorphoser, elle bouche l'ouverture de l'extrémité antérieure de ce fourreau, puis elle se retourne en sens contraire, afin que l'Insecte parfait puisse sortir ou se montrer par l'ex- trémité postérieure. Les chrysalides des individus mâles se fendent sur le dos et sur la poitrine, comme celles des Cossus et des Sesia, et les chrysalides des individus femelles sont sans marque, c'est-à-dire sans enveloppe pour la tète et pour la partie où devraient se trouver les ailes. Ces fe- melles, dans la plus grande m.ijorilé des cas, restent dans le fourreau; les mâles les recherchent et les y fécondent. Dès que les jeunes Chenilles sortent de l'œuf, elles commencent à construire le four- reau, qui doit rester l'habitation presque exclusive de la femelle. «fV Fig. 36. — Psyché graminelle. (Mâle.) „^132l£j2i5=. FIg. 37 — Psjxlie gruniiiiellc. (Femelle.) Fig. 5S- — Psyclie graminelle. (Fourreau.) Fig. 59. — Psyclie liirsulelle. (Mâle.) Fig. 40. —Psyclie ruboricolelle. (Fourreau.) Fig. 41. — Psyclie m:i[;nellc. Fig. 42. — Psyclie niidelle, Fig. 43. — Psyclie apiformc. Les espèces de Psychés sont très-nombreuses, el presque toutes celles qu'on a étudiées sont pro- pres à l'Europe. Le plus grand nombre vit sur les lichens et les plantes basses, particulièrement les graminées; mais quelques-unes se trouvent sur les arbres, tels que le chêne, le saule, le cormier, etc. Stéphens a cherché à en distinguer, .sous la dénomination de Fumea, celles plus parfaites dans les- quelles les femelles sont aptères, mais ont encore des tarses el des antennes complètes, tandis qu'il laisse dans le genre Psyché proprement dit les espèces chez lesquelles les femelles sont vermiformes. l'A l'I LIONS. ."0 La synonymie lies espèces est assez embioiiilléc, el plusieurs ont été rangées dans les i;eiires Tulœ- jwr'ia, Solcnobia, Cancpliora, etc. M. Bruanil a fait faire de grands progrès à la distinction spé- cifique, mais pent-èlre a-t-il trop multiplié le noiubrc des espèces, et, dans un but utile, s'il était général, de nomenclature uniforme, a-t-il trop souvent modifié les noms appliqués aux espèces en leur donnant à tous la terminaison de ella. 11 en admet soixante-dix, qu'il partage en petits groupes suivants : A. Que les fenrelles sont tubiformes, munies de pattes et d'antennes, et les mules à ailes étroites, allongées; corps grêle; antennes brièvement ciliées (trois espèces; type, P. poluctta, Uchsen- heimer, ou Lcfchvrhlla. Diiponchel). — B. Que les femelles sont verniiformes, molles, non recou- vertes de poils ni d'écaillés, sans pattes ni antennes, et les mâles à corps pehiclieux, assez long, et à antennes pectiiiées : ces espèces très-nombreuses (cinquante au moins), sont elles-mêmes subdivisées suivant un grand nombre de particularités tirées : \° de la femelle (forme et couleur de sa chrysalide; selon ((lie cette femelle reste constamment ou peut sortir de son cocon lorsque l'accouplement a en lieu, etc.); 2" du mâle (antennes plus ou mois plumeuses; corps grêle ou épais: disposition des ner- vures des ailes, etc.); 5° du fourreau (formes diverses; matières différentes dont il est com[)Osè, etc.) (types principaux : P. atra, Linné, Freyer {atribombijcella, Bruand); apiformis, Rossi; albida, Es- per; Picrrcllclln. Boyer De Fonscolombe; graminellci, W. V.; magiirlla, Boi.sduval; stomoxelln. Boisd.; ptum'ifera, Ochsenheimer; hethmella. Ilerrich-Schœffer, Uéaumur; bombella, Ywhv.; niuMh hiisiitellii, etc.). — C. Que les femelles sont aranéiformcs, et les mules à ailes médiocrement allon- gées (quinze espèces; types, l'.crassiorell(i,Gwr\ée; roborkolclla, Bruand ()ii(i(/c//n, Godard;; liclie- nelta, Linné). Nous décrirons seulement une espèce de ce genre, la Psycue gr.\miinelle ou Teigne a foukceau de Geoffroy (l'siiclw (irmiiinclla, Fabricius), qui se rencontre au mois de juillet, principalement sur le coudrier ou noisetier des bois, cl est commun dans tonte l'Europe et même aux environs de Paris. L'envergure des ailes du mâle est de O^.OSS A 0",050; ces ailes sont arrondies, d'un noir brun, et sans aucune tache; le corps est velu, aplati postérieurement, noir, avec les épaulettes un peu cendrées, et le dessous de l'abdomen blanchâtre; antennes très-pectinées. Femelle tout à fait aptère, d'un blanc jaunâtre, avec une tache noire sur le dos de chacun de ses trois anneaux placés hors du fourreau: tête, antennes, corselet, très-petits; abdomen renflé dans son milieu; pattes courtes. Chenille grise, avec des points noirs; fourreau couvert de feuilles imbriquées qu'entourent des brins d'herbes ou de gramen disposés longitudinalemenl en toit ou en épi. Chrysalide d'un brun jaunâtre, beaucoup plus longue chez les femelles que chez les mâles. Un troisième genre iiéé par M. Bruand est celui des Psychoïdes, qui, avec le port des Bomby- cites, a les antennes à articles distincts (à la loupe), et très-brièvement ciliées, et qui ne renferme que la Tinca vcrbuella, lleyden, l'un des plus petits Lépidoptères connus, se trouvant dans une grande partie de l'Europe, formant de petits fourreaux placés sur les rochers et les vieux murs, et dont les Chenilles vivent principalement des feuilles de hi llitla mnratis. Parmi les Psychides étrangères à l'Europe, M. Guilding a fait conimitre son genre OEcktique {OEceticus}, qui diffère principalement des groupes précédents parce que le mâle a le corps beau- coup plus allongé (ce qui le i'a|iproche des Zeuzcra), les antennes peelinées fortement dans leur moitié antérieure et simplement dentées ensuite, et les ailes assez étroites, coupées obliquenieiil â leur extrémité, et que la femelle est entièrement aptère, ne différant des chrysalides que par un simple changement de peau. Le type_.est \'()E. Kirbiji : envergure, 0",04; ailes des mâles d'un Ijruii rou- geâtre : les postérieures ayant leur angle anal un peu prolonge, femelles d'un gris brunâtre, ave<' un collier et l'extrémité anale revêtus de poil. Habile l'.Amérique méridionale. Quant à lOE. Mac- Leaiji, Guilding, du même pays, il doit ]irobablement, par ses ailes arrondies et ses antennes pecti- nées jusqu'à l'extrémité, rentrer dans le genre Psijclie. C'est probablement à une femelle aptère de ce groupe ou plutôt de celui des Liparides que doit se rapporter l'Insecte que Carreilo a décrit et figuré, en 1841, dans les Annales de la Société entonio- logiquc de France, comme ne se rapportant à aucun des ordres établis iiarnii les Insectes, et qui provenait de Constantine 40 HISTOIRE NATURELLE. TROISIEME TRIDU. PLATYPTtP.YGIDES. PLATYPTERYGW/E. Blanchard. Corps assez grêle; tête large, aplatie sur le vertex: yeux écartés: palpes très-petits, à peu près co- ni(|ues; trompe rudimentaire. membraneuse ou nulle; antennes faiblement peciinces dans les mâles, ciliées ou presque filiformes dans les femelles; ailes grandes relativement au corps, inflétliies. Che- nilles non pubescentes, à quatorze pattes seulement, se filant un cocon peu garni de soie et enve- loppé d'une feuille à demi roulée; chrysalides blanchâtres on bleuâtres. Cette tribu, qui correspond aux rir,ÉFASLi.iDÉs de M. Boisduval. ne renferme qu'un nombre assez restreint d'cspères, toutes européennes, et trois genres seulement; par leur corps grêle, ils semblent se rapprocher des Phalénites; mais leurs Chenilles, et même h plupart des caractères tirés de la structure intime des Insectes parfaits, montrent leur analogie plus grande avec les Bombycites. Le groupe principal est : IG- GENRE. — PLATVPTÉHYX. PLATyPTERYX. Laspeyres, 1805; Duponcliel, Blanchard, Boisduval. Ncuc Sclir. dcr nat. Ces. Drepaim. Scliranck. 1802 Faiina Boica. .\ntennes pectinées dans le mâle, dentées ou ciliées dans la femelle; trompe courte, membraneuse, à filets disjoints; ailes étendues horizontalement dans le repos : inférieures étant alors cachées par les supérieures, dont le sommet est courbé en faucille. Chenilles glabres, n'avant que quatorze pattes, les anales remplacées par une queue relevée en pointe tronquée, immobiles; vivant sur différentes espèces d'arbres des bois, et se filant un cocon à claire-voie entre des feuilles à demi roulées. Chrysalides saupoudrées de bleuâtre et de blanc à l'intérieur. Fig. 44 — rialyploryx raucille. On ne connaît que six espèces européennes de ce groupe : A.Les Platïptérïx, Sléphcns, à ailes antérieures dentelées : espèce unique, Pi,.vTvrTÉnTx l.\certine [Plialœna laccnhia, Linné) : enver- gure, 0",025 à C'.OôO; ailes d'un bru» feuille-morte : les antérieures pointillees de brun sur toute leur surface et ornées de deux lignes transversales parallèles, brunâtres ; postérieures plus roussà- tres, avec un point noir dans leur milieu. Cette espèce se trouve, mais peu communément, dans une grande partie de l'Europe; la Chenille vit sur le bouleau, et ressemble, d'après Degcer, à de la fiente PAPILLONS. 41 d'Oiseau lonibéc sur une fciiillf. B. Ori£Pana, Stépliens ; ailes anlérieuiY^ sans dentelures. Cinq es- pèces : les P. Sicitla, llubnei; ciitvntula, Laspeyres; humula, Esper; unguiciila, Hubner, et falcularia,Lmw, toutes se trouvant, mais assez rarement, en France. La dernière, la Faucille d'En- gramelle, la plus commune de toutes, est plus grande que le P. luceilina, à ailes d'un jaune feuille morte plus ou moins vif, avec cinq bandes transversales fortement dentelées. Le second genre de la même tribu, celui des Cilix, Leatli, diffère des Platyptèryx par ses antennes brièvement pectinées dans le mile, presque filiformes dans la femelle; par sa trompe nulle et par ses ailes en toit aigu dans le repos : les supérieures à sommet obtus On n'y range que le Bombyx sjii- nula d'Hubner, petite espèce à ailes blaucliûtres : les antérieures avec deux rangées de bandes gris bleuâtre, et les postérieures bordées d'une bande interrompue de la même couleur; qui n'est pas rare auprès de Paris, et dont la Chenille vit sur le prunellier. Un genre plus distinct est : 17- GENRE. — LIMACODE. LIMACODES. Latreille, 1825. Familles naturelles du Règne animal. Heterogeneu. Trelsclie. Antennes longues, épaisses, légèrement pectinées dans les mâles, filiformes et ciliées dans les femelles, trompe très-courte; palpes contigus, et dépassant à peine le bord du chaperon; corps assez épais, très-velu; ailes courtes, larges, arrondies, défléchies. Chenilles déprimées, raccourcies en forme de Limaces ou de Tortues, glabres ou légèrement poi- lues, n'ayant pas de pattes membraneuses distinctes. Ce groupe, surtout remarquable par la structure et les mœurs de leurs Chenilles, qui vivent des racines des arbres, ne comprend qu'une seule espèce, que l'on trouve dans nos environs : c'est le Bombijx tesludo et bufo de Fabricius, à ailes antérieures d'un jaune fauve, avec trois lignes obli- ques noirâtres, et à ailes postérieures brunes, avec le bord de l'angle anal jaunâtre. QUATRIEME TRIBU. IlEPIALIDES. HEPIALID/E. Latieillc. Antennes généralement très-courtes, filiformes ou légèrement pectinées; palpes très petits; trompe nulle ou rudimentaire; corps velu; corselet squameux ou très-velu; abdomen ordinairement très-long, avec l'oviducte souvent saillant chez les femelles; ailes plus ou moins grandes, souvent les supérieu- res plus longues que les inférieures. Chenilles allongées, décolorées, munies d'un écusson corné sur le premier anneau, et portant seize pattes; vivant dans le tronc des arbres, les tiges des plantes ou dans les racines, et s'y méta- morphosant. Les Lépidoptères de cette tribu ne sont pas très-nombreux en espèces et surtout en genres, car on n'en a guère signalé que quatre principaux. On a décrit plus d'espèces européennes que d'espèces exotiques; elles sont de taille moyenne ou assez grandes. M. Boisduval a appliqué le nom de Zelzérides, tiré de la dénomination du genre Zcnzera, aux In- sectes qui constituent cette division; quelques genres qui peuvent rentrer dans la tribu que nous étu- dions sont les Stïciaibes du même auteur. 6 42 HISTOIRE NATURELLE. 18"° GENRE. — HÉPI.\LE. HEPIALVS. Fabricius, 1770. Gcncra Inscciorum. Antennes extrt'memcnt courtes, moniliformes ou dentées du côté interne chez les mâles comme chez les femelles; palpes très-pctils, hérissés de longs poils; trompe nulle; corselet long, velu; abilo- men grêle, paraissant toujours vide; ailes inférieures presque aussi longues et coupées sur le morne patron que les supérieures : les unes et les autres lancéolées, en toit dans le repos. Chenilles presque glabres, armées de fortes mâclioires, et vivant dans les racines des arbres. Chrysalides allongées, cylindriques, assez semblables à celles des Cossus. Ce genre, créé aux dépens des Bombijx de Linné, n'est pas très-nombreux en espèces; d'après Duponchel, on en aurait signalé huit en Europe, et les pays étrangers n'en présentent que quelques- unes. Les Chenilles sont dil'liciles ;'i observer, parce qu'elles vivent dans l'intérieur des racines de différents végétaux; elles ont seize pattes, le corps presque lisse, la bouche armée de fortes mâchoi- res avec lesquelles elles coupent les parties des plantes dont elles se nourrissent. Lorsqu'elles sont parvenues à tout leur acroissement, elles s'enfoncent dans les racines et se filent une coque revêtue à l'extérieur de molécules de terre, et tapissée intérieurement d'un tissu de soie mince et serré : cette coque est deux fois plus longue que la chrysalide, dans laquelle celle-ci peut avancer et recu- ler ù son gré en faisant des ondulations, et au moyen des épines dont son abdomen est armé, jus- qu'à la surface de la terre, où elle sort à moitié et attend là le moment de la métamorphose, qui ar- rive au printemps. La chrysalide, comme nous l'avons dit, offre à peu près les mêmes formes que celles des Cossus. Fig. 45 — Hépiale du Houblon. (Femelle.) Fig. 4R. — llcpiale camus. (Mâle.) Les deux espèces les plus connues sont les Hépiale nu hobblon {llcj/ialiis liiwudi, Fabricius) : en- vergure, 0'°,045 à O'.OSO; corps fauve, avec les pattes rougeàtres; corselet recouvert de poils blancs, serrés; ailes fauves, grisâtres en dessous : le dessus de celles du mâle d'un blanc argenté, avec le bord antérieur un peu fauve, et celui des femelles jaune d'ocre, avec des bandes en zigzag plus rou- ges : postérieures de la même couleur qu'en dessous. La Chenille vit dans les racines du houblon, où elle cause quelquefois les plus grands dégâts. Habite une grande partie de l'Europe, se rencontre aux environs de Paris, mais est surtout commune en Suisse et dans le nord de la France. L'IIti'ui.E LouvETTE (llci)ialus lupulinus, Fabricius) : beaucoup plus petite que la précédente, entièrement d'un fauve rougeâtre; ailes antérieures ayant une suite de petites taches dorées, formant un chevron ren- versé dont une des branches touche à la base de l'aile et l'autre s'avance vers le sommet. Assez com- mune de mai en août aux environs de Paris. Les antres espèces européennes sont les tiepialus Vel- ledu, Hubner, et canuts, Fabricius, des Al|)es; sijlvinus. Linné, peu rare partout; gnnmi, Ilubner, des Alpes de la Suisse; licclus, Linné, d'une grande partie de l'Europe, et Pyroiakus, Donzel, des Pyrénées orientales, espèce remarquable en ce que, comme dans plusieurs genres décrits précé- demment, la femelle ne présente que des rudiments d'ailes. Parmi les espèces exotiques, nous ne citerons que la magnifique espèce du cap de Bonne-Espé- rance, nommée par Crammer Ilcpialus Venus, que nous représentons : ce Lépidoptère, par la forme de son corps, celle de ses ailes et par la transparence de ces dernières, rappelle un peu les Mijnue- PAPILLONS. 43 /enns parmi les Névroptères; ses niles supérieures sont brunâtres, tirant sur le jaune et parsemées d'un grand nombre de taches d'argent de formes plus ou moins allongées : les postérieures sont rougeAli-es, plus claires vers leur partie moyenne, et les nervures qui en forment la charpente y sont très bien marquées. {Voy. pi. VUI, fig. 2.) 19"' GENRE. — STYGIE. STYGIA. Draparneau, Latreille, 1803. Ilisloirc nalurt'llc des Insectos. .^ntennes bipectinées dans les deux sexes-, palpes cylindriques, épais, obtus, garnis d'un grand nombre d'écaillés; pas de trompe; tête et corselet squameux: abdomen long, gros, velu, garni de crêtes de poils sur les côtés et sur le dos, et terminé par un bouquet de poils dans le mâle et en pointe obtuse dans la femelle; ergots des jambes postérieures d'une grandeur remarquable; ailes en toit dans le repos : supérieures oblongues, inférieures arrondies, très-courtes. Chenilles glabres, d'un blanc livide, avec la tête et les trois premiers anneaux roussâtres, parais- sant cornées comme la tète; pattes membraneuses, très-courtes. Ces Chenilles se transformant comme es des Ilépiales et des Cossus. ce L'espèce unique placée dans ce groupe est la Sujgia misiratis, Draparneau, ou Bombyx tercbel- hwt. Ilubner : envergure, 0°',025; ailes antérieures grisâtres, postérieures fauves, bordées de noir; du midi de la France. La Chenille vit dans la tige et les racines de VËchium 'nalicum. Fig. 47. — Slygic .lustraie. Auprès de ce genre et dans la division des Eisu.iURiDEs, Duponchel, ou Styguires, Boisduval, doi- vent être placés les deux groupes des : 1° Atïchia, lloffmansegg, ou Chisi^ra, Ochsenheimer; an- tennes ciliées ou filiformes dans les femelles; tête petite; palpes droits; abdomen Irès-allongé dans la femelle; ailes supérieures très-étroites : inférieures plus larges; un petit nombre d'espèces de l'Autriche, de la Hongrie, du pays des Kirgises en lîussie, et dont nous indiquerons comme type ['A. fum'bris. trouvé dans le Languedoc, et décrit assez récemment par le baron Feislliamel; et 2° Endagria, Boisduval : antennes biciliées dans les femelles; palpes très-courts, velus; tête et corps peu velus; corselet large; abdomen de la femelle très-allongé, terminé par une tarière très-pronon- cée; ailes courtes, arrondies : la seule espèce est le Cossus panlliei inus, Ochsenheimer, de la France méridionale, de l'Espagne, de la Hongrie, elc-. 20- GENRE. — ZEUZKRE. ZEUZEHA. Latreille, 1803. Histoire niilurollo des Insecles. Antennes dont la moitié inférieure est largement pectinée dans le mâle, cotonneuse dans la fe- melle, et dont la supérieure est filiforme ou très-légèrement dentée dans les deux sexes; pas de trompe; spiritrompe très-courte, formée de deux filets membraneux disjoints; léle et corps couverts d'un duvet cotonneux; corselet ovale; abdomen de la femelle long, avec l'oviductc saillant après la ponte; ailes supérieures longues, étroites, à sommet .aigu : inférieures beaucoup plus cnurles. 44 HISTOIRE NATURELLE. Chenilles cylindriques, avec un large écusson corné sur le premier anneau et des points verru- queux noirs sur tous les autres; lignivores vivant dans les troncs des arbres. Chrysalides et coques ressemblant à celles du Cossus lignipcrda : les chrysalides ayant sur chaque anneau de l'abdomen un double rang d'épines inclinées en arrière. On n'indique plus aujourd'hui qu'une seule espèce européenne de ce genre, qui était anciennement comprise dans le groupe des Cossus, auquel elle ressemble par le port, la petitesse ou l'absence de la trompe, et la forme de la cellule discoïdale des ailes inférieures; une seconde espèce anciennement placée avec les Zeuzères, le Zeuzera arimdinis, llubner, que l'on trouve dans le nord de la France, et dont la Chenille vit et se transforme dans l'intérieur des tiges des roseaux, est actuellement le type du genre Macrogaster de Duponchel, caractérisé surtout par les antennes de la femelle, fortement dentées dans toute leur longueur, sans trompe ni spirilrompe; abdomen cylindrique et d'une lon- gueur démesurée, surtout dans la femelle, etc. Nous représentons cette espèce, qui porte vulgairement la dénomination de Zeuzère des roseaux. Fig. 48. — Zeujcre [Macrogaster) des roseaiis. (Femelle.) On en a aussi décrit plusieurs espèces exotiques. Le tvpe ou espèce unique d'Europe des ZcHsern est la CoQnETTE, Engr., ou le Zeizère du marronnier (Zeuzera œsculi, Linné) : envergure, O^^OO à 0'°,07; ailes blanches, avec une multitude de gros points d'un bleu noirâtre sur les antérieures et de petits points noirs sur les postérieures; corps blanc, avec les pattes, six points sur le corselet et l'abdomen d'un bleu noirâtre. La Chenille est cylin- drique, d'un jaune livide pâle ou blanchâtre, avec la tête et un assez grand nombre de points noirs répartis sur tout le corps; elle vit dans l'intérieur des troncs et des tiges d'un assez grand nombre d'arbres, principalement du marronnier d'Inde, de l'orme, du tilleul, du poirier, du pommier, du sorbier des Oiseaux, du houx, du noisetier, etc., et même du lilas, de la tige duquel nous avons vu sortir le Papillon. Ce Lépidoptère éclôt entre le milieu des mois de juillet et d'août; on le trouve dans une grande paitie de l'Europe, et il n'est pas très-rare dans les environs de Paris. (Vuif. pi. Ylll, lig. i.) 'il- GENRE. — COSSUS. COSSUS. Fabricius, 1703. Enlomcilogia systcnulica, t. III. Antennes de la longueur de la tète et du corselet réunis, dentées dans toute leur lon;;ueur du côté interne seulement dans les deux sexes, mais plus fortement dentées dans les mâles que dans les fe- melles; palpes cylindriques, assez épais, couverts d'écaillés; trompe nulle; tête et corps squameux; corselet bombé; abdomen peu allongé, épais, avec l'oviducte saillant dans la femelle; ailes en toit dans le repos. Chenilles longues, déprimées, glabres, décolorées, armées de fortes mandibules, vivant sous l'é- corce des arbres, dont elles mangent l'aubier, sucent la sève et s'y forment des galeries assez pro- Kî'i I — 7,(*iiz('M"e du inarrnnniiM'. (Màlo ) Fi|.' '■2. — Uépi.ilf Vénus Kiii. Ti — Cossii> galcliuis ou ti^nipcrile. n 8. PAIMIXONS. ^«'^ fondes, se fabriquant dans le lieu de leur deiiieiiie des coques roiiiposées de soie et de sciure de bois. Chrysalides longues, cylindriques, convexes du côté du dos, avec deux rangées transversales d'c- pines inclinées en arrière sur chaque segment de l'abdomen. Ou ne connaît que peu d'espèces de Cossus; cinq sont indiquées comme propres à l'Europe : tels sont les Cossus liçjmpcrda, Fabrioius, commun partout; hrebra, Fabricius, d'Allemagne; cœstrunt, Hubner, du midi de la France et de la Dalmalie; tlirips, lliibner, de la Russie méridionale, el deser- tus, Fischer, de Waldheim, de la Russie orientale, et qui toutes se trouvent à l'état parlait au mois de juillet. L'espèce la ]ihis célèbre, et la seule dont nous voulions nous occuper, est le Cossus gatebois {Cos- sus iiçjHipcrda, Fabricius, Godart, Duponchel, Boisduval: Dombijx ligniperda, Linné); Queue-Fouh- ciiuE, Geoffroy, Engramelle : envergure, 0°,08 à U"',09; corps épais, d'un brun grisâtre; ailes anté- rieures d'un gris cendré, avec des nuances blanchritres, une multitude de petites lignes transver- sales noires, et une bande courbe en arrière du corselet; ailes postérieures ègali-ment d'un gris brunâtre, avec quelques lignes confuses; antennes blanches en arrière et noires du coté des dents. Ce Papillon se rencontre communément dans toute l'Europe. Sa Chenille est d'un rouge sanguin en dessus et i)lanchàtre en dessous; elle est nue. et vit dans l'intérieur des arbres, plus particulière- ment des ormes, du chêne, du peuplier, du saule, etc., auxquels elle fait souvent assez de dégûts. Cette Chenille possède la faculté de dégorger une liqueur d'une odeur forte que l'on croit propre à ramollir les libres du bois; elle parait très-sensible à l'action de l'air, car, si on la sort du bois où elle vit, elle file aussitôt une espèce de toile pour se mettre à l'abri de son contact. Lyonnet a donné dans ses ouvrages l'anatomie de cette Chenille, et son travail a été regardé comme un chef-d'œuvre de patience et de soin; en effet, il y a compté quatre mille quarante et un muscles, et il a donné des dessins d'une es;ictilude |)arfaite. La chrysalide, comme celles des autres espèces du même genre, est pourvue de deux rangées d'épines qui lui permettent de s'avancer jusqu'à l'ouverture du trou de l'arbre par lequel le Papillon doit s'échapper quand il a enfin opéré sa dernière métamorphose. (Voij. pi. Vlli, fig. 5.) Est-ce à la Chenille d'une espèce de ce genre que {) Dupoiiclicl, dans son Cntiilogiic inétlwiliquc (tes Upiiloptcrcs d'Europe, indique deux autres cs- pcres du niènn' genre, les Scijclia iiific.rn, lliibner {viscosa, Palil), de la Sieile. et rernshia, Feiir. de la Bavière. 6"' GENRE. — CEUICO. CEIilGO. .Stéphcns, 1829. A sysli^maliciii f.italogue o( Ilrilish lusecis. .\nlennes longues, un peu dentelées dans t'es mâles et simples dans les femelles; palpes dépas- sant le front, latéralement coni])riniés, un peu écartés, à dernier article court, cylindiique; corselet presque carré, trés-proéuiinenl; abdomen cylindrico-conique, terminé ])ar une brosse de poils; ta- ches ordinaires des ailes bien marquées; frange des ailes supérieures un peu ilcnteice; ailes anté- rieures plus larges que dans les Nocliia. Chenilles rases, cylindriques, avec des raies dans leur longueur; vivant de Graminées, et se cachant pendant le jour sous les mousses ou les feuilles sèches. Chrysalides luisantes, légèrement coniques, cl placées dans des coques légères dans la terre. La seule espèce connue de ce genre est la Noctiia ciillierca, Fabricius (Polia tcxln, Ochsenhei- nier; Noclun conncxâ, Ilubner; Mijlhimna nitherea, Treitscke, eXCerigo cijlherca, Stéphens, Uois- duval, lhi|ioncliel, etc.), que l'on range habituellement auprès des lladénides. Ce Lépidoptère, que l'on rencontre aux environs de Paris, ainsi que dans une grande partie du nord de l'Europe, a une envergure de 0",04 à 0"',05; ses ailes antérieures sont d'un brun obscur, avec les deux taches ordi- naires bordées de blanc, et situées entre deux lignes transversales onduleuses, blanchâtres : les ailes postérieures sont d'un jaune paille, avec une large bande noirâtre placée un peu avant la 7"»' GENRE. — TRIPHENE. TRIPH.ENA. Treitscke. Ochsenheimer, 1816. hi SrliiiieUcrl-, Von Eiiioiui. :. IV. Antennes simples ou faiblement crénelées dans les mâles, toujours simples ou filiformes dans les femelles; palpes ascendants, dépassant légèrement la tète, cambrés ou presque dioits, à troisième article ordinairement court; corselet lisse, ovalaire, plan en dessus; abdomen aplati, terminé pai' une brosse aplatie, formée de petits poils; ailes supérieures longues, étroites, avec les taches ordi- naires bien marquées, et se couvrant mutuellement jiar leur bord intirne dans l'état de repos : infé- rieures très- larges. Chenilles épaisses, cylindriques, rases, avec les lignes ordinaires bien distinctes, et deux taches en fûime de coin sur le onzième anneau; vivant exclusivement de plantes basses ou de Graminées, se lenant cachées pendant le jour sous les feuilles, les pierres, etc., et s'entcrrant profondément dans la terre pour se mélamûr[)hoser. Chrysalides lisses, luisantes, cylindrico-coniques, contenues dans des coques de terre peu so- lides. (3n connaît une dizaine d'espèces européennes et beaucoup d'espèces exotiques de ce genre, toutes de taille moyenne ou petite, et qui ont été confomlues longtemps avec les ISocluelles Chez toutes, les ailes antérieures sont d'une couleur plus ou moins uniforme, et les postérieures d'un jaune orangé, avec une bordure noire ]ilus un moins large. Duponchel (Calalogne mclhodiquc des Lépido- ptères d'Europe, 18i4) en a génériqnenient distingué, sous le nom de IIiria, une espèce (la Noclun Ibiofirisea, Fabricius, ou arjUis, De Villiers), qui se trouve assez souvent en France, et qui diffère no- labli ment de ses congénères à l'étal parfait, car elle leur ressemble tout à fait sous son état de Che- nille. I,es lliria se distinguent surtout des Tripiniiui proprement dits par ses palpes, une fois plus longs que la tète, très-ascendaïUs, à troisième article long et terminé en pointe obtuse; par sa Iromi e 60 HISTOIRE NATURELLE. longue; par son corselet Lo-mbé clans le milieu et offrant deux créles bifides; par son abdomen aplati, terminé carrément par une brosse de poils, et enfin par ses ailes supérieures très-étroites, et ne ^e croisant pas l'une sur liiulre, par leur bord interne, dans le repos. Fig. CO. — Triphène orbone. Duponchel indique Iniil espèces européennes de Triphœiia. les fimbria, Linné, de la France, de TAIlemagne, etc.; luetera, Eversmann, de Kasan; janthitm, Fabricius, de la France, etc.; pionuba, Linné, d'une grande partie de l'Europe; orbona, Fabricius, de l'Europe, etc.; sttbsequa, W. V., de l'Europe boréale, inicrjccla. Ilulmcr, de la France, etc., el Cliardimj'i, Borkliausen, delà Russie méridionale. Nous décrirons brièvement, parmi ces diverses espèces, les trois principales : 1" la Noctuelle FIANCÉE, Engramelle; Puaiène hidou, Geoffroy (A'octua pro)(»fca, Linné; Tripliana pio- nuba, Treitscke, Boisduval, Duponchel, Blanchard, etc.), que nous avons représentée dans notre texte (fig. 1, page 1). Envergure, 0'",07 à 0",08; ailes supérieures d'une couleur variant du brun très-foncé au brun Irès-pftle et ferrugineux, et nuancé de gris jaunâtre ou bleuâtre, ayant les deux taches ordinaires d'un gris pâle, et au delà une ligne transversale onduleuse de la même couleur : dans quelques individus, on voit deux ou trois autres lignes en avant des taches; les ailes postérieu- res sont d'un jaune vif, avec une large bande noire située un peu avant le bord teiniinai. Treitscke en a distingué une variété sous la dénomination (.ïhmiiba. Celle espèce est très-commune dans pres- que toute l'Europe; sa Chenille vit sur des plantes de la famille des Crucifères. 2° ÎRiruÈNE orbone, Duponchel (i\o(lua orbona, Fabricius; contes, lliibner; sitbscqua, Esper; proniiba mi no r de Yilliers, \arïélés prosajua^adspccta et co«/iH6a,.Dalil et llubner). Celte espèce ressemble beaucoup à la pré- cédente, mais elle s'en distingue par sa taille plus petite, car son envergure ne dépasse guère 0",06, et parce qu'en outre les lignes transversales des ailes antérieures sont constamment moins marquées, et qu'on remar(iue une banile noire lenirale sur les ailes postérieures. Assez commune dans une grande jiartie do l'Europe, o" Trithène kp.aivcée. {Nocltta fimbrin, Linné; /V. fimbria et solani, Fabricius; IS'octua Iripliœna, etc.) Envergure, 0",0C à irfil; ailes antérieures d'un gris fauve ou olivace, avec les deux taches ordinaires et quatre lignes tranaversales blanchâtres; ailes postérieures d'un Jaune orangé, avec une bande noire extrêmement large. Se trouve en Allemagne et en France, et a été rencontrée aux environs de l'aris. Nous représentons (pi. IX, fig. 7) cette espèce. 8r GENRE. — OPIGÈNE. OPIGENA. Boisduval, 1840. Inili'X melliodicus LcpidopUToruni Europa'nrum. Antennes filiformes dans les deux sexes, garnies d'un faisceau de poils à leur base, front bifide; palpes dépassant très-peu la tète : les deux premiers articles très épais, coupés en biseau, et le der- nier grêle; trompe très-longue; corselet avec une crête bifide; abdomen lisse, plat; ailes supérieures étroites, avec la tache rénil'orme plus claire que le fond. Chenilles ressemblant à celles des Orthosia, allongées, atténuées aux deux bouts, rases, vertes et rayées de blanc sur les côtés, se nourrissant de plantain, et s'enlerranl pour se métamorphoser en chrysalide. PAPILLONS. 61 On n'indique que deux espèces de ce genre, l'O. faniica, Eversinann, de la Finlande, et surtout le Pâté noir {Noctua polijgotia. Fabricius), qu'Ochsenheimer ranj;eait dans le genre Gr(ipliii)liora,e\ dont H. Boisdiival a fait le Ij-pe du groupe des Opigcna. Enveriïine, 0'",0i ii 0",fl5; i;orps grisâtre, avec le corselet varié de ferrugineux et de jaune; ailes supérieures d'un brun jaunâtre, tirant sur le violacé près de la côte, avec les deux taches ordinaires circonscrites en noir, et, en outre, un crois- sant de même couleur et une ligne transversale d'un brun foncé; de chaque coté, une double ligne noire flexueuse; près de l'extréniilé, une ligne jaunâtie, el, plus prés du bord, des points noirs et trois taches blanchâtres; les ailes inférieures d'un gris uniforme. Se trouve en France et en Alle- magne, el la Chenille vit sur le Plantaiio mcdia. g-» GENHE. - flÉLIOPIIODE IIELIOPIIOBIIS. Doisduval, IS/(0. hidex iiit'tliodicii'ï l-ppiditploiiiruiii Eiiro|>.Toriim. Antennes assez longues, largement pectinées dans les mfdes, (iliformes et trés-niinces dans les fe- melles; palpes presque droits, dépassant un peu la (été, à dernier arlicle velu et à troisième nu, cy- lindrique, terminé en pointe; trompe courte; corselet carré, à collier bien distinct; abdomen cylin- drique, terminé carrément dans les mâles, et en cône obtus dans les femelles; ailes antérieures, avec les taches ordinaires et les nervures plus claires que le fond. Chenilles épaisses, cylindriques, à tête globuleuse, rayées de brun sur un fond obscur, se tenant cachées pendant le jour, vivant sur les Gi'aminées et les plantes basses. Chrysalides lisses, cylindrico-coniques, renfermées dans des coques peu solides, soit dans la terre, soit entre les mousses. On ne connaît qu'un petit nouibre d'espèces de ce genre, f|ui ne diffère pas très-notablement de celui des Noctuelles, tout en ayant quelque rapport avec les lladènes. Le type est la Nocltia grami- uis. Linné (iV. popularis. Fabricius); envergure, 0"',035 à 0°,040; ailes supérieures d'un gris rou- geàtre, avec une ligne longitudinale, médiane, au-dessous des taches ordinaires : celles-ci d'un gris jaunâtre, et près du bord une ligne de points noirs; ailes postérieures d'un gris sombre, avec la frange d'un blanc rosé. Très-commune dans tout le nord de l'Europe. Les autres espèces européennes signalées par Duponchel sont les H. hirta, llubner, du midi de la France et de l'Espagne: hisp'ula, Treitscke. de la France méridionale: vilialha, Treitscke, de la Sicile, et odites, Treitscke, de la Rus- sie méridionale. Ki^. 01 — tlûlioj.liobc liispiJe. 10"- GENRE. — NOCTUELLE. NOCrUA. Linné, 1776. (ii'iiera Iiiscctoruin. Antennes sétacées, ciliées ou pectinées en dessous dans les mâles; paljies dépassant légèrement le bord du chaperon, habituellement hérissés de longs poils, et à dernier article glabre, court, conique; corselet arrondi, avec le dos plan; jambes ayant, outre les grandes épines et entre elles, de petites épines; tarses garnis de fortes épines en dessous, avec le premier ailicle prescpie aussi long que les suivants réunis : les autres allant en décroissant de longueur; ailes antérieures assez larges. Chenilles cylindriques, i)lus ou moins épaisses, atténuées ou non aux extrémités, ]iliis ou moins 62 HISTOIRE NATUHELLE. rases, généralement de ronleiira pûlos, ei vivant sur les plantes basses aux dépens de leurs feuilles ou de leurs racines. Chrysalides plus ou moins cylindrieo-coniqucs. renfermées dans des coques assez légères cl pla- cées dans la terre. Le genre Noelnelle renferme encore aujourd'hui un grand nombre d'espèces tant européennes qu'exotiques, quoique cependant il en comprenne beaucoup moins que ne l'admettaient les anciens entomologistes, et surtout le créateur du genre. Ce sont, en général, des Lépidoptères de petite taille, n'ayant que de sombres couleurs; habituellement le brun et le gris dominent pour le fond, sur lequel on remarque des dessins et des taches plus ou moins com|diqués, noirâtres ou blanchâtres. La France, l'Angleterre et l'Allemagne en nourrissent surtout un nombre considérable; mais il est pro- bable que les Noctuelles sont abondammenl répandues partout, et que, si l'on en connaît plus d'es- pèces d'Europe que d'espèces propres aux autres parties du monde, cela tient à la difficulté qu'on éprouve à les rechercher et aussi à leur aspect peu brillant, qui a fait qu'on les a moins recueillies que beaucoup d'autres Lépidoptères. En effet, la chasse des Noctuelles, ou plutôt, d'une manière plus générale, celle de toutes les es- pèces de Nocturnes, ne peut pas se faire fructueusement avec les procédés ordinairement employés pour la recherche des Lépidoptères. Ces Insectes ne prennent leur vol qu'au crépuscule ou même la nuit, et ce n'est qu'accidentellement, pour ainsi dire, qu'on les récolte au filet; car celte chasse ne peut se faire qu'au jour, et, dès que la nuit est venue, on est obligé d'y renoncer. Pour se procurer les Nocturnes, on a, dans un grand nombre de cas, recherché les Chenilles; on les a élevées, et l'on a pu ainsi obtenir l'Insecte parfait dans un bon état de conservation; mais, comme ce procédé de- mande des conditions particulières difficiles à remplir, c'est-à-dire un temps considérable, des in- vestigations j)énibles, beaucoup de temps et de soin, et exige presque forcément que l'éducateur vive à la campagne, où seulement il peut se procurer les plantes nombreuses nécessaires pour nour- rir les Chenilles, et, en outre, d'un autre côté, comme, dans l'état actuel de la science, on est loin de reconnaître toutes les Chenilles qu'on rencoiitre, et que beaucoup d'entre elles se cachent de telle sorte qu'on ne peut les trouver, ce procédé ne peut être généralement suivi. On a donc essayé d'au- tres moyens pour se procurer les Noclurnes; on a préconisé la chasse aux llambcaux, mais elle a été loin de produire les bons effets qu'on en attendait; on a aussi essayé de faire de grands feux dans la canqtagne et surtout sur les lisières des bois, et par ce moyen on a pu se procurer quelques es pèces. Mais un moyen, employé anciennement, abandonné ensuite, et qui récemment a été repris avec succès, est celui de la chasse ii la miellée, â laquelle nous avons promis de consacrer quelques lignes, et que nous recommandons pariiculièremenl aux nombreuses personnes qui s'occupent de recueillir des Lépidoptères. Plusieurs entomobigistes ont publié récemment quelques remarques sur ce moyen de chasser les Nocturnes; nous citerons surtout un travail de .M. Guillemot, publié dans son Catalogue des Lépidopières du Pmj-dc-Dônic, 1854, et nous rapporterons plusieurs passages d'une notice intitulée Sur la chasse des Noctuelles, dite chasse à In miellée, par notre collègue M. Ed. Bureau, et publiée dans le deuxième trimestre de 1855 (o° série, 1. 111) des Annales de la Société cntnmologiquc de France. C'est vers le milieu de septembre 1854, et pendant un mois envi- ron, que M. Ed. Bureau, en compagnie de M. Arthur De L'Isle, et muni des instructions à ce sujet que lui avait données M. Dellier De La Chavignerie, fit ses expériences sur la chasse à la miellée aux environs de la Meilleraie, en liietagne (Loire-Inférieure), et à la Ilaie-Fouassière, à trois lieues de Nantes, et qu'il obtint, conjointement avec son compagnon de chasse, et chacun isolément de leur côté, un résultai des plus satisfaisants, car il put prendre une centaine d'espèces, dont quelques-unes nouvelles pour la faune qu'il explorait, et plus de quinze cents individus. « La localité où nous chassions, dit M. Ed. Bureau, est située à douze lieues de iNantes, et à six lieues de Chûteaubriani : c'est un pays couvert de bois à essence de chêne, dont le plus vaste est la forêt d'Aneenis. Le terrain est enliéremcnl forme de schistes ardoisiers, et la llore n'en est pas variée. Cejjendant nous pouvions espérer trouver là les espèces du Nord comme celles du Midi, car ce pays rappelle en même temps la Normandie par la culture du pommier, qui y remplace celle de la vigne, et les garrigues du midi de la France, par les landes qui entourent la forêt d'Aneenis, et dans les- quelles ont voit voler en abondance la Mante vclifiicuse et quelques autres Orthoptères méridionaux. PAPILLONS. 65 (rcst sur la lisiùrt' îles liois que nous placions nolie appAl. Nous étendions noire miel avec de Peau, mais nous reconnûmes bien vite qu'en enduisant les troncs d'arbres avec du miel pur il se conserve beaucoup plus longtemps et adhi're bien mieux à l'écorce. Il suffit alors d'en mettre tous les trois jours s'il ne fait pas de pluie. .le dois dire que toute autre substance sucrée peut remplacer le miel : dans les moments de disette, nous nous servions de poires molles, ot nous avons fait de bonnes cap- tures, entre auties la Polia caticscens, sur la roue d'un pressoir ù cidre et sur les pommes écrasées. Le docteur Boisduval m'a cité encore comme lui ayant très-Lien réussi, dans le même cas, la mélasse ou le sucre brut très-impur, délayé dans très-peu d'eau. « Le choix des arbres n'est pas indiffèrent : ainsi j'ai remarqué que si l'on étend le miel sur un tronc dépouillé de son écorce, il ne vient pas une seule Noctuelle. Parfois aussi un arbre que nous avions vu pendant plusieurs jours couvert de Noctuelles ne nous fournissait plus rien. Enfin certains troncs ont été, tout le temps qu'a duré notre chasse, tout à fait improductifs, quoique placés en ap- parence dans les meilleures conditions, puisque à quelques pas de là nous remplissions tous les soirs nos boites. En somme, il m'a semblé que, même la nuit et lorsqu'elles prennent leur repas, les Noc- tuelles évitent de se mettre trop en évidence et aiment à se confondre avec la couleur et les rugosi- tés de l'objet sur lequel elles se posent, .\utre observation : ce n'est pas ordinairement le jour même où nous avions étendu le miel que nous prenions le plus de Noctuelles, c'était un ou deux jours après. Sept ou huit arbres bien appâtés suffisaient pour nous occuper toute une soirée; car, lorsque nous les avions tous passés en revue, nous pouvions revenir au premier, si'lrs d'y retrouver quelque chose. « Les Noctuelles se comportent bien différemment lorsqu'elles aperçoivent la lumière : les unes, celles pourvues de larges ailes, comme les Caiocala et celles qui les ont plus étroites, mais longues et placées au repos sur un plan horizontal, comme les Agrotis, s'envolent presque toujours; les au- tres s'envolent bien aussi parfois, mais elles préfèrent, en général, se laisser tomber et se tapir sous l'herbe ou dans une fente d'écorce; c'est assez l'habitude des Haclena; enfin un certain nombre, parmi lesquelles figurent surtout les Oilltosia. la Segetia xanlliofjrapha. etc., s'inquiètent assez peu du chasseur, et continuent à savourer la matière sucrée, quoiqu'on les touche presque avec la lu- mière. Quelquefois aussi j'ai vu VOrlliosia niiida contourner rapidement l'arbre sans faire usage de ses ailes pour gagner la partie qui était dans l'ombre. Quant à l'Agviopsis aprilina, c'est la moins agile de toutes; elle rappelle l'engourdissement de certains Bombycites, et l'on peut toujours la pi- quer sur l'arbre. Il y a donc deux ])récautions ù prendre lorsqu'on veut examiner tous les PapHlons qui se trouvent sur un arbre miellé ; la première est d'aller dans l'obscurité étendre un parapluie ou une serviette au-dessous du miel pour recevoir les individus qui se laissent tomber. Je me servis avec beaucoup d'avantage pour cela de l'instrument inventé par notre collègue, M. De Grasiin, pour la récolte des Chenilles, et auquel il donne le nom de lérentomc. La seconde précaution est de ca- cher soig"neusement la lanterne jusqu'à ce qu'on soit arrivé à l'arbre, et de ne donner d'abord qu'un demi-jour. On réussit ainsi à reconnaître et ù prendre les espèces qui s'effarouchent le plus facile- ment; restent ensuite les espèces moins agiles dont on peut s'emparer sans tant de cérémonie. Rien n'est plus incommode pour cela que le filet de chasse ordinaire, dont le long manche est alors fort embarrassant, et qui. ne touchant l'arbre que par un point de sa circonférence, laisse de chaque côté un large vide où s'écha|ipe souvent l'individu que l'on convoite. Ajirès quelques tâtonnements, mon compagnon avait fini par construire un excellent petit instrument ; c'était un très-petit filet qua- drangulaire de quinze centimètres environ de long, "sur dix centimètres de large, ayant les bords les plus longs un peu concaves, pour s'adapter autant que possible à la forme cylindrique des arbres, et, sur le milieu d'un des pclits cotés, un manche d'une longueur suffisante seulement pour qu'on pût le tenir solidement dans la main. On comprend qu'avec un pareil instrument il fani bien se garder de racler l'écorce; on parcourerait ainsi, d'un seul coup de filet, toute la partie miellée, et l'on pren- drait à la fois plusieurs individus dont les uns se gâteraient pendant qu'on piquerait les autres. Il suffit, pour recueillir successivement toutes les Noctuelles qui sont sur l'arbre, de placer le lilet au- dessous de la partie miellée, et de faire tomber dedans, en le poussant légèrement avec le doigt, l'in- dividu que l'on a choisi. On va le piipier alors à quelques pas de l'arbre, en Citant d'éclairer l'ap- pAl, et l'on revient ensuite en agir de même avec chaque Papillon. On recueille enfin ceux qui sont tombés sur la toile étendue sur le sol. Il ne faut pas oublier, avant de passer à un autre arbre, d'exa- 64 HISTOIRE NATURELLE. miner les branches et les feuilles voisines de l'endroit miellé, surtout leur face inférieure. H nous est souvent arrivé de trouver ainsi plus de Noctuelles que sur le miel même. Je me souviens, entre autres, d'un certain Tamarix aux branches duquel étaient pendues, tous les soirs, de véritables grappes de Noctuelles. « En observant toutes ces petites règles, minutieuses en a|)parence, mais dont l'utilité n'était pas douteuse pour nous, parce que tous les individus qui donnaient dans nos pièges nous passaient en- tre les mains, nous avions fini par exécuter notre manœuvre avec toute la régularité et la prompti- tude d'une opération dont les temps sont réglés d'avance. « Vers le 15 se|)tembre , la Noclua C nifjrum avait déjà presque disparu, la Segcila xaulhocjra- pha était très-abondante, mais passée; elle fut remplacée par Vlladena satura, qui ne dura guère que du 20 au 30 septembre. En même temps se prenaient les Orthosia nil'ula, pislanica, iieçilecla, lie- braica, qui étaient encore assez fraîches le 15 octobre, et la Mesogomi acetosellœ. Vers le 30 septem- bre, toutes ces espèces, excepté Vhcbraica, disparurent, et la lisière des bois ne nous donna presque plus rien; au contraire, des arbres placés non loin de là, dans des jardins potagers, commencèrent à nous donner en abondance VAfiriopsis aprilhia, VOrtliosia lanosa avec ses nombreuses variétés, beaucoup de Xanllûa, des lladena proica, roboris, etc. La Plilogophora empyrea se montra très- abondamment tout le temps de notre chasse; mais la lucipara était bien plus rare que l'année pré- cédente, dtins laquelle j'avais déjà fait la même chasse. « Je n'ai pas remarqué que chacun des différents Lépidoptères nocturnes (fue j'ai pu observer par ce moyen eût une heure spéciale d'apparition ou de retraite, il m'a semblé qu'ils commençaient à se montrer tous en même temps avant la nuit close, et vers minuit je ne trouvais pas encore de dimi- nution dans leur nombre. Je ne les ai pas suivis à une heure plus avancée... « Ce n'est pas seulement aux léjjidoptéristes que je recommande la miellée, mais à tous les ento- mologistes, car nous trouvions sur le miel, outre les Papillons, auxquels nous faisions spécialement la guerre, des Coléoptères : le Carabus cganeus entre autres y était très-commun; ]iarmi les Ortho- ptères, des Criquets et le Meconema varia en abondance; puis des Punaises, des Araignées, et jus- qu'à des Crapauds, qui s'accrochaient, tant bien que mal, aux troncs les plus inclinés. Le jour, nos pièges étaient couverts de nuées d'Hyménoptères, de Diptères et de Lépidoptères diurnes. « H est à remarquer que cette chasse ne donne de bons résultats qu'à l'automne, lorsque les fleurs qui contiennent un nectar sucré sont presque toutes passées. En avril, près de Nantes, je ne pris rien dans une chasse que je fis avec notre collègue, M. Ducroudray-Bourgault, et, à quelques pas du miel, nous prenions des Noctuelles au filet. Nous ne prîmes rien non plus par ce moyen, au mois d'avril, à Bagnères-de-Luchon. h Nous ajouterons, pour compléter ce que nous venons de dire sur la chasse à la miellée, que l'on emploie quelquefois un procédé un peu différent de celui que nous avons indiqué, mais que l'on n'a pas trop à s'en louer, ainsi qu'a pu le constater notre collègue, M. De Graslin. On place le miel sur des cordes tendues, au lieu de le mettre sur les arbres. Ce moyen, que l'on ne doit pas employer dans les bois, peut cependant être mis en usage dans une campagne dans laquelle il n'y a pas d'arbres. Fig. 62. — Noctuelle mosaïque, Le genre Noclita de Linné, comme nous l'avons déjà dit, considérablement restreint par les ento- mologistes modernes, a été, dans ces derniers temps, pour les espèces européennes seulement, par- PAPILLONS. 65 lagé en cinq ou six divisions disiincles par MM. Treitscke, Boisduval, Stépliens, Uihsenheimer, ctc Tous ces groupes sonl considérés comme formant des genres particuliers dans les ouvrages classi- ques de Dnponeliel et de M. Dûisdnval, mais M. E. Filaiicliard ne les regarde que comme des divisions secondaires d'un même genre. Nous suivrons celte dernière méiiiode; seulement nous donnerons les earaetères distinclifs de ces différents groupes, et, dans chacun d'entre eux, nous ferons connaître les espèces principales qui y entrent ; mais, dans un appendice aux Noctuéliens, nous ferons con- luiilre brièvement les genres nombreux tant cur'iipéens qu'exotiques admis par M. Guénée dans les Suites h Biiffon de l'éditeur Roret. I" SOUS-GENHE. - ISOCÏL'ELLE. ^UCWA Treitscke, l,SI(i. In Sclinielleil., Von Lttropa. Antennes simples à l'œil nu dans les deux sexes, cependant celles des niàles un peu plus grosses que celles des femelles, et parfois un peu ciliées; palpes presque droits, comprimes latéralement, à deuxième article large, securiforme, et à troisième article court, nu, obtus; ('orselet pres(pie carré et souvent surmonté d'une |ielite crête derrière le collier; abdomen un peu (.leprinié, lisse, terminé carrément dans les njàles et cjlindrico-coniqiic dans les femelles; ailes supérieures arrondies au sommet, de couleurs vives et variées en général, avec les taches ordinaires bien marquées. Chenilles cylindriques, épaisses, non atténuées aux extrémités, rases, veloutées, ayant ordinaire- ment deux séries sous-dorsales de taches noiies ; vivant de plantes basses, sous lesquelles tlles se cachent pendant le jour. Chrysalides cyliiidrico-coniques, lisses, enterrées plus ou moins profondément dans des coques de terre ovoïdes, très-lra"des. 05. — Noctuelle Inune. On connaît un grand nombre d'espèces de ce groupe; en espèces d'Europe, Duponchel seulement en indique vingt-neuf dans son Calcdoçine. Nous décrirons la Noctuelle C noir (P^ùtiim G itigrum, Linné), qui rentre dans le genre Grapliiplwrii d'Ochsenheimer. Envergure, 0°,040 à 0°,045; ailes supérieures d'un brun foncé assez vif, avec un grand C noir, renversé conti'e la côte, et rempli d'une couleur d'un blanc jaunâtre : les deux taches ordinaires, une ligne de chaque côté, noirûtres; deux points noirs :\ la base, et une ligne pins pâle contre le bord terminal; ailes inférieures d'un gris cendré pâle. Commune dans tonte l'Europe, et peu rare aux environs de Paris depuis le mois de mai jusqu'au mois de juillet. Noctuelle biiUine ou le I'oint-Noir, Engramelle [Dioclna brunnca, Fa- bricius). Envergure, 0",04 i'i 0°,05; ailes supérieures d'un brun violacé, avec des lignes transver- sales sinueuses, ferrugineuses, dont les deux intermédiaires renfermant les deux taches ordinaires jaunâtres, bordées de noir; ailes inférieures grises, avec la frange rougeâtre. Habite auprès de Paris, et se trouve aussi dans diverses parties de la France, en Allemagne, etc. Nociita piccla, Linné (Cher- sotis, Boisduval). Envergure, 0'°,04 à 0°,05; ailes antérieures d'un ferrugineux foncé et brillant, avec les deux taches ordinaires, la moitié antérieure de la côte, et un peu au delà trois petits points blancs; les secondes ailes d'un blanc jaunâtre. De la Franie méridionale, de l'Italie et de l'Allema- gne. Parmi les autres espèces qui se trouvent en France, nous nommerons les Noctua leurogaster, Treitscke; trisùçima, Ochsenheimer; triangulum, Ochsenheimer; fesiiva, W. V. {mnidicn. Fabri ce HISTOIRE NATURELLE (MUS); leucoqrapha. llubniM'; coU'nui, Ruisduval; hellii, lioisduvnl; iimhrosu, llubncr, Oajii. FabiiriiisJ sigma, \\ . V. {sifinum, Kabririus): aufiiir. Fabriiius; Dnmclorum, Boisduval; ylahrosa, Esper; lie- liiaiai, llubiicr; dcpnncia, Linné, etc. Une autre espèce que nous avons figurée est la Noctuelle MOSAÏQUE, Noctuu mus'iva, Ilubner. qui habite le Valais et l'Allemagne. 2" SOUS-GENRE. — ACTEBIE. ACTEBIA. Slépliens, 182i). A syslL'iualiciil caLilogue ol Biiiish Insccls. Antennes filiformes dans les femelles, faiblement crénelées dans les mâles; palpes épais, squa- meux, à dernier article cylindrique, très-grêle, très-court; trompe grêle, peu allongée; corselet large, presque carré, uni, avec le collier relevé en angle obtus; ailes supérieures très-étroites, avec les ta- ches ordinaires bien marquées; abdomen court, déprimé, prin( ipalement dans les femelles. Chenilles cylindriques, à tête globuleuse, lisses, rayées longitudinalement. Chrysalides cyliiidrico-coniques, h abdomen terminé en pointe assez longue, renfermées dans une coque placée dans la terie. 'Jne seule espèce, propre à l'Allemagne, la Diocitia prœcnx. Linné, entre dans ce groupe. 5"'" SOUS-GENRE. — CHERSOTIS. CHERSOTIS Boisduval, 184(i. Inili'x iiiriliotlious Lciiidaptrioruni l'-uropaHU-uiii. Antennes filiformes dans les femelles, légèrement dentées dans les mâles; palpes à deuxième arti- < le large, velu; troisième article également nu, très-court, tronqué obliquement à l'extrémité; trompe médiocrement longue; corselet large, carré, à dos uni et légèrement convexe; abdomen lisse, presque cylindrique; ailes supérieures assez larges, à taches ordinaires etnervures bien marquées. Chenilles allongées, cylindriques, de couleurs sombres et rayées longitudinalement; se nourris- sant de plantes basses, et se tenant cachées pendant le jour; se métamor|)liûsani dans des coques com- posées de terre et de débris de végétaux. Fig. C4. — Cliersotis porpliyre. Duponclicl indique sept espèces européennes de ce genre. Le type est la Cheksotis I'Obphïre {Nu- (iiiii piirphiirca, Ilubner; — genre Tracltea, Ochsenheimer; — i\'. picla, Eabricius; A. coiichma, et Icpida, Esper). Enverguie, 0"',03 à O^jOi; corselet et ailes antérieures d'un rouge porphyre : ces dernières ayant les deux taches ordinaires blanches, bordées de brun, ainsi que deux- lignes trans- versales ouduleuses, et une rangée de petits points près le bord terminal et de petites lignes longi- ludinales blanches : les secondes ailes d'un gris rougeâlre; abdomen de la même couleur, avec l'ex- ireinité fauve. Habile la France et l'Allemagne; sa Chenille vit sur diverses espèces de bruyères, lelles que les Erica cbtcica ellwrbacea. Une autre Cliersotis, dont la Chenille a le même genre de vie, est l'erico-'c, Boisduval, trouvée aux environs de Lyon, et prise également dans la riche forêt de Fontainebleau. Les autres espèces, propres au midi de la France, sont les Clicrsolis rccUingiila. Faliriiius, et muUamiula, Ilubner, de Digne; oceUina, Ilubner; Aljiesttis, Boisduval, des Alpes, et iigalliina, Uuisduval, des environs de Monipcllier. l'ig. 1 . — Diplilère railleuse. Fig. 2. — Agrotis llanimerole. Fig. 5. — Agrolis des blés. Fig. 4- — Chenille de la Lupeuiie Iuleago. rig. 5 — Uianlliécie à taches blanches. i'ig. 6. — Hadène obscure Fig. 7, — 'rrypbénc frangé. (Mâle ) IM. 9 PAI'ILLUNS. 67 4"" SOUS-GENRE. — AGUOTIS. ÀGROTIS. Oclisenlieimer, 181G. In Stlmieuerl., Von Europa. Antennes filiformes dans les femelles, pectinées, ciliées un crénelées clans les màles; palpes droits, à deuxième article large, velu, coupé obliquement, et troisième nu, cylindrique, court, tronqué à l'ex- ■ trémité; trompe de moyenne longueur; corselet robuste, carré, à collier relevé en pointe obtuse au milieu; abdomen presque conique, un peu déprimé, non crèlé; ailes supérieures à sommet obtus, de couleurs sombres, avec les taches ordinaires plus ou moins distinctes; ailes inférieures plus claires, avec des reflets irisés et les nervures bien marquées. Chenilles cylindriques, peu atténuées aux extrémités, vermiformes, rases, de couleurs sales et li- vides, d'un aspect huileux, avec les points ordinaires presque verruqueux et luisants, et une plaque écailleuse sur la nuque; vivant des racines ou des feuilles caulinaires des plantes basses, et se tenant soigneusement cachées pendant le jour, soit sous ces mêmes plantes, soit sous les pierres, soit dans des cavités qu'elles se pratiquent dans le sol, etc. Chrysalides luisantes, cylindrico-coniques, enterrées plus ou moins profondément, sans coques bien marquées, ou dans des coques très-peu solides. Fig G5. — Aj;i'otis bélique. (M:ile. Fig'. l'iG — Agrotis bélique (l'emelle Les Agrotis sont de jolis Noctuéliens de petite taille qui sont assez répandus presque partout, et dont on a signalé une cinquantaine d'espèces européennes, parmi lesquelles douze (les Agrolis ex- clamai'wuis, Liuné; obelisca, \V. V.; aciidlvia. \\. V.; irilki, Linné; fumosa, Fabricius; scfictiint. W. V.; corticea, W. V.; suffusa, Fabricius; puta, llubner; piitris. Linné; valligera. Kabricius; crossa, llubner) ont été prises aux environs de Paris, et appartiennent également à diverses parties de l'Europe. D'autres espèces sont particulières au midi de la France, à l'Italie, à l'Allemagne, à la Hongrie, à la Russie méridionale, aux monts Ourals, etc. Les espèces exotiques sont au moins aussi nombreuses que les indigènes. Comme types, nous décrirons seulement ; 1° la Nocliiascgcluin, W. V., Hubner, ou Moisso.n>kuse d'Engramelle. Envergure. 0°,040 à 0°,045; ailes supérieures d'un gris plus ou moins brunâtre et un peu réticulé de brun, avec les deux taches ordinaires d'un brun foncé, et une ligne flexueuse noirâtre de chaque coté : le bord terminal noirâtre, coupé par une ligne grisâtre ; dans la femelle, les ailes sont beaucoup plus foncées, avec la frange rougeùtrc; ailes postérieures blanchàties, avec une ligne marginale noire. 2" La Nocliia cxclamalïon'is, Linné, ou la Double-Tache, Geolhoy. En- vergure, O^jOû; ailes antérieures d'un gris plus ou moins foncé, avec les deux taches ordinaires d'un brun noirâtre, et une autre tache noire en dessous; un angle ayant de chaque côté une ligne noire flexueuse, et l'extrémité coupée par une ligne blanchâtre eu zigzag; les ailes postérieures blan- châtres ou d'un gris cendré. Comme l'espèce précédente, comniune dans toute l'Europe. .Nous lign- rons I'Agbotis bétique découvert par M. Ilambur, et qu'il plaçait dans le genre HcHuphobe; et les A. DES BLÉS, A. scfiutnra (pi. IX, fig. 3), Fl.\mmerole, A. flatimiuta (pi. IX, 0;; 1) et de Villiebs, A. Yillicrsii (pl. 5, nage 10). C8 HISTOIRE NATURELLE. ;."• SOUS-GENRE. — SP^ELOTIS. SP^LOTIS. Boisduval, 1840 Index iiicllioiticis I rpidopliToruni Euro;t3coruni. Anlcnnes lililbrmes ilans les femelles, plus ou moins crénelées dans les mules; palpes arqués, iiès-velus, à dernier article très-petit, cylindrique, tronqué; trompe longue; corselet arrondi, uni; :ibdnmen à peu prés cylindrique, débordant les ailes : celles-ci luisantes; supérieures plus ou moins droites, ïdloni^ées, d'un gris tantùt brun, tantôt blond, tantôt bleuâtre, avec les taches ordinaires peu distinctes dans beaucouj) d'espèces. Chenilles cylindriques, glabres, de couleurs sombres, avec des taches cunéiformes sur le dos; se lenaiit cachées pendant le jour et se répandant la nuit sur les plantes basses, dont elles se nourris- sent; se métamorphosant dans la terre. .^^ Kig. 67. — Spaîlolis fugax. (Femelle.) On a décrit plus de vingt espèces européennes de cette division; plusieurs varient assez considéra- blement pour que certains entomologistes aient cru devoir en faire des espèces distinctes. Le typi', (|ui habite le midi de la France, et que l'on trouve aussi, mais très-rarement, aux environs de Paris, est la Noclna pyropliila, Fabricius : envergure, 0",055à 0'°,040; ailes d'un gris cendré : les posté- rieures uniformes. Les autres espèces que l'on a rencontrées en France sont les Spii'Iolis ravUla, llubnrr; lalcns, llubner; hirivin, Ilubner, Incifera, Fabricius; mjcùmcra, Boisduval; gïlva, Don- zel, etc. Une espèce, que nous figurons, est le Sjxvlolis fugtijc, Ochsenheimer, de Hongrie. (Juelque- fois les Spœloiis ont été réunis aux A(irotis. • Le groupe des IIadénites de M. Blanchard, anciennement compris dans les Nuctuélites, dont il diffère peu, qui correspond aux Apamides, Guénée, et IIadémdes, Boisduval, et qui n'a guère pour caractères distinctifs (|ue des antennes sétacées, des ailes en toit et l'abdomen relevé en crête, ren- ferme un grand nombre de genres et d'espèces dont nous n'indiquerons que les principaux. dl" GENRE. — LUPEIUNE. LUPERINA. Boisduval, 1829. GenciM et Index iiietliodicus Lepidnplcnitiim Europa'iii-iiiu, Antennes un peu crénelées dans les mules, fdiformes dans les femelles; palpes droits, dépassant un peu la tête, ù deux premiers articles velus et le dernier cylindrico-conique; trompe longue; cor- ,>elet arrondi, uni; abdomen non crête, terminé par une touffe de poils dans les miles et en pointe ilans les femelles; ailes supérieures ,i taches ordinaires bien distinctes, de même que les deux ligues iransverses et ondulées entre lesquelles elles sont situées. Chenilles épaisses, presque vcrniiformes, de couleur livide, avec des points verruqueux jilus ou moins distincts; elles rongent les racines des plantes, s'y creusent souvent des galeries, et en sor- tent pour se métamorphoser dans des coques de terre agglutinée. l'APILLOiNS. 69 Le genre Liipcriiia. formé aux dépens des Hadrnn, créés eux-mêmes avee d aniiennes l\oriuti. ne renferme, pour Duponcliel, qu'une dizaine d'espèces européennes. I^es principales sont la Lupé- RiHETESTACÉE OU AvARE, Engramelle {Nocltia lestacea, Hubner). Envergure, O^.OS à 0°,0i; ailes su- périeures d'un gris sombre, légèrement roussâtre, ayant une large bande transversale, médiane, plus foncée et bordée par deux doubles lignes onduleuses noirâtres, avec les deux taches ordinaires très- peu marquées, et une bande brune, étroite contre le bord terminal; ailes postérieures d'un blauc grisâtre. Se trouve en France et en Allemagne, et n'est pas rare aux environs de Paris. La Lupérine iXFESTA ou Double-Feston (Apaiiiea infesta, Ochsenlieimer; Noctuœ anceps, llubner-, sordida, Bor- khausen, etc.). Envergure, 0'°,0">5 à 0°,040; corps d'un gris brunâtre; ailes antérieures d'un gris nébuleux, ayant deux taclies pâles dans le milieu et trois lignes transversales ondulées : la seconde figurant une M, et la dernière, placée près du bord terminal, fortement dentelée; ailes postérieures d'un gris brunâtre, et beaucoup plus pâles â leur base; des environs de Paris et de presque toute la France. La Lupérise basilieninë ou Douteuse {Noclua basilinea, Fabricius. Envergure, 0°',04 à 0",0o; corps d'un gris brunâtre; ailes antérieures d'un gris ferrugineux, plus foncées vers le milieu, avec les deux taches centrales jaunâtres, situées entre deux lignes transversales tiès-ondulées, plus claires que le fond de l'aile, et bordées de brun de deux côtés ; une troisième ligne longe le bord terminal, séparé de la frange par une ligne de points noirs, et enfin une ligue horizontale noire s'élendani de la base de l'aile à la première ligne transversale; secondes ailes d'un gris obscur, surtout vers l'ex- trémité. Habite une grande partie de l'Europe, et n'est pas rare auprès de Paris. D'autres espèces propres à la France sont les Lupciina Pcsijllesi, Boisduval; DumeiiUi. Duponcliel; riibellti, Dupoii- chel; Henardi, Boisduval, et Inteago, Borkhausen, dont M. Grasiin a décrit la Chenille dans ks An nales de la Société entomologiqne de 1842. (Ko/y. notre Atlas, pi. XI, lig. 4 ) Fig. 08. — Lupérine basilieniie. Stéphens et Duponcliel ont distingué sous le nom de Xylopuosia, aux dépens des Luperina, un genre principalement caractéiisé |iar ses antennes simples à l'œil nu dans les deux sexes, ses palpes ascendants, son corselet robuste, carré; son abdomen long, triangulaire; ses ailes supérieures allon- gées, avec la frange fortement dentée. Le type est la Lopérine poi.vodox ou Mo.xoclïi'He (Noclua po- hjodon, Linné, N. radicea, Fabricius), placé dans le génie Xijlina par Ocliseuheimer. Envergure, 0",05 à 0'°,06; corps brunâtre: ailes antérieures d'un brun roussâtre, avec trois lignes transversales dentelées, plus pâle : la première décrivant trois angles aigus, l'intermédiaire formant une sorte d'M contre laquelle s'appuient trois taches sagiltées noirâtres, et entre ces lignes deux taches forte- ment bordées de noir; les secondes ailes sont plus pâles, principalement à la base. Cette espèce est commune dans toute l'Europe. Trois autres espèces, q'ue l'on rencontre aux environs de Paris, sont les Noclua rurea, Fabricius; scolopacina, llubner; liihoxijka, W. V., etc. On en a aussi rapproché le genre Pachclra. Guénee, qui a pour type la N. leucopliœa, Borkhau- sen, de Paris; et quelques autres groupes à espèces étrangères à l'Europe. 12°" GENRE. — APAMEA. APAMEA. Treitscke. 181C. in Schnietteil., Von Ettropa. Antennes filiformes dans les deux sexes, mais un peu plus épaisses dans les mâles que dans les femelles; palpes écartés, dépassant légèrement la tête, à dernier 'article court, cylindrique, nu; 70 HISTOIRE NATUfîiaXE. trompe longue, assez robuste; corselet presque carré, abdomen crèté dans les deux sexes, terininc par une loufl'e de poils dans les mâles, et en pointe obtuse dans les femelles; ailes supérieures assez souvent traversées au milieu par une bande trapézoïdale plus foncée qiie le resle. Chenilles verniiformes, décolorées, avec des raies lontfiludinales peu visibles; se cachant entre les feuilles caulinaires des Graminées, aux dépens desquelles elles vivent, et se retirant quelquefois dans des tiges creuses pour passer l'hiver. Chrysalides cyiindrico-coniques, à peau mince, renfermées dans des coques légères placées dans Ca lerre ou à sa surface. Fis;. 69. — Apamca aigle. Ce genre renferme une douzaine d'espèces, dont quatre (les Apamca (/emiiia, ireitscke; duh\ma, llubner; slriçiitis, Linné, et jaruncula, W. V.) se rencontrent aux environs de Paris. Le type est la Nocliia shifj'ilis, Linné, dans laquelle on distingue six variétés qui ont reçu des noms spéciaux, et dont Slépliens a fait son genre Muiiia, qui n'a pas été adopté par les auteurs modernes. L'enver- gure de celle espèce ne dépasse guère 0'°.02; ses ailes antérieures sont d'un brun foncé, avec deux lignes plus pâles, quelquefois d'un ton uniforme : les secondes ailes sont d'un gris obscur. Commune dans toute l'Europe. Une espèce que nous représentons et l'A. aigle, A. aqiiila, du midi de la France. Un genre voisin de celui-ci est celui des Brithva, llubner, Boisduval; Gi.ottula, Guénée, Dupon- chel; CocïiiA, Treiiscke, dans lequel les antennes sont courtes, simples et d'égale grosseur dans les deux sexes; les palpes droits, assez grêles, à troisième article très-court; se distinguant à peine de celui qui précède; la trompe presque rudimentaire; le corselet convexe, presque carré; l'abdomen lisse, cylindrique dans les mâles et un peu aplati dans les femelles, et les ailes supérieures à som- me! arrondi. Les Chenilles sont cylindriques, â tête globuleuse; elles attaquent les racines et les feuilles des plantes bulbeuses dont elles se nourrissent; les chrysalides sont enterrées et renfermées dans des coques de terre. Les deux seules espèces placées dans ce genre sont les Brijlliia aicaiista, llubner, de la Sicile, et Pancratii, Cyrille, de l'Europe méridionale et du nord de l'Afrique, qui vit sur le Pancratiiim maritimuni. Ce Lépidoptère, dont l'envergure est de 0",04 à 0°,0d, a les ailes antérieures d'un brun noirâtre, avec des lignes transversales noires, sinueuses, renfermant les deux taches ordinaires, et un croissant noir placé au-dessous de la première, et la seconde ligne ferrugi- neu.se, avec un croissant blanc dans son milieu, et près de l'extrémité de l'aile une ligne transver- sale ferrugineuse suivie d'une ligne sinueuse jaunâtre : les secondes'ailes blanches, bordées de noi- râtre dans la femelle. 15- GENRE. — IIADÈNE. HADENA. Boisduval, 1829. Gênera et Index iiinhodiciis Lciiiilopler':rum Eiimiiaîoiuni. Antennes liliformes dans les deux sexes, mais plus épaisses dans les mâles que dans les femelles; palpes dépassant peu ou pas la tête, droits, velus, à dernier article très-court, tronqué au sommet; corselet carré, velu, ayant un collier relevé et une petite crête bifide entre les épaulettes; abdomen robuste, souvent crété, terminé carrément dans les mâles et en pointe dans les femelles; ailes anté- rieures ayant souvent au-dessous de la lâche reniforme une tache bidentèe |)lus claire (|ue le fond; PAPILLONS. 7i li.^iit' yiilfrieiii'i', ii'iniiiiale, toujours bien visibleti furmaiil liabiliicllcmi'iit dans son milieu une M bien ilisiincle. Chenilles eylindriques, rases, à télé ylobuleuse, quelques-unes ornées de vives conleurs, vivant les unes sur les arbres, les autres sur les plantes basses, priiieipalement sur les plantes |iotagères; la plupart se tenant abritées et cachées pendant le jour. Chrysalides enterrées plus ou moins profondément dans la terre et placées dans des coques peu Solides. Fi". 70. — iladoTif éloi^nne. Fig. "1. — Iladèno gioënlandaise. Le genre Hadena, auquel Treitscke applique la dénomination de Mamcstra, qui n'a pas été adop- tée en France, est excessivement nombreux en espèces, tant exotiques qu'européennes, et l'Europe seule en renferme plus de soixante. Les Chenilles de ces dernières, vivant principalement sur les plantes potagères et divers autres végétaux cultivés par riiomnie, sont très-nuisibles à l'agriculture et doivent être connues pour être détruites comme étant leurs ennemis; telles sont par exemple les lladena Clicnopoilii, que l'on trouve irès-comniunément dans les luzernes; brassicœ, qui détruisent nos choux; plsi, nos pois; oleracca, plusieurs plantes potagères; cjciiisUv, le genêt; roboiis, le chêne, etc. D'après ce rapport intime qu'il y a entre les Chenilles et les végétaux dont elles se nour- rissent, on voit de nouveau combien il est utile de connaître l'histoire complète de chaque insecte, et surtout son genre de vie; car, cela une fois connu, on peut chercher à remédier au mal que nous font souvent les Insectes. C'est encore une preuve que l'entomologie, dans toute l'extension que l'on doit donner à ce mot, n'est pas, comme on se phiit si souvent à le répéter à tort, une science isolée et purement propre à l'amusement de celui qui la cultive; au contraire, l'entomologie a de nombreux rapports avec diverses branches des sciences naturelles et industrielles, avec la zoologie générale, dont elle fait partie; avec la botanique, l'agriculture, et, dans des cas nombreux, avec l'industrie. La botanique surtout aide l'entomologie, et très-souvent on doit étudier simultanément ces deux scien- ces : c'est ce que fait avec tant de succès notre savant collègue le docteur lioisduval, si connu comme entomologiste et comme botaniste, et c'est là la voie dans laquelle doit entrer franchement la science qui traite de l'histoire des Insectes. Comme types, nous décrirons brièvement les trois espèces suivantes, qui sont excessivement ré- pandues dans toute l'Europe, et que l'on rencontre souvent dans nos environs : 1° I'IIadè.ne de choux, lir..\ssiCAinE, Engramelle, ou Umicrùn nébcleux, Geotfroy {Nuclua brassicic, Linné). Envergure, 0'",0i à 0",0o; ailes antérieures brunes, plus ou moins varFées de jaunâtre, traversées de trois lignes on- dées, roussûtres et bordées de noir, avec la tache réniforme, située entre la première et la seconde bande, très-nébuleuse, la frange presque noire et festonnée, avec des points jaunâtres; ailes posté- rieures d'un gris cendré, beaucoup plus foncé vers leur extrémité. La Chenille de ce Lépidoptère, ainsi que l'indique son nom, vit sur les dniux, auxquels elle fait les plus grands dégâts; elle est d'un vert foncé ou brunâtre, avec des lignes ou des marbrures noires. 2° llADÈ^E de la luzerne [Nuctua Clienopodii, Fabricius). Envergure, O^.OS à 0°,04; corps d'un gris cendie; ailes antérieures de la même couleur, avec trois lignes transversales plus pâles, bordées de noirâtre : la troisième ligne si- tuée contre le bord terminal et figurant une M; la première tache centrale oibiculaire, entourée d'un cercle noir; la seconde tache réniforme, d'un bleu noirâtre à chacune de ses extrémités; ailes posté- rieures d'un gris pâle, bordées par une lari;e bande noirâtre. On prend celte esnèce au créoLiscide, 72 IIISTOIlili NATURELLE. et par centaines, dans les champs de luzerne. 3' IIadbne lutuieme {Noctna liitulenta, Hubner). En- verutire, 0°,010 i» O'°,0'p5, corselet d'nn gris pâle, sans collier; antennes roussàtres dans le mâle, "risâlres dans la femelle; ailes antérieures d'un gns brunâtre, avec les deux taches ordinaires; un croissant au-dessous et trois lignes transversales sinueuses, noirâtres; ailes postérieures d'un blanc pur dans le mâle, avec une ligne marginale noirâtre, et d'un gris blanchâtre dans la femelle, avec une large bordure brune; abdomen d'un gris clair. Commune partout. Paimi les espèces que l'on rencontre aux environs de Paris, nous citerons encore les lladena olc- racca, Linné; suava. W . V.; (iWicolor, llubner; persicariœ, Linné; wltûops, Ochsenheinier; den- lina. Esper; alriplicis, Linné; tlialassvia, Borkhausen; geiiistœ. Uoikhausen; coni'ujua, Fabricius; proiea, Esper, etc. Nous figurons aussi les Hadènes obscure; lladcna obscura, Uawort, d'Angle- terre (pi. IX, lig. 6); Grûeinlandaisë, Groenlandica, P.oisduval, de Finlande; et éloiokée, aliéna, llubner, des environs de Lyon. Les autres genres de la même division des lladénides sont très-nombreux; parmi les indigènes, les plus connus sont les suivants : 1° PuLOGût'HORE (f'Idoyopliora, Treitscke). Antennes assez longues, ciliées dans les mâles, filifor- mes dans les femelles; palpes velus, à dernier article très-pelit; trompe longue, robuste; coiselel carré, à dos relevé en crête; ailes dentelées, quelquefois anguleuses. Chenilles glabres, cylindriques, de couleur sombre, vivant sur les plantes basses. Deux espèces ; la Noctua empyrea, Hubner, de la France centrale, et liuipara, Linné, de la France et de l'Allemagne, et que l'on trouve dans nos en- virons. 2° SoLÉNonÈRE (Solenopleid, Iiupouchcl). Antennes simples à l'œil nu dans les deux sexes; palpes à dernier article presque globuleux; trompe grêle; corselet volumineux; abdomen crété sur les trois premiers anneaux; ailes supérieures, dans l'état de repos, formant deux plis longitudinaux en forme de gouttière. Chenilles glabres, cylindriques, à tête petite, d'un vert d'herbe, polyphages, se ca- chant pendant le jour. Chrysalides luisantes, placées en terre dans des coques peu solides. Ce genre, démembré des Phloijopliora, ne renferme que les A', scila, Hubner, du Daupliiné, de la Suisse et de l'Allemagne, et meticulosa, Linné, de presque toute l'Europe, et surtout commune dans nos envi- rons Cette espèce, la Méticuleuse de Geoffroy et la Craintive d'Engramelle, a une envergure de 0",055 à 0'°,040; son corps est d'un gris rosé; ses ailes antérieures dentelées à peu prés de même couleur que le corps, ayant au milieu une grande tache triangulaire en forme de V, d'un vert bleuâ- tre; ailes postérieures plus pâles et de même coloration, avec plusieurs lignes transversales. La Che- nille vit sur un grand nombre de plantes. 3° Euriiipie {Eurh'ipia, Doisduval). Antennes subciliées dans les mâles, simples dans les femelles; palpes longs, dépassant le front; trompe assez courte; corselet ovalaire; ailes légèrement dentelées. Chenilles glabres, atténuées en arrière, se métamorphosant en chrysalides, à tête tronquée, â yeux saillants, et enfermés dans la terre dans des coques de terre peu solides. Deux espèces : VEurlii- pm bUmdiairix, Boisduval, d'Espagne, et la Noctua adulalrix, llubner, du midi de la France. 4" DiANTHŒciE (Diuniliœcia, Boisduval). Se distinguant du genre précédent par ses palpes courts, épais; son corselet robuste, presque carré, lisse; son abdomen carrément terminé dans les mâles, et chez les femelles pourvu le plus souvent d'un oviducte saillant, et ayant les ailes supérieures ornées (le couleurs vives, variées, et les inférieures brunes. Chenilles rases, cylindi(|ues, atténuées aux deux extrémités, de couleur terreuse, vivant ordinairement des graines des Caryopliyllées, et se tenant, dans le jeune âge, dans les boutons tloraux de ces végétaux. Chrysalides cylindrico-coniques, un peu poin- lillées, avec un prolongement saillant sous le ventre, renfermées dans des coques de lerre peu soli- des et enterrées assez profondément. Ce genre, que quelques auteurs, et particulièrement M. E. Blan- chard, réunissent à celui des Polia, renferme, selon Duponchel, vingt-cinq espèces européennes, dont une dizaine propres à la France. Deux divisions ont été formées dans ce genre, suivant que l'ovi- ducle des femelles est saillant ou non; comme types, nous décrirons deux espèces des environs de Paris et de presque toute l'Europe; dans la première division, la Noctua albimaciila, Borkhausen : envergure, 0'°,040 à 0",045; ailes antérieures d'un brun légèrement verdâtre, avec deux taches blan- ches, à frange blanche entrecoupée de brun; secondes ailes brunes, plus pâles vers la base, et, dans 'a secùnde division, la N. screna, Fabricius ; envergure, (l"',0'-25; ailes antérieures d'un blanc bleuà- PAPILLONS. 7i trp, varié de gris, avec une larije bamlc iiitMliane iinirù(re sur laquelle se trouvent les deux tachi's ordinaires de rouleur blani'liâtrc; ailes inférieures blandies, à exirémité grise. Les autres espèees parisiennes du !;enre Diaulliœcin son les coiixi)ciS(i,Vi. V.; compta, Fabricius; xantlwcijcntca, llub- ner; dianilii, llubner; capsincoh, Esper; cucubali, W. V.; cdrpopliaga, Doikliausen; Eclii'i, lîor- kliauseii; (iijsoilca, \V. V., et clii, Linné. Nous représentons (pi. IX, lig. b) la D. .\ t.vches bi.a.ncues (tilbiniaciild.) Fig. 72. — Dianthécie carpophage. (Femelle.) 5° Ilahe (llnt-us, Boisduval: Eicmobia, Stéphens; Xanlhia, Treitseke). Antennes visiblement cré- nelées dans les niàles, filiformes dans les femelles; palpes asrendanls, à troisième article nu, coni- que, court; corselet presque carré; abdomen conique, avec un pinceau de jinils à l'extrémité chez les femelles; ailes supérieures à frange presque dentées : inférieures sans points clairs à l'angle anal. Chenilles minces, effilées, à tête grosse, vivant à découvert sur les céréales, dont elles mangent les graines. La seule espèce est la N. ochrokuca, W. V., du centre de la France, que l'on range quel- quefois dans le genre Po/in, et dont les ailes antérieures sont d'un jaune ochracé, avec deux taches blanches, et les ailes postérieures brunes, plus pâles vers la base. 6° Poi.iA (Pulia, Treilscke). Antennes longues, un peu ciliées dans les femelles, filiformes dans les mâles; palpes dépassant à peine la tète, droits, à dernier article court, nu, obtus; corselet lisse, arrondi, un peu laineux; abdomen terminé par un faisceau de poils dans les mâles, gros et un peu conique dans les femelles; ailes supérieures plus ou nioins'nébuleuses, et dont les lignes et taches n'offrent ordinaiienient qu'un dessin confus. Chenilles rases, jdns ou moins allongées, à léte grosse, de couleurs uniformes, vives; vivant à découvert sur les plantes basses. Chrysalides souvent saupou- drées d'une efflorescence légère, placées dans des coques de terre enterrées assez profondément. On connaît un assez grand nombre d'espèces de ce genre, et Duponchel en indique quinze comme d'Eu- rope, parmi lesquelles le type, et en même temps la seule que l'on rencontre auprès de Paris, est la A'oftun flavocinclu, Fabricius : envergure. 0°',045 à 0°,OôO; ailes antérieures d'un gris sablé de brun et parsemées de petites taches fauves ou jaunâtres, avec jdusieurs lignes transversales d'un gris noirâtre; ailes postérieures d'un gris pâle, avec leur Iwrdure plus foncée. Fig. 75. — Polia duniosa. (Màle.^ On a séparé sous la dénomination A'Apkcta. Guénée, une dizaine d'espèces de Polin, qui n'en diffèrent pas très-notablement, et parmi lesquelles nous indiquerons comme type la Carnée, Engra- melle (Noitua advcna, Fabricius) ; envergure, 0",045 à 0",Û50; ailes antérieures d'un gris pâle cen- p.' 10 74 IllSTOmi-: NATURELLE. dri', légi'ieiiieiit rouyeâlres vers le centre, avec trois lignes transversales d'un brun rougeâtre; ailes postérieures d'un gris jaunâtre. 7° Acniopis (Agriopis, Buisduval). Antennes un peu crénelées, épaisses dans les mâles, avec une touffe de poils à la base dans les deux sexes; palpes à dernier article long; trompe grêle; corselet; carré; abdomen un peu cylindrique; ailes supérieures épaisses, en toit incliné dans le repos, avec les taches ordinaires nettement écrites et la frange festonnée. Chenilles glabres, se cachant dans les écorces, vivant sur le chêne et s'enfonçanl profondément pour se métamorphoser. Le type et espèce unique de ce genre est la Noctita apritina, Linné : envergure, O^.OiO à 0",045; ailes antérieures d'un beau vert, avec un grand nombre de traits noirs souvent bordés de blanc; ailes postérieures d'un gris noirâtre, avec deux lignes transversales pâles. Habite l'Europe centrale et boréale; nous la représentons pi. X, fig. C. Deux groupes assez voisins des Agriopis, et en même temps des Miselia, sont : 1° celui des Ciia- niPTERA, Guénêe, qui ne renferme que quelques espèces du midi de la France, de l'Italie, du Valais, de l'Autriche et de la Hongrie, et dont le type est le C. scrpcniinii, Treitscke, dont nous donnons la figure pi. X, lig. 1; 2" celui des Necria, Guéjiée, qui comprend trois espèces, dont la principale est la Nocttia saponariœ, Esper, des environs de Paris, de la France en général et de l'Allemagne. 8° MisELiE [Miselia, Treitscke). Antennes dentées, épaisses dans les mâles, crénelées ou fdiformes dans les femelles; palpes dépassant un peu la tête, droits, écartés, à troisième article court; trompe longue, robuste, corselet carré, à collier relevé en pointe; ailes supérieures à frange profondément dentée, et à taches ordinaires grandes. Chenilles rases, aplaties en dessus, allongées, à tête dépri- mée; vivant à découvert sur les arbres et les arbrisseaux, contre les branches desquels elles se tien- nent étroitement collées. Chrysalides molles, à peau fine, renfermées dans des coques soyeuses entre les feuilles ou environnées de terre. Les espèces de ce groupe sont peu nombreuses; le type est l'Au- BÉi'i.MÈnE d'Engramt'lle [Sociua oxi]acanthw , Linné) : envergure, 0",Û45 à0'",050; ailes antérieures d'un brun fauve, saupoudrées de vert par places; taches ordinaires pâles; ailes postérieures d'un gris jaunâtre. Se trouve en France, auprès de Paris même, en Allemagne, et sa Chenille vit sur l'au- bépine, le prunellier, etc. On en a séparé les genres Valeria, Gerniar, Stéphens (deux espèces : iV. olengina, Fabricius, de la France oiientale et de l'Allemagne, cl jaspiilca, Devilliers, des environs de Lyon), et Epunda, Du- ponchel (quatre espèces, dont le type est la N. lichcnea, Hubner, que l'on trouve en France sur les bords de la Manche). Fig. 74. — Valeria jaspidea. 9° Poi.ïPMÈNE {Pohipliœnis, Buisduval). Antennes un peu pectinées dans les mâles, filiformes dans les femelles; palpes dépassant le chaperon, à dernier article grêle; trompe mince, peu allongée; cor- selet presque carré; abdomen crête dans les deux sexes; ailes supérieures larges, dentées. Chenilles allongées, rases, rayées dans leur longueur, vivant sur le chèvrefeuille, se cachant pendant le jour, et se transformant dans la terre. Deux espèces : les P. xantliocliloris, Boisduval, de Sicile, et pro- spicnn, Borkhauscn : envergure, 0°',040 à 0"',045; ailes antérieures vertes, avec deux lignes trans- versales bhinchâtres; ailes postérieures d'un gris foncé. Habite la France méridionale. \0'i\srnnf.{Jaspiilin, Boisduval). Antennes très-longues, épaisses, crénelées dans les mâles, fili- formes dans les femelles; palpes épais, contigus, à dernier article en forme de tubercule; trompe mince, courte; corselet laineux; abdomen crête; ailes antérieures manquant tout à fait des taches ordinaires. Une seule espèce, le Bombiix ccisia, Linné, qui a été ballottée dans plusieurs genres, et PAPILLONS. 75 principalement dans celui des Plusia, et qui provient de l'Aulriclie, de la Styrie, de la Suède, etc. Ce Lépidoptère, dont l'envergure est de 0"',030 à fr',035, a la lêle et le corselet verdûtres; les ailes antérieures d'un vert tendre, traversées dans leur milieu par une bande étroite, fortement den- tée, d'un brun ferrugineux, avec un petit croissant et une bande, et à ailes postérieures d'un gris uniforme, de même que l'abdomen. 11° Placodes {PlacoUes, Boisduval; Abroslola, Treilscke). Antennes simples, filiformes dans les deux sexes, un peu plus épaisses dans les mâles que dans les femelles; palpes longs, arqués, peu velus, à dernier article long; corselet arrondi; abdomen avec une crête de poils au milieu; ailes lui- santes: supérieures larges, avec la tache orbiculaire seule visible. Clu-nilles glabres, allongées, avec des raies pûles; se nourrissant des graines des Onibellifères, et s'enterranl pour se transformer en chrysalides. Deux espèces seulement : le P. Spencei, Boisduval, du nord de l'Italie, et la Noclua iimeihijsiïna, Hubner, de la Savoie et de l'Allemagne, remarquable par ses ailes antérieures, d'une couleur amélliysle variée de brun foncé, tandis que les ailes postérieures sont d'un gris pâle. Fig. IS. — l'iacodes amélbvsline. Fig. 76. - Ëriope de la Ibugère. 12° Ériope [Eriopus, Treitscke). Antennes grêles, simples dans les deux sexes; palpes très-poilus, dépassant la lête, à dernier article aussi long que le deuxième; trompe grêle; corselet globuleux, muni de bouquets de poils en arrière; abdomen grêle, conique, crêiê dans les deux sexes; pattes très-épaisses, couvertes de poils dans les mâles; ailes larges, de faible consistance, plus ou moins dentelées. Chenilles cylindriques, rases, de couleurs vives; vivant sûr les fougères ou sur le raifort, et se tenant cachées sous les feuilles. Chrysalides cylindrico-coniques, lisses, luisantes, renfermées dans des coques légères, enterrées peu profondément. Deux espèces seulement (E. LuireiUei. Du- poncliel, du midi de la France, et A', pter'ulis, Fabricius, des environs de Bordeaux, des montagnes du .lura, de l'Allemagne et de l'Italie). Cette dernière a les ailes antérieures d'un rouge incarnat, avec trois bandes transversales d'un brun roussâtre et deux lignes d'un incarnat plus pâle : les deux taches ordinaires d'un blanc rose; les ailes postérieures sont d'un gris uniforme : c'est la Noctuelle DE LA FOUGÈRE. 13° THVATvnE (Tlujatijia, Ochsenheimer). Antennes simples ou liliformes; palpes droits, dé- passant la tête, à deux premiers articles velus, le troisième nu, court; trompe médiocre; corselet court, ovalaire; tibias des pattes intermédiaires garnis d'une touffe de poils très épais dans les mâ- les; ailes larges, luisantes : antérieures de couleurs variées et d'un dessin très-différent dans chaque espèce. Chenilles glabres, de forme variable, se tenant sous les feuilles de ronce, dont elles se nour- rissent, et ne s'appuyant que sur les pattes intermédiaires dans l'état de repos; se mélaniorphosaiil entre plusieurs feuilles réunies par quelques fds ou dans une coque légère environnée de mousse. On ne connaît que deux espèces de ce genre, qui se trouvent, mais rarement, dans presque toutes les parties de l'Europe, et qui ont même été rencontrées dans nos environs, et sur lesquelles plusieurs communications ont été ]uibliées dans les Annales de Iti Suciéic entomolotjiquc de France. Ces deux espèces sont ; 1" la 'J Injatyra bâtis, Treitscke (i\octua baiis, Linné) : envergure, 0",0.40 à Û",0-i5; tête et corselet d'un gris verdâtre, avec une partie des paraplères bordée par une double ligne hrune, et l'extrémité rosée; ailes antérieures d'un vert brunâtre, avec cinq taches grandes, roses, un peu brunâtres au milieu : une au milieu, une à la base, une à l'angle inférieur, une plus petits contre le bord inférieur, et deux autres vers le sommet; ailes postérieures grisâtres, avec la base el une bande plus foncée dans kur milieu. 2" La Thijulijra derasn, Treilscke (^'ottua dciasa, Linné), de la même envergure que la précédente; grisâtre, avec les ailes antérieures d'un blond d'agate, traversées par deux lignes blanchâtres disposées de manière à former avec la côte, qui est de la 76 IIISTOIIIE NATURELLE. même couleur, un tniingle doni l'intérieur, un peu roussûlre, est occupé, entre les deux taches ordinaires, par plusieurs petites lignes brunes, Irés-ondulées; ailes postérieures comme dans la T. baiïs. Nous figurons, pi. X, fig. 2, le T. bulis. ■ • Le groupe primaire des Obihosiiks de M. E. Biancliard, que nous allons étudier, et qui est briè- vement caractérisé par les antennes sétacées, le corselet lisse et les palpes à dernier article très- court, renferme plusieurs tribus distinctes (telles -fine celles des Leiicaiiides , ^onag|■'uks, Curmbi- nhks, Orthoshles et Gonijuides), d'après la méthode de Duponchel. Le groupe principal des Leucanides est le : ii'" GENRE. — LEUCANIE. LEUCANIA. Ochsenlieimer, 1816. In Sclimcuerl., Von Europd. Antennes de moyenne longueur, simples ou filiformes dans les deux sexes; palpes larges, v^-lus, serrés contre la tète, à dernier article très-court; trompe assez longue; corselet lisse, arrondi; ab- domen non crélé, carrément terminé dans les mâles et en pointe obtuse chez les femelles; ailes à frange entière : les supérieures recouvrant les inférieures, en toit incliné; toutes manquant des ta- ches ordinaires, striées dans leur longueur d'une manière plus ou moins prononcée, et avec un fond clair de couleur terne. Chenilles c}lindri(|ues. plus ou moins atténuées à leurs extrémités, à tète globuleuse, rases ot marquées d'un grand nombre lignes fines dans toute leur longueur; vivant de Graminées cl de quel- ques autres plantes, se tenant cachées pendant le jour, soit dans ces plantes, soit sous des feuilles sèches, soit enfin dans l'intérieur des tiges, dans lesquelles plusieurs passent l'hiver. Chrysalides lisses, luisantes, un peu allongées, contenues dans de légères coques, tantôt dans la terre, tantôt dans des tiges de Graminées. Fig. 77. — Leucanic elymi. Les espèces de Leucauies sont nombreuses, malgré les retranchements génériques qu'on y a opé- rés. On en a décrit uiu; trentaine d'espèces européennes. Ce sont des Lépidoptères de taille assez petite, à ailés d'une couleur pâle, grisâtre ou jaune blanchâtre; les Chenilles ne rongent pas l'inté- rieur des tiges ou la moelle, comme on l'a dit, et se bornent à se nourrir des feuilles des Graminées. Les Chrysalides se placent quelquefois dans l'intérieur des chaumes, et elles s'y placent entre deux cloisons qu'elles composent avec des rognures. Comme type, nous donnerons la diagnose caractéristique de la Lei'canie r.4LE, nommé la Blême par Engramelle, cl Noclita palkiis par Linné. Envergure, 0",Ûû5 à O^.OiO; corps d'un jaune ocracé, avec l'abdomen présentant une teinte plus claire; ailes supérieures d'un jaune bianchûtre, avec les nervures blanches, et entre elles des stries plus foncées, et vers leur milieu deux ou trois petits points noirs; ailes inférieures d'iui blanc jaunâtre uniforme. La Chenille est d'un vert plus ou moins varié de brun ou de rouge, avec des lignes blanches longitudinales, et vit sur diverses plantes, et surtout sur dilléreutes espèces du genre Oseille. Ce Papillon est commun dans presque toute l'Eu- rope, et n'est pas rare aux environs de Paris. Une espèce assez rare, et que nous figurons, est la Leucaiihi clijun. Trcitscke. qui se trouve eu Prusse sur les bords de la mer Baltique : envergure, FiR. I. — (;han|itL'ie stMpentine 11". 2. — Tli\:ilM I Italis Ki". ô — Simyre veineuse. Fig. 4. — Nonaijrie du roseau à balais Fi". n. — (',ai;Kliinc du t)lanlain Ki^ ti. — Ajriii|isis du prinleuips. Fijr. 7. — Gramniesie à Irois h^nea. Fis 8. — Céraste de Tnirellc. n 10 PAPILLONS. 77 0'°,0i5; ailes supéiieuros d'un Tiuve clair, avec des atomes roux el l'exlrérnilé des nervures brune; ailes inférieures blanc sale. Parmi les espèces propres. à la France, et qui en même temps se rencon- trent dans d'autres pajs, nous citerons les Leiuau'iu piiiloriiiii, W. V.; zcœ, Dupoiieliel; conimn. Linné; lipaiia, Rambiir; L. album, Linné: pimclusa, Treitscke; Lereyi, Duponcliel; obsolcla, llubner; amnîcola, Piambur; scirin, Boisduval; daclyUdis, Hambur; staniiiica, Treitscke; iinpura, llubner; liilo.^d, llubner, et iinniiituii, Andeiregg : ce dernier Papillon est du nombre des espèces de Lépi- doptères (pie l'on ne trouve qu'à une certaine élévation sur les liâmes montaynes, et elle liabite le sommet des Alpes. (juelques genres voisins de celui-ci sont les suivants : MïTHTU.NE {Mtjiliiimia, Ocbsenlieimcr), qui diffère du genre Lcucaninpar les palpes ayant le der- nier article encore plus court, par les ailes un peu plus larges, et par les pattes postérieures, pour- vues, dans les mâles, de poils très-longs et très-serrés. Les Chenilles ne se distinguent guère de celles des Leucanies; mais, au lieu de vivre sur les Graminées, elles se nourrissent suitout de l'Ian- taginés et de certains végétaux herbacés. On n'en connaît qu'un petit nombre d'espèces, qui ont été balloltées, par M.M. Boisduval, Guénée et Treitscke, dans les genres Leucanin. Apamca, Liipcrina et A'iy/iifn; les ^/;///i(H»ia coniçicru. Fabricius; tilbipuncKiln, Fabricius; iiibargipia, Esper, et inrca, Linné, habitent la France et même les environs de Paris. Cette dernière espèce, la Tuiiqie d Engra- melle, a une envergure de 0",0'ia; son corps est d'un fauve rougeâtre; ses ailes antérieures de la même couleur, un peu plus vive et jaspée de brun rouge, avec deux lignes brunes, transversales, si- nueuses, et entre elles un petit croissant blanc : les secondes ailes sont d'un gris rougeâtre uni- forme. SiMvnE [Simifra, Treitscke). Antennes courtes, pectinées ou ciliées dans les mâles, plus longues et liliformes chez les femelles; palpes courts, grêles; trompe rudinientaire; corselet arrondi. Chenilles cylindriques, avec des points verruqueux portant des bouquets de poils; vivant de Graminées et de plantes basses, et se renfermant, pour se métamorphoser, dans des coques formées de soie et de dé- bris de végétaux. On en connaît cinq espèces, dont une seule se trouve dans le midi de la France. C'est la Nocliin vniosa, Linné,' dont les ailes antérieures sont d'un jaune-nankin pâle, brièvement pointillées de brun, avec les nervures blanches et trois lignes longitudinales noires, et les ailes pos- térieures jaune blanchâtre. Nous la donnons dans noire Atlas, pi. X, fig 3. Enfin un dernier genre formé par Duponcliel aux dépens des Siiiiijra (espèce unique, Noclita iiius- ciilosa, llubner, du midi de la France), et qui s'en disiiiiyue par ses antennes, simples dans les deux sexes; par ses palpes encore plus grêles, peu adhérents à la tète; sa trompe courte, son corselcl rond, ses ailes supérieures â côte légèrement siiiuée au milieu, etc.. est celui des Sv.ma. La seule division des Nonagrides est le : 15'"' GENRE. — NONAGRIE. NONAGRIA. Ocliscnheimer, 181 G. In Silinietli-ll.. Vim Kuropii. .Antennes crénelées ou légèrement ciliées dans les mâles, filiformes chez les femelles; trompe éloi- gnée de la tète, presque droite, à dernier article nu, cylindrique, court; toupet frontal avawé; cor- selet arrondi, lisse; abdomen cylindrique, quatre fois aussi long que le corselet; ailes supérieures étroites, assez longues : les taches ordinaires manquant ou étant rein]ilacèes par des poiiiis. Chenilles allongées, vermiformes, munies de plaques écailleusos sur le premier et le dernier an- neau, à tète globuleuse, petite; vivant et subissant toutes leurs transformations dans riulciicur des tiges des plantes aquatiques, dont elles se nourrissent. - Chrysalides allongées, à partie abdominale cylindrico-conique. Ce groupe, l'un des mieux caractérisés de la famille des Xoctuelites, est surtout remarquable par le -enrede vie des Chenilles, qui se nourrissent de la moelle des tiges des plantes aquatiques, où, 78 HISTOIRE NATURELLE. , comme nous l'avons dit, elles subissent toutes leurs inetamorplioses, et où elles savent se ménager une ouverture latérale pour leur sortie à rétatparl'ait. On voit, d'après cela, que ces Chenilles ditïè- rent notablement de celles des Leucanides; en outre, à l'état parfait, les Papillons ont quelques caractères qui les rapprochent des Gortynides. ta Fif. 1S. — Nona"iie îles murais. Un en a décrit une quinzaine d'espèces propres à l'Europe, dont moitié environ habiteiit la France, et parmi lesquelles deux {Nonagria lijpliœ et spuigani, Esper) se trouvent auprès de Paris. Le lype est la Noclua lijpliœ, Esper, /V. aiundinis, Fabricius. Envergure, 0°,05; ailes antérieures de cou- leurs assez variables, d'un gris jaunâtre, brun noirâtre ou ferrugineux, avec les nervures blanches deux lignes transversales de points noits, et quatre points jaunâtres près de la côte; aiîes posté- rieures d'un jaune clair, bordées de brun. La Chenille vit dans l'intérieur des tiges de la Massette [Txjplia laiifuHa). L'espèce se trouve communément en France et dans le nord de l'Europe. Une es- pèce, que nous figurons, est la Nonagria paludicohi, lliibner, ou Nona«i;ie des mabais, de la France centrale, que l'on rencontre au mois d'août : les ailes supérieures sont d'un fauve lestacé ou ferru- gineux, et les ailes inférieures d'un gris fauve, avec la frange jaunâtre. La Chenille, que M. Guénée a étudiée le premier, .vit dans l'intérieur des tiges du roseau à balais. ÎVuus représentons, pl.X, lig. 4, la Nonagria itjpliœ. i'arnii les Caradrinides, le groupe le plus connu est le ; 10°' GENRE. — CARAURINE. CAHADrUNA. Ochsenheimer. 1816. lu ScIiim'UtTl., Von Enropa. Antennes simples à l'œil nu dans les deux sexes, ou à peine ciliées dans les mâles; palpes écartés, ascendants, à dernier article cylindrique, court, lui; trompe robuste; corselet un peu globuleux, lisse; abdomen court, non crété; ailes supérieures arrondies au bord terminal, avec les taches et les lignes ordinaires plus ou moins distinctes. Chenilles courtes, ramassées, plus ou moins plates en dessous, à tête pttite, souvent rugueuses, avec des points saillants ou verruqueux ayant chacun un poil rude, recourbé; se cachant pendant le jour sous les feuilles. Chrysalides à peau fine, renfermées dans des coques ovalaires, composées de terre et de soie, et assez profondément enfoncées. On place dans ce groupe plus de vingt espèces d'Europe, dont quatre (les Caradrina plantagiiiis. hlmida, turaxaci et adùciilaris, Ilubner) habitent les environs de Paris et une assez grande partie de l'Europe. Les Chenilles sont assez grêles; elles se nourrissent de diverses plantes basses, et sont paresseuses dans leurs mouvements. Comme types, nous citerons lesCuradrina plaiitaghiis, Hubn'er, et adspersa, Rambur, de Digne et du midi de la France, que nous représentons. La première, in- diquée vulgairement sous le nom de Noctleli.e nu plamain ipl. X, lig. 5), donne un Papillon ayant une envergure de0°,03; ailes supérieures gris cendré pâle, avec une raie jaunâtre iransverse et deux taches rous^âlres, et à ailes inférieures d'un blanc sale, à limbe roussàlre. La seconde est un peu l'APILLONS. 79 plus grande, à premières ailes d'un gris roux pâle, saupoudrées d'atomes brunâtres, et à ailes infé- rieures blanelifltres. Fis. 79. — Caradi'ina adspcrsa. Plusieurs groupes ont été distingués des Caradiines; tels sont ceux des : Grajimesie (Gramtnesia, Sléphens, Duponcliel), qui ont les antennes crénelées dans les mâles; les jialpes droits, longs; le corselet robuste, arrondi; l'abdomen non crèlé; les ailes supérieures à som- met un peu aigu. Deux espèces, dont les Cbenilles vivent sur le plantain, et dont le type est la Ao- ctua trilinca, llubner. Envergure, 0°,04; corps d'un gris fauve; ailes antérieures de la même cou- leur, finement pointillées de brun et lavées de rougeâlre à leur extrémité, avec trois lignes transver- sales brunes; ailes postérieures d'un gris Hniforme, à frange jaune. (Voij. pi. X, fig. 7 ) llvDniLLE {llyilrilla. Bûisdiival), qui se distigue des Curadnna jiar un corps plus grêle, des palpes plus déliés, des ailes plus larges et un abdomen plus long chez les mâles, et terminé par un bouquet de poils. Quatre espèces, dont les Chenilles, pubescentes, se nourrissent de plantes basses, et principalement de plantes de marais, et dont le type est la Noctua caliginosa, Treitscke, que l'on rencontre assez communément, en juillet, en France et en Allemagne. A ces groupes, Duponchel joint le genre Slilbia, dont la place, dans la série des Lépidoptères, n'est pas bien déterminée, et dont nous parlerons en traitant des Noctuô-Phalénides, division dans laquelle le place son créateur, M. le docteur Boisduval. Les Orthosides sont plus nombreuses en divisions et en espèces que les tribus précédentes de Du- ponchel; le groupe principal est le ; 17°' GENRE. — OP.TFIOSIE. ORTHOSIA. 1816. Iii Sclimetlerl., Von Euntpa. Antennes longues, ciliées dans les mâles, simples ou fdiformes chez les femelles; palpes incom- bants, à deux premiers articles épais, dernier grêle, cylindrique, assez court; trompe grêle; abdo- men terminé carrément dans les mâles, en cône chez les femelles; ailes supérieures à angle apical assez aigu, avec les taches ordinaires bien marquées. Chenilles rases, veloutées, lisses, à tète de moyenne taille, un peu globuleuse, à ligne stigmalaie très distincte; vivant et se nourrissant sur les arbres ou arbrisseaux et sur les plantes basses; se te- nant cachées pendant le jour, et se composant des coques peu consistantes et enfoncées dans la terre jiour se métamorphoser. Ce genre renferme encore une vingtaine d'espèces européennes, malgré les nombreux retranche- ments qu'on y a faits, quoique tous (tel que celui des Twiûocanipa, Guénée, par exemple) n'aient pas été adoptés. Ce sont, en général, de petites espèces que l'on trouve depuis le mois de février jus- qu'au mois de novembre, et dont une dizaine habitent nos environs. Telles sont les Orlhosia cœcima- cnla, Fabricins; coiujener, llubner. loin. Linné; popukù, Fabricius; stabilis, Hubner; miniosii, Fa- bricius; amb'içjiia, llubner, et hmabïlis, Fabricius. Cette dernière espèce est I'Inco.nsunte, Engra- melle : envergure, (("',040 à0°,0-i5; ailes antérieures d'un gris cendré rciugeâtre, ou bien noirâtre ferrugineux, avec une bande transversale plus foncée, la bordure, les deux taches ordinaires et deux 80 HISTOIRE NATURELLE. lignes d'un gris clair jaunâlre; ailes postérieures d'un gr'is uniforme. Cette espèce, qui varie beau- coup, se rencontre non-seulement en France et en Allemagne, mais aus.si dans d'autres parties de l'Europe. Nous figurons I'Ortiiosie ambiguë. Fis. 80. — Ortliosic nnibiiruc-. Quelques groupes formés aux dépens des Orlliosies doivent probablement y rentrer; tels sont sur- tout les Semiopuora, Slépliens (deux espèces, l'une des monts Ourals et l'autre, la Nociiia goiliicn, Linné, de presque toute la France), et les Anthocelis, Guénée (six espèces, parmi lesquelles on re- marque principalement les /V. niiiila et pisiacinn, Fabricius, qui se rencontrent aux environs de Paris. Parmi les autres genres assez distincts d'Orlliosides, nous citerons les : Trachée (Traclica. Ochsenheimer), à antennes aussi longues que le corps, filiformes, grêles; à palpes très-courts, velus; à corps assez robuste; abdomen épais, velu; ailes longues, épaisses. Ce groupe ne comprend que la Traclica piinpct-da, Esper {Nocltia flammca, Fabricius), remarquable par ses ailes antérieures rougeàlres, avec les nervures blanclies, à Chenilles allongées, rases, avec des lignes longitudinales nombreuses, bien distinctes; vivant sur les arbres résineux d'une grande partie de rEuro])e et même des environs de Paris, et se mélamorpliosanl dans des débris de feuilles, soit sur les ccorces, soit à la surface de la terre. Episème {Episema, Ochsenheimer), ayant les antennes très-fortement pectinées dans les mâles; le corselet laineux, épais, et les ailes assez larges; et dont les Chenilles, rayées dans leur longueur, avec des lignes obliques, vivent cachées sur les plantes herbacées qui leur servent de nourriture, et se métamorphosent dans la terre. Cinq ou six espèces, dont les principales sont VEpiscnm liispidci, Treitscke, de la France méridionale; Picireii, des mêmes pays que la précédente, que nous repré- sentons, et qui a été décrite, il y a une vingtaine d'années, dans les Annales de la Société enlomo- logique, et trimanilala, Flubner, que nous prendrons pour type. Ce Lépidoptère a une envergure de 0°,03(), ;i O^.OIJ.'); ses ailes antérieures sont d'un vert fauve, avec la base, le bord costral et les nervures d'un blanc jaunâtre; ailes inférieures d'un gris blanchâtre. Varie beaucoup, ce qui lui a fait donner plusieurs dénominations par différents auteurs; se trouve en France, en Hongrie, etc. V\^. SI. — EpisL-me de Pierrcl. CEnASTEs. (Ccrasiis. Ocbsenheiiner.)Anlennes crénelées ou ciliées dans les mâles, simples ou filifor- mes chez les femelles; palpes courts, incombants, â dernier article â peine visible; trompe robuste: toupet frontal épais,' arrondi; corselet lisse, peu convexe, presque carré; abdomen aplati, terminé rarrément; ailes supérieures courtes, à bord terminal légèrement arrondi, avec la tache réniforme tou- jours marquée de noir inférieurement. Chenilles cylindriques, épaisses, rases, veloutées, à tète petite, globuleuse, luisante, de couleurs sombres et marbrées; vivant sur les plantes basses, se cachant sous les végétaux pendant le jour et s'euterrant pour se métamorphoser. On ne range plus actuellement l'Al'Il.l.ONS. 81 dans ce genre qii'iiii peiii noniliit! d'espèces, parmi lesquelles les types soiil les Nocliia si/tjie, \V. V. , el Vacchiii. (.iiiné, qui liabileiU auprès de l'aris et dans presque tonte ri'^urnpe. Celte dernière es- pèce, la N'ocTiJEii.r: de i.'aii;eli,ë, d'une envergure de 0'",055 à 0"',OiO, a la tèle et le corselet d'un lirun roiijîcàtrr. les ailes antérieures de la même cmilenr, avec trois lignes transversales sinueuses, d'un brun un peu violacé, et les ailes postérieures d'un gris rougeàtre, à frange brunâtre. ( Voy. notre Allas, pi. X, fig. 8.1 Plusieurs genres ont été formés aux dépens des Cei-.astis, et, parmi eux, nous citerons principale- ment les Dasvc.vmi'.v, Gnénée (espèce unique, Nocliia rnbujhiea, lliibner, ù corps d'un rouge brique, avec l'abdomen plus pâle; ii ailes antérieures d'un jaune fauve, lavées de rougeàlre à l'extrémilé cl parsemées de points d'un noir bleuâtre, et à ailes inférieures d'un brun niugeàlre); MECoriLr, \, Guénée, ou Scopei.osojia, Curtis (deux espèces, dont le type est la iV. saklliiin, Linné, de l'arisi; Gl/Ea, Siéphens (espèce unicpie, la N. rubrhosu, Faliricins, de la France et de l'Alleniagne), etc. Xamuie (.Vrt)i(/i/'f(, Oclisenlieimer). Antennes longues, sélacées, très rarement peetinees dans les mâles; palpes épais, dépassant jieu le bord du ciiaperon, à dernier article très-courl; corselet ar- rondi, ailes assez larges; pattes velues, abdomen cylindroide. Clienilles glabres, atténuées en avant. de couleurs sales, vivant sur les arbres et se tenant de préférence au milieu des tleurs, dont elles liabilent même souvent l'intérieur dans la jeunesse. Clirysalides courtes, enfoncées dans la terre. Une quinzaine d'espèces européennes; toutes de petite loilli\ jaunâtres (ainsi que l'indique leur nom gé- nérique), et plus ou moins variées de quelque autre nuance. Le type est la SuipueiuÎE {Nuctiia (fil- ?;a(;o,I'"abricius). pi. XI, fig. 1 : envergure, 0°',040 à 0'",045; corps jaunâtre; ailes supérieures d'un jaune fauve, avec trois lignes transversales d'un noir bleuâtre, placées sur une bande d'un fauve plus vif que le reste de l'aile, et occupant le milieu, et trois rangées de points noirs; ailes inférieures jaunâtres, bordées de gris Ce Papillon, qui varie du jaune au cendré, est très-commun dans la plus grande partie de l'Europe Les autres espèces parisiennes sont les iV. ferriigitica, llubner; riifiini Linné; sïlacjo, Hubner; cirago, W. V., et l'ilragu, Linné. Deux groupes en ont été distingués: cr sont les Hospoi\iNA, lîoisduval, surtout remarquables par les palpes larges, aplatis, conligiis, à der nier article terminé en pointe et formant une sorte de museau; par le corselet relevé en crête, les ailes antérieures arquées à la base, et l'abdomen large, ]ilan tronqué. Une seule espèce^ la .Saf]'.Ai\é;. d'Engramelle (Nociiia croccnijo, Fabricius) : corps d'un jaune fauve; ailes antérieures de mémo cou- leur, linement pointillées'de ferrugineux, avec trois lignes transversales brunes; ailes postérieures d'un blanc roussâtrc, avec un point central rt une ligne transverse brunâtre. La Clicnille, un peu moniliforme, a quelque ressemblance pour la couleur el les dessins avec l'Insecte jiarfail; elle vit sur le chêne, et .s'enfonce dans la terre sans former de coque pour se métanioi'pliospr. Se trouve com- munément en France et en Allemagne. El les Cikhuœdia, Gueiiée, à palpes ayant le dernier article un peu globideux, ù corselet carré au milieu, à ailes supérieures ayant le bord terminal diiité et formant une saillie au milieu. Deux espèces, les .V. umbuslu, W. V., du midi de la France et de l'Autriche, dont la Chenille vit sur le poirier, et xcrampcl'uia , llubner, que l'on rencoiiii'c auprès de Paris. Cossue [Cosmia, Ocliscnbeimer). Antennes épaisses, légèrenient crénelées dans les mâles, simples ou liliformes chez les femelles; palpes longs, dépassant de beaucoup le bord du chaperon, à dernier article petit, en pointe obtuse; trompe longue, peu épaisse; corselet globuleux, lisse; ailes larges, arrondies; pattes très-velues; abdomen conique, assez grêle. Chenilles allongées, atténuées antérieu- rement, à tête petite; rases, vertes rayées de bla~nc longitudinalement; vivant sui' les ;irbri's, i\ dé- couvert (genre Eiiperi.it, Guénée) ou entre les feuilles (genre Cosmia, Guénée). Chrysalides saupou- drées d'une edlorescence pruineuse, renfermées dans des coques légères entre les feuilles ou à la surface du sol. Une dizaine d'espèces, ])armi lesquelles on trouve, à Paris, les N. (Ufli)iis, al finis, irapezina, Linné, et fulvago, W. V. l,e type est le iXacaret ,.V. diffiiiis, Linné) : envergure, 0"'. 07). grise, avec les ailes antérieures d'un rouge brun très vif, ayant deux points noirs à l'angle extéricui- et quatre taches blanches contre la côte, d'où |iai tent des bandes transversales rmige |iâle; ailes pos- térieures brunâtres, avec la frange fauve. Habite une grande partie de l'Europe; la Chenille vit sur l'orme. [Voij. notre Atlas, pi. XI, lig. 5.) M. le docteur Boisduval en a distingué génêriquenient les Mesoco.na, â antennes longues; palpes courts, écartés, corselet caréné anlérienremeiit; ailes hirges; abdomen e\ lindri(jue, Chenilles rases, cylindri(|ues, rayées et parsemées d'atomes sur un fond obscur; sivani, eu géitér.d, sur les ■■• tl 82 lllSiOlhE NATIIKEI.LE. osi'illi's l)fii\ i's|)éc('S, les i\oclua aceloscllœ. Linni', et oxalina, llubner, de l,i France et de l' Alle- mai;iie, et les I'i.astekis : anleiines simples; palpes assez lun^s, légèrement ée.irlés; trompe forte; lorselel large, relevé en carène aiguc dans le milieu; ailes supérienres à sommet écliancre et angle supérienr très-aigii. Chenilles rases, aplaties en dessous; vivant sur les arbres, cachées entre deux t'euilles retenues par des lils, et se formant des cocons de terre arrondis pour se chrysalider. Deux espèces (iV. rctusa. Linné, et siélitsn, Fabricius), de France et d'une partie de l'Europe. Enlin les CJurix nides ne renlerment qu'un groupe bien caraclèrisc. le : 18- GENRE. — GORTYNE. GOnTYNA. Ochsenheimer, 1810. Il) S\] iroiivi' cii l'iaiici- cl ilaiis ili- vt'i'scs autres parties de l'Eiirope- Le groupe des Xylimoes, surtout caractérisé par les antennes sctacces. ies palpes à deiuier artidr très-petit, le corselet crête et les ailes allongées des espèces qui y entrent, renferme onze genres eu- ropéens parliruliers selon Duponehel, dont trois principaux, les seuls indirpiés par M. K. lilam-lianl dans son Uisloiic des Insiclrs. \T' GKNUt:. — XYLINF. XYLINA. Ocljsenlieimer, IslC. In ?rhi)ioll<'rl., Viin Eiirnjia. Antennes légèrement crénelées dans les miles, simples chez les femelles; palpes droits, raremeiii incoml)ants, à articles velus, le dernier peu distinct; trompe longue; toupet frontal partagé en quatre pointes plus ou moins distinctes; corselet carré, à collier situé sur les cùlés et relevé en pointe au milieu; abdomen déprimé, carrément terminé dans les deux sexes: paues courtes, robustes; aile^ antérieures étroites, ;i bord terminal un peu denté, et à taclies ordinaires peu ]irononcces, se croisant en partie 1 une sur l'autre au repos, et presque parallèles au plan de position. (llieiiilles médiocrement allongées, à tête petite et un peu globuleuse, rases ou ayant seulement (|uelques poils e|iars, marquées de lignes longitudinales bien visibles sur un fond assez clair; vivant à découvert sur les arbres, et s'enfonçant dans la terre pour se métamorphoser. r.hivsalides de forme ordinaire, renfermées dans des rn(]ues composées de terre et de queliiiics fil. s. Vi'Z. ^~), — XvliiK^ 'le T.nfolnro. Ce genre, très-nombreux en espèces pour son créateur, n'en comprend plus que six ou sept après les retrancliements qui y ont été faits dans ces derniers temps. Ce sont des Lépidoptères que l'on re- connaît aisément à leurs ailes veinées, imitant certains bois, et à leurs Chenilles de forme allongée et souvent parées de taches de couleurs vives. Parmi les espèces parisiennes, nous citerons les Noclua cpnfotiiiis, l'abricius; rhisorului. Fabri- cius; oculdla, (iermar, et pelrijiciUa, \V. V. Cette dernière, la Noctielle du chèxe de Devilliers et l;i T.tciiÉE d'Engramelle, a une envergure de 0'",04; ailes supérieures d'un roux clair, veinées et mar- brées de brun, avec une rangée de taches brunes sagittées, et un point noirâtre au milieu de chaque aile; ailes inférieures d'un gris blond lavé de noirâtre inférieurement, traversées au milieu par une ligne flexueuse, noii;\tre, surmontée d'un point disii. Antennes simples ou liliformes :i l'œil nu dans les deux sexes, un peu plus épaisses dans les m;"iles que dans les femelles; ]ialpes presque droits, épais, à deinier article très-couit, tronqué; trompe Irès-longue, épaisse; corseli't arrondi,' soyeux, ;'i collier relevé en ca()uchon pendant la vie de l'In- secte; abdomen allongé, terminé par un pinceau de poils en pointe obtuse dans les femelles et bifui- qués chez les ni;iles; ailes supérieures étroites, lancéolées : inférieures très-courtes. Chenilles épaisses, allongées, moniliformes, très-lisses, parées de vives couleurs, avec la tête lé- gèrement aplatie en avant; \ivant ;'i découvert sur les plantes basses, dont ^lles mangent de préfé- rence les fleurs, et s'enterrant profondément dans le sol pour se métamorphoser. Chrysalides ayant une gaine ventrale détachée de l'abdomen, et se terminant le plus habituellement en spatules; elles sont renfermées dans des coques d'un mélange de soie et de terre. Les Cucullies sont des Noctuélites de taille moyenne ou petite, d'un aspect agréable, quoique ne présentant que des couleurs assez sombres jiour le fond des ailes, mais cependant agréablement va- rié par des lignes et des taches d'une coloration blanchâtre ou d'un noirâtre assez tranché; les ailes sont lancéolées et veinées longitudinalement; les Chenilles dévorent les feuilles du bouillon-blanc, des scrofulaires et de plusieurs plantes employées par l'homme Ce genre des plus naturels, et pour- cela un de ceux dans lequel on n'a pas f;iit de retranchements généi'iqnes, est très-nombreux en est pèces; lluponchcl et Godart en décrivent quarante et une propres a l'Europe, et dont un tiers environ ont été trouvées en France; depuis la publication de leur ouvrage, on en a fait connaître de nouvel- les, et, en outre, il y en a aussi beaucoup d'exotiques. Pour arriver plus facilement à la détermination des nombreuses espèces de CiicuHin, l)u|tonchel, dans son Culalucjm' itirtliudi/iue ilcs Liphloiitèris d'Eurojie, a indique, sans leur donner de déiio- 80 HISTOIRE NATUr.KLI.F. n)iii;ilions s|uvi;ili'.s, ([m'iiiues divisions lians co i,'ran(l grouiie. — § I . Espèces itiimil les itiles siipr- lieurcs dentées : une dizaine d'espèces, qui loules. à une exception près ila Cticiiliui scropliiilivorii. Uambur, d'Espagne), se rencontrent en France, principalement dans le Midi, et dont deux, les Nc- clua sciophiihiriœ, W. V., et verbasci, IJniié, habitent presque toute l'Europe, et même les envi- rons de Paris. Cette dernière, vulgairement nommée la liiiÈCHE par Engramelle, et la Stbiée brune du Verbascum, Geoffroy, a une envergure de 0"',0G à 0"',07; ses ailes antérieures sont d'un gris de bois, plus pâles dans le milieu, avec des nervures et des veines plus foncées: les secondes ailes sont d'un brun uniforme. La Chenille vit sur le Verbnscwn. — § 2. Espèces (iipinl les ailes supciicures non déniées; subdivisées eu : l" ces mêmes ailes avec les deux laclns ordinaires plus ou moins visihles. Seize espèces, parmi lesquelles les Cucullia asteris, Fabricins; Gnaphalii, llubucr. et ahsinlliii. Linné, se rencontrent à Paris; 2° ailes supérieures sans les deux lâches ordinaires. Une dizaine d'es- pèces, dont le type est lOMenAGEUSE, Engramelle [N. umbratica, Linné; ; envergure, 0 ',07 à 0'",0S; ailes aniérieures gris cendré, légèrement lavées de roussâtre vers le milieu, avec des stries blanches longitudinales entre les nervures, ( i deux lignes transversales, anguleuses, d'un gris plus foncé, et à frange grise séparée du boril par un liséré noir; ailes iniérieures d'un gris pâle, surtout à la base. Cette espèce est commune dans toute l'Europe, de même que les Cucullia laclucœ, Esper; cluinio- millœ, W. V., et lanaceli, Fabricius, l'ont les Chenilles vivent sur la laitue, la camomille et la tanai- sie. Une espèce, que nous figurons parce qu'elle est bien caractérisée par les dessins de ses ailes, est la C. saniainuv, Uambur, de la Corse et du midi de la France. Enfin le 7)' groupe renferme quelques espèces propres à la Russie et au nord de l'Allemagne, remarquables parce que les cales supérieures ont leur fond ou des lâches arcjcnlés. Xous donnons dans notre texte deux figures de Cucullies : l'une (celle de la C. np. \.\ Saktoi.ink) représentant' le Papillon ayant des ailes étalées et volant, et l'autre (la C. nu Bouillon blanc ou Verbascunv les ailes rapprochées et i l'élat de repos; nous avons aussi li;oi'TF.r.*, Latreille, sur lequel nous reviendrons, et qui ne comprend qu'une seule espèce (la Nociua iibatrix, Linné, de toute l'Knrope), qu'Ochsenlieimer, .Stéphens et TtreilscKe ont réunie au genre Culpc ou C.alijjilrn. Le gro'ipe des Piusiites de M. E. Bl.mcliard, correspondant aux deux tribus des Pi.usides et des IlÉi.iOTiiiDEs de Duponcbel, et ayant pour caracièrcs disiinctif'i spéciaux des Insectes à antennes scta- cées; corselet relevé en crête ; ne renlerme (|n'un nombre trè.s-restreinl de genres; mais le |iiii^ci- |ial, celui des Plusies, est excessivement nombreux en espèces. Parmi les Plusides proprement dites, on ne signale que les groupes qui suivent : L>-)"" GENRE. — ABROSTOLE. AUnOSTOlA. Oclisenheimer, I81G. Iti ScliiiiiiU-rU, l'cH Eiirpiiff. Antennes liliformes dans les deux sexes; palpes déliassant île beaucoup la Icte, très-ascendants, à dernier article long, grêle, cylindrique, nu, droii; lrom[ie peu saillante; corselet arrondi, sur- monté au milieu d'une touffe de poils partagée en deux faisceaux; aboinen très-velu, déprime sur les côtés chez les mâles, crête et terminé par un bonqiirl de poils dans les deux sexes; ailes supérieures Irès-aigués au sommet, luisantes, ayant des écailles formant relief au milieu de leur sui-face Chenilles allongées, monifcirnies. à lête plaie cl pelite, avec les premiers segments iiès-amincis, tandis que les ;iutres sont ]dus gros, et le onzième relevé en bosse; ayant seize pattes, mais tenant leur corps constiimmeirt aripu' comme celui des Plusies. Ces Chenilles vivent â découvert sur les phin- les basses, et se clirysalidcnt dans des coques de soie (11111 lissn mou, qu'elles phicent entre h's iu- lerslicesdes écorces ou entre les feuilles. 88 IlISTOlliE NATUnELLFl. Ce genre, voisin de celui des Plnsin, mais s'en distinguant toutefois bien nettement par plusieurs caractères, et surloiit par(^e que les pattes des Chenilles sont en nombre normal, ne renferme que Irois espèces européennes, que l'on trouve depuis le mois de juin jusqu'au mois d'août. Les Koclua aselepiddls, Fahricius, dont la Clienille se nourrit des feuilles de Tasclcpias, et qui habite les l'vré- [iées et la Suisse; nrlicw, lliibuer, à Chenilles se nourrissant d'ortie, propre à presque toute l'iiu- rope, et qui a été prise, mais rarement, auprès de Paris, et triplasia, Linné, dont la Chenille vit sur la grande ortie [i'rtira d'ioica], et qui est partout la plus commune de toutes. Cette dernière espèce, surnommée. ]iar Engramelle, les LoNEiTiis, et jiar Ceoffroy, I'Aile nn'mE a iiask fauve, n'a (pie ()'". (!">() àO'",05,j d'envergure^ ses ailes antérieures sont d'un bruu luisant, à reflets violacés, avec la base fauve, traversées par deux ligues noirâtres, arquées eu sens contraire et liordées de ferrugineux : les deux taches ordinaires sont entre elles, circonscrites ])ar une ligne noire; les ailes inférieures sont d'un gris noiritre et plus piles à la base. Nous représentons cette espèce pi. XU, lig.,5. t>4- GENHE. — PLUSIE. PLUS! A. Uchsenheimer. 181C. In Scllilu'U("il , M)n I ur()|).i. Antennes hliformes dans les deux sexes ; palpes libres, assez courts, comprimés sur les côtés, courbés au-dessus de la tète, à dernier article grêle, pointu, parfois très-long; trompe longue; cor- selet présentant deux faisceaux de poils à sa base; abdomen crété sur les premiers segments, ter- miné par une brosse carrée de poils chez les mâles, et en pointe dans les femelles; ailes antérieures â angle apical très-aigu, oinées de coaleurs satinées ou métalliques, avec des taches dorées ou ar- gentées. Chenilles n'ajaut que douze pattes (les deux paires abdominales manquant), ce qui les oblige â marcher comme les Arpenteuses, le dos voûté. Elles stint cylindriques, ayant les trois premiers seg- ments plus grêles que les autres, qui sont souvent surmontés de bosses; leur tète est petite, et leur corps est parsemé de poils courts et rares; elles vivent à découvert sur un giand nombre de plantes, dans les endroits humides exclusivement. Chrysalides presque conslammeiii de deux couleurs, vertes, avec le dos i)run ou noir, et ressem- blent un peu à celles des CncuUia par le prolongement de l'enveloppe de la trompe, des ailes et des patles; contenues dans des coques de soie d'un lissu léger, cl fixées aux feuilles et aux tiges des jdantes qui ont nourri la Chenille. Le genre Plusia d'Ochsenheimer, adopté par tous les entomologistes, a été partagé en deux grou- pes distincts par Lalreille ; en IMusies proprement dites et en CJtnjsoptcra, qui ne s'en distinguent ((ue-par des palpes d'une longueur extrême, avecle dernier article très-long, arqué et cilié; des an- tennes épaisses dans les mâles, et les ailes marbrées d'or. Les Plusies sont de petks Lépidoptères parés de brillantes couleurs, et, ce qui est excessivement rare chez les Insectes de cet ordre, ayant des reflets métalliques : en outre, la couleur terne du fond de leurs ailes est relevée par des taches il'or ou d'argent. Elles se trouvent habituellement à l'étal parfait dans les mois de juin, juillet et août. Ou eu a décrit plus de trente espèces européennes, et l'on en a au-ssi signalé quelques espèces exotiques. Parmi les Plusies proprement dites, ou peut, avec Duponchel, former quelques divisions basées sur quelques particularités que présentent les ailes : 1" Espires à aitcs supérieures à lâches itiélal- liqucs plus ou nwius (irii)itlcs, sans forme arrèiéc. Six espèces propres â la Suisse, à la Styrie, aux Alpes et à l'Italie, à l'Espagne, à la llussie méridionale, et dont une seule se rencontre dans presque toute l'Europe, même. dans nos environs, et qui a été également prise dans l'Amérique du Nord. C'est la Plusie DonÉE ou vkrt doué. Eni;ramelle (A'ofiwa clinjsUis, Linné; Plusia clinisiiis, Dupon- chel, etc.) : envergure. 0",0i; corps d'un gris brunâtre; ailes aniérieures d'un vert cuivreux, avec la base et une large bande transversale médiane brunes La Chenille vit sur un assez grand nombre de plan- tes des familles des Urticées et de celle des Labiées, et la fréquence de ces végétaux explique l'habi- tai étendu de l'Iusecte. — 2» Espèces a ailes supérieures aijaul des taches métaUiques eu forme de lellres ou (ruccevts. — A. Ailes iuférieurcs firises. Vue (piizaine il'esiirccs pi'opres à loule l'Europe, I ij I — l;i.'|,li .. |.,illi,.-iins Kig -2 — Alinislole liijjhisii: Kli; Ô. — (',lnys(l|ilc-M' ciri|inllu .loi'. Kii! 4 — Aconlie lullici IjLiih KiK- j — l'Iiisie lutj- Vvi. li — l'Ii.sii.. Mv Ki;j. 7. _ Ciiln. ilii llMliiln-, l'I IJ PAPILLONS. 89 au Valais et au Piénioiil, à l'Italie, à la Franco, à rAllemagne, 3i la Suède, à la Russie, aux monts Ourals, etc. Les espèces que Ton rencontre à Paris sont les Pliisia ffsliicn, iola et gamma, Linné. Celte dernière espèce, la Lambda d'Lngramelle, a une envergure de O'",055 à 0",040; son corps est grisâtre; les ailes antérieures d'un gris foncé, marbré de brun, avec des reflets rosés, ayant vers le milieu une ligne argentée figurant un V ou un )., selon le coté où on le regarde, et de chaque côté une ligne transversale très-sinueuse, légèrement argentée et bordée de noirâtre. — B. AUes infé- rieures janncf, bordées de noir. Six espèces des sommets des Alpes, du nord de l'Allemagne et de la Laponie. L'une des espèces les plus remarquables de ce groupe est la Plusia divergens, Fabricius, (|ui, ù la même élévation, se rencontre dans les Alpes et en Laponie. — C. Ailes inférieures saii- nées, sans lâches mélalliques. f.inq espèces de la Hongrie, des monts Ourals et des régions al- pestres. Le tyjie est la Plusia illuslris, Fabricius : de la taille des précédentes; tète d'un gris verdà- tre; corselet, en avant, fauve doré; ailes antérieures d'un vei t-olive satiné, avec des reflets dorés et plusieurs lignes transversales : une première à la base, brune et bordée d'un côté, n'atteignant pas le bord intérieur; une seconde brune et bordée de rosé des deus côtés vers le milieu, et une dernière d'un jaune pâle près du bord terminal, et, à la place des deux taches ordinaires, une sorte de V très- ouvert, formé par deux lignes jaunes; ailes postérieures d'un gris fauve, de même que l'abdomen. Cette espèce n'habite que les montagnes alpines, et vole vers le commencement des régions de Fig. 8H — riiisiy !;aiiinia, fMàlc' Fis 87 — Pliisie dorée 'Femelle.) Les Charysoptères, ou, comme les appelle Duponchel, les Phisies à palpes très-longs, tandis- que tous ceux que nous avons indiques jusqu'ici sont les Pliisies à palpes courts, ne sont qu'au nombre de trois espèces : P. conclia, Fabricius, de la Suisse et de la Russie; nioneta, Fabricius, de la Suisse, de l'Allemagne et de la Normandie, et dont la Chenille vit sur l'hélianthe, la bardane, etc., et deau- rata, Esper, du Valais et de la Hongrie. Nous représentons le C. coquille d'or (conclia) dans notre Allas, pi. XII, tig. 5. Nous donnons aussi deux autres figures de ce beau genre Plusie ; la P. Mya femelle (pi. XII, fig. 6) et Jota femelle (pi. XII, fig. 5). Les Héliotliides, qui se distinguent surtout parce que les Chenilles ont toutes seize pattes propres â la marche, ne renferment que deux genres bien distincts. 25- GENRE. — ANARTE. A^'ARTA. Ochsenheimer, 1810. In SclimtUerl., Von Emopii. Antennes longues, simples ou filit'ormes dans les deux sexes; palpes plus ou moins courts, 'très- velus, à dernier article â peine visible; trompe épaisse, tète enfoncée ilans le corselet : celui-ci ro- buste, convexe, velu, à collier un peu sinué; abdomen court, velu sur les côtés, termina par une brosse de poils qui est carrée dans les mâles et en cône dans les femelles; ailes antérieures oblon- gues, épaisses, à franges entrecoupées : postérieures à bordure large, entière, noire; corps trapu. Chenilles courtes, atténuées en arrière, à léle petite, rases, de couleurs variées; vivant sur les airelles et les bruyères, au sommet desquelles elles se tiennent à découvert. 00 IllSTOmE NATURELLE. (Ihi-jsalides courtes, luisantes, placées dans des coques formées de soie et de débris de plantes, et placées entre les feuilles ou à la surface du sol. Ce i,'enre ne renferme qu'une dizaine d'espèces d'Europe, propres à la Suisse, au nord de l'.Mlc- tnagnc, à la Suède, aux monts Durais, et dont une seule, la MïriTiLi e, Engramelle {Anarla iiiyrtilU, Linné), se trouve dans une grande partie de l'Europe, ot a quelquefois été rencontrée aux environs de Paris. Ce joli Lépidoptère, dont la Chenille vit sur le Vacciniiwi mijilillus et sur diverses espèces de bruyères, a une envergure de près de O^jOS; sa tête et son corselet sont ferrugineux^ ses ailes antérieures sont d'un rouge ferrugineux, avec trois lignes transversales, dont une blanche et deux autres moitié blanches et moitié brunes, et entre les deux dernières deux taches, l'une blanche et l'autre jaune : les 'ailes postérieures sont d'un jaune souci, avec une large bande marginale noire; l'abdomen est noir, avec chaque segment bordé de jaune. ' M. Guenée a formé, pour deux espèce.s de ce genre (les Nocliia ruphvla, \\ . V., de la Hongrie, ot arlntti. Fabiicius, d'une partie de J'Europe), le groupe des Héliodes, qui se distingue surtout dis Anarla par ses palpes très courts, très-poilus; par sa trompe, cachée par les ]ialpes; son corselet arrondi; ses ailes antérieures courtes, larges, à bord terminal à peu près droil, sans taches distinc- tes, et principalement par ses Chenilles courtes, épaisses, rayées longitudinale ment, et par sescliry- sidides courtes, contenues dans des coques sphéroiilales composées de terre et de soie, et enterrées assez profondement. L'Aiiarla arbitli, Noclua hcliaca. Ilubner, ou Pm.imcorne, Engramelle, n'a qu'une envergure de O^.Oi; grisâtre, avec les ailes antérieures d'un brun violacé, à reflets un peu dorés près de l'extrémité, ayant une ligne transversale anguleuse, noir-brun; ailes postér'eures noi- res, avec une bande jaune vif. A été rencontré auprès de Paris. 20»" GENRE. — HÉLIOTHIDE. HELIOTUIS. Ochsenheinier, 1810. In Schnieilerl , Von Eiiropi. Antennes simples dans les deux sexes; palpes épais, courts, droits, à dernier article bien distinct, cylindrique; trompe grêle; toupet frontal arrondi, lisse; corselet arrondi, robuste, lisse; abdomen conique; ailes antérieures épaisses; ailes postérieures terminées par une bande marginale noire ou brune, et interrompue au milieu par une tache claire (au moins dans le plus grand nombre des cas). Chenilles allongées, légèrement moniliformes, i tête un peu aplatie, présentant de nombreux points verruqueux, poilus; vivant à découvert sur les plantes basses, dont elles mangent de préfé- rence les fleurs, et s'enterrant pour se métamorphoser. Chrysalides lisses; partie abdominale en cône souvent allongés; renfermées dans des coques de terre peu solides. Fig. 88. — Héliotbide dipsacce. Tel qu'il est restreint par M. Boisduval, ce genre ne comprend plus que huit espèces européen- nes; toutes se trouvant en France, ;1 l'exception des Heliotlns BoisUuvalii, Rambur, de l'Espagne, et, ce qui est remarquable, en même temps de la Russie méridionale, et purpuriles, Treitscke, de la Hongrie. Les //. Uipsacea, Linné, et marginala, Fabricius, habitent presque toute l'Europe, et PAPILLONS. 91 se Irôuvi'iit aux environs de Paris. V llcl'wlhis dipsacea, la Dipsacée, Engramelle, a une envergure (le 0'",0ô à 0°,0.i; corps d'un gris verdiUre; ailes antérieures d'un gris plus ou moins jaune ou ver- dâtre, avec l'exlréniilè ferrugineuse, et deux bandes transversales de la même couleur se réunissant prés du bord postérieur; ailes postérieures d'un verdàtre ])his clair, avec une large bande marginale noire, ornée d'une tache de la couleur du fond. FjB genre A^Tni:clA de M. le docteur lîoisduval, formé avec rpiatre espèces d'Iléliotbis (lY. cardiii, l'sper, de la France centrale et de l'Allemagne; coçjnatu, Hubner, de la Hongrie; Fiivaklsjkn, l)u- lioncliel, de la Turquie d'Kurope, et pulclira, Eversmann, d'Orenbourg), s'en distingue surtout par ses palpes écartés, à dernier article cacbé par le précédent; sa trompe longue; son abdomen court, terminé par un oviducle linéaire dans les femelles, et ses ailes antérieures à côte légèrement sinuée au milieu et à sommet très-aigu, et par quelques particularités des Chenilles, qui vivent aux dépens des fleurs et des graines des plantes de la famille des Composées. C'est encore ici que M. Boisduval place son genre Hœmerosia, établi sur quelques espèces de l'Kurope méridionale, et dont nous ])arlerons bientôt. Les AcoNiiTEs ou la tribu des Acomidés de MM. Boisduval, Duponchel et Guenée, caractérisées, par M. K. Dlanchard, par ses antennes simples, sétacées, et son corselet écailleux, ne renferme que le • 27°' GEISHL. -- ACONTlIv ACOmiA. Ochsenheimer, 18IG. lu SchiiiettiTl., Von Enropu, • Antennes filiformes, sétacées dans les deux sexes; palpes épais, ascendants, terminés en pointe obtuse, et dépassant très-peu le front; corselet lisse, l'Onvexe, squameux; trompe épaisse, de lon- gueur moyenne; abdomen légèrement cylindrique, lisse, terminé en pointe obtuse; ailes assez larges, en toit un peu incliné dans le repos, à couleurs tranchées, et à franges plus ou moins entre- coupées. Chenilles allongées, atténuées postérieurement, n'ayant, de même que les Arpenteuses, que deux paires de pattes membraneuses, parsemées de poils assez rares, et vivant sur les plantes basses. Chrysalides luisantes, sans poils, renfermées dans des coques de soie mélangées de grains de terre, petites, molles. Ce genre singid er renferme une dizaine d'espèces européennes, qui, pour la plupart au moins, voh'nt pendant le jour de mrme que les Diurnes, et qui ont quelque ressemblance avec les Phaléni- (les, et par le Papillon et par la Chenille, ce qui les a fait rapprocher de ces dernières par certains auteurs. Duponchel les partage : 1° en espèces- à ailes supérieures h fond noir, et qui sont les Aeonlia iipricn, Hubner, de l'Flalie méridionale; cerintlia, Franck, de l'Andalousie et de la Russie méridio- nale; caloris, Hubner, de la Grèce, de l'Europe, du midi de la France; litaina, Esper, du midi de la Russie; solaris, W. V., d'une grande partie de l'Italie en mai, juillet et août; lactiiosa, \V. V., des mêmes pays et aux mêmes époques; insolatrix. Hubner. 2° Espèces à ailes supérieures h fond jaune : les A. inulvœ, Esper, de la Sicile, et Graellsii, Feisthamel, de la Catalogne, Les deux espèces les mieux connues sont : A, Le CoLLiEn-Bi.ANC ou RoncoLE, Engramelle (I\^oclua sohiris, Hubner). Envergure, 0'",05û à 0"',0o2; corps d'un gris bleuâtre; ailes antérieures marbrées lie noir et de brun, avec deux taches blanches : frange noire en haut, blanche en bas; ailes posté- rieures noires, avec une bande transversale blanche au milieu. Nous le représentons dans notre Atlas, pi. XII, fig. 4. — D. La FiiNÈBriE, Engramelle {Noctua lacluosa, Hubner). Envergure, 0",02,') à 0'",028; corps d'un brun noirâtre; ailes antérieures d'un noir plus ou moins marbré de bleu ou de brunâtre, avec une tache blanche presque carrée au milieu seulement; ailes postérieures noires, avec une bande transversale rétrécie au milieu et un point blancs. Elle vole généralement dans les champs de luzerne. Le groupe des Euclidiies de M. E. Blanchard, qu'il caractérise ainsi : antennes grêles, sétacées. 92 HISTOIRE NATUIŒLLE. palpes assez petits; ailes un peu en loit, ne renferme pas un tièsgrand nombre de genres et surtout d'espèces; mais les genres sont, en générai, Irés-distinets les uns des autres; aussi Duponcliel avait- il cru devoir y former cinq petites tribus ]iarliculières : celles des Goniatides, Phalénoïdes, Amuo- l'Hu.iDES, Agbophh.ides ct NocTuo-PiiALÉMDEs, auxquelles nous joindrons la tribu des A^0MAL1DES du même auteur, qui ne renferme que le seul genre Timïa, ne comprenant qu'une seule espèce très- anomale. Parmi les Goniatides de Duponcbel, le groupe principal est le : 28°'' GENRE. — EUCLIDIE. ËUCLIDIA. Ochsenheimer, 1816. In Schnietlerl , Von Euîopa. Antennes courtes, légèrement crénelées dans les mâles, sétacées dans les femelles; palpes un peu arqués, à dernier article court, cylindrique, dépassant le front; trompe allongée; corselet lisse, glo- buleux; abdomen cylindrique chez les mâles, conique chez les femelles; ailes larges, en toit écrasé dans le repos : postérieures d'une coloration plus vive, plus tranchée que les antérieures. Chenilles très-allongées, atténuées en arrière, à tête grosse, n'ayant que douze pattes, et se tenant repliées sur elles-mêmes presque en hélice dans le repos; vivant à découvert sur les plantes basses, principalement sur celles de la famille des Légumineuses. Chrysalides à extrémités obtuses, luisantes, sans poils, renfermées dans des coques formées soli- dement avec des débris de végétaux. a Fig. 89 — Euclidie mi. Un connaît six espèces européennes de ce genre : quatre du Nord, elles deux autres, plus répan- dues, de presque partout ; ce sont les Evclid'm mi et glyphica, Linné. La Noclua mi de Linné ou M.NoiRE d'Engramelle a une envergure de 0",0Ô â 0",04; ailes antérieures d'un brun grisâtre, avec deux sortes d"'^anneaux, une double" ligne transversale ondulée, blanchâtre, et quelques points noirs ocellés; ailes postérieures noires, avec des points blancs, l'un isole et les autres places sur deux li- gnes transversales. Cette espèce est très-comniune aux environs de Paris. VEnclidia mnno(}rammii, lliibner. particulièrement propre au midi de la France, et que l'on a trouvée dans la forêt de Chantilly, a quarante kilomètres de Paris, constitue le genre Metoptbia de M. Guenée, qui se différencie par les antennes courtes, filiformes dans les deux sexes; par les palpes à dernier article à peine visible; le front très-saillant et corné; la trompe forte, et les ailes larges, à angle aigu daus les antérieures. Les Phaléno'ides de M. Guenée ne comprennent que le : 29"° GENRE. — BRÊPHOS. UnEPIIOS Ochsenheimer, 1816. In SiiiiiicUcrl., Von Kuropii. Antennes épaisses et simples ou légèrement peclinées dans les mâles, filiformes chez les femelles; palpes'rudimentaires, velus; trompe excessivement courte; corselet peu robuste, fortement poilu; ab- PAPILLONS. 9 5 Hoinen long, (yliiiilrif|ue, très-velu, à exlréniilé obtuse; ailes antérieures triangulaires, nébuleuses : postérieures parées de vives couleurs. Chenille* allongées, lisses, sans poils, à seize patles; mais les quatre intermédiaires plus courtes que les autres, et n'étant pas propres à la marche; vivant sur les arbres. Chrysalides assez longues, luisantes, sans poils, renfermées dans des coques légères à la surface du sol. On n'a donné la description que de trois espèces, toutes européennes, de ce groupe : ce sont les A'of(Ha parllicnias, Linné, qui est répandue partout, et chez laquelle les antennes des miles sont simple; noilia, llubner, d'une grande partie de l'Europe et des environs de Paris, et puella. Esper, de l'.\llemagne, qui toutes les deux ont les antennes un peu peciinées dans les mâles. Le type, le Drephos parllicnias, à une envergure de 0"',055 à O'^J^iO; ailes antérieures d'un brun foncé plus ou moins ferrugineux vers la partie centrale, ayant deux lignes blanchâtres contre la côte; ailes pos- térieures fauves, avec une grande tache triangulaire s'étendant de la base au milieu, et une bande terminales d'un brun noirâtre. Cette espèce est encore du nombre de celles qui volent en plein jour, et on la trouve dés le mois de février. (Vo;/. pi. XII, lig. I.) Les Anomalides, que nous plaçons ici avec M. Boisduval, sont formés avec le : r,0- GENRE. — TI.MIE. Tlït)IA. Boisduval, ISSt). Index luelUodicus Lepidoptfroi'uiii Europaeoruni. Antennes fortement pectinees dans les mâles, et ne l'étant que faiblement chez les femelles; palpes très-courts, velus, sans articles distincts: trompe presque nulle; corselet arrondi, laineux; abdomen cylindrique, allongé, grêle, terminé par une touffe de poils dans les mâles; ailes antérieures larges, trianguhiires, recouvrant les postérieures, et formant un toit incliné dans le repos. On ne connaît pas les premiers états des Timia, et, à l'état d'Insecte parfait, ils présentent des caractères tels, qu'on ne peut leur assigner une place bien positive dans la longue série des Noctur- nes; car les divers traits de leur organisation les rapprochent de groupes très-éloignés les uns des autres ; tels que ceux des Bombycites, des Noctuelitcs et des Phalénides. La découverte de la Che- nille et de la chrysalide indiquera probablement plus lard la place véritable de ces curieux Lépi- doptères. Fig. 90. — Timie [lerle. La seule espèce connue est la Timie pef.le (Nocltia iii(irfjarit,i. llubner) : envergure. 0'",03; ailes antérieures roses, avec une large bande terminale couleur dor, bordée d'argent intérieurement, qui se termine en pointe à l'angle apical : une tache d'argent au milieu des mêmes ailes; ailes posté- rieures d'un jaune paille luisant, avec la frange légèrement lavée de rose en dessus. Cette jolie espèce n'a été trouvée, et toujours peu fréqueninient, qu'aux environs de Montpellier et dans quelriues par- ties de la Provence ; elle parait en juin, et ne prend son vol qu'au crejuiscule. 94 HISTOIRE NATURELLE. Les Anlhopliilides de Duponchel ne présentent qu'un groupe principal, le ■ 51'" 'genre. — .VNTIIOI'UILE. MSTItOPlllLA. Roisduval, 1820. 1iiJl-i iiicUhkIicus Lt'iMcluplcioruin I iiropa^orum. Antennes filiformes dans les deux sexes; palper dépassant la tète, abCeiidanls, à articles squa- meux, comiirimés, très-distincts : le premier et le dernier très-courts, le second très-long; corselet arrondi, lisse; ahilomen cylindrico-conique, lisse; ergots des pattes postérieures très-longs; ailes antérieures larges, triangulaires, sans les taches ordinaires, traversées obliquement par des bandes plus ou moins llexueuses. ' Fig. yi. — Anlliopliilu léncbieusc. Les Chenilles des Anihophila ne sont pas connues. On a décrit près d'une trentaine d'espèces eu- ropéennes de ce groupe, et M. Guenée y a formé trois genres particuliers adoptés par Duponchel; ce sont les genres : 1° Migra, à palpes dépassant à peine le front, ayant les deux premiers articles cou- chés, très-velus, le dernier nu, droit, court, terminé en pointe obtuse, et à ailes antérieures traver- sées obliquement par plusieurs lignes, dont celle du milieu est toujours droite (huit espèces de la Russie, (le la Hongrie et du midi de la France, et dont la !S. paroa, Hubncr, est le type). 2" Gl.\- l'uvriA, ù palpes courts, ayant le deuxième article assez épais, coupé carrément au sommet, et le troi- sième très-court, légèrement cylindrique, et à ailes antérieures traversées par des lignes tantôt en petit nombre, tantôt nombreuses (cinq espèces de la France méridionale et du Portugal, etc.; type, N. filarea, Treitscke). o" Liptosia, à antennes courtes, à palpes dépassant beaucoup le front, ascen- dants, comprimés latéralement, ayant le dernier article petit, nu, et à ailes antérieures offrant des lignes distinctes, ondées (deux espèces, les L. velox, Hubner, de Montpellier, et Dardouinii, Bois- duval, de la France méridionale). Les Aiitliophita proprement dites, dont nous avons donné les ca- ractères spéciaux, sont à peu près aussi nombreuses en espèces que les trois groupes précédents réunis, et ces espèces se prennent en mai et août, dans le midi et dans le nord de l'Europe; mais au- cune n'habite nos- environs. Trois espèces, que nous citerons, et qui se trouvent dans la France mé- ridionale, sont les Anilioplida purpurina, Fabricius; oslrina et auœma, Ilubner. Une autre espèce, dont nous donnons la figure, est l'AMnoriiiLE ténkbiieuse. Les Agrophilides ont pour type le : \ ■ ' 52"'- GENRE. — AGlUIPilILi:. ACISnPIJfl.A. Roisduval, 1829. Iiulox mclliciilious l,i'|iiilii|ii, r. niiii Kiiniiiav ruir. • Antennes île la même longueur que le corps, simples dans les deux sexes; palpes à peu près de la même longueur que la tète, comprimés sur les côtés, à dernier article court, conique, velu; trompe longue; corselet globuleux, sans poils; abdomen cylindrique, zone, lisse; ailes en toit aigu dans le repos : antérieures parées de couleurs tranchées. Chenilles renflées, légèrement en avant, i léte petite, et côtés un peu carénés, et ne présentant que douze pattes; vivant sur les plantes basses dans les lieux arides et secs. PAPILLONS. 95 Chrysalides placées dans des coques ovoides, petites, faites avec soin de soie et de terre, et enfon- cées assez profondément dans le sol. Ce genre, synonyme à'Antlwiihila et d'Eraslrin, Oclisenliêinier, qui ne comprenait que quatre espèces, toutes de petite taille, trois des environs de l'aris et une de la Russie méridionale et de la Hongrie, n'en renfermerait plus qu'une seule d'après Dnponcliel. C'est I'Agrophile solphurke {Py- ralk snlphiiralis, Linné; Noctua sulpliiirca, Hubner, Buminj:,: lugubris, Fabricius) : envergure, 0'",020 à 0'".027: ailes antérieures d'un jaune soufre, avec des bandes et des taches noires qui se réunissent; ailes postérieures noirâtres, avec la frange grise. De presque toute l'Europe; commune en France et surtout aux environs de Paris. Les autres espèces forment actuellement deux groupes particuliers : 1" IIydrelia, Guenée, carac- térisé spécialement par les palpes de l'iusecte parfait, à second article long, squameux, et dernier très-court, à peu prés nu, par la trompe courte, par l'abdomen grêle dans les milles et un peu renflé chez les femelles, et par les ailes larges, en toit écrasé dans le repos ■: les antérieures offrant (les lignes très-tranchées; par des Chenilles ayant quatorze pattes, ornées de vives couleurs, habitant les plantes basses dans les lieux humides et marécageux, et enlin par des chrysalides placées dans fies coques légères à la surface de la terre. Deux espèces, qui apparaissent en juin dans presque toutes les contrées de l'Europe, et principalement en France. — A. ISociua unca, \V, V,; Gcometra uncmia, Linné, et Pijralis uucana, Fabricius. — B. AW/ua argentiiln, Borkhausen; Pijrnlis Bau- liiana, Fabricius, et Noclua oliveu, Hubner, Cette dernière à une envergure de 0"',fl20 à 0"\0'25, ses ailes antérieures sont d'un vert grisâtre, soyeux, avec deux raies obliques, argentées; une troi- sième, droite, contre le bord terminal, et deux petites lignes courtes, l'une à la base et l'autre an sommet; ailes postérieures d'un gris venh'itre pile. 2° MetopOiMa, Duponchel, ayant pour diagnosc caractéristique ; palpes grêles, peu velus, surmontés par le chaperon, trompe robuste; corselet ar- rondi, squameux; abdomen à peu près triangulaire; ailes larges, ayant la frange courte. Une seule espèce {[Voctua flavida, Ochsenheimer; [lava, Hubner; sulfiuida, Transcher, et Torlrix kœkerit- ziann, Hubner), dont on ne connaît pas les premiers états, et qui n'a été prise qu'en Hongrie et dans la Russie méridionale. Les Noctuo-l'halénides, enfin, que l'on range souvent ;i la lin des Nocluéliens, comprcTinent un genre principal {Erasiria), et quelques groupes dont la position méthodique n'est pas définitivement fixée. Le groupe ty])ique est e r,.-,"'- GE.NRE. — ÉRASTRIE. ERASTEIA. Boisduval, 1829. IndPX mrthodicus lepidoptoroium Eiirnp.Toruni. Antennes simples dans les deux sexes; palpes arqués, dépassant de beaucoup la tête, à dernier article long, cylindrique, nu; trompe médiocre; corselet arrondi, lisse; abdomen crête; ailes anté- rieures à lignes ei taches distinctes. Chenilles allongées, ;'i tête petite, rayées dans leur longueur, n'ayant que quatorze pattes, et vi- vant ;i découvert sur les arbrisseaux. Chrysalides renfermées dans des coques placées dans la mousse ou entre les feuilles. On n'indique que cinq espèces européennes, toutes de petite taille, de ce genre ; ce sont les Eraslrïa fusculn, W. V.; atratidti. \V. V.; venostulu. Hubner, de presque partout, et communes auprès de Paris; caudidula, W. V., de la France et de l'Allemagne, et parvitla. Bamhur, de la Pro- vence, Le type est VEriisirin fuscula (Noclua fiiscula, Hubner; pobjgrnmma, Espcr, et prœdini- cula, Boikliausen) : envergure, t;"',u2fj à 0'",Û25, ailes antérieures brunes, marbrées de noir et de brun plus foncé que le fond, avec les deux taches ordinaires bordées de blanc, M, Curlis a indiqué un genre Acrosmcùa, créé ave(- une des espèces d'Erastries; mais ce groupe n'est généralement pas adopté. 96 HISTOIRE NATUREFXE. Un "enre voisin de celui-ci, et l'oinié ïinx dépens des Atitliophila, est celui des : PnïTOMÈTnE {Phiiiomelra, Stépliens). Antennes simples, moins longues que le corps; palpes re- courbés au-dessus ie la lête, comprimés sur les côtés, à dernier article long, ensiforme, squameux; trompe moyenne; corselet arrondi, étroit, lisse; abdomen cylindrique, terminé en pointe; ailes lar- ges, en toit décliné dans le repos, avec des lignes transversales distinctes qui se voient sur les anté- rieures comme sur les postérieures. On n'a pas décrit les premiers états des Pbytométres, qui ne comprennent que la Nociua œncu, W. V., de toute l'Europe, et une autre espèce récemment décou- verte (P. Saiicti-Floreniis, Boisduval), provenant de la Catalogne. Deux genres placés avec doute ici sont les suivants : 34">^ GENRE. — HÉMÉROSIE. H/EMEROSIA. Roisduval, 1829. Index nietliodicus Lepidoplcroruio Europsorura. Antennes ciliées ou légèrement pectinées dans les deux sexes; palpes dépassant la tète, droits, ;'i second article long, épais, et troisième très court, presque nu; trompe rudimentaire; corselet ar- rondi, robuste, un peu squameux; abdomen conique, lisse; ailes larges, ii frange longue : anté- rieures avec la tache réniforme bien marquée. Chenilles allongées, à tête petite, ayant seize pattes, et vivant sur les plantes basses. Chrysalides contenues dans une coque ovoïde. Fie. 02. — Hémérosie mignonne. Trois espèces, que L'on rencontre dans le midi de la France : le type est ï Hœmerosia nnifera, Boisduval, ou Pijralïs rendis, Hubner, qui est la seule dont les premiers états soient connus; les deux autres sont les Hœnterosia albicnns et sciiula, Ranibur. De petite taille; nous figurons l'H. m- CNONE (ici/»/a). Quant à rH.EMÉROsiE commdiNimaculée {Noctua communimacula , Fabricius), de l'Allemagne; elle l'orme actuellement le type et espèce unique du genre Cratocelis de M. Guenée, qui a pour carac- tères différenciels ; antennes ciliées dans les niàles seulement; palpes plus longs et séparés de la lète; trompe courte; corselet globuleux, lisse; abdomen lisse, cylindrico-conique, etc. SS'"" GENRE. — STILBIE. STILBIA. Stépliens, 1829. Calalotjue n[ Brilish liisecls. Antennes très-faiblement dentées ou ciliées dans les mâles, filiformes chez les femelles; léte grosse; palpes courts, écartés; trompe longue; corselet petit, arrondi, lisse; abdomen grêle, cylin- drique, terminé carrément dans les mâles, gros et terminé en pointe chez les femelles; ailes anté- rieures plus épaisses et plus étroites que les postérieures, se plissant de manière à être tout ;i fait cachées dans le repos et formant alors un toit incliné. Chenilles cylindriques, atténuées aux extrémités, à seize pattes, à tête arrondie et petite, quoique grosse relativement au volume du Papillon ; vertes ou brun grisâtre, avec des raies longitudinales blanches ou jaunâtres; vivant de plantes de la famille des Graminées. Chrysalides petites relativement à la grosseur des Chenilles, atténuées antérieurement, coniques l-'iii. 1 — l,iiliitt''c .inirTÎciirK*. Kiy "1 — ililiotlii'^ apri-nus. y\>j, n — Sliliiio sljiaiumlc. Clioriillc.j Fit^ i. — Slilliii' sliigrik'olc. l'iy ') — I.uhiii'O |i;iraiivm|i!i(' PAPILLONS. 97 postérieuremeni, à pointe anale yariiie de quatre soies crocliues, cl placées en terre dans une loi/e ovoïde. Le genre Sliibie est fondé sur une seule espèce, dont le faciès équivoque, qui rappelle à la fois plusieurs groupes de Noctuéliens éloignés les uns des autres et même certaines Plialénides, fait que les entomologistes ne s'accordent pas sur la place qu'il doit occuper dans la classilicalion. Treitscke le met parmi les Caradrines, tandis que M. le docteur Boisduval, qui l'avait d'abord placé avec les Opliiusides, en a fait ensuite, d'après Stépliens, qui ne l'avait pas caractérisé, le genre Stilbia, qui fait partie de sa tribu des Noctuo-Pbalénides. En IS-W, M. de Grasiin. qui a découvert sa t'henille, et qui, le premier, l'a décrite et figurée dans le tome XI, première série, des Annales de la Société en- tomolofjiqiie de France, pense que, d'après la forme, la manière de vivre et de se transformer de cette Chenille, le genre Sliibie, exclusivement et forcément fondé sur l'Insecte parfait, doit être placé dans la tribu des Orthosides, auprès des lladena et des Orlhosiu. Enlin Ouponcliel, en 18'pi, dans son Calalocjue mélliodhiiic des Léfidopl'eres d'Europe, faisant observer qu'il ne subordonne pas les caractères formés par le Papillon à ceux que présente la Chenille, pense que ce groupe appartient à la tribu des Caradrinides, doit être placé tout à fait à coté des Hijdrilla, avec lesquelles, dit-il, il a plus de rappoits qu'avec tout autre groupe, même dans ses premiers états, et par là il se rapproche assez de l'opinion de M. de Grasiin, puisque, dans sa méthode, les Caradrinides précèdent immédiatement les deux tribus des Apamides et des lladénides. Pour nous, sans disconvenir que l'arrangement adopté par Duponchel semble être naturel, nous avons cru cependant devoir adopter l'opinion de noire sa- vant maître et collègue, M. le docteur Boisduval. Nous entrerons dans de nombreux détails sur ce genre, qui n'est pas jusqu'à présent tout à fait connu. La seule espèce de ce genre est la Stildii: stagmcole {Slilbia siafjuicota, Stéphens, Boisduval, Noctiia slagnicola, Treitscke; Gcomelra hibridala, llubner; Oplimsa lalijri, Boisduval; Noclua anoinulaïa. Haworth, etc.). Envergure, 0"',OùO à û'",0j2; ailes antérieures gris cendré luisant, la- vées de gris brun noirâtre le long de la côte et à la base, près de laquelle est un petit trait blancbâr Ire : quatre raies sinueuses, parallèles, brun noirâtre vers les tiers interne et externe de l'aile; ta- ches ordinaires très-apparentes, gris clair : une bande gris brunâtre inferieurement; frange distin- guée par une ligne noirâtre; ailes postérieures gris pâle roussâtre, à nervures un peu plus rousses encore, et à frange large, séparée de l'aile par un liséré brunâtre. La femelle diffère du mâle, dont nous avons spécialement donné la description, par sa teinte générale plus foncée, cl surtout par ses ailes antérieures beaucoup plus étroites et presque noires. Les œufs sont très-gros relativement à la taille de l'Insecte; ils sont sphériques, aplatis aux pôles, un peu cannelés dans le sens de l'axe, d'un rosé légèrement jaunâtre; la femelle, qui a un abdomen énorme comparativement au volume du corselet, produit quinze ou vingt œufs, et elle les dépose sur la terre, entre les herbes, sans les coller à aucun végétal. La Chenille, dont nous avons donné les caractères d'après 11. de Grasiin, varie beaucoup pour la couleur, et selon les âges et selon les indivi- dus; cette Chenille vit sur les Graminées dans les clairières des bois, et semble affectionner certaines localités où elle se cantonne. Elle se tient le long des feuilles à ras de terre, et tombe à la moindre secousse; au repos, elle prend assez souvent une attitude singulière, en élevant et arrondissant la partie antérieure du corps, et, au lieu île re])lier la tète sous le ventre, elle la soulève en avant. Par- venue à toute sa grosseur dans le courant de février, elle entre en terre, où elle forme une petite cavité agglutinée dans laquelle n'entre pas de soie. L'Insecte parfait éclôt à la lin d'août ou dans le courant de septembre; on se le procure surtout en secouant les jeunes arbres, et il tombe alors en voltigeant faiblement pour aller s'abattre presque aussitôt; mais il se tient plus habituellement dans les herbes, près de terre; la femelle, gênée par le poil de son ventre, ne vole guère que pour pon- dre. La Slilbia slaijiiicola habite le centre de la France et plusieurs parties de l'Europe. Nous repré- sentons la Chenille et le Papillon pi. XIII, lîg. 3 et 4. Le dernier groupe de la tribu des Nocluides, famille des Noctuliens de M. E. Blanchard, celui des Catoc.\lites, qu'il caractérise brièvement par des antennes sélacées et des ailes grandes, en toit dans 'e repos, et qui correspond aux deux tribus des Calocalidcs. Boisduval, et Upliiiisides, Guenée, ne renferme qu'un nombre assez restreint de genres et d'espèces européennes et un nombre beaucoup „ ^ 13 98 HISTOIRE NATURELLE. plus considérable d'exotiques, que Duponcliel place entre ses tribus des Plusides et des Anthophi- lides. l'armi les Catocalides propreineHt dits, on indique surtout deux genres principaux entre les es- pèces européennes; ce sont les : ÔG""^ GENRE. — CATÉPHIE. CATEPHIA. Ociisenheimer, 1810. Ij) Sflinif'llcr! , Von Europn. Antennes simples ilu-z les mâles comme chez les femelles, quelquefois garnies de cils très- fins dans les mâles; palpes dépassant le front, recourbés, à arti(-les bien distincts : les deux premiers squameux, et le dernier plus ou moins long, grêle, aciculaire, nu; trompe forte; corselet arrondi, robuste, avec des poils épais formant une bouppe à sa jonction avec l'abdomen : celui-ci crèlé; ailes antérieures variées de brun et de noir, à frange large, festonnée ; postérieures blanchâtres, avec une bordure large, noire. Chenilles allongées, atténuées en arrière, avec les points ordinaires saillants et relevés en tuber- cules coniques, surtout ceux du onzième segment, à tête globuleuse et poilue, ayant seize pattes : les anales plus longues que les autres, à ventre noir, et vivant à découvert sur le chêne. Chrysalides contenues dans ujie coque assez légère, placée entre les tissures des ecorces des :irliies. l'ig. y3. — Catéphie alcliymistc. Ce genre, formé aux dépens des Noctiia dé Linné, et dans lequel M. Guenée a cru devoir admettre deux groupes génériques particuliers, les Aîiophia et les Catephia, ne comprend que trois espèces européennes et quelques espèces exotiques de taille moyenne et d'un aspect agréable, quoique les ailes, dont le fond est noirâtre, ne soient relevées que par des taches et des lignes noires. Ces trois espèces sont les Nocliia alcliijmisla. Fabricius {leucomelas, Esper), qui apparaît en mai et juin, la plus répandue des trois dans presque toute l'Europe, qui reste seule parmi les espèces européennes dans le genre Catcphin, et \is Noctiia leucomelas, W. V. {alcIiijmisia, Esper; xautlmçirnplia, Fa- bricius), qui se trouve en juin et août, et habite l'Allemagne, l'est de la France et parfois même les environs de F'aris, et Bamburii, Boisduval (adepta, Hubner; leucomelas, Clerck), la plus nouvelle- ment découverte, et qui semble propre au midi de l'Europe, et plus spécialement à l'Italie, à la France méridionale et à l'Espagne : ces deux dernières cntr.int dans le genre Anophia. Le type générique, que nous figurons et qui est le seul dont on connaisse les premiers états, est I'Alchimiste d'Engramelle et de Geoffroy (Catephia alchijmisla, Auctorum). Envergure, O^.OGS à fl™,070; ailes antérieures d'un noir brunâtre, avec cinq lignes transversales plus ou moins anguleu- ses, d'un noir plus foncé : la dernière ligne précédée d'une raie blanche un peu rembrunie; ailes postérieures d'un noir vif, avec une grande tache à la base, une large frange et un petit trait près de l'angle anal d'un blanc pur. Cette jolie espèce se trouve dans nos environs. Des genres exclusivement exotiques et voisins des Catephia, et sur lesquels nous reviendrons, sont ceux des Cocijioiles, Erijgia, OiloiHodes, Siictoplera et Lophoplera, Guenée. 'APILLONS. 99 57™ GENRE. — LICHENÉE ou CAÏOCALA. CATOCALA. Oclisenlieimer, 1816. In Schmelteri., Von Ettroim. Antennes fortemenl ciliées dans les miles, simples ou filiformes dans les femelles; palpes ascen- dants, courbes, à deux premiers articles épais, squameux, serrés contre h tète, et dernier dépassant le front, cylindrique, prèle, nu; trompe loniçue, robuste; corselet bombé, lisse, un peu squameux, à l'ollier et piéiygodes bien marqués; abdomen en cône allongé, terminé par un pinceau de poils dans les mâles et en pointe chez les femelles; ailes grandes relativement au développement du corps : an- térieures épaisses, couvertes d'écaillés larges, nébuleuses, et traversées par des lignes eu zigzag bien prononcées : postérieures bleues, rouges ou jaunes, avec des bandes noires plus ou moins larges. Cbenilles allongées, très-plates en dessous et très-atténuées en avant, à tète petite, comprimée en devant, et ayant la première paire des pattes membraneuses plus courte que les autres, tandis que les pattes anales sont, au contraire, plus longues, garnies de poils courts, roides. de chaque côté du corps, et avant-dernier segment surmonté par deux petits tubercules assez saillants; vivant sur les arbres, et se tenant constamment, pendant le jour, appliquées contre les troncs et les branches des arbres. Chrysalides cylindrico-coniques, revêtues d'une poussière bleuâtre ou blanchâtre, enveloppées d'un lissu lâche entre les feuilles, les écorces. les mousses et autres parties des végétaux. 94. — LiclieuiJi; lilciie. (Femelle. j Le genre Catocala est l'un des plus naturels qu'on ait établis parmi les Noctuelles de Linné; il a été fondé par Schrank, caractérisé pour la première fois par Ochsenheimer, et adopté par tous les entomologistes, llubner a cherché, dans ses planches, à y former, pour les espèces européennes et exotiques, sept groupes, ceux des Eunotes, Lanipros'ia, Asiiotes, Mcrmenia, Ephasia. Eiiccra et Corisca, qui n'ont pas été adoptés, et celui des Parthenos, admis et caractérisé par .M. Guenée. Les espèces que ce groupe renferme sont de taille moyennne ou assez grandes pour des Noctué- liens, et toutes remarquables par l'ampleur de leurs ailes, dont les postérieures seules sont parées de couleurs éclatantes, tandis que les aniérieures, qui les recouvrent pendant le repos, sont, au con- traire, de couleur sombre. De là est venu le nom de Catocala, que leur a donné Schranck, et qui qui provient des deux mots grec zarw (au-dessus), za),o; (beau, belle). Quant à la dénomination vul- gaire de Licheni'es ou Likcnces, qu'elles portent dans les anciens et parfois même dans les récents ouvrages d'entomologie, elle leur a été donnée parce que les premiers observateurs ont supposé que leurs Chenilles se nourrissent du liclirn qui croît en abondance sur le tronc des arbres divers de nos forêts sur lesquels elles se trouvent; mais c'est ù tort, car elles ne mangent que des feuilles; et 100 HISTOIRE NATURELLE. si, pendant le jour, cuninie le f;iit reni;ii(|uer lluponciiel dans le Dictionnaire nnivnsel W llisloire miliircllc, elles se tiennent de préférence parmi les lichens, c'est pour se soustraire i la vue de leurs ennemis, leurs couleurs, variées de gris et de brun, se confoiidant avec celle de ces cryptogames lorsqu'ils sont desséchés. En effet, nous avons déjà eu occasion de faire remarquer plusieurs fois la prévoyance extrême de la nature, qui, pour empêcher la destruction de ses créatures, leur a donné un grand nombre de moyens pour échapper à leurs ennnemis; nous avons déjà fait observer cet in- stinct merveilleux, et en quelque sorte cette intelligence, qui l'ail que certains animaux recherchent, pour s'y placer, des corps qui ont la même couleur qu'eux, afin qu'on ne puisse les découvrir que difficilement; nous avons dit que l'on assure que la mutabilité de plusieurs Reptiles, et surtout celle du Caméléon, n'a pas peut-être d'autre but, et que leur coloration variable leur donne la possibilité de s'harmoniser chromatiquement aux corps avec lesquels ils sont en contact. Cette explication est- elle véritablement bonne et conforme à la vérité? C'est à l'expérience à le démontrer ou à riufirmer. Toutefois on doit noter la rpmarque que nous venons de rapporter d'après Duponchel, et qui. comme nous, pense que les Chenilles du Caiocala ne se placent, pendant le jour, parmi les lichens, que pour échapper plus facilement à l'œil par la similitude des couleurs. C'est un argument de plus à ajouter à tant d'autres, et qui peut appuyer la théorie que nous avons énoncée. La position habituelle des Caiocala, même à l'elat parfait, est d'être appliqués sur les troncs de.s arbres au milieu des lichens; mais, si cet Insecte est troublé dans son repos, et le moindre mou- vement suffit souvent pour cela, il s'envole brusquement, laisse alors apercevoir ses ailes infé- rieures, dont les couleurs éclatantes sont dérobées aux yeux dans son attitude favorite. Son vol est saccadé et court, et il ne tarde pas à se dérober aussitôt qu'il a trouvé un arbre ou un mur; toutefois le mouvement qu'il se donne pendant sa vie parait se borner à ces courtes évolutions, car on le voit rarement voler au crépuscule comme la plupart des autres Noctuelles. Les Chenilles se tiennent, pendant le jour, étroitement cramponnées aux branches ou aux troncs des arbres qui leur servent de nourriture, et elles sont très-difficiles ù découviir, parce que, par leurs couleurs, elles se confondent entièrement avec les corps sur lesquels elles sont placées. Il en est de l'Insecte parfait comme de la Chenille. « Après l'avoir vu se poser sur un tronc à quelque distance, rapporte M. Gucnée, j'y cou- rus vivement pour ne pas lui donner le temps de s'échapper : là, une recherche digne de la patience la |)lus exercée ne me fit rien découvrir; je crus ni'étre trompé, et j'examinai les arbres voisins, et je m'éloignai, de guerre lasse; mais une pierie que je jetai par dépit contre le tronc qui m'a- vait fait perdre tant de temps, fit partir une Noctuelle précisément de l'endroit que j'avais le mieux exploré; ou bien, si j'avais besoin, pour sauter un fossé, de l'appui de l'arbre malencontreux, mes doigts, en se posant sur son écorce, glissaient sur un corps non résistant, et l'animal, atteint invo- lontairement, s'échappait en triomphant de ma patience épuisée. » On connaît aujourd'hui, en Europe seulement, plus de vingt espèces de Caiocala, que Duponchel, dans son Catalogue niétliodique des Lépidoplhres, partage en trois groupes, d'après la couleur du fond de leurs ailes postérieures; savoir : celles à fond bleu, celles à fond rouge et celles à fond jaune orangé; ces trois couleurs étant rehaussées, chez toutes, par une large bordure et des bandes noires. En outre, on a découvert un assez grand nombre d'espèces dans l'Amérique du Nord, et nous repré- . sentons l'une d'entre elles pi. XIV, fig. 2. Le premier groupe des espèces d'Europe, celui qui est caractérisé par ses ailes posicricures bleues, ne renferme qu'une seule espèce, la Licmeinée bleue, Engramelle et Geoffroy, ou Catocala du frèini:. {IVoclua fraxinï, Linné), que nous représentons. Envergure, 0'",09; ailes antérieures d'un gris cen- dré, varié de blanchâtre, avec trois lignes noirâtres, transversales, ondulées; ailes postérieures noi- res, ayant une large bande médiane d'un bleu pâle, et le bord terminal blanchâtre, longé par une ligne noire en feston; corps gris. La Chenille vit sur plusieurs arbres de haute futaie, et principale- ment sur le frêne. Cette magnifique espèce, sans contredit l'une de nos plus belles espèces de Lépi- doptères, se trouve, en août et septembre, dans toute l'Europe boréale et centrale; assez rare dans les environs de Paris, elle est commune dans le midi de la France. Le second groupe, caractérisé par les ailes postérieures rouges, comprend une dizaine d'espèces, la plupart de presque toute l'Europe, et d'autres spéciales à la France, à l'Allemagne, à la Suède, à la Russie méridionale, etc. Les espèces qui se rencontrent dans notre pays, surtout dans les régions oiéridionaJas. à des époques qui varient depuis le mois de juin jusqu'au mois de septembre, mais Fiiï. 1 — ï'olyiiesme nvlérino. Fiï. 2 — Cvlioranime Jn l'i^'. S — Opliiusft (le l.ienard. Fig. 4 — Opliinse i\c Hope. n 15. PAPILLONS. 101 dont le plus grand nombrtî apparaît en août, sont les Calocala elocata, Esper; liilecla, Hubner. con- juiicla, Esper; optnla, Boisdiival; electa, Borkliaiisen; fcllex, Hubner; iiiipla, Linné; sponsa, Linné: pioinissa. Fabricius ; ces trois dernières se prenant aux environs de Paris. Le type est la Déplacée, Engraniplie; l'AcconDÉE; Lichem:e rouge ou du saule, Geoffroy, [IS'oclnn niipta, Linnéj. Envergure, 0'",07; ailes antérieures grises, variées de gris plus pâle, avec trois lignes ondulées, noirâtres, et contre le bord terminal une rangée de petites lunules noires; ailes postérieures d'un beau rouge, avec deux bandes transversales noires ; la première soudée en arrière et étranglée au-dessus du coude, et la deuxième beaucoup plus large contre le liord : frange blanche. La Clienille vit sur le saule, le peu- plier, elc. Cette espèce est couiniune dans toute l'Europe, et n'est même pas rare dans nos environs; nous en donnons la figure pi. XIII, lig. 6. Enfin le troisième et dernier groupe, à ailex infcrieurcs juuncs, compte également une dizaine d'espèces, parmi lesquelles nous citerons seulement les Noclita parumjwplia, Linné, et prolomjm- plia, Coisduval, de Paris el d'une grande partie de l'Europe, que nous représentons pi. XIII, fig 5; vymplica, Esper; converva, Esper; nijinphotjona, Esper, de l'Europe méridionale, etc. Auprès de ce genre se rangent encore plusieurs groupes sur lesquels nous aurons bientôt l'occasion de revenir. Les Ophiusides, espèces de taille petite ou moyenne, qui aujourd'luii possèdent six groupes géné- riques européens principaux pour les entomologistes, de nombreux groupes pour les espèces exoti- ([ues qui y entrent, étaient toutes, il n'y a pas vingt ans, comprises dans le : 38™ GENRE. — OPIIIUSE. OPHIUSA. Ochsenheimer, I81G. In SdimeUiTl.. Von Etiropa. Antennes entièrement filiformes dans les deux sexes; palpes ascendants, écartés les uns des au- tres, à deux premiers articles courts, squameux, épais, et à dernier article assez long, droit, grêle, terminé en pointe; trompe allongée; corselet globuleux, robuste, lisse; abdomen cjlindrico-conique, terminé par un pinceau de poils chez les miles; ailes antérieures à peu près triangulaires, marquées de bandes bien tranchées : postérieures arrondies, larges. Chenilles effilées, principalement en avant; à tête petite, aplatie; à extrémité du onzième segment légèrement relevée, lisse, vivant sur les arbrisseaux, et se tenant étroitement collées contre les bran- ches pendant le jour. Chrysalides contenues dans des coques composées de soies et de débris de végétaux ou de terre, el placées entre les mousses ou à la surface du sol. Fig. 95. — Uptiiuse de Syrie. Le genre Opliiusa d'Ochsenheimer renfermait un assez grand nombre de Noctuéliens, tous de taille assez petite ou moyenne, différant surtout des Calocala par des palpes plus contigus, plus longs et plus grêles, ayant leur dernier article allongé et presque nu On a décrit une trentaine d'es- pèces d'Ophiuses européennes et un assez grand nombre d'espèces exotiques. Mais, assez récemment, MM. Boisduval, Duponchel et surtout Guenée, y ont formé six ou sept groupes disiincts : aussi les 102 HISTOIRE NATURELLE. Upliiusa proprement dites, dont nous avons donné les taraclères dislinclirs, ne lenferment-iLs plus que sept espèces, qui volent, à une exception près, dans le mois de juillcl, dont aucune ne se trouve dans les environs de l'aris; quatre ont été remontrées dans la France méridionale : les Noctua Al- tiira, Linné (achat'ina, Fabricius; triangularis, Hubner), que Ton peut prendre pour type, dont l'In- secte parfait apparaît en mai, et qui est propre au midi de l'Europe d'une manière générale; geonie- trica, Fabricius (pnmiteinris, Hubner; aimiionia, Cranimer; clialciptcra, Borkbausen) ; stolida, Fabricius (singularis, Ihibner), et illiinaiis, Hubner; les autres sont les Oplthtsa Ihwolaris, Hubner, de l'Allemagne; epliinltes, Hubner {nubilaris, Grasiin), de l'Espagne méridionale, et punclutaris, Hubner, qui est la même espèce que la !\ocliui repanda de Fabricius, espèce Irès-variable pour la couleur des ailes, mais qui se reconnaît toujours aux pattes des mâles, dilatées en forme de rame, qui, en Europe, n'habite que le midi de la Russie, et se trouve à la fois au Bengale, dans les îles africaines et en Amérique. Les espèces exotiques à'OpItiusa sont Irès-nombreuses; on en connaît beaucoup en Afrique, en Asie, principalement dans les Indes orientales et même en Amérique, et, pour ne citer qu'une seule zone zoologique, nous dirons que M. le docteur Boisduval, dans sa Faune des Lcpidoplèrcs des îles de Madaçjascar, Bourbon et Maurice, en décrit et figure onze espèces nouvelles, que M. Guenée ne laisse pas toutes dans le n)éme groupe générique, les 0. Hopei, Dejeanii, Klmju, angularis; Maijeri, anfraclHosa, delta, Marchuii, riipricans, repanda, qui se trouve aussi dans les Indes orientales et en Afrique, et Lienardi. Cette dernière espèce, que nous représentons pi. XV, iig. ô., a ses ailes antérieures grisâtres, variées de noir, et les ailes postérieures de la même teinte générale que les supérieures, avec de nombreuses taches marginales noires et trois blanches. Nous figurons l'O Sy- riaca Bugnion, qui, comme l'indique son nom, provient de Syrie, et (pi. XV, fig. 4) l'O. de IIope. Le nom d'Optùusa, celui de Scrpeulbue, Guenée, comme ceux d'Optiidères et d'Opliiodcs, que nous verrons bientôt, sont tirés de la forme des Chenilles de ces Lépidoptères, qui rappelle un peu celle d'un Serpent; mais il ne faut pas prendre cette ressemblance à la lettre, car elle est beaucoup moins frappante que celle de ceitaines Chenilles de Phalénides avec les (Iphidiens. Les subdivisions génériques formées dans les Optiiusa sont très-nombreuses; nous indiquerons seulement parmi les espèces européennes celles des : 1° BoLiNA [Bolina, Duponchel). .Antennes longues, filiformes; palpes courbes, fortement appli- qués contre la tête, à deux premiers articles d'égale longueur, épais, squameux, et dernier en forme de tubercule, très-court; trompe assez allongée; toupet fontal arrondi, court; corselet oblong, uni, à collier large, peu distinct; abdomen cylindrico-conique, lisse, terminé par une touffe de poils dans les mâles; ailes antérieures à angle apical arrondi, n'ayant que la tache réniforme, qui est très-grande; ailes postérieures blanches, à large bordure noire comme dans les Catephia. Le type et espèce européenne unique est la Bolina de Cailino [Heliotliis Cailino, Al. Lefèbre, Optiiii.sa Cailino, Boisduvali, jolie espèce que l'on n'a trouvée que rarement, et qui n'a été signalée que comme provenant de la Sicile, du midi de la France et de l'Espagne. Les ailes antérieures sont brunâtres, avec des bandes, taches et points jaunes, orangés, bruns, gris et blancs, et les postérieu- res, à fond blanchâtre, offrent du brun vers le bord. Les premiers états sont inconnus. 2° Ophiodf.s (Opliiodes, Guenée). Antennes filiformes, un peu plus épaisses dans les mâles que ilans les femelles; palpes ascendants, écartés, dépassant le front, à deux premiers articles étroits, squameux, courbes, et à dernier article droit, nu, grêle, allongé, linéaire; trompe robuste; corselet arrondi, épais, velu, uni; abdomen cylindrico conique, lisse, terminé par une brosse de poils dans les mâles; ailes antérieures oblongues, un peu dentées, à tache orbiculaire réduite à un seul point et réniforme très-étranglée. Chenilles longues, rases, légèrement aplaties en dessous, avec deux tu- bercules sur le onzième segment; ressemblant, pour la forme et les mœurs, à celles des Cuiocala : vivant comme elles sur les arbres et les arbrisseaux, contre les branches desquels elles se tiennent étroitement collées pendant le jour, et étant aussi finement striées et marquées en dessous de taches noires et brunes. Chrysalides épaisses, légèrement allongées en arrière, saupoudrées d'une efflores- cence bleuâtre, renfermées dans de légères coques que l'on rencontre entre les feuilles ou à la sur- face de la terre. Les deux espèces de ce genre sont : 1" I'Ophiuse TiRRn.t:\ {Noctua lirrhœa, Ciamer, Fabricius). Envergure, 0'",060 à 0"',062; ailes antérieures d'un vert olivâtre pâle, avec deux taches rougeâtres : PAPILLONS. lor, l'une centrale, réniforme; l'autre plus sombre, située contre le boni costal, et une large bande ter- minale de la même couleur, ayant deux à trois points noirs bordés de blanc en arrière et placés au côté interne; ailes postérieures d'un jaune brillant qui n'atteint pas les bords llabit(^ le midi de l'Eu- rope et le nord de l'Afrique. 2" L'Opuiode lunaire (Ojihiusa Inmnis. Fabricius, W. V.; Noctuu merclrix. Fabricius; A^ aiiqitr, Esper). Envergure n'atteignant pas 0"',0G; ailes antérieures d'un gris légèrement verditre mélangé de brun, avec deux lignes tranversales jaunes, un point noir vers la base, et une tache réniforme de même couleur entre les deux lignes : au delà, une ligne plus fon- cée, et contre le bord une rangée de points noirs; ailes postérieures d'un gris roussâtre, plus foncé vers le bord. Se trouve communément, principalement en juin, dans presque toute l'Europe, et n'est pas rare aux environs de Paris. Les Ophiodes sont d'assez grande taille, et, par la disposition de leurs Chenilles et plusieurs autres particularités, se rapprochent beaucoup des C'atocafa. Fi;{. 90. — Opliiodes tirrliaea. ô° PsEUDOPHiE {Pscitdophia, Guenée). Palpes minces, à deuxième article un peu arqué, troisième plus petit d'un tiers, linéaire; toupet frontal serré, épais, non triangulaire comme dans les Ophiodes; corps assez grêle; corselet velu, lisse; abdomen conique, terminé en pointe effilée dans les mâles; ailes supérieures épaises, squameuses, un peu dentées, à frange large, double : inférieures luisantes en dessous, et non velues dans aucun sexe. Chenilles rases, un peu cylindiiques, à tête petite et cou- verte de poils courts. Chrysalides obtuses, non efflorescenles, placées dans une coque imparfaite à la surface de la terre. Deux espèces, une exotique (P. gcntiliiia, Hubner), dont la patrie est inconnue, et surtout VO. illtinarh, llubner, du midi de la France et de l'ilalie. Envergure, 0"',flô à 0"',04; ailes supérieures d'un gris de poussière, jilus ou moins aspergées d'atomes foncés, avec un feston terminal denté, et les trois lignes ordinaires noirâtres : tache réniforme réduite à deux points clairs superposés, à peine distincts; orbiculaire nulle; ailes inférieures ;i bord terminal concolore, base plus claire et jauniitre, avec une large bande subterminale noirâtre, éteinte ou plus ou moins pro- noncée; dessous des deux paires d'ailes sans lignes ni taches. Femelles ordinairement plus petites et plus foncées que les mâles. A" loxocKHvE (Toxocampa, Guenée). Antennes un peu ciliées chez les mâles, fdiformes dans les fe- melles; palpes l'i peu près droits, dépassant le front, à deux premiers articles larges, comprimés, squa- meux, et à dernier article court, obconique, nu, trompe très-longue; corselet à peu prés carié, ro- buste, à collier en carène au milieu; abdomen long, cylindrique, lisse, terminé par un pinceau de poils triangulaire dans les mâles, et finissant en cône obtus dans les femelles; ailes antérieures moins larges que les postérieures, à bord terminal successivement droit et arrondi. Chenilles longues, pos- térieurement atténuées, renflées légèrement an milieu, à tête assez grosse, un peu globuleuse, parse- mées de poils isolés; vivant à découvert sur les plantes basses, et principalement sur celles du genre Vicia. Chrysalides placées à la surface du sol dans des coques légères, l.e nom de ce groupe, tiré du grec to;cv (arc) et /«fiTr» (Chenille), rappelle l'habitude qu'ont les Chenilles d'arquer en marchant la partie antérieure de leur coips; liahiliide, au reste, que possèdent toutes les espèces de la liibn loi HISTOIRE NATUHELLE. lies Opliiiisiles. Un autre caractère" qui se retrouve nianifestemenl dans les Toxocumpa , tout en se reproiluisant aussi chez les Opliiusiles en général, se trouve dans le port des ailes au repos de l'In- secte. Une dizaine d'espèces, parmi lesquelles on remarque les Opliiusa riche, llubner; cmceœ, Fabri- eius, et tusoria, Linné : propres à presque toute l'Europe, qui se trouvent en France, et dont la der- nière, qui ne diffère probablement pas de VO. ijasiinum, Treitsoke, habile nos environs. Une espèce de ce groupe, la Nociua reciaiitjiilaris, llubner, de la Dalmatie, forme avec VO. procax, Hubner, le genre particulier des Exopliila, indiqué, mais non caractérisé, dans le Calalo(jue des Nocttiélites de M. Guenèe, publié dans plusieurs volumes (tome VI, 1857, à tome X, 1841) des Annales de la Société enlomoloçiique de France, première série. Du reste, M. Guénée, dans les Suitc.i à Bujfim, place ailleurs ces deux groupes. 5° Ghammode [Grammodes, Guenèe). Antennes assez courtes, filiformes, pubescentes, crénelées ù l'extrémité, avec des cils isolés, très-fins; palpes ascendants, courts, à deuxième article ensiforme, un peu arqué : troisième très-court en hauteur; trompe assez longue; corselet globuleux, lisse; ab- domen un peu conique, lisse; ailes entières ; supérieures marquées de lignes très-tranchées, paral- lèles et en triangle : inférieures à franges bicolores. Chenilles allongées, et'lilées, à tète petite et apla- tie. Chrysalides efflorescentes. Ce groupe, dont les espèces se tiennent ordinairement parmi les brous- sailles et partagent un peu sous ce rapport les habitudes des Phalénides, comprend un nombre assez restreint d'espèces propres au midi de l'Europe, à l'Afrique et à l'Inde Les espèces européennes sont les 0. stolida, Fabricius, de la France méridionale, de l'Italie, de la Dalmatie, et, ce qui est plus re- marquable, du Sénégal et des Indes orientales, et geometrica, Rossi, de l'Italie, de la Dalmatie et du midi de la France. Les autres groupes, qui diffèrent assez notablement des Ophiusa, pour que M. Guenèe ait cru, dans les Suites à Biiffon, devoir en faire les types de familles particulières, sont les suivants pour les genres européens, et, en outre, comprennent plusieurs groupes d'espèces exotiques. C° Cekoc.^le (Cerocala, Boisduval). Antennes plumeuses ou largement pectinées dans les mâles, filiformes dans les femelles; palpes dépassant de beaucoup le front, ascendants, à deux premiers ar- ticles courbes, squameux, et à dernier article très-long, fusifornie, nu; corselet arrondi, lisse; abdo- men cylindrico-coni(|ue, lisse, terminé par un faisceau de poils dans les miles, en pointe obtuse dans les femelles; ailes larges, à franges festonnées : antérieures triangulaires, postérieures arron- dies. On ne range dans ce groupe que la Nociua scapulosa, llubner, jolie espèce, assez rare dans les collections, et provenant de l'Andalousie. M. Guenèe en rapproche le genre Emlidia, dont nous avons déjà parlé. 7" MicKornïsE (Microplnjsa, Boisduval). Antennes ciliées ou pectinées dans les mâles, filiformes dans les femelles; palpes droits, dépassant le front, à deux premiers articles claviforities, squameux, et à dernier article plus ou moins aigu, nu; trompe courte; corselet arrondi, lissé; abdomen cylindrico- conique, lisse, long et terminé par un petit pinceau de poils dans les mâles, court et finissant en pointe aiguë dans les femelles; ailes larges, à franges simples : antérieures traversées au milieu ])ar une ligne légèrement arquée, plus claire que le fond. Le type est la Noctcelle aghéable (Noctua juciinda, llubner), qui a été successivement rappor- tée aux genres Opliiusa et Eiiiiijcliia par Treitsckc; Pijrnlis, par Freyer, et enfin Microplnjsa, par M. Boisduval. De très-petite taille, et excessivement variable et pour la grandeur et pour son système de coloration. La variété la plus commune a le fond des ailes roux; mais une autre variété des plus tranchées a le fond noir et des taches blanches, et diffère tellement du type, que Treitscke en a fait une espèce particulière sous la dénomination de sepulcralis. Se trouve, en mai et juillet, dans le midi de la France, où il n'est pas rare; mais sa petitesse et son vol rapide empêchent de s'en empa- rer facilement. Parmi les autres espèces, nous citerons les Microplnisa suava, llnbner, de la France méridionale; inamœna, llubner, el normata, Duponchel, de la Hongrie, et irregularis, llubner, qui, quoi qu'on en ait prétendu, provient plutôt de l'Amérique méridionale que de l'Europe. En terminant cette esquisse rapide des Ophiusides, nous devons dire qu'aujourd'hui un grand nombre de groupes exotiques doivent y rentrer, et nous en donnerons la nomenclature d'après M. Guenèe. Fig. 1 — OiiliiiliM-r- i'ni|ierinr j.-,^,. -, _ KiMie i-limii'IU' l'I. l'i l'APII.LONS. 105 DEUXIEME TRIBUo ERERIDES. Antennes tle formes variables; palpes dépassaiil beaucoup le cliaperon, à dernier ariiilc très-long, romprinié, légérenieiit dilaté au bout. Clienilles très-allongées, cftilées, et vulgairement comparées à de petits Serpents par la manière dont elles se Iraineiit sur le sol, se transformant en chrysalides dans des coques d'un tissu léger. Cette division, exclusivement composée d'un nombre considérable d'espèces, toutes exotiques cl d'assez grande taille, renferme un assez grand nombre de coupes génériques et six genres princi- paux, dont le plus anciennement connu est celui des Erébes de Latreille. M. E. Blanchard forme dans cette tribu trois groupes principaux : I" Ochidérites ; antennes épais- ses; ailes larges (genres Opliidcres et Phyllodcs, lioisduval). — 2" Aganaites ; antennes grêles; ailes oblongues (genre Aganais, Boisduval). — 3" Êrébites : antennes grêles; ailes larges (genres Êrèbe, Latreille; Ciiligramme et Pulijdcsmc. Boisduval). M. Guenée caractérise un grand nombre de coupes génériques parmi les Erébides; il en fait même plusieurs familles particulières, ne les dispose pas de la même manière que M. Dlancliard, et range les genres principaux que nous indiquons assez loin les uns des autres : nous donnerons une idée générale de son travail. I.e groiqie principal des Ophidérites, qui se rapproche assez des Ophiusites, est le : 1'' GENRE. — OPHIDEBE. OPHIDERES. Boisduval. I8ÔJ. r.illlio lies l.épiiloiiltTi^s lie M.T(l;lt;ii>r;ir. lif. Antennes filiformes, assez grosses; palpes longs, ascendants, ci'artés, à second article long, com- |)rimé latéralement, large, un peu sécuriforme, poilu, et ;i dernier article assez grêle, long, terminé au sommet par une petite dilatation tronquée; trompe longue, roulée en spirale; tète grosse; yeux très-saillants; corps gros; corselet également fort, robuste, garni en arrière de faisceaux de poils serrés; abdomen conique; ailes antérieures un peu elliptiques, à bord interne sinué : postérieures discolores; jambes antérieures garnies de poils très-serrés. (Clienilles très-allongées, effdées, à deux premières paires de pattes membraneuses, très-courtes, impropres î\ la marche. Chrysalides saupoudrées de bleuâtre et placées dans des coques d'un tissu léger. Les Ophidéres ont, surtout par la disposition des pattes des Chenilles et conséquemment par suite de leur manière de progresser, de grands rapports avec les Opliiusa et les Culocala, dont ils se rapprochent encore par la belle couleur jaune brillant de leurs ailes inférieures, et qu'ils semblent remplacer dans les régions intcrtropicales de l'Afrique et surtout de l'Asie : on en connaît aussi des espèces américaines. Le nom de ce groupe, tiré du grec oyt; (Serpent) et Sip-n (cou), provient de la forme de la Chenille et de sa manière de marcher. On en décrit seize espèces, toutes de grande taille. Le type est l'Oi'Hiiif.RE empereur {Ophidéres imperalor, Boisduval). Envergure, 0'°,10 à 0"',12; ailes supérieures, en dessus, d'un brun violacé brillant, avec des ondes plus obscures violacées et verd;'itres, une ligne transversale A la base, cl une autre ligne oblique plus p;ile que le fond de l'aile : postérieures d'un fauve Jaune orangé vif, avec une large bordure n nre et une grosse t;i(lic presque iliscotd.dc de la même cnuleur. cl qui tient a l;i ' ,t ' 11 106 HISTOIRE NATURELLE. bordure; angle anal et frange Lrancliàtre. Cette belle espèce habite l'ile de Madagascar, où elle n'est pas rare. Nous la représentons pi. XIV, fig. 1. Une autre espèce, propre également à Madagascar, et que Ton a trouvée aussi à la côte de Coromandel, et, dit-on, ce qui doit être vérifié de nouveau, à Surinam, est la Nocttia materna, Fabricius. Un genre voisin de celui-ci, et qui en diffère principalement parce que le second article des pal- pes est aplati, très-large, sécuiiforme à l'extrémité, et le dernier entièrement nu et très-grêle, est celui des PItijllodes, Boisduval. On y range actuellement quatre espèces, dont le type est le P. con- spicillata, Cramer, d'Âmboine. D'autres groupes exotiques, voisins des Pliyllodes, sont ceux des Miniodes, Polamophora, Ltj- yniodes, Guenée. Les Aganaites ne renferment que le : 2'"'' GENRE. - AGANAIS. AGANAIS. Boisduval, 1852. Enlomolugie de \'Aslrot(ih-. — Faune (les Léiiidoplères de Madagascar, etc. Antennes sélacées, un peu pectinées dans les mâles; palpes longs, ascendants, à dernier article très- long, grêle, comprimé latéralement, nu; trompe longue; (^orps allongé; têle médiocre; yeux sail- lants; corselet velu, ponctué sur les épaulettes; abdomen cylindrique, un peu plus long que les ailes inférieures, ponctué de noir; pattes très-longues; ailes oblongues, arrondies : antérieures ponctuées à la base en dessus comme en dessous. Fig. 07. — Aganais â ailes vitrées. La place que doit occuper le genre Aganais est encore douteuse; par l'aspect général, il parait se rapprocher des Chelonia; mais, par la structure de ses palpes, il tient davantage aux Erebits, au- près desquels l'a rangé son fondateur. Le rang véritablement naturel de ce groupe ne pourra être déterminé d'une manière certaine que lorsqu'on connaîtra les premiers états des Insectes qui y entrent. Les Aganais sont très-répandus dans les ludes orientales; ils habitent également l'tjcéanie, quel- ques parties du continent africain et les îles Maurice, Bourbon et de Madagascar. On a donné la description d'un certain nombre d'espèces de ce groupe, et toutes sont de taille notablemeni grande. Une belle espèce, que nous représentons, est I'Aganais de Bourbon {Aganais Borbonica, Boisdu- val). Dans les mâles, les ailes antérieures sont brunes, avec la base fauve, ponctuée de noir; les ailes postérieures sont également noires, avec des rayons fauves partant de la base et plus ou moins pro- noncés. Cette espèce habite Bourbon et Madagascar. La femelle n'est pas connue, à moins que, comme le pense M. Boisduval, on ne doive lui rapporter VA. insularis, des mêmes pays, qui a les ailes entièrement d'un jaune fauve, avec quelques points noirs â la base des antérieures. Dans tous deux, le corps est d'un fauve jaunâtre, avec un point sur chaque paraptère, et une rangée dorsale sur l'abdomen. Nous ligurons l'A. a ailes vitrées [A. vitrispeuuisj. PAPILLONS. 107 Dans les Êrébites, on distingiR' trois groupes génériques particuliers formés aux dépens du : ô™" GENRE. — ÉRÈBE. EUEBUS. Latreiile, 1810. Considérations générales sur les classes des l'.rustacés, des Aradiiiidcs et des Insectes. Antennes longues, sétacées, simples dans les deux sexes; palpes à dernier article aussi long ou plus long que le précédent, grêle, long, comprimé, nu; corps épais, robuste; corselet arrondi; ailes trèsgiandes, horizontales, légèrement festonnées; abdomen conique. Chenilles minces, allongées, semi-arpenteuses. Ce genre, ou plutôt celte tribu, renferme un très-grand nombre d'espèces exotiques de presque toutes les parties du monde, mais principalement des Indes orientales, remarquables p:ir leur abdo- men court et trapu, et surtout par la grande envergure de leurs ailes supérieures, dont le sommet est très-allongé, tandis que leurs ailes inférieures sont, au contraire, assez courtes, llubner et sur- tout M. Guenée ont cru devoir y distinguer plusieurs groupes distincts : tels que ceux des Oxijodes, Hemeroblcmma, Peosina, Blosiiris, Bnijas, Lel'is, Sijrnia, Tlnjsaiûa, etc. Par la couleur grise et brune des ailes et surtout par la disposition qu'elles offrent, ces Insectes ont une certaine ressem- blance avec plusieurs Oiseaux de proie; c'est de là que sont venus plusieurs des noms qui leur sont appliqués, et, par imitation, la dénomination même du genre, que Latreille a tirée du mol grec tpt- So-r, qui signifie l'enfer. Le type du genre, ou l'espèt^e la plus répandue dans les collections et en même temps la plus grande, est I'Érèee uiwcixr. (Ercbus slri.r, Latreille; Noctua slrix, Linné), que nous figurons, et que M. Guenée rapporte avec doute à la Tliijmnia agrippina. Cramer. Envergure atteignant près de 0"',24 dans les grands individus, et O^jlS à O^.SO dans les petits; entièrement d'un gris blanchâtre, avec les quatre ailes traversées par un grand nombre de lignes noires ou noirâtres, anguleuses et ondulées en forme de points de Hongrie. iNous en donnons la ligure, pi. XIV, fig. ô. Parmi les autres espèces d'Erebus, nous citerons seulement la Nucliia ulula de Fabricius. Les deux groupes formés le plus anciennement aux dépens des Êrèbes sont : 4"'^ GENRE. — CYLIGRAMME. CYLIGRAM.VA Boisduval, 1835. Faune des Lépidoptères de Madagascar, etc. Antennes assez grêles; palpes ascendants, médiocres, écartés, comprimés, très-velus, à dernier article nu, aeiculaire; tête presque aussi large que le corselet; yeux gros, saillants; corselet velu; abdomen conique; ailes presque étalées dans le repos, sans dentelures sensibles : antérieures à tache réniforme remplacée par un grand œil irisé, fermé par une tache contournée en spirale, plus ou moins prononcée : postérieures ayant en grande partie la même teinte et les mêmes dessins que les antérieures. Chenilles demi-arpenteuses. Les Cyligrammes se distinguent facilement des P>èbes par une tête plus grosse proportionnelle- ment, des antennes moins é])aisses, des palpes beaucoup plus courts et des ailes presque sans den- telures. Les espèces de ce genre, assez nombreuses, sont de taille moyenne ou assez grande, et habitent les contrées les plus chaudes de l'Asie, de l'Amérique et de la grande île de Madagascar. Les deux principales sont : \" le Cyligramue de Latone (Ciillgramma Latona, Boisduval: Nuclua Lniona, Cramer; Koctua trogioiliila, Fabricius) : ailes brunes, avec deux lignes transversales basilaires, noires, ondulées, et une bande, ainsi qu'une ligne anguleuse peu marquée d'un blanc jaunâtre : an- térieures ayant, en outre, une petite ligne vers l'extrémité, et une tache ocellée, saupoudrée de bleu, avec l'iris noir et bleu Habite Madagascar, la côte de Guinée, le Sénégal, etc. - 2' Le Ctugramme 108 HISTOllîE NATURELLE. JOA (Cijligramma jou. boisduval), que nous figurou";, pi. XV, lig. 'i : ailes brun noiiâire, traversées un peu au delà du milieu par une bande commune droite, étroite, d'un blanc jaunfitre, bande suivie postérieurement d'un rang de points noirâtres mal alignés, teintés de jaunâtre au côté interne. De Madagascar. Quatre autres espèces des [ndes orientales et de Madagascar sont les Erehiis bubo, Fa- bricius, crepusciilaris, Linné; hieioijliiplnca, Drury, et harmon'ia . Cramer. Des groupes exotiques, voisins de celui-ci, sont ceux des Oiiimatoplioid, Nficlipao, Argiva, Pa- liila, Serïcïa, etc. 5""- GEiNRE. - l'OLYDESME. PULYDESMA. boisduval, 1855. F.iutie des l.épidoptL'res de Madagascar, l'.ourbon cl Maurire. « * Antennes tiliformes, longues; palpes ascendants, plus ou moins longs, à dernier article nu, cylin- drique, un peu arqué au sommei; tête de grosseur moyenne; yeux médiocrement saillants; corselet velu; abdomen cylindrico-conique; ailes dentelées, avec la frange prononcée, presque étalées dans le repos, traversées par des raies ondulées, nombreuses, plus obscures que le fond. Chenilles demi-arpenleuses, grisâtres, avec des points noirs, se transformant sous les écorces des arbres. Fig. 98. — Polydesme umbricole. Ce genre a quelque rapport avec les Homopierti, dont les ailes inférieures offrent à peu près les mêmes dessins que les ailes supérieures : il diffère des Erchus et des Cijligramma par une tète moins grosse, des antennes plus grêles, des palpes autrement composés, et surtout des ailes den- telées. Le nom de Polydesme ayant déjà été employé pour désigner un genre de Myriapodes, M. E. Blanchard a proposé de changer la dénomination donnée par M. Boisduval en celle d'Anilie- nioisia. On en connaît quelques espèces du cap de Bonne-Espérance eldesiles africaines. Comme type, nous citerons le Polijdesmc uinbricola, Boisduval. Ailes brunes, avec de nombreuses lignes transversales ondées, noires. Se trouve aux îles Bourbon et Maurice. Une autre espèce particulière à Madagascar est le P. mistcrina, Boisduval : nous les figurons tous deux : le premier dans le texte et le second pi. XV, fig. d. Auprès des Polydesma, M. Guenée donne la description de quelques espèces exotiques qui en sont assez voisines, et qu'il range dans ses genres Paiiliidia. Pmulcsina et DiaUnes. Nous aurions encore à indiquer, dans celle belle division des Érébides, un assez grand nombre de genres exotiques, créés pour la plupart par M. Guenée, et constituant ses familles des Homopleridœ, Ihjpogrammijdœ , HijpocnUdœ, llijpopijridœ, etc.; mais nous croyons plus utile d'en parler ailleurs. Un seul genre, autour duquel M. GihMiée en place plusieurs nouvellement créés, a été fondé, il y a a.ssez longtemps, par M. Boisduval, et est remarquable par les caractères particuliers qu'il présente. C'est le genre IlojjorTEr.A, qui renferme treize espèces paraissant habiter spécialement le nouveau continent, surtout le nord de l'Amérique, mais dont une se trouve dans les Indes orientales. Le type est Vil. limula et cditsa, Drury, de rAnièrique septentrionale. L'es Ilomopicra ont les antennes lon- lîues, crénelées de cils lins dans les mâles, courtes, écartées dans les femelles; les palpes à dernier article court ; le corselet robuste, large, velu, carré, à ptérygodes longs, aplatis, velus, l'abdomen Ki;i. I — IlvIétiiM de l'eucalyple. (Chenille et piipillnti ] l-'m 'i, — ll\lcoi'a lie reucaly|ilt; l'I IC. l'APlLLONS. 109 est large, avec une grande crête; les ailes sont coneoiores, cnargèes de dessins, un peu soudées au milieu du bord terminal. Ciienilies rases, allongées, à tète petite, avec une éniinence bilide sur le onzième sogmenl. à onze pattes, mais dont la première paire des membraneuses est plus courte que les autres, et impropres à la marclie. Chrysalides obtuses en avant, coniques en arrière, recouvertes (]"une efllorescence d'un blanc bleuâtre ou violacé. Nous représentons (PI. XI\, fig. 4.) une Catolalide exotique, et nous donnons (PI. XVI, fig. 1 et 2.) les figures de la Chenille et du Papillon d'un genre étranger des plus curieux, celui desIlvLEORA (espèce de //. de rEucaliiptc), qui offre de grands rapports avec certains Crépusculaires de la divi- sion des Siihingiens, s'il ne doit même y rentrer. APPENDICE AUX NOCTUÉLIENS. Dans les pages nombreuses de ce volume, qui comprennent l'histoire de la famille des NOCTllÉ- Lll'JNS, nous avons rigoureusement suivi l'ordre indiqué par .M. E. Blanchard, en faisant toutefois connaître tous les genres adoptés par M. le docteur Boisduval dans son Index et son Gênera, et par Uuponchel dans son Catalogue méthodique, etc.; nous nous sommes surtout attaché à faire connaî- tre les espèces européennes de cette grande division des Lépidoptères, et nous n'avons donné qu'un petit nombre de descriptions des espèces exotiques, principalement de celles qui sont les types de groupes génériques très-distincts et anciennement connus. Nous pensons que tel devait être notre but dans un ouvrage comme le iioti'e, spécialement destiné aux personnes qui veulent se livrer à la re- cherche des espèces de nos pays, en ayant toutefois une connaissance générale des types exotiques principaux. Cependant, il faut le dire, on connaît aujourd'hui un très-grand nombre de Noctuéliens étrangers à l'Europe. Les matériaux qui se rapportent à ces Insectes sont épars dans une foule d'ou- vrages et de mémoires, tels que dans ceux des Séba, Drury, mademoiselle De Merlan, Cramer, Stoll, Ilarris. Donovan, .\bbol, Coquebert, Palisot De Boauvois, Uubner, continué par .MM. Geger et Her- ricli-Scheffer; de MM. Lecoute, le docteur Boisduval et de beaucoup d'autres; mais jusqu'ici on n'a- vait pas donné un travail d'ensemble sur ces espèces, car l'on ne peut appeler ainsi l'indigeste ré- pertoire de Fabricius, et la gloire tout entière d'un travail semblable doit revenir à notre savant et infatigable collègue, M. Achille Gueiice, qui, dans les tomes V, VI et V|| du Specics ijéncral des Lé- pidoptères, publié de 1850 à 1852, faisant partie des Suites à Uuffoii de l'édilion Rorel, a résumé toutes les observations précédemment faites sur les Noctuéliens, tant exotiques qu'indigènes, a donné la description d'un très-grand nombre de groupes et d'espèces nouvelles de cette division, principa- lement parmi ceux étrangers à l'Europe, et aussi a caractérisé un nombre énorme de groupes nom- més et figurés par llubner surtout, et dont la caractéristique n'avait jamais été publiée. Faire con- naître un ouvrage classique comme celui de M. Guenée nous a semblé utile: car, en même temps que nous démontrerons ainsi à nos lecteurs l'indispensable nécessité qu'il y a de l'avoir entre les mains toutes les fois qu'ils voudront s'occuper sérieusement de l'étude des Nocturnes, en même temps aussi nous compléterons ce que nous avons dit précédemment. Nous ne chercherons doue, dans les pages qui vont suivre, qu'à compléter, par un appendice relatif presque exclusivement aux espèces exoti- ques des Noctuéliens, le tableau que nous avons tracé des Insectes de cette division. Ce supplément à notre travail précédent sera une liste complète de tous les genres et la caractéristique des genres et des principales espèces étrangères à l'Europe. Nous avons préféré ne pas insérer ces détails dans notre texte pour le laisser en harmonie avec les autres parties de notre ouvrage, dans lesquelles les observations s\ir les espèces exotiques nous auraient niani[ué, et, en outre, il nous aurait été difficile, sinon impossible, d'intercaler tous les genres de M. Guenée dans le cadre que nous nous étions tracé; car les deux méthodes sont tout ù fait opposées. Un autre avantage que nous aurons, tout en suivant strictement la méthode adoptée dans nos deux volumes relatifs à l'histoire des Lépidoptères, sera de pouvoir brièvement indiquer aussi la classification générale et complète des Noctuelides de 110 HISTOIRE NATURELLE. M. Guenée, classification naturelle par excellence, puisqu'elle est fondée sur les premiers états en même temps que sur l'Insecte parfait, et qui dès lors sera, sans nul doute, plus tard, admise par tous les entomologistes. Le nombre des espèces indiquées, et presque toutes décrites par M. Gue- née, est immense, car il monte à près de deux mille, et dès lors on comprend, avec la tendance ac- tuelle à la division à l'infini, qu'il doit y entrer un irès-grand nombre de genres et de divisions pri- maires : nous les nommerons, mais nous sommes loin de les croire tous indispensables. l''- Phalange. WOCTUÉlilTES TmWlBFlS [Trifidœ, Guenée). !'■'" Tribu. DOMUYCIFORMES. Palpes et trompe courts; pattes mntiques; ailes squameuses : postérieures discolores dans l'Insecte parfait. Chenilles à seize pattes, à trapézoïdaux plus ou moins saillants et souvent garnis de poils verticillés. Chrysalides courtes, obtuses. !"■ Famille. NOCTCO-BOMBYCIDES {Nociuo-Bombycida-, Boisduval). Antennes simples, velou- tées; abdomen lisse; nervures costale et sous-costale des secondes ailes ayant une origine distincte, et ne se soudant en aucun point de leur trajet. Chenilles rases, notodontiformes. Papillons semblant propres aux régions tempérées et même un peu froides des deux continents, faisant peu d'usage de leurs ailes, et passant presque toute leur vie accrochés aux troncs des arbres qui les ont nourris. Genres : 1", Thyatvii.*. Outre les deiasa et bâtis, dont nous avons parlé, M. Guenée en décrit qua- tre espèces exotiques : trois de l'Amérique du Nord (abrnsa, pudens, cymaioplwroidcs), une de Java (vicina), et enfin il en signale une (la gloriosa, Boisduval) qui proviendrait du Caucase. — 2'', Lep- TiNA, Guenée, genre intermédiaire aux Thyavjra et aux Cymatophora. principalement caractérisé par leur corps grêle, et renfermant trois espèces de l'Amérique du Nord et une du Brésil. — 5", Cï- u.vTornoRA. genre exclusivement européen. 2'' Famille. BBYOPIIILIDES {BryophU'idœ , Guenée). De petite taille; palpes développés, squameux; abdomen crêlé; nervures costale et sous-costale des ailes postérieures ayant la même origne ou sou- dées peu après leur naissance. Chenilles très-cylindriques, à trapézoïdaux un peu verruqueux, lui- sants; vivant cachées, et se nourrissant de lichens. De l'Europe et de l'Amérique. Genres : 4'', EnvorniLA, Treitscke {Pœcilia, Ochsenheimer). Aux espèces d'Europe, auxquelles M. Guenée joint les B. pelra de l'Andalousie, simiilah-'icula d'Italie, ajoutez les paliiair'icida. Gu.. et corlicola, de l'Amérique du Nord. — 5^ GRAMMoruonA, Gu., complètement squameux; corselet petit, globuleux; abdomen crété à la base; palpes grêles, cylindriques, à dernier article tronqué; ailes supérieures arrondies : inférieures assez larges, luisantes. Deux espèces de l'Amérique {Noctua liebraicum et cora, Ilubner). Nous figurons le Grammaphore hébraïque. Fig. 99. — Grammapliore Iiébraique. .")"= Famille. BOMBYCOIDES IBombycoido', Boisduval). Corps épais, velu; palpe et trompe courts: nervures costale et sous-costale des ailes inférieiM'os comme chez les Bryophilides. Chenilles vivant à découvert, à trapézoïdaux verruqueux, velus. Habitent la zone tempérée et même les pays froids en Europe et en Amérique : beaucoup d'espèces sont très-communes, et quelques-unes se multiplient assez dans cerlaines années pour faire du tort à nos potagers et à nos plantations d'agrément. Genres : fr, Microcœlia, Gu. Corps grélc; palpes développés; pattes longues; ailes larges, entiè- res : antérieures squameuses, nébuleuses, à lignes et taches distinctes. Deux espèces {M. fraçiilis et diphlerotdcs, Gu.) de l'État de New-York. — 1% Diphtera. Aux espèces d'Europe M. Guenée joint PAPILLONS. 1 1 1 les D.jocom et deridcns, de rAmérique septentrionale. — 8% Prosietopds, Gu. Genre imparfaite- ment connu, se rapprocliani, par l'aspect générai, des Diplilera d'un cùlé, et des Noloilonia d'un autre. Une seule espèce, provenant de la Nouvelle-Hollande, le P. inassnela, Gu. — 9'', Colocasia. — 10'", AcRONïCTA. Genre nombreux, semblant surtout pi'opre à l'Europe et à l'Amérique du Nord : M. Guenée décrit une vingtaine d'espèces de ce dernier pays (types, A. iriiona, Hubner; lobellœ, Gu.; hasta, Gu.); il en indique une {pachycephala, Gu.) du Sénégal et une de Java {pruinosa). — d l"", Si- MVRA. .\ux espèces d'Europe, ajoutez une espèce probablement de Java (sccuris, Hubnerj. — Nous donnons, pi. XVII, iîg. I, la Diphicta dcihlens mâle. 2'' Tribu. GENUliSM. Palpes bien développés; pattes robustes, souvent armées d'épines; ailes oblongues : inférieures à indépendante irés-faible, toujours discolores et sans dessins communs. Che- nilles ù seize pattes, glabres, solitaires, sans éniinences, non velues. 4'' Famille. LEUCANIDES {Leucanidœ, Gu.). Papillons de couleurs pales, à dessins peu compli- qués, à abdomen lisse, ;\ jambes non épineuses. Chenilles longues, endophyles ou simplement ca- chées, et alors n)ar(|uées de lignes liiies, nombreuses Chrysalides enterrées ou contenues dans des tiges. Espèces très-nombreuses et très-difficiles à reconnaître, parce que les dessins des ailes son' excessivement réduits; se trouvant répandues sur toute la surface du globe, comme les Graminées qui les nourrissent. Les pays étrangers, le bord principalement des grands fleuves américains, doivent en posséder un très-grand nombre. Genres : 12', Sïnia. — lô', Mithïmna. — 14", Leicama. Les espèces très-nombreuses de ce genre se trouvent sur toute la surface du globe, mais l'Europe et l'Amérique en fournissent le plus : en exoti- ques, nous nommerons les L. l'Ulcra. Gu., de la Floride; pseudargipia ,Qi\. , de New- York; j/u, Gu., de Manille; uda, Gn., de la Nouvelle-Hollande; insiilicola, Gu., de l'ile de France; lorrcniium, Gu., de Ma- dagascar, etc. — IS', Sesamia, Gu. Nouveau genre fondé avec la Nonagria licspei'ua, qui se rencontre dans les champs de maïs, dans l'Europe méridionale; à antennes courtes, trés-pectinées; à trompe presque nulle; pattes assez courtes, à ergots peu saillants; ailes entières, lisses, soyeuses, luisantes. — 16", Meliana, Curtis. — 17", Sekta, Stéphens, renfermant un petit nombre d'espèces propres à l'Angleterre. — 18*, NoNAcniA. Les espèces exotiques sont nombreuses dans l'Amérique du Sud (N. inqiiinnta, Gu., de New-York; enervala, Gu., de la Floride, etc.); d'autres se trouvent au Brésil {ossea, Gu,), au cap de Bonne-Espérance (outcria), au Sénégal iScnegalnisis), etc, 5"^ Famille. GLOTTULIDÉS [Gloliididiv , Gu.j. Trompe presque nulle; palpes rudimentaires; anten- nes courtes. Chenilles endopbytes. Espèces presque exclusivement exotiques. Fig. 100. — Gloltu.c timais. (Clienille.) Genres : 19^CALu■^iA, Guenée. Palpes Irés-developpés, à articles peu distincts; abdomen lisse; corps plutôt squameux que velu; pattes longues; ailes entières, luisantes, à écailles larges, déprimées ; postérieures larges, à nervures rappelant celles des Diplilera. Une espèce du Silhet (C. siderea, Gu.). — 20", PoLVTELA, Guenée. Palpes courts, droits, épais, bicolores; trompe assez courte, robuste; ailes entières, lisses, à écailles fines : inférieures à nervures disposées de même que celles du genre Cal- hjna. Chenilles cylindriques, allongées, vivant dans les oignons des plantes bulbeuses. Deux espèces des Indes orientales (P. gloriosœ, Fabricius, et flor'tgcra, Gu.). — 21", Gi.ottui.a. Aux espèces euro- péennes, ajoutez les G. lïmaïs. Cramer, commune dans l'Amérique du Nord, et dont nous donnons la figure de la Chenille; helerocampa, Gu., qui n'est pas rare au lirésil, et dominua, Gu., du conti- nent et de l'archipel Indien, ainsi que de I ile de France, et que M, Boisduval croyait identique à la H 2 HISTOIRE NATURELLE. Pancratiï. — '¥!', Noropsis, Gu. Antennes garnies, dans les mâles, Je petites dents surmontées àc cils verticiilés; palpes épais; ailes entières, très-arrondies. Aspect général rappelant les Chelon'm. Une espèce de Colombie, du Brésil et de l'ile de Curaçao, nommée fasluosa par M. Guenée, et dé- crite précédemment sous ceux de A', hieroghjpliiai. Cramer, et elegans, Hubner. 6'" Famille. APAMIDÉS {Apamidœ, Guenée). Dans cette division, ainsi que dans celle des Cara- drinidœ et des iSocliùdœ qui vont suivre, le Papillon est de couleurs obscures; ses palpes sont ascen- dants, sa trompe longue, ses paltos très-l'ortes, non épineuses, et plus particulièrement les ailes soni disposées en toit incliné, et ont ordinairement leur espace terminal plus foncé que le fond. Les Che- nilles sont cylindriques, glabres, endophytes ou cachées. Les Apamides sont excessivement nom- breux en espèces, qui sont répandues par tout le globe, et habitent les climats les plus opposés. On peut les subdiviser en quatre sous-familles ; Gorhjuïdes, Xijlopliasides. Episémides et Apamides propres. Genres : 25^ Gortïn.^. Aux espèces européennes, M. Guenée joint les G. xantkenes, Germar, de Sicile, et mœsica, II. Scheffer, des monts Balcans, et il décrit cinq espèces propres à l'Amérique du Nord : G. rutila, margiiiidens, imipida, nebris et nilcla. - 2'i', IIveircecia, Gu. Ajoutez deux es- pèces des environs de New-York (/7. iorea et immanis). — 2o'', Nephelodes, G., différant surtout du groupé précédent par les antennes à moitié pectinées, et par l'incertitude des dessins des ailes anté- rieures; ne renferme que trois espèces : deux de l'Amérique du Nord [minians et violans, Gu.) et une (nibeslans) indiquée avec doute comme de la Nouvelle-Hollande. — 26^ Scolelocasip.v, Gu. Groupe ne renfermant qu'une seule espèce [Hgni, Gu.) de la Géorgie, caractérisée génériquement par ses palpes prolongés en bec un peu comme chez les Calpe, par son toupet frontal aigu, ses pattes à tibias très-velus, ses ailes épaisses, à franges très-fournies, et par sa Chenille, qui se rapproche de celles des Hydrœcia. — 21", Acuatodes, Gu. Front formant une saillie conique; abdomen long, fortement caréné, crête sur presque tous les segments dans les deux sexes, etc. Espèce unique, A. sandix, Gu., de l'Étal de New-York. — 28', A.wlia, Ilubner. Se distingue surtout des Xiflina par son abdomen non crête; ailes oblongues, plissées, à dessins présentant une grande ressemblance et disposés en partie dans le sens de la longueur, et, lorsqu'elles sont repliées, donnant à l'Insecte une forme allongée : le type est 1'^. piilris, Linné, d'une grande partie de l'Europe, et rangée précé- demment avec les Agrotis et Xijlina; quatre autres espèces africaines : piitrefacln, Gu , d'Abyssi- nie; tobida, du Sénégal; pleciitis, de SieraLeone, et sina. — 29"", Xïlopiiasia, Sléphens. Outre ces espèces européennes, ce genre en renferme plusieurs des deux Amériqiies : telles que les apamifor- mis, Gu.; Hgnicolora, vcrbascoides, sextilis. cariosa, de l'Amérique du Nord; miicens, confiisa, de la Pensylvanie; dcnterna et dimiuiila, du Brésil, etc. — 50'', ByrTERVcn, Stéphens. — "1'', X^lomy- GEs, Gu. Genre fondé pour VEgira cunspicilUnis, W. V., d'Europe, â antennes crénelées de cils dans les mâles, filiformes chez les femelles; à palpes courts, droits, bicolores, massés, et à dernier article court, ovoïde, etc., et à Chenilles ayant un aspect vermiforme, et vivant au pied et non entre les" racines des plantes basses; renferme plusieurs espèces américaines, telles que les X. eridaiiia. Cramer, de l'Amérique du Nord; putraria. Guenée, de la Guadeloupe; amggia, Gu., du Brésil. — 52", Apoboi'hvla, Gu., ou Egira, Duponchel. — 55'', Spodoptera, Gu. Groupe semblant exclusivcmeni propre aux continent et archipel Indien, et à la partie septentrionale de l'Afrique; remarquable par ses antennes, variant depuis des hampes filiformes jusqu'aux crénelurcs laminées et surmontées d'épais fascicules de poils; par ses ailes supérieures entières, épaisses, veloutées, maies, nébuleuses : infé- rieures blanches, un peu hyalines. Sept espèces : S. maurila, Bd., de l'ile Maurice; Abijssinia, Gu.; acroniieloides, de Taïti; nubes, pcctca, filtim, cilium, Gu , de Java et de l'Inde centrale. — 54'', La- PHïGMA, Gu. Groupe formé avec les Caradrina exigua et pijgmwa d'Europe, reconnaissable généri- quement à leurs ailes inférieures hyolines; leur abdomen crété, les palpes arqués, épais, renflés, massés, squameux, etc., et comprenant des espèces exotiques : comme les L. cgcloides, Gu., du cap de Bonne-Espérance; muera, Gu., du Brésil, et flugiperda, Ilubner, très-répandu dans les deux Amériques. — 5">'", Prodenia. Genre exclusivement exotique, quoique la P. relina, II. Schœffer, ori- ginaire de l'Asie Mineure, ait été trouvée dans la Turquie d'Europe, au delà du canal de Constanti- nople, et même, assure-t-on, à Cadix, où elle aurait été probablement importée par des bâtiments venant du Levant. Les Prudenia ont les ailes supérieures oblongues, prolongées ii l'apex, à dessins Fi(!. 1. — Ulpliléie joueuse. (Màle.j Fig. 2. — (Jorlyne lirillnnte. (Mâle FIg. 5. — Calogramme peinte. jMàle ) l''ig. -i — AgtMftis ù grande tache. Klg. 5. — Da.sygastèie de la Nouvelle-Hollaiule Fig. fi. — Perigea étoilce . (Mâle. Fig. 7. — Ciii'hédic des pampres. (M.île.! Fig 8 — Iladène grande. (Mâle.) Il 17. PAPILLONS. 115 tranchés, à Iranelies distinctes, et ù rainilicalions de la nervure médiane claires, et formant avec la laclie orbiculaire un dessin particulier; les espèces nombreuses el difficiles à distinguer habiient presque toutes les parties du globe : elles sont aussi communes dans les Amériques [androcea, Cra- mer, de Cayenne et Surinam; cummelinœ, Abbot, dé lAméiique du Nord) que dans les Indes (cili- géra, Gu.). et se retrouvent également dans les archipels de l'Océanie [tasmania, Gu.) et sur les îles et le continent africain {rctina, Gn.)- — 56", Calogramma, Gu. Une espèce (p'icla, Guérin)de laNou- velle-llollande, se distinguant dos Prodenia par la forme des antennes, du corselet el des pattes, et surtout par son abdomen lisse. — Tû", NErniA. — 58", IIeliopuobus. Aux espèces euro])éennes, ajoulez VU. fimbrïac'is. Gu., de rAn)cri(]ue septentrionale. — 59''. Lpisema. — 10'', Chah.eas. — il", I'achkira. — 42'', Cekigo. — 45'-, Lupep.i.na. — 44', Cbvmodes, Guenée. Genre propre à TAnié- rique du Nord, au Kamtchatka, au Labrador, à la Laponie et à l'Islande; se distinguant des jl/d/HCs- ira par un faciès tout particulier, la forme de la nervule indépendante, la vestiture du corselet com- posée de poils laineux, épais, fourres, et l'abdomen à peine crélé. Types, C. Grocnlandica, Sommer; fielidn, Gu.; gclada, Al. Lefebvre: horca, Boisduval, etc. — 45", Mamestra, Orlisenheimer. Genre actuellement nombreux et malheureusement très-répandu sur presque toute la surface du globe; car leurs Chenilles détruisent les plantes potagères, el, comme elles vivent isolées et non en société, on ne peut aisément les détruire. Les types européens (ancep.i, Hubner; albicolor, Sepp; Leiner'i, Frey; fulva, W. V.; brassiccc el pcr.^irnrht', Linné, etc.) ont été successivement rangés a\cc les tladcna el les Luper'ina; parmi les exotiques, nous ne citerons r|ue les M. rallidipr.s, Gu., du Brésil; nrclka, Tig, 101. — Maiiiestre iii'cliqiio. Boisduval, du nord de lAmérique septentrionale; scpultris et nigerr'nua, Guenée, de la Nouvelle- Hollande. — 46'", Dastgasteh, Gu. Groupe exclusivement propre à la Nouvelle-Hollande, semblant nombreux en espèces, quoique M. Guenée n'en ait décrit que trois iD. Hollanditr, leiicanio'ulcs et rpundoidcs). et chez lequel les ailes supérieures sont épaisses, un peu festonnées, à lignes et taches assez confuses, el les inférieures largement bordées de noir en dessous. — 47", Eriopvga, Gu. Une seule espèce (E. junictalKm. du Brésil), surtout Irès-reniarquable par son abdomen, dépas- ,sant notablement les ailes infci'ieures, peu robuste, lisse, et seulement un peu velu ;■! la base, mais épaissi à l'extrémité, et garni, dans les miles, d'une quaniité prodigieuse de bourre cotonneuse. — 48", Apamea. Outre les espèces européennes nombreuses, 51. Guenée en indique un assez grand nom ••• bre d'exotiques et propres ;i l'Amérique burcale (.1. finilinin, mnctata. iapis), ;'i Li Nouvelle-Hul- lande (xa/irtri,s, spuiiiigera\ au cap de Bonne-Lspérance (capcnsis) et à l'Abyssinie [infenor). — 49", Miana. — bO'', Cel.^na. Aux deux espèces d'Lurope se joignent de nombreuses espèces exotiques : telles sont les C. agrolina, Gu , de Cuba; chulcedonia, Hubner, de l'Amérique du Nord; exesn, Gu., de la Floride, e^lc. — 51'', Ampuia, Gu. Genre formé avec deux espèces incomplclcmont connues, les A . siibiinim. du Cap, et liephdoidcs, d'Abyssiuie. — 52", Peiugea, A rexceplion du P. iuiplexn, Hubner, de la Sicile; les vingt autres espèces sont exoliques et décrites pfuir la première fois par .M. Guenée : elles habitent surtout les diverses contrées de l'Amérique (xiiloplwsioides, du Brésil; apameoide.1 de l'île Saint-Thomas), etc., et les îles de la mer des Indes, ainsi que le continent indien (.<:picea, de Java; tricycla, du Silhet. etc.). Nous représentons, dans nolie Atlas, la Gorlynn rutila, mâle (pi. XVII, fig. 2), la Calogramma picla (pi. Wll, lig. 5); le Dasijgastcr Novtf-IlnUnndiœ (pi. XVII, fig. 5), et le Pcrigcra .iteUigcru ipl XMI, lig. G). p.' 15 Il-i IIISTOIIIK NATURELLE. 1' FamillK. CAfiADRINIDÊS (Caradrinidœ, Boisduval). Se distinguant surtout des Apaiiiidés par le Papillon, à pattes non épineuses, à ailes à lignes distinetes sur un fond uni, et par ses Clienillés courtes, un peu à forme de Cloporte, à poils isolés, visibles. D'Europe, d'Amérique, des Indes, etc. Genres : 55'=, Amyna, Gu. Groupe se rapprorliant assez des Apamidés. et ne comprenant que deux espèces, les A. sclcnamplia, Gu,, des Indes orientales, et axis, Gu. de Taïli. — .54'', Grammesia. — 5û°, HïDBiLL.t. Une espèce de Laponie {obliteraia) et une des environs de Kiacliia. en Sibérie [ilis- iriicta. Eversman). — 5C«, Acosmeti\. — 57«, Monodes, Gu. Ne comprend qu'une espèce de la Flo- ride {luicicolora), à Chenille courte; abdomen lisse; ailes luisantes, etc. — 58*. Caradrina. Aux espèces d'Europe, ajoutez des espèces assez nombreuses des deux Amériques (tnrdn, de l'Amérique du Nord), des îles de la mer des Indes (ignava, de File de France), de l'Âbyssinie (airilnm), etc. Fig. 102. - llydiille oblilérée. (Mâle.) S* Famille. NOCTIIIDÉS (Nociiiidœ, Boisduval). A quelques caractères semblables à ceux des Apamidés et Caradrinides, les Noctuidés joignent les suivants : Papillons ;\ abdomen lisse; tibias souvent épineux, à ailes supérieures en toit Irès-aplati, et recouvrant en jiartie les ailes inférieures. Chenilles souterraines ou au moins très cachées. Ces Insectes habitent toutes les parties du globe, et sont surtout très-abondantes dans les climats tempérés de l'Europe et de l'Amérique du Nord. Souvent les individus de ces deux pays sont complètement identiques, et, quand ils forment des espèces distinctes, ces espèces ont toujours entre elles la plus grande analogie. Plusieurs Noctuidés sont très-nuisibles à nos jardins jiotagers et à nos légumes; en Europe, la Triphœna pronuba et \'A- grotis exclamationis sont un véritable fléau; mais le Papillon se cache trop bien pour qu'on puisse le détruire, et on ne peut que se débarrasser des nymphes, que l'on trouve communément en bêchant la terre. Genres : SO"", Uusina. — CO', Agrotis. Genre très-répandu sur toute la terre, car M. Guenée eu in- dique cent quinze espèces qui se rencontrent plus particulièrement en Europe et en Amérique, et quelques-unes semblent se trouver à la fois dans ces deux pays, ou sont très-rapprochées les unes des autres. M. Guenée décrit beaucoup d'espèces exotiques, plus de cinquante, presque toutes nou- velles, et il y réunit les Spalolis de M Boisduval; sans parler actuellement des espèces d'Europe, nous citerons spécialement, pour l'Amérique du Nord, les A. spissa, jacidifcra, spiciilifcra; pour l'Amé- rique du Sud, ignicuns, bU'nura, gtjpœiïna, grandbnacida; pour les Indes orientales et ses archi- pels, arislifcra, inicrjectionis; pour la Nouvelle-Hollande et Van-Piemen, radians, spina, capiilaris, atra, libiala; pour l'Abyssinie et le Cap, albifrons, bilix, cinchonida; pour l'Algérie et les environs d'Oran, Upara, plioiopliilu, etc. — 61', Tkii'h.e.na. — 62% Noctda. Ajoutez aux espèces européen- nes quelques espèces américaines, telles que les N. lubricans, Gu , de la Floride; augiir, Fabricius, qui, commune en Europe, se retrouve dans le nord de l'Améiique, de même que la plecia, Linné; sigmoides eX triangulum, Ilubner, de New-York; major, du Brésil, et quelques autres. 9" Famille. ORTIIOSIDÉS {(htliosidœ, Guenée). Dans cette division, de même que chez les Hadé- midés et Cosmidés, le Papillon a les ailes de couleurs variées; les Chenilles sont simplement abri- tées; en outre, plus spécialement, les palpes sont velus, courts, presque droits; les ailes ont la ligne subterminale droite, la tache réniforme souillée de noir, et l'abdomen est ordinairement lisse. Habi- tent toutes les parties de l'Europe et les contrées tempérées du nouveau monde. Genres : ôS"", Trachea. — 64°, Eogena, Guenée. Nouveau genre à antennes elliptiques, épaisses, non ciliées; i)alpes courts; pattes courtes, presque égales; ailes entières, veloutées, concolores : une PAPILLONS. 115 seule espèce encore très-peu répandue dans les collections, VË. Conlnnt'inei, Gu., de la Kussie. — G5% Pachnobu, Gucnée. Genre de \ya\ionkiltiiperborca, Dalmann) et du nord de l'Europe. — 66^ Ce- nAMicA, On. se rapprochant des Tiviiiocampa, mais en différant par les palpes et les antennes : qua- tre espèces, une de l'Amérique du ^ord (C. cxtisla), deux de la Floride iviailc}u'iarts et U. nllmiii) et une de la Nouvelle-Hollande iMarijx) — 67'', IIïssia, Gn^ Genre peu connu, ne comprenant (pi'une seule espèce {cavcrnosa, Eversmann) de l'Oural et de Casan. — CS'', T;Emocami'a. Aux espèces d'Eu- rope, ajoutez quelques espèces de l'Amérique septentrionale, telles que les T. alia, liilnsci, ovidiica, slyrctc'is, etc. — 69", Orthosia. M. Guenée ne connaît et ne décrit qu'une seule espèce exotique, rO. pulvis, de la Nouvelle-Hollande. — 70'. Anthocelis. — 71'\ Hïi'Otrix, Groupe de l'Amérique du Sud, créé pour trois espèces (//. purpitiigcra, flnvujcra et carncigern, Guenée) de la Nouvelle- Fribourg au Rrésil, surtout reconnaissables aux longs poils disposés en faisceaux qui garnissent If dessous de l'abdomen des mâles. — 72'', Orthodes. Groupe exclusivement américain dont .M . Gue- née décrit treize espèces, à antennes minces, à palpes redressés, à ailes presque toujours entiè- res, etc.; rappelant les Mcsoçjwna et certaines Caradrinides. Types, T. n'ujrum, du Drésit, atwalra, ilu Para; apûca. de New-York, etc. — 17)'', Cerastis. Une seule espèce exotique (C. aniliocelioidcs, Gn., de l'Amérique du Nord). — 74'', ScorELoscosn, Curtis. Genre correspondant aux ^]ccople>■(l de Duponcliel : une espèce commune partout en Europe {salellilia, Linné), et une nouvelle (sidiis, Gn.) de l'Amérique septentrionale. — 75'', Dasycampa. — 70', IIoporlna, Boisduval. — 77'", Xa.muia. .\ux espèces d'Europe, en ajouter quelques-unes de l'Amérique du Nord, telles que les .Y. ru- fafja. Ilubner; auraiiiiaiio, Gn.; bicGloraçio, Gn., etc. — 78', IIiptelia, Guenée. Groupe fondé ]iour deux espèces d'Europe [ocluraijo, Hubner, et nmiiago, Freyi, qui diffère des Xanlliia par les tibias épineux, les antennes peclinées, l'abdomen caréné, les ailes supérieures falquées, etc. — 79', Cir- RHŒDiA, Gn. Une espèce de New-York et de Baltimore (pampina. Guenée) à joindre avec deux d'Eu- rope. — 80', Mesoco.na, Coisduval. Aux deux espèces d'Europe, M. Guenée joint les M. mad'ida, du Brésil, et cidex, de la Floride. Nous donnons (pi. XVII, lig. 7) la ligure de la Cirrhèuie des tampas, remarquable par la forme de ses ailes antérieures. 10' Famille. C0.SM1DÉ.S [Cosmïdœ, Guenée). Ayant, outre quelques caractères communs aux Or- tboridés et aux Uadénidés, les lignes médianes des ailes non dentelées et disposées en trapèze, et chez lesquelles les Chenilles vivent renfermées entre des feuilles attachées avec de la soie. On n'en connaît qu'un nombre assez peu considérable de genres et d'espèces qui habitent l'Europe et les deux grandes régions de l'Amérique, et dont les Papillons, de taille petite, sont élégants, à ailes lisses, soyeuses, offrant des dessins bien marqués qui les font facilement distinguer. Genres : 81', Tethea. — 8'2', Euteria. Genre que Duponchel réunissait à celui des Costniu, et qui s'en distingue par ses antennes denticulées el crénelées de cils courts dans les mâles, filiformes et garnies de cils fins dans les femelles; palpes peu ascendants, à second article un peu ronflé; ailes supérieures très-enlières. à taches visibles, quoique peu ap|iarentes : aux quatre espèces d'Euro])e, dont le type est \'E fidvago, W. V., d'une grande partie de rEuro]ie, .M. Guenée ajoute \' Eupena mclanospila, du Brésil. — 85', Dicycla, Guenée. Une espèce, le D. oo, Linné, que Luponchel place avec les Tclliea, et qui se distingue surtout par ses antennes ciliées et par l'oviducle des femelles, saillant comme dans les Eiipcria. — • 84', Cosmia. Aux espèces d'Europe se joignent quelques espè- ces de l'Amérique du Nord [C. orina. On.). — 85', Atuetmia, Ilubner. Antennes grêles, sétacées; palpes grêles; corselet globuleux: pattes glabres; ailes snpéiicures entières, en tiiangle obtus; port des Cosmia : une espèce du Brésil [htusta, Gu.) et une de Colombie Isubusta, Ilubner). H« Famille. HADÊNIDES {Hadenidœ, Guenée), qui a certains caractères conimuns avec les Orlho- sidés et les Cosmidés, jouit d'avoir des palpes robustes, ascendants; la ligne sublerminale des ailes brisée, et l'abdomen le plus souvent crête. Les Uadénidés sont excessivement nondjreux; on en trouve dans toutes les parties du globe, mais surtout dans les contrées tempérées ou froides de l'Europe et de l'Amérique, où les Papillons, d'assez petite taille, volent au crépuscule, et s'.)ccrocheiil, pendant le jour, au tionc des arbres ou sur les murs de clotui'e. Genres : 80', Ilarus. — 87', Dianth.ecia. Une vingtaine d'espèces surtout des parties tempérées des deux hémisphères, mais qui doivent se retrouver partout où croissent les Caryophilées des genres l^'jcliiiis, Silctie, Dïanthns. Snponuriu, etc., sur lesquels elles vivent ; quelquefois très-nw'' euses Iir, HISTOIRE NÂTIJKKIXE. en iiRlividus sur une nuMue plante, au puint que I ou a pu eûmpler plus de vingt D. cucubali sur un même pied ûe Silcnv iiijhiia. i'armi les espéies exotiques, nous ne citerons que le D. capsitlaris, Gii., t'ig. 103, — Uianlliécie uapsuluiro. (Femelle.) de la Kloiide. — 88'', Hecateua, Guenée. Antennes simples, pubescentes, à cils égaux dans les mâ- les, filiformes dans les femelles, palpes couris, droits, velus, à dernier article très-court: corselet robuste; abdomen velu, peu crête; ailes supérieures veloutées, pulvérulentes, nébuleuses, à lignes médianes distinctes, et à espace médian habituellement plus obscur que le fond. Chenilles lisses, al- longées, sans chevrons dorsaux. Chrysalides pyril'ormes. Formé aux dépens des Dianiliœcia et des Pol'ia, et renfermant quelques espèces européennes et américaines. Le type est 1'//. iltjsodca, W. V., de toute l'Europe ; une espèce du Brésil est ['olivocincla, Gn,, et une de l'Amérique du iN'ord, la caudabllis, Guenée. — 89^ I'houoceka, Guenée. Genre ne renfermant que deux espèces (P. Gante- mil, ttuponchel, d'Espagne et des îles d'Hyères, el fd'ichia, Donzil, des environs de Paris), et qui se distingue particulièrement des Hecalera par les antennes, qui, même chez les mâles, sont complè- tement dépourvues de toute cilialion, et par le front, qui est surmonté d'une pièce cornée un peu cordiforme, à bords relevés, et du milieu de laquelle s'élève une sorte de tronçon de pyramide ru- gueuse. — 90'', PoLi.\. Une seule espèce exotique, la P. Slcvcnsii, Guenée, de l'Inde centrale, qui se rapproche beaucoup de notre polijniiia, Linné, de l'Autriche et de la Hongrie. — 'Jl", IUsvpolia, Guenée, caractérisé principalement par les poils nombreux que l'on remarque sur le corselet, l'ab- domen et les paltes: ne renfermant qu'une espèce {D. Tciupli, Sieboldt), longtemps ballottée dans les genres Cnpiioiles, Liipeiina, Maincslrti, Agrol'is et Polia, et provenant de la Laponie, de la Suède, du Devonshire, pays boréaux qui expliquent son épaisse vesliture. — 92^ Epunda. Aux espèces d'Eu- rope, M. Guenée joint une espèce de l'Amérique du Nord, son /:.'. oniichina. — 93'', Valeria. Aux espèces européennes, qui ont un peu l'aspect des Bomhtjx. on doit joindre une espèce brésilienne {V. berijllus, Guenée), qui se rapproche davantage des Noctuelles par son aspect général. — 9 i"", Mi- SEiiA. — 9.y, CHAUirTEHA. Trois espèces seulement, dont l'une [d. fcsta, Guenée) est étrangère el propre à la Caroline, dans l'Amérique méridionale. — 96", Acnioris. — 97', Jaspidia. — 98", Charidea, Guenée. Antennes à articles serrés, munis chacun d'un fascicule de cils très-courts dans les mâles, encore plus courts chez les femelles; ailes sui)érieures un peu aiguës à l'apex, à dessins très-dis- tincts. Des espèces très-petites et excessivement jolies; l'une du cap de lionne-Espérance (C clegan- tissinia, Gn.) et l'autre de Pondichéry [C. V. hriiniieiiin, Gn.). - 99", I'ulogophora. Quelques espè- ces de l'Amérique du Nord, et dont le type est le P. anoUonta, Gn., New- York. — 100", Edplexia, Stéphens. Groupe ne comprenant qu'une seule espèce (E. lucipara, Linné, d'une grande partie de l'Europe et de l'Amérique du Nord), réunie par Diiponchel à celle du genre précèdent. — 101", IIe- TERocHROMA. Guenéc. Genre américain, dont M. Guenée a décrit trois espèces (//. rriopioides, liadc- noidcs et nclialio'uUs, du Brésil), el qui a pour caractère de présenter des ailes épaisses, avec le dessous des inférieures marqué d'une lunule entre deux lignes, dont la postérieure très-dentée ou sinuée, le tout épais et très-marqué. — 10.", Poi.vph^ms. Au type européen (serïcina, Lang.) se joint le xanlliocliloris, Boisduval, ou alliacen, Germar, de Sicile, et une espèce [lierbaccn, Gn.)de l'Amé- rique du Nord. — lOÔ", Api.ecta. Une douzaine d'espèces propres aux pays froids, el plus spéciale- ment au nord de l'Europe et de l'Amérique ; parmi ces dernières, nous indiquerons les .4. \mbri- fera, nimbosa, condiia, latex, Gn., et une espèce du pôle nord, et plus particunèrement de la Lapo- nie, VA. Sclioeiiherri, Boisduval. — 104", IlAnEiSA. Ce genre, très-nombreux en espèces, puisque M. Guenée en indi(jue une cin(|uantaine, habile toutes les contrées de l'Europe et des deux Ameri- PAPILLONS. H7 ques, et se rencontre également à la Nouvelle-Hollande : on ne l'a pas encore signalé en Afrique. Les Papillons se reconnaissent ordinairement ù la ligne sublerniinale, brisée en W ou M couchée, ei i> une tache, plus claire que le fond, placée sous la réniforme, et qui est divisée inférieurenient en deux dents aiguës. Les Chenilles sont cylindriques, sans éminences; vivant à découvert sur les ar- bres et les plantes basses, et se retirent toutes en terre pour se métamorphoser; elles habitent en abondance nos jardins, sans y causer des ravages bien considérables. Nous citerons une espèce (clie- • nopodli-, Albin', qui se trouve à la fois dans l'Europe et l'Amérique septentrionales, des espèces propres à l'Amérique du Nord [miscloidcs, Guenée; disimcla, llubner, firamUs. Boisdiival; xijliiwi- des, llubner); d'autres, comme le monUis, Guenée, de l'Amérique méridionale; deux espèces de l'Inde centrale (hidislans et consangnis, Guenée), et des espèces assez nombreuses propres à la Nouvelle-Hollande (a/)/cfoïrfes, expulsa, luira, Guenée). Nous figurons (pi. XVII, fig. 8) 1'//. i/ranilis. 12' Famille. XYLINIDÉS {XtiUnidcr, Guenée). Antennes presque toujours simples; palpes très-dé. veloppés; corselet robuste; ailes oblongues, à dessins longitudinaux, repliées en toit aplati dans le repos, et donnant à l'Insecte une forme allongée. Chenilles allongées, souvent nionilil'ormes, de cou- leurs brillantes, vivant à découvert sur les plantes basses et sur les arbres. Chrysalides nues ou en- terrées, renfermées dans des coques de consistance variSble. On connaît un assez grand nombre de Xylinidés qui habitent surtout l'Europe et les contrées tempérées de l'Amérique. Genres : lOS', Lithoc.vmi'a, Guenée. Distingué des Xijlocampa principalement parce que les an- tennes des mâles sont assez grêles et garnies de lames longues, Irés-serrées, et par l'aspect général de l'Insecte : espèce unique, L. ramosa, Esper, des parties montagneuses de l'Europe, et à laquelle on doit peut-être joindre la i\'. mcndosa, Hubner, de Java. — lOG", XïLoc.isirA, Gn. Groupe réduit à VX. ritliorlùza. Bûikhausen. — 107*', Cloantu.^. Aux espèces européennes, joindre les C. ramosota, Guenée, de l'Amérique du Nord, et composila, Gn., de l'Australie et de la Tasmanie. — 108'', Calo- CAMPA — lOO"", Xvi.iNA. Une espèce, la A", petiificata, W. V., qui se rencontre, quoique assez rare- ment, dans presque toute l'Europe et habite également le nord de l'Amérique. — 110', Nïstalea, Gue- née. Genre américain (concliifcra, Bd., des Antilles; supcrciliosa, Gn., de Cayenne, et ebulea, Cra- mer, de Surinam), surtout remarquable en ce que les deux collerettes de poils qui entourent la base Kig. 104. — NjcUilea concliylère. (Mâle., des antennes ne sont plus de simi)les fascicules nnitant de petites écailles, mais sont tellement grandes, qu'elles se touchent et occupent toute la partie supérieure de la tète. — III', Cucillia. La patrie par excellence des Cucullies, dont on a décrit plus de cinquante espèces, est la Russie méri- dionale; le nord de l'Europe, ainsi que l'Amérique septentrionale, en fournissent aussi une certaine quanlilé; enfin les régions méridionales sont beaucou|) plus ])auvres. Parmi les espèces exotiques peu nombreuses, nous nommerons Viimlnaiica, qui, très-eommuiie dans pres(iue toute l'Europe, 1 est presque autant dans le nord de l'Amérique : cette dernière région nourrit encore les C asicroiiles. postera et (lorea, Guenée, etc. — 112', Cr.AJiDonES, Gn. Genre ne renfermant qu'une espèce \tal\di- formïs), de l'Amérique septentrionale, dont l'aspect général et l'exiguïté du corps rappellent les Eras- tria, mais qui, jjar la disposition et les dessins des ailes, se ra|iprocbe davantage des Cucullies. — 115'', Epimecia. — 111', Okcia, Hubner. — 115' Cleophana. - 1 1l)', Calophasia. 118 FIISTOIRE NATURELLE 15' Famille. IIELIOTIIIDÉS (llelioïkidœ, Boisduval). Papillons à antennes non peclinées, à palpes épais, à corselet robuste, à jambes garnies d'épines, à ailes fortement marquées de taches noires sur un fond clair, et volant fréquemment en plein jour. Chenilles de couleurs vives, à lignes nettement marquées, et vivant de fleurs et de graines. On en trouve dans toutes les parties du globe : certains genres, comme celui des Anartu, préfèrent les contrées froides ou montagneuses, et les autres ha- bitent les régions tempérées. Genres : 1 1 7% Obia, Gn. Se distingue des Chariclées par son front bombé, son corselet squameux, lisse, peu convexe; son abdomen terminé par un oviducte saillant dans les femelles, etc. : une seule espèce, 0. saïKjuinca, llubner, de l'Amérique du Nord. — 118% Chariclea. — 110% Rhodophora, Guenée. Petit groupe américain ne renfermant que deux espèces {gaitrœ, Abbot, de la Floride, et florida, G., de l'État de New-York), très-élégantes, agréablement variées de blanc et de rose, et se posant en plein jour sur les fleurs, avec lesquelles leurs couleurs les font confondre très-facilement. — 120'', EuTonriA, Gn. Genre ne renfermant qu'une seule espèce, Laudeti, Bdv., des Alpes du Va- lais et de la Russie méridionale, que Duponcliel el le docteur Boisduval réunissent aux Cleopliana. — 121 ■■, Stephania, Guenée. Une seule espèce {pimiccago, Bdv., de la Russie méridionale, rangée précédemment avec les Xantliia) compose ce groupe, surtout caractérisé par son front, formant au- dessus de la trompe une lame demi-circulaire, puis bombée, et muni au centre d'une large couronne saillante, bombée et rugueuse. — 122'', Lepipolïs, Guenée. Front représentant un entonnoir très- évasé; corselet très-squameux : une seule espèce, perscripta, Guenée, de la Floride. — l^ô". Aspila, Guenée. Groupe américain voisin des Ileliolliis, à antennes a-sez longues; front lisse et aplati; ailes supérieures triangulaires : espèces, virescens, Fabricius, de la Guadeloupe; rhcx'iœ, Abbot, et sub- flexa, Gn., de l'Amérique septentrionale. • — 124'', Tamii.a, Guenée. A antennes courtes, minces; à front bombé; ;i corselet étroit, grêle; à pattes courtes et jambes antérieures armées de plusieurs épi- nes : une espèce commune dans l'Amérique du Nord, la iiiindila, Drury, qu'ilawortii nomme «ir/ri- caus, «t indique à tort comme propre à l'Angleterre, et qui vit sur le Delpliinium slapliijsagria. — 125'', Heltotuis. Aux espèces européennes que nous avons indiquées, joindre les //. asstdla, Gn., de Taiti; cilisca, Gn., du Brésil; spinosœ, Gn., du Canada; scaluliqera, Gn., du Cap de Bonne- Espérance, etc. — 126% Antu^cia, Bdv., ou Thypana, Gn. A cinq espèces d'Europe, on joint six es- pèces de l'Amérique du Nord, parmi lesquelles nous ne nommerons que les A. rivulosn, jagiiarina, Guenée, el tuberctdum, Hubner. — 127% Ja.ntuinea, Gn. Une jolie espèce [Fridiv(ddjizlaji, Dupon- chel) des monts Balkans, qui se rapproche plus des Anarla que des Heliothis, tout en différant nota- blement des uns et des autres. — 128% Anarta. — 129'-. Cyredia, Guenée. Groupe à pattes assez longues, hispides, avec tous les tibias garnis d'épines grêles, mais sans ongles; à éperons grêles, assez longs : ne renfermant que deux espèces de la Russie méridionale, les liiper'nioidcs, Gn. (Chai-- diniji, Herrich Schœffer) et nnaclwrcta, Herrich Schoeffer. — 130% Heliodes. Aux deux espèces d'Eu- rope (arbuti, Fabricius, commune dans les prairies sylvatiques, et jocosa, Herrich Schœffer), M. Gue- née joint son //. tortrkifornih, de la Nouvelle-Hollande. Nous donnons (pi. XVllI, fig. 1) I'Amuésie JAGQARINE. 5" Tribu. MINOBES. Papillons de taille trè.ç-pelite, rarement moyenne, ayant l'aspect de Géo- mètres et de Pyrales; à trompe moyenne; corps grêle; abdomen rarement crête; pâlies longues, fines, glabres, non épineuses; ailes larges, peu épaisses : supérieures triangulaires, inférieures bien déve- loppées. Chenilles ayant de dix à seize pattes, arpenteuses ou tortriciformes, glabres, sans éminen- ces, solitaires. 14' Famille. IIÉMEROSIDES [Uœmcros'utœ, Guenée). Papillons à trompe li'ès-courle, à corps épais, à ailes supérieures épaisses, aréolées. Chenilles ayant encore seize pattes. Genres : 151'', Ilf.MEnosiA, Boisduval. M. Guenée n'y laisse plus que la roialis, llubner (renifcra, Boisduval), du midi delà France. — 152'", Lepidomys, Guenée. Palpes longs, sécuril'ormes, très- rapprochés à la base; pattes assez longues, squameuses; ailes inférieures ayant la première nervure 1res distincte et insérée au même point que les deux suivantes : une espèce (irrenosa, Gn.), de l'État de New-York. 15'= Famille. ACONTIDÉS (,'lco)i/i(/fE, Boisduval). Papillons squameux, ;'i corps épais, ;'i ailes supé- PAPILLONS. 110 rieures aréolées, inférieures sans dessins communs avec ceux des supérieures. Chenilles eftiiecs, géomètres, à dix, douze ou quatorze pattes. On en trouve presque partout, mais surtout dans les pays ciiands : les européens ont liabituellcraenl deux générations pai' an. Genres ; 155'', AcnopuiLA. M. Guenée n'y laisse que la ISoclna sulpliuraitx, Ijnné, de presque toute ITiurope; mais il y joint quatre espèces exotiques, trois de l'Aniéiique du Nord [ko, dama, ouaçjriis, Gn.) et une {Icpus, Gn.) du Brésil. — 154«, MetopoiMa. — 155", Fographh, Guenée. Genre voisin du suivant, mais s'en distinguant par ses antennes moyennes, ses palpes tré.s-courts, son cor- selet globuleux, quelques particularités de ses ailes, etc. : une seule espèce, irretita, Ihibner, du Crésil. — lôQ", Xamuodes, Guenée. Genre formé aux dépens des Aconlia, dont il se distingue par les antennes un peu déprimées, veloutées; ses palpes assez longs, son corselet robuste, son abdo- men zone de roussiitre, ses pattes fortes, ses ailes supérieures entières, etc. Habite les contrées chau- des de l'Europe (inalva', Esper), de l'Afrique et de l'Asie [Graellsii, Feisthamel; iraiisvcrsa, Gn .), etc. — 137", Leocyma, Gn., qui, avec les caractères des Acontidés, se ra|)prûche, par l'aspect général, des Lcii- canin; L. veslœ, Gn., du Sénégal; Dianœ, Gn., delaNouvelle-Ilorianile. — 138', Eupuasia. Groupe ne comprenant qu'une espèce icalena, Sowerby: Dcsmophoru ulcijans, Stéphens), originaire des Indes, et que l'on a pris une fois en Angleterre, où elle avait dil être importée. — 139', Acomia. Les espèces europénnes proviennent toutes, comme les exotiques, de Chenilles tout à fait géomètres, tant par le nombre de leurs pattes que par leur forme longue, effilée; toutefois une exception remarquable doit être notée : la Chenille de la lucliiosa, Geoffroy, commune dans toute l'Europe, a seize pattes, et est tout à fait analogue à celles des Catépliidés. Les espèces exotiques sont nombreuses; nous citerons surtout les secta, Gn., d'Abyssinie; caffrarïa, Cramer, du cap de Bonne-Espérance; Nalalis, Guenée, de Port-Natal, opaimoides, Gn., de la cote de Coromandel; oliveci et tiopica, Gn., des Indes orien- tales; arboris, Hubner, de Montevideo; erasirioidcs, Gn.; cnudefacia et aprica, llubner, de l'Améri- que du Nord, etc. Nous figurons (|)l. XVIII, fig. tî) lEitpliasia calenii. Fig. t05. — Xanthodes transversc. (Mâle lô' Famille. ÉRASTRIDÉS [Erastrïdœ, Guenée). Papillons phaléniformes, à corps grêle. ;i ailes supérieures aréolées, à abdomen souvent crété; de petite taille, et rappelant beaucoup les Géomè- tres. Chenilles demi-arpenteuses, vivant de plantes basses et d'arbrisseaux. Chrysalides à peau mince. Peu nombreux en espèces, répandues dans toutes les parties du monde. Genres : 140'", Chamykis, Guenée. Ailes supérieures oblongues, soyeuses, à lignes et taches indis- tinctes, avec l'aréole oblongue, en navette : inférieures presque arrondies, et ne comprenant que le C. cerintlta, Treitscke, indiqué à tort comme propre à l'Espagne, et qui provient réellement de l'A- mérique septentrionale. — 141', Pseudina, Guenée. Une espèce brésilienne (P. vellera, Gn.), qui, par la coupe et les dessins des ailes, se rapproche beaucoup des Erastria, mais qui s'en distingue notablement par ses autres caractères. — 142'^, Ebastria. Aux espèces d'Europe, M. Guenée en joint quatre nouvelles de l'Amérique du Nord (£. n'ujritiila, carneola, miiscosnla et albidiila). — 143', Bankia, Guenée. Deux espèces; le type, argeiituta, Esper, de l'Allemagne et de la France, placé à tort avec les llijdretia eloliimla, Guenée, de l'Amérique septentrionale. Nous représentons (pi. XVIII, fig. 3) la Baî^kie olivule. 17' Famille. ANTIIOPIIILIDÉS (Anihophïiidœ , Duponchel). Papillons très-petits, pyraliformes ou toririciformes, ;'i corps grêle, à abdomen lisse, à ailes supérieures sans aréole. Chenilles effilées, n'ayant que deux paires de pattes ventrales, ou une troisième impropres à la marche; vivant à décou- 120 îlISTOmE NATURELLE. vert sur les plantes basses. Chrysalides placées entre la mousse dans des coques légères. On on con- naît aujûurd'iiui un assez grand nombre d'espèces qni sont répandues sur presque toute la surface du globe. Genres ; 144'', Hïdrelia. — 1-45'", Leptosia.. Lne espèce américaine {concimiimacnla, Gnenée). — 146", Galygui.a, Guenée. Ailes plus soyeuses que veloutées, unicolores, avec toutes les lignes ap- parentes, et les lâches à peine indiquées par leur contour, etc. : deux espèces ipailita et hepara. Guenée) de l'Amérique septentrionale. — 147'', Xamhopteha, Gn Groupe américain (bolyoidcs, Gn.. du Brésil, semiflava, Gn , de l'Amérique du Nord, etc.), se distinguant nettement des Anthophiles et des Micra par la p'résence de l'aréole subcellulaire. - 148'', Migra. Aux espèces européennes nombreuses, M. Guenée joint ses M. recta, de Siera-Leone; cochylioules, de Bourbon; rosila, de la Nouvelle-Hollande; minima, de l'Ile de Saint-Thomas, etc. — ^49^ Antiiophii.a. Aux espèces d'Eu- rope, parmi lesquelles les plus jolies sont celles de la Russie méridionale, on peut joindre \essccla el virçjinca, Gn., de Java; albida, Diqionchel, de l'Algérie; fœdosa, Gn., du cap de Bonne-Espérance, etc. — 150% Phïllophila, Gn. Une seule espèce, la Wimmerii, Tieitscke, de la Hongrie, de la Saxe et de la Corse, et qui diffère des Anthophiles parle sinus des ailes inférieures, le corselet ramassé et à piè- ces raccourcies, la forme de l'abdomen, etc. — 151°, Glaphvra, Gn. Deux espèces allemandes {glarea. Treitscke, el creliila, Frey), qui ne se distinguent guère des Anihoplnla que par les mceurs des Che- nilles, la différent'e du port des Insectes parfaits el la nature de leurs dessins. — 152% Microphysa. Deux espèces exotiques : arvorum, Gn., du cap de Bonne-Espérance, et Namacensis, Gn.. du pays des Namaquois. — 155'', Megalodes. Genre imparfaitement connu, puisqu'on n'a pas encore décrit la Chenille, semblant avoir quelque rapport avec le précédent, et ne renfermant que le M. eximia, Herrich Schœffer, grande espèce de l'Asie Mineure. — 154% Metoptria. Fig. lOG. — Mégaiode distingué. (Mâle.) 18'- Famille. PHALÉNOIDES (Plialœnuhtes, Guenée). Papillons phaléniformes, à corps grêle, velu; à palpes, ptérygodes et collier avortés; à antennes dentées ou pectinées. Chenilles à seize pattes, mais les deux premières paires plus courtes que les autres, et impropres à la marche. Chrysalides placées, dans des coques légères, dans les mousses ou entre les écorces des arbres. Un seul groupe ne comprenant que trois espèces européennes. Genre : 155'', Brephos. 2'' Phalange. 4[|IIAUKBFII>EIS [Quadnjidœ, Guenée). Pulpes bien développés, ascendants, longs, à dernier article allongé, filiforme ou spatule; ailes larges : les inférieures bien développées, souvent concolores ou à dessins communs, ayant presque toujours la nervure médiane ramifiée en quatre nervures bien distinctes, de force égale, et rapprochées à leur insertion. Chenilles rases, à pattes membraneuses rarement complètes, et arquant presque toujours leurs premiers segments pen- dant la marche; vivant sur les plantes basses ou les arbres, cl jamais dans les racines. Chrysalides placées habiluell'ement dans des coques fdées hors de terre, souvent recouvertes d'une efflorescence violâtre ou bleuâtre. Les Noctuéliles de cette division sont nombreuses, quoique moins toutefois que celles de la division des Trifides ; elles sont d'assez grande taille, et propres aux régions chaudes en grande partie au moins; en effet, l'Europe n'en possède qu'un assez petit nond)re, mais les deux Amé- ri(|ues, les côtes et les iles de l'Afrique, les conlinenls et archipels indiens en renferment une immense f'i^. 1. — Aiiihécle jaguarine. (Femelle.) rig. 2. — Eupliasie à chaîne. (Mâle.] Fig. 5 — BariKic olivule. (Mâle.) Fig. 'i . — Fenicillaiie folâtre. (Mâle.) FI};. 5 — Palimlie Je Sainl-Uuiiiingue Fijï. ti — hyomix à grands veux. Fig 7 — lléléiocùrc pâle, [UWc ) Fig. 8. — llyblca conslellée. H IH, PAPIIXONS. Itil qtinnlilé. M. Giionèe Unnw (l:ins ccUp |ilialango un i^raiHl iioiiil)ro ^ P.vlindia, Guenée. Ades entières, concolores, soyeuses et luisantes, avec des des- sins presque toujours très-tranchés, et consistant en lignes ordinairement droites, et bordées des deux côtés par des filets noirs : aréole d'une forme très-allongée, plutôt rectangulaire que rhomboi- dale, et à l'extrémité de laquelle viennent s'insérer les deuxième et troisième nervures supérieures et le troisième rameau cosTal. Une quinzaine d'espèces propres aux deux Amériques ; types, /-•. Viii- coiliala. Stoll. de Surinam; alabosiraria, llubner, du Brésil; jinicida, Gn., de Colombie, elc. — lô?"", llusiODEs, Guenée. Se distinguant du précédent par les palpes, à articles non distincts, et tous un peu hérissés; par l'abdomen, tendant à se créter, et par la foinie des ailes el de leurs dessins. Deux espèces, l'une de Java (crocca, Gn.)et l'autre de P.ombay {vivailn, Gn.). Nous représentons (pi. XVIIl, lig. Il la pALI^Dl\ DE Saim-Domingue {P. Dovi'inkaln). 20'" Famille. DYOPSIDES [Dipips'ulœ, Guenée). Papillons à corps assez épais, à ailes arrondies, épaisses, ornées de taches ocellées. Peu d'espèces, toutes exotiques, à aspect de Noctuelles. Genres : 158% Dyosiix, Guenée. Palpes comprimés, à dernier article aussi long que le précédent; pattes moyennes : antérieures à cuisses robustes, les autres à cuisses moins longues que la jambe; ailes larges, entières : supérieures ornées d'un œil bien dessiné piès du bord interne ; un petit nombre d'espèces améiicaines, el dont la principale est le D. aucca. Cramer, de Surinam. — 159'', Dyops, Gn. Outre quelques autres caractères se distinguant du groupe précédent par les dessins des ailes supérieures; trois espèces : occllala, Gn., du Brésil; oculigera. Cramer, de Cayenne, et Ilalueg, Poey, de Cuba. Nous représentons la Dyohix a ciiands yeux (D. megalops, Gn.) dans notre Allas, pi. XVIll, fig. 6. 5" Tribu. VARIEGATAS. Guenée. Papillons de taille petite ou moyenne, à palpes développés, assez épais, ayant le dernier article linéaire; à trompe longue ou moyenne; à ailes anguleuses ou munies de dents au bord interne, ou soyeuses, luisantes, ou ornées de plaques ou de signes métalli- ques : inférieures unies ou jaunes, à bordure noire. Chenilles ayant douze, quatorze ou seize pattes, uiunies de cils isolés, de couleurs vives; vivant à découvert. Cette tamille, propre ù toutes les parties du monde, renferme, selon M. Guenée, près de deux cents espèces, de taille jtetite ou moyenne, et qui sont réparties en huit familles particulières. 2!'' Famille. ÉRIOPIDES (EriopuUr, Guenée). Antennes moyennes, minces; palpes peu arqués: trompe courte, grêle; toupet frontal velu, hérissé; corps peu robuste; corselet crête; abdomen coni- que, crête; ailes discolores : siqicricures souvent anguleuses, à lignes distinctes; inférieures échan- crées, dentées, assez larges, sans dessins, à nervule indépendante variable. Chenilles ;'i seize pattes égales, rases, cylindriques, sans éminences, à tête globuleuse; vivant sur b-s plantes basses. Chry- salides lisses, luisantes, enterrées. Peu d'espèces répandues dans toutes les parties du globe. Genres : 100'', Fmargiinea, Guenée. Une seule espèce {fjaiiiwopliorn, Gn.), de Montevideo, qui a l'aspect d'une Liinacoilcs. — ICI'', Cos-MOnEs, Gn. Se distinguant du groupe précédent par les ])altes non velues et par la forme des ailes inférieures : espèce unique, C. cicfiatis, Donovan, de l'Austra- lie. — 1G2% Li.NEorAirA, Gn. Palpes droits, ;'i deuxième article subulé, troisième presque double p.' 13 122 HISTOIRE NATURELLE. en longueur, cylindrique, fililurme, un peu renflé au sommcl : type et espèce unique, L. Horsftel- dit, Gn., des Indes orientales. — 165% Eniopus, Oclisenlieimer. Outre les espèces européennes, 0:1 en a décrit quelques espèces américaines et asiatiques : telles que les E. Floridensis, Gn., de la Flo- ride, et chlor'izu, Gn., de Java. — IGi'', Coxina, Gn. k ailes supérieures assez larges, aiguës à lapex et arrondies au bord terminal, d'un gris bleuûtre, et traversées par une multitude de "lignes fines, noirâtres, festonnées et parallèles : deux espèces du Mexique {cmlpalpis et llailenoulcs, Gn.) et une du Ytdcalan hniiiax, Gn.). Fig 107. — Lincopalpe de Hoisfield. 22' Famille. EURIIIPIUÉS {EtirlùpiiUv, Guenée). Antennes courtes, épaisses, ciliées jusqu'à moi- jté dans les mâles; abdomen pourvu, à l'extrémité, de petits pinceaux de poils plus ou moins diver- gents; ailes souvent anguleuses, presque toujours denticulées, à lignes bien marquées : les inférieures peu développées, avec la première nervule inférieure très-marquée, quadrifide, insérée sur la disco- cellulaire, notablement au-dessus et plus ou moins en dehors des deux suivantes. Chenilles à seize pattes égales, glabres, lisses, atténuées en arrière, sans éminences, à télé globuleuse; vivant sur les arbres. Chrysalides courtes, obtuses, placées dans des coques légères et enterrées. Cette famille ne renferme qu'une vingtaine d'espèces de l'Europe méridionale, de l'Afrique et de quelques con- trées de l'Asie, qui ont toutes (sauf deux) été décrites par M. Guenée. Genres : 165"^, Phlegeto.ma, Gn. Deux espèces, l'une de Port Natal {calepliioklcs, Gn.) et l'autre de la Nouvelle-Hollande (carbo, Gn.), qui se rapproche des Eurliipia, tout en ayant l'aspect général des Catepliia. — 16G*, Penicillaiua, Gn. Groupe indien se rapprochant des Eurhipies, mais s'en dis- tinguant par la forme des palpes, du prolhorax, de l'abdomen, etc. : type, P. niigntrix, Gn. — 167", EunuiPiA, Roisduval. Deux espèces du midi de l'Europe. — 168% Anuga, Gn. Surtout remar- quable par la longueur inaccoutumée des ailes, des antennes et de l'abdomen : une espèce, A. cou- stricta, Gn., de l'Inde orientale. — 169'', Ingura, Gn. Ayant l'aspect des Ctcopliana et des Abrostoln, mais se" rapprochant des Eurliipia, dont il se distingue surtout par les ailes non anguleuses, les antennes pectinèes jusqu'à moitié, puis brusquement et complètement filiformes, et par l'abdomen non crête : quelques espèces des deux parties de l'Amérique : type, 1. litnodes, Gn., de Cayenne. Nous représentons (pi. XVIll, fig. 4-) la PÉNrciLLARiE folâtre [mifjatrix). 23" Famille. PLACODIDÉS (Placodidœ, Guenée). Antennes grêles, simples; palpes moyens, à ar- ticles distincts; front arrondi, couvert de poils ras; corps grêle; corselet court; abdomen peu velu; pattes assez courtes, peu velues; ailes lisses, luisantes, assez larges : inférieures ayant la nervule indépendante assez marquée, quoique plus faible que la suiv;inte. Chenilles à seize pattes égales, ra- ses, sans éminences; vivant à découvert sur l'exlrémitè des plantes. Chrysalides enterrées. Peu d'es- pèces propres à l'Europe et à l'Aniérique boréale entrent dans cette division. Genres : 170'", Placodes, Boisduval. Aux deux espèces européennes, M. Guenée joint le P. cinc- rcola, Gn., de l'Amérique du Nord. — 171'', Diastema, Gn., qui diffère des Placodes par son abdo- men non crélé, la forme des palpes et la consistance des ailes, qui sont très-minces : deux espèces, ùgris, Gn., de Colombie, et vircjo, Treiiscke, des bords de l'Oural et du Sacmara, 24" Famille. PLUSIDÉS (Plusidœ, Roisduval). Antennes presque toujours grêles et filiformes; pal- pes bien développés, à dernier article long; trompe longue; corselet crête, ainsi que l'abdomen; ailes supérieures aiguës, lisses, luisantes, souvent ornées de signes ou taches métalliques : infé- l'AHLLONS. 125 lienres peu développées, ne participant pas aux dessins des supérieures, à nervule indépcndanu- bien marquée. Ciienilles allongées, à premiers segments très-atténués, à tète petite, arquant leurs an- neaux antérieurs dans la marche, et étant ainsi demi-arpenteuses; à pattes écailleuses portées sur des mamelons saillants, et vivant à découvert sur les plantes herbacées ou ligneuses. Chrysalides molles, ioniennes dans des coques de soie, non enterrées. On trouve des Plusidés dans toutes les parties di monde, et l'on en connaît un assez grand nombre. Genres : 172' Abrostola, Ochsenheinier. Quelques espèces américaines («rofa*, ovalis, Gn., de l'Amérique du Nord) à joindre aux européennes. — 173", Calyptis, Gn. Une seule espèce (iler, Gn., de l'Amérique septentrionale), remarquable parla largeur des ailes, la frange coupée brusquement, l'abdomen lisse, etc. — 174'', Plusia, Ochsenheinier. On en a décrit plus de soixante espèces qui habitent à peu près toutes les parties du globe; toutefois l'Europe et l'Amérique du Nord semblent eur convenir particulièrement; mais l'on en a signalé aussi au Cap, à la NouvcUe-IIollande, dans les 1 îles de l'océan Indien, et dans l'Afrique boréale et intertropicale. M. Guenée les subdivise en six groupes et un plus grand nombre de subdivisions particulières; mais il n'admet pas le genre Clirij- soplera de Latreille, ainsi que les genres nombreux de Ihibner, tels que ceux des Chrijsospidia, Euclialcia, Pohjchrtjsia, Panchnisin, Diaclinjsia, Siiiigiapitn, etc. Parmi les espèces exotiques. nous citerons les espèces qui suivent : de la Cafrerie, /*. c'ircumflcxa, Linné; du Cap, limlnraui et angulinn, Gn.; de Madagascar, florina, Gn.; de Java, afiramma, Gn., el aitrifera, llubner; delà Nouvelle-Hollande, rocjaliouis, Gn.; de Haïti, illiisirnta, Gn.; de l'Amérique méridionale, vcrriica, Fabricius; b'iloba, Stépheiis; Fcisllmmdii, Gn.; de l'Amérique du Nord, tliijanjroidcs, Gn.; wrea et bellaca, Hubner, etc. — 175=, Thyria, Gn. Groupe dont on ne connaît que deux espèces {belliiiita, Gn., du Brésil, et amœnila, Cramer, de Surinam), qui semblent se rapprocher des Apamidés. — 170% B.*- siLODiîs, Gn. Front couronné d'une petite cuvette cornée, arrondie, noire, distinctement saillante, assez semblable à celle de certaines Xjliiiidés, mais sans corne au milieu; ailes métalliques el en- core plus brillantes que celles des l'iusies ; une seule espèce, D. pepila, Gn., de la Floride. — 177», Pldciodonta, Gn. Groupe exotique qui établit le passage des Plusidés aux Calpidés (Ijpe, P. chalsijtoicles, Gn., probablement de Java). SS» Famille. CALPIDÉS (Calpidœ, Guenée). Antennes aiguës à l'extrémité, souvent peclinées; pal- pes trés-dévcloppés, formant une sorte de bec; corselet court, lisse; abdomen non crête; ailes supé- rieures entières, souvent dentées au bord interne ; inférieures trifides ou quadrifides, discolores ou à dessins quand elles sont différentes des supérieures. Chenilles à seize pattes, glabres, lisses, un peu moniliformes, à tête grosse; vivant à découvert. Chrysalides renfermées dans des coques lâches, entre les feuilles et les mousses. Les Calpidés paraissent très-nombreuses en espèces et assez communes dans les pays qu'elles habitent; ces pays sont l'Inde, l'Europe méridionale, les îles de la mer du Sud, mais principalement les continents et les archipels américains, où eltes varient à l'infini, avec de légères modifications de formes et de dessins. Fig. 108. — Ilarpygic à .miennes noueuses. (Mâle.) Genres : 17!. PAPIIXONS. IÔ5 f|iips espf'fcs propres à Madaf^ascar, Maurice, au Japon (nihnciDis, Boisduval), au Para (paraiia, Gn.), qui ont un aspect grêle, phaléiiiforme, et une lij;ne oMique formant le dessin principal des ailes. — ôiô', HvrosPiLA, Gn. Une espèce de Java (Iwliiioiiks, Gn.), ayant, comme l'indique son nom, quel- que rapport avec les Bolinia — ô'i'i', .\zeta, (in. Quelques espèces d'Amérique (type, A. iimas, Gn., de la Jamaïque), à ailes plus épaisses que dans les groupes précédents. — 3'25% Selenis, Gn. Six es|ièces américaines (type, 5. sucra. Cramer, de Cayenne), ayant toutes une large bande claire, bien tranchée, sur un fond brun, à peu près parallèle à la côte des premières ailes qu'elle comprend, tra- verse presque toujours toute la largeur de l'Insecte, en absorbant toute la partie nioyennt' du corse- let. — ôtiO'', TuïRioDES, Gn. Une seule espèce {flnbellitm, Gn.) du Mexique. — 5'27«, Ephvroides, Gn. Fi^. lltj. — ThjnoJe llahellé. ^Màle.; Deux espèces de rAmériqire méridionale (E. cacata et omicron, Gn.). — 528", Renodes, Gn. Ailes excessivement minces; aspect tout à fait semblable à celui des Phalènes : six espèces brésiliennes (type, if. curricosta, Gn). — 529°, Ghaciiodes, Gn. Ailes larges, à lignes bien distinctes, avec une sorte d'œil à l'angle anal : type, G. cnffra, de Gafrerie. — 550'", MAitMoni.MA. Palpes très-longs, à second article en forme de cuisse, troisième long, linéaire : habite le Silhcl et l'Amérique; type, M. epionoidcs, Gn., delà Géorgie. — 531", Mecodina. Une espèce {M. lanccola, Gn.) du Sillict. — 552", Agvra, Gn. Une espèce américaine {A. Marcliamli, Gn.). — 555-, Capkodes, Gn. Groupe amé- ricain nombreux, à ailes entières, mais festonnées, à bords arrondis, veloutées, pulvérulentes, con- colores, à dessins communs : supérieures à apex obtus; types, aniujpa, Gn., du Pircsil; stcnctea^ Cramer, de Surinam. — 55i«, Diatituis, Gn. Une espèce (D. cjcmmifera . Hubner) de Colombie, à ailes excessivement larges et minces. — 555'", HïI'enahia, Gn. Rappelant beaucoup les llijpcna par ses ailes larges et minces, son corps grêle, ses pattes très-longues : une dizaine d'espèces, toutes américaines; types, H. Auqusla, Cramer, de Surinam; Enlatia. Stoll, du même pays: Orplnin, Hub- ner, de Cayenne, etc. — 550'", Plaxia. Deux espèces (itiaciira, Cramer, de la Guyane, et liijpoini- cles, Gn.) de Cayennt", se ra|iprochant beaucoup des Delto'ides. — SST"", Palvna, Gn. Assez analogue aux groupes précédents, mais s'en distinguant par quelques caractères importants; deux espèces (scmilimur'n et privgramlis, Gn.) de Cayenne. Nous figurons (pi. XX, fig. 5) V llijpenaric mï- niospilc (mâle), Gn. Nous terminons enfin celte énumération des genres deNocluéliens, que l'on trouvera peut-être un peu longue, mais qui nous seniblait indispensable pour faire connaître l'état de la science. Toute- fois, nous le répétons, nous n'avons dû qu'indiquer très-brièvement l'ouvrage de M. Guenée, et nous y renvoyons pour plus de détails, et surtout pmir les excellentes de.scriptions génériques et spécifi- ques qui y sont données. Nous reprenons maintenant l'étude des autres Lépidoptères qu'il nous reste à passer en revue. 136 HISTOIRE NATURELLE. SEPTIÈME FAMILLE. URANIENS. URANII. E. Blancliard. Antennes recourbées en dedans, nullemenl pectinées; palpes épais, eonligus, assez courts, à se- cond article presque nu, incliné vers la terre; ailes très-grandes, rappelant la forme de celles des Diurnes : supérieures coupées très-obliquement à leur sommet; inférieures ayant des dentelures très-longues, dont les postérieures en forme de petites queues, comme cela se remarque chez beau- coup de Papilioniens. Chenilles épineuses, portant deux tentacules rétractilcs sur le premier segment, et se métamorpho- sant en chrysalide en s'attacliant par l'extrémité postérieure. Cette famille a été fondée par Leach sous le nom d'Uraiiida, adoptée par M. Weslwood, qui lui donne la dénomination d'Uranidie, et conservée par M. E. Blanchard avec le nom que nous leur appliquons, pour un singulier genre de Lépidoptères, le genre Urania, filacé précédemment à la fin du grand groupe des Noctuéliens, auprès des Catocala et des Ercbus, et immédiatement avant les Phaléniens. La division des Uraniens, qui ne renferme que quatre ou cinq espèces, toutes étran- gères à 1 Europe, est l'une des plus naturelles de l'ordre des Lépidoptères. GENRE UNIQUE. — URANIE. URANIA. Latreille, 179(5. Prcxis des caracU'res des Insectes. Antennes longues, grêles, recourbées en dehors, non pectinées; palpes épais, coniiyus, assez courts, à second article presque nu et incliné vers la terre, et à dernier article penché, à peu près conique; corps assez court, de moyenne épaisseur; corselet arrondi; ailes très-grandes : antérieures coupées très-obliquement au sommet : postérieures munies de longues dentelures, dont une plus grande que les autres en forme de queue. Chenilles, après la première mue, couvertes d'épines assez fortes, et ayant sur le premier segment deux cornes développées, rétractilcs ; effilées, renflées latéralement au milieu, avec les deux premières paires de pattes membraneuses à peu près rudimentaires, ne servant pas pour la marche et faisant qu'elles peuvent se mettre en boucle à la manière des Géomètres; s'attacliant par la partie postérieure pour se transformer. Chrysalidi's allongées, pointues, très-peu anguleuses. Le genre Uranie, fondé par Latreille et adopté par Fabiicius {In lUigers Magazin fin- Inscc- tcnliunde, 1808), comprend des espèces qui ressemblent beaucoup, par la forme et les couleurs de leurs ailes, ù certains Papilioniens, avec lesquels elles étaient anciennement placées, et encore plu- tôt avec les Cydimoniens, dont elles ont complètement l'aspect général. Mais la bouche et les anten- nes des Insectes ;'i l'état parfait ont une tout autre conformation qui les rapproche des Noctuéliens. Dans leurs premiers états, ces Insectes diffèrent considérablement de tous les Diurnes; leurs méta- morphoses les en éloignent encore, et, sous ce dernier point de vue, les Uraniens se rapprochent beaucoup des Phaléniens, avec lesquels ils ont encore d'autres traits de ressemblance, et auxquels on les a parfois réunis. Les Uranies, ou tout au moins VVruiùu riphœus, sont les jdus beaux de tous les l'ajiillous; leurs PAPILLONS. 157 formes soiil des plus asré:il)les, et leurs ailes sont parées des couleurs les plus vives et les plus bril- lantes. Sous tous ees points de vue, elles sont très-remarquables parmi tous les Lépidoptères, cl surtout au milieu des Nocturnes, cpii, dans le plus grand nombre des cas, sont de couleurs sombres et peu brillantes. Ces Insectes feraient moins disparate si on pouvait les placer auprès des Papilio ou des Cijiliiuunia: mais loiis leurs caractères en font de véritables Noctui'ues qui viennent assez nalu- rellemenl prendre place non loin des Caiocala d'un c(Mé et des l'halnwns d'un autre côte. Vvs,. 117. — lli-.tnie rliipliée, (Dessus.) V\'^. 118. — Uranic rliipla'c. (Dessous.) Les espèces de ce i;enre sont les Urania rliijiiriis, Lciliis, Sluaiiii^ ei noisduvnli'i, auxquelles on doit peut-être joindre le Papilio laviniiis. I.e Ijiie, la seule espèce véritablement liien lonnue depuis la publication de M. le docteur Boisduval sur la Fannc des Lvpidopihes de Madaçjascar, Bourbon et Maurice, est I'L'hame RHirnÉE ou l'r.A.ME enosiÉTiiÉE. Drajiiez (Papilio ripliœiis, Cramer, Fabri- cius Olim; Urania riphœits, LatreiUe, l'abricius, Doisduval). La taille du mâle est à peu près sem- blable ù celle du Machaon, et son envergure est d'environ 0"',20. Les ailes infèricLires ont des ecliancrures bien mar(piées, et les trois dents les plus rapprocliees de l'angle anal sont prolongées en queues, dont l'externe est beaucoup plus ])rononcée que les deux autres. Le dessus des ailes est noir, avec une multitude de petites lignes transverses, et une bande discoïdale d'un vert doré très- brillant aux ailes supérieures, avec une bande médiane et une autre bande terminale du même vert aux ailes inférieures. La bande des premières ailes est bilide [ues de la ( ote, et les lignes qui se sé- p.* lt> 138 HISTOIRE NATURELLE. parent de la base ii'atteigiiciit pas le milieu de la surface. Les deux bandes des ailes inférieures se perdent vers l'ani^le anal dans un espace d'un pourpré doré violâtre Irès-brillanl, sur lequel il y a quatre ou cinq taclies noires. Le dessous des ailes supérieures ressemble au-dessus; le dessous des inférieures est d'un vert doré à la base et à rextrémité, avec des mouchetures noires : il est traversé au milieu par une large bande d'un rouge doré à reflets violets, très-brillant et marqué çà et là de quelques taches noires. liCS écliancrures des ailes sont bordées de cils blancs. Le corps de l'Insecle est noir en dessus, ferrugineux en dessous. L'abdomen, noirâtre, offre en dessous de nombreux atomes blanchâtres Les antennes sont noirâtres. La femelle est d'un tiers plus grande que le mâle, dont nous avons donné spécialement la description : elle égale en taille le l'apilio Achates : son envergure dépasse 0'",'25; elle offre le même dessin que le mâle, mais la tache du dessus des ailes inférieures est plus grande, moins pourprée et plus dorée. Les métamorphoses de cette espèce ont été décrites avec soin, et c'est la seule Urania dont on connaisse les premiers états. La Chenille vit sur le manguier {Matigifcia Itiilica). En sortant de l'œuf, elle est presque lisse et d'une teinte verdàlre; après la première mue, elle prend une couleur noire, se couvre d'épines, et fait sortir à volonté deux cornes rétraciiles d'une couleur rose, placées sur le premier segment du corps. Parvenue à toute sa taille, elle est effilée, renflée latéralement vers le mi- lieu, longue de G", 05 à 0"',04. On aperçoit sur ses côtés un feston à dents de loup, composé de plusieurs bandes irrégulières de points blancs, verts et jaunes. Les cornes, qui étaient d'un rose tendre, deviennent d'un rouge carrnin. Outre cela, les deux premières paires de pattes membra- neuses sont très-courtes, presque rudinientaires, et ne servent pas à la progression; mais, lorsque la Chenille marche, elle se met en boucle comme les Chenilles des Géomètres et des Catocala. Sur le point de se métamorphoser, elle s'attache par la queue et par un frein transversal, comme les Che- nilles des Papilio, des Collas et des Picris, ou plutôt comme celles des Geomelra pcndnlnr'ia, gij- raria, etc. La chrysalide est allongée, pointue, à peine anguleuse, verte, avec des bandes transver- sales dorées : l'extrémité, qui est d'un vert plus foncé, est parsemée d'un grand nombre de points dorés. L'Insecte parfait éclôt au bout de trois semaines. Exposé au soleil, il se développe complète- ment en deux ou trois heures, tandis que les individus qui naissent â l'ombre mettent près d'une journée pour se développer, et sont d'ordinaire moins brillants. Cette espèce n'est pas rare dans l'ile de Madagascar; on en a trouvé un individu à l'ile Bourbon qui y avait peut être été importé à l'état de Chenille ou de Nymphe. Selon Cramer, elle habiterait aussi la côte de Coromandel. HUITIÈME FAMILLE. niALÉNIENS. PHALENII. E. Blanchard. Antennes sétacées, tantôt simples à l'œil nu dans les deux sexes, tantôt pectinées ou ciliées dans les mâles et simples dans les femelles; palpes inférieurs couvrant toujours les supérieurs, de forme peu variée, souvent très-velus, et avançant très-peu au-delà du chaperon quand ils le dépassent; trompe ordinairement grêle, plus souvent membraneuse que cornée, plus ou moins saillante dans la grande majorité des cas, et presque nulle ou même nulle dans quelques espèces; corselet plus sou- vent velu que squameux, jamais crèté ni huppé; abdomen généralement grêle, allongé dans les deux sexes, mais quelquefois plus court et plus ou moins renflé chez certaines femelles; ailes habituelle- ment moins solides et plus grandes relativement au volume du corps, qui est grêle, que chez les Eombycieiis et que chez les Noctuéliens, étendues horizontablement ou en toit large et écrasé dans l'état de repos, d'une consistance ordinairement très-délicate : supérieures manquant des deux ta- l'Al'IlXONS. 139 thés ordinaires (l'orbiciilaire el la rénilbinu') qui liislingnent surloul les anciennes Noctun des au- teurs: inférieures étant peu plissées au bord interne quand elles sont cachées par les supérieures. Chenilles nues ou seulement garnies de poils rares et courts, toujours arpenteuscs, ou (jêomelres. comme on les appelle, quel que soit le nombre de leurs pattes, qui peut varier de dix i quatorze, y conqjris les paltes anales, qui ne manquent jamais, parce que, dans celles qui en ont plus de dix, et c'est le plus petit nombre, les six premières et les quatre dernières seulement servent à la pro- gression, les intermédiaires étant trop courte pour cet usage. Ces Chenilles se nourrissent de plantes l)asses et de feuillage des arbres; leur genre de vie et leur mode de transformation sont très- varies. Chrysalides renfermées dans de petits cocons habituellement placés dans la terre, mais quelque- fois filés contre les feuilles des arbres. Les Phaléniens sont des Lépidoptères essentiellement nocturnes qui n'atteignent en général qu'une taille moyenne ou petite; ils ressemblent un peu à de petits llombyciles, à corps plus grêle et plus al- longé, et à ailes un peu plus développées. Le plus graud nombre des espèces ne vole qu'après le coucher du soleil et pendant la nuit; et ils voltigent principalement dans les allées des bois, surtout dans les endroits humides, où ils deviennent, dans un grand nombre de cas, la proie de Libellules et des autres Insectes carnassiers. Toutefois c'est particulièrement pendant le jour que les mâles vont à la recherche des femelles; alors on peut remarquer que ce n'est guère la vue qui les dirige dans leurs recherches, car ils heurtent indistinclemeut tous les objets qu'ils rencontrent; cependant ils arrivent assez directement à leurs femelles, probablement guidés par l'odorat, qui est si fin chez quelques Lépidoptères nocturnes, comme nous l'avons dèj;i dit, qu'ils viennent parfois chercher les femelles ;\ des distances considérables, aidés qu'ils sont seulement par ce sens. Il parait aussi que les femelles des l'haléniens, de même que celles de plusieurs autres Nocturnes, font sortir de leur corps des émanations qui dirigent les ni;11es : ces émanations doivent cesser dès qu'elles sont fécon- dées, car on ne voit plus arriver de mâles dès que l'accouplement a eu lieu. Les mâles de cette grande famille ont, ainsi que nous l'avons indiqué dans nos caractères génériques, les antennes tantôt pectinées et tantôt sétacécs, et les entomologistes ont une manière d'indiquer cette particularité dans la terminaison du nom qu'ils donnent aux diverses espèces : c'est ainsi que celui des premières finit toujours en aria, tandis que celui des autres est terminé en alu. C'est probablement dans la confor- mation organique de ses antennes que se trouve le siège de ce sens si remarquable qui aide si puis- samment à la propagation de l'espèce; ce terme extrême auquel tend toujours la nature, qui ne veut pas que ses productions puissent disparaître de la surface du globe. La forme générale des Phalé- niens à l'état parfait est toute spéciale, toute particulière, et, un type étant une fois bien étudié, on reconnaîtra facilement toutes les espèces qui doivent entrer dans le groupe primaire entier, et cette grande homogénéité même fera que les différences secondaires, génériques et spécifiques, seront peu faciles à saisir. C'est la règle générale de toutes les divisions en zoologie comme en botanique; plus les caractères du type seront naturels, moins ceux des divisions qui viennent ensuite le seront peu, et réciproquement : plus les caractères spéciaux du groupe du premier ordre sont vagues, plus les carac- tères des subdivisions inférieures seront naturels et faciles à saisir. D'une manière très-générale, les Phaléniens, comme nous l'avons vu, se feront facilement distinguer des autres Nocturnes par leur corps et leur^bdomen grêles, et par leurs ailes grandes, d'une consistance peu solide, très-minces. Ces ailes, souvent de couleurs assez sombres, sont aussi, dans un grand nombre de cas, parées de dessins et de lignes brillantes qui tranchent beaucoup sur le fond. D'autres caractères de première importance seront aussi fournis par les premiers états de l'Insecte, qui ne doivent jamais être négli- gés, el qui, en bonne zoologie, doivent être toujouis ])hices sur la même ligne que ceux du Lépidop- tère à son état parfait. Les Chenilles des Phaléniens nous offriront surtout des caractères très-importants; elles ont, dans La plus grande majorité des cas, dix pattes, subdivisées en six pattes écailleuses [ilacées en avant du corps, et en quatie pattes membraneuses disposées vers son extrémité. Ces Chenilles marchent d'une manière trè.s-différente de celle de la majorité des autres Chenilles, et particulièrement de toutes celles pourvues de seize pattes; lorsqu'elles veulent changer de place, elles approchent leurs pattes intermédiaires des pattes écailleuses, en élevant le milieu de leur corps, de sorte que celte partie 140 IIISTOIRR NATUliELLE. forme en l'air une espèce de bouele; quand les pattes de deriièn' sont lîxées sur le sol ou sur l'ap- pui sur lequel elles se posent, elles allongent leur rorps, portent la tète en avant et lixei:t à leur tour leurs pattes antérieures i>our rapprocher d'elles la partie postérieure de leur corps et l'aire ainsi un autre pas. Par ce mouvement régulier et saccadé, les Chenilles de Phaléniens semblent mesurer le terrain qu'elles parcourent; de là le nom d'Arpentcuscs et de Géomètres qu'on leur applique généra- lement. Ce,s Chenilles se tiennent sur les plantes basses, et le plus habituellement sur les branches des arbres d'une manière très-singulière, et, quand elles ne mangent pas ou qu'elles ont quelque crainte, elles prennent diverses attitudes qui exigent une grande force musculaire. La position qui leur est la plus familière est de se tenir debout sur une branche et d'avoir l'aspect d'un petit bâton ou d'une petite branche qui, de la même couleur que les branchages des arbres, fait qu'on les dis- tingue avec une assez grande tlifficultè : pour cet effet, elles cramponnent leurs pattes postérieures sur nue petite branche, ayant le corps élevé verticalement, et elles restent ainsi immobiles pendant des heures entières. Les Arpenteuses lilent continuellement une soie qui les lient attachées à la plante sur laquelle elles vivent : si on vient à les effrayer en touchant la feuille sur laquelle elles sont, elles se laissent aussitôt tomber; mais elles ne descendent pas jusqu'à terre, ayant toujours une sorte de corde prête à les soutenir eu l'air, cl qu'elles peuvent allonger à volonté. Celte corde est un fil de soie très-lin et qui en même temps a assez de force pour les soutenir suspendues dans l'air; elles ne marchent jamais sans laisser sur le terrain où elles passent un fd qu'elles attachent à chaque pas qu'elles font. Ce fil se dévide de la fdièie d'une longueur égale à celle des mouvements que fait la tête de la Chenille en marchant; il est constamment attaché près de l'endroit où elles se trouvent, et il tient par l'autre bout à la lilièrc. C'est au moyen de celle corde soyeuse que les .\rpenteuses des- cendent des plus grands arbres jusqu'à terre, et qu'elles peuvent aussi y remonter sans marcher, et elles exécutent cette manœuvre singulière avec une assez grande promptitude. Elles saisissent ce brin de soie avec les pattes intermédiaires, entre lesquelles elles le rassemblent en paquet à mesure qu'elles avancent; lorsqu'elles sont arrivées à l'endroit où elles veulent aller, elles le cassent et en débarrassent leurs pattes; puis elles filent de nouveau quanil elles se mettent en marche. Fig. 119. — Fidonie picotée. (Màle.) Fig. 120. — Tirnandre aimée. (Mâle.) Presque toutes ces Chenilles sont lisses al ont le corps allongé, mince et cylindrique. Plusieurs ont sur le dos et quelquefois sur les côtés du corps des èminences ou lubérosités qui ressemblent aux nœuds des bourgeons d'une petite branche. Le mois de mai et le commencement de celui de juin sont l'époque de l'année où, dans nos climats au moins, l'on trouve le plus grand nombre de Géomètres. C'est principalement sur les chênes qu'on en rencontre un très-grand nombre, et elles rongent quelquefois presque entièrement le feuillage entier de ces arbres; les autres arbres en ont souvent, el l'on en voit également, mais plus rarement, sur certaines plantes herbacées. Quelques Arpenteuses, après s'être montrées au printemps, reparaissent aussi en automne; mais la grande majorité n'offre qu'une seule génération par an. On remarque parmi ces Chenilles les différents modes de mélamorphoses qui sont disséminés dans les autres familles de Lépidoptères; mais la majeure partie des Arpenteuses entrent dans la \erre pour se changer en chrysalides; quelques-unes cepend.ini restent sur les arbres, où elles se filent MU léger cocon soyeux. Parmi ces Chenilles, les unes subissent toutes leurs métamorphoses dans le courant de l'élé qui les a vues naître, et c'est le plus grand nombre; les autres ne deviennent Insectes parfaits (pi'en automne ou niênir au printemps suivant seulement; (pielijues-unes enfin, et c'est le PAPILLONS. 141 plus petit nombre, ne donnent leurs Papillons i|u"en hiver, r'est-à-dire dans les mois de déeembre à février : telles sont des espèces dont des femelles sont aptères ou n'ont que des rudiments d'ailes. D'après ce que nous venons de dire des mœurs des Chenilles de Phaléniens, on comprend que plusieurs espèces sont très-nuisibles aux arbres de nos parcs et de nos forêts, et d'autant plus que, loisque les circonstance climatèri(pies sont favorables à leur production, elles sont parfois en quan- lilè innombrable. Toutes les feuilles de parties de bois assez grandes sont rongées, et le mal produit est souvent Irès-apprèciable. Nous n'avons niallieurcusement nul moyen de nous préserver de te fléau; il faut laisser la nature diminuer le mal, mais jamais elle ne le fera disparaître complètement; car die tient à laisser vivre tous les êtres qu'elle a créés. Mais, quand la multiplication d'une espèce devient par trop considérable, le nombre des parasites, toujours nombreux, qui tend à la détruire, réiablit bientôt l'équilibre. Nous avons aussi des auxiliaires dans les nombreux oiseaux des bois, qui font un grand carnage de Géomètres, dont ils se nourrissent; pour ces auxiliaires, peut-être pour- rions-nous, comme nous l'avons déjà dit, ne pas les détruire inuldement : un article de la loi sur la chasse pourrait les protéger en défendant de tuer, souvent inutilement et pour le seul plaisir de tuer, des ètre.s qui ne sont même pas utiles ;\ notre alimentation, ou qui ne le sont que dans des li- mites excessivement restreintes. Les Phaléniens sont très-nombreux en espèces, et l'on en a surtout décrit une quantité très-consi- dérable d'européens; mais jusqu'ici les espèces exotiques n'ont été décrites qu'en si petit nombre, que l'on ne peut se faire une idée bien arrêtée sur les représentants de cette famille tant en .\méri- (pie qu'en Asie et en Afrique. Toutefois les iconographes d'espèces exotiques, tels que llubner, (Ira- mer, Stoll, etc., en ont représenté quelques-unes, et les collections en renferment plusieurs, surtout parmi les américaines. Nul doute que les pays étrangers n'en comprennent autant que l'Europe et peut-être même plus ; c'est probablement ce que démontrera M. Guenée, qui s'occupe de ce sujet important, qu'il traitera, avec tout le savoir qu'on lui connaît, dans les volumes IX et X de l'histoire des Lépidoptères qu'il donnera prochainement dans les Suites h Ihiffon de l'éditeur Roret. Nous ne nous occuperons guère que des espèces d'Europe, et nous ne citerons que les espèces exotiques les plus remarquables : en effet, dans l'état actuel de la science, nmis ne pouvons pas faire autrement; et, en outre, la plupart des espèces étrangères peuvent jusqu'il un certain point rentrer dans les divisions génériques très-nombreuses qui renferment les espèces que l'on a observées en Europe. Fig. 121. — Mcli'nllii.i Iircviculala. Nous donnerons en quelques mots l'histoire de la famille importante que nous étudions. Linné, le créateur du genre l'Iiatœna, comprenait sous cette dénomination non-seulement tous nos Phalé- niens, mais encore tous les Lépidoptères nocturnes, et il subdivisait ainsi ce grand groupe généri- ipie : 1" Allacu.s, chez lesquels les ailes sont écartées et les antennes peclinicornes ou séticornes {Boiiihijx cl Nocliin. Eabricius). ''!" ïlombijx : ailes en recouvrement; antennes pcctinées. Ti" Noclna : ailes en recouvrement; antennes sétacées ou pcctinées (Ilcpinles, Cossus, Noclna, Fabricius). 4" Gco- mctrcs : ailes écartées, horizontales dans le re|)os; antennes peclinicornes ou séticornes [Phalmui, Fabricius). 5" Torlriccs : ailes très-obtuses, comme tronquées, à bord extérieur courbe (Pxjrulïs, Fa- biicius). 6" Ptjraks : ailes formant par leur réunion une ligure deltoïde, fourchue ou en ipicue d'Ili- ronilellc. 7" Tima : ailes en rouleau presque cvlindrique; un toupet ('/'JHCrt. Fabriciu.sl. X" Alncilcs : ailes digitécs jusqu'à leur base {l'icropliora, Fabricius). Les auteurs qui suivirent restreignirent de plus en plus l'cuornie extension donnée ;i la dénomination de Phalènes. Geoffroy n'a donné le nom de l'Ii'ilhir (pi'aux Dombiix, Ilcp'iales, Cossus, Noclna, Plialwna et Pyralis. Pegéer ne fit que re- Iranrhcr du genre Plinkrva de Linné les Plcropliorn, qu'il nomma l^halhics lipiilcs, et il divisa les Pludènes en cinq familles particulières. Fabricius alla beaucoup plus loin, car il partagea son i42 HISTOIRE NATURELLE. genre Pliakmia, qui ne renfermait que la seule division des Géomèlres de Linné, en trois sections, Pectinicoriics, Sàicorues et Forficalœ. Et, dans le supplément à son Entomolugie sijslùmalKfiie, il restreignit même la dernière section, en réunissant aux Crambus plusieurs des espèces qu'elle con- tenait. Dans le Cntaloqiœ des Lqiidoplbres des environs de Vienne, les Phalènes sont désignées, comme dans Linné, sous la dénomination de Gcometrœ, et elles sont subdivisées en quinze petites famil- les et en un assez grand nombre de genres. Selon Latreille, surtout dans le /îèfyiie aniniiil de G. Cu- vier, le genre linnéen des Plialœna forme à lui seul la famille entière des Nocturnes, qu'il subdivise en huit tribus, dont l'une d'elles, plus spécialement désignée sous le nom de Plialénites, et qui doit être considérée comme le genre Phalène et comme correspondant à la famille qui nous occupe, est seulement partagée en trois groupes secondaires distincts, ceux des Mclrucaiiipa, Plialœna et Hi- bernia. Enfin depuis Latreille un grand nombre de naturalistes ont étudié celte famille importante : nous nous bornerons à citer Treitscke, Stépliens, Curtis, Duponchel, et MM. le docteur boisdiival, Guenée, Rambur, Blanchard, Herriéh Scliœlter, etc. Treitscke et le docteur Boisduval fondèrent plu- sieurs genres dans la grande division des Plialénites, et donnèrent chacun une classiiication de celte famille. Duponchel, aidé de notes que lui avait transmis M. Guenée, créa une méthode assez natu- relle, y fonda un assez grand nombre de genres et en admit près de cent. M. E. Blanchard, au con- traire, chercha à restreindre ces divers groupes génériques le plus qu'il put, tout en conservant ceux qui semblaient les plus naturels. Ces deux classifications sont les plus récentes, et nous devons les exposer brièvement. Duponchel, dans son Catalogué des Lépidoptères d'Europe/iSii, en se servant des travaux de ses devanciers, et surtout de ceux de Treitscke, qu'il ne fait que modilierplus ou moins complète- ment, subdivise ses PlI.SLÉNiDES, Phalœnidœ [Geomctra, Linné; Plialœna, Fabricius; Plialcniles, Latreille; Gcometrœ, Boisduval), en dix-huit sous-tribus, dont nous nous bornerons à indiquer les noms, et que nous caractériserons plus tard : A. Ennouitks, Duponchel (Eiinomidi, Guenée) : treize genres; type, Ennomos, Treitscke. — B. Chi.orocuiiomites, Duponchel {Geometridi, Guenée) : qua- tre genres; type, Geomctra, Treitscke). — C. Gnophitf.s, Dup. (Gnopliidi, Gn.): deux genres, Gno- pfios, Treitscke, et Eloplius, Boisduval. — D. Boarhites, Duponchel {Doarmidi, Gn.) : trois genres; type, lioarmia, Treitscke. — E. Cléoiiites, Duponchel : trois genres; type, Cleora, Curlis. — F. Am- rniDASiTEs, Duponchel : trois genres; type, Ampindasis, Treitscke. — G. Hibeiîmtes, Duponchel (Hibernidi, Gn.) : trois genres; type, Hïbernia. — //. Fidonites, Duponchel (Fidonidi, Gn.) : douze genres; types, Nuinerta, Duponchel, et Fidonia, Treitscke. — l. Aspilatites, Duponchel : six gen- res; type, Aspilatcs, Treitscke. - J. Eubolites, Duponchel : quatre genres; type, Eubolia, Dupon- chel. — K. CiDARiTES, Duponchel :huit genres; type, Cidaria, Treitscke. — L. Laue.ntites, Du- ponchel : deux genres, Larenlia, Duponchel, et Ëupithccia . t'urtis. — il/. Mei,a?;tuites, Duponchel : deux genres, Melantliia et Mclanippe, Duponchel. — iV. Zéré.mtes, Duponchel (Zcrenidi, Gn.) : trois genres; type, Zcrene, Treitscke. — 0. Cahérites, Duponchel {Caberidi, Gn.) : quatre genres; type, Cabcra, Treitscke. — P. Acidalites, Duponchel {Acidalidi, Gn.) : trois genres; type, Acida- lia, Treitscke. — Q. Sionues, Duponchel iSionidi, Gn.) : cinq genres; type, Siona, Duponchel. — R. Dasïdites, Duponchel : quatre genres; type, Dasijdia, Gn. M. E. Blanchard, dans son Histoire naturelle des Insectes, 1845, fait des Phaléniles de Latreille sa famille des Phalémens; il dit que les caractères existant entre tous les genres de cette grande di- vision ne lui permettent pas de les répartir en plusieurs groupes primaires, et il les subdivise ensuite en quarante genres, qu'il caractérise en quelques mois d'après les particularités que présente l'Di- secte parfait. Ces genres, sur lesquels nous reviendrons bientôt, sont les suivants : Urapterijx, Kirby; Mctrucampc, Latreille; Ennomos, Treitscke; Crocalis, Treitscke; Scodonie, Boisduval; Aventia, Duponchel; Macaria, Curtis (Pliilobia, Duponchel); Philobia, Stephens (Godonclla, Bois- duval); Halia, Duponchel; liiimia, Duponciiel; Géomètre, Linné [Hipparclius, Leach); Cléogènc. Du- ponchel; Asj)ilalis, Treitscke {Pcllonia, Duponchel); Compsoptera, Blanchard (Liyia, Duponchel); Numeria, Duponchel (Ploseri.a, Boisduval); Fidonia, Treitscke; Njissia, Duponchel; Phalène. Linné {Amphidasis, Treitscke); Boarmia, Treitscke; Eloplios, Boisduval, Gnophos, Treitscke; Bolctobic, Boisduval; Eubolia, Duponchel {Phasianc, Duponchel); Anailis, Duponchel; Larenlia, Treitscke (Enpitberiu, Curtis); Lobophora. Curtis (Amatlùa, Diipondiel), Cidaria, Treitscke; Mclanippe, \)\\- poncheJ (rc»i/ia, Duponchel); Melantliia, Treitscke; Zcrènc, Treilsckc; C»/;c((i, Treitscke; Epliijra, PAPILLONS. 143 Dupoialu'l, Achlaiiu, Ireilscka [Ihisilltca, Slenia, Dnpoiulieli; Sioiia, Duponcliel; M'uwn, Treitscke; Otlciiii, lioisiluval (Tanngra, Diipoiuliel)-, Psodos, Treitscke, et Pijgmœna, Boisduval (PsoJo.i, TreilsckcV Fig. 128, — Boarmie de l'acacia. (Màle.) Nous allons faire connaître tous les groupes que nous venons de nommer, nous en indiquerons quelques autres, nous citerons les dix-liuit sous-liibùs de Duponcliel, et nous suivi'uns en partie Tordre adopté par cet auteur. Le fractionnement des groupes est devenu aujourd'iiui excessivement considérable, et le genre Phalena proprement dit de Linné a même disparu complètement de la nomenclature; cela nous semble fâcheux, mais véritablement il n'y a pas plus de raison de laisser ce nom plutôt à un groupe de Phaléniens qu'à un autre, et. d'une manière générale, il doit s'appli- quer à tous les genres de la famille, et, en les appelant des Phaléniens, on n'a fait qu'en modifier légèrement la dénomination : cependant nous le laisserons, avec M. Blanchard, aux Anipliulasis de Treitscke. Quant à la place que nous assignons aux Phaléniens, nous avons cru devoir adopter l'arrangement suivi par M. E. Blanchard. Nous dirons cependant que, si les Phaléniens ont beaucoup de rapports avec les Nocluèliens, quelques autres grou]K'S de Lépidoptères, tels que les Deltoïdes et les l'yrales proprement dites, pourraient très-bien établir le passage des uns aux autres, quoique d'un autre côté ces derniers se rapprochent beaucoup des Tineites, à côté desquelles nous les placerons. Cela, du reste, prouve que la série naturelle linéaire n'est pas toujours possible, et qu'un groupe naturel peut quelquefois tenir de deux autres. La première division, celle des Ennomites de Duponchel, renferme des espèces à antennes pres- que toujours pectinées ou ciliées, ou même pcnnifoimes dans les mules; à palpes courts, ne dépas- sant pas le chaperon; à trompe plus ou moins longue, nulle dans les CrocaUis; ù corselet large ou étroit; à ailes souvent dentelées, sinuées ou anguleuses. Chenilles ressemblant ordinairement, dans l'état de repos, à de petites branches sèches, ce qui les a fait appeler Arpeiilenses en l'àlon; vivant presque toutes sur les arbres, et se transformant dans un léger tissu entre les feuilles; pattes en nom- bre variable, dix dans le plus grand nombre des cas, douze chez les tiiimia et quatorze dans les Mc- ti-ocampa. ^ 1" GENRE. — URAPTÉRYX. URAPTERYX. Kirby, Boisduval, 1852. Voyage de découverte de ['Aslrohil/e. Antennes simples dans les deux sexes, quoique plus épaisses dans les mâles que dans les femelles; palpes à dernier article très-petit, pointu; chaperon large, velu; trompe très-longue; corselet ro- buste, très-velu: ailes supérieures ;'i angle apical très-aigu : inférieures ayant au milieu du bord ter- minal un prolongement en forme de queue. Chenilles très-allongées, ressemblant tout à fait, par la forme et la couleur, à une petite branche 144 HISTOIRE iNATUliELLE. de bois mort; ridées longiludinaleraeiU. avec deux tubercules latéraux vers le milieu du corps; vivant sur le sureau. Chrysalides trcs-allongées, ayant la forme de celles des Thaïs, enveloppées d'un réseau à claire- voie entiemèlé de feuilles, et suspendu par de longs lils à une branche d'arbre, de sorte qu'il est balancé par le moindre vent. On ne connaît que quelques espèces de ce genre; la plupart exotiques. Les deux seules européen- nes sont \'U. pers'uaria, Ménétriers, du Caucase et de Sarepta, et surtout l't/^. saiiibucuria, Linné, commune dans presque toutes les parties de l'Europe, et dont la Chenille vit sur le sureau (Sumhuctts n'ujra, Linné). Cette dernière espèce, la Sodfkée a queue, Geoffroy (Phakvna samhucaria, Linné), le type du genre Aœna, Treilscke, a une envergure de 0'",035 à 0'^,040; son corps est jaunâtre; les ailes, d'un fauve soufre, parsemées de petites taches d'un gris verdàtre, avec trois lignes transver- sales brunâtres, dont deux sur les ailes supérieures et une seule sur les inférieures, et, en outre, une petite ligne de la même couleur dans l'intervalle des deux lignes, et, à la base de la petite queue des ailes inférieures, deux petites taches brunes, dont la première ocellée, à prunelle ferrugineuse. 2"'" GENRE. — MÉTROCAMPE. METROCAMPA. Latreille, 1825. F;iriiillos naturelles. Antennes pectinées dans les mâles; palpes courts, grêles; trompe longue; ailes anguleuses ou ar- rondies : supérieures ayant deux raies transversales : inférieures avec une seule raie prés du bord terminal, et correspondant à celles des deux premières. Chenilles à douze pattes, dont dix seulement servent à la locomotion ; corps allongé, aplati en dessous, avec la tête petite, arrondie; ciliées sur les côtés, nues sur le dos ou garnies seulement de quelques poils courts; vivant sur les arbres des forêts. Chrysalides placées dans un cocon d'un tissu mince, et déposées soit dans la terre ou à sa super- ficie, ou sur les arbres entre les feuilles. Ce genre, qui ne renferme qu'un petit nombre d'espèces, toutes européennes, correspond aux El- lopia de Treitscke et aux Cumpœu de Laniaick. Le type est la Phalène gbis de peri.e [Gcomcira Mar- ^ari/ai-ia, Linné), que nous figurons pi. XXli, iig. 1 : envergure, fl",Oo") à 0™, 0-40; entièrement d'un vert tendre, avec les ailes anguleuses, passant au gris de perle api es la mort de l'Insecte, et ayant deux bandes transversales d'un vert foncé, bordées de blanc : la seconde seule se continuant sur les secondes ailes. Cette espèce, dont la Ciienille vit sur le chêne, habite les environs de Paris et le nord de l'Europe aux mois d'avril et de juillet. Une autre espèce à ailes anguleuses et des mêmes pays est la M. Iwnoraiia, W. V. Une espèce remarquable par ses ailes arrondies, la M. fasciaiin, Linné, vit sur les pins des hautes montagnes. S""- GENRE. — ENNOMOS. ENNOMOS. Treitscke, 1825. lii SclimeUcrI., Yoii Europa. Antennes pectinées dans les mâles; palpes un peu inclinés, dépassant légèrement le chaperon, trompe grêle; corselet large, Irès-vehi; ailes ayant chacune une dent qui dépasse les autres au milieu du bord terminal : supérieures à sommet plus ou moins prononcé. Chenilles plus ou moins longues, ressemblant, par la forme et la couleur, à de petites branches .jiiviiiino 1^11.(0 vjn iiiv.riii.3 iv^ii^ iti.'0, I »^JOv^tiiumii i , yai la lui iiiv. i- t m \^uuieiii, tï ^n^ ifliiivo uitiii^iiio d'arbre, leur corps étant garni çâ et là d'excroissances simulant des bourgeons; tète verticalement a])latie, écliancrée légèrement en haut, et ne- débordant pas le premier anneau; vivant sur les arbres. Chrysalides placées sur le sol ou entre les feuilles, et contenues dans de légers cocons soyeux. Piii, 1 — Melii«;,Mii|ii' |;iis ik- |)frli' Kcniflli' Fi^. 2. — Maquarie marque. Fig. 3 — Macnne j.mne. Fig. 4 — Ennoinos «if Tîntlne. 'Fenielli*) V\f. 5 — Cléogène leinte. Fig Cl. — Ajpilate eiisanglanti'e. l'I 2'2 PAPILLONS. 145 Ce genre, nombreux en espèces, car l'on en connaît une vingtaine ireiiiopéenncs qui presque loiiles se trouvent en France, et on en a signalé plusieurs comme propres à l'AIVique, à l'Asie et à l'Amé- rique, peut, suivant [hiponcliel, être partagé en trois groupes particuliers : A. E.s/k'tcs à ailes pliiiût siiiut'cs que (Icnlccs : plusieurs Fnnomos propres à la Hongrie, et une, la P. sijr'uiçiari'i, Linni', se trouvant dans toute l'Europe, et dont la Chenille vit sur le lilas. — B. Espèces à ailes dentelées, avec tnic lâche setni-lunairc au sommet des anlcr'iciires : quelques espèces se rencontrant toutes en France et à l'aris, en Allemagne et dans queUpics autres parties de l'Furope, telles que les luna- ria. W . V.; illiinaria, \\ . V., et illuslris, belle espèce que nous représentons. — C. Espèces huiles (loilcices, sans tache semi-lunaire au sommet des antérieures : un grand nombre d'espèces, telles que les angularia, W. V., espèce variant assez par la couleur des dessins que l'on remarque sur le fond de ses ailes, et dont nous donnons la figure; crosaria, W. V.; tiliaria. Ilubner; dcnluria, Fs- per; aluiaria, Linné, etc., qui se trouvent tous assez communément dans nos environs, et vivent sur divers arbres, comme le tilleul, le chénc, etc. La dernière espèce que nous avons citée, la Piiai.ê.ne DE i.'AUiNE (Ennomns aluiara, Linné), que nous figurons pi. X.VII, lig. 4, a une envergure d'envi- ron 0"',055; son corps est d'un jaune d'ocre; les ailes de la même couleur, parsemées de points et de taches ferrugineux, plus abondants vers l'extrémité : ces taches pouvant quelquefois former deux lignes transversales plus ou moins interrompues. Fig. 1'2j. — Ennoniûs .Tnguleux. (Mâle t^^gv^-' 53=^^ Fig. 124. — Ennomos illustre. (Femelle. Duponchel en a distingué génériquement les : 1» Angerona, à antennes très-pectinées dans les mâles, à palpes très-minces, à corselet étroit, à ailes inférieures seules dentelées, et à Chenilles ayant des tubcri-ules sur les quatrième et huitième anneaux, amincies vers la télé, qui est petite. Une seule espèce, la PnALf:NE du coudrier ou du prunier (.4 «(/erouia prinifn-ia, Linné), dont nousdonnons la figure pi. XXIII, fig. 6, et qui varie considérablement : envergure, 0"',0r)5 à O-^MO; ailes d'un beau jaune orangé dans le mâle, et d'un jaune d'ocre dans la femelle, chargées de petites stries noi- res, parfois une tache basilaire et une large bande terminale d'un brun noirâtre : Chenille vivant sur plusieurs arbres, et surtout sur le coudrier. Commune aux environs de Paris. — 2" Fpioke ou Bra- DYCPETES, Stéphens, chez lesquels les antennes des mâles sont peclinées ou ciliées, les palpes droits, squameux; la trompe longue, le corselet étroit, peu velu, et les ailes supérieures à sommet tronqué : inférieures à bord terminal sinué, et dont les Chenilles, vivant sur les arbres et sur les plantes bas- ses, sont couvertes de petits poils fins, isolés, et n'ont pas de tubercules. Quatre espèces habitent toutes auprès de Paris et une grande partie de l'Europe, et dont le type est la Géomètre aiçju'r, Epîone apieiaria, Ilubner : envergure ne dépassant pas 0'",Ori; ailes d'un jaune vif, parsemées d'a- tomes d'un rouge fauve, et ornées, près de leur extrémité, d'une bande transversale oblique, si- nueuse, d'un violet tendre. — 5° Eurvmene, Duponchel, à antennes pectinées dans les mâles; palpes épais; trompe longue: ailes supérieures coupées carrément à leur sommet dans l'état de repos, et à Chenilles â tête légèrement échancrée, ayant des tubercules sur les deuxième et troisième anneaux. Espèce unique, E. dolahraria, de Paris, dont la Chenille vit sur le chêne et le tilleul. Un autre genre de Duponchel, celui des Timandra, peut en être rapproché : les antennes sont pec- tinées ou ciliées dans les mâles; les palpes â dernier article nu, cylindrique; le corselet étroit; les ailes supérieures â angle apical très-aigu, et postérieures â bord terminal formant une pointe : un petit nombre d'espèces, dont le type est la "ï". nmalaria. Linné, que nous figurons page liO, de 146 HISTOIRE NATURELLE, toute l'Europe, dont la Clu'iiille, renflée en massue dans sa partie antérieure, vit d'herbe et de plantes basses, et produit une chrysalide effilée et coupée en biseau du côté de la tête. 4'"= GENRE. — HIMERE. HIMERA. Duponchel, 1844. Catalogue méthodique des Lépidoptères d'Europe. Antennes penniformes dans les mâles; palpes très-velus, ne dépassant pas le chaperon; trompe irès-apparente, grêle; ailes légèrement dentées, avec un point au centre de chacune d'elles : supé- rieures à deux raies transversales en trapèze; inférieures avec une seule raie. Chenilles lisses, cylindriques, sans tubercules, à tête petite, arrondie, avec deux pointes charnues inclinées vers l'anus sur l'avant-dernier anneau. Chrysalides placées dans un cocon léger sur ou dans le sol. Ce genre, assez voisin du suivant, celui des Crocallis, auquel Treitscke le réunissait, ne renferme qu'une seule espèce propre à une grande partie de l'Europe, dans laquelle elle se rencontre commu- nément. C'est la PHALÈ^E PLL'HE (Iliineria pemunia, Duponchel. ou Plialœna penuaria, Linné), que nous représentons pi. XXIII, lig. 5 : envergure, O^.Oiîoà 0"',040; ailes aniéricurcs d'un rouge brique dans les mâles, plus jaune dans les femelles, pointillé de brun, avec une marque centrale noire et deux lignes transversales flexueuses brunes, dont la seconde bordée de blanc, et près du sommet un point moitié noir et moitié blanc; ailes postérieures plus pâles que les antérieures, avec un point central et une ligne transversale bruns. La Chenille vit sur le chêne, le charme, le bouleau, etc. 5™' GENRE. — CROCALLE. CROCALLIS. Treit.çcke, 1825. In Sclimclterl., VonEiiropa. Antennes pectinées chez les mâles; palpes ù dernier article aigu, dépassant le chaperon; trompe nulle; corselet large, très-velu; ailes légèrement dentelées, avec un point vers le centre : supérieures avec deux raies transversales en trapèze : inférieures une seule raie. Chenilles d'égale grosseur dans toute leur longueur, rugueuses, mais sans tubercules, parsemées de poils rares, courts, à tête large; vivant sur les arbres et les arbrisseaux^ Chrysalides enterrées ou placées sur le sol. Fig. 125. — Cioc.alie a^losse. (Femelle,] Genre peu nombreux en espèces, car il ne renferme, parmi les européennes, que les Crocallis ex- limarifi, llubner, H Dardoinaria, Danzel, de Provence; Irapczaria, Doisduval, de Montpellier, et cUuywiria, Linné, l'uALÈiNE sans LA^GUE ou agi.osse, de toute l'Europe et de nos environs. Cette dernière a une envergure de O-^.OSS; ses ailes sont d'un beau jaune-paille, avec une rangée margi- n;de de points noirs : supérieures ayant une large bande médiane plus foncée, ornée d'un point noir central. Nous donnons la figure de cette espèce. PAPILLONS. 147 M. E. Blancliard place ici le genre Scodiona, Boisduval, correspondant en partie au groupe dis Fidoniles de Diiponcliel, et dont nous parlerons plus loin. Il en est de même du genre Halin. 6"" GENRE. — AVENTIE. AVENTIA. Duponchel, 18-ii. Catalogue uièlliudique (les Lépidoptères d'Europe. Antennes pectinées dans les mâles; palpes dépassant le chaperon, à dernier article large, déprimé; trompe longue; corselet étroit, peu velu; ailes supérieures fortement échancrées au-dessus de l'an- gle apical : inférieures arrondies. Chenilles plates, ciliées sur les côtés comme celles des Catocala, à tète petite, arrondie; vivant de lichens. Chrysalides placées, dans un tissu lâche, entre les feuilles. Ce groupe ne renferme qu'une seule espèce, que nous représentons pi. XIII, lig. 1, le CnocHET d'Engramelle {Bombyx flexida, Fabricius; Aveiilia flexiilaria, Hubner), que Lalreille rangeait dans le genre Plntijpterijx, qu'à tort, au reste, il plaçait avec les Phaléniens. Envergure, 0"',022 à0"',050; ailes d'un cendré sablé de roux : antérieures de cette couleur vers leur sommet, avec deux lignes transversales blanchâtres, bordées de roux, et entre elles les deux points blancs, enfin, prés du bord terminal, une ligne blanchâtre à peine marquée, et une rangée de petits points noirs; ailes posté- rieures avec une seule licne transversale. 7"-- GENRE. — MACARIE. MACARIA. Curtis, 1826. Britisli Entoinology. Antennes pectinées ou ciliées dans les mâles; palpes courts, connivents à l'extrémité; chaperon avancé; trompe médiocre; corselet étroit, peu velu; ailes antérieures plus ou moins échancrées au- dessous de l'angle apical ; postérieures ayant le milieu de leur fond formant un angle plus ou moins aigu. Chenilles lisses, sans tubercules, â tète petite; vivant sur les arbres. Chrysalides dans des coques placées entre les feuilles ou dans la mousse au pied des arbres. Ce genre, (jui répond à celui des l'Iiilolna, Duponchel, et qui est formé aux dépens des Etino- mos, Trcitscke, ne renferme que cinq espèces européennes : les unes à ailes supérieures très- échancrées; ayant pour type la PiiAiiiNE marquée [Geomclra nolata, Linné, ou Macaria notataria, Hubner), que nous figurons pi. XII, fig. 2 : envergure, environ 0'",03; ailes d'un blanc sale, saupou- drées d'atomes bruns : supérieures avec quatre lignes transversales peu marquées partant d'autant de taches brunes situées contre la côte, et une cinquième tache vers leur milieu : ailes postérieures n'ayant que trois lignes grises : commun aux environs de Paris; et en espèces à ailes supérieures peu ou pas échancrées : types, /*. litiibiiria, Hubner, des forets de pins, et Philobie jaune, Dupon- chel, que nous figurons pi. XXII, fig. o. Auprès de ce genre vient se placer le genre Go.xodella de lioisduval, qui n'en diffère guère que par ses antennes simples dans les mâles comme dans les femelles, par ses palpes courts et par ses ailes antérieures sans échancrures. Une seule espèce, la G. œstimaria, Hubner, propre au midi de la France et à la Russie méridionale en mai et septembre, et dont la Chenille, allongée, mince, à tête petite, verte, avec des taches et des raies blanches, vit sur le Tamarix galliia. 148 IIISTOUŒ NATURELLE. S"-» GENRE. — RUMIC. hUMlA Daponchel, 1844. CaUlijgue inélhoUiiiuo des U-i)itlo|ilérts d'Europe. Antennes siniple.s dans les deux sexes; palpes à dernier article très-court, et dépassant ù peine le chaperon; trompe longue, assez épaisse à la base; ailes postérieures ayant le milieu du bord terminal formant un angle ai,;,'u. Chenilles ayant quatorze pattes, dont les siï premières et les quatre dernières servent seules pour la marche; allongées, cylindriques, à tête ronde, et avec un tubercule très élevé sur le sixième an- neau. Chrysalides placées entre les feuilles dans un léger tissu. Ce groupe ne comprend qu'une seule espèce, la ClTHO^ELLE rouillée de Geoffroy, Phalè.ne de l'a- lisier (l'halxnu crnlxfjula, Linné), |(lai:ée par Treitscke dans le genre Ennomos, et dont Dupon- chel a fait le type du genre lUintia, adopté par MM. Boisduval, Guenée, et par tous les entomologis- tes modernes. Ce l'apillon, dont nous donnons la figure de la femelle, a une envergure de 0"',035 à 0'",040; il est entièrement d'un beau jaune- citron, avec trois taches ferrugineuses contre le bord costal des ailes supérieures, et deux lignes transversales noirâtres. Sa Chenille vit sur l'alisier, l'au- bépine, le prunellier', etc. Il est commun dans une grande partie de l'Europe, et n'est pas rare, dans les mois de mai et de juillet, aux environs de Paris. Fig. 126. — Rumie de l'alisier. (Femelle.) La deuxième division à laquelle nous appliquerons, avec M. Guenée, le nom de Géométbides, et qui r-epond à la sous-tribu des Cliloiocliiomitcs de Duponchel, ne renferme qu'un petit nombre de gen- res n'ayant guère entre eux pour caractère commun que de présenter habituellement une couleur verte dans la plupart des espèces, quoique cependant quelques-unes soient brunes; les Chenilles varient beaucoup entre elles. 9- GENRE. — GÉOMÈTRE. GEOMETnA Linné, 1758. Systctiia iiatuiu:. Antennes pectinees dans les mâles; palpes ascendants, velus, dépassant le chapei'on, à premier ar- ticle nu, légèrement renllé à l'exti^èmilé; trompe longue; corselet un peu globuleux; ailes larges, lé- gèrement dentelées. Chenilles courtes, d'égale grosseur, à tête petite et en partie cachée sous le premier anneau, ar- mées de quelques pointes charnues. Chrysalides renfermées dans un cocon tiarrsparent placé entre les feuilles. Les Geomelrx de Linné ont été partagées en un grand nombre de genres; Treitscke a appliqué le nom de Geomclia à toutes les es])èces du groupe qui nous occujie, et .M. E. Blanchard l'a suivi. Du- ponchel et M. le docteur Roisduval ont de beaucoup restreint ce groupe, et le premier auteur' que l'Al'ILI-ONS. 14!) nous (levons citer n'y ;i plus placé qu'une seule espèce. Leach et les entomologistes anglais ont encore été plus loin, car ils ont fait même disparaître, ce qui nous semble fâcheux, la dénomination an- cienne de Géomètre pour donner à ce groupe le r.om particulier lïHiiiparcluis. L'espèce typique est la Geomelra pnpiliotiuria, Linné : envergure d'environ 0"',(Jo; corps vert; ailes d'un beau vert de pré, ayant deux rangées transversales de petites lunules blanches formant deux lignes, l'une un peu au delà du milieu et l'autre |)rès du bord terminal, et, en outre, un crois- sant discoidal vert : les ailes supérieures offrant encore une troisième ligne blanche à la base. Che- nille verte, gibbeuse, vivant sur l'aune, le hêtre, le bouleau, etc. Se trouve, en juin et septembre, dan? les bois humides de presque toute l'Europe, et n'est pas rare dans nos environs. Nous donnons, pi. \X1II, lig. i, la ligure du mâle de cette Pn.vLÈiNE papilloiN. 10"'^ GENRE. — HÉMITHÉE. UEMITHEA. Duponc'iel, 1829. Ilisloiio naluiclle des LépidopltTL'S d'Euroje. Antennes brièvement pectinées dans les mAles; palpes serrés contre la tête, épais, à dernier arti- cle nu, très-petit; trompe très-longue; corselet étroit; ailes à bord simple, tantôt vertes et tantôt gri- ses, traversées par des lignes ondulées. Chenilles lisses, effilées, d'une consistance sèche, avec une ou deux pointes sur le premier anneau, et à tète profondément bifurquée. Chrysalides placées entre les feuilles dans un léger tissu. Ce genre, adopté par M. le docteur Boisduval, et qui rentre dans les Geomelra de Treilsckc et les Hipparchiis de Stéphens, outre quelques espèces exotiques, renferme une vingtaine d'espèces euro- péennes. Duponchel y a formé deux groupes génériques : 1° les Hemithea, caractérisés comme nous ^l'avons indiqué, renfermant des espèces principalement du midi de l'Europe, et dont le type est rjï. cijthisaria, W. V., qui se trouve presque partout en juin et juillet, dont les ailes sont grises ou vertes, avec des dessins blancs, et dont les Chenilles vivent sur les plantes de la famille des légumi- neuses. — '2" Les Chloiîochroua, chez lesquels les antennes peuvent être simples dans les deux sexes, et les ailes verdàtres, plus ou moins anguleuses ; une dizaine d'espèces, dont trois (C. pliiia- taria, Linné; xstivaria, Esper, et buplevaria, Vf. V.) habitent les environs de Paris, l'Allema- gne, etc., et dont les Chenilles, ne différant pas de celles des llèmithées proprement dits, vivent sur les arbres, les arbrisseaux et les plantes basses. Le type est la Geometra buplevaria, Vî . V., Fabricins; G. ihijmiarïa, Linné, que nous figurons : envergure, environ 0"',05; ailes d'un vert pomme, deux lignes blanchâtres ondées sur les supérieures, une seule sur les secondes et avec la frange d'un blanc jaunâtre, entrecoupée de ferrugineux. Se trouve assez communément en juillet. Fig. 127. — Clilorocliromc (llcmitliée) de Cuplcvc. (Mâle.) 11"-- GENRE. — PllORODÉMK. nUORODEHIA. Boisduval. 1810 Index mctUodieus Lepidn|iteri»rum djinpironint. Antennes pectinées chez les mâles; palpes droits, longs, épais, squameux, â dernier article cylin driqiie, nu; trompe médiocre; corselet arrondi, ailes non dentées. 150 IllSTOlRE NATURELLE. Chenilles courtes, cjlindriqiies, se lenant cachées, pendant le repos, dans un fuuiTpau, se nictaraor- phosant dans un léger cocon entre les feuilles. Le qenre CIcora de Curlis, outre quclcmes autres espèces, en renfermait deux dont M. le docteur Boisduval a fait son genre Pliorodcsnia (du grec, 'f'.yj;, porteur; SiTyr,, fourreau), généralement adopte, et dont le nom rappelle une particularité très-remarquable du genre de vie de leurs Chenilles. En effet les Chenilles des deux espèces de ce genre se tiennent constamment cachées, pendant le repos, dans un fourreau qu'elles se fabriquent arlistement avec des débris de feuilles : ce fourreau a quelque ressemblance avec celui des Psychés, dont ncuis avons parlé; mais il en diffère cependant essentiel lement en ce qu'il est ouvert par les deux bouts, ce qui donne à la Chenille, lorsqu'elle veut change de place, le moyen de se servir non-seulement de ses pattes de devant, comme les Psychés, mais aussi de celles de derrière; de sorte que ce fourreau, ou plutôt, comme le dit Duponcliel, ce vête- ment, qui sert ;'i la protéger et qu'elle transporte partout avec elle, ne lempêche pas de marchera la manière des autres Arpenteuses. Les deux espèces de ce genre apparaissent au mois de juin : ce sont le C. bcijularia, W. V. (ditaria, Fabricius), de France, d'Allemagne, etc., dont la Chenille vil sur le chêne, et C. sntaragdaria, Fabricius, d'Allemagne et de Hongrie, dont la Chenille se trouve sur la millefeuille. La troisième division, la sous-tribu des Aspilatites de Duponchel, est assez peu nombreuse en es- pèces, présentant des antennes pectinées ou ciliées dans les mâles, des palpes courts, squameux; une trompe assez longue; des ailes à bord simple et entier, etc. Les Chenilles, dont on ne connail qu'un petit nombre, sont allongées, lisses, sans tubercules; vivant sur les arbres et les plantes bas- ses, et se métamorphosant dans un léger tissu. 12"'- GENRE. — CLÉOGÈNE. CLEOGENE. Duponchel, 1829. Hisloiro naliircllo des Lépidoptères d'Europe. Antennes pectinées dans les mâles; palpes cour , velus; trompe robuste; corselet étroit, squa- meux; ailes arrondies, toutes d'une seule couleur des deux côtés, tantôt claire, tantôt foncée. Ce groupe faisait partie âes Mhwa de Treitscke et des Angerona de Curtis; on n'en connaît pa les premiers états. Ce sont des espèces propres aux pays de montagnes, principalement aux Alpes et aux Pyrénées, et dont les mâles seuls volent pendant le jour, tandis que les femelles restent ca- chées dans l'herbe. On en a décrit trois espèces seulement, les C. illibaria, Treitscke, du midi de la France et de la Morée; Pclctiemria, Duponchel, des Pyrénées, et lincturia, Ilubuer, des Alpes. Cette dernière espèce, la Phalœna Itiiearia de Fabricius, que nous figurons pi. XXII, (îg. 5, a une enver- gure de O^.OSSà 0™,fl55; son corps est jaune; ses ailes entièrement d'un brun jaunâtre, sans tacli e la femelle est un peu plus pâle que le mâle, et beaucoup plus petite que lui. Elle se trouve, en juillet, dans le midi de la France, et surtout, assure-t-on, dans le département de l'Isère. IS d5"« GENRE. — ASPILATE. ASPILATES. Treitscke, 1827. In SrlimeUcrl. von Eiiropn. Antennes pectinées dans les mâles, simples dans les femelles; palpes de longueur variable, ter- minés en pointe aiguë; pattes très-longues; ailes en toit, à bord sans échancrure. Chenilles allongées, lisses, ayant deux petites pointes sur le dernier anneau. Chrysalides enfermées dans un léger tissu placé à la surface du sol. Ce genre, très-nombreux en espèces tant indigènes qu'exotiques, et anciennement placées dans les l'AI'ILLONS. 151 genres PhaUvnu, Fabricius; Idica, Treitsckc; Plijchopuda, Stéplicns; Tunamlia, Curtis, cU:., a (•ti'' partagé par Diiponcliol en plusieurs i^roupes génériques, tels que : A. Pello.ma. Antennes très-longues; palpes très-court';; trompe longue; corselet étroit, squameux; ailes traversées, vers le milieu, par une bande étroite, dont les bords sont quelquefois seuls mar- qués. Chenilles allongées,- grêles, presque lilifornies. sans tubercules; vivant sur les genêts. Chrysa- lides efiilées : quelques espèces propres au midi et au centri' de l'Europe, volant habituellement dans les endroits secs et arides, et dont le type est la Gcomclra vihicaiin, Linné. Cette espèce a une envergure d'environ 0'",05; corps d'un jaune grisâtre; ailes de la même couleur, avec la frange rose, et deux lignes transversales parallèles, également roses, avec leur intervalle parfois co- loré de la même manière, et ne formant alors qu'une bande large : supérieures ayant encore à la base une autre ligne rose, légèrement arquée, et toutes quatre un ])oint discoidal de la même cou- leur; abdomen un peu teinté de rose en dessous. Cette jolie espèce est répandue dans une grande partie de l'Europe. L'A. lAilabraria, Esper, du midi de la France et de l'Italie, en diffère seulement par la bande rose qui borde l'aile, s'avançant plus loin que la frange; par les lignes transversales plus rapprochées, et par l'absence du point rose discoidal sur les ailes postérieures. B. AspiLATES. Antennes souvent terminées par un lil; palpes aigus, dépassant le chaperon; corse- let velu; ailes supérieures traversées en diagonale par une ou deux raies partant de l'angle apical et se terminant au bord interne. Chenilles rayées longitudinalement, vivant sur le genêt ou sur les plantes herbacées. Une quinzaine d'espèces propres à la F.iance, à la Russie et à une grande partie de l'Europe, et dont deux, les A. ciliariti, llubner, el puipuiaria, Linné, se trouvent auprès de Pa- ris. Cette dernière, I'EiNsanclamée de Geoffroy, que nous figurons pi. XXll, fig. 6, n'a qu'une en- vergure de 0'",020 à U'",025; son corps est brun, pointillé de jaune; les ailes sont d'un brun jaunâtre, avec deux bandes transversales, divergentes, d'un rouge ])ourpre, et de largeur variable : la plus rapprochée du bord terminal souvent divisée en deux avant d'arriver à la côte; les inférieures brunes à la base, et d'un jaune plus ou moins vif dans le reste de leur étendue; la frange d'un rose purpu- rin. Cette espèce est excessivement répandue dans toute l'Europe, et sa Chenille vit sur la traînasse des Oiseaux (Pohjcjoniwi aviculare, Linné). C. Egea. Antennes plus ou moins largement pectinées dans les mâles; palpes courts, larges; trompe grêle dans le mâle, robuste dans la femelle; corps épais; ailes oblongues, d'égale grandeur : supérieures à bord externe coupé obliquement. Trois espèces, les E. ilcser-taria , Kindermann, du Caucase: prnvaria llubner, de la Laponie, et cidm'inaria, Eversmann, du Volga inférieur. On doit aussi en rapprocher les genres suivants, qui ont été rangés avec les Eubolites, les Fido- nites et les Larentites par M. le docteur Boisduval. 14"" GENRE. — PHASL\NE. PHASIANA. Guenée, Duponchel. iSU. Ciilaliigiii' iiH'tliijiiiiiiip (les I r|iui'- GENRE. — SCODIONE. SCODIONA. Boisduval, 1840. Index methodieus Lopidopteroruin làiropscorunt. Antennes très-longues, à tige épaisse, brièvement pectinées dans les mâles; palpes très-courts, velus; trompe presque nulle; corselet robuste, velu; ailes très-entières, pulvérulentes : supérieures traversées par deux lignes de points plus ou moins bien marqués, et formant une sorte de trapèze; inférieures traversées par une ligne de points. Chenilles allongées, cylindriques, lisses, rayées longitndinalemcnt, à tête petite, ronde, et ayant un tubercule en forme d'épine sur le onzième anneau; vivant de plantes basses, et s'enterrant pour se chrjsalider. Fig. 12S — Scoftione brûlé. (Femelle.: On indique huit espèces de ce groupe provenant en général du midi de la France et de l'Espagne. Nous citerons la S. fnvicllnrcnr'w, Hubner : envergure, nn peu moins de 0'",0r); ailes d'un blanc H'is;. I. — Avenlie ciocliel. (l-'eiuelle,,) Fig. 2. — Niiiiieiie poudrée. (Màle.^ Fig. 5. — Niiinci ie (Miiuliée [Femelle ] Fig. 4 — (jéuiiièlie pnpilldii, (Màli.'.l l'ig. 5 — IliriK'Tc plunje. (Màlc. I ig. fî. — Auiierone ilu piunior. (Mâle.) PI. 'Z' PAPILLONS. 1^5 grisâtre, couvertes d'atomes bruns, ayant iliacune un point central noir : antérieures avec deux raies transversales noires, dont la seconde accompagnée eu dciiors de deux laciies noires, cernées de roux ; les secondes ailes ayant une seule raie transversale noire. Nous figurons cette espèce, qui portait anciennement le nom de Fido»nie bhulée. 18'"- GENRE. — NUMERIE. NUMEUIA. Dnponcliel, 1829. Histoire iiiiturelle des Lépidoptères d'Eiirope. Antennes pectinées dans les mâles; palpes aigus; trompe courte; corselet étroit, squameux; ailes plus ou moins pulvérulentes : supérieures larges, marquées à l'angle apical d'une raie oblique, tra- versées au milieu par deux lignes. Chenilles tuberculées, atténuées antérieurement, â tête cordiforme, vivant sur les arbres, et iilaiii leurs coques entre les feuilles. Quelques espèces des hautes montagnes et du midi de la France; telles que les N. pulvi-miia, Linné, des régions sous-alpines en juillet; capreolaria, W. V., des Alpes et de la i'rovence; uf/ari- tliiina, Dardoin, de Marseille, et Donzelaria, Duponchel, d'Auvergne. Le type est la MuMEniE pou- DnÊE. (Toi/, les figures du mâle et de la femelle, pi. XXllI, fig. 2 et 3) : cette Gcometra pulvcmria. Linné, a une envergure de 0"',0i; ses ailes sont d'un jaune fauve dans les mâles, plus grisâtre dans les femelles, finement pointillées d'un brun violet : antérieures ayant une large baude transversale plus pâle et bordée de brun; postérieures avec une seule ligne brune. Stéphens leur applique le nom d'Aziiu-phora. M. le docteur Boisduval en a distingué génériquenient, sous la dénomination de Ploseria, une es- pèce, la divcrsaria, W. V., d'Allemagne, qui ne diffère réellement des tyiimcfia que par ses anten- nes simples dans les deux sexes ou à peine ciliées dans les mâles, et dont la Clienille, grise, aplatie, vit sur le peuplier noir. 19"" GENRE. — LIGIE. LK.IA. Duponchel, 1829. Histoire nutureUe des Lépidoptères d'fiirope. Antennes très-plumeuses dans les mâles; palpes courts, obtus, à articles indistincts; trompe pres- que nulle; tète ornée supérieurement d'une touffe de poils terminée en pointe; corselet peu velu; ailes supérieures étroites, à angle apical très-aigu, et recouvrant les inférieures dans le repos. Chenilles allongées, lisses, à tète ronde, avec un tubercule conique sur le onzième anneau; vivant sur le Dorcyiiiuin Mon.ipdicnse, et se chrysalidant entre les feuilles dans un tissu léger. On n'en indique que deux espèces, la L. opacaria, llubner, qtii se trouve dans le midi de la France et en Espagne, et la JourUanarin, Devilliers, également de la France méridionale, en sep- tembre : envergure, 0'",04; ailes supérieures d'un brun grisâtre, avec deux lignes longitudinales et des rangées de demi-cercles nacrés ou argentés; ailes inférieures d'un blanc nacré, avec le bord lé- gèrement grisâtre. M. E. Blanchard, considérant que le nom de Ligie a déjà été employé dans un autre ordre d'In- sectes, a changé la dénomination de ce groupe en celle de Compsoplcra, qui n'a généralement pas été adopté. Un genre qui se rapproche beaucoup des Numciia, et qui, d'un autre cùté, ne diffère guère de celui des Ligia que par ses antennes pectinées dans les mâles et par sa tête arrondie, dépourvue de toupet de poils, est celui desTiiETiDu, Boisduval, qui renferme plusieurs es])èces africaines, et dont le type est la 7'. plusiaria, Bambur, que l'on trouve en Espagne, mais qui habite également l'Al- gérie. !■.' -20 p 154 HISTOIRE NATURELLE. SO"-" GENRE. — FIDONIE. FIDONIA. Treilscke, 1825. In Sclimciierl. von Furopa. Anipnnps forlcmenl peclincos ou pliimeuses clans les niâlos; lète arrondie; palnos courts, frêles, dépassant à peine le bord du chaperon, à dernier article cylindrique; uompe très-courte; corps assez grêle; ailes grandes, larges, arrondies. Chenilles plus ou moins effilées, lisses ou rugueuses, se formant une coque légère entre les feuilles. Fig. 129. — Fidonie plumet. (MAIc.) Le genre Fidouia de Treitscke a été partagé en un assez grand nombre de groupes génériques, et plusieurs peuvent y rester réunis, et alors on y rangerait au moins trente espèces européennes : Buponchel y admet les subdivisions suivantes : A. FiDo.MA, Duponchel. Antennes plunieuses ou fortement pectinécs dans les grandes espèces, étroitement pectinées dans les petites; palpes plus ou moins longs, velus, sans articles distincts; trompe grêle, rudimenlaire ou nulle; corselet robuste, velu ou squameux; ailes parsemées d'atomes ou de points formant souvent par leur réunion des lignes ou des bandes plus ou moins distinctes. Ce groupe renferme encore plus de vingt espèces, parmi lesquelles nous déci'irons brièvement : 1° F'ulonia concorilaria, Ilubner : envergure, 0™,025; ailes supérieures d'un brun roussâtre, avec deux bandes transversales jaunes, sablées de brun, et trois petites taches jaunes; ailes inférieures d'un jaune souci, sablé de brun, avec des lignes ondulées et une bande terminale. Se trouve en France et en Allemagne, et n'est pas rare aux environs de Paris : M. lioi'duval la place dans le gioupe sui- vant. — 2° F. aiomaria, Linné, des mêmes pays et encore plus répandue que la précédente; c'est la RAïuiiE JAUNE l'icOTÉE de Geoffroy : envergure, 0"',0ôO à ri"',055; ailes d'un jaune pAle dans le mâle, d'un blanc sale jaunâtre dans la fc'melle, chargées d'atomes bruns, avec trois bandes trans- versales brunâtres. — 3° L. plumistaria, Esper, des garrigues du midi de la France : envergure, ll"',64."j; ailes supérieures jaunes, avec quatre bandes transversales formées par de gros poiuls noirs agglomérés : entre elles de plus petits points épars, et une rangée de points jaune-souci près du bord terminal; ailes inférieures entièrement de cette couleur, avec une ligne transversale et une ran- gée de points noirs, quelques-uns épars et plus petits. Parmi les autres Fidonia françaises, nous in- diquerons le laniolarïn, Hubner, de Fontainebleau; pijrcnœar'm, Roisduval, des Pyrénées orien- tales; pluiiiaria, W. V., du Midi; fiiscaria, llnbner (Ivpe du genre Sllianelia, Rnisduval); de la Tou- raine; phiiaiia, Linné, des forêts de pins de toute l'Europe; pcnniçicraria. Ilubner, de la France méridionale, de même que glarearia, W. V.; imnioraria, Ilubner, et ononaria, Borkhausen, de la France centrale; miniosaria, Duponchel, du nord de la France, etc. Nous représentons le niàle de la FinoME I LrjiET, si remarquable par hi forme de ses antennes. Nous donnons aussi les ligures des Fi- DONiES ncûTÉES (fi/oninria), page MO. B. EDPisTERiA,Boisduval. Antennes brièvement pectinées dans les mâles; palpes longs, droits, peu velus, à dernier article court: trompe longue; front proéminent; ailes larges, à bord entier. Dupon- chel n'y laisse que \'E. qnhuinarïa, Hubner (que nous représentons pi. .\XIII, fig. ô), des Vosges ci de la Suisse, dont la Chenille, rayée longiludinalement de jaune et de blanc sur un fond rougc-violct, PAPILLONS. -i55 vil sur l'airellf. M. Boisduval y plaçait quatre antres espèces, parmi lesquelles se trouve la Fidonia depararia, Hiibner, Duponchel, de la France et de l'Allemagne. C. Hykia, Stéphens. Antennes ciliées dans les mâles; palpes très-courts, grêles; trompe rudimen- taire ou nulle; corps mince; ailes oblongues, colorées d'un ton vif. Doux espèces : II. unroraria; Ilubner, des prés sylvatiques de toute l'Europe, et ostriiKirin. Ilubuer, de l.i Provence, dont la Che- nille, effilée, rugueuse, rayée de blanc et de brun sur un l'oiid gris, se trouve sur le plaulaiu à gran- des feuilles. D. Sferjvnza, Curtis. Antennes brièvement pectinées dan.s les mâles; palpes longs, très-velus, et à dernier article pointu, très-dislinct; trompe médiocre; corselet robuste; ailes ayant la forme de celles des Ilespérides, à demi relevées dans le repos. Chenilles lisses, allongées, rayées lougitudinalement, vivant sur le genêt à balais, et s'enterrant pout se métamorphoser. Deux espèces propres à une grande partie de l'Europe, et dont le vol est diurne; les 5. conspicuaria, Esper, habitant les fo- rêts des plaines, et roruria, Esper, des forêts montagneuses. Deux genres voisins des Fidonia. créés par M, le docteur Ilambur et adoptés par MM. Boisduval, Guenée et Duponchel, ne renfermant chacun qu'une seule espèce propre à l'Andalousie, sont ceux des : 1" Phïllouetra, à antennes pectinées et terminées par un fil dans les miles; à palpes très- courts; trompe presque nulle; ailes supérieures allongées, se croisant l'une sur l'autre dans le re- pos : espèce, P. gracillaria; 2" Heliothea, à antennes pectinées dans les mâles, crénelées dans les femelles; à palpes longs, velus, sans articles distincts dans les mâles et plus courts dans les femel- les; corps épais; pattes robustes; ailes solides, ayant la forme de celles des Ilespérides; vol diurne : espèce discoidaria. La cinquième division, correspondant à la sous-tribu des Hiber-mtes, Duponchel, ne comprend (pie très-peu d'espèces à antennes étroitement pectinées dans les mâles, à corps grêle et ailes très- grandes dans les mâles, et, au contraire, à corps gros et ailes très-courtes dans les femelles, et le plus souvent entièrement nulles ou se réduisant à de simples moignons dans ces dernières. Chenilles lisses, sans tubercules, s'enterrant, pour la plupart, pour se chrysalider. Le groupe principal est le : 21""' GENRE. — llIBERNIE. HlBEIiMA. Latreille, 1829. Règne animal. Antennes pectinées, à barbules très-fines dans les miles; palpes courts, connivents, obtus; trompe rudimentaire ou nulle; corselet étroit, squameux, velu; pattes longues, non velues; ailes supérieures plus colorées que les inférieures, qu'elles recouvrent, dans l'état de repos, dans les mâles; femelles aptères ou n'offrant que des rudiments d'ailes. Chenilles d'égale grosseur dans toute leur étendue, à tête arrondie; lisses, sans tubercules; vivant sur les arbres, et se renfermant dans des coques pour se métamorphoser, soit dans la terre, soit â sa superficie. Fig. 130. — Hibeniie siisâtre. (Mâle.) Fij;- l."l. — Ilibcriiie ^'lisâlre. (FLiiielle.) Le genre llibernie est l'un des plus remarquables de la division des l'Iialénieus, dans le plus grand nombre des cas, les femelles sont entièrement dépourvues d'ailes ou ne présentent (pie des moignons «^ 156- HISTOIRE NATURELLE. riidimcntaires, de même que nous l'avons déjà observé dans un groupe des plus curieux de la Iribu des Bombyciens, celui des Psycliês. Une autre parlicularité assez rare cliez les Lépidoptères, et qui leur a valu la dénomination qu'il porte, consiste en ce que les Papillons édosent, les uns au milieu de l'automne et les autres au milieu de l'hiver ou dans les premiers jours du printemps, suivant les pays qu'ils habitent. Ce sont des Insectes de petite taille dont on connaît un assez grand nombre d'espèces réparties sur presque toute la surface du globe. Stéphens et M. Boisduval y ont formé plu- sieurs groupes particuliers adoptés en grande partie par Duponchel. Suivant ce dernier naturaliste, les Hïberuïa, auxquelles il réunit les Lani/Hlia de Stéphens, ne renfermeraient que sept ou huit es- pèces européennes, communes partout, et que l'on rencontre plus ou moins abondamment dans les environs de Paris. Nous citerons les Hibemia linjarin, W. V.; ilcfolinrin, Linné; accraria, W, V., qui apparaissent au mois de novembre; leucoplucaria, W. V., que l'on trouve en février et mars. Comme type, nous indiquerons VHibcrnia accraria ou Geometra fiitadripunctnria, Esper, dont l'en- vergure est de O"',!!")."); les ailes supérieures d'un roussâlre pâle, avec un point central, et deux li- gnes transversales d'un roux foncé; ailes inférieures d'un blanc roussàtre, avec un point central noir. Nous donnons les figures (pi. XXIV, lig. 5 et 6) des IIieeusie de feuillée, mâle et femelle, comme type de ce genre si remarquable, ainsi que celles des IIibernie grisatke {leucopliœaria), mâle et femelle. Comme démembrements des Hibernies, nous nous bornerons à citer : 1 " les Anisopterïx, Stéphens, chez lesquels les antennes sont plus brièvement pectinées chez les mâles, l'abdomen grêle, et les ailes supérieures ù bord externe coupé trés-obliquement, et qui surtout ont des Chenilles à douze pattes au lieu de dix, comme cela se remarque dans la plupart des Géomètres. Le type ou espèce unique est l'HiBERME DU MARRONMER (A. (ie«M/rtria, W. V.), quc nous représentons pi. XXIV, fig. 8 : elle est un peu plus petite que la précédente; ailes supérieures d'un gris bleuâtre, pointillé de noir, avec deux raies transversales blanches, bordées de noir, ailes postérieures plus pâles, avec une ligne plus fon- cée; commune en France, dans nos environs. — 2° Les Chemerina, Boisduval : antennes très-longues dans les deux sexes ; celles des mâles faiblement pectinées; trompe longue; abdomen cylindrique, long; ailes développées dans les deux sexes, mais moins dans les mâles. Espèce unique, C. Itambii- varia, Boisduval, de Corse et de Provence, qui apparaît en janvier et en février. La sixième division ou la sous-tribu des Ampiiidasites, Duponchel, à laquelle nous a|ipliquerons le nom particulier de Piialésites, renferme un petit nombre de Phaléniens à antennes largement pec- tinées chez les mâles, à corps très-gros, ressemblant à ceux des Bombyciens; à tête plus ou moins enfoncée dans la poitrine; à corselet robuste, laineux; à femelles ailées ou aptères. On peut les subdiviser en deux groupes : I. Espèces clu'z- IcsqueUcs les ailes des femelles sont avortées. '22"«' GENRE. — NYSSIE. NYSSIA. Duponchel, 1820. Histoire ualiirolle des Lépiiloptères (rEun>|]e. Antennes pectinées dans les mâles; palpes courts, très-velus, à articles indistincts; trompe nulle; tête enfoncée dans la poitrine; corselet très-robuste, velu; abdomen conique, gros; ailes épaisses, petites relativement au volume du corps; femelles aptères. Chenilles cylindriques, s'amincissant aux deux extrémités, lisses ou tuberculeuses, â tète hémi- sphérique; vivant sur les arbres ou sur les plantes basses, et s'enterrant sans former de coque pour se métamorphoser. Une dizaine d'espèces, anciennement placées avec les Ampliidasis par Treitstke, principalement des régions méridionales de l'Europe. Une espèce, répandue aux environs de Paris et presque par- tout, csl la A'. Iiispidaria, W. V., Fabricius : envergure, 0"',02.") à 0"'.OoO; ailes supérieures d'un gris brunâtre, avec une bande plus claire â l'extrémité et trois lignes transversales noirâtres : infé- rieures plus pâles, ayant deux lignes noires, ilont une à peine marquée, femelles n'offrant que des PAPILLONS. rudinients d'ailes. Une autre espèce est la A', zonaria, \\ i57 V., qui se trouve assez communément au mois d'avril dans les prairies de la France, de l'Allemagne, etc., et dont nous représentons le mâle et la femelle, ainsi que ceux de la Nïssie pomohe {pomaria}, pi. XXIV, fig. 1 et 2. Pig. 132. — Nyssie zonêe. (Mâle.) Fig. 133 — Nyssie zonée. (Femelle.) Un démembrement de ce groupe et de celui des Ampliidasis de Treitscke est le genre Phig.xi.ia, Duponcliel ; antennes à tige très-grêle dans les deux sexes : celles du mâle largement peclinées; palpes peu velus, à dernier article distinct; tète visible au-dessus du corselet; abdomen du mâle mince, crété sur le bord de chaque anneau et terminé par une brosse de poils ; ailes grandes relati- vemenl au volume du corps; femelles aptères. Chenilles cylindriques, garnies de poils rares et courts, avec un tubercule bifide sur le onzième anneau; vivant sur divers arbres, et s'enterrant pour se chry- salider. Espèce unique, P. pUosaria, \V. V., que l'on trouve en février et mars dans presque toute l'Europe, et même dans nos environs. II. Espèces chez lesquelles les ailes des femelles sonl développées comme celles des mâles. 23"«^ GENRE.— PHALÈNE. PHALMNA. Linné, 17(37. Syslciiia nalurip. Antennes pectinèes chez les mâles; palpes courts, très-velus, sans articles distincts; trompe peu développée ou nulle; tête petite, enfoncée dans la poitrine; corselet robuste, bombé, laineux; corps très-robuste; abdomen gros, court, conique; pattes courtes, velues; ailes très-larges, épaisses. Chenilles très-allongées, cylindriques, plus ou moins garnies de petites verrues en forme de bour- geons; à tète plate et plus ou moins échancrée dans sa partie supérieure; vivant sur les arbres, au pied desquels elles s'enterrent pour se chrysalider, sans former de coque. Fig. 154. — Plialène du bouleau. (Mâle ] Kig. 135. — Phalène du bouleau. (Femelle) Ce groupe, qui, par la forme de son corps et même un peu par celle de ses ailes, ressemble un peu aux Bombyciens, constitue le genre Ampliidasis, Treitscke, tel que l'a restreint Duponc hel, et ré- pond aux Bislon et Ampliidasis de Stèphens : M. E. Blanchard lui a conservé la dénomination de Phiilirua, Linné, et. quoique Ion ait pu peut-être trouver dans la série des Phaleniens un autre 158 HISTOIUE NATUMELLE groupe qui ail au jilus haut dcyré le type IMtalène, nous avons cru devoir faire comme lui, pour ne pas laisser disparaître de la nomenclature un nom iinnéen ; ce qui, suivant nous, est toujours fâ- cheux. Les trois espèces d'Europe placées dans ce genre sont les Betulariu, Linné; liirtaria, Linné, et prodroinaria. \V. V., qui se trouvent assez fréquemn)ent dans presque toute l'Europe et même aux environs de l'aris, et dont les deux premières ont les antennes terminées par un fil dans les mâles, et les antennes peclinées jusqu'au haut dans le même sexe chez la dernière. Comme type, nous citerons la I'halène du BoiLEAU (Pbalwna liirtaria, Linné) : envergure, environ 0"',055; ailes d'un gris rous- sâtre, traversées par un grand nombre de lignes brun noirâtre, dont trois, très-rapprochées sur les supérieures, formant une bande vers leur milieu : nous figurons le mâle et la femelle. La septième division, ou la sous-tribu des Boaiîmites de Duponchel, renferme des es])èces à anten- nes et palpes assez variables, mais à ailes généralement amples, à bords entiers, d'un gris nébuleux, et traversés par des lignes plus foncées ou plus claires, sinuées, dentées ou ondulées, anguleuses ou eii zigzags. Ces espèces, dont on connaît des représentants dans presque toutes les pariies du monde, mais qui sont surtout abondantes en Europe, sont placées dans trois groupes, dont le prin- cipal est le : 24'"- GENRE. — BOARMIE. DOAnUlIA. Treitscke, 1825. lu SchnieUerl. von Eurupa. * Antennes plumeuses ou pectinées dans les mâles, souvent terminées par un fd fin; palpes courts, tronqués, dépassante peine le chaperon, velus; trompe longue; corselet robuste, squameux; ailes concolores, traversées par des lignes en zigzags sur un fond nébuleux, à franges faiblement dente- lées, principalement aux antérieures. Chenilles â corps svelle, cylindrique, légèrement plus gros aux deux extrémités qu'au milieu, quelquefois verruqueuses, à tête plaie antérieurement et cachée en grande partie sous le premier anneau; ces Chenilles, qui par leur attitude prennent souvent dans l'état de repos l'apparence de pédoncules de fruits ou de petites braiiches dépourvues de feuilles, vivent habituellement sur les ar- bres, s'enterrant pour se chrysalider ou s'enveloppent dans un léger tissu entre les feuilles, selon qu'elles doivent éclore l'année suivante ou peu de temps après leur transformation. On connaît un assez grand nombre d'espèces de ce genre, propres surtout à l'Amérique méridionale et à l'Europe, et qui se plaisent principalement dans les bois d'une grande étendue : ce dernier pays, après les réductions nombreuses qu'y a faites Duponchel, en renferme encore au moins une vingtaine. Comme type, nous décrirons la Phalène du chÈiNE (Doarmia roboraria, Fabricius, W. V.), qui habite la France et l'Allemagne, et que l'on a rencontrée quelquefois, quoique rarement, aux environs de Paris. Cette espèce, dont nous donnons les figures du mâle et de la femelle pi. XXIV, fig. 5 et 4, est assez grande, car elle peut atteindre une envergure de ()"',045 â 0"',050; ses ailes sont blanchâ- tres, sablées de brun, ayant chacune une bande transversale roussàtre : supérieures avec trois lignes transversales ondulées, noirâtres, et autant de taches auxquelles elles viennent aboutir contre la côte; les ailes inférieures ont deux raies onduleuses, dont la seconde bordée de blanc, et, en outre, une ligne rousse vers leur base. La Chenille vil sur le chêne, et le Papillon apparaît deux fois par an, en avril et en juillet. Parmi les autres espèces que l'on prend plus ou moins communémeni dans nos environs, nous citerons les Boarmïa rcjiandaria, W. V.; sclnuiiia, W. V.; cotisorlmia, Fa- bricius; rhombohlaria, VV. V.; cinluria, W. V.; une espèce que Treitscke indique comme de l'Italie et du midi de la France, mais que l'on n'a réellement reçue que de l'Amérique méridionale, est la B. Iwrtaria. Curiis forme avec une espèce de ce groupe son genre Akh, qui n'a généralement pas été adopté. Deux genres ])lus distincts sont les suivants : 1° Tei'uhosia, Boisduval ; antennes légèrement ciliées ou presque filiformes dans les mâles- ])alpes Fig. 1 — iNyssie Foniuiie. iMàle.) Kig. 2. — Nyssie Poiiioiie. l'Keiiielle) l''ig. 5. — Eupisterie a 5 raies. (Keinelle.j Fig. 4. — Boaimie du chècie. (Mâle.] Vig. 5. — boaimie du chêne. (Femelle.) Fig. 6. — llibeinic déleuillée. 'Mâle ) Fig. 7. — Hibeniie déleuillée. Fig. 8 — .Viiisopleryx du manoiiiiier. (Femelle.) iMale.l r.' l'I. « PAPILLONS. 159 Irès-roiiils, s(|ii;inu'iix; li'om|u' longue; corselet prosque sqiuimeiix; ailes traversées par deux lignes t'aiblenient ani^uleiises. QiKitre espèces, les T. crcpiiscularis, W. V.; coiisonaria, criersaria et pinirivlnrin, linbner, qui toutes se trouvent auprès de Paris, et dont les Chenilles vivent sur diffé- rents arbres : celles de la dernière vivant sur le bouleau. Nous ligurons la Téphuosie assortie (con- .iO)iaii(i]. Fi?. 15G. — Tlu'|rlirosio nssoilio. (Femelle.) 2" IlEMrnorHiL.s , Stéphcns, Guenée : antennes pectinées jusqu'au bout rhez les niàles; trompe grêle; corselet large, velu; ailes traversées par des lignes obliques. Duponeliel n'y indique que les //. nijciliemeinria, llubner, de la France méridionale et du Valais; petrificarîa, llubner, de la France centrale et occidentale, et liv'ularia, llubner, de la Bourgogne. La Chenille de cette dernière vit sur le prunellier, et s'enfonce dans la terre pour se chrjsalider; elle est cylindrique, peu allongée, glabre, à téie presque carrée; d'un gris cendré foncé, nuancé de blanc ;■! diverses places, avec un collier fauve et des points de la même couleur sur les bords des stigmates. La huitième division, celle des Cunopuites, Guenée, comprend une vingtaine d'espèces européennes des pays de montagnes, réunies en deux genres ayant pour caractères : antennes variables; palpes courts, obtus; trompe longue; corps grêle; ailes très-grandes. 2.^1"" GENRE. — GNOPIIOS. GNOPUOS. Treitscke, 1823. In Silimi'llorl. von Kurniia. Antennes simples dans les mAles comme dans les femelles; palpes très-courts, obtus; troinpe lon- gue; corps grêle; ailes irès-amples, ayant le même dessin, consistant dans une tache orbiculaire au centre de chacune d'elles : supérieures ayant deux ligues dentelées; inférieures une seule; et offrant surtout sur les quatre ailes une frange fortement dentée. Chenilles cylindriques, peu allongées, lisses, avec deux points charnus sur le onzième anneau, ressemblant par leur rigidité et leur couleur à de petites branches de bois mort: s'cnleriant sans se former de coque pour se métamorphoser en nymphes. On connaît une dizaine d'espèces européennes de Gnoplinx propres au miili de la France, à la Corse, à l'Europe, et dont deux (G. rapcrsaria et furvaria, llubner) sont particulières à nos Alpes. On peut indiquer pour type une espèce de la France méridionale, et qui a été prise aussi à Fontaine- bleau, la Phalène odscure {Gcometra obscuraria, W. V., llubner; Pliatœna lividaria, Fabricius; Gnoplius obscurala, Treitscke) : envergure, Û"',nô; d'un gris noiniire; ailes d'un gris obscur, fine- ment pniiitillées de noir, avec quelques légères nuances bleuâtres et deux lignes noires, fortement dentelées, dont la première ne se continue pas sur les ailes supérieures, avec une tache arrondie, noire, ■![ centre blanc sur chaque aile. 160 HISTOIRE NATURELLE. 26'"'' GENRE. — ÊLOPHOS. ELOPHOS. Boisduval, 1840. index melhoilicus Lepidopierorurii Europaeorum. Antennes crénelées oiî brièvement pectinées dans les mâles, simples dans les femelles: palpes très- courts, obtus; trompe longue; corps grêle; ailes supérieures à frange dentelée : celles des inférieures ne l'étant pas. D'après cette caractéristique, on peut voir que le genre Eloplios ne diffère guère de celui des iinophos, dont il a été démembré, que par la forme des antennes des mâles et par l'absence de frange dentelée aux ailes postérieures. On ne connaît ni les Chenilles ni les chrysalides. A l'état parfait, on a décrit une dizaine d'espèces particulièrement propres aux régions méridionales de l'Eu- rope et surtout aux Alpes, telles que les seiotinaria, W. V.; dilucidaria, W. V.; zellcraria, Frey; ambiguar'ia, que M. Boisduval place dans le genre Teplirosia, etc. VE. niucidaria, llubner, se trouve parfois dans nos environs. Une espèce propre an Languedoc et à la France méridionale est la Geomctra opecaria, Hubner : envergure, 0™,0r)0 à 0"',0?)8; corps d'un gris foncé; antennes noi- râtres; ailes d'un gris bleuâtre, finement pointillées de gris plus foncé, avec deux lignes transversa- les noirâtres, très-dentelées ; la première ne se prolongeant pas sur les ailes inférieures, et cha- que aile ayant au centre un point noir et une rangée de petits points contre la frange. La neuvième division, qui correspond ;i la sous-tribu des Cléorites de Duponchel, n'est composée que d'un petit nombre de genres et d'espèces, ayant des antennes pectinées dans les mâles, des pal- pes variables en longueur, une trompe rudimenlaire, des Chenilles courtes, verruqueuses, et vivant toutes sur des cryptogames. '21"'' GENRE. — CLEORE. CLEORA. Curtis, 1825. Erilish entoiiiology. Antennes pectinées dans les mâles; palpes comprimés, obtus, dépassant le chaperon, velus; trompe rudimenlaire ou nulle; corps assez robuste; ailes antérieures traversées par deux lignes très-écartées, dont l'externe est très-sinueuse, très-dentelée, et se continuant sur les ailes postérieures. Chenilles courtes, déprimées, couvertes de tubercules bifides, avec la tète plus grosse que les trois premiers segments, se nourrissant de lichens qui végètent sur les arbres, et se transformant dans des coques revêtues à l'extérieur de débris des mêmes cryptogames. Fip. 137. — Cleora du lichen. Ce groupe, qui rentrait anciennement dans le genre Boarmia, ne renferme qu'un petit nombre d'espèces propres à une grande partie de l'Europe, et dont le type est le C. lickennria, W. V., Fa- bricius, que l'on rencontre assez souvent, en juillet, en Allemagne et en France, même aux environs de Paris : nous la représentons. Un autre genre, créé également aux dépens des Boarmies, est celui des Mniophila, Boisduval; il se distingue surtout des Cteora par ses palpes très-exigus, à dernier arlide cylindrique, nu; par sa PAPILLONS. 161 rèie aussi large que le corselet, son corps assez épais, et ses ailes antérieures d'une couleur plus fon rée que les postérieures. Les Chenilles ressemblent beaucoup à celles des CIcorn, et elles se réfu- gient dans les fentes des arbres sur lesquels elles vivent pour s'y transformer. On y admet deux es- pèces seulement, la plus connue est la M. coiticaria, Hubner, commune aux environs de Paris, et qui se rencontre dans toute l'Europe au mois de juin. 28""- GE.NRE. — BOLÉTOBIE. BULEIOBIA. Doisduval, 1840. Index iiiclliodicus Lepiiloplororurn Europx'oruni. Antennes pectinées dans les mâles; palpes du double plus longs que la tète, terminés en pointe, Irès-velus; trompe nulle dans les mâles, £;rêle dans les femelles; ailes présentant des dessins sembla- bles à ceux des Gnoplws. Chenilles courtes, garnies de tubercules piliféres, vivant de champignons. Ce genre a été créé par M. Coisduval aux dépens desGnopbos, dont il se distingue facilement et â l'état parfait et à l'étal de Chenille. Ces dernières vivent dans les bolets qui croissent .surle bois pourri, et se métamorpliosent dans une coque recouverte des débris des mêmes cryptogames. C'est à ce genre de vie qu'on a fait allusion en douant à ce groupe la dénomination de Boletobia. On n'indique qu une seule espèce indigène, la B. carbonaria, W. V., Fabricius, qui se trouve en juillet dans une grande partie de l'Europe, même aux environs de Paris, sur les vieux murs et les | alissades : l'envergure de cette espèce est d'environ 0"',Û2.5; ailes d'un brun noirâtre, avec d^ux ou trois taches transversales formées par des lunules fauves. La dixième division ou la sous-tribn des Edbolites, Duponchel, renferme un assez grand nombre d'espèces de Plialéniens de taille assez petite, ayant pour caractères communs : antennes pectinées ou ciliées dans les mâles; front assez proéminent; palpes le dépassant cependant; ailes à bord simple : antérieures seules traversées par des bandes ou des lignes qui ne se répètent pas sur les postérieu- res. Chenilles lisses, cylindriques, longues, à tète petite et arrondie. Deux genres principaux. 29"«' GENRE. — EUBOLL\. EUBOLIA. Duponchel, 18-29. Histoire naiurplle des l.épidopières d'Europe. Antennes fortement pectinées dans les mules, simples dans les femelles; palpes longs, terminés en pointe aigiiè, dépassant notablement la tète, velus; ailes arrondies. Chenilles plus ou moins allongées, lisses, se transformant habituellement dans un léger tissu entre les feuilles des plantes basses sur lesquelles elles vivent. Ce groupe, n(mibreux en espèces, surtout pour celles qui habitent l'Europe, a été formé avec des Insectes placés précédemment dans les genres Axpilates. Idwa, Cidaris, Loreulia, Acidaiia, elc , eux-mêmes formés aux dépens des anciennes Gcomcira de Linné. Il a été dans ces derniers temps, sans parler des l'hasiane. que M. E. Dlanchard en a distinguées et qui en diffèrent notablement, partagé en trois groupes génériques distincts que nous allons indiquer. A. EcBOLU. Duponchel : palpes assez épais, terminés en pointe obtuse; ailes supérieures marquées au sommet d'un trait oblique et traversées au milieu par une bande dont le bord externe est angu- leux ou ondulé. Chenilles allongées, glabres, à léte petite, arrondie; vivant sur différentes plantes basses, et se renfermant dans un tissu léger recouvert de grains de terre pour sç clirysalider. Cinq espèces selon Duponchel : une de la Corse (proximaria, flambur), une du midi de la Erance {peri- ImLaria, Hubner), deux des régions alpines (cervinnria, Treiiscke, et mœniaria, \V. V.), et une, VEubnl'ia mcnsiiraria. W. V., que l'on rencontre à Paris et dans toute l'Europe. r.' -21 Iti2 IIISTOIKE NATURELLE. B. EiJSEiiiA, Duponcliel : antennes des mâles brièvement pecliiiées; palpes aigus, nonnivents à leur extrémité; ailes antérieures à bords ondulés, traversées au milieu par une bande sinueuse d'une largeur presque égaie dans toute sa longueur, marquées d'un ou deux p(jints au centre. Chenilles courtes, cylindriques, glabres. Une quinzaine d'espèces européennes, et dont un petit nombre ha- bite la France. Le type et la seule qui se trouve dans nos environs en même temps que dans une grande partie de l'Europe est VE. bipuntaria, W. V., Hubner : envergure, O^.OSO à 0'",035; corps grisâtre; ailes supérieures d'un gris légèrement bleuâtre, avec une grande quantité de lignes trans- versales ondulées d'un gris plus foncé, dont celles du milieu forment, par leur rajiprochemcnt, deux points noirs; ailes postérieures d'un gris foncé, avec quelques lignes plus obscures, très-peu mar- quées. La Chenille vit sur plusieurs plantes de la famille des Légumineuses. C. CoBEMiA, Guenée, ou Zeryisthia, Curtis : palpes légèrement aigus; ailes supérieures traversées au centre par une bande plus ou moins large, formant au côté interne plusieurs angles. Chenilles allongées, diminuant de grosseur de la queue à la tète. On connaît une quinzaine d'espèces euro- péennes pouvant se partager en deux groupes suivant que le fond des ailes supérieures est gris brunâtre ou bien verdâtre : celles que l'on a rencontrées auprès de Paris sont les C. fcrnigina- ria, W. V.; qiiadrifasciaria, W. V.; [iguslraria, Treitscke, et miaria, W. V. 30"" GENKE. — ANAlilS. ANAITIS. Liuponchel, 1829. - ^i^tulle naliirt'lle des l.épidoplî'rcs il'Euroiie. Antennes simples chez les mâles comme dans les femelles, ou légèrement ciliées dans les mâles; palpes longs, comprimés sur les cotés, terminés en pointe obtuse; trom]ie longue, robuste; ailes à bord entier, simple : antérieures allongées en pointe, traversées par un grand nombre de lignes pa- rallèles, séparées deux par deux ou trois par trois suivant les espèces; postérieures courtes, arron- dies, recouvertes parles supérieures dans le repos. Chenilles allongées, légèrement aplaties, lisses; vivant sur le millepertuis ou Hiipericum, dont elles mangent surtout les tleiirs â l'état de boutons; se transformant, sans former de coque sur le sol, en- tre les feuilles. Chrysalides effilées, ayant l'enveloppe des ailes terminée par une longue pointe qui est séparée de l'abdomen. Fig. 158 — Anaitis de Pieriel ou de la Madeleine. (Mâle.) Ce joli genre comprend une douzaine d'espèces propres à l'Europe, se rencontrant aussi bien dans les régions chaudes que dans les régions froides, anciennement réunies aux Larentia, et dont la plupart habitent les pays de montagnes, apparaissant à l'étal parfait principalement au mois de juillet. La seule espèce que l'on prend dans presque toute l'Europe, et qui n'est pas trè.s-rare dans les environs de Paris, est la Raviike a thois lignes, Geoffroy (Gcometra pliifiiala, Linné; Phalœna duplicata, Fabricius, ou Anaitis plagiuvia, Boisduval, Duponchel) : envergure, U"',OôO à 0"',055; ailes supérieures grises, avec trois bandes transversales ondées, formées chacune de trois lignes brunes qui aboutissent â une tache brune contre la tète, et, entre la dernière bande et le bord termi- nal, trois lignes transversales grises, ondulées, et un trait oblique ferrugineux; ailes postérieures en entier d'un blanc rous.sAtre. Fig. i. — [ Lobophore loliulé Kig. 2. — Ilosv'iit; ineii;iç;nU.' Ki^- 5. — Gnoplius oljsturt' Fil! 4 — AciiJalie nàk'. Fi". 5. — Ftjbolir i-.'i VI Fifî. 6. — l.areiilie Iticm* PAPILLONS. 16r, Une autre espèce doiil nous voulions parler a iHé ilécouverle, en juillet 1855, dans les Alpes fran- çaises, ù plus de deux mille mètres d'élévation au-dessus du niveau de la mer : c'est sur un plateau des plus élevés, des plus dénudés de la chaîne de l'Ozglosse. montagne au pied de laquelle est bâtie Barcelonnette, que les deux premiers individus connus de cette Anaitis ont été pris, à quelques minutes de distance, par MM. Guillemot et Bellier De La Cliavignerie; depuis, en août 1855, M. Uellier en s repris deux antres individus, mâle et femelle, sur les hauts sommets qui entourent le lac de la Made- leine, près de la frontière du Piémont, où le même entomologiste et M. Berce en ont encore trouvé six à huit individus en 1856. Ce Lépidoptère, que nous figurons, a reçu de JL Guillemot, dans une note publiée à Tliiers en mai 1850, et indiquée comme étant extraite d'un mémoire lu A l'Acadé- mie des sciences de ClermontFerrand, le nom d'Anailis Picrrctaria; tandis que M. Bellier, dans un mémoire lu à la Société entomologique de France le '27 février 1856, et publie en juillet 1850 dans le premier numéro trimestriel des Annales de la même Société, lui applique la dénomination d'.4- naitli mngdalenaria. Sans rechercher ici lequel de ces deux noms doit être conserve et lequel doit être mi.s en synonymie, nous donnerons brièvement la description de l'Insecte. Envergure, 0'",0ô8 à f)'",04'2; ailes supérieures d'un gris bleuâtre, avec trois bandes transversales ondées, formées cha- cune de deux lignes d'un gris plus obscur, bien arrêtées à la cote et au bord interne; entre la der- nière bande et le bord terminal, une autre ligne du même ton, très-légèrement indiquée; des traits nombreux d'un brun grisûtre suivant les nervures, qu'elles font paraître en relief; ailes infé- rieures d'un gris jaunâtre, légèrement teinté de brun sur les bords; le point discoîdal à peine visi- ble; frange dfs quatre ailes simple, d'un gris très-clair, entrecoupé de gris plus foncé, et précédée, aux ailes supérieures, d'une série de petits traits bruns qui arrêtent les nervures, et, aux ailes infé- rieures, d'une ligne de la même couleur. La onzième division, ou la sous-tribu des LAr.EMiTEs, Duponcliel, n'est formée que de deux genres; mais ces deux groupes génériques sont excessivement nombreux en espèces; ils ont pour caractères communs : antennes simples dans les mâles comme dans les femelles; palpes plus longs que le front; ailes traversées par plusieurs bandes parallèles, ondulées, plus marquées sur les antérieures que sur les postérieures. Chenilles peu allongées, cylindriques, lisses, à tête convexe, petite. 51"" GENRE. — LARENTiE. LARENTIA. Treilscke, 1825. In SrliiiipUrrl. von Eurnp.i. Antennes simples dans les mâles comme dans les femelles; palpes très-longs, dépassant le cha- peron, à dernier article penché, très-grêle; trompe longue; tête arrondie; corps grêle, assez long; abdomen très-long, dans les mâles surtout, souvent pénieillé; ailes antérieures larges : posté- rieures assez grandes, toutes quatre traversées par un grand nombre de lignes parallèles ou ondu- lées et se correspondant : leur frange tantôt simple, tantôt plus ou moins dentée. Chenilles peu allongées, cylindriques, ridées sur les côtés, lisses, à tête convexe et petite; parées ordinairement de vives couleurs; vivant sur les arbres, les arbrisseaux, et même sur les plantes basses. Chrysalides placées dans un léger tissu, tantôt enterrées, tantôt entre les feuilles, ce qui dépend de l'époque à laquelle a lieu la transformation. On connaît un grand nombre d'espèces indigènes et exotiques de Larenlïci; ce sont des Papillons de petite taille, le plus habituellement remarquables par les belles couleurs dont ils sont parés, les Chenilles, naturellement aussi très-petites, ont souvent une coloration brillante, et, par leur grand nombre, font beaucoup de mal aux arbres et aux arbrisseaux. Treitscke les rangeait en partie dans son genre Acidalia; Sléphens, dans les groupes qu'il nomme Scotosia et Triplosa, et enfin Curtis, suivi en cela par Duponchel et M. le docteur Boisduval, en a distingué le genre nombreux des Eiipi- thecia, qui n'en diffère cependant pas d'une manière bien notable, ce qui avait engagé M. E. Blan chard à ne pas adopter cette division. 164 HISTOIRE NATUIIELLE. Duponclit'l indique viugt cinq espèces européennes de Lurenlïa proprement dits, et il les partage de la manière suivante : 1° Espèces aijanl les quulre ailes larges et d'égale dimension. — A. Fraufje des quatre ailes dentelée. Six espèces d'Europe, dont trois, les L. rliamiiaria, lioisduval {rhainiiala. Fabricius); certuria, Doisduval {cerlata, llubner), et dubilaria, Boisduval (dubitala, Linné), se trou- vent presque partout, et ne sont pas rares dans les environs de Paris. Comme type du genre, nous décrirons brièvement la dernière espèce, que nous avons citée, et qui porte vulgairement le nom de Phalène douteuse. Envergure, environ O'^jOS; ailes supérieures brunes, avec un reflet rougeAtre, traversées vers leur milieu par une bande assez large, un peu sinueuse, plus foncée, surtout sur les bords, et comprenant elle-même plusieurs lignes brunes; quelques lignes vers la base, et un trait gris festonné auprès du bord terminal; ailes inférieures d'un gris pâle, avec un certain nombre de lignes à peine visibles; frange fortement dentée. Le Papillon se rencontre du mois de mai au mois de juillet; la Chenille vit sur le nerprnn illlianwus catltartieits). — B. Frange des ailes inférieures seidc dentelée. Une dizaine d'espèces, telles que les L. velularia, Boisduval (vetnlala, Fabricius); nudnla- ria, Boisduval (nuduluta, Linné); bilïnearia, Boisduval (bilineuta, Linné), qui se rencontrent en Al- lemagne et en France, même dans nos environs, et dont la dernière habite surtout nos jardins. — C. Frange des quatre ailes simple. Cinq espèces; l'une d'elles {lapidaria, Boisduval; lapidntn, Hubner, se trouve en septembre) est propre au midi de la France, et a même été prise dans la forêt de Fontainebleau. 2" Espèces à ailes supérieures oblongiies : les inférieures plus courtes. Cinq es- pèces, toutes signalées en France, et dont deux, les L. tersaria, Boisduval {Icrsuta, W. V.), et vi- talbaria, Duponchel [viialbala, W. V.) se trouvent aux environs de Paris. Fig. 159. — Laurentie de la mousse. [Mucosata] 32'"^ GENRE. — EUPITHÉCIE. EUPITHECIA. Curlis, 1825. Dritish entoniology. Antennes simples dans les deux sexes; palpes longs, dépassant le front; trompe grêle, bien visi- ble; corps robuste; ailes traversées par un grand nombre de lignes ondulées : supérieures étroites, ayant le bord extérieur coupé très-obliquement, ce qui leur donne une forme presque lancéolée; infé- rieures courtes, arrondies. Chenilles ne différant pas de celles des Larenties, se mélamorphosiinl dans un léger tissu sous la mousse, au centre des débris de feuilles sèches. D'après ce que nous venons de dire, on voit que les Eupithécies ne diffèrent guère des Larenties que par la forme des ailes et par quelques autres caractères de peu de valeur. Ce sont des Phalé- niens encore plus petits que les Larenlia, car leur envergure ne dépasse que rarement 0"',02o. On en connaît une quantité énorme d'espèces, car, en faisant abstraction des exotiques, Duponchel a donné la description et la figure de plus de soixante. Ces Lépidoptères sont assez difliciles à distin- guer spécifiquement, car leur système de coloration n'est pas très-différent; par leur petitesse, on ne peut pas facilement les prendre à l'état de Papillon; enfin leurs Chenilles n'ont été que peu étu- diées : tous ces motifs font que l'on est loin de connaître toutes les espèces de nos pays, et à plus forte raison des contrées étrangères à l'Europe. D'après cela, on doit comprendre, et ce que nous disons des Eupillieciu nous pouvons aussi le dire des Lnrcntia et de plusieurs autres groupes de Pbaléniens, de Pyraliens et de Tinéites, on doit comprendre que le nombre des espèces est im- mense, et qu'il serait très-utile qu'un travail général de révision vienne les établir ou les détruire PAPILLONS. 165 (l'une nianière positive, et que l'élude des caractères que doivent présenter ces petits êtres puisse permettre de les fractionner en groupes nonibeux, qui donnerait la facilité d'arriver plus facilement à l'espèce que cela n'a lieu aujourd'hui. Nous comptons pour cela sur le travail que prépare en ce mo- ment notre savant collègue M. Guenée, et là surtout il rendra service à la science en établissant des groupes distincts basés sur des caractères constants, de même qu'il a eu si souvent l'heureuse initia- tive d'en trouver dans plusieurs divisions des Lépidoptères. Fi?. 140. — Eupilliécie ptiénicéate. Au milieu de toutes les espèces i'Eupilliecia, nous citerons seulement comme Ijpe l'E. hwolaria, Boisduval {Laraitia, Borkhausen) : envergure, 0'",022 ù 0"',0'25; ailes supérieures d'un gris brunâ- tre, avec un point noir central et plusieurs lignes noires, ondées, produisant trois bandes, doni la première formée de trois lignes et les deux autres de quatre, coupées par les nervures, qui sont noires; ailes inférieures ayant également un point central noir, quelques lignes peu marquées, et la frange entrecoupée de noir. Cette espèce se trouve communément dans toute l'Europe; elle apparaît au mois de mai. Les Eiqjithécies se trouvent surtout dans les mois de juin et de juillet, mais plusieurs se rencon- trent tantôt plus lût en mai, tantôt plus tard, quoique plus rarement en août et en septembre; on en connaît, en petit nombre encore, parce qu'elles ont été peu recherchées, dans les pays étrangers à l'Europe : dans cette dernière partie du monde, on en prend des espèces propres à plusieurs pays ou particulières à un seul ; le plus grand nonibie d'entre elles ont été signalées en France, soit dans les plaines, soit dans les pays de montagnes, soit dans les bois; plusieurs habitent la Bavière, l'Allema- gne, la Hongrie, l'Autriche et le nord de l'Europe; d'autres, au contraire, sont du Midi, et spéciale- ment de lllalie, de la Corse, de l'Espagne, etc.; et, d'après cet habitat si différent, nous ne pou- vons fixer aucune rè,-;le de géographie entomologique. Les plantes dont se nourrissent les Chenilles diffèrent beaucoup; il y en a sur le genêt (sparsuria, ilubner), sur la pimprenelle {pimpinellar'm, Boisduval), sur le réséda {resedtiaria, Ilubner, Boisduviil), sur les centaurées .(ccyUfuot'acin, Ilubner, Boisduval), sur la valériane (l'n/cjJaHnrid, Ilubner), sur le tamarix [lamarlsciariii, Frey), sur la linaire (liuariata, Fabricius), sur la bruyère {iianana, Boisduval, Ilubner), sur le genévrier {sorbi- naria, Ilubner, Boisduval), etc. Les espèces qui habitent les environs de Paris et qui en même temps se trouvent presque toujours dans toute la France, dans l'Allemagne, etc., sont les Eupilliccia ir- cinctaria, Boisduval; oxijdaria, Treitscke; ccntaiireaiia, Ilubner; c.riguaria, Ilubner; rcdioiluiin, Boisduval; uuwiaria, Borkhausen; WHosaria, Ilubner, îifnwcirt, Ilubner ; vuterinnaria, Uuhnvr; mimitaria, Uubnei, Boisduval; Ibiaria, Boisduval; rectaiigiilaria, Fabricius; coroiiar'ui, Ilubnci'; Begrandaria, Boisduval, cydonaria, Treitscke; sobrinaria, Hubner, etc. La douzième division, ou la sous-tribu des Cidarites, Duponchel, renferme une soixantaine d'es- pèces européennes, réparties en huit i dix genres, dont trois principaux. Les caractères assignés à ce groupe sont : antennes simples dans les deux sexes; palpes variables, dépassant le front; trompe grêle ou robuste; ailes supérieures traversées par plusieurs lignes très-ondulées, et souvent par une bande médiane assez large, dont le côté externe forme un angle très-avancé vers le bord ter- minal. Chenilles lisses, cylindriques, assez courtes, à tête ronde ou plate et échancrée en avant. Chrysalides placées entre les feuilles ou en terre, jamais dans des coques, mais dans un léger tissu soyeux. Parmi les genres de cette division, nous décrirons surtout ceux des Lohnpiwre, CJusius et Cidarie. ICI) HISTOIRE NATUItELLE. 33™ GENRE. — LOBOPIIORE. WBOPUORA. Stéphens, Curtis, 1825. lirîtisll EtlUiinolngy, Anteiinos simples clans les deux sexes; palpes peu allongés et toujours plus courts que ceux des Laienlia; ailes antérieures allongées, traversées par un grand nombre de lignes ondulées, paral- lèles, dont plusieurs réunies forment des bandes : postérieures courtes, arrondies, celles des mâles offrant à la base, au coté interne, chacune un lobe plus ou moins grand ayant l'apparence d'une troi- sième aile rudinienlaire. Chenilles lisses, à têle plate, échancrée, bifide dans sa partie antérieure, présentant deux pointes anales qui forment une espèce de petite queue fourchue; vivant sur les peupliers et les saules. Chrysalides non conlenues dans des coques, mais dans un léger tissu, enterrées dans le sol et y passant l'hiver. Fig 141 — Loliophore hexaptère. Ce genre ne renferme qu'un petit nombre d'espèces, surtout remarquables par les deux petits appen- dices en forme de petites ailes rudimentaires que l'on voit à la base des ailes inférieures des mâles, ce qu'indique leur nom de loè6; (lobe), yopoç (porteur). Duponchel, qui ignorait la création du genre de Curtis, avait indiqué ce groupe sous le nom d'Amatliia, dénomination qui a dû être abandonnée. Quatre espèces sont propres à presque toute l'Europe et sont assez communes dans toute la France, et même dans les environs dé Paris; ce sont les Lohoplwra lohniaria, Roisduval (bbnlnla, llubner); sexalnria, Duponchel {sexalata, Borkhausen), et liexapteraria, Boisduval (hexapteraln, Fabricius). Cette dernière a une envergure, 0°',030 à 0'",032; ailes supérieures d'un gris blanchâtre, couvert d'atomes plus foncés, avec un grand nombre de lignes transversales ondulées, dont une principale à la base, traversée par des lignes blanchâtres ondées ; les ailes inférieures sont blanches, avec l'ex- trémité un peu lavée de gris. (Voif. le Lobopuore lobule, pi. XXV, fig. 1.) Auprès de ce genre, on doit ranger le genre Acasis, Duponchel, qui a pour type et espèce unique VAcidalia viretaria, Boisduval, des Alpes, anciennement placée dans le genre Larcnlia, qui en dif- fère principalement par les palpes grêles, droits, écartés, très-longs; par sa trompe également lon- gue, la tèle aussi large que le corselet, le corps grêle, et les ailes inférieures très-courtes relative- ment aux supérieures. La Chenille, qui vit sur le Iroëne et s'y trouve parfois en très-grande quantité, est jaune, avec des taches triangulaires d'un rouge brun sur les anneaux intermédiaires. 34"> GENRE. - CHÉSIAS. CHESIAS. Treiiscke, 1825. In Schmetlerl. von Europa. Antennes simples dans les deux sexes; palpes inclinés vers la terre, obtus, épais, longs; trompe courte; corps cylindrique, long; ailes antérieures lancéolées ou elliptiques : postérieures ovalaires, recouvertes par les premières, formant un loit aigu dans le repos. Chenilles lisses, peu allongées, à tête globuleuse; vivant surtout sur le genêt, et s'enterrant |iour se métamorphoser, sans former de coque. Les Cliesins ne renferment que deux espèces de petite taille, propres ,t la France, à l'Allemagne, et P.Al'lLLUNS. 167 qui ne sont pas raies ilans nos enviions. Le lype est le Chesias spurliuiiu, Boisiluval, ou Geomelia spartinla. ['abriciiis, que l'on trouve au mois d'oetobrc; son envergure est de 0"',04 environ; ailes antérieures d'un yris cendré, avec une bande étroite, blanchâtre, parallèle à la coté, teintée de roussùlre, formant un angle aigu avec une ligne blanche longeant le bord terminal, et ayant, en outre, vers leur milieu deux taches brunes, bordées de roux; ailes postérieures d'un gris pâle. La seconde espèce, des même pays que la précédente, et que l'on trouve au mois de juin, est la Geomc- tra obliquaia, Hubner (Cktsias obliiiiiaria, Boisduval). On y a aussi placé le C. ilicaihe. {Voij., pi. XXI, llg. 5.) Duponchel en a génériquemeni distingué les Corïthea, que M. Boisduval laisse avec les Cidaria. Ces Phalèniens se distinguent particulièrement par leurs palpes épais, triangulaires, dépassant de beaucoup le front; leur trompe grêle, leur corps mince, leurs ailes antérieures à bord externe coupé obliquement, traversées au centre par une bande plus ou moins rétrécie, et par leurs ailes posté- rieures courtes, arrondies. Les Chenilles sont cylindriques, peu allongées, lisses, rayées dans toute leur longueur, à tète forte, presque globuleuse; elles vivent toutes sur les arbres de la famille des conifères, et, pour se métamorphoser, se renferment dans un léger tissu attaché aux branches. On en indique une dizaine d'espèces généralement propres au midi de la France, et dont l'une peut être re- gardée comme appartenant à la faune parisienne, puis(|u'elle a été prise dans la forêt de Fontaine- bleau : c'est la PliaUvita sabinala, Hubner, ou Cidaria sabinaria, Boisduval. 35""= GEiNRK. — Cm.\RIE. CIDAIHA. Treitscke, 1825. In SclinieUfil. von Europii. Antennes simples dans les mâles comme dans les femelles; palpes plus ou moins allongés, dépas- sant le front, un peu aigus; trompe grêle; corps mince, surtout dans les mâles; ailes longues : anté- rieures marbrées de diverses couleurs, avec une bande médiane plus ou moins large, à bord exté- rieur formant plusieurs ondulations, dont celle du milieu avance plus que les autres. Chenilles plus courtes que longues; variant beaucoup pour le fond de la couleur, mais ayant toutes des lignes longitudinales aux deux extrémités, et sans que ces lignes se prolongent sur les anneaux intermédiaires; vivant sur les arbres ou sur les plantes basses. Chrysalides placées pour la transformation soit dans la terre, soil à la surface du sol, soit, entin, entre les feuilles, et toujours dans un léger tissu et non dans une véritable coque. Ce genre est très-nombreux en espèces, malgré les retranchements qu'on lui a fait subir; Dupon- chel en décrit vingt-cinq espèces, qui sont de petite taille et répandues dans toutes les parties de l'Eu- rope, le plus souvent dans les bois, mais quelquefois aussi dans les plaines découvertes. On a cherché à les subdiviser en plusieurs groupes, et, selon l'auteur du Catalogue méthodique des Lépidoptères d'Europe, on peut les partager ainsi : A. Espèces ayant les ailes supérieures à foud jaune, et con- stituant le genre particulier des Elcctra de Stéphens et de Curtis. Le type est la Plialrcna chenopo- diata, Linné; Cidaria chenopodiaria, Boisduval ; envergure, environ 0'.", 04; ailes légèrement dente- lées : antérieures d'un jaune d'ocre, avec deux bandes brunes, l'une à la base, l'autre, très-large, vers le milieu, un peu sinueuse, et traversées par des lignes brunes, ayant, en outre, un trait noir au som- met rejoignant une ligne ondulée, parallèle au bord marginal; ailes postérieures d'un jaune pâle uni- forme. Chenilles vivant sur le Chenopodium. Se trouve dans toute l'Europe, et est assez commune aux environs de Paris : on peut aussi citer comme des mêmes localilés les C. poputata, Linné, propre à tous les bois humides; ptjraliata, W. V., des ]iraiiies, et fulvata, W. V. {sociala, Fa"biicius), de nos jardins. — B. Espèces ayant les ailes supérieures h fond brunâtre ou roussàlre. Nous indiquerons principalement dans ce groupe les C. prunata, Linné {ribesiaria, Boisduval), qui se trouvent com- munément sur les groseilliers dans les jardins de toute l'Europe, et ruptaia, (lubner, de la France centrale et de nos environs. — C. Espèces ayant les ailes supérieures à fond vcrdàtrc. Vu petit nombre d'espèces, dont la plus commune est \aC. picaïa. Hubner, de la France, de l'Allemagne, etc. — D. Espèces ayanl les ailes supérieures a fond de couleurs variées. Parmi les sept espèces de cette 168 IIISTOlItE iN'AT[JRELLE. petite division, trois habileiil rAllemagne et la France, et ne sont pas très-rares dans les environs de Paris; ce sont les C. badiala, W. V.; berbeiata, Faliricius, et (Icrivata. W. V. Nous représentons, pi. XXVI, tig. 5, une espèce de ce genre, la Cidarie de l'Aisebine ou du CuENoronirM. Deux ou trois genres, assez différents de ceux que nous venons d'eiudier, ont été rangés auprès des Cidaria; ce sont ceux des : 56"« GENRE. — CHEIMATODIE. CHEIMATOBIA. Siépliens, 1829. A syslpmatifal cataloi;uo of Brilish entiimolngy. Antennes simples dans les deux sexes; tête large, à peu près nue; palpes aigus; trompe grêle; corps mince; ailes larges, arrondies : antérieures traversées par un grand nombre de lignes ondulées, dont quelques-unes se continuent sur les ailes postérieures; femelles souvent aptères ou avec des ru- diments d'ailes. Chenilles cylindriques, allongées, glabres, sans tubercules, à tête ronde; vivant sur les arbres, et se métamorphosant dans la terre. Par son organisation et par son faciès, ce genre est l'un de ceux qui ne se rattachent pas naturelle- ment aux autres; aussi les espèces qui y entrent ont-elles été ballollées dans plusieurs groupes assez éloignés les uns des autres : ce sont des Acidatia pour Treitscke, des Larcnlia pour M. Doisduval, et des Hiibernia pour Curtis. Le motif qui avait engagé le dernier entomologiste que nous venons de citer à placer les Cheimatobies avec les Hybernies lient à ce que les femelles de deux espèces, que l'on trouve en nombre dans toute l'Europe boréale, les C. brumata, Linné, parfois de Paris, et bc^ reata, Ilubner, sont aptères ou n'ont que des rudiments d'ailes. Une autre espèce {riilatnia, W. V.) de toute l'Europe, offre des femelles ayant des ailes aussi développées que celles des mâles. Parmi ces trois espèces, les unes vivent sur les arbres des forêts, et les autres sur ceux des jardins et des ver- gers, auxquels elles font beaucoup de tort en attaquant les bourgeons. 37"« GENRE. — YPSIPÈTES. Y PSI PETES. Stéphens, 1829. A systcnialical catalogue of Ciilish entoniology. Antennes simples dans les mâles comme dans les femelles; palpes droits, dépassant la tête, pres- que aigus, peu velus; trompe longue; corps mince; ailes amples : supérieures traversées par plu- sieurs lignes brunes, ondulées sur un fond bleu.'itre ou verdâtre. Chenilles cylindriques, courtes, à tête arrondie et assez grosse; vivant sur les arbres, et se méta- morphosant dans un léger tissu entre les feuilles. Duponchel ne laisse plus dans ce genre que les Ypsipetes clatata, Ilubner, de l'Allemagne, du nord de la France et des environs de Paris; iwplav'uila, W. V., de l'Europe boréale, et riibirata, Frey, des Alpes de la Suisse, dont les Chenilles vivent sur l'aune, et dont la première se rencontre plus ordinairement sur la myrtille. Toutes ces espèces étaient des Acidnlia pour Treitscke, des La- reH^ia pour Duponchel, Olim, et des Cidaria pour M. Boisduval; on y réunissait également deux es- pèces, dont Duponchel a fait le petit genre des : Ph/Esvle, et qui ne se différencie guère des Ypsipetes que par ses palpes grêles, ù dernier article très-distinct, et par ses ailes antérieures traversées par un grand nombre de raies ondulées, dont celles du milieu forment une bande obscure qui se détache peu du fond. Les deux espèces de ce groupe sont les Pliœsijle malvata, Rambur, de la Provence, et cijanata, Ilubner, des Alpes. La treizième division, qui correspond à la sou.s-tribu des Melanthitfs de Duponchel, renferme un assez grand nombre d'espèces, la plupart, jusqu'ici au moins, propres à l'Europe, rangées seulement en deux groupes génériques, et ayant pour caractères comnuins : Insectes à antennes toujours sim- PAPILLONS. ICO e- ples chez les mâles comme cliez les femelles; à palpes assez courts, et dépassaiil à peine le eliap ion; à trompe plus ou moins allongée; ayant Us quatre ailes blanches, avec des taches ou des ban- des plus ou moins noires; Chenilles lisses, sans tubercules, à tête aplatie ou convexe; vivant sur les ])lantes basses ou sur Us arbres; subissant leurs transformations placées dans un léger tissu, soit dans la terre, soit entre les feuilles. 38"«' GENUE. — MÉLANIPPE. MELANll'PE. Duponchel, 1829. llisluiro naluielle tl('> Léiudoplèrcs d'Iîuropc Antennes simples dans les deux sexes; palpes dépassant à peine le chaperon, .1 dernier article irès-aigu; trompe plus ou moins longue; ailes entières, bordées d'une frange blanche entrecoupée de noir, et celle-ci précédée d'une bande terminale noire, interrompue par des taches blanches, ou traversées par une ligne ondulée de la même couleur. Chenilles allongées, lisses, rayées longitudinalement, à tête ronde. Fi^. I4'2 — Mi'l.iiiip|ii/ liallcliaiilièie. Ce genre, adopté par M. Lioisduval, renferme dix espèces européennes selon Duponchel, et elles étaient placées dans les genres Acidalia. C'idarïa et Zcrencs par Treitscke, ou dans ceux des Abra- xas et Zcrencs par Curtis; M. Boisduval y réunit les Vcnilia de Uuponchel, dont nous parlerons bientôt. Les Mélanijipes sont des Papillons de petite taille qui ne diffèrent guère des Cidaries que par leurs palpes plus courts, ù dernier article terminé en pointe aiguë. On trouve dans presque toute l'Europe, et notamment aux environs de Paris, les quatre espèces qui ont reçu les noms de Melanippc rivalu, llubner, abondant dans les prairies au mois de juillet: Irhitiia et luisiata, Linné, des bois humi- des, en mai et juin, et marijiuaUt, Linné, qui habite les bois ombrages, principalement an mois de juin. Cette dernière espèce, que nous citerons comme type du genre, est la lIonncRE entrecoupée, Geoffroy (GcoHicfcrt w(rtr(/îHaîa, Linné; Melanippc marginaria, Boisduval), dont llubner a voulu dis- tinguer speciliqncment deux variétés sons les dénominations particulières de pollaloria et iiœvaria : envergure, 0"',0'i!8 à 0"'.OoO; ailes d'un blanc verdàtre, avec une lai'ge bande tei'niinale, échancrée, et une bande costale interrompue, nuiràtre, et ayant, en outre, habitiiellemenl quelques taches de cette dernière couleur, formant parfois une raie transversale. Nous donnons la ligure d'une jolie espèce; la Mélamf'I'e hallebaudière, Melanippc linslana. Sg™ GENHE. MÉLANTIIIE MELAiYJIllA. Duponchel, 1829. Histoirt' naturelle des Lêpuloplères d'Kurnpe. Antennes ordinairement simples dans les deux sexes ; (|uelquefois celles des mâles ciliées ou légè- rement pectinécs; palpes assez couris, dépassant toutefois la lète d'au moins la nioilié de leur lon- gueur, larges, à second ai'ticle hérissé de longs poils en dessus, et â dernier article grêle, pointu, incliné vers la terre, front proéminent; trompe longue; tête et corselet ayant toujours la même cou- 170 HISTOIRE NATURELLE. leur que la base des piemières ailes, qui est [jlus foncée que le reste de leur surface; pattes assez longues; jambes intermédiaires munies de deux très-longues épines, et postérieures de quatre; tarses à peu près de la longueur de la jambe, à premier article un peu moins long que les quatre suivants réunis, les autres allant en décroissant de longueur; crochets tarsiens ù peu près droits, très-petits; ailes arrondies, entières. Ciienilles effilées, sans tubercules, de couleurs variées, à tète aplatie. Ce génie, dont les espèces, faisant anciennement partie des grands groupes des Geomcira et des Phalœua, sont ensuite entrées dans les genres Zcrnies, Acidalici et Ciilaiia, et ce n'est que ré- cemment que Duponcliel en a fait une division particulière, aujourd'hui généralement adoptée, et renfermant, en ne citant que les espèces propres à l'Europe, une vingtaine d'espèces. Toutes sont de petite taille, de couleur blanchâtre, avec des lignes ou des taches d'une coloration plus foncée, et sont loin d'être remarquables. Pour arriver plus facilement à la détermination des espèces, Dupon- chel y a formé quelques groupes artificiels que nous allons brièvement indiquer : A. Espircs à ailes supérieures traversées au miHeu par une bande plus ou moins entière. — \° Abdomen ponctué. Six espèces : toutes, à l'exception di'n Melanlliia Feistliamelaria, Boisduvat, de laSardaigne, elstrafju- lala, llubner, de la Suisse méridionale, très-répandues dans toute l'Euiope, et que l'on prend assez fréquemment dans les environs de Paris. Ce sont les M. montanala, W. V.. à ailes blanches, avec une large bande brune, et un croissant central noir, abondante aux mois de mai et d'août; ocel- lata, Linné; (luctnata, Linné; siragulata, Hubner; fialiata, W . V. — 2° Abdomen non ponctué. Huit espèces, dont deux seulement (rubiginata el proeellata, W. V.) se rencontrent partout. — B. Es- pèces h ailes stipérieures sans aucune bande médiane. Deux es\)èces. (albicillala, Linné, et adustata, Fabricius) communes dans tons les bois humides. Nous avons donné, page 141 , lig. 121, la figure de la MfI.A.NTUIE KCOUllTÉE. La quatorzième division, ou les Zérésites de M. Guenée et de Duponcliel, est peu nombreuse en groupes génériques et même en espèces, et offre pour caractères spéciaux : antennes simples dans les mâles comme dans les femelles; palpes très-courts; trompe Irès-développée; toutes les ailes de même couleur, marquées de points ou de taches noires sur un fond clair. Chenilles cylindriques, psu allongées, glabres, souvent parées de belles couleurs; vivant sur les arbres, les arbrisseaux et les plantes basses, se renfermant dans un léger tissu pour se métamorphoser, soit dans la terre, soit en- tre les branches. •iU- GENRE. — VENILIE VEMLIA. Duponchel, 1829. Uisiiiiro iiulurcllf dfs Lt'puioptt-res d'Eurupe. Antennes simples dans les deux sexes; chaperon très-velu; palpes courts, aigus; trompe très-lon- gue; corps épais; ailes à bord entier, parsemées, en dessus comme en dessous, de taches irréguliè- res sur un fond clair. Ce genre n'est pas admis par tous les entomologistes; Treitscke le réunit aux Zérènes; Stéphens, aux Arles, el M. Boisduval aux Mèlanippes. C'est avec ces derniers qu'il a le plus de rapport, surtout par plusieurs des particularités que présentent les Chenilles. Le type ou esjièce unique de ce groupe avait reçu de Geoffroy la dénomination de Panthère; c'est la Geometra macularia, Linné; la PhaUnia maculala, Fabricius, et la Vcnilia macularia, Dupon- chel. Le Papillon a une envergure de moins de 0"',05; ses ailes sont d'un brun jaunâtre, avec un grand nombre de taches noires, ce qui, comme on le voit, rappelle un pou la robe de la Panthère; on le trouve au mois de mai dans les endroits boisés de presque toute l'Europe, el il n'est pas très- rare dans les environs de Paris. La Chenille est allongéi-, cylindrique, lisse, sans tubercules, allant en augmentant assez sensiblement de grosseur de la tète à l'anus, elle est verte, avec un grand nom- bre de lignes longitudinales : les unes d'un vert plus foncé, les antres blanciies, et ces lignes se pro- PAIMLI.ONS. loiitfenl jusque sur la tète, qui est forte el arrondie ; celte Ciienille, qui vU sur les lauriers et rose, s'enterre sans former de coque pour se metamorplioser. ('f'''!/- Atlas, pi. XX\I, fig. 2.) 41""^ GENRE. — ZEUÈNE, ZEHEiSE. Treitscke, 18t!5. In l>rtnueueii. von Turcpri. Antennes simples dans les deux sexes, très-légèreiuent ciliées en dessous; palpes très-courts, !,'rè- les, à dernier article plus mince que le précédent, presque glabre, terminé en pointe; trompe lon- gue; corselet et abdomen souvent ponctués; ailes grandes, arrondies, sans échancrures, toutes qua- tre traversées vers le milieu, soit par une seule rangée de points, soit par deux rangées, et dont plu- sieurs points, dans ce dernier cas, forment des taches par leur reunion. Chenilles peu allongées, d'égale grosseur dans toute leur longueur, très-légéremeul pubescenles, à télé arrondie; vivant sur les arbres et les arbrisseaux. Chrysalides placées sous les feuilles au moyen de quelques fils, ou quelquefois enterrées. ■^.;:^ Kig. 145. — Zertne de t.'i'i"^eilier (.Mâle.' Vi'^. 144 — /ciùnc i\^ CENRF. — ACIDALIE ACIDAUA Treitscke, 1825. lu Scliineticil. von Kiirop.i. .\ntennes souvent simples, plus rarement ciliées dans les mâles, constamment simples dans les fe- melles; palpes très-courts; trompe médiocre; ailes toutes de la même couleur, traversées par des li- gnes parallèles, droites, tlexueuses, sinueuses ou ondulées, dont le nombre varie de deux à cinq sur les antérieures. Chenilles eflilées, sans tubercules, à incisions séparant les segments bien marquées, à tête ronde; vivant ordinairement sur les plantes de la famille des Légumineuses, tantôt renfermées entre les feuil- les pour se métamorphoser, tantôt enfoncées dans la terre. Le genre Acidalia, formé par Treitscke aux dépens des Geomelra de Linné et des Plialœna de Fabricius, renfermait une centaine d'espèces européennes dont quelques-unes étaient placées dans les genres Ennomos, Caberu et Idœa par Treistcke lui-même, et correspondait aux Eminelesiœ et Plijclio podœ de Stéphens et de Curtis; Duponchel en a distrait à peu près la moitié des espèces, dont il a fait ses deux genres Dositliea et Strcnia, qui n'en diffèrent que par des caractères peu importants, et dont le premier n'a pas été adopté par M. le docteur Boisduval, tandis que le second l'a été. Ainsi restreints, les Acidalies sont des Phaléniens d'assez petite taille, dont on ne connaît les Che- nilles que d'un petit nombre d'espèces, et, pour celles de l'Europe seulement; elles se rencon- trent partout, aussi bien dans le Nord que dans le Midi, et plusieurs d'entre elles ne sont pas rares aux environs de Paris. Pour arriver, dans un groupe aussi nombreux, plus facilement à la distinction spécifique, Dupon- chel a proposé de former plusieurs subdivisions, que nous croyons devoir indiquer parmi les Aci- dalia : A. Espèces aijanl les ailes jaunes, fauves ou rourjcâlrcs. — 1° Ailes supiricurcs U-aversécs par deux ou trois lignes presque droites. Deux espèces, l'une trouvée à Fontainebleau (P. aurcola- ria, Fabri(ius), et l'autre, la P. flurcolaria, Hubner, du midi de la France. — 'i" Ailes supé- rieures traversées par quatre on cinq lignes plus ou moins flcxneuses. Quelques espèces de presque toutes les parties do l'Europe, et dont deux, les pallidaria et rnbricaria, Hubner, se trouvent par- tout : la première, dans les bois, et la seconde, dans les endroits humides. Comme type, nous indi- querons l'AciDARiE PALE (Geometra pallidaria, Hubner) : envergure, O^.OSS; corps d'un gris brunâ- tre; ailes fauve pâle, avec cinq lignes transversales parallèles plus foncées, Irès-légèremcnt ondulées, ayant les trois premières plus rapprochées que les autres, (l'o;/. Atlas, pi. XXV, fig. A.) — H. Es- PAPILLONS. 175 jiiccs iDjant les ailes (/'((» blanc sale ott ruitssàtre : supérieures traversées par des lignes sinueuses, dont le nombre varie suivant iliaque csjicce. Ile nombreuses espèces particulièreineiil propres au midi lie l'Europe, et surtoul ;i l;i Corse, à la France méridionale et à l'Espajine, et dont une, Vos- seuria, lluliner, n'est pas rare dans toute la France, en Allemai!;ne, etc. — C. Espèces ai/ant les ailes jaunes ou blanclies, traversées par des raies ondulé,'S. L'ne dizaine d'espèces, parmi lesquelles les luleata, \V. V.: decolorala. Iliiliner; albulala, Kabricius, et candidata, \V. V., se rencontrent partout en Furope; celte dernière étant surtout très-repanduc dans les prairies. — D. Espèces aiiani les ailes grises ou blanchâtres, traversées par des raies ou par des bandes très-étroites. Une vin.nlaine d'es- pèces presque de partout; deux se rencontrent auprès de Paris, les sijlvestrata, Dorkliausen, des clairières des bois, et cwspiiaria, Boisduval, que Jl. Frey confondait avec la précédente. — E. Es- pèces aijani les ailes sinuécs. avec une large bande au milieu. Deux espèces, que l'on trouve, en juin et juillet, en France, en Allemagne et dans presque toute l'Europe : ce sont les degcneraria, Hub- ner, et avcrsaria, Ilubner (aversaia, Linné). Cette dernière espèce a une envergure d'environ 0°',025; son corps est d'un gris plus ou moins brunâtre; ses ailes sont légèrement gris jaunâtre, quelquefois fauves, traversées par deux lignes d'un brun noirâtre, parallèles et légèrement sinueuses, dont l'intervalle est quelquefois plus colore que le fond de l'aile, de manière à former une bande assez large; les premières ailes ont aussi une ligne arquée, brune, près de la base, et un petit point noir discoidal sur les quatre ailes. La Chenille vit sur le genêt à balais (S/wj/iioii .seoparium). — F. Espèces aijant les ailes inférieures légèrement anguleuses. Quatre espèces, les prataria, Bois- duval [stigiluta, \\. V.), qui habile les près sylvatiques, et a été signalée dans nos environs; rencu- tata. Linné, de la France et de l'Allemagne; mediaria. Ilubner, de la Provence, et umbellaria, Hubner, du centre de la France. 45"'- GE^RE. — DO.SITUÉ. DOSITHEA. 1829. llibloirc naturelle des I.epidoplcies d'Europe. Antennes ciliées dans les mâles, simples dans les femelles; palpes très-grêles, très-courts; trompe médiocre, membraneuse; ailes toutes marquées d'un point à leur centre, et traversées vers leur ex- trémité par une bande maculaire ou par une ligne sinueuse, el présentant des taches confluentes. Chenilles peu connues, el assez semblables à celles des .icidalia. Le genre Dosiiliea de |lu|ioncliel n'est pas adopté par tous les entomologistes, el M. le docteur Boisduval le reunit à celui des Acidalies, dont il ne diffère guère, ainsi qu'on peut le voir par notre cai'actéristique, que par quelques légères particularités du dessin des ailes. Le grand nombre d'es- pèces de ces deux groupes nous a cependant, pour la facilité des descriptions spécifiques, engagé à les adopter. Treitscke en plaçait les espèces avec les Idea el les Acidalia; et Stéphens, ainsi que Cur- tis, avec les Ptyclwpodœ . Les premiers états des Dosithes, dont Uuponcliel décrit une ti'enta'iiie d'espèces euro])éennes, sont peu connus; car l'on n'a encore indiqué que les Chenilles de deux espèces. Aiidouin {Annales de la Société entomologique, 1854) a donné une histoire très-détaillée des métamorphoses de la Q scutu- laria : la Chenille est liès-effilée, lisse, cylindrique, d'un brun clair, avec des lignes plus foncées disposées en chevron sur clia(|ue anneau; son instinct la porte à se tenir sur les branches mortes, dont il est très-diflicile de la distinguer, à cause de sa forme et de sa couleur, quand elle ne marche pas; sa transformation a lieu dans un cocon à claire-voie, revêtu de débris de feuilles sèches. La Chenille d'une autre espèce (pusillaria) a été décrite et figurée par SI. Fischer De llotterstamm : elle ressemble assez à la précédente par sa forme et sa couleur; se nourrit de plusieurs plantes basses, et est malheureusement très-connue par ses dégâts dans les herbiers, dont les plantes desséchées pa- raissent lui convenir parfaitement à défaut de plantes vivantes. Duponchel divise ainsi les Dosiiliea : A. Espèces ayant le fond des quatre ailes d'un blanc plus on moins pur. Quelques es|)èces, particulièrement du sud de l'Europe, el dont le type est la Leunie- tra ornatorid. Esper : envergure, 0"',02; corps blanc; antennes roussâtres; ailes blanches, avec un 176 IllSTOIRE NATURELLE. point central sur chacune d'elles, et ayant deux lij^nes i^rises sinueuses près de la base, dont une touchant le point discoïdal, et deux autres près du bord terminal, divisées par taches, dont la pre- mière formant huit lunules, quatre d'un gris bleuâtre et quatre d'un brun roussitre : toutes entou- rées de noir du côté extérieur : se rencontre communément dans les bois de toute l'Europe. — B. Es- pèces ayant le fond des quatre ailes d'un blanc sale, luisant. [)eiix espèces : fdicata, Ilubner, du midi de la France et de l'Iialic, et rusticala. Ilubnei', de toute l'Europe, et qui est commune dans nos environs. Cette dernière, la rusticaria de Duponchel, est très-petite, car son envergure ne dé- passe guère 0",0i5; son corps est d'un brun noirâtre; ses ailes d'un blanc sale, légèrement teintées de jaunâtre vers leur extrémité, traversées dans le milieu par une bande sinueuse d'un brun foncé, et près du bord terminal par une bande sinueuse d'un gris bleuâtre, et contre la frange par une série de points noirs : la Chenille vit sur les orties, et le Papillon se rencontre au mois de juillet. — C. Es- pèces ayant le fond des quatre ailes d'un jaunâtre pâle. (Juatre espèces, dont deux (bisctala et scu- liilata. Treilscke) habitent les bois épais de toute l'Europe. — I). Espèces ayant les quatre ailes roussâtres. Un certain nombre d'espèces, dont le type est la microsaria, Boisduval {pusillaria, Hubner), de presque partout. — E. Espèces ayant les quatre ailes plus ou moins saupoudrées de gris. Beaucoup d'espèces rencontrées surtout dans les régions chaudes de l'Europe, et dont deux, les immularia et incarnaria, Ilubner, se trouvent en juillet un peu partout et même dans les envi- rons de Paris. 46°"^ GENRE — STRENIE. STHEiMA. Duponchel, 1829. Histoire iialurellt' îles Lèiiidoptères il'Eurojie. Antennes simples dans les deux sexes; palpes très-courts; trompe allongée; ailes toutes de même couleur, marquées de lignes transversales et longitudinales, se croisant à angle droit. Chenilles cylindriques, minces, lisses, à tète convexe, débordant le premier anneau; vivant sur les luzernes et les mélilots; se transformant sur le sol dans un tissu lâche mêlé de grains de terre. 146. — Slréiiie à Ijarreaux. Ce genre offre à la fois des caractères assez analogues à ceux des Acidalia et des Fidonia; c'est ainsi qu'il ne diffère du premier que par ses ailes, relevées pendant le repos, et qu'il se distingue du second par ses antennes simples et grêles. On n'y range que les À', clallirata, Linné, commune de mai à-juillct dans toute l'Europe, et liumifusaria, Eversmann, des bords du Volga, qui ont été placées dans les genres Fidonia par Treitscke; Macaria, par Curtis, elArte, par Sté])liens. Le type, la Geometra clatlirala, Linné; Strenia clalliraria. Duponchel, que Geoffroy désignait sous la dénomination de les Barreaux, a une envergure de 0"\(>20 à 0'",022 environ; ailes d'un jaune pâle, avec des atomes bruns, quatre raies transversales de la même couleur sur les supérieures, et trois sur les inférieures se croisant à angle droit, avec les nervures également brunes, de manière à former une sorte de grillage; la frange est blanche, entrecoupée de brun. C'est l'un des Noctué- liens les plus répandus partout, surtout dans les champs de luzerne, dont la Chenille se nourrit. La dix-septième division, ou la sous-tribu des Sionites, Duponchel {Sioniili, Guenée), ne renferme pas un très-grand nombre de genres et d'espèces européennes; mais les groupes en sont assez dis- tincts. Chez ces Phaléniens, les antennes sont simples dans les deux sexes, ou crénelées ou peclinées Kiu. I — Sioni.' Ijlainln Fig. 2 — Véiiilie Liclielée. Kiï. 5- — Ocle/.ie b.is-bliincs Kijr. 4 — Catocnlidc iiiHiiMinr. 'Vie 5 — Cillai il' (le l'nnsriiiip Ki'fi. 0. — Cabèri' iiiishili' ri ''Cl l'Al'ILLONS. 177 dans les niàles, les ailes sont entières, liabiluellcmeiil obloiigues et d'une seule couleur dans le plus grand nombre des espèees. On ne connaît qu'une seule Chenille, qui est assez raccourcie, et qui se niétaniorpliose à la surface du sol ou dans la lerre. Les Papillons, de taille petite, volent générale- ment en plein jour, et cela a lieu surtout pour les mâles. 47'"" GENRE. — SIGNE. SIGNA. Duponclitl, 1820. Hi^ljii»' n.itiircllc (U's l-i'pidoi'lfn s (rEiinipc- Antennes simples, assez fortes dans les mâles (;onime dans les femelles; palpes dépassant notable- ment le chaperon, ù dernier article distinct, aigu; trompe très-longue, cornée; abdomen cjlindiique, long; ailes très-grandes, oblongues, à bord simple, entier, à nervures très-apparentes, d'une couleui' uniforme, pâle. On indique une dizaine d'espèces européennes de ce genre provenant du midi et d'autres régions de la France, de l'Allemagne, de l'Autriche, de la Russie méridionale, etc.. qui étaient rangées, par Treitscke et les auteurs anglais, dans le groupe des Idœa. Le type, qui se rencontre en juin dans toute l'Europe, même dans nos environs, principalement dans les forets sèches, est la Gcometra dcal- bata, Linné; Sioim ticalbaria. Ilubner, Dnponcliel : envergure, ()'",l)ÔO à 0"',0û2; corps blanc; an- tennes noires; ailes d'un beau blanc nacré, avec les nervures grisâtres; en dessous, les nervures sont plus noirâtres ; les antérieures sont ombrées de noirâtre, et elles ont un croissant noir sur la ner- vure discoidale ; on la désigne vulgairement sous le nom de Sionk BLA^CHE. {Voij. Atlas, pi. XXVI, fig. 1.) M. le docteur Boisduval réunit à ce groupe le genre Acalu, Guenée, qui en diffère par les anten- nes légèrement crénelées dans les mâles, les palpes grêles, dépassant le front; la trompe rudinien- taire, et les ailes d'un brun sombre ou fuligineux. On n'en décrit que deux espèces, rangées parmi les F'idoma par Treitscke : ce sont les fnnûdarïa et lenebrur'm, Ilubner, de la Hongrie. Un autre groupe générique, rangé ordinairement auprès des Siona, est celui des Sth.vselia, Bois- duval, caractérisé par les antennes faiblement crénelées dans les mâles; par les palpes aigus, conni- vents à l'extrémité et dépassant le front, qui est proéminent; par la trompe longue, et par les ailes oblongues, recouvrant les ailes inférieures, en toit incliné dans le repos. M. le docteur Boisduval y placc'deux espèces, les Stlianclia lûppocaslaiiaria, Ilubner, qui habite en avril les bois de châtai- gniers de toute l'Europe, et même de nos environs, et fuscaria, Boisduval, de la Touraine : apparaît en septembre. 48'"' GENRE. — M1N0A. MINOA. TreilscKe, 1825 Iii Sclnm'Ucrl. vun Luru|);i. Antennes simples dans les mâles comme dans les femelles; palpes très-courts, aigus, trompe lon- gue; corps très-petit; ailes larges, entières, d'une seule couleur, en dessus comme en dessous. Chenilles peu allongées, renflées dans le milieu, hérissées de poils courts, à tète petite, convexe; se métamorphosant dans un tissu léger sur le sol ou dans l'intérieur de la terre. Le genre Mïnoa diffère surtout de celui des S'iona par les nervures des ailes à peine apparentes et par les palpes plus courts. Ce sont des Lépidoptères de petite taille; Treitscke y comprenait sept espèces propres à l'Europe, mais Duponcliel a considérablement restreint ce groupe, et n'y place que la Geometra euphorhiata, Fabricius (cupliorbiaiia. Ilubner), propre à toute l'Europe, et que l'on rencontre en juillet. Envergure, 0'°,0I8 à 0'",020; entièrement d'une couleur café-au-lait foncé, sans la moindre tache. La Chenille vit sur différentes espèces du genre Euphorbe. Un dernier gnuiiie (pii s'éloigne assez noiablemcnt des précédents est celui des : r.- 2j 178 HISTOIRE NATHiELLI'., «■"■ GKNRK. — ANTHUMÈTP.K. ANTIIOMETliA. lianihur, Boisdiival, 184n. CtMirrn fM liiiicx nirUioiliiiis Lopidoplrnii-uni ruinpa'oriiiii. Antennes courtes, largement pectinées ou plumeuses dans les raftles, simplis dans les romello':, trompe courte; ailes très entières, rousses, sans taches, d'une très-petite taille. Ce genre ne renferme qu'une seule espèce, \'Antlwiurtin plumulaiia, Rambiir, lioisduval, ipii ha- bite l'Espagne méridionale, et dont le mile vole au milieu du jour, contrairement à ce qui a lieu dans la grande majorité des Nocturnes. La dix-huitième division, ou la sou.s-tribu des Dasydites de Duponchel, ne comprend que huit es- pèces propres aux régions alpines ou subalpines, et dont quelques-unes n'habitent que les sommets glacés des Alpes et des Pyrénées, ce qui explique pourquoi elles se retrouvent aussi en Laponie. Quant aux caractères spéciaux de cette division, ils sont peu nombreux, et ne consistent guère qu'en ce que la trompe est longue, cornée, protégée par des palpes très-velus ou hérissés de longs poils. 50'"<' GENRE. — ÛDÉZIE. ODEZIA. Boisduval. 1840. r,f liera 1 1 liulex mclhodicus I.cimlopleroruni Eiiropï'oruiii. Antennes courtes, simples dan.s les deux sexes; palpes courts, ne dépassant pas le chaperon, ve- lus, i dernier article nu, bien distinct; trompe longue, cornée; abdomen long, cylindrique; ailes su- périeures oblongues, à sommet arrondi. Chenilles eflilées, grêles, lisses, se transformant dans une légère coque à la superficie de la terre. On ne place que deux espèces dans ce genre ; la Gconich-a chœroplujUuia, Linné (chœroplujUa- rïa, Boisduval), des régions sous-alpines, et lihialala, llubner (tibialaria, Boisduval), de la Gallicie et de la Russie méridionale. Ces deux espèces volent en plein soleil, et tiennent leurs ailes relevées comme les Diurnes; elles étaient rangées avec les Pseudos par Treitscke, avec les Minoa par Sté- phens, et Duponchel en avait fait le genre Tanngta, dénomination qui a été abandonnée cbcme ayant été depuis longtemps employée en ornithologie. L'espèce typique (cliœroplujllarin) a une envergure d'un peu moins de 0"',05, entièrement d'un noir brunâtre uniforme, à l'exception d'une petite partie de la frange, située au sommet des ailes supérieures, qui est blanche. La Chenille, la seule du groU|ie qui ait été décrite, vit sur le cerfeuil sauvage. C'est I'Odézie bas blancs, que nous figurons pi. XXVI, fig. 5. SI™" GENRE. — l'SODOS. PSODOS. Treitscke, 182.":). lu SrliiiipUorl. von Fiir(i|i.i. Antennes courtes, assez épaisses, simples chez les mâles comme chez les femelles; palpes dépas- sant notablement le bord du chaperon, hérissées de poils très-longs, serrés; trompe longue, cornée; corselet très-velu, surtout en dessous; corps grêle; pattes assez longues; ailes assez larges, très-ar- rondies, à franges hispides. Le genre Psodos est principalement remarquable par la curieuse conformation de ses palpes; il correspond aux Psyclwpliora de Kirby, et M. le docteur Boisduval y a formé le groupe générique des TonuLA, qui n'en diffère pas très-notablement. Ces l'haléniens ont beaucoup de rapport avec les Ilrr- cyna de la famille des Pyraliens; comme elles, on ne les trouve que dans les régions les plus élevées PAPILLONS. 17'J (les Alpes el des Pyrénées; leur vol est diurne. Duponcliel en indique quatre espèces, qu'il subdivise en deux groupes : A. Espèces ayant les ailes noirâtres et marquées chacune d'un point discoïdal et d'une ou deux lignes transversales d'un noir plus foncé. Type, P. horridaria. Hubner : enver^^'ure, 0'",02ô à 0",028; ailes d'un brun noirâtre fuliyineux, avec un point discoidai et deux doubles raies transversales plus foncées, mais peu marquées : se trouve en juillet dans les Pyrénées, dans les Al- pes et dans les montagnes de la Suisse. Une autre espèce, remarquable en ce qu'on la rencontre à la fois sur les bauts sommets des Alpes et des Pyrénées et dans la Laponie, est le P. irepidaria, Hub- ner. — B. Espèces atjant les ailes d'ttn noif fuligineux, avec une large bande fauve à leur extré- mité. Une seule espèce, la Gcomctra equestrala, Fabricius; Psodos cqnestrar'ia, Esper, type du du genre Torula, Poisduval : un peu plus petite que la précédenle; ailes entièrement d'un brun noir, avec une très large bande près l'extrémité de chacune d'elles : habile les Alpes. Fig. 147. — Psodos tremblante [Irt'piilaria]. 52- GLiM'.E. — PVli.Mt.NE. PÏOMAliMA. Boisduval, 1840. Gênera et Index metliodicus Lciiidopteroruni Europa.'oruni. Antennes pectinées dans les mâles, simples dans les femelles; palpes dépassant peu le chaperon, aigus, trè.s-velus, et dont les poils se confondent avec ceux du front, tiompe longue, cornée; ailes en- tières, arrondies, à franges bispides, d'une envergure très-petite. Ce genre, formé aux dépens des Psodos, ne s'en distingue guère que par les antennes pectinées dans les mâles et par les palpes beaucoup plus courts. Le lype et espèce unique esl la Vijgmœna Viictaria, Hubner : envergure ayant moins de 0'",02; ailes d'un noir bleuâtre luisant, avec un point (liscoïdal, une ligne sinueuse transversale, et un liséré contre la frange d'un noir plus intense. Se trouve en août sur le sommet des Alpes, d'autres hautes montagnes de l'Europe, et a été rencontré également en Laponie. Enfin le dernier genre que nous ayons à signaler esl celui des Dasïdia, Guenée, r-réé aux dépens des Psodos, et ayant quelques rapports avec les Pygmœna. Chez ces Insectes, les antennes sont pec- tinées dans les màle^; les palpes velus, à dernier article très-distinct, dépassant le chaperon; Ij trompe est longue, cornée; le corps mince, lisse; les ailes épaisses, à bord costal des antérieures un peu sinué. La seule espèce de ce grou|ie est la Dusijdia torvariu, Hubner, des Pyrénées et des Al- pes, que M. Toisduval place dans le genre Cleogènc. Nous avons passé en revue les genres européens si nombreux de la famille des Phaleniens; il nous resterait à indiquer un certain nombre de groupes exotiques. Mais, comme la plupart d'entre eux n'ont été que ligures et non décrits, ou n'ent élé établis que dans des catalogues ou même dans des collections, nous ne croyons pas devoir le faire. D'ici à peu de temps, un travail complet sera donné par M. Guenée dans les Suites à Duffon, cl il ne nous était pas permis d'efflorer un pareil sujet dans un ouvrage aussi général que le nôtre. ISn IIISTOIUE NATURELLE. ^iEUVIÈiME FAMILLE. PYIIALIENS. PYRALU. E. lihiiuli.ml. Antennes sétacées ou simples dans les deux sexes, quelquefois crénelées dans les mâles; palpes plus ou moins, épais, saillants, c'est-à-dire dépassant le bord du chaperon; trompe assez longue, cor- née ou membraneuse; corps grêle; abdomen cjlindrieo-conique; ailes quelquefois assez étendues, parfois peu développées, entières ou divisées en lanières dans les derniers groupes de l'ordre des Lépidoptères. Chenilles cylindriques, lisses ou poilues, habituellement de couleurs sombres, pourvues, de même que celles des Nocluéliens, de dix pattes membraneuses; vivant sur les arbres et les plantes basses; ordinairement irés-vives, et, lorsqu'on les inquiète, marchant aussi bien en arrière qu'en avant. Nymphes disposées dans des tissus plus ou moins épais, ou sans coque distincte, et placées, pour la métamorphose, entre les feuilles, sous les écorces, dans nos étoffes ou dans l'intérieur du sol. La famille desl'yraliens, telle que la comprend M. E. Blanchard, renferme les plus minimes Lépido- ptères nocturnes, et presque tous les petits Papillons qui si fréquemment voltigent le soir autour des lumières. On en connaît déjà un nombre immense d'espèces, récoltées sur plusieurs points de l'Eu- rope, et lorsque l'on pense, d'après ce que renferment déjà nos collections, à la quantité énorme d'es- pèces devant exister dans le monde entier, et qu'on a jusqu'ici si peu recherchées, l'entoniologisle l'st effrayé devant cette abondance de petits êtres si difticiles à classer génériquement et si diffi- ciles aussi à distinguer spécifiquement. Il est véritablement impossible de donner d'une manière complète des généralités sur un groupe primaire aussi considérable que celui-ci. En effet, on y trouve des types très-tranches, aussi bicii dans les Insectes parfaits étudiés en eux-mêmes que dans leurs Chenilles, et surtout dans l'histoire de leurs mœurs C'est parmi les Pyraliens que nous rencontrons ces Chenilles qui font tant de mal à nos végétaux utiles, et principalement à la vigne (Tortrix) et à nos céréales (Alusites), celles qui détrui- sent nos tissus, et qui sont connues sous le nom de Tnijnes, et enfin ces Papillons si jolis, mais en même temps si petits, qui portent depuis quelques années la dénomination particulière de JJ7ito/t'pj- (loplèrts. D'après ce que nous venons de dire, on comprend que nous n'aurions pas suivi la méthode de M. E. Blanchard si nous n'avions pas voulu être jusqu'au bout fidèle à la classification adoptée dans cet ouvrage. Mais, pour être d'accord avec les travaux des naturalistes modernes, et principalement avec ceux de MM. Duponchel, Boisduval et Guenée, nous transposerons quelques-unes des tribus, et nous indiquerons les noms donnés à ces divisions par les naturalistes que nous venons de citer; c'est en traitant de chacun de ces groupes principaux que nous pourrons nous étendre sur l'histoire des mœurs des espèces qui y entrent, et que nous citerons les genres nombreux que n'a pas signales notre collègue du Muséum, Il n'existe pas d'ouvrages généraux sur ces Insectes, et leur étude est très-dilficile : leur synonymie est principalement très-embrouillée, et la transposition d'un nom à un autre le rend presque inextricable. Nous chercherons à suivre l'ordre le plus naturel; mais toutefois, pour que nos lecteurs aient l'en- semble de la classification de M. E. Blanchard, nous donnerons ici un tableau des divers groupes et genres admis pai' cet auteur dans la famille des Pyraliens. — 1'^'^^ Tribu. BOTVDE.S. Antennes sim- ples ou crénelées dans les màles; trompe assez longue; palpes dépassant toujours le bord du chape- ron; ailes presque horizontales. — If Groupe. IIercïmtes : palpes assez longs, très-velus, ne laissant PAPILLONS. 181 pas voir la division des articles, ailes presque liorizonlales (genres UercijnH, Nota et Eudorea). — '2" Groupe. Cléûdobiites ; palpes presque aussi longs que le corselet ; antennes pectinées dans les mâles (genre Cléodobie). — û*" Groupe. Aglossites : palpes dépassant peu la tête, médiocrement ve- lus; antennes ciliées dans les mâles; trompe rudimenlaire (genre Ar/lossa). — i"" Groupe. IIermimtes: palpes ordinairemeni plus longs que le corselet; antennes légèrement ciliées dans les mâles; trompe longue; ailes larges (genres Mtulopa, Hypana et llcrmhiic). — 5' Groupe. Botïles : palpes courts; antennes sim|)les; corps grêle (genres Cipicda, Scopula, Botiis, IS'ipnjilittla, HijUrocatnpa, Asopia, Pyransla et Enmichia). — 2'' Tribu. PYRALIUIJS. Antennes simples dans les deux sexes; palpes à dernier article obtus; trompe membraneuse, très-rudimeniaire; ailes en toit pendant le repos (genres Ilalias, Surrophrila, Pcnthïna, Pcronen, Scricoris, Coccyx, dirpocapsa. Graphoiitha , Epiphora, Plioxoplcryx. Poedisca, Sciaplida, Gliiphipiera, Torlr'ix. Pyralis, Xaiiihoselid, Cochylis, Argy- rolepia, Anjyruptera, Nautltilda, Xylopoda, Pliibalocera et UypercaUïa). — ô' Tribu. GR.\MBI- DES. Antennes sétacées; palpes souvent trè.s-forts; trompe courte, distincte; ailes enveloppant le corps pendant le repos (genres Scir/jo/)/; «(/a, Ch'ilo, Cramhuf, Dios'ia, Ilytliia. Pliycisvl Callcria). — 4'' Tribu. Yi'O.MIMELTlDES. Antennes sétacées; palpes écartés, redressés au-dessus du front; trompe cornée, très-apparente; ailes enveloppant le corps pendant le repos (genres Mytiopliila, Aidia, i'ponoiiieula elCIialybe). — l)^ Tribu. TINÊIDES. Antennes sétacées; palpes redressés; trompe très-rudimentaire; ailes étroites, en toit pendant le repos. — i" Groupe. Ti.néites ; ailes entières (genres Diiiinea , Letumalop'iila , Chchnonophila , Epi y raphia, Eiiplocamus, Tciyne, Ilœmilis, Caulobitis, llypsoloplia, Uhiiwsia, Chauiwmorpha ou Chauliodus, AIncitc, Paipula, Macro'hila, Ilurpipicryx, Lampros, Lita, Aconipsia, Piuluiis, Phygas, Chelaria, Adela, Gnaphalodoccia ou Dasyceia, Enicosioma, Incurvuria, tiermiona ou Stenoplera, Mchnùa, /EcopUora, Elachisla, Ornix et Gracillaria). — 2" Groupe. Ptéropuorites : ailes divisées longitudinalement en manière de branches frangées, imitant des plumes (genres l'tcoiihore et Onicodc). Pour faire connaître tous ces gr(iupes et un grand nombre d'autres qui ne sont pas indiqués, nous suivrons princi]ialemenl le Catalogue de Duponchel, tout en faisant connaître les moditications qu'y a introduites principalement M. Guenée. Fig. 148. — Diurnca (Tinéites) du lièlrc PIŒMIKRL SOlS-FAMlLLE. PYIULIDES. PYIÎALID.E:. Duponclicl. Antennes sétacées, tantôt simples dans les deux sexes, lanlôl pectinées, ciliées ou crénelées dans les mâles, et offrant parfois dans certaines espèces un renflement ou un nœud au tiers environ de leur longueur; palpes maxillaires visibles seulement dans quebpies genres : labiaux bien développés, plus ou moins longs, très-comprimés ordinaii'eineut, et recourbés au-dessus de la tète, parfois ar- qués en sens contraire, et presque constamment ajant leur dernier article distinct; tromjjc cornée, plus ou moins longue, à l'exception de quelques espèces, où elle est rudimentaire et même nulle; corselet uni; abdomen grêle, cylindrico-coniquc; pattes longues : antérieures ayant quclcpiefois des faisceaux de poils; postérieures toujours armées d'éperons ou ergots plus ou moins longs, ailes plus 182 HISTOIRE NATURELLE souvent larges qii'élroites, presque toujours horizontales ou parailèies au plan de position dans le repos : antérieures cachant alors presque constamment les postérieures. Chenilles ajanl leur corps généralement allongé et aminci aux deux extrémités, i anneaux dis- tincts, couverts le plus souvent de petites verrues et de poils courts et clairsemés, à quatorze ou seize pattes. Chrysalides effdées, contenues dans des coques étroites, variant de forme et de consistance suivant les genres. Cette division renferme un très-grand nombre de petits Lépidoptères, tant européens qu'exotiques, et correspond en grande partie au genre Pijralis de Linné. Mais les entomologistes sont loin d'être d'accord sur la place qu'on doit lui assigner, sur l'étendue qu'on doit lui donner et même sur le nom qu'elle doit réellement porter. Eu effet, la division des Pyralites est placée, par Duponchel el par M. Guenée, entre les deux familles des Noctuéliens et des Phaléniens, parce qu'elle offre des caractères communs aux uns et aux autres, tandis que certains entomologistes la rangent auprès des Phaléniens, et par conséquent avant la grande division des Tinéites : nous avons cru devoir suivre ce dernier arrangement, parce que les Pyralides, ainsi disposées, nous semblent mieux établir la série naturelle des Lépidoptères, et, en outre, que nous avons pu conserver la méthode de l'aide natu- raliste d'entomologie du Muséum. Quant à l'étendue que l'on doit assigner à la tribu des Pyralides, nous dirons que, si quelques auteurs lui en assignent encore autant que M. E. Blanchard, c'est-à-dire y réunissent les P]jralis, les Torlr'ix, les T'mea et quelques autres genres linnéens; d'autres, au contraire, en plus grand nombre, la restreignent à peu près au groupe desPyrales de Linné, et quel- ques-uns, enfin, comme M. Guenée, y forment deux groupes primaires, ceux des Pyralites et des Deltoïdes : c'est cette division que nous suivrons comme étant la plus naturelle; toutefois, pour nous conformer à la nomenclature adoptée dans cet ouvrage, nous changerons la dénomination de Del- luidcs en celle (Vlhrtniuites, tirée d'IIcnnhiia, nom du genre typique de cette division. Relativement au nom que cette sous-famille doit porter, nous devons faire observer que le nom du genre typique, celui des Pijraiis de Linné, a été changé, sans aucune raison, par Fabricius, en celui de Crambus, et a été rapporté, sans aucune raison non plus, aux Toilriccs du célèbre auteur du Siislema nalurœ. Les entomologistes, encore aujourd'hui, se partagent sur la question de savoir si l'on doit faire pré- valoir l'usurpation de Fabricius; ainsi les Léiddoptères, qui sont des Pyrales pour Linné, Scopoli, les auteurs du Wien-Verzeichniss, Hubner, Treiiscke, Duponchel, Stéphens. M. Guenée, etc., sont des Crambus pour Fabricius, llaworlh, Latreille, MM. E. Blanchard, Ilerrich-Sckœffer, etc. Nous ne pou- vions balancer sur le parti que nous devions prendre à ce sujet; nous avons dû suivre Linné, et avec lui notre savant collègue M. Guenée, et dès lors le nom de Pijralis, ainsi que par suite celui de Pij- raliiles, sera laissé aux véritables espèces auxquelles Linné assignait ce nom. Le seul inconvénient qui résultera de là, c'est que certaines espèces, qui nous sont très-nuisibles et qui sont indiquées vulgairement aujourd'hui sous le nom de Pyrales, telles que, par exemple, celle de la vigne, appar- tiendront à la division des Tortrices. PREMIERE TRU'.U. PYUALll'ES. PYRALmi:. Guenée. Antennes généraleuient minces, longues, à tige déliée, liliforme ou garnie de cils; palpes : labiaux de forme ordinaire ou en bec : maxillaires fréquemment distincts; corps grêle; corselet court, glo- buleux; abdomen long, squameux, lisse, luisant, conique et aigu dans les mâles; en pointe, ter- miné brusquement, non garni débourre dans les femelles; poitrine garnie d'une lame squameuse ou velue, que M. Guenée nomme le tablier; pattes grêles, longues, lisses, rarement velues; ailes luisan- tes, souvent irisées ou demi-transparentes, entières, non relevées dans le repos : antérieures toujours plus longues que b's postérieures, marquées de lignes, dont les deux médianes constantes, mais la PAPILLONS. 183 sublerminnle prosque lûujoiiis mille ; posti'rieures mi'dioficnipiit développées, partageant souvent les dessins et les couleurs des antérieures; nervations : aux premières ailes, jamais d'aréole, la sons- costale à six nervules complètes, et offrant des particularités caractéristiques, etc. Chenilles épaisses, rarement allongées, à anneaux renllés et moniliformes, atténuées aux deux ex- trémités, lisses, luisantes, à seize pattes com|ilètes, à tète petite, à écussons cornés; vivant renfer- mées, les unes dans les substances animales, les autres sous les mousses, d'autres dans l'eau, la grande majorité entre les feuilles de végétaux, qu'elles lient avec de la soie. Chrysalides mutiques, rases, à peau Une, à anneaux abdominaux libres, de forme conique, conte- nues dans des coques filées dans les milieux où les Chenilles ont vécu. Un grand nombre de naturalistes se sont occupés des Pyralites. Linné, tout en isolant la majeure partie de ces Insectes, en laissa encore une partie à la lin de ses Géomètres ; Fabricius et Scopoli rimitèrent; le premier toutefois en changeant, comme nous l'avons dit, le nom de Ptjratis en celui de Cramhiis. C'est aux auteurs du Calaloçjue des environs de Vienne que l'on doit la séparation des Pyrales et des Géomètres. Scliranck, dans la Fanna boica, subdivisa les Pyrales en sept genres : Potiigopoa, Pijralis, Niimpliula, Scopula, Hijpena, Afjroiera et ['ijraiisla. Plus tard, en 179G, dans le célèbre ouvrage d Ilubner, on trouve un grand nombre de divisions, dont beaucoup ont été conver- ties en genres. Latreille ne fit que peu de changements à l'arrangement de Ilubner. Les Thrésiens, Treitscke et Siéphens augmentèrent le nombre des genres. Duponchel perfectionna, dans son His- toire naturelle des Lépidoptères d'Europe, le travail de Treitscke, et dans son Catalogue, se servant de notes que lui avait communiquées M. Guenée, il donna une classification nouvelle qui se rappro- che assez de celle que M. Guenée a donnée dans le tonie 'VIll des Lépidoptères des Suites à liuffon. Enfin les derniers travaux sur ces Insectes sont ceux de MM. llerrich-Schœffer et Guenée. Ce dernier auteur, dont nous devons exposer la classification en détail, parce que, adoptant lu méthode de Duponchel, nous ne pourrons peut-être pas y rattacher tous ses genres, après en avoir séparé les Deltoïdes d'après l'indication de Latreille dans le Règne animal, subdivise ainsi les Py- ralites : i'" Tribu. SQUAMO.S.E. Point de nervure sous-costale dans la cellule des ailes postérieures; Papillons nocluéliformes, un tablier vertical ou velu; Chenilles endophytes. — Famille unique. Odon- T1D.E (genres Odontia et Noctuelin). — 'H' Tribu. PILYEHILENT-E. Nervure costale des ailes posté- rieures libre; pas de tablier. — i"' Famille. Pybalid.e : trom|)e parfois nulle; palpes courts, variés; trois nervures internes, libres aux ailes postérieures; les deux sexes semblables (genres Pyralis, Glossina. Aglossa, Stemmatoptwra, Hypothia et [lypsopyjia). — 2' Famille. Cledeobid^e : une trompe et des stemniates; palpes très-longs, droits; nervure sous-nièdiane avortée aux ailes postérieu- res; mâles différant beaucoup des femelles (genres Aetenia, Cledeobia et Eurrliypis). — S' Tribu. LUIUDiE. Une nervure sous-cost.ile amincie dans la cellule des secondes ailes; tablier variable; ailes un peu étendues et déclives dans le repos; Chenilles vivant de feuilles. — 1'* Famille. Ilf.RCïMD.T. : de même que les Ë^l^ïculD.E, comprenant des Insectes de petite taille, volant en plein jour, à dessins très-marqués en dessous et à tablier hérissé sur ses bords et parfois vertical; mais, en outre, l'ab- domen des Papillons, qui ont les couleurs sombres et nébuleuses des Noctuèliens, étant velu, elles Chenilles vivant dans des galeries à la base des plantes (genres Trenodes, Noctuoniorplia, lleliothela, Hercyna. Boreopliila, Orenaia, Aporodcs). — 2' Famille. E^^YCHID.E: différant principalement de la famille précédente parce que les Papillons, d'aspect pyraliforme, avec des couleurs vives et tranchées, ont leur abdomen lisse et aigu (génies l'yrausla, Rliodaria, l'Iilyetœnoiles, Uerbula, Te/jasioma, Anihopilodes, Ennycliia). — ?>' Famille. Ashpid.e. Six autres familles de celte tribu renferment des insectes de taille variable, volant au crépuscule, à dessins nuls ou insignilianls en dessous : dans les Asopidœ et les Stcniadœ, les Chenilles sont terrestres, et dans ces deux groupes, ainsi que dans les Hydrocampidœ, la taille est petite, et les quatre palpes sont visibles : enfin, spécialement dans les Asopidœ, les palpes ne sont pas disposés en bec; le tablier est large et lisse, et la cellule disco. cellulaiie des ailes antérieures est atrophiée (genres Synyamia. S:inctiromia. Desmia, .Eiiwdes, Samea, Salbia, Asopia, ilynlea, Agatliodes, Terastia, Megapliijsa, Sparagmia, Agrotera, Eudo- Iricliia, Leucinodes, Spoladea, Isoptcryx). — 'i'' Famille. SirKUD.t; : se distinguant particulière- ment de la famille précédente par ses palpes en bec; la cellule disco-eellulaire entière; les ailes oblongues; le corps effilé; les antennes souvent moniliformes; et le tablier nul ou petit et non bi- 184 HISTOIRK NATURELLE. lobé (genres Diasemia, Lineodes, Tincodes, Nascia, Ihjpolais, Arnia, Stniia, Sedcnia, Mclasia, Parthenodes). — ^^ Famille. IIydiiocampid^ : caractérisée par la trompe des Papillons, et surtout en ce que les Chenilles sont aquatiques (genres Psepliis, Aiilacodcs. Hydropbisa, OHgosiigma, Cata- chjsla, Parapomjx, Cymoriza. Hiidrocnmpa). — C Famille. Si'ILOmelidjî. Dans les trois dernières familles de cette tribu, les palpes sont variables; la taille le plus souvent grande ou moyenne; la trompe bien développée; mais particulièrement dans les Margarodidœ et les Spilomelidœ les lignes des ailes sont nulles ou irrégulières, et enfin dans ces derniers les palpes labiaux sont seuls visibles (genres Lcpyrodcs, Plialangiodes, Spilomela). 1' Famille. MARGiRODiD.t; : ayant les quatre palpes visibles et réunis en bec; un pinceau anal souvent discolore (genres Lcucochroma, Conchylodcs. HyalUis, Gtyphodcs, Pliokelliira, Cliniodes, Margarodes, Holerodes. CItromodef, Pygnspita, Nco- rina). — S"" Famille. Botïdi;, chez lesquels les lignes des ailes sont de forme normale, et le pinceau anal concolore quand il existe (genres Filodes, Polygrammodes, Ashtra. Doiyodes, Dotys, l'hryga- nodcs, Lomhodcs, Omiodes, Ebutea, Homopliysa, Pionca, Asc'wdcs, Megastex, Oroktia, Spitodes, Scopitia, Sreliodes, Lemiodcs, Nympinila, Agrammia, Mecyna). — /f et dernière tribu. PLlCATyE. Ayant comme les Lurïdœ la nervure sous-costale amincie dans la cellule des ailes postérieures, et le tablier variable, mais en différant surtout en ce que les ailes antérieures recouvrent les postérieures et sont presque horizontales dans le repos, et que les Chenilles vivent dans des galeries sous les mousses. — Famille unique. Scoparid.î; (genres Siemplcryx, llellula, Scoparia). Fig. 149 — Boij'de qiicui.' jaune. Les Pyralites sont presque constamment de petite taille, et ne dépassent jamais la taille moyenne. L'étymologie de leur nom vient du mot grec TtufaXi;, dénomination d'un Insecte qui provient du feu, selon Pline. D'après cela, comme le fait remarquer M. Guenée, les Pyrales mentiraient à leur nom si elles ne voltigeaient pas le soir autour des lumières; mais elles ne loni en cela qu'imiter les Geomc- tra et une foule d'autres N'dcturnes. Elles volent également, au crépuscule, autour des buissons 1 1 des plantes qui les ont nourries; ce qu'elles font en compagnie des Deltoïdes et des mêmes Géo- mètres, bien que leur allure soit un peu différente et assez facile à apprécier pour un œil un peu exercé. Pendant le jour, il y a un peu plus de variété; les unes s'ap|tliquent sous les feuilles, les ailes étendues et l'abdomen redressé; les autres se posent à terre, en croisant leurs ailes l'une sur l'autre, et partent à l'approche du moindre danger pour retomber sur la terre après un vol rapide et étourdi; quelques-unes s'accrochent aux tiges des plantes aquatiques et s'y laissent bercer par le vent; d'autres volent en plein soleil avec une grande ardeur. Leurs petites ailes sont si vivement agi- tées, qu'on ne les aperçoit que lorsque, se posant sur des pierres ou des herbes, elles font briller au soleil les bandes brillantes qui se détachent du fond noirâtre de leurs ailes; certaines espèces res- tent au sommet des montagnes et scintillent sur la neige ou sur les roches dénudées; enfin il y en a qui s'accrochent même sur les troncs des arbres dans les forêts, et s'y confondent avec les lichens à la manière des Catocala. Toutefois ce sont là des exceptions, car la grande généralité des Pyra- lites, et spécialement les Botys, que l'on doit regarder comme en formant le type, demeurent cachées pendant le jour dans les bois et parmi les herbes, et n'en sortent qu'au crépuscule ou même à la nuit. « Leurs ailes inférieures, dit JL Guenée, sont repliées sous les supérieures, qui se touchent par le bord interne et donnent ainsi à l'Insecte une figure triangulaire; mais elles sont rarement dis- posés en toit incliné; leurs fines antennes sont couchées sur le dos ou appliquées en dessous des ailes contre le thorax et l'abdomen; leurs longues pattes sont étendues et montrent les éperons, qui simulent des instruments de défense. A l'approche du chasseur, les antennes se dégagent de leur • PAPILLONS. 1R5 cacbelli', les paltes se roliieiil cuiilre la poilriiu', les ailes se déploient lentement, et l'Insecte s'en- voie, mais uniquement pour aller cliereher un nouvel abri. C'est le soir seulement que les fleurs des ronces, les orlies, les plantes qui croissent au boid des fossés, les attirent pour sucer leur suc ou déposer leurs œufs, et, a|H'és quelipies beures d'une vie active, elles reviennent à leur repos si sou- vent interrompu » D'apiès les mœurs des Pyralites, on comprend combien il est diflicile de se les procurer : leur rechercbe est souvent impossible, et la cbasse dite à la miellée ne leur est guère ap- plicable. Quant à se les procurer en élevant lesCbeuilles, cela est également très-diflicile, car ces Che- nilles sont trés-])elites, et par cela même savent secacbersi complètement, qu'on ne peut souvent pas les rencontrer. Aussi n'a-t-on encore donné la caractéristique que d'un petit nombre de ces Chenil- les. Nous nous bornerons ù ce sujet, ainsi que sur leur transformation en njmpiies, à ce que nous avons dit dans nos généralités sur cette sous famille; nous ajouterons seulement qu'une particularité remarquable doit être citée pour les Chenilles des Pyralites : c'est que parmi elles il en est dont la vie est exclusivement aquatique. Fig. 150. — Plorlieniie mntilô Nous ne reviendrons pas sur ce que nous avons dit relativement à la caractéristique des Insectes parfaits; nous ajouterons seulement que les ailes ont un aspect qui leur est propre. « Ces ailes, épaisses et farineuses dans les Bombyx et les Noctuelles, délicates, flexibles et nébuleuses chez les Géomètres, mates et molles en même temps chez les Deltoïdes, sont ici, dit M. Guenée, dont nous transcrivons ce passage, luisantes, irisées, demi-transparentes. Leur bord terminal n'est jamais ou presque jamais denté ; il est muni d'une frange squameuse, luisante comme les ailes, bien fournie, mais sans exagération quant ;i la longueur. La charpente est solide, ([uoiqne légère : celle de la cote a toujours de la vigueur. La forme triangulaire des supérieures tend déjà à s'allonger, mais celles-ci ne sont ni plissées, ni roulées, ni relevées; les inférieures, plus développées, sont plus susceptibles de s'y plier, surtout dans le voisinage du bord abdominal; mais, découvertes ou non, elles partici- pent fréquemment à la couleur, aux dessins, ù la nature des supérieures, moins que chez les Géomè- tres, plus que chez les Noctiin. Les couleurs jaune, blanche, grise on brune, sont les ])lus habituelles. Pour les dessins, ils se rapportent presque toujours à un type particulier... Le port des ailes à l'é- tat de repos n'est pas moins caractéristique. Chez les Noctuelles et les Bombyx domine la disposition en toit très-déclive: chez les Géomètres, les ailes sont planes et étendues; ici c'est un terme moyen. « Ces Insectes babiteni toutes les parties du monde et se rencontrent S toutes les époques de l'an- née. Leur nombre est assez limité en Lurope, mais elles sont très-abondanles dans les deux Améri- ques, qui semblent être leur patrie de prédilection. L'Inde en fournit également une assez grande quantité; enfin elles paraissent moins nombreuses en Océanie et en Afrique. Les continents semblent leur convenir mieux que les iles. Du reste, il serait téméraire de vcjuloir donner aujourd'hui quel- ques considérations géographiques positives sur les Pyralites. En effet, il y a quelques années en- core, on n'avait décrit qu'un nombre assez restreint de ces Insectes : presque tous étaient européens, et un petit nombre seulement d'exotiques étaient figurés par les iconographes; en 1854, M. Guenée, recherchant tout ce qui avait été dit par les auteurs et consultant les principales collections, a pu en décrire sept ;i huit cents; aujourd'hui, en I8ô7, nu! doute (ju'il ne lui soit déjà arrivé la même chose que pour les Noctuéliles, c'est-à-dire qu'il lui en soit venu un nombre notable d'espèces nouvelles. C'est qu'il reste encore à découvrir sur tous les points du globe un grand nombre de Pyralites, et cette remarque est aussi applicable à tous les Nocturnes et même aux Bombycites, dont le nombre .augmente chaque jour. p.* 24 18Û HISTOIUK NATURELLE. Nous diviserons les Pyraliles, avec Duponiliel, en iiiiit groupes, ceux des IIebcymtes, Exnychites, l'ïRALOïTES, NvMPHDLiTES, ScoruLiTES, lioTïTEs, Clédéobites Cl Aglossites. Nous nous élendrous sur- tout sur les genres européens, et nous indiquerons les divisions de MM. GuenéeelE. Blanchard. Le premier groupe correspond à la sous-lribu des IIeixvmtes de Duponehel et en partie à celle des llercymdœ de M. Guenée. On n'en décrit qu'un nombre assez restreint d'espèces chez lesquelles les antennes sont simples dans les deux sexes; les quatre palpes visibles; la trompe plus ou moins longue; le corps trapu; les pattes grêles; les ailes courtes et épaisses; on ne connaît pas les premiers états. Les espèces, toutes d'Europe, sont alpicoles, ou n'habitent que les régions boréales. K l'étran- ger, on n'en cite qu'une seule de l'Asie Mineure. Les genres Nola et Eiidorea, que M. E. Blanchard y comprend, doivent être rapportés auxTinéites. ■1" GENRE. - HERCYNE. HEBCYNA. Treitscke, 1828. In Sclnnrtlril. von Furo|i;i. Antennes simples chez les mâles comme chez les femelles, palpes dépassant la tête, sans articles bien distincts, hérissés de longs poils; trompe courte; corselet robuste; corps velu, court, robuste; pattes longues, grêles; abdomen court; ailes courtes, épaisses, à fond brun noirâtre satiné : anté- rieures ayant leur côte arquée à la base. Les Hercyiia, que Linné rangeait avec les Pijialis, et Fabricius avec les Plialœna et les Crambus, ont été, principalement par Duponehel, partagées en plusieurs groupes distincts que nous indique- rons. Elles semblent avoir une grande analogie avec les Psoilos, et peut-être, lorsqu'on en connaîtra les Chenilles, devra-t-on rapprocher ces deux groupes. Les llerajna habitent exclusivement le som- met des montagnes, où elles volent en plein jour sur les rochers dans le voisinage des neiges perpé- tuelles; elles y sont très-communes, faciles à saisir, et les femelles sont à peu près aussi abondantes que les mâles. On n'en a trouvé qu'en Europe, et elles apparaissent en juillet. On n'y range plus que quatre espèces, les Ihrctjna pijrenœalïs, Duponehel, du sommet des Alpes et des Pyrénées; sericalaits, llerrich Scliœffer, de Coiislantinople; liolosericnlis, llubner, de la Suisse, du Valais, du Piémont et des Pyrénées, et riipicolalis, llubner, qui est commun sur les sommets ro- cailleux des Alpes et des Pyrénées, dette dernière espèce a une envergure d'environ 0'",02; ses ailes sont d'un noir bleuâtre, varié de gris, avec deux bandes grises dentelées, et entre elles deux petites taches de la même couleur : les ailes postérieures sont noires, avec une petite bande grise. 2""^ GENRE. — BOREOPIIILE. BOr.FAlPIIILA . Guenée, 1844. In Duponehel. Iniirx iiidlinilifiis 1 ojiidoptproruni Enrop^eoruni. Antennes simples dans les deux sexes; les quatre palpes visibles : supérieurs très-courts, con- vergents l'un vers l'autre : inférieurs droits, épais, un peu plus longs que la tête, assez aigus; trompe longue, robuste, corselet large; abdomen court, conique; pattes grêles; ailes antérieures plus lon- gues que dans les Ilercijna, et à fond d'un brun noir soyeux. Ce groupe, démembré des Ilcrcyna, est exclusivement européen et ne renferme que trois espèces. Le type est le B. manuelle {inaHMa/is), llubner : envergure, 0'",02; ailes antérieures d'un noir enfumé, avec des taches grises : postérieures noires, avec la frange blanche. {Voy. pi. XXVIII, fig. 2.) Habite les Alpes de la Suisse, l'Oural et les environs de Casan, si l'on y réunit le D. fulvalh Eversmann. Les deux autres espèces sont les D. scandinavialis et frifiulalis, Guenée, de la Norvège. PAPILLONS. 187 ry" GENRE. — ORÊNAIE. ORENAIA. Duponchel, d844. Uisloiic naluRile des l.o|iiiluplèrcs irEurofif. Aiitunnes simples dans les deux sexes; <]iialre palpes visibles : supérieurs livs-petits, filiformes; inférieurs de la lontjueur Je la tête, cylindriques, à avant-dernier article aussi loni; que le suivant, et moins mince; abdomen conique; ailes antérieures moins larges que celles des Uercijna, traversées par des lignes en zigzags. Trois espèces : VU. AJpcstralis, Fabricius : envergure. 0"',ni8; ailes antérieures noires, Ibr- lemenl saupoudrées d'éi'aiiles gris cendré : postérieures gris noirâtre, avec la frange et (|uel(pjes atomes dessinant une ligne imparfaite, blanche. Du Valais, du Simplon , des alpes de Digne, du mont d'Or et de Laponie. Les deux autres espèces, décrites par M. Ilerricli-Sdiœffer, sont les 0. An- (Icrirggialis cl Ilclvclicalis, la première du Valais et la seconde de la Suisse. M. Guenée joint à ces groupes les genres suivants, formés également aux dépens des Hercijna. NocTuoMoiiruE {Noctiiomorpliu). Ce genre, comme l'indique son nom, a l'aspert général de cer- tains Noctuéliens, et c'est pour cela que Duponchel avait rangé l'espèce unique qui y entre (A', nor- malis, llubuer, de la Hongrie, des Alpes et des environs de Monipellier) dans le groupe des Micro- pliijsa. Il est remarquable par ses antennes courtes, longuement pubescenles; ses palpes : labiaux incombants : maxillaires rudimentaires; par son manque de trompe; ses pattes longues, peu velues; .ses ailes arrondies, concolores et à dessins communs, etc. AroiiODE (,4;wro(/t'«l, qui semble lier les Ilercijna aux l'yiausia; ayant pour caractères : antennes ciliées, à faisceaux et cils mêlés, inégaux; palpes : labiaux droits : maxillaires formant un petit pin- c;eau; front petit; abdomen dépassant peu les ailes; pattes longues, fortes; ailes arrondies, pulvéru- lentes, à franges longues : antérieures nébuleuses : ])oslérieures bicolores, toutes quatre à dessins plus distincts en dessous. On y range quatre espèces : A. floralïs. Ilubner, de l'Italie, de la Tur- •luie, de la Sicile, du midi de la France, etc.; Skidalis, Duponchel, de la Sicile et de la Dalmatie; ■sljigiaUs, Treitscke, de la Dalmatie, et vcspcrlalis, Ilerrich-Schœffer, de l'Asie .Mineure. Le deuxième groupe correspond à la sous-tribu des EniNïcuites de Duponchel et à la famille des EnmjchiiUv et une partie de celle des Ilercijnidœ de M. Gucnée. Ces Insectes ont pour caractères : antennes sinqiles dans les deux sexes, très-longues ; palpes maxillaires seuls visibles, variables; trompe plus ou moins allongée; ailes antérieures larges, à angle apical plus ou moins aigu, excepté chez les Tlirenoilcs, où il est obtus. Chenilles des Tlirenoiles, et des Pijrausla, seules connues. Ce sont de jolis Papillons de très-petite taille, agréablement nuancés, volant en plein soleil avec une extrême vitesse; ils sont spécifiquement rares, et l'on n'en connaît qu'un nombre peu considérable d'espèces, presque toutes européennes. A"'- GENRE. — TIIRÉNODE. TfllŒlWDES. Duponchel, ISil. Uisloire naturelle des l.riudoplLTfs dT.uni|)c. Antennes simples dans les deux sexes, longues; palpes de la longueur de la tète, à deux premiers articles comprimés, velus : dernier à peu près cylindrique, nu; trompe longue; abdomen cylindrico- conique, court; ailes épaisses : antérieures courtes, à bord terminal formant un angle droit avec le bord interne ■ postérieures larges, arrondies. Ce genre a été créé par Duponchel, d'après les notes de .M. Guenée, pour des espèces d'Enniicliia, et il offre à la fois des caractères semblables aux Ennychies et aux Ilermynies, auprès desquels on les range jiarfois. On n'y place que quatre espèces : T. poUinalis, \V. V., espèce typique commune dans toute l'Europe, surtout dans les parties méridionales en mai et août, et dont la Chenille, qui 188 HISTOIRE NATURELLE. ressemble à celles des Pliijcis, vil dans des galeries lubuleuses, composées de soie el placées à la base des plantes, et se aourrh du Gcnisla ùncloria et du Cijlïsus nujricuns; 9!(/(m-«/i.s,Herricli-iScliœf- fer, du midi de l'Europe; cacnniinalis, Eversmann, des sommets pierreux de l'Oural, el sarlalis, Hubner, dont la pairie est inconnue. M. Ciuenéc a distingué de ce groupe, sous le nom générique A'Udiothclu, la 7'. airaH<, Ilubner, de la France, de l'Allemagne, de la Russie méridionale, surtout caractérisée par ses quatre palpes très-distincts et très-isolés, squameux : labiaux à articles bien distincts, deuxième et troisième cunéi- formes, mais ce dernier beaucoup plus petit que l'autre : maxillaires sécuriforraes. 5'-' GENRE. ENNYCIIIE. ENNYCUIA. Treitscke, 1828. In Sclimetlerl. von Europa. Antennes simples, très-longues dans les deux sexes; palpes de la longueur de la tête, épais, ve- lus, ù dernier article peu distinct, terminé en pointe; trompe longue; corselet robuste; abdomen mince, cylindrique, très-long dans les mâles, conique et plus court dans les femelles; ailes plus ou moins oblongues. Les Ennyclna renferment une dizaine d'espèces, toutes européennes, de petite taille, ù ailes noi- res, quelquefois teintées de roux et le plus souvent marquées de bandes ou taches blanches très- marquées. Elles volent en plein soleil dans les lieux herbus, comme les Pipansta, dont elles se rap- prochent extrêmement. Les espèces que l'on trouve en France sont les Ennijchïa n'igrulis, Fabri- cius, des alpes de Digne; cinqutaris, Linné; oclomacularis, Linné {voy. pi. X.WIII, tig. 5), et an- (luinalis, que l'on prend assez communément dans les bois herbus de toute l'Europe. Comme type, nous décrirons brièvement l'E. antiuinatis : envergure, O^.Olà; ailes entièrement noires, saupou- drées de roussâtre, avec une ligne transversale blanche, et, en oulre, un point de la même couleur sur les antérieures; abdomen noir, avec chaque segment bordé de blanc. Quelques-unes des espèces que nous avons laissées dans ce groupe se rapportent au suivant d'après Duponchel. e-"' GENRE. — PYRAUSTE. PYRAUSTA. Schranck, 1802. F.iun;i Dciica. Antennes simples dans les miles comme dans les femelles; palpes de la longueur de la tête, épais, très-aigus, sans articles distincts; trompe allongée; abdomen cylindrico-conique dans les deux sexes, plus gros et plus court dans les femelles que dans les mâles; ailes antérieures larges, triangulaires, d'une consistance visiblement plus ferme que les postérieures, el à angle apical très-aigu. Chenilles (au moins celles des porpliijraHs el inupuralis) fusiformes, avec des raies et des points ocellés de diverses couleurs; vivant sur les menthes, et se renfermant dans une coque ovale d'un tissu papyracé pour se transformer eu chrysalide. Fiç. i51. — Pyrausle pourpce (Mâle). Ge genre a été fondé, il y a plus de cinquante ans. par Schramk, adopté par tous les auteurs, composé de vingt-quatre espèces européennes d'après Duponchel, et restreint, dans ces derniers l'ig. I. — Més^iiiliysL' heiliiliiMlu Kig. 2. — Ik-rcyiie iiiiinuelli;. V"k. 7>. — Ennvchie à liuil l;ijiicliroiiii(t, Gn.l. Une charmante espèce {cardinalis, Gn.) de File Saint-Thomas, à ailes entières, soyeuses, concolores, d'un rouge vif, avec des dessins noirs peu nombreux et répétés en dessous. Desmie [Desntia, Westwood). Antennes des mâles garnies de nodosités ; celles des femelles filifor- mes, glabres, bicolores; trompe très-longue: ailes dcnii-transparentes, noires, à taches blanches. Quelques espèces américaines (D. m(ic(//«(i5, Westwood, de l'Amérique du Nord; scpulchralis, Gn., de Cayenne) et une ((iffliclnlis, Gn.) de l'.Abyssinie. iEoioDE (JEd'iodes, Gn.). Groupe très-voisin du précédent et du suivant, et renfermant six espèces, toutes décrites par M. Guenée, et propres à l'Amérique (flebialis, de Cayenne) ei aux Indes orientales {flavibosalis). S.\ME.\ {Samea, Gn.). Palpes labiaiu courts, droits, assez épais, squameux, à dernier article court; trompe forte, à base placée au niveau des palpes, qu'elle écarte; ailes oblongues, luisantes, lisses : inférieures non prolongées à l'angle anal. M. Guenée en décrit dix espèces toutes nouvelles et amé- ricaines; type, ecclesialis, du Brésil. Salbie {Salbia. Gn.). Groupe propre à toutes les parties du monde, excepté à l'Europe, remarqua- ble par quelques particularités des antennes, des ailes, etc., et dont nous citerons comme type la S. cassidalis, Gn., du Brésil. HvALE\ {Uijuleu, Gn.). Groupe américain dont la couleur des ailes rappelle les Glaucopis et les Lithocides; types, dividalis. llnbner, et glaucopidalis, Gn., des Etats Unis. Fiç;. 1c4. — Ilyalea ^l'iucopidale. Agathode [Agatliodes, Gn.). Ailes entières : antérieures très-ctroites, lancéolées, parées de vives couleurs, mais à dessins; postérieures très-développées, demi-transparentes, unies, sans dessins. Quelques espèces américaines, d'autres de Java (type, astcnsalis, Flubncr, de la Nouvelle-Hol- lande), etc. Une espèce, que nous représentons pi. XXIX, (ig. 4, est la !\Iiisivali.<:, Gn., iirobablc- ment de la Nouvelle-Hollande. Terastrie [Tcraslria, Gn). Abdomen d'abord très-fortement renflé et portant en dessous deux sillons ventraux qui divisent le renflement en trois parties, etc. Une espèce {meiicnlohasis, Gn.) d'Haïti. p.' 25 19i HISTOIRE NATURELLi;. Mégaphyse [McijuphiiM, Gn.i. Ailes supéiieiii'ps obloiigues, ù extrémiic plus ou moins l'alqiiee : i II teii cures dépassant toujours l'abdomen. Une dizaine d'es|ié('cs, d'assez p-rande taille, et propres à l'Amérique ûi\ Sud. Tvpr, lierbiferalis. Gn.. de Colombie. [Voij. pi. XXVIII, i\i^. i.) SrAR.vcMiE (Spriififimitt Gn.). Une espèce du Rrésil {(figanialis, Gn.), voisine, quoique distincte, des Mégapliyses. (Voyez notre Atlas, jil. XXVIII, lig. 4-.) Leuci.node [Leucinodcs, (in.). Joli içroupe comprenant cinq espèces de l'Amérique (elefianiath, Gn., du Brésil) et des Indes orientales {orhonalis. Gn.], à ailes concolores, demi transparentes, blanches, nacrées, avec des dessins formés par des éc.iiUes p;rossières. .Scoi.ADÉE iScoladcn, Gn.). Abdomen à vulves anales entourées, chez les mules, de poils soyeux, formant brosse; ailes étroites, marquées de bandes bhnuhes. Trois espèces américaines el une de I.t Nouvelle Hollande (exporlalis, Gn.). IsorTErvx {Isoptenjx, Gn.). Ailes lisses, un peu luisantes, mais non transparentes, concolores, et ') dessins communs : supérieures étroites; inferieun's plus ou moins sinuées. Une dizaine d'espèces, toutes exotiques, la plupart américaines, el dont le type est le muliiplicalis, Gn., du Brésil. IC"' GENRE. — STENIE. STEFUA. Guenée, 184.4. In Dupoiuiiel. Illstuire lulurclle dis l.ép dopU'res d'Europe. Antennes très-alIonp;ées, simples dans les mâles comme dans les femelles; palpes longs, droits, connivents, dirigés en avant en forme de bec; trompe longue; corps irés-gréle, très-allongé; pattes postérieures très-longues, trcs-minces; ailes antérieures oblongues. Les Slenin, surtout caractérisés par leur corps droit (ainsi que l'indique leur nom), ."^ont au nom- bre d'une vingtaine d'espèces, qui paraissent habiter les contrées méridionales de l'Europe et les deux continents américains, et dont une (lauceolnra;, Gn.) provient du cap de Bonne-Espérance. Les espèces d'Europe sont les bru ç) nier al'is, DuponclichWK/t/d/i.s, Gn.; opliialis el cannccilis, Trcitsckc; sligiiiosalis. Ilerricli-Scliœffcr, et surtout /m/jic7((/(s. W.V., commune paitout de mai à septembre : envergure, 0"',02; ailes antérieures d'un brun cannelle, avec une tache blanc jaun;ilre : postérieures presque concolores, avec une ligne peu distincte. M. Guenée rapproche de ce groupe un assez grand nombre de genres que Duponchel n'admet pas ou n éloigne plus ou moins considérablement. Tels sont, parmi ceux qui renferment des espèces européennes, les suivants ; DiAsihiir {Diuscinia, Stéphens) Antennes assez courtes, garnies de cils très-fins, égaux; palpes labiiiux du (.I.uiblede la tète, en bec, à articles non distincts: maxillaires Irès-visibles; trompe moyenne; ailes concolores, à dessins communs, à franges entrecoupées : antérieures lancéolées: postérieures oblongues, assez développées. On ne comprend que deux espèces dans ce groupe : Rdinhinialis, Gn , de la Corse et de l'Autriche, et rilltralis, Scopoli, commune en mai et août dans toute l'Europe. Cette dernière a été placée à tort avec les Hijibocampa, dont elle diffère par les mœurs el par l'organisation. Elle n'habite pas le bord des ruisseaux, et se trouve dans les bois her- bus et les pâturages entourés de haies ou envahis par des buissons. Nascie (A'a^cia, Curtis: Diiponcltelia, Zeller), Groupe encore peu connu et qui renferme deux es- pèces : aciittilis, Eversmann, de la Sicile et de la Russie méridionale, et fovcalis. Zeller, des environs de Syracuse. IIvToi.Ais (lliipotaïfi, Gn.). Ailes larges : antérieures très-triangulaires, à côte concolore, pulvéru- lente, à dessins peu marqués et formes par des atomes groupés : postérieures également triangulai- res, à angles arrondis, à franges longues. Deux espèces : l'une des environs de IS'imes (Ncmausalis. Duponchel) et l'autre d'Andalousie (siccalis. Gii.). MiTAsiE {Ulciiisia, Gn.). Antennes sim|des, très-légèrement pubescentes, très-moniliformes; ailes oblongues, entières, grossièrement squameuses, mates, à franges mêlées d'écaillés grossières, con- colores, et à dessins communs, à lignes et taches indécises, etc. Les espèces de ce groupe, propres au midi de l'Europe, étaient placées parmi les Clcdcolna; mais M. Guenée a démontré qu'elles sont PAPILLONS. 195 plus voisines des Sieiiia, et qu'elles doivent constiiuei- un i,'roii|)e particulier. Ce sont les M. olbïe- nulis, Gii , des iles d'llyér( s; snppuihlalis, llubner, de l'Italie, de la Dalniatie, du midi de la Fiance el du l'ûiliiyal, et liijiiicnalia, Cn., de l'Andalousie. Enliii quelques genres exotiques de la même division, el que nous nous bornerons à citer, sont les LiNEODES, Gn. (trois espèces brésilicnnesi; Tineodes, On. (une espèce, adaclijlulis. (In., dont la pa- irie est inconnue); AnM.v (une espèce, ncrvosatis. Gn., de la Galle, en Alyeriei; Sedk.ma, Gn. (deux espèces océaniennes), et I'autiienodes, Gn. (deux espèces américaines). Le quatrième groupe, les lIvuitocASiriTEs, correspond A peu près à la famille de .M. Guenée, qui porte le même nom, et en partie à la sous-irlLu des Niiitiplinliics de Duponi liel. Ges l^apillons oui des antennes simples dans les deux sexes; les palpes inférieurs seuls sont visibles el très-courts; la trompe est longue; l'abdomen des miles est très-gréle; les ailes antérieures sont plus ou moins étroites ; postérieures oblongues. Les Ghenilles, lisses, de couleurs ternes, vivent sur les plantes aquatiques, laniôi renfermées dans des coques qu'elles traînent avec elles, lantol tout à fait plongées dans l'eau et res|iirant par des brancliies. Chrysalides molles, à gaine ventrale prolongée, à sligmales por- tes sur des mamelons saillants, jjlacees dans des coques formées de soie cl de feuilles Outre quelques genres exotiques, dont la découverte des ('henilles prouvera s'ils sont réellement bien placés ici, les IJijtIrocaiiipitlœ ne renferment actuellement que trois groupes génériques, aiiciennemeiii confondus avec les Nijmpliula de Scbranck. tandis que les espèces typiques doivent êlre rapportées ailleurs. 11- GENRE. — HYDROCAMPE. IJYDR0CA3IPA. I.atreille, 1825. Famillrb {lu lÏL'gui! animal. Antennes simples dans les mâles con)nie dans les femelles, palpes courts, avec le dernier article nu, cylindrique; trompe plus ou moins allongée; abdomen du mâle Irès-gréle; jambes postérieures très-longues, ailes antérieures très-étroiies : postérieures oblongues. Chenilles vivant el se transformant dans l'eau, et présentant des particularités sur lesquelles nou reviendrons. Chrysalides renfermées dans des fourreaux. D'après ce que nous avons dejù dit, on voit que la pariiciilaritc qui domine dans ce genre, comme dans toute la division qui le renferme, réside dans le genre de vie si remarquable des Chenilles. Qu'il nous soit donc permis de nous étendre sur ces particularités el d'emprunter à ce sujet quelques passages de l'excellent ouvrage de M. Guenée. d Nos trois entomologistes les plus populaires, Réau- mur. De Géer el Lyonnet, ont observé et décrit ces Chenilles avec tous les détails que comporte un sujet aussi curieux, et n'ont pour ainsi dire rien laissé à faire à leurs successeurs... Ces Chenilles se nourrissent des feuilles de plusieurs plantes aquatiques ; I\'ymphœn. Polainogelon, Lcmnit, Stralioles, Cdlliir'ulics, etc.; el, comme la plupart de ces plantes sont en partie submergées ou flottantes, ou du moins entourées d'eau de toutes ])arls, il fallait à nos larves des moyens exceptionnels pour traver- ser le li(|iiide et nicnie demeurer en coiil;ict presque conslani avec lui. C'est à quoi la nature a pourvu, non ]ias d'une nianière iinilorme, mais en variant ces moyens avec sa fécondité ordinaire. Ainsi elle a appris aux Iliplrocuiiiva à se tailler, dans les femlles du l'olnmogcton nntans, un fourreau sili- queux composé de deux pièces réunies par leur concavilc et ôtroitenienl collées sur leurs bords, avec une .seule ouverture pour passer la lèle et les trois premiers anneaux quand l'Insecte veut manger ou changer de place, ouverture qui se ferme hermeliquement par son ressort naturel aussilol (pie l'ani- m:il esl rentré en eiilier, et qui devient ainsi d'une coniplêle imperméabilité. Aux C.aidvliij'.la, qui se nourrissent de feuilles trop petites pour pouvoir cire renfermées entre deux d'entre elles, elle a mon- tré ;'i conslruire un tuyau cyliiidri(|ue avec de la soie, el à le consolider avec des feuilles a|)pliqiiées par-dessus. Enfin, aux Puraponyx, pour lesquelles ces moyens eussent été insuffisants, puisf|u'elles vivent sur des plantes absolument submergées, elle a donné des branchies qui leur permettent de décomposer l'air contenu dans l'eau, et en font de vérilrbles Amphibies, puisqu'elles sont pourvues en même temps de stigmates pour rc-pirer l'air ordinair loninie toutes les autres Chenilles. C'est par 196 IIISTOUIE NATUHELI,E • es moyens si différents qu'elle êil arrivée à soumettre les plantes aquatiques aux mêmes elianres de destruction que les plantes qui, vivant sur la terre, sont accessibles à tous les Insectes, ou plutôt, car la desiniclion n'est pas son but, à uiiliser les végétaux qu'elle avait |ilacés dans des conditions excepliûiinelles, et à les astreindre à la solidarité qu'elle a établie entre tous les êtres. Du reste, à cette dernière exception près, les Chenilles des Ilydrocampites sont conCoimées comme celles de tou- tes les Pyralites, c'est-à-dire rases, luisantes, à seize paltes complètes, et ù trapézoïdaux tubercu- leux et garnis chacun d'un poil fin; seulement, comme elles sont pendant toute leur vie soustraites à l'influence de la lumière, sans laquelle les couleurs ne peuvent se développer, elles ne présentent que des teiiiles uniformes, pâles, virdâlres, blanchâtres ou terreuses. Leurs stigmates ne paraissent différer de ceux des autres Chenilles qu'en ce qu'ils sont entourés d'un bourrelet plus épais et qui peut probablement les garantir au besoin contre une invasion accidentelle ou le contact momentané de l'eau (|ui les entoure à certains moments de leur existence. Réaumur a d'ailleurs constaté que ces organes étaient, chez elles, proportionnellement moins délicats que chez les autres Chenilles, l'I que leur obstruction complète au moyen de l'huile n'amènerait la mort que beaucoup plus taid. (juant à celle qui est munie de branchie, elle est encore plus privilégiée, puisque De Géer l'a plongée en entier dans l'huile, où elle a continué de vivre pendant une semaine entière. Les chrysalides restent placées dans les milieux où leurs Chenilles ont vécu : elles sont enveloppées dans des coques con- slruiles avec de la soie et des débris de feuilles; elles sont de couleurs claires, avec une gaine ven- irale plus ou moins longue, et les stigmates portés sur les mamelons plus ou moins saillants. i( Arrivées à l'éLit d'Insecte parfait, les llydrocampides conservent encore de l'intérêt. Ce sont de iolis Papillons à fond blanc, avec des lignes fines bien trancliées et imitant des broderies, que re- haussent encore de jolis filets d'un jaune fauve ou doré. Quelques-unes ont les ailes inférieures en- core bien plus ornées, comme celles des Calacliysta. Ces charmants insectes habitent exclusivement le bord des ruisseaux ou des étangs, et s'accrochent à l'aide de leurs longues p:ilies aux feuilles des roseaux, des Carex, des joncs et des autres plantes qui. s'élèvent au-dessus de la surface de l'eau. La moindre agitation causée à ces plantes, fût-ce celle imprimée par le vent, suffit pour les faire dé- giierj)ir, et ils se mettent alors à voler avec une certaine nonchalance et en se laissant pour ainsi dire pousser par la brise; puis, bien vite fatigués, ils saisissent une nouvelle feuille pour se reposer. On conçoit que ce genre de vie ne les expose pas à beaucoup de déchirures; aussi trouve-t-on habituelle- ment les mâles dans un état complet de fraîcheur; mais il n'en est pas de même des femelles, qui sont toujours 'plus ou moins frollées ou décolorées, et c'est ce qu'il est difficile d'exj)liquer, car elles volent peut-être moins encore que les mâles. Comme elles sont, en général, beaucoup plus ra- res qu'eux, et que, dans quelques espèces, on en trouve à peine une sur trente individus, doit-on supposer que c'est dans l'acte de la copulation qu'elles perdent une partie des écailles de leurs ailes? Cependant ces écailles, malgré leur apparente légèreté, sont nombreuses et solidement aitaclièes à la niembiaiie alaire, qui est, au coniraire, fort délicate. » Les Uijitrocampa de LatreiUe, ou plutôt celles de Duponciiel, ont été partagées, dans ces derniers temps, en trois coupes génériques distinctes qui se distinguent surtout |iar les particularités des Chenilles. ■!! I. llvDiiocAMf'A, Latreille, Guenée. Les Chenilles sont assez épaisses, atténuées aux extrémités, aplaties sous le venire, à tête petite, rciractiles; vivant sur les feuilles des plantes de la famille des .Nymphéacées; elles sont lisses, lui- santes, de couleurs ternes, n'ont pas d'organes particuliers pour respirer dans l'eau comme celles des Paraponyx, et se rapprochent beaucoup plus, à cet éganl, de celles des CnUichijsia. Elles se tiennent, comme elles, cachées sous les feuilles qui nagent à la surface de l'eau, mais leur four- reau est dil'ferent. Ce dernier se coni])ose de deux morceaux habituellement ovales, découpés avec art sur le bord des feuilles du Polamoijelon . appliquées exactement l'un sur l'autre et collés sur leurs bords, avec le milieu renflé, de sorte qu'ils imitent une gousse de pois. La Chenille, logée dans cette concavité, s'est ménagé, par un des bouts, une ouverture pour soriiila tête et ses anneaux, pourvus de pâlies écailleuses, et elle traîne ce sac ajirès elle toutes les fois qu'elle veut changer de place; ce fourreau est construit à neuf après chaque mue, et sa taille augmente avec celle de la Chenille. Pour se clirysalider, les Ilydrocampes attachent leur dernier fourreau sous les feuilles de Poianwgcton et des Nymphwa, et le tapissent, ù l'Intérieur, de soie blanche et serrée : ces chrysalides sont pMes, PAPILLONS. 197 molles, avec la gaine ventrale ne dépassant pa» le milieu de l'abdonien, el les stigmates sont portés sur des bourrelets élevés. M. Guenée y range quatre espèces européennes ; les //. iiivealis, W. V., de r.4utriclie. de la Hon- grie et de la Itussie méridionale; rividaiis, L(u|)on(lu'l, de la Corse el du midi de la France; i/jy/ii- phœalïs, Linné, el slacjnalis, Donovan, communes parloul, et deux espèces (picolis et clepunctalis, Guenéej des Indes orientales. Le lype est la Geometra niimpliœalis et potamo(jula. Linné : enver- gure, un peu plus de 0"',02; ailes d'un blanc nacré, divisé en plusieurs taclies de diverses formes, ornées par un liséré noir, saupoudre de jaune, dont trois plus grandes que les autres, cl une seule en forme de bande sur les ailes postérieures, et dans leur milieu une tache reniforme brune. Très- commune sur le bord des rivières, ruisseaux, étangs, etc., de toute l'Kurope en juin et juillet, et (pii. selon M. Kollar, se trouverait aussi dans l'Inde centrale. La Chenille, qui vit principalement sur le Potamorjetoa natans, a été bien étudiée par Ileauniur ; c'est rihoRocAMPE du iNÉ.NLi'iiAn. c V'f^. 155. — llvdiocartiiie peler, quoique im|irnprenient, ûefi brdncliicx, bien qu'elles différent complètement des organes qui ont reçu ce nom chez les animaux supérieurs. Ces sortes de bramliics s'observent dans une grande quantité de larves aquatiques, mais sont tout A fait exceptionnelles dans l'ordre des |jépido|ilères. .^joutons que ce n'est pas seulement à l'état de larve que les Parapomjx passent leur vie sous l'eau, mais encore comme nymphes, ])uisque la Chenille construit, entre les feuilles submergées de la plante qui la nourrit, une coque cûm|)Osèe d'un double tissu de soie, et qu'elle .s'y change en chrysalide : il est donc encore indispensable que le Papillon lui-même traverse l'eau avaiil de se développer, cl on voit qu'il participe ainsi, au debul de sa vie, à la nature amphi- bie de ses premiers états. Les Papillons présentent aussi quelques légères différences génériques. Quatre espèces ; une seule européenne et typique, le P. sintiioldlis, Linné : envergure, 0"\02; ailes anlèiieures jaune brunâtre clair, avec un double lilel terminal marqué d'un point noir : posté- rieures d'un blanc pur; la larve a été étudiée par De Geer et plus récemment par M. Léon Dufour; al- tjiralis, Guenée, Lucas, d'Algérie, nffinîaHs et lincalis. Gn., des Indes. § 3. Catacuvsta, llerrich-Schœffer, Guenée. Les Chenilles, au moins celles de la Icntnalis, la seule connue, présentent des caractères (|ui par- ticipent ù la fois de ceux des deux groupes prée'édents; elles sont allongées, moniliformes, à tèle plus claire que le corps et se retirant sous le premier anneau, ;'i deux écussons dislincts; elles dil'l'è- rent de celles des llydrocampes en ce que le fourreau qu'elle se construisent n'est pas semblable à une cilique et est formé de deux morceaux de feuille, mais grossièrement cylindrique ou ovoïde, el consolidé tout autour par des petites feuilles de Lemna; du reste, ces Chenilles vivent également plon- gées dans l'eau el accrochées à la surface inférieure des feuilles flottaiiles, et sont pourvues de bran- chies. Le fourreau sert directement de coque pour la mélamoiphose en chrysalide, et celle-ci est ovoide, molle, à gaine ventrale pr(jlongee pisqu'au boni de l'abdomen. Les Papillons diifèrent beau- coup de ceux des Utjdroiumpa et des Panipoiiii.v : nous indiquerons surtout la bande ocellée qui orne les ailes postérieures. Une dizaine d'espèces des Indes orientales, de l'ilc Maurice, de l'Amérique méridionale, et dont le 198 IIISTOIIIE ISATIRELI.E. type, propre à loute l'Europe, où il est Irès-commun, est le C. leiiimdis, Linné : envergure ayant moins de 0"',02; ailes blanches ; postérieures à dessins très-marqués, avec une bande terminale brune, etc. La Chenille, étudiée par Piéauraur. vit en avril slir les feuiles de la lentille d'eau, ou Lemna. Les autres genres, tous exotiques, de la famille des llydrocampides, dont la place ne pourra être ])Ositivement assignée que lorsque les Chenilles seront connues, sont les suivants, que nous nous bornerons à citer : I'sephis, Gn. : une espèce imijrmiilomiHs\. dont la patrie est inconnue; .Unco- ijES, Gn. : une espèce [œcliinialis), de Cayenne, IIydroimiys*, Gn. : une espèce ipsiillcdis}. du llrésil; Oligosticma, Gn. : six espèces des Indes, de Java et de Cayenne; Cïmoriza, Gn. : deux espèces, dont le type [Daniescaiis) provient du Brésil. Après avoir décrit la famille des llydrocampides, M. Guenée fait connaître une autre peiite fa- mille, celle des Spilomelidœ, qui ne renferme que des espèces exotiques, mais propres ù toutes les parties du monde, l'Europe exceptée. Les genres de celte division, créés par M. Guenée, sont les trois suivants : Lepyrodes ; deux espèces de l'Afrique et de 1 Inde centrales; Piiai.ajsciodes : une seule espèce {neptisaCis, Cramer), de Cayenne et Surinam; et Spilomeba : groupe principal, comprenant une douzaine d'espèces pour la plupart américaines. Le cinquième groupe renferme la sous-lribu des Scopulites de Duponchel, et correspond â une partie de la famille des ISolijilœ de M. Guenée. Dans ces Insectes, d'une manière générale, les an- lennes sont simples ou filiformes dans les deux sexes, les quatre palpes sont visibles; la trompe est longue ou courte; le corps est robuste; les ailes antérieures sont larges. Les Chenilles varient selon les genres, qui ne sont pas très-nombreux, au moins pour ceux d'Europe, et dont le type est le : 12""- GENRE. — SCOPULE. SCOPULA. Schranck, 1801. Fiiun.') Buica. Antennes courtes, un peu moniliformes, simples dans les deux sexes; palpes labiaux droits, éten- dus en bec, un peu triangulaires, à articles non distincts : maxillaires également courts, redressés en petit pinceau un peu arqué; trompe moyenne; abdomen ellilé, un peu conique, terminé par un pinceau de poils souvent épanoui chez les niûles, cylindrico-conique, et caréné chez les femelles; pattes glabres; ailes entières, soyeuses, luisantes, à dessins différents : antérieures à apex prolongé, sans traits virgulaires, à lignes plus ou moins effacées, a taches cellulaires plus ou moins distinctes ; postérieures bien développées, discolores ou ;'i dessins effacés. Chenilles allongées, glabres ou légèrement poilues; vivant entre les feuilles, roulées en cornet, comme celles des Bolydes. Chrysalides contenues dans des coques d'un tissu soyeux en dedans et recouvertes en dehors de molécules de terre ou de débris de plantes. Le genre Scopula a été fondé aux dépens des BoltjK des anciens auteurs, et. dans ces derniers temps, il a été lui-même partagé en plusieurs |)etits grouj es assez peu distincts; quelques-uns d'en- tre eux, tels que ceux des Udcn, Uiiponchel; MarqarUia et Psamol'is, Stéphens; Eurcsipitila, Epi- corsia, Silocliroa, Everçjcslis, Mcsograplia, llubiier, n'ont pas été ado])lés, tandis que les autres, sur lesquels nous reviendrons brièvemeni, l'ont été. Les Sco['LL.\ rnoiT.EMtKT DITS, commc les restreint M. Guenée, sont encore au nombre d'une tren- taine d'espèces, presque toutes européennes, et dont un petit nombre appartiennent aux pays étran- gers, c'est-i-dire A l'Amérique du Nord (illibcdis, lliibner, etc.), au Drésil (dccondis, Gn., etc.) et ù l'Abyssinie {inariialis, Gn ). Les Papillons n'offrent rien de ])articulier dans leurs habitudes : beau- coup d'entre eux habitent exclusivement les conlrées montagneuses; les autres volent chez nous au- tour des haies, dans les lieux élevés; quelques-uns préfèrent, au contraire, les lieux humides, où ils se retirent en abondance sous les feuilles et les broussailles; ils apparaissent généralement au mois de juin, quoique parfois on les rencontre également un peu plus toi ou un peu plus tard. Parmi les espèces qui se rencontrent partout en Europe et qui ne sont pas rares aux environs de Paris, nous PAPILLONS , 199 nous bornerons à citi'r les S. iliitalis, \\ . V.; pnnialis, \\ . \'., rloiit on roniiail l>icn la (jlienille, etc. : une espèce iKiUvclIcnipni décoiiverle dans les Alpes, et qui esl irès-voisine, sinon identique, avec la mimeralli, Iliibncr, du midi de riùirope et de l'Asie Mineure, que Dupont hrl rangeait dans le genre A'(/i»;)/»(/ri, et qui a reçu de M. ilerricliScliœlfer le nom de dccn-piuil'is : une dernière espère, \'il- luslralis, Gu., Lucas, d'Algérie, qui n'est peut-être aussi qu'une variété locale de la niiiiicraHleiii jour, et se rencontrent princi|ialement dans les lieux herbus, sur- tout dans le midi de la France, l'Allemagne et la Hongrie. On en connaît des espèces brésiliennes, telles que la palindiaiis, Gn. Le type est la siriclicalis, Linné, qui habite les prairies naturelles et artificielles de toute l'Europe en mai et juin; une autre est la Sciipui.i: crillée. Spilodes clailiialis, Hubner, surtout de la Russie méridionale. Les LiiMi.v ou Lemiodes, Guenée, qui se distinguent des précédents pai' des antennes pubescentes, une tète et des yeux Irèspeliis. les pattes intermédiaires et postérieures courtes, etc. On n'y place qu'une espèce {pulvcralis, Hubner) de la France centrale, de la Saxe, de la Bohême, etc. A côté de ces divers groupes viennent se ranger plusieurs genres exotiques encore peu connus. Tels sont les Meg.\stes, Gn. (espèce unique, gravdnlis, Gn.. du Brésil) [Voyez Atlas, pi. XXiX, fig. 5.), qui se rapproche aussi îles Asopides, est surtout remarquable par la grosseur de toutes ses parties, et une villosité presque égale à celle des Nocluéliens et des lîombyciles, et peu commune parmi les Noctuliens; Soliodes, Gn.: type et espèce unique, mucidarm. Gn., d'Australie, etc. Deux autres genres beaucoup plus distincts des Scoputa sont : 15"'" GENRE. — PIONÉE. PIONEA. Guenée, ISii. In Duponclici Hisloirr ii.'Uiircno dis l.rpidopUTes d'Huropc. Antennes courtes, prismatiques, à peine pubescentes; palpes l;ilii;mx droits, contigus, étendus en bec, squameux, à articles peu distincts : maxillaires très-visibles; trompe courte; abdomen effilé; ailes larges, lisses, entières : supérieures aiguës ou même falquées à l'ape.x. avec les deux lignes ordinaires presque parallèles ; inférieures arrondies, plus ])âles que les autres. Chenilles épaisses, fusiformes, à pattes ventrales courtes et grêles, ;'i tête petite, un peu aplatie, rélractile; vivant sur les Crucifères, tantôl entre les feuilles, tantôt dans une toile commune lilee en- tre les tiges. 200 HISTOIRE NATDRELLE. Ce génie, qui ne (iiCfère notablement des Scopiila que p;ir la Chenille, renferme une quinzaine d'espèces, presque toutes européennes, dont les Papillons volent au crépuscule, ou en plein jour quand ils sont troubles, et préfèrent les lieux humides et ombraiçés; quelques-uns proviennent des Indes centrales {comaiis, Gn), de Java, d'Algérie (AjVicalis, Gn.. Lucas), de l'Amérique du Nord (rhnosalls, Gn.^, du Brésil (scripturalis, Gn.). etc. Le type est la forficalis, Linné, dont les pre- miers étals ne sont que trop connus. En effet, la Chenille de cette espèce se loge entre les feuilles des choux, et, malgré sa petite taille, elle y fait des dégâts très-sensibles; elle pétiètre souvent même jusqu'au cœur, et, dans tous les cas, se tient toujours assez avant pour qu'une épaisse couche de feuilles lui garantisse la fraîcheur et même l'humidité, qu'elle parait afiéctionner. Comme elle trouve abondamment sur un seul pied la nourriture pour toute sa vie, elle ne le quitte jamais, et n'a pour ainsi dire presque besoin que de se traîner à mesure qu'elle dégarnit la feuille. Les jardiniers n'essayent même pas à la détruire, quoiqu'elle communique aux feuilles qu'elle habile un aspect dé- goûtant par les excréments qu'elle accumule autour d'elle, à cause de la peine que donnerait sa re- cherche, qui exigerait un temps trop considérable. D'ailleurs, la Pieris brassisœ et la Tripliœnn pronuba ne laissent à cet ennemi de nos Crucifères, que nous pourrions nommer ilomcsliques, que le troisième rôle, et ses ravages ne sont rien auprès des leurs. La Chenille d'une autre espèce, la margariudïs, Fabriciu<, également répandue partout, et qui vit aussi de Crucifères, a des mœurs bien différentes; elle vit en société et sous une toile commune filée entre les rameaux des S'tsymbrïum et des Iberis; elle est aussi paresseuse que la forficalis et a les mêmes formes. Le Papillon de la marfiariialis a une envergure d'environ 0'°,OI,li; les ailes antérieures sont d'un jaune pâle, avec qua- tre lignes transversales obliques, dentelées, ferrugineuses, et une tache de la même coloration à l'ex- trémité : postérieures d'un blanc iaunàire, avec leur extrémité légèrement roussâtre. Fig. 157. — Pionne scripturale. Les Orobena, Guenée, sont assez voisins des Pïonea, mais ont un aspect particulier : leurs ailes sont larges, soyeuses, non transparentes ni irisées : antérieures pulvérulentes, nuageuses, à lignes irrégulières, presque parallèles, avec des atomes blancs, à franges un peu entrecoupées ; postérieures larges, un peu sinuées, à lignes claires, vagues. Six espèces, dont le type est la fvumcnlal'is, Linné, qui habite, en juin, dans le midi de l'Europe, sur les bords des champs de blé, et dont la Chenille, qui n'est pas connue, est peut-être un des ennemis de nos céréales. Enfin un autre groupe, celui des Asciodes, Gn., qui ne comprend que trois espèces exotiques, toutes décrites par M. Guenée (gordialis, de Cayenne; scopularis, du Brésil, et inicrnitalis, de Haïti), est intermédiaire, pour les caractères, entre les Pïonea et les Orobcna. Nous citerons aussi comme s'en rapprochant le groupe des llomopbiisa, Gn., qui ne renferme qu'un petit nombre d'es- pèces américaines, décrites pour la première fois par le savant entomologiste de Chateaudun dans les Suites il Biiffon. U"" GENRE. — NYMPHULE. NYMPIIULÀ .Schranck, 1S0I. Fninu ïîoir.n, Aiitennes minces, filiformes, glabres; palpes labiaux à peine de la longueur de la tête : maxillaires distincts, du tiers plus courts que les labiaux; trompe forte; ailes lisses, soyeuses, paillées : anté- rieures étroites à la base, obtuses à l'apex, à dessins vagues : postérieures plus pâles, arrondies. l''!;;. i- — Oimodc cuiiiculaiic Kl" 5 — lliihniiiiie Irlaiigulaiii- Kie- 4. — A^allioilc iiiusiviile. V'vi .'i. — Mcgasic niaiulule. Kij; 1) - Kolvik' lliiilasMiMlf ri '20. PAPII,LONS. 'JOI Les cinq fsiiùces placées dans ce yenre : liois d lù]i(i|U' [iiiiiiKnhlali.s et b'ipinttiniis. |)u|ii)nchel, de -Montpellier, et hilcipinictalis, Ilubner, de jlalmaiie, d'Italie, du midi de la Fiance, de Corse, de Saidaiyne, d'Alyéiie) et deux d'Amérique {siiuilaiis et ranlalis, Gn.i, faisaient partie du genre llij- drocnmpa, ot constituent un genre distinct de celui que Schranck a désignées sous le même nom. Les Papillons fréquentent le bord de l'eau, mais ce motif n'est pas sul'lisant pour qu'on les rapproche des IlijilriKampa, puisqu'on n'en connait pas les Chenilles. Nous ligurnns ipl. Xl\, lig. I) une espèce, la NïMi'UL'LE NOMDBÉE (ninucriilis), que Duponeliel plaçait dans le niénie genre. Le sixième groupe comprend une ]Kirlie de la famille des Boiijilœ de M. Guenée, et nous en rap- prochons les familles des Martiaradidic, Oduniïdœ et Scoparidœ du même auteur; dès lors il ne cor- respond donc que très-imparfaitement à l.i sous-tribu des Uoivtes de Duponeliel, piiisijuc des six genres qui y entraient, cinq en ont été distraits, et qu'il n'y re.^te plus réellement que le genre L'o((/a- (iroprement dit. En effet, le genre Lciuia fait aujourd'hui partie des Scopulidés; le genre Odonlia est le type des Odontidés; le genre liivida est rapporté parmi les Deltoïdes, enfin le genre L'dea est supprimé, et celui des Slenopterijx entre dans la division des Scoparidés. D'après ce que nous venons de dire, nous croyons devoir subdiviser ce groupe en quatre seitions, qui renfermeront cha- cune un genre principal. La première section est celle des Botïhj:. l.V- GENRE. — BOTYDE. BOTYS. Lalreille, 1805. His'oirc ii;tliirelk' des Crustin'L'S cl des Insectes. Antennes filiformes dans les mâles comme dans les femelles; palpes labiaux droits, contigus et formant le bec, ou ascendants, plaqués contre le front : maxillaires peu distincts; trompe longue; abdomen effilé dans les miles, gros et conique dans les femelles; ailes entières, concolores, soyeu- ses, luisantes, à franges'tion entrecoupées, ayant toujours les deux lignes médianes appréciables : antérieures plus ou moins lancéolées, souvent écartées l'une de l'autre, et laissant à découvert une partie des postérieures : celles ci rarement sinuées ou prolongées ;i l'angle anal. Chenilles atténuées aux deux extrémités, moniliformes, luisantes, demi-transparentes, ;i trapézoï- daux verruqueux, luisants et surmontés de ])oils distincts; à tète petite; à |ilaques cornées luisantes, assez vives, et restant enfermées-dans des feuilles roulées en cornet ou en cylindre, et attachées avec de la soie, el vivant sur les plantes basses. Chrysalides allongées, lisses, luisantes, molles, renfermées dans de légères coques entre les feuilles ou dans leurs interstices. Fi'p' 158. — Rotys ;lnlpll,^li^ Le genre ïioUjs, tel que le comprend 11. Guenée, bien loin de lessenibler à l'énorme magasin de Mi- crolépidoptères qu'y avait entassé 'rrcitscke, com|)renil néanmoins encore jirès de quatre-vingts es- pèces, propres;! toutes les régions du globe, mais dont le plus granil nombre habitent, ou plutôt ont été trouvées m Europe et en Amérique. On y rencontre des espèces excessivement répandues et très- abondantes, et quelques caractères, surtout tirés des dessins el des couleurs de,', ailes, ont fourni A p.» -20 '->0i> MISTOIP.E NATUP.EI.LE. M. Giicnée le moyen de loi mer onze groupes spéciaux : i;roupes qui, eu ijrande pariie au moins, de- viendront eux-mêmes jjIus tard des genres. El en effet les esp.éces diffèrent assez notablement les unes des autres, dans plusieurs cas, par des caractères importants. On a déjà cherché à y créer plusieurs genres qui n'ont pas été adoptés, tels sont ceux des Diapliaiiia, Mnrijdiiùa, Eurrlnumra. Slèplions, etc. Les anciens auteurs ont assez bien décrit les espères européennes, tant à leur état parfait que, dans quelques cas, à l'état de Chenilles; quant aux espèces exotiques, la description en est due en grande |>arlie ;'i M. Guenée, car Itrury, Cramer et llubner n'avaient fait qu'eftlenrer ce sujet difficile. Les Papillons aiment, eu général, les lieux ombragés ; plusieurs d'entre eux volent par essaims, et |)0ur ainsi dire en société, autour des plantes qui ont nourri leurs Chenilles; c"est principalement au crépuscule qu'ils aiment à faire leurs évolutions, et ceux qu'on rencontre pendant le jour ont été troublés dans leur état léthargique ou dans leur sommeil, qui est, du reste, très-léger, par un choc ou un ébranlement quelconque imprimé aux feuilles sw lesquelles ils s'accrochent. Ils éclosent pres- que toujours dans la partie la plus chaude de l'année; et, comme nous l'avons dit, ils sont répandus dans tontes les contrées du globe, et s'accommodent de tous les climats. Le peu de Chenilles de Bo- tys que l'on connaît ne mérite pas une description particulière : ce sont toujours des larves fusifor- mes, luisantes, à trapézoïdaux verruqueux et bien saillants; elles vivent dans des feuilles roulées en cornet ou en cylindre, à la manière des Toiliix, avec lesquelles elles n'ont ce|iendant que cette seule rcsseniblance. Comme types, nous décrirons seulement les deux es])èces suivantes, qui se trouvent très-commu- nement dans toute l'Europe, même dans nos environs, et dont les Chenilles bien connues, et décrites pour la première fois par Geoffroy et par Albin, vivent sur les plantes du genre ortie : 1° Dotvdf. nr. i.'onTiE ou la (Jl'eue-Jal.nf, de Geoffioy {HoUjs iirlicalis, Gcoimlra iiriicala, Linnèi {Voij. page 18it, 'y]ve des Ennliypaia, Siéphens : envergure, un peu moins de 0"',0"i, ailes d'un blanc nacré, ayant deux rangées de taches noires : l'une contre le bord terminal et l'autre assez près de celle-là, et trois ou quatre autres taches isolées; abdomen noir, avec le bord de chaque segment et son extrémité jaune. '2° Botvde vertical (Bolys vciiicuris, (icomctia verlicdlis, Albin, non Linné) : envergure, un peu plus de 0"',03; ailes d'un jaune très-pàle, à reflets opalins, légèrement grisâtres veis leur extrémité ; antérieures ayant un croissant et un point grisâtres au centre, ainsi que deux lignes trans- versales très-dentelées, se rapprochant vers le bord postérieur; ailes postérieures traversées par une seule ligne dentelée. Parmi les nombreuses espèces de ce grand groupe, nous citerons, en Europe, les Botijs rcpan- didis, W. V.; panddlis, llubner; (lavuVis, \V. V.; Itijulhialis. llubner; fusc/ilis, W. V,; nsinrilis. llub- ner, qui se trouvent presque partout, et dont la plupart ne sont pas rares dans les environs de Paris: parmi les espèces asiatiques : puleacalis, On., de Judée; pecl'm'uornalïs et snbcHuHs, Gn., des Indes; spicalis, mnnjïnulïs. Cramer, de la côte de Coromandel, et giossiilis, de Java; à la Nouvelle- Hollande, fiirnnciiHs, Gn.;en Afrique, venn'niarts, Gn., de Sierra-Lcone; et en Amérique, lilhosicilis et piiHilerulis, Gn., du Ciésil; œdipodaiis, Gii., d'Ilaili; ninrialis, l'oiy, deCiiba, el fltividalis, Gn., dans les régions se|itentrionales, etc. .\ous li;;uions les Bottjs amphalis et tlialasxinoUs (pi. \\l.\, %. C). On doit ra|)procher de ces espèces si nombreuses (luelques genres fondés pour la plupart par M. Guenée, cl qui sont composés, en partie au moins, d'anciens Uolijs ; tel est surtout le groujic des : Ebulea, Guenée. Antennes courtes, un peu squameuses dans quelques cas; palpes labiaux longs, en bec : maxillaires filiformes; trompe courte; stigmates saillants; pattes glabres, à ergots courts; abdomen mince; ailes postérieures à ligne unique plus ou moins distincte. Les Ehtilca ne diffèrent pas Irès-iiotablement des Boiijs, et les Chenilles des uns et des autres sont semblables : toutefois celles des Ébulées ne roulent pas les feuilles en cornet, et se bornent à les attacher ensemble avec de la soie. Parmi les espèces, nous citerons les verbascalis, W. V., qui volent sur les luzernes et les sainfoins tleuris; rulnijhutl'is, llubner, que l'on trouve dans les clairières des grands bois; samhuca- ILi, Albin, type du genre Plilijclœnia. Slephens, (pii abonde dans nos jardins; crorcnlis. Treitscke, qui toutes quatre se trouvent dans toute l'Europe, et même auprès de Paris; parmi les exotiques, nous nommeronsl'E. finnalis, Gn.. de la Géorgie américaine, et (ipproxiiiinlis, (\n., de Siera-Leone. PAPILLOiNS 9((.ï Nous iiiiiis buriieions a eilef, siiiis t>ii (loiiuiT l;i tar;iclerisiii|iic, (|iii ikjus mniei-iil li-ii|] Kiiii, les auliTs grou|ii\s tuiis c\oiu|iii's, \oisins des liotijs. Ce sonl ceux des I'iihyganodes. Gu., donl l'espèce unique (/'. jiUcatiis, Gu., de Gayenne) est Irès-reiiiarquahle par ses ailes fuligineuses et tout unies, qui la font ressembler à une f'iirygane; Lonchodes, Gn. : trois espèces du liresil (mclliiialis, llub- ner) et de Cayenne; Ûmiodes, Gn., à ptérygodes excessivement longues et redressées en aigrettes : quatre espèces américaines; types, liunicralis et nitiinilaiiis, Gn. : celle dernière que nous reprc- senlons pi. XXIX, (ig. '2; Fii.odes, Gn. ; une espèce {F. flavidursalis. Ilubneri de J:iva; l'oi.yGiiAM- »i0DEs,Gn. : une espèce {rinticalis) brésilienne; A.stcba, Gu. : quatre espèces du Dresil el des Indes. et dont le type est VA. clevalis, l'abricius; el HoivonES. donl le nom rappelle le rapport (pi'il a avec les Dotys, et qui ne comprend que les asialis, Cn., de Tlnde centrale et rr.si'uialix, Gn.. de Golomhie La seconde section est celle des Marçjarod'iilir Kl"- GE.NRIv — MAliGAIlUDE. MAllGARimES. Guenee, l,s;,'p. Specips général Jfs I.fp dopien^ (Suiies à niirfoii.i Antennes longues, minces, cylindriques, glabres dans les deux sexes; pal|ies labiaux s(piameu\, bicolores, à dernier article, ne dépassant pas le second, et formant un bouton très-eouri, placé obli- quement : maxillaires assez larges, squameux, triangulaires; coriis Iré.s-robusle; abdomen épais. soyeux, conique, terminé en un pinceau de poils cbez les mâles; pattes épaisses, de longueur moyenne, à tibia antérieur très-court; ailes larges, très-soyeuses, luisantes, concolores, sans li- gnes : antérieures à côte discolore; postérieures plus courtes, triangulaires ou arrondies au liord terminal. Chenilles épaisses, fusil'oiiiies, ;i trapézoïdaux verruqueux, à tète moyenne; vivant entre les feuille.-. liées ensemble par de la soie. Chrysalides coniques, aiguës aux deux extrémités, munies d'une gaine ventrale liliforme, déta- chée, ])resque aussi longue que l'abdomen. . Ile genre, que nous avons luuguenipnt caractérisé parce qu'il peut être considéré comme étant le type de la section que nous étudions, renferme plus de vingt espèces, qui toutes sont, comme les MartjaroiHild-, de grande taille pour des Pyralides, car elles peuvent alteindie jusqu'à 0"'.0i, c'est- à-dire près (lu double îles espèces ordinaires. Les Papillons ont un air de famille très-prononcé; plusieurs Chenilles, dont nous avons dit quelques mots, ont été étudiées, par M. Poey, à l'ile de Cuba. Les Mnrgaroilcs sont répandues sur tout le globe La majeure partie des espèces nous vient des iles américaines plutôt que des continents, et des Indes orientales. .Mais on en trouve également en Afrique, et même des plus belles, et enlin une espèce s'est avancée jusque dans les contrées les plus méridionales de l'F.urope. Cette dernière espèce, ((ue nous prendrons puur type, est le Marijarodcs unwuulis, ilubner : envergure, 0"',05; ailes d'un blanc jaunitre el un ])eu irisé, à frange concolore, précédée d'4jne série de points noirs isolés, placés sur un liséré jaune vague : antérieures avec la côte d'un fauve brunâtre, liséré intérieurement de blanc jaunâtre m;il. Se trouve, en juin et juillet, en Ikdie, Dalnia- lie, Hongrie, Sicile, Espagne, lies d'Ilyères, Provence el Languedoc. Parmi les nombreuses espèces exotiques, nous nous bornerons seulement ù ciier les M. tmusi.sa- Hs, Gn., du pays des Namaqnois dans l'Afrique centrale; seyiceolalis. Orury, du Sénégal; pulitu. Cramer, de Sierra-Leone; anitiliiiiiiali.i, Gn.. du Silliet; ilicliiilalls. Gn . de ïaïti; liisiralis, Gn., d'Haili; isoscriatix. Gn , du Rrèsil, eli'. Les genres nombreux de la même section, tous ci'ees par M. liueuee, a rcxcepliun d'un seul, sont les suivants : IloTEnonrs : une espèce de l'Amérique méridionale {AiisoinaUs, Gn.), Ciiromo»e5 : uue espèce (/Irmexincn/i^. Gn.)du Drésil; PïCA0srii.A : deux espèces, l'unie du Bengale {'rijrcsniis, Gn.)et l'autre de Bombay (cosiipcxalisi; Neori.xa : une seule espèce {piocniiialis, Gu.i des Indes orieniab's et de la côte de Coromandel; (!i,i.modes : deux espèces, l'une {opaliilis, Gn.i de l'Amérique du Nord. et uue (siihuiKilis, Gn.j de Colondue; Lelcociipoma ; deux espèces de ('ayeniu' çl de Surinam (sjiliii- 20i UISTOIIIE iNATUliELLi';. • didniis, (in., ol coropmtis, Cramer); CjOîicnvLonEs : deux espèces, l'une de lîle de Cuba (diplitera- lis, llubiier), ( 1 l'autre de Haïti (hcbra'alis, Cn.); Hyalitis : sept espèces de l'Amérique mèridiouale, et dont le type est 1'//. lagesalis, Cramer, de Surinam; GL\ruoDES : cinq espèces de l'Inde centrale [biviirulis, Gu.), de la côte de Coromandel et d'Amboine, et Phakellura, Lansd., genre remarquable par une brosse anale assez développée et com])osée d'écaillés oblougues s'épanouissant en arrière et sur les eûtes, de manière à tripler le volume du dernier anneau : on indique une quinzaine d'espèces de ce groupe, et presque toutes sont propres à l'Amérique; quoiqu'on en ait indiqué un petit nom- bre comme provenant de Java, du Silhet, de la Judée, etc. L'espèce typique, connue depuis long- temps, et qui est très abondamment répandue dans toute l'Amérique, est la P. hyalinalalis, Linné, dont la Chenille vit sur la citrouille, les pastèques et autres ])lanles de la famille des Cucurbitacés; c'est à tort qu'on l'a indiquée comme d'Europe. La troisième section, celle des Odoniiiltr, ne renferme que deux espèces, et en même temps deux genres. 17""^ GENRE. — ÛDONTIE. ODONTIA. Duponcbel, 1844. ilisloirp naturelle des Lépidoplères d'Europe. Antennes courtes, épaisses, attéiuiées aux deux extrémités, légèrement ciliées dans les mâles, fili- formes dans les femelles; palpes labiaux dépassant la tète d'une longueur, disposés en bec aigu, squameux, à articles distincts : maxillaires moitié moins longs, de même forme; trompe rudimentaire, n'excédant pas les palpes; pattes grêles; ailes arrondies, à franges très-longues, squameuses, entre- coupées : antérieures épaisses, mates, à bord intei'ne sinué, garni de poils squameux très-longs : postérieures de couleurs ternes, n'ayant que des traces de dessins. Clienilles courtes, épaisses, très-atlénuées aux deux extrémités, à tête petite, globuleuse, à trapé- zoïdaux verruqueux; vivant dans l'intérieur des tiges de VEcliium vulgarc. Chrysalides renfermées dans des coques filées entre les feuilles épaisses, en forme de sac rende, aigu par un bout, relevé et tronqué par l'autre. Fi-. 1.59. — OJonlie (tcntel(^e. L'espèce typique, qui a été successivement rangée dans les genres Pf/co/i.s, \V. V.; Scopula, Scliranck, Treilscke; Nociiia, Fabricius; Plialœna et Crtimhus, Fabricins; Cyiiœnu, llubner, et qui est le type du genre Oduiitia, Duponcbel, Guenée, est VO. dciiialU, W. Y. : envergure, 0'",0'2'i; ailes antérieures d'un blanc jaunâtre varié de brun oeracé pâle, avec la ligne coudée extrêmement sinueuse, et découpée eu dents aiguës; ailes postérieures blanches, avec des nervures salies de noi- râtre el une ligne presque terminale formant avec elle des dentelures. Chenilles d'un blanc jaunâtre, avec les trapézoïdaux noirs, ainsi que la tête et les écussons; chrysalides jaune roussàtre, renfermées dans une coque blanche, inégale, cotonneuse. Se trouve dans l'Europe méridionale en juin et aoiit, elle n'est jamais abondante, et on la prend rarement fraîche. Le second genre de la même section est celui des Noctuelia, Guenée, qui se distingue surtout des Odoniia par sa trompe forte, longue, roulée, cornée, couverte à la base, qui est élargie, de poils disposés sur deux rangs, et qui offre, en outre, quelques particularités dans ses palpes, son front, son abdomen, ses pattes, etc. L'espèce uni(pu> est la N. supcrballs, Ilerrich-Scliœffer, qui se trouve en Tui'ipiie l'i dans les monts italkans. PAPILLONS. 205 La quali'iùine section, celle de.s Scupaïuhc. a pour lypc : 18"'= GENRE. — SCOPAHIE. SCOPARIA. Ilaworlii, 1825. Li'piiloiilri;! ilntanim'ii. Antennes courtes, épaisses, irès-sqnanienses, un peu nionilifùrmes; palpes bien visibles : ia- Liaux dépassant deux fois la tète, lé^éremeul écartés par la trompe, qui est (ine et médiocrement longue : maxillaires sécurifornies, tièsgarnis d'écaillés épanouies, presque de moitié moins longs que les labiaux; front étroit, couvert de poils squameux; corps grêle; abdomen linéaire, un peu dé- primé, avec des vulves anales longues, saillantes dans les mftles; ailes antérieures longues, étroites, nébuleuses, pulvérulentes, à lignes et taches distinctes : postérieures bien dévelo])pées, un peu si- nuées. Chenilles allongées, vermiformes, de couleurs terreuses, à trapézoïdaux saillants; vivant dans des galeries creusées dans les mousses qui tapissent les pierres et les écorccs. Le genre Scopafia est l'un des plus naturels, et toutes les espèces en sont tellement voisines, que, s'il est très-facile de reconnaître le genre au premier aspect, il est très-peu aisé d'en distinguer les espèces. Ce groupe a été créé, par Havvorth, sous la dénomination que nous lui conservons; puis il a été débaptisé par Curlis et Stépbens, qui en ont fait leurs Eudovcu, sous le prétexte que le nom de scopaiia était déjà spécifiquement employé en botanique pour distinguer une espèce de Gcuisia. Comme ;i M. Guenée, le motif mis en avant par les entomologistes anglais, et malheureusement ac- cepté jiar Diiponchel en France et par M. Ilerrich-Scliœffer en Allemagne, ne nous semble pas accep- table; car combien ne serait-on pas obligé de faire de bouleversements en histoire naturelle s'il ne fallait pas souffrir qu'un substantif générique ne ressemble à un adjectif spécifique? Les Saiparia sont des .Microlépidoptères à fond gris ou bhinchâlre, saupoudrés d'atomes noirâ- tres qui y forment des dessins composés, comme ;i l'ordinaire, des deux lignes médianes et des deux taches cellulaires; seulement on y retrouve la troisième tache particulière aux Noctuéliens, tache clavi- forme placée immédiatement sous l'orbiculaire. La tache réniforme se présente sous forme de deux anneaux superposés ou d'un 8. qui est le plus souvent ouvert par en haut, en sorte qu'il forme plutôt encore un ô grec renversé, ou ce signe par lequel les anciens astronomes représentaient Mercure, d'où le nom de Mcrcnrclla donné par Linné à l'espèce qu'il a décrite. Les Papillons, comme ceux des autres groupes de la même section, parai.sseiif former une sorte de chaîne entre les Crnmbus et les vraies Pyralites, et les auteurs qui les ont étudiés les ont rangés tantôt avec, les uns. tantôt avec les autres; ils n'ont pas encore les ailes moidées sur le corps, mais elles ne sont plus dej;^ étalées, et c'est pour cela que M. Guenée en a forme une tribu s|iéciale qu'il nomme Pliculœ; les ailes supé- rieures sont étroites, longues, et les inférieures irès-developpèes, larges, plissees, unies et sans des- sins; leurs palpes robustes, étendus, bien développés; leurs pattes glabres, lisses, effilées; leur front velu, ;'i poils frisés, etc., rappellent ;'i la fois et les Crambiis et les l'uralis. Ces Papillons s'appli- quent exactement soit sur la terre, soit contre les écorces des arbres, et ne volent, quand ils sont troublés, que juste le temps nécessaire pour trouver un nouvel abri : ils sont néanmoins très-vifs; leurs yeux brillants et leurs antennes frèqiu^nimenl agitées prouvent que leur engourdissement n'est jamais bien profond. Les Scoparia proprement dits se rencontrent dans les bois ou an moins dans les endroits plantés d'arbres, tandis que les Stompirni.r préfèrent les lieux herbu'- et cultivés : 206 IIISTOIUIÎ NATUllEIXE. 'juanl aux llvlInUi, on n'en a ])as observé l'Iiabital. Il existe peu d'espèces exotiques, el l'on n'en :i signalé que quelques-unes propres à l'Orcanie, el une qui semble se trouver partout en Europe, en Afri- que, en Amérique et dans les Indes; mais l'on doit plutôt dire qu'il en a peu été pris jusqu'ici, car leur genre de vie montre assez qu'il doit s'en rencontrer sur toutes les parties du globe; mais, comme tous ces Insectes sont ])elils et de couleurs peu ailra\antes,'les \0)ageurs les négligent. Les Chenil- les, que l'on connaît très-imparfaitement, ressemblent à celles des Crambus; elles vivent comme elles dans des galeries ou boyaux tapissés de soie qu'elles parcourent avec agilité, soit pour sortir pren- dre leur nourriture, soii pour se réfugier loisqu'elles sont menacées par quelques ennemis; de ménu- que toutes les laives, qui sont soustraites à l'action de la lumière, leurs trapc/oidaux sont saillants, et leur peau est parfaitement lisse et dépourvue de couleurs. Quatre espèces se rencontrent très fréquemment dans toute l'Europe, et ne sont pas rares dans nos environs; ce sont les Scoparia ambïijuaiis, Treitscke; pijialdlis, \\ . V.; craKegnUs, llubner, cl surtout Mcrciiralis, Linné. Celle derniéi'e espèce, que nous prendrons pour type, a une envergiir'- d'un peu moins de 0"',02; ses ailes antérieures sont d'un gris cendre teinté de brun jaunâtre au mi- lieu, avec deux lignes très-écarlées, tremblées, tlncmenl éclairées de blancliâire, sali en partie, et les taches sont noires; ses ailes postérieures sont plus claires, teintées vers le bord de gris noirâ- tre, avec une ligne presque terminale claire, vague; enfin la frange des antérieures est entrecoupée d'un petit feston blanc trés-dclicat, el celle des postérieures est d'un blanc jaunàlre. (In la trouve en juin et juillet, êl la Chenille, la seule du groupe qui ait été observée, vit sous les mousses qui nais- sent sur les pierres el les arbres. D'autres espèces, au nombre d'une vingtaine, habitent l'Europe centrale, méridionale ou septentrionale. Une espèce de ce genre (ocrealis, W. V), de l'Autriche, de la Hongrie et de la Bohême, formait anciennement le type du genre C/;o/i»s, Gn. Onant aux espèces étrangères à l'Europe, on en a encore signalé jusqu'ici que les ,S. objiiigiiln el Aiislndialis, Gn., de la Nouvelle-Ilollaiide. On range dans la même division : 1° le genre Stf.noptf.ryx, Guenée, qui, par ses caractères ambi- gus, parait surtout établir le passage sériai des iNoctueliens .lux Pyralites, ne comprend qu'une seule espèce, VniibridiiHs, llubner, qui est Irès-communc iiarloul pendant toute la belle saison, et que l'on rencontre en abondance, non-seulement sur tous les points de l'Europe, mais encore en Algérie, dans les deux Améiiques, dans l'Inde centrale, etc., et qui a été successivement placée dans les genres Ti- nca. Bonis, Pliijcis, Nomophila et Scoparia. Ce genre est principalement caractérisé par ses anten- nes simples et très-fines dans les deux sexes: ses palpes épais, sans articles bien distincts, en forme de fer de lance; sa trompe Irés-longue; son abdomen assez long, conico-cyliudiique; ses ailes anté rieures très étroites, avec l'angle apical obtus, et étant marquées des deux taches ordinaires des Noc- tuelles, et ses ailes postérieures larges, plissées en éventail sous les premières dans l'état de repos. 2° Le genre 1Iei.i,iii,a, Gn., qui, par la disposition de ses palpes et surtout la forme de ses ailes, s'é- loigne des Scoparia, et a une ressemblance superficielle avec les ^]icra. On n'y place que deux espèces : //. niulalis, Fabricius, qui se rencontre en mai et août, en Italie et dans la France méri- dionale, et hydralis, Gn , d'origine exotique, mais dont on ne connaît pas posilivehient l'habitai. Le septième groupe, ou la sous-tribu des Ci.édéobitf.s Itnponcliel, rorres|iond aux Clcotleobiilœ de M. Guenée, que ce dernier auteur place entre les Pyraiulœ et les IJercijnidœ. Celte division, dont on ne connaît aucune des Chenilles, et dont on n'a donné la description que d'une vingtaine d'es- pèces, ne renferme (ju'un genre piiiicipal, aux dépens duquel M. Guenée en a formé deux anires. 19'"'= GENRE. — CLEDEOBIE. CLEDEOBIA. Siéphens, 1820. C;U;iloi;ue of liiscfls BrilJiiii-b. Antennes ])eclinées dans les mâles, garnies jusqu'au sommet de lames l'orlement ciliées; palpes labiaux droits, avancés en forme de bec aussi long cpie le corselel, à articles peu distincts : maxil- laires sécuriformes, velus, de la longueur de la tête; trompe courte, squameuse; corps grêle; abdo- men dépassant de beaucoup les ailes posiérieures, cylindrique, lerminé carrément chez les mâles. PAPILLONS. 207 Inrges, dépiiiné et lerminé par nn ovidiicte irOs-saillant eliez les femolles; pattes Irt^s-longues; ailes eniières : anlérieui'es loni;iies, étroites, à apex obtus, à cùté ninr(|iié de liails blancs rapprochés : postérieures arrondies, à aiiijic interne prolongé, concoiores, et à dessins eoniniiins. Fig. 161. — Clôodrobip lioniliyx. I>e nom de ce genre a été jnsqu'ici assez errant; celle dénomination de Cledeobia, employée par Stépljens pour désigner nn groupe dont Vcoignslalis était le type, a été étendue avec raison, par Du- poncliel, à toutes les autres espèces analogues; mais depuis, Stépliens lui-même a cru devoir aban- donner ce nom pour employer celui de Sijmiplie, et a reporté celui de Cléodeobie au genre llijpeno- (Ics de M. Guenée; M. licrrich-Scliœlïer a suivi Slépliens dans cette nouvelle voie, et il a appliqué au genre qui nous occupe le nom de Pijmlis; pour nous, à l'exenqile de Diiponcliel, de MM. E. Blan- chard, Guenée, etc., il nous semble ]ilus naturel de laiss(>r le nom si ancien de Piiralis nu genre dont le type est la l'ijialis fariualis, Linné, et de conserver à celui qui nous occupe la dénomina- tion de Cledeobia. (Juant à la place que nous assignons à ce groupe, nous avons cru devoir suivre l'arrangement de Duponchel; cependant nous avouerons que, d'après les nombreuses affinités qu'à l'état parfait les Papillons ont avec les l'yrales vraies, il aurait peut-être été plus rationnel de le laisser, comme M. Guenée, auprès des Piiralidic; toutefois lorsqu'on connaîtra les Clienillcs, alors seulement on pourra leur assigner leur véritable place. Les l.lédéobies sont des Insectes de taille petite ou moyenne pour des Pyralites; nn n'en connaît pas un grand nombre d'espèces, qui habitent presque exclusivement l'Europe méridionale, dont quel(|ues-unes ont été prises dans le nord de l'Afrique et en Asie, et qui, dans ces derniers temps, ont été réparties en trois groupes particuliers : Cleoilcubia, Acicnia et Eurrhijpis. Ces Lépidoptères aiment les lieux secs, chauds, à la fois sablonneux et garnis d'herbe; ils partent sous les pieds, et, après un vol de quelques pas, ils retombant sur le sol en pliant leurs longues ailes l'une sur l'autre. Il y a beaucoup d'aftinilé entre ces habitudes et celles des Scoparia, des Steiiopterux. et même des C.ranibiis; aussi est-il plus probable que leurs Chenilles, qui sont encore inconnues, vivent comme celles de ces dernières dans des galeries creusées dans la mousse ou sous les touffes d'herbe, ]ilu- tot que de supposer avec Treitscke qu'elles passent leur vie renfermées dans les tiges des roseaux et des plantes aquatiques. Si les Clédéobies ne se trouvent pas dans tous les lieux, du moins elles sont communes dans ceux qu'elles habitent, et on les rencontre par groupes presque toujours très-nom- breux. Il règne une assez grande confusion dans la distinction spécilique, et cida parce qu'il y a beaucoup de variétés locales et que les sexes diffèrent quelquefois considérablement entre eux : M. Guenée, le premier, a mieux déterminé les espèces que ses prédécesseurs, et, pour en faciliter la détermination, non-seulement il y a créé trois genres, mais encore il a formé trois subdivisions dans le principal d'entre eux. L'es|iècfc tv|iique est la Phuhrna criyali.s et (iirlalis, Fabricius; l'ipalis mijiusldlis, Treilscke; bonihiicattis, ilaworth, généralement indirpiée aujourd'hui sous le nom de Ckodcbm augiislulis, Hubner, Dup., Cn. : envergure, environ 0"',fl'25; ailes antérieures d'un brun ferrugineux, avec quel- ques traits jaunâtres contre la côte, et deux lignes transversales d'un brun rougeAlre : postérieures d'un gris noirûlre. Les femelles varient beaucoup : on en trouve de presque blanches, et d'antres, mais plus rarement, qui sont d'un roux aussi foncé que les mâles. Cet Insecte est commun, dans toute l'Europe, dans les lieux secs, en juillet et août. Parmi les autres espèces, nous citerons les C. bonihycalis, W. V., nclncalis, Hubner; massiliaris, Duponchel, etc., du midi de l'Europe; intcr- puncidlis et morbidnii'i. Gn., F.neas, d'Algérie, etc. Une espèce, que nous re^irésentons et qui s(> 208 IIISTOIP.E NATURELLE. trouve cil Europe, a, connue l'iiuliquc !>oii nom, quelque rapport |iai' sa forme générale avec les Bom- bijx, qu'elle semble à peu près rappeler en petit ; c'est la Cleoikobia iHjiiibijcali.s. Les deux autres genres du même groupe sont les : AcTENiA, &uenée, établissant le passage aux l'yralites, et différant surtout des CIcoilcobia par ses antennes non pectinées, ses palpes moins longs, son abdomen sans oviduele dans les femelles, etc. Trois espèces : A. brnnnealis, Ilubner, de l'Italie, de l'Autriclie, de la France méridionale; borgia- lis. Huponcliel, de Sicile et des environs de l>igiie, et Iwncslalis, Treilseke, de la Hongrie. EunRHïPis, Hubner, aussi voisin des Clédéobies que des Ilcrojnia, à antennes très-ciliées; palpes labiaux peu allongés : maxillaires tellement courts, qu'ils sont confondus dans les poils des labiaux; ailes concolores et à dessins comnuins, épaisses, squameuses, foncées, à bandes nacrées ou transpa- rentes, sans traits blancs à la côte : postérieures à dessins aussi nets que ceux des antérieures. Une seule espèce, VE. pciliisalis, Ilubner, de la Grèce, de la Turquie et de l'Asie Mineure. Le huitième et dernier groupe, répondant ;i la sous-tribu des Aglûssites de Duponcliel et à une partie de la famille des P]jraiidœ de .M. Guenée, ne comprend qu'un très-petit nombre d'espèces renfermées dans le genre Açjlossa : nous y joindrons les genres Glossina et Sletnmalopltora, Gue- née, et, ainsi constitué, ce groupe sera propre à presque tout le monde. 20""= GENRE. — AGLOSSE. AGLOSSA, Latreille, 1796. Précis génériques tics caraclércs des Insecles. Antennes très-fortement ciliées dans les mâles, filiformes dans les femelles; palpes labiaux dépas- sant la tète d'une longueur, droits, à deuxième article épais, squameux : troisième distinct, plus mince, fusifornie, souvent soudé : maxillaires réduits à un mince pinceau de poils; pas de trompe distincte; front plat, velu; corps robuste; abdomen terminé par une brosse anale dans les mâles, et par un oviducte assez saillant, térébriforme, dans les femelles; pattes longues, robustes, à tibias épais, et cuisses antérieures élargies, squameuses; ailes entières, arrondies, à franges longues, squa- meuses : antérieures épaisses, luisantes, nébuleuses, traversées par des lignes en zigzags : posté- rieures discolores, lisérées, mais sans dessins positifs. Chenilles allongées, luisantes, comme cornées, à côtés plissés; vivant de substances animales, et principalement de matières grasses. Chrysalides renfermées dans des coques légères, formées avec de la soie et consolidées avec quel- ques débris. Le genre Agiossa, formé aux dépens des Pyrales de Linné, des Plialœna et des Crambus de Ea- bricius, etc., a été en quelque sorte créé par .Schranck, puisque cet auteur avait dèjù restreint son genre l'iiralis à la seule piiifiuinalis, type de ce groupe; niais il s'est grossièrement trompé sur son carac- tère principal, puisqu'il lui donne une tiompe roulée; Latreille, plus tard, a réellcmeul fondé le genre Agiossa, et ce groupe générique n'a plus été retouché depuis lui, grflce au petit nouibre de ses es- pèces, et aussi à un caractère auquel les entomologistes ont attaché peut-être une trop grande va- leur : l'absence de la trompe (d'où a été tiré la dénominalion d'Aglosse : d'«, privatif, et de yl'.ienTot, langue, trompe), que nous voyous varier considérablement parmi les Pyralites, mais qui, ici, man- que à peu près complètement. Les Aglosses sont, à l'état parfait, des Papillons de petite taille, qu'à défaut de leurs antennes et de volume de la trompe, on reconnaîtrait à la seule inspection de leurs ailes, qui sont épaisses et fortement saupoudrées d'atomes fonces, avec les franges très-longues et bien fournies. Ils ne quittent ]ias les lieux où leurs Chenilles ont vécu, et continuent d'habiter nos maisons; mais ils en recherchent parti- culièrement les parties obscures, et surtout celles qui sont fournies de matières alimentaires, sur les- quelles les femelles peuvent déposer leurs œufs. On les voit souvent appliqués contre les murs et les plafonds des cuisines, des corridors, des buanderies, des garde-manger, etc.; et, lomme consé- quence des mœurs de leurs premiers étals, les femelles sont (lourvues d'une tarière abdominale qui PAPILLONS. -ifl'.i li'iir permet d'iiiliodiiiie leuis œufs par les plus petites lissures. Une autre conséquence de leurs ha- bitudes doit être aussi l'habitation des Afflossa sur tous les points du globe, puisque les matières qui les nourrissent se trouvent partout; aussi le pelit nombre qu'on en possède est-il répandu dans une foule de contrées différentes : en outre, elles peuvent être transportées partout par les vaisseaux, qui en contiennent nécessairement des matières anim;ilisées, et les plus communes d'entre elles pourront donc, si elles ne le sont déjà, devenir cosmopolites. D'après cela, les Agiosses sont com- prises au nombre des Insectes nuisibles, en ce qu'elles doivent hâter et même causer la putréfaction des substances alimentaires : nous devons donc chercher à les détruire; mais, comme nous l'avons déjà fait observer au sujet d'autres Pjralites nuisibles à l'homme, cela est trèsdil'licile. et le meil- leur, le seul mo\en que nous ayons, consiste à les tuer individuellement et à tenir avec la plus grande propreté les lieux qu'elles fréquentent habituellement; chercher à détruire les Chenilles serait impos- sible. Celles-ci, comme nous l'avons dit, se développent et vivent dans l'intérieur même de nos habita- lions, où elles se nourrissent de toutes les substances animales grasses qu'elles trouvent à leur por- tée et qu'elles peuvent consommer sans être troublées : elles se nourrissent également, quoique plus rarement, de quelques produits végétaux. Ces Chenilles sont particulièrement luisantes et cornées, et comme leur séjour au milieu des matières grasses pourrait devenir un danger pour elles en bou- chant leurs stigmates, ce qui est une cause de mort presque instantanée pour les Chenilles qui se trouvent ainsi privées de respiration, la nature a disposé leurs anneaux de telle sorte, que ces orga- nes importants se trouvent abrités par des |dis latéraux qui, quoique exisiant chez loutes les Pyra- lites, sont beaucoup plus développés dans les Agtossa. Ou a indiqué ces Chenilles comme présentant à l'homme et aux animaux un danger très-grand et médiat; nous laisserons M. Guenée dire pour- quoi, et expliquer que ce danger est plus apparent que réel. « S'il faut en croire, dit le savant en- tomologiste dont nous transcrivons ici ce passage, le rapport, très-vraisemblable du reste, des an- ciens auteurs, ces Chenilles ne se borneraient pas à envahir nos maisons et ;'i consommer nos provi- sions, elles pénétreraient jusque dans nos intestins, où elles occasionneraient des ravages effrayants; mais ce parasitisme n'est sans doute qu'apparent, et il est plus que probable que les accidents qu'oti a pu observer provenaient de l'injection de substances alimentaires avec lesquelles ces Chenilles avaient été imprudemment avalées. Elles ne sauraient vivre longtemps dans l'inlérieur de notre tube digestif, où elles doivent être proniptement tuées par la privation d'air, qui leur est indispensable, malgré la disposition particulière de leurs stigmates; l'action du suc gastrique, avec lequel elles se trouvent en contact à leur passage dans notre estomac avant d'être entraînées dans nos intestins, doit aussi contribuer ;'i les détruire et rassurer les personnes qui pourraient s'effrayer de cet ennemi do- mestique. » Fi^'. |C)'2 — Aiîlncîît; He h Kraisso. Le type des Açjlossa est la l'uralis pingiiivalis, Linné : envergure, un peu moins de 0"',flô; ailes antérieures d'un gris brunâtre, luisant, avec des atomes noirâtres, et deux lignes transversales très- ondulées d'un gris plus pâle, bordées de noir, et ayant un point discoidal noir entre elles deux ; pos- térieures d'un gris enfumé uniforme. La Chenille a été observée, il y a longtemps déj;'i, parBrahm ei De Géer; elle est d'un brun déterre d'ombre uni, avec la tête et les plaques cornées plus obscures, elle vit en mars et avril dans les lieux sales et ombragés. La chrysalide est d'un brun noirâtre. Le Papil- lon, commun dans toute l'Europe pendant toute la belle saison, mais principalement en juillet, se. '210 IIISTOIRK NATUIŒLLE. reiicontiT soiiveiu dans nos cuisines. Une seconde espèce, presque aussi répandue que la précédente, mais que l'on prend surtout en juin et juillet dans tout le midi et le centre de TEurope, est VAglossa viiprealis, iiéauinui', llubner ; envergure, environ 0"',025; ailes antérieures d'un brun ferrugineux, plus clair dans leur milieu, avec deux lignes lransvers;des très-ondulées d'un cuivreux plus pûle, et cinq points de celte dernière nuance placés contre la côte : postérieures d'un rougeâtre pâle. D'après SI. É. Blanchard, sa Chenille vivrait de substances animales, mais plutôt de cuirs ou des animaux des- séchés de nos collections zoologiques que de matières grasses qu'elle ne rechercherait pas. Les au- tres espèces sont toutes exotiques; ce sont les A. donmiis, Gn., de {'.Amérique septentrionale: dïnii- dialis, IJaworth, trouvées en Angleterre chez des marchands de tliè : d'où l'on en a déduit qu'il pro- venait de la Chine ou des Indes; mais M. Guenée pense que ce n'est p^ut-être qu'un individu défloré du cupycalis; igttalis et laminalis, Gn., de la Cafrérie. Les deux genres du même groupe sont les suivants : Gi.ossiNA, Guenée : groupe assez voisin des Agiossa par la plupart de leurs caractères, mais dans lequel la trompe, au lieu d'être rudimeritaire, est robuste et couverte, à sa naissance, de fortes écailles : c'est même de cette particularité qu'a été tiré le nom de Glossina, de ylufjaa (langue, trompe). Deux espèces : les G. divilalis, Gn., de l'Inde centrale, et liabitalis, Gn., d'Australie, qui ressemble beaucoup à VAçjlossa ciiprcnlis par les couleurs de ses ailes. STEMMAToruonA, Gucnée, qui a deux stemniates distincts, et qui offre une trompe longue, squa- meuse à la base. Cinq espèces ayant assez l'aspect des Pip-alis, mais se rapprochant aussi des Clé- déobies : le type est le S. combimlalis, Fischer, Duponcbel, de la Dalmatie, de l'Italie, de la Corse, en juillet; Corsicalis, Duponcbel. de la Corse; exuslalis, Gn., du cap de Bonne-Espérance; mucida- lis et InteriliaUs, Gii., de la Cafrérie. DEUXIEME TRIBU. HERMINITES. Duponchel. DELTOÏDES. Latreille. l'apillons à antennes longues, minces, cylindriques, pubescentes, ciliées ou pectinées dans les mâles, garnies de cils, et pouvant être renflées dans certaine partie de leur longueur chez les femelles; palpes labiaux seuls visibles, comprimés, non incombants, dépassant toujours la tête, à deuxième .jriicle long, troisième distinct et participant de la nature du second, avec lequel il est parfois soudé; trompe grêle, bien développée; corps grêle, lisse; corselet court, ari'ondi, couvert d'écaillés ou de poils; abdomen long, peu velu, sans oviducte saillant dans les femelles; pattes longues, non velues; ailes proportionnellement larges, minces, peu squameuses, rarement dentées, jamais relevées dans le repos ni roulées autour du corps : antérieures ne cachant pas les postérieures en totalité, et ne se recouvrant jamais entre elles, marquées souvent des mêmes lignes et taches que les Noctuéliens : postérieures bien développées, peu ou point plissées, ayant rarement des couleurs ou dessins dis- tincts de ceux des antérieures. Chenilles à incisions profondes, à trapézoïdaux souvent verruqueux et pilifères, jamais velues ni complètement glabres, à quatorze ou seize pattes ; six écailleuses et anales constantes; six à huit ven- trales; n'étant jamais renfermées dans des fourreaux ni dans l'intérieur des feuilles, mais vivant soli- taires sur les plantes basses ou sur les arbres. Chrysalides mutiques, rases, à anneaux abdominaux libres, coniques, terminés par des épines ou des crochets; contenues dans des coques filées entre les feuilles ou dans la terre. Les Delioïilcs de l,atrcille sont de petits Papillons dont la place dans la série des Insectes de l'or- dre des Lépidoptères est difficile à assigner; en effet, ils on« des rapports plus ou moins nombreux PAPILLONS. 211 ;ivec les Phaléniens ou Géomètres, avec les Nocluéliens, avec, les Pyraiiens el avec les Microlépido- ptères proprenienl dits, c'est-à-dire avec les Tortrix el les Tiuca des anciens auteurs, et on les a réunis tantôt aux uns, tantôt aux autres; c'est ainsi que M. Ilerricli-Schœffer, dans ces derniers len)ps, n'en fait qu'un groupe de iNoctuéliens; Duponcliel, une simple sous-tribu des Pyralides, etc. Latreille, il y a bien loiiglenips, cl tout récemment, en 1854, M. Guenée, ont montré que ces Insec- tes devaient former une division toute particulière, et nous avons cru devoir les suivre. M. Guenée place ce groupe primaire inleruiédiairement entre les Nocluéliens et les Pyralides : cet arrangement nous semble très-naturel, et nous l'aurions adopté si nous n'avions voulu, autant que possible, res- ter fidèle aux classifications de Duponcliel el de M. E. Blancbard. Quant à la préférence que nous avons accordée au nom d'Ihrminiies sur celui de Deltoïdes, plus généralement employé aujourd'lmi, nous avons ù dire que nous avons voulu continuer de suivre notre niclliode, dans laquelle les noms des familles, des tribus, des sections, des groupes, etc., sont constamment tirés de la deiioniinaiioii principale du genre qui y entre. Les Herminites soni des Insectes de taille ordinairement moyenne, de couleurs sombres, éclosant habituellement au printemps et en été, et habitant surtout les bois ou au moins les endroits ombra- gés. Comme les Phaléniens, ils s'appliquent presque constamment à la surface des feuilles, et ils y restent immobiles pendant le jour, à moins qu'ils ne soient effrayés par un danger quelconque. .Mors ils s'envolent avec une grande vivacité, el fournissent un vol ra|iide, mais de peu de durée, et qui n'a pour but que de chercher un nouvel abri. Us s'y posent de nouveau, les antennes repliées el cou- chées contre le corps, les ailes antérieures étroitement appliquées el très-peu inclinées, comme les Phaléniens, mais non étendues comme dans ces derniers, ni croisées comme dans les Noctiiéliens; ces ailes sont simplement rapprochées par leur bord interne, en sorte que l'Insecte, ainsi replié, a une forme triangulaire, el c'est ce qui lui a valu le nom de Deltoïdes, à cause de la forme du i [delta] grec qu'il imite un peu. Ces Papillons ne commencent à voler spontanément qu'au coucher du soleil, et voyagent dans les allées ombragées des bois comme les flermhiia, ou volent par essaims autour des plantes qui nourrissent leurs Chenilles, do même que les HijiieiHi. Tous sont attirés |)ar les feux et les lumières, el même A un plus haut degré que les autres Nocturnes : ce fait doit être noté, car celte particularité de mœurs peut donner un moyen de se les procurer. On ne connaît que très-peu de Chenilles de cette section. Parmi celles que l'on a été à même d'étu- dier, on peut dire qu'en général les Chenilles des Herminia ont seize pattes, qu'elles sont très-len- tes, el passent leur vie cachées sous les feuilles sèches dans les endroits humides, tandis que celles des Hypenu manquent presque tout à fait de la première paire de pattes ventrales; qu'elles sont vives, frétillantes, et vivant pour la plupart groupées en assez grand nombre sur la même touffe de plantes. Le mode de transformation ne présente rien de particulier : les Chenilles forment des co- cons soit dans les feuilles, soit enfouis daus le sol, mais à assez peu de profondeur. Quant aux caractères spéciaux que nous offrent les Insectes à l'état parfait, nous dirons qu'ils sont très-nombreux, souvent importants; nous nous bornerons à ce que nous avons dit daus notre caractéristique de la tribu, qui nous semble suflisani, el, pour plus de détails, nous ren- voyons au consciencieux travail qu'en a donné M. Guenée dans le tome VIII du Spéciès des Lépi- doptères des Suites à Btiffon de Roret, el auquel nous avons emprunté quelques passages de nos généralités. Les espèces d'ilerminites ne sont pas très-nombreuses, car M Guenée n'en indique que cent trente el une, et sur ce nombre beaucoup sont décrites pour la première fois par lui. Elles sont répandues sur tout le globe. L'Europe en possède naturellement jusqu'ici le plus grand nombre, et les entomo- logistes classificateurs les ont assez bien fait connaître : faut-il dire, comme le fait si spirituellement M. Guenée, que, si les erreurs y sont moins fiéquentes que dans les Nocluéliens, cela tient au petit nombre d'espèuit's. iSuiies à Ruffuii.i Antennes moyennes, pubesoentes; palpes longs, ascendants, à deuxième article oblique, étroit, à troisième article plus vertical, linéaire, terminé en pointe; trompe moyenne; toupet frontal carré, squameux; corps squameux; abdomen ne dépassant pas les ailes postérieures; pattes longues, nues; ailes larues, anculeuses, concolores, à dessins communs : antérieures aréolées, avec les nervules au complet : postérieures garnies, sur leur disque, de taches transparentes. Un n'y range que deux espèces, décrites par M. Guenée, propres à l'Amérique méridionale, et qui ont reçu les noms de flavagcdis et aunuialis; de taille moyenne et déjàassez grande. Les deux autres genres du même groupe s-ont ceux des : 1° Macrodes, Guenée, à antennes lon- gues, lamellées dans les mâles, nioniliformes dans les femelles; à palpes ayant le deuxième article comprimé, hérissé, ensiforme, et à troisième plus ou moins long, grêle; ailes ayant du rapport avec celles des Phaléniens, Irès-développées, concolores et à dessins communs, se répétant en dessous, à lignes distin<:tes et à franges longues : cinq espèces propres à Cayenne, de grande taille pour des Insectes de cette division, puisqu'ils atteignent une envergure de 0™,05 à 0"',06 : telles sont les M. cynaralis, Cramer (Geometra cyiiata, Fabricius); colinubalis, Guenée, et, gygcsatis, Cramer. •2° Triconia, Guenée, à articles un peu pubescenls, avec deux cils bien marqués par article; palpes un peu verticaux, à deuxième article large, squameux, ensiforme, et à troisième article droit, com- primé, linéaire, aigu; abdomen dépassant de beaucoup les ailes; pattes moyennes, à jambes renllées; ailes étroites, assez épaisses : antérieures prolongées carrément supérieurement : postérieures forie- ment-coudées. Une seule espèce, la T. cydonialis, On., dénomination qui indique le rapport qu'elle a avec le genre des Cydonia dans la famille des Noctuéliens : se trouve assez communément au Ben- gale et à Java. Le second groupe, celui des Hypékites, correspond à la famille des Hypenidœ de M. Guenée, et comprend une dizaine de genres de toutes les parties du globe, dont les caractères communs sont les suivants : papillons phaléniformes, à antennes ciliées ou lamellées, sans nodosités; à palpes allongés, comprimés, velus; à pattes longues; à ailes longues; à Chenilles n'ayant que quatorze pattes, à tète petite; vivant à découvert; à chrysalides contenues dans des coques légères. Le genre principal est le : 2"'= GENRE. — IIYPÈNE. HYPENA. Schranck, 1802. Fiiun.i Ruici. Antennes longues, minces, pubescentes, fasciculèes dans les miles, ciliées dans les femelles; pal- pes droits, étendus, squameux, épais, à deuxième article large, au moins trois fois plus long que les deux autres, à troisième article terminé en pointe aigué; trompe courte, grêle; corselet globu- leux, squameux; abdomen effilé, un peu caréné, avec une petite carène sur le premier anneau, et terminé par des poils comprimés dans les mftles, en pointe brusque dans les femelles; ailes PAPILLONS. 215 antérieures minces, aiguës, souvent talquées à l'apex, avec de petites crêtes d écailles redressées : postérieures larges, minces, à franges longues. Chenilles allonn'ées, minces, cylindriques, nioniliformes, n'ayant que trois paires de pattes ventra- les, toutes égales; i tête assez grosse, globuleuse; à trapézoïdaux peu saillants, munis de poils dis- tincts; vivant sur les plantes basses, grimpantes. Chrysalides aiguès, contenues dans des coques de soie pure, entre les feuilles ou les mousses. Fi^. 163 — Hypène i^Iéphaiit. Ce genre, dont Latreille comprenait les espèces dans son genre Hermiiiia, a été créé par SelirancL. adopté par tous les entomologistes, et partagé en plusieurs groupes génériques distincts par H. Guc- née. Quoique ainsi restreint, ce genre renferme encore plus 3e trente espèces qui se trouvent répan- dues presque partout en Eufope, en .\friqne, en Asie et dans les deux Amériques. Les Papillons, qui ont un aspect semblable à celui des Phalènes, et qui sont d'assez grande taille, de même que les Chenilles, habitent les lieux frais et ombragés; mais, tandis que les secondes sont excessivement vives, les premiers, au contraire, sont assez lents. On les voit voler le soir autour des orties ou parmi les broussailles, et quel(|uefois en grande quantité. Le jour, ils recherchent les endroits obscurs, el pénétrent fréquemment dans l'intérieur des habitations, et alors ils vont se lixer contre les plafonds ou sur la partie supérieure des vitres des fenêtres, et ne volent que lorsqu'ils sont dérangés ou sont attirés par l'éclat des lumières. On connaît un assez grand nombre d'espèces européennes d'Ifypènes, et elles ont été assez bien décrites par les auteurs; Duponchel en cite neuf, et M. Guenée huit seulement, car il en a réuni plu- sieurs cûiiime n'étant que des variétés les unes des autres; il en a enlevé d'autres pour les placer ailleurs, et il en a aussi décrit de nouvelles. Quatre espèces se rencontrent partout en Dalmatie, en Allemagne, en Italie, en France, même dans nos environs, etc. : ce sont les Ilijpena prohosc'ulatis, liinné, dont la Chenille vit sur les Unica ttrens et dioica; rostralis, Linné, dont la Chenille se ren- l'ontre sur le houblon (Hiimuliis liipuliis), et qui présente de nombreuses variétés, telles que celles qui ont été désignées sous les noms de jxilpalis, l'abricius, et villatiis, Haworth; crossalis. l'abri- cius, qui semble rechercher principalement le nord, et a été prise dans la forêt de .Montmorency, el obcilalis, llubner, rare auprès de Paris. Comme type, nous décrirons la probuscïdalïs [l'ijndls pro- boscidœa, Linné) : envergure très-variable entre O^.OS et 0'^,0i; ailes antérieures d'un brun roussâ- Ire, avec des lignes transversales d'un brun ferrugineux plus foncé, et entre la dernière et le bord terminal une troisième ligne d'un brun noirâtre orné d'une rangée de petits points blancs et noirs; ailes postérieures eiilièrement d'un gris cendré. .Se trouve communément partout, principalement le soir, autour des orties dans les lieux bas, pendant les mois de juin et d'aoilt. La Chenille est d'un vert velouté, plus pâle en dessous, avec la vasculaire d'un vert plus foncé, et les sous-dorsales plus claires; les points ordinaires sont concolores; la lêle et les pattes sont vertes. C'est vulgairement l'IlïPÈNE I-l.lil'UA.NT. Les espèces exotiques, plus nombreuses que les européennes, sont presque toutes dues à M. Cue- nce, car on peut ù peine reconnaître les deux ou trois que Kabricius et llubner avaient [irécêdem- ment fait connaître. Parmi les espèces d'Afrique, nous nommerons les Hijpena derasnlis, du cap de Bonne-Espérance; srnialis, des parties centrales; Abussinialis, de l'Abyssinie; parmi celles d'Asie, les iudicnlis et rhondinlis, des contrées centrales, et, parmi les espèces américaines, exoticalis, dn Brésil; pilosalis, d'Haïti: scabralis iHiiblceua), Fabricius, de New- York, de Pensylvanie et du Ca- nada, etc. 214 HlSTOlKb: NATLUliLLE. Les groupes génériques européens admis par M. Guenée comme de la même l'amille que le.s lly- pènes sont au nombre de trois : HïPENODEs, Guenée. Assez voisin des Hypena, ce genre s'en distingue surtout, de même que de tous ceux de la division des llypénites, par l'abseiire de stemniales ; en outre, la nervulation des ailes est toute spéciale et fournit de bons caractères. Les Hypéiiodes, auxquels Stéphens a cru de- voir appliquer le nom de Cledcobia, ne comprend que deux espèces très-délicates ialbixtrifjalis, Hawortl), de Chateaudun, des Alpes, du Jura et d'Angleterre, et cosiœslr'ujaits, Stéphens, trouvée à Châteaudun et en Angleterre), qui volent dans les parties humides et ombragées des bois, et qui se défleurissent très-facilement. ScHRAficKiA, Guenée : surtout distingué par ses antennes courtes, nioniliformes, à peu près glabres, à articles presque anguleux, et par ses palpes très-ascendants, courbés en i'niicille, presque nus. Une espèce (lurfosaiis, Wocke), qui est très-commune dans les prés de certaines parties de l'Angleterre, de la moitié d'août à la moitié de septembre, et qui a été retrouvée en Sibérie et dans le Meklem- bourg. Madopa, Stéphens, à antennes assez courtes, crénelées de cils verticillés, dont deux plus longs par article; à palpes ascendants, obliques; à nervulation particulière, etc. Deux espèces : M. salua- lis, W. V., ou Madope du Saule, que nous représentons dans notre Allas pi. XXX, fig. i, qui se trouve dans presque toute l'Europe, mais surtout dans les régions méridionales, et dont la Chenille cylindrique, allongée, d'un beau vert, avec les incisions jaunâtres, le ventre, et les côtés plus pàles^ la téle coneolore, et les stigmates iwirs, vil sur plusieurs espèces de saules, tels que les Salix triandra, caprœu, etc., el firmalis, Gn., deCayenne. Ce genre, dont l'espèce type était une llypaiu pour Treitscke et un Crainbus pour Ilaworth, est synonyme de Colobocyla, Stéphens. Les groupes exotiques de la même division sont : Dichromia, Guenée, qui a surtout les ailes assez épaisses, entières : antérieures pulvérulentes, à apex peu aigu, non falqué, à aréole rhomboïdale, bien distincte : postérieures discolores et bicolo- res, à nervule indépendante éloignée des suivantes, et insérées près du pli cellulaire : une espèce de Pondiehéry (arosialh, Cramer), depuis longtemps connue, et une autre (trigonalis) de l'Inde cen- trale, décrite pour la première fois, en 1854, par M. Guenée. Nous figurons, pi. XXIX, iig. 5, la DiCHROSllE triangulaire. Rhodina, Guenée, à antennes pubescentes, avec deux cils assez courtes dans les mâles, à palpes longs, droits ou un peu incombants; à abdomen long; à pattes grêles, à éperons lins, ayant les tarses non épineux; à ailes entières : antérieures tré.s-aigiiës et falquées à l'apex, etc. : une seule espèce (falculatis, Gn), de la Nouvelle Hollande, dont nous donnons la ligure pi. XXX, fig. 4. Ruï.NCHiNA, Guenée, se différenciant surtout du précédent genre par ses pattes assez courtes, grê- les, à éperons peu prononcés, et à tarses courts, munis d'épines acérées, et par ses ailes minces, oblongues, i franges soyeuses : antérieures étroites, lancéolées, aiguës et falquées â l'apex. Une es- pèce de rinde centrale (pionealis, Gn.). Pterhemia, Guenée, i ailes larges, lisses, à lignes nettes : antérieures aiguës à l'apex; postérieures très-peu développées, écliancrées et comme mutilées dans les mâles. Une espèce [inutilatalis, Gn) de la Guyane. Ceraptila, Guenée, ayant les ailes larges : antérieures à bord terminal échancré supérieurement; postérieures unies, sans dessins. Une espèce (rciiifcralis, Gn), du cap de Bonne-Espérance. Sarmatia, Guenée ; palpes à peine deux fois plus longs que la téle; pattes longues, grêles : an- térieures plus courtes, ailes assez épaisses, légèrement dentelées : antérieures à bords parallèles, aiguës à l'apex : postérieures arrondies, sans dessins. Une espèce {inlerilalis, Gn.), du cap de lionne-Espérance. Le troisième groupe, les FIerjiimtes prûi'Rf.meim dites, répond en ]nu lie à la sous-tribu des Henni- nilcs, division des Pyralides de Duponchel, et coniiilélement à la famille des Hcrniiiiidu' de M . Gue- née. Ce sont des Papillons à antennes pubescentes, avec deux cils plus longs par article; à paljies variables, à jambes antérieures fréquemment renflées, à ailes assez épaisses et saupoudrées supérieu- rement, et à dessins variables, mais avec des traces de ceux des ailes anlérienres inrérieurcmenl; les V ,> /' r Fig. I. — Madope du saule. Fig. 2. — Nuhf lihiucliàlre. Fig 5. — Chenilles et Nymphes de rYporiomeiilo du l'usani. l'i}:. 4 — hlioditie tid(:ul;ni-e. Fiu'. 5 — Zéilies insulaire. l'I. "II. PAPILLONS. 215 Chenilles oui seize paltes, et vivent plus ou moins carhées dans les touffes de plantes, sous les feuil- les, les mousses, etc. Les Herminites propres s'appliquent sous les feuilles comme les Phalènes; elles habitent les endroits ombragés et humides des bois; mais elles se retrouvent aussi dans les' lieux secs. Les anciens auteurs n'ont guère signalé que des espèces européennes en assez grand nombre mais M. Guenée en a décrit beaucoup d'exotiques, et il les répartit toutes en vingt groupes généri- ques, dont le principal est le : 3™ GENRE. — HERJllME. HEPMINIA. Latreille, 1802. Histoire nalurcllf des Crusiacecs et des Insectes. Antennes garnies de cils bien visibles, dont deux plus longs par article dans les mâles, simples dans les femelles; palpes très-ascendants, longs, com|irimés, à second article droit ou un peu arqué, et à troisième un peu moins allongé; trompe moyenne; pâlies longues, souvent les antérieures avec le tibia élargi et garni de pinceaux de poils extensibles dans les mâles; abdomen lisse, conique, ter- miné par un faisceau de poils chez les mâles, et en pointe brusque chez les femelles; ailes enlières, mates, pulvérulentes, à lignes distinctes, concolores, et à dessins communs, à franges longues, épaisses ; antérieures arrondies ou un peu coudées au bord terminal : postérieures moyennement dé- veloppées, un peu arrondies. Chenilles courtes, rases, irès-atténuées aux extrémités, aplaties en dessous, à incisions profondes, à trapézoïdaux petits, verruqueux; à tête petite; à seize paltes courtes, grêles; vivant cachées parmi les feuilles sèches dans les lieux herbus. Chrysalides placées dans des coques étroites lilées dans les plis des feuilles. Fig. 164. — Herminio pUimeusc. Ce genre Herminie, formé aux dépens des Pyralis de Linné et d'Hubner, et des Phalœna et Cram- bus de Fabricius, est resté presque tout à fait composé comme à l'époque à laquelle il a été créé; cependant il ne présente ])as de caractères bien homogènes, et presque chaque organe varie assez considérablement d'une espèce à une autre; aussi les auteurs anglais ont-ils proposé d'y former plu- sieurs groupes génériques, tels que ceux des Pcchipogon, Paracolax et Mncrochïla Stéphens, qui n'ont été adoptés ni par Duponchel ni même par M. Guenèe. Ce sont des Lépidoptères phalèniformes. de couleur grise, lestacée ou jaunâtre, qui volent dans les parties ombragées des bois, et qui se posent sur les feuilles à la manière des Géomètres, mais dont le vol est généralement plus vif et plus saccadé que celui de ces dernières. Les Chenilles sont assez peu connues, à l'exception de celles de la barbaUs, qui a plutôt l'aspect d'une larve propre- ment dite que celui d'une Chenille. Elles sont paresseuses, et se tiennent toujours cachées sous les feuilles amassées au pied des arbres; on a dit pendant longtemps qu'elles vivaient de bourgeons de chêne et de boideau, de lichens et même de feuilles desséchées, et l'on a prétendu qu'elles refusaient les plantes fraîches; mais il est démontre aujourd'hui qu'elles se nourrissent des feuilles des plantes basses. Seulement, comme elles sont très-vivaces et que leur croissance est excessivement lente, elles se contentent de très-peu de nourriture, se résignent parfois à celle qu'on leur fournil, quelle qu'elle soit, et laissent d'ailleurs très-peu de traces de leurs repas. M. Guenée dit qu'il lui est arrivé d'en conserver une partie de l'automne et tout l'hiver sans leur donner aucune nourriture, et que cepen- 216 IIISTOIUK NATURELLE. danl elles atteignaient le commencement du printemps sans pt'iir, et reprenaient toutes leur force aussilôt qu'on leur donnait des feuilles à manger. Ces Chenilles filent leurs coques dans un tissu serré qu'elles placent dans les feuilles contournées ou dans les plis de l'étoffe avec laquelle on re- couvre les pots dans lesquels on les enlève en captivité, et les Insectes parfaits se montrent tous à la fin du printemps et au commencement de l'été. On en a décrit une vingtaine d'espèces; presque toutes cl naturellement les mieux connues sont propres à l'Europe, se trouvant assez communément par- tout; quelques autres sont exotiques; mais on n'en a encore signalé que des Indes et de l'Amérique du Nord; cependant il est probable qu'il y en a sur presque toute la surface du globe. Nous nous bor- nerons à citer comme se trouvant aux environs de Paris, ainsi que dans toute l'Europe, les H. dcrim lis, llubner; barbalis, Linné; griscalis, W.V., et tarsipinmniis, llubner. Parmi les espèces étrangères, nous nommerons aussi \es H.morbidalis,Gn., de plusieurs provinces de l'Amérique septentrionale, et fraçlalis, Gn., de l'Inde centrale, etc. Nous citerons aussi I'Herminie plumeuse (plumoxaUs). Les genres du même groupe primaire contenant des espèces européennes sont les suivants : i'"" GENRE. — RIVULE. RIVVLA. Guenée, 1829. In Iiuponchel. Hlsloire naturelle des Lépidopièies d'Europe. Antennes courtes, pulvérulentes, simples dans les deux sexes; palpes une fois plus longs que la tête, larges, droits, très-velus, terminés en pointe obtuse; trompe grêle; stemmates visibles; abdo- men terminé en pointe; ailes soyeuses, entières : antérieures larges, ;'i bord terminal formant un angle presque droit avec l'angle interne. Chenilles épaisses, courtes, fusiformes, moniliformes, à trapézoïdaux verruqueux, à seize pattes, ù tète un peu globuleuse, aplatie en devant, plus grosse que le cou; vivant de plantes basses dans les prés humides. Chrysalides épaisses, ^ léte bituberculée, attachées par l'anus et ceintes d'un Id au milieu du corps. Le type de ce genre est la Riviila sericcnlis, \V. V., anciennement et successivement placée dans les genres Pyral'is, Plialœna, Boiys, Scopnla et Margarilia : son envergure n'atteint pas 0'",02, les ailes supérieures sont d'un jaune d'ocre, avec les deux lignes médianes ;'i peine visibles, siiiuées, denticulées, et une tache cellulaire d'un gris noirâtre sur laquelle se voient deux petits points noirs, superposés, mais écartés, ce qui la fait paraître ocellée; le bord terminal est teinté de noirâtre fondu, sur lequel se dessine légèrement la nervule subterminale en petits traits blancs et luisants très-rap- prochés du bord, et dont le bord apical est marqué d'un point noir; ailes postérieures d'un gris ocracé uni; le corps est entièrement jaune. Assez commun en juin et juillet dans toute l'Europe. Les premiers états dt: cette espèce offrent surtout des particularités remarquables. La Chenille, qui ha- bite les prés humides, est d'un beau vert velouté, avec la vasculaire plus foncée en transparence, et deux sous-dorsales très-larges, continues, d'un blanc mat, pour tout dessin; les poils des trapézoï- daux sont noirs; la tète est concolore, semée de petits points blancs. Cette Chenille ressemble un peu à celles des Ptciopliorus, et sa grosse tête aplatie lui donne aussi l'aspet de certaines Tenthrédines; elle est paresseuse et change peu de place. Quand elle veut se transformer, elle file autour de la place qu'elle doit occuper une toile à peine ébauchée, une sorte de commencement de coque, puis elle se place au milieu et entoure d'un lil la partie moyenne de son corselet, ensuite le dernier an- neau abdominal, et ces deux liens communiquent par deux fils longitudinaux. Elle forme donc, par le mode de suspension de sa chrysalide, suspendue en plein air, la transition entre les nymphes attachées par un simple fil, comme les Diurnes et les Phaléniens du genre Eplitjra, et celles qui sont placées dans un réseau complet. La chrysalide est verte et présente, comme la Chenille, deux sous- dorsales blanches, fines et un peu ondulées, qui ne s'étendent pas sur son corselet. M. Guenée ajoute à la sericealh une espèce propre à l'Amérique septentrionale, et à laquelle il applique la dénomination de propinqunlis. l'Al'ILLO.NS. -211 h'-' GENRE. - SOPimOMi;. SUPIinONlA. Duponcliel, 1844. Calaluyue iiiclliinlique ilt's l.c[ii(l(t|iiL'rt's d'F-uropp. Aiilcnnes crénelées de cils coiirls dans les mules, illifoniies dans les femelles; palpes presque aussi longs que le corselet, un peu arqués, écartés, ascendants, à troisième article subulifornic et deux fois moins loni; que le deuxième, qui est presque droit; trompe courte; pattes i,'iêl-»s, squameuses: corps squameux; ailes lisses, minces, concolores, à dessins communs : antérieures un peu coudées : postérieures peu développées. Chenilles ayant l'aspect de celles des l'haléniens, courtes, n'ayant qiie'deux paires de pattes ven- trales complètes et une troisième rudimentaire, à lète grosse, globuleuse, à trapézoïdaux petits. Chrysalides courtes, obtuses, contenues dans des coques blanchSires filées entre les feuilles. Ce genre a été réellement créé par M. Guenée, qui lui avait appliqué le nom de Polijpofjon, ancien- nement employé par Sehranck pour désigner le groupe connu aujourd'hui sous la dénomination (VHcrm'inia; Duponcliel en a changé le nom en celui de Sopltronia : 1° parce que le mot de Polijpo- ijon est déjà emjdoyé génériqucment en botanique; 2" surtout pour éviter la confusion qu'auiail \m entraîner la transposition de la dénominalioii de Sehranck à un groupe différent de ci'lui créé origi- nairement, la seule espèce qu'on y laisse est la S. cmortitalis, W. V., qui a un aspect tout à fait phaléniforme, resseinblant à une tplnjsa pour la coupe des ailes, et à une Metrocampa pour les dessins. Ce Lépidoptère, d'une envergure de 0'",f)25, a les ailes d'un gris ocracé olivâtre; il vole en juin dans les parties ombragées des bois du nord et du centre de la France; mais il n'habite que certains bois, et n'est pas rare dans nos environs, au bois .Saint-.lacques, près d'Enghien. Les S. ikr'ivdiis, llubner. elnlivar'in {Gcoitirlrni, liorkhansen, n'i'u sont que des variétés. fi""' GENRE. — SIMPLJCIE. SIMPLICIA. Guenée. 1S54. Spériî's (les 1 épldnptores, dans los Suites à Bii/fmt. .Antennes sans nodosités dans les mâles, fortement pubescentes; palpes minces, très-recourbés; front bombé; pattes grêles, toutes semblables, sans bouquets de poils; ailes lisses, entières ; anté- rieures oblongues : poslt'rieures très-peu développées, ;i une seule ligne peu distincte. Ce groupe est formé aux dépens des Uenniiiia, et il s'en distingue par plusieurs caractères, principalement par ceux de la nervulation des ailes. Le type est la SimpUcia rertnli.i, Eversmann, de moyenne taille, qui habite dans les vignes, en septembre, aux environs de Vienne, et qui a été aussi trouvée, en juillet, auprès de Casan et d'Oi'embourg. .\I. Guenée y joint ses S. inPcxulis, de l'ile l'iourbon. et iiiiuiiKilifi, de l'Abyssinie. 7"- GENRE. — NODARIE. I\'ODAP,IA. Guenée. 1854. Spécii'sdps Lt-pidoplfTt'fi, d.lris \cs Suites a Hiiffnrj. Antennes assez longues dans les nn'des, contournées, d'abord l'i peine pubescentes, et s'épaissis- sant insensiblement jusqu'au tiers de leur longueur, puis brusquement, grêles, pubescentes, et à deux cils plus longs par article; palpes trè.s-arqués, ascendants, plus longs que la tête: pattes assez fortes; ailes arrondies, ;i liauges longues : antérieures épaisses, squameuses, étroites -^ la base: pos- térieures discolores, sans dessins. On ne range que quatre espèces dans ce genre, toutes nouvellement découvertes et placées avec les r.°- 28 218 HISTOIRE NATURELLE. Ilerniiiiies, auxquelles elles ressemblent. Le type est la Piodaria Hispanalis, Gn., du midi de l'Espa- gne : les autres sont les N. nodosniis, Flerrieli-Scliœffer, de la Sicile; œtliiopalis, Herrich-Scliœffer, de la Turquie, et cxternalis, Gn. (peut-être coruicalis. Fabricius), de la côte de Coromandel. 8°-« GENRE. — IlÉLIE. HEU A. Guenée, 18-44. In Duponchi'l. Calnloguc mèlhodique des Lopidnpières d'Europe. Antennes courtes, garnies de cils fascicules chez les mâles, dont deux par article beaucoup plus longs que les autres, et se recourbant jusqu'à toucher le suivant; palpes ascendants, recourbés, à articles grêles, squameux; corps robuste; abdomen ne dépassant pas les ailes; pattes longues; ailes entières, épaisses, arrondies, squameuses, à franges longues : antérieures à apex obtus, à lignes et taches nombreuses et distinctes : postérieures participant plus ou moins aux dessins des premiè- res, peu développées. Chenilles épaisses, assez courtes, cylindriques, à seize pattes, mais ayant la première paire des ventrales plus ou moins atrophiée, à tète globuleuse, à trapézoïdaux fins et légèrement verruqueux; vivant sur les plantes basses. Chrysalides renfermées entre les feuilles ou dans de petites coques de terre. Ce genre a pour type et pour espèce européenne unique Vllelia calvarialis, W. Y., dont la Che- nille vit sur les Runiex, et qui, spécifiquement rare, se trouve dans toute l'Europe en août et parfois en septembre. Toutes les autres espèces, au nombre d'une dizaine, ont été indiquées par llubner et M. Guenée; nous ne citerons que les //. phœl'is, Gn., de l'Amérique du Nord; Uluralis, llubner, de la Géorgie américaine, et carbonalis, Gn., de Van-Diémen. Tous les autres genres, que nous allons indiquer, sont exotiques : Cïci.0PTERïx, Gn. Genre ne renfermant encore que deux espèces américaines (les C. observalh et palricialis, Gn., de Cayenne), qui ressemblent beaucoup :'i des Phaléniens, et dont les dessins des ailes rappellent ceux des Noctuéliens du genre Palindici. Ces ailes sont entières, arrondies, conco- lores et à dessins communs, minces, lisses, unies et à nervures saillantes au-dessus, à franges courtes et serrées. lIvnriiLLODEs, Gn. Deux espèces : l'une de l'Inde centrale (H. leiitalis, Gn.) et l'autre du cap de Bonne-Espérance {H. ulifjinocalis, Gn.), qui, outre la nervulation spéciale des ailes, n'offrent guère que des caractères génériques négatifs, tels que le manque de nodosités aux antennes et aux patte,'^, etc. Cleptix.*, Gn. Caractérisé principalement par la nervulation des ailes, surtout par l'aréole oblong, émettant à son sommet trois nervures également espacées aux ailes antérieures. Une dizaine d'es- pèces des deux Amériques, toutes décrites par M. Guenée, et parmi lesquelles nous ne citerons que la B. coiilusalis. Aristaria, Gn. Une seule espèce brésilienne (cclhtlatis) entre dans ce groupe, et se fait distinguer par ses antennes longues, minces, presque nues jusqu'au milieu, où elles sont munies d'un long pin- ceau de poils dans les mules; par ses palpes longs, à troisième article distinct; par la nervulation spéciale des ailes, etc. ToRTRrcoDEs, Gu. Trols espèces brésiliennes (type, pterophoralis) , et une de la Guadeloupe, toutes décrites par M. Guenée, forment ce groupe singulier, à antennes sans nodosités, à palpes très-longs, robustes, écartés, à pattes longues et robustes, et à ailes épaisses : groupe ressemblant vaguement à des Tortr'ix, et pour une espèce (sueralis, Gn.) à certaines espèces du genre Selenis parmi les Noctuéliens. SiTOPHORA, Gn. La seule S. vesicularis, du Brésil, forme ce genre, remarquable par ses palpes et surtout par un renflement vésiculeux dû à la dilatation de certaines nervures, et situé à la base de l'aile postérieure. Glknopteris, Hubner. Deux espèces de l'Amérique méridionale (G. oculifernlis, Hubner, et herhi- PAPILLONS. 219 rfa/is, Gn.), à ailes épaisses, yeloutées, larges, eiititMes, non anguleuses : aulérieures à lignes nom- breuses, à taches fellulaires distincles, poslérieures discolores. et à dessins diflereiils. Ce groupe, à ailes parées de brillantes couleurs et à dessins Irés-traneliés, a f|uelf)ncs rapports, pour l'aspect gé- néral, avec les Litbosides. Renia, Gn. Antennes assez courtes dans les niûles, épaisses, pubescentes, renflées près du som- met, où elles sont munies d'une forte touffe de poils laineux, puis redevenant minces et contour- nées; palpes longs, garnis de poils grossiers et squameux sur la tranche intérieure; ailes trcs-dcve- loppées, etc. Une dizaine d'espèces, toutes propres à l'Amérique, et dont le type est la /«. urllwsia- lis, Gti., du Brésil. liEJECTAnu, Gn Groupe ne renfermant que deux espèces ; les B. erebalis, Gn , du Brésil, et cocy- talis, Gn., de Cayenne, ayant un aspect tout à fait semblable à celui des iNocluéliens, ni;iis s'en dis- tinguant surtout par la disposition de ses palpes, et présentant un corps proportionnellement ro- buste, des ailes épaisses, veloutées, etc. Physui.a, Gn. Groupe exotique, ne renfermant que quatre espèces américaines (treis de Cayenne, et une, la plilisialis, Gn., d'Haïti), de petite taille, et à ailes délicates, entières, bordées de points bien marqués, arrondies, et sans coudes bien marqués. lloMOGiiAMJiA, Gn. Six espèces, de Cayenne ou du Brésil (type, miacalis. liidiner), forment ce groupe, qui a beaucoup de ressemblance avec le précédent, mais qui s'en distingue surtout par ses ailes légèrement dentées, délicates, concolores, à dessins communs, et se répétant en dessous, marquées d'une ou plusieurs bandes obliques communes, et louchant les deux bouts. IlETEriûGhAVMA, Gn. Deux espèces {circitmflexalis, Gn., du Brésil, et ciidorealis), ijui ressemblent aux lliipciia. forment ce groupe, dans lequel les ailes sont entières ou très-peu festonnées : antérieu- res Iriaiigidaires, et postérieures très-développées, plissées. Mastvgoi'iioka, Poey. Ce groupe, principalement caractérisé par ses palpes extrêmement longs, à trois articles égaux : le premier étendu en avant, le deuxième replié sur celui-ci jusqu'au niveau des yeux, et le troisième, couché sur le dos et velu, ne renferme que la M. parralis, Poey, de l'île de Cuba. Ci-ANYsiA, Gn-: Genre américain ne comprenant que quatre espèces, et caractérisé surtout par ses antennes dépourvues de nodosités, par ses palpes très-longs et connivenis dans les mâles, ses pattes antérieures munies d'une épaisse palette de poils squameux, par ses ailes antérieures oblongues, et ayant ([uekpie ressemblance éloignée avec les Asopia et les Acjrotera. Le type est le C. niifjidaris, Ilubner, de l'Amérique septentrionale, et qui a été indiqué ;i tort comme habitant l'Europe. DEUXIÈME SOUS-FAMILL MICROLEPIDOPTERES. Le nom de Microlépidoptires. créé dans ces derniers temps, a été a]ipliqué d'une manière gé- nérale à pres(|ue toutes les petites espèces de Lépidoptères, et cela principalement par la faute des collectionneurs, qui ont trop étendu cette dénomination, et ont placé sous ce nom toutes les espèces trop petites pour mériter leur attention; mais, scientiliquement parlant, on doit, à l'exemple de M. Guenée, ne comprendre parmi les Miciolépidoptères que les Torlrix, les Crambns, les Alu- cila et les Tinea, et dès lors les PyrciHtcs et les Ilermiidtcs, qui, bien que souvent d'aussi petite taille qu'eux, en sont séparés parce qu'ils en diffèrent essentiellement par la plupart de leurs orga- nes, et surtout p;ir la nervulation de leurs ailes, et (|u'ils se rapprochent davantage des Phaléiiiens et des Noctuéliens. Quant à la caractéristique générale des Miciolépidoptères. il serait assez difficile aciucllement de 250 HISTOIIŒ NATURELLE. la donner; nous renvoyons à ce que nous avons déjà dit à ce sujet en traitant des Pyra'.iens, et nous compléterons les détails que nous avons à donner lorsque nous étudierons les divisions partieulières des Toilr'uilcK, Crambiicx, Ypoiioiiieulkes et Tinéilcs, et principalement les deux tribus des Tor- tr'uhlcs et des Tinéidcs. qui peuvent les renfermer toutes. Nous donnerons seulement aciuellenient quelques détails sur ces Insectes, et nous exposerons en quelques lignes les diverses classilications qui ont été proposées pour les disposer métliodiquemenl. I-"ig. 1G5 — Veniliine tlu prunier. (Mâlcl Les Microlépidoptères sont toujours des Insectes de petite taille, et dont l'envergure des ailes n'at- teint très-souvent pas 0™,ÛI, et est très-souvent même au-dessous de cette longueur, et cela offre moins d'exception que chez les Pyralites et les llerininites, dans lesquels nous avons vu des espèces exotiques de taille moyenne et même assez grande : ce sont donc toujours des Lépidoptères d'es- pèces minimes, et c'est ce qu'indique leur dénomination générale, dénomination hybride prove- nant des mots grec, de p.tzjoo; (petit), et latin ou français, de Lepidoptcra ou Lépidoptère. Nous avons dit que, dans l'ordre que nous étudions, ce sont les plus petites espèces; mais, si nous comprenions dans nos études toute la classe des Insectes, nous devrions dire que ce sont des espèces de taille moyenne ou petite. En effet, pour ne parler que des Coléoptères, combien n'en a-t on pas signalé de quatre à cinq fois plus petites, et celles-là, on les a étudiées d'une manière complète et sous le point de vue zoologi(]ue ])roprement dit et quelquefois même sous le point de vue anatomiqne. Pourquoi cette différence dans l'étude d'êtres de la même division primaire? Pourquoi a-t on négligé l'obser- vation des petits Lépidoptères (nous pourrions dire des petites espèces de divers ordres d'Insectes, tels que ceux des Hémiptères, des Diptères, etc.), eta-t-on, au contraire, publié de nombreuses et intéressantes observations sur les petits Coléoptères? Cette anomalie, qui, nous sommes heureux de le dire, tend chaque jour, mais dans ces derniers temps seulement, à disparaître, tient à plusieurs causes. La recherche et la conservation des Microlépidoptères es! beaucoup plus difficile que celle des Coléoptères, que nous pourrions appeler des Microcoléoplères; puis, oserons-nous le dire, peut-être, parmi ceux qui s'occupent des Lépidoptères et des Coléoptères, y a-l-il pour les premiers beaucoup plus d'amateurs que de vcritibles nalnralisles, et pour les seconds un nombre égal des uns et des autres ou même plus de natur;ilistes que de simples l'ollectionneurs. Si les Microlépidoptères sont excessi- vement fragiles, ce qui est encoi'e une des causes qui les a fait négliger, ils offrent, lorsqu'on les étudie à la lonpe, des couleurs brillantes, variées, parfois métalliques, des dessins différents et jo- lis, et, sous tous ces poinis de vue, peuvent liilter en beauté avec les Diurnes. Leur forme est au moins aussi agréable à l'œil et n'offre rien d'aussi lourd, quelquefois d'aussi disgracieux que celle des .Nocturnes et surtout des Crépusculaiies. Ces insectes sont essentiellement nocturnes, et parleur petitesse même peuvent se cacher facilement et sont difliciles ii prendre. Lorsqu'on peut les saisir, le moindre aliouclieuieul les déflore et peut même les détruire plus ou moins complètement. Ils re- cherchent moins les vives lumières que ne le l'ont les Pyralites jiroprement dites; mais, sous ce point de vue, ils pouiiaient conserver le nom que Fabricius leur applique, car ils le sont cependant aussi, puisque, pour ne citer en passant qu'un seul exemple, c'eitt par l'observation des habitudes de la Pyrale ou Tortrix de la vigne que l'on est parvenu à indiquer un moyen de la détruire : en effet, ce Lépidoptère est attiré par le feu, et l'on a proposé de placer des sortes de lamjiions dans les vignes qu'il détruit, et par ce moyen on parvient à eu tuer un très-grand nombre. En effet, ces Insectes si petits sont souvent nos plus grands enufmis, et ils sont d'autant plus à redouter, que, par leur petite taille, 'df, nous échappent facilement; nous reviendrons sur ce sujet important, mais nous de- vons dire actuellement que c'est parmi eux que se trouvent la Pyrale ou Tortrix de la vigne, qui fait si souvent In désnhition de nos vignerons; |ps Yponomeiites. qui attaquent d'une manière si fâcheuse PaI'ILLUNS. 2L>I plusii'iirs de nos aibres ù fruit, et surtout nos pommiers; les Teignes, ces ennemis en quelque sorte domesti(|ues, qui, dans nos foyers mêmes, détruisent nos tissus, cle. Ce n'est pas, on le comprend, à l'état de Papillon que les Mierolepidopléres nous sont dangereux. car ils prennent peu de nourriture, el ne nous nuisent nullement en attaquant quelques fleurs ou quelques feuilles, mais c'est à l'état de Chenille, leur véritable vie active (si nous pouvons nous expri- mer ainsi), qu'ils nous causent des dégâts quelquefois très-notables. Ces Chenilles ne sont plus con- stituées d'une manière aussi complète que celles des espèces supérieures; ce sont en quelque sorte de petits Vers de eoideurs pâles. Mais, hàtons-nous de le dire, nous ne savons que bien peu de chose de ce premier étal de l'Insecte, et beaucoup moins que nous n'en savons du Papillon proprement dit. Peut-être, sur vingt espèces connues, n'a-l-on pas encore donné la description d'une seule Chenille : cependant ce qui en a été dit, et nous devons principalement citer les observations de MM. Guenée, Stainton et de quelques autres, nous présente des observations du plus haut intérêt, des faits inat- tendus, et sans nul doute cette paitie de la science sera, d'ici à quelques années, l'une des plus cu- rieuses que nous ayons. Le passage de l'étal de Chenille à celui de Papillon se fait de manières assez variées, et déj;^ certaines chrysalides ont présenté des particularités curieuses sur lesquelles nous reviendrons. f^ Fig. 166. — !£i\e mignoneUe. (Pusiella.) On connaît, en Europe seulement, un très-grand nombre de Microlépidoptères, et lorsqu'on étu- diera sérieusement celte partie de l'entomolOy^ie, nul doute que ce nombre ne sera bientôt doublé el même triplé. Quant aux espèces exolique.^, on n'en a décrit qu'excessivement peu; on n'en rencontre que quelques-unes indiquées dans les auteurs ; ce sont des espèces que le hasard a données aux voyageurs et qu'ils n'ont pas recherchées, parce qu'elles sont irés-difficilcs à conserver et parce qu'elles n'offrent pas de valeur. Il doil néanmoins s'en trouver à l'étranger aussi bien qu'en Europe, et il n'est pas douteux qu'elles ne soient très-abondamment rè; anducs sur tout le globe. CommiMit exiger des naturalistes voyageurs qu'ils ne négligent pas les Microlepidoplères, alors que la plupart des auteurs de catalogues de Le])idoptères ont arrête leur travail avant de commencer l'indication des noms de ces petits êtres, et alors qu'il n'existe aucun tr;ivail complet sur celte tribu? Aussi, pour donner un nouvel élan à cjettc partie de la zoologie si négligée encore aujourd'hui, attendons- nous avec une vive impatience le travail général que prépare depuis longues années notre savant col- lègue M. Guenée, et qu'il doit |iublier procliainenient dans le Spccics des lA'pidopttrcs de l'éditeur lioret. Pour nous, dans cet ouvrage, autant que sa forme élémentaire pourra nous le permettre, nous nous étendrons le plus que nous pourrons sur la distinction générique et les mœurs des Microlêpi- doptères, et nous serons heureux si, par notre travail, nous avons engagé quelques-uns de nos lec- teurs à recu'illir des observations nouvelles, et à ajouter ainsi de nouvelles pierres à l'cdilicc ipie la science réclame. Pour terminer ces généralités, nous dirons, principalement d'après un travail de M. Guenée, inti- tulé : Esmi sur une nouvelle clnssiftcation des Microlepidoplères el calaloi/ue des espèces euro- péennes connues jnsquti ce ']0'ir, et inséré, en 1843, dans les Annales de la Société enlomolo- fjirpir de France, (piehpies mois relativement à l'histoire de la science (pii concerne les Microlèjiido- ptéres. Linné n'a établi dans les espèces qui nous occupent que trois grandes divisions : Toririx, Tinea cl Aluciia, comprenant cenl cinquante-huit espèces, el ses divisions du Syslenia naliine forment encore aujourd'hui la base des trois divisions primaires des Microlépidoptères. Scopoli, dans VEu- loniohfiia Carniola. a déciil. pour le pays qu'il fait connaître, un plus grand nombre d'espèces que 222 HISTOIRE NATURELLE. Linné. Les auteurs du yVieturgcgeml Verzciclmiss, Schiffermuller et Denis, que nous avons, à l'exem- ple de la plupart des entomologistes, indiqués dans cet ouvrage sous la simple abréviation de W. V., ont adopté les divisions linnéennes, y ont établi quelques sudclivisions basées sur la couleur, et ont surtout donné de bonnes descriptions spécifiques, quoique niallieureusement trop courtes. Fabricius, tant sous le point de vue générique que spécifique, a occasionné aux zoologistes, relativeinenl aux Microlépidoptères, plus de reclierches inutiles qu'il ne leur a offert de véritables ressources : l'en- tomologiste de Kilil a peu changé aux genres de Linné, si ce n'est les noms : il nomme, on ne sait pourquoi, les Torlrix : Pijralis (et cela tout en laissant les vraies l'yrales réunies aux l'Iialé- niens), et les Aliiciia ; Pterophorus, et toutefois, sous cette même dénomination à'Alucïla, il isole des Teignes un groupe assez nombreux qui n'a pas été adopté; enfin il a créé les genres Galleria, Plnjsis. Crambits et Ypsolophua, qui sont restés dans la niélliode, mais dont la caractéristique a dû être changée de fond en comble. Hubner n'a point publié de texte pour ses Torlrix, et, dans ses Ti- necr, il a donné une classification assez compliquée et qui renferme plusieurs groupes admis générale- ment. M. Froelich a traité uniquement des Torlrix, et son travail, qui comprend l'indication de grou- pes véritablement naturels, est le premier oti l'on trouve une méthode utile et détaillée, mais il n'en est pas tout à fait de même pour les descriptions spécifiques. Treitscke, dans sa classification, qui'com- prend un grand nombre de genres, a indiqué quelques rapprochements heureux et a formé quelques groupes assez naturels. Duponchel n'a fait que modifier le travail de Treitscke; il l'a fait souvent avec bonheur. M. E. Blanchard, de son côté, n'a cherché qu'à restreindre quelques-uns des genres trop nombreux admis par Duponchel, et a disposé plusieurs d'entre eux différemment. Stéphens, de son côté, a multiplié peut-être trop les genres et les espèces, et cela souvent sans les caractériser suffisam- ment, ce qui fait que son travail n'a généralement pas été adopté. Assez récemmenlM. Fi.scher De Roes- lerstamm a doté la science d'un ouvrage aussi clair et aussi explicite que plusieurs des précédents Sont obscurs et incomplets; on y trouve une synonymie exacte, de bonnes figures, une histoire de mœurs et des premiers étals bien observée, mais on y chercherait en vain une classification, et l'on n'y trouve que des faits nombreux et placés sans aucune espèce d'ordre. M. Zeller a donné, dans le journal Vlsis, un essai sur les Tinca, et depuis un travail semblable sur les Toririx : sous le point de vue descriptif, cet ouvrage est excellent, mais il n'en est peut-être pas de même sous celui de la classification, l'auteur n'admettant comme caractères principaux que ceux de l'Insecte parfait, et multipliant trop ses coupes primaires. Enfin la dernière classification que nous voulions citer est celle dont .M. Guenée a enrichi, en 1845, les Avnales de la Société enlomologiquc, qu'il n'a mallieu- reusement pas terminé»', mais qu'il se propose de reprendre et de compléter prochainement : cet ouvrage est un catalogue de toutes les espèces européennes des Torlrices et du commencement des Tineœ de Linné; il comprend d'excellents détails en latin sur les mœurs et sur quelques descriptions, et renferme un grand nombre de subdivisions formées et distribuées très-naturellement. Un re- proche qu'on pourrait peut-être faire à M. Guenée, c'est d'avoir trop multiplié le nombre des divi- sions; mais telle est la tendance actuelle de la science, et si cette tendance continue encore une vingtaine d'années à se manifester, il arrivera que chaque espèce formera un genre; alors nous en serons ;\ peu près arrivés à la méthode mononymique que M. Amyot a essayé d'introduire pour les Hémiptères, si ce n'est que chaque espèce aura deux noms au lieu d'un, et que les tribus de- viendront de véritables genres linnéens; malgré ce reproche, qui peut n'être pas juste si l'on n'aug- mente pas le nombre des genres actuels et si des espèces nouvelles viennent s'y placer, la clas- sification de M. Guenée est sans nul doute le meilleur guide que nous aurions pu suivre; mais cela ne nous a pas été possible, parce que M. Guenée fonde un assez grand nombre de genres qu'il ne caractérise pas, et en modifie notablement plusieurs autres sans indiquer les motifs qui le font agir ainsi. Nous suivrons plutôt la classification de Duponchel; mais nous ferons connaître aussi brièvement celle de M. Guenée, et nous donnerons, autant que possible, la concordance de l'une avec l'autre; cela nous a semblé meilleur pour le but que nous nous proposons : celui de faire con- naître les principales espèces, en nous étendant principalement sur les mœurs curieuses de leurs Chenilles. Outre les auteurs de classifications sur les Microlépidoptères, dont nous avons déjà parlé, nous in- diquerons encore les noms des naturalistes qui n'ont publié que des descriptions isolées de genres et d'espèces: tels sont, par ordre alphabétique, M. le docteur Boisduval, Clerck, Cramer, Curtis, Es- PAPILLONS. 225 per, Evorsmann, Freyer, De Géer, Geoffroy, Ratzeburg, Réaiiimir, Uossi, Tliunberg, De Villers, Zincken, etc. A l'exemple des anciens natnralisles, el comme l'a proposé de nouveau M. Guenée, nous partage- rons les Mierolépidoptères en deux divisions principales, les Tor.THiciTEs et les Timîites. Nous devons dire que les entomologistes ont trouvé un moyen ingénieux de reconnaître, rien qu'à l'inspection de son nom, si un Insecte appartient à l'un ou à l'autre de ces deux grands groupes ; en effet, ils sont convenu de terminer en ana toutes les dénominations spéciliques des Tortricites, et en ella toutes celles des Tinéites, de même que, comme nous l'avons déjà vu, ils finisseni en alis tous les noms des Pyralites. Ce moyen, qui a quelque rapport avec un procédé à peu près analogue en usage en chimie, serait très-bon à multiplier en entomologie et en ornithologie, qui offre des exemples ana- logues : ce |)rocédé aide la mémoire et donne un moyen de se reconnaître au milieu d'une foule de mots qui souvent ne nous rappellent rien. La modification à introduire dans les noms anciens est peu considérable; le radical du mot reste toujours pour nous guider : aussi est-il fâcheux (|ue ce procédé ne soit pas généralement adopté, et que de savants enlomolrigistes modernes, M. Zeller, entre antres, aient proposé de laisser à l'arbitraire la terminaison des noms des Pyralites, des Tortricites et des Tinéites. PREMIERE TRIBU. TORTRICIDES. TORTRICES. Linné. Les espèces et genres nombreux de cette tribu comprendront presque tous les Torlr'ix linnéens, nos Torlriciles ou la tribu des Plalijotnydes de Duponeliel. D'après cela, nous n'avofis pas à donner actuellement les caractères généraux et les détails de mœurs de ces Insectes, devant le faire bientôt en traitant de l'unique sous-tribu qu'ils forment; nous donnerons seulement la liste des tribus et genres admis par M. Guenée dans sa huitième division des Nocturnes, ou dans les Toririces. afin que l'on puisse juger de l'arrangement systématique qu'il propose, lorsque nous indiquerons la synonymie de celle méthode avec celle de DnponcUel, que nous suivrons spécialement. TOmniCES. — l"--^ Tribu. CIMBIDI, Gn. Genre : IUlias, Treitscke (quatre espèces : type, prn- sina, Linné. — 2'' Tribu. TOliTRlClDl. Genres ; SARiioTuiiirA, Curiislune espèce, rnwnvana, W. V.); ToKTRix, Linné (quarante-neuf espèces : type, pijrattaud, llubueri; Dicuei.ia, Gn. (trois espèces : type, liisiriuïiinia, Fabr.); Amphvsa, Curtis (une espèce, gcrnïncjana, W. V.), OEnectra (une espèce, Ville- r'iana, W. V.); Lemogramma, Stéphens (huit espèces : type, litcrana, Linné); Teras, Treitscke (trente- cinq espèces : type, lipsiana, W. V.); Perokea, Stéphens (trois espèces : type, contaminala, llub- ner); Dictïoptervx, Sti'|)hens (sept espèces, Urfl'mcjana, Linné); AncïROTozA (nue espèce, coiuravnna, Fabricius); Ptycholoma (deux espèces : type, liclia-ana, Linné). — ô' Tribu. PF.NTIIINIDI, Gn. Gen- res : Ditula, Stéphens (deux espèces : type, llarmaniana, Linné); Pentmi.na, Treitscke (quatorze espèces : type, picana, Freyer); Antiiithesia, Stéphens (deux espèces : type, salicania, Linné). — ¥ Tribu. SPILONOTIDI, Gn. Genres : Spilo.nota, Curtis (huit espèces : type, occitala, W. V.); Par- dia, Gn. (une espèce, tripinictana, W. V.). — y Tribu. SlTiICOlilDi, Gn. Genres : Aspis, Treitscke (espèce unique, ailntanniana, Linné); Sideria Gn. (espèce unique, HcliaUnia, W. V.); Sericoris, Treitscke (vingt-quatre espèces : type, grapholitana, Gn.); Selenodes, Gn. (deux espèces : type, textann, Freyer); Mixodia, Gn. (deux espèces : type, schtilziaua, Fabr.); Aterpia, Gn. (espèce uni- que, amlercfigana, Gn.); Melodes, Gn. (deux espèces, arruaim, Linné); Pelatea, Gn. (espèce unique, klugiuna, Frey.); Stictea. Gn. (neuf espèces : type, arlmtnnu, llnbiier); ()rtiiot.ema, Slé|ihens (trois espèces ; type, unlKjuana, llubner). — 6'' Tribu. SCIAI'IIILIIH , Gn. Genres ; Fripsei.a, Gn. (sept espèces ; type, qunilrana, llubner); Phteocuroa, Stéphens (deux espèces : ty|)e, rtiqosana. llubner); Trachvsmia, Gn. (deux espèces : type, Duponclieltatin, Costa); Cisephosia, Stéphens (cinq espèces : type, ciiiclann, W. V.); Sciaphila, Treitscke (treize espèces : type, nubilana, llubner); 224 IIISTOIUE NATURELLE. PHAi.EnoPTEBA, Gii . trois espèces : type, alpicolana, lliibner); TenATODES, Gn. (espère iiiiii|iie. viil- gtaia, Frcy.); (Ilepsis, Gn. (six espèces ; type, ritslicatia, Treilscke). — 7'' Tiibii. GI'iAI'IIOLlTIlIOL Gueiiée. Genres : LEniA.Gn. (espèce unique, kwccolnnu, Ilnbnei); Pifoxopteryx, Treilscke (seize es- pèces : type, tinguicann, Linné); GnAPiiOLiinA, Treilscke (qiialorze es|)èces : type, n'isana, Linné); PjiLiEODES, Gn. (sept espèces : type, friiichtta, IIiii)ner); IlYPEnsiEcu, Gn. (deux espèces : type, un- f/uslaim. Ihibner); Iîatodes, Gn. (espèce niiiqiie, f)ninrr'ilifin(i, Diipoiicbil); P;edisca, Treilscke (neuf espèces : type, solandrïuna, Linné); EpuippipnoRA, Dnponchcl (vingt-quatre espèces : type, hrunn'i- clnana, Linné); OumniA, Gn. (espèce unique, alinana, lliibncr); Skhasia, Slèpbens (cinq espèces : type, spiniaiia, Treilscke); Coccyx, Treilscke (quinze espèces : type, slvobilana, Linné); Pasiplasia, Guenée (espèce unique, moniicoluna, Manneriieim); Retinia, Gn. (sept espèces : type, resinana, L.); Carpocapsa, Tr. (cinq espèces : type, ponionana, Ijinnè); Opadia, Gn. (espèce unique, funcbrana, Treilscke); Eddopisa, Gn. (quatre espèces : type, ncbritana, Tr.); Stighonota, Gn. (treize espèces : lype, jungiana, L.); Diciir.onuAMpHA, Gn. (trente et une espèces : type, poliUnia, W. V); Pyrodes, Guenée (espèce unique, rhcdinna, L.); CAToprniA, Gn. (vingl-Iiuil espèces : type, pupUann, L.); Trycheris, Gn. (espèce unique, mediana, W. V.) — 8" Tribu. PYPiALOlDI, Gn. Genres : Sim^ethis, Stéphens (trois espèces : type, vibrana, Hubner); Cmoreutes, Treilscke (espèce unique. sc'inlUutana, llubner); Xvlopoda, Lalreille (trois espèces : type, Fahric'uDin, L.); Orcuesiia, Gn. (trois espèces : type, Diana, Hubner). — 9" Tribu. COCIIYLIIH, Gn. Genres : Lobesia, Gn. (cinq espèces : type, reliqnana, Hubner); Eupœcilia, Stéphens (seize espèces : type, purgalana, Tr); STE^0DEs, Gn. (es- pèce unique, elongana, Fr.); Xanthosetia, Stépliens (cinq espèces : type, soegana, L.); Chrosis, Gn. (cinq espèces : type, dccimana, W . V.); Argyrolepia, (seize espèces : type, iriangitlana, Tr.); Argy- ROPTERA, Duponchel (sept espèces : type, parrojsiana, Tr.); Cochylis, Tr. (dix-sept espèces : lype- dipollana, Hubner). — lO"" et dernière tribu. APIIELIDI, Gn. Genres : Apuei.ia, Curtis (trois espè- ces : type, gonana, L.); Tortricodes, Gn. (deux espèces • type, liyemaiu;, Hubner). Fig. 1G7. — Torilençe du Itouvre. (Mule.] sors-TRiBU viviçur. TORTPiICITES. Antennes rarement plus longues que le corps, liiiformes dans les deux sexes, excepté dans le genre Amphijsa, où celles du mâle sont pectinèes, et le genre Naia. où elles sont ciliées; palpes inférieurs ou maxillaires seuls visibles et avancés, ;i premier article couri, mince, un peu conique, presque nu; ;i deuxième article beaucoup jilus grand, babiluellenient en massue comprimée, quelque- foiifusiforme, toujours garni d'écaillés ou velu; à troisième cl dernier article court, lylindrique, tronqué ou obtus, presque toujours nu: trompe membraneuse, très-courte, souvent nulle ou invisible; corselet ovale, lisse, parfois crête à la base; abdomen ne dépassant pas les ailes dans l'état de re- pos, conico-cylindrique, terminé par une houppe de poils dans les ni;iles, de forme ordinaire dans les femelles; paltes courtes, surtout les antérieures, avec les cuisses plates : intermédiaires et posté- rieures armées chacune de quatre épines courtes, obtuses; ailes entières ou sans fissure : iMitérieures généralement larges, arquées à leur origine, le plus ordinairement coupées carrément ou oblique- ment A leur exlréuiitc, el quelquefois ayant leur sommet courbé en crochet, toujours plus grandes PAPILLONS. 225 que les postérieures, (|u'elles eaclient tout à fait, dans rétut de repos, eu l'ormaiil un loit plus ou moins écrasé : ses ailes inférieures étant alors plissées en éventail sous les antérieures. Chenilles à seize pattes d'égale longueur, et toutes propres à la marche, à l'exception de celles d'un genre anomal, celui "des Nota, qui n'en ont que quatorze; corps ras ou garni de poils courts, isolés, implantés sur des points verruqueux; habitant pour la pki|>art dans des feuilles tantôt roulées en cornet, tantôt repliées sur leurs bords, et tantôt réunies en paquet; quelques-unes seulement vi- vant dans l'intérieur des liges ou des fruits, ou se tenant à découvert sur les feuilles. Chrysalides claviformes ou pyriformes, presque constamment nues, rarement contenues dans des coques. Fig. 168. — riiilinlocére du lièlre. (Mâle.) Les Tortricites corres]iondent au genre Toitnx de Linné, et comprennent tous les petits Lépido- ptères ou Microh'pidopihrs. dont le caractère le plus saillant est d'avoir la côte des ailes antérieu- res plus ou moins arquée à la base, ce qui leur donne une physionomie particulière, qui les a fait appeler Papillons aux larges épaules par Héaumur; Pliulhies chapes, par Geoffroy, et plus récem- ment Plaiyomides (nla-cv:, large; wyj;, épaule), par Duponchel. Ces petits Insectes se font, en outre, remarquer par leurs couleurs vives et variées; il ne leur manque que la taille pour attirer davantage l'attention des amateurs et des naturalistes; car rien de plus agréablement nuancé que les couleurs dont ils sont ornés pour le plus grand nombre, et, eu outre, quelques-uns offrent même sur leurs ailes l'éclat des métaux. La nature, en les formant, comme le fait remarquer Duponchel, semble s'être complu à reproduire, sur une plus petite échelle, les plus belles espèces des divisions supérieures du même ordre, les Diurnes principalement. Linné leur avait appliqué le nom de l'oririccs, que nous avons cru devoir adopter, en le modiliant légèrement poui' rester d'accord avec notre méthode, et cette dénomination elle-même provient de la manière de vivre de plusieurs de leurs Chenilles, vul- gairement nommées Tordeuscs ou Rouleuscs de feuilles, quoique cela soit bien loin détre général. Cependant, comme nous l'avons déjù dit plusieurs fois, Fabricius, sans respect pour la nomencla- ture de son maître, remplaça ce nom par celui de Pijralcs, (|ui donne une très-fausse idée de ces petits Papillons, en ce qu'il fait supposer qu'ils sont essentiellement du nombre de ceux qui viennent se brûler le soir aux lumières de nos appartements, tandis qu'ils ne quittent que rarement les arbres ou les plantes qui les ont vus naître, et que ce n'est que par exception, pour ainsi dire, qu'ils sont attirés par le feu. D'ailleurs, ce nom de Pijrale avait été donné par le naturaliste suédois à un autre genre, que l'entomologiste de Kiehl jugea, il est vrai, à propos de supprimer, mais qui est généra- lement admis aujourd'hui : groupe que nous avons fait connaître en traitant des Pyralites Quoi qu'il en soit, le nom de Piiralc. appliqué aux Toririx, a longtemps prévalu en France, parce que tous les entomologistes de ce pays, et notre illustre Latreille à leur tête, l'introduisirent dans leurs ou- vrages, à une époque où Fabricius, qui tenait alors le sceptre de l'entomologie, leur avait en quelque sorte imposé son système; cependant le nom de Toririx n'a jamais été abandonné par les entomolo- gistes anglais et allemands, et Latreille lui-même y est revenu dans ses derniers ouvrages, où il a converti en tribu le genre auquel Linné l'avait appliqué. Aujourd'hui, malgré la dénomination vid- gaire de Pyralc, appliquée aux Insectes qui nous occupent, tous les lépidoptéristes, et ù leur tête Duponchel et M. Guenée, sont d'accord pour restituer â ces êtres leur nom linnéen. Nous les suivrons dans cet acte de justice; mais, pour qu'il n'y ait pas confusion, tout en adoptant la dénomination de Toririx, nous indiquerons entre parenthèse celle de Pyralc, et nous y serons d'autant plus forcé, qu'Andouin, M. Guèrin-Méneville et d'autres, dans des ouvrages importants d'entomologie applii|uée ;i l'agriculture ou de science pure, ont cru devoir laisser i la Toririx de la vigne son nom populaire de Pyralc de la vigne, et que ce Lépidoptère nous occupera longtemps comme étant l'un de nos plus dangereux ennemis. r." 20 ii26 HISTOIRE NATUrtELLE. ■ On connaît aujourd'liui quatre cents espèces environ tleTortriciles, toutes européennes, à de très- rares exceptions près. Si l'on compare les caractères de ces Insectes avec ceux que nous présentent les divisions supérieures, on verra que c'est aux Nuctuèliens e' aux Pyralites qu'ils ressemblent le plus; mais cependant ils s'en distinguent nellement : 1" par la forme de leurs ailes antérieures, dont la côte est plus ou moins arquée à sa base; 2° par leurs antennes (à deux exceptions près, et qui por- tent sur des Lépidoptères, qu'on ne laisse pas toujours dans le même groupe primaire) filiformes dans les deux sexes; ô" par leur corselet entièrement lisse en général; 4° par leur trompe extrême- inent courte et souvent nulle. Les Torlriciles, qui jadis ne formaient que le seul genre linnéen des Torlrix, ont élé distribués par Duponcbel d abord en vingt-lrois, et plus tard en vingt-neuf genres, et aujourd'hui on y admet un beaucoup plus grand nombre de groupes génériques, puisque M. Gue- née en signale soixante-dix. Les vergers, les jardins, les allées ombragées des bois, les vignobles, et surtout les liaies et les charmilles sont les lieux où on doit les chercher à leur état de Papillon. Ilarement ils s'éloignent de l'endroit qui lésa vus naître, et la plupart se tiennent sur les feuilles; quelques espèces seulement se rencontrent contre les troncs des arbres recouverts de lichens, où leur couleur grise ou verte se confond avec celle de ces plantes parasites. Leur vol est vif, mais court, et n'a lieu qu'au crépuscule du soir. On en trouve, sous tous les climats, depuis le commencement du jirintenips jusqu'à la fin de l'automne; mais c'est dans les pays ;i température moyenne, et en été, qu'ils sont le plus communs. Nous avons dit que la dénomination de To'irix a été donnée aux Papillons que nous éludions ac- tuellement à cause dçs habitudes de leurs Chenilles : en effet, ces dernières roulent les feuilles des arbres ou dos plantes dont elles se nourrissent, de manière qu'elles en forment des cornets dont elles rongent l'intérieur, et dans lesquelles elle se tiennent cachées depuis leur naissance jusqu'à leur dernière métamorphose. Cependant, si ces mœurs appartiennent à la grande majorité de ces Clie- nilles, toutes ne se conduisent pas de même : quelques-unes viventdans l'intérieur des fruits, d'autres réunissent les bouts de plusieurs feuilles en paquet au lieu de les rouler; d'autres enliu, et c'est le plus petit nombre, se tiennent à découvert sur la surface des feuilles, comme la plupart des autres Chenilles. Sur tous les Tortricites décrits par les auteurs, à peine si l'on connaît le liuilièmc des Che- nilles, et celles-ci, très-variables pour leurs mœurs, ainsi que nous l'avons dit, peuvent être, selon Duponcbel, partagées en neuf classes : \° Chenilles qui vivent à découvert sur les feuilles et qui se construisent des coques de soie d'un tissu très-serré, en forme de nacelle {qucrcana et pi-asinana); 2" Chenilles qui se nourrissent du parenchyme des feuilles, qu'elles plissent sur leurs bords ou qu'elles roulent en cornet, de manière à s'en former un abri où elles se tiennent cachées depuis leur naissance jusqu'à leur dernière mélamorphose, telle que la vir'ulana, la xijlosleana. toutes les Tor- lrix proprement dites, etc.; ')" Chenilles qui vivent au centre de plusieurs feuilles qu'elles lient en- semble par des fils, comme les siculana et ramana; 4° Chenilles qui vivent dans l'intérieur des fruits à pépins et à noyau ; la plupart des Carpocapsa, comme les pomouana, nrcuana, tvoebe- 1-iana; b" Chenilles qui vivent enire l'écorce et l'aubier de certains arbres fruitiers, où elles se creu- sent des espèces de labyrinthes d'où découle une humeur qui trahit leur présence : walbomïana, etc.; C° Chenilles qui habitent les jeunes branches du pin sylvestre, où elles causent souvent des tumeurs dans lesquelles elles subissent leur dernière métamorphose : res'mana, etc.; 7° Chenilles qui se nour- rissent aux dépens des jeunes pousses du même arbre, dont elles occasionnent souvent la mort par leur grand nombre ; buoimnn; 8° Chenilles qui attaquent les bourgeons des vignes, auxquelles elles causent les plus grands ravages dans certains pays et pendant des périodes plus ou moins pro- longées : Pillcriana, roseraua; 9" Chenilles qui se nourrissent de plantes basses, et se métamorpho- sent dans une toile comnuine à l'instar des Yponemeutes : solamlriana. L'on voit ainsi que les mœurs et les habitudes de ces Chenilles sont très-variées, et qu'un entomologiste qui se donnerait la peiiie de les étudier y trouverait la matière d'une foule d'observations plus curieuses les unes que les au- tres. Malgré toutes ces différences si remarquables, leurs Papillons n'en ressemblent pas moins à ceux des véritables Tordcuses; de sorte qu'il faut, dans ce cas, ne considérer presque exclusivement ces espèces que dans leur état parfait pour les rapporter au genre Torlrix, et c'est ce cju'a fait Linné, qui comprend dans ce groupe la prusvuina, dont la Chenille est du nombre de celles qui vivent à découvert sur les feuilles el font des coques en bateau. Duponchel, tirant de ces faits des consé- quences qui nous semblent forcées, ajoute : « Plus on étudie les Chenilles, |)lus on se convainc qu'elles PAPILLONS. ■2-27 ii'olïreiil pas moins d'anomalie dans leur forme et leur manière de vivre que les Papillons qui en pro- viennent; c'est donc s'abuser que d'espérer de trouver dans leur organisation des bases plus certai- nes de classifications que celles dont on s'est servi jusqu'à présent. C'est d'ailleurs se créer une di:- liculté de plus ipi'on ne parviendra jamais à surmonter, attendu qu'il existe une foule d'espèces don' les premiers états échapperont toujours à nos investigations. .Mais, en admettant le contraire, est-il plus rationnel d'attacher plus d'importance à des caractères tirés d'un animal dans l'enfance qu'à ceux qu'il offre dans l'âge adulte? Or tel est le cas respectif de la Chenille et du Papillon. Nous ne préten- dons pas dire pour cela qu'il faut négliger l'étude des Chenilles; nous la recommandons, au contraire, comme indispensable pour compléter l'histoire des Lépidoptères, et surtout pour distinguer les es- pèces des variétés; mais, encore une fois, nous pensons qu'il faut renoncer à trouver les éléments d'une classification meilleure que celle qui existe. » Pour nous, nous pensons que Duponchel a été beaucoup trop exclusif dans sa manière de voir; mais aussi nous croyons que les entomologistes qui ne veulent baser le mode d'arrangement des Lépidoptères que sur les Chenilles le sont également : nous pensons que les caractères, tant généraux que particuliers, doivent être pris dans les divers étals de Chenille, de chrysalide et d'Insecte parfait; nous pensons que l'on ne doit pas s'arrêter à la difficulté du sujet et encore moins au petit nombre de cas dans lesquels on connaît l'histoire com- plète des Lépidoptères, car la science ne doit pas raisonner ainsi; le temps ne lui fait rien, et elle doit admettre que tout lui est connu. Ainsi donc la meilleure méthode doit être basée, en lépidopté- rologie, et sur l'Insecte parfait et sur ses premiers étatS; M. Guenée, M. Boisdiival et bien d'autres entomologistes l'ont déjà démontré, et plus tard cela sera admis universellement. Nous allons même plus loin, car nous disons : Si l'on ne peut se servir aujourd'hui, dans l'ordre des Coléoptères, de la connaissance de quelques larves isolement décrites pour venir en aide à la classification, déjà l'on a pu y trouver quelques caractères communs dans une même famille naturelle, et il n'est pas douteux qu'un jour (jour éloigné à cause de la dillicullé et de l'aridité du sujet) on ne doive compter à la fois et sur les caractères de leurs larves et sur ceux de leurs Insectes parfaits; encore quelques travaux comme ceux de MM. Pialzeburg, Candèze, Ed. Perris, L. Dufour, etc., et cette proposition sera dé- montrée; alors, quand on aura agi de même pour les divers ordres de la classe des Insectes, la science qui traite de ces animaux se complétera, et alors seulement, par la connaissance de tous les états de chaque espèce, on pourra arriver au but humanitaire, qu'on nous pardonne ce mot, que l'on doit se proposer en entomologie : connaître complètement les mœurs des divers Insectes et en déduire : 1° les avantages que l'homme peut tirer de ces animaux; 2" les moyens qu'il doit trouver pour se préserver de leurs dégâts. Nous avons déjà indiqué les principales classifications proposées pour l'arrangement systématique des Toriricites; nous n'y reviendrons pas. Nous suivrons particulièrement la méthode de Dupon- chel, et nous donnerons la concordance de celle, plus naturelle, de .M. Guenée. 1" GENRE. — XYLOPODE. XYLOPODA Latreille, 1825. Famillrs iLiluiclles (lu Hi'giu' animal. Antennes simples dans les deux sexes; palpes à peu près droits, cylindriques, à deuxième article peu velu : troisième article nu, tronqué; trompe bien visible, épaisse; corps court, gros; ailes anté- rieures larges, courtes, avec la cote très-arquée vers son milieu. Chenilles fusiformes, effilées, couvertes de points verruqueux très-saillants, de couleurs claires; se tenant cachées dans des toiles à la surface des feuilles, très-vives lorsqu'elles se mettent en marche, et se renfermant dans des coques revêtues de débris de feuilles sèches ou de mousse pour se trans- former en nymphe. Le type de ce genre, dont la place n'est pas bien déterminée dans la série des Tortricites, est la Xylopoda parinnn, Linné : envergure, 0"',0Io; ailes antérieures d'un brun roussâtre, avec une bande médiane d'un gris cendré, et deux lignes ondulées noires, dont une traversante bande; ailes postérieures entièrement brunes. Cette espèce, de même que la Fahriciana, Linné, se trouve très- 228 HISTOIRE NATURELLE. communément, en septembre et octobre, dans toute rEuiope, et n'est pas rare auprès de Paris ; les Ciienilles de toutes les doux vivent sur les Orties. Une autre espèce, commune dans les bois, est le X. DES FORÊTS (Nemornna). Fig. 169. — Xylopode des forêls. (Femelle.) Une douzaine d'espèces rentrent dans ce groupe naturel, et Ton a lornié quatre genres avec elles : S1M.ET111S, Stéphens, ayant pour type la pretiosaiia, Duponchel, du midi de la France; XyLorooA, Lalreiile, dont nous avons cité les trois principales espèces; Okcuempa, Guenée, dont le type est la gallicana, Gn., ou Diana, Duponchel, non Treitscke, placée parfois dans le genre Coccyx, de la France boréale, et Cnoi;EUTi:s. Treitscke, qui comprend deux espèces : scinliliitana, Ilubner, et (/c- losana, Ilerrich-Scbœffer. Cette dernière, découverte récemment en Hongrie, a été retrouvée, en 1855, aux environs de Lyon par M. Millière, qui a publié un mémoire intéressant (Ann. Soc. ent. Fr., J856, page 39 et planche I) sur les mœurs et les premiers élats de ce Lépidoptère. D'après cet auteur, ce petit Insecte, lorsqu'il est forcé de se déplacer, paraît plutôt se laisser glisser, et d'autres fois il s'élance ou semble sauter. En voyant opérer ainsi son déplacement, on serait tenté de croire qu'il ne fait jamais usage de ses ailes. Sans chercher la lumière, il ne la fuit pas; s'il arrive qu'il soit inquiété, il court avec rapidité sur la plante et bientôt il s'arrête brusquement; c'est à ce moment qu'il est possible d'observer une particularité fort étrange : ses quatre ailes, à moitié éten- dues, se soulèvent et s'abaissent tour à tour; elles paraissent suivre, pendant trente ou quarante se- condes, le mouvement d'une respiration lente et régulière. Quand le soleil luit et échauffe de ses rayons ce petit être, celui-ci, les antennes étendues et prêta prendre son essor, fait glisser alternati- vement, de haut en bas, ses ailes antérieures sur les postérieures, ainsi que le font certaines Ltjcoena. il'est sur les feuilles de l'arisloloche clématite (/lristo/oi7ii« clcmalilis, Linné) que vivent les Chenilles de la Clwiciilcs ilula.sona Nous en donnons la ligure, pi. X\.\l, fig. 8. 2"" GENRE. — NOL.\. NOLA. Leach, 1819. Entomolosisl's aseful, Compendium. Antennes un peu peciinées ou ciliées dans les mâles, filiformes dans les femelles; palpes dépas- sant do beaucoup le front, lancéolés, divergents, plus squameux que velus; trompe rudimentaire ou nulle; corps épais, court; ailes antérieures larges, coupées obliquement, rugueuses à certaines places. Chenilles fusiformes, demi- velues, n'ayant que quatorze pattes; vivant le plus habituellement sur les arbres ou les arbrisseaux. Chrysalides contenues dans une coque papyracéii, en forme de nacelle. Ce genre est assez anomal , et les espèces qu'il contient ont été placées dans les groupes des Ti- nca, Linné et Fabricius; Noclua. llliger; Piiralis, Ilubner, et llcrcipia, Treitscke, et en effet, si elles ont quelques caractères qui trndent à les faire placer avec les Torlriciles, d'autres, tels que la dis- position organique des antennes des mâles, la forme des ailes antérieures, le nombre des pattes des Chenilles, etc., les en éloignent et les rapprochent des vraies Pyraliles et des llerminites. On en indique une dizaine d'espèces qui se trouvent généralement dans toute l'Europe au mois de juillet, comme les logaliiUma, ciistulaiia, siiigtilaïui, ceuioniina, Ilubner, et surtout paUionnna, Ilubner, dont l'envergure est de prés de 0"',02; ailes antérieures d'un gris cendré, plus foncé à l'ex- trémité, ayant une tache brune ;'i la base, bordée de noir, une ligne transversale de celte couleur PAPILLONS. ^^t) :'i peu près au milieu; ailes pcisterieures d'un gris blanchâtre, avec un point noir central à peine niartjué. Une espèce que nous représentons (PI. X\\, lig. '2) est la \ola blanche. 5"" GENRE. — HALL\S. HALIAS. Treitscke, 1829. lu Sclinietterl, von Euro|».i. Antennes simples dans les deux sexes; palpes dépassant très-peu le iront, à deux premiers arti- cles velus ou squameux, un peu courbés, et i dernier article cylindrique, nu; trompe longue; (été petite, enfoncée dans le corselet; corps épais; ailes antérieures larges, à angle apical très-aigu : pos- térieures arrrondies, courtes. Chenilles renflées au milieu, s'amincissant insensiblement jusciu":"! l'anus; vivant sur les arbres, et se métamorphosant dans une coque d'un tissu ferme et solide, toujours collée sur le revers d'une feuille, et avant la forme d'une nacelle renversée. Fig- 170. — Halias du diène. (Mâle] Ce groupe naturel, qui correspond au genre Clilœoplwra, Stépliens, ne renferme que quatre espè- ces, toutes bien connues, trois {qiierccma, W. V.; prasiuana, Linné, et chlorana, Linné) qui se ren- contrent communément au mois de juin dans toutes les parties de l'Europe, et dont les Chenilles, assez bien décrites, vivent sur nos arbres : celles de la première, sur le chêne; celles de la seconde, sur le hêtre, et celles de la troisième sur le saule, et dont une (vernana, Fabricius) n'habite que rAutriche et la Hongrie. Le véritable type est la Tortru (Pvrme) do chêne. Chape verte a ra.ndes, Geoffroy (Tortrix qiier- cana, Linné). Cette espèce est la plus grande de nos Tortricites européennes, car elle peut atteindre à une envergure de 0'",0ô; tète, corselet, ailes antérieures d'un beau vert, et ces dernièi'es ayant la côte et deux lignes parallèles et obliques au milieu, d'un jaune d'ocre très-clair; ailes postérieures et abdomen blancs en dessus comme en dessous : les dessous des ailes postérieures d'un blanc ver- dûtre. Réaumur a fait connaître avec soin les mélamorphoses de cette espèce. La Chenille est rase, d'un beau vert, avec trois lignes longitudinales d'un vert plus clair ou jaunâtre ; elle a un tubercule jaune sur le dos du second anneau, et sa tète est fendue lonyitudinalement; renllee dans le milieu de son corps, elle s'amincit insensiblement jusqu'à l'anus, dont le clapet, très-aplati, se trouve débordé par les dernières pattes, qui, par leur divergence, figurent une nageoire caudale : ce qui leur a valu le nom de Chenilles a forme de Poisson. Plusieurs es]ièoes d'arbres servent à l'alimentation de cette Chenille, mais c'est surtout du chêne qu'elle tii'e sa principale nourriture. Vers le milieu du mois de mai, elle se construit une coque en forme de baleati, composée de soie pure et ayant un tissu solide et ferme, et toujours placée sur le revers d'une feuille. Le procède qu'elle emploie pour se consiiuire -ette coque est très-curieux, et a été étudié par Réaumur. La Chenille commence par couvrir de soie l'espace que sa coque doit occuper sur la feuille qu'elle a choisie pour s'y fixer; sur les bords de ce plancher de soie, elle élève, vis-à-vis l'un de l'autre, deux murs cintrés de la même matière, qui se joignent par les deux bouts, et auxquels elle donne une forme telle, qu'ils ressemblent aux deux valves d'une coquille. Renfermée dans la cavité que laissent entre elles ces deux valves, elle en réunit les bords supérieurs par des fils, et consolide son ouvrage en filant de nouvelle soie intérieu- rement. Cette coque ressemble à une nacelle; en effet, celui de ses bouts qui est obtus ou tronqué '230 IIISTOIIÎI'; NATURELLE. représente assez bien la poupe, tandis que l'autre, plus ou moins aigu, figure la proue; la carène est représentée par trois côtes ou nervures saillantes et longitudinales. Cette coque est jaune; le Pa- pillon en sort à peu près un mois après que la Chenille a commencé à filer, c'est-à-dire vers le mi- lieu de juin, et il n'est pas rare dans les environs de Paris. Une autre espèce, la Pyr.\le ou Torthix du iiiiTr.E {ILlias prnsinana, Linné), est aussi répandue et diffère peu de la précédente; elle est presque de la même taille, mais le dessus des ailes anté- rieures, d'un joli vert, a la côte et la frange d'un rose plus ou moins orangé, trois lignes obliques et parallèles blanches; la Chenille ne diffère que très-peu de celle de la qncrcaiiana : elle construit une coque analogue et vit sur le hêtre, le bouleau, l'aulne et même le chêne. 4'- GENRE. — SARROTHRIPE. SAUnOTUlUPA. Curlis, 1824. PriUsIi Entoniology. Antennes filiformes dans les deux sexes; palpes deux fois aussi longs que la tête, droits, sq,ua- meux, ù dernier article sccuriforme et presque aussi long que le précèdent; trompe grêle, très courte; corselet légèrement crété ù la base; abdomen long, cylindrique; ailes antérieures terminées presque carrément, très-arquées à leur origine. Chenilles longues, cylindriques, garnies de longs poils isolés, se formant une chrysalide papy- racée, en forme de nacelle renversée, et tronquée à l'une de ses extrémités. Le type est la S. rcvMjana, \V. V., qui se trouve abondamment, en juillet, dans toute l'Europe, et dont la Chenille vit sur le saule merceau {Salir, caprea), cachée entre des feuilles réunies en paquet : Duponchel y a joint sa nussiana, de la Russie méridionale, qui avait été réunie au type. Quant au Sarrolliripa rcvaçjana, il varie extrêmement, et plusieurs variétés ont été régardées par Ilubner comme des espèces distinctes : en général, les ailes antérieures sont d'un blanc verdûtre, avec une large bande médiane ondulée, d'un brun noir, ayant de chaque coté une ligne de la même couleur. deux autres lignes à la base et une rangée de petites taches noires près le bord terminal : les ailes postérieures sont d'un gris brunâtre; dans la variété iHliilaua, la bande médiane seule a persisté, et les autres lignes sont presque complètement effacées; dans la variété pitnctana, la bande est très- peu apparente, et l'on voit des points noirâtres très-marqués de chaque côté. Une espèce que nous représentons est la S. de HEnvAV (llcrvuyanu), pi. XX.\I, fig. 6. 5"" GENRE. — AMPHYSE. AMPHYSA. Curlis, 1828. Brilish entomology. Antennes pectinées dans les mâles; palpes en forme de doloire, sans articles distincts; trompe presque nulle; tous les autres caractères semblables à ceux des Tortrix. Ce groupe ne renferme qu'une seule espèce (gcruingnna, W. V.), qui habile l'Allemagne, se trouve en mai et juin, et qui par toute son organisation appartient bien aux Pyralites, mais qui s'en distin- gue très-facilement au milieu de tous les autres par les particularités remarquables de ses antennes et de ses palpes. 6"" GENRE. — TORDEUSE. TORiniX. Linné, 1758. Systenia iialuriu. Antennes simples dans les deux sexes; palpes labiaux épais, à deuxième article irè.s-garni d'écail- lés, en forme de massue, et à troisième article à peu près couique; tronqie très-courte, presque PAPILLONS. . 231 mille; tc'to assez loile, sur le même plan que le corselet; corps mince; ailes antérieures terminées carrément, queNiuefois légèrement courbées au sommet. Chenilles couvertes de points tuberculeux, chacun surmonté d'un poil, roulant en cornet ou réunis- sant en paquet, par des lils, les feuilles des arhres, dos arbrisseaux et des diverses plantes dont elles se nourrissent, et s'y changeant en chrysalide sans former de coque, mais après avoir tapissé de soie l'intérieur de leur demeure. Chrysalides lisses, avec des rangées d'épines très-petites situées transversalement à la partie su- périeure des anneaux de l'abdomen, avec quelques poils roides et en crochets à l'extrémité posté- rieure du corjis et lui servant pour se lier aux lils soyeux dont est tapissée la loge dans laquelle elle .séjourne. Fig. 171. — Toriteiiso automn.ili'. (Femelle ) Ce groupe représente en grande partie les Torlrices de Linné, et a été indiqué sous le nom de Torlrix, que nous lui conservons, par les auteurs du Catatoçiuc des Lépidoptères des environs de Vienne, par Froëlic, Treitscke, Duponchel, Curtis, Stéphens, M. Guenée, etc., tandis que, à l'exem- ple de Fabricus, Panzer, Latreille, Walckenaer, Pose, Audouin, MM. C. Duméril, E. Blanchard, Giié- rin-Méneville, etc., etc., lui ont appliipié la dénomination de l'iimlis. Malgré les travaux nombreux qui ont été faits sur les diverses espèces de ce genre, malgré les nombreux retranchements qui y ont été opérés, le genre Tortrix n'en est pas moins, encore aujour- d'hui, une sorte de magasin dans lequel on place, outre les espèces typiques, toutes les espèces plus ou moins incertaines ou trop peu connues de la tribu entière, Treilscke, Curtis, Stéphens, Dupon- chel, et plus récemment M. Guenée, ont cherché ^i y mettre plus d'homogénéité, et ces deux derniers auteurs y rangent cependant encore une cinquantaine d'espèces européennes. Les Papillons sont de taille moyenne pour des Tortriciles, Les Chenilles, dont on a donné la des- cription d'un assez grand nombre, se nourrissent du parenchyme des feuilles des arbres, des ar- brisseaux et des plantes basses, qu'elles roulent, et ce sont de véritables Ronleuses ou Tordeuses. Plusieurs d'entre elles, et nu^me presque toutes, sont nuisibles à beaucoup de végétaux, tant aux arbres de nos bois et de nos pi'omenadcs qu'aux plantes cultivées dans nos champs, dans nos ver- gers et dans nos jardins, en mangeant leurs feuilles, les dépouillant même quand leur multiplication devient trop grande, et pouvant ainsi sinon les tuer, au moins nuire i)eaucoup à leur croissance. Parmi ces espèces, il en est plusieuis qui font beaucoup de mal aux chênes de nos bois, et, pour ne citer qu'un exemple qu'on a été plusieurs fois à même de véritier dans nos environs, ce sont elles qui ont quelquefois, lorsque les circoTistances atmosphériques ont favorisé leur multiplication outre mesure, dépouillé les chênes du bois de Boulogne de toutes leurs feuilles, au point de leur donner, à la fin du printemps, l'aspect qu'ils offrent en plein hiver. Ce dépouillement de toutes leurs feuilles, mortes sur l'arbre, tombées sur le sol, toutes roulées sur elles-mêmes et tapissées de soie, nuit considéra- blement, comme nous l'avons dit, à l'accroissement de ces arhres, et ce serait certainement une chose utile que de trouver un moyen de les préserver de ces Tortrix; aussi donnerons-nous la descriptio complète du plus commun de ces Insectes, ainsi que de sa Chenille, afin que les personnes qui, comme les agents forestiers, sont placées plus favorablement pour faire des recherches expérimen- tales que les naturalistes, soient à même de connailrc les mœurs de cet ennemi de la sylviculture et de tous les Lépidoptères qui en sont voisins. Celte espèce si nuisible pour nos climats est la Tordeuse (Pyrale) verte (Tortrix viridana, Linné; sutlneriana, W. V.) : envergure, 0"',02; ailes d'un joli vert uni, avec la côte et la frange blanchâ- tres sur les antérieures, et d'un gris cendré, avec la frange également blanchâtre, sur les postérieu- res : dessous des quatre ailes d'un blanc luisant et comme argenté, avec un léger reflet vcrdâlre aux 232 . HISTOIRE NATURELLE. ailes antérieures seulenienl; palpes, antennes et tête d'un vert jauiiàire; l'onselet de la mèiiie couleur que les ailes antérieures, et abdomen participant des teintes des postérieures. Chenille n'atteignant pas 0"',02 de longueur; tantôt d'un vert assez pur, tantôt d'un vert sale, avec des points noirs vcrru- (picux portant chacun un poil de cette teinte, et ayant une tache brune sur le huitième anneau; tête, écusson du premier anneau et pattes écailleuscs d"un noir brillant; pattes analt-s d'un gris jaunâtre. Celte Chenille vit principalement sur le chêne ordinaire {Qiierciis rolntr, Linné); elle se transforme en chrysalide à la fin de mai, et son Papillon paraît huit ou dix jours après, suivant qu'il fait jilus ou moins chaud. La chrysalide est d'un brun noirûtre, avec deux rangées de dentelures sur chaque an- neau de l'abdomen, et son extrémité obtuse est assez allongée; elle a pour enveloppe la feuille roulée qui contenait la Chenille. L'espèce dont il s'agit .est bien certainement la plus commune du genre, du moins dans nos environs : il suffit, ;i l'époque de son apparition, de secouer les branches des chênes qui bordent les allées des bois pour en faire partir à la fois des centaines d'individus, (pii ne tardent pas à se réfugier sous les feuilles après avoir voltigé pendant quelque temps. La Chenille de la viriilana. sur laquelle nous croyons devoir insister, est très-vive, et lorsqu'on l'inquiète elle se démène brusquement, se sauve dans son tuyau, et, si on la poursuit dans ce re- fuge, elle se laisse tomber, et reste attachée à sa demeure à l'aide d'un lil, qui lui sert à y remonter quand on l'a laissée iranquile. Quoique Réauniur ait confondu les figures de quelques autres espèces sur les planches du cinquième mémoire de ses savantes observations, intitulé : De la mccnniqiie avec laquelle diverses espèces de Chenilles plieiil, rouleul et licul les feuilles de plaxies et d'arbres, sur- tout celles du chêne, les détails qu'il donne sur la manièie dont les Chenilles s'y prennent pour rou- ler les feuilles du chêne ont été pris sur l'espèce qui nous occupe. Ces détails sont trop étendus pour que nous puissions les transcrire ici, mais ils sont des plus intéressants et doivent être lus avec fruit par ceux qui veulent avoir une idée complète des mœurs de la généralité des Chenilles rouleuses de feuilles; nous emprunterons seulement à Duponchel une analyse des observations de l'ièaumur. Chaque Chenille habite seule un rouleau de feuille. Elle commence par ronger le bout qui a été contourné le premier et attaque successivement les autres tours, à l'exception du dernier, qui reste intact. Cette sorte de tuyau étant ouvert par les deux bouts, c'est par l'un d'eux qu'elle rejette ses excréments, qui sont de petits grains noirs à peu près ronds. Comme une partie de feuille et même une feuille entière ne suffirait pas pour la nourriture de la Chenille pendant toute sa vie, elle se fa- brique de nouveaux rouleaux à mesure de ses besoins, qui augmentent nécessairement avec sa taille. Le dernier diffère habituellement un peu des autres ; les tours en sont moins serrés, parce que l'In- secte devient plus gros et a besoin d'un plus grandslogement. C'est dans le même rouleau où la Che- nille a passé sa vie qu'elle se transforme en chrysalide; alors elle ne forme pas de coque, et se con- teule de tapisser l'intérieur de sa demeure d'une légère couche de soie, précaution suffisante pour garantir la jeune chrysalide du contact rude de la feuille qui lentoure. Après la réunion des sexes, les femelles déposent un grand nombre d'œufs sur les feuilles du chêne; ces œufs édosent bientôt après; les petites Chenilles vivent jusqu'à l'automne sans prendre beaucoup de nourriture, et se ca- chent sous les écorces et dans les plus petites fissures pour passer l'hiver, et en sortir dès que le printemps a fait pousser les premières feuilles de l'arbre qu'elle doit attaquer. Treilscke dit que celte Tortrix a deux générations, dont l'une reste sept mois en chrysalide; mais celte assertion, pour être admise, a besoin d'être vérifiée. Deux autres espèces, que l'on rencontre aussi Irès-communéracnt partout, mais un mois plus tard, c'est-à-dire eii juillet, et qui attaquent également le chêne, sont les Tortrix piccana et xiflosieana. Linné. Comme espèces nuisibles aux arbres et malheureusement très-abondamment répandues dans toute l'Europe, nous citerons les Torlilx ameriana, Linné, dont les Chenilles vivent des feuilles du saule et de l'osier; corylana, Fabricius, qui attaque le noisetier; ribeana, Ilubner, et umfasciana, Dupon- chel, nuisibles à l'orme, etc. D'autres ennemis de l'homme sont les Tortrix sorbiana et eerasama, Hubncr, dont les Chenilles dévorent les feuilles des arbres à fruits de nos vergers; cratwgana, Hubner, qui nuit à diverses plantes d'agrément de nos jardins, etc. La sorbiana atteint une envergure de O'^.OS : ses ailes anté- rieures sont légèrement falquées, d'un gris jaunâtre, avec deux taches brunes prés de la côte et une biii (le oblique médiane : les ailes postérieures sont d'un gris cendré. La eerasana. un peu [dus petite Fil.'. I — Tuidi'Éise ilii soibii'r. (Femelle.' Fi;;. 2. — Ton I eu se de l'osier. (Mâle ) i^Ë^^ Fig. 3. — Paîdisijuci Ijuuclier. (Femelle ) (Fig. 4. — Cwrys alpicole. (Mâle! Fig. 5 — Seiicore de Zinken. (Mâle.; Fig 6 — Sairolhi'ipse de Hervay. Fig. 7 — Cochylis riante. Fi;;. S. — Clioroules dolosane. (Ma PI 31 PAI'll.LON'S. 233 que la prècéilonlo, a les ailt's iniU'riourc's d'un l-iiive j;iiiii;ilr-e liraiil sur le iiuir laiiiie, ri'liculfcs de Driiii rougeâlre cl li avcrsécs par deux ban(Jes obliques noirâtres : les ailes pesiérieuçes sont d'ini gris bi'iin, avec la frange plus elaire. La tralœgnna a une envergure un peu nioiridro que celle des deux prér.édentes : ailes antérieures ayant leur sommet légèrement courbé en crocbet, entièrement d'un gris roiissàire, avec leur base et deux bandes oblijues brunâtres : ailes postérieures grisâtres, avec leur sommet tirant sur le fauve. Enlin nous nommerons comme propres aux environs de Paris, et habitant presijuc toute l'Cuiope, la Tortiix licparaïut, W. V., qui est signalée comme l'un des nombreux ennemis de la vigne; Lr- vhiima, \V. V., etc., et, outre des espèces européennes nombreuses, nous pourrions ajouter quel- ques e.'.pèces exoliques. Nnns citerons aussi trois espèces dont nous donnons les figures; ce sont les : TonuKUsE DU COUVRE, page 22'(., lig. 107; T. du sorbifr, PI. XWI, lig. I. et T. de i.'g. tiges et gagnent les grandes feuilles et les grappes, et alors elles recommencent à travailler. Une fois posée sur une des feuilles qui doit faire partie de son espèce de idd, chaque Chenille jette des deux côtés de son corps des fils étroitement brides et entre croisés entre eux, de manière à former au-dessus d'elle une sorte de toit surbaissé; puis elle grimpe sur cette bàtivse comme sur un échafaudage pour aller construire un second étage à sa demeure; ce nouveau travail s'exécute comme le précédent, à l'aide de fils entre-croisés, et lorsque la trame est suffisamment épaisse, la Chenille détruit avec ses mandibules les premières brides, de- venues inutiles, rend ainsi sa retraite plus spacieuse et tapisse de lils la portion de la surface de la feuille qui constitue le plancher de sa loge. Ces iîls innombrables, jetés dans touti»s les directions, entravent la végétation, arrêtent complètement la tloraison cl la fructification des grappes qui s'y trouvent mêlées, et de cet enchevêtrement des grappes, des feuilles et des vrilles résulte cet aspect de désolation que nous présentent les vignobles attaqués par la Tortrix. Tant que les Chenilles sont jeunes, elles se bornent à attaquer les feuilles et ne mangent pas les grappes de raisin, qu'elles se contentent d'entailler, et ces grappes, en se fanant, leur servent simplement de retraite et présen- tent un soutient à leurs lils; nuis, lorsqu'elles ai quièrent plus de force et qu'il s'en montre aussi une plus!.;rande quantité, elles ne se bornent plus a inciser les pédoncules de la vigne, elles attaquent |us(|u aux grains, en les coupant et souvent en les rongeant : cependant, alors même il reste prouve qu'elles continuent à préférer beaucoup les feuilles aux fruits, car il est très-rare de les voir se loger dans des grappes isolées et sans \ être attirées par les feuilles environnantes. C'est ainsi que ces petites Chenilles, qui semblent si méprisables, finissent par manger une grande étendue de vigne et par détruire en quelques jours les espérances des plus belles récoltes. (Juaiit au nombre de Chenilles qu'un seul cep peut receler, on conçoit qu'il dépend uniquement des années et des localités : en 1857, par exemple, année désastreuse dans le Maçonnais, on a compié jusqu'à cent soixante Che- nilles dévastant à la fois le même cep de vigne. Quoique les Chenilles quittent rarement le lieu où elles sont nées, ces sortes d'émigrations ont pourtant lieu parfois dans des circonstances jjarticuliè- res. On pense assez généralement que les dégâts de la Torlrix ont lieu surtout pendant la nuit : en effet, sa Chenille scniMe rechercher l'ombre et craindre la chaleur du soleil; mais néanmoins on en a observé qui. même au milieu du jour et à l'ardeur d'un soleil du mois de juin, se transportaient activement d'une feuille à l'autre et se livraient à toute leur voracité. Mais c'est surtout de grand matin que ces Chenilles, comme celles de la plupart des Lépidoptères, redoublent d'ardeur, et l'on assure que, dans les vignes où elles commettent leurs dégâts, on peut entendre distinctement, à ces heures de la journée, le bruit qu'elles font en mangeant. Ces Chenilles semblent essentiellement po- lyphages, et non exclusives ;'i la vigne; car. outre celles qui vivent sur le Siacinjs. on en a souvent vu dévorer des feuilles de frêne, de ronce, d'allhea, de sarrette, de fraisier, de luzerne, de pommes de terre, etc. Les vignerons ont essayé de se servir de cette observation pour les attirer sur des plantes de nulle valeur, qu'ils plaçaient auprès de leurs vignes, espérant préserver ces dernières: mais l'expérience ne leur a rien donné, de même que celle qu'ils ont tentée en cultivant, auprès des vignobles, des plantes qui, comme le chanvre, sont antipathiques aux Torhix. Ces Chenilles mar- chent avec vitesse, et, quand elles ont acquis tout leur développement, elles peuvent, dans l'espace d'une minute, parcourir environ cinquante centimètres, en faisant avec leur corps de petites ondula- lions successives (,ui se succèdent rapidement et deviennent très difliciles ù suivre. KUes pcnveu! vivre ]>en. tant Irès-longlemps privées de toiile nourriture, (hi remar(pie quelquefois tout ;i cou|i dans PAPILLONS. 257 les vignes les plus ravugees par la Toiiiix un arrêt cûiuplet dans les progrès du mal; mais l'espoir que le cullivalcur peut on concevoir n'est pas de longue durée, et au bout de peu de jours le fléau recommence à sévir avec une nouvelle violence : en effet, ces interruptions dans les ravages ne sont dus qu'au repos forcé que ces Insectes doivent prendre au moment où ils subissent leur mue. Lors- que les Chenilles sont au moment de clianger de peau, on remarque dans les vignes des fils bien plus nombreux que d'ordinaire et disposés en fourreaux ; retirées dans l'intérieur de ces retraites, elles y restent quelques jours immobiles et sans prendre de nourriture; leur corps est contracté et leurs couleurs ternies; mais entin leur peau se fend longitudinalement sur le dos, et, se refoulant en arriére, laisse voir une nouvelle enveloppe pins brillante que la précédente, et aussitôt les larves recommencent à manger. Comme les Chenilles augmentent chaque jour de grosseur et qu'elles con- somment par conséquent de plus en plus de nourriture, les degâls vont toujours croissant pendant toute la durée de leur vie; et ils n'ont atteint toute leur intensité que lorsque les larves, ayant ac- compli les diverses périodes de leur exisience active, sont au moment de jiasser à l'état de chrysa- lide. .Mors ces Chenilles sont longues d'environ 0"'.02, dàin vert plus ou moins jann.'itre; leur tête et le disque supérieur de leur premier anneau sont bruns et luisants, ei l'on voit quelques ])oils clair- semés sur Ions les segme: Is de leur corps. Cette transformation en nymphe s'opère graduellement depuis le 20 juin jusqu'au 10 juillet environ; une fois ce moment arrivé, les Chenilles vont chercher un abri dans les feuilles recoquevillées, desséchées et entrelacées de lils (|ui leur ont déjà servi précé- demment de refuge et en ]iarlie de nourriture; mais, si les vignes n'ont pas été entièrement ravagées, et que les Chenilles n'y irouvenl pas suflisanimcnt de nids convenables, elles .s'en font de nouveaux en incisant, au moyen de leurs mandibules, les pétioles de quelques feuilles, qui ne lardent pas à se faner, et qui, desséchées et réunies à d'autres feuilles et même parfois à des grappes au nioven de fils, leur offrent des lieux de retraite convenables au milieu desquels elles se cachent. Ln Chenille,' une fois blottie dans ce réduit, ne prend plus aucune nourriture, cl c'est au bout de deux ou trois jours qu'a lieu sa transformation. Fig. 1"4. — Clienilli; de l'Œnoplilliire Je la vignp. FIg. 173. — Chrysalide île l'Œnopljtliire de la vigne. Au n)omeni ou la chrysalide vient de sortir de la peau de la Chenille, elle est. dans toute son éten- due, d'une couleur vert-pomme tendre, mais bientôt le corselet et l'abdomen passent au jaune pâle, et le bord de -chaque segment se colore en brun; la léte et les ailes restent verts plus longtemps, et ce n'est qu'au bout de quelques heures que la totalité de la chrysalide a acquis la couleur brun-cho- colat, qu'elle conserve désormais, lienfermée dans l'intérieur du cocon ou fourreau que la Chenille a filé avant de se métamorphoser, la chrysalide s'y trouve soutenue par des épines recourbées qui garnissent l'extrémité de son abdomen, et qui. s'accrochant dans les fils qui l'enlourent, la main- tiennent en place malgré les secousses occasionnées par le vent. Elle y resie immobile, et ce n'est qu'au bout de quatorze à seiz' jours que, sa transformation étant complète, elle se rhange en Papil- lon. Nous cberclierons à jeter un coup d'œil rapide sur les diverses invasions de la Pyrale {Torin.ri de la vigne; mais, pour ne pas oulre-passer les limites que nous nous sommes assignées, nous ne par- lerons que de celles qui se sont présentées en France et qui y ont été constatées d'une manière positive. Il semble que c'est vers la fin du seizième siècle que la première invasion a eu lieu, et c'est aux envi- rons de Paris, sur le territoire même d'Argenteuil. « Les habitants de cette commune, dit l'abbé Le- beuf dans son Histoire du diocise de Paris, regardèrent, en I5G2, comme un fléau de Dieu les di- vers Insectes qui gâtaient leurs vignes dans le printemps. i/é\cque de Paris ordonna (pi'ils feraient des prières publiques pour l:i diminution de ces Insectes où ils seraient nommes, et qu'on y joindrait des exorcismes sans sortir de l'église. » C'était, à cette époque, le moyen qui semblait infaillible pour se débarrasser des animaux nuisibles ;'i l'homme; on y joignait aussi des procès sérieusement diriges 258 HISTOIRE iNATUUIXLE. et qui se terminaient ordinairement par l'orilre exprès donné aux Clienilles ou autres êtres, sous peine d'excommunication, de quitter le pays et de se retirer dans un lieu particulier qu'on leur dési- gnait. Cinquante ans plus tard, en IG'29, la l'yrale reparut dans les vignes de Colombes, et, à la demande des habitants, l'archevêque de Paris, M. De Gondi, institua une procession pour obtenir la cessation du fléau, et, ce qu'il y a de curieux, c'est qu'après tant de révolutions politiques et reli- gieuses, cette procession a encore lieu tous les ans, Jh mois de mai, à l'entour de ce village ei dans les vignes environnantes. Au bout de cent ans, en 1717 et surtout en 1755, la Pyrale se représenta de nouveau, mais cette fois sur le territoire d'Aï : et l'on employa encore, pour arrêter le ravage, des prières publiques, des processions et l'exorcisement des Insectes. La même localité d'Ai fut encore ravagée beaucoup plus tard, et celte fois le mal dura jdusieurs années, de 1779 à I78j. Le Maçon- nais et le Deanjolais devinrent à leur tour le théâtre principal des ravages de la Pyrale, et il parait que dés 1746 Ilamanéclie ut ses environs formaient déjà, comme dans ces derniers temps, le foyer des dégâ's de l'Insecte destructeur; depuis celte époque, sans être permanent ou plutôt sans avoir toujours la même intensité, le mal n'a fait qu'augmenter et que s'étendre, de telle sorte qu'en 18513, 1857, 1858, il se manifesta, d'une manière plus ou moins étendue, dans les départements de Saône- et-Loire, du fUione, de la Côte-d'Or, de la Marne, de Seine-el-Oise, de la Charente-Inférieure, de la \laule-Garonne, des Pyrénées-Orientales et de l'Iléraull. Les pertes occasionnées par ce fléau sont difficiles à préciser d'une manière positive; mais les plaintes mêmes des propriétaires, les efforts de l'autorité pour arrêter le mal, prouveront, souvent mieux que ne pourraient le faire des chiffres, toute l'importance et toute la gravité de ce fléau. En effet, des chiffres, quelque exacts qu'ils soient, ne peuvent encore donner qu'une idée très-impar- faite du tort que fait la Tortrlx. puisque cet Insecte diminue non-seulement les récolles, mais exerce encore une influence marquée sur la qualité du produit. Et ces pertes, qui sont de celles qu'il est presque impossible de préciser, s'augmentent beaucoup quand il s'agit de crus habituellement recherchés. On ne pourrait, en outre, s'arrêter eomiilétement aux totaux de ces sommes et chercher à les comparer entre eux, car l'importance des dégâts est toute relative; et tel département qui jios- sède pour toute richesse un sol propre à la culture de la vigne en sera promplemeni réduit â la mi- sère par un fléau qui attaquera la source même de sa richesse, tandis que tel autre, qui trouvera dans des cultures variées un dédommagement à ces pertes, pourra en supporter de beaucoup plus consi- dérables. Pour donner cependant des chiffres, nous ajouterons, d'après un calcul basé sur des rensei- gnements positifs, et dans lequel on s'est efforcé de rester bien au-dessous de la vérité, que les pertes éprouvées pendant dix ans, de 1828 à 1837, dans vingt-trois communes, comprises dans les deux départements de Saôneet-Loire et du Rhône, se sont élevées annuellement, sur les trois mille hec- tares qu'on peut regarder comme complètement envahis, au moins à soixante-quinze mille hectolitres de vin. Or, en ne supposant ce vin qu'à vingt francs l'hectolitre, on voit que chaque année a amené déjà, pour les propriétaires seuls, une perte d'un million cinq cent mille francs. Si l'on y ajoute les fournitures de tous genres que ce grand nombre de pièces de vin aurait nécessitées, les droits de circulation, d'entrée, de débit qu'elles auraient dû payer, les transports par terre et par eau, qui auraient également amené des receltes pour le Trésor; enfin les dégrèvements accordés pendant sept années dans le département de Saôneet-Loire, et, en 1857, dans le département du [ïliôiie, et(pii se sont élevés à un total de plus de cent mille francs; on verra que les ravages de ce Lépidoptère ont amené dans ces deux départements une perte annuelle de trois millions quatre cent huit mille francs; qui, au bout de dix ans, produit le total énorme de trente-quatre millions, et encore faut-il reconnaître que, quelque effrayant que soit ce chiffre, nous sommes pourtant bien loin de la vérité, puisqu'une grande partie des vignes ravagées produit des vins recherchés, dont la haute valeur est Lien supérieure à celle de vingt francs l'hectolitre. Une influence toute particulière est exercée sur la Pyrale par la nature, la forme et l'exposition du sol. Quoiqu'on l'ait de beaucoup exagérée, l'influence que les phénomènes atmosphériques peuvent exercer sur les Insectes nuisibles à l'agriculture est manifeste, et elle peut parfois amener quelques modifications dans des maux qu'on croyait pouvoir prévoir: mais ces résultats sont tout à la fois et trop incertains et trop incomplets pour qu'on puisse se fier à eux seuls pour arrêter les progrés du fléau. Et néanmoins on pourrait peut-être nous objecter qu'ils ont dit avoir une haute influence pour faire cesser l'invasion désastreuse de 1828 â 1859, puisque cette dernière a disparu prescpie corn- l'Al'ILLONS. 239 plèlenuMil aiijùuitriiui, que les vignes uni survécu et que les remèdes incomplets iniliquésn'ontccpeii- dant pas été assez bons ni exécutés partout . fiiais, si la vigne n'est plus dévastée parles Insectes, elle ne s'en porte pas mieux, et maintenant la cause du mal est toute vryriale, c'est-à-dire dans la plante flle-mi'Uie. N'y aurait-il pas corrélation entre les deux pliénomènes qui ont désole successivement nos vignobles'! La maladie végétale ne serait-elle pas la suite nécessaire des degàls de l'Insecte'.' ou bien faut-il encore ici faire intervenir les influences atmosphériques'! Quoi qu'il en soit, si la gelée de l'hi- ver 111' ])eut exercer aucune influence sur les Chenilles alors bien cachées dans ks ceps, il n'en est pas de même de la gelée du printemps, qui, les trouvant à découvert, peut les tuer, surtout lors- qu'elle se prolonge La f.eige, quand elle séjourne plusieurs jours sans se fondre sur les ceps, peut, par l'iiumidité froide qui pérrétre profondémerrt sous l'écorce, nuire notablement aux jeunes larves. La pluie ne peut avoir d'iniluence que sur les l'apillons à leur état parfait. Les Tortrix craignent le vent; nrais il n'est pas probable que son action nuise positivement à cet Insecte à aucune époque de sa vie. Quand h f'yrale a une fois étendu son empire avec une certaine violence dans une localité quel- conque, tout devient également sa proie : vignes vieilles ou jeunes, raisins noirs ou blancs, crus re- cherchés ou commirns, tout est dévasté, tout est détruit. Mais, aux époques, et dans les localités où le mal n'amène que des pertes modérées, on voit que certaines qualités et certaines variétés de vignes attirent de préférence l'Insecte destructeur. C'est ainsi que partout les Pyralcs allaqucnt surtout les meilleurs crus, et cela s'explique facilement et doit être attribué beaucoiqi plulùl aux dispositions du sol, qui favorisent à la fois et les bons crus et l'Insecte destructeur, qu'à urre ilclkaicssc de goût positive de la part du Lépidoptère, qui ne préfère guère que les feuilles tendres aux feuilles coriaces. Ce sont sans doute des causes semblables qui déterminent aussi la préférence que les Chenilles pa- raissent donner aux vignes à raisins noir-s sur celles à raisins blancs Enfin les larves sembleirt se plaire beaircoup plus dans les vieilles vignes que darrs les jeunes. - Les observations qui ont été faites sur l'irjfluence que peuvent avoir sur l'Insecte destructeur les diverses manières de cultiver les vignes ne sont guère concluantes. La question des engrais en parti- culier ne semble pas résolue et a donné lieu à des opinions opposées. Quant à la culture proprenrent dite, nous ne pensons pas qu'elle ait de l'influence sur la mulliplication de la Tortrix; toutefois, les lieux où on laisse subsister une grande partie de l'ancien bois, et ceux où l'on soutient les vignes avec des èchalas, se trouvent doublement exposés aux ravages des Insectes, puisque ces dei'- niers, à l'état de Chenilles naissantes, y rencontrent des refuges plus nombreux que dans les pays où l'on enlève le vieux bois des ceps et où l'on ne fait pas usage de tuteurs. La nature elle-même a mis des bornes à la multiplii-ation trop grande des espèces, qiri pourraient ainsi détruire ses créations. C'est ainsi que chaque être a des ennemis naturels qui le maintiennent dans une certaine limite. Mais, faisons remarquer que cet équilibre admirable ne peut avoir lieu complète- ment que lorsque les créations de Dieu, animaux ou végétaux, se trouvent dans leur milieu naturel, et qu'il n'en est pas ainsi pour la vigne et pour le blé, que l'homme a propagés outre mesure pour ses besoins personnels, et qui, dès lors, ne peuvent pas être protégés uniqrrement par les parasites que la Providence a attachés à leur's ennemis intimes. Ces parasites, quelque nombreux qu'ils soient, et quelque aidés qu'ils soient également par les influences atmosphériques, ne suffisent pas, et l'homme doit chercher à les aider dans leur acte destructif et réparateur. Il nous reste donc, pour compléter l'histoire si importante du Papillon qui nous occupe, à parler : {" des animaux nuisibles à la Tortrix de la vigne; 2" des moyens que l'on peut indiquer pour détruire cet Insecte. Bien que ce soit surtout dans la classe des Insectes que ce Papillon trouve un grand nombre d'en- nemis, et par conséquent nous de puissants auxiliaires, quelques animaux d'un ordre, plus élevé viennent pourtant aussi entraver jusqu'à un certain point la multiplication de son espèce; et, sans parler des Moutons, des Poules, des Dindons, dont on a chei'ché à tirer quelque parti en les lâchant dans les terrains dévastés, et qui ont toujours causé plus de dommages aux vignes qu'aux Chenilles, nous citerons particulièrenieirt les Oiseaux insectivores, qui s'empai'ent d'un grand nombre de larves en donnant un coup de bec sirr la feuille où elles se trouvent, et en saisissant l'Insecte en l'air au moment où il va tomber. Quant aux Insectes qrri vivent aux dépens de notre ennemi, ce n'est qu'as- sez récemment que leur's actes ont attiré l'attention de quelques cultivateurs éclairés et qui recoin- manderrt avec juste raison de les conserver r'eligieusemenl, au liorr de les détririre, comme on le fait ^ji() iiis|(|||;k naturelle. ea "i'iieraL Ces Insectes sont trcs-iinml)i'C'ii\ el apparlieiinonl à qualie ordres diiïerents. Dans celui des'Colèoplères, nous pouvons eiter le Carabe doré et en g;enéral tous les Carabiques, l,i Malaehic bronzée etc.; dans celui des Névroptéres, L'IIeniérobe perle, çtc; dans celui des llyménûplères, i)iusieurs Iclincumons, et surtout V Icliiicumon melanogoiius, les Pimples investigateur el alternant, l'Anonialon jauiifllre, le Caiiipoplcx de mai, quelques Clialcidiens, comme les Chalets viiniila, D'i- plolfij'is cniifca et desolala, Ptpoinalits comiimiiis, ciiprciis, ovalus. lanarum, dcplanaiits; l'Eu- loplie des Pyrales, le Detlivlc fourmi, l'Euniène zonal, etc.; dans l'ordre des Diptères, le Syrphe hyalin, la Mouche des jardins, etc.; et eulin dans les Ûrlhoplères, pluoieurs Forliculiens ou Perce- Oieilles. On peut ajouter encore à celle liste diverses espèces d'Araignées el même, mais nous sortons ici de la division primaire des Articulés, quelques espèces de Limaces. Depuis longtemps ou a cherché des procédés pour détruire la Tortrix: plusieurs ont été pro- posés, et chacun, quelque incomplet qu'il ait été, aurait pu cependant avoir un bon résultat, si l'on n'était toujours venu se heurter contre l'apathie, contre les préjugés des vignerons, qui préfèrent toujours ne rien faire ou employer seulement les moyens empiriques préconisés par les charlatans. D'un autre côté aussi, le gouvernement a peut-être fait fausse route; au lieu de dégrever les cantons altaqiiés, peut-être aurait-il mieux fait d'accorder des primes aux cultivateurs ijui auraient tenté quel- ques essais. Outre cela, il serait indispensable aussi, au lieu de remettre sans cesse en vigueur l'an- cienne loi sur l'échenillage, qu'il promulguât quelque nouvelle ordonnance applicable aux besoins spé- ciau.v de l'industrie viticole. En effet, la loi actuelle, destinée essentiellement à s'opposer aux dégâts des Insectes qui attaquent nos arbres, ne saurait être applicable, telle qu'elle est, à la destruction de la Pyrale, puisqu'elle prescrit positivement de faire l'opération de l'échenillage à une époque de l'année où, même en supposant que le procédé fût bon pour la destruction de cet Insecte, il serait im- praticable, à cause de la petitesse des Chenilles. Quant au procédé qui pourrait faire l'objet de cette ordonnance, il faudrait qu'il répondit essentiellement à trois conditions principales : indiquer un mo\en unique qui devrait être exécuté simultanément jiar tous, et faire que ce moyen soit simple d'exécution et peu dispendieux sous le point de vue des déboursés posiiifs. Cela posé, cherchons avec Audouin quels sont les remèdes qui doivent être suivis. La Chenille doit d'abord nous occuper. On a tenté de la détruire pendant son hivernation, et pour cela on a essayé plusieurs procédés. Dans la Charente-Inférieure, on a tenté ['enfoiiisscuie ou butlagc des ceps, mais ce moyen, si on le met en usage pendant tout l'hiver el jusqu'au delà de l'époque où les larves doivent sortir de leur retraite, peut bien détruire nos ennemis, mais en même temps dimi- nue de beaucoup la récolte du raisin, et si ou rétablit le sol' dans sa position naturelle au printemps pour ne pas arrêter la végétation, il est à craindre en même temps qu'on ne se débarrasse pas des Chenilles. Le rccépngc et la idille des vignes, lorsqu'on a soin d'éloigner les débris des lieux infes- tés, seraient très-bons; mais, pour qu'ils puissent avoir un résultat délinilif, il faudr.iit le faire par- tout, car sans cela les vignes qui restent fortement attaquées donneront bientôt des ennemis nou- veaux à celles qui sont régénérées. Vccorçagc et le brossage des ceps ont pu détruire quelques larves, mais on coni|)rend que, quelque bien faites qu'aient été ces opérations, elles n'ont pu les atteindre toutes. Les ciidiiils ou bad'igcoinxicie des ceps avec diverses matières, telles que la graisse, les sub- stances vésicanles, la chaux, l'eau de savon, l'huile de cade, etc., qui, pénétrant sous l'ecorce, de- vaient agir sur les jeunes Chenilles, ont été tentés sans succès; en effet, ou ces matières, trop peu actives, n'ont rien ou presque rien changé à l'état des choses, et c'est ce qui a eu lieu i Argenteuil, où l'on a tenté le badigeonnage ;'i l'eau de chaux, ou bien ces matières trop actives ont tué à la fois et l'Insecte et le végétal. Vassaiiiisscnient dex cchalas doit être recommandé comme devant détruire un très-grand nombre de Chenilles; mais, comme ces soutiens ne sont en usage que dans un petit nombre de vignobles, ce n'est li qu'un remède particulier et bien loin d'être général. Pour assainir les échalas, il faut les soumettre â une forte chaleur, à plus de soixante degrés, ou plutôt les épu- rer au moyen de la vapeur de soufre, ou tout au moins les éloigner des vignobles et ne les repiquer que le plus lard possible dans la saison, ou même, si la chose est possible, ne s'en servir que tous les deux ans. On a cherché aussi ù arrêter el à détruire les jeunes Chenilles au moment où elles sor- tent du cep pour gagner les bourgeons, en les forçant à traverser un nnncaii afifiluliiianl qui les retiendrait au passage; mais la destruction des Chenilles dans les bourgeons el aux extrémités des pousses a été tentée avec beaucoup plus de soin et a donné de meilleurs résultais. Tels sont Vi'boar- TAPILLONS. 2ir geonnage, consislaiu à enlever ou à froisser entre les dois^ts tous les liourgeons (nii ne contiennent pas (le grappes : mais ce procédé ne détruit guère qu'un quart des larves; le piiK^urjc, ['cc'diukic ou le moucluifji', qui s'opère plus lard, soit en ]iincaiit, soit en enlevant les parties attaquées, et alors que les grappes sont (léjà formées, mais qui peut nuire au végétal plus qu'à l'animal; enlin ledrffiiil- /age exécuté après la floraison, mais qui doit être rejeté : 1" comme arrêtant la végétation; '2"comure forçant les Chenilles à attaquer les grappes, qui seules restent exposées à leur déprédation. Les pro- cédés chimiques employés sur les bourgeons et sur les jeunes pousses n'ont eu et ne devaient avoir pour résultat que de flétrir et de tuer ces productions végétales. Enliu le dernier procédé, ou l'cclioiil- luge proprement dit, consiste à détruire la Chenille lorsqu'elle est dans les feuilles, pendant sa vie véritablement active, et avant qu'elle vienne attaquer les grappes; cette opération, qui se fait de différentes manières que nous ne pouvons décrire, qui a été recommandée et même ordonnée A tou- tes les époques où le fléau s'est montré, est d'une exécution lente et difficile, d'un résultat douteux et incomplet, et cependant c'est de tous les procédés destructifs successivement proposés celui fy^a toujours été suivi avec le plus de conliance, d'activité et de persévérance, quoiqu'il ne puisse avoir aucun bon résultat immédiat. Quant à l'Insecte à l'état de chrysalide, on a cherché aussi à le détruire, mais on doit y renoncer; car, outre la difficulté de l'opération, outre, comme jiour l'éclienillage, que l'époque de l'année où l'on doit l'opérer est celle où tous les bras sont ordinairement employés à d'autres travaux et où la main-d'œuvre est la plus chère, en même temps que l'on tue le Papillon destructeur, on ilelruit aussi une multitude beaucoup plus considérable de petits Hyménoptères, nos auxiliaires, qui dévorent la nymphe, et qui, par leur grand nombre, peuvent rétablir un jour l'équilibre de la nature. La destruction de la Pyrale à l'état de Papillon a été également préconisée et peut donner d'assez bons résultats. Déjà Iloberjot avait recommande d'allumer dans les vignes de grands feux clairs et élevés, auxquels les Papillons venaient se brûler en grand nombre, et ce moyen a été repris dans ces derniers temps. Mais on a surtout employé des feux bas, d'une durée d'environ deux heures, des sortes de lampions formés d'un vase plat, placé sur le sol, et dans lequel on met de l'huile et une mèche. Des expériences ont été tentées dans le Maçonnais, principalement dans la |)ropriélé de M. Dclahanle : l'on plaça deux cents vases sur une étendue d'un hectare et demi el à la distance de huit mètres les uns des autres; bientôt après qu'ils furent allumés au crépuscule, un Irês-grand nombre de Papillons volèrent alentour et ne lardèrent pas à se noyer dans l'huile : le lendemain, on en Ht le compte : chacun des deux cents vases contenait, terme moyen, cent cinquante Papillons, et ce chiffre, multiplié par le premier, donne un tolal de trente mille Insectes détruits. Sur ces trente mille Li.'pidoptèros, on compte un cinquième de femelles ayant l'abdomen plein d'œufs, et qui n'eus- sent pas lardé à pondre chacune soixante œufs, terme moyen, et ce dernier nombre, multiplié par le cinquième de trente mille, c'est-ù-dire par six mille, donnerait pour total définitif le chiffre élevé de trois cent soixante mille œufs. Ce résultat semble magnifique, et a été confirmé par plusieurs autres expériences qui ont bien réussi. Point de doute, par conséquent, que l'usage des feux crépus- culaires ne soit un moyen très-puissant d'arriver à la diminution du fléau; mais, à coté du résultai, il y a des difficultés presque insurmontables. L'opération devrait être faite partout, car sans cela ce- lui qui la tenterait serait loin d'en tirer un bon profit : les feux crépusculaires détruiraient bien un nombre énorme de Papillons, mais en même temps en attireraient dans ces vignes un nombre au moins aussi considérable provenant des contrées infestées; puis cette opération est longue, emli.ir- rassante, dispendieuse : longue, puisque, sous peine de nul résultai, il faut la prolonger pemlant tout le temps que dure l'apparition des Papillons, c'est-à-dire pendant plus de vingt jours; embar- rassante et dispendieuse, car elle exige un matériel considérable, des dépenses assez fortes, des ouvriers assez nombreux, etc. Enfin ces feux exigent un temps calme, sans pluie et même sans clair de lune; or ces trois conditions ne sont pas souvent aisées ;i remplir, surtout pendant une vinglaine de jours; pourtant, faute de la continuation de ces circonstances favorables, on se trouve obligé d'interrompre des travaux déjà entamés et d'en perdre par conséquent le fruit, puisque ce tenq)s d'arrêt permet à un grand nombre de Papillons d'aller déposer leurs œufs sur les feuilles. Enfin on doit chercher à détruire la Pyrale à son état d'œuf, et c'est par ce moyen que l'on ar- rivera aux meilleurs résultats. Déjà Draparnaud avait conseillé anciennement l'enlèvement des feuilles |KirtanI les plaques d'œufs, ou la eneillclle des poules; mais ce n'est que dans ces derniers temps, et r.' 51 242 HISTOIHE iNATUKIXLE. grâce aux travaux de MM. Desvignes, Delaliante, Audouiii, etc., qu'on en a reconnu la véritable uti- lité, et qu'on a pu le recommander d'une manière toute spéciale. Les résultats donnés par ce pro- cédé sont excellents, et d'une exécution assez facile et peu dispendieuse : c'est ainsi que, dans une pièce de vigne de cent vingt hectares, une trentaine d'ouvriers ifemmes ou enfants) amenèrent en onze jours la destruction d'au moins un million cent trente-quatre mille plaques d'œufs, et par con- séquent, en multipliant ce cliiffre par soixante, qui représentent comme moyenne la quantité d'oeufs- contenus dans diaque plaque, on obtient un total de quarante millions cent trente-quatre mille œufs qui étaient destines à donner bientôt naissance à autant de petites Chenilles. Ces chiffres sont loin d'être exagérés et montrent bien l'utilité de la cueillette des pontes. Quant à l'époque où elle doit commencer, elle est un peu variable, et l'apparition des premiers Papillons pourra servir d'avertis- sement aux vignerons, car l'on sait que raccouplement et la ponte suivent de près la naissance de l'Insecte; dans le Maçonnais, c'est généralement vers la fin de juillet qu'on doit commencer la cueil- lette; dans le lioussillon et dans le Languedoc, la ponte est plus liàtive; aux environs de Paris, elle a lieu ])lus lard, etc. Pour exécuter ce travail, chaque ouvrier, muni d'un tablier re|)lié ou même cousu sur les côtés en forme de poche, devra, après avoir délié le ceps, chercher et enlever avec soin toutes les feuilles chargées de plaques d'œufs ou de pontes; à mesure que les tabliers se remplis- sent, on réunit les feuilles dans des sacs soigneusement fermés, et il faut ensuite brûler ces feuilles, ou, ce qui vaut encore mieux, les enfouir dans des trous profonds de soixante centimètres à un mè- tre, qu'on aura soin de recouvrir d'une certaine épaisseur de terre bien tassée avec les pieds. La cueillette offre sur les autres procédés de destruction de la Pyrale cet avantage, qu'elle peut être partielle, et que le propriétaire qui l'opère peut préserver son vignoble, lors même que ses voisins n'agiraient pas comme lui, mais elle doit être reprise annuellement deux ou trois fois pour avoir un bon ré.siiltat. En résumé, on voit que de nombreux procédés ont été indiqués pour aider les parasites de VUEiwplIiira Pilleriana à ne pas détruire complètement la vigne et pour faire rentrer cet Insecte dans de justes limites, car il ne peut venir à l'idée de personne de vouloir le détruire complètement. Ces procédés sont de deux sortes : les uns, qui ne peuvent être que des palliatifs, ne sont praticables qu'au moment où les dégâts ont lieu, et, parmi eux, c'est \'cciiup.()c qu'on doit préférer, même à VccItenU- tage, depuis si longtemps recommandé; les autres, qui peuvent être appelés préservatifs, doivent être exécutés en temps opportun, et, parmi eux, nous devons surtout préconiser ïenicvemeut des pontes, et auprès de ce procédé nous devons aussi citer Vnifouissemcni des souches et le recépaçic quand ils sont possibles, et enfin les feux cirpnsciilnircs. Mais disons encore en terminant que la cueillette des plaques d'œufs est le seul moyen véritablement efficace, et qu'il serait à désirer qu'un arrêté du gouvernement forçât les propriétaires à l'exécuter annuellement; car, si les énormes quantités de Chenilles dévastatrices ont disparu de nos vignes, il s'en trouve encore quelques-unes, et, si les circonstances atmosphériques s'y prêtent, elles pourront f|uelque jour reparaître en grand nombre, si elles ne nous trouvent tout armés pour les recevoir. Nous avons cru devoir consacrer une planche entière de notre klhs (pi. XXXIl) à VOEnopth'tre ou Pyrale de la v'u/ne. Voici l'explication de cette planche : — I, feuille de vigne ayant reçu des pon- tes. — a, femelle déposant ses œufs; b, pontes récentes; c, œufs dans lesquels on aperçoit par trans- parence les tètes noirâtres des jeunes Chenilles; (/, plaques blanchâtres des œufs d'où sont sorties !es Chenilles; e, petites Chenilles se laissant tomber suspendues par un fil: f, jeimes Chenilles s'étant file de petits cocons sous l'écorce pour hiverner. — il, grappe de raisin réunie à la feuille par les Chenilles; III, Chenilles s'emparant d'une feuille de vigne; IV, feuille de vigne desséchée et coupée à son pédicule, renfermant des chrysalides. — g, Papillons. Si nous faisions l'histoire de la vigne, nous devrions maintenant nous occuper des autres ennemis de cet arbre utile; mais cela serait sortir de notre sujet. Qu'il nous soit cependant permis d'indiquer en quelques mots les Insectes nombreux qui, â l'exemple de YOEiwiitlnrc, dévorent les feuilles ou les grappes de la vigne et attaquent quelquefois son cep et ses racines, mais qui, dans aucune cir- constance, ne produisent autant de mal que la Tortricite, dont nous avons donné l'histoire aussi complète que possible. C'est l'ordre des Lépidoptères qui en renferme le plus grand nombre, et nous en rencontrons des espèces dans les genres CoihiiHs, Toitrix. Uitliija, Tiiica, Plcroplwriis, A'o- ctua, Ckrlonia, Procris et Sphinx; l'ordre des Coléoptères n'en comprend que peu, comme le Œiil». C.Im'iiHIi's, (:iiiys;iliiles cl l'.i|iillniis ,lr I (i;i,..j lliiir Je l'ill.'iiir-, viilj;,iii c-ireiil ISralc oii Tiniri\ Ju l.i \ l'jtic l'I 7,1 PAPILLONS. 24' l](nuicloii, [' Eiiclilora v'uis, Hhyiicli'iies [Saccliiis. jiopiiti, hciitU'i'i; Oihiurhiiuclius sulcitius, Lutnol- ])us viiis, Allica oleracea, eU:.; l'ordre des Hémiptères semble n'avoir que deux espèces vignicoles, la Pi'ulliiniia nirn et la Cochenille île hi viqne; piiliri, parmi les Orlhuptères. on n'a siiçnalé que li' Dnrhilistc purle-selle. M. E. Dlancliard a placé dans le même £;enre, qui pour lui porte le nom de Piirulis, deux espères exotiques : les fiiUjidipcnuata de Savannali, en Géorgie, dans l'Amérique boréale, et Iwtlenlotann, du cap de Donne-Espérance. Toutes deux plus petites que VOEnopihira Pilleriaua; la première à ailes antérieures jaunes, parsemées d'écaillés dorées, avec des traits et des lignes transversaux fer- rugineux vifs, et les ailes postérieures d'un gris jaunâtre; et la seconde à ailes antérieures d'un fauve testacé, avec une multitude de petits traits noirâtres se confondant plus ou moins dans la cou- leur du fond de l'aile, et à ailes postérieures marquées d'un gris plus foncé; enfin à abdomen de la couleur des ailes postérieures. Auprès de ces genres, nous pouvons ranger les grotipes génériques suivants, qui n'i-n diffèrent pas d'une manière très-notable. l" X.vîiTuosETi.v, Stépbens, à palpes à deuxième article long, comprimé latéralement, très-velu, ei à troisième nu, court, cylindrique, caclié en partie par le précédent; à ailes antérieures peu larges, terminées obliquement, avec la cote un peu arquée dans toute sa longueur. Cinq ou six espèces, fai- sant anciennement partie des Toilrix, et se trouvant dans divers pays. Deux ne sont pas rares aux environs de Paris au mois de juillet; liamana, indiquée vulgairement sous le nom de Crampon, à ailes antérieures jaune-soufre, y compris la frange, avec un trait ou sorte de crampon ferrugineux partant du centre, et dont les deux brandies aboutissent à l'angle apical d'un cùté et à l'angle anal de l'au- tre, et à ailes postérieures d'un brun rougeâtre; se trouve communément parmi les chardons; et zoe- gana, Linné, que l'on prend dans les environs des bois. ■ { . 1 Fig- l'/ô. — Xanlliosélit» crampon. 2° PTïciiûLOMi, Curtis, Duponchel, dans lesquels les ailes antérieures offrent, vers les deux tiers de leur longueur, un pli transversal qui Hiit goder leur extrémité. Quelques espèces dont les types, répandus partout, sont les Icchenna, Linné, dont la Chenille se trouve sur le chêne, et minisirana, Linné, à Chenilles vivant sur les bouleaux, se tenant au centre de plusieurs feuilles réunies par des fils, fermant hermétiquement leur demeure à l'approche de la mauvaise saison, et ne se changeant en chrysalide qu'au printemps suivant. La rusùcana, llubner, qui se trouve, en juin et août, en Alle- magne et dans les Pyrénées, et dont les Chenilles vivent sur les bruyères, est le type du genre dep- uis, Guenée. 3 ' ARCvnoTOzv, Curtis, qui ne diffèrent guère des Tortrix que parce que leurs ailes antérieures sont ornées de lignes et de taches métalliques. On connaît une douzaine d'espèces de ce genre, dont les Chenilles se trouvent surtout dans les jardins, mais dont quelques-unes habitent les forêts; le type est la Bcrgmanniana. Linné : envergure, 0™,nio; ailes antérieures jaune-soufre en dessus, finement réticulées de jaune-brun et traversées par trois lignes argentées; ailes postérieures d'un gris noirâ- tre. La Chenille vit sur le rosier cultivé, et paraît en avril avec les premières feuilles; elle se tient cachée au bout des branches dans l'intérieur des jeunes pousses, qu'elle ronge et dont elle réunit les feuilles en paquet en les entourant de fds à mesure qu'elles se développent; elle est d'abord d'un verdâtre pâle et ensuite d'un jaune clair, avec quelques taches vertes sur le dos et des poils clair- semés sur tout le corps; elle tapisse de soie l'intérieur de sa demeure, s'y change en chrysalide dans le courant de mai, et le Papillon éclôt au bout de quinze jours; cette espèce se trouve commune- 24i [IISTOIP.E NATUREIIE. meut par toute riùirope et multiplie beaucoup dans de certaines années : comme elh; nuit à l'une do nos belles plantes d'agrément, on a cherché les moyens de la détruire, surtout à l'état de Chenilles, et l'on a principalement conseillé d'envoyer de la fumée de tabac sur les feuilles attaquées. Deux autres espèces, lei>rosclana, llubner, et Forskcalana, Linné, détruisent aussi les rosiers; VllolDiiana, Linné, dévore les feuilles des arbres ù fruits, et surtout des pommiers; la phnnbana, celles des bois taillis; la piilvei-ana, Eversmann, les arbres verts. Toutes ces espèces et quelques autres sont lais- sées, par M. Guenée, dans le genre Diclyoptcnjx, et l'Uoffmannsegçiana, Hubner, est seule dans le groupe des Argyrotozes. 4° Feuonea, Stéphens, Duponcliel, non Guenée, à ailes antérieures terminées carrément on un peu obliquement, ayant presque toutes un faisceau de poils ou d'écaillés au milieu de leur surface; à corps mince; à palpes longs, très-garnis d'écaillés, ayant la forme d'un couperet, à articles non dis- tincts à l'œil nu. Duponcliel y range vingt espèces, principalement du nord de la France, de l'Alle- magne, de la Russie, et dont une {xparsnna, W. V.) se rencontre dans nos environs. Comme type, nous indiquerons la compsarana, llubner : envergure, un peu plus deO"',OI; ailes antérieures rous- sàtres, ayant vers leur milieu une tache brune noirâtre qui descend vers la partie moyenne de la côte; ailes postérieures d'un gris blanchâtre. Nous figurons (pi. XXXIIl, iig. i) la Peuoxée E^FUMÉE (Peronea favillaceana, Hubner), du nord de la France. 5° Glvpuiptera, Duponchel : groupe à ailes antérieures terminées carrément, à surface plus ou moins rugueuse ou hérissée d'écaillés relevées, en même temps que leur côte est garnie de poils roi- des, à corps mince, à palpes épais, dépassant le front, ayant leur second article sécuriforme, très- garni d'écaillés, et le troisième nu, en forme de tubercule. Une vingtaine d'espèces, comprises pré- cédemment dans les genres Torlrïx. Sciapliila, Leplogramma, Parumcsia, Peronea et Lozolœniii, parmi lesquelles six ou sept, très-répandues, se rencontrent aux environs de Paris : les Chenilles sont peu connues; on sait seulement que celles des litenina, Linné, et squamana, Fabricius, vivent sur le chêne; celles des boscana, Fabricius, et ulmana, Duponchel, sur l'orme; celles du treve- r'iana, W. V., sur le bouleau; du ncbulalea, Hubner, sur le hêtre; abïelana, llubner, sur le sa- pin, etc. Nous représentons (pi. XXXIIl, ilg. 2) la Glypiiiptèhe imphoiiœ (lilerana), commune partout en avril et août. 6" Teras, Treitscke : groupe très-nombreux pour l'auteur allemand et pour M. Guenée, et corres- pondant aux genres Ghjphlplera, Peronea et Teras de Duponchel, qui le restreint aux trois seules candana, Fabricius, du nord de la France; effraclana, Fabricius, de la Bavière [voif. pi. XXIH, fig. 6), et Coiilamiiiala, de toute la France et de l'AllenKigne, et qui lui assigne pour caractères principaux des ailes antérieures ù angle apical courbé en crochet, et à côte écliancrêe dans son milieu ou en- tière; des palpes très-garnis d'écaillés, à second article long et à troisième petit, cylindrique. 7° AspiDiA, Duponchel, ou Aspis, Treitscke : palpes à second article très-velu, très-large, en do- loire, à troisième article excessivement court; trompe nulle; corps mince; ailes antérieures larges, à côte arquée dans son milieu. Dans ce groupe peu nombreux en espèces, et parmi lesquelles nous nous bornerons à citer les deux plus communes : uduranniana, Linné, ou solandrana, Fabricius (pi. XXXIIl, fig. 7), el cynosbana, Fabricius, les Chenilles sont courtes, fusifornies, â tête globu- leuse, et points verruqueux surmontés chacun d'un poil court, mais de manière que chaque indi- vidu ait sa demeure isolée; les Chenilles vivent en société, principalement sur les rosiers, les ronces, les framboisiers et les orties, dont elles réunissent les jeunes feuilles en paquet, où elles trouvent à la fois l'abri et la nourriture : leur métamorphose a lieu également en société dans un tissu commun, mélangé de mousse et de feuilles sèches. La cynosbana, qui a une envergure de plus de 0"',01, a les ailes antérieures d'un blanc varié de gris bleuâtre, avec trois taches brunes, el les ailes postérieures d'un gris blanchâtre. 8" Anthitesia, Stéphens : palpes un peu recourbés, à second article long, très-vein, et à troisième très-court, nu; trompe peu visible; corps assez épais; ailes antérieures étroites, à côte presque droite. Deux espèces : type, salicana, Linné, à ailes antérieures blanchâtres, parsemées d'atomes bruns et noirâtres, avec des taches et des stries d'un gris bleuâtre, et la frange noire; ailes postérieures d'un gris noirâtre, dont les Chenilles épaisses, peu allongées, parsemées de points verruqueux, vivent sur différentes espèces de saules, au milieu de plusieurs feuilles qu'elles réunissent ensemble. Des groupes |)lus connus sont les suivants : Fi". I. — Peionée enfumée. iMâle. Fig 2 — Gly|ilii|ilère imprimée. (Mâle.] Fifj. ." — Grapholithe siliceuse Fig. 5. — (iuCLy\ luUiiO-lH'uri. (Femelle.) Fig. ■'*. — Y|)uaonieulc du cerisier. (Niit de chenilles.' Fig. (3. — Teras rongée (Mâle.) Fig. 7. — AspiJie de Solander. (Mâle.) l'I .13. PAPILLONS. 245 S°« GENRE. — PENTHINE. PENTIIINA. Tn-itsrke, 1830. lu SoliiiuMtt'rl. voii Europa. Antennes simples dans les deux sexes; palpes à deuxième article triangulaire, Irès-velii, et ù troi- sième très-court, en forme de bouton; trompe courte, mais visible; coips assez épais; ailes antérieu- res peu larijes, à côte léi^èrement arquée dans toute sa lon£;ueur. Clienilles tortriciformes, brunes ou d'un brun verdâtre ou jaunâtre, avec la tête, l'écusson, les ver- rues et les poils qui les surmontent d'une coloration plus foncée; vivant entre les feuilles d'arbres ou d'arbrisseaux, qu'elles réunissent en paquet par des fils et y subissant leurs transformations. Chrysalides allongées, à anneaux abdominaux hérissés de pointes. Ce genre, formé aux dépens des Torlr'ix et des 7'i»ca de Linné, et des Pyrali.'! de Fabricius, a été partagé dans ces derniers temps et correspond aux Spilonata, Dilida, Thiralcs de Curtis, Sté- phcns, tandis que M. E. Blanchard, au contraire, y réunit les deux groupes que nous avons précé- demment indiqués. Parmi les nombreuses espèces de f'cntliina répandues communément dans pres- que toutes les parties de l'Lurope, nous nommerons principalement les suivantes, qui se trouvent dans nos environs : Hariniannia, l,inné, sur les saules; cnprco.na, Ilubuer, dans les haies; pruna- ria et varieçjCDia, Uubner, sur les buissons; ocdlana et oclirolcucana, Hubner, sur les rosiers, etc. Comme type, nous décrirons la Penihina pruniana ou Teigne bédaude a tête bruke, Geoffroy : en- vergure, O^.Olô; ailes antérieures brun noirâtre, avec leur milieu blanc;'ailes postérieures d'un gris foncé; Chenilles se ti'ouvant, depuis le commencement d'avril jusqu'au milieu de mai, sur les diffé- rentes variétés de pruniers cultivés, ainsi que sur le prunellier et le cerisier; vivant au milieu des feuilles réunies en paquet, se métamorphosant dans cette même demeure ou en terre dans de petites coques. 9-"= GENRE. — SCIAPHILE. SCIAPllILA. Treitscke. 1830. In Sihniellerl. von liuiupa. Antennes simples dans les mules comme dans les femelles; palpes courbés en forme d'S, à second article triangulaire, velu, et à dernier court, cylindrique, nu; trompe courte; corps mince, peu al- longé; ailes antérieures peu élargies, terminées obliquement, à côte légèrement arquée dans toute sa longueur. Chenilles tortriciformes, grises ou brunes; vivant, les unes dans des feuilles roulées, les autres dans (les feuilles reunies en paquet par des lils, et se métamorphosant dans un tissu ferme et blan- châtre, sous la mousse ou dans les fissures des troncs ou des branches d'arbres. Ce genre, tel que l'a formé Duponchel, comprend des espèces des genres Spilouola et Plwno- plcris, Curtis, Cncphosia, Ortliotœnia et PlUeocliroa, Stéphens, des espèces qui rentrent dans les groupes de Dklielia, Erwpsda, Traihijsmïa de M. Guenée, et peut-être même de ceux des Sphak- roplera, Teratoiles, Olimlia et Clepsis, du même auteur, qu'il place immédiatement après les Scia- philes. Parmi les trente espèces européennes de ce genre, nous ne noterons que la Sciapinla W ahlbau- miana : envergure. G", 015 à O^.OIO; ailes antérieures d'un gris blanchâtre, réticulées de brun, avec trois bandes flexueuses, d'un brun noirâtre : la première, à la base, en forme d'angle; les deux au- tres formant deux angles en sens contraire; ailes postérieures d'un gris cendré; seule espèce des en- virons de Paris, dont nous représentons une des nombreuses variétés (pi. XXXIV, lig. 2i. 246 HISTOIRE NATURELLE. lO"'" GENRE. — PÉDISQUE. PMDISCA. Treitscke, 1850. In SchmrttiTl. von F.urop.i. Antennes simples clans les deux sexes; palpes à second article triangulaire, large, velu, et à der- nier cylindrique, court, nu; trompe courte; corps mince; ailes antérieures médiocrement larges, ter- minées carrément, à côte arquée dans toute sa longueur. Ciienillcs à peau transparenle, couvertes de points vcrruquiuix; vivant entre les feuilles réunies en paquet, et s'y métamorphosant dans un tissu étroit. Kig. 177. — Péilisque profonde. Genre très-nombreux en espèces européennes, puisque Duponchel en signale trente-cinq, et qu'il y en a au moins une cinquantaine de décrites dans les auteurs. D'après cela on doit comprendre que les zoologistes modernes ont dû y former plusieurs groupes distincts; tels sont ceux des D'itnta, Sté- pliens; Sidcria, Trijchcris, Plilœoilrs, linllwdcs et Solcnodes, Guenée, etc. Les espèces parisiennes sont les Pœdisca proftitidana. \V. V.; opiiilialmicana et Parmalana, Hubner. Le type (profinulnna) a une envergure d'environ 0"',0I5; ailes antérieures variées de gris et de brun, avec trois bandes transversales d'un brun plus foncé, bordées de blanc argenté; ailes postéiieures d'un gris roussâtre. LaClienille vit sur le chêne. Nous figurons cette dernière espèce, ainsi que le Booci.ier {Pannaluna}. (PI. XXXI, flg. 5.) iV"' GENRE. — SERICORE. SEHICORIS. Treitscke. 1850. In Schinotlerl. von Fiiropn Antennes simples dans les deux sexes; palpes à deuxième article large, triangulaire, velu, et '.i troi- sième Aisiforme, assez long; trompe presque nulle; corps mince; ailes antérieures assez larges, ter- minées carrément, à côte faiblement arquée dans toute sa longueur, d'un aspect luisant et ordinai- rement ornées de lignes métalli((ues. Chenilles assez semblables à celles des Tortrix, mais encore peu connues; vivant et se métamor- phosant entre des feuilles réunies en paquet. Chrysalides allongées, à segments abdominaux garnies de petites pointes. Ce groupe, qui comprend des espèces des genres Ortliolœnia et Argyrotepia, Stéphens, et dans lequel peuvent rentrer celles des Mixodia, Alcrpia et Pclalca, Guenée, est presque aussi nombreux en espèces que le précédent. La plus connue, dont les Chenilles vivent sur les orties et sur divers arbres, est Ytirùcana, Hubner : envergure, G"', 01 5 à O^.OU; ailes antérieures brun olivâtre, avec deux bandes composées d'un grand nombre de lignes argentées extrêmement fines; ailes postérieures d'un gris cendré; de toute l'Europe, de même que la concliana, Hubner, qui en est très-voisine. Une espèce, que nous figurons (pi. XXXI, fig. 5), est la S. de Zi.nken (femelle), Frœlich, qui vit sur les bruyères en Allemagne. PAPILLONS. 2-i 12'™ GENRE. — COCCYX. COCCYX. Treilscke, 1830. In Schnielterl. von Iiuropa. • Antennes simples dans les deux sexes; p:ilpes à deuxième article triangulaire, large, velu, et à troi- sième à peine visible; trompe nulle; corps assez épais; ailes antérieures étroites, terminées carré- ment, à côte à peine arquée dans toute ^a longueur, ordinairement de couleur plus ou moins foncée, et traversées par des lignes métalliques jilus ou moins nombreuses, s'anastomosant entre elles. Chenilles lortrieiformes, vivant dans l'intérieur des bourgeons des arbres de la famille des cruci- fères. Les espèces de ce genre, au nombre de plus de vingt, sont presque toutes, à leur état de Chenilles des ennemis dangereux des arbres verts, pins et sapins, et, dans quelques circonstances, elles de- viennent tellement nombreuses qu'elles occasionnent des pertes considérables; aussi serait il très- utile que l'on trouvât un moyen de nous en débarrasser ou tout au moins d'en diminuer le nombre. Les entomologistes ont rangé plusieurs des espèces de Coccyx dans des groupes particuliers, comme ceux des Oilliolœuia, Curtis; Cnepliosia et Pscndolomia, et en partie Semasiu, Siephens; Siiclca, Panipliiisia, Hcihiin, Guenée, etc. Ces espèces habitent surtout les parties sepientrion,"lcs de l'Europe, là où la culture des arbres verts est le plus en usage; mais elles suivent cette culture, et c'est ainsi que la linoliauia, Fabricius, que l'ofl ne trouvait pas jadis dans nos environs, n'est pas Irès-rare au bois de Boulogne depuis une vingtaine d'années, époqu^oii un grand nombre de pins y ont été plantés. Comme types spécifiques, nous nous bornerons à citer ; 1° le Coccyx rcsiiiana : ailes an- térieures ferrugineux brunâtre, traversées par plusieurs bandes étroites, argentées, dont la Chenille produit des tumeurs à l'extrémité des branches des arbres résineux, demeure dans ces espèces de coques formées de résine et s'y transforme; 'i" le Coccyx liirionana (T'inca tur'wncHa), Linné : enver- gure, C",0I3 à 0™,0I5; ailes antérieures d'un rouge violacé, ayant une multitude de stries trans- versales extrêmement lines, d'un blanc bleuâtre, s'entrelaçant les unes dans les autres; ailes posté- rieures entièrement grises; habite ])resqne toute l'Europe, et apparaît à l'élat de Papillon en juillet et aoOt : sa Chenille se lient dans les boutons les plus forts des pins, qu'elle creuse en même temps qu'elle s'en nourrit, de manière à s'y former une espèce de grotte où elle se change en nym|ihe d'un rouge brun luisant vers la lin d'octobre; 5" le Coccyx bitoliama. Fabricius, qui a les mêmes habitudes que la précédeiUe. Ces diverses Chenilles sont les plus grands fléaux des forêts de pins; car ce que la Chenille de la seconde a épargné est attaqué, en mai, par la troisième, lorsque les nouvelles pousses ont déjà atteint une certaine longueur; c'est ainsi que, dans les bois où ces deux Chenilles se sont propagées, on ne voit pas un arbre vert qui soit droit et qui atteigne sa hauteur naturelle. Nous donnons les ligures de deux espèces de Coccys : l'Ai.ncoi.E (mâle), alpicola ([il. \\\\, fig. i), de nos hautes montagnes du midi de la France, et la roiujc-brini, de nos environs pi. XXXlll, lig. 5j. IS"'» GENRE. — CARPOCAPSE. CARPOCAPSA. Treitseke, 1830. In Sclimf-Iterl. von Euroii.-!. Antennes simples dans les deux sexes; palpes à second article courbe, long, peu velu, à troisième article court, cylindrique, nu; trompe courte, mais visible; corps mince; ailes parées de couleurs métalliques : antérieures plutôt étroites que larges, terminées carrément, et à côte presque droite, ;i extrémité inférieure avec un écusson ordinairement circonscrit par une bordure melalli(|ue et nuir- quée au centre de plusieurs lignes ou points noirs. Chenilles petites, assez semblables à celles des Tortrix; vivant, les unes dans l'intérieur des fruits et les autres aux dépens de la sève des arbres à fruits, en creusant des espèces de galeries cylindri- ques entre l'écorce et l'aubier : les premières sortent des fruits quand elles ont atteint tout leur de- 248 • riISTOIRE NATURELLE. veloppemenl, et se cachent, comme les secondes, sous les écorces et parfois dans la terre pour y su- bir leur dernière nièlamorphose. Fig. 178. — Carpoi'a|i^e Jes pommes. Ce genre, tel que Ta restreint Duponchel, comprend neuf espèces, dont on doit retirer la Boisdu- valiana, Duponchel, de la Russie, qui en diffère notablement, et dont M. Guenée a fait le type de son genre Melodes. Parmi ces espèces, plusieurs nuisent beaucoup à nos arbres à fruits et aux fruits des arbres de nos Ibréls, et c'est d'après celte particularité qu'a été tiré le nom de Carpocnp.'iu, de y.ap- ■Ko; (fruit), zaj/oj (je dévore); elles se trouvent malheureusement répandues dans toute l'Europe : telles sont surtout les pomonana {Tiiiea pomonella), Linné, dont les Chenilles dévorent les pommes, les poires, etc.; spleiidana, llubner, qui, comme l'a montré M. Guenée, se nourrit de châtaignes; ar- citana, W. V., qui mange les noisetiers; amplana, llubner, qui détruit les glands, etc. L'espèce typique, la seule dont nous voulions nous occuper, est la Carpocapse des pommes, vulgai- rement nommée Pïrale des pommes (Carpocapsa pomonana, Linné). Envergure, 0"',015, ailes anté- rieures d'un gris cendré, traversées par un grand nombre de stries brunes ondulées, avec un écusson semi-lunaire à leur extrémité inférieure, d'un brun chocolat, et dont les couleurs sont irrégulière- ment arrêtées par une ligne d'or rougeàtre; ailes postérieures et abdomen entièrement bruns. La Chenille vit dans l'intérieur des pommes et des poires, dont elle mange les pépins avant d'entamer les parties environnantes. Voici comment elle se trouve logée au centre d'un fruit, sans qu'on aperçoive au dehors par où elle y est entrée, car les pommes et les poires dites véreuses ne contiennent plus ordinairement de Chenilles dans leur intérieur, lin de ces fruits est à peine noué, que la femelle du Papillon dépose un œuf dans l'ombilic de te fruit. Cet œuf ne tarde pas à éclore, et la petite Chenille qui en sort perce un trou pour pénétrer jusqu'au cœur du fruit, qui n'en continue pas moins à gros- sir. Or, ce trou étant proportionné au diamètre de la Chenille, qui est à peine grosse comme un crin au moment de son éclosion, on conçoit qu'il s'oblitère facilement et qu'il n'en reste plus aucune trace à l'extérieur au bout d'un certain laps de temps. Un fait qui doit être remarqué, c'est qu'on ne trouve toujours qu'une seule Chenille dans un fruit. Cette Chenille parvient habituellement à toutes.) taille à la (in de juillet ou au commencement d'août, c'est-à-dire lorsque les pommes et les poires sont aux deux tiers de leur grosseur. Elle peut alors atteindre 0'",020 de longueur; sa couleur va- rie du blanc jaunâtre au rose pâle; ses côtés sont marqués, irrégulièrement sur chaque segment, de |)lusieurs petits points noirâtres disposés deux par deux; sur la partie antérieure du premier seg- ment on voit un écusson gris ou brun divisé en deux; la tête est d'un rouge brunâtre. Lorsque celle Chenille est arrivée à l'époque de sa métamorphose, elle sort du fruit qui l'a nourrie pour un trou qu'elle perce du centre à la circonférence : ce qui explique pourquoi les fruits qui offrent un trou à l'extérieur ne contiennent plus de Chenilles et ne présentent à l'intérieur que les vestiges des dégâts qu'elles y ont causés. La Chenille, une l'ois sortie de la retraite qui lui a fourni un abri et une nour- riture abondante, se retire entre les écorces et même quelquefois dans la terre, où elle se forme une coque d'un tissu blanc et serré, mêlé de parcelles de bois rongé ou de débris de feuilles sèches ou de mousse. Elle passe ainsi toute la mauvaise saison, et ne se change en chrysalide qu'en mai ou juin de l'année suivante, pour devenir Insecte parfait trois semaines après et opérer sa ponte. La chry- salide est d'un brun noirâtre, avec quelques poils roides à sa partie postérieure. L'espèce se trouve dans toute l'Europe; sa Chenille s'ailaque parfois aux prunes, probablement à défaut de pommes et de poires. Un fait curieux, qui a été assez souvent constaté, c'est que les fruits ainsi rongés à l'in- térieur par cette Chenille mûrissent plus tôt, et n'ont pas moins de saveur que ceux qui n'ont pas été attaqués. On voit, d'à] rès ce que nous avons dit, que la pomonana peut diminuer d'une manière notable la quantité de jus produit par l'écrasement des pommes dans les pays où l'on fait le cidre, cl qu'il se- PAPUXONS, 249 rait bon d'étudier les habitudes de la Carpocapsa, et de voir quel remède praticahle on doit oppo- ser au mal. 1.4""- GENRE. — GRAPHOLITIIE. GliAPUOLlTllA. Treilsckc, 1850. In Sflimeilerl. von Europa. .\ntennes simples dans les deux sexes; palpes sécuriformes, sans articles distincts, très-élevés; trompe nulle; corps minre; ailes antérieures étroites, à côte presque droite, marquées à l'extrémité inférieure, dans la plupart des espèces, d'un écusson oflranl ]iliisieurs raies longiludinales métalli- ques ou noires. Chenilles tortriciformes, de couleurs livides, vivant de feuilles, de bourgeons et de graines, et se transformant dans un tissu ferme, revêtu de terre. Ce genre, fondé par Treitscke aux dépens des Toilrix et des Tinea de Linné, des Pijrnlts de Fa- bricius, et des Carpocapsa de Curlis, renferme, selon Uuponcliel, une cinquantaine d'espèces euro- péennes dont quelques-unes entrent dans les genres Scmasia, Pscudolomia, Zeiropliœra, Stegauo- plyclia, Phoxoptcris des auteurs anglais. Outre ces espèces nombreuses, on en a signalé encore d'autres, et il en résulte que ce groupe est loin d'avoir une homogénéité nécessaire : M. Guenée a commencé à débrouiller ce chaos, et il a proposé la création de plusieurs groupes génériques aux- quels il applique les dénominations de Opadia, Eiulopisa, Siiginonota, Dicrorliamplia, Pijrodcs et Caioplria : ce dernier renfermant, en outre, des Toririx et des Cochylis de Duponchel. Les espèces qui habitent les environs de Paris, ainsi que presque toute l'Europe, sont les Gra- phol'ilha HÏlïceana et coichuacutana, Hubner; llohemi'artiana, campolUiana . pcn.ricriana, W. V.; zachana, Iluhner; bicinclana, Duponchel, etc. La plus connue de toutes est V [lolieuwariiana. \\ . V. (sirifjana, Fabricius) : envergure, 0"',0i5; ailes antérieures d'un gris fauve, avec des stries longitu- dinales brunes, à extrémité plus cl.iire et ornée de deux lignes noires; ailes postérieures d'un gris brunâtre. Nous donnons (pi. XXXIII, fig. 5) la figure de la Grapholithe siliceuse. On peut rapprocher de ce groupe les genres suivants : 1° Ei'Hippiruop.A, Duponchel, qui s'en distingue par ses palpes, dont le second article est plus large et triangulaire; sa trompe plus distincte; ses ailes antérieures terminées plus carrément, et marquées au milieu du bord interne d'une tache plus claire que le fond, en sorte que, quand elles sont rapprochées dans l'état de repos, ces deux taches se réunissent pour paraître n'en former qu'une seule qui ressemble à une selle placée sur le dos de l'animal : et c'est de cette dernière jiar- ticularité qu'a été tirée la dènominaticm du groupe. Une vingtaine d'espèces, dont la plus connue, qui se trouve presque dans toute l'Europe, est la trauniana, Hubner : envergure, 0",012, ailes anté- rieures brunes, avec une grande tache d'un jaune d'or au bord interne, cinq points de cette même teinte contre la côte, et près du bord terminal une grande tache fauve marquée au centre de trois petits points noirs et cernée par une ligne argentée; ailes postérieures d'un brun plus pale que les antérieures. Une espèce, que nous représentons, est l'E. luniilée {jimgiana, Frœlich), d'Allemagne. Fi?. 170 — HÎpliippiphore lunulcc. 'i" PHOXOi'TEnvx, Treitscke, ou Ancuïloptera. Stéphens, qui se distingue essentiellement par ses ailes antérieures étroites, lancéolées, à sommet recourbé en crochet assez aigu, et marquées à l'ex- trémité d'un écusson d'un dessin moins complet que celui des Grapliolitlies. Une quinzaine d'espè- ces, comme les tinguirnna, Frœlich; bndiuna, \V. V.; dcinsana, iiubner; Myrtillana, Treitscke; r t 5'2 250 HISTOIRE NATURELLE. miltcrpnchcri(mii, \\ . V., que l'on rcnronlre auprès de Paris. M. Guenée a l'ail le i-'onie Lectia avec la Unurolana, Iluhner, de la France et de l'Allemagne. 15'"" GENRE. — COCHYLIS. COCHYLIS. Treitscke, 1830. In SdiinellcH. von Europ.i. Aiiiennes simples dans les doux sexes; palpes touffus et sans articles distincts; trompe à peine visible ou nulle; ailes antérieures étroites, allongées, terminées obliquement, avec la côte presque droite.- Chenilles peu connues, petites, ayant la foime générale de celles de Iqus les Tortricites. Le genre Cochylis de Treitscke et de Duponcliel correspond à celui des EuriîciLiA de Stéphens; M. Guenée a formé avec quelques-unes de ces espèces le groupe des Lobesia, et l'on pe.ut aussi y rapporter le genre Sicnodcs du même auteur, qui ne renferme que le S. eloufjana, Frey, de l'Alle- magne. On indique une trentaine d'espèces de Cochylis européennes; mais sur ce nombre on n'a en- . core l'histoire complète que de trois, les roscraiia, vitisaiia et liilarana, dont les premiers états ont été décrits avec beaucoup de soin. Six espèces seulement se trouvent dans une grande partie de l'Eu- rope et ne sont pas rares dans les environs de Paris : ce sont les Cochylis citrana, Hubner; su- (lana, Duponchel; snicaihmanniana , Fabricius; diibilana el auçjuslana. Ilubncr, vilisaun, Jacquin, el roserana, Frœlich. Ces deux dernières devront spécialement nous occuper, car leurs Chenilles sont presque aussi nuisibles aux vignes, dans certains cantons, que celles de \' OEnophllùra Pilleriana; nous dirons aussi quelques mots de Vliilarami, découverte récemment en France, et qui n'a réelle- ment été connue que par une notice de notre savant collègue M. Ed. Perris. CuCHYi.is DE RosER (Toiliix Cl Cochylis roserana, Frœlicli, Treitscke, Duponchel); Teig.ne delà CRAPrE {Tiuca omphaciella. Faure-Biguet et Sionet); Teigme de la vigne et Teigne de la GiiAPrE, Rose; Tinca ambicjucUa, Hubner; Ptjralis ambif/uetla, Forel; Eapcecilia ambiguana, Guenée; Tinea uvœ, Menning; Cochylis de la grappe (Cochylis omphaciella, Audouin), quelquefois vulgairement Teigne des grappes. Le Papillon a une envergure de 0"',014 à (('".OlS; ailes antérieures jaune pâle, avec une bande transversale brune se rétrécissant un peu du bord externe au bord interne, et pré- sentant quelques marbrures plus pâles, outre des espaces ferrugineux; une série de petites taches et une ligne argentées de chaque côté de la ligne brune ; ailes postérieures d'un gris-perle uni. Les a;ufs, déposés tantôt sur les bourgeons naissants de la vigne, tantôt sur les nouvelles grappes, tantôt sur la peau même du grain de raisin, sont ovalaires, d'un gris terne, d'une ]H'lilesse extrême, et disposés en junites plaques analogues, quant à la forme, aux pontes de la Pilleriana. La Chenille qui porte les noms de Ver rouge. Ver coquin et Ver de la vendange, longue d'environ 0'",0Û8, res- semble un peu à celle de l'OEnophthire par sa forme générale; mais elle est plus épaisse et plus grosse proportionnellement à sa longueur ; sa tête est d'un brun rougcâtre foncé, avec le premier segment du corps d'une teinte plus intense; tout le reste du corps est grisâtre, mais, lorsqu'il a acquis son dé- veloppement complet, il devient d'un rose violacé tendre. La chrysalide, d'un brun uniforme, res- semble beaucoup, sous ce rapport, à celle de la Pilleriana, ainsi que par les rangées d'épines qui garnissent son abdomen; mais elle en diffère par sa forme générale, par l'absence de poils sur l'ab- domen entre les épines, et surtout par la forme du dernier segment et des poils qui le terminent. Bien que la Cochylis de la grappe appartienne à la division des Tortricites, elle n'a pas plus que l'OEnophthire de Pillerius l'iiabiludc de tordre ou de rouler les feuilles; mais elle ne s'attaque qu'aux fleurs et aux grains, et jamais aux feuilles, comme l'autre espàee : en outre, la Pilleriana n'a jamais qu'une génération, et la roserana produit, au contraire, comme toutes les espèces du genre dans le- quel elle est placée, deux générations jiar an, et passe l'hiver à l'état de chrysalide. Dès le mois d'avril on voit apparaître les petits Papillons de la Cochylis, et ils ne volent guère qu'au crépuscule du matin et du soir. Us s'accouplent peu après, et les petites larves sortent ordinairement des œufs dans le courant de mai, au commencement de la floraison de la vigne, et elles commencent de suite à manger les grappes naissantes. Les Chenilles tendent des fils avec lesquels elles réunissent entre elles les Heurs de raisin et les petits grains, cl, une fois cachées sous cet abri, elles attaquent les l'AI'll.[,n.\S. To\ flriirs par le ralioe cl en dt-lruispiil hieniôi r'oniplolempiil un grainl iionibn' : l'un a calcnlé qu'à celle époque trois Chenilles suffisaient ponr dévorer enliéremenl une grappe de grosseur moyenne. C'est à la (in de juin ou au coniinencenieiX de juillet que la Chenille, après s'éire réfugiée entre les petits grains flétris ou desscrliés qu'elle a réunis par îles lils, se construit une coque soyeuse dans l-iquelle elle se transforme en chrysalide; elle ]iasse douze à quinze jours sous cette forme, et dans la seconde quinzaine de juillet on retrouve de nouveau, sur les vignes, de petits Papillons qui (lépnsei}t presque aussitôt leurs œufs, et de ces œufs, placés ordinairement sur les grains mêmes du raisin, sort, peu de jours après, une nouvelle génération de Chenilles non moins voraces que celles qui les avaient précédées. Les grains qui ont déjà acquis à cette époque une certaine grosseur sont tout aussitôt per- forés par les jeunes Chenille, qui, passant la léte et quelquefois même une grande partie de leur corps dans le petit trou qu'elles ont pratiipié, dévorent toute la suhsiance charnue qui se trouve con- tenue dans le grain, et même jusqu'aux pépins. Ou évalue que chaque Chenille de celte seconde gé- nération consoninie quatre à cinq grains de raisin entiers pendant la durée de sa vie; mais elle se trouve en détruire un nondire beaucoup plus considérahie, car elle en entame souvent |ilusieurs qu'elle laisse à moitié mangés, el qui, se moisissant prom|itemenl, surtout si la saison est plu\icnse, amènent hienlot de proche eu proche la destruction complète de la grappe et la maladie nommée pourrilure par les vignerons. Cette seconde génération est donc à peu près aussi nuisible que la première, à moins toutefois que la température générale de l'année ait été assez élevée pour qu'on ])uisse faire la récolle de bonne heure, ou que la sécheresse n'ait été suffisante pour s'opposer ,i la pourrilure. J.es (]henilles atteignent habituellcmeui tout leur développement vers la fin de seplembre ou le commencement d'octobre-, elles abandonnent alors les grappes et cherchent un refuge, où elles se transformeront bientôt, dans les fissures des ceps de la vigne., sous les ani'ractuosités des échalas ou à leur surface même. Lorsque les années sont hâtives, ce qui arrive rarement, la maturité du raisin arrivant avant que les Chenilles ai^nt quitté les grappes pour subir leurs transformations, les Chenilles sont transportées avec les grappes jusqu'au pressoir et y trouvent inéviiablemrnt la mon. Malheureusement cela ne se présente quj rai'emenl; mais on pourrait recommander aux vi- gnerons de commencer les vendanges avant la maluriié complète de la vigne, el, par ce moyen, de détruire un grand nombre de leurs ennemis. Cette Chenille semble n'attaquer que la vigne, el en dé- vore indifféremment toutes les qualités et toutes les variétés; on a dit l'avoir trouvée sur l'armoise : cela n'est pas bien démontré, el c'est probablement Vliilarana qu'on y a observée. Les ravages occasionnés par cet Insecte, sans être aussi étendus, au moins en France, que ceux de la Pillcriana, ont acquis, dans certaines localités, une grande gravité, et l'on voilà plusieurs époques des naturalistes nationaux et étrangers signaler la présence de ce Lépidoptère sur plusieurs points où il existait encore il y a peu d'années, et où il reparaîtra certainement plus tard. Dès 17IÔ, on se |daignait, dans l'ile de neiclienna, située sur le lac de Constance, des dégâts causés par la CocliiiHs, et un mémoire de Mcnningen en fait foi. En 17'iÛ, on voit la roserami, comme l'a rap- porté Bonnet, exercer des ravages sur les vignes des environs de Genève, et elle reparut sur les bords du lac Léman en 1858, d'apt-ès M. Forel. En 1790, Pallas aussi signala la présence de cet In- secte dans les vignes de la Crimée. Les \ignobles des environs de Stutlgard, dans le royaume de Wurtemberg, étaient aussi dévastés depuis longtemps, lorsque, en 1829, année particulièrement dés- astreuse, M. Uoser publia un rapport circonstancié sur les dégâts occasionnés sur ce point par la Cochylis, qui, pour la plupart des entomologistes, porte aujourd'hui son nom. L'abbé Rozier est le premier auteur français qui ait parlé de ce Papillon, qu'il signale dans les provinces de bourgogne, de Champagne, du jtauphiné, du Lyonnais, du lieaujolais, etc. Depuis cette époque, pendant plus de vingt ans, de 1810 à 1855, la Cochylis s'est constamment montrée dans une grande partie des loca- lités que nous venons d'indiquer d'après l'abbé Itozier; on l'a même observée dans quelques autres ])rovinces, telles que dans le Maçonnais, aux environs de Paris, surtout â Argenteuil, etc. V. Audouin l'a étudiée avec soin dans les missions dont l'avait chai'ge le gouvernement en 1857 et 1838, el il a consigné le résultat de ses observations, dont nous donnons une idée générale, dans son Ilisloirc (Us Insccles uiiisibirs à la liijiic. La Cochtjlif: roserana est jjour nous un ennemi encore plus diftieiic à saisir que VOEiiopliiInra l'illeriaiia, et, quoiqu'on ail pro|)Osé d'employer sur ces deux Lépidoptères des moyens analogues, les habitudes mêmes de l'Insecte qui loiis occupe ;iclucllcment rendent impossible l'exéculion de la 25'i HISTOIRE NATUHtLLE. plupart de ceux qu'on a appliqués à celui que nous avons étudié précédeinmeiil. Ainsi le sijuiir de la Chenille dans les bourgeons floraux ou dans la grappe même ne permet pas de penser à un cche- nillage qui, toujours si dilTiiile, devient impossible dans le cas actuel; la double génération de l'iii- secle rend inadmissible l'eniplûi, quelque incomplet qu'il soit, des feux crépusculaires, à cause des dépenses considérables qu'ils entraineraient; enlin les divers endroits où la Cochylis dépose ses œufs, tantôt au printemps sur le bourgeon, tantôt à l'automne sur le grain, et la petitesse extrême de ses œufs ne permet pas d'avoir recours à la cueillette des pontes. On a conseillé d'imprégner les bourgeons de la vigne avec une décoction de feuilles de sureau, de suie et d'aloès, de feuilles de la- bac mêlées avec du miel, ou de les saupoudrer sim|)lement avec de la poussière; mais ces moyens n'ont rien produit de bon pour la destruction des larves. Il nous semble, comme à Audouin, qu'il vaut mieux chercher à détruire les chrysalides pendant l'hiver, où elles sont cachées sous les écorces des ceps ou dans les échalas; on devrait donc, dans les pays où l'on emploie des tuteurs pour les vignes, soumettre ces supports soit à l'action du feu, qui pourrait agir fortement sur les chrysalides, qui sont souvent placées extérieurement, soit à des fumigations; on devrait aussi, durant l'hiver, ra- cler le plus possible les pailles des ceps où les cocons se trouvent placés à l'extérieur, en ayant soin de brûler tous les détritus qu'on enlèverait. Mais, nous devons l'avouer, ces moyens sont assez peu efficaces, et l'on devrait chercher s'il n'en serait pas de meilleurs; principalement applicables à la gé- nération de l'été. Cocnïi.is DE LA viGXE [CocliijUs viùsuna {Torltix}, Jacquin, Audouin; T'inea jicrinïxluna, Ilub- ner; Cochylis reliquana, Treitscke). Tapillon ayant une envergure de 0'",012 à 0",015; ailes anté- rieures d'un gris-perle marbré de jaune roussûlre, et présentant deux bandes un peu obliques, d'un gris brunâtre; ailes postérieures gris pâle, ù frange presque blanche. La Chenille a 0"',Û07 à Û™,008 de longueur; sa couleur générale est d'un vert pâle, avec la tête et le premier segment brun jaunâtre, et tous les autres segments ayant des plaques piligères bordées de blanc. Chrysalide courte, obtuse, avec des épines sur les anneaux abdominaux, d'une coloration brunâtre. Les mœurs de la Cochylis de la vigne sont tout à fait analogues à celles de la roserana; elle a comme elle deux générations annuelles; les femelles déposent leur première ponte sur les bourgeons, et la seconde sur les grains de raisin, dont elles font leur unique nourriture; enfin elles passent aussi l'hiver à l'état de chrysa- lide. Jusqu'ici cette espèce, qui est peu commune en France, n'a pas causé de ravages dans nos vi- gnobles; mais elle a été observée en Allemagne par Jacquin, et plus récemment par Kollar, qui men- 'ionne particulièrement les dégâts que la Chenille a occasionnés aux environs de Vienne en Autriche pendant les années 181G, 1828 et 185.0. Il a remarqué toutefois que cet Insecte faisait plus de tort aux vignes plantées en treille dans les jardins qu'aux vignobles proiirement dits, ce qui est tout à fait le contraire de la manière d'agir de la Pillcriana, qui détruit les vignes des champs et semble épargner celles des treilles. Cochiilis liilarana, Ilerrich Schœffer. Envergure des ailes du Papillon, 0"',0I6; ailes antérieures jaune clair, traversées obliquement au milieu par une bande étroite brun foncé; ailes postérieures d'un gris clair. Chenille longue de 0™,Oii à 0"',0I3, entièrement d'un blanc jaunâtre mata l'âge adulte, verdâtre, livide et translucide dans le jeune âge; vivant sur l'armoise {Aricinisia compestiis), où elle forme de petites galles fusiformes dans lesquelles elle se réfugie et où elle prend sa nourri- ture. Chrysalide lestacé ferrugineux, ressemblant beaucoup à celle de la Pilleriana Ce Papillon, dé- couvert pour la première fois auprès de liatisbonne par M. Zeller, a été repiis par M. Ed. Perris dans les Landes aux environs de llont-de-Marsan; il semblerait n'avoir qu'une seule génération an- nuelle, et il est probable que c'est â l'état d'œuf qu'il passerait l'hiver. ( Voy. Atlas, pi. X.\.\l, lig. 7.) IC'"» GENRE. — ARCYROLÉPIE. AnCYROLEPlA. Stephens, IS29. Catatogue of tîrislicli Insecls. Antennes simples dans les deux sexes; palpes à deuxième article large, velu, et à troisième court, cylindrique, nu; trompe nulle; corps mince, long; ailes antérieures étroites, avec la cote presque droite, et le sommet formant un nni;le obtus. FAPli LONS. 255 Ce genre, eréé principalement aux dépens des Co(7/;//is, et dont M. Gnenee relire quei(|nes espè- ces pour en formel' son groupe des Clirosis. renferme une vingtaine d'espèces européennes, appar- tenant presque toutes aux contrées méridionales de l'Europe, et quelques autics des Etats-Unis d'Amérique : toutes remarquables par la vivacité de leurs couleurs, dont l'éclat, chez plusieurs, se trouve augmenté par les lignes et points métalliques dont leurs ailes antérieures sont ornées. Une es|K'ce de presque toute l'Europe, et qui se rencontre parfois dans nos environs, est VArijurolepia tcsscrann, IIuLiner : envergure, 0'",012 i 0"',(l!4; ailes antérieures d'un rouge bninfilre, avec cinq taches jaunes bordées d'argent : l'une à la base, deux contre la côte, une au milieu du bord posté- rieur et une vers h partie moyenne du bord terminal; ailes postérieures d'un gris brunûtre. Deux antres espèces parisiennes sont les A. Ilaumaiinimia (pi. XXXIV, tig. 5), W. V., et saïuiuiiiima. Treitscke. Un genre généralement adopté, formé avec une douzaine d'Argyrolépies, est celui des Argijro- ptera, iJuponchel, qui correspond en partie aux Aplielia de Cuitis. Les Argyropiércs diffèrent sur- tout des Argifrolepia par leurs palpes courbés en forme d'S, moins velus et plus écailleux, ei par la frange des ailes antérieures plus longue. Toutes les espèces, à l'exception de la pratana, lliibner, des alpes de la Souabe, se distinguent |iar l'éclat de leur parure, qui se compose, chez la plupart, de taches de nacre et d'argent encadrées d'or; presque toutes habitent les contrées méridionales de l'Europe, et une seule {diplotami Treitscke, des bois de pins) se trouve auprès de Paris, quoique rarement. Toutes volent à l'ardeur du soleil comme les Diurnes. Comme type, nous indiquerons VA. liitlioniana, Ilubner : envergure, 0"',0I5 à 0"',01C: ailes antérieures d'un jaune doré, avec trois taches argentées : nue à la base, en forme de bande, cl deux au milieu, arrondies, et quelques points contre le boid terminal; ces taches bordées de ferrugineux; ailes postérieures grises. Du midi de la France et de la Hongrie. Nous figurons ceiîe espèce, qui est désignée ordinairement sous le nom d'Ar.GïEorTÈiiE n.vcrée. Fig. IRO — Arïyrnptorc nacrt'e. Un genre que M. E. Blanchard en rapproche est celui des Nauthilda, qui, tout en ayant la coupe des ailes des groupes précédents, en diflere essentiellcmeui, ainsi que de tous ceux des Toriricites, par ses palpes trés-redressés, dépassant de plus de la moiiié de leur longueur le bord du chaperon, ayant leur deuxième arti(-le très-large, comprimé, et le dernier très-grêle, en pointe obtuse, et par ses ailes antérieures abord tern'inal légèrement arqué. La seule espèce de ce genre est la A', crnes- liiHina, E. Blanchard, de Savannah, dans la Géorgie américaine. Deux genres européens, plus connus et tout à fait anomaux dans la division primaire que nous passons en revue, sont les suivants, que Treitscke désignait sous le nom commun de Lanipros. il"'- GENRE. — PIIIBALOCÈRE. PIlIBALOCEnA. Stéphens, 1859. Ciilalngui' nf linsUfli liiseols. Antennes beaucoup plus longues que le corps, épaisses, d'égale grosseur dans tonte leur longueur, et paraissant verticillees à la loupe; palpes minces, recourbés en dessus de la tète, nus, à second article cylindrique, et à dernier sécurifonne; trompe membraneuse; tète forte; corps court, mince, ailes antérieures très-arquées, terminées carrément, avec une frange large. Chenilles tortriciformes, à tête globuleuse; vivant dans des feuilles roulées ou repliées sur ellcs- niênics, et s'y changeant en chrysalides après avoir i.qdssè leur réduit d un tissu de soie blanche assez serré. 254 HISTOIUE NATURELLE. Deux espèces authentiques : la nifirana. Duponchel, de la Lozère, dont la Canina hiticorci-llu, Fis- cher Van Roberstam, ne semble pas diflei-ei', et le type, façiana \\. V. (V/He;T«»a, Fabrieius), Irès- comniune dans les bois de toute l'Europe. Ce l'apillon a une envergure d'environ 0"',013; ailes anté- rieures d'un jaune vif, nuancé de rose purpurin et de ferrugineux, surtout sur les bords, avec deux taches jaunes contre la côte, et quelques autres plus petites accompagnées de points violacés; ailes postérieures d'un blanc jaunâtre, avec les bords rosés. 18°" GENRE. — HYPERCALLIE. HYPERCALLIA. Sléphens, 1829. Calalogue of lîrislicli Itisecls. Antennes presque monilifornics, aussi longues que le corps; palpes au moins de la longueur de la tête et du corselet réunis, très-comprimés latéralement, à peine velus, à premier article court, cylin- drique, à deuxième long, ensiforme, et à dernier subulifornie; trompe nulle; corps assez épais; ailes antérieures à angle supérieur très-aigu. Une seule espèce, 1'//. clirisiieruana, Linné ; envergure d'environ Û"',(ll; ailes antérieures d'un beau jaune, traversées par des lignes d'un rouge de sang, se croisant et s'anasiomosant entre elles, de manière à former une sorte de réseau; ailes postérieures d'un blanc roussàtre. La Chenille vit sur le bouleau. Le Papillon apparaît assez communément en juin et juillet. Habite presque toute l'Europe et même les environs de Paris. Quant au genre ToniRiconEs, Guenée, formé aux dépens des Lenimalophila, Treitscke, nous eu parlerons en traitant de ces derniers dans la division des Tinéites. DEUXIEME TRIBU. TINEIDES. 77iVE^. Linné. Nous placerons dans cette tribu beaucoup plus de genres et d'espèces que nous n'en avons com- pris dans la tribu des Toriricides; tous répondront presque complètement aux Tincci et Almiia de Linné., et seront partagés en trois sous-tribus particulières ; celles des Crambites, Yponomeotites et Tinéites. Une de ces sous-tribus, la dernière, qui pourrait elle-même être parlagée en deux sec- tions, renferme à peu près les sept huitièmes des Insectes de la grande Iribu des Tinèides. Nous ne croyons pas devoir donner actuellement les caractères de la Iribu. et nous allons immédiatement faire connaître ceux des trois sous-tribus. Toutefois, avant de donner nos descriptions et l'histoire des mœurs des derniers Lépidoptères qui nous restent à étudiei', nous croyons devoir indiquer brièvement la classification qu'en a donnée M. Guenée, et qui malheureusement est loin de comprendre la Iribu tout entière des Tinèides. TINEjE. — !'■' Tribu. EPlGIiAPlllDl, Gn. Genres LEsiMAToruiLA, Treilscke (une espèce, plirii- (janclla, llubner); Exapate, Zeller (deux espèces : type, cjclalelln Linné); Diur>ea, llawortli (deux espèces : type, fcujclla, W. \ .\; Erir.nAi'MiA, Curlis (quatre espèces : type, sliigurella, W. V.). — '■i" Tribu. l'IlYCim, Gn. Genres Mei.ii'Hoiia, Gn. (espèce unique, nlrcor'iclla, Fabrieius); Gallebia, Latreille (restreint à la cerella, L.); Melia, Curtis (cinq espèces : type, sociclla. Linné); .Mecasis, Gn. (deux espèces : type, lîipjiertella, Doisduval); Oncocera, Stéphens (quatorze espèces : type, alic- nella, W. V.); Bracmodes, Gn. (une espèce, veniclclla, Gn.); Diosia, Dup. (la seule, luarghiclla); ChiOiNEa, Gn. (quatre espèces : t\pe, wlhiopclld. Dup.); llnoDorii;tA, Gn. (quatorze espèces : type. PAPILLONS. 2:,5 itiibictin, Dup.); I'empelia, Zt'llor (huit espèces : type, pulmubclia. \V. V.); l'mcis (quarante et une espères : type, rohorclla. W. V.); Nf.imiopteuvx, Zeller {aiigusiella, Ilubner); Plodu, Gn. (inter- punctella. Ilubner); Episoinia, Zeller (sept espèces : type, proilroiitclln, Uubner); Rhampiiodes, Gn. {ciiella, Tr.): Mïelois, Zeller (deux espèces ; type, acliathtcllu, Ilubner); Ephestia, Gn. (huit espè- ces : type, clulclla, II.); Lotria, Gn. (six espèces : type, siniiclla, Fabr.); MïELoruiLA, Tr. [cribrella, Hubner); Ilithvia, Lalr. (quatre espèces ; type, arcjijreUa, W. V.); Semnia, Gn. (crtieiiiella, Dup.); AnoYcODEs, Gn. (vinctclla, Fabr.); AisEitASTiA, Zeller (six espèces : type, lotclla, Ilubner). — o' Tribu. GIIA.MBIDI. Genres Talis, Gn. {(luercella, W. V.): Euchromius, Gn. (trois espèces ; type, bellus, H.); Platïles, Gn. {cenisselltis, W. V.); Crasibus, Fabr. (soixante-dix espèces : pasciicllits, Linné); Cho- Lius, Gn. {odirelliis, W. V.). — i<' Tribu. CIIILUH, Gn. Genres Cnii.o. Zek. icicnlricclhis et pliraq- nilelliis, ll.i; ScHŒiNOBius, Dup. (cinq espèces : type, mucrourllns, SrO|iolii; Scirtiiphaga, Tr. {tdbi- h-llits. Cramer). — 5<^ Tribu. YPSOLOPIIIDI, Gn. Genres Pteroxia, Gn. (culirella, II.); Harpipteiiïx, Treilscke (quatre espèces ; type, scabrclla. L.); Ypsolopha, Fabr. (six espèces : type, stilvclla, L.), IIïpolepia, Gn. (six espèces : type, vilclla, L.). — C Tribu. PLUTELLIDI, Gn. Genres Chersis, Gn. [taiiridclla, Gn ); Plutella, Tr.' (huit espèces : type, xijlostcUa, L.); Spama, Gn, {mcssuigieUa, Fr.). — 7' Tribu. YPONOMEUTIDI, Slèphens. Genres Gualyre, Dup. {piiraiistclla. Pallas, et Jlnviaiiella, Treilscke); .'Enu, Dup. (huit espèces : type, ccliiclla, W. V.); Ypq.no.meijta (dix espèces ; type, pa- dclln, Linné), et Pepilla, Gn. (cœnobilella. Ilubner). e>re:.>iie:re sobs-tribu CRAMBITES. CliAMDlTES. Duponchel. Antennes généralement simples dans les deux sexes, plus rarement ciliées ou subpectinées dans les mâles et liliformes dans les femelles, exceptionnellement (trois espèces de Crainbiis) plus ou moins pectinèes; palpes supérieurs seuls ordinairement bien développés ; les inférieurs étant presque atrophiés, plus ou moins longs, lanlôt dirigés en avant en forme de bec, tantôt ascendants et recour- bés au-dessus de la tète; trompe plus ou moins longue, plus souvent cornée que membraneuse, quelquefois {Sclianobiits, Clùlo, etc.) rudimentaire ou même nulle; corselet uni; abdomen plus ou moins allongé, caché entièrement dans le repos; pattes postérieures longues, munies de longs er- gots; ailes entières ou sans fissures : antérieures longues et étroites, à extrémité obtuse ou arrondie dans les mâles et plus ou moins aiguë dans les femelles dans quelques cas : inférieures larges, semi- circulaires, plissées en éventail sous les antérieures, qui les recouvrent dans le repos, rarement plus courtes que les supérieures. Chenilles à seize pattes ; les unes entièrement glabres, les autres couvertes de poils rares implan- tés sur de petites verrues; presque toutes de couleur livide, vcrniiformes, petites et munies d'une plaque écailleuse sur le premier segment du corps; leur manière de vivre et de se transformer va- riant presque à chaque genre. Chrysalides effilées, brunâtres, contenues dans des tissus étroits qui varient de forme et de con- sistance selon les groupes. Les Crambites se font surtout reconnaître par leurs ailes longues et étroites, qui, dans l'état de repos, enveloppent leur corps comme un fourreau : ils se distinguent surtout par là des Pyralites, avec lesquelles ils ont de nombreux rapports â l'état de Papillon, mais dont ils s'éloignent beaucoup par leurs Chenilles, qui toutes ont seize pattes, tandis que la plupart des Pyrales n'en ont que quatorze ; ce sont des Microlépidoptères de taille très-petite, quoique cependant en général un peu plus grande que celle des Tinéiles. On en connaît un grand nombre d'espèces, ]iuisque Duponchel en indique plus de deux cents rien qu'en Europe; les pays étrangers n'en ont fourni jusqu'ici qu'assez peu; mai.s il n'est pas douteux que le nombre en augmentera très considérablement lorsqu'on les recherchera 256 IIISTOIRE NATURELLE. avec soin, et «la non-sculeniont dans les pays étrangers, mais même dans nos contrées, oii l'on en signale de nouvelles tous les jours. Les mœurs des Cr.imbites diffèrent beaucoup d'un genre à un. autre; c'est ainsi que les Cramhux, dont le plus grand nombre est orné de taches et de bandes argentées ou nacrées, se trouvent princi- palement dans les clairières des bois où croissent de hautes herbes, ainsi que dans les prairies sè- ches ou humides; que les Cliilo cl Scltœiwbius ne se rencontrent que dans les marais et les prairies aquatiques, où leurs Chenilles vivent et se métamorphosent dans les tiges des roseaux et des joncs; que les Phtjcis font peu d'usage de leurs ailes et se tiennent presque toujours à terre ou au bas des plantes; que les ("henilles de Galleria vivent et se transforment dans l'intérieur des ruches d'Abeilles et des nids de Bourdons, etc. Dans ces derniers temps, comme on pourra le voir dans la liste générique que nous avons don- née d'après M. Guenée, on a formé dans cette sous-tribu beaucoup de genres; suivant la classifica- tion de Duponchel. nous n'admettons que les principaux, au nombre d'une dizaine seulement; nous pourrions les subdiviser en deux sections : Schékobides : genres Sciriinpluuia, Scluimobius, Cliilo, et Crambides propres : genres Cranihus, Endorca, Hîihin, Diosia, l'Iiycis et Galleria. i" GENRE. — CIIILO. CIIILO. Zincken, 1817. In Gcrraar Magazin. Antennes filiformes dans les mâles comme dans les femelles; palpes supérieurs courts, velus : in- férieurs Irès-longs, un peu cylindriques, presque connivents, dirigés en bec incliné en avant; trompe courte, membraneuse; cor.^elet un peu globuleux, plus large que la tète; abdomen grêle, cylindri^ que dans les mâles, renflé au milieu et terminé en pointe dans les femelles; pattes postérieures de grandeur moyenne; ailes antérieures ;\ bord terminal coupé plus obliquement dans les femelles que clans les mûleSj et à angle apical plus aigu. Chenilles nues, eflilées, rayées dans leur longueur; vivant et se transformant dans les tiges des roseaux et des autres plantes fistuleuses. Chrysalides allongées, avec une protubérance ensifornie au devant de la tète, et terminées par une pointe anale, obtuse, dentelée. 181, — Cliilo (?clixnobie) Icnillic. (Femelle.) Ce genre, formé aux dépens des Tinca et en partie des Cramlnis, dont il se distingue surtout par ses palpes jilus longs, l'organisation de sa trompe et la disposition de ses ailes, a été partagé par l)uponchel en deux groupes génériques généralement adoptés, et dont les Chenilles vivent de la même manière dans l'intérieur des liges des ])lantes aquatiques. Ces deux groupes sont les Chilo, caractérisés comme nous l'avons déjà dil, et les Scu/ENonius (dans lesquels Zeller indique encore une division : les Erioproctus), et qui eu diffèrent principalement par les antennes des femelles, filifor- mes et plus courtes que celles des m-lles, qui sont ciliées; par l'abdomen, grêle dans les mâles, plus épais et terminé carrément par une brosse de poils dans les femelles; par les pattes postérieures plus longues; ])ar les Chenilles lisses et allongées, et par les chrysalides longues, ù peau tendre, enve loppèes d'un tissu plus ou moins solid le. ■ ■■ du Toutes les espèces apparaissent à l'état de Papillon en juillet et août. On en indique quatre . genre Chilo : les sordidi'lhis, Zincken, d'Allemagne; cicalricclliis, Hnbner, d'Autriche; palitdellus, Kj;; I. — (;lii|ii ilos roseaux (l'Viiiclle.) V, ; Kig. '2. — Si'Ki|iink; de Wahlliaiiin, jllàle ) Fig. ">. — Argyrolépie de It.iiMnuriii. \i\Mi: ?\'i. i — (iallene eiildiiie. (I''eriielle i Fig. 5 — llylliie dcs.viguoliles. (Feiiielle.) FIg. 0 — Ilylliie incnnwl. (Mâle ) Fig. 7. — Scir'|)ii|iliage géanle. (Femelle.) l'I 5/(. PAPILLONS. 257 Trt'ilscke, (l'Allomagne, el jiln-agiu'iUUus, Tifitsckf, tlii iiièiiie pays, et qui est assez ré|iaiidue ilaii.s d'auli'es toiilrees. Celte tlerniéie a une envergure de O^'.OT) dans les niMes et de 0^,0-i dans les femel- les; ailes antérieures d'un jaune lestaeè dans les deux sexes, avec un point noirâtre au centre, et la frange blanche : postérieures tout à fait blanches, avec une rani,a'e de petits points noirs contre la frange dans la femelle seulement; c'est le Cuilo des nosEAi.v, que nous représentons (pi. XXXIV, fig. 1). On n'en a décrit que trois dans le genre Scliivnob'nts : les forfuelliis, Thunherg, commune dans toute l'Europe; imironcllns. Fabr., de France el d'Allemagne, et (fKjanlcllnx, W. V., qui a une envergure de (J"'.0Ô5 dans les miles, et de piès de U"',OàO dans les femelle, ailes antérieures bru- nes dans le mâle, avec les nervures plus claires; quatre points noirs vers le milieu, et deux rangées de points semblables près le bord terminal, plus roussâlres dans les femelles, avec un seul point noir vers la partie moyenne : postérieures tout à fait blanches dans la femelle, et ayant deux ran- gées de points brunâtres dans le nn'ile. Nous figurons la Scuenodie tenaille iforfuclliis). 2"- GENRE, — SCmPOPllAGE. SClliPOPUAGA. Treitscke, 18Ô2. In Si-liiiiflliTlingi'ii von F.uropj. Antennes un peu peciinées ou ciliées dans les Uiâles, filiformes dans les femelles; palpes supé- rieurs très-courts, obtus : inférieurs beaucoup plus longs, fusiformes; trompe rudimentaire ou nulle, tète petite; corselet légèrement globuleux; abdomen cylindrique, grossissant de la base à l'anus; terminé carrément par une brosse de poils plus large et plus épaisse dans les femelles que d;ins les inàles; pattes postérieures très-longues; ailes antérieures à sommet moins allongé dans le mâle que dans la femelle. Chenilles cylindriques, assez épaisses, glabres, entièrement d'un biun noirâtre, ;i l'exception de la tète et de la plaque cornée des deux premiers segments, qui sont rougeûtres; vivant et se trans- fûi'mant dans les liges des plantes aquatiques du genre Scirpus. Chrysalides allongées, à peau tendre. La Scn.E.NODiE fantôsie {Scliwnobius pliaulasmcllçi, Treitscke, Duponchel; l'halana albiiiclla. Cra- mer; Tinca ditbia, Hossi; Etjprcpia sericea, Passerini; Bombijx ulba, llubner, Frey, Zeller) est l'espèce typique de ce genre, si bien caractérisé par l'organisation de ses palpes. L'envergure des ailes des mâles de ce Lépidoptère est d'environ 0",0r)5, el celle des femelles d'à peu près 0'",050; rinsecle est entièrement d'un blanc nacré, avec les barbes des antennes du mâle noires. La Che- nille a été étudiée avec soin ]iar Freyer, et présente dans ses mœurs une grande analogie avec celles des Nonagries; en ce qu'elle vit dans l'iniérieur des tiges de certains joncs. Le Papillon se trouve en juillet dans certaines parties de la Hongrie, de l'Allemagne, de l'Italie et de la France méridionale. La SciRPoruAGE céamë, que nous figurons (pi. X.VXIV, Gg. 7), est souvent placée avec les Srliitnobius. rv' GENRE. — CRAMRE. CRAMBUS. Fabricius, 1798. Supiilcmenium Entomologiae sjsteraalica;. Antennes tantôt ciliées ou peciinées dans les mâles, tantôt filiformes dans les deux sexes; palpes supérieurs très-courts, coupés obliquemenl : inférieurs assez longs, connivents, dirigés en bec in- cliné en avant; trompe plus ou moins longue, cornée; corselet étroit, aussi large que la télé; abdo- men long, effilé; ailes antérieures étroites : postérieures larges, semi-circulaires, plissées en éven- tail sous les antérieures dans le repos. Clienrlles vcrruqueuses ; chaque point verruqueux étant surmonté par nn poil court; vivant et se transformant dans la mousse qui croit sur les pierres ou sur le sol, dont il sendjie qu'elles mangent les racines, et s'y creusent des galeries dans lesquelles elles restent seules ou en société. Chrysalides effilées, placées dans une sorte de cocon d'un lissu étroit, serré. r • 33 258 HISTOIRE NATURELLE. Les Crambus, créés par Fabriciiis, et adoptés par tous les auteurs, aux dépens des Tuwd de Liuné et des Cliilo de Zinckeu, forment un genre très-nombreux en espèces, tant indigènes qu'exotiques; car les premières sont au tiombre de près de quatre-vingts, et les. secondes, assez abondamment ré- pandues dans les collections, n'ont pour la plupart pas été décrites par les auteurs. Les espèces européennes, pour lesquelles M. Gnenée admet, outre les Crambus, qui les renferment presque tou- tes, ses groupes génériques des 7'n/is, Liuhromïns, l'Iulyirs el Clwliiis. sont toutes d'assez petite taille et de couleurs sombres. Les premiers étals sont peu connus, et Ion n'a publié des détails que sur un nombre très-restreinl de Clienilles. Fig. 182. — Cranibe des cliamps. (Femelle.) Duponchel les partage en deux divisions : — § 1 . Espèces à antennes peciinccs ou ciliées dans les viàles, filiformes dans les femelles. Trois espèces seulement : les lentaculellus et disparcllus, llub- ner, du midi de la France, et palpelliis, W. V., de l'.Mleniagne, à envergure d'environ 0"',05; ailes antérieures d'un gris bleuâtre, avec trois lignes longitudinales argentées, trois lignes brunes trans- versales contre le bord terminal; ailes posléiieurcs d'un gris blanchâtre ; c'est le Crambe palpulé, que nous avons représenté dans notre Atlas, pi. XXXV, fig. 2. — § 2. Espèces à anlennes filiformes dans les deux sexes. Presque toutes les espèces du genre habitant toutes les contrées de l'Europe, et parmi lesquelles les suivantes se trouvent communément partout, et ne sont pas rares dans nos environs en juin et juillet ; Crambus pralellus, Ilubner; nemorellus, Zeller; paseuellus, Linné; liortucllus. llubncr; culmellus, Linné; rorelhis, Linné; clirysonucliellus, Scopoli; folselhis, \V. V.; \>iHetellus, Linné; margaritellus, W. V.; sclasellus, Ilubner; irisiellns, W. V.; luieclliis, W. V.; perlellus, W. V.; iiKiuinatellus, W. V.; ançiiilalellus, Diqioncliel. Comme type, nous dèci'irons uni- quement le CiiAWDE DES PATURAGES {Craiiibus paseuellus, Liuné) : envergure des ailes atteignant ù peu près O^.OS; ailes aniérieures d'un lauve doré, avec une large bande longitudinale d'un blanc argenté, se terminant en pointe obtuse contre une tache d'argent, placée obliquement, ne dépassant pas une ligne plombée située près le bord terminal dans un grand nombre d'espèces de ce genre; la pai'tie fauve est, en outre, marquée de quelques petits traits plombés, et la frange précédée d'une ligne argentée est blanche dans sa partie supérieure et fauve dans sa partie inférieure : les ailes postérieures sont d'un gris blanchâtre. Très-commun dans toute rEurope, et Irès-abondaniment ré- pandu, aux mois de juin et de juillet, dans nos environs. Nous figurons le Craube des cuamps (pra- lellus) et (pi. X\XV, fig. 3) le Chambe aigle {nquilellus •tsi. ■'r« GENRE. — ELDOREE. EUDOREA. Çurtis, 1827. British Entoiiiology. Antennes simples dans les mâles comme dans les femelles; palpes supérieurs petits, velus, sécuri. formes : inférieurs plus grands, velus, triangulaires, sans ariicles bien distincts; trompe allongée, avec un léger duvet à son origine; corselet à peu près aussi large que la lète; ailes antérieures étroi- tes : postérieures larges, plissées en éventail sous les premières dans le repos. .Ce genre est formé avec des espèces des groupes génériques des Tiiwa de Linné et de Eabricius, des Pijralis d'Ilubner, des llercipia de Treitscke et des Cliilo de Zincken. et a été anciennement placé avec les Pyralites. Ce sont de petites espèces, au nombre d'une douzaine, répandues dans PAPILLONS. 239 toule rHiiiope, doul quelques-unes sont encore très-rares, et dont deux, les duhitella, lluhner, et mercurella, Linné, se reneontrent abondamment dans les environs de Paris. h"" GENRE. - ILYTHIE. ILYTHIA. Latreille, 1825. Familles nalurclles du Pègiie .■niim;tl. Antennes fdiformes dans les mâles comme dans les femelles, rapprochées à la base, ù premier ar- ticle plus gros que les auires; palpes inférieurs seuls visibles, ascendants, aigus, plus ou moins courbés au-dessus de la tête; trompe assez longue, cornée, ailes antérieures à bord postérieur ar- rondi. Ce genre, très-distinct des précédents, et qui ne diflere guère des Phycïs que par l'organisation de ses palpes, renferme des espèces qui ont été successivement placées dans les groupes génériques des Piimlis. Plialœna, Crauthits, Tinca, Plujcis. etc., et dont quelques-unes ont été placées par Zeller dans les genres Anoaslia, Pmipeita et Ncplinpterijx; par Stépbens, dans celui des Oncon- cera; par M. Guenée, dans celui des Arçiijroitcs, etc. On y place une dizaine d'espèces de l'Allema- gne et du midi de l'Europe. Le type seul icnriiclla, Linné) se rencontre partout, et même dans no.v environs. C'est un Lé|ii(lopière de taille petite, à ailes antérieures d'un rose incarnat, avec la côte d'un jaune pâle, et le bord postérieur d'un jaune plus foncé, et à ailes postérieures d'un gris jaunâ- tre. Le Papillon se trouve en juillet; la Chenille n'est pas connue. Nous figurons cette espèce, connue vulgairement sous le nom d'kïTuiE incaknat (pi. \.\\iv, lig. 0), ainsi que (idem, fig. 5) I'Ilïtuie des vicnodi.es, qui, dans certaines circonstances, fait beaucoup de mal à la vigne. 6"* GENRE. — DIOSIE. DIOSIA. Duponchel, [8U. Calalogue iiiclhodiquo des Lêpidoplèi'es d'Eiirop-'. Antennes sétacées plus grêles dans les femelles que dans les nulles, rapprochées à la base, à pre- mier article très-distinct et formant un coude avec le reste de la tige; palpes labiaux seuls visibles, de la longueur de la tète, larges, épais; ailes antérieures longues, éti'oites, pouvant cependant recou- vrir les postérieures, qui sont plissées en éventail sous les premières dans le repos. Ce groupe, qui correspond aux Kpiscliaiin, Zeller, ne renferme que deux espèces, qui ont le port des Lilliosia, et qui se rencontrent en juillet dans les régions montagneuses. Ce sont ; 1° la Marcj'incc. d'Engramellc, Diosia marginella, W. V. : envergure, 0"',0I5; entièrement noire, à reflets verdàlres, avec la frange des ailes postérieures d'un beau jaune; d'Autriche; 2" la D'wxia auiiciliella, llubner : envergure, environ 0"\OIO, et ne se distinguant de la précéilente que par la frange des ailes anté- rieures, jaune comme celle des postérieures; de la Provence et du Dauphiné. 7'"- GENRE. — PIIYCIDE. PIIÏCIS. Fabricius, I7'J8. ^uij[ileineiiluin EiUoiiioloi;ia' syslemalicT. Antennes sétacées dans les femelles comme ilans les mâles, quoique plus épaisses chez ces der- niers, très-rapprochées à la base, implantées au-dessus des yeux, à premier article noduleux, garni de poils ou d'écaillés en dessous dans les mâles seulemeni; palpes labiaux seuls visibles, de formes variées, lanlùt allongés, dirigés en avant en foi'me de bec, tantôt courts, ascendants, lanlùt grêles, recourbés au-dessus de la tête; trompe allongée, cornée; yeux gros, saillants; ailes postérieures à bord postérieur droit ou légèrement arrondi. Chenilles glabres ou verruqueuses; vivant et se transt'ormanl sur diverses plantes, et quelques-unes dans les tumeurs résineuses des |iins. 260 IIISTOIP.E NATURELLE. Ce £!fenre, formé aux dépens des anciens groupes des Tiuca cl Crnmhiis, comprend un Irès-grand nombre d'espèces, puisque, rien ((ue pour l'Europe, Dnponcliel en signale qualre-vingl-quatre; aussi a-t-on clierclic, pour s'y reconnaître, à y former de nombreuses subdivisions : telles sont celles des PInic'ila et (hicoccra, Curlis et Sléphens; Myclois, Atirrnstria, Pliyc'ulca, Episclinia, Noplioptertjx, Pempilia. Zeller, et celles plus récentes des Megnsis, Cfiionea, liliodopliœa, Plodia, PJiamplwda, Epliesha. Ldlria, etc., de M. Guenée. Les Phycis sont des Lépidoptères de petite taille, qui se trou- vent habituellement en juin et juillet dans toutes les parties de l'Europe, et qui sont loin d'être suf- fisamment connus, principalement à leur état de Chenilles. Parmi ces nombreuses espèces, nous ne citerons que les Phijcis abictclla, W. V. ; roborella, W. V.; linnidela, \V. V.; dihUclla. Ilubner; ncbalctla, W. V., el clulella, Hubner, qui se trouvent presque dans toutes les parties de l'Europe, et ne sont pas rares dans nos environs. Comme tvpe, nous ne décrirons que la Teigne du SAPl.^• de De Villiers (Ttnca abictclla. W. V.) : envergure, 0"',0I5; ailes antérieures gris bicuflire luisant, saupoudré de noir et lavé de rous.'àtre, traversées par deux lignes blanchâtres bordées de noir : frange grise; ailes postérieures d'un gris clair luisant légèrement lavé de noirâtre. La Chenille vit sur le pin sylvestre, et se nourrit avec des feuilles ou des bourgeons de cet arbre, mais de sa partie ligneuse : elle se loge entre l'écorce et l'aubier, comme celle des Cossus, et la blessure qu'elle cause au végétal en fait découler la résine, qui, en se coagulant à l'air, forme une tumeur plus ou moins grosse et dans laquelle elle se pratique, pour se cbrysalider, une cellule en forme de tuyau dont les parois sont tapissées de soie. On trouve souvent cinq ou six larves dans une même tumeur. Cette Chenille, dont les habitudes et le genre de vie sont si curieux, est allongée, d'un vert tendre; la chrysalide est mince, allongée, brun verdûtre ou marron. D'après ce que l'on vient de voir, on peut classer la Phycide du pin (pi. XXW, fig. 5) au nombre de nos ennemis, et il en est de même de plusieurs autres espèces du même groupe; telle est la Puïcide du gkoseillieh {glos- sulariella) (pi. XXXV, fig, 6), qui fait beaucoup de mal dans nos vergers. 8"" GEiNRE. — G.\LLER1E. GALLE RI A. Fabricius, 1798. Stipploiiieittuiii Eiuomo'ogiaî systenialic.T. Antennes filiformes chez les mâles comme chez les femelles; palpes maxillaires non visibles : la- biaux courts, courbés vers le front, qui en cache le dernier article dans les mâles, allongés, droits, écartés, dirigés en avant, dépassant le front dans les femelles; trompe à peine visible, membraneuse; tête scssile; front proéminent, formant une saillie voûtée en avant de la tête; abdomen de la longueur de.'^ ailes dans le repos; ailes à bord postérieur toujours entier dans les mâles, parfois fortement échancré dans les femelles. Chenilles fusiformes, cylindriques, de couleurs livides, avec des points verruqueux plus foncés, et chacun surmonté d'un poil fin; vivant dans les nids des Bourdons et les ruches des Abeilles, où elles se nourrissent de la cire, dont elles forment des galeries qui les protègent contre les piqûres de ces llynfénoplères, et où elles subissent leur dernière transformation. w Le genre Gallcr'm ne renferme que sept espèces européennes, placées autrefois parmi les Tinra et Geometra par Linné, et avec les Lhhosia et les Crambus par Fabricius; malgré ce petit nombre d'espèces, les entomologistes modernes ont cherché â y former au moins trois groupes génériques distincts, que nous allons nommer, en indiquant les espèces q\ii y entrent : — A. Meiithora, Gn. Espèce unique, alvcaiia, Fabricius, du iniili de la France, dans les ruches. — B. Gai.leiua, La- Ireille : espèce unique, ccrella, Linné, mâle {mcllonclla, Linné, femelle), de toute l'Europe, dans les ruches. — (J. Mei.ia, Curtis, ou Melissoblattes, Zeller. Espèces : socnila. Linné {coloiietla, Linné, femelle), également de toute l'Europe, dans les nids des Bombits; ccntiiriclln, W. V., des montagnes de l'AuIriclie, de la iaponic; fwdclhi, Frey, de la Hongrie; umbraiclla, Treitsrke, de la Dalmatie, et anclla, W. V. (socictla, Ilubner), de la France méridionale et de l'Allemagne, dans les nids de Bourdon terrestre. Ces Insectes sont nuisibles à l'homme; en effet, la plupart d'entre eux détruisent la cire dans les ruches d'Abeilles; une autre espèce a des mœurs à peu près analogues, mais ne s'attaque qu'aux Hyménoptères du genre noiuhus. mM^,<^?m Vi^. I — Ypoiinnieute du fusain. fFeiiielle ' Ki^. '2 — Craiiibe paipulé. (Mâle,' Kiï. 5. — Ciainbe aigle. iMàle.' Frg. 4 — Clialybe pyiausle. ( l'enielle.i Kig. 5 — Plivciiie (lu bapiii i l-'eTiielle.} II;;. 0. — Phvcide du proseiller. (Mâle.) Fis. 7. — Kdie de li viiic'riiio. Fcuiclli} ) PI. 35. PAPILLONS. 2Gi L'espùce dont nous devions surtout nous occuper comme étant mallieureuscmcnl répandue dans les ruches est la GAi.LEruF. de i.a cine ou des niclies, dont Linné a décrit le mâle sous le nom de Gco- iiietia cereana, et la femelle sous celui de incllonclla, et que l'on a regardé longtemps ù tort comme devant former deux espèces distinctes. L'envergure varie de 0",025 à près de C'.OiO; le mâle, plus petit que la femelle, a ses ailes antérieures écliancrées au bord postérieur et légèrement convexes au bord interne, d'un gris jaunâtre ou violacé, avec plusieurs stries longitudinales et interrompues d'un brun pourpre en dessus, avec quelques atomes de même couleur, et la frange de la teinte générale des ailes; ailes postérieures d'un gris brun à frange plus claire; femelles à ailes antérieures plus longues, moins échancrées à leur extrémité, brun violàlre parsemé d'atomes plus foncés et sau- poudré de gris bleuâtre en dessus, avec le bord interne jaunâtre, plusieurs lignes longitudinales, et traversées par une raie sinueuse de points noirâtres ; frange d'un giis violacé; ailes postérieures d'un blanc jaunâtre ou roussâtre y compris la frange, avec le limbe légèrement lavé de noir. La Che- nille est fusiforme, grosse, d'un blanc sale, avec des points verruqueux isolés, brunâtres, chacun .surmonté d'un poil fin; tête et écusson brun marron; anus brun; ventre et pattes couleur d'os. Cette larve vit dans les ruches de l'Abeille (Apis ynclliferat, mais de la cire et non du miel, et se loge sur- tout dans les gâteaux dont les cellules sont vides. Là elle brave le dard de l'Abeille, en se fabiiquant, à sa sortie de l'œuf, que la femelle est venue y déposer, et avec la substance même de la cire, un tuyau cylindrique lixé sur les côtés de la ruche ou sur les alvéoles mêmes, et dans lequel elle passe toute sa vie à l'abri des Abeilles dont elle usurpe et dégrade la propriété. Cette sorte de galerie, proportionnée à la taille de la Chenille qu'elle contient, n'est d'abord pas plus grosse qu'un fd; mais, à mesure que celle-ci grandit, la galerie aussi s'allonge et s'élargit, de n)aniére à laisser à son ha- bitant le moyen de se retourner et de jeter ses excréments au dehors. On trouve de ces tuyaux qui ont jusqu'à trente centimètres de longueur; mais le plus habituellement ils n'ont que dix à quinze centimètres de long. Parvenue à toute sa taille, la Chenille se construit, dans l'intérieur même de la galerie, une coque d'un tissu fort et serré, ayant l'apparence du cuir, et elle s'y change en une chry- salide d'un brun rougeâtre. Cette espèce se montre deux fois par an à l'état parfait : en avril et en juillet. Les Papillons de la première époque proviennent de Chenilles écloses en août, et ceux de la seconde de Chenilles qui naissent en mai, et qui subissent toutes leurs transformations dans l'espace de deux à trois mois, tandis que les autres mettent huit à neuf mois à parvenir à leur dernier état. Cette Gallerie se rencontre dans toutes les contrées où on élève des Abeilles, mais plus communé- ment dans les régions méridionales que dans celles du nord; elle n'est pas rare aux environs de Paris; elle fait très-peu usage de ses ailes, et se tient généralement appliquée pendant le jour contre les murs des habitations ou des enclos qui renferment des niches. Fig. 183. — Gillerie de la firc. (Mile.) La Gallerie de la cire était connue des anciens; Aristote la désigne comme le flcau de l'aplcidlnre, et tous les auteurs qui se sont occupés de l'élève des Abeilles en ont parle. Ces Lépidoptères se mul- tiplient prodigieusement depuis les premiers jours du printemps jusqu'à la lin de letè. Quand une ruche est très"^ peuplée et remplie de miel, l'Insecte destrncti'ur ne peut y produire plusieurs géné- rations; mais, s'il s'adresse à une ruche faible, il y fait de tels progrès, qu'il iinit par l'envahir tout entière, et, dès qu'une ruche est envahie par trois cents Galleries, elle peut être regardée comme per- due par le cultivateur. Au reste, les degi'its sont plus considérables dans les pays chauds que dans rt\\\ qui le sont moins, et ils augmentent en raison de la sécheresse de lu saison. Huand une colonie 2C3 ' HISTOIRE NATURELLE. de Galleries e^t arrùlte par le miel ou par les galeries nombreuses de sa propre espèce-, elle passe d'un rayon ;\ un rayon voisin et lisse des filets pour iiiterrepler le passage; alors les Abeilles sortent en masse de la rnclie et l'abandomient, n'y rentrant que dans le cas où la reine s'y trouverait enfer- mée et pour y périr misérablement, tontes ensemble, queUpies jours après. Quoiqu'il soit trés-avérc que le.s vieux rayons se trouvent plus exposés aux ravages de ces larves, il n'en est pas moins démon- tré aussi que toute cire non fondue peut devenir leur nourriture. La cire que l'on peut obtenir, en petite quantité, des rayons endommagés est toujours de mauvaise qualité. Les moyens que l'on a indiqués pour se débarrasser de cet ennemi sont les suivants. Durant le jour, le l'apilloii se tadie autour des ruches, et l'on doit le rediereher pour l'écraser avant que la femelle n'ait pondu ses œufs; après le coucher du soleil, ce même Papillon voltige et s'apprête ù pé- nétrer dans liniérieur des ruches, et l'on peut s'en emparer en grand nombre avec un filet de gaze : on indique aussi un bon moyen, qui est de placer en ce moment près du rucher des lampes allumées et auxquelles l'Insecte destructeur vient se brûler. Ces moyens sont beaucoup meilleurs (pie l'usage de la chaux vive, de l'eau-de-vie, de la suie, de l'urine, etc., recommandés par certains empiriques, et surtout que celui indiqué quelquefois et consistant à faire en quelque sorte la part du feu, c'est- ù-dire à abandonner une ruche ou deux au milieu de toutes les autres à la voracité des Galleries: ce moyen est excessivement mau\ais, car, au lieu d'atteindre le but auquel il est destiné, il tend, au contraire, à atiirer de dangereux ennemis. Si l'on s'aperçoit qu'une ruelic est fortement atta- quée, lorsque les Abeilles sont agitées le soir, il est urgent de faire passer l'essaim de cette ruche dans une autre et de retirer les gâteaux attaqués, de les fondre et de les laver à grande eau. Une autre espèce également ennemie des ruches, mais que l'on ne prend pas en France, est la Gali ERiE DES ALVÉOLES {('•itlkria (itvcaria]. La Gallehie colonie [Tinca colonella et .tociclla, Linné), dont les deux sexes diffèrent aussi beau- coup entre eux, vit en société, à l'état de Chenilles, dans les nids du Bombus lap'ularius : en au- tomne, chaque larve se construit un fourreau d'un tissu papyracé, brunâtre, en forme de tuyau, et tous ces fourreaux sont placés les uns à coté des autres et enveloppés d'une toile commune, de même que cela a lieu chez certaines Yponomeutes. (Voij. Atlas, pi. XXXIV, fig. 4.) Enfin la Gallehie amsclaile [T'incn cniclla, \V. V ), un peu plus petite que les précédentes, a des Chenilles qui vivent dans les nids des Abeilles qui se trouvent à une certaine profondeur dans le sol. OICUXIEUE SOl'S-TniCï,'. YPONOMEUTITES. YPOISOMEVTITES. Stéphens. Antennes filiformes, simples dans les deux sexes, éearlees à la base; palpes labiaux seuls visibles, plus ou moins recourbés au-dessus du front, qu'ils dépassent légèrement, écartés de la tête; trompe peu développée, membraneuse, excepté dans un genre, où elle et longue et cornée; corselet uni; abdomen assez long, entièrement cacdié par les ailes dans le repos; pattes postérieures longues, mu- nies d'crgols allongés; ailes entières ou sans fissure : antérieures longues, étroites; postérieures lé- gèrement plus larges, plissees en éventail sous les supérieures, qui les recouvrent dans le repos : les unes et les autres se moulant alors autour du corps en forme de denii-c\lindre. Chenilles ordinairement fusiformes, glabres ou seulement couvertes de quelques poils isolés, clair- semés, toujours à seize pattes; vivant solitairement ou en société sous une tuile commune. Chrysalides effilées, placées dans une coque soyeuse, d'un tissu très-serré. l)'après celte caractéristique, les Yponomeutites ne diffèrent essentiellement des Crambites que par leurs ailes postérieures, moins larges que du z ics dernières, par leurs palpes éloignés de la tète, leurs antennes écartées à la base, toujours filiformes, et par l'organisation et les mœurs de leurs Chenilles. Tons, à l'excepiion des Chalybes, ont une livrée toute particulière : le fond de leurs ]ire- Papillons. 2(53 rDiùrps :iiles est d'un lilaiio plus ou moins ]Mir, sur loqut'l iiMnclient dos tarlifs ou des poinis noirs ran?:és synirlriqurnuMit. el plus ou moins noniliicux suivant ciiatiue espèce. On ne eoniiiiit qu'un nomlire assez restrrini d'espèces de cette sous-tribu, car Duponcliel n'en in- dique qu'une vingtaine d'espèces, qu'il repjriit en cinq genres. Parmi ces espèces, celles du genre Vjiouomeiila proprement dit sont surtout connues ei par les dégâts que leurs Chenilles occasioimcnt aux arhres à fruits et par la soie qu'elles lilent, dont on pourrait peut-être tirer un parti avanlageux pour l'inrlustrie. 1" GENRE. — MYELOPIIILE. MYELOPIilLA. Treiiscke, 1855. In !-*i hmouorliiigen von E'uropa. Antennes simples, filiformes dans les mâles comme dans les femelles; palpes à peu près cylindri- ques, assez épais, arqués, à dernier article presque conique, plus court que le précédent; trom[)e très-développée, cornée; corselet assez robuste; abdomen un peu caréné; ailes antérieures â bord droit. Chenilles couvertes de poils courts, isolés; vivant el se transformant dans l'intérieur des liges de cliardons. où elles passent l'hiver avant de se changer en Papillon. Chrysalides effilées | oslérieurc- inenl, avec une pointe anale. Fig. 1S4. — Myelopliilc tamis. (Mâle.) La seule espèce de ce gronpe est la Mvi-i.ornii.E r.xsiis [MijclophiUi crihrrlln, Ibibner; Bomlnix cribrum, Fabricius) : envergure, 0,016; ailes ;inlérieures d'un blanc luisant, avec vingt el nu points noirs, dont huit petits formant une ligne contre la frange; ailes postérieures d'un gris plombé. Se montre à l'état parfait vers le mois de juin; habite les endroils secs où croissent les chardons à tiges élevées, et voltige vers le soir autour de la plante, dont sa Chenille a mangé la tige et où la femelle doit déposer ses œufs. Elle est commune aux environs de Paris, surtout dans le voisinage des car- rières abandonnées. 2- GENRE. — ,ED1E. JEDIA. Duponchel. 1850. Histoire naturelle des l.f^pidoplir s de Frimce Antennes filiformes, simples dans les deux sexes; jialpes labiaux cylindriques, grêles, trè?-arqués, à dernier article moitié moins long que le précédent, subidiforme; trompe courte, membraneuse; corselet robuste; abdomen allongé, cylindrique; ailes antérieures à bord inférieur plus ou moins ar- rondi. Chenilles cylindriques, glabres, de couleurs variées; vivant solitaires sur les plantes herbacées, et se transformant dans des coques de soie fixées aux feuilles; à chrysalides en forme de poire, avec deux crochets anaux. Les petites espèces de ce grotijie, au nombre d'une dizaine pour les européennes, placées ancien- 264 HISTOIRE NATURELLE iiemciil avec les Aluciia et Tinca par Fabricius, avec les YponomeiHa par Latieille, sont devenues les types des genres .'Edia, Duponcliel, groupe déjà indiqué dans le catalogue d'Ilubner; Eimineu. Curtis; Melanoleuca, Stépliens; Pscciilia, Zeller, et Pepilla, Guenée (pour l'/Ë. cœnobiiclla, llub- ner, de la France et de l'Angleterre). Comme type, nous décrirons et nous figurerons I'^Edie micnonette {Aidia ptisiella, Fabricius) : envergure, 0"',0I5; ailes antérieures tantôt d'un blanc de neige, tantôt d'un blanc légèrement rosé, avec une bande noire très-étroite, flexueuse et crénelée s'étendant longiludinalement sur le milieu de l'aile depuis la base jusque près du bord terminal : cinq points noirs assez grands, quelques petits points également noirs : frange blanche, marquée également d'une petite laclie noire au som- met; ailes postérieures blanc luisant, y compris la frange, un peu lavée de gris. Chenille noire, avec une bande longitudinale jaune-citron-, vivant sur le géniil violet, l'ortie et surtout sur la pulmonaire officinale. Le Papillon se trouve, en juin et juillet, en Allemagne et en France, surtout dans le Midi. {Voij. page S'il, fig. 166), Deux autres espèces, à peu prés semblables pour la couleur des ailes, se rencontrent dans |>re.sque toute l'Europe, et ne sont pas rares auprès de Paris; ce sont I'^die de l. VIPÉRINE {Tinea ecliiella, W. V.), dont la Chenille vit sur la vipérine (Ecliium vulçiare), et lE. demi- DEii.L {Tinca funcrcUa, Fabricius). assez commune au bois de Boulogne. Nous donnons (pi. XX.W, fig. 7) I'.'Edie ne i.a vipkrune. S"'" GENRE. - YPONOMEUTE. YPUNOMEUTA. LatreiUe, 1790. Précis géniTiques dps caractères des Insectes. Antennes simples, filiformes dans les niTiles comme dans les femelles; palpes labiaux, seuls visi- bles, un peu arqués, d'égale grosseur dans toute leur longueur, à dernier article aussi long que l'a- vant-deriiier, terminé en pointe obtuse; trompe presque nulle; abdomen cylindrique, grêle; ailes an- térieures un peu falquées : postérieures à frange du bord interne très-longue. Chenilles glabres, atténuées aux deux extrémités, ou fusiformes, parsemées de points et de quel- ques poils rares sur un fond livide; vivant sur la plupart des arbustes, principalement sur les arbres à fruits, en société nombreuse sous une toile commune, et s'y transformant en chrysalides : chaque nymphe dans une coque séparée. Le genre Yponomeuia de Latreille et de tous les entomologistes modernes est l'un des plus im- portants delà grande division des Microlépidoptères. 11 ne renferme qu'une dizaine d'espèces, ran- gées autrel'ois dans les Tinca de Linné, que Curtis a placées dans ses Enninea, et Stéphens dans ses Melanoleuca, et dont plusieurs sont très-nuisibles à nos arbres fruitiers. Un genre, démembré par Zeller de celui des Utjponomeula et ado|)lé généralement, est celui des PsECADiA, qui s'en distingue surtout par ses palpes très-arqués, à dernier article grêle, subuliforme; par son corselet ovalaire, son abdomen presque cylindrique, et ses ailes antérieures à bord posté- rieur presque droit ; postérieures très-étroites. On n'y range que deux espèces : les deceniguiclla, de l'Allemagne, et sexpimclella, Hubner, de l'Àutridie et de l'Espagne, dont les Chenilles ressem- blent beaucoup à celles des ^Edia pour le genre de vie, et la manière de se transformer. C'est encore ici que l'on doit ranger le genre Anesychia, qui renferme des espèces que Duponchel plaçait avec les JEdia, Psecadia et Elacliisla. Les Chenilles de ce groupe, d'après M. Stainton, vivent sur les boraginées; elles sont très-belles, de couleurs vives mêlées de noir, d'orange et de blanchâtre. Elles se tiennent à découvert, et cependant elles filent un peu de soie parmi les feuilles de la plante nourrice. VEcliiella se trouve, en juin et septembre, sur VEchium vulçjarc; la bipun- ctella se trouve sur le tilhospernuim, et, en août et septembre; cette même plante nourrit la Chenille de la deceniguiclla. Nous ne connaissons pas jusqu'à ce jour les autres Chenilles de ce genre. Les espèces d'Yponomeutes proprement dites, que l'on rencontre dans presque toute l'Europe et qui ne sont pas rares aux environs de Paris, sont les H. coqnaiella, Treitscke; padella, Linné; evo- nymclla, Linné, et plnmbella, Fabricius, que l'on trouve à l'état de Papillon à la fin de juillet et parfois eu août, et dont les Chenilles, après s'être nourries des feuilles d'un grand nombre d'arbres, passent l'hiver avant de se transformer en cocons. Comme ces Chenilles produisent beaut:oup de PAPILLONS. 2(i:. soie, on a cru pouvoir en lirer parti, et l'on a essayé en Allemagne de les obliger à coiisIiliiic Icnr nid sur un moule donné; on est parvenu ainsi à obtenir un tissu très-léger et en même temps très- solide, dont on a fuil des ficlius pour les dames. Mais, du reste, on n'a pas depuis longtemps donne suite à cet essai; on aurait dû le faire cependant; car nous allons au loin, pour Tavaniage de l'iionime, chercher des animaux à acclimater, et nous avons certainement autour de nous des êtres utiles et qui ne nous servent pas. A coté de ce point de vue utile, nous devons parler des dégâts que nous cau- sent quelques Ypouomcuta, et c'est ce que nous ferons en donnant l'histoire des deux premières es- pèces que nous avons nommées. L'habitude des Chenilles de ce genre est de vivre en société pendant toute leur vie; c'est ainsi (|ue nous rencontrons sur le fusain celle de Vcvontjtnella clVirrorelus; sur l'aubépine, etc., celle de la pndella, et, sur le prunus pailus, celle de la padi. Les Chenilles de la plumbclla ont une habitude tout i"! fait différente, surtout quand elles sont jeunes; elles mangent alors la moelle des jeunes pous- ses du fusain, qui se flétrissent bientôt, a])rès quoi elles quittent l'intérieur des tiges et viennent manger les feuilles en plein air; mais elles ne forment pas de sociétés comme les autres espèces du même genre. La Chenille de la rufinnirella nous reste encore à découvrir; on a trouvé une Che nille (probablement de ce genre) sur le rubus idacus qui est morte sans laisser voir le Papillon qm en serait sorti. L'Ypo.nomeute TAnEME (Yponomeuta coijnalella, Treitscke). Envergure, 0'",02ll à U"',02o; ailes antérieures d'un blanc de neige, y compris la frange, avec, trois rangées longitudinales de points noirs; ailes postérieures d'un gris de plomb foncé, avec la frange presque blanche. La Chenille, d'un gris clair velouté, avec une raie dorsale d'un gris plus foncé et deux rangées de taches d'un noir de velours et prescjuc carrées, vit en société nombreuse sous une lente commune, sur plusieurs arbres fruitiers et arbustes des jardins et des bois, et principalement sur l'aubépine, le sorbier à feuilles de frêne, les pommiers, le prunier et même sur le fusain. La coque, suspendue verticalement à la toile commune, est presque toujours isolée, ou si ces coques sont quelquefois réunies, ce n'est jamais qu'en très-petit nombre, tandis que chez Vevonijmclla toutes celles d'une même nichée sont atta- chées circulairement les unes à côté des autres. La chrysalide est jaunûtre, avec la tête, l'enveloppe des ailes et la pointe anale d'urj brun foncé. Cette coque est formée à la fin de juin ou au commence- ment de juillet, et le Papillon en sort vers la fin du dernier mois que nous venons d'indiquer, be toutes les Yponomeutes, la cognalella est la plus commune aux environs de Paris, et cause beau- coup de dégùls dans les endroits où elle se multiplie. Cette espèce est principalement redoutable aux pommiers, et a produit de grands ravages en Normandie en 1838, ainsi que l'a dit, d'après M. Alex. Lefebvre, M. Guérin-Méneville dans les Aninilcs de la Sociclé nuoinolojuiuc de France. Ou a essayé de combattre les dégâts de ces Chenilles par l'échenillage, qui, d'après leur genre de vie même, semblait devoir donner un bon résultat; mais l'expérience qu'on en fit sur |)Iusieurs pom- miers prouve que ce moyen était impraticable, tant les nids de Chenilles apparaissaient par milliers avec une rapidité inconcevable. Non-seulement les mutilations nombreuses, par suite de l'échenil- lage, devenaient aussi plus nuisibles aux arbres que la présence des Insectes, mais même, après deux jours de soins continuels donnés à ces pommiers, on fut forcé de les abandonner à eux-mêmes, car ils étaient presque autant chargés de nids de Chenilles qu'auparavant. Un vent brumeux soufflant du nord-ouest est toujours le précurseur immédiat de l'ajiparition de ces larves; et il exerce évidem- ment une influence si grande sur leur propagation, que les villageois sont persuadés que c'est le vent du nort-ouest qui les transporte. Ce qu'il y a de certain, c'est que plus ce vent persiste, plus la ré- colte des pommes est menacée, et jamais ce pronostic n'a failli. Au reste, on ne saurait se figurer les ravages vraiment terribles que font ces petites Chenilles. Non-seulement les pommiers des campagnes de Normandie, entièrement dénudés, attristent parfois les regards, mais ils offrent encore aux cul- tivateurs le spectacle désolant de branches dépouillées et couvertes ih' milliers de Chenilles, (pii, n'ayant plus rien ù dévorer, pendent çà et h en grappes énormes de plus de 0'",60, grosses à pro- portion, contenues dans une poche de soie blanche, tandis que le tronc de l'arbre lui-même est en- veloppé d'un blanc et soyeux linceul qui ne laisse plus apercevoir l'écorce. Ce fléau destructeur, qui s'est montré déjà à plusieurs reprises depuis trente ans, a non-seulement annulé les récoltes pour plusieurs années dans divers cantons, mais encore une immense quantité d'arbres en plein rajiport sont morts, en 1858, des ravages de cette Yponomeute, qui, à trop juste titre, peut être rangée au 2C6 HISTOIRE NATURELLE. nombre des Insectes que l'agnculture a le plus ù craindre, dont elle doit le plus rechercher la des truciion, et dont malheureusement, jusqu'il, elle a le moins d'espoir de combattre la présence. ri?. 1S5. — Vpononieulo itu cprisicr. (Màlr) L'Hypohoueute du CEnisiER {Tinea padetla, Linné), dont nous devons aussi parler, et dont nous donnons (pi. XXXIil, fig. -4) la reproduction d"un nid de Chenilles, est un peu plus petite que la pré- cédente, car l'envergure de ses ailes ne dépasse pas 0™,02; les ailes antérieures sont dun blanc livide en dessus, avec environ viiiyl-cinq points noirs formant trois séries longitudinales qui se confondent prés du bord postérieur, et dont le dessus des mêmes ailes, de même que les ailes postérieures, sont de couleur plombée, avec presque toute la côte et la frange blanches; la Chenille ressemble beaucoup à celle de la cognatella. Le Papillon et les Chenilles apparaissent un mois à peu près plus tard que ceux de la précédente espèce, c'est-à-dire au mois d'août, et ne sont pas rares dans toute l'Europe, surtout en Allemagne et en France. Depuis longtemps on sait que les Chenilles, quelquefois si innombrables, de ce Lépidoptère fout de grands degàts aux cerisiers en détruisant parfois toutes leurs feuilles et en causant ainsi, sinon toujours la mort, au moins un état maladif as- sez grave de ces arbres; mais il résulte aussi d'observations présentées par M. Guérin-Méneville à la Société entomologique de France, en 1848, qu'elles détruisent également, dans le midi de la France, les feuilles des pommiers et qu'elles tuent un grand nombre de ces arbres utiles. Un fait remarquable qui doit être noté, c'est que des poiriers placés à côté des pommiers attaqués n'ont jamais éprouvé les désastres de celte Yponomeute. Les moeurs de la padclla, à l'état de Chenille, sont les mêmes que celles de la cognntclla; plusieurs parasites en détruisent un grand nombre, mais ce moyen naturel ne peut en diminuer assez la cohorte ilévasiatrice; aussi a-t-on dû rechercher quelques moyens de s'en débarrasser. M. Guérin-Méneville a consulté plusieurs cultivateurs pour savoir d'eux ce qu'ils pensent de cette maladie des pommiers, ce qu'on fait dans le pays pour y porter remède, et il a vu que Ton se résignait à subir ce fléau tous les trois ans au moins, et qu'il est généralement reconnu que les deux années qui suivent celle où les Chenilles ont ainsi dominé, la récolte est bonne et pres- que assurée. On pense toutefois que l'on pourrait arriver ;i détruire ces Chenilles incommodes au moyen de légers feux de paille promenés rapidement sous les rameaux chargés des chrysalides pour les roussir et les tuer; mais, si ce procédé est bon, il faudrait l'exécuter d'une manière générale et en même temps partout; il faudrait que le gouvernement prit un arrêté pour forcer les cultivateurs intéressés ;i la chose ;i le faire, car sans cela l'incurie et la paresse de quelques-uns paralyseraient les efforts de ceux qui le tenteraient. Nous avons représenté (pi. XXX, fig. 5) un nid de Chenilles de I'Yponomeute du fusain (F. evonij- mella), et nous donnons (pi. XXXV, tlg. 1) le Papillon à son état parfait. A-^" GENRE. — CIIALYBE. CflALYBE. iJuponchel, 185(5. Uisioiie naturelle des Lépiilopièrcs de France. Antennes simples dans les deux sexes; palpes labiaux très-arqués, ayant les deux premiers arti- cles comprimés latéralement, et le dernier très-gréle, subuliforme; trompe peu développée; corselet carré; abdomen court, aplati, large, ailes antérieures courtes, à bord terminal presque droit : posté- rieures étroites. Ce genre, (pii diffère assez notablement de celui des Y'ponomeuia, ne renferme que (piatre es- PAPILLONS. ^(-,7 pèces eurupéennes ; tiojs propres au moul Uiirul et uni' connue depuis longtemps el pariiculièr»; à l'Europe australe et au niiili de la France; ces espt'ces, dont on ne connaît pas les premiers elats, étaient placées avec les Chahcna par Pallas; avec les liomhy.r, par llubner; avec les Vponomi'uies, par Treitscke, et dans le groupe des Psccadia. par Zeller. Le type, la Ciialvbe pyrauste {Phalivna pip-ausia, F'alhs) ; envergure n'atteignant pas 0"',0'2-. ailes antérieures d'un bleu noirâtre, avec qua- tre points noirs : ])ostérifures noires; abdomen noir, avec le tiers postérieur d'un jaune orange. Ha- bite, au mois de juin, auprès du Volga, l'Italie, les environs de Montpellier, etc. Voyez la ligure 4 de la planche XX.W, qui la représente. TltOI'^ll'.UE SiOt'fîl-TRIBi; ÏINÉITES. TI^'EITES. Latreille. Antennes grenues ou nioniiirurmes a la loii|ie, picsque inujuiirs simples dans les ileux sexes : dans quelques cas très-rares, ciliées ou peclinées; pal|)es iid'erieurs ou labiaux seuls bien développés, de lornics variables, généralement relevés au-dessus de la tète : dans un seul genre {Graiilhtrid). les palpes maxillaires visibles en même temps que les labiaux; trompe rudimenlaire ou nulle; tète habi- tuellement velue; corselet lisse; abdomen |)lus ou moins allongé, souvent cylindrique, débordé par les ailes lorsqu'elles sont fermées; pattes de derrière trè.s-longues, à ergots longs, plus ou moins ve- lus; ailes entières dans l'immense généralité des cas : antérieures ordinairement allongées, étroites, ;i bord postérieur de formes très-variées : postérieures plus étroites encore, à peu d'exceptions près. |;irgenient frangées, principalement au bord interne, cachées tout à fait par les antérieures, sans être plissées dans l'état de repos ; les unes et les autres couchées le long du corps, qu'elles recouvrent en toit plu.s ou moins arrondi sans l'envelopper sur les côtés : dans quelques genres, qui forment l:i division spéciale des Plérophorites, ailes antérieures et postérieures divisées en j)lusieurs branches ou phalanges garnies de franges sur leurs bords, qui les font ressembler à des plumes. Chenilles à corps glabre ou seulement garni de quelques jioils rares à peine visibles à l'œd lui, e' implantés sur autant de petits points verruqucux : les unes vcrniil'ormes, les autres fusiformes; ton jours munies d'une plaque écailleuse sur le premier anneau, parfois d'une seconde plaipie sur h' dernier; ayant constamment seize pattes, sur les(|uelles les membraneuses ordinairement tiès-pesi. développées; leur manière de vivre et de se transformer étant très-variable. Celte division correspond en grande partie au genre l'halwna. subdivision des T'nu:a de Linné. caractérisée par ses ailes roulées presque cylindriquement, son front saillant, etc., qui comprend non- seulement les Teignes proprement dites, dont les Chenilles, désignées sous la dénomination de Vers. nous causent tant de dommages, mais encore, rien que pour les européennes, plusieurs centaTues d'autres petites espèces beaucoup moins nuisibles, qui en dill'èrent assez à leur état parfait, mais (jui s'en èloignetit plus ou moins par leurs habitudes à l'état de Chenilles. Piéaumur désigna sous la même dénomination tous les Lépidoptères nocturnes dont les Chenilles vivent dans des fourreaux; il les distingua en Tàçjncs proprement diien et en [dusses Teif/iies. selon que leurs habitations sont mo- biles ou transportées par ses animaux lorsqu'ils marchent ou qu'elles sont fixes, et il y comprit non- seulement les Tinéites, mais encore les Psychés, les Pyr;des, etc. Geoffroy ne les sépara que géiiéri- quement; tout en y formant le groupe des Plerophorus. Fabricius en distingua le genre Alucite. Pour Latreille, la tribu des Tinéites renfeime les sept genres Lithosic, Yponomeute, OEcophore, Phijeis, EuplioctiDie, Te'ujne et Adèle, parmi lesquels, ainsi que nous l'avons vu, i)lusieurs en furent plus ou moins éloignés depuis et rapportés dans d'autres divisions primaires. Les entomologistes modernes, tels que Kirby, Curlis, llaworlh, Stéphens, Duponchel, Guenée, Treitscke, Zidler, liub- ner, etc., y créèrent, souvent justement, un très-grand nombre de coupes généri(pies ; de telle sorte que, dans le Catalogue métltud'upte des Lépidoptères d'Europe, DuponcheJ y admet cinquante- six genres qu'il subdivise en Tinéides el l'ieroplicrides. Du reste, malgré les travaux d'un grand 208 HISTOIRE NATURELLE. iionibii' du naltiialistes, principalement de ceux de Treilscke, Stépheiis, Ciirtis, Duponchel, MM. De L:i Ihirpe, liiuand, Guenùe, Stainton, Fischer De Roeslerstamm, Herricii-Sciiœffer, etc., la classifi- caliun de ces petits Lépidoptères attend encore une révision générale, surtout en ce qui concerne les espèces étrangères ù l'Europe, et la publication de cette partie de Thistoire naturelle des Papillons des auteurs des Suites à Buffon, de l'éditeur Rorel, rendra un grand service à la science. Lorsque l'on compare les caractères des Tinéites avec ceux des divisions précédentes, on voit que c'est avec les Crambiles et les Ypononicutiies que les Tinéites ont le ]ihis de rapports, et que cepen- dant elles en diffèrent par plusieurs points importants, particulièrement par la forme plus ou moins étroite de leurs ailes postérieures, qui n'ont pas besoin de se plisser en éventail pour être cachées [lar les antérieures dans l'état de repos, et, en outre, par la frange qui borde ces mêmes ailes, la- quelle s'élargit en proportion de ce que la surface de celle-ci se rétrécit, à tel point que souvent cette surface se réduit à une simple côte ou à une simple lige garnie de barbes, ce qui fait ressembler alors les ailes postérieures à deux plumes, comme cela se voit dans les Elaclnsla, Gracillaria, etc., qui lient intimement les Tinéites aux Ptérophorites, que nous y laissons réunies, et chez lesquelles les ailes, aussi bien les antérieures que les postérieures, sont divisées en plusieurs branches garnies de franges sur leurs bords, qui les font également ressembler à des plumes. Excepté quelques espèces qui sont de taille moyenne, toutes les Tinéites sont très-petites, mais lU moins aussi belles que les grandes espèces de Diurnes, car elles sont ornées pour la plupart de couleurs vives, brillantes, souvent métalliques; plusieurs se font remarquer, en outre, par la forme élégante ou la coupe singulière de leurs ailes. Malgré cela, en raison peut-être de leur petitesse cl de leur conservation assez difficile, ces Lépidoptères sont assez peu recherchés, en France surtout. A peu près tous volent la nuit, et très-peu se rencontrent pendant le jour; toutefois les Ailcla se trou- vent à l'ardeur même des rayons solaires. Les Papillons n'offrent rien de bien parliculier dans leurs moeurs; les uns, comme la plupart de ceux du genre Teigne, ne quittent pas l'intérieur de nos liabi • laliiiiis et viennent voltiger le soir autour de nos lumières; les autres se prennent un peu partout et pendant toute l'année, l'hiver excepté; mais c'est ]irineipalement pendant les mois d'avril, de mai et de juin, et dans les bois el les vergers, qu'ils sont le plus nombreux, et qu'on rencontre les es- pèces les plus brillantes : nous y reviendrons en faisant l'Iiistoiie des divei's genres. Fig. 18tj. — Eu|ilocnnie nnlliraciiicllc Femelle) Les mœurs des Chenilles, dont on ne coiinait encore qu'un nombre assez restreint, olfrent des particularités des plus curieuses, et plusieurs d'eritre elles ont été relatées avec beaucoup de soin dans les ouvrages des Réaumur, des Degéer, etc. Ces Chenilles vivent à couvert et dans l'obscurité; elles ressemblent à celles des Crambides et Yponomeutides, sont généralement d'une couleur livide, comme toutes celles qui fuient la lumière, et cette couleur, jointe ù la brièveté de leurs pattes mem- braneuses, les fait ressembler souvent à des larves d'Insectes d'autres ordres que de celui desLépido- |itères; mais si, sous ce rapport, elles sont peu dignes d'attention, en revanche elles méritent bien d'être observées à cause de leurs habitudes, aussi variées qu'intéressantes à étudier : la plupart em- ploient un art admirable pour se vêtir ou s'abriter avec les substances mêmes dont elles se nourris- sent, et l'instinct qui les guide dans tous les actes de leur vie ressemble, dans beaucoup de cas, ù de l'intelligence. Considérées seulement dans leur manière de vivre et de se transformer, toutes les Chenilles des Tinéites que l'on connaît peuvent être, selon Duponchel, divisées en dix-huit classes : 1" les Chenilles (Dinrnca, Clicimonopliila, Lcmnwplnlu) vivant cachées entre deux feuilles et s'y métamorphosant dans un double tissu : elles sont généralement de couleur brune ou grise, et ne quittent guère le tionc des arbres oii elles sont écloses. 2" Les Chenilles qui, comme celles de cer- PAPILLONS. 269 laiiis Eiii)loc(iiinis, se nourrissent de clianipignons ou de bois pourri, dans lesquels elles se prati- quent des yaleries qu'elles tapissent de soie, et où elles se changent en chrysalides. 5° Les Chenilles de Tuiea, qui vivent aux dépens des pelleteries, des vi?lements et des meubles en laine, en cri[), en plumes, el de toutes les substances animales et végétales desséchées, qu'elles rongent non-seule- ment pour s'en nourrir, mais encore pour s'en vêtir, en se faisant de ces diverses matières des four- reaux, taniùt portatifs, tantôt fixes, dans lesquels elles sont abritées à la fois contre les intempéries de l'air et les attaques de leurs ennemis. Ce sont ces Chenilles auxquelles on a donné plus particuliè- rement le nom de Tàcjiies, el dont les dégâts ne sont que trop connus des tapissiers, des fourreurs et des marchands de drap. Une des Chenilles du même genre Tinea ronge l'intérieur des grains du froment, du seigle el de l'orge, dont elle lie plusieurs ensemble par des iils, en laissant entre eux un petit intervalle pour y construire un tuyau de soie blanche qui lui sert de logement, el dont elle sort pour manger le grain qui se trouve le plus à sa portée; celle Chenille occasionne des perles considé- rables lorsqu'on la laisse se multiplier outre mesure, faute de remuer et d'aérer fréquemment les tas de grains où elle s'est propagée. 4° Les Chenilles qui vivent tantôt solitairement, tantôt en famille, entre des feuilles réunies en paquet par des fils, où elles se métamorphosent dans un léger tissu, comme plusieurs llœntUis. b" Les Chenilles {Cuidobiiis) qui vivent el se transforment dans l'inlérieui' des tiges des jilanles aquatiques, à l'instar des Nonaijrin. C" Les Chenilles qui vivent princtlpale- ment sur les aibres à fruits et se renferment pour leur transformation dans une coque d'un tissu serré, eu forme de nacelle [Hijpsolopitus, Ilarpïpteryx). 1" Les Chenilles vivant entre des feuilles, et s'y métamorphosant dans un tissu mince {Hliinusia). 8" Les Chenilles qui se tiennent cachées dans un tissu lâche entre les feuilles qui leur servent de nourriture, et qu'elles quiltent pour se transfor- mer dans une coque formée de mousse et de grains de terre {Chaulioiliis). 'J" Les Chenilles qui. comme les Alucilu, attaquent de préférence les plantes potagères, quoiqu'elles vivent également sur les arbrisseaux, el dont la transformation a lieu dans un réseau artistemenl travaillé en treillis qui laisse apercevoir la chrysalide. 1Û° Les Chenilles [Palptda] qui, par exception, vivent à découvert sur les arbrisseaux, el qui suspendent leurs chrysalides comme celles des Picris parmi les Diurnes. 11" Les Chenilles vivant sous l'écorce des arbres ou dans le bois pourri, et s'y métamorphosant, ce qu'elles font cependant encore quelquefois dans la mousse {Lampros}. 12" Les Chenilles qui vivent et se transforment dans des feuilles roulées ù l'instar des Tortricites; telles sont certaines espèces des genres Hivmilis, Lampros, Lxla, Anacompsis , Acompsia, etc. 13" Les Chenilles (Incurvaria, Oniix. etc.) (jui se nourrissent de plantes basses ou d'arbres, et y restent cachées dans des four- reaux piirlaiits dans lesquels elles se métamorphosent. Ces fourreaux, qu'elles se fabriquent avec la partie membraneuse des feuilles, sont de formes irès-variées; néanmoins on peut les ramener à trois types principaux : — A. Ceux qui sont plus ou moins cylindriques. — B. Ceux qui sont plus ou moins déprimés, avec une arête longitudinale dentée en scie. — C. Ceux qui, en forme de corne re- i.ourliei', sont enveloppés, en outre, depuis leur base jusqu'à la moitié de leur hauteur, de petites pièces membraneuses rangées par elages les unes au-dessus des autres, ce qui leur a fait donner par Héaumur le nom de Tf'njiies à falbalas. 14" Les Chenilles dites mineuses, c'est-à-dire celles l'es- pèce que l'on doit regarder comme typique, I'Alucite des grai.ns, ne l'ait plus partie des Alucila, et entre, comme nous l'avons dit, dans le genre Ihtinlis. Tel qu'il est restreint par Latreille cl par Duponchel, le gmupe générique actuel des Alucites, qui correspond tout à fait à celui des Plutclld, Treilscke, ne renferme plus que huit espèces européennes, dont deux, à l'état de Chenille, font sou- vent de grands ravages dans les jardins potagers des environs de Paris. Ce sont les xihslcllu. Linné : envergure, 0°',015; ailes' antérieures brun plus ou moins foncé, avec une bande blanc rosé, sinuée le long du bord interne, et la frange noire : postérieures entièrement gris noiiàirc luisant; 270 HISTOIIIE NATURELLE. apparaît en juin et septembre, et porrecla, Linné (Ai.ucite de la julienne) : envergure de près de 0'",02; ailes antérieures blanc jaunAlre, à extrémité noire, marquées d'une bandelette sinuée, gris brunâtre : postérieures entièrement gris plombé, avec la frange .précédée d'un liséré jaunâtre; se trouve en mai et août. La Chenille de la porrecla attaque très-sérieusement la julienne (liespcris nia- tronalix) de nos jardins, dont elle mange les feuilles et les (leurs en mai et juillet. (Allas, pi. XXW'M, fi". 2.) Une autre espèce, qui dans certaines années cause beaucoup de dégûls aux crucifères, est la crticifcramen. Ces Clienilles sont verdàtres, fusiformes; mais elles ne sont pas douées d'une grande aclivilé. Zeller place auprès des Aluctta ses deux genres Ateliotdm et Anarsu, qui ne comprennent qu'un très-petit nombre d'espèces. Deux genres qui en ont été justement distingués sont ceux des : lIvpsOLorHE [ïliipsolopha, Treitscke). Antennes à base épaisse, aussi longues que le corps; léte hérissée d'écailles; corselet arrondi; ailes antérieures à angle courbé en crochet ; postérieures A bord interne non sinué. Quelques espèces, parmi lesquelles Treitscke a distingué son genre llnrpi- plcrijx, chez lesquelles les Chenilles sont grêles, fusiformes, de couleurs tranchées; vivant ordinai- rement sur les arbres fruitiers, et se renfermant pour leur transformation dans une coque soyeuse. Type, II. DU PÊCHER {H. persicella, W. V.; Altuka ncmorclla, Fabricius) : envergure, 0"',0I8; ailes antérieures d'un jaune soufre, parsemées d'atomes noirâtres, avec deux lignes transversales obli- ques d'un gris cendré : postérieures d'un gris luisant. Commune en Allemagne et en France, même dans nos environs, au mois de juin. Nous représentons (pi. XXXVII, fig. A) [II. nspcrdla. RuLNOsiE {Rlùnosia, Treitscke). Palpes labiaux divergents; téle unie, plus étroite que le corselet; pattes de derrière étroites; ailes supérieures étroites, à angle apica! assez aigu : inférieures plus lar- ges. Dans ce groupe, dont on décrit une vingtaine d'espèces, les Chenilles, de couleurs assez gaies, vivent et se transforment pour le plus grand nombre dans des feuilles roulées ou réunies en paquets, comme celles des Toi'triciles : quelques-unes se construisent des coques en forme de nacelle. Comme type, nous décrirons la Pi. cosicUn, Fabricius : envergure, 0™,0I5; ailes anlécieures fauves en des- sus, quelquefois sans taches, mais olfranl habituellement une bande costale blanche qui part de la base et s'arrête au milieu en se bifurquant : postérieures d'un gris plombé. Habite la France et l'Ai, lemagne en juillet. Quatre espèces des environs de Paris sont les scqitclla et vilclln, Linné; fasciclla (pi. XXXVM, hg. 7) et fiscclla, llubner ; cette dernière, très-commune dans toute l'Europe, varie exces.''ivement, car on avait cru devoir y distinguer à tort six espèces distinctes. Un autre groupe, voisin sinon identique avec celui des Aluciies, est celui des Cerostoma de La- treille (Uhl. nnt. (les Criisl. et îles Ins., 1802). Les Chenilles dé ce genre sont les plus actives que nous connaissions; elles sont fusiformes, c'est-i-dire pointues à chaque bout. L'esiièce que l'on ren- contre le plus souvent est la xyloslclla, qu'on trouve en mai sur les lonicera; elle se cache entre quelques fils de soie, mais, si nous la mettons à découvert, nous voyons qu'elle sait courir très-vite et qu'elle s'échappe quelquefois de nos mains pour se cacher sur la terre et remonter sur le chèvre- feuille lorsque nous l'avons quittée. D'autres espèces se trouvent sur le chêne, le hêtre, etc., dans les mois de mai et juin. La Chenille de la belle aspcrella habite sur le pommier, et celle de nemo- relia sur le fusain, dont elle mange l'écorce, à ce qu'on raconte. 6™" GENRE. — PALPULE. PALPVLA. Treitscke, 1852. lu SclimeUcrlinsfn von Europa. Antennes filiformes dans les femelles; palpes labiaux â deux premiers articles réunis, deux fois aussi longs que la tête, droits, épais, très-divergents ; second article coupé obliquement, au sommet duquel sortie troisième article en pointe très-fine; trompe courte; tète oblongue, très-velue, à yeux très-petits; corselet ovalaire; abdomen à peu près cylindrique; jambes de derrière épaisses, longues; ailes antérieures lancéolées, brièvement frangée.s : postérieures de la même forme, plus petites, lar- gement frangées. Les Paipules ont été raniïées avec les Tinea, Cramhiis. AInciln, Macrochila el Anclihiia; on en Fig. I. — Uulalo Irisle. (Feiuelle.) Kig. 2. — Alucile de l.i julienne. (Mâle l'iu r> — Ihii |ii|)tt''ry\ ruMlCiiik S:^-» Fig. i. — lljpsolojjhe asperellc. Fig. 5 — rhel.irie miisi ri|ilelle. (l-'ciriell.' j lii; r,. — \.U-\v ,1e l.Mlieille. iM.il.> I ig, 1 — miiiio.^ie t'n^i lelle |-'ig. S — I..Tni[)f(is Irè.^-prîinile PI 57. PAPILLONS. 277 dérrit une iloiizaiiie d'espèces, distinguées en celles : — A. .-1 ailes nniéricures larcjcs, avec la côle de la couleur iln fond : labio.sclla, Iluljner, et cikila, Tisclier, d'Autriche, et crinitella, Duponcliel ibarbella, F;il)iicius), du midi de la France. — D. ^ ailes aiilérieures étroites, avec la cûle blan- che : trois haltitent, en juillet, la France et l'Allemagne, aristella, Linné; clarelta, Treitscke, dont la Chenille vit sur le t;enévrier, et cricclla, Duponchel, des bru\ères. Le type est la P.MrcLF. iu;ii,l\me (clarelta) : envergure, 0"\ÛI4; ailes antérieures d'un brun olivâtre doré, -avec deux bandelettes blanc argenté, frange grise : postérieures blanchàires, brillantes, avec la fange grisâtre. Nous figurons la Palpula bitrabieella. Fig. 189. — Palpulo bilrabicclle. Des groupes démembrés des Palpula sont ceux des : MAcnociiiLE {Macrocliila, Stéphens), qui s'en distingue surtout par les antennes légèrement ciliées dans les mâles, les palpes trois fois aussi longs ipie la tète, terminés carrément, avec le troi- sième article relevé eu forme de pointe courte et aigué, et les ailes étroites, cullriformes. Une seule espèce (roslrella. lliibner), de France et d'Allemagne, à ailes antérieures d'un gris brunâtre, avec la côle bordée de blanc : postérieures noirâtres, à sommet blanc. FuGiE [Fugia, Duponchel). Palpes labiaux à deuxième article deux fois aussi long que la télé, com- primé latéralement, le troisième court; téic oblongue; ailes antérieures assez larges, ovalaircs, héris- sées d'écaillés : postérieures de forme ordinaire. Un petit nombre d'espèces, dont deux, les verru- cella, W. V., d'Autriche, el subnifjrclla, Duponchel, de Paris, ont des Chenilles qui vivent sur les daphnés et se chrysalident en plein air, sans former de coque, à la manière des Diurnes, c'est-à-dire en s'ailachant à une branche ou à une feuille par les pattes de derrière, et par un lien transversal au milieu du corps, comme les Chenilles de Piérides. llAHrirrEiax (llarpipteriix, Treitscke). Antennes plus longues que le corps, tantôt unicolores, tan- tôt à anneaux blancs el noirs, parfois moniliformes: ailes antérieures longues, étroites, terminées en faucille, garnies d'une longue frange à l'angle anal : postérieures cultriformes, ù frange large. Une dizaine d'es|)èces, successivement placées dans les genres Tinca, W. V.; Aluciia et Ypsolopha, Fabricius; Cltilo et Plulclla, Curtis; Huloscalia, Zeller, etc.; espèces parmi lesquelles on trouve, en septembre, presque dans toute l'Europe, et assez communément, l'KAnpiPiEtiïx couteau [Tinca cul- trclla, Ilubner). Envergure. 0"',02; ailes antérieures gris clair roussâtre, parsemées d'atomes ou de stries bruns ou noirâtres : postérieures blanc nacré très-brillant, à frange roussâtre. Chenille très- effdée en arrière, gris-brun, avec une raie dorsale blanche; vivant en société de deux ou trois indivi- dus sous une toile spacieuse sur le fus;iin {evnnijmus europa'us); coque pa|iyracée, en forme de na- celle et couleur d'ocre pâle. (PI. XXXVli, fig. 5 ) 7™ GENRE. — CIIAULIODE. ClIAULIODUS. Treitscke, 1802. In Srhmellerlingcii von lîuropa. Antennes filiformes dans les mâles comme dans les femelles; palpes labiaux courts, falqués, peu garnis d' écailles, légèrement renflés au milieu; trompe nulle; corselet ovalaire, à peu près aussi large que la tète; abdomen cylindrique, court; pattes de derrière assez épaisses; ailes.antérieures fahiuées, garnies de deux dents au bord interne, â angle apical courbé en crochet : postérieures étroites, cla- viformes, largement frangées. Chenilles vermiformes. épaisses, livides, surchargées de points verruqueux; vivant entre plusieurs 278 UISTOUil!: NATLUliLLE. feuilles réunies par des fils, et se niélaniorpliosant, à la surface de la terre, dans un lissu léger en forme de réseau, entremêlé de mousse et de grains de terre. Les deux espères de ce groupe, anciennement placées par Ilubner dans le genre Calolripis et jiar Zeller dans celui des Elncliisla. et dont M. E. Dlancliard a cru devoir changer en Chnul'wmorpha la dénomination générique de Cliaulicnlus, parce que celle dernière élail déjà usiiée pour iin groupe de l'ordre des Névroplères; ces deux espèces sont les ponlificelltts, Ilubner, de rAulriclie et de la Hon- grie, e[ JUirjcrclliis. Ilubner : envergure ne dépassant guère 0"',01; ailes anlérieures jaunes, avec trois taches d'un brun ferrugineux, l'une à la base, l'autre au milieu, et la dernière i l'exlrémilé : postérieures d'un gris noirâtre. De l'Allemagne au mois de juillet. 8-"^ GENRE. — LA5IPR0S. LAMPROS. Treits.ke, 1833. In Scliracllcilingen von Europa. Antennes filif.irmes dans les mâles comme dans les femelles; palpes labiaux très-grands, falqués, relevés au-dessus de la tète, à deux premiers articles velus, aplatis, troisième nu, subulifornie; trompe courte; tête arrondie; corselet ovale; abdomen cylindrique; pattes de derrière peu allongées, épaisses; ailes garnies d'une frange peu allongée : antérieures oblongues, à angle apical assez aigu. Chenilles livides, à poils isolés, implantés sur des points vcruqueux; \ivant et se métamorphosant dans l'aubier pourri et sous l'écorce de plusieurs aibres. Chrysalides effilées, contenues dans des coques assez grosses. Ou n'a décrit qu'un petit nombre d'espèces de ce groupe connue ayant été trouvées en Europe : deux seulement proviennent de la France, où elles se rencontrent en juillet, et sont bien connues; ce sont les Lampros bracuMa, Linné, du nord de la France, parfois de Paris et de l'Allemagne, et majonlln, \V. V., exclusivement des parties septentrionales de notre pays, qui ont été successive- ment placées dans les genres Tnica, Alucila. Harjiclla, Galccliin et Oi'jcophora, et qui sont particu- lièrement remarquables par le genre de vie de leurs Chenilles. Le type est la mnjorclla (forficella. .Scopoli; flavclla, Fabricius) : envergure, fl™,020 à O'",02o; ailes antérieures d'un brun doré, avec une bande longitudinale jaune se courbant et aboutissant à l'extrémité inférieure de l'aile, en for- mant deux angles obtus : postérieures entièrement d'un gris brunâtre. (PI. XXXVII, fîg. 8.) Cne espèce, indiquée comme de la Dohème, mais que l'on trouve aussi probablement eu Angleterre, est a luiiclld, W. V. La Chenilli» se nourrit, en automne, des feuilles du prunellier, et elle se cache sous une légère toile de soie qu'elle file sur le revers de la feuille en la faisant courber. O™' GENRE. — CIIELARIE. CilELAUlA. Ilawortb, 1820. . Ciilalogiie nf ISnslicli Inscols. Antennes filiformes dans les deux sexes; palpes labiaux très-grands, à deux premiers articles gar- nis d'un faisceau de poils, troisième article une fois plus long que les deux premiers réunis, arqué, écailleux au milieu et nu dans les autres parties; corselet étroit, quoique aussi large que la tête; ab- domen allongé, cylindrique; pattes longues, très-velues; ailes garnies d'une frange large, assez étroites, terminées en |iuinte obtuse. Le type est la Tiiica couse riplcUa, Ilubner, ou rliomboulclla, Linné ; envergure n'atteignant pas û"',02; ailes antérieures gris cendré, avec une tache costale noire, triangulaire : postérieures de couleur semblable, mais avec un reflet opalin; frange de la niému teinte que le fond des ailes. Ha- bile l'Allemagne et le nord de la France. ( l'I XWVli, fig. j.) Une antre espèce du même groupe est h seniciilcll'i. Eversmann, proiue aux n]onls Ouials. PAPILLONS. 279 10'"° GENRE. — STÉNOPTÈr.E. STEiWPTERA. Dtiponchel, 1838. Ili-toire naturi'llc des P.ipillons de rraiice. Antennes sélaeées à la base, simples dans les deux sexes; palpes labiaux grêles, relevés au-dessus de la lète, à deux premiers articles arqués, peu garnis d'éeailles : troisième nu, subuliformc: trompe petite; corselet ovale, légèrement plus large que la lète; abdomen court, cylindrique, terminé carré- ment dans les mâles, en pointe dans les lenielles; ])attes de derrière épaisses, peu allongées; ailes antérieures très-longues, très-étroites, à bord terminal coupé obli(pienient et garni d'une frange courte : postérieures également très-étroites, mais plus courtes et assez largement frangées. Ce genre, qui, comme on vient de le voir, diffère notablement des autres groupes génériques de Tinéites, ne reiderme qu'une seule espèce, rangée par llubner avec les Ilesperia, et dont on ne con- naît pas les premiers elals. C'est la STii.NorTÈni-: orbonf.li.f [Slevopiera oibouella, llubner, Dupon- cheh. Envergure, 0"',015; ailes antérieures brunes, striées longitudinalenient de fauve doré, et ornées de deux tadies d'un jaune fauve : postérieures de cette dernière nuance, avec le sommet et la frange noirâtres. Habite, en mai, presque toute la France, et se rencontre parfois auprès de Paris. 11'- GENRE. — ADÈLE. ADELA. Latreille, 1790. l'ivcis dfs caraolèrcs des Ciuslacés el des Insectes. Antennes irès-rapprocbèes à la base, beaucoup plus longues que le corps, el se terminant par un fil presque imperceptible, simples dans les mâles, garnies d'écaillés qui les épaississent dans la moi- tié inférieure de leur longueur chez les femelles; palpes labiaux grêles, cylindriques, garnis de longs poils; trompe membraneuse; tête assez petite, presque pyramidale, plus ou moins velue; yeux petits, latéraux dans les deux sexes de la plupart des espèces : chez quelques-unes, gros et presque conii- gus dans les mâles; corselet ovoïde; abdomen court, cylindrique, tronqué dans les mâles, plus long et conique dans les femelles; pattes de derrière plus ou moins velues; ailes toutes brièvenieul fran- gées : antérieures en ovale allongé, ornées de couleurs métalliques très-brillantes : postérieures de même forme, mais plus petites que les antérieures. Port des Phryganes dans le repos. Chenilles assez peu connues, petites, blanchâtres; vivant et se mèliimorphosant dans des fourreaux portatifs, oblongs, aplatis, revêtus de petits niorce.iuj de feuilles disposées par étages et nommées â cause de cela, par Réaumur, Tc'ujncs a falbalas; se nourrissant de plantes basses au printemps. l|,r. 190. — Ailèle de Sw.mimcrdam {^c'mophora]. (Mâli».) Ce genre est un démembrement des Aluciles de Eabriiius, (|ui formaient un groupe assez incohé- rent, ce dont cet auteur s'est aperçu lui-même en divisant dejjuis ses Alucita en deux genres, comme l'avait fait, avant lui, Latreille; mais, sans tenir compte du travail de ce dernier, il conserva le nom àWliicite aux Adcla du célèbre entomologiste français, el imagina le nom d'Ypsoloplios ] bcur.VAniA, Stéphens : antennes pectinées ou ciliées dans les mâles, filiformes dans les femelles; palpes labiaux courts, à deux premiers articles un peu plus épais que le troisième, qui se termine en pointe obtuse; ailes antérieures ù côte un peu arquée, à bord lerminal oblique, souvent assez ai- guës et garnies d'une frange très-courte : postérieures moins longues, elliptiques, assez largement frangées. Les In.sectes de ce groupe étaient des Tinca pour Fabrieius, des Tvmi, OEcoplwra et Ghjplnptenjx pour M. Zeller, et des Adela pour Treitscke : on eu décrit plus de vingt espèces eu- ropéennes, dont huit au moins, les mascurclla, \V. V.; aleliicauiella, flavimilrcUa. shnilella. ijub- uer; albicostclUi, bipiiuclclta, Duponchel; m'niaiella. Linné, et mignsulla. Ilubner, appariiennent a la faune parisienne; ces Papillons diffèrent très-notablement des .-Vdèles; les Clienilles ont le même genre de vie, c'est-à-dire qu'elles se nourrissent de plantes basses, se cachent sous les feuilles sèches pendant l'hiver, et se métamorphosent dans des fourreaux unis, de forme ovalaire, qu'elles transpor- tent partout avec elles : telles sont les miiscalclla, pcclinca, korneriella ; mais la Chenille de la ca- piiella vit dans les jeunes tiges des ribcs au commencement du printemps : là où l'on voit que les jeunes feuilles se flétrissent, on est sur que cette Chenille, d'abord rouge, puis ensuite d'un ver- dâlre pâle, s'est mise à manger la moelle des branches. Comme type, nous ne citerons que I'Incuiî- VARIE counAGEusE {liicuivaria mascurclla, Fabrieius), que l'on prend assez communément en avril et en juin dans presque toule l'Europe : envergure, 0"',014; antennes très fortement pectinées, ayant leurs bardes repliées sur les autres, ce qui les fait paraître doubles; ailes antérieures d'un brun bronzé, avec deux taches blanches : postérieures de la même teinte brune. Nous figurons (pi. XXXVlll, fig 2) 1'/. tluvhnilra. Nemotois, Ilubner ; tète ayant son sommet nu dans le mà'e et laineux ouvelii dans la femelle; corps lisse; abdomen des femelles terminé par une pointe cornée, très-aiguë; antennes fines, nues à la base ou garnies, à celte partie, de poils roides. Une dizaine d'espèces de diverses parties de l'Lu- rope, et parmi lesquelles on peut prendre pour type la A'. Diimcnlclla, lluponcbel : envergure, 0'",fll; ailes antérieures d'un vert doré très-brillant, traversées par une bande arquée, d'un jaune pâle, ou d'un or pur, avec des reflets rougeâtrcs ; posléiieures d'un gris blanchâtre, presque trans- parentes, avec une frange noirâtre. Habite les environs de Paris, la France, l'Allemagne. Les Papil- lons, de même que les Chenilles, ont beaucoup de rapport avec ceux des Adèles. NKMoruoiiA, Ilubner, ou NemotopogOiN. Zeller : antennes fines; palpes longs, duveteux, recourbes; tête velue ou laineuse; ailes plus larges que dans les Adela et Nemoiois, garnies d'une frange plus longue, d'un gris jaunâtre luisant plus ou nioins clair suivant les espèces. Leur vol est très-diffé- rent de celui des Adèles et des iNémotois; car, tandis que celui de ces derniers a lieu à l'ardeur du soleil, celui des Némophores ne se fait que le soir, principalement parmi les arbrisseaux, en mai et juin. On n'en indicpie que six espèces euro]iécnnes, qui se trouvent toutes au mois de mai. et jiarmi lesquelles quatre, les Swammerclnnwiclla, Linné; piliilella, nictaxclla et Putizcrclla, Ilubner, sont propres au climat parisien. Le type est le Némopuore de Swasimerdasisi : envergure, (J"',0I5; ailes antérieures d'un blond doré, finement réticulées de roux, avec la frange de la couleur du fond : pos- térieures d'un gris clair uniforme, ainsi que la frange. MicRorTEdïx, Zeller ; antennes filiformes, à peine plus longues que le corps; palpes labiaux longs, recourbés, cotonneux, cachés dans les poils de la télé; abdomen court, conico-cylindrique; ailes lan- céolées, garnies d'une frange médiocrement longue : antérieures ornées de couleurs métalliques très- brillantes. Ce groupe se distingue surtout des Adela en ce que les espèces que l'on y place, et qui sont au nombre d'une dizaine, n'ont pas, à beaucoup près, des antennes aussi longues. Jusqu'à ce jour, les Chenilles de ce genre nous sont restées entièrement inconnues. Plusieurs espèces volent sur les bouleaux dans les mois d'avril et de mai; l'une l.wbpitrpiiiclla) se rencontre dans ce dernier mois parmi les chênes. Mais les petites espèces, comme la caltlicUa, se posent sur les fleurs, où leurs couleurs assez vives attirent facilement notre attention. On les trouve au milieu de la journée, et plus souvent lorsque le soleil a quelque force. Aucune d'entre elles ne se rencontre dans les environs de Paris; mais plusieurs sont propres à la France : telle i-st surloul la sparniaïuila, ilubner, dont lUipon- 282 UlSTOIIiK NATURELLE. chel avait pris deux variétés pour des espèces distinctes qu'il désignait sous les dénominations de Solierclla et de Doiizelclla; ces variétés proviennent de la Provence; le type n'a été rencontré qu'en Silésii'. Un dernier groupe est celui des Lamprosetia, dont la Chenille de la seule espère connue, la irr- hucltcld, se construit un fourreau dans lequel elle vit sur les asplcnhmi tricliovtancs et riila mura- ria pendant l'automne et les premiers jours du printemps. M. Brnand l'a trouvée dans les environs de Besançon. 12™' GENUE. — SOLÉNOBIE. SOLENOBIA. Duponchel, 1838. Histoire naturelle des Lépidoptères de Fr.Tnce. Antennes très-finement ciliées ou pectinées dans les mules, filiformes dans les femelles; palpes droits, longs, velus; pas de trompe; ailes assez transparentes, brièvement frangées . antérieures en ovale allongé ; postérieures plus courtes dans les mâles; femelles tout à fait aptères. Le genre Solénobie a beaucoup d'analogie avec celui des Psychés et par son mode de transforma- tion et parce que les femelles sont aptères, et la preuve que nous pouvons en donner, (''est que plu- sieurs espèces de Soknolna ont été rangées, peut-être avec juste raison, avec les Psyché, et que plu- sieurs Psychés doivent probablement être rapportées aux Solénobies. Quoi qu'il en soit, les types du genre Solénobie diffèrent des Psychés, non-seulement par leurs palpes bien développés et par leurs ailes plus allongées et non transparentes, mais encore par le genre de nourriture de leurs Chenilles, qui consiste en lichen, et par la forme de leurs fourreaux, qui sont unis, au lieu d'être revêtus de par- celles de feuilles ou de tiges comme ceux des Psychés. Au reste, ces fourreaux varient de forme sui- vant les espèces : les uns ressemblent grossièrement à des sacs ou à des capuchons; les autres, plus allongés, sont tantôt cylindriques, tantôt à trois ou à quatre angles. La place de ce genre n'est pas déterminée d'une manière bien positive parmi les Tinéites; on en connaît une dizaine d'espèces propres à l'Europe, et dont Slèphens a fait des l'sijche et des Fnmcn, et Zeller des Talœporia. En Franco, on iniliqiie les Solenobia liclicnella, Linné; lapidicella, Zeller; pseuilo-bombijcelln, llubner; Lcfct/vriella, Duponchel; tniuorella el pcctinalctla, Duponchel : ces deux dernières des environs de Paris; la minorella se trouvant, en juin, dans la campagne, et la pcciinatclla habitant l'intérieur de nos maisons, où elle apparaît vers le mois de juillet. Un groupe, voisin de celui-ci, est celui des Jal/Epobia, que M. Druand place, comme celui des So- lenobia, avec les Psychides, mais qui s'en distingue par ses palpes, plus développés que dans les vraies Psychés, la forme allongée des ailes et le peu de velouté du corps. Les Chenilles, qui se ren- contrent pendant l'automne et les premiers jours du printemps, se fabriquent des fourreuax et vivent, comme nous le savons, sur les lichens qui croissent sur le tronc des arbres et sur les palissades. Les fourreaux des Jalieporin sont très-longs, mais ceux des Solenobia sont assez courts; la chrysa- lide sort du fourreau avant que le Papillon s'échappe; les femelles n'ont jamais d'ailes, a Un l'ail bien singulier, dit M. Stainlon, mais que l'observation réitérée ne permet pas de révoquer en doute, c'est qu'on recueille souvent une foule de Chenilles de Solenobia qui ne donnent point de mâles ou de Papillons ailés; mais nonobstant cette circonstance, ces femelles aptères, sans aucun accouple- ment, se mettent à pondre leurs œufs, d'où sortent, eu peu de temps, des Chenilles qui deviennent ;\ leur tour des femelles fécondes. Le merveilleux se montre chaque jour à nos yeux, si nous savons le voir. 1) ir."" GENRE. — ^CCFJMIE. JECHMIA. Treitscke, 1855. In Sclinietterliiigeii von Europ.i. Antennes longues, filiformes dans les deux sexes; palpes labiaux courts, légèremenl cambrés, trés-éoartés de la lète. peu velus, d'égale grosseur dans loulc leur luiigneur, terminés en pointe ob- PAPILLONS, 283 luse; (rompe tiès-courlo; lète globuleuse; corselel aiTorfdi, abdomen conico-cjliiidiiquc; pâlies de derrière longues, peu épaisses; ailes presque toujours ornées de couleurs métalliques très-brillantes : antérieures allongées, à angle apical formant un lobe arrondi oneupé par une taclie ocellée : poslé- rieurcs Irès-étroiles, lancéolées, largement frangées, principalement au bord interne. 191 . — iCclnnic chevaliùro. Les Mchm'ta de Treilscke ont encore quelque rapport avec les^(/c/a; mais, en même temps, elles se rapprochent des Tinea par quelques-uns de leurs caractères. Duponchel n'y range plus que sept es- pèces européennes propres à la France, à l'Allemagne et à la Lilhuanie, et dont le type, I'.Echmie che- VALiÈKE ou ^AI'PE^DICE de De Villiers, Tïnca cqu'tiella, Scopoli; Forsterelln, Fabricius), vole en juin sur le cerisier dans presque toute l'Europe, n'est pas rare aux environs de Paris, et dont la Clienille, que l'on ne connaît pas, vit probablement aux dépens de certains de nos arbres à fruits. C'est un Papillon excessivement petit, car son envergure varie entre 0"',0Û5 et 0",007; ailes antérieures cou- leur de bronze, marquées transversalement, à partir du milieu, de cinq petites lignes d'argent très- courtes, à frange blanche coupée par une ligne grise : postérieures entièrement gtis noirâtre. On a distingué des jEchnies : 1° les Glvpiiipterï.x, Uubner, à antennes d'égale grosseur dans toute leur étendue, très-écartées à leur base, grenues; à palpes assez longs, à peine courbés, très- peu velus; sans trompe; à ailes antérieures assez larges : postérieures à frange longue. Deu.v espèces seulement, les loricutella, Tischen, de la Hongrie, et Bcrfistiœsscllu, Fabricius, de l'Allemagne, qui, à l'état parfait, sont revêtues de brillantes couleurs métalliipies, volent pendant le jour et font vibrer leurs ailes avec assez de force; et les Ttnagm», Duponchel (dont le nom (de Ttvayna, vibration) rap- pelle la particularité que nous venons de signaler dans le genre précédent), à antennes ne dépassant pas le coips en longueur, partout d'égale grosseur, très-écartées à la base; à palpes labiaux courts, velus, incombants; à ailes postérieures très-étroites, lancéolées, avec une longue frange, principale- ment au bord interne. Trois espèces, se trouvant en mai etjuin dans différentes parties de l'Allema- gne, toutes décrites par M. Fischer Von flœlerstamm : les sollutiiccUa, mctalicclla et ircmsverscllu. 14'" GENRE. — PHYGAS. PHYGAS. Treilscke, 1853. In SchmcUerliiigeii von Europa. Antennes courtes, garnies d'écaillés depuis la base jusqu'un peu au delà du milieu, le reste nu et terminé en pointe dans les mâles; palpes labiaux courts, hérissés de longs poils; pas de trompe; tête large, velue; corselet carré; abdomen long, cylindrique; pattes de derrière grêles; ailes antérieures étroites, d'égalé largeur dans toute leur longueur, à bord terminal presque droit et garni d'une frange très-courte : postérieures ovalaires, avec une longue frange. Ce genre ne renferme qu'un petit nombre d'espèces. Suivant M. Stainlon, les Papillons se tiennent presque toujours cachés enlre les racines des graminées; mais, de midi à deux heures, on les voit grimper sur les plantes et s'envoler à de petites distances, principalement pendant les mois de juil- let et d'août. Les Chenilles, surtout celle de lOchscnlieiineria Insilrella, vivent, au printemps, dans les tiges des graminées; elles sont d'un blanc sale, de forme allongée, avec la peau un peu luisante. Le type est la taurcUa, W. V., qui a été successivement placée dans les genres Tinca par llubner; Lepidocera, par Curlis, et Oclisetilieimeria, par Zeller; c'est la Phïg.^s tal'reau : envergure. G'", 01 ; dans les mâles, ailes antérieures brun noirâtre, irrégulièrement parsemées d'atomes gris fauve : pos- térieures entièrement noir pourpre, avec la base blancliâlie. Habite la France et l'Allemagne. 25 1 HISIUIRK NATURELLE. 15""' GENRE. - EUPLOCAME. EL'PLUCAMUS. . iMreiWe, 1809. Gênera Ciuslaceoruin et Insecioruiii. Antennes plumeuses ou ciliées dans les mâles, filiformes dans les femelles; palpes labiaux à deux premiers articles garnis de longs poils formant un seul faisceau triangulaire dirigé en avant et légè- rement incliné vers la terre, à troisième article nu, grêle, redresse eu sens contraire; tète très-velue; corselet arrondi; abdomen cylindrique, terminé par un bouquet de poils dans les mâles, en pointe dans les femelles; pattes de derrière épaisses, très-longues, très-velues; ailes brièvement frangées : antérieures longues, étroites, un peu falquées, .i angle apical arrondi : postérieures ovalaires. Clicnilles glabres, livides, de couleur jaunâtre ou blancliitre, vermiformes, avec les huit pattes membraneuses intermédiaires très-courtes, garnies de quelques poils rares, isolés, implantés sur autant de points verruqueux, peu apparents, avec un écusson corné sur la nuque; vivant, en biver et au printemps, dans le bois pourri, dans diverses espèces de grands champignons qui croissent sur le tronc des vieux arbres, s'y creusant de profondes galeries qu'elles tapissent de soie, et dont elles ferment l'entrée avec la même matière avant de s'y changer en nymphes. Chrysalides allongées, atténuées aux deux extrémités, dentelées sur le bord des anneaux, et assez semblables ;i celles des Sesia parmi les crépusculaires. V. ./ il Fig- 192. — Eiiplocame douleui, variété de la niorelle, (Mâle.) Les Eiiplocamus ne renferment actuellement qu'une dizaine d'espèces européennes qui, avant la création de ce groupe par Latreille, étaient réparties dans les genres 7"()ifa par Fabricius; Pyralis, par Scopoli; Bombyx, par Borkhausen; Noclua, par Fabricius; Geomeira, parEsper; Plialœna, par Fuessly; Plajsis, parOchsenheimer, et plus taid dans celui des Scardia, qui n'a pas été adopté, par Treitscke. Les Euplocanies sont, à l'état de Papillon, des Tinéites surtout remarquables par leur taille sou- vent considérable; à l'état de Chenille, leur genre de vie les fait également distinguer; en effet, les larves, car on peut réellement leur assigner ce nom, qui peut leur appartenir aussi bien qu'à celles des Coléoptères, ont un genre de vie tout spécial : ces Chenilles ne se trouvent que dans le bois pourri, et principalement dans les grands champignons, tels que les agarics, les bolets, etc., qui vé- gètent sur les vieux arbres, et elles s'y creusent des demeures assez grandes. bupouchel décrit une dizaine d'espèces d'Euplociwiiis, et il les partage en deux divisions parti- culières : — A. Espèces à antennes plumeuses ou largcmcnl pcciinées dans les mâles. Le type est l'EuPLOCAUE Kom {Euplocainus aulhracincUus, lh\\ionc\\c\; (Pyialis aulliracinalis, Scopoli; Tinea et Scardia anilitacinclla, llliger, Treitscke, etc.; Bombyx anlhracïna, Rorkhausen; Noctua erijlhro- cepliala et Tinta yuilella, Fabricius; Geomeira Fuesslinaria, Esper; Euplocamus Fuesslinellus, Zeller; Euplocamus (/uHatus, Latreille; Euplocamus anthracinus, Guèrin, Curtis, etc.) : envergure atteignant 0"',05; corps noir, avec la tête jaune; ailes noires, à frange entrecoupée de noir et de blanc : antérieures parsemées de taches et de points blancs. Cette belle es|ièce se trouve dans une grande partie de l'Europe, mais elle est rare partout, et se rencontre particulièrement, au mois de mai, dans les grands bois humides où il y a de vieux arbres. {Voya notre Allas, pi. XXXVlll, lig. 7.) Une autre espèce entre dans la même division : c'est I'Euplocame okakge {Scardia aurantiella, Treitscke), beau Papillon découvert dans les monts Balkans par M. Frivaldsky. — R. Espèces à an- tennes plus ou ntoins ciliées dans les mâles. Les espèces assez nombreuses de cette division provien- PAPILLONS. 285 nent pariiculièremenl de l'Allemagne el du nord de l'Europe; deux d'eiiiie elles, les meiliellus, Curlis, el parasitcllus, Duponcliel, sont cependunl assez communes, au mois de juin, dans les forèls iiumides de louie l' Europe. Comme type de ce groupe, nous ne citerons que rEiPLOCASiE douteux {EuplocamusmcdicllKS, Curlis; Pluisixmed'nlla, Uchsenlieimer; llubner; liiiea mcdiellca, I\ociua bok'li, Fabrieius; Scardia iiicdklla, Treitscke: lîuplocaDtus inorcllus, Duponcliel) : envergure, 0'",02i ailes antérieuees d'un gris roussâlre luisant, réticulé de Inun, avec plusieurs taches de la même teinte, la frange entrecoupée de gris et de brun : postérieures gris roussâlre uni, avec la frange légèrement entrecoupée de gris plus clair. La Chenille vil dans les champignons des saules, des tilleuls, des mû- riers, etc. A été trouvé, quoique très-rarement, dans les environs de Paris. Nous figurons une va- riété de cette espèce, que Duponchel nommait I'Euplocvue de la uorelle. dC"" GENP.E. — TEIGNE. TL\EA. Linné, 175S. Syslema iialurj'. Antennes sim|iles dans les deux sexes, ou à peine ciliées dans les mûles; palpes labiaux courts, cylindriques, à peu près dioils; troni|)e ti'ès-courle ou nulle; tète très-velue, aussi large que le cor- selet, qui est arrondi; abdomen cylindrique, terminé par un bouquet de poils dans les mâles, en pointe dans les femelles; pattes de derrière longues, épaisses; ailes antérieures longues, étroites, légèrement falquées. ù angle apical un peu arrondi : postérieures elliptiques, largement frangées, surtout au bcrd interne. Chenilles glabres, vermiformes, de coidenr blanchâtre ou jaun;iire, avec les huit pattes membra- neuses intermédiaires très-courles; une plaque cornée sur le prcnjier anneau, el le corps [)arsemé de quelques poils isolés, visibles seulement ;i la loupe; vivant et se métaniûrphosanl dans des fourreaux fusiformes, tantôt fixes, tantôt portatifs, de la substance des matières dont elles se nourrissent. Chysalides pyriformes. Le genre Teigne ou Tinea, qui pendant longtemps a formé à lui seul la division entière de nos T'mciles actuelles, est certainement le plus intéressant à connaître de tous les groupes généri(]ues de la tribu, non parce que les espèces en sont nombreuses el remarquables par leur forme ou leurs couleurs (car, en effet, les espèces sont assez peu abondantes ; elles sont de petite taille, et leurs ailes, loin d'être parées de brillantes couleurs, n'offient que des teintes assez sombres), mais parce que c'est parmi elles que se trouvent celles qui nous causent tant de dégâts dans leurs premiers étals. A leur élat parfait, les Teignes sont des Lépidoptères de très-petite taille, car leur envergure ne dépasse que rarement 0",0I, et est souvent moindre; ces Papillons ont des ailes grisâtres ou brunâ- tres, ne présentant que rarement une teinte uniforme, et offrant beaucoup plus souvent des taches ou des lignes blancliâires ou jaunâtres; leur corps est assez mince, el leurs antennes ont â peu près les deux tiers de sa longueur. Leurs caractères génériques ont élé exposés avec soin, et nous n'y re- viendrons pas. Ces petits Insectes volent le soir, et sont attirés, comme presque tous les Noctuéliens, par l'éclat des lumières, autour desquelles ils voltigent el vont s'y brûler : on en voit très-souvent dans nos maisons. Les Chenilles sont très-nuisibles à nos étoffes; par leur grand nombre el leur voracité, elles com- pensent leur petite taille, et peuvent être comparées, comme le fait remarquer Duponchel, aux liais et aux Souris, qu'elles semblent représenter dans la classe des Insectes. En effet, elles détruisent tout ce qui se trouve à leur portée en lainage, crin, pelleteries, plumes, collections d'animaux em- paillés ou desséchés, grains, etc.; munies de mâchoires puissantes, elles rongent, coupent et divi- sent ces différentes matières, qui leur sont utiles à la fois et comme vêlements et comme nourriture; elles les mangent, les digèrent, et, ce qui doit être noté, leur estomac les dissout sans en altérer la couleur, car leurs excréments conservent celle des matières qu'elles ont mangées. Ces Chenilles passent toute leur vie renfermées dans des fourreaux qu'elles se construisent avec la substance qu'elles dévorent : en effet, leur peau est nue et trop tendre pour leur permettre de rester exposées 286 HISTOIRE NATURELLE. sans al)ri i l'aclion de l'air et au eontacl des corps (|u"elles pourraient rencontrer. Les fourreaux sont fusiformcs, ouverts par les deux bouts, lixes ou porlatifs; ils sont, à l'extérieur, de la même couleur que la substance avec laquelle ils ont été fabriqués; mais, à l'intérieur, ils sont constamment doublés d'un tissu de soie d'un gris blanchâtre produit par la Chenille. Plusieurs auteurs ont décrit avec soin ces curieuses demeures; mais c'est surtout dans l'un des savants mémoires de notre illustre Réaumur que l'on pourra se faire une idée complète de l'art que ces Chenilles emploient pour con- struire leur fourreau, l'élargir et l'allonger à mesure qu'elles grandissent, et que l'on pourra com- prendre quel instinct admirable la nature a donné à ces petites larves si infimes et qui nous semblent si méprisables à première vue. La plupart des Chenilles de ces espèces vivent aux dépens de nos tissus; mais une d'entre elles s'attaque aux grains du blé, de l'orge et du seigle, et nous est excessi- vement nuisible; quelques-unes enfin sont phytophages ou plutôt mycétophages. Malgré les détails dans lesquels nous sommes déjà entré sur ces Chenilles, nous croyons cepen- dant devoir encore reproduire ce qu'en rapporte M. Stainton dans un mémoire récemment publié dans les Annales de la Société cnionwloçi'ique de France, a Tout le monde, dit-il, sait trop bien que les habits qu'on laisse jiar hasard dans une chambre sans prendre le soin de les préserver des Tei- gnes sont bientôt perforés de petits trous, c'est qu'alors une femelle de Tinca est venue y déposer ses œufs, et que les Chenilles qui en sont sorties ont mangé le drap. Les Chenilles de plusieurs es- pèces ne se contentent pas d'employer le drap à leur nourriture, elles s'en servent aussi pour leur vêtement, et c'est une chose très-curieuse à voir que leur habileté à construire leurs fourreaux. Réau- mur nous a raconté, sur te point, des histoires très-intéressantes. Mais ce n'est que le petit nombre des espèces de ce genre qui gâtent nos habits et nos meubles; une espèce, il est vrai, se nourrit du blé qui se trouve dans nos greniers, dont elle lie plusieurs grains ensemble pour se construire entre eux une espèce de fourreau soyeux; mais la plupart des espèces mangent les bolets, comme les Che- nilles des Euplocamus, ou le bois pourri, dans lequel elles pratiquent des petites galeries qu'elles tapissent de soie. On comprend que les espèces qui vivent dans le bois pourri ou dans un boletus ne peuvent pas porter un fourreau qui leur serait inutile et embarrassant. On m'a dit, mais je n'ai pas encore vérifié celte observation, que la Chenille de la Tinea scmi-fulvella vit dans l'intérieur des nids d'Oiseaux; il est possible que d'autres espèces de 7'i)jca vivent aussi dans des nids. On sait très- bien que la Chenille de la Tinea ochracclla se nourrit de substances végétales qui se trouvent dans les nids des Fourmis, ce qui nous parait une association fort extraordinaire. Il y a même des espèces de ce genre qui se nourrissent de lichens, comme les Diplodoma et Cysmalodoma. » De même que toutes les autres Chenilles hivernantes, celles des Teignes passent l'hiver dans l'en- gourdissement, et quand la froide saison arrive, elles attachent leur fourreau par les deux bouts à l'étoffe qu'elles ont rongée, ou elles le suspendent dans les angles des murs ou du plafond. C'est alors qu'elles se transforment en chrysalides, et elles restent dans cet état environ vingt jours, pen- dant lesquels le Papillon se développe; puis, au printemps, il sort de sa prison, prend son vol, et cherche presque immédiatement à s'accoupler. Après la réunion des sexes, qui dure de six à huit heures, la femelle va déposer ses œufs sur les étoffes ou autres matières qui lui conviennent, suivant sou espèce, et meurt immédiatement après la ponte; quinze jours après, les jeunes Chenilles éclo- sent, se développent, et produisent au bout de peu de temps des Papillons, qui, à leur tour, donne- ront la génération de l'hiver. On a dû rechercher les moyens de se débarrasser de ces Insectes destructeurs; nous dirons bien- tôt, en décrivant la Teiçiue des qraiiis, ceux qui sont employés pour arrêter les dégâts de cet ennemi de nos céréales; nous allons seulement ra])]>orter les procédés en usage pour tuer les Teignes qui détruisent nos étoffes; nous y reviendrons dans nos descriptions spécifiques, mais nous croyons de- voir indiquer de suite ce qui est applicable à toutes sous ce point de vue. Réaumur s'est occupé des moyens de faire périr ces Lépidoptères dévastateurs. Après avoir tenté plusieurs essais infructueux, il a leconnu que l'huile de térébenthine, l'esprit-de-vin et la fumée de taliac étaient pour eux autant de ])oisons, avec celle différence que l'effet de la première était beaucoup plus prompt et plus sur. Si l'on se sert de la térébenthine, on peut en frotter les substances sans crainte de les gâter, car cette matière ne tache pas, ou bien on peut seulement en imbiber des morceaux d'étoffe ou de papier qu'on enferme dans les amoircs contenant les objets attaqués; les Chenilles ne tarderont pas à mourir dans des mouvements conviil>ifs. Quanta l'esprit-de-vin, il lue les Chenilles presque aussi prompts- PAPILLONS. 287 iiieiil que la léiébenlliine: mais, comme il s'i'va|)ùre faciiemeiU, il en l'aiit beaucoup, ce qui on rend l'emploi lrt''s-dispcnilieux, et il faul, en outre, que les étolfes qu'on en imbibe soient contennes dans des armoires liermétiquement fermées, sans quoi il produit peu d'elTel. La manière de mettre en usage la fumée de tabac est excessivement simple; si les étoffes qu'on veut y soumettre sont renfer- mées dans une armoire, on y place un récliaiul rempli de charbons allumés ou une lampe il riiuile ou à l'alcool; on jette le tabac dessus et on ferme l'armoire. Si c'est dans une chambre, on bouche avec soin les fenêtres et toutes les autres ouvertures, et l'on arrange les effets attaqués par les Tei- - gnes de manière que la fumée puisse les pénétrer de tous les côtés. Un autre moyen indiqué par Réaumur, c'est de frotter les meubles avec une toison grasse, ou de faire bouillir cette toison, de tremper des brosses dans l'eau où elle a bouilli et d'en frotter les meubles. Parce procédé, qui n'est qu'un préservatif, on empêche les Chenilles d'approcher des meubles qui y ont été soumis. En ren- fermant des Chenilles avec des morceaux de drap auxquels on fait subir celte opération, on peut s'assurer que les Chenilles n'y louchent pas, et qu'elles préfèrent manger le dessus de leurs four- reaux, qu'elles recouvrent ensuite de leurs excréments. Quelques personnes répandent du poivre en poudre sur les meubles ou fourrures qu'elles veulent préserver; mais ce moyen, quoique souvent en usage, est peu efficace. Lalreille pense que la rue fétide (riiia firaveolcns), plante commune dans presque toute l'Europe, pourrait peut-élre, i raison de son odeur des plus désagréables en même temps que des plus pénétrantes, produire un très-bon effet dans les armoires où l'on en met- trait quelques poignées. Le même naturaliste indique encore l'odeur du suif comme propre à éloi- gner les Teignes. Un autre procédé que nous indiquons consisterait à mettre en usage la benzine, qui, par son odeur très-forte, serait probablement très-bonne pour tuer les Chenilles. Enfin nous dirons que l'on a souvent aussi employé le camphre, mais que ce moyen ne semble pas bon. d'abord parce que nous ne pensons pas qu'il puisse faire périr les Teignes, et ensuite que, par sa grande vo- latilité, il a bientôt disparu des armoires et des boites dans lesquelles on le place, quelque herméti- quement fermées qu'elles soient. Toutefois, par plusieurs des procédés que nous venons d'indiquer, on peut luer des Teignes dans toutes les saisons; mais cependant la plus favorable est la fin de l'été, parce qu'alors toutes les Chenilles sont nées. Malgré cela, nous pensons que l'on fera mieux de mettre en usage des moyens préservatifs plutôt que des moyens agressifs; c'est-à-dire que nous pensons qu'au lieu de tuer les Chenilles quand elles se sont biet; établies dans les matières qu'elles veulent détruire, il vaut mieux les empêcher de s'y installer : une propreté complète doit être main- tenue partout, les meubles doivent être battus fréquemment, les étoffes souvent secouées, les four- rures ne doivent pas être reléguées pendant tout l'été dans des cartons, mais touchées au moins tous les huit jours, etc. Il en est à peu près de même pour les collections d'histoire naturelle : les dé- pouilles des grands animaux de nos galeries doivent être remuées de temps en temps; tes boîtes ou tiroirs de nos collections d'Insectes doivent être souvent ouvertes, et, dès qu'on voit l'un d'eux atta- qué, on doit le surveiller avec soin, et ce que nous venons de dire ici à l'occasion des Teignes peut également s'appliquer aux Derniestes et aux Anthrènes. C'est à Linné qu'est due la création du genre J'inca; mais, comme nous l'avons dit, les caractères qu'il assignait à ce groupe ne sont plus applicables au genre actuel des Teignes, qui n'est plus qu'un petit démembrement de la division qu'il avait fondée sous cette dénomination. Pour Fabricius, les Teignes étaient des Tiiica et des Alncila; Siéphens et Curtis ont rangé quelques espèces de ce groupe dans les genres Anacampsis et YponomeiUa; Zeller en place les espèces parmi les Tinea et OEcnphora; enfin quelques genres ont été créés aux dépens des Tinea tels que nous les avons restreints avec Duponchel. Tels sont : 1° les Rierslebstammia, Zeller, à antennes sétiformes, simples, presque de la longueur de l'abdomen; à palpes labiaux assez courts, fililormes. un peu recourbés; à trompe de moyenne longueur; à ailes postérieures lancéolées ou ovales, avec l'angle postérieur irès-oblus, et des franges assez longues; on indique seulement quatre espèces de ce genre, parmi lesquelles on connai ■es Chenilles des asseclella, Zeller. de la Prusse, et grim'ilcUa (Lilu), Treitscke, de l'Allemagne; ces Chenilles sont courtes, aplaties, plus larges en avant qu'en arrière; elles vivent du parenchyme des feuilles : la première, de Valliiim cepin. et la seconde de Viniiln lielcniiim. elles se chrysa- lident dans des coques à claire-voie, en forme de treillis, fixées le long de la principale côte des- dites feuilles. 2° et 7)" les Swammerdamia et Scvtiiropia, dont les Chenilles vivent sur les feuilles des arbrisseaux sous une toile de soie blanche; celles du premier genre sont solitaires, seulement la rjri- 2 §8 HISTOIRE NATURELLE. seo-capitclla a 6lé trouvée en petites colonies sur les feuilles du bouleau en septembre. La Chenille de la seule Scijlliropia (cralu'gclla) vit aussi en compagnies nombreuses sur l'aubépine au mois de juin. Duponcliel admet une vingtaine d'espéees européennes de Thiea, et, par suite de leur genre de vie, quelques-unes d'entre elles ont suivi l'homme partout-oii il a porté son empire, et sont deve- vcnues cosmopolites. Nous ferons connaître avec soin plusieurs de ces espèces, car elles sont très- importantes par le mal qu'elles nous causent, et les connaître, c'est déjà quelque chose pour arriver à les détruire. Nous diviserons les Teisrnes en trois subdivisions. igi, A. Espèces nnisidlcs ii nos étoffes cl h nos fourrures. Teigmî des l'CLi.ETEitiEs, Réaumur, Rœsel., Lalreille; Teigne commune, Geoffroy; Teigne PEt.i.FTifenE, De Villers; Teigne pellionelle, Walckenaer {Thiea pellionclla, Linné, Fabricius, Latreille, Dupon- chel, etc.; Tinca lenella, W. V.). Mâles et femelles ayant l'envergure des ailes de O^.OIb; ailes an- térieures, y compris la frange, en dessus, d'un gris luisant, ])lombé ou roussâtre, avec trois points noirs placés triangulaircmeiit sur chacune d'elles, mais dont le supérieur manque parfois ; posté- rieures entièrement gris pâle; tète, antennes et corselet de la couleur des ailes supérieures; abdomen et pattes de celle des inférieures. La Chenille, parvenue à toute sa taille, a environ 0"',0I de lon- gueur; elle est d'un jaune blanchâtre, lidée, assez luisante, sans aucune trace de points verruqueux, avec la tète d'un brun plus ou moins foncé; l'écussoii du premier segment est de la même teinte, avec une raie médiane blanche; le vaisseau dorsal est rouge vif; le dessous du corps et les pattes sont blancs. La chrysalide est d'un brun jaun.'itre, et ressemble à toutes celles du même genre. Contre l'opinion générale, (|ui veut que cette espèce n'ait qu'une seule génération par an, Treitscke en ad- met deux : la première, dont la transformation en chrysalide a lieu en juin et le développement des Papillons quinze jours après; l'autre, qui provient de Chenilles qui passent l'hiver et n'arrivent à l'état parfait qu'au printemps suivant, après être restés également quinze jours en chrysalide. Celte opinion nous semble très-admissible, car sans cela il nous serait assez diflicilc d'expliquer comment il y a deux apparitions annuelles de F'apillons : en avril et vers la fin de juillet. {Voij. pi. \.\.\YI!I, fig. 5.) Les ravages que cause la Chenille de la 7'i»ca pellioiiella sont pins considérables et plus rapides que ceux des Teignes qui vivent dans les étoffes, car ces dernières ne rongent que ce qui leur est nécessaire pour se vêtir et se nourrir, tandis que les autres arrachent et coupent non-seulement les poils dont elles ont besoin pour leur nourriture et leur vêtement, mais aussi tous ceux qui les gênent dans leur course; de telle sorte qu'il n'en reste aucun dans les endroits où elles ont passé, et que la peau la mieux fournie de poils ne larde pas à être entièrement dégarnie. Quoique ces Chenilles seniblent proférer les poils des Mammifères, elles savent s'accommoder d'autres substances animales quand elles n'en trouvent pas; elles dévorent les plumes des Oiseaux et quelquefois les collections d'Insectes, dont elles mangent le corps et les ailes desséchés. On voit rarement les Chenilles se mon- trer au grand jour; elles se tiennent habituellement dans les lieux sombres et les moins exposés à la lumière, entourées de débris de fourrures qu'elles ont déjà rongées et qu'elles ne cessent de ronger; et souvent elles sont en com|)agnie de la larve d'un petit Coléoptère, VAlln()cnus pcUio. Comme les autres Chenilles du genre Teigne, celles de la pellionclla se fabriquent un fourreau dès qu'elles sont sorties de l'œuf. Ce fourreau se compose d'un mélange de poils et de soie qui a l'apparence d'un feutre extérieurement, et qui, intérieurement, a la consislance du parchemin; sa forme est celle d'un cylindre aplati, avec un petit rebord aux deux bouts, qui sont chacun fermés par une sorte de cou- vercle ou opercule qui s'ouvre et se ferme à la volonté de l'Insecie; l'une des deux ouvertures sert à la Chenille pour sortir la partie antérieure de son corps quand elle veut changer de place, et l'autre ouverture pour rejeter au dehors ses excréments, qui ont la forme de petits grains ronds gris blan- châtre. La Chenille de la Teigne des pelleteries est l'une des plus nuisibles de ce genre; aussi a-t-on cher- ché, sinon à la détruire complètement, ce qui est imposible dans les lieux où elle a élu domicile, au moins à en diminuer le nombre. Aux procédés que nous avons dèjii indiqués, nous croyons devoir Kl". I. — Knicostumc Je Geollroy- l'i". -i. — Iiicuiv.uii; ll.ivjiiiilic ^ l'ig. 5 — Tuigii.Mics |H'lk'lciic.s rig. 4 — Œcoiiliorc d'Ili'rmanii. V, / Kiu. .">, — Tui"iR' ilu Cl m Ki;;. 6. — Tcii^uu ilcs (;miiis. |.-,j, 7. _ liu|)locani'' aiilliratiiiclli; (Mâle.) IM 58, PAPILLONS. 289 signaler les précaLitioiis prescriles par Treiiscke. « La première chose à recommander, dit-il, c'est la propreté et l'iisaye de battre, pendant la saison chaude, les objets menacés; ensuite de les envelopper dans des draps de toile passés à la vapeur du soufre ou lavés dans du sel ou du salpêtre. Pour plus (le sécurité, on y ajoute des morceaux de bois résineux, des giains de genièvre, du soufre en poudre ou des rognures de cuir roussi. » TeiGiNe des TAnssERiES, Latrcille; la Tapissière, De Villers: Teigne redeal'de a tête DLA^CIIE, Geof- froy, Clerck, Rèaumur; Thiea lapezclla. Linné, Fabrieius, llliger, llubner, Latreille, Duponchel, etc., dans les miles ; envergure, 0"',01S à n'",Û'20; ailes antérieures d'un brun noirâtre, plus ou moins foncé depuis la base jusqu'au milieu, et d'un blanc sale jaunâtre dans le reste de la longueur : ]iariie blanche parsemée d'atomes gris, frange grise et blanchâtre : postérieure>s entièrement d'un gris cen- dré; tête blanche; corselet noir brunâtre; abdomen et pattes grisâtres : dans les femelles, la taille est plus considérable, les ailes antérieures sont plus surchargées d'atomes gris, et la partie basilaire est d'un brun moins foncé. La Chenille a la forme d'un Ver; elle est d'un blanc gras et luisant, avec quelques poils dair-semés, une ligne dorsale grise, la tête cordiforme, jaune brunâtre, ainsi que l'écusson cervical; sa peau est tellement transparente qu'on peut voir à travers la couleur des ali- ments dont elle se nourrit. C'est une fausse Tcicpie pour Piéanmur, c'est-à-dire que la Chenille vit dans un fourreau fixe et non mobile; en sortant de l'œuf, elle ronge le drap ou l'etofl'e sur lesquels elle se trouve, lile ensuite au dessus de son corps une espèce de berceau de soie qu'elle recouvre d'une partie des flocons de laine qu'elle a arrachée et mange l'autre; elle creuse la place qu'elle oc- cupe dans l'épaisseur de l'étoffe qu'elle attaque, principalement dans les draps de nos meubles, et celte place, quoique parfois assez grande, est difficile â voir, parce qu'elle est recouverte, de manière qu'on la prend pour un endroit défectueux de l'étoffe; aussi faut-il avoir la certitude que celle-ci contient de ces Chenilles et la brosser rudement pour détruire leurs demeures et les en extirper. Cette Chenille n'attaque pas seulement les étoffes de laine, elle vit également aux dépens des pelle- teries, des plumes, des collections d'Insectes et autres matières animales. Les moyens déjà indiqués doivent être employés pour détruire cette Chenille. La Teigne des tapisseries est répandue dans toute l'Kurope; sa Chenille, après avoir passé l'hiver dans sa demeure, y subit sa métamorphose en chrysalide au printemps suivant, et sort â l'état de Pa|jillûn en mai et juin. Fig. VJ~>. — Teigne des Lipisseric;. ' Femelle 1 Teigne du cp.in {Tinca crinella, Treiiscke). Envergure, Û^.OIG; les quatre ailes entièrement d'un fauve pâle luisant tant en dessus qu'en dessous, y compris la frange; corps, antennes, pattes de la même couleur; tête d'un fauve ferrugineux. Chenille cylindrique, blanche, sans poils, avec une raie longitudinale brune; un écussson brun partagé en deux taches, vivant principalement dans le crin doîil on rembourre les meubles, et quelquefois dans celui des matelas. Parvenue à toute sa taille en mars, elle abandonne sa demeure, perce l'étoffe qui recouvre le crin et se construit avec cette étoffe un fourreau de soie ouvert seulement du cote de la tète. An commencement d'avril, elle ferme tout à fait ce fourreau, et s'y transforme, en une chrysalide d'un brun jaunâtre dont l'enveloppe des yeux et des ailes forme un petit relief. Celte Teigne se montre en grand nombre â l'etai de Papillon depuis la fin d'avril jusqu'au commencement de juin, apparaît de nouveau en septembre, et se lient habituellement au dossier des meubles. Suivant Treit.scke, le meilleur moyen de se défaire de cet ennemi est de rechercher et de tuer les chrysalides, que l'on rencontre abondamment dans les coins cl les enfoncements des meubles, surtout du côté opposé au jour. Cette Teigne est commune dan-, toute l'P^urope, et on la cite aussi comme ayant été prise.au Broil {Voij. pi. XXWIIl, fig. 5.) Une autre espèce, plus rare que les trois précédentes, est la Tinea sarcitella. Linné, qui se trouve dans toute l'Europe en mai et juin, et détruil les colleclinns d'Insectes. . , 37 t!90 IIISTOUiE NATURELLE, li. Espèce (piï ilctndl les ccrciilcs. Teicmî des r.n.vi.Ns, Lalreille; Tivigne diuine a tète blanchâtre, .Geoffroy; Teicne des cnENiEHs, De Villtrs; la FAUSSE Teigne du blé, néamiiur; Teigne grenelle, Wakkenaer; (Tinca (jranella, Linné, F:ibri(iiis, Sclir.inck, Diiponcliol, elc; Anacampsis granclla, Stéplicns, etc.). Envergure, 0'",0I5 à 0"',OIG; ailes antérieures marbrées de brun, de noir et de biane : postérieures entièrement d'un gris noirûlre; tête blanc jaunâtre. Du reste, irès-variable pour la taille et pour la vivacité des couleurs, surtout dans les marbrures des ailes antérieures, qui sont plus ou moins prononcées, et dont la forme et la disposition cliangent d'un individu il l'autre. Chenille allongée, cylindrique, atténuée à ses deux extréniilés; ayant de 0"',Û06 à 0™,008 de longueur quand elle est arrivée à l'âge adulte : cette Clienille est d'un jaune ocracé, avec la tête brun luisant, et deux demi-cercles bruns, parallè- les, interrompus au milieu sur le premier segment; pattes de la même couleur que le corps, avec quelques poils isolés. (Voij. pi. XXXVIII, fig. G.) De même qu'une autre Tineite dont nous nous sommes déjù occupé, la Chenille de la Tfifine lia: ijrains est très-nuisible à l'iiomme, en ce qu'elle ne se nourrit que de blé, d'orge et de seigle. Toutefois ses dégâts, quelque considérables qu'ils soient, sont loin d'égaler ceux que produisent les Chenilles de VAlucUc ou Diiiale des céréales. Ces deux Tinéites se ressemblent assez; rependant elles diffèrent aussi assez notablement; tandis que, dans le I)îi(«/«s, la tête est lisse; les palpes longs, arqués, rjlev(s; la trompe longue, les ailes antérieures droites, à sommet irés-aigu, en n'y comprenant pas la frange, formant un toit arrondi ou évasé, et se croisant l'une sur l'autre â leur extrémité dans le repos; chez la Thica, la tête est hérissée de poils; les palpes sont courts, droits; la trompe non vi- sible; les ailes antérieures sont légèrement falquées en toit aigu, se relevant à leur extrémité dans le repos. C'est lorsque les céréales sont placées dans les greniers que les fiinelles de la Teigne des grains viennent déposer leurs œufs dans les grains. H y a deux pontes par an : l'une en mai et l'autre en juillet ou acùt; les Chenilles qui proviennent de la première subissent toutes leurs transformations dans l'es- pace d'un mois et demi à deux mois, et celles de la deuxième ponte passent l'hiver et ne parviennent à rétJt de Papillon qu'au printemps suivant. La Chenille de laTinéite ne se loge pas dans l'intérieur des grains, comme celle du Dulale, mais elle en réunit plusieurs par des fils, en laissant entre eux un espace suflisant pour s'y fabriquer un fourreau de soie blanchâtre, percé seulement en haut pour donner passage à la téie, qui ronge les céréales qui l'environnent. Au moyen de cette précaution, comme le fait remarquer Duponchel, la Chenille n'a pas â craindre que le grain qu'elle ronge lui édnppe en glissant ou en roulant, et s'il arrive un dérangement dans le tas de blé, elle en suit le mouvement et entraine avec elle une provision plus que suffisante pour le temps qu'elle aura besoin de manger. Lorsqu'il y a une grande quantité de ces Chenilles dans un grenier, tous les grains de la superficie du tas sont attachés les uns aux autres par des fils soyeux et forment une croûte quel- quefois épaisse de 0"',08 : quand on brise celte croûte et qu'on remue les grains qui la forment, on en voit sortir de nombreuses Chenilles qui ne tardent pas à rentrer dans le tas de blé et à venir se placer bientôt de nouveau à sa superficie. La transformation en nymphe a lieu dans une coque arron- die, composée de soie et de mollécules de son, à peu prés de la couleur des grains couverts de pous- sière, et que les Chenilles placent en sûreté après les solives ou les poutres du grenier dans lequel elles sont nées ; c'est donc ù toit qu'on a dit que ces Chenilles se métaiiiorphosaient dans l'inlérieur même des grains. La chrysalide est effilée, avec l'enveloppe des ailes prolongée en pointe jusqu'à l'avant-dernicr anneau abdominal, qui est terminé par- deux petites épines : cette chrysalide est mar- ron-foncé, avec l'abdomen fauve luisant. L'insecte parfait sort de son cnvelû]ipc de nymphe une vingtaine de jours après que celle-ci s'est formée. Le procédé le plus simple pour détruire cette espèce de Teigne, ou tout au niuinspour diminuer considérablement les dégâts qu'elle occasionne, consiste à remuer avec la pelle, le plus forlemenl et le plus souvent possible, les grains emmagasinés. Celte manœuvre, (ju'il serait utile de répéter journellement dans les greniers infestés, détache l'un de l'autre les grains que la Chenille a liés ensemble, brise les fourreaux, et la larve, mise ainsi â découvert et froissée entre les grains remués, ne larde pas à périr. Lorsque cette Chenille a creusé un des grains |)our s'y loger entièrement, ce qui a lieu habituellenient quand elle est arrivée à tout son devcloppcnuMil, le mouvement imprimé PAPILLONS. 291 nux crains la fait surlir de sa relraile; alors elle reçoil des chocs et meurt ei,'alemeiil. QiiaiiH, enfin, la Chenille, arrivée au niomenl de sa niéiamorphose, nionle le long des murs et des poutres pour s'y changer en nymphe, ei même quand le Pai)illûn est éclos, une chasse active, une stricte propreté, peuvent encore en détruire un grand nomhre. A ces moyens simples et d'une facile exécution, on peut joindre les procédés de destruction que nous avons indiqués à l'occasion de l'Alueite, et cela surtout lorsque le grain est très-fortement attaqué par la Teigne. Dans ce dernier cas, on s'est bien trouvé en soumettant les grains soit au four, soit à l'étuve, à une température de soixante-quinze degrés centigraile pendant douze heures, température qui n'est pas suffisante pour empêcher les céréales de germer, et qui détruit les œufs, les Chenilles et les chrysalides; ou en les mettant à une tempéra- ture de (]u.iranle à quarante-cinq degrés seulement, qui doit être alors conservée pendant deux jours. C. Espèces phijlophagcx nuisibles a ccrUtins arbres à fruits ou vivant de divers vé(jclaux. Teigne du cEnisiRP, [Tinea cerasiella, Ilubner). Envergure, G™, 01; ailes antérieures gris brunSlrc, à bord interne plus clair; sommet légèrement bronzé, avec une tache blanche à l'extrémilé de la côte, une bande brune interrompue, et la frange à rcflel-s bronzés : postérieures gris plonibé, i frange plus pûle. Chenille très-eflilée, jaune pâle, avec trois raies longitudinales rouge-brun. Cette Chenille vit sur le cerisier, le pommier et le prunier, auxquels elle fait parfois beaucoup de mal, et où elle se forme un tissu soyeux qu'elle attache à une seule ou à deux feuilles. Le Papillon, qui apparaît deux lois par an, en juin et août, se trouve dans to'ule l'Lurope. Teig.xe de L'AUBÉn.NE {Tinca cratœgella, Linné). Envergure, un peu plus de 0",Û1; ailes antérieu- res d'un blanc ble-uàtre, traversées par trois bandes noirâtres, avec quelques points noirs vers la cùle, et la frange grise : postérieures entièrement d'un gris plombé, y compris la frange. La Chenille vit en société comme celles de plusieurs espèces d'Yponomeutes. .Se trouve dans toute l'Europe, et est princi|)alenient commune au mois de juin. Teig.xe rustique (7'i»ea rusticcHa, Ilubner; Anacanipis rusticcUa, Curtis). Envergure, 0",008; ailes antérieures d'un gris brun parsemé d'atomes plus foncés en dessus, avec la frange plus claire et un point central d'un jaune luisant et présentant trois petits points noirs à l'exlréniité de la côte, ailes postérieures sur les deux surlaces, ainsi que le dessous des antérieures, entièrement d'un gris brun luisant. Cette Teigne, dont les premiers états n'ont pas encore été observés, parait en juin dans Dute l'Europe, et vient voler le soir aulour des lumières dans les jardins et les appartements. Teigne DE la DArD.vNE {Tinea lappella). Envergure. 0"',005; ailes antérieures, en dessus, d'un gris rosé luisant, y compris la frange, avec trois points noirs, dont deux placés sur la même ligne, l'un au tiers de la longueur de l'aile en venant de la base, l'autre un peu au delà du milieu, et le troisième au-dessous du ]iren)ier, près du bord iiilerne : dessous d'un gris brun sans points; ailes postérieures d'un gris un peu plus clair que les ailes antérieures, tant en dessus qu'en dessous et y compris la frange. Indiquée d'Allemagne et d'Angleterre, mais se rencontrant aussi en France. En terminant l'histciire de ce genre si nuisible à l'homme par un grand nombre de ces espèces. Disons avec Piéaumur que l'humidité semble nuisible à leurs Chenilles et peut en détruire un grand nombre; mais faisons remarquer en même temps que cette observation de mœurs ne peut servir l^ rien pour arriver au but utile de les détruire, car les étoffes et les fourrures placées dans des conditions défavorables pour les Teignes auraient elles-mêmes plus à craindre de l'action de l'eau que des dévas- tations de rinsetle lui-même. Disons aussi que Heaiimiir (dont nous ne pouvons de nouveau que re- commander la lecture des savants mémoires) croit que la peinture pourrait tirer quelque avantage des excréments des Tinea, qui, en conservant la couleur des étoffes qu'elles mangent,^ ont en mémo temps la propriété de se laisser broyer à l'eau : c'est par l'expérience qu'on peut s'en assurer, et malheureusement jusqu'ici elle n'a pas été tentée. C'est à la chimie moderne à résoudre ce problème et à s'assurer si la nature, en créant les Teignes, n'a pas en même temps donné à I homme et des ennemis et des auxiliaires; si, en un mol, les Tinca ne sont pas et des inseclcs nuisibles et des In- sectes utiles. 202 HISTOIRE NATURELLE. \1""- GENRE. — ŒCOPHORE. OECOPHORA. Lalreille, 179G. Précis des caractères des Crustacés et des Insectes. .>\ntennes filiformes, sétacées clans les deux sexes, de la longueur du corps; palpes labiaux tiès- grèles, peu couverts d'ccailles, généralement courts, écartés de la télc, penchés, subiiliformcs; trompe rudimcntaire ou nulle; tète lisse dans les GEcoplwra proprement dits, velue ou laineuse dans les Argyrcslhhi; corps grêle; abdomen cylindrique, terminé carrément dans les nialcs, en pointe obtuse dans les femelles; pattes postérieures longues, grêles; ailes antérieures en forme d'el- lipse très-allongée, avec uiie longue frange à l'extrémité du bord interne : postérieures très-étroiles, rullriformes, également garnies d'une frange longue. Chenilles vermiformes, blanchâtres, attaquant le parenchyine ou les feuilles entières, qu'elles rou- lent, et d'autres fois vivant de l'écorce de certains arbres, de leurs fleurs, ou du noyau de l'olivier. Chrysalides placées entre les gerçures des écorces ou à terre dans la mousse. Les espèces, très-nombreuses de ce genre, puisque l'on en compte plus de soixante européennes et, en outre, beaucoup d'exotiques, étaient autrefois comprises dans le genre Tinea de Linné, dans ceux des Alucita, Ypsulopinis et 7'iHca de Fabricius; dans ceux des Ailela, Philella et GEcoplwra de Treitske; Ghjphipurijx de Curtis, Yponomcnia. Stèphens, etc. Tel que nous adoptons ce groupe générique avec Latrrille, son créateur, nous y réunissons le genre Abgvresthia, llubner, que iHipon- chel, dans son Catalogue, Zeller et quelques autres entomologistes ont admis, et qui ne diffère ce- pendant pas très-notablement des GEcophora. En effet, les Argyresthies ne se distinguent guère des Œcophores que par les antennes un peu plus courtes, à article basilaire épaissi par des poils: par ses ailes antérieures allongées, avec l'angle apical très-obtus : postérieures très-étroites, termiiu'-es en pointe très-aiguë, et surtout (caractère principal) parce que la tête est velue ou laineuse, avec le front lisse; le genre de vie des Chenilles est le même. En donnant à ce genre le nom à'GEcoplwra, tiré des deux mots grecs oizo; (maison) et oopo; (por- teur), Latreille comptait probablement n'y comprendre que des esiièces dont les Chenilles, à l'instar de celles de beaucoup de Tinéites, vivent dans des fourreaux qu'elles transportent avec elles: mais, par une bizarrerie singulière, il se trouve précisément qu'aucune de celles qu'il y place n'est dans ce cas; au moins parmi les Chenilles assez peu nombreuses que l'on en connaît, car il pourrait se faire que, parmi les nombreuses larves qui nous sont tout à fait inconnues, il puisse s'en trouver quelques-unes qui aient des fourreaux. De bien grai:des variétés de mœurs se remarquent parmi les Chenilles d'Œcophore. En effet, les unes, qui appartiennent à la famille des Mineuses,- se creusent des galeries dans l'épaisseur et entre les deux épidémies des feuilles, dont elles mangent seulement le parenchyme (Ilermauclla); d'autres se perforent également des galeries, mais c'est dans les cha- tons du bouleau ou bien dans la partie la plus tendre de son écorce (Goedarlella); il en est qui se renferment dans une ou plusieurs feuilles roulées en cornet, de même que les Tortriciles (priiniella); d'autres qui vivent en soricié sous une toile commune ;) l'instar des Y|)ûiiomeuiites {Itocsclla). d'au- tres aussi qui se tiennent au sommet des plantes, dont elles réunissent les feuilles en paquet par des fds {epilobklla); enlin il en est aussi qui dévorent le noyau d'un des arbres les plus importants de nos provinces méridionales, de l'olivier (oUvella), et c'est dans le même groupe que Laireille com- prenait l'Alucilp des grains, qui fait tant de mal à nos céréales, et qu':i l'exemple de Puponclicl nous avons mis dans le groupe des lîutales. La plupart de ces Chenilles, parvenues ;i tout leur dé- veloppement, quittent la plante ou l'arbre qui les a nourries pour aller se transformer en chrysalide dans la terre ou dans la mousse aux pieds des arbres ou sous leurs écorces. Si l'on devait en juger par cette diversité de mœurs dans les Chenilles, le genre GEcophora de- vrait se composer d'espèces très-hétérogènes; mais, à l'exception de quelques espèces un peu dou- leiises, toutes les autres appartiennent bien au même groujie d'après l'idenlilé de leurs caractères À l'état parfait. Cependant nous pensons que les Œcophores, comme presque toutes les Tinéites, sont de vastes magasins de recherches scienliliques pour les entomologistes, et que, lorsqu'on connaîlr.i d'une manière parfaite les moeurs de toutes les Chenilles, de même que lorsque l'on aura étudié PAPILLONS. 99,-^ (■l)a(|ue Insecte parfait sous tous les points de vue qu'il peut préseuler, alors, mais alors seulement, on pourra y foi'mci' de bons groupes naturels. Quoi (|u"il en soit, à l'état de Papillon les Œe.ophores sont presque tous ornés de couleurs métal- liques très-brillantes, mais leur petite taille fait qu'ils échappent facilement à la vue et qu'ils s(.nt négligés des amateurs. Néanmoins nous croyons devoir encore le répéter, ces Lépidoptères Sdut Jilus grands cl aussi intéressants à connaître qu'une foule de très-minimes Coléoptères que, grâce aux zoologistes modernes, nous connaissons aujourd'hui bien complètement et à l'état parfait et quel- quefois même dans celui de leurs diverses transformations. L'étude des uns n'est pas plus diflicile que celle des autres; le microscope et les figures grossies sont applicables à tous deux; et, d'après la tendance actuelle de la science, nous avons le ferme espoir de voir enfin, daus quelques années, les .Microlépidoptéres sortir du chaos dans Idjucl ils ont été laissés complètement pendant si long- temps : la Société entomologique de France (et surtout M.M. Boisduval. liruand, Duponchel, Guenée, Ilerrich-Scliœffer, Stainton, etc.) y aura contribué beaucoup, et elle aura ainsi justifié l'aphorisme porté en tète de chacun de ses volumes : iSiilitra maxime mirmuhi in minimis. On trouve des Ovophores dans les bois et surtout dans les vergers depuis le comrjiencement de juin jusqu'au mois de septembre. Quelques espèces seulement apparaissent deux fois ])ar an, tandis que la grande majorité des autres n'ont qu'une seule génération annuelle. Les Papillons que l'on voit en mai pondent peu après des œufs; les Chenilles se développent pendant l'été, se transforment en automne, et les chrysalides qu'elles forment passent l'hiver. On connait des OEcophores dans ])res- que toutes les parties du monde, et il doit en exister un très-grand nombre; les espèces d'Europe sont au nombre d'une soixantaine; elles sont répandues partout; quelques-unes sont propres à plu- sieurs pays, et jusqu'ici c'est l'Allemagne qui en a fourni le plus; mais, nous devons le dire, ceci n'est probablement pas une règle de géographie entomologique, et ne démontre qu'une seule chose, que les Allemands ont plus recherché ces Lépidoptères que les Français et les autres peuples euro- péens et étrangers. Pour faciliter les descriptions spécifiques, dans lesquelles nous ne pourrons faire connaître que les espèces principales, nous partagerons ce genre en deux groupes qui correspondront aux deux coupes génériques admises en dernier lieu par Duponchel. § 1 . CEcophorcs proprcmoU dites. Une quarantaine d'espèces entrent dans ce groupe; l'une d'entre elles (olivclla) devra surtout nous occuper, et nous ne dirons que quchpies mots de plusieurs autres : i" 0!xoruoRE de Scuœi feti yUEco- plwra Sclio'ffeirlla, Linné), type du genre Gbjpliiptcryx, Curtis. Envergure, un peu moins de 0'",00l; ailes antérieures, en dessus, d'un beau fauve doré, avec la cote argentée, trois gros points d'argent élevés et cernés de noir, disposés triangulairement, une tache noirâtre à la base, frange noire, avec un reflet bronze très-brillant, dessous noir : postéiieures noires sur les deux surfaces. Chenilles vivant dans l'épaisseur des feuilles du hêtre. Le ra|iillon se montre en juin, et n'est pas rare en Allemagne et dans le nord de la France. 2" OEconionE d'IIebmann (Tincu llcrmannella, Fa- bricius; Gliipliiptcryr; Zincicclla, Curtis, Ilubner). Envergure, 0"',008; ailes antérieures,- en dessus, d'une belle couleur d'or, avec trois lignes et quatre points d'argent cernés de noir, frange noirâtre, ainsi que le dessous : postérieures noirâtres sur les deux surfaces, avec la frange plus claire. La Chenille se trouve, en aoilt, sur les feuilles du clienopoiruim bonus- Itniricus, dans le parenchyme desquelles elle se creusent des galeries circulaires; tant qu'elle vit renfermée, sa forme est aplatie, large dans le milieu et miftce aux deux bouts; sa couleur est vert blanchâtre, à aspect vitreux, avec la télé jaune; mais, parvenue à une certaine taille, elle quitte ces galeries et prend une forme et une livrée différentes : elle se raccourcit, devient grosse, semi-sphérique. jaune pâle, avec huit raies lon- gitudinales carmin plus ou moins clair; elle cesse de manger, et, au commencement de seplemhre. se file, daus la terre ou sous la mousse, une coque ovahiire daus laquelle elle se transforme en chry- salide au printemps suivant seulement. Le Papillon en sort en juin ou juillet seulement; et se trouve assez abondamment en France, en Allemagne, en Autriche, etc. {Voij. Allas, pi. XXXVIII, fig. 4.) OEconionE de i.'olivier ou OEconionE ne noyau de l'olive [OF.copliora olivclla, Boyer De Fonsco- lombe, Duponchel. Une a olivella, Fahriciusi. Envergure, O'",!»! ,'>; ailes antérieures et postérieures d'un 294 HISTOIRE NATURELLE. gris foncé, peu ou poiiil marbré; antennes assez minces; palpes peu hérissés. Ce Papillon, décrit pour la première fois par Fabritius, mais qui n'est réellement bien connu, surtout en ce qui concerne les habitudes de la Chenille, que depuis 1857, époque ù laquelle Boye.r De Fonscolombe lui a consa- cré un savant mémoire inséré dans les Anmilrs de la Socirlâ enloniologiqiie ilc Frnncc, ce Papillon se rapproche beaucoup d'une autre Tinéite, VElnchistci olealla, Doyer, dont la Chenille vit également sur l'olivier, mais qui se nourrit du parenchyme des feuilles et non du noyau de l'olive, comme l'espèce qui nous occcupe. Cependant VOEcopliora se distingue de V Elacli'isia : 1° en ce qu'elle est généralement d'un gris plus roussûtre que cendré; 2° en ce que ses ailes antérieures sont plus étroi- tes, moins longuement frangées et sans aucune marbrure; 5° enfin en ce que ses palpes sont visible- ment plus longs et ne sont pas dirigés en bas, et ces caractères coiistiluent des différences non-seu- lement spécifiques, comme le pensait l'entomologiste d'Aix, qui plaçait les deux espèces dans le même genre Tinea, mais même génériques, ainsi que l'a démontré Duponchel. « La Chenille de l'Œcophore de l'olivier se loge, dit Boyer De Fonscolombe, dans l'amande même de l'olive. L'œuf dont elle provient a dû être pondu sur les bourgeons qui donneront les fruits l'an- née suivante. Lors de sa naissance, l'été d'après, elle pénètre dans le noyau encore tendre, et elle s'y nourrit de la substance de l'amande. L'olive croit; son extérieur n'annonce aucune lésion; elle est en tout semblable aux autres A la fin d'août ou au commencement de septembre, la Chenille ayant atteint toute sa grosseur, consommé toute sa provision, qui est la pulpe de l'amande, et son- geant à se métamorphoser, perce le noyau à l'endroit où le fruit s'attache à son pédicule : c'est la seide place où elle puisse trouver une issue, le noyau étant de la plus grande dureté, excepté à ce point où il est pei'cé; puis elle se laisse tomber et cherche une retraite pour se changer en chrysa- lide. Je ne l'ai pas trouvée dans cet état au pied des arbres; mais les olives que je soupçonnais pi- quées et que j'avais recueillies dans des boîtes avaient donné naissance aux Chenilles qu'elles rece- laient; celles-ci ont filé, entre les olives ou dans les recoins des boites, une petite coque ovale, d'un tissu fort clair, blanc grisâtre. Les olives dont la Chenille vient de sortir tombent aussitôt, leur atta- che ou pédicule étant affaibli par le trou qu'a fiiit l'Insecte en sortant. Quand on en voit déjà quel- ques-unes au pied de l'arbre, on peut conjecturer qu'il y a encore des Chenilles dans une grande paitie des olives restées aux branches; et, si l'on veut avoir la Chenille avant sa sortie, on peut alors cueillir quth|ues olives, en choisissant de préférence celles qui viennent aisément à la main. Cette Chenille est longue de O^^OOS, rase, d'un vert grisâtre marbré; elle a sur le dos quatre lignes lon- gitudinales noires, et deux taches de la même couleur derrière la tète. La chrysalide est jaunâtre, avec les étuis des ailes un peu bruns, et elle donne naissance au Papillon une dizaine de jours après sa formation. » Doyer De Fonscolombe a cherché des procédés propres, sinon à empêcher, au moins ù dim'nuer les dégâts causés à l'agriculture par cette Œuophore, ainsi que par l'Elachiste. « Mai.s-, dit-il, les moyens d'atteindre de si petits animaux ne sont faciles ni à trouver ni à pratiquer. Dans les pays où les oliviers ne sont pas très-grands, comme auprès d'Aix, on pourrait, les années où la Mineuse (Elachhia) parait en plus grand nombre, cueillir les feuilles tarées, qui sont faciles à reconnaître, avant le mois de mars, et les brûler sur-le-champ. Mais il faudrait que l'autorité locale intervint pour faire exécuter généralement cette opération; sans cela, l'Insecte n'étant pas extirpé partout, les Tei- gnes du voisin négligent viendraient de nouveau apporter le mal aux oliviers du propri( taire plus soi- gneux. Ce remède, le seul qu'on puisse indiquer, devient impraticable dans les localités où ces arbres sont très-grands, et malheureusement ce sont les contrées qui souffrent le plus des ravages de la Mineuse. Il est plus difficile encore d'atteindre la Chenille du fruit. J'ai dit qu'on connaissait sa pré- sence en voyant les olives tombées à la fin d'août. Dès qu'on en voit quelques-unes sur le sol, on doit conjecturer qu'une grande partie de celles qui restent sur l'arbre sont attaquées. On pourrait, avec quelques coups légers, faire tomber celles qui céderaient ù ce ment très-petites, et leur exiguïté est telle, qu'elles peuvent se logera l'aise dans répaissiur des feuilles, et s'y creuser des galeries, en rongeant seulement le paren- chyme, sans toucher aux deux épidermes, entre lescpiels elles se chrysalident. Cette manière de vivre leur a valu à juste titre le nom rie CJiemlIcs iiiincitsrx; mais elle n'est pas commune à toutes les es- pèces, car il en est qui rongent à la fois les parties membraneuses et pulpeuses de la feuille en se tenant à l'abri sous un tissu serré, parcheminé, Irès-mince, et celles-là, quand elles sont parvenues i toute leur taille, quittent leur demeure iiour se Hier une petite coque en forme de grain de blé, qu'elles attachent au premier objet qui se ticuive à leur poilèe. (Juoiipie l'on connaisse un très-grand nombre d'espèces d'EIncli'isla à l'état parfait, plus de cent rien que pour l'Europe, très-peu ont encore été étudiées clans leurs premiers états, et leur histoire sous ce rapport ne serait guère plus avancée aujourd'hui que du temps de Uéanmur si les lépidoptéristes allemands ne s'en étaient occu- pés; toutefois nous avons en, en Fiance, un bon travail de Boyer De Fonscolonibe sur la Chenille et la chrysalide de l'Élachiste de l'olivier. Cette Chenille nuit beaucoup à l'agriculture; parmi les es- pèces étrangères, dans la description desquelles nous ne pouvons entrer, plusieurs ravagent égale- ment des plantes utiles : c'est ainsi que MM. Perroiet et Guérin-Méneville ont lait connaiire 1'/:'- hich'isla cnffrclla, qui détruit les plantations de cafier. Les Eliichisia, qui entraient auli-efois dans le genre Tinca de Linné, et pour lesquelles on a foimé les groupes des Arçiijromujes, Curlis; Argijroniis et llcribeia, Stéplicns, qui n'ont pas été généra- lenirnl adoptés, sont, comme nous l'avons dit, excessivement nombreux en espèces; aussi Zeller (Isis. 1811) a-t-il cherché à y former ])lusieurs coupes génériques distinctes. Nous allons indiquer ces divisions, mais comme de simples groupes secondaires des Elacliisln; car nous croyons que leurs caractères doivent êire étudiés de nouveau dans l'insecle paifait, et que la description des Che- nilles et des chrysalides doit être donnée soigneusement avant qu'on les introduise dans la méthode. Avant de faire connaiire ces divers groupes, nous dirons encore que l'on a proposé de former, parmi les ElKcliista, divers genres qui n'ont généi'alement pas été adoptés : tel est parlicidièremenl le groupe des Pihtys. Les Chenilles de la seule espèce de cette division iCuriixclla) se trouvent, en avril et mai, dans les jeunes pousses du frêne, dont elles mangent les feuilles non encore épanouies; elles forment des petites paieries sous l'écorce et pratiquent quelquefois des petits trous dans l'é- corce par lesquels elles projettent des tas de frass (nom par lequel M. Stainton désigne ou les excré- ments de la Chenille, ou les fragments du végétal détachés avec les dents). Pendant l'automne, ces Chenilles vivent en mineuses dans les feuilles de frêne, et passent l'hiver dans l'intérieur des pousses, cessant de manger jusqu'à l'arrivée du printemps. 502 HISTOIRE NATURELLE. § i. Elaciiista, Zellei-, Oiiponclifl. Antennes filiformes, à ailiclc basilaire épais; palpes assez peu allongés, grêles, à pi-ine falqués, A dernier article aussi long que le précédent, terminé en pointe mousse; ailes antérieures à sommet ordinairement arrondi : postérieures linéaires ou ensiformes, garnies tout autour d'une longue frange. Chenilles mineuses, vivant du pareniliyme des feuilles; dans d'autres casse nourrissant aussi bien de la partie membraneuse que de la partie pulpeuse des feuilles; attaquant les arbres, les arbustes et les plantes basses. Fig. 196. — Élacliisle cygne. [Cygnipenella.] Les Élachistes proprement dites sont encore nombreuses en espèces, car Duponchel en rite soixante- quatre dans son Caudocjne niéiliodique; elles paraissent n'avoir qu'une génération annuelle, et les Papillons apparaissent depuis le mois d'avril pour les unes jusqu'au mois de septembre ou d'octo- bre pour les autres. La plupart semblent pariiculières à l'Allemagne, à la Boliéme, etc., mais, mieux recliercbées, elles seront aussi probablement indiquées conmie propres ù la France, au moins pour la plupart d'entre elles. (Juelques-unes, telles que les lioesella, Liunè: Liniueella, Clertk; Cijfjnipen- nclla, llubner, etc., sont propres à toute l'Europe; d'autres, comme les Amijolclla, Curlisclla, Sa- porlella, n'ont été indiquées par Duponchel que comme trouvées dans les environs de Paris. Nous décrirons avec soin ['Elaciiista olculla, Fonscolombe, qui se trouve dans le midi de la France, en Italie, etc., et qui fait beaucoup de mal aux oliviers; nous citerons également quelques-unes des autres espèces typiques. Élaciiiste de l'olivier ou Élaciuste des feuilles de l'olivier {Elachista oleœlla, Boyer De Fonsco- lombe, Duponchel). Envergure, O^.OOT; ailes allongées, couvertes d'écaillés distinctes, très-luisan- les; ordinairement très-légèrement marbrées de nuances noirâtres ou foncées, dont quelques-unes produisent une ou deux petites taches au bord ou au milieu de l'aile; frange bien fournie d'écaillés occupant toute l'extrémité de l'aile et remontant un peu le long du bord interne-, ailes postérieures cendrées, légèrement moins foncées que les antérieures, à frange encore plus ample, mais sans nulle écaille, formée de longs poils, se prolongeant tout le long du bord inltrne jusqu'à la base; abdomen jaunâtre, avec quelques poils gris; antennes et pattes grises; milieu des jambes postérieures armé d'un grand éperon, qui, sans doute, permet à celte Tinéite de sauter fortement comme elle le fait. Celte espèce a été confondue avec YCEcoplwra olivcUa, jusqu'au moment où Boyer De Fonsco- lombe, dans un mémoire lu à la Société cntoniologique en 185.T et publie seulement dans les Annales en 1857, a fait connaître les caractères qui distinguent ces deux espèces dans leurs divers étals, ainsi que la manière différente de vivre de leurs Chenilles : l'une (Eladùsla) se nourrissant du parenchyme des feuilles de l'olivier, et l'autre {OEcoplwra) de l'amande du noyau du fruit. Nous avons déji'i décrit la seconde, et il ne nous reste plus qu';'i parler de la première, ce que nous ferons d'après le savant entomologiste d'Aix. Disons seulement, auparavant, que le docteur Passerini (de Florence) a aussi donné, en i8">'2, l'hisloire d'une Teigne (pii cause beaucoup de dégâts ;iux oliviers en llalie, et que cette Teigne, rapprochée à lort de la Thua accc.ssella, llubner, n'est autre chose que notre Œcophore; ajoutons encore que Yokœlta de Boyer n'est pas la Tinea décrite par Fabri- cius sous la même dénomiiiaiion, car Fabricius, en effet, ne connaissait qu'une seule Teigne de l'o- livier, et c'était celle que nous avons fait connaître sous le nom d'OEcophore. (I Dès la lin de l'hiver, dit Coyer De Fonscolombe, on aperçoit facilement, sur la page supérieure d'un grand nombre de feuilles de l'olivier, des lâches irrégulières d'un brun tirant tantôt sur le jaune feuille morte, tantôt sur le brun noirâtre. Si l'on examine le dessous de la feuille, on voit faci- lement, à l'endroit correspondant, un trou presque imperceptible, entouré de quelques excréments. PAPILLONS. 50". La pelllc Clit-nilk', dont celle ladic signale l'iiabilatioii, et qui, dans son grand acoroissement, n'est pas ])Iiis épaisse qu'nn gros fil, et a au plus la longueur de 0'",003, vit entre les deux surfaces de la feuille, et se nourrit de son parenchyme. Klle quitte souvent cette retraite vers la fin de sa vie, et se loge alors, à l'aide de quelques fils de soie, entre les bourgeons et les jeunes feudles, le long des pousses les plus tendres, qu'elle ronge et délruil. La petite taille de celte Chenille n'empêclie pas, à cause de sa grande multiplication et du mal qu'elle fait aux bourgeons, qu'elle ne devienne Irès-nuisilile; elle cause surtout beaucoup de dommage aux oliviers du département du Var et du comté de Mce, où elle parait élre plus multipliée encore qu'en France. Celte Chenille a seize pattes; elle est d'un vert brun ou verl grisâtre, avec une plaque noire écailleuse sur le cou et une antre sur le dernier anneau du corps; ellea'aussi quelquefois une suite de taches noires des deux côlés du corps, qui, vers les stigmates, sont d'un jaune pale ou livide. La têle est jaunâtre, avec deux taches noires. La Chenille est presque entièrement rase, n'ayant que quelques poils rares et courts, trés-elair-semés. Elle se change en chrysalide ordinairement à la lin de mars : quelquefois on la trouve encore dans son pre- mier élat vers le milieu du mois suivant, sans doute selon que les chaleurs sont plus ou moins pré- coces. Cette chrysalide, oblongue, d'un vert jaunâtre, est entourée de quelques brins de soie que la Chenille avait filée contre les feuilles mêmes dans nos boites; mais probablement, dans l'élal de li- berté, c'est dans les gerçures de l'écorcc de l'arbie qu'elle abrite sa coque. » La Tinéile de cette chrysalide, du moins pour les Chenilles qui se sont métamorphosées les premières, sort de sa prison en avril, et un peu plus tard pour les Papillons qui proviennent de Chenilles retardataires. Comme cette Elachiste fait beaucoup de mal aux oliviers, on a dû rechercher les moyens de la dé- truire; nous avons indiqué, en décrivant l'Œrophore de l'olivier, les procédés, malheureusement très- jncomplets, proposés |iar Boyer De Fonseolombe, et qui consistent simplement à recueillir les feuilles attaquées et aies détruire. Comme \' OEcopliora olivrlla, celte espèce se trouve partout où croît l'oli- vier; de même encore, sous certaines infiuenees climatériques, elle devient très-nombreuse en indivi- dus dans les mêmes lieux où, au contraire, on ne la rencontre plus à peine pendant certaines années. Elachiste de Li.nné ou TEIG^E dorée a qiatiœ rouxTs, Geoffroy [Thica LinnwcUa, Linné). Enver- gure, 0"',00S; ailes antérieures, en dessus, d'un beau fauve doré, avec la côle argentée, trois gros points d'argent élevés et cernés de noir, et une tache noirâtre, frange noire, à refiels bronzés bril- lants; dessous, ainsi que toutes les ailes postérieures, noir. Elle se trouve partout dans les vergers en juin, et sa Chenille n'a pas élé décrite. Elachiste cygne [EUuhista (ijçjnipcnnella, Ilubner; T'inca cijgnclla, Treitscke; Phahena nivclln, .Schiffermiiller; Porrcclaria ciiqnqntiuis, Siépliens). Envergure, 0"',OI; ailes antérieures, en dessus, d'un blanc luisant, et d'un brun noirâtre en dessous, tandis que c'est l'inverse pour les ailes posté- rieures; les franges d'un blanc légèrement jaunâtre. .Se trouve en juin dans les bois et les buis- sons. Nous représentons cette espèce. Élachiste Alouette {Elacliisla alaudella, Duponchcl). Envergure des ailes, 0"',008; aibs anté. rieures; en dessus, d'un gris roussâlre, avec trois petites bandes tiansverses, et plusieurs points d'un brun foncé, cernées de blanchâtre, à frange de la couleur du fond des ailes, et d'une leinte gris brunâtre en dessous; les deux surfaces des ailes postérieures d'un bistre foncé, avec la fi'ange d'une nuance plus claire. Celle espèce, que nous figurons (pi. X.XXIX, fig. 5), et dont le nom iirovient de la ressemblance de ses couleurs avec le plumage de l'Alouette, habite le nord de la France. Él.vciustf de Curtis (Elacliista Ciiilisilia, Uuponcliel). Envergure des ailes, 0"',007; ailes anté- rieures, en dessus, d'un gris cendré, chacune d'elles traversée obliquement par qu;itre lignes blan- ches, finement bordées de noir intérieurement, à frange de la couleur du fond, et le dessous, ainsi que les deux surfaces des ailes postéri«;ures, y compris la frange, d'un gris cendré. Celte espèce est propre aux environs de Paris, et est le type du genre Praiijs (pi. XXXIX, lig. 0). Après avoir fait cunnaiire ces diverses espèces d'Elaclii.iles euro|iécnnes, il nous reste à p;irler d'une espèce qui est malheureusement Irès-conimune â la Guadeloupe, où elle fait de grands dégâts dans les plantations de cafiers : c'est 1' : Élaciuste dd cafier (Elacliisla coffcclla, l'crrolel et Guerim. Envergure des ailes, 0"',004 à 0",005; ailes antérieures d'un blanc argenté très-brillant en dessus, avec l'extrémité terminée par des écailles allongées forniant un appendice un peu relevé et varié de jaune doré, de blanc et de bleuâtre foncé : fiange brune: ailes postérieures très-étroites, terminées en pointe, couvertes d'écail- 30i lIISTOmE NATURELLE. es argcnlées, frangées de Inngs poils bruns; dessous et fi'ange brnnJtres. Celle espèce est, par ses caractères, assez voisine des Elacliisln Clcrckdla et xparii(iiUclla. Toutes les feuilles des caliers, aux Antilles, sont altaquées et ronf;ées par les petites Cheiiilles de cette Élacliiste; ces petites larves, à peine longues de 0'",00i à 0"',005, assez minces, aplaties, d'un blanc jaunâtre, se logent entre les deux épidermes des feuilles et mangent leur parenchyme interne : arrivées au terme de leur crois- sance, ces Chenilles, après avoir creusé des espèces de galeries dans Tinlérieur des feuilles du calier, détruisent l'un des côiés de l'épiderme, soiicnt de leurs retraites et se fdent, au-dessus ou au- dessous de la feuille, mais plus volontiers en dessous, une petite tente blanche, formée de (ils obli- quement entre-croisés, au centre de laquelle elles se construisent, dans l'espace de moins d'un jour, un petit cocon blanc, en ovale allongé : c'est dans celte demeure qu'elles subissent leurs métamor- phoses en chrysalides. Ce petit Papillon est très-vif, très-agile et voltige dans toutes les direnions en cherchant à s'accoupler; on le voit pendant toute l'année, mais il est plus ou moins abondant selon les saisons : dans les climats chauds qu'il habile, ce Lépidoptère a plusieurs générations dans l'année, comme cela a lieu pour le Ver ù soie, qui, sous les tropiques, se reproduit tous les quarante à quarante-huit jours environ; l'Elachisle se renouvelle à peu près dans le même espace de temps, car la larve reste environ quinze à vingt jours entre les deux cuticules des feuilles du (tafier-, elle en sort ensuite, travaille à son cocon, qu'elle achève dans les vingt-quatre heures, et, six jour; après, le Papillon en sort, s'accouple et pond des œufs, qui éclosent sept ou huit jours plus tard. Celle effrayante multiplication ne laisserait aux planteurs que Lien.jieu d'espoir de s'opposer aux ra- vages de l'Élachislc, si la nature n'avait placé un remède près du mal; en effet, il est très-probable que ces Papillons sont attaqués par un ou plusieurs parasites, comme on l'a toujours observé en Eu- rope dans des circonstances .«emblables. Il doit y avoir des périodes pendant lesquelles ces parasites, venant ù dominer, limitent tellement le nombre des Insectes destructeurs, que les ravages causés par leurs Chenilles restent inaperçus, jusqu'à ce que le moment arrive où les parasites eux-mêmes dis- paraissent faule de nourriture, et laissent leurs victimes multiplier en paix, ce qui amène une nou- velle période de ravages. C'est alors que l'honime doit intervenir pour hàtei' la destruction des enne- mis de ses plantations, car, s'il attend qu'ils soient détririts par les seules forces de la nature, il faut qu'il se résigne à subir la perte de plusieurs récoltes, et cela périodiquement, ce qui doit dimi- nuer {Considérablement la valeur réelle des propriétés. M.M. Perrolet et Guérin-Méneville, dans un savant mémoire lu à l'instilul et inséré en 185'2 dans la Ucvnc zoohxfKinc, ont pioposé plusieurs moyens ]iour diminuer et même pour détruire la race de ces ennemis; mais ces Icnialives, pour être très efficaces, exigeraient un ensemble de volonté et une harmonie d'efforts simultanés qu'il sera toujours difficile d'obtenir des cultivateurs sans le concours actif de l'autorité. Le premier moyen serait de sacrifier pour une année les branches des cafiers dont les feuilles sont le plus altérées, en ne laissant sur les tiges que les rameaux dont les pousses sont le moins attaquées, en détruisant môme les feuilles malades, de manière cependant à conserver de la vie et de l'activité à la sève; ce serait une opération qui devrait être faite à une même époque dans toutes les contrées; on choisirail le moment de l'année où, après l'hivernage, la température est la plus basse, parce que les Chenilles et les Papillons sont alors engourdis, et parce que l'éclosion des chrysalides se trouve retardée. D'autres procédés moins efficaces sont les suivants. Ainsi à l'époque où les pluies sont Irès-abon dantes on pourrait faire secouer les branches dont le dessous des feuilles abrite les Insectes parfaits : ceux-ci, mouillés par une seule goutte d'eau qui colle les franges de leurs ailes, ne peuvent plus vo- ler ni se relever de terre, où ils ne tardent pas à périr. Ou bien encore, à des époques déterminées, on allumerait, pendant la nuit, des feu\ brillants sur un très-grand nombre de points ;i la fois; les Insectes, attirés par la lumière, viendraient se précipiter et se brûler dans les lliimmes. Quelle que soit l'efficacilé des remèdes que nous avons cités, les colons, maintenant )ilus insiruils sur la vérita- ble cause du mal, seront sur la voie des recherches et des moyens qui seront les plus convenables pour s'opposer à la propagation d'un ennemi aussi dévastateur. En effet, comme le dit M. C. Dumé- ril, il doit en être de la patholugie des végétaux comme de celle des animaux : lorsqu'on a pu recon- naître l'origine ou la véritable cause d'un mal qui est constamment le même, dont on a observé la marche, les effets et la lerminaison, s'il n'est pas toujours au pouvoir de l'Iiomme de le guérir, on peut au moins, dans quelques cas, en arrêter les |M-ogrés etsouvenl cn)pliiyer avec succès une méde- cine préservalive. PAPILLONS. 305 §2. Opasteca, Zfller, Duponchel. Antennes à article basilaire très épais et creusé en forme de cuiller du côté extérieur, de nKuiiére que les yeux de l'Insecte s'en trouvent recouverts quand il rabat ses antennes de chaque cùté du corps dans l'état de repos. On en indique six espèces, dont une seulement se rencontre à la fois en Allemagne et dans le nord de la France : c'est I'Élachiste du genêt (Titien sparlifuliella, Hubner) : envergure, 0,005; ailes an- térieures, en dessus, d'un blanc luisant, avec trois bandelettes ferrugineuses bordées de noir au som- met, et un point noir pupille de blanc argenté au bord interne; dessous et ailes postérieures entiè- rement d'un blanc luisant. Se trouve en juin dans les bois où il y a des noisetiers. Nous indiquerons aussi, dans ce groupe, rÉi.AcniSTE lascive {Èlachisla salacielln, Treilscke). En- vergure des ailes, 0"»,006; les quatre ailes entièrement d'un blanc luisant légèrement jaunâtre sur leurs deux surfaces, y compris la frange. Cette espèce a été découverte en Saxe; elle a été reprise depuis dans les environs de Vienne en Autriche, et il est probable qu'elle habite différentes parties du nord de la France; d'après M. Fischer De Rœslerstamm, elle est assez commune dans l'herbe au mois de mai. § 5. Lyonetia, Hubner, Zeller, Duponchel. Antennes disposées de même que celles des Opastega, mais différant de ces dernières en ce que la tête est surmontée d'une touffe de poils, tandis que cette partie est lisse che?, les Opastéges. On a fait connaître une vingtaine d'espèces de cette division. Nous citerons particulièrement l'É- LACnisTE DE Clerck OU la CLEncK, De Villers (Tinea Clcrcketla, Linné) : envergure, O^.OOO; ailes antérieures d'un blanc nacré en dessus, avec le sommet brun doré, terminé par un point noir, et pré- cédé d'une ligne transversale et d'une tache oblonguc de la même teinte, frange gris noirâtre; des- sous et ailes postérieures entièrement noirâtres : la frange de celles-ci grise. Cette espèce se ren- contre dans presque toute l'Europe, même dans nos environs; elle a probablement deux générations par an, car l'on trouve le Papillon assez communément en mai et en se[itenibre. Une autre espèce est I'Élachiste du NERmcN (Elacliista rlianmifoliella, Treitscke). Envergure des ailes, 0'",008; ailes antérieures, en dessus, d'un blanc de neige, avec le sommet d'un blanc ferru- gineux, et deux petites bandes transverses de cette même couleur qui partent de la côte et s'arrélent à la nervure médiane : frange en partie brune, en partie gris blanchâtre; dessous gris brun, avec une tache blanche au milieu de la côte; ailes postérieures gris brunâtre sur les deux surfaces, avec la frange plus claire. Il n'y a qu'une génération aux mois d'août et de septembre : on trouve les pe- tites Chenilles en quantité sur toutes les espèces de rlianmns en buissons, quelquefois au nombre de douze sur une seule feuille, et il semble que cette Ciienille n'a échappé pendant longtemps aux yeux des observateurs que parce qu'elle se tient au-dessous des feuilles, dont elle ronge la surface, en y produisant beaucoup de trous. Elle reste presque toujours immobile, et, quand elle doit changer de peau, elle se fabrique, entre les nervures de la feuille, un tissu blanc, serré et plat, sous lequel elle est placée très à l'étroit, dans une attitude courbée; elle perce ce tissu et y laisse sa vieille peau, après en avoir acquis une nouvelle; lorsqu'elle a atteint toute sa croissance, elle est à peine longue de G", 003; sa couleur est d'un vert jaune, et les trois premiers anneaux du corps sont lavés de brun- rouge dans la plupart des individus. La métamorphose a lieu du milieu à la fin de septembre. La coque a la forme d'un grain de blé : elle est allongée, ferme, d'un brun plus ou moins foncé, avec un grand nombre de rides longitudinales : la Chenille y passe l'hiver, et ne s'y transforme en chry- salide qu'au.x mois de février ou de mars : cette dernière est d'un jaune clair, avec les deux extré- mités brunâtres ou d'un brun foncé. Le Papillon, qui n'est pas rare en Allemagne, en sort à la lin de mai et dans le courant de juin. • g 4. LiTuocoLLETis, llubuep, Zeller, Duponchel. Antennes simples, ayant le premier article allongé; derrière de la tète rugueux. Ce groupe, aussi nombreux en espèces que le précédent, ne se distingue pas très-notablement de 506 IHSTOinE NATURFILLE. celui des Elaclnsla, et cependant Zeller, non content d'en avoir fait un genre distinct, a cru encore devoir le partager en deux divisions'; savoir : les espèces qui ont une petite queue linéaire à l'extré- mité de leurs ailes antérieures et celles qui en manquent. Les Lilhorellctis sont de très-petites Ti nèiles qui toutes se font remarquer par une jolie tache ocellée qu'elles présentent au sommet de ces mêmes ailes, parées d'écaillés, comme la plupart des Élachistes, de couleurs métalliques très-bril- lantes dans presque toutes les espèces. Comme type, nous décrirons rÊLACiiisTE de Blanckaart ou la Blancabt, De Villers (7î?ieal)/nnfai-- (hila, Fabricius) : Envergure, 0"',004; ailes antérieures d'un gris brun doré, avec quatre laclies el une ligne transversale d'un blanc argenté sur chacune d'elles, à frange de la couleur du fond ; posté- rieures d'un gris brun, à frange d'une nuance plus claire. Chenille ressemblant à une larve de Mou- che, d'une couleur vert jaunâtre, avec la ligne dorsale d'un vert plus foncé; écusson jaune, tacheté de gris : habite et subit ses métamorphoses entre les deux épidémies des feuilles du bouleau, du prunier sauvage el de plusieurs arbustes. On la trouve à deux époques de l'année, en mai et juin, el ensuite en septembre et octobre. La chrysalide est très-gréle, avec un long fourreau; sa couleur passe du jaune au brunâtre en vieillissant. Le Papillon, qui n'est pas rare dans presque toute l'Eu- rope, apparaît pour la première fois en juillet et août, el plus tard, pour ceux de la seconde géné- ration, en avril et mai de l'année suivante. Parmi les autres espèces, nous ne citerons que les Kleemmi- nelln, Fabricius, dont la Chenille vit sur le sureau, et popitlifoUiclta, Treitscke, à Chenille se nour- rissant de feuilles du peuplier, et qui soûl assez communes jiariout. Parmi les quinze ou vingt espèces de ce groupe, nous décrirons encore I'Élachiste de l'orme (Ti- uea ttlmifoliella, llubner; Arçiijronujdcs ulmifoliella, Curtis). Envergure des ailes, 0°',0U7; ailes an- térieures, en dessus, d'un fauve doré, el chacune d'elles traversée par trois raies argentées cl fine- ment bordées de noir, dont une au milieu et les deux autres entre celle-ci el l'extrémité, avec un point noir ocellé au sommet, el une frange gris fauve ; le dessous el les deux surfaces des ailes posté- rieures gris brun, avec la frange plus claire. La Chenille vit dans l'intérieur des feuilles de l'orme el du bouleau; elle ressemble tellement à celle de la Blancardella, qu'on n'y aperçoit aucune diffé- rence, même en l'examinant avec une forte loupe : sa couleur varie du vert au jaune; sa manière de vivre el de se métamorphoser est égalenvent la même; mais le Papillon parait un peu plus tard, ordi- nairement dans le courant de juin; est commun en Allemagne, et à été signalé en France. § 5. TiscHERiA, Zeller, Duponchel. Antennes pectinées dans les mâles, simples dans les femelles, à premier article pourvu d'une dent latérale garnie de poils dans les deux sexes. La seule espèce de ce groupe est I'Élachiste vniii{Tincacomplttnella, llubner) : envergure, 0"',008; ailes antérieures, en dessus, d'un jaune roux uni, avec la base, le bord interne et la frange d'un jaune plus clair; dessous d'un brun luisant, frange fauve; ailes postérieures ayant les deux surfaces d'un gris luisant, à frange plus claire. Celle espèce, dont on ne connaît pas la Chenille, se trouve en mai autour des chênes : on l'a prise en France, en Saxe et en Bohême. H. — Ptérophorites, Tiné'ilcs à ailes antérieures el postérieures divisées en plusieurs branches ou phalanges garnies de franges sur leurs bords, qui les font ressembler à des plumes, excepté dans le seul genre Adactijie, dont les quatre ailes sont entières. 21""' GENRE. — PÏÊROPHORE. PTEnOPHOIWS. Geoffroy, 1764. Hi.sloiic natuielle des Inseolos. Antennes filiformes dans les mâles comme dans les femelles; pal|)es labiaux droits, écartés, nus, un peu squameux, à dernier article bien di-stinct, obtus ou aigu; trompe très-allongée; télé petite, arrondie, à yeux peu développés; corselet assez robuste, à ptérygodcs irés-larges; abdomen très-al- longé, linéaire chez les mâles, légèrement renflé au milieu chez les femelles; jambes Irès-grcles, PAPILLONS. :i07 Irès-longuos, surtout celles de derrière, avec les éperons ou ergots très-allongés; ailes très-étroites et divisées, les antérieures en deux branches et les postérieures en trois; chacune de ces branches garnie sur ses bords de franges ou de barbules qui la font ressembler ;i une plume. Chenilles à seize pattes, velues ou pubesceutes, se suspendant à nu pour se métamorphoser en njn)]d]e à la manière de celles des Diurnes. (Chrysalides à seize pattes, allongées, plus ou moins hérissées de jioils et conservant iiabituelle- ment la livrée de la Chenille; quelques-unes nues, mais garnies de pointes d'une forme particulière le long de l'abdomen. Ce genre, établi par Geof.'roy sous la dénomination de Ptérophore (du grec : --too-j, plume; y,- fjo;, porteur), correspond aux Plialœna- aliuitœ de Linné et aux Plicilhies lipulcs de Itegéer. La [ilii- parl des entomologistes en font une tribu distincte de celle des Tiuéites ; ce sont, sous ce point de vue, les Plcropliorœ d'Ilubner, PiÉROrHORiDES ou Pleroplwriitœ de Zeller, Duponchel et Zetterstedt, et les PTÉROcHoniTES, Fissipeiincs, ou Plcropliorii de Latreille. Tout en n'adoptant pas cette tribu, nous en avons fait une division toute spéciale parmi les Tineites. Le earartère le plus saillant des Piéropliores, et qui snflit pour les distinguer de tous les autres Lépidoptères, est d'avoir les ailes antérieures divisées en deu\ parties et les ])ostérieures eu trois, et chacune de ces divisions bordée de franges ou de barbules qui les font ressembler exactement à des |)lumes, surtout à celles des ailes postérieures, qui sont d'autant plus étroites que leurs franges sont plus longues. Par leurs autres caractères, ces Insectes se rapprochent assez des genres Elaclnsia et Colcophora, dont ils diffèrent toutefois essentiellement par leur trompe très-longue, tandis qu'elle est nulle dans ces deux groupes génériques; d'un autre coté, leur abdomen, qui est linéaire, esl^ proportion gardée, beaucoup plus long que dans toutes les autres Tineites, et il en est de même de leurs pattes, qui sont armées d'ergots également très-allongés. Les Ptéro|d)ores habitent les char- milles, les baies et les lieux humides et ombragés des bois et des jardins; quelques-uns toutefois se tiennent de préférence dans les prairies. La division de leurs ailes en pluhieurs branches, quoique celles-ci aient la forme de plumes, est loin de favoriser leur vol : aussi est-il court et saccadé, et d'au- tant moins rapide que leurs ailes sont plus profondément divisées. Ce sont de très-petits Papillons; quelques-uns sont à la fois diurnes et crépusculaires ( pcnladnciylus], mais le plus grand nombre ne se montrent que pendant le jour. Les Chenilles vivent, en général, sur les plantes herbacées, telles i\ue ïunoiiis spitmca, \c. laniti- riis cardiaca, le convolvultis arvciisis, le liseron des haies, la bardane commune, sur les rosiers cultivé et sauvage, et même, assure-t-on, sur certains arbrisseaux, comme les pruniers et prunel- liers; une particularité qui les dislingue parnji celles des Nocturnes, c'est qu'au lieu de se renfermer dans une coque pour se changer en chrysalide, elles s'attachent, comme celles des Pieris. par la par- tie inférieure et par la partie moyenne de leur corps, de sorte que leur méiamorphosc se fait à nu et en plein air, à la manière de celle des Diurnes. Le genre Pleropliorus renferme un assez grand nombre d'espèces; Duponchel en cite quarante comme propres à rEuro])e, et il fait observer que plusieurs d'entre elles sont peu connues, difficiles à distinguer: d'où il résulte que leur synonymie est assez embrouillée. Treitscke les a partagées eu quatre groupes particuliers : 1° espèces ayant les quatre ailes entières ou non divisées [aitactijlus}; 2" espèces à ailes antérieures larges, falciformes, brièvement fendues en deux et recouvrant les ailes postérieures dans le repos : celles-ci divisées en trois parties qui ressemblent plus ou moins à des plu- mes ()7io(/orfacf!//i(5, etc.); ù" espèces à ailes antérieures étroites, plus profondément bifides que les précédentes, courbées en crosse, et ne recouvrant pas les poslèi'ieures dans le repos : les trois divi- sions de celles-ci en forme de plumes {pierodactijius, etc.); 4° espèces à ailes antérieures composée, de deux plumes et les postérieures de trois : toutes les cinq bien distinctes au repos {penlmliicHj- lus, etc.). Zeller (Isis, 1841), dans sa monographie des Pleropliorus, n'indique pas ses quatre divisions secondaires; seulement il forme, à juste raison, avec la première, son genre Adactvl*, correspondant au genre Agdi^tis, Ihibner. qui ne diffère des l'iérophores que par un seul caractère, mais par un caractère de première valeur; en effet, chez ces Insectes les quatre ailes sont entières, et non partagées; ce genre ne renferme qu'une seule espèce, \' Ahu'iin fl(/((c(y/a, Treitscke; Plero- pliorus adculijha, Duponchel, ou Adaclijla lliihneri. Curlis, Zrll. r : envergure, (l'",018, ailes anté- s 308 HISTOIRE NATURELLE. rieurcs en forme de spatule, avec l'angle apical assez aigu; en dessus, d'un gris cendré, s'éelaircis- sant en s'éloigiiant du sommet, et marquées à peu de dislance de deux petites taches noirûtres, frange plus claire que le fond et pré(tédée d'une tache noire à l'angle interne-, ailes postérieures à bord infé- rieur sinué, en dessus, d'un gris un peu roussàtre, uni, avec la frange plus claire, le dessous des quatre ailes d'un gris clair uniforme. A été prise en Hongrie, en Dalmatie et dans le midi de la France. Mous donnons la figuie de cette espèce (pi. XXXI.V, fig. 1 ). Les l'iérophorcs proprement dites se trouvent à l'état de Papillon surtout dans les mois de juin et de juillet; l'apparition de chaque espèce est assez longue, et pour quelques-unes peut se prolonger pendant trois ou quatre mois, de juin à septembre; diverses d'entre elles sont répandues dans tonte l'Europe; il en est qui semblent particulières à l'Allemagne, à la Suisse et à la France; enfin, parmi celles que l'on a signalées à Paris, ainsi que dans certaines autres contrées à la fois, nous citerons les Pteropliorus rltotlodnclylus, Fabricius; Zelierslcdlii, Zdler, ou tesseradacliiltts, Zetterstedt; phœo- duclijlus, llubner; nijctadaciylits, W. V.; ptiudaclijltis, Hubner; plerodaciijlus, Linné; fusco-Umba- lus, Duponchel; acantliodactiilits, Hubner; obsoleltts, Zeller; tetradaclyliis, Linné; pentadaclijhts, Linné, et spilodacnjlns, Curtis. Enfin nous décrirons comme types les PTKnoi'Hor.E a cinq doigts ou la Pentadactyle, De Villers (Alii- cita peniadacUjUi, Linné) : envergure, 0"',02; divisions des ailes très-distinctes et commençant pres- que à partir du corselet; leurs tiges ou côtes linéaires et la forme des barbules qui les garnissent leur donnent une grande ressemblance avec de véritables plumes. Insecte entièrement d'un beau blanc soyeux, parfois avec des atomes gris clair. Chenille d'un vert pâle, avec cinq raies longitudi- nales, dont une médiane blanche, deux vertes et deux jaune clair; chaque anneau, excepté le der- nier, offrant une légère élévation surmontée de petits points saillants donnant naissance à des poils bruns; tête jaunâtre; dernier anneau vert. Cette Chenille vit sur le liseron des haies, et, dit-on, sur les pruniers cultivé el sauvage. Arrivée à toute sa croissance, elle quitte la plante qui l'a nourrie et va se suspendre au corps solide qui se trouve le plus à sa portée. La chrysalide est très-allongée, avec sa partie postérieure arquée; le fond de sa couleur est le même que celui de la Chenille, avec des taches noires qui deviennent plus petites et tirent sur le rougeâtre en se rapprochant de l'abdo- men. Celte espèce est très-commune et paraît répandue dans toute l'Europe; on la rencontre ordinai- rement, en juin et juillet, dans le voisinage des charmilles et des haies; elle vole autant le soir que Je jour. Fig. -197. — Ptéroiiliore à cinq doigt.s. (Pendactyle.) PTÉnoruoRE BH0D0DACTYI.E (Pteroplwrus rhododaciylus, Fabricius) : envergure, 0"',OIG; ailes antérieures légèrement falquées ou divisées à leur extrémité en deux parties par une fente très- visible qui s'étend jusqu'au tiers de leur longueur, d'un brun ferrugineux et d'un roux vif ; ces deux nuances séparées par une raie blanche, frange blanche; ailes postérieures ayant leurs trois divisions en forme de spatule, d'un roux-ferrugineux. Chenille d'un vert-jaunâtre, avec une raie dorsale d'un vert plus fonce. Se trouvant en mai sur les roses des jardins et des champs, dont elle attaque la fleur quand elle est en boulon. Se transformant en chrysalide en juin el donnant son Papillon en juil- let. Peu rare en France, eu Allemagne, etc. Ptébophoee acamuodactyi.e (Plerophonis pumiidaclyins, Curiis; Aliuila aciintlwdaclyla, llub- ner). Envergure des ailes, 0"',02; ailes antérieures légèrement falquées et divisées à rcxtrémilé eu deux parties par une fente très-visible qui ne s'étend pas au delà du quart de leur longueur : en des sus, brun d'écorce foncé, avec l'extrémité marquée de deux taches noires et séparées par une ligne blanche; dessous d'un brun obscur, avec les deux ligues blanches du dessus, mais moins pronon- c PAPILLONS. 509 cées; ailes postéripiiiTS d'un liriin noinUre sur les deux surfaces, avec la frange plus claire : leur pre- mière division en forme de spatule, la seconde cullriforme alla Iroisiéme à peu prés linéaire. Se trouve en juin, août et septembre, et n'est pas rare en Allemagne et en France. Ptérophore didactïle, Réaumur; Phalène tii'ule didactvi.e, Degéer; la Didacttle, De Villiers (Plia- lana didaclijla, Scopoli). Envergure des ailes, 0'",02; ailes antérieures légèrement falquées, divisées en deux ])arties bien distinctes par une lissure qui s'étend presque jusqu'au milieu de leur longueur : brun-cliocolat foncé en dessus, avec l'extrémité de la côte blanche et marquée de trois petites lignes blanches, arquées : frange de la première division tout à fait noirâtre, et celle de la deuxième blan- che dans le milieu : dessous de nuances plus claires; ailes postérieures d'un brun foncé sur les deux surfaces : les deux premières divisions presque linéaires, la dernière sécuriforme, et toutes trois en- tourées d'une frange très-longue, beaucoup plus claire que le fond. La Chenille est vert de mer, à corps couvert de petits poils blancs, et à tête tachetée de brun : elle se trouve au printemps sur le leonuriis cardiaca, et se tient habituellement au pied de cette plante, dont elle ne mange les feuilles que lorsqu'elles sont flétries, parce qu'elle les sépare de la tige avant de s'en nourrir. La chrysalide est brun clair et couverte de nombreuses soies de la même couleur. L'Insecte parlait se montre à la fin de juin et dans le courant de juillet; est commun en Allemagne, et a été trouvée en France. Ptérophore LiTHOMVDACTïLE{P/c)o/>/(ori/.ç/i//(o)!i/(/rtf/y/i(s, Ouponchel). Envergure des ailes, O", 005; ailes antérieures, en dessus, couleur de bois pétrifié, c'est-à-dire striées de gris et de brun longilu- dinalement, avec un point blanc suivi d'une tache triangulaire brune : la fente très-étroite, commen- (,:ant à partir des deux tiers de ses ailes : la première division très-courbée à son extrémité, se ter- minant par un crochet assez aigu, et la seconde beaucoup moins et finissant en pointe obtuse; les deux premières divisions des ailes postérieures en forme de spalule, et la troisième presque linéaire: toutes trois d'un brun clair et garnies d'une frange d'un brun plus foncé, assez longue; dessous des quatre ailes d'un brun luisant uniforme, avec la cùte des antérieures blanche, et interrompue au mi- lieu par une ligne brune. Cette espèce (pi. XXXIX, fig. 7) a été prise dans les Pyrénées. PiÉRornoRE spiLODACTVLE {Picroplwrus siiiloddcltjlus, Curtis). Envergure des ailes dépassant 0"',02; ailes antérieures à cinq divisions ou branches linéaires, chacune garnie de barbules qui les font res- sembler exactement à des plumes; dessus et dessous d'un blanc sale ; première division ou plume des ailes antérieures traversée au milieu par une raie brune, oblique, marquée vers l'extrémité de la frange inférieure de deux taches grises; seconde plume des mêmes ailes ayant deux taches sembla- bles; les trois plumes des ailes postérieures grises dans le bout, blanches seulement ;i l'extrémité : dessous ne différant du dessus que parce que les taches sont d'un gris moins foncé. Cette espèce, que nous représentons (pi. XXXIX, fig. 4), est assez voisine du Ptcroplwnis pcniadncitjlu.i, fré- quente les mêiries localités dans presque toute l'Europe, et parait plus rare auprès de Paris. 22"" GENRE. — ORNÉODE. ORNEODES. Latreille, 1794. l'rocis (les cnracléres des CnisLiccs et des Insectes. Antennes lilifoimes dans les deux sexes; palpes labiaux sensiblement plus longs que la tète, re- courbés en avant, à deuxième article très-squameux, dernier presque nu, relevé; trompe très-peu développée, membraneuse; tête globuleuse, aussi large que le corselet, abdomen court, assez épais; jambes moins longues et moins grêles, proportion gardée, que dans les Ptcrophorus; chacune des quatre ailes divisée, dès son origine, en six rayons barbus ressemblant tout ;1 fait ii des plumes. Chenilles glabres, à seize pattes, se transformant dans des coques de soie à claire-voie; vivant dans le calice des fleurs de certains arbustes et eu rongeant les parties intérieures. Le genre Orneodes de Latreille forme, pour Diqionchel et pour M. Ilerrich-Schœffcr, une sous- tribu distincte qu'ils nomment OnNÉdUiii-s et Orncoiridcs; les espèces qui y entrent faisaient partii"' des Alncita de Linné, des Ptcroiiliunis de Ceoflroy; enfin Zeller, en l'adoptaiii, en change le nom en celui (ÏAliicilina. D'après les caractères que nous avons iiidiipies, un voit (pie ce genre, tout en se rapprochant des 5i0 HISTOIRE NATURELLE. — PAPUIONS. Plcrophortis, en diffère ccpendanl nolablcment ; la disposiiioii des ailes, transformées en quelque sorte en plumes, est la même dans les uns et dans les autres, et c'est à eetle particularité qu'est due leur dénomination d'Orucodes, qui provient des deux mots grecs oovt; (Oiseau) et ei-Îo; (apparence). Duponcliel cile cinq espèces comme se rapportant ù ce genre : les Orncodes liciniilact!ilus, Linné, ou Ptéropiioee en éventail, Geoffroy, et polijdactijlus, llubner, qui se rencontrent dans presque toute l'Europe, cl ne sont pas rares aux environs de Paris, le premier, en mai et octobre, dans l'inté- rieur même des maisons, et le second, en juillet, dans les jardins; griimmalotlarliilns, Zeller, de Francfort-sur-rOder; dodtxndaclijlus, Hubner, de Dalmatie, et pœciloddciijlus, Stéphens, d'Angle- terre, et ihcxudaciijlus que nous représentons. Fii^. 198, — Orneodes tlieiadactjle. Nous ne ferons connaître comme espèce typique que l'OriNÉODE a rLCSiEcns doigts (Alucita po!ij- dactijln, llubner). Envergure, environ 0"',ÛI; chacune des quatre ailes divisée, depuis sa naissance, en trois lanières ou côtes principales, dont la première se subdivise en deux et la seconde en trois : la troisième simple; ailes antérieures gris-roux, traversées dans leur largeur par deux bandes brunes lisérées de blanc : côte marquée de trois taches brunes; ailes postérieures d'un gris roux plus clair, coupées transversalement par trois lignes blanches dentelées; chaque rayon, qui ressemble tout à l'ail à une ])lume, se termine par une tache ocellée, circonscrite dans sa partie supérieure par un arc blanc cl marquée au milieu d'une prunelle brune entourée d'un iris blanc, et qui, comme on le voit, est, à la couleur près, assez semblable à celle qui orne la queue du Paon; la tige de chaque plume est ponc- tuée de noir. Le Papillon dépose seulement un ou deux œufs sur la fleur non encore développée du lonicera xylosleitm; il en sort une petite Chenille nue, transparente, couleur de chair, qui s'introduit dans le calice de la fleur, dont elle dévore l'intérieur encore vert, et, quand elle a épuisé cette nour- riture, elle va se loger dans une autre fleur qu'elle ronge de la même manière. Parvenue à toute sa laille en mai, elle cherche un abri pour se transformer en nymphe, et cette métamorphose se fait dans une coque soyeuse, blanche, à claire-voie. Le Papillon éclôtà la fin de mai ou au commencement de juin, et, comme on le retrouve aussi en octobre, il est probable qu'il a deux générations par an. Celle espèce est répandue partout, et se lient habituellement sur les murs et les fenêtres des appar- tements; alors les divisions de ses ailes sont repliées sur elles-mêiiies comme les branches d'un éven- tail fermé, et l'on ne se douterait pas de lu forme qu'elles offrent quand elles sont étalées. ïig, l'JD. — Lobophore lubiilé, (Voyez p.ige 166,) TABLE ALPHABÉTIQUE DES FAMILLES, TRIBUS, DIVISIONS, GENRES ET SOUS-GENRES i) É c n I T s DANS lE DEUXIÈME VOllJIE DE L'HISTOIRE NATIRELLE DES LÉPIDOPTÈRES 01 PAPILLONS. Abroslole. Abrostola 87 Acidalie. Addalia 17-4 Aconlie. Acontia 91 Acronycte. Acronycla 5.j Aclébie. Actcbia 00 Adèle. Adcla 279 jEchmic Alchmia 28':! X,i'n-. .Edia 263 Aganais, Aganais. . ..... IWi Agiie. Ai/lia 17 Aglosse. Ai/lossa 208 A?,rof\\\\c. AgropJiili! 94 Agiolis. Agmlis G7 Alucite. .4/«o7(7 27.5 Aniphi|)jro. Amphipyra . ... 57 Amiiliyse. Amphysa 2ô0 Allait is. .4«(7//M 162 Anarle. .4«(/rtff 89 Anllioiiir-lre. .-iHMomc/ra 178 AiUlio|iliile. Antliopliila 94 Apaniôc. Apamea 09 kvj.'jrti\!;^'\c. Argijrokpia. . . . 252 Aspilate. Aspilales 150 Asopie. Asopia 192 Altacus. Atlanis 17 Avcntie. Avenlia 147 Boarniie, Boarmia 158 Boléloliio. Bo/rfoiw 101 BoMDïiiDEs. Bombijcidx 5 BOMBVCIliNS. Bomhijcii .... 4 B^imh^x. Bombyx 21 BorûopliiJL'. Borfwp/((7'7 180 Bolyde. Boigs 201 Bréplios. Brephos 92 Bryophile. Brgopliila 50 Bulalc. Biil(dis 274 Calicre Cabm/ 172 Callimorplu;. Calliiiiorplia . ... 53 Calpe. Calpe 80 Caradrino. Caradrina 78 Carpocapse. Carpocapsa 247 Catépliie. Calephia 98 Calocale. Cntûcala 99 Ccrigo. Cerigo 59 CHAIJ.-^OPTÈRES. Chalinoplcra. 1 Chalybc. Clmlybe 260 Chariclée. Chariclea 85 Cliauliode. Utauliodus 277 Clit'imalnhio. C.heimalobia . . . 168 Glic'Iarie. r/;Wû;v'ff 278 Cliélonie. Chehnia 52 Chersolh. Cbersotis 66 Chcsias. Cliesias 160 Chilo. Cliilo 256 Ciilavio. Cidaiia 167 Cléodéoliin. Cteodeobia %G Cléogène. Cleogeua 150 Clcore. Cleora 100 Coccyx. Cocaj.T 247 Cochyle. Cochylis 250 Coléopliore. t()/c(ip/iora 297 Cossus. Cossus 44 Crambe. Crambiis 257 Cbamcites. Crambiles 255 Crucalle. Crocallis 140 Cucullie. C«c«//iff 85 Cyligraiiimc. Cyligraniina . . . . 107 Cymalophore. Cj//naîcp//()ra.. . . 54 DKLTOIDF.S. BcUoidx 210 Uicranure. Dicranura . .... 40 Diosie. Biosia 259 hiarni e. Diiinwa 270 Liosilhcc. Dosilliea 175 Élncbisle. Elachista 501 Éloplios. Elophos 100 Endromis. Kndromls 16 Ennomos. Ennomos 1 4i Ennychic. Enngchia 188 Éphyre. Ephijra 173 Érèbe. Erebiis 107 Erérides. Erfbidx 105 f'.TaslTtc. Erasiria 95 Eiiliolie. Eiibolia 161 Eiicliclie. Einlu'lia 54 Eiiclidie. Eiiclidia 92 Eudoice. Eiidorea 258 Eupilliécie. Eiipitliecia 164 Euplocanic. Euptocumus 284 Fidonie. Fidonia 154 Gallerie. Galleria 260 Giomclre. Gcomiirn 148 Gnophos. Gnophos 159 Gorlyne. Gorigna. ........ 82 Gracillaric. Griiiillarin 29U Grapbolitlie. O'n/p/icW/ia 249 Iladcne. Hadiena 70 llalias. tlalias 229 lialie. Ilalia 152 liai-pyie. Ilarpgia 47 llclie. Ilelia 218 Ilc'liopbobe. Ile.liophobus lil Hcliolliide. Ih-liolliis 90 Iléiiicrosie. //cmcroiva 96 Uémilide. lEvinilis 271 lléniilhce. Wf )«///((•« 149 llûpiale. Hepialtis 42 IltriALiDEs. Ilepialidx 41 llcrc)-ne. Heirgiin If 6 Ilerniinio. //iTOTi«w 215 llzmiyuEi- Ilerminita: 210 Ilibcrnic Ilibernin 155 Himcrc. Ilimcra 146 Hydrocampe. Ilgdrocampii . . . . 195 llypéne. Wyp.r;»/ 212 Ilypercallie. //i/pt')rff//M 254 Ilythie. Ilylhia 259 312 HISTOIRE NATllRELLIi;. PAPILLONS. Lampros. iMinpros '-''f* Larenlie. Larenlia 16Ô Lasiocampe iMsincampa 20 Leucaiiie. l^ucania ''6 Lichm'c. Catocala 99 Ligie. lAgia 155 Limacode Limacodes 41 Liparis. hiparis 28 Lile. Lila 2"3 Lilhosie. Lillwsia 55 Ijobopliore. Lobopliora ICG Lupérine . Luperina IJS Macarie. Macffrifl 147 Margarode. i)/acj/(7rorfcs 205 Mégalosome. Mei/alosoma . ... "19 Mi'lanippc. Jl/i'/û«/ppp 109 Mélanlhie. Mclantlùa IG9 Mélrocanipe. Melrocampa ■ ■ ■ . 144 MlCIiOLÉl'IDOPTÈRES. Microk- pidoptera 219 Minoa. Minoa 177 Hyélophilc. Myelophila 205 Koclua, Nocliia NOCTUÉLlEiNS. IVod«efô. . 51, Noctuelle. Noclua NocTDiDÉs. Nocltiidx 55, mCTUnNES. Noclurni Nodarie. Nodaria Noia. Nota Nonagrie. Notiagria Nolodonle. Notodonta NoTODONTioEs. Nolodoiitidai. . . . Numérie. Niimeria Nyniphale. Nymphalis Kyssie. Nyssia G5 109 01 109 1 217 2-28 45 155 200 156 Odczje. Odezia 178 Odontic. Odonlia 204 (Ecofhme. OEcnpIwra. 292 Œnophlhire. OEnoplithira . . . . 253 Opliidère. Opbideres 105 Ophiuse. Opliiusa 101 Opigène. OpUjena 00 Orenaie. Orenaia 187 Orgyie. Orgyia 20 Ornéodc. Onieodes 509 Oilliosie. Ort/io«(7 79 Palpule. Palpiila. . ._ 276 Pédisque. P.rdisca 240 Penlbine. Penllùna 245 Phalène. Plialrenu 157 PH.^I>É1IIE%~S. Plialeuii. . . 158 Phasiane. Plias'tanii 151 Pliibalotère. Pliibalocera 255 Pliorodème. Phorodema 149 Physide. Physis 259 Pliygas. Phygas 285 Pionée. Pîoncs 199 Pialydie. Platydia 212 Pi.*TTPTÉRvciDF,s. Pltttyptery(jidw . 40 Vhy'jfiét'jx. Platypteryx.. . . 40 Plusie. Phisitt 88 Polydesme. Ptf///c/t'sm«r 108 Psodos. Psodos 178 Psyclu'. Psyché 57 P.syciiniEs. Psychidx 50 Plérophore. Plerophorus 500 Pygère. Pygsera 50 Pygmène. Pyymxna 179 Pyrale. Pyralis 191 Pyrale de la vigne. QEnophthira. 255 PYRALIDES. Pyralidx ... 181 PYR.^LIENS. PijraUi 180 PïBALiTEs. Pyralilœ 184 Vynusle. Pyrmisla 188 Rhodarie. Rhodaria 189 liivule. Rivula 216 Rumie. Bumia 148 Sirrotliripe. S«;ToWirips. . . . 25p Saturnie. SafHrnw 17 Sciaphile. Sf/ffp/(î/(7 245 Scirpopliage. Scirpophaija. . . . 259 Scodione. Scodiona. . ' 152 Scoparie. Scoparia 205 Scopule. Scopula 19S Ségétie. Segelia 58 Séricaire. Sericaria G S'ricore. Sericoris 240 Simplicie. Simplicia 217 Sione. Siona 177 Solénobie. Stf/^noWs 282 .Sopbronie. S»p/iro«;fl 217 Sphélote. Splicloiis 1 8 Stéiiic. Slenia 194 Sténoptère. Stenoplera. . . . 279 Slilbie. Stil'oia 96 Slrénie. Strcnia 176 Stygie. Stygia 45 Teigne Tinea Têphrine. Teplirina Thrénoile. Tlirenodcs Timio. Timia TiNiiiDEs. Tinex TiNÉiTEs. Tiueites Tordeuse. Tortrix ToHTRiciDEs. Torlrices ToRTBiciTEs. Tortiicitx Torlrix de la vigne Œnophlhira. Tr'iyhène.Triplixna Typbonie. Typiwnia 285 152 187 95 254 207 250 225 224 253 .59 57 Uranie. f/ran/a 156 UR.AMENS. Uranii 156 Uroptéryx. {,Voj);eri/.r 143 Vénilie. Venilia. . . Ver à soie. Sericaria. 170 6- Xyline. Xylina 83 Xylopode Xylopoda..' 227 Yponomeulc. Yponomeiita . . . . 264 VroxoMEuTiTES Ypoimiif dites. . 262 Ypsipèle. Ypsipetes 168 Zéréne. Zerene 175 Zeuière. Zeuzera 43 FIN DU VOLUME. :jr' V.: -.::.:V^ a!s.,fc^^ ■■'^^■■j^; . r K' >-^- K):{ .V|-. j,r<: -■^5 A-. .^ '^'TT."'v'* ^- SMITHSONIAN INSTITUTION LIBRARIES "" I i"IPi!i iiiiiMi!niiii[iiiNii|i!