av 2 a € % SP an ur ne a 88 Be VE GE PR pire va We ” Ca a R ET es eee ee ae de ete ed frs Rire ERA Lo ere La pu . Ress = mise a = c re _ : ER HeEes ae se : ren | Rues — = | | | Dr PRES LES a de So En arms DL bte +7: Ja eaire are ere en er Gr ir D PIN tGot GT BR ADO OMRENE UINMIEVaEARES IE" OF ILLINOIS 3 Lie 4580 5 Vv NATURAL HISTORY PU LLE (n Digitized by the Internet Archive in 2011 with funding from University of Illinois Urbana-Champaign http://www.archive.org/details/encyclopdiemOSlama ENCYCLOPÉDIE MÉTHODIQUE, PAR ORDRE DE MATIERE; PAR UNE SOCIÉTÉ DE GENS-DE LETTRES, | DE SAVANS ET D'ARTISTES; Précédée d'un Vocabulaire univerfel, fervant de Table pour tout l'Ouvrage, ornée des Portraits de MM. DiperoT & D'ÂLEMBERT, premiers Éditeurs de l'Encyclopédie. UO | at a ad Lo - # PE 44 sf LT + -i SEP € A9110 fai Q ee SOTY VITE SHC ENCYCLO MÉTHODIQUE. RE TO PET RTE PP PE PE RAS REA OS PR PE SA 2 À BOTANIQUE. Par le citoyen LAMARCK, de l'institut national de France. CoNTINUVÉE par J.L. M. P OTRET, Professeur d'Histoire naturelle, de plusieurs Sociétés savantes et littéraires. TOME CINQUIEÈME. APS PET S2 Chez H. AGass5, Imprimeur-Libraire, rue des Poitevins, n°, 18. AN XII — 1804, OBSERVATIONS Ex me chargeant d'achever un travail en- trepris pat un des botanistes les plus distin- gués de la France, et que la science qu'il professe au Muséum d'Histoire naturelle de Paris ne lui a pas permis de continuer, je ne me suis pas déguisé la difficulté de l’en- treprise, la foiblesse de mes forces, et com- bien je devois craindte de ne suivre que de loin la marche hardie, frayée par mon pré- décessseur ; j’eusse même renoncé à cette entreprise s'il ne m'étoit point resté l’espoir de profiter encore de ses conseils, et de pui- ser auprès de ses illustres collègues des res- sources et des lumières auxquelles je devrai en partie le succès de mes travaux. Mais depuis la publication des premiers “volumes de cet ouvrage, combien le domaine de la Botanique ne s'est-il pas étendu ! Que d'immenses découvertes n’a-t-on pas faites depuis une vingtaine d'années! Que de ri- chesses recueillies par une foule de voyageurs dans les différentes contrées du Globe! Que : d'ouvrages publiés par les savans de tous les pays ! et que de milliers de plantes il reste encore à décrire , et qui ne sont connues que de ceux qui ne les ont acquises que par de longs et pénibles voyages! Il existe dans la seule ville de Paris de très-riches collections, telles que les plantes des îles d'Afrique et des Indes , recueillies par Commerson; celles du Pérou , par Dombey; celles de la Guiane, par Richard; de la Nouvelle-Hollande, par La- billardière ; du Sénégal, par Adanson, Geof- froy, Palisot-Beauvoir ; du Cap de Bonne- Botanique. Tome V. PRÉLIMINAIRES. Espérance er des Indes, par Sonnerat; de la Caroline, par Bosc ; de l'Amérique septen- trionale, par Michaux père et fils; de la Perse, par Olivier; de l'Égypte, par Delisle Sa- ‘vigny; de la Barbarie, par Desfontaines et Poiret ; de Maroc er des Canaries, par Brous- sonnet ; celles de Madagascar, par Petit- Thouars ; de Porto-Ricco , des îles de la Tri- nité et de Saint-Thomas, par Ledru, etc. Outre ces collections particulières , on trouve encore dans beaucoup d’herbiers, tels que dans ceux du Muséum d'Histoire naturelle er de MM. Jussieu, Lamarck, Thouin, Des- fontaines, Richard, Bosc, Labillardière, Ventenat, etc.une foule de plantes inédites, ou que ces savans ont recueillies eux-mêmes, ou qu'ils reçoivent tous les jours , tant des bo- tanistes étrangers que des voyageurs qui, sans se livrer particuliérement à l’étude de la Bota- nique, se plaisent néanmoins à en étendre les limites, en recueillant toutes les plantes qui s'offrent à leurs regards dans les pays qu'ils parcourent , et dont ils s'empressent de faire hommage aux savans destinés , par leurs tra- vaux et leurs fonctions , à faire connoître ces précieuses découvertes. Parmi ce grand nombre de plantes exoti- ques, il en est beaucoup qui viennent aug- menter les richesses de nos parterres, de nos bosquets, ou que les soins des cultivateurs conservent dans les jardins de Botanique, et leur font trouver dans les serres la tempéra- ture de leur climat : c’est ainsi que le Jardin du Muséum de Paris s’embellit tous les ans a ÿ d’une foule de plantes nouvelles, de même que que ceux, de Cels, de la Malmaison, M. Ventenar s’est chaïgé dé fairé connoître. dans un ouvrage, aussi précieux par l’exécu- tion des gravures, que par l’exactitude et la clarté des descriptions. Mais que doit-il résulter, que résulte-t-il en effet de cette surabondance de richesses ? Deux effets opposés : que, d’un côté, les principes fondamentaux de la science , établis d’abord sur les seules plantes connues à l'épo- que oùilsontété créés, setrouvent aujourd’hui, les uns confirmés, d’autres affoiblis, ou même entiérement détruits par l'examen d’un plus grand nombre d'espèces ; ainsi le célèbre Linné, quiavoit avancé comme un principe certain que tous les genres éroient naturels, principe que Lamarck avoit déjà combattu, penseroit sans doute bien autrement aujour- d'hui, en se voyant forcé de supprimer, de diviser, de changer un grand nombre de ceux qu’il a présentés comme naturels; de re- noncer à l'emploi de certains caractères, trop | variables pour constituer ceux de quelques genres : il verroit enfin que très-souvent, en- tre un genre et un au:re genre, il existe beau- coup d'espèces intermédiaires qu'on ne sait dans quel genre placer, et qui d’ailleurs ne sont point assez tranchées pour constituer des genres particuliers. Les caractères des espèces ne seroient pas moins soumis à des réformes bien plus considérables, La plupart des boca- : nistes qui ont écrit depuis Linné, en ont senti la nécessité, er il en est Lo qui n’aisnt été forcés de présenter les espèces déjà con- nues, sous des caractères différèns de ceux qui d'abord leur avotent été assignés, afin de les nétire en opposition avec les espèces nou- vellement découvertes. OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES. Il suit de cette première considération ; que la découverte d’un plus grand nombre de plantes, observées er décrites avec soin par des botanistes éclairés, doit nécessairement contribuer à la perfection, à la réforme des principes ; qu'elle présente de nouveaux rap- ports, de nouveaux points de vue, et que cette étude étant une science d'observations, c'est en les multipliant qu’on en reculera les limites, Mais c'est particuliérement à la classi- fication des plantes dans un ordre naturel, que ces découvertes sont le plus favora- bles : les unes viennent naturellement se ran- ger parmi des groupes déjà établis ; elles en confirment les caractères et en assurent l'existence; d’autres remplissent le vide qui existoit entre certaines familles, jusque-là presqu'isolées par les rapports éloignés qui se trouvoient entr'elles, et entre lesquelles la ligne de démarcation étroit trop prononcée pour qu’elles puissent faire suite l’une à l’au- tre, sans un chaïnon intermédiaire qui les réunît; d’autres enfin donnent lieu à la for- mation de nouvelles familles, à de nouveaux groupes, et y appellent des plantes auxquelles on n’avoit encore assigné aucune place dérer- minée, oubienellesserventarectifiercertaines | familles dont les caractères un peu hasardés { | Ainsi ce acquièrent une certitude qui leur manquoit, s belles acquisitions dofinent aux es- | sais qu'ont tentés de c élèbres botanistes pour 1 ML distribution des plantes dans un ordre na- turel, une Nr Te importance ; elles font ‘ connoître de plus en plus combien il est avan- Î tageux pour les progrès de la science et de ses j | principes, de se livrer particuliérement à l’é- | } j rude des ue ; carrière immense, mais glorieuse, qu’ il n appaïtient qu' au génie de OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES. ii; frayer , et que ne peuvent se dispenser de sui- vre tous ceux qui ambitionnent d'étudier la Nature dans ses immenses productions, d'en saisir l'ordre, l'enchaînement , et de porter sur l'Univers ce coup d'œil profond et con- remplartif qui nous fait deviner ce qui doit être par ce qui est : c’est ainsi que dans la Phy- sique Newton avoit trouvé, par la réfraction de la lumière, l'existence d’un principe com- bustible dans l’eau et le diamant, bien long- téms avant que ces corps eussent été soumis à ces belles expériences qui ont confirmé la théorie de Newton : de mème, dans l’ordre des productions naturelles, toutes les fois que nous voyons , parmi celles du même genre, des distances, des coupes trop brusques, trop éloignées , nous sommes presque certains que cet espace vide doit être rempli par des êtres qui nous sont encore inconnus, où qui n’ont pas été suffisamment observés. Plus les observations se multiplient dans l'étude des rapports, plus, d’un autre côté, les groupes ou familles naturelles augmen- tent , et plus les vides existans entre ces groupes se remplissent. À la vérité, nous ne sommes pas encore parvenus à en for- mer une chaine non interrompue, et telle qu'on ne puisse déplacer arbitrairement une de ces familles du rang qu'elle occupe, sans rompre l’unité ; mais cette grande perfec- tion, en supposant qu'elle existe réellement dans la Nature, nous ne pouvons guère es- pérer de l'obtenir, à moins que nous ne con- noissions à peu près tous les êtres qui com- / posent le règne végétal : en attendanr, le travail des savans dans cette partie sera long- tems borné à bien caractériser les familles naturelles, à en découvrir de nouvelles, et à saisir le plus grand nombre de rapports possibles dans le rapprochement des plantes ; mais dès que nous voudrons réunir mérho- diquement toutes ces familles, nous serons forcés de recourir à des classes ou à des divi- sions, la plupart arbitraires. Tandis que la découverte de nouvelles plan- tes nous fournit les moyens d'établir d’heu- reuses réformes dans la science, qu’elle étend nos connoissances, qu'elle enrichit nos jar- dins et nos collections, qu’elle nous donns une idée des immenses productions de la Na- ture, de leurs variétés, 1! en résulte en même rems des difficultés presqu'insurmontables lorsque nous voulons ranger ces nouvelles dé- couvertes d’après les distributions de nos mé- thodes factices. Comme la Nature ne forme ni classes ni genres, et, osons le dire, ni es- pèces ; que toutes ces inventions sont celles de l’homme, dont les bornes de l'esprit ont besoin de points de repos, et que d’ailleurs il ne pourroit communiquer à ses semblables ses découvertes sans cette ingénieuse distri- bution , ilarrive que la Nature , dont la marche n'est pas soumise à nos méthodes, nous pré- sente une foule d'objets que nous ne savons où classer, surtout lorsqu'il s’agit de les faire entrer dans des genres déjà établis, et qu'ils ne nous offrent d’ailleurs aucun caractère suffisant pour constituer de nouveaux genres : ils sont alors livrés à l'arbitraire des botanis- tes, selon les rapports sous lesquels chacun d'eux les considère, L’arbitrauire, en politique comme dans les sciences, s'établit partout où il n’y a point de lois, ou bien lorsque celles-ci sont sans auto- rité ou sans fondement. Linné en a proposé de très-ingénieuses, sans doute, pour la for- mation des classes, des genres et des espèces dans le règne végétal ; mais comme jusqu'alors a à iv OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES. nos divisions ne sont point (quelques-unes exceptées peut - être) celles de la Nature, il s'ensuit qu'un grand nombre de ces princi- pes ne peuvent être fondés essentiellement sur la Nature : dès-lors chacun aura la faculté de les changer à son gré, de s'y soumettre ou de les rejeter. Il n’en seroit pas ainsi si ces lois fondamentales éroient plus natu- relles : on seroit forcé de les reconnoîrre : c'est ce qui arrive en effet pour les familles naturelles. Il est impossible de ranger une ombelle, une graminée, une crucifère, etc. ailleurs que dans la famille qui en porte le nom : il n’en est pas de même pour une foule d’autres plantes qui n'ont point de caractères de parenté aussi frappans, et qui pourroient être admises assez indifféremment dans plu- sieurs familles , ayant avec elles des traits de ressemblance, mais seulement dans quelques- unes de leurs parties. C’est alors que naït l’ar- bitraire, qui devroit être entiérement in- connu dans la méthode naturelle si elle étoit une fois bien établie ; mais il est, d’un autre côté, impossible de l’exclure des distribu- tions artificielles, à moins que les hommes ne convinssent de se soumettre aveuglément à la volonté d’un seul, à qui il seroit accordé de poser des bases desquelles il ne seroit plus permis de s’écarter : mais l’on conçoit com- bien une pareille convention est impossible , surtout dans les sciences ; elle deviendroit même un obstacle à leur perfection. D'un autre côté, l’on a trop abusé de cette vaste latitude qui laisse à chacun la liberté de faire des changemens habituels dans la distribution des plantes en classes, genres et espèces. Nous allons , en parcourant ces grandes divisions, essayer de prouver com- bien ont été nuisibles à la science les change- mens qu'un grand nombre de botanistes se sont permis , et pour lesquels ils se sont au- corisés des nouvelles déconvertes. Il est peu d'ouvrages méchodiques aujour- d'hui qui ne soient distribués d’après le sys- ème sexuel de Linné, et quels que soient l’im- perfection er les inconvéniens de plusieurs de ses divisions, c’est, parmi les distributions aruificielles, une des meilleures qui existe. Toutes les plantes, dès qu'elles sont bien connues , y trouvent aisément leur place; aussi n'est-ce point dans cette première opération que l’on peut éprouver de bien grandes diffi- cultés ; elles se portent particuhiérement sur les genres et les espèces. L'établissement des genres er des espèces est un des grands moyens qui a le plus con- tribué aux progrès rapides de la Botanique : dès-lors les plantes, distinguées par les carac- rères propres à chacune d'elles, ne portant que deux noms, celui du genre et de l'espèce, au lieu de ces phrases longues et presqu'insi- gnifiantes des anciens botanistes , ont été re- connues avec bien plus de facilité, et l’espèce nouvelle vient sans difficulté occuper , dans cette ingénieuse distribution, la place qui lui est destinée. Linné en avoit construit le ca- dre, et indiqué la case que devoit occuper chaque être naturel ; il semble qu'il ne restoit plus après lui qu'à remplir les vides. Em effet , après la publication de ses genres er de ses espèces , chaque objet nouvellement découvert se rangeoit aisément à la place qui lui convenoit ; ou bien il existoit déjà un genre auquel on pouvoit le rapporter, et alors il augmentoit le nombre de ses espèces, ou il devenoit lui-même le type d’un nouveau genre. Tant que les découvertes ne furent pas OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES. V très multipliées, cette marche ne rencontroit aucun obstacle. L'observation occasionnoit de rems en tems, dans les caractères généri- ques et spécifiques , des réformes utiles à la science. Linné lui-même , créateur de cette nouvelle méchode , en devint souvent le ré- formateur, et personne mieux que lui, sans doute , ne pouvoit donner à ses principes la perfection dont ils sont susceptibles, er qu'il eût porté bien plus loin s'il eût pu profiter de tout ce qui a été découvert depuis sa mort, Tant qu'il a vécu, surtout pendant les der- nières années de sa vie, ce grand-homme , malgré ses détracteurs, cenoit le sceptre de la Botanique: son autorité modéroit l'arbitraire, et les réformes avoient presque besoin de sa sanction pour recevoir l'approbation géné- rale. De savans botanistes se sont montrés dignes de lui succéder ; mais aucun d’eux n’é- tant parvenu à faire autorité, parce que cha- cun ambitionnoit le droit de réforme , le désordre s’est insensiblement répandu dans cette belle science , et chaque individu, vou- lant donner la plus grande importance à ses découvertes, à ses observations , a supprimé ou tronqué les genres, changé les caractères, substitué des noms nouveaux à ceux déjà reçus, converti des espèces en genres, des variétés en espèces, etc. Nous ne disconve- nons pas qu'un grand nombre de ces réformes ne soient fondées : nous n’en attaquons que l'abus. Nous pensons également que, dans les sciences, la vérité seule doit faire autorité, et que nous ne devons pas admeitre un principe, parce qu'un tel l'a présenté , mais parce qu'ap- puyé sur le raisonnement et l'expérience, il tend à la perfection de la science. Tant qu'on ne sera guidé que par un tel mouf , et que les réformes reposeront sur des observations bien établies , l'arbitraire y entrera pour rien : mais, pour être réforma- teur dans une science, pour en perfectionner les principes, pour en rectifier les distribu- tions , il faut être créateur, 1l faut du génie : de pareils hommes sont rares, et l'amour propre persuade souvent , au plus médiocre écrivain , qu'il a tout ce qu'il faut pour rem- plir cette tâche, er dicter des lois dans une science dont 1l ne connoît guère que le ma- tériel. Les jeunes gens sont particuliére- ment entrainés par cette vaine confiance, tan- dis que nous voyons des hommes célèbres, qui ont vieilli au milieu des méditations er des recherches , ne prononcer qu'avec la plus grande réserve. Rien de plus dificile et de plus rare qu'un bon ouvrage élémentaire, et rien de plus commun aujourd'hut que Les é/é- mens, C’est pour ainsi dire le coup d'essai d’un jeune homme, à peine sorti des études classiques. Ce qu'on nous présente dans ces élémens , ou bien a déjà été dit , et alors il valoit autant se taire, ou bien ils contiennent des principes prétendus nouveaux, et je crois que, même dans ce cas, il valoit encore mieux ne rien dire : aussi la plupart de ces onvra- ges élémentaires ne tardent pas à subir le sort qu'ils méritent. [ls rentrent dans l'obscurité d'où ils n’auroient jamais dû sortir. Il en esx cependant qui présentent des principes lumi- neux , et ceux-là on sait bien les distinguer. Mais c’est particuliérement dans l'établis- sement des genres et des espèces que F'arbi- traire domine avec Le plus de force. C'esr l'objet de l'ambition d'un grand nombre de botanistes : ils croient par ce moyen se rendre plus importans, C'est une occasion si favo- rable de flatter la vanité des personnes aux- quelles ils veulent plaire, en attachanr leus v) nom à quelque jolie plante : tel étroit, par exemple, le pampadoura , dont on a fait jus- tice ; ou bien ils sollicitent tacitement la même faveur des personnes auxquelles ils s’empressent de l'offrir. Comime la découverte des genres vraiment nouveaux n'est pas accordée à tous, ceux qui sen voient privés trouvent moyen de s’en dédommager en lacérant des genres déjà établis , dès qu'ils peuvent y découvrir quel- ques espèces dont la frucuification s’écarte un peu, dans quelques-unes de ses parties , des caractères du genre , sans s’embarrasser sj elles y conviennent par un plus grand nom- bre d’autres, ou si elles appartiennent à un de ces genres naturels que l'ignorance méconnoît faute de saisir l'ensemble des rapports. Si ces moyens leur manquent, ils ont une autre res- source; c'est de changer les noms des genres déjà établis par d’autres. Tous ces faits sont trop connus pour en citer des exemples : il sufht , pour s’en convaincre , d'ouvrir le pre- nuerouvrage de Botanique. Voulant d’ailleurs m'abstenir de toute critique personnelle , je dois me borner à indiquer les sources du dé- sordre, et à en prémunir tous nos jeunes écrivains. * Je suis loin d'appliquer ces réflexions à toutes les réformes qui se font tous les jours dans la Botanique : ce seroit attaquer ce qui tend à la perfectiôn de nos connoissances dans certe partie. Je le répète : je n’attaque que les abus. Combien , au contraire, ne devons- nous pas de reconnoissance à ces homimes la- borieux , qu! livrés tout entiers à l'analyse des végétaux, réforment , dans un grand nombre, des caractères qui avoient été, ou mal obser- ‘és, où méconnus, Îl en résulre alors que telle espèce qu'on avoit rangée dans cel genre, ap- OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES. , partient à un autre, ou doit constituer un nouveau genre. Jamais ces observations n’ont été plus mulripliées, et la science, sous ce rap- port, a acquis infiniment, comme je l'ai déjà dit. Il est également de très-bonnes raisons qui autorisent et même nécessitent le chan- gement des noms. Il devient nécessaire, in- dispensable , toutes les fois, par exemple, qu'un nom spécifique porte sur un attribut qui n'existe point dans la plante ; ce qui peut arriver toutes les fois qu’on décrit une plante d’après un individu tronqué ou imparfait. Ces erreurs , souvent involontaires, doivent être nécessairement rectifiées toutes les fois que l’occasion s'en présente. Dans telle plante, née dans un mauvais terrain ou attaquée par quelque maladie , le pistil ou une partie des étamines ou quelques-unes de ses semences avortent souvent ; si je la caractérise d’après des observations faites sur un seul échantil- lon, et qu’à son nom générique j'ajoute ceux de dioique , de pentandrique, de monosper- me, etc. il est évident que je vais jeter le fondement d'une erreur qui sera répérée par d’autres , et que la même plante parfaite sera donnée pour une espèce différente. Dès que l'erreur pourra être reconnue, il faudra s’em- presser de la rectifier, en supprimant le nom spécifique qui pourroit la propager. Une autre erreur, mais moins nuisible à la science, est de donner à une plante le nom d'un pays où elle ne croît pas, et d’où on l’a crue d'abord originaire: on ne peut guère se dispenser d'en changer le nom dès que l’on est certain de l’erreur. Il est, par exemple, très-douteux que la scilla peruviana croisse au Pérou. Il est bien certain qu'elle croît en Es- pagne , et je l'ai trouvée très-commune dans tentrionale, D'ailleurs, les noms l'Afrique sep OBSERVATIONS de pays doivent être employés avec bien de la réserve, et peut-être totalement exclus de la nomenclature, d'autant plus qu'il est rare qu'une plante naisse exclusivement dans le pays dont elle porte le nom : cependant dès que de pareils noms ont été une fois donnés aux plantes, il y a bien moins d’inconvénient à les leur laisser qu'à les changer. Enfin, il arrive encore que, pour exprimer par la dénomination des plantes leur caractère essentiel, on les désigne sous celui qui est le plus saillant, caractère qui pouvoit bien leur être particulier à l'époque de leur découverte, mais qui souvent leur devient ensuite com- mun avec d'autres espèces qui alors n’étoient pas encore connues, Quoique cette dénomi- nation perde alors beaucoup de son mérite, elle doit être conservée pour ne point mul- tiplier la synonymie, déjà trop nombreuse, et dont l'étude, quoiqu'indispensable, n’est qu'accéssoire à la science , et en feroit une science de mots. Une autre cause qui multiplie la nomen- P clature , et qui est souvent inévitable , vient du travail simultané de plusieurs auteurs qui décrivent la même plante à insu les uns des autres. Il est bien évident qu'il en résulre alors des noms différens, qu'ensuite les uns adoptent, et que d’autres rejettent. Ajoutons encore que , depuis un certain nombre d'an- nées , les ouvrages de Botanique se sont relle- ment mulcipliés dans les différentes parties de l'Europe, surtout en France, en Allemagne, en Suède, en Angleterre, etc. et que la plu- part sont si chers , à cause des gravures nom- breuses, de leur belle exécution et du lux typographique, qu'ikest très-difhcile aux sa- vans , je ne dis pas seulement d'en faire l'ac- quisition , mais de les trouver tous dans les D At PRÉLIMINAIRE bibliothèques publiques. Il suit de que ce 5: vi qui devroit contribuer à étendre les limites de la science, lui devient presque nuisible par circonstances, En effet, l'impossibilité où se trouve un auteur d'étendre ses recherches dans tous les ouvrages publiés , lorsqu'il se propose de dé- crire des plantes qu'il regarde comme nou- velles, le laisse dans cette persuasion, et Les noms nouveaux , soit génériques ou spécifi- ques, qu'il établit sans pouvoir y ajouter de synonymie , jettent dans un autre embarras ceux qui travaillent après lui ; aussi il est peu d'ouvrages généraux qui ne renferment, par cette même raison, beaucoup de doubles em- plois, et ceux qui commettent cette erreur méritent un peu plus de ménagement de la parc des critiques. I} me reste à présenter quelques réfl:xions sur l'exécution de cet ouvrage. Le plan en est connu, Je ne m'y suis permis d’autres chan- gemens que ceux exigés par des découverte plus récentes : j'ai été quelquefois forcé de rappeler, dans certains genres, des espèces déjà décrites dans d’autres, er lesquelles, mieux connues, ont été jugées ne pouvoir occuper la place qui d'abord leur avoit été assignée, D'un autre côté , 1l existe un grand nombre de genres dont on a retranché des espèces pour en former d’autres genres, Forcé souvent , par l'ordre alphabétique, ou à les réserver pour un supplément, ou à les con- server dans leur ancien genre, j'ai préféré ce dernier parti, ayant soin alors d'établir des divisions, et d'indiquer dans des observations particulières les caractères de ces noïveaux genres , et les noms qu'ils portent. J'ai établi des phrases spécifaucs : dés n que dl Ag ee s | espèces uniques dans un genre, gusiyic dans OBSERVATIONS ce cas les botanistes les jugent sufhisamment vi] déterminées par le seul caractère du genre, et que d’ailleurs tout caractère spécifique de- vant être comparatif, il ne peut exister dès qu'un genre ne renferme qu'une seule es- pèce : aussi, en admettant ce principe, je ne regarde moi - mème ces caractères que comime provisoires : j'en dis autant du carac- tère des espèces plus nombreuses, quoiqu'a- lors il puisse y avoir comparaison ; mais ce rapprochement ne devant pas seulement exis- ter entre deux espèces, mais entre toutes cel- les qui composent le même genre, il s'ensuit que lorsqu'un genre acquiert un plus grand nombre d'espèces, on est souvent obligé de changer les caractères employés d’abord pour les premières espèces connues : ces caractères n’étoient donc également que provisoires. D'ailleurs, on n’a jamais qu’une idée très-im- parfaite d'une plante quand on n'en connoît que la fructification : quelques traits de plus, présentés dans une phrase spécifique ou dans une courte description, achèvent dela peindre. On éprouve cet inconvémient dans les genres établis par Forster er plusieurs autres : on ignore très-souvent si les plantes dont ils ne décrivent que les parties de la fructification , sont ou de grands arbres ou de petites plantes herbacées : quelques mots de plus satisfe- PRÉLIMINAIRES. roient davantage le lecteur, er facilireroient les recherches de ceux qui parcourent le pays natal de ces végétaux. Comme il n'existe pas encore pour cet ouvrage de table comparative ni aucun article de renvoi , le savant auteur des premiers vo- lumes se proposant de la pablier à la fin du dernier volume , il s'ensuit que, n'ayant pas pu connoître très -exactement les change- mens d’un certain nombre d'espèces, ou pré- sentées dans des genres déjà décrits, ou ren- voyées dans d’autres à décrire, il m'est ar- rivé, ou de mentionner des espèces déjà pré- sentées dans d’autres genres, ou d’en oublier qui avoient été réservées pour d’autres gen- res : c'est un inconvénient difhcile à éviter dans un ouvrage d’une aussi grande étendue que celui-ci, malgré toute l'attention que j'ai pu y apporter. Comme je ne devois, en commençant ce travail, fournir qu'un certain nombre d’arti- cles, 1l éroit juste de signer ceux qui m'ap- partenoient, afin d’être seul responsable de mes erreurs : je m'en serois dispensé si j’eusse cru m'en trouver seul chargé, et je préviens ici le lecteur que, pour la partie qui reste à publier, tous les articles sans signature m'ap- partiendront exclusivement. PANTE PAN Pine ou PAPAJA, Pante. Rumph. Herb. Amboin. T. 1. p.150. tab. 52. C'eft une très- belle plante de l'Inde, qui doit être placée dans le genre des ginfens ( Panax, L.), que les botaniftes n'ont pas encore eu occafion d'obferver, qu'on rencontre même rarement à Amboine , {ur la côte d'Halong, où Rumphe l’a remarquée. Cette plante, d’après cet auteur, s'élève fur un tronc tendre, articulé , qui produit à fon fom- met un afféz grand nombre de feuilles , dont les plus grandes ont jufqu’à trois pieds de long, pref- que palmées, divifées à l'extrémité de leur pétiole en feize folioles environ , glabres , lancéolées , marquées inférieurement de côtes finueufes, por- tées fur un pétiole très-long , épais, confidéra- blement élargi à fa bafe. Les fleurs, prefque difpofées en ombelle , font rangées le long d’un pédoncule commun , très- épais en grappes latérales & nombreufes, qui fup- portent des fleurs auxquelles fuccèdent des fruits très-petits, environ de la groffeur d’un grain de riz, d'un vert pale, durs, arrondis, terminés par une pointe courte. Les habitans d’Amboine nom- ment cette plante lau rakka, à caufe du rapport de fes feuilles avec une autre plante qu'ils appellent takka. (POIRET. ) PAPALU ou VANA-PApALOU. Pheed. Hort. Malab. vol. 4. p. $9. tab. 28. Arbre décrit par Rheed , qui paroit appartenir à la famille des ru- biacées, & avoir de grands rapports avec les pfy- cothria. Linn. Dans ce cas, l'ovaire devroit être inférieur , & contenir deux femences. Ia figure & la defcriprion de Pheed n'en annoncent qu'une. feule. D'ailleurs, la gravure paroït offrir le fruit couronné par le calice. Si réellement il étoit in- férieur , alors cette plante appartiendroit à la famille des gatiliers. Son tronc eft revétu d’une écorce cendrée. II fe divife en branches quadrangulaires , fillonnées. Les feuilles font oppofées , glabres, épaiffes, fef- files , lufantes , d’un vert noiratre en deflus, d’un vert beaucoup plus clair en deflous, marquées de quelques nervures jaunâtres. L£s fleurs font blan- ches , terminales & nombreufes, difpofées en croix par l'oppofition de leurs pédoncules com- muns. Elles ont un: corolle épaifle , infundibuli- forme, à cina divifions obtufes , r“fléchics en dehors. Le fruit et une baie de la g'ofi-ur d’une noiiette , à une feul: loze, prefque rond-, munie à fon fomm£t d'un petit ombilic, environné d'une écorce glibre & jaunâtre, qui contisnt une pulpe Botanique, Tome V. PAP douce , jaunâtre , fucculente , dans laquelle fe trouve un noyau doux & blanc. Cette plante croit partout au Malabar. Elle refte verte toute l’année , fleurit & fructiñe tous les ans aux mois d'août , f:ptembre & octobre ; mais fa fertilité pale vice. Les habitans font ufage de fes fruits, qu'ils mangent avec les feuill:s du betel, à pire de l'areca ou kaunga. L'écorce de cet arbre, féchée & réduite en poudre, pafle pour arrêter les mouvemens de la bile. (POIRET.) PAPARTAN ou AMARA LITTOREA. Paria lanr. Rumph. Amboin. tom. $.p. 74. tab. 39. f. 1. C'eft un arbrifleau peu connu, qui paroit devoir être rangé dans un des genres de la famille des orangers , que Rumphe a obfervé dans l'ile d’Am- boine. $es racines font longues & rampantes. Elles pouffent des tiges flexibles, couchées , qui fe di- vifent en rameaux plians , revêtus d'une écorce glabre , grifatre , d’où découle un fuc vifqueux. Les feuilles font alternes , pétiolées, ovales, oblongues, aiguës, glabres, d’un vert gai, den- tées en fcie. Sur les rameaux & dans les aifelles des feuilles naiffent des fleurs prefqu’en panicule, ferrées, de couleur verte, compolé:s de cinq pétales & d'environ dix étamines courtes. Il leur fuccède pour fruit, de petites baies arrondies, de la groffeur de celles du genévrier, un peu com- primées à leur fommet, marquées de trois fillons & de couleur jaunâtre. Elles font triloculaires, & renferment trois femences dures, noiratres, trian- gulaires. Ses feuilles ont une odeur forte, un peu amère, approchant de celle du céleri. Cette plainte fl2urit en oétobre, & fes fruits müriflent en avril & en mai. (POIRET.) PAPAYER. Papaya. Genre de plante à fleur in- complète , qui paroit appartenir à la famille des cucurbitacées , mais qui s'en éloigne par fon ovaire fupérieur, & fe rapproche des figuiers par fon port. Son caraétère effenriel eft d’avoir des fleurs dioiques , favoir : Desmäles, munies d’un calice à cinq dents, d’une corollequinquefide, infundibuliforme; de dix éta- mines inferées au haut du tube, dont cinq alternes plus courtes. Des femelles, munies d’un calice à cinq dents, d'une coxolle partagée en cinq découpures, d'un À 2 PAP ovaire fupérieur, de cinq fligmates. Fruit, uniloculaire , polyfperme. baie CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Fleur mâle, Calice très-petit à cinq dents. Cor. monopétale , tube long, limbe à cinq lobes lancéolées , linéaires. Etam. dix filets inférés au haut du tube de la co- rolle , dont cinq alternes plus courts, oppofés aux divifions du calice. Anchères droites, oblongues. Fleur femelle. Calice petit à cinq dents. Cor. à cinq pétales, Linn. monopétale, à cinq d'vifions très-profondes, Lam. ; découpures lan- céclées , linéaires , très-longues , droites jufqu’au milieu , & réfléchies dans le refte de leur longueur. Pifil. Ovaire fupérieur ovale; cinq ftigmates di- Jatés , ouverts, comprimés , plus larges , tronqués & crénelés au fommet. Péric. Baie très-grande , piriforme ou ovale, marquée de cinq fillons, pulpeufe, uniloculaire, portant plufieurs femences attachées intérieure- ment à cinq réceptacles ; femences nombreufes, couvertes d’une tunique fragile, ridées, boîe- lées, qui renferment un grain oléagineux , ovale, mais pointu d’un côté. Objervations, Les papayers font des arbres exo- tiques, remarquables parce qu'ils ont un fuc lai- teux, glutineux,que leur bois eftcomme fongueux : leur tronc eft hériffé par les veftiges des feuilles précédentes, qui fontcomme circulaires. Les feuil- les font pétiolées & nombreufes au fommet de Ja tige ; elles font entremélées de fleurs ; celles-ci for- tent des aiffelles des feuilles : les males font portées fur de longs pédoncules en grappe, le plus fouvent pendans. Les femelles font en petit nombre, fur un pédicule court, épais & pendant. On trouve fou- vent, aurapportde Trew, de Rumphe & de Cofn- merfon, des fleurs hermaphrodites fur les arbres males ou femelles. Linné nomme ce genre carica, mais tous les bo- taniftes avant lui l'ont nommé papaya : nous lui confervons ce nom à l’imitation du cit. Juflieu. ESPÈCES. 1. PADAYER commun. Papaya vulgaris. Pa- paya foliorum lobis Jinuatis. Linn. Paricarepaya. Linn. Sp. PI. 1232.—-Hort. Cliff. 461. — F1. Zeyl. 365. — Roy. Leyd. 225. — Mill. Diét. n. 1. — Rumph. Amboin, 1. tab. so. fr. hériflée circulairement des débris des ancienres feuilles ; les feuilles font portées fur des pétioles. longs de pres de deux pieds , éparfes , aflez gran- des, divifées très-profondém-nt en fept, neuf ou onze lobes, dont chacun ef finué & inciié , fur- PAP cap. 44. — Hugb. Barb. 181. t. 14. 15.— Brown. Jam. 360. Arbor platani, folio , &c. Bauh. Pin. 131. — Mer. Sur. 40. t. 40. & tab. 62. 64. Focus , &c. Plukn. Alm. 545. tab. 278. f. 1. Papaya , Trew. Ehret. t. 7. — Tourn. Inft. p. 6$9.— Plum. Carat. fpec. p. 20. , $ Papaya maram. Rheed. Mal, 1. p. 23. tab. 15. . 1. d' Ambapaya. Rheed. Mal. p. 21. tab. 15. f. 2. — Papaye boom. Valent. p. 169. — Arbor meloni- fera. Bont. 96. — Pino-guacu. Pif. 159. Ce bel arbre a un peu Pafpeét d’un palmier, parce que le plus fouvent fa tige eft fimple, & fes feuilles nombreufes au fommet. Sa racine eft blan- châtre, perpendiculaire , tendre & odorante. Sa tige s'élève jJufqu’à vingt pieds; elle eft d’une con- fiftance tendre comme les bananiers : fa furface eft tout dans les pieds males : ces feuilles font d’un vert plus clair en deflus qu’en deffous ; leurs ner- vures font faillantes. Les fleurs naiffent au fommet de la tige, entremélées avec les feuilles; font por- tées fur des pédoncules en grappe, g'êles, pen- dans , longs de deux ou trois pieds. Les fleurs font blanchatres , d’une odeur agréable. Les fleurs fe- melles, très-nombreufes, font portées fur des pédoncules fimples , courts & pendans ; leurs pé- tales font épais , réfléchis depuis le milieu de leur longueur ; les fruits qui les fuivent , font ovales , fillonnés, de forme & de dimenfion variables, pleins d’une pulpe douceaitre; leur pellicule eft jaune quand ils font murs. Ils renferment des graines brunes ou noiratres , oblongues, ridées &c boifelées. ( F. f.) Ces fruits, crus ou cuits, fe mangent aux Molu- ques , aux Antilles ; mais ceux venus dans les ferres dans nos climats, [ont déteftables : les fleurs mâles, macérées dans l’eau tiède & defféchées au foleil , entrent dans la compofition d'une compote que les habitans des Moluques nomment aatsjaar. Cet arbre croit dans une terre légère, mais porte peu de fruits fi elle eft trop fablonneufe. Il eft remar- quable par la promptitude de fon accroiflement ; il atteint en fix mois la hauteur d’un homme. Il fleurit & porte fruit toute l’année dans fon climat naturel , c’eft-à-dire, dans les Indes. On peut le cultiver dans nos ferres , & l’y propager de graines fans de grandes dificultés. On voit quelquefois, mais très-rarement , fon tronc fe ramifier. Les feuilles font plus ou moins finuées ; la figure 1 de la tab. VII de Trew. les reprefente entières, & doit, ce me femble , fe rapporter à l'efpèce 2°. P A P UN PAP Au refte, ces deux efpèces ne font pas difinguées : n. 1715. — Vah!. Symb. Fafc. 3. p. 10. tab. $1.— avec aflez d'exactitude. 2. PAPAVER pofopofa. Papaya pofopofa. Pa- paya foliorum lobis integris, {p. 2. Hort. Cl. 462. Roy. Leyd. 225.— Mill. Diét. 2.— Petiv. gen. 68. tab. 43. f. 2. Der pofopofabaum. Linn. Papaya fanyensgft. 2. p.457. — Feuillée, pér. 1.t.39.f. 1. Cette efpèce me paroît différer peu de la précé- dente par le port de l'arbre : fa tige eft de la même hauteur & de la même confiftance ; mais elle eft plus fréquemment rameufe ; fes feuilles fontlobées de mêine, mais les lobes font moins divifés, & le lus fouvent entiers. Feuillée l’a vu avec des feuil- es dont les lobes étoient, les uns entiers , & dont les autres avoienr échancrure de chaque côté. Les fleurs font femblables à celles du papayer com- mun, mais elles fort rofes, dit Feuillée; jaunes dans la figure de Trew. Son fruit eft plutôt pyri- forme qu'ovale. 1l eft plus rare, & croit à Suri- nam, au Pérou. 3. PAPAYER épineux. Papaya fpinofa. Pavaya foliis digitatis, foliolis integerrimis , caule fpini- Jinermibus inftruëto. Carica fpinofa. Syit. veg. Gmel. gen. 1127. {p. 3. C. filveftris minor, &c. Brown. Jam. 360. Aubl. PI. Guy. 2. p. 908. tab. 346. — Jafacatia brafilienfibus. Marcg. p. 128. Cette efpèce , qui avoit été confondue avec le papayer poiopofa , en a été féparée; elle eft le plus fouvent rimeufe , & Aublet dit même que fon tronc fe termine avant le tiers de la hauteur de Parbre. Browne dit qu’elle ne s'élève que de qua- tre à cinq pieds, & Aublet la décrit haute de trente. Sa tige eft hériflée d’épines non piquantes, ou plutôt de rugofités faillantes & fpiniformes. Ses feuilles font digitées , compofées de fept fo- lioles, lifles, entières, ovales, terminées en pointe, vertes en deffus, blanches en deffous ; les fleurs font difpofées comme dans les efpèces précéden- tes : la baie eft jaune, ovoide, Life , marquée de plufieurs lignes longitudinales ; fa chair eft jaune, fucculente ; fes graines rouflatres, fphériques & chagrinées. Il habite la Jamaique, la Guyane, le Brétil. Les Nègres Le nomment papayer fauvage. CF. JS) ( DECANDOLLE.) PAPILLONACEES (fleurs ). On donne ce nom aux plantes dont la corolle irrégulière eft com- pofée de quatre à cinq pétales, ayant chacun une forme particulière , & telle que, dans certaines fleurs, comme dans celles du pois, on à cru yre- connoître la figure d’un papillon à ailes étendues. Chacun de ces pétales a un nom qui lui eft propre. Voyez l'article légumineufes , dans ce Diétionnaire. (POIRET. ) PAPPOPHORE, queue de renard Pappophorum alopecuroïdeum, Schreb. Gen. PL tom. 1. p. 787. Willd. Spec. PI. 458. Saccharum ( pappiferum ), panicula angufrara , fubfpicatä, glumis fupernè mulrifido ciliatis, quafi pap- piferis. Lam. Ill. Gener. n. 773. C'eft une plante graminée , qui forme feule un genre particulier, voifin des arundo, dont le ca- raétère eflentiel eft d’avoir : Un calice bivalve à deux fleurs ; une corolle bivalve terminée par plufieurs barbes longues. Sa tige eft glabre , rameufe , s’élevant jufqu’à la hauteur de trois à quatre pieds, garnies de feuil- les liffes , triées , roides, buléée , roulées à leurs bords, & plus longues que les tiges. Les fleurs font difpofées en une pañicule droite , alongée , refferrée en épi. Chaque fleur offre : 1°. Un calice biflore , à deux valves longues , linéaires, acuminées , mutiques , dont la valve extérieure eft un peu plus courte que l'intérieure. 29. Une corolle à deux valves plus courtes que celles du calice; l’extérieure eft ovale, ventrue, anguleufe , terminée par plufieurs barbes (13-14) longues , droites, inégales , ouvertes , femblables à l’aigretre des flofculeufes ; la valve intérieure eft aiguë , lancéolée , plus étroite & plus longue que l'extérieure qui l’embraffe par fes bords; deux autres plus petites , très-courtes , linéaires. 3°. Trois étamines , dont les filamens font ca- pillaires , & les anthères oblongues. 4°. Un ovaire ovale, furmonté de deux ftyles courts, terminés par un ftigmate velu. Le fruit confifte en une feule femence ovale, comprimée , brune, enveloppée par la corolle. Les fleurs font réunies deux à deux, dont lune eft inférieure, plus grande , fefile; une autre fu- périeure, plus petite, un peu pédiculée , appli- quée contre la première, glabre , & fouvent ilé- rile : un peu au deflus on apperçoit le rudiment d’une troifième fleur. Cette plante croît dans la partie méridionale de l'Amérique. Le citoyen Richard l'y a obfervée, & en a communiqué un exemplaire au citoyen La- marck. (W.f.) { POIRET.) PapyrIER du Japon. Papyrius japonica. Lam. Il. Gener. tab. 761. Morus (papyrifera), foliis palmatis, frutibus hif- pidis. Linn. Spec. Plant. 986. Morus fativa, foliis urtice mortue, cortice papy- riferä. Koœmpf. Amoën. 471. tab. 472. Brouffonetia. Ventéenat. Tabl. du Rég. vég. 1.3. P- 547: .. ‘ À 1] . PAP Cet arbre intéreffanc n’a été pendant long-tems qü’imparfaitement connu des botaniftes de l'Eu- rope , quoique. cultivé dans plufieurs jardins où il réufifloit très-bien ; mais 1l n’y croifloit que des individus mâles, dont lesfleurs, ne différant en rien de celles desmüriers, le faifoientavecraifon ranger parmi ce genre de plantes. Quoiqu’on foupçonnat l'individu femelle de porter des fruits femblables à ceux des autres müriers , néanmoins on étoit Ja- Joux de les pofféder, & les profeffeurs du Muféum d'Hiftoire naturelle de Paris avoient fouvent in- vité les voyageurs qui fréquentoient les Indes , de leur faire l'envoi de ces individus , lorfqu’un ha- fard fingulier les en rendit poffeffeurs. Le citoyen Brouffonnet , naturalifte d’un mérite diftingué , voyageant en Ecofle il y a quelques années, y découvrit un abre qui {e culrivoit depuis long- tems dans ce pays , & fur lequel on n'avoir aucuns renfeignemens. Au port & aux caractères de cet arbre ce naturalifte foupçonna que ce pourroit bien être l'individu femelle de ce prétendu mürier que ‘on defiroit avec tant d’ardeur. Il en envoya auf- fitôt plufieurs boutures au jardin du Mufeum de Paris, où elles réufirent fi bien , que peu de tems après ces arbres oflrirent , au grand etonnement des naturalifles , de très-beaux fruits d’un rouge vif, très-différens d: ceux des müriers. Ils furent fuivis & obfervés avec foin parles profeffeurs de cet éta- bliffement. Lamarck les fit graver dans fes Z/luffra- tions des Genres, fous le nom de papyrius ; Lhé- ritier l'avoit auf décrit & figuré , confacrant ce nouveau genre au favant qui nous en avoit procuré la découverte ; mais Lhéritier, frappé d’une mort funefte , n’a point publié fon travail. Ce genre n'a encore été décrit que par Ventenat , dans fon ex- cellent ouvrage , Ze Tableau du Règne végétal. Cetarbre s'élève peu : il pouffe , prefque dès fa bafe, des branches fortes & diffules. Son écorce eft grifatre , fes rameaux nombreux ; ils font cou- verts de larges feuilles, auf variées dans leur forme que celles des müûriers : les unes font entières, d’autres échancrées en lobes plus où moins pro- fondément ; quelques-unes font prefque palmées. Elles font épaifles , alternes, pétiolées, d’un vert foncé & rudes au toucher en deffus , d'un vertpale &c un peu velues en deffous, tantôt échancrées en cœur à leur bafe, d'autres fois ovales & terminées en pointe, dentéesenf{cie à leurs bords. Ces feui es tombent dès les premières gelées de l’auromne. Les fleurs font normbreufes , axillaires , difpofées en chatons pédonculés , cylindriques pour les mâles , globuleux pour les femelles. Les fleurs mâles, placées fur un chaton alongé, cylindrique, pédonculé , offrent chacune: 1°, Un calice divifé :n quatre déconpures ovales, concaves , aiguss ; point de corolle. s , À 2°. Quatre écimines, dont les filamens font fu- mi , / ss. de » bulés, d'abord courbés avant l'envier développe- PAP ment de la fleur , puis droits & plus longs que le calice , placés entre chacune de fes divifions. Les fleurs femelles , placées fur des chatons glo- buleux , très-ferrées , féparées chacune par une écaille, offrent: 1°. Un calice tubulé , élargi à fon orifice, divifé en trois ou quatre dents aiguës. 2°, Un ovaire enchäffé dans l'extrémité d’un ré- ceptacle particulier, muni d’unftyle latéral, droit, capillaire, très - long, terminé par un ftigmate fimple. Outre le réceptacle commun , épais & globuleux qui fupporte toutes les fleurs, du fond de chaque calice il en fort un particulier pour chaque fleur. Ce dernier eft très-fingulier : il eft mou , épais, fucculent : renfermé d’abord dans le calice , il fe prolonge enfuite en forme d'une colonne épaifle , terminée en maflue , échancrée à fon extrémité en pinces d’écrevifle. C’eft dans cette échancrure ter- minale que l'ovaire fe trouve renfermé, & auquel fuccède une feule femence nue , petite , ovale. Les chatons femelles, avant l’entier développe- ment de leurs fleurs , n’offrent qu'une mafñle glo- buleufe , hériflée de ftyles nombreux, filiformes , très-longs ; ceux-ci fe flétriffent, & c’eft alors qu’on voit fortir du fond du calice les réceptacles parti- culiers, qui ne préfentent d’abord que leur extré- mitéen maflue , s’alongent infenfiblement , & dé- pañlent les calices prefque du double. Il y a un grand nombre de fleurs femelles qui avortent , & dans ce cas les réceptacles particuliers de leurs ovaires ne s’alongent point. Cet arbre croit au Japon & dans les Indes : il eft depuis long-tems cultivé dans les jardins botaniques , où il vit très- bien en pleine terre. ( F. w.) Le papyiier eft un arbre infiniment précieux par les ufages économiques auxquels on emploie fon écorce. Le plus général eft ja fabrication du papier. Celui dont on fe fert dans toute l'étendue du Japon, fin ou grofier , eft fait avec cette matière. Tous les ans , au mois de décembre , après la chute des feuilles , on coupe les plus fortes pouffes de l’an- née: onles divifeen baguettes d'environ troispieds de long, dont on forme des faifceaux que l’on fait bouillir dans de l’eau avec de la cendre. Si, par le retard de certe opération, ces ba- guettes font trop fèches , il faut leurrendre la fou- pleff= en les mettant la veille tremper dans de l’eau pendant vingt - quatre heures avant de les faire bouillir. Lorfqu’elles font fufifamment humeétées, on les place droites & bien ferrées dans un vafe d’airain recouvert. où elles doivenrir:fer jufqu'à ce que l’écorce fe détache de leur extrémité fupé- rieure , & laiffe appercevoir le bois à nu. Alorson les retire, & après les avoir laïfé:s refroïdir on enlève l'écorce à l'aide d'uneincifionlongitudinate. PAP C’eft la matière du papier, qu’on laiffe fécher & qu'on réferve pour les préparations convenables, Elles confiftent dans le choix de la matière & fa purification, On punifie l'écorce en la mettant trem- per dans l’eau pendant trois ou quatre heures, de manière qu'on puifle enlever avec un inftrument tranchant l’épiderme coloré. On en fépare égale- ment l'écorce de l’année , & l’on met à part la plus mince qui revêt les jeunes poufles. Cette dernière fournit untrès-beau papier d’une grande blancheur, tandis que l’autre donne un papier gris très-grof- fier. On réferve pour ce dernier les vieilles écorces, ainfi que celles qui fe trouvent aux nœuds , qui ont quelques taches ou quelques défauts. Les écorces ainfi féparées felon leur degré de bonté , on les jette dans un: eau de leffive , & lorfqu'elle commence à bouillir on la remue con- tinuellement avec un bâton, en ayant la précaution e remplacer par de nouvelle lefive celle qui fe perd.par l'évaporation. On reconnoit que l’opé- ration eft terminée lorfque la matière eft réduite en une mafle floconneufe. A cette première opé- ration fuccède le lavage, qui eft d’une importance d'autant plus grande , que, trop médiocre, il rend le papier grofier, quoique fort ; trop abondant, il lui donne à la vérité de la blancheur, mais en même tems il le rend mou, trop peu feiré , & ne vaut prefque rien pour écrire. Le lavage fe fait fur le bord d’une rivière , dans des efpèces de paniers d'ofier qui laiffent échapper l'eau. Cette matière a befoin d’être agitée conti- nuellèment avec les bras & les mains , jufqu’à ce qu’elle foit réduite en une mafle molle , légère, comme lanugineufe. On réitère ce lavage dans des linges pour le papier fin, afin de pouvoir faifir avec plus de facilité les particules les moins grof- fières. Enfin, on répète l'opération jufqu’à ce qu'il D'yait plus ni matières étrangères ni particules grof- fières que l’on deftine pour le papier commun. Cette fubftance , fuffifamment lavée , eft dépofée par deux outrois ouvriers, fur une table épaifle & bien polie. On la bat avec des leviers conftruits avec le bois très-dur du Zaurier camphrier , jufqu’à ce qu'elle foit réduite en un: pâte très-atténuée, femblable à celle d’un papier parfaitementbroyée, & qu'elle puiffe fe mêler à l’eau comme la farine. Ainfi préparée, on en remplit un ronneau étroit , en y ajoutant des eaux dans lefquelles on a fait in- fufer du riz & la racine mucilagineufe du manihor. Ce mélange fait, on l’agire foigneufement avec un bâton propre & mince , jufqu'à ce que le tout foit réduit en une forre de liquide homogène & d’une confiftance convenable, opération qui réuflit beaucoup mieux dans les vaiffeaux étroits ; après quoi on la tranfvafe dans des vaiffeaux plus grands. C'eft avec cette matière ainfi préparée que l’on fa- brique les feuilles de papier ,non dansunmoule fait, comme chez nous ,avecdes fils de Jaiton , maisavec | og Li P AD 5 des tiges de jonc. À mefure queles feuilles fe fabri- quent , on les place les unes fur les autres deffus une table couverte d’une double natte , ayant la précatwion de mettre entre chacune d'elles un filet tiès-finque les Japonnois appellent tamakura , c'eit- à-dire, coufhnet , à l’aide duquel on peut retirer les feuilles les unes après les autres lorfqu’il eft né- ceflaire. Chaque pile eft recouverte parune planche de la forme & de la grandeur du papier, que l’on comprime d’abord avec des pierres d’un poids mé- diocre , dans la crainte que, fi elles pefoient trop, eiles ne réduififfent en une feule maffe ces feuilles encore trop humides : on augmente ce poids in- fenfiblement jufqu'à parfaite ficcité. Le lendemain onles retire , & à l'aide d’une mince baguett: de rofeau on fépare chaque feuille qu’on met fécher au foleil: dès que toute l'humidité eft difparue , on les réunit de nouveau par paquets pour les ro- gner , les mettre en réferve & les vendre. Nous avons dit qu'on employoit de l’eau de riz ainfi que celle où l’on avoit mis infufer la racine de manihor. La première donne au papier plus de blancheur & de confiftance. On la prépare dans un vafe d'argile non verniflé, que l’on remplit de riz écorcé & humecté : on le broie , on l’arrofe d’eau froide, & puis on le pafle dans un linge. Cette opération fe répète jufqu'à ce que l’eau ait enlevé les parties les plus fubtiles du riz. Celui du Japon eft préférable à tout autre, parce qu’il eit le plus gras & le plus blanc. + La préparation de l’eau de manihot fe fair de la manière fuivante. Après avoir brifé , haché les ra- cines , on les jette dans l’eau froide , où en moins d'une nuit elles dépofent un mucilage abondant que l'on pafle dans un linge pour en féparer toutes les impuretés. Les proportions de cetie eau, dans la fabrique du papier, varient felon les faifons : ilen faut moins dass l'hiver, davantage pendant l'été, parce que les chaleurs nuifent à l'abondance du mucilage. Si le mucilage eft en trop grande quan- tité , il donne trop de finefle au papier ; s’il n'y en a pas affez , il refte inégal & rude. Au défaut de la racine de manihot, on fait ufage de l’uvaria japo- nice , dont les feuilles particuliérement fourniffent un mucilage abondant , mais inférieur à celui du manihot. Il fut, pour la formation des feuilles de papier, un double moule ou chaffis conftruit avec une cer- taine efpèce de jonc ; un châfis inférieur qui eft plus épais ; un fupérieur , compofé de baguettes plus menues & plus écaitées, afin de livrer à l’eau un paffage facile. Ce papier fert à différens ufges. Le plus fin eft employé pour léer ture à la main, pour les ma- nufcrits , les lettres, les billets. On fe fert, pour écrire , non de plumes d’oie, mais de pinceaux de poils de lièvre ou de plames de rofeau. Comme ce papier perce aifément, on ne peut écrire que d'un 6 PAQ feul côté : malgré fafineffe, il ef tellement fibreux, qu'une plume d'oie ne glifferait pas facilement. Il fert encore à imprimer , mais d'un feul coté , ce qui s'exécute avec des planches en bois ; pour en- velopper différentes marchandifes , pour fe mou- cher , éponger la fueur , &c. Ce papier varie dans fa grandeur , fon épaiffeur, fa couleur , & fouvent par les peintures dont il elt orné. Le papier impérial eft carré, crès-épais ; le revers eft peint & luftré. Celui qui fert pour les lettres de galanterie eft également peint & épais , mais point luftré. Il eft très-mince & d’une grande blancheur , de la fineffe d’une toile d’araignée lorf- qu’on le deftine à envelopper les ouvrages délicats & verniflés. Le commun, qui eft réfervé pour l'e- citure & pour plufeurs autres ufages écono- miques , varie également dans fa forme , fa gran- deur & fon épaifleur , felon les provinces. (PoIRET.) PAQUERÈTE. Bellis. Genre de plantes à fleur compofée, de la divifion des corimbifères , & qui fe rapproche des paquerolles & des doronics par 1: difque à feuilles de paquerète ; il comprend des herbes à tiges nues ou feuillées, en général d’une apparence peu remarquable. Son caraétère effentiel eft d’avoir le réceptacle nu, le calice hémifphérique, polyphyle, égal ; les emences ovales fans aigrette ; la fleur radiée. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calice hémifphérique, compofé de dix à vingt folioles fur deux rangs , égales. Corolle radée , flzurons tubulés hermaphro- dites au difque, femi-fleurons femeiles en lan- guette, prefqu'entiers à la circonférence. Stigmate émarginé dans les hermaphrodites, bi- &de profondément dans les femelles. Récepracle nu , plus ou moins conique. Semences ovales | comprimées, fans aigrette ni écailles. ESPÈCES. 1. PAQUERÈTE vivace. Bellis perennis, Bellis scapo nudo, foliis fpatulatis, dentato finuatis. JMuftr. Gen. pl. 677. Lamarck. N. Bellis perennis. Linn. Gen. pl. 1042. fp. 1. — Hall. n°. 93. Helv. — Mill Did. n°. 1.— Poll. Palar. n°. 810. — Scop. Carn. 2. n°. 1039. — Matturch. Sil. n°. 629. — Neck Gallob. 359. — Darr. Naïi. 57. —F. Dan. t. ço3.— Ludw &c. t. 184. — Blacwell. t. 200. =—"Cnorr. de L. T. M. Regn. bot. — Hort. CL, 418. — Hort. Upf. 265.— F1. Suec. 707.761. — Roy. Lugd. Bat. 177. — Dalib. Parif. 264. — Bauh. Pin. 267. — Dod. Pempt. 265. PAQ Cette p'ante croît avec une telle abondance dans toutes les peloufes fèches , qu'il eft à peine befoin de la décrire. Tout le monde connoit fes feuilles placées au bas de la tige, & qui forment une rofette fur la terre, d’où s'élève une hampe nue, cylindrique , pubefcefite & uniflore; les ra- cines font fibreufes ; les feuilles fpatulées, obtu- fes, légérement velues, plus ou moins dentées ou iacifees. La hampe s'élève à fix ou fept pouces. La fleur eft compolée d'un calice pubefcent qui entoure un réceptacle qui devient d’autant plus conique, qu'il avance en âge ; le difque eft jaune ; les démi-fleurons de la circonférence font étroits, prefqu'entiers, blancs, & très-fouvent rouges en dehors & au fommet, furtout dans le commence- ment de la floraifon. ( F. v.) La culrure produit quelques variétés dans cette plante ; elle fait muliplier le nombre des demi- fleurons , & quelquefois la fleur eft en entier femi- flofculeufe ; elle rend la fleur totalement rouge ; mais le changement le plus confidérable, c'eft que, de la plante cultivée, les feuilles ne fe difpofent pas en rofette régulière au bas de la hampe; mais il part d'une même tige plufieurs hampes, & les feuilles entourent leurs bafes ; ces variétés fe réu- niffent en une feute fous le nom de Paquerète vi- vace des jardins, Bellis perennis hortenfis. On en a fait trois ou quatre , mais chaque plante pourroit fe rapporter à plufieurs ; ce qui fait que Je ne les diftingue pas. Cette variété Al le n°. 3 du Diét. de Mill, — Bauh. Pin. 261. — Miller remarque qu'il n'a jamais pu, par une culture de plufieurs années, changer une paquerète fauvage en paquerète dou- ble comme on en a dans les jardins; il ne me femble cependant pas douteux que celle-ci n’eft qu'une variété de l’autre. ( F.v.) Mais il eft une feconde variété produite par la culture, & qui eft aflez effentielle pour la diftir- guer; c’eft la Paquerète vivace des jardins prol:- fère, Bellis perennis hortenfis prolifera. D2 cette plante du difque de la fleur partent des pédi- celles qui foutiennent une petite fleur complète ; ce qui forme une efpèce d’ombelle. La paquerète vivace à quelques propriétés; elle eft vulnéraire, émolliente, réfolurive, déterfive & diurétique. CPS.) 2. PAQUERÈTE à feuiiles entières. Bellis inte- grifolia. Bellis caulefcens, foliis fpatulatis, fubinre- gerrimis, pedunculo nudo, unifloro. (N. Cette plante a été trouvée par le citoyen La- marck , fur la butte du Jardin des Plantes, où elle croifloit naturellement; & il ne me paroit pas bien décidé que ce foir une efpèce différente de la précédente. De fa racine partent des tiges affez along, & on la voit marquée, d'efpace en e!pace, de fillons annulaires. Elle croit dans les lieux mon- tagneux des provinces, méridionales ds France. (PF. vw.) 9. PARONYQUE blanche. Paronychia nivea. CN.) Paronychia caulibus fubereétis, ramofifimis ; fo- liis parentibus villofis, braéteis maximis ; floris oc- culentibus. Barrel. Jc. 687. & Forte, Ic.725. Le port de cette plante eft le même que celui de la paronyque d’Efpagne , mais elle eft moins étalée. Ses tiges, qui font nombreufes & rami- fiées, tendent un peu à s'élever; elles font pu- befcentes, articulées. Les feuillzs font oppofées, ovales-oblongues, garnies de poils blanchätres ; elles font plus diftantes & plus ouvertes que celles de la paronyque capitée, avec laquelle on pour- roit être tenté de la confondre. Les braétées font grandes, lancéolées, très-nombreufes au fommet des tiges, où elles forment comme de petites têtes argentées K brillantes : c’eft dans ces têres que les fleurs font cachées. Cette plante croît dans la France méridionale & l'Efpagne. ( W. f.) 10. PARONYQUE en alène. Paronychia fubu- lata. (N.) Paronychia caule ereétiufculo, foliis fubularis , longis floribus terminalibus. Cette plante paroït un peu élevée, & fe fait remarquer au premier coup-d œil par la couleur de fes feuilles, qui femblent comme couvertes d’une poufière glauque. Ces feuilles font oppo- fées, alongées, fubulées , étroires , nombreu- fes; elles ont à leur bafe des ftipules fcarieu- fes, blanches, lancéolees, plus courtes qu’elles. Les tiges font peu rameufes, noueufes, velues, & portent à leur fommer des fleurs peu nom- | Botanique. Tome V. PAR 25 breufes, alongées, dont les braétées & les calices font fort aigus. La racine de cette plante eft grotle, ligneufe, & donne naiffance à peu de rameaux. Certe plante eft dans l’herbier du citoyen Juflieu, où elle eft indiquée comme venant peut-être de l'Inde. Eft-ce une vraie paronyque? ( W. f.) 11. PARONYQUE fous-ligneufe. Paronychia fuf- fruticofa. Paronychia caule reéto-fruticofä, foliis ariftatis ; capitulis paucifloris, axillaribus. (N.) Lllecebrum fuffruricofum. Linn. Reich. fp.6. Gmel. fp. 5. — Mill. Diét. n°. 1. — Roy. Lugd. Bat. 214.— Paronychia hifpanica, fruticofa; myrti foiià. Tourn. $G8. — Lob. Adv. 404. — Dalech. Hiff, 1124? — Morif. Hilt. 2. f. $. tab. 29. feét. s. Aïnfi que fon nom l'indique, la tige de cette efpèce eft frutefcente ; le tronc eft affez gros à la bafe, mais il fe divife bientôt en une foule de ra- meaux afcendans, longs de quatre à cinq pouces. Les feuilles quiles garnifient, font ovales, ariftées, oppofées , glabres ; chaque paire a deux braétées à fa bafe. Les fleurs font, en tête, très-petires & peunombreufes, mais non folitaires ; ces têtes font latérales, & fouvent n’ont pas de feuilles à leur bafe; ces rêres de flcurs ne font pas hériflées comme dans lai paronyque hérifée, à laquelle celle-ci reflemble un peu. Cette piante croît en Efpagne. (W.[.) 12. PARONY QUE ftriée. Paronychia firiatz. (N.) Paronychia caule reéto, cymofo , ramofo ; calicibus firiatis. (N.) Cette plante a le port plus dévagé, & les tiges beaucoup plus nues que la plupart des efpèces de ce genre. Ses tiges paroiflent droites; elles font rameufes. Les feuilles font ovales & un peu fpatu- lées ; elles font rétréci=s en pétiole à leur bafe, & terminées par une petite pointe ; ces feuilles font peu nombreufes, & ont à leur bafe deux pe- tites ftipules oppofées, larges à la bafe & ariftées à leur fommet. Les rameaux fuvérieurs ont à leur bafe ces ftipules , mais fouvent n’ont pas de feuilles. Les fleurs font, au fommet des rameaux difpofées en cyme ou en corymbe ; leurs braétées font très-petites & peu apparentes. Cette plante eft dans l'herbier d'Europe de Commerfon, où elle eft appelée i//ecebrum alfinifolium ; mais cetre plante n’eft point l’il/ecebrum alfinifolium de Linné qui eft le même que fon #//ecebrum frutefeens ou cadélari frutefcent. (F7. f.) 13. PARONYQUE dichotome. Paronychia di- choioma. Paronychia caule ereëto, dichotoma pluries ; foliis diflantibus , nblongis, muLIciS ; foribus Cymoffs. Cette plante fe diftingue des autres efpèces, à fes tiges élancées, prefque nues, plufieurs fois D 26 PAR dichotomes, terminées par des fleurs difpofées en cyme. Les feuilles font diftantes , oblongues , mu- tiques & même obtufes ; elles font pubefcentes, & ont chacune à leur bafe deux flipules larges, Jancéolées, plus courtes qu’elles. Les cymes de fleurs font mélées de feuilles & de petites brac- tées, mais elles n’ont pas l’afpeét argenté de plu- fieurs efpèces de ce genre. ( F. f. herb. Juif.) 14. PARONYQUE. linéaire. Paronychia lineari- Jfolia. (N.) Paronychia caule reëto , villofe ; foliis linearibus, longis capitulis terminalibus. (N.) Cette élégante efpèce de paronyque fe rap- proche un peu, par le port, de quelques cario- phyllées : fa tige eft droite, velue , rameufe, noueufe ; fes feuilles font oppofées , très-longues, linéaires, glabres ou pubefcentes; à la bafe de chacune font deux braétées lancéolées , dont quel- ques-unes font ciliées. Au fommet des rameaux font les têtes de fleurs qui font toujours termi- nales; elles ont des braëtées argentées , lancéo- lées, aiguës : ces têtes de fleurs font plus ou moins grofles, & quelquefois fphériques. Cette jolie plante eft dans l’herbier du citoyen Juflieu, (7.S) L 15. PARONYQUE en cyme. Paronychia cymofa. Paronychia caule reëlo, divaricato; foliis linea- ribus, capitulis terminakbus echinatis. (N.) Cette plante eft Pil{ecebrum cymofum décrit par Linné ; mais on doit exclure de la fynonymie les phrafes de Morifon & de Boccone , qui appartien- nent à la paronyque hériffée. Il eft étonnant qu'on les ait confondues, car elles font bien diftinétss. La paronyque en cyme a une tige de deux à trois pouces, droite, grêle, filiforme, peu feuillée, divariquée , une ou deux; à la bafe de chaque divarication font quatre petites feuilles linéaires, un peu épaiffes, pubefcentes, ainfi que les tiges, & on y voit quelquefois de très-petites bractées blanchâtres, furtout aux verticilles fupérieurs, qui n'ont que d:ux feuilles le plus fouvent. Au haut des rameaux font des têtes rondes & hériflées, compofées de fleurs feflilks, nombrenfes & blan- châtres , dont les calices font à cinq feuilles arif- tées. Cette petite plante a un peu l'afpeét d’un orpin ou d’une craffule ; elle croit en Efpagne & dans le midi de la France. ( V./) Efpèces douteufes, Paronychia ariffata. Parorychia floribus fafciculatis, foliis lanceolatis, fericeis, ariflat:s. Air. Hort. Kew. 1. p. 290. — Gmel. Syft. 290. fp. 13. ( DECANDOZEE. ) PAR PARTHÈNE. Parthenium. Genre de plantes À fleur compofée monoique. Ce genre fe rapproche de celui des jva & des ambrofia. Il comprend des herbes dont les fleurs font en corymbes terminaux. Son caractère effentiel eft d’avoir : Une fleur radiée, dont le calice eff monoïque , à cinq feuilles égales , & les anthères diftinites. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calice commun , fimple ; à cinq feuilles égales, ouvertes. Corolle compofée de fleurons hermaphrodites, nombreux dans le centre , tubulés & égaux en lon- gueur au calice , & de demi-fleuronsen languette, femelles au rayon , au nombre de cinq feulement. Étamines, cinq filets capillaires, dont les an- thères font diftinétes , mais approximées. Piffil dans les hermaphrodites; ovaire fous le réceptacle propre, ftyle capillaire , ftigmate fim- ple.— Dans les femelles, germe inférieur, tur- biné-cordiforme , comprimé ;ftyle filiforme, deux ftigmates de la longueur du ftyle, Le calice fert de péricarpe. Les fémences avortent dans les hermaphrodites; elles font turbinées-cordiformes, & nues dans les femelles. Réceptacle prefque nul, plane : des écailles fé- parent les fleurons, en forte que chaque femelle eft accolée avec deux hermaphrodites. 1. PARTHÈNE multifide. Parthenium hyflero- phorus, Linn. Parthenium foliis compofito-multifdis. Linn. Hort. Cl. 242.— Hort. upf. 285. — Syit. vég. Reich. fp. 1. — Roy. Lugd. Bar. 86. — Brown. Jam. 340. — Mill. Diét. n°. 1. — Partheniaffrum. Niff. A. 1711. p. 423.1. 13. f. 2. — Hyflerophorus. Vaill. — Abfinthium , &c. Plukn. Alm. 8. r. 45. f. 3. Mala. Cette plante fe diftingue, au premier coup-d’œil, de la fuivante, par fes feuilles mulrifides & élé- gantes : la tige eft haute au moins de deux pieds; elle eft h:rbacée, glibre , cannelée , très-rameufe, & fes rameaux fe terminent en un corymbe moins régulier que dans les matricaires. — Les feuilles fonc pinnatifides , & les pinnules font encore in- cifées , mais un peu obtules : les feuilles fupérieu- res font bsaucoup moins découpées , & quelques- unes font entières , oblongues, obtufes ; celles-ci font fefiles, tandis que les fupéricu.es font pé- tiolées. Ces feuilles fonc legérement pubefcentes : chaque fur du corymbe eft arrondie , convexe : fon calice a cinq feuilles arrondies; {a corolle eft blanchatre, & n'a que cinq fleurons en languette à la circonférence. Cette plante elt originaire de PAR Ja Jamaique, où eïle croît dans les terreins glai- feux ; elle eft annuelle. (Ÿ.v.) 2. PARTHÈNE à feuille fimple. Parthenium inte- grifolium. Parthenium foliis ovatis , crenatis. Linn. Hort. Cliff. 242. — Gron. Virg. 147.— Mill. Diét. n°. 2. & 1il. Icon. — Partheniafirum. Dill. Elth. 302. tab. 225. f. 292. — Prarmica. Plukn. Alm. 308. rab. 53. f. 5. & rab.219.f. 1. — Morif. Blœf. 397. Hift. 3. p. 41.— Lamarck, II. Gener. PI. 766. Cette efpèce fe rapproche de la précédente par les fleurs ; mais fon feuillage en diffère Feaucoup , & fe rapproche un peu de celui du chardon hélé- nioide. La tige eft herbacée, cylindrique, glabre: fes feuilles fort pubefcentes & créneiées , mais les inférizures font ovales, pointues, un peu in- cifées ou oreillé:s à leur bafe, & portées fur des pétioles plus ou moins longs : les fupérieures font fefiles, ovales, & les incifions de la bafe font moins fenfibles. On voit par-là que le nom de cetre efpèce indique feulement qu’elle eft inoins dé- coupée que la précédente. Les fleurs font en co- rymbe afez ferré , terminal, dont les pédicules propres font tomenteux, & ont à leur bafe des feuilles oblongues, le plus fouvent crénelées, tandis que ces feuilles font le plus fouvent enriè- res dans la première efpèce. On à remarqué qu’elle infléchit fa têre florale au commencement de la nuit. Chacune de fes fleurs a un calice, dont les cinq folioles font ovales & un peu acuminées j la corolle eft auffi blanchètre. Cette planre eft ori- ginaire de la Virginie & de la Caroline ; eile eft annuelle. ( W. v.) (DECANDOLLE.) PARTIEL (pédoncule). On dit qu’un pédoncule eft partiel lorfqu’étant chargé d'une feuie fleur, il ne s’infère pas direétement fur la tige ou fur les rameaux, mais fur un pédoncule commun, dont il n'eft qu’une divifon. PARTIELLE (collerette). Une collerette (voyez ce mot) eft partielie lorfqu'elle eft fituée à la bafe des pédoncuies propres d chaque fleur, comme dans les plantes ombellifères , la carote, l’angé- lique. PARTIELLE ( ombelle). On donne le nom d’om- belle partielle à chacune des petites ombelles qui concourent à ia formation de l’ombelle univer- felle. Les pédoncules communs qui portent les orrbelles partielles, s'appellent les rayons de Pom- belle univerfelle. Ces rayons varient par le nom- bre. Ils font trois ou quatre dans le fanicula, V'af- | crantia ÿ ils font bien plus nombreux dans l'angelica, ke peucedanum , &c. (PoIRET.) Jes uñes des autres, ovales, PAS 27 PASPALE. Pafralum. Genre de plantes unilo- bées, de la famille des graminées , qui a beaucoup de rapports avec les panics, & qui renferme des plantes herbacées, ‘ont les fleurs font feffiles , difpofées en épis d'zités , faf-iculés , ou en pani- _cule. Le cara@ère effentiel de ce genre eft d'avoir: Un calice uniflore, à deux valves orbiculiires où ovales ; une corolle bivalve, prefju’égc!e ai calice; les fieurs unilatérales , portées fur un rachis membraneux. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur préfente : 1°. Un calice bivalve, uniflore , à valves pref- qu'égales, arrondies ou ovales. 2°. Une corolle à deux valves, prefqu'égales à celles du calice, concaves, l’intérieure prefque plane. 3°. Trois éramines , dont les filamens capillaires & courts font terminés par des anthères ovales. 49. Un ovaire fupérieur , arrondi , furmonté de deux flyles courts, dont les ftigmates font velus, affez fouvent colorés, & en forme de pinceau. Le fruit confifte en une feule femence arrondie , plate d’un côté, convexe de l’autre, adhérente aux valves de la corolle. Obfervations. Ce genre , dans la plupart de fes efpèces , a de fi grands rapports avec les panics , au‘il n'en eft réellement qu'un démembrement pour ceux qui voudroient regarder les genres comme naturels, ou plutôt il faudroit, comme Lamarck l’a fait pour plufieurs efpèces, ramener au genre pafpale tous les panics, dont la fruétifi- cation eft en épi & par digitations. Les pafpales en diffèrent par l’abfence de Ja troifième valve calicinale , laquelle conflitue le caractère des pa- nics. D'autres efpèces à fleurs très-petites fe rap- rochent des agroffides; mais dans ces dernières e rachis ou l’axe n’eft point unilatéral ni membra- neux. Enfin les é/eufines , femblabl:s aux pafpales par leur port, en diffèrent par leur calice, qui renferme plufeurs fleurs. Enfin, fi on ne confulte que le port, les paf- pales offrent des caraétères communs au plus grand nombre de leurs efpèces. Outre leurs fleurs en épis, difpofés ou par digitations dans la plupart, oualternes, où en panicule dansauelqués-unes, ces fleurs font encore feffiles fur un rachis commun, flexueux , quelquefois membraneux , ou legére- ment pédicuiées, feules ou deux à deux, rangées fymmétriquement fur deux range, & routes tour- nées du même côté. Elles font très-rapprochées pre fqu'arrondies , comprimé:s ou convexes d'un côte, planes de l'autre. Les valves calicinales font egales, minces, D ï 28 PAS tranfparentes , au point fouvent de laiffer apper- cevoir à travers leur épaifileur, la couleur, aïnfi que la forme des femences. La valve extérieure, pu grande que l’intérieure, la recouvre par fes ords, & y forme un bourrelet remarquable. Celles de la corolle , encore plus minces, s’appli- quent fur la femence à laquelle elles adhèrent, & ne la quittent pas. Ces femences font lifles , fans fillon longitudinal , blanches , brunes ou noirâ- tres : leur forme détermine celle des valves. Leurs feuilles n’ont aucuns caractères particu- liers que ceux qui appartiennent à toutes celles des graminées. Elles font larges ou étroites, longues ou courtes , glabres ou velues ; les unes molles, d’autres roides & dures, munies, à l’orifice de leur gaine , d’une membrane mince , tronquée ou ciliée. Les tiges, dans le plus grand nombre , font droites, cylindriques , quelquefois flexueufes , géniculées ou ftolonifères, très-rarement velues, fimples ou rameufes, garnies de racines capillaires. Ce genre, borné d’abord à un très-petit nom- bre d’efpeces, a été confidérablement augmenté par les découvertes d’un grand nombre de voya- geurs modernes dans l'Amérique & les Indes. Comme elles font la propriété de ces favans bota- niftes qui la plupart fe propofent de les publier, nous ne citerons que les efpèces qu'on a bien voulu nous communiquer. ESPÈCES. 1. PASPALE penché. Pafpalum nutans, Lam. Pafpalum fpicä unicä nutante ; flofculis alternis, ellipticis, hinc compreffis , glabris ; folio villofo. Lam. Il. Gen. n°. 922. Cette plante s'élève fur une tige foible, gla- bre , un peu flexueufe à fes articulations, munie de feuilles longues, étroites & velues. Leur gaine eft glabre , finement ftriée , ciliée fur fes bords, de couleur noire aux articulations. Il n’y a qu’un feul épi terminal, penché, compofé de fleurs al- ternes , elliptiques , comprimées, & même con- caves d’un côté , fortement convexes de l’autre. Les valves font prefqu'orbiculaires , liffes , blan- châtres , fans nervures, les extérieures pluscourtes que les intérieures. Chaque fleur eft portée fur un édicule court. Le rachis eft étroit, à peine mem- raneux. Cette plante a été rapportée de l’Amé- rique méridionale par le citoyen Richard. (#7. f. in herb. Lam.) 2. PASPALE pileux. Pafpalum pilofum. Lan. Il. Gen. n°. 923. Pafpalum fpicä folitarié ; flofeulis ellipticis , al- ternis | confertis ; rachi pilofà; foliis villofiffimis. Lam. P..A5S Ses tiges, grêles, velues, flcxueufes , font ter- minées par un épi très-long , muni de fleurs nom- breufes , alrernes , elliptiques , très-rapprochées, légérement pédiculées , portées fur un rachis garni de poils longs & fins, offrant à fa bafe une touffe d’autres poils blanchâtres. Les valves extérieures font munies à leur bafe , d’un renflement remar- quable. Elles renferment des femences blanchä- tres , bordées & concaves en deffous. Les feuilles font longues , ftriées, fortement velues. Le ci- toyen Richard a recueilli cette plante dans les pays chauds de l'Amérique, (W. f. in herb. Lam. } 3. PASPALE velu. Pafpalum hirfutum. Pafpalum fpicis alternis, fubbinis; rachi membra- naceà ; calicibus multinerviis , levibus; foliis pedicel- lifque hirfutis. Retzius. Obferv. bot. 2. p. 7. Ses tiges font longues & grêles, glabres , cylin- driques, garnies de feuilles molles , planes , de deux lignes de large, velues dans toute leur lon- gueur, ainfi que fur leur gaîne , dont l’orifice eft munie d’une touffe épaifle de poils grifatres. Les tiges font terminées par un, quelquefois deux épis gréles , très-longs, fur lefquels les fleurs font ran- gées quelquefois deux à deux alternativement fur un rachis nu & membraneux. Leur pédicule eft très-court, un peu velu. Ces fleurs font ovales, glabres, planes d’un côté, bombées de l’autre. La valve calicinale externe eft marquée de trois ner- vures faillantes. Cette plante m'a été communi- quée par Bofc, qui l'a rapportée de la Caroline. (V.[.) Cette plante, tres-voifine du pafpale pi- leux , n'en eft peut-être qu’une variété. Ses épis font plus étroits , fes fleurs prefque folitaires , fon rachis glabre & membraneux. 4. PASPALE diftique. Pafpalum diffichum. Linn. Pafpalum fpicis duabus ereëtiuftulis , altera [effili ; flofeulis oblongis, glabris ; culmo afcendente. Swartz. Obferv. 35. t. 2. f. 1. — Gærtn. Sem. t. 2. p. 2. t. So.f.r. Pafpalum fpicis duabus , altera Jeffili ; floribus acu- minatis. Linn. Amœn. Acad. $. p. 391. Pafpalum diflichum. Lam. 1]!, Gen. n°. 925. Gramen datty'on bicorne, repens ; foliis latis bre- vioribus ? Sloan. Hift. 1. p. 211. Sefamum jamaicenfe bicorne , digitis graciolioribus. Petiv. ex Willd. Cette graminée s'élève à un pied de hauteur , fur une tige garnie de feuilles courtes , médiocre- ment Jarges , roulées en dedans & fubulées. Ses fleurs font alternes, glabres , oblongues , acumi- nées , difpofées en un double rang fur deux épis droits , rapprochés , unilatéraux , dont un eft fef- file , l’autre pédiculé. Cette efpèce croit naturel- lement à Ja Jamaique , dans les prairies humides. PAS s. PASPALE couché. Pafpalum fupinum. Bofc. Pafpalum fpicis binis, altero pedunculato ; floribus fecundis feffilibus , fubfolitariis ; folits hirfutis , caule repente. (N.) Cette plante s'élève peu. La plus grande partie de fa tige eft couchée, rampante ; elle eft revêtue de feuilles larges , courtes , hériffées de longs poils à leurs deux faces & fur leur gaîre. Les fupé- rieures font plus étroites & plus longues. Les épis, au nombre de deux , rapprochés , l’un fefile, l’autre pédonculé , font garnis de fleurs feffiles , unilatérales , deux à deux , & fouvent folitaires , glabres, prefqu’arrondies, à valveségales , difpo- fées le long d’un rachis nu , étroit ,flexueux , d’un pouce & plus de long. Cette plante m'a été com- muniquée par Bofc , qui l’a recueillie dans la Ca- roline. (W./f.) 6. PAsrALE bicorne. Pafpalum bicorne. Lam. Ill. Gen. n°. 935. Pafralum fpicis geminis , longis , fubfiliformibus ; flofculis conjugatis , altero pedunculato ; glumä exte- riore apice ciliatä, (N.) Cette plante a le port des panics digités. Je ne connois pas fes feuilles. Sestiges font grêles ,ter- minées par deux épis prefque filiformes, fortement écartés ; ils font garnis de fleurs placées deux à deux à chaque dent du rachis. L'une d’elles eft fef- file, l’autre portée fur un pédicule prefque de la longueur de la fleur fefile. Les valves du calice font oblongues , étroites , un peu ciliées vers leur fommet , furtout la valve extérieure. La corolle eft glabre & enveloppe une femence ovale, oblon- gue. Le rachis eft Aexueux, un peu contourné en fpirale , d’où ilréfulte que les fleurs ne font point unilatérales. Cette efpèce a été rapportée de l'Inde par Sonnerat. ( W. f. in herb. Lam. ) 7. PASPALE cilié, Pafpalur: ciliatum. Lam. IIl. Gen. n°. 924. Pafpalum fpicis duabus; floribus fuborbiculatis , compreffis , pilofo-ciliatis , bifariis , feffilibas. Lam. Ses tiges font garnies de feuilles un peu larges, aiguës , ciliées fur leurs bords , les fupérieures plus courtes que leur gaine. Les fleurs font difpofées fur deux longs épis terminaux , étroits, & placées en deux rangées fur un rachis nu , de médiocre largeur. Chaque fleur eft fefile , comprimée , de forme prefqu’orbiculaire , munie de valves ciliées fur leurs bords. Cette efpèce a été recueillie à Cayenne par le citoyen Leblond. ( F. f. in herb. Lam.) 8. PASPALE conjugué. Pafpalum conjugatum. Swartz. Pafpalum fpicis duabus horizontaliter conjugatis , friculis ovatis , culmo ereëto , foliis involutis. Swartz. Prodrom. 21. ( calicibus cil'atis.) PAS 29 : Pafpalum ( conjugatum ) , Jpicis conjugatis. Ber- gius. At. helv. 7. p. 129. t. 8. Pafpalum tenue. Gærtn. de Sem. & Fruëf, t. I. p.2.t. 80. f, 4. Cette efpèce a quelques rapports avec le paf= palum diffichum , dont elle diffère particuliérement par fes deux épis feffiles, fes calices ciliés , fes feuilles plus larges. Ses tiges font droites , longues, friées , liffes , enveloppées de feuilles larges, pla- nes , plus courtes que leur gaine , ciliées fur leurs bords ainfi qu’à l’orifice de leur gaine. Ces tiges fe terminent par deux longs épis feffiles , écartés, réfléchis en dehors comme deux cornes. Les fleurs, difpofées fur deux rangs , & comme imbriquées , font fefiles , unilatérales , compofées d’un calice à deux valves , égales , ovales , acuminées , ciliées fur leurs bords. Les femences , enveloppées de la coroile , font ovales, comprimées , & d’un jaune pâle. (F7. f. dans l’herb. de Lam., communiqué par Ventenat. ) PAsPALEmembraneux. Pafpalum membranaceum. Lam. Ill. Gen. n°. 940. t. 43. f, 2. Pafpalum fpicis alternis , feffilibus ; rachi membra- naceà cymbiformi ; floribus bifariis ; hirfutifimis. Lam. Cette efpèce eft une des plus remarquables de ce genre, par la forme fingulière de fon rachis , qui eft large, concave , membraneux & Jaunatre fur fes bords , & par le duvet blanchâtre & abon- dant qui enveloppe les fleurs. Ses tiges font droites , glabres , cylindriques , d'environ deux pieds de haut , munies de feuilles larges , alongées , de couleur glauque , quelque- fois un peu purpuiines , chargées fur leurs bords de quelques poils rares & longs. Leurs gaines font fortement ftriées , revêtues à leur orihce d’une’ membrane jaunâtre. Deux ou trois épis alternes , prefque fefiles , terminent les tiges. Ils font com- pofés de fleursnombreufes , unilatérales , attachées fur deux rangs dans le fond du rachis qui les re- couvre entiérement. Des poils foyeux en toufte, d’une blancheur éclatante , les environnent à leur bafe , & croiïflent également fur la balle extérieure. Les valves calicinales font ovales , velues , ine- gales ; celles de la corolle , de même grandeur & de même forme que le calice , font glabres & liffes ; elles contiennent une femence ovale & com- primée. Cette plante, originaire du Pérou , eft cultivée au Jardin du Muféum d'Hiftoire naturelle de Paris. (W. v.) 10. PASPALE ondulé. Pafpalum undulatum. Pafpalum fpicis pluribus alcernis, pedunculatis , bafr pilofis ; flofculis bifariis , fubfeffilibus; valvulis exterioribus margine undulatis. (N.) C'eft une belle efpèce dont la tige droite, de PAS æ 90 deux pieds & plus, pro . ron uue douzaine d'épis alrernes, longs de deux à trois pouces, la plupart un peu aïques, portés fur des pédoncuies courts, velus à leur baie. Les fleurs font glabres, ovales, comprimées , légére- men: pédonculées, difpofees une à une fur deux rangs, placées fur un rachis nu , étroit. Les valves éalicinales font membraneufes, ondulées fur leurs ! bords, Jaiant appercevoir dans leur milieu la couleur des femences. Ces dernières font ovales, luifantes , d’un brun noirâtre, bombées en deflus, plates en deffous. Les feuilles font longues , étroites, parfaitement gl:bres. Certe plante a été recueillie à Porto-Ricco par le cireyen Lediu. (V. f. in hers. Lam.) 11. PAspALE glabre. Pafpalum glabrum. Pafpalum fpicis 3, $,4; altern:s feffilibus, glaber- rimis ; flofculis geminis, pedunculaits, bifariis. (N.) Cette efpèce a des tiges menues, longues, jon- ciformes, garnies de feuilles giabres, longues, étroites , aiguës, roides & nerveufes, munies à leur gaine d’une membrane courte, déchiquetée en filamens. Les épis, au nombre de trois à guatre, font longs, alternes, fefliles, prefque droits; ils font compofés de fleurs alternes fur deux rangs, deux à deux fur un pédencule com- mun, glabres, prefqu’elliptiques , bombées, mar- quées fur la valve intérieure du calice, d’une ner- vure dorfalz. Cette plante croit à Porto-Ricco, d'où elle a éré apportée par le citoyen Ledru. 12. PAcrALE lentifère. Pefpalum lentiferum. Lam. Illuft. Gen. n°. 928. Pafpalum fpicis alternis , feffilibus ; floribus com- preffis, lentiformièus , glabris , fubrrifariis. Lam. Cetre plante a des tiges grêles, des feuilles longues, glabres, très-aiguës. Les fleurs forment lufieurs épis (4-6 ) alrernes, fefliles, très-gla- fee Elles font comprimées, de forme lenticu- lire, prefque fur crois rangs. Les valves calici- nales font marquées dans leur milieu d’une forte nervure faillante. Elles renferment une femence plate, blanchâtre, affez femblible à une petite fentille. Cette plante a été recusillie par Frafer, dans la Caroline. ( V. f. in herb. Lam.) 13. PAsrALE lâche. Pafpalum laxum, Lam. Il. Gen. n°. 931. Pafpalum foicis alternis, laxis, infertoribus , pe- dunculatis j florious ovatis , pedicellatis , geminis. Lan. Pafpalum (vixgatum), fpiculis paniculatis, al- cernis, af villofis ; floribus geminis ? Linn. Syit. végét. 89. Cette efpèce, décrite par Lamarck, lui paroît £e rapprocher beaucoup du pafpalum virgatum de | PAS produit à fon extrémité envi- | Linné, mais non pas de la plante figurée dans Sloane & citée par Linné. En effet, celle dont il eft ici queftion a les épis gréles, diftans, tandis qu'ils fonc crès-gros & rapprochés dans Sloane. Sa tige eft flexueufe , furtout aux dernières ar- ticuiations. Elle eft garnie de feuilles glabres , en- fiformes, dont l’orifice des gaines offre une touffe de poils blanchâtres. Les épis, peu nombreux, font alternes, écartés, les inférieurs pédonculés. Ils font compofés de fleurs ovales , géminées, fur un feul rang, & fupportées par des pédicules courts. Le rachis eft étroit, flexueux, velu à fa bafe. Cette plante, originaire de l’Amérique mé- ridionale, en a été rapportée par Richard. { V. f. in herb. Lam.) 14. PASPALE fpathacé. Pa/palum diffe&um. Linn. Pafpalum fpicis alternis, rachi membranaced , flo- ribus alternis, apice pilofis. Linn. Spec. p. $7. Kaiph. Arig. cent. 11. n°. 74. | Gramen paniceum , [pic fimplici , ad caulem inter- vallatà binis granorum ordiribus uno verfu conftante, americanum. Plukn. Mant. 94. t. 330. f. 2. Pafpalum diffeëtum. Willd. Spec. PI. p. 330. Thunberg , Flor. jap. p. 45. Cette efpèce, d’après Linné, a fes tiges cou- chées, munies de feuilles pubefcentes des deux côtés, & dont les gaines font renflées en forme de fpathe. Ses fleurs font difpofées en épis peu nombreux. Le rachis eft garni d’une membrane affez large ; il fupporte un double rang de fleurs unilatérales , pileufes à leur fommet, compofées de valves orbiculaires. La valve intérieure du ca- lice eft life & convexe, felon Thunberg ; l’exté- rieure eft plane, marquée d’une ligne élevée. Cette plante croit naturellement dans l'Amérique méridionale. 15. PASPALE velu. Pafpalum villofum. Thunb. FL. jap. p.45. t. 8 Pafpalum fpicis alternis, fecundis , rachi hirfuré , floribus duplici ordine, alternis fecundis, Thunb. Willd. Spec. PL. p. 33. Cette plante, felon Thunberg, diffère du paf- palum diffetum par fon rachis velu, par fes fleurs ovales, aiguës % velues : elle differe encore du palpalum virgatum , Linn. en ce qu’elle eft plus pe- tire, & que fes #eurs font alrernes fur un double rang. La tige eft glabre, & s’élève jufqu’à la hauteur de trois pieds. Elle eft garnie de feuilles courtes, glabres, flriées, un peu rudes au toucher. Les épis, au nombre de trois à quatre, font alternes, unilatéraux , compofés de fleurs alternes fur deux rangs, dont le rachis eft très-velu. Les valves du calice font égales entr’elles, ovales, aiguës, ve- PAS lues , marquées d’une triple nervure verdâtre. On trouve cette plante au Japon. 16. PASPALE de Coromandel. Pafpalum coro- mandelianum. Lam. Illuftr. Gen. n°. 916. Pafpalum fpicis aliernis, feffilibus ; fleribus orbi- culatis, bifariis, glabris, rachi femi-fepriferä. Lam. - Pafpalum (fcrobiculatum?), fpicis alternis, rachi membranaceä , floribus alternts, calicibus mul- tinerviis, extus ferobiculatis. Linn. Mant. 29. Will. Spec. PI. p. 330. Ses tiges font droites, fes feuilles glabres, lar- ges, ftriées; leur gaîne eft fouvent d’un brun jupe , plus ou moins ciliée fur fes bords, rune, & velue à l'endroit des articulations. Les fleurs font difpofées en épis alternes, fefliles, un eu courbés ; elles font compofées de valves ca- icinales arrondies, glabres , marquées de plufieurs nervures faillantes, relevées en-bofle dans leur milieu. Les femences font rondes, luifantes , d’un brun noir dans leur parfaite maturité , placées fur le rachis en un double rang , & comme dans autant de cloifons féparées par une demi-membrane. Cette plante croît dans les Indes & fur la côte de Coromandel, Dans des individus de cette efpèce, communiqués par Sonnerat au ciroyen Lamarck, les feuilles font glabres. ( W. f. in herb. Lam.) 17. PASPALE hémifphérique. Pafpalum hemif- Phericum. Pafpalum fpiculis paniculatis ; flofculis fubbifariis, binis, uno fubfefili, altero pedunculato ; rachi baf pilofä. (N.) Ses tiges font droites, fes feuilles glabres & courtes. ( Je ne connois pas les inférieures. ) Ses fleurs font difpofées en une panicule compofée d’un grand nombre d’épis fefliles, alternes, étroits, de médiocre longueur. La bafe de chaque épi eft garnie de quelques poils fins & blanchâtres. La forme des flzurs eft ronde, hémifphérique , très- bombée d’un côté, aplatie de l’autre. Elles font unilatérales , deux à deux, prefque fur deux rangs : l’une eft portée fur un pédoncule court, l’autre lé- gérement pédiculée , difpofées le long d’un rachis étroit & glabre. La valve calicinale interne pré- fente dans fon milieu une nervure fallante ; elle eft bordée à fa circonférence par la valve externe. Le citoyen Ledru a rapporté cette plante de Portc- Ricco. ( W. f. in kerb. Lam. ) 18. PASPALE à longs épis. Pafpalum virgarum. Linn. Pafpalum fpicis paniculatis, altérnis, bafi villofis ; flaribus geminis. Linn. Syft. végér. 89. Jaca. Colleét. Jr nr: Gramen daëtylon PAU , paniculä longä, [-icis plurimis nudis, craffis. Sloan. Jam. 34. Hift. 1: P: 112. 1.069. f, 2. PAS Sr À. Pafpalum (quadrifarium), fpicis plurimis, erethis , fubpaniculatis ; glumis ovatis, 3{. 4 fariis, rachi pilofa. Lam. Ill. Gen. 934. Je ne doute pas que cette efpèce ne foit celle que décrit Jacquin dans fes Obfervations botaniques, & qu’il rapporte au pafpalum vireatum. Linn. Elle diffère très-peu de la figure qu'en donne S/oane. C'eft le même port, excepté que les épis paroiffent glabres. Cetre plante eft grande, d’un beau port : fes tiges s’élévent de trois à quatre pieds, revêtues de feuilles très-longues , dures , arundinacées, denticulées fur leursbords , glabres des deux côtés, ciliées fur la membrane intérieure & rouffe qui garnit l’orifice de leur gaîne. Les épis forment une panicule étalée. Ils font prefque fefliles, nom- breux , longs de trois à quatre pouces, folitaires , quelquefois géminés, prefque feililes , munis d'une touffe de poils affez longs à leur bafe , ainfi que le long du rachis, où ces poils font beaucoup plus rares. Les fleurs font alternes, unilatérales, pédi- culées, deux à deux fur chaque rang. Les valves calicinales forment un ovale renverfé, égales en- tr'elles , ciliées à leur extrémité fupérieure , com- primées, divifées dans leur milieu par une ner- vüre faillante. Elles renferment une femence rouf- fâtre & luifante. Cette efpèce a été rapportée de Porto-Ricco par le citoyen Ledru. Quant au pafpalum quadrifarium de Lam. Ill. , citée ici comme variété, quoique différente par fon port, elle a tant de rapports avec la plante que je viens de décrire, que je n’ai pu la regarder comme une efpèce diftinéte, malgré fes ditféren- ces. Lamarck lui-mêne, qui ne poffédoir pas en- core l'exemplaire du pafpalum virgatum que Ledru lui à communiqué depuis , avoit déjà rapporté à cette variété la defcription de Jacquin & la figure de Sloane. En voici au refte la defcription , en attendant que des obfervations plus étendues nous apprennent s’il convient de la diftiiguer comme efpèce. Cette plante , beaucoup pius petite que [a pré- cédente dans toutes fes parties , a des tiges droi- tes, Jonciformes , garnies de feuillesroides, liffss, d'une médiocre largeur, ayant leurs bords repliés en dedans, & la pointe longue, dure, efilée. Les épis font courts, nombreux, inégaux, droits & difpo'és en une grappe paniculée. Les fleurs , placées prefque fur quatre rangs le long d’un rachis ileux à fa bafe, ont leurs valves calicinales ova- es, obtufes, contenant une femence blanchätre de même form2. Ces fleurs font placées deux à deux fur un pédicule court. La fleur intérieure où celle qui eft appliquée contre le rachis eft plus petite que l'ext-rieure. Elle a été recueillie par Commerfonà Monte-Video. (W. f: in her. Lam.} 52 PAS PAS 19. PASPALE à grappes. Pafpalum racemofum. ? gatis. Linn. Sp. PI. 81. — Willd. €. r. p. 331. — Lam. Ill. Gener. n°. 933. Pafpalum fpicis numerofifimis, fubverticillatis, bre- viufculis, patentibus ; glumis ovatis, lateribus, plicato- crifpis. Lam. Pafpalim (racemofum ), fpiculis numerofis, pedi- cellaris, in racemum elongatum ordinatis. Jacq. Ic. 2. tab. 302. Id. Colleét. Suppl. p. 32. Pafpalum (ftoloniferum ), fpiculis fpicatis, rachi andulaté , floribus alternis fecundis , caule geniculato , bafi proftrato frolonifero. Bofc. A6. Soc. Linn. Lond. 2.p. 83.t.16. Willd. Spec. PI. p. 331. Cette plante eft remarquable par fes chaumes rameux , fes larges feuilles & fes épis nombreux réunis en grappe. Ses tiges s'élèvent jufqu'à envi- ron un pied & demi de haut. Elles font couchées, ftolonifères à leur bafe, rameufes & purpurines à leurs articulations, munies de feuilles molles , un peu glauques, lifles , courtes , aiguës, lancéolées, urpurines à leur bafe, & fouvent à l’orifice de El gaine. Les fleurs forment des épis courts , très-nombreux , prefque verticillés , ouverts, au nombre de quarante à cinquante, d’où réfulte une grappe longue, droite, de couleur jaunatre. Ces fleurs, difpofées fur deux rangs , ont leurs valves calicinales acuminées , membraneufes ; crépues fur leurs bords, contenant des femences ovales , ai- guës & luifantes. Le rachis eft plane, verdatre, ondulé. Cette efpèce , originaire du Pérou, eft cultivée avec un grand fuccès , depuis environ douze ans, au Jardin du Muféum d'Hiftoire natu- relle de Paris. (F7. v.) 20. PAsrALE touffu. Pafpalum denfum. Pafpalurn fpiculis denfè paniculatis ; pyramidatis; rachi pilofo feffili ; flofculorum pedicellis ramofis. (N.) Cette efpèce fe diftingue par fa belle panicule pyramidale de fleurs, dont les épis, longs de deux à trois pouces , font fefliles , très-nombreux, très- rapprochés. Ses tiges font hautes & droites. Ses feuilles font grandes , dures , rudes au toucher, denticulées fur leurs bords , arundinacées , gla- bres , très-aigués. Les fleurs font glabres, pref- qu'orbiculaires , convexes, portées au nombre de quatre fur une même pédoncule qui fe ramifie pour chaque fleur ; elles font unilatérales , placées fur un rachis de médiocre largeur , velu à fa bafe & dans toure fa longueur. Les valves calicinales font liffes , obtufes , prefqu'égales , contenant des fe- mences arrondies , blanchâtres , un peu compri- mées & bordées. Cette efpèce croît à Porto-Ricco, d’où elle a été rapportée par le citoyen Ledru. (VW. f. in herb. Lam.) 21. PASPALE paniculé. Pafpalum paniculatum. Linn. Fefpalum fpicis paniculatis ; verticillato - aggre- Gærtn..de Sem, tv 2p::241t.,80. F2: Gramen miliaceum , panicul& viridi & purpured. Sloan. Jam. 1.p. 115.1. 72. f. 2. Cette plante a le port de plufieurs efpèces de panics , auxquelles elle conviendroit peut - être mieux. Elle eft très-grande , s'élève à plufieurs pieds de hauteur fur une tige droite , entourée de feuilles larges , très-longues. Ses épis forment une ample paaicule fur laquelle ils font prefque verti- cillés en grand nombre , longs , étroits : ceux de la bafe font oppofés , tandis que ceux du fommet font alternes , tous munis à leur bafe d’une petite rouffe de poils. Les fleurs, difpofées fur deux rangs, deux à deux, très-ferrées , portées fur un pédicule court, font petites , convexes, d’un vert pale ou purpurines ; elles renferment des femences arron- dies & jaunâtres. Cette efpèce croit naturellement dans la Jamaique. 22. PASPALE orbiculaire. Pafpalum orbiculatum. Pafpalum fpicis brevibus fubdigitatis ; flofculis bi- faris, feffilibus , orbiculatis ; caule ftolonifero. (N.) Cette plante eft petite. Ses tiges font foibles , couchées, pouffant de chacun de leurs nœuds des rameaux courts , florifères , munis de feuilles cour- tes , ouvertes , larges , prefque lancéolées , gla- bres, garnies de quelques poils rares à l’orifice de leur gaine. Les tiges fe terminent par quelques épis: altérnes , petits ; les uns fefiles, d'autres portés fur un pédoncule très-fin. Les fleurs , rangées fur deux rangs , font petites, orbiculaires, toutes {ef- files , unilatérales , glabres , bombées dans leur milieu, relevées en bourrelet à leurs bords , dont les valves tranfparentes laiflent appercevoir la cou- leur des femences, qui font rondes, luifantes, d’un brun fauve. Le rachis eft nu , étroit & glabre. La découverte de cette efpèce eft due au citoyen Ledru , qui l’a rapportée de Porto-Ricco. (F. f. in herb. Lam. ) 23. PASPALE daétyle. Pafpalum daëtylon. Lam. Il. Gen. n°. 937. Pofpalum fpicis digitatis , linearibus , patentibus ; floribus folirartis | culmis repentibus. Lam. Panicum ( daëtylon }, fpicis digitatis , patentibus ; bafi interiore villofis ; floribus folitariis , farmentis, repentibus. Linn. Sp. PL 85. — Mont. Ic. 99. — Bona. Pollich. pal. n°. 61. — Hoffn. Herm. 22. — Roth. Germ. I. 28. II. 74. — Gouan. Hort. monfp. 35. n°. 4. Panicum da&ylon , radice repente , [eu officina- rium. Scheuz. Gram. 304. t. 2. f. 11. — Tourn. Inft. R.h. ÿ20. Gramen daëtylon, folio arundinaceo , majus & minus germanicum. Bauh. Pin. 7. Theatr. 112. — # Morif. Hift. 3. $. 8. t. 3. f. 4. Gramen PAS Gramen legitimurm. Cluf. Hift. 2, p. 217. Gramen repens , Cum paniculà graminis manne. Bauh. Hift. 2. p. 755. Gramen vulgare. Dalech. Lugd. 421. édit. franç. 15552 Digitaria flolonibus teretibus ; foliis patulis, gla- bris ; fpicis digitatis. Hall. Helv. n°. 1527. Digitaria dat ylon. Scop. Carn. 2.n°. 73. Allion. Flor. 11. 238. Daiüylon officinale. Villars. PI. du Dauph. t. 2. pu 69:n2.:2. A. Pafpalum ( umbellatum ), fpicis linearibus, di- gitatc-umbeilatis ; flofeulis compriffis , acuris , feffi- libus ; culmo repente. Lam. I. Gen. n°, 030. Cette plante , connue vulgairement fous le nom de chiendens (dénomination qu'elle partige avec le sricicum repens ; Linn. ), eft nuifible aux champs cultivés , à caufe de fes racines rampantes , viva- ces, difficiles à détruire. Sestiges, également cou- chées dans une partie de leur longueur , pouffent des rejets nombreux qu’ produifent à leur bafe des touffes de feuilles glabres, ferrées, courtes , à gaines très-courtes , comme écailleufes, membra- neufes & un peu velues à leur orifice. Celles du haut font plus longues, plus écartées , ouvertes & aiguës , quelquefois d’un brun noiratre ou rou- geatre. Ses fleurs font difpofées en épis digités de trois à cinq & plus, courts, très - ouverts , fef- files, prefqu’en ombelle , fouvent d’un rouge brun, velus à leur bafe. Ces fleurs font petites , glabres, folitaires , fefliles , unilatérales , rangées aiterna- tivement une à une fur un axe coimmun. Les valves calicinales font oblongues, aiguës, inégales ; elies s’écartent à mefure que fa femence mürit, & font paroïtre les épis comme épineux ; celles de la co- rolle, plus courtes , adhèrent à la femence. On trouve cette plante partout dans les champs , où elle varie un peu par fa grandeur & fa couleur. CP.v.) % La variété A , originaire des Indes , ef la plus remarquable, Ses épis font difpofés en ombelle , & fes feuilles font plus étroites , plus roides & forte- ment fubulées. J'en ai vu , dans l’herbier du citoyen Lamarck, des individus recueillis au Pérou & à l'Ile-de-France. Les racines de cette plante, dit Villars , qu'on rejette en purgeant les terres au moyen des herfes, des rateaux , tridents , &c. qu'on brüle ou qu'on laiffe périr fur les murs de clôture , fur les haies, pourroientbienétre employées plus utilement pour la nourriture des animaux : étant lavées , un peu hachées %: humeétées , ils les mangent très-bien. On pourroit les mêler avec le fon, l'avoine, pour Fes chevaux ; elles rempliroient le double objet de les nourrir & de les rafraichir, par les qualités mu- Botanique. Tome VW. P:-A°S cilagineufes & apéritives decette plante. Au refte, dans fes ufages en médecine , il vaut mieux ut préférer les racines du criticum repens de Linné, le froment rampant , qui font plus douces , plus fu- crées , plus fucculentes & plus peétorales, [ paroït même qu’il y a autant de différence entre la vertu des racines de ces efpèces & celles du genre des triticum , qu'il y en a entre les qualités nourrif- fantes « 2 leurs farines. JY 24. PASPALE fanguin. Pafpalum funguina!e. Lam. Ill. Gen. n°. 938. Pafpalum fpicis fubdipitatis , fafcicularis , linea- ribus ; floribus geminis , altero feffili. Lam. Panicum ( fanguinale }, fpicis digitatis , bafi inte- riore nodofis ; flofculis geminis , muticis ; vaginis fo- liorum punétatis Linn. Spec. Plant. S4.— Æd. dan. t. 388. Mala. — Schreb. Gram. 119. t. 16. — Pal. pal. n°. 60. — H2ff. Germ. 22. — Roth. Germ. Î, 28, II. 72. — Leerf. Herborn. 14. t. 2. f. 6. — Certif. Lond. Ic. — Desfont. Flor. atl. p. 59. — Poiret. Voy. barb. t. 2. p.93. Panicum fpicis alternis , oppofitifque, lirearibus, patentiffimis , muticis ; flofculis altérnatèi binis , al. tero peaunculato. Roy. Lugd. Bat. $$. — Gron. Virg. 154. — Dalib. Paris. 22. Gramen daëtylon , folio lariore. C. B. Pin. 8. — Theatr. 114. le. — Tourn. Inft. $20. — Morif. JL. 8. v. 5. f. 1. Scheuz. Gram. 111. Gramen daëtylon majus repens , folifs hirfutiffimis. Buxb. Cent. 5. p. 34. t. 65. Mal. Graminis genus dens , caninus tertius , five gramen priorum vel galli crus. J.B. Hit. 2. p. 444. Ie. Ifchamon Plinii, Cluf. Hift. 2.p. 217.1c. —E cb. Ic. 24. — Ger. Hift. 27. — Monti. Prodr. G2. Tfchemum gramen fanguinarium. Tabern. Ic. 222, Phalaris (velutina}, fpicis a/ternis filiformibus ; culme foliifque villofiffimis. Forsk. Defcr.17.n°. ç5. Digitaria foliis fubhirfutis , caule debili, fricis verticillatis , fcapo ancipite. Hail. Hit. n°. 1526. Daëylon fanguinale. Vill. Dauph. t. 2. p. 69. — Allion. t. 2. p. 239. La couleur rouge purpurine que cette plante prend ordinairement en vieilliffant, lui a fair donner le not qu'elle porte. Ses tiges font droites , géni- culées à leur bafe , garnies de feuilles courtes, larges , molles, comme dentées fur leurs bords , quelquefois plus ou moins velues , particuliéreinent fur leur gaine , dont l’orifice eft garni d’ine mem- brane courte. Les épis, au nombre de feptà quinze, font droits , lifles, étroits, fouvent de couleur pourpre , alternes , prefque falciculés , garnis le fleurs unilatérales, petites , comprimées , ovales aiguës , appliquées contre le rachis a deux AE | > Vi] P À S à deux fur un pédoncule commun, dont une paroit | See 2 RES al feffile. Cetre plante c'oiten France, en tale, en Barbarie , &c. dens les lieux cultivés & les prai- ries. O ( V7 v.) 25. PasrALE fluet. Pafpalurm debile. , fliformibus, Pafpalum fpicis alternis, fubdigitaris ; altero fuëfef- Fnterrapeis ; Poribus geminis adpreffis ; fl , altero pedunculsto. (N.) Paricum ( debile ), fpicis digitatis, interruptis, féquinis, filiformibus ; floribus bints, fecundis, ad- greffs : altero feffili, altero pedicellato. Desfont. Flor, all. €. 1. p. j9. Panicum filiforme, Linn.? Spec.Pl. 85. — Poiret, Voyag. barb. t. 2. p.93. Panicum (Mineare ? ), fpicis digitatis, fubquaternis dinearibus ; fofeutis folirariis, fecundis muticis. Linn. Spec. PL. 85. — Burm.Ind. 25.t. 10. f. 3. Cette plante a une tige foible , grêle, d'un pie & plus de haut, garnie de feuilles peu nom- breufes, glabres, molles, alongées, quelques-ures ua peu velues à leur bafe. Les épis, au nombre de cinq à fept, font prefqu'aiternes, gkbres, fili- formes , compolés de fleurs perices, oblongues, aigr és, deux à deux à chaque dent du rachis, un peu écartées les unes des autres, unilatérales fur un rachis étroit, flexueux ; l’une d’elles péconculée, l'autre prefque file. Cette plante croi: furlescotes de Barbarie , aux environs de la Caile, où nous l'avons obfervée, le citoyen Desfontaines & moi. J'avois cru, dans la relation de mon voyage, de- voir la rapporter au panicum filiforme Linn. avec laquelle el'e paroît avoir de grands rapports. Elle n’en a pas moins avec le panicum lineare du même, furtout fi l’on confuire la figure donnée par Bur- man, dans laquelle , à la vérité, les fleurs {ont fo- jitaires & point interrompues, caractères qui doi- vent la diflinguer de notre efpèce. 26. PAspALE capillaire. Pafpelum capillare. Lam. Hi. Gen. n°. 932. Pafpalum fpicis geminis, ternifvc filiformibus ; pe- dunculis capillaribus ; florious ovato-oblongis, alter- nis. Lam. Cette plante s'élève peu. Sa tige eft menue, rameufe à fa bafe, filitorme, garnie de feuilles courtes, élargies , g'abres, les intérieures plus longues. Les gaines, furtout celles des feuilles inférieures, font velues, particuliérement fur leurs bords & à leur orifice. De la dernière feuille fort un faifceau de pédoncules capillaires, longs, iné- gaux. Les fleurs font difpofé=s far cinq à fept épis courts, filiformes. Elles font fefhles, akernes, glabres, oval.s-oblongues, prefque fur un feul rang. Cette plante, originaire des pays chauds de l'Amérique , en a été rapportée par le citoyen Ri- chaud, (W.f. in kerb, Lam.) PAS 27. PASPALE à trois épis. Pafpalum triflachyon. | Lém. JI]. Gen. n°. 956. Paftalum fpi.is ternis, fubdigitatis, fliformibus ; flofeulis fffilibus, alternis, oblongis. Lam. Cerie plante a une tige grêle, un peu coudée À fes articulations fupérieures, garnie de feuilles molles, glabres, planes, garnies de quelques poils rares à l’orifice de leur saine. Les articu- jations ofrent un duvet blanchatre. Trois épis longs & grêles, dont un plus inférieur, terminent la tige. l's font compotés de fleurs petites, al- ternes , fefliles, oblongues. Les valves calicinales font prefqu'égales, comprimées ; lextérieure et terminéz par une petite pointe, l'intérieure eft obtufe : elles renferment des femences blanchà- tres, aplaties , elipriques , enveloppées par la co- rolle, placées fur un rachis étroit & nu. Le ci- toyen Richard a recueilli cette plante dans l’Amé- rique méridionale. ( W. f: in herb. Lam.) 28. PAsrALE délicat. Pafpalim molle. Pafpalum car le debili, fpicis fubrerratis , alternis ; ofculis bifariis, redicellatis. (N. L} £ Cette efpèce a quelques rapports avec la pré- cédente, mais elle eft plus petite dans toutes fes parties. Sa tige eft foible, peu élevée; fes feuilles molles, très-glabres, étroites, alongées. Deux ou trois épis courts, alternes trininent la tige. Ils font compofés de fleurs aiternes, les unes pédiculées, les autres prefque feffiles, ovales, obtufes , placées fur deux rangs. Le rachis eft étroit, filiforme, nu, un peu flexueux, Cette plante croît en Amérique, à Pile Saint-Thomas, où elle a été recueillie par le citoyen Ledru.( W.f. in herb. Lam.) 29. PASPALE de Commerfon. Pafpalum Com- merfouii. Lam. 1. Gen. n°. 927. tab.43.f. 1. Pafpalum foicis ternis, infimis, pedunculatis ; flo- ribus orbiculaiis , glabris , bifariis , vaginis ore pilofo. Larn. Cette plante a une racine traçante, de laquelle s'élève une tige droite, glabre, munie de feuilles longues, enfiformes, ftriées, dont les inférieures font légérement velues, les fupérieures glabres. Elles font remarquables par une touffe de poils blanchätres qui gainiflen: l'orifice des gaînes. Les fleurs, difpofées fur trois épis, dont un pédon- culé , font glabres, de foime orbicuiaire, placées fur deux rangs & r'ès-rapprochées. Le rachis eft glabre , d’une médiocre larger, marqué de trois nervures faillantes Les ences font légsrement comprimées, arrenies, dé coul urjaunatre. Cette plante a été recucillie par Commeifon, à l'Ile-de- France. (W. f. in her. Lam.) 30. PASPALE à tiges plates. Pafpalum plari- cauloïte ” jet PAS Pafpalum caule compreffo, pedunculis longifimis, fafcicularis ; fpicis 2 f. 3, feffélibus ; floribus ulter- as, bifariis, feffilibus. (N.) Cette plante, dont je ne connois que la partie fapérieure, ett remarquable par fes tiges plates, fortement comprimées, garnies d'une feuille ter- minale large, très-courte, ciliée fur fes bords, donc Ja gaîne eft longue, ftriée , glabre, velue à fon orifice & à fa bafe. Il en fort un faifceau de rameaux ou pédoncules longs, filiformes, qui fupportent deux ou trois épis grêkes, chargés de fleurs glabres, ovales, aiguës , comprimées , foli- taires, alternes, fur deux rangs, fefiles, unilate- rales, fortement appliquées fur la tige, & comme enfoncées dans les finuofités d’un rachis étroit & flexueux. Certe efpèce a été recueillie à Porto- Ricco, parle citoyen Ledru. ( W. fin herb. Lam.) 31. PASPALE à épis élargis. Pafpalum dilatatum. Pafralim fpicis ternis, uno feffili, alteris lonpè pedunculatis ; flofculis quadrifartis fecundis. (N.) Cette plante eft remarquable par fes épis plus larges que dans les autres efpèces. Ses tiges font droites , comprimées, enveloppées de feuilles glabres, nerveufes, élargies & munies à leur gaine d’une membrane courte. Elles fe rétréciflent in- fenfiblement jufqu’à leur fommet, où elles fe ter- minent en pointe d’alène. Les fleurs font ovales , prefque fefliles , unilatérales, difpofées fur quatre rangs le long d’un rachis droit, glabre, étroit. Les épis font larges, épais , alternes , au nombre de trois, dont deux font portés fur un pédoncule affez long; le troifième eft fefhle. Cette plante a été recueillie à Buenos-Ayres par Commerfon. (V. f. in herb. Lam.) Les efpèces fuivantes ne m’étant pas connues , je me borneraï à rapporter les phrafes defcriptives des auteurs qui en ont parlé. * Pafpalum (repens) , fpicis panicularis, fubver- ticillatis, nutantibus ; culmo repente. Bergius. Ac, Hslv. 7. p. 129. t. 7. Wilid. Sp. PI. * Pafpalum (orbiculare), fpicis alternis ; rachi membranaceä , floribus duplici ordine ; fecundïs orbi- calatis, lavibus. Forit. Prodr. n°. 35. An pafpalum (Kora ), fpicis alternis, fubbinatis; rachi membranaced , calicibus fubrotundis, quinque nerviis ; culmo foliifque glabris ? Wild. Spec. PI. Il diffère, felon Willdenow , &u pefpalum dif- fertum , par fes feuilles & fes fleurs glabres. * Pafpalum (iorgiflorum), fpicisduabus, feffilibus, ercclis ; flofculis ovato-oblongis, culmo afcendente ramofo. Willd. Sp. PI. k Pafpalum fpicä geminä , flofculis ovalibus-oblongis. Retz. Obferv. 4. p.15: de PAS 55 * Pafpalum (vaginatum), fpicis duabus ; fpiculis difariis, acuminatis; culmo ramofo , gentculato ; £e- niculis vaginaris. Swartz. Prodr. 21. Willd. Sp. PI. * Pafpalum (fliforme) , fpicé fubfolitorià, lineart fécunda ; fpiculis ovatis, comprelfis ; culmo foliifque filiformibus. Swartz. Prodr. 22. Wilid. Spec. PE * Pafpalum (decumbens), fricé unicä , fecurde peaunculis longiffimis ; fpiculis alrernis , orbicularo- acuminatis ; glabris ; culmo procumbente. SWartz. Prodr. 22. Wiild. Spec. PI. (PoIRET.) PASSE-VELOURS. Celofia. Genre de plantes ; de la famille des amarantes, qui a beaucoup de rapports avec les amarantines (gomphrena. L.), les amarantes, &c. qui comprend des plantes her- bacées, dont les fleuts font petites, nombreufes ; colorées agréablement, réunies en épis, quelques- unes prefque paniculées, à feuilles alcernes. Le caractère effentiel de ce genre eft d'avoir : Un calice à trois folioles , femblables à la coroile compofée de cing pétales ; cinq étamines réunies ent tube à leur bafe ; une capfule uniloculaire, à plufieurs femences , & s’ouvrant tranfverfalement. CARACTÈRE GÉNERIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice compofé de deux ou trois folioles aiguës , lancéolées , perfitantes , fèches & lui- fañtes. 2°, Une corolle à cinq pétales lancéolées, droits, aigus , femblables au calice par leur couleur & leur forme. 3°, Cinq étamines, dont les filamens fubules font réunis à leur bafe par un tube court, terminés par des anthères à deux lobes. 9, Un ovaire fapérieur, globuleux , furmonté d'un ftyle fubulé que termine un figmate fimple ou trifide. Le fruit eft une capfule globuleufe , environnée par la corolle perfiflante , à une feule loge qui s'ouvre tranfverfalement, & qui contient plufieurs femences arrondies ou un peu échancrées. Obfervations. Les pafle-velours ont, par la dif- pofition de leurs fleurs, par l'aridité & l'éclat de leurs calices & corolles, de très-grands rapports avec la plupart des genres qui compofent la famille des amarantes. Ceux dont ils fe rapprochent le plus, font, 1°. les amarantes , defquels ils diffèrent en ce que celles-ci ont leurs fleurs monoïques, &c que leurs étamines ne font point réunies en tube à leur bafe ; 2°. des amarantines , qui ont un ftvle bifide ‘& un? caplule monofperme; d’ailleurs , leurs feuilles font oppofces, tandis qu'elles font alternes dans les paflc-velours. . E y = 4 56 PAS Juieu donne le nom de calice à la partie de la fleur que Linné appelle corolle, & celle que ce dernier prend pour un calice à troisfolioles, Juf- fieu les nomma écailles. Il paroït qu’il regarde auffi comme des feuilles celles qui, plus petites que les autres , naiflent à la bafe ou dans l’aiffelle des pétioles, & que Linné nomme flipules. EISPE GES: 1. PASSE-VELOURS argenté. Celo/fia argentea. L. Celofia folits lanceolatis , flipulis fubfalcatis , pe- dunculis angulatis, fpicis fcariofis. Linn. Spec. PI. 276. — Kniph. Cent. 6. n°, 22. — Knorr. Del. 1. tab. 11. Celofia foliis lineari-lanceolaris. Hort. Cliff. 43. — Roy. Lugd. Bar. 419. Armaranthus fpicä albefcente habitiore. Martin. Cent. 7. t. 7. Belutta adeca manjen. Rheed. Malab. p. 10. pag. 75. t 38. A. Eadem, foliis fublinearibus. Tfierra belutta adeca manjen. Rheed, Mal. p. 10. pag: 77: t- 39. Cette plante, fi agréable par fes épis argentés, a une racine blanchâtre & fibreufe , d’où s'élèvent des tiges prefque ligneufes , vertes , glabres, ftriées , divifées en rameaux eflés, garnis de feuilles alternes , étroites , lancéolées , rétrécies en pétiole, glabres, entières, prefque luifantes en deflous, fouvent très-aiguës, munies à leur bafe de petites ftipules ou folioles caduques , étroites , courbées en faucille. Les fleurs forment, par leur réunion, un bel épi oblong , blanc, ar- genté ou un peu rougeatre à fon fommet, ter- minal, qui fe ramifie quelquefois en plufieurs épis rapprochés. Les foliolss du calice , femblables à celles de la corolle pour la couleur, font très- minces, tranfparentes, luifantes. Les anthères font rouges. Les femences , au nombre de trois ou qua- tre dans chaque capfule , font petites, orbicu- laires , planes, glabres & luifantes. La variété A a les feuilles beaucoup plus étroites , prefque li- néaires; les épis plus courts, moins épais. Ces plantes croiflent en Chine & fur la côte de Ma- labar. © On les cultive comme plantes d’orne- ment dans les parterres. (W. f.) 2. PASSE-VELOURS margaritacé. Celoffa marga- ritacea. Linn. Celofia foliis ovatis, fhipulis falcatis, pedunculis angulatis , fpicis feariofis. Linn. Spec. PI. 297. — Mill. Diét. n°. 1. Amaranthus fimplici paniculä. Bauh. Pin. 121. Je ne préfente ici cette efpèce que pour me con- PAS former à l’opinion de la plupart des botaniftes ; nais je n'héfite nullement à la regarder comme une fimple variété à peine diftinéte de la précé- dente. Ses feuilles font plus élargies, moins lon- gues , prefqu'ovales ; fes épis font plus courts; fes tiges moins effilées; elle lui reffemble dans toutes fes autres parties, & croit comme elle à la côte de Malabar. (VW. v.) © On la cultive dans les Jardins. 3.PASSE-VELOURS blanche. Ce/ofia albida. Wild. Celofa foliis lineari-lanceolatis , caule exffipulato, fpicis ovatis , braéteis longitudine corolle. Willd. Spec. Plant. 1197. n°. 2. Celofia (pyramidalis) , foliis infertoribus lanceo- latis, undulatis, fuperioribus linearibus; fpicis pyra- midalibus. Burm. FL Ind.p. 6$.t.25.f.1. Cette plante ne diffère prefque point par fon port, du paffe-velours argenté. Ses feuilles inférieures font lancéolées, un peu ondulées ; les fupérieures font plus étroites, prefque linéaires, aiguës. Elle a fes fleurs difpofées en un long épi pyramidal ; mais Wilidenow qui l'a obfervée , dit qu'elle eit privée de ftipules ou de petites folioies, qu'elle a des braétées (veut-il parler des folioles du ca- lice? } auffi longues que la coroile, plus étroites, blanchâtres, membraneufes , mais point fcarieu- fes ni luifantes. Ces différences fufifenr-elles pour la regarder comme une efpèce diftinéte ? Cette plante croit dans les Indes orientales. © 4. PASSE-VELOURS en crête de coq. Celofia crif- tata. Linn. Celofia foliis oblongo-ovatis | pedunculis teretibus fubjtriatis , fpicis oblongis. Syft. végét. p. 205. — Mill. Diét. n°. 2. — Kniph. Cent. 11. n°. 24. — Knorr. Del. 1.t. 11. $. 6. Celofia foliis lanceolato-ovatis, recurvis, fubundatis ; pedunculis angulatis ; fpicis oblongis, criftatis. Linn. Spec. PI. 2.p. 297. Celofia foliis oblongo-ovatis | pedunculis teretibus Jubftriatis, fpicis oblongis. Spec. Plant. 1. p. 205. Celofia foliis lanceolato-ovatis. Hort. Cliff.43.— \Hort. Up. 52. Amaranthus paniculé conglomeratä. Bauh.Pin. 221. Amaranthus major, paniculis furreütis flavefcenti- bus. Herm. Lugd. Bat. 50. Amaranthus vulgaris. Rumph. Amb. $. p. 236, t. $4. — Lam. Illuftr. Gener. PI. 168. f. 1. Cette efpèce fe diflingue par la difpofition de fes fleurs réunies en un gros épi terminal qui s’élargit à fon fommet, & fouvent fe réfléchit fur fes côtés d’une manière agréable; ce qui lui a fait donner le nom de crête de coq. Il eft quelque- | fois rameux à fa bafe. Il varie dans fa forme, fa P'A'S grandeur & fa couleur. Il eft jaune , d’un jaune blanchitre , rouge ou pourpre , quelquefois pa- naché. Les feuilles font larges, ovales, aiguës, alternes, rétrécies en pétiole à leur bafe , queique- fois un peu courbées en faucille. Les tiges paroif- ‘fent anguleufes & ftriées. Cette plante, originaire des Indes, et très-recherchée comme fleur d’or- nement. © (V.v.) $- PASSE-VELOURS écarlate. Celofia coccinea. Lion. Celofia foliis ovatis, ffriétis inauriculatis ; caule fulcato ; fpicis multiplicibus criffatis. Linn. Spec. PI. 297. — Mill. Diét. n°. 4. ÂAmaranthus paniculé incurvä. Bauh. Pin. 121. Amaranthus paniculâ fpeciofä, crifatä. J. Bauh. Hift. 2. p. 969. Cette efpèce à une tige fortementfillonnée, qui s'élève à quatre ou cinq pieds. Elle fe divife en rameaux garnis de feuilles ovales , très-larges, rétrécies en pétiole , & terminées par une longue pointe. Eiles font un peu ondulées für leurs bords, glabres, entières, très-caduques. Les fleurs for- ment au fommet des tiges, un très-gros épi ra- meux, touffu, quelquefois en forme de crête, d’une belle couleur écarlate. Il en fort un grand nombre d’autres de même forme, mais plus pe- tits, de chaque aiffelle des feuilles. Les étamines font conflamment plus petites que la corolle. (F. v.) © Cette plante eft originaire de l'Inde. C’eft une de celles que l’on cultive de préférence, à caufe de la belle couleur & du grand nombre de fes fleurs. 6. PASSE-VELOURS aigretté. Celoffa caffrenfis. Linn. Celofia foliis lanceolato-ovatis, lineatis acumina- tiffimis ; fhipulis falcatis , fpicis criflatis. Linn. Spec. PI. 297. Arnaranthus minor, fpicä fingulari, lunatis circum caulem foliis. Barrel. Ic. rarior. p. 471. tab. 1195. — Bocc. Muf. 2. p. 77. t. 66. Amaranthus criflatus. Camer. Epit. 792. Ses tiges font droites, fes branches latérales , fituées dans laiflelle des feuilles dans prefque toute la longueur de la tige. Les feuilles font fim- ples, alternes, pétiolées , ovales, lancéolées , très-aiguës , glabres, marquées en deffous de vei- nules rougeâtres. Elles font munies à leur bafe de deux folioles ou ftipules fefiles, amplexicaules , courbées en faucille. Les fleurs font difpofées en petits paquets ferrés fur de longs épis grêles, axil- laires, folitaires ou quelquefois un peu ramifiés. Elles n’ont point l'éclat des autres efpèces. Certe plante croit dans l'Inde. PAS 57 7. PASSE-VELOURS paniculé. Celofia paniculata. Linn. _Celofta foliis ovato-oblongis , caule affurgente pa- niculato; fpicis alternis terminalibus remoris. Linn. Spec. PI. 298.— Swart. Obferv. p. 100. Celofia mejor farmentofa , affurgens ; foliis majo- ribus ovatis. Brown. Jam. 179. Amaranthus fruricofus ereëlus , fpicâ viridi laxä & ftrigofa. Sloan. Hift. 1. 1.91. f. 1. es tiges font foibles , couchées en partie, cy- lindriques, rameufes, longues de trois à quatre pieds, munies de feuilles petiolées , alternes (op- pofées à chaque nœud, felon Miller), ovales, acuminées. Les rameaux fe terminent par une pa- nicule compofée d’épis alternes , fouventrameux, qui font garnis de fleurs écartées, alternes , lui- fantes , foyeufes , d’un jaune pale, & dont les éta- mines font plus courtes que la corolle. Le ftigmate eft divifé en trois. Cette plante croit à la Jamaï- que , dans les rochers arides & pierreux. © Les feuilles font alternes dans la figure donnée par Sioane. — L, €. Nota. Le celofia nitida de Wahl, Symb. 2, p. 44, ne feroit-1l point la même efpèce que celle dont Je viens de parler, & que Willdenow cite comme diftinéte , en y rapportant la même figure de Sloane, citée plus haut, mais avec la faute d’imprefon d’un $ au lieu d'un 1 qui fe trouve dans l’ouvrage de Wahl? Il n’y a point de figure ÿ dans la pl. 9x de Sloane. Je foupçonne un double emploi, Je ñne connois cette efpèce que par un individu impar- fait que j'ai vu dans l’herbier du citoyen Lamarck, qui convient très-bien à la figure de Sloane , & dont les ftigmates font trifides, réfléchis en dehors. 8. PASSE-VELOURS de monfone. Celofia mon- Jonia. Celofia foliis fubulatis, verticillatis; caule ramofo, divaricato ; fpicis compaëtis, cylindricis. Willd. Sp. PI. 1200. n°. 10. Celofia (monfoniæ), caule proffrato, divaricato, to+ mentofo ; foliis fliformibus , fpicis cylindricis, Retz. Obferv. 2.p. 13. Celofia (monfoniæ), fpicis compaëtis ,cylindraceis; ramis brachiatis | foliis fubulatis. Ait. Kew. 1. p. 288. Illecebrum (monfoniæ ), fpicis terminalibus, cau- libus proftraris, foliis fabulatis. Linn. f. fuppl. 161. Amaranthoides fpicatum indicum ,ramofifimum, fper- gule foliis , fpica alepecuroide candidä. Plukn. Alm. 11.1, 334. f. 4. & Amalth. 13.t. 357. f. 4. C'eft fur la foi de Retzius, d’Airon & de Will- denow , que je préfente parmi les pafle-velours cette efpèce que Linné fils avoit rangée parmi les 58 PAS illecebrum. Je n'ai pas encore pu l’obferver. Ses tiges font couchées, rameufes ; les rameaux fupé- rieurs font blanchâtres, très-alongés. Les feuilles du bas font nombieufes, ferrées, prefque difpo- fées en gazon ; les fupérieures, verticillées & fu- bulées. Les fleurs font difpofées en épis oppofés, terminaux , longs , cylindriques, blanchatres , prefque couleur de chair, d’un afpeét très-agréa- ble. Cette plante croit dans les Indes orientales. Il eft aifé de remarquer , d’après cette defcrip- tion, que cette plante n’a point le port des autres sénfermées en ce genre. Je fuppofe qu’elle en a du moins les caraétères de fruétification. .9. PASSE-VELOURS à trois fligmates. Celofia ærigyna, Linn. Celofia foliis ovatis, acuminatis, planis ; caule her- baceo , racemo, laxo; braëteis fcariofis , piftillo trifido. Wild. Spec. PL. 1207. n°. 13. Celofia foliis ovato-oblongis, racemo laxo, piftillo trifido. Linn. Mantis. 212. — Jacq. Hort. 3.p. 12. tab. 15. — Lam. Illuftr. Gener. PI. 168. f. 2. Cette efpèce eft très-diftinéte des autres par fes fleurs blanches en grappe, réunies en paquets, & par les longs pétioles de fes feu:lles. Sa uige eft droite, ftriée , un peu anguleufe, s’élevant d'un pied & demi à deux pieds. Elle eft munie de feuil- les alternes, fimples, liffes, ovales ou ovales- oblongues , fouvent très-larges , acuminées , à peu près aufli longues que leur pétiole. Eiles font garnies à leur bafe de deux folioles courbées en demi-lune. Les fleurs forment une grappe lâche & terminale , fur laquelle elles font réunies en petits paquets plus ou moins rapprochés, fefiles , quelquefois pédiculés, d’un blanc argenté. On y remarque quelques bractées ovales, fcarieufes , diftantes. Le calice eft à deux folioles , femblables aux pétales qui font au nombre de cinq, ovales, aigus, fcarieux, perfiftans. Les étamines , plus courtes que la corolle, ne font que légérement réunies à leur bafe. Elles ont des anthères purpu- rines. L’ovaire ef globuleux, le ftyle très-Court , divifé en trois ftigmates de couleur pourpre. Le fruit eft une capfule arrondie qui renferme trois femences prefque globuleufes. Cette plante croit eu Sénégal. On la cultive au Jardin du Muféum é’Hiftoire naturelle de Paris. { V. v.) © 10. PASSE-VELOURS chevelu. Celofa comofa. "Willd. Céloffa fpicis cylindricis 3 comoffs ; folits lanceo- datis. Retz. Obferv, 6. p. 216, — Wilid. Spec. PI, P. 1198. n°. $. Cette plante, d'après la defcription que Rerzius nous en donne , a une tige droite qui fe divife en rameaux, muuis de feuilles lancéolées , très-en- tièses. Les fleurs font réunies fous la forme d’un PAYS épi cylindrique , fouvent divifé à fon fomimet. Les flaurs de la partie fupérieure font ftériles. Elles ne préfentent qu'un grand nombre d’écailles où de bractées imbriquées , du milieu defquelles fort une flzur folitaire de diftance à autre. Ces fleurs fe diftinguent par des braétées fubulées, un peu plus courtes que la corolle. Le ftyle & le fligmate font légérement trifides, perfiftans, & du double plus longs que les pétales. Le fruit eft une capfule oper- culée , renfermant deux femerces. 11. PASSE-VELOURS efflé. Celofia virgata. Jacq. Celofia foliis ovatis , acuminatis , undulatis ; caule füffrucicofo , racemo laxo , braëleis membranaceis , piftillo trifido. Willd. Spec. Plant. 1201. n°. 14. Celofia (virgata), fraticofa, glabra; foliis caulinis fpatulatis ; rameis lanceolatis ; floribus aggregatis » Jpicatis. Jacq. Ic. 2. tab. 339. Collect. 2. p.279. Cette efpèce paroît avoir beaucoup de rapports avec le celo/ia trigyna. Elle eft prefque ligneufe, glabre dans routes fes parties , & conferve fa ver- dure toute l’année. Elle s'élève à la hauteur de uatre pieds, & fe divife en rameaux efhlés, garnis de feuilles pétiolées , alternes , fpatulées , très- entières, quelquefois un peu ondulées , acumi- nées , & longues de quatre à cinq lignes; les der- nières beaucoup plus petites & lancéolées. Elles font munies à leur bafe de fipules aiguës, cour- béss en fauciile. Les fleurs font verdâtres, réunies en épis courts, axillaires & terminaux, garnies de braétées femblables aux folioles du calice. Ce dernier eft à trois folioles plus courtes que la co- rolle , blanchâtres , terminées par une pointe noi- râtre. La corolle eft compofée de cinq pétales. lancéolés , aigus, un peu concaves, verdatres. Le füigmate fe divife en trois parties, & le fruit eft une capfule membraneufe , uniloculaire , renfer- mant environ fix femences lenticulaires. Après la fécondation, le calice & la corolle fe réunifilent fur le fruit, & lui donnent une forme conique, aiguë. 12. PASSE-VELOURS nodiflore. Celofia nodiflora. Celofia foliis cuneiformibus , acutiufculis ; fpicis globofis , lateralibus. Linn. Spec. Plant. 298. — Id. Flor. zeyl. 101. — Jacq. Hort. t. 98. Amaranthoides indicum , nodiflorum ; capitulis ex albo virefcentibus. Burm. Zeyl. 16. t. 5. f. 2. Amaranthoides indicum , globofum , ad caulium nodos floridum; foliis folitariis, fummo apice barbatis, Plukn. Almag. 27. t, 133. f. 2. On diftingue aifément certe efpèce à fes paquets de fleurs globuleux fortant de l’aiffelle des feuilles, tantôt fefiles , tantôt pédiculés & alors terminaux. Ses tiges font glabres, cylindriques; fes feuilles al- ternes , prefqu'orbiculaires , cunéiformes à leur bat , arrondies à leur femmet , qui fe termine par DS une petite pointe fpinuliforme. Les fleurs , réunies en paquets globuleux , font glabres, nombreufes, d’un blanc verdatre. Les étamines font plus longues quela corolle. Cette plante croît dans l’ile de Ceilan. .[)0 13. PASSE-VELOURS à feuilles de renouée. Ce- loffa polygonoides. R. Celofia foliis cordatis ; caule n'fpido ; racemo fpi- cato, laxo ; floribus trigynis. Retz. Obferv.2.p.12. — Willd. Spec. PL. 1202. n°. 15. Cette plante à des tiges qui fe divifent en ra- meaux ftriés, velus , garnis de feuilles alternes , pétiolées , petites, un peu arrondies , obtufes , en cœur, un peu rudes. Les fleurs naiffent en épis prefque terminaux , longs, étroits; elles font réu- nies au nombre de deux ou trois par peti:s pelo- tons, feffiles ,alternes, liffes, blanchatres , munies de calices membraneux, ainfi que les corolles ; les fligmates font divifés en trois, & le fruit eft une capfule alongée en forme de poire , fenfiblement pluslongue que la corolle,& qui renferme plufieurs femences. Cette plante croît naturellement fur les côtes du Malabar. % ( W. fin herb. Lam.) 14. PASSE - VELOURS de Madagafcar. Celoffa madagafcarienfis, Celofi caulibus fufarmentofis ; foliis lanceolatis , finuatis, obrufis ; floribus racemo-jpicatis. (N.) Cette plante m'a paru , fur les individus fées que J'aiexaminés , avoir les tiges prefque farmenteufes; elles font fillonnées, pliantes , à rameaux écartés, munies de feuilles petiolées , alternes , glabres , obtufes, finuées légérementà leurs bords.Les Aeurs font difpofées par petits paquets féparés fur des épis fimples, étroits , axillaires ou terminaux, foiitair:s ou réunis plufieurs enfemble en grappes. Les fleurs font perites, d'un blanc cendré. Je n'ai pu décider, d’après l’analyfe des parties de la fruétification , fi elle appartenoit plutôt aux achyranthes ; qu’à ce genre dont elle s’écarte un peu par fon port. Cette plante a été recueill eà Madagafcar par Commerfon & par J. Martin. ( W. f. in herb. Lam. ) 19. PASSE - VELOURS à baies. Celofia baccara. Willd. Celofia foliis cordatis , acuminatis ; racemo fpi- cato , laxo ; floribus tr'gynis ÿ fruélibus baccaris. Willd. Spec. PI. 1202. Celofi: ( ba cata) , floribus trigynis , fruétibus baccaris, Retz. Oblerv. 5. p. 23. Ses tiges font d'oites , garnies de feuilies al- ternes , pétiolées , entières, en cœur, aiguës. De leur aiffelle forrent des rameaux folitaires , longs & nombreux, chirg:s de fleurs petites & légére- ment pédonculées. Leur calice eft compof: de deux etites folioles ; leur corolle de cinq p ces feuil- les, qui font d'un vert foncé, part une pe nue, quin'a guère que d-ux pouces dans l- hers, | & en acqui rt jufqu’à quatre dans les Jarre, & dans cet érar il rflemble un peu au Æpidium pio- | Botanique. Tomc ÿ, : caraétère PAS 49 cumbens, Cette hampe porte un épi de fleurs, dont chacune eft portée fur un pédoncule; les corolles font blanches, plus grandes que Le calice, & font même les plus grandes de ce genre : aux flurs fuccèdent des fiicules ovales, terminées par un ftyle court; ces filicul:s ne font ni émarginées ni entourées d’un rebord. Cette plante eft commune fur les rochers des Alpes, de la Suifle & de l’Alle- magne. (W. v.) 14. PASSERAGE violette. Lepidium violiforme. Lepidium acaule, foliis longè petiolatis, rotundatis; floribus pedicularis, Decand. Mém. de la Soc. d'Hift. nat. de l'an 7. p. 145$. Thlafpi lufitanicum , pumilum cochlearia folio. Tourn. Inft. 213. Cochlearia montana, pumila. Vir. Lufit. Le port de cette jolie plante eft différent de toutes les efpèces de ce genre ; il s'approche de celui d’une petite violetre, & fes feuilles ont quelques rapports avec celles du cochlearia ou de l'anthirrhinum cimbalaria. Cette efpèce ne poule qu'une tige très-courte , & le plus fouvent nulle ÿ fes feuilles font nombreufes , portées fur de longs pétioles , arrondies ou rarement ovales ou tendant à fe divifer en trois loves obtus. Certe plante eft glabre; fes feuilles paroiffent d’un vert gai. Les fleurs font portées fur des pédoncules égaux à ceux des feuilles, & entremélésavec elles. Ces fleurs font compofées d’un calice à quatre fo- lioles & de quatre pétales très-grands , & remar- quables par leur couleur viol:tre entre les autres pafferages, qui ont la corolle blanche. À cette fleur il fuccède une filicule aflez grande , arrondie , entière, terminée par le ftyle, qui eft court & per- fiftant. Cette plante croît en Efpagne & en Por- tugal. ( W. f. herb. Juff.) (DECANDOLLE.) PASSOURE. Paffoura. Aubl. Guian. tab. 380. D'après les obfervations faites par Richard dans a Guiane, cet arbre, décrit par Aublet comme une plante diftinéte, fe retrouve être un individu en fruit du conohoria flaveftens , dont Aublet, tab. 95, n'avoir vu que la fleur , tandis que d’un autre côté il n’a connu le pafloura qu’en fruits. Voyez l’article Conori dans ce Diétionnaire. ( POIRET. ) PASTEL. Jfaris. Genre de plantes de la famille des crucifères , bien diftinét par fes filiques pen- dantes & en forme de langues, qui comprend des hoaibes rant indigènes qu'exotiques, & dont le if ntiel confifte en: Une filique comprimée, unilouulüire , à une feule femence, a aeux valves nuviculaires fubésafes , en 50 PAS forme de langue , S’ouvrant longitudinalement dans leur milieu. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice à quatre folioles colorées , ovales, caduques, un peu ouvertes. 2°. Une corclle à quatre pétales, difpofés en croix, oblongs, obtus , ouverts , infenfiblement rétrécis en onglet. 3°. Six étamines Mit de la longueur de la coroile, dont quatre plus longues , deux plus À Leurs anthères font obloungues & laté- Tal=s. 4°. Un ovaire oblong, comprimé, de la lon- gueur des deux plus courtes éramines; un ftyle très-court en dehors, renfermé en partie dans la portion fupérieure des valves, terminé par un ftigmate obtus & en forme de tête. Le fruit eft une filique courte , oblongue , lin- guiforme , comprimée & tranchante fur fes bords, marquée dans fon milieu d’une élévation lenticu- laire, compofée de deux valves naviculaires un peu fubéreufes, à une feule loge , à une feule fe- mence ovale , attachée à la partie fupérieure de la loge par un pédicule court qui s’alonge en ftyle hors des valves. ESPÈCES. 1. PASTEL des teinturiers. Zfatis tinéloria. Linn. Tfatis foliïs radicalibus, crenatis ; caulinis fagitta- tis, féliculis oblongis., Linn. Spec. Plant. — Fi. Suec. $43. 6i4. — Dalib. Paris. 205. — Gmel. Sibir. 3. P- 250. n°. 64. — Crantz. Auft. $. — Poilich. Pal. n°. C4ÿ.— Gmel. Tub. p. 207.— Kaiph. Cent. 12. n°: C4. Regn. bot. Ifauis foliis radicalibus, petiolatis, ovatis; caulinis am; lex'caulibus. Hall. Helv. n°. ç23. Ifatis, Hort. Cliff. 341. — Roy. Lugd. Bar. 330. Ifaïis fylveffris [. latifolia. Bauh. Pin. 113. — Bla kw. tab. 246. Tfatis (tinétoria), foliis radicalibus ,_o!longo- ovatis , obtuffs, integerrimis; caulinis fagictatis , fili- culis oëlongis. Ml. Diét. n°. 1. Lfaris fy'veftris anguftifelia. C. B. Pin Tourn. init. R.H.111. — Garid.257.—Lamarck. Hluftr. Gener. PL. 5 ÿ4. fig. 1. 113. — Cette plante, intéreffante par fes ufages écono- miques, indigène dans la partie méridionale de la Fraice , & que l’on y cultive avec fucrès, s'élève fur une dge glabre, rameufe , de deux ou trois : SR es : | Arms P AS pieds de haut. Ses feuilles inférieures font pério- lées , oblongues, ovales, un peu épaifles , rétré- cies à leur bafe, entières à leurs bords; les cau- linaires font a ternes, fefliles, amplexicaules , en forme de fléche , glabres, d’un vert glauque; les fupérieures très-érroires. Les tiges fe divifent à leur fommet en un grand nombre de rameaux chargés de fleurs jaunes , nombreufes, ptites, auxquelles fuccèdent des filiques oblongues, pen- dantes , glabres , obtufes, & entières à leur ex- trémité ; de couleur noire quand elles font mûres, portées fur des pédoncules courts & filiformes. (PV. v.) Cette plante , quoique peu employée en méde- cine, pañle pour un des plus puiflans réfolutifs , étant appliquée fur les tumeurs en forme de cata- plafme. L’infufon de fes feuilles eft aufli regardée comme très-apéritive. Mais l’ufage le plus général & le plus intéref- fant que l’on faffe de cette plante, confifte dans fon application à la teinture. Elle donne une belle couleur bleue , & rend les autres plus pénétrantes. La méthode employée pour l'obtenir eit curieufe , & varie un peu felon les pays. Dans la Thuringe , après avoir récolté les feuil- les du pañtel, on les lave dans quelque rivière, on les expofe au foleil après les avoir lavées , & on les érend dans un endroit propre à les faire fécher ; mais fi la faifon n'eft pas favorable, & que ces feuilles foient continuellement mouillées par la pluie, elles courent rifque de fe gâter; car quelquefois elles deviennent noires dans l’efpace d’une nuit: on attend que l'humidité foit difhpée, pour les faire tranfporter dans les moulins deftinés à les broyer; mais en France on porte les feuilles au moulin auffitôt après leur récolre. Le lavage pratiqué dans la Thuringe ne fert donc qu'à les. rendre propres, & à les depouiller de toute efpèce de faleté. L'opération du moulin doit être prompte, parce que fi les feuilles reft-nrentaffees , elles fermentent p'omptement, pourrifient, & répandent bientôt une odeur infoutenable. Dans quelques cantons on les tourne & retourne plufieurs fois, afin que la mafle fe fane & fe flecrifle également, & pour qu'elles ne commencent pas à fermenter. Lorfqre ls feuilles font triturées , réduites en pâte per l'aétion des meules, on en fait des piles dans la galerie du moulin ou à l'air libre en dehors. Après avoir bien preffé la pâte avec les pieds & lë$ mains, on la bar & on l'unit par-deffus avec la pelle. C'eft le paÿfel en pile. Dans la Thuringe, après avoir broyé cette plante, l'avoir réduire en pate, & l'avoir entaf- ée, on couvre le tas pour le garantir de la pluie, & l’on place tout autour des fouflets que l’on met en action, afin de difhper l'humidité : on, PAS forme enfuire avec cette pâte des gâteaux ronds que l’on porte dans un lieu découvert, expofés aux vents & au foleil pour qu'ils fe deffèchent de plus en plus, & que l'humidité ne les fafle pas pourrir. L'’act on des foufflets devient utile dans les pays peu chauds , dans les faifons froides, hu- mides & pluvieufes. Lorfque les gâteaux entaffés s’échauffent par la fermentation qui commence à les travailler , alors fodeur devient infupportable , à raifon de la cha- leur de la faifon & de celle de la maffe fermen- tante. On augmente de plus en plus la chaleur du pañtel en larrofant d'eau, jufqu'à ce qu’il foit ré- duit en poudre grofière qui eft en ufage dans la teinture, & que l’on appelle paf#el préparé. La méthode françaife n’eft pas rout-à-fait Ja même , & varie fuivant les provinces. Après que le paftel a refté en pile, il s’y forme en dehors une croûte qui devient noiratre : quand elle s’entr'ou- vre, on l’unit de nouveau avec beaucoup de foins, autrement le paftel s’éventeroit, & il fe formeroit dans les crevafles de petits vers qui le gâteroient. Après quinze Jours on ouvre le monceau de paf- tel, on le broie entre les mains, & on mêle en- femble la croûte & le dedans : il faut même écrafer quelquefois la croûte avec une male pour par- venir à la broyer. Il ne s'agit plus que de réduire cette pâte en coques ou pelotes rondes, dont le poids eft déterminé, & doit étre le même pour toutes : c'eft environ une livre. Après avoir bien ferré ces pelortes en les formant, on les donne enfuite à une autre perfonne, qui , en les appuyant dans une écuelle de bois , les alonge par les deux bouts oppofés. Ce font, comme nous l'avons die, les feuilles du paftel que l'on récolte pour les préparations. Les premières feuilles fe foutiennent droites tant qu'elles font vertes : elles commencent à mirir au commencement du mois de meflidor , fuivant le climat, & on connoit qu’elles font mures , c'eft-à- dire, bonnes à récolter, par leur affaiflement & par la couleur jaune qu'elles acquièrent. Cette couleur annonce que les tiges font prêtes à pouffer & à monter en graines. Il eft très-important de récolter les feuilles par un tems fec : s’il eft pluvieux on doit différer. La récolte fe fait de deux manières; quelques-uns empoignent les plantes près de terre, & les cou- pent en les tordant ; les autres les fauchent : ce dernier procédé eft le meilleur. Il ft vrai qu’en- fuite ona la peine de rafflembler les feuilles ; mais cette perte de tems eft compenfée par la célérité dans la coupe, & par l’état de la plante, qui ne fouffre point de tiraillemens. C'eft le cas, après cette première récoire , de forcler & de biner. On ! a le tems jufqu’au commencement de brumaire, de faire trois & quelquefois quatre coupes, fuivant PAS 5i que la faifon favorife la végétation du paftel, & fuivant la fertilité du fol. Le paîtel deftiné à don- ner de la graine pour les femis des années fuivantes, n'eft récolté que deux fois, & enfuite on le laiffe monter en graines. Les récoltes fe fuccèdent à peu près de fix en fix femaines. La première eft la meilleure, foit pour la qualité , foit pour la quan- tité; elle demande à être mife à part. Les fuivantes vonttoujours en fe détérioranr. Cette plante exige un fol un peu fort, mais pas trop humide. ( Dit. d'Agricult. ) 2. PASTEL d'Elpagne. Ifüris lufitanica. Linn. Ifatis foliis radicalibus, crenatis ; caulinis fagit- ‘tatis ; pedunculis fubtomentofis. Linn. Spec. PI. 936. — Mill. Diét. n°. 3. — Gmel. It. 3. p. 308. 1fatis fylveftris minor lufitanica.? Herm. Lugd. Bat. 678. Ifaiis orientalis, maritima, canefcens. Tournef. Corol. 14. Buxb. Cent. 1. p. 4.t. 5. — Lam. Ill. Gen. PI. s54. f. 2. Quoique très-rapprochée de la précédente, cette efpèce s’en diftingue par des caractères qui fe reproduifent conftamment les mêmes, ainfi que Miller l’atfirme , d’après des obfervarions fuivies pendant près de quarante années. Ses tiges font moins rameufes ; les feuilles du bas font plus étroites , lancéolées & crénelées; les fupérieures font égalsment moins élargies, d’une couleur glauque mêlée à une efpèce de duvet farineux blanchatre. Les fommités des rameaux, & furtout les pédoncules, font légérement velus, ainfi que les fruits dans leur jeunefle , qui font plus étroits que ceux du paftel des teinturiers; enfin, la der- nière différence confifte en ce que cette efpèce eft annuelle. Elle croît en Efpagne & dans l'Orient. On la cultive au Jardin des Plantes. ( #. vw.) © 3. PASsTEL des Alpes. Jfatis alpina. Vill. Ifatis foliis omnibus integris, fubvillofis ; fili- culis brevibus, fubovatis. (N.) Ifatis alpira. Allion. Flor. pedem. vol. 1. p.259. n°. 944. tab. 86. fig. 2. Ifatis (alpina), purnila, dense foliofa, fubhir- futa ; filiculis lat-fcentibus. Vill. Profp. 38. Plant. du Dauph. vol. 3. 308. Anlfatis (armena), foliis integerrimis, cordatrs ; paltice obeufis; filiculis cordatis ? Linn. Spec. PI. 956. Ifatis armena, foliis braffica perfoliata; fruétu coraiformi , carefcente.? Buxb. Cent.1.p.3. t. 4. & Tourn. Coroll. 14. Cette plante s'élève moins que la première ef- pèce : elle a à peine un pied de haut. Ses uges j font garnies de feuilles nombreufes, courtes, : Gi 5a PAS blanchâtres, un peu velues, lancéolées, arron- dies & en cœur à leur bafe, mais point auricu- lées. La tige eft très-peu ramifiée. C’eft le long des rameaux que les f:urs font difpofées prefqu’en grappes. Leur pédoncule eft jaunâtre , filiforme ; leur calice de moitié plus court que les pétales. Les filiques n’ont point la figure cunéiforme de celles des autres efpèces; mais elles font pref- qu'ovales , plus grandes, un peu élargies à leur fommet & légérement velues. Cette efpèce croit dans les Alpes. ? 9 Si cette plante n’eft pas la même que l'ifaris ar- mena, Linn. & Tourn., elle en diffère bien peu d’après les defcriptions. 4. PASTEL d'Alep. Tfuris alepica. Scop. .1fatis foliis radicalibus, lyratis; caulinis Jogitta- tis ; filiculis emarginatis , villofis, incurvis. Scop. Delic. Infub. 2. p. 31. tab. 16. An ifatis ( dalmatica), foliis radicalibus, lanceo- latis, crenatis ; caulinis lineari-fagittatis , filiculis Brevioribus emarginatis ? Mill. Diét. n°. 2. Cette plante a des tiges droites, fermes, gla- bres, rameufes, ayant à peine un pied de haut. Ses feuilles radicales font épaiffes, lancéolées , glabres, finuées en lyre, portées fur des pétioles courts; les caulinaires font fefliles , étroites, fagit- tées. C’eft de leur aiffelle que fortent des rameaux garnis de longs épis. de fleurs pédonculées. Les pédoncules font glabres. Le calice eft compofé de quatre folioles elliptiques , ouvertes, glabres, concaves. L’ovaire eft oblong, velu, comprimé, échancré à fon fommet; il fe convertit en une flique courte, un peu courbée dans fon milieu, élargie & échancrée à fon fommet , prefqu’à deux loges, felon Scopoli, & à deux femences, l’une defquelles avorte très-fouvent. Cette plante croît dans le Levant , aux environs d'Alep. © La plante décrite par Miller, fous le nom d’1/a- tis dalmatica, me paroit avoir beaucoup de rap- ports avec cette efpèce. Il eft difficile, d’après fa defcription, d'y trouver d’autres différen es que celles qui peuvent y avoir été produites par la culture. 5. PASTEL d'Egypte. Ifaris agyptia Linn. Tfacis foliis omnibus dentatis. Linn. Spec. PI. pe 937. — Mill. Diét. n°: 4. — Forsk. F1. ægypt. pe. 121..n°, 72: Cette efpèce , d’après Forskall, a des tiges tombantes, des feuilles charnues, oblongues, pé- tiolées , crénelées & finuées. Les folioles du ca- lice s'écartent à leur bafe après la floraifon. La corolle eft d’un violet pâle; les filiques font com- primées , fubulées, caduques , prefqu’à deux fe- mences. PAT L'ifatis pinnata du même auteur (n°. 73) pa- roît n'être qu'une variété de cette plante, dont les feuilles font plus profondément échancrées & prefqu’ailées. Toutes deux croiffent à Alexandrie & dans la Natolie. { POIRET.) PATABÉE rouge. Patabea coccinea. Aubl. Guian. tom. 1. p. 111. tab. 43. — Juff. Gen. PI. p. 208. — Lam. Ill. Gen. n°. 1464. t. 65. — Gmel. Syft. Nat. p. 280. C’eft un arbriffeau de médiocre grandeur, qui ne s'élève qu'à quatre ou cinq pieds, fur cinq à fix pouces de diamètre ; il eft revêtu d’une écorce rougeâtre & gerfée. Son bois eft également rou- geâtre; il pouñle plufieurs branches éralées en tous fens , qui f2 divifent en rameaux noueux & oppofés, garnis à chaque nœud de deux feuilles oppofées & difpofées en croix. Ces feuilles font entières , lifles, fermes, ovales, terminées par une longue pointe, vertes en deflus & plus pâtes en deffous ; elles font foutenues par un pétiole court, convexe en dehors, & creufé en gouttière en deffus, muni à la bafe de deux ftipules aiguës, oblongues , médiocrement larges. Les plus grandes feuilles ont fix pouces de longueur , fur deux & demi de largeur. Les fleurs font axillaires, réunies en tête à l'extrémité des rameaux, & féparées chacune par une écaille. Chaque fleur offre : 1°. Un calice fupérieur d’une feule pièce, di- vifé en quatre dents à fon orifice. 2°. Une corolle rouge , monopétale, en forme d’entonnoir, dont le tube eft plus long que le calice, & le limbe divifé en quatre lobes oblongs & aigus. 3°. Quatre étamines ayant des filamens très- courts attachés au fommet du tube , & foutenant des anthères oblongues, 4°. Un ovaire inférieur, furmonté d'un ftyle filiforme , divifé en deux à fon fommet, & ter- miné par deux ftigmates obrus. Le fruit n'eft pas encore connu. Cette plante appartient à la famille nombreufe des rubiacées.: fon caraétère eflentiel confifte dans : Ds fleurs en tête, férarées par des écailles ; un ca- lice fupérieur à quatre dents ; une corolle tubulée, qua- drifide. Cet arbriffeau a été obfervé par Aublet, dans les grandes forêts d'Orapu. Il fleurir dans le cou- tant du mois de juin. (POIRET.) PATAGONE ou TAS / friculis trifloris, baf ciliatis , acutis. Villars. F1. du ; pédoncules , terminés par des épillers ovales , Dauph. tom. 2. p. 126. Cette plante a des tiges droites , friées , d’en- viron un pied de haut, garnies de feuilles très- longues, étroites , roulées fur elles-mêmes à leurs bords, ftriées & d’un blanc cendré en dedans. Sa panicule eft oblongue , peu étalée , d’une couleur pourpre mélangée de blanc & d’un peu de vert. Ses épillets font compofés de trois à quatre fleurs médiocrement comprimées. Les valves de la co- rolie font lancéolées , chargées à leur bafe de quel- ques poils en forme de cils. Certe plante croit dans les Alpes & fur les montagnes du Puy-de- Dôme. % ( P.f.) Elle a quelques rapports avec le pou angufhifolia. Les gaînes de fes feuilles font mu-_ nies à leur orifice d’une mcmbrane faillante , ob- tufe. 11. PATURIN à deux fleurs. Poa biflura. Retz. Poa paniculé denfa ; calicibus fubbifioris, glabris; culmo afcendente. Retz. Obferv. $.p. 19. — Willd. Spec. Plant. tom. 1. p. 386. Cette plante a dés tiges droites, hautes d’un pied, garnies de feuilles glabres, linéaires , ai- guës; les fupérieures parviennent à peine à la hauteur des tiges. La panicule eft étroite, alon- gée , compofée de pédoncules courts, ouverts , à demi-verticillés , chargés d’épillzts nombreux, très-petits, qui ne renferment ordinairement que deux fleurs, quelquefois trois. Les calices font glabres, diaphanes , ovales ;, comprimés, de la grandeur des valves dela corolls. Cette plante croit naturellement dans l’Inde, où elle a été ob- fervée par Kœnig, qui l’a communiquée à Retzius. 12. PATURIN des forêts. Poa fylvarica. Wild. Poa foliis planis, obtuffs ; culmo obliguo , com- preffo, panicule diffufe; friculis ovatis , fubquinque- floris, lavibus. Willd. Flor. du Dauph. tom. 2. p. 128.n°. 11. tab. 3.— Chaix. vol. I. Flor. delph. 6. An poa (trinervata), paniculà diffufa ; friculis fubquinquefloris, acutiffimis, feabris ; coroils gluma exteriori tri interiori binervata ? Schrad. Spicil p.3. An poa (fylvatica), paniculé diffufa , fpiculis f:b- guinquéfloris , glumis acutiffimis ? Rotn. Germ. I. p. 43. IL p. 117. — Hoffm. Germ. 30. — Poilich. Palat. n°. S7. Confer. cum pod fudericä. Sa tige s’élève à deux ou trois pieds; elle eft comprimée, tellementaplatie à fa sartie inférieure, ue , conjointement avec les feuilles, elie reffem- bie à la bafe des tiges de quelques iris : les feuil'es aplatis, glabres, d’un vert notrâtre , d'environ cinq fleurs. Les valves font aïguës , un peu rudes. Cette plante croît dans les bois aux environs de Gap, & dans plufieurs autres lieux du ci-de- vañt Dauphiné. 2 (W./.) On la cultive au Jar- din des Plantes fous le nom de poa alpina. 13. PATURIN à épi. Poa fpicata. Linn. Poa paniculä fpicatä , floribus fubulatis, flofeulis remotis. Linn. Mant. 32. — Lam. JI!. 980. An poa (feftucoides}), paniculä elongatä, ar- guffé, interrupt ; fpicis fubquinqueftoris , flofiulis glabris, diffantibus ? Lam. Illuft. Gener. 973. Cette plante, qui a le port d’un feftuca, pouffe de fes racines des tiges nombreufes , entiérement recouvertes par les gaines d-s feuilles. Celles-ci font lifles, étroites & linéaires. La panicule eft refferrée en un long épi, de groffeur inégale. La valve extérieure au calice eft courte, ovale; l’in- térieure eft une fois plus longue. Toutes ces fleurs font aiguës, fubulées, diftantes. Les anthères font jaunes , bifides à lenrs deux extrémités ; les piftils blancs & plumeux. Cette plante croit en Efpagne. La plante décrite par le citoyen Lamarck (ous le nom de poa féflucoides , a tous les caraétères que Linné afigne à la fienne ; mais fon épi eft remar- quable paï la grande interruption des verticilles, {urtout des inférieurs. Les fleurs font vertes, ai- guës, environ au nombre de cinq dans chaque calice , dont deux ou trois font légérement pédi- culées , écartées. Je ne connois point les feuilles. Sa patrie m’eft inconnue. Elle a été communiquée : au citoyen Lamarck par Pourret. (F.f.) ont près d'un demi-pouce de large; elles font fer- ! mes , glabres, obtufes à leur extrémité. La pani- cule eit un peu ferrée en épi, compofée de cinq à fept verticilles, qui ont chacun de trois à cinq ! 14. PATURIN pectiné. Poa pcitinata. Lam. Poa paniculä fpicatä , nitidd; glumis patulis, peélinatis, fubquinquefloris ; culmo fiperne villofo. Lam. Ill. Gener. n°. 974. tab. 45. f, 4. Cette graminée a des tiges droites, fermes, d'environ un pied & plus de haut, un peu velue, particuliérement à fa partie fupérieure. Les feuilles du bas font fines, capillaires, comme ceiles de quelques féruques , médiocrement longues, Lffes, un peu recourbées; celles de la tige font très- courtes, larges, aiguës, planes, lifles, nues à l'orifice de leur gaîne. Les fleurs forinent une pa- nicule très-reflerrée en un épi court , ovale, ob- tus , dont les ramifications, en s’écartant de l’axe commun , paroiffent comme pectinées. Les fleurs, au nombre de cinq au plus, font compofées de balles rrès-liles, luifantes , mutiques, ouvertes, un peu aiguës. J'ignore fon lieu natal. (F7. f: in herb. Lam. ) 1$ PATURIN à crête. Poa criflata. Linn. Poa panicu!à fpicatä ; calicibus fi'v'loffs, fubqua- 1] o 0 / PAT drifloris ; pedunculo longioribus ; petalis ariftatis, Eam. Illuft, Gener. n°. 975. Pou paniculà fricatä, calicibus fubpilofis, quadri- floris ; pedunculo longioribus, petalis ariflatis. Syft. Plant. 193. — Pollich. n°, 96. — Hoff. Germ. 30. — Roch. Gerim. I. 43. IL. p. 119. Aira (criftata), paniculé fpicatä, calicibus fub- trifloris , pedunculo longioribus, petalis fubariffatis, inaqualibus. Linn..Spéc. Plant. 2. p. 24. — Gmel. Sibir. 1..pag. 95. n°. 24. À. Poa (phleoïdes), fpicé teretr indivifà, g'umis Jubfefiübus, 2 [. 3 floris, villofis, fubarifiatis. Lam. Huit. n°. 976. Gramen fpicé criflaté, fubhirfutum. Infitut. R. Herb. $10. Gramen aVeracEur , Jpicä fimplici ; locufiis can- dicantibus ; fplendentibus & aenfioribus. ‘l'ournef. Herb. Fefluca locuffis bifloris ; mucronatis , confertis, imbricatis, paniculatis ; in fpicam congeftis. Mail. Hifi. n°. 1444. B. Fefluca (phleoides), paniculä fpicatä, glumis liatis ; fpiculis quinque ad oëtofloris; ariflé intra api- cem breviffimä. Desf. Flor. atl. tom. 1. p. 90. Cette efpèce, très-voifine des aira , avec lef- quels elle feroit peu:-être auffi bien placée qu'avec les poa, comme Linné l'avoit fuit d’abord , eft remarquable par fa panicule refferrée en un épi rameux, comme dans quelques efpèces de pha- laris ; & par les barbes courtes de fes corolles. Sa tige eft haute d’un à deux pieds, grêle, droite, garnie de feuilles planes, légérement ve- lues, ce la longueur des entre-nœuds , aiguës , finemerit friées fur leur gaîne, dont l'orifice eft garni d'un léger duvet troinenteux. La panicule forme un long épi prefque cylindrique, plus ref- ferré vers le haut, fouvent à rameaux un peu écar- tés à fa bafe. Les fleurs font d’un blanc argenté, un peu verdatres, oblongues , aiguës , compri- mees, au nombre de deux à trois à chaque épillet, & quelquefois plus. Les valves extérieures des corolles font garniss fur le dos de cils très-fins, blanchâtres, & terminées par une barbe courte, Cette plante croît dans les lieux fecs & arides des départemens méridionaux. Elle m’a été donnée par M. Perfoon , qui l'avoir recueillie dans les en- virons de Lyon. (V. f.) x Si cette plante eft réellement la même que celle de Linné, ce dont je ne doute prefque plus, il paroit qu'elle a été méconnue par plufieurs bota- niftes; ce qui a occafionné la formation de plu- fieurs efpèces qu’il convient alors de rapporter à celle-ci. La plante qu’on à pris pour telle des en- virons de Paris, eft bien certainement le poa nitida P'AT de Lamarck, dont nous parlerons plus bas. Elle n'eft point ariflée , fes valves font glabres. Le poa Phleoides, Lam. Il. très-voifin du roa (Gerard. Gütlopr. n°. 92), ne paroît être qu'une variété du poa criflata. Linn. J'en dis autant de l’efpèce dé- crite par le citoyen Desfontaines, qui forme une variété à fleurs plus nombreufes. 16. PATURIN luifant. Pou nitida. Lam. Poa paniculd fpicatä ; baff interruvtà , fuhramofä; friculis bifloris, nitidis, mut'cis. Lam. Illuft. Gener. ne 077. Poa criflata. Leers. Herborn. p. 30. n°.73. tab. 5. fig. 6. Gramen fpicitum , fpicä purpuro-argenteä, mo!li.? Tour. Inft. R. Herb. $19.— Morif. Hift. 3. n°. 8. t. 4. fig. 7. li paroit que cette efpèce a toujours été con- fondue avec le poa crifla:a, dont elle diffère par les valves de fes épillets, qui font glabres, point ariftées, d'un luifant argenté, & par fes feuilles plus courtes. Je doute même que l’on trouve le po0a criftata aux environs de Paris, du moins celui que Je foupçonne être l’efpèce de Linné. Cette graminée a des tiges droites , fermes, prefque nues, d'environ un pied & demi de haut, fouvent coudées à la première articulation. Les feuilles font courtes , étroites, pubefcentes , ainfi que leur gaîne. Celles de la tige, au nombre de deux ou trois au plus, font très-courtes , un peu moins étroites , aiguës , écartées de la tige, pre(- que fans membrane à l’orifice de leur gaine. La panicule eft ferrée en épi, à rameaux très-courts , quelquefois un peu écartées de la tige ; l’axe qui les fupporte eft pubefcent, ainfi que les pédoncu- les & le dos des vaives calicinales. La valve ex- térieure de la corolle eft trèsaiguë, comme ariftée; l'intérieure obtufe, très-mince, tout-à-fait blan- che & tranfparente. Cette plante fleurit en prairial, & croît dans les terreins fecs & un peu élevés. x (PF. v.) 17. PATURIN pyramidal, Poa pyramidalis. Linn. Poa paniculä pyramidali ; glumis lavibus , nitidis, muticis, trifloris; vaginis villofo-pubeftentibus. Lam. Iluft. Gen. p.183. n°. 978. : Cette efpèce, qui paroîtroit au premier afped n'être qu'une variété du poa nitida , dont elle à la couleur argentée, s’en diflingue néanmoins par fa panicule longue , ouverte , lâche, pyramidale, & dont les rameaux inférieurs font très-écartés & alongés. Ses tiges font droites, fermes, hautes d’envi- ron deux pieds , glabres, flriées , un peu glauques, garnies de feuilles planes, courtes, prefqu’obtu- fes, chargées tant en deffus qu’en deffous, & par- ticuliérement fur leur gaine , d'un duvet fin , PEACE tomenteux. La dernière a une très-longue 83 qui enveloppe la tige dans prefque route fa lon- gueur. L'orifice des gaines elt prefque nu. Les f£urs font petites, au nombre de deux ou trois dans chaque calice. Elles ont des valves très-Liifss, tranfparentes, membraneufes. Cette plante eft cultivée au Jardin des Plantes de Paris. Je ne con- nois pas fon lieu natal. (F. f:) 18. PATURIN divergent. Poa divaricata. Linn. Poa paniculs ramis divaricatis, fpiculis f[:baua- rifloris, flofculis remous, calice brevifimo. Lain. Iliuftr. Gen. n°. 981. Pox panicula ramis geminatis, divaricatis ; fri- culis fxguadrifloris. Gouan. Illuftr. 4. tab. 2. f. 1. Bona. \ Poa panicula ramis corymboffs , pedunculis clava- tis, fpiculis quairifloris, folies filiformibus. Wild. Spec. PI. 1. pag. 402. n°. ÿ6. Gramen perexile marcoticum humillimum , locufiis eleganter atque diffinét pofitis. Lippi. mf. Desf. Gramen paniculatum maritimum , apulum ,omnium minimum , elegantifimum. Vaill. herb. Poa paniculä ramofifimé; pedunculis capillaribus, divaricato-patentibus ; apice trichotomis, pedrcellis, Jupernè incraffatis Desf. FI, atl, tom. 1. p. 75. Cette graminée eft remarquable par la dichoto- mie des rameaux de fa panicule, par la petiteff- de fes tiges & la délicareffe de fon enfemble. Ses tiges font grêles, un peu flexueufes , de fepe à huit pouces de haut, munies d'une ou de deux feuilles au plus, les radicales exceprées. Ces der- nières, femblables à celles de la tige, quéiqu'un peu moins larges, font glabres, étroites , aiguës; elles ont leur gaine ample, flriée, munie à l'ori- fice d’une membrane faillante , aiguë. La panicule eft cempofée de rameaux capillaires, fouvenr gé- minés, divariqués, & dichotomes à leur fommet. Les pédoncules font courts, & renflés à l'infertion des fleurs : ces dernières font extrêmement pe- tites, caduques, verdatres, au nombre de trois ou quatre dans chaque épillet. Cette plante croit dans les environs de Montpellier & fur les côtes de Barbarie. © ( .f.) 19. PATURIN diftant. Poa diflans. Lian. Poa panicule ramis fubdivifis ; floribus quinque- floris ; flofeulis diflantibus, obtufis. Linn. Mant. 32. Cette efpèce ne m'étant point connue, je me bornerai à préfenter ici ce qu’en dit Linné. Flle a le port des autres efpèces de Poa. Ses tiges font afcendantes, lifles, ainfi que les feuilles. La pani- cule eft rude au toucher. Les épillets font obtus, compofés de quatre à cinq fleurs, blanches depuis la bafe jufque vers le milieu de la corolle, & très- A PAT 77 ine | écartées ; ce qui donne à cette plante l'afpeét d'un agroftis, dont on la difingue ailément par l'infpec- tion du calice. Cette efpèce cioit en Autriche. Wahl (Symb. 2. p. 19.) penfe que c’eft la même plante que le poa divaricate. Willdenovw croit qu'elle ne diffère pas du roa faiina (Pollich. Palar. n°. 92.) : certe dernière eli très-cifinéte , & ne peut étre confondue avec celle donc il eft ici queition , fi l’on s’en rapporte aux defcriptions. la 12 20, PATURIN des bois. Poa remoralis. Linn. Poa paniculé diffufa, laxé, capillari ; fpiculis [ub- bifloris, raris, acuminatis; caule debili. Lam. Illuftr. Gen. n°. 982. Poa paniculä attenuata; fpiculis fubbifloris, mu- cronatis, fcabris ; culmo incurvo. Linn. Spec. Pl. 102. — Fior. Suec. 2. n°.85.— Le: rs. Herborn. n°. 72. tab. $. fig. 3. — Polhich. Pal. n°. 94. — Hoffm. Germ. 30.— Roth. Germ. I. 42. II. 115. Poa culmo debili, paniculd nutante , locuffis bifio- ris, flofculis fubvilloffs. Hall. Helv. n°. 1469. Gramen fylvati:um , paniculä tenut , è raris lo- cuffis € npoftä. Dillen. Spe 7 cuJiis compofta, DISHIEN. SPEC. 57. Gramen paniculatum , angufhifolium , alpinum ; locuftis rarioribus & anguffioribus , non ariflatis. Scheuz. Gram. 164. tab. 2. — Gmel. Sibir. 1. 95. Gramen nemorofum , paniculà laxä , radice repente. Vaill. Paris. 90. Gramen loliaceum alpinum , paniculis ex rarioribus & exrguis locuflis compofitum. Monti. Gram. 39. Icon, 12. A. Gramen cirrhofa & villofa, fpongia ad fingulr genicula donatum , pariculatum mirimnm , alpinum. Bocc. Mul. 2. p.70. tab. ÿ9. & p. 165.— Pollich. L. C. — Leers. L. C. Cette graminée a des tiges gréles, foibles, droites, prefqu’anguleufes , fouvent un peu incli- nées, ainfi que la panicule ; elles s'élèvent à près de deux pieds de haut. Les feuilles font planes, très-étroites , d’une grandeur médiocre, glabres, rudes à leur face fupérieure & fur leurs bords. L’orifice de leur gaine eft muni d’une membrane très-courte. La panicule eft étroite, alongée , compofée de rameaux longs, filiformes, un pe flexueux, de deux à cinq par étages, munis de uès-peu de fleurs. Les épillets font petits, d’un vert blanchatre , aigus avant la floraifon , fcabres, un peu velus à leur bafe, contenant deux à trois fleurs à valves aiguës. Quelquefois cette plante s'élève davantage, & fes épillets, un peu plus gros, contiennent jufqu'à quatre fleurs. Elle croît dans les bois de l’Europe. { V.w.) La variété À eft remarquable par un grand nombre de filamens fibreux qui naiffent par pa- 78 PAT Le quets ferrés & en forme d’éponges aux articula- tons des tiges, qui s’entr'ouvrent pour leur livrer pañlage. Leers aflure que ce n'eft point l'ouvrage des infeétes, en ayant ouvert un grand nombre fans ÿ avoir Jamais trouvé d'œufs ni de larves; il les régarde conime une furabondance des fibres radicales, & foupçonne, avec affez de raifon ,que fi ces tiges fe courboient jufque fur la terre, ces paquets de fibres fe développeroient en racines & produiroient de nouvelies tiges. Il paroit au refte que cet accident nuit à la plante : les indi- vidus qui y font foumis, font plus foibles , plus pe- tits que les autres : une partie des fleurs avortent, & les épillets.ont à peine une ou deux fleurs. 21. PATURIN firié. Poa ffriata. Lam. ” Poa paniculä diffufa , capillari; fpiculis glabris Jubquinquefloris ; corollis exquificè ftriatis. Lam. IN. Gen. p. 183. n°. 934. Cette plante s'élève à deux pieds & plus de hau- teur. Ses feuilles font très-longues, fermes, gla- bres, d'une largeur médiccre , aiguës, munies de gaines flriées & rudes, dont l'orifice eit garni d’une membrane courte , blanche, un peu déchi- quetée à fes bords. Sa panicule eft Jäche, diffule, à rameaux capillaires, tres-rudes, un peu flexueux ; les épillets font glabres, peu comprimés, obtus, contenant environ cinq fleurs verdatres , dont les corolles font fortement ftriées. Cette plante croit dans la Virginie. C’eft un très-bon fourrage. (W. f: in herb, Lam.) Elle ne doit pas être confondue avec le poa ffriata , Thunberg, que je ne connois pas , maïs qui , d’après la defcription , eft très-dif- férent de cette efpèce. 22. PATURIN lâche. Poa laxa. Lam. Poa paniculä laxë, baff verticillatä; fpiculis raris, fubquinquefloris ; corollis favibus, Lam. Illuft. Gen. p. 183. n°. 985. An poa (flava Ÿ, paniculà diffufa ; fpiculis ovato- oblongis , nitidis? Spec. PI. p. 100. Gronov. Virg. 13. Cette plante a des tiges menues, mais élevées, glabres , cylindriques, garnies de feuilles molles, longues , aiguës , d’une médiocre largeur, & dont la gaîne n’a point de membrane à fon orifice, mais une tache rouffâtre. Sa panicule eft très-lâche , | pendante , compofée de rameaux, dont les infé- rieurs font verticillés , très-lonss, rudes, de nou- veau ramifiés à leur fommet, & terminés par des épillets affez gros , peu nombreux, comprimés, compofés de quatre à cinq fleurs, dont les balles font liffes & obtufes, excepté celles du calice, qui fe terminent en pointe. Cette plante croit en Vir- ginie. Elle à beaucoup de rapports avec le poa flava de Linné. (W. f. in her, Lam.) Elle eft dif- férenre du poa laxa de Willdenow , dont nous par- RAT \ lerons plus bas, fous le nom de pos pubefcens, pour éviter la confufion. 23. PATURIN effilé. Poa virgata. Poa paniculé ftritä, longiffimä; ramulis appreffis ; Jriculis fecundis brevibus , fuberifloris. (N.) Gramen pratenfe, paniculà & foliis anguffiffimis; fricisbrevibus, muticis; locuflis minimis. Sloan. Jam. Hift. tab. 72. fig. 1. Cette graminée, très-remarquable par fon port, a l’afpeét de l’aproftis tenacifima de Jacquin. (Ic. rar. ) Ses tiges font glabres, droites , alongées, gares de feuilles longues , étroites, liffes & jun- ciformes. Sa panicule eft effilée, très-droite, lon- gue de plus d'un pied , compofée de rameaux fmples, longs d'un pouce, appliqués fortement contre l’axe, garnis d’épillets fefiles, très-ferrés , difpofés fur deux rangs oppofés. Ces épillets font comprimés , très-glabres, ovales, obtus, & con- tiennent environ trois Heurs. Cette plante croît à Saint-Domingue. (F7. f: in herb. Lam.) 24. PATURIN d’Abiffinie. Poa abifinica. Poa paniculé laxä, capillari, nutante; glumis la- vibus , quatuor feu quinquefloris ; foliis anguffis, fub- convolutis. Lam. Illuft. Gen. p. 183. n°. 983. Poa paniculä capillari , laxd, ercétä; Jpiculis qua- drifloris , lavibus , lineari-lanceolatis ; foliis glabris, fubconvaluris. Aït. Hort.Kew. 1. p. 1co. Pos paniculà patulà, fpiculis oblongis , circiter quinquefloris ; culmo geniculato , infernè procumbente, ramofo. Jacq. Ic. rar. 1. tab. 17. — Mifcell. 2. p. 364. Vulg. le Tef. Cette plante s'élève à près de deux pieds de haut fur une tige droite, foible, un peu angu- leufe, très-lifle, garnie de feuilles très-longues, fort étroites, aiguës , lifles , roulées en dedans, ” & afleétanc alors une forme prefque triangulaire , fortement carénées fur le dés. Leur gaîne eft life, ftriée | munie à fon orifice d’une petite membrane rouflatre, très-courte & cronquée. La panicule eft droite , penchée après la floraifon, lâche, ou étroite & reflerrée, compofée de longs rameaux prelque verticillés, flexueux, capillaires, rudes au toucher, chargés de fleurs verdätres ou un peu purpurines. Les épillets font comprimés , ovales, aigus, contenant environ quatre à cinq fleurs, dont les valves font lifles & aiguës. Cette planre croît en Abiflinie, où elle a été découverte par Bruce. On la cultive dans la plupart des jardins botaniques. (VW. 1.) © 25. PATURIN capillaire. Poa capillaris. Linn. Poa paniculà laxä , patentiffimä , capillari ; foliis pilofis, culmo ramofiffimo. Lam. Iluft. Gen.n°. 986. — Linn. Spec. PI. 100.— Swartz. Obferv. 39. PAT Poa cudmo fukcompreffo , panicul tenuiffimä; fpi- \ culis trifioris, minimis; flofculis bafi pubefcentibus. Kaim. tr. 3. p. 291. Gramen paniculatum, virginianum; locuflis mi- nimis. Morif. Hiit, 3.p. 202.— SI. 8. tab. 6. f. 33. Les tiges ont d’un à deux pieds de haut; elles font coudées à leur bafe, rameufes, filiformes, garnies de feuilles droites, longues, étroites, chargées fur leur gaine & à leur bafe de poils rares & longs. La panicule eft lache , très-ouverte, compofée de rameaux très-longs & diffus. Les épillets contiennent de quatre à cinq fleurs très- petites, mutiques, aiguës. Les anthères & les {tigmates font de couleur pourpre, les femences prefque rondes & luifantes. Cette plante croît naturellement à la Virginie, au Canada & dans la Jamaique. © : 26. PATURIN pileux. Poa pilofa. Poa panieulä fpicatä , brevi ; fpiculis fubrrifloris ; fo'iis anguffis, pidcfis. (N.) An poa (pilofa), paniculä patente, ffriétä ; rami- fcationibus primariis piloffs ? Linn. Spec. Pi. 100. Gramen paniculis elegantiffimis , Majus , locuffis purpureo-fpadiceis mineribus.? Scheuz. Gram. 193. Ce n'eft qu'avec beaucoup de doute que je rap- porte au poa pilofa de Linné une plante cultivée au Jardin de Paris fous ce nom. Je ne connois point celle de Linné. La nôtre à des racines fibreufes, capillaires, d’où s’élévent des tiges menues, fili- formes, comprimé.s, hautes de quatre à cinq pouces, garnies de feuilles très-fines, fort étroi- es, molles , la plupart aufli longues que les tiges, munies de poils très-fins, plus abondans, & en rofette à l’orifice des gaines. La panicule eft à peine longue d’un pouce, étroite , en épi, n'ayant guère d’autres ramifications que les pédoncules fimples, très-fins & glabres; des épillers qui font également glabres, obtus, contenant deux à trois fleurs. Les calices font lancéolés , aigus, prefque de la longueur des corolles. Ces dernières ont des valves obtufes, membraneufes vers leur fommer. La plante de Linné a les premières ramifications de la panicule pileufes , felon cet auteur. Ce ca- raètère manque dans la nôtre , dont je ne connois pas le lieu natal. Celle de Linné croit en Italie & dans la Carniole. (F7. w.) 27. PATURIN des marais. Poa paluftris. Linn. Poa paniculà diffifa ; fpiculis fubtrifloris , pubef- centibus ; foliis fubtùs fcabris. Linn. Spec. Plant. 08. Poa paniculä ftriét& | locufhis trifloris ; calicibus ariflatis , floribus villcfis. Hall. Helv. n°. 1467. Gramen panicularum , aquaticum , anguftifolium ; paniculä fpeciofa. Scheuz. Gram. 184. P AT 7ÿ Gramen paluftre \ paniculé fpeciofä. Bauh, Pin. 3. — Piodr. 7. — Morif, Hif. 3. p. 201. ff. 8. tab. 6. fon, Poa ( polymorpha ). Wibel. w. 113. Ses riges s'élèvent à la hauteur de deux ou trois pieds , garnies de feuilles 2ffez longues , arides , de couleur glauque dans leur jeunefle , dures & prefqu épineufes lorfqu'elles font anciennes , dont les nervures, poftérieures font garnies de petites d:nts qui les rendent très-rudes au toucher. La pa- ni ule eftdifiufe, de forme pyramidale , longue de fix ou fept pouces , compolée d'épillets oblongs , pointus , d'un vert mé é de rouge & de brun, cor- tenant deux ou trois fleurs , dont les valves de la coroile font un peu pubefcentes. Cette plante croît dans les lieux humides , en Suifle , en Italie & en France. Je ne connoïs pas cette efpèce. Des individus qui m'ontété communiqués fous ce nom, recueillis aux environs de Paris, & que plufieurs botaniites de cette ville rapportent au roa pa/uffris , appar- tiennent évidemment aux fefuca. 28. PATURIN de Siléfis. Poa fucerica. Wiild. Poa paniculä ereëlo - patente ; fpieulis crifloris , gle- berrimis , mucronatis ; culmo ereëlo , compreffo ; va- ginis foliorum laxis, ancipitibus. Haënk. Sudet. p. 120. — Willd. Spec. Plant. vol. 1, p. 380. Poa quadripedalis. Ehrh. Gram. 155. Poa (rubens), pariculé patulé , fpiculis ovatis , tri Jeu quinque floris acutis , glabris ÿ culmo tri que dripedali; baft incurviufculo ,compreffo.Moœnch.Meth. 187. — Kœler. Defcript. Gram. p. 160. Confer. cum pod fylvarica. Vill, Cette plante eft très-élevée ; elle parvient à {a hauteur de quatre pieds. Sa tige eft comprimée, À deux angles, revêtue de feuilles très-larges , den les gaines font lâches & forment deux angles op- pofés. La panicule eft droite, très-étalée ; elle fe divife en pédoncules dont les ramifications fou- tiennent de petits épillets d'un vert gai , très-gla- bres , contenant trois fleurs. Les corolies font ai- guës & mucronées. Cette plante croit en Siléfie & dans les marais de l’éleétorat d'Hanovre. { y. Jin hers. Juif.) Cette efpèce à beaucoup de rap- ports avec le poa fylvarica de Villars. 29. PATURIN ferré. Poa contraëta, Retz, Po paniculä contraëtà ÿ flofcutis lanceolaris | rie fioris , nudis , feffilibus ; foliis filiformibus. Perz, Obferv. bot. 5. p. 11. Cette plante ef très-glabre dans toutes fes par- ties ; elle s'élève , fur une tige épaiffe , à la hauteur d'environ deux pieds. Ses feuilles font filiformes , prefque cylindriques. La panicule eft irès-reflerrée,, 80 P AT & refte prefqu'enveloppée en partie par la gaîne de la dernière feuille : elle eft compofée de pédor- cules fimples , roides & longs qui fupportent des épillets nus , feffiles ou fans pédicule particulier, lancéolés , alternes , contenantenvirontroisfleurs. Les valves calicinales font glabres , aiguës , plus courtes que la corolle. Cette plante viert dans l'Inde : elle a été communiquée à Retzius par Kœnig qui en a fait la découverte. 30. PATURIN d'Amboine, Poa amboinica. Linn. Poapaniculä coaratä, fecundä ; culmo tereci. Linn. Mantiff. $57. — Retz. Obferv. bot. 4. p. 20. — Exclufo rumphii fynonymo. Retz. Retzius aflure que cette plante a les tiges com- _primées & non cylindriques , comme le dit Linné. Elle a des rapports avec le poa compref[a. Lesfeuilles font courtes & ont à peine un pouce de long. La panicule eft courte , refferrée en épi , un peu uni- latérale , compofée de rameaux veiticillés qui fup- portent de petits épillets d'environ cinq fleurs. La valve intérieure de la corolle eft linéaire , cou- verte de cils comme dans le poa ciliaris , mais beaucoup plus courts. Les anthères font rouges & les piftils blancs. Cette plante croit naturellement dans l'Inde. 31. PATURIN de Ciliane. Poa cilianenfis. Poa paniculä longifimä , ramofä ; ramis eredis, fexuofs ; fpiculis diffichis , quadrifloris. Allion. FI. pedem. vol. 2. p. 246. n°. 2207. tab. 91. fig. 2. Poa ( cilianenfis ), paniculé elongatä | ramofü , flexuofa ; fpiculis quadrifloris , glabris. Wild. Spec. Plant. vol. r. p. 388. Gramen eranthemum tenui & fparfä brize paniculä. Barr. Obferv. IIL. n°. 1216, tab. 745. Ses tiges font fillonnées , glabres , hautes d’un pied & plus ; divifées par des nœuds bruns , gar- nits de feuilles glabres, vertes , ciliées autour de leur gaine ; la dernière proche la panicule , légale & méme la furpafle. Cette panicule eft très - ra- meufe, longue , pyramidaie , obtufe ; fes ramifi- cations fonc quelquefois folitaires , mais plus fou- vent environ trois ou quatre au même verticille. Ces rameaux font flexueux & ramifiés, fupportant ces épillets ovales, oblongs , contenant trois à quatre fleurs & même cinq. Les valves du calice font aiguës , marquées, fur le dos, d’une nervure verte & faillante ; la même fe retrouve fur les valves de la corolle ; qui font obtufes. Cette plante croît en Italie : elle a été découverte dans les campagnes de Ciliane par Bellardi , décrite & figurée par Ai- Honi. © 32. PATURIN à larges feuilles. Poa larifolia. Poa panicule ramis fimplicibus ; s'umis bifloris ; flofeulo altero pedicedato , ciliaro ; foliis laro-lancec- P A dl datis. Walh. Symb. 2. p. 18. — Burm. Ind. 27. tab. 11. fig. 2. Poa (latifolia) , paniculä diffufé , nutante ; Jri- culis remotis , bifloris ; altero pedicellato , margine Jetofo. Forit. Prodr. n°. 44. An Poa (malabarica}), panicule ramis fimplicif- finis , floribus fefilibus , feminibus diflantibus, culme repense ? Linn, Spec. Plant. p.100. Les tigesfontglabres, feuillées, prefquedroites où rampantes , garnies de feuilles glabres , lancéo- lées , larges d’un pouce , longues de troisouquatre, marquées en deflous d’une douzaine de nervures faillantes. Les gaines font flriées. La panicule eft longue de fept à huit pouces , diffufe , compofée de rameaux fimples , rudes ; les inférieurs un peu ramifiés. Les pédoncules propres font alternes, écartés, folitaires, capillaires , terminés par un Æul épillet qui ne renferme que deux fleurs com- primées, dont une eft fefile, glabre, ftriée, lan- céolée ; l’autre pédiculée & plus petite. Les valves calicinales font glabres , lancéolées, aiguës , rudes fur le dos , plus courtes que celles de la corolle. La valve florale extérieure de la fleur pédiculée eft marquée , vers fon fommet & fur fes bords, de cinq tubercules chargées de poilstrès-fins. Cette plante croit au Malabar. (W. f. in herb. Juif. in Exempl. Commerf. ex magellanico fretu. ) 33. PATURIN de la Chine. Poa chinenfis. Linn. Poa panicule ramis fimpliciffimis ; floribus fefiii- Bus , féminibus imbricaris | culme erecto. Linn. Spec. Plant. p. 1co. Poa { panicea ) , panicule ramis fubbinatis , re- motis , filiformibus ; calicibus bifloris ; vaginis purc- tato-pilofis. Retz. Obferv.3.p.11.— 14. Oblerv. 5. p- 19. — Exclude Burm. FI. ind. tab. 11. fig. 3. Cette plante s'élève affez haut fur une tige grêle, garnie de feuilles liffes , parfaitement nues, dont orifice des gaines eft couvert de points cal- leux d'où fort une petite touff: de poils. La pani- cuie eft menue , peu garnie , longue d'environ un pied, compolée d'épis alrernes , filiformes , ou- verts, de trois à quatre pouces de long , réunis deux ou trois enfemble. Les épillets font prefqu’uni- latéraux , alternes , pédiculés, contenant de deux a quatre fleurs. Les valves calicinales font jubulées & aufli longues que celles de la corolle. Cerre plante varie par fa grandeur & le nombre de fes fleurs : elle croit dans l'Inde. Elle ne doit pas être rapportée à la figure que donne Burman, L. C. Voyez le PATURIN feflile n°. 49. Si les conjectures que J'ai préfentées à l’article auquel je renvoie , font vratés , il faut alors fupprimer cette efpèce comme mal décrire. 34. PATURIN nerveux. Poa nervata. Willd. Poa PAT Poa paniculä flriélà ; fpiculis glabris , quinqueflorïs, nervofis. Willd. Spec. Plant. tom. 1. p. 389. . Cette piante a une panicule droite, haute d’en- viron un pied & demi, compolée de rameaux ca- pillaires , rapprochés contre la tige , dont les ra- mifications fupportent des épillets glabres , fort petits, verdatres , contenant cinq fleurs , dontles valves de la corolle font glabres ; les valves exté- | rieures marquées de cinq nervures faillantes. Cette | p'ante croit naturellement dans l'Amérique fepten- | trionale. 35. PATURIN hériffé. Poa hirta. Thunb. Poa panicul& patalä , vaginis foliorum punétato- ciliatis. Thunb. Flor. jap. pag. 49. Poa (hirta), paniculä patulä, virgatä ; calicibus Jubrrifioris, angulatis ; vaginis punétato- ciliatis. Willd. Spec. Plant. tom. 1. p. 387. Cette efpèce à des racines fibreufes, d'où s'é- lève , à la hauteur de trois pieds, une tige droite, fimple, glabre, cylindrique, garnie de feuilles enfiformes, ftriées, munies d’une tiès-longue gaine qui eft toute couverte de petits points, d'où fortent autant de cils. La panicule eft efilée, ou- verte, longue d’un pied, compofée de pédoncules fcabres, ciliés & anguleux, qui fe divifent en pe- dicules très-courts, point ouverts, & qui fup- portent des épillets contenant à peine trois fleurs. L=s calices font anguleux, & leur valve extér.eure eft marquée fur le dos d’une carêne faillante , lé- gérement denticulée. Cette plante croit au Japon. * * Six fleurs & plus dans chaque épiller. 36. PATURIN aquatique. Poa aquatica. Lion. Poa paniculä diffufä, fpiculis 6 ad 9-floris, co- rollis firiatis , culmo altiffimo. Lam. filuftr. Gen. n°. 987. Poa paniculä diffifà, fpiculis fexfloris, lineari- bus, Linn, Spec. PI. 98. — Id. Flor. Suec. 73. 78. — Gmel. Sibir. 1. p. 105. — Leers. Herborn. n°. 65. tab. 5. f. ç. — Pollich. Pal. n°. 86. — Hofm. Germ. 29. — Roth. Germ. I. p. 41. II. P- III. Poa alriffima, foliis latiffimis, paniculä amplifimä, locuftis diflichis, mulrifloris. Hall. Helv. n°. 1454. Poa paniculä contraëtä, fpicis ovatis, teretiufculis. Hort. Cliff. 292. — Roy. Lugd. Bat. 61. Gramen palufre, paniculatum alt'fimum. Bauh. Pin. 2, Theatr. 38. Scheuz. Gram. 191. tab. 4. fig. 1. Gramen aquaticum , paniculatum, lar'folium. Tourn. Inft. R. H. 522. — Bauh. Pin. 3. — Morif. Hift. 3,p. 201. ff. 8. tab. G. F. 25. Gramen majus aquaticum. Bauh. Hifi. 2. p. 481. Botanique. Tome V. PAT 81 Gramen phalaroides | paliftre, arundinaceum ; ra- dice amplifimä. Monti. Gram. Ic. 38. A. Eadem foliis & paniculà multô minoribus. C'eft la pius grande efpèce de ce genre que nous connoifhons : elle fe diftingue par fon ample & belle panicule, par fes nombreux épillets d'un jaune agréable , ou panach£s de jaune, de vert & de blanc, & qui préfentent des fleurs difpofees réguliérement fur deux rangs oppofés dans un ordre alternatif. Ses racines font fibreufes, blanchitres; il s’en élève des tiges fortes, glabres, afcendantes, de deux ou trois pieds de haut & même davantage, d'un vert glauque , ainfi que les feuilles. Celles-ci font grandes, larges de trois à quatre lignes, gla- bres, très-aiguës, fcabres particuliérement à leurs bords, munies, à l’orifice de leur gaine, d’une membrane courte, tronquée, un peu jaunatre à fa bafe. La panicule à quelquefois p:ès d’un pied de long. Contraétée dans fa jeunefle, puis étalée avec l’âge, fes rameaux ou pédoncules font dif- pofés en verticilles latéraux, rudes, flexueux, ra- mifiés. Les épillets font ovales, obtus, méaic- crement comprimés , très-2labres, panachés ; les valves calicinales font inégales, ovales, oblorigues, obtufes; ceiles de la corolle font ftriées, obtu- fes ; les anthères jaunatres, les ftigmates blancs & plumeux. Cette plante crotr dans tous les foflés humides, les marais & les bords des rivières. (CP v.) La variété A vient des environs de Narbonne ; elle m'a été communiquée par le citoyen Pourret. Ses feuilles font très-étroites , la panicule médio- cre ; mais comine elle ne diffère du poa aguatica que par fa petitefle , Je n'ai pas cru devoir Pen féparer. 1 2 37. PATURIN des fables. Pou arenaria. Lam. Poa fpicula ramofà, Jpiculis ceretiufculis, fexfloris; glurmis obtufis, levibus, margine membranaceis. Lam. Iluftr. Gen. n°. 988. A. Eadem foliis anguflis, convolutis ; fpiculis gracilioribus. C. Poa (falina), paniculä diffufa; fpiculis fèr- temfloris , linearibus ; culmo bafi fubrepente, fpiculo- rum glumis omnibus obtufifimis. ? Roth. Germ. I. 43. IL. 119. — Leyff. Flor. halenf. n°. 93. — Pollich. Pal. 92. Plufieurs efpèces décrites par différens auteurs paroïffent fe rapporter à cette plante & n'en être que des variétés. Nous n’ofons pas l’affurer, n'ayant eu qu'un petit nembre d'individus à examiner dans l'état de deflication, infufhfans pour nous convaincre que nous ne nous trompions pas en les rapportant aux efpèces mentionnées dans ces di- vers ouvrages : néanmoins, comme elles parotl- fent, malgré quelques perites He , devoir 82 PAT y appartenir d'après les defcriptions, nous n'avons | pas cru devoir les féparer. Cette plante a environ un pied &z demi de hauteur, fur une tige prefque droite, à demi-cy- lindrique, glabre, coudée à fes premières arti- culations, garnie de feuilles liffes, firiées, aflez roides, aiguës, planes eu un peu roulées fur leurs bords, écartées de la tige en angle aigu, dont les gaines offrent à ieur orifice une membrane aflez grande, blanche, obtufe ou déchiquetée à fon fommet : la panicule, ferrée avant la floraifon, eft lâche après Ja fécondation. Ses rameaux, peu nombreux, rudes, filiformes, s'écartent & pren- nent alors une pofition horizontale, tandis que d'autres plus courts, fartis de l’aiffelle des pre- miers, reftent droits. Les épillets, panachés de vert & de blanc, où tout-à-fait jaunâtres, font prefqu’arrondis, obtus, compofés de quatre à fix fleurs, quelqu£fois davantage. Les valves font obtufes & glabres, membraneufes fur leurs bords. Cette plante croit dans le fable fur les côtes ma- ritimes de France. ( #, f: in herb. Lam.) La variété À eft remarquable par fes feuilles bien plus étroites, prefque capillaires; par fes épillets plus petits & plus arrondis : elle a, dans fon port, quelque chofe d'agréable & de délicat. Un des individus de l'heïbier du citoyen Lamarck vient de celui de J. J. Rouffeau, qui avoit défigné cette plante par cetre phrale : Gramen curiofiffimum in arenis athïopicis proveniens. Le poa fulina de Roth ne me paroît point diffé- rent de cette efpèce : fes feuilles font planes, fes épillets plus grèles , très-obtus. Le poa marit'ma dont il va étre queftion, pourroit bien aufñ fubir le même fort, &r être afimilé à celui-ci. J'en re- mets la décifion à ceux qui pourront ob'erver ces plantes dans leur lieu natal, ne pouvant m'empé- cher de répéter qu'il faut bien fe méfier de ces efpèces fi rapprochées , & dont les différences ne font très-fouvent occafionnées que par la nature du fol, l'expofition, I âge de la plante, & quel- ques accidens particuliers qui donnent au végétal un port différent, que les amateurs d’efpèces ai- ment à faifir pour en multiplier le nombre: d'où il réfulte une cenfufion qui va toujours croiffant , & qui hérifle de difficultés une fcience qui en a bien moins quand on fe borne à l'étudier dans la na- ture ; mais on ef bien aife de joindre à fes propres obfervations , celles faites par d’autres : c’eft alors que raiflent fouvent le dégoût & l'ennui : on fe perd dans une fynonymie prefque toujours dou- teufe, quand eile neft point accompagnée de figures exécutées avec foin. Ces plaintes, on pourra fans doute nous les adréffer à nous-mêmes; nous fommes loin de croire avoir mieux fait que d'autres : peut-être aurons-nous fait plus mal ; . . y se « / mais du moins eft-ce un mérite que d’avertir le PAT leét:ur de fe tenir en garde contre nos propres Erreurs. Une plante connue à la Rochelle fous le nom de mifotte, & qui croit dans les fables fur les bords de la mer, a été communiquée au citoyen Lamarck par le citoyen Bonplan : elle me paruit diffé- rer peu de celle dont il vient d’être queftion. Ses feuilles fonc plus fines; fa panicule plus ramaffée, plus courte, verdärre, un peu aiguë. Les agricul- œurs lefliment comme formant d’excellens patu- rages. Ces plantes, qui croiflent dans le fable, & dont on peut profiter pour la nourriture des bef- taux, font d'autant plus précieufes, qu'elles peu- vent fournir les moyens de fertilifer les fols arides & fablonneux. Sous ce rapport l'étude des gra- minées elt une des plus intéreffantes, & malheu- reufement prefqu'entiérement inconnue de ceux qui poürroient le mieux la mettre à profit, tels que les agriculteurs. 38. PATURIN maritime. Poa maritima. Poa panicul@ fubfecunda, fpiculis multifloris tere- ciufeulis, flefculis diflantibus , culmo adfcendente. Willd. Spec. PL 1. p. 396. Poa paniculé difficho-fecundä , ovat4 , infernè patulà ; racemis fubternatis, fpiculis glabris , foliis planis, culmis adfcendentibus. Ait. Hort. Kew. 1. p. 100. Poa paniculä coar&latä, fecundé, ramofä ; ramis binatis, fpiculis oblongis, flofculis obtufis ; foliis in- volutis , acutis; culmo obliquo-tereti. Huäf. Angj. 42. Poa panicula fubfricatä, fpiculis fecundis coarëta- 215, foliis convoluiis ; farmentibus repentibus. Roth. Gerim. 1. 43.11, 121. — Flor. dan. 251. — Hoffin. Germ. 31. Poa (arenaria ), panicuda fubdiffufe, friculis fefi- libus quadrifloris , culmis femiteretibus , foliis con- volutis. Retz. Scand. n°. 120. Pox (aundinacea}) , foliis convolutis, culmo ereéo, panicula coar&aré; fpiculis fubrcretibus, 10-12 Jloris coloratis. Mænch. Meth. 136. Gramen paniculatim maritimum vulgatifimum. Roy. Synop. 409. l Poa criffata, Gunn. Norv. 780. (Exclufis fyno- nymis. ) Il faut fe rappeler de ce que nous avons déjà dit au fujet de cette plante en parlant de la précé- dente , qui en diffère peu, & qui s'offre fous des afpets différens , felon les localités. Ses tiges s'élèvent fouvent jufqu’à deux pieds de hauteur. Elles font elabres, cylindriques, & pouffent quelquefois des rejets rampans. Les feuil- les font glabres , friées , roides, rouléss fur elles- PLAT mêmes, garnies à l’orifice de leur gaîne d’une mem- brane courte & obtufe. Ces gaines font très-ordi- nairement plus longues que les feuilles, ftriées , membraneufes à l:urs bords, un peu bleuâtres à leur « 2. La panicule eft droite, courte ou alon- gée ; tantôt ferrée , d’autres fois ayant les pédon- cules inférieurs écartés & horizontaux , deux en- viron à chaque verticille. Les épillets font oblengs, de quatre à douze fleurs, ayant les valves calici- nales ovales, acuminéés, glabres, friées fur leur dos, membraneufes à leurs bords. Celles de la corolle en diffèrent peu; l’intérieure eft légére- ment ciliée & velue. Cette plante croit fur les côtes maritimes de la France. x (VW. f.) 39. PATURIN comprimé, Poa compreffa. Linn. Poa paniculä coarëtatä; fpiculis rigidulis, fubfex- floris ; culino compreffo , adftendente. Lam. Illufir. Gener. p. 184. n°..989. Poa paniculä courétaté , fecundé; culmo obliquo , compre) ©. Linn. Syft. PI. p. 190. — 14. Flor. Suec. 74- 84. — lier. Gatl. 178. — Pollich. Pal. n°. 90. — Berg. Fi. franc. 322. — Leers. Herborn. 71. tab. 5. fig. 4. — Gunn. Norv. n°. 1004. — Roth. Germ. I. 44. 11.122.— Hofm. Gérim. 51. — Scop. Carn. éd. 2. n°. 104. — Weïg. Flor. pom. n°, 62. — Jacq. Vind. p. 16. — Koœl. Defcript. Gram. p. 185. n°. 21. Poa culmo compreffo, declinato; locuffis diflichis , Jexfloris. Hall. Hélv. n°. 1455. Po fpiculis ovatis , compreffis , muticis ; Jecundä coartarä. At. Stockoi. 1741. p. Gramen murorum , radice reperte, Bauh. Pin. Prodr. 2. 2 Gramen paniculatum, radice repente; culnio com- preffo; locuffis aïffichis, pulchellis. Scheuz. Gram. 198. — Vaill. Par. or. tab. 18. fig, 5. _ Gramen caninum vineale. Bauh. Pin. 11. Gremen loliaceurm procumbens | caulibus com- preffis, paniculis rigidiufculis. Monti. Ic. 10. Gramen pañiculetum minus, radice repente culë duriore. Rapp. Sen. p. 310. Cette efpèce eft particulitrement remarquable par fes tiges plates, comprimées, à deux angles oppofés, fortement flexueutes à leur bafe, gla- bres, friées, verdâtres. Elles s'élèvent à un pied & plus de hauteur, garnies de feuilles glabres, larges d'environ une ligne, planes , un peu fcabres à leurs bords. Leur gaîne eft glabre , comprimée, munie à fon orfice d'une membrane courte & obtufe. La panicule eft un peu étroite , unilaté- raie, plus ou moins refferrée, feion l'époque de laforaifon ; lougus de deux ou trois pouces, com- pofée , à chaque verticille, d'environ deux ou PAT 85 trois pédoncules courts, un peu ramifiés, fuppor- tant des épillets rapprochés, prefque fefñles, li- néaires, lancéolés , verdatres, aigus, un peu rou- geâtres à leur fommet. Iis contiennent de trois à neuf fleurs, dont la corolle eft un peu velue à fa bafe. Cette plante croit en Europe & en Améri- que, fur les viéux murs, dans les lieux incultes & fablonneux. 2 (F7. v.) 40. PATURIN dur. Poa rigida, Linn. Poa panicul& lanceolatä | fubramofa , fecundä ; ra- mulis alternis , fecundis. Linn. Spec. PI. 101. — Roth. Germ. I. 43. II. 120.— Curtis. Lond. Ic. — Désfont. FL. atl. tom. 1. p.94. — Koœl. Defcr. Gram. p. 183. Poa paniculä lanceolatä , fubramofä , fecundä, ri- gidä ; ramulis alternis, fpiculis fuvoétofloris. Lam. Illuftr. Gener. n°. 990. Poa paniculä lanceolarä, fubramofä ; floribus al- ternis , fecundis. Amoen. Acad. 4.p. 165. — Roy. Lugd. Bat. 62. — Guett. Stamp. 62. Poa paniculé coarétatä, fecundà; fpiculis fexfloris, linearibus , alternis, rigidis. Gerard. Gall. Prov. 30. Gramen exile duriufeulum ; in muris & aridis pro- veniens. Raï. Angl. 3. p. 410. Gramen arvenfe , filicinä duriore, paniculä graci- lius. Barrel. Ic. tab. 49. Bora. Gramen loliacéum murorum , duriufeulum ; fpicé erctä, rigidà. Morif. Oxon. Hift. 5. ff. 8. tab. 2. fig. 9. Gramen paniculé multiplici. Bauh. Pin. 3. Prodr. 6. — Scheuz. Gram. 271. tab. 6. fig. 2. 3. Gramen minus vulgare , paniculä rigida. Tourn. Inft. Herb. $ Mapp. 134. Gramen aliud monspelienfe. Magn. bot. 122. PINS Cette plante fe difingue aifément à la rigidité de fes tigés & de fes panicules qui font fort étroi- tes, en épi ferré & prefqu'unilatéral. Ses racines fent fines , capillaires. Il s’en élève des viges droites, nombreufes , lifles, un peu comp'iméss, fouvent coudées à leurs articulations inférieures, feuillées dans route leur longueur, rameufes à leur bafe. Les feuilles font planes, glabres, un peu rudes à leurs bords, munies à l'orifice de leur gaine d'une membrane courte & laciniée. La pa- nicule eft très-étroite , en épi, dure, roide , de deux à trois pouces de long, compofée d'épillets difpofés prefqu'unilatéralement fur des rameaux ou pédoncules courts, roides & glabres: ies fleurs font au nombre de quatre à douze dans chaque épillet. Elles font petites, aiguës, vertes où Jau- nâtres, linéaires, comprimées. Cette plante croît en Europe , en Afrique, dans les lieux fecs & fablonneux. Q (7. v.) F ij PAT 41. PATURIN amourettes. Poa eragroftis. Linn. 84 Poa paniculä patente, pedicellis flexuofis; fpiculis férratis , decemfloris. Linn. Spec. 100. — Gmel. Sibir. 1. p. 106. n°. 40. — Schreb. Gram. 2. p. 81. tab. 38. Poa paniculé oblongä, laxä ; pedunculis fliformi- Bus; friculis ferratis, fzbnovemfloris fufcenribus. Lam. 11! Gen. n°. 991. Grarmen pariculis elegantiffimis, minimum. Scheurz. Gram, 192. tab. 4. f. 2. — Tournef. Inft. R. H. 522. Gramen phalaroides, fparfa briza paniculà, minus. Barrel. Ic. tab. 44. f. 2. Gramen locuffis diffichis , decemforis ; calicibus acutis. ? Hall. Helv. 1450. À. Gramen paniculis e!egantiffimis majus , locuffis purpurafcentibus minoribus. Sch=uz. Gram. 193. tab. dus B. Poa (ferruginea ), paniculä patulà, capillari; fpiculis quinquefloris, oblongis ; glumis glabris. Thunb. Flor. jap. pag. 5°. C’eft une petite plante d’un afpect très-agré2- ble, dont les tiges naiflent en touffe du même pied. Elles font foibles, couchées à leur bafe, prefque filiformes , feuillées, hautes de huit à dix pouces, garnies de feuilles étroites , molles, gar- nes à l'orifice de leur gaine d’une petite toufle de poils longs, fins & faillans en dehors latéralement. La panicule eft fine , étroite, alongée, peu étalée, compofée de pédoncules capillaires & flexueux. Les épillets font petits, comprimés , linéaires , fubulés, d’un pourpre brun, contenant de dix à quinze fleurs ferrées , imbriquées fur un double rang. Les valves extérieures de la corolle font ca- rénées, un peu obtufes. Cette plante croît dans les départemens méridionaux de la France, en Italie, en Barbarie , &c. dans les lieux incultes & fablonneux. © (7. v.) La variété B, dont Thunberg fait une efpèce , ne difière de celle-ci, d’après lui-même , que par fes épillets plus courts, & contenant un plus petit nombre de fleurs. Nous Joindrions ici le briza eragroffis de Linné, qui doit trouver fa place à la fuite de cette efpèce, ont il diffère très-peu , fi déjà il n’eût été décrit au genre briza dans ce Dictionnaire. 2. PATURIN d’un vert foncé. Poa atrovirens, Desfont. | Poa glabra , culmo ereëo , foliis rigidulis , vaginä -interrodiis breviore, paniculä patente, fpiculis planis, linearibus. Désfont. Flat]. tom. 1.p.73.tab. 14, Cette graminée a quelques rapports avec le briza PAT eragroffis, Linn. 3 mais il en diffère par fa panicule plus étalée , par fes épillets lancéolés , par fes feuilles roides , aiguës & courtes. File fe rapproche davantage du poa verticillata ( Cavan. Ic. 63. tab. 95.) , mais notre efpèce a les épillets au #.oins uñe fois plus larges , les tiges droites , & dépour- vue de membrane à lorifice de fes feuilles. Sa ra- cine eft vivace. Ses tiges font fermes , glabres , droites, nues dans leur partie fupérieure , de deux pieds & plus de haut ; elles font garnies à leur bafe de feuilles courtes , nombreufes, roides , très-aiguës , d’une largeur médiocre , glabres , dont les gaines font larges, recouvertes les unes par les autres ; ce qui donne à cette plante un afpect bulbeux vers fes racines : celles de la tige font rares & de même forme , roulées fur leurs bords , nues & rétrécies à l’orifice de leur gaine , qui eft plus courte que les entre-nœuds. La paricule eft ample , lâche , étalée , compofée de pédoncules longs, capillaires, flexueux , rudes, anguleux , ramifiés ou folitaires, très - écartés , deux ou trois à chaque verticille. Les épillets font tous pédiculés, planes, obtus , li- péaires , d’un vert noirâtre fur leurs bords , com- polés de huit à dix fleurs & plus. Les valves du calice font inégales , aiguës : la valve extérieure de la corolle eft grande, carénée ; elle enveloppe l'in- térieure en partie. Les anthères font petires & les femences oblongues. J'ai recueilli, ainf que le ci- toyen Desfontaines , cette plante fur les côtes de Barbarie. z ( W.w.) 43. PATURIN rougeatre. Poa rubens. Lam. Poa paniculà parvä , patente ; fpiculis otfodecim- floris obeufis ; glumis lavibus, confertiffimis. Lam. ll. Gen. p. 184. n°. 992. tab. 45. fig. 2. An Poa (amabilis), paniculä patente , fpiculis oc- todecimfloris linearibus ? Linn. F1. zeyl. 46. C'eft une graminée d’un port agréable, qui s’é- lève peu, dontles tiges font grèles, glabres, prefque filiformes , garnies de feuilles glabres, courtes, aiguës , dont les gaines ftriées font munies à leur orifice d’une petite touffe de poils blanchatres , faillans en dehors. La panicule eft petite , étalée, compofée de pédoncules courts , capillaires , ra- mifiés , fupportant des épillets ovales, obtus, d’un blanc jaunatre ou d’un pourpre foncé , qui con- tiennent un grand nombre de fleurs ( de douze à dix-huit } très-ferrées , difpofées fur deux rangs, dontles valves font glabres , obtufes , ovales. Cette plante a quelques rapports avec le poa atrovirens , Desf. ; mais fa panicule eft bien plus petite. Elle croit dans l’Inde , d’où elle a été rapportée par Sonnerat, & communiquée au citoyen Lamarck. ( PV. f.) I ne faut pas la confondre avec celle que Willdenow a publiée depuis fous le même nom. 44. PATURIN fubunilatéral. Poa fubfecunda. Lam. PAT Poa panicul& obloscä , laxä ; fri-ulis linearibus , acutis , mubtifioris , lateralibus extrorsum verfis. Lam. liluftr. Gener. 993. À. Eudem fpiculis minoribus. Id. Grarmen amoris, India orientalis, paniculé fparfä, glumarum petiolis hèc illuc andarim inflexis. Pluk. Phytogr. tab. 190. fig. 3. Cette plante eft remarquable par l2 longueur, la régularité & la délicatefle de fes épillets. Ses tiges font grêles , giabres , à demi-cylindriques, garnies de feuilles étroites, très-aigués , lifles, fermes , un peu roulées & rudes à leurs bords , dont l'ori- fice de la gaîne eft revêtue intérieurement de quel- ques poils rares. La panicule eft longue , étalée, furtout vers le haut , compofée de rameaux fli- formes , rudes , un peu fl:xueux , qui fe divifent en pédicules courts , terminés par des épillets longs, étroits , linéaires, glabres , aigus, contenant de quinze à trente fleurs; celles qui fe trouvent fur les rameaux latéraux font la plupart tournées en dehors, de couleur un peu purpurine. Dans la va- riété À les fleurs font plus petites & moins nom- breufes. Cette plante croît à la Chine, d’où elle a été rapportée par Sonnerat. ( Ÿ. f. in herb. Lam. ) 45. PATURIN délicat. Poa tenella, Linn. Poa paniculà oblongä , laxä, capillari , fubpilofä ; Jpiculis minimis fexfloris , corollis fubciliutis. Lam. Illuftr. Gener.n°. 994. Poa paniculä oblongä , capillari , fubverticillatä ; floribus fexflortis , minutiffimis , nutantibus. Linn.Spec. Plant. 101. — Retz. Obferv. 5. p.19. Gramen paniculatum ex oris malabaricis ; pani- cui delicatiore. Pluk. Almag. 176. tab. 300. f. 2. Gramen paniculatum ; locufhis tenuifimis , fubro- tundis. Burm. Zeyl. 110. tab. 47. f. 3. Gramen fumi. Rumph. Amboin. 6. tab. 4. f. 3. À. Eadem fpiculis purpureo-fufcis , pauld majoribus. Lan. Illuftr. L. C. An Poa ( plumofa }, paniculä diffufa , calicibus fexfloris ; valvulis corollarum interioribus , linearious , recurvis , dorfo ciliatis ? Retz. Obferv. 4. p. 20. L'élégance , ladélicateffe de cette plante , la pe- titefle de fes fleurs & l'extrême finefle de fes pé- doncules la font reconnoitre affez facilement. Il s'élève de fes racines un grand nombre de tiges capillaires , tres-délicates , coudées à leurs articu- lations inférieures , glabres, un peu rameufes, lé- gérement comprimees & anguleufes : elles font garnies de feuilles courtes , petites , étroites , aiguës , un peu rudes à leurs bords, garnies à l’o- rifice de leur gaine d’une touffe de poils blancha- tres , foyeux , qui fe retrouvent également fur le PAT 85 rachis à la bafe des p‘doncules. La panicule e't longues , étalée , compofée de rameaux où pédon- cuies capillaires , ramifiés , qui fupportent dé petits épilletsun peu pendans ,pédieulés, oblonas, obtus, de couleur purpurine, contenant environ fix fleurs, dont les valves de la corolie font un peu ciliées, & marquées de chaque côté d’une ligne verdatre. La varieté À produit des épillets plus gros , plus alon- gés : la plante eff plus élevée & les feuilles plus larges ; elle croit dans les Indes orientales. (W. / an herb. Lam.) © 46. PATURIN vifqueux. Poz vi/cofa. anguftà , derfrfeulà ; fpi- Poa paniculä ramofà , ang culis fubdecemfloris ; corollis obtufis nervofis , fubci= liuvis, Lam. Iiluftr. Gener. p. 184. n°. 995. Poa (vifcofa), paniculä oblongä , patente ; Jri- culis inferioribus trifloris, fuperioribus duodecimfloris ÿ culmis rigidis , demèm vifcofis. Retz. Obferv. 4. D20: 2 f0: Certe plante a des racines ftolonifères , articu- lées , qui produifent des tiges nombreufes, roides, feuillées , un peu flexueufes , d'environ feptà huit pouces de haut , garnies de feuilles courtes, roides, trés-étroites , aiguës , glabres & ftriées , écartées de latige , munies à l’orifice de leur gaine de quel- ques poils rares. La panicule forme un épi refferré, ovale, oblong , compolé de rameaux courts , fafci- culés , ouverts, chargés d’épillets Jinéaires-lancéo- lés , verts, blanchâtres & quelques-uns rougeatres, comprimés , obtus, contenant environ dix à douze fleurs. La valve extérieure des corolles eft obtufe, nerveufe & un peu ciliée fur le dos. Cette plante croit dans les Indes & au Malabar : elle à été com- muniquée au citoyen Lamarck par Sonnerat. Elle eft ordinairement couverte d’une abondante vif- cofité qui répand dans latmofphère, furtout vers le foir , une forte odeur approchant de celle de la térébenthine, très-défagréable à refpirer ; les balles des fleurs s’attachent aux fouliers & aux jambes ,& incommodent beaucoup dans les promenades. 47. PATURIN cilié. Poa ciliaris. Linn. Poa paniculä anguftà , contraütà ; purpurafcente ; fpiculis fabdecemfloris , corollis pilofo-ciliatis, Lam. Iluftr. Gener. n°. 996. Poa paniculà contraëtä | glumarum valvulis inte- rioribus pilofo - ciliatis. Linn. Syft. végér. 99. — Swartz. Obierv. 39.— Jacq. Colleét. 2. p. 338. Ic. Poa paniculà glomeratä , glumarum valvulis inte- rioribus pilofo-riliatis. Amoœn. Acad, $. p.392. Gramen maderafpatanum , fpicä interrupté totali ë fhicis parvis, villofis conftruttä, Pluk. Phytogr. 190. fig. 5. Briga tenuiffima , paniculis quafi lanuginofis, pedi= culis brevibus & tenuiffimis. Brown, Jam. 135. fe, pantoulà & foliis angufiffimis ; icis brevibus muticis , lec:ffis minimis. Sican. Jam. JP ; A SÉHIEIT. pMTI4 tab, 72 /Hpesr. F 4 75 D 86 Gramen pratenf: L [A À. Eadein major, foliis latiffimis , enfiformibus, Cette graminée eft une des plus jolies efpèces de ce genre, en même tems qu'elle en eft uns des plus diftinétes. Ses tiges font droites , meaues, glabres , cylindriques , hautes d’un pied & davan- tage. Ses feuilles font molies , petites , étroites , aiguës , glabres , garnies à l'oriice de leur gaine de cils blanchätres & foyeux. La panicule eft dit- pofée en un épi ferré, étroit, un peu tofu , Mez fouvent interrompu , divifé en petits rameaux dont les pédoncules font très-courts, ramifiés, fup- portant des épiilets ovales, obtus , très - rappro- chés, comme pelotonnés, velus & ciliés, d'un pourpre foncé contraftant avec la blancheur des cils. Chaque épillet contientenviron dix fleurs fort petites , qui ont les valves de la corolle chargées d’un duvet blanchâtre & de cils abondans. Certe plante croît naturellement dans l Amérique méri- dionale, On la cultive dans plufieurs jardins bata- niques de l’Europe , en particulier dans celui de Paris. O (V.w.) La variété A croît à l'Ile-de-France , où elle a été recueillie par Commerfon. Elle eft très-remar- quable par fa grandeur ; & fi elle n’offrojr point , dans la difpofition de fes fleurs , dans fa paricule, les mêmes caractères , on la prendroit aifément, À fon port’, pour une efpèce différente. Ses tiges ont un pied & plus de haut. Ses feuilles font enfiformes, larges , très-rudes au toucher & fermes. Les pani- eules font beaucoup plus longues & bien plus gar- nies de fleurs. 48. PATURIN du Pérou. Poa peruviana. Poa paniculä dense fpicatä ; fpiculis fubfexfloris , corollis acutiufculis, foliis pilofis. Lam. Iliuftr. Gener. n°. 997. Poa ( peruviana) , paniculé fpicatä , fpiculis ova- tis, caulibus procumbentibus foliifque hirfutis. Jacq. Colleét. tom. 1. p. 107. Ic. rar. 1. tab. 18. Poa paniculé fpicatà ;fpiculis quinquefloris , ovatis; foliis culmifque procimbentibus, hirfutis. Wild. Spec. Plant. 402. n°. 8. Cette efpèce eft perite , facile à diftinguer par fes tiges & fes feuilles velues & par fes fleurs dif- ps en un épi court. Elle s'élève à peine à la auteur de quatre ou cinq pouces fur des tiges droites , réunies en gazon , cylindriques, ftriées , quelquefois couchées , très-velues , furtout à leur partie fupérieure , chargées de feuilles courtes , étroites , ftriées , aiguës , couvertes de poiis blan- châtres à leurs deux faces & fur leur gaine , dont l'orifice cit également muni d’un petit paquet de 4 j poils plus longs. La panicule eft courte , redlerrée À PAU en un épi ovale, obtus, d'inégale épaiffeur, prefaue cylindrique, compoféde petits rameaux crès-courts, Jatéraux , & dont les pédoncules fonc rudes : ils fupportent des épillets ovales , aigus, contenant environ fix fleurs d'un vert pâle & fcarieufes. La valve extérieure de la corolle eft acuminée , ciliée fur le dos 8: un peu purpurine à fon foinmer. Cette plante eft originaire du Pérou : on la cultive au Jardin des Plantes de Paris. © ( V.w.) 49. PATURIN des rives. Poa littoralis. Poa fpaniculà densè fpicaté ; fpiculis fexfloris ; foliis convolutis , brevibus ; culmo repente. Lam. 1]. Gen. n°. 998. tab. 45. fig. 5. Pa (Jittoralis ), paniculä coarétatä , fecundé , mutica ; foliis convoluris , rigidis ; caule humifafo. Gouan. F1. monfp. 470. Poa paniculä fpicatä , fecundä , muticä ; foliis con- volutis , brevious ; pungentibus. Gerard. F1. gallopr. Di Gramen caninum , maritimum , fpicatum. Bauh. Pin. 2. — Prodr. 4. — Tourn. Inft. R. H. $18. — Magnol. botan. 112. — Id. Hort. 90. Dadylis (littoralis) , paniculä fpicatä , culmo re- pente, foliis ramorum fferilium diffichis | vaginis pi- lofis. Willd. Spec. Plant. vol. 1. p. 408. Poa (littoralis) , paniculd fpicatä , fecunda ; foliis convolutis ; rigidis ; culmo procumbente. W ahl. Symb. 2.1): 10. Cette plante a des tiges dures , rampantes , flo- lonifères , cylindriques , qui fe ramifient en un grand nombre d’autres un peu redreffées , courtes, garnies de feuilles courtes, très-rapprochées, rou- lées fur elles-mêmes , très-roides , aiguës & pi- quantes, dont l'orifice des gaines , ainfi que le bord des feuilles, font munis de quelques poiis rares. La panicule eft courte, très-férrée, com- pofée de ramifications prefque fefiles , ou réunies par pelotors , ou un peu écartées , fupportant des épiilets fefiles, jaunatres ou de couleur purpu- rine , épais, cbtus, qui renferment environ fix fleurs dont les valves font glabres , fermes , creu- fes, ovales, obtufes. Cette plante approche beau coup des sriticum par fes épillets fefiles : elle croit. fur les côtes maritimes de France , dans les terreins fablonneux. ( #. f:) 50. PATURIN caréné. Poa carinata. Poa paniculé brevi, fubdiffufà ; valvulis compheffis, dorfo carinatis ; foliis diffichis , brevibus | acutis ; culmo repente. (N.) Cette efpèce approche un peu de la précédente par fes tiges rampantes & fes feuilles courtes, aiguës ; mais fes tiges font foibles, grêles , fili- formes , un peu comprimées, glabres, ftolonifères, defquelles s'élèvent desrameaux courts, feuiliées, de trois à quatre pouces de ‘haut , garnies de feuilles Ga PAT molles , élargies , planes , très-rapprochées , écar- tées de Ja tige horizontalement, glabres , aisés, munies à l’orifice de leur gaine & fur les bords de cils courts & foyeux. La panicule eft courts, apla- tie , divifée en petits rameaux capillaires , un peu écartés , compofés d’épillets étroits, lancéolés , très-comprimés, d’un vert blanchâtre , contenant de huit à douze fleurs. Les valves fonr mermbra. neufes , tranfparentes, aiguës , comprinées , gla- bres, reflerrées fur leur dos en une carêne tran- chante. Cette p'ante croit à Porto-Ricco, où elle a été obférvée par le citoyen Ledru. ( W.f. in herb. Lam, ) $1. PATURIN interrompu. Poa interrupta. Poa paniculé longä | arguffà , interruptà ; fpiculis glabris, fubfexfloris ; glumis minutifimis. Lam. lil. Gen. p. 185. n°. 999. C'eft une très-belle efpèce, remarquable par la longueur & l'interruption de fes panicules en épi, & par l'extrême petitefie de fes fl:urs. Ses tiges font liffes , cylindriques , finement ftriées , d'un vert glauque , tzrminées par une panicule très- droite, longue de huit à dix pouces , refferrée en un épi étroit, obtus , plus élargi à fon fommet , où il et bien moins interrompu qu’à fa bafe. Ses ramifications font droites , très-ferrées cantre les tiges, courtes, nombreufes , compofées d’épiilers glabres, obus , contenant environ quatre à huit flsurs très-petites. Cette plante à été communi- quée par Sonnerat au citoyen Lamarck : elle ef originaire de l'Inde ou du Cap de Bonne-E.fpé- rance. ? ( #.f.) Je ne connois ni les feuilles ni la partie inférieure des tiges. $2. PATURIN élégant. Poa elegans. : Poa paniculà elongatä , anguftifimé , interruvtä ; fpiculis circiter decemfloris ; coroll& valyulis inids ciliatis. (N.) Cette plante n’eft pas moins agréable que la pré- cédente , quoique beaucoup plus petite. Ses tiges naifent en touffe fur des racines capillaires , jau- atres : ces mêmes tiges font grêles, fiiiformes , un peu comprimées , légérement flexueufes à leurs articulations , hautes de fept à huit pouces, gar- nies de feuilles trèc-fines, prefque planes, un peu roides, aiguës, ftriées, & ciliées fur leur gaine & à fon orifice. La panicule eft longue de deux pou- ces, très-étroite, 1: terromple,compofée de petits rameaux courts, capillaires, redreflés , foutenant des épillets comprimés, élargis , obtus , de hui à dix fleurs dont les valves fonc fort petites ; celles du calice glabres , & les valves de la corolle ta- piflées intérieurement de cils rrès-fins , nombreux, faillans en dehors. Cette efpece a été recueillie par le citoyen Ledru à Porto-Ricco. ( W. f! in herë. Lam, ) EE IÈT Ï mm Da An estime tement intense eau Er © FT À 53. PaTurin feflirioid T e, Poe Jeffertoides. Poa parñiculé in fricam ovatam glomeratä ; fpiculis fexfloris fublirfutis , albo-cerulefcentibus. Lam. llluftr. Gener. p. 195. n°. 1CO0. Poa ( feflerioides) , fficd ovatä , locufiis fubfeffi- libus, fexfloris ohcuffs. Allion, Pedem. tom. 2.p.246. n°, 2208. tab. 91. fig. 1. Poa (difticha), fpicé diffiché terminali , hinc con- vexulé, illène jlang, Jaca. Ic. rar. 1. tab — Id, Mifcell. 2. p. 74. TO ie Poa (difticha) , fpiculis compreffis , quadrifloris , Jefilibus , diflicho-fpicatis. Wild. Sec. Plant. t. 1. p. 400. n°, fI. Uñe panicule réunie en un épi ovale &z court facilite la diftinct'on de cette efpèce , dont léstiges font prefque droites , un peu f-xueufes à leur bafe, cylindriques , g abres , hautes de douze à quinze pouces , prefque nues. Les feuilles font courtes , glabres , aiguës , à peine plus longues que la pre- mière articulation ; réunies en gazon à la bafe des tiges : les caulinaires fonc bien plus courtes ,rares, munies d'une longue gaine dont l'orifice eft tapiffs par une membrane failante , aiguë , très-blanche. La panicule eft ramaflée en un épi ovale , com- pofé de rameaux courts, rapprochés, dont les pé- doncules font ramifiés, filiformes , très- courts, fupportant des épillets glabres , panachés de blanc, de vett, d'azur, & comme argentés, qui renfer- ment environ fix fleurs. Les valves calicinales ex- térieures font aiguës , prefque mucronées ; celles de la corolle fonc obtufes. Cette plante a des rap- ports avec les feflera. L’individu que j'ai obfervé dans l'herbier du citoyen Lamarck, diffère un peu des figures données par Jicquin & Allioni : les feuilles fonc plus courtes & les pédoncules plus longs. Cette plante croît en Italie. (W. f.) x a Le $4 PATURIN hyrnoide. Poa hypnoides. Poa fpiculis linearibus, fubfeffilibus, conferris, longiffèmis , fubquinquagintafñoris ; culmo breviffimo © If? } q q © 22] 2 ramofo. Lam. Iluftr. Gen. t. 1. p. 185$. n°. 1cor, Poa dioica. Michaux. Mf. Cerre efpèce eft une des plus fingulières & des plas remarquables de ce genre. Le citoyen Ri- chard, qui en a fait la découverte à Cayenne, m’a dit que lortqu'il l’avoit rencontrée pour la pre- mière fois, il lavoir prife pour un #yrnum. En effet, elle fe répand fur terre en longues traînées comme les moufles; fes panicules nombreufes, qui ont l’afpeét de feuilles imbriquées, trè5-cour- tes, cachent entiérement les feuilles & les ciges, qui rampent & s'élèvent peu : elles font gréles, ftoloniferes. À chaque nœud il croit une petite touffe de feuiiles molles, courtes, glabres, aiçuës: de leur centre s'élève un chaume très-fouvenr nu, al 88 filiforme, fupporte un grand nombre d’épillets longs, com- primés , étroits, prefque fefiles, alternes , mais très-rapprochés, & comme difpofes en éventail, la plupart un peu courbés à leur fommer, conte- nant jufqu'environ cinquante à foixante fleurs tiès- comprimées , molles, dont les valves font minces, tranfparentes, aiguës, parfaitement glabres , d'un vert blanchâtre , rangées très- agréablement fur deux rangs par imbrication. Cette plante croit dans Amérique méridionale. ( #. f.) Communi- quée par le citoyen Richard. PAT à peine d’un demi-pouce de haut, qui Je trouve dans lherbier du citoyen Juffieu la méme plante donnée par Michaux , & qu'il nomme poa dioica, parce qu'en effet, felon lui , cette ef- pèce eft te Celle que je viens de décrire eft l'individu femelle ; l'individu male à un afpect un peu difiérent; les tiges me paroiflent plus éle- vées; la panicule, bien moins garnie, eft plus alongée , rameufe, à peine fafciculée ; les épillers font étroits, oblongs » aigus, contenant environ douze à quinze fleurs, dont les valves font oblon- gues, aigues. Cette plante a été recueillie par le citoyen Michaux, fur les bords de la rivière de Kaskaskia, qui fe Jette dans le Miffifpi, au deflous du Miflouri. 5j. PATURIN écai leux. Poa fquamata. Poa paniculis plurimis , remotis ; fpiculis lineari- bus , lanceolatis , fibquindecimfloris ; corollarum valvulis intertoribus perfiffentibus. Lam. Illuftr. Gen. tom. I. p. 18j. n°. 1002. An Poa (prolifera), paniculis patertibus, flric- 2is; fpiculis multifloris ; culmo ramo/fiffimo , noaofo, ad nodos prol'fero ? Swartz. Flor. ind. occident. tom. 1. pag. 216. — Îd. Prodr. p. 27. Cette plante a beaucoup de rapports avec le poa pro! lifera de Swartz, & pourroit bien n'en être u'une variété. Ses tiges font droites, retdis, très- glabres, à demi- -cylindrique s, & un peu an- guleufes à leur partie fupérieure , hautes de deux où crois pieds, garnies de feuilles étroites, gla- bres , très-roides, roulées en dedans à leurs bords, jonciformes ; aiguës & piquantes, nues à l'ori- fice de leur gaine. Les panicules font, les unes terminales, d’autres axi laires , rameufes , amples, étalées, très-Hlifes, fupportant un grand nombre d’épillets linéaires , lancéolés , un peu aigus, qui renferment de douze à quinze fleurs. Les valves extérieures des corolles font aiguës & caduques ; ; les intérieures obtufes & perfiltantes; ce qui donne aux pédoncules ua afpeét écailleux. Cette plante a été rapportée du Bréfil par Commerfon, & obfervée également à Sierra-Leéona par Sineath- man, (W. fin herb. Lam.) $6e PATURIN rude. Poa afpera. Lam. Poa paniculd ramofifimd , patentiffima ; pedunculis * PAT afreris ; fpiculis decemfloris, vaginis folioram antice hirfaris. à am. Illuitr. Gen. t. 1. p. 184. n°. 1203. — Jacq. Hort. 3. tab. 56. A. Eadem minor, foliis angufliffimis, vaginis fubnudis. Cette graminée fe diflingue par fon port & fa grandeur. Ses tiges s'élèvent à plufieurs pieds de haut : elles font rameufes , glabres, cylindriques , dures, très-liffes, garnies ‘de feuilles larges, ap- prochant de celles des rofeaux ; longues, glabres, aiguës , enfiformes , rudes à leurs deux ‘faces, & légérement denticulées fur leurs bords. Leur gaine eft ftriée, plus courte que le refte de la feuille, velue à fon orifice ainf .que fur fes bords , fouvent d'une couleur purpurine. La panicule eft fort ample, très-rameufe , étalée , compolée d’un très- grand ‘nombre de pédoncules longs, filiformes, peuramiñés , très-rudes au toucher, & ne portant qu’un très-pertit nombre d’épillets : ceux-ci font petits, ovales, comprimés, obtus, compoles de fix à dix fleurs purpurines, glabres, donties valves calicinales font étroites, aiguës, celles de la co- rolle obtufes. Cette plante fe cultive au Jardin des Plantes de Paris. On ignore fon lieu natal. CF.S.) La variété A, infiniment plus petite, s'élève à peine à un pied. Ses tiges font funples , menues ; les feuilles étroites, un peu roulees fur leurs bor ras; leur gaine nue, velus feulement à fon or. fice ; la panicule plus lâche. Elle a été rapportée de Porto- Ricco par le citoyen Ledru,& commu- niquée au citoyen Lamarck. ( #7. f.) $7. PATURIN de Madagafcar. Poa madagafca- rienfis. Lam. Poa panicula ramofà ; laxa ; patentifimä ; Jpi- culis fubdecemfloris, vaginis nuais, culmo fimplici. Lam. Illuftr. Gen. tom. 1. p. 185. n°. 1co4. Quoique cette plante fe préfente fous un afpect affez, femblable à celui de la précédente, n:an- moins elle ne peut être confondue avec elle, ayant la panicu'e plus grande , plus étalée , quoique bien moins garnie de do qui d’ailleurs font très-lifles, & Jes feuilles glabres fur leur gaïne. Ses tiges font fimples, cy lindriq! ues & glabres ; les feuilles longues, flriées, aiguës, d’une mé diocre largeur , avant l’orifice de leur gaine dés pourvu de membrane & de duvet. La panicule eft entiérement terminale , compofée de longs pé- doncules à ramifications très-etalées, terminées chacune par un épillet verdatre, peu comprimé , oblong, contenant dix à douze fleurs giabres , à valves obtufes. Cette plante croit naturellement à Madagafcar , d'où elle a été rapportée par Jofeph Martin , qui l’a communiquée au citoyen Lamarck. (PJ) 58. { D A D 58. PATURIN tremblant. Poa tremula. Lam. Poa paniculé ramofiffimä, capillari , patente; fpi- culis linearibus , glabris, fubtrigintafloris. Lam. Ill. Gen. n°. 1005. C’eft encore là une de ces efpèces trop belle pour ne pas fixer les regards, trop diftinéte pour étre confondue avec aucune autre. Elle fe rap- proche des brifes amourettes par l'extrême fineffe de fes longs pédoncules, qui fupportent à peine des épillets prefque d'un pouce de long, & que Je moindre {oufle tient en un mouvement con- tinuel, Ses tiges font droites, très-lifles, cylindriques, délicates, terminées par une ample panicule très- étalée , compofée de pédoncules longs, très-fins, lâchement ramifiés, garnis à chaque nœud de leur infertion d'une petite touffe de poils blinchatres. lis fupportent des épillets linéaires, obius , com- primés, d’un jaune tendre fouvent mêlé de pour- pre, luifans & très-glabres, contenant environ une trentaine de fleurs imbriquées réguliérement {ur deux rangs oppofés. Les valves font un peu concaves & obtufes. Cette jolie plante croît au Sénégal, où elle a été découverte par le citoyen Roufällon. (W. f. in herb. Lam. ) Je n'en conncis ni les feuilles ni la partie inférieure des tiges. 59. PATURIN unioloide. Poa unioloides. Retz. Poa paniculä erettiufculà, fpiculis fubdecemfloris, ovatis; calicibus inferioribus, multivalvious, Retzius. Obferv. 5. p. 19. n°. 41. Poa (unioloides), paniculata ; glumis ovatis, compreffis , pedicellatis, fuboifloris. Lam. Mf. An eadem ? Cette graminée paroït tenir le milieu entre les poa, les oriza & les uniola, d'après Retzius. Elle a les épillets courts & ovales, comme ceux des briza , mais les valves font aiguës & en carêne. Sa panicule eft un peu droite. Flle eft compofée de fleurs, dont les inférieures , au nombre de quatre à chaque épillet, font renfermées dans un calice à quatre valves. ( Ne feroient-ce point des fleurs avortées ?) Dans les fleurs fupérieures le calice n'eft qu'à deux valves, & contient huit, dix & douze fleurs. Cette plante croit dans l’Inde. J'ai vu dans lherbier du citoyen Lamarck un exemplaire de cette plante, ou du moins qui me aroît devoir lui appartenir. Les feuilles font très- Lies comme celles de l’uniola paniculata, Linn. rudes à leurs bords, r:pprochées, & enveloppant Ja tige jufqu’à la panicule. Cette plante a été rap- portée de la Caroline par le citoyen Michaux. Elle doit être renvoyée aux urio/a. Go. PATuRIN feffile. Poa fefilis. Lam. Poa fpiculis linearibus , feffilious , ercétis ; flof- Botanique, Tome V. PAT 89 culis numerofis , culmo ereëto, Lam, Illuftr. Cener. n°. 1006. Poa (chinenfis). Burm. F1. Ind. tab. 11. fig. 3. — Non poa chinenfis. Linn. Il n’eft pas poffible que cette efpèce puiffe être le poa chinenfis de Linné, quoique Burman l'y rap- porte. La figure qu’il en donne nous offre des fleurs très-nombreufes , de cinquante à foixante & plus, tandis que Linné ne lui en attribue que quatre , & ajoute qu’elles ne vont pas jufqu’à fept, & que la panicule eft ramifiée. Les tiges font fimples, droites, hautes d’un pied , garnies de feuikes larges , ai- guës , dont la gaîneeft tres-courte. La panicule eft compofée d’épillets fefiles, droits , linéaires , d’en- viroh fix lignes de longueur , folitaires ou-réunis plufieurs enfemble. Cette plante croit dans l’Inde. Je viens de m’appercevoir que Linné, dans fon mantiffa , rapportant fon poa chinenfis à la figure donnee par Burman , il faut alors fuppofer que fa defcription avoit été faite d’abord fur un mauvais échantillon, dont les épillets, dépouillés de leurs fleurs , n'en confervoient que quelques-unes à leur extrémité, 61. PATURIN glutineux. Poa glutino/a. Poa paniculä patente , ftri&ä ; fpiculis fubnovem- floris , hirfutiufeulis , olutinofis ; culmo fimplict , foliis Jubpilofis. Swartz. Fior. ind, occid, vol. 1. p. 214. Id. Prodr. p. 26. — Lam. 1]l. Gen. n°. 1009. Poa tremulo affine , paniculatum , elegans ; mi-. nimum,? Sloan. Cat. p. 34. — Jam. Hift. 1. p.114. tab. 71. fig. 2. — Raï. Hift. 3. p. 633. Cette plante a destiges hautes d’un à deux pieds, prefque fimples, foibles, glabres, cylindriques , filiformes , géniculées à leur partie inférieure , gar- nies de feuilles courtes , linéaires , aiguës , ou- vertes, couvertes de poils rares, plus abondans fur les gaines, qui font vifqueufes , ainfi que les feuilles. La panicule eft terminale, d'environ deux pouces de long, droite , un peu velue , compofée de rameaux alrernes, écartés , fimples. Les épillets font peu nombreux , de couleur purpurine , pédi- culés , environ de trois à fix fur chaque pédoncule commun. Les valves calicinales font très-petites , aiguës , carénées , renfermant fept à neuf fleurs. Les valves de la corolle, un peu plus grandes que celles du calice, font ovales , aiguës , comprimées, & vues à la loupe elles fone ciliées intérieurement & denticulées fur leur dos : elles contiennent trois filamens très-courts , terminés par des anthères d’un pourpre foncé. Les fligmates font blancs & velus, les femences très-petires & arrondies, Cette plante croit dans l'Inde. Quoique Swartz rapporte cette plante à la figure donnée par Sloane L. C., elle me paroît différente. Celle de Sloane a les tiges M 90 P AT fortes & non filiformes , fa panicule étalée , de fix à huit pouces de long , chargée de beaucoup de fleurs. Les feuilles & leur gaïne font glabres & fort longues. Ces caractères font contraires à ceux que prefente Swartz. 62. PATURIN ponétué. Poa punduta. Linn. Poa paniculä diffufa, fpicxlis duodecimforis ; flo- rbus diaphanis ; lavious , punéto intès fufco. Linn. f. Suppl. p. 109. Ses tig:s font droites , hautes d'environ un pied & demi, liffes, de la groffeur d’une plume de pi- geon., renflées à leurs articulations , & fouvent au nombre de trois fur lz même pied. Les feuilles font rudes en deflus , liffes en déffous , plus longues que lés-articulations , fcabres à leurs bords & char- g£es de quelques poils rares vers leur bafe : leur gaine eft life & fon orifice eft dépourvu de mem- brane. La panicule eft ample & reffemble beaucoup à celle du milium effufum , Linn. Lorfque les pé- doncules font dépouillés de leurs fleurs , ils fe rap- prochentdu rachis en forme de grappe. Les épillets fontlifies, lancéolés, & contiennentenviron douze à quatorze fleurs diaphanes , marquées en dehors d'une nervure verdatre vers chacun de leursbords, & intérieurement d’un point brun. Les valves de la corolle font ovales, lies , acuminées , femblables à celles du calice. Cette plante croit naturellement fur les côtes du Milabar. 63. PATURIN de Bade. Poz badenfis. Willd. Poa panicula confertâ , ovatä ; fpiculis undecim- foris diflichis , ovaris, bafi pubefcentibus. Wild. Spec. Plant. tom. 1. p. 392. Poa badenfis. Haenke. Cette graminée forme un gazon épais, du milieu duquel s'élèvent des tiges droites, très-fimples, garnies à leur bafe de feuilles glabres , linéaires , longues à peine de deux pouces ; les caulinaires n'ont pes plus d’un demi-pouce de long. La pani- culeeftovale , reflerrée ; elle contient environ une douzaine d'épillets ovales. Les corolles fonraiguéës, fans nervures, pubefcentes à leur bafe , d’un violet brun & membraneufes à leurs bords. Cette plante croit fur les rochers , dans les environs des eaux chaudes de Bade , dans la Bañle-Autriche, % 64. PATURIN du Japon. Poa japonica. Thunb. Poa panicul patulä , capillari; fpiculis feptemfloris foliifque glabris, culmo ramofo. Thunb. Flor. Jap. P- 51. — Lam. Illuftr. Gen. 1010.— Willd. Spec. Plant. vol. 1. p. 394. Ses tiges font droites , ftriées , glabres , cylin- driques , feuillées dans toute leur longueur , ra- meules , hautes de deux pieds & plus, garnies de feuilles étroites , triées , enfiformes , plus courtes que les tiges ; glabres , munies de longues gaines PAT fans poils à leur orifice. La panicule eft droite, ouverte, très-rameufe, longue d’un pied , divifée en pédoncules capillaires , flexueux , ramifés , portés fur un rachis anguleux , glabre , ftrié. Les épillets font glabres , prefque tranfparens , com- potés de cinq.à neuf Aeurs agpuyées fur des pé- dicules courts & capillaires. Cette planté croît au Japon : eile a quelques rapports avec le roa capil- laris , dont elle difère par fes feuilles toutes gla- bres , fans poiis à leur orifice ; par les épillecs éga- Een glabres , par fes tiges droites & bien plus autes, 65. PATURIN brizoide. Poa brigoides. Lmn. f. Pou paniculä racemofä ; fpiculis ovatis, compreffis ; oëto feu novemfloris; culmo compreffo. Linn. f. Suppl. p. 110. — Lam. Illuftr. Gener. n°. 1007. Briza ( capenfis) , fpiculis ovatis , decemfloris ; paniculä coarëtarä. Thunb. Prodr. 21. — Willd. Spec. Plant. com. 1. p. 404. ‘ Cette plante a les tiges comprimées , n'étant prefque feuillée qu’à fa bafe. Sa panicule eft ref- ferrée & prefqu’en grappe. Les épillets font ovales, comprimés , de la grandeur de ceux du briza media de Linné , contenant environ dix à douze fleurs portées fur des pédicules très-fimples. Les valves font jaunes, & leur fommet de couleur purpurine. Ses épillets varient , felon Willdenow ; ils font quelquefois du double plus grands, & contiennent alors depuis fept jufqu’à quatorze fleurs. GG. PATURIN barbu. Poa barbara. Thunb. Poa paniculä patulà , capillari ; fpiculis fexfloris oblongis ; glumis glabris , earinatis. Thunberg. Flor. Jap. p. jo. tab. 10. — Willd. Spec. Plant. vol. 1. Ps391e Cette plante a desracines filiformes, fafciculées. Il s’en élève une tige fimple , droite , glabre, cy- lindrique , haute de huit à dix pouces , garnie de feuilles étroites , linéaires , très -rétrécies à leur fommet , terminées par une pointe fétacée , rou- lées fur leurs bords , glabres & plus longues que les tiges. Les articulations des tiges font barbues. La panicule eft oblongue , ouverte , compofée de pédoncules capillaires , fimples ôu un peu ramifiés ou fimplement bifides : ces ramifications font al- ternes, glabres & flexueufes; elles foutiennent des épillets glabres, oblongs , fouvent couleur de rouille , contenant de cinq à fept fleurs. Les valves calicinales font glabres & carénées ; celles des fleurs , par leur écartement & la faillie de leur fommet , font paroître les épillets comme denti- culés. Cetre plante croît au Japon. © 67. PATURIN penché. Poa nutans. Retz. Pou panicu!à contraëtä, apice nutante , fpiculis de- PAT cemfloris , valvulis reverfis. Retz. Obferv. 4. pag. LAN enf4e Ses tiges font fimples, droites, cylindriques , hautes de deux ou trois pieds, garnies de feuilles courtes & étroites. La panicule eft étroite, ref- ferrée , réfiéchie à fon fommet, & compofée de rameaux vorüciilés, qui fupportent des épillets renfermant enviran dix fleurs linéaires , un peu rougeätres ou d'un blanc verdâtre. La valve ex- térieure &e la corolle eft rabatrue en dehors, tant à fes bords qu’à fon fommet. Cette plante croît dans l'Inde , fur le bord des chemins, & dans les champs de riz les moins fubmergés. Elle a été dé- couverte à Tranquebar par Kœnig, qui l’a com- muniquée à Retzius. 68. PATURIN pâle. Poa pallens, Poa paniculé elongatä, fubcoarttatä; fpiculis cir- citer cuodecimfloris; foliis longiffimis , caule com- prefe. (N.) Cette graminée s'élève à environ deux pieds fur une tige glabre , liffe , comprimée, formant eux angles latéraux, oppofés, & même un troi- fième fur le dos un peu bombé des tiges ; ce qui la fait paroître comme triangulaire. Les feuilles font très-longues, liffes, étroites, aiguës , nues à l’orifice de leur gaîne. La panicule eft longue de fix à huit pouces, compofée de rameaux verticil- lés, nombreux, très-rudes au touch2r, rappro- chés de Ja tige, divifés en pédicules filiformes qui foutiennent des épillets très-comprimés, gla- bres, d’un jaune pâle, luifans, contenant de huit à douze fleurs, dont les valves font aig'ës, pref- que tranfparentes, membraneufes à leurs bords. Cette plante a été recueillie à Bueños-Ayres par Commerfon. Elle approche du poa pratenfis. (VW. f. in herb. Juffieu. ) 69. PATURIN verticillé. Poa verticillata. Ca. Poa paniculata | panicula ramis verticillatis, flexuofs ; fpiculis fubulato-compreffis. Cavan. Ic. 1. P: 63. tab. 93. Poa paniculä patente, capillart , flexuofä; fpiculis undecimfloris , lineari-fubulatis. Willd. Spec. Plant. tom. I. p. 393. Ses tiges font couchées à leur bafe, flexueufes dans une partie de leur longueur , & ont fouvent plus d’un pied de haut , garnies de fcüiiles plan:s, glabres , aiguës , garnies d’une touffe de poils fins à l’orifice de leur gaîne. La panicule eft étalée, compofée de rameaux capillaires, flexueux , ainfi que le rachis ; verticillés , ramifiés vers leur fom- met , fupportant des épillets nombreux , très- étroits, comprimés, fubulés, contenant environ dix fleurs , dont les valves, furrout celles des feurs inférieures , font très-caduques. Cavanilie rappro- PAT 91 che cetts plante du poa eragroftis ; Linn. dont elle diffère par les rameaux de fa panicule, beaucoup plus longs. Elle à aufli de très-grands rapports avec notre poa afpera, avec lequel je DAEPE la GAAPATeE ne connoiffant pas la plante de Cava- nille. | 70. PATURIN lanugineux. Poa lanuginofa. Poa panicul fubfpicaté , coarétaté ; fpiculis latif- fimis, fubdecemfloris ; glumis corolla extùs valdè La- nuginofis , mucronatis. (N.) Cette graminée efl remarquable par fes épillets très-élareis, & le duvet lanugineux & abondant qui revêt les valves des corolles. Sa tige eft gla- bre, prefque cylindrique, haute, garnie de feuil- les liffes, dures, ftriées, aiguës , munies à l’ori- fice de leur gaine d’unelongue membrane blanche & tranfparinte. La panicule eft refferrée en un épi denfe , comprimé, obtus, compofé de ra- mifications de même forme. Les pédoncules font courts, rudes au toucher, divifés en d’autres pé- dicules qui foutiennent des épillets d’un jaune brillant mélangé de blanc, très-comprimés, OVa- les, élargis, obtus: Jes valves font ovales, aiguës, mucronées , membraneufes à leurs bords ; celles de la corolie font chargées d’un duvet très-abon- dant, lanugineux, blanchâtre. Cerre plante a été recueillie à Monte-Video par Commerfon. CP. in herb. Juffieu.) Son duvet lanugineux la rappro- che des faccharum. 71. PATURIN mucroné. Poa mucronata. Poa paniculä d'ffufé, fpiculis lanceolatis, 12-18 foris ; foliis latiffimis , longè mucronatis. (N.) Cette graminée a des t'ges-hautes de deux à trois pieds, cylindriques , très-liffes , droites , garnies de feuilles prefque dans toute leur lon- gueur , glabres , larges de près d’un pouce , pref- qu'ovales , lancéolées , rétrécies à leur fommet en une longue pointe aiguë, un peu plus longues que leur gaîre , dont l'orifice eft nu. La panicule eft - très-étalée, compofée de rameaux longs, fim- ples, flexibles , liffes, fupportant des épillets comprimés , lancéolés , oblongs, trèsbliffss, ob- tus, contenant de douze à dix-huit fieurs au moins, verdâtres, dont les pédonculés font courts & ca- pillaires ; les valves font obtufes, glabres, mem- braneufes à leurs bords. Cette plante croit en Afrique. ? (W./f. in herb. Juff. ) * Efpèces moins connues. * Poa (rubens), paniculä patulä, fpiculis [us- guadrifloris; corolla glumä exteriort guinquenervia ; culmo eretto , compreffo. Wild. Spec. Plant. tom. 1. p- 389. Poa rubens , paniculä patulé; dv ovatis, tre 1} 02 PAT vel quinquefloris acutis , glabris'; culmo tri vel qua- dripedali, bafi incurviufeulo'compreffo ; foliis laiis, brevibus. Mœnch. Method. 187. Il faut bien diftinguer cette efpèce , qui nous eft inconnue, de celle qui a été décrire fous le même nom, n°. 43. * Poa (anceps), paniculä diffufé ; fpiculis quin- gtefloris , aoutis , bafi pubeftentibus; culmo ancipiti. Foriter. Prodr; n°. 434 * Poa (racemofa }, paniculé coaritatä ; fpiculis ovatis, névemfloris ; pedunculis brevifimis. Yhunb. Prodr. 21. RES: à CE * Poa (cyperoides), paniculis fpicato-gloméra- ts, fpiculis undecimfloris, culmo rämofo , foliis fubu- laris. Vhunb: Prodr. 22. * Poa (farmentofa), pariculä coarélatä; fpiculis lanceolatis, decemfloris ; culmo farmentofo. Thunb. Prodr. 22. *° Poa (ftriata ), paniculä patente; friculis ovatis, fubdecémfloris; culmo repenté. Thunb. Prodr. 22. Ce n’eit point celle décrite fous ce nom dans les Tlluffrariors des Genres ; Lam. & dans ce Diétion- paire. * Poa (filiformis), paniculä patente; fpiculis acuiis , quadrifloris ; foliis filiformibus. Thunb. Prodr..21. * Po (bifaria), fpiculis feffilibus, diftichis; in- J'ertoribus rémotis , reëtis; fuperioribus approximatis, recurvatis. Wahl. Symbol. 2, P+ 19. * Poa (bromoiïdes), fubficata ; fpiculis lanceo- latis, vigintiquinquefloris 5 inferioribus brevè pedicel- datis, fuperioribus [ifilibus; foliis bifariis , involu- tis. Wahl. Symbol. 3. p. 10. * Poa (glomerata), pariculä fpicaté, glome- ratà; Jpiculis quadrifloris , corollis ciliatis. Thunb. Prodr. 22. * Poa ( gmelini ), raniculà diffufä; fpiculis tri- floris , glabris ,-comprefis; culmo afcendente ; foliis glabris, anguflis, nervofis & mollibus. Roth. 2. p. 124. — Gmel. tab. 332. — Koœl. Defcript. Gram. P: 161. * ‘Poa ( ferotina) , paniculé diffufä ; fpiculis fub- guinquefloris , glabris , coloratis; culmo ereëlo, tereti. Koœl, Defcript. Gram. 173:— Ehrh. Gram, 82.— Hoffm. 42. * Poa( fimplex ), paniculà diffufä; fpiculis re- motis, trifloris; calicibus infertoribus unifloris ; culmo ereélo, angulato. Walt. Carol. p. 79. * Poa (nitens) , paniculé diffufä, calicibus tri- floris, glaberrimis; floftulis majoribus. Weber. Suppl. FI. Hols. p. 2. * Poa ( planiculmis ), paniculé coarétaté , calici- PAT bus fibjuaëriflons; glumis foralil us, dorfo rubefcen- tibus ; culmo compreffo. Weber. Suppl. Flor. Hols. PÉET * Poa( multiflora ), culmis fimplicibus , erechis; friculis linearibus ; Jubrovemfloris. Forsk. Flor. Ægypt-Arab. p. 21. Briga eragroflis, fecundüm Wahl. Symbol. 2. p. 20. * Poa (rhenana ). Kœæl. Defcript. Gram. 196. * Poa (intermedia}), paniculä fecundä& , obliquä; Joiculis musicis, fublinearibus ; compreffis ; foliis planis. Kœl. Defc:ipt. Gram. 203, * Poë ( curvata). Kœl. Defcript. Gram. 207. * Poa (fubnuda), paniculà laxd , fpicis bifloris; flofeulis calice duplo longioribus , glaberrimis. Gmel. Sy. nat. — Hall. Helv. 2. n°. 1470. An hujus generis ? * Poa (montana) , paniculé ffriéä; fpiculis bi- floris, flofeulis bafi villofis. Gmel. Sy. nat. 181.— Hall. Helv. 2. n°, 1468. Pour terminer nos recherches, fur ce genre fi nombreux en efpèces, parmi lefquelles il a été fait beaucoup de doubles emplois, ou dans lef- uels on en a introduit qui fe retrouvent dans es genres , nous allons les préfenter comme fynonymes, qu'on trouvera rapportés dans cet ouvrage aux efpèces auxquelles nous avons cru qu'ils appartenoient : Voyez, dans ce Diétion- Poa trivialis, Lévfi. É a trivialiss LEYR naire , poa pratenfis. Poa riparie, Wolf. Poa dubia, Leers. Poa pratenfis. Leyf. Poa paluftris. Hoffm. Poa fcabra. Ehrh.Koel. Poa glabra. Ehrh. Poa trivialis. Leers. Poa hurmilis. Ehrh. Koœl Poa muralis. Wibel. Poaftrigofa.? Hoffm.Kol. Poa cafpitofa. Poa gracilis. H. Par. Poa cinerea. Will. Poa trinervata.? Schrad. Poa fylvatica.? Hofim. Poa fefucoïdes. ? Lam. Poa polymorpha. Wibel. Poa paluftris. Poa phleoïdes. Lam. Fefluca phleoides. Desf. Aira criflata, Linn. Phalaris pubeftens. Poir. Aira pubefcens, Wahl. Poa ferotina. Ehrh. un Poa trivialis. ? Pa angufhifolia. Poa annua. Poa glauca. Poa variegata. ŸPoa fylvatica. Poa fpicata. Poa criflata.. PAT - Poa akiffima. Mœnch. Poa criflata.? Leers. Poa flava. ? Linn. Poa falina. Roth. Poa arenaria. Retz. Poa arundinacea. Moœnch }Poa maritima. Poa criftara. Gunn. Poa aquatica, Poa nitida. Poa laxa. Poa arenaria, Poa ferruginea.? Thunb. Poa eragrofhis. Poa amabilis.? Linn. Poa diflicha. Jacq. Cynofurus diftichus. Hof. Poa prolifera.? Swart. Poa rubens. ŸPoa fefleriorces. Poa fquamata. Poa dioica, Mich.mf. Poa hypnoïdes. Poa chinenfis. Burm. Poa fefilis. Poa panicea. Retz. Briza capenfis. Thunb. Poa malabarica. Poa chinenfrs. Poa brigoides. Poa latifolia. Poa rubens. Mœnch. h Poa quadripedalis. Chrh, 8 Poe Judetica. Daë,lis litoralis. Vahl. Poa lictoralis. Efpèces qui ont paru appartenir à d’autres genres. Poa fpadices. Koel. Poa fétacea. Hof. Koœl. Poa gerardi. Allion. Poa triflora. Monch. Fefluca fpadicea. Wild. Cynofurus ficulus. Jacq. Briza cynofuroides, Scop. Triticum unioloïdes.V ah. Triticum brizoides. Lam. Poe ficula. Desf. Poa megaflachya. Koel. Poa dura. Roth. Koœæl. Briza eragroftis. Linn. Cynofurus durus. Lino. Molinia aquatica.Wibel. Poa airoides. Koœæl. ; Ë : 4ira aquatica. Linn. Fefluca phœnicoides. Linn. Triticum hifpanicum. I. Fefluca pungens. Lam. Bromus ramofus. Lion. Synonym. ex Koœæler. Fefluca fluitans. Linn. Fefluca elongara. Fhrh. Fefluca loliacea. Curtis. Willd. Il réfulte de ce tableau, dans lequel il peut bien s'être gliffé quelqu'erreur , difficile à éviter quand on n’a point fous les yeux les plantes des Poa phœnicoides. Kœl. Poa fluitans. Koœl, Poa loliacea. Koel. auteurs , qu'il s’eft introduit bien de la confufion PAV 95 dans ce genre, fi nombreuxen efpèces; & ce dé- fordre ne fera qu'augmenter tant que l’on chan- gera les noms donnés par les auteuis qui ont les premiers fait connoître une plante, qu'on Ja fera paffer fucceflivement d’un genre dans un autre , & furtout qu'on ne fera pas affez réfervé fur l'éta- bliffement des efpèces. Nous n’étendrons pas plus loin ces réflexions que nous avons déjà préfentées ailleurs , mais fur lefquelles il eft bon de revenir. (POIRET.) PAVETTE. Paverta. Linn. Genre de plantes à fleurs complètes, de la famille des crucifères , qui comprend des aibriffeaux dont les fleurs font dif- pofées en corymbe , compofées d'un calice très- etit, à quatre dents ; d'une corolie tubulée dont É lmbe eft à quatre divifions aiguës ; quatre éta- mines dont les anchères, pretque fefhles, font faillances hors de la co:olle; enfin, d'une Paie qui renferme deux femences. Ce genre a de fñ grands rapports avec les ixora, que le citoyen La- marck a cru devoir y réunir. Voyez IXORE dans ce Diétionnaire & dans les I//ufirarions des enres. PAVIE. Pavia. Genre de plantes de la famille des malpighies, Lam. ou de ccile des érables , Juff. quiadesrapports avecles maronniers, «/culus, Linu. % qui comprend des arbres exotiques, dont les feuilles font digitées , les fleurs difpofées en beaux épis terminaux , qui ont pour caractere effentiel : Un calice‘tubulé, à cinq dents; une corolle com- pofée de quatre pétales inégaux & rapprechés , dort des deux fupérieurs plus étroits ; fix à huit étamines très-faillantes ; les flamens droits ; une capfule pyri- forme & nue. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : ; 1% Un calice d'une feule pièce, tubulé, divite à fon orifice en cinq petites dents. 2°. Une corolle compofée de quatre pétales rapprochés, inégaux entr'eux, & dont les deux fupérieurs font plus étroits. 3°. De fix à huit éramines, dont les filamens font droits, capillaires, terminés par des anthères droites. 4°. Un ovaire fupérieur, ovale, rétréci à fs bafe , furmonté d’un ftyle droit, fubulé , terminé par un ftigmate un peu épais. Le fruit eft une capfule ovale, en forme de poire , épaille , glabre , coriace, ponétuée, comme chagrinée , fans pointes ni piquans, contenant deux femences globuleufes , marquées d'une tache cendrée , aflez grande ; l’une des deux [émences avorte aflez fouvent. Pavia eft le nom d’un botanifte hollandoïis. Obfervations. Ce genre avoit été d’abord con- fondu avec celui du maronnier, afculus, Linn. avec lequel en effet il a beaucoup de rapports par la difpofition & la forme de fes feuilles, & par les beaux épis de fes fleurs ; mais il en diffère par beaucoup d’autres caraëtères. Les fleurs, dans le maronnier, ont cinq pétales ondulés, planes, très-ouverts ; les filamens des étamines recourbés; une capfule cornue, globuleufe, armée d'un grand | nombre de pointes dures & piquantes. Dans les pavies la corolle n’a que quatre pérales étroits, rapprochés , fermés à leur orifice ; les filamens des étamines droits, faillans hors de la coroille, ou bien plus courts qu’elle; une capfule glabre, ponctuée ou chagrinée, pyriforme, fans pointes ni piquans. Les efpèces de ce genre que nous connoiffons jufqu'à préfenr, font toutes originaires de l'Amérique. Leur acquifition eft récente, quoi- que la première ait été connue bien avant les deux autres. ESPÈCES. 1. PAVIE écarlate. Pavia rubra. Pavia foliis quinatis, glabris, inaqualiter dentatis ; corollis tetrapetalis ; petalorun conniventium , ungui- bus longitudine calicis. Willd. — Lam, Illuftr. Gen. tab. 273. Æftulus (pavia}, Willd. Arbr. 12.— 14. Spec. Plant. 2,p. 286. Linn. Spec. Plant. Æfeulus foliis quinis, corolla laminis obowatis, ungutbus longitudine calicis. Ait. Hort. Kew.tom. 1. P- 494- Æfculus floribus oétandris. Willich. Ob'erv. 73. — Duroi. Harbk. 1. p.41.— Wangenkh. Amer. 56. — Swart. Obferv. 140. Pavia. Boërha. Lugd. Bat. 2. p. 260. tab. 260. — Hort. angl. 4. tab. 29. — Hort. Cliff. 143. — Roy. Lugd. Bar. 463.— Trew. Chret. tab. 15. — Mill. Dict. n°. 198. — Duham. Arbr. vol.-2. p- 98. tab. 19. Saamouna pifonis , feu filiquifera brafilienfis arbor, digitatis folits, ferratis, florious reucrit purpureis. Plukn. Almag. 326. tab. 56. fig. 4. Un bel épi de fleurs d’un rouge de pourpre rend cette efpèce très-facile à diftinguer des deux autres. Cet arbriffeau peut avoir de quinze à vingt pieds de haut. Les fommités de fes tiges, les pé- tioles, ainfi que les principales nervures des feui]- les, ont une teinte rougeñtre. Ses rameaux font liffes, glabres, ftriés, garnis de fenilles pétiolées, réunies au nombre de cinq à l’extrémité d’un pé- tiole commun, & fupportées chacune par un petit pétiole particulier & fort court : ces feuilles fonc | | PAY lancéolées, un peu étroites, glabres à leurs deux faces, liffes en deffus, plus pales en defous, iné- galement denticulées à leurs bords. Les pétioles font liffes, ftriés, & un peu comprimés latérale- ment. Les fleurs font terminales : elles forment un épi court, un peu denfe, point rameux, fur lequel les fleurs font éparfes, fupportées par des pétioles à peu près de leur longueur, qui la plu- part fe ramifient médiocrement vers leur fommet. Les calices, de même couleur que la corolle, font tubulés, un peu plus longs que la moitié de la fleur; les pétales, d’un rouge pourpre foncé , ont leurs onglets tout-à-fair renfermés dans les ca- lices ; ils s’élargiffent enfuite en une lame pref- qu'ovale. Plufieurs botaniftes, tels que Miller & Van Royen, aflurent avoir obfervé des fleurs males & des fleurs hermaphrodites. Quoi qu’il en foit, les étamines, au nombre de huit, ne font guère plus longues que la corolle , dont l’ouver- ture eft fermée. Le fruit eft une capfule pyriforme, coriace , uniloculaire , contenant deux femences arrondies, l’une defquelles avorte quelquefois. Cette plante eft cultivés depuis un certain nombre d'années dans les bofquets, où elle produit un aflez bel effet vers le milieu du printems. Elle croit naturellement au Bréfil, dans la Caroline & la Floride. D (F.v.) 2. PAVIE jaune. Pavia lutea. . Pavia foliis quinatis , fubtàs ad coffam pubefcen- tibus , aqualiter ferrulatis ; corollis retrapetalis ; pe- talorum conniventium, unguibus calice longioribus. Willd. Æfeulus (flava), Willden. Arb. 13.— 14. Spec. Plant. vol. 2. p. 286. Æfeulus (flava), foliis quinis; corolla laminis cordato-fubrotundis , unguibus calice duplo longiori- bus. Ait. Hort. Kew. vol. 1. p. 494. Æfculus (lutea), corollis heptandris luteis, vif. cofis, claufis; foliis digitatis, ovato-lanceolatis , ferratis. Vangenh. A€t Soc. Nat. Scrut. Berol. 8. p- 133. tab. 6. Cet atbriffeau, affez femblable au précédent par fon port, s'en diftingue par fes fleurs d’un jaune pale, & par la forme de fa corolle remar- quable par les longs onglets des deux pétales inté- rieurs, que términe une lame arrondie & faillante. Les feuilles font, au nombre de cinq, réunies à lexirémité d’un long pétiole commun jaunâtre, frié, légérement anguleux, qui fe divife en pé- tioles particuliers très-courts. Ces feuilles fonc lancéolées , aiguës , mucronées, rétrécies à leur bafe , d’un vert obfcur, un peu ridées à leur face fupérieure ; plus claires , légérement pubefcentes en deffous , particuliérement le long de leur prin- cie nervure; denticulées aflez également à leurs ords. P A V Les fleurs font difpofées en un épi prefqu’en grappe , touffu , étalé ; les pédoncules font un peu plus longs & plus ramifiés que dans les autres ef- pèces, légérement pubefcens & cylindriques. Le calice eft environ de deux tier$ plus court que la corolle ; il eft tubulé, élargi, frié, jaunâtre, di- vife à fon orifice en quatre lobes obtus, arrondis. La corolle, d’un jaune agréable, eft velue, un eu vifqueufe, compofée de quatie pétales, dont es deux extérieurs, plus courts, ont des onglets plus longs que le caiice, & qui s'épanouiffent en une lame ovale; les intérieurs font remarquables par leurs onglets étroits, faillans hors des pétales extérieurs, & fe terminant par des lames aflez - petites, arrondies, conniventes. Il y a fept éta- mines inégales, plus courtes que la corolle, ter- minées par des anthères petites & prefque globu- leufes. Le fruit eft une capfule ovale, pyriforme, contenant deux femences arrondies. Cette plante croit natureliement dans les contrées les plus fep- tentrionales de la Caroline. On la cultive dans les jardins & les bofquets. Ph {W. v.) 3. PAVIE blanc. Pavia alba. Pavia foliis quinatis , argutè dentatis ; fpicis fim- plicibus , floribus parvis , flaminibus corolla mulro longioribus. (N.) C'eft un très-bel arbre dont l'écorce eft life & cendrée fur les jeunes rameaux & le bois blan- châtre. Les feuilles font quinées, pétiolées, ova- les , aiguës, rétrécies à leur bafe , finement den- ticulées à leurs bords, glabres & d’un vert fonce en deflus , légérement tomenteufes & blanchatres en deffous , portées fur de longs pétioles glabres, cylindriques ; les partiels font étroits, courts, un peu comprimés latéralement. Les fleurs les plus etites de ce genre font terminales , rangées le Eee d’un très-bel épi fimple , de huit à dix pouces de longueur ; elles font pédonculées , folitaires : JR ces pédoncuies fe ramifient & portent eux ou trois fleurs écartées de leur axe en angle droit. Le calice eft court, tubulé, évafé en quatre dents à fon orifice , d’un jaune pale, très-glabre ; la corolle eft d’un blanc jaunatre , compofée de quatre pétales dont les onglets font étroits , plus longs que le calice , & s’épanouiffent en une lame ovale & droite. Les étamines font inégales , re- marquables par la finefle & la longueur de leurs filamens, qui dépaffent la corolle de plus du double. Les anthères font petites & inclinées. Cette plante fe cultive au Jardin du Muféum d'Hifloire natu- relle de Paris ; elle eft originaire de l'Amérique feptentrionale : j’en poflède un exemplaire que Bofc m'a communiqué , & qu'il a rapporté de la Caroline. 5 ( F.f.) (POIRET.) PAVILLON dela corolle, ou ÉTENDAR D. Vexil um. C’eit le pétale fupérieur de la corolle papil- PAU 95 lonnacée, qui eft tantôt relevé en dos d’âne , d’au- tres fois tout-à-fait relevé & érendu. Il eft affez ordinairement rayé par l’expanfon des nervures , comme dans l’ononis. PAULINIE. Paullinia, Genre de plantes à fleurs polypétalées , de la famille des favoniers , quia des rapports avec les fapindus & les cardiofpermum , qui comprend des arbrifieaux exotiques , dent les tiges font grimpantes , farmenteufes ; les feuilles binées , ternées , ou ailées avec une impaire , ou furcompotées ; les fleurs difpofées en grappe, dont les pédoncules font folitaires , axillaires , munis dans leur milieu de deux vrilles. Le caractère ef fentiel de ce genre eft d’avoir : Un calice à quatre folioles ; quatre pétales glan- duleux à leur bafe ; trois capfules pyriformes , munies quelquefois de trois ailes faillantes , à trois loges , à trois valves. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur eft compofée : 1°. D'un calice à quatre folioles (cinqfelon Linné), ovales , concaves , perfiftantes , dont les deux ex- térieures font oppofées , & une des intérieures plus grande. 2°. D'une corolle À quatre pérales ovales, oblongs, onguiculés , une fois plus grands que le calice, glanduleux à leur bafe. 3°. De huit écamines dont les filamens fontcourts, mue , rapprochés à leur bafe , terminés par des anthères fort petites. 4°. D'un ovaire turbiné, à troïs angles moufles, füurmonté de trois ftyles courts & fiiformes , que terminent trois ftigmates fimples. Le frairefk une capfule en formede poire, à trois angles moufles , garnie , dans quelques efpèces , de trois ailes faillantes , à crois loges , à trois valves. Les cloifons font tantôt inférées dans les futures des valves , tantôt oppoféesaux valves. La femence eft folitaire , ovale ; marquée à fon ombilic d’une cicatrice à deux lobes. Ce genre porte le nom d’un botanifte fuédois. Obfervations. Depuis Linné , des botaniftes mo- dernes ont cru devoir former deux & même trois genres de celui du paullinia | fondés fur la confi- dération du fruit. Ainfi l’on à renfermé dans les paullinia toutes les efpèces dont les capfules font pyriformes , & dont les pédoncules ne font point garnis de ces larges ailes membraneufes qui for- ment le caraétère du nouveau genre établi fous le nom de fériana. Dans ce dernier , les capfules font également a trois loges , mais affez généralement plus diftinétes en dehors , & formant trois lobes G0 PAU au fommet des larges membranes qui revêtent les pédoncules. Lhéritier , de fon côté, a formé du paullinia di- verfifolia , Jacq. Obferv. 3. tab. 62. fig. 14, qui eft le fapindus chinenfis Linn. f. Suppl. 228 , un genre particulier fous le nom de ko/reuteria , dont les fruits font renfermés dans une membrane véfi- culeufe , renflée , qui s'ouvre à demi à fon fommer. Les feuilles font ailées comme celles des paullinia, mais les tiges & les feuilles font dépourvues de vrilles. Nous en parlerons dans le fupplément, à la lettre K. Pour revenir à la divifion du genre paulliria , fi l'on fuit la progrefion des caraétères du fruit , on les verra prendre infenfiblement le caraétère des fériana , en offrant un comimencement de mem- brane fur les angles de leurs capfules & à leur bafe, comme on pourra le remarquer dans le paulinia meliafolia. D'ailleurs, ces deux genres ont un facies par- faitement femblable dans leurs autres parties. Leurs tiges font farmentenfes , flexibles , grimpantes ; les feuilles alternes, pétiolées, ailées ou ternées, avec une impaire ; les fleurs petites , difpolées en grappes fimples ou paniculées , munies à l'extré- mité de la partie nue de leur pédoncule commun de deux vrilles oppolées , qui fe retrouvent éga- lement fur les tiges dans un grand nombre d’ef- pèces. Enfin les capfules même , parmi les efpèces qu’on a confervées dans Les paullinia , affectent des formes différentes ; elles font élargies fur leurs angles en une membrane épaifle & coriace dans le paullinia bipinnata Jufieu , en forme de bec d’oifeau dans le paullinia vefpertilio , &c. Ces confidérations nous ont déterminés à ne point féparer des plantes qui font rapprochées par tant de rapports , & qui ne diffèrent que par quelques légères différences dans la forme extérieure de l’enveloppe des femences, qui ne peuvent être confidérées que comme de fimples appendices, fans rien changer au caractere effentiel de la fruétification. Il femble d'ailleurs que ces appendices membraneux affcétent parti- culiérement les efpèces de ce genre : on les re- trouve fur les pétioles qu'ils garniflenten partie ou en totalité : on les retrouve même fur les angles des capfules, comme je l'ai déjà dir. Il ne refte donc, pour conflituer les feriana , que le dévelop- pement plus confidérable de ces membranes 8e leur poñition fur le pédoncule des fruits. ESPÈCES. # Capfules fans ailes membraneufes. 1. PAGULINIE ternée. Paullinia eururu. Linn, Paullinia foliis ternatis , petiolis marginatis ; fo- PAU liolis cunciformibus ; obtufis, fubdentatis. Linn. Spec. Plant. 2. p.524. — Mill. Dit. n°. 3. Paullinia foliis ternatis ; foliolis obtufis , vix den- ticulatis | glabris , definentibus in petiolum proprium. - Hort. Cf. 151. : Cururu fcandens ,triphylla.Plum.Gen. 34. Ic. 111. gi 2. Paullinia foliis ternatis, petiolis marginatis. Jacq. Obferv. bot. p. 3. pag. 11. tab. 61. fig. 4. Paullinia (curutu), capfulis pyriformibus , ob- tufis ; folits ternatis ; foliolis oblongis , dentato-fer- ratis , fubacuminatis ; petiolis alatis. Schumacher. A&. Hift. nat. Haf. 3. p. 2. pag. 121. — Willd. Spec. Plant. vol. 2. p. 460. Cette efpèce fe diflingue particuliérement par fes feuilles fimplement ternées. Elle a des tiges flexibles , farmenteufes, grimpantes, lifles , gar- nies de vrilles qui fortent de l’aiffelle des feuilles. Ces dernières font alrernes , ternées , munies de longs pétioles ailés dans toute leur longueur. Les folioles font prefque fefiles , oblongues , aflez grandes , obtufes à leur fommet , quelquefois ai- guës , munies, excepté à leur bafe , de dentelures écartées , acuminées. Les grappes de fleurs fortent avec les vrilles de l’aiffeile des feuilles ; elles ref femblent , ainfi que leurs fruits, à celles du paul- linia curaflavica , maïs les fruits ont la forme d’une poire plus fortement prononcée. Cette efpèce croit particuliérement dans l'Amérique méridionale. (PV. f. in herb. Juff. & Lam.) 2. PAULINIE de Curaçao. Paullinia curaffavica. Linn. Paullinia foliis biternatis , petiolalis omnibus mar- ginatis , ramis inermibus. Jaca. Obferv. 3. tab. 61. fig. 8. — Swartz. Obferv. 1$1. Paullinia foliis biternaris ; fololis ovatis , fubfi- nuatis. Spec. Plant. 2. p. f2$. Paullinia valvulis capfularum femiobcordatis ; fo- liis biternatis ; foliolis creratis , ovalibus , imparibus, ovato-cuneatis ; petiolo intermedio marginato, Schu- macher. Aét. Hift. nat. Haf. 3. p. 2. pag. 123. tab. 11. fig. 2.— Willd. Spec. Plant. vol. 2. p. 461. Paullinia foliis decompofitis , ternauis ÿ caule inermi. Hort. Cliff. 152. Paullinia farmentofa ; foliis ternato-ternatis, ad apices crenatis , infimis minoribus quandôque tantüm auritis. Brown. Jam. 212. Cururu feandens enneaphylla ; fruëtu racemofo , rubro. Plum. Gen. 34. Ic. 111.fig. 1. Cordis indi folio & facie frutefcens , curaffavica , latifolia. Pluk. Alim. 120. tab. 168. fig. 6. Cetre plante s'élève très-haut en ferpentant au- tour des arbres, Ses tiges principales font rudes , un PAU un peu épineufes , flexibles, farmenteufes ; fes ra- + meaux font glabres , fillonnés, de couleur brune, chargés de feuilles alternes, deux & trois fois ter- nées , dont le pétiole commun eft fimple, point membraneux fur fes bords, un peu canaliculé, & oppofé à une vrille bifide à fon fommet. Les folioles font grandes , ovales , lancéolées , aiguës, créne- lées à de grandes diftances , particuliérement vers leur fommet , & portées fur un petit pétiole par- ticulier un peu ailé à fes bords, & qui eft commun aux trois folioles : celle du milieu eft plus grande, lancéolée , rétrécie prefqu’en coin à fa bafe ; les deux latérales plus petites , ovales; la face fupé- rieure eft glabre , luifante; l’inférieure paroît char- gée de petits poilstrès-courts & brillans. Les fleurs font axillaires, difpofées en une grappe très-touf- fue, ayant les folioles de leur calice courtes & prefque rondes , les pétales un peu oblongs , ar- rondis à leur fommet. Le fruit eft une capfule py- riforme , rougeître , à trois côtes, qui fe divife, à l’époque de la maturité parfaite, en trois parties depuis fon fommet jufqu'à fa bafe, & contient dans chaque loge une femence un peu charnue. Cette plante eft très-commune dans les forêts de FAmérique , à Curaçao. 3. PAULINIE des Barbades. Paullinia barbadenfis. Jacq. Paullinia foliis biternatis | petiolo intermedio mar- ginato , reliquis nudis. Jacq. Obferv. 3. p. 491. Paullinia (barbadenfis) , wa/vulis capfularum fe- miovatis , villoffufculis ; foliis biternatis ; foliolis ovalibus , integerrimis , ferratifque coriaceis ; pettolis fubmarginatis. Schumacher. Aét. Hift, nat. Haf. 3. P: 2. Pag-(23. Cette plante a des feuilles alternes , deux fois ternées , pétiolées, compofées de folioles ovales, très-entières , un peu dentées , coriaces, fuppor- tées par des pétioles médiocrement ailés fur la portion comprife entre les folioles; le refte eft nu. Les fleurs font difpofées en une grappe alongée , prefque fimple , garnie de deux vrilles. Les fruits {ont des capfules à demi-ovaies & légérement ve- lues. Cette plante croit en Amérique , aux îles Barbades. 4. PAULINIE polyphylle. Paullinia polyphylla. Linn. Paullinia valvulis capflarum femiobovatis, fo- liis fuprà decompofitis; foliolis ovato-cureatis , apice crenatis, fuprà glabris, fubtàs petiolifque villofis. Schumacher. Aët. Hift. nat. Haf. 3. p. 2. p. 124. — Willd. Spec. PL. vol. 2. p. 462. Paullinia fois triternatis, petiolulis nudïs. Jacq. Obf. 3. tab. 61. fig. 10. — Fabric. Helmft. p.255. Paullinia foliis fupra decompofttis. Linn. Hort. Cliff. 152. Botanique. Tome F. PAU 97 C’eft uh arbrifleau qui s'élève fort haut en s'entortillant par fes branches farmenteufes & flexibles autour des arbres dans les forêts. Ses feuilles font alcernes, pétiolées, amples, ailées avec une impaire, furdécompofées, ayant leurs folioles ovales, cunéiformes, crénelées vers leur fommet, glabres en deffus, velues en deflous ; les pétioles également velus. De l’aiffelle des feuilles fortent des vrilles fimples qui fe divifent en deux à leur fommet. Les fleurs font difpofées en pani- cule ; elles produifent des fruits capfulaires pref- qu’à demi-ovales, fans aile membraneufe. Cette plante fe rencontre dans les forêts de l'Amérique méridionale. F $- PAULINIE cauliflore. Paullinia cauliflora. Jacq. Paullinia foliis pinnatis, glabris; pari infimo ter- nato. Jacq. Ic. rar. 3. tab. 458. — Id. Colleét. 4. p.176. Paullinia (cauliflora), foliis pinnatis ; pinnulé infimä ternatâ; petiolo ad apicem marginato ; bafe nudo; floribus corymbofo-capitatis, axillaribus & ter- minalibus. Willden. Spec. PI. vol. 2. p. 463. Arbriffeau qui s'élève & s’entortille autour des atbres par fes longues branches flexueufes. Ses feuilles font amples, alternes, pétiolées, ailées, compofées de folioles glabres , prefqu’ovales , dont la paire inférieure eft rernée. Les pétioles font nue à leur partie inférieure ; ils s’élargiffent médio- crement en aile vers leur fommet. Les fleurs font difpofées en corymbes capités, dont les uns font terminaux & d’autres axillaires, fitués le long des rameaux. Cette plante vient dans les forêts des contrées les plus chaudes de l'Amérique, vers Caracas. D 6. PAULINIE du Japon. Paullinia japonica. Thuab. Flor. jap. p. 170. Paullinia foliis quirato-pinnatis, petiolulatis, marginatis; caule herbaceo, inermi. Thunb. L.C.— Willden. Spec. Plant. vol. 2. p. 463. Cette efpèce a ure tige herbacée, anguleufe, glabre, fans épines, grimpante, à peine de Ja groffeur d’une tige de rofeau ; elle eft garnie de feuilles alternes, pétiolées , glabres, ailées, com- pofées de cinq folioles, dont les inférieures font ovales, prefque fefliles, longues d’un pouce, à deux ou trois divifions en forme de crénelures ; les.deux folioles intermédiaires font prefque ter- nées, portées fur un pétiole particulier très-court, & m:nbraneux à fes bords; leurs lobes font ovales, entiers ou incifés ; celui du milieu eft di- vifé en crois parties; enfin la dernière foliole eft ailée à fes bords, portée fur un petit pétiole arti- culé & membraneux : les pinnules de cetre foliole font oblongues , bijuguées, à trois ou à cinq di- vifions , dont la dernière cft beaucoup plus grande. Le pétiole qui fupporte les tue deux pouces 08 PAU de long, & reffemble aux tiges. Les fleurs font difpofées en une panicule oppofée aux feuilles; leur pédoncule commun eft de la même longueur que les feuilles, mais les pédoncules partiels font très-courts. Cette plante croît au Japon, où elle a été obfervée par Thunberg, qui l’a recueillie dans l'ile Niphon & ailleurs. La defcription que je viens de préfenter eft de lui. _ 7e PAULINIE tomenteufe. Paullinia tomentofa. Jacq. Paullinia foliis pinnatis | tomentofis ; petiolis infrà foliola nudis. Jacq: Obferv. 1. p. 19. tab. 10. & Obferv. 3. tab. 61. fig. 13. Paullinia foliis pinnatis ; foliolis ovato-rhombeis, repandis, obtufis, tomentofis; petiolis marginatis. Schumacher. A&, Hift. nat. Haf. 3.p. 2. pag. 121. Paullinia foliis pinnatis, petiolis marginatis , fo- \liolis tomentofis. Wild. Spec. PI. t. 2. p. 463. Cette plante a fes rameaux prefque quadrangu- laires, anguleux, ftriés, légérement velus, li- gneux , farmenteux , garnis de feuilles alternes, pétiolées, ailées, compofées de folioles ovales, prefque rhomboidales , d'une grandeur médiocre, ciénelées où finuées à leurs bords, obtufes ou mucronées à leur fommet, épaifles, coriaces, fefbles, glabres & Iuifantes en deffus, pubefcentes en deflous. Les pétioles font tomenteux, nus La à l'infertion de la première paire de folio- es ; ils prennent enfuite une membrane affez large de la mêine fubflance que celle des feuilles. A l'oppofñiuon des feuilles naît une vrille qui fe ra- mifie à fon fommet en deux parties, du milieu de fquelles fort une grappe chargée de fleurs nom- breufes, perices, à peine pédiculées, & auxquelles fu. cèdent des capfules ovales & coriaces. Cette plante croit naturellement dans l'Amérique. Le citoyen Ledru l’a obfervée à Porto-Ricco. ( Fo/ia & for. non fruit. V. [. in herb. Jufieu. ) P 8. PAULINIE tétragone. Paullinia tetragona. Aubl. Paullinia carfulis tricarinatis , tricornibus; foliis pinnatis ; foliolis ovatis, fubferratis, acutis, glabris; petiolis nudis. Schumacher. A. Hift. nat. Haf, 3. par. 2. pag. 120. — Willden. Spec. PI. tom. 2. pag. 462. ; Paullinia (tetragona}, foliis pinnatis; foliolis integerrimis; frutlu trigono, fubalato. Aubl. Guian. vol. 1.p. 355. Cette efpèce a fes tiges farmenteufes, flexibles, tétragones, chargées de feuilles ailées avec vne impaire , compofées de folioles glabres, ovales, aiguës, légérement dentées. Les pétioles, tant communs que partiels, font dépourvus de m2m- brane. Les fleurs font difpofées en grappes, mu- P AU nies À leur bafe de deux vrilles oppofées. Il leur fuccède des fruits marqués fur leurs angles d’une :carêne ou plutôt d’une membrane très-courte en forme d'aile. Cette efpèce croit à Cayenne. Au- blet dit que les habitans la nomment liane carrée. On en fait tremper les farmens dans l'eau, &, après la macération , ils fe féparent en quatre por- tions, avec lefquelles on fait des corbeilles,, des : paniers & de grands chapeaux qui garantiflent de la pluie les nègres qui font au travail. Il y a en- : core d’autres arbrilleaux grimpans qui fervent au ; même ufage. 9. PAULINIE ailée. Paulinia pinnata. Linn. Paullinia foliis pinnaris, foliolis incifis, petiolis marginatis, Linn, Spec. Plant. vol. 1. p. $25.- : Hort. Cliff. 152. — Roy. Lugd. Bat. 464. — Mill. ! Diét. n°. s. — Gaærtn. de Fruit, & Sem.tom. 1. page 382. tab. 79. E — Paullinia capfulis pyriformibus, tricornibus; fois | pinnatis ; foliolis oblongis , obtusè ferratis, acumi- | natis ; petiolis marginais. Schumacher. A@. Hift. | nat. Haf, 3.p.2. pag. 121. — Willd. Spec. Plant. | vol. 2. p. 462. Paullinia foliis pinnatis , petiolis marginatis , fo- : liolis nitidis. Jacq. Obferv. bot. 3. tab. 62. f. 12. | Cururu fcandens pentaphylla. Plum. Gen. 34. Clematis pentaphylla | pediculis alatis ; fruëtu ra- : cemofo, tricoceo & coccineo. Plum. Amer. 76. tab. 91. } Pifum cordatum , non veficarium, Sloan. Jam. | TI. Cururu ape. Maregr. Brafil. 22. — Pifon. Brafil. (114, — Rai, Hit. 1347. C'eft un arbrifleau grimpant, dont les tiges flexibles & farmenteufes font glabres, prefque triangulaires, quelquefois quadrangulaires, mar- | quées de trois angles membraneux , garnies de feuilles alternes, glabres , luifantes, pétiolées , pinnées avec une impaire. Les folioles font dé- : currentes fur le pétiole , légérement pédiculées , grandes , ovales, fermes, coriaces, à larges cré- pelures fur leurs bords, au nombre de cinq fur les rameaux fupérieurs. Les fleurs font petites. Elles naiffent en grappe dans l’aiflelle des feuilles, feffiles fur la partie fupérieure d’un long pétiole commun, glabre, nu dans prefque la moitié de fa longueur , & qui produit deux vrilles oppofées au point où commencent les fleurs. Quelquefois ces grappes font divifées en deux, d’autres fois elles garniffent les pétioles dans toute leur longueur , & les vrilles manquent. Le fruit eff une capfule ovale, pyriforme, coriace , un peuligneufe, fine- | ment ftriée , d’un rouge écarlate ou d’un brun foncé , triloculaire & à trois valves, dont les cloi- fons font très-fines, membraneufes , attachées non aux futures, mais à l'axe. Le réceptacle e% PAU fongueux ; les femences ovales, oblongues , gla- bres , luifantes. Cette plante croît dans les lieux fecs & fablonneux à Saint-Domingue, à la Jamai- que & au Bréfil. D (VW. f. in herb. Lam.) 10. PAULINIE chauve-fouris. Paullinia vefper- sitio. Willd. Paullinia capfulis alatis , als horizontalibus , foliis pinnatis , foliolis ovatis , apice incifo-ferratis, petiolis nudis. Willd. Spec. Plant. vol. 2.p.462.— Schumacher. At. Hift. nat. Haf. 3. p. 2. pag.122. tab. 11.f.1, Paullinia foliis pinnatis ; foliolis ovatis, acumi- natis , incifis; petiolis nudis ; capfulis pedicellatis ; alis horizontalibus , lanceolatis. Swaxtz. Prodr. 64. — Id. Flor. Ind. occid. 2. p. 695. Ses tiges font longues, frutefcentes , farmen- teufes, ftriées, garnies de feuilles aïlées, avec une impaire; glabres, très-liffes , luifantes , al- ternes , compofées de folioles aflez grandes, lé- gérement pédiculées , ovales, mucronées, larges, incifées prefqu’en lobes obtus vers leur fommet; les pétioles font glabres, étroits, un peu com- primés , dépourvus de membrane. Les fleurs font pédiculées , difpofées en grappes prefque fimples dans l’aiffelle des feuilles. Il leur fuccède des fruits remarquables par leur forme. C'eft une capfule prefque coriace , dont les valves font naviculaires, fans cloifons intérieures; chaque future eft garnie d’une aile anguleufe peu faillante qui s’élargit vers -fon fommet, & fe termine à la partie fupérieure -en une efpèce de bec filiforme , acuminé. Chaque Joge contient une feule femence. Cetre plante croit en Amérique, & fe trouve à l’île de Saint- Chriftophe. (Folia non fruë. V. f. in herb. Jufl.)B J'ai vu dans l’herbier du citoyen Lamarck un très-bel individu chargé de fleurs , mais fans fruits, qui m’a paru appartenir à cette efpèce. Les feuil- les font ailées , compofées de cinq folioles ovales, aiguës , quelques-unes rétrécies à leur bafe en pétiole , à crénelures écartées, & arrondies dans prefque route leur longueur , ayant leur face fu- périeure très-luifante , l’inférieure obfcure ; les _pétioles fimples & nus; les fleurs difpofées en épi fimple dans l’aiffelle des feuilles. 11. PAULINIE bipinnée. Paullinia bipinnata. Juff. Paullinia folüs bipinnatis , foliolis ovatis, apice fabcrenatis | capfulis alacis ; apice bilobatis. (N.) C'eft une belle efpèce dont les fruits font ren- fermés dans une capfule qui s’élargit fur fes an- gles en une membrane large, épaifle, & qui fe divife à fon fommet en deux lobes arrondis. Ses rameaux font prefque cylindriques, légére- ment anguleux , flexibles, farmenteux , couverts P À Ù 09 d’un léger duvet d’un roux foncé. Les feuilles font alternes , pétiolées, deux fois ailées , com- pofées de folioles aflez petites, prefque fefliles , ovales , un peu arrondies , quelquefois entières à leurs bords , ou marquées de quelques légères crénelures à leur fommet, ou enfin trilobées. Leur face fupérieure eft glabre, d’un vert foncé, un peu luifant, l'inférieure eft plus foncée , brune ou rouffâtre. Les pétioles font étroits, velus, prefque cylindriques , fans membrane , préfentant dans leurs aiflelles des vrilles ramifiées à leur fommet. Les fleurs font difpofées en grappes gar- nies de vrilles comme dans les autres efpèces. Les pédoncules font velus, furtout vers leur extré- mité; les pédoncules partiels font très-courts, un peu tomenteux , ainfi que les calices. Le fruit con- fifte en une capfule un peu comprimée, relevée en boffe vers fa bafe, à trois loges, dont les bords ou les angles s’élargiffent en une membrane dure, ferme , épaifle , tranchante à fes bords , formant au fommet, au moment de la maturité & par l’écartement des valves, deux lobes arrondis. Les femences font noires, ovales , un peu pul- peufes. Cette plante a été recueillie par Commer- fon à Rio-Janeiro. (W. f. in hero. Jufieu. ) Ses capfules membraneufes commeñcent à rapprocher cette efpèce des feriana. Dans ces dernières ce font les pédoncules qui portent des membranes. Voyez nos remarques fur l’efpèce fuivante. D 12. PAULINIE à feuilles d'azedarackh. Paullinia meliafolia. Juf. Paullinia foliis pinnatis, foliolis ternatis, pe- dunculis fruétibufque fubalatis. (N.) Cette efpèce eft très-remarquable par fes feuil- les affez femblables à celles du melia ayedarach, Linn. & principalement par fes fruits pyriformes À trois angles moufles, garnies fur chaque angle d'une membrane très-courte qui règne également fur les pédoncules, furtout vers leur fommer. Les tiges font flexibles , ligneufes, farmenteu- fes, glabres, ayant l'extrémité des rameaux lésé- rement velue , garnies de feuilles ailées , alternes, pétiolées , minces, dont la plupart des folioles font ternées ou trilobées ; les lobes ou pinnules, ovales, lancéolées , aiguës, denticulées à leurs bords. Leur face fupérieure eft glabre , luifante ; l'inférieure eft chargée de poils très-courts, un peu rouflâtres & luifans. La partie inférieure des pétioles eft nue; à l’infertion des folioles ils deviennent aïlés & membraneux. De l’aiffelle des feuilles fortent des vrilles qui fe ramifient à leur fommet. Les fleurs font ég:lement axillaires, dif- pofées en une grappe, dont la bafe eft nue jufqu'à Pendroit où commencent les fleurs, Là naiflenc deux vrilles oppofées. Les fruits font pyriformes, un peu arrondis, pédonculés, d'un brun obfcur, peut-être rouges Ni} PAU dans leur état vivant; marqués, à l’endroit de la future des trois valves, d’une membrane courte, qui part de la partie fupérieure du pédoncule. 109 L'on voit par ce caraétère comme la nature paffe infenfiblement des paullinia aux feriana, dont on a fair récemment deux genres féparés. Dans les derniers, le caractère générique conffte dans les larges membranes qui garniffent les pédoncules , & qui fe trouvent par conféquent furmontés par les fruits. Ici nous avons un paullinia qui com- mence à nous offrir ce caractère , dont les pédon- cules font légérement membraneux, avec cette différence que les fruits eux-mêmes en font garnis, caractère que n'offrentpasles feriana connus. Cette plante croît au Bréfil, où elle a été recueillie par Commerfon. (W. f. in herk. Jufieu.) *% Capfules garnies d'ailes membranefes. 13. PAULINIE finuée. Paullinia finuata. Linn. Paullinia foliis ternatis, petiolis nudis , foliolis ovato-oblongis. Linn. Spec. Plant. 524. — Jacq. Obferv. 3. pag. 11. tab. 61. fig. 2. Paullinia foliis ternatis, foliolis crenatis, pedun- culis cirrhiferis. Hort. Cf. 152. — Mill. Did. n°. 4. Seriana (finuata), ais capfilarum pofticè dila- zatis, foliis ternatis ; foliolis ovato-lanceolatis, den- ta:o-finuatis. Schumacher. Act. Hift. nat. Hat. 3. p. 2. pag. 126. tab. 12. fig. 1. — Willd. Spec. PI. tom. 2. p. 464. Seriana ftandens, tripkylla & racemofa. PFlum. Gen. 34. Îc: 113. fig: 2. Ses tiges font fillonnées, velues, flexibles & grimpantes, garnies de feuilles alternes, pétio- lées, ternées, compofées de folioles ovales, oblon- gues , épaifles, coriaces, glabres, mucronées à leurs lobes , échancrées , finuées à leurs bords en lobes prefqu’arrondis ou aigus , rétrécies à leur bafe en pétiole , obiufes ou aiguës à leur fommet. Les pétioles font fimples & dépourvus de mem- brane. La floraifon eft en grappes alongées, por- tées fur un pédoncule très-long, nu prefque juf- ‘que vers fon milieu , où commencent les flzurs à l'infertion des deux vriiles oppofées ; les pédon- cules propres font courts , rameux, fupportant un grand nombre de fleurs petites , blanchâtres , auxquelles fuccèdent des fruits capfulaires , dont les pédoncules font munies d’ailes membraneufes, dilatées à leur bafe , où elles forment deux lobes arrondis , terminés à leur fommet par les femen- ces. Cette plante croît dans l'Amérique méridio- pale. D Jai obfervé dans l’heibier du citoyen Lamarck une plante rapportée de Saint-Domingue, qui préfente les caractères de cette efpèce, excepté P A U que les feuilles font toutes obtufes, aïinfi que leurs lobes, tandis que Schumacher, L. C. re- préfente les uns & les autres aigus, & que les lobes font moins prononcés. Je ne connois pas les fruits. 14. PAULINIE divariquée. Paullinia divaricata. Swartz. Paullinia foliis biternaris ; foliolis ovatis , acutis, Jubintegris; petiolis nudis, paniculrs divaricatis , alis- capfularum ovatis. Swaitz. Prodr. 64. — Id. Flor. Ind. occid. 2. p. 696. Seriana ( divaricata ), foliis biternatis ; fokolis ovatis , inteerrimis , fubacutis , lucidis , petiolatis ; petiolis nuais. Schumacher. At, Hiit. natur. Haf. 3. p. 2.p. 126.1aD. 12,1f.2. Cette plante a une tige farmenteule, grim pante , glabre , légérement épineufe, garnie de feuilles altèrnes, pétiolées, aîlées avec impaire, compofée de folioles deux fois ternées, affez grandes, ovales, entières , aiguës, légérement péaiculées; les pétioles communs font glabres, fillonnés ; les partiels font courts, fillonnés, un peu ailés dans leur milieu. De l’aiflelle des feuilles fortent des vrilles folitaires , plus longues que les feuilles; anguleufes, bifides à leur fommet. La florailon eft difpofée en une panicule fituée fur la tige, au même point que les vrilles & les feuilles. Le pédoncule commun eft très-long, garni de deux vrilles oppofées ; fes rameaux font alternes, ouverts, divariqués , foutenant des fleurs blan- chatres , légérement pédiculées. Elles ont un ca- lice de cinq folioles inégales, concaves , oblon- gues, colorées, dont deux plus petites. Les pé- tales, au nombre de quatre, font un peu plus petiès que le calice. 11 leur fuccède des fruits capfulaires, garnis fur leur pédoncule de trois ailes membra- neufes, réunies par leur bord interne, un peu ovales & blanchätres, portant à leur fommet une femence ovale. Cette plante croît naturellement dans les forêts de la Jamaique. F 15. PAULINIE de Caracas. Paulliria caracafana. Jacq. Paullinia foliis biternatis | pettolis nudis. Jacq. Hort. Schænb. 1. p. $2. tab. 99. Seriana (caracafana), alis capfularum pofticè ro- tundatis ; foliis biternatis ; foliolis oblongis , utrinquè acutis , remotiffimis , dentatis ; petiolis nudis. Willd. Spec. Plant. vol, 2. p. 465. Ses tiges farmenteufes s’entortillent autour des arbres ; elles font garnies de feuilles pétiolées, al- ternes , deux fois ternées , compolées de folioles glabres , oblongues , écartées les unes des autres, aiguës à leurs deux extrémités, marquées fur leurs. bords de trois ou quatre dents très-courtes ; leurs pétioles font étroits & point ailés. Les fleurs for PAU difpofées en une grappe paniculée , munie à fa bafe de d2ux vrillss oppofées. Les fruits font capfu- laires, dont la bafe ou les pédoncules font garnis d’aileslarges, membraneufes, arrondies à leur partie inférieure. Cette plante croit à Caracas. P 16. PAULINIE en grappes. Paullinia racemofa. Paullinia alis capfularum pofficè dilatatis , anticè Jublinuatis ; foliis biternatis ; foliolis ovaiis , profurdè ferratis. Seriana (racemofa ). Schumacher. Aët Hift nat. Haf. 3. p. 2. pag. 127. tab. 12. fig. 3. — Will. Spec. Plant. vol. 2. p. 465. Ses tiges font farmenteufes & grimpantes , gar- nies de feuilles alternes , pétiolées, deux fois ter- nées, compofées de folioles inégales , dont les deux inférieures font de moitié plus petites que la ter- minale , toutes ovales, aiguës , profondément di- vifées à leurs bords en dents aiguës. Le pétiole commun eft légérement dilaté en aile. Les fleurs fonr difpofées, à extrémité d’un long pédoncule, en une grappe garnie à fa bafe de deux vrilles op- pofées. Le fruit ei fupporté par un pédoncule propre, garni de trois ailes minces, membraneufes, arrondies & dilatées à leur bafe. On rencontre cette plante en Amérique, à la Vera-Cruz. B 17. PAULINIE à grappes fimples. Paullinia fpec- tabilis. . Paullinia capfularum alis pofficè dilatatis , foliis biternatis > foliolis obovatis , terminalibus , retufis ; petiolis alatis. Seriana (fpeétabilis). Schumacher. A&. Hift. nat. Haf. 3.p. 2. pag. 127. tab. 12. fig. 4. — Wiild. Spec. Plant. tom. 2. p. 465. Cette plante a des tiges fouples , flexibles , li- gneufes , garnies de feuilles deux fois ternées, al- ternes , pétiolées , compofées de folioles très-en- tières , inégales , dont les latérales prefqu’aiguës, & la terminale plus grande , obtufe & fouvent échancrée à fon fommer. Les pétioles , tant com- muns que partiels, font tous dilatés fur leurs bords en une aile élargie dans fon milieu , plus étroite à fes deux extrémités. La floraifon eft difpofée en une grappe fimple ou prefque fimple, fur un lang pédoncule axillaire, garni à l’infertion des feuilles, de deux vrilles oppofées ; les fleurs font prefque fefiles : il leur fuccède des fruits capfulaires portés fur une triple membrane en forme d’aile , élargie à fa bafe. Cette plante croit en Amérique & a beaucoup de rapports avec le paullinia mexicana. Lino. h 18. PAULINIE du Mexique. Paullinia mexicana. Lino. Paullinia foliis biternatis , petiolis marginatis ; foliolis ovaris, incegris, Linn. Spec. Plant. ÿ25. — PAU Schumacher. A&. Hift. nat. Haf. 3. p. 2. pag. 124. tab. ur. figr3. 101 Paullinia foliis ternato-decompofitis , caule acu- leato. Hort. CH. 152. Seriana (mexicana), foliis birernatis ; foliolis obovatis ,integerrimis , omnibus emarginatis ; petioiis a'atis, racemis compofrcis, Wild. Spec. Plant. vol. 2. P- 465. Quanhomecaïl. Hernand. Mex. 239. 1 ef difficile de prononcer fur cetre efpècs, dont les fruits n’ont été ni vus ni décrits par aucun des auteurs qui en ont parlé. Sices fruits font ailés, elle différeroit peu du paullinta fpectabilis , &z je feroiïs fort porté à croire que ces d’uxefpeces n'en font qu'une. Elles ne font diftinétes , d’après les caractères qu'on leur afigne ( les fruitsexceptés ), qu'en ce que celle-ci a routes fes folioles obtufes, échancrées à leur fommer , & fes grappés rami- fiées. File reflemble , pour les autres pirties , au paullinia fpeitabilis. ( Voyez certe efpèce. ) Elle croit naturellement au Mexique. F 19. PAULINIE à feuilles étroites. Paullinia an- guflifolia, Paullinia foliis biternatis ; foliolis lineari-lanceo- latis, integerrimis, acutis ; petiolis alatis. Seriana(anguftifolia). Willd. Spec. Plant. vol.2. p. 160. Paullinia mexicana. Linn. — Jacq. Obferv. 3. p. 11. tab. 61. fig. 5. Seriana fcandens , enneaphylla & racemofz. Plum. Gen. 34. Îc. 113. fig. 1e Linné avoit réuni cette efpèce avec le paulliria mexicana. Willdenow penfe qu’elle forme une ef- pèce diftinéte , particuliérement par fes folioles linéaires , lancéolées , aiguës, & non pas en ovale renverfé, & échancrées au fommet; de plus, les pé- tioles font non-feulement ailés , mais encore arti- culés , & les grappes font finples , tandis qu’elles font ramifiées dans le paullinia mexicana. Les viges font grimpantes & farmenteufes ; les feuilles al- ternes , deux fois ternées , compofées d'environ neuf folioles ; les fruits capfulaires , membraneux à leurs pédoncules, Cette plante croit dans l’Amé- rique feptentrionale. F zO. PAULINIE lupuline. Paullinia lupulina, Paullinia alis capfularum femi - ovalibus ; foliis biternatis, crenatis, fubrès ferrugineis ; foliolis ter- minalibus , fubrhombeis , lateradibus , ovatis ; peciolis fubulatis. Seriana (}upulina). Schumacher. A€. Hift. nac. Haf. 3.p. 2. pag. 127. tab. 12. fig. 5. — Willd. Spec. Piant. vol. 2, pag. 456. Cette plante a des feuilles alternes, pétiolées , PAU deux fois ternées , compofées de folioles inégales, crénelées, ferrugineufes en deflous, fimples à leur bafe , dont les bords font enfuîte crénelés en dents aiguës ; les folioles inférieures & latérales font ova- les, plus petites ; la foliole terminale eft un peu plus grande & de forme rhomboïdale. Les périoles font légérement ailés, furtout la portion comprife entre les folioles. Les fleurs font difpofées en une grappe prefque fimple , munie de deux vrilles op- pofées. Les fruits font ailés à leur bafe par l’épa- nouiflement d’une triple membrane à demi-ovale. Cette plante croît dans l'Amérique. D 302 21. PAULINIE Juifante. Paullinia lucida. Paullinia alis capfularem femi-ovalibus, foliis br- zernatis ; foliolis ovatis , acuris , ferratis ; petiolis fubnudis. Seriana (lucida). Schumacher. At Hifft. nat. Haf. 3.p. 2. pag. 128.— Wilid. Spec. Plant. vol. 2. p. 466. \ Cette plante a des tiges flexibles & grimpantes, garnies de feuilles pétiolées , alrernes , deux fois ternées , compolées de folioles ovales , aiguës, inégales, dentées en fcie , luifantes vers leur fom- met. Les pétioles font prefque nus, n'ayant qu'une membrane très-étroite. Les fleurs font difpofées en une grappe paniculée , garnie de deux vrilles oppofées à la bafe des fleurs. 11 leur fuccède des fruits capfulaires , ailés & membraneux fur leur pédoncule, & dont les membranes font à demi- ovales. Cette plante croit dans l'Amérique , à l'ile de Sainte-Croix. 22. PAULINIE triternée. Paullinia triternata. Linn. Paullinia foliis triternatis, petiolis marginatis. Linn. Manif, 236. — Jacq. Amer. 110. tab. 180. fig. 32. — Id. Obferv. botan. 3. p. 11. tab. 62. fig. 11. Seriana (triternata ), foliis triternatis; foliolis ovatis, obtufis, repandis ; petiolis alatis , racemis paniculatis. Willden. Spec. PL. tom. 2. p. 466. Seriana frutefcens, polyphylla & racemofa. Plum. Gen. 34. Ic. 112. Cordis-indifolio & facie, frutefcens, portoricenfis. Pluk. Almag. 120. tab. 168. fig. 5. Cette plante grimpe aux arbres jufqu’à la hau- œur de vingr pieds. Ses tiges font farmenteufes, glabres, profondément fillonnées, prefque cylin- driques, garnies de feuilles alternes, trois fois ternées, luifantes , très-nombreufes, dont les pé- uo'es font canaliculés. Les folioles font fsfiles, très-variables dans leur forme, les unes aiguës, les autres obtufes, arrondies à leur fommet, ovales, plus ou moins élargies, dentées inégale- ment vers leur fommet, rétrécies en pétiole à leur bat ; les latéraJes font prefque rondes ; chaque P A V feuille ternée eft munie d’un pétiole particulier légérèment ailé. Les fleurs naflent, en très-grand nombre , fur des grappes axillaires fouventdivifées en deux ou trois branches nues à leur bafe, & munies de deux vrilles oppofées à leur point de divifion. Ces fleurs font alternes, petites, médio- crement pédiculées, blanchätres; elles ont les folioles de leur calice très-ouvertes, concaves, ovales, obtufes; les pétales ont à peu près la même forme, mais ils font un peu plus grands. Les fruits forment une capfule à trois lobes bien diftinéts , dont la bafe eft garnie de trois ailes lar- ges, membraneufes & tranfparentes : le réceptacle elt velu. Cette plante croît naturellement en Amé- rique, dans les forêts de Saint-Domingue. ( . f. in herb. Lam.) J'ai vu, dans l'herbier du citoyen Juffieu, fous le nom de férjania fubdentata, Juff. une plante très-voifine de celle-ci, rapportée de Saint-Do- mingue par de Lérang; elle a les feuilles triter- nées, épaifles, un peu tomenteufes, rouffâtres en deflous, d’un vert luifant en deffus, légérement dentées à leurs bords. La difpofition des fleurs , la forme des fruits, font à peu près les mêmes que dans l’efpèce ci-deffus mentionnée. : Le Paullinia triternata eft vulgairement appelé, à Soint-Domingue, Liane à porfil. On prétendoit que les fauvages s’en fervoient pour empoifonner leurs flêches : cette affertion paroit dénuée de fon- dement. Les nègres l’emploient aujourd’hui pour enivrer les poiflons, & ce moyen leur procure une pêche abondante. Le poiflon pris de cette manière n’occafionne aucune incommodité. * Efpèces bien moins connues. * Panllinia (nodofa}, foliis ternatis, periolis nudis, foliolo medio obovato. Jacq. Obferv. 3. pag. 11. tab. 62. fig. 3. * Paullinia (carthaginenfis ), foliis biternatis,, petiolis omnibus marginatis, caule inermi. Jacq. Obferv. 3. tab. 62. fig. G. * Paullinia (caribæa), foliis biternatis, petio= lalis omnibus marginatis, ramis aculcatis. Jacq. Obferv. 3. tab. 62. fig. 7. * Paullinia (diverfifolia), fois fuprà decom- pofitis, petiolis marginatis , infimis pinnatis, reliquis ternatis. Jacq. Obferv. 3. tab. 62. fig. 14. (POIRET. ) PAVON. Pavonia. Genre de plantes de la fa- mille des malvacées, qui a beaucoup de rapports avec les Aibifcus, & qui comprend des plantes toutes exotiques , & la plupart frutefcentes, dont les fleurs, de couleur jaune ou écarlate, ont un afpect trés-agréable. Le caractère eflentiel de ce genre eft d’avoir : P A V - Un calice double, dont l'extérieur eff compofé de : plufieurs folioles ; dix fligmates & une capfule à sing valves monofpermes. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un double calice, l'extérieur compofé de pluñeurs folioles, lintérisur d'une feule pièce, dont la moitié fupérieure eft à cinq divifions. Ces calices font perfiftans. 2°. Une corolle à cinq pétales ouverts, arron- dis, rétrécis à leurs onglets, atrachés par leur bafe au tube qui fupporte les étamines. Ce tube environne l'ovaire, s'élève en forme de colonne, enveloppe le ftyle, & foutient les étamines tant à fon fommer qu’à fa furface. 3°. Des éramines nombreufes, dont les filimens font très-courts , attachés fur le tube , & terminés par des anthères réniformes. 4°. Un ovaire fupérieur, globuleux, fillonné, furmonté d’un ftyle fimple, & terminé par huit ou dix fligmates. _Le fruit confifle en cinq capfules rangées circu- lairement dans l’intérieur du calice ; chaque cap- fule eft bivalve, à une feule loge, & ne contient os femence oblongue , aiguë & rétrécie à fa afe. EsPÈCESs. 1. PAVON épineux. Pavonia fpinifex Will. Pavonia foliis ovatis, acuminatis, fubcordatis, duplicato-dentatis ; pedunculis axillaribus, calice heptaphyllo , capfulis quadriariflatis | ariflis diver- gentibus. Willd. Spec. PI. vol. 3. p.835. Pavonia caule arborefcente; foliis ovato-lanceola- tis, inaqualiter dentatis; tubo & fhigmatibus decum- bentibus , capfulis ariflatis. Cavan. Differt. 3. p. 13 Be tab. 45. fig. 2. Hibiftus (fpinifex), fois cordatis, crenatis, indivifis; capfulis fpinis extantibus. Linn. Spec. PI. vol. 2. pag. 978. — Jacq. Amer. 176: — Hort. tab. 103. Abutilon americanum fruticofum, folio fabrotundo, flore luteo, fruëfu aculeato majore. Plum. Catal. Spec. 2. — Burm. Icon. 1. Abutilon poluftre, flore luteo , fruttu aculeato ma- jore. Plam. Mf. tab. 4. fig. 11. Bichierva. Surian. Herb. n°. 369. $ Cette plante a une tige rameufe , arborefcente, qui s'élève, par la culture, jufqu'à la hauteur de quatre pieds, garnie de feuilles légérement. pé- PA tiolées, un peu fcabres, ovales , lancéolées, quel- quefois en cœur, inégalement dentéess en leurs bords, acuminées, & munies à leur bafe de fii- pules droites, lancéolées , étroites. 109 Les fleurs fortent de l’aiffelle des feuilles; elles font folitaires, fupportées par un pédoncule plus court que les feuilles, mais plufieurs fois pius lez que les périoles : d'abord il eft droit, mais vers l'époque de la maturité il s'écarte de larige , avec laquelle il forme un angle droit. Chaque fleur eit compofée d’un calice extérieur à fept folioles li- néaires , aiguës, ouvertes; l’intérieur eft à peu près de l1 même longueur, découpé, à fen orifice, en fegmens larges, aigus & ciliés. La corolle eft grande, d’un jaune foncé; elle renferme des éta- mines nombreufes, éparfes fur la furface du tube, qui fe réfléchit en dehors ; elles font terminées par des anthères réniformes. L’ovaire eft ovale, furmonté d’un fiyle qui fe divife à fon fommer en huit fligmates velus & globuleux. Il lui fuccède un fruit renfermé dans le calice, compofé de cinq capfules, à trois côtés peu marqués ; chacune de ces capfules eft armée de deux épines latérales, courbées en forme d’hameçon , &: une troifième, droite & terminale, qui fe divife en deux longi- tudinalement lorfque les valves viennent à s’ou- vrir. Elles renferment des femences ovales, légé- reiment comprimées. Cette plante croit dans l'Amérique méridic- nale , aux lieux humides & ombragés, proche l4 fource du fleuve Maragnon. On la cultive au Jar- din des Plantes de Paris, où elle fleurit vers le milieu de l’été & au commencement de l'automne, Dans les ferres elle refte en fleurs prefque toute l'année. (.v.) B Il exifte, dans l’herbier du citoyen Juffieu, une variété de cette plante, dont les feuilles font er: cœur & prefque rondes. 2. PAVON arifté. Pavonia'ariffata. Cavarr. Pavonia caule fruticofo, humili; foliis cordatis ; ovato-lanceolatis , crenatis, fcabriufculis; floribus [c- lirariis, parvis; capfulis ariflatis. Cavan. Differt. 3. p.133. tab. 45. fig. 3. Pavonia fpinifex ($.ariftata). Willd. Spec. PI. vol: 3. p. 335. Hibifeus ariflatus. Hort. parif. Cette plante, qui ne difière guère de la précé- dente que par des proportions de grandeur, à paru à Cavanilles devoir confticuer une efpèce, dont le caraétère confifte dans la petiteffe de fa corolle, de fes tiges & des pédoncules. Willde- now affure avoir obtenu ces deux efpèces des mêmes femences. Le fait elt décifif, fi réellement Ja plante © de Willdenow eft la même que celle de Cavanilles , qui s’eft toujours montrée la même 104 P A V au Jardin des Plantes où elle eft cultivée. Nous avons cru, dans ce doute, devoir préfenter ici l'efpèce de Cavanilles, en attendant que le fait foit plus afluré. Cette plante a des tiges frutefcentes, hautes à peine d’un pied, divifées en rameaux effilés, gla- bres & aflez nombreux. Ses feuilles font fermes, alternes, à pétioles très-courts, munies à leur bafe de flipules très-étroites , linéaires & droites. Les fleurs font axillaires, folitaires, portées fur des pédoncules à peine de la longueur des pétio- les ; ils fe réfléchiffent en dehors après la fécon- dation. Le calice extérieur eft compofé de fix à fept folioles prefque linéaires , un peu élargies vers leur fommet, qui s'ouvrent en étoile à l'épo- ue de Ja maturité; l’intérieur eft le même que celui de l’efpèce précédente. La corolle eft jaune, à peine plus grande que le calice; elle renferme des étamines dont les filamens, fixés fur la furface d'un tube fort petit, font très-courts. L'ovaire eft ovale, garni en dehors de cinq petites dents proéminentes, furmonté d’un ftyle à huit figma- res velus. Le fruit eft le même , mais beaucoup plus petit que dans l’efpèce précédente. Cette plante eft originaire de l'Amérique. On Ja cultive au Jardin des Plantes de Paris, où elle fleurit vers la fin de l'été & pendant tout le tems de lautomne. B (W.v.) 3. PAvON à fleurs en tête. Pavonia typhalaa. Cavan. Pavonia foliis ellipticis , capfulis recurvato , tri- dentatis. Cavan. Differt. botan. 3. p. 134. — Id. Diflert. 6. pag. 350. tab. 197. Pavonia foliis oblongo-lanceolatis, ferratis ; ca- pitulis pedunculatis, terminalibus ; calicibus extertort- bus quinquefdis , capfulis triariffatis. Wild. Spec. PI. vel. 3. pag. 334. Urena (typhalæa), foliis elupticis, capfulis re- curvatis , tridentatis, Linn. Mant. p.258.—Swartz. Obferv. bot. 254. Urena fruticulofa, foliis ferratis , oblongis ; flori- bus conglobatis ; pedunculis longiffimis, terminalibus. Brown. Jam. 281. Malva fcabiofe folio, capfulis tridentatis ; veflibus adharentibus. Barer. Æquin. 73. Anonymos floribus conglobatis , femine hordeaceo. Herb, Defportes. — Pilum. Mf. vol. 3. Ic. Certe plante que Linné avoit rangée parmi les yrena, appartient evidemment aux pavoria pat les cing diviñons de fon calice intérieur, & par fes caplules armées de pointes. Elle en eft même une efpèce très-remarquable par la grandeur de fes feuilles & par fes Reurs réunies en une tête glo- buleufe & terminale, PAV Ses tiges font rameufes , cylindriques, médio- crement tomenteufes , garnies de feuilles d’envi- ron huit à dix pouces de long fur quatre de large. Elles font ovales, elliptiques, acuminées , rétré- cies à leurs deux extrémités, dentées inégalement en fcie fur leurs bords, d’un vert foncé & gla- bres en deffus, d’un vert plus clair, & prefque glauques en deflous, marquées à leurs deux faces d’un grand nombre de petits points où naiffent des touffes de très-petits poils ouverts en étoile. Les pétioles ainfi que la principale nervure des feuil- les, qui eft très-failiante , font tomenteux, & garnis à leur bafe de ftipules lancéolées. Les fleurs font fefliles, très-ferrées , difpofées à l'extrémité des rameaux, en une tête arrondie & garnie de braëlées. Les calices, tant intérieurs qu'extérieurs , font divifés en cinq fegmens à leur moitié fupérieure. La corolle eft jaune , un peu plus grande que le calice. Elle renferme un tube plus court que les pétales, qui foutient à fon fom- met les filamens très-courts des étamines, dont les anthères font réniformes. L’ovaire eft globu- leux , furmonté d’un ftyle fimple, qui fe divife en huit ftigmates à fon fommet (felon Cavanilles), & en dix felon Linné. Le fruit eft compofé de cinq capfules réunies en une tête globuleufe , termi- nées chacune par trois filets épineux , hériflées dans toute leur longueur de petits crochets fort courts & accrochans. Chacune de ces capfuies ne contient qu’une femence. Cette plante croît naturellement en Amérique, à Saint-Domingue. J'en ai vu , dans l’herbier du citoyen Desfontaines , de très-beaux exemplaires, rapportés de Porto-Ricco par le citoyen Ledru. (CD) 4. PAvOoN de Ceylan. Pavonia 7eylanica. Cavan. Pavonia caule herbaceo , hirto; folis cordatis, crenato-dentatis | inferioribus fubrotundis | reliquis profundèe tri vel quinquefffis; pedunculis elongatis , geniculatis | unifloris. Cavan. Obfer v. bot. 3. p. 134. tab. 48. fig. 2. Pavonia foliis quinquepartitis, palmatis ; laciniis lanceolatis, dentatis; pedunculis axillaribus , foliis longioribus ; calicibus exterioribus majoribus, deca- phyllis, fecaceis, ciliatis. Willd. Spec. PI. vol. 3. p. 838. Hibifeus (zeylanicus) , foliis cordato-haftatis ; pedunculis alternis, unifloris, geniculatis. Linn. Spec. Plant. vol. 2. p. 981.— Flor. Zeyl. 266.— Burm. Flor. Ind. 1543. tab. 48. fig. 2. Ketmia zeylanica urens , pilofa ; anrua. Sebas. M£, 2. tab. 18. fig. 3. Alcea pentacoccos | ranunculi auricomi folio & facie. Pluk. Almag. 13. tab. 125. fig. 3. Ses PAV Ses tiges font hautes d’un pied, droites, cylin- driques, herbacées, chargées de longs poils blancs & glanduleux; elles fe divifenr en rameaux alter- nes, les inférieurs beaucoup plus longs que les autres, garnis de feuilles alternes , pétiolées, en forme de cœur, crénelées ou dentées, un peu fcabres, glanduleufes en deffous ; les inférieures font prefqu’arrondies , les fupérieures profondé- ment incifées en trois ou cinq découpures, mu- nies à leur bafe de ftipules petites & fubulées. Les fleurs, fituées dans l’aiffelle des feuilles, font folitaires, latérales , foutenues par des pé- doncules droits , géniculés, couverts de pois glanduleux , plus longs que les pétioles. Le calice extérieur eft compofé de dix folioles féracées , chargées de poils glanduleux, arquées en demi- cercle à leur baïe , conniventes à leur fommet. Le calice intérieur eft plus court de moitié que l’ex- térieur. Ses découpures font lancéolées. La ca- rolls eft ouverte, campanulée , d’un blanc lavé de rofe , compofée de pétales qui forment à leur bafe un tube élarai. C’eit de la partie mitoyenne de ce tube que s'élèvent, au nombre de dix, les fila- mens des étamines : fouvent il en part cinq de fa bafe, & alors celles-ci font plus longues que les autres. Leurs anthères font réniformes. L'ovaire eft elobuleux, furmonté d’un ftyle fimple, divifé en dix parties à fon fommet, terminé par des flig- mates globuleux, tomenteux & de couleur pour- pre. Le fruiceft renfermé comme dans untreillage, à caufe de la forme du calice extérieur ; il eft glo- buleux, plus grand que le calice intérieur, à cinq fillons réfultans de la réunion des cinq capfules, chacune d'elles ayant trois côtes obtufes, & ren- fermant une femence ovale, prefque triangulaire. Cette plante eft originaire de File de Ceilan. On la cultive au Jardin des Plantes de Paris, où elle fleurit à la fin de l'été. © (F. v.) Cavanilles doute que cette efpèce fuit la même que celle décrite par Linné fous le nom d’Abifcus zeilanicus , que cet auteur nous dépeint avec une corolle couleur de chair, & avec des feuilles haf- tées & en cœur. Willdenow n’eft point de cet avis, &il fe fonde, avec affez de raifon, fur ce que, dans cette famille de plantes, les feuilles varient beaucoup dans leurs formes. s. PAVON cloifonné. Pavonia cancellata. Cav. Pavonia caule debili, hirto; foliis cordatis , [er- ratis ; calicibus globofis, radiis vicenis , fubulatis, hirtis. Cavan. Differt. botan. 3. p. 135. n°. 192. Pavonia foliis Jagittato-cordatis, dentatis ; pedun- culis axillaribus , calice exteriore polyphyllo , pilofo, interiore longiore. Willd. Spec. Plant. vol. 3. pag. 83. Hibifeus cancellatus. Linn, Suppl. pag. 311. Botanique, Tome V, \ P A V Cette plante a des tiges herbacées, filiformes, relues, ainfi que routes fes autres parties. Se 105 feuilles font alternes, pétiolées, fagittées & en cœur, dentées à leurs bords. Les fleurs naiff:nt des aïflelles des feuilles. Elles font folitaires , portées fur des pédoncules plus longs que les pé- tioles. Chacune d’elles eft compofée d'un calice globuleux , enflé, compofé d'environ vingtrayons fétacés 8 pileux. Le calice intérieur eft beaucoup plus petit, & divifé jufque vers fon milieu en cinq parties égales. Le ftyle fupporte à fon fom- met dix ffigmates. Les capfules font à cinq loges & renferment plufieurs femences. Cetce plante croit à Surinam. I! reftera toujours incertain à quel genre il con- vient de rapporter cette plante, jufqu'à ce que nous ayons fur fa fruétification plus de détails que ceux qui nous ont été donnés par Linné fils. Ca- vanilles, d’après les dix fligmates du piftil, qui, dit-il, annoncent cinq capfules monofpermes , l’a placée parmi les pavonia , & Willdenow a fuivi fon exemple. Nous en avons fait de même , n'ayant pas plus de connoïiffance fur cette efpèce, que les favans botaniftes que nous venons de citer. 6. PAVON paniculé. Pavonia paniculata. Cav. Pavonia caule hirto ; ramofo ; foliis cordatis , fub- rotundis , acuminatis , crenato-d:ntatis , fepè tricuf- pidatis; floribus panicalatis, genitalibus declinaris. Cavan. Differt. bor, 3. p. 135. tab. 46. fig. 2. Pavonia foliis fubrotundo-cordatis, ferratis, acte minatis , tricufpidatifve , glabris; pedunculis cali- cibufque polyphyllis , pilofis ; racemis corymoofis, ter- minalibus & axillarious ; ffylis afcendentibus. Willd. Spec. Plant. vol. 3. pag. 836. Hibifcus paniculatus, Dombey. Herb. Ses tiges , hautes de plus de quatre pieds, font cylindriques , chargées de poils blanchatres, di- vifées en rameaux droits, 8: garnies de feuilles pétiolées , alternes, diflantes, plus longues que leur pétiole, arrondies & échancrées en cœur à leur bafe , acuminées à leur fommet, crénelées, marquées de fept nervures veluss, fouvent tricuf pidées ; les inférieures ont depuis trois jufqu'à cinq pouces de diamètre ; les fupérieures font beaucoup plus petites, dentées en fcie , à cinq nervures , médiocrement pétiolées, munies à leur bafe de itipules lancéolées | courbées en faux, nerveufes & prefqu’amplexicaules, … Les fleurs font nombreuf:s, difoofées en pani- cule à l'extrémité des rameaux & des tiges. Elles ont leur calice extérieur compofé de huit à neuf folioles étroites , prefque linéaires , ciliées ; l'intérieur eft plus petit, à cioq divifions acumi- nées & ciliées. La corolle eft jaune , longue d’un pouce, campolée de pérdes ere arrondis 8e 100 PA V échancrés à leur fommer. Elle renferme des fila- mens nombreux, ob'ongs, répandus fur toute Ja furfice du tive, inclinés, ainfi que leflyle, & terminés par des anthères arrondies & jaunes, auf bien que É autres parties des étamines. L'ovaire elt globuleux, furmonté d’un f'yle fimple , divifé en dix parties uès-déliées, terminé par des füg- mates velus & globuleux. Le fruit eit petit, ren- fermé dans le calice intérieur , arrondi, un peu comprimé , aigu inférieurement. Il eft compolé de cinq capfules ftriées , mutiques, qui s'ouvrent à leur future, & qui contiennent des femences glabres , un peu rougeätres, aiguës à leur bafe. Cette plante croit au Pérou, dans les forêts, vers la fource du fleuve Maragnon. Dombey l'y a recueillie. Culrivée en Europe , elle fleurit pen- dant prefque toute l'automne. P 7. PAvox en épi. Pavonia fpicata. Cavan. Pavonia foliis co-datis , ovato-acuminatis , ferra- tis, hirtis , rugofis ; floribus chkyrfo terminalibus. Cavan. Differt. 3. p. 136. tab. 46. f. 1. Malache fcabra. B. Chr. Vogel. in Cent, Plant. rarior. Trewii. fig. 90. color. Abutilon folits ovato-cordatis , atuminatis , ru- gofis ; floribus thyrfo cerminalibus. Mill. Abridg. édit. 5. Abutilon americanum palufire , fpicä florum pyra- midatä ; flore parvo éxalbido.? Plum. Catal. Spec. 2. — Mi, 4. tab. 10. Alcea fruticofa, aquatica, folio cordato-fcabro, flore pallide luteo. Sloan. Catal. 97. Hift. 1. 221. tab. 139. fig. 2. Herbar. Surian. n°, 210. 822. Cette plante a des racines filamenteufes, d’où s'élèvent, à la hauteur d'environ cinq pieds , des tiges épaifles, droites , nombreufes , blanchatres, divifées en rameaux nombreux, garnis de feuilles alternes, ovales, en cœur , terminées par une longue pointe, velues, dentées en fcie à leurs bords, d’un jaune verdatre, veinées , fupportées fur de longs pétioles munis à leur bafe de ftipu- les aiguës & lancéolées. Les fleurs font axillaires , pédonculées , terminales , difpofées fur un épi rameux. Le calice extérieur eft partagé en huit divifions profondes , lancéolées , acuminées; l'intérieur eft prefque tubulé, à cinq dents un peu arrondies, aiguës, l’une defquelles eft un peu plus longue que les autres. La coroile eft jaune , une fois plus longue que le calice, compofée de pétales oblongs, prefqu'entiers, médiocrement ouverts, marqués de ftries fortement prononcées. Elle renferme des - étamines, dont les filamens très-courts font in- férés à la partie fupérieure du tube, & terminés P'A V par des anthères réniformes. L’ovaire efl turbiné, tronqué , furmonté d’un ftyle épais, cylindrique, fimple , un peu plus long que le tube , terminé par une tête compolée d'environ fept à huit ftigmates globuleux. Le fruit eft un peu plus court que les deux calices qui le renferment. Il eft compofé de cinq capfules obfcurément triangulaires , aiguës à leur bafe, prefqu’à trois pointes en deflus, s'ou- vrant en deux valves chacune, & contenant des femences folitaires, prefqu'ovales. Cette plante croit naturellement à la Jamaique & à Saint-Do- mingue. (F.f. in lurb. Jufieu.) Vogel, dit Cavanilles, qui a fait un nouveau genre de cette plante, a oublié les ftipules dans la figure qu'il en a donnée ; le fruit paroit n'avoir qu'une feule capfule , quoiqu'il en ait réel- lement cinq. 8. PAVON piquant. Pavonia urens. Cavan. Pavonia caule fruticofo, fuburente; foliis palmatiss foribus axillaribus, glomeratis, fubfeffilibus. Cavan. Differt. 3. p. 137. tab. 49. £. 1. — Lam. liluftr. tab. 585. £: 2. Sida urens. Lam. Di&t. vol. 1. p. 6. n°. 17. Pavonia foliis fiptem angularibus | acuminatis , dentatis, hirtis ; floribus axillaribus, fubfeffilibus, glomeratis ; calice exteriore fubenneaphyllo. Wild. Spec. Plant. vol. 3. pag. 833. — Jacq. Ic. rar. 3. tab. $22. — Id. Colleét. 3. p. 171. Nous fommes forcés de rappeler ici, & de ran- ger dans ce genre cette efpèce qui déjà a été mentionnée dans ce Diétionnaire , fous le nom d'abutilon à poils piquans. 1l eft évident qu'elle a tous les caraétères du genre pavonia, établi par Cavanilles depuis que cette efpèce a été décrite dans cet ouvrage. Ses tiges font frutefcentes, très-velues, garnies de poils nombreux & piquans. Les feuilles font palmées , de trois à fept lobes , très-velues, alter- nes, diffantes, plus longues que leurs pétioles , garnies à leur bafe de ftipules longues, fubulées, ciliées & droites. Les fleurs font axillaires , glo- mérulées , prefque feffiles, penchées & d’un très- bel afpeét. Elles ont leur calice extérieur compofé de fept à neuf folioles lancéolées & ciliées ; l’in- tér'eur, prefqu'aufli long, eft divifé à fon orifice en cinq fegmens ovales, aigus, ciliés. La corolle eft campanulée, ouverte, couleur de rofe , com- pofee de pétales oblongs , obtus , échancrés à leur fommet, d’un rouge foncé à leurs onglets. Elle renferme des étamines peu nombreufes, toutes placées à l'extrémité du tube , dont les filamens font couleur de chair, les anthères écarlates & réniformes , & le pollen blanc. L'ovaire eft fore velu , globuieux , pentagone, furmonté d’un flyle fimple , qui fe divife en dix fligmates épais, velus, de couleur pourpre & globuleux à leur extrémité, P AV Il en réfulte des fruits très-velus, globuleux , marqués de cinq fillons réfulrans de la réunion en rond des cinq capfules, chacune d'elles étant un peu arrondie, À trois angles moufles, rétrécie à fa bafe, terminée à fon fommet par une pointe faillante , courte, aiguë. Elles renferment des femences folitaires, obtufes à leur fommet , ai- guës à leur bafe. Cette plante, qu’on foupçonne originaire de l'Am rique , eft cultivée au Jardin des Plantes de Paris, où elle fleurit pendant l’au- tomne. h (V.1.) 9. PAVON hafté. Pavonia haffata, Cavan. Pawvonia foliis haftatis , dentato-crenatis , defuper punétatis ; florisusfolitariis, longè pedunculuris. Cavan. Differt. 3. p. 138. tab. 47. fig. 2. Abutilon pedunculis axillaribus , unifloris ; foliis fubcortatis , tomentofis | crenatis , fuperne punitato- Jeabris. Commerf. Herb. Pavonia foliis lanceolatis , haftatis , dentatis ; pe- dunculis axillaribus, calicibus exteriorious pentaphyl- lis. Willd. Spec. Plant. 3. p. 834. Ses tiges fonr rameufes , cy'indriques , prefque tomenteufes, garnies de feuilles alrernes , plufieurs . fois plus longues que leur pétiole, en cœur , haf- tées , dentées & crénelées, blanchatres en deffous, fcabres & ponctuées en deflus. Ces points, vus à la loupe , font autant de pecits poils blanchätres , réunis en faifceaux étoilés. Les feuil'es varient : onentrouve quelques-unes très-petites, en cœur, qui paffent infenfiblement de la forme arrondie a celle d’une pique ; elles font munies à leur bafe de flipulss très-courtes, capiilaires , courbées en arc, tomenteufes & cadtiques. Les fleurs font folitaires , axillaires , portées fur des pédoncules droits , plufisurs fois plus longs que les pétisles , mais plus courts que les feuilles ; elles ont un calice extérieur prefque monophylle, pro- fondément divifé en cinq folioles un peu ovales ; l'intérieur eft une fois pius grand , à demi-divifé en cinq fegmens élargis , lancéolés. La corolle eft du double plus grande que les calices , d’une belle couleur rouge, plus foncée fur les veines , com- pofée de cinq pérales ovales, arrondis , tacherés à jeurs onglets : elle contient des étamines nom- breufes , répandues fur ja furfice du tube dans toute fa longuzur ; leurs anthères font réniformes. L'ovaire eft globuleux , filonné , furmonté d’un ftyle fimple , court, de couleur pourpre , divifé en dix parties plus longues que le tube ; elles font quelquefois rapprochées deux à deux : des ftigmares globuleux & velus les cérminenr. Les capfules font prefqu'ovales , aiguës à leur bafe , veinées , envi- ronnées depuis leur bafe jufqu’à leur fommet d’une membrane ou du calice interne devenu membra- neux , à limbe court, placées circulairement fars réceptacle colomnaire ; chacune d'elles eft bivalve, ! fs ; calicibus pusefcentibus. (N.) ©7 / A. 1 pa * ne renfermant qu'une feule femence glabre , rou- getre, prefqu'ovale , aiguë à fa bafe. Cette plants croit au Bréfil, où elle a été recueillie par Com- merfon , & communiquée au citoyen Thouin. CF.S.) 10. PAVON columelle. Pavonia columella, Cav. Pavonia foliis dencatis , angulatis , inferioribus latis , faperioribus oblonois ; floribus axillaribus | fo- litariis ; pedunculo brevi. Cavan. Differt. 3. p.138. tab. 48. fig. 3. Columella malvinda , foliis angulatis , margine dentatis. Commerf. Herb. & Mf. Cod. 2. p. 166. Pavonia foliis quinquangularibus, acuminatis , der- tauis , glabriufculis ; pedunculis axillaribus , folitarits ; a exteriore pentaphyllo. Willd. Spec. Plant. 3. P-9357. Cette efpèce a des tiges droites,rameufes, hautes de trois à fix pieds, chargées de poiis très-courts & garnies de feuilles alternes, prefque glibres ; les inférieures larges, prefqu'à cinq angles , portées fur de longs pétioles, dentées fur leurs bords; les feuilles fupérieures font prefque lancéolées , larges à leur partie inférieure , terminées en pointe , & dont la bafe eft garnie de feuilles capillaires & droites. Les fleurs fortent de l’aiflelle des feuilles, à la fommité des tiges & des rameaux : elles font aflez grandes, purpurines , folitaires , portées fur des pédoncules qui ont à peine deux lignes de long. Le calice extérieur eft compofé de cinq folioles étroites , lancéolées ; l’intérieur eft un peu plus grand , à demi-div.fé en cinq découpures larges , acuminées, La corolle eft la même que dans les autres efpèces , de couleur purpurine ; elle ren- ferme des étamines éparfes fur le tube, & termi- nées par des anthères réniformes. L’ovaire eft or- biculaire , furmonté d’un ftyle fimple qui f divife en huit filamens droits , rougeatres , avec des ftig- mates globuleux. Le fruit eft plus petit que le ca- lice qui le contient : il eft compolé de cinq cap- fules mutiques , monofpermes , placées circulaire- ment & fans réceptacle colomnaire. Chaque cap- fule eft convexe en dehors & un peu ridée , s’ou- vrant par une carêne latérale & renfermant des fe mences réniformes. Cette plante croit À l'île Mafcareigne (Bourbon), dans les bois, le long des routes. Commerfon l'a rencontrée en fieurs & en fruits vers la fin de l'été, On en trouve un exemplaire dans les herbiers des citoyens Jufieu & Thouin. ( P. f.) 11. PAVON cunéiforme. Puvonia cune'folie. Cavan. Pavonia foliis ovato -truncatis , crenatis, fubrès albidis , tomentofts , defiper punétatis | apice pramor- O0 ÿ 108 P A V Pavonia caule fruticofo , foliis obfolesè cordatis , ovato-truncatis , crenatis j florious folirariis, ercétis , longè pedunculatis ; calicibus glabris. Cav. Differt. 3. pe 139. tab. 4j. fig. 1. — la. Differt. 6. p. 351. Hibifeus cuneifolius. H. par. Pavonia ( præmorfa }, foliis fubrotundo-cuneatis , truncatis , apice dentatis , pubefcentious. Willd, Spec. Plant. vol. 3. p.833. Hibifeus (præmorfus) , kirfutus , foliis ovatis, bafs anguflato-cordatis , apice premorfrs , crenatis ; ca- licibus tomentofis ; feminibus tuberculatis. Linn. f. Suppl. 309.— Jacq. Ic. rar. 1. tab. 141. — Id. Colleét. 1. p.81. Hibifcus (præmorfus ), fodiis fubrotundis , dentato- férraris , retufis , pubefcentibus. Aiton. Hort. Kew. vol. 2. p. 454. Cette plante s'élève fur une tige de quatre pieds environ ; elle eft rameufe & frutefcente , garnie de feuilles prefqu'arrondies fur les jeunes rameaux de l'année , crénelées , plus larges que longues, d’en- viron un demi-pouce : fur les rameaux des années précédentes , ces feuilles (ont ovales , tronquées à leur fommet, qui eft également crénelé & denté; rétrécies à leur bafe , en forme de cœur renverfé, ponétuées & glabres en deffus , tomenteufes & blanches en deflous , fermes, munies de pétioles courts, & garnis à leurinfertion de flipules courtes & fétacées. Les fleurs font folitaires , placées dans l’aiffelle des feuilles , foutenues par des pédoncules plus longs que les feuilles , épaiffis à leur fommet , gé- niculés. Le calice extérieur eft compof®e à peu pres de quatorze filamens fétacés , inlérés fur un an- neau glabre & fort court. Le calice intérieur eft un peu plus grand , prefqu'ovale , à cinq angles , à découpures aiguës & larges. La corolle , rou- geûtre en dehors avant fonentier épanouifl:ment, devient d'un jaune clair lorfqu'elle eft bien ou- verte ; fes pétales font arrondis, très-ouverts , & fouvent plus grands que les feuilles : ils renferment un grand nombre d’eramines attachées par des f- lamens courts depuis le milieu Jufque vers la partie fupérieure du tube , & terminées par des anthères réniformes. L’ovaire eft globuleux , à cinq côtes, furmonté d’un ftyle qui fe divife en dix filamens étoilés, & que terminent des ftigmates épais & pubefcens. Le fruit eft plus grand que le calice qui le contient. Les capfules font ovales, firiées , & relevées en boffe à leur face fupérieure , aiguës en deflous : elles renferment des femences pref- qu'ovales, acuminées à leur bafe. Cette plante, dont on ignore le lieu natal, eft cultivée au Jardin des Plantes , où elle fleurit tout l'été, & même pendant l'hiver lorfqu’elle eft renfermée dans les ferres, R ( V.v.) PAV Cavanilles , qui , faute d’avoir eu fous les yeux la plante que Linné fils avoit appelée hibifcus pra- morfus , Vavoit d’abord crue une efpèce différente du ravonia cuneifolia. Ila depuisreconnu que c'étoit la même plante fous deux noms différens. 12. PAVON à fleurs écarlate. Payonia coccinea, Cavan. Pawvonia felits cordatis, fubrrilobis , pubefcentibus ; floribus folitariis , coccineïs , liliaceis, revolutis. Cav. Dilfert. 3. p. 140. tab. 47. fig. 1. — Lamarck. Ill. Gen. tab. 585. fig: 1. Malacoides frutefcens , coccineo flore. Plum.Mf. 4. tab. 19. Malva folio hederaceo , flore coccineo. Plum. Catal. Sp. 2. — Burm. Ic. 169. fig. 2. Mauve épineufe à grandes fleurs couleur de fafran. Desportes. Herb. apud Jufheu. Pavonia foliis cordatis , trilobis , ferratis ; pedun- culis axillaribus , unifloris , adfcendentibus ; calice ex- ceriore pentaphyllo. Villd. Spec. Plant. vol. 3.p. 837. Cette plante, d'après Cavanilles, avoit été mal à propos confondue par Linné avec l’hïbiftus mal- vavifcus , dont elle diffère même par les caractères génériques , comme on le verra par fa defcriotion. Elle eft très-remarquable , & des plus agréables par fes belles & grandes fleurs d'un rouge vif, & dont les pétales fe réfléchiffent en dehors. Ses tiges font frutefcentes , hautes d'environ quatre pieds, garnies d’un petit nombre de ra- meaux alternes. Ses feuilles font alternes , pétio- lées, en cœur, larges de trois pouces , prefqu’à trois lobes , celui du milieu plus alongé ; molles, dentées & crénelées , blanchatres & pubefcentes endeffous, réfléchies à l'extrémité deleurspétioles, qui font, aux feuilles inférieures, plus longsque les pédoncules ; des flipules courtes, étroites , rabat- tues , très-aigués en garniflent la bafe, Les fleurs font folitaires , axillaires, portées fur des pédoncules’horizontaux qui fe redreffent vers leur fommet, de forte que la fleur eft droite. Le calice extérieur eft compofé de cinq folioles lan- céolées , aiguës ; l’intérieur eft plus long , à demi partagé en cinq découpures lancéolées , marquées de troisnervures. La corolle a prefque deux pouces de long , d'un beau rouge écarlate , compofée de cinq pétales qui fe rapprochent par leurs onglets , & forment un tube dont lorifice s’épanouit comme dansie lys, & fe refléchit tout-à-faiten dehors: elle renferme des étamines dont les filamens font de couleur écarlate , attachés fur toute la furface du tube, & terminés par des anthères réniformes. L'ovaire eft globuleux ; il fe convertit en un fruit renfermé dans le calice , de la groffeur d’un pois, de forme globuleule ; acuminé , compofé de cinq capfuies qui font arrondies, à trois côtes , brunes, PA V dures , aiguës à leur fommet , munies fur leur dos d'une membrane droite, faiilante ; elles s'ouvrent en deux valves , & chaque valve eit fillonnée dans fa partie fupérieure de crois ftries courtes ; elles contiennent des femences folitaires , réniformes , rouffatres , un peu lanugineufes aiguës à leur partie inférieure. Cette plante croit naturellement à l'ile de Saint- Domingue , où elle a été obfervée & décrite par Plumier. D (W. f. in herd. Juif. ) 13. PAVON papillonacé. Pavonia papilionacea. Cavan. Pavonia caule tereti , tomentofo ; foliis cordatis , dentatis , fubrotundo-acuminatis ; floribus folitariis , genitalibus declinatis. Cavan. Differt. 3. p. 141. tab. 49. fig. 2. Hibifcus papilionaceus. Banks. H2rb Pavonia folits fubrotundo - cordatis , acutis , den- tatis ; pedunculis axillaribus , flylo afcendente. Willd. Spec. Plant. vol. 3. p. 835. Ses tiges font rameufes , cylindriques , tomen- teufes, garnies de feuilles diftantes , aiternes , piefque de mêne longueur que les pétioles, en cœur , un peu arrondies, aiguës , dentées à leurs bords , de deux pouces & plus de large , de deux & demi de long , munies de fipules courtes , ai- guës & ovales. Lesfleurs naiflent folitairement dans l'aifelle des feuiiles, portées fur des pédoncules ptefque de même longueur que les pétioles : leur ca- lice extérieur eft divifé en dix folioles velues , li- néaires , acuminées ; l'intérieur eft plus long , à demi divifé en cinq découpures; la corolle eft jaune. grande , très-ouverte , compofée de cinq pétales ovales-oblongs , rétrécis à leur fommet. Les éta- mines font munies de filamens plus longs que dans les autres efpèces, portées fur la partie fupérieure d’an tube long , jaunâtre, courbé : elles {ont ter- minées par des anthères réniformes. L’ovaire eft furmonté d’un ftyle finple , très-long , courbé & divifé à fon fommet en huit ou dix filamens courts qui fupportent des figmates globuleux & fort petits. Cavanilles, d'après lequel j’ai décrit cette plante que je ne connoispas , n'a point vu les fruits, qu'il foupçonne par analogie devoir être compolés , comme tous ceux de ce genre , de cinq capfules mo- nofpermes. Cette plante croit naturellement dans l'ile d'Otahiti : elle fleurit au milieu du printems, M. Banks en a communiqué un exemplaire à Cava- nilles, mais l’ovaire étoit trop peu avancé pour pouvoir être obfervé avec exactitude. 14. PAVONIéptocarpe. Pavonia leprocarpa. Cav. Pavonia foliis lanceolatis , ferratis ; calicibus pen- taphyllis. Cavan. Diflert. 6, p.351.— Willd, Spec. Plant. vol. 3. p. 833. PAV 109 Urena { leptocarpa}, fois lanceolatis, ferraris, Linn. f, Suppl. p. 308. D'après Linné fils , cet arbrifleau s'élève à en- viron dix pieds de haut, fur un tronc qui fe divife en rameaux cylindriques. Ils font garnis de feuilles alternes , périolées , écartées les unes des autres , lancéolées , en dents de fcie à leurs bords. Les fleurs font terminales, fefiles , réunies en une tête glomérulée : elles font compof£es d'un calice ex- teérieur divifé en cinq folioles lancéolées ; l’inté- rieur eft plus petit & offre lé même nombre de folicles. La corolle eff formée par cinq pétales oblongs , une fois plus longs que le calice : elle reffemble affez bien à celle du renunculus acris, Lin. Les étamines font monadelphes , de la même lon- gueur que les pétales ; elles environnent un ovaire arrondi , furmonté de cinq ftyles terminés par des füigmates fimples ; il lui fuccède une capfule ar- rondie, égale , couverte à fa face fupérieure de quinze pointes épineules : elle fe divife en cinq loges qui contiennent des femences {olitaires 8z oblongues. Cette plante a été obfervée à Surinam par Dalberg. D Cavaniiles , fans être plus certain du véritable genre de cette plante , que Linné fiis, qui la re- garde comme intérmédiaire entre les hibifcus & les urena , Cavañilles, dis-je , a cru devoir la rapporter aux pavonia , à raifon de f:s cinq capfules chargées d'un grand nombre de pointes épineutes. 1j. PAVON en fpirale. Pavoxia fpiralis. Cav. Pavonia foliis ovato-acutis , férratis ; floribus fo- licariis ; petalis convolutis , bafr auriculatis, Cavan. Icon. PI. vol. $. pag. 20. tab. 434. C'’eft une très-belle plante, à fleurs écarlate, dont la tige eft frutefcente, haute de cinq à fix pieds, divifée en rameaux alternes, chargés de feuilles pétiolées , alternes , plus longues que leur pétiole, en cœur, ovales , aiguës, divifées à leurs bords en dents de fcie alternativement plus cour- tes , terminées à leur fommet en une pointe alon- gée, & munies à leur bafe de ftipules courtes & fubulées. Les fleurs font folitaires, axillaires, portées fur des pédoncules droits & longs d’un pouce. Elles font compofées d’un double calice perff- tant; l'extérieur eft divifé en neuf folioles linéai- res & velues; l'intérieur à demi partagé en cinq découpures ovales, aiguës. La corolle offre cinq pétales de couleur écarlate, veinés , roulés en fpi- rale, comme dans l'Arbifeus fpiralis & le malva- vifcus, Linn. ovales, oblongs, remarquables par une auricule ou une pointe triangulaire affez grande à un de leur côté, proche leur bafe, où ils font rétrécis en onglets, & réunis en un {ul corps autour du tube des étamines. Celui-ci eft filiforme, plus long que la coroile, glabre, de 410 P A V couleur rouge-écarlate, contourné en fpirale, & fupportant, vers fon fommet, les fillamens courts des étamines , que terminent des anthères ovales. L'ovaire eft ovale , marqué de cinq fillons , re- couvert par la bafe du tube, furmonté d’un ftyle un peu plus long que ce tube, & partagé en dix découpures capillaires, dont deux plus courtes. Les ftigmates font globuleux. Il lui fuccède des fruits d'une belle couleur écarlate, compotés de cinq capfules monofpermes & bivaives, réunies en un corps globuleux renfermé dans le calice. Ces capfules font privées de pointes épineufes , obtufes à leur face extérieure, aiguës à leur côté intérieur. Elles contiennent des femences de même forme que les capfules; elles font attachées au placenta par un pédicule court, adhérent à leur bafe aiguë. Cette plante croit en Amérique, dans l'ile de Tabago , féparée de cinq lieues de l'iflhme de Panama. Elle fleurit & fruétifie dans le courant du mois de brumaire. P 16. PAVON odorant. Pavonia odorata. Willd. Pavonia foliis ovatis, fubcordatis, tricufpidatis, fusdentatis, ramifque pilofo vifcofis; pedunculis axil- Laribus , calicibus polyphyllis. Wiilden. Spec. PI. 3. pag- 837. Toute cette plante eft vifqueufe, couverte de poils nombreux. Ses feuilles font oblongues, lé- g PÉD 195 des difficultés lorfqu'il s'agit d'en établir les dif tinétions. Que de variétés font prifes pour des efpèces ! Les plantes contenues dans ce genre offrent prefque toutes des racines prefque tubéreufes , courtes , fimples, peu rameufes, quelquefois faf- ciculées comme dans le fricea flipendula, peu garnies de chevelus , ou enfoncées en terre perpen« diculairèment, ou écartées entr’elles: horizonta- lement, fouvent dures, prefque ligneufes, bru- nes , cendrées ou jaunâtres. Les feuilles, toutes radicales dans certaines- efpèces , font remarquables par leur forme. Elles font ailées , ou plus fouvent à demi-ailées, pinna- tifides, à pinnules compofées ou fimples, & dont les découpures font crénelées, denticulées; inci- fées à leurs bords, rarement entières, diminuant de grandeur & moins compofées fur les tiges, fe réduifant en braétées fimples ou: foliacées à la partie fupérieure de la tige qui fupporte les fleurs. Celles-ci font terminales, axillaires, folitaires, mais difpofées en épi par leur rapprochement ; fefiles, prefque fefliles, rarement pédonculées. Leur calice forme un tube, ou renflé au moment même de la floraifon , ou quile devient vers l’épo- que de la maturité du fruit. Il eft aflez conftam- ment divifé en cinq dents à fon orifice, quelque- fois divifé en deux lèvres, dont la fupérieure porte trois dents, l’inférieure deux , fimples, plus fouvent denticulées, droites ou un peu réfléchies. La corolle eft jaune ou purpurine, tirant quel- quefois fur le rouge. Son tube eft plus long que le calice, ouvert en deux lèvres, dont nous avons préfenté le caraëtère. Ces deux lèvres font très- ouvertes, rapprochées & fermées dans quelques efpèces. C’eit particuliérement de la forme de la lèvre fupérieure , obtufe à fon fommet, aiguë, entière, bifide ou denticulée, que l’on a tiré en partie les caraétères fpécifiques. La capfule eft environnée à fa bafe par le calice perfiftant & un peu agrandi. Elle n’encre prefque pour rien dans les caractères fpécifiques. Il paroït qu'on n'y a fait qu'une médiocre attention. Dans 12 efpèces où nous avons pu l’examiner , elle ne nous a paru varier que par fa grandeur, par fa forme extérieure, plus où moins alongée , plus ou moins renflée, quelquefois comprimeée vers fon fommet. On cite l’épiderme membraneux des fe- mences, qui quelquefois fe prolonge en forme d’aile courte fur leurs bords. Ce caractère fe re- trouve dans d’autres genres, en particulier dans celui des enfraifes. Ces femences font quelquefois affez petites, ovales, prefqu'arrondies ; d’autre- fois plus grandes , comprimées & moins nom- breufes. Une particularité digne d'être remarquée, c'eft Q ij 124 PÉD que, à l'exception de deux ou trois efpèces, toutes ces plantes appartiennent aux pays froids, aux montagnes alpines, & même quelques-unes ne fe trouvent qu’à des hauteurs très-confidérables. ESPÈCES. * Tiges rameufes. 1. PEDICULAIRE des marais. Pedicularis paluf- cris, Linn. Pedicularis caule ramofo ; foliis pinnatis, pinnis Pinnatofido-dentatis ; calicibus ovatis , inflatis, bi- partitis, criflatis ; corolle galeä obtufà , truncata. Willd. Spec. Plant. vol. 3. pag. 202. n°. 1. — It. W. Goth. 40. — Mater. medic. 155. — Pollich. Pal. n°. 587. — Gunn. Norv.n°. 87. —Scop. Carn. n°. 762. — Rivin. tab. 92. — Hoffm. Germ. 217. — Roth. Germ. I. 269. — Id. 11. 66. — Schkuhr. Botan. Handb. 2. pag. 184. tab. 171. — Lamarck. Flor. franç. vol. 2. pag. 359. n°. 401. — V. Ia. Illuftr. Gener. tab. 517. fig. 1. Pedicularis (paluftris) , caule ramofo, calicibus crifatis ; callofo-punétatis ; corollis labio obliquis. Linn. Spec. Plant. vol. 2. pag. 845. Pedicularis caule ramofo ; foliis pinnatis , pinnis pinnatis , dentatis ; calice bifido. Hall. Helv. n°. 320. Pedicularis caule ramofo , ere&lo; calicibus bifidis quadrifidifque ; laciniis fimbriacis. Crantz. Auftr. Pa8: 324. Pedicularis caule ramofo , ereëlo ; calicibus bifidis , crenatis. Flor. Suec. os. $f1. Pedicularis palufiris, rubra , elatior. Raï, Hift. 700. — Tourn. Inft. R. Herb. 173. Pedicularis danicà maximä. Lobel. Illuftr. 147. À. Eadern calicibus bipartitis , tridentatis ; corolla labiis aqualibus. C'eft une plante affez commune, qui brille dans les prés humides & les marais, par la fineffe des découpures de fes feuilles, &’par fes fleurs pur- purines , qui donnent plus d'éclat au feuillage & attirent les regards. On la diftingue encore à fes calices renflis & au cafque de fa corolle tronquée. Ses racines font affez épaifles , charnues , pre. que fimples, fibreufes. Il s’en élève des tiges droi- tes, glabres , branchues , rameufes , tendres, hiutes d'environ un pied & plus. Elles font gar- nies de feuilles alternes, un peu charnues, très- glabres, deux & trois fois ailées, dont les de- coupures font t:ès-hnes, dentées, d’un vert agréa- ble. Elles ont deux à trois pouces de long & davartage ; les inféricures on radicales forit p£tio- lées , les caulinaires prefque feffiles. Elles font PÉD nombreufes & touffues. Les fleurs fortent de l’aif- felle des feuilles à l'extrémité des rameaux. Quoi- que prefque folitaires dans chaque aiffelle , elles forment par leur enfemble un aflez bel épi, où les fleurs inférieures font écartées , les fupérieures rapprochées & oppofées. Le calice eft ovale , enflé, glabre ou un peu velu, partagé en deux découpures principales, fouf- divifées à leur fommet en cinq dents un peu cré- pues. La corolle eft purpurine , quelquefois blan- che, partagée à fon orifice en deux lèvres; la fupérieure eft comprimée, tronquée à fon fom- met, munie un peu au deffous de deux petites dents latérales, qui fe retrouvent également à fa bafe proche l’orifice : la lèvre inférieure forme un plan oblique, à trois divifions prefqu'égales , ob- tufes, plus longues que la lèvre fupérieure. La capfule contient plufieurs femences fort petites, noiratres , comprimées , bordées d’une aile mem- braneufe. Cette plante croit dans les terrains marécageux en Europe , particuliérement dans les contrées feptentrionales. © (.v.) Elle paffe pour déter- five; mais fon odeur virulente l'a rendue fufpeéte avec raifon. On n’en fait aucun ufage : elle eft même nuifible dans les paturages. Il n’y a que les chèvres & quelquefois les cochons qui la man- gent; les autres beftiaux n’en veulent pas. Willdenow cite de cette plante une variété affez remarquable qu’il a reçue du Kamtzchatka , & même qui pourroit bien en être une efpèce particulière, étant mieux connue. En attendant, ce favant botanifte nous en donne les notions fuivantes : Cette plante a les tiges & les feuilles fembla- bles à la précédente , excepté les feuilles fupé- rieures, qui font feulement pinnatifides. Le calice eft tubulé , très-peu renflé, à deux divifions mu- nies feulement de trois dents obtufes. La lèvre fupérieure de la corolle eft plus arquée ,. échan- crée à fon fommet, fans aucune dert fenfible , excepté les deux fituées à l’orifice , qui font lan- céolées & affez longues. La lèvre fupérieure eft- plus longue que l’inférieure ou à peu près de la même grandeur. Cette dernière eft à trois divi- fions obtufes , égales ; celle du milieu légérement émouflée. Toutes les autres parties de cette plante refleniblent tellement à la précédente, qu'il eft difficile de les diftinguer. 2. PEDICULAIRE des bois. Pedicularis fylvatica. Linn. Pedicularis caule ramofo ; cali:ibus oblongis., an- gulatis, lavibus ; coroilis labio cordato. Linn. Spec. Plant. vol. 2. pag. 845. — Iter. W. Goth. 40. — Poilich. Pal. n°. 588. — Flor. Dan. tab. 225. — Hoffin. Germ. 217. — Roth. Germ..I. 269. II. 67. P'ÉD — Schkuhr. Botan. Handb. 2. p. 185. tab. 71. — Lam. Flor. franç. vol. 2. pag. 359. n°. 401. VI. Pedicularis caule ramofo , procumbente ; foliis pinnatis , pinnis dentatis. Hall. Helv. n°. 321. Pedicularis caule ramofo , foribus folitariis , cali- cibus quinquefidis. Flor. Suec. 504. $52. Pedicularis caule ramofo ; floribus folirariis , re- motis. Flor. Lappon. 241. Hort. Cliff. 326. Pedicularis pratenfis, purpurea. Bauh. Pin. 173. — Tournef. Inft. R. Herb. 173. — Morif. Oxon- Hift. 3.11. 11. tab. 23. fig. 13. Mala. Pedicularis. Lobel. Icon. 748 Pedicularis minor. Rivin. tab. 92. — Dillen. GifT. Appen. pag. 40. Fiflularia. Dodon. Pempt. ÿ 56. Cette efpèce eft très-rapprochée de la précé- | dente; elle en diffère par fon port, ayant la plu- part de fes tiges couchées ou moins élevées; par fes feuilles plus fèches , par fon calice à cinq dents inégales , & point bifide ; par fa corolle plutôt rouge que purpurine. Ses racines font un peu épaifles, charnues , rouffâtres, prefque fimples & fufiformes. Elles font garnies à leur fommet de larges écailles fe- ches, ovales, un peu aiguës, denticulées à leurs bords qui engaïnent la bafe des feuilles caulinai- res. Les tiges font nombreufes fur le même pied, fouvent tout-à-fair couchées, quelquefois rele- véesen partie , divifées en rameaux très-ouverts, longues de fix à huit pouces , feuillées dans toute leur longueur. Les feuilles radicales font ailées, pétiolées, glabres, d’un vert foncé, à pinnules prefqu’ovales, courtes, bordées de quelques dents aiguës. Les caulinaires plus petites, moins com- pofées , prefque fefiles, reflemblent d’ailleurs aux feuilles inférieures. Les fupérieures font quelque- fois ciliées fur les bords & à la bafe de leur pé- tiole. Les fleurs font axillaires, prefque folitaires vers l'extrémité des rameaux, d'abord écarté:s, puis plus rapprochées au fommet, où elles forment un épi terminal. Le calice eft glabre, tubulé, oblong , inédie- crement renflé, entier ou ne s’ouvrant que d'un feul côté , terminé à fon orifice en cinq dents iné- gales ; la fupérieure lancéolée , aiguë; les autres oblongues, obtufes , finement dentées vers leur fommet. La corolle eft d’un rouge pale, un peu tachetée à fon orifice ; fon tube eft alongé, un peu grêle, divifé en deux lèvres ; [1 fupérieure eft en cofque, prefque draite, offrant un peu au deffous de fon fommet deux dents latérales affez longues. Les étamines & les pifils font faillans hors de la corolle. Le fruit eft une capfule ren- fermée dans le calice , qui fe divife en deux loges PÉD 195 remplies de quelques femences arrondies ; com- primées , un peu membraneufes à leurs bords. On trouve cette plante dans les lieux humides des forêts, plus particuliérement dans les contrées feptentrionales de l'Europe. Elle varie quelque- fois par fa grandeur & par fes corolles rougeatres ou tour-à-fait blanches. © (7. v.) 3. PÉDICULAIRE à feuilles d’euphraife. Pedicu- laris euphrafioides. Wild. Pedicularis caule ramofo ; foliis pinnatifidis , den- tatis ; calicibus tubulofis , bipartitis , truncatis ; co- rolle galeä bidentatä. Willd. Spec. Plant. vol. 3. p: 204. n°. 3. Pedicularis ( euphrafioides) ; caule ramofifimo ; calicibus truncatis , obtufiufeulis ; foliis linearibus , fubpinnatifidis. Stephan. in Lite. Pedicularis caule ramofo ; calicibus oblongis , quin- quefdis , crenatis ; floribus laxè fpicatis. Gmel. Sibir. 3. p 203. tab. 43. A. Pedicularis (labradorica }) , caule ramofo ; ca- licibus ore obliquo , integro , emarginato. Houttuyn. Linn. PA. Syft. 8. p. 39. tab. 57. C. Cette plante a des tiges d’un pied & demi de haut & même davantage, diffufes , très-rameufes, garnies de feuilles alternes ; celles du bas font fef- files, pinnatifides, à découpures obrufes & dentées ; les feuilles caulinaires font pétiolées , linéaires , Jancéolées , pinnatifides , & garnies de dents pref- qu'arrondies , divifées en d’autres dents très-pe- tites, cartilagineufes , au nombre de deux ou trois. Les fleurs croiflent à l'extrémité des rameaux en grappes pédonculées , jaunes felon Gmelin , mais qui paroifient rougeâtres fur les individus fecs. Le calice eft tubulé , échancré à fa divifion fu- périeure , tronqué & garni de deux petites dents. latérales ; la lèvre inférieure eit divifée en deux parties. La corolle s'ouvre à fon orifice en deux ièvres ; la fupérieure eft arquee , denticulée & tronquée à fon fommet , munie à chaque coté de fa balfe d’une dent aiguë & fort petite; la lèvre inférieure fe pariage en trois lobes , dont le fu- périeur eft auiht ie plus court. Le frutt eft une cap- fule lancéolée , aiguë , une fois plus longue que le calice, & fur laquelle le ftyle ne perfifte pas. Cette plante croit dans la Sibérie , fur les bords du fleuve Léna. % On en trouve une variété plus petite, & qui a routes fes feuilles pinnatifides. La variété Ané paroît différer de cette plante que par fes feuilles beau- coup plus orandes : elle croit dans l'Amérique {ep- tentrionale. ( W. f. un herb. Lam. ) 4. PEDICULAIRE volandeau. Pédicularis myrio- phylia. Wild. Pedicula:ts caule fubramofo , foliis pianatis | pinnis 156 P É D! äcur? pinnatifidis , quaternis ; calicibus quinguefidis ; corolla galeà acut& ; bidentatä. Willd, Spec. Plant. vol. 3: p.203. n°: 4. Pedicularis myriophylla. Pallas. Itin. 3. Append. n°, 99. tab. 5. fig. 1. Cette plante a des tiges droites , hautes d’un ied , fouvent divifées dès leur bafe en rameaux Fete fimples, tandis que leur partie fupé:ieure préfente d’autres rameaux courts & quaternés. Les feuilles cauiinaires font fouvent au nombre de quatre, difpofées en verticilles , ailées , & dont les pinnules font profondément pinnatifides, à dé- coupures linéaires , lancéolées , aiguës. Le alice eft tubulé , velu, à cinq divifions linéaires , lan- céolées , très-entières, les deux inférieures plus courtes que les autres. La corolle eft jaune , tu- bulée , divifée à lorifice de fon tube en deux lèvres; la fupérieure eft en forme de cafque , ar- quée , bifide , aiguë ; la lèvre inférieure eft par- tagée en trois lobes , dont le fupérieureft obtus & beaucoup plus court que les deux autres. Cette plante croît dans les hautes montagnes du Nord, en Sibérie. > Willd. s: PÉDICULAIRE en épi. Pedicularis fpicata. Willd. Pedicularis caule fubramofo ; foliis lanceolatis , repandis , crenatis , guaternis ; calicibus bifid:s , fub- truncatis ; corolla galeä obtufa. Wild. Spec. Plant. vol. 3. p.20$. n°. 5. Pedicularis fpicata. Pallas. Itin. 3. Append. n°. 100. tab. 5. fig. 2. Cette efpèce a des tiges prefque rameufes, gar- n'es de feuilles lancéolées, profondément finuées par des échancrures arrondies, crénelées. Ces feuilles font placées fur les tiges en forme de ver- ticilles , au nombre de quatre à chaque nœud. Les fleurs font purpurines , difpofées en épi denfe à l'extrémité des rameaux ; chacune d'elles eft garnie de bractées très-entières. Les calices fonc bifides, prefque tronqués. La corolle fe divife à fon ouver- ture en deux lobes , dont le fupérieur, en forme de cafque, eft obtus. Cette plante croit naturellement dans les hautes montagnes dn nord , où elle a été découverte par Pallas :elle paroïîtavoir des rapports avec le pedicularis cuphrafioides | Willd. mais fes feuilles ne font point aîlées. % * $. PEpICULAIRE de Virginie, Pedicularis vir- £inica. Pedieularis caule ramofo ; foliis fiboppofiris, lan- ceolatis , crenatis , denticulatis ; florious fpicutis , luteis ; corolla galcä obtufi. (N.) C'eftune belle efpèce , très-remarquable par fon port , bien diftinguée par fes feuilles lancéolées , a Ê PEER oppofées ; par fes rameaux nombreux , axillaires. & fes beaux épis de fleurs jaunes. À en juger par l'extrémité du rameau que j'ai fous les yeux, cette efpèce doit avoir au moins: deux ou trois pieds d’élévation. Ses tiges font fermes, cylindriques, glabres, très-droites , char- gées d'un grand nombre dé rameaux courts , dont les inférieurs font à peine dela longueur des feuilles & prennent naiffance dans leurs aiffelles. Cesra- meaux font peu feuil'és , mais chargés de fleurs à leur extrémité ; les fupérieurs font les plus longs. Les feuilles font longues de deux à trois pouces, larges de quatre à cinq lignes , oppofées , pétio- lées , glabres , lancéolées, traverfées longitudi- nalement par une nervure blanchâtre & faillante.en deffous, rétrécies à leur bafe en un pétiole court, divifées à leurs bords en crénelures ou découpures arrondies, cbtufes, finement denticulées, & dont la circonférence eft oblitérée & d'un blanc de neige. Les fleurs font feffiles, folitaires , alternes , ter- minales , rapprochées en un épi compaéte, long d’un à deux pouces , nu & glabre. Le calice eft tubulé , un peu renflé, divifé à fon orifice en deux, lèvres entières, larges, profondes , arrondies & un- peu réfléchies à leur fommet. La corolle eft glabre , d'un jaune de foufre. Son tubeeft large, divifé à fon orifice en deux lèvres rapprochées ; la! fupérieure eft droite, en cafque comprimé latéra- lement , obtus à fon fommet ; la lèvre inférieure eft prefqu’aufi longue que la fupérieure , divifée: en trois lobes : les deux latéraux fontarrondis, un peu plus courts; celui du milieu plus petit, mais’ plus long que les deux autres : le piftil eft faillant d’une ou deuxlignes hors de la lèvre fupérieure: Cette plante croit dans la Virginie. ( W. f. in herb. Lam. ) * * Tige fimple, point rameufe. 6. PÉDICULAIRE renverfée. Pedicularis refupi- nata, Wilid. Pedicularis caule: fusfimplici ; foliis lanceolatis!, dercatis , crenatis ; calicibus bifidis , truncaris'; co- rolla galeä acutä. Willd. Spec. Plant. vol. 3,p. 206. naC: F Pedicularis caule ffmplici ; foliis lanceolatis, fer- ratis , crenulatis ; florious refupinatis. Linn. Spec. Plant. vol. 3. p. 846.—Gmelin. Sibir. vol. 3. p.204. tab. 44. Pedicularis elatior, latifolia ; floribus purpureis. Amm. Ruth. 42. Ses tiges font droïtes , liffes , à peine velues, hautes d'environ un pied , fimples ou quelquefois garnies de quelques rameaux pubefcens , courts, alternes, prefque dépourvus de feuilles, mais PÉD chargés de quelques fleurs terminales. Les feuilles: font alternes, lincéolées , prefqu'entières, pro- . fondément dentées en fcie à leurs bords , & chaque denrelure denticulée ou crénelée. Les pétioles font courts, velus ; les feuilles le font aufli un peu en deflous , particuliérement fur les principales ner- vures. Les fleursnaiffent à l'extrémité des rameaux, dans l’aiffelle des feuilles , où elles font folitaires -& prefque fefiles : leur calice eft tubulé, life, -obtus , comme tronqué , divifé en deux lèvres en- tières. La corolle eft grande , d’un pourpre foncé, -divifée à l’orifice de fon tube en deux lèvres , dont la fupérieure en forme de cafque eft comprimée, -& courbée à fon fommeten un crochet aigu; l’in- férieure eft ample ; élargie en lobes arrondis, pen- : chée obliquement. Cette plante eft très-commune par toutela Sibé- rie. Elle diffère du pedicularis fpicata par fes feuilles alternes & non quaternéss , par leurs découpures aiguës & non arrondies ; par fes leurs plus grandes, & par le cafque de la corolle , dont le-fommer.eft très-aigu. % (7. f. inherb. Lam.) 7. PEDicuLAtRE impériale. Pedicularis fceptrum. Lino. | Pedicularis caule fimplici ; foliis pinnatifdis ; pinnis repandis , erenulatis ; calicibus quinquefidis , criffacis ; corollis claufis, Wild. Spec. Plant. vol. 3. P- 206. n°. 7. Pedicularis caule fimplici, floribus terno-vertici?- latis, corollis claufis , calicièus criffaiis , capfulis re- gularibus. Linn. Spec. Plant. vol. 2. p. 846. — Id. Flor. Suec. 506. $53.— Gart. Ingr. p.98. — Gunn. Norv. n°. 33. — Œder. Flor. Dan. tab. 26. — Kniph. Cent. 9. n°. 75. Pedicularis capfulis fubrotundïs ; regularibus. Roy. Lugd. Bat. 299. — Gmel. Sibir. vol. 3. p. 206. n°.17. Sceptrum carolinum. Rudb. It. 1. tab. 1. — Flor. Lappon. 243. tab. 4. fig. 4. — Hort. Cliff. 326. C’eft une des efpèces les plus diftinguées de ce genre , remarquable par la grandeur & Îa beauté de fes fleurs d’un jaune agréable , relevées par une grande tache rougeâtre à leur ouverture. Ses racines font divifées en plufieurs filamens roides , prefque filiformes, garnies à leur fommet de quelques chevelus épars. Il s’en élève une tige forte , fimple, dure, cylindrique , tres-glabre , légérement ftriée , haute d’un à trois pieds. Les feuilles , toutes radicales , font pétiolées , pinna- tifides , glabres tant en deflus qu'en deflous , lon- gues de quatre à cinq pouces, d’un vertagréable, lancéolées , obtufes , compofées de folioles dé- currentes fur le pétiole commun , ovales , prefque rondes , divifées en plufieurs lobes , fix à (ept, créneles à leurs bords. Ces feuilles font aflez fou- PÉD 197 vent difpofées trois à trois en verticilles à la bafe des tiges , ou quelquefois éparfes. Willdenow , en parlant de cette plante, dit que les feuilles -caulinaires font éparles , fefiles , oblongues , ob- tufes , concaves, crénelées & fort petites. Comme je n'en ai point obfervé fur les individus fecs que j'ai examinés , il eft à croire que ces feuilles man- quent quelquefois. Les tiges font terminées par un bel épi de grandes fleurs long & touffu ; ces fleurs font op- pofées la plupart , furtout les inférieures , qui font aufi écartées les unes des autres , fefhiles , glabres, d’une belle couleur jaune , ordinairement marquées d’une tache fanguine à l’extréinité de leurs lobes, garnies à leur bafe de braétées ver- dâtres ou un peu colorées , larges , ovales , ob- tufes , denticulées à leurs bords, furtout vers leur fommet. Le calice eft glabre , entier, court, très- ventru ,en forme de coupe , divifé à fon orifice en cinq dents prefqu'égales , courtes , élargies à leur bafe , aiguës à leur fommet , affez fouvent finement incifées en crête de coq. La corolle eft grande , tubulée , courbée vers fon fommet , di- vifée à fonorifice en deux lèvres courtes , rap- prochées & conftamment fermées : la lèvre fupe- rieure eft courte , comprimée , en forme decafque; l'inférieure eft compofée de deux lobes élargis & rapprochés. Le fruit confie en une capfule ovale, mucronée , renfermée dans le fond du calice per- fiftant. Cette plante croit dans les foréts & fur les hautes montagnes de la Suède, de la Hongrie, &c. 2 ( V..f. in her. Desfont. ) 8. Pspreu Laire hifpide. Pedicularistrifiis. Linn. Pedicularis caule fimplici, corollarum. galeis mar- gine villofis. Linn. Spec. PI. vol. 2. p.S46. Pedicularis (triftis), caule fimplici ; foliis pinna- tifidis, pinnis argutè dentatis; calicibus quinquefidis; corolle galeä obrufà , margine villofä. Wild. Spec. Plige 207.146. Pedicularis caule fimplici ; foliis femi-pinnatis ; pinnulis obtufis, acutè ferratis. Gmel. Sibir. vol. 3. p.ZI2.N0. 23. Cette plante eft 1rès-velue, reconnoifable au cafque de la corolle velu fur fes bords. Ses tiges font très-fimples, courtes, hériflées de poils, hautes d’un à deux pouces, garnies de feuilles alternes , prefqu'ailées ; les pinnules font obtufes, très-finement dentées. Les fleurs, réunies en épis denfes & prefque capités, naiflent à l'extrémité des rameaux. Le calice eft tubuié , à cinq divifions à fon orifice ; il enveloppe une corolie d’un jaune foncé, dont la lèvre fupérieure eft en cafque, très-velue fur fes bords & obtufe. Cette plante croit en Sibérie, où Gmelin l’a découverte. Elle eft annuelle. 198 PÉD 9. PÉDICULAIRE de Lapponie. Pedicularis lap- ronica. Linn.. < Pedicularis caule fimplici ; foliis pinnatifidis, pin- nis ferratis; calicibus bifidis, oblongis; corolla galcä uncinatä, cruncatä. Willden. Spec. Plant. vol. 5. p.207. n°.9. Pedicularis caule fimplici ; foliis pinnatifidis, (er- ratis; calicibus bifidis, obtufis. Linn. Spec. PI. vol. 2. p. 847. — Pallas. Itiner. 3. p. 34. Pédicularis caule fimplici; foliis lanceolatis, femi- pirnatis, ferratis, acutis. Flor. Lapp.p. 242. tab. 4. fig. 1.— Flor. Suec. 507. $54. — Hort. Cliff. 326. — Roy. Lugd. Bat. 299. Cette plante a des racines fibreufes, capillaires , d’où s'élève une tige droite, fimple, feuillée , un peu comprimée, à peine ftriée, haute de cinq à fix pouces, tendre & glabre. Les feuillés infé- rieures, prefque réunies en verticilles à la bafe dés tiges, font pinnatifides, glabres, divifées en fo- lioles ou pinnules affez petites & finement denti- culées en dents de fcie à leurs bords, munies de fort longs pétioles très-Stroits : les feuilles cauli- naires varient par leur forme ; elles font alternes, fimples, à dentelures fines , chacune defquelles ef également denticulée ; les unes font ovales, lan- - céolées, fefiles où portées fur un pétiole large & membraneux; d’autres font plus alongées, pref- que linéaires, aiguës ou obtufes, pétiolées ou prefque feñile: ; en général ces feuilles font pe- tites, & n’ont guère plus d’un demi-pouce de longueur, fur une largeur d’une à deux lignes. Les fl:urs font pédonculées , difpofées, au fom- met des tiges, en un épi fimple, afflez bien garni, long d'environ un pouce & demi, muni de brac- tées étroites , lancéolées, obtufés, denticulées fur leurs bords : chaque fleur eft pourvue d’un calice monophylle, membraneux , marqué de cinq fillons, divifé à for orifice en deux découpures très-fou- vent obtufes ; quelquefois auf la fupérieure ef légérement tridentée , & l’inférieure a deux dents peu marquées La corolle eft d’un jaune clair, un peu courbée , évafée à l’orifice de fon tube; la lèvre fupérieure , en forme de cafque, fe termine en une pointe moufle (légérement denriculée, felon Willdenow }. Les étamines font renfermées dans la partie fupérieure du cafque; le flyle ef prolongé, faillant en dehors de la lèvre fupérieure, terminé par un ftigmate en tête. Le pédoncule eft court, & n'a guère qu'une ligne & demie de lon- gueur. Cette plante croît dars les lieux pierreux & arides des hautes montagnes de la Lapponte & de la Norwèse. x (#7. f. in kerb. Desfont. ) 10. PÉDICULAIRE à feuilles d'afplenium. Pedi- cularis afplenifolia, Wild. PÉD Pedicularis caule fimplici; foliis pinnatifidis; pinnis oblongis , infernë dentatis; calicibus quinquefdis, fub- criffalis; corolle galeä uncinatä , acuminatä , truncato- emarginetä. Willd. Spec. PI. vol. 3. p. 206.n°. 10. Pedicularis afplenifolia. Floerke. Spicil. Flor. Salisb. Inud. Ses racines font jaunes & rameufes. Il s’en élève une tige droite, fimple , haute de trois où quatre pouces, garnie de feuilles pinnatifides, dont les pinnules font oblongues, obtufes, munies à leur bafe d'une feule ou de trois dents obtufes. Les fleurs naiffent au fommet des tiges, au nombre de trois à fepr; elles font purpurines, compofées d'un calice tubulé, pubefcent, marqué de cinq fillons, divifé à fon orifice en cinq découpures lancéolées, recourbées à leur fommet, & garnies de quelques dents courtes, fouvent au nombre de deux feulement. La corolle a un tube de la lon- gueur du calice ; elle fe divife à fon orifice en deux lèvres , dont la fupérieure eft fortement ré- courbée à l’extrémité de fon cafque prolongé en bec d’oïfeau, tronqué au fommet & même un peu crénelé. La lèvre inférieure eft partagée en trois lobes obtus; celui du milieu eft plus étroit & plus long. Cette plante croît fur les hautes montagnes, dans les environs de Saltsbourg. 2: Flle a le port du pedicularis hirfuta , Linn.; mais on a vu, par les caractères qui viennent d'en ètre préfentés , combien elle en d'ffère. ; 11. PÉDICULAIRE jaune. Pedicularis flava.Willd. Pedicularis caule fimplici ; foliis profundè pinna- tifidis; pinnis acutis, lanceolatis, dentatis; calicibus quinquefidis , criflatis ; corolla galeä obtufä. Willd. Spec. PI. vol. 3. p. 208. n°. 11. Pedicularis flava. Palas. Itin. 3. Append. n°. 97. tab. P. fig. 1. Cette plante a une tige très-fimple , d'environ un demi-pied de laut, garnie de feuilles un peu épaifles, fucculentes , profondément pinnatifides, à pinnules diftantes, lancéolées, aiguës, munies à leurs bords de groffes dents écariées. Les fleurs naiflent à l'extrémité des tiges, rapprochées & difpofées en un épi un peu feuillé & long d’envi- ron un pouce. Le calice eft tubulé, divifé à fon orifice en cinq dents inégales, lancéolées & légé- rement ciérelées. Il enveloppe une corolle de couleur jaure , munie d’un tube alongé qui fe par- tage en deux lèvres, dont la fupérieure offre la Forme d’un cafque un peu courbé & obtus à fon fommert. La lèvre inférieure eft divifée en trois lobes. Cette plante croit dans des terrains glai- feux , fur les bords du fleuve Oxron-Barfa en Sibé- rie, où elle à été découverte par le piofeffeur Pallas. 2 12: PE D 12. PÉDICULAIRE ftriée. Pedicularis ffriata.Willd, Pedicularis caule fimplici; foliis profunaè pinna- tifidis; pinnis linearibus, ferrulatis; calicibus bila- biatis; corolla galeä obtufü, bidentarä, Wild. Spec. Plant, vol. 3. p. 208. n°. 10. Pedicularis friata. Pallas. Itin. 3. Append. n°. 98. tab. R. fig. 2. Ses tiges font droites , très-fimples, & s'élèvent prefqu’à la hauteur d’un pied : la même racine en produit fouvent un grand nombre. Elles font gar- nies de feuilles profondément pinnatifides, à pin- pules linéaires, très-aiguës , finement denticulées en dents de fcie à leurs bords. Les fleurs naiffent à l'extrémité de chaque tige, où elles font difpo- fées, par leur rapprochement, en un épi long d'environ deux pouces, munies de braétées li- néaires, très-entières, quelquefois légérement crénelées, plus longues que le calice, & placées à la bafe des fleurs. Le calice eft tubulé, un peu ventru , à deux lèvres; la fupérieure eft divifée en trois dents, l'inférieure partagée en deux. La corolle eft jaune , traverfée de veines d’un rouge fanguin & obfcur : elle s'ouvre en deux lèvres, dont Ja fupérieure eft très-obtufe, munie, au deflous de fon fommet, de deux dents latérales, aiguës. Cette plante croit fur les rochers nus, dans les pays du nord, où elle a été obfervée par Pailas. + 13. PÉDICULAIRE de Sibérie, Pedicularis fude- tica. Willd. Pedicularis caule fimplici, foliis profundè pinnati- fidis ; pinnis lineari-lanceolatis , inaqualiter dentatis ; calicibus quinquefidis , hirfutis ; corolla galeä obtufä, ermarginaid , bidentatä. Wild. Spec. Plant. vol. 3. p: 209. n°. 13. Pedicularis ( hirfuta?) , caule fimplici , foliis pin- natis ; pinnis lineari-oblongis, dentatis , fubpinnati- fidis ; calicibus hirfutis | quinquefidis ; corollis galeà acutè emarginatä ; fpicd foliofà. Haenke. Sudet. P: 36. Pedicularis incarnata, Krock. Silef. n°. 984. Pedicularis comofa. Mattu(ch. Silef. n°, 6co. Cette plante a des tiges tiès-fimples, hautes de quatre ou cinq pouces, garnies de feuilles glabres, profondément pinnatifides , à p'nnules diftantes , prefaw’oppofées , lancéolées , profondément & iuégalement dentées. Les rameaux font terminés par un épi long d'environ un pouce ou un pouce & demi. Les fleurs font entremélées de braétées. Le calice eft velu , à cinq découpures lancéoïées , inégales , finement denticulées en fcie. La corolle ett de coul: ur purpurine, ayant la lèvre fupérieure obrufe, échincrée & munie un peu au deflous de fon fommer, & de chaque côté d’une feule dent Botanique, Tome V. L PÉD 129 courte : la [èvre inférieure eft divifée en trois lobes obtus ; les deux latéraux font légérement denti- culés. Cette plante approche, 1°. dupedicularis recutita, dont elle diffère par fes tig:s moins élevées , par fes épis non feuillés , par fes fleurs plus grandes , par fes calices velus, en dents de fcie aux bords de leurs divifions ; par le cafque de la corolle à deux dents au deffous du fommer , & par les lobes denticulés de la lèvre inférieure ; enfin , par fes feuilles plus petites & non deux fois ailées : 2°.elle eft encore voifine du pedicularis incarnata | mais fon port & le cafque obtus & non recourbé de la co- rolle l'en diftinguenc : 3°. elle diffère du pedicularis hirfuta par fes feuilles pinnatifides & par les deux dents fituées un peu au deffous du fommet de ia lèvre fupérieure : 4°. elle s'éloigne encore davan- tage du pedicularis rofea par fes feuilles ailées , à pinnules très-fines, & par plufeurs autres carac- tères. Cette plante croît fur les hautes montagnes de la Sibérie, &c. x (Déftripe. ex Willd. L. C.) 14. PEDICULAIRE obtufe. Pedicularis recutita. Linn. ; Pedicularis caule fimplici ; foliis pinnatifidis , fer- ratis ; fpicä foliofä, calicibus coloratis , corollis ob- tufis. Sylt, végét. p. 461. — Jacquin. Auftr. tab. 258. — Allion. Flor. Pedem. n°. 225. Pedicularis caule fimplici , flaminibus floris galeä longioribus. Linn. Spec. Plant. vol. 2. p. 846. Pedicularis (recutita) , caule fimplici ; foliis pro- funaè pinnatifidis; pinnis linceolatis, pinnatifidis, dentatis ; fpicä compaëtä, foliofä; calicibus glabris , quinquedentatis ; corolla galeä obtufiffima. Wild. Spec. Plant. vol. 3. p. 210. n°. 14. Pedicularis caule ffmplici , foliis pinnatis , floribus fpicatis , flaminibus eminentibus. Hall. Helv.n°. 316. tab. 8. fig. 2. Pédicularis ( obfoleta ) , radice tuberofa ; flami- floribus minoribus , cbfoletis , majoribus. ? Crantze Auftr. p.316. Cette efpèce eft particuliérement caraétrifée par la lèvre f:périeure de la corolle, très-droite , point du tout recourbée à fon fommet , & qui eft fort cbtufe , fans aucune pointe ni prolongement faillant : les étamines d’ailleurs font longues & ÿ faillantes hors de la corolle ; ce qui me fait douter qu'elle puiffe fe rapporter au pedicularis obfoleta de Crantz. Sa racine efttubéreufe, prefque fimple , & pro- duit une tige fort fimple , très-droite , dure à fa bafe , herbacée & tendre à fa partie fupérieure , glibre , munie de feuilles profondément pinnati- fides , glabres , pétiolées , alternes , un peu ru- gueufes ; les pinnules font lancéolées , obloneues, à crénelures denticulées , furtout vers leur fommet. R PÉD L'épi eft épais, long d’environ un ou deux pouces, garni de bractées foliacées. Les fleurs font fefiles ou prefque fefliles , très - ferrées , compofées de calices un peu colorés , glabres , divifés en cinq dents à leur orifice; ils entourent une corolle lon- gue , dont le tube eft un peu étroit , ouvert à fon orifice en deux lèvres : la fupérieure sfttrès-droite, alongée , purpurine, fans aucune courbure, très- obtule , garnie de deux petites dents latérales vers fa bafe , qui me paroiflent manquer quelquefois ; la lèvre inférieure eft courte , un peu rabattue , à trois divifions très-inégales. Les étamines font fail- lantes, beaucoup plus longues que la corolle. 130 Cette plante croit fur le fommet des montagnes alpines , en Suiffe , en Italie & dans lAllemagne. 2: (VW. [. in herb. Desfont. ) 1$.PÉpicuLAtREétalée. Pedicularis elata, Wild. Pedicularis caule ffmplici; foliis profundè pinnati- fidis ; pénnis lineari-lanceolatis , crenatis ; [pic laxä, fubfoliofä ; calicibus glabris , quinquedentatis ; corolla galed obtufä, truncatä. Wild. Spec. Plant. vol. 3. P:#210-n°4045. Pedicularis caule ffmplici , foliis pinnatifidis , pin- nuliscrenulatis, forum roftris obtufis. Gmel. Sibir. 3. p: 211. Cette plante à des tiges droites, très-fimples , hauts d'environ un pied & demi à' deux pieds , gaivies de feuilles alternes , profondément pinna- tifides ; les pinnules font diftantes les unes des au- tres, linéaires, la: céolées , à crénelures obtufes: : chaque crénelure , vue à la loupe , paroit terminée ‘par une petite pointe mucronée & cartilagineufe. Les fleuis font difpofées en un épi terminal affez lâche, long d'environ un demi-pied , un peu feuillé ; les fleurs inférieures font écartées, les fupérieures rapprochées & ferrées. Les feuilles qui accom- pagnent les fleurs inférieures | & qui font l'office de braétées , ont une longueur double de celle du calice , & font femblables aux feuilles caulinaires ; “celles qui occupent la partie fupérieure de Pépi , font égales en longueur au calice; elles fe divifent en trois parties médiocrement crénelées. Chaque fleur eft compofée d’un calice tubulé, glabre , à cinq dents inégales. La corolle eft de couleur purpurine : fon tube eft prefque trois fois auf long que le calice : il fe divife en deux lèvres à fon orifice ; la lèvre fupérieure eft droite , ob- tufe , échancrée à fon fommet & dépourvue de ces deux dents qu’on remarque dans plufieurs ef- -pèces ; la lèvre inférieure eft partagée en trois dé- coupures crénelées & dentées, les latérales font obtulfes , celle du milieu eft plus longue & mu- cronée. Cette plante croît dans les campagnes , proche le fleuve Catsham en Sibérie , où elle a été découverte par Gmelin. + Cetteplante, voifine dupedicularis recutita Linn., PHÈiD n diffère par fes feuilles, par fon épi alongé, fix o1s pluslong ; par fes corolles bsaucoup plus gran- lont la ièvre fupérieure eft bien plus faillante & l'inférieure crénelée. Eile diffère auffi du pedi- cularis fuderïca Willd, , à laquelle elle reffemble affez par fes feuilles, mais dont elle s’écarte par la hauteur de.fa tige , par les 'pinnules crénelées de fes feuilles, par fon épi plus long , par fes fleurs plus grandes , par fon calice à cinq dents très-2r- tières, par le cafque de la corolle dépourvu de dents au deffous de fon foramet, & enfin par la décou- pure du milieu de la lèvre inférieure , qui eft plus longue. ( Caract. ex Willd. ) a 9 16. PÉDicuLAIRE feuillée. Pedicularis foliofa. Linn. Pedicularis caule fimplici , fpicä foliofà ; corollis galeà obtufiffimä , integrä ; calicibus quinquedentatis. Linn, Syft. Plant. vol. 3. p.119. n°. 14.— Mantifl. 36. — Jacq. Vind. 250. — Gouan. Illuftr. 37. — Jacquin. Auftr. 2. tab. 139.— Allion. Flor. Pedem. n°. 230.— Villars. Flor. du Dauph. vol. 2. p. 433. Pedicularis ( foliofa ) , caule ffmplici; foliis cau- linis , profundè pinnatifidis ; pinnis lanceolaris, acu- mirmtis , pinnatifidis, dentatis ; fpica foliofa, cali- cibus quinquedentaris , dente fuperiore maximo ; corolla galed obtufifimä. Wild. Spec. Plant. vol. 3. p.211. n°. 16. Pedicularis ( foliofa ) , caule fimplici ; floribus hir- Jutis ; inter folia cong:1is ; corolla galeä obtufifimä integrä. Crantz. Aulir. p. 313. n°. 2, Pedicularis comofa. Scopol. Carn. n°. 765. Pedicularis fpicä foliofà Hall, Helv. n°. 317. tab. 9. fig. 3. Pedicularis alpina , filicis folio major. Bauh. Pin. 163. Tourn. Init. R. Herb. 173. Pedicularis alpina, flore luteo, radicenigrä. J,Bauh. Hift. 3.p. 43. 438. Aleëtorolophus alpina, prima.Cluf. Hift.2.p.210. Aleëlorolophus montanus, albo flore. ? Barrel, Ic. 469. Cette plante , qui offre quelques variétés , fe difingue à {és épis feuillés , au cafque de la corolle très-obtus & fans échancrure , à fes calices fouvent velus fur les angles & à leur orifice; cependant elle refflemble tellement au peaicularis comofa , que Je ne voudrois pas prononcer fur la différence conf- tante de ces deux efpèces. Il eft encore poflible que celles que j'ai vues dans les herbiers ne foient pas la véritable efpèce de Linné ; je n’ai donc pas cru devoir les réunir. Ses racines fe divifent en deux ou trois bran- ches fimples , prefque tubéreufes , garnies de très- eu de chevelus : il s’en élève une ou deux tiges PÉD fimples , de fept à huit pouces & même d’un pied de haut, droites, épaifles , quelquefois un peu pu- befcentes, garnies de feuilles ailées, alternes, pé- tiolées , fouvent un peu velues fur leur pétiole & fur les principales nervures ; les pinnules font lan- céolées , aiguës , pinnatifides & denticulées ; ces feuilles varient un peu par leurforme, tantôtlarges, tantôt plus étroites ; les caulinaires diffèrent peu dés radicales. Les fleurs naiflent très-rapprochées dans l’aiffelle des feuilles fupérieures , d'où réfulte un épi denfe & feuillé. Le calice eft renflé , cylindrique , un peu angu- leux , divifé à fon orifice en cinq dents, une déf- quelles, la fupérieure , eft plus longue que les au- tres ; elles font velues ou fimplement ciliées fur leurs bords , ainfi que les angles du tube. La co- rolle eft jaune , munie d'un tube étroit , qui s’é- dargit à fon orifice , où il fe divifeen deuxlèvres ; la fupérieure , en cafque , eft prefque droite, com- primée, ailée à fes bords, & même velue , un peu recourbée , très-obtufe à fon fommet & fans au- cune échancrure ; la lèvre inférieure eft plane, élargie , glabre, divifée entrois découpures , dont celle du milieu eft plus courte , arrondie , un peu concave ; les deux latérales prefqu'éllipriques , plus longues. Les étamines font renfermées dans Je cafque de la coroile : leurs filamens font velus & jaunâtres à leur fommer. Le piftil eft un peu faillant hors de la lèvre fupérieure. Cette plante croît naturellement dans les mon- tagnes alpines , en France, en Suifle , au Mont- Cenis, dans l'Allemagne , &c. Comme les localités produifent quelques variétés , il en eft réfulté de la confufion & de l'incertitude fur la fynonymie de plufieurs auteurs qui en ont parlé. (F.f.) 17. PÉDICULAIRE chevelue. Pedicularis como/fa. Lian. Pedicularis caule fmplici ; fpicä foliofä; corollis galeä acutà, emarginatä ; calicibus quinquedentatis. Linn. Spec. PI. vol. 2. p. 847. — Gouan. IIL 37. — Villars. Flor, du Dauph. 431. — Pallas. Itin. 1. p. 148. — Allion. Flor. Pedem. n°. 226. tab. 4. fig. 1. — Stephan. Ic. Mofq. tab. 5. Pedicularis (comofa), caule fimplici ; foliis pin- natis; pinnis piunatifidis, fubdentatis; fpicä foliofa, calicibus quinquefidis, corolla galed bidentatä. Wild. Spec. PI. vol. 3. p. 220. n°. 34. Pedicularis folits bipinnatis; calice non criffato; floribus ockroleeucis in fpicam nudam congeftis. Allion. Spec. Pedem. fo. tab. 11. fi5. 1. Malsré les variétés de cette plante, on la re- connoit avec affez de facilité à la beauté de fon port, à la groffeur de fes tiges, à fon bel épi touffu de fleurs jaunes, fouvent extrêmement fruillée à fa bafe , au cafque de la corolle aiguë, terminée par deux dents. PÉD 15i Ses racines font tubéreufes, compofées de plu- fieurs branches écartées, charnues , prefque hori- zontales. Il s’en élève une tige très-droite, fimple, glabre ou un peu velue, fortement ftriée , haute d'environ un pied, garnie de feuilles alternes , étiolées , un peu velues, particuliérement à leur afe & le long des pétioles; ailées, à pinnules profondément ‘incifées, légérement dentées fur leurs bords : les dentelures font quelquefois blan- châtres & membraneufes à leur circonférence. Les feuilles caulinaires, quoique plus petites & moins pétiolées , reflemblent aux radicales. Les fleurs font réunies au fommet des tiges en un bel épi fort touflu & ferré, gant, à fa partie inférieure, de feuilles affez longues , très- nombreufes , prefqu'en touffe : ces feuilles man- quent dans quelques individus. Chaque fleur eft compoféé d’un calice court, tubulé, velu, rénflé vérs fon orifice, où il fe divife en cinq dents courtes & aiguës. Les bractées font , tantôt folia- cées dans les individus dont l'épi eft très-feuillé , quelquefois en forme d’écailles ovales, oblongues, refque mémbraneufes à leurs bords dans les épis Fées moins ou point feuillés. La corolle eft d'un beau jaune, grande, donc le tube fe divife en deux lèvrés un peu ouvertes; la fupérieure eft en cafque, recourbée, aiguë, fendue à fon fommet en deux dents très-aigués. Le piftil eft un peu fail- Jant hors de la lèvre fupérieure. Le fr cft une capfule ovale une fois plus longue que le calice, qui enveloppe fa bafe, enflée, comprimée à fon fommet, à deux valves , à deux loges oblongues contenant plufieurs femences petites & ua peu arrondies. Cette plante croît dans les montagnes alpines, en France , en Italie, au Puy-de-Dôme, dans la Ruffe & en Sibérie. x ( W. f. im herb. Desfont. ) Willdenow a reçu, de différentes contrées, des individus de cette plante, qui ne lui ont paru que des variétés, quoïqu'ils préfentaffent des diffé- rences aflez grandes qu'il attribue au lieu natal. Je vais préfenter fes obfervations en me bornant à traduire fes propres expreflions. « J'ai reçu, dit-il, des exemplaires de cette plante, envoyés par MM. Bellard & Villars ; J'en ai reçu d’autres des différens lieux de la Sibérie, qui m'ont été donnés par Stephan. Quoique diffs- rens par le port, j'y ai reconnu des caractères qui les rangent dans là même efpèce. Voici ceux qu'ils préfentent conflamment : » Un calice prefque pubefcent, à cinq décou- pures inégales; une corolle d’un jaune un peu blarchâtre, dont le cafque eft échancré , bifide, terminé à fon fommert par deux pointes très-aiguës. L'épi eft feuillé ; les racines approchent de celles de la filipendule. Voici maintenant en quoi ces plantes différent : : R 1 159 PÉD » 1°. Des feuilles atlées, à folioles feñiles, iné- galement pinnatifides, à crénelures prefque den- tées; une tige d’un demi-pied & plus, un épi oblong, tel qu'il eft repréfenté dans la figure qu’en a‘donnée Allioni.” » 29. Les feuilles comme dans la variété précé- dente, mais les crénelures plus forrement den- tées ; la tige bien moins élevée , l’épi ovale, Elle vient de Sibérie. & 3°. Des feuilles ailées, à pinnules fefiles, dé- currentés , lancéolées, inégalément pinnatifides, à découpures non dentées; une tige d’un pied & demi & plus, un épi oblong, tel qu’il a été pré- fenté par Stephan. L. C. - » 49°, Des feuilles ailées, à pinnules diffantes, li- néaires , finement & inégalement pinnatifides ; les feuillesinférieures d'environ un demi-pied de long, une tige de deux pieds , un épi oblong : toute la plante eft glabre, 5°. Des feuilles affez femblables à celles du chryfinchemum corymbofum , ailées, à pinnules rap- proch£es, lancéoïées, inégalement pinnatifides, à décovpures denticulées en dents d: fcie; les feuilles inférieures longues d’un demi-pied, la tige haute de deux pieds, l’épi oblong : toute la plante eft pubefcente. » 18. PÉDICULAIRE du Canada. Pedicularis cana- denfis. Linn. Pédicilaris caule fimplici; fpicd fubfoliofi ; corollis galeä fetaceo-bidentatà; calicibus deorshm truncatis. Lion. Mantifi. 86. — Willd. Spec. Plant. vol. 3. P- 2110. 17: Ses tiges font droites , fimples , glabres ou pu- befcentes, herbacées, hautes de huir à dix pouces, garnies de feuilles alternes, pétiolées, longues de trois & quatre pouces, glabres, pinnatifides, liffes, à pinnules larges, oblongues, obtufes, in- cifées & crénelées fur leurs bords , qui font fou- vent blanchätres & comme oblitérés. Les fleurs font difpofées en un épi terminal , compaéte, garni de bractées feuillées , à peine plus longues que le calice ; ces fleurs font fefliles, munies d’un calice un peu velu, court, ouvert en deux lèvres un peu réfléchies & tronquées. La corolle eft d’un jaune très-pale , partagées à fon orifice en deux lèvres, dont la fupérieure, d’abord droite, eft un peu courbée à fa partie fupérieure , tronqués ou plu- tôt largement échancrée à fon fommet, & fe ter- mine par deux dents fétacées un peu recourbées ; la lèvre inférieure eft partagée en trois divifions obtufes. Les étamines font renfermées dans le cafque de la corolle, mais le piftil en fort de la longueur de deux ou trois lignes. .Cette plante croit au Canada, dans l'Amérique feptentrionale. Bofc l’a recueillie à la Caroline. P'ÉD C'eft ND un des individus qu’il en a rapportés, que J'ai donné cette defcription. 2 ( W. f..) 19. PÉDICULAIRE du Groënland. Pediculuris groenlandica. Willd. Pedicularis caule fimplici ; foliis. profundè pinna- tifidis; pinnis lanceolatis, acuminatis, ferratis; cali= cibus glabris, quinquedentatis; coroilis claufis; galeä De Willd. Spec. Pl. vol. 3.p. 212. n°. 10. Pedicularis (groenlandica), caule fimplici; foliis pinnatis, ferratis; calicibus oblongis, glabris; corollis galcä fubulatä , arcuatä longivre. Rerzius. Prodr. Flor. Scand. édit. 2, n°. 360. — Œder. Flor. Dan. tab. 1166. Pedicularis incarnata , è Groenlandid. Retz. Obferv. 4. p. 27. tab. 1. Un des caractères les plus frappans de cette plante, & qui la rend très-difinéte , eft le prolon- gement de la lèvre fupérieure de fa corolle, fous la forme d’une longue pointe fubulée & arquée. Ses racines font un peu rameufes & courtes. Il s’enéleve une tige fimple, droite, glabre , feuillée & cylindrique. Les feuilles font alternes, pétio- lées, glabres, étroites, lancéolées, profondément pinnatifides , compofée de pinnules fimples, lan- céolées, aiguës, finement centées en fcie. Les fleurs fent prefque fefiles, terminales, réunies en un épi alongé, étroit, feuillé. Le calice eft glabre, tubulé, court, médiocrement renflé, di- vifé en cinq dents prefqu'obtufes. La corolle eft jaunâtre, compofée d’un tube alongé, fermé à fon orifice, dont la lèvre fupérieure, médiocrement réfléchie, fe prolonge par une languette très- étroite, fubulée , & courbée fupérieurement en arc. Cette plante croit au Groënland. Elle diffère ÉApAAnEs s Ë du pedicularis incarnata Jacq., par fes feuilles bien plus profondément pinnatifides, prefqu'ailées ; par leurs dentelures bien plus courtes, & par fon ca- . L E] lice glabre. 20. PEDICULAIRE incarnate. Pedicularis incar- nata. Jacq. non Linn. Pedicularis caule fimplict ; foliis profundè pinnar:- fidis ; pinnis inequaliter dentatis , lineari-lanceola- tis ÿ calicibus villofis, quinquefidis ; corolla galeà uncinatä , acuminatä. Willd. Spec. Plant. vol. 3. pag: 212. 10.19, Pedicularis uncinata. Jaca. Auftr. tab. 140. — Allion. Flor. Pedem. n°. 128. tab. 3. fig. 2. & tab. 4. fig. 2. — Villars, Flor. du Dauph. vol. 2. pag. 424, — Lam. Iiluftr. Gener. tab. 517. fig. 3. Pedicularis ( roftrato-fpicata ) , caule ffrigofo- ercéto ; fricä oblongä , canefcente ; floribus roffrata- acuminatis, Crantz. Auftr. pag. 317. PÉD Pedicularis foliis pinnatis, pinnis dentatis; flo- ribus roftratis, fpicatis ; calicibus tomentofis. Hall. Helv.in°. 319. Willdenow prétend que c’eft à tort qu’on a pris cette efpèce pour le peaicularis incarnara de Linné , dont elie diffère par fes calices velus , &z par fes corolles incarnat?s , prefque purpurines, & dont la difpofit'on des fleurs eft auf un peu différente, ainfi que les feuilles bien moins amples. Je fuis affez de cet avis, autant qu’on peut l’être, auand on n'a pour fe décider que des individus fecs & fouvent tronqués. Ses tiges font fimples, hautes de huit à dix pouces, garnies de feuilles radicales & caulinai- res. Les radicales font iongues de deux ou trois pouces , profondément pinnatifides, compofées de pinnules également pinnatifides & denrées. Les feuilles caulinaires fimplement , maisaufl pro- fondénment pinnatifides , alrternes, ont leurs pin- nules linéaires , lancéolées , aiguës , munies à leurs bords de dents inégales, fort petites, ai- guës. L:s fleurs naiffent à l'extrémité des tiges, & font difpofées en un épi long de deux ou trois pouces , un peu lâche, furtout à fa bafs. Les fleurs inférieures font alternes , diftantes les unes des autres ; les fupéiieures font beaucoup plus rap- prochées. Elles font compofées d’un calice tubulé, un peu ventru, velu , divifé à fon orifice en cinq dents lancéolées. La corolle eft de couleur incar- nate, tirant fur le pourpre, munie d’un tube alongé, élargi à fon ouverture, où il fe divife en deux lèvres, dont la fupérieure eft en cafque, comprimée latéralement , recourbée , aiguë & échancrée à fon fomimet; la lèvre inférieure eft plane , en cœur, à deux grands lobes latéraux, & un troifième très-petit, un peu élevé dans le mi- lieu des deux autres. Les étamines m'ont paru, ainfi que le pifil, renfermées dans la lèvre fupé- rieure de la corolle. Cette efpèce croît dans ls hautes Alpes de la Suiffe , du ci-devant Dauphiné , de la Savoie , en Allemagne & dans l’Autriche. © (F. f.) 21. PÉDICULAIRE oncinée. Pedicularis uncinata, Willd. Pedicularis caule fimplici; foliis caulinis , profundè pinnatifidis ; pinnis lineari-lanceolaris | dupiicato- dentatis; calicibus rorundatis, glabris, quinqueden- tatis; corolle gale uncinatä, acuminatä. Willden. S | 3 Spec. Plant. vol. 3. pag. 213. n°. 20. Pedicularis uncinata. Stephan. in Litt. Pedicularis (incarnata ), caule fimplici ; foliis pinnatis , ferratis ÿ calicibus rotundatis , glabris ; corollis galed uncinatä , acuminara. Linn. Spec. PI. val. 2. pag. 847. — Pallas, Iter. 2. pag. 404. Pr É Di 102 Pedicularis caule fimplici ; foliis pinnatifiais , pin- nulis arütis , fpicé florum longiffimä. Gmel. Sibir. 3. pag. 209. tab. 45. Pedicularis flicis, folio lute ; fpicä florum pra- longä. Gmel. Hirc. $o4. es calices glabres & prefque globuleux, une coroile plutôt jaune qu'incarnate , des feuiiles grandes & fort étalées , diftinguent cette efpece du pedicularis incarnata Jacq., avec laquelle elle fe trouvoit confondue. Ses tiges font fimples, liffes , hautes d’un à deux pieds, garnies de feuilles pinnatifides ; les radica- les ont quelquefois prefqu'un pied de lonz ; leurs pinnules font pinnatifides & garnies de petites dents en fcie. Les feuilles caulinaires font alter- nes, divifées prefque jufqu’à leur bafe en pinrules linéaires , lancéolées, inégalement denticulées. Les fleurs font d'fpofées au haut des tiges en un épi nu, long de quatre à fix pouces ; leur calice et glabre , tubulé, court, renflé, prefqu’à demi- globuleux, divifé en cinq dents à ‘on orifice. La corolle jaunâtre (incarnate felon Linné) eft gla- bre , quelquefois un peu velue , felon Willdene ; munie d’un tube qui fe divife en deux lèvres, dont la fupérieure , en forme de cafque , eft fortement recoutbée, terminée par une pointe crochue , aiguë. Cette plante croit fur les bords du fleuve An- gara dans la Sibérie, & dans les Alpes, % (W/. in herè. Desfont.) 22. PÉDICULAIRE interrompue. Pedicularis ir- cerrupta. Wild, Pedicularis caule fimplici, foliis quaternis ; pro- fundè pinnatifidis ; pinnis lanceolatis, inaqualiter dentatis ÿ fpica verticillarä , elongarä ; calicibus vil- Lofis , quinquedentatis ; corolle galeä obtufä. Wild. Spec. Plant. vol. 3. pag. 214. n°. 21. Pedicularis interrupta. Stephan. in Litt. C’eft une efpèce d’un très-bel afpeët ; dont ia tige s'élève à deux pieds de haur. Ses feuilles font ternées ou quaternées , difpofées en verti- cilles autour des tiges, & aflez femblables à celles du pedicularis flava. Elles font profondément pin- nauifides, à pinnules diftanres, lancéolées , divi- {ées à leurs bords en petites dents aiguës & iné- gales. Les fleurs font difpofées en un bel épi fur lequel les fleurs font rangées par verticilles inter- rompus, au nombre de trois où quatre à chaque rang. Elles font munies de braëtées ovales, con- caves, acuminées, très-entières. Le calice eft tu bulé, velu, ouvert obliquement à fon orifice, qui eft divifé en cinq dents inégales. La corolle s'ouvre en deux lèvres, donc la fupérieure eft e: cafque recourbé & obtus. PÉD 194 PE D Cette plante croîten Sibérie. # Caraë. ex Willa. \ l'aiffelle des verticilles , & forment par leur en- Elle eft, d’après la defcription que Je viens d’en préienter , facile à diftinguer des autres efpèces, non-feulement par fes feuilles verticiliées, en quoi elle fe rapproche du pedicularis verticillata, mais encore par fes fleurs en épis verticillés, par la grandeur de fes tiges & par la longueur de ces mêmes épis. 23. PÉDICULAIRE verticillée. Pedicularis verti- cillata. Linn. Pedicularis caule fimplici, foliis quaternis. Linn. Spec. Plant. vol. 2. pag. 846. Kram. Auftr. 183. n°. 4. —Gmel. Sibir. pag. 206. n°. 18.— Crantz. Auftr. pag. 512. — Scop. Carn. n°. 766. — Jacq. Auftr. tab. 206. — Villars. Flor. du Dauph. vol. 2. pag. 422. — Allion. Pedem. n°. 224. — Lamarck. Flor. franç. vol. 2. pag. 361. n°. 401. XI. Pedicularis caule fimplici ; foliis caulinis, pinnati- Êdis, quaternis; pinnis oblongis , obtufis , dentatis ; Jpicâ capitatä; calicibus hirfutis | quirquedentatis ; corolla galeä obtufifima. Wilid. Spec. Plant. vol. 3. pag. 214. n°. 22. Pedicularis foliis pinnatis, quaternis; floribus fpi- catis. Hal. Helv. éait. 2. n°. 318. tab. 9. fig. 1. Pedicularis alpina , floribus purpureis, fpicatis ; foliis pinnatis, verticillais. Hall. édit. 17°. pag. 623. tab. 17. fig. 1. Optima. Filipendula montana aliera, floribus purpureis. C. Bauh. Pin. 163. Pedicularis alpina, alrera, afphodeli radice. Tourn. Inftit. R. Herb. 173. ‘ . À. Pedicularis foliis profurde pinnatifidis ; pinnis linearibus , acutè dentatis ; calicibus villofis ; quin- guefidis. Wild. L. C. Cette efpèce eft affez facile à diftinguer par fes feuilles caulinaires , oppofées ou quaternées ; par fes fleurs capitées, fes calices velus, & fa co- rolle purpurine, grêle & alongée. Ses racines font courtes, charnues, étroites , à deux ou trois branches, fans ramifcations , & garnies à peine de quelques filamens capillaires, Il s'en élève une ou plufieurs tiges courtes, fim- ples , velues, firiées , de deux à fix pouces de haut, feuillées & prefqu’articulées. Les feuilles radicales font péticlées , alongées, un peu étroi- tes , légérement velues , ailées , à pinnules oblon- guess , elliptiques , prefque lancéolées, un peu dentées. Les caulinaires font également pétialées, mais plus courtes; les inférieures difpofées quatre par quatre, en verticilles autour de la tige ; les fu- périeures fimplement oppofées & à pétiole très- court, femblables d'ailleurs aux feuilles radicales. Les fleurs naïfent à l'extrémité des tiges, dans femble un épi court, capite. Le calice eft prefque membraneux, teint de pourpre avec des veines, verdatre, tubulé, velu, plus fortement à fon orifice, où il fe- divife en cinq dents courtes. La corolle eft d’un pourpre chair, étroite, alongée. Elle fe divife en deux lè- vres; la fupérieure eft en cafque comprimé & obtus; l'inférieure eft plane, partagée en trois lobes; celui du milieu eft plus étroit , marqué de plufieurs veines fortement colorées. Les éramines font un peu plus longues que la corollé; elles ont des filamens quelquefois un peu pubefcens à leur fommet , terminés par des anthères d’un vert d'olive. Les fruits confiftent en une capfule qui s’alonge en müriflant, devient une fois plus lon- gue que le calice qui entoure fa bafe , fe termine en bec d’oifean, & forme avec la tige, par fon écartement, un angle droit. Cette plante croît au milieu des prés fur les montagnes alpines, en France , en Suifle, dans lPAllemagne, &c. J'en poffède des exemplaires qui m'ont été communiqués par le citoyen Fou- cault, qu'il a recueillis fur les montagnes aux en- virons de Grenoble. x ( F./f.) | La variété A croit en Sibérie. Elle diffère de celle des Alpes par fes pinnules beaucoup plus fines, & par les dents de fes ealices plus longues & lancéolées. Elle offre d’ailleurs les mêmes ca- raétères dans les parties effentielles de la fruétifi- cation. 24. PEDICULAIRE fans tige. Pedicularis acaulis. Jacq. Pedicularis pedunculis radicalibus, monofloris, flore brevioribus, labit tripartiti lobo intermedio, bafi bica- rinato. Wulfen. in Jacq. Colleét. 1. pag. 207. tab. 14. Pedicularis acaulis , foliis pinnatis; pinnis ovatis, obtufis , dentatis ; pedunculis unifloris ; calicibus quin- quedentatis , criffatis; corolla galeä elongatä , o+- tufa. Willd. Spec. Plant. vol. 3. pag. 215$. n°. 23. Pedicularis pedunculis radicalibus , longitudine ca- licis. Scop. Carn. n°, 761. tab. 31. Pedicularis alpina , acaulis ; flore magno. Seguier. E Veron. Suppl. pag. 127. Cette plante a un port & des caraétères qui la diftinguent tellement des autres efpèces , qu’elle fera toujours facile à reconnoitre. Elle eft juf- qu’alors la feule qui n’aït point de tiges, mais feulement des pédoncules très-courts & uniflores. Ses racines font épaifles, prefque tubéreufes, dont la principale branche , affez grolle & courte, eft divifée en plufieurs autres plus longues & eré- les. Elles pouffent de leur collet un grand nombre ES DE D de feuilles pétiolées, ailées, compofées de pin- nnles aff:z grandes, ovales, obtufes, dentées à leurs bords, afiez femblables à celles de la pim- prenelle ; longues de deux ou trois pouces, ran- gées le long d’un pétiole légérement pub:fcent, &c dépourvu de folioiss dans la moitié de fa lon-: gueur inférieure. Les fleurs s'élèvent en aflez grand nombre du centre des feuilles, fur des pédoncules légére-: ment pubefcens, plus courts que les calices, ter- minés chacun par une feule fleur affez grande, blanchätre , munie d'un calice tubulé, renflé, chargé de poils courts, partagé à fon orifice en cinq découpures lancéolées, dentées & prefqu’en crête. Il renferme une corolle, dont le tube élargi: fe divife à fon orifice en deux lèvres très-ouver- tes. La füpérieure eft droite, longue, s’arrondit: à fa partie fupérieure en forme de cafque, & fe termine par un fommet obtus, & point ou pref- que point recourbé. La lèvre inférieure eft plane, ivifée en trois grands lobes arrondis, inégaux, celui du milieu eft plus petit que les deux autres, & muni à fa bafe d'une double carêne. Cette plante croit dans les montagnes alpine s de la Carniole, de la Carinthie, & dans quelques autres lieux de l'Allemagne. % 25. PEDICULAIRE d’un rouge écarlate. Pedicu- Laris flammea. Linn. Pedicularis caule ffmplici ; foliis pinnatis , retrd imbricatis. Linn. Spec. Plant. vol. 2. pag. 846. — Gmel. Sibir. 3. 212. — Flor. Dan. 3c.—Jacquin. Colleët. 2. pag. 70. — Allion. Flor. Pedem. n°. 226. Pedicularis (lammea), caule fimplici ; foliis pin- natis ; pinnis imbricatis, ovatis, obtufis , duplicato- dentatis ; calicibus quinquedentatis, corolle galeä obtufä. Willden. Spec. Plant. vol. 3. pag. 215. n°. 24. Pedicularis caule fimplici ; foliis femi-pinnatis, obrufris ; laciniis imbricatis , crenatis, Flor. Lappon. 244. tab. 4. fig. 2. — Fior. Suec. $o9. $ 56. Pedicularis caule ffmplici ; foliis pinnatis | pinnis dentatis , denticulis retroverfis. Hall. Helv. n°, 315. tab. 8. fig. 3. Pedicularis alpina, folio ceterach. C. Bauh. Pin. 163. — Tourn. Inft. R. Herb. 173. La forme des feuilles, dont les principales di- vifions & les crénelures approchent de celles de l'afplenium ceterach ; fes Aeurs étroites , alongées, dont le cafque eft marqué d’une tache de feu très- vif, rendent cette efpèce facile à diftinguer. Ses racines font prefque tubéreufes , divifées à leur fommet en plufieurs branches épaifles, droi- tes , charnues, alongées. Il en fort des tiges PÉD droites, hautes de cinq à fix pouces, très-fimpies, glabres , herbacées , un peu ftriées , garnies de feuilles alternes. Les radicales fortent d'entre des écailles étroites , alongées , lancéolées , membra- neuf2s & rouliatres. Ces teuilies font pétiolées , étroites, alongées , glabres , fimplement & à demi-ailées ; les pinnules font ovales, obtufes, courtes, divifées à leurs bords en dents fort pe- rites, obtufes, inégales & prefqu'imbriquees, Les jeunes feuilles, dir Willdenow , ont un éclat foyeux. Les fleurs font terminales, difpofées en un épi long d'environ un pouce & demi, étroit, feuillé particuliérement à fa partie inférieure. Les fleurs du bas font un peu pédiculées, les fupé- rieures feffiles. 155 Les calices font d’un vert pâle , tachetés de rouge, étroits, tubulés , divifes en cinq dents à leur orifice. [is renferment une cerolle jaune , dont e tube eft long, étroit, ouvert à fon orifice en deux lèvres, dont la fupérieure eft prefa:e droite, à peine courbée à fon fommet, obtufe, compri- mée , marquée de chaque côté d’une large tache très-vive d'un rouge écarlate. La lèvre inférieure eit courte, à trois divifions; les latérales font étroites , un peu lancéolées ; celle du milieu eft fort petire , & fe termine en pointe relevée. Certe plante croit dans lës montagnes alpines, en Suifle, fur le Mont-Cenis, dans la Norwège, au,Groënland & dans la Lapponie. C’eft de cette dernière contrée que provenoit l’exemplaire qui a fervi à ma defcription, & que le favant Fabri- cius avoit communiqué au cit. Desfontaines. 2% CF.1) 26. PÉDICULAIRE velue. Pedicularis hirfucu, Linn. Pedicularis caule fimplici ; foliis dentato-pinnatis, linearibus ÿ calicibus hirfutis. Linn. Spec. Plant. vol. 2. p. 848. — Pallas. Iter. 3. p. 34. Pedicularis caule fimplict , calicibus villofis ; foliis linearibus , dentatis , crenatis. Flor. Lappon. 245. tab. 4. fig. 3. — Flor. Suec. 508. ç55. — Œd. Flor. Dan. tab. 1505. Pedicularis (hirfuta) , caule fimplici ; foliis pin- natis ; pinnis lanceolatis | obtusè dentatis ; calicibus hirjutis, quinquefidis ; corolla galeä obtufifimä. Wild. Spec. Plant. vol. 3. p. 216. n°.25$. Cette plante s'élève très-peu : elle n’a guère que deux pouces de haut. Sa tige eft droite , feuillée, prefque glabre , un peu comprimée , membraneufe en partie par l’élargiflement prolongé de la bafe des pétioles, Ses racines font prefque fimples , droites , épailles : elles pouffent de leur collet un aflez grand nombre de feuilles radicales , placées circulairement , pétiolées, prefque glabres , pin- natifides, foutenues par des périoles de même 156 PÉD longueur & fort étroits, diviféesen pinnules dé- currentes fur le pétiole, lancéolées , divifées à leurs bords en petites dents obrufes ; les feuilles caulinaires font alternes , fimples , linéaires - [an- csolées , denticulées, & dont les dents font elles- mêm:s finement crénelées , obtufes ; les pétioles font larges , prefqu’autant que les feuilles , mem- braneux , ailes , couverts (furtouc vers leurs bords) de poils blancs & torenteux , élargis & embraflant la tige par leur bafe prefque décurrente. Les fleurs font terminales, fefiles , difpofées en un épi épais & court, chargé à fa bafe d’un duvet trés-abondant de poils longs & blanchätres , & muni de bractées aflez femblables aux feuilles cau- linaires , mais plus petites. Le calice eft tubule , mais point ventru , très-velu., divifé à fon orifice en cinq dents courtes, aiguës. La corolie eftd'une grandeur médiocre , incarnate, ouverte à fon ori- fice & divifée en deux lèvres , dont la fupérieure eit à peine recourbée & fort obtufe ; l'inférieure eit divifée en deux lobes planes & arrondis. Cetre plante croît fur les hautes montagnes de Ja Lapponie. ( W. f. in hers. Desfonr. ) x Elle ef fort différente de celle qu'Alioni & Villars y ont rapportée. La defcription que je viens d'en pré- fenter a été faite d’après un individu commu- niqué au citoyen Desfontaines par M. Vahl, & j'ai égalemént fousles yeux les plantes de MM. Al- lioni & Villars , cominuniquées par eux-mêmes. On verra, par la defcription de l'efpèce fuivante , qu’elles ne peuvent fe rapporter à celle dont je viens de parler. Willdenow & Jacquin avoient déjà fait la même remarque , & ont donné à la plante de ces deux auteurs le nom de pedicularis rofca , que nous conferverons. La figure du flora danica Œd. repréfente cette plante bien moins velue , & fes feuilles plus pro- fondément pinnatifides. J'enai vu desexemplaires dans l’herbier du citoyen Desfontaines, parfaite- ment femblables à cette figure. Je les regarde néan- moins comme devant appartenir à l’efpèce que Je viens de décrire. 27. PÉDICULAIRE rougeâtre. Pedicularis rofea. Willd. Pedicularis caule fimplici , foliis pinnatis ; pinnis pinnatifidis , linearibus , acutis ; calicibus hirfutis, guingucfidis ; corolla galeä obtufä. Willd. Spec Plant. vol. 3.p. 216. n°. 26. Pedicularis ( rofea) , caule fimplici , foliis pin- natis , pinnis acutè incifis , calicibus hirfutis. Jacq. Ic. Rar. 1. tab. 115. — Id. Mifcel. 2. p. 57. Pedicularis hirfuta. Aion. Flor. Pedem. n°. 217. tab. 3. fig. 1. — Villars. Flor. du Dauph. vol. 2. p.423. Pedicularis pinnis foliorum acurè pinnatis ; floribus D'ED obtufis , purpureis , fpicatis. Allion. Spec. Pedem. Paz. (ab. It: pate D'après ce que nous avons dit en parlant du pe- dicularis hirfara Linn. , il eft évident que cette ef- pèce n'eft pas la même : elle en diffère par fon port , par fes feuilles à découpures très - fines & glabres , tant les caulinaires que les radicales ; par fon épi de fleurs alongé , étroit ; par la couleur rofe de la corolle & par d’autres caraétères , comme on le verra dans la defcr'ption que nous allons en donner. Les racines , épaiffes à leur fommet , fe divifent en plufieurs branches longues , fimples, étroites, n'ayant que très-peu de chevelus. Il s’en élève plufieurs tiges fimples , droites , feuillées médio- crement , glabres, roides , ftriées , garnies à leur bafe d’un grand nombre de feuilles radicales , dif- pofées en gazon touffu , pinnatifides , pétiolées , à pinnules très-fines , linéaires, aiguës , denticu- lées. Les pétioles font de la même longueur & même plus longs que les feuiles : celles-ci font rares fur les tiges & reflemblent aux radicales , quoique plus petités & prefque point pinnées. Le pétiole elt étroit, filiforme , glabre , un peu cana- liculé. Les tiges font terminées par un épi de fleurs prefque réunies en tête & fort f:rrées avant la flo- raifon , écartées & formant un épi grêle à l’époque de la maturité. Les braétées font très-étroites, fili- formes , fimples ou denticulées à leur partie fupé- rieure , légérement velues. Les fleurs font prefque fefiles dans l’aifflelle de chaque braétée ; elles font munies d’un calice velu , un peu renflé, divifé à fon orifice en cinq dents inégales , aiguës. La co- rolle eft d’une couleur de rofe tendre , élargi & divifé à fon orifice en deux lèvres , dont la fupé- rieure eft obtufe , légérement crénelée à fon fom- met ; l’inférieure médiocrement élargie , à deux lobes arrondis. C'’eft fur des individus envoyés au citoyen Def- fontaines par MM. Allioni & Villars, que j'ai fait la defcription de cette plante : elle croit dans les Alpes , en France , en Suiffe , en Italie & fur le Mont-Cenis. Z ( V.f. in herb. Desfont. ) 28. PÉDICULAIRE en bec d’oifeau. Pedicularis roftrata. Linn. ‘ Pediculuris caule declinato , fuhramofo ; corolle galiä roffrato-acuminatd ; calicibus criffatis , fubhir- ftis. Linn. Spec. Plane. vol. 2. p. 845. — Crantz. Auftr. 193. n°. 3. — Jacqu'n. Auft:. tab. 20$.-— Scopol. Carn. n°. 764. — Allion. Pedem. n°. 223. — Villars. Flor. du Dauph. vol. 2.p.426.— Lam. Flor. franç. vol. 2. p. 358. n°. 401. III. Pedicularis caule fimplici , afcendente ; foliis pin- natis ; pinnis pinnatifidis , dencatis ; calicibus quin- quefiais , criflatis ; corolla galeä uncinaio-acumiretä, truncatä, Willd. Spec,. Plant. vol. 3. p.216. n°. 27. Pedicularis PÉD Pedicularis caule procumbente , ramofo ; foribus roffratis, fparfis. Hall, Helv. n°. 322. tab. 8. fig. 1. Mediocris. Pedicularis (roftrato-capitata ), foliis in utramque paginam Verfis , crifpatis 3 Jpicä 'capitatä , foliofa ; Jfloribus roftrato-acuminatis. Crautz. Auftr. p. 320. Pedicularis caulibus reflexis ; [pic laxä, purpured. Seguier. Veron. vol. 3.p. 125. Pedicularis alpina , filicis folio minor. C. Bauh. Pir. 163. — Tourn. Inft. R. Herb. 173. Aleëtorolophus alpina 3 minor. Cluf. Hift.2.p.210. Cette efpèce eft fi rapprochée des pedicularis gy- roflexa & fafcicularis, qu'il eft très-aifé de la con- fondre avecelles ; peut-être n’eneft-elle réellement qu’une variété. Le principal caractère qui la diftin- gue , confifte dans fes tiges un peu rameufes & dans la lèvre fupérieure de la corolle , dont le prolon- gement imite un bec d’oifeau droit & tronqué : dans lés deux autres efpèces cette pointe eftcourte, aiguë ou légérement obtufe. Ses racines font fimples , charnues , fafciculées, écartées entr'elles , fans ratnifications, couvertes à leur furface de chevelus courts & peu nombreux. Ses tiges font foibles, la plupart couchées , quel- ques-unes droites , peu garnies de feuilles , prefque fimples, & hautes de deuxätroispouces. Les feuilles radicales font étendues fur terre en rofette , lon- gues, étroites , prefque glabres, pétiolées , pin- nées ; leurs pinnules font pinnatifides , à folioles un peu incifées. Les feuilles caulinaires , aflez fem- blables à celles-ci, font plus petites, moins com- potées , prefque fefliles. Les fleurs forment , au fommet des tiges ,unépi court , fortliche , prefque dépourvu de braëtées : les fleurs inférieures font pédonculées ; les fupérieures prefque feffiles. Le calice eft tubulé, divifé à fon orifice en cinq dents glabres ou un peu velues, profondes, ob- tufes , denticulées à leurs bords ; ces dents de- viennent quelquefois foliacées , femblables aux autres feuilles , mais bien plus petites. La corolle eft purpurine , remarquable particuliérement par fa lèvre fupérieure , courbée en arc , mais termi- née par un prolongement très-fenfible en forme de bec droit , tronqué à fon fommet. Les étamines, ainfi que le piftil, m'ont paru renfermées dans cette lèvre fans faillie au dehors. Cette plante croît naturellement dans les mon- tagnesalpines , en France, en Suifle, en Italie , en Allemagne & dans plufieurs autres contrées. Elle m'a été communiquée par le citoyen Foucault, qui a parcouru les Alpes du ci-devant Dauphiné en bo- arifte éclairé & plein d’aétivité. Des individus obfervés dans l'herbier du citoyen Desfontaines avoient de fept à huit pouces de haur. 4 (W.f.) Botanique, Tome V. PÉD 197 29. PÉDICULAIRE tubéreufe. Pediculuris tube- rofe, Wild. Pedicularis caule fimplici, ereëlo ; foliis pinnatis ; pinnis profundè pinnatifidis , dentatis ; calicibus quin- quefidis , fubcriflatis ; corolla galeä uncinatä | acumi- raté HAL DD Willd. Spec. Plant. vol. 3. p.217. n.20. Pedicularis caule fimplici , calicibus criflatis , co- role galeä roftrato-aduncä. Linn. Spec. Plant. vol. 2. p. 897. — Villars. Flor. du Dauph. vol. 2. p. 430. Pedicularis caule fimplici ; floribus fpicatis , roffra- tis ; calicibus glabris. Hall. Helv. n°. 323. tab. 10. Pedicularis alpina , lutea. Seguier. Plant. Veron. vol. 3. p. 126. Pedicularis (gyroflexa, var. 6), foliis tenutoribus, pinnis diflinétis , floribus flavis , piftillo corollä mulrô longiore. Villars. Flor. du Dauph. vol. 2. p.427. Cette plante , très-voifine du pedicularis gyroflexa Vill., dont elle ale port, en diffère cependant par des caractères qui lui font particuliers , furtout par fa corolle jaune , par fes calices moins profondé- ment découpés, par la lèvre fupérieure de la co- rolle très-1igué , foiblement échancrée. Ses racines font fortes, épaifles, médiocrement rameufes , garnies d’un petit nombre de chevelus : il s’en élève une tige droite , très-fimple, cylin- drique , haute de fix à fept pouces , prefque glabre dans fa partie inférieure , un peu pubefcente vers fon fommet , très-peu feuillés. Les feuilles radi- cales font réunies en gazon , pétiolées , prefque glabres, pinnées ; les pinnules {ont profondément pinnatifides, à découpures linéaires , un peu élar- gies & dentées. Les pétioles font élargis & fort velus à leur bafe, puis à peine ciliés, glabres dans la partie où adhèrent les feuilles. Les caulinaires font très-diftintes , au nombre de deux ou trois au plus, prefque femblables aux radicales , mais beau- coup plus petites , velues à leur bafe ; les fupé- rieures prefque feffiles. L’épi qui termine les tiges eft court, médio- crement garni , feuillé ; ces feuilles tiennent lieu de bractées & font plus courtes que les fleurs. Ces dernières font prefque fefliles , écartées inférieu- rement , plus rapprochées au fommet de l’épi: elles font munies d’un calice tubulé , un peu ventru , glabre ou légérement pubefcent, divifé à fon ori- fice en cinq découpures affez fortes , lancéolées , dentées à leur fommet , entières ou prefqu'entières dans les fleurs fupérieures. La corolle eft d’un beau jaune foncé : fon tube eft étroit, élargi à fon ori- fice , où il fe divife en deux lèvres , dont la fup£- rieure cft recourbée, très-aiguë à fon fommet , à peine échancrée ou denticulée ; Pinfericure offie deux lobes planes & arrondis. Le flyle eft très- long , mais à peine faillant hors de la corolie. Le S 158 PÉD fruit eft une capfule ovale, aiguë, recouverte par le calice. Cette plante croit dans les montagnes alpines , en France , en Suiffe & en Italie, où elle à été obfervée par Seguier & Villars. % ( W. f. in herb. Desfonr.) 30. PEDICULAIRE réfléchie. Pedicularis flexa. Vill. Pedicularis foliis Lipinnatis; foliolis fubdentatis, erifpis & obtufs; floribus finoftrim gyTutis, cupirato- aduncis, Villars. Flor. du Dauph. vol. 2. p. 406. tab. 9. gÿro- Pedicularis (gyroflexa), caule fimplici ; foliis Pinnatis; pinnis profundè pinnatifidis, obtufis; cali- cibus quinquefidis, criflatis; corolla galed uacinatä, obtufà , emarcinaté, bidentarä. Willd. Spec. Plant. vol. 3. p.218. n°. 20. Pedicularis caule fimplici; foliis pinnatis, pinnulis oBtus? dentatis, galeä roffratä. Hall. Helv. n°. 324. tab. 11. Pedicularis tuberofa. Alion. Flor. Pedem. n°. 13. Pedicularis alpina, filicis folio minor. Tourn. Inft. R. H. 173. Malgré les rapports nombreux que cette plante peut avoir avec le pedicularis tuberofa, elle s'en diliingue par fes fleurs purpurines, par les décou- pures de fes calices, plus profondément dentées ; par le cafque de fa corolie, plus obtus;' par fes épis plus garnis, & enfin par fes feuilles ordinai- rement velues & prefque crépuss. Ses racines, prefque tubéreufes, fe divifent en plufieurs branches fimples, inégales, charnues, & prefque point filamenteufes. Elles produifent plu- fieurs tiges fimples , un peu coudées à leur bafe , cylindriques, velues, & préfque tomenteu’es dans toute leur longueur ; elics font quelquefois pref- que giabres, hautes de quatre à cing pouces. Les feuilles radicales font pétiolées , velues, particu- liérement fur leurs pétioles; crépues fur certains individus , pinnées , lancéolées; les pinnules font profondément découpées en lobes obtus , entiers ou légérement denticulés : les feuilles caulinaires font prefque fefliles, plus petites, mais femblables aux radicales. Les fleurs font difpofées en un épi court, épais, garni de braétées velues, affez femblables aux feuilles, à peine plus longues que le calice. Cha- ue fleur eft prefque feffile ; les inférieures un peu écartées. Le calice eft tubulé, rugueux, à cinq divifions profondes À fon orifice ; chacune de ces divifions eft longue, profondément dentée. La corolle a un tube long , étroit , de couleur purpu- rine ; elle fe divife , à fon orifice , en deux lèvres, dont la fupérieure fe prolonge, à fon extrémité, PÉ D en une pointe femblable, dans quelques individus, à un bec d’oifeau , aiguë, échancrée au fommet , & terminée par deux dente obtufes. Le piftil eft long, recourbé , un peu faillant hors du cafque de la corolle, terminé par un ftigmate épais, obtus. Cette plante varie , & ces variétés ont peut-être donné lieu à la création du pedicularis fafticulata de Bellardi, Dans certains individus, route la plante ef prelque glabre ; Les folioles plus larges , planes, oint crépues ; mais la corolle refte purpurine avec e prolongement plus ou moins fenfble de fa lèvre fupérieure, Elle croit dans les Alpes, en France, en Italie & en Suifle. x ( W. f! in herb. Desfont. ) 31. PeDiCULAIRE fafciculée. Pedicularis fafci- culata. Wilid. Pedicularis caule fmplici ; foliis pinnatis, pinnis profundè pinnatifid's, dentatis; calicibus quinquefidis.. criffatis; corolla galed aguncä, apice tridentarä. Wild. Spec. Pl. vol. 3. p. 216. n°. 30. Ped cularis fafciculara, Bellardi. Apperd. Altera. Flor. Pedem. inedita. Pedicilaris alpine, afrhodeli radice, purpurafcerte flore. Tourn. Inft. R. H. 173. Filipendula montana, flore pedicularie Bauh. Pin. 165. Quoique cette plante me paroiffe appartenir au pedicularis gyroflexa, dont eile n'eft probablement qu’une variété que lai mentionnée en ladécrivant, comme néanmoins cette efpèce de Bellardi ne m'eft pas afiez connue pour avair une certirude entière , Je vais En rapporter ici ce que Willdenow nous en apprend, d’après un individu fec. Cette plante a des racines tubéreufes, fafcicu- lées, comme celles de la filipendule, & non pas finiplement ramcufes. Les feuilles font pinnées, ayant leurs pinnules profondément pinnatifides & dentées. Les fleurs, difpofées en un épi terminal , font munies d’un calice tubulé, à cinq découpures en forme de crête. La coroile eft purpurine , comme dans le pedicularis gyroflexa. San tube fe divile en deux lèvres, dont la fupérieure , en - forme de cafque , a fa pointe divifée à fon extré- mité en trois dents ; celle du milieu eft très-courte, les deux autres latérales font un peu aiguës & prolongées. On voit, d’après ces feuls caraétères , que cette plante ne paroïît différer du redicularis gyrofexa que par fes racines tubéreufes & fafciculées, par les découpures des folioles toutes dentées, & par quelques légères variétés dans la pointe tridentée du cafque de la corolle. Elle croic dans les Alpes, en Italie. # 32. PÉDICUEAIRE à calice rouge. Pedicularis rubens. Wild. on PED Pedicularis caule fimplici; foliis pinnatis; pinnis pinnatifidis, linearibus, acutis; fpicä foliofä ; calici- bus glabris, inequaliter quinquefais ; corolla galeä obtufä, bidentatä. Willd. Spec. PI. vol. 3. pag. 219. Pedicularis rubens. Stephan. in Litt. Ses tiges font droites, très-fimples, élevées d'environ huit pouces de haut, garnies de feuilles, dont les radicales font aflez femblables à celles des ombelles ou de l’achillaa millefolium Linn. Elles font ailées, longues de près de quatre pouces , finement divifées, à pinnulesp'nnatifides, linéaires, aiguës. Les fleurs font difpofées, à l'extrémité des tiges, en un épi feuillé. Leur calce eft tubulé, très-rouge, glabre, à cinq dents inégales, dont deux plus longues que les autres, fouvent divifées en deux à leur fommet. La corolle eit de couleur purpurine, partagée à fon orifice en deux lèvres, dont la fupérieure eft en cafque, obrufe, échan- crée à fon fommet & un peu crénelée , munie, un euaudeffous, de deux dents latérales, fétacées. Cette plante croît dans l'intérieur de la Sibérie. Elle a le port du pedicularis paluftris ; mais fes tiges font fimples, point rameufes; les pinnules font plus longues & un peu plus étroites; la forme du calice eft auf très-différente. x 33. PÉDICULAIRE à épi denfe. Pedicularis com- paëta. Willd. | * Pedicularis caule fimplici; foliis pinnatis; pinnis | lanceolatis | pinnatifidis ; apice confluentibus; fricà capitatà , nudà ; calicibus glabris, quinquefitis; corolla galeä uncinatà , emarginatä, crenulatä. Wild. Spec. PI. vol. 3. p. 219. n°. 32. edicularis compatta. Stephan. in Litt. Saracine eft femblable à celle du pedicularis comofa. ILs’en élève une tige crès-fimpie de quatre pouces de haut, garnie de feuilles, dont les caulinaires, longues d'environ un pouce, font ailées, & leurs pinnules lancéolées, pinnatifides : les dernières pinnules font confluentes fur Je pétiole commun. Les fleurs font réunies, à l'extrémité des tiges, en un épi long d'un pouce, épais, compaéte, pref- qu'arrondi en tête & dépourvu de feuilles. Le calice eft glabre, à cinq découpures obtufes, prefqu’égales, ciliées à leurs bords. La corolle eft jaune , divifée , à l’orifice de fon tube, en deux lèvres, dont la fupérieure eft légérement recour- bée , échancrée à fon fommet, & un peu crénelée dans l’intérieur de l’échancrure. Cette plante croit naturellement dans les prés de !a Sibérie. % Caract. ex Willdenow. 4. PEDICULAIRE à mille feuilles: Pedicularrs achillaifolia. Wild. Pedicularis caule fimplici ; foliis pinnatis ; pinnis pinnatifidis, linearibus, dentatis ; [picä nudä, elor- f PÉD gatä ; calicibus inaqualiter quinguefiaïs, acutis; corolle galeä bidentarä. Wild. Spec. Plant. vol. 3. p. 219. n°, 33. Pedicularis achilleafolia. Stepan. in Litt. 153 Sa tige eft très-fimple, haute d'environ un pied, garnie de feuilles ailées , affez femblables à celles de l'achillea nobilis Linn. Ses pinnules font pubef- centes, profondément pinratifides, à découpures écartées, prefque dentées, linéaires & un peu obtufes. Les fleurs font difpofées ; à l'extrémité es tiges, en un épi denfe, d'environ un demi- pied de long, dépourvu de feuilles, mais garni de braëtées partagées en trois, & plus courtes que le calice. Celui-ci eft pubefcent, ventru , marqué de cinq fillons, partagé en cinq découpures à fon orifice, dont quatre font égales, linéaires, aiguës ; la cinquième plus courte, oblongue & obtufe. La corolle eft jaune , divifée en deux lèvres; la fupé- riéure , en forme de cafque, eft recourbée, arquée, échancrée, garnie, un peu au deffous du fommet, de deux dents latérales & fubulées. Cétré plante croît en Sibérie. % Carat. ex Willdenow. PEDICULAIRES (les). Pediculares. Famille de plantes monopétales, dicotylédones , dont je ca- raétère eft d'avoir un calice perfftant, fouvenc tubulé ou aïvifé en plufsurs parties : deux ou uatre étamines fouvent didynames, un ftyle , un igmate fimple & quelquefois à deux lobes; des fruits capfulaires ; ja cap'ule compofée de deux loges polyfpermes , de deux valves réuniés à leurs bords, divifécs intérieurement par une cloifon à laquelle les femences font attachées de chaque côté : ces valves s'ouvrent longitudinalement à leurs bords. Les plantes qui compofent cette famille ont la plupart des tiges herbacées , des feuilles oppofées ou alternes , des fleurs en grappe ou en panicule , oppolées ou alternes, munies de bractées. Les principaux genres de cette famiile fonc : * Etamines point didynames, au nombre de deux & quelquefois plus. Polygale. Polygala. Véronique. Veronica. Sibthorpe. Sibthorpia. Difandre. Difandra. XX Quatre étamines didynamess Ourifie. Ourifia. Piripé. Piripea. Érine. Erinus. Manulée. Manulea. Fnfraile. Enphrafa. Buchnère. Buchnera. Bartfie. Bartfia. S ij 140 PÉD Pédiculaire. Pédicularia. Cocrete. Rhinanthus. Melampire. Melampyrum. **X% Genres voifins des pédiculaires. Hyobanche. Hyobanche. Obolaire. Obolaria. Orobanche. Orobanche. Clandeftine. Lathraa. PÉDICULÉE (aigrette). Pappus flipitatus..C’eft ie nom que l’on donne à ce petit filament qui fup- porte l'aigrette, dont les femences font fouvent couronnées , particuliérement celles des fleurs compofées , comme dans le pifenlir. L’aigrette eft Jeffile lorfqu’elle repofe immédiatement fur le fom- met de Ja femence. PÉDONCULE ( Pedunculus }. C’eft ce prolon- gement dé la rige ou des rameaux des plantes, qui foutient les fleurs & les fruits, & qu’on nomme vulgairement leur queue. Le pédoncule eft aux fleurs ce que le pétiole éft aux feuilles ; il eft com- mun s'il porte plufieurs fleurs, ou lorfqu’il fe di- vife en plufieurs autres pédoncules particuliers, charges de fleurs ou de fruits. On lui donne aufli le nom de pédicule lorfqu'il eft extrêmement court ou lorfqu'il et partiel. 11 eft fmple lorfqu'il ne porte qu’une feule fleur. Le pédoncule fe caraétérife d’après fon infertion, fa fituation , fa direction, fa ftruéture, &c. Si l’on confidère le lieu de Pinfertion du pé- doncule, on dit qu'il eft : Radical (radicalis), lorfqu'il part immédiate- ment de la racine fur laquelle il éft inféré, & alors il ne diffère pas de la hampe , comme dans l’ane- mone hepatica Linn, < Caulinaire ( caulinus ), lorfqu'il s’infère fur la tige ; raméal (rameus ), lorfqu'il s’infère fur les rameaux ; pétiolaire ( petiolaris ), lorfqu'’il s’infère fur le périole. Cirrhifère ( cirrhiferus), lorfqu’il porte ou pro- duit latéralement une vrille où un flet, comme dans la vigne, vies. Terminal (rerminalis), lorfqu'il termine la tige ou les rameaux : la swlipe, le lys, Axillaire ( axillaris), lorfqu’il part de l’aiffelle des feuilles, ou lorfqu’il s’infère dans l’angle for- mé par les feuilles avec la tige, ou dans celui que forment les rameaux à leur naïffance : la gratiole. Prefqu'axillaire ( fubaxillaris) , s’il eft placé un peu au deflous de l’aifelle des feuilles. Oppolé aux feuilles (oppofrifolius), lorfqw’il PÉD s'infère dans un point oppofé à celui de l'infertion des feuilles : la vigne , la morelle douce-amère, &c. Latéral ( Zaterifolius ) , lorfqu'il eft placé à côté. de la bafe des feuilles, comme dans les bourraches.” Interfoliacé ces ), lorfqu‘il eft placé parmi les feuilles, ou alternativement entre les feuilles oppofées : aftlepias vincetoxicum. Suprafoliacé ( fuprafoliaceus ), lorfque le point de fon infertion eft un peu au deflus des feuilles. Extrafoliacé ( extrafoliaceus ), lorfqu'’il eff fitué au-delà & au deffous des feuilles. Les pédoncules , confidérés relativement à leur fituation & à leur nombre, font: Oppofés (oppofiti), lorfque, placés vis-à-vis Pun de Pautre, ils s’infèrent fur deux points op- pofés de la tige : reucrium pfeudo-chamapitys. Verticillés (verticillati ), lorfqu'ils font difpofés en forme d’anneau ou d’etoile, & qu'ils font op- pofés plus de deux à chaque nœud : les marrubes. Alternes ( a/rerni), lorfqu’ils font placés alter- nativement Je long des tiges ou des rameaux, mais feulement de deux cotés oppolés : famolus vale- randi. , ! Epars ( Jparfi) , lorfqu'ils font difpofés alterna- tivement fur les riges, mais en même tems de tous côtés & fans ordre régulier : quelques ef- pèces d’antirrhinum. Unilatéraux ( fecundi, unilaterales ), \orfqu’ils font tous totirnés du même côté. Solitaires (foditarii), lorfqu’ils font feuls cha- cun dans le lieu de leur infertion. Pyrus cydonia. Géminés ( geminati), lorfqu’ils font difpofés deux à deux fur chaque point de leur infertion. Confidérés relativement à leur direction, Les pédoncules font : Appliqués (aapreff) , lorfqu’ils font rapprochés £ la tige également dans toute leur longueur , & qu’ils.y paroiffent appliqués. Droits (ere&i) , lorfqu'ils forment un angle très-aigu avec la tige, & qu’ils s'approchent de la verticale. : Serrés ( coaréti }, lorfqu'’ils font nombreux, rap- prochés & très-ferrés contre la tige. Etalés , ouverts ( patentes , divaricati ) , orf- qu'ils font nombreux & rapprochés dans le lieu de leur infertion, mais divergens & ayant leurs fom- mets très-écartés de la tige qui les foutient. Penchés ( cernui ) , lorfque leur fommet eft courbé de façon que les fleurs qu’ils portent, ont une nutation remarquable, & font tournées er dehors ou vers la terre. Carduus nutans. BLÉ SD Retournés ( refupinati ) , lorfqu’ils font forte- ; ment renverfés, de manière que leur fomimet re- garde la terre. Inclinés ( declinati) , lorfqu’ils ne font que mé- diocrement recourbés. -Perpendiculaires ( ffri&i), lorfau'ils font dans une pofition tellement verticale, qu’ils ne penchent pas plus d’un côté que de l’autre. Tortueux, flexueux ( ffexuof) , lorfqu'au lieu de préfenter une ligne droite, ils font courbés en différens fens dans toute leur longueur. Foibles, débiles (flaccidi), lorfqu’ils ont fi peu de roideur ou de fermeté, qu'ils féchiffent entrai- nés par le poids de la fleur. Relevés, montans ( aftendentes ) , lorfau’étant un peu inclinés à leur bafe , ils fe redreflent en- fuite & fe rapprochent de la ligne perpendicu- laire. Pendans (penduli) , lorfqu’ils font tournés rout- à-fait vers la terre , & qu'ils pendent perpendicu- lairement. Recourbés (autantes), lorfqu'ils forment à peu près un arc de cercie en fe courbant en dehors, & que cette inclinaifon eft telle qu'on ne peut les redreffer. On remarque affez généralement que , lorfque les fleurs ont ainfi leur pédoncule recourbé, le piftil eft ordinairement plus long que les étamines ; & que lorfqu’il eft plus court, ces fleurs fe relè- vent dans le tems de la fécondation , pour donner à ces organes la difpofition néceflaire à la repro- duction. Uniflores , biflores, triflores (uniflori , biflor:, triflori , &c. ). On emploie ces termes pour expri- mer le nombre des fleurs que porte chaque pédon- cule en particulier. Multiflores ( mulriflores) , lorfque l’on veut faire entendre que les pédoncules portent chacun un très-grand nombre de fleurs, fans en déterminer le nombre. Pour exprimer la grandeur des pédoncules, on la compare à celle dela fleur, & alors on dit qu’ils font : Courts ou très-courts ( breves ,breviffimi) , lorf- qu'ils font plus courts ou beaucoup plus courts que la fleur. Médiocres ( mediocres ) , lorfqu’ils font à peine auf longs que la fleur. Longs , très-longs (ongi, longifimi) , lorfqu'ils font au moins égaux aux fleurs en longueur , ou lorfqu'ils ont plufeurs fois fa longueur. PÉD Si l'on confidère la forme & la ftruéture du pé- doncule, on dit qu'il eft: 141 Cylindrique , arrondi (zeres) , lorfqu'il eft ar- rondi dans fa longueur, comme un cylisdre. Trigone ou à trois côtés (rrigonus, triqueter) , lorfqu'il a trois fices égales, qui forment prefque trois angles. Tétragone (rerragonus ) , lorfqu'il eft à quatre angles, & qu'il forme quatre faces égales. Filiforme (fliformis) , lorfqu’il eft égal dans toute fa longueur , & que fon épaifleur furpafle à peine celle d’un fil. Melothria penaula. Aminci (attenuatus ), lorfque fon épaifleur va en diminuant vers fon fommet, de forte qu'il eft plus gréle près de la fleur qu'à fa bafe. Populus tremila. Épaiffi (incraffatus), lorfque fon épaifeur eft beaucoup plus confiderable vers fon fommet. Tra- gopogon porrifolium. En maflue ( clavatus ) , lorfqu'étant très-épaiff vers fon fommet, mais un peu refferré fans la fleur, il reflemble à une maflue, en quoi il diffère du pédoncule épaiffi qui va former le calice en fe prolongeant fans interruption. Nu (nudus ), lorfqu’il ne porte ni feuilles ni écailles , ni autres productions particulières. Sillonné (fulcatus ) , lorfqu'il eft marqué lon: gitudinalement de lignes profondes. Rarurcutus bulbofus. Feuillé , écailleux , braétéifère ( foliatus , fqua- mofus , braëteatus ) , lorfqu’il eft couvert dans une partie de fa longueur, à fa bafe ou vers fon fom- met, de feuilles, d’écailles ou de braétées. Membraneux , ailé ( membranaceus , alatus) , lorfqu’il eft garni fur fes côtés d’une membrane longitudinale en forme d’aile , & plus ou moins courte. Articulé, géniculé (arriculatus , genicularus Ÿ ;. lorfqu'il eft divifé dans fa longueur par des nœuds ou des articulations remarquables. Fourchu, dichotome ( dichoromus ) , Iorfqu’il fe divife en deux branches oppofées. Galium glaucurr.. Il eft facile d’appercevoir , d’après les diférens- caractères que nous venons d’expofer relativement aux pédoncules , quels avantages on peut en re- tirer pour la diftinétion des efpèces, & combien il eft important d'y porter une grande attention. PEDIVEAU. Caladium. Vent. Genre de phr- tes de la famille des aroides , qui a de grands rap- ports avec les arum & les calla, qui comprend des ! herbes toutes exotiques, dont les fleurs monoi- ! ques font portées fur un chaton, envelopnées 149 PE d’une fpathe , & dont le caraétère effentiel eft d’avoir : Une fpathe monophylle, droite ; un fpadice ftami- nifère à fon fommet, glanduleux à [a partie moyenne ; des fhigmates feffiles , ombiliqués à leur bafe. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Une fpathe d'une feulé pièce, ventrue, roulée fur elle-même à fa bafe, enveloppant un fpadice qui porte les étamines à fon fommet, fou- vent terminé par une pointe nue ; glanduleux à fon milieu, recouvert par les ovaires à fa partie inférieure. 29, Des écamines nombrerfes, feffiles, n'ayant que des anthères difpofées en fpirale , en forme de bouclier , fillonnées par plufieurs loges à leur contour, d'où s'échappe le polien fous la forme de petits globules enchainés ; d’autres anthères fefiles, inégales & oblongues, en forme de glandes dans la partie mitoyenne du fpadice , fillonnées à leur contour & cbtufes. 3°. Un grand nombre d’ovaires feffiles , prefque ronds, fans fiyle, terminés par des fligmares om- biiqués , comprimés , & remplis d’une humeur vifqueufe. Oëfervations. Des obfervations très-curicufes faites fur les parties de la fruétification des efpèces quicompofent ce genre , ont déterminéle cit. Ven- tenat à les diftinguer du genre des arum, dont en effet elles diffèrent par des caraétères affez tran- chés, comme on a pu le voir par leur expoñtion, pour en être féparées. La firuation & la firuéture des anthères , la direction & la forme des glandes ou anthères ftériles, les ftigmates glabres & om- biliqués, & peut-être même le pollen formé de mo- lécuies agglutinées , font autant de différences qui pe permettent pas de le confondre avec les arum. Si cependant l’on étoit moins jaloux ou peut- être moins forcé de multiplier les genres, on pour- voit regarder les calla, les arum & les caladium comme appartenans à un feul genre , d'autant plus naturel que ces plantes offrent le même port, & ne diffèrent eflentiellement que dans la pofition des parties de leur fruétification. Nota. D'après la formation de ce nouveau g:nre & les caraétères qui le conftituent , il faut y rap- porter quelques efpèces déjà décrites parmi /es gouets dans ce Dictionnaire. (Voyez ce mor.) Tels font : N°. 19. GoUET fagitté. Arum fagitefolium. Linn. Arum acaule , foliis fagittatis , triangulis ; angulis PE D ; divaricatis , fubacutis. Linn. Hort. Cliff. 435. Vulg. LE CHOU Caraibe. N°. 21. GOUET ombiliqué. Arum peltatum. Lam. Arum ( efculentum) , foliis peltatis , ovatis, in- tegerrimis , baff emarginaiis. Linn. Hort. Cliff. 435. — Lam. S. C. var. 6. Ne conviendroit-il pas d’y joindre l’arum colo- cafia que Lamarck regarde comme la même efpèce & une fimple variété ? N°. 17. GOUET à feuilles ovales. Arum ovatum. Linn. Arum acaule , foliis ovato-oblongis , fpathä (cabrä. Linn. Spec. Plant. vol. 4. p. 72. N°. 23. GousT vénéneux ou feguin. Arum feguinum. Linn. Arum caulefcens , fubereëlum ; foliis lanceolato- ovaris. Linn. Syft. végét. Mur. p. 828. Jacq. Amer. N°. 22. GOUET arborefcent. Arum arborefcens. Linn. Arum caulefcens , reétum ; foliis fagittaris. Linn. Syit. Plant. vol. 4. p.72. INPEEE GouEr oreillé. Arum auritum. Linn. Arum caulefcens , radicans ; foliis ternatis ; latc- ralibus , unilobatis. Linn.Syft. Plant. vol. 4.p. 73. ESPÈCES. 1. PEDIVEAU de deux couleurs. Caladium bi- color. Vent. Caladium foliis peltatis , fagittatis , difco coloratis ; fpathä ereétä , bafi fubglobofä , medio coarëtatä , apice ovato-acuminatà. Vent. Jard. de Cels. p. 30. tab. 30. Arum ( bicolor ) , foliis peltatis , fagittatis, difco coloraris ; fpathâ medio coartatä , bafi fubglobofä ; laminä fubrotundä , acuminatä, ereëtlä , fubconvolurä. Ait. Hort. Kew. 3. p. 316. Cette plante eft remarquable & bien diftinéte par fes teuilles d’un beau rouge cramoifi dans le difque, & d'un vert foncé à leur circonférence. Ses racines font coniques , munies de fibres , charnues & d'une faveur brülante : elles pouffent des feuilles radicales , pétiolées, horizontales. pa- voifées, haftées, ondulées , pointues à leur fom- : met & fouvent obtufes , auriculées à leur bafe, ar- rondies à la bafe des deux angles inférieurs, rele- vées en deffous par une nervure faillante & ra- ! meufe , qui coupe chaque auricule en deux parties égales ; veinées, d’un rouge cramoifi fur le difque, d'un vert foncé dans leur contour , longues de dix | à douze lignes, & larges de cinq à fix. Leurs pé- tioles font creufés en gouttière dans leur partie in- férieure , & munis fur les bords d’une membrane BYE D veinée qui engaîne le collet de Ja racine & la bafe de la hampe ; cylindriques dans le refte de leur érendue, droits , inférés fur le difque de la feuille, {triées , s’élevant à un pied & plus, & de la grofleur d’une plume à écrire. Les hampes font le plus fouvent folitaires, quel- quefois au nombre de deux ou trois , qui fe déve- loppent fucceflivement; engainées à leur bafe, droites, cylindriques , d’un vert foncé, un peu plus longues & plus groffes que les pétioles. Les fleurs font nombreufes, monciques, incomplètes, portées fur un chaton qui eft enveloppé d’une fpa- the, Cette fparhe eft d’une feule pièce , droite , plus élevée que les feuilles , globuleufe, & fe re- couvrant fur fes bords dans fa partie inférieure , qui eft coriace & verdâtre ; reflerrée & rétrécie dans fa partie moyenne , ovale , pointue & entr'ou- verte dans fa partie fupérieure , qui eft membra- reufe , veinée , en forme de réfeau & d’un blanc de jait. Le chaton renfermé dans la fpathe eft plus court qu'elie , fimple, droit, cylindrique , & d’un rouge vif dans fa partie inférieure , aminci dans fa partie moyenne, en forme de maflue & blanchitre, avec une légère teinte de rofe dans fa partie fupé- rieure. Les fleurs mâles font compofées d’anthères qui recouvrent entiérement la moitié fupérieure du chaton , fans filamenis , difpofées en fpirale , d’a- bord très-rapprochées , fe féparant enfuite au mo- ment de Ja fécondation; prifimatiques , creufées dans leur contour de douze loges ou fillons d’où s'échappe la pouffière fecondante , terminées fu- périeurement par un plateau en forme de lozange, parfemé de points brillans & crénelé à fon limbe : la pouffière fécondante ( ou le pollen } eft formée de molécules agglurinées & blanchâtres. Les ovaires font nombreux, très-ferrés , recou- vrant la partie inférieure du chaton , orbiculaires, d'abord déprimés, enfuite concaves , d’un violet tendre. Les fligmates font fimples, feMles, en forme d’ombilic, remplis d’une humeur vifqueufe, d’une couleur plus vive que les ovaires, Des étamines flériles en forme de glandes remyliflent l'efpace qui fe trouve entre les ovaires & les étamines fer- tiles , difpofées fur quatre à fix rangs , appliquées daps toute leur étendue contre Le chaton, oblon- sie ; obtufes , épaiffes , quelquefois anguleufes, ongues d'environ deux à trois lignes ; les fupé- rieures, ou celles qui font placées dans la partie rétrécie du chaton, font moitié plus courtes. Le fruit n'a point été obfervé. (Caraël. ex Wentenat.) Cette plante eft originaire du Breéfil, où elle a été trouvée en 1767 à Rio-Janeiro pat Commer- fon , & introduite dans le jardin du citoyen Cels en 1785. > Elle paffe l’hiver dans les ferres chau- des , fleurit au commencement de l'été, & fe mul- PED tiplie avec facilité par les drageons nombreux que poufle fa racine. 145 2. PEDIVEAU à feuilles d’ellébore. Caladium hel'eborifolium. Caladium foliis pedatis ; foliolis linceulato-oblon gis , integerrimis , fuperantibus fpatham fpadici aqua- lem. Arum helleborifolium. Jacq. Colleét. 3. p. 217. Cette plante a des racines charnues , épaifles d’un pouce & plus, munies de fibres épaiiles , noires en dehors , d'une faveur âcre & brûlante : elles pouffent un grand nombre de feuilles radicales , digitées comme celles de lAe/leborus niger , com- pofées de folioles lancéolées, oblongues , fefiles, aiguës , trés-entièr:s , veinées , glabres , décur- rentes à un de leurs côtés; la plus grande eftlongue d’un pied : elles ont un pétiole de douze à dix-huit pouces de long , droit, arrondi , de couleur pur- purine, canaliculé à fa partie inférienre. La hampe eft droite, purpurine , un peu anguleufe , de la groffeur d’une plume à écrire , & d'environ un pied de haut: quelquefoiselle eft de couleur verte, ain que les petioles , piquetés de points rougeatres. La fruétification eft renfermée dans une fpathe d’une feule pièce , longue de quatre à cinq pouces, glabre , droite , aiguë, verte , arrondie &c roulie à fa bafe, foiblemen: anguleufe , un peu charnue, renflée jufque vers {a partie mitoyenne , où elle fe rétrécit par une forte d’étranglement , &c fe dé- veloppe enfuite en une lèvre jaunâtre , concave , conique , à moitié ouverte longitudinalement. Le fpadice qu'elle renferme eit à peu près de la même longueur , prefque cylindrique , aigu , plus épais à fa bafe, où ileit revêtu, jufqu'à la hauteur d’en- viron un pouce , de ftigmates ovales , très-obtus, blanchätres , anguleux , couronnés à leur fommet par une plaque anguleufe , en forme de bouclier. Au deffus de ces ftigmates on apperçoit un grand nombre de glandes ou d’anthères ftériles , oblon- gues , comprimées , charnues , d'un blanc fale, qui occupent le milieu de la fpathe & au-delà ; les fupérieures font plus alongées , moins épaiffes, Enfin , au deflus de ces glandes , & jufque vers le fommet du fpadice , font placées des anthères fertiles, fefliles , À quatre faces, de couleur de foufre pale , qui s’alongent après la fécondation: il en fort un po/len compolé d’une fuite de grains en chapelet , qu'on n’apperçoit que comme un fil très-fin, & qui répandent , au moindre contaét , une ponfñère extrêmement fine; la portion du fpa- dice , fituée au deflus des ovaires , fe deffèche vers l’époque de la maturité , & tombe d’elle- même. Cette plante croît naturellement dans les forêts aux environs de Caracas. Jacquin l'a élevée dans 144 PE D les ferres chaudes, où elle fleurit à la fin de l'été, mais il n’a pu en obtenir de fruits. % 3. PEDIVEAU à feuilles de nénufar. Ca/adium nymphesfolium. Caladium foliis ampliffimis , ovato-obtufis, bafi pro- fandè emarginatis ; fpadice fupernè fubulato , nudo. Weli-ila , feu arum paluftre , malabaricum , folio nymphea , radice arundinaceä. Rheed. Hort. Malab. pars 11. pag. 43. tab. 22. Cette plante a des racines charnues , épaiffes , rameufes , oblongues , éparfes , garnies de filamens capillaires & de rejetons nombreux : il s’en élève des tiges verdâtres , tendres , molles , creules , blanchätres & fongueufes en dedans , & d'où dé- coule parincifionune liqueur vifqueufe. Les feuilles font glabres , lifes , très-grandes , ovales ou pref- qu’arrondies , obtufes à leur fommet ou un peu aigués , profondément échancrées à leur bale en deuxlobesobtus , arrondis, entières à leurs bords, molles, épaifles , charnues , bleuâtres à leur face fupérieure , d’une couleur plus ciaire en deffous , marquées de plufeurs nervures fortes , faiilantes ; la principale les traverfe longitudinalement , & fe divife latéralementenramifications fimples, droites, tranfverfes , fubulées , qui fe terminent fur le bord des feuilles. Les pétioles font longs , très-épais , charnus , canaliculés & fort gros à leur bafe , qui engaine la partie inférieure des fpadices ; rétrécis infenfiblement jufque vers leur fommet , parlequel ils tiennent , non au bord , mais à la partie infé- rieure des feuilles, un peu au deffus de leur échan- crure. La fpathe eft d'une feule pièce, oblongue , aiguë, refferrée à environ un tiers au deflus de fa bafe, puis un peu élargie, & ouverte longitudinalement d’un feul côté pour donner paflage au fpadice, enfin rétrécie & terminée par une longue pointe aiguë: fa couleur varie; elle eft jaunâtre , d’un jaune de fafran ou rougeâtre. La partie fuvérieure du fpadice eft nue, fubulée, garnie un peu au deffous d’anthères feñiles , très-ferrées , d’un jaune rou- geatre , dentées à leurs bords ; le milieu & l’en- droit de l’étranglement fupportent des glandes ou des anthères ftériles , plus grandes & d’une forme irrégulière ; enfin les ovaires font placés à la partie inférieure du fpadice, d’une forme globuleufe , très-ferrés, comme floconeux; ils font recouverts par des ftigmates feffiles , ombiliqu£s ; de couleur orangée : 1l leur fuccède des baies d’un jaune-rou- geâtre , molles , fucculentes , d'une faveur affez douce , quoique toutes les autres parties de cette plante foicnt acres & brülantes : elles contiennent huit à dix femences oblongues , un peu arrondies, d’un blanc rouffâtre. Cette plante crois au Malabar , dans les lieux BE D aquatiques. On emploie en fomentationfes feuilles triturées, pour ranimer les membres paralyfés. (POIRET.) PEIGNE. Scandix. Genre de plantes à fleurs po- lypétales , de la famille des ombellifères , qui com- prend des herbes tant exotiques qu’indigènes, an- nuelles ou vivaces , dont les feuilles font deux & trois fois aîlées , les fleurs en ombelle , dépour- vues de collerette univerfelle, celles des ombel- lules compofées de deux à cinq & quelquefois fept folioles concaves , un peu élargies & membra- neufes. Les pétales font irréguliers , réfléchis & échancrés à leur fommet ; le pétale extérieur eft plus grand que les autres. Les femences font alon- gées, glabres ou quelquefois un peu hériflées , ca- nelées , aiguës. Ce genre , établi par Linné , eft fi peu diftingué du genre cherophyllum , qu’il eft difficile d’en faifir les légères nuances. Les pétales fonc échancrés dans les fandix, entiers dans les cherophyllum : ces der- piers ont leurs fruits oblongs ; ils font fubulés , aigus dans les autres. Ces foibles caraétères , peu tranchés , difparoïflent , ou plutôt fe fondent tel- lement dans la férie des efpèces, qu’il devient très- difficile de favoir auquel des deux genres il con- vient de les rapporter. Ce font ces confidérations qui ont déterminé le citoyen Lamarck à réunir ces deux genres en un feul. Voyez , dans ce Diction- naire, le mot CERFEUIL. ( Charophyllum). Puifque nous avons occafion de revenir fur ce genre, nous en profiterons pour faire connoitre quelques efpèces découvertes depuis fa publica- uon, & qui par conféquent n’ont pu y être com- prifes. Après le n°. 15, il faut placer les efpèces fui- vantes : 16. CERFEUIL pinnatifide. Chaerophyllum pinna- tifidum. Charophyllum involucris, pinnatifidis; feminum rof- tro longiffimo ; foliis digitatis, laciniis multifidis. Scandix pinnatifida. Ventenat. Jard. de Cels. Ep. Id. tab. 14. Quoique cette efpèce ait une collerette divifée en pluñeursdécoupures, le citoyen Ventenat n’apas cru devoir la fortir du genre auquel il la rapporte, fondé fur le caraétère que préfentent les femences, & fur fes rapports avec le fcandix peter. Nous partageons l'opinion de ce favant botanifte, & nous allons faire connoitre, d’après lui, la plante dont il eft ici queftion. Ses racines font grêles, munies de quelques fibres, & d’un gris cendré. Elles pouffent des tiges prefque droites, cylindriques, fillonnées , un peu rudes au toucher, rameufes, de couleur brune à fa PED fa partie inférieure, d’un vert cendré vers fa païtie füpérieure , hautes d'environ un pied & demi, de la groffeur d’une plume de corbeau. Ses rameaux font axillaires, alternes , très-ouverts, de la forme & de la couleur de la tige, garnis de feuilles al- ternes, droites, prefque fefhles, à divifions li- néaires, pointues & piufieurs fois découpées , par- femées, principalement fur leurs bords , de quel- ques poils roides & peu apparens, d'un vert foncé, plus longues que les entre-nœuds. Leurs pétioles font extrêmement courts, engainant la tige ou les rameaux, membraneux & ciliés fur leurs bords. Les ombelles font très-petites , axillaires , fimples, RARE munies d’une collerette à huit fo- ioles divifées en découpures, parfaitement fem- blables à celles des feuilles, plus longues que les fleurs, mais plus courtes que les fruits. Les pé- doncules font folitaires, ouverts, cylindriques, ftriés, de la longeur des feuilles, s'épanouifant à leur fommet en plufieurs rayons courts. Les fleurs, au nombre de feize à dix-huit, font prefque fefiles, ou portées fur des rayons ou pé- doncules partiels très-courts; elles font droites, d’un beau blanc, toutes fertiles. Leur calice eft adhérent à l'ovaire, tubulé, entier à fon limbe, ftrié , rude au toucher. La corolle eft compofée de cinq pétales inférés fur les bords du difque glanduleux qui recouvre l'ovaire, & qui s'élève au deffus du limbe du calice. Ils font ouverts, courbés en cœur, inégaux; le pétal fupérieur eft un peu plus grand que les autres. Ils renferment cinq étamines alternes avec les pétales, & ayant la même infertion. Leurs filamens font capillaires, droits, blanchâtres, plus courts que la corolle, terminés par des anthères arrondies , de couleur purpurine. L’ovaire eft cylindrique , adhérent au calice , recouvert par un difque glanduleux , fur- monté de deux ftyles très-courts que terminent des ftigmates obtus. Le fruit eft oblong, terminé par une longue pointe, fillonné, hériflé, fur les arêtes, de dents crochues & peu apparentes, rude au toucher, s'ouvrant en deux parties, ou formé de deux fe- mences d’un brun noirâtre, convexes en dehors & relevées de cinq petites côtes creufées en dedans d’un fillon longitudinal, furmontées cha- cune d’une longue pointe qui eft d’un jaune de paille. Ces femences repofent fur un placenta ca- pillaire, divifé, dans fa partie fupérieure , en deux découpures, inférées chacune un peu au deffous du fommet des pointes qui furmontent les femences. Cette plante a été recueillie par Bruguière & Olivier, fur la route d’Amadan à Tehran, culrt- vée dans le jardin du citoyen Cels en Pan 6, où elle a fleuri en prairial. © ( Caraét. ex Ventenat. ) 17. Cerreuiz du Chili. Charophyllum chilenfe. Botanique. Tome V. PED Charophyllum roffro Longiffimo ; foliis integris , ovato-lanceolatis. Scandix chilenfis. Molina. Iftor. di Chili. p. 125. — Traduét. franç. p. 96. — Willd. Spec. Plant. vol. 2. p. 1449. n°. 3. Cette plante, au rapport de Molina, quoique rapprochée du fcandix peéten Lin., s'en diflingue par fon odeur aromatique , par fes tiges, qui ne font paint ftriées, & par Les feuilles beaucoup plus grandes, lefquelles , quoiqu’ailées comme dans Pefpèce d'Europe, ont leurs folioles entières , charnues & non pas multifides. La fruétification ne lui a préfenté aucune différence eflenuelle. 145 Cette plante croit abondamment au Chili, dans les prairies. Les beftiaux la recherchent avec avi- dité. Le nom qu’elle porte dans le pays, loigur- lahuen où alferillo , indique, d’après fa fignifica- tion , qu’elle doit étre rangée parmi les vulnéraires. * L’efpèce fuivante doit être placée après le n°. 13 de ce Dictionnaire. 14. CERFEuIL atifté. Charophyllum ariflatum. Thunb. Charophyllum caule lavi, genieulis tumido; Jemi= nibus hirtis, biariffatis, Yhunb. Flor. Jap. p. 119. Cette efpèce , aflez voifine du charophyllum but bofum Linn., en diffère par fes femences velues & ariflées, ainfi que par (es feuilles hérifices & rudes au toucher. Ses tiges font droites, glabres, ftriées, cylindri- ues, renflées à leurs articulations, & garnies de Tee rudes deux fois ailées, velues, munies de pétioles ciliées fur les bords de leur gaine. Les ombelles font terminales, compofées de plufieurs ombellules, dont la collerette, tant univerfeile que partielle, eft fubulée & rabattue en dehors. Les femences font oblongues, couvertes de poils blanchâtres , terminées par les deux ftyles perfif- tans , qui forment comme deux petites épines au fommet du fruit. Cette plante croît naturellement au Japon, où elle a été découverte par Thunberg, qui le pre- mier nous en a donné connoiffance. * Après len°. 3 de ce Didionnaire, placez : 4. CERFEUIL à brum. Thunb. Charophyllum caule aquali ; foliolis incifis, acutif= fimis; pedunculis fcabris. Thunb. Flor. Jap. p. 119. tiges rudes. Cheropkyllum fca- Jammaninfin. Kœmpf. Amœn. Exot. Fafcicul. ÿ. p. 822. Il faut diftinguer cette efpèce du cherophyllum hirfatum Linn. , par fes feuilles bien plus petites T 346 PÈK & plus finement découpées , par les gaines de leurs pétio'es, qui ne font point du tout dilatées à leur bafe ; enfin par leurs ombelies bien plus petites. Les racines font fibreufes : il s’en élève une tige un peu flexueufe , afcendente , angulenfe, flriée, glabre à {a putie inférieure , velue vers fon extré- mité, haute d'un pied & plus, & divifée en ra- meaux altèrnes , étalés , plus gréles, mais d’ailleurs femblables aux tiges, garnis de feuilles héiffées, deux fois ailées, compofées de folioles incifées & denticulées en dents de fcie. Les ombelles font terminales, Les pétioles ainfi que les pédoncules, font couverts de poils blanchätres , fermes, rudes & appliqués contre les tiges. Les femences font ovales, oblongues. Cette plante fe rencontre au Japon , où elle eft affez commune. Le nom que les habitans du pays lui donnent, répond à celui d'aiguille du diuble. 5. CERFEUIL glabre. Cherophyllum glaberrimum. Charophyllum fotiis radicalibus, bi aut triternatis; folio!is ovatis, obtufis; caulinis lanceolatis ; invo- lucris fabnul'is; feminibus lavibus, acatis. Scanaix glaberrièma. Desfont. Flor. atl. vol. 1. p. 260. tab. 74. Cette plante a des tiges droites, rameufes, gla- bres , hautes d’un à deux pieds & plus, légérement firiées. Les feuilles radicales & les caulinairés in- férieures font deux & trois fois ternées, portées fur de longs pétioles, compofées de folioles ova- les, incifées, lobées & inégalement dentées, à dents obrufes ; les feuilles du milieu & les fupé- rieures font pinnées, à pinnules lancéolées. Les ombelles font oppofées aux feuiiles, pédonculées, lègérement convexes, uniformes, divifées en om- bellules diftinétes, munies de rayons filiformes. La collerette, tant univerfelle que partielle, eft compofée d'une ou de deux folioles étroites, qui manquent bien fouvent. Les fleurs font blanches : celles du centre avortent pour la plupart. L’ovaire eft furmonté de deux ftyles droits; il lui fuccède des fémences étroites, alongées, très-glabres & aiguës. Cette plante a été recueillie par le citoyen Desfontaines, dans les environs de Tlemfen, au mont Atlas. (PoIRET.) PEKI. Pekea. Aubl. Rkizobolus. Gærtn. Caryocar. Willd. Genre de plantes qui paroît très- voifin de la famille des favoniers , qui comprend des arbres exotiques à rameaux oppofés, garnis de feuilles ppofées & digitées, dont les fleurs font termi- nales , en corymbe ou en épi. Le caractère eflentiel de.ce genre eft d’avoir : .Uncalice monophylle., à cing divifions , cing pé- PÉK tales , fouvent quatre ftyles ; quatre drupes renfermant chacun une noix monofperme. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice d’une feule pièce , charnu , to- menteux , divifé en cinq lobes arrondis & con- caves. 2°. Cinq pérales ovales | arrondis , concaves , charnus , très-grands , placés alternativement entre les divifions du calice , & plus longs que lui. 3°. Des étamines nombreufes, dont les filimens font filiformes , plus longs que la corolle , inférés fur le réceptacle , terminés par des anthères ar- rondies. 4°. Un ovaire fupérieur , à quatre côtés ou à quatre lobes réunis , placés au fond du calice, furmonté de quatre flyles crès-longs , terminés par des fligmates obtus. Le fruic eft compofé de quatre drupes féparés & diftinéts , en forme de rein, un peu comprimés, attachés à l'axe commun par une cicatrice oblon- gue , linéaire , recouverte d’une écorce épaille , butireufe & jaunatre, quirenferme un noyau chargé de piquans très-caducs , dans lequel fe trouve une amande réniforine. ESPÈCES. 1. PÉKI butireux. Pekea butirofa. Aubl. Pekea fruëu lavi ; foliis digitatis , utrinquè glabris. Aübl. Guian. vol. 1. p. 594. tab. 238. — Lam. il, Gen. tab. 486. fig. 1. — Gærtn. de Fruit, & Sem. vol. 2. p. 93. tab. 98. fig. 1. à Caryocar ( butyrofum }, fohis quinauis, utrinquè glabris. Willd. Spec. Plant. vol. 2. p. 1243. n°. 2, Rhizobolus. Schreb. Gener. Plant. n°. 932. Rhizobolus (pekea) , Gærtn. L. Super. Cit. Caffanea peruviana. Cluf. Exot. 129. Amygdala guianenfis. J. Bauh. Hift. 1. lib. 3: p- 329. — Piukn. Phytogr. tab, 523. fig. 4. Amygdalus granatenfis. Jonft. Dendr. tab. 42. C'’eft un arbre dont le tronc, de couleur gri- fatre, s'élève à quatre-vingts pieds de haut fur trois pieds de diamètre. Son bois eft dur , rouffâtre & compacte : il pouffe à fon fommet un grand nombre de branches éparfes , dont les inférieures font pius inclinées que celles qui occupent le centre de la tête d= l'arbre ; elles fonc chargées de rameaux op- pofés , garnis de feuilles également oppofées. Ces feuilles font digitees , pétiolées , compofées de cinq folioles vertes, entières, Hffes, ovales , ter- PÉK minées en pointe ; la plus grande , qui eft celle âu centre , a fept pouces de longueur fur trois de lar- geur; les deux inférieures font plus petites , comme articulées à l'extrémité du périole , qui eft long de fept à huit pouces , cylindrique dans toute fa lon- gueur , évafé à fon fommet & un peu renflé à fa bafe : ces feuilles portent à leur bafe, au moment de leur développement , deux grandes ftipules op- pofées , qui tombent & laiflentl'impreflion de leurs attaches. : Les fleurs naiffent par gros bouquets à l’extré- mité des branches & des rameaux. Chaque fleur eft portée fur un pédoncule long, épais , prefqu’ar- ticulé à fa partie moyenne : tous ces pédoncules font aflez rapprochés , attachés à la parte fupé- rieure d’une tige épaifle , fimple, ligneufe , cylin- drique , couverte a'un duvet cendré. Le calice eft charnu, divifé profondément en cinq lobes arron- dis , coriaces, concaves, velus & cendrés. La co- rolle eft compofée de cinq grands pétales blancs, épais , ovales , arrondis , attachés alternativement par un large onglet un peu au deffous des divifions du calice, & entre chacune d'elles, Les étamines font en grand nombre, placées au fond du calice, autour de l'ovaire ; elles ont des filamens longs , gréles & blancs , terminés par des anthères à deux lobes, partagées par un fillonlongitudinal. L’ovaire eft à quatre côtés ou à quatre lobes réunis , du centre defquels s'élèvent auatre ftyles blanchätres, terminés par un ftigmate vert & obtus. Cet ovaire fe convertit en un fruit compofé de quatre drupesjaunâtres, féparés & diftinéts ; chaque drupe a la forme d’un rein ; il eft attaché au pla- centa par le côté interne , qui eft plus comprimé, & forme comme une efpèce de tranchant. Ces drupes font revêtus d’une écorce épaifle de deux où trois lignes , formée intérieurement d’une fubf- tance buuireufe , jaunatre , qui fe fond entre les doigts. Sous cette écorce ett un noyau tout cou- vert de piquans déliés & efhlés , qui fe dérachent ficilement , & deviennent fort incommodes pour ceux qui ouvrentles noyaux , s'ils n’ont pas la pré- caution de s’en garantir. Chaque noyau renferme une amande réniforme , couverte d’une membrane rouffâtre , bonne à manger , & qu’on fert fur les tables : la fubftance extérieure elt employée pour préparer les alimens à défaut de beurre. Cet arbre eft nommé pekea par les Galibis & les Noiragues qui habitent les environs d'Oyapoco. Il a le même nom à Cayenre , où il eft cultivé. I fleurit au commencement de l'été : fon fruit müûrit en automne. On le rencontre auf dans les grandes forêts de la Guiane. On voit, dans la faifon con- venable , de grandes pyrogues arriver à Cayenne, chargées de ce fruit , venant d’Oyapoco. Son bois pourroit être employé utilement dans la conftruc- tion des navires , & l’on s’en eft fervi pour cet ufage à Para , ville portugaife , fituée à l'entrée du fleuve des Amazones. — Il arrive quelquefois qu'un , deux ou trois drupes avortent ; pour lors ceux qui reftent, deviennent plus confidérables. 2. PEKI tuberculeux. Pekea tuberculofa. Aubl, Pekea foliis digitatis , fubis tomentofss. Aublet. Guiïan. vol. Fr. p. 597. tab. 239. Caryocar (tomentofum) , foliis quinatis, fubiès romentofis. Willd. Spec. Plant. vol. 2.p. 1244. n°. 9. Rhizobolus. Schreb. Gener. Plant. n°. 932. Cet arbre , d'après Aublet, a un tronc qui s’é- lève à quatre-vingts pieds de haut fur deux & trois pieds de diamètre. Son écorce eft rouflâtre , ridée & gerfée. Son bois eft dur , compaéte, tirant éga- lement fur le roux. Il pouffe à fon fommet un grand nombre de groffes branches , les unes droites, & d’autres qui fe répandent en tout fens. Elles fonc chargées de rameaux oppofés , garnis de feuilles également oppofées , pétiolées , digitées , com- pofées de cinq folioles fermes , entières , ovales, quelquefois terminées par une pointe moule, ver- tes , liffes en deflus , couvertes en deffous d'un duvet très-ras & blanchâtre , munies de nervures. faillantes ; la plus grande foliole a huit pouces de longueur fur trois pouces & demi de largeur ; Les deux inférieures font plus petites , n'ayant environ que trois pouces de long fur un & demi de large, Les pétioles font cylindriques , longs de fix pouces, évafés à leur fommet , & renflés à leur infertion. Les feuilles, avant leur épanouiffement , font mu- nies de deux flipules oppofées qui tombent tres- vite. & Je n'ai pu , ajoute Aublet, obferver la fleur de cet arbre. Je n'ai vu que quelques baies fépa- rées & fèches au pied de l'arbre. Ces baies étoient verdâtres, boffelées , fèches , arrondies d’un côté & comprimées , taillées en coin du côté où elles adhéroient au placenta du fruit, qui eft ordinai- rement compofe de trois ou quatre baies réunies enfemble : elles ont deux à trois pouces de lon- gueur, fur deux pouces & demi de largeur, & en- viron deux pouces d’épaifleur à leur partie con- vexe : elles font revêtues d’une peau épaiffe , dure, fèche , fous laquelle eft un novau épais qui ren- ferme une groffe amande réniforme , couverte d’une membrane rouffâtre. Cette amande elt blan- che & bonne à manger. » Cet arbre eft nommé rara-youba par les Gari- pous : il croît dans les grandes forêts de la Guiane, qui s'étendent depuis Caux jufqu’à la naïflance de la rivière d’Aroura : il écoit en fruit au commen- cement de l'été. Il diffère particuliérement du pré- cédent par fon noyau , qui n’eft point hériffé d’é- ! pines fines & déliées , ni recouvert d’une fubftince butireufe ; de plus, fes feuilles font velues en def- ‘ fous, tandis qu’elles font parfaitement glabres * dans la première efpèce. La Air, fi elle nous étoit 1] ER Rennes 148 PÉK PÉL connue , offciroit peut - être encore quelqu'autre } eft nommé faouari par les peuples du pays & par différence. les habitans de Cayenne. 3. PEKI à feuilles ternes, Pekea ternata. 4. Pext velu. Pekea vi/lofa. Pekea foliis ternatis , g'abris. (N.) Saouari glabra. Aubl. Guian. vol. 2. p. 599. tab. 240. Pekea foliis ternatis, fubrotundis, acutis, fubrüs tomentofis. (N.) Saouari villofa. Aublet. Guian. vol. 2. p.6or. tab. 241. Szouari arbor. Bar. Franc. œquin. 101. . : F Cet arbre offre, pour fa clafification , plus de difficultés encore que le précédent, fes fleurs & fes fruits n'ayant pas encore été obfervés. Ce n'eft donc que d’après fon port & le caraétère de fa foliation qu’on peut le rapprocher des efpèces précédentes. Ce font ces motifs & la néceflité de lui trouver une place , qui nous ont dérerminés à le préfenter ici. Des obfervations plus étendues & la connoiifance de fa fruélification nous appren- dront, fans doute plus tard , s’il convient de le lailler ici ou de le rapporter à un autre genre. Voici, en attendant, ce qu'Aublet nous en ap- prend. Il eft difficile de ne pas rapporter à ce genre cetre efpèce & la fuivante , qu'Aublet préfente fous le nom de fuouari, & qui renferme dans fes fruits & fon portes caraëtères des pekea, excepté les fleurs, qui ne font pas connues , mais que l’on a lieu de foupçonner , quant au caraétère générique , con- formes à celles des autres petea. Cet arbre s'élève fort haut & s'étend beaucoup : fon tronc à fouvent plus de quatre pieds de dia- mètre. Ses rameaux font garnis de feuilles oppo- fées , pétiolées , ternées à l'extrémité de chaque pétiole , glabres , entières. Les pétioles ont cinq à fix pouces de longueur. Les folioles font fermes, ovales, lancéolées, terminées parune longue pointe, dentées à leurs bords , & marquées en deffus de ner- vures faillantes qui s'étendent du milieu versa cir- conférence : elles font de couleur rongeitre , qui s’éclaircit en approchant des bords. La foliole du milieu a environ quatre pouces de long, fur deux & demi de largeur ; les latérales font plus petites. Toutes trois font légérement pédiculées : la bafe des pétioles communs eft garnie de deux ftipules qui tombent de bonne heure , & laiflent leurs im- prefhons fur les jeunes branches. Cet arbre s'élève à la même hauteur que le précédent. Son tronc eft aufi gros, & fon bois eft de la même couleur. Les branches & les ra- meaux ont la même difpoñition , ainfi que les feuil- les. Leurs folioles font plus larges & plus grandes; elles font d’un vert foncé en deflus & couvertes d'un duvet ras en deflous; toutes les nervures font faillantes & leur duvet eft rouffâtre. Les plus grandes folioles ont neuf pouces de longueur, fur cinq & demi de largeur. Entre la naiffance des deux pétioles , il y a de chaque côté une ftipule large , longue & aiguë, qui tombe & laifle l'im- preffion de fon attache. Je n’ai vu , ajoute Aublet, ni les fleurs ni les fruits de cet arbre, mais il n'a paru devoir être une efpèce de faouari. Il croît dans les grandes foréts de la Guiane, en allant d'Orapu à Caux. Le fruit approche, par fa forme , de celle d’un œuf. Son écorce eft brune , rude, chagrinée , affez épaifle ; elle fe gerfe & fe détache par la maturite. Alors on y trouve une pulpe douce, fondante , de Ja confiftance du beurre & de couleur verdâtre , fous laquelle eft une coque hériffée de piquans , & qui contient une amandeafñlez groffe, fort agréable au goût , de laquelle on pourroit retirer une huile femblable à celle des amandes douces. ( Caraët, ex Aubert.) Tparoit que ce fruit eftun drupe à quatre lobes , dont trois avortent fréquemment , comme il arrive aux fruits des efpèces précédentes, & aux- quels il refflemble par fa forme, fa difpofition & fa Rruéture intérieure. Nota. 11 faut placer à la fuite de ces efpèces le ceryocar nuciferum (Linn. Mantiff. pag. 247 ). C'’eft un arbre élevé, dont les feuilles font ter- nées, le calice & la corolle de CORIEUE PHARE Le fruit eft un drupe, remarquable par fa groffeur, femblable à la tére d’un enfant; il contient inté- rieurement une amande qui a la faveur des fruits de l’amandier : elle eft d’un goût agréable , bonne à manger. Ex Allamand. ( POIRET. ) Le bois de cet arbre eft employé à faire des cha- loupes , de grandes pyrogues, des canots à rocou, des courbes , des jumelles , des madriers & du bar- deau. On le tronve dans plufieurs endroits de la Guiane , particuliérement à Orapu, à la crique es Galibis , à Sinamari & à Caux , où il eft cultivé. Son fruit fe vend dans les marchés de Cayenne : les ? mille des malvacées, qui comprend des herbes créoles en font fort friands , & Peftimenc autant À ou arbriffeaux à feuilles munies de füpules oppo- que nous faifons les cerneaux en Europe. Cet arbre | féès ou alternes, & à fleurs pedonculées, fouvent PÉLARGON. Pelargonium. Lhéritier. Geran.— Aiton. Hort. Kew. vol, 2, p. 417. — Willd. Spec. PI. vol, 3. p. 641. — Lam. Hufr. Gen. tab. Genre de plantes à fleurs palypétalées, de la fa- PRE d’une bsauté remarquable, dont le caraétère ef- fencie! eft d’avoir : Un calice à cinq divifions, dont la fupérieure fe termine en un petit tube capillaire, décurrent le long du pédoncule ; une corolle à cinq pétales irréguliers ; aix filamens inégaux , dont trois, rarement cinq, font fiériles & privés d’anthères; cinq capfules ou tuniques propres, ariftées à leur fommet & alongées en pointe à leur bafe, les arifles ou barbes contournées en fpi- rales & chargées de poils à leur face intérieure, Oëfervations. Ce genre eft une divifion de celui des geranium. On avoit reconnu depuis long-tems que les geranium, trop nombreux en efpèces, exigeoient, pour rendre plus facile leur étude, d'être féparées en plufieurs genres, & il fe pré- fentoit en effet des caractères fufifans pour l'éta- bliffement de ces genres. Cavanilles , dans fa Mo- nographie des Geranium ; Lamarck, dans ce Dic- tionnaire, y avoient fuppléé en établiffant de grandes divifions, à l'aide defquelles difparoif- foient une grande partie des difficultés que l’on éprouvoit pour la connoiffance des efpèces. Lhé- sitier a nr former des genres de ces divifions, & il a été fuivi par la p'upart des botaniftes qui ont écrit après lui. Lamarck lui-même a reconnu que la grande divifion des geranium d'Afrique, à cotolle irrégulière, devoit être réellement re- tranchée de ce genre, & il a adapté, dans fes Illuftrations des Genres, celui de pelargonium. Nous ne reviendrons pas ici fur les efpèces de ce nouveau genre, qui fe trouvent déjà mentionnées dans ce Dictionnaire, à l’article GERANION. (POIRET. ) PELEGRINE. A/ffroemeria. Genre de plantes à fleurs incomplètes, monocotylédones, voifin de la famille des narciffes, quit a des rapports avec les tubéreufes, compofé d'herbes à racines fi- breufes, & dont les tiges font feuillées, les fleurs terminales, folitaires ou en corymbes. Le carac- tère eflentiel de ce genre eft d’avoir : Une corolle à fix divifions profondes , les deux in- férieures tubulées à leur bafe ; fix étamines inégales & inclinées; trois ffigmates. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Une corolle prefqu'à deux lèvres, divifée profondément en fix parties; les trois divifions extérieures cun£iformes , quelquefois mucronées ; les trois inrérieures alternes , lancéolées , dont deux tubuleufes ou roulées à leur bafe. Point de calice ni de fpathe. 2°. Six étamines inférées à la bafe des divifions du calice, dont les filamens font inégaux, reflé- É à PÉE 149 chis en dehors , terminés par des anthères dioites & oblongues. 3°. Un owaire adhérent, à fix faces, prefque tronqué , furmonté d’un ftyle incliné, filiforme , de la longueur des étamines , terminé par un ftig- mate divifé en trois parties courtes & filiformes. Le fruir eft une capfule inférieure, fphérique, mucronée, marquée de fix nervures, à trois loges, à trois valves, contenant plufieurs femences glo- buleufes placées fans ordre, & attachées, par de petits cordons ombilicaux , à un placenta central conné avec les cloifons. ÉSDECE'S: 1. PÉLÉGRINE fuperbe. A{froemeria pelegrina. Alfiroemeria caule ereëlo ; corollis patentibus ; pe- talis tribus exterioritus, cunetformibus, tridentatis, reliquis mucronatis; foliis lineari-lanceolarrs, [effili- bus. Willd. Spec. PI. vol. 2. p. 194. n°. 1. Alffroemeria caule ereëto. Linn. Amœn. Acad. vol. 6. p. 247. tab. 47. — Jacq. Hort. tab. $o. Curt. Mag. 139. — Lam. Illuftr. Gen. tab. 234. fe. re Hemerocallis floribus purpurafcentibus, maculatis, vulgd pelegrina. Feuillée. Peruv. vol. 2. pag. 711. tab. $. Cette plante eff une des belles efpèces connues, digne, par la beauté & les riches couleurs de fes fleurs, d’embellir les parterres les plus diftingués. Elle pouffe des racines fibreufes, charnues, alongées en tubercules fufiformes comme celles des afphodèles, revêtues d'une écorce mince & blanchâtre. Il s’en élève une tige droite, glabre, cylindrique, feuillée dans toute fa longueur, haute d'environ un pied, garnie de feuilles éparfes , en- tières, fefiles, d'un beau vert, obtufes à leur fommet, à demi-amplexicaules, recourbées en dehors, longues d'environ un pouce & demi, & larges de quatre lignes, traverfées longitudinale- ment dans leur milieu par une nervure remarqua- ble. Elles laiffent fur les tiges, après leur chute, l'imprefion profonde de leur attache. Les fleurs fonc terminales, peu nombreufes, compofées d’une corolle longue d'environ deux pouces , large de treize lignes, divifée profondé- ment en fix parties inégales. Les trois divifions extérieures font larges , ovales, un peu réttécies à leur bafe, élargies & repliées en dedans à leur fommet, qui fe divife en crois lobes peu profonds, inégaux ; les deux latéraux larges & arrondis, ce- lui du milieu beaucoup plus petit & plus court, & qui ne confifte guère qu'en une pointe aiguë. Chacune de ces trois divifions eft d’un beau rouce cramoifi dans fon milieu, entouré d’un rouge 150 PÉL couleur de rofe, qui s'étend jufque fur les bords. Les trois divifions intérieures font lancéolées , planes, de la même couleur que les premières, avec cette différence qu’eiles font marquées de plufieurs taches d'un rouge foncé, feméés régu- liérement fur toute leur furface; ce rouge prend une teinte de jaune, depuis le milieu jufqu'à la bafe, également parfemée de taches d'un rouge pâle. L'on conçoit que la régularité de ces nuan- ces peut éprouver quelques variétés par la cul- ture. Du centre de la fleur s'élèvent fix étamines couleut de rofe, terminées par des anthères d’un jaune clair. Cette plante croit au Pérou, & fur une mon- tagne au nord de Lima, à une lieue de diftance de cette ville. On la cultive dans les ferres du Jardin des ?lantes de Paris. 2% ( W. v.) La fleur de cette plante, dit Feuillée, méritoit, par fa beauté , d’avoir une place dans le jardin des Incas , & peut-être l'y aurions-nous vue dans fa faifon, fi nous eufhons vécu de leur tems. Les parterres des jardins de ces grands rois avoient cet avantage au deffus des autres , qu'un printems continuel fembloit y entretenir les plantes dans route leur beauté; car dès qu’elles commençoient à fécher, & que la nature paroifloit prendre quel- que repos, on fubftituoit à la place de celles-ci des nouvelles plantes formées d’or ë&c d'argent, que l’art avoit parfaitement bien imitées, & qui marquoient la grandeur & la magnificence de ces fouverains. Les arbres faits de ces précieux mé- taux y formoient de longues allées. Les champs, remplis de maës, dont les tiges, les fleurs & les épis, les pointes defquels éroient d’or & tour le refte d'argent, le tout artiftement fou lé enfemble, étoient autant de merveilles que les fiècles à venir pe verront jamais. Les Efpagnols ont donné à cette plante le nom de pelegrina , qui veut dire fleur exquife, & le nom d'afffroemeria que porte ce genre, et celui d’un botanifte fuédois. 2. PELEGRINE mignonne. A/ffroemeria pulchella. Einn. Alfiroemeria caute ere&o ; corollis reflexo-patenti- bus , omnibus acutis; foliis feffilibus, pedicellis invo- ducro brevioribus. Linn. f. Suppl. pag. 206. Cette plante, par fon port & fa ftructure , eft par- faitement femblable à la précédente ; mais fes feuilles font plus étroites, & fa tige eft rerminée par un involucre particulier. Les pédoncules font Bus, très-fimples , uniflores. Les fleurs font au nombre de quatre où de fix, inclinées, irrégu- lières, & de la grandeur de celles de lPefpèce précédente. Les pétales, ouverts dès leur bafe, font recourbés , aigus; les intérieurs font plus petits & blanckatres, rouges à leur fommet, triés à bÉE leur bafe, ou ponétués de rouge. Les étamines font toutes égales, jaunes, inclinées. Le piftil eft rouge & droit, & le ftigmare eft partagé en trois divifions courtes & linéaires. Cette plante croît dans l'Amérique méridionale. (Caract.ex Linn. fil.) 3 PELEGRINE ligtu. A/froemeria ligtu. Linn. Alftroemeria caule eredo ; foliis fpathulato-oblon- gis, pedunculis umbelle involucro longioribus ; co- roll bilabiatä. Linn. f. Suppl. pag. 207. Alfiroemeria caule afcendente. Linn. Spec. Plant. 462. Curtis. Mag. 125. Hemerocallis floribus purpurafcentibus , ffriatis, vulgo ligtu. Feuillée. Peruv. vol. 2. pag. 710. tab. 4. Mala. — Lamarck. Illuftr. Gener. tab. 231. fig. 2. Cette efpèce eft remarquable par la grandeur de fes fleurs. Elle a des racines arrondies , épaifes de trois lignes , obliques, revêtues d’une écorce brune, un peu noueufes, & munies fur chaque nœud de quelques poils courts. Elles produifent plufieurs tiges, dont les unes font ftériles, les au- tres florifères, de la hauteur d’un pied environ , ob'iques dans leur direction , couvertes d’une écorce d’un rouge brun. Les tiges ftériles portent des feuilles fefiles , fubulées , rapprochées des tiges ; celles qui les terminent, font oblongues, en forme de fpatule, renverfées & prefque difpofées en rofette. La tige florifère eft revêtue de feuilles fubu- lées, rapprochées des tiges, terminées par un in- volucre court. Elles font d’un vert gai, & tra- verfées dans toute leur longueur par des nervures nombreufes qui font paroitre ces feuilles ftriées. Les pédoncules font en petit nombre, nus, très- finples, plus longs que l’involucre. La corolle eft à deux levres, divifée profondément en fix parties, Les trois divifions extérieures font plus grandes que les intérieures, blanches , ponétuées à leur bafe , & tachetées de rouge à leur fommet. Les trois divifions intérieures font plus courtes, par- ticuliérement la dernière ; rouges, prefque fubu- lées, ayant quinze à dix-huit lignes de longueur, & huit à neuf lignes de largeur. Ces fleurs renfer- ment fix étamines, dont les filamens font fcabres , inclinés, plus longs que les divifions intérieures, terminés par des anthères jaunâtres, à deux lobes. Le piftil eft rougeatre. Cette plante croit fur le bord des ruiffeaux , à Lima , & le long de la rivière qui pañfe par le milieu de la ville de la Conception , dans le royaume de Chili. On la cultive dans les ferres du Jardin des Plantes de Paris. % (W.f.) 4. PELEGRINE falfilla. A/froemeria fulfilla. Linn. Alffroemeria caule volubili ; foliis petiolatis , lar- ceolatis , acuminatis j; umbella ramofä ; pedunculis PEL involucro longioribus , braëteatis , laxis. Linn. f. Suppl. pag. 206. Alffroemeria caule volubili. Linn. Spec. Plant. pag. 462. Hernerocal'is fcandens ; floribus purpureis , vuloo falilla. Feuillée. Peruv. vol, 2. pag. 713. tab. 6. Cettz efpèce eft affez bien difiinguée des autres par fes tiges grimpantes, par fes fleurs rouges & petires, difpofées en une ombelle pédonculée. Ses racines, affez femblables à celles de la falfe- pareille, pouflent des tiges glabres, cylindriques, grêles, grimpantes, roulées en fpirale de gauche à droite autour des arbres & des autres corps qui les avoifinent. Elles font garnies de feuilles alter- nes, pétiolées , lancéolées, aiguës à leur fommet, rétrécies en pétiole à leur bafe , lifles, d’un beau Vert, traverfées par quelques nervures longitu- dinales , longues d’environ trois pouces, & larges de cinq lignes; les fleurs font difpofées prefqu'en ombelle, dont la bafe eft garnie d’un involucre à plufieurs folioles fubulées & rabattues en dehors. Les pédoncules font fort longs, peu nombreux, terminés chacun par une ou deux fleurs. Les ra- mifications des pédoncules portent une braëtée coute, foliacée. La corolle eft rouge , longue d'environ neuf lignes , & large de quatre, divifée en fix paities , dont les trois extérieures , un peu plus grandes, font rabattues en dehors , obtufes à leur fommet; les trois intérieures font plus pe- utes, d'un rouge clair à leur bafe, verdâtres à leur fommet. Cette plante croît à Lima & dans le Chili, fur le revers des montagnes. Les habitans du pays lui attribuent les mêmes propriétés qu’à la faifepa- reille, & s’en fervent dans les mêmes maladies. Jls l’emploient encore dans les douleurs d’eftomac, Ja failant infufer à froid pendant la nuit dans l’eau commune ; ils boivent cette infufion, & fe trou- vent foujagés de leurs douleurs. + PÉLEGRINE à feuilles ovales. A/froemeria ovara. Cav. Alffroemerta caule volubili ; foliis lanceolatis, fuperiori paginä lanuginofis , inferiori lucidis ; flori- bus umbellatis , corollis tubulofis. Cavan. Icon. Plant. vol. 1. pag. $4. tab. 76. Alffroemeria caule voluvili; foliis petiolotis, ellin- sicis , acuminatis , fupernè villofis ; umbellä ramofà ; pedunculis involucro longioribus , braëtearis | Laxis ; corollä campanulatä. Wild. Spec. Plant. vol. 2. pag. 176e Malgré les rapports que cette plante peut avoir avec la précédente par fes tiges grimpantes, elle s'en diftingue par fes feuilles ovales , beaucoup PEL “Loi plus larges, velues à leur face fupérieure, & par fes fleurs tubulées. Sa tige ef life, dure, grimpante, haute d’en- viron trois pieds , garnie de feuilles alternes, (ef- iles, ovales-lancéolées, aïguës à leur fommet, rétrécies en pétiole à leur bafe , contournées de manière que leur face inférieure regarde le ciel ; elle eft glabre , verniffée, roulée en dehors fur fes bords , tandis que la face fupérieure eft velue, tournée en bas, traverfée par une feule nervure longitudinale, à peine faillante, & par plufieurs autres lignes qui lui font parallèles, & qui vont de à bafe au fommet des feuilles. Les fleurs font terminaies, difpofées en ombelle, munies d'un involucre compofé de foljoles iné- gales , roulées à leurs bords , au nombre égal aux rayons de l’ombelle, qui en a cinq, divifés en deux à l’infertion d’une petite braétée; ce qui rend les pédoncules biflores. La corolle eft divifée en fix parties ovales , oblongues, rapprochées en tube à leur bafe ; les trois divifions extérieures font d’un rouge écarlate, verdatres à leur fom- met; les trois intérieures font vertes, marquées de points noiratres , un peu planes vers leur fommet , roulées en tube à leur bafe, ouvertes à leur orifice , & attachées à la partie fupérieure de l'ovaire. Cette corolle renferme des étamines munies de filamens fubulés , blanchâtres , inférés fur l'ovaire proche la bafe des pétales , terminés par des anthères brunes & ovales. L’ovaire eft ver- dâtre, marqué de fix fillons dans toute fa lon- gueur , qui forment autaut de crénelures au fom- met. Le ftyle eft épais , fubulé , furmonté de trois ftigmates aigus. Le fruit eft une capfule globu- leufe , d'environ un pouce de diamètre, à fix cré- nelures à fon fommet, à trois loges, à trois val- ves concaves , s’ouvrant à leur fommet, conte- nant plufieurs femences. Cette plante eft originaire du Pérou. Elle a ét cultivée dans le Jardin botanique de Madrid, où elle a fleuri dans les mois de fruétidor & de vende- miaire. Cavanilles l’a décrite & figurée. 6. PÉLÉGRINE multiflore. A/froemeriamultifora. Linn. Alffroemeria caule volubili ; foliis petiolatis, Lars ceolatis | acuminatis ; umbellä fimplici ; pedunculis braëtais brevioribus; petalis alternis, truncatis. Linn. f. Suppl. p. 207. Cette plante a le port de l’a/froemeria falfilla + mais elle en diffère par fes ombelles fefiles & non pédonculées , par fes pétales intérieurs , tronqués à leur fommet ; par fes pétioles rugueux à leurs bords. Sestigesfont grimpantes, & s’entortillentaucous 152 PEN des plantes qui les avoifinent ; elles font garnies de feuilles lancéolées , aiguës à leur fommet , rétré- cies en pétiole à leur bafe. Les fleurs font difpofées en une ombelle fimple, feffile ; munie à fa bafe d’un involucre compofe de folioles élargies , d’où for- tent plufieurs pédoncules plus courts que les fleurs & que les folioles de cet involucre , très-fimples , terminés chacun par une feule fleur de la grandeur de celles de l’afftroemeria falflla. La corolle eft par- tagée profondément en fix parties : Les trois divi- fions extérieures font entières , plus étroites Bt plus courtes que les intérieures : celles - ci font tronquées ou échancrées à leur fommert avec une pointe particulière dans le milieu de léchancrure. Cette plante croît dans l'Amérique méridionale. Elle a été envoyée fèche par Mutis à Linné fils, qui n’a pas pu obferver la couleur de fes fleurs. (POIRET.) PENCHÉE,, courbée (tige). Caulis incurvatus, nutans, On dit que les tiges font penchées ou cour- bées, lorfqu’étant d’abord tout-à-fait droites , leur extrémité s'incline ou même retombe perpendicu- lairement, comme dans le fricillaria maleagris. PENCHÉS (pédoncules }. Pedunculi cernur. On exprime par ce nom la difpofition particulière des pédoncules , lorfque leur fommet eft courbé de manière que les feurs qu'ils portent, ont une nur tation remarquable , & font tournées en dehors ou vers la terre, comme dans le carduus nutans. On emploie la méme expreffion pour les fleurs ( flores cernui , nutantes) , lorfqu’elles s’inclinent un peu vers la terre : telle eft celle du tulipa fyl- veftris. PENDANTES( feuilles). Dependentia folia. On défigne par ce mot la fituation des feuilles, lorfque, fans former aucunarc, leur fommet regarde la terre perpendiculairement. On dit encore que les rameaux font PENDANS (ramuli penduli) , lorfque , par leur longueur ou par leur foibleffe , ils tombent prefque perpendi- culairement , comme dans le fulix babylonica. { POIRET.) PENCOVIE bijugué. Pancovia bijuga. Villd. Spec. Plant. vol. 2. p. 285. Pancowia foliis pari-pinnatis , alternis ; foliolis bi- jugis , glabris. (N.) C'eft un arbre dont les rameaux cylindriques fe divifent en plufieurs autres ramifications munies d’une écorce pubefcente & de couleur brune fer- rugineufe. Les feuilles font alternes, pétiolées , ailées fans impaire , compofées de folioles biju- guées , pétiolées , coriaces , elliptiques , rétrécies & obtules à leur fommet, très-entières , glabres PEN 8 veinées. Les périoles des plus jeunes feuilles font pubefcens ; dans les anciennes, ils font ridés tranf- verfalement. Les fleurs font portées fur des pédoncules pu- befcens , & difpofées en grappes courtes, fimples , multiflores , fortant de Éflie des feuilles fur les rameaux des années précédentes. Ces fleurs font accompagnées de braétées ovales , obtufes , plus courtes que les pédoncules , & chargées d’un épais duvet. Chaque fleur offre : 19. Un calice campanulé, très-pubefcent en de- hors , divifé en quatre parties jufqu'à fa bafe: chaque divifion eft ovale , dont deux font un peu plus longues que les autres. 2°. Une corolle compofée de quatre pétales un peu plus courts que le calice , attachés par leurs onglets fur le réceptacle ; à la bafe de chacune des divifions du calice ; les /ames font denticulées à leurs bords , plifiées , un peu crépues & en forme de capuchon. 3°. Sept éramines , dont les filamens font fu- bulés , attachés fur le réceptacle entre les deux lus longues divifions du calice , une fois plus (nes que lui, afcendans, & velus depuis leur Bale jufque vers leur milieu. Les anthères font oblon- gues , pendantes. 4°. Au lieu de pif! , Willdenow n’a apperçu qu'un corps déprimé , & qui lui a paru glanduleux. Le botanifle Ifert , qui a envoyé cette plante à Willdenow , y a obfervé fept étamines & unpiftil; mais Willdenow n'a pu , dans quatre fleurs quila examinées , Y découvrir aucune trace de pilul; ce qui lui fait foupçonner que cet arbre pourroit bien être polygame. Les fruits ne font pas connus. Le caraëtère effentiel de ce genre , d'après Will- denow , confifte dans : Un calice campanulé , compofé de quatre pièces ÿ quatre pétales onguiculés , en forme de capuchon , den- tés , crépus & pliffés ÿ Jept étamines afcendantes , plus longues que Le calice. Ce genre aété confacré au célèbre Thomas Pan- covius , botanifte diftingué de fon tems. Cet arbre croit dans la Guinée. (PoIRET.) PENNANTE à fleurs en corymbe. Pennantia corymbofa. Fort. Cara. Gener. p. 67. tab. 67. — Juff. Gener. Plant. p. 428. — Schreb. Gener. Plant. p. 739. n°. 1602. — Gmel. Syft. nat. vol. 2. p.430. — Lam. lil. Gen. tab. 854. Genre de plantes à fleurs polygames , incomplè- tes , dont la famille naturelle n’a point encore été déterminée, PEN déterminée , que-Juffieu foupçonne avoir quelques rapports avec les cararium de la famille des théré- bintacées , dont le caractère eflentiel eft d’avoir : Des fleurs , les unes mâles, d'autres hermaphro- dites, fur des pieds féparés. Point de calice ; une corolle ouverte , à cinq pétales. Point de ffyle ; un fligmate feffile , en forme de bouslier, à trois lobes. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1%. Une corol!e à cinq pétales lancéolés , aigus, très-ouverts. Point de calice. 2°. Cinq écemines , dont les filamens font capil- laires, de la longueur des pétales, terminés pardes anthères oblongues & inclinées. 3°. Un ovaire fupérieur , à trois côtés obtus ; point de ftyle. Un ftigmate feflile, à trois lobes, en forme de bouclier , appliqué immédiatement fur le fommet de l’ovaire. Le fruit confifte en une capfule trigone, à deux loges qui renferment des femences triangulaires & folitaires. Les fleurs mâles font en tout femblables aux fleurs femelles , excepté que l'ovaire, dont on apperçoit à peine le rudiment, avorte conftamment ; d’ailleurs ces fleurs viennent fur des pieds féparés. Souvent une des femences avorte également dans les fleurs femelles. Les fleurs font difpofées en corymbe. C’eftlà tout ce que j'aipurecueillir furce genre, dans les différens auteurs que j'ai confultés. J'ignore fi quelqu’autre l’a décrit d’une manière plus éten- due. Il eft à regretter que plufieurs botaniftes , en préfentant la tableau de quelques genresnouveaux, ne nous aient parlé que des parties de la fruétifi- cation , fans nous dire un feul mot des autres par- ties des plantes qu’ils veulent nous faire connoitre, tellement que nous ignorons fi ces plantes font des arbres ou des herbes, quelle eft la difpofition & la forme de leurs feuilles. Quelques mots de plus, ajoutés en forme d’obfervations à la fuite des ca- raétères génériques , ne coûteroient pas beaucoup, & fatisferoient davantage le leéteur. (PoOIRET. ) PENTAPETE. Pentapetes. Genre de plantes, de la famille des malvacées, qui a de grands rap- portsavec les prerofpermum Schreb., qui comprend des arbres ou arbrifleaux, tous exotiques, mu- nis de feuilles fimples, alternes , ftipuiacées , de fleurs en corymbe , axillaires & terminales, & dont le caraétère effertiel eft d’avoir : Un calice double, l'extérieur comsofé de trois fo- dioles cadug:es ; une coro!le à cinq pétales, environ + PEFN 19 divifions ; cinq ou dix capfules réunies , uniloculaires , à une ou à plufieurs femences ; tube des étamines très-courts £ CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice double ; l'extérieur a trois folioles caduques, variables dans leur forme , & placées ordinairement, non pas en rond autour de la fleur, mais à un de fes cotés ; l'intérieur eft d'ure feule pièce, profondément divifé en cinq découpures aiguës , réfléchies, perfiftantes. 2°, Une corolle compofée de cinq pétales où- verts, arrondis, rétrécis à leur bafe, inferés fur le tube des étamines, fouvent perfiftans. 3°. Une vingtaine d’éamines , dont les filamens font plus courts que la corolle, parmi lefquels cinq font ftériles , plus longs, plus larges, & trois fertiles , placés entre deux ftériles. Tous ces fila- mens font réunis à leur bafe en un tube court qui environne l’ovaire, & terminés par des an- thères droites, oblongues , prefque fagittées. 4°. Un ovaire globuleux, tomenteux , à cinq fillons, furmonté d’un ftyle fimple, perfiflant, plus long que les étamines, divifé à fon fommet en cinq fligmates filiformes , recourbés en dehors. Le fruir eft gtobuleux ou turbiné, à cinq fillons, très-fouvent lanugineux , compofé de cinq ou dix capfules réunies circulairement, mais point adhé- rentes , furtout à l'époque de Ja maturité, cha- cune d'elles ayant deux valves, à une feule loge, & renfermant une ou plufieurs femences , la plu- part oblongues. : Obfervations. Ce genre a reçu différens noms que des motifs particuliers ont engage les bota- niftes à lui donner fucceflivement. Cavanilles l'avoit confacré à Dombey, fous la dénomination de dombeya ; Lhéritier de fon côté, empreffé éga- lement de rendre hommage à ce célèbre voya- geur, en avoit donné le nom à une plante que Fougeroux de Banderoye a décrite dans les Mé- moires de l'Académie des fciences, année 1734, & qu'il a appelée tourretia. D'un autre côté, Com- merfon, dans fes notes manufcrites & fes defflins, a mentionné plufieurs efpèces de ce genre qu'il ap- elle ffewartia , genre dont Cavanilles a reftreint ie limites. Gmelin, dans fon Syffema natura, à adopté les deux genres de courretia Band., & de dombeya Lh-rit., quoiqu'ils défignent la même plante fous une double dénomination , & a fubf- titué le nom de cavanilla à celui de dombeya. Cavan. Linné, avant tous ces botaniftes, avoit créé vingt étarmines ; dont cinq fhériles ; un flyle à cixq Î le genre pencapetes ÿ mais comme on a reconnu Botanique, Tome F. 7 154 PEN que, le pentapetes phanicea excepté, les autres ef- pèces n’avoient plus le -caractère de ce genre, ayant des fruits aïlés, il a fallu le divifer, & créer pour ces dernières efpèces un nouveau genre que Schreber appelle prerofpermum , qui a été adopté par Willdenow & Lamarck. Les efpèces qu’il ren- ferme font des pentapetes pour Cavanilles, & il range parmi fes dombeya le pentapetes phanicea de Linné; mais Willdenow n’eft pas de cet avis, & conferve pour cette feule efpèce le genre perta- petes de Linné, & adopte, cette feule plante ex- ceptée, le genre dombeya de Cavanilles. Schreber réunit les dombeya aux affonia. Cav. Le citoyen Lamarck, qui n’a pas trouvé dans le pentapetes phanicea des caraëtères fuffifans pour le féparer du genre dombeya , en fupprimant cette dernière dénomination, a adopté le genre penta- petes que Linné avoit établi, & y a ajouté les dombeya de Cavanilles; mais il a également re- connu qu'il falloit en retrancher celles dont on a formé les pterofpermum. Au refte , le genre penta- petes , celui que nous préfentons ici, d’après La- marck, eft caraétérifé par le tube extrêmement court des étamines; ce qui le fépare de toutes les autres plantes colomnifères. Nous croyons devoir y réunir les afonia Cav. , qui n'en diffèrent que parce que leur calice extérieur eft tridenté à fon fommet , au lieu d’avoir trois divifions profondes. Les ruigia Cavan. font aufi très-voifins de ce genre, mais ils s’en écartent davantage par quel- ques-unes des parties de leur fruétification Ils ont de trente à quarante étamines , toutes fertiles ; dix fligmates, dix capfules réunies. Ces confidé- rations nous ont déteriminés à conferver ce genre , quoique nous euflions été portés d’abord à le réunir aux pentapetes, dont il offre tous les caractères extérieurs , excepté ceux que nous venons de citer. ESPÈCES. * Calice extérieur monophylle, tridenté. I. PENTAPÈTE galeux. Pentaperes populnea. Pentapetes foliis cordatis, ovato-acuminatis ; flo- ribus corymbofis , calice exteriori ; apice tridentato , minimo. Affonia populnea. Cavan. Differt. 3. pag. 120. tab. 42. fig. 1. — Willd. Spec. Plant. vol. 3. pag. 7213. Konigia foliis cordatis , integris ; glaberrimis ; floribus pentaflylis. Commerf. Mf. codice 2. pag. 87. Ic. Vulg. Bors de fenteur bleu ou galeux. C'eft un arbre d’une médiocre grandeur, revêtu R£E:N de l'hibifcus populneus. Son bois eft odorant, de couleur bleue dans fon centre, & qui devient très- dur en vieillifant. Ses feuilles font éparfes, al- ternes , grandes , très-entières , échancrées en cœur à leur bafe , quelquefois dentées , mais point ondulées ; glabres à leurs deux faces , rétrécies & acuminées à leur fommet, d'un vert foncé , portées fur de longs pétioles, veinées & prefqu'à trois nervures. Les fleurs font difpofées en co- rymbes , foutenues par un pédoncule commun qui fe divife en deux branches à fon fommet , & fe ramifie en plufieurs pétioles propres & uniflores. Souvent de la dichotomie des branches s’élève une feule fleur plus longuement pédiculée que les autres, Chaque fleur eft munie d’un double calice; l’ex- térieur eft très-petit , en forme de bractée, d’une feule pièce, divifé à fon fommet en trois petites dents. L'intérieur eft monophylle , à demi divifé en cinq découpures lancéolées , aiguës, ouvertes, réfléchies en dehors à leur fommet. La corolle eft blanche, compofée de cinq pétales petits, oblongs, courbés en faucille, qui prennent, en vieilliffant, une couleur de rouille, & dont au moins les on- glets perfiftent avec les fruits. L’ovaire eftarrondi, un peu comprimé , pubefcent; les ftyles courts , au nombre de cinq ; le fruit eft globuleux , enve- loppé par le calice interne , à cinq côtes, fe divi- fant en cinq capfules uniloculaires , renfermant une ou deux femences glabres, noirâtres, un peu arrondies & à trois côtes. Cette plante croît à l’Ile-Bourbon, dans les forêts des montagnes qui dominent le bourg de Saint-Paul. Elle fleurit dans le mois de prairial. B (PV. f. in herb, Jufieu.) *X%* Calice extérieur, à trois folioles élargies. 2. PENTAPÈTE palmé. Pentapetes palmata. Pentapetes foliis cordatis , palmatis, fubglabris ; digitationibus fepremacutis , ferrato-crenacis ; floribus corymbolis. Dombeya palmata. Cavan. Differt. bot. 3. p.123. tab. 39. fig. r. Dombey a palmata, foliis glabris , cordatis , feptem- lobo-palmatis ; lobis lanceolatis ; ferratis ; corymbo bifido. Wild. Spec. Plant. vol. 3. p.724. Stewartia foliis palmatis. Commerf. Herb. & Ie. Cet arbre a fes rameaux garnis de feuilles al- ternes , en cœur , palmées , partagées en fept dé- coupures étroites , oblongues , glibres, lancéo- lées , acuminées , dentées en fcie ou crénelées , marquées de fept nervures , & munies de pétioles un peu plus courts que les feutiles ; garnis à leur bafe de ftipules lancéolées , aïguës , tomenteufe d'une écorce brune ou cendrée, & qui a le port | & caduques. Les flzurs font difpofées en corymbes PE N fur un pédoncule commun , divifé à fon fommet en deux branches qui fupportent deux pédoncules partiels & uniflores. Tous ces pédoncules , ainfi Gue les calices , font revétus d’un duvet tomen- teux , fouvent rouflatre. Le calice extérieur eft compofé de trois folioles en cœur , un peu arrondies , Concaves , caduques ; celle du milieu eft fefile, plus grande que les deux latérales , qui font un peu pétiolées. Le calice in- térieur , beaucoup plus long , elt partagé en cinq découpures profondes , étroites , aiguës & réflé- chies. La corolle eft compolée de cinq pétales ar- rondis , réunis à leur bafe, d’abord d’une coulenr blanche, qui prend enfuite une teinte de jaune- foufre , & finit par une couleur de rouille vers l’é- poque de la maturité. Ce caraëtère eft commun à la plupart des efpèces de ce genre. Cette corolle renferme une vingtaine d’étamines dont les filamens font plus courts que les pétales , terminés par des anthères prefque fagittées , droi- tes, longues de plus d’une ligne : les cinq filamens flériles font plus longs que les autres ; ils font rous inférés au fommet d’un tube très-couit , urcéolé. L’ovaire eft globuleux, tomenteux , environné par le tube , maïs fans y adhérer . il eft furmonté d'un ftyle velu à fa bafe, couleur de pourpre à fa partie fupérieure , plus long que les éramines , divifé à fon fommet en cinq ftigmates réfléchis en dehors, & perfiftans. Le fruit eft prefqu'ovale, lanugineux, à cinq angles obtus, compofé de cinq capfules mo- nofpermes. Cette plante croit à l’Ile-Bourbon, fur le chemin qui conduit du bourg Saint-Denis à celui de Saint- Paul, où elle a été recueillie par Commerfon: elle fleurit vers la fin du printems. Les habitans du lieu lappellent mahor-tan-tan , parce que fes feuilles reffemblent à celles du riccin , qui , dans ce pays, fe nomme rantan. T ( W.f.in herb. Juff.) 3. PENTAPÈTE à angles aigus. Pentaperes acu- tangula. Pentapetes foliis cordatis > fubroturdo-sricufpidatis, crenatis | ENLIO Lomentofis ; foribus racemofis. Dombeya acutangula. Cavan. Diflert. bot. ;. p- 123. tab. 58. fig. 2. Dombeya acutargula > foliis oblongis , cordatis , guinquangularibus , acuminatis ; crenatis , Junioribus ferrugineo-tomentofis ; corÿymbis bifidis. Wild. Spec. Plant. vol. 3. p. 724. n°. 2. Cet arbre fe diftingue du précédent par fes feuil- les en cœur , pointpalmées , marquées à leursbords de trois angles aigus, & de deux autres plus petits à leur bafe. Son tronc eft divifé en rameaux qui portent des feuilles airernes , pétiolées , grandes , larges , ar- 155 PEN | rondies & échancrées en cœur à leur bafe , mar- quées de fept nervures longitudinales, bien pro- noncées , crénelées & divifées à leurs bords en cinq lobes courts, aigus , anguleux; celui qui termine la feuille eft plus long , plus aigu que les autres, qui diminuent proportionnellement, tellementque les deux inférieurs font quelquefois très-peu mar- qués. Ces feuilles , dañs leur jeuneffe , font cou- verres d’un duvet romenteux, d’un brunrouffatre , ” qui difparoit à mefure que les feuilles viciiliffent. Les pétioles égalent les feuilles en longueur ; leur bafe eftmunie de deux itipules lancéolses & cadu- ques. Les fleurs font difpofées en une efpèce de co- ryimbe placé à l'extrémité des rameaux , & fortant de l’aiflelle des feuilles. Chaque fleur a un pédon- cule propre, à peu près de la longueur des pétales, velu , ainfi que les calices & les pédoncules com- muns. La corolle , veinée , coriace , un peu plus petite que la précédente , lui reffemble d’ailleurs par fa forme , fa couleur , ainfi que les autres par- ties de la fructification. Le fruit eft tomenteux , prefque pyriforme , compofé de caplules qui ne renferment chacune qu’une femence. Cette plante a été recueillie à l’Ile-Bourbon par Commerfon. Elle fe trouve dans l’herbier du ci- toyen Juflieu , mais les papiers où elle étoit dé- crite ne fe font point retrouvés. E 4. PENTAPÈTE anguleux. Pentapetes angulofa. Pentapetes foliis cordatis, fubrotundis , fuprà an- gulatis, ferrato-dentatis | tomentofis ; umbellis nume- rofis ; pedunculis communibus, petiolo brevioribus. Dombeya angulata. Cavan. Differt. bot. 3.p. 123. tab. 30. fig. 1. Dombeya angulata , foliis fubrotundis , cordatis , dentatis , tomentofts , obfclerè tricufpidatis ; umbellis Jimplicibus , axillaribus. Wild. Spec. Plant. vol. 3. p.724. n°. 3. Srewartia foliis cordato - angulatis. Commerf. Herb. & Ic. Cette efpèce fe difingue à fes feuilles un peu arrondies en cœur , n'ayant que trois angles courts à leur partie fupérieure. Ses fleurs font difpofées en ombelles fimples & latérales ; fes fipules , plus grandes que dans la plupart des autres efpèces , ont une forme ovale , lancéolée. Ses branches feramifienten rameaux tomenteux, munis de feuilles pétiolées , alternes, prefque ron- des , échancrées en cœur à leur bafe , divifées en | trois angles courts vers leur fommet , & quelque- ! fois de deux autres à peine marqués à leur partie inférieure , traverfées longitudinalement par fept | nervures tomenteufes , en dents de fcie à leurs ! bords , larges d'environ cinq pouces & plus, gar- ; bies à la bafe de leur pétiole FA deux bractées op- V i 156 PEN pofées ,. amplexicaules , larges , oblongues , acu- minées , très-caduques. Les fleurs font placées dans laiffelle des feuilles, difpofées en ombelles nombreufes , fimples, laté- rales ; le pédoncule commun eft long d’un pouce, prefque ligneux , épais , divifé à fon fommer en huit ou dix rayons fimples , uniflores , tomenteux , de deux ou trois lignes de long. Le calice intérieur eft velu , divifé profondément en cinq découpures étroites , petites , qui environnent le fruit. La co- rolle eft d’un blanc jaunâtre ; elle renferme un ovaire arrondi , furmonté d’un ftyle court , divifé à fon fommet en cinq ftigmates plus longs que le fiyle , velus & perfiftans. 11 leur fuccède un fruit globuleux , enveloppé parle calice intérieur , com- pofé de cinq capfules tomenteufes , bivalves , à une feule loge , contenant chacune deux femences prefqu'ovales , aiguës en deffous. Cet arbre croit à l'Ile-Bourbon , où il a été recueilli par Commer- fon. h On trouve dans fes herbiers une autre plante fous le nom de ffewartia angulata , très-femblable à celle-ci par la forme & la grandeur de fes feuil- les, mais différente par la difpofition de fes fleurs, a font en corymbe , dont l'ovaire eft furmonté ’un long ftyle , le calice interieur réfléchi, & le fruit lanugineux. Cavanilles penfe que cette plante doit fe rapporter à fon dombeya acutazgula , plutôt qu'à l’efpèce dont il eft ici queftion , ou peut-être conftituer une efpèce diftinéte fi elle étroit mieux connue. s. PENTAPÈTE à feuilles de tilleul. Pentapetes tiliafolia. k Pentapetes foliis cordatis, fubrotundo-acutis', cre- aatis j floribus racemofc-corymbofis. Dombeya tiliafolia. Cavan. Differt. bot. 3.p. 124. tab. 39. fig. 2. Dombeya tiliafolia, foliis fubrotundïs, cordatis, cre- natis , junioribus tomentofis ; corymbo bifido, Willd. Spec. Plant. vol. 3. p. 725. n°. 4. Cette efpèce a de très-grands rapports avec le pentapetes acutangula , dont elle ne differe eflentiel- lement que par la forme de fes feuilles prefque rondes , crénelées à leurs bords, mais fans aucun angle ni lobe , excepté la pointe du fommet, Les branches de cet arbre fe divifznten rameaux tendres, fort comenteux , aïnfi que les calices, les pédoncules & les périoles. Ses feuilles font alter- nes, pétiolées, très-nombreufes, prefque rondes, échancrées en cœur à leur bafe , aiguës à leur fom- met, crénelees fur leurs bords , affez femblables à celles du tilleul commun, tomenteufes dans leur jeunefle , prefque glabres en vieilliffant , marquées de fept nervures longitudinal:s , égales en longeur aux pétioles , munies à leur bafe de flipules élar- PEN gies inférieurement , prefque lancéolées , velues , trés-aiguës à leur fommet. N Les fleurs font prefque terminales, difpofées en corymbes axillaires , dout les pcdoncules communs font droits , folitaires , plus longs que les pétioles , divifés horizontalement à leur fommet en deux ra- meaux oppofés qui fupportent des fleurs pédicu- lées. Le calice extérieur eft compofé de trois fo- lioles , dont les deux latérales font ovales, velues, rétrécies en périole à leur bafe , plus longues que la foliole du milieu : celle-ci eft plus large , réni- forme , velue ; le calice intérieur a cinq divifions étroites & réfléchies en dehors. La corolle a un pouce de long , compofée de pétales arrondis à leur fommet , rétrécis à leur bafe. Cette plante , confervée dans l’herbier du ci- toyen Jufieu , croît à l’Ile-Bourbon. F' 6. PENTAPÈTE tomenteux. Pentapetes tomentofa- Pentapetes foliis cordatis , fubrotundis , crenatis , tomentofis , venofis , venis ferè circularibus ; floribus umbellatis. Dombeya tomentofa. Cavan. Obferv. botan. 3. p.125. tab. 39. fig. : Dombeya tomentofa, foliis fubrotundis , cordatis , acuminatis , crenatis , tomentofis ; umbellis bifidis. Willd. Spec. Plant. vol, 3. p. 725. n°. 5. Des feuilles orbiculaires , en cœur , acuminées à leur fommet ; des flipules ovales , prefque ron- des ; deux ombelles fupportées chacune par l'ex- trémité de chaque ramification du pédoneule com- mun , font les caractères qui conitituent certe ef- pèce. Le tronc de cet arbre fe divife en branches & en rameaux tomenteux, garnis de feuilles alternes, pétiolées , prefque rondes , très -romenteufes , échancrées en cœur à leur bafe , aiguës à leur fommet , crénelées à leurs bords, marquées de fept nervures principales qui partent en rayons di- vergens du point d'infertion des feuilles avec le pétiole , & fe terminent à la circonférence ; des veines fines, arquées, circulaires coupent les nervures tranfver falement ; les perioles font velus, cylindriques , prefqu'égaux aux feuilles ; des fti- pules coriaces , larges, ovales , ciliées , acumi- nées, à demi-amplexicaules les accompagnent à leur bafe. Les fleurs font difpofées en deux ombelles pla- cées chacune au fommet.de la bifurcation du pé- doncule commun. Ce pédoncule eft long’, velu, axillaire , folitaire à l'extrémité des rameaux , bi- furqué à fa partie fupérieure : fouvent du milieu de cette bifurcation s'élève une feule fléur pédon- culée. Les ombelles ont environ vingtrayons velus, inégaux , uniflores, Le calice extérieur eftcompofs PEN de trois folioles ; celle du milieu eft prefqu’atron- die , en cœur, aiguë à fon fommet , veinée, plus courte que les deux autres; les latérales font pref- qu'ovales, plusétroites, rétrécies en pétiole à leur bafe. Le calice intérieur eit un peu plus grand , à cinq divifions étroites , aiguës & refléchies. Les pétales font arrondis à leur fommet , courbés laté- ralement en faucille & rétrécis à leur bafe. Les an- thères font fort courtes. N Gette plante a été recueillie à Madagafcar par Commerfon : elle exiite dans les herbiers des ci- toyens Juflieu & Thouin. + *X #% Calice extérieur à trois folioles très-étroites. 7. PENTAPÈTE ponétué. Penrapetes punétata. Pencapetes foliis ovato-lanceolatis ; longis, inte- gerrimis, fubtàs tomentofis, defuper punétato féaëris. Dombeya punétata. Cavan. Differt. bot. 3. p.125. | tab. 40. fig. 1. Dombeya punétata foliis oblongo-ovatis, fubden- tatis, fupernè punétato-fcabris, fubrùs tomentofs ; co- rymbis bifidis, capitatis. Willd. Spec. PI. vol. 3. D'727 0012; Stewartia arborea, foliis integerrimis, ovato-lan- ccolatis, defuper punétato-fcabris, fubrès tomentofis. Commerf. Mf. codice 2. p. 96. Ic. Cette plante eft caraétérifée par fes feuilles ova- les-lancéolées , entières, dont la face fupérieure eft couverte de points pileux, étoilés, & la face inférieure tomenteufe. C'’eft un arbre d’une médiocre grandeur, & dont le tronc eft à peu près de la grofieur de la cuiffe ou de la jambe d’un homme, revêtu d’une écorce d’un brun noirâtre. Il fe divife en rameaux alter- nes : ceux de l’année font tomenteux ; leur fom- mité, ainfi que les périoles & les pédoncules, font comme chargés de rouille. Les feuilles font alternes , pétiolées, ovales - oblongues , entières à leurs bords, quelquefois légérement crénelées ou finuées, longues de trois à quatre pouces & larges d'environ un demi-pouce ; arrondies à leur bafe, terminées à leur fommet par une pointe aiguë ou obtufe , chargées à leur face fupérieure de points rudes, formés par des poïls blancs très- courts, ouverts en étoile; romenteufes à leur face inférieure, & traverfées par quelques veines d'un brun rouffâtre. Les pétioles font cinq ou fix fois plus courts que les feuilles. Des ftipules lon- gues, étroites, lancéolées, très-aiguës, romen- teufes & caduques les accompagnent à leur bafe. Les fleurs font terminales, axillaires , portées fur un pédoncule commun, affez long, qui fe di- vife, à fon fommet, en pédoncules partiels, dif- PE N rayons d'environ un demi-pouce de long, termni- nés chacun par une feule fleur, & dont la réunion forme une rère globuleufe. Le calice extérieur eft compofé de trois folioles fubulées, mais tellemenc caduques, qu'elles tombent même avant l'épa- nouiflement de la fleur; le calice intérieur eit d'une feule pièce, divifée profondément en cinq découpures étroites, lancéolées, aiguës, très- ouvertes & même réfléchies ; l’un & lautre ex- trémement romenteux. La corolle eft à cinq pé- tales, réunis à leur bafe, trés-ouverts, prefqu'o- vales, un peu échancrés latéralement. Ils renfer- ment des étamines au nombre de quinze, felon Commerfon, dont cinq plus longues, flériles ; les autres de moitié plus courtes & fleriles. Cava- nilles, qui en a compté vingt, penfe qu'il y a erreur dans le manufcrit de Commerfon; les an- thères font oblongues & petites ; l'ovaire elt ar- rondi, tomenteux. Commerfon n’a point vu de ftyle ni les autres parties de la fruétification, qu'il regarde comme avortées. Cavanilles foupçonne" plutôt que cet arbre eft dioique, & que Commer- fon n’a rencontré que l'individu male. 197 Cette plante croit à l’Ile-Bourbon, dans la [ia dés Caffres. Elle étoit en fleurs vers le mi- ieu de l'été. B $. PENTAP»ÈTE à double anthère. Pentapetes decantheras Pentapetes foliis ovatis, acumine terminatis, res pando-crenatis, glabris; ffaminibus quinquedianthe- rés; florious parvis, umbellaïis. Dombeya decanthera. Cavan. Differt. bot. p. 126. tab. 40. fig. 2. Dombeya decanthera, foliis ellipticis, acuminatis, repando-dentatis , glabris ; umbellis fimplicibus , flo- ribus pentandris. Wiild. Spec. PI. vol. 3. p. 726. n°, 9. Cette efpèce fe diftingue. par une finguharité très-remarquable, c’eft d’avoir deux anthères por- tées fur un imême filament; elle diffère en outre de fes congénères par le nombre de fes ftigmates & de fes étamines, le ftyle n'offrant que deux ou trois divifions à fon fouumet , & la corolle ne con- tenant que dix filamens. Sa tige eft arborefcente, revêtue d’une écorce brune & fillonnée, garnie de feuilles alternes, pétiolées, éparfes, très-glabres, crénelées ou fisnuées à leurs bords, terminées à leur fommert ar une longue pointe aiguë, quatre fois plus Hors que leur pétiole, & munies à leur bafe de ftipules prefqu'ovales, oblongues & caduques. Les fleurs font réunies en une feule ombelle à l'extrémité des rameaux, fur un pédoncule com- mun , folitaire, axillaire, plus court que les feuil- polés en ombelles compofées de vingt ou trente À les; il fe divife, à fon fommet, en quinze ou vingt 158 PEN rayons inégaux, longs d’environ deux à trois lignes. Le calice extérieur eft compofé de trois petites folioles fétacées, latérales, glabres, très-courtes; l'intérieur eft à cinq divifions ovales, glabres, très-aigués : elles environnent une corolle affzz etite, d'enviroh trois lignes de diamètre, d'un babe qui paf: fuccefivement au jaune & à une couleur de rouille. Les étamines font au nombre de dix, réunies à leur bafe, plus courtes que la corolle, ayant cinq de leurs filamens flériles, plus larges & plus longs que les autres , alternant avec les cinq autres fertiles, du double plus courts, que terminent deux anthères, dont une fefile & l’autre pédiculée, courtes & prefque fagittées. L'ovaire eft trés-petit, ovale, à cirq.côtés, furmonté par un ftyle court, fimple, divifé, à fon fommet, en deux ou trois ftigmates rougeâtres & réfléchis. Le fruit eft petit, à cinq faces, compolé de cinq gapfules monofperines. Cette plante a été recueillie par Commerfon, à Madagafcar. On en voit des exemplaires dars les herbiers des citoyens Thouin & Jufieu. P 9. PENTAPÈTE ombelé. Pensapetes umbellata. Pentapetes foliis cordatis, ovato-oblongis, acumi- natis, repandis, glabris; florièus uimbellatis, globofis. Dombeya umbellata. Cavan. Differt. bot. 3. pfi27. tab. 41. fig. 1. Dombeya umbellata , foliis ovato-acuminatis, cor- datis, glabris, fubrepandis ; umbellis fimplicibus, mul- cifloris, capitatis. Willd. Spec. PI. vol. 3. p. 725. ANCE < Dans cette efpèce, afez voifine de la précé- dente par fes ombelles fimples & la forme de fes feuilles, les fleurs font plus grandes; les éramines & les piftils reprennent le caractère commun à ce genre. Cette plante eft plabre dans toutes fes parties, arberefcente, divifée en rameaux revêtus d'une écorce brune , garnis de feuilles alrernes , pétio- lées, ovales, acuminées, échancrées e: cœur à leur bafe , glabres, finuées ou à larges crénelures, plus longues que leur pétiole , munies à leur bafe de ftipules courres, prefque linéaires & caduques. Les fleurs font fituées dans l’aiffelle des feuilles, à l'extréinité des rameaux, difpofées en une om- belle fimple , dont les pédoncules communs font folitaires, rougeûtres, très-glabres, plus courts que les feuilles, divifés à leur fommer en vingt ou trente rayons uniflores, d'environ un pouce de long, formant une ombelle globuleufe. Le calice extérieur fe divife en trois folioles etires , lancéolées, latérales ; le calice intérieur eft profondément partagé en cinq découpures étroites, lancéolées, réfléchies ; elles environnent PEN une corolle ouverte, dont les pétales font arrondis à leur fommert , échancrés ou courbés latéralement en faucille ; d’abord blanchâtres, puis de couleur de rouille à l’époque de la maturité, & perfiftans. Le fruit éft tomenreux, globuleux, compole de. cinq capfules bivalves & monofpermes. Cette plante croît à ’Ile-Bourbon, où l’on fa- brique des cordes avec les filamens de fon écorce. Elle fe trouve dans l’herbier du citoyen Juflieu. R 10. PENTAPÈTE ovale. Pentapetes ovata. Pentapetes foliis ovatis, dentatis, quinquenerwiis, tomentofis; flylo minimo. Lam. 1]. Gen. tab. 576. fig. 2. Dombeya ovata. Cavan. Differt. bot. 3. p. 127. tab #4T pr 2: Dombeya ovata, foliis ellipticis, tomentofis, den- tatis, baff integerrimis; corymbo bipartito. Wild. Spec. PI. vol. 3. p. 726. n°. 11. Cette efpèce eft caratérifée par fes feuilles | ovales, elliptiques, tomenteufes; par fes fleurs en corymbe bifurqué, & furtout par la briéveté de fonftyle , ainfi que par fes pétales ovales, fans échancrure latérale. Ses tiges font frutefcentes, rameufes, couvertes d’un duvet rouffâtre, garnies de feuilles alternes, pétiolées, ovales , elliptiques, ou quelquefois un peu aiguës, dentées, blanches & romenteufes en deffous, fcabres en deflus, du double plus longues que leur pétiole, munies à leur bafe de deux fti- pules capillaires, droites, tomenteufes & cadu- ques. Les fleurs naiffent dans Laiffelle des feuilles, à l'extrémité des rameaux, fur un pédoncule com- mun, droit, fimple, folitaire, qui fe bifurque à forr fommet, & fupporte, à chaque bifurcation des fleurs ifolément pédonculées, & difpofées en un corymbe un peu ombellé. Le calice extérieur eft divifé en trois folioles étroites, lancéolées, tomenteufes; l’intérieur a cinq découpures profondes , aiguës & point réflé- chies. La corolle eft ouverte, un peu plus grande que le calice, compofée de pétales étroits, un peu ovales, arrondis à leur fommet, très-entiers, fans échancrure latérale, offtanr fucceflivement les mêmes nuances de couleur que les autres ef- pèces : les onglets perfiftent avec le fruit. Les étamines, caractérifées comme dans les autres e(- pèces, font plus courtes que la corolle, & les cinq ftériles un peu plus longues que les fertiles. L’ovaire eft velu, fort petit, furmonté d’un ftyle fimple, & court, qu’on a de la peine à l’apperce- voir, excepté à la maturité des fruits ; il fe divife en cinq ftigmates un peu épais, rougeatres, bien plus longs que le fiyle, quoique d’ailleurs affez petits. Le fruit eft globuleux, à cinq côtes fail- lantes en dehors des divifions du calice intérieur. PEN Jl eft compofé de cinq capfules prefque tomen- teufes , bivalves , à une feule loge , ne contenant chacune qu’une feule femence noirâtre, ovale, acuminée. … Cette plante croît naturellementàl’Ile-Bourbon. Elle exifte dans l’herbier du citoyen Jufieu. 11. PENTAPÈTE couleur de rouille. Penrapetes ferruginea. Pentapetes foliis ovato-oblongis, feptemnerviis, fubtàs ferrugineis ; petiolis, pedunculis, calicibufque tomentofrs. Dombeya ferrugirofa. Cavan. Differt. botan. 3. p. 128. tab, 42. fig. 2. Stewartia malacodendron, foliis fubterioribus, pe- tiolis, pedunculis, calicibufque tomentofis, Commerf. Mf. codice 4. p. 107. Dombeya ferruginea , foliis fubpeltatis , ovato- oblongis, fubcordatis, ferrulatis, fupernè glabris, [ub- 1às ferrugineo tomentofis; corymbis bipartitis, Willd. Spec. PI. vol. 3. p.725. n°. 7. Malgré la reffemblance de la difpofition des fleurs de certe plante avec celles de la précé- dente, la différence qu’elle offre dans fes feuilles, tant par leurs nervures que par les denrelures de leurs bords, eft trop prononcée pour n’en faire qu'une fimple variété. Ses tiges font arborefcentes, hautes, dans leur lieu natal, de huit à dix pieds, tandis qu’elles s'élèvent à peine à quatre pieds dans les jardins de l'Europe; revêtues, particuliérement fur les jeunes rameaux, d’un duvet roux & tomenteux. Les feuilles font éparfes, alternes, pétiolées, ovales , acuminées, dentées à leurs ne en dents de foie, rouffâtres & tomenteufes en deflous, blanchâtres lorfqu'elles font jeunes; vertes & glabres à leur face fupérieure , marquées de fept nervures arquées , longitudinales ; celle du milieu fe divife en rameaux ou en veinules fmples laté- rales ; les deux nervures qui font placées à la bafe de la feuille font courtes, très-fimples & prefque marginales; les quatre autres intermédiaires fe divifent d’un feul côté en veinules latérales. Les pétioles, beaucoup plus courts que les feuilles, font munis à leur bafe de ftipules fubulées, to- menteufes, & caduques avant même l'épanouifi. - ment des fleurs. Calles-ci font fituées à l'extrémité des rameaux, dans l’aiffelle des feuilles fupérieures, portées fur des pédoncules communs une fois plus longs que les pétioles, prefque droits, bifurqués à leur fommet , où ils foutiennent les fleurs difpofées en corymbe , & munies chacune d’un pédoncule pro- pre & uniflore. Les calices & la corolle ns les mêmes caractères que ceux de l’efpèce précé- PEN 159 arrondi, un peu hériffé, de couleur tougeirre, furmonté d’un ftyle fimple , fort petit, divifé en cinq ftigmates courts , plus petits que les étamines. Le fruit eft tomenteux, prefqu’arrondi, à cinq côtes obtufes, compofé de cinq capfules à une feule loge, ne contenant chacune qu’une feule. femence oblongue, rétrécie en carène d’un côté & convexe de l’autre. Cette efpèce croît à l’île Maurice, fur le fom- met du mont Trimamis, où elle aété chfervée en fruits par Commerfon, confervée en fleurs & en fruits dans l’herbier du citoyen Jufieu. Sonnerat en a également communiqué un exemplaire en fruits au citoyen Lamarck. F (W./. in herb. Lam.) 12. PENTAPÈTE à fleurs écarlate. Pentapetes pha- nicea. Linn. Pentapetes foliis haftato-lanceolatis , ferratis., Linn. Spec. Plant. vol. 2. p. 958. — Mill. Dit. & Ic. tab, 201. — Willd. Spec. Plant. vol. 3. p. 727. n°. 1.— Lam. lil, Gen. tab. 576. fig. 1. Dombeya (phænicea)}, foliis fubhaffatis , longif- Jimis, crenato - ferratis ; floribus faturatè purpureïs , cernuis, Cavan. Differt. bot. 3. p. 129. tab. 43. fig. 1. Alcea indica , lucido , haftato folio ; flore blattaria phaniceo. Plukn. Phytogr.255. fig. 3. — Raï. Suppl. 523.— Trew. Rar. 7. tab. 5. Alcea fraticofa , pentaphylloidis amulä ; floribus amæniffime rubellis , calice produéto. Plukn. Phytogr. 126. fig. 4. Blaitaria zeylanica , flore amplo coccineo. Comm. Hort. 1. p. 11. tab. 6. Flos impius. Rumph. Amboin. $. p. 288. tab. 100. fig. 1. Siamin. Rhœd, Hort. Malabar. 10. p. 1. tab. 1. C'’eft une très-belle efpèce , cultivée dans plu- AS à pese fieurs jardins botaniques, remarquable par fesfleurs Fa) 4 P d'une belle couleur pourpre , penchées fur leurs pédoncules, folitaires dans l’aiflelle des feuilles. Ses tigzs font herbacées, droites, couvertes de poils rares & courts , hautes d'environ un pied & demi , garnies de feuilles alternes , étroites, très- longnes , prefque haitées , aiguës & acuminées à leur fommet , plufieurs fois plus longues que les étioles ; les feuilles fupérieures dentées à leurs Eds les inférieures crénelées , accompagnées à leur bafe de deux flipules droites , lancéolées , ca- duques. Les fleurs font fituées folitairement ou quelquefois deux dans l’aiffelle des feuilles , por- tées fur des pédoncules plus courts que les pétioles, droits avant la floraifon , courbés à l’écoqu: de Pépanouiflement des fleurs , & puis redreflés au dente. Les anthères font oblongues, l'ovaire £ moment de la maturité. 169 LES IN: Le calice extérieur eft compolé de trois folioles lancéolées ,rougeîtres , caduques après la floraifon; le calice intérieur eft à cinq divifions profondes , ovales , très-aigués , fouvent réfléchies ;-l’un & l'autre calice fort tomenteux. La coroile eft de cou:- leur écarlate , ouverte, campanulée , compofée de cinq pétales prefque ronds, rétrécis à leurs on- glets , réunis par leur bafe au tube des étamines, où ils forment prefque cinq angles. Les étamines, au nombre de vingt , ont cinq de leurs filamens lingulés , flériles, de couleur écarlate & prefqu’aufli longs que li corolle ; les quinze autres font fertiles, beaucoup plus petits , terminés par des anthères droites , jaunâtres , fagittées. L'ovaire eft globu- leux , furmonté d’un ftyle fimple & perfiftant, pref- qu'auffi long que la corolle , divifé à fon fommet en cinq figmates filiformes , tantôt réunis en forme de tête de clou ,.d’antres fois réfléchis en dehors. Le fruit eft enveloppé par le calice intérieur : c’elt une capfuleovale, globuleufe, prefque tomenteufe, à cinq loges, à cinq valves , contenant chacune huit femences portées fur un placenta formé par deux lignes courbes quadridentées : à la future des valves on trouve une efpèce de plumuleblanchatre, prefque lancéolée , arquée , barbue de chaque côté qui recouvre les femences. Cette plante croit aux iles Manilles & dans les Indes orientales. On la cultive au Jardin des Plantes de Paris : elle fleurit dans le courant de l'été. Z Cr.) “ PENTAPÈTE velouté. Pentapetes velutina. Vahl. Pentapetes foliis ovato-lunceolatis , ferratis ; flo- ribus pentandris. Vahl. Symbol. 1. p. 49. Dombeya ( velutina), foliis ovato - lanceolatis , ferratis , tomentofis ; umbellis axillaribus , fimplicibus, quaarifloris ; floribus pentandris. Willd, Spec. Plant. vol, 3: p.726: 1n9.10, Melhania velutina. Forsk. Defcript. 64. C'eft, d’après Forskahl , un arbriffeau de trois à quatre pieds , dont les rameaux font diffus, to- menteux dans leur jeuneffe , garnis de feuilles al- ternes , pétiolées, lancéolées , ovales , dentées, molles, velues à leu:s deux faces , marquées à leur fice inférieure d’un grand nombre de veines réti- culces, fupportées par des pétioles d'environ un pouce de long , velus, cylindriques; munies à leur bafe de deux braétées filiformes , droites & velues. De l'aiflelle des feuilles , & vers l'extrémité des rameaux, fortent des pédoncules folitaires, velus, divifés vers leur milieuen deux branches oppofées, terminées chacune par une ombelle à quatre fleurs, dont les rayons font femblables aux pédoncules, & uniflores. Le calice extérieur eft compofé de trois folioles ovales , acuminées ( dont deuxoppofses & ja troi- PEN fième latérale ) , réfléchies , plus larges que les di- vifions du calice intérieur , velues des deux côtés. Le calice intérieur eft partagé en cinq folioles lan- céolées , égales , velues en dehors & point ou- vertes. La corolle fe divife en cinq pétales jaur ä- tres , cunéiformes , émouflés à leur fommet, ou- verts , campanulés , de la longueur du calice in- térieur : cette corolle ne renfsrmeque dixétamines, dont tous les filimens font jaunes , cinq ftériies , cingautresalternes, terminés par des anthères droi- tes, jaunâtres , lancéolées , de la longueur des fi- lamens , toutes inférées à l'orifice du tube très- court qui environne l'ovaire. Celui-ci eft ovale, prefque globuleux , velu , blanchâtre , furmonté d'un ftyle filiforme , verdâtre , de la longueur de l'ovaire, qui fe divife à fon fommet en cinq flig- mates ouverts, filiformes , de la longueur du ftyle. Le fruit eft une capfule velue, globuleufe , recou- verte par le calice interne , à cinq loges , à cinq valves , renfermant chacune quatre femences cu- néiformes , ponétuées & de couleur pourpre. Cette plante croit dans l'Arabie heureufe , {ur le mont Melhan. Forskahl, qui en a fait la décou- verte , en avoit formé un genre fous le nom de melharia. I} eft évident , d’après la defcription dé- taillée qu'il nous en a donnée , & que l'on vient de voir , que cette plante appartient aux pentapetes , dont elle à tous les caractères , fi l’on en excepte dix étamines au lieu de vingt ; je foupçonne même qu’elle devroit appartenir à la feconde divifion , le calice extérieur ayant , d’après Forskahl , fes dé- coupuresplus larges que celles du caïiceintérieur.B * Efpèces incertaines. * Pentapetes (erythroxylon } , foliis cordatis , fubcrenatis , fubtàs tomentofis , rugofo-reticularis de ribus fubumbellatis ; decandris. Ait. Hort.Kew. vol. 2. p. 438. n°. 2. Alcea arborea, pepuli nigri foliis, pron& parte al- bicantibus; flore ampliffémo , rubicundo. Plukn. Mane. p.6.tab. 333. fig. 2.— Amman./n Comment, Petrop. 8. p. 217. Pentapetes ( erythroxylon ), foliis lanceolato- cordatis | crenatis , acuminatis, Forit. in Comment. Goett. 9. p. 61. Dombeya erythroxylon , foliis fubpelratis 3 OVa= tis , acuminatis , cordatis , crenatis , fubtès tomento- frs, reticulatis ; pedunculis fubtrifloris , floribus pen- randris. Willd. Spec. Plant. vol. 3. p. 726. n°. 8, Cette efpèce ne m’étant point connue , & la fy- nonymie que Je viens de préfester ne m'indiquant pas fuflifamment les caractères génériques de cette plante , ayant d’ailleurs des particularités qui pa- roiffent l’éloigner des pentapetes , je ne peux la don- ner ici que comme une efpèce douteufe , du moins pour moi. A-t-elle un double calice ? Je ne es ans PEN dans la figure citée de Plukenet , qu'un calice à cinq grandes folioles linéaires : j'ai tout lieu de préfumer , d’après l’analogie , que le calice exté- rieur , ou n’a point été repréfenté dans cette fi- gure , ou qu'il eft très-caduc. La fleur v offre de grands rapports avec celle du lavatera trimefiris Linn., par fa forme & fa grandeur ; elle eft rougea- tre : il n’y a que dix étamines , dont cinq fertiles , dit Willdenow. Les feuilles font ovales , acumi- nées , en cœur à leur bafe , crénelées fur leurs bords , tomenteufes & rériculées en deffous. Les fleurs font axillaires , terminales ; portées prefqu’en ombelle à l’extrémité d’un pédoncule commun, qui fe divife à fon fommet en deux ou trois rayons fimples. Cette plante croît naturellement à l'ile de Sainte-Hélène. D La plante fuivante paroît très-voifine de celle-ci. Elle eit défignée dans Plukenet par ces expreflions : * Alcea , arbor ropulneä fronde , tota argentea , qguinquecapfularis , feu ebenus viridis ex infulà Saniti- Helenä. Pluken. Mantifi. 6. tab. 333. fig. 3. Son port, d’après la figure , eft le même que celui de la plante précédente : les feuiiles font tout- à-fait argentées ; les fruits font compofés de cinq capfules , mais la difpofition des fleurs me paroit être plutôt en corymbe qu’en ombelle , quoique reprefentées comme partant du même point fur le pédoncule commun ; mais fi l’on fait attention à la figure citée, on y remarquera des traces de pé- doncules partiels , rameux. Les fleurs font à peine plus longues que les divifions du calice , en les fuppofant toutefois repréfentées au naturel. Les feuilles ne font point échancrées en cœur à leur bafe , mais fimplement arrondies : elles paroïffent entières à leurs bords , ovales & très-acuminées. (POIRET.) PENTHORE à grappes. Penthorum fedcides. Linn. Penthorum. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 620. — Gronov. Virg. $1.— Air. Upf. 1744. pag. tab. 2.— Mill. Diét. n°. 1. — Lamarck. Illuftr. Gener. tab. 500. — Schreb. Gen. Plant. n°.790.— Willd. Spec. Plant. voi. 2. pag. 770. — Gærtn. de Fruët. & Sem. vol. 1. pag. 312. tab. 65. fig. 5. Penthorum foliis lanceolatis, ferratis ; floribus racemofis. (N.) Genre de plantes à fleurs fouvent incomplètes, de la famillé des joubarbes , qui a quelques rap- ports avec les fédum, & dont le caraëtère effen- tiel eft d’avoir : Uï calice à cinq divifions ; une corolle à cinq pé- tales , qui manquent quelquefois ; une capfule à cinq Her : valves , terminées chacune par une pointe, Botanique. Tome V. PE CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. iGL Chique fleur offre : 119, Un calice d’une feule pièce, divifé en cinq, quelquefois en dix parties aiguës , perfiftantes. 2°. Une corolle compofée de cinq pétales linéai- res , très-petits, inférés entre les découpures du calice. Ilarrive fouvent que cette corolle manque. 3°. Dix étamines munies de filamens féracés , égaux, perfiftans, une fois plus longs que le ca- lice , terminés par des anthères arrondies. 4°. Cinq ovaires fupérieurs , droits, écartés entr'eux à leur fommet, coniques , de la longueur des étamines , furmontés d’un ftyle très-court , a plucôt d’un ftigmate alongé , un peu épais , obtus. Le fruit eft compolé de cinq capfules réunies à leur bafe , écartées en étoile à leur fommet, co- niques , anguleufes, terminées par le ftigmate perfiftant, formant chacune une loge qui renferme des femencesnombreufes, fortpetites , un peu com- primées. Ces capfules s'ouvrent en cinq valves. Nous n’en connoifflons encore qu'une feule ef- pèce, dont les tiges ont herbacées, diffufes ou redreflées, anguleufes, fcabres fur leurs angles, hautes d'environ un pied, garnies de feuilles pé- tiolées , alternes , lancéolées , oblongues , vertes à leurs deux faces, prefque point charnues, en- tières , denticulées à leurs bords, portées fur des pétioles très-courts. Les fleurs font difpofées en grappes à l'extré- mité des branches , rangées le long d'un pétioie commun, divifé en plufieurs rameaux affez fou- vent recourbés. Ces fleurs font d’un jaune ve:- _dâtre, de peu d'apparence , portées fur des pédi- cules courts & alternes , munies à leur bafe d'une petite braétée courte & prefqu’écailleufe. Les pé- doncules font un peu velus. Après la chure des pitales, & à l’époque de la maturité, les caplules forment autant de petites étoiles à cinq rayons. Cette plante croit naturellement dans la Vir- ginie. Elle exige, pour être cultivée dans nos cli- mats , uæe terre humide & une expoftion à l’om- bre. Ses fleurs paroiffent vers la fin de l'été, & fes fruits müriflent en automne. Flle diffère des Jedum par l’abfence des cinq écailles qui recou- vrent les, ovaires de ces dernières , & par la ma- nière dont s'ouvrent leurs capfules. (PoIRET.) PEPIN (fruit à). Pomum. On nomme fruits à pepin tous ceux dont les femences font renfer- mces dans une enveloppe , où péricarpe épais , charnu , fucculent, folide , divifé vers fon centre en plufeurs loges membraneules qui contiennent 167 BE-P les femences. Ce font ces femences qui portent particuliérement le nom de pepins. Tels font les poires, les pommes, &c. ainfi que les citrouilles, les melons, &ce. On dit encore vuigairement un pepin de raifin ; mais cette expreflon eft impro- pre, & ne convient pas à cette femence. On dit des fruits à pepins, qu'ils font ombili- qués (pomum umbilicatum) , lorfqu’ils offrent à leur partie fupérieure une petite cavité qui forme cette efpèce d'ombilic que les jardiniers appellent œil. Cette cavité eft le récepracle propre de la fleur , porté fur l'ovaire. On apperçoit encore aflez fouvent fur fes bords les débris du calice delféché. Les pommes, les poires font ombiliquées. PÉPLIDE. Peplis. Genre de plantes de la fa- mille des falicaires, qui a des rapports avec les ammannia, & qui comprend des herbes rampan- tes , marécageufes, à feuilles oppofées , à fleurs axillaires, très-petites, folitaires & oppofées , dont le caraétère effentiel eft d'avoir : ; Den de Un calice campanulé, divifé en douze parties à fon orifice; fix pétales inférés [ur Le calice. ( qui avor- zent quelquefois ), une capfule à deux loges. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice d’une feule pièce, campanulé, affez grand, perfiftant , divifé à fon orifice en douze dents petites , alternes & réfléchies. 2°. Une corolle compolfée de fix pétales ovales , très-petits, inférés à l'orifice du calice , qui avor- tent quelquefois. 3°. Six éramines , dont les filamens font courts, fubulés, terminés par des anthères un peu arron- dies. Le nombre des étamines varie. 4°. Un ovaire ovale , furmonté d’un ftyle très- court, & terminé par un ftigmate orbiculaire. Le fruit eft une capfule en cœur , recouverte par le calice, à deux loges, féparées par une cloifon à laquelle les femences font attachées de chaque côté. Ces femences font nombreufes, très-pe- tites, à trois côtés. É sPÈCES. 1. PÉPLIDE pourpière. Peplis portula. Linn. Peplis floribus hexandris , axillaribus , folitariis ; foliis petiolatis, fubrotundo-ovatis. Willden. Spec. Plant. vol. 2. pag. 243. Peplis flerivus apetalis. Linn. Spec. Plant. vol. 1. p. 474. — Flor. Lappon. 128. — Flor. Suec. 291. 312. — Œder. Flor. Dan. tab. 64. — De Necker. Gallob. 172. — Scholl. Barb. n°, 288. — PEP Doœrr. Naf. pag. 173. — Hoff. Getm. 117. — Roth. G rm. 1. 157. IL. 415. — Gærtn. 51, — Lamarck. Flor. franç. vol. 2. pag. 530. n°. 554. — Idem. Iluftr. Gener. tab. 262. Peplis petalis fenis , plerumque apetala. Hall. Helv. n°. 856. — Pollich. Pal. n°. 355. Glaucoides paluftre, portulaca folio, flore purpureo. Mich. Gen. 21. tab. 18. Glaux paluftris , flore ffriato, claufo ; foliis portu- Lace. Tourn.Init. R. Herb. 88. — Petiv. Gen. 43. tab. 43. Glaux aquatica, folio fubrotundo. Lœf. Pruf. 106. tab. 20. Glaux aliera, fubrotundo folio. Vaïll. Paris. pag, 80. tab. 15. fig. $. — Boccon. Muf. tab. 84. Anagallis ferpillifoliä aquaticä. J. Bauh. Hift. 3. pag. 372. Ic. Alfine fluviatilis. Tabern. 713. Ic. Alfine paluftris minor, ferpillifoliä. C. Bauh. Pin. 2$1. Cette plante eft petite. Elle pouffe des racines fibreufes, blanchâtres ou cendrées. Ses tiges font tendres , vertes , fouvent rougeätres , très-gla- bres , érendues fur la terre, longues d’environ quatre à cinq pouces, garnies de feuilles oppo- fées , lies, verdâtres , arrondies , & prefque {pa- tulées , un peu charnues, fefiles, entières, fouvent tellement rapprochées à l'extrémité des rameaux , qu’elles forment comme des rofettes. Les fleurs naiflent le Jong des tiges , dans l’aiffelle des feuil- les ; elles font feffiles ou à peine pédiculées, d’un vert blanchâtre ou même un peu couleur de chair. Leur calice eft d’une feule pièce, divifé à fon otifice en douze dents fort petites , aiguës, plus grandes & plus petites alternativement. La corolle eft compofée de fix pétales ovales, très-courts , fort caducs , blanchätres , qui manquent très- fouvent. Les étamines font à peine Le longues que les pétales , terminées par des nb petites & arrondies, ainfi que le ftigmate qui perfite fur le fruit. Le calice perfiftant enveloppe à fa bafe , & jufque vers le milieu, la capfule qui fe divife en deux loges longitudinalement, & contient de très-petites femences. , Cette plante croît dans les lieux aquatiques, les marais, fur le bord des étangs , partout en Europe. Elle fleurit dans l’été. On n’en fait aucun ufage, & les befliaux n’y touchent pas. © (F7. v.) 2. PÉPLIDE des Indes. Peplis indica. Willd. Peplis floribus tetrandris , fpicatis , braëleatis ; foliis oblongo-obovatis , féffilibus. Willd. Spec. PI, vol. 2. pag. 244. n°. 2. Certe plante, d’après Willdenow , a des tiges PER glabres , afcendantes, tétragones , hautes d'un pisd & demi & davantage. Les feuilles font op- polées , oblongues , prefqu’ovales, un peu émout- fées à leur fommet , glabres , très-entières & veinées. Les fleurs font oppofées, fefiles, munies à leur bafe d’une bractée lancéolée , une fois plus longue qu'elles. Ces fleurs font difpofées en épis fimples , axillaires, plus longs que les feuilles. } Leur calice eft campanulé , divifé à fon orifice en huit dents alternes & fort petites. Il n’y a point de corolle, à moins qu’elle n’avorte très-fréquem- ment. Elle n’a que quatre étamines , un ftyle fili- forme , terminé pat un fligmate en têre. Certe plante croit dans les Indes orientales. Nora. Le peplis tetrandra de Y'inn. & Jacq. n'a po nt le caraétere de ce genre. Il a l'ovaire infé-- rieur, deux fligmates, une capfule à deux loges & à deux valves polyfpermes , une corolle mono- pétale & des ftipules. Il appartient, par ces ca- ractères, à la famille des rubiacées, voifin, felon Juieu , des o/derlandia où des gomezia, dont il diffère par {on calice à huit dents. Willdenow en a fait l’hedyocis tuberofa. Willd. Append. (POIRET.) PERAGU. Clerodendrum. Genre de plantes à fleurs irrégulières, de la famille des gatriliers , qui a des rapports avec les vo/kameria , qui comprend des arbriffeaux , la plupart à feuilles oppofées , dont les fleurs fonc axillaires & rerminales, dif- pofées en corymbes bi ou trichotomes. Le carac- tère effenriel de ce genre eft d’avoir : Un calice campanulé , à cinq divifions ; une corolle monopétale , irrégulière, dont le tube eff filiforme , divifé en fon limbe en cinq parties égales ; des éra- mines très-longues , faillantes d'entre les découpures des plus ouvertes de la corolle; une baie recouverte par le calice, à une loge, contenant quatre offelers monofpermes. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice d’une feule pièce, camparulé , divifé en cinq découpures ovales , aiguës, plus larges que le tube de la corolle , perfiftantes. 2°. Une corolle monopétale , irrégulière, com- pofée d’un tube long & grêle , dont le limbe eft divilé en cinq parties égales, les découpures fu- périeures plus profondes, plus écartées que les autres. 3°. Quatre étamines , dont les filamens font fili- formes , beaucoup plus longs que la corolle, fail- lans d'entre fes découpures Fr plus ouvertes ; deux filamens plus courts que les autres, tous terminés par des anthères fimples. - PER. 163 4°. Un owaïre prefqu'atrondi, furmonté d'un fyle f:mblable aux filamens des étamines par fa forme, fa longueur & fa fituation , terminé par un ftigmate fimple. Le fruir eft une baie recouverte par le calice renflé, prefque ronde, à une feule loge, conte- nant quatre offelets monofpermes , s’ouvrant fou- vent en quatre parties à l’époque de la maturité. Le mot c/erodendrum eft tiré du grec, & fignifie un arbre heureux. Obférvations. Ce n’eft point d’après le port ex- térieur que l’on peut diftinguer les c/erodendrum des vo/harneria. La plupart des efpèces qui com- pofent ces deux genres, font des arbres ou arbrif- feaux originaires de l'Inde , dont les feuiles fent oppofées , fans flipules, pétiolées , aflez grandes , fimples, denticulées, lobées ou entières à leurs bords ; leurs fleurs font difpofées en corymbe, ou plus fouvent en panicule grande , étalée , dont les principales divifions des rameaux font prefque toujours dichotomes ou trichotomes. La corolle eft rubulée , irrégulière à fon limbe , qui fe aivife en cinq découpures inégales. Les éramines ont des filamens très-longs , filiformes , faillans d'une manière remarquable hors de la corolle.Les fruits, dans les deux genres, font des baies recouvertes ps le‘calice perfiftant. La différence entre l'un & ’autre eft que, dans les vo/kameria, le fligmate eft bifide, & que chacun des offelets renfermés dans les baies contient deux femences. ESPÈCES. 1. PERAGU infortuné. Cerodendrum infortuna tum. Linn. Clerodendrum foliis cordatis , ‘tomentofis. Linn. Flor. Zeylan. 232. — Burm. Ind. 137.— Lam. Ill. Gen. tab. 544. Tirius litorella. Rumph. Amboin. 3. pag. 39. tab. 20.? Peragu. Rheed. Hort. Malab. 2. pag. 41. tab. 25.— Raï. 1571. A. Clerodendrum folio lato & acuminato, Burm. Zeyl. pag. 66. tab. 29. Cette plante eft velue fur toutes fes parties , diflinguée par fes feuilles grandes, ovales, en cœur, acuminées , aiguës. C'eft un arbriffeau qui s'élève à la hauteur d’en- viron trois pieds , dont les racines font fibreufes, jaunes ou rouffatres. Ses tiges, cylindriques à leur partie inférieure , prennent une forme quadran- ulaire à leur fommet, creufées à chacune de es face d’un fillon aflez profond, couvert:s d’un duvet tomenteux, un peu se - Les feuilles 3] 164 PER ont oppof£es, fans ftipules , très-larges , ovales , échancrées en cœur à leur bafe, terminées a leur fommet par une pointe alongée , aiguë , entières à leurs bords, marquées de nervures aflez fortes, dont cinq à fept principales partent du milieu de l'échancrure , fe ramifient médiocrement , & fe terminent à la circonférence. Files font coupées par des veines tranfverfes, difpo'ées en réfeau. La face inférieure eft route couverte d’un duver épais, ferré , rouffatre ; la fupérieure eft d’un vert foncé, chargée de poils extrêmement courts, très-firs, à peine vifibles , épars & rares. Les pétioles, pref- qu'arrondis , fonttrès-velus, & environ d'un tiers plus courts que les feuilles. Celles ci ont aflez généralement plus de largeur que de hauteur. Celles du fommet ont cinq pouces & plus de large, fur quatre & demi de long. Les fleurs font terminales , difpofées en une pa- nicule étalée, pyramidale, compofée de rameaux longs, oppolés, qui fe bifurquent vers leur milieu en trois ramifications , dont les fous-divifions fout également trifurquées , terminées chicune parune feule ou par deux ou trois fleurs pédiculées. Elles ont un calice à cinq divifions, longues, très-ai- guës, tomenteufes , ainfi que les pédoncules. La corolle eft très- velue en dehors , d'abord un peu jaunâtre, blanche à l’époque de fon épanouifle- ment. Son tube eft un peu épais , à peine plus long ue le calice , divifé à fon orifice en cinq grandes écoupures ovales, oblongues , aiguës, contenant quatre étamines, dont deux plus courtes, fail- lantes à peine d’un tiers hors de la corolle. Il leur fuccède des baies prefque rondes , noirâtres quand elles font mûres, d’une faveur un peu brülante- Flles contiennent trois à quatre offelets monof- permes , arrondis d’un côté , planes de l’autre. La figure citée de Rumphius me paroit bien mieux convenir à cette plante, que celle à la- quelle plufieurs auteurs la rapportent , vol. 4. tab. 49 (petafites agrekis), dont les feuilles font finuées a leurs bords, & dont les fleurs ont une forme & un port différens. Cette plante croit dans les lieux fablonneux au Malabar , & dans plufieurs autres contrées de Finde. h (W./f. in herb. Lamarck.) 2. PERAGU fortuné, Clerodendrum fortunatum. Linn. Clerodendrum foliis lanceolatis , integerrimis. Finn. Spec. Plant. vol. 2. pag. 889. — Amœær. Academ. 4. pag. 320.— Osbeck. Iter. 228. tab. 11.-— Burm. Flor. Ind. pag. 137. — Willd. Spec. Plant. vol. 3. pag. 356. Arborzeylanica, fortunata quibufdam.Petiv. Muf. 6'© "n°. 87o. Planta fortunata ; pinnä zeylonenfibus. Herm. Muf. Zeylan. 59. PER Fyutex flore perlato ; fruëtu rotundo. Kleinhof. Des feuilles lancéolées, de l’aiffelle defquelles fortent des rameaux florifères , nus, à peine plus Jongs que les pétioles , font les caractères qui tont reconnoitre cette efpèce au premier afpeét. C’eft un arbrifleau dont les tiges font cyiin- driques , d’un gris cendré ou noiratre , couvertes d'un léger duvet, garnies de feuilles oppofées, péciolces, très-entières, lancéolées , aiguës, par- fairement rues , quelquefois un peu aîlées fur leur pétiole , particulié ement vers leur point d'infer- ion , fouvent un peu finuées où à peine denticu- lées à leurs bords. Leur principale nervure , afiez faillante, fe divife en rameaux fimples qui fe te.- minent par une courbure, dont le fommet de cha- que rameau s'infère en arc für le rameau fupérieur, à une petite diffance des bords de la feuille. Leur intervaile eft occupé par des veines faillantes , furtout à la face inférieure ; tranfverfes, difuofées en réfeau avec d’autres plus petites , placées en un fens oppofé aux premières. Les feuilles ont deux à trois pouces de long , fur un pouce & plus de largeur. Les pétioles font un peu arrondis en dehors , flriés & prefque plats en deflus, deux tiers plus courts que les feuilles. Les fleurs font placées le long dés rameaux , part'culiérement vers leur partie fupérieure, dans. laiffelle des feuilles. Elles font réunies prefqu’en petits corymbes à l'extrémité d’un pédoncule commun , étroit, à peine pubefcent , long d’un pouce , divifé à fon fommet en bifurcations ra- meufes , très-courtes , qui fupportent chacune une fleur folitaire, dont le calice efttrès-ouvert, par- tagé à fon orifice en cinq découpures affez pro- fondes , glabres , ovales , aiguës , perfiflantes avec le fruit. La corolle m'a paru d’un blanc jaunitre, pourvu d’un tube à peine plus long que le calice, ouvert à fon orifice , & partagé en quatre decou- pures ovales , obtu'es. Les étamines ont leurs fila- mens tres-fins, capillaires, à peu près du double plus longs que la corolle, terminés par des anthè- res ovales, fort perites. Le piftil a un ftigmare fimple , plus court que les filainens des éramines. Les autres parties de la fruétification me font in- connues, & ïe n'ai pu y obferver ces bractées ovales , acuminées dont parle Burman. Cette plante croit naturellement dans l'Inde & à l'ile de Java. Sonnerat l'y a recueillie, & en a communiqué des individus au citoyen Lamarck. Bb (W. f. in herb. Lam.) 3. PERAGU calamiteux.. Clerodendrum calami- tofum. Linn. Clerodendrum foliis ovalibus , fubdentatis, nudis. Linn. Mantifi. 00. Volkameria ( alternifolia), ramis inermibus ; PER foliis altérnis , ovatis , dentaris ; floribus terminali- bus. Burm. Flor, Ind. pag. 137. tab. 44. Cette efpèce diffère du croderdrum fortunatum par la difpofition de fes fleurs en une paaicule étalée , par fes feuilles ovales & non lanceolées, très-irréguliérement dentées à leurs bords. Sa tige eft droite, ligneufe , garnie de feuilles péticiées , oppofées ( alternes d’après Burman) , glabres, nues à leurs deux faces, ovales , obtuies ou aiguës , mais arrondies à leur fommét, entières &z rétrécies à leur bafe, dentées irréguliérement à leurs bords, portées fur des périoles qui n’ont! qu'un tiers de leur longueur. Le fommet des tiges {e divife en quelques rameaux courts, fortis de l'aiflelle des feuill:s, eux-mêmes un peu feuillés, & fe terminant chacun par une panicule partielle de fleurs , dont l’enfemble forme une panicule générale très-étalée. Les fleurs font un peu plus petites que dans les autres efpèces , longuement pédonculées. Leur calice eft divifé (d’après la figure donnée par Burman) en cinq folioles lan- céolées , aiguës ; le tube de la corolle eft prelfque trois fois de la longueur du calice, & les divifions de fon limbe font courtes, ovales & réfléchies. Cette plante croît à l'ile de Java. F Deux queftions importantes & dificiles à réfou- dre fe préfentent relativement à cette efpèce. Linné regarde fon clerodendrum calamitofum comme le vo/kameria alternifolia de Burman; mais il n’eft point d'accord avec ce botaniite fur deux points effentiels. Linné dit que fa plante a les feuilles oppofées, tandis que les feuilles alternes font un des caraétères de Îa plante de Burman; qu'il les décrit & les repréfentetelles ; enoutre, ce dernier auteur rapporte fa plante aux vo/kameria. Appa- remment qu'il en avoit obfervé les fruits, quoi- qu'il ne nous en parle pas ; & qu'il avoit reconnu que les off:lers contenoient chacun deux fe- MEncEs. Linné à donc obfervé la même plante, & a reconnu qu'elle n'avoit qu’une feule baie & des feuilles oppofées. Comment en a-t-il conclu que c'étoit la même que celle dont parle Burinan ? Deux mots à ce fujer euffent levé tous les doutes, & nousauroient appris que Burman avoit commis une erreur, & fur la difpofition des feuilles, & fur le caractère des fruits de cette plante. Je ne fais pas au refte fi Linné a parlé de certe plante ail- leurs que dans l'oùvrage que j'ai cité. Il eft poffi- ble encore que la pofition des feuilles varie dans cette plante, & qu'elles foiert quelquefois alter- nes à l'extrémité des rameaux. Nous avons vu, par exemple , à la-ticle pedali, que Burman avoit décrit & repréfenté le pedalium murex avec des feuilles alternes, tandis qué les individus de cetre plante , rapportés par les voyageurs, & que nous PER 165 avons examinés, avoient tous les feuilles oppofées, tiès-fembiables pour le reite à la plante de Burman. 4. PrrAGU à feuiiles de molène. Cleroderdrum phlomoides. Linn. | Clerodendrum foliis ovutis, integris, dentatis, an- gulatifque; pedunculis axitlarrbus , fubrrifloris. Vahl, Symbol. 2. p. 74. — Willd. Spec. Plant. vol. 3. p. 386. Clerodendrum (phlomidis), foliis ovatis, ferratis, canis, Linn. f. Suppl. p. 292: Volkameria (multiflora), raris inermibus; foliis oppofitis, cordatis, ffuôderitatis, acuminatis; pedun- culis oxillaribus, mudrifloris. Burm. Flor. Ind. 137. tab. 45. fig. 1. Cette efpèce nousoffre des caractères affez bien tranchés dans fes feuilles plus petites que dans les autres efpèces, ovales, paille: tomenteufes des deux côtés, anguleufes , dentées, & par fes pédoncules communs, partagés à leur fommet en trois autres partiels & unifores. Ses tiges font dures, ligneufes, blanchitres., pubefcentes, prefque cylindriques, garnies de feuilles oppofées, pétiolées, larges, ovales, ai- guës, épaifles, tomenteufes & d’un blanc jau- natre à leurs deux faces, entières à leur partie inférieure, dentées & piefqu'anguleufes depuis leur milieu jufqu’à leur fommet, prefqu'aufi larges que longues : leurs pétioles font cylindriques, ve- Jus, blanchatres , longs d'environ un demi-pouce, un peu plus courts que les feuilles. Les fleurs, par leur enfemble, forment une pa- nicule étalée, compofée de rameaux particuliers, qui fortent, comme autant de pédoncu:es com- muos , de l’aiffelle des feuilles fupérieures : ils font blancs, tomenteux , à peu près de la longueur des feuilles, divifés à leur fommet en trois pédon- cules partiels, oppofés , linéaires, uniflores, munis chacun à leur bafe, & à chaque point de Ja di- chotomie, de deux petites braétées ovales, aiguës, entières, blanchatres & tomenteufes. Le calice eft glabre, campanulé, divifé à fon orifice, & Ju'que vers fon milieu, en cinq, découpures ou- vertes , lancéolées, très-aiguës. La corolle eft blanche , compofée d'un tube grêle, au moins trois fois plus long que le calice, droit, un peu élargi vers fon orifice , où il fe partage en cinq lobes affez courts, ovales, arrondis à leur fom- met & un peu réfléchis en dehors. Les étamines font de moitié plus longues que la corolle, affez droites & rapprochées, ou plutôt moins ouvertes que dans les autres efpèces. Le piftil eft prefque de la même longueur. Cette plante croit dans les Indes orientales. Elle y a été recueillie par Sonnerat, qui en a commu- 166 PER niqué des exemplaires au citoyen Lamarck. D (W. Jin herb. Lam.) $- PERAGU ombelié. Clcrodendrum umsellatum. Clerodendrum foliis coriaceis, ovatis, lucentious, integerrimis, floribus fubumbellatis. (N.) C'eft une des efpèces les plus diftinétes de ce gen.e, remarquable par fes feuilles dures, ovales, très-entières, & par les rameaux de fa panicule , dont les premiers font inferés fur un même point en forme d’ombelle. Ses tiges font tétragones, très-glabres, ftriées, de coul-ur rougeâtre ou purpurine, garnies de “feuilles oppofées, médiocrement pétiolées, dures, coriaces, très-glabres, ovales, très-enrières à leurs bords, très-aiguës & prefque piquantes à Jeur fommet , arrondies, à peine éch:ncrées a leur bafe ; vertes 8 luifantes à leur face fupérieure, d’un vert jaunâtre en deffous, longues d'environ trois pouces & Jarges d'un pouce, portées fur des pétioles très-courts, ayant à peine deux lignes de long. Les fleurs font terminales, & forment une pa- nicule peu étendue , dont les principales ramifica- tions font fituées au nombre de quatre à l’extre- mité des rameaux , fur un point commun; chacune d'ell:s ett enfuire une ou à peine deux fois bi ou trichurome , terminée par une fleur folitaire qui m'a paru rougeâtre. Le calice et pubefcent, tu- buié, divifé, jufque vers fon milieu , en cinq dé- coupures étroites, linéaires, fubulees. La corolle eft pourvue d’un tube de plus d'un pouce de long, grèle, partagé à fon limbe en a lobes affez larges. Les filamens des étamines, d’un pourpre clair, font du double plus longs que la corclle. Cette plante croit en Afrique, où elle a été obfervée & recueillie par Smeathman. Je l'ai dé- crite fur un fimple rameau communiqué au citoyen Eamarck par le citoyen Beauvais. h (#./f.) 6. PERAGU écailleux. C/erodendrum fjuamatum. Vahl. : Clerodendrum foliis cordatis, obfcurè angulatis; panicula ramis dichotomis, glabris. Vahl. Symbol, 2. p- 74. — Wild. Spec. PL. vol. 3.p. 387. n°. $. Cette plante, affez femblable par fon port au clerodendrum infortunatum en diffère en ce que fes feuilles font glabres, plus profondément échan- crées à leur bafe, & que l:s panicu'es, les calices & les corolles font également glabres : elle eft d'ailleurs remarquable parcla beauté de fon port & {es belles panicules de fleurs. Ses tiges font droites, frutefcentes; elles fe divifent en rameaux glabres, tétragones, mar- qués à chaque face d’un fillon aflez profond. Les feuilles font oppofées, pétiolées, très-grandes , PER ovales, longues de trois à cinq pouces, larges de deux à quatre, en cœur, & profondément échan- crées à leur bafe, aiguës à leur fommet, entières à leurs bords où queiquefois ob{curément denti- culées ; marquées de nervures, dont la principale elt divifée en d’autres, fimples pour la plupart, fi l’on en excepte celles qui occupent la bafe de la feuille : elles fe terminent à une ou deux lignes avant le bord des feuilles. La face inférieure de ces feuilles eft giabre, d'un vert pâle, couverte d’un affez grand nombre de petits corps écaiileux, arrondis ou oblongs, ombiliqués dans leur milieu, que Je foupçonne être, ou quelque kermès, ou quelques plantes cryprogames parafites, voifines des acidium. La face fuperieure eft d’un vert plus foncé , chargée de très-petirs poils fort courts, rares, à peine fenfibles. Les pétioles font glabres, ftriés, au moins auffi longs , & même plus longs que les feuilles. Dans les dernières & jeunes feuil- les ils font pubefcens, même velus à leur bafe, & les feuilles ciliées à leurs bords. Les fleurs forment une très-belle & grande pa- nicule trminale, étalée, glabre, & dont les pé- doncules communs font profondément fillonnés , d’abord dichotomes, puis fouvent trichotomes à leur feconde divifion; munis, à chacune de leur bifurcation , de deux folioles oppofées , pétiolées, ovales, aiguës, un peu vèlues en deffous. Celles des ramificatiens fupérieures fe rétréciffent infen- fiblement, & enfin les dernières font fefiles, étroires & fubulé s : chique fleur eft fapportée par uv pédicule filiforme , aflez long. Le calice eft profondément divifé en cinq découpures très- glabres, un peu colorées, ovales, aiguës, perfif- tantes. La corolle a un tube grêle, trois fois plus long que le calice, qui fe partage à fon orffice en cinq divifions lancéolées, aiguës. Les étamines font remarquables par leurs filamens, qui me pa- roitlent de couleur purpurine, & d’une longueur bien plus confidérable que dans les autres efpèces: ils faillent d'environ deux pouces hors de la co- rolle. Les piftils font de la même longueur. Cette belle efpèce a été rapportée par Sonnerat des Indes orientales, qui en a communiqué des exemplaires au citoyen Lamarck. C'eft d’après un de ces exemplaires que M. Vahl à établi cette ef- pèce. D (fin herb. Lam.) 7. PERAGU trichotome. Clerodendrum trichoto- mum. Thunb. Clerodendrum foliis lobatts indivififque , Lato-ova- cis , integerrimis ÿ paniculé trichotomä. Thunb. Jap. p.256. — Willd. vol. 3. p. 387. n°. 6. Seo kufits , vuleo kufaggi. Kœmpf. Amoœæn. 827. — Banks. Ic. — Kompf. rab. 22. Cette plante a des tiges frutefcentes , divifées en rameaux glabres, tétragones , marqués de quatre PER fillons très-profonds, garnis de feuilles oppofées, etiolées ; les inférieures très - grandes & à trois Pbés ; les fupérieures larges , ovales , fans aucune divifion#les dernières fort petites ; toutes glabres, entières , acuminées, nerveuf:s , d’un vert foncé en deffus , d’un vert plus clair en deffous , longues de cinq à fix pouces , poitées fur des pétioles lé- gérement pubefcens , plus courts que les feuilles. Les fleurs font terminales , & forment une très- grande & belle panicule trichotome , fans folioles ni bractées, dont tousles pédoncules font glabres, un peu comprimés aux points de leur ramification. Chaque fleur eft compofée d’un calice mono- phylle , prefque campanulé , renflé , à cinq angles, plus étroit à fon orifice , glabre , bien plus large & plus court que la corolle , muni de cinq dents droites , aiguës , carénées , perfiftantes. La corolle a un tube filiforme , un peu courbé , long &’un pouce , dont le limbe eft partagé en cinq décou- pures blanchâtres, oblongues , obtufes, ouvertes & égales. Les filamens font capillaires , terminés par des anthères ovales , en cœur. L’ovaire eft glabre , fupérieur , tétragone , furmonté d'unftyle filiforme , plus long que les éramines , terminé par un ftigmate fimple & tronqué. Le fruit eft une cap- fule prefque globuleufe , glabre, à quatre fiilons , à quatre loges , à quatre valves, renfermée dans le calice agrandi , contenant des feménces glabres & fulitaires dans chaque loge. Cette plante croit au Japon , proche Nagafaki , dans le Papenberg & ailleurs. F (Cara. ex T'hunb.) Elle fleurit vers la fin de l'été. Ses feuilles ont odeur vireufe de celles de la mandragore. On trouve aflez fréquemment , dans l’intérieur des rameaux , une forte de larve qui détruit dans les enfans les vers lombrics lorfqu'on la mêle avec une efpèce de bierre nommée /akki, 8. PÉracu à fcuilles variables. CZrodendrum diverfifolium. Vahl. Cleroderdrum foliis integris, trilobifque ovatis ; pa- riculà , ramis dichoiomis , villofis ; pedicellis race- nofis. Vahl. Symbol.2.p.75.— Wild. Spec. Plant. vol. 3. p. 387. n°. 7. Des rapports nombreux avec le c/erodendrum tri- hotomum pourroient faire croire que cette efpèce ’en eft qu'une variété ; mais on reconnoitra qu'elle doit en être féparée , par fes rameaux velus à leur partie fupérieure , par fes feuilles plus étroites , par fa panicule veiue , d’abord dichotome , puis erminée par un grand nombre de grappes; enfin par les divifions du calice plus longues. Ses tiges font ligneufes , divifées en rameaux té- ragones , creufés à chaque face par un fillon pro- fond , velus à leur partie fupérieure , garnis de euilles oppofées, pétiolées , prefqu'ovales , gla- res , lifles & d’un vert foncé en deflus , rudes & PER 167 couvertes en de ffous d'un grand nombre de petites écailles femblables à celles d nt nous avons parlé à l’article du clerodendrum fquamatum , longues de fix à huit pouces , larges de cinq à fix. Les feuilles inférieures , très-grandes , font échancrées , très- élargies à leur baïe, divifées à Icurs bords en cinq grands lobes aigus , celui du nuiteu beaucoup plus long , très-acuminé ; les feuilles fupérieures font plus petites , rétrécies a leur infertion fur le pé- tiole , & n’ont que trois lobes , les deux latéraux courts , médiocrement aigus. Les pétioles ont à eme un tiers de la longueur des feuilles ; enfin, les feuilles terminales fonc petites , entièses , lan- céolées, fefiles ou rétrécies en pétiole à leur bafe. La panicule eft ample , terminale , longue de huit à dix pouces , compolée de rameaux velus dans toute leur longueur & fur toutes leurs rami- fications. Ces rameaux forment les pédoncules communs , qui font oppolés , très-ouverts , une & deux fois dichotomes , & fe terminent par des grappes partielles , le long defquelles font placées les fleurs , munies chacune d’un pédoncule court. Les feuilles terniinales dont nous avons parlé, font fituées à la bafe de chacun des grands rameaux de la panicule. Le calice eft pubefcent , partagé en cinq découpures oblongues , aiguës. Le tube de la corolle eft d'environ un pouce de long, légére- ment pubefcent , partagé à fon orifice en cinq dé- coupures droites , inégales , linéaires , ob'ufes, qui fe divifent prefqu'en deux lèvres , dont l'in- férieure eft à trois lobes , les deux latéraux plus courts qu# celui du milieu. Les étaminés font sour- vues de filamens capillaires, une 8 même préfque deux fois plus longs que ia corolle. Cette plante croit dans les Indes orientales , d'où Sonnerat en a rapporté des exemplaires qu'il a Communiqués au citoyen Lamarck. C’eft d’après un de ces exemplaires que M. Vahl à décrit & nommé cette plante. F (Wf. in herb. Lam.) 9. PÉRAGU paniculé. CZerodendrum paniculatum, Linn. Clerodendrum foliis quinquelobis , denticilatis , glabris ; panicula brachiatä , axillis lanatis. Wah Symbel. 2. p.74. — Willd. Spec. Plant. vol. 3. p. 388. n°. 8. : Clerodendrum foliis lobatis, ferratis ; paniculà am- plifima. Lion. Mantiff. p. 90. On difingue cette efpèce des deux précédentes, à fes feuilles divifées à leurs bords en trois ou cinq lobes denticulés & non entiers , aux poils longs & crépus qui garniflent les pétioles à leur bafe , & à fa vafte pauicule compofée de branches dichotomes , puis rameufes & non en épi. Ses tiges font frutefcentes , divifées en rameaux glabres , tétragones, creufés à cheque face par un 168 PER filon profond , de couleur pourpre , chargés de feuilles pétiolées , oppofées , longues de cinq à fix pouces , glabres des deux côtés , largement den- ticulées à leurs bords , échaticrées en cœur à leur bafe , à cinq lobes inégaux , lancéolés , aigus, garnis de dents écartées ; les pétioles font cylin- driques , ftriés , de la groffeur d’une plume de pi- geon , garnis à leur aiffelle ou à leur point d'in- fertion fur les tiges , de poiis longs , crépus & blanchatres , qui revêrent également la tige à cette parce ; ainfi que la bafe des rameaux de la pani- cule. Les flurs forment une ample & vafte panicule très-branchue , de huit à dix pouces d: long , dont les ramificacions font foft ouvertes ; les pédon- cuies communs font oppoiés , glabres , plufñeurs fois dichotomes & fitués horizontalement. Des feuilles terminales font fituées à la bafe de chaque ramification; les inférieures font lancéolées , en cœur ; les fupérieures & dernières , étroites & fu- bulées. Ch:que fleur eft fupportée par un pédicule capillaire. Le calice fe divife en cinq découpures g'abres & lancéolées ; la corolle, longue d'environ un pouce , eft munie d’un tube fiiforme , divife à fon limbe en cinq découpures oblongues. Cette plante croit naturellement dans les Indes orientales. D ( Caraët. ex Vahl.) (PoIRET.) PÉRAME. Perama. Genre de plantes de la fa- mille des gattiliers , qui a des rapports avec les lippies &les budleia, qui renferme des herbes exo- tiques à l'Europe, à feuilles fefhles , oppofées , & dont les fleurs font réunies en une tête termi- nale. Le caraétère eflentiel de ce genre eft d’avoir : Des fleurs réunies en tête, féparées par des bradlées écailleufes ; un calice partagé en quatre ; une corolle inférieure , tubulée, divifée à fon limbe en quatre lobes } deux ou quatre femences nues. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. : Chaque fleur offre : di 19. Un calice partagé en quatre folioles ovales, pointues, velues en dehors. 2°. Une, corolle monopétale , régulière, com- pofée d’un tube cylindrique, dor:: le limbe eft divifé en quatre lobes ouverts & obtus. 3°, Quatre éramines, dont les filamens font de la longueur de la corolle , attachés au tube , al- ternes avec les lobes du limbe, terminés par des anthères arrondies. °, Un ovaire fupérieur, ovale, marqué d’un fillon de chaque côté, furmonté d'un {tyie fili- forme , & terminé par un ftigmate aigs. PER Le fruit confifle en deux ou quatre femences nues , fort petites. E $,P À, C.E,S. PÉRAME velue. Perama hirfuta. Perama foliis oppofitis , ovalibus, hirfutis; cau- libus hifpidis. Perama hirfuta. Aublet. Guian. tab. 18.— Lam. Illuftr. Gener. vol. 1. pag. 290. tab. 68. Cette plante a des tiges grêles, cylindriques, chargées de poils roufiâtres , hautes d’un pied & demi & plus, rameufes , & munies de feuilles pe- tites , ovales , fefiles, oppofées, au nombre de quatre ou de deux à chaque articulation; verdä- tres , couvertes à leurs deux faces de poils rouf- fâtres , entières & ciliées fur leurs bords , un peu aiguës à leur fommet , marquées de nervures lon- gitudinales. Les fleurs naiffent à l'extrémité des tiges & des rameaux ; elles font légérement pédiculées, rap- prochées & réunies en tête , féparées les unes des autres par une braétée en forme d'écaill: roide & frangée. Le calice eft partagé en quatre folioles roides & hériflées de poils rouffatres. La corolie eft jaune , compofée d’un petit tube inféré au def- fous de l'ovaire , & dont le limbe fe divife en quatre lobes courts & arrondis à leur fommet. Les filamens dés étamines font blancs , placés cha- cun au deflous & entre les divifions du limbe de la corolle. Ils font terminés par des anthères Jau- nes, à deux lobes. L’ovaire eft oblong , un peu arrondi , marqué de chaque côté d’un fillon lon- gitudinal. Cette plante croit à Cayenne, dans les lieux humides & fablonneux des quartiers à Aroura & d'Orapu. Aublét eft le premier qui en ait fait la découverte. Il l’a rencontrée en fleurs au com- mencement de l'été. (POIRET.) PERCE-MOUSSE. Porvrric. Polytrichum. Genre de plantes cryptogames , de la famille des moufles , qui a beaucoup de rapports avec les mnies & les brys, qui comprend plufieurs efpe- ces , la plupart indigènes d'Europe, à tiges droi- ces, fimples. ou un peu rameufes, qui tapiffent les rochers , les lieux insultes , en les couvrant de gazon. Le caraétère effentiel de ce genre eft d’avoir : Des fleurs dioïques ; une urne pédiculée, ob/ongue , ciliée à fes bords, dont la bafe eff garnie d’une apo- phyfe; une coëlfe conique, & ordinairement Velue ; un périchet monophylle & tubulé; des étoiles terminales Jur des pieds féparés ; fouvent prodifères. CARACTÈRE PUEUR CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Les fleurs paffent pour dioiques. On regarde comme fleurs males les urnes ou cap- fules foutenues par un pédoucule qu’elles rermi- nent. Ces urnes (auxquelles Linné donne le nom d’an- thères) font munies à leur bafe, d’une apophyfe ou efpèce de renflement particulier fort petit. Cette urne eft courte ou oblongue , ‘ciliée aux bords de fon ouverture, munie d’un opercule membraneux , un peu conique. La coëffe qui la recouvre eft oblongue, coni- que, velue, fouvent déchirée à fes bords. Le périchet eft une gaine cylindrique, tubu- leufe , beaucoup plus courte que le pédoncile. Les fleurs femelles confiftent dans un petit godet compofé de feuilles minces, prefque tranfparen- tes, imbriquées , qui s'onvrent enfuite en une ro- fette colorée. Obférvations. Nous fommes forcés , par la na- ture de cet ouvrage, de nous borner aux carac- tères que Linné a établis pour ce genre , quoique depuis lui l’on air fait fur les moufles des tra- vaux intéreffans & des diftributions différentes. Le lecteur concevra aifément que fi nous les adop- tions pour un genre, il faudroit revenir fur ceux qui out été préfentés dars ce Dictionnaire il y a déjà long-tems, & par conféquent recommencer le travail, les obfervations modernes n'étant pas encore connues à l’époque où ces diférens arti- cles ontété préfentés. Au refte, l'on peut con- fulter à ce fujet l’article Mousses. Nous dirons feulement ici que nous n'admettons point avec Linné la diftinétion des flzurs males & des fleurs femelles, & que nous croyons, d’après les obfer- vations d'Hedwig, que les pouflières des capfules font de véritables femences, & qu'il y a lieu de croire que ces plantes font réellement hermaphro- dites, quoique nous foyons encore peu initruits du mode de leur fécondation. Quant aux fleurs femelles conftituées, felon Linné , par ces petites étoiles qui naïflent fur des tiges féparées , 1l eft bien reconnu aujourd’hui que ce ne font que des bourgeons ou le rudiment d’une nouvelle plante. Ces étoiles font très-fouvent prolifères, c’eft-i-dire , que du milieu de la rofette de feuilles s'élève une nouvelle tige qui fe ter- mine également par une étoile ou par plufieurs fucceflivement, & fi l’on fuit cette progreihon pendant deux ou trois ans, on s'apperçoit que cette végétation fe termine par des capfules ou des urnes , d’après l'oblervation de Weïs (Plant. Cryptog. pi8.139). Mais il arrive auf que ces prétendues fleurs femelles avortent, qu’elles fe Botanique. Terme W. —————————_———————— D 4 15} PÆER 1 C9 réduifent dans leur intérieur en uñe poufiére noi- râtre, & que les folioles fe defféchent & tombent, Nous avons cru, à limitation de quelques au- teurs , devoir faire entrer dans ce genre les efpë- ces de mnie, munies d’une coëffe velue, ou plutôt piefqu’entiérement compofée de poils rappro- chés , ferrés, & qui forment par leur enfemble la coëife extérieure. Quant aux autres caractères, ils font fouvent fi difficiles à appercevoir, furtout l'apophyfe de la bafe de l’urre, qu’on rette fou- vent incertain fur le caraétère de plufizurs efpè- ces; les rofettes des individus dits femelles fonc communes aux mnies comme aux perce-moufles : il ne reite donc réellement que la coëffe velue qui puiffe offrir pour ce genre un caraétere facile à faifir. Cette coëffe eft glabre dans les mnies, qui ont auf des individus à roferte ; individus qu’on ne trouve point dans les brys. Ces confidérations nous ont forcés de rappeler ici quelques efpèces déja décrites dans ce Diétionnaire. EsPÈCES. 1. PERCE-MOUSSE commune. Po/ytrichum com- “mune. Linn. Polytrichum caule fubfimplici, foliis ferrulatis , acutiffimis. (N.) Polytrichum caule fimplici , antherä pallelipipeda. Linn. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1573. n°. 1.— Flor. Lapp. 295$. — Flor. Suec.8€8. 566. — Dalib. Paris. Bi Te Polytrichum quadrangulare, vulgare, yucce foliis ferratis. Dillen. Mufc. 420. tab. $4 fig. 1. Polytrichum capfulis paral!elipipedis, foliis [erru- latis , acutis. Schreb. Spicil. 73. Polvtrichum fureulo capitul:fero | fimpliciufculo ; se à ns #4 S are é ftellifero annotino, articulato ; capitulis aduliis ; 1e- traedris , obliquis. Necker. M:th. 124. Mnium calyptris villofis, foliis ferratis , carful's quadrangulis , diféo infidentibus. Hall. Helv. n°, 183$. Polytrichum aureum majus. C. Bauh. Pin. Mufeus capillaceus major, pediculo & capi craffioribus. Tournef. Inft. R. Herb. jo. Mufcus juniperifo ius , capitulo quadrangulo. Vaill. Paris. 131. tab. fig. 8 3 2 8: EN Po!ytrichum commune, « majus. Weis. L, €, y 2 ÿ Le Y PER { Synonsma furculorum felligerorum. ) fcus capillaceus major, pediculo & capitulo Péribus ; capitulo in calicem expanfo. Mich. Gen. pa 168. tab. ç9. fig: 1. E. M. O. P. iQ: R. — Vaill Botan. Parif. tab. 23. fig. 8. a, b. Mufeus carillaceus , flellatus ; prolifexmBuxbaum. Cent. 5. pag. 42. tab. 62. fig. 4. Polytrichum apulei. Fufch. Hift. 241. OFFICINOR. Adianthi aurei herba. Var. A. Po'ycrichum commune , minus. Weis, Plant. Cryptog. pag. 171. Polytrichum quadrangulare , juniperi foliis brevio- ribus & rigidioritus. Dillen. Mufc. pag. 464. tab. $4. fig. 2. — Linn. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1573. n°. 1. Var. ©. — Hall. Hift. Helv. L. C. Var. #. y. Flor. Dan. Œd. tab. 295. Polytrichum aureum medium. C. Bauh. Pin. 35€. Polycrichum montanun & miaus, car fulà quadran- gulari. Hall. Enumer. Helv. pag. 167. n°. 2. Mufeus ereïlus , juriperifolio glauco , rigido ; ca- lyprrd dong'ffimä. Vaïll. Botan. Parif. pag. 131. n°. 17. tab. 23. fig. 6. — Lai. liluftr. Gener. tab. 874. fig. 2. Hiufeus coronatus ; humilis , rigidior; capitulis longis , acutis, feffilibus , erectis. Morif. Hift. Oxon. 3s1pag. 630, n°. 8.41. 15. tab. 7. Ser. 1. Ge. 8 ZAujeus coronatus medius, pileolo villofo, tenuiore. Morif. Ibid. n°. 6. tab. 7. Ser. 2. fig. 6. Cette moufñle intérefle, & fe fait remarquer par fes feuilles qui imitent en petit celles des aloës, & par fes urnes aflez fortes, droites, & recouvertes d’une coëñle ovale , aiguë, chargée ce poils brillans, fouvent d’un jaune d'or. Ces urges font fortement inclinées ; après la fécon- dation elles perdent leur coëffe, & fe préfentent comme de petits godets prefque quadrangulaires. Ses racines font fibreufes ; elles poufflent des tiges trèes-longues , étendues fur terre, d’où s’éle- vent d’autres tiges fimples , droites ; hautes de trois à cinq pouces , garnies à leur bafe de petites feuilles en forme d’écailles jaurâtres, lancéolées, cachées par les gazons ou par les autres plantes qui les environnent; les autres feuilles qui jouif- fent de l'air libre & du foleil , font éparfes , très- rapprochées , fort étroites, aiguës, très-lifles, communément redreffées où montantes, courbées en dehors quand elles approchent de Pétat de ficcité, longucs de trois ou quatre lignes , d’un vert brun, terminées par une pointe fine , très- aiguë , denticulées à leurs bords , caractère diffi- cie à faifir lorfque ces feuilles font dans l’état de ficeité , à raifon de leur contraction & de leurs | PER bords, roulées en dedans. Elles varicnt dans leur longueur. Au fommet des tiges & du centre des feuilles fort une petite capfule, d’abord étroite , aiguë , alongée , feïile, dont le pédicule eft enveloppé en entier par un périchet tubulé, verdâtre , très- mince , recouvert par la coëffe. A mefure que le pédicule s'élève & :e moatre à nu, ce périchet fe divife tranfverfalement en deux portions pref- qu'égales ; | une d’eiles refte à la bafe qu’elle en- gainé circulairement , & avec laquelle ele fait préfque corps ; l’autre portion enveloppe le fom- met du pédicule de la longueur de la coëfle fous laquelle ellz eft cachée. C’eit cette dernière partie qui eft deftinée à la formation de l’urne. Voici les obfervations que J'ai faites fur fon développement, à un age où Je n'étois encore que peu familiarié avec la botanique ; ce qui me porte à inviter les botaniftes à les verifier , la néceïhté de livrer cet article à l’imprefion ne me permet- tant pas d'attendre l’occañon favorable pour les répéter; mais elles m'ont paru trop intéreffantes pour les paffer fous filence. Carte portion êu pe- richet ou , fi l’on aime mieux, cétse jeune urre eft attachée intérieurement au fommet du pédi- cule, & rabattue en dehors dans route fà lon- gueur en forme de tuyau, autour du pédicule ; de forte que la furface qui doir devenir inté- rieure eit alors extérieure, comme nous allons le voir. A mefure que l’accroiffement fe développe , que le pédicule s'alonge , l'urne fe retourne comme un gand , fon foinmet rent:e en dedans, la partie tubulée fe relève peu à peu par fa bafe, par l'en- foncement fuccefif du fommet, qui enfin en de- vient la bafe, & les bords roulés fur eux-mêmes forment un petit bourelet qui conititue l’orifice de l’urne. Pendant le cours de cette opération la portion du périchet qui doit donner naiffance à l'urne, s'élargit & fe raccourcit, & je foup- çonne que c’elt à ce rerournement qu'eft due la for- mation de l’apophyf: ou du léger renflement qu’on apperçoit à la bate des urnes, & qui devient un des principaux caraétères de ce genre. Ces urnes font très-finement ciliées à leurs bords, recouvertes par une double coëffe. L'in- térieure eft life, membraneufe, d’un blanc jau- pâtre , de même forme, mais plus petite que l’ex- térieure avec laquelle elle tombe , & à laquelle elle eft attachée intérieurement pat fon fommet. La coëffe extérieure eft grande, d’abord obton- gue , lancéolée, étroite, enfuite ovale & renflée à l'époque de la maturité, plus longue que la capfule, chargée de poils fins, foyeux , luifans, couchés ,touffus, & prolongés au-delà des bords de cette coëffe; ce qui la fait paroitre comme laciniée à fa bafe. Sa couleur eft fouvent d'un PER jaune doré au fommet, foyeux & argenté à la bafe. L-s individus qu’on regardoit comme femelle ont leurs tiges terminées par de petites rofettes de feuilles , formant dans leur centre une forte de petir godet, compofée de folioles très-rappre- chées , minces, larges, prefque tranfpæentes, terminées Ja plupart par une pointe très-fine, toutes imbriquées de couleur rougeatre ou pur- purines. Du ceïtre de cette rofette poule très- fouventune nouvelle tige, qui paroît plutôtn’étre que la continuation de [a première , terminée par une nouvelle rofette, de nouveau prolifère; ce qui fait paroitre les riges comme articulées. (PV. v.) La variété A diffère de cette plante par fes tiges plus courtes, quelquefois remifiées, en deux ou trois tiges fertiles. Ses feuilles font plus petites, plus courtes, roides, réfléchies en dehors par leur fommet. Les capfules font plus petices , les coëffes plus alongées , moins renflées. Ces plantes croiffent partout, dans les forêts , fur les rochers, & dans les terrains incultes, un peu ombragés , humides & froids. Elles font bien plus abondantes dans les pays du Nord que par- tout ailleurs. (F.v. ) Les animaux ont fouvent appris aux hommes lufage qu’ils pouvoient faire des productions na- turelles. L'écureuil conftruit avec le polytric fa demeure fphérique ; plufieurs oifeaux en compo- fent leur nid. L’ours, habitant des pays froids, s'en forme une efpèce de lit dans lequel il dort une partie de l'hiver, & où il place fes petits. Les Lappons l'ont imité en fe formant avec le po- lytric femelle des lits tendres & chauds. Ils en arrachent des pièces de trois ou quatre aunes, en couvrentlaterre, s'étendent deflus, & fe recou- vrent avec la même mouffe; mais ils rejettent le polytric mâle, dont les capfules occafionnent des démangeaifons infupportables. On en fait auñi des tapis; on en remplit les toiles des paillaffes. 1l fert encore à faire des balais & des brofes. On attribue aux polytrics les mêmes propriétés qu'aux capillaires. [ls paflent pour incififs , fudo- rifiques ; mais on n’en fait plus aujourd’hui aucun ufage, & nous doutons beaucoup de l'efficacité de leurs vertus comme plantes médicinales, 2. PERCE-MOUS£E pilifère. Polysrichum pili- ferum. Potytrichum caulibus fimolicifimis ; foliis lineari- bus, integerrimis ; apice piliferis. (N.) Polytrichum (piliferum) , carfulé paralleliripedé; foliis integerrimis , piliferis ; caude fimplici. Schreb. Spicil. pag. 74. Polytrichum (pilofum) , furculo fimpliciffimo ; JT Æ PeE R 17 fodiis piliferis ; linearibas , tategerrimis; capitulis obliquis , tetraedris. Neck. Meth. 123. Polytrichum quadrangulure minus , juniperi foto pilofis. Dillen. Mufc. 426. tab. ç4. fig. 3. Polycrichum commune y , pilofum. Weis. Plant. Cryptogam. pas. 172. — Linn. Spec. Plant. vol. 2.1pas.i673.ne. 1. Var. y. Mufcus medius, foliis juniperinis glaucis, non ferratis , in longum & carefcentem pilim definenti- bus ; capitulo terragono ; calyperä tomentofä , rubrà, Mich:l. Gen. 109. n°. 2. Mnium salyptris villofs , foliis ferratis , pilo arif- taiis , capfulis quadranguiis , infidentibus difco. Hall. Helv. vol. 3. pag. Si. n°. 1856. Mufcus capillaceus, flellatus ; prolifer. Vaillant. Botan. Parif. tab. 23. fig. 7. — Tourn. Inft. R.° Herb. $51.— Lamarck. [lluftr. Gener. tab. 874. fig. B. C. D. (Fos femin. ex Vaillant.) Mila. Cette efpèce eft trop bien diftinguée de la pré- cédente pour ne la regarder que comme une va- riété, malgré les rapports qu’elle a avec elle. Ses feuilles bien certainement ne font point denticu- lées, & chacune d'elles eft terminée par un poil fétacé, très-long , blanchätre , caraétères qui lui fonc particuliers; d'ailleurs elle eft bsaucoup plus petite , & fes tiges ne font jamais ramenfes. Ses racines font menuss, fibreufes; fes tige ont à peine un pouce ou un pouce & demi de haut, glabres, tres-fimples, nues à leur bafe, gar- nies de feuilles imbriquées , réunies autour de la tige en un petit fafcicule evale, & formanc par leurs fommets rapprochés une petite touff: de poils qui enveloppe la bafe des pédicules. C:s feuilles font linéaires , roides, droites ; très-antières à leurs bords , un peu obtufes à ieur fommet, ter- minées par un long poil blanchatre, qui, à la loupe, paroit tranfparent & articulé. Les pédicules s'élèvent du centre des feuilles, à l'extrémité des tiges. [ls font rougeâtres, fins., longs d'un demi- pouce , terminés par des capfulss affez femblables à celles de la variéré À de l’efpèce précédente, mais un peu plus étroites; les coëlfes font très-fou- vent rougeâtres à leur partie fupérieure, & d’un blanc rouffitre inférieurement. Les urnes font fort courtes, penchées après la maturité. Cette plante croit dans les lieux flériles & arides des forêts, dans les bruyères, &c, (F7. w.) 3. PERCE-MOUSSE des Ales. Polysrichum alpi- num. Lion. Polytrichum raule ramofiffimo , pedunculis termi- nalibus. Lion. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1573. — Œder. Flor. Dan. tab. 296. — Gunn. Norveg. n°. 815. — Web. Spicil. 39.— Lam. Flor, franç. vol. I. pag. 43.n°. Il, Pa8- 43 Y à 172 PER Polytrichum furculo ramofifimo , fe:is ter ninal:- bus , capitulo ovato , obliguo. Necker. Meth. 120. Bryumn foliis ferratis, canfulis ovatis, baft turbi- na:is. Hall. Helv. n°. 1800. tab. 46. fig. 6. Po’ytrichum alpinum , ramofum , capfulis è fummi- rate ellipricis. Dillen. Mufc. 427. tab. 54. fig. 4. Cette efpèce fe diftingue des autres par deux caractères particuliers; fes tiges font très-rameu- fes, fes pédicults terminent chaque rameau, & ne font point fitués latéralement, comme dans le potytrichum urnigerum. Ses racines font fines, cour- tes, capillaires, d’où s'élèvent destigesrameufes, hautes d’un à deux pouces, garnies de feuilles étroites , aiguës & d’un vert foncé. Les pédicules fortent du centre de ces feuilles, à l'extrémité des tiges. Ils fupportent des urnes ovales, légé- rement inclinées, dont l'opercule eft conique, & Ja coëffe tiès-velue. Cette plante croît dans les Alpes, en Suiffe, en Allemagne & dans les départemens méridionaux de la France, 4. PERCE-MOUSSE urnigère. Polysrichum urni- gerum. Linn. Polytrichum caule ramofifimo , pedunculis axilli- rius, Linn. Spec. Plant. vol. 2. p. 1573. — Leers. Herborn. p.232. n° 810. Polytrichum furculo ramofifimo , fetis lateralibus 0 j fil » » car itulo ereëto , acuminato. Necker. Method. 120. nez Polytrichum (dubium) , caule ramofo , capfulis oblongis , pedunculis lateralibus , foliis cartilagineo- Jérratis. Scopol. Carn. édit. 1. p. 136.n°.4.édit. 2. n°. 1291. fecundhm Weberum. Bryum caule ramofo , ex alis florigerum , foliis fer- ratis , capfulis cylindricis. Hall. Helv. n°. 1801. Bryum caule ramofiffimo , pedunculis axillaribus, ca- lyptrifque pilofis. Necker. Gallop. 462. n°. 20. Polytrichum ramofum , fetis ex alis urnigeris. Dillen. Mufc. 427. tab. ss. fig. 5. Mafcus ramofus , ereétus ; calypträ villofa. Vaiïll. Paris. 131. tab. 28. fig. 13. Polytrichum axillare. Lam. Flor. franç. vol. 1. p. 43. n°. III. Cette mouffe , par le même caractère qui la dif- tingue de fes congénères, fe rapproche des kyprum, ayant comme eux des tiges rameufes & des pédi- cules placés latéralement fur les raneaux & dans l’aiffelle des feuilles; malgré cela elle offre les autres caractères des polytrics , & ne peut en être féparée. D'ailleurs, elle ne s'étend pas , comme les Aypnum , en longues tiges prefque farmenteufes & couchées. RER Ses racines font grêles , capillaires ; fes tiges, droites , hautes d'environ un pouce ou deux , nues ou prefque nues à leur bafe , fimples , fe divilent enfuite en plufisurs rameaux alrernes , garnis de feuillzs courtes , étroites aiguës, glabres, éparfes, un peu denticulées felon Haller, rapprochées des tiges, ou s'ouvraut prefqu'en étoile , d’un vert agréable , un peu foncé ; les inférieures fonc plus larges & d’un vert jauratre. Dans les jeunes indi- vidus les tiges font fimples , le pédoncule eft rer- minal 3 :l devient latéral à mefure que les tiges s’aiongent , fe ramifient , & parvient à la hauteur de deux ou trois pouces , d'un rouge pourpre, fili- foime ; le périchet eft rouffatre , un peu aigu. La caplule eft ovale, cylindrique , rouffe, d'abord droite , puis oblique , & enfin courbée par fa bafe : l'urne n'a point d’apophyfe fenfible ; elle eft ciliée & garnie à fon orifice d'un petit anneau en forme de bourel:t, & recouverte par un opercule mem- | braneux , blanchätre. La ccéffe eft velue , de cou- leur jaunatre , blanche à fon fommet. Les individus qui portentles fleurs dites f#melles, font fimples , hauts de deux pouces environ, garnis de feuilles très - rapprochées, les inférieures éta- lées , les fupérieures rapprochées de la tige, & les terminales très-ferrées , plus larges, ouvertes en étoile , formant dans leur centre une efpèce de petit godet de couleur rougeitre , point prolifère, & plus petit que dans la perce-mouñe commune. Cette plante , quoiqu'un peu moins commune que la première efpèce, croit partout dans les bois & dans les terrains fablonneux & ftériles. ( V.w.) $- PERCE-MOUSSE capillaire. Po/ytrichum capil- dare. Polytrichum foliis fubovatis, integris ; calypträ villofifimé , aurea. Cette mouffe a de très-petites racines capillaires, d’où naiffent des feuilles toutes radicales , difpo- fées en petites rofettes ; elles font glabres , ovales, un peu aiguës, petites , épaifles , très-courtes; de leur centre s’élèvent des pédicules fimples, capil- laires, tranfparens, rougeatres, cylindriques , munis à leur bafe d’un périchet en gaine, prefque fubulé. La caplule eft recouverte d’une coëffe femblable à celle des autres efpèces de ce genre, mais chargée de poils plus longs, très-abondans , d’unjaune doré & un peu rougeatres au fommet. L’urne eftpetite , à peine renflée à fa bafe , garnie à fon orifice d’un petit bourelet légérement velu. Cette plante vient du citoyen Michaux. J'ignore fon lieu natal : je la foupçonne originaire de l’Amé- rique. ( . f.) Elle approche un peu, par fon port, du mnium polytrichoides. Je ne connois point les in- dividus auxquels on donne le nom de femelles. 6. PERCE-MOUSSE pygmée, Po/ytrichum nanum. Weis. PER T a i Podyerichum capfulé cyliniricé, ereéta ; fereulis bre ? EU # en J viffimis , foliis Jérrulauis. Weis. Plant. Cryptogam. p.173. — Leers. Herborn. p. 232. n°. 811. Polytrichum caule fimplici , capfulé cylindricä, fo- liis ferratis, Scop. Flor. Carn. p. 134 n°. 1. Polytrichum “aloefolium. Id. Carn. édit. 2, n°. 1290. Polyirichum parvum ; aloes folio ferrato , capfulis oblongis. Diilen. Mufc. p.429. tab. 55. n°. 7. Polytrichum minus, capfulis fubrotundis , calypträ velut lacerà coronatis. Hall. Enum. Helv. p. 107. n°: 4. Mnium ( polytrichoides ) , ca/yptré villofa. Linn. Spec. Plant. vol. 2. p. 1577. n°. 13. var. 6. Mnium calypträ villofä, acaulon ; foliis ferratis , capfulis cylindricis ; ereütis. Hall. Hift, Helv. p. 51. n°01937. Adianthum aureum , medium , inericetis proveniens. Vaill. Botan. Parif.p. 131. tab. 20. fig. 11. Mufcus adianthi, aurci facie, humilis ; capitulo ro- tundo, turgido ; calypträ villofä. Buxbaum. Cent. 1. p. 43. tab. 63. fig. 1. Polytrichum ( mnioides ) , acaule , foliis ftrru- latis ; capiculis adulris ; ercétis , fubeylindricis. Neck. Method. 123. Maium polytrichoides. Lam. Flor. franc. vol. 1. p.40.n°. 1262.— Venrenat. Dicf, Encyclop.p.204. Var. A. Polytrichum nanum , capfulis fubrotundis , galeritis ; aloës folio non ferrato. Dill. Mufc. p. 428. tab. 55. fig. 6. — Weis. Cryptog. p. 175. Polytrichum caule fimplici , capful& fubrotundä , fo- diis integerrimis. Scop. Flor. Carn. p. 134. n°. 2. Mnium acaulon , calypträ villofi , capfulà cylin- dricä , foliis integerrimis, Hall. Hift. Helv. vol. 3. p. 41. n°. 1838. Maium (polytrichoides ), capfulä villofa. Lino. Spec. Plant. vol. 2. p. 1576. n°. 13. var. &. — Id. Flor. Suec. 2. n°. 983.— Pollich. Pal. n°. c90. — Doœrr. Naff. 306. Mufeus capillaceus minor ; calyptä tomentofä. Tourn. Inft. R. Herb. 552. — Vaill. Bot. Pari. P- 131. tab. 26. fig. 15. Muftus coronatus , rigidus , minor & humilior ; ca- pitulis villofis, brevioribus. Morif. Hift. 3. p. 630. Î 15. tab. 7. fig, 7. B. Polytrichum acaulon , capillaceum ; capfulis cy- linaricis. Dillen. Mufc. 434. tab. 55. fig. 12. J'ai annoncé , en traitant du caractère de ce genre , qu'en le fondant particuliérement fur les coëffes velu:s de Ja capfule , il étoit néceffaire de P 159 {rappeler rlufficurs efsèces déil ment'onnées dans les mnies. Celle-ci fe trouve du nombre : eile fe fair remarquer par de petites rofetres de feuilies acaules , par des pédicules affez courts, par fes capfules courtes & fes opercules très-aiguës. Ses racines font fibreufes , capillaires , courtes ; elles produifent une petite rofetre de feuilles fer- rées , ouvertes en étoile , prefque linéaires , légé- rement carénées , un peu épaifles, prefu’obrufes, soides , d’un vert obfcur , fouvent plufieuws en- femble fur les mêmes racines , & légérement den- ticulées à leurs bords dans cette première variété. Du milieu de certe rofette fort un pédicule d’en- viron un pouce de long , blanchatre à fa bafe , & d'une teinte rougeâtre vers fon fommet : fa partie inférieure eftenveloppée par un périchec en forme de gaîne , qui y adhère fortement. La caplule eit courte , renflée, un peu ovale , aiguë , recouverte d’une coëffe couverte de poils rouffâtres, un peu uifans , dominée par une pointe obtufe , dont les bords infsrieurs dépaflent l'urne & font comme déchiquerés. L'opercule eft en forme de petite calotte bombés , qui s'élève en forme de pointe pyramidale, fe détache à: tombe avec la coëffe. L'urne reflembie à un ovale tronqué , rougeatre fur fes bords , remplie d’une pouflière abondante, d'un vert Jaunatre. L'individu regardé comme femelle, plus petit que lesaurres, a les feuilles caraétérifées demême, un peu plus larges à leur bafe , ouvertes en ro- fetres , dans le centre defquelles fe trouve un petit bouton foliacé , d’un rouge vif. La variété A diffère de la précédente par fes pé- dicules plus courts & par fes feuilles entières à leurs bords. Dans la variété C , les capfules font plus étroi- tes , les feuilles un peu plus aiguës. Ces différentes plantes naiffent dans les lieux fecs , un peu fablonneux , fur le revers des collines; elles fleuriffent dans l'hiver & au commencement du printems. 7. PERCE-MOUSSE bryoide, Po/ytrichum bryoi- des. Weis. Polytrichum caule ramofo , pedunculis breviffimis , fparfis ; calyprris fursum pilofis. Weis. Plant. Cryp- togam. p. 175. — Scop. Flor. Carn. p. 136. n°. $. var. &. É Polycrichum apocarpon , var. #. Scop. L. C. & édit. 2. n°. 1292. Polytrichum bryoides, var. «, ffriatum. Weis.L.C. Polytrichum bryt, ruralis facie, capfulis feffilibus , majus. Dill, Mufc. p.430. tab. ÿ5. fig. S. Polytrichmm capfulis fubrotundis , pediculis brevif Î4 PER finis , nf éentibus ; calyptré ffriatä ; arboreur , ra- mofum & majus, Haïl. Enum. Helv. p.108. n°, 5. Poldytrichum caritulo laterali , ovato , _ ; foliis integer rrimis , exappendiculatis , primordiaitbus, gemmofrs. Neck. Method. 12r. Polytrichum de a md ae Linn. Flor. Suec. 869. 987. — Dalib. Paris. 314 Polytrichum. Schreb. Spic. 74. Bryum (friatum) , antheris fubfiffilibus, fparfs ; calypiris friatis farsümve riléfis. Spec. Plant. vol. 2 p-1$79.0 °.2. — Reyg. 2.p. 162.— Neck. Ga Ilop. 461. — Poliich. Pal. 996. — Dorr. Naf. 279. — Œder. Flor. Dan. tab. 537: fa. 3. — Lam. Flor. franç. vol. 1. p. 44. n°. 126$. Il. — Jd. Encyc!. vol: 1. p. 490. — Leers. Flor. Herborn. p. 157. 1°. 850. Bryum feris breviffimis , alaribus ; calyptris vil- dofis S :COr RAP Flailer. Hift. Halv. vol. 3. P. 42. K°. 1799. var. &. Muifcus apocarpus , arboreus , ramofus. Vaill. Bot. Paril.p:129.-n°. 6. tab. 25. fig. e5: Mufcus capillaceus , ramofus ; capitulis pluribus caulibus adharentibus. Tourn. init. R. Herb. ST. — Vaill, L. C. tab. 25. fig. 6. Var. A. Polytrichum bryi, ruralis facie; cap se Jefilious , rminus. Dill. Mufc. p.431-tab. 5.3 — Linn. Spec. Planc. L. C. var. 6. — Weis. (RATE Polverichum capfulis fisrotundis pediculis brevif- Amis, infidertibus ; calyptré ffriatä ; arboreum & ter- refire, minus, ramofum & breve. Hall, Enum. Helv. p. 108. n°. 7. Eryum fetis brevifimis , alaribus ; calyptris villofs, conicis. Hall, Hi. Helv. n°. 1799. Var. æ. We = capillaceus , minimus , acaulos ; catypträ ffriara. Vaill, Bot Parif. p. 130. n°, 10, tab. 27. BY 10. Mufrus hamilis tectorur , fubfu fous ; DE bre- vibus , pileolis ereétis, pedunculis curtis. Morif. Hift. Oxon. vol. 3. p. 629 n°.13. ff. D 6. Hg. 13. D. Poly bryoides; capillacezm. Weis. Plant. Cryptog. p. 177. * Polytrichum caule ramofo , pedunculis longiortäus, Parfs ; cs firsim pilofis. Scop. Flor. Cara. p. 136. n°. 5: var. 6. Po! .—. capi!laceum, erifbum ; calyptris acutis, pilofifémis. Dil. Mufc. p. 433. tab. 55. fig. 11. — Necker. Method. 122. vat. ” — Pallich. L. C. y. — @der. Flor. Dan. tb. 648. fig. 1. Polytrichum capfulis oblongo - rotundis Ê calyptris pilofulimis. Hall. Énum. Helv. p. 108. n°. 6. Bryum (friatum ), aucerie [15 ejilibus, fourfis; PER calyptris flriatis fursämve pilofis. Linn. Spec. PI L. C. var. y. Bryum fecis breviffimis, alaribus; calyptris cylin- dricis, villofifimis, Hall, "Hift. Helv. vol. 3. p. 42. n°. 1798. Maufcus capillaceus , res calypträ villofi. Vaill. Botan. Parif. p.433. n°. 11. cab. 27. fig. 9. C. Polytrichum capfulis pass foliis brevibus, reélis, carinatis. Dillen. Mufc. 432. tab. 5 5. fig. 10. Cette efpèce, qu’on a fait pafler alternative- meñt des polytrics dans les brys, felon les idées que l’on fe formoit fur le caractère effentiel de ces deux genres, nous paroït devoir appartenir aux polytrics, ayant la coëffe velue, & d’° aprés ce que nous avons expofé plus haut relativement à ce ca- rattère. Elle fe diftingue aifément à fes tiges courtes, rameules , réunies en gazon (SU & à fes pédi- cules très-courts, aini qu'à | ie de fes cap- fules, {triés & couverte de poils redreflés. Ses tiges varient dans leur longueur & leurs ramifications : elles ont affez communément de quatre à huit ou dix lignes de long, divifées en ramzaux très-courts , tantOt épais, taNLÔT ie affez droits, ramaflés en gazon & chargés de feuilles ferrées, imbriquées, lancéolées, poin- tues, plabres, d’un vert foncé, & comme crépues dans leur vieilleffe : on apperçoit fouvent fur les jeunes feuilles & à leurs bords quelques poils blanchitres. Les feuilles fupé rieures s'ouvrent en étoile, & de leur centre s Lee un pédicule très- Sue qui varie pour la longueur, & à depuis une jufqu’à trois lignes; un peu jaunâtre , terminé par des capfules d’un blanc Jaunatre, iecouvertes d’une coëffe conique, membraneufe , ftriée longi- tudinalement, & couverte de poils roides, épars, un peu écaïtés, & relevés vers le fommet de certe coëffe : ces poils font bien moins abondans que dans les auires efpèces; ils m'ont paru caducs, étant plus nombreux fur les jeunes capfules que fur les anciennes. Les urnes font droites. termi- nales; quelques-unes prefque latérales, garnies à leurs bords de cils affez longs, & d'un opercule Jaunârre, aigu. D’après la remarque de Weis , les poiis de la coëffe tombent pendant l'été, & les itries ne paroïffent qu'après Ja chute de ces poils: ces flries ne feraient alors formées que par l'infer- tion des poils, Poe réguliérement fur une fuite de lignes longitudi nales. Nous avons déjà indiqué l'origine des variétés citées aux lettres A, B, C; quelquefois les pédi- cules four fi courts, qu "ils font rout-à-fait cachés par les feuilles, &alors la caplule paroir fefile. lanres croient abondamment fur les vieux Ces o murs, les rochers & 125 arbres, où elles. forment , PEER ouvent des gazons épais & ferrés, d’un vert nei- jâtre, ( V.v.) On les rencortre en fleurs dans les tems hurnides au printems & en automne. *X Efpèces qui ne me font point connues. * Polytrichum (magellanicum), caule fimplici, foliis fubularis, canaliculatis, cartilagineo-ferratis. Linn, f. Suppl. p. 449, Cette efpèce eft très-voifine du polyrrichum com- mune ; elle n’en d'ffére que par fes feuilles cartila- gineufes & dentées à leurs bords dans les indivi- dus males & femelles : ces derniers font également prolifères. Cette moufle croit au détroit de Ma- gellan. * Polytrichum ( convolutum ), caue foliofo, fo- liïs involuris, fubulatis, glabris ; pedunculo filiformi, brevi; calypträ villofä. Linn. f. Suppl. p. 449. Cette moufle eft couverte dans route {à lon- gueur, de feuilles glabres, fubulées, roulées fur elles-mêmes à leurs bords. Le pédicule eft fili- forme, très-court. Elle s'élève à la hauteur de huit à neuf pouces. On la trouve à l'Iis-Bourbon. * Polytrichum (juniperinam), furculo fimplici, rolifero; foliis lineari-lanceolatis, integerrimis, mu- 10 J GT 9 HE Pie cronatisÿ capfulis oblongis, tetraedris; calvyntris vil- SJ le | d JE lofis. Œder. Fior. Dan. tab. 295. Ses tiges font, comme dans le polytric commun, prolifères, garnies de feuilles entières à leurs bords, linéaires, lancéolées, très-aiguës, mucro- nées ; les caplules quadrangulaires, la coëffe velue. Aiïnfi elle paroït tenir le milieu entre le polytrichum commune, dont elle diffère par fes feuilles nonden- ticulées, & le po/ytrichum piliferum , duquel elle fe diftingue par fes feuilles mucronées & non ter- minées par un poil fétacé. * Polytrichum (aloïdes), furculo fimplici, foliis lanceolatis, apice ferrulatis, capfulis cylindricis, calyptris villofis. Hedwig. Cryptog. 2. pag. 40. tab. 14. Cette mouffe me paroît être une des variétés du polyrichum nanum , dont les capfules font un peu obiongues, cylindriques, & non arrondies. Le fommet des feuilles eit moins denticuié. * Polytrichum (hercynicum), furculo fubfim- plici, foliis lanceolatis, carnofis; capfulis erectis, u'ceolatis; calyptris interruprè villohs. Hedwig. Crypt. 2. p. 45. tab. 15. Quelquefois les tiges font rameufes, les feuilles charnues & Jancéolées , les capfules droites & les coëffes couvertes de poils interrompus. Elle pa- roit avoir quelques rapports avec notre polysrichum bryoides. (POIRET. ) 24 178 PER PERCI-NFIGE, Leucoium. Genre de plantes monocotylédones, de la famille des narciffes, qui a de très-grands rapports avéc es palañihkas, qui comprend des herbes affez petites, munies de fleurs blanches , liliacées, la-plupart indigènes à l'Europe, & dont le caraétere effentiel eff d’avoir: Une corclle campanulée, à fix divifions prefqu'é- gales, épaiflies à leur fommet, renfermées dans une frathe membraneufe ; une fligmate en maffue ; une capfule inférieure, à trois loges, à trois valves po- 1 4 > 3 lfpermes. J CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Une ffathe membraneufe, oblongue, ob- tufe, comprimées, s’ouvrant longitudinalement par un de fes côtés , tenant lieu de cali ce 2°. Une corolle campaniforme , ouverte , par- tagée en fix découpures planes, ovales, réunies à leur bafe, un peu redreflées , & épaittes à leur fommet. 3°, Six étamines, dont les filamens, fétacés, très- courts , font terminés par des anthères obtufes, oblongues, droites & quadrangulaires. 4°. Un ovaire inférieur, un peu arrondi, fur- monté d’un ftyle obtus, en forme de maflue , ter- miné par un figmate droit, fétacé , aigu, plus long que les étamines. Le fruir confifts en une capfule turbinée, à trois valves, à troïs loges qui renferment un grand nombre de femences arrondies. Obférvations. Ce genre ne diffère du galanthus que par des caractères médiocres, & cependant affez tranchés pour qu'il puifle en être féparé. Dans le ga/anthus, les divifions intérieures de la corolle font courtes, échancrées en cœur, épaiffes ; le ftyle n’eft point renfléen maflue à fa partie fupé- rieure, tandis que, dans le genre dont il et ici queftion, les découpures de la corolle font toutes entières, & les intérieures ne font que très-peu inférieures en longueur aux extérieures. Quant au ftyle, une feule efpèce, le /eucoïum automnale, Va fiiforme ; il eft, dans les autres, renflé en maffue. Ces plantes fonr petites, & ont peu d'éclat. E x SE E LE 1. PERCE-NEIGE printanière. Leucoium verium. Lino. Leuccium fpathä urifiorä, ffylo clavato. Linn. Spec, PI, vol. 1. p. 414. — Mill. Diét. n°. 1. — Jacq. Auftr. tab. 312. — Scop. Carn. 2. n°. 302. — Moœnch. Haff. n°. 231. — Martufch. Sil. n°, 229. — Knorr. Delic. 1. tab. S. 15. n°, 1. — PER Dœrr. Naff. p. 142. — Lam. Flor. franç. vol. 3. p. 499. n°. 1099. I. — Id. Illuftr. Gen. tab. 230. fig. 1.— Roth. Germ. I. p. 144. 11. 378. — Hoffin. Germ. 114. 170 #£ Galanthus uniflorus, petalis fubaqualibus. Hall. HélvAn?.1252: Leucoium. Hort. Cliff. 135. — Hort. Upl. 74. — Roy. Lugd. Bat. 35. Leucoium bulbofum , vulgare. C. Bauh. Pin. 55. — Rudb. Elyf. 2. p. 95. fiz. 1. Leucoium bulbofum. Cluf. Häft. 1. p. 169. Narciffus. VII. Matthioli, Camer. Evit. 957. — Dalech. Hift. p. 1525: Leucoium bulbofum, hexaphyllon. Dodon. Coron. p.202. — Îd. Pempt. 230. Leuconarciffolirion paucioribus floribus. Lobel. [C2 Narciffo-leucoium vulgare, Tourn. Inft. R. H. Qu Ce Leucoium bulbofum hexaphyllor , cum unico flore, rarius bino. J. Bauh. 2. p. 590. Viola alba, bulbofa Fafchii. Daiechamp. Hift. vol. 2. p. 1527. Leucoiim bulbofum pracox, majus. ? Cluf. Stirp. Pann. pag. & tab. 180. Cette plante a vne racine bulbeufe, arrondie, d'où s'élèvent pluñieurs feuilles planes, un peu élargies, obtufes, plus courtes que les tiges, très- glibres, d'un vert foncé. Ses tiges font hauies d'environ fix à huit pouces, nues, fillonnées, lies, médiocrement anguleufes, te minées par une, quelquefois deux , très-rarement trois fzurs blanches, penchées, foutenues par des pé’oncules minces, fortant d’une fpathe alongée, étroite, blanchäâtre, particuliérement fur fes bords, &z qui s'ouvre longitudinalement à un de fes côtés. La coroile eft campanulée, divifée, prefque jufqu'à fa bafe , en fix découpures ovales, élargies dans Jeur milieu, rétrécies à leurs extrémités, obtufes à leur fommet, où eiles font d'une fubitance plus épaifle, un peu verdatres. Les étaminss, pus courtes que la corolle, ont leurs filamens inférés chacun fur uue glande que forme Îa partie de la corolle qui recouvre l'ovaire. Leurs anthères font longées & jaunâtres. L'ovaire eft prefque globu- ; fuppate un ftyle a ba alongé en mañue, & terminé parunfl & pointu. Le fruit cit une capinle € poire , à trois loges qui renferment d attachées fur le placenta par des pédicules courts. a Fes PRES (= alitotime el SE ante a une odeur agréable, z Île de l’anbe-#pine.: Elle croît naturelle Cetté pl blable à ce ment dans les prés humides & couverts, au pied FER des montagnes, en Suiffz, en Îtalie, en Allema- gue : elle eft peu cultivée dans les jardins 5 à raifon de la petitefle de fes fleurs & de leur petit nom- bre. x Elle fleurit dès les premiers jours du prin- tems & méme plus tôt. Sa racine palfe pour émé- tique & réfolutive. 2. PERCE-NEIGE d'été. Leucoium affivum. Linn. Leucoium fpathäâ multiflorä, ffylo clavato. Linn. Spec. PI. vol. 1. pag. 414. — Mill. Diét. n°. 2. — Jacq. Auftr. tab. 203. — Scop. Carn. édit. 1. pag. 231. — Lam. Flor. franc. vol. 3. pag. 499. n°. 1099. II. — Id. Illuftr. Plant. 230. fig. 2. — Hoffm. Germ. 114. Leucoium bulbofum majus, feu multiflorum. C. Bauh. Pin. 55. — Magnol. Botan. Monfp. 153. Leucoium bulbofum , ferorinum, majus. 1. Cluf. Hit. 1. p. 170. Leucoium bulbofum, muliflorum.Tabernem.100$. Polyanthemum. Renealm. Spec. 99. tab. 100. Narciffo-leucoium pratenf?, multiflorum. Touïn. Inftir. R. Herb. 387. / Leucoïum bulbofum , polyantherum, tardius fla- rens, floribus minorious. J. Sauh. 2. p. 592. Leucoium buibofum, polyanthemum. Dodon.Pempt. 230. 5 Leuconarciffilirion pratenfe, vernum. Lobel. Icon. L 22 Leucoium balbofim, ferotinum, majus. Cluf. Stirp. Panr. p.184. Icon. A. Narciffo-leucoium pratenfe, multiforum ; flore pleno. Tourn. Int. R. Herb. 387. Leucoium bulbofum ; ferotinum, mojus, multifo- rum ; floribus plenis. H. Lugd. Bar. Cette efpèce, affez femblable à la précédente, mais plus forte , plus élevée, s’en diltingue en ce que fa fpathe contient toujours un plus grand nombre de fleurs, & que d’ailieurs elle fleurit plus tard que la première efpèce. Ses racines font bulbeufes, affez eroffes:, arron- dies ; elles produifent des feuilles toutes radicales, pluscourtes que lestiges, d’un vért pâle, planës,un peu larges , relevées fur le dos en forme de carêne, füurtouc à leur bate; chtufes & arrondies à leur fomainet. Les tiges fonc hautes d’un pied & plus; ciles fe terminent parun bouquet de fleurs blanches qui fortent d’une fpathe ovale ; alongée , aiguë, qui s'ouvre latéralement. Les pédoncules, plus longs que les fleurs, font cylindriques, pendans, iré- gaux. La corolle ef divifée en fix découpures s-profondes, inégales, ovales, cbtufes, vei- s, & épaifles à leur fommet; elles renfer- ment les étamines, dont les anthères font de la i meme PER même longueur que les filamens, & s'ouvrent à leur fommet. Le ftyle elt grêle, mais terminé en maflue. L'ovaire elt à trois côtes, un peu globu- leux, & fe convertit en une capfule grofle, pyri- forme, verdatre. Ces fleurs paroiffent, les unes après les autres, à la fin du printems ou au com- mencement de l'été; elles fe montrent trois ou quatre à la fois, & ainfi fuccelivement pendant environ trois femaines. Cette plante 2 une odeur affez agréable. Elle croît naturellement dans ls prés couverts, en Suiffe , en Allemagne , dans les départemens mé- ridionaux de la France, aux environs de Mont- pellier. Quelques botaniftes, tels que Magnol, Gouan, ont fait de cette efpèce une variété de la précédente. x Cette plante préfente quelquefois des fl_urs doubles ou femi-doubles. 3. PERCE-NEIGE d'automne. Leucoium autumnale. Linn. Leucoium fpathä multiflorä, flylo filiformi. Linn. Spec. Plant p. 414. — Læflin. Iter. 136. — Kniph. Cent. 2. n°. 39. — Desf. Flor. atl. vol. 1. p. 281. — Poiret. Voyag. en Barb. vol. 2. p. 144. Narciffo - leucoium autumnale , capillaceo folio. Tourn. Inft. R. Herb. 387. Leucoium bulbofum , autumnale , tenuifolium. Cluf. Hif. 170. Ic. — J. Bauh. Hift. 2. p. 593. Ic. Leuco-narciffo-lirion minimum , autumnale. Lobel. Ic. 124. Tricophyllon. Renealm. Spec. 100. Ic. Leucoium bulbofum , minus, autumnale, Dodonai & Clufii. Dalech. Hit. vol. 2. p. 1527. Ic. Leucoium autumnale , bulbofum ; minimnm. Dod. Pempt. 230. Ic. — Gerard. Hift. 148. Ic. — H. Eyfter. Autumn. 3. p. 6. fig. 1. Leucoium bulbofum , autumnale. C. Bauh. Pin. 56. Cette efpèce eft très-diftinéte de fes congénères, ar {a fineffe , par fes tiges prefque capillaires , fes feuilles filiformes , fes fleurs petites, & même par l'époque de fa floraifon, qui n’a lieu que dans l’au- tomne. Ses bulbes font groffes , relativement aux autres parties de cette plante, enveloppées extérieure- ment par des tuniques écailleuies , minces , tran{- parentes, fcarieufes :elles pouffentquelquesfeuilles radicales , très-étroites , filiformes., prefqu'arron- dies, glabres , droites , un peu fubulées , plus courtes que les tiges , & qui fe flécriflent à l’e- poque de la floraifon, tellement que lorfque la plante a fes fl:urs un peu avancées , il n'eft pas rare de ne trouver aucun: feuille. Les tiges font très-fines , prefque capillaires, d’un blanc jaunatre, dtoites , fimples, nues, au nombre de deux ou Botanique. Tome VW. PER 157 trois fur chaque bulbe, haut:s de cinq à fix pouces, & dont la bafe eft environnée de gaines membra- neufes. D'une fpathe longue , étroite , aiguë, membra- neufe , carénée , fortent latéralement deux ou trois fleurs , rarement une feule , portées fur des pédon- cules penchés , longs ;"très-fins , inégaux. La co- rolle eit blanche , petite, campanulée, divifse en fix découpures prefqu’égales , elliptiques, obtufes, point renflées à leur fommer , comme dans les au- tres efpèces : elle contient fix étamines , dont les filamens font très courts , & les anthères droites, rapprochées , plus courtes que la corolle. Le ftyle eft fort grêle, point renflé à fon f.mmer, filiforme, & terminé par un fligmate fimple. L’ovaire eft ar- rondi , un peu ovale : il lui fuccède une capfule à trois côtés peu marqués , tronquée à fon fommet, à trois valves , à trois loges poiyfpermes. Cette plante croît en Efpagne , où elle fleurit en automne. Je l’ai rencontrée en Barbarie , en fleurs à la fin de l'automne , & même dans Phiver: elle étoit très-1bondante dans les claires-voies des forêts, où elle formoit des tapis très-étendus, aflez agréables pour la faifon. x (F.v.) (PoIREr.) PERCEPIER. Aphanes. Genre de plantes à fleurs incomplètes, de la famille des rofacées, qui a des rapports avec les alchimilla, & qui comprend des herbes très-petites, dont les feuilles font fimples, en gaine à leur bafe , les fleurs axillaires , glomé- rulées & fefiles. Le caractère effentiel de ce genre eft d'avoir : Un calice à huit divifions alternes , fort petites ; point de corolle ; deux femences enveloppées par le ca- lice. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice d’une feule pièce , tubulé , per- fiflant, divifé à fon bord en huit découpures courtes , dont quatre alternes , fort petites. Il n'y a point de corolle. 2°. Quatre étamines, dont les filamens font fu- bulés , très-petits , attachés au bord du calice & terminés par des anthères arrondies. 3°. Deux ovaires ovales , rapprochés, furmontés chacun d’un ftyle filiforme , inféré à la bafe des ovaires, terminé par des ftigmates fimples. Le fruit confifte en deux femences nues, gla- bres , ovales, acuminées, renfermées dans le ca- lice qui leur tient lieu de péricarpe , & dont l’ori- fice fe ferme après la fécondation. Z 178 PER Obfervations. Ce genre eff fi voifin, par fa fruc- tification , de celui des alchimilla, que plufieurs botanifies l'y ont réuni : il n’en diffère en effet que par le nombre des piftils : on en compte deux dans les aphanes , & un feul dans les alchimilla ; mais il arrive quelquefois qu’il manque un ovaire, ou plucôr qu'une des deux femences avorte dans le premier genre , & dès-lors fon caraétère effentiel n’exifte plus. La diftinétion entre ces deux genres difparoît donc fort fouvent ; ils fe rapprochent en- core par un autre caractère , qui eft d’avoir à la bafs de leurs feuilles une gaine ftipulaire qui em- braffe la tige ; néanmoins , comme l’aphanes a réel- lement deux ovaires , que ce n’eft que par accident qu'il n’en préfente quelquefois qu’un feul, on s’eft aflez généralement réuni pour le maintien de ces deux genres, & le citoyen Lamarck lui-même, qui d’abord les avoit fondus en un feul dans ce Dic- tionnaire , les a depuis féparés dans fes I//uffrations des Genres. ESPÈCES. 1. PErcErtER des champs. Aphanes arvenfis. Aphanes foliis tripartitis , laciniis trifidis ; pubef- centibus ; floribus glormeratis , axillaribus. Aphanes arvenfis. Linn. Syfk. Plant. vol. 1. p. 350. — Id. Spec. Plant. 179. — Hort. Cliff. 39. — Flor. Suec. 137. 143. — Roy. Lugd. Bat. 231. — Gronov. Virgin. 17.— Dalib. Paris. $3.—Pollich. Pal. n°. 169. — Mattufch. Sil. n°. 106. — Guen. Norv. n°. 1013.—De Neck. Gailob. p.91.—Doœrr. Naf. p. 46. — Lam. Ill. vol. 1.p. 348. n°. 1708. tab. $7. — 14. Dit. Encycl. vol. x. p. 78. fub no- mine alchim. arvenfis. — Œder. Flor.Dan.tab. 973. ro de Fruët. & Sem. vol. 1.p. 346. tab. 73. gs2. Alchemilla (aphanes) , hirfuta , foliis trilobis , dobis tri & biparaitis. Leers. Herborn. n°. 122. — Roth. Germ. I. 69. Il. 195. — Hoff. Germ. 56. — Desfont. Flor. ati. vol. 1.p. 145. — Wiild. Spec. Plant, vol. 1. p. 699. n°. 6. Aichemilla hirfuta , foliis trilobaris , lobis bi & tripartitis. Hall. Hely. n°. 1569. Alchemilla annua , minima, hirfuta, foliis infernè candicantibus. Morif. Hift. 2. p. 195. ff. 2. tab. 20. fig. 4. — Petiv. tab. 0. Scandix minor. Tabern. p. 96. Ic. Cherophyllo nonn'hil fimilis.C.Bauh. Pin, 1 ç2. Alchemilla minima , montana. Col. Ecphr. 146. Ic. — Tourr. Intt. R. H. ço8. Perchpier Anglorum. Lob! [c. 327. — Adverf. 324. Ic. — Gerard. Hift. 1594. Ic. — J. Bauh. Hit, 3. p. 74. Ic. — Dod. Ic. PER Alchemilla (arvenfis) , foribus digynis. Scop. Carn. édit. 1. p. 576. n°. 2. édit. 2. n°. 175. Cette plante eft fort petite, velue fur routes fesparties, droite , très-rameufe , garnie de feuilles aiternes, fort petites , divifé:s en deux ou trois lobes laciniées , embraffant la tige par leur bafe en forme de gaîne ; les ftipules, affez femblables aux feuilles , mais plus courtes & point lobées, font denrées à leur fommer. Les fleurs font fituées dans l'aiffelle des feuilles , fefiles , glomérulées , fort petites. Leur’ calice fe divife à fon orifice en huit dents obtufes , dont quatre alternes, trés-petites , velues , terminées chacune à leur foinmet par une petite touffe de poils foyeux. Quatre étamines font inférées par des filamens extrêmement courts vérs la partie fupérieure du calice. Les fligmates font en forme de tête. Cette plante varie felon les localités. Gærtner, Lamarck, Scopoli, y ont obfervé deux piftils : Leers, Desfontaines , n’en ont jamais vu qu'un. Parmiun affez grand nombre d'individus que j'ai recueillis aux environs de Soiflons , les uns avoient deux ovaires , d’autres n’en avoient qu'un, & c'étoit le plus grand nombre. Il arrive aufli, comme l'ob- ferve le citoyen Desfontaines , que trois de ces étamines avortent, & qu’une feule eft munie d’an- thères. Il refte donc à favoir maintenant fi c’eft par avortement que cette plante a des étamines & un piftil de moins , ou fi elle les acquiert par une forte de prolification. Quoi qu'il en foit, elle fera tou- jours reconnoiflable par fon port ; & chacun, d’après fes variations , fera fondé à la ranger parmi les alchimilla , ou à en faire un genre à part. On la trouve dans les champs , parmi lesblés, où elle fleurit vers la fin du printems. © (W.v.) (PoIRET.) PERDICIE. Perdicium. Genre de plantes à fleurs radiées , de la famille des corymbifères,, qui a quelques rapports avec les feneçons, & qui com- prend des arbriffeaux ou des herbes , toutes exo- tiques, à feuilles alrernes , prefqu'entières , & dont le caraëtère effentiel eft d’avoir : Un réceptacle nu , une aïgrette fimple, des fleu- rons divifés en deux languettes ou à deux lèvres ; un calice oblong , inégal, imbriqué. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Les fleurs font radiées. Elles offrent : 10, Uncalicecommun, oblong, imbriqué , com- pofé de folioles lancéolées ; les intérieures pref= qu’aufñ longues que la corolle. 2°, Une corolle radiée , formée de fleurettes hermaphrodites qui occupent le centre, & de fieu- rettes femelles à la circonférence, Les fleurettes hermaphrodites font rubulées , PER divifées à leur orifice en deux languettes ou deux lèvres; la lèvre intérieure eft bifide ; l’extérieure tridentée à fon fommet. es fleurettes femelles font étroites , linéaires, ligulées, divifées en trois dents à leur fommer, & deux autres petites à leur bafe. 3°. Cinq étamires dans les fleurettes herma- phrodites, dont les filamens font très-courts, fur- montés d’anthères cylindriques, tubulées , à cinq dents. 4%. Un ovaire dans les fleurettes hermaphro- dites, fort petit, muni d’un ftyle fimple, & ter- miné par un ftigmate bifide & obtus. es fémmences font folitaires, ovales, oblon- gues , couronnées par une aigrette épaifle, feihle, compofée de poils fins & fimples. Le réceptacle ei nu. Les fleurs femelles font privées d’étamines ; elles font d’ailleurs en tout femblables aux fleurs hermaphrodites par leur ovaire , leur ftyle & les fligmates. Obférvations. Ce genre contenoit quelques ef- pèces fi effenriellement différentes , que déjà plu- fieurs botaniftes avoient fenti la nécefité de les féparer en les réuniffant dans un genre particulier. Le perdicium femifloftulare de Lininé étoit dans ce cas, & plufieurs autres découvertes depuis, voi- fines de cette efpèce, & que des botaniftes mo- dernes avoient rapportées aux perdicium. Ven- tenat, dans les plantes qu’il a publiées du jardin de Cels, a formé du perdicium femiflofculare un nouveau genre confacré à Chaptal , fous le nom de chaptalia. Nous en parlerons dans le fupplé- ment, & nous y Joindrons d’autres efpèces que nous ne pouvons réunir aux perdicium. ESPÈCES. 1. PERDICIE de la Jamaique. Perdicium radiale. Lion. Perdicium floribus fubradiatis, calice exteriore te- traphyllo , caule fruticofo. Linn. Syf. Plane, vol. 3. pag. 837. — Lam. Illuftr. Gener. tab. 677. fig. 2. Tnula trixis. Amoœænit. Academ. vol. $. pag. 406. Trixis frutefcens , foliis nividis, ovatis , dentatis ; floribus comcfis. Brown. Jam. 312. tab. 33. fig. 1. Cette plante cÆïe le port d'un inula où d’un conyza, $es tiges font frutefcentes, garnies de feuilles alternes , pétiolées, ovales, lancéolées , Jégérement tomenteufes , dentées à leurs bords, rétrécies en pétiole à leur partie inférieure; les feuilles fupérieures font très-entières & prefque fefiles. Les fleurs font peu nombreufes, & for- LL rer PER 179 ment à l'extrémité destiges, des corymbes par leur rapprochement. Leur calice eft imbriqué, & pa- roit être prefque doubie. Le calice extérieur eft compofé de quatre folioles droites , lancéolées , de la longueur du calice intérieur. Celui-ci eft compolé de huic folioles égales. La corolle eft radiée, de couleur jaune. Toutes les fleurettes fofñt tubulées, monopétales , divifées en deux lèvres à l'orifice de leur tube; la lèvre extérieure eft plus large , plane, tridentée ; lintérieure eft partagée en deux. Toutes les fleurettes fe reflem- blent, tant celles des fleurs femelles que celles des hermaphrodites; feulement elles font plus grandes à la circonférence que dans le centre. Cette plante croit à la Jamaique. B 2. PerDicte du Bréfil. Perdicium brafilienfe. Linn, Perdicium floribus fubradiaris, calicibus fémplici- bus, caule herbaceo. Lins. Mant. 115. Cette plante a des feuilles radicales, ovales, lancéolées, finuées & dentées à leurs bords, un peu pubefcentes & glutineufes. Les feuilles cauli- naires font alternes, fefiles, lancéolées , étrot- tes, à peine dentées. Les fleurs naiffent plufieurs enfemble à l'extrémité des tiges, fur des pédon- cules particuliers alongés. Elles font munies d’un calice compolé de douze à feize folioles lancéo- lées , obtufes , égales. La corolle eft jaune. Les fleurettes , tant du difque que de la circonférence, font toutes hermaphrodites , tubulées, & parta- gées en deux lèvres à leur orifice. Cette plante croit naturellement au Bréfil. + 3. PERDICIE à feuilles glabres. Perdicium levi- gatum. Berg. ‘ Perdicium floribus fubradiatis , caule fuffruticofo, foliis lanceolatis , acutis ,integerrimis. Bergius. Aë. Holm. 1772. P. M. 226. tab. 7. — Lam. Illuitr. Gener. tab. 677. fg. 1.— Gaærtn. de Fruët. & Sen. vol. 2. pag. 450. tab. 170. fig. 9. Cette plante a des riges prefque frutefcentes, garnies de feuilles alternes, pétiolées , très-en- tières , lancéolées , aiguës, rétrécies à leur bafe, très-glabres, marquées de petites nervures, ra- mifiées finement, prefqu’en barbes de plumes fort courtes. Les fleurs font axillaires vers le fommet des tiges, & forment par leur enfemble un petit corymbe pauciflore. Leur calice eft cylindrique , compofé d’environ huit folioles linéaires, égales, munies en dehors, à leur bafe extérieure , de trois ou auatre autres folioles de même forme, mais un peu plus lon- gues. Le réceptacle eft garni d’un grand nombre de petits poils très-courts. Toutes les fleurs font androgynes, fertiles, tubulées is en deux 1] 180 PER lèvres. Les fleurettes du centre, au nombre de quatre ou cinq , font divifées à leur orifice en deux lèvres égales, concaves , très-enrières, velues en dehors ; les fleurettes de la circonférence , au nom- bre de huit environ, ont leur limbe partagé en deux lèvres inégales ; lextérieure eft un peu large, ovale, oblongue , marqué: de deux ou trois dents à fon fommet; la lèvre intérieure eft très-étroite, linéaire, entière, réfléchie à fon fommet. Les fe- mences font oblongues , un peu anguleufes, cou- vertes de poils très-courts, à peine fenfbles , couronnées par une aigrette fétacée, dont les poils font très-finement denticulés, & une fois plus longs que les femences. Cette plante a été décrite par Bergius & Gært- ner , d’après des exemplaires de l'herbier de M. Banck. J'ignore fon lieu natal. ( POIRET.) PÉRÉBIER. Perebea. Genre de plantes à fleurs dioiques ou polygames , de la famille des orties , : qui renferme des arbres exotiques, originaires de! la Guiane , garnis de feuilles alternes, ftipula- cées; des fleurs axillaires réunies fur un placenta charnu. Le caractère effentiel de ce genre eft d’avoir :. Des fleurs dioïques | dont Les femelles font pourvues Fe se d'un calice tubulé, à quatre dents ; d’un ffyle terminé par un ffigmate à deux lobes ; une femence revêtue par le calice converti en baie. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur femelle offre : 1°. Un calice tubulé, renflé & ventru à fa partie fupérieure , divifé à fon orifice en quatre dents ovales , aiguës. Point de corolle. 2°. Un ovaire arrondi , furmonté d’un fyle épais , oblong , velu , terminé par un ftigmate à deux lobes. Le fruit eft une baie charnue, fucculente, qui renferme une femence anguleufe. Ces fruits font placés fur : Un réceptacle charnu , écaïlleux en dehors, denté à fes bords, d’abord concave, & contenant un grand nombre de fleurs fefiles ; il prend enfuite une forme convexe après la fécondation, & fe replie en dehors à la maturité des femences. Les fleurs males n’ont pointété obfervées, d’où il fuit que ce genre doit être dioique ou polygame. EsPÈGE,S. PÉREBIER de la Guiane. Perebea guianenfis. Perchea foliis amplifimis , ovato-oblongis , acutis; foribus axillaribus , feffilibus. PER Percbea guiarenfis. Aublet. Guian. vol. 2. pag. 953. tab. 361. Cette plante n’a encore été décrite que par Aublet, ou d’après lui. N'ayant point d’autres connoiflances que celles qu’il nous a données fur cette belle efpèce, nous nous bornerons à pré- fenter ici ce qu'ilen dit. C'eftun arbre de moyenne grandeur, qui pouffe de fa racine plufieurs troncs droits , flexibles, dont la groffeur eft de quatie à cinq pouces de diamè- tre. Ces troncs portent des branches ftriées dans toute leur longueur , garnies de feuilles alrernes, oblongues, ovales, liffes , vertes, luifantes, on- dulées à leurs bords, terminées en pointe, lon- gues d’un pied & plus, fur environ cinq pouces de largeur , partagées par une côte faillante en deffous , d’où partent des nervures latérales, qui vont, en fe courbant, fe réunir vers le bord. En préfentant ces feuilles à la lumière , elles paroif- fent routes criblées de points tranfparens. Elles n’ont prefque point de pétiole avant leur déve- loppement. Elles font renfermées dans une longue ftipule membraneufe qui tombe, & lailfe fon im- piefion fur la branche qu’elle entouroit. À l’aiflelle des feuilles naïffent plufieurs fleurs fur un placenta charnu, découpé à fon bord en plufieurs parties, & qui en deflous paroit avoir été chargé d’écailles ; ce qui fe reconnoit aux im- preflions qui en reftent. Ce placenta a deux pouces & plus de diamètre,, & fupporte plus de trente fleurs preflées les unes contre les autres. Chaque fleur eft compofée d’un calice alongé en tuyau, renflé par le haut, & di- vifé en quatre petites dents. Il renferme un ovaire arrondi , furmonté d’un ftyle charnu, un peu velu, terminé par un ftigmate divifé en deux lobes, & chargé de petites pointes noiratres, qui ne s’ap- perçoivent aifement qu'avec la loupe. L'ovaire enveloppé du calice devient une baie molle , légérement velue, d’un rouge de corail, de figure ovale , pyriforme , confervant à fon fommet les dents du calice qui y forment un om- bilic. Ce fruit contientune feule femence arrondie & pointue. Lorfque les fruits font en maturité, ce placenta devient convexe; & à mefure qu'ils müriflent , ils s’en détachent & tombent. Aublet a rencontré cet arbre dars la Guiane, fur les bords de la rivière de Courou, à vingt lieues de la mer. Il étoit en fleurs vers la fin du printems. Il eft nommé par les Galibis , abérémou & vévé-éperou. Toutes les parties de cet arbre, étant entamees, rendent un fuc laiteux. On fe fert de fon écorce pour faire des liens. (POIRET. ) PÉREPÉ. Cufa. Genre de plantes à fleurs po- lypétalées , de la famille des gutrifères , voifin des PER PER 181 sarcinia, qui renferme des arbres garnis de feuilles grandes , oppofées , entières ; de fleurs pédon- culées , axillaires, terminales , prefque folitaires , munies de petites braétées fur leurs pédicules , & dont fouvent un des organes fexuels avorte. ce genre , un fuc laiteux & vifqueux qui rouflit à l'air, s'y épaifit, & forme ou des gommes ou des réfines. Ce genre a été deftiné à rappeler la mémoire du célebre Clufius (l'Éclufe) , botanifte très-dif- tingué , né à Arras, & dont nous poflédons plu- fieurs ouvrages de botanique très-eftimés. Le caraétère effentiel de ce genre eft d'avoir: Un calice de quatre à fix folioles & plus ; une co- rolle de quatre à fix pétales; un grand nombre d'éta- mines; point de ftyle ; un ffigmate feffile, en forme de bouclier | en rayons divergens ; une capfule de quatre à douze loges, s’ouvrant longitudinalement en autant de valves; femences petites , recouvertes d'une pulpe fucculente. ESPÈCES. 1. PÉREPE à fleurs rofes. C/uffa rofea. Linn. Clufia foliis aveniis, corollis hexapetatis. Linn, Syft. Piant. vol. 4. pag: 328. — Jacquin. Surp. Americ. pag. 270. Clufia flore rofeo major, fruélu fubviridi. Plum. Gener. 21. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Les fleurs, par l'avortement d’un des organes fexuels, font tantôt mâles, tantôt femelles , & Cenchramidea arbor , faxis adnafcens ; obrotundo, fouvent-hermaphrodites ; chacune d’elles offre : pingui folio, fruëlu pom:formi. Pluk. Almag. 92. tab. 157. fig. 2. — Catesbi. Carol. 2. pag. 99. tab. 99. Amat-Cafic. Hift. des Voy. vol. 12. pag. 6o8. 1°. Un culice perfiftant , compofé de quatre, fix, neuf & même feize folioles ovales, arron- dies, concaves & imbriquées ; les intérieures gra- duellement plus petites. Cet arbre s’élève à la hauteur de vingt ou trente pieds , fur un tronc qui fe divile en branches eta- lées , garnies de feuilles oppofées, pétiolées, tres- entières , en ovale renverfé , fermes, coriaces , marquées tranfverfalement de ftries obliques , & parallèles à leur face inférieure , très-Jifles à leur face fupérieure, arrondies à leur fommet , & quelquefois un peu échancrées, rétrécies à leur bafe , & portées fur des pétioles très-courts. Les fleurs font axillaires , fouvent terminales , foute- nues par des pédoncules épais , courts, quelque- fois fimples , plus fouvent à deux ou trois fleurs, garnis à la bafe de bractées courtes, obtufes , écailleufes. ; 2%. Une corolle de quatre à fix pétales grands, ouverts, ovales ou prefque ronds , concaves, plus grands que le calice. 3°. Un grand nombre d'étamines, quelquefois feulement de cinq à huit, dont les filamens font fimples, rangés autour de l'ovaire, plus courts que la corollé , terminés par des anthères fimples & latérales. 4°. Un ovaire ovale-oblong, dépourvu deftyle, recouvert par un fligmate pelté, plane, divilé en rayons en forme d'étoile, obtus & perfiftant. Le fruit eftune capfule fphéroide , grande, com- polée de quatre à douze loges, creufée par au- tant de jillons, s’ouvrant du fommet à la bafe en quatre ou douze valves coriaces , arquées , & furmontées chacune par unrayon du ftigmate. Elles renferment des femences nombreufes, petites , recouvertes par une pulpe fucculente , portées fur un placenta central, anguleux, ou inférées fur des : placentas adhérens intérieurement au fommet des valves. Chaque fleur eft compofée d’un calice coloré, divifé en fix folioles prefque rondes , concaves , obtufes , ouvertes , prefqu'imbriquées , dont les deux intermédiaires font une fois plus petites que les deux intérieures, & une fois plus grandes que les deux extérieures. La corolle eft grande, de couleur rofe, compofée de fix pétales prefque ronds, concaves, obtus, très-ouverts, terminés par un onglet épais & court. Les étamines font très-nombreufes , leurs filamens droits, oblongs , fubulés , rangés fur deux rangs autour de l'ovaire % de la méme longueur , fans anthères dans Îles flurs femelles. L’ovaire eit cylindrique, prefqu'en forme de colonne , plus court que le calice, & ë ; marqué de ftries formées par l’imprefñon des fila- de Ne an dE a ee ; furmonte d’un figmate fefhle , orbiculaire, fleurs femelles les étamines ffériles font rappro- | PVR ombiliqué , divifé en huit rayons égaux. cheb oar dede rlèree eburent pie Le Il lui fuccède une capfule verdatre ; grofle, pref j ; É qu'arrondie , obtufe, à huit CÔtes ; divifée en huit 11 découle de toutes les efpèces qui compofent | loges & en autant de valves épaifles, coriaces , j . Obfervations. Les efpèces de ce genre varient, comme on l’a vu plus haut , dans le nombre des organes de la fruétification. Outre des fleurs her- maphrodités , on en trouve aufli fur le même pied plufieurs autres à un feul fexe, tantôt males, 182 PER & recouvertes chacune par un rayon du ftigmate. Elles contiennent des femences nombreufes, ova- les, obtufes à leurs deux extrémités, placées dans une pulpe épaifle & molle, attachées à un pla- ‘centa central ovale , prefqu’arrondi, très-grand , creufé profondément par huit fillons, et dont les angles forment autant de cloifons. Toutes les parties de cet arbre laiffent écouler un fuc vifqueux & balfamique , dont les organes fexuels & l’intérieur des corolles font prefque toujours imprégnés. Cette efpèce croît fur les rochers dans l'ile de Saint-Domingue , & fur les racines des autres ar- bres, comme parafite. PR ( Saraëf. ex Jacquinio. ) 2. PÉREPÉ à fleurs blanches. Clufia alba. Linn. Clufia foliis aveniis, corollis pentapetalis. Jacq. Stirp. Amer. p. 271. tab. 166. Clufia foliis aveniis. Linn. Spec. PI. 1. p. $o9. & Syit. vegetab. vol. 4. p. 328. Clafa flore albo, fruëlu coccineo. Plum. Gen. 22. Icon. 87. fig. 1. Cette efpèce, à ne confidérer que le port, eft affez femblable à la précédente ; fes feuilles offrent les mêmes proportions, les mêmes caractères, excepté qu’elles font un peu plus alongées, co- riaces, très-entières, arrondies, & fans échan- crure à leur fommet, oppofées , à peine pétiolées : la feule différence entre ces deux efpèces exifte donc dans les parties de la fruétification, dont la difpofition eft la même, mais qui diffèrent par le nombre & la forme. Le calice eft compofé de neuf folioles arrondies, concaves, obtufes, imbriquées, rangées trois par crois 3 les trois folioles intermédiaires font du double plus grandes que les trois extérieures, & une fois plus petites que les intérieures. La corolle eft compofée de cinq pétales prefque ronds, con- caves, obtus, une fois plus larges que les plus grandes folioles du calice, de la même longueur, ouverts, & fe recouvrant les uns les autres par leurs bords. Ces fleurs font blanches, inodores, & n’ont ni la grandeur ni la beauté de celles de l'efpèce précédente. Les filimens des étamines varient de cinq à huit, variables par leur infertion, appliqués contre l'ovaire, une fois plus courts ue Jui, & terminés par des anthères latérales. L'ovaire eft grand , ovale, à cinq ou fix côtes ob- tufes, un peu plus court que les pérales, recou- vert par un ftigmate orbiculaire, divifé en cinq ou fix rayons, & auquel fuccède une capfule grande , ovale, d’une belle couleur rouge dans fa maturité, à cinq ou fix côtes, couronnée par le fligmate perfiftant, divifé en cinq ou fix loges, s'ouvrant du fonimet à la bafe en autant de valves épaiffes, coriaces , qui s’écartent en autant de rayons. Elles ” PEUR contiennent dans une pulpe molle des femences nombreufes, oblongues, obtufes & luifantes, attachées à un réceptacle central, fort grand, oblong, à cinq ou fix fillons très-profonds : ces femences font blanchâtres, leur pulpe rougeitre. Elles font recherchées avec avidité par les petits oifeaux. À Il découle de cet arbre un fuc extrêmement glutineux , verdâtre, qui rouffit & fe condenfe à Pair. Les Caraibes avoient coutume de s’en fervir pour oindre leurs filets. Cette plante croît dans les grandes forêts de la Martinique. Les h:bitans lui donnent le nom d'a- ralie. 3 (Caraë. ex Jacquinio. ) 3. PÉREPE à fleurs jaunes. Clufa flava. Linn. Clufia foliis aveniis, corollis tetrapetalis. Linn. Syft. veger. vol. 4. p. 328. — Jacq. Stirp. Amer. p. 272. tab. 167. — Milier. Dit. n°. 1. Clufa arborea, foliis craffis, nitidis, obovato- Jabrotundis; floribus folitariis. Brown. Jam. 236. Terebinthus folio fingulari, non alato, rotundo, Jucsulento ; flore tetrapetalo, pallide luteo, fruëtu ma- jore, monopyreno. Sloan. Jam. 167. Hift. 1. p. 91. tab. 200. fig. 1. — Rai. Dendr. ÿ1. Cet arbre a encore le même port que les deux précédens. Ses feuilles font très-liffes, fortépaifles, coriaces , alongées en ovale renverfé, fort gran- des , entières à leur fommet, médiocrement pé- tiolées , rétrécies infenfiblement à leur bafe , mar- quées en deffous tranfverfalement de veines peu fenfibles, latérales, obliques ,amincies, & comme légérement bordées à leur circonférence. La dif- pofition des fleurs paroît être la même que dans les deux efpeces que nous venons de décrire, mais elles diffèrent par leurs organes fexuels. Le calice a une forme prefque carrée, compofé de feize folioles un peu arrondies, concaves, droites, obrufes; les intérieures graduellement plus grandes, quatre à chaque rangée. La corolle eft d'un jaune pale, compofée de quatre pétales ovales, rétrécis à leur onglet, concaves, obtus, très-épais, dont deux relevés & oppofés font un peu plus larges que les autres. Les étamines font très-nombreufes, pourvues de filamens courts, épais, prefque difpofés fur quatre rangs , terminés par des anthères à deux lobes féparés. L’ovaire eft fort petit, arrondi, environné par les filamens des éramines, furmonté d’un fligmate épais, pref- ue capité, muni latéralement de quatre appen- Fe particuliers ; i! fe convertit en une capfule arrondie, couronnée par douze rayons du ftig- mate ; à douze loges, s’ouvrant en douze valves épaifles , marquées chacune de côtes tranfverfes, & contenant un grand nombre de femences oblon- gues , enveloppées d’une pulpe molle , attachées PER un placenta cblong fort grand, creufé profon- lément en douze fillons. Cet arbre croît à la Jamaique , aux pieds des nontagnes, {ur les rochers. {1 en éécoule un fuc lutineux & blanchâtre. R (W. f. in herb. Lam.) .'individu imparfait que j'ai obfervé dans l'her- ier du citoyen Lamarck, avoit été recueilli à Cayenne par Stonpy. 4. PEREPE à feuilles rétufes. C/ufa retufa. Clufia foliis nervoffs, ovatis, retufis; floribus hexa- etalis, frutibus fubglobofo-compreffis. (N.) Lam. Iluftr. Gen. tab. 852. Cette belle efpèce eft remarquable par fes feuil- es épaifles, nerveufes , rétufes à leur fommet & on arrondies; par fes fleurs à fix pétales ouverts, ar fes calices à huit folioles, & fes fruits globu- eux & un peu comprimés , caraëtères qui la dif- inguent du cluffa rofea, avec lequel elle a quelques apports, furtout par fes corolles; mais dans cette lernière , les calices n’ont que fix folioles. Les euilles ne font point nerveufes ni veinées , & fes ruits n’ont que huit côtes , tandis que dans l’ef- )èce dont il eft ici queftion, la capfule en a plus lu double. Ses tiges font ligneufes, cylindriques, garnies le feuilles oppofées, pétiolées, très-épaifles , lures , coriaces, longues de fix à fept pouces, arges d'environ trois pouces, ovales , fortement étufes & entières à leur fommet, rétrécies à leur afe , marquées de fortes nervures tranfverfes, égulières, parallèles, coupées par des veines rès-fines, à peine fenfbles ; leur pétiole ef très- ourt, épais, un peu élargi. Les fleurs font axillaires vers l'extrémité des ameaux, pédonculées, prefque folitaires , com- >ofées d’un calice à huit folioles obrondes, con- caves ; les quatre folioles extérieures font prefque le moitié plus petites que les quatre intérieures ; es pédoncules font munis, vers leur milies & à eur bifurcation, quand elle a lieu, de deux pe- ites folioles courtes , ovales, tenant lieu de brac- ées , très-épaifles , glabres & perfiftantes. La co- rolle, plufieurs fois plus grande que le calice, eft compolée de fix pétales ouverts, ovales, arrondis, entiers à leur fommet. Les étamines font très- nombreufes , munies d’anthères fimples & droites. Le fruit eft une capfule globuleufe, comprimée à fes deux extrémités, à feize ou dix-huit côtes au moins, couronnée par le ftigmate en écuflon, per- fiftant, divifé en autant de rayons qu’il y a de cotes à la capfule. J'ai vu, dans l’herbier du citoyen Lamarck, un exemplaire de cette plante , qui n’offroit que quel- ques feuilles, un jeune fruit tronqué & une co- rolle imparfaite. Le fruit fec & ifolé que j'ai CP 7 PER 183 trouvé dans fa collection, manquoit d’un grand nombre de côtes : ce font donc les feules parties que j'ai pu obferver ; les autres détails ont été pris de la figure que ce favant botanifte à fait gra- ver dans fes I/uffrations. Cette plante croit dans P Amérique. B (7. f.) 5. PEREPE à fleurs feffiles. CZufia feffiliflora. Clufia foliis obovatis, fubvenofis; floribus [effili- bus. (N.) Cette efpèce a un caraëtère très-remarquable, & qui la diflingue parfaitement ; il confifte dans fes Azurs fefüles, réunies plufieurs enfemble dans l'aifelle des feuilles. Ses tiges font rugueufes, verdâtres, garnies de feuilles oppofées, pétiolées, coriaces, épaifles, en ovale renverfé, arrondies, & quelquefois échancrées à leur fommet, rétrécies à leur bafe, très-entières à leurs bords, marquées de veines latérales & parailèles peu fenfibles, fupportées par des pétioles longs à peine de deux ou trois lignes, larges, comprimés , épais. Les feuilles ont trois à quatre pouces de long, fur un pouce & demi de largeur. Les fleurs font difpofées plufieurs enfemble dans Paiflelie des feuilles ; elles font pe- tites, toutes fefliles & très-ferrées : l’état d’im- perfection du rameau fur lequel je les ai obfer- vées, ne m'a point permis de juger, ni du nombre des divifions du calice & de la coroli:, ni de ce- lui des étamines. L’ovaire m'a paru globuleux, recouvert par un figmate plane & fefile. Cette plante vient de Madagafcar : elle fe trouve dans Pherbier du citoyen Lamarck. 5 (W./.) G. PÉREPE à feuilles veinées. Clufra venoju. Linn. Clufia foliis venofis. Linn. Spec. Plant. 2. p. 10. Tue favelcente. 87. fig. 2. Vulgairement paléruvier des montagnes. A. Clufia flore rofeo minor , fruétu flavefcente. ? Plum. L. C. Mill. Diét. n°. 2. Nous n'avons, fur cetre efpèce , que des détails incomplets que Jacquin nous a donnés. Cet arbre s'élève à plus de trente pieds de haut; fes feuilles font veinées, longues de quatre pouces. Les fleurs ont un calice compofé de quatre folioles arrondies, obtufes , concaves, très-ouvertes , dont deux ex- térieures un peu plus étroites , aiguës. La corolle eft blanche ; elle n’a que quatre pétales ovales , obtus , concaves, très-ouverts , un peu plus longs que le calice. Les étamines fonc très-nombreufes ; elles ont des filamens droits, filiformes , un peu aplatis , furmontés par des anthères droites & oblongues. L’ovaire eft ovale, fans fyle , couvert par un ftigmate plane , fefhie, à cinq di- vifons. Clufra alia minor , flore albo , Plum. Gener. 21. — a. Ic. re= 184 PER LL Si la plante dont parle Miller , var. A., & qu'il rapporte au clufia venofa Linn. , & à la fynonymie de Piumier , eft réellement la mêmeefpèce ,ce ne peut être qu'une variété de celle donril vient d'être mention, d’après Jacquin : la première a la corolle blanche; dans celle-ci elle eft couleur de rofe , & les fleurs ( d’après Miller ) font difpofées en épis clairs à l'extrémité des branches : les jeunes ra- meaux font couverts de poils. Cette plante croît dans l Amérique méridionale ; les habitans la nomment palécuvier des montagnes. T X Clifa rentaretala , foliis obovatis, venofis ; flore fubflavente. Cette plante , que je trouve dans l’herbier du citoyen Lamarck, y elt trop incomplète pour que je puifle affurer fi réellement elle eft affez difé- rente de la précédente pour conftituer une efpèce. Ses feuilles font pétiolées , très-glabres , marquées de veines nombreufes , latérales , parallèles, qui toutes fe réuniflent vers les bords par leur fom- met : ces feuilles font rétrécies à leur bafe, ar- rondies à leur fommet, très-entières à leursbords, longues d'environ fix à fept pouces , & larges au moins de trois. Les fleurs font pédonculées , mu- nies d’un calice à quatre folioles courtes , obtufes, arrondies ; lzs deux extérieures plus petites & ré- fléchies en dehors. La corolle m'a paru compo- fée de cinq pétales obronds, concaves , d’un brun jaunâtre dans l’etit de deffication. L’oyaire eft ovale, recouvert par un ftigmate plane , divifé en huit à dix rayons inégaux , obtus. Je n'ai pas pu obferver les autres parties de la fruétification. Cette plante fe rapproche du clufia venofa par fes feuilles veinées, par fon calice à quatre fo- lioles : elle en diffère par le nombre de fes pétales. Eile a été communiquée au citoyen Lamarck par le citoyen Leblond , qui l'a recueillie en Amé- rique. We Tone (POIRET.) PERFEUILLÉES ( feuilles ). Perfoliata folia. On donne aux feuilles le nom de perfeuillées lorf- que la tige les traverfe dans leur difque , tellement u’elles n’y adhèrent point parleurs bords , comme ne le buplevrum rotundifolium Linn. : les bractées, les ftipules offrent aufli le même caraétère. PERGULAIRE. Pergu/aria, Genre de plantes de la famille des apocins , qui a de grands rapports avec les périploques , qui comprend des arbrifieaux grimpans , tous exotiques à l'Europe , dont les feuilles font oppofées, & les fleurs prefqu'en co- rymbes axillaires. Le caractère effentiel de ce genre eft d’avoir : Un calice perfiflant , à cinq divifions ; une: corolle en forme de foucoupe, munie d'un tube cylindrique ; | | | PER cinq écailles à demi-fagittées ; cing anthères feffiles, enfoncées dans le fhigmate ; point de ftyle ; un figmate élargi;deux follicules contenant des femences aigrerrées. CARACTÈRE GENERIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice d'une feule pièce, perfiftant , di- vifé en cinq découpures droites , aiguës. 2°. Une corolle monopétale , en forme de fou- coupe, munie d'un tube plus long que le calice , & dont le limbe eft plane , partagé en cinq décou- pures oblongues , obrufes, Cinq écailles à demi-fagittées , droites , rétré- cies en pointe & mucronées à leur fommet , mu- nies à leur bafe extérieure d’une dent pendante. 3°. Cinq écamines , dont les anthères fefiles font enfoncées dans les portions tronquées du ftigmate. 4°. Deux ovaires ovales , acuminés ; point de ftyle ; un ftigmate grand , élargi & tronqué. Le fruit eft compofé de deux follicules ovales , oblongues , fcabres , aiguës , qui contiennent des femences ovales, prefque pyriformes , rétrécies à leur fommet , couronnées par une longue aigrette. Obfervations. Les pergulaires diffèrent des péri- ploques par le tube alongé de leur corolle, par les cinq écailles à demi-fagittées qui en garnifient le fond , par leurs anthères fefliles , enfoncées dans les cavités du ftigmate. Les périploquesnous offrent des différences fenfibles dans ces parties : le tube de leur corolle eft très-court , la corolle eft en roue & non en forme de foucoupe ; un anneau ur- céolé environne les organes de la fruétification, & fe termine par de longs filamens , au lieu d'écailles fagittées ; les anthères ne font point fefiles. Ces deux genres fe rapprochent d’ailleurs par un grand nombre d’autres caraétères : tous deux font compofés de plantes ligneu‘es , grimpantes , gar- nies de feuilles oppofées , entières. Les fleurs font terminales , fouvent axillaires à l'extrémité des ra- meaux , difpofées ou en petits corymbes ou en om- belles. Leur calice eft court, à cinq divifions; leur corolle monopétale, à cinq lobes; leur fruétification approche plus ou moins de celle des apocins dans la difpofition des ftigmares & des anthères. Les fruits font compofés de deux capfules alongées, renflées, folliculées , ordinairement couvertes d’af- pérités dans les pergulaires , glabres dans les péri- ploques ; elles contiennent des femences planes , prefqu'ovales , fouvent imbriquées , & couronnées à leur fommet d’une aigrette fine , foyeufe , très- blanche. 25 ESPÈCES. 1. PERGULAIRE glabre. Pergularia glabra. Linn. Pergularia PER Pergularia foliis ovatis | glabris. Linn. Mantiff. : P: 53- Pergularia foliis ovatis, acutis ; glabris ; caule fruticofo. Wild, Spec. Plant. vol. 2. pag. 1247. n°. 1. V'allaris pergulans. Burman. Flor. Ind. p. f1. Flos pergulanus. Rumph. Amboin. vol. $.p. 51. tab. 29. fig. 2. Certe plante a des tiges liffes , grimpantes, li- gneufes , sarnies de feuilles oppofées , pétiolées, glabres, ovales , aiguës , très-entières, de moitié environ plus longues que leur pétiole. Les fleurs : font axillaires, fituées à l'extrémité des rameaux , difpofées en ombelles fur des pédoncules alternes , prefque dichotomes. Leur calice eft petit, partagé en cinq folioles linéaires , aiguës : le tube de la corolle eft à peine plus long que le calice ; il s'é- largit à fon orifice en un limbe plane , enroue , partagé en cinq lobes ovales , obrus. Cette plante croit dans les Indes orientales , & fe rencontre aufü à l’ile de Java. 2. PERGULAIRE tomenteufe. Pergularia tomen- 10f2. Linn. Pergularia foliis cordatis, tomentoffs. Linn.Mantif{. p.53. — Wild. Spec. Plant. vol. 2. p. 1247. n°. 3. — Vahl. Symbol. 1.p.23.— Desf. Flor.atl. vol. :. p. 209. * Afclepias (cordata), foliis petiolatis , cordatis , reniformibus ; caule ramofo , apice volubili.Forskahl. Flor. Ægypt. Arab. p. 49. n°. 65. C’eft un petit arbriffeau , dont les tiges font fru- tefcentes , rameufes , grimpantes , hautes de trois à quatre pieds , pubefcentes dans leur jeunefle , garnies de feuilles oppofées , légérement pétiolées, pubefcentes , de couleur cendrée , échancrées en cœur à leur bafe, obtufes , arrondies à leur fom- met , & même fouvent réniformes. Les fleurs naiffent dans les aiffelles des feuilles | & font dif- pofées en petits corymbes prefqu'ombellés , d’a- bord alternes inférieurement , & puis cppofés dans les aiflelles des dernières feuilles, contournés en fpirale ; les pédoncules font courts , velus, longs ‘environ un pouce , & fe divifent en plufieurs autres partiels , uniflores , de moitié plus courts. Le calice eft velu , de couleur verdâtre. La corolle eft quatre fois plus longue que le calice, livide ou de couleur verdatre , rouillée , rorfe avant fonépa- nouiffement. Le fruit confifte en deux cap{ules fol- liculées , ovales , snflées , aiguës , alongées , cou- veites d’afrérités , contenant un grand nombre de femences planes, muntes d’une aigrette de poils fins d'une grande blancheur: fouvent l’une des deux capfules avorte, Cette plante croît dans les déferts de l'Arabie. Botarique. Tome W, Fe PER 189 Le citoyen Desfontaiues l’a également rencontrés en Barbarie , fur les collines arides qui avoifinent la ville de Kerouan. F 3. PERGULAIRE du Japon. Pergularia japonica. Thunb. Pergularia foliis cordatis , glabris. Thunberg. Flor. Japon. pag. 111. Pergularia foliis cordatis , glabris ; corolla laciniis ovatis , internè villofis ; umbellis fimplicibus. Willd. Spec. Plant. vol, 2. pag. 1248. n°. $. Cette plante a des tiges fimples, glabres, ar- rondies , grimpantes, garnies de feuilles oppofées, pétiolées , très-entières, en forme de cœur, ai- guës à leur fommet, glabres , élargies, nerveufes, longues d’un pouce , fupportées par des pétioles glabres, cylindriques & courts. Les fleurs naïflent dans l’aiffelle des feuilles vers l’extrémité des ra- meaux , difpofées en une ombelle fimple, droite & pédonculée. Leur calice eft d’une feule pièce, velu, un peu plus court que la corolle, divifé prefque jufqu’à fa bafe en cinq découpures lancéolées. La corolle eft monopétale , tubulée ; le tube, plus court que le calice, s’élargit à fon orifice en un limbe cam- paniforme , à cinq divifions ovales, obtufes, ou- l vertes, réfléchies, velues en dedans , glabres à l'extérieur, muni intérieurement de cinq écailles droites , comprimées , à demi-fagittées, garnies extérieurement vers leur bafe d'une dent remar- quable, réunies en cylindre avec les anthères, courbées à leur fommet, & connées avec le ftig- mate. Les anthères font feffiles & font corps avec les écailles. Le piftil eft compofé de deux ovaires droits, aigus , glabres , ovales, acuminés, de la longueur du calice; leur fommet, rétréci en pointe, tient lieu de ftyle ; il eft recouvert par un figmate connié avec la partie fupérieure des écailles, & terminé par un long filament droit, blanchätre , flexueux, aminci à fon fommet, & auf long que la corolle. Le fruit confifte en deux follicules. Cette plante croît au Japon, où elle a été obfer- f vée & découverte par Thunberg , proche Naga- Saki. Elle étoit en fleurs au mois de thermidor. ( Caraët. ex Thunb.) 4. PERGULAIRE purpurine. Pergularia purpurea. Vahl. Pergularia foliis cordatis, glabris ; acuminatis ; lacintis corolla lineari-oblongis ; umbellis proliferis. Vahl. Symbol. 3. pag. 44. Pergularia foliis cordatis , glabris ; corolla laci- niis lineari-oblongis , glabris ; umbellis proliferis. Willd. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1248. n°. 4. Afclepias (cordata), foliis cordatis , acuminatis; floribus terminalibus. Burm, Ind. 72. tab. 27. fig. 2. Aa 186 BE K Cette efpèce a de grands rapports avecle per- gularia japonica ; mais fes ombeliles font prolifères, | & les découpures du limbe de la corolle font linéaires , tandis que dans l’éfpèce du Japon les ombelles font fimples, & les divifions de la co- rolle ovales. Ses tiges font droites, ligneufes, glabres, fim- ples , cylindriques , grimpantes, garnies de feuilles oppofées , pétiolées, ovales, échanc:ées en cœur à leur bafe , acuminées à leur fominer , très-en- tières à leurs bords, & prefque deux fois plus longues que leur pétiole. Les fleurs font termi- nales , difpofées en ombelles alternes , dont la bale eft garnie d’une efpèce de colleretre |, compaiée de plufeurs be très-courtes , féracées. Le cilice eft d'environ deux tiers plus court que la corolle , à cinq divifions profondes, obtufes. La corolle eft de couleur purpurine , partagée à l’ori- fice de fon tube , en cinq découpures glabres, oblongues , linéaires , entières à leur fommer. Cette plante croit naturellement à la Chine, dans les Indes orientales , à l’île de Java. * Pergularia (edulis), fodits ovatis , acuminatis, glabris ; caule herbaceo. Willd. Spec. Plant. vol. 2. Pag. 1247. Pergularia foliis ovatis, intepris, glabris ; caule herbaceo , volubili. Thunb. Prodrom. 38. Cette efpèce, qui croit au Cap de Bonne-Ef- pérance , ne paroit différer particuliérement du Pergularia glabra que par fes tiges herbacées & non frutefcentes. Nous n'avons pas d’ailleurs d’autres connoiffances fur cette plante , que la foible men- tion que Thunberg nous en a donnée. (POIRET.) PÉRIANTHE. Praha Lifné à difbte, gué plufieurs efpèces de calice. Celui auquel il a donné le nom de périanthe nous paroit devoir feul conferver le nom de CALICE. (Voyez ce mot.) Pé- rianthe eft compofé de deux mots grecs qui figni- fient autour de La fleur. PERICARPE. Pericarpium. C'eft cette partie extérieure & diftinéte du fruit qui enveloppe & protège les femences, ainfi que l'indique fa figni- fication en grec, autour du fruit. Il paroît remplir à l'égard des femences les mêmes fonétions que le calice & la corolle rempliffent relativement aux étamines & aux piftils. Quand il n’exifte pas , le calice ou le réceptacle le remplace dans fes fonétions. Il ne faut pas confondre le péricarpeavec l'écorce des femences , ou cette membrane particulière qui les enveloppe , que lon nomme tunique propre (arillus ) ; comme dans les pepins de poire ou de P'E°R pomme ; ou robe , comme dans les féves, les hari- cots, &c. Le péricarpe renferme, enveloppe les femen- ces , mais il n’y adhère pis immédiatement: ilne fait peint corps avec elles ; il s’en détache au con- traire très-ordinairement , s’entr’ouvre pour don- ner paffage aux graines. Dans les poires , les pommes, &c. le péricarpe eft cette au épaiffe , charnue , fucculente, & qui nous offre un aliment ft agréable ; dans les pois, les féves, ce font les deux coffes, &c. Dans le marron d'inde, cette peau épaiffe, coriace , épi- neufe; dans la grofeille & le raifin , cette pulpe molle & tendre, dans laquelle les femerces font placées fans ordre. Ces exemples luffifent pour fixer l'idée qu'on doit attacher au mot péricarpe. Il affecte des formes très-différenres, que l’on a diftinguées , du moins les plus prononcées , en huit efpèces ; favoir : la capfule , la coque ou folli- cule , la filique, la gouffe , le fruit à noyau ou drupe, le fruit à pepin où pomme, là baie, le cône. ( Voyez ces différens mots. ) Nous avons dit que plufieurs femences étoient privées de péricarpe ; mais alors il eft remplacé, ou par le calice, comme dans la plupart des fleurs labiées, ou bien les femences font enfoncées dans le réceptacle. PÉRILLE. Perilla, Genre de plantes de la fa- mille des labiées, qui a des rapports avec les ne- peta, & qui comprend des herbes exoriques à l'Europe, dont les fleurs font axillaires & pref- qu'en épi. Le caractère effentiel de ce genre eft d’avoir : Un calice bilabié , à cinq divifions, dont la décou- ure fupérieure eff très-courte ; les étamines écartées 2 æ & un ffyle divifé en aeux. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice d’une feule pièce, perfiftant , di- vifé à fon orifice en cinq découpures qui forment deux lèvres, dont la fupérieure eft très-courte. 2°. Une corolle monopétale , irrégulière , dont l'orifice eft divifé en quatre lobes, dont le fupé- rieur éft échancré, les deux latéraux élargis ; le lobe inférieur plus long & cbtus. 3°. Quatre écamines , dont les flamens font fim- ples , écartés, plus courts que la corolle, terminés par des anthères bifides. 49. Un ovaïre divifé en quatre parties, muni d'un ftyle fendu prefaue dans toute fa lor- } gueur, & dontles deux divifions font rapprochées, A 5 à & de la même longueur que les étamines, fur- montées de ftizmates fimples. Le fruir et compofé de quatre femences nues au fond du calice qui leur ferr de péricarpe. HES/PIE CES. 1. PÉRILLE à feuilles de bafilic. Perilla ocfmoi- des. Linn. Perilla foliis ovatis, dentatis , acuminatis ; fpicis lateralibus , hirtis. Melia (maxima), foliis ovato-oblongis, ferra- tis , utringue acuiis ; baffbus mucronato-glandulofis , Jfpicis fecundis. Mentha ( perilloïdes) , racemis fecundis , latera- lisus. Di&. Encycl. vol. 4. pag. 112. n°. 18. — Linn. Spec. Plant. n°. 17.2? Cette plante eft bien certainement la même que lefpèce qui a été décrite dans ce Diétionnaire fous le nom de menthe unilatérale. L'auteur de cette defcription l’avoit déjà foupçonnée , maiselle com- mençoit à peine à être cultivée au Jardin des Plantes de Paris, où elle a confiimment continué à l’être avec fuccès. Ainfi nous renvoyons à la def cription qui en a été déjà préfentée. Il n’eft pas auf certain qu’elle puiffe être rapportée au mentha perilloides de Linné, que nous ne connoiffons pas, avec laquelle ce célèbre naturalifte avoue que fon perilla ocymoides a de très-grands rapports. Il eft à croire , puifqu'il les a diftinguées, & que même il en a fait un genre particulier , que cette dernière plante lui a offert des caraétères qu’il n’a point re- connus dans le mentha perilloides. (POIRET.) PÉRIPLOQUE. Periploca. Genre de plantes de la famille des apocinées , qui a des rapports avec les pergulaires & les cynanchum , qui comprend des arbrifleaux tous exotiques à l'Europe , la plupart grimpans , à feuilles fimples, entières , oppofées, dont les fleurs font axillaires ou terminales, dif- polées en corymbes pauciflores. Le caractère effentiel de ce genre eft d'avoir : Un calice très-petit, à cinq divifions ; une corolle plané , en roue, à cinq découpures oblongues ; nn urcéole très-court à cinq divifions , terminées chacune par un filet fétacé ; c'nq écamines, dont les filamens font connivens ; un fligmate pentagone, munt de’cin7 glandes ; deux follicules ; des femences aigrettées. CARACTÈRE GÈNÉRIQUE. Chaque fleur offre: 1°. Un calice très-petit, perfiflmt, à cinq di- vifhions ovales, fort courtes. DER 187 21°. Une corolle monopétale, plane, en roue, partagée en cinq découpures oblongues, linéaires, tronquées, & fouvent échancrées à leur fommet. Un anneau urcéolé, fort petit, placé à l'ou- verture de la corolle, autour des organes de la fructification , divifé en cinq découpures, termi- nées chacune par un filament féracé , recourbé à fon fommet , vers le centre de la fleur, alternes avec les divifions de la corolle. 3°. Cinq étamines , dont les filamens font courts, connivens, velus , fupportant des anthères droi- tes, latérales, à deux lobes diftinéts. 4°. Un ovaire fort petit, divifé en deux parties, furmontées d’un ftyle court, cylindrique , terminé par un ftigmate en tête, pentagone, fupportant cinq petites glandes ovales, pédicuiées. Le fruit confifte en deux follicules, grandes, oblongues, ventrues, à une loge, à une feule valve, renfermant plufieurs femences imbriquées, couronnées d’une aigrette , & attachées fur un placenta lorgitudinal & filiforme. Obfervations. Nous avons préfenté , à l’article PERGULAIRE, les caraétères qui rapprochent & qui différencient ces deux genres. Nous y ren- voyons le lecteur. Mais ce genre eft bien moins diftinét des cyranchum , qui offrent les mêmes cà- raétères dans leur fructification , excepté qu'au lieu des cinq filamens particuliers recourbés vers le centre de la fleur, dont nous avons parlé , les cynanchum ont un anneau divifé en cinq dents ai- gués, diftinétion bien foible, & très-dificile à faifir quand on n'a fous les yeux que des plantes fèches. Auffi peut-on, dans ce genre comme dans beaucoup d’autres, y placer indifféremment , ou dans les cynanchum, les efpèces dont on ne con- noit que le port, & c’eft ce qui arrive toutes les fois qu’il faut fe décider d’après des idividus dans l'état de ficcité, à moins que l’on n'ait fur eux des obfervations faites par d'habiles botanif- tes fur les plantes vivantes, & qu'ils nous en cer- tifient le genre par des détails exaéts fur les diffé- rentes parties de la fruétification. ESPÈCES. I. PÉRIPLOQUE de Grèce. Periploca graca, Linn. Periploca floribus interne hirfutis, terminalibus. Linn. Spec. PL. vol. 1. pag. 211. — Miller. Di&. n°. 1. — Pallas. Iter. 3. pag. $89. — Duroy. Harb. 2. pag. 1. — Medic. in Obferv. Soc. œcon. Lutr. 1774. pag. 233. — Kniph. Cent, 2.n°. $2.—Jacq. fifcellan. 1. pag. 11. tab. 1. fig. 2. — Lam. !lluftr. Gener. tab. 177. Periploca foliis larceolato-ovatis. Hort. Clifort. Aaïi 188 PER 78. — Roy. Lugd. Bat. 410. — Hort. Angl. t.b. 15. — Duhamel. Arbr. vol. 2. pag. 103. tab. 21. Periploca foliis oblongis. Tournef. Inft. R. Herb. 93: Apocyrum folio oblongo. Bauh. Pin. 303. #pocynum fecundum, anguffifolium. Cluf. Hit. 1. pag. 125. _ Vulgairement foie de lu Virginie, apocin ; bour- reau des arbres. Cet arbriffeau, qui depuis un certain nombre d'années eft devenu une plante d'ornement dans nos bofquets, pouffe des tiges de trente à qua- rante pieds de haut, torfes, grimpantes, qui s'en- tortillent autour des corps qui les avoifinent. Elles fe divifent en rameaux fouples, minces, fouvent entrelacés les uns dans les autres, revêtus d’une écorce cendrée , brune ou foncée, garnis de feuilles oppofées , pétiolées, ovales-lancéolées , très-entières à leurs bords , acuminées à leur fom- met, arrondies à leur bafe, très-glabres , prefque luifantes en deflus, d’un vert pâle en deflous, longues d'environ quatre pouces, & larges de deux, portées fur des pétioles courts, canalicu- lés; ceux des feuilles fupérieures font prefque nuls. Les fleurs font difpofées à l'extrémité des branches , en petits corymbes, munis à leurs prin- cipales ramifications d’une foliole très-petite, étroite , fubulée. Le calice eft petit, perfftant, divifé en cinq dents glabres, ovales, aiguës ; il renferme une corolle de couleur pourpre en dedans, où elle eftgarnie, & furtout {ur fes bords, de poils courts, blanchâtres , très-ferrés. Le deffous eft glabre , d'un vert jaunâtre. Certe corolle fe divife à fon limbe en cinq decoupures un peu charnues, alon- gées, linéaires , obtufes , un peu échancrées à leur fommet. L’urcéole eft velu , garni à fes bords de cinq filamens étroits, à peu près auffi longs que les divifions de la corolle, recourbés en dedans à leur partie fupérieure. Les étamines font courtes , fupportées par des filamens un peu élargis & ve- lus , & terminées par des anthères bilobées. L'ovaire eft compofé de deux parties, dont les fommets alongés forment les ftyles , qui font ter- minés par des ftigmates glanduleux. Il lui fuccède deux capfules longues , cylindriques , courbées & rapprochées par leur fommet. Elles contien- nent des femences planes, imbriquées, couron- nées par une aïgrette de poils mous, & d’une grande blancheur. Cette plante croît en Syrie, dans les iles de la Grèce, en Sibérie, &c. Ph (V.w.). Elle fleurit dans l'été. On a profité de {es longues branches couvertes de grandes feuilles pour couvrir les mu- railles, & former des tonnelles, où fes fleurs, nom- PER breufes & d'un b:au pourpre intérieurement, pro- duifent un affez bel sffet. Cette plante eft laireufe; elle n’ett d'aucun ufage en des On la re- garde méme comme un poifon avec lequel on tue les chiens & les loups. Appliquée extérieurement on la croit réfolutive. S 2. PERIPLOQUE des iles Maurice. Periploca mauritiana, Periploca foitis ovatis, lorgè acuminatis; floribus racemofrs, fruitious fubulatis, horizontaliter paten tibus. ( N.) Pluken. tab. 336. f3. 7. Cynanchum (mauritianum}, caule volubili, fruti- cofo; foliis ovato-lanceolatis , utrinque glabris. Lam. Diét. vol. 2. p. 236. — Commerf, Herb. Sunis papius, Rumpb. Amboin. $. p. 14. tab. 10. & Forte. tab. 11. Kata-pal-valli. Rheed. Malab. vol. 9. tab. 11. Vulgairement fcammonée de Bourbon. Cette plante approche beaucoup, par fes feuil- les, du periploca greca ; mais elle en diffère par fes fleurs bien plus petites & difpofées en grappes courtes, & par un caractère qui lui eft particulier, & qui confifte dans l'écartement horizontal de fes filiques oppofées , point renflées & fubulées. Ses tiges font ligneufes, glabres, cylindriques, brunes & farmentéufes, garnies de feuilles affez grandes, oppofées, pétiolées, glabres à leurs deux faces, ovales, un peu alongées , terminées ordi- nairement par une longue pointe, longues de deux pouces &e plus , larges au moins d’un pouce, marquées de nervures droites, tranfverfes , paral- lèles, portées fur des pétioles courts. Les fleurs fortent de leur aiffelle : elles font dif- pofées en petites grappes, compofées de rameaux courts ; divariqués. Les pédoncules font munis à leur bafe d’une fort petite écaille courte & ob- tufe. Le calice eft petit, glabre ; il fe divife à fon orifice en cinq petites dents courtes, obtufes. La corolle eft d’une grandeur médiocre, à cinq di- vifions à fon limbe. Les deux capfules qui com- pofent le fruit, font écartées horizontalement, étroites, comme articulées, alongées, fubulées : remplies de femences couronnées par des poils blancs ou un peu rouffatres, Cette plante croît dans les îles Maurice 87 dans plufieurs autres contrées de l'Inde. h ( F. fe in herb. Lam.) 3: PERIPLOQUE à feuilles liffes. Periploca lavi- gata. Aït. Periploca corollis glabris, cymis trichotomis, foliis oblongo-lanceolatis, Livibus; caule glabro. Periploca corollis g'abris, laciniis obtuffs, cymis trichotomis, foliis o5longo-lanceolatis, venofis, lavi- PER bus; caule glabro. Willd. Spec. PI. vol. 2. p. 1249. ROREE Periploca (punicæfolia), cax!e fruticofo, lente; foliis lanceolatis. Cavan. Icon. 3. p. 9. tab. 217. Cetté efpèce a beaucoup de rapports avec le periploca anguflifolia; eile n'en diffère que par fes feuilles un peu plus larges, marquées de veines plus apparentes ; par fes corelles, dont les divi- fions font linéaires, obrufes, & entières à leur fommet, randis qu’elles font échancrées dans l'ef- pèce fuivante : peut-être ces deux efpèces de- vroient-elles être réunies. F’ahandonne cette opi- pion à ceux qui pourront les obferver vivantes, & qui peut-être y trouverons des différences plus prononcées. Ses riges font affez fortes, ligneufes, cendrées ou un peu brunes, très-glabres; les jeunes ra- meaux font fouples & plians, garnis de feuilles oppolées , à peine pétiolées, oblongues, lancéo- lées, prefque linéaires , longues d’un pouce, larges de trois lignes, arrondies à leur fommet, un peu rétrécies à leur bafe, fermes, prefque glauques, fimplement veinées, entières à leurs borde. Les fleurs naiffent vers le fommet des rameaux, dans l'aiflelle des feuilles, en petites cymes ou co- rymbes très-fouvent trichotomes : elles font pe- tires. Leur corolle eft divifée en cinq découpures linéaires , obtufes , entières à leur fommet, mar- quées, à leur partie fupérieure, d’une tache jau- natre plus foncée. Les deux filiques ou follicules qui compofent le fruié5-fogt alongées, étroites, médiocrement ventrues, & remplies de femences dont les aigrettes font formées de poils foyeux très-fins & d'un beau blanc. On trouve cette plante aux îles Canaries & au Cap de Bonne-Efpérance. F (W. f: in herb. Lam. ) 4. PERIPLOQUE à feuilles étroites. Periploca angufhifolia. Labill. Periploca fruticofa , folits aveniis, glabris, an- guflo-lanceo'aris, perennantibus; folliculis horizonta- libus, bafi oppofitis. Labillardière, Decad. Plant. Syr. 2. p. 13. tab. 7. Periploca fruticofa, foliis perennantibus, glabris, lanceolatis, integerrimis; folliculis acutis, horizonta- libus. Desfont. Flor. atl. vol. 1. p. 209. Periploca corollis glabris, laciniis emarginatis ; cymis trichotomis, foliis lanceolatis, aveniis, lavibus; caule glabro. Willd. Spec. Plant. vol. 2. p. 1249. No 4. Periploca lavigats. Vahl. Symbol. 4. p. 45. ex- clufo Aitoni fynonymo. Cette efpèce eft remarquable par fes feuilles étroites, prefque fpatulées , fans veines apparen- tes, ainfi que par fes corolles pourpres intérieu- PRELR rement, marquées dans leur milieu d’une tache blanche & velue, ayant leurs découpures échan- crées au fommet. 169 Cet arbrifleau s'élève à la hauteur de cinq à fix pieds, fur une tige droite, rameufe, revêtue d’une écorce cendrée, dont les rameaux font grimpans, furtouc à leur partie fupérieure; garnis de feuilies oppofées, perfiftantes, lancéolées, ou plutot ua peu récrécies en fparule à leur bafe, à peine p£- tiolées, un peu épaiffes, très-glabres, entières à leurs bords, liffes, point marquées de veines; d'un vert jaunatre, à peine longues d’un pouce, larges de deux à trois lignes. Les fleurs font difpofées en petites corymbes axillaires , trichotomes à leur bafe. Le calice eft fort petit, à cinq divifons ovales, obtufes, un peu membraneufes, & blanchätres fur leurs bords. La corolle eft prefque trois fois plus grande que le calice , monopétale, en roue, divifee à fon limbe en cinq découpures elliptiques, alongées , échancrées à leur fommet, de couleur pourpre intérieurement, marquées dans leur mi- lieu d’une tache blanche, de couleur jaunâtre en deffous & à leurs bords. Le fond de la corolle eft occupé par cinq écailles fort petites, de couleur pourpre, oppofées chacune aux découpures de la corolle, munies d’autant de filamens de même couleur, recourbés & faillans d’entre les divifions de la corolie. Le fruit confifte en deux capfules liffis, alongées, aiguës, ouvertes horizontale- ment , oppofées à leur bafe, & s’ouvrant longitu- dinalement : elles contiennent des femences nom- breufes, oblongues, comprimées, imbriquées , couronnées par une aigrette foyeule, très-blanche, inférées fur un réceptacle longitudinal & ftrié d'un côté. ; Cette plante croît en Syrie & (ur Les montagnes de l'Atlas. Le citoyen Labillardière m'en a com- muniqué un exemplaire. B (F.f) + PÉRIPLOQUE fcammonée. Periploca fecamone. Linn. Periploca floribus internè hirfutis, pedunculatis ; foliis lanceolato-ellipticis. Linn. Maotiff. p. 216. Periploca foliis oblongis, anguftioribus. Tourn. Inftit. R. Herb. 93. Secamone. Profp. Alp. de PI Ægypt. vol. r. p. 63. tab. 48. C'eft un arbrifleau grimpant, dont kes tiges font farmenteufes , liffes, garnies de feuilles op- pofées , pétiolées, étroites, lancéolées, aiguës, tres-lifles, d’un sope en deflous, plus foncé en deffus, marquées de veinuies tranfverfes. Ses fleurs font fort petites, difpofces en corymbes peu garnis , alternes , fitués dans l'aifelle des feuilles, & dont les ramifications font prefque dichotomes, 199 PER PERTE plus courtes que les feuilles, La corolle eft blan- 7. PÉRIPLOQUE d'Afrique. Periploca africana. che, divifés à fon orifice en cinq découpures | Linn. nier pe velues intérieurement. Le fruit confiite en deux folliculss pendantes, renflées : 7: ventrues, très-plabres , s’ouvrant latéralement en coule hirfuto. Wild. Spec. Plant. vol. 2. p. 1251 Jongueur par un feule valve qui contient des fe- Li mences parnies d'une aigrette fine & foyeufe. Periploca caule kirfuto. Linn. Spec. Plant. 309. — Jacq. Mifcell. 1. p. 12. tab. 1. fig. 3. Periploca foliis ovatis , acutis; floribus corymbofis, On trouve cette plante en Egypte. Il en dé- coule un fuc âcre & jaunâtre, qui paffe, en Egypte, Cynanchugn caule volub:li, ramofo; foliis fubovatis, pour utile lorfqu'il s’agit de dégager les humeurs | cure acumineSHort. Cliff. 70. furabondantes. B Apocynum fcandens , africanum ; vince , pervinca Je trouve, dans l’herbier du citoyen Lamarck, | fois , fubincanum. Comm. Rar. 18. tab. 18. des rameaux fans Aeurs, dont les feuilles font lan- céolées, elliptiques, obtufes à leur fommer, avec noris folio & caule hirfuto. Plum. Almag. 37. tab. 137. une pointe particulière dans le miliu : elles m'ont | & paru appartenir à cette efpèce, d’après la phrafe } 78° 4 de Linoé, quoique cet auteur ne dife rien de la Apocynum indicum ; minus ; nummularia foliis. pointe acuminée du fommet, qui d'ailleurs n’eft{ Morif. Hift. 3. p. 6r1. . 15. tab. 3. fig. 62. pas générale. ÆApocynum fcandens ; africanum , convolvuli mi- ?, Cynanchum foliis planis, finuatis ; flore pallide 6. PERIPLOQUE comeftible. Periploca efculenta. Ÿ viridi ; fruéfu craffo, glabro , viridi. Burm. Afric. 34. Linn. tab. 14. fig. 2. Periploca glabra , foliis linear:-fubulatis ; ACERRLS Cette efpèce a des tiges ligneufes, cylindriques, elongatis , fimplicibus : f'oribus interné nudis. Linn. f. grimpantes , blanchâtres , légérement tomenteufes Suppl. p.168. — Poxb. Corom. 1. p. 13. tab. 11. | & même velues dansleurjeuneffe, garnies defeuilles Periploca corollis glabris , rotatis ; racemis axil- oppofées > pétiolées ; ovales > LANLOPAIBUES à leurs daribus , foliis lineari - lanceolalis ; venofis. Willd. deux extrémités , affez femblables alors à celles de Spec. Plant. vol. 2. p. 1250. n°. 5. la petite pervenche , ou bien élargies , arrondies 1 à leur fommet, qui quelquefois eft terminé par une Apocynum maderafpatanum ; angufhifolium , fean- pointe particulière : elles font épaifles, coriaces, dens ; flore amplo , gemello, verficolore. Pluken. | Gun vert glauque en deffous , d’un vert plus foncé Amalth. 19. tab. 359. fig. 6. en deffus , comme marginées à leurs bords , au a: tr : , moins dans l'état de ficcité. Ondiftingue cette efpèce à fes feuillesalongées, étroites , lancéolées ; à fes fleuis difpofées en Les fleurs font difpofées en petits corymbes axil- grappes peu garnies ; enfin à fes corolles blanches, | Jaires , prefqu'ombellés , à peine du double de la panachées de veines purpurines. longueur des pétioles ; chaque flzur eft compofée d’un petit calice court , divifé en cinq dents ob- tufes , velues , ainfi que les pédoncules. La corolle eit un peu verdâtre , monopétale ; fon tube eft plus long que le calice , & le limbe divifé en cinq découpures ovales , un peu aiguës. Le fruit eft com- pofé de deux follicules ventrues , alongées. es tiges font grêles , fouples , grimpantes , garnies de feuilles oppofées , pétiolées , un peu variées dans leurs formes , longuss , étroites , li- néaires-fubulées ou lancéolées , tantôt rétrécies à leur fommet , d’autres fois plus élargies , arron- dies & un peu élargies à leur bafe, très - glabres. Les fleurs font difpofées , au nombre de trois à Cette plante croît au Cap de Bonne-Ffpérance. huit , en grappes fimples , toutes pédiculées , axil- ? p ( W. f. in herb. Lam.) laires le long des ramezux; la corolle eft blanche ou jaunâtre , marqué? de veines purpurines ou fer- rugineufes , qui s'élèvent du centre & s'étendent jufqu’à la circonférence : elle fe divife en cinq dé- coupures en roue ; elle contient , dans le fond de fontube ; cing'filamens cornus; kes parties fexuel- ? Jes fonc jaurâtres. Le fruit fl formé par deux . 1 S. P£rirLoque des Indes. Perplocaindica. Linn. licules glabres, oblongues ,enfiées, remplies de fe- | à Dans la variété 8 de Burman:, les feuilles font épaiffes , ovales , obtufes , finuées à leurs bords, termins-lufpeéte. Cuoiqu’elle foit Lroitée par les mou:ons & ‘es chèvres, elle n’en eft pas moins inutile dans les prairies ; les chevaux n'en veulent point, Que des plantes qui déjà s’annoncent, dans leur état naturel & fauvagz , avec d-s qualités bien- faifantes qui féduifent notr2 odoiat par leurs parfums , notre goûr par une faveur douce , are- matique ou fuctée , il n’eft point étonnant que la cuiture s'en empare , & qu'elles deviennent la pro- priété de l’homme indufirieux ; mais qu’un: plante quirebute au premier abord , qu'onne peuteffayer de goürer fans la rejetter avec répugnance , ait cependant trouvé place parmi nos herbes noragè- res,c'eft ce qu'ileft plus difficile de concevoir. 1] faut nécefiairement fuppofer que d’heureux hafards au- ront détruit les prejugés que le céleri de nos ma- rais nous infpiroit contre lui ; que des femences de cette plante, tranfportées dans des terrains moins humides , déjà même préparés par la cul- ture, y auront perdu infenfiblement & par fuite de générations leur âcreté originelle , qu'elles auront produicdes plantes d’une odeur moins repouflante, & auront infpiré à l'homme l'idée d'en eflayer la culture, Il feroit fans doute intéreffant de con- noïtre par quels moyens l'induftrie humaine s’eft emparée d’ur grand nombre de végétaux qui font aujourd’hui pour nous d’une très-grande reffource, tandis qu'ils nous intéreffent à peine dans leur état fauvage ; tels font en particulier les panais, les ca- rottes , les choux , les raves , ls navets , &c. Quoi qu'il en foit, le céleri, comme plante ali- mentaire , eft bien moins ancien que le perl. Nous ne favons rien autre chofe fur fon origine, finon que les Italiens en ont les premiers introduit la culture. Pour parvenir à le rendre doux & tendre, on le fème d’abord fur couche , on le pique en- fuite en pleine terre , ayant foin de l’arrofer fré- quemment. Dès qu’il a acquis une certaine hau- teur, on en rapproche toutes les branches & les feuilles, que l'on réunit en botte par le moyen d’une ligature , & on le recouvre de terre pour le faire blanchir : privé par-là de la lumière immé- diste du foleil , il s’étiolé, s’attendrit, perd fon âcreté, & n'en conferve qu'autant qu'il en faut pour lui procurer une faveur piquante. On ne fait guère ufage que de la partie des feuilles qui a été blanchie , que l’on coupe le plus près poffible de la racine , & que l’on appellé pied de céleri. Ces pieds , coupés & fendus , fe mangent en fa- lade avec de la mourarde , ou bien on les accom- mode avec du jus : on en met auf dans la foupe ; on en accompagne différentes fortes de viandes. Cette plante provoque l'appétit ; elle eft fort échauffante , & l’on n’en doit ufer qu'avec modé- ration. Son fuc exprimé paffe pour fudorifique & fébri- : fuge. Sa racine ef diurétique , beaucoup plus ac- Bb 196 PER tive que celle du perfil. On fait , avec fes tiges , une conferve très-bonne pour les maux de poitrine & les coliques venteufes. Ses graines ; douces , très-aromatiques , entrent dans la compofition de plufisurs liqueurs ; elles font mifes au nombre des quatre femences chaudes mineures; elles paffent pour apéritives & diurétiques : on les emploie avec fuccès dans les obftruétions des vifcères , la fuppreffion des urines, les foibleffes d’eftomac , la cachéxie , &c.:onles prépare en infufion vineufe, ou on les fait prendre en poudte. Le céleri cultivé préfente plufieurs variérés re- marquables. La plus commune, À , celle dont on fait un ufage plus habituel , ne diffère de l’efpèce inculte que par la grandeur de routes fes parties. Sa tige eft plus droite , plus forte , plus élevée ; fes feuilles grandes & larges , plus luifantes. Sans les précautions que l’on prend pour en adoucir là faveur , elle en conferveroïit même läcreté en par- tie : fes racines & fes tiges feroient trop dures pour être mangées crues en falade. La feconde variété, B, eft en tout femblable à la première , excepté dans la forme & la groffeur de fes racines , qui font très-épaifles , aflez fem- blables à celles des navets ; aufli l’a-t-on nommée céleri-rave. I] leur faut une terre grafle, humide & légère ; c’eft alors qu’eiles parviennent à une grof- feur très-confidérable ; autremencelles reftent mé- diocres & bien moins tendres : on les mange cuites; elles font fort agréables. La troifième variété, C, préfente quelques dif- férences dans fes feuilles : les radicales font à trois lobes , & celles des tiges en ont cinq dentées à leurs bords. On foupçonne cette variété originaire d’Efpagne : fa fleur eft jaunâtre. Convient-il maintenant de regarder ces variétés comme des efpèces diflinétes , ainfi que l’a fait Miller? Ce favant avoir obfervé que ces plantes, u’il avoit cultivées pendant un grand nombre nbeese s'éroient conftamment perpétuées avec les mêmes caraétères , par leurs femences. Sans doute ce moyeneft un de ceux quiont toujours paru les plus fûrs pour déterminer l’exiftence d’une ef- pèce ; mais font-ils toujours bien certains ? {n'y à fans doute rien d'étonnant, quand, en femant les graines d’une plante dont la culture a changé de nature, on en obtient conffamment les mêmes va- riétés , furcout fi ces femences font jettées dans une terre bien préparée : peut-être faudroit-il, pour leur faire reprendre leur état fauvage, autant de temsqu'ilena fallu pourle leurfaireperdre,ayant foin en outre de les reporter dans leur lieu natal & de les abandonner à elles-mêmes. D'ailleurs, quels font ici les caraétères qui différencient ces varié- tés ? Nous n’en trouvons aucun qui porte fur quelque partie effenrielle , relie que fur la difpo- fision des fleurs , fur quelqu’attribur particulier à A —— PEUR la frnétification ; elles ne diffèrent donc que par leur grandeur , leur groffeur ; par leur faveur , par la force de leurs racines & de leurs pouffes. On fent très-bien que ces caractères fe conferveront aifément avec des précautions , & que fi on veut les obtenir de l’efpèce fauvage , il faut bien du tems & de la patience pour y parvenir. Miller la eflayé : il n’a pas réufli; maïs eft-ce par des pre- miers effais que l’on force les plantes à perdre leurs attributs naturels ? Que de tems & de foins, par exemple , ne faut-il pas pour aclimater des arbres étrangers à nos contrées ? Ces arbres, pour en venir là, doivent bien certainement changer jufqu'à un certain point ,; de nature, afin de pouvoir fupporter les rigueurs d'une faifon qui, dans le principe , leur donnoit la mort. 11 faut une difpofition nouvelle & particulière dans des or- ganes qui n’étoient point deftinés à fupporter l’in- tempérie de certains climats ; & ce changement , dans la difpofition des organes , en amène nécef- fairement un dans Le port de la plante. Je pourrois en citer un grand nombre d’exemples connus de tous ceux qui ont comparé les plantes cultivées dans nos jardins avec les mêmes efpèces recueillies dans leur lieu natal. On fait que les plantes des Hautes-Alpes , lorfque nous pouvons les obtenir par la culture , font fi aifferentes d’elles- mêmes , qu’à peine peut-on les reconnoitre. Le riccin eft un arbre aflez forc dans les pays chauds ; fes fe- mences produifent , dans nos climats , une plante annuelle. Créer des efpèces avec ces variétés nom- breufes que nous fournit la culture , ce feroit nous jetter dans un dédale dont à la fin aucun filne pourroit nous retirer. * _Apium ( bipinnatum)), folits caulinis , bipin- natis; foliolis incifa-ferratis. Watter. Flor. Carol. De 115. { POIRET.) PERSISTANT. Perfiflens. C’eft une expref- fion qui s'applique à pluñeuss parties des plantes, & qui annonce que leur exiftence eft prolongée au-delà du terme ordinaire de leur duree dans la plupart des autres plantes, ou qu'elles furvivent à plufieurs autres parties qui periflent habituelle- ment avant elles. Ainf on dit que : Le calice eft perfiflant (calix perfiftens ) lorfqu’il furvit à la corolle , & même loriqu'il refte avec elle, ou plus fouvent après elle fur le fruit, au- quel, dans certaines efpèces , il tient lieu de péri- carpe, comme, dans les fleurs labiées, la fauge, la mélife, &c. ou dont il couronne le fommet ou bien enveloppe la bafe. La corolle eft également perfiffante ( corolla per- fiffens) loriqu’au lieu de fe flérrir après l’aéte de la fecondarion , elle refte avec le fruit jafqu'à l'é- poque de fa maturité, fur lequel elle fe defièche PUB ZR quelquefois fans le quitter, comme dans les plan- tains. Les braétées font perfiffantes (braëtea perfiftentes) Jorfqu'elles reftent avec les fleurs & les fruits qu’elles accompagnent. Les ftipules font perfiffantes ( fHpula perfiftentes) lorfqu’elles exiftent après la chute des feuilles, tandis que très-ordinairement elles périffent, ou avec elles, ou plus fouvent avant elles. Les feuilles font perfiffantes (folia perfiflentia) Jorfqu’elles ne tombent point en automne, & qu'elles reftent fur les branches pendant un ou plufieurs hivers. La plupart des arbres dont les feuilles ont cette propriété , portent le nom d’ar- bres verts. Les racines font per/fiffantes ou vivaces (radices perennes , perfiffentes ) lorfqu'elles continuent à vivre pendant plufieurs années , quoique leur tige périffe. Elles en produifent alors de nouvelles, comme celles de la violetre, de l’ofeille, &c. Enfin, les tiges font perfiffantes (caules perfiften- ces) lorfque, dépoullées trous les ans de leurs feuilles, de leurs fleurs & de leurs fruits, elles confervent la faculté d’en produire d’autres par les bourgeons, pendant plufieurs années. Flles portent plus ordinairement, dans ce cas, les noms de bifannuelles ou vivaces, felon le tems de leur durée. PERSONNEES (fleurs). Flos perfonatus. C’eft le nom que Tournefort a donné aux fleurs dont la corolle, monopétale, irrégulière, fe divife, à fon orifice, en deux lèvres ordinairement rappro- chées ou peu écartées, 8 dont les femences, au lieu d’être nues dans le fond d’un calice perfifiant, font renfermées dans une capfule. C’elt particu- l‘érement ce dernier caractère qui fépare les fleurs perfonnées des fleurs labiées, celui qui eft fondé fur la corolle n'étant pas fufifamment prononcé. Les antirrhiaum ont des fleurs perfonnées. PERSONNEES ( famille des). Les plantes dont les fleurs font perfonnées, fe rapprochent entr'elles par des rapports fi nombreux, foit dans les parties de la fruétification, foit dans la difpofition, la forme de leurs feuilles, enfin dans tout leur en- femble, qu’elles forment un groupe bien diftinét & féparé des autres plantes : c’eft d’après ces con- fidérations que la plupart des botanifies, furtout les modernes, en ont formé une famille particu- lière, à laquelle Lamarck a confervé le nom de perfonnée, & que Juflieu, &’onrès des différences particulières tirées du fruit & de la difpofition des femences fur le placenta, ainfi que des diffé- rentes formes de celui-ci, a divifé en plufieurs fa- milles , fous le nom de pédiculaires, ferophulaires, acanthes , &c. qui fe trouvent la plupart contenues dans les perfonnées de Lamarck, PER 197 Le caradtère des perfonnées eft d’avoir un calice perfiflant , aflez ordinairement tubuié , à ni di- vifions ou partagé en deux lèvres à fon orifice ; une corolle monopétale , irrégulière le plus fou- vent, divifée à fon orifice en deux lèvres, de formes variées; deux ou quatre étamines, dont deux plus longues & deux autres plus courtes ; un ovaire fupérieur furmonté d’un feul ftyle, ter- miné par un ftigmate fimple ou bilobé. Le fruit confifte ordinairement en une capfule à deux loges, à deux valves, contenant plufieu:s femences, dont le placenta eft tanrôt central, d’autres fois mar- ginal. Les capfules elles-mêmes ont quelquefois plus de deux valves, & s'ouvrent, ou à leur fom- met feulement , ou dans toute leur longueur. Dans quelques genres le fruit eft une baie. ‘ La plupart de ces plantes ont des tiges herba- cées, des feuilles oppofées, plus rarement alter- nes; les fleurs oppofées ou verticillées, en épi, rarement en panicule, munies la plupart de bractées. Un grand nombre de perfonnées font des plas- tes fufpeétes, qu’on ne doit employer qu'avee beaucoup de réferve : la plupart paffent pour diu- rétiques, apéritives; quelques-unes font purga- tives & même vomitives. PERVENCHE. Winca. Genre de plantes à fleurs monopétalées , de la famille des apocinées, qui comprend des fous-arbrifleaux à tiges frutef- centes , diffufes, rampantes , dont les feuilles font entières, oppofées, & les fleurs axillaires. Le ca- ractère effentiel de ce genre eft d’avoir : Un calice à cinq divifions ; une corolle tubulée, dont Le limbe fe divife en cinq lobes tronqués obliqui- ment ; cinq étamines membraneufes; ffigmate double, un inférieur en écuffon, un fupérieur eapité; deux capfules alongées; fémences nues. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice perfiftant, in'érieur, divifé en cinq découpures droites & aiguës. 2°, Une corolle monopétale, tubulée , dont le Jimbe a la forme d’une foucoupe ; le tube eft plus Jong que le calice, cylindrique à fa partie infe- rieure , élargi vers le haut, pliffé en cinq angies à fon orifice ; le limbe eft divifé en cinq grandes découpures planes, tronquées obliquement à leur fommet, 3°. Cinq étamines attachées vers l’orifice du tube, munies de filamens très-courts, élargis à leur partie fupérieure en écailles concaves, cour- bes, terminées par des anthères membraneufes , & comme farineufes à leurs bords. 198 PER PER Clematis , feu pervinca major. Lob. Icon. 735. | Clematis daphnoïdes, latifolia. Cluf. Hifi. 121. t Icon. — Gérard. Hift. 894. Ic. 4°. Un ovaire divifé en deux parties prefque rondes, garnies de deux glandes à leur bafe, fur- monté d'un ftyle cylindrique, & terminé par un ftigmate double; l’inférieur eft plane, orbiculaire, en écuflon; le fupérieur concave & en forme de tête. Le fruir confifte en deux capfules folliculées , | fupérieures , alongées, droites , arrondies , aiguës, à une feule valve qui s'ouvre longitudinalement, & contient plufieurs femences nués, oblonguss, dépourvues d’aigrertes. Vulgairement /a grande pervenche. Regnault. | Botan. lcon. C’eft une plante fort agréable par fes grandes fleurs d’un beau bleu célefte , qui eft moins com- mune que l’efpèce fuivante, & dont ele femble ne différer que par des proportions de grandeur , mais qui a cependant des caraétères qui lui font propres, tels que des cils fur les bords des jeunes feuilles & fur les divifions du calice; des tiges redreflées, tombantes & non rampantes; des feuilles élargies, ovales, fouvent échancrées en cœur à leur bafe. Obfervatiors. Ce genre eft très - remarquable par la forme de fes corolles, par le caraéère par- ticulier de fes parties fexuelles, furtout par la forme des filimens , dont le fommet fupporte une petite écaille concave, dans laquelle lanthère, avant fon entier développement, eft placée comme À dans une valve, de laquelle elle s’écarre, fans néanmoins fe relever entiérement, & reftant atta- ché: par fa bafe au fommer de cette valve écail- leufe. On voit que déjà, par ce caractère, les per- venches fe rapprochent de plufieurs genres de la famille des apocinées, famille à laquelle elle con- vient encore mieux par fes deux capfules follicu- ÿ lées, &: par la forme, la fituation des autres par- ties d2 la fructification. Ce genre d’ailleurs eft # bien diftinét des autres genres de cetre famille, & : ne laifie aucun doute fur la clafification des ef- ] pèces qui le compofent. On le voit cependant fe rapprocher des échites par les tiges farmenteufes du vinca lutea. Ses tiges font frutefcentes , flexibles, arrondies, munies de quelques poils rares , hautes de deux à trois pieds, droites pendant leur jeunefle, & puis inclinées, tombantes ou couchées, garnies de feuilles oppofées, ovales, en cœur, obtufes à leur fommet , quelquefois échancrées à leur bafe, ciliées à leurs bords, vertes & glabres à leurs deux faces, portées fur des pétioles courts & ciliés. Les fleurs font axillaires, d’un bleu vif, quelquefois blanches, folitaires, munies de pé- ! doncules fimples, étroits , de la longueur & fou- vent plus longs que les feuilles. Le calice eft à cinq divifions profondes, fubu- i lées, ciiées fur leurs bords, prefque de la lon- gueur du tube de la corolle. Celle-ci eft en fou- ! coupe ; fon tube eft marqué de cinq fillons, qui forment cinq plis anguleux à l’orifice : il eft plus | étroit à fa bafe & velu intérieurement. Le limbe { fe partage en cinq grandes divifions obliques , élargies, & tronquées obliquement à leur fommer. Les étamines font renfermées dans le tube. Leurs filamens font courts & géniculés , terminés à leur | fommer par cinq écailles arquées, obtufes, con- niventes, qui paroifient fupportées par la pointe aiguë des filamens, & deftinées à renfermer les anthères avant leur développement : ces dernières font pubefcentes , à deux loges, & s'ouvrent lon- | situdinalement à leurs bords internes. Le pollen # qui en fort eft ovoide & granuleux. Le ftyle eft $ filiforme , furmonté d’un ftigmate plane, élargi, { orbiculaire, marqué d’un fillon circulaire, fur- à monté d’une efpèce d’aigrette pédiculée, plu- i meufe, capitée, prefqu’à cinq angles. Le fruit confiile en deux capfules longues, aiguës, qui s'ouvrent longitudinalement en une feule valve, & renferment des femences planes, nues, atta- chées fur un réceptacle longitudinal. ÉSPECE.SS: 1. PERVENCHE à grandes fleurs. Vinca major. { Linn. Vinca caulibus ereëlis, folits ovatis, floribus pe- dunculatis. Linn, Spec. PI. vol. 1. p. 304. — Curtis. 4 Lond. Ic. — Mill. Diét. n°. 2. — Pallas. Iter. 3. pag. 585. — Fabric. Helmft. édit. pag. 252. — Desfont. Flor. atl. vol. 1. p.206. — Lam. Flor. franç. vol. 2. p. 300. n°. 335. II. — 14. Illuftr. À Gen. tab. 172. fig. 1. Pervinca vulgaris, latifolia ; flore caruleo. Tourn. Inftit. R. Herïb. 119. tab. 45. — Garid. Aix. tab. 81. Pervinca caulious ereëlis, foliis ovate-lanceolatis, ciliatis; petiolis unifloris. Hall. Helv. n°. $73. Pervinca major. Scop. Carn. n°, 274. Pervinca caulibus declinatis ; foliis ovaris, jurio- | ribus, marçine ciliatis ; floribus pedunculatis. W4ld. Spec. PI. vol. 1.p. 1233. | Clematis daphroïdes major. C. Bauh. Pin. 302. Ê Cette plante croît dans les bois, en Europe, ! Ê s — Dodon. Pempr. 406. lc. — J. Bauh. Hifi. 2, { furtout dans les contrées méridionales : on la p.132. 10. — Morif. Hiff, 3. 15. tab. 2. Ég. 1. Ê trouve auffi dans les environs d'Alger, &c. D Ç PER F. w.) On lui attribue les mêmes propriétés qu’à efpèce fuivante. 2. PERVENCHE à fleurs movennes. Winca minor. nn. Vinca caulibus procumbentibus , foliis lanceolato- vatis, floribus pedunculatis. Linn. Spec. Plant. ol. 1. p. 304 — Matèr. medic. 71. — Leers. Leiborn. n°. 152. — Pollich. Pal. n°, 251. — udw, Eg. tab. 75. — Kniph. Cent. 1. n°°. 97. 8. 99.— Hoffm. Germ.83.— Roth. Germ. I. 95. Î. 243. — Lam. Flor. franc. vol. 2. p. 300. n°. 335. . — Id, Illuftr. Gener. tab. 172. fig. 2. Winca caulibus procumbentibus , foliis oblongc- anceolatis , margine glabris ; floribus pedunculaurs. Willd. Spec. Plant. vol. 2.p. 1232. n°. 1. Pervinca caulibus procumbentibus , foliis ovato- anceolatis ; periolis unifloris. Hall. Helv. n°. $72. Vinca foliis ovatis. Hort. Cliff. 77. — Hort. Upf. 63. — Reg Lugd. Bat. 412. — Dalib. Paris. 75.— Miller, Diét. n°, 7. Pervinca minor. Scop. Carn. 273. Pervinca vulgaris janguftifolia; flore ceruleo. Tourn. Inft. R. Herb. 120. Clematis daphnoïdes, minor. C. Bauh. Pin. 301. Clematis daphnoides. Dod.Pempt.40ç5.— Black. tab. jo. Vulgairement /a petite pervenche. Cette efpèce, aflez commune le long des haies & dans les bois , eft du nombre de ces piantes que nous aimons à rencontrer dans nos promenades fo- litaires. Elle brille à nos regards par fes fleurs d’un bleu pur & célefte, relevées par des feuilles d’un vert gai & verniflé : elles nous anroncent le retour de la plus belle des faifons , 8 embellit les zazons naiffans. On la diftingue de la précédente à fes feuilles plus petites , ovales , lancéolées ; à fes fleurs , dont le limbe a moins d’érendue , & à fes calices glabres, plus courts & point ciliés, ainfi que les autres parties de cette plante. Ses tiges font grêles , prefque ligneufes, gla- bres , très- fouples , couchées & toujours ram- pantes , excepté au moment de la floraifon , où elles fe relèvent un peu : elles font garniss de feuilles ovales, oblongues , un peu lancéoléss, rétrécies & un peu aiguës à leurs deux extrémités, pétiolées , oppofées, très-entières , parfaitement glabres , verniffées & luifantes à leurs deux fices, d’un vert plus clair & jaunâtre en deffous , longues d'environ un pouce, & portées fur des pétioles trèc-courts. Les fleurs font axiliatres , folitaires , pédonculées , d’une belle couleur bleue , quelque- fois blanches. Leur calice fe divife en cinq dé- éoupures profondts , prefque fubulées , très-gla- P:E K 199 bres , un peu plus courtes que le tube de la co- rolle. Le pédoncule eft grêle , nu , fimple, plus long que les feuilles. La corolle préfente les mêmes caractères que celle de l’efpèce précédente , mais elle eft d'un tiers plus petite. Il eft rare d’en ren- contrer les fruits , qui d’ailleurs font parfaitement femblables à ceux de la grande pervenche. Miller dit qu'il eft parvenu à les obtenir après avoir mis en pleine terre trois ou quatre de ces plantes, dort il a conftamment coupé les branches latérales, en ne laïffant que les tiges fupérieures : vent , dès la feconde année , une grande quantité de fruits. il yeft Cette plante eft aflez commune dans les bois & le long des haies. h (F.v.) Elle paffe pour vul- néraire & aftringente :onl’emploieextérieurement, en gargarifme, dans l'efquinancie ; eile fe prefcrit, en infufon , dans le cours de ventre ; elle eft aufi fébrifuge -& avantageufe aux phthifiques : fa de- coûijon avec le lait eft vantée dans les diminutions ou les pertes de voix. On recommande fes fleurs pour raccommoderles vins gâtés ; fes feuilles pour- roient être encore employées pour tanner les cuirs. 3.PERVENCHE de Madagafcar. Wincarofea.Linn. V'inca caule fuffrurefcente , erecto ; floribus geminis, fefilibus ; foliis ovato-oblong's , petiolis bafi biden- tatis. Linn. Spec. Plant. vol. 1. p. 305. — Kniph. Cent. 8. n°. 99. — Wild. Spec. Plant. vol. 2. p. 1233. n°. 4. — Gærtn. vol. 2. p.172. tab. 117. fig. s. — Desf. Flor. aël. vol. 1. p.207. Vinca foliis oblongo -ovatis , integerrimis ; tubc foris longiffimo , caule ramofo , fruticofo. Mill. Diét. n°. 3. tab. 186. A. Vinca foliis fubvillofis ; apice rotundatis , mu- cronatis j flore minore. (N.) Cette belle efpèce, originaire des Indes , que l'on ef parvenu à propager dans les jardins, fe fair remarquer par fes fleurs d’un rofe tendre , fouvent blanchatres ou panachées : elle fe diftingue des au- tres par ces mêmes fleurs prefque fefiles, munies d'un long tube , & qui fe développent fucceflive- ment , pour l'ordinaire deux à deux , pendant une grande partie de l’année. S:s tiges font droites, branchues , vertes ou purpurines , & prefque herbacées la première an- née , & puis ligneufes à mefure qu'elles vieilliffent. La partie fupérieure des jeunes rameaux eft un peu velue : ils font chargés de feuilles oppofées , pé- uiolées , lancéolées ou ovales , quelquefois ellip- tiques , coriaces , d’un beau vert life , munies de quelques poilsrares, traverfées dans leur longueur ar une nervure forte & blanche , & en d'autres (térales , obliques, bien plus fines & de la même couleur , mais d’une teinte verte ; leur fcinmer ef obtus, mucroné dans fon milieu, quelquefois aigu. Les pétioles font bien plus courts que les feuilies, _ 3200 ER qui ont de deux À trois pouces de long furun & plus de large ; elles font garnies à leur bafe de deux itipules ou de deux perites dents tiès-courtes. Les fleurs naiffent ordinairement deux à deux dans l’aiflelle des feuilles , vers l'extrémité des rameaux :elles font fefiles ou à peine pédonculées. Leur calice eft court , divife à fon orifice en cinq dentsalongées , fubulées , un peu velues, ouvertes. La corolle eft munie d’un tube gréle , long au moins d’un pouce , divifé à fon ouverture en un limbe plane , à cinq grandes découpures prefque cunei- formes , un peu arrondies & prefque point obli- ques à leur fommer, un peu courbées en faulx la- téralement , quelquefois légérement mucronées , d’un rouge pourpre & un peu ciliées à l’ortfice du tube , où l’on remarque encore cinq plis anguleux. D (7.v.) La variété A m'a été communiquée par le citoyen Dupuis : elle vient des Indes. Je la regarde comme l'eipèce naturelle de celle qui vient dans nos jar- dins. Ses feui'les font plus velues , elliptiques ; leur iommet elt arrondi, avec une pointe particulière dans fon milieu. La corolle eft plus petite. (F.f.) . PER VENCHEà petites fleurs. Winca parviflora. 4 I â) Vinca caule herbaceo , ereëto ; folits lanceolatis , acutis. A:t. Hort. Kew. vol. 1. p. 798. — Wiild. Spec. Plant.2. p. 1234. n°. $. Vinca (parviflora), caule herbaceo , ercéto ; fotiis lanceolatis , fioribus geminis , Involucrais, Retzius. Obferv. bot. 2. p. 14. Vinca (puñlla) , caule herbaceo , floribus geminis, pedunculatis. Linn. f. Suppl. p. 166. Vinca( pufilla) , caule herbacco , ereëlo , quadrar- gulari ; foliis lanceolatis , floribus geminis folitariis- que, peuunculotis. Murray. Comment. Goett. 1772. p. 66. tab. 4. fig. 1. Cupa-wala. Rheed. Malab. 9. p. 61. tab. 35. Cette plante a des tiges droites, rameufes , hautes de cinq à fix pouces , herbacées , prefque quadringulaires , liffes, garnies de feuilles pétio- lées , un peu rudes au toucher , lancéolées , ai- gués , dentées ou finuées à leurs bords. Les fleurs font fort petites, de la grandeur de celles du Z- L'iojpermum officinale , &un blanc jaunatre , portées fur un pédoncule court, fituéesordinairement deux à deux dans Paiffelle des feuilles , quelquefois fo- litaires, environnées d’un involucre foyeux, mu- niks d'un long tube. Le fruit confilte en deux cap- füles folliculees , linéaires, flriées, & comme ar- ticulées. Cette plante croit dans l'Inde , à Trinquebare , dans les lieux cultivés, où elle eft fort incom- mode. © P EZ $. PERVENCHE à fleurs jaunes. Vinca lutea. Linn. V'inca caule volubili, foliis oblongis. Linn. Amœæn. Academ. vol. 4. pag. 307. — Wilid. Spec. Plant. Vol. 2: pag. 1233: n°. 3. Apocynum fcandens , falicis folio, flore amplo , plano. Catesb. Carol. 2. pag. 53. tab. $3. Cette efpèce n'appartient à ce genre que par le caraétère de fes fleurs. Elle reffemble d’ailleurs par fon port à un echires où à un apocynum. Ses tiges font fouples , farmenteufes , grimpantes , garnies de feuilles oppofées, ob'ongues, affez femblables à celles du faule. £es corollés font planes , amples & de couleur jaune. On rencontre cette efpèce à la Caroline. D (POIRET.) PEZIZE. Peziza. Genre de plantes cryptoga- mes, de la famille des champignons, qui comprend des expanfions fongueufes, de figure affez varia- ble , dont les graines font placées à la furface fu- périeure. Le genre peziga, dans Linné , comprend tous les champignons campanulés & fefiles ; cette dé- finition a été fuivie par Lightfoor, Pollich, Wulf, Villars , &c. Cependant, en ne confidérant que le petit nombre d’efpèces décrites par Linné , on en remarque quelques-unes, comme les peziza acetab. - lum & cupularis, quine fentpas files, & d’autres, telles que lespeziza fcutellata , cochleata & auriculr, qui ne font point campanulées. Si on étend cette critique à toutes les efpèces connues , maintenanc on voit que le caraëtere donné par Linné n’eft point affez déterminé. On fent d’ailleurs qu'il eft fonde fur des particularités peu importantes de la ftruéture des champignons. Haller à mieux dé- fini les pezizes en difant qu'elles ont une chair fragile , épaifle , membraneufe ou gélarineufe ; qu'elles fonr couvertes d’un duvet fin, & qu'en d: flus elles forment une cavité, Gleditfch & Bul- liard ont mieux encore diftingué ce genre de tous ceux qui ont du rapport avec lui, en faifant re- marquer que les graines font toujours placées à la furface fupérieure. Hedwig a donné à ce genre le nom de ocofrora, parce qu’il a obfervé que les capfules féminales & membraneufes qui fe trou- vent fur la furface fupérisure, font toujours rem- plies de huit graines. Ce caractère microfcopique étant très-dificile à obferver, & étant fondé fur des principes qui ont été conteftés par plufieurs naturaliftes , je n'ai pas cru devoir le faire entrer dans la détermination du genre des pezizes; j'ai, à l’exemple de Gleditfch & de Bulliard, rangé dans ce genre tous les champignons , dont les fe- mences font placées à la furface fupérieure. Ce genre, ainfi caractérifé , comprend toutes Î Jes pezizes de Linné & des divers aureurs , à l'ex- ception PE Z ception de quelques efpèces qui s'en éloignent par des caractères aflez {aillans. Ainfi, 1°. les pe- zizes, dont la cavité renferme des capfules en forme de lentiiles attaches par des pédicelles , c'eft-à-dire, les plantes que Linné avoit confon- dues fous le nom de peziza lentifera, forment un genre très-diflinét des véritables pezizes. Haller & Willdenow ont nommé ce genre cyathus, Adan- fon l’a défigné fous le nom de cyata, Bulliard l'a nommé nidularia , & Scopoli, non plus que Gie- ditfch, n’ont donné le nom de peziza qu'aux plantes dont je viens de parler. On trouvera leur defcrip- tion dans le fupplément de ce Dictionnaire, au mot Nidulaire. : 2°. La peziza punäara de Linné diffère infini- ment par fon organifation, du refte de ce genre. Bulliard l'y a cevendant confervée. Gledifch, fuivi par Roth & Willdenow, en a fait un genre particulier fous le nom de poronia, Haller l'a réu- nie avec les fphéries, & nous fuivrons fon exem- ple. (Voyez le mot Sphérie.) 3°. La peziza flercoraria de Bulliard a été avec raifon féparée de ce genre , à caufe des petires capfules libres & proéminentes dont fa furface fupérieure eft parfemée : Perfoon en a fait un genre fous le nom d’afcobolus. On en trouvera la defcription dans le fupplément de ce Diétion- naire. Le genre pezize fait partie de la divifion des champignons qui ont les graines placées à la fur- face ; il eft crès-voifin des helvelles, dontilfe dif- tingue, parce qu'il n’a pas les graines placées fur la tace inférieure ; il approche même des tre- melles ; mais celles-ci ont les graines placées fur toute la furface indifféremment. Un genre auf nembreux en efpèces que celui des pezizes a befoin d'être divifé en fections, pour faciliter la recherche des efpèces ; mais cette divifion offre de grandes difficultés. Bulliard, qui les a fenties, a claffé les pezizes en quatre fections, felon qu'elles croiffent fur le bois, les herbes ou les fruits , la terre & le fumier; mais outre que cette divifion n’eft pas complète , puifqu’on trouve certaines efpèces dans l’eau, & d’autres {ur les pierres , on a encore l'inconvenient de féparer des efpèces réellement très-voifines : la forme offre des caractères qui font faillens, il eft vrai, dans quelques efpèces, mais qui fe confond=nt dans quelques autres, & qui varient avec l'âce : la couleur eft encore moins conltante ; la confiftance eft la feule qualité qu'une même pezize conferve toute fa vie, & ce fera fur cetre confidération que je baferai la divifñon de ce vafte genre; je crois que, dans certe famille obfcure des champi- gnons, ce caractère eft le plus important de tous, parce qu'il paroit tenir à des différences dans le mode de nutrition. L'inconvénient qui peut ré- Botanique. Tome F. PE Z fultér du vague de quelques termes eft peu dan- gereux, & n'équivaut pas, ce me femble, les avantages que je viens dénoncer. Voici en cenfs- quence la clafification des pezizes que je me pro- pofe de fuivre. 201 I. Pezizes gélatineufes , ou dont la confiftance eft humide, tremblante , un peu CRIHQUe Prec ncer Efpèces 1... 7 4 II. Pezizes qui ont la confiftance de la cire. SO ee ct te : ne. EIpèces Or: 19 If. Pezizes charnues, qui ont la confiftance d’un : : nn S vrai champignon... .... ir d{péces 20%: Cette tro'fième divifion étant très-nombreufe, fe fubdivife conme il fuit : A. À furface fupérieure concave. 1. Pédonculées. #. En forme d'oreille. Efpèces 9...10 Ba En cloche: ee. Tfe2027 y. En entonnoir........... 2. Sefiles. #. À bord nu & entier..... 120: +34 ..3$...46 8. À bord denté ou cilié..,..47...59 B. A furface fupérieure , plane ou convexe. 1. Ayant un rebord. e.. Surface infirieure , hériflée , velue ou veinée...... Efpèces. 60...66 8. Surface inférieure, nue....67...74 2. Sansirebordiss co FnnSee LOC IV. Pezizes coriaces...............82...88 ESPÈCES. J: Peyizes gélatineufes. 1. PEZIZE noire. Peziza nigra. Peziza gelatinofa, craffa, fubturbirata , craterd cue pulart, dein [eutellatä , extès brunneä , intès nigrä. CN.) Peziga nigra. Bull. Champ. n°. 4. tab. 116 & 469. — Peziza brannea. Batfch. Fung. 12% TC: Ile f. jo. — Peziga polymorpha. Lightf. Scot. 10. — Gmel. Syft. Nat. Sp. 135.— Peziza elaffica. Gel. Sylt. Nat. Sp. 132. — Ofofpura elafhca. Yledw. Crypt. 2. p.23.t. V. E. — Eluela inflata. Schœf. Fung. 2. €. 153. — Elvela pu!la. Schœ. Funs. 2. t. 158. — Lycoperdon truncatum. Linn, Syft. Nat. XIT. 2. p. 726. — Œder. Dan. t. 464. — Peziza. Hall. Helv. n°. 2219. €. 48. £. 8. a. Peziga nigra , Jufco-nigrefcens ; fubrès à fufca nigricans. Bull, t. 116 C'e PEZ £. Pegiza nigra, ferruginea , fubiùs ferruginea. Bull, t. 460. 202 Cétte efpèce de champignon fe diftingue faci- lement de roures les autres par fa couleur & fa confiftance géiatineufe, élaftique, épaiffe ; elle eit fcfile, en forme de cône renverfé & tronqué : fa furface inférienre eft peluchée & ridée ; fa furface f':périeure , d’abord prefque fermée & creufceen foucoupe, s’aplatit avec l’âge , & devient même quelquefois convexe dans le milieu : cette furface eit abondamment couverte d’une pouffère noire qui tache les mains, & qu'on regarde comme fa giaise; fa chair eft brune, ékifique. On en dif tingue deux variétés, l’une eft d’un brun noirâtre en deffus & en deffous, l’autre efl noire en deffus & d'une couleur de rouille en deffous. La gran- deur de l’une & de Pautre varie beaucoup, felon l'âge, & atteint dix-huit lignes de diamètre fur neuf de hauteur. Cette plante croit fur les bois morts, &c en particulier fur Les troncs de chêne coupés & expofés à l'air; elle ne fe trouve point fur les bois flottés. On la trouve en automne & au printems dans les tems humid:s. (Y. w.) 2. PEZ1ZE humide. Pegiza lubrica. Pegiza gelatinofo-fibrofa , conica , uda, flavefcens; margine revoluto. (N.) Elwela lubrica. Scop. Flor. Carn. n°. 1609. — Elvela clavata. Schœff. Fung.211.t. 149 — Dickf. Fung. Brit. p. 19.— Fungoidafter, &c. Mich. Gen. 201. €. 82. f. 2. — Vaill. Paris. t. 13. £ 7. 8. 0. C’eft dans les bois, en automne, que fe trouve cette efpèce : fon pédicule eft un peu rubéreux à fa bafe, plein, cylindrique , flexueux , jaune ; il fe développe en un chapeau d’un jaune verdâtre ; ce chapeau eft ovale où arrondi, concave; fon bord eft roulé en dehors. La confftance de certe plante eft molle, charnue , gélarineufe ; elle croit tantôt folitaire & tantôt en group:s. Son pédi- cule a deux lignes de diamètre, & quinze environ de hauteur; fon chapeau a quatre , fept lignes de diamètre. i 3. P£z1ZE gélarineufe, Peziza gelatinofa. Peziza gelatinofa, ferruginea , in flipitem brevem, fablateralem, baff attenuatum definens; craterä à cupu- lari planiufeula. (N.) Peziza gelatinofz. Bu, Champ. n°. 5. t. 460. f. 2. — Gmel. Sy. Nat. n°. 145. ette plante eft d’une couleur tannée ; elle fe termine en un pédicule court, prefque latéral, & ordinairement aminci en pointe à fon extrémité inférieure : fa partie fupérieure , d'abord creufe en foucoupe , s’aplatit peu à peu avec l'âge , & fouvent les bords fe renverfenr. On trouve cetre production gélatineufe fur les troncs morts : fa PEZ forme & fes dimenfions varient , & peut-être doie- elle étre réunie à la fuivante, dont elle differe cependant par la pofition latérale de fon pédon- cule. 4. PEZIZE trémelloide. Peziza tremelloidea. Peyiza gelitinofa, primüm [effilis demi in féipitem craffum definens; craterd è cupulari complanata. (N.) Peziza tremelloidea. Bull. Champ. n°. 6. t. 410. PAT: ; a. Peziza tremelloidea , ferruginea. Bull. PI. 410. fi. A° B. Peziza trernelloïidea, violacea, Bull. PI. 410. f, 1. B. — Feziza porphyrea. Batfch. Fung. 1.p. 127. t. 12.f. 53. — Gmel. Syft. Nac. n°. 131. — Oéo- Jpora violacea. Hedw. Crypr. 2. p.27. t.8. A. — Elvela purpurca. Schœf. Fung. n°. 245. t. 333. 334. — Elvela farcoides. Dickf. Fung. Brit. p. 21. — Lichen farcoïdes. Jacq. Mifc. Auitr. 2. p. 378. t. 22. — Maur. Syft. vég. p. 962. Cette efpèce fe rapproche beaucoup de la pré- cédente; mais fon pédicule et central : elle eft d’abord feflile , & fe prolonge , avec l’âge , en un pédicule épais, & quelquefois creufé de fillons plus ou moins profonds. Dans fa jeunefle , fa partie fupérieure eft creufée en foucoupe, peu à peu elle s'aplatit, & quelquefois même devient con- vexe : fes bords font ordinairement finuis, quel- quefois découpés en lobes; ce qui la rapproche de l’efpèce fuivante. On en diftingue deux varié- tés; l'une eit, dans fa jeunetfe , d'un rouge de bri- que, tirant un peu fur la rouille, & brunit en vieilliffant ; l’autre eft d’abord d’un rouge vineux, tirant fur le violer, & devient enfuite d’un bron foncé. La pezize trémelloide croît en touffe fur les vieux troncs & les vieux bois de charpente. (7. v.) . P£z1ZE déchirée. Peziza lacera. tIT Peziza gelatinof2 , internè flavefcens, externe albi- cans , campanulata , margine lacerä. (N.) Peziza lacera:-Willd. F]l. Berol. n°. 1166. t. Te f. 16. — Gmel. Syf. Nar. n°. 0. Cette efpèce r’eft encore connue que par la def- cription £: la figure que Willdeñow en a données. Elle croit fur les troncs pouriis pendant l'hiver; elle eft en forme de cloche, blanchätre en dehors, jaunâtre & gélatineufe en dedans : fon bord eft déchire inégalement ; les déchirures font longues & aiguës; eile a deux à cinq lignes de diamètre. 6. PEz1ZE oreille de Juda. Peziza auricula. Peziza gelatinofo-cartilaginea, aur!formis , Jubiès nervofa pubejcens , fubfufco-lateritia, (N.) Peziza auricula. Linn. Spec. 1626. — Lightf. FL Scor, n°. 9.— Sibth.Oxon. p. 387. — Reich. PE Z Syft. 619. — Gmel. Syft. Nat. n°. 134 -— Hot. Auftr. p.6$50.— Peziza auricula Jude. Bull. Champ. n°.7.t.427.f. 2. — Tremella auriformis. Hoffm. Crypt. 31.0. G. f. 4. — Elvela farmbucina. Scop. FI. Carn. n°. 1612. — Auricula Jude, Blackw. Herb. t. 334. — Batarra. Fung. t. 3. F. — Peziga, &c. Hall. Helv. n°. 2220. — Agaricum Mich. Gen. t. GG. f. 1. — Tremella [efilis, membranacea , rugofa & crifpa, &c. Gled. Fung. p. 39. t. 2. — Primum genus pernicioforum fungorum. Cluf. Hift. 2.p. 276. — Oreille de Juda. Gerfaulr. Diét. Mar. med. $. p. 317. pl. 497. La pezize oreille de Juda offre un intérét plus grand que routes les autres efpèces de ce genre, par fa forme & par fes ufages : on l’emploie dans l'hydropifie & dans les inflammations de gorge: on la prend en infufion dans du vin blanc ; c'eft une des plus grandes efpèces du genre des pezizes, puifqu'elle atteint trois pouces de largeur fur un de hauteur; elle eft gélatineufe | mais ferme & élaftique, comme un cartilage ; elle eit fefile , mince, & compofse de deux lames appliquées l'une fur l’autre ; elle à ordinairement une large échancrure qui lui donne la forme d’une oreille d'homme : fa furface inférieure eft pubefcente , relevée de nervures, 8 remarquable par fon af- peét poudreux : fa partie fuperieure eft creufée en foucoupe & diverfement pliffée; fa couleur eft d'un brun rougeatre, plus claire en deffous qu’en deflus; fes hords font finués, & qu CERITO infixa y à concavé convexa, cum margine primo inflexo, dein reflexo. (N.) Peziza pineti. Batfch. Fafc. 2. fig. 140. — Gel. Syft. Nat. n°. 121: Cetie petite plante eftcharnue : elle eft fefile, & adhère par fon centre fur des feuilles de fapins tombées à rerre dans les forêts ; elle eft d’abord concave ; fon rebord elt roulé en dedans , enfuite elle devient convexe au milieu & fon bord fe ré- fléchit » fon difque eft d’abord un peu brun & pâle au centre; il devient enfuite plus blanc & un peu jaunätre ; fon rebord eft brun. : 71. PEZ1ZE cendrée. Peyiza cinerea. Peziza carnofa , fcurelliformis, feffilis , plana aur convexa , margine albo. (N.) Peyiza cinerea. Batfch. Fafc. 2. fig. 137: — An Peziza pulvinata ? Batfch. Fafc. 219. fig. 3. O&ofpora cinerea. Gottl. F1. Lipf. 1643 Peziza crifpa. Gmel. Syÿft. Nat. n°. 119. Cette jolie efpèce ne diffère pas beaucoup de la variété C de la pezize calleufe : elleeft file comme elle dans fa jeuneffe ; elle eft orbiculaire , régu- lière ; fon difque eft gris & plane , entouré d'un rebord plus blanc ; peu à peu le difque devient convexe légérement ; les bords fe crifpent & de- viennent irréguliers, Elle reflemble beaucoup, foit pour la forme , foit pour la gradation d’accroifle- ment, à la fcutelle de quelques lichens : fa fub£ tance elt femi-tranfparente, cendrée ; elle devient mermbraneufe & blanchâtre en féchant. Patfch l’a vue fur le bois des rameaux, à la fin du printems. Je l'ai trouvée entre l'écorce &1e bois d’un vieux arbre pourri ; elle étoit implantée fur le bois ; elle a deux ou trois lignes de diamètre. (W,w.) 72. PEZIZE petite. Peziza minuta. Peziza carzofa ; feffilis , plana , margine aquali, 1ota fufca. (N.) PE SZ Oëofrora minuta. Hedw. Crypt. IT. 1, pag. 21. tab. 6.C.— Oofpora minuta. Goul. 1658. F1. Lipf. Pezize minute. Gmel. Syft. Nat. n°. 123. — An Peziza fulyva ? Gmel. Syft Nat. n°. 108. 219 Cette pezize eft feffile , brune en deflus & en deffous ; fon bord eft égal, brun, glabre, convexe; le difque cf plane ; fa grandeur va jufqu’à une ligne & demie. On la trouve en grand nombre fur les poutres & les bois pourris , en automne. 73- PEZIZE annulaire. Peziza annularis. Peziza carnofa, feffilis , plana ; margine annulari , énflatiufculo , tota alba. (N ) Peziza annularis. Batfch. Fung. Fafc. 2. n°, 139. Ce petit champignon eft fefile fur des feuilles pourries : fon difque eft orbiculaire , d’une ligne environ de diamètre, un peu épais & convexe dans le milieu , tout blanc ; fon bord eft annulaire , ob- De ; in peu enflé, Il croît en automne , dans les ois. 74. PEZ1ZE écarlate. Peziza punicea. Pezizga carnofa, fefilis, plana , margine parvo, punicea , carne fiorofa. (N.) Peziza punicea. Batfch. Fafc. 3. f. 2210. — Gmel. Syft. Nac. n°. 116. — Oéfofpora punicea. Gotti. F1. Lipf. 1647. Cette petite plante fe trouve à la fin de l'été fur les troncs pourris ; elle y eft fefile, orbiculaire ; elle eft en deffus d’un beau rouge , en deffous plus palz, fon bord eft épais, mais peu proéminent ; elle et opaque , & vient en groupes nombreux far le bois” pourri ; elle n’a que demi-ligne ou ure ligne de diamètre. On remarque que fa fubftance, charnue inférieurement, eft compofée de fibres un peu divergentes & fafciculées. 75. PEz1ZE des bolets. Peziza boleri. Peyiza planifima, feffilis, fubtès glauca, extàs albifima. (N.) Peziza. Hall. Helv. n°. 2244. Cette petite pezize n’a qu’une ligne de diamè- tre telle fe trouve fur les groffes efpèces de poli- pores ou bolets; elle eft plane , feffile , glauque en deflus, & très-blanche en deffous; elle femble avoir quelques rapports avec l'oéofbora hifpidula. Hedw. Crypt. 2. p. 30. t. 9. B. 76. PEZIZE noirâtre. Peziza nigricans. (N.) & Pezigaplaniffima, feffilis, ex glauco nigricans. (N.) Peziga. Hall. Helv. n°. 2243. Cette efpèce eft fort petite, orbiculaire , plane, d'use ligne de diamètre; elle croit fur le bois PVENZ pourri, dont elle fe diftingue à peine , à caufe de fa couleur d’un noir livide fans éclat, & à peine différente de celle du bois. 77. PEZIZE aplatie. Peziza aplanata. Peyiza carnofa, plana , Jine margine, fupernè ru- gofa, cinramomea. Peziza aplanata. Gmel. Syft. Nat. n°. 112. — Peziga aplanata. Hedw. Crypt. n°. 1. p. 18. tab. $. C.— Gottl. F1. Lipf. 1657. Cette petite efpèce eft aplatie, plane, ridée en deflus, & de couleur canelle , plus pâle en deffous ; elle croît fur les vieux murs argileux en automne, aprèsles longues pluies; elle n’a prefque pas de racines. 78. PEZIZE aquatique. Peziza aquatica. (N.) Peziza carnofo-tenera , plano-convexa , miniata , glabra , fine margine. (N.) Peziza. Hall. Helv. n°. 2245. Cette rare & remarquable efpèce a été indi- quée par Haller avec beaucoup de doute. Je l'ai trouvée en été dans un conduit d’eau : elle eft plane ou très-iégérement convexe , fans rebord , d’un beau rouge écarlate ; elle eft fefile au fond de l'eau, fingularité qui la diftingue de tout ce genre & de pre'que tous les chimpignons. (1. v.) 79. PEZIZE fanguine. Peziza harmatigma. Peziza carnofa convexo-globulofa , fanguinea , fef- filis. (N). Oë&ofpora hematigma. Hedw. Crypt. 2. p. 17. tab. V. B. — Odofporu hematigma. Gottl. F1. Lipf. 1644. — Pegizga hamatigma. Gmel. Syft. Nat. n°162. Cette petite efpèce eft fefile, convexe, pref- que globuleufe, d’un rouge fanguin , charnue. On la trouve en automne dans les lieux fablonneux. Ses racines font petites, partent du centre, & vont en divergent : elle croit tantôt éparfe , & tantôt ramaffée en groupes. 80. PEz1ZE hydrophore. Peziza hydrophora. Peziza tenuis , intès aquofa , è globulofo cupulari aurantiaca. Peziza hydrophora. Bull. Champ. n°. 8. t. 410. Fe Cette fingulière efpèce, découverte par Bulliard, eft mince , fragile , conftimment feñile , d’un rouge orincgé ; elle n'a pas une ligne de diamètre. C'efl une vefhe globuleufe , remplie d’une liqueur limpide, & qui en fe vidant s'affaifle, & prend la forme d’une coupe : elle à de grands rapports avec les moïfiffures par cette liqueur , qui ne fe trouve dans aucune pezize, ; Le PEZ 81. PEZIZE convexe. Peziza convexa. Peziza carnofa , fhpitata, difco convexo , umbili- ato ; margine plano. a. Peziza convexa major. Peziza hirudo. Batfch. Fung. Fafc. 2.t. 27. f. 149. — Gmel. Syft. Nat. n°.8.— Oétofpora hirudo. Fimm. F1. Megap. n°. 1091. 8. Peziza convexa minor. Peziga amenti. Batfch. Fung. Fafc. 2. f. 148. Le pied de cette pezize s’épanouit en un dif- ue, convexe en deflus, réfléchi, & note d'une icatrice. Ce chapeau eft , dans fa jeunefle, con- rexe en deffus, puis il devient plane, & enfin oncave ; le difque a un rebord plane ; le périole ft fouvent courbé, furrout dans la première va- été. Celle-ci croit folitaire ou en groupes au rintems , fur la terre, le bois ou les feuilles pour- ies : fon pied eft long de fept à huit lignes; fon lifque eft d'une couleur cendré-fauve ; le bord ft ferrugineux ; le pied cendré & un peu tranf- arent. La feconde variété croit fur des chatons le faule; elle n’a que deux à trois lignes de hau- eur : fon chapeau eft brunâtre , & fon pédicule ris. Ces deux variétés font peut-être des efpèces liftinétes. 82. PEZIZE à racines. Peziza rhizophora. Peziza ceracea-craffa , radice craffä, albäÿ difco onvexo, brunneo fuperne. ; Peziga rhizophora. Willd. FI. Berol. 1170. Peziza rhizgophora. Gmel. Syft. Nat. n°. 65. — Reich. Berl. Naturf. Befch. 3.p. 214. t. 4. f. 4. 6. Peziza hallus acaulis. Batfch. Fafc. 1. p. 129. Elvela fexta. Schœff. — Oéofpora rhizophora. Hedw. Crypt. 2.p.15$.t.5. A. Certe fingulière efpèce fe rapproche, par fa ra- cine groffe & tubéreufe, de la pezize tubéreufe ; nais elle s'en éloigne d’ailleurs , & n’a de rapport vec aucune pezize : peut-être n’eft-elle pas de -e genre. Elle croît en groupes; elle eft épaifle, labre , brune en defus , blanche en deffous. Ses racines font nombreufes , épaifles & blanches ; elles portent un pied court, terminé par un cha- peau convexe , ovale ou arrondi; elle croit en au- omne dans les fables. IV. Pezizes coriaces. 83. PEZIZE coriace. Peziza coriacea. Peziza coriaceo-carnofa , cinerea, petiolo in dif- cum hypocrateriformem dilatato. Pezige coriace. Bull. Champ. n°. 26. t. 438. fig. 1. Botanique, Tome V, PE Peyiza coriacen. Gmel. Syft, Nat. n°. 1. 217 Cette plante eft de la grandeur d’une lentille, glabre, de couleur cendrée ; fa chair eft épaifle & coriace; fa partie inférieure fe prolonge en un pédicule grêle , alongé , aminci à fa bafe; la fu- périeure eft creufée en foucoupe, d'une couleur ordinairement ferrugineufe dans le centre ; elle porreune pouflière grife , abondante ; elleeftrare, variable : fon pédicule fe divife en deux ou trois parties ; elle croît fur les fumiers du cerf & le crotin de cheval & d'âne. 84. PEZ1ZE entonnoir. Peziza infundibulum. ae coriacea , ferruginea , petiolo in difeum femiglobofum dilatato. Peziza infundibulum. Batfch. Fung. Fafc. 2. n°. 147. — Gmel. Syft. Nat. n°. 17. Sa fubftance eft membraneufe-opaque ; elle eft munie d’un pied plus épais au fommet , & qui fe dilate en un chapeau femi-globuleux ; elle eft d’une couleur fer:ugineufe , plus foncée en de- dans qu’en dehors : le bord du chapeau eft épais & de la même couleur. On la trouve au printems fur les rameaux morts. 85. PEZIZE coralloide. Peziza coralloides. He coriacea , cinerea fubularis conica, fupernè cava & dilatata. y Elvela coralloïdes. Scop. Carn. n°. 1611. Cerre efpèce, décrite par Scopoli, eft de cou- leur cendrée, de la hauteur d’un demi-pouce ; elle croît dans les forêts , foit folitaire , foit en groupes; elle n’eft d’abord qu’une aiguille qui de- vient enfuite conique , fe dilate à fon fommet & s’excave ; elle reffemble alors à ia cupule du lichen coralloide. 86. PEZIZE tronquée. Peziza truncata. Peziza coriacea , ochracea, infundibuliformis, oris erectis. Elvela truncata. Scop. F1. Carn. 1614. —Schæœf. t. 66. Huic proxima. Cette plante eft membraneufe-coriace, fefile , glabre, perfiftante , d’un pouce environ de lon- gueur : fa forme eft à peu près celle d’un enton- noir ; elle eft d’un côté d'une couleur d'ochre, & de l’autre d’un jaune pâle; elle croiten automne dans les forêts. 87. PEZ1ZE corne d'abondance. Peziga cornu copioides. Peziza coriacea, nigrefcens , infundibuliformis , ore revoluto. Peziza cornu copioïdes, Linn. D. Plant. 1650. e °18 PEZ — Berg. Phyt. tom. 11. tab. 3. — Willden, FI. B:rol. 1163. — Lightfoot, Fl. Scot. $. — Poll. F1. Palar. 1187. — Pegiga. n°. 2216. Hall. Helv. — Elvela cornu copioides. Bull. 3. pl. 498. fig. 3. & pl. 150. — Elvela cornu copia. Schœff. t. 165, & elvela punétata. Schœff. tab. 166. — Elvela, &c. Gleditfch, Fung. 41.8. — Œd. F1. Dan. rab. 384.2 — Fungoidafier. Mich. Gen. 201. tab. 82. fig. ss G& 7. — Fungoides. Vaïll. tab. 13. fig. 2 & 3. — Elwela infundibuliformis , &c. Guetr. Hamp. 1. p. 11.— Dahib. Paris. 384. — Ocfofiora cornu copioï- des. Timm. F1. Megap. n°. 1096. — Craterella ni- grefcens. Perf. Tant. Difp. Meth. Fung. p. 32. Cette plante eft remarquable par fa couleur rem- brunie, plus ou mo:ns foncée ; elle eft une des plus grand:s de ce genre, puifqu’elle atteint un pouce & demi ou deux pouces de hauteur : fa forme eft celle d’un entonnoir , dont le bord eft fouvent réfléchi en dehors. Sa furface inférieure n’eft pas relevse de nervures, mais feulement ondu'ée ou botielse : la furface fupérieure eft unie ou comme égrarignée par zônes , & femée de points noirs. La couleur varie; elle eft quelquefois brune en deflus , & d’un biftre cendré en deffous , ailieurs noire en deffus, d’un brun clair en deffous , ou d'un brun noirâtre ou grifâtre ; elle croît fur la terre , tantôt folitaire, tantôt par touffes. Sa con- fiitance eft membraneufe, coriace. Son pied , près de la bafe, devient peu à peu faftuleux ; elle donne fes femences de la partie inférieure, felon Bul- hard, & de la partie fupérieure felon Gleditfch. Dans cette incertitude, J'ai cru qu'on pouvoit la laifler encore avec les pezizes. (W. w. ) £8. Pez178 cariophyllée. Peziga cariopkyllaa. Peziga coriacea, externè calcaria , intàs nigref- gens , tubulofo-trfun sibuliformis , oris laceris & ereétis. Elvelu pes'olita ,tubulofa, margine inaquali, lacero & multifido. Gied. p. 40. = E/vela cariophyllaa. Decr. Fung. Brit. p. 20. — Peziza. Hall. Helv. n°. 2219. Agaricustriffis. Bat{ch. t..24./. 121. Fafc. 2.2—E/vela curiophyllea. Schœf. Fung. n°. 246. tab. 325.7? Cette planre fe ravproche beaucoup de la pe- zize corn® d’abondance ; elle eft aufh de na’ure membraneufe , ceriace ; elle croit en groupes {ur la terre dans les bois de pins; ele eft infundibu- liforme ou tubulé:, mais fes bords font elevés & déchirés 3 elle eft en dehors, de couleur d’abord violette , pu's blanchatre ; en dedan:, d’une cou- leur de fuie : on y remarque des ecailles concen- triques, qui y forment deszôncs alternativement, plus ou moins nbf.ures. Son pied ef plein, affez épais à fa bafe. Je ne fuis pas tres-füir que les fy- nonymes que Je rapporte , ne conftituent pas plu- fleurs efpèces. 89. PLzizs Lporine. Peziza leporina. ne PES Peziza coriacea , infernè cylindrica ; fipernè dila= tata, hians lateraliter. Peziza leporina. Will. F1. Berol. 1169. Peziza leporira. Patch. Fung. I. 117. 1%. 6. — Gmel. Syit. Nat. n°. 86. — Schœff. Fung. t. 156. O&ofpora leporina. Goul. F1. Lipf. n°. 1641. Cette efpèce eft coriace, fefile , alongée, fpa- tulée, fpathiforme, droite : elle eft inférieurement cylindrique , plus etroire en deflus, dilatée, oblon- gue , fouvent toute lat-ralement comme un man- che de couteau, dit Batfch ; elle eft biune en de- dans , pâle en dehors. On h trouve en automne. (DECANDOLLE.) PESSE. Hirpuris. Genre de plantes monocoty- lédones , à fleurs incomplètes , de la famille des nalades , qui a quelques rapports avec les chara qui comprend des plantes indigènes de l'Europe , & dont le port approche de celui des equifetum , ayant des tiges fimples , cyiindriques , garnies de feuilles verticillées & de flu rsaxiilaires. Le caraétère eflentiel de ce genre eft d’avoir: Un calice à peine fenfible ; point de corolle ; une étamine ; un ovaire inferieur , dont Les rebcrds recou= vrent ceux du calice ; un ftyle reçu dans la rainure de l'anthère ; une femence. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice point fenfible , caché par le rebord de l'ovaire, ou peut-être nul. 2°. Point de corolle. 3°. Une feule étamine, dont le filamenteft droit, fort court, terminé par une anthère arrondie , mat= quée d'un côté d'un filon longitudinal. 4°. Un ovaire inférieur , oblong , furmonté d’un ftyle droit, fubulé, plus long que Pétamine , fou-. vent appliqué dans la rainure de l’anthère , ter- miné par un fligmate aigu. Le fruis confifte en une feule femence nue & ar- rondie. ; EsrÈèces. 1. PESSE commune. Hippuris vulgaris. Linn. Hirpuris foliis oëlonis denifve , lineari- fubularis. Lim. Lluft. Gener. vol. 1. p. 14. 10. 39. tab. $. fig. x. Hippuris folis fleilatis, plurimis , linearibus , acutis, Hell. Differt. apud Hifieri. Deleét. 1. P- 10. — Willd. Spec. Plant. vol. 1. p, 26 n°1. Hippuris vuloaris, Linn. Spec. Plant, vol 1.p. fn P ES Flor.Lapp. 1. — Flor.Suec. 2.— Hort. Cliff. 3. — Roy. Lugd. Bat. 205. — Dalib. Paris. 1, — Jacq. .p.r. — Macrufch. Flor. Siler. 1. n°, 1. — Necker. Gallo-Belg. p. 2. — Flor. Dan. tab. 78.— Vind Pollich. Pal. n°. 1. — Roth. Germ.l.p.2.— Zd. II. p.2. — Hoffin. Germ. 1.— Lam. Flor. franç. vol. 3. p- 540. n°. 1156. Hippuris ( vulgaris ) , foliis oëtonis , fubulatis. Linn. £. Suppl. p. 81. Limnopence vulgaris. Scop. Carn. édit. 2. n°. 2. Limnopence. Vaïl!. Parif. 117.— A. Parif 1719. tab. 1. fig. 5. — Cord. p. 150. — Hall. Helv. Nos 172. Pinalella. Dill. Gieff. Append. 168. Equifetumpaluftre, brevioribus foliis ,polyfpermum. | C. Bauh. Pin. 15. Polygonum fimina. Camer. Epir. 680. B. Equifetum paluftre , linaria fcoparia Be. Bauh. Prodr. 12.— Thearr. 251. Cette plante offre le port d’un equifetum , dont | on la diftinguera facilement, en faifant attention à la difpofition des fleurs , qui font toutes axillaires , & à leur caractère propre. lées dans toute leur longueur, ftriées , articulées, hautes de huit à dix pouces , garnies de feuilles verticillées , linéaires, fort étroites; les verticilles : font peu diltans, compofés de dix à douze feuilles au moins , longues d'environ un pouce , & qui le font d'autant moins, que les verticilles font plus près du fommet des tiges. Les fleurs font feffiles , fituées dans toute la longueur des tiges, plufieurs enfemble dans l’aiffelle de la plupart des feuilles. L'étamine a un filament court , furmonté d’une anthère aflez groffle & jaunâtre. L’ovaire fe con- qu > cin une corolle crucifère eft celle qui offre quatre pé- vertit en un feul fruit ovale, nu , un peu arrondi. Cette plante croit dans les foffés aquatiques & fur le bord des étangs. # ( V.w.) Les gravures de Lobel & de Dodonée , rapportées par quelques auteurs à cette plante , ne lui conviennent point, uoiau’elles s'en rapprochent par les feuilles. La A icarion , repréfentée fous la forme d’un épi terminal , appartient aux equifetum. Cette plante pafle pour légérement aftringente : les chèvres la mangent , mais Les autres beftiaux n’en veulent pas. 2. PESSE à quatre feuilles. Hippuris tetraphylla. Linn. Hippuris foliis quaternis quinifve, lanceolatis . Lam. Iluft. Gener. vol. 1. p. 14. n°. 40. tab. 5. fig. 2. Hippuris retraphylla , foliis quaternis | obloïgo- ovatis. Linn.f. Suppl. 81. Hippuris ( mautima }, foliis flellatis, fubfenis ; PET 516 Jubmerfis frathulatis ; emerfis ovatis , obtuffs. HeH. Differt. in Hufteri. Deleét. Opufc. 1. p.11. tab. 7. Hippuris ( maritima}, foliis lato-lanceolatis , in- ferioribus quaternis , fuperioribus quinis. Retz. Prodr. Flor. Scand. édit. 2. p. 2. Hippuris (lanceolata ) , foliis lanceolatis , infe- rioribus quaternis , fuperiorikus qguinis. Retz. Obferx. bot. Fafc. 3.p. 7. tab. 1. Cette efpèce diffère de la précédente , parle nombre de fes feuilles à chaque verticille & par leur forme. Sestiges font droites, fimples, cylindriques, un peu ftriées, garnies dans toute leur longueur de feuilles un peu élargies , fefliles , lancéolées, très- glabres , difpofées par verticilles ; les intérieures font très-fouvent obtufes & même fpatulées , au nombre de quatre à chaque verticille 3 les feuilles fupérieures, c’eft-à-dire , toutes celles qui ne font point plongées dans l’eau , font cinq à fix à chaque | verticille, oblongues, ovales, lancéolées, aiguës, ou quelquefois obtufes. Les fleurs font axillaires , fefiles, compofées d’une feule étamine dont l’an- thère eft ovale , fupportée par un filament court. | Le piftil eft plus long que les étamines , muni d’un fyle fubulé , ainfi que le ftigmate : il n’y a qu’une : à . À feule femence nue. Ses tiges font creufes , droites, fimples , feuil- | Cette plante croît dans leslieux aquatiques, dans les foflés inondés en Suède , & dans la Finlande , aux environs d’Aboa. # (POIRET. ) PETALE. Peralum. Ce nom défigne les pièces ou les feuilles dont eft compofée la corclle d’an grand nombre de fleurs. Souvent cette coroile re- çoit une dénomination particulière; felon le nombre des pétales qui la compofent : ainfi une corolle rofacée eft celle qui eft formée de cinq pétales ; et tales en croix , comme celle de la giroflée , du chou, &c. Le mot pérale exprime quelquefois la corolle entière , lorfqu’elle eft formée d’une feule pièce ; ainfi on appelle coro/le monopétale celle qui eft compofée d’une feule pièce , & dont les divifions , fielleen a, ne font point prolongées jufqu’à fa bafe , de manière qu’on peut l’enlever en entier du point de fon infertion , comme celles du liferon, de la véronique, &c. La corolle polypétale eft celle qui eft compofée de plufieurs pièces ou de plufieurs pétales , c’eft- à-dire , qui a fes divifions prolongées jufqu’à fa bafe , tellement qu'on peut les détacher les unes après les autres du lieu de leur infertion, fans dé- chirer la corolle , comme dans la rofe, l'œillet , &c. On diflingue, dans le pétale , la lame & Ponglet. ! On donne le nom de /ame à la partie fupérieure des E e i) 200 PET pétales ou à leur épanouiff-ment , qui eft tantôt entier , tantôt échancré au fommet ou divifé en deux , crénelé on denté , &c. L'ongler eft le nom que porte la partie qui ter- mine intérieurement chaque pièce d’une corolle po- lypétale. Les onglets font fort longs dans 1 œiller, courts dans les pavots, tubulés dans d’autres plan- tes, &c PÉTALOME. Petaloma. Schreb. Gener. Plant. n°.17$0. Mouriria. Juff. Gener. Plant. 320. Genre de plantes à fleurs complètes , polypé- talées , de la famille des onagres, qui a des rap- ports avec les myrtes , qui comprend des arbres ou arbuftes exotiques à l'Europe , & dont le ca- ractère effentiel confifte en: Un calice urcéolé , à cinq dents ; cinq pétales in- férés fur le calice ; dix étamines attachées Jur Le bord du calice ; une baïe à une feule loge. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice d’une feule pièce , urcéolé, fupé- rieur, perfiftant, divifé à fon orifice en cinq dents droites , aiguës. 2°. Une corolle ouverte , caduque , compofée de cinq pétales oblongs , inférés par leurs ongletsentre chacune des dents du calice. 3°. Dix éramines , dont les filamens font attachés au bord du calice & plus longs que la corolle, ter- minés par des anthères oblongues , pendantes. 4°. Un ovaire ovale , couronné par les dents du alice , furmonté d’un ftyle long & fubulé , ter- miné par un ftigmate aigu & fimple. Le fruit eft une baie globuleufe , charnue, cou- ronnée par le calice , à une feule loge , contenant d'une à quatre femences anguleufes d’un côté , convexes de l’autre. Obfervations. Le nom de ce genre eft compofé de deux mots grecs : petalon , feuilles de la fleur , & loma , bord ou frange ; ce qui indique la fituation des pétales inférés fur le bord du calice. Ce genre eft le même que celui du mouriria Aubl. & que nous avons déjà préfenté dans ce Diétion- naire. Alors nous n'avions pas encore des détails fur la nouvelle efpèce , petaloma myrtilloides , dé- crite par Swartz ( Flor. Ind. occident. ). I elt réfulré de fes obfervations quelques caractères particu- liers pour ce genre , dont nous n’avions pas pu faire mention à l’article mouriri ; ce qui nous a déterminés à les reprendre ici, en annonçant néan- moins que le mouriria ( Aublet) & le penraloma (Swartz & Schreb.) ne font qu’un feul genre , PET compofé maintenant de deux efpèces , & qu’il ne faut conferver qu’une de ces deux dénominations. Puifque déjà le nom de mouriria avoit été établi par Aublet , par Juflieu, &c. nous aurions defiré que le favant auteur de la Flore des Indes occiden- rales n’eût point changé ce nom, pour ne pas fur- charger l'étude de la botanique d'une nomencla- ture qui ne fait faire aucuns progrès à la fcience , & la furcharge d’une fynonymie déjà trop nom- breufe. ÉsPÈCESs. 1. PÉTALOME à feuilles de myrte. Peraloma myr- tilloides. Swartz. Petaloma pedunculis folitariis | unifloris ; foliis fub- Jefilibus ; ovaris , attenuatis | baf obliquis. Swartz. Prodr. & Flor.Ind. orient. vol. 2.p.833.— Willd. Spec. Plant. vol. 2. p. 542. Myrti folio arbor, cortice argenteo , foliis oblongis, ad bafin latioribus , acuminatis , inodoris , ex adverfo fitis ; flore pentapetaloide | pallide albicante. Sloan. Catalog. p. 162. Hift. 2. p. 78. tab. 187. fig. 3. _Arbor foliis cordatis , myrtineis , oppofitis ; baccis difpermis. Brouwn. Jam. 370. C’eft un arbriffeau qui ne s'élève qu'à deux ou trois pieds , & fe divife en rameaux ouverts, diffus, glabres | dont l'écorce eft en partie brune , en partie blanchatre : les dernières ramifications font oppofées & fort étalées, garnies de feuilles fef- files ou prefque feffiles , oppofées , ovales , acu- minées , obliques à un des côtés de leur bafe , très- entières , fans nervures bien marquées , excepté . celle du milieu ; glabres, finement veinées., lui- fantes à leur face fupérieure. Les fleurs font axillaires, folitaires , prefque rou- jours oppofées, portées fur des pédoncules uni- flores. Leur calice eft urcéolé , divifé à fon orifice en cinq découpures ovales, aiguës , ouvertes , un peu réfléchies & perfiftantes. La corolle eft com- pofée de cinq pétales placés entre les divifions du calice , oblongs , acuminés , ouverts, munis d’un onglet très-court. Les filamens des étamines font droits , fubulés , inférés fur le bord & entre les divifions du calice , terminés par des anthères aflez groffes , aiguës à leur bafe , jaunätres, obtufes à Jeur fommet , & percées de deux petites ouver- tures pour l’émiflion dela pouflière fécondante. L’o:. vaire eft inférieur , furmonté d’un ftyle épais, fu= bulé , un peu courbé à fon fommet, fupportant un ftigmate obtus; il lui fuccède une baie ovale, noire: & luifante dans fa maturité , à une, que'quefois à deux femences. On rencontre cette plante dans les forêts de læ Nouvellé-Efpagne , ainfi qu’à la Jamaique. Nota. ]1 faut ajouter à la fuite de cette efpèce le BET jouriria guianenfis, déjà mentionné dans ce Diétion- aire, vol. 4. p. 334, que Swartz rappelle égale- ent, & qu'il caractérife ainfi : Petaloma { mouriri ) , pedunculis confertis | axil- ribus ; foliis petiolatis , ovaiis, acuminatis ; baccis trafpermis. Swartz. Flor.Ind.occid. vol.2.p.835. (PoIRET.) PÉTÉSIE. Perefa. Genre de plantes de la famille | es rubiacées , qui a des rapports avec les sontanea z les fernelia , qui comprend des arbriffeaux exo- ques à l'Europe , dont les fleurs font axillaires , h grappes ou en petits corymbes. Le caractère eflentiel de ce genre eft d'avoir : Un calice à quatre ou cinq dents ; une corolle infun- ibuliforme , à quatre lobes à fon limbe ; un ffigmate ifide ÿ une baie polifperme. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice fupérieur , d'une feule pièce, cam- anulé , divifé en quatre ou cinq dents à fon ori- ce. 2°. Une corolle monopétale , infundibuliforme, ompofée d’un tube cylindrique , plus long que le alice , dont le limbe eft partagé en quatre lobes rrondis & obtus. 3°. Quatre étamines , dont les filamens fubulés ont de la longueur du tube , terminés par des än- nères oblongues. 4°. Un ovaire inférieur, furmonté d’unftyle fii- orme que termine un ftigmate bifide , aigu. Le fruit confifte en une baie globuleufe , cou- onnée par le calice & à deux loges, dans lefquelles ont renfermées plufieurs femences arrondies. Obfervations. Les efpèces quicompofent ce genre ont à peine connues. La première , petefra ffipu- ris , a déjà fait naître des doutes , & l’on eft peu ertain qu’elle lui appartienne , à caufe des cinq ents de fon calice. Ce genre d’ailleurs a tant de apports avec les rontanea &c les fernelia , qu'il ourroit bien quelque jour être tout-à-fait fup- rimé. ESPÈCES. 1. PÉTÉSIE ftipulaire. Perefia fipularis. Linn. Petefia foliis lanceolato-ovatis , fubtùs tomentoffs , hyrfis latéralibus. Lin, Spec. Plant. vol. 1. p. 160. . Petefia fruticofa , foliis ovatis , oppofiis ; flipulis igidis ; interpofiuis ; racemis minoribus alaribus ; ca- ice quinquefido. Brown, Fam. 143. tab. 2. fig. 2. C'eft un arbriffeau dont les feuilles font oppa- PET fées , ovales , lancéolées , fupportées par des pé- dicules courts, entières à leurs bords , tomenteufes en deffous , munies à la bafe de leur pétiole de deux petites ftipules oppofées , ovales , aiguës , droites & roides , placées en croix avec les pé- tioles. Les fleurs font difpofées en petites grappes dans l’aiflelle des feuilles , plus courtes qu'elles , ramifiées ; chaqueramification eft terminée par une petite fleur, dont le calice eft prefqu'en grelot, à cinq dents courtes à fon orifice. 221 Cette plante croît à la Jamaique. F5 Swartz, dans fes Obfervations, croit que cette efpèce, très- voifine des rondeletia , doit être placée dans la pen- tandrie de Linné , d’après les cinq découpures de fon calice, qui annoncent cinq étamines, Il faudroit avoir la plante fous les yeux, ou des détails aui nous manquent, pour prononcer fur cette efpèce. 2. PÊTÉSIE tomenteufe, Perefia tomentofa. Jacq. Petefia foliis oblongis ; utrinquè tomentofis. Jacq. Stirp. americ. p, 18. Cet arbriffeau a des tiges foibles , fouvent pen- dantes ; les plus jeunes font un peu tomenteules & légérement quadrangulaires ; elles font garnies de feuilles oblongues , rétrécies à leurs deux extré- mités , aiguës, très-entières, pétiolées, oppofées, longues d'environ trois pouces, couvertes d'un duvet fort léger. Les fleurs font difpofées en co- rymbes axillatres 8 rerminaux , fort petits. Chaque fleur eft compofée d’un calice fupérieur , campanulé , à quatre petites dents obtufes , qui renferme une corolle monopétale, d'un blanc jau- nâtre , dont le tube eff cylindrique , un peu ventru à fa bafe , une fois plus long que le calice , & qui s'élargit à fon orifice en un FE À quatre décou- pures prefqu'ovales, très-ouvertes, obtufes, &auff longues que le tube. Cette corolle renferme quatre étamines , dont les filamens font courts , velus à leur bafe , fubulés, (aillans entre les divifions du limbe , & munis d’anthères arrondies. L'ovaire eft ovale , inférieur , furmonté d’un ftyle droit, fili- forme , beaucoup plus long que la corolle , ter- miné par un ftigmate divifé en deux découpures fubulées , aiguës , longues & ouvertes. Cette plante croit en Amérique , dans les forêts de Carthagène. * Petcfia ( carnea), foliis oblongo-lanceolatis , lavibus ; cimis términalibus , trifidis. Forfler. Prodr. n°. SI. Nous ne favons rien autre chofe fur cette efpèce, finon qu'elle a des feuilles très-'ifles, oblongues , lancéolées, & que fes fleurs fontréunies en grappes terminales , qui fe divifent en trois branches. Elle croit dans l’île de Namoka. B (POIRET. } PET PÉTIOLE. Periolus. C’eft le nor que l'on donne à certe partie qui foutient les feuilles , que l’on nomme vulgairement queue des feuilles , & qui porté le nom de pédoncule lorfqu’il s’agit des fleurs ou des fruits. C'eft à l’aide dés pétioles que les feuilles font attachées aux rameaux ou aux branches des plantes. Quand ils manquent, & que les feuilles font attachées immédiatement par leur bafe fur les branches , elles portent alors le nom de feuilles Jeffiles. Les pétioles renferment fous leur épiderme les principales nervures ferrées & raprrochées des feuilles, qui s’épanouiffent dans ces dernières, & produifent une infinité de veinules & de petits vaiffeaux divifés & ramifiés à l'infini , d’où réfulte cette efpèce de réfeau qui conftitue le fquelette des feuilles. bo® La forme, la grandeur relative, l’infertion, la direction & la furface des périoles fourniffent un ‘grand nombre de cariétères particuliers qui fervent pon-feulement à les difiinguer entreux, maïs en- core bien fouvent à déterminer les efpèces. Confidété relativement à fa forme ou à fa figure, on dit que le pétiole eft : Linéaire ( linearis ) lorfqu'’il eft un peu grêle & qu’il conferve la même épaifleur dans toute fa lon- gueur ; Ailé.( alatus } lorfqu’il eft garni de chaque côté d’une membrane courante & longitudinale, comme dans l'orangér ; fembraneux (membranaceus ) lorfqu'il eft tel- Jement aminci, comprimé, qu'il ne paroit contenir aucune fublitance pulpeufe ; Cylindrique ( cylindricus ) lorfqu’il eft parfaite- ment arrondi dans toute fa longueur ; Démi - cylindrique (femiteres ) lorfqu'ileft cy- Jinirique à une de fes faces, & aplati ou comprimé à l'autre, Anguleux (angu'atus) lorfqu'iloffre quelqu’angle faiiaar, & qu'il n’eft ni parfaitement cylindrique | nientiérement plane ; Plane ( planus) lorfqu’avec une épaiffeur fen- fible il eft aplati à fes deux faces , ou comprimé la- | téralement des deux côtés ; Canaliculé ( canaliculatus) quand fa furface fu- périeure eft creufée par un fillon ou par une rai- nure profonde & longitudinale ; En maffue (clavatus ) lorfqu'il eft élargi & plus épais à fon fommet. La grandeur du pétiole ne peutêtreque relative, & ne forme caraétère qu’autant qu'on la compare à l’extenfion longitudinale de la feuille. On dit alors qu'ieft : PET Ts-court (brevifimus } lorfque à longueur eft furpaflée plufieurs fois par ceile de la feuille ; Court (brevis) lorfque fa longueur éft moindre que celle de la feuille, mais en approche ; Médiocre ( mediocris ) lorfque fa longueur eft égale ou prefqu’égale à celle de la feuille ; Long (longus) lorfque fa longueur furpafle fen- fiblement celle de la feuille , mais non de plufieurs fois ; Très-long (longiffimus) lorfque fa longueur fur- paffe de plufieurs fois celle de là feuille. On peut encore comparer la longueur des pé- tioles à celle des pédoncules , furtour quand ces derniers font fitués dans l’aiffeile des feuilles , ou à celle des fleurs quand elles font fefiles & même munies de leur pédoncule. L'infertion du pétiole eft le point d'attache par lequel il tient aux branches. Sous ce rapport on dit qu'il eff : Adhérent ( infertus ) lorfqu’il n’eft point élargi à fa bafe , & qu'il ne paroïît adhérent à la plante que par un fimple contact , fars s'appliquer à la furface de la tige ou des rameaux dans aucune portion de fa longueur ; Cohérent ( adnatus ) lorfque fa bafe s’élargit & qu'il s'applique , dans une partie de fa longueur , fur la furface de la tige ou des rameaux ; de forte que l’onne pourroitlen détacher fans déchirer en même tems üne portion de l’épiderme de la plante, plus grande que celle qu’embrafleroit la fimple épaiffeur du pétiole ; Décurrent ( decurrens) lorfque fa bafe fe pro- longe fur la tige ou fur les rameaux , & y laïfle une ou pilufeurs faillies courantes en manière d'aile ; Amplexicaule ( amplexicaulis ) lorfque fa bafe , en s’élargiflant , embrafle ou environne la tige ; ÆEngaëné( vaginans ) lorlque fa hafe forme une efpèce de gaine qui-enveloppe un peu la tige; Appendiculé (‘appendiculatus) lorfque fa bafe fe termine par une ou plufieurs appendices feuillées. Si l'on confidère le pétiole fous le rapport de fa direction , on dit qu’il eff : Redref[é ou droit ( ereétus ) lorfqu’il forme avec la tige un'angle très-aigu , & qu’il s'approche de la ligne verticale ; Montant (affurgens } lorfqu’étant un peu incliné à fa bafe, il fe redrelle enfuite & £e rapproche de la perpendiculaire ; | Ouvert ( patens ) lorfqu'étant rapproché de la tige au point de fon infertion , il s'en écarte en- fuite, principalement par fa partie fupérieure ; PET Penché { cernuus ) lorfque fon fommet eft re- courbé de manière que la feuille eft fortement in- clinée vers la terre ; Pendant ( penduius ) lorfqu’il tombe perpendi- culairement vers la térre, étant tout-à-fait ren- verfé. Si enfin l’on confidère la fuperficie du pétiole , pn dit qu’il eft : Glabre ( glaber) lorfque fa furface n’a aucune négalité remarquable , & qu’elle n’eft point char- zée de poils, d'épines, &c. Coloré ( coloratus ) lorfqu'’il a toute autre cou- eur que la couleur verte , telle que la rouge , la aune , &c, Enfinil eft garni d’aiguillons (aculeatus) , épineux fpinofus ), glanduleux ( glandulofus }) , articulé carticulaius) , &c. ; PÉTIOLÉES (feu!lles). Periolata folia. On donne e nom aux feuilles qui font atrach-es fur les bran- bes ou fur les tiges par une queue plus ou moins ongue , que l’on nomme périole. Elles prennent le om de fenilles feffiles lorfquelles en font privées, k qu'elles s'attachenr immédiatement aux tiges par eur bafe. ( Voyez PETIOLE.) PÉTITIE. Petitia, Genre de plantes à fleurs omplères, monopétalées, de la famille des garti- ers, qui a des rapports avec les premra & les ornutia, qui comprend des arbuftes exotiques à Europe, dont les feuilles font oppolées & les eurs axillaires , paniculées & oppofées. Le carac- re eflentiel de ce genre eft d’avoir : Un calice inférieur à quatre dents , une corolle lon- uerment tubulée, & dont le limbe eff aivifé en quatre bes ; un drupe renfermant une noix à aeux loges & deux femences. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice inférieur, fort petit, d’une feule ièce, droit, perfiftant, divife à fon orifice en datre petites dents. 2°, Une corolle monopétale , compofée d’un be droit, cylindrique, alongé, qui s'évafe à on orifice en un limbe partage en quatre divifions vales, planes, aiguës, refléchies en dehors, eux fois plus courtes que le tube. 3°. Quatre éamines, dont les filamens font très- ourts, fubulés, droits , attaches à la partie fupe- eure du tube, terminés par des anthères droites. 4°. Un ovaire arrondi, fupérieur, furmonté un flyle droit, fubulé, de la longueur des éta- nes , terminé par un fligmate fimple. | PET 203 Le fruit eft un drupe arrondi , qui contient une noix ovale , obtufe , à deux loges renfermant cha- cune pour femence un noyau folitaire & oblong. Oëférvations. Il arrive quelquefois que le calice & la corolle n’ont que trois divifions , & qu'alors il ny a également que trois étamines. Ce genre a éte confacré à François Petit, chirurgien diflin- gué, qui a fait connoitre plufieurs plantes rares. Es PÈècEs 1. PÉTITIE de Saint-Domingue. Petiria domin= genfis. Jacq. Stirp. americ. p. 14. tab. 192. fig. 6. Petitia foliis glabris, ovato - oblongis ; foribus exiguis, Peritia domingenfis. Willd, Spec. Plant. vol. 2, pag. 614. C’eft un arbufle droit, qui £ divife en rameaux, dont les plus jeunes font tétragones & cannelés, garnis de feuilles ovales, oblongues , glabres ; aCU- minées, très-entières, oppofees, veinées à leur face inférieure, longues d'environ fix pouces, portées fur des pétioles réfléchis à leur partie fu- périeure. Les fleurs font nombreufes, difpofées en panicules oppofées, axillair:s, longues d’en- viron trois pouces, & munies, à chacune des di- vifions, d’une petite braétée fubulée. Les corolles font blanches, fort petites, & n’offrent fouvent que trois divifions, tant à leur limbe qu’au calice: on ne trouve alors que trois étamines, au lieu de quatre, ; Cette plante croit dats les forêts, à l'ile de Saint-Domingue. B | (POIRET. ) PETIVERE. Periveria. Genre ée plantes à fleurs incomplètes, de la famille des arroches, qui à quelques rapports avec les rrvinia, qui com- prend des herbes exotiques à l'Europe, d’une odeur très-forte , donr les feuilles font acuminées, les fleurs fefiles, terminales, difpofées en un épi lâche. Le caraétère effenriel de ce genre eft d’avoir : Un calice à quatre d'yifions ; point de corolle ; de fix à hit éamines ; un flyle ; plufieurs Jiigmates réunis en pinceau ; une carfule monofperme munie à Jon Jommet de quatre crochets recourbés, ne CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un çalice compofé de quatre folioles Ji nécures, égales, obtufes , droites, perfiftantes. 2°. Point de corolle, PET 3°. De fix à huit étamines, dont les filamens font fubulés, droits, inégaux, de la longueur du calice , terrainés par des anthères fimples. 3°. Un ovaire oblong, comprimé, furmonté nE / 7 , : d'un ftyle latéral, enfoncé dans le filion longitu- dinal de l'ovaire, terminé par des fligmates en forine de pinczau. Le fruit confifte en une femence oblorgue , ré- trécie à fa partie inférieure, & un peu arrondie ; élargie, comprimée & échancrée à fa partie fupé- rieure; couronnée par quatre crochets roides, aigus, fortement refiéchis en dehors, & dont deux font plus longs que les autres. Obfirvatiors. Ce genre a éré confacré à Jacques Pétiver, apothicaire de Londres, botanifte inf- truit, qui le premier a fait, en Amérique, la dé- couverte de cette plante. ESPÈCES. 1. PÉTIVÈRE alliacée. Petiveria alliacea, Linn. Petiveria foliis oblongo-ovatis , acuminatis; fpicis £' 5 > JP terminalibus longiffimis. (N.) Petiveria floribus hexandris. Linn. Hort. Clif. 141. — Hort. Upf. 191. — Aëét. Stockh. 1744. D. 287. tab. 7:,— Trew: Ehr. 33. tab. 67, — fater. medic. 100. — Mill. Diét. n°. 1. — Kniph. Cent. 2.n°, 53.— Mill. Hluftr. — Lam. II]. Gen. tab. 272. Petiveria foliis oblongo-ovatis; fbicis longioribus, terminalibus. Brown. Jam. 274. Verbence aut fcorodonie affinis , anomala ; flore albido , calice afpero, allit odore. Sloan. Jam. 64. Hit. 1.p. 172. — Raï. Suppl. 287. Vulgairement herbe aux poules de Guinée. A. Petiveria floribus oëlandris. Linn. Spec. PI. vol. 1. p. 486.— Jacq. Stirp. americ. 201. — Mill. Dit n°#2: Petiveria folani foliis; loculis fpinofis. Plum. Gen. ço. Icon. 219. Cette plante a une odeur forte, extrêmement pénétrante.Ses racines font fortes, tenaces, fibreu- fes, flexueufes, s'étendent au loin, & pénètrent profondément dans la terre; il s’en élève des tiges hautes de deux ou trois pieds, noueufes, frutefcentes à leur bafe, garnies de feuilles al- ternes, pétiolées, ovales, oblongues, rétrécies à leur deux extrémités, perfftantes, entières à leurs bords, aiguës à leur fommet, longues de trois pouces fur un & demi de large, d’un vert foncé, veinées, & fupportées par des pétioles fort courts. Les fleurs naiffent en épis grêles aux extréinités PET des branches ; elles font diftantes, fort petites, peu apparentes & blanchâtres. Leur calice eft in- férieur , un peu rude au toucher, & fe divife en quatre folioles courtes & obtuies : il n'y à point de corolle, à moins qu’on ne la fuppofe adnée avec le calice. Les filamens des étamines font blancs, les antheres oblongues, bifides à leurs deux extrémités. Le ftyl: prend fon origine à la bafe de l'ovaire; il eft place latéralement dans le fillon longitudinal de ce même ovaire , 8 fc cer- mine par plufieurs ftigmates réunis en forme de pinceau; ce qui a fait préfumer qu'il y avoit plu- fieurs ftyles. Les femences n’ont point de péri- carpe : il n’y en a qu'une feule dans chaque fleur, obtufe & prefque tronquée à fon fommet, qui eft garni de quatre crochets fortement recourbés, dont deux font plus élevés & plus longs que les autres. La variété A, que l’on a regardée comme une efpèce différente de la précédente , n’en diffère que par le nombre des étamines, qui varient dans ce genre de fix à huit. Les filamens font quelque- fois de couleur purpurine , les feuilles plus roides & les tiges moins élevées. Cette plante eft fort commune à la Jamaique, à Ja Barbade & dans la plupart des îles de l’Amé- rique , où elle croît à l'ombre des bois & dans les prairies. Comme cette plante, dit Miller, fup- porte bien la féchereffe , elle fe conferve verte, tandis que les autres font brülées par l’ardeur du foleil; ce qui fait que le bétail s’en nourrit ; mais fon odeur étant trop forte, & fa faveur un peu approchante de celle de l'ail, le lait des vaches qui en mangent, a la même qualité, & les animaux qu'on égorge , lorfqu'il s’en font raflafiés , ont un gout défagréable & leur chair ne vaut rien. On fe fert particuliérement des racines pour écarter des habits & des étoffes de laine les infeétes qui les attaquent : leur odeur eft fi pénétrante, que, el on les manie, elle refte long-tems aux oïigts. h (F./f.) (POIRET.) PÉTRÉE. Petra. Genre de plantes à fleurs monopétalées, de la famille des gattiliers, qui a des Ro avec les citharexylum , qui comprend des arbuftes exotiques à l'Europe, dont les tiges font grimpantes & les fleurs difpofées en épi. Le caractère eflentiel de ce gente eft d’avoir : Un calice coloré, très-grand , à cinq divifions Li- néaires , garni de cinq écailles à [on orifice; une ce- rolle en roue, à cing lobes courts ; une capfule à deux loges, renfermée dans le fond du calice ; deux fe- THENCES. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1%. Un calice d'une feule pièce, campanulé, dont PET dont le limbe eft très-srand , très-ouvert, coloré, erfiftant , divilé en cinq longues découpures ob- ufes, & dont l'orifice eit fermé par cinq écailles roiquées. 2°. Une co"olle monopétale , en roue, plus pe- rite que le calice, munie d’un tube fort court, dont le limbe eft plane , ouvert, partagé en cinq lobes arrondis, prefqu'égaux, très-ouverts; le obe du milieu un peu plus grand que les autres. 3°. Quatre éramines afcendantes, renfermé:s dans le tube de la corolle ; deux plus courtes , ter- ninées par des anthères droites & ovales. 4°. Un ovaire ovale , furmonté d’un fiyle fimple & terminé par un fligmate obus. Le fruis confifte dans une capfule prefqu'ovale, an peu aplatie à fon fommet, placée dans le Fond du calice qui la recouvre : elle eft compofée d: deux loges & renferme deux femencts. Obfervations. Ce genre a été confacré à la mé- moire du célèbre Pétrée , mort de la petite vé ole à l'âge de trente-deux ans, l’an 1742, & digne d'un: plus longue vie : il s’occupoit à préparer une Flore des Indes, ouvrage du plus grand intérét. Espèces. 1. PÉTRÉE grimpante. Petrea volubilis. Linn. Spec. PI. vol. 2. p. 626. — Jacq. Stirp. Arneric. p. 180. tab 114. — Mill. Diét. n°. 1. — Lam. II. Gen. tab: 330. — Houit. Pel. 11. — Gærin. de Sem. & Frud. vol. 2. p. 471. tab. 177. fig. 5. — Willd. Spec. PI. vol. 3. p. 313. Petrea foliis ovatis, integerrimis, acutis; floribus faxe fpicatis, caule volubiu, (N. P 3 C'’eft un arbriffeau dont les tiges font rameufes, fcabres, arrondies, farmenteufes dès leur bafe, qui s’entortillent autour des arbres, & s'élèvent a plus de vingt pieds de haut. Les feuilles font ovales ou lancéolées, aiguës, très-entières à leurs bords, fcabres à leurs deux faces, oppofées, pé- tiolées, longues de trois ou quatre pouces. Les fleurs font difrofées en épis ou en belles grappes fimples; terminales, pendantes, laches, longues d'environ neuf pouces, au nombre de vingt-cinq à trente fur chaque grappe : ces fleurs font d'un afpeét très-agréable, portées chacune fur un long pédoncule. Leur calice eft, furtout à l'intérieur, d’une belle couleur purpurine ou bleuûtre , à cinq grandes divifions très-ouveites, linéaires , obrufes. La corolls eft fort caduque , & d'un violet foncé; fon tube eit court, & cepen- dant un peu plus long que celui du calice. Les cinq divilions de fon limbe forment prefque deux Jèvres. Le fruit conffte en une capfule petite, turbin£e, contenue dans le tube du calice, dont Botanique. Tome V, PEU l'ouverture eft fermée par les cinq écailles conn:- ventes fituées entre les cinq grandes diviñions de fon orifice ; cette capfule et d'une feule pièce, fans valve, diviféz intérieurement en deux loges qui renferment chacune une femence prefqu'ovaie, étroite à une de fes faces, plane & convexe de l’autre , attachée dans le fond des loges. - = e 23 On rencontre cette plante à la Martinique, où elle fleurit à la fin de l'automne & dans es pre- miers mois de l'hiver. Elle m’a été communiquée par le citoyen Dupuis. R (F. f.) (POIRET.) PEUCÉDANE. Peucedanum. Genre de plantes de la famille des ombeilifères, qui a des rapports avec les athamanrtes & les félins, qui comprend dis herbes, tant indigènes qu’exotiques à l'Eu- rope, dont les tiges font herbacées, garnies de fruilles ailées, & les ombelles musies d2 colle- rettes à pluñieurs folioles courtes, & de fleurs jaunâcres. Le caractère eflentiel de ce genre eit d'avoir: Des collerettes, tant univerfelles que partielles, d'une à cinq folioles courtes ; un calice tres-petit a cinq dents; cing pétales égaux, entiers; deux femeñces ovales, un peu comprimées, ffriées en deffus, environ nées d’un rebord court ou aile. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Ses fleurs font difocfées en ombelles ; l’univer- frlle eft combofés d'un grand nombre dé rayons fouvent très-longs, munis à leur bafe d’une colle- rette d’une à cinq fclioles étroites, linéaires, aiguës, réflichies. Les ombelles partielles moins gaïnies de rayons, plus courtes, ouvertes, & dont les collererxs ont des folioles très-conrtes, font fermblabies d'ail leurs à celles de l’ombelle univerf-ile. Chaque fleur offre : 1°. Un calice fort petit, divifé à fon orifice en cinq dents à peine fenfbles. 2°, Une corol!e compofés de cinq pétales égaux, oblongs, un peu recourbés, entiers à leur fommet. 3°. Cinq étamines, dont les filamens font cepi!- Jaïres, très-courts, & terminés par des anthères nn peu arrondies & fimp'es. 4°. Un ovaire inférieur, oblong, furmonté de deux flyies courts que terminent des ftigmates ob:us. Le fruit efl ovale , comprimé, & fe divifz Jon gitudinalement en denx femences rues, ovales- oblongues , planes à leur face intérieure, un peu comprimées, convexes à leur face extérieure, marquées de trois fliies élevées, envirennées d'uüg F£ 02 P E U rebord quelquefois court, d’autres fois membra- neux, élargi en forme d'aile, échancré au fommert. Oëfervations. 1l exifte fi peu de différence entre les /elinum , les athamanta & les peucedanum , qu'on auroit bien de la peine à dire en quoi ils different effentiellement : aufli le citoyen Lamarck'à cru devoir les réunir. La fruétificarion eft la même dans les trois genres : à peine eft-il pofible de faifir les foibles caraétères par lefquels on a voulu les diftinguer. Dans les peucedanum , c’eft un calice à cinq dents, des pétales oblongs, égaux & re- courbés ; dans les athamanta , un calice entier, des pétales un peu échancrés, recourbés & pref- qu'inégaux ; dans les félinum , un calice entier, des pétales en cœur, égaux. On conçoit combien ces différences font foibles. C’eft une difficulté qui revient fréquemment dans les familles les plus na- turelles; & fi l’on cherchoit, pour Pétabliffement des genres de ces familles, des caraëtères bien tranchés , il faudroit fupprimer plus de la moitié des genres établis, en réunir trois ou quatre & même davantage en un feul. 1] faut convenir que ces genres ont été créés plutôt d’après le port des plantes, que d’après leur fruétification. Ceux que nous venons de comparer, fi rap- prochés par leurs fleurs, different réellement par leur port. Dans les peucedanum , les feuilles font compofées de folioles étroites, linéaires, entières, plus ou moins alongées, planes, très-étalées; dans les félinum , ces mêmes folioles, quoiqu’en- core petites, prennent un autre caractère : elles font plus courtes, affez fouvent incifées ouglen- ticulées, très-aigués ; celles des athamanta font grandes, ovales ou courtes, élargies, incifées, &c. Mais il arrive ici ce qui a lieu pour le grand nom- bre des autres genres, c’eft- die. qu'il exifte des efpèces intermédiaires difficiles à placer. Nous remarquerons encore, relativement aux peucedanum , que les femences font, dans le plus grand nombre des efpèces, à peine garnies d’un rebord fenfible à leur circonférence ; tandis que d'autres, tel que le peucedanum alfaticum, ont ces mêmes femences munies d’une aile meémbra- eufe, I Celui qui feroit un travail général fur les om- belles, qui auroit la faculté de bien obferver les fruits de routes les efpèces dans leur entier déve- Joppement , pourroit profiter de ces obfervations, & tâcher d'établir parmi les genres une réforme qui les rendit plus aifés à diflinguer, & faire venir à fon fecours ie port entier de ces plantes, malgré les lois qui s'y oppofent ; mais l'en conçoit que le plan de notre ouvrage ne nous permet pas ce &ravail, qui ne pourroit être que partiel. PE U ESPÈCES. 1. PEUCÉDANE officinale. Peucedanum officinales Linn. Peucedanum foliis quinquies tripartitis, lineari fubulatis , integerrimis. Linn. Spec. Plant. vol. 1. p. 353. — Hort. Upf. 60. — Horït. Clitf. 93. — Mater. medic. 73. — Roy. Lugd. Bat. 98. — Sauvag. Monfpel. 182. 257. — Mill. Diét. n°. 1. — Gmel. Sibir. 1. tab. 41. — Lam. FI, franc. vol. 3.p. 468. n°. 1058. 1, — Willd. Spec. Plant. vol. 2. p. 1405. Peucedanum foliis quinquies tripartitis ; filifor- mibus , linearibus. Polich. Pal. n°. 280. — Hoffm. Germ. 96. Selinum peucedanum. Roth. Germ. I. 133. — Idem. I. 356. Peucedanum. J. Bauh. Hift.3 p. 36. Ic. — Rai. Hift. p. 416. — Lobel, Icon. 782. Peucedanum germanicum. C. Bauh. Pin. 149. — TFourn. Inft. R. Herb. 318. A. Peucedanum (italicum), foliis tripartitis, filiformibus, longioribus; umbellis difformibus. Mill. Did. n°. 2. Peucedanum italicum minàs. C. Bauh. Pin. 149. — Lobel. Icon. 781. Vulgairement queue de pourceau. Cette plante eft facile à diflinguer, principale ment par fes feuilles inférieures, nombreufes, très-amples, divifées quatre & cinq fois en trois divifions chacune , compofées de folioles planes, entières , étroites & alongées. Ses racines font épaiffes, charnues, fufiformes, brunes & même prefque noires en dehors, blan- châtres en dedans, garnies d2 très-peu de cheve- lus. De leurcollet s'élèvent quelques tiges droites, fermes, hautes de deux ou trois pieds, cylinri- ques, très-glabres, finement & affez réguliére- ment ftriées, très-peu rameufes, munies de feuilles radicales très-amples. Leur pétiole eft fort long, médiocrement élargi à fa bafe, arrondi & glabre dans toute fa longueur, divifé trois, quatre ou même cinq fois de fuire en fous-divifions térnées chacune, dont les dernières fe terminent par trois folioles linéaires, planes, étroites, alongées, aiguës, très-glabres, entières à leurs bords Les feuilles caulinaires offrent les mémes caractères, mais ell:s font moins compof£es ; enfin, les der pières font quelquefois fimplemsnt ternées. Les fleurs font difpofées en ombelles un peu Hches, ouvertes, fituées au fommet des tiges & des rameaux. L'ombelle univerfelle, compofée d'un, grd nombre de rayons, eft munie d'une colle- rette , aflez fouvent à une feule foliole petite, PEU étroite, aiguë. Les ombelles partielles, petites, planes, font garnies d’une collerette de trois à quatre folioles prelque fétacées, fort courtes, & fouvent réfléchies. Les corolles , un peu jaunatres avant leur épanouillement, font blanches quand elles font développées ; il leur fuccède des fruits oblongs, très-peu comprimés, fillonnés fur le dos , mais fans rebord remarq able. La variété À ne diffère de la précédente que par fes folioles plus étroites & plus loigues : on la rencontre en [:alie & dans les départemens mé- ridionaux dé la France. La prenièré croit partout én France dans les prés gras & humides. Elles pañlenc pour incifives, emménagogues, diuréti- ques. # (W.1.) 2. PEUCEDANE des prés. Peucedanum filaüs. Linn. Peucedanum foliis pinnatifidis ; laciniis oppofitis, involucro univerfali diphyllo. Linn. Spec. Plant. vol. 1.p. 354 — Hort. Ciiff. 94. — Roy. Lugd. Bat. 98. — Sauvag. Monfpel. 257. — Pollich. Pal. n°, 281. —- Hoffm. Germ. 97. — Jacq. Aultr. tab. 15. — Willd. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1406. Nos 7e Peucedanum pratenfe. Lam. Flor. franç. vol. 3. p. 469. n°. 1058. IV. Peucedanum foliis triplicato - pinnatis, pinnulis tervo diffinétis, lanceolatis, imparibus trilobatis. Hall. Helv. n°. 797. Siurn filaüs. Roth. Germ. I. 129. — Id. II. 340. Sefeli pratenfe. Bauh. Pin. 162. — Rai. Angl. 3. p. 216. — Rivin. tab. $9. Siler altérum pratenfe. Dodon. Pempt. 310. Ic. — Lobel. Ic. 738. Angelica pratenfis, apii folio. Tourn. Infi. R. Herb. 313. Cette efpèce fe diftingue de la précédente par fes feuilles moins amples, trois fois ailées, à fo- lioles bien plus courtes, & par fes fleurs jaunes. Ses racines font très-longues, affez droites, épaifles, fufiformes , étroites, un peu noueufes, noiratres en dehors, blanches en dedans, fimples, & prefque fans chevelus. Il s’en élève une tige glabre, haute de deux ou trois pieds, ftriée, un pen anguleufe, prefqu'arrondie, rameufe, parti- culiérement à fa partié fupérieure; garaiie de feuilles trois fois ailies, d’un vert noiratre, com- pofées de folioles fort petites, glabres, prefque luifantes, linéaires, lancéolées, un peu mucro- nées, ttavetfées longitudiniilement par une ner- vure affez faillanite, & quelques autres litérales moins fenfibles ; la foliole impaire eft prefque tou- jours trilobée, où plutôt ce font trots folioles terminales , confluentes à leur bafe. J'en ai ren- PEU contré une variété dans les environs de Soiffons, dont les folioles étoient plus courtes, obiufes, prefqu'ovales. Les fleurs font difpofées en ombelles terminalee, Fâches, crès-ouvertes ; la coilerette de l'ombelle univérfelle eft très-fouvent compofée d2 deux petites folioles : les ombelles partielles en ont davantage. La Corolle eft jaunâtre, & les fruiis font oblongs, eannelés, à rebords peu élevés, très-glabres, un peu obtus. 99 Cette plante croit dans les prairies humides de l'Europe : elle paffe pour diurétique, & favorable aux perfonnes attaquées de la gravelle. 3 (F7. v.) 3. PEUCÉDANE d’Alface. Peucedanum alfaticum. Linn. Peucedanum foliolis pinnatifidis ; lacinulis trifidis, obtufirfeulis. Linn. Spec. Plant. vol. 1.p. 354. — Necker. A@. Palat. 2. p. 470. tab. 3. fig. 11. — Jaca. Auftr. tab. 70. — Pollich. Pal. n°- 282. — Hoffm. Germ. 97. — Lamarck. Flor. franç. vol. 3. p.468. n°. 1058. III. Selinum foliolis pinnatèm laciniatis ; lacinulis tri- fidis , obtufis. Hort. Cliff. co. Selinum foliis quadruplicato-pinnatis ; nervis cana liculatis. Hall. Helv. n°. 798. Selinum alfaticum. Roth. Germ.I. 133.— Id. II. 357. Daucus alfaticus. Bauh. Prodr. 57. — Haller. Opufc. 318 Urrbellifera alfatica magna , umbellä parvä , [ub- lutea. J. Bauh. Hit. 3. p. 106. — Raï. Hift. 414. Oreofelinum pratenfe, cicuta folio. Tourn.Inft. R. Herb 316. à C'eftune des plus grandes efpèces de ce genre, dont les fruits font comprimés , aflez grands , & munis d’une membrane élargie. Ses tiges font glabres, ftriées , rameufes , un peu anguleufes , garnies de feuilles qui diffèrent un peu entr’elles felon leur pofition : les radicales font deux ou trois fois ailées, & ont des folioles affez femblables à celles des feuilles de la corolle, très- rapproch Anthericum foliis carnofis , linearibus , canalicu- latis , difiichis ereëtis, fcapo brevioribus. Willd. Spec. Plant. vol. 2. p. 144. n°. 40. Cette plante eft tout-à-fait glabre : fes racines | font charnues, tuberculeufes, fans forme régu- lière, brunes, comme mordues, jaunâtres & puis rougeâtres à leur partie fupérieure , garnies de fibres épaiffes. Il s’en élève des feuilles radicales , difiquées , droites, d’un pied & demi & plus de long, auf épaiffes que le doigt, à trois côtes, canaliculées à leur face fupérieure , un peu mem- braneufes & blanchâtres à leurs bords , tendres , aqueufes , très-compreflibles. La hampe fort du centre des feuilles : elle eft droite , cylindrique , pulpeufe , & fe termine par un épi long d’un pied & demi, un peu flexueufe. Les fleurs font jaunes, nombreufes , fupportées par des pédoncules courts, ouverts, garnis de très-petites braétées fcarieufes. Les pétales font un peu ouverts, aigus : trois d’entr’eux font ova- les, alternes , & une fois plus larges que les trois autres qui font lancéolés. Les étamines ont tous Jeurs filamens blanchâtres, recouverts d’un duvet d’un jaune de foufre. L'ovaire eft vert, furmonté d’un ftyle blanc. Cette plante croît naturellement au Cap de Bonne-Efpérance. Elle fleurit dans les jardins au commencement du printems. % 9: ANTHERIC à hampe longue. Anthericum lon- gifcapum. Jacq. Anthericum flamentis barbatis ; caulibus frutico- fs, breviffimis ; foliis fubulatis , femiteretibus , pul- pofis. Jacq. Ic. rar. 2. tab. 404. — Idem. Collet. Suppl. 84. ÆAnthericum foliis carnofis | fubularis , femitereti- bus, flexuofis, glaucis; fcapo triplo brevioribus. Willd. Spec. Plant. 2. pag. 145. n°. 42. Anthericum ( farofum) , fodiis carnofis | femitere- tibus; fcapo brevioribus ; racemo ereëto , longiffimo. ? Thunb. Prod. 63. Cette plante a une racine épaiffe, de la groffeur du doigt, qui fe divife en plufieurs ramifications charnues. Les tiges font de même groffeur, très- Courtes, d’où fortent un grand nombre de fibres radicantes qui forment un gazon compofé de feuilles rapprochées, ferrées, & d'un grand nom- bre de haimpes fucceflives. Les feuilles font fubu- lées , aiguës , convexes en deffous, planes en def- fus , glauques, pulpeufes , un peu canaliculées & amplexicaules à leur bafe , un peu fcabres à leurs bords. PHA 255 Les hampes font fimples , à trois côtes , afcen- dantes à leur bafe, puis tout-à-fait droites, fer- mes, glauques , hautes d’un pied & demi, termi- nées par un épi droit de même longueur, garnies de braétées fubulées, courtes, un peu rouflâtres, munies à leur bafe d’une membrane blanche, lai- neufes & ciliées à leurs bords. Les pédoncules font giabres , longs de trois lignes, très-ouverts. La corolle eh jaune , marquée d’une ligne verdi- tre. Les trois pétales alternes font plus étroits que les autres ; ils renferment des filamens jaunâtres & barbus : les anthères font droites, à deuxloges; le ftyle eft droit, jaune , épais, terminé par un ftigmate fimple , aigu. On rencontre cette plante au Cap de Bonne- Efpérance. Elle fleurir dans les jardins , depuis te mois de floréal jufqu’en automne. + 10. ANTHERIC pugoniforme. Anthericum pu- groniforme. Jacq. Anthericum filamentis barbatis , acaule ; radice Jubrotundä , perenni ; foliis craffo-fubulutis | anricè Julcatisÿ apice teretibus, pulpofñs, ereétis. Jacq. Ic. rar. 2. tab. 40$. — Idem. Suppl. Colleét. 83. Anthericum foliis carnofis , linearibus , acumina- tis, canaliculatis ; fcapo foliis dupl longiore. Willd. Spec. Plant. vol. 2. pag. 144. n°. 30. Sa racine eft groffe , tuberculeufe , prefque ronde , un peu comprimée, brune; elle produit de toutes parts des fibres épaifles , fufformes : il en fort des feuilles radicales, hautes d'environ un pied , droites, pulpeufes, très-entières, de la groffeur du doigt à leur bale , arrondies en def- fous , canaliculées en deffus , fubulées à leur fom- met, molles, comprefibles , très-aqueufes. La hampe eff latérale ; elle paroïtun peu avant es feuilles ; elle eft glabre, cylindrique , droite , toi ble, fimple , haute d'un pied , de couleur glauque, environnée à fa bafe de ftipales vaginales courtes, d'un vert pâle mêlé de pourpre ; elle fe termine par un épi de même longueur. Les pédoncules font lifles , épars, nombreux, ouverts dans je tems de la floraifon , rapprochés de la tige quand elle eft pañlée. Les fleurs font compofées de fix pétales ob'ongs , obtus, planes , très-ouverts, de couleur jaunâtre. Les filameus font fubulés, plus courts que les pétales , jaunätres , revêtus jufque vers leur milieu d’un duvet épais, d’un jaune ver- datre. L’ovaire eft ovale, furmonté d’un ftyle droit, filiforme, de la longueur des étaminés , terminé par un ftigmate obtus. Cette plante croît naturellement au Cap de Bonne-Efpérance. Flle fleurit dans [és jardins au commencement de l'automne. x 11. ANTHERIC roftré. Anthericum roffratur. Jacq. P H A Anthericum antheris barbatis ; caulibus fruticofis radicantibus , breviffimis ; foliis fubulatis , teretibus, pulpofis. Jacq. Icon. rar. 2. tab. 403. — Idem. Colleét. Suppl. 82. Anthericurn folris carnofis , teretibus » glaucis ; caule fraticofo, breviffimo ; radicante. Wild. Spec. e o Plant. vol. 2. pag. 143. n°. 34. Cette plante a une racine à peine de la groffeur du petit doigt, courte, épaifle , divifée en plu- fieurs fibres charnues , aflez longues, d’un jaune orangé foncé : il s’en élève une tige un peu fru- tefcente , courte , aufli groffe que le doigt , que les impreffions des feuilles tombées rendent rabo- teufe; elle eft garnie de feuilles fubulées, prefque rondes, pulpeufes, fefliles , rapprochées , nom- breufes , terminées par une pointe molle, lon- gues de fix à dix pouces, de la groffeur d’une plume; les intérieures font droites , les autres courbées. 204, Les fleurs font jaunes, nombreufes ; fans odeur, difpofées en un épi terminal, épais , cylindrique , fimple , long d’un pied & demi, portées chacune fur des pédoncules très-courts, garnis à leur bafe de braétées membraneufes , ovales, aigues. La corolle eft compolée de pétales lancéolés, oblongs, un peu obtus , marqués d’une ligne verte longitu- | dinale , égaux , très-ouverts, réfléchis en dehors. Les filamens font barbus; l’ovaire eft glabre, ver- dätre, arrondi , marqué de fix fillons ; le ftigmate divifé en trois parties. Il lui fuccède une capfule petite , prefque ronde, à trois COTÉS , glabre, noi- râtre , à trois loges, à rois valves. Les femences font peu nombreufes , prefqu'ovales ;. digues, noirâtres , convexes d'un côté, anguleufes de l'autre. Cette plante fe rapproche de narthecium (voyez ce genre), à caufe de fes trois fgmates. Elle croit au Cap de Bonne-Efpérance ; elle fleurit dans les jardins vers la fin de l'hiver, & donne fes fruits dans le dernier mois de l'été. % 12. ANTHERIC à larges feuilles. Anthericum la- tifolium. Linn. Anthericum foliis carnofis , lato-enfiformibus, gla- bris ; racemo longiffimo , caule fimplici. Linn. (a Suppl. 202. Anthericum foliis carnofis , oblongo-lanceolatis , acuminatis , nervofis , rectis ; fcapo quadruplo brevio- ribus. Willden. Spec. Plant. voi. 2. pag. ÿ40. N°30 Anthericum filamentis barbatis, acaule ; radice Jubrotundà, perenni ; foliis enfiformibus , acuminaris, fubnervofis , pulpofis. Jacq. Ic. rar. 2. tab. 408. — Ia. Colleét. vol. 3. pag. 249. Anthericum foliis lato-enfiformibus , glabris; fcapo brevioribus , racemo longiffime. Yhunb. Prodr. 63. P HA Cette plante: porte à la bafe dé fes tiges une bulbe plane à fa partie inférieure, arrondie à fa fupéricure , revêtue d’une tunique noirâtre, Je- tant à fa bafe quelques fibres épaifles , latérales, d’un brun obfcur. Des écailles brunes , fèches, reftes des premières feuilles détruites, & même une ou deux feuilles très-courtes, placées les unes fur les autres, entourent la bafe des tiges. Toutes les feuilles font radicales , longues d’en- viron un pied & demi , aignés, très-entières, lé- gérement redreffées, un peu concaves, charnues, luifantes, d’un vert gai; les intérieures font plus étroites , les extérieures plus larges, enfiformes à leur partie fupérieure , & plus longues que l'es au- tres. La tige ou plutôt la hampe eft nue, latérale , cylindrique, très-glabre, haute de deux pieds, droite , fimple jufque vers fon milieu , où elle de- vient rameufe jufqu’à fon fommet. Les fleurs font légérement odorantes, portées fur des pédoncules très-courts, grêles, fimples , : un peu écartés des tiges pendant la floratfon, rapprochés & droits en tout autre tems:ils fonc munis à leur bafe de bractées linéaires , lancéo- lées, droïtes, aiguës, une fois plus courtes que les pédoncules. Les pétales font d’un jaune fale, traverfés longitudinalement par une ligne verte, ouverts, réfléchis en dehors , un peu concavesen deffus , redreflés & defféchés fur le fruit. Les fila- mens font Jaunâtres, couverts de poils épais, ter- minés par des anthères d’un blanc jaunatre. Le ftyle eft blanc & filiforme. Cette plante eft originaire du Cap de Bonne- Efpérance. File fleurit au commencement de l’au- tomne dans les jardins où on la cultive. Elle ré- pand un fuc Jaunâtre. % 13. ANIHERIC de deux couleurs. Anthericum bicoler. Desfont. Anthericum foliis planis , caule ramofo., floribus laxè paniculatis ; filamentis pubefcentibus , apice ap- pendicularis. Desf. Flor. Atl. vol. 1. p. 304. tab. 90. Anthericum planifolium. Poiret. ’oyag. en Barë. vol. 2. p. 152. Anthericum ( planifolium ) , foliis planis, fcapo filamentifque lanatis. ? Syit. veget. vol. 2. p. 62. — Vandell. MA. Ses racines font compofées d'un faifceau de bulbes nombreufes , charnues , oblongues , fufi- formes : il en fort un grand nombre de feuilles ra- dicales , glabres , planes, canaliculées à leur bafe, ouvertes à leur partie moyenne, courbées en faux, d'environ dix pouces de long fur deux ou trois lignes de large , portées fur une gaîne membra- neue , très-mince, blanche, tranfparente, de deux pouces au moins de long. Les caulinaires , deux ou trois au plus , font plus courtes , plus étroites, mais femblables aux premières. D'HeA Les tiges font droites ou quelquefois penchées, très-glabres , torfes , anguleufes à leur fommet, & fouvent dans toute leur longueur ; ce quialieu principalement par la deflication : elles feramifent médiocrement à leur fommet , où les fleurs font difpofées en une paricuie lâche, portées fur des pédoncules inégaux , fimples ou médiocrement ra- mifiés, glabres, filiformes , garnis à leur bafe de petites braétées étroites , aiguës , membraneufes & caduques. La corolle eft d’un pourpre violet en dehors, d’un blanc de laic en dedans , compolée de fix pé- tales ouverts horizontalement , obtus, elliptiques, d’une grandeur médiocre. Les étamines ont leurs filamens amincis & géniculés à leur partie fupé- rieure , très-blancs , légérement pubefcens , rer- minés par des anchères d'un jaune vif. Le ftyle elt filiforme , aigu , de la longueur dés étamines. La capfule eft prefque ronde. Cette plante croit fur les côtes de Barbarie , où nous l'avons obfervée, le citoyen Desfontaines & moi. Le citoyen Defportes l’a égalèment recueillie en France dans les environs du Mans, au bois de Pannerière. x ( W.+.) Elle a de très-2rands rapports avec l’enthericum planifolium , fi toutefois elle n’en eft pas une fimple variété ; mais cette dernière a fes hampes velues, l’extrémité de fes feuilles roulées & fubulées, les fleurs rouges & leftyle plus court que les étamines. Elle croit en Efpagne au-delà du Tage, proche le Cap de Spizel. Comme nous ne la connoïffons pas autrement que par ces légères différences préfen- tées par les auteurs qui en ont parlé, nous n'avons pas cru devoir la féparer de l’anchericum bicolor. Desfont. * Efpèces moins connues à réunir aux précédentes. * Anthericum (incurvum)), foliis carnofis , tri- gonis , incurvis , breviffimis ; racemo elongato, cernuo. Thunb. Prodr. p. 62. Ses hampes font terminées par un épi de fleurs alongé & recourbé. Les feuilles font charnues , très-courtes , à trois côtes & recourbées. Cette plante croit au Cap de Bonne-Efpérance. # * Anthericum (muricatum) , foliis carnoffs, com- preffis , muricauis , firiatis. Linn. f. Suppl. p. 202. — Wilid. Spec. Plant. vol. 2. p. 145. n°. 45. Anthericum foliis linearibus , muricatis, fhriatis ; ftaporamefo , infernè muricato. Thunb. Prodr.p.63. Dans cette efpèce les tiges font rameufes, char- gées d'afpérités à leur ba‘e , & même hérifiées, hautes d'environ deux pieds. Les feuill:s fontlon- gues , rudes, charnues , ftriées, linéaires & com- primées. Elle croit au Cap de Bonne-Efpérance. + * Anthericum ( ciliatum ) , foliis enfiformibus , PHA 255 carnofo - fustriquetris , ciliatis ; fcapo frrplici, ra- cemo longiffimo. Linn. f. Suppl. p. 202. — Wiild. Spec. Plant, vol, 2. p. 146. n°. 46. Anthericum foliis enfiformibus , carnofis , ciliatis ; fcapo fimplici aqualibus , racemo longifimo. Thuob. Prodr. p. 63. Les fleurs font difpofées fur un épi très-lens : la hampe et fimple , de ls inême longueur que les feuilles ; celles-ci font charnues, ciliées , à trois côtés peu marqués. Elle croit au Cap de Bonne- Efpérance. 2 * Anthericum ( caudafelis ) , fodiis canaliculatc- enfiformibus | feapo fimplici, racemo oblongo. Lion. f. Supp. pag. 202. — Willd. Spec. Plant. vol. 2. pag. 146. n°. 47. Anthericum (caudatum), folis canaliculato-en- fiformibus , feapo longioribus , racemo oblongc-ereitos Thunb. Prodr. p. 63. Ses feuilles font enfiformes , canalicul£es , plus longues que la hampe , qui eft fimple , terminée par un long épi droit en forme de queue de chat. On trouve cette plante au Cap de Bonne-Efpé- rance. * Anthericum (triquetrum) , fo/iis filiformibus , triquetris ; fcapo fimplici brevioribus , racemo ova’o, Linn. f. Suppl. p.202. — Willd. Spec. Plant. vol: 2. p. 146. n°. 48. Anthericum foliis filiformibus , trigonis ; racemo ovato brevioribus. Thunb. Prodr. p. 61. Les hampes font fimples , terminées par un épi de fleurs ovale. Les feuilles font très-étroites , fili- formes , à trois côtés, plus courtes que les hampes. Elle croît au Cap de Bonne-Efpérance. * Anthericum (fcabrum)) , foliis triquerris , fer- rulatis ; caule ramofo , feabro ; pedunculis fruétiferts, recurvis. Linn.f. Suppl. p. 202.— Willd. Spec. Plant. vol. 2. p. 146. n°. 49. Anthericum foliis trigonis , [errulatis ; feapo ra- mofo-fcabro longioribus ; peaunculis fruétiferis , re- curvis. Thunb. Prodr. p. 63. Ses feuilles font triangulaires, légérement den- ticulées à leurs bords, plus longues que les ham- pes : les tiges font fcabres, rameufes; les fleurs ont des pédoncules fortement recourbés. On la trouve au Cap de Bonne Efpérance. * Anthericum (cirrhatum), foliis lanceolatis , planiufculis ; fcapo paniculato, filamentis barbatis, bicirrhatis. Forft. Prodr. n°. 148. Cette efpèce eft remarquable par fes filamens barbus & munis de deux vrilles ; la hampe eft ter- minée par des fleurs difpofées en panicule. Les feuilles font lancéolées , un peu planes. Elle croît dans la Nouvelle-Zélande. ‘256 P HA * Anthericum (crifpum), foliis ellipricis, crif- pis, ciliatis ; feapo ramofo. Thunb. Prodr. p. 63. Cette plante, qu’on trouve an Cap de Bonne- Efpérance , a les feuilles crêpues, elliptiques, ci- liées fur leurs bords : leur hampe eft rameufe. * Anthericum (altiimum)}), acaule, foliis car- nofis, teretibus ; fpicis florum longiffimis, laxis. Mi]. Diét. n°. 8. — Fig. Plant. pl. 39. Ses feuilles font longues, fucculentes, cylin- driques, droites & toutes radicales : il s'en élève une hampe nue , haute d’environ trois pieds, dont plus de la moitié eft garnie de fleurs jaunes, dif- tantes, qui croiffent fucceffivement pendant une partie de l’année. On la cultivé en Angleterre. (POIRET.) PHARELLE. Pharus. Genre de plantes mono- cotylédones ou unilobées, de la famille des gra- minées, qui a des rapports avec les o/yra, qui comprend des herbes exotiques à l'Europe, dont les fleurs font difpofées en une panicule lâche, les unes mâles & pédonculées. les autres f:melles & feñiles. Le caractère effentiel de ce genre eft d’avoir : | Des fleurs monoïques ; Les fleurs mâles munies de deux velves calicinales à une Jeule fleur, dont la co- rolle eff bivalve. Les fleurs femelles ont un calice bivalve, une co- rolle contenant an ovaire linéaire, furmonté d'un flyle divifé en trois fligmates à fon fommet ; une femence oblongue. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Les fleurs font ou mâles ou femelles , fur le même pied & confondues enfemble. Les fleurs mâles font toutes pédonculées, & offrent : 1°. Un calice longuement pédonculé , à deux valves petites , aiguës , uniflores. 2°, Une corol!: plus longue que le calice , à deux valves aiguës , l'une des deux plus étroite. . 3°. Six écamines (trais felon Juffieu ) , dont les flamens font très - courts , terminés par des an- chères oblonguess, Les fleurs femelles , toutes feffiles, mélées avec les précédentes, affrenc : 19. Un calice uniflore , à deux valves auffi lon- gues que la coralle. LJ x » CE “ 2°. Une corotle à deux. valves; l’exrérieure très- droite , ovale -oblongue ; la valye intérieure li- néairé , très-étroite. PH À 3°. Un ovaire linéaire, furmonté d’un ftyle finæ p'e , terminé par tiois fligmates filiformes , aigusi Le fruit confifte en une feule femence oblongue , enveloppée ordinairement par les valves perfif- tantes de la corolle. Obfervations. Ce genre eft bien caractérifé par la première & la feconde efpèce décrites ci-après, quoiqu’elles varient par le nombre de leurs éta- mines. La première ne m’en a cffert que trois ; la feconde en contient fix ; ce qui paroitroit devoir expliquer la diverfité d'opinions entre Linné & Jufieu Cependant Linné n’en ayant connu & dé- crit qu’une feule efpèce , elle fe trouve jufiement celle qui n’a que trois étamines , à moins que le nombre n'en foit variable dans la même efpèce. Quant aux deux autres efpèces que j'ai ajoutées ici, d’après Retzius , on verra par l’expofé de leurs caraétères , qu’il eft douteux qu’elles puiffene appartenir à ce genre ; elles font privées de co- roile : la difpofition ces fleurs n’eft pas rout-à-fait la même, au moins dans la quatrième efpèce, qui en outre eft munie de deux ftyles & de fiigmaxes plumeux. ESPÈCES. 1. PHARELLE à larges feuilles. Pharus latifolius. Pharus foliis ovatis , obtufis, latiffimis. Pharus. Linn. Spec. Plant. vol. 2. p. 1409, & Syft. Plant. vol. 4. p. 151. — 14. Amoœn. Acad. vol. $.p. 409. — Lam. Iiluftr. Gener. tab. 769. fig. 2. — Aubl. Guian. vol. 2. p. 859. . Pharus foliis nervofis, obrufis , paginé fupinâcælum refpicientibus, Brown. Jam. 344. tab. 38. fig. 3. Gramen avenaceum , fylvaticum, foliis latiffimis ; locuffis longis , non ariftatis ; glumis fpadiceis. Sioan. Jam. 35. Hit. 1. p. 116. tab. 73. fig. 2. C'’eft une plante très-remarquable par la largeur de fes feuilles de forme ovalé , alongée , & par fes fleurs en panicule droite. Ses tiges font droites , un peu velues , légére- ment comprimées , hautes au moins d’un pied , garvies de deux nœuds à leur partie inférieure , munies de feuilles qui enveloppent les tiges par une gaine du double plus longue que les feuilles : elles font larges, ovales, ftriées , nerveufes, quel- quefois panachées, & comme rubanées de vert, & d'un jaune verdätre , entières à leurs bords , arrondies & obtufes à leur fommet, ou fouvent mucronées, un peurétrécies à leur bafe, & comma pétiolées par le dégagement & l'écartement de la partie fupérieure des gaînes qui fe réfiéchit en dehors. Ses fleurs font terminales, difpofées en une pa- nicule médiocre , droite, un peu ferrée en épf, peu PH A peu ramifiée, le rachis eft pubefcent ; les fleurs males font fupportées par des pétioles filiformes , de la longueur des fleurs femelles , inférés à la bafe de ces dernières; ces fleurs males font beaucoup : plus petites que les femelles, munies de valves calicinales très-courtes , aiguës; celles de la co- rolle font une fois plus longues , l’une des deux très-étroite , toutes deux velues & même lanugi- neufes à leurs bords; les fleurs femelles font écar- tées les unes des autres, routes feffiles, deux & trois fois plus longues & plus groffes que les males, & dontles valves calicinales font prefque de même longueur que celles de la corolle. Je n’g ai obfervé que trois éramines. Le ftigmate fe divife en trois parties filiformes , glabres, un peu recourbées , aiguës à leur fommer. Cette plante croît naturellement dans plufieurs contrées de l'Amérique, à la Carolire, dans la Guiane , à la Jamaique, &e. (F7. [. in herb. Lam.) 2. PHARELLE lappulacée. Pharus lappulaceus. Pharus caule ramofo , femine pilis rigidis ad api- cem hirto. Gmel. Syft. N::. vol. 1. pag. 579. — Lan. Iluftr. Gener. tab. 767. fig. 1. Pharus (lappulaceus) , caule arundinaceo , ra- mofo ; foliis anguflis ; femine nigro , pilis rigidis ad apicem munito. Aublet. Guian. vol. 2. pag. 859. Gramen avenaceum lappulatum. Plumier. MM. t. s- fig. 85. Vulgairement AVOINE DES CHIENS. Cette plante fe diftingue de la précédente par fes feuilles plus longues , plus étroites, lancéo- lées, aiguës ; par {es panicules plus étaiées , & plus particuliérement encore par l'afpérité du fommet de fes femences ou de fes valves corol- laires. Ses tiges doivent avoir au moins deux pieds de haut : elles font droites, rameufes , ftriées , foi- bles , un peu aplaties, glabres dans toute leur lon- gueur, enveloppéesprefqu’en entier par les gaines des feuilles. Celles-ci font longues de fept à huit pouces , larges d’un pouce & davantage, lancéo- lées , rétrécies , aiguës à leur fommet , un peu courbées à l’extrémité de leur gaine, très-gla- bres , marquées en deffous de nervures faillantes & parallèles à celles du milieu, qui fontjaunâtres ; le deffus eft marqué de ftries fines, ferrées & re- gulières. Les gaînes, également ftriées , font plus courtes que les feuilles. La panicule eft terminale , étalée , peu garnie de fleurs, divifée en rameaux laches , écartés. Le racnis eft pubefcent , un peu blanchatre ou cen- dré. Les fleurs mâles font pédonculées , firuées à la bafe des fleurs femelles. Leur calice eit com- polé de deux valves au moins , un peu plus courtes botanique. Tome V. a ——— - P H A 257 que celles de la corolle , inégiles , prefque g!:- bres. La coroil: eft pubefcente ; elle contient fix étamines , dont les fiiimens font pendans, très- déliés , terminés par des anchères jaunes, oblon- guess, bifides à leur former. Les fleurs mâles font prefque fefiles , alternes, appliquées contre lé rachis , dont le calice eft com- pofé de deux valves calicinales, lancéolées, ron(- fâtres , beaucoup plus courtes que les valves de la corolle ; prefque glabres, un peu inégales. La bâle de la corolile eft alongée, aiguë , roulée fur elle-même ; la valve extérieure renferme par fes bords l’intérieure qui eft très-étroite , linéaire : cette bale ef couverte de poils courts, plus abon- dans vers la partie fupérieure, qui deviennenc roides , & accrochant à l'époque de la maturite. L’ovaire eft fort petit; il fe convertit en une fe- mence oblongus , brunatre , affez femb'able à un grain d'avoine, enveloppée par lacoro!le & chargee d’'afpérités. Cette plante me paroït être fans aucun doute ls pharus lappulaeus d'Aublet, quoiqu'il n’en donne qu'une feule phrafe fpécifique. Quand il dit que fes feuilles font étroites , il les compare probable- ment à celles de la premièreefpèce , qui font beau coup plus larges, ou bien ce caraétère eft relatif à leur longueur. On trouve cette plante dans la Guiane. Ledru l’a auffi rapportée de Porto-Ricco. ( W. f. in hero. Lamarck. ) 3. PHARELIE ciliée. Pharus citiatus. Berg. Pharus paniculé fubramofa ; calicibus aretalis, ciliatis ; muticis, Berg. Obferv. Botan. fafc. 5. pag. 23. = Cette plante s'élève à la hauteur d'environ deux pieds, fur des tiges feuillées dans route leur lon- gueur, garnies de feuilles étroites, linéaires , fca- bres. La panicule eft courte, médiocrement ra- meufe ou prefque fimple. Le calice eft compofé de deux valves ovales, roulées fur elles-mémes, mutiques , marquées de deux fillons fur le dos, ciliées à leurs bords. Il n’y a point de corolle. Cette plante croit dans les Indes , fur le bord des étangs. 4. PHARELLS ariftée. Pharus ariftatus. Berg. Pharus paniculä umbellatä ; calicibus apetalis ariflatis , nudis. Berg. Obierv. Botan. fafc. 5. pag. 2 23% Cette efpèce croit dans les lieux inondés, & s'élève prefque de deux pieds au deffus de la fur- face de l’eau, fur une tige droite & feuillée : elle pouffe fous l’eau plufieurs nœuds garnis de racines peétinées. Les feuilles font courtes, lancéolées , nues, un peularges , rudes à leur face fupériewe. KK Li 258 P H A Les gaines font dépourvues de membranes à leur orifice, renflées & prefque véficuleufes fur les tameaux ftériles. Les fleurs font portées fur des pédoncules courts & un peu épaiflis., difpofées prefqu'en ombelle, dont les ramifications font iné- gales & fous-divifées. Les fleurs mâles occupent la partie fupérieure de la panicule , réunies plufieurs enfemble & lan- céolées. Le calice eft compofé de deux valves ; l'extérieure plus large, munie de cinq nervures , ciliée fur le dos & à fes bords , terminée par une barbe ; l’'intérieure eft plus étroite , plus longue, à une feule nervure , acuminée & non ariftée. Il n'y a point ce corolle. Les étamines , au nombre de fix, ont des filamens très-courts, terminés par des anthères linéaires , longues, jaunätres , mé- diocrement bifides à leur fommet. Les fleurs fe- melles font en bien moindre nombre que lesimäles, placées à la partie inféricure de la panicule. Le calice & la corolle ne diffèrent en rien de celles dés fl:urs males. L'ovaire eft crès-petit, furmonté de deux ftyles , & terminé pay des ftigmates plu- eux. On rencontre cette plante dans les lieux aqua- tiques des Indes orientales. Ces deux dernières efpèces ont beaucoup de ripport avec le phalaris oryyoides. Linn. On doit avoir reconnu à l’expoñition de leurs caraétères , qu'elles s’écartent beaucoup de ceux qui corfti- tuent ce genre. Si elles s'en rapprochent un peu par leur port, elles s’en éloignent par les parties de leur fruétification , à un tel point qu’on peut douter fi elles appartiennent réellement à ce genre. { POIRET.) PHARMAC. Pharmacum fagueri, Rumph. Herb. Amboin. vol. 2. pag. 136. tab. 44. Cet arbre , dont nous trouvons la defcription & la figure dans Rumphius, n’a encore été obfervé par aucun botanifte , du moins à ma connoiffance. Rumphius lui-même n’en a vu que les fruits, d’où réfulte la difficulté de le rapprocher d'aucune fa- mille connue. Je vais, en attendant des détails plus fatisfaifans, préfenter ici ce que nous en ap- prend le favant auteur de l’Herbrer d'Amboine. C’eft un arbre fauvage qui s'élève à une grande hauteur , & qu'on peut rapprocher des arbres ufuels , à raifon de l’ufage habituel que l'on fait de fes racines , comme nous le dirons plus bas. Son tronc elt fi gros, qu’il peut à peine être con- tenu entre les bras. Ses branches font très-éten- dues, & préfentent une cime fort agréable. Rum- phius en diftingue deux efpèces ou deux variétés, qu'il nomme fort improprement mâle & femelle, puifque toutes deux portent des fruits qui ont les mêmes caraétères eflenriels dans lds deux ef- pèces , mais qui diffèrent un peu par leur forme, PHA La première efpèce, celle que Rumphius nomme femelle , dont on fait l’ufage le plus habituel, Pharmacum legitimum , à fes rameaux oppolés & droits, garnis de feuilles oppofées , prefqu'épar- fes, periolées, de quatre à cinq pouces de long fux deux de large, ovales , lancéolées , rétrécies à leurs deux extrémités, mucronées à leur fom- met , glabres, luifantes, un peu rudes , fouvent d'un vert obfcur, très-entières à leurs bords, portées fur des pétioles très-courts : elles ont une faveur foiblement amère, d’abord un peu défa- gréable , & dont l'arrière-goût eft acidule. Rumphius penfe que fi les fleurs n’en font pas encore connues , cela vient de ce que cet arbre, qui eft très-élevé, ne permet pas de les apperce- voir facilement , ou parce que peut-être elles font petites & verdarres, ou enfin parce qu'il feurit rarement , les racines étant continuellement tout- mentées, Les fruits eux-mêmes font rares, & ne fe rencontrent guère que fur les arbres très-éloi- gnés des habitations , & qu'on ne tourmente point. Ces fruits ont un péricarpe renflé , véficuleux , prefque conique , un peu courbé, long de deux pouces environ, fur un peu plus d’un demi-pouce de large , prefque rond , ou un peu comprimé , mou , de couleur verdâtre, & marqué d’un côté par un fillon longitudinal. Il contient une feule fe- mence. C’eft un offelet ou un noyau de couleur Jaunâtre en dehors, & qui renferme une pulpe blanchâtre & huileufe. Ce noyau eft comme re- levé en boffe & ombiliqué à une de fes faces, de la groffeur d’un pois ou d’une petite féve. Il en découle une liqueur vifqueufe , & un peu tranfpa- rente comme la térébenthine. Les racines de cet arbre font prefque à fleur de terre, Jaunâtres, d'une faveur amère. Quant à l’autre efpèce, qui eft le pharmacum limonicum ; ou l'efpèce que Rumphius appelle mâle , elle diffère très-peu de la précédente par fon port & fes feuilies : fa faveur eft plus amère, fes feuilles un peu plus étroites , l'écorce du tronc cendrée & non routlätre. Le fruit eft beaucoup plus court, plus arrondi ; il a la groffeur d’une prune moyenne. On rencontre ces arbres en fruits au commencement du printems. C£s arbres croiffent dans l’île d’Amboine, aux lieux montueux, bien avant dans les terres, au milieu des grandes forêts. Avec les racines de cet arbre pulvérifées , les habitans d'Amboine forment une liqueur douce , affez agréable , mais nuifible lorfque l’on en faic un ufage trop fréquent. Pour cela ils les coupent en petits morceaux , les brifent avec une pierre, les font macérer dans l’eau, afin d'enlever leur | amertume à l’aide d'une douce chaleur, & en P H À obtienfient enfuite par la fermentation une boiffon qui approche de la bière. (POIRET.) PHARNACE. Pharnaceum. Genre de plantes à fleurs incomplètes, de la famiile des caryophyl- lées , qui a des rapports avec les a/fîne & ies mol- dugo, & qui comprend des herbes la plupart exo- tiques à l'Eurcpe, dont les feuilles font très-fou- vent verticillées, les fleurs axillaires ou terminales. Le caractère effentiel de ce genre confifte en: k Ur calice divifé en cinq folioles ; point de corolle ; cing étarmines ; trois féyles ; une capfule a une [rule loge ; à trois valves polyfpermes. CARACTÈRE GENERIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice divifé en cinq folioles prefqu’ova- les, concaves , ouvertes, égales, perfiftantes , colorées en dedans, amincies à leurs bords. 2°. Point de corolle, à moins qu’on ne la regarde comme adnée avec le calice , & qu'on ne prenne pour elle cette membrane mince & colorée qui le tapiffe & le déborde. 3°. Cinq étamines, dont les filamens font fubu- lés, de la longueur du calice, terminés par des anthères bifides à leur bafe. 4°. Un ovaire ovale, à trois côtés, furmonté de trois ftyles filiformes , de la longueur des éta- mines , terminés par des ftigmares obtus. Le fruit confifte en une capfüule ovale , à trois côtes peu marquées , à trois loges , à trois valves, qui contiennent des femences nombreufés, bril- Jantes, orbiculaires , comprimées, environnées d'un rebord aigu. Oëfervations. Ce genre a de fi grands rapports avec les mollugo, qu'il n’en diffère que par le sombie des parties de la fruétificarion. Les mo/- lugo n'ont que trois étamines ; les autres parties {nt {emblables à celles des pharnaceum & en même nombre. Le port eft partaitement le même dans ies deux genres. On fait que dans cetre fa- mille le nombre des éramines ne fournit que des caraéteres bien foibles, & qu'elles varientiouvent dans la même efpèce. Pharnaæum eft }e nom d’un roi du Pont. ÉSPÈCES. 1. PHARNACE cerviaire. Pharnaceum cerviana. Linn. Pharnaceum pedunculis fubumbellatis, lateralibus, P H À 559 folia linearia aquantibus. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag 388. — Lamarck. Iliuitr. Gener. tab. 214. ge I. Pharnaceum ( glabrum) , pedicellis folia aquan- tibus. Philofoph. Botan. 258. — Spec. Plant. 1. pag. 272. Pharneceum umbellis fmpliciffimis. Gmel. Sibir. 3. pag. 102. n°. 79. tab. 20. fig. 2. Cerviana. Minuart. Monograph. 1. Trichlis pentaftemon , floribus umbellatis. Hall. Goœtt. 26. Alfine pumila , ga Ruth. 84. Afine faxifraga Indie orientalis ; foliis circa cau- lem adiatis ; flore herbido & mufcofo. Pluk. Mantiff. 9. tab. 332. fig. 11. Bona. [lit facie , foliis glaucis. Amm. Spergula purpurea , minima. Euxbaum. Cent. 3. tab 62. fig. 2: Cetre plante a des racines filiformes, blanchä- tres , médiocrement rameufes , d’où s'élèvent des tiges grêles, cylindriques, glabres, géniculées, droites aux premières articulations, puis romban- tes & couchées, divifées en rameaux peu nom- breux, garnis de feuilles nombreufes , linéaires, très-entières, un peu charnues , convexes en def- fus , médiocrement aiguës à leur fommet, à peu près de la longueur des entre-nœuds ; les infe- rieures plus courtes. Les feuilles caulinaires font difpofées en verticilles , quatre , cinq & davanrage à ligne nœud. Les feuilles radicales font cour- res , ovales , étendues en rofette. Les fleurs font axillaires , portées fur des pé- doncules folitaires , filiformes, plus courts que les articulations, qui fe divifentquelquefois à leur fommer en deux ou trois autres pédicules capit- laires , inégaux , uniflores, articulés à leur bae, & pendans après la floraifon. La bafe de chacun de ces pédoncules eft munie d’une bractée ovale, fort petite & glabre, a nf que toutes les autres parties de la plante. Le calice eit divifé en cinq folioles concaves , égales, médiocreiment réunies à leur bafe, coloré:s en dedans , probablement par la corolle qui leur eft adnée, & d’un bianc laiteux. Les étamines font de la longueur du ca lice , inférées fur le réceptacle, terminées par des anthères fort petites, bifides à leur bafe. L’ovaire eft ovale, très-court, furmonté de trois ftyles fili formes & de ftigmates obtus. Il leur fuccede une capfule ovale , à trois côtés obtus, à trois loges, à trois valves, recouvertes par le calice perfiltant. Ell:s contiennent des femences nombreufes , or- biculaires , fort petites , environnées d’un rebord tranchant, & attachées à un réceptacle central, Cette plante croit dans la Ruffie, en Efpagne , en Guinée & dans l'Afie. O (7.f) KKk y 260 P H A 2. PHARNACE à feuilles de fpargoute. Pharsa- ceum fperguloides. Pharnaceum foliis fafciculato-verticillatis | linea- ribus , acuminatis ; umbellis terminalibus , pauci- floris. (N.) Lamarck. Illuftr. Gener. tab. 214. “hz 2 C'eft une petite efpèce affez jolie, remarqua- blé par fon port , par fes feuilles longues , nom- breufes, en fafcicules verticilkés , qui approche des frergula. Ses racines font blanchâtres , peu épaiffes , fu- fiformes : il s'en élève une tige qui fe divife dès fa bafe en plufisurs rameaux courts, fimples, droits , filiformes , haut de trois à quatre pouces , garnis de feuilles longues d’un pouce & plus aux premières ramifications, plus courtes & moins nombreufes fur les rameaux. Elles font très-étroi- tes, glabres, linéaires , prefque filiformes , très- aiguës à leur fommet, verticiilées, réunies en faf- cicules épais, au nombre de vingt & plus aux ver- ticilles inférieurs. Les entre-nœuds font plus longs que les feui.les. Les fleurs font terminales, au nombre de trois ou quatre , portées fur des pédoncules inégaux , très-fimples , fitués dans l'aiffeile des feuilles du vercicille fupérieur, en forme d'ombelle, Le ca- lice eft divifé en cinq découpures ovales , pref- au'obtufes, glabres, renfermant des étamines, dont les filamens font plus courts que les divifions du calice , terminés par des anthères fort petites. Cette plante croit dans les Indes, d’où elle a été rapportée par Sonnerat , qui en a communÿ- qué des exemplaires au citoyen Lamarck. ( P. ff. an kerb. Lam.) 3. PHARNACE bl'anchâtre. Pharnaceum incanum. Lion. Pharnaceura pedunculis communibus long'ffimis , foliis linearious, flipulis pilofis. Linn. f. Suppl. pag. 186. — Willden. Spec. Plant. vol. 3. pag. 1510. n°. 10. — Lamarck. Hluftr. Gener. tab. 214. fig. ; Dis. Pharnaceum pedunculis communibus longiffimis , Joiirs linear:bus. Hort. Ci. 492. — Roy. Lugd. Bar, 221. — Mantifl. pag. 359. Pharnaceum foliis teretibus , mucronatis ; fhipulis fetaceis , umÿeilis terminalibus, Thunberg. Prodr. Pa8: ÿ4. On ciflineue cette efpèce à la forme particu- lière de fes ftipules, qui engainent la bafe des feuil- les par une membrane mince , courte & déchirée à fes bords en filämens capillaires. Ses tiges font d'abord un peu couchées & pro- lifères ; elles fe redreffent enfuite, & fe divifent PHA en rameaux droits , glabres , cylindriques , très- liffes , entiérement recouverts dans la partie feuil- lée, par les gaînes des ftipules, garnis de feuilles éparfes , linéaires , très-liffes , fort étroites, mu- cronées à leur fommet; elles font environnées à leur bafe par des flipules blanches, prefque tranf- parentes, vaginales, qui fe divifent à leur fommet en plufieurs déchirures , terminées par un grand nombre de filamens longs , très-fias, & qui for- ment fouvent par leur réunion comme de petites touffes de poils blancs & lanugineux. Les fleurs font difpofées en une ombelle termi- nale, dontlées rayons font réunis à l’extrémité d’un long pédoncule commun , qui paroït être le pro- longement ou la partie nue de la tige, garni au point des premières divifions d’un verticille de feuilles courtes en forme de collerette. Les rayons font ramifiés, & munis à la bafe de chaque ramifi- cation ou bifurcation d’une braétée très-courte. Cette ombelle eft fouvent prolifère. Le calice eft divifé en cinq découpures ovales, oblongues, ver- dâtres dans leur milieu , blanchâtres & membra- neufes à leurs bords. Les filamens, au nombre de cinq, font très-fins , aufli longs que le calice, ter- minés par des anthères jaunâtres , oblongues. La capfule eft globuleufe , une fois plus longue que le calice, s’ouvrant par fon fommet en trois valves obtufes. Cette plante croit naturellement en Afrique & au Cap de Bonne-Ffpérance. R (F. f.) 4. PHARNACE à feuilles de mollugine. Phurna- ceum mollugo. Linn. Pharnaceum pedunculis unifloris ; lateralibus ; flo- ribus longitudine foliorum ; caule depreffo. Linn. Mantiff. 561. — Bergius. Flor. Capenf. pag. 79. — Wild. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1508. n°. G. Mollugo fpergalu. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 131.— Burm. ind. pag. 31. tab. 5. fig. 4, —Kniph. Orig. Cent. 9. n°, 68. Alfine eredta , pentaphylla ; flore albo. Burm. Théfaur. Zeyian. pag. 13. tab. 7. Bona. , Tollugo foliis fertenis, linearious. Hort. Cliffort. 8, Æ Alfine procumbens , gallii fatie , africana. Herm. J Eugd. Bat. 19. tab. 21. Alfine zeylarica , fylveftris , ereëta ; flore albo, Herb. Hertog. Cette plante a tellement le port, le feuillage du gallium mollugo , qu’il eî facile au premier afpect de laconfondre avec lui. La difficulté eft de la faifir en fleurs avecles étamines, Cette plante, ne croif- fant que dans les Indes, l’a fait d'abord ranger dans une autre chfle , & dans des genres auxquels | elle n'appartier.t pas, Lamarck lui-même a reconnu P H A qu'elle appartenoit aux pharnaceum. Linné , qui Ÿ J'avoit préfentée fous la dénomination de mollugo fpergula , en à fait enfuite fon pharnaceum molluge. Ses racines font menues, blanchâtres , médio- crement fibreuies : il en fort plufieurs tiges grêles, couchées fur la terre, prefque liles, dichotomes, articulées , médiocr£ment compiimées , garnies de feuilles verticillées , au nombre de trois ouqua- tre à chaque verticille ; ovales, lancéolées, pref- qu'elliptiques , un peu aiguës, liffes, prefque charnues, rudes à leurs bords, périolées ou ré- trécies en pétiole à leur bafe, fans veines appa- rentes. Lesfleurs font latéraies, axillairés, portées fur des pédoncules fiüformes, blanchâtres , au moins auf longs que les feuilles ; fimples , uni- se , au nombre de quatre à cinq à chaque ver- ticille. Le calice eft compeofé de cinq folioles oblon- gues, ovales, blanchâtres à leur partie fupérieure, plus ou moins verdatres à leur bafe, perfiftantes. Elles renferment fouvent cinq pétales fort petits; linéaires , très-étroits, à demi-divifés en deux dé- coupures fétacées. Les étamines ont leurs filamens blanchätres , au nombre de cinq, plus courts que les pétales , alternant avec des filamens ftériles , fins, fubulés, plus courts que les fertiles. L’ovaire eff ovale, farmonté de trois ftyles blancs & re- courbés. } Cette plante croît dans les Indes orientales & à l'ile de Ceylan. © (7. f) 5. PHARNACE linéaire. Pharnaceurm lineare. Linn. Pharnaceum umbellis inequalibus ; foliis lireari- bus , oppofitionibus remotis. Linn. f. Suppl. pag. 185. — Willd. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1508. n°. 2. Pharnaceum foliis lînearibus , umbellis laterali- bus, ramis diffufis, dichotomis. Thunberz. Prodr. pag. S5- Cette efpèce a le port du fhergula arvenfis , mais elle eft beaucoup plus grande. Ses riges font étalées fur la terre, liffes, arti- culées , noueufes à leurs articulations, diviféesen rameaux dichotomes , garnies de feuilles linéaires, lifes , obtufes, longues d'environ un pouce, dit- pofces par verticilles écartés. Les fleurs forment des ombelles terminales & latérales, dont les pé- doncules font folitaires , uniflores , inégaux. Cette plante croit naturellement au Cap de Bonne-Efpérance. 6. PHARNACE glomérulée. Pharnaceum glome- ratum. Linh. Pharnaceum floribus g'omeratis , caule flexuofo & > 2 foliis linearibus, Linn, t. Suppl. pag. 185. PH À 261 Pharnaceum foliis teret-fusubriis , Jaléaiis bellis glomerato-fubfefilius ; caule dijfufo. hub. Prodr. pag. 53. Rabia flellaris , feu afperula minor, humifperfas fofculis albis , athiopica. Pluken, Mantif, 163. tab. 331. fig. 4. Cette plante eft affez facile à difinguer de fes congénères par fes perites ombelles glorérulées & prefque fefiles. LA 6 En Ses tiges font liffes, herbacées, un peu flexueu- fes d’un nœud à l’autre ; elles fe divifenr en petits rameaux droits, glabres, cylindriques, garnis d'un affez grand nombre de feuilles linéaires, verticil- lées, lilles , aiguës, très-slabres , un peu ceurbées en dehors, un peu roulées fur leurs bords & at- rondies ; les verticilles, furtout les fupérieurs , font diftans les uns des autres, & l’efpace qui Î:5 fépare eft plus du double de la longueur des feuilles. Les fleurs font fort petites , latérales ou terirs- nales , axillaires, portées fur un pédoncule com- mun , fimple ou bifurqué, dont le fommet fe di- vife en plufieurs pédoncules particuliers , tres- courts ,uniflores, très-rapprochés, formant une ombelle ramaffée , à rayons inégaux. Ces fleurs ont un calice court, à cinq petites folioies vertes fur leur dos, blanchâtres & membraneufes à leurs bords. La bafe des ramifications du pédoncule commun eft munie de quelques petites folio!es très-courres, aiguës, verticiilées. Cette plante croît au Cap de Bonne-Ffpérance, d’où elle a été rapportée par Sonnerat, & com- muniquée au citoyen Lamarck. © (W.f.) 7. PHARNACE quadrangulaire. Pharnaceum qua- drangulare. Linn. Pharnaceum fubfruticofum , foliis lirearibus , qua- drifariam imbricatis, Linn. f. Suppl. pag. 185. Pharnaceum foliis lanceolatis ; quadrifarism im- bricatis ; umbellis rerminalibus. Fhunberg. Prodr. 54. — Willden. Spec. Plant. voi. 2. pag. 1510. n°. 9. Cetre plante a des tiges fous-ligneufes : fon port eft femblable à celui des erica; elle a fes ra- meaux garnis de feuilles en épingles, fubulées , très-aiguês , fort petites, parfaitement liff:s, dif- pofées fur quatre rangs par imbrication. Les fleurs font difpofées en ombelles terminales, conglome- | rées , fort petites , formant par leur réunion une efpèce de panicule. Ces fleurs font blanchätres en dedans & à leurs bords, verdâtres en dehors. On trouve cette plante au Cap de Bonne-Efpé- rance. D 8. PHARNACE à feuilles de ferpolet. Pharnæ ceum ferpillifolium. Linn. 262 P H A Pharnaceum pedunculis unifloris ; foliis ovatis. Lion. f. Suppl, pag. 186. — Wiilden. Spec. Piant. vol. 2. pag. 1$09. n°. 8. Pharnaceum foliis ovatis , obtufis ; pedunculis axil- laribus , unifloris. Thunb. Prodr. pag. ÿ4. C’eft une petite plante tendre, délicate, dont les feuilles font aflez femblables à celles du fer- pole. Elle pouffe des tiges rameufes, dichotomes, filiformes, glabres , articulées, garnies de feui les oppolées , ou quelquefois plufieurs enfemble ; ovales , à peine pétiolées, plus courtes que les entre-nœuds ; tendres, charnues , ciliées à leurs bords , un peu aiguës à leur fommet, rétrécies én pétiole à leur bafe. Les fleurs font axillaires , placées le long des rameaux , fupportées par des pédoncules cap:llai- res , plus longs que ies feuilles. Le calice eft di- vifé en cinq folioles ovales, lan: olécs, ciliées, aiguës, & même mucronées à leur fommer. La captule eft ovale, divifée en trois valves aiguës qui s'ouvrent par leur fommer, plus courtes que les folioles du calice. Cette plante croît au Cap de Bonne-Efpérance. On la trouve auf dans la Caroline, où elle a été obfervée & recueillie par Bofc, qui a bien voulu m'en communiquer un exemplaire. © ( W.f.) 9. PAARNACE difliquée. Pharnaceum diflichum. Lino. Pharnaceum racemis bipartitis, flexuofis ; foliis ublinearibus, pubefcentibus. Linn. Manciil. pag. 221. — Willd. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1511. n°. 13. Alfine fpergula facie India orientalis ; fpicaïis flo- ribus ex alis emergentibus. Pluken. Mantiff. 9. tab. 332. fig. 4. Bona. Aifine holoflea villofa , foliis caulem ambientibus, rmultifioru. Pluken. Almag. tab. 130. f. 6. aix Mollugo racemofa. Lam. liluftr. Gérer. n°. 1197. Cette efpèce avoit d'abord été rangée par La- marck parmi les mo/lugo ; mais un examen plus détaillé lui a fait reconnoitre qu’elle appartenoit réeilement aux phärnaces, & devoir être le phar- nacèum diffichum de Linné, réconnoïffabie par {es &eurs difpolées en grappes dichoromes. Ses tiges le divifent en rameaux étalés, grêles, légérement velus, furrout vers leur partis fupe- rieure ; garpis de feuilles illées , fouventun peu pubefcentes, courtes , feff: C vertic s, étroites, ob- tufes, prefque linéaires, Les fleurs font &ifpofées , en grappes latérales & terminales, notmbreufes, pédoncuiées. Chaque grappe { divife un peu au deffus de fon infertion en deux branches oppo- fées, ramifiécs , un peu flexueules G'une ratptf. P H A cation à l’autre. Le calice eft glabre ou prefque glabre , compofé de cinq folioles blanchatres , prefque tranfparenites , verdâtres dans leur milieu, membraneufes à leurs bords, ovales, obtufes; elies renferment cing éramines, dont les filamens capiilaires font plus courts que le calice ; un feul piltil ; une capfule à une feule loge, s’ouvranten trois valves qui renferment plufeurs femences fort petites. Cette plante croît dans les Indes orientales. Sonnerat l'y a recueillie, & en a communiqué des exemplaires au citoyen Lamarck. (W./f.) 10. PHARNACE à feuilles de paquerette. Phar- naceum bellidifolium. Pharnaceum foliis ovato-fpathulatis ; caule nudos racemis pañiculatis, mulroties dichotomis. (N.) Alfini affinis , foliis bellidi minoris ; caule nudo. Sloan. Jam. Hift. vol. 1. tab. 129. fig. 2. Alfine foliis radicalibus, fefilibus. Plum. Amerit. pag. 12. tab. 21. fig. 1. ! Pharnaceurr fpathulatum. Vahl. Alfine auricule wrf foliis. Plum. Catal. pag. 7. Cette plante a un port qui s'éloigne de touts fes congénères par fes feuilles larges, fpatulées , toutes radicales , & par fes tiges nues; elle ref- femble extérieurement au molugo pentaphylla , fartout par la difpofition de fes panicules ; mais cetre dernière a fes tiges feuillées, & les parties de la fruétification différentes. Ses racines (ont dures, un peu ligneufes, gré- les , rouflatres en dehors, prefque fimoles, cor- tueufes & fibreufes vers leur extrémité. Les feuil- ls font toutes radicales , ovales , fpatulées , glabres , rétrécies en pétiole à leur bafe , entières a leurs bords , arrondies à leur fommet, nom- breufes & difpolées fur la terre en rofetie étalée, femblables à celles de la paquerette commune. Les ciges font grêles, menues, très-glabres, fim- ples, nombreutes , divifées à leur fommet en une pantcule étalée , au moins trichotome à fa bafe, dchorome à fes autres divifions. Ces ram fications font linéaires , garnies à leur bafe de deux brac- tées éculleufes, blanchätres ,extrémement petites, oppofées , tranfparentes. Les pédoncules propres font cavillaires, fimples , terminés par une fleur blanchatre, dont le calice eft à cinq folioles pe- tes, un peu verdatres extérieurement , blanches tant à leur intérieur que fur leurs bords, obtufes, cogtepant cinq étamines, dont les filamens font pius courts que le calice. Certe plante croîten Amérique , dans la Guiane & la Jamaique. ( W. f. in herb. Lamarck.) 11. PHARNACE à feuilles en cœur. Pharnaceum cordifoliur. Linu. PHA -Pharnaceum racemis bipartitis, terminalibus ; foliis hcordatis. Linn. Amœn. Acad, vol. 6. p. 85. Afr. 9, 6. — Willa. Spec. Plant. vol. 2. p.150. n°. 14. Pharnaceum foliis obovatis , mucronatis ; umbellä erminali compofirä. Thunb. Prodr. p. $4. Spergula à Capite Bona Speï, foliis portulace mino- ibus. Petiv. Muf. 478. Cette plante a des racines fibreufes , des tiges herbacées , longues d’un pied , liffes , articulées , noueufes à leurs articulations étendues par terre, divifées en rameaux alternes , garnis de feuilles sombreufes , difpofées en verticilles à chaque ar- ciculation dés tiges , en cœut renverfé , petites , glabres , très-entières , fouvent mucronées à leur [ommet , beaucoup plus courtes que les entre- nœuds. Les rameaux fe terminent par une panicule dichotome , munie de fleurs pédonculées , blan- châtres , prefqu'en ombelle , aflez femblables à celles du fpergula arvenfis. Cette plante croît naturellement au Cap de Bonne-Efpérance. 12. PHARNACE albefcente. Pharnaceum albens. Linn. Pharnaceum pedunculis communibus longiffimis ; foliis lirearibus ; exfHpularis. Linn. f. Suppl. 186. — Willd. Spec. Plant. vol. 2. p. 1510. n°. 11. — Pluken, Phytogr. tab. 304. fig. 4. Pharnaceum foliis filiformibus , mucronatis ; um- bellis terminatibus , compofuis. Thunb. Prodr.p. 53. Si la figure de Plukenet convient réellement à cette plante, elle ne paroit différer du pharnaceum 2ncanum , que par la privation des ftipules ; & s’il étoit reconnu que celles-ci fuffent caduques , alors il y auroit lieu de foupçonner que l'on nous a pré- fenté la même plante fous deux noms différens. Je fuis loin de prononcer , ne connoiffant pas cette dernière efpèce. D'ailleurs , les braétees , dans la première, m'ont paru perfifter après les feuilles. Les tiges font frutefcentes , blanchâtres , gar- nies de feuilles oppolées , très-ouvertes , écartées, linéaires, prefque filiformes & mucronées. Les fleurs font diffofées en une panicule ombellée , terminale. La partie fupérieure de la tige , qui fert de pédoncule commun, eft très-longue & filiforme. Cette plante croit au Cap de Bonne-Efpérance. B 13. PHARNACE déprimée. Pharnaceum depref- fum. Linn. Pharnaceum pedunculis unifloris, lateralibus ; foliis lanceolatis , pubeftentibus. Linn. Mantifi. 562. Cette plante eft très-voifine des moflugo. Ses | tiges font nombreufes , déprimées , couchées fur |Jaterre , fimples , cylindriques , pubefcentes, lon- | gues de fix à fept pouces, dont les principes des P H A 563 ramifications font alternes , axilluires, Les feuilles font ou deux à deux oppofées , ou quatérnéés ÿ plufieurs autres fortent des aiffelles de ces pre- mières , prefque fefliles , lancéolées , pubefcentes, rétrécies en pétiole , munies à leur bafe de flipules folitaires, fort petites, membraneufes, fcarieufes. Les fleurs font difpofées en une panicule prefque terminale , dichotome , à rameaux inégaux qui {up- portent des pédoncules uniflores , très-courts. Le calice eft de couleur cendrée , à cinq divifions fca- rieufes, membraneufes. L'ovaire eft furmonté d'un fyle à trois divifions. Il exifte à la bafe de chaque fur des braétées minces , tranfparentes , affez fem- blables aux ftipules. On rencontre cette plante dans plufieurs con- trées des Indes orientales. * Efpèces moins connues que Les précédentes. * Pharnaceum (teretifolium) , fodiis filiformibus, mucronatis ; umbellis lateralibus ; caule erecto , fru- cefcente. Thunb. Prodr. p. 53. Cette efpèce croît au Cap de Bonne-Ffpérance. Ses feuilles font filiformes , mucronées ; fes fieurs latérales, difpofées en ombelles; les tiges droites & frutefcentes. * Pharnaceum (microphyllum) , fo/iis ceretibus, obtufis; flipulis lanatis ,umbellis terminalibus."{ hunb. Prodr. p. 54. Pharnaceum tomentofum , pedunculis umhellaiis ÿ À foliis ovatis, teretiufculis ; obtufis , lanata interflexiis. Linn. f. Suppl. p. 185. Cette efpèce eft tomenteufe. Ses feuilles font petites , ovales , un peu arrondies, obrufes , mu- nies à leur bafe de ftipules très-laineufes. Les fleurs font difpofées en ombelles terminales. On la ren- contre au Cap de Bonne-Efpérance. * Pharnaceum (marginatum) , folisovatis, mar- ginatis, obtufis; floribus axillaribus, feffilibus. Thunb. Prodr. p. 54. Cette plante eft remarquab'e par fes fleurs laté+ rales, axillaires & fefiles. Ses feuilles font ovales, marginées, obtufes. Elle croît au Cap de Bonne- Efpérance. * Pharnaceum (dichotomum ), pedunculis axil- laribus , elongatis , dichotomis ; foliis vericillaris linearibus. Linn. f. Suppl. p. 186. karnaceum foliis linearibus, paniculä dichotomä J 2 caule ereéto. Thunb. Prodr. p. 53. On rencontre cette plante au Cap de Bonne-Ff- pérance. Ses tiges font droites , terminées par des fleurs difpofées en une panicule dichotome , fup- portées par des pédoncules alongés & axillairea Les feuiiles font linéaires, verticillees. © 264 P H A * Pkarnaceum (maritimum }, floribus foliraris, lateralibus , fefilibus ; foliis fubreretibus , obtufis, carnofis. Walt. Flor. Carol. p. 117. Cette efpèce croît dans la Caroline. Flle à des feuilles charnues , un peu arrondies , obtufes. Ses fleurs font fefliles , latérales & folitaires. Obfervaiions. Le pharnaceum ( umbellatum ) , folirs radicalibus , flellaris, caulinis osovatis, de Fort- Kkahl ( For. Ægypt.- Arab, p. $8. ), paroit avoir de grands rapports avec le pharnaceum cerviana de Linné. De même la feconde efpèce qu'il décrit à la fuite de celle-ci fous le nom de : Pharnaceum ( occultum ) , foliis cuneiformi-ob- longis, doitétre rapportée aux gifékia pharnacioides, Linn. Elle en paroît du moins tiès-voifine. (2OIRET.) PHASQUE. Phaftum. Genre de plantes crypto- ‘games & acotylédones, de la famille des moufles, qui a de grands rapports avec les /phagnum , & qui comprend des herbes fort petites à tiges fim- plss, courtes ou prefque nuls, dontle caraëtère effentisl eft d’avoir : Une urne prefque fefile , ciliée à fon bord, munie d'un opercule & d'une coëffe extrémemænt petite. CARACTÈRE GENÉRIQUE. Chaque fleur offre : 19. Une urne légérement pédonculée ou feffile, ovale, comme tronquée à fon fommet , & dont Pouverture eft garnie à fes bords de cils très- courts & nombreux. 2°, Un opercule acuminé, qui ferme l'ouverture des urnes. 3°. Une coëffe extrèmemert petite ou nulle. 4°. Point d’apophyfe ni d'individus dits fe- melies. Obfervations. Ce genre a des rapports fi intimes avec les fphagnum dans les parties de fa fructifica- tion, & les caraétères qui l’en diftinguent fi fuga- ces , que l’un & l’autre genre ne paroiffent avoir été établis que d’après leur port refpeétif. Les phafques font prefque les plus petites plantes de la famille des moufles , tandis que les fphaïgnes font des plantes rameufes, très-feuillées, hautes de plufieurs pouces ; mais comme il faut nécetfaire- ment que le caraétère générique porte fur la fruc- tification, on s’eft efforcé d'y trouver des diffé- rences. On y eft parvenu; mais ces caractères font fi foibles ou fi difficiles à failir, qu'à peine ett-on d'accord fur leur exiftence. Les urnes font prefque {efliles dans les deux genres ; mais les phafques ont l'ouverture de ces urnes ciliée à fes bords , recou- P H A verte en outre d’un petit opercule acuminé, très- caduc, & d’une ceëffe fi petite que plufieurs au- teurs en ont nié l’exiftence 3 cependant Necker aflure l'avoir obfervée, & dit que c’eft une mem- brane conique , fugace , quelquefois fendue en deux à fa bafe. Œder eft du même avis ; mais Hal- ler ainfi que Dillenius fe font accordés pour ne faire qu’un feul genre des phafcum & des fphagnum, fous la dénomination de ce dernier genre. ESPÈCES. 1. PHASQUE fans tiges. Phafcum acaulon. Linn. Phafcum acaule , antherd feffili; foliis ovaris, acutis , conmiventibus. Linn. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1570. — Flor. Suec. 2. n°. 960. — Regg. Ged.2.pag.159.— Weïff. Cryptog. 267. —Leers. Herborn. n°. 807. — Pollich. Pal. n°. 973. — Doœrr. Naff. pag. 308. — Flor. Dan. tab. 240. fig. 3. — Necker. Delic. Gal'c-belg. pag. 439.— Lam. Flor. franç. vol. 1. pag. 35. n°. 1261. Phafcum ( cufpidatum), caulefcens ; foliis ova- tis , cufpidatis ; patulis terminalibus, ereëtis , conni- ventibus. Schreb. de Phafco. pag.S8. tab. 1. fig. 1.2. — Weber. Spici'. pag. 125. — Syft. Nat. XII. 3, ps. 699. — Gmel:Syft. Nat. vol. 2. pag. 1323. n°. 5. — Brydel. IL. p. 17. — Hedw. Spec. Mufc. p.22. Phafcum ( fchreberianum) , caule ramofo , fum- mis ereclis majoribus ; capfulis ere&tis | fubglobofs , immerfis ÿ pedunculis abbreviatis , reitis. Dick. falc. 4. (Phafcurm crfpidatum. Schreb. excluf. fyn. Dillen.) Sphagnum acaulon , fol'is ovato-lanceolatis , pilo- ariflatis. Hall. Melv. n°. 1726. Sphagnum acaule bulbiforme majus. Dillen. Mufc. 2ÿ1. tab. 32. fig: 11. Sphagnum acaulon , foliis in bulli formam con- geflis. Hall. Enum. Helv. pag. 97. n°. 6. Bryum (bulbiforme), capitulis globofis , nitidis; calyperä baff dilatatä, primordialibus bulbofis.Necker. Méthod,. 230. Muftus trichodes , acaulos | minor , latifolius. Petiver. Gazophyll. 126. tab. ,95. fig. 14 A. Sphagnum (acaulon ), bulbiforme , minus. Dillen. Mufc. 252. tab. 32. fig. 12. — Linn.Spec. Plant. pag. 1570. n°. 1. var. 8. Phafeum (muticum), acaule, foliis ovatis , mu- ticis , concavis, conniventibus. Schreb. de Phafco. pag. 8. tab. 1. fig. 11. 12. — Weber. Spicil. pag. 126. — Hedw. Spec. Mufc. p. 23.— Bryd. Muic. — Hed. Il. pag. io. Srhagnum acaule , foliis ir bulbum congeffis minus. Hall. Enum. Hélv. pag. 97. n°. 6. var. p. — Idem. Hitor. Helv, vol. 3. pag. 24. n°. 1726. var. Cette Pr A Cette moulle eft extrêmement petite : elle s’é- ève à peine à ia hauteur d’une ligne & demie, x forine fur terre des gazons ferrés, compofés de etites feuilles d’abord réunies en bulbes, qui ‘ouvrent enfuite en rofertes. Ces feuilles font vales , lancéolées , concaves , d'un vert jaunâtre, ointues , marquées dans leur milieu d’une ner- jure prefque carénée. Les feuilles fupérieures &° entrales font conniventes , rapprochées , termi- ées par un poil fétacé : les extérieures font ou- rertes, trois fois plus petites ; elles renferment lans leur centre la fruétification, qui confift: en ne urne ovale, rouffâtre ou de couleur orangée , upportée par un très-petit pédicule. La coëffe eft légérement ftriée, placée latéra- sment à l’extrémité de l’urne, un peu colorée , btufe, L’opercule eft perfftant, terminé par un: etite pointe. Les cils qui bordent l'ouverture de ‘urne font fi peu apparens , que Leers avoue ne es avoir Jamais Vus. La variété A ne diffère de la première qu’en ce qu'elle eft un peu plus petite, & qu’elle a des acines fimples , tandis que dans l’autre ces racines e divifent en rejets rameux. Cette mouffz fleurit dans le courant de lhiver X du printems. On la rencontre fur la terre le ong des chemins , fur le bord des foflés humides, sans les allées peu fréquentées des jardins. VW. v.) 2. PHASQUE fubulé. Phafcum fubulatum. Linn. Phafium acaule, anther& feffili ; foliis fbularo- ecaceis, patulis. Linn. Spec. Piant. vol. 2.p. 1570. 1°. 2.— Hudf. Angl. 397. — Necker. Gallob. pag. 139. tab. 1. fig. 1. — Weis. Cryptog. pag. 268. — Leers. Herborn. pag. 808. — Pollich. Pai. n°. >75. Ic. — Dœrr. Nafl. 308. — Œder. Flor. Dan. ab. 249. fig. 1. 2. — Haller. Helv. n°. 1727. — camarck. Flor. franç. voi. 1. pag. 36. n°.1261. II. Phafeum foliis lanceolato-linearibus ; patulis ; ummis è latiufeulà baff fubulatis, rigidis. Hedwig. Crypt. L p. 93.t. 35. — Id. Spec. Mufc. p. 19. Phafcum ( fubulatum ), caulefcens ; trunco ereëo, ubfimplici ; foliis lineari-fubulatis , perichatialibus ubulatis. Brydon. Mufcol. recentior. Il. p. 15. Phafcum caulefcens, foliis lanceolato-linearibus , >atulis. Schreber. de Phafco. pag. 8. — Weber. Spicil. 127. Bryum(ericetorum }, capirulis feffilibus, ovoideis, alypträ conicä, primordialibus plumofis. Necker. Méthod. 231. Sphagnum acaulon , trichodes. Dillen. Muc. pag. 251. tab. 32. fig. 10.— Haller. Enum Helv. pag. 7. N°. 0. Mufeus trichodes minor, acaulos, capillaceis foliis. Botanique. Tome V, P HA 065 Petiver. Muf. 87. — Vaillant. Paris. pag. 128. tab. 29. fig. 4. Cette plante eft fi petite, qu’il faut, pour la ds- couvrir, une attention toute particulière. Ses ra- cines font fimples, quelquefois à deux divifions caulefcentes en dehors. Les feuilles font épirfes, les inférieures plus courtes, ovales, acuminiées , réfléchies , relevées en carêne fur Le dos ; les fupé- rieures plus longues , plus étroites, linéaires, fu- bulées , prefqu'auffi fines que des cheveux , fur- tout à leur partie fupérieure; un peu réfléchies à leur fommet, d'un vert jaunâtre , d’un afpeét foyeux & luifant. L'urne eft prefque fefile, globuleufe , extré- mement petite, d'un roux pale, de la groffeur d'une femence de pavot, dont l’ouverture eft fermée par un opercule un peu arifté. La coëffe eft obrufe à fon fommer, ou munie d’une petite pointe recourbée ; elle eft très-fugace, conique , ftriie, divifée à fa bafe en trois ou quatre decou- pures ; elle recouvre l’urne entiérement. On trouve cerre efpèce en fleurs au commen- cement du printems ou à la fin de l'hiver, fur lé bord des foffés, dans les bois ou fur la terre. (PV. v.) 3. PHASQUE pédonculé. Phufcum pedunculatum. Linn. Phaftum acaule, antherä peduncularä. Linn. Syft. Plant. vol. 4. pag.456. — Hudfon. Angl. pag. 391. — Lam. Illuftr. Gener. tab. $73. fig. 2. Bryum foliis ovato-lanceolatis ; capfuläpyriformi, brevifime papillara. Hall. Heïv. n°. 1931. Bryum ampullaceum , foliis ferpiili pellucidis ; collo craffiore. Diilen. Mufc. 334. tab. 44. f8. 5. Cette efpèce eft remarquable par le pédoncule alongé qui fupporte Purne. Ses racines font fimples, droites, garnies dans leur longueur de filamiens courts, très-fins. Les feuilles forment des petits gazons en rofette:elles font ovales, un peu aiguës à leur fommer, tranf- parentes, un peu femblables à celles du ferpoler. Il s'élève de leur centre un pédicule très-fin, deux ou trois fois plus long que les feuilles, ter- miné par une urne pyriforme, denticulée à fes bords , noirâtre à fa bafe, recouverte par une coëffe aiguë, comme tronquée à fa partie infé- rieure. Cette plante croît en Europe dans les lieux in- culres & les bruyères un peu humides. 4.PHASQUE caulefcenr, Phaftum cauleftens. Linn. Syit. Plant. vol. 4.-pag. 451. n°. 4. Phafcum caulefcens , erc&um; foliis lanceolaus, L' 1 266 PHA alternis. Linn. L. C, — Lamarck. Illuftr. Genet. tab. 873. fig. 1. + Sphagnum foliis tenuibus, gramineis , pellucidis. Dillen. Mufc. 550. tab. 85. fig. 15. Cette plante pouffe de fes racines plufieurstiges droites, fimples , d’une à trois fur ie même pied, garnies de feuilles alternes , fefiles , lancéolées, aiguës , étroites, fort petites, minces, tranfpa- rentes. Il fort de l'extrémité des tiges ou de l’aif- felle des dernières feuilles un pédicule court , mais plus long que les feuilles, très-fin, qui fup- porte une urne fort petite , oblongue, obtufe. Ces urnes , dans leur jeuneffe, font feffiles & cachées dans les feuilles fupérieures ; elles s’élèvent fur un pédoncule à mefure qu'elles vieilliffent. Cette moufle croît naturellement dans la Pen- filvanie. $. PHASQUE rampant. Phafcum repens. Linn. Phafcurm caulefcens, repens ; antheris lateralibus, feffilibus. Linn. Syft. Plant. vol. 4. pag. 451. n°. $. — Lamarck. Iiluftr. Gener. tab. 873. fig. 3. Sphagnum vermiculare, répens ; capfulis intra fo- liorum fquamoforum alas minimis. Dillen. Muic. pag. 550. tab. 85. fig. 16. Cette efpèce a des rapports avec les Aypaum par fes rejets rampans, feuillés, d’où s'élèvent de pe- tites rofettes de feuilles prefque fefiles , en forme de bulbes écailleufes , qui s’ouvrent enfuite en éroile. 11 fort d’entre les aiffelles des feuilles , de très-petites urnes latérales & feffiles. Cette plante croit fur le tronc des arbres. 6. PHASQUE à feuilles alternes. Phafcum alter- nifolium. Hedw. Phafcumn caulibus capfuliferis ; nanis ; fferilibus altioribus , ereëhis ; folits alternis , fubularis. Hedw. Spec. Mufc. p.24.— Dick's. fafc. 1. tab. 1.fig. 1. Phafcum ( alternifolium ), caulefcens , dimor- phum ; caulibus capfuliferis , breviffimis ; fferilibus longioribus, ereétis. Bridel. Mufcol. II. p. 20. Il s'élève des racines de cette plante , des tiges de deux fortes , les unes ftériles , les autres termi- nées par des capfules. Les premières font droites, fimples, filiformes , garnies de feuilles très-cour- tes , fubulées, alternes, un peu épaiffes à leur bafe , écartées de la tige par leur fommet; les fe- condes, pêle-mêle avec les premières, leurreffem- blent, mais les feuilles font fubuléés, fétacées, une fois plus longues. Chacune de ces dernières tiges eft terminée par une capfule globuleufe, fefile , un peu ovale, d’un jaune pâle, enfoncée dans un paquet de feuilles féracées. Cette plante croit en Angleterre, dans les liéux Hymides, &: marécageux.. P H A 7. PHASQUE cohérent. Phaftum coharens. Hedw. Phafcum exiguum , radicum cotyledonumque farra= | Ÿ gine complexum; foliis lanceolaus , fporangiis glo- bofis. Hedw. Spec. Mufc. tab. 1. fig. 1. 6. Cette efpèce eft extrêmement petite; elle n’a, point de tige fenfible. Les feuilles inférieures font au nombre de cinq à fix, fort courtes ; celles qui | environnent les capfules, font en même nombre, plus longues & lancéolées, La bafe du pédoncule eft environnée d’une petite gaîne brune, en forme de cœur , & lui-même eft blanchâtre &x très-court. Les capfules font globuleufes, d’un jaune verdài- tre , recouvertes d'une coëffe très-fine , terminée: par une pointe brune & obtufe. Cette moufle croît dans la Penfilvanie, dans. les terrains fangeux, en gazons très-ferrés & nom- breux. * Les efpèces fuivantes ne nous étant pas con- nues , n'ayant point été décrites par Linné , nous. nous bornerons à les préfenter ici avec les feules ‘ phrafes des auteurs qui en ont parlé, & nous cite- rons les figures qu'on en a données. * Phafcum (cernuum ) , acaule ; foliis floralibus ! ereëlis , pedunculo curvato. Hedwig: Cryptog. 2. pag. 31. tab. 11. —Schreb. de Phafco. pag. 8. tab: | 1. fig. 6. 7. { * Phafcum ( ferratum ), acaule; foliis ovato-lan< ceolatis , ferratis, planis , ereétis. Schreb. de Phafco.. tab. 2. f. 1.2. — Hedw. Sp. Mufc. p. 23. — Brid. | Mufcol. II. p. 11. — Dick’s. PI. Crypt. Brit. fafc. 1. tab. 1. f. 1.— Hoffim. Germ. II. p. 20. ( fub no=° mine phafci velutini. ) * Phafeum (tubulatum) , caulefcens; foliis lan- ceolato-linearibus , patulis. Flor. Dan. tab. 240. fig. 1. — Hedwig. Cryptog. 4. tab. 35. * Phafcum ( piliferum) , caulefcens ; foliis oblon- gis, apice piliferis. Schreb. de Phafco. tab. 1. fig. 6. 10.— Hedw. Spec. Mufc. p. 20. — Bryd.Mulcol. LP r7 * Phafcum ( crifpum), canefcens ; foliis minuris laxis , carfulam cingentibus , bafi latis , concavis ; apice cufpidato undulaiis. Hedwig. Cryptog. 1. pag. 25. tab. 9. — Id. Spec. Mufc. p. 21. * Phafium (patens) , cauleftens ; foliis lanceola- cis | dentatis | patulis; capfule'apice diaphano, Hedw.. Spec. Crÿpcogam. 1. pag. 28: tab. 10. — Bryde. Mufcol.Il. p. 14. X Phafcum (nitidum), caulefcens , humile ; folüis: fubulato-carinatis, fubfafciaris; capfülis pedunculatis, fuberofis. Hedwig. Cryptog. 4. pag. 91. tab. 34. Phafrum (axillare ), DicK's.. Cryptog. tab. 1. RD: 3: Phefium (cuxvicollum.}, acaule; foliis; lancea= P°H°E datis, fubreflexis ; perichetialibus reëlis , intimis ex fafciculatis ; capfule pedunculo incurvato. Brydel, Mufcol. IL. p. 11. Phafcum foliis perigonialibus reëtis, pedunculo in- curvato. Hedw. Crypt. vol. 1. p. 31. tab. 11. — - Id, Spec. PI. pag. 21. * Phafum (ftoloniferum ) , furculis flamenta- ceis , géniculatis., ramofis ; foliis perigonit lanceola- tis., dentatis, Dick’s. Crypt. fafc. 3. pag. 1. tab. ON AE Phafcum caulefcens , trunco repente, ramofo ; ra- mis bafi nudis ; foliis confertis , ovato-lanceolatis , * dentatis. Bryd. Mufcol. IT. p. 13. — Hedw. Spec. Mufc.p.24 * Phafcum (recurvifolium ) , fubacaule ; capfulis immerfis, globofo-ovatis ; foliis lanceolato-lineari- bus, laxis, patenti-recurvis , apice ferratis. Dick's. fafc. 4. tab. 10. fig, 2. * Phafcum (ftritum), caule fimpliciffimo , ab- Breviato ; foliis fubulatis , erectis, ffriétis ; capfulis ereclis , ovatis , breviter pedunculatis. Dick's. fafc. 4. RAD 10 T. * Phafcum (curvifetum ), caule fimplici vel fubra- mofo ; foliis cufpidatis ; [ummis ereétis \ majoribus ; capfulis ereütis, fubglobofis | immerfis , pedunculis abbreviatis , curvaris, Dick’s. L. C. tab. 10. f. 4. *X Phafcum (bryoïdes ), capfulis exfertis, erec- is, ovalibus , roftratis ; foliis cufpidatis , ereétiuf- culis ; caulibus fubfimplicibus. Dick’s. L.C. tab. 10. fig. 3. À (PoIRET.) PHÉLIPÉE. Phelipaa. Genre de plantes dico- tylédones , à fleurs irrégulières, de la famille des pédiculaires , qui a des rapports avec les /arhraa, & comprend des herbes exotiques à l’Europe, dont les tiges font charnues, fucculentes, peu ou point rameufes , garnies de feuilles en forme d’é- cailles & de fleurs difpofées en épis, munies de bractées. Le caractère effentiel de ce genre eft d’avoir: Un calice à cinq divifions ; une corolle irrégulière , un peu arquée , à cinq lobes arrondis, prefqu'épaux ; DA + \ 4 guatre écamines didynames, à anthères velues ; un ffigmate épais, à deux lobes ; une capfule bivalve, polyfperme. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : -1%. Un calice inférieur , perfiftant , à cinq divi- fions ovales. 2°. Une corolle monopétale , tubulée , irrégu- lière, dont le tube eft un peuarqué, divifé en fon PHE limbe en cinq grands lobes arrondis, prefqu'égaux, formant deux lèvres, l’inférieure munie ds deux dents à fabaf e. 267 3°. Quatre étamines, deux plus longues & deux plus courtes , dont les filamens font un peu re- courbés à leur fommer , terminés par des anthères à deux loges, velues & conniventes. 4°. Un ovaïre fupérieur , ovale, furmonté d’un flyle fimple, terminé par un ftigmate épais, à deux lobes. Le fruit confifte en une capfule ovale , obtufe, à deux loges, contenant plufieurs femences fort petites. Obfervations. Ce genre avoit été confacré par Tournefort à la famille des Phélipeaux , Vun def- quels s’étoit montré , fous Louis XIV , le protec- teur des fciences & des arts. Linné avoit fait en- trer ce genre dans les /achraa. Desfontaines a cru devoir l'en féparer dans fa Flore du Monr- Aulas. Willdenow le rapporte aux orobanches. Les efpè- ces qui le compofent , fe diftinguent particuliére- ment par les belles couleurs & la grandeur de leurs fleurs. ESPÈCES. 1. PHÉLIPÉE à fleurs violettes. Phelipaa viola- cea. Desf. Phelipaa ftapo carnofo, fulcato ; braëteis ternatis, corollis arcuatis. Desfontaines. Flor. Atlan. vol. 2. pag. 6. tab. 145. C'’efl une très-belle plante, qui fe fait principa- lement remarquer par la beauté de fes fleurs, par la grandeur de fes corolles d'une belle couleur violette. Cette plante s'élève à douze ou quinze pouces fur une tige épaifle , charnue , cannelée, fimple ou rameufe à {a bafe , de la groffeur du pouce, & quelquefois de celle du bras; garnie de feuilles en forme d’écailles éparfes le long des tiges , très- nombreufes, droites, lancéolées , un peu obtufes. Les fleurs font terminales, fefliles, & difpofées en un bel épi long de huit à dix pouces , de forme pyramidale ou conique , épais , très-ferré , garni à la bafe de chaque fleur de braétées colorées , ovales , oblongues , ternées, celle du milieu plus grande que les deux latérales, de la longueur du calice. Chaque fleur eft compofée d’un calice à demi- divifé en cinq, & dont les découpures font obtu- fes, elliptiques , un peu inégales. La corolle ef violette , de la grandeur de celle de l’antirrhinum majus. Linn. Son tube eft légérement arqué vers fon orifice. Son limbe fe divife en cinq grands lobes arrondis , entiers à leurs o ; prefque LIi 568 PHE égaux. La lèvre inférieure eft garnie proche l’ori- fice, de deux dents prefque latérales & jaunâtres. Les étamines font un peu plus courtes que la co- rolle ; elles ont leurs filamens un peu courbés à leur fommet, terminés par des anthères épaiffes , oblongues, conniventes , velues & à deux loges. Le ftyle eft un peu plus long que les éramines , furmonté d’un fligmate charnu, épais, à deux lobes. La capfule eft ovale, obtufe , comprimée, divifée en deux loges , remplies d’un grand nom- bre de femences fort petites. Cette plante à été découverte par le ciroyen Desfontaines dans la Barbarie, dans les fables du défert, proche T'ozzer. ( W. f. in herb. Desfont.) T Î 2. PHÉLIPÉE à fleurs jaunes. Phel/ipaa lutea. | Desfont. Phelipaa fcapo carnofo , fulcato ; braëleis ternis ; corollis arcuatis , infernè anguffatis. Desfont. Flor. At]. vol. 2. pag. G1. tab. 146. Phelipaa lufitanica , flore Luteo. Tournef. Coroll. pag: 47. k Orobanche (tinétoria), caule fimpliciffimo , im- bricato ; calicious quinquefdis , obtufis; corollis quin- guefidis , lobis integerrimis. Vah]l, Symbol. 2. p. 70. Orobanche (tinétoria}, caule fimplici ; corollis guinquefidis , Incurvis , inflatis ; braéfeis ternis, ca- licibus quingueparritis, Willden. Spec. Plant. vol. 3- pag. 353. n°. IS. Lathrea ( phelipæa) , corodlis campanulato-pa- tentibus. Linn. Syft. veget. vol. 3. pag. 113. Orobanche elegantiffimé vernd , flore luteo. ? Grisl. Lufit. — Morif. Hift. 3. pag. 502. Orobanche tin&oria. ? Forsk. Defcript. pag. 112. À. Phelipea orientalis, flore coccineo. ? Tournef. Coroil. pag. 47. An diftinita fpecies ? Cette plante , au rapport du citoyen Desfon- taines, ditfère peu de la précéderite par fon port. On la reconnoît à fes belles corolles jaunes. Ses tiges font fimples ou prefque fimples, gar- | nies dans toute leur lorgueur de feuilles en forme d’écaiiles oblongues , lancéolées , obtufes. Ses fleurs forment un épi touffu, plus épais, moins alongé que celui de l’efpèce précédente. Sa co- rolle eft jaune , tubulée : le tube eft étroit à fa bafe; il et élargi, renflé, & un peu courbé à {on orifice, qui fe divife en cinq lobes égaux, arrondis. Les autres parties de la fruétification font les mêmes que dans le phelipea violacea. Cette efpèce a été recueillie par le citoyen Des- fontaines dans les fables humides, fur les bords du fleuve Elhammah, proche Mafcar en Barbarie, (VW. fin herb. Desfont.) sr PET Je foupçonne que la plante A de Tournefort n'eft qu'une variété de celle-ci, à | urs d’un rouge pourpre. Il faudroit d’ailleurs, pour prononcer fur cett: efpèce, des détails qui nous manquent, 3. PHELIPÉE à fleurs écarlate. Phelipea coc- cinea. Phelipea caule unifloro ; corollä quinquefidä , in- flatä ; calice quinquepartito , nudo. Orobanche coccinea. Willd. Spec. Plant. vol. 3. pag. 354. n°. 18. — Marshall. ad Bieberffein. Cafp. pag. 58. Cette plante a une tige droite, haute de quel- ques pouces, de la groffeur d’une plume de pi- geon : elle eft garnie de feuilles alternes , écartées, obtufes, en gaine , au nombre de trois ou quatre. Les fleurs font folitaires , dépourvues de bractées, penchées pendant la floraifon, droites lorfqu’elle eft paflée. Leur calice eft campanulé profondé- ment , divifé en cinq découpures hcéaree , dont crois font plus longses & plus larges. La corolle eft d’un rouge pourpre , renflée vers fon orifice, partagée en deux févress divifée en cinq lobes oblongs & obtus. Cette plante creit en Sibérie, fur les bords de la mer Cafpienne. # L’efpèce de Tournefort, que nous avons rap- portée à la plante précédente, mais avec doute, n'a pas moins de rapports avec celle-ci. | (POIRET.) PHILESE. Philefia. Genre de plantes à fleurs incomplètes, liliacées, de la famille des afperge., qui a des rapports avec les callixene, qui com- rend des arbriffeaux exotiques à l’Europe, dont es rameaux font flexueux , garnis de feuilles alter- nes, approchantes de celles du buis ; de fleurs foli- taires , axillaires & terminales. Le caractère effentiel de ce genre eft d’avoir: Une corolle à fix pétales, dont Les trois intérieurs Jont du double plus longs que les autres ; un ffigmate trilové ; une baie fupérieure & polyfperme. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Une corolle campanulée, affez grande, di- vifée en fix parties, dont trois extérieures , cour- tes & acuminées , trois intérieures , obtufes, du Rs plus longues que les extérieures; point de calice. 2°. Six éamines , dont les filamens font fübulés, connés à leur bafe, plus courts que la corolle , terminés par des anthères longues & verfatiles. 3°. Un ovaire fupérieur, globuleux , furmonré PFH' d’un ftyle droit, plus long que les étamines, ter- miné par un ftigmate à crois lobes épais. Le fruir confifte en une baie arrondie, prefqu’à trois côtes ( peut-être à trois loges), contenant pluñeurs femences. Obfervations. Ce genre tire fon nom d'un mot grec, phileo, qui veut dire J'aime. ESPÈCES. 1. PHILESE à feuilles de buis. Phïlefia buxifolia. = Philefia foliis alternis, petiolatis | ovato-ellipri- cis ; floribus folitariis. Philefia buxifolia. Willd. Spec. Plant. vol. 2. pag. 231. Philefia. Jufieu. Gener. Plant. pag. 41. — Lam. Illuftr. Gener. tab. 248. C'eft un petit atbrifleau dont les tiges fe divi- fent en rameaux flexueux, droits & alternes , gar- nis à leur bafe de ftipules axillaires , fpathacés. Les feuilles font alternes , pétiolées , affez petites, glabres , ovales, elliptiques , très-entières à leurs bords , à peine longues d’un demi-pouce, aiguës à leurs deux extrémités, fupportées par un pétiole très-court, dont la baie un peu élargie embraffs upe partie de la tige. Les fleurs font folitaires, latérales & termina- les, fituées dans l’aiffelle des feuilles, portées fur des pédoncules très-courts, garnis d’écailles im- briquées fur deux rangs. La corolle eft grande, campanulée, compofée de fix pétales; les irté- rieurs, longs d’environ un pouce & demi, ovales, obtus, arrondis, & mucronés à leur fommet, ré- trécis à leur bafe; les trois extérieurs font au moins une fois plus courts, prefque point récrécis à leur bafe. Cette plante a été obfervée & recueillie par Commer{on au détroit de Magellan. Elle fe trouve dans l'herbier de M. Juffieu. H (POIRET. ) PHILYDRE. Philydrum. Genre de plantes à fleurs incomplètes, polypétales , qui cemprend des herbes exotiques à l'Europe , dont les feuilles font grafles, les fleurs fpachacées , difpofées en un épi terminal. Le caractère effentiel de ce genre eft d’avoir: Une fpathe uniflore; point de calice; une corolle à ; Aer ES quatre pétales irréguliers ; une capfule à trois loges polyfpermes. P HI CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. 265 Chaque fleur offre: 1°. Une fpathe florale d’une feule pièce, ovale, acuminée, concave , plus longue que la corolie. Point de calice. 2°. Quatre pétales , dont deux extérieurs , plus grands & ovales ; deux intérieurs, une fois plus petits & lancéolés. 3°. Une feule étamine, dont le filament porte une anthère géminée ou comme double , prefque globuleufe , attachée un peu au deffus de la partie moyenne de ce filament. 4°. Un ovaire fupérieur , furmonté d’un ftyle. Le fruit eft une capfule fupérieure , oblongue , obfcurément trigone , iaineufe , à trois loges , à trois valves divifees dans leur milieu par une cloi- fon, contenant des femences nombreufes, très- petites , prefque cylindriques & tuberculeufes. ESPÈCES. 1. PHILYDRE laineux, Philydrum lanugirof[um. Lam. Philydrum foliis equitantibus , craffis ; fpicä ter- minali, oblongä. Philydrum ( lanuginofum ). Lamarck. Iiluftr. Gener. vol. 1: pag. 12. tab. 4. — Gærtn. de Fruit, & Sem. vol. 1.tab.16. fig. 10. — Wiilden. Spec. Plant. vol, 1. pag. 17. Garciana ( conchinchinenfis ), fo/its equitanri- bus , fpicä terminali. Loureiro. Flor. Cochin. p. 20. C'eft une plante herbacée , très-fimple, haute d'environ deux pieds, droite , cylindrique , fpon- gieufe , très-lanugineufe , garnie de feuilles épait- fes , fubulées, ftriées à leur face extérieure , fpon- gieufes intérieurement. Il n’y a point d’autre ca- lice qu’une fpathe uniflore , concave , acurninée, velue. Les fleurs font folitaires , fupportées par un pédoncule court, & difpofées le long d’un épi droit, terminal , alongé. La corolle eft d’un jaune doré, compofée de quatre pétales inférieurs, droits, velus , inégaux. Ils ne renferment qu’une feule éta- mine , dont le filament eft plane, élargi, fubulé, un peu coudé à fa bafe, réfléchi à fon fommet. L'ovaire eft ovale, comprimé, très-velu , fur- monté d’un flyle épais, filiforme, de la même longueur que les étamines, & terminé par un flig- mate convexe, un peu papilleux. Il lui fuccède une capfule ovale, comprimée , très-velue, àtrois loges qui renferment des femences nombreufes , alongées, hériflées de tubercules. Cette plante croit dans les lieux aquatiques de la Cochinchine, ainfi qu’à Canton. (POIRET.) o- PHL PHLOMIDE. Phlomis. Genre de plantes dico- tylédones, à fleurs complètes , monopétales, de la famille des labiées, qui a des rapports avec les leonurus ; qui comprend des herbes tant exotiques qu'indigènes , dont les fleurs font axillaires, ver- ticillées, fefiles, la plupart munies d’une colle- rette féracée, à feuilles oppofées, entières. 370 Le caractère effentiel de ce genre eft d’avoir : Un calice anguleux à cinq dents ; la lèvre fupérieure de la corolle arauée, comprimée latéralement , entié- rement inclinée [ur La lèvre inférieure. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice d’une feule pièce, oblong , tubulé, à cinq angles, perfiftant, & terminé par cinq dents aiguës , muni ordinairement d’une collerette ver- ticillée & fétacée. 2°. Une corolle monopétale, irrégulière , com- polée d’un tube oblong , dont l’orifice eft divifé en deux lèvres inégales ; la fupérieure eft ovale, creufée en voûte, velue , comprimée de chaque côté, arquée ; légérement bifide , rabattue fur la lèvre inférieure : celle-ci eft à trois divifions , celle du milieu beaucoup plus grande que les au- tres, obtufe, à deux lobes, les deux divifions latérales petites & très-aigués. 3°. Quatre écamines , dont deux plus courtes & deux plus longues, renfermées dans la‘lèvre fupé- rieure, & terminées par des anthères oblongues & non ponétuées. 4°. Un ovaire partagé en quatre , furmonté d’un ftyle de la même longueur que les étamines & dans la même fituation, terminé par un fligmate à deux divifions aiguës, l'inférieure plus longue. Le fruit confifte en quatre femences nues au fond du calice, oblongues, à trois côtés. Obfervations. Ce genre eft en partie naturel , fi l'on rapproche un certain nombre de fes efpèces. Celles dont je veux parler ont des feuilles épaif- fes, tomenteufes , blanchatres , ainfi que leurs tiges, leurs rameaux, & même les calices & les braétées ; les corolles font grandes , d’un afpect agréable , teinres de couleurs affez vives; toutes, trois ou quatre efpèces exceptées, font munies de braëtées compofées de folioles étroites , filifor- mes, très-fouvent aiguës, & même quelquefois piquantes. Il eft crès-peu d’efpèces dont les calices ne foient anguleux, terminés pat des dents ordi- nairement courtes ; très-aiguës, un peu piquan- tes, inégales, en nombre indéterminé , de cinq à dix. L'orifice de ces calicesteft rarement bilabié, mais plutôt campanulé , ou tronqué obliquement, ou coupé en une feule levre par le prolongement PAL de fa partie fupérieure ou inférieure. La corolls, dans le plus grand nombre , à la lèvre fupérieure en vote, tombante {ur l'inférieure; mais elle eft écartée dans quelques efpèces , comprimée lare= ralement, velue en deffus , randis qu'en même tems la lèvre inférieure eft glabre ou prefque glabre. ESPÈCES. 1. PHLOMIDE frutefcente. Phlomis fruticofa, Phlomis foliis fubrotundis , tomentofis , crenatis ; involucris- lanceolatis | caule fruticofo. Linn. Spec. Plant, vol. 2. p.818. — Mill. Diét. n°. 1. —Kniph. Cent..1.n°.61.— Sabbat. Hort. Rom 3.tab.15. — Lam. Iuftr. Gener. tab..s10. fig. 1. Phlomis involucris tomentofis , lanceolatis ; foliis cordatis , villofis ; caule fruricofo. Hort. Upfal. 171. Phlomis involucri, radis lanceolatis, villofis. Hort. Cliff. 315. Verbafcurm latis falvia foliis. Bauh. Pin. 240. V'erbafcum fylveftre alterum. Dod. Pempt. 146. A, Phlomis cretica , fruticofa ; folio fubrotundo , flore luteo. Tourn. Coroll. p. 10. —Kniph. Cent. 3. Nos Phlomis ( latifolia ) , foliis oblongo-ovatis , petie- latis , tomentofis ; foribus capitatis , caule fruticofo. Mill. Diét. n°. 3. B. Phlomis latifolia , capitata , lutea , grandiflora. | Dill. Eltham. p. 316. tab. 237. fig. 306. C. Phlomis ( anguftifolia) , fodiis ovato-lanceo= latis , tomentofis , integerrimis ; caule fruticofo. Mill. | Diét no. Vulgairement fauge de Jérufalem , arbre de fauge. C'eftune plante très-agréable par fes belles fleurs Jaunes , qui contraftent avec la blancheur de fes feuilles , & que l’on cultive comme fleur d’orne- ment. Ses tiges font dures, épaifles , hautes de cinq à fix pieds; elles fe divifent en rameaux nombreux ; étalés', tétragones, tomenteux (particuliérement à l’époque de leur jeuneffe }, & qui enfuite de- viennent durs & prefque ligneux , garnis de feuilles oppofées , ovales ou lancéolées , entières à leurs bords, épaifles ; blanches , tomenteufes & ner- veufes en deffous , pubefcentes , rugueufes , d’un vert fombre ou brunes en deflus, variables dans leur forme , & portées fur des pétioles de mé- diocre longueur, excepté ceux des feuilles infé- rieures , qui font beaucoup plus longs; le duvet eft eue » & quelquefois d’un jaune couleur de rouille. Les fleurs font difpofées en verticilles très-écar- 1 P.H L és épais , très-garnis ,axillaires , munis de braétées olfacées, lancéolées , linéaires, cbtufes , velues, X prefqu'aufi longues que les calices ; ceux-ci ont anguleux, hifpides , évafés , tronqués , à cinq lents obrufes , terminées par une pointe épineufe & un peu piquante. La corolle eft d’un beau jaune le foufre ; fon tube eft d'un blanc fale ou jau- jâtre , de la longueur du calice ; la lèvre fupe- ieure eft grande , un peu redreflée , pubefcente n dehors , légérement bifide à fon fommet ; l’in- érieure eft glabre , à trois divifions inégales. Cette plante offre plufieurs variétés remarqua- les , tant par la hauteur des tiges , que par les formes de leurs feuilles. Dans la variété À , les feuilles font ovales, prefque rondes. Dans celleB, les font beaucoup plus larges, longuement pé- iolées, plus blanches en deflous ; les tiges ne s'élèvent guère au-delà de deux ou trois pieds. Ces mêmes feuilles font longues , étroites , pref- qu’elliptiques dans la variété C , dont les tiges font moins élevées que dans la première. Au refte, ces formes variées des feuilles exiftent fouvent fur le même individu. La hauteur refpeétive des tiges eft un peu plus conftante dans les variétés que l'on cultive ; ce qui a perté Miller à les dif- tinguer comme efpèces. ‘ Cette plante croît naturellement en Efpagne & dans la Sicile. On eft parvenu à l’acclimater dans les provinces du nord , à un tel point, qu’eile patfe l'hiver en pleine terre, conferve fes feuilles route l'année , & produit des fleurs pendanttoutl'été. P CV. v.) ic 2. PHLOMIDE vifqueufe. PAlomis vifcofx. Phlomis foliis viridantibus , hifp'dis, cordato- ovatis ; calicibus dentibus fubularis ; braëteis linea- ribus , concavis , acutis. (N.) Ses tiges font tétragones, couvertes de poils noirâtres , vifqueux & glanduleux , ainfi que les autres parties de cette plante , particuliérement Jes périoles, les braétées & les calices. Elles fe divifent en rameaux oppofés, garnis de feuilles pétiolées , oppofées , minces , ovales , échan- crées en cœur à leur bafe , obtufes , à peine ré- trécies à leur fommet, d’un vert noirâtre , char- gées en deflous de poils prefque tomenteux ; d’un gris foncé , hifpides en deflus , où les poils font par petites touffes, & rendent cette furface comme tachetée & lacuneufe dans les interftices des veines. Les fleurs font réunies en grandnombre à chaque verticille , enveloppées à leur bafe par des brac- tées prefqu’auffi longues que les calices , étroites, fubulées , épineufes , un peu élargies & concaves à leur partie inférieure , courbées en carêne , ci- H£es & couvertes de poils vifqueux. Les calices font tubulés, anguleux , pileux ; élargis à leur orifice , terminés par cinq, dents: prefqu'égales ., PTE longues, fubulées , ouvertes , tres-aiguës & un peu refléchies en dehors, ciliées & piquantes. La corolle eft d’un beau jaune de foufre , affez femblable à celle du phlomis fruticofa , mais un peu plus grande, dont la lèvre fupérieure eft légé- 27 ;rement pubefcenté , obtufe & un peu échancrée à fon fommet : l’inférieure ef divifée en trois lobes ; les deux latéraux font courts , prefque lan- . céolés ; l'intermédiaire eft élargi , très-grand , ar- rondi , un peu échanñcré à fon fommer. Cette plante a été cultivée au Jardin des Plantes de Paris. J'ignore fon lieu natal. ( W. fin herb. Lam.) Elle ne doit pas être confondue avec le phlomis fraticofa , quoiqu'elle en ait le port , & furrôutles fleurs ; mais fes feuilles font minces , point cou- vertes d’un duvet tomenteux & blanc , mais de poils féparés & vifqueux. Elle en diffère encore davantage par fes bractées & fes calices. 3. PHLOMIDE à fleurs purpurines. Phloris pur- purea. Phlomis. braëleis lanceolatis , acutis , pungentibus; calicibus pentagonis , acuminatis ; foliis fubtùs den- fiùs lanatis. Smith. Spicil. 1. p. 6. tab. 7. — Willd. Spec. Plant. vol. 3: p. 118. n°. 2. Phlomis purpurea. Linn. Spec. Plant. Edit. 1. p. 585. : Phloris fruticofa , luffranica; flore purourafcente , foliis acutioribus. Tourn. Inft. R. Herb. 178. — Barrel.. Rar.23.tab. 405. Cette efpèce fe difingue très-bien du phlomis italica par fes braétées aiguës ; var fes calices mu- cronés & point tronqués , par {es feuilles plus ré- trécies vers leur fommet. Les tiges font frutefcentes & fe divifent en ra- meaux pubefcens , garnis de feuilles oppofées .. pétiolées , oblongues , lanceol£es, entières à leur bafe , retrecies infenfiblement & obtufes à jeur fommet : leur face inférieure éft très-tomenteufe , blanchâtre , marquée de veines faillantes ; la face fupérieure eft verdatre , fimplement pubefcente. Les verticilles font pzu garnis de fleurs , munis de braétées lancéolées , aiguës , très-piquantes. Le calice eft velu , à cinq angles, chacun d’eux ter- miné par une dent acuminée. La corolle eft pur- purine ; fa lèvre fupérieure velue extérieurement. Cette plante croit naturellement en Efpagne & en Portugal. F; 4. PHLOMIDE d'Italie, Phlomis italica. : * Phlomis braëteis lanceolatis, obtufis | inermibus ; calicibus truncatis , muticis ; foliis utrinquè lanatis. Smith. Spicil. 1.p. 6. — Willd. Spec. Plant. vol. 3. ë 118. n°. 3. — Lam, Illuftr. Gener. tab. $10. re Phlomis ( purpurea),, involucris: lincaribus , ob P'HE or7 972 eufis ; calice brevioribus ; foliis ctrdatis , oblongis, comentofis ; caule fuffruticofo. Linn. Sp£c. Plant. | Edit. 2.p. 818. — Mill. Diét. tab. 202. Phlomis fruticofa , flore purpureo , foliis rotundio- ribus. Tourn. Inft. R. Herb. 178. Verbafcum fubrotundo falvia folio. Bauh. Pin. 240. Salvia fraticofa , ciffi folio haud incano ; floribus purpureis. Pluk. Aimag. 329. tab. 57. fig. 6. Certe plante avoit été confendue, par quelques botaniftes , avec le phlomis purpurea | dont elle diffère malgré les rapports qu'elle peut avoir avec lui. Sa corolle eft jaune : il n’y a que la lèvre in- férieure qui foit teinte d’une légère couleur pur- purine à {a face intérieure ; d’ailleurs, les braîtées font très-velues , obtufes , linéaires, plus courtes que le calice , tandis qu’elles font très-aignës & piquantes dans le phlomis purpurea , qui d’ailleurs a fes calices acuminés , & non tronqués & obtus. Les tiges font prefque frutefcentes , carrées , très-romenteufes , un peu tombantes , garnies de feuilles oppofées, pétiolées , oblongues , lanceo- lées fur les rimeaux , tomenteufes à leurs deux faces, épailles , prefque tronquées & à peine échancrées à leur bafe , obfcurément denticulées à leurs bords , Iüngues de d-ux pouces environ, larges d'un demi-pouce. Les fleurs font au nombre de cinq à fix à chaque verticille, munies de brac- tées en forme de collerettes , très-tomenteufes , épaiffés , linéaires , obtufes, d'environ un tiers plus courtes que les calices. Le calice eft fefile, tubulé , élargi vers fon ori- fice , tronqué & mutique. I] renferme une corolle affez ne ; Courte , de couleur jaune à fa lèvre fupérieure , qui eft velue en deffus ; Pinférieure eft prefque Lie ; Purpürine intérieurement. Cette plante croît naturellement en Italie , en Efpagne & dans plufieurs autres contrées du midi de PEurope. h ( V. f. in herb. Lam. ) $- PHLOMIDE de Niffole. Phlomis Niffoli. Phlomis foliis utrinquè tomentofis , radicalibus , cordato-fagittatis ; caulinis oblongis ; verticillis ebraëfeatis ; calicibus dentibus oblongis ,acuris. Willd. Spec. Plant. vol. 3. p. 119. n°. 4. Pälomis foliis radicalibus , cordato - fagittatis , utrinquetomentojis , villofis. Linn.Spec. Plant. vol. 2. p. 819. — Mill. Diét. tab. 204. Phlomis orientalis , foliis auriculatis | incanis ; flore luteo. Ni, Cette plante eft très-lanugineufe fur toutes fes parties. Ses feuilles radicales font affez grandes , oblongués , profondément échancrées en cœur à leur bafe , obtufes à leur fommet ; de leur centre s'élève une tige très-velue , divifée en rameaux PHL oppolés , à quatre côtés peu marqués, garnis de feuilles oppofées, périoléts , étroires, cblonguess, lancéolées , rtomenteufes à leurs deux faces , élar- gies, conime tronquées & un peu echancrées à leur bafe , prefqu’entières à leurs bords , rétre- cies vers leur fommet, longues de deux pouces & plus, larges au moins d’un demi-pouce ; celles qui accompagnent les fleurs , font ovales & plus pe- uites. Le calice eft très-tomenteux , à cinq dents obtufes à fon orifice : il renferme une corolle de couleur jaune , dont la lèvre fupérieure eft velue en deffus , ciliée à fes bords , légérement bifide ; l'inférieure eft prefque glabre : il n’y a point de collerette. Cétte plante croît dans l'Orient. Le défaut de braûlées , une corolle jaune , les feuilles radicales en cœur , prefque fagittées , dif- tinguent particuliérement cette efpèce , qui paroiït avoir de grands rapports avec le pAlomis 1talica. 6. PHLOMIDE d'Arménie. Phlomis armenica. Willd. Phlomis foliis omnibus petiolatis | lanceolatis , Jubrès tomenrofis ; calicinis dentibus lancevlato-fubu- éats, brackeis calice multd brevioribus , fubulatis , reflexis. Willd. Spec. Plant. vol. 3. pag. 119. n°. $. Phlomis or'encalis , anguflo & longiore folio , flore luteo. Tournef. Coroll. 10. Cette efpèce à quelques rapports avec le phlo- mis Nifolii : elle s’en diftingue en ce qu’elle eft munie de braétées, & par la forme de fes feuilles lancéolées & non fagittées. Sés tiges font tomenteufes , tétrigones, garnies de feuilles oppofées , lancéolées , alongées, ob- tufes , rugueufes & veinées, obfcurément dentis culées , blanches & romenteufes en deflous, por- tées [ur de longs pétioles. Les fleurs, au nombre de fix environ à chaque verticille, fonc feffiles, de couleur jaune , munies de qu:lques braétées trés-courtes, velues , fubulées & réfléchies. Le calice eft anguleux , chargé d’un duvet blanc & tomenteux, beaucoup plus long oue les brac- tées , garni à fon orifice de dents droites , lancéo- lées & fubulées. La corolle eft femblable à celle du phlomis Niffolii. ; Cette plante croit naturellement dans les plaines de l’Armenie. % 7- PHLOMIDE lychnite. Phlomis lychniris. Linn. Phlomis foliis lanceolatis, tomentofis, floralibus Ovatis ; involucris fecaceis, lanatis. Linn. Spec. PI. vol. 2. pag. 819. — Miller. Did. n°. 6. — Iaem. Icon. tab. 203. — Lam. Flor. franc. vol. 2. pag. 381. n°.422. II. Ph'omis (lychnitis), foliis lanceolatis , tomen- Lois , [ PH EL éofis, foralibus feffilibus , ovaris ; braëteis fetaceis , lanatis, calicis obtusè dentati longitudine. Wiliden. Spec. Piant. vol. 3. pag. 119. n°. 6. Phiomis foliis ligulatis , utrinque tomentofis; radiis involucri Jetaceis , villofis. Sauvag. Monip. 145. Verbafcum:anguftis falvia foliis. Bauh. Pin. 240. Verbafcum fylveftre, foliis falvie tenuifolie. Lob, Icon. ÿ58. Phlomis Lychnitis. Cluf. Hift. 27.— Tourn. Inf. R. Herb. 178. Cette plante eff diftingu du phy/ica rofrnc- rinifolia ; mais elle en diffère par fes fleuis axil- buires & folitaires. Ses tiges font dures, ligneufes , pubefcentes & blanchâtres ( particulierement les jeunes pouñes), divifées en rameaux lâches , ouverts, écartés, garnis de feuilles prefque planes , linéaires, lan- céolées , feffiles , médiocrement ouvertes , blan- ches & pubefcentes en deffous, très-glabres, lui- fantes & raboteufes en deffus , d’un vert fomore , obtufes , à peine roulées à l:urs bords , &r en g.- néral plus larges que celles du phylica rofmarini- folia. Les fleurs naiffent dans l’aifelle des feuilles , à l'extrémité des rameaux , où elles forn.ent des épis courts & lâches ; elles font portées fur un pédon- cule court , tomenteux , un peu jaunatre, ainfi que les calices à leurextérieur : ceux-ci, divifésen cinq découpures ovales , aiguës à leur orifice, fent intérieurement d’un Jaune de rouille , aiañ que les pétales. Cette plante a été cultivée au Jardin des Plantes Botanique. Tome F7. RE PR ES nn mine TA sr 3 ii 1 203 de Paris. J'ignore fon lieu natal. ( W. f. ät hero. Lam.) G. PHyriQue à feuiiles de romarin. rofmarinifolia. Lam. Phylica Phylica foliis linearisus , planiufculis, fubtès in- canis , erectis ; capitulis ovetis , tomentofis. Lam. Illufir. Gener. p. 77. n°. 2614. Cette plante eft remarquable par fes feuilles un peu planes , très-velues en deffous , approchant de celles du romarin , & par fes fl:urs réunies en tête affez forte , très-touffue , lanugineufe. Ses riges font frutefcentes, droites, pubefcentes, divifées en rameaux courts, prefque fafciculés, garnis de feuilles évarfes, prefqu'imbriquées , trèse rapprochecs , fefiles, linéaires, obtufes, blan- chäcres & tomenteufes en deffous , d’un vert noi- ratre & un peu pileutes en deflus, prefque planes, un peu rouiées à leurs bords , redretlées le long des rameaux. Les folioles qui accompagnent les fleurs , & qui tiznnent lieu de braétées, font plus courtes , prefqu'ovalzs , un peu aiguës. Les fleurs font feffiles, terminales , rrès-ferrées, réunies en une tête globuleufe , quelquefois ovale, trés-lanugineufe 8: blanche. Chaque fleur ftaceomi- pagnée de trois braëtées étroites , rouffatres en dedans , munies en dehors d’un duvet très-abon- dant. Le calice ft court, un peu tubulé, à cinq petites divifiens qui renferment les pétales à peine fenfibles. Cette plante a été cultivée au Jardin des Plantes du Muféum &’Hifloire naturelle de Paris. J'ignore fon lieu natal, B (F7. fin herb. Lam.) 7. PHYLIQUE bicolore. Phylica bicolor, Linn. Phylicu foliis l'ncaribus , pubefcentibus; calicibus communibus eorolle brevioribus. Linn. Mantili. p.1cè. — Lam. fliultr. Gener. p. 78. n°, 2624. Ses uiges font frutefcentes , divifées enrameaux clés , de couleur rouffâtre , & couverts dans leur jeunefle d’un davet blanchatre , garnis 42 feuilles éparfes , lancéoléss, linéaires , affez femblables à celles de lif, roulées à leurs bords , ouvertes, un peu pubefcentes, blanches K romenteufes à leur face inférieure; les flcurs fonc réunies en nne tête terminale ; les braëtées qui l’enveloppent, plus courtes que le calice , font veinées , réticuléss , en forme d’écailles lancéolées, marquées de rouge fur leur carène , chargées de poils #n dehors, Le calice eft également couvert de poils blanchatres. 2 pifil fe termine par un ftigmate obtus. Cette plante croit dans les p'aiues fablonneufes au Cap de Boune-Ffpérance. ( Caraëler ex Linnao. ) 8. PHYLIQUE apre. Phylica ftrigofa. Berg. Phytica foliis lireart - lun:eo!aris , romorum glu- Oo 20 PHY briufeulis, ramulorum hirfuto- fuhfrigofis ; capitulis terminalibus , [efilibus, folitariis , ffrigofis. Berg. Plant./Capenf. p. so. n°. 3.— Lam. Illuft. Gener. p.73. n°. 2619. Ricinus, potids ricinoides , arborefcens, africanus, tomentofis capitulis , rofmarini foliis ; flore rubro, majore. Seb. Thefaur. 1.p. 38. tab. 23. fig. 5. Mala. Chamele africana , rofmarini foliis majoribus, la- muginofis. Heïm. Afric. 6. Phylica (ftrigofa j, foliis linearibus , hirfucis ; capitulis terminalibus , lanatis. ? Thunb. Prodr. P- 44. Ses tiges font frutefcentes , divifées en rameaux glabres , cylindriques, un peu pourprés, pubef- cens , & de couleur cendrée à leur partie fupé- rieure , hériflés d’afpérités par les impreilions des anciennes feuilles, fous-divifés en d’autres plus courts , fmples , tomenteux , prefque difpofés en ombelle , garnis de feuilles courtes, linéaires , lan- céolées , aiguës , roulées à leurs bords, glabres fur les tiges, rudes & velues fur l:s jeunes ra- meaux , à peine pétiolées , très - rapprochées & prefque diftiquées. Les fleurs font réunies en une tête de la groffeur d’une cerife à l'extrémité des rameaux , blanches & un peu rudes. Outre les fo- lioles qui entourent la tête des fleurs, chacune d'elles eft accompagnée de deux ou trois folioles linéaires , très-étroites , aiguës , très-velues, plus courtes que le calice. Ce dernier eft roide , cylindrique , turbiné, muni d’un tube ovale-oblong, divifé à fon orifice en cinq découpures lancéolées, aiguës, droites , plus courtes que le tube, velues extérieurement , glabres en dedans. La corolle eft à cinq pétales fort petits, en forme d'écailles , connivens à leur bafe, enfoncés dans la cavité des divifions calicinales. Les étamines font inférées à l’orifice du tube, terminées par des anthères ovales , trigones. L’o- vaire eft arrondi , tronqué à fa partie fupérieure, furmonté d’un fiyle court , cylindrique , terminé par un ftigmate obtus. Cette plante croit au Cap de Bonne-Efpérance. ( Caraëler ex Bergio. ) 9. PHYLIQUE plumeufe. Phylica plumofz, Lam, Phylica foliis lanceolato-fubulatis , fubtès incanis , faperioribus pilofis ; capitulis plumofis , terminalibus. Lan. Iiluftr. Gener. pag. 78. n°. 2622. tab. 127. fig. 4. Phylica foliis lineari - fubulatis , faummis hirfutis. Roy. Lugd. Bat. p. 199. — Willd. Spec. Plant. vol. 2.p. 1109. n°. 6. — Mill. Diét. n°. 2. & Prodr. Leyd. 199. Phylica foliis lineari-lanceolatis, fubpubefcentibus ; braiteis lanatis, fpicä oblongä. Thunb, Prodr. p.45. PHY Ricinus arsorefcens , africanus , tomentofis capèr tulis. Seb. Thefaur. 1. p. 38. tab fig. 4 & 5. Chamalea africana , tricoccos & tetracoccos , taxi- folia , villofa , cafariè coronata. Pluk. Manif. 45. tab. 342. fig. 3. Alaternoides africana , rofmarini lariore & pilofiore folio. Commel. Prælud. 63. tab. 13. 32 +). Chamalea pilofa , anguflifimo folio , capite lanu- ginofo. Burm. Afric. p. 121, tab. 44, fig. 3. Chamalea africana , frutefcens , flore rubefcente ex plumofo capite fo!iis rorifmarini minoribus, Herm. Catal. Plant. Afric. p. 6. Cette efpèce eit très-remarquable par les touffes de feuilles très-longues , étroites , plumeufes , chargées de poils abondans , foyeux, d’un blanc rouflatre , qui terminent les rameaux & envelop- pent Les fleurs qu’elles dérobent à la vue. Ses tiges s’élèvent à la hauteur de deux ou trois pieds , de couleur fombre , un peu purpurines, velues , droites , divifées en rameaux alternes , ir- réguliers , chargés de feuilles éparfes , aflez épaif- fes, coriaces, prefque fefiles , lancéolées, fubu- lées , d’une largeur médiocre , furtout les infé- rieures : ces dernières font tomenteufes & blan- chatres en deflous , roulées à leursbords, glabres, luifantes & rudes en deflus ; les fupérieures fonc plus étroites , tomenteufes, & en outre chargées de longs poils rares , grifatres tant en deffus qu'en deffous ; celles qui rérminentles rameaux diffé ent des premières par le duvet plumeux , très-épais , très - abondant qui les recouvre partour, & far- ment par leur enfemble un épi court, épais , parmi lefquelles font placées les fleurs difpofées en tête terminale. Cette plante croît au Cap de Bonne-Efpérance, & fe cultive dans plufeurs jardins d'Europe , où elle fleurit pendant tout l'hiver. ( W. f. in herb. Lam. ) 10. PHYLIQUE pubefcente. Phylica pubefcens. Lam. Phylica foliis lineari-fubulatis , fubtès romentofis, ramulorum pilofis ; fpicis plumofis , braëcis villofis , fliformibus. Lam. Illuftr. Gener. p. 78. n°. 2621. tab. 127. fig. 2. Phylica (pubefcens) , foliis linearibus , acutis ;' pilofis , fubtès tomentofis ; floribus fpicatis , braëteis. villofis , filiformibus. ? Ait. Hort.Kew. vol. 1. p. 268. Phylica (capitata) , foliis lineari-lanceolatis , vil- lofis ; braëtcis lanatis, capitulis terminalibus. Thunb. Prodr. p.45. — Wild. Spec. Flant, vol.2, p. 1109, féstde C'’eft un arbriffeau qui a les plus grands rapports avec le phylica plumofs ; & ne devroit peut-être PHY ie én être diftingué; cependant fes feuilles font eaucoup plus étroites , très-aiguës , éparfes, un peu tomenteules en deflous , glabres en deflus; les fupérieures velues; & celles qui accompagnent les fleurs , font chargées d’un grand nombre de poils grifarres ou d’unblancjaunâtre. Ces fleurs font axil- Jaires, & forment un épi terminal plus alongé que dans le phy/ica plumofa ; elles ont d’ailleurs les mêmes caracteres. Le fruit eft une capfule prefque globuleufe , noire , très-liffe , couronnée par le calice , qui s’y conferve même avec fon tube alongé; cylindrique & long de près de deux lignes, pu- befcent , à cinq dents. Les femences font dures, luifantes , ovales , aiguës, _Cette plante croît au Cap deBonne-Efpérance. f (W.f.inherd. Lam.) 11. PHYLIQUE luifante. Phylica nirida. Lam. Phylica folirs linearibus, brevibus | patulis , fu- pernè nitidis ; floralibus lanuginofis , capitulis ovatis. ‘Lam. Illufr. Gener. p. 37. n°. 2613. Phylica (eriophoros), foliis linearibus ; pilofiuf culis, fubrùs tomentoffs, margine revolutis ; caprtulis terminalibus , floribus tomentofis. ? Ait. Hort.Kew. 1. p- 268% Phylica (eriophoros) , foliis lincaribus , acutis , Jubpubefcentibus ; ramulis corymbofis , capitulis termi- nalibus , lanato-hirfutis. Berg. Plant. Capenf.p. 52. Phylica foliis lanceolatis , acutis , fubrüs tomen- | tofis ; capitulis terminalibus ,| tomenrofis. Thuhb. Prodr. p. 44. Eriophoros ethiopica > folio coridis craffiori, globulis lanofis , inter ramulos fparsèm nafcentibus. Pluken. Amalth. p. 74. Elycrifum athiopicum , frutefcens , coridis foliis in- anis ; capitulis parvis , glomeratis , inter ramulos difperfis. Pluk. Amalth. 72. tab. 445. fig. 1. Thymelza ? Capite Bona Spei, rofinarini folio an- guffiore , capite lanuginofo. Pétiv. Muf. 42. Malgré quelques petites différences quiparoiffent exifter entre cette plante & celle que Bergius dé- crit fous le nom de phylica eriophoros , je la crois la même. Ce petit arbriffeau à une forme qui lui eff parti- culière. Ses tiges font ligneufes , divifées d’abord éh branches affez longues, cylindriques , un peu ftriées , glabres, de couleur RTS OS fous- divifées en rameaux pubefcens , courts , rappro- chés, formant de petits corymbes par leur er- fémble , garnis de feuilles linéaires , obtufes { ai- guës felon Bergius) , étroites, rouléesà leurs bords, tomenteufes en deflous , glabres & luifantes en deflus, éparfes , très-rapprochées, ouvertes ( char- gées, felon Bergius, de points fort petits , élevés), arrondies , très-lanugineufes. Les bractées exté- rieures qui environnent les têtes des fleurs, font un peu lancéolées , très-velues ; ceiles qui accom- pagnent chaque fleur font au nombre de trois, linéaires , fubulées , petites & très-tomenteufes. Le calice eft coriace , velu au dehors , glabre en dedans, ovale , divifé à fon orifice en cinq décou- pures ovales , aiguës , droites , égales , de la lon- gueur du tube , creufes en dedans ; les pétales font concaves , inférés dans la profondeur de chacune des divifions du calice. Les étamines ont leurs f- lamens très-courts , inférés à l’orifice du calice , terminés par des anthères à trois côtés , un peu ar- rondies. L’ovaire eft un peu globuleux , furmonté d’un ftyle cylindrique , de la longueur des £tami- nes, terminé par un fligmate obtus. Le fruit eft une capfule prefqu'ovale , médiocrement compri- mée, un peu velue. Cette plante croît naturellement au Cap de Bonne-Ffpérance , d'où elle a été rapportée par Sonnerat , qui en a communiqué un exemplaire au civoyen Lamarck. PR (Ÿ.f. in herb. Lam.) 12. PHYLIQUE réfléchie. Phylica reflexa. Lam. Phylica foliis cordatis , fubtàs tomentofis , fupra papillofis , reflexis , fuperioribus villofis ; capitulis villofis , terminalibus. Lam. Illuftr. Gener. p. 79. h°. 262$. Phylica (callofa), foliis cordatis | lanceolauis , fubiùs tomentofis , fuprà papillofis , apice pungentibus; floribus capitatis , villofis. ? Linn. f. Suppl. p. 153. — Wilid. Spec. Plant. vol. 2. p. 1112.n°. 15. Phylica foliis cordato-ovatis , acutis, fubris tomer- toffs ; capitulis terminalibus. ? Thunb. Prodr. 45. Phylica foliis oblongis , cordatis , acuminatis , pi- lofis , fubtàs tomentofis ; floribus fubcapitatis. ? Aït. Hort. Kew. vol. 1. p. 269. Quoique nous n’ayons trouvé , dans la plante que nous décrivons , prefque rien qui contredife lés caraétères que Linné fils a préfentés dans fa defcription du phylica callofa , cependant, comme cette dernière plante ne nous eft pas connue , nous n'avons pas cru devoir y rapporter la nôtre avec certitude ; ce qui nous a fair citer avec doute la phrafe de Linné & la fynonymie qui s’y rapporte. Cetre opinion a déjà été celle du citoyen Lamarck, dans fes [uffrations des Genres. Cette plante a des tiges ligneufes , affez épaiffes, divifées en rameaux droits, couverts d'une écorce grifâtre , cendrée , glabre fur les anciennes bran- ches , très-velue , tomsnteufe & jaunâtre fur les jeunes pouffes. Les feuilles Poe , pétiolées, o ij 202 PHY PHY courtes, épaifes , en forme de cœur, entières , mn peu arrondies à leur bafe , à peine retrécies , obrufes à leur fommet, roulees en dedans à leuts bords , romenteufes en deffous , d’un vertJaunatre & chargéesen deffus d’un grand nombre d’afpérités ou de points papileux , portees fur des périoles courts & planes , une fois moins longs que les feu iles, fortement refléchies : 126 feuilles fupé- rieures des jeunes rameaux font très- velues tant en deflus qu’en deffous ; elles ont en outre tous Jes caractères des premières, mais un peu plus pe- tites, prefque point réfléchies , à peine pétiolées. tufes ,tomenteufes, d’un blanc jsunâtre en deFous, veinées, d’un vert fombre en deilus , couvertes d'un grand nombre de petits poiuts élevés , fou- vent un peu jaunâtres ; les pétioles font courts; réfléchis ( furtout aux feuilles inférieures ) , pe- befcens , élargis , très-courts. Les fleurs font un peu conglomérées en petites têtes terminales & latérales, très-pubefcentes. Le calice eft divifé à fon orifice en cinq dents très- courtes , ovales , aiguës , qui perfiftent fur la cap- fule : celle-ci eft prefque globuleufe , revêtue d’un duvet jaunâtre & abondant, de la groffeur d'un Les fleurs font réunies en tête à l'extrémité des | petit pois. rameaux ; elles font trés-tomenteufes, ferrées & prefqu'agrégées. Leur calice eft un peu turbiné, divifé en cinq petites découpures hériffées de pois jauratres. La corolle, plus courte que le calice , et compofée de cinq pétales fort courts, trèc-1igus, qui m'ont paru d'uñ Jaune foncé. Les étamines font fituées dans le fond de ja corolile. Cette plante croît au Cap de Bonne-Efpérance. Elle m'a été communiquée par le citoyen Dupuis. T CF.) 14. PHYLIQUE en cœur. Phylica cordata. Lino. Phylica foliis cordato -ovatis , patentibus ; caule prolifero. Lin. Spec. Plant. vol. 1.p. 283.— Will. Cette plante ne m'a paru différer de celle de Spec. Plant. vol. 2.p.1111.n°. 11. Linné fils , que par fes feuilles tres-obtufes & fans aucune pointe part culière à fon fommer , caractère Phylica fo iis cordatc-ovatis , planiufculis , fubrès que ce botanifte attribue au pha l'ca callofa. tomentofis ; caule prolifero , capitulis proliferis. Lam. Illuitr. Gener. p. 79. n°. 2626. Cette plante croît au Cap de Bonne-Efpérance. DDR UE TS Elle a été communiquée par Sonnerat au citoyen Alaternoides africana, chamamefpili folio. Comm. Lamarck. (Y. f. in herb. Lam. ) Rar. 62. tab. 12. Chamalea folis fubrotundo bhrùs incano , floribus 3 2 13. PHYLIQUE à feuilles de buis.\Phylice Bixr in capitulum colleétis. Burm. Afric. 129. tab. 44. folia. Phylica foliis ovato-oblongis , fubils tomentojs , floribus fubglomeratis. Ait. Hort. Kew.— Lamarck. Illuftr. Gener. p 79.n°.2627. On diflingue cette plante du phylica buxifolia à fes feuilles plus grandes , en Cœur, aiguës la plu- part, & même quelquefois mucronées à leur fom- : : : met & à fes tiges prolitères. Phylica foliis ovatis ; fparfis. Linn. Spec. Plant. vol 1. p. 195. Ses rameaux font pubefcens , blanchäires, nom- breux , un peu écartés, divifés à leur fommet en d’autres bien plus petits, fort courts , rapprochés & florifères , garnis de feuilles éparfes , pétiolées, quelquefois un peu arrondies, plus fouvent ovales, Chamalia africana , foliis fubrotundis. Herm. | €n Cœur, quelques-unes échancrées à leur bafe , Afr. 6. un peu roulées à leurs bords, tomenteufes en def- fous , ridces & ponétuées à leur face fupérieure. Phylica foliis ovatis , fparfis ternifque , fubrs to- mentofis. Willd. Spec. Plant. vol. 2. 1111. n°. 13. — Mill. Diét. n°. 3. — Kniph. Cent. 2. n°. $6. Cette plante & le phylica cordata font fi voifines, ta l sal ne ; au’elles pourroient bien n'être que deux variétés, | 295 PEUT Le Fee > Het Def PES malgré les efforts que l'on fait pour en former deux ss SA ce + ES DE Les le ns efpèces. 11 faudroit d’ailleurs mieux connoitre les | SOS > PURATES ST es =) à du es pétales parties de la fruétification de chacune d'elles, afin A n En sites rh 1Bn0TS de s'affurer s'il s’y trouve quelques différences , Fe ont pubefcens comme ceux du phydica buxt- autres que celles qu'on a établies fur La foliation.. | 42 La figure citée de Burman a plus de rapport avec Cette plante croîtau Cap de Bonne-Efpérance.h le phylica cordata ; qu'avec l’efpèce que nous pré- | (W7. f. in hers. Lam.) CRISE 15. PHYLIQUE en épi. Phylica fpicata. Linn. Ce petit arbriffeau s'élève à la hauteur de quatre à cinq pieds. Ses tiges font cylindriques , glabres,, Poire res ne eu neue divifées en rameaux couverts d'un duvet court & del or do A jaunâtre, garnis de feuilles afez fembiables à celles Gener. p. 78. n°. 2624. tab. 127. fig. 5. du buis , éparfes, pétiolées , coriaces , ovales , ob- Phyüca ( fpicata), foliis cordato-fagittatis , lar- PARA ccolutis , fubtàs tomentofis , fkyrà gliberrimis , acu- minatis , pungentibus ; fpicis lanatis. Linn. f. Suppl. p.153. Phylica foliis oblongis , cordatis , acuminatis , fubrùs comentofis ; fpicis cylindraceis, floribus longi- tudine bractearum. Ait. Horït. Kew. vol. 1. p. 269. — Willd. Spec. Plant. vol. 2. p. 1111. n°. 14. Phylica foliis cordatis , acuminatis , fubtùs romer- tofis ; fpicis cylindricis. Thunb. Prodr. p. 45. Cetre plante eft très-reconnoiffable à la difpo- fition particulière de fes fleurs, qui forment un épi très-velu , & à fes feuilles fagittées , élargies , en cœur à leur bafe. Ses tiges font dures, ligneufes, droites, effilées, divifées vers leur fommet en rameaux très-rappro- chés , grêles , fimples, revêtus d'une écorce noi- râtre , liffe , blanche & tomenteufe fur les jeunes branches , garnis de feuilles fefiles, éparles , co- riaces , fagittées , prefque lancéolées , échancrées en cœur, & larges de trois à quatre iignes au moins à leur bafe ; très-aiguës & piquantes à leur fom- met , entières à leurs bords , d’une grande blan- Cheur, & un peu tomenteufes en deflous; glabres & verdatres en deflus : celles qui accompagnent les fleurs font beancoup plus étroites, tres-1iguës & même piquantes. Les fleurs naiffent à l'extrémité de chaque ra- meiu, oùelles font difpofées en un épi court , ex- trêmement lanugineux & blanc. Les folioles quiles entourent, font courtes , ovales, aiguës, glabres en dedans , revêtues en dehors d’un duvet coton- peux , très-abondant. Le calice eft très-court, tur- biné , partagé à fon orifice en cinq petites dents. La corolle eit à peine fenfible, furtout dans l’état de ficcité. Le fruit eft globuleux , noirâtre , en forme de baie fèche , à valves concaves, couron- nées par le calice perfiftant , de là sroffeur d’un pois. Cette plante croît naturellement 2u Cap de Bonne-Efpérance , où elle a été recueillie par Sor- nerat , Qui en a Communiqué un exemplaire au ci- toyen Lamarck. { W. f. in herb. Lam.) 16. PHYLIQUE à feuilles de myrte. Phylica myr- zifolia. (N.) Phylica foliis ovatis, acuminatis, fubtàs candi- difimis ; floribus fubfolitartis. Cette efpèce eft remarquable par fes petites feuilles ovales, très-blanches en deffous , fembla- bles à celles du myrte à petites feuilles. Ses tiges font ligneufes, grifâtres, hautes d’en- viron trois pieds, divifées en rameaux ferrés, prefqu'en buiffon , blanchâtres & pubefcens , garnis de feuilles éparfes , alternes , pétiolées , ovales , aiguës, luifantes à leur face fupérisure, . PHY 29) pub-fcentes , & d'un blanc de neige en dcffous, longues ce trois à quatre lignes, larges de denx, portées für des pétioles très-courts, pubefcens, un peu réfléchisen deh2rs. Les fleurs font prefque terminales, axillaires, folitaires, fans bractées. Le calice eft un peu ttibiné, velu, divifé à fon ori- fice en cinq découpures ovales , courtes, aiguës. L'ovaire K médiocrement pubefcent, ovale. il lui fuccède des capfules ovales, obtufes , prefque glabres , un peu bacciformes, & couronnées paï le calice. : Cette plante a été cultivée au jardin de Mouf- feau. Jignore fon lieu natal. (F7. f. inherb. Lam.) 17. PHYLIQUE à grapes. Phylica racemofe. Linn. Phylica foliis ovatis, glabris ; floribus fimplicthus, paniculato rucemofis. Lion. Mant. 209. — Willden. Spec. Plant. vol. 2. pas. 1712. n°, 18. — Lam, Iiluffr. Cener. pag. 78. n°. 2617. l'hylica foliis ovatis , glabris ; floribus racemofis, Thunb. Prodr. 45. Beckea ( cordata ) , foliis feffilibus , cordatis. Burn. Prodr. 12. C'eft un aïbriffzau d'environ cinq pieds, divifé en rameaux rouflaires & un peu pubefcens, garnis de feuilles alternes , tres-ferrées, fefiles , ovales, aiguës , glabres , très-entières. Les fleurs forment une panicule terminale compofée de plufieurs épis, fur lefquels les fleurs font alrernes, feffiles , fim- ples, fort petites, munies d’une braétée en cœur , & de trois autres placées fous le calice de chaque fleur, de la longueur de l'ovaire. Le calice eft fu- périeur, partagé en cinq découpures profondes , ovales, planes, lifles & blanchatres , qui foiment la coroile felon Linné : il n’en exifte point d’autre, excepté quelques corpuicules à pein#fenfibles & indéterminab'es dans le fond de ce calice. Les éta- mines , au nombre de cinq, font de la longueur de la coroile. L’ovaire eft turbiné , & placé entre le calice & les trois bractées. Le fruit n’eft pas en- core connu; ce qui rend incertain le genre de cetre efpèce , dont le caractère particulier des fleurs femble l’éloigner un peu de celui auquel nous ve- nons de le rapporter, d’après Linné, dont nous. avons préfente la defcription. Cette plante croit dans les foffés, au Cap de Bonne-Efpérance. D 18. PuyLriQue à feuilles de pin. Phylica pini- folia. Linn. Phylica foliis acerofis , utrinque planis , glaber- rEMIS ÿ floribus pariculato-racemofis. Lion. f. Suppl. pag. 153. — Vahl. Symbo!, 3. pag. 41. Phylica foliis linearibus , anguftis, planis, utrine ue plabris ; floribus glabris aniculato-racemofss, que g: ; ; ! Lam, liluftr, Gener. pag. 77. n°. 2616. Phylica foliis fubtrigonis, obtufis , glabris ; flori= bus fpicaris, Thunb. Prodr. pag. 44. Beckea (africana), foliis linearibus, canaliculatis. Burm. Prodr. 12. C'eft un arbriffeau de cinq à fix pieds de haut , dont les feuilles font affez femblables à celles du pin, & qui offre dans fon enfemble le port du ta- marifc, remarquable par fes fleurs paniculées , compolées d’épis particuliers & ramifiés, qui a des rapports avec le phylica racemofa, non-feulement ar la difpofition de fes fleurs, mais encore par eur caractère particulier. Ses tiges font divifées en rameaux fouples , effilés, alongés, grifâtres ; terininés par d'autres petits rameaux en touff: épaifle , garnis de feuilles éparfes, planes, point roulées fur leurs bords , roides , étroites , linéaires, prefqu’à trois faces, fefiles , très-nombreufes, un peu redreflées , lifles , glabres à leurs deux faces, d’un vert glau- que. Les flsurs font terminales ; les panicules epiiffes , touffues , nombreufes , compofées d'épis médiocrement ramifiés , inégaux. I] ny a point de bractées ou d’enveloppe générale, mais feule- ment trois petites bradtées qui enveloppent la co- rolle , glabres, courtes; cinq divifions calicinales, blanchâtres, membrancufes, cbtufes, qui m'ont parues conniventes à leur bafé , mais point tubu- lées. Je n’y ai point apperçu dé corolle, à moins qu'on ne regarde comme relles les divifions du ca- licé. Le ftigmate eft bifide. Les fruits me four in- connus. Cette plante, comme on vient dele voir, s'é- cârte un peu par fa fruétification de toutes celles de ce gente, fe rapproche du phylica racémofa , dont lés fleurs font prefque lés mêmes. Elle croît àu Cap de Bonne-Ffpérance fur lé fommét des montagnes. } €W. f. in herb. Lamarck.) * Efpèces moins connues. * Phylica ( dioica ), foliis cordatis , floribus dioicis. Linn. Manu. pag. 242. Ses feuilles font én forme de cœur; mais elles varient, & font quelquefois linéaires , roulées à leurs bords. Les calices font hériffés de poils d’un blanc grifâtre ou un peu glauque; la corolle eft couverte de poils blancs, & les fleurs font dioi- ques. Elle croit au Cap de Bonne-Efpérance. Elle me paroît avoir beaucoup de rapport avec notré phylica reflexa. * Phylica (imbricata ), foliis cordato-ovatis, glabris ; floribus racemofis. Thunb. Prodr. pag. 45. Les fleurs font difpofées en grapes , & les feuil- Îes font glabres , ovales , en forme de cœur. PH Y Cette plante fe rencontre au Cap de Bonne- Efpérance. * Phylica (paniculata ), foliis ovatis, mucro- natis , fupernè glabris , nitidis, fubtùs tomentefis ; ra- cemis foliofis , paniculatis. Wild. Spec. Plant. vol. 2 Pas TTI2. 19 T0: Cette phylique eft voifine du phylica pubefcens , mais elle en diffère par fes fleurs difpofées en gra- pes, & qui forment une panicule par leur réunion. Ces grapes font feuillées. Elle en diffère encore par fes feuilles glabres , luifantes & point fcabres, ni calleufes à leur face fupérieure , tomenteufes en deffous, ovales & mucronées. On trouve cette plante au Cap de Bonne-Ffpérance. * Phylica (villofa) , foliis linearibus , fupertorr- bus vilofis ; floribus racemofis. Thurb. Prodr. pag. 44: . Cette plante à des feuilles linéaires ; les fupé- rieures font velues : fes fleurs fonc difpoféés en grapes. Elle croît au Cap de Bonne-Efpérance. * Phylica (lanceolata ), fois fparfis, lanceo- latis, fubcùs tomentofis ; capitulis terminalibus ; hir- fais. Thanb. Prodr. pag. 44. Les fleurs forment de petites têtes términales, très-velues , les feuilles éparfes , lancéolées, to- menteufes en deffous. Cette plante fe rencontre au Cap de Bonne-Ef- pérance. (POIRET.) PHYLLACHNE. Phyllachne. Genre de plantes dicotylédones , à fleurs monopétales, incomplètes & monoiqués, donc la famille naturelle n’eft pas encore bien connue , qui comprend des herbes fort petites, exotiques à l'Europe , dont le port refflemble à celui des moufles, & qui offrent pour caractère effentiel : Les fleurs monoïques. Dans les mâles , un calice füpérieur , à trois folioles ; une corolle infundibuli- forme ; üne étamine. Dans les femelles , un fligmate rétragone , & une capfule à plufieurs femences. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Les fleurs font monoïques; chacune d'elles offre : Dans les fleurs mâles : 1°. Un calice fupérieur, à trois divifions fubu- lées , aiguës. 2°. Une corolle monopétale , infundibuliforme , dont le limbe eft ouvert, divifé en cinq parties ovales, prefqu’obtufes. 3°. Une feule écamire , dont le filaméent ‘eft muni de deux glandés à fa bafe , attaché au fond PHY > Ja corolle, furmorité d’une anthère à deux glo- ales. 4°. Un ovaire ftérile , inférieur, fans ftyle. Dans les fleurs femelles : 19, Le calice & la corolle comme dans les fleurs Ales. 2°, Un ovaire inférieur , à demi-ovale , tronqué fon fommet, furmonté d’unftyle filiforme, ter- iné par un ftigmate en téte, compolé de quatre ibercules. Le fruit eft une baie ou une capfule à une feule ge , contenant plufeurs femences fort petites « arrondies. ESPÈCES. PHyLLACHNÉ des marais. Phyl{lachne uliginofa. Phyllachne foliis minimis, margine cartilagineo- renulatis , floribus Jefilibus. (N.) Phyllachne, Forft. Caraét. Gener. tab. 58. — am. Illuftr. Gener. tab. 741. — Jufieu. Plant. sener. pag. 422. — Linn. f. Suppl. pag. 62 & 12, — Gmel. Syft. Nat. vol. 1. pag. 11. C'eft une jolie petite plante qui croit en gazons rès-agréables , & préfente le port d’une moufle, articuliérement du polyeric commun , munie de etires fleurs blanches. Il s'élève de fes racines fibreufes & courtes un rand nombre de tiges proliferes, très-rapprochées & ferrées, divifées chacune en deux ou trois ra- neaux , couvertes dans toute leur longueur de euilles nombreufes , imbriquées, éparfes, peti- es, fefiles, fubulées, cartilagineufes & un peu rénelées à leurs bords. Les fleurs font fefiles , terminales, fort petites, es unes males, les autres femelles fur la même lante, Le calice eft compofé de trois folioles droites , fubulées ; la corolle monopétale eft com- ofée d’un tube élargi à fon orifice, où il s'étend 2n un limbe à cinq divifions prefque lancéolées , 2btufes , de la longueur du tube. L'ovaire ef tur- piné ,inférieur, furmonté , dans les fleurs femel- es feulement, d’un ftyle de la longueur de l’éta- nine , épaifi vers fon fommet , & muni d’un ftig- mate tétragone , compolé de quatre tubercules. Il ui fuccède une baie ou une capfule à une feule oge polyfperme. Cette plante croît à la Terre de feu, au détroit le Magellan. Commerfon, qui l'y a recueillie, & qui la nomme ffibas , dit que la corolle a quelque- bois fix & fept divifions. (PoIRET. ) PHY 295 PHYLLANTHE. Phyllanthus, Genre de plantes dicotylédones , à fleursincomplètes, monoiques, de la famille des euphorbes, qui a des rapports avec les cicca & les xylophylla , qui comprend des arbres & arbuftes, & quelquetois des herbes exo- tiques à l'Europe, dont les rameaux font aiternes, garnis de feuilles alternes & comme ailées ; de fleurs nombreufes , axillaires ; de ftipules à la bafe des rameaux. Le caractère effentiel de ce genre eft d’avoir : Des fleurs monoïques. Dans les fleurs mâles, ur calice campanulé , coloré, à fix divifions profondes ; trois étamines ; point de corol!e. Dans les fleurs fe- melles, un ovaire garni à fa bafe de douze glandes ; trois flyles , fix fligmates ; une capfule à trois coques réunies , à trois femences. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre dans les mâles : 1°. Un calice inférieur, campanulé , coloré, divifé profondément en fix parties ovales, ouver- tes, obtufes, perfiftantes. 2°. Point de coro'le. 3°. Trois éramines, dont les filamens font plus courts que le calice, rapprochés par leur bafe, écartés à leur fommet , terminés par des anthères à deux loges. Dans les fleurs femelles : 1°. Un calice comme dans les fleurs mâles. Point de corolle. 2°, Un ovaire un peu arrondi , à trois côtes ob- tufes, environné à fa bafe de douze glandes un peu anguleufes, furmonté de trois ftyles écartés , divifés chacun en deux ftigmates obtus. Le fruit eft une capfule à trois loges ou à trois coques réunies , arrondies , marquées de trois fillons à trois loges , chaque loge compofée de deux valves; trois femences arrondies , une dans chaque loge. Obféervations. Les cicca , fi l'on s'en tenoit au port extérieur, pourroient être aifément confen- dus avec les phyllanthus, & 1l ne feroit point éton- nant que l'on commit cette erreur lorfque l’on étudie ces deux genres fur des plantes fèches, fou- vent imparfaites. Ils font très-diftinéts dans les plantes vivantes. Les cicca N'ayant que quatre di- vifions à leur calice , quatre étamines, huit ftig- mates, une capfule à quatre loges , &c. ( Voyez le mot CiccA,) dont les efpèces font d’ailleurs très- peu no mbreufes. Les efpèces de phy{lanthus font bien plus confidé- rables , & nous offrent deux grandes divifions très- 296 PHY marquées ; la première, compofée de plantes li- gneufes en forme de fous-arbrifleaux ou d'a buf- tes; la feconde, de plantes herbacées , fouvent affez petites, les unes annuelles, d’autres vivaces ou bifannuelles, garnies de feuilles fort petites, tandis qu’elles font fouvent très-grandes dans les efpèces ligneufes, offrant quelquefois l'afpeët de celles des rhamnus. Elles font toutes très-entiéres, ftipulacées , alternes, médiocreinent pétiolées. Les auteurs varient fur la dénomination des feuilles ; les uns les regardent comme des folio- les, & prennent les jeunes rameaux pour des pé- tioles cominuns; d’autres fe bornent à regarder les folioles comme de véritables feuilles, & par con- féquent les prétendus pétioles communs comme de petites branches. Nous avons cru devoir adop- ter cette dernière opinion. Ce que nous avons dit des rapports ces cicea avec ce genre peut s'appliquer également aux xylophylla , dont le port de la fruillufon eft pref- que le même que celui des phy/lanthus, & quin'en diffèrent que par le nombre de quelques parties de leur fruétification, & par des fleurs hermaphro- dites dans la p'upait des efpèces. E sPÈ-CE S. * Efpèces fratefcentes , à grandes fenilles. 1. PHYLLANTHE à grandes feuilles. PAyllanihus grandifolia. Linn. Phyllarthus caule arboreo, foliis ovatis, obeufis, integerrimis. Linn. Hoïrt. Ciiff. pag. 440. C'eft une des plus grandes efpèces de ce genre, dont les tiges arborefcentes fe divifent en bran- ches étalées, chargées de rameaux ftriés, com- primés , rougetres, prefqu'anguleux , garnis de fauilles alternes, grandes, ovales, fermes , très- entières, obtufes à leur fommet, à nervures Jau- nâtres , portées fur des pétioles très-courts, épais, munis à leur bafe de deux petites ftipules tiès- courtes , écatlleüfes, obrufes Les fleurs naiffent dans l’aiflelle des feuilles , vers l'extrémité des rameaux, réunies pluñeurs eufemble , & fupportées par des pédoncules H- formes, inégaux, plus longs la piupart que ies pétioles ; quelques fleurs font feifiles & mél avec les pédonculées. Le calice eft fort peut, a çinq divifions obtufes. Le fruit eft une capluie à trois loges. cs Cetre plante croir dans plafeurs contrées de l'Amérique. D (#7 fin herd. Lam.) . 2 PHYLLANTHE du Bréfil. Phyllanthus bréfr- lienfs. Fhyllanthas caule fracisufe, raiñofffiaro; foiiis Pe- PHY tiolaris, fubrotundis, apice attenuatis, ob‘ufiufculis ; peaunculis fufeicalatis , axillarious. Gruel. Syit. Nat. vol: 1..p.205./n9.4. Conarni brafilienfis. Aubl. Guian. vol. 3. p. 927. tab. 354. Vulgairement bois à enivrer. C’eft un arbriffeau dont les tiges ligneufes s’é- lèvent à la hauteur d'environ fix à huit pieds , cou- vertes d'une écorce rude & verdatre , chargées de branches qui fe divifent en rameaux grél s, efilés , garnis de feuilles alternes, pétiolées, liffes, entières, d’un vert pale, ovales cu un peu arron- dies, quelques-unes prefqu’en cœur , portées fur un pétiole très-court , muni à fa bafe üe deux fli- pules fort pitites , aiguës , oppofées. Les fleurs font fort petites, axillaires , portées fur un pédoncule filiforme , incliné & réfléchi , muni à {a bafe de deux braétées arrondies. Le ca- lice eft divife en fix parties aiguës, verdatres connivenres à leur bafe ; il contient un ovaire ar- rondi , environné à fa partie inférieure de fix pe- cites écaillzs cources & obtules, furmonté de trois flyies comyrmes, qui fe divifent à leur fommeten deux branches v_ rminees chacune par un ftigmata évafé & heriflé &s pois. Le fruit eft une capfule à trois loges, a fix valves, formant à l'extérieur fix cotes diftinétes & marquées d'autant de fillons. Cet arbre croît naturellziment dans le Bréfil, au- près de Para, où il eft nommé conami-rara Cu ama- zone par les créoles. Le nom de conami elt employé pour defigner toutes les plantes dont on fe fat. pou enivrer-les poifions ; ce qui fe fiit en piiant : les rameaux charg-s de feuilles, que l'on Jette en-: fuite dans le courant d’une riviére. Lorfque cet arbre eft en fleurs , il exhale une odeur pénétrante : & défasréable (Aubl. ). Il a été cultivé au Jardin des Plantes de Paris. D (W./.) 3. PHyLLANTHE luifante. Phy/lanthus lucers. Phyllanthus foliis ovato-fubacuminatis , lucidis, fcbmarginatis ; floribus infernè folitariis, faperioribus fafciculatis. (N.) ._ C’eft un arbre ou arbriffeau remarquable var fes feutiles grandes , luifantes , fermes , épaiff.s , & marquées de fortes nervures. Ses viges font fortes , divifées en rameaux ou- verts , alternes, glabres, prefque cylindriques, un peu anguleux, garnis de feuilles pétiolées , al- cernes, larges , ovales, un peu acuminées a leur fommet , plus élargies à leur bafe, coriaces , gla- { bres, très-lifles & même luifantes à leur face fu- | peueure , un peu bordees à leur circonterence, lartout dans leur érat de ficcité , munis à leur | baie de deux petites ftipules roides , en forine d'é- | caille. Les péuioles fonc épais & courts. Les PAEY Les fleurs font foliraires dans les aiffelles des feuilles inférieures , réunies au nombre de trois ou quatre dans celles des feuilles fupérieures : ces dernières font des fleurs femelles bien certai- nement. Je foupçonne les premières d’être malss, ce que l’état de ficcité des individus que J'ai exa- minés , ne m'a point permis de vérifier. Les pédon- cules font fimples , de la longueur des calices , droits, roides , un peu épais. Les calices font prefque campanulés ; ils ont leurs divifions élar- gies, obtufes , coriaces , affez grandes. Les jeunes capfüles font de la groffeur d’un pois pour le moins. Cette plante a été communiquée au citoyen La- marck par Sonnerat, qui l’arecucillie en Chine. (CV. f. in herb. Lam.) 4. PHYLLANTHE velue. Phyllanthus villofa. Phyllanthus foliis lanceolato-ovatis , villofis ; fo- ribus fubfolitariis | ramis villofifénis. (N.) Cet arbriffeau eft remarquable par fes rameaux chargés de poils rouffatres , très-abondans & ferrés. Les feuilles font alternes , épaifles , prefque fefliles, evales , lancéolées ; quelques - unes acuminées , couvertes à leurs deux faces de poils courts, rares, & couchées . ciliées à leurs bords , d’un vert noi- râtre en deflus, grifes ou cendrées en deffous , remarquables par des nervures en réfeau , munies à leur bafe de petites ftipules fubulées , aiguës. Les fleurs font axillaires, les unes folitaires , les autres deux à deux & inégales, portées fur des pédoncules filiformes , longs de trois à cinqlignes, droits, pubefcens. Le calice eft velu en d£hors , divifé en cinq ou fix parties obtufes, épaifiss , d’une couleur fombre en dedans. Je n’ai pu ob- ferver les autres parties de la fruétification , ce qui me fait douter fi réellement cette efpece ap- partient au gerre des phyllanthus. Cette plante croit en Chine. Elle a été commu- niquée par Sonnerat au citoyen Lamarck. P (F./. ir herb. Lam. ) $. PHYLLANTHE à feuilles arrondies. Phyl/an- thus rotundata. Phyllanthus foliis ovato-fubrotundis ; floribus [ub- feffilibus , fafciculatis ; ramis virgatis. (N.) Cet arbriffeau a des rameaux longs, effilés , fouples , cylindriques , revétus d’une écorce rou- geâtre , très-glabres , garnis de feuilles alternes , un peu pétiolées , fermes, glabres , ovales ou ar- rondies , obtufes à leurs deux extrémités , lengues d’un pouce & plus , larges de huit à dix lignes, d’un vert pâle en deflus , plus clair en deflous. Les fleurs naiffent dans l'aiffelle des feuilles , le long dés rameaux, en petits paquets fefliles; quelques- unes cependant s’élancent du milieu des autres, Botanique. Tome V. PHYŸY 207 & font médiocrement pédonculées ; elles font fort pêtites. Cette plante croît dans les Indes. F3 (VW. f. in herb. Lam.) 6. PHYLLANTHE à feuilles ovales. Phyllanchus Ovala, Phy!lanthus foliis ovatis , fubacutis ; floribus fef- filibus , glomeratis ; ramis fubdepreffis , angulatis. (N.) C’eft un arbriffeau d’un afpeét affez agréable , qui s'élève à la hauteur de quatre à cinq pieds fur une tige ligneufe , droite , revêtu d’une écorce rouffâtre , divifée en rameaux de même couleur, lifles, un peu comprimés à un de leurs côtés , un peu arrondis & à demi-cylindriques de l'autre, ftriés , anguleux , garnis de feuilles alternes , à peine pétiolées , un peu charnues , liffes, ovales, rétrécies à leurs deux extrémités, vertes en deflus, d'un vert plus clair en deffous , entières à leurs bords , aiguës ou un peu obrufes à leur fommer, garnies à leur bafe de deux ftipules très-courtes , épaifles , ovales , obtufes ; ces feuilles ont plus d'un pouce de long fur dix à douze lignes de large. Les fleurs font fefilss, réunies en petits paquets glomérulés , eppolés aux feuilles. Ces fleurs font petites, verdâtres , compofées d'un calice à cinq divifions profondes , abtufes ; d’un ovatre garnt à fa bafe de cinq glandes , furmonté d'un flyle épais, terminé par unffigmate en tête à trois lcbes. Le fruit eft une capfule à trois loges qui contien- nent chacune deux femences. Cet arbrifleau croit fur les hautes montagnes de la Martinique, où on le rencontre en fleurs & en fruits dans le courant de l'été. F> (W. fin herb. Lam.) 7. PHYLLANTHE à grapes. Phyllanthus nutans. Phyllanthus fruticofus , foliis alternis , ovalibus , Jubrès glaucis ; racemis terminalibus , foliefis , nutan- tibus. Swartz. Nov. Piant. Gener. & Spec. p. 27. Tilia forte arbor racemofa , folio longiore ; fubtùs alsicante , nervis purpureis ; infignito flore pentape- tala , purpureo. Sloan. Jam. Hift. 1. tab. 158. fig. 3. Cette plante eft remarquable par fes fleurs dif pofées en grapes pendantes & feuillées. Ses tiges font ligneufes , glabres, cylindriques, divifées en rameaux alternes , garnis de grandes feuilles ovales , alternes , médiocrement périolées, blanchatres en deffous , lifles & vertes à leur face fupérieure , marquées de nervures purpurines. Les fleurs font difpofées vers l'extrémité des rameaux en grapes feuillées , pauciflores , pendantes : cha- que fleur eft porté: fur un pédoncule fimple , alongé, environ de moitié plus court que les Pp 208 PHY feuilles. Le calice eft de couleur purpurine, par- tagé en tinq folioles ovales , obtufes , réunies à leur bafe. Cette plante croit à la Jamaïque. 8. PHYLLANTHE à feuilles de nerprun. Pky/- lanthus rhamnoides. Retz. Phyllanthus caule fuffruticofo , foliis pinnatis ; fo- liolis alternis , ovatis , floriferis ; pedunculis inferio- ribus geminis, maftulis ; fuperioribus folitariis ee mineis, Retz. Obferv. botan. Fafc. $. p.30. n°.83. Phyllanthus foliolis alternis , ovatis , floriferis ; Ppedunculis inferioribus geminis , mafculis ; fuperio- ribus folitariis , femineis ; caule fuffruticofo. Gmel. Syft. Nat. vol. 1. p. 204. n°, 13. Rhamnus vitis idea. Burm. Flor. Ind. p- 61. Cette plante à une tige un peu frutefcente , glibre , divifée en rameaux glabres , alternes , grêles, un peu effilés, garnis de feuilles très-en- sières, d'une médiocre grandeur , légérement pé- tiolées, ovales, obtufes à leurs deux extrémités ; quelquefois un peu aiguës , glabres , vertes en deflus , d'un vert plus clair en deffous , munies à leur bafe de deux petites ftipules courtes , acu- minées , caduques. Les fleurs naiffent le long des jeunes rameaux, dans l’aiffelle des feuilles ; les inférieures , au nombre de deux ou trois , font mâles , portées fur des pédoncules courts , inégaux ; les fupé- rieures font folitaires & femelles , munies de pé- doncules droits & longs. Dans les fleurs mâles , les calices font tronqués , évafés ; ils font à plu- fieurs divifions courtes dans les femelles. Le fruit eft une capfule de la forme & de la groffeur des baies de genévrier. | Cette plante croît dans les Indes orientales. F CP. fin herb. Lam.) 9. PHYLLANTHE téticulée. Phyllanthus reticu- lata. Phyllanthus foliis ovatis , fubrs reticulatis ; floribus axillaribus , fafciculatis ; ramis pubefcentibus. {N.) Ce petit aibriffeau eft d’une forme agréable, & fe rapproche du phyllanthus rhamnoides ; mais fes feuilles font plus petites , & remarquables par le réfeau délicat que préfente le deffous de fes feuilles, & par fes Jeunes branches pubefcentes. Sa tige fe divife en rameaux affez nombreux , épars & confus, quoiqu’alternes , un peu angu- leux , garnis de feuilles alternes, médiocrement pétiolées , un peu coriaces , ovales, moins lar- ges à leur bafe qu’à leur fommet, glabres, très- entières , vertes en deffus, d’une couleur glau- que, un peu grifatre en deflous, agréablement veinées, quelquefois munies à leur fommet d’une PHY petite pointe particulière. Les ftipules font fort petites, aiguës. Les fleurs font nombreufes , difpofées en petits fafcicules dans l’aiffelle des feuilles , portées fur des pédoncules inégaux , plus longs que les cali- ces, grêles, filiformes. Le calice eft d’un blanc fale , divifé en fix folioles ovales, courtes , ob- tufes , perfiftantes à la bafe des fruits. La capfule eft de Ja groffeur d’un pois, globuleufe, noiratre. Cette plante croît dans les Indes, d'où elle a été communiquée au citoyen Lamarck. 5 ( W./. in herb. Lam.) 10. PHYLLANTHE penchée, Phyllanthus cernua. Phyllanthus foliis ovato-fubrotundis ; floribus fo- litariis , cernuis; pedunculis fubincraffatis. (N.) Malgré les rapports que cette efpèce paroiît avoir avec le phyllanthus rhamnoides , on l’en dif- tingue à fes fleurs toutes folitaires , dont les pé- doncules font épais & courts; à fes feuilles moins ovales , prefqu'arrondies. Ses tiges font ligneufes , cylindriques, brunes ourouflatres , divifées en rameaux fouples, eff- lés , glabres , prefque cylindriques , garnis de feuilles alternes , pétiolées, d’une grandeur mé- diocre, ovales , la plupart un peu arrondies , très- obtufes, à peine rétrécies à leur bafe , très-gla- bres, d’un vert fombre en deflus, plus pâles en deffous , minces, portées fur des pétioles de deux ou trois lignes de long | munis à leur bafe de deux petites flipules courtes, en forme d’écaille. Les fleurs font alternes dans l’aiffelle des feuil- les, folitaires, foutenues par des pédoncules de la longueur des pétioles, fimples, épais, forte- ment recourbés pendant la floraifon , un peu re- dreffés à l’époque de la maturité des femences. Les capfules font arrondies, glabres, noirâtres, à fix côtes peu marquées. Cette plante croit dans les Indes. R (V. f. in herb. Lam.) 11. PHYLLANTHE fimple. Phyllanthas fimplex. Phyllanthus ramis foliifque lanceolatis , decurren- tibus , fimplicibus. Retz. Obferv. botan. Fafc. 5. pag. 29. n°. 81. ’ Phyllanthus (fimplex), foliis lanceolatis , de- currentibus , ramifque fimplicibus. Gmel. Syft. Nat. vol. 1. pag. 204. n°. 17. Cette plante fe divife prefque dès l’origine de fon tronc, qui eft très-court , en plufieurs rameaux fimples , effilés, anguleux , rarement compolés , longs de huit à dix pouces & plus, qui s'élèvent prefque de la racine; garnis de feuilles lancéo- lées , aiternes, médiocrement pétiolées , blanchä- tres à leurs bords , décurrentes fur le pétiole, & FT d’une feuille à l’autre, munies à leur bafe de fti- # pules aiguës , fort petites. Les fleurs fonc oppo- fées aux feuilles, à la bafe de leur pétiole. Les femelles font portées fur des pédoncules de mé- diocre grandeur; les mâles font fefiles. Cette plante croît dans les Indes orientales. 12. PHYLLANTHE à feuilles de filaria. Phyllan- thus phillyreafolia. Phyllanthus foliis lanceolato-acuminatis , glabris ; floribus axillaribus, fubglobofis, pluribus pedunculatis ; caudibus virgatis. (N.) Cette plante a l’afpeét d’un filaria par la forme & la confiftance de fes feuilles. Ses tiges font divifées en rameaux alternes, fouples , très-longs , effilés, glabres , rougeâtres, cylindriques, munis d’une double membrane dé- currente , anguleufe , très-courte, oppofée ; gar- nis de feuilles alternes , étroites, lancéolées, acu- minées , fermes , glabres, arrondies à leur bafe, d'un vert pâle , marquées de nervures en deflous, portées fur des pétioles courts. Les fleurs font réunies en paquets dans l’aiffelle des feuilles , les unes fefiles & prefque globuleu- leufes , les autres pédonculées, inégales , très- petites. Cette plante croit à l’Ile-Bourbon, & a été communiquée par Sonnerat au citoyen Lamarck. D (V.f.in herb. Lam.) 13. PHYLLANTHE multiflore. Phy/lanthus mul- tiflora. Phyllanthus foliis ovato-acuminatis ; floribus nu- meroffs, axillaribus ; pedunculis longis, fetaceis. (N.) Cette efpèce eft remarquable par l'abondance & la grandeur de fes fleurs, ainfi que par l'ex- trême fineffe & la longueur de fes pédoncules. C’eft un arbre ou arbufte , dont les rameaux fleuris ont une tige prefque filiforme , un peu rougeitre , garnie de feuilles alternes , glabres, très-minces , fouples, d’un vert gai à leurs deux faces, ovales, acuminées, élargies & prefqu’en cœur à leur bafe , longues d’un pouce & demi, à peine pétiolées, munies de deux petites ftipules aiguës , oppofées. Les fleurs naiffent dans l’aiffelle des feuilles en petits fafcicules ou en ombelles; elles font fup- portées par des pédoncules inégaux , très-fins, dont plufieurs ont au moins fix lignes de lon- gueur. Le calice, plus grand que dans les autres efpèces , a cinq divifions ovales , obtufes, très- ouvertes. Je n'ai point vu les fruits. Cette plante , mieux connue , pourroit bien ap- partenir à un autre genre. Elle croît à l'ile de Madagafcar. D (V. f. in herb. Lam.) PHY 299 14. PHYLLANTHE à feuilles fancéolées. Phy/- lanthus lanceolata. Phyllanthus foliis lanceolatis , coriaceis j apice emarginatis , obtufis ; floribus fafciculatis ; [ubglo- bofis. (N.) C’eft un bel arbriffeau, très-remarquable par fes feuilles fermes , coriaces, affzz femblabies à celles du buplevrum fruticofum. Ses tiges font ligneufes , glabres, d’un blanc cendré , divifées en rameaux ouverts, étalés, un peu comprimés, furtout les plus jeunes; très- glabres, garnis de feuilles épaifles , alternes , lon- gues d'un UE & demi, larges de quatre à cinq lignes, oblongues, lancéolées , rétrécies à leur bafe en pétiole très-court, obrufes & un peu échancrées à leur fommet, marquées en deffous, dans leur milieu, d’une nervure rougeâtre, munies à leur bafe de deux ftipules lancéolées , aiguës, plus longues que les pétioles. Les fleurs naiffent dans l’aiffelle des feuilles en paquets fafciculés , très-nombreufes, les unes glo- mérulées & feffiles, les autres pedonculées dans le même paquet. Celles des feuilles fupérieures font toutes pédonculées: les pédoncuies font iné- gaux, filiformes , fupportant de petites fleurs d’un blanc rouffâtre. Cette plante a été recueillie à l’Ile-Bourbon par Sonnerat, qui en a communiqué des exemplaires au citoyen Lamarck. F (W./f. in herb. Lam.) 15. PHYLLANTHE étoilée. Phyllanthus ffellata. Retz. Phyllanthus foliis fimplicibus , alternis, lanceo- latis ; umbellis fefuibus , axillaribus.. Retz. Obferv. botan. Fafc. $. pag. 29. n°, 82.—Gmel. Syft. Nat. vol. 1. pag. 204. n°. 16. C'’eft un arbriffeau dont les feuilles font alter- nes , lancéolées , très-fimples, entières , glau- ques , de la forme & de la grandeur de celles du citronnier. Ses fleurs font réunies dans l’aiffelle des feuilles en petites ombelles fefiles. On trouve cette plante à l'ile de Ceylan. 16. PHYLLANTHE à grapes. Phyllanthus race- mofus. Linn. Phyllanthus fuffruticofus , foliis pinnatis , apice racemofo-floriferis , fruëtu baccato , ex fucco. Lion. f. Suppl. pag. 415. Quoique cette efpèce préfente dans la difpofi- tion de fes fleurs en grapes le même caractère que le phyilanthus nutans , elle me paroît devoir ètre très-différente d’ailleurs , étant à peine frute(- cente , tandis que l’autre eftarborefcente. D'après les courtes notions que nous en donne Line fils, fes feuilles font alternes , nous aiguës , tandis P 1] PHTY qu’elles font grandes & ovales dans le phyllanthus nutans. Les grapes de fleurs terminent les jeuaes rameaux ou les pédoncules communs, felon la dé- nomination de Linné; elles font étroites & reffer- rées. Cette plante croît à l'ile de Ceylan. B 300 ** Efpeces à tige prefque herbacée , à feuilles très- petites , difpofées en aile. 17. PHYLLANTHE niruri. Phyllanthus niruri. Linn. Phyllanthus foliis pinnatis ; floriferis ; floribus pe- dunculatis ; caule herbaceo , eretto. Linn.Flor. Zeyl. 351. — Hort. Upf. 282. — Mill. Diét. n°. 2. Phyllanthus foliis alternis, alternatim pinnatis ; floribus dependentibus , ex alis foliorum. Hort. Cliff. 440.— Swartz. Obferv. botan. pag. 354. Urinaria indica , ereëla , vulgaris. Burm. Zeyl. 230. tab. 93. fg. 2. Herba mœroris alba. Ruinph. Amboin. 6. pag. 41, tab. 17. fig. 1. Niruri barbadenfe , folio ovali, fubtus glauco ; petiolis florum breviffimis. Martin. Cent. 9. tab. 9. Kirganeli. Rheed. Madab. 10. pag. 29. tab. 15. Optima. Fraticulus capjiularis , hexapetalos , cafis poetarum foliis brevioribus. ? Pluken. Almag. pag. 159. tab. 183. fig. 5. Jatha-Bembula. Herm. Zeylan. 11. Urinaria zeylanica, ere&a. Herm. Prodr. 385. La figure que nous avons citée de Rheed ef celle qui convient le mieux à cette plante, du moins à l'individu que nous avons fous les yeux : celle de Plukenet a plus de rapport avec le phyl- danthus urinaria, dont notre plante diffère par fes fleu’s pétiolées , fes tiges droites , fes feuilles un peu plus grandes, ovales, un pen cunéiformes à leur bafe. Ses racines font blanchätres, un peu longues, filiformes : il s’en élève des tiges droites, hautes d'environ un ped , divifées en rameaux alternes, droits, glabres, prefqu’anguleux, garnis de feuilles alternes, diftantes, prefque horizontales; fimp'es, difpofées en ailes; très-glabres, petites, en cœur renverlé , à peine pétiolées; obtufes, quelquefois échancrées , & même munies d’une petite pointe particulière à leur fommet ; rétrécies en coin à Jeur bafe , très-2ntières à leurs bords. La bafe des pétioles eft garnie de deux braétées , très-petites, aiguës , colorées. Les fleurs font folitaires , axillaires le long des dernières branches , un peu penchées, portées fur des pédoncules plus courts que les calices. Les PET fleurs mâles font mélangées avec les femelles, Le calice eft très-ouvert, divifé en cinq folioles ovales, obtufes , prefque fpatulées , de couleur pâle, réunies à leur bafe. Les filamens font rapprochés en colonne, terminés par des anthères contiguës & à deux lobes; la bafe des filamens eft garnie de cinq glandes. L’ovaire eft un peu arrondi , médio- crement comprimé par fes deux extrémités, fur- monté de trois ftyles bifides. La capfule de même forme eft à trois loges , compofée de fix valves, contenant fix femences oblongues & anguleufes. Cette plante croit dans les Indes orientales , ainfi qu'en Amérique ; fur les montagnes de la Ja- maique & fur les rives des fleuves de la Nou- velle-Efpagne , dans les lieux marécageux. © CV. f. in herb. Lam.) 18. PHYLLANTHE urinaire. Phyllanthus urina- ria. Linn. Phyllanthus foliis pinnatis ; floriferis ; floribus fefflibus ; caule herbaceo, procumbente. Linn. Flor. Zeylan. 332, — Lam. Illuft. Genér. tab. 756. f. 2. Herba mæroris, rubra. Rumph. Amboin. 6. p. 41. tab. 17 f.02. Tferu kirganeli.? Rheed. Malab. 10. pag. 8. tab. 16. Urinaria indica , fupina ; cauliculis rubentibus. Burm. Zeylan. 231. iris idea adfinis, floribus parvis , hexapetalis , in foliorum alis fingulis, feffilibus; vafculo feminali in fex capfulas divifo. ? Rai. Dendr. 29. Vitis idee adfinis , flore hexapetalo , rubefcente. Comm. Mal. Go. Vitis idee adfnis , indica minor. Raï. Dendr. 29. Binko-humba. Pichawakka. Herm. Zeyl. 4. 16. Fruticulus capfularis , hexapetalos , cafia poetarum foliis brevicribus. Pluk. Almag. 159. tab. 183. fig. 5. À. Fruticulus capfularis, hexapetalos, brevioribus foliis & anguftis.? Pluken. Almag. 159. tab. 183. f. 6. Cette plante diffère du phyllanthus niruri par la forme de fes feuilles, prefqu'elliptiques, un peu plus petites, plus courtes, plus ferrées , relevées & non horizontales; par les tiges un peu rougea- tres , tombantes , & quelquefois légérement pu- befcentes; enfin par fes fleurs un peu plus petites & à peine pédonculées. Les tiges font fouvent couchées , divifées en rameaux alternes, un peu redreffés, prefqu'angu- leux , garnis de feuilles petites, très-rapprochées, difpofées en ailes, alternes, à peine pétiolées £ très-glabres, elliptiques, courtes, quelquefois ova- les, & rétrécies à leurs deux extremités, comme PEL NY dans la variété À ; très-caduques, fans pointe par- ticulière ni échancrure à leur fommet. Les fleurs font très-nombreufes, fort petites , placées dans l’aiffelle des feuilles le long des ra- meaux, toutes pendantes, foliraires, portées fur des pédoncules très-courts & fimples, garnis à leur bafe de deux petites ftipules très-courtes , fines, aiguës, fouvent perfiftantes. Le calice eft divifé prefque jufqu’à fa bafe en cinq parties plus petites que dans le phyllanthus niruri, arrondies, un peu rétrécies à leur bafe, d’un blanc très-fale, La capfule eft fort petite, à trois loges, à fix valves , un peu orbiculaire ; trois étamines, dont les filamens font rapprochés dans toute leur lon- gueur. Cette plante croît dans les Indes orientales , ainfi qu'à l’Ile-Bourbon, & dans plufieurs autres contrées : elle pafle pour très-favorable dans les rétentions d'urine. On l’emploie aufli dans les ma- ladies vénériennes. © (# [. in herb. Lam.) Linné a rapporté à cette plante la figure 6 de la planche 183 de Plukenet, & il renvoie à la figure $ de la même planche pour le phyllanthus niruri. Nous penfons que ces deux figures appartiennent à la même plante , & n'en font que deux variétés ; de même que la figure tab. 16 de Rheed. Mali. qui me paroit avoir plus de rapport avec le pky/- danthus niruri, qu'avec celle dont il s'agit ici. 19. PHYLLANTHE emblic. Phyllanthus emblica. Linn. Phyllanthus foliis pinnatis, floriferis ; caule ar- boreo , frudu baccato. Linn. Fior. Zeyland. 333. — Mill. Dit. n°. 3. — Mater. medic. 199. Myrobolanus emblica. Bauh. Pinn. 445. — Dal. Pharm. 334. — Rumph. Amboin. 7. p. 1. tab. 1. — Blackw. tab. 400. Nellika, Zann. Hift. p. 159. tab. 131. Nelli-camarum. Rheed. Malab. 1. p. 69. tab. 38. — Rai. Hift. 1156 & i531. : Myrobolanus emblica , foliis fecuridaca. Breyn. Prodr. 2. p. 74. Myrobolanus emblica offisinarum. Comm.Mal.180. M p.83 Myrobolani emblice. Pharmacop. Nux emblica. Idem. Vulgairement myrobolans emblics. robolanifera foliis minutim incifis.Jonft.Dendr. Cetteefpèce intéreffante, & connue depuis long- tems par fes fruits , fans que l’on fût d’abord à quel arbre ils appartenoient , eft un arbriffeau affez fort , qui s'élève à la hauteur de douze à quinze pieds, & fe divife en branches & rameaux alternes, Ro b ré PE Y 3o1 un peu rougeâtres , légérement pubefcens , garnis de feuilles difpofées en aïles , très-rapprochées , alternes, prefque linéaires , elliptiques , très-gla- bres , un peu pâles en deflous , épaifles , longues d'environ trois lignes, nerveufes , obtufes à leurs deux extrémités , munies d’une pointe à peine fen- fible à leur fommet, prefque fefiles , garnies à leur bafe de deux ftipules oppofées , extrémement pe- tites, ovales, très-aiguës. Les fleurs naiffent dans l’aiffelle des feuilles , le long des rameaux ; elles font fort petites , d’un blanc roufâtre , portées fur des pédoncules fli- formes , de la longueur du tiers des feuilles ; fim- ples , folitaires , un peu rougeâtres. Le calice eft divifé en cinq folioles très - courtes , prefqu'en ovale renverfé , arrondies & élargies à leur fom- met , réunies à leur bafe ; fes filamens font tous trois rapprochés en une efpèce de colonne , & fe terminent par trois anthères fort petites & con- niventes. Les fruits font gros , en forme de baie, arrondis, d’un gris noirâtre , de la groffeur d’une noix de gale , à fix valves relevées en côtes exté- rieurement , contenant dans leur intérieur une pulpe charnue. Les femences font blanchatres, anguleufes. Cette plante croît dans les Indes, particuli£- rement au Malabar, B (W. f. in herb. Lam.) Les Indiens fe fervent des myrobolans emblies pour tanner le cuir, le verdir, & pour faire de l'encre ; ils en mangent auffi des confits dans de la faumure ; pour exciter l'appétit. Ces fruits purgent fans danger , & on s’en fert dans les cas où il faut refferrer en même tems. Leur décoétion eft fort utile pour raffermir les dents ébranlées : l’eau dans laquelle on les a fait macérer , rougit le papier bleu. Ils étoient autrefois employés feuls autant que le font aujourd'hui le féné & le tamarin réu- nis. On ne nous apporte communément que les fegmens de la pulpe defféchés ; ils font noirâtres, d’un goût aïgrelet , un peu auftère. Les autres efpèces de myrobolans , tels que les myrobolans chébules , citrins , belleries, &c. appar- tiennent à d’autres plantes, quoiqu'ils portent un nom qui paroitroit indiquer qu'ils font des fruits du même genre ; mais il faut fe rappeler que les anciens n'avoient, pour la dénomination des plan- tes, que des principes vagues, appuyés fur la ref- femblance extérieure de quelques parties des vé- gétaux. 20. PHYLLANTHE à feuilles de mimofa. Phyl- lanthus mimofoides. Swartz. Phyllanthus caule fruticofo , ramis virgatis, foliis pinnatis , ramis floriferis. Swartz. Prodr. p. 27. Phyllanthus (rmimofoides), caule fruticofo , ramis virgatis ; foliis pinnatis , floriferis ; foliolis altero La- cere anguftioribus. Vah], Symbol. bot. 2.p. of. 3o2 PHY Cette efpèce a des rapports avec le phy/lanthus emblica , qui en diffère par fes rameaux glabres, par fes feuilles plus étroites , arrondies à leur bafe, égales à chacun de leur côté , un peu pétiolées, & dont les petits rameaux ont des tiges velues & cylindriques; mais la plante dont il s’agit ici ne préfente point les mêmes caractères. Ses tiges font cylindriques, couvertes à leur partie fupérieure d’un duvet ferrugineux , divifées en rameaux comprimés , ftriés , marqués de dents alternes , formées par les flipules ; garnies de feuilles nombreufes , {effiles , alrernes , fort pe- tites , oblongues, rétrécies à leur côté inférieur , droites, obtufes , mucronées , aiguës à leur bafe, très-entières, pales en deffous, glabres à leurs deux faces , munies à leur bafe de deux ftipules fort petites, latérales , ovales , acuminées, qui fe retrouvent à la bafe des rameaux avec une troi- fième à peu près femblable ; celles qui, fous le nom de braëtées, accompagnent chaque fleur à fon infertion, font un peu plus longues. Les fleurs font nombreufes , axillaires , portées fur des pédon- cules capillaires, inégaux , réunis plufieurs en- femble dans chaque aiffelle, & quatre fois plus courts que les feuilles. Cette plante croît dans les Indes, B 21. PHYLLANTHE bacciforme. Phyllanthus bac- ciformis. Linn. Phyllanthus foliis pinnatis, foliolis fenis , flore fe- mineo terminalr. Linn. Syft. véget. p. 847. n°. 4. — Ta. Mantifi. p. 294. — Swartz. Obierv. botan. P- 355: Cette plante a une tige herbacée , liffe , angu- leufe , afcendente , haute d’environ un demi-pied, divifée en rameaux alternes, garnis de feuilles al- ternes , difpofées en ailes, ovales , obtufes , mu- cronées , liffes , un peu épaiffes , fans nervures ap- parentes, à peine pétiolées, une fois plus grandes que celles du phyllanthus niruri. Les rameaux font munis à leur bafe de trois ftipules , dont deux égales , à demi en cœur , acuminées ; une troi- fième intermédiaire , placée fous le pétiole , fu- bulée , décurrente fur la tige qu’elle rend angu- leufe. Outre ces fipules , on en remarque encore deux autres exttêmement petites & aiguës à la bafe de chaque pétiole. Plufieurs fleurs mâles pendent de la bafe des pre- mières feuilles. Elles font très-petites, portées fur des pédoncules très-courts, capillaires, fimples , folitaires. Leur calice eft divifé en fix folioles ova- les , fubulées , égales. Il n’y a point de corolle. Les trois étamines ont leurs filamens très-courts , tellement rapprochés , qu’ils paroiffent n’en for- mer qu’un feul, ainfi que les anthères , qui, par leur réunion , forment une forte de capfule à fix loges , marquées de fix fillons. La pouffière fécon- PET dante s'échappe par chacun de cesfillons, ouverts dans toute leur longueur. Les fleurs femelles ter- minent les rameaux ; elles font folitaires, 2xillai- res, portées fur des pédoncules bien plus longs que ceux des fleurs mâles , & dont les calices font environ dix fois plus grands , comme ceux de luvaæ urf. Ils renferment , d'après Linné , un neétaire ovale , crois fois plus grand que le calice , incifé à fes bords. La capfuie contient fix femences , & s'ouvre avec élafticité en fix valves; elle a la forme d’une baie. Cette plante croît dans les Indes orientales, à Tranguebar. © ( Caraëter ex Linrao.) 22. PHYLLANTHE à feuilles de nummulaire. Phyllanthus nummulariafolia. Phyllanthus foliis ovato-fubrotundis | obfcurè mu- cronatis ; ramis multifidis , floribus folitartis. (N.) Cette plante a des tiges foibles, très-ram-ufes, qui s'élèvent à peine à Ja hauteur de fept à huit ouces ; glabres , divifées en rameaux grêles , foi- Fra. anguleux , herbacés , d’un brun un peu rougeatre , tantôt a!ternes, d’autres fois deux où trois enfemble au même point d’infertion , fous- divifés en d’autres plus courts, f-uiliés , florifères, ‘garnis de feuilles alternes , ovales , arrondies , prefque fefiles , glabres , verdâtres à leur face fu- périeure , blanchâtres & un peu glauques en def- fous , nerveufes , obfcurément mucronées à leur fommet , aflez femblables à celles de la nummu- laïre , mais au moins une fois plus petites; munies, tant à la bafe des fous-divifions , qu’à celle des pétioles , de trois petites braétées; les premières un peu ovales , Rs aiguës ; les autres (celles des feuilles) fétacées & plus longues. Les fleurs font folitaires , axillaires , très-peti- tes, portées fur des pédoncules fimples , très-fins, prefque de moitié de la longueur des feuilles ; d'autres font plus longs que ces mêmes feuilles : peut-être cette difproportion remarquable appar- tient-elle à la différence des fexes ; c’eft ce que ne m'a point permis de vérifier l’état des individus fecs que j'ai examinés , ainfi que la petiteffe de ces fleurs. Le calice eft divifé en cinq folioles un peu arrondies , très-courtes. Cette plante croît également à Madagafcar & à Cayenne. J'en ai vu dans l’herbier du citoyen La- marck , des individus qui lui avoient été commu- niqués de ces deux endroits. © ( F.f.) 23. PHYLLANTHE de Caroline. Phyl/anthus ca- roliniana. Walt. Phyllanthus caule kerbaceo , ereëlo , ramofo ; foliis alternis , petiolatis , ovatis , flabris , incegris ; flo- ribus axillaribus, pendulis. Walt. Flor. Carol. p. 228. — Gmel. Syft. Nat. vol. 1. p. 204. n°. 19. C'eft une plante herbacée, qui s'élève à la hau- PHY teur de fix à huit pouces, fur une tige droite, cy- lindrique , très-gläbre, fortement arquée à fa bafe, divifée en rameaux alternes, fort gréles , lies, garnis à leur partie fupérieure de feuilles minces , alternes , un peu pétiolées , vertes & un peu glau- 15 furtout à leur face inférieure sovales , arron- jies à leurs deux extrémités, aflez femblables à | celles du pky/lanthus mummullariafolia | mais plus | grandes & point orbiculaires; obtufes à leur fom- met, fans pointe remarquable; munies à leur bafe de deux flipules ovales , aiguës, mucronées, fort petites. Les fleurs font un peu rougeitres, pédonculées, pendantes fur leurs pédoncules, placées deux à deux, mâles & femelles , dans l’aiffelle des feuilles (felon Walterius) , & rangées le long des ra- meaux. Cette plante croît dans la Caroline. Bofc m'en a communiqué des exemplaires qu’il yavoit recueil- lis. O (7.[.) 24. PHYLLANTHE de Madère. Pky/anthus ma- derafpatenfis. Linn. Phyllanthus foliolis alternis , cuneiformibus | mu- cronatis, Linn. Syft. Plant. vols 4. p: f213, n°.6, — Roy. Lugd. Bat. 200. — Forskihl. Flor. Arab. : Egypt. Cent. 6. p. 159. Nirouri maderafpatenfis, fenna folio longiore. Petiv. Gazophyll. Cette efpèce ne m’eft point connue. Elle paroît fe rapprocher du pkyllanthus niruri par la forme de fes feuilles en coin & mucronées à leur fommer. Elles fontalternes, un peu alongées & difpofées en manière d’aile. D'après Forskhal , le calice , dans les fleurs femelles , eft divifé en fix dents obtufes : les fleurs mâles ont cinq petales très-petits , trois étamines , un calice à cinq dents. Il eft d'abord in- _ certain fi cette defcriprion convient réellement à : le plante de Royen & de Periver ; & il refte en- fuite à examiner fi on doit régarder cette efpèce comme appartenant réellement aux phy/lanchus , qui n'ont point de corolle , à moins que la partie à laquelle Forskhal a donné ce nom, ne foit ce que Linné a appelé neéaire dans le phyllanthus bacciformis. Cette plante a befoin d’être mieux | Connue , pour que l'on puifle s’affurer fans aucun | doute de la place qu’elle doit occuper dans la férie des végétaux. Elle croît dans les Indes & en Arabie. 25. PHYLLANTHE en buiffon. Phy/{anthus di- metofa. | Phyllanthus foliis fublanceolatis, anguffis ; ramis (fparhs , confertis 5 floribus folitariis. (N.) | An fruticulus capfularis, hexapetalos , caffa poc- PH. 303 tarurn foliis è maderafpatan ? Pluken. Almag. p. 159. tab. 183. fig. 4. C'eft un petit arbufte extrêmement rameux , touffu, peu élevé , garni de rameaux alternes ou épars , très-rapprochés ; en forme de buiffon, re- dreffés , fimples , glabres, cylindriques , un peu comprimés à leur partie fupérieure , garnis de feuilles alternes, petites , prefque fefiles , affez femblables à celles du phyllanthus urinaria , mais plus étroites , ayant beaucoup de rapport avec la figure que j'ai citée de Plukenet ( mais le port de la plante n'eft pas tout-à-fait le même) ; munies à eur bafe de deux petites braètées membraneufes, tranfparentes en forme d'écaiiles, très-courtes, un peu élargies à leur bafe , aiguës à leur fommet , perfiftantes fur leurs rameaux. Les fleurs font folitaires , axillaires , relevées 8 non pendantes , portées fur des pédoncules courts, fimples , filiformes , terminés par de petites fleurs dont le calice fe divife en cinq folioles très-cour. tes, obtufes, conniventes à leur bafe. Les feuilles varient : la plupart font obtufes à leur fommet ; cependant elles affectent quelquefois une forme ovale , un peu alongée, & fontrétrécies & même très-aigues. Cette plante a été rapportée par Commerfon de l'ile Rodrigue. ( W. f: ën herb. Lam. ) ; 26. PHYLLANTHE longues feuilles, Phy/lanchus longifolia. Lam. Phyllanthus foliis lanceolato - linearibus ; floribus minimis , feffilibus ; ramis fuboppofitis. (N:) Lam. Ilufir. Gener. tab. 756. fig. 3. Cette efpèce approche de celle que rous avons nommée phylianthus dumetof[a ; mais ce dernier à fes feuilles plus courtes, les pédonculespius longs, & les rameaux difpofés en buiffon épais. Ses tiges font glabres , eylindriques, divifées en rameaux droits , un peu arqués à leur bafe , pref- qu'oppolés , trois & quatre prefqu'au même point d'infertion , difpofés prefqu’en verticille. Ces ra- meaux font rougeâtres , un peu anguleux , médio- crement comprimés , garnis de feuilles alternes , écarrées , prefque fefiles , longues fouvent d’en- viron un pouce, très-glabres , étroites, alongées linéaires , prefqu’obtufes à leur fommer, rétrécies en pétiole à leur bafe , munies à leur infertion de deux petites flipules ovales, aiguës , oppofées. Les fleurs font axillaires , feffiles, peu nom- breufes , diftantes le long des rameaux, particu- liérement vers leur partie fupérieure. Le calice eft divifé en fix parties ovales , réunies à leur bafe. Le fruit eft une capfule globuleufe, à trois loges, compofées chacune de deux valves. Cette plante croit naturellement à l'Ile-Bourbon, 504 PHY d'où elle a été communiquée au citoyen Lamarck. CV. f. in herb. Lam.) 27. PHYLLANTHE à tige comprimée. Phyllan- thus anceps. Vahl. Phyllanthus floribus axillaribus , pedunculatis ; fo- lis lineari-oblongis ; caule fuffraticofo, compreffo, fimplici. Vahl. Symbol. botan. vol. 2. pag. 95. Cette plante pouffe de fes racines plufisurs tiges droites , hautes de huit à dix pouces; glabres, ar- rondies à leur bafe , comprimées à leur partie fu- périeure ; marquées, aux deux côtés oppolés, d’une ligne décurrente; garnies de feuilles alter- nes, fort petites , à peine pétiolées , oblongues, fouvent lancéolées, rrès-entières, obtufes, mucro- nées, fans nervures fenfibles , glauques en deflous, ün peu rétrécies à leurs deux extrémités. Les fleurs font axillaires, diftantes, placées le long des rameaux , fupportées par des pédoncules très- ouverts, folitaires , capillaires , fimples , uniflores, un peu plus courts que les feuilles. Le fruit con- fifte en une capfule globuleufe, très-glabre, à trois valves , de la grofleur d’une graine de co- riandre. Cette plante croît dans les Indes orientales ; elle a été communiquée par M. Vahl au citoyen Lamarck. ( W. f. in herb. Lam. ) 28. PHYLLANTHE fafciculée. Phytlanthus fafci- culata. Phyllanthus foliis fubellipticis ; Roribus fufcicu- latis, omnibus pedunculacis ÿ ramis numerofifimis, vix patentibus. ( N.) En ne confidérant que fon feuillage , on pren- droit aifément cette plante pour le phy//anthus urinaria ; mais fon port n’eft pas le même, & fes fleurs ne font point folitaires , mais réunies plu- fieurs enfemble dans l’aiflelle des feuilles, & toutes portées fur des pédoncules affez longs. Cette plante s'élève peu: fes tiges paroiffent un peu frutefcentes, glabres, revêrues d'une écorce cendrée, divifées en rameaux nombreux, épars, pubefcens , quelquefois deux ou trois au même point d’infertion; médiocrement écartés des tiges formant de petits buifons ; garnis de feuilles al- ternes, très-rapprochées, petites, prefque fefñles, prefqu'elliptiques, un peu rétrécies à leur ba& , obtufes, arrondies à leur fommer, & fouve mu- nies d’une petite pointe particulière ; glabres , erdâtres en deflus, un peu plus clahes en deffous, difpolées en forme d’aile , garnies à leur bafe de deux petites ftipules très-aigués , à peine fenfibles. Les fleurs font nombreufes , redreflées , placées plufieurs enfemble dans l'aiffeile de chaque feuille ; portées fur des pédoncules très-fins , glabres, fimples , inégaux , on peu flexueux, dont la lon- À HY gueur eft prefqu'égale à la moitié des feuilles 5 terminés par une petite fleur dont le calice eft à cinq divifions profondes, un peu larges, obtufes. Je ne connois point fes fruits, & je n'ai pu obfer- ver convenablement les autres parties de la fruc- tification Cette plante croît naturellement dans les Indes, d’où elle a été rapportée par Sonnerat, & com- muniquée au citoyen Lamarck. ( W. f. in herb. Lam. ) 29. PHYLLANTHE glomérée. Phyllanthus fub- glomerata. Phyllanthus foliis ovato-lanceolatis , floribus aliis Jefilibus , aliis pedunculatis | axillaribus ; caule fub= flexuofo. (N.) Phyllanthus (acuminatus), foliis pinnatis, flori- feris ; foliolis ovatis, acuminatis ; floribus axillari- bus, aggregatis ; ramis Jupernè petiolifque compref- fis.? Vahl. Symbol. bot. 2. p. 95. Cette efpèce a beaucoup de rapport avec le phyllanthus fafciculata ; néanmoins elle en eft affez diflinéte par fon port, étant bien moins rarneufe ; par fes feuilles ovales & non elliptiques ; par fes fleurs fafciculées, & dont une partie eft feflile , glomérulée. Ses racines font petites , fibreufes : fes tiges s'élèvent à environ fix à huit pouces ; elles font ftriées , un peu flexueufes ; divifées en rameaux ouverts, peu nombreux, alternes, velus, garnis de feuilles prefque fefiles, écartées , alternes , petites, un peu finnées à leurs bords ; glabres , ovales ou lancéolées , particuliérement les fupé- rieures ; rétrécies à leurs deux extrémités , prel- qu’obtufes à leur fommet , portées fur des pé- tioles longs d’une à deux lignes; munies à leur bafe de ftipules qui fe confondent avec les braëtées , & qui leur reffemblent aflez. Les fleurs naiffent en fafcicules dans l’aiffelle des feuilles , le long des rameaux; les unes font fef- files en petits paquets très-ferrés, globuleux , que je foupçonne être des fleurs femelles , ce dent je n'ai pu m'aflurer, celles des rameaux que j'ai exa- \ minées n'étant pas fuffifamment avancées ; les. autres font portées fur des pédicules fins, affez alongés , forrant du milieu des fleurs fefiles. Les calices font peu ouverts, prefque globuleux , di- | vilés ën cinq fegmens profonds, obtus, connivens | à leur bafe. Cette plante croit naturellement à la Martini- que , d'où elle a été communiquée au citoyen La- mark. ( W. f. in herb. Lam.) * Efpèces peu connues ou incertaines, * Phyllanthus ( ovalifolius ), caule arboreo ; foliolis ovalibus , obtufis , integerrimis. Forskahl. | Elor. Ægypt.-Arab. pag. 159: ; 1 AY Il eft difficile de faifir le caraétère diftinétif de cette efpèce. Ceux que préfente ici Forskakl ne nousapprennent rien qui ne puifle convenir à quel- ques-unes des efpèces décrites parini les arboref- centes. C’eft un arbre à feuilles ovales, obtufes, très-entières : elles font munies à leur bafe de deux ftipules en forme d’écailles , lancéolées, divergen- tes, rapprochées de la tige. Elle croit dans lAra- bie. * Phyllanthus (hamrur }, ffpulis duo lanceolatis; foliis alternis , fimpliciter pinnatis; foliolis obovato- oblongis, alternis. Forskahl. Ægypt.-Arab.p. 159. C’eft un arbriffeau dont les feuilles font alrer- nes, fimplement ailées ou rangées en forme d’ai- les le long des jeunes rameaux , au nombre de quatorze à vingt-trois , prefqu'ovales , oblon- gues , alternes ; longues d'environ un demi-pouce. On le rencontre dans l'Arabie. Cerre plante a bien des rapports avec notre phy//anthus dumetofa, par le caractère de fes feuilles. * Phyllanthus (virgatus), foliis fimplicibus, alter- nis , lincaribus , mucroratis ; pedunculis axillaribus , Jolitariis , unifloris ; caule fruticofo. Forft. Flor. auftr. p. 65. | * Phyllanthus ( arbufcu'a ), foliolis lanceolatis , : acuminatis ; fubcrenatis , cortaceis ; floribus pedun- | culatis. Swartz. Nov. Gen. & Spec. pag. 68. Nota. Le phyllanthus fpeciofus, Jacq. Collet. 2. pag- 360, eftle xy/orhyllu lauifolia de Linné, & le | phyllanthus (falcatus', foliis fparfs , lineari-lanceo- | lauis , fubfalcatis, crenatis; floribus fubfefilibus. Gmel. : Syft. Nat. vol. 1. p 204. & Pluken. Phytogr. 247. : fig. 4 , eft le xy/ophylla longifolia. Linn. (PoiRET.) PHYLLIDE. Phyllis.. Genre de plantes à fleurs | complètes , de la famille des rubiacées , qui com- prend des arbrifleaux exotiques à l'Europe, dont | les feuilles verticillées font ordinairement au nom- ! bre de trois à chaque verticille, & les fleurs dif- pofées en corymbes terminaux ou axillaires. Le caraétère effentiel de ce genre confifte dans: Un calice à deux divifions ; une corolle à cinq di- vifions très-profondes ; cinq étumines ; deux fligmates velus ; deux femences oblongues , conniventes. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : | 1°. Un calice fupérieur, très-petit, compofé de dzux folioles. 2°. Une coro/le divifée profondément en cinq parties , lancéolées , obtufes, réfléchies en dehors, à peine réunies à leur bafe. 3°. Cinq étamines, dont les filamens font foi- Botanique. Tome V. + mw _# PHY 509 { bles, capillaires, plus courts que la corolle, ter mines par des anthères fimples & oblongues. 4°. Un ovaire inférieur, dont l2 flyle irès-court- eft terminé par deux ftigmates fubules, pubefcens, réfléchis en dehors , & aflez femblables à ceux des graminées. Le fruit eft oblong , turbiné, obtus , anguleux, compofé de deux femences parallèles, convexes & anguleufes d’un côté, planes de l’autre, plus larges à leur partie fupérieure. ES PIÈCES 1. PHYLLIDE nobla. Phyllis nobla. Linn. Phyllis foliis Lanceolitis , terno-verticillatis ; ffi- pulis dentatis. Phyllis fipalis dentatis. Linn. Hort. Cliff. S7. — Prodr. Leyd. 92. — Hort. Upf. 57. — Miller. Di. n°. 1. — Kniph. Centur. 4. n°. 66. — Roy. Lugd. Bat. 92. — Wild. Spec. Plant. ol. 2. pag. 1554 V'aleriana canarienfis , fratefcens , fmpla nobla dits. Ditlen. Eltham. 405. tab. 299. fig. 386. Buplevroides qua arbor urmbellifera. W alth. Hort. Hire Buplevroides , que fims la nobla cararie :fum. Pluk. Boerh. Ind. Alt. 1. pag. 72. Vulgairement la belle feuille, oreille de lièvre ow fimpla nobla des Canaries. C'eft un arbriffzau dont les tiges fon: noueu- fes, verdâtres, fouples, hautes de deux ou trois pieds, divifées vers leur fommet en branches la- térales , garnies de feuilles lancéolées, lonzues d'environ quatre pouces, étroites, entières à leurs bords, rétrécies en pointe à leurs deux ex- trémités, prefque feffiles , d'un beau vert luïfant en deffus , plus pâles en deflous, très-glabres, traverfées dans leur milieu par unz forte côte qui fe ramifie en nervures latérales, prefque parai- lèles : ces feuilles font réunies ordinairement trois par trois à chaque verticille; elles fonc munies à leur bafe de ftipules dentées , très-caduques. Les fleurs font petites, de couleur herbacée , F mais d’un brun foncé après la floraifon , difpofées en corymbes oppofés dans j'aidelle des Aile fupérieures, & formant par leur enfemble une panicule lâche. Les pédoncules font rameux, & ont leurs divifions oppofées, munies la plupart de deux petites folioles étroites, oppofées. Les divi- fions dela corolle font fi profondes, fi légérement réunies à leur bafe , qu'on pourrait la croire com- pofée de cinq pétaless mais comme ces pétales tombent fans fe féparer, la corolle eR évidemment monopétale, Ses découpures, fortement réflichies Q q 506 PHTY “en dehors, couvrent l'ovaire entiérement, lequel fe convertit en un fruit court, turbiné, obtus, anguleux , & fe divife, comme la plupart des om- belles , en deux femenees planes en dedans , con- vexes & anguleufes en dehors. Cette plante croît naturellement dans les îles Canaries. On la cultive dans plufieurs jardins d Europe. Elle conferve pendant toute l’année fes feuilles , donc le luftre & la verdure produifent pendant l'hiver un effet aflez agréable. Ses fleurs paroiffent au printermns. Elle exige une expofition favorable qui la mette à l'abri des froids & des gelées. h (7.f.) (POIRET.) PHYTOLACCA. Phytolacca. Genre de plantes à fleurs incomplètes, de la famille des arroches, qui a quelques rapports avec les rivinia, & qui comprend des fous-arbriffeaux ou des herbes exo- tiques à l’Europe, dont les fleurs font difpofées en épis oppofés aux feuilles, rarement axillaires ; les feuilles entières , fouvent calleufes à leur fommet. Le caractère effentiel de ce genre ef d’avoir : Un calice coloré, perfiflant, à cinq divifions ; point de corolle ; une baïe fupérieure , orbiculaire, à plufieurs fillons ; à plufieurs loges , contenant chacune une femence. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice inférieur, coloré, perfiftant , à cinq divifions concaves, prefque rondes , ouver- tes , réfléchies en dedans à leur foimmer. 2°. Point de corolle. 3°. Huit, dix & même vingt étamines , dontles filamens font fubulés, de la longu:ur du calice, terminés par des anthères arrondies & latérales. 4°. Un ovaire orbiculaire, déprimé , divifé en plufieurs côtes à fon contour, furmonté de huit ou dix ftyles très-courts, ouverts, réfléchis, ter- minés par des ftigmares fimples & perfftans. Le fruit eft une baie orbiculaire, comprimée tant en deffus qu'en deflous, marquée longitudi- nalement de huit à dix fillons profonds , divifée en autant de loges couronnées par les piftils , con- tenant chacune une femence glabre, folitaire, reniforme. Obférvations. Ce genre donne lieu à deux obfer- vations importantes ; a première confite dans les rapports fi nombreux des efpèces entr'elles, que, deux ou trois exceptées, les autres pourroient être prefque regardées comme des variétés, ne difé- PHY rant entr'elles que par le nombre des parties de la fruétification , furtout par celui des étamines & des piftils :le port y entre aufi pour quelque chofe , ainfi que la durée de leur exiftence. La fe- conde obfervation porte fur la conftitution même du genre, qui eft fi naturel , qu’il feroit impofüble au fubtil génie des fabricateurs de genres d’en retrancher une feule efpèce , ou d’en trouver qui militât avec un autre genre. Même forme dans les feuilles entières , alternes , glabres, ovales ou alongées, prefque fefiles , terminées par une pe- tite pointe calleufe; même difpofition dans les fleurs réunies en un épi long, cylindrique , fur lequel-ces mêmes fleurs font , ou feffiles , ou pé- donculées, munies chacune de petites braëtées à leur bafe. ESPÈCES. 1. PHYTOLACCA à dix étamines. Phyrolacca de- candra. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 631.— Hort. Cliff. 177. — Hort. Upf. 117.— Gron, Virgin. 161. — Roy. Lugd. Bat. 222. — Mater. medic. 118. — Duroi. Harbk. 2. pag. 7. — Miller. Illuftr. Ic. — Blackw. tab. $15. — Bergeret. Phytogr. 2. pag. 165. — Desfont. Flor. atl. vol. 1. pag. 369. — Wiliden. Spec. Plant. vol. 2. pag. 822. n°. 4. — Lam. Illuftr. Gener. tab. 393. fig. 1. Phytolacca vulgaris. Dillen. Eitham. pag. 318: tab. 239. fig. 309. — Miller. Diét. n°. 1. 353. tab. 225. fig. 3. Male. Helv. n°. Vulgairement raifin d Amérique ou laque. 1007: Cette plante a de très-fortes racines épaiffes, charnues, divifées en plufieurs grofles fibres de même nature , & qui s’enfoncent profondément en terre. Il s’en élève plufieurs tiges herbacées, très-glabres , itriées, hautes de fix à fept pieds, fouvent de couleur purpurine; divifées en ra- meaux dichotoines à leur partie fupérieure , gar- pis de feuilles fimples, grandes, molles, alternes, ovales, aiguës , trés-entières, un peu ondulées à leurs bords , terminées par une pointe calleufe, longues de quatre à cinq pouces , fur environ un pouce & demi de largeur : leur pétiole n'a guère que deux ou trois lignes de iong. Les fleurs font difpofées en épis folitaires, fim- ples, longs d'environ fix pouces , oppofées aux feuilles , portées fur un pédoncule commun , for- tement ftrié. Chacune d'elles a uñ calice coloré, d'un blanc jaunatre ou de couleur pourpre, à cinq : divifions ovales, ootufes, recourbées en dedans Phytolacca floribus decandris, decagynis. Lion. Solanum racemofum , americanum. Pluk. Almag. Phytolacca floribus petiolatis , decemfdis. Hall. | PET à leur fommet. Les étamines , au nombre de dix, font, ou de même longueur , ou même un peu p'us longues que le calice. L'ovaire eft fupérieur , muni de dix ftyles très-courts. Le fruit confifts en une baie d’un noir bleuâtre , compolée de dix à douze loges relevées en boffle, & difpofées circulaire- ment, contenant des femences à demi-orbiculai- res, & attachées à un réceptacle central. Les pédoncules particuliers font longs d'environ trois lignes, fimples , épars , ouverts, munis à leur bafe de petites braétées fubulées. Cette plante eft originaire de l'Amérique fep- tentrionale , particuliérement de la Virginie. Elle croit aujourd'hui naturellement en Efpagne, en Portugal, en Barbarie & même en France. Il eft à préfumer qu’elle s’eft naturalifée dans ces der- nières contrées , depuis l’époque de fa découverte & de fa culture en Europe. % ( F. v.) Les habitans de l'Amérique, d’après Parkinfon, fonc ufage du fuc de la racine comme d’un pur- gatif ordinaire. Deux cueillerées de ce fuc pro- duifent beaucoup d’effet. Les habitans du nord de l'Amérique font bouillir les jeunes rejetons de cette plante, & les mangent en guife d'épinards. Le jus des baïes produit une belle couleur pour- pe: qui feroit très-précieufe dans la teinture fi ’on pouvoit trouver le moyen de la fixer; mais elle paffe très-vite. En Portugal , les vignerons ont fait ufage , pendant plufieurs années, de ces mêmes baies en les mêlant avec le vinrouge, pour lui donner une couleur plus foncée ; mais elies le rendent d’un goût défagréable; c’eft ce qui a dé- terminé le roi de Portugal, fur les plaintes qui lui enont été faites, à ordonner de couper &z détruire les tiges de phytolacca avant la maturité des baies, afin de rétablir la réputation des vins de ce pays. 2. PHYroLAccA à huit étamines. PAyrolacca oétandra. Linn. Phytolacca floribus oétandris , oëlogynis. Linn. Spec. Planr. vol. 1. p. 631. — Wilid. Spec. Plant. vol. 2. p. 822. n°. 1. Phytolacca mexicana , baccis feffilibus. Dill. Elth. p. 218. tab. 239 & 308. — Mill. Diét. n°. 2. lamma goba. Kœmpf. Amœn. Exot. pag. 828. tab. 829. Cette efpèce diffère de la précédente en ce qu’elle eft moins haute, que fes fleurs font prefque feffiles fur le pédoncule commun qui les réunit , & que les pétioles font plus longs. Ses tiges font droites , cannelées , glab'es, hautes de deux ou trois pieds, divifées vers leur fommer en quelques rameaux courts , garnis de feuilles ovalss-larcéolées , d’un vert clair, lon- gues d’enviro large ; traverfées dans leur milieu par une côte fix pouces, fur deux au moins de ; PHY 307 forte & faillante, jaunatre , & qui fe rat fie en nervures fimples & tranfverfes. Les pétioles ont au moins un pouce de long. Les fleurs forment un épi droit, long de fix pouces , oppofé aux feuilles : ces fleurs ont de couleur jaunâtre ou blanches, ou tirant un peu fur le pourpre ; elles font fefiles ou prefque feffiles , très - rapprochées. Le caiïce eft place , prefque point concave : on y compte huit étamines à peine de la longueur du calice , & huit ftigmates très- courts , perfiftans. Les baies font d'un noir rou- geitre , aplaties, divifées en dix rainures ou dix côtes profondes, qui forment autant de loges, con- tenant chacune une femence. Les braétées font étroites , lancéolées , prefqu’auffi longues que les fleurs. Cette plante croit naturellement au Mexique. Elle eft cultivée dans plufieurs jardins de l'Europe, | où elle fleurit daas le courant de l'été: fes feinen- ces müriffent vers la fin de l'automne. % ( F.v.) 3. PHYroLAcCA à fept étamines. Phytolacca heptandra. Retz. Phytolacca floribus heptandris , hexagynis ; foliis lanceolatis. Retz. Obferv. 6. p. 29. Phytolacca (ftriêta ) , floribus oëfandris , hepta- gynis ; foliis lanceolatis | mucronatis. Hoffm. Com. Gœtt. 12. p. 27. tab. 3. — Willd. Spec. Plant. VOl#2: p.022. 102. Cette efpèce eft remarquable par fes feuilles plus étroites & plus fermes que dans les efpèces précé- dentes , par fes fleurs qui ne contiennent que fept ou huit étamines & autant de piftils, & par fes baies plus comprimées. Ses tiges font glabres , jaunâtres , cannelées , munies de feuilles alternes , lancéolées , rétrécies à leurs deux extrémités, longues de trois à quatre pouces , larges de douze à quinze lignes , entiè- res , aiguës , mucronées , d'un vert jaunâtre, fer- mes , plus pâles en deffous , portées fur des pé- tioles longs au moins d’un pouce. Les flaurs forment des épis courts , ferrés , op- pofés aux feuilles. Elles font prefque fefiles , mu- nies chacune à leur bafe de braétées prefque li- néaires , auffi longues que les calices : ces derniers font teints de pourpre, à cinq divifions obtufes , courbées en dedans à leur fommet. Les étamines varient de fept à huit , ainfi que les piftils. Les fruits font très - comprimés , compofés de fept à huit côres, dont l'intervalle efl marqué par un fillon large & profond, d'un noir bleuâtre. Il règne fouvent à la circonférence de ces fruits une mem- ! brane courte, fort tranchante. Cette plante croît dans l Amérique. Elle eft cul- ‘ tivée au Jardin des Plantes de Paris. % ( V.w.) Qqi 308 PHY 4. PayroraceA à douze étamines. PAyrolucca dogeca1dra. Lhérit. Phytolacca floribus penta-decandris , renta-oétogy- nis. Lhérir. Stirp. 1. p.143. tab. 69. — Ait. Hot. Kew. vol. 2. p. 123. Phytolacca ( abiffinica), floribus decandris , per- ragynis. Hoff. Comment. Goœtt. 12. p. 28. tab. 2. — Wild. Spec. Plant. vol. 2. p. 822. n°. 3. Cette efpèce , dont le port eft affez femblable à celui des efpèces précédentes, à des tiges fru- refcentes , des feuilles alternes , très - entières , ovales, lancéolées ; des fleurs difpofées en épis alongés. Son principal caractère confifte dans les Éétamines , qui varient de cinq à douze ; & dans le nombre des piftils , qui vont de cinq à huit. Les fruits fonc bacciformes, noirâtres, à huit ou dix côtes , fucculens. Cette plante croît naturellement dans l'Abiffi- nie, ÿ PnyroLaccAicofandre.Phyro/acca icofandra. Linn. Phytolacca floribus icofundris ; decagynis. Lion. Spec. Plant. vol. 1.p.631. Phytolacca fpicis florum longiffémis , radice annuä. Mill. Dict. n°. 3. Îe. 138. tab. 107. — Gærtn. de Fruël. & Sem. Cent. ç. tab. 77. fig. 8. Cette plante fe diftingue de fes congénères par le gränd nombre de fes étamines , qui va au moins de quinze à vinet; par fes épis longs , récrécis à Jeur fommet & inclinés. Ses tiges font molles , herbacées , très-glabres, cylindriques , peu ftriées , hautes de deux ou trois pieds , d’abord de couleur Jaunatre , qui devient rouge âtre comme dans les autres efpèces à mefure que les fruits müriflent. Les feuilles font lancéo- l£es , minces, entières , alternes, rétrécies à leurs deux extrémités, d’un vert foncé, portées fur des pétioles de huit à dix lignes de long. Les fleurs font difpofées en un épi long de huit à dix pouces , nu à fa partie inférieure, plus épais jufque vers fon milieu, rétréci & effilé vers fon fomunet. Les pédoncules particuliers font courts, épars, ramifiés en deux ou trois aux fleurs infé- rieures, fimples pour les fleurs fupérisures, munis à leur bafe de bractées étroites, fubulées, plus jonguc sque les pédoncules. Les calices font grands, d’un blanc jauratre, recourbés en dedans. Le nom- bre des éramines paraît varier de douze à vingt. Les baies font molles, d’un noir pourpre, com- primées , orbiculaires, divifées en dix fillons pro- fonds , & en autant de loges aui contiennent cha- cune une femence q’un noir luifant. Ces baies font fort fucculentes, & donnent une trè:-belle couleur pourpre , mais qui n'eft point durable. P BC Cette plante croît naturellement dans les Indes orientales. On la cultive au Jardin des Plantes dé Paris. % (W.v.) 6. PHyToLACcA dioïque. Phytolacca dioica, Linn, LA Phytolacca foliis ovatis, longè petiolatis ; fioribus dioicis , caule arborefcente. (N.) Phytola:ca foribus dioicis. Linn. Spec. Plant. vol. 1. p.632.— Mill. Dict. n°. 4. — Lhéritier, Sticp. 1. p.145. tab. 70. Outre des fleurs dioiques, cette efpèce a en- core une tige ligneufe , arborefcente , qui s'élève à plus de vingt pieds, & dont le tronc eft de la groffeur de la jambe. Il fe divife en branches & en rameaux alternes , garnis de feuilles ovales & point alongées , très -glabres , longues d’environ cinq pouces fur trois de largeur , marquées dans leur milieu d’une forte côte , de couleur purpurine dans leur vieilleffe , fupportées par de longs pétioles. | - Les fleurs naiflent en grspes ou en épis dans l'aif- felle des feuilles fupérieures ; elles ont de quinze à vingt étamines & plus, terminées par des anthères globuleufes. Cerre plante, originaire de l'Amérique méri- dionale , fe cultive en Europe dans plufieurs Jar- dins. Elle craint beaucoup le froid & fleurit diffi- cilement. ( POIRET. ) PICRIDE. Picris. Genre de plantes à fleurs compolées , de la famiile des chicoracées , qui a des rapports avec les /eonrodon Juif. & les picri- diur Desf., qui comprend des herbes, la plupart ind gènes de l'Europe, dont les feuilles font ru- dés au toucher , &: les fleurs Jaunes. Le caractère effentiel de ce genre eft d’avoir : Un calice extérieur, lâche ; une aïgrette fimp le ou slumeuf*, fifi ou pédiculée ; des femences ftriées cranfverfaiement, récepracle nu. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Les fleurs font toutes femi-flofculeufes , herma- phrodites, réunies dans un calice commun. Chaque fleur offre : 1°. Un double calice commun, l’un intérieur, l’autre extérieur. Le calice extérieur eft compofé de cinq folioles & plus, fouventtrès-larges, pianes, lâches, écar- tées ou conniventes. Le calice intérieur eft ovale , imbriqué , compofé de folioles étroites , prefqu'égales. 2°. Une corolle compofée d’un grand nombre de demi-fleurons tous hermaphrodites : chaque PIC lemi-Beuron eft tubulé, muni d’une languette inéaire , tronquée , dont le fommet eit divifé en cinq dents. 3°. Cinq éamines fyngénèfes , dont les flamens capillaires & très-courts font terminés par des chères réunies en cylindre. 4°. Un ovaire prefqu'ovale , furmonté d’un ftyle le la longueur des étamines, terminé par deux tigmates réfléchis. Les femences font nues, folitaires, ventrues, triées tranfverfalement , obtufes , couronnées june aigrette feflile ou pédiculée, fimple ou plu- neufe , placées fur un réceptacle nu. Obfervations. Les efpèces qui compofent ce enre font toutes remarquables par la rudeffe de eurs tiges & de leurs feuilles hériflées de poils iquans, prefqu’épineux : ces feuilles font entiè- es, médiocrement finuées on dentées, fefliles lans la plupart , à demi-amplexicaules ou rétrécies leur bafe en un pétiolecourt. Les fleurs font toutes nunies d’un double calice; l'extérieur varie par a forme de fes folioles, qui font larges & ovales lans le picris echioides ; les femences ont des ai- rettes également foumifes à des variations, fef- les , fimples, plumeufes ou pédiculées. Ces confidérations ont déterminé plufieurs bo- aniftes à retrancher de ce genre les efpèces à igretres pédiculées, & à en conftituer un nou- eau fous le nom d’hAc/mintia ; mais comme dans es deux genres les femences font également mu- ies de ftries tranfverfes , que le calice eft double, jue le port eft le même, & que d’ailleurs les ef- èces font peu nombreufes, J'ai cru pouvoir fans nconvénient les renfermer dans un même genre, infi que l’avoit fait Linné, & dont le carattère fentiel fe trouve particuliérement appuyé fur les tries tranfverfales des femences. Si l’on vouloir rofiter de la différence des autres parties de la tuétification pour établir de nouveaux genres, l faudroit prefque convertir en genres chaque -fpèce de celui-ci, puifque , d'apres Juflieu, les ielmintia doivent avoir , outre les aigrettes pédi- culées , le calice extérieur, compofé de cinq fo- ioles larges, ovales, &c. ce qui ne convient qu'au feul picris echioïdes. Les autres efpèces à a grette pédiculée ont ce même calice compofé de folioles étroites , en nombre indéterminé. - Nous avons cru, d’après la confidération des femences & celle du port, devoir réunir à ce eenre l’hieracium fprengerianum L. & le creris afpera L., dont les femences font firiées tran{ver- falement, & les tiges rudes, ainfi que les feuilles. ESPÈCES. 2 * Aigrette feffile. 1. PICRIDE épervière, Picris hieracivides. Linn. REG Picris periinthiis lixis, foltis tategris , peduex- lis fquamatis in calicem. L nn. Spec. Plant. val. 2. pag. 1115. — Hort. Clffort. 387. — Flor. Suec. 641. G8G.— Roy Lugd. Bat. 128. — Dalib. Paris. 240, — Gmel. Sibir. 2. pag. 39. — Gouan. Monf- pel. 406. — Poll. Pal. n°. 725. — Scop. Carn. édit. 2. n°.9$3.— Necker. Gallob. 322. —Scholl. Barb. n°. 622, — Macrufch. Sil. n°. 556. Picris afpera, foliis oblongis, dentatis, fuperioribus amplexicaulibus. Hall. Hekw. n°. 24. 203 Cichorium pratenfe luteum , hirfutis afperum. Bauh. Pinn. 126. Hieracium afperum, majore flore, in agrorum li- mitibus. J. Bauh. Hift. 2. pag. 1029. — Tournef. Inft. R. herb. 469. Crepis hieracioides. Lamarck. Flor. fr. vol. 2. pag. 111. n°, 91. V.— Idem. Illuftr. Gener. tab. 648. A. Crepis humifufa, ramis diffufis , proftratis. Cette plante a une tige haute d’environ un pied & demi ou deux pieds, branchue, dure, droite, à cotes, chargée de poils rudes & fort courts, di- vifée en rameaux divariqués, plus ou moins éta- lés ; garnis de feuilles fimples, dont les radicales & les fupérieures font alongées , lancéolées , les unes obtufes , d’autres aiguës à leur fommet finuées à leurs bords, rétrécies en pétiole court leur bafe , longues de fix à huit pouces, larses peine d’un pouce; les fupérieures fonc fefiles , étroites , à peine dentées, fort poin âpres & très-rudes ; d’un vert päle gées, fur leur principale neivure, blanchatres , droits & couchés. Les rameaux font fouvent dichotoires, nés par des fleurs folitaires, dont le calic: pu befcent, l'extérieur compofé de quelques folioles courtes , étroites, aiguës, un peu ouvertes; l'in- térieur eft cylindrique, à folioles prefqu'égales , linéaires , ferrées. La corolle eft jaune , d’une grandeur médiocre, à demi-fleurons obius & dentés à leur fommet. Les femences font brunes, alongées, un peu arquées, ftriées tranfverfalemert, Aie par une aigrette prefque fimple , fef- ile. Quelquefois cette plante elt petite, furtout quand elle croit dans des terrains très-fecs : fes tiges font grêles, peu rameufes , toutes couchées; fes feuilles plus petites, moins rudes, à peine finuées comme dans la variété A. Cette plante croît dans les champs, fur le revers des collines; elle fleurit dans l’automne. x (W..) 2. PICRIDE du Japon. Picris japonica. Thunb. Picris rerianthiis hisvidis, foliis dentatis ; pe- dunculis fubarhyllis, hifpidis. Thurb. Flor. japon. PIC pag. 299. — Gmel. Syft. Nat. vol. 2. pag. 1170. n°. 4. 3510 Ses tiges font droites, cylindriques, flriées , hériff:es de poils, hautes de deux pieds, divifées en rameaux paniculés. Les feuilles font alternes, lancéolées , aiguës , dentées à leurs bords, pi- leufes à leurs deux faces; les fupérieures , fefiles & longues d’un pouce ; les inférieures , rétrécies en pétiole à leur bafe, longues de trois à quatre pouces. Les rameaux ou pédoncules communs font longs , alternes, hifpides, dépourvus de feuilles ; ils fe divifent en pédoncules particuliers, prefqu'unilatéraux & penchés. Les fleurs forment, par leur enfemble, une forte de panicule prefque faftigiée : leur calice eft caliculé, droit, hériflé de poils, contenant des deimi-fleurons de couleur jaune. Les femences font oblongues , rugueufes , terminées par des aigretres plumeufes. Cette plante croit au Japon, dans les montagnes de Fakonie , où elle a été obfervée par Thunberg. Elle fleuris vers le milieu du printems. 3. PICRIDE fprengère. Picris fprengeriana. Picris foliis profundè dentatis , oblongis , amplexi- caulibus , hifpidis ; caule ramofffimo. Hieracium (fprengerianum) , caule ramofo, folio- fo ; foliis amplexicaulibus , oblongis, repandis , hif- pidis. Linn. Syft. Plant. vol. 3. pag. 647. n°. 28. — Roy. Lugd. Bat. 123. Hieracium pulchrum , ramofum , fprengerianum. J. Bauh. Hift. 2. pag. 1026. —Morif. Oxon. Hifi. 3. pag. 65.$. 7. tab. 5. fig. 15. Cette plante , rangée parmi les Ajeracium , a non-feulement le port des picrides par fon afpé- rité & la forme de fes feuilles, mais elle en a en- core le caractère par fon calice caliculé & fes fe- mences à ftries tranfverfes , très-fines , à peine fenfibles. Ses tiges font droites, roides, hautes au moins de deux pieds; cylindriques, ftriées , chargées de poils rudes, droits, crochus ou étoilés à leur fom- met ; divifées en rameaux nombreux , alternes, garnis de feuilles entières , amplexicaules , ovales, la plupart rétrécies en une longue pointe obtufe ; rudes, velues , échancrées profondément à leurs bords en dents droites, obtufes, ciliées, prefque égales ; les feuilles fupérieures des rameaux plus étroites , lancéolées , aiguës. Chaque branche fe termine par une ou plufieurs fleurs pédonculées. Le calice eft pubefcent, un peu blanchätre ou cendré , couvert de poils épars ; l'extérieur eft com- poté de folioles courtes, inégales, étroites, ob- tufes. Les folioles du calice intérieur font linéai- res, obrufes, prefque toutes égales, droites ; rap- PIC prochées. La corolle eft d’un jaune foncé, d’une grandeur médiocre , à demi-fleurons. Les femences font brunes , ovales, obtufes , marquées de ftries tran{verfales, à peine fenfibles à la loupe; furmon- tées d'une aigrette fimple , ouverte, feflile ; fixées fur un réceptacle nu. - | Cette plante croit naturellement en Efpagne. On la cultive au Jardin des Plantes de Paris. (V.w.) Nota. Il faut rapporter à ce genre & à cette di- vifion le crepis afpera Linn. , déjà décrite, dans ce Diétionnaire , fous le nom de-CREPIDE âpre, n°.9. Ses femences font un peu arquées , ftriées tranfver- falement,couronnéés par une aigrette fefile & plu- meufe. ** Aigrette pédiculée. 4. PICRIDE vipérine. Picris echioides. Linn. Picris perianthüis exterioribus, pentaphyllis , inte- riore ariflato majoribus. De Necker. Gallob. p.323. — Linn. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1114. Picris calicibus fimplicibus, perianthio maximo ob- vallais. Linn. Hort. Cliff. 387. — Hort. Upfal. 241. — Roy. Lugd. Bat. 128. — Dalib. Paris. 240. — Gouan. Monipel. 406. — Lam. Flor. fr. vol. 2. pag. 108. n°. 90. II. Hieracium echioides | capitulis cardui benedi&. C.Bauh. Pinn. 128.—Tournef. {nft. R. Herb. 470. Buglofflum echioides luteum , hieracio cognatum. Lobel. Ic. 577. A. Hieracium capitulis cardui benedi&i. Herm* Parad. 185. tab. 185. . Helmintia. Juff. Gener. Plant. — Lamarck. Il- luftr. Gener. tab. 648. Cette plante a, dans toutes fes parties, une roideur & une afpérité remarquables , plus fortes que dans les autres efpèces. Elle fe diftingue en- core par les folioles larges , ovales, très-piquantes de fon calice extérieur. Elle a des tiges rudes, cylindriques , cannelées, très-branchues, chargées de poils très-durs & piquans , hautes d’un pied & demi à deux pieds; garnies de feuilles entières , lancéolées ; les in- férieures un peu finuées ou dentées ; les fupé- rieures feffiles , à demi-amplexicaules ; munies ,: particuliérement à leurs bords, de poils roïdes, épineux. Les rameaux font prefque dichoromes à leur fommet, & terminés chacun par une fleur folitaire. Le calice extérieur eft compofé de cinq grandes folioles dures , ovales, élargies , terminées par une pointe piquante , & couvertes de poils pref- PIC qu'épineux. Les folioles du calice intérieur font >eaucoup plus étroites , lancéolées, très-aiguës , refqu'égales , de la longueur des femences en y comprenant leur aigrette. La corolle eft jaune ; es femences ovales, d’un roux clair , ftriées tranf- erfalement, furmontées d’une aigrette pédiculée, Plumeufe; placées fur un réceptacle plane & nu. Cette plante croit dans les lieux incultes & Rériles. © ( 7. w. ) Sa racine eft douce , mucila- zineufe. 5. PICRIDE épineufe. Picris aculeata. Desf. Picris hifpida , afpera ; caule fupernt nudo ; foliis pbovato-oblongis, inaqualiter dentetis; floribus corym- sofis ; pedunculis fupernè incraffatis | pappo plumofo , fipitato. Desf. Flor. atl. vol. 2. pag. 221. Picris calicibus laxis , pedunculis fubaphyllis , fo- liis elliptico-lanceclatis, cauleque frigofo aculearis. Vahl. Symb. 2. pag. 89. excl. Tournef. Syn. Hieracium montanum , longifolium , finuatum , af- eritudine borraginis. Rai. Hiit. 3. pag. 139. Hieracium montanum , borraginis facie , afperum, dentatum. Hort. Cath. 93. Hieracium tortuofum , ficulum , echioides ; integro, lo finofo , capitulis tuberofis. Bocc. Ap- pend. 8. Helminthotkeca hifpida, pedunculis forum tumen- ibus. Vaill. Aét. Acad. 1721.p.206.— Ja, Herb. Helmintia. Juff. Gen. Plant. Ses tiges font épaifles, roides, fermes, droites, triées, rudes, couvertes de poils roides & piquans, garnies à leur bafe de feuilles radicales & infé- rieures , ovales, oblongues , obtufes, inégalement dentées, rétrécies à leur bafe en un pétiole court; munies de poils courts, longues de fix à huit pouces , larges d'environ un pouce : les feuilles caulinaires & fupérieures font rares, petites, lan- céolées , feffiles. Les fleurs font difpofées en un corymbe lache. ‘Le calice eft cylindrique, caliculé , comrofé de folioles linéaires , lancéolées, pileufes fur le dos; les extérieures font lâches, écartées. La corolle eft d’une couleur jaunâtre , d’un pouce de dia- mètre, femi-flofculeufe ; les femences brunes, marquées de ftriès tranfverfales, à peine fenfibles, Couronnées par une aigrette blanche , plumeufe , pédiculée. Cette plante a été obfervée & recueillie par le citoyen Desfontaines , fur les collines incultes du mont Atlas. 2% ( W f: in herb. Desf. ) G. PiCRIDE afpléncide. Picris afplenioides. Linn. Picris caule baf proffrato; foliis afperis | inferio- ribus runcinatis ; lobis rotundatis ; calicibus imbri. PIC SL catis, foliolis apice reflexis. Desfont. Flor. arl. vol. 2, pag, 222: Picris (afplenioides ), foliis pinnatifidis ; lobis alternis , rotundatis. Linn. Syft. vegetab. 711. — Vahl. Symbol. 2. pag. 90. Helminthotheca hifp:dofa , afilenioides , fucco ful- phureo. Vaill. Aët. Academ. 1721. pag. 206. Leontodon (muricatum ), foliis runcinatis ; fta- bris ; calicibus muricatis, imbricatis , laxis , fubre- clinatis. Lhérit. Stirp. 173. Ic. Bona. Virea (fcabra), caule ramofo , foliofo; foliis oblongis , lyrato-frnuatis , caulinis fefilibus, Scopoi. Infub. 2. pag. 25. tab. 13. Helmnintia. Juff, Gener. Plant. Cette plante a des racines füfiformes , de la groffeur du petit doigt, d’où s'élèvent des tiges couchées à leur partie inférieure , couvertes de poils rudes & courts, hautes d'environ quinze à dix-huit pouces, garnies de feuilles rudes & ve- lues ; les radicales font larges , étendues fur la terre en réfette, roncinées, longues de huit à dix pouces au moins, dont les bords font finués en arc, formant des lobes irréguliers, inégaux, arrondis à leur fommet, quelquefois refl:chis en dehors & un peu rétrécis à leur bafe; le lobe ter- mipal eft obtus, & plus grand que les autres. Les tiges fe divifent vers leur fommet en ra- meaux où pédoncules uriflores, fouvent de huit à dix pouces de longs , roides , droits, fimples , friés , hifpides, infenfiblement plus épais vers leur fommer, garnis de folioles linéaires , fpa- tulées , obtufes , éparfes , écartées. Le calice eft cylindrique, imbriqué , rude , hifpide, compofé de folioles linéaires, obtufes; les extérieures un | peu écattées , roides & réfléchies en dehors à leur fommet. La corolle eft d’un jaune de foufre en dedans, d'un rouge violet en dehors, affez femblable par fa grandeur & fa forme à celle du sragopogen de- lechamprii Linn. Les demi - fleurons fe terminent par une languetre linéaire, dentée à fon fommet, plus longue que les calices. Les étamines ont des anthères jaunatres & conniventes. Les femences font oblangues, glabres, rouffatres , marquées de fries légères & tranfverfes, couronnées par une aigrette très-blanche , plumeufe & pédiculée , placées fur un réceptacle plane & ou. Cette plante croit en Egypte & en Barbarie, dans des plaines fablonneufes le long de Ja mer proche Hamamelif. (#7. f: in herb. Desfont.) s 7. PrcRiDE fcabre. Picris {cab-a. Forsk. Picris caule fubunifloro ; foliis undulatis, hifpidis. Forskahl. Flor. Ægypt.=Arab. pag. 143. n°, 56. — Gmel. Syft, Nat. vol. 2. pag 1170. n°. 3. 512 PIC Cette efpèce a, comme toutes les autres de ce gente, fes tiges rudes, chargées de poils roides & piquans. Les feuilles font entières , alternes, ondulées à leurs bords , hériffées de poils & ci- liées à leurs bords. Les tiges fe terminent ordi- nairzment par une feule fleur, dont le calice ex- térieur eft compolé de trois petites folioles écar- téesentr'elles, droites, linéaires , placées fur le pédoncule. Les femences font marquées de fries uan{verfales, munies d’une aigrette pédiculée ëc plumeufe. Cette plante croît dans l'Arabie, furle mont Chadra , où elle a été obfervée par Forskahl. (POIRET.) PICRIDIE. Picridium. Desf. Genre de plantes à fleurs compofées, de la famille des chicoracées , qui a des rapports avec les fcorgonères & les pi- crides , qui comprend des herbes tant indigènes au’exotiques à l’Europe, dont les feuilles font alternes, entières , laciniées , les fleurs jaunes , femi-flofculeufes, à pédoncules fouvent renflés & fiftuleux. Le caradtère effentiel de ce genre eft d’avoir: Un calice imbriqué , prelque ventru , à folioles membraneufes à leurs bords; des fémences tétrago- ses, marquées de tubercules en lignes cranfverfules ; ure aigrette feffile, velue. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Toutes les fleurs font hermaphrodites, femi- flofculeufes , réunies dans un calice commun. Chacune d'elles offre : 1°. Un calice imbriqué, quelquefois ventru à fa bafe , compoté d’écailles courtes , élargies, mem- braneufes à leurs bords. 2°. Une corolle formée par un grand nombre da demi-fleurons tous hermaphrodites ; chaque demi- fluron tubulé, terminé à fon orifice par une lan- guetre litéaire, tronqué, & dont la fommer eft denticulé. 3°. Cinq éramines fyngénèfes , dont les filamens font courts & capillaires, terminés par des an- thères réunies en cylindrique. 4°. Un ovaire prefqu’ovale, muni d’un ftyle de la longueur des étamines, terminé par deux ftig- imates recourbés en dehors. Les femences (ont ovales, à quatre côtés obrus, marquees de ftries tranfverfiles & tuberculeutes, couronnées par une aigrerre fefhle, fimple & ve- lue, placées fur un réceptacle nu. Obfervations. Le {avant prof:ffeur Desfontaines a cru devoir féparer dés fcorgonera les deux efpè- PIE ces fuivantes, & en former un genre particulier, dontie caraétère effentiel eft conftitué par la forme particulière de leurs femences, qui font prefque quadrangulaires , & munies de ftries tranfverfes, tuberculées, caraétère qui les rapproche des pi- cris, mais dont elles diffèrent par’ leurs tubercu- les : leur calice d’ailleurs n’eft point caliculé , & convient aux fcorzonera ; c’eft donc un genre mi- toyen entre les deux que je viens de citer. Les réunir dans un genre particulier, c’eft leur affi- gner la place qu'ils doivent occuper naturelle= ment, & éviter aux botaniftes l'embarras que leur caufent de femblables efpèces lorfqu'il s'agit de les ranger conformément à leur caractère. L’éta- bliflement de tels genres , fondé fur des obferva- tions auf judicieufes , devient avantageux pour la fcience , & ne peut être atteint par cette cri- uque que nous nous fommes permife quelquefois dans cet ouvrage, relativement à ceux qui s’éver- tuent pour trouver le moyen de créer des genres nouveaux. ESPÈCES. 1. PICRID'E vulgaire. Picridium vulgare. Desf, Picridium foliis fuperio‘ibus amplexicaulibus , in- Legerrimis , inferioribus runcinatis ; pedunculis fqua= m-tis. Desfont Fior. atl. vol. 2. pag. 221. Scorzonera picroides. Linn. Spec. Plant. vol. 2. p. 1114. — Gouan. Monfpel. p. 406. — Poiret: Voyag. en Barbar. vol. 2. pag. 226. Crepis foliis radicalibus , ovaro-oklongis , denticu- lacs ; caulinis lanceolatis , amplexicaulisus ; peau culis unifloris , fqtamofis. Roy. Lugd. Bat. 127. Sonchus levis anguftifolius. C. Bauh. Pinn. 124.— Tournef. Inft. R. Herb. 475. Sonchus affinis terra crepola. J. Bauh. Hift. 2. pag. 1018. Excluf. Icone. Crepis dalechampii. Dalech. Hift. vol. 1. p. 562. Ic. Mediocre. Chondrillis effinis quadam laciniata, an trincisella. J. Bauh. Hift. 2. pag. 1021. Ic. $Sonchus levis. Lob. Ic. 236. Sonchus orientalis , latfuce“folio , femine eleganter crenato. Boerh. Ind. 23. Sonchus fubrotundo folio noftras. Pluken. Phytog. tab. Gr. fig. 5. Mala. Cette efpèce fe diftingue par fes deux fortes de feuilles , ayant les inférieures laciniées ou ron- gées ; les fupérieures très-entières, amplexicaules. Ses tiges font hautes d'environ un pied & demi ou deux pieds, prefque cylindriques, cannelées , un peu fifuleufes , furrout vers leur bafe ; divifées en PIC en tameaux éralés, divariqués, garnis de feuilles diflances , très-glabres ; les inférieures alongées , prefque lancéolées , rétrécies à leur bafe en un long pétiole; les unes prefqu’entières , d’autres fimplement rongées, d'autres profondément laci- niées , munies de quelques petites dents aiguës , courtes, très-écartées ; les feuilles caulinaires très- entières , amplexicaules , arrondies à leur bafe , lancéolées , acuminées , garnies de quelques dents à leurs bords. L'extrémité des rameaux fe divife en pédoncules rameux, fiftuleux , renflés à leur extrémité, garnis de quelques folioles écailleufes. Les fleurs font affez grandes , jaunes , à demi- flofculeufes. Le calice eft ventru, prefque caliculé, compofé de folioles ou d’écailles imbriquées, très- ‘inégales ; les extérieures font courtes, ovoides , inégales, médiocres , membraneufes à leurs bords, très-plabres ; les intérieures font alongées, lan- céolées , étroites, prefque toutes égales, à peine imbriquées. Les femences extérieures font un. je courbées en arc, ftriées tranverfalement, tu- erculeufes; les intérieures font droites, pref- qu'ovales , couronnées par use aigrette feflile , fimple & velue. Cette plante fe rencontre dans les environs de Montpellier : elle croit également fur les côtes de l'Afrique feptentrionale, où nous l'avons obfervée, le citoyen Desfontaines & moi. © (F.v.) 2. PicripiE de Tanger. Picridium tingitanum. Desfont. Picridium foliis omnibus runcinatis , amplexicau- libus. Desfont. Flor. atl. vol. 2. p. 220. Scorzonera tingitana. Linn. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1114. — Forskahl. Ægypt.-Arab. Cent. 5. pag: 143. Scorzonera foliis omnibus extrorshm dentetis , am- plexicaulibus ; fquamis calicinis, margine membrana- ceis, Hort. Upl. 242. Sonchus floribus folitariis , foliorum laciniis ex- trorsèm flexis. Hort. Cliff. 385. Sonchus tingicanus , papaveris folio. Tourn. Inf. R. H. 475. — Rai. Suppl. 137. Crepistingitana, papaveris folio.V ail. Acad. 1721. P- 196. Chondrilla tingitana , floribus luteis , papaveris hor- tenfis folio. Hort. Lugd. Bat. Herm. 659. Ic, ffores longè minores reprefentans. Cette plante a des feüilles affez femblables à celles du pavot fomnifère , un peu charnues & ron- g£es fur leurs bords. Ses fleurs font grandes , d’un beau jaune , & méritent d’être introduites dans nos parterres comme plante d'ornement. Ses tiges font droites , glabres, rameufes, can- Bocanique. Tome F. OT PIG 313 nelées, un peu quadrangulaires , fifluleufes , gar- nies de feuilles anplexicaules , très-glabres , d’un vert glauque , tendres, charnues, inégalement lo- bées ou rongées , garnies à leurs bords de petites dents fpinuliformes , arrondies à leur bafe , aiguës à leur fommet. Les rameaux fe terminent en pé- doncules alongés, fifluleux , renflés à leur fommet, uniflores, munis de quelques petites folicles court- tes , en forme d’écailles. Le calice eff ventru , compofé d’écailles imbri- quées , ovoides , larges , aiguës , blanchâtres , & membraneufes à leurs bords. La corolle eftgrande, d’un beau jaune ; les demi-fleurons font velus & fouvent de couleur purpurine à l’ouverture du tube ; Penveloppe cylindrique des étamines eft pu- befcente ; routes les autres parties font jaunes. Les femences ont une forme tétragone , tron- quées à leur fommet, tuberculeufes , couronnées d’une aigrette d’un blanc éclatant, fefile, fimple, velue. Le réceptacle eft nu, prefque plane. Cette plante croît fur les côtes de Barbarie, particuliérement fur les bords de la mer, dans les fentes des rochers : on la rencontre aufh dans les environs de Tanger. x (W.v.) { POIRET.) PIGAMON. Thalictrum.Genrede plantes à fleurs incomplètes, polypétalées , de la famille des re- noncules, qui a des rapports avec les clématides, qui comprend des Herbes tant indigènes qu’exo- tiques à l'Europe , munies de feuiiles une, deux & trois fois ailées , dont les fleurs font difpolées en panicule, quelquefois en épi, & dont les pétales font très-apparens & très-caducs. Le caractère effentiel de ce genre eft d’avoir : Quatre ou quelquefois cinq pétales ; point de calice ; plufreurs capfules fillonnées & mutiques. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Une corolle compofée de quatre ou quel- quefois cinq pétales courts , prefqu'arrondis , ob- tus, concaves, très-caducs. 2°. Point de calice. 3°. Un grand nombre d’étamines , dont les fila- mens, plus longs que la corolle , font comprimés , élargis à leur partie fupérieure , & terminés par des anthères droites & oblongues. 4°. Plufeurs ovaires un peu arrondis , fouvent pédiculés , furmontés de ftyles très -courts ou prefque nuls , terminés par des fligmaces épais , obtus. Les femences font nombreufes , ova'es, fillon- nées, mutiques ou fans prolongement filiforme. Rr 514 PI1G Obfervations. Ce genre eft fort naturel, & pref- ! qu'aucune des efpèces connues jufqu’à préfent | ne peut être fufceptible de pañler dans un autre | genre. Celui-ci a de très-grands rapports avec les clématites, par fon port , par fes feuilles ailées , par l’abfence de fon calice, & fes quatre ou cinq | pétales courts , ainfi que par fes éramines & fes piftils nombreux ; mais fes femences font privées de ce filament plumeux qui termine celles des clé- matites ; elles font d’ailleurs toutes ftriées , cour- tes, point comprimées. Les clématites font com- polées d’efpèces ligneufes , farmenteufes la plu- part. Les pigamons renferment des herbes vicaces. Les anémones , du moins celles qui n’ont point leurs femences terminées par un filament, ont en- core des rapports avec les chaliétrum; mais la gran- deur , le nombre de leurs pétales, les en diftin- guent, ainfi que leur port , la forme & la difpo- fition de leurs feuilles. Il eft peu de genres où les efpèces foient plus dificiles à bien diftinguer. D'abord il eft conftant qu'elles prennent, par la culture , un autre port; que les folioles, fouvent très-petites dans leur lieu natal , acquièrent dans nos Jardins une grandeur triple & quadruple ; que leurs lobes & leurs cré- nelures n'ont prefqu’aucun caractère conftant , & que la couleur elle - même prend des teintes très- différentes. Cette grande facilité à varier leurs formes doit accompagner ces plantes, même dans leur pays natal , & occafionner par conféquent les plus grandes difficultés lorfqu’il eft queftion d’af- figner les bornes entre les variétés & les efpèces. Auf il exifte deux ou trois groupes d'efpèces , dont les types paroiffent être le chadiétrum minus , thaliEtrum flavum , thaliétrum aquilegifolium. La plu- art de celles que nous avons annoncé fe rapporter à une de ces trois plantes, pourroïent bien n’en être que de fimples variétés occafionnées par les circonftances locales, par la culture , par la diffé- rence de cimat , & par beaucoup d’autres circonf- tances qui nous échappent. Si donc l’on veut s'attacher à former dans ce genre autant d’efpèces qu’on trouvera de diffé- rences dans les feuilles ou dars leurs folioles , on finira par y Jeter une confufion qui n’eft déjà que trop grande , & que celui-là feul pourra éclaircir, q® aura obfervé le plus grand nombre des efpèces ans leur lieu natal, & qui aura pu en fuivre Les variétés dans la culture. ESPÈCES. 1. PIGAMOX à feuilles d’ancolie. Tha/iGrum aquilepifolium. Linn. Thalicrum foliis triplicato-pinnatis | patulis , ob- tuse trilobatis ; fhipulis ovatis , paniculis umbellatis. Hall. Helv, n°, 1141. PEÈG Thaliärum fruëtibus pendulis , triangularibus , ree- tis ; caule tereri. Linn. Spec. Plant. vol. 1. p. 770. — Mill. Diét. n°. 3. — Reyg. Ged. 2. p. 96. — Gort.Ingred.87.— Jaca. Auftr. tab. 318. —Scop. Carn n°.672.— Willd. Spec. Plant. vol. 2.p. 1301. n°, 19.— Lam. Flor. frang. vol. 3. p. 308. n°. 897. HI. Thaliërum alpinum , aquilegia foliis , florum fla- minibus purpurafcemtibus. Tourn.Inft. R.Herb. 270. Thalitrum feminibus triangularibus , pendulis ; fhi- pulis caulinis. Hort. Cliff, 226. — Flor. Suec. 4524 487. — Roy. Lugd. Bar. 285. Thatiétrum fruétibus triangularibus , pedicellatis , pendulis. Crantz. Auftr. p. 107. n°. 3. Thaliétrum majus , florum flaminibus purpurafcen- tibus. C. Bauh. 327. Morif. Hit. 3. $. 9. tab. 20, fig. 16. Mediocris. Vulgairement colombine plumacée. Thaliétrum mayjus , folliculis angulofis , caule lavi. J. Bauh. Hift. 3. p. 487. À. Thalirum ( atropurpureum }) , fruëtibus pen- dulis , triangularibus , reélis ; caule tereti , ffriéto , pluries ramofo , nebulofo. Murray. Syft. veget. edit. 14. p.513. — Jacq. Hort. 3. tab. 61. Cette efpèce a un caraétère très-remarquable par les petites écailles ftipulacées qui accompagnent la bafe & les divifions du pétiole , outre la reff:m- blance que fes feuilles ont avec celles de l’agurle- gium vulgare Linn., & la forme prefqu'ombellifere de fes panicules. | Ses tiges font glabres, cylindriques, creufes , flriées, & s'élèvent à une hauteur de deux ou. trois pieds fur une racine épaifle & fibreufe ; gar- nies de feuilles amples , alternes , trois fois ailées, glabres , compofées de folioles pétiolées , oppo- fées , un peu arrondies ou ovoides , divifées vers leur fommet en trois lobes obtus , arrondis, d’un vert prefque glauque. Les périoles , gant communs que partiels, font munis à leur bafe de deux fli- pules en forme d'écailles, ovales, obtufes , un peu Jjaunatres , membraneufes , oppofées. Les fleurs font jaunâtres , difpofées en une pa- nicule compofée d'autres partielles prefqu’en om- belle. La corolle n’a que quatre pétales plus courts que les étamines ; celles-ci font au nombre de cin- see à foixanre, & il y a depuis fept jufqu’à dix pifuls. Cette plante varie : dans quelques individus les tiges font verdâtres , & les filamens des étamines de couleur blanche. Dans la variété À, ces mêmes tiges font de couleur purpurine, fouvent très-fon- cées & comme nébuleufes , ainfi que les étamines. Les fruits font pendans , triangulaires , ftriés, pref- qu'ailés. P 1:G On rencontre cette plante dans les prés couverts, fur les montagnes en France , en Suifle, en Alle- magne, &c. % ( V. v.). Elle eft fcultivée dans les jardins. Ses fleurs paroiffent au commencement de Pété. ne PIGAMON contourné. Thalittrum contortum. inn. - Thalittrum fruétibus pendulis , triangularibus , con- tortis ; caule fubancipiti. Linn. Spec. Plant. vol. 1. p.770. — Wilid. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1302. hn:20. Thaliärum hybridum , feminibus contortis. LAnn. Amoœn. Acad. vol. 3. p. 47. Il paroit que cette plante à beaucoup de rap- port avec le chalitrum aquilegifolium , mais {es feuilles font glauques & fes fleurs blanches. La coroile eft compotée de quatre pétales ; les éta- mines font au nombre de foixante : il y a huit pif- uis. Cette efpèce ne diffère donc de Ja précédente que par fes tiges bien moins élevées , garnies de eux angles appofés ; par fes fleurs blanches, & furtout par fes femences pendantes , triangulaires & torfes. Cette plante croit dans la Sibérie. 3 Linné la foupçonne hybride. 3. PIGAMON jaunâtre. ThaliGrum flavum. Linn. Thaliétrum caule foliofo , fulcato ; paniculä mutri- plici, ereétà. Linn. Spec. Plant. vol. 1. p. 7;0. — Hort. Cliff. 226. — Flor. Suec. 453.488. — Roy. Lugd. Bat. 485.— Dalib. Paris. 162.— Mill Diét. n°. 1. — Gmel. Iter. vol. 1. pag. 139. — Scop. Carn. 2. n°.673.— Pollich. Pal. n°. 524. — Kniph. Cent. $. n°. 87. — Hoffm. Germ. 192. — Roth. Germ. I. 233. I[. 598. — Lam. Flor. franc. vol. 3. P. 308. n°. 897. IV. Thalicrum pratenfe. Flor. Lappon. p. 124. Thaliëtrum foliis triplicato-pinnatis ; frué'ficatione pañicularä , eretä. Necker. Gallob. p. 136. Thaliétrum nigrius ,caule & femine firiato. J.Bauh. Hit. 3. p. 487. Thaliérum majus , filiqué angulofa feu ffriara. C. Bauh. Pinn. 336. Thaliërum magnum. Dod. Pempt. ÿ8. Vulgairement rhue des prés , fauÿfe rhubarbe. Cette efpèce a une racine jaunatre & prefque rampante , d'où s'élèvent plufieurs tiges droites , rameufes , de trois à quatre pieds, un peu dures , firiées , glabres , d'un vert jaunatre , garries de feutiles très-amples, plufeurs fois ailées, d’un vert foncé en deflus , plus pâles & nerveules en def- fous , compofées de folioles variables par leur forme & par leur grandeur, la plupartovales , élar- P:1:6 515 gies , à trois lobes obtus , point crénelées ; quel- ques-unes font entières , ovales ou un peu lincéo- lées , feffiles ou légérement pétiolées. La bafe du pétiole commun eft garnie de deux ftipules mem- braneules , rouffâtres , amplexicaules , en forme d’écaille ou de fpathe : il n’y en a point aux divi= fions de ce pétiole. Les fleurs font difpofées en une panicule termi- nale , médiocrement étalée , à rameaux courts, un peu rapprochés, nus ou feuillés feulement à la bafe des rameaux inférieurs. Les pédoncules pro- pres font très-courts, & réunis prefqu'en petits corymbes partiels. Les fleurs font droites , com- pofées d’une corolle à quatre pétales courts, très- caducs, d’un blanc fale ; les éramines font nom- breufss , faillantes, munies d’anthères jaunes, ob tufes. Les femences fout courtes , ftriées , un peu noiratres. Cette efpèce eft affez commune. On la ren- contre dans les prés humides & l2 long des bords des étangs & des rivières. % ( x.) Ses racines teignent en jaune & font légérement purgatives & diurétiques. On a quelquefois employé toute la plante contre la fciatique. 4. PiGAMON à feuilles glauques. Thaliétrum Jpeciofum. H. P. Thaliétrum caule angulofo ; fodiolis trilobatis, cre- natis, Jubths glaucis; ramis florijeris, fubvirgauis. CN.) Thaliärum (fiivum, fpeciofum ). Linn. Syft. Plant. vol. 2. p. 648. var. &. Thaliérum (fpeciofum), caule angulofo ; foliis lineuribus, bifiais , trifidifve; raniculä mulsiplici, ereäa. Mill. Diét. n°: 2. — Doœrr. Naff. p. 231. Thalirum majus , vulgare.? Parkin. — Morif. Oxon. Hift. 3. $.9. tab. 20. fig. 1. Malgré Les grands rapports de cette efpèce avec le thaliërum flavum , elle nous paroît en dif- férer d’une manière aflez diftinéte par fes feuilles minces, de couleur glauque en deffous, & par fes folioles , la plupart à trois lobes peu marqués, mais crénelées inégalement , tandis que les lobes de l’efpèce précédente font entiers. Les tiges & les racines lui reflemblenr, & les feuilles font munies égilement, à la bafe de leur étiole cominun , de deux grandes ftipuies mem- atieute. amplexicaules & même connées. Sx panicule eft fouvent compofée de rameaux fort longs , droits, rapprochés, terminés par des fleurs réunies en un corymbe épais, de couleur jau- nâtre. Elles ont d’ailleurs tous les caraétères de celles de l'efpèce précédente. Cette plante croît dans les départemens méri- dionaux de la France, aux environs de Mortpel- Rri 316 PIG hier : on la cultive au Jardin des Plantes de Paris. CV. vw.) $. PiGamoNluifant. Thaliërum lucidum. Linn. Thaliétrum caule foliofo, fulcato ; foliis linearibus, sarnofis. Linn. Spec. Plant. vol. 1. p. 770. — Dalib. Paris. 162. — Mill. Diét. n°. 4. Thaliétrum minus lucidum, libanotidis coronarta foliis. Pluken. Almag. p. 363. tab. 65. fig. 5. Thaliëtrum minus, alterum, parifienfium ; foliis eraffioribus & luciais. Tourn. Inft. R. Herb. 271. Thaliétrum 1, vel pratenfe 1. Cluf. Hift. 1. pag. 234. Cette efpèce eft-elle réellement diftinéte du thaliétrum flavum , où plutôt n’en feroit-ce point une fimple variété, une plante hybride, formée par les circonftances & les localités? Je fuis très- porté à le croire avec plufieurs auteurs , d'autant plus qu’elle paroît tenir le milieu entre le rhalic- trum fpeciofim & le flavum. Elle a le port & les caractères principaux de ces deux plantes ; elle n’en diffère que par fes folioles plus petites, plus étroites, fouvent prefque linéaires ou ovales, un peu épailles ou charnues , luifantes , très-glabres, entières, point lobées, aiguës. On trouve cette plante en Efpagne. Elle croît également aux environs de Paris dans les lieux humides. % (W.f.) 6. PIGAMON à tige fimple. Thalitrum fimplex. Linn. Thalidrum caule foliofo, fimpliciffimo, angulato. Lian. Mantiff. p. 78. — Flor, Suec. 2. p. 490: — Flor. Dan. Ic. 244. — Wiild. Spec. Plant. vol. 2. P- 1301. n°. 17. Thaliérum anguffifolium. Villars. Plant. du Dauph. vol. 3. p. 712. (exclufis fynonymis, fec. Willd.) Cette efpèce, très-voifine du rhatiétrum flavum , en diffère en ce que fa tige eft une fois moins élevée , que fes fleurs font pendantes au lieu d’être droites, fes pétales verts & non de cou- leur blanche. Les étamines font au nombre de quatorze , & ont leurs filamens de couleur purpu- rine. Sa panicule eft droite, compofée de très- peu de fleurs : les tiges font droites, point rameu- fes, anguleufes, garnies de feuilles très-étroites. À la bafe des périoles communs on y trouve denx ftipules , qui exiftent également dans le shaliétrum flavum , mais fes divifions n’ont point les écailles de ce dernier. Cette efpèce, d’après l'opinion de Willdenow, eft la même que celle décrite dans Villars, fous le nom de shaliétrum anguftifolium. Cette plante croit dans les Alpes, en Suède, er Danemarck & en France. # BG 7. PIGAMON à feuilles étroites. Thali‘frum an- guftifolium. Linn. Thaliétrum foliolis lanceolatis, linearibus , inte- gerrimis, Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 759. — Hort. Cf. 226. — Amoœnit. Academ. vol. 3. pag. 48. — Roy. Lugd. Bat. 478. — Sauvag. Monfpel. 250. — Mill. Diét. n°. 10. — Pollich. : Pal. n°. $23.— Kniph. Cent. 5. n°. 86. — Scopol. Carn. 676. — Hoffm. Germ. 192. — Roth. Germ.I.233. 11.597. — Lam. Flor. franç. vol. 3. p. 308. n°. 897. V. Thaliétrum foliis afcendentibus , linearibus ; pa- nicul& ereëlâ. Hall. Helv. n°. 1137. Thaliërum (bauhini), fodiis angufhiffimis, aquè latis , integerrimis. Crantz. Auftr. p. 10$. n°. 1. Thaliétrum (anguftifimum ), foliis anguffis, lanceolatis ; ultimo ramo dentato. Crantz. L. C. Nez Thalicrum pratenfe , anpufliffimo folio. C. Bauh. Pin. 337. Prodr. 146. tab. 146. — Pluken. Almag. 364. tab. 65. fig. 6. — Tourn. Inft. R. Herb. 271. Thaliétrum anguflifimo folio. Morif. Oxon. Hift. 3:67 0, tab. 20: fig. 18: Cette plante a les plus grands rapports avec le thalirum rrgofum & même avec le rhalittrum medium de Jacquin; mais elle diffère de l’un & de l'autre par fes folioles étroites, lancéolées, en- tières, & par la difpofition de fes fleurs. Ses tiges s'élèvent à deux & trois pieds de haut ; elles font droites, glabres, fortement can- nelées , anguleufes , ramifiées, garnies de feuilles très-amples, plufieurs fois ailées, glabres, ru- gueufes en deffous, compofées de folioles étroi- tes, alongées, prefque linéaires, entières, rare- ment divilées en lobes, aiguës à leur fommet, fe&les & oppofées, munies à la bafe de leur pé- tiole commun de deux grandes ftipules en forme d’écailles. Les fleurs forment une ample panicule termi- nale , compofée de rameaux fouvent prefque ver- ticillés, ou difpofés en ombelles aurour de la tige; nus, garnis de fleurs nombreufes. Les pétales font blancs, au nombre de quatre, courts, obtus; lés étamines font en grand nombre, très-faillan- tes, munies de filamens capillaires un peu jau- nâtres, terminés par des anthères droites, ovales- cblongues, jaunes, fort petites, obtufes. Cette plante croit en Italie, en Allemagne, & dans les départemens méridionaux de la France: on la cultive au Jardin des Plantes de Paris. 2% (Fu) 8. PIGAMON moyen, ThaliGrum medium. Jacq. Thaliétrum foliolis oblongis , cuneïformibus , acu= PIG | is, trifidis; fummis indivifis, lanceolatis ; floribus eretiufculis, Willden. Spec. Plant. vol. 2. p. 1297. n°, 8 Thaliétrum medium , foliis multipartitis ; foliolis lanceolatis | incifis ; floribus erectis. Jacq. Hort. 3. tab. 96, — Murray. Syit. vege. edit. 14. p. 13. Cette plante doit être diftinguée du chaliérum anguflifoltum , dont elle fe rapproche par fes fo- lioles étroites , alongées , mais divifées en crois parties à leur fommet, cunéiformes à leur bafe. Ses tiges s'élèvent à la hauteur d'environ deux pieds ; elles font fortement ftriées , prefqu'angu- leufes , très-glabres , d’un vert jaunâtre, rameu- fes , garnies de feuilles amples; plufieurs fois ai- lées , compofées de folioles oblongues ; la plupart rétrécies en coin à leur bafe; un peu élargies & à deux ou trois crénelures aiguës à leur fommet ; glabres , vertes en deflus, plus pâles en deflous. Les folioles des feuilles fupérieures font la plu- part entières , lancéolées, très-étroites. Les fleurs forment une panicule droite, termi- nale ; elles fontnombreufes , rapprochées, unpeu inclinées avant la floraifon; portées fur des psdon- cules partiels très-courts, filiformes. La corolle ef jaunâtre, & les pétales membraneux & blancha- tres à leur circonférence. Les éramines ont une sueur brune & font peu faillantes hors de la co- rolle. Cette plante croit en Hongrie fur les collines : on la cultive au Jardin du Muféum d'Hiftoire Naturelle de Paris. x ( W.f. ) 9. PIGAMON rugueux. Thaliélrum rugofum. Ait. Thaliérum caule ffriato ; foliis rugofis , venoks ; lobulis obtufis. Aiton. Hort. Kew. vol. 2. p. 262.— Willden. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1298. n°. 12. Thaliétrum majus , foliis rugofis , trifidis. Morif. Hit. 3. $. 9. tab. 20. fig. 3. Cette plante s'élève à deux ou trois pieds de haut ; fes riges ainfi que fes pétioles font friés , un peu velus, anguleux , garnis de feuilles très- étalées , plufieurs fois ailées, compofées de fo- lioles alongées , de forme variable ; les unes cu- néiformes , d’autres lancéolées, la plupart divifées en trois lobes alongés , obtus, d’un vert obfcur ; fortement rugueufes & ftriées : celles des feuilles fupérieures font prefque toutes entières, lancéo- lées , affez femblables à celles du halictrum arguf- tifolium, avec lequel cette plante a de très-grands rapports. Les rameaux florifères font efilés, prefque nus, peu ramifiés , droits , terminés par une panicule refferrée, alongée. Les fleurs font droites, munies d’une corolle à quatre pétales jaunatres, blanches & membraneufes à leurs borqs ; d’un grand nom- P;HG bre d'étamines dont les filamens font longs , ca- pillaires , un peu Jaunâtres. 512 Cette plante croît dans l'Amérique fepten- trionale : on la cultive au Jardin des Plantes de Paris. 3 (WW. v.) 10. PiGAMON penché. Thaliétrum nutans. H.P. Thaliétrum foliis triplicato-pinnatis ; foliolis ver- sùs apicem inaqualiter crenatis , bafi rotundatis ; flo- ribus laxè paniculatis. (N.) A. Idem paniculä denfifimä , ramis brevioribus. Cette plante s'élève à la hauteur de deux ou trois pieds, fur une tige droite , cylindrique, glabre , ftriée , garnie de très-grandes feuilles trois fois ailées, compofées de folioles prefqu'ovales , obtufes , vertes en deflus, un peu blanchätres en deffous, la plupart arrondies & un peu rétrécies à leur bafe , entières à leurs bords jufque vers leur milieu , où elles fe divifent en crénelures obtufes, inégales , plus ou moins profondes, quelquefois prefque trilobées. Dans les feuilles fupérisurss , ces mêmes folioles font fouvent aiguës, prefque tridentées , d’une médiocre grandeur. Les fleurs font difpofées en une panicule très- ample, divifée en rameaux écartés, prefque diva- riqués , munies à la bafe de chaque divifion, d’une petite foliole étroite , aiguë. Les ramifications , qui deviennent les pédoncules propres, font f- Hformes , alongées , pendantes, & les partiels fouventr courbés en arc, terminés par une feule fleur. Les fruits, au nombre de trois ou quatre pour chaque fleur , font d’un vert cendré , ovales, un peu comprimés , ftriés, mucronés , fefhles , prefque connivens à leur bafe, écartés à leur fom- met. Cette plante eft cultivée au Jardin du Muféum d'Hiftoire Naturelle de Paris : fon lieu natal m'eft inconnu. % ( W. f.) Le citoyen Foucault m'a com- muniqué un chaliétrum qu’il a recueilliaux environs de Grenoble , qui préfente tous les caraétères de cette plante, excepté que fa panicule eft beaucoup plus touffue, fes ramifications très-nombreufes , mais plus courtes. Il eft pofible que la culture feule occafionne la différence de ces deux plantes. L'individu du citoyen Foucault ne peut appartenir au chalictrum minus , ayant les folioles alongées , prefque cunéiformes. 11. PIGAMON à feuilles de rhue. Thaliärum minus. Linn. Thaliërum foliolis fubrotundis, trifidis , incifis ; floribus cerruis. Willden. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1297. n°. 9. Thaliétrum foliis fexparsitis, floribus cernuis. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 769. — Mill. Diét n°. 7. — Scop. Carn. n°. 674. — Pollich. Pal. n°. 22 518 PIG — Flor. Dan. tab. 732. — Jacq. Auftr. 5. pag. 9. tab. 419. — Hoffm. Germ. 192. — Roth. Germ. 1. 233: If. 597. Lam. Flor. franç. vol. 3. pag. 300. n°.897. VIII. Thaliétrum foliis patulis , imis obtus? erilobis, fu- premis acutis ; paniculà diffufà , floribus nutantibus. Hall. Helv. n°. 1139. Thaliétrum alpinur minus , faxatile , ruta folio ; flaminibus luteis. Seguier. Plant. veron. 476. t.11. Thaliérum caule foliofo , foliolis caulinis acutis , paniculé divaricatä , floribus nutantibus. Flor. Suec. 454: 489. — Iter. Gotl. 180. — Dalib. Paris. 454. Thaliétrum caule glabro, paniculä reclinatä ; flori- bus cernuis. Crantz. Auftr. pag. 107. n°. 4. Thalictrum filiqué Jeminis ffriatä, minus. Morif. Umbel. tab, $. Thalictrum minus. C. Bauh. Pinn. 335. — Dodon. Pempt. $8. Ic. — ‘Tournef, Inft. R. Herb. 271. Ruta pratenfis minor. Tabern. Ic. 5. Thaliärum minus. Morif. Oxon. Hiftor. 3. $. 9. tab. 20. fig. 12. Cette plante a des tiges purpurines , hautes d'environ un pied, un peu flriées, à peine teuil- lées dans leur partie fupérieure , garnies de teuilles deux & crois fois ailées , vertes en deflus, plus piles en deflous, compofé:s de folioles ovales, un peu arrondies , prefque divifées en trois lobes, quelquefois entières, mais crénelées à leur fom- met. La panicule des Aeurs ef très-lâche, rerminale, & occupe prefque la moitié de la tige. Les fleurs font petites, un peu penchées , compofées de quatre pétales jaunâtres , de douze à quinze éta- mines , dont les filamens font d’un blanc un peu verdâtre , & les anthères jaunes & fubulées. Les capfules font ftriées , aiguës, au nombre de trois à fix. Cette plante croît dans les prés montagneux & les bois humides de l'Europe. x ( W.v.) La plante cultivée fous le nom de shaliéirum fr- biricum, que j'ai obfervée au Jardin des Plantes de Paris & ailleurs , diffère peu de cette efpèce, & paroît n’en être qu’une variété. Ses feuilles font plus fortement trilobées, fes panicules plus amples: on la rencentre aufi dans les Alpes & au Mont- d'Or. ( Voyez le Pigamon de Sibérie.) Selon Willdenow , cetre efpèce fe diftingue aux taches nébu'eufes & bleuâtres qui recouvrent les tiges, & à la couleur purpurine du fermet des feuilles. Je n'ai pas reconnu ce carattère dans les iadividus que j'ai examinés. tm om rarement PIG He 12. PIGAMON de Sibérie. Thalifrum fbiricum, inn. - Thali&trum foliis tripartitis; foliolis fubreflexis , argutè incifis ; floribus cernuis. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 769. l Thalitrum orientale , minimum , fumaria folio. ? Tournef. Coroll. 20. A. Thaliétrum foliis trilobis, mucronatis , vix crenatis. (N.) La plante cultivée dans les jardins, & à laquelle où donne le noin de thaliétrum fibiricum , approcte tellement du haliétrum minus, qu’il eft difficile da l'en diilinguer. Je ne conuois que la plante cu!- tivée, &, au rapport de Willdenow , celles qui croiflent en Sibérie , ont leurs folioles infiniment plus petites, de couleur glauque, approchant de celles de la fameterre ou de jn rhue. La tige eft verte , les fleurs fortement paniculées : les rami- fications de la panicule font brunes à leur bafe; les folioles finement incifées, & les fleurs réfls- chies fur leur pédoncule. 4 À ces notions extraites des auteurs qui ont dé- crit la plante de Sibérie , je dois ajouter celles à à \ : ue qui conviennent à la même plante cultivée. Les tiges font hautes d'environ un pied & demi, rameufes , ftriées, garnies de feuilles amples , compofées de folioles, ou trilobées & obtufes à leur fommet, quelquefois avec une pointe parti- culière, ou crénelées, à peine lobées, ovoides, un peu arrondies , vertes en deflus, d’un vert plus clair ou un peu glauques en deflous. La panicule eft étalée, point feuillée ; les pédon- cules partiels ramifiés, les fleurs médiocrement inclinées , ayant leur corolle compofée de quatre pétales oblongs, obtus, jaunâtres ; les étamines font jaunâtres , au nombre de quinze à vingt en- viron. Les femences font ftriées , ovales, aiguës, On trouve dans les Alpes & fur le Mont-d'Or une plante fi voifine de celle-ci cultivée, qu’elle n'en diffère que par les lobes de fes folioles moins prononcées, mais un peu plus crénelés; ce qui l’a fait regarder par plufieurs botaniftes comme la et & je fuis bien de leur avis. Je dis plus : fi ces plantes font réellement le rhaliéfrum fibiricum de Linné , mais plus grand par la culture, il faudra convenir que le thaliëtrum minus & celui de Sibérie font la même plante , & que celle qui croît naturellement en Sibérie , ne diffère de la nôtre que par fa petiteffe. x (W. w.) La variété À m'a été communiquée de Suifle pa le cit. Dupuis. Ses folioles font à trois lobes mu- cronés , point crénelés, quelques-unes eéxceptées, 13. PIGAMON élevé. Thalittrum majus, Jacq. ThaliGtrum foliolis fubrotundis , fubcordatis, tri- LIRE fidis, fuouks glaucis; peniculä foliofä, floribus cer- nuis. Willd. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1297. n°. 7. Thaliétrum majus, foliis multipartitis, floribus cer- Auis, ramis floriferis ex iifdem axillis binis vel ternis. Jacq. Flor. Auitr, $. tab. 420. — Hort. Syn. 306. — Murray. Syit. veget. edit. 14. pag. 513. Cette plante a des rapports avec le chaliétrum minus , mais elle eft beaucoup plus grande dans toutes fes parties. Sa tige eft droite , verdâtre, haute de deux à trois pieds, un peu cannelée, glabre, garnie de feuilles amples, au moins trois fois ailées , com- pofée de folioles aflez grandes, prefqu’arrondies, fouvent glauques en deffous, la plupart échancrées en cœur, & élargies à leur bafe , à trois lobes crénelees ou fans lobes, mais fimplement divi- fées en plufieurs crénelures profondes , un peu obtrufes, & piufisurs d’entr'elles terminées par une petite pointe particulière , agréablement ré- ticulées en deffous. La panicule eft ample, inclinée, ainfi que le fommet des tiges. Les rameaux floritères font or- dinairement deux ou trois enfemble dans chaque aiffelle es feuilles fupérieures , garnis eux-mêmes de feuilles. La corolie eft jaunâtre , bordée d’une membrane blanchâtre : les étamines font au nom- bre de quinze environ ; les anthères font oblon- gues, étroites, mucronées, jaunâtres. Cette plante croit en Autriche, dans les forêts. L’individu que je viens de décrire a été cultivé à Soiflons, dans le jardin de l’école centrale. Cette efpèce m'a paru être la même que celie de Jacquin. % (W.v.) 14. PIGAMON étalé. Thalittrum elatum. Jacq. Thaliétrum foliolis ovatis, fubcordatis, fubtrifidis; paniculä rerminali, floribus ereclis, caule teretiufculo. Willd. Spec. Plant. vol. 2. p. 1297. Teucrium (elatum ), foliis multipartitis; foliolis cordatis vel ovatis, obtufis, inciffs ; caule tereti, pa- niculato. Jacq. Hort. 3. tab. 95. — Murray. Syft. veget. edit. 14. p. S13. Cette plante eft très-voifine du chaliétrum mi- nus. Jacquin & quelques autres botaniftes ont cru y reconnoitre des caraélères fufhfans pour Yen diftinguer : elle en a le poit, mais elle eft plus g'ande dans toutes fes parties. Ses folioles font ovales, prefqu'en cœur, médiocrement tri- fides , plus larges & moins profondément incifees que celles du chalitfrum minus. Les tiges font cy- lhndriques, terminées par une panicule compofée de fleurs, dont les pédoncules propres font droits & non pendans. Cette plante croit en Allemagne , particuliére- ment dans la Hongrie, + PIG 919 15, PIGAMON pourpre. Thalifrum purpurafiers. Lion. Thaliétrum foliis tripartitis, caule foliis duplo altiore, floribus cernuis. Lian. Spec. Plant. vol. 1. pag. 769. Thalictrum vireinianum, elatius, glaucum ; fla- minibus purpuraftentibus. Morif. Hif. 3. p. 324. Cette efpèce pourroit bien n'être encore qu’une variété du rhaliétrum minus, plus petite, dont les tiges font purpurines , mais fans taches nébuleu- fes. Les feuilles ont la même forme : les filamens des étamines font de couleur purpurine. La co- rolle eft compofée de quatre pétales; elle ren- ferme quatorze étamines & huit piftils. On trouve certe plante au Canada & dans la Virginie. % 16. PIGAMON fcarieux. Thalirum fquarrofum. Willd. Thaliétrum foliolis trifidis indivififque ; periolis amplexicaulibus, membranaceis, alatis; floribus cer- nuis. Willd. Spec. Plant. vol. 2. p. 1299. n°. 12. Thaliétrum fçuarrofum. Stephan. in Litt. Cette efpèce fe rapproche beaucoup des deux ou trois efpèces précédentes, defquelles on la difingue par la bafe des pétioles, membraneufe & élargie en aile arrondie, & un peu denticulée fur fes bords ; les pétioles partiels font également auriculés, mais plus foiblement. Les feuilles fonc | plufieurs fois compoiées; les folioles latérales font la plupart ovales, aiguës, très-entières : dans les feuilles fupérieures ces mêmes folioles font bifides & quelquefois trifides. Les fleurs font paniculées , penchées, & offrent les mêmes ca- raétères que les précédentes. Cette plante croit en Sibérie. x 17. PIGAMON du Canada. Thaliérum cornuri, Linn. Thaliétrum floribus dioicis; foliolis ovatis, trif- dis; paniculis terminalibus. Aiton. Hort. Kew. vol. 2. pag. 262. — Willd. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1296. n°. 4. Thaliétrum floribus pentapetalis, radice fhrofa, Linn. Spec. Plant. vol. 1.p. 768. — Royen. Lugd. Bat. 436. Thalittrum canadenfe. Cotnuti. Canad. 168. Thaliétrum americanum. Parkinf. Theatr. 265. Thalittrum majus, foliis aquilegie, flore alvo. Morif. Oxon. Hifi. 3. pag. 325. $. 9. tab. 20. fig. 15. Cette plante à des racines fibreufes, des tiges droites, un peu fl:xueufes & purpurines , gla- bres, rameufes , hautes de deux ou trois pieds, 320 PIG ur peu ftriées, garnies de feuilles étalées, com- ofées , alternes, munies à leur bafe de flipules Éd aiguës (d’après la figure qu’en donne Cornuti }. Les folioles font pétiolées, oppofées, ovales, prefque rondes, divifées en trois lübes crénelés : ces crénelu:es fe confondent quelque- fois avec les lobes & les font difparoitre. Les fleurs font dioiques, difpofées en une pa- nicule rameufe 8: termine. La corolle eft com- pofée de cinq pétales courts, ovoides : les fila- mens font nombreux, blanchâtres , terminés par des anthères jaunes. Les femences font oblongues, triangulaires, flriées, fur des pieds féparés des fleurs males. Cette plante croît au Canada. % (W.[.) Sa faveur eft douceâtre. Sa décoétion eit employée, au Canada, pour favorifer la fuppuration des 2b- cès :'on l’applique auffi, en nature & pilée, fur les bleffures. 18. PIGAMON dioique. Thaliéirum dioicum. Linn. Thaliärum floribus dioicis ; foliis fubrorundis, cordatis, lobatis; lobis obtufis, pedunculis axilla- ribus, folio brevioribus. Aiton. Ho:t. Kew. vol. 2. pag. 262. — Wiild. Spec. Plant. vol. 2. p. 1298. n°. ss ! Thaliétrum floribus dioicis. Linn. Spec. Plant. vol. 1.p. 768. — Mill. Diét. n°. 9. Thaliërum pratenfe minus. ? Parkinf. Theatr. 265. Thalicérum levigatum. ? Michaux. Cette plante, bien diftinguée par fes fleurs dioiques, a une tige droite, haute environ d’un pied, torfe , anguleufe, très-glabre, garnie de feuilles ailes, approchant de celles du c/ematis virginica , compofées de folioles pétiolées, larges, prefqu’ovales, entières, divifées à leur fommet en trois lobes arrondis , quelquefois mucronées ; les pinnules font très-écartees les unes des autres, & pendantes. Les fleurs forment une panicule étalée, dont les pédoncules partiels font filiformes. Les pétales font au nombre de quatre, étroits, fort petits, jaunâtres. Les éramines, de trente à quarante, ont leurs anthères acuminées, jaunatres , féparées des fleurs femelles fur des individus particuliers. Je ne connois point les fleurs femelles. D'après Linné, les ftyles font fétacés, plus longs que dans les autres efpèces. Cette plante croit au Canada. Le citoyen La- marck en a reçu un individu male de l'Amérique feptentrionale. # ( W. f.) Le citoyen Michaux aflure que les différentes Pre efpèces de rhaliérum qu'il a obfervées en Amé- rique, font toures dioiques, une feule exceptée,… 19. PIGAMON pétaloide. Thalittrum petaloi- deum. Linn. Thaliérum feapo fubumbellato ; florum filamezris, oblanceolatis, coloratis, anthe:& Latioribus. Linn. Spec. Plant. vol. 1. p. 771. A. Thalictrum (flamineum ), ffaminum filamen- tis petaliformibus ; lanceolatis. Linn. f. Suppl. pag. 271. Cette efpèce eft remarquable par la forme fin- gulière de fes filamens élargis en pétale vers leur fommet. LL Ses tiges font droites, prefque fimples, glabres, ftriées, hautes de huit à dix pouces, peu feuillées, un peu jaunâtres, garnies de feuilles radicales, rarement au-delà de deux ; trois fois ailées , com- pofées de folioles très petices, glabres, de cou- leur glauque en deffous , ovales, obtufes, fouvent divilées en trois lobes arrondis, une ou deux feuilles caulinaires , altérnes, femblables aux pré- cédentes, mais moins compofées. Les fleurs font réunies au fommet de la tige en forme d’ombelle, fupportées par des pédoncules filiformes. Leur corolle eft compofée de quatre pétales courts, d'un blanc jaunâtre, très-caducs: les étamines, plus longues que la corolle, font nombreufes ; leurs filamens membraneux, dilatés, en forme de pétale à leur fommet, & plus larges que les anthères, quelquefois de couleur incar- nate. Les femences font fefliles, courtes, petites, ovales, ftriées, terminées par une petite pointz ou par le ftyle perfiitant. Cette plante croît en Sibérie , d’où elle a été rapportée par le citoyen Patrin, qui en a com- muniqué des exemplaires au citoyen Lamarck. % CF.f.) Selon Willdenow, le rhaliétrum ffamineum de Linné fils eft la même plante que celle que nous venons de décrire ; elle offre du moins les mêmes caractères dans les filamens des étamines. 20. PIGAMON ftyloide. Thalictrum ffyloideum. Linn. : Thaliétrum foliis tripartito-pinnatis ; fiylis baf alatis, Linn. f. Suppl. pag. 271. — Wiild. Spec. Plant. vol. 2. p. 1303. n°. 22. Cette efpèce eft encore du nombre de celles qui offrent un caraétère très-diftinét : il confifte dans la bafe du ftyle, dilaté de chaque côté en une aile à demi-orbiculaire. Ses tiges font prefque nues, garnies à leur bafe de feuilles radicales, divifées en trois, com- pofées de folioles deux fois ailées, & dont les pinnules pinnules font prefqu’en forme de cœur, munies de trois à cinq dents. Les fleurs fonc difpofées en une panicule terminale. Les étamines font nombreules, & les ftyles fubulés, ailés à leur bafe. Cette plante croît en Sibérie. + 21. PIGAMON tubéreux. Thaliétrum tuberofum. Linn, Thaliétrum floribus pentapetalis, radice tuberofä , caule fubnude. Thaliétrum floribs pentapetalis, radice tuberofa. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 768. — Hort. Chif. 226. — Roy. Lugd. Bat. 486. — Mill. Diét. n°. 6. & Icon. tab. 265. fig. 2. Thaliéfrum minus, afphodeli radice, magno flore. Tourr. Init. R. Herb. 271. Thaliéfrum minus , grumofà radice , floribus majo- ribus. Herm. Flor. 9. — Boerh. Lugd. Bat. 1. Pa8- 45: Ranunculus thaliéri folio, afphodeli radice. Morif. Hift. 2. pag. 438. $. 4. tab. 28. fig. 13. Ænantha hedere foliis. Bauh. Pin. 163. Cette efpèce a des caractères qui la diflinguent très-bien de routes les autres : fes racines font tu- béreufes, fes tiges prefquenues, & fa corolle plus grande que les étamines, approchant de celle des renoncules. Les racines , affez femblables à celles des afpho- dèles, font compofées de plufisurs tubercules ovales, fafciculés, charnus , d’où s'élève, à la hauteur d'environ un pied & demi, une tige très- glabre , cylindrique, ftriée, feuillée feulement à fa bafe & vers fon fommer, où elle fe divife eu deux ou trois petits rameaux, garnis chacun d’une feuille à leur bafe : ces feuilles font trois fois ailées , fupportées par de longs pétioles nus juf- qu'au-dela de leur moitié, glabres, canaliculés en deflus ; les folioles font petites , ovoides, cb- tufes , divifées à leur fommet en trois lobes arrondis, de couleur glauque, prefque fefüles. Chaque rameau eft terminé par un petit co- rymbe de fleurs réunies prefqu'en paquet, peu nombreufes , prefqu'en ombelle, dont la bafe eit munie de quelques petites folioles lancéolées. La corolle eft compofée de cinq pétales d’un blanc jaunatre, beaucoup plus grands que dans lés autres efpèces, ovales, prefque lancéolés ; les filamers des étamines font un peu Jaunâtres , ainfi que les anthères , d’un tiers environ plus courts que la corolle , très-nombreux. Ses fruits font oblongs , anguleux , ftriés. Cette plante croit naturellement en Efpagne & dans les montagnes des Pyrénées. + ( W.f.) On Botanique. Tome V. PIG 591 la cultive au Jardin des Plantes de Paris & dans plufieurs autres; fes fleurs paroïffznt au comimen- cement de l'été. Offervacions. La grandeur des pétales dans cette efpèce la rapproche des anémones, avec lefquelies peut-être il conviendroit de la réunir, ou bien en la confervant dans ce genre. Il fandroit alors placer à fa fuite l’anemone rhalidroides. Linn. 22. PIGAMON des Alpes. Thalirum alpinum. Linn. Thaliérum caule [mplicifimo , fubnudo ; racemo fimplici, terminali. Linn. Syft. Plant. vol. 2.p. Gaf. — Hort. Cliff. 227. — Flor, Suec. 457. 491. — Roy. Lugd. Bar. 485. — Miil. Diét. n°. 11. — Gunn. Norv. n°. 41. — Flor. Dan. tab. 11. Thaliétrum caule fubnudo , fimplici ; foliolis 0b- tufis. Flor. Lapp. 225. Thalictrum montanum , minimum , pracox ; folirs fplendentibus. Morif. Oxon. Hift. 3. p. 325. $. 9. tab. 20. fig. 14. Cette plante fe reconnoit à fes tiges fimples , prefque nues ; à fes fleurs réunies en un épi ou grape, fimple & terminal. Ses racines font fibreufes , rampantes : il s'en élève des tiges hautes d'environ fix à huit pouces, fimoles , à peine feuiliées , grélks , garries de feuilles médiocres, au moins deux fois aîlées, compofées de folioles un peu arrondies, oppofées, grifatres à leur face inférieure , crénelées ou me- diocrement lobées vers leur fommet , luifantes en deflus , obeufcs, fefiles , crès-rapprochées. Les fleurs font terminaies, & forment une grape courte , très-fimple ; elles font fupportées par des pédoncules filiformes , alternes, uniflores , réfl<- chis, munis à leur bafe d’une petite foliole courte, aiguë. La corolle n’a que quatre pétales obtus, en- viron douze étamines & huic piftils. Les femences font petites, flriées. Cette plante croît en Lapponie , fu: les mon- tagnes des Alpes. Elle fleurit au commencement de l'été. % j 23. PIGAMON féride. Thaliétrum fœtidum. Linn. Thalictrum foliis minutiffimis, fubpubeftentibus , triplicato - pinnatis ;ÿ caule foliofo , paniculato , fili- formi. (N.) Lam. Iluftr. Gener. tab. 407. fig. 3. — Id. Flor. franç. vol. 3.p. 309. n°. 897. VII. Thaliëétrum caule paniculato , fliformi, ramofiffimo, foliofo. Linn. Spec. Plant. 768. — Mill. Diét. n°. 8. — Willd. Spec. Plant. vol. 2. p. 1295. Thaliétrum caule filiformi , ramofiffimo , in pani- culam difperfo , fubjeéis foliolis. Hort. Cliff. 22-.— Roy. Lugd. Bat, 485. Sauve. Monfp. 251 Sf 29 PIG Thaliétrum faxatile. Villars. Plant. du Dauph. vol. 3. p. 714. Thalictrum foliis patulis , pubefcent'hus, tr'lobatis; flo:ibus nutantibus , petalis fubhirfuris. Hall. Helv. n°. [140. Thalicrum minimum, fœcidi ffimum. C.Baub. Pin. 337. Prodr. 147. — J. Bauh. Hift. 3. p. 458. — Burf. XIX. 49. — Pluken. Almag. p. 367. tab. 65. fig. 4. — Tourn. Inft. R. Heïb. 271. Thalidrum minus , fœtidifimum. Morif. Oxon. Hift. 3.p. 325. $. 9. tab. 20. fig. 13. Cette efpèce eft remarquable par la petiteffe de fes folioles , par le duvet qui les recouvre, ainfi que les tiges, les pédoncules , & même un peu les pétales. S:s tiges font très-rameufes , feuillées , hautes d'environ un pied , délicates , grêles , un peu ve- lues, munies de feuilles alrernes , étalées , trois fois ailées , compofées de folioles petites , pref- qu’arrondies, divifées affez généralement à leur fommet en trois lobes arrondis ou aigus , d’un vert obfcur en deflus , pubefcentes à leurs deux faces, ainfi que les pétioles qui les fupportenr. Les fleurs font difpofees en une panicule rameufe , feuillée à la bafe de chaque rameau , qui font (ouvent di- chotomes à leur fommer. La corolle eft d’un blanc jaunâtre , légérement pubefcente , compofée de cinq pétales cvales , obrus , au moins une fois plus courts que les fila- m-ns , UN peu concaves , ouverts , très - caducs. Les étamines , au nombre de quinze & plus , ont des anthères droites , alongées, fort étroites, d'un Jaune pale. Les femences {ont petites, ftriées, au nombre de cinq à huit; fefiles , réunies à Ieur bafe, divergentes à leur fommer. : Cette plante croit naturellement dans les dépar- temens méridionaux de Ja France, aux environs de Montpellier, en Suifle, en Italie. Elle répand une odeur fort défagréable , approchant de celle du bouc. +; (V.f.) * Efpèces incertaines ou peu connues. * Thaliétrum ( longifolium} , caule fulcaro , di- varicato ; folis pinnatis, longiffimis , craffis ; pani- culä difufa. Krock. Flor. Silef. 2. 1. p. 242. Ses tiges font cannelé:s , divifées en rameaux divariqués , étalés ; fes feuilles ailées , compofées de folioles très-longues , épaifles ; fes panicules diffufes. Elie paroit fe rapprocher du rhalütrum an- guffifolium Jacq. On la trouve en Siléfie. * Thaliétrum ( carolinianum), floribus pentape- talis, foliis palmatis. Walt. Flor. Carol. p. 157. Si cette plante a , dans gfrudification, les ca- | PIL raétères propres aux chaliéirum , elle en eft une des efpèces les plus diftinétes par fes feuilles palmées. Elle croit dans la Caroline. * Thaliftrum ( japonicum) , feminibus levibus , foliis tripinnaiis ; pinnulis incifis, ferraiis. Thunb. Aét. Soc. Linn. Londin. 2. p. 337. Didinamifta falvia fimilis. Thunb. Jap. p. 364. Has 74 Les femences liffes & non ftriées de cette plante avoient déterminé Thunberg à en former un genre particulier , qu'il rarge néanmoins pirmi les tha- liétrum dans un autre ouvrage. Ses feuilles font trois fois ailées , & les pinnules font incifées & dentées. Elle croit au Japon. (POIRET.) PILOCARPE à grapes. Pi/ocarpus racemofus. Vahl. Eclog. 1. p. 29. tab. 10. — Willd. Spec. Plant. vol. 2.p. 1133. Evonymus latifolius , racemofus , fruë&tu pentagono, atropurpureo. Plum. Spec. p. 18. Ic. 119. tab. 127. Ce genre, cormpofé d’une feule efpèce , a de tels rapports avec les fufains , qu’il ne peut guère en être féparé fans nuire à lordre naturel, qui doit être le but effentiel que tour botanifte éclairé s'efforcera d’atteindre par l'étude conitante des rapports. Le pilocarpe eft un arbrifieau très-peu élevé, compofé de rameaux fouples & pendans, garnis de feuilles alrernes, larges ,très-entières , eliiptiques, fort obrufes à leur fommet, & échancrées dans le plus grand nombre. Ses fleurs font difpofées en grapss folitaires , terminales au fommet de chaque rameau , longues d’un pied & davantage. Chaque fleur eft compofée d’un calice à cinq folioles , d’une corolle à cinq pétales qui renfer- ment cinq étamines , dont les filamens font inférés fous l'ovaire : il n’y a qu’un feul ftyle. Le fruit con- fifte en cinq capfules de couleur purpurine , mo- nofpermes , élaftiques , réunies à leur bafe. Les femences font enveloppees d’une tunique propre. Cette plante croît fur les hautes montagnes de l'ile de Montferrat. B * (PoIRET.) PILULAIRE. Pilularia. Genre de plantes cryp- togames , de la famille des fougères , qui a des rapports avec les ifoëtes , qui comprend des plantes indigènes à l'Europe , dontlas tiges font rampantes, radicantes ; les feuilles étroites , femblables à celles des graminées. Le caractère effentiel de ce genre eft d'avoir: La fruëtificarion à La bafe des feuilles , renfermée dans un globule prefque [effiie, divifé en quatre valves, 6 à quatre loges. PIE CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Une enveloppe coriace , velue , prefque fef- file , globuleufe , pifitorme , à quatre valves, di- vifée intérieurement en quatre loges. 2°. Des anthères nombreufes , fefiles ; placées à l’entrée de chaque loge. 3°. Plufeurs ovaires fixés dans le fond des loges, qui produifent des femences tuniquées , très-pe- tites. O’fervations. Tels font les caraétères de la fruc- ; tification de cette plante, expolés par le célèbre Bernard de Jufieu, & adoptés par fonilluftre neveu. Linné croit que les étamines , ou plutôt les fleurs mêles , confiftent en une ligne pulvérulenie qui règne le long de chacune des feuilles , à leur face inférieure , & que les globules fitués à leur bafe ne fonr que les fleurs femelles. ESPÈCES. PiLULAIRE à globules. Pilularia globulifera. Lin. Pilularia foliis gramineis; frufibus globofis , axil- daribus ; caule repente. (N.) Lam. Fior. franç. vol. ï. p.3.n%. 1243. — Id. Illuftr. Gener. tab. 862. Pilularia. Linn. Spec. Plant. vol. 2. p. 1563. Flor. Suec. 2. p. 950. — Fior. Dan. tab. 923. Pallas. Iter. 1. p.431. Graminifolia paluftris , repens ; vafculis granorum piperis , amulis. Raï. Hift. 132$. Angl. 3.p. 136. Syn. 281. — Morif. Oxon. Hift. 3. p. 608. $. 15. tab. 7. fig. 49. Pilularia paluftris ,juncifolia. Vaïll. Paris. p. 159. tab. 15. g. 6. — Dillen. Mufc. p. 538. tab. 79. fig. 1. — Juff. AG. 1739. p. 240. tab. 11. Gramen piperinum. Petiv. Herb. tab. 19. fig. 8. Hufcus aureus , capillaris , paluffris , inter folia fo!liculis rotundrs , quadripartitis. Pluken. Almag. 246. tab. 48. fig. 1. Cette plante a des tiges rampantes & même tout- à-fair couchées fur la terre , longues d’un à trois pouces , divifées par nœuds ou articulations, de chacune defquelles pouflent de petits paquets de racines compofées de fibres brunes & chevelues. Il s'élève de chaque rœud deux ou trois feuilles d’un vert gai, menues , filiformes ,moiles, prefque cylindriques , aiguës , longues de deux pouces & plus , très-glabres, approchant de celles des joncs. Elles offrent à leur bafe un petit globule de la groffeur d’un graïin de poivre, couvert de poils A A . , 3° ! . courts & rouffètres, à peine pédiculé , qui s’ouvre P4M en quatre valves , & fe divife intérieurement en quatre loges polyfpermes. 23 Cette plante croit fur le bord des marres & dans les lieux humides , où elle forme des gazons fins d’un afpeét agréable. ( F.w.) (POIRET. ) PIMENT. Capficum. Genre de plantes à fleurs cemplères , monopétales , de la famille des fola- nées , qui a dés rapports avec les folanum , & qui compren: d'sherb-s cu fous-arbriff-aux exotiques à l'Eurcoe - et fouilles, dans la plupart des efnè « =-s, les fleurs folitaires , un feutles , & Les fe- LA ï Le caractère effenriel de ce genre ef Une co-olle monopétale , en roue ; une baie fèche, de différentes formes ; des femences comprimées. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice inférieur, d'une feule pièce, per- fiftant , droit , divifé en cinq découpures. 2°. Une corolle monopérale , en roue, dont le tube eft très-covrt , élargi en un limbe ouvert, à démi-divifé en cinq-découpures aiguës. 3°. Cinq étamines , dont les filamens courts & fubulés font terminés par des anthères oblonaues, conniventes. 4%. Un ovaire de forme ovale , furmonté d’un fyle fitforme , plus iong que les étamines, & tei- miné par un fligmate obtus. Le fruit confifte en une baie non pulpeufe , ap- prochant de la figure ovale , creufe , colorée , à deux loges, contenant plufizurs femences compri- mées & réniformes. Olfervations. Malgré les grands rapports que ce genre peut avoir avec celui des fo/znum , particu- lHérement dans les parties de fa fructification, il en eft bien diflingué , non-feulement par fon fruit qui eft conftamment une baie fèchz , tandis que Les folanum ont des baies molles & pulpeutes, par les femences dont la faveur eft âcre & brülante, mais il en diffère encore par fon port , qui eft tel- lement le même dans toutes les efpèces , que cel- les-ci offrent de grandes difficultés lorfqu'il s’agit de les caractérifer. Ce font en général des plantes herbacées ou fru- tefcentes, dont les rameaux font fouvent flixueux, oppofés aux feuilles. Celles-ci font molles, en- tières, pétiolées , pendantes , alcernes ou deux à deux, dont les fleurs naïffent folitairement un peu au deffus de l’aiflelle des feuilles , fur des pédou- : Sfh 524 PIM cules droits ou courbés , réfléchis, remarquables d'ailleurs par le renflement qu’ils éprouvent à me- fure que les fruits müriffent ; plus épais vers leur fommet, qui s'évale en cloche par la perfiftance du calice. Les corolles font petites ou d’une gran- deur médiocre ; les fruits véficuleux. Si les efpèces font difficiles à diftinguer par le port & par la forme des feuilles, elles ne le font pas moins par les figures des fruits, rrès-variés dans la plupart de ces efpèces. Il en eft cependant dans lefquelles il paroît affez conftant ; tels que dans le capficum bucciferum, — cerafiforme, — finenfe, &c. Les pédoncules courbés ou redreflés, folitaires ou fafciculés, fourniffent des caraétères plus conftans. La fynonymie , par les mêmes raifons , offre d’autres difficultés , & il eft à préfumer que plu- fizurs auteurs, que Miller lui - même a préfenté comme efpèces des plantes qui ne différotent en- tr'elles que par fuite de la culture. Au refte , ce genre a l’avantage de ne contenir que des efpèces qui ne peuvent convenir à aucun autre ; ce qui le rend très-naturel. ESPÈCES. 1: PIMENT annuel. Capficum annuum. Linn. Capficum caule herbaceo , pedunculis folitariis ; fruc- tibus oblongis, propendentibus. Lan. Illuftr. Gener. vol. 2. p. 26. n°. 2388. tab. 116. fig. 1. Car ficum caule herbaceo, pedunculis folitariis. Linn. Spec. Plant. vol. 1.p..... — Roy. Lugd. Bat. 426. — Müter. medic. 66. — Kniph. Cent. 11. n°. 23. — Knorr. Del. Hort. 2. tab. C. 6. Capficum annuum. Hort. Ci. $9.— Hort. Upf. 47. Flor. Zeyl. 92. Capficum filiquis longis , propendentibus. Tourn. Inft. R. Herb. 152. Pifer indicum , vulgariffimum. Bauh. Pin. 102. — Blacw. tab. 129. Vallia — capo — molago. Rheed.Malab. 2. pp... tab. 35. Capficum Aëluarii. Lobel. Ic. 316. Vulgairement /e porvre-long. Cette plante , originaire des Indes . eft cultivée depuis long-tems dans les jardins , où fes fruits , d'un rouge très-vif & de forme variée, produifent un effet af:z agréable. Ses racines font fibreufes, grifatres: il s’en élève une tige herbacée , haute à peine d’un pied, pref- que fimple, cylindrique , un peu ftriée, garnie de feuilles fimples, pétiolées, très-entières, ovales, trés-aigues , alrernes , & réunies fouvent deux à deux à chaque imfertion. Les périoles font très- PIM flexibles , fouvent plus longs que les feuilles, gla- bres ou quelquefois un peu pubefcens , ainfi que les tiges. Les fleurs font folitaires , prefqu’axillaires , por- tées fur des pédoncules longs , plus ou moins for- tement recourbés. Le calice eft au moins de moitié plus court que la corolle , très-ouvert , perfiftant à la bafe des fruits. La corolle eft blanchâtre , affez grande , à cinq découpures aiguës à leur fommer, trés-larges à leur bafe , ouvertes en étoiles. Les anthères deviennent bleuâtres par la deffication. Le fruit eft une baie fèche , très-liffe , un peu coriace , alongée , d’un rouge vif ou Jaunâtre , vé- ficuleufe , contenant dans deux loges beaucoup de femences aplaties. Rien de plus variable que la forme de ce fruit, tantôt alongé, étroit, aigu; tantôt court, très-renflé , obtus & même échancré à fon fominet, pañlant de la couleur jaune à la couleur rouge , offrant même ces deux couleurs réunies fur le même individu , carac- tères qui ont déterminé plufieurs auteurs anciens à préfenter la plupart de ces variétés comme au- tant d'efpèces. Cette plante croît naturellement dans les Indes, d’où il paroit qu’elle a été tranfportée en Amé- rique , & de ces contrées en Europe. © ( V.v.) Les Caraibes s’en fervent , aïnfi que de la plupart des autres efpèces de ce genre, pour affaifonner tous leuis alimens. Les Nègres en font auf un très-grand ufage. Toutes les parties de cette plante ont une fa- veur extrémement âcre & brülante, particuliére- ment les fruits, qu'on ne peut affayer d’avaler fans éprouver à la gorge une chaleur piquante & douloureufe. Ces fruits font cependant la feule partie employée, tant dans les alimens, qu’en médecine; & maigré leur grande aétivité fur les orgares falivaires , les Indiens les préfèrent au poivre ordinaire & les mangent crus. On les confit auñi au fucre, & l’on en porte fur mer pour fervir dans les voyages de long cours. Ils excitent l’appétit, diflipent les vents & fortifient l'eflomac. On les cueille auf en vert; & lorfqu'ils ne font que nouer, on les fait macérer quelques mois dans le vinaigre , & on s’en fert enfuite, en guife de capres & de capucines, pour relever les fauces par leur faveur acre & piquante. La plupart des autres efpèces de piment font en ufige chez les Indiens, qui en mélent dans leurs ragoûts : elles font encore plus âcres que celle dont nous venons de parler ; néanmoins ces peuples en font des efpèces de bouilions ou de décoétions très-fortes qu'ils boivent avec plaifir. Un Européen ne pourroit en avaler feulement une cuillerée fans fé croire empoifonné. Les Por- tugais établis dans ces contrées appellent ces po- tions ftomachiques caldo di pimento. En Europe, PIM les vinaigriers en mettent quelquefois dans leur vinaigre pour le rendre plus fort : on les mée auffi aux cornichons que l’on confit dans le vinaï- gre. Voici la manière dont les Indiens préparent ces fruits pour leur ufage, & qu'ils nomment beurre de cayan où pots de poivre. D'abord ils les font fécher à l'ombre, puis à un feu lent, avec de la farine, dans un vaiffeau propre à cela ; en- fuite ils l:s coupent bien menus avec des cifeaux, & fur chaque once de fruit ainfi coupé ils ajou- tent une livre de la plus fine farine pour les pe- trir, avec du levain, comme de la pâte. La maffe étant bien levée, ils la mettent au four; quand elle eft cuite, ils la coupent par tranches, puis ils la font cuire de nouveau comme du bifcuit ; enfin ils la réduifent en une poudre fine qu'ils pañlent par un tamis. Cette poudre eft admirable, felon eux, pour affaifonner toutes fortes de viandes : elle excite l'appétit, elle fait trouver les viandes & le vin agréables au goût, elle facilite la digef- tion & provoque les évacuations de l'urine, è&c. (Geoff. Mat. med.) Les vapeurs que répandent les fruits mürs des différentes efpèces de capficum , lorfqu’on les jette fur un brafier ardent, font très-pernicieufes ; elles occafionnent des érernumens, une toux violente, & même des vomiffemens à tous ceux qui y font expofés. Quelques perfonnes fe font fait un jeu de méler de la poudre de piment avec du tabac ; | mais cette plaifanterie eft très-dangereufe, car fi la dofe eft trop forte, elle excite des éternumens fi violens, qu'ils occafionnent fouvent la rupture ide quelques vaiffeaux. 2. PiMEXT frutefcent. Capficum frutefcens. Linn. Capficum caule fruticofo, foliis lanceolatis ; fruc- tibus oblongis , folitariis ; fubercétis. Lam. Illuftr. Gen. vol. 2.p. 26. n°. 239$. tab. 116.fig. 2. | Capficum caule fruticofo; pedunculis folirariis, fruëibus oblongis. Willd. Spec. Plant. vol. 2. Ip. 10$1. n°. f. k Cagficum caule fruticofo, fcabriufculo ; pedunculis folitariis. Linn. Hort. Clif. 59. Capficum brafilianum. Cluf. Exot. 340. fig. 2. Carficum indicum. Rumph. Amboin. 5. p. 247. tab. 38. fig. 3. Capficum filiquä olivaformi. Tournef. Inft. R. Herb. 153. Carficum (olivæforme), caule herbaceo , fraëtu |ovato. ? Mill. Diét. n°. 6. Ses tiges font frutefcentes, un peu rudes au toucher, prefque cylindriques, un peu pubefcen- tes, ainfi que les autres parties de la plante, divi- |fées en rameaux roides, nombreux, anguleux ; |garnies de feuilles alternes, ou géminées, où op- xd 22 PIM 5 pofées aux jeunes rameaux; ovales, lancéolies, acuminées ; ls fupér.eurés plus étroites, un peu ciliées à leurs bords, marquées en deffous de quelques nervures jaunâtres, fupportées par ds pétioles beaucoup plus courts que les feuilles. Les flzurs font folitaires, fituées, ou dans l’aif- felle des rameaux , ou prefqu’oppofées aux feuilles. Leur pédoncule eft long, prefque droit, filiforme, épaith & renfé vers fon fommet à la maturité des fiuits, comme dans toutes les autres efpèces. Le calice eft monophylle , prefque tronqué, garni de cinq petites dents très-courtes , aiguës. La corolle eft blanche , petite ou un peu jaunatre , divifée , à l'orifice de fon tube, en cinq découpures pref- que lancéolées, aiguës, très-ouverces. Le fruit eit une baie oblongue, obtufe, de la forme & de la groffeur d’une petite olive, d’un jaune rouf- fâtre, contenant, dans deux loges, des femences planes, prefqu'ovales. Cette plante croît naturellement dans les Indes &z à l'ile de Ceilan. On la cultive dans les Jar- dins. h (V.w.) 3. PIMENT cerife. Capficum cerafiforme. Capficum caule fratefcente; fruëtibus fubglobofrs, fotitariis , ereétis. Lam. Illuftr. Gen. vol. 2. p. 26. n°. 2391. Capficum caule fruticofo , pedunculis folitariis , fruétibus globofis. Willden. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1OÿI. Piper filiqué parvä. J. Bauh. 2.p. 944. Icon. Capficum (cerafiforme), caule herbaceo ; fruëtu rotundo, glabro. ? Mill. Dict. n°. ÿ. Cette efpèce a bsaucoup de rapport avec le capficum frutefcens, dont elle fe diftingue particu- liérement par fes baies globuleufes, arrondies , prefque de la groffeur d’une cerife, caractère qui paroit fe perpétuer par la cu'ture. Ses tiges font prefque ligneufes , glabres, un peu quadrangulai- res, rameufes, garnies de feuilles éparfes, alternes, glabres, lancéolées, un peu ovales, acuminées. Les fleurs font folitaires, fupportées par des pé- doncules redreffés , longs d’un pouce. Le calice eft couit, campanulé, tronqué, à peine denté. La corolle eft d’un blanc jaunatre , à cinq décou- pures un peu aiguës : les fruits font rouges ou Jjaunatres. Cetre plante croit naturellement au Bréfil. On la cultive au Jardin des Plantes du Muféum d'Hif- toire naturelle. h (#7 v.) 4. PIMENT à petites baies. Capficum baccatum. Linn. Pimentum caule frutefcente, Levi ; pedunculis fub- ) à P 326 PIM geminis ; fruëtibus minimis, ovalibus. Lam. Illuftr. Gen. vol. 2. p. 26. n°. 2393. Pimentum caule fruticofo, lavi; pedunculis geminis. Linn. Mant. 46. — Mill. Diét. n°. 9. Capficum fruëlu minimo, conico, rubro. Brown. Jam. 176. Casficum minus, fruëlu parvo, pyramidali , ereéto. Sloan. Jam. 112. Hift. 1. p. 240. tab. 146. fig. 2. Piper filiquofum , magnitudinis baccarum afparagi. J. Bauh. Hifi. 2. p. 944. Piper brafiliinum petita. Cluf. Cur. $5. — Rumph. Amboin. $. p. 247. tab. 88. fig. 2. Vulgairement poivre de poule. A. Capficum minimum, caule fruticofo ; fruétu pervo, ova:o-ereélo. ? Mill. Dict. n°. 10. Vulgairement poivre d’oifeau. Cette plante s'élève à plufieurs pieds fur une tige rameufe, ftriée, un peu arrondie, prefque glabre , divifée en rameaux divariqués , flexueux à leurs articulations, garnis de feuilles alternes, pétiolées , prefqu'en cœur, acuminées , tendres , glabres , nerveufes en deflous, folitaires ou gémi- nrefque point ombiliqué, un peu difforme & irré- zulier. Les femences font garnies d'une aïle très- nince & diaphane. Cet arbre croît fur les montagnes dans l’île de Corfe.On le cultive au Jardia des Plantes de Paris. (7: v.) 8. Pin d'Hudfon. Pinus hudfonia. Pinus foliis geminis, brevioribus , margine convo- utis; conis minimis , [ubrotundatis. A. Pinus (vartarica), foliis geminis, brevioribus, latiufculis , glaucis ;ÿ conis minimis. ? Mill. Diét. ,Q A9: 045 Ce pin me paroît être ls même, ou du moins Pi N une variété du pirus tartarica de Miller. Il a, par fes feuilles , le port du pinus fylveffris gencvenfis. Ses rameaux font bruns , fon bois jaunâtre : fes feuilles , au nombre de deux à chaque fafcicule , font d’un gros vert, courtes ,épailles ,affez larges, aiguës , un peu roulées fur leurs bords. Les fleurs males forment de gros paqueis ovales , épais, ra- meux , courts, d'un gris jaunâtre. Les cônes , dans leur jeuneffe, font folitaires , droits, courts , petits & arrondis. Lcd 4 ge 093 Cette efpôce croîtnatirellement à la baie d’Hud- fon. (W. f. in kerb. Lam.) Aïton cite un pin de la baie d'Hudfon , qu’il re- garde comme une variété du pin fauvage, & qu’il appelle pirus ((ylvefiris divaricata) , foliis dvari- catis , obliquis. Hort. Kew. vol 3.p. 366. Seroit-ce la même efpèce que celle qui vient d’être men- tionnée ? A 9. PIN réfineux. Pinus refinofa. Pinus foliis geminis ; conis ovato-conicis , baff ro- tundatis , folitariis , folio dimidio brevioribus ; fqua- mis inermibus. Ait. Hort. Kew. vol. 3. p. 367. n°4: Cette efpèce, affez voifine du pinus virginiana, a desfeuilles contenues deux à deux dans une gaine commune, Les cônes font folitaires, une fois plus courts que les feuilles , de forme conique, arrondis à leur bafe , & compotés d’écailles dépourvues de pointes épineufes. Ce pin eft originaire de l'Amé- rique feptentrionale. On le cultive dans quelques jardins en Angleterre. P 10. Pin de Virginie. Pinus virginiana. Pinus foliis geminis, brevioribus ; conis parvis, fauamis acutis. Mill. Di. n°. 9. Pinus virginiana , folits binis, brevioribus & craf- fioribus fetis | minori cono, fingulis fquamarum capi- tibus aculeo donaris. Pluk. Almag. 297. Pinus (inops ), foliis geminis ; conis oblongo-co- nicis , longitudine foliorum folitariis , bafi rotundatis; favamis echinatis, Aït. Hort. Kew. vol. 3. p.367. Pinus folits geminis, ftrobilis folitariis ; conicis longitudine foliorum oblongis , fquamarum aculeis reétis. Duroi. Harbk. Baumz. 2. pag. 35.n°, 3. — Gmel. Syft. Nat. vol. 2. pag. 1071. Cette efpèce ne s'élève qu'à une hauteur mé- diocre. Les feuilles font glabres , courtes , épaif- fes, au nombre de deux dans chaque gaine. Les cônes font foliraires, oblongs, de forme conique, arrondis à leur bafe , de la longueur des feuilles , compofés d'écailles, dont le fommet eft garni dans {on milieu d’une pointe épineufe & prefque tou- jours droite. Cet arbre, dit Miller , ne s’éiève pas à une grande hauteur ; il eft le Lu eflimé de ce V i 540 PIN PIN genre. Dans f jeuneffe, il a une affez belle appa- ! nies trois enfemble dans la même gaine : quelque- rence ; mais des qu'il parvient à la hauteur de fept à buit pieds, il fe diforme & il eft fort défagréable | à la vue. Il ne mérite pas la peine d’être cultivé. Cette efpèce eft originaire de l'Amérique fep- tentrionale. D 11. PIN d’encens. Pinus tada. Pinus foliis longioribus , tenuioribus ; ternis ; conis maximis , laxis. Mill. Diét. n°. 11. — Linn. Syft. Plant. vol. 4. pag. 173. Pinus foliis ternis. Gronov. Vitg. 152. Pinus foliis ternis , conis pyramidatis ; fquamis obtuftis, oblongis , reflexis. Duroi. Harbk. 2. p. 48. Pinus foliis longiffimis , ex und thecä ternis. Cold. Noveb. 2:0. Pinus virginiuna , tenuifolia ; tripilis feu ternis , plerumque ex uno folliculo fetis ; ffrobilis majoribus. Pluk. Almag. 297. — Rai. Dendr. 8. Pinus foliis trinis ; conis oblongo - conicis , folio brevioribus , aggregatis ; fquamis echinatis. Ait. Hort. Kew. vol. 3. pag. 368. A. Pinus (rigida) , foliis ternis, conis longio- ribus | fquamis risidioribus. Mill. D'ét. n°. 10. Pinus heterophylla. Hort. Pari. B. Pinus ( variabilis ), fodiis binatis ternatifve. Ait. Hert. Kew. L. C. Pinus (echinata }, vireisiana , pralongis foliis, tenuioribus ; cono echinato, gracili. Mill. Diét. n°. 12. + Pluk. Almag. 297. C. Pinus (alopecuroïdea), foliis ternis , patulo- fquarrofis. Ait. L. C. : D. Pinus ( virginiana) , conis fubglobofis. Le principal caraétère de l’efpèce que nous pré- fentons ici , confifte dans les feuilles réunies trois par trois, & dans les cônes , dont le fommet eft terminé par une pointe épineule , fouvent recour- bée en forme d’hameçon. Cette efpèce offre plu- fieurs variétés remarquables , foit dans le nombre des feuilles , foit dans la forme des cônes , & même dans les épines qui en terminentles écailles. Quelques-unes de ces variétés font-elles de véri- tables efpèces ( comme le penfent quelques au- teurs), ou doivent-elles être regardées comme l'effet de la eulrure , de l'expofition & du climat ? Ces arbres nous font trop peu connus pour rien aflurer de pofitif : nous abandonnons cette quef- tion aux voyageurs & aux cultivateurs que l’ex- périence & l’obfervation peuvent éclairer. Ces arbres s'élèvent à une hauteur plus ou moins confidérable. Ils portent des feuilles très-étroites, Jongues de plufieurs pouces, glabres, aiguës , réu- fois il n’y en a que deux, furtout dans la variété B. Les cônes font ovales, obtus, longs d’un pouce & demi , portés fur des pédoncules recourbés , fouvent faiciculés. Les écailles font ovales , ayant leur fommet femi-lunaire , épais , garni dans fon milieu d’une pointe épineufe , recourbée en forme d’hameçon. Les écailles inférieuresreftent fermées, & font à peine épineufes : leur fommet ef pelé , traverfé par une carêne aiguë. Les femences font ovales, prefque triangulaires , munies d’une aile membraneufe. Dans la variété B. les cônes font plus courts, le fommet des écailles plus aplati , en forme de bou- clier , épineux dans fon milieu. Les cônes font prefque globuleux dans la va- riété C. , plus élargis à leur bafe , compofés d’é- cailles brunes , bombées , prefque carénées exté- rieurement. Leur fommet eft un peu comprimé , ayant trois côtés aigus, & le quatrième obtus , arrondi , fans ombilic , muni dans le milieu d’un mamelon faillant, prefque point épineux. Les femences font ovales , noirâtres , médiocrement comprimées , pointues à une de leurs extrémités. Cette variété m'a été communiquée par M.Thouin, fous le nom de pinus virginiana. Je n’en ai vu que les cones , déjà affez bien caractérifés pour former une efpèce ; imais n'ayant nulle connoiffance des feuilles ,je me borne à la mentionnerici. Jene crois pas D puiffe la rapporter au pinus virginiana de Muiler. Ces plantes font toutes originaires de l’Amé- rique feptentrionale, de la Virginie , de Philadel- phie, &c. h Obfervations. Duhamel cite encore trois pins ou trois variétés qui rentrent très-probablement dans cette efpèce. Les voici d’après lui. N°. 15. Pinus virginiana , pralonpgis foliis tenuio- ribus , cono echinato. Pluken. & Duhamel. vol. 2. pag. 126. N°. 16. Pinus canadenfis , trifolia , conis acu- learis, — Id. L. C. Pin-Chipre. AD pinus conis agminatim nafcentibus ; foliis lor- gis , ternis , ex eâaem thecä ? Flor. Virg. N°. 17. Pinus americana > foliis pralongis , fubindè ternis ÿ conis plurimis confertim nafcentibus. — Id. L. C. Pin-à-trocher. Le pin à trois feuilles, ou épineux du Canada, ou pin-chipre , n°. 10, fe diftingue ( ajoute ce même auteur), 1°. par fes cônes, qui font à peu près de la même groffeur que celui du pin rouge (pinus mugho), mais qui fe terminent en pointe plus aiguë ; 2°. par les écailles, qui font terminées par une pointe ou une épine qui eft affez piquante P-IN pour offenfer les mains quand on les touche ; 3°. par fes feuilles, qui fortent trois à trois d’une gaîne commune ; 4°. par une raïnure qui fe pro- longe dans toute la longueur de Ja face extérieure des feuilles ; $®. par fes feuilles , qui font un peu moins longues & plus déliées que celles du pin rouge ; 6°. par fon bois , qui eft pliant , fort ré- fineux, & qui a le grain très-fin: on le croit plus pefant que celui des mars de Riga ; il a un peu d’aubour ; 7°. cet arbre devient très-haur, & peut fournir des mâts de hune pour un vaifieau de foixante-dix pièces de canon. On trouve certe ef- pèce de pin vers le lac Champlain en Canada , juf- qu’au fort Frontenac. - Le pin-à-trochet a trois feuilles qui fortent d’une même gaîne, mais elles font plus longues que celles du précédent. Ses fruits viennent raffemblés par gros bouquets. 12. PIN des marais. Pinus palufiris. Pinus foliis ternis ; longiffimis j conis Jubcylindra- ceis , echinatis ; ramis , flipulis ramentaceis , exafpe- ratis. Ait. Hort. Kew. vol. 3. pag. 368. Pinus paluftris , foliis ternis ; longiffimis. Mill. Dit. n°. 14. Pinus americana , paluffris | trifoiia , foliis lon- gifimis. Dubam. Arbr. vol 2. pag. 126. Pinus foliis ternis , longifimis ; ftrobilis fubcylin- dricis , echinatis; ramis, ffipulis ramentaceis, afperis. Gmel. Syit. Nat. vol. 2. pag. 1072. Cet arbre a un port qui le diftingue des autres efpèces, & qui confifte dans la pofition de fes feuilles toutes unilatérales ou attachées à un feul côté des branches. Elles font au nombre de trois à chaque fafcicule , épaifles , d’un beau vert, étroites , longues de huit à neuf pouces ; les ra- meaux ônt leur écorce hériffée par l’imprefion des gaines des feuilles , après la chute de ces der- nières. Les cônes font alongés, prefque cylindri- ques compolfés d’écailles dont le fornmer eft muni ans fon milieu d’une pointe épineufe. Cette plante croît dans |’ Amérique , à la Caro- line, dans les lieux humides & marécageux. Elle fe cultive en Angleterre dans plufieurs jardins. F 13. Pin ceinbrot. Pinus cembra. Linn. Pinus foliis quinis ; ftrobilis ovatis , obtuffs , crec- ts ; fquamis adpreffis ; ovalibus , concavis ; nucibus duris , cuneiformibus , alà deflituris. Pal. Flor. Roff. tab. 2. — Trew. Cedr. Liban. — Mantiff. tab. 7. — Duroi. Harbk. 2. pag. fr. Pinus foliis quinis, lavibus. Linn. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1419. — It. Scan. 32. — Mill. Diét. n°. 6. — Scop. 2. pag. 6$. Pinus foliis quinis , cono ereëlo, nucleo eduli. Gmel. PIN Sibir. 1.pag.179. tab 239. — Duham. Arbr. vel, 2. pag. 127. tab. 32. n°.20. D41 Pinus foliis quinis ; conis ovatis , obtufis ; fquamis adpreffis , nucibus auris. Aït. Hoït. Kew. vol. 3. pag. 369. n°. 9. Pinus foliis quinis, triqueris. Hall. Helv.n°. 1659. Pinus fativa , cortice fiffo ; foliis fetofis , fubrigidis, ab und vagin quinis. Amm. Ruth. 178. Pinus fylveftris , montana, tertia. C. Bauh. Pin. 491: Pinus fylveftris , cembra. Camer. Epit. 42. Pinafter. Bell. Conif. 22. Ic. — Mich. Gen. 223. Larix femper virens , foliis quinis , nucleis edulibus. Breyn. E. N. C. Cent. 7. Obferv. 2. Pinus fylveftris., montana , tertia.'Tourn.Inft.R. Herb. 586. Pinus montana. Lam. Flor.franç. vol. 3.n°%. 175$ & 1234: pag. 6$I. Pinafher belloni , vel pinus cui officula fragili puta- mine five cembro. J. Bauh. Hift. 1. pag. 247. Vulgairement pr alviez , pin cembro. Ce pin ne parvient qu’à une hauteur médiocre ; il fe divife en branches difformes, tortueufes, éra- lées , recouvertes d’une écorce grifatre , garnies de feuilles réunies au nombre de cinq à deux à chaque point d'infertion, longues de près de trois pouces , étroites , quelquefois un peu élargies , roides , aiguës , d’un beau vert, prefque triangu- laires. Ses cônes font très-gros, courts , obtus , rou- geatres , longs d’environ trois pouces , ayant quel- quefois jufqu'à deux pouces de diamètre , formés d’écailles imbriquées , ovales, ferrées, concaves, épaifles à leur fommet ; elles recouvrent des fe- mences aflez groffes , point ailées , prefque trian- gulaires , faciles à rompre fous la dent , qui con- tiennent une amande affez douce , blanche, d’un goût agréable , recouverte d'une écorce brune, Ce pin croit fur les hautes montagnes dans les environs de Briançon. II fe plait dans les endroits les plus froids, & où la neige refte une partie de année. Il fournit une térébenthine abondante & d'une odeur agréable. F ( PV v.) 14. PIN de Weimouth. Pinus ffrabus, Linn. Pinus foliis quinis, margine fcabris ; cortice lavt. Gronov. Virg. 152. — Mill. Dict. n°. 13. — Lam. Iluftr, Gen. pl. 786. fig. 3. Pinus ffrobus, foliis quinis, [éabris. Linn. Spec. Plant. voi. 2. pag. 1001. Pinus foliis quénis; conis oblongis, pendulis; fqua- mis ovalious, planis, laxis. Duxot. Harbk. 2.p. 57. PIN Pinus foliis quinis, cortice glabro. Gronov. Virg. 152. Pinus foliis longiffimis, ex un& thec4 quinis. ? Cold. Noveb. 229. Pinus canadenfis , quinqucfolia ; floribus albis ; conis oblongis, pendulis; fquumis ambieti ferè ffmi- dibus. Duham. Arbr 2. pag. 127. 542 Pinus virginiana, conis longis, non ut in vul;ari RE TE 3 6%) b echinatis, Pluken, Almag. 297. Pinus foliis quinis, conis cylindraceis, folio lor- gioribus, luxis. Ait. Hoïrt. Kew. vol. 3. pag. 369. Vulgairement pin du lord Weimouth. Ce pin s'élève très-haut. Son bois eft blanc: fes branches principales fe divifent en rameaux nom- breux, grêles, effilés, chargés de feuilles fines, d'un vert agréable , longues d'environ trois pou- ces, pointues, réunies au nombre de cinq dans une gaine commun?, caduque ; fixées fur un tu- bercule particulier. Le fleurs males, difpofées par bouquets, font d’abord très-blanches ; elles deviennent enfuite marquées d'un peu de violet. Les femelles pro- duifent un cône alongé, aigu , un peu arqué, long d'environ quatre pouces, d’un beau vert jufqu’à l’époque de la maturité, compotfé d’écailles lâches, planes, ovales, approchant un peu de celles des fruits du fapin, mais cependant épaifles à leur extrémité. Les fruits fonc affez gros, ovales, garois d’une aile membraneufe, & bons à manger. Ils combent facilement. Cet arbre eft originaire du Canada. Le lord Weimouth eft le premier qui l’ait cultivé en An- gleterre. B (V.v.) Comme fon beis eft d’un grand ufage dans la marine, qu'il fait de très-bons mâts, on a cherché à le propager. C'eft particuliérement aux femen- ces recueillies dans le jardin de ce lord, que nous devons le plus grand nombre de ces pins fi répan- dus aujourd'hui en Europe. Il découle une aflez grande quantité de réfine fort claire des petites véficules qui garniffent les jeunes branches. 15. PIN d’occident. Pinus occidentalis. Pinus foliis longiffimis, quinis, canaliculatis ; ffrobis fubovatis; fquamis obtuffs, angulatis. (N.) Pinus (occidentalis), foliis quinis, margine f[ca- bris, lo agiffimis ; ftrobilis oblongis ; fquamis apice truncatis. Swart. Nov. Plant. Gen. & Spec. p. 103. — Gmel. Syft. Nat. vol. 2. pag. 1072. n°. 14. Pinus foliis quinis ab eodem exortu. Plum. Catal. Plant. pag. 17. — Americ. pag. 154. tab. 161. Larix americana, foliis quinis ab ecdem exortu. Tourn. Inft. R. Herb. pag. 586. PIN Cet arbre nous paroît très-diflin& du pinus Jtrobus. Ses feuilles, au nombre de quatre à cinq dans la même gaîne, font conftammenc plus lon- gues , plus roides, très-étroites, arrondies ou à demi-cylindriques à leur face inférieure, canali- culées & à rebords tranchans à leur face fupé- rieure , liffes, un peu rudes fur leurs angles. Les cônes ont quatre ou fix pouces de long; ils font ovales, obtus, compolés d’écailles tronquées | & anguleufes, épaifles à leur fommet, contenant des femences oblongues, irrégulières. Ce pin croît fur les mornes ou montagnes de Saint-Domingue. (W. f. in herb. Lam.) Il paroïit tenir le milieu entre le pin cimbrot & celui de Weïimouth, fe rapprochant du premier par fes cônes, & du fecond par fes feuilles. Offervations. Il eft fans doute quelques autres efpèces de pin, tant cultivées que fauvages , qui ne fe trouvent pas mentionnées dans cet article ; mais n'ayant pu ni les obferver ni recueillir fur ces efpèces les connoiffances néceflaires, nous n'avons pas cru devoir étendre.plus loin les dé- tails dans lefquels nous fommes entrés. Les efpèces fuivantes, que Walterius a obfervées dans la Ca-. roline, pourroient bien appartenir à que'ques- unes de celles que nous avons décrites ; mais cet auteur m’entrant dans aucun détail, nous nous bornerons à les préfenter telks qu'il nous les a données. * Pinus (glabra), foliis geminis; ffrobilis oblor- go-ovatis, brevibus; cortice glabro. Walter. Flor. Carol. pag. 237. * Pinus (fquarrofa), foliis geminis, glabris, brevibus ; flrobilis ovatis, fquarrofis ; cortice fcabro. Idem. L. C. * Pinus (lurea}, foliis ternis, pedalibus; ftrobilis ovatc-fubulatis, fpinis rectis. Id. L. C. Ne feroit-ce pas une variété de pinus tada ? (POIRET.) PINNATIFIDES ( feuilles). Pinnatifida folia. Les feuilles compofées prennent ce nom lorf- qu'elles font imparfairement ailées, c’eft-à-dire , lorfqu’elles font découpées de chaque côté en manière d’aile, affez profondément, mais point jufqu’à la côte, comme on peut l’obferver dans la fcabieufe des champs (fcabrofa arvenfis. Linn.). PINNÉES ( feuilles). Pinnata folia, nom que l’on donne aux feuilles compofées lorfque plu- fieurs folioles font rangées en manière d’aile des deux côtés & le long d’un pétiole commun, comme dans les aftragales & les lentilles. PINNULES. Pinna. Quand les feuilles font PIQ plufieurs fois ailées , on donne le nom de pinnules aux divifions ainfi qu'aux fous-divifions du pétiole commun : telies font les feuilles de la plupart des plantes en ombelle, des polipodes, &cc. PIPARÉE. Piparea. Aubl. Genre de plantes dicotylédones, que Jufieu foupçonne devoir ap- partenir à la famiile dés cift:s, dont nous ne con- noiflons encore que les fruits, obfervés & décrits par Aublet. Le caractère eflentiel de ce genre eft d’avoir : Une capfule fupérieure à trois faces, à une feule loge divifée en trois valves , marquées longitudinale- ment d’une ligne faillante qui fupporte deux où trois femences tomenteufes, ayant chacune un placenta frange. Nous ne connoiffons qu'une feule efpèce de ce genre fous le nom de: ‘1. PIPARFE dentelée. Piparea dertata. Aubl. Guian. vol. 2. Suppl. pag, 31, pl. 386. — Jufhieu. Plant. Gen. pag. 295. C'eft, dit Aublet, un arbre de movenne gran- deur. Son tronc s'élève à quatre ou cinq pieds de haut, fur quatre à cinq pouces de diamètre. Son écorce eft rouffâtre, ridée, chagrinée, âpre au toucher. Son bois eft dur, cémpaét: & blanchatre. I! pouffe à fon fommet des branches rameufes, garnies de feuilles alternes, prefque fefiles , fer- mes, vertes & luifantes en deflus, couvertes en deflous d’un duvet court & rouffatre : elles font dentelées, ovales, terminées par ure longue pointe moufle, & légérement échancrées, munies à leur bafe de deux petites ftipules longues, étroites, caduques. Les plus grandes feuilles onc fept pouces de longueur, fur trois pouces de largeur. Le calice, la corolle, les étamines & le pilil n'ont pas été obfervés. De l’aiffelle des feuilles naiflent des fruits fefiles, folitaires ou deux à deux, garnis chacun de deux petites écailles à leur bafe : ce fruit eft de la groffeur d’ue noilette; c’eft une capfule mince, fragile, ovoide, à trois côtes, convexe, rouge, panachée de vert; elle s'ouvre en trois valves concaves, partagées dans leur longueur par une côte faillante , à laquelle | font attachées deux ou trois femences, chacune fur un placenta blanc & frangé : c:s femences . font couvertes d’une matière cotonneufe, très-fine | & très-blanche. |! Cet arbre croît dans les foréts de la Guiane; il | frudifie dans le mois de thetmidor. P (POIRET.) PIQUANS ou AIGUILLONS. Acuti, Ce font des produétions dures, terminées par une pointe PIR aiguë & fragile, placées fur les tises & fur les branches, où elles font attachées feulement fur l'écorce , fans adhérer à la fubftance propre des plantes , comme dans la ronce , le rofer, le gro- teiller, &c. 343 Le épines & les aiguilons peuvent être confi- dérés en général comme des armes qui fervent à défendre les plantes contre les animaux. On com- pare les épines qui adhèrent à la fubftance mêre des plantes, aux cornes des animaux, qui font corps avec les os du crane, & les aiguillons qui n’adhèrent qu'à l’écorce des plantes, font com- parés aux griffes & aux ongles des animaux. On confidère les aiguillons relativement à leur direction & à leur forme, & on dit qu'ils font: Droits (reéti) lorfqu'ils n’ont aucune courbure dans leur longueur ; Courhés (incurvi ) lorfqu’ils fléchiffent du côté de la tige ; Courbés en dehors (recurvi) lorfqu'ils féchiffent en dehors ou vers la racine ; Fourchus, bifides, trifides, &c. (furcati, bifidi, trifidi ) lorfque l’on confidère le nombre de leurs divifions. PIQUANTES (feuilles). Aculeata, frigofa Jolia On conne ce nom aux feuilles Jorfqu’elles fonc chargées de petites pointes aiguës & piquan- tés, quoique fouvent elles foient à peine Vies comme dans la garance. ( \ S | le même nom lorfqu'ils offrent l£5 mêmes caractères. PIRATINIER de % > PTR : Guiane. Piratinera guianenfis. Aubl. Gun. vol. 2.p . pag. 888. tab. 340. fig. 1. Vulgairement 4o1s de lettres. C'eit un arbre qui paroit devoir compofer un genre particulier, ainfi que l’a fait Aublet, dont Ja fructiñfication n'eft encore qu’imparfaitement connue, & qui ofre pour caraétère effentiel : Plufieurs j?yles ; des ffigmates en forme de bouclier; une capfule globuleufe, ligneufe, à plufieurs loges mo- roJpermes. Le tronc de cet arbre s'élève à plus de cin- quante pic ds ; ilaenviron trois pieds de diamètre. Son écorce elt Life, grifâtre, & pour peu qu'on Pentame ellé répand un fuc laiteux. Son bois eft blanc, dur & compaéte : celui du centre a environ cinq pouces de diamètre; il eft d’un rouge foncé, moucheté de noir. Les branches qui garnient fon fommet font en grand nombre; celles du centre font perpendiculatres, les autres horizontales : elles font chargées d'un grand nombre de ra- 544 PIR meaux garnis de feuilles alternes, liffes , fermes, verres en deflus, blanchâtres en deflous , prefque fefliles, ovales, terminées par une pointe moule, munies à leur bafe de deux petites ftipules aiguës. Les plus grandes feuilles ont deux pouces de lon- gueur, fur neuf lignes de largeur. De l’aiffelle des feuilles naiflent un ou deux boutons de fleurs, portés chacun fur un pédoncule grêle, fong d’un pouce. Le bouron de fleurs eft fingulier ; il et en cône à fa bäfe, arrondi & convexe à fon fommet , qui eft chargé d’un nom- bre confidérabte de petits corps en forme de champignons: ces petits corps ont un pivot qui s'emboite dans une cavité en deflus ; ils font jaunes, convexes, & comme bordés d’une mou- lure qui règne tout autour ; ils font en deflous un peu concaves & verdâtres. Lorfque, dans la ma- turité, ces petits corps font tombés, on voit fubffter la cavité qu’ils remplifloient ; le bouton alors elt jaurnie, & en le coupant tranfverfalement on apperçoit une grande quantité de loges, dans chacune defquelles eft une femence fort petite. Je n'ai pas pu m'aflurer, dit Aublet, fi, comme j'avais lieu de le préfumer, cet arbre portoit eux fortes de fleurs fur un même pied ou fur deux individus différens. J’ai examiné plus de cent boutons, & je ne les ai pas crouvés differens de celui que J'ai décrit. Cet arbre croît à Cayenne dans les forêts, où il vient en fleurs, en fraits & prefqu'en ma- turité dans le courant du mois de nivôfe. Les créoles le nomment bois de Lettres. Les Galibis em- ploient le bois intérieur de cet arbre pour faire des arcs & des aflommoirs appelés boutous. Les créoles en font des cannes, & les nègres des pilons. il y a une variété de cet arbre, appelée bois de lettres blanc. C’eft un aibre de moyenne grandeur, qui a les feuilles plus longues & plus étroites. Son bois eft blanc intérieurement, dur & com- paéte. Les nègres font des bâtons avec les bran- ches les plus droites, après les avoir dépouillées de leur écorce; enfuite ils les noirciffent avec la fuie qui s'attache fous les marmites de f£r ou fous la plaque à cuire le manioc. Cette fuie, mêlée avec le fuc qu’on tire d'une efpèce d'inga appelée bourgori, fait une teinture qui pénètre le bois; elle eft de durée , & quand le bois eft poli il imite la plus belle ébène noire. IL y a toute ap- parence que certe variété eit un jeune arbre de bois de lettres. Elle eft très-cominune à Cayenne £&e a la Grande-Terre dans les lieux défiich£s, B ( Curaët, ex Aubl.) (POIRET.) 7 4 | PIRIGARE. Pirigara. Aubl. Genre de plantes dicorylédones , à fleurs complètes, palysétalées, qui à des rapports avec Les Scyrhis & fes courou- PIR pita, de la famiile des myrtes , qui comprend des arbres exoriques à l'Europe , dont le bois eft or- dinairement d’une odeur fétide, les teuillés grandes & alternes ; les leurs grandes , alternes, de l’odeur du lys. Le caractère effentiel de ce genre eft d’avoir : Un calice turbiné | à quatre ou fix lobes , muni de DR Ta D À ; deux écailles à fu bafe , de quatre à fix pétules ; une capfule coriace, en forme de pomme , à quatre ou fept loges ; des femences appendiculées. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice d’une feule pièce , divifé à fon orifice en quatre ou fix lobes courts, obtus , muni un peu au deffous de fa bafe de deux écailles. 2°. Une corolle compofée de quatre ou fix pé- tales un peu connivens à leur bafe , ovales , affez grands. 3°. Un grand nombre d’éramines , dont les fila- mens, plus courts que la corolle, font fixés fur un tube conrt , campaniforme , écarté du ftyle, &. terminé par des anthères petites, droites , oblon- gues. 4°. Un ovaire inférieur , plane , turbiné , dont le fils eft crès-ourt , conique , perfiftane , ter- mine par un ftigmate obtus , à quatre lobes. Le fruit eft une capfule coriace , arrondie en forme de pomme, marquée à fon fommet d'un large ombilic formé par le calice, à quatre ou fept loges renfermant chacune fix ou fept femences , en forme de féves , attachées à un réceptacle cen- tral par un filét épais , contourné. Obférvations. Ce genre a été décrit par Linné fils, fous le nom de puflawia , avec quelques légères différences dans les parties de la fruétification. ESPÈCES. 1. PIRIGARE à quatre pétales. Pirigara tetrape- tala. Aubi. Pirigara calicinis lactniis quatuor , fubrotundis , pe- taloideis ; corollà tetrapetalé ; fôliis oblongis , acumi- natis , dentatis. Pirigara foliis ovato -oblongis , acuminatis , per Limbum dentatis, magno fruëlu. Aubl. Guian. vel. 1. pag. 487. tab. 192. Guflavia augufla. Linn. f. Suppl. pag. 313. — Wild. Spec. Pianc. vol. 3. pag. 846. Japarandioa. Pif. Brafil. Hift. pag. 172. Jenisaranduba. Mareg. Braf. Cap. 9. pag. 109. C'ef ua arbre d’une grandeur médiocre, dont le PALCR le tronc s'élève d'environ vingt ou trente pieds, fur trois ou quatre pouces de diamè.re : fon écorce ef grifatre , & fon bois eft blanc, foupie & pliant. Il fe divife en branches épaiffes , garnies de feuilles alternes , rapprochées , prefque fefhiles , lifles, vertes, ovales , oblongues , acuminées , rétrécies en pétiole à leur bafe , un peu dentées en fcie , longues d’un pied & plus , marquées de neivaires faillanres, Les fleurs naiffent à l'extrémité des ra- meaux , au nombre de cina à fix , portées alterna- tivement fur des pédoncules courts, prefque li- gneux , folitaires , garnis vers leur milieu de deux écailles en forme de braétées. Ces fleurs ont quatre pouces- de diamètre ; elles font très-belles , de couleur blanche, & répandent une odeur appro- chant de celle du lys. Le calice eft en forme d’entonnoir, d'une feule pièce, divifé à fon bord en quatre lob£s arrondis, épais , concaves, verts en defius , blanchatres en deflous. La corolle eft compofée de quatre pé- tales un peu ondulés à leurs bords, concaves, rou- ‘geâcres à leur fommet , attachés entre les divifions du calice par un onglet large & charnu. Les fila- mens des étamines font anincis à leur bafe , ter- minés par des anthères à deux lobes. Le ftyle eft très - court, Jaunatre , terminé par ua ftigmate épais, à quatre lobes anguleux. Le fruit eft une capfule fechs , rouffatre , en forme de poire, divilé en q atre ou fix loges, maiqué à {on fommier d’un trés- grand ombilic. Les femences, au noinbre de cinq à fix dans chaque loge , font “vales, de la grofleur d’une piftache, irrégulières , attachées à un placenta central par un gros cordon oinbilical, tortueux. Cet arbre , dit Aublet , eft nommé bois puant par les habitans de Cayenne , à cauf= de l'odeur féride qu’il conferve , mêine long-tems après qu'il a été coupé , & qui devient plus forte lorfqu'il eft rapé où mouillé. I! eft appelé pirigaramépé & caripa par les Galibis. On l’emploie , dans le pays, pour faire des cerceaux. Il croît dans l'ile de Cayenne. Il vient aufi dans Ja terre-ferme , particulierement fur la montagne de Courou , où 1l fleurit & fruétifie au commer- cement de l'automne. On Île rencontre égalsment à Surinam. D 2. PIRIGARE à fix pétales. Pirigara hexapetala. Aubl. Pirigara calicinis laciniis fex larceolaris , corollä hexaperalà ; foliis obovatis | acuminatis , ferrulatis. Lam. Illuftr. Gener. tab. 592. Pirigara foliis obovatis , acutis , parvo fruétu. Aubl. Guian. vol. 1. pag. 490. tab. 193. Guffavia ( faftuofa }. Willd. Spec. Plant. vol. 3. pag 847- Botanique. Tome Ÿ. PIR 845 Guflavia (angufta). Var. Linn, f. Suppl. p. 313. Cet arbre diffère du précédent par le nombre de fes pétales, par les divifions de fon calice, lan- céolées , aiguës , & non en lobes arrondis. Il s’élève à la hauteur de vingt-cinq pieds, fur un pied & demi de diamètre : fon écorce eft épaifle, raboteufe , rouffatre en d=hors & foncée en de- dans. Son bois eft dur & jaunâtre ; il pouffe vers {on fommet un grand nombre de branches, dont les unes font droites & d’autres inclinées, dirigées en tous fens : elles font chargées de rameaux gar- nis de feuil'es alternes, Hffzs , vertes, crénelées à leurs bords, rétrécies en pétiole à leur bafe , acu- minées. Les plus grandes ont fix pouces de long fur deux & demi de largeur. Les fleurs naïflent folitaires dans l’aiffelle des feuilles & à l'extrémité dés rameaux, portées fur un pédoncule épais, long d'un pouce, garni vers fon fommet de deux écailles oppofées. Le calice eft d’une feule pièce, campanulé, divifé à fon orifice en fix découpures étroites, lincéolées , pointues. La corolle eft compofée de fix pétales charnus , ovales, obtus, un peu finués ou frangés à leurs bords, de couleur blanche. Les étamines font très-nombreufes , rangées circulai- rement fur un tube court autour de l'ovaire ; leurs filamens font filiformes , leurs anthères jaunes, à deux lobes. Le flyle eft prefque nul, terminé par un fligmate épais, à quatre angls, poincu à fon fommet, perfiftant fur le fruit. La capfule eft prefque globuleufe, grifatre, à fix ou fept cotes peu marquees, divilée intérieu- rement en fix ou fept loges, renfermant chacune autant de femences ovales, difformes, attachées, comme dans l’efpèce précédente, à un placenta central. ; Cet arbre eft nommé pirigaramépé par les Ga- libis : il Aleurit & fruétiñie vers le milieu de l'au- tomne ; il croit à Cayenne, dans les grandes foréts qui s'étendent juiqu'à la rivière de Sinémari, à quarante licues de fon embouchure. Le bois de cet arbre, coupé , fcié ou rapé, exhale une odeur cadavéreufe. E (POIRET.) PIRIPE. Piripea. Aubl. Genre de plantes dico+ tylédones , à fleurs monopétales irrégulières, de la famille des pédiculaires , qui a des rapports avec les erinus ; qui comprend dés herbes exotiques à l'Europe, dont les feuilles font alternes, & les flzurs difpofées alternativement fur des épis ter- iminaux. Ce genre a pour caractère effentiel : Un calice à cing divifions , muni de trois braëtées à fa bafe ; une corolis tubudée, DRE a 4 x P'I0R dont le limbe eff à cing lobes planes; ure éarfule ui s'ouvre latéralement , des femences nom.breufes , tris- petites. 5/6 CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°, Un culice tubulé , d’une feule pièce, divifé à fon orifice en cinq découpures oblongues, iné- gales , aiguës ; muni à fa bafe de trois braétées. 2°. Une corolle monopétale , en foucoupe , dont 1: tube , plus long que le calice, eft un peu recour- bé, élargi à fon orifice en cinq lobes planes , iné- gaux, crénelés, arrondis, dont l'ouverture eft garnie de tubercules oklongs & charnus. 3°. Quatre éramines, dont deux plus longues & deux plus courtes, attachées veis le milieu du tube de la cerolle , terminées par des anthères bilobées. 4°, Un ovaire oblong, tétragone , furmonté d'un fiyle court, terminé par un fligmate épais, aigu, perfiftant. Le fruit eft une capfule oblongue , à deux loges, à deux valves, s’ouvrart latéralement, & conte- nant un grand nombre de femences très-petites, attachées à un placenta. ESPÈCES. 1. Piripe aquatique. Piripea paluffris. Aubl. Piripea foliis linearibus , canaliculatis, argutè denticulatis ; floribus fpicatis, purpurafcentibus. (N). Aubl. Guian. vol. 2. pag. 628. tab. 253. — Lam. Illufr. Gen. tab. 520. — Juff. Plant. Gen. p. 100. C’eft une plante dont les racines font fort me- nues, fibreufes & rameufes: il s'en élève une tige grêle , rameufe, flriée, haute d'environ un pied, garnie de feuilles alternes , fort étroites finement denticulées, vertes, creufées en gouttières longi- tudinalement, & d’environ un pouce & plus de longueur. Les fleurs font prefque files & alternes, dif- pofées en épi lâche à l'extrémité des tiges & des rameaux. Le calice eft d’une feule pièce , évalé à fa partie fupérieure, plus court que le tube de là corolle : celle-ci eft de couleur purpurine, munie ! d'un tube long de cinq lignes , incliné & courbé, dont l’orifice eft fermé par plufieurs tubercules blanchâtres, oblongues. Le limbe fe partage en cinq lobes planes, inégaux, larges, arrondis & crénelés. Le fruit eft une capfule fèche, alongée, à deux loges féparées par une cloifon, remplies de femences très-fines. Cette plante croît à Cayenne, dans les Savanes PIS de Coutou; elle flewir & fraétifie dans le com- mencement de l’automne. (POIRET.) PISONE. Pifonia. Genre de plantes dicotylé- dones , à fleurs incomplètes & polygames, de la famille des nidtages , qui a des rapports avec les boerhaavia , & qui comprend des arbuftes exoti- ques à l’Europe; à feuilles alternes ou prefque oppofées, dont les fleurs en grapes ou en co- rymbes font axillaires ou terminales. Ce genre a pour caraétère effentiel : Une corolle campanulée , à cinq divifions , nue ou munie à fa bafe de deux à cinq écailles , fix étamines , quelquefois de cinq à huit; un feul fFyle , une capfule EUX E LIT! F Ÿ ou une baie à cinq valves , hériffées fur leurs angles; une feule loge, une feule femence. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Les fleurs font, où hermaphrodites, ou les unes mâles, les autres femelles, fur la même plante ou fur des pieds féparés; elles offrent : 1°. Une corolle campanulée, dont le limbe e ordinai:ement divifé en cinq découpures ouvertes: le calice eft nul, remplacé dans quelques efpèces par deux ou cinq écailles environnant la bafe de la corolle. 2°. Six éramines , quelquefois de cinq à huit, dont les flamers font fubulés , terminés par des anthères arrondies & à deux lobes, dont quel- quefois plufieurs avortent. ©, Un ovaire fupérieur, oblong, urmonté d’un ftyle fimple, cylindrique , droit, plus long que la corolle , terminé par un ftigmate fouvent bifide. Le fruit eftune carfu/e ou une baïe ovale, à cinq côtés obtus , fcabres fur leurs angles, à une feule loge, renfermant une femence glabre, oblongus. Obfervations. Ce genre a été confacré par Plu- mier su favant Guillaume Pifen, deéteur en mé- decine , qui a décrit plufieurs plantes du Préfil & autres productions intéreffantes de ces contiées. ESPÈCES. 1. Pisone épineufe. Pifonia aculsata. Linn. Pifonia fpinis exillaribus, patentiffimis. Lion. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1511. — Jacq. Amer. pag. 274. — Gærtn. de Fruët. & Sem. Cent. $. tab. 76. fig. 4. — Lam. Illuftr. Gener. pl 861. Pifonia. Hort. CHAPAST. Pifonia aculeata , fruétu glutinofo & racemofo. Plum, Gen. pag. 7. tab. 114 & Ic, 227. fig. 1. PIS Pifonia affurgens , farmento valido ; foliis ovatis, utrinque produitis ; Jpénis vulidis , recurvis ; racermis lateralibus. Brown. Jam. 258. R'annus {eu lycium, fringego jamaicenfibus diélum. s 2 Pluken. Almag. pag. 318. tab. 108. fig. 2. Paliuro affinis , arbor fpinofa , flore herbuceo , pen- rapeloide ; fruélu ficco , nudo, canaliculato , lappaceo. Sloan. Jam. 137. Hif. 2. pag. 25. tab. 167. — Rai. Dendr. 95. Vulgairement fringego dans les Indes. C'eft un arbrifleau qui s'élève de douze à vingt pieds de haur, fur des ciges de la groffeur du bias, revêtues d’une écorce life, d’un brun foncé, di- vifées en branches prefque oppofées , garnies de feuilles fimples , pétiolées , ovales, fermes , acu- minées, prefqu'oppofées, longues d’un pouce & demi, fur trois à quatre lignes de largeur; elles font quelquefois plus courtes & plus larges. La bafe des petioles & des jeunes rameaux eft garnie de deux épines courtes, aiguës, un peu recour- bées. Les fleurs font d’une couleur jaune herbacée, difpofées en grapès latérales , fupportées par des pédoncules dontes ramifications font divariquées, bifurquées. Chaque fleur eft munie à la bafe de la corolle, de cinq petites écailles prefqu’imbri- qaées, aiguës. La corolle eft campanulee , divi- fée à fon limbe en cinq découpures courtes, ova- les , aiguës , très-ouvertes, renfermant fix éta- mines. Le fruit confifte en une capfule oblongue, anguleufe , hériffée fur fes angles d’afperités très-clutineufes : les femences font liffes, ovales, oblongues. Cette plante croît à la Jamaique, au Bréfil & dans plufieuts autres contrées de l'Amérique mé- ridionale. On la cultive dans plufieurs Jardins de l'Europe. (WF. f.) Ces arbriffeaux , dit Miller, font fort embar- raffans pour tous ceux qui paflent dans les lieux où ils croiffent : leurs épines courtes & crochues s'attachent aux habits, & leurs femences gluti- neufes fe collent à tout ce qui les touche. Les ailes des oifeaux en font fouvent fi chargées, qu'ils ne peuvent plus voler & qu'on les prend aifément. 2. PISONE à fruits velus. Pifonia villofa. Pifonia frinofa, foliis ovato-obtufis ; pedunculis fubdivaricatis, villofis. (N.) Les pédoncules velus, les fruits prefque cylin- driques, quoiqu’anguleux , à peine tuberculés, ovales, obtus. Ces caractères , avec quelques au- tres différences , m'ont paru fuffifans pour croire que cetre plante ne pouvoit être la même que la précédente. PIS ; Ses branches font oppofées, revêtues d’une écorce Jaunâtre, lifles, garnies de feuilles oppo- fées, pétiolées , coriaces , très-entières : de l'aif- feile des feuilles ou un peu au deffus forrent deux épines courtes, fortes, recourbées. 547 Les fleurs font difpofées en grapes axillaires &r terminales , & les divifions des pédoncules font bien moins divariquées que dans l'efpèce précé- dente. Les fruits font des capfules ovales, pédon- culées, velues, ainfi que les pédoncules ; légére- ment tuberculées fur leurs angles. Cet arbriffeau croit dans les Indes orientales, où il a été recueilli par Sonnerat. R (V. fin herb. Lam.) 3. PISONE non épineufe. Pifonia inerris. Pifonia inermis , foliis ovatis, acuminatis ; flori- bus cymofis, erectis ; fruëtibus baccatis. Gmel. Syft. Na. vol. 1. pag. 431. Pifonia caule inermi. Linn. Spec. Plant. vol, 2. P. IS11.— Jacq. Amer. pag. 275. n°. 2. Pifonia malabarica , non fpinofa. ? Amm. Herb. se Excluae Synon. Rheed. Malab. 7. pag. 33. tab. 17, Pifonia (nigricans) , inermis, foliis ovatis , acu- minatis ; floribus cymofis , erectis ; fuétibus baccatis. Swartz. Nov. PI. Gen. & Spec. pag. 6o. — Idem , Flor. Ind. occid. pag. 643. Cette efpèce eft dépourvue d’épines: fon tronc n'a guère qu'environ cinq pouces de diamètre ; il s'élève depuis douze jufaqu’à vingt pieds de haut; il fe divife en rameaux touffus, garnis de feuilles ovales , acuminées , un peu oblongues, affez fem- blab'es à celles de l'efpèce précédente : les grapes ont aufli la méme difpofition. Les fleurs font légé- rement odorantes. La corolle eft tubulée: fon limbe, très-ouvert, fe termine par cinq petites dents. Le fruit eft une baie oblongue , arrondie, obtufe , molle, qui de- vient nojratre & contient une pulpe blanchâtre : elle ne renferme qu’une feule femence oblongue. Cet arbriffeau croit dans les Indes orientales & en Amérique , dans les forêts. P Nota. La plante de Rheed, citée par Linné , ne peut convenir à cette efpèce, puifqu'elle eft armée d'épines : il eft même douteux qu'elle appartienne à ce genre, les baies renfermant deux femences, à en juger d’après la figure. 4. PisonE à feuilles en cœur. Pifonia fubovata. Pifonia inermis , foliis cordato-fubrotundis ; fruc- tibus ficcis , fubclavatis , pentagonis ; angulis apice muricatis, Swartz. Flor. Ind.occid, vol. 2. pag. 64r. & Prodr. 6o. Xx if PIS Arbre dont les branches font liffes, fragiles , divifées en rameaux oppofés , étalés , dépourvus d’épines , garnis de feuilles oppotées , pétiolées , ovales , en cœur, un peuarrondies, très-entières , à peine nerveufes , glabres , ainfi que les pétioles. Les flzurs font difpofées en une cime terminale & axillaire ; elles font petites, nombreufes, verdätres. 548 La corolle eft pourvue d’un tube court , dont le limbe eft piiflé, divifé en einq découpures droi- res , aiguës ; environ fept étamines plus longues que la corolle. L’ovaire eft oblong , environné à fa bafe par un anneau fur lequel font inférés les flamens des étamines. Le ftyle eft incliné; le flig- mate en forme de pinceau. Le fruit eft un drupe fec, prefqu’en forme de clou , à cinq angles , long d’un demi-pouce , tuberculé vers fon fommet , contenant une femence glabre & cylindrique. Cette plante croit dans les Indes occidentales , aux îles de Saint - Chriftophe , &c. Son bois eft d'une médiocre valeur. D 5. PISONE à fruits écarlate. Pifonia coccinea. Pifonia inermis , foliis lanceolato-ovatis ; pedun- culis terminalibus , laxis ; floribus nutantibus , fruc- tibus baccatis. Swartz. Flor. Ind. occid. vol. 2. pag. 645. & Prodr. 6o. Certe plante, d’après Swartz, eft un arbufte dont le tronc fe divife en rameaux écartés, flexueux , garnis de feuilles pétiolées , éparfes & oppofees , ovales , lancéolées , rétrécies à leur bafe , aiguës à leur fommet, prefqu'entières, glabres , veinées, nerveufes, d’un vert fombre. Les fleurs font pe- titres, d’un blanc obfcur , penchées , fupportées par des pedoncules filiformes , fouvent géminés, de deux à fix fleurs. Chaque fleur eft munie à fa bafe de deux ou trois petites folioles linéaires , aigles. La corolle eft prefque campanulée , divifée à fon fommet en cinq petites découpures égales , tronquées; fept à dix étamines, dont les filamens font un peu élargis à leur bafe , & les anthères petites, acuminées ; l'ovaire oblong , auquel fuc- cède un fruit capfulaire , fubéreux , à dix ftries , & forme prefqu'une baïe alongée , de couleur écarlate , renfermant une femence blanchâtre & oblongue. On trouve cet arbriffeau dans les buiffons de la Nouvelle-Ffpagne en Amérique. F ( POIRET.) PISSENLIT. Taraxacum. Genre de plantes à Aeurs compofées , de l1 famille des chicoracées { Juff. ) , ou de la divifion des femi - flofculeufes { Lam.) , qui a de grands rapports avec les /on- sodon & les hyoftris , & qui comprend des herbes Bus indisènes de l'Europe , ayant des feuilles toutes radicales & des hampes uuifiores. Le caractère effentiel de ce genre eft d’avoir : Un calice caliculé ; un réceptacle nu ; des femences Jffriées , furmontées d'une aïgreite fimple | pédiculée, CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Les fleurs font toutes compofées de demi fleu- rons hermaphrodites ; elles offrent : 1°. Un calice commun , ovale , compofé de fo- lioles intérieures , droites , prefau’égales ; & d’au- tresextérieures, plus courtes, réfléchies en dehors. . 2°. Des demi - fleurons imbriqués , à languette linéaire , tronquée , divifée en cinq dents à fon fommet. 3°. Cinq étamines fyngenèfes. 4°. Un ovaire inférieur , furmonté d’un ftyle filiforme , terminé par deux ftigmates roulés en dehors. à Les femences {ont oblongues , ftriées , ridées tranfverfalement à leur partie inférieure , un peu hériffées vers leur fommet , furmontées d’une ai- grette fimple & pédiculée. Obfervations. Ce genre eft une divifion de celui que Linné a établi fous le nom de Æontodon , & dont il a été déjà queftion au mot LIONDENT. Les piffenlits, comme on vient de le voir par l'expofition des caraétères génériques , fe diftir- guent très-bien des Zontodon par leurs femences pédiculées , leur hampe fimple , uniflore , leurs feuilles toutes radicales , &c. ESPÈCES. I. PISSENLIT dent de lion. Taraxacum dens deonis. Taraxacum fcapo fiflulofo, lavi , unifloro , fupernt attenuato ; calice cal:cularo. Desf, Flor. atl. vol. 2. pag. 228 — Lam. lijuftr. Gener. tab. 653. Leontodon ( taraxacum ) , calice infernè reflexo ; foliis runcinatis , denticulatis , levibus. Linn. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1122. — Flor. Lapp. 28c. — Flor. Suec. 627. 693. — Mater. medic. 128. — Hort. Cliff. 386. — Gronov. Virg. 176. — Roy. Lugd. Bat. 122.— Mattufch. Sil.n°. 564. — Dalib. Paris. 240. — Gmel. Sibir. vol. 2. pag. 14. — Poll. Pal. n°. 734. — Dærr. Naf. 140.— Knorr. Delic. I. tab. K. 3. — Blackw. tab. 1 & or. — Œder. Flor. Dan. tab. 574. — Bull. Herb. tab. 217. — Curtis. Lond. Ic. — Miller. [luftr, Ic, — Gaærtn. vol. 2. pag. 363. tab. 158. fig, 7. PES Taraxacum calicibus glabris ; fquamis imis , re- flexis. Hall. Helv. n°. 56. Dens leonis , latiore folio. C. Bauh. Pin. 126. — Tourn.Jnft. R. Herb.468.—Zannich. IAt. tab. 288. — Pauli. Dan. tab. 203. Dens leonis | qui taraxacum offcinarum. Vaill. Acad. 1721. pag. 177. Dens leonis. Matth. Comment. 388.Ic.—Merif. Oxon. 6. 7. tab. 8. fig. 1. — Camer. Epir. 286. Ic. — Brunsf. 3. pag. 70. Ic. — Dod. Pempt. 636. Ic. — Lobel. Îc. 232. — Gerard. Hilt. 290. Ic., — Parkin. Theatr. 780. Ic. — Tragus. 262. Ic. — Dalech. Hiit. 564. Ic. Vulgairement le piffenlit ou dent de lion. Regn. Bot. Ic. À. Densleonis, anguffiore folio.C.Bauh. Pin. 126. — Seguier. Veron. vol. 1. pag. 188. B. Dens leonis, latiore& rotundiore folio. Tourn. Inft. R.H. 410. C. Dens leonis , folio tenuiffimo. Bauh. Prodr. G2. Certe plante , répandue partout, dont les fe- mences aigrettées & légères ont fi fouvent fervi de jouets à l’enfance, n’a guère befoin de defcrip- tion pour être connue. Elle n’a point de tiges. Ses feuilles font très- glabres , alongées , plus larges vers leur fommet, profomiément divifées en forme d’ailes , dont ies pinnules font dentées à leur bord fupérieur , & un peu arquées en crochet. Les fleurs font jaunes, femi-fofculeufes, portées furune hampe fiftuleufe, uniflore , amincie à fa partie fupérieure , quelque- fois un peu velue , tantôt haute à peine d’un demi- pouce , d’autres fois longue de huit à dix pouces. Les calices font compofés d’un double rang d’é- cailles , les extérieures plus courtes, & réfléchies dès que la fleur eft développée : les intérieures ne prennent ce caractère qu'après la maturité des fe- mences. Ces dernières font firiées , munies de rides tranfverfes à leur partie inférieure, hériflées à leur fommet, furmontées d’une aigrette fimple & pédiculée. Cette plante offre un grand nombre de variétés, felon les lieux où elle croit. Ses feuilles font quel- quefois un peu velues , larges ou très-étroites , prefqu’entières ou finement découpées. % ( W.v.) Les feuilles & les jeunes pouffes de cette plante fe mangent au printems en falade. Elle paffe pour amère , diurétique, apéritive. On en prefcrit l’in- fufon , ou le fuc feul ou mêlé avec d’autres herbes & de la crème de tartre , pour la jauniffe , les obf- truétions , les maladies de la peau. 2. PISSENLIT à feuilles lancéolées. Turaxacum lanceolatum. (N.) mo oo oo om so Lx @ ’ PI S 949 Taraxacum fo!is Linceolutis , factategris , denta- sis ; calicious non reflexis , fquamis exteriorivus la- tiffinis. Cette efpèce ne peut étre confondue parmi les variétés nombreufes de la précèdente ; elle s'en difingue par des caractères invariables, & qui lui font particuliers. Ses racines font épaifles , charnues , alongées, brunes en dehors, Elles produifent un grandnombre de feuilles radicales , pétiolées , alongées en forme de lance, entières, légérement denriculées à leurs bords, très-liffes , d’un vert jaunâtre à leurs deux faces. Les périoles , ainfi que les principales ner- vures des feuilles , prennent fouvent une couleur pourpre très-vive. Lahampe eft fimple ,uniflore , creufe, très-liffe, un peu amincie à fon fommet , terminée par une flsur jaune, femi-flofculeufe. Le calice eft double; l'interieur eft compofé de folioles droites, égales, étroites , lancéolées , aiguës ; l’extérieur eft im- briqué, formé par des écailles larges, aiguës, pref- qu’en cœur, membraneufes & blanchätres à leurs bords , point réfléchies , mais fimplement ouvertes, ainfi que le calice intérieur , après la chute des fe- mences, Celles-ci font brunes, étroites, alongées, & offrent les mêmes caractères que celles de l’ef- pèce précédente. Cette plante , que j'ai vu cultivée , il y a plu- fieurs années , au Jardin du Muféum d’Hiftoire na- turelle de Paris , & dont j'ignorois alors le lieu natal , m'a depuis été communiquée par M. Fou- cault , qui l'avoir recueillie dans les environs de Séri à quelques lieues de Nantœuil , où elle croit naturellement. % (W.v.) (POIRET.) PISTACHIER. Piffacia. Genre de plantes à fleurs dioiques, de la famille des rérébinthes, qui à quelques rapports avec les /chinus, qui comprend des arbres & des arbuftes réfineux, les uns exo- tiques, d’autres indigènes de l'Europe, dont les feuilles font alternes , la plupart ailées avec ou fans impaire , & les fleurs difpolées en grapes axillaires. Ce genre a pour caractère effentiel : Des fleurs mâles réunies en chatons ; point de co- rolle ; un calice à cinq divifions. Dans les fleurs fe- melles, un calice à trois divifions ; trois ffyles; un drupe contenant un noyau à une feule femence. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Les fleurs mâles font aifpofées en un chaton lâche, couvert d’écailles uniflores. Chaque fleur offre: 1°, Un calice très-petit,à cinq divifions courtes: point de corolle. 550 PIS 2°. Cinq étamines, dont les flamens font très- courts, terminés par des anthères ovales, tétra- gones. Les fleurs femelles offrent : 1°. Un calice fort petit, à trois divifions : point de corolle. 2°. Un ovaire ovale, fupérieur, plis grand que le calice, furmonté de trois ftyles réfl:chis, & terminé par des ftigmates épais & hifpides. Le fruir eft un drupe on une baie fèche, ovale, renfermant un noyau glabre, qui contient une feule femence. ESRÈCES, 1. PISTACHIER commun. Prffacia vera. Piflacia foliis impari-pinnatis; foliolis fubovatis, recurvis, Linn. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1454. — 14. Mater. medic. 212. — Gronov. Orient. 312. — Gouan. Illuftr. 79. — Kniph. Cenct. 2. n°. 58. $9. — Desfont. Flor. arl. vol. 2. pag. 363. — Lai. Illufir. Gen. tab. 811. Piffacia terebinthus. MA. Di. n°. 1. Piflacia peregrina, frutiu racemofo , fèu tereben- thina indica. Bauh. Pin. 401. Terebinthus indica Theophraffi, piflacia Diofco- ridis, mas © femina. Tourn. Inft. R. Herb. 580. — Duham. Arbr. vol. 2. pag. 306. tab. 88. Piffacia eum corniculis. Lob. Ic. 100. Terebinthus m ÿor, piffacia folio. Lob. Adverf. 413: @ IC. 97. Piffaciorum arbuflum. Dodon. Pempt. 817. Icon. — Dalech. Hift. vol. 1. pag. 361. Piffacia. J, Bauh. Hit. 1. pag. 275. Icon. — Camer. Epit. 170. Ic. — Matth. Comment. 222. 1c. — Tabern. Ic. 102$. — Blackw. tab. 461. Vulgairément /e piffachier. Regnault. Bot. Ic. A. Piflacia (trifolia}, foliis fubternatis, fimpli- cibufque. Linn. Spec. Plant. vol. 4. pag. 245. — Hort. Cliff. 456. — Roy. Lugd. Bat. 78. — Sauvag. Method. 79. — Gouan. Illuitr. pag. 79. — Mill. Diét. n°. 2. Piflacium mas ficulum, folio nigricante. Boccon. Muf. 2. pag. 139. tab. 93. Terebinthus feu piflacia trifclia. Tourn. Inft. R. Herb. 580. — Duham. Arbr. vol. 2. pag. 306. n°. 4. — Sauvag. Monfp. 219. — Gouan. Hort. 393; B. Piffacia (narbonenfis ), foliis pinnatis terna- tifque, fuborbiculatis. Linn. Spec. Plant. 1454. — Gronov. Orient. 313. — Gouan Monfp. ç03. — Id, Iluftr. 79. — Mill. Diét. n°, 3. | PIS Piflacia foliis fapiès quinatis, orbiculutis, Sauvag. Monfp. 219. Terebinthus peregrina, fruëlu majore, piflaciis fimili eduli. Bauh. Pin. 400. — Tourn. Init. R: Herb. 579. — Duham. Aibr. vol. 2. pag. 306. ho, 2, Terebinthus indica major, fruëlu roturdo. J, Bauk. Hit. 1. pag. 277. Tercbinthus major, piffacie folio. Lob. Adv. 412. — Magnol. Botan. Monfp. 249. J'ai cru devoir réunir en une feule efpèce les trois plantes que je préfenre ici. Si on les obferve avec atrenti0n , on S’appercevra aifément qu’elles ne diffèrent que par des caraétères peu tranchés, & qui tiennent à la diff:rence du foi ou de la cul- ture. Le piftachier a été introduit en Europe par l'empereur Vitellius, qui le tira de la Syrie. Cul- tivé depuis en Italie, dans les départemens méri- dionaux de [a France, & dans plufieurs autres contrées de l'Europe, il a éprouvé le fort de la plupart des plantes qu’on livre à la culture. Son caraétère originel s’eft un peu altéré, foic dans les individus cuitivés, foit dans ceux qui fe font ac- ciimatés & qui font venus fans foins dans les cam- pagnes ou dans les bois. Les fruits ainfi que les feuilles ont préfenté quelques différences : il en eit réfulré que plufieurs botaniftes les ont regardés comme des efpèces différentes. ‘Toutes cependant fourniffent des amandes plus ou moins agréables à manger. Le piftachier eft un arbre qui s’élève à la hau- teur de v'ngt ou trente pieds. Son tronc ef gros, revêtu d’une écorce grifatre ; fes branches fortes, éralées , garnies de feuilles ailées, alternes, com- polées de trois ou quatre paires de folioles avec une impaire, ovales ou lancéolées, glabres, fer- ines , aflez grandes, portées fur un long pétiole. Les fleurs mâles font difpofées en un chaton Ache , en forme de grape : chaque fleur eft pédi- culée , garnie à fa bafe d’une petite écaille fèche, brune, membraneufe. Le calice eft à cinq divi- fions, plus court que les étamines : celles-ci ont leurs anthères jaunatres, rapprochées en paquets. Les chatons des fleurs femelles font beaucoup plus lâches que ceux des fleurs males. Leur calice n'a que trois divifions : les fruits font ovales, à peu près de la groffeur d'une olive, d’une cou- leur rouflatre, ridés extérieurement, renfermant une amande huileufe & douce qui porte le nom. de piffache. La variété A. eft principalement remarquable par fes feuilles, qui ne font ordinairement com- pofées que de trois folioles très-grandes, épaiffes, ovales ou arrondies, à nervures réticulées. Ses fruits ne diffèrent point de la variété précédente, & font également bons à manger. Je lai vu cul- PiTIS tivée à Marfeille. On ne mettoit, pour l’ufase, aucune différence entre fes amandes & celles du piffacia vera de Linné. Quant à la variété B. elle tient prefque le mi- lieu entre les deux précédentes, ayant des feuilles, dont les unes font ternées, les autres à cinq ou fept folioles un peu orb'eulaires, d'une grandeur médiocre. Les fruits varient pour la grofeur, & font moins ovales que les précédens. Cette plante s’eft tellement acclimatée en Europe, qu'aujour- d’hui elle croit naturellement dans lés environs de Montpellier & ailleurs. Le piftchier croît en Afie & en Afrique, dans la Perfe, la Syrie , l'Arabi=, ls Indes Ëc la Bar- barie. h (F7. v.) Les piftaches font nourriffantes : on les mange rues; plus ordinairement on en fait des dragées, couvertes de fucre ou de chocolat , nommées diu- blotins : on en compofe des crêmes & des glaces, auxquelles on mêle du jus d'épinards pour leur : donner une couleur verte. On en prépare une émulfion employée aux mêmes ufages que celles des amandes douces. Ces fruits adouciffent la toux, fortifient l’eftomac, à ce que l’on prétend, & conviennent fort aux phtifiques & aux conva- lefceris. 2. PisTAcHIER térébinthe. Piffacia cherebinrhus. Piffacia foliis impari-pinnatis, foliolis ovato-lan- ceolatis. Linn. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1455. — Mater. medic. 212. — Gronov. Orient. 311. — Gouan. Illuftr. 79. — Blackw. tab. 478. — Hort. Upf. 296. — Roy. Lugd. Bat. 78. — Sauvag. Monfp. 219. — Gouan. Hort. Monfp. 03. — Scopoi. Carn. edit.2.n°.1218.—Forsk. Æaypt.- Arab. Cent. 8. pag. 219. — Desfont. Flor. atl. vol. 2. pag. 364. — Lam. Flor. franç. vol. 2. pag. 242. n°. 260. III. Terebinthus vulgaris. C. Bauh 400. — Tourn. Jnft. R. Herb. 579. — Cluf. Hift. 1. pag. 15. Ie. — Matth. Comment. 108. Ic. — Tabern. Ic. 102$. — Camer. Epit. ÿ1. Ie. — Duüham. Arbr, vol. 2. pag. 306. n°. 1. tab. 87. — Shaw. Specim. 573. Terebinthus. Dodon. Pempt. 870. Ic. — Lob. Ic.2.pag. 97. & Adv. 538. Piffacia vera. Mill. Diét. n°. 4. Vulgairement e térébinthe. Regnault. Por. Ic. C'’eft un arbrifzau ou un arbre d’une grandeur médiocre, couvert d’une écorce brune, très-lifiz, quelquefois rougeâtre, dont les rameaux font longs, garnis de feuiiles altirnes , ailées, com- polées de fept à neuf folioles ovales, oblcngues, cbtufes, vertes & luifantes à leur face fupérieure, blanchâtres en deffous, à nervures jaunatres, F1 d:Aous , un peu ailé entre les folioles, Ces feuilles, ainfi que les pétioles & même les jeunes ra- meaux, prennent en automne une coulsur d’un rouge vif. 391 Ses fleurs font fort petites, difbofées en une panicule axillaire, redréffée : elles font diciques, ls étumines purpurines. Les fruits forment de petites baïés de la groffeur d’un pois au plus, prefque globuleufes, fèches, médiocrement ridées, fefiles fur les pédoncules communs. Cet aibre croît dans les départemens méridio- naux ce la France, ainfi que dans le Levant, les iles de la Grèce, en Barbarie. B (W.v.) left très-réfineux : fes émanatiors font fortes, pénétrantes , fe répandent au loin, furtout au moment du coucher du foleil : c'eft ce que j'ai éprouvé particuliérement fur les côtes de Bar- barie, où il eft crès-abondant. Souvent:il eft tout couvert de groffes vefies de formes variées, irré- gul êres, occafionnées par le dépôt des œufs d'uns efpèce de cynips. La réfine paie pour dé- terfive, diurétique & vulnéraire : les fruits font un peu aftringens. La réfine que l’on retire de ces arbres, dans l'ile de Scio, fe nomme rérébenthine de Scio. On l'ob- tient en faifant des incifions aux arbres forts, & qui ont quinze à dix-huit pouces de circonférence: on fait ces incifions depuis le pied de ces arbres jufqu'aux branches. Cetie opération a lieu vers le milieu de l'été, & la réfine décou'e jufqu’au com- mencement de l'automne, fur des pierres plates qu'on a mifes au pied des arbres. Pour purifier cette réfine on la fat couler au travers de petits paniers, en les expofant à la chaleur du foleil. Les térébinthes ne crotflent que dans une étendue de deux lieues environ, dans la partie orientale de l'ile de Scio : ils ne croiflent vas aux mêmes en- droits que les lentifques, dont on retire le maftic. Le produit des térébinthes eft bien peu d2 chofe, relativement à la grandeur & à l’âge des arbres : quatre de ces arbres, âgés de foixante ans, ne rendent qu'environ deux livres neut onces de térébenthine, Le produit de chacun de ces gros arbres fe trouve être de quinze fous. Il y auroit un moyen afluté d'augmenter le rapport des té- rébinthes ; ce feroit d'enter le piflachier fur ces ar- bres, qui n'en donneroient pas pour cela moins de réfine : les piflaches mêmes deviennent plus belles, & ces aibres durent plus long-tèms que les pifta- chiers. Le térébinthe a l'avantage de cioitre dans les plus mauvais terrains, entre les rochers & les pierres, comme le pin. Cet arbre, dans le midi de la France, s'élève bien moins que dans l’île de Scio ; il ne donne point ou préfque point de térébenthine. Celle de Scio eft envoyés à Venife, où elle eft portées fur un pétiole plane en deflus , arrondi en ‘ diftribuée dans toute l'Europe fous le nom de 299 PES rérébenthine de Venife. Celle-ci ef fi falffiée, qu'il ne s'y trouve peut-être pas une vingtième partie de celle de l'ie de Scio. Lorfqu’elle n’eft point mélangée, elle a une odeur douce de baume , une faveur moins âcre & une confiftance bien plus épaiffe que les térébenchines ordinaires. Elle eft molle, fouvent friable : fa couleur ef d’un vert bleuâtre. On donne encore le nom de térébenthine à la réfine qui découle des fapins. 3. PISTACHIER atlantique. Piffacia atlantica. Des£. Piftacia foluis deciduis , impari - pinnatis ; foliolis lanceolatis , fubundulatis ; periolis alatis. Dest. Flor. atl. vol. 2. pag. 364. C'eft un grand & bel arbre qui s'élève à plus de foixante pieds de haut , & dont le tronc a deux & trois pieds de diamètre, garni de branches nom- breufes , touffues & fort étendues, revêtues d’une écorce grifatre, garnies de feuilles caduques , ai- lées avec une impaire , compofées de fept à neuf folioles glabres , étroites, lancéolées, obtufes , onduléss ou un peu finuées à leurs bords, fuppor- tees par un pétiole légérement ailé & comprimé à fa face fupérieure. Les fleurs mâles font difpofées en grapes termi- nales, garnies d’écailles fort petites , ovales, ca- duques, concaves & foyeufes. Le calice et à trois où cinq divifions fubulees & pubsfcentes , cinq & quelquefois fept écamines à anthères rouges. Les deurs femelles font en grapes lâches , panisulées , garnies d’écai les plus étroites que celles des fleurs mâles. Le calice eft très-petir, de trois à cinq di- vifions aiguës, fort petites ; trois flyles de coigleur purpurine. L'ovaire eft ovale , petit : il lui fuccède un drupe arrondi, prefque charnu , de la groff-ur d’un pois, d'un jaune pourpre, qui devient bleuatre à l'époque de la matuïité, contenant un noyau prefque rond. Cet arbre a été découvert par M. Desfontaines, dans des terrains fablonneux & incultes des envi rons de Cafsa dans le royaume de Tunis, cù il croit patyrellemenr. Plufeurs de ces arbres, difpofes en unordre régulier , annonçoient qu'ils y avoient été autrefois cultivés, quoiqu’ils foient aujourd’hui abandonnés à la nature. Les baies font légérement acides. Les Maures les appellent sm. Hisles mangent en les pilant avec des dattes. Du tronc & des rameaux de cet arbreil découle prefqu'en tout tems , particuliérement en été, un fucréfineux , d’unjaune pâie, d'une faveur & d'une odeur aromatique affez agreabies , fembiable au maftic de l'ile de Scio, & qui porte chez les Vaures le nom de 4ezk. Ce fuc s'épaillit fur les branches en larges plaques, ou fe condenfe en gouites itré- gulières, touvent de la grefleur du peuce, qui tot- PIS f vent fe détachent de l'arbre & tombent (ur la terre. Les Arabes les recueillent en automne & dans l'hiver. Ilsles emploientà peu près aux mêmes ufages que le maftic de Scio (voyez le piffachier len- tifque ) ,; & les machent pour fe parfumer la bouche & donner plus d'éclat à leurs dents. Cer arbre fe retrouve dans plufieurs autres endroits , au pisd des montagnes proche Mayane , Tlemfen , &c. Il s'y développe avec bien plus d’étendue ; mais la réfine qui en découle , eft plus molle, d’une odeur moins agréable que celle des mêm2s arbresexpoles à un foleil plus ardent & dans un terrain fec. 4. PisracHieR lentifque. Pifhacia lentifeus. Piffacia foliis abruptè pinnatis , foliolis lancrolatis, Linn. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1455. — Hort. Cliff. 456. — Hort. Upf. 996. — Mater. medic. 213. — Roy. Lugd. Bat. 79. — Sauvag. Monfp. 219. — Gronov. Orient. 310. — Gouan. Monfp. 503. — Id. Iluftr. 79. — Mill. Diét. n°. $. — Ludw. Eét. nn nr ns mn clrtectmontthdte ter dsl RO ét dE tab. 41. — Blackw. tab. 195. — Kniph. Cent. r. : n°.64. femina : Cent. 5. n°. 67. mas. — Desfont. Flor. at. vol. 2. pag. 365. — Lam. Flor. franç. vol. 2. pag. 243. n°. 260. IV. — Poiret, Voyag. en Barb. vol. 2. pag. 262. Leniifeus vulgaris. C. Bauh. Pin. 339. — Tournt Inft. R. Herb. 580. — Duham Arbr. vol. 1. p.354. tab. 136. — Jonfton. Hift. 297. tab. 84. Lentifeus. Clufius. Hift. 1. pag. 14. Ic. — Dod. Pempt. 871. Ic. — Camzr. Epit. So. Ic. Bona. — Lob. Ic. 2. pag. 96. — Id. Obferv. pag. 538. Ie. — Tabern. Ic. 1026. — Matth. Comment. 105.Ic. A. Piflacia (maffilienfis), foliis abruptè pinnatis, foliolis lineari- lanceolatis. Mill. Diét. n°, 6. Lentifeus angufiifolia maffilienfis. Yourn. Inft.R. Herb. 580. Vulgairement /e lentifque. Regn. Bot. Ic. Cet arbriffzau s'élève à la hauteur de douze à quinze pieds au plus. Son bois eft dur ; fon écorce bruve , rugueufe , tuberculée. Son tronc, de mé- diocre groffeur, fe divife en rameaux nombreux , tortueux & touffus , garnis de feuilles perfiftantes, ailées fans impaire, alrernes, compofées de folioles lifles , glibres , oppofées , quelquefois alternes , roid:s , coriaces, pâles en deffous , d’un gros vert en deflus , un peu rétrécies à leur bafe , lancéo- lées , obtufes ou aiguës , quelquefois tres-étroites, portées fur un pétiole comprimé & canaliculé en defus, médiocrement ailé entre les folioles. | Les fleurs mâles font petites , difpofées en grapes axillaires, feffiles, rrès-ferrées. Leur calice eft fort petir, à cinq divifions ; les étamines ont des an- thères purpurines & bilobées. Les fleurs femelles font également en grapes axillaires plus Tâches ; munies d’un calice à cirq divifions , de trois fyles courts & d'autant de fligmates épais. Le fruit eft une PUES une baie arrondie , rouge, qui devient noirâtre ou brune en müriflant. Cette plante croît dans le Levant, en Grèce, en Barbarie & dans l'Europe méridionale. Elle fleurir au printems , & fes baies müriflent en automne. B GK: v.) Le bois du lentifque répand au feu une odeur aromatique très-agréable. On lui attribue la pro- priété de fortifier les gencives. On en faitdes cure- dents, & on l'emploie en décoétion pour les gar- garifmes. Il entre, comme aftringent , dans plu- fieurs compofitions pharmaceutiques. Les baies fourniffent par expreflion une huile affez douce , que les Turcs préfèrent à l’huile d'olive pour brü- ler, & qu'ils font entrer dans leurs médicamens. Mais le plus grand mérite de cet arbriffeau eft celui de fournir cette réfine connue fous le nom de maftic. Pour qu’il produife cette fubftance , il faut qu'il croiffe dans un climat très-chaud, & que lexpofition lui foit favorable. La culture aide beaucoup cette opération de la mature ; c’eft dans cette vue que l’on cultive le lentifque dans l'ile de Scio. Cette culture ne confifte qu’à le pro- vigner. On a , par ce moyen, beaucoup de jeunes pieds vigoureux qui fourniffent plus de réfine que les vieux ; c’eft pour cela que lesientilques de l'ile de Scio , dit Tournefort , ne font point raffemblés en bofquets, ni plantés en haïe ou en quinconce, mais qu'ils font répandus par buiflons dans les cam- pagnes. On ne les laboure qu'en hiver : pendant lété on fe contente de tenir le deffous des arbres net d'herbes & de feuilles , afin que le maitic qui tombe à terre en foit plus propre. Les Turcs plantent les jeunes lentifques en ni- vôse ; ils fleuriflent en germinal. On leur fait des incifions au mois de meflidor. La réfine coule or- dinairement jufqu’à terre; mais 1l s’en condenfe en larmes fur les branches: cette dernière eft plus eftimée que l’autre. On commence à ramaffer cette réfine vers la fin de thermidor. Cette récoire dure huit jours. On fait enfuite d’autres incifions aux mêmes arbres vers la fin du mois de fruétidor. Le maflic continue à couler jufqu’à la fin de lau- tomne : on le ramañle tous les huit jours, & après ce tems la récolte n’en eft plus permife. Pour que la récolte foit bonne , il faut que le tems foit fec & ferein ; car fi la terre vient à être détrempée par la pluie, elle couvre les larmes & les perd. On pañle le maftic dans un tamis clair, pour en féparer les ordures. La plus grande partie de cette récolte fert à payer le tribut au grand- feigneur. Le maftic doit être par petits grains clairs, tranfparens , luifans , d’un blanc jaunätre , d’une |odeur agréable. Les lentifques qui croiffent en |France, même ceux que j'ai obfervés en Barbarie, ine donnent point de réfine , ni naturellement , ni imême par incifion. | Botanique. Tome V. mr RES 353 Où l’emploie intérieurement pour fortifier l’ef- tomac , arrêter les diarrhées & les vomiflemens. Elle entre dans plufieurs baumes & emplâtres ; & comme elle fe aiffout aifément , elle peut entrer dans la compofition de plufieurs vernis. Les Turcs & les dames du ferrail en machent prefque conti- nuellement pour rendre leur haleine agréable , for- tifier leurs gencives & blanchir leurs dents. (PoIRET.) PISTIFE. Pigia. Genre de plantes à fleurs incom- plètes, de la famille des morrènes , qui a quelques rapports avec les proferpinaca , qui comprend des herbes aquatiques, exotiques à l'Europe , dont les feuilles font routes radicales , les fleurs axillaires & folitaires. Le caractère effentiel de ce genre eft d’avoir: Une corolle tubulée , entière , élargie en languette ; Ne , y, : fix à huit anthères fixées fur un difque membraneux ; une capfule à une feule loge dans Le fond de la corolle. CARACTÈRE GENÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Une corolle monopétale , tubulée , ordinai- rement velue en dehors , refferrée dans fon milieu par des plis latéraux, dilatée vers fon orifice, ter- minée par un limbe entieren forme «’oreille ; point de calice. 2°, Six à huit éramines , dont les anthères fefiles font attachées circulairement fur un difque mem- braneux adné au piftil. 3°. Unovaire oblong, faifant corps avec la bafe intérieure & latérale de la corolle , furmonté d’un ftyle épais & court, terminé par unftigmate obtus, prefqu’en forme de bouclier. Le fruir eft une capfule ovale , comprimée , à une feule loge , renfermant plufieurs femences oblongues , portées fur un réceptacle latéral. ESPÈCES. r. PisTie ftratiote. Piffia ffratiotes. Linn. Pijtia foliis obcordatis; limbo corolla , apice lingu- Lato, recurvo. ( Piflia foliis obcordatis. Linn. Flor. Zeyl. 322. — 14. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1365. — Loœf. Iter. 291.— Jacq. Stirp. Amer. pag. 234. tab. 148. — Aubl. Guian. vol. 2. pag. 834. — Lam. Illuitr. Gen. pl. 733. fig. 1. Piflia aquatica, villofa; foliis obovatis, ab imo venofis; floribus fparfis, foliis infidentibus. Brown. Jam. 329. Yy 354 Pis Kodda-pail paluffris, folio oblongo, fpeciofo. Plum. Gen. Amer. pag. 30. tab. 39. Kodaa-pait. Rheed. Horr. Malab. 11. pag. 63. tab. 32. —Sloan. Catal. 1. Hit, 1. pag, 15. cab. 2. fig. Plantago aquatica. Rumph. Amb. 6. tab. 74. » C'eft uns plante aquatique, d’un port agréable, qui étale à la furface de l’eau une belle rofette de feuilles d'environ un pied de diamètre, portées immédiatement fur le coller de la racine, la plante étant dépourvue de tige. Ses racines font longues d’environ un pied & demi, garnies dans toute leur longueur de che- velus nombreux, très-fins, prefque fimpies. Les feuiiles font entières, larges, prefque cunéifor- mes, rétrécies à leur bafe, arrondies, & quel- quefois échancrées À leur fommet; épaiffes, un peu fpongieufes , lanugineufes à leur bafe, blan- chatres & pubefcentes en deffous, d’un vert ten- dre en deffus, très-variables par leur grandeur & leur nombre. Les fleurs font blanchâtres, axillaires, folitaires, un peu pédonculé:s. La corolle eft tubulée, irré- gulière, velue extérieurement, terminée en un limbe en languette ou en forme d’oreille, qui pa- roît varier par fes formes, à en juger d’après les figures qu’en ont données les auteurs. Dans Plu- mier, ce limbe fe rétrécit enune languette étroite, recourbée; dans Rheed, il eft élargi en forme d'oreille, échancré & obtus au fommet, tandis que dans Jacquin ce même limbe à fon femmet entier aigu. Ces formes font-elles des variétés, où appartiennent-elles à des efpèces diftinétes ? Cette plante croit dans les eaux ftagnantes, dans les Indes & en Amérique, à Saint-Domingue, au Bréfil, &c. On fait avec fes feuilles broyées, des bols employés dans les maladies vénériennes. CP fin herb. Lam.) (POIRET.) PISTIL. Pifillum. C'eft le nom que portent, dans les plantes, les organes femelles de la géné- ration. Le piftil eft une des parties les plis eflen- tielles de la fruétification; 1l occupe aflez ordi- nairement le ceutre de la fleur. Ceiles dans lef- quelles il exifte feul fans étamines, fe nomment fleurs femelles, comme dans le chanvre, le melon, la courge , &c. Il eft compofé de trois parties; favoir : 1°. de l'ovaire, qui porte immédiatement fur le réceptacle, & qui renferme les embryons des femences & les organes qui fervent à leur nutrition ; 2°. du ffy, qui s'élève fur l'ovaire fous la forme d’un petit filet plus où moins alongé; 3°. du figmate, qui termine le ftyle, & varie par le nombre, la forme & la direétion. Quelquefois le ftyle manque, & alors le ftigmate eft appliqué immédiatement fur l’avaire. » BLUE Le nombre des piflils répond affez générale- ment à celui des femences ou des capfules. C’eft ce qu'on peut très-bien obferver dans les fleurs dés pommiers, des poiriers, dont les fruits à cinq loges ont cinq piflils; dans les liliacées, dont le figmate (e divife affez fouvent en autant de par- ties qu’il y a de loges dans le fruit; enfin dans les ombellifères, qui ont deux femences & deux ftyles. Cette règle cependane n’eft pas générale. Il exifle beaucoup de plantes qui n’ont qu'un feul Pifl & plufieurs caplules ou plufieurs loges, : telles que les A:u:s labiées, les borraginées , &c. ( Voyez les mots Ov AIRE , STYLE , STIGMATE.) PITCAIRNE. Pücairnia. Genre de plantes monocotylédonces , de la famille des ananas, qui a des rapports avec lès bromelia, qui comprend. des herbes exotiques à l'Europe, dont les feuilles font longues, enfiformes, en gaine à leur bafe, & les fl:urs difpofées en un épi terminal. Le caractère effentiel de ce genre ef d’avoir : Un calice à demi-fupérieur, à trois divifions; trois pétales, munis à leur bafe extérieure d'une écaille fort petite; trois ffigmates roulés en fpirale; une capfule à trois loges, qui s'ouvrent à leur côté intérieur. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice perfiftant, d’une feule pièce, tu-. bulé, à demi-fupérieur, ventru à fa bafe, divifé à fon orifice en trois découpures droires lan-, céolées. 2°, Une corolle une fois plus longue que le; calice, compofée de trois pétales oblongs, li-; néaires, prefque droits, réunis en tube à leur: bafe. 3°. Six étamines attachées à l’orifice du tube, dont les filamens font terminés par des anthères droites & oblongues. 4%. Un owaire fupérieur , ovale, à trois côtés, furmonté d’un ftyle &lifoime, de la longueur des étamines, terminé par trois ftigmates roulés en fpirale. Le fruir eft une capfule ovale, prefqu'à trois faces, à trois loges un peu cylindriques & à peine diftinétes, s’ouvrant à leur côté intérieur, & contenant des femences nombreufes, cylindri- ques , acumirées, & bordées d'une aile courte. ESPÈCES. 1. PITCAIRNE à feuilles d’ananas. Pitcairnia bromeliafolia. Lhérit. Pitcairnia foliis ciliato-fpinofis ; pedunculis ger- Piotr minibufque glaberrimis. Ait. Ior:t. Kew. vol. :. pag. 401. — Schkeevoigt. Ic. Falc. 4. tab. 11. — Willd. Spec. Plant. vol. 2. pag. 10. — Gmel. Syft. Nat. vol. 1. p. 530. Pitcairnia bromeliafolia. Lam. Illufir. Gener. tab. 224. — Lhérit. Sert. Angl. pag. 7. tab. 11. — Swartz. Flor. Ind. occid. vol. 1. pag. $80. tab. 12. Hepetis angufifolia. Swartz. Nov. Plant. Gen. & Spec. pag. 56. — Gmel. Syf. Nat. vol 1. pag- 531. Cette plante a des racines vivaces, longues, fibreufes ; elle produit un grand nombre de feuilles radicales, erfiformes , longues de trois à quatre pieds , larges d'environ un demi-pouce, membra- neufes, d’un vert glauque, garnies à leurs bords de cils ou d’épines courtes, recourbées, noires & luifantes. De leur centre s'élève une hampe haute de deux pieds & plus, arrondie, revêtue de petites folioles ou de bractées linéaires, lancéolées ; les fupérieures d’un rouge écarlate. Les fleurs font terminales, éparfes, diftantes, portées fur des pédoncules filiformes , glabres, longs d’un demi- pouce, uniflores, garnis à leur bafe de très-petites braétées membraneufes. Le calice, que l’on peut auffi confidérer comme les divifions externes de la corolle, eft terminé par trois découpures étroites , lancéolées, droites, acuminées, membraneufes à leurs bords. Les pé- tales font linéaires, lancéolés, d'un rouge de fang, veinés, un peu roulés, perfiftans & deffs- chés fur la capfule. On remarque à la bafe de chaque pétale, de petites écailles tranfparentes, ovales, tronquées à leur fommet. Les filamens font rougeâtres & les anthères jaunes. Le fruit confifte dans une capfule à demi-inférieure , ovale, acuminée , très-glabre, à trois valves, à trois loges qui renferment des femences très-petites , cylindriques , fubulées, attachées à une columelle centrale, & un peu membraneufes, particuliére- ment vers leur fommet. Cette plante croit à la Jamaique, fur les revers des rochers, dans les lieux ombragés. | * Efpèces moins connues. | _ * Pitcairnia (anguftifolia), foliis ciliato-fpi- nofis ; pedunculis germinibufque tomentofis. Aiton. Hort. Kew. vol. 1. pag. 401. _ Cette efpèce fe diftingue de la première, parti- culiérement par le duvet qui recouvre les pé- doncules & les ovaires. Les feuilles fontétroites, garnies-le long de leurs bords de cils épineux. Jn la rencontre en Amérique , dans l'ile de Sainte- (Lroix. D Pie * Pitcairnia (latifolia), foliis integerrimis , baf Jubfbinofis. Ait. Hort. Kew. vol. 1. pag. 401. Ses feuilles font plus larges que dans l’efpèce précédente, & n’ont qu'à leur bafe feulement des cils à peine épineux. Elle croît dans les Indes occidentales. P (PoIRET.) PITTONE. Tournefortia. Genre de plantes à fleurs complètes, monopétalées , de la famille des borraginées, qui a des rapports avec les varronia, qui renferme des arbriffeaux exotiques à l'Europe, la plupart à tiges grimpantes , dont les feuilles font entières, rudes, & les fleurs difpofées en cyme, où elles forment des épis unilatéraux. Ce genre a pour caractère effentiel : Un calice fort petit, à cinq divifions ; une corolle : Ve sn forme d'entonnoir , dont le tube eff globuleux à fa bafe ; une baïe perforée par quelques pores, renfermant deux ou quatre offelers à deux loges. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice fort petit, perfiftant, divifé en cinq découpures aiguës. 2°, Une coro!le monopétale, en forme d’enton- noir , dont le tube eft cylindrique, globuleux à fa bafe ; le limbe à demi-divifé en cinq découpures aiguës , horizontales, en boffe dans leur milieu. 3°. Cinq étamines, dont les filamers font fubulés, attachés fur le tube, terminés par des anthères acuminées , conniventes à l’orifice du tube. 4°. Un ovaire fupérieur, globuleux, furmonté par un ftyle fimple, en maffue, terminé par un ftigmate entier. Le fruit eft une baie pulpeufe, globuleufe, dé- primée & comme perforé par quelques pores, contenant deux ou quatre offelers ovales, coni- ques, à deux loges qui renferment des femences folitaires. Esp E © ES 1. Prrtone velue. Tournefortia hirfutiffima. Linn. Tournefortia foliis ovatis , petiolatis ; caule petio- lis pedunculifque hirfutis, fpicis ramofiffimis. Lam. lil, Gen. pag. 416. n°. 1573. Tournefortia foliis ovatis , petiolatis, acuminatis ; caule hirfuo, fpicis ramofis, rerminalibus (baccis hirfutis). Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 140. — Swartz. Obferv. p. 56. — Wild. Spec. Plan. vol. 2, pag. 791. — Mill. Dict. n°. 2. L Yy:1] 356 PISTE Tournefortia feandens , foliis hiriis , rugofis , ova ris ; fpicis ramofis. Brown. Jam. 1609. Pittonia hirfutifima & ramofifima, baccis albis. Plum. Gen. ç. Icon. 229. Heliotropit flore frutex , baccifer ramofus ; folio ru- gofo , fœtido, maximo, fubrotundo , hirfuro ; fruëtu albo. Sloan. Jam. 173. Hift. 2. p. 108, tab. 212. Gg. 1. — Rai. Dendr. 75. À. Eadem minus hirfuta, fpicis brevioribus. Lam. IEC: Cette plante a des tiges droites, fratefcentes, brunes, cannelées , prefque tétragones, chargées dé poils nombreux , roides, droits, d’un brun foncé , garnies de feuiiles alternes, pétiolées , ovales, acuminées , larges de deux pouces, fur trois & plus de longueur; d’une couleur fombre, couvertes à leur face inférieure de poils ferrés & couchés, ainfi que les pétioles ; moins velues à leur face fupérieure. Les fleurs font difpofées en une cyme termi- nale , formée d’épis très-rameux , & dont les pé- doncules , ainfi que les calices, font chargés de poils roïdes ,nombrenx. Dans la variété A ces épis font plus courts, plus lâches, & toutes les parties de la plante bien moins velues. Les tiges font prefque cylindriques, & les fzuilles prefque gla- bres, d’un vert plus clair. Les fruits font arrondis, & renferment quatre offelets ovales, oblongs. On rencontre cette plante dans l'Amérique méridionale , aux Antilles, &c. h (W. f: in herb. Lam.) 2. PITTONE à grandes feuilles. Tournefortia ma- crophylla. Lam. Tournefortia foliis ovato-lanceolatis , nudis , maxi- mis; pedunculis ramofis ; fpicis pralongis, pendulis. Lam, Illuftr. Gen. pag. 416. n°. 1874. Tournefortia ( cymofa), foliis ovaris, Inteperri- mis , nudis ; fpicis cymofis. Linn. Spec. Plant. pag. 202. — Jacq. Collet. 1. pag. 96. — Idem. Icon. Rar, tab.=374 Tournefortia foliis ovatis , integris, nudis ; picis cymofis , longiffimis , pendulis. Swartz. Obferv. 57. Tournefortia frutefcens, humilis ; foliis maximis, oblongo-ovatis ; rugofis ; fpicis pendulis ; rarioribus ; ramulis craffis , fulcaris. Brown. Jam. 169. Heliotropii flore frutex , folio maximo , oblongo , acuminato , glabro. Sloan. Jam. 173. Hift. 2.p. 109. tab. 212. fig. 2. — Rai. Dendr. 76. À. Tournefortia (fœtidifima ), foliis ovato-lan- ceolatis, hirtis ; peduneulis ramofis, fpicis pendulis. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 202. — Mill, Did. RES PRE Tournefortia foliis ovato-lanceolatis. Hort. Cliff, 48. — Roy. Lugd. Bat. 408. Pitronia racemofa , nicotiana foliis fœtidiffimis. Plum. Gen. $. Icon. 220. Heliotropium maximum jamaicenfe, limonii mali, folio fupra fcabro , fubrds lanugine ferruginea molli, ? Pluk. Almag. 182. — Morif. Hit. 3. pag. 452. Cet arbriffieau fe divife en branches, dont les rameaux ont leurs tiges glabres , un peu compri- mées , anguleufes , garnies de grandes feuilles ovales , lancéolécs , alrernes , éparfes , longues d'environ fix pouces , & larges d’un pouce & demi ou deux pouces ; aiguës à leur fommet , rétrécies à leur bafe , entières à leurs bords, glabres à leurs deux faces , veinées, portées fur des pétioles longs d'un pouce. Les fleurs font difpofées en épis longs, pen- dans , écartées entr’elles & prelque unilatérales. Les pédoncules font longs, rameux, très-glabres, axillaires & terminaux. Les calices font courts, à cinq divifions très-profondes , étroites , aiguës. La corolle a un long tube prefque cylindrique. Le tournefortia cymofa de Linné eft la même plante que celle-ci, & fon sournefortia fœtidiffima ne paroît en différer que par fes feuilles plus ou moins ve- lues en deffous. On trouve cette plante à Saint-Domingue & dans les contrées méridionales de l'Amérique. R (VW. f. in herb. Lam.) 3. PITIONE à feuilles liffes. Tournefortia levi- gata. Lam. Tournefortia foliis ovatis , petiolatis ; utrinquè lavibus ; fpicis ramofis, cymofis, breviffimis. Lam. Iluftr. Gen. pag. 416. n°. 1875. Tournefortia ( bicolor), foliis ovatis , acumina- cis , glabris, fupernè rugofiuftulis ; fpicis cymofis, ereébrs ; recurvis.? SWartz. Prodr. 40. — Idem. Flor. Ind. occid. vol, 1. pag. 344. Son tronc fe divife en rameaux glabres, cylin- driques, un peu anguleux & comprimésàleur partie fuperisure ; garnis de grandes feuilles pétiolées , alternes, ovales, quelquefois un peu alongées, lifles à leurs deux faces, veinées , nerveufes, en- tières à leurs bords, longues de trois à quatre pouces, larges d'environ deux pouces, portées fur des pértioles courts, un peu comprimés. Les fleurs font terminales, difpofées en cymes droites, courtes, rameufes , compofées d'épis un peu recourbés à leur extrémité. Le calice eft à cinq divifions lancéolées, aiguës, fort courtes. La corolle eft blanche , compofée d’un tube ver- dâtre, renflé à fa bafe ,élarai en cing déconpures à fon orifice. Les étamines ont leurs flamens très- courts, à peine fenfibles, inférés à la bafe du PET tube , terminés par des anthères noirâtres, conte- pant une poufière d’un blanc jaunârre. L’ovaire ef un peu arrondi, furmonté d’un fiyle trés-court, dont le fligmate eft en rête aplatie. Cette plante croît à la Martinique & à la Gua- deloupe. h (W. f. in herb. Lam.) 4. PITTONE tachetée. Tourncfortia maculara. Lam. Tournefortia foliis ovatis , acuminatis , petio/atts, utrinquè glabris ; [picis ramofiffimis, pendulis. Lam. Illuftr. Gen. pag. 416. n°. 1876. — Jacq. Stirp. Amer. 49. Cet arbufte à une tige dont l'écorce eft liffe, grifâtre ou cendrée, divifée en rameaux un peu anguleux & comprimés, garnis de feuilles pétio- lées, alternes , grandes , ovales, acuminées , gla- bres à leurs deux faces, minces, entières, à ner- vures diftantes , d’un vert herbacé , longues au moins de quatre pouces, larges de deux , portées fur des pétioles courts , fouples & comprimés. Les fleurs forment des grapes très-rameufes, pendantes , & leurs divifions préfentent autant _d'épis courts , un peu recourbés , où les Aeurs font Jlâches , écartées , unilatérales ; les pédoncules chargées de quelques poils rares, la corolle jaune, le tube long, étroit, à cinq divifions aiguës à fon orifice. Cette plante croit dans les contrées méridio- nales de l'Amérique. R ( Ÿ./f.in fer. Lam. ) 5 PITIONE farmenteufe. mentofa. Tournefortia far- Tournefortia foliis ovato-oblongis, acutis, petio- Latis; fpicis ramofis , breviffimis ; caule [candente. Lam. illuftr. Gen. pag. 416. n°. 1877. Ses tiges font grimpantes, farmenteufes, ftriées, prefque cylindriques , chargées de poils courts, blanchâtres ; couchées, écarrées, garnies de feuil- les alternes, ovales, oblongues , aiguës , velues & blanchätres en deflous, particuliérement dans leur jeuneffe ; arrondies & élargies à leur bafe, prefque glabres en deffus , longues de trois à quatre pou- ces, larges d’eaviron un pouce & demi, portées fur des pétioles courts , très-velus. Les fleurs font réunies à l'extrémité des rameaux, en épis courts, ferrés, rameux, velus; difpofées fur deux rangs. Ces fleurs fonc fefhles fur les pé- doncules communs : leur calice eft court, divifé en cinq petites dents obtufes. Cette plante croit à l'Ile-de-France , d’où elle a été communiquée par Sonnerat à M. Lamar.k. LACET D 6. PrrTonE du Bréfil. Tournefortia brafilienfis. DUT Tournefortia foliis ovato-lanceotatrs , afreris, fub- 357 finuatis, fabrès albidis ; caule tereii, argute ftriato. CN.) Cette plante a des rapports avec la pittone far- menteufe, dont elle diffère par la forme de fes feuilies , & en ce qu’elle eft preique glabre. Ses tiges fe divifent en rameaux fouples, alon- gés, cylindriques, un peu rougeâtres, finement ftriés, à peine chargés de quelques poils rares, très-fins , garnis de feuilles alternes, ovales, Jan- céolées, rudes à leurs deux faces, légérement finnées à leurs bords, aiguës à leur fommet , ré- trécies en pétiole à leur bafe , prefqu’unilatérales , blanchâtres & pubefcentes en deficus dans leur jeuneffe , longues de deux à trois pouces, larges d’un pouce & plus. Ngs Les fleurs forment à l'extrémité des rameaux une cyme compotée d'épis courts réfléchis , blan- châtres, pubefcens , rameux. Les calices ont leurs divifions très-aigués, un peu recoubées, velues, perfiftantes. Cette plante croit naturellement dans le Préfil, d'où elle a été communiquée à M. Lamarck. 5 (CD) 7. PITIONE arbor:fcente. Tournefortia arboref- cens. Lam. Tournefortia foliis owaro-lanceolatis , petiolatis, junioribus fuëtomentofis ; {picis remofis , breviffimis ; cuule arboreftente. Lam. illuft. Gener. pag. 417. n°. 1878. Ses tiges font dures, ligneufes , anguleufes , rudes & chargées d’afpérités , particuliérement fur les jeunes rameaux; garnies de feuilles ovales, lancéolées , alternes, pétiolées , rétrécies à leurs deux extrémités, entières, veinées , blanches & tomenteufes en deffous dans leur jeunefle , rudes, nerveufes , longues de quatre à cinq pouces, larges d’un pouce & demi, ayant leur pétiole un peu velu, Les fleurs font difpofées en épis courts, ra- meux, portées fur des pédoncules communs , rudes 8 blanchätres. Le calice eft prefque divifé Jufqu'à fa bafe en cinq découpures un peu larges, aiguës, fermes , perfiftantes. La corolle eft tubulée , droite, à cinq divifions obtufes à fon orifice. Cette plante croît dans l'Inde, où elle a été obfervée & recueillie par Sonnerat. B (W. fn (e,4 herb. Lam.) 8. PITTONE argentée. Tournefortia argentea. Tournefortia foliis oblongo - ovalibus , obtuffs , utrinque tomentofo-fericeis ; fpicis compofitis , termi- nalibus. Lam. Illuftr. Gen. pag. 417. n°. 1879. 3 . 53 DE : O1 Tournefortia foliis ovatis , obrufis ; tomentofo- fériceis ; fpicis terminalibus, compofitis. Linn. f. Suppl. pag. 133. - Buglofum lanuginofum. Rumph. Amb. 4. p. 119. tab. $5. 3 Vulgairement Ze velour:er. C'’eft une des plus belles efpèces de ce genre, remarquable par fes grandes feuilles foyeufes àc argentées. Ses tiges s'élèvent à la hauteur de cirq ou fix pieds, & fe divifent en rameaux très-étalés, durs, noueux , très-velus, chargés de feuilles alternes, éparfes , caduques, & douril ne refte fouvent que celles des extrémités , qui font comme difpofées en rofettes très-rapprochées les unes des autres; elles font fefliles , ovales, oblongues, obtufes & méme arrondies à leur fommet, rétrécies en pé- tiole à leur baf=, épaifles, longues de quatre à cinq pouces, fur deux de large, couvertes à leurs deux faces de poils couches, foyeux & blan- chaätres, Le pédoncule commun et long, terminal, droit, très-velu , frié, fouvenr marqué de trois côtes à une de fes faces; il fe divife à fon fommet en une panicule compofée d’épis fortement recourbés, où les fleurs font nombreufes, fefñles, unilaté- rales , très- velues. La corolle eft d'un blanc de neige, munie d'un tube court, d'un limbe courbé: fes baies n’ont point de pores, felon Linné fils. Cette plante croît fur les bords de la mer à Ceylan & à l'ile-de-France. D (+ f. in herb. Lam.) 9. PITTONE blanchâtre. Tournefortia incana. Lam. Tourn-fortia foliis fublanceolatis ; petiolatis , un- dulatis , jubtàs incanis ; fpicis ramofis, laxis, ter- minalibus. Lam. liluftr. Gen. pag. 417. n°. 1880. tab. 95. fig. 3. Tournefortia (fuffruticofa ), foliis fublanceolatis, incanis; caule fuffruticofo.? Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 202. — Mill. Diét. n°. 7. Tournefortia fufruticofa , foliis incanis , oblongis ; fronde comofä. Brown. Jam. 170.— Exclud. Synon. Sloan. Jan. tab, 162. fig. 4. Ses tiges font ligneufes ; fes rameaux pubefcens & cendrés , garnis de feuilles alternes, périolées, lancéolées , blanches & prefque veloutées en def- fous, chagrinées , rudes & d’un vert fombre en deflus , légérement finuées à leurs bords, foute- nues par des pétioles droits & courts. Les fleurs font difpofées en épis rameux , écar- tées entr’elles, fefiles fur les pédoncules com- #uns, fort petites. Le calice eft légérement pu- CORRE PT befconr, blanchâtre, à cinq divifions droites, ai- gués ; la corolle blanchatre, une fois plus longue que le calice. Cette plante croit naturellement dans l'Amé- rique méridionale ; elle nous paroît être la même que le cournefortia fuffruticofa de Linné. B (F7. /f. in herb. Lam.) 10. PITTONE volubile. Tournefortia volubilis. Tournefortia foliis ovatis, acuminatis , petiolatis, fubglabris ; pestolis reflexis, caule volubili. Lam. Illuftr. Gen. pag. 417. n°. 1881. tab. 95. fig. 2. Tournefortia foliis ovatis, acurinatis , glabris ; peciolis reflexis , caule volubili. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 143. — Mill. Diét. n°. 3. — Willd. Spec. Plant. vol. 2. pag. 791.— Gærtn. de Fruût, & Sem. Cent. 5. tab. 76. fig. 2. Tournefortia foliis ovatis, acuminatis. Hort. Cliff. 48. Bryonia nigra, fruticofa , racemi ramulis variè implicatis. Sloan. Hift. 1. pag. 234. tab. 143. fig. 2. Virga aurea americana , frutefcens, glabra ; foliis fubeès cafiis. Piuk. Almag. 389. tab. 235. fig. 6. — Rai. Suppl. 348. À. Eadem, foliis amplioribus , fubcordato-lanceo- latis. C'eft une plante ligneufe, grimpante, dont la tige s'élève à douze où quinze pieds de haut, & fe divife en rameaux longs, flexibles, qui s’entor- cillent autour des arbres. Ces rameaux font gla- bres, velus fur les jeunes rameaux, à écorce cen- drée ou grifätre, garnis de feuilles alternes, pé- tiolées, ovales, acuminées, prefque glabres, rudes & âpres à leurs deux faces, longues d'environ un pouce , fur trois à quatre lignes de large, portées fur des pétioles courts, réfléchis, prefque fili- formes. Les fleurs naiffent à l'extrémité des rameaux. Les pédoncules communs, légérement pubefcens, fe divifent en rameaux divariqués , un peu cour- bés, où les fleurs font rangées en épis. Leur calice eft court; leur corolle divifée à fon orifice en. cinq découpures étroites, aiguës. Les fruits fonc de petites baies arrondies, rétufes à leur fommet. On trouve cette plante à Saint-Domingue & dans quelques autres contrées de l'Amérique mé- ridionale. B (F./.) J'ai obfervé au Jardin des Plantes de Paris la variété A, qui me paroît avoir les plus grands : rappotts avec la plante que je viens de décrire, mais qui en diffère par fes feuilles un peu plus grandes , plutôt lancéolées qu’ovales , fouvent un peu échancrées en cœur ou arrondies à leur bafe. Les rameaux font flexueux , pubefcens & blanchà- PIT tres à leur partie fupérieure. Cette plante étoit originaire des Canaries, & provenoit du voyage de M. Lapeyroufe. 11. PITTONE à feuilles foyeufes. Tournefortia fericea. Vahl. Tournefortia foliis ovato-lanceolaiis, fubiùs to- mentofis, fericeis ; fpicis lateralibus terminalibufque, dichotomo-paniculatis, Vahl, Egl. 1. pag. 17. Frutex. Margr. Hit. pag. 78. Cet arbufte a beaucoup de rapport avec le rour- refortia volubilis. Ses rameaux font foibles, cy- lindriques , glabres inféricurement , velus & cen- drés à leur partie fupérieure, garnis de feuilles pétiolées, alternes , longues d'un pouce & demi, ovales , lancéolées , aiguës, très-entières, glabres en deflus, chargées en deffous de poils brillans & argentés. Les pédoncules font, les uns latéraux ; d’autres terminaux , dichotomes, rameux, un peu flexueux, velus, cendrés, à rameaux ouverts, chargés de fleurs alrernes , fort petites, écartées. La corolle _eft velue extéricurement; fes découpures font fé- tacées. ( Caraë&t. ex Vahl.) Cette plante croit naturellement dans l'Amé- _rique méridionale , fur le mont Serrat D 12. PITTONE tomenteufe. Tournefortia tomen- tofa. Mill. - Tournefortia foliis cordatis , fubtùs tomentofis ; fpicis racemofis , brevibus ; caule volubili. Mill. Diét. H?. fe Pitionia feandens, racemofa ; foliis fubrotundis , fabcis incanis. Houft. MH. Ses tiges font grimpantes, & s’entortillent au- tour de tout ce qui les avoifine : elles s'élèvent ainfi jufqu’à dix à douze pieds de haut; elles fe divifent en branches flexibles , garnies de feuilles en forme de cœur, de deux pouces de long, fur quinze lignes de large , chargées en deffous d’un duvet abondant, & portées fur des pétioles fort courts. Les fleurs naiflent en épis courts & rameux aux aiffelles des branches : elles fonc d’un blanc- fale, petites , & produifent de petites baies fuccu- lentes, qui renferment chacune deux, trois, quel- quefois quatre offelets. Cette efpèce a été découverte par Robert Miller, près de Carthagène , dans la Nouvelle Efpagne. D (Caraët. ex Mill.) 13. PITTONE ferrugineufe. Tournefortia ferrugi- nea. Lam. Tournefortia foliis fubcordatis , acutis, fubrùs vil- dofis ; caule fubvolubili, ramulis hirfutiffimis, Lam. Iluftr. Gen. pag. 417. n°. 1882. PIT 559 Cet arbufte a des rapports avec le rournefcrtia volubilis : (es tiges font moins farmenteufes ; fes feuilles & fes jeunes branches bien plus velues, Il fe divife en rameaux cylindriques, flriés, un peu velus : les plus jeunes font chargés d'un grand nombre de poils roides, droits, de couleur de rouille foncée , qui règnent également fur les pé- tioles & fur les principales nervures des feuilles à leur face inférieure. Les feuilles font alternes , pé- tiolées , ovales, prefqu'en cœur, aiguës & méine acuminées , entieres, épaitles , rudes en deflus, velues en deflous, un peu ciliées à leurs bords, d’un vert fombre, longues de deux à trois pouces, far un pouce de largeur ; munies de pétioles droits, très-courts, Les pédoncules font très-rameux, velus, & fe divifent en ramifications qui forment autant d’épis courts, à fleurs petites, unilatérales, dont le ca- lice eft rude & velu ; la corolle courte, tubulée. On trouve cette plante à Saint-Domingue, où elle porte le nom de ka/laba. F3 ( W. [. in hero. Lam.) 14. PITTONE fcabre. Tournefortia fcabra. Law. Tournefortia foliis oblongis , petiolatis, fcaberri- mis , reflaxis ; pedunculis ramofis , terminalibus; baccis conicis. Lam. Jlluftr. Gen. pag. 417. n°. 1883. A. Eadem, foliis anguftioribus , longiffimis. ? Cette plante à des rameaux fouples, effilés , friés, un peu pubefcens, garnis de feuilles alter- nes, pétiolées, petites, ovales, oblongues, cb- tufes, très-rudes, particuliérement à leur face fupérieure ; ridées & velues en deffus, légére- ment denticulées à leurs bords, portées fur un pétiole très- court & réfléchi : fes feuilles ont environ un pouce de longueur & quatre lignes de largeur ; elles font arrondies à leur bafe, obtufes à leur fommet, Les fleurs font terminales, difpofées en épis fur des pédoncules rameux. Les calices font ve- lus , rudes , divifés en cinq dents aiguës, très- ouvertes. Le fruit confifte en une petite baie rouf fatre , ovale , prefque conique. Dans la variété À les feuilles font une fois plus longues , plus étroites ; la plupart aiguës, prefque acuminées ; mais comme je n'ai pu obferver qu'un rameau fans fleurs ni fans fruits , je ne peux aflurer que cette plante appartienne à l’efpèce que je viens de décrire , quoiqu'elle air avec elle les plus grands rapports. Cette plante à été recueillie à Saint-Domingue par Jof. Martin. Ph € W. f. in hero. Lam.) 14. PITTONE à feuilles de bugloffe. Tournefortia humilis. 3560 PIT Tournefortia foliis lanceolatis , feffilibus ; fpicis fimplicibus, recurvis, lateralibus. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 141. — Lam. Illuftr. Gen. pag. 417. n°. 1884. — Mill. Di&. n°. 8. ; Fittonia humilis , anchife folio. Plum. Gen. 5. Icon. 227. fig. 2. C'eft un arbrifleau dont les tiges s'élèvent à peine à deux ou trois pieds de haut, & fe di- vifent en rameaux gré'es, effilés, garnis de feuilles rudes , lancéolées , fefliles , étroites , d’un vert foncé en deflus, plus pales en deffous. Les fl:urs font difpofées vers l'extrémité des rameaux, en épis fimples , axillaires , blanchätres. Les fruits font de petites baies pulpeufes , renfermant cha- cune deux ou trois offelets monofpermes. Cette plante croit dans les contrées méridio- nales de Amérique. D 16. PiITTONE bifide. Tournefortia bifida. Lam. Tournefortia foliis ovatis, glabris, petiolatis ; pedunculis bifidis , axillaribus ; fbicis divaricatis. Lam. Illuftr. Gen. pag. 417. n°. 1885. On diftineue cetre efpèce à fes feuilles glabres, coriaces , añez ferblables à celles du citronnier, la forme de fes épis divariqués & axillaires. © à Ses tiges font ligneufes, revêtues, ainfi que les branches & les rameaux, d’une écorce gri- fâtre, ridée; chargées de feuilles alternes, éparfes, ovales, épaifles , très-glabres , entières , à ner- vures jaunâtres , portées fur des pétioles étroits, un peu canaliculés en deflus. Les fleurs naiffent dans l’aiflelle des feuilles, vers l'extrémité des rameaux ; les pédoncules com- muns font fimples, & fe divifent à leur fommet en deux branches très-écartées, prefque horizon- tales , fur lefquelles les fleurs font rangées uni- latéralement, un peu diftantes & fefiles. Leur ca- lice eft court, glabre, à cinq petites dents très- obtufes ; la corolle eft tubulée, alongée, d’un blarc jaunatre. Cette plante a été r?cueillie à l'Ile-de-France par Commerfon. R ( V. f. in herb. Lam.) 17. Pirrone à feuilles de lilac. Tournefortia Jyringafolia. Tournefortia foliis fubcordatc-ovatis , acuminatis, glabris ; fpicis ramofis. Vahl. Sÿmb. 3. p. 23. Cet arbrifleau fe divife en rameaux velus, gar- nis de feuilles pétiolées, alternes , ovales, prefque en cœur , longues d'environ deux pouces, acu- minces, glabres, très- entières, mais dont les périoles , la côte principale & les nervures font velus; les feuilles inférieures plus petites & aflez femblables à celles du fyringa vulgaris. Le pédon- cule eft droit, terminal, dichotome, à plufieurs P LT ramifications , qui forment autant d’épis pubef- cens , recourbés, & longs d’un pouce. (Carait. ex Vahl,) Cette plante croit naturellement à l'ile de Cayenne. PB 18. PITTONE grimpante. Tournefortia fcandens. Muil. Tournefortia foliis cordatis , hirfutis ; fpicis race- mofis , rejexis ; caule volubili. Mill. Diét. n°. 4. Pittonia fcandens , racemofa ; flore fufco. Houft. MA. = C’eft un arbriffeau dont les tiges rameufes s’é- lèvent à dix ou douze pieds de haut: fes branches font garnies de feuilles velues, affez minces, en forme de cœur , d'environ trois pouces de long, fur un pouce & demi de large, terminées en pointe aiguë , fupportées par des pétioles courts. Les fleurs naiflent à l'extrémité des branches fur des pédoncules rameux , qui fe divifent en épis grêles; ces fleurs font petites, d’un brun fale : il leur fuccède de petites baies charnues , renfer- mant chacune quatre offelets, Cette plante a été découverte à la Jamaique par le doéteur Houftan : on la cultive en Angleterre. D (Caraë&. ex Mill.) 19. PITTONE à feuilles fefliles. Tournefortia fef- filifolia. Pittonia foliis feffilibus , lanceolato - linearibus , villofis ; foribus confertis , terminalibus ; caule hif= pido. (N). Je nai pu obferver cette plante qu’imparfaite- ment , fur un rameau confervé dans l'herbier de ‘ M. Lamarck: ce que j'en ai vu convient tellement : aux rournefortia , que J'ai cru devoir la mentionner ici jufqu'a plus ample examen. Ses tiges font frutefcentes , cylindriques , char- gées de poils roides , garnies de feuilles alternes, fefiles , linéaires, lancéolées, obtufes à leurs deux extrémités , quoiqu’un peu rétrécies à leur bafe 5 prefqu’à demi-amplexicaules, velues à leurs deux faces , entières à leurs bords, longues d'un pouce & plus , larges de trois lignes. Les fleurs naiffent à l'extrémité des rameaux, fur un pédoncule commun, qui fe divife en deux branches, & porte au fommet de chacune d'elles des épis prefque glomérulés de fleurs très-ferrées, dont la corolle eft tubulée, la limbe élargie, à cinq divifions courtes, obtufes. Les pédoncules & les calices font chargés de poils nombreux, roides, glanduleux. Commerfon a recueilli cette plante à Buenos- Ayres. D (W. f. in hero. Lam.) 20. SE 2 PR nm. 7e, ms P IT 20. PITTONE à feuilles charnues. Tournefortia carnofa. Mill. Touriefortia joliis ovatis , rugofis, petiolatis ; fpi- cis racemufis, axillaribus ; caule fruticofo. Mill. Diét. n°. 6. Pitonia fratefcens, folio carnofo , hirfuto & ob- tufo.? Plum. Gen. pag. $. Cet arbriffeau a une tige forte, haute de vingt pieds, qui fe divife en branches fortes, ligneufes, couvertes d’une écorce d’un brun clair, garnies de feuilles épaifles, ovales , de quatre pouces de long , fur trois de large ; rudes, d’un vert foncé en deflus , plus pâles en deffous , fupportées par de longs pétioles. Les fleurs font blanches , fort petites, difpofées en épis rameux aux aiflelles des branches : il leur fuccède de petites baies fuccu- lentes , qui renferment chacune deux ou trois offelets oblongs. Cette plante a été découverte par Robert Millar -près de Carthagène , dans la Nouvelle-Efpagne. D (Caraë. ex Mill.) (POIRET.) PITTOSPORE. Pirrofporum. Genre de plantes dicotylédones , à fleurs complètes , polypétalées, renfermant des arbres ou arbuftes exotiques à l'Europe, qui ne nous font connus la plupart que par quelques parties de leur fructification. Le caractère effentiel de ce genre confifte dans : Un calice à cinq folioles cadugues ; cinq pétales, dont les onglets font réunis en un tube urcéolé ; une ue Roue NE capfule prefqu'à trois loges remplies d'une réfine liquide. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : i°, Un calice inférieur , très-caduc, à cinq folioles. 2°. Une corolle à cinq pétales, dont les onglets font réunis en un tube urcéolé, & les lames ovales, oblongues, ouvertes. 3°. Cinq éramines. °. Un ovaire fupérieur , arrondi , furmonté d’un ftyle filiforme , terminé par un ftigmate. Le fruit eft une capfule prefque globuleufe, an- guleufe , mucronée, à deux ou trois loges, à deux ou trois valves , féparées par des cloifons oppo- fées aux valves, remplies d’une réfine liquide, & contenant trois ou quatre femences anguleules , attachées à la cloifon. ÉSPÉCES. 1. PITTOSTORE à feuilles coriaces. Pirtofporum coriaceum. Aiton. Botanique. Tome VW. P 10T 6€ Pitofporum folits obovatis , obtafis,.glaberrimis coriaceis ; capfulis bivalvibus. Ait. Hort.Kew.vol. 3. pag. 438. — Vahl. Symbol. 2. pag. 43. — Lam. Iluftr. Gen. vol. 2. pag. 127. n°. 2795. — Willd. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1145. C’eft un arbre dont les rameaux prolifères font difpofés en verticilles , au nombre de trois ou quatre , revêtus d’une écorce cendrée, & dontles bourgeons font ovales, imbriqués , à demi-ongui- culés. Les feuilles, environ trois à quatre à chaque verticille, font oblongues ou prefqu’ovales, en- tières, très-obtufes, liffes, coriaces, glabres à leurs deux faces , longues de deux pouces, rétré- cies à leur bafe en un pétiole long d’un pouce. Un pédoncule folitaire , tomenteux, multiflose, d’un pouce de long, fort de chaque bourgeon ; il fe divife en cinq pédicules ombellés, tomenteux, auffi longs que le pédoncule : les deux intermé- diaires portent de deux à cinq fleurs; les autres font uniflores. Le calice eft tomenteux, à cinq divifions oblongues, obtufes; la corolle glabre, une fois plus longue que le calice; les pétales li- néaires & obtus. Cette plante croît naturellement aux iles Cana- ries & à Madère. B 2. PITTOSPORE à feuilles menues. Pitcofporum tenuifolium. Pictofporum capfulis (ubglobofis , rugofis , trival- vibus. Gærtn. de Fruët. & Sem. vol. 1. pag. 286. tab. ç9. fig. 7. — Lam. Illuftr. Gen. vol. 2. p. 127. n°, 2793. tab. 143. fig. 1. Ses feuilles font petites, étroites; fes fruits forment des capfules prefque globuleufes, mucro- nées à leur fommet; à trois cotés peu marqués, à trois loges & à trois valves ridées extérieurement, remplies d’un fuc réfineux & jaunâtre. Chaque loge renferme trois ou quatre femences un peu anguleufes, marquées d’un fillon peu profond ; noirâtres & luifantes. Les auteurs qui ont parlé de cette plante & de la fuivante ne nous ayant tien appris fur les autres parties qui les conftiruent, nous ne pouvons en donner de plus amples dé- tails. Nous foupçonnons , d’après la première ef- èce, que celles-ci doivent être également des arbres ou des arbriffeaux. ( Caraë. ex Gartn.) 3. PITTOSPORE en ombelle. Pistofporum um- bellatum. Pittofporum capfulis bivalvibus ; punélis elevaris, feabris. Gærtn. de Fruë. & Sem. vol. 1. p. 286. tab. 59. fig. 7. — Lam. Illuftr. Gen. vol. 2. p.127. n°. 2794. tab. 143. fig. 2. Il paroît que cette efpèce a fes fleurs portées fur des pédoncules difpofés en ombelle. La capfule eftglobuleufe, ventrue de deux côtés, un peu com- ZL2z PEN primée aux deux autres; chargée de points rudes & faillans, à deux loges , à deux valves, renfer- mant chacune quatre femences très-irrégulières , ridées, luifantes. ( Caraët, ex Gartn.) 562 (PoiRET.) PIVOINE. Paonia: Genre de plantes dicotylé- dones , à fleurs complètes, polypétalées, de la famille des renoncules, qui à des rapports avec les caltha , & qui comprend des herbes la plupart indigènes de l'Europe, dont les feuilles font gran- des , ailées ou ternies ; les folioles divifées en Jobes, les fleurs foliraires, remarquables par leur grandeur & la richeffz de leurs couleurs. *Le caractère effentiel de ce genre confifte dans: Un calice à cinq divifions très-profondes ; cing pé- tales ÿ deux à cinq ovaires fans ffyles ; autant de Jfigmates capités ; pluffeurs capfules tomenteufes, ren- fermant des ferences d'un rouge vif. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice à cinq divifions profondes ou à cinq folioles perfiftantes, concaves , un peu ova- les, réfléchies en dehors, inégales par leur fitua- tion & leur grandeur. 2°. Une corolle à cinq pétales très-grands, con- caves, ouverts , arrondis à leur fommet, rétrécis à leur bafe. 3°. Environ trente éramines , dont les filamens font courts & capillaires, furmontés d’anthères oblongues, quadrangulaires, droites, très-groffes, à quatre loges. 4°. Deux ou cinq ovaires fupérieurs, droits, ovales , romenteux, fans ftyle ; Couronnés par des ftigmates oblongs, comprimés , obtus, colorés. Le fruit confifte en plufieurs capfules fupérieu- res , ovales, oblongues, ouvertes, réfléchies en dehors , à une feule loge, à une feule valve, s'ou- vrant longitudinalement à leur côté intérieur; elles contiennent plufieurs femences ovales, lui- fantes , colorées par un fuc d’un rouge vif, atta- chées le long de la future. Obférvations. Ce genre, bien tranché par fes caractères génériques, ne left pas autant dans les efpèces qu'il renferme : ces dernières fe rappro- chent tellement, elles varient fi aifément, qu’on pourroit foupçonner qu'elles ne font que des va- riétés d’une efpèce première. Cependant la plu- part de ces efpèces fe retrouvent dans la nature, & le profeffeur Pallas en a décrit plufieurs qui croiffent naturellement en Sibérie, & que la cul- ture ne nous a pas encore fournies dans nos jardins 0 PI V pat l'efpèce ordinaire que l'on y cultive. Ces ob- fervations ne peuvent s'spoliquer qu'aux premières efpèces que nous préfentons ici. Quant à la der- nière péonia tenuifolia , ell: eft certainement bien difinéte, & fe conferve telle par la culture. ESPÈCES. 1. PIVOINE offcinale. Paonia oficinalis. Linn. Pacnia foliis decon:pofitis , niaïs ; fcliolis lobaris, lobis lato-lanceolatis ; capfulis rettiufcutis | tomento- fis.Retz. Obferv. 3. pag. 35. — Willd. Spec. Plant. vol. 2, pag. 1221. Paonia foliolis oblongis, Linn. Syf. Plant. vol. 2. pag. 609. — Hort. Ci. 212, — Hoit. Upf. 149. — Mat. medic. 1:37. — Sauvag. Monfp. 307. — Scop. Carn. 2. n°, 650. — Lam. Illuftr. Gen. tab. 481. — Idem. Vlor. fr. vol. 3. pag. 181. n°. 787. Paonia officinalis feminea. Linn. L, C. Paonia radice glandulofa, foliis duplicato-pinna-: cis , pinnis ellipticis & trilobis. Hall. Helv. 1187. Paonia ( femina ), foliis difformiter Lobatis. Mill. Di®: n°. 2. & Hall. Helv. 311.— Kniph. Cent. 64 n°, 69. — Knorr. Del. 1. tab. R. 3. & tab. R. 2. Flor. pleno. Paeonia communis feu femina. Bauh. Pin. 323. — , Tourn. Inft. R. H. 274. — Garid. Prov. pag. 369. — Magn. Botan. Monfp. pag. 197. Paonia femina. Fufch. Hift. 202. — Blacw. tab. G$ — Matth. Comment. 915$. — Lob. Icon. 682. — Idem. Obferv. 389. Icon. Paonia femina vulgatior. J. Bauh. Hift. 3. p.323. Icon. Paonia femina altera. Dodon. Pempt. 195$. Icon. — Dalech. Hift. vol. 1. p. 857. — Morif. Hift. 3. Da. 455 tab 1 fe 67 13000. La pivoine. Regnault. Bot. Icon. Vulgairement la pivoine femelle ou pionne. A. Paeonia officinalis mafcula. Linn. L. C. V.8. Paonia ( corallina), foliis biternatis ; foliolis ovatis , integris , nudis ; capfulis recurvatis , tomen- cofis. Retz. Obferv. 3. pag. 34. Paonia (integra), foliis biternatis ; foliolis in- regris ,ovatis ; corollé rgulari, integerrima. Murray. Comment. Gœtt. 1784 & 1785. pag. 92. Paonia foliis lobatis, exovaro-lanceolatis. Hall. Helv. edit. 1. p. 311. Mill. Diét. n°. 1. Paonia folio nigricante frlendido, que mas. Bauh. Pin. 323. — Tourn. Inft. R. H. 273. Icon. Paonia mas procerior. J, Bauh. Hift. 3. pag. 492. PI V Paonia mas. Blackw. tab. 245. — Lob. Icon. 684. & Obferv. 390. Icon. — Dodon. Pempt. 194. . Paonia mas , Ord. VL. fig 10. Vulgairement la pivoine mâle, flore purpureo. Befl. Eyf. Vern. Cette plante eft une des plus diftinguées de nos parterres, par fes grandes & belles fleurs, d'un rouge éclatant; c’eft une de celles qui fleuriflent de très-bonne heure, & qui nous annonce lagréa- ble retour du printems. Ses racines font groffes , tubéreufes; elles pouf- fent plufieurs tiges hautes d'un à deux pieds; ra- meules , fouvent rougeûtres , glabres, flriées , garnies de feuilles prefque deux fois ailées, divi= fées en foliol:s ou en efpèces de lobes oblongs, elliptiques ou lancéolés, un peu blanchätres en deffous, d'un vert plus gai & très-liffes en defus, pétiolés 8z alternes. Les fleurs font terminales, folitaires, de peu de durée , compofées de cinq pétales très-grands, ouverts, arrondis à leur fommet, plus étroits à leur bafe, d’un rouge vif; foutenus par un calice à cinq folioles, inégales , plus courtes que la co- rolle ; lancéolées, obrufes. Les fruits font formés par deux au trois capfules ovales, affez droites, renflées, velues, à une feule loge, d’un rouge vif intérieurement , ainfi que les femences, qui noir- ciffent en mûüriffant. Quoique la variété À , & qui porte communé- ment & très-improprement le nom de pivoine mâle , offre quelques différences , nous ne les avons pas crues afflez conftantes & fufifantes pour conf- itiuer une efpèce diftinéte. Ses feuilles font plus larges, plus épailfes, luifantes en deflus , quelque- fois un peu pubefcentes en deffous ; les capfules un peu courbées à leur fommet. - La culture a encore obtenu plufieurs autres va- riétés de cette plante , qui double aifément fes fleurs, & dont les pétales font fouvent panachés de rouge & de blanc. Cette belle efpèce croit naturellement en Fran- ce, dans les montagnes des départemens méridio- naux, en Efpagne, en Sibérie, &c. x ( W. v.) La pivoine a joui, dans l’ancien tems, d’une haute réputation en médecine. Les poëtes ont | fuppofé qu’elle tiroit fon nom d’un ancien médecin nommé Pan, qui l’employa pour guérir Pluton d’une bleffure qu'Hercule lui avoit faite. Galien en fait le plus grand éloge , & fes grandes & nom- ‘breufes propriétés, vantées par les plus célèbres |médecins de tous les âges , avoient tellement mis cette plante en honneur, qu’on ne la recueilloit qu'avec des cérémonies fuperftitieufes. Mais il |n'eft point de réputation durable, & aujourd'hui | D'Un TE Fa inous n’eflimons la pivoine que par des qualités PEV 565 bien plis réelles, bien moins équivoques ; par Péclar & la beauté de fes fleurs. Quoi qu'ilen foir, fes racines ainfi que fes femences étoient em- ployées dans les convulfions , l’épilepfie , la para- lyfie, les vapeurs & autres maladies dépendantes du genre nerveux. 2. PIVOINE à fleurs blanches. Paonia albiflora. Pall. Paonia foliis ternatis ; foliolis lobatis , nitenti- bus ; germinibus ternis , glabris. Pallas. Flor. Roff. 2. pag. 90. tab. 84. Paonia (albiflora ), foliis biternatis ; foliolis ovato-lanceolatis , integris, nudis ; capfulis recurva- tis , glabris. Willd. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1222. n93. Paonia laéfeo flore ; foliis utrinqu? viridantibus & fplendentibus. Amman. Ruth. 77. n°. 103.— Gmel. FI. Sibir. vol. 4. pag. 134. Ses racines font noires, chargées de quelques tubercules; fes tiges hautes de deux pieds, ftriées, garnies à leur partie fupérieure de feuilles alternes, ternées, compofées ce foliol:s à trois découpures ovales-lancéolées , rrès- glabres, luifantes. Les folioles des feuilles fupérieures font entières. Les pédoneules font quslquefois à deux ou trois fleurs, mais plus ordinairement uriflores. Le ca- lice eft à quatre divifions inégales ; les deux exté- rieures , vertes , étroites, acuminées ; les inté- rieures plus larges, d’un rouge pale , moins aiguës. Lacorolle eftcompofée de huitpérales très-zrands, ovales, concaves, d’un blanc de lait. Les filamens des étamines font jaunes; les anthères droites, oblongues ; trois ovaires très-glabres ,luifans, co- niques, couleur de pourpre à leur. fommer ; les fligmates en forme de crête, comprimés, prefque orbiculaires , un peu crochus. Les femences font jaunâtres à l’époque de leur maturité, ovales, un peu globuleufes. Cette très-belle efpèce eft originaire de la Sibé- rie ; elle croit aufli dans Je Mogol. + On fait cuire les tubercules de fes racines dans du bouillon, comme plante alimentaire, à fes femences pulvérifées fe prennent en guife de thé. 3. PIvOINE à tige baffe. Paonia humilis. Retz. Paonia foliis bicernatis ; foliolis tripartico-laci- niatis , fubtès fubvillofis ; cs fulis ereétiufculis , pilo- fs. Retz. Obferv. 3. p. 35. — Wild. Spec. Plant. Paoria hifranica, femine rard, five II. Cluf. Hift. I. pag. 279. Paonia tenuius laciniata, fubràs pubefcens ; flore | purpured. Bauh. Pin. 323. — Tours. Inft. R. H, À 274: { Zzii 364 PIV Paoria (tatarica) , foliis difformiter lobatis , pu- | befcentibus.? Mill. Diét. n°. 6. Paonia pumila femina. Lob. Icon. 683. Paonia femina , hifpanica , pumila. Parkinrs. & Morif.-Oxon. p. 455. Hift. 3. $.12. tab. 1. fig. S. A, Paonia tenuius laciniata , non pubefters. Garid,. Prov. pag. 369. tab. 79. Cette plante a des tiges fimples , hautes d’en- viron un pied & demi, glabres, verres, angu- leufes & cannelées , garnies de feuilles deux fois ternées , à folioles divifées en crois découpures inégales , fouvent aflez étroites, profondes, vertes en deflus , blanchâtres & pubefcentes en deffous, fupportees par des pétioles canaliculés en deflus, un peu velus. Les fleurs font folitaires , terminales: leur calice & leur corolle reffemblent à ceux de la première efpèce ; mais les pétales varient davantage , & font d’un rouge plus vif. Les fligmates font verdatres, légérement velus. Les capfules font prefque droi- tes, courtes, un peu pubefcentes. Cette plante croit en Efpagne. Celle de Garidel ne me paroiît qu'une variété de celle-ci, à feuilles non pubefcentes ; mais cet auteur n’en a point ob- fervé les fleurs. # 4. PIVO:NE anomale. Paonia anomala. Linn. Paeonia foliis biternatis ; foliolis multipartiis, nudis ; lactniis lanceolatis ; cap fulis depreffis ,glabris. Willd. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1222. n°. $. Paonia calice foliofo; capfulis glabris, depreffis. Linn. Mant. pag. 247. Paonia fruétibus quinque glabris ,patentibus. Gmel. Sibir. vol. 4. pag. 184. tab. 72. Paonia (laciniata), foliis biternatis ; foliolis acucè laciniatis , germinibus glabris. Pallas. F1. Roff. 2. pag. 93. tab. 85. Cette plante a des racines tubéreufes , très- grofles , jaunâtres, d’une odeur forte, d’où s’élè- vent des tiges hautes d’un pied & deini à deux pieds, engainées à leur bafe par quelques enve- loppes rouges, radicales, obtufes, munies vers leur partie fupérieure de feuilles aff2z fouvent ternées ; les folioles profondément laciniées, d’un vert gai en deffus, plus pales en deffous. Le calice eft compofé de trois folioles lancéo- lées , aufh longues que la corolle ; purpurines à leur bafe ; l’une d’elles foliacée, réfléchie, & trois autres intérieures, ovales , acuminées, concaves. La corolle eft belle, très - ouverte, de couleur rofe , à fix pétales oblongs , ovales, ondulés ; les intérieurs plus étroits ; de trois à cinq ovaires gl:- bres, coniques , verdâtres, furmontés d’un figmate fefile , de couleur pourpre. Les capfules font gla- bres, coriaces, ovales, aiguës, difpofées en érai- le, contenant des fermences rouges & puis noirâtres quand elles font mûres. Cette plante croît narurellement par toute la Sibérie : les habitans emploient fes racines comme plante potagère. # $: PIVOINE à feuilles menues. Paouza tenuifolra. Paonia foliis biternatis ; foliolis multiparriris , nudis ; laciniis lineari-fubularis, capfulis tomentofis. Willd. Spec. Plant. vol. 2: p. 1223. n°. 7. Paonia foliis linearibis ,multipartitis. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 748, — Id. Dec. 9. tab. 5. — Gmel. Sibir. vol. 4. pag. 185. tab. 73. — Pallas. Flor. Roff. 2. pag. 95. tab. 87. Paonia lacinus foliorum linearibus. Zinn. Goett. 127; Cette efpèce eft une des mieux caraétérifées de ce genre, & que la culture obtient conftamment fous la même forme, tandis que les efpèces pré- cédentes pourroient faire douter fi elles ne font pas réellement des variétés d’une première efpèce. Celle-ci a des racines rampantes, chargées de tubercules de la groffeur d’une noifette , blan- ches, un peu amèëres. Il s’en élève une tige pref- que fimple, haute d’un pied & plus, cylindrique, légérement cannelée, gläbre, revêrue à fa bafe de quelques écailles en gaïne ; munie de feuilles nom- breufes, alternes , très-amples., deux fois ternées, compofées de folioles divifées en un grand nom- bre de découpures linéaires, très-étroires, gla- bres, blanchâtres en deflous , vertes en deflus. Les fleurs font terminales, folitaires, feffiles, placées à la bafe des dernières feuilles. Le calice eft compofé de cinq folioles concaves, relevées en boffe , les deux extérieures acuminées. La cos rolle a très-ordinairement huit pétales ovales, ou- verts, d’un rouge très-foncé ; les filamens font d'un blanc pâle , furmontés d’anthères droites , oblonoues; deux à trois ovaires coniques & velus, des ftigmates couleur de rofe, des capfulés rou- geatres, ovales , oblongues , rtomenteufes ; des femences au nombre de fix environ , d’abord de couleur jaune , puis brunes. On cultive cette plante aù Jardin du Muféum d'Hiftoire naturelle de Paris : elle croit naturelle- ment en Sibérie. % (F, v.) Obfervarions. Le paonia (hybrida), foliis ternato= mulcofidis, lactniis linearibus , germinibus pubefcenti- bus, Pall. F1. Roff. 2. pag. 94. tab. 86 , eft une plante hybride, dont les femences font reftées fté- riles, & qui a été produite dans un parterre où l'on avoit fermé la pivoine anomale & celle à feuilles menuss. ( POoIRET. } PI X PIVOTANTE (racine). Persendicularis radix. ! On donne le nom de racine pivotante à celle qui s'enfonce profondément & perpendiculaire- ment à l'ho izon, comme celle de la rave : elle diffère peu de la racine fufiforme ; mais cetie der- nière, charnue.,, très-épuifle à (à partie fupérieure, s’amiacit confidérabiement à fon extrémité. Quoi qu'il en foit , on peut regarder ces deux caraëtéres comme peu diflinéts l’un de l'autre. PIXIDELLE. Lindernia. Geiire de plantes dico- tylédones , à fleurs complètes , monopétaléss , irrégulières, de la famille des fcrophulaires , qui a des rapports avec les mimulus & es vandellia, & qui comprend des herbes à feuilles oppolées, & dont les fleurs font prefque folitaires. Le caraétère eflentiel de ce genre eft d’avoir : Un calice à cinq divifions ; une corolle tubulée, dont la lèvre furérieure eff très-courte ; quatre étamines , dont deux inférieures , rerminées par une dent & une anthere prefque latérale ; une capfule à une ou deux loges. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice inférieur, perfiftant, à cinq fo- lioles linéaires, aiguës, de même longueur. 2°. Une corolle monopétale, tubulée, irrégu- lière, dont la lèvre fupérieure eft très- courte , échancrée ; l’inférieure, droite, à trois divifions courtes , inégales; celle du milieu un peu plus grande. 3°. Quatre éramines , dont deux fupérieures , plus grandes & fimples; deux inférieures, dont les fila- mens font terminés par une petite dent droite, & des anthères prefque latérales. 4. Un ovaire ovale, fupérieur , furmonté d’un flyle fliforme , terminé par un fligmate échancré. Le fruit eft une capfule ovale, à une ou deux loges, à deux vaives, contenant un grand nombre de femences attachées à un réceptacle cylindri- que , parallèle aux valves. ESPÈCES. 1. PIXIDELLE à feuilles entières. Lindernia pyxi- daria. Linn. Lindernia foliis feffilibus, ovatis, integerrimis ; pedunculis axillaribus, unifloris ; caule procumbente. CN.) Lindernia foliis feffilibus ,integerrimis ; pedunculis folitariis. Linn. Syit. veget. pag. 475. — Allion. Flor. pedem. n°. 203. — Hoffm. Germ. 221. — Roth. Germ. Il. $7. — Lam. Ill. Gen. tab, 522. PLX Lindernia foliis oblongo-ovatis, integerrimis , nerviis, fefflibus ; pedunculis axillaribus , un'foris ; caule procumbente. Willd. Sp. Plant. vol. 3. p. 309 rie 27€ Lindernia foliis oppofitis , feffilibus ; oblongo-ova- | tis ; floribus uxillaribus, pedunculis fimplicibus. Jacc. Colieét. 1. pag. 271. Lindcraia. Aion. Stirp. Aliq. 178. tab. 5. Pyxidaria repens , annue ; fofculis monopetalis , unilabiatis , ex albo-purparafcentibus ; foliis anagalliai fimillimis, &c. lindern. Alfat. 1. pag. 152. tab. 1. & edit. 2. pag. 267. Ansgulloides procumbens. Krock. Silef. 2.n°. 1001. | tab. 26. C’eft une petite plante qui croît fur le bord des eaux & dans les lieux aquatiques , & qui a prefque le port d’un mouron. Ses racines font compofées d’un faifceau de fibres droites : il en fort plufiéars tiges foibles , couchées, peu rameufes, très glabres, garnies de feuilles fefiles, oppolées, ovales, très-entières , obtufes ou quelauefois un peu aiguës, glabres, tendres, marquées de trois nervures principales. De laificlle de fes feuilles fortent des pédoncules fimples, filiformes, tantôt auffi longs , tantôt plus | longs que les feuilles , cerminés par une feule fleur , dont le calice eft droit, à cinq divifions aiguës; la corolle tubulée, un peu plus longue que le ca- lice; blanchätre ou purpurine. Cette plante croît en France elle a été recueil- lie aux environs de Nantes par le citoyen Bonne- maifon : elle fe trouve aufhi dans le Piémont, en Allemagne & dans la Siléfie, dans les lieux humi- des, fingeux , fur le bord des étangs. ( W: f im herb. Lam.) * Linné & quelques autres botaniftes avoient confondu avec cette efpèce indigène de l’Europe D ds ri ; Se une autre qui croit en Amérique, & qui eft citée | par Gronovius. Nous la croyons très-diftinéte , comme on le verra à l’efpèce fuivante. 2. PIXIDELLE à feuilles de gratiole. Lindernia gratioloides. Lindernia foliis fefilibus, oblongo-ovatis, ferratis; pedunculis folitartis, long ffimis, axillaribus; capfulis ovatis. (N.) Gratiola floribus pedunculatis ; foliis ovatis , cre= natis. Gronov. Virg. 129. Ruellia pedunculis folitariis, unifloris, longitudine fcliorum. Gronov. Virg. 73. Capraria gratioloides. Linn. Spec. Plant. vol. 2. pag. 876. & lindernia pyxidaria. Id. Syft. veg. L.C. Cette plante avoit été confondue , comme nous lavons dit plus haut, avec l’efpèce précédente; 566 PHX elle en diffère bien évidemment par fes feuilles der- tées en fcie, plus alongées, plus fermes : les tiges, longues d'un pied environ, font garnies d’un grand nombre de rim:aux qui fortent de l’aiflel!e des feui!- les , prefqu'à deux angles cppolés, très-glibres, cy- lindriques, munis de feuilles oppofées. feffiles, rap- prochées, ovales, oblongues, obtufes, c'énelées ou denté s en fcie à leurs bords, particuliérement vers l'ur foinmet; un peu rétrécies à leur ba'e, glabres à leurs deux faces , affez femblables à celles de la gratiole , mais plus petites, un peu charnues, longues d'un demi-pouce. Les pédoncules font folitaires , axillaires, fili- formes, au moins trois fois auffi longs que les feuilles; très-glabres , terminés par une fleur dont le calice eft à cinq divifions lancéolées , aiguës, perfiftantes. La capfule eft ovale , à deux loges, à deux valves, de la longueur des folioles calici- nales. Cette plante m'a été communiquée par Bofc, qui l’a recueillie dans la Caroline. Je ia regarde comme l’efpèce mentionnée par Gronovius.(#.f.) 3. PIXIDELLE à deux anthères. Lindernia dian- chera. Swartz. Lindernia foliis petiolatis , ovato-fubrotundis , fub- ferratis j caule repenie. Swaïtz. Prodr. 92, & FI. Ind. occid. vol. 2. pag. 1058. Lindernia foliis fubrotundi-ovaris , ferratis , veno- fs, petiolatis ; pedunculis axillaribus , unifloris ; caule repente. Wild. Spec. Plant. vol. 3. p. 326. n°. 2. Erinus (procumbens), caulibus procumbentibus; foliis ovatis, glabris; floribus fingulis alarious , pe- dunculis longioribus. Mill. Diét. n°. 6. Ageratum americanum procumtens , glabrum ; flo- ribus luteis , longis ; pedunculis infidentibus. Hoult. MA. Ses tiges font couchées, rampantes, longues environ de fix pouces, divifées en plufieurs bran- ches fort petites, garnies de feuilles pétiolées , ovales, prefque rondes, oppofées , légérement dentées, veinées , courtes , glabres , un peu char- nues. Les fleurs fortent de l’aiffelle des feuilles , portées fur de longs pédoncules fimples, folitaires, filiformes, une fois plus longs que les feuilles, uniflores. La corolle eft jaunâtre , les capfules œvales, à deux valves, contenant des femences nombreufes , fort petites. On rencontre cette plante en Amérique , dans la Nouvelle-Efpagne , dans les endroits humides, fablonneux ou arg:leux. 4. PiXIDELLE du Japon. Lindernia japonica. Thuüub. PrL' A Lindernia foliis olovatis , dentatis, infimis petio- latis. Thunb. Flor. jap. 253. Linaernia foliis obovatis, ferratis, feffilibus ; ra- cemo terminali, Wild. Spec. Plant. vol. 3. p. 326: Ses racines font menues, fibreufes; fes tiges foibles , herbacées , à rameaux alrernes, étendus, un peu redreflés, médiocrement velus, garnis de feuilles, les unes radicales, nombreufes, pétio- lées ; les autres, caulinaires , plus rares, feffiles, toutes prefqu'ovales, obtufes, un peu velues. Les fleurs naïf nt à l'extrémité des rameaux en grapes dépourvues de feuilles, munies à la bafe de chique pedoncule d’une bractée très-petite. La corolle eft irrégulière , à deux lèvres, l’inférieure pus grande & rouflâtre. La capfule eft glabre , ovale, obtuie, à deux valves, à une feule loge. (Caraët, ex Thunb.) Cette efpèce croit naturellement au Japon, dans les fentes des murs , où elle a été découverte par Thunberg. © Obfervations. Nous croyons , avec Jufieu, qu'il conviendroit de rapporter à ce genre le manga- nari, Rheed. Malab. 10. tab. 6, qui eft l'ambulia. Lamarck, Diét. ( Voyez cet article.) Cette plante paroit offrir tous les caragtères des Zindernia, & devoir en conflituer une eipèce. (PoIRET.) PLACENT A. Receptaculum feminis. C'eft le réceptacle particulier de la femence , ou la partie du fruit fur laquelle porte immédiatement la fe- mence lorfqu'elle eft environnée d’un péricarpe, comme dans les gertiana , les epilobium , &c. Ce placenta devient le réceptacle propre du fruit lorfque la f-mence n’a point de péricarpe , & que l'ovaire eft placé fous la corolle, comme dans les plaintes ombellifères & dans la plupart des compofées ; enfin , c’eft en même tems le récep- tacle du fruit & celui de la fleur , lorfque la fe- mence n’a point de péricarpe & que l’ovaire n’eft point placé fous la corolle, comme dans les gra- minées , les polyganum , Etc. Le placenta varie beaucoup par fa forme, fa fi- tuation , fa nature. J| eft fec & adhérent dans le porentilla ; il eft charnu , fucculent & caduc dans le fraïfier. Dans la gouffe , il eft formé par une des deux futures , comme dans les pois, les haricots, &c. Dans la filique, il eft conftitué par les deux futures , comme dans les brafica , les ffnapis , &c. Dans la capfule , par les cloifons, comme dans le datura , le nicotiana. Dans l'aftlepias, c’eft un axe feuilleté & libre ; c’eft une colonne centrale ou latérale dans d’autres plantes , libre vu adhé- rente , RC. PLAGIANTHE. Plgianthus. Genre de plantes | | P L A dicotylédones , à fleurs complètes, polypétalées, de la famille des malvacé:s , qui à quelques rap- ports avec les fugofia Juif. , qui comprend des ar- bres ou arbufles exotiques à l'Europe, & dont le caractère eflentiel eft d'avoir : Un calice fimple à cinq divifions ; cinq pétales ; un tube central portant environ douye étamines ; un fhig- mate en têie de clou ; une baie. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque-fleur offre : 1°. Un calice inférieur , fimple, court , à cinq ‘divifions fort p:tites. 2°. Cinq pétales ovales , dont deux plus rappro- chés , écartés des trois autres. 3°. Environ douze écamines réunies en cylindre par leurs filamens , terminés par des anthères ova- les , rapprochés au fommet du cylindre. 2 °. Un ovairefupérieur , très-petit, ovale, fur- monté d'un ftyle filiforme , renfermé dans le tube ou le cylindre des étamires , furmouté d’un ftig- mate en tête de clou. Le fruit eft une baie. ESPÈCES. 1. PLACIANTHE divariqué. P/agianthus d'vari- catus. Forft. Prodr. n°. 254. Carat. Gener. 43. tab 43. — Willd. Spec. Plant. vol. 3. pag. 719. Plagianthus foliis linearibus , fufciculatis ; floribus folitariis. (N.) C’eft un erbriffzau cu un atbre dontles rameaux font très-écartés entr’eux , alternes, revêtus d’une écorce bruve , garnis de feuilles fort petites, faf- ciculées, étroites , linéaires, un peu aiguës , ré- trécies prefqu’en périole à leur bafe , longues de quatre lignes , réunies au nombre de trois ou quatre a chaque faicicule. Les fleurs font folitaires , fup- portées par des pédoncules uniflores , beaucoup plus courts que les feuilles. Cette plante croît dans la Nouvelle-Zélande , où Forfter en a fait la découverte. (POIRET.) PLANE ( feuilie). Plana folia. On donne aux feuilles le nom de planes lorfque leurs deux faces font comprimées , aplaties & paraileles dans toute leur étendue , comme dans le juncus pilofus , le thymus ferpyllum, &c. Les pétioles portent auffi le nom de planes lorf- qu'ils font aplatis & comprimés des deux côtés , & qu'ils ont en même tems une épaiffeur fenfible. Les filamens des étamines prennent la même dé- Œs LIU, PIE A nominaion lorfqu’ils font élareis Is Ci | forme de membrane , comme ceux des ornitho- gales. & aplatis PLANT AIN. Plartago. Genre de plantesà fleurs monopétales , de la famille des plantagin‘es, qui a quelqu.s rapports avec les /istorella , & qui com- prend des herbes dont les feuilles font toutes ra- dicales dans le plus grand nombre , les fleurs dit- pofées en épis & munies de braëtées. Le caractère effentiel de ce genre eft d’avoir: Un calice perfiffant , à quatre divifiors ; une corolle perfitante, tubulée , dont le limbe fe partage en quatre découpures réfléchies & membraneufes ; Les filamens des étamines trés-longs ; une capfule fujérieure, bilo- M : À culaire, s'ouvrant tranfverfalement. CARACTÈRE GENERIQUE. Chaque feur offre : 1°. Un calice perfiflant , très-court , à quatre divifions droites. 2°, Une corolle monopétale , feche , membra- neufe , perfiftante , compofée d’un tube cylindri- que , globuleux ; d’un Jinbe à quarre découpures ovales , aiguës , réflichies. 3°. Quatre étemines , dont les filamens font droits, capillaires, trës-longs, furmontés d’an- thères un peu alongées , comprimées , horizon- PS taies, °. Un ovaire fupérieur, ovale, furmonté d’un ftyle filiforme , plus court que les étamines , ter- miné par un fligmate fimple. Le fruit eft une capfule ovale , à deux loges , qui s'ouvre tranfverfalement, & dont la cloifon eft libre dans ja maturité. Elle renferme des femences folitairesou pluñeurs enfemble , oblongues & perites. Obfervations. Ce genre eft un des mieux tranchés & des plus remarquables. Il forme prefqu’à lui feul une famille, qui ne tient même aux autres que par des rapports affez éloignés ; mais les efpèces nom- breufes qui le compofent , font tellement rappro- chées , qu'elles rendent leur détermination & leur diftribution extrémement difficiles. D'abord , les variétés font très-nombreufes , & fouvent la même efpèce fe préfente fous un afpeét fi différent, que fi ces chingémens ne s’opéroient fous nos yeux , nous ne pourrions nous déterminer à réunir en une feule efoèce des formes fi variées. Notre p'antain à grandes feuilles ( plantago major) nous en four- nitun exemple frappant. Tantôt fe développant avec tout le luxe d’une b'illante végétation , il pous offre des feuilles amples & des épis de plus d’un pied de long ; ailleurs c’eft une plante naine 3568 P L A qui s'élève à peine d’un pouce : ici fon épi eft feuillé dans toute fa longueur ; ailleurs 1l fe ra- mifie, s'étale & fe divife en une belle panicule, &c. Le plantain lancéolé n’eft pas moins fertile en variétés , ainfi qu'un grand nombre d’autres ef- pèces; mais dès que ces efpèces devi-nnent plus rares pour nous, moins faciles à cbferver, ou que nous les rencontrons dans les herbiers, c’eît alors que les dificultés font, J'ofe dire, infurmontables. Ne pouvant y reconnoiître tous les caractères fous lefquels nous les ont pré'entées les premiers au- teurs qui en ont parlé, nous en faifons des efpèces nouvelles, qui font admifes par la plupart de c:ux quiécriventaprèsnous. L'erreur fe propage. s'aug- ment: ; d’un autre coté, toutes ces variétés , ob- fervées même dans la nature , en font difparoïtr2 les caractères diftinétifs , & nous rendent un grand nombre d’efpèces prefque méconnoiffables. Pour fixer nos idées fur la détermination des efpèces dans ce genre , il convient de rech-rcher quelles font les parties de ces plantes les plus fu- jètes à varier , quelles font celles qui réfiftent le plus à l’influence du fol & du climat. Il eft facile de remarquer que les variétés les plus grandes affcétent particuliérement, 1°. le port entier de ces plantes , dansles proportions de gran- deur dans toutes leurs parties ; 2°. les formes des feuilles ; 3°. celle des épis. Les parties les moinsvaciables font toutes celles qui appartiennent à la fruétification ; la forme des bractées, celle des folioles calicinales, les divifions de la corolle, la longueur desétamines plus ou moins faillantes hors de la corolle ; peut-être le nombre des femences dans chaque caplule , & leur Forme ; les hampes firiées ou fans firies , cylindriques où anguleufes, toutes ces parties peuvent fournir des caractères affez conftans ; mais il arrive auf qu’on ne peut en tirer qu'un foible fecours pour beau- coup d'efpèces , diftinguées d'ailleurs par d'autres caractères. Pour tâcher de commettre le moins d’erreurs offbles , au défaut de la nature vivante, j'ai con- {ulté les herbiers des plus célébres botanifes de Paris , & j'ai profité des lumières de leurs favans pofleffeurs , afin d'éclaircir une partie des difi- eultés fi multipliées dans un genre auf nombreux en efpèces. Jai auffi effayé d'y établir plufieurs fous - divi- fions , afin de rapprocher davantage les efpèces ; je n’ai pu les appuyer que fur les fuilles. D’après ce que J'ai dir plus haut, ces divifions ne peuvent âtre très-risoureufes ; elles ferviront du moins d'indication dans la recherche d’un grani nombre d'efpèces. J'ai confervé la divifion des pfyllium où des plantains à tige feuillée , dont on pourroit ri- goureufement faire un genre à part , ani Que l'a P L A faic M. Jufieu , en confultant plutôt le port de ces plantes , que les parties de leur fructification. ESPÈCES. S. 1. Hampe nue. * Feuilles grandes, prefque glabres. 2 1. PLANT AIN à grandes feuilles. Plantago major. Linn. Plantago foliis ovatis , fubdentatis , glabriufeuls ; fcapo rereci ; fpicä oblongä , imbricatä. Lam. Illuftr. Gen. vol. 1. pag. 338. tab. 85. — Gærtn. de Fru&. & Sem. tab. fr. fig. 3. — Desfont. FL. atl. vol. 1. pag. 134. — Leers. Herborn. ço. Plantago foliis ovatis, glabris ; [capo tereti ; [pic fiofculis imbricatis. Linn. Spec. Plant. vol. 1.p. 163. — Œder. Dan. tab. 46i. — Bergeret. Phyto- graph. 1. pag. 131. Icon. — Curtis. Lond. Icon. — Gmel. Sibir. 4. pag. 71. n°.2. tab::55 136. — Pollich. Pal. n°. 1 59.— Blackw. tab. 35. — Hoffm. Germ. 52. Roth. Germ. I. Go. II. 169. — Lam. Flor. franç. vol. 2. pag. 309. n°. 355. 1V. Plantago foliis petiolatis, ovatis, glabris ; fpicä cylindricä. Hall. Helv. n°. 66o. Plantago foliis ovatis, glabris. Hort. Cl. 43. — Flor. Suec. 122. — Mater. medic. pag. $1. — Roy. Lugd. Bar.401.— Dalib. Paris. fo. — Morif. Hit. 3. pag. 8. tab. 15. Plantago fcapo fpicato, foliis ovatis. FI. lapp. 62. Plantago latifolia, finuata.C. Bauh. Pin. 189. — Tourn. init. R. H. 126. Plantago major. Fufch. Hift. 38. Ic. — Brunsf. 1. pag. 125. Ic. Plantago latifolia , levis. Lob. Icon. 303. Plantago major, folio glabro, non laciniato, J. Bauh. Huit. 3. pag. So2. lc. A. Plantago latifolia , rofea, flore expanfo. Bauh. Pin. 189. — Tourn. lnit. R. H. 126. Pluntago latifolia ; rofea, flotibus quafs in fpicä d'fpofitis. Bauh. Pin. 180. — Hort. Upi. 29. Plantago latifolia, fpicä multiplici fparfä. Bauh. Pin. 189. Plantago latifolia , glabra, minor. Bauh. Pin. 189. — ‘Tabern. 731. B. Eadem , minima , foliis fublanceolaris, fpicis breviffimis. (N.) C’eft une plante fort commune & qui croît par- tout : fes tiges font cylindriques , un peu ftriées, hautes d'environ un pied , légérement coton- neufes vers leur fommet, & terminées par un épi grêle , long de cinq à fix pouces. Ses feuilles font [ _fang & les fièvres incermitrentes ; mais c’eft PELA font toutes radicales, grandes, ovales, pétiolées, | obrufes , liffes , marquées de cinq à fept nervures, | denticulées & un peu glanduleufes à leurs bords; | arrondies à leur bafe, légérement décurrent:: fur | un pétiole canaliculé : leurs dents font écartées, | les nervures, ainfi que les pétioles, font charsées de quelques poils courts, rares & couchés. Les fleurs fonc très-ferrées fur l'épi, excepté celies du bas, qui fouvent font très-écartées. La corolle eit très-ouverte, d’un blanc-fale. Le fruit eit une capfuls ovale, à deux loges, dont la cloifon de- vient libre au moment de la maturité des femences: celles-ci font rouffatres , oblongues, convexes d’un côté , fixées fur un réceptacle charnu , & au nombre de huit à neuf. Cette efpèce eft forr com- mune dans les prés, dans les champs & fur le bord des chemins. © (F.v.) Elle produit plufieurs variétés affez remarqua- bles, felon les localités : fes épis font quelquefois chargés de petires feuilles difpof£es en rofette ; d’autres fois les feuilles radicales font fi grandes, qu’elles ont depuis huit jufqu'à dix pouces & p'us de longueur. Par un contrafte aflzz fingulier, j'en ai crouvé dans des lieux marécageux, à Fontai- nebleau , une autre variété B, fi petite, qu'on feroit tenté de la diftinguer comme efpèce fi d’ailleurs elle ne confervoit tous les caraëtères de celles dont il eft ici queflion, fi l'on en excepte quelques légères différencss que nous allons 1n- diquer. Ses feuilles font ovales , prefque lancéolées , obtufes , lichement denticulées à leurs bords, marquées feulement de trois nervures , longues à peine d’un pouce, en y comprenant leur périole; elles font chargées à leurs deux faces de poils rares , fort petits, glanduleux à leur bafe : leur hampe eft à peine plus longue que les feuilles , obtus, de trois à quatre lignes de long; glabre, muni de braétées concaves , membraneufes fur leurs bords. Cette vatiété paroît tenir le milieu entre le plantago major & le plantago media. Le plantain eft beaucoup plus recherché pour la nourriture des petits oifeaux élevés dans les cages , que pour fes ufages en médecine ; il pañfe cependant pour vulnéraire & afiringent : fon in- fufion, le fuc exp imé de fes feuilles, l'eau qu'on en extrait par la difüllation, font recommandés in- térieurement contre toutes fortes d'hémorragies, les pertes, le cours de ventre, le crachement de un bien foible fébrifuge. On fe fert de fes feuilles en gargarifme contre l'efquinancie cctarrale : on les emploie en fomentation dans les chutes du fondement ; enfin, elles s'appliquent fur ksblef- fures légères, faites par les animaux venimeux, & fur les ulcères fcrofuleux. San eau ditlillée pañle ! pour adoucir les inflasmations des yeux. Botanique. Tone 7 légérement velue , terminée par un épi court, émuifions préparées avec les graines ont les mêmes propriétés que les feuilles pour les ufages inter- nes, Cette plante eft affez inutile dans les prai- ries : les chevaux & les vaches la rejettent ; mais les chèvres & les moutons s'en accommodent un peu mieux. 2. PLANTAIN à feuilles en cœur. Plantago cor- data. Law. Plantago filiis cordatis , latiffimis, fubdentatis , glabris ; fpicä prelongä, fofculis imoricatis. Lam. Il- luftr. Gener. pag. 338. n°. 1649. A canadenfis , latiffimo folio, glabre. Hort. Parif. Plantago ( Kentuckenfis ), glabra ; foliis lato- ovalibus , fusintegris ; fpica floribus fparfis pafsimque glomeratis ; braëleis calicibufque rotundato - obtufis. Michaux. Flor. americ. vol. 1. C’eft une grande & belle efpèce très-facile à diftinguer par (es feuilles amples, prefqu'arrondies, fouvent en cœur à leur bafe ; glabres , vertes en defflus, plus pâles en deffous, légérement den- tées à leurs bords, larges d'environ huit pouces, marquées au moins de neuf nervures, portées fur de longs pétioles comprimés & flriés. Les hampes font glabres, cylindriques , forte- ment ftriées , terminées par de longs épis à fleurs imbriquées , très-rapprochées , excepté les infé- rieures ; glabres , munies de braétées ovales, ob- tufes, plus courtes que les calices : ceux-ci ont leurs folioles un peu lancéolées , étroites, prefque aiguës , membraneuf£s à leurs bords. Les capfules font oblongues, ovales, d’un tiers au moins plus longues que le calice, contenant trois à quatre femences noirâtres, prefqu'elliptiques, compri- mées. Cette plante .eft originaire du Canada; elle a été cultivée au Jardin des Plantes du Mufeum d'Hiftoire naturelle de Paris. ( W. f. in kerb. Juff.) 3. PLANT AIN afiatique. Plantago afiatica. Linn. Plantago foliis ovatis, fubdentatis , glabris ; fcapo angulato , fpicä long, fofeulis difiinéis. Lam. Il- luftr. Gen. vol. 1. pag. 339. n°. 1653. Plantago foliis ovatis, glabris ; fcapo angulato ; fpicä flofculis diffinäis. Linn. Spec. Plant. & Syh. Plant. 319. — Gmel. Sibir. 4. n°. 2. tab. 37. A. Eadem, foliis integris, g'aberrimis. Malgré les rapports que cette efpèce peut avoir avec le plantago major Linn,, elle a néanmoins des caraëtères qui l'en tiennent féparée : fes épis , bisn plus longs, compofés de fleurs écartées les unes des autres, particuliérement à la partie inférieure de chaque épi. f e AE font grèles Aa PLA Les tiges font longues, fimples , nues, droites, anguleufes & ftriées, parfaitement glabres. Les feuilles font toutes radicales , pétiolées, ovales, trés-plabres, liffes & prefque luifantes à leurs deux faces ; marquées de fept nervures peu faillantes, munies à leurs bords, furtout vers la bafe, de dents écartées , courtes, obtufes : elles fe rétré- ciflent infeufiblement en pétiole ; leur fommet eft obtus. Chaque hampe fe termine par un épi très- long, grêle, cylindrique , où les fleurs font dif- tantes les unes des autres, prefque Jufque veïs Ja moitié de l'axe ; un peu rapprochées fur l’autre moitié fupérieure. Les braétées font brunes , cour- &æs , un peu arrondies, glabres , point tranfparen- tes fur ieurs bords, quoique fèches. La corolle fe divife à l’orifice de fon tube en quatre découpures ovales, prefqu'obtufes, membraneufes. L'ovaire eft furmonté d'un flyle capillaire ,un peu plus long que les filamens des étamires ; celles-ci font ter- minées par dés anthères qui , après la fécondation, deviennent planes , orbiculaires , aflez grandes, échancrées à leur bafe, & comme ailées. 970 Cette plante croit naturellement dans la Chine & la Sibérie : on la cultive au Jardin des Plantes du Muféum d'Hiftoire naturelle. » (V.f) J'ai vu dans l’herbier de M. Lamarck une va- rieté de cetre efpèce, envoyée de Moskou : fes feuilles font très-entières , glabres , luifantes, mar- quées de neuf nervures. 4. PLANTAIN à feuilles finaées. Plantago finua- ta. Lam. Plantago fotiis ovatis , finuato-dentatis , glabriuf- culis ; fpicä cylindricä , imbricatä ; capfulis retufis. Lam. Illuftr. Gen. pag. 338. n°. 1651. Ce plantain a des rapports avec le r/antago afia- tica , dont il diffère par fes fleurs imbriquées & non ecartées, par fes hampes longues & cyl'ndri- ques : elles font velues , fortement ftriées , hautes d'environ un pied, comprimées à leur bafe. Les feuilles font radicales, pétiolées , grandes, ovales, obrufes, finuées & dentées à leurs bords, prefque glabres, les plus grandes marquées de fept nervures, portées par dés périoles planes , auffi longs que les fenilles; un peu velus, quelquefois tout -à- fait gabres. _ Les épis font cylindriques , ferrés, longs d’en- viron fept pouces, un peu rétrécis à leur extré- mité. Les fleurs font munies de briétées glabres, concaves, obtufes, blanches & membraneufes à leurs bords, Les folioles calicinales, un peu plus petites, offrent le même caraétère. La corolle à fs divifions étroites, aiguës ; les capfules font obtufes & un peu aplaties à leur fommer. Cette plante a été recueillie aux iles Maurices par Cormmerfon. ( W f. in herë. Lam. ) PLA $. PLANTAIN en cornet. Plantago cucullata, Lam. Plantago foliis ovatis, concavo-cucu/laris , fubrùs pubefcentibus ; fpicä cylindriea , imbricaté; feapo altif- fimo. Lam. Iluftr. Gen. vol. 1. p. 339. n°. 1654. — Cornuti. Canad. 163. Plantago (maxima) , foliis ovatis , fubdenticula- tis, p'befcentibus | novemnerviis ; fricä cylindricé, imbricatä ; fcapo tereti. Aiton. Hort. Kew. vol. 1. pag. 151. — Willd. Spec. Plant. vol. 1. pag. 642. hé i4e Plantaso (maxima), foliis villofulis , lanceola- is , quirquenerviis & latifjimè lanceolato-ovatis multinerviifque ; fpicä cylinaricà , fcapo tereti. Jacq. Icon. Rar. 1. tab. 26. — Idem. Colleét. pars 1. pag. 82. Plantago. Gmel. Sibir. 4. pag. 71. tab. 35. Cette plante eft une des plus grandes efpèces de ce genre ; elle eft très-remarquable par la hauteur de fes hampes , la longueur de fes épis, & furtout par la grandeur de fes feuilles, qui font prefque toujours creufées en cuillère ou en forme de capuchon. Ses racines font vivaces, fufiforines , d’un brun noir, prefqu’articulées, garnies de chevelus peu nombreux à chaque articulation; elles fupportent des feuilles élargies à la bafe de leur pétiole , toutes radicales, très-grandes , ovales, concaves, glabres à leur face fupérieure , un peu jaunâtres & légérement velues en deffous , particuliérement fur leurs nervures, qui font au nombre de fept à neuf; entières, à peine denticulées à leurs bords, pointues ou obtufes à leur fommet, rétrécies à leur bafe en un pétiole ftrié, plus long que les feuilles : celles-ci ont huit à dix pouces de long, fur cinq ou fix de largeur. Quelquefois ces feuilles deviennent purpurines, particuliérement à la bafe des pétioles. Du milieu de ces feuilles s'élèvent des hampes hautes de deux pieds & plus, cylindriques, droi- res, fimples , à peine firiées, légérement velues, terminées par des épis cylindriques, longs de fept à neuf pouces & plus, glabrés, compofées de fleurs tres-ferrées , imbriquées , garnies de brac- tées ovales, noirâtres dans leur milieu, membr:- neufes & blanchâtres fur leur bord, obtufes & glabres. Les folioles du calice font entiérement membraneufes, élargies, obtufes, cendrées. La corolle eft très-fèche, tranfparente, d’un blanc- fale , compofée d’un tube court, qui fe divife à fon orifice en quatre découpures ovales, aiguës, très-ouvertes: elle renferme des étamines, dont les filamens capillaires, très-fins , font près de deux fois plus longs que la corolle, terminés par des anthères ovales, à deux lobes, un peu compri- mées. L'ovaire elt prefque rond, furmonté d'un P LA ftyle à peine de la longueur des filamens : aux fleurs fuccèdent des capfules biloculaires, qui s'ouvrent tranfverfalement. Cette plante croît naturellement dans la Sibérie & au Canada. On la cultive au Jardin des Plantes de Paris : elle approche du plantago major , mais elle vient conftamment plus grande, & en diffère ar les caraétères que nous avons expofés plus aut. X (V.v.) 6. PLANTAIN crêpu. Plantago crifpa. Jacquin. Collect. Suppl. pag. 34. tab. 16. Plantago foliis ovatis, finuato-dentatis | undula- eis , fubcarnofis , lavibus ; fcapis breviffimis, capfulis globofis. Lam. Illufir. Gen. vol. 1. pag. 339. n°. 1652. Plantago foliis obovatis , nitidis, undulatis, fub- _ sarnoffs , fubfeffilibus ; [capo infernè compreffo ; flori- bus imbricatis , baff remotis, W. Plantago craffa. Willd. Spec. Plant. vol. 2. pag. : 640. n°. 2. Plantago ( crafifolia ), foliis ovatis, carnofis , undulatis , pilofis ; fcapo tereti ; fpicä ovato-oblongä, denfa. Roth. Catalect. botan. 1. pag. 29. Plantago (bullata }. Bofc. A&. Soc. Parif. MA. — Dorn. Caral. Hort. Cantab. pag. 15. Cette efpèce fe diftingue à fes feuilles épaiffes, : Charnues , crépues ou ondulées à leurs bords, . fouvent creufées & renfoncées dans leur centre : en forme de cuillère. Sa racine eft un faifceau de fibres épaiffes , ra- meufes, blanchâtres , qui pouffent de routes parts un grand nombre de fibrillés droites & longues. Les feuilles font toutes radicales , nombreufes, | pétiolées, fort épaifles, charnues, ovales ou pref- que lancéolées, obtufes à leur fommet, plus ou moins dentées à leurs bords, quelquefois entières, crêpues, creufées en bulle, nerveufes , d’un vert foncé , longues de deux ou trois pouces , rétré- cies à leur bafe, & décurrentes en partie fur leur pétiole , plus ou moins velues ou prefque glabres. Leur pétiole eft large, ftrié, un peu canaliculé en deflus, droit, médiocrement lanugineux à fa | bafe. Il s'élève du centre des feuilles plufieurs hampes épaifles , droites , cylindriques, un peu velues, de la longueur des feuilles, terminées par des épis | arrondis , épais , dont.les fleurs font très-rappro- | chées , munies de braétées prefque femblables aux folioles du calice : ces dernières font glabres, prefque rondes, obtufes, inégales , charnues, | d'un vert luifant. La corolle eft blanche, divifée à | fon orifice en quatre découpures aiguës. Les fe- meñces font ovales, noiatées , point luifantes & P L A 371 finement ponétuces lorfqu'on les examine à la loupe. On foupçonne cette plante originaire des con- trées méridionales de l’Europe : elle a été cultivée au Jardin des Plantes de Paris & dans plufieurs autres ; elle paffe très - difficilement l'hiver en pleine terre. ( W. [. in herb. Bofc. ) 7. PLANTAIN moyen. P/antago media. Linn. Plantago foliis ovato-lanceolatis , fubintegris, pue befcentibus ; fpicä cylindricä , brevi, fubconicä, (N.) Plantago foliis ovaro-lanceolatis | pubefcentibus ; fpicä cylindricä ; feapo tereti. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 164. — Hort. Cliff. 36. —Flor. fuec. 129. 130. — Œder. tab. 581. — Pollich. Pall. n°. 160.— Roth. Germ. I.6r. II. 170. — Hoff. Germ. 52. — Lam. Illuftr. Gen. vol. 1.p. 339. n°. 1655. — Idem. Flor. franç. vol. 2. p. 309. n°.3$5. V. Plantago foliis fubhirfuris , ellipricis ; fpicä cylin- dricä , denfä. Hall. Helv. n°. G5o. Plantago latifolia, incana. Tourn. Inftitut. R. H. 126. — Bauh. Pin. 189. — Morif. Hit. 3.8. 8. tab. 15.fig. 6 Plantago major incana. Cluf. Hit. 2. pag. 109. Plantago media, Camer. Epit. 262. A, Eadem , foliis hirfatis. (N.) Plantago latifolia, hirfuta , minor. Bauh. Pin. 189. B. Eadem , fpicis ramofis. (N.) Plantago latifolia ; incana ; fpicis variis. Bauh. Pin. 189. — Morif. Hift. 3, $. 8. tab. 15. fig. 7. Quand on rapproche cette efpèce du plantago major fans avoir égard aux variétés intermédiaires, on la diftingue aifément à fes feuilles velues, en- tières ; à fes épis plus courts, plus épais, de forme pyramidale ; mais on rencontre des variétés telles, qu'on eft incertain à laquelle des deux efpèces les rapporter. On en trouve avec des feuilles prefque glabres , légérement denticulées ou finuées, à épis plus grêles & prefque point rétrécis à leur fom- met. Quoi qu'il en foit, la réunion des caractères faivans appartient conftamment à l’efpèce dont il eft ici aueftion. Les racines font groffes , prefque charnues, gar- nies à lzur collet d’une touffe de poils rouffatres, du milieu defqu ls s'élèvent plufieurs hampes hautes d'environ dix pouces , roilts, cylindri- ques, droites, garnies dans toute leur longueur de poils courts, blanchätres , épars. Les feuiiles, toutes radicales , font couchées par terre en ro- fette ; ovales, un peu lancéofées , fermes , rare- ment redreffées , velues tant en deffus qu’en def fous, entières à leurs bords, ou légéreinent fi- nuées ou dentées, marquées de cinq nervures, Aa P: LI À rétrécies à leur bafe en un pétiole fouvent affez court, canaliculé. Les fleurs font difpofées en un épi court, très-ferré, un peu élargi à fa bafe, rétréci infenfiblement jufqu'à fon fommet. Le ca- lice eft muni extérieurement de braétées glabres, concaves , fortement membraneufes & blanchatres À leurs bords. La corolle eft d’un blanc-fale, fèche, & partagée en fon limbe en quatre fegmens ou- verts , lancéolés , un peu aigus. Les filamens font de couleur purpurine , l'ovaire globuleux , aïnfi que les capfules qui renferment dans leurs deux loges fept à huit femences fort petites. Cette plante, qui eft très-commune, croît de préférence dans les terrains fecs : elle eft vivace par fes ra- cines, tandis que la première efpèce n'eft qu'an- nuelle (W.v.) Parmi fes nombreufes variétés on peut en dif £inguer deux plus remarquables. La première, À, qui croît fur les murs & dans les lieux pierreux & très-fecs , a les feuilles très-épaiffes , coriaces & fort velues ; la feconde, B, a fes épis ramifiés vers leur bafe en deux ou trois autres épis plus courts. On la rencontre plus particuliérement dans les terrains cultivés. ‘572 8. PLANTAIN lancéolé. Plantago lanceolata. Linn. Plantago foliis lanceolatis , fpicä fubovatä , nudä ; fcapo angularo. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 164. — Œder. Flor. dan. tab. 437. — Bergeret. Phyr. 1. pag. 133. Icon. — Curtis. Lond. Icon. — Virid. Cf. 9. — Hort. Cliff. 36. — Flor. fuec. 124. 131.— Pollich. Pall. n°. 161. — Blackw. tab. 14. —_ Hoff. Germ. 53. — Knorr. Delic. Hort. vol, 2. tab. P. I. — Roth. Germ. I. Gr. IL. 171. — Des- font. Flor. atl. vol. 1. p. 134. — Lam. Flor. franç. vol. 2. pag. 311.n°. 355. XII. — J4. Hluftr. Gen. pag: 339: Plantago foliis lanceolatis | quinquenerviis ; fcapo nudo, fpicé ovatä. Hall. Helv. n°. 656. Plantago anguftifolia H major. C. Bauh. Pin. 189. — Tourn. Inft. R. 127 Plantago lanceolata. Tragus. 225$. Ic.— J. Bauh. Hift. 3. pag. $os. Icon. — Tabern. Icor. 735. Plantago longa. Matth. Comm. 376. Icon. — Camer. Epitom. 263. Icon. Plantago minor. Dodon. Pempt. 107. Icon. — Fufch. Hift. 30. Icon. — Brunsf. 1. p. 24. con. Plantago quinquenervia five lanceolata. Lob. Icon. 305. —- Gérard. Hit. 422. icon. A. Eadem, foliis anguffiffimis , fpicä fubrotunda. EN.) Plantago anguflifolia minor. Tabern. 732. Plantago angaftifolia, alpina.? 3, Bauh, Hift, 3.7 pag. {064 PLA . B. Eadem , fpicé fummitate foliofä, (N). Plantago anguffifolia major, caulium furmmitate feliofi. Bauh. Pin, 189.— Poilich. Pall. n°. 161. Cette efpèce , malgré les variétés qu'elle pré- fente , fe diftingue aflez bien par fes feuilles alon- gées , lancéolées ; par fes tiges anguleufes , que terminent des épis courts, ovales ou prefqu'en tête. Ses racines font aflez fortes , épaiffes , très-ve- lues à leur collet, duquel s'élèvent plufieurs tiges hautes de dix à douze pouces, pubefcentes , pro: fondément fillonnées ; ce qui les rend anguleufes. Les feuilles font glabres ou légérement pubef- centes , lancéolées , aiguës, à petites dents très- écartées & obtufes, rétrécies à leur bafe en un pétiole court, qui s’élargit à fon infertion : ces feuilles font traverfées de cinq à fept nervures longitudinales. Les fleurs font réunies en un épi affez court, ovale, cylindrique , très-ferré, de couleur brune. Le calice eft partagé en quatre folioles concaves , glabres, un peu inégales. Le tube de la corolle s'épanouit à fon orifice en quatre découpures ovales, obtufes , d’un blanc-fale , tra- verfées longitudinalement dans leur milieu d’une nervure brune. Les étamines ont leurs filamens blancs : la capfule ne contient que deux femences. Cette efpèce fe rencontre partout dans les prés fecs. 4 (VW. v.) J'ai fouvent recueilli fur les peloufes arides la variété À , qui varie depuis deux jufqu'à fix pouces de haut : fes feuilles font très-étroires , aiguës , un peu pubefcentes; fes épis font courts & arron- dis : elle a d’ailleurs les autres caractères de l'ef- pèce. La variété B, un peu plus rare , a fes épis feuil- “be ER ST — an Re tue. 4 ‘ { ï lés, foit à leur extrémité, foit à leur bafe. Les ‘ fleurs font plus écartées, & ces plantes affcétent diffrentes formes , tros long & même inutile à indiquer , puifque ces variétés n’ont rien de conf- tant. 9. PLANTAIN à longues feuilles. Plantago altif- fima. Jacx. Plantago foliis lanceolatis , quinquenerviis, den- catis , glabris ; fcapo fubangulato, fpicâ oblongo-cy- lindricä. Linn. Spec. Plant. p. 164. n°. ç. — Jacq- Obferv. 4. pag. ç. tab. 83. — Lam. Illuftr. Gen. pag. 339. n°. 1658. Plantago montane , craffo , glabro, canaliculato tenuioreque folio, profundiffime radicata. Till Pif 146. Cette efpèce , très-rapprochée du plantegr lan- ceolata , en diffère par fa grandeur, par fes teuilles dentées à leurs bords, par fon épi très-court, re- Jativement à la grandeur de la plante. Ses racines font fortes, s’enfoncent profondément en terre, P LA & pouffent à leur collet un grand nombre de feuilies , longues fouvent d’un pied & demi , lan- céolées , prefqu’enfiformes , épaiffes, aiguës, lui- fantes , à cing nervures, munies à leurs bords de dents obruies, inégales & diftantes. Il fort du milieu des feuilles plufieurs aampes, longues fou- vent de trois pieds, ftriées, anguleufes , un peu rudes dans leur jeuneffle , terminées par un épi cylindrique , glabre, à peine d’un demi-pouce de long. Les bractées font obrufes; les étanines très- faillantes ; la corolle a quatre découpures ovales. Cette plante croit en Italie. + 10. PLANTAIN pied de lièvre. Plantago lagopus. Linn. Plantago foliis lanceolatis , fubdenticulatis ; [picä ovatä, hirfutä ; [capo terei. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 165. — Lam. Illuftr. Gener. vol. 1. pag. 340. n°. 1661. — La. Flor. franç. vol. 2. pag. 312. N°. 355. XII. Plantago (lagopus), foliis lanceolatis , obfolerè denticularis ; fpicé fusrotundä , hirfutä ; feapo tereri. Desfont. Flor. atl. vol. 1. pag. 135. - Plantago anguftifolia , paniculis lagopi. C. Bauh. Pin. 189. — 1d. Prodr. 98. — Tour». Inft. R. H. 127.— Morif. Hift. 3. $.8. tab. fig. 13. — Shaw. Specim. n°. 484. Plantago catanance. Rauw. Itin. 4. tab. 6. .Certe plante fe diftingue par fes épis très-velus & fes feuilles pubefcentes. Ses racines font du- res, épaitles ; leur coller eft couvert d’une grande abondance de poils rouflätres en touffe : il s'en élève des hampes nues, hautes de quatre ou dix pouces , & quelquefois davantage ; pubefcentes , rêles, friées. Les feuilles qui les environnent à te bale , font étroites, lancéolées, marquées de cinq nervures , denticulées très-légérement, pu- befcenies , un peu ciliées à leurs bords , términées en pointe , rétrécies en un pétiole aflez long à leur bafe : leur hampe eft terminée par un épi ovale , blanchâtre , très-hériffé de poils fins & mous , comme dans le crifolium lagopus. Cet épi eft d’abord fort court, ovale ; épais & foyeux ; il s’alonge en mûriffant, devient cylindrique , & a fouvent plus d’un pouce de long , tandis qu'il avoit à peine dans fa jeuneffe trois ou quatre lignes. Ces poils recouvrent & plus particuliérement ter- minent les braétées , qui font minces, fcarieufes. La corolle eit glabre , tubulée ; elle fe divife à fon orifice en quatre lobes affez larges , un peu arron- dis, un peu ciliés, & terminés à leur fommet par une pointe très - fine , femblable à une barbe de graminée. Les étamines font moins faïllantes hors de la corolle que dans la plupart des autres efpèces. Cette plante croît en Efpagne , dans les dépar- temens méridionaux de Ja France : Je l'ai auf ren- contrée fur les cotes de Barbarie. CASA P'EUA 110 Elle varie par fa grandeur : fes tiges n'ont pas quelquefois deux pouces de haut , & routes les autres parties de la plante y font proportionnées ; d'autres fois elles parviennent à lahauteur de douze à quinze pouces , mais fes feuilles, quoique plus longues , confervent leur forme étroite , lancéo- lée’ Dh (7:0:) 11. PLANTAIN lagopoide. PZantago lagopoides. Desfont. Plantago foliis lanccolatis, nervofis , ciliatis , den- ciculatis ; caule foliofo , peaunculis axillaribus , fricis ovatis , braëleis membranaceis. Destont. Flor. atl. vol. 1. pag. 133. tab. 39. fig. 2. Cette plante pouffe de fes racines plufieurs tiges fimples, velues, hautes de trois à cinq pouces au plus, feuillées danstouteleur longueur. Les feutiles font lancéolées , aiguës , ciliées , denticulées ou très - entières fur leurs bords , marquées de plu- fieurs nervures longitudinales , longues de deux à quatre pouces, fur trois ou cinq lignes de largeur ; rétrécies à leur bafe en un pétiole un peu canali- culé , élargi & embraffant la tige par fa partie in- férieure. Les pédoncules forrent de l’aiffeile des feuilles ; ils font cylindriques , fans aucunes ftries fenfibles , velus, deux & même trois fois plusiongs que les feuilles, fupportant des épis de fleurs den- fes, ovales, longs de fix à neuf lignes. Ces épis font garnis de braétées ovales , concaves , ellipti- ques , fcarieufes à leurs bords, plus longues que les calices. La corolle eft tubulée, divifée à fon orifice en quatre découpures ovales. Cette plante paroït avoir beaucoup de rapport avec celle que Cava- nilles a décrire & figurée fous le nom de plantago amplexicaulis , Icon. Rar. n°. 137, tab. 125 ; mais elle en diffère par fes feuilles fimplemenc ciliées 8z non velues partout : peut-être n'en eft-elle qu’une variété. Elle croit en Barbarie , dans les fables, proche Tozzer, où elle a été découverte par le citoyen Desfontaines. ( W. f. in herb. Desfont.) 12. PLANTAIN auftral. Plantago auffralis. Lam. Plantago foliis ovaro - lanccolatis ; fubpetiolatis , integris , glaberrimis ; fpicä cylindricä. Lam. Illuftr. Gener. pag. 339. n°. 1657. Ce plantain a beaucoup de rapport avec le »/e»- tago lanceolata, dont il n’eft peut-être qu'une va- rieté ; mais fes épis fonc plus grêles, fes feuilles plus liffes ; la plupart, plus longuement pétialées, ont aufü une forme plus ovale , obtufe , les borûs quelquefois légérement finués ; les pétioles ne font qu'un long rétréciflement de la bafe des feuilles marquées de cinq nervures. La himpeeft molle délicare , glabre jufque vers fa partie fupérieur: où elle eft chargée de quelques poils blanchatrc: & couchés. Ses fleurs font difpofées en un épi cylini PL A ferré, pubefcent , rouffâtre. Les braîtées, ainfi que les calices , font médiocrement velues , blan- chatres & membraneufes à leurs bords , ovales, obtufes , légérement mucronées à leur fommet. 3 9274 Cette plante croit à Buenos - Ayres , où elle a ES. été recueillie par Commerfon. (W. f. in herb. Lam.) 13. PLANTAIN d'Efpagne. Plantago lufitanica. Linn. Plantago foliis Lato - lanceolatis | trinerviis , fub- dentatis , fubpilofis ; fcapo angulato ; fpicä oblongä, hirfarä. Lino. Spec. Plant. 1667. — Desfont. Fior. atl. vol. 1. pag. 135. Plantago foliis Lato - lanceolatis , tri feu quinque- nervus , dentatis, fubpilofis ; fcapo angulato ; fpicà oblongä , hirfutä. Lam. Illuftr. Gener. vol. 1. p. 340. n°. 1662. Plantago trinervia, latifolia, minor ,incana, hif- panica. Barrel. Ic. pag. 118. tab. 745. Cette plante a beaucoup de rapport avec le p/an- tago lagopus ; mais elle eft conftamment beaucoup plus grande dans toutes fes parties : fes feuilles font plus élargies , un peu moins pubefcentes; elles n'ont que trois nervures , tandis que dans le plan- tago lagopus on en compte cinq. Quoi qu’il en foit dé ces différences , elle pourroic bien n’en être qu'une variété. Ses racines font épaiffes, dures, prefque ligneu- fes , couvertes à leur coliet d’une touffe dé poils d'un blanc-fale, très - abondans. Il s’en élève un grand nombre de hampes nues, droites, ftriées, quelques-unes coudées à leur bafe , glabres dans leur plus grande longueur , un peu velues dans leur partie fupérieure. Les poils qui la recouvrent, font courts, blanchätres , appliqués contre la tige. Les feuilles font nombreufes , toutes radicales, pétio- lées , velues à la bafe de leur pétiole , hautes de fix à huit pouces , larges d’un à trois , ovales, oblongues, marquées de trois nervures , très-légé- rement denticulées à leurs bords, ciliées , à peine pubefcentes à leur furface , terminées en pointe , & rétrécies à leur bafe en un pétiole prefque plane, aflez long. Chaque hampe eft terminée par un épi cylin- drique , long d'environ deux pouces, foyeux , blanchatre , denfe , compofe de fleurs munies de bractées affez larges, courtes , membraneufes , d'un blanc rouffâtre , terminées par des poils très- fins, foyeux , abondans , un peu rouffatres. La co- rolle fe divife à fon orifice en quatre découpures ovales , aiguës , traverfées par une ftrie jauntre , un peu ciliées à leur fommet , qui eft terminé par une pointe très-fine. Les étamines font peu fail- Jantes au dehors ; elles ont des snthères planes , arrondies, échancrées en cœur ; l’ovaire eftovale, P L A un peu arrondi , furmont< d’un ftyle blanchâtre , long , pubefcent. Cetre plante croît naturellement en Efpagne : on la trouve également en Barbari&, où je l'ai re- cueillie dans les environs de la Calle. Les indi- vidus que je poflède , n’ont pas les feuilles aufi larges que l'indique Linné , mais tous les autres caractères qu’il afigne à cette efpèce s’y trouvent. D (VF. v.) 14. PLANT AIN grêle. Plantago gracilis. Poir. Plantago foliis lanceolatis , ferratis, fubnudis ; Jpicä gracili, glaberrimä. Poiret. Voyag. en Barb. tom. 2. pag. 11$. Plantago foliis lanceolatis , denticularis | obtufiuf- culis ÿ fcapo tereti, non ffriato ; fpicä denfä , longif- fimä. Desfont. Flor. atl. vol. r. pag. 139. — Lam. Iluftr. Gener. vol. 1. pag. 341. n°. 1676. Cette plante a quelques rapports avec le p/an- tago ferraria Linn.; mais fes tiges font très-glabres, fes épis bien plus grêles , fes Éuillés plus petites , prefque point dentées, n’ayant que quelques poils rares & trois nervures. Ses racines font dures, épaifles, prefque ligneu- fes, très-proffes à leur collet par la grande quantité de feuilles qu’elles produifent. Les hampes font nombreufes , droites , hautes de douze à quinze pouces , cylindriques , très-fermes , parfaitement glibres dans toute leur longueur. Les feuilles font toutes radicales, longues depuis deux jufqu’à cinq & fix pouces, n'ayant que deux ou trois lignes dans leur plus grande largeur , étroites, lancéo- lées , aiguës ou obtufes , rarement denticulées à leurs bords ; ces dents font très-fines , & reffem- blent à de petites épines : quelques poils à peine fenfibles font épars à la furface des feuilles , qui fe rétréciffent en pétiole à leur bafe , où elles font enveloppées par un duvet très-épais & rouffâtre. Un épi grêle , long de deux ou trois pouces & plus , termine les hampes ; il eft compofé de fleurs ferrées, non interrompues, rrès - glabres , aflez | groffes. Les braétées font concaves , minces , fca- rieufes , ovales & obtufes. Les capfules font très- fortement ferrées contre les tiges , ovales, un peu comprimées , divifées en deux loges, & s’ouvrant tranfverfalement. . Cette plante croît fur les côtes de Barbarie , fur les collines arides & dans les lieux pierreux. Je l'ai recueillie fur lesruines d’Hippone , en fruits, dans les premiers jours de l'automne. ? % ( V.v.) * * Feuilles étroites, blanchätres ou pubefcentes. 1$. PLANTAIN de Virginie. Plantago virginica. Linn. Plantago foliis lanceolato-ovatis , pubefcentibus , Jubdenticuiatis ; fpicis floribus remotis | fcapo tereti. P LA P LA 575 Linn. Spec. Plant, vol, 1. pag. 320.— Gifeck:, ïc. À plus fouvént réunies en forme de bec. Linné re- Fafc. 1. 12, 4. Plantago foliis lunceolato-ovatis , pubeftentibus , Jubdenticulatis ; fpicis cylincricis ; pubefcentibus ; Jcapo angulato. Linn. Spec. Plant. 2. pag. 164. — Gronov. Virg. 16. Plantago media , incana , virginiana , ferratis fo- liss su Morif. Hift, 3. pag. 259. S. 8. tab. 15. fig. 8. Plantago viroiniana, EU anguffts , ra- dice turbinatä. Pluk, Almag. 298. Plantago mariana , fpicä pratenui. Petiv. Gazoph. 1. tab. 1. fig. 10. Plantago myofotis feu trinervia , hirfuta , carolina. Raï. Hift. 2. pag. 188. Plantago foliis lanceolato-ovatis , dentatis , pubef. centibus ; fpica gracili, floribus remotis. Lam. l]luftr. Gener. vol. 1. p. 339. n°. 1556. Plantago (virginica) , undiquè fubcaneftenti-pu- Bentiffima ; foliis ovali-lanceolatis , rariter fubdenti- cularis ; fpicà oblongä, floribus minàs confertis, co- rollis anguftè & fubroftratim conniventibus. Michaux. Flor. amer, vol. 1. À. Eadem, fpicä glabrä, longiffimä. Lam. L. C. Cette plante eft aflez bien diftinguée de fes con- génères par fes épis grêles, prefque toujours là- ches , ayant les fleurs diftantes les unes des autres par le duvet court qui revêt toutes fes parties, furtout l1 fommité des hampes. | Sesracines foncfimples, grêles , dures , prefque fu- fiformes, divifées à leur bafe en quelques rameaux fiiamenteux. Il s’en élève vlufieurs hampes nues, à peine plus longues que les feuilies, droites, cy- Jindriques, à peine ftriées, & feulementà leur partie inférieure ; très-velues , varticuliérement versleur fommet. Les poils fonc blancs, foyeux , ouverts, floconneux. Les feuilles , enveloppées à leur bafe par un duvet abondant & blanchätre , font toutes radicales, pétiolées, ovales , lancéolées , un peu épaifles, molles , pubefcentes , obtufes à leur fom- met, légérement denticulées ou finuées & ciliées à leurs bords , rétrécies en pétiole à leur bafe, ques de trois nervures longitudinales peu faii- lantes. Chaque hampe eft terminée par un épi grêle, velu , cylindrique, alongé , compofé de fleurs rap- prochées avant la floraifon , écartées les unes des autres à l’époque de la maturité; elles font cha- sune munies d’une braétée ovale , aiguë, verte & vileufe en deffus , jaunatre & fcarieufe à fes bords. Les folioles du calice font affez femblables aux bractées , mais plus petites. La corolle fe divife à ’orifice de fon tube en quatre découpures fèches, membraneufes , ovales , aiguës , à peine ouvertes, | | | | inarqus que dans fon lieu natal cette plante a la corolle très-onverte & les étamines fort faillantes. Ceite plante croîten Amérique, dans la Virginie. cp cultive au Jardin des Plantes de Paris. © .v.) Lamäirck en établit une variété qui lui a été com- muniquée de la Caroline , dont les épis font gla- bres & très - longs ; caraétère qui pourroit bien conflituer une efpèce s’il étoit conftant. 16. PLANTAIN à épi interrompu. Plantcpo in- terruptas Plartagv foliis ovato-lanceolatis , integris , vitlo- Jis ; fpicä fliformi, laxè interruprä, (N.) Plantago ( fpaïfiflora) , rariter puberuta ; foliis lanceolatis > Jubintegris ; picä longä, gracili; foribus Jolitariè fparfis, glabris. Michaux. Flor. americ. vol. 1. Cette efpèce a quelques rapports avec le p/an- tago albicans ; mais {es feuilles font bien plus cour- tes , velues & non foyeufes ; fes épis plus gréles , fes fleurs plus diftantes. Ses racines font épaifles , noirâtres : il fort de leur coiletdesfeuillesenrofette, ovales-lancéolées, fouvent aiguës à leur fommet , rétrécies en pétiole à leur bafe, ciliées à leurs bords, couvertes de poils rudes & griftres, & marquées de trois ner- vures longitudinales : il s'élève de leur milieu une hampe foible , ftriée, à peine cylindrique , velue, baute de huit à dix pouces , ttrminée par un épi long d'environ quatre pouces , très-grêle, prefqne filiforme , compotfé de fleurs fort diftantes les unes des autres , les fupérieures plus rapprochées. Chaque fleur efl munie d’une braétée concave, membraneufe à fesbords, verdätre ou purpurine , glabre , aiguë , plus courte que le calice : ce der- nier eft compofé de quatre folioles blanchätres , prefqu'égales . obtufes. La corolile eft d’un blanc roufatre , à quatre divifions étroites , aiguës; les étamines font à peine une fois plus longues que la corolle ; le ftyle velu. Cette p'ante croît dans l'Amérique feptentrio- nale; elle m'a été communiquée par Bofc.(F.f.) 17. PLANTAIN blanchâtre, Plantago aibicans. Linn. Plantago foliis lanceolatis , obliquis , villofrs ; foicä cyüindricà , ereétà ; fcapo tereti, foliis longiore. Lin. Spec. Planr, vol. 1. pag. 165. — Lam. Flor. franc, vol. 2. pag. 310. n°. 355. IX. Plantago foliis lineari-lanceolatis , integris , vil- lofis ; fpicä cylindrica , baff incerruptä ; [tapo tereti, Lam. Illuftr. Gener. vol. 1. pag. 340. n°. 1663. Plantago albicans, Desf, Flor. au. vol, 1.p. 136, 576 P LA AURA très-ouverts & même tout-i-fait rebattus en dehors après la fecondation. Les filamens des étamines font longs , capillaires , faillans ainfi que le fiyle, qui eft velu dans route fa longueur & courbé à fon | fommet. Le fruit eft une capfule biloculaire qui “ouvre tranfverfalemenr. Cette plante croit en Efpagne, dans les départemens méridionaux de la France, ainfiqu'en Barbarie, fur les collines fèches où je l'ai recueillie. # ( 2) Plantago foliis lanceolauis , lnearibus ; fearo lor- gitudine foliorum , fpicà oblongä. Linn. Hort. CHF. 37. — Roy. Lugd. Bat, 401." Plar tago foliis lanceotatis , linearibus ; fcapo fo!ris dupld longore , fpic oblongä. Sauvag. Monfp. 26. Plantago angufifolia , albida ; Lifparica. Fourn. Inft. R. Herb. 127. Plantago anguflifolia , albida. Dod. Pempt. 111. Icon. La variété A eft beaucoup plus petite dans toutes fes proportions. Celle que Pallas a décrite fous le nom de plantago minuta , paroît devoir lui appar- tenir. Bofc m°en a communiqué une auiré variété | voifine de celle-ci, dont les épis font très-courts, glabres, ferrés & blanchâtres , les feuilles étroi- tes, uès-velues. Plantago mollis, feu holofleurn hirfutum , albicans, majus. Moril. Hift. 3. $. 8. «ab. 16. fig. 23. Holofteum hirfutum , albicans, majus . Bauh. Pin. 190. — Matth. Comm. 687. Ic. Holofieum falmanticenfe majus. Cluf. Hi. 2. pag. 110. — Lob. Ic. 307. — Tabern. [c. 735: — Gerard. Hit. 423. Ic. Holoffeum. Camer. Epit. 707. Ic. Holoffeum plantagini fimile. J. Bauh. Hift. 3. pag. jo8. lc. J'ai, dansmon herbisr, une planteB, recueillie il y a quinze ans au Jardin des Plantes , très-voifne de certe efpèce, dont les épis font plus grêles, les feuilles plus étroites , mais qui en diffère furtout, par fes braétées velues extérieurement, ciliées fur ‘| leurs bords & terminées par de petites touffes de , poils. Ce caraétère (eroit-il fuffifant pour enfaire | une efpèce féparée, la plante étant d’ailleurs en, tout femblable à celle que je viens de décrire ? A. Holoffeum hirfutum, alcicans ,minus. C. Bauh. Pin. 190. Plantago minuta. ? Pall.iter.2.tab. E.fig. 1.4.8. B. Eadem , foliis ang.ffioribus ; braéteis villofis, ciliatis. (N.) Des feuilles longues , étroites , prefqu'argen- rées , une hampe très-velue , des fleurs très-écar- tées fur un épi grêle, une corolle dont le limbe eft grand , ouvert, réflichi, font les caraétères qui rendent affez facile la diftinétion de cette efpèce. 18. PLANTAIN des Patagons. Plantago patago= nica. Jacq. P/antago foliis lanceolato-linearibus , fubcanalie culatis , integerrimis , lanato - pilofis ÿ fcapo Leretl 3° hirfuco ; fpicis cylindricis , ffaminibus tubum corolle \ non fuperantibus. Jacq. Ie. Rar. 2: tab. 306. — Id. | Colle“. Suppl. pag. 35: — Willd. Spec. Plant, : vol. 2. pag. 645. n°. 12. i Cette efpèce eft très-voifine du plantago albicans,:| dont elle diffère particuliérement par fes feuilles | beaucoup plus étroites , plus linéaires, & fans net- | vures fenfibles. Ses racines font dures ,pre'que ligneufes, friées, droites , prefque fimples , rameufes à leur fommer. Ils'élève de chaque ramification plufieurs hampes droites , cylindriques, fermes, point ftriées, hautes d'environ quinze pouces , tomenteufes ; elles font enveloppées à leur bafe par des feuilles longues de fept à huit pouces, étroites , lancéolées, très- entières , rarement denticuiées , revêrues à leurs deux faces d'un duvet compofé de poils couchés , blanchatres , foyeux & luifans : leur fommet eft terminé en pointe aiguë, & leur bafe rétrécie en un pétiole velu elles n’ont guère que trois rier- yures longitudinales. Elle a des racines blanchâtres , rameufes, an- | nuelles , iongues de deux ou trois pouces : il s’en élève des feuilles toutes radicales , linéaires , lan- céolées , aiguës , très-entières, prefque canalicu- | lées, épaifles , un peu blanchâtres, de trois où quatre pouces de long , couchées , étalées ou quet! quefois redreflées : il fort de leur centre plufieurs hampes cylindriques , hautes d’enviren cinq pou-| ces, raides, fans aucun angle ni ftries , droites où couchées, terminées par un épi droit , arrondi, grêle, compacte, d'environ deux pouces de long, garni à chaque fleur de bractées linéaires , lancéo- Te épaifies , un peu aigués, plus longues que la eur. Leur hampe eft terminée par un épi alongé , grêle, cylindrique ; long de trois à quatre POUCES, compofé de fleurs aflez groffes , très - diflantes à l'époque de la maturité, plus rapprochées pendant leur jeuneffe ; elles font glabres & placées fur un axe velu. Les braétées font concaves, ovales , liffes, membraneufes à leurs bords. Les folioles du calice , qui leur reflemblent , font plus étroites , aiguës. La corolle eft d’un blanc jaunâtre , fèche, tranfparente ; elle fe divife à l’orifice de fon tube en quatre lobes affez grands, ovotdes , MUCIONÉS ; Le calice eft compofé de cinq folioles oblon- gues , obtufes , concaves ; droites, pileufes fur leur dos & à leurs bords , vertes dans leur milieu, blanchâtres & un peu membraneufes à leurs bords. La corolle eft d’un blanc- falé , munie d’un tube cylindrique: P L À cylindrique , de la longueur du calice, divifé à fon orifice en quatre découpures lancéolées , aiguës , très-ouvertes; elle contient quatre étamines , dont les filamens capillaires font attachés fur le tube, qui les renferme avec leurs anthères , qu'on n'ap- perçoit point au dehors; celles - ci font petites, jaunâtres L’ovaire eft ovale , furmonté d'un ftyle droic , filiforme , de la longueur des étamines, terminé par un ftigmate fimple. La capfule contient environ troisfemences comprimées , brunes & lan- céolées. Cette plante croît chez les Patagons , fur les bords de la rivière Champion. Elle fleurit tout l'été dariss les jardins d'Europe, où on la cultive. © 19. PLANTAIN tomenteux. P/antago tomentofa. Lam. Plantago foliis ovatis, tomentofis ; fcapo fulcato , fpicé cylindricä. Lamarck. Illuftr. Gener. pag. 340. n°. 1664. A. Eadem, foliis ovaro-lanceolatis. Id. L. C. Cette e‘pèce eft bien diftinéte & remarquable par fes feuilles épaiffes , très-velues, romenteufes & foyeufes à leuis bords , ovales, rétrécies à leur bafe en pétiole , longues d’un pouce & demi fur plus d’un pouce de large , à cinq nervures ; la hampe eft droite , ftriée , prefque nue , un peu pu- befcente vers fa partie fupérieure , terminée par unépi cylindrique ,alongé , étroit, prefque glabre, garni de bractées un peu lancéolées , aiguës, de la même forme & longueur que les calices. Cette plante a été recueillie dans l’ Amérique méridionale , à Monte - Video, par Commerfon. (VS. in herb. Jufi.) La variété A eft beaucoup plus grande ; fes feuilles lancéolées , longues de fix pouces ; fes hampes très-velues ; fes épis pubefcens , plus épais, très-longs. ( Herb. Jufl. ex Commerf. ) 20. PLANTAIN du mont Viétoire. Plantago vic- torialis. Plantago foliis lineari - lanceolatis, pubefcentibus ; | fpicä fubrotun da , nudä ; fcapo fubangulato , foliis lon- 222 giore. Gerard. Flor. gallo-prov. pag. 333. tab..12. n°4. … Plantago anguftifolia , argentea , ë rupe Viéoricae. Tourn. Inft. R. H. 127. — Garidel. Plant. d'Aix. 367: Cette plante a une racine noirâtre, épaiffe , ra- mifiée , fur laquelle font inférées des feuilles étroi- tes , lancéolées, prefque linéaires , très-entières, un peu aiguës à leur fommet, couvertes tant en deflus qu’en defous de poils blanchätres , fins & foyeux ; elles font marquées de cinq nervures lon- gitudinales & fortes, rétrécies à leur bafe en un Botanique. Tome V. | P LA Bey A" pétiole aflez court, élargi & extrêmement velu à fon inferrion : du cenire de ces feuilles s'élèvent plufieurs hampes droites , longues de fix à quinze pouces, médiocrement anguleufes à leur partie in- férieure , cylindriques vers leur fommer , velues dans toute leur longueur, & plus longues que les feuilles ; elles font terminées par un épi nu, ovale, un peu arrondi, velu particuliérement à f: bafe. La corolle à fon tube divifé en quatre découpures petites , ovales , membraneufes ; elle renfirme quatre filamens très-longs , filiformes, rouffitres, terminés par des anthères ovales, prefque rondes, blanchätres, traverfées par une ligne noirâtre. Cette plante eft bien diftinéte du p/antago lanceo- lata , par fes feuilles pubefcentes & foyeufes, par fes épis velus , ainfi que du plantago argentea de Desfontaines & de Lamarck, dont les feuilles font plus étroites, chargées de longs poils blancs & foyeux; elle croit dans les départemens méridio- naux de la France, fur les rochers élevés, parti- culiérement fur le mont Viéoire, aux environs d'Aix, (W. f. in herb. Juff. & Tourn.) 21. PLANTAIN argenté. Plantago argentea. Plantago foliis anguflo - lanceolatis, utrinque vil- lofis ; fericeis ; fpicä ovarä , villofä. Lam. Illutr. Gener. pag. 340. n°. 1660. exclude Synon. Gerard. Flor. gallo-prov. tab. 12. Plantago ( monofperma ) , foliis lineuri - lanceo- latis , Jericeis ; fcapum aquantibus ; fpicä ovatä , cap- Julis monofpermis. Pourret. Chior. Narbon. p. 29. n°: 884. .… Plantago (argentea), foliis anguflo-lanceolatis , integerrimis , fericeis , incanis ; fcapo non ffriato : foicätereti, floribus confercifimis. Desfont. Flor. atl vol. 1. pag. 136. Cette plante à quelques rapports avec le p/an- rago albicans Linn. ; elle en differe par fes épis plus courts , bien moins grêies, où les fleurs trés-rap- prochées ne font jamais interrompues , pas même à ia maturité des fruits, comme 1l arrive conf'aime ment au plantago albicans. Ses tiges font fimples , nues , cylindriques , point firiées , pubefcentes , un peu plus longues que les feuilles. Celles-ci font étroites , lancéoiées . très- entières, blanchätres, chargées de poils foyeux, couchés & luifans, quelquefois d'un gris cendré ; elles ont d’une à deux lignes de large fur quatre ou cinq de long , très-aiguës à leur fommet, ré- trécies en pétiole à leur bafe. La hampe eft ter- minée par un épi ovale dans fa jeunefle, très-épais, & qui devient cylindrique à l'époque de la ma- turité des fruits. Les braëtées font ovales, aiguës membraneufes & blanchätres à leurs bords, plu courtes que les fleurs. Le calice eft divifé en quatre parties égales ; il enveloppe une corolle tubulée, de couleur roufle, pale , divifée en fon limbe en quatre découpures glabres & ovoides. La capfule Bbb 378 PLA eftovale , petite , partagée en deux leges qui s'ou- vrent tranfverfalement , & ne contiennent qu'une | feule femence. Cette plante croît en Barbarie & dans les dé- artemens méridionaux de la France. ( W.f. in herb. am. & Desfont.) Obfervations. Dans les individus recueillis en Barbarie par M. Desfontaines , les feuilles font étroites , linéaires , aiguës , féricées , mais peu ar- gentées ; les épis font courts , mais cylindriques , épais, point capités ; ceux recueillis en France ont la plupart les feuilles chargées de poils blancs , ar- gentés , les épis prefque globuleux. D'ailleurs , je n'ai rien trouvé , dans ces deux plantes, qui puiffe les faire diftinguer comme efpèces. 22. PLANTAIN à petites têtes. P/antago micro= cephala. Plantago foliis linearibus , longiffimis , ffriatis , villofis ; feapo filiformi , pubeftente ; fpicä minimä , nuda. (N.) Cette efpèce peut tenir le milieu entre le plan- tago viétorialis & le plantago argentea. Les racines font grêles, courtes, droites; les feuilles molles , longues , étroites , linéaires , aiguës, blanches, & couvertes de poils argentés dans les individus non cultivés , environnées à leur bafe de longs poils foyeux : ces mêmes feuilles , dans les plantes culti- vées , font vertes, ftriées , légérement velues. Les hampes, à peine auf longues que les feuilles , font foibles , Gliformes ,blanchâtres , pubefcentes, ter- minées par un très-petit épi à peine ovale, glabre , compolfé de fleurs rapprochées , dont les braétées fontcourtes , élargies ,obtufes, très-membraneufes à leurs bords , aflez fouvent noirâtres dans leur milieu. Les étamines font à peine plus longues que la corolle. Cette plante eft cultivée au Jardin des Plantes de Paris. ( W.v.) Par la culture l'épi s’alonge un peu , & alors les fleurs paroïffent prefque rangées fur deux rangs oppofés. Je foupçonne que les in- dividus que j'en ai obfervés dans l'herbier de M. Desfontaines , viennent de l'Orient. 23. PLANTAIN holofté. Plantago holofiea. Lam. Plantago villofa , foliis linearibus , [ubintegerrimis; fcapo tereti ; fpicä oblongä, denfä , lanuginofa. Lam. Illuftr. Gener. vol. 1. pag. 340. n°. 1667. Plantago (holoftea) , foliis angufto - lanceolaiis , nervofis, ciliatis , integerrimis; fcapis hirfutis, flori- bus densè fpicatis, braëteis fubularis. Desfont. Flor. atl. vol. 1. pag. 137. Plantago Bellardi.Willd. Spec. Plant. vol. 1.p.64. n°. 16. Plantago (Bellardi), foliis lineari - lanceolatis , PL À } pilofis ; fcapo tereti , hirfuto altioribus ; fpicé ovaté, | erectà. Vah]. Symbol. 2. pag. 31. Plantago ( Bellardi) , pubeftens , foliis fublinea- rihus , planis, petiolatis ; fcapo tereti , foliorum lon- gitudine ; fpicis cylindricis. Allioni. Flor. pedem. n°. 300. tab. 85. fig. 3. Holofteum falamanticum, pufillum, annuum. Grief]. Virid. in Ray. Syllog. pag. 382. Holofieum plantagini fimile. J. Bauh. Hift. Plantago (lanata ), foliis lineari-lanceolatis, inte- gerrimis , pilofis ; fcapo fpicifque pilofo-lanatis , pe- talis acutifimis. Poiret. Voyag. en Barb. vol. 2. pag. 115. A. Eadem, fcapo altiore, foliis angufliffimis , lon- gioribus. (N.) Plantago ( villofa) , foliis linearibus , baf; anguf- tatis ; fpicä lanuginofä , brateis flofculo longioribus. Lam. illuftr. Gener. n°. 1669. B. Plantago ( pilofa) , pilofo-hirta , foliis lineari- lanceolatis ; fpicä oblongä , craffä ; braëteis acumina- tis. Lam. Illuftr. Gener. vol. 1. pag. 340. n°. 1665. Leontopodium creticum aliud. Cluf. Hift. 2. p.112. Plantago ( pilofa ), folits lanceolatis , l'nearibus , nervofis pilofifque ; fcapo tereti, villofo ; fpicä oblongo- are eretä. Pourret. Chlor. Narbon. pag. 28. D'. 2. Cette efpèce a quelqu'affinité avec le p/antago a!bicans Linn. , dont elle diffère par fa petitefle , par les poils qui recouvrent fes parties , & qui font écartés de la tige & non appliqués contr’elle ; par fon épi plus court & plus denfe , par fes braétées : longues & fubulées , & par les découpures très- ; petites de la corolle. | Cette plante s'élève à peine à la hauteur d’un pouce ou d’un pouce & demi. Ses tiges font cy- lindriques , dépourvues de flries, couvertes de poils rouffatres , abondans , ouverts & aflez longs. Les feuilles font toutes radicales , étroites, lancéolées, très-entières , velues , ciliées , aiguës à leur fom- met, rétrécies en pétiole à leur bafe , marquées de trois ou cinq nervures peu fenfibles, longues d'environ un demi-pouce , larges de deux à trois ‘ lignes. : La hampe eft terminée par un épi denfe, ovale ou ovale-oblong , pubefcent, très-velu dans fa jeu- neffe , long d’environ un pouce & davantage ; il eft garni de fleurs très-ferrées, munies de bragtées fu- bulées , étroites , lancéolées , de la longueur du calice , & même plus longues; les inférieures font un peu plus longues , & forment par leur écarte- ment comme deux petites épines. La corolle ei divifée à l’orifice de fon tube en quatre décou- pures fort petites, lancéolées , aiguës. Cette plante croit naturellement en Efpagne, P L'A enltalie, dans les fables de la Barbarie aux environs de Tunis & ailleurs. © ( F.v.) La variété A eft remarquable par fa grandeur : fes hampes ont fix & huit pouces de haut , très- velues ; les épis un pouce & demi. Les feuilles font plus étroites, prefque linéaires , auf hautes que les hampes , moins que l’épi, très-aiguës , un peu moins lanugineufes que dans la variété précédente. J'ai trouvé ces plantes en Afrique , fur les bords de la mer dans les terrains fablonneux. La variété Bne peut conftituer une efpèce , mal- gré fa petitefle, & quoiqu'elle foit tres-velue & même lanugineufe fur les tiges & les feuilles. Ses épis font plus renflés, mais on y retrouve partout Je caraétère de l’efpèce. Cette même plante varie encore par fes feuilles bien moins velues , & par _fes épis médiocrement pubefcens. 24. PLANTAIN velouté. Plarrago velutina. Plantago foliis linearibus , acutis , densè fericeis ; fcapo hirfuto ; fpicé brevi, fubglabrä ; braëteis obtufis, ciliatis. (N.) Plantago maritima , incana , lavendule folio cala- Brenfis , radice farmentofä. Bocc. & herb. Ifnard. Certe efpèce tient prefque le milieu entre le p/an- tago maritima pat la forme de fes feuilles épaiffes, linéaires , & le plantago holiflea par les poils qui la recouvrent : elle m'a paru avoir des caraétères fufhfans pour la diftinguer de cette dernière ef- pèce. Ses racines font épaiffes , charnues , alongées, flexueufes ; elles pouffent de leur côté un grand nombre de feuilles en gaîne & glabres à leurbafe, linéaires , aiguës , couvertes d’un duvet foyeux , entières à leurs bords , longues d'environ deux pouces fur deux lignes de large. La hampe, à peine plus longue , eft cylindrique , fans ftries , velue, terminée par un épi court, ovale-oblong , prefque glabre. Les braétées font ovales , élargies, obtufes, membraneufes , ciliées ou terminées par une touffe de poils; les folioles calicinales de même longueur & à peu près de même forme. La corolle fe divife en quatre découpures ovales. Cette plante croît en Italie, particuliérement dans la Calabre. % ( W. [. in herb. Juff.) 25. PLANTAIN cilié. Plantago ciliata. Desfont. Platago foliis incanis , anguflo-lanceolatis ; [capo foliä adequante , hirfuto ; capitulis florum rotundis , aphyllis ; corollis ciliatis. Desfont. Flor. atl. vol. 1. pag. 137. tab. 30. fig. 3. Cette plante fe diftingue par fes tiges très-cour- tes, par fes feuilles lancéolées & foyeufes , par fes Reurs en tétearrondies , & par les lobes de la co- rolle ciliées. P'L'A 579 Du fommet de la même racine s'élèvent des tiges nombreufes , très-courtes , hautes À peine d'un à deux pouces , feuillées dans toute leur longueur. Les feuilles font alternes , entières , étroites , lan- céolées , aiguës, blanchätres, couvertes de poils foyeux & couchés, rétréciesen pétiole à leurbafe, dont la partie inférieure embrafle la tige; elle a de trois à quatre lignes de largeur , & deux à trois pouces de longueur. Les pédoncules font folitaires, axillaires, velus, arrondis, fans aucunes ftries fen- fibles , à peine plus longs, quelquefois plus courts que les feuilles ; ils fupportent des fleurs réunies en un petit épi capité, globuleux, dépourvu de feuil- les, garni de bractées ovales, concaves , pubef- centes , membraneufes à leurs bords, ciliées à leur fommet, & de la longueur du calice. Ce dernier eft velu , partagé en quatre découpures eliiptiques; il enveloppe une corolle pâle, rouffatre , dont le tube eft à quatre divifions très-ouvertes , ovales , aiguës. Les étamines ont des filamens très- fins, faillans , terminés par des anthères ovales & pen- dantes. L’ovaire eft arrondi , furmonté d’un long ftyle ; il lui fuccède une capfule petite , ovale , à deux loges , qui s'ouvre tranfverfalement. Cetre plante croit naturellement en Barbarie , dans les fables du défert, proche Caffa & Elhammah. O (VW. f. in herb. Desfont.) 26. PLANTAIN de Crète. Plantago cretica. Linn. Plantago fo'its linearikus ; feapo tereti, brevifimo, lanato ; fpica fubrotunda , nutunte. Lam. Illuft. Gener. pag. 340. n°. 1666. — Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 166. — Hort. Cliff. 36. — Roy. Lugd. Bat. 401.—Willd. Spec. Plant. vol. 1. pag. 646. n°. 17. Plantago cretica , minima ,romentofa; caule adunco. 3 2 s} Tourn. Inft. R. H. Coroll. 5. Holofteum feu leontopodium creticum. Bauh. Pin. 180.— Morif. Oxon. Hift. 3.$.S8.tab. 16. fig. 25. Leontopodium creticum. Cluf. Hift. 2. pag. 11. A. Eadem , foliis longiffimis , fubglabris. (N.) Plantago (decumbens) , foliis linearibus, fupernt hirfutis ; feapo decumbente | villofo ; fpicä ovatä- reélä.? Forskh. Flor. Ægypt.-Arab. pag. 30. Cette efpèce , très-voifine du p/antago holoffea, en eft cependant bien diftinéte par fes hampes très- courtes, fortement recourbées par le duvet abon- dant & long qui les recouvre , ainfi que les épis. Les feuilles font étroites, linéaires, feiles, ve- lues , ciliées à leurs bords , aiguës , la plupart à trois nervures , dont les deux latérales peu fenfi- bles. Les hampes font prefque nulles ou n’ont que quelques lignes de longueur , terminées par un épi court , ovale , prefque pyriforme , très-incline , couvert de longs poils fins , rouffatres , touflus. Les bractées, PEER extérieures ; B i 380 P LA font lancéolées , aiguës , plus longues que les fleurs; Jes capfules ovales. Cette plante croît dans le Levant , particulié- rement dans l’île de Crète. (W. f. in herb. Juff. & Lam.) La variété A produit des feuilles trois & quatre fois plus longues, prefque glabres , plus nom- breufes (ex herb. Juff. ). La plante de Forskhal, fous le nom de plantig0 decumbers , ne me paroiît être qu'une autre variété de cette efpèce. 27. PLANTAIN pygmé. Plantago pygrmea. Lam. Plantago villofa , folits linearibus ; integerrimis ; fcapo foliis breviore ; fpicé capitatä, lanuginofa. Lam. Illuft. Gener. pag. 340. n°. 1668. Quoique l’on puifle foupçonner cette efpèce d’appartenir , comme varisté, au p/antago holoftea, on ne peut difconvenir néanmoins qu’elle n’en foit affez bien diftinguée , fi elle fe préfente conftam- ment, dans la nature, telle que les nombreux in- dividus que j'ai obfervés dans l’herbier de M. Juf- feu. Elle a un pouce de haut au plus. Ses racines font droites, filiformes, fimples, terminées par quel- ques chevelus. Ses feuilles font petites, linéaires, un peu aiguës , très-entières , un peu velues, ré- trécies en pétiole à leur bafe. Les hampes font grêles , velues, à peine aufli longues que les feuil- les, fouvent plus courtes , rerminées par un petit épi en tête : arrondi , lanugineux , ne contenant que quatre à fix fleurs , dont les braétées font lan- céolées,, étroites, plus longues que les fleurs. C’eft Ja plus petite efpèce connue de ce genre. J'ignore fon lieu natal. ( Ex herb. Juf. ) * X * Feuilles linéaires ou graminiformes. 28. PLANTAIN à feuilles de fcorfonère. Plantago fcorzonerafolia. Lam. Plantago foliis linearibus , nervofis, nudis ; [tapo tereti ; fpicà cylindrica, glabrä. Lam. Illuft. Gener. pag. 342. n°. 1680. Plantago armenia , fcorzoners folio. Tournefort. Coroll. ÿ. Ce plantain a beaucoup de rapport, par fes feuil- les, avec le plantago fcirpoides ; maïs les épis font alongés , cylindriques , prefque glabres. Ses feuilles , très- velues à leur bafe, font li- néaires , nerveufes , flriées, glabres, aiguës , lon- gues de huit à dix pouces, larges de trois à quatre Hgnes, un peu courbées en faucille , marquées de neufnervures, très-entières à leursbords.La hampe, plus longue que les feuilles , eft roide , cylindrique, pointftriée , pubefcente, furtout vers fon fommet; ierminée par unépi long de trois à quatre pouces, P L A : gréle , cylindrique , à peine pubefcent. Les brac- tées, ainfi que les calices, font ovales, concaves, carénées , un peu aiguës, vertes dans leur milieu , de la même longueur que les calices, qui leur ref- femblent. La corolle eft très-mince, d’un blanc ar- genté & brillant, divifé à l’orifice de fon tube en quatre découpures planes, ovales, mucronées. Les filamens font très- faillans hors de la corolle ; les anthères groffes , jaunes , ovales. \ Cette plante croît dans l'Orient. ( W. f. in herb. Juff. ). Elle a fleuri au Jardin des Plantes en l’an 9. 29. PLANTAIN fcirpoide. Plantago fcirpoides. Lam. Plantago foliis linearibus , longiffimis , trinerviis, nudis ; feapo rereti , fpicä ovatä, Law. Illuftr. Gener. pag. 342. n°. 1681. Ce plantain a prefque l’afpelt d’un fcirpus , par fes feuilles très-longues , graminiformes ; par fon épi ramaflé & fes bractées écailleufes. Ses feuilles fortent en grand nombre du collet de la racine ; elles font étroites , linéaires, aiguës, glabres , friées , marquées de trois ou cinq ner- vures , longues de douze à quinze pouces, larges de deüx ou trois lignes. Les hampes font cylindri- ques , à peine auffi longues que les feuilles, point Îtriées , un peu pubefcentes, chargées de quelques poils rares, très-fins , couchés. L'épi eff court , ovale , obtus ; les braétées corcaves , membra- neufes , fèches ; les ftyles fort longs, un peu pu- befcens , & rendent l’épi comme barbu. Je foupçonne que l’Efpagne ef le lieu natal de cette plante. Je l'ai vue dans l’herbier d’Ifnard, indiquée des montagnes de ce royaume. (#7. f. ir herb. Jul.) 30. PLANTAIN à feuilles de gramen. P/antago graminea. Lam. Plantago foliis linearibus , fubnudis , remotiffime dentatis ; fcapo tereti , hirfuto ; fpicis cylindricis. Lam. Illuftr. Gener. pag. 343.n°.1685.— Id, Flor. franc. vol. 2. pag. 311. n°. 355. X. Plantago angufhifolia. Dod. Pempt. Ic. pag. 108. Plantago alpina , folio anguflo , longo & nigricante. Tourn. Init. R. H. 127. Plantago gramineo folio , major & minor. Id. Cette plante paroït tenir le milieu entre le p/an- tago alpina & le maritima ; il fe rapproche davan- tage de ce dernier, dont il fe diftingue par fes feuilles planes & non charnues ni à demi-cylindri- ques. Ses racines font épaiffes, fibreufes , & produifent un grand nombre de feuilles longues, fortétroitess affez dures , linéaires , aiguës , garnies de quelque» PLA poils rares , marquées à leurs bords de dents très- écartées , à peine fenfibles. Du milieu de ces feuilles s'élèvent plufieurs ham- pes hautes de cing à fix pouces , cylindriques , point friées , velues , terminées par des épis d'environ un pouce de long & plus , cylindriques. Les brac- tées font un peu pubefcentes ; la corolle divifée à fon orifice en quatre découpures ovales. On trouve cette plante fur les montagnes & dans ies lieux maritimes, des départemens méridionaux de la France. x ( V.f.) ’ 31. PLANTAIN àfleursécartées. Planragoremota. Lam. Plantago foliis lineari-lanceolaiis, integris | nudis, baf lanatis ; fpicis longis , glabris ; floribus remotis. Lam. Iiluftr. Gener. pag. 341. n°. 1674. Ses feuilles font longues, étroites, très-entières, très-glabres , linéaires, lancéolées , longues de près de fix pouces fur quatre à cinq lignes de large , à cinq nervures enveloppées à leur bafe parun duvet rouffâtre ,un peu rétréciesen pétiole. Leurs hampes font finement ftriées , anguleufes , roides, un peu comprimées , glabres, luifantes , longues de douze à quinze pouces, dont l’épi occupe plus d’un tiers. Celui-cieft fort grêle, glabre , compofé defleurs toutes écartées les unes des autres, dont les brac- tées font glabres , plus courtes que les calices, | élargies à leur bafe , rétrécies vers leur fommet. . Les folioles calicinales font brunes , un peu aiguës, très-glabres. | Cette efpèceaété recueillie par Sonnerat au Cap | de Bonne-Efpérance. ( W. fin herb. Lam.) 32. PLANTAIN dé montagne. Plantago mon- | tana. Lam. Plantago foliis linearibus, pilofis; feapo tereti, hir- | Juto; fpicä ovatä, villofä. Lam. Hluitr. Gen. p. 341. | n°. 1670. © Plantago monfpelienfis. Bern. Juflieu. ® Plantago anguffifolia , alpina.? J. Bauh. Hift. 3. pag. $c6. Ses racines font longues, fufiformes, chargées | dans toute leur longueur d’un grand nombre de chevelus courts, garnies à leur collet de feuilles fefiles , linéaires, aiguës , longues de fix pouces, fur trois lignes de large; ftriées, d’un vert foncé, couvertes de poils diftans, longs & très-fins. La hampe eft droite, cylindrique , à peine ftriée, velue dans toute fa longueur, terminée ‘par un épi court, ovale, un peu épais, velu. Les brac- tées font larges , velues, ciliées à leur fommer,, | fouvent aiguës & alongées. Les folioles calicinales | lont une forme prefqu’orbiculaire, membraneufes P LA 381 à leurs bords, prefaue glabres. La corelle fe di- vife à fon orifice en quatre découpures ovales. Cette plante croît dans les Alpes, fur les mon- tagnes & dans les environs de Montpellier. ( #. f. in herb. Bofc.) 5 33. PLANTAIN à tête arrondie. Planrago frhe- rocerhala. Plantago foliis ovato-lanceolatis , fubhirfutis , planis ; fcapo villofo, fpicä fubgloko[a. (N.) Cette efpèce paroît tenir le milieu entre le p/an- tago aujlralis & le montana, fi toutefois elle n’eft pas une variété de ce dernier , dontelle diffère par fes feuilles beaucoup plus courtes, & par fes épis glabres : on la diflingue du planrago auftralis à fes feuilles velues , & à fes épis plus arrondis , plus courts. Ses racines font dures, épaiffes, très-lanngi- neufes à leur collet, où croiffent des feuitiss noin- breufes , difpofées en rofette , ovales, lancéolées, aigués , longues d’un ou deux pouces, à cinq ner- vures. Il s’en élève des hampes molles, herba- cées , point ftriées , velues , terminées par des épis courts, ordinairement en tête arrondie, quelque- fois un peu alongée ; compofés de fleurs ferrées, munies de bratées prefque planes , noirâtres, obtufes, ainfi que les folioles calicinales. Les éta- mines font peu faillantes. Cette plante eft cultivée au Jardin du Muféum d'Hiftoire naturelle de Paris. (F7. w.) 34. PLANTAIN à épi penché. Plantago nutans. .Plantago fubcaulefcens , foliis lanceolato-acutis, hirfutis ; fpicdfubnutante , capitatä ; braëteis membra- naceis, lineä nigr notatis. (N.) Cette plante eft petite, fes racines dures : fes feuilles, longues d’un pouce & demi, furtroislignes de large, font lancéolées, très-aiguës, hériflées de poils blanchätres , entières, les unes radicales, d'autres portées quelquefois fur une efpèce de tige courte, qu’on pourroit foupçonner n'être qu'une racine ftolonifère. Ses hampes font pref- que fiiformes, cylindriques ; chargées de quel- ques poils rares, très-fins, au moins une fois plus longues que les feuilles, & terminées par un épi court entête, un peu ovale, très-fouvent penché, compofé de fleurs ferrées. Les braétées fontlarges , un peu concaves, obiufes, luifantes, membraneu- fes , d’un blanc argenté, marquéesd’uneligne noire dans leur milieu. Les folioles calicinales , de même forme , mais un peu plus étroites, font ciliées fur leur dos. La corolle à un rube court, & fe divife à fon orifice en quatre découpures ovales. La capfule contient trois à quatre femences aflez For- tes, Doiratres , ovales, comprimées, 582 PLA Cette efpèce croît naturellement dans les envi- sons de Malaga, en Efpagne. (W. f. in herb. Lam.) 35. PLANTAIN à feuilles charnues. P/antago carnofa. Lam. Plantago foliis lanceolato-linearibus , concavis, fucculentis , pubefcentibus ; fcapotereti, hirfuto. Lam. Illuftr. Gen. pag. 341. n°. 1672. Cette efpèce a quelques rapports avec le plan- tago maritima ; mais {es feuilles font bien plus lar- gs, velues & citiées , ainfi que fes hampes. Les racines font épaifles, garnies à leur collet d'un duvet foyeux. Les feuilles engainent la bafe des hampes par une large membrane glabre & mince, & paroiflent prefque diftiquées :elles font linéaires, lancéolées , obtufes, un peu concaves à leur face fupérieue, épaiffes, charnues , pu- befcentes, cilées à leurs bords, marquées de trois nervures, longues d’environ fix pouces, fur quatre ligues au moins de largeur. Du centre de ces feuilles s'élèvent plufeurs hampes roides, cylindriques, point ftriées , blan- châtres , pubefcentes dans toute leur longueur, plus longues que les feuilles d'environ un tiers, terminées par des épis étroits, cylindriques , à Azurs très-terrées, dont les bractées & le calice font légerement pubefcens, concaves , obtus; les flyl.s droits, longs & velus. On trouve cette plante au Cap de Bonne-Efpé- rance. ( W. f. in herb. Lam. ) 36. PLANTAIN maritime. Plantago maritima. Linn. Planrago foliis femi-cylindraceis, integerrimis , bafi lanatis ; fcapo tereti. Linn. Syit. Plant. vol. 1. pag. 322. — Flor. Suec. pag. 127. 133. — Œder. Flor. Dan. tab. 243. — Poilich. Pall. n°. 162. — Roth. Germ. I. 61. II. 172. — Hoffin. Germ. ÿ3. — Desfont. Flor. atl. vol. 1. pag. 138. — Porr. Voyag. en Barb. vol. 2. pag. 113. — Lam. Illuñtr. Gen. vol. 1. pag. 340. n°. 1673. Plantago fcapo fpicato ; foliis Linearibus , fubiàs convexis. Flor. Lappon. 63. — Lobel. Obfeivat. 163. Plantago maritima major, tenuifolia. Tourn. Inft. R. H:127. Plantago marina. Lob. Ic. 306. — Morif. Oxon. Hift. 3. $. 8. vab. 17. fig. 34. Coronopus maritima major. C. Bauh. Pin. 190. Plantago (imaritima), foliis carnofis , fubulato- linearibus , integris ; feapo minutim puberulo, pube ixcumbente ; fpicä cylindraced ; braiteis brevibus , ob- . Michaux. Flor. americ. vol. 1. PLA A. Coronopus maritimus noftras. J. Bauh. Hift, 3, pag. 511. Icon. Plantago ( dentata), foliis lanceolatis , carnofis , planiufculis, glabris ; tricoftatis, hinc inde dentatis; dentibus ramofis , teretiufculis ; fcapo tereui. Roth. Germ. I. 61. — Id. II. 173. — Hoffm. Germ. $ 3, Coronopus maritimus rofeus. Morif. Hift. 3.$. 8. tab. 17. fig. 35. B: Fadem. minime PES Monte Co A ON) Plantago ( juncoides) , foliis linearibus , angiffis, nudis, fubdentatis ; fcapo tereti , pubefcente ; fpica ovato-ovlongä. Lam. Illuftr. Gener. pag. 342. n°, 1683. Des feuilles longues, charnues, fort étroites, quelquefois prefqu’à demi-cylindriques & rare- ment dentées, garnies à leur bafe d'un duvet fort épais , un épi denfe , glabre, ordinairement affez court , aideront à ditinguer cette efpèce. Ses racines font droites, charnues, point ra- meufes, brunätres; elles pouflent de leur coliet un grand nombre de feuilles tres-glabres, fefiles, fubulées , charnues, fouvent à demi-cylindriques, d’autres fois un peu plus larges, enuères à leurs bords, élargies à leur bafe, où elles font entou- rées d’un duvet tomenteux & de couleur roufle, réunies en gazon , & longues de deux à quatre pouces. De leur centre s’élevent plufisurs hampes cylindriques, glabres ou pubefcentes, lars ftries, hautes de douze à quinze pouces, terminées par des épis aflez grêles, très-ferrés, longs d’un à deux pouces, glabres , compofés de fleurs munies de bractées ovales, concaves, un peu aiguës, ver- dâtres dans leur milieu, membraneules fur leurs boards; qui prennent quelquefois une teinte pur- purine vers leur fommer. Le calice a fes quatre folioles à peu près femblables aux braétées, qui fe terminent fouvent par une pointe courte , très- aigue. La corolle eft fèche, d’un blanc-fale , divi- fée à fon orifice en quatre découpures ovales, prefque lancéolées, aiguës , rabattues en dehors. Les étaimines ont leurs filamens capillaires , longs, terminés par des anrhères jaunâtres , à deux lobes. Le piftil eft long, pubefcent. La plante mentionnée par M. Lamarck, dans fes HMuftrations des Genres , fous le nom de plantago juncoides, & recueillie par Commerfon dans les terres magellaniques , eft fi femblable à cette va- ri£té , que je n'ai pu la regarder comme une efpèce différente : feulement l’épi eft un peu plus court, plus épais ; les braétées & les calices d'une cou- leur brune plus foncée ; les feuilles paroïflent peu charnues. L Cette plante eft affez commune fur les bords de la mer, eu France , en Afrique , &c.%( F. v.} PLA Elle offre cue'ques variétés : quoiqu'affez géné ralement les feuilles n’atent point de dents à leurs bords , on en rencontre cependant avec ce carac- tére ; telle eft la variété À, donit Roth à fait une - efpèce qu’il a nommée p/antago dentata. J'ai trouvé la variété B fur la grève du mont Saint-Michel , dans la ci-devant Normandie : fes feuilles font très-étroites, filiformes , prefque cy- lindriques, charnues ; fes hampes n’ont guëre plus de deux pouces; fes épis fonttrès-grêles & courts. 4 (V. v.) 37. PLANTAIN des Alpes. Plantago alpina. Linn. Plantago foliis lineari-lanceolatis , craffiufcul:s , fubnudis ; fcapo tereti, hirfuto ; fpicâ oblongä. Lam. Illuftr. Gen. vol. 1. pag. 341. n°. 1671. Plantago foliis linearibus, planis; ftapo tereti, hirfuto ; fpicä oblongä, ereétä. Linn. Syit. Plant. vol. 1. pag. 322. — Boccon. Muf. 2. pag. 22. — Gæmel. Sibir. 4. p. 72. — Jacq. Hoït. tab. 125. Plantago foliis linearibus | planis ; fpicä cylindri- ca. Hall. Helv. n°. 657. Holofteum hirfutum , nigricans. Bauh. Pin. 190. Holoffeum ffriétiffimo folio minus , &c. Morif. Oxon. Hift. 3. $. 8. tab. 16. fig. 30. Plantago anpuftifolia alpina. Morif. Oxon. Hifi. 3- $. 8. tab. 16. fig. 11. Cette efpèce fe d:ftingue à fes bratées noirä- tres fur le dos, à fes feuilles un peu épaifles, li- inéaires, planes, lancéolées ; à fes tiges velues : ‘elle a quelques rapports avec le plantago ma- \ritima. Ses racines font dures , épaifles, peu rameufes, garnies de chevelus; elles produifent des tiges nombieufes, cylindriques, point ftriées, velues, :& dont les poils fins & blanchâtres font écartés de la tige. Les feuilles, difpofées en gazon épais, font toutes radicales, étroites, linéaires, un peu grafles, lancéolées, aiguës , très-velues dans leur Jeuneffe , beaucoup moins en vieilliffant ; entières, garnies d’un duvet tomenteux, & élargies à leur bafe. La hampe fe termine par un épi court ,oblong, cylindrique, fort ferré : cet épi eft compofé de fleurs garnies de braétées courtes, ovales, obtu- fes, membraneufes, prefque planes ; leur milieu eft plus épais , & marqué fouvent d’une large bande d’un brun noirâtre. | Leur calice eft divifé en quatre folioles larges, obtufes, membraneufes , très-minces, plus courtes que les braétées. La corolle eft petite : fon tube eft à peine faillant hors du calice ; il fe divife en quatre découpures ovales, prefqu’obtufes, à demi- |ouvertes , blanches & tranfparentes. Les étamines Lont leurs filamens prolongés hors de la corolle ; j P.L À 585 ils fe terminent par des anthères perires & jiu- nâtres, Le piftil elt droit, un peu pubefcent, pr que de la longueur des filamens. Le üuit ofre une caplule blanchâtre, ovale, obrufe à fon fommet, S'ouvrant tranfverfalement, & contenant environ deux femences brunes, oblongues & un peu com- primées. Cetre plante croît dans les Alpes, en France, en Suifle , en Allemagne : elle varie beaucoup dans les propoitions de fa grandeur ; elle n’a guère qu'un à trois pouces de haut dans les montagnes : cultivée dans les jardirs , elle devient deux & trois fois plus grande & plus forte. + ( F. v.) 38. PLANTAIN ferpentin. Plantago ferpentina, Vill. Plartago foliis anguftiffimis ; fubulatis , nudis ; fpicä oblongé ; braëteis apice fubulatis. (N.) Plantago foliis linearibus , anguflis, canaliculatis, Jubhirfuris ; fpica cylindricä ; braëcis fubulatis , co- rolla longioribus. Lam. Iluftr. Gen. vol. 1. p. 343. n°. 1686. Plantago ( ferpentina ), foliis fubulatis, nudis ; Joicä oblongä. Vill. Plan. du Dauph. vol. 2.p. 304. Plantago (recurvata), foliis linearibus , canali- culatis , recurvatis , nudis. £ Linn. Mant. 2. P. 198. Plantago (incurvata), foliis lincari-fibularis , canaliculatis , recurvatis , punétatis , denticularis x féapo tereti. ? Murray. Cominent. Gœtt. 1780. pag. 19, tab. G. Holoffeum frriiffino folio majus. C. Bauh. Pin. 190. Plantago mollis, five holoffeum friéifimo folio, &c. Morif. Oxon. Hift. 3.8. 8. tab. 16. fig. 27. Coronopus fylveffris, five ferpentina Matthioli. Lob. Icon. 439. — Dodon. Pempt. 109. Son port approche du plantago maritima ; mais il en diffère par la forme des braétées, par fes épis plus grêles, par fes feuilles plus étroites & non dentées. Sa racine eft épaiffe ; fes feuilles longues, étroi- tes, linéaires, glabres ou prefque glabres, fine- ment triées, un peu canaliculées , un peu rudes & entières à leurs bords, fubulées à leur fomimet , longues d'environ fix pouces, fouvent recourbées en dehors , ou tortillées & à replis finueux. La hampe elt prefqu'une fois aufi longue que les feuilles , peu ftriée, terminée par un épi cylin- drique , peu épais, à peine pubefcent. Les fleurs font ferrées , munies chacune d’une braétée ovale, fubulée à fon fommet, prefqu’une fois plus longue que le calice , légérement pubef- cente, Les folioles calicinales fonc blanchatres 38; PLA membraneufes , obtufes. La corolle eft patire,, fèche , divifée à fon orifice en quatre découpures ovales, aiguës. Les filamens des étamines , ainfi que les piftils, font une fois plus longs que la corolle. , Le plantago recurvata de Linné paroît ne point différer de cette efpèce , ainfi que le plantago in- curvara de Murray , qui en eft une variété remar- quable par fes feuilles denticulées. Cette plante croit en France, en Italie, en Ef- pagne : on la cultive au Jardin des Plantes de Paris. O(F./f.) 39. PLANTAIN fubulé. P/antago fubulata. Linn. Plantago foluis filiformi-fubulatis, friatis, fubhir- fatis ; fpicä olongä ; bruëteis ovatis , corollä brevio- ribus. Lam. Iliuftr. Gener. vol. 1. pag. 343.n°. 1687. Plantago foliis fubulatis, triquetris, ffriatis , fca- bris ; fcapo tereti. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 166. — Desfont. Flor.arl. vol. 1. pag. 138.—Roy.Lugd. Bat. 402. — Hoffm. Germ. $3. Plantago foliis triangulari-prifmaticis. Gueitard. Stamp. vol. 2. pag. 428. Holofteum ftrictifimo folio , minus. C. Bauh. Pin. 181. Plantago gramineo folio, minor, Tourn. Inft. R. Heïb. 127. Serpentaria omnium minima. Lob. Ic. 439. — Gerard. Hit, 426. Ic.— J. Baub. Hift. 3. pag. 11. Ic. — Morif. Hift. 3.$. 8. tab. 17. fig. 29. A. Coronopus maritimus Raïnaudeti.J. Bauh. Hift. pur..lct — Desf. LC. Plentago maritima , minima, gramineo folio ri- gido. Tourn.lInft. R. H. 127. B. Eadem, foliis longioribus , vix reflexis. Plantego mollis, five holofteum lave mafilienfe.C. Baub. Pin. 181. — Morif. Hifi. 3. $. 8: tab. 17. fs. 28. Coronopas five ferpentina minor. Ger. Hit. 426. Coronopi & fedi montant media planta maffilien- frum. Lob. ic. 435. Ceite plante croit conflamment en gazons ferrés & rouffus. Les racines , ainfi que les principales uzes font épailles, prefque ligneufes , tortueufes, ribougries : il s’en élève des rameaux nombreux, trés-courts , qui portent vers leur extrémité des | fifcicules de feuities très- courtes, roides , très! | étroires, fiformes, atguës, fubulées, fouverit re- cowubées en dehors , glabres , quelquefois un peu velues, friées, très-entières. La hampe eft courte, sans plus longue que les feuilles ; pubefcente, cy- à P: LA lindrique , tetminée par un épi glabre , ovale, oblotig. Chaque fleur eft munie d’une braétée épaifle, ovale, prefqu'obtufe, plus courte que la corolle, aflez femblable aux folioles calicinales. La corolle eft divifée en quatre découpures ovales & courtes. Cetreefpèce varie felonles localités. Ses feuilles font quelquefois prefque droites , trois & quatre fois plus longues , à peine réfléchies en dehors, comme dans la variété B :.elles font très-élargies & comme imbriquées à leur bafe. + On rencontre cette plante fur les côtes mari- times , dans les départemens méridionaux de là France , en Efpagne, en Barbarie, dans les lieux fablonneux. 3% ( V.w.) 40. PLANTAIN queue de fouris. P/antago myo- furos. Lam. Plantago foliis lineari - lanceolatis \:trinervus,, . glabris ; fcapo tereti, fubpilofo ; fpicä cylindracea, Lam. Illuftr. Gener. pag. 342. n°. 1682. Cette plante , telle que je l'ai obfervée dans l'herbier de M. Lamarck, eft fort petite , ayant à peine quatre pouces de haut. Elle à le port du 77yo- furus minimus , furtout par la forme de fes feuilles, qui fent étroites., lancéolées , très-glabres,, un peu obtufes , minces , marquées de trois nervures peu fenfibles , rétrécies en un long pétiole. La hampe, plus courte que les feuilles , eft ten- dre , filifoime , firiée , chargée de quelques poils rares , terminée par un épi grêle, cylindrique, un peu rétréci à fon fommet, long à peine d’un pouce, : garni de fleurs ferrées, celles du bas un peu écar- tées, prefque glabres; les braétses ovales, obrufes, : élargies à leur bafe ; les folioles calicinales un peu ! plus étroites ; la corolle faillante, aiguë à fes di- vifions , rarement ouverte. Cette plante croît à Monte-Video , où elle a été recueillie par Commerfon. ( W. f. in herb. Lam.) 41. PLANTAIN pauciflore. Plantago ps''ciflora. Plantago foliis linearibus , levibus , fubdentaris ; fpicä ovatà, glabrä , pauciflura. Lam. Illuftr, Gener. pag. 342. n°. 1684. Ù Plantago (barbata), foliis fpathulato-lanceolatis, dentatis ; capitulis fubquadrifloris. ? Forft. Comment, Gœætt. 9. pag. 25. tab. 4. | Plantago barbata , foliis oblongo-lanccolatis , fub- dentatis , baff barbatis ; [picé globofà , gas foré ? Willd. Spec. Plant. vol. 1. pag. 646. n°. 18. À. Eadem, cafpitibus brevioribus , fubunctalibus. Id:L. C. | C’eft une jolie petite efpèce , remarquable parle ; peti TE ot mr P LA petitnombre de fes fleurs, de trois à cinqfur chaque épi. Elle varie beaucoup dans fa grandeur , quoi- qu’en général peu élevée. Ses racines font épaiff=s , charnues , chargées d’un duvet foyeux & rouflätre à leur collet, d’où fort nt des feuilles très-l ffes , linéaires , aiguës , marquées de trois nervures # de quelques dents rares , à peine récrécies en pétiole vers leur bafe , où elles s'élargiflent en gaine membraneufe. . Les hampes font glabres , filiformes , menues, à peine de la longueur des feuiiles, terminées par un petit épiun peu ovale , compolé d: deux à cinq fleurs au plus, très-glabres. Les braétées font min- ces, ovales , élargies, tranfparentes ,obtufes, plus courtes que les calices, qui leur reflemblent, &ren- ferment le tube de la corolle ; celle-ci fe divife à fon orifice en quatre découpures aiguës, réfléchies en dehors. Commerfon a recueilli cette plante dans les terres magellaniques. { W f.in herb. Lam.) La va- riété À croiten petites touffes à feuilles bien plus FAUTSS cette plante ayant à peine un pouce de aut. Forfter nous a donné la defcription d’une efpèce qu’il a recueillie à la terre de Feu, & que je foup- çonne être la même que celle-ci. 42. PLANTAIN glomérulé. Plantago glomerata. Plantago foliis linearibus , anguffiffimis , villofo- ciliatis ; fcapo filiformi, fubpubefcente ; fpicä pauci- florä , glaberrima. (N.) | Ce plantain eft remarquable par fa petiteffe , l'ayant à peine deux pouces de haut. Ses racines : font courtes ,menues, fibreufes ; elles pouffent des feuilles linéaires, tres-étroites, un peu velues, ci- liées à leurs bords : de leur centre s’élèvent plu- | fieurs hampes filiformes , un peu pube'centes , à | peine auffi longues que les feuilles , terminées par un épi glomérulé , glabre , compoté de quatre à fix fleurs. Les braétees font larges, tranfparentes, membraneufes , blanchätres, obrufes ; les folioles calicinalés un peu plus étroites; elles enveloppent des capfules aflez groffes , ovales , aiguës. Cette plante croît naturellement à l’île de Té- nériffe , où elle a été recueillie par Ledru. ( W.f. in herb. Desfont. ) LXX#%X Feuilles dentées ou divifées en cornes de cerf. | 43. PLANTAIN corne de cerf. Plantago corono- | pus. Linn. Plantago foliis linearibus , pinnato-dentatis , hif- | pidis ; fcapis teretibus , afcendentibus. Lam. Illuftr. | Gener. vol. 1. pag. 342. n°. 1678. Plantago foliis linearibus , dentatis ; [capo tereti. Botanique. Tome W. P'L'A 385 Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 166. — Œder. Flor. Dan. tab. 272. — Bergeret. Phytogr. 1. pag. 135- Ic.— Roth. Germ. I. 62. II. 174.— Hoffm. Germ. 53. — Desfont. Flor. atl. vol. 1. pag. 139. — Poiret. Voyag. en Barb. vol. 2. pag. 113.— Lam. Flor. franç. vol. 2. pag. 310.n°. 355. VII. Plantago foliis fubhirfutis , femi-pinnatis, pinnis raris , lanceolatis. Hall. Helv. n°.638. Plartago foliis linearibus ,pinnato-dentatis, Hort. Cliff. 37. — Flor. Suec. 126. 134. — Roy. Lugd. Bat. 401. — Dalib. Paris. so. Coronopus hortenfis. C. Bauh. Pin. 190.— Tourn. Inft. R. Herb. 128. Coronopus. Fufch. Hift. 449. Ic. — Tragus. 99. Ic. — Tabern. 102. Ic. — Camer. Epit. 276. ic. — Matth. Comm. 383. Ic. — Blackw. tab. 460. — H. Eyfter. Æftiv. 7. pag. 8. fig. 3. Cornu cervinum. Lobel. Ic. 437. — Gerard. Hift. 427. 1c. Herba flella , five cornt cervinum. Dod. Pempt. 109. Ic. Plantago ceratophyllos , five coronopus hirfutus , hortenfis. Mori. Oxon. Hift. 3.8. 8.tab. 17. fg. 31. Coronopus , five cornu cervinum vulgd , [pic plan- taginis. J. Bauh. Hift. 3. pag. $oo. Ic. A. Eadem , foliis latiffimis , brevioribus. (N.) Plantego coronopus , diëla maritima , brevi latoque folio. Pluk. Almag. 203. fig. $.— Gouan. Illufir. 6. — Tourn. Inft, R. Herb. 128. Coronopus prochyta. Col. Ecphr. 1. pag. 258. Plantago dentibus foliorur minoribus , crebrioribus. Lam. Illuftr. Gener. n°. 1678. var. 7. B. Plantago ( columnæ }, foliis bipinnatis , baft lanatis ; foliolis confluentibus , fummis auriculatis , feapo tereti. Gouan. Illuftr. 6. Coronopus maritimus , minimus. ? Bauh. Pin. 191. — Prodr. 98. Coronopus neapolitanus , tenuifolius. ? Column. Ecphr. 153. Plantago foliis bipinnatifidis, fpicis pralongis. Lam. Hluftr. Gener. n°. 1678. var. g. Plantago ( cornuti), foliis pinnatis , pinnis ine- qualibus & diffantibus ; [caro tereti , fty lis longiffimis, filamentis breviffimis. Jaca. Mifcell. vol. 2. pag. 351. — La, Ic. Par. vol. 1. tab. 27. Cette plante eft une des efpèces de ce genre, qui offrent Le plus grand nombre de variétés , tel- lement qu’il feroit impofhble de les figaaler. Nous nous fommes bo nés à prefenter les plus frappantes; mais on conçoit qu'il doit y en avoir beaucoup d’in- Coc 380 peuàpeu Elle varie, par fa grandeur, dans toutes fes parties ; par fes feuilles , qui fonc longues, courts, larges étroites, velues ou prefque gla- bres , légéremenc denrées ou profondément inci- fées , & même pinnatifides; les épis font courts & grêles, d'autres fois fort longs ; plus ou moins épais. Malgré ces variétés , cette plante conferve toujours fes caraétères fpécifiques , par fes feuilles velues ou ciliées, divifées à leurs bords en cornes de cerf; par fes ép s cylindriques , ferrés, carac- tères auxquels on peut ajouter des braétées fubu- lées , des calices ciliés plus ou moins vers leur fommet, & les feuilles radicales couchées fur terre & difpofées en rofette. Ses racines font prefque fufiformes , épaiffes , à peine rameufes , brunes & dures; elles produifent un très-grand nombre de feuilles toutes radicales , étendues fur terre & jamais redreffées ; elles font linéaires , plus ou moins larges, d’un à quatre & cinq pouces de long , n’ayant de bien faillant que la nirvure du milieu : elles font plus où moins ve- à leurs bords , a'guës à leur gueur , plus particuliérement à leur partie fupé- rieure ; les poils font d'un blanc rouffatie, appli- qués contre les tiges. Ceshimpes foutiennent un épi cylindrique, très- ferré, d'un à huit pouces de long : les fleurs , pla- cées fur un rachis pubefcent , font toutes munies de braétées fouvent pubefcentes , élargies à leur bafe , qui fe t:rminent par une longue pointe fu- bulée , plus longue que les calices, faillante & écartée en forme de fpinule. Le calice eft compoté de quatre folioles larges , obtufes , membraneufes, À peine concaves, ciliées à leurs bords ou finple- ment vers leur fommet, quelquefois un peu pu- befcentes en dehors. La corol'e fe divife à l’orifice de fon tube en quatre découpures ovales , un peu obtufes, d’un blanc-fale , traverfées longitudina- lement par une nervure rouffätre. Les étamines , faillantes en dehors , portent des anthères affez grofles , prefqu'ovales , à deux lobes. Le fruit eft une capfule biloculaire , contenant dans chaque loge quatre femences petites & anguleufes. La variété À eft remarquable par fes feuilles courtes, larges, fouvent à dentelures plus nom- breufes, plus ou moins profondes ; fes épis font courts , épais ; les calices font très-velus & les poils des cils plus longs que dans les autres variétés : les pointes fubulées des braëtées, faillantes prefque du double fur les jeunes épis , les font paroître comme hériffées d’épines. Je l’ai trouvée en Bar- PEL A à termédiaires , qui les rapprochent à un tel point , | que le caractère que nous leur afignons s’évanouit | P\L'A barie , fur les bords de la mer. Elle croît aufli dans les départemens méridionaux de la France. La variété B , oppofée à la précédente, a les feuil'es longur:s , étroites ; leurs dents font pro- fondémentincifées, longues , mégales, & rendent les feuilles prefque pianatifides : les cils qui les bordent, font roides , nombreux ; les épis font fort longs , & leurs braétées très-aiguës & faillantes; les étamines plus courtes que les ftyles. Cette variété croit également en Barbarie & en France. Excepté les deux variétés que nous venons de citer, qui font moins répandues, certe plante croit partout en France , en Italie , en Afrique , &c. dans les terrains fccs & fur les peloufes. Elle eft un peu plus rare dans les contrées feptentrionales. On la trouve aux environs de Paris. On attribue à cette plante les mêmes propriétés qu'aux plantains communs, & dont nous avons parlé à l’article du p/anrago major. Ses feuilles plai- fent affez aux chèvres & aux moutons. Autrefois on les mangeoït en falade; maïs leur âcreté en a rebuté : on n’en fait aujourd’hui aucun ufge, quoiqu’elles puilfent être fubftituées à celles des autres plantains dans leur emploi en médecine. 44. PLANTAIN en fcie. Plantago ferraria, Linn. Plantago foliis lanceolatis | quinquenerviis, den- tato-ferratis ; fcapo tereri, Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 166. — Lam. Illuftr. Gen. vol. 1. pag. 340. n°. 1675. — Hoffm. Germ. 53. — Willd. Spec. Plant. vol. 1. pag. 648. Plantago apula , laciniata, bulbofa. Col. Ecphr. 1. { pag. 258. Icon. — Morif. Oxon. Hift. 3. pag. 260, ! $. 8. tab. 16. fig. 19. Plantago anguftifolia, ferrata, hifpanica. barrel, ‘\ tab. 749. abfque flore. — Shaw. Specim. n°. 485. Plantago anguftifolia, ferrata , hifpalenfis. C. Bauh. Pin. 189. — Vaill. Herb. Plantago anguftifolia , altera. Cluf. Cur. Poft. 65. Plantago ferraria. Desfont. Flor. atlant. vol. 1. p- 139. — Poir. Voyag. en Barb. vol. 2. p. 113. Cette plante eft remarquable par fes épis très- longs, étroits; par fes tiges velues , fes feuilles longues, d'une largeur médiocre, à cinq ner- vures, & munies à leurs bords de dents très-droi- tes , longues , lancéolées ; caraétères par lefquels elle diffère du plantago gracilis Poir. & du plantago alopecuroides Lam. , efpèces avec lefquelles elle a beaucoup de rapport. Ses racines font épaiffes , prefque frutefcentes, poine rameufes, munies feulement de quelques filamens capillaires : grand nombre de tiges, la plupart un peu cour- bées à leur partie inférieure , droites, cylindri- il s'élève de leur coller un | P LA ques , point ftriées, couvertes dans toute leur lon- , ) ! rudes au toucher, couvertes de poils blanchärres, gueur de poils courts, grifâtres, couchés ; longues de huir à dix pouces. Les feuilles font nombreufes, difpofées en Pl marquées de cinq nervures longicudi- nales, à peine velues, longues de cinq à fix pou- ces , larges de quatre à cinq lignes , dentées à leurs bords en dents de fcie étroites, prefque linéaires, fubulées , droites , longues de deux lignes envi- ron : ces feuilles fe rétréciffent à leur bafe en un pétiole affez court , plane, élargi, dont l’extré- mité inférieure eft inférée dans un duvet tomen- | teux & rouffâtre. Les hampes font terminées par un très-long épi grêle, plus épais dans fa jeuneffe, qui s’alonge confidérablement à l’époque de la maturité, & offre alors quelques fleurs écartées , furtout à fa artie inférieure ; il a huit à dix pouces de long : S fleurs qui le compofent font légérement pu- befcentes, munies de braëtées concaves, un peu élargies , ovales, obrufes, membraneufes & d’un blanc rouffâtre à leurs bords. Les d'vifions du ca- dice-ont à peu près les mêmes caraétères; mais elles font plus étroites, aufi longues. La corolile elt tubulée ; elle fe divife à l’orifice de fon tube en quatre découpures aflez petites , aiguës, fèches | & d’un blanc-fale. Les filamens des étamines font très-fins , longs & pendans. L'ovaire eft arrondi, | furmonté d'un ftyle plus court que les étamines, capillaire & pubefcent. La capfule eft ovale, obtufe, biloculaire. Cette belle efpèce croit dans les lieux un peu ‘humides & ombragés, fur les côtes de Barbarie, dans les environs d'Alger; elle eft également abondante dans le pays habité par les Zulmis, non Join du baftion de France, où je l’ai recueillie, x (F. v.) . 45. PLANTAIN queue de renard. Plantago alo- pecuroides. Lam. Plantago foliis linearibus , prelongis , ciliatis, Jupernè rariter dentatis ; fpicis longiffimis, braëteis fubulatis , calicibus apice ciliatis. (N.) Plantago foliis linearibus, anguflis, rariter den- tatis , hifpidis ; ftapo tereti , ereéto , pralongo. Lam. Illuftr. Gen. vol. 1. pag. 342. n°. 1679. Plantago ferraria. Var. Poiret. Voyag. en Barb. vol. 2. p.113. Cette plante paroît tenir le milieu entre le p/an- tago coronopus & le plantago ferraria Linn., & fe trouve fur la ligne de démarcation qui fépare ces deux efpèces : on la diftingue à fes feuilles étroites & longues, à fes longs épis cylindriques, munis de braétées fubulées ; à La longueur de fes hampes Be à fes calices légérement ciliés vers leur fommert. Ses racines fonc dures, prefque ligneufes : il : gazon, lancéolées, aiguës, toutes ; PLA 387 s'en élève plufieurs tiges roides, cylindriques , courts, très-fins, épars, la plupart couchés, quel- ques-uns écartés des tiges, qui ont de quinze à dix-huit pouces de haut. Les feuilles font toutes radicales , longues de fix à fept pouces; larges à peine de deux lignes, linéaires, aiguës , légére- ment velues, ciliées à leurs bords, munies, par- ticuliérement vers leur fommet, de dents rares, affez longues , redreffées , aiguës : ces feuilles fe rétréciflent en un pétiole d'environ un tiers plus court qu'elles, élargi & nu à fa bafe. Une ner- vure blanchâtre en deffous les traverfe dans toute leur longueur. Des épis cylindriques , longs prefque de quatre pouces , étroits & obtus , terminent les hampes ; ils refflemblent beaucoup à ceux de l’aopecurus agrefiis Linn. Chaque fleur eft garnie à fa bafe d'une braétée lancéolée , élargie à fa bafe, & qui fe termine en alène à fon fommet; plus longue que les calices : ceux-ci ont leurs folioles ovales, obtufes , rouflâtres, membyaneufes, légérement ciliées à leurs bords. La corolle fe divife à fon tube en quatre découpures ovales , à peine aiguës, ouvertes , fèches & d'un blanc-fale. Les étamines ont leurs filamens très-fins & longs; Le piftil eft pubefcent , plus court que les filamens. J'ai trouvé cette plante dans les prés un peu Bumides & fablonneux de la Barbarie , au pays des Zulmis. C’efi à tort que je l'avois confondue avec le plantago ferraria dans mon Voyage : elle fleurit au printéms & une partie de l'été. (W. w.) 46. PLANTAIN à grofles racines. Plumrago ma- crorhkiza. Poir. Plantago foliis fpathulatis, ferratis, fubnudis ; fpicä cylindricä. Poire. Voyag. en Barb. vol. 2. pag. 154. Plantago (macrorhiza), foliis fpathulatis, in- cifo-dentatis, dentibus imbricatis, mucronatis ; [capo cereti, pilofo. Vah]. Symbol. 2. pag. 31. —Willd. Spec. Plant. vol. 2. pag. 648. n°. 22. Plantago (macrorhiza), foliis fpathulatis, fupernë ferratis ; fcapo tereti, hirfuto ; fricä cylindricä. Lam. IHuftr. Gen. vol. 1. pag. 342. n°. 1677. Plantago (crithmoïdes ) , hirfuta ; foliis [pathu- latis | carnofis , dentatis ; floribus densè fpicaris. Des- font. Flor. atl. vol. 1. pag. 140. Coronopus ffculus , fruticofus , platyphyllos. Boc- con. Sic. pag. 30. tab. 15. fig. 2. — Morif, Oxon. Hift. 3.5. 8. pag. 261. tab. r7. fig. 36. Cette plante eft encore une de ces efpèces qui ont des rapports avec le plantago coronopus, furtout par leurs épis imbriqués & leurs braétées fubulées; mais elle a des caractères qui £ en féparent, telles ccy 388 PL A ue des feuilles fpatulées, des épis beaucoup plus épais, &c. Elle fe fait remarquer par la groffeur de fes ra- cines , prefque ligneules , tortueufss & velues à leur partie (upérieure. Les feuilles, toutes radi- cales , font couchées par terre, en rofétte ; elles font courtes, épailfes , un peu charnues, prefque glabres , velues & ciliées à leurs bords , particu- liérement vers la bafe ; élargies en forme de fpa- tule à leur fommet, étroites & rétrécies en pé- tiole à leur partie inférieure, munies à leurs bords fupérieurs de dents aiguës, écartées. Ces feuilles font longues à peine de deux pouces, &c inférées dans un duvet très-épais de poils blanchâtres. Du centre des feuilles s'élèvent plufieurs ham- pes cylindiiques , un peu arquées , écartées, fans ilries, velues dans toure leur longueur , hautes d'environ fix pouces, terminées par des épis fort épais, velus, imbriqués , longs de deux à trois pouces, obtus & mucronés par la faillie de Ja ointe des braétées : celles-ci font membraneufes, es concaves à leur bafe, velues, ciliées à leurs bords, enveloppant chaque fleur , & fe terminant par une pointe roide, fubulée, plus longue que les fleurs. Les calices fe divifent en quatre folioles larges , ovales , obtufes , épaiffes & rouffâtres dans leur milieu; velu:s, membra- nevfes & ciliées à leurs bords. Les cerolles font rouffâtres, munies d’un tube court, qui fe partage à fon orifice en quatre découpures ovales, prefque obtufes, glavres & courtes. Les étamines ont des filamens longs, très-fins, qui fupportent des an- thères force petites. Le ftyle eft plus court, un peu pubefcent; la capfule eft ovale, bilocuülaire, & contient des femences très-petites, brunes , pref- que globuleufes. J'ai recueilli cette plante fur les côtes de Bar- barie, dans les plaines de la Mazoule, non loin du baftion de France. # ( W: v.) Elle a auffi fes variétés, comme la plupart des efpèces de ce genre : on la trouve fort petite, fes hampes ayant à peine deux pouces de hauteur , en y comprenant l'épi. Les feuilles ont une grandeur relative. Quelquefois, au lieu d’être fpatulées, elles font prefque linéaires , fans é'argiffement fenfible à leur fommet : les dents font aufli plus profondes. Cette variété de feuilles s’obferve fouvent fur Ja même plante ; mais elle conferve d’ailleurs fes autres caractères. 47. PLANTAIN de Læflinge. Plantago Leflingii. Jacq. Plantago foliis linearibus, fubdentatis ; fcapo tercti, fricé ovatà ; braëtis carinatis , membranaceis. Jacq. Hort. tab. 126. — Læfing. Iter. 124. — Lam. Illuftr, Gen, vol, 1. pag. 343. n°. 1688. P'L6A Plantago marina. Petiv. Herb. 3. fig. 9. — Rate Angl. 3. pag. 315. Quels que foient les rapports que cetté plante puifle avoir avec le plantago coronopus Par fon facies, on la diftinguera toujours par des carac- tères qui lui font particuliers, tels que des brac- tées maviculaires, des calices aigus, des feuilles linéaires à dents rares , un épi court & ovale. Ses racines font gréles, droites, divifées en plu- fieurs branches éparfes, flexueufes & prefque ca- piliaires. Du mili:u d’un duvet blanchätre & très- fin s'élèvent un grand nombre de feuilles radicales, difpofées en gazon, & point couchées , quelques- unes exceprées : elles font linéaires, longues de trois à quatre pouces, pubefcentes & blanchâtres, ciliées & légérement denticulées à leurs bords, aiguës à leur fommet, fefiles & un peu rétrécies à leur bafe. Les hampes font grêles , cylindriques, point ftriées, pubefcentes, velues à leur partie fupérieure, terminées par des épis courts , ovales, épais, d’un afpeét blanchâtre , mélungé de vert. Les braétées font courbées en carène de leur bafe à leur fommet, corcaves, obrufes , vertes dans leur milieu , élargies à leurs bords en une mem- brane blanche, un peu pubefcentes &c ciliées fur le dos (elabres, felon Læfling; elles font affez for- tement ciliées dans les individus cultivés que je pofiède), plus courtes que le refte de la f:ur. Les calices ont les folioles minces, blanches, membraneufes , ovales , aiguës , plus courtes que le tube de la corolle : celui-ci eft étroit, faillant, plus loug que dans les autres efpèces , divifé à fon orifice en quatre découpures courtes , ovales ; À demi-ouvertes, un peu aiguës, d’un blanc rouf- fâtre. Les étamines font à peine faillantes hors de la coroile ; les anthères petites, le ftyle plus long: que les filamens , droit & pubefcent. Le fruit eft une capfule brune, prefque noire, ovale, poin- tue , un peu comprimée , garnie latéralement vers fon fommet d'une membrane ailée, courte , laté- rale , d’un brun foncé. Cetre plante croit en Efpagne, fur les collines & fur les bords des chemins : on la cultive au Jardin des Plantes. © ( F. w.) 6. 2. Tices FEUILLEES. ( Pfyllium.) 48. PLANTAIN à gaînes. Plantago vaginata. Vent. Plantago foliis ovato- lanccolatis , denticulatis , nervofis ; caule fruticofo , fimplici, veginato ; fpicis teretibus , longiffimè peauncuiatis. Ventenat. Jard. de Cels. pag. 29. tab. 29. La hauteur de escte plante , fes tiges ligneufes, environnées par l-s gain:s perfftantes des pé- tioles, la diftinguent partaitement de toutes fes congénères. PE À Ses racines font noirâtres, pivotantes , fibreu- fes : il s’en élève une tige frutefcente, haute de quatre à cinq pieds, cylindrique, fimple, feuillée dans fa partie fupérieure , revêtue à fa partie in- férieure par les gaines perfiflantes des pétioles; garnie de feuilles droites, alternes , très-rappro- chées , pétiolées , fe prolongeant par leurs bords fur le pétiole ; ovales, lancéolées , pointues, mu- nies de quelques dents écartées, nerveufes, par- femées de poils peu apparens , légérement con- caves , d’un vert foncé , de la longueur de la tige, larges d'environ trois pouces. Leurs pétioles font convexes & ftriés en dehors , creulés en dedans par un large fillon, pubefcens , dilatés & engai- nant la tige , d’abord fcarieux fur les bords de leur bafe , enfuite lanugineux , du tiers de la longueur des feuilles. Les épis font portés fur de longs pé- doncules, fe développant fucceffivement , d'abord ovales, puis cylindriques, obtus, ferrés , longs de deux à trois pouces , très - velus , femblables aux épis du plantago lagopus , mais bien plus longs. Les pédoncules font axillaires, droits, folitaires, cylindriques , filionnés, patfemés de poils blan- châtres & couchés, longs d'environ deux pieds. Les fleurs font très-rapprochées , munies cha- cune d’une bractée , s’épanouiflant fuccefivement par zônes : ces bractées font droites, oblonguss, prefou’obtufes , membraneufes, luifantes & fca- ri-ufes fur leurs bords, ainfi qu’à leur fommet, vélues en dehors , de la longueur des fleurs, per. fiftantes. Le calice eft compofé de quatre folioles femblables aux braétées. La corolle eit d'une feule pièce , membraneufe , luifance, tubulée, reffer- rée à fon orifice , divifée à fon limbe en quatre découpures alternes avec les folioles du caice, d'abord droites , enfuiré très-ouvertes , ovales & pointues : elle contient quatre étamines inférées à fa bafe, & oppofées aux divifions de fon limbe ; elles font munies de filamens très-longs , capil- laires , pliés lorfque le limbe n’eft pas encore ou- vert, droits lorfque la fleur eft épanouie , réfléchis après la fécondation : ils fupportent des anthères vacillantes , ovales, aiguës , échancrées à leur bafe , comprimées , d’un jaune de foufre. L’ovaire eft lle , globuleux , furmonté d’un ftyle filifor- me, de la longueur des étamines, & terminé par un ftigmate fimple. Le fruit eft une capfule exttémement mince, récouverte par le tube de la corole, à une feule loge s’ouvrant tranfverfalement, &. ne conte- nant qu'une feule femence oblongue, luifanre., de couleur cendrée, & fillonnie longitudinale- ment fur une de fés faces. Cette plante eft un fous-arbriffeau qui a été découvert dans la Mauritanie par le citoyen Brouf- fonnet , cultivé dans le jardin du citoyen Cels en lan 7. Il fleurit toute l'année, & paffe l'hiver dans l’orangerie. Le citoyen Ventenat eit Je pre- PLA 569 mier qui l'ait décrire & figurée. P ( F7. f. ir herb. Desfont. miflam à BroufTonnet ex Canariis. ) 49. PLANTAIN amplexicaule. Plantage am- pdexicaulis. Cavan. Plantago caule ereülo, fimplici ; foliis lanceolatis, fubcarnofis , integerrimis | amplexicaulibus : capitu- lis fubovarrs. Willd. Spec. Plant. vol. 2. p. 6$c. Plantago caule brewt ; foliis lanceolatis , amplexi- caulibus , pilofis ; floribus fpicatis ; pedunculis axilla- ribus , fpicatis. Cavan. Ic. Rar. 2. n°. 137. tab. 125. Plantago amplexicaulis, caule fimplici ; foliis lan- ceolatis , amplexicaulibus | integerrimis j capitulis aphyllis, braëleis carinatis, pedunculis caule longio- ribus, Schousb. PI. Maroc. pag. 50. Cette plante a de grands rapports avec le p/an- tago lagopus ; mais fes tiges feuillées len diftin- guent fufifamment. Ses tiges font fimples, herbacées, feuillées , hautes de deux à trois pouces , pileufes à leur partie fupérieure , garnies de feuilles alternes, lan- céolées , tres-entières, amplexicaules, à cinq ner- vures, pileufes à leurs deux faces, aizuës, d’un demi-pouce de large, fur trois pouces de long. Les fleurs font difpafées en épis ovales , fupportés par des pédonculés altérnes, axillaires, prefque glabres. Les fleurs font munies de bractées ovales, con- caves, aioués, carénées en dehors, très-plabres ; les inférieures plus grandes, dilatées & membra- neufes à leurs bords. Le calice eft à quatre folio- les égales, ovales ; les deux extérieures carénées, ciliées fur leur carêne , à bords membraneux; les intérieures planes , glabres , marquées dans leur milieu d’une nervure verte & longitudinale. La corolle eft d’un blanc-fale, à quatre découpures ovales , aiguës ; les filamens à peine plus longs que la corolle; le ftyle plus court que les étamines. Le fruit eft une capfule oblongue, à deux loges, plus longue que les braétées ; elle contient des femences folitaires dans chaque loge , oblongues, très-glabres, féparées par une cloifon libre, épaif- fe , convexe des deux côtés. Cette plante croît en Efpagne & dans le royau- me de Maroc. © $0: PLANTAIN arborefcent. Plantago arboref- |: cens. Plantago foliis fliformibus, confertis, glaberrimis; pedunculo foliis brèviore; capitulis paucifloris ; arhyl- lis ; caule arborefcente. (N.) Cette efpèce eft arborefcente ; fes tiges fe di- vifent en rameaux branchus , durs, l'gneux , in- formes, révêtus d’une écorce grifâtre, ftriée ; les jeunes branches font garnies de feuiles éparfes , 390 P L À très-ferrées , prefque réunies en paquets, glabres, filiformes , prefque capillaires, aiguës. Les pé- doncules font axillaires , latéraux & terminaux , cylindriques , filiformes , plus courts que les feuil- lës , terminées par un petit épi capité , prefque ovale, glabre, compolé d’un petit nombre de fleurs (de quatre à fix au plus) , point feuillé. Les bractées font brunes ou un peu blanchätres, lar- ges , ovales , aiguës, affez femblables aux folioles calicinales , munies , ainfi que les autres parties de h plante, de quelques poils blancs très-rares. Cette plante a été découverte par M. Brouffon- net dans Jes îles Canaries, où elle croit naturel- lement. D (€ . fe in herb. Desfont. ) 1. PLANT AIN de Genève. Plantago Genevenfis. Plantago foliis angufliffimis , confert's, reCUrVIS , pedunculis brevioribus ; capitulis aphyllis, glabris ; caule fruticofo. {N.) Ce planta’n a quelques rapports avec le p/antago arborefcens , & ne doit pas être confondu avec le plantago cynops. Ses tiges & fes rameaux font durs, tout-à-fait ligneux, tortueux, diformes, garnis fur les jeunes branches de feuilles touffues , ferrées, aflez cour- res , aiguës, prefque planes, fort étroites, ver- dâtres, glabres, un peu ciliées à leurs bords, plus courtes que les pédoncules , qui font fili- formes, un peu pubefcens , axillaires, prefque terminaux, fupportant des épis courts, ovales , point feuillés , munis de braétées panachées de vert, de blanc, & un peu purpurines à leurs bords & vers le fommet ; glabres , ovales, concaves, un peu ciliées fur la carêne. Les folioles calicinales en diffèrent peu. La corolle fe-divife à fon orifice en quatre découpures étroites , lancéolées ; aiguës. Certe plante a été recueillie fur les montagnes, dans les environs de Genève , où elle croït natu- rellement. B ( W. f. in herb. Lam.) #2. PLANTAIN de Barbarie. Plantago afra. Linn: Plantago caule ramofo , fruticofo ; foliis lanceola- tis, dentatis ; capitulis aphyllis. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 168. Plantago caule fubramofo , foliofo ; foliis linea- ribus , lanceolatis , dentatis ; capitulis aphyllis. Lam. Huftr. Gen. vol. 1. p. 343. n°. 1692. — Desfont. Flor. atl. vol. 1. p. 141. — Poir. Voyag. en Barb. vol. 2. pag. 116. Plantego afra. Will. Spec. Plant. vol. 1. p. 652. n°. 33. serait Pfyllium foliis crenatis , indicum. J, Bauh. Hift. 3. pag. 513. Icon. Pfytlium Diofcoridis vel indicum, folits crenatis. C. Bauh. Pin. 191. — Tourn. Inft. R. Herb. 128. P EL À Pfyiiiurn annuvm, foliis creratis. Morif. Hift. 3. $. . tab. 17. fig. 4. Pfyliium foliis lanceolatis. Boccon. Sic. 8. tab. 4° fig. À. émper feila. Cette efpèce a des racines dures, ligneufes, branchues, defquelles fortent plufeurs tiges fru- tefcentes , rameufes , hautes de cinq à fix pouces, & qui s’élèvent quelquefois jufqu’à un pied ; pu- befcentes, à écorce blanchâtre, cylindriques , à peine ftriées, garnies de feuilles fefliles, oppôfées, nombreufes , velues, étroites, lancéolées, den- tées & ciliées à leurs bords, aiguës à leur fom- : met , ftriées dans toute leur longueur. Les fleurs naiflent fur de longs pédoncules, de l’aiffelle des feuilles à l'extrémité des rameaux, où ell:s fonc rapprochées prefqu’en faifceaux ; chaque pédon- cule eft étroit, cylindrique, velu , fupportant un petit épi globuleux où un peu ovale, qui n’eft compofé que d’un petit nombre de fleurs. Les bractées font ovales , un peuétroites, rudes, velues , à peine membraneufes à leurs bords, un peu concaves , aiguës , de la longueur des folisles du calice. Celles-ci font prefque planes, marquées fur leur dos d’une large nervure verte, pubefcen- tes, membraneufes à leur bord, obtufes. La co- rolle eft d’un blanc-fale , élargie à la bafe de fon tube , un peu rétrécie à fon orifice, où elle fe divife en quatre découpures ovales, prefque lan- céolées, aiguës , contenant des étamines dont les lamens font médiocrement prolongés. Le piliil eft pubefcent , un peu plus long que la corolle. Cette plante fe diftingue de celles de cette di- vifion par fes tiges prefque ligneufes, par fes épis | dépourvus de bractées foliacées , & par fes feuilles affez courtes , dentées & ciliées : elle croit en Sicile & en Barbarie , où je l’ai recueillie fur les rochers de l’île de Tabarque & ailleurs, dans le royaume de Tunis. Bb (F.w.) 53. PLANTAIN fous-ligneux. Plantago cynops. | Lion. Plantago canle ramofo, fuffruticofo ; foliis integer- rimis, filifornribus, ftrictis ; capitulis fubfoliatis. Linn. | ! Spec. Plant. vol. 1. pag. 167. — Pallas. Iter. 34 pag. 626. — Kniph. Cent. 9, n°. 78. — Bergeret. Phytogr. 1. pag. 203. Ic. — Lam. Illuftr. Gener. vol. 1. pag. 343. n°. 1691. — Desfont. Flor. atl. | vol. 1. pag. 141. —Lam.Flor. franç. vol. 2. p. 313. n°. 355. XVL ; l Plantago caule lignofo, proffrato; foliis linearibus, eredtis ; capitulis fubhirfurrs. Hall. Helv. n°. 662. Plantago perennis , foliis integerrimis ; caule ra | , mofo , diffufo. Hort. Chif. 47. Pfyllium fempervirens. Morif. Hiff. 3. pag. 262. 6. $, tab. 17. fig. 1. FE L'A Pfyllium majus fupinum. Touro. Inft. R. Herb. 128. — Bauh. Pin. 181. — J. Bauh. Hift. 3.p. j13. Icon. Pfyllium plinianum , forte , radice perenni fupinum. Lobel. Ic. 437. | Cette plante a destiges prefque ligneules, cou- chées à leur bafe , perfñitantes , cendrées ou un peu rougeÂtres, légérement comprimées, tortueules , articulées & prefqu'à deux angles, velues dans toute leur longueur , à l'exception des anciennes tiges , qui le font beaucoup moïns ; hautes de huit à dix pouces. Les feuilles naiffent à chaque articulation ; elles font oppofées , prefque connées par leur bafe élar- gie, très - étroites , fubulées , aiguës , velues, droites , entières ou à peine & rarement denticu- lées, ciliées fur leurs bords à leur partieinférieure. De laitlelle des feuilles forrent des pédoncules nus , cylindriques, filiformes, velus , un peu plus longs que les feuilles, ayant environ deux pouces ; ils font terminés par un épi en tête , ovale , lége- rement pubefcent, gaini à fa bafe de folioles élar- gies à leur bafe, & retrécies en un fflament fubulé, fouvent plus long que l’épi , qu'on ne doit re- garder que comme une braétée foliacée. Les autres braétées font ovales , aignës, concaves , un peu rouffâtres dans leur milieu, membraneufes à leurs bords , pubefcentes & quelquefois ciliées vers leur fommet. Le,calice eft compofé de quatre falioles ovales, concaves, glabres, membraneufes, aiguës & même mucronées, marquées fur le dos d’une forte ner- vure un peu crénelée : leurs bords font formés par une large membrane blanchâtre & fort tranfpa- rente. Le tube de la corolle , un peu élargi à fa bafe , eft faillant , plus long que le calice, divilé à fon orifice en quatre découpures très-minces , blanches, diaphanes , ovales , très-aiguës. Les éta- mines ont,des filamens capillaires , longs, portant des anthères fagittées. Le piftil a prefque la lon- gueur des étamines: fon ftyle eft comme articulé ; il leur fuccède une capfule ovale, à deux loges qui s'ouvrent tranfverfalement , & ne contiennent qu'une feule femence d’un brun noir, ovale, ob- tufe à fes deux extrémités , qui remplit la capacité des deux loges. Cette plante croît dans les lieux incultes des contrées méridionales de l’Europe , en Barbarie, dans les environs d'Alger. z ( W. v.). Elle fe dif- tingue du plantago pfyllium Linn. (avec lequel elle a beaucoup de refflemblance } , à fes tiges prefque ligneufes , à fes feuilles fubulées , beaucoup plus étroites ; à fes épis munis à leur bafe de folioles longues: elle n’eft jamais vifqueufe ; quelquefois fes épis font prolifères & préfentent des formes BLA bizarres. Onluiatrribue lesmêmes propriétés qu'au plañtago pfyllium ; mais l’ufage en eft depuis long- tems abandonné. 394 ÿ4. PLaNrTaAIN fcarieux. Plantago fquarrofa. Lam. Plantago caule ramofo , herbaceo ; foli?s Hnearibus, integerrimis ; capitulis elongatis , foliato: fquarrofis. Lam. Illuftr. Gener. vol. 1. pag. 343. n°. 1693. Plantago herbacea , caulibus ramofis , diff fis , de- cumbentibus; foliis linearibus , integerrimis; capitulis Jquarrofis. Murray. Comment. Gœtt. 1785. p. 38. tab. 3. Plantago ( æpyptiaca), caule ramofo , herbaree , decumbente ; foliis linearibus, intecerrimis ; capitulis longè foliofis ; laxis. Jacq. Ic. Rar. 1. tab. 28. — Id. Colleét. 1. pag. 45. Kali tertium. Alsin. Ægypt. 128. Kali agyptiacum , foliis valdè lorgis, hirfutis. €. Bauh. Pin. 289. Cetteefpèce, quoique rapprochée, par fon port, du plantago pfyllium ,eltcependanttrès-remarquable par la diipofition de fes fleurs. Elles ne forment pas un épi feuillé à fa bafe, mais elles paroiffentnaître quelques-unes enfemble dans Paiflelle des feuilles fupérieures très-rapprochées ; elles s’alongent en- fuite en un long épi foliacé ; ce qui n’arrive pas toujours. Ses racines font dures, tortueules , & produifent un très - grand nombre de tiges dures , prefque ligneufes à leur bafe , herbacées à leur partie fu- périeure, cylindriques, point ftriées , divifées en rameaux nombreux, oppolés, très-ouverts, diffus, & formant des touffes épaiffes , fort étendues, peu élevées & même couchées en partie. Les feuilles font oppolées, fefiles , longues, un peu charnues, terdres, pubefcentes , étroites & linéaires. Les fleurs , à l'époque de la floraifon , font prefque ca- chées dans l’aïffelle des feuilles fupérieures , qui font très-rapprochées , plus courtes , mais aufli un peu plus larges que les autres. À mefure que la maturité avance , ces fommités fleuries s’alongent, & préfentent alors un épi feuillé , court, ou quel- quefais long de plus d’un pouce , où l’on apperçoit les fleurs entiérement. Les braétées des dernières fleurs font courtes , ovales, un peu épaiffes , un peu velues & pointues. Les folioles calicinales font membraneules, obtufes , prefque gläbres. La co- roile fe divife à l'orifice de fon tube en quatre dé- coupures ovales , très - aiguës, blanches, fèches & tranfparentes. Les étamines ont des filamens très-fins , peu faillans , terminés par de groffes an- CR obrondes , comprimées , échancrées à leur afe. Cette plante croit naturellement en Égypte. Elle eft cultivée au Jardin des Plantes de Paris & ail- 392 P LA leurs. Ses feuilles, graffes, charnues, étroites, alon- gées, lui donnent l’afpeét d'un kali ; aufi les bota- niftes de l’avant - dernier fiècle lui en avoient-ils donné le nom. © ( F..) J'ai vu , dans l’herbier de Bofc , une plante d’É- gypte , affez voifine de celle-ci, annuelle, pubef- cente , à rameaux couchés fur la terre; fes épis font globuleux , capités, feuillés feulement à leur bafe. 55. PLANTAIN pucier. Plantago pfyllium. Linn. Plantago caule ramofo , herbaceo ; foliis fubdentatis, recurvalis ; capitulis aphyllis. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 167.— Hort. Upf. 28. — Marer. medic. 51.—Scop.Carn. 2. n°. 16$.—Sholl. Barb.n°. 128. — Blackw. tab. 412. — Ludw. E&. tab. 44. —Sab. Hort. 2. tab. 10. — Desf, Flor. atl. vol. 1.p. 140. — Lam. Jlluftr. Gener. vol. 1. pag. 343. n°. 689. — Id. Flor. franç. vol.2. pag. 312.n°. 355. XV. Plantago caule ramofo. Virid. CIifF. 9. — Roy. Lugd. Bat. 401. Pfyilium majus , eretum. ? Baub. Pin. 191. — J. Bauh. Hift. 3. pag. 513. — Tourn. Inft. R. Herb. 128.— Shaw. Specim. n°. 494. Pfyilium herba pulicaris. Vabern. Icon. 145. — erard. Hift. 587. Ic. Pfyllium. Tragus. 167. Ic. — Matth. Comment. 753. lc. — Fufch. Hift. 888. Ic. J'ai vu , dans l’herbier de M. Desfontaines, un exemplaire du véritable p/antago pfyllium de Linn. , qui avoit été comparé avec l’herbier de Einné. L'examen que nous en avons fait avec ce favant prof. fleur nous a prouvé que celui qui croit aux environs de Paris & dans plufieurs autres dépar- remens de la France , ne pouvoit y être rapporté que difficilement, & que c'éroit par erreur qu'on Y'avoit jufqu’alors regardé comme l'efpèce décrire par Linné : d’où il fuivoit d’ailleurs que la def- cription de ce célèbre naturalifte paroïfloit peu exacte. Nous en ferons donc une efpèce diftinéte fous le nom de plantago arenaria, dont l’épi elt ovale, pubefcent , feuillé à fa bafe. Celui dont il s’agit ici a des tiges herbacées , divifées en rameaux nombreux , diffus, pus ou mois velus, garnis de feuilles étroites, linéaires , ciliées , prefque glabres , aiguës, recourbées , marqu<és de quelques dents rares; les fupérieures font affez fouvent au nombre de trois ou quatre au même point d’infertion. Les pédoncules font grêles, filiformes , pubefcens , au moins auffi longs que les feuilles, terminés par de petits épis courts, capités, prefque glabres, point feuillés ; munis de bractées dontles deux inférieures. étroites, aiguës, font prefque de la longueur de l’épi & pubefcentes; lesautres, plus courtes , ont la même forme, mais P LA un peu élargies, verres , membraneufes à leurs bords;les folioles cal'cinales leurrefflemblent;leurs membranes marginales font plus larges. La corolle eft terminée par quatre découpures ovales , très- aiguës à leur fommet. Cette plants croît dansles contrées méridionales de l'Europe. © ( Ÿ. f. ir herb. Desfont.) Obfervations. Cette efpèce a néanmoins tant de rapports avec la fuivante , qu’il cft d'ficile de pro- noncer fur la fynony-ie de Linné. Les figures des anciens auteurs ne font d'ailleurs ni d’une exaéti- tude aflez rigoureufe , ni affez détaillées pour que l’on puiffe fe décider avec certitude. I] fe pour- roit encore que ces deux efpèces ne fuffent réel- lement que la même, d’un afpcét un peu différent, felon fon lieu natal. 56. PLANTAIN des fables. Plantago arenaria. Plantago caule ramofo, fibherbaceo ; foliis pubef- centibus , vifcidis ; fpicis ovatis , compattis, fubfo- liofis. (N.) ; Plantago caulibus ereëtis, herbaceis ; foliis linea- ribus , patulis; capitulis ovatis , hirfutis. Hall. Helv. n°. 661. Pfyllium. Dod. Pempt. 115. Ic.? Pulicaris herba. Lob. Ic. 436.? Cetre plante, que nous avons dit plus haut avoir été prife fauflement pour le p/antago rfyllium de Linné, s’en diflingue parfes épis plus forts ,ovales, plus velus, feuillés à leur bafe ; elle a des racines gréles, articulées , rortueufes , cendrées , prefque , ligneufes , fans autre ramification que des filamens c2p'llaires. Elle produit un grand nombre de tiges : hautes de huit à dix pouces , rameufes , diffufes , grêles , prefque cylindriques , velues & blanchä- tres, quelquefois un peu rougeâtres , très-feuillées. Les feuilles font oppefées & même un peu con- nées, longues , éiroites , linéaires , un peu vif- queufes , à trois nervures, blanchäâtres , velues particuliérement à leur bife , très-légérement den- ticulées à leurs bords, aiguës à leur fommet , planes & longues d’un à trois pouces , larges d’une ligne. Les fleurs fortent de l’aiffelle des feuilles , portées fur des pédoncules filiformes , velus , longs d’en- viron deux pouces , terminés par d2s épis ova'es, affez gros, très-ferrés ; munies à leur bafe de pe- tites folioles étroites, velues , un peu élargies à leur partie inférieure , alongées en un filet prefque capillaire , de la longueur & même fouvent plus longues que l’épi : les braétées font larges , à peine aiguës , velues fur le dos. Le calice ef divifé en quatre folioles prefque planes, courtes , obtufes., pubefcentes en dehors, rouffâtres dans leur milieu , élargies à leurs bords en PL À enune membrane mince , atlée, blanchâtre. Le tube de la corolle eft rétréci à fon orifice , où il fe partage en quatre lobes petits , érroits , lancéo- lés , d’un blanc-fale. Les étamines font peu fail- lantes hors de la corolle ; Je piftil eft droit & pu- befcent. É es Cette plante varie un peu. Elle eft quelquefois très - velue & tomenteufe ; d’autres fois elle eft prefque glabre : elle croît dans les terrains fablon- neux & ftériles en France & dans la plupart des autres contrées de l'Europe, particuliérement dans celles du midi. On. la tiouve aufli en Barbaris. © (ADI rot Miller ( Di&. tom. 6 , trad. frang.) dit qu'en creufant les canaux de Chelféa, on a vu croitre un grand nombre de ces plantes (ou de Pefpèce précédente ), doit les femences y étoi-nt certai- nement enfevelies depuis plufieurs fiècles, perfonne ne fe fouvenant d’en avoir vu aucune auparavant dans tout le voifinage. Ce fait , que l’on a égale- ment remarqué à l'égard de plufeurs autres plan- tes , prouve qu'il eft des femences dont la faculté germinative fe conferve très-long-tems lorf- qu’elles font à l'abri de l’action de l’air. Cette ef- pêcea, comme la précédente , des femences mu- ciagineufes , recommandées dans la dyflenrerie , l'enrouement , la pulmonie. Les Égyptiens s’en fervent dans les fièvres ardentes , bilieufes ou in- _flammatoires. 57. PLANTAIN à tiges roides. Plantago ffritta. Plañtago caule ramofo , herbaceo , ereéto ; folris linearibus , canaliculatis , integerrimis ; capitulis _ aphyllis. Schousb. Maroc. pag. 55. Pfyllium annuum majus, foliis integris. .Morif. Oxon. Hit. 3. p. 262. &. 8. tab. 17. fig. 2. Schousboës, dans fa Defcription des plantes du royaume de Maroc, a cru devoir féparer cette plante du plantago pfyllium, avec laquelle, felon Jui, on l'avoir confondue , & cui en effet y ref- femble beaucoup : elle n'en diffère, felon cet au- teur, que par fes feuilles plus étroites, plus lon- gues , canit:mment entières, canaliculées, à une feule nervure. Les épis font plus petits & plus arrondis ; les bractées & les folioles du calice plus épaifles, furtout à leur fommet. Le même auteur rapporte à cette plante, outre la fynonymie de Morifon , celle de Bauhin, Pin. de Dodonée , & de: Tabernemontanus , que nous avons citée aux efpèces précédentes. Eft-elle réellement une ef- pèce diflinéte du plantago pfyllium ? L. Ses tiges ont environ un pied de haut; elles fe ramifient prefque dès leur bafe, & font garnies de feuilles un peu charnues , recourbées en de- hors, larges d'une ligne, longues de trois pouces; les inférieures, oppofées; les fupérieures , ternées ou quaternées. Les pédoncules font axillaires, de Botanique. Tome V. PLA 393 la longueur des feuilies, terminées par des éois ovales, munis de braétées concaves, élargies a leur bafe, épaiff=s, obtufes à leur fommet. Les folioles du calice font oblongues , obtufes, mem- braneufes à leurs bords; les corolles à quatre di- vifions aiguës, oblonigues; les-filamens couleur de pourpre ; & le ftyle rougeâtre. . Cette plante croit aux environs de Mogador & ailleurs : elle, eft. vifqueufs .& pubefcente.. © (W. fin herb. Desfont.) Obférvations. Je foupçonne les trois'efpèces pré- cédences de n'être que des variétés de la même; mais n'ayant vu de la première & de la troifième que de médiocres individus , je n'ai pas cru devoir contredire fur lsurs opinions des auteurs qui ont pu en examiner un grand nombre dans la nature. Je rappellerai feulement ici qu'il eft peu de genres plus fufceptibles de variétés nombreufes que les plantains, & qu'il faut être très-réfervé lorfqu'il s’aait d'en établir de nouvelles efpèces, furtout lorfque les caraëtères ne portent que fur là forme des feuilles ou des épis , & même fur le port. $$. PLANT AIN à petites fleurs. P/anrago parvi- flora. Desfont. Plantago foliis oppoficis, linearibus, ciliatis ; pe- dunculis folio brevioribus ; capitulis rotundis ; braëleis y adpreffis , calicem aquantibus. Desfont. Flor, atl. vol. 1. p.141. Cette plante a des racines longues, petites, tor- tueufes, divifées en filamens épars & capillaires : ii s’en élève des tiges nombreuïes, herbacées, difpofées en gazon, foibles, pubefceates, hautes de deux à trois pouces, garnies de feuillss oppo- fées., linéaires, fouvent courbées en arc, roid:s, un peu charnues. Les fleurs font difpofées en petites têtes arrondiss, roides ; les unes fefliles , d’autres portées fur des pédoncules plus courts que les feuilles. Les bractées font linéaires , fubulées, trés-pctites, fort ferrées & de la longueur du ca- lice. La corolle eft tubulée, fort petite, à quatre divifions ovoides , aiguës, de couleur rouffe, pâle. Cette plante croit en Barbarie, dans le défert : elle y a été découverte parle citoyen Desfontaînes. 59. PLANTAIN des Indes. P/antago indica. Linn. Plantago caule ramofo , herbaceo ; foliis integerri- mis, reflexis ÿ capitulis folioffs. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 168. — Hort. Upf. 29. — Lam. Illuftr. Gen. vol. 1. pag. 343. n°. 1690. C’eft une plante qui s'élève peu, dont les ra- cines font menues, prefque fimpl:s, droites, d’où, partent des tiges hautes de quatre à cinq pouces, grêles, cylindriques, fans firies apparentes, pre‘- que glabres, garnies de feuilles oppofées , très- D dd 304 P LA fimples , filiformes , longues au moins de deux pouces , aiguës , fouvent réfléchies en dehors, un peu charnues , à peine pubefcentes. Les tiges fe divifent en rameaux également oppofés. C’eft à leur extrémité que naiflent les fleurs réunies en petites têtes ovales, portées fur des pédoncules fins, axillaires, pubefcens , plus courts que les feuilles. Les épis font munis de braétées foliacées, dont la bafe eft élargie, ovale, concave, pubef- cente , de la longueur des folioles calicinales , & qui fe terminent à leur fommet en un long fila- ment parfaitement femblable aux feuilles. Le ca- lice eft membraneux; la corolle eft munie d’un tube fort faillant , renflé à fa bafe, au moins une fois plus long que le calice, divifé à fon orifice en quatre découpures ovales, un peu étroites , aiguës. Cette plante eft originaire d'Egypte : elle croît auffi dans les environs d’Aftracan. On la cultive au Jardin des Plantes de Paris. © (F.v.) * Efpèces incertaines ou peu connues. * Plantago ( capenfis ) , foliis ellipricis , fpica floribus diflinäis. Thunb. Prodr. 29. * Plantago (hirfuta) , fodiis linearibus , ciliatis ; fric cylindricä , feapo hirfuro. Thunb. Prodr. 29. * Plantago ( cylindrica) , foliis linearibus , utrin- què hirfutis ; Jcapo tereti ; fpicä cylindricä, fubin- curvä , corolla laciniis lanceolatis. Foxskh. Flor. Ægypt.-Arab. pag. 31. * Plantago (ariftata), foliis fubfetaceo-linearibus; fric oblongä , cylindraced; braëteis fubulato-ariflatis, fupra flores longiùs exertis. Michaux. Flor. Amer. vol. 1. * Plantago (ovata), foliis linearibus, utrinquè hirfutis ; fcapo ereëlo, hirfuto ; fpicä ovato-oblongä; corolla laciniis ovatis. Forskh. Flor. Ægypt.-Arab. pag. 31. * Plantago ( crafüfolia), folits carnofis, femi- teretibus , ciliatis, baft nudis ; fcapo terett , villofo ; fpicé cylindricä. Forskh. Flor. Ægypt.-Arab. p. 31. * Plantago (pumila), caule ramofo , herbaceo ÿ foliis integerrimis , carnofis ; ramis lavibus, Linn- f. Suppl. pag. 125. * Plantago (exigua ), caule ramofo-herbaceo ; foliis fubulatis , integerrimis ÿ capitulis foliofis. Mur- ray. Comment. Gœtt. 1778. pag. 94. tab. 5. Pour éviter des recherches trop longues fur les efpèces nombreufes décrites par différens auteurs, & dont nous avons cru devoir réunir plufieurs en une feule, nous allons préfenter le tableau de ce travail, ainfi que nous l’avons déjà fait au mot PATURIN. ( Poa.) P L A 4 Voyez dans ce Dié&t. Plantago maxima. Ait. & è “ PL. cucullata. Jacq. Plantago kentuckenfis. Mi- chaux. Plantago craffifolia. Roth. — buliata. Bofc. ÿ PI. ovata. è PL, crifpa. PL akiffima. PL. albicans. : Plantago montana. Till. Plantago minuta. ? Pall. Plantago monofperma. Pourr. Plantago Bellardi. Alion. — lanata. Poir. — villofa. Lam. — pilofa. Id. è PL. argentea. PI. holofiea. Plantago Dcméens. ? Forskh. Plantago dentata. Roth. ÿ PI. crerica. ; PI, maritime. — juncoides. Lam. Plantago recurvata. ? Linn. È PL, ferpentina. — incurvata. ? Murr. Plantago barbata. ? Forft. PL. pauciflora. Plantago columne. Gouan. PI. coronopus. — cornuti. Jacq. Plantago crithmoides. Des- font. É PL, macrorhiza. PL. fquarrofa. Plantago agyptiaca. Jacq. ‘ ( POIRET. ) PLANTES, VÉGÉTAUX , VÉGÉTATION. Plante, | vegetabilia. C’eft le nom que l’on donne à ces vé- : gétaux, auf nombreux que variés, répandus fur | toute l1 furface du globe terreflre , & dont ils font le principal ornement. Si l'on en excepte ces plages fablonneufes & brillantes fur lefquelles ne s'arrête jamais aucun nuage fécondant, fi l’on en exceprte | la cime élevée de ces affreux rochers que revét une neige éternelle, il n’eft aucune partie de notre globe qui ne devienne l'habitation des plantes : elles extftent fouvent fous des formes fi fingulières, qu'il en eft parmi elles qu’on a long-tems mécon- nues. Telles font ces byfus pulvérulens qui tapif- fent nos murailles ; ces /ichens étendus en larges plaques de diverfes couleurs fur les rochers & les pierres; ces conferves dont fe couvre la furface des eaux dormantes; ces moi/fiffures fi agréables à la loupe, qui s'emparent de toutes les fubftances en putréfaétion, & qui femblent vouloir dérober à P:L'A nos regards les ravages de la deflruétion; enfin, ces cryptogames paralites , ces acidies qu'on n'ap- erçoit fur les autres plantes que comme des points à peine fenfibles. $. I“. Les plantes cryptozames confidérées comme le fondement de la végétation. Mais on dédaigne ces plantes fans éclat; on les méprife; à peine les connoit-on. Cependant lorf que l'œil perçant du génie eut étudié leurs rap- ports dans l’ordre naturel des chofes, dès quil eut médité fur les fonétions importantes qu’elles avoient à remplir, & la place qu’elles occupoient dans le fyftème général de l'Univers, elles ont pris alors un caractère de grandeur qui a fixé les re- gards. On a reconnu qu’elles devenoient la bafe de toute végétation dans les lieux qui s’en trou- voient privés, particuliérement dans les terrains fecs, pierreux, ftériles; que par elles les rochers les plus durs finiffoient par fe couronner de forêts, qui jamais n'euffent exifté fi la mafle de terre végétale néceffaire pour leur entretien n’eût été longuement préparée par une fucceffion de végé- taux, telle qu’on peut y obferver en quelque forte , dans les diverfes efpèces qui fe fuccèdent, l’échelle graduée de leur compolition. Suivons cette importante opération fur les ro- ches incultes, fur les pierres à nu , & même fur les murs de nos habitations, pour la placer plus direétement fous nos yeux, nous verrons ces He liffes, dures, compactes , fe couvrir d’a- ord de ces byffus pulvérulens où filamenteux dont - nous avons parlé plus haut. Ils n’ont befoin, pour _exifler, que d’humidité, & d’être garantis du fo- lil, dont la chaleur trop aétive les deffécheroit; aufi ne croiffent-ils qu’à l'ombre & pendant les faifons pluvieufes de l’année. Ce font eux qui font difparoître la blancheur de nos murailles , qui leur donnent cette teinte rembrunie, fi défa- gréable à l'œil ; qui impriment le cachet de la vétufté fur nos vieux châteaux, fur nos édifices gothiques. Ah ! du moins s'ils refpectoient ces | beaux marbres, ces ftatues animées par le génie de la fculprure ! Mais deflinés par la nature à Jeter les fondemens de la végétation, ils fe hâtent de remplir cette tâche importante. Dépourvus de racines, il n2 leur faut point, comme aux autres plantes , de terre végétale pour les fixer. D'après leur organifation particulière, ils ont la faculté de s'appliquer fur les corps les plus durs, de s’y étendre, de les revêtir par le prolon- gement & les ramifications fans nombre de leurs filamens. Ce n’eft point par des femences qu'ils fe multiplient & fe propagent: du moins jufqu’alors lobfervation la plus fcrupuleufe ne nous a rien montré en eux qui y foit relatif. fl paroît que, rapprochés des polypes, parmi lefquels un natura- lifte moderne a même effayé de les ranger, ils font Et PL A 299 pour ainfi dire toute femence. Chaque partie d’eux- mêmes elt prolifère, & peut feule, par le fimple | développement, couvrir une furface très-confidé- rable de terrain. Cette végétation eft très-rapide lorfqu'elle eft favorifée par les circonftances, c'eft- à-Jire, par l’ombre & 1 humidite. Nous voyons tous lesjours le byffus verctapiferles lieux de nos loge- mens les plus humides & les moins fréquentés. Si ces byflus, fi quelques efpèces de lichens qui en approchent, n'ont pas befoin de terre végétale pour leur exiftence, ils en fourniffent par leur dé- compofition , en très-petite quantité à la vérité, mais fufifamment pour devenir la terre natale de plufieurs autres petites plantes qui leur fuccèdent, telles que certaines efpèces de moufles , des lichens rameux ou foliacés. Dès qu’une fois un rocher en eft couvert, la végétation y eft affurée pour des fiècles, les fondemens en font jetés, & il ne faut plus que du tems à la nature pour le couronner de forêts. Si l’homme , borné à une exiftence d’un moment, n’en peut être le témoin, il en conçoit fans peine la progrefñon. Cette petite couche de terre végétale augmente d'année à autre ; elle fournit tous les ans une vé- gétation plus abondante , & des plantes d’une efpèce plus foite. Alors ce même fol, couvert peu auparavant de byffus , de lichens, elt déjà en état de produire des gramens & d’autres plantes herbacées , qui appellent les animaux de toute efpèce. Leurs dépouilles , ajoutées aux débris des plantes , vont encore contribuer à exhaufler ce fol naiflant; déjà c’eft une prairie fertile, c’eft un parterre de fleurs, d’où s’élancent quelques jeunes arbrilleaux , & auxquels enfin fuccèdent les grands arbres lorfque l’épaifleur du terreau le permet. Tel et le fecrer de la nature, qui n’en eft plus un pour celui qui l’ob.erve; vels font les progrès de la végétation commencée par de fimples byffus, par quelques lichens & dés tapis de moufles. Voyez ce mur qui menace ruine, vifitez fon fommet, vous y trouverez une couche de terreau de plufieurs pouces d'épaifleur. Quelle main autre que celle de la nature a pu l'y dépofer ? Ce qu’elle exécute en petit fur nos murs, elle l’opère en grand fur les rochers arides. Ces lieux que fuyoient tous les animaux à caufe de leur ftérilité , devenus féconds par la végétation , font bientôt peuplés de nombreufes colonies d'êtres vivans. La chèvre y vient brouter la graminée fucculente, l’oifeau s’y nourrit de fes femences farineufes : fouvent l’homme y fixe fon féjour, la charrue y imprime de larges fillons, & de riches épis flottent par ondulations fur ce fol jadis in- culte & défert. Après avoir confidéré ces plantes cryptogames dans l’ordre de la nature , fi nous réfléchiffons fur leur propre compofition, nous reconnoîtrons avec un intérêt non moins vif, que fi siles font la bafe D dd ij 56 PLA de la végétation, elles font encore le point de départ dis êtres végérans. Ce font de toutes les plantes, celles qui ont l’organifation la plus fimple; point de racines , point de fleurs, point de fe- mences , point de feuilles : elles font par confé- quent privées des organes qui conftituent ces dif- | f. rentes parties. Le A partir de ces plantes , les moins compofées que nous connoïfions, nous voyons celles qui les fuivent, préfenter infenfiblement une organifa- tion plus compliquée ; elle eft déjà, dans les moi- fiflures, dans Is champignons, plus avancée que dans les byflus, les conf-rves, &c. On y obferve quelques organes particuliers, qui paroïfent con- tenir une poufhère où une liqueur féminifère, furtout dans les moififlures ; lefquelles, fembla- bles à de petits arbres microfcopiques , font mu- nies d’un tronc, dont le fommet eit couronné par de belles grapes compolées de petits globules arrondis, & d’où s'échappe une pouflière qu’on regarde comme autant de femences. Dans L.s/:- chens , lorganifation végétale commence à nous offrir quelques filamens affez femblables aux raci-: n=s, des expanfions fcliacées, mais qui ne font. pas. encore de véritables feuilles ; des cupules, : dis pores , des cavités de formes différentes, char-: garticulier , & qu’un premier mouvement commu iqué aux tendres organes de la plantule, pour ouir d’une exiftence aétive , & commencer à peer les développemens qui réfultent de fon ion, » Ce repos parfait dont je viens de parler, ou et équilibre dans l’aétion & la réaction des di- erfes parties d’une femence avant la germination, eut durer fort long-tems, comme le prouvent $ femences des légumineufes , qui confervent ur faculté germinative pendant un grand nombre ‘années , fi, d’une part, la caufe qui produit la ‘rmentation ne vient pas le détruire, ou fi, de autre, les circonftances qui amènent l'acte de la ermination ne furviennent , & le font cefer. ans le premier cas la femence entière fe pourrir, | décompofe, & la plantule alors perd fon exif- nce ; au lieu que, dans le fecond cas, la germi- } P LA 407 tation, qui détruit l’inaction des parties organi- ques dans la femence fans les dénaturer, établit alors le mouvement vital, commence l:s dévelop- pemens que fon aétion fait produire, & donne naiffance à l’être organique végétalen quice prin- cipe d’aétivité fe manifefte. | » Voyons maintenant quelles font les circon(- tances qui amênent la germination, ou autrement quelle eft la cauie ou le fimulus capable de com- muniquer le premier mouvement aux organes inac- tifs de l'embryon renfermé dans là femence. » Il me femble que la germination dépend du concours de trois caufes eflentielles; favoir : 1°. de l'humidité qui pénètre la femence, la gonfle, en dilate les parties , & les rend fouples ; 2°, du con- taët de l’air qui favorife le déplacement des flui- des en s’introduifant dans les élémens vafculaires & les utricules dilatés ; 3°. de Paétion d’une douce chaleur en laquelle réfide le fimulus principal, qui occafionne le premier mouvement organique favo- rifé par les deux autres caufes, » Loriqu'aux approches du printems la tempé- rature de l'air s’eft adoucie, & qu'en quelque forte un premier degré de chaleur a commencé à exciter du mouvement dans tous les corps , les femences confiées à la terre s’imbibent alors plus profondément de l'humidité qui les environne ; elles fe gonflent ; leurs parties intérieures , moins affaiflées , prennent de la foupleffe, acquièrent une certaine liberté, & bientôt, par les fuites de la fucceflion alternative des jours & des nuits, les effets variés du calorique & de la lumière éra- bliffent le mouvement organique , & commencent le développement des parties. La radicule, qui a PRUSPe d'abord à la nourriture fournie par les obes ou cotylédons , s'étend, & fort par une pe- ute ouverture pratiquée à la tunique qui les recou- vre; & c'eft, comme je viens de le dire, cette première époque du développement de la plante qu’on nomme fa germination. » Bientôt Ja dilatation de l'air fait crever la tunique , & force les lobes de s’écarter. La plan- tule monte peu à peu , accompagnée des lobes ou feulement des feuilles féminales, qui la tiennent comme einpaquetée par fon extrémité. La partie moyenne eft affez fouvent la première qui fe mon- tre, & qui paroît fous la forme d’un petit arc; forme qu’elle avoit déjà lorfqu’elle étoit encore RU entre les lobes : on dit alors que la p/nre EVE. » Jufque-là les lobes avoient comme alaité Je Jeune fujet, & lui avoient fait une nourriture lé- gère & délicate de la fève, qui s’étoit épurée & élaborée en paffant à A fubftance ; mais à mefure que la plante fe développe & s'élève ces Jobes lui deviennent inutiles, & ceffent eux mêmes de recevoir les fucs nourriciers que la 48 P LA radicule tranfimet alors immédiatement à la petite tige; ils fe detfèchent, & périflent. Les feuilles féminales , qui n’ont auili qu'un ufage momentané, éprouvent le même fort. » Les végéraux ne confervent leur exiftence , pendant qu’elle a lieu , que parce qu'ils ont la fa- culté de fe nourrir, c’eit-à-dire , de pomper par leurs racines , & d’abforber par les pores de leurs parties plongées dans l'air, des matières qui leur fervent d'alimens ; que parce qu'ils peuvent, avec ces matières, former des combinaifons particu- lières qu'ils affimilent à leur propre fubflance , & qu’ils emploient ces combinaifons d’abord à deve- lopper leurs parties & enfuite à réparer leurs pertes. » On fait que tout développement ne peut s’o- érer que par nutrition ; que la nutrition n'eft que Étimiation de matières étrangères , changées ar l'action organique en la propre fubftance de l'individu qui en eft nourri ; qu’enfin ces change- mens, cette affimilation & la fixation des matières affimilées ne peuvent être opérés que par le mou- vement & l’aétion foutenue des organes de l'in- dividu qui en jouit. >» Ainfi le premier afte de végétation d’une plante, comme nous venons de le dire, eft celui de fa germination, & les effers de cette végéta- tion continuée font la nutrition du végétal, fon accroiffement & le développement des organes propres à le reproduire ou à multiplier fon efpèce. » On peut donc confidérer un végétal comme un corps vivant, plongé dans deux milieux fort différens l’un de l’autre; favoir : dans la terre qui reçoit fes racines avec toutes les ramifications qui en dépendent, & dans l'air qui environne la tige, les rameaux & les feuilles de ce végétal, en forte qu'on peut regarder ce même végétal comme planté en même tems dans la terre & dans l'air; dans la terre, par fa racine & fes dépendances ; dans l'air, par fa tige & fes ramifications. L'eau, our certaines plantes, tient lieu de l’un ou de Er des deux milieux environnans; mais les végétaux qui font dans ce cas compofent le plus petit nombre. È » La végétation ne s'opère que par les fuites d'un mouvement foutenu dans les fluides du ve- gétal; mouvement d'ofcillation qui fait que, dans certains tems, ces fluides montent dans le végétal, tandis que dans d’autres ils defcendent. Or, ce mouvement particulier des fluides d'un végèral paroît être uniquement entretenu par l’infuence de certaines matières extérieures rrès-fubtiles , qui agiffent fur lui avec des interruptions alterna- tives. “ En effet, lemou vement des fluides dans les végétaux, ne pouvant pas réfulter de l'irritabilité & de la contraction des folidés, paroit étre uni- P: L À quement entretenu par l’aétion alternative de la lumière & du calorique que les jours, qui fuc- cèdent continuellement aux nuits & celles-ci aux jours, entretiennent au moins à travers Pun des deux milieux dans lefquels chaque végétal eft en partie plongé. Il en rétulte que les abforptions des matières nutritives, pompées par les racines & par les pores abforbans des feuilles & des rameaux, & que les exhalations des parties fuperflues , re- jetées ou diffipées par les pores exhalans des: feuilles, font alternatives dans chacun des deux milieux environnans , & s’exécutent en fens con- traire dans les deux dont il s’agit, » Tout mouvement organique eft donc ici l'effet d’agens extérieurs (de la lumière, du calorique, de la matière éleétrique , concurrement avec l'hue midité des milieux environmans ) , dont quelques- uns, dans leur action, éprouvent des interrup= tions plus ou moins régulières, & excitent des mouvemens divers & alternatifs parmi les fluides du végétal : au contraire, dans les animaux tout mouvement organique réfulre d'organes propres au fentiment & au mouvement, & de moteurs intérieurs qui font partie de l'animal même. » C’eft pendant le jour que les racines font leur fuccion , la chaleur dilatant alors les fucs contenus dans les autres parties de la plante, & produifant une grande évaporation par la tranfpiration des jeunes rameaux & des feuilles : de même c'’eft furtout pendant la ruit que Les feuilles pompent dans l’atmofphère les gaz & les vapeurs humides qu’elles y trouvent, & qu’elles abforbent , princi- palement par leur partie inférieure, la fupérieure, fervant plus particuliérement à leur tranfpiration & à l’exhalation de l'air pur qu’elles renaent pen- dant le jour. » La chaleur eft fi utile, fi néceffaire , même dans la vég-tation , que l’hiver, où dans nos cli- mats elle eft extrêmement foible, la végetation paroît totalement fufpendue , en forte qu'un grand nombre de végétaux femblent morts. En effet, alors beaucoup de plantes , comme quantité dar: bres, d’arbriffeaux & de fous-arbriffeaux , pe: dent jeurs feuilles, & beaucoup d’autres, comme les plantes herbacées , à racines vivaces , perdent même leurs tiges. Néanmoirs tout mouvement des fluides de ces végétaux n’eft pas entiérement füuf- pendu dans ces circonftances, 8e il ya des faits qui prouvent qu'il en exifte encore : malgré cela ja chaleur des milieux environnans eft tellement le principal moteur, & peut-être même le feul qui aétive la végétation, que tout végétal , s’il ne périe pas, languit lorfqu'elle eft très-foible : on peut même aflurer que tout être vivant périroic | bientôt s’il pouvoit exifter un inftant où , dans quelque partie de notre globle, la chaleur fût rout- | à-fair nulle. que la » La chaleur n'eft pas le feul moyen ne nature P L A nature exige pour entretenir & a@iver la végéta- tion ; gar l’obfervation conftate que la végétation ne peut fubfifter fans le concours des quatre caufes fuivantes, produifant toutes les quatre enfemble leurinfluence. Ainfi: »> CHALEUR , LUMIÉRE, AIR ATMOSPHÉRI- QUE, HUMIDITE : » Sont des fubftances qui, agiffant chacune dans de certaines proportions , conftituent par leur réu- nion , la caufe la plus favorable à la végétation de chaque plante. Dès que l’une d'elles diminue la pro- portion de fon influence , la végétation en fouffre bientot ; elle cefferoit peut - être de fubfñfter fi cette influence manquoit totalement. Ce qu'il y a de certain, c’eft que l'influence ifolée de chacune de ces fubftances, & même celle du concours de deux d’'entr'elies, les deux autres manquant entié- rement , font des circonftances incapables d’entre- tenir la végétation. » $. V. Des principaux organes des végétaux. Les vézétaux, ainfi que les autres êtres vivans, font compofés effentiellement de parties folides & de parties fluides. Cela ne pouvoir être autrement ; car la vie ou lemouvementorganique ne peutexifter que par des relations , au moins paflives, entre des folides & des fluides , mais mis en mouvement par une ou plufieurs caufes. On fait que l’aétivité qui en réfulte, eft provoquée par une caufe interne, dans les animaux ( par l'irritabilité qui eft propre aux fibres animales , & de laquelle naïffent les con- tractions alternatives du cœur & des artères, & par fuite les mouvemens des fluides eflentiels ) ; mais dans les végétaux , qux n’ont aucune partie fenfible & irritable , l’'aétivité donc il s'agitne peut être provoquée que par une caufe externe , comme par les variations a'ternatives dans la température des milieux environnans , ainf que nous l'avons dit plus haut. Or, c’eft de cette relation active des folides avec les fluides , provoquée & entretenue dans les végétaux par des caufes externes , variables, & dont le calorique & la lumière font les principales, que réfulte le mouvement organique qui conftitue la vie active du végétal , & d’où proviennent les changemens continuels qui s’obfervent dans toutes les parties de cer être. Les parties folides des végétaux préfentent des fibres , des utricules & des efnèces de vaifeaux. Les parties fluides font des l'queurs de différentes for- tes, contenues dans les utricules & les vaisseaux de ces êtres vivans. Les Fires font des filets flexibles infiniment déliés , imperceptibles à caufe de leur extrème té- puité, & compofées de molécules végétales , mu- cilagineufes & ligneufes ou folides , dtfpofées en Botanique. Tome V. | 1 PL A 409 févie linéaire, & cohérentes entr'eiles par l’inter- mède d'un gluten végétal qui les unir. Ces fibres élémentaires font réunies ou raffemblées par faif- ceaux qui deviennent alors perceptibles à nos fens. Ce font ces faifceaux de fibres , dont nous prenons les plus grèles pour des fibres fimples, que nous obfervons dans les parties des plantes, & dont les uns font longitudinaux & les autres tranfverfes. On peut donner à ces faifceaux le nom de fpres compofées où fibres organiques. Les fibres organiques longitudinales ferpentent & fe croifent légérement entr’elles, de manière à foriner entre leurs croiflemens des mailles plus ou moins alongées , felon le degré de paralléliime de ces fibres. Celles qui font tranfverfes , font en général les plus rares ; elles fe croifent fans doute aufli dans leur direction, & laiffent , dans le réfeau qu’elles forment, des mailles plus ou moins grandes, dont la conformation eit relative à celle de leur croi- fement. Les fibres, foit longitudinales, foit tranfverles, font gélatineufes dans leur première origine , pren- nent enfuite la confiftance herbacée , & avec le tems elles adhèrent entr’elles , fe durcifent de plus en plus, acquièrent d’autant plus de roideur & de ténacité , & deviennent enfin ligneufes. On fent que ce changement ne leur arrive que parce que les molécules végétales agglutiné:s qui l2s confti- tuent, ont elles-mêmes changé petit à petit de na- ture , en forte qu'étant formées d’un mélange in- time de molécules, les unes ligneules , les autres mucilagineufes , la proportion de celles-ci a di- minué graduellement, & même chacune de ces molécules mucilaginetifes primaires , par des dé- perditions de principes ( d’air & d’eau fans doute). Cesfibres, devenuesligneufes,ajoute Lamarck, font alors infolubles dans l’eau bouillante; ce qui prouve que ce n'eft pas feulemenc l'effet d’un fimpie reffsrrement de leurs parties, qui les a rendues roides, dures & renaces ; mais que c’eft en même tems l'effet d'un principefixe , de plusen plus abon- dant, dépofé & placé par lanutrition à mefure que les principes volarils fe font dégagés & diflipés par les pertes. LesUrricuLEsfont des véficulesmembraneufes & nombreufes qui fe communiquent par les points où elles fe touchent , qui font placées dans les mailles du réfeau que forment les fibres, & qui conftituent avec ces fibres le tiffu véfculaire du végétal , tiffu auquel on donne ordinairement le nom de parenchyme. ( Voyez ce mot.) Peut-être que les membranes végétales qui for- ment les urricules, font compofées d’un affemblase de fibres difpofées convenablement à c2t objer. I] elt pofible néanmoins que les molécules vézétales, au lieu d’être partout agglutinées en féries linéai- FFÉ PLA res, comme elles le font dans les fibres, foient , dans certaines circonftances , agglutinées fur un plan élargi : alors elles donneroient lieu aux mem- brancs végétales qui compofentles utricules , fans avoir formé de fibres. 410 Le tiffu véficulaire qui réfulte , comme je vi-ns de le dire, des utricules placées dans les mailles du réfeau que forment les fibres, eft très -lâche dans les plantes unilobées : dans les plantes graffes il eft aufi très-lâche , mais il eft en outre érendu en épaifleur d’une manière remarquable. Ce tiflu véficulaire à beaucoup de rapport avec l'organe fpongieux qui confiitue la moëlle des végétaux. Les VAISSEAUX , dans les plantes , font des canaux plus ou moins cylindriques , employés à contenir les fluides effentiels du végétal, & à les tranfmettre à leur deftination, à l’aide des mou- vemens que reçoivent ces fluides par les caufes extérieures qui agiffent fur eux. On prétend qu'il exille dans les végétaux trois fortes de vaiffeaux différens ; favoir : des vaifleaux féveux on lympha- tiques, des vaiffeaux propres & des vaiffeaux aériens ou trachées. Cela peut être fondé, dit Lamarck, comme il fe peut qu'il y ait dans les végétaux plus de tro's fortes de vaifleaux différens : néanmoins il me paroït qu'on s’eft trompé à l'égard des vail- feaux que l’on nomme trachées , en les regardant comme l'organe de la refpiration des plantes ; & il eft probable & même confirmé par plufeurs ob- fervations , que ces vaifleaux , quoique très-fin- guliers par leur forme fpirale & par leur éclat comme argenté. font deflinés à contenir & à tranf- mettre des liquides, & non uniquement de l'air. J'ijouterai même , contiuue Lamarck, que je fuis très-porté à croire que ce font ces vaiffeaux roulés en fpira'e; en un mot , ces prétendues rrachées qui reçoivent & charient ou tranfmettent les fucs fé- veux. En conféquence , je crois convenable pro- vifoirement de ne confidérer dans les plantes que Vexiftence de deux fortes de vaiffleaux ; favoir : des vaiffeaux féveux ou lymphatiques , & des vaiffeaux propres. Malgré la confiance que doit infpirer l’opinion d'un favant auf diftingué que M. Lamarck , nous nous permettrons quelques réflexions fur les idées que nous venons de préfenter d’après lui. S'il eftre- connu que les vaifleaux aériens ont une forme dif- férente de celle des deux autres fortes , il eft auf à préfumer qu'ils ont d’autres fonctions à remplir, & qu'ils doivent être d'ftingués de ceux qui diftri- buent la fève & le fuc propre. Leur forme en fpi- rale efttrès-remarquable, & jufqu'’alors il ne paroit point qu'on y ait remarqué autre chofe que de l'air. Au réfte, nous fommes encore fi peu avancés fur la phyfique végétale , qu’il y auroit de la témérité à donner fes opinions pour des vérités démontrées. 1] y a apparence , continue le même favant, que les vaifleaux féveux fe terminent tous dans le tifly P L À cellulaire , 8 y dépofent les fucs qu'ils charient; en forte que de là, dé proche en proche par les communications exiftantes , ces fucs arrivent avec lenteur dans la moëlle, & y fubiffent les change- mens qui les rendent propres-à nourrir & déve- lopper les parties. Quant aux vaiffeaux propres , ils ont reçu ce nom , parce qu'ils contiennent les fucs propres du végétal. Ce font eux qui le ramènent dans l'écorce, & fpécialement dans le tiffu cellulaire , fous l’épi- derme des végétaux ligneux. Les folides des végétaux étant effsntiellement compolés de fibres, d'utricules & de vaifleaux , conftituent , par leurs diverfes fortes de réunions, les parties fuivantes ; favoir : 19. l’épiderme ; 2°.len- veloppe cellulaire ; 3°. l'écorce cellulaire ; 4°. lebois ; 5°. la moëlle. Voiciune définition fuccinte de cha- cune de ces parties & de leur fituation : onles trou- vera plus détaillées dans les articles particuliers qui les concernent : il convient aufli d’obferver qu’on ne les trouve point toutes réunies dans tous les vé- gétaux. L'épiderme ( cuticula ) eft cette membrane fèche, aride , mince, fouvent luifante ou tranfparente , qui environne ou recouvre extérieurement les par- es des végétaux , & que l’on remarque particu- liérement fur l'écorce de leur tige & de leurs ra- meaux. Cetre membrane ou pellicule paroiît n'être qu'une dépendance de l'écorce qu'elle recouvre , & même elle en eft en quelque forte la couche ex- térieure ; néanmoins elle n’eft pas toujours confti- tuée par une feule couche : on en diftingue , fur- tout dans celle des arbres , plufieurs qui font autant de réfeaux de fibres , appliqués , ferrés , & comme collés les uns fur les autres. Le defféchement & l'a- ridité de l’épiderme lui viennent fans doute de ce qu'il eft immédiatement expolé aux impreffions des milieux environnans & des agens externes. Cette partie eft liffe , fine ou mince, entière fur les parties jeunes & tendres des végétaux ; mais fur le tronc de beaucoup d’arbres, furtout de ceux qui ont vieilli, elle eft plus groffière , crevaflée & déchirée. En effet, outre que la dilabilité de l’é- ! piderme varie dans les différentes plantes, on re- marque en général qu’elle eft d'autant plus bornée, que cette pellicule recouvre des parties plus fèches & plus dures. L’épiderme eft criblé de pores im- perceptibles , & donne iffue à l'infenfible tranfpi- ration. Comme il paroît être le produit des agens extérieurs qui le forment , en defféchant & aridi- fiant pour ainf dire les couches corticales externes, il fe régénère ( lorfqu'il a été détruit ) par les’ mé- mes caufes qui agiffent fur les couches qui fe trou- vaient fous lui. L'ENVELOPPE CELLULAIRE eft une fubftance- facculente, verte, très-analogue au parenchyme, ‘qu'on nomme aufli fu cellularre, & qui fe trouve PEL À fitué fous l'épiderme , formant en quelque forte la partie extérieure de l'écorce. Elle e:t conttiruée par un réfeau de filamens très-déliés , qui fe croifent dans diverfes directions , paroïffent être des vaif- feaux tranfparens , remplis d’un fuc vert, & par de petits grains véficuleux , fitués dans les mailles du réfeau. Cette enveloppe cellulaire, ainfiquele tiflu cellu- laire ou le parenchyme, font très-analogues à la fub£ tance de la moëlle, & paroiffent être , ainfiqu’elle, l’organe qui élabore les fucs féveux. Ils communi- quent en effet tous enfemble , c'eft-à-dire , avec la moëlle , foit par leurs portions éparfes entre les fibres & les vaifleaux, foit à l’aide des productions médullaires à travers le corps ligneux. L'Écorce eft cette peau plus ou moins épaifle, placée fous l'épiderme , qui enveloppe les racines, les tiges, les branches, les feuilles , &c. du plus grand nombre des végétaux. Sa couche extérieure, qui eft d’un tiffu aflez lâche, conftitue l'enveloppe cellulaire ci-deffus, & au deffous d’elle fe trouvent plufieurs autres couches plus ferrées, connues fous le nom de couches corticales, & qui compofent ce que l’on appelle ordinairement le Zber. L’écorce n’exifte pas dans tous les végétaux : il paroit qu’elle manque réellement dans les plantes unilobées, où au moins dans celles de cette di- vifion des végétaux, dont les tiges font perfiltantes. On avoit cru qu’elle manquoit généraiement dans les feuilles & dans !es pétales des fleurs , auxquelles On attribuoit généralément un épiderme ; mais, d’après les obfervations de Sauflure , il n°y a pas de doute que les feuilles & les pétales des Acurs ne foient enveloppées d’une véritable écorce , quoi- qu’elle ait peu d’épaifleur dans ces parties. Au refte , l'écorce varie b:aucoup felon les efpèces, dans fon épaiffeur , dans fa compofition, dans le nombre , la firuation & la prefence de fes glandes miliaires ou corticales ; & l’on remarque que ceile des plantes herbacées ne reffemble pas entiérement à ceile des plantes l'gneufes. Le Boys eff cette fubflance compacte , dure & felide, qui compofe la tige & les branches des arbres & des arbriffeaux , & qui eft placée fous l'écorce. C'’eft une mañle épaifle & très-dure , for- mée de couches concentriques qui s’embuitent les unes dans les autres , & qui eft compofée de fibres dures , longitudinales , & étroitement réunies par les fuites de leur refferrement & du defféchement plus ou moins confidérable du tifflu cellulaire in- terpofé entr'elles. Ces fibres paroiflent être pour la plupart les reftes de vaiffzaux oblitérés & deflé- chés , formant , par leur afemblage , des couches concentriques qui fe reconvrentles unes les autres, dont les intérieures font plus ferrées & plus dures que les extérieures, & qui toutes font traverfées , dans leur épaiffeur , par les ramifications ou pro- Jongèmens médullatres. £ = 0 OT P L A On diftingue ordinairement dzux parties dans ls male compacte & folide qui conttitue le bois : l'une , exterieure , que l’on appelle l’aubier; l’autre, intérieure, plus dure , plus ferrée & d’une couleur plus foncé: où plus rembrunie , qu’on nomme le cœur. L'aubier n’eft qu'un bois imparfait & de mau- vaife qualité ; mais le cœur eft un bois fait, c'eit même le bois proprement dit. A1 Dans les végétaux ligneux ou à tige perfiftante, il paroit qu'il fe développe chaque année entré l'é- corce & la partie extérieure du bois qu'on nomme aubier, deux couches de nouveaux vaifleaux qui forment en cetendroit un tiffu vafculaire plus lâche que celui des couches corticales & des couches de l’aubier. Les vaiffeaux de ces deux couches s’oblt- tèrent l’année fuivante ; leurs couches alors fe ref- ferrent : l’une s'applique contre la partie intérieure de l'écorce , & l'autre contre la partie extérieure du bois ( de l’aubier ), tandis que les deux nou- velles couches vafcula‘res fe forment entr'elles. C'eft de là qu’eft réfultée l’obfervation qui nous apprend que les couches corticales (le liber ) s’ac- croiffent de dehors en dedans , & que les couches an- nuelles du bois s’accroiffent de dedans en dehors. Le bois eft la caufe de la force ds arbres ; il fait leur foutien , & peut être comparé à la charpente offeufe fur laquelle fe trouve appuyé le corps des animaux à vertèbres, mais feulement quant à l’effer, & non quant à la formation & à l’analogie. Dans les végétaux à tige perfiltante , qui appartienoent à la divifion des unilobées , les fores ne font jamaie difpofées par couches conceniriqtes. Dans cette même diviñion des unobées ou monocctylédones, les racines épaifles des plantes herbacées n'offrent jamais de prolongemens méduilaires , tandis quon en voit ciftinctzment dans les racines épaiiles des plantes bilobées ou dicotylédones. LA MoeLce, dansles végétaux, eft cette part'e ou cet organe effentiel à la vie des plantes, qui, dans tous les végtaux dicotylédons ou bilobés, occupe le centre du corps ligneux, au moins das les rameaux & les jeunes pouffes. C’eft un com- pofé d'utricules aflez lâches , formant une fubf- tance fpongieufe ou celluleufe , renfermée dans le tube formé par le bois, c’eft-à-dire, par la couche intérieure du bois. Cette fubftance fpongieufe exifte déjà dans le bourgeon qui doit fe développer au printems ; elle remplit énfuite tout l'intérieur de la nouvelle pouffe qui en eft provenue : elle s’y trouve d’abord colorée en vert, mais elle pâlit peu à peu & blanchit avec le tems ; enfin elle fe def- fèche, fe refferre & difparoîtentiérement dans les parties du végétal qui ont vieilli, dans les troncs & les branches des vieux arbres & de beaucoup d’arbriffleaux divers. La moëlle exifte dans les plantes herbacées, ainfi que dans celles qui font ligneufes , mais avec des variations dans fa qualité & dans fa ee , felon Fffij 412 PL À les efpèces. Il naît de la moëlle, dans toute l'éten- due de falongueur , des prolongemens médullaires, latéraux, & qui fe divergent du centre vers la cir- conférence, comme les lignes horaires d’un ca- dran. Elles font très-apparentes fur la face de la coupe tranfverfale du rronc de la plupart des arbres. Les unes vont aboutir à l'écorce & latraverfent dans toute fon épaiffeur ; d'autres difparoiffent avant d'y arriver : elles font, avec les fibres ligneufes , un entrelacement qu'avec raifon l'on a comparé à ce- lui de la trame d’une étoffe dans fa chaine. Les utricules dont ces prolongemens médullaires font compofés, font plus petits & plus refferrés que ceux de la moëlle. Dans les végétaux unilobés ou monocotylédons, la moëlle n’occupe point un canal ou tube central avec des ramifications latérales & divergentes , conflituant les prolongemens médullaires , comme cela a lieu dans les végétaux bilobés ; mais elle fe trouve partout interpofée entre les fibres ligneu- fes qu’elle enveloppe plus ou moins. Auf ces fibres ligneufes , quoique plus reflerrées vers la circonference du tronc d’un arbre unilobé , que vers fon intérieur, ne forment-elles jamais , dans ces végétaux , ces couches ligneufes concentriques qu'on remarque dans les troncs ligneux des plantes bilobées. Les fluides des végétaux font au moins de deux fortes; favoir : La sève & les fucs propres. LA SÈève eft cette humeur aqueufe qu’on trouve dans toutes les plantes , qui confitue leur chyle, à laquelle on donne aufli le nom de /ymphe , & qu’on obferve en tout tems, mais plus abondam- nent das certains tems de l’année, comme dans le printems & à la fin de l'été, furtout dans les vé- gétaux ligneux. La fève produite par la fuccion des racines, & qui monte pour aller porter la nour- riture à routes les autres parties de la plante, n'eft pas la feule qu'on obferve dans les végétaux : il s'y trouve auf une certaine quantité d’une autre fève qu'on nomme sève defcendante , parce qu'elle defcend en effet pour aller nourrir les racines & contribuer à leur accroiffement. Cette autre fève elt celle que les feuilles de la plante pompent dans latmofphère , qui en tout tems elt plus ou moins chargée d'humidité ou de vapeurs. Au refle , les feuilles , parleur tranfpiration, exhalent l'excédent ainfi que les réfidus, foi des fucs que les racines ont envoyés aux parties fupérieures de la plante , & qui n’ont pu être employés à l'économie du vé- gétal , foit de ceux introduits par d’autres voies, & dont une portion fe trouve fuperflue ou nui- fible. : LE Suc PROPRE eff cette humeur qu’on trouve dans les plantes , qui eft moins aqueufe , plus épaiffe & plus colorée que la fève , qui paroit plus éla- borée ou plus changée par l’action organique du végétal , dont elle fait paitie effentielle. Outre P'L'A leur confiftance ou leur épaiffeur particulière , les fucs propres des plantes font en général plus re- marquables par une forte coloration. En effet, on fait qu'ils font blancs & comme laireux dans les chicoracées, lesapocinées, les euphorbes, lesfiguiers, &c. jaunes dans la chélidoine ; orangés ou ponceau dans le glaucium , le bocconia , le fanguinaria ; rouges dans le campêéche (hæmatoxylum ) , le prérocarpe offi- cinal ; verdâtres dans l’épinard , la pervenche & la plupart des végétaux. On diftingue auffi les fucs propres des végétaux, relativement à leur nature; car ils font huileux dans certaines plantes ou dans certaines de leurs parties, comme dans le laurier cannelier ; le laurier faffafras, le ravenfara, la mélife, \es menthes, le thym, &c. ; réfineux dans les fupins , les pins , les amyris , les burfera , &c. ; gommeux ou mucilagineux dans les cerifiers , les pruniers , les abricotiers , les péchers, les acacias | certains aftragales , &c. Souvent ces fucs propres font douceâtres & prefqu'infipides ; mais aufli fouvent ils font, ou amers, ou acides, ou âcres & même prefque cauftiques. Le fuc propre d’un végétal paroït être une liqueur élaborée qui devient excréroire. Elle provient ori- ginairement de la lymphe ou fève de la plante, qui a fubi dans la moëlle divers changemens qui l'ont en quelque forte végétalifée ; & après des tranf- mutations qui l'ont perfectionnée , en lui faifant acquérir les qualités qui conviennent à fa nature, elle revient dans l'écorce par les vaiffeaux propres, où en effet on la rencontre principalement. Sou- vent même on la voir extravafer à travers des ger- fures de l’écorce , & former des amas qui s’épaif- fiflent à fa furface extérieure , & y préfentent des morceaux ou des larmes de refine, de gomme, &c. On à donné à ces liqueurs excrétoires des vé- gétaux le nom de fues propres , parce qu'on a re- marqué que c'étoit principalement dans ces fucs que réfidoient les propriétés particulières de cha- que végétal ou de certaines de fes parties. Je terminerai cet article fur l’organifation des végétaux , en grande partie extrait de l'ouvrage récent de Lamarck fur l’hiftoire naturelle des vé- gétaux , parles obfervations intéreffantes que pré- fente ce profond & favant Naturalifte fur le coller de la racine, qu’il appelle le zœud vital, Cette partie qui lie la racine à la tige , & qui par conféquent leur eft intermédiaire , doit être regardée comme le feul & vrai corps de la plante; car elle eft plus générale que la tige , c’eft-à-dire, qu’elle fe trouve dans un bien plus grand nombre de végétaux , & peut-être même qu'elle exifle gé- néralement dans tous. En général le nœud vital des plantes ne végète point dans le fens des tiges ni dans celui des racines, puifque, leur étant inter- médiaire , fon accroiflement doit participer de ce- lui de l'une & de l’autre , & conféquemment doit PL A rarement s’opérer plus dans un fens que dans un autre. L'examen de cette partie nous la montre com- pofant en général une maffe plus ou moins ferrée & noueufe , ayant fes fibres & fes vaifleaux plus contournés ou tortueux que dans la tige & la ra- cine. La difpofition des utricules, par rapport aux fibres qui exiflent fur cette partie , ne paroît pas non plus la même que dansla tige & dans la racine: enfin , ileft vraifemblable que les mouvemens de Ja fève fe font différemment dans les racines & dans les tiges , que dans le nœud vital qui les unit June à l’autre. Les tiges & les rameaux d’un végétal font pour Jui des racines aériennes , dont le chevelu eft tranf- formé en feuillage , par fuite de l’impreffion du milieu environnant ; & les racines du même vé- gétal font véritablement fes iges & [es rameaux fouterrains, dont le feuillage, par l'influence d’une autre forte de milieu environnant, eft changé en chevelu. Le nœud vital d’une plante, liant fes tiges atriennes à (es tiges fouterrainés , doit donc être le vrai corps de cette plante, & par conféquent la partie qui eft effentielle à fon exiftence. Au, lorfque le nœud vital d’une plante périt , la mort de cette plante en eft aufitôt le réfultar. On voit tous les jours un végétal ligneux furvivre à la perte de fa tige qui lui a été enlevée, pourvu que fon nœud vital n'ait pas été endommagé trop forte- ment. La coupe périodique des bois , qui les ré- duit en taillis, confirme cette obfervation. Tout le monde fait que les plantes herbacées vivaces perdent leurs tiges à l'entrée de l’hiver ; mais leur nœud vital ne mourant point, on les voit au prir- tems repoufler de nouvelles tiges. Les plantes an- nuelles ne périffent totalement que parce que leur nœud vital meurt avec les tiges, & que cette mort entraine celle des racines. Le nœud vital d'un végétal quelconque , quoi- qu'exiftant effentiellement , n'eft pas toujours fa- cilement perceptible ; car il a fouvent peu d’ap- parence , furtout dans les plantes herbacées : mais il eft plus remarquable dans les plantes ligneufes, ainfi que dans les herbes vivaces , où on le diftingue affez bien. 1] paroït conftituer le corps-charnu qui foutient l'oignon dans les racines bulbeufes ; & c'eft fans doute à fa préfence , à fon embonpoint ê& à fes prolifications que les racines rubéreufes doivent leur exiftence. Outre la germination relative aux femences, on peut dire qu’il s'opère, dans certaines parties des végétaux, une autre forte de germination , qui, | endonnantnaiffance à de nouveaux nœuds vitaux, : multipl'e l’organifation de nouveaux individus vé- gétaux ; en forte que ces nouveaux végétaux n’at- tendent, pour exifter individuellement, que d’être | féparés de leur mère, foit par la nature, foit par l'art. Eneffer, beaucoup de tiges rampantes fu- | F A 415 biffent , à leurs articulations ou dans certains points latéraux de leur longueur , des germinarions de cerre feconde forte ; & les végétaux traçans ou flo- lonifères produifent , autour de leur nœud vital, des rejets , des drageons, &c. qui donnent encore lieu à cette forte de germination. Cette même ger- mination développe d'abord, dans les points que je viens d'indiquer , de nouveaux nœuds vitaux dont il paroït que les principes exifloient déjà : ces nœuds vitaux poufent bientôt après des ra- cines, & enfuite des tiges qui deviennent , avec le tems , femblables à leur mère. Dans certains végétaux , le nœud vital eft fuf- ceptible d’un développement particulier qui imite l'accroiffement d’une tige. C’eft ainfi que le nœud vital de certaines fougères & celui des palmiers s’alongent & s'élèvent dans l’atmofphère fous la forme d’une tige , dont l'extrémité eft couronnée par une touffe de feuilles. Cette forte de tige ne fauroit être coupée fans faire périr entiérement l'individu. Tousles végétaux fungoides, les chimpignons, femblent préfenter, chacun dans fa maffe indivi- duelle , diverfes expanfions d’un nœud vital fon- gueux , dépourvu de feuilles & de tiges. $. VI. Des fon&ions qu'ont à remplir Les orgares des végétaux. Après avoir expofé füccintement le tableau des organes principaux qui conftituent les végétaux, il nous refle à dire deux mots fur les fonétions les plus eflentielles auxquelles font deftinés ces mêmes organes. Nous ne parlerons encore ici que d'après Lamarck; & fi, dans cette mafle d'idées neuves & intéreffantes qu’il préfente, il en eft quelques-unes auxquelles nous ne croyons pas devoir adhérer, ce n’eft pas ici le lieu de les difcuter. On nomme FONCTIONS ORGANIQUES, dans les corps vivans, l'exécution de certaines opérations des organes , lefquelles font néceffaires, foit à la confervation de la vie de l'individu, foit à fa ré- génération ou à fa multiplication ; opérations d’où réfultent des changemens particuliers dans les par- ties & les matières de ces corps vivans, qui ne pourroient pas avoir lieu fans elles. Il eft certain que les végétaux , étant des corps véritablement doués de la vie, font munis d’or- ganes qui exécutent diverfes fonétions eflentielles à la confervation de fon exiftence & à la repro- duétion ou à Ja multiplication des individus de chaque efpèce. Or, les principales fonétions orga- niques de ces êtres font : l'ofcillation des fluides , la jécrétion , la nutrition , l’accroifement, la géné- ration fexuelle , la multiplication par féparaticn de parties , &C. L'OSCILLATION DES FLUIDES eft pour les vé- #14 P LA gétaux ce que la circulation eft aux animaux à ver- tébres; c’eit de part & d'autre un mouvement ou un déplacement fufifant des fluides eflentieis du corps vivant, qui les fait aller & venir , les porte dans tous les points où l’organifation l'exige, & es met dans le cas de fubir fans ceffe, quoique plus ou moins promptement, des changemens per- pétuels dans leur état & leur nature. Ce déplace- ment des fluides dans les végétaux confifte en un fimple mouvement ofcillatoire de leurs fluides, opéré par une caufe extérieure , & non réfulrant d une contraction des parties qui les contiennent , comme dans l£s animaux , en qui s'exécute une circulation plus ou moins complète. La fibre végétale n’efl pointirritable comme celle des animaux : d’où il fuir que l’aètion des fluides végétaux n'a point Ja faculté d’exciter des mou- vemens de concraction dans les folides qui les con- tiennent ; mais { l'irritabilité du cœur & des ar- tères peut communiquer aux fluides effentiels des animaux des mouvemens qui les font circuler, Jes variations alternatives de lumière & de tem- pérature de l'air environnant , en un mot, celle aue caufe la fuccefon conftante des jours & des nuits , occafionnent , dans les fluides végétaux , des mouvemens particuliers, des tranfports aiter- patifs vers le haut & versie bas, enfin d£s exha- lations & des abforptions fucceflives qui confti- tuent les mouvemens vitaux de ces êtres. LA S:cRÉTION eft une fonétion organique exer- cée d’une manière non douteufe dans les vegétaux. Elle opère la féparation hors des fucs végétalilés de la plante , de diverfes matières qui fe font for- mées dans ces fluides du végétal par les fuites des changemens-que l'éff:t même de la vie leur fait fubir, quoiqu’avec lenteur. Les matières féparées par les fécrétions végétales font, les unes éva- cuces au d hors, ce qui donne lieu aux tranfpi- rations & aux exalrations propres à ces différens êtres; & les autres, moins volatils, font dépofées, fit dans les usricules du uflu véficulaire, foit ailleurs dans la plante, & concourent à laugmen- tation de ces parties. Les huiles, les réfines , les gommes , les mucilages , les fels, les molécules VC la fécrétion a res fécr Lesmat sroires que fourniffentles corps vivans , font le produi de l’aétion organique da ces P LA corps : elles ne le rencontreroient point dansla na- | ture fi des êtres doués de la vie ne les formoient, | Ainfñ, fans l'exiitsnce des arbres réfineux , l’on | ne rencontreroit nulle part, ni réfine récente ni | réfine altérée & modifiée par fon féjour dans la terre ou à la furface , comme les fuccins, les jayets , les bitumes divers , &c. C’eft en formant | eux-mêmes leur propre fubftance , par le moyen de laétion de leurs orgines fur les matières ali- | mentaires, que les êtres vivans forment néceffai- } rement les diverfes matières fécréroires qu’on leur | voit produire : ces matières varient dans leur na- | ture, & par conféquent dans leurs qualités propres. | 1 1°. Selon la nature même de l'être vivant qui ! les forme ; ainfi les produétions végétales font en ! général différentes de celles des animaux. | 2°, Selon la nature de l'organe qui les fépare des ! autres matières après leur formation. Les matières : fécrétoires feparées par le foie, ne font pas les : mêmes que celles féparées par les reins. 4 3°. Selon la force & la foiblefle des organes dé » l'être vivant & de leur ation. Les matières fécré= : roires d’une jeune plante ne font pas tout-à-fait les | mêmes que celles de la même plante fort âgée, | comme celles d’un enfant ne font pas entiérement | les mêmes que celles d’un hommefair. , 4°. Selon que l'intégrité des fonétions organi- | ques eît parfaite , ou fe trouve plus ou moins al- térée. Les matières fécrétoires de l’homme fain ne fontpas tou:-à-fait les mêmes que celles de l’homme malade. 5°. Selon que le calorique qui fe forme conti: » nueilement à la furface du globe, quoiqur’en des | qualités variables , favorife & hâte par fon abons N dance l’aétivité organique des êtres qui en font pé: w nétrés, ou que, par fa grande rareté, il ne permet 1 aux organes qu’une action lente & foible. Les mas » tières fécrétoires des corps vivans , pendant les ! chaleurs de l’éte , doivent être un peu différentes ! de celles qu’ils forment pendant les froids de l’hi- : ver : celles que forment les corps vivans dans les » climatschauds, doiventauñi différer de celles qu'ils produifent dans les climats froids. Ainfi, le frêne, & ui donne la manne dans la Calabre , n’en fauroït + produire lorfqu’on le cultive à Paris, &rc. La NuTr:Tioxeft fans doute une fonétion ot: | ganique effzntielle aux végétaux, puifque fansellé aucun être vivantne fauroit conferver fonexifience pendant les termes qui font propres à fa durée. Ce qui rend cette fonction nécéflaire , c’eft fans con- tredit le befoin qu'a l'individu , 1°. de développef les parties qui le compofent ; 2°. de réparer les pertes que la tendance à la décompofition de fes. fluides eflentiels & des parties non ligneufés dé! fon tiffu lui fait fans ceffe éprouver. C'eft en compofant fans ceffe la fubltance méme d'un corps vivant, c'eftentransformantdesmatièrés | PL A alimentaires en la propre fubftarce de ce corps, que la nutrition le développe & répare fes pertes. Or , cette affimilation , certe transformation de ma- tières alimentaires en la fubflance même d’un corps vivant, comment s’opère-t-elle dans les végétaux? & quels font les matériaux qu'ils emploient pour cet effet ? Il eft certain que les végétaux forment eux-mé- mes , à l’aide de leur action organique ou vitale, la matière de leurs parties folides , leurs fluides pro- pres, leurs huiles , leur réfine , leur mucilage, leur gomme , leurs acides , &c. ec que fans eux ces fubf- rances n'exifleroient peut-être pas dans la na- cure. Îl eft encore certain qu’à la manière des au- res êtres vivans, ils ne fe developpent & ne fe con- fervent que par la nutrition ; maïs font-ils effen- iellement ufage d’alimens compolés , comme les animaux ? Rien ne le prouve , & beaucoup de con- idérations autorifent à penfer qu’ils n'emploient, pour fe nourtir , que des matières fimples , ou tout 1 plus de ces combinaifons du premier ordre , qui ont lieu entre des fubftances fimples lorfqu'une aufe extérieure les à fufifamment modifiées pour ela : alors l’aétion organique végétale confolide ‘union des principes de ces premières combinai- ons : nous en connoiffons les produits. Les végétaux n’ont point de canal inteftina! ; ce jui les difiingue de tous les animaux connus: ils l'ont point par conféquent de digeftion à exécuter. -'épiderme de leur écorce faiten quelque forie les nêmes fonétions que les parois internes du canal nteflinal des animaux. En effet , les pores abfor- ans des furfaces des feuilles & des rameaux , ainf ue ceux qui term'nent les racines , font compa- ables aux pores abfcrbans des inteftins des ani- aaux. Les uns & les autres donrent entrée aux RHÊres propres à fervir à la nutrition des indi- idus. Par cette confidération nous voyons que les natières alimentaires des végétaux font des fubf- ances fluides ou dont les molécules n’ont aucune ggrégation. Nous voyons encore que ces matières limentaires , au moment d’être pompées par les iores abforbans des végétaux , font dans le même as que le chyle animal lorfque les vaifleaux latés ui s’ouvrent dans le canal inteftinal le pompent & abforbent : maisle chyleanimal eft le réfultat d’une igeftion préalable qui a détruit toute aggrégation ntre les molécules effentielles de la matière nu- ‘itive , au lieu que les matières alimentaires des ‘égétaux n’ont aucune digeftion préalable à fubir, icune aggrégation à perdre. Je ne connois aucun jimal qui ait la faculté de fe nourrir avec des ma- 'ères fimples, tandis qu’un grand nombre d’ex- ériences très-bien faites nous apprennent que des 'égétaux ont pu germer , fe développer & s’ac- |roitre dans les dimenfions propres à leur efpèce, |étantnourris qu'avec de l’eau diftillée & expofés A P L A 419 ère aux influences de la lumière & de l'air ambiante, Il en réfulte que, pour fe nourrir & développer toutes leurs parties , les végétanx n’ont effentiel- lement befoinque d’avoir à leur difpoftion de l’hu- midité , c'efl-à-dire, de l’eau dans un état de di- vifion, d’être plongés partiellement dans l'air at- mofphérique, & de recevoir l'influence d’une cer- taine quantité de calorique & de lumière. ( Voyez ce qui a été dit plus haut pag. 401 , à l’article des principes de la végétation.) Tous les végétaux pourroient également vivre, croitre & fruétifier dans l’eau réunie ou liquide , fi les racines de la plupart des plantes, & furtout de celles qui ont une confiftance folide , n’étoient fufceptibles de fe pourrir trop facilement dans l’eau réunie en mafle. Il ne faut, à ces plantes , qu’une humidité continuellemententreterue , afin qu'elles puiffent pomper , à mefure qu'elles en ont befoin , la quantité d'eau néceffaire à leur végétation. Il eit indifpenfable par conféquent que cette humi- dité foit formée par de l'eau divifée , c’eft-à-dire , par des molécules d’eau féparées les unes des au- tres, & éparfes dans des matières qui ont la faculté de les retenir dans cet état , afin que n'étant pas réunies en maîle liquide , elles n’attendriffent point les racines, n’en altérent point la fubftance , & en ua mot ne procurent point la corruption des par- ties des végéraux qui s’y trouvent enfoncées. Les fumiers , les engrais , de quelque nature qu'ils foient ; en un mot, le terreau végétal & les terres fertiles ne font pas des fubftances néceffaires à la végétation des plantes , comme leur fourniffane des fucs compolfés particuliers , propres à les nour- rir ; mais ce font des matières qui, par leur nature, ont la faculté de retenir facilement l’eau des pluies, des brouillards & des arrofemens ; de conferver long-tems cette eau dans un état de divifion , & conféquemment d'entretenir autour des racines des plantes le degré d'humidité qui leur ef néceflaire, fans expofer leur fubflance à fe pourrir. Une plante , quelle qu’elle foit , ne pourra pas vivre dans un fable vitreux très-pur , c'eft-à-dire, fans mélange d'aucune fubflance compofée , parce que cette matière fimple ne retient aucune humi- dité , qu’elle laïiffe échapper toute l’eau qu'elle reçoit des pluies ou des arrofemens , & fe trouve hors d'état de fournir en tout tems au végétal qui y feroit partiellement enfoncé , l’eau néceffaire à l'entretien de fa vie. La flérilité de tous les lieux dont le fol eft un fable pur , confirme 2ffez ce que Je viens de dire : mais que ce même fable foit con- tinuellement humeété par le voifinage d’une fon- taine , d'un ruiffeau ou de toute autre culfe qui entretienne fon humidité , il deviendra dès-lors fercile & propre à nourrir des végétaux. Mais la plupart des cultivateurs font portés à croire qu'outre l'humidité que les engrais four- niffent aux végétaux, ils leur communiquent auf P; LA des alimens particuliers , néceffaires à leur nutrition 8 à leur extftence. Il eft vrai que les végétaux re- çoivent fouvent des influences particulières du fol ou des engrais dans lefquels ils végètent. On fait que les vignes trop fumées donnent une mauvaife qualité au vin; que la diverfité des terroirs influe fur les qualités particulières de chaque vin, au point que fouvent , dans des vignes trè:-voifines , on fait des vins de qualité fenfiblement différente ; .que les légumes qui croitfent dans un fol trop fumé , n’ont pas une faveur aufh agréable que ceux qui croiffent dans une terre grafle & franche ; que les plantes qui naiffent au bord de la mer , con- tiennent beaucoup de foude , & même du muriate de foude ; qu’elles font faiées , &c. Mais que prouvent ces obfervations , fi ce n’eft que certaines parties du terrain ou des engrais fe trouvant difloutes dans l’eau que pompent les ra- cines des végétaux , palfent accidentellement dans les plantes , y font dépofées avec plus ou moins d’abondance , & communiquent à ces plantes & à Jeurs produits des qualités particulières? Suit -il de là que les matières que l’eau a entraînées avec elle dans le végétal, font des alimens effenrels à la nutrition & à la confervation de la plante qui les reçoit ? Non fans doute ; car l'expérience dé- montre le contraire , en nous apprenant que les plantes vivent fort bien dans des circonftances con- traires à celles qui leur communiquent les goûts de terroirs , les faveurs de fumiers & les {ls ma- rins abondans dont nous venons de parler. Si les végétanx reçoivent quelquefois des ïn- fluences particulières du fol ou des engrais dans lefquels ils végètent , il faut fans doure les attribuer à des particules de cértaines matières que l'eau porn- pée par les racines entraine avec èlle ; mais cela ne prouve point que les plantes qui ont éprouvé ces influences , avoient béfoin , pour fe nourrir, des particules de matière qui ont été introduites dans leur fubftance. Il réfulte d2s confidérations que nous venons d’expofer, que les végétaux, compofant fins cefle leur propre fubftance par l’action de leurs organes, & ne fe nourriffant pas néceffairement avec des matières compofées , mais avec de l’eau, de l'air, de la lumière, &c. forment véritablement des com- inaifons premières. C’eft donc avec les matériaux que nous avons indiqués , que l'action organique spé forme les fucs propres des plantes, les ges , les sommes, les els effentie!s, le fucre, ls huiles £xes & volatiles, les réfines, les fécules, le gluren, la matière extractive, la matière ligneufe, &c. Toutes ces fubftances font tellement réful- tantes de combinaifons premières, que Jamais l’art n’en faura former de femblables. L'ACCROISSEMENT eft une fonction organique qui s’'e premier destréis périodes c Le : de la vie de cout être vivant, Il confite en une P: L:A nutrition furabondante qui fair plus que compenfér. lespertes , ajoute fans cefle aux organes & à routes les parties , augmente leurs dimenfions , & déve- loppe le corps vivant qui en fubit l’effet & qui continue ainfi de s'accroitre pendant un certain tems. Cette fonétion s'opère & fe borne , dans les vé- gétaux , par les mêmes caufes que dans les ani- maux; mais dans les premiers elle s'exécute diffé- remment , & fouvent fes effets ont une puiffance qui fe rend remarquable par fon énergie. En effet, les plantes, furtout celles qui font ligneufes, ont une force expanfñve dans leur accroiffement, qui eft quelquefois affez confidérable pour foulever de groffes pierres & même fendre des rochers. Ainf , dans les végétaux , l’accroiffement eft le réfultat d’une augmentation fucceflive dans les di- mepnfions des parties d’une plante , augmentation dont la durée eft relative à l'efpèce. T'ousles corps vivans jouiffent de la faculté de s’accroitre jufqu’à un certain terme de développement qui eft parti- culier à chacun d’eux , parce que l'effet de la nu- trition eft de fournir pendant un tems à l’être en qui elle s'opère, une nouvelle fubftance aflimilée a la fienne , & plus grande par fa quantité que les pertes qu'il en fait par les fuites néceffaires de la vie : mais à une certaine époque pour chaque in- dividu , la nutrition ne fournit qu'une affimilation égale à la fomme des pertes; alors l’accroiffèment n'a plus lieu, & l'être qui eit dans ce cas ceffe da recevoir de l'augmentation dass les dimenfions de fes parties. Ainfi, de mêine qu’un animal grandit & groffit jufqu'au tems où il a acquis fon parfait développement, de même aufli une plante s'accroît dès le premier inftant de fa genrination , par l'effet d'une nutrition qui aflimile & fixe des matières en excès fur celles retranchées ou diflipées par les. pertes ; mais la même caufe phyfique qui donnoit | Îieu à cet accroiflement , ceflant à un certain point de fubfifter , termine de part & d'autre l’accroif- fement dont il s’agit. L’accroifleinent des plantes fe fait toujours, comme on fait , en longueur & en groffeur ; & dans l’accroiff:ment en longueur on obfzrve deux direétions différentes que prennent certaines par- ties des plantes, telles que les racines & la tige ( voyez ces mots), parties qui font ordinairement … plongées dans des milieux différens. En effet, les racines en général pouffent en bas & femblent chercher toujours à s'enfoncer davantage dans la terre, pour y trouver lanourriture dontelles favent s'emparer, & qu'elles ont la faculté de tranfmettre au refle de la plante; tandis que la tige tend conf- tamment à s'élever & à s'éloigner du centre du globe , à moins que fa foibleffe ne la force de céder à (on poids. ( Voyez le mot ACCROISSEMENT.) LA GENERATION SEXUELLE eft une fonction orgraique bien reconnue dans les plantes , parce qu'elle AS PE. qu'elle s’y exécute au moyen d'arganes très-vifibles (les parties de la fleur & du fruit ); mais le prin- cipal myftère de cette importante fonétion ef ici, cons dans les animaux , Jufqu’à préfent impéné- trable. Il eft certain qu'il y a dans les végétaux , ou au moins dans la plupart d’entr'eux , des organes pro- pres à la génération fexuelle , organes analoguss à ceux que l’on obferve dans la plupart des animaux , & qui conftituent deux fexes différens , l'un m4/e & l’autre femelle , dont le concours eft néceffaire pour opérer cette génération. Eneffet, on fair que dans les plantes, les éramines font un organe méle, le piftil un organe femelle , & que ces deux fortes d'organes, foit réunis, foir féparés , compofent les parties effentielles de la fleur. Mais fi le véritable ordre naturel parmi les vé- gétaux préfente néceffairement , comme dans les animaux , une férie de corps vivans, diftribués rela- tivement à la complication ou à la fimplicité de l’organifation ; & fi vers l'extrémité de cette férie, où la fimplicité de l’organifation devient de plus en plus remarquable, la diftinétion des fexes cefle d’être perceptible, comme dans la plupart deschryp- togames, & où l’aéte de fécondation ne paroït plus avoir lieu , ce trait d’analogie entre les animaux & les végétaux pourra peut-être nous conduire à dé- couvrir un jour le myftère de la génération fexuelle. Une confidérationbien digne de notreattention, c’eft que dans les animaux en général les organes effentiels à l'entretien de la vie font tellement re- marquables, qu’ils fourniffent les meilleurs carac- tères pour déterminer parmi ces êtres Les rapports naturels, & pour les claffer convenablement ; au lieu que dans les végétaux c’eft prefqu'uniquement dans les organes de la reproduétion, & furtout dans ceux qui appartiennent à la génération fexuelle , que l’on trouve les caractères les plus eflentiels pour la diftribution de ces êtres , & pour déter- miner parmi eux les claffes, les ordres & les genres qui doivent divifer leur férie. On en fera peu étonné fi l’on prend garde que Ja vie, dansles végétaux, eftréellement d’un ordre inférieur à celui qui eft le propre de l’animalité, que conféquemment les organes deftinés à l’entre- tenir dans les premiers , doivent être moins for- tement prononcés que ceux qui la fontexifter dans les fecends, les organes de ceux-ci ayant une forte de perfetionnement organique qu’affurément les organes des premiers font Isin d'avoir. La confi- dération feule de la faculté d’être irritable , dont toute fibre animale eft douée, faculté dont an con- traire toute fibre végétale eft dépourvue, fufitpour ae fentir le fondement de ce que nous venons de ire. Tout être vivant qui a la faculté de fe repro- duire par la génération fexuelle , oHre un phéno- Botanique. Tome V. 00 l PL A mène organique bien intéreffant à connoître : je veux parier de la fécondarion. ( Foyez ce mot). Ce phénomène , qui renferme tout le myftère de la génération , & qui vraifemblablement continuera long-tems ou peut-être roujours d’être un myftère pour l'homme , pourroit bien être , à l'égard de l'embryon ou du petit œuf non fécondé , le même acte de vitalifation que celui que fubit la petite maffe de matière gélatineufe ou glaireufe quireçoit l’ébauche ou les élémens de la vie, comme dans le plus fimple des polypes amorphes. / + A1? Que fe paffe-t-il en effet dans la fécondation vé- gétale? Voici ce que l’état des parties fait préfu- mer à cet égard. On fait que , dans le jeune ovaire du piftil d’une fleur, les graines que doit avoir Le fruit, y font déjà ébauchées. Cesgraines n'attendent apparemment qu’un aète particulier qui établit dans leurs parties la difpofition & l’ordre des chofes qui permettent l’effectuation ou l'exercice du mouve- ment organique. Cet acte particulier n'apporte FEU de nouvelles parties , mais difpofe convena- lement celles qui exiftent. Ce qui prouve que, pour jouir de la vie ou d’une vie propre , les jeunes graines du piftil ont befoin de fubir d'avance un acte particulier qui ne fait que difpofer leurs parties intérieures à pouvoir jouir de la vie, c’eft-à-dire, du mouvement organique, mais qui ne donne pas la vie elle-même, c’eft qu'après la fécondation , fi les graines ne fe trouvent jamais dans les circonftances qui donnent lieu à leur ger- mination, jamais elles n'auront joui de la vie ; elles pourront même par la fuite fe corrompre fans avoir fubi la mort. De même , parmi les animaux ovipares, la fé- condation ne fait fans doute que difpofer les par- ties internes de l'embryon que contient le petit œuf, & les rendre propres à pouvoir jouir dumou- vement organique ; inais ce mouvement organique n’exifte pas encore , foit avant, foit après la fécon- dation dont je viens de parler ; c’eft l'incubation feule qui l'amène & qui donne la vie réelle ou ac- tive. Il s'enfuit que , dans les animaux ovipares , comme dans les végétaux qui produifent des grai- nes, la fécondation ne donne point la vie, à pro- prement parler , mais difpofe les parties intérieures a la recevoir, où au moins à pouvoir en jouir. C’eft tout au plus alors une vie fufpendue que l’incuba- tion pour les œufs & la germination pour les graines font exifter ou rendent active. Mais fi la fécondation eft un acte particulier qui difpofe les parties intérieures d’un embryon non fécondé à l’état propre ou à l’ordre de chofes qui permet l'exercice du mouvement organique , com- ment concevoir la caufe qui donne à cet aéte une pareille puiffance ? Cela eft fans doute difficile & peut-être même impofhble à connoître , d'autant plus qu’on n'aura jamais les moyens de prouver la vérite fi l'on reulit à l'apercevoir. GCs8 418 P L A Dans cet état de chofes néanmoins, ne peut-on pes dire qu'il s'échappe du pollen des anthères, c'eft-à-dire , de chaque globule ou pouflière que les étamines contiennent, une vapeur particulière, un fluide très-fubtil que les botaniftes nomment aura vitalis, & que ce fluide vital, cette vapeur fécondante & vivifiante venant à pénétrer dans l'intérieur de l’embryon que contient la petite graine, y opère, par l’expanfbilité de fes parties ou par celle qu’elles reçoivent du calorique, une influence fur celles de l'embryon, qui les difpofe comme il a été ditci-deflus. ( Woyez , dans ce Dic- tionnaire, le mot FEcONDATION:) Voilà, ce me femble, dir Lamarck, tout ce que l’on peut dire de plus raifonnable fur ce fujet obfeur , mais curieux. Les végétaux annuels paroiffent être les feuls qui fe reproduifent uniquement par la génération fexuelle , en forte qu’ils ne peuvent fe propager & fe multiplier que par ce feul mode de repro- duétion ; mais tous les végéraux ne font nullement dans ce cas , & nous allons voir qu'un grand nombre d’entr’eux fe reproduifent ou peuvent fe reproduire , & par la génération fexuelle , & en même tems pat un autre mode qui en eft très-dif- férent , & auguelje donne le nom de muriplication par féparation de parties ; enfin nous Verrons qu'il y a des végétaux qui n’ont, pour fe reproduire , que ce dernier mode de multiplication. Au refte , le peu de durée des végétaux annuels & la chétive confiflance de leurs parties fembleroient devoir les faire confidérer comme des végétaux à organi- fation plus fimple que les végétaux qui vivent plu- fisurs années ; mais on fe tromperoit à cet égard, car ils font loin de l'extrémité qui préfente les vé- géraux les plus imparfaits. La multiplication par féparation de parties eft un mode de propagation des corps vivans , qui eft fort différent de celui qui s’effcétue par la genération fexuelle. Ce mode de propagation s’obferve dans les animaux imparfaits ou dont J’organifation eft très-peu compliquée, & en qui la reproduétion, par la génération fexuelle, ne paroît pas exifter. On retrouve auf ce mode fingulier de mulripli- cation dans un grand nombre de végétaux où la na= ture l’emploie indépendamment de la génération fexuelle 3 mais dans les végétaux les plus impar- faits, c'eft-à-dire, dans ceux où l’organifation fe trouve la moins compofée, ce mode eft , comme dans les animaux imparfaits, la feule reource qu’a Ja nature pour muluplier les individus. Eneffet, dansle plus grand nombre de végétaux, la reproduétion des individus , par la génération fexuelle, s’obferve avec la plus grande évidence. Voilà un point d’analogie entr'eux &lesanimaux, quiindique que ce mode de génération eft le propre de tout être vivant dont l'organifation a atteintun certain degré de complication ou de perfeétion- nement. Néanmoins, dans les végétaux qui vivent P L A LA Là LA plus de deux années, la reproduétion , par la gé- nération fexueile , n’eft pas la feule faculté de pro- pagation dont jouiffent ces végétaux ; Îls ont en- core celle de pouvoir être mulcipliés par des bou- cons , des cayeux , des bulbes , des drageons, des marcottes , cc. (voyez ces mots) ; enfin par des fciions particulières & artificielles de portions de ces végétaux , auxquelles on donne le nom de bou- tures. : y Ces divers moyens qui compofent enfemble le mode de multiplication par féparation de parties , font apparemment le réfultat d'une force particu- lière de reproduction qui tend à concentrer & à ifoler fes effets , & ils ne peuvent avoir lieu que parmi ceux des corps vivans dont les organes ef- fentiels à la confervation de la vie font égaiement étendus partout. La génération fexuelle ne repro- duit pas toujours auf exsétement le végétal que les autres modes de multiplication que nous venons d'indiquer. $. VIT. Des parties extérieures des plantes. Quoique chacune des parties ou des organes ex- térieurs qui conflituent les plantes, doive être & ait déjà été traitée ifolément dans cet ouvrage, nous ne pouvons , pour compléter cet article, nous difpenfer d'en préfenter ici l’enfemble , réfer- vant les détails pour les articles qui en traitent fpé- cialement. 1°, LA RACINE eft cette partie inférieure des plantes , quis’enfonce ordinairementen terre; c’eft une tige defcendante, dont l’accroiflementfefait, tantôt de haut en bas , tantôt horizontalement, & qui eft garnie de ramifications ou de filets capil- laises plus ou moins abondans, que l’on nomme chevelus. Les racines tiennent la plante fixée en terre ; elles font prefque toujours proportionnées à la force , à l'élévation des plantes qu’elles fou- tiennent, mais leur principal ufage eft, en alon- geant fous la terre leurs chevelus , d’aller puifer dans fon fein la nourriture qui convient à chaque plante. Elles fontrellement propres à remplir cette fonction importante, que s’il arrive qu’elles foient placées dans un fol aride à côté d’un plus fertile, alors, comme fi elles éroient douées d’une fenfi- bilité particulière , elles abandonnentleur direétion naturelle pour fe porter vers le fol plus propre à les nourrir. Les racines ne bornent point là leurs fervices : un grand nombre d’entr’elles , furtout celles qui produifent des nœuds, des bulbes, des tubérofités, concourent encore à multiplier les efpèces. De ces différentes partis s s'élèvent de nouvelles plantes qui fuppléent aux grain. s lorfque celles-ci viennent à manquer. Des expériences curieufes ont prouvé que les racines pouvoient fe changer en branches, fe couvrir de feuilles , de fleurs & de fruits, & P E A les branches prendre la place des racines , en pla- | P L A 419 La tige, dont les branches & les rameaux ne çant ces mêmes branches dans une fituation ren- | font aue des divifions , peut être regardée comme verlée ; ce qui s'exécute aifément, furtout dans les arbres qui, comme les faules , reprennent fa- cilement de boutures. Cette expérience, qui ne paroît d’abord qu’un fimple objet de curiofité , peut cependant nous fournir des lumières fur la circulation de la fève , & nous prouver d’un autre côté , qu'il exifte bien peu de différence entre les racines & les tiges , que les premières ne font réel- lement qu’un prolongement des dernières, &c. Il y a des plantes dont les racines s’atrachent aux corps les plus durs , comme les Hichens & les mouffes qui croiffent fur la pierre & fur l’écorce des arbres : nous avons vu quel étoit en cela le d’eau fans adhérer à la terre , comme la lentille d’eau ; d’autres paroiffent entiérement privées de racines , comme les byfus , les noftocs , les con- fervas, &c.; d’autres enfin femblent en être tout- à-fait compolées & n'avoir aucune autre paitie , comme les truffes. La forme, la fru@ture , la durée , la fituation des racines étant différ:ntes dans l:s différentes plantes, on a donné à cette partie diverfes dé- nominations particulières pour en exprimer les ca- ractères les plus faïllans , & que nous renvoyons au inot RACINE dans ce Dictionnaire. Une racine n’a pas toujours befoind’êtreentière pour produire une planre. Une petite tranche de la racine de pomme de terre ( fo/anum tuberofum), mife en terre, vit, & reproduit très-atfément une plante complète; mais il faut pour cela que cette portion de racine air un œil ou une efpèce de nœud. Dans ce cas, toute autre partis du végétal parcit jouir de la même facuité. On remarque un rapport & une correfpondance fingulière entre les racines & les tiges ; car les unes & les autres fe développent & fe divifent aflez uniformément , quoiqu’en fens inverfe , puif- que la plupart des tiges s'élèvent au deflus du fol à mefure que les racines defcendent en s’y enfon- çant. Jl paroit d’ailleurs que le chevelu des racines correfpond au feuillage des tiges , & que de part & d'autre le feuillage & le chevelu fe renouvellent dans certain tems ; enfin on obferve aflez fouvent qu'une tige qui fournit peu de branches ou qu’on empêche de s'élever, n’a ordinairement que de médiocres racines. 2°. De la racine s'élève LA T1GE , à laquelle la phnte doit en partie fa force & fa beauté. C'eft cette partie de la plante, qui part direttémert de cette extrémité fupérieure de la racine , qu'on nomme /e coller , qui monte enfuite perpendicu- faïrement dans l’air , ou rampe fur la terre , ou enfin grimpe autour des différ:ns corps qu'elle rencontre. Re but de la nature ; d’autres plantes nagent à fleur une partie du corps du végétal, ou au moins comme la portion afcendante de fon corps, la racine en étant la portion defcendante ; enfin commela partie qui s'élève & plonge dans l’atmofphère , tandisque l'autre s'enfonce dans un milieu tout différent. C'eft de cette portion afcendante du corps du végétal , de la tige en un mot, que fortent les feuilles , les fupports & les organes de la fruétification de la plante. ; La tige, dit Bonnet , fe préfente fous différentes formes ; tantôt, comme dans les graminées , fa- çonnée en man'ère de tuyau, elle eft fortifiée par des nœuds habilement ménagés ; tantôt, comme dans la vigne , trop foible pour fe foutenir par eile- même , elle fait s’entortillerautour de quelqu'appui folide , ou s'y cramponner à l’aide de petites mains ou de vrilles : ailleurs , comme dans les arbres, c’eft une forte colonne qui porte dans Les airs une tête orgueilleufe, Les branches s’élancent , comme autant de bras, hors du tronc de la tige, fur laquelle elles font dif- tribuées avec beaucoup de résularité. Elles fe di- vifent & fe foudivifent en plufieurs rameaux tou- jours plus petits, & l2s foudivifions fuivenrt ordi- nairement le même ordre que les divifions princi- pales. La tige reçoit différensnoms, felonles différences des plantes qui en font pourvues; ce qui fait qu'on en diftingue de plufieurs fortes ; favoir : Le tronc proprement dir : c’eft la partie qui fou- tient les brarches & les feuilles dans les arbres & les arbriffeaux : elle a ordimairement des dimenfions très-confidérables ; elle eit toujours dure ,ligneafe, & s'élève le plus ordinairement dans une direction perpendiculaire à l'horizon. Cette même partie eft compofée, 1°. de l'épiderme, quieneft l'enveloppe extérieure ; 2°. d’une peau épaifle fituée fous l'epi- derme , & qui porte le nom d'écorce ; 3°, de l'au- bier, qui eft la partie extérieure & imparfaite du corps ligneux, celle qui fe trouve immédiatement fous l'écorce & fous fon tiflu vafculaire ; 4°. du bois ou corps ligneux, & qui eft une mafle de fibres parfaitement ligneufes , compacte , folide & très- dure , fituée fous l’aubier; 5°. enfin /a moëlle , qui eft cette maffe longitudinale d’utricules lâches qui occupe le centre du corps ligneux, mais qui fe def fèche & difparoît par la vieilleffe, dans les troncs de quantité d'arbres, & furtout deceux àboisdur. La tige eft le tronc propre des herbes & des fouf- arbriffleaux :elles’élève en général beaucoup moins que letronc , & a , furtout dans les herbes , beau- coup moins de confiftance. Il y a des plantes qui font dépourvues de tiges, & alors les fleurs & les feuilles, ou les pétioles & Gssei PE A les pédoncules, partent immédiatement du coller de la racine. : 420 Comme l’on diftingue plufieurs fortes de tiges, on les a défignées chacune par une dénomination particulière ; ainfi celle des graminées eft appelée chaume ; les tiges herbacées portent le nom de hampe lorfqu’elles font fimples , dénuées de feuil- les , & qu’elles foutiennent la fruétification ; celle des champignons eft nommée pied ; enfin celle des palmiers & de certaines fougères , qui , par la na- ture de fon corps ligneux , conftitue un tronc , mais d’une organifation particulière , eft appelée caudex. Les FEUILLES, cette riante parure des plantes, font arrangées autour de la tige & des branches avec une fymmétrie admirable. Les unes font fim- ples , les autres compofées de plufieurs folioles ; les unes font unies, d’autres dentelées : il en ef de minces , de fermes, de molles , de charnues, de lies, de raboteufes , de velues, de rafes ;enfin la variété en eft fi grande , qu'il ef difficile de trou- ver deux efpèces de plantes qui aient des feuilles parfaitement femblables. Mais les fzuilles ne font pas feulement deftinées à faire l’ornement des arbres ou des autres plantes, à nous procurer des ombrages frais, & à frapper nos regards par leur grande variété ; elles ont des ufages plus direéts & bien plus admirables. Placées la plupart dans une pofition horizontale , elles pré- fentent à l'air libie leur face fupérieure , & à la terre leur face inférieure. Cette pofition eft tel- lement effentielle pour les fonétions qu’elles ont à remplir , que fi l’on courbe es rameaux d’une plante quelconque , de manière que la face infé- rieure des feuill:s foit tournée vers le ciel , bien- tôt toutes ces feuilles fe retourneronc & repren- dront leur rremière fituation. Ce mouvement n’eft pas le feul qui s'exécute dans les feuilles : il en eft d’autres non moins étonnans , & qui nous aideront à en trouver le but principal. Si l’on place dans une cave ou dans un cabinet de petires branches garnies de feuilles dont l’ex- trémité foit plongée dans des vafes pleins d’eau, les feuilles préfenteront leur face fupérieure aux fenêtres ou aux foupiraux. Dans plufieurs efpèces de plantes herbacées , telles que les mauves, les feuilles fuivent le cours du foleil. Le matin on les voit préfenter leur face fupérieure au levant; vers le milieu du jour elles regardent le midi , & le foir elles font tournées vers le couchant. Pendant la nuit Où par un tems pluvieux, ces feuilles font ho- rizontales , leur face inférieure regarde la terre. Si nous obfervons les feuilles de l’acacia , nous verrons encore que lorfque le foleil vient à les échauffer , toutes leurs folioles tendent à fe rap- procher par leur face fupérieure ; elles forment alors une efpèce de gouttière tournée vers le fo- P L A leil. Pendant la nuit ou dans un tems humide , ces mêmes fo'ioles fe renverfent en fens contraire, & fe rapprochent par leur face inférieure 5 elles for- ment alors une gouttiète tournée vers la terre. Quoique nous ignorions encore la caufe méca- nique de ces mouvemens, leur fin principale n’a point échappé à l’obfervation. Nous avons vu les racines deftinées à la nutrition des plantes; elle s'opère encore d'une manière immédiate par les feuilles : elles pompent dans l’atmofphère d°s fucs nourriciers qu’elles tranfmettent aux autres parties des plantes. La rofée qui s'élève de la terre, eft le principal fond de cette nourriture aérienne. Les feuilles lui préfentent leur face infér'eure garnie d'une infinité de petits tuyaux toujours prêts à l’abforber ; & ce qu’il eft bien effentiel de remar- uer , afin que les feuilles ne fe nuifent pas dans l'exercice de cette fonction, elles font arrangées fur la tige & fur les branches avec un tel art, que celles qui précèdent immédiatement ne recouvrent pas celles qui fuivent. Tantorelles font placées al- ternativement fur deux lignes oppofées & paral- lèles ; tantôt elles font diftribuées par paires qui fe croifent à angles droits ; d’autres fois elles mor- tent le long de la tige ou des branches fur une ou plufieurs fpirales parallèles ; enfin la furface infé- rieure des feuilles , furtout de celle des arbres , eft ordinairement moins life , moins luftrée , d’une couleur plus pâle que la furface oppofée ; elle eft pleine d’afpérités ou garnie de poils avec des ner- vures plus relevées & plus propres à arrêter les vapeurs & à en favorifer l'abforption 3 tandis que la furface fupérieure , life & luftrée , fans ner- vures faillantes , femble être plus particuliérement deftinée aux excrétions. L'expérience vient à l'appui de ces conjectures. Des feuilles égales & fenblables , prifes fur le même arbre , placées par leur furface inférieure dans des vafes pleins d’eau, s’y confervent vertes des femaines & même des mois entiers, tandis que celles que l’on place par leur face fupérieure périffent en peu de jours. C’eft furtout à l’approche de la nuit que la fur- face inférieure des feuilles commence à s'acquitter d’une de ses principa'es fonctions , de celle d’ad- mettre par fes pores la nourriture qui doit réparer la déperdition caufée par l’aétion du foleil. C’eft alors qu’elle entr’ouvre les petites bouches dont elle eft pourvue, & par lefquelles elle pompe & reçoit avec avidité les vapeurs & les exhalaifons qui flottent dans ÉARNTE Ces alimens digé- rés , ou plutôt préparés dans les feuilles , font ad- mis dans les fibres ligneufes , & fe joignent au ré- fidu des fucs qui des racines y avoient été attirés pendant le jour par lation de la chaleur. Tous ces fucs réunis tendent de nouveau vers les racines, où ils continuent à fe perfectionner. Pendant le jour , furtout lorfqu’elles font expo- P LA fées à La chaleur du foleil , les plantes perdent , par la tranfpiration , plus qu’elles n’acquièrent ; c'eft lemoment desexcrétions, & c’eftencoreles feuilles qui font particuliérement chargées de ces fonctions. Plufieurs ont prétendu qu'elle s’opéroit parleur fur- face fupérieure ; cependant des expériences bien faites paroiffent établir que la furface inférieure des feuilles fert aufi à la tranfpiration infenfible. Ne pourroit-on pas foupçonner que la furface fupé- rieure fert de défenfe ou d’abri à l’inférieure , & que c’eft là l’ufage de ce vernis naturel & luftré que l’on y remarque. Ces idées s'accordent très - bien avec la direétion & les mouvémens prefque fpon- tanés des feuilles , avec leur admirable retourne- ment, & avec leur diftribution fymmétrique au- tour des tiges & des branches. Quoique fixées à la terre, les planteslanguiroient, ainfi que les animaux, fi elles reftoient immobiles. Leur vie ne fe foutient, ne fe fortifie que par une “alternative de mouvement & de repos. Les feuilles, toujours agitées par l'air , font encore les organes du mouvement; auffi , pour l'exécuter avec plus de facilité , elles font la plupart attachées aux tiges par de longues queues minces, flexibles, auxquelles on a donné le nom de périole. L'expérience prouve que les plantes acquièrent d'autant plus de folidire & de force , que cette efpèce d'exercice eft plus violent. Les plantes des Alpes, expofées à l’aétion continuelle des vents ; celles du Cap de Bonne-Ef- pérance , où les tempêtes font très-fréquentes , ont plus de fermeté & de roideur. ( Voyez Bonnet, Contempl. de la Nature.) Enfin les feuilles, fi utiles pour la confervation des plantes , le font encore pour celle de notre propre exiftence. Tandis que l'air atmofphérique eft continuellement altéré & vicié parnotre propre refpiration, par les décompofitions putrides , par les vapeurs qui s'élèvent du fein de la terre & qui ortent dans les organes de la vie la deftruétion & a mort , les feuilles des arbres le purifient, le rendent plus falubre , en abforbant toutes fes par- tiesnon refpirables, en le décompofant & en laiffant échapper de leurs pores, furtout lorfqu’elles font frappées par l’action du foleil , une grande abon- dance d’air vital ou d'oxygène fi précieux pour l'en- tretien de notre fanté. Il refteroit encore bien des obfervations à faire fur cette grande variété de feuilles dont nous avons déjà parlé ; fur les épines , dont quelques-unes fort armées; fur les glandes, les poils, le duvet co- tonneux qui les revêt , & fu" une foule d’autres attributs qui tous ont une fin & une utilité parti- culières. Nous renvoyons le lecteur aux articles qui en traitent fpécialement. Les FLEURS, la partie la plus brillante des plan- tes , en eftaufli li plus effentieile. [1 fut delesnom- mer , pour fournir à l'imagination une foule d'idées agréables & riantes. Les fleurs décorent partout P L A 421 les alentours de nos habitations ; elles fortent en touffe du milieu des brouflailles ; elles brillent au loin fur des gazons de verdure ; elles croiffent à Pombre des forêts & jufque dans le fein des eaux. Quelle étonnante variété elles nous off:ent dans leurs formes ! Les unes n’ont qu'une feule feuille ou pétale ; d’autres ont plufieurs pétales. Ici, die Bonnet, tel que dans le lys ou la tulipe, c’eft un vafé , une coupe quis’ouvre avec grâces : là, comme dans la capucine , c'eft une efpèce de grorefque qui imite la figure d’un capuchon, d'un mufeau , d’un cafque ; plus loin c’eft une mouche , un papillon, une étoile ,une couronne, un foleil rayonnant : les unes font éparfes fans art fur la plante ; les autres y compofent des bouquets , des globes , des ai- grettes , des guirlandes , des pyramides, &c. Mais comment exprimer la fineffe de leur tiflu, la viva- cité de leurs couleurs , la délicateffe & la variété des nuances, [a douceur de leurs parfums! Des merveilles plus étonnantes nous attendent , mais elies ne fe montrent qu'aux yeux de l’obfervareur. Pour les bien connoitre, il faut analyfer les fleurs, il faut en obferver toutes les parties. Dans les fleurs que les botaniftes nomment com- plètes ( & c’eft le plus grand nombre) , on y dit tingue /e calice , la corolle , les étamines & le pijtil. Le calice eft l'enveloppe la plus extérieure des fleurs. Il renferme avec la corolle les organes de la fructification, les défend des injures de l’air & de tout autre accident jufqu'’au moment de leur épa- nouiffement, & continue fouvent à les protéger jufqu’au tems de la maturité, & même aufli long- tems qu’elles ont befoin de fes fervices. La corolle eft l'enveloppe intérieure à laquelle on donne vulgairement & par exclufion le nom de fleur. Elle eft d’une couleur plus éclatante , d’un tiffu plus délicat, & d’une forme plus élégante que le calice qui la foutient. De fon centre s'élèvent plufieurs filamens , ou plutôt de petites colonnes de la blancheur de l'al- bâtre , unies ou cannelées ; les unes terminées en pointe ou par une petite tête :on les nomme piffiis : d’autres, placées autour de ces premières , en font diftinguées par de petites véficules pleines d'une pouñhère jaunatre ; ce font les étamines. Ces filamens, cachés ordinairement dans l’in- térieur de la corolle , fixent peu l’attention; ils la méritent cependant toute entière : ils font aux plantes ce que les organes fexuels font aux animaux. C'eft de leur exiftence , c’eft de leurs opérations que dépendent le développement des germes & la fécondité des fruits : fi ces filamens viennent à périr trop tôt, les femences font frappées de fté- rilité , le fruit fe deffèche, flétrit & ne mürit point. Les anciens botaniftes n’avoient prefque point fait attention à ces organes ; des botaniftes plus mo- derngs les avoient bien remarquées , mais ils n’a- 409 P L A voient pu en deviner Pufage. C’étoit à notr2 fiècle qu'il étoit réfervé d’en découvrir les fonétions admirables. L'étarnine eft la partis mâle des fleurs. Elle eft compofée d’un filament terminé , comme nous l'a- vons dit, par l'anthère , qui fe préfente fous la forme d’une petite capfule remplie d’une poudre fise, réfineufe , que l’on nomme pol{en ou pouffière fécondante. À unecertaine époque, ces capfules s’en- tr'ouvrent & laiffent échapper la pouffière qu’elles contiennent : elle s’élance par un mouvement élaf- tique , s'attache au flygmate ou À la partie fupé- rieure du piftil , qui la tranfmer à l'ovaire. Le prftil eft la partie femelle des plantes, com- pofée de l'ovaire ou de l’embryon du fruit non fé- condé , du /fyle ou filet & du fygmare. Ce dernier, ainf que leftyle, eft poreux, onétueux, divifé in- térieurement en plufieurs canaux ou trompes , afin que la-poufière fécondante puiffe le pénétrer. Ordinairement les deux fexes font réunis dans Ja même fleur, c’eft-à-dire, que cette fleur ren- ferme des étamines & des piftils, & les plantes où cette réunion a lieu, font de véritables herma- phrodites. D'autres préfentent le piftil dans une fleur & les étamines dans une autre fur le même individu ; ces fleurs font monoïqnes : d'autres enfin, comme la plupart des animaux , ont des individus males & des individus femelles fur des pieds féparés ; ce font les fleurs d'oïques ; tels font les melons , les citrouilles, le chanvre, &c. Par une conféquence de ces principes, les fleurs mâles, qui ne contien- nent que des étaminés , ne donnent jamais de fruits; de même les fleurs femelles , qui n’ont que des pifils , reftent flériles s’il n’exifte point dans leur voifinage un individu mâle. Quand on retranche les étamines dans les plantes hermaphrodites, la femence demeure inféconde & périt. Les étamines & les piftils font donc les parties les plus eflentielles des plantes , puifque fans elles il n'y auroit point de fécondation. Auf rien de lus admirable que les précautions employées par A nature, pour les garanrir des accidens nombreux qui les environnent de toutes parts. C’eft dans le centre de la fleur , c’eft au milieu de la corolle qu’elles font placées ; elles y reçoivent avec plus d'avantage la chaleur d’un foleil bienfaifant dont les rayons fe réuniflent fur le difque poli & ver- tiffé des pétales, comme dans le foyer d’un miroir concave. C’eft pour recevoir les douces influences de cetaftre, qu’elles développenttoute la beauté de leurs formes ; mais à l’approche de la nuit où d’un terms humide , les pétales fe réuniffent, la corolle fe ferme, & par ce moyen ces parties délicates, def- tinées à la fécondation, fe trouvent garanties des intempéries de l’atmofphère. C'eft ainfi que dans un beau jour de printems cette prairie émaillée de , P LA fleurs , toute couverte de paquerettes afgentées, fi nous la revoyons au coucher du foleil , elle ne nous offrira plus qu'une verdure uniforme. C'’eft ce phénomène que Linné a défigné très-ingénieu- fement fous le nom_de fommeil des plantes. Toutesles fleurs , il eft vrai, n’ont pas la faculté de fermer leur corolle , mais les parties fexuelles n’en font pas moins défendues. Les fleurs dont la corolle eft évafée, tels que dans le lys & la tulipe, courbent leur pédoncule , s’inclinent , & préfen- tent, par certe fituation, un toit folide , fous lequel les parties fécondantes font en füreté : dans d’au- tres, telles que dans les labiées & les papillona- cées, les étamines & les piftils font renfermés dans un des pétales, dont la forme eft en cafque ou en capuchon : dans quelques-unes enfin, dontla co- rolle refte en tout tems ouverte fans changer de fituation , tel que dans les iris, les étamines cou- chées fur les pétales font recouvertes par le ftyg- mate , qui, dans ces fortes de plantes , eft très- large & prend la forme d’un pétale. Ces formes variées des fleurs , qui font l’objet de notre admiration, ne font donc point unique- ment deltinées à récréer notre vue. C’elt fous ces dehors brillans que la nature cache fes fublimes opérations; mais la corolle, d’une fubftance fine & délicate, pourroit quelquefois être infufffante pour garantir les organes générateurs : une enve- loppe extérieure, plus forte, plus épaifle, le calice dont nons avons déjà parlé, vient à fon appui. C’eft entre ce double rempart que Σs étamines & les piftils exécutent leurs myftérieufes fonétions. Dès que ces parties ont rempli le but pour lequel elles ontété créées, auflitot elles fe ferment & fe de! fèchent. La corolle elle-même perd fon éciar, fe flétrit & meurt ; mais le calice , dont les fervices fonc plus étendus, dure aufli plus long-tems ; il perfifte fouvent avec le fruit qu’il enveloppe par la bafe , fait corps avec lui, en devient comme l’épi- derme , ou bienil fe gonfle, s'étend & forme une efpèce de fac dans lequel le fruit eft renfermé. LE Fruit. Ce dernier fuccède aux fleurs, & ré- pare l2s pertes que l’intempérie des faifons & les befoins de l'homme & des aninaux occafonnent aux plantes. Tous les fruits renferment fous une ou plufieurs enveloppes le germe de la plante fu- ture. Parmi les graines, les unes font pourvues d'ailes, d’aigr.ttes, de panaches, au moyen def- quels eiles nagent dans l'air ou dans l’eau , qui les tranfporte & les {ème au loin fur la furface de notre globe ; d’autres, mieux revêtues , font pla- cées dans des gaines ou des filiques où elles peu- vent fe con'erver des années entières : beaucoup d’autres font renfermées dans des capfules à une ou à plufieurs loges. Les unes, fous une chair molle & délicisufe, relevée encore par la beauté du co- loris, cachent un noyau ou un pepin; d’autres font placées dans des coquesarmées de piquansouabreu- PeL' A vées d’un fuc amer, ou garnies d'une bourre très- fine. Enfin, les formes extérieures des fruits n’of- frent pas moins de variétés que celles des feuilles & des fleurs : il n’eft prefque aucun genre de fi- gures dont ils ne fourniflent des exemples. Sans cette fage & admirable précaution, des con- trées immenfes euffent été frappées de ftérilité ; mais l’auteur de Ja nature a tout prévu. En armant certaines graines d’aigrettes ou de larges membra- nes , il les a rendues propres à être au loin diffé- minées par les vents : en revétant les autres d’une coque dure, il les a deftinées à flotter long-tems fur l’eau, & à croître loin de leur fol natal ; d’au- tres , hériffées de poils crochus , s’attachent aux toifons des animaux, qui les difperfent au loin. $. VIII. Du lieu natal des plantes. La conno'ffance du lieu natal des plantes a été reconn'e par !inné comme tellement effenricile pour-la perfeétion de leur étude & pour le fuccès de leur culture , qu’il n’a Jamais négligé de citer la patrie de chacu:e des efpèces qu'il décrit, & autant qu’il le peut le fol où elles croiffent. Il nous a même laiflé à ce fujer des préceptes qui fe trou- vent expofés dans fa Philoforhie botanique , & qui ont été parfaitement bien développés par M. Du- rande, dans fes Norions élémentaires de Botanique. La nature, ditce dernier & favantauteur , a pré- muni certaines plantes contre les chaleurs brülan- tes; elle en a endurci d’autres contre les gelées, afin qu'il ny eût aucun pays qui ne fût pourvu de végétaux. Linné les envifageant fous ce point de vue, les confidère relativement, 1°.à leur climat; 2°. à leur expoñition; 3°. à leur fol. Il reconnoit : fept climats. I LE CLIMAT. 1°. Le climat des Indes ( cœlum indicum ) eft entre les tropiques d’Afie, d'Amérique & d'Afri- que: il n’y a pas d'hiver : jamais le froid n'y do- mine au point de glacer les plantes ni de condenfer la refpiration de manière à la rendre fenfible aux yeux. La plupart des plantes , à raifon de la chaleur continuelle , y fleuriffent jufqu'à deux fois, & dans plufieurs des ces endroits il pleut q'ielquefois pen- dant la moitié de l’année. Ces végétaux, dans nos jardins, pouffent ordinairement beaucoup pendant le printems & l'automne ; mais ils languiflent, fans néanmoins perdre leurs feuilles, rendant l’été & l'hiver. Les exceptions fur la délicateffe des plantes ide ce climat font rares ; cependant le framboilicr fe trouve également fous la ligne & vers lesroles. Lé mûrier blanc, que l’on cultive aujourd’hui dans le Nord , eft indigène de la Chine. L’obfervation peut feule faire connoitre les plantes qui jouiffent de ces avantages peu communs. 2°, Le climat d'Égypte (cœlum agyptiacum ) dif- mm P LA fère du précédent par fa chaleur , portée à un tel point, que dans certains jours l'homme ne peut mettre le pied fur le fable fans fe brûler, Dans ce pays il n’y a point de pluie pendant fix mois ; au produit-il un grand nombre de plantes à racines bul- beufes , au moyen defquelles elles peuvent vivre plus long-tems fans eau. 423 3°. Le climatméridional (cœ/um auffrale \s’étend depuis PEthiopie jufqu'au Cap de Bonne-Ffpé- rance : il jouit de l'été, tandis que l’hivernous tour- mente. Les plantes de ce climat ne changent pas aifément le tems de leur floraifof , qui le plus fou- vent alieu versle folflice d'hiver. D'ailleurs elles ne fupportent ni nos grands froids ni les chaleurs des Indes ; mais ellzs exigent un air tempéré de douze à dix-huit degrés. Les plantes de l'Amérique méri- dionale font celles du Pérou, du Bréfit, qui le plus fouvent doivent étre traitées comme celles du Cap. 49. Les plantes de Terre-Ferme ( cœlim medi- terraneim ) font celles de l'Europe m£rid @ale , de la Hongrie, d'Efpagne, de Portugal, «italie, de lArchipel , & même celles de la Medie & de l'Arménie. Les déferts de Médie, fuivant l’o {er- vation de Buxbaum , nourrifflent l£s mémcs plintes que les déferts de l'Efpagne : l'Arménie cffre aux voyageurs celles de l'Italie : la plupart des plintes de Montpellier & de Hongrie s’obfervent à Conf tantinople. 5°. Les plantes du Nord ( cœlum boreale ) font celles de l'Europe feptentrionale , depuis la Lap- ponie jufqu’à Paris; la Suède , la Ruffie, la Prufle , l'Allemagne, la Suiffe , le Dannemarck, lAngle- terre, la Flandre : elles s’élèvent très-bien dans nos Jardins. 6°. Les plantes de l'Orient ( cœlum orientale ) font celles de l’Afie feptentrionale ; la Sibérie, la Tartarie qui avoifine la Syrie : la plupart font prin- tannières. 7°. Les plantes occidentales ( cœ/um occidentale) font celles de l'Amérique f:ptentrionale , du Ca- nada , de Philadelphie, de la Virainie, de la Ca- roline, de même que celles du Japon. 8°. Les plantes des Alpes (cœlum alpinum ) naif- fent dans ces montagnes d’une hauteur étonnante, qui, pendant une partie de l'été, font couvertes çà & là de neiges. L’hiver y eft très-long , l’été très-court , de cinq à fix femaines. Ces végétaux, nés dans un fol dur & groffier , expofés à tous les vents , naillent très-vite , fleuriffenc & fruétifient très-promptement. II L'ExPOSITION. L’expofitiondesplantes mérite d'autant plus d’at tention , qu'il exifte un affez grand nombre de vé- géraux qui, à la faveur des différenres expofitions, fe perpétuent dans les climatsen apparence les plus 424 P L A oppofés. Ainfi, les plantes aquatiques, dont les ra- cines font toujours baignées dans l’eau à une pro- fondeur où la gelée ne parvient point, fe confervent dans nos climats comme dans l’Inde. Les plantes qui, dans les pays chauds , ne croiffent qu’au fom- met des hautes montagnes où le froid , même fous Ja ligne , eftexceffif, s’accommoderont des coteaux & des plaines dans les lieux voifins du pole. Les plantes qui croiffent entre les arbrifleaux , déve- loppent leurs fleurs dès les premiers jours du prin- tems & pendant l'automne; elles font mieux à l'abri par la chute des feuilles qui les couvrent, qu’elles ne le feroient dans une ferre froide : auffi eft-il des plantes des pays méridionaux, qui, à la faveur de Feau & desbois, fe confervent dansnotre climat. Les plantes, confidérées relativement à leur ex- pofition , croiffent , ou dans l’eau , ou fur les fom- mets des montagnes les plus élevées, ou à l'ombre, ou dans les champs , ou fur les montagnes , ou bien elles font parafites. 1°, Les plantes aquatiques croiffent dans la mer, fur fes bords, dans les lacs, dans les marais, dans les terres inondées, dans le limon , dans la tourbe: elles font fouvent âcres & corrofives. Les plantes de la mer (plante marine ) font tou- Jours recouvertes par l’eau falée dans laquelle elles fottent : elles n’ont pointde racines, fe nourrifent parleurs pores, & ne fupportentpointles gelées. Les plantes maritimes ( p/anta maritime } croif- fent fur les bords de la mer : l'eau les recouvre par intervalle , auf ne la craignent-elles point ; mais elles peuvent s’en paffer , puifqu’on les rencontre fouvent dans le fable mobile. Ce font des plantes falées , un peu fucculentes ou d’un tiffu ferré : l’eau falée, que les autres plantes ne peuvent fupporter, leur efl la plus convenable. Les plantes des lacs ( plante lacufires ) croiffent dans l’eau pure des lacs, à une telle profondeur, que la gelée ne peut les atteindre : elles font lifles & d’une texture lâche. Leurs feuilles font flottan- tes ; leurs racines font fixées dans la terre & fur- montées par l’eau. Ces plantes ne fupportent pas la plus petite gelée ; auffi ont-elles fouvent les mêmes que celles des Indes & des pays les plus chauds. Les plantes marécageufes ( plante paluffres ) croif- fent dans un terrain mou & bourbeux , ou couvert d'une eau croupie & moins profonde que celle des lacs. Ces plantes y font expofées à la gelée : elles font communément lifles & d'une faveur âcre. Prefque routes les cruciformes fe plaifent dans un terrain humide , où l’on trouve encore un grand nombre d'autres plantes. Les plantes desterrainsinondés (plante inundata) font couvertes par l’eau pendant l'hiver & dans les cms pluvieux ; mais pendant l'été le lieu qu'elles P L A occupent eft fec : la plupart nes'y foutiendroient pas s’il étoit toujeurs couvert d’eau. Les plantes de terres limonneufes (planta uligi- nofe ) croiflent dans les lieux où l’eau croupitentre deux terres. Le fol eft grofier & fe fèche pendant l'été. Ces végétaux veulent une terre froide, fté- rile , fans terreau. Les plantes qui naïffent dans la tourbe ( plante cefpitofe) font celles qui croiffent dans une terre poreufe , grofière, humide , d’un brun noïratre, fertilifée par des débris de racines : la gelée ne s'y fait fentir que très-tard : elles ne pouffent que vers la fin du printems : elles doivent être couvertes de mouffe pendant cette faifon , & leurs racines ne doivent pas être expofées à l’air pendant l'été. 2°. Les plantes des hautes montagnes croiffent, ou fur leurs revers ou fur les côtés. Celles qui naiffent fur le revers des montagnes (planta etherea ) , font au deffous des glaces & au deffus des bois ; elles font petites & maigres : le. fol qu’elles éccupent, eftefcarpé , expofé à tous les vents: la terre eneft groffière & couverte de neiges Jufqu’à l’été.Ces végétaux ne fontpointexpolésaux viciflitudes du printems , & la gelée n'endurcit que très-tard le terrain qu’ils occupent. On ne les ob- ferve, hors des montagnes , que dans des terrains marécageux dont la terre forte réfifte long-tems à la gelée , & ne dégèle plus enfuite qu’au milieu de l'été, lorfqu’on n’eft plus dans le cas de craindre le retour du froid. Si on les tranfporte dans nos Jardins, ils y vivent peu : les nuits froides du prin- tems les brülent, découvrent leurs racines que la , chaleur du Jour deffèche : il faut , pour les con- ferver, les garantir des viciflitudes du printems & de l’automne. Les plantes qui naïffent fur les côtés des hautes montagnes ( plante occlufe) , croiffent à l'abri des bois épais, dans une terre profonde & remplie de fucs : elles font fort élevées & craignent le froid. 3°. Les plantes qui fe plaifent à l’ombre , fe dif- tinguent par le terrain où elles croiffent; les unes placées fous les arbres touffus , dans une terre peu compaéte , couverte de feuilles enhiver , ombragée pendant l'été. Ce font des plantes foibles & qui fleuriffent au commencement du pristems , avant que les arbres foient garnis de feuilles. ( Planta nemorofe. ) L’air , dans ces endroits , eft roujours humide : les végétaux y font à l'abri des vents ; ïls craignent le froid & le chaud. Plufeurs de ces plantes font venimeufes; & l’on obferve chaque jeur que les plantes qui font douces étant expofées au grand air , deviennent acerbes lorfqu’elles croiffent à l'ombre. D'autres croiffent également dans les bois, à l'ombre (plante fylvatice) | mais dans des terres épuifées , PLA épuifées , fablonneufes , ftériles : elles font Fermes & dures. 4°. Les plantes de la campagne ( planta campef- tres) craignent l’ombre des bois , & ne lèvent que dans des lieux bien aérés, dans les champs, les terres meubles , autour des lieux habités, dans les prairies. Les plantes des champs ( p/anta arvenfes ) s’ob- fervent dans les champs cultivés ou en jachères : elles croiflent rrès-bien parmi les moiffons , dans une terre grafle & fillonnée. Les plantes de terre meuble (p/anta culte ) croif- fent parmi les légumes, dans les terres grafles, en- fumées & fertiles, où elles fariguent beaucoup les jardiniers. Les plantes qui croiffent autour des maifons (plante ruderales) , dans lesrues, les places , dans des lieux foulés par les animaux qui y dépofent leur fumier , exigent une terre bien éngraiflée , mais néanmoins ferme & campacte. Le plus fouvent les fruits de ces plantes ne fe détachent point. s°. Les plantes des prairies ( planta pratenfes ) {e plaifent dans les lieux où les herbes croiffent abon- dammentr. Ce font des terres baffes ou des vallons fertiles & un peu humides , où le bétail ne pénètre point pendant l'été. Les plantes qui croiffent furle bord deschemins (Planta verfirarum) doivent être confidérées comme celles des prairies enfumées. 6°. Les plantes des montagnes (planta montana) veulent être expofées au grand air : ellescroifent, ou au fommet de ces montagnes, ou fur les coteaux, ou fur les rochers. Celles qui croiffent dans les lieux les plus élevés ( plante glibretof2 ) , dans lesendroits fecs , arides, defféchés par le fo eil & un peu plats , veulent or- dinairemenc un fol bien expofé à l'air, & qui foit en même tems aride & ferme. D'autres croiflent fur les revers des montagnes (plante colline, folum montanum cum collibus ) , fur des coteaux fecs où l’eau féjourne peu. Il eft encore des végétaux fur les montagnes, qui femblent choifir les fols où des lits de pierres laiflent échapper l’eau & retiennent la chaleur , (plante rupeftres, folum rupeftre ). Elles croiffent dans les fentes des rochers. On doit fuppofer que ces plantes exigent peu de nourtiture ou en pren- nent peu par leurs racines. 7°. Les parafites ( plante parafitice ) ne font point fufcepribles de culture. Les unes ne vivent que fur les arbres, tel que le guy ; d’autres fur les herbes, {a cufeute ; d’autres fur les racines , l’oro- banche. Différentes efpèces de mouffes, de lichens, de fungus , font également des plantes parafites. Botanique. Tome VW. P L À 425 s IIT LE Sor. Li Le fol que la nature femble affigner aux diffé- rentes plantes , mérite une attention particulière de la part des botaniftes. On diftingue principa- lement le fable, l’argile , la craie , le terreau. Les terres ochreufes ne permettent guère l’accroiffe- ment d'aucune plante ; cependant on obferve quel- quefois que fon mélange avec la terre fupplée, quoiqu’imparfaitement, à celui du fable. 1°. Le fable (arena } eft un compofé de fragmens fecs , durs au toucher , graveleux, impénétrables à l'eau , & qui n’ont aucune adhérence entr'eux. Les fables purs font friables & fecs : les planres qui y croiflent, doivent craindre beaucoup l’hu- midité, & peuvent pourrir dans une terre qui con- ferve l'eau. Lorfque le fable eft d’une fi grande ténuité , que le vent l'emporte , il n’y végète aucune plante , ou s’il en croit quelques-unes, elles profitent en- core mieux dans d’autres terres. D'ailleurs, le fable n'eft pas toujours pur, & fon mélange eit nécef- faire avec la terre, pour la rendre plus convenable à certaines plantes. 2°. Il eft des plantes qui croïffent dans l’arpile (plante aroilacee ). Les terres argileufes font com- pates , tenaces, retiennent long-tems l'humidité. La grande ténacité de l’argile s'oppofe fouvent à l’accroiffement des plantes. Il n’en eft pas de même lorfqu’elle a été extrêmement divifée par les la- bours , par quelques produétions végétales , par fon mélange avec les fables. E:le ef alors de toutes les terres la plus propre à la végétation, qu’eile fa- vorife encore dans bien des cas , lorfque placée fous le rerreau elle fert à y retenir l'humidité. 3°. La craie ( creta ), la plus fèche de toutes les terres, eft aufli la plus aride, & il eft à préfutmer que les terrains falés & vitricliques nuifent fur- tout à la végétation par leur fécherefle. La craie favorife peu la végétation lorfqu'elle eft pure ; mais mélangée avec l'argile , & quelquefois en- core avec le fable , elle fournit la marne, que l’on fait être un excellent engrais. 4°. Le terreau (Aumus) ou la terre formée par la décompofition des fubftances végétales & ari- males eft très - fertile, & nourrit la plupart des plantes : c’eft furtout par fon moyen que l'on en- graifle les jardins : les fuiniers fe convertiffent en une terre très-fubtile , dans laquelle vivent & croifflent un grand nombre de végétaux. On peut préfumer , dit M. Durarde que nous venons de citer , que dans l’origine chaque planre avoit un climat , une expofition , un fol qui lui écoient propres : il en eft cependant aujourd'hui qui femblent croître indifféremment prefque par- tout. La nature a peut-être rompu par degrés leurs Hhh PLA premières habitudes. Les graines difperfées ont pu tomber fur un fol analogue où elles ont pris leur accroiffement, & les plantes fe font ainfi fuc- ceffivement préparé un paflage à un autre fol qui fembleroïit devoir leur être abfolument étranger. Quoi qu'il en foit , l'art peut , en ménageant aux plantes des paflages doux & gradués , en accou- tumer un grand nombre à une latitude , une ex- pofition , un fol crès-étranger où elles finiffent par fe naturaïifer. ( Durande. E/em. bot. ) 426 Plufieurs botaniftes , furtout parmi les anciens , ont préfenté les plantes rangées d’après leur lieu natal, mais vaguement & fans leur afigner aucun caraétère relatif au lieu de leur naïffance. Cette clafification ne donnera jamais une méchode con- . venable à routes les plantes , puifque beaucoup parmi elles naiffent affez indifféremment partout, & ne portent fouvent aucun caraétère qui annonce leur lieu natal : il y en a cependant un grand nombre dont il eft facile de reconnoître la patrie , d’après Eur port & quelques autres attributs qui leur font particuliers. J'ai cru que, dans l'étude des végétaux, cette confidération n’étoit pas à négliger , & j'ai enconféquence effayé d'efquiffer le rableau fuivant, perfonne ne pouvant nier que, dans beaucoup d'ef- pèces, l’afpeét, la faveur , la couleur & l’odeur ne foient dépendans de la nature du fol & de l’ex- pofition. I. Plantes qui croiffent dans l'eau, fur Le bord des lacs, des rivières, dans les terrains marécageux. CARACTÈRES. Tiges creufes , tendres. Fibres liches, Feuilles tresbliffes à leurs deux faces, luifantes ; les inférieures fouvent 1, Afpeët. capillaires ou découpées ; les fu- périeures entières. Racines fibreufes , rarement char- nues ou à oignons. 2. Saveur. Acre, incifive. Corolle affez généralement d’un beau jaune de fafran , quelquefois 3. Couleur. 1 Res blanche, bleuâtre, épaifle , ver- niffée. Prefque nulle, tant dans les feuilles mon ; que dans les fleurs. II. Plantes des terres graffes ou cultivées. Tiges nombreufes, touffues, très- rameufes. Feuilles tendres, fucculentes , quel- quefois couvertes de poils rares. Fibres bien moins Hches que dans les plantes marécageufes. Racines groffes, charnues ou pivo- tantes. 1. Afpect. P L A Infipide, aqueufe dans les feuilles , douce & fucrée dans les racines & dans les fruits. 2. Saveur. 3.Couleur. Me LCR ER RCE 4. Odeur. ETS PO EME III. Plantes des terres argileufes , inculres. Tiges roides , anguleufes. Feuilles rudes, garnies d’épines ou couvertes de poils roïdes , pi- 1. Afpect. quans; fouvent blanchitres ou to- menteufes en deffous. Racines fortes, peu garnies de che- velus. 2. Saveur. Amère. D'un bleu vif, éclatant, quelque- 3. Couteur. ie HET o1$ Jaune ou purp 1TINnT. Souvent défagréabie, fétide, fur- 4. Odeur. tout dans les plantes venues à l'ombre. IV. Plantes des terres fèches , crétacées. Tiges grêles, fèches , peu nom- breufes, peu élevées, quelquefois couchées. Feuilles étroites, minces ; les fupé- rieures très-fouvent découpées 5 les inférieures entières. Racines prefque ligneufes. 1. Afpect. DÉGAVENL ee ele Ce 3. Couleur. Tendre, blanchâtre, très-variable. 4. Odeur. Peu fenfible. V. Plantes des terres fablonneufes , flériles. Tiges fimples ; hampes. euilles grafles, liffes, enfiformes, entières. : Racines charnues ou à oignons. Obfervations. Les plantes différentes des liliacées , ou qui croiflent également das les terres graffes, font, dans celles-ci, plus maïi- gres, plus fèches , moins élevées. 1. Afpeä. 2. Saveur. Acre, incifive dans les racines. 3. Couleur. Comme dans les précédentes. Souvent agréable, mais seulement 4. Odeur. dans les fleurs. P L A VI. Plantes des montagnes calcaires, flériles. Tiges & racines dures , coriaces, prefque ligneufes. 1. Afpeët. Feuilles fèches, petites, rarement glabres , velues on cotonneufes fouvent à leurs deux faces. 2, Saveur. Chaude & piquante. t Couleur. Sans vivacité ; beaucoup de variétés. 4. Odeur. $ Aromatique dans les feuilles , rare- ment dans les fleurs. VIT. Plantes des hautes montagnes & des Alpes. Plantes petites , fous-ligneufes, pref- que fans tiges, ou peu gafnies de feuilles, ou en gazons touffus. Arbres petits, difformes, noueux, quelquefois s’élevant à peine à trois ou quatre pouces; nuls fur les hautes Alpes. 1. Afpect. 2. Saveur. 3. Couleur. 4. Odeur. VIII. Plantes des fables, fur Les côtes maritimes. Très-variées. Feuilles Nes, charnues , cylindri- 1. Afpect. ques, fubulées, quelquefois épi- neufes, 2. Saveur. Salée. , 3. Couleur $ Tièélo nul 4. Odeur. uvent prefque nulles. IX. Plantes marines. Point de racines ; fix£es fur les ro- chers par un empâtement très- tenace. 1: Afpect. Feuilles très-liffes, fouples, mem- braneufes , coriaces, planes & fimples, ou à divifions capillaires ; fruétification à peine connue. 2. Saveur. Salée, défagréable. 3. Couleur. D'un vert foncé. 4. Odeur. De marée, prefque fétide. (POIRET.) PLAQUEMINIER. Diofpyros, Genre de plantes dicotylédones , à fleurs dioiques ou polygames, de la famille des pliqueminiers, qui a quelques rapports avec les royena , & qui comprend des arbres ou arbuftes la plupartexotiques à l'Europe, dont les feuilles font alrernes , entières ; les fleurs axillaires , prefque fefiles. cos Le caraétère effentiel de ce genre eft d’avoir : Des fleurs dioïques , quelquefois polygames , dont le calice eff monophylle , à quatre ou fix divifions , P L A quadrifide ; une baie fapérieure à huit ou douye loges, autant de Jemences. 427 CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Les fleurs font, les unes mâles , les autres fe- melles, fur des individus féparés ; quelques-unes font hermaphrodires parini les individus femelles. Chaque fleur male offre : 1°. Un culiceinférieur d’une feule pièce , à quatre ou fix divifions droites, fort petites. 2°. Une corolle monopétale , urcéolée , atta- chée au fond du calice , divifée à fon orifice en quatre ou fix découpures courtes. 3°. Huit à feize éramines & plus, dont les filamens font très-courts , fétacés , attachés au fond de la corolle , terminés par des anthères doubles, lon- gues , aiguës , les intérieures plus courtes. 4°. Un ovaire ftérile , informe. Les fleurs femelles offrent : 1°. Un calice & une corolle comme dans les fleurs mâles. 2°, Quelquefois des écamines flériles. 3°. Un ovaire fupérieur , un peu arrondi, fur- monté d’un ftyle court, partagé enquatre divifions filiformes , terminées par quatie ftigmates quel- quefois bifides. Le fruit eft ure baie fupérieure, ovale ou glo- buleufe , foutenue par le calice très - ouvert, agrandi, ou qui l’environne par fa bafe en forme de cupule , à huit ou douze loges , contenant au- tant de femences folitaires dans chaque loge, trè:- dures , affez généralement comprimées latérale- ment, convexes extérisurement, amincies enangle à leur face intérieure. Obfervations. 11 paroît que parmi les nouvelles efpèces ajoutées à ce genre, & qui la plupa t font nommées ebenus par p'ufieurs auteurs, il paroit , dis-je , que le nombre des étamines eft indéfini dans les unes & défini dans lesautres , c'eft-à dire, que dans ces dernières elles font en proportion avec les divifions du calice ou de la corolle , ca- raétère qui pourroit former la bafe d’un nouveau genre , & dont M. Juffieu a déjà jeté les fondemens pour la nouvelle édition de fon Genera plantarum. La dificulté, ou plutôt limpofhbilité de vérifier le nombre de ces étamines dans les individus fecs que j'ai examinés, ne m'a point permis d'établir ici cette réforme. On a remarqué également qu'il fe trouvoit des efpèc?s parfaitement hermaphrodites, fans indi- vidus mâles ; ce qui a fourni une nouvelle divifion ainfi que la corolle ; huit à fèiçe étamines ; un flyle : de ce genre ; mais l'on conçoit combien ce carac- Hhhij P LA tère eft difficile à reconnoître, & qu'il faut l'avoir : obfervé conftamment dans un très-grand nombre d'individus , pour qu'il ne refte aucun doute à ce fujet. Ce ne feroit pas d’ailleurs une raifon fuft- fante pour retrancher des efpèces d’un genre auquel elles conviendroient par tous leurs autres rapports. ESPÈCES. . 1. PL AQUEMINIER faux-lotier. Diofpyres latus. L1NN. Diofpyros foliis ovatis ,utrinquè acuminatis , fubrès albidis , fubpubefcentibus ; pedunculis unifloris. (N.) Diofpyros foliorum paginis difcoloribus.Linn.Spec. Planr. vol. 2. pag. 1510. — Mill. Diét n°. 1. — Ic. tab. 116.— Gouan. Monfp. pag. $21.— Sauv. 59 & 132. Diofpyros foliis utrinquè bicoloribus. Roy. Lugd. Bat. 441. Diofpyros foliis utrinquè diversè coloratis. Hort. Cf. 149. Lotus africana , latifotia. C. Bauh. Pin. 447. Pfeudo-lorus. Camer. Epit. 156. Guaiecana. J, Bauh. Hiff. 1. pag. 138. — Tourn. Inft. R. Herb. pag. 6oo. Diofpyros five faba graca , latifolia , pfeudo- lotus Matthioli. Dalech. Hit. 1. pag. 349. lc. Guiacana. Duham. Arbr. vol. 1.pag. 283.n°.1. tab. 111. A.Lotus africana, anguftifolia, feu femina, C.Bauh. Pin. 447. Lotus africana altera, Camer. Epit. 157. Bona. Guiacana anguftiore folio. Tourn. Inft. R. H. 6oo. — Duham, Arbr. vol. 1. pag. 284. n°. 2. Diofpyros five faba graca , anguffifolia , feu lotus africanus. Dalech. Hit. 1. pag. 349. Ic. C'eft un affez bel arbre qui s’élève à la hauteur d'environ trente pieds, dont les branches étalées fe divifent en rameaux ordinairement de couleur brune ou jaunâtre , garnis de feuilles alternes , en- tières , vertes en deflus, blanchâtres , pubefcentes en deffous & même un peu en deffus dans leur jeu- nefe , ovales , oblongues, aiguës à leurs deux ex- trémités,, marquées de nervures alternes , tranf- verfes , & de veines réticulées , fupportées par des pétioles courts , fermes, un peu comprimés. Les fleurs font axillaires, prefque fefiles , foli- taires , fort petites. Leur calice , pubefcent dans fa jeunefle , velu intérieurement à fon orifice & cilié fur fes bords , s’élargit à l’époque de la ma- turité , & fe divife en quatre lobes obtus, arron- P: LA dis : il fupporte par.fa bafe une baie globulsufe , à peine de la groffeur d’une cerife , à huit loges qui contiennent ordinairement autant de femences , &é dont plufieurs avortent quelquefois. On croit que cet arbre eft originaire de l'Afrique feptentrionale, & qu'il croitnaturellementen Italie & dans les départeimens méridionaux de la France. DV.) > La plupart des auteurs modernes qui ont décrit les plantes de nos départemens méridionaux , ne citent point cet arbre comme naturel à ces con- trées , excepté, m'a-t-on dit, du côté des Pyré- nées. M. Desfontaines ne l’a pas obfervé dans la Barbarie : je ne l'y ai pas non plus rencontré. Il aroit cependant être le même que celui dont par- ent Dalechamp & quelquesautres, qu'ilsappellent lotus africana , &c. qu’ils foupçonnent même être ce fameux lotos, ce fruit fi delicicux des Loto- phages ,qu'ilsattribuoientauffi au micocoulier , Mais qui eft bien évidemment le rhamnus lotus Linn. La variété A ne diffère de la première que par fes feuilles plus étroites, plus alongées , trés-acu- minées. Tournefort & quelques autres l’ont nommé guiacana , parce qu'on lui attribuoit les mêmes vertus médicales qu’au gayac. Cet arbre fupporte affez bien le froid de l’hiver. Comme fes feuilles font afez belles, plus grandes que celles des poi- riers , auxqüelles elles reffemblent affez, on peut en orner les bofquets d’été. 2. PLAQUEMINIER de Virginie. Diofpyros vir- giniana. Linn. Diofpyros foliis ovatis , fubrùs glaberrimis , veno- fs ; calicibus nudis, claufis , acutis ; fruëlu pruniformi. (N-) Diofpyros foliorum paginis concoloribus. Linn. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1510. — Kalm. Iter 2. pag. 200. 255.437.— Mill. Diét. n°. 2. Ic.tab. 126. — Willich. Obferv. n°.72. — Duroi. Harbk. 1. pag. 215. Diofpyros foliis utrinqu? concoloribus. Hort. Cliff. 149. — Roy. Lugd. Bat. 441. Diofpyros floribus dioicis. Gronov. Virg. 156. Guajacana loto arbori affinis virginiana , pifhamia dia. Plukn. Almag. 180. tab. 244. fig. 5. — Raï. Hift. 1918. Guajacana. Caterb. Corol. 2. pag. 76. tab. 76. Loti africane fimilis indica. Bauh. Pin. 448. Guaiacana , five pifhamin virginianum. Park. & Duham. Arb. vol. 1. pag. 284. n°. 3. tab. 112. Cet arbre s’élève à la hauteur d'environ foixante pieds dans fon lieu natal. Son tronc ef fort, ra- PE À meux , branchu. Quoiqu'il ait fes feuilles affez femblables par leur forme à celles du précédent, elles font en général un peu plus arrondies à leur bafe , aiguës à leur fommer, glabres à leurs deux faces , très-vertes en deflus, grifâtres en deffous , alternes , pétiolées , finement réticulées , pubef- centes , ainfi que les rameaux, dans leur première jeuneffe ; caduques , fèches , mais point coriaces. Les fleurs font axillaires, prefque feffiles. Leur ca- lice eft glabre , divifé profondément en quatre dé- coupures aiguës , droites , perfiflantes , & qui reftent ferrées contre les fruits. La corolle eft mo- nopétale , ovale, oblongue , blanche , quatre fois plus grande que le’calice. Son limbe eft partagé en quatre découpures ouvertes, un peu rouffâtres. Les fruits confiftent en des baies fucculentes , ova- les , de la groffeur d’une forte prune. Cet arbre croît naturellement dans plufieurs contrées de l’Amérique feptentrionale , dans la Caroline, la Virginie, &c. h (V.f. Comm. Bofc. ) Ses fruits fe mangent comme des nèfles lorf- qu'ils font très-mürs : les oifeaux en font erès-avi- des. On fe fert de la pulpe pour faire des efpèces de galères fort minces , qui ont un goût affez agréable & qui arrêtent les diarrhées. Pour faire ces galètes , on écrafe les fruits dans des tamis fort clairs, qui féparent la chair de la peau & des pepins. Cette chair réduite en bouillie épaifle ou en pâte, on en fait des pains longs d’un pied & demi, larges d’un pied & épais d’un doigt , que l’on mer fécher au foleil ou au feu fur un gril Ces galètes ont meilleur goût quand elles font féchées au foleil. Un Normand qui alla s'établir à la Louifiare , parvint à faire d’aflez bon cidre avec ce fruit. Duham. La décoétion des feuilles pafe pour aftringente. Le bois eft dur & d’un bon ufage. 3. PLAQUEMINIER Kaki. Diofpyros kaki. Linn. f. Diofpyros ramulis fubtomentofis ; foliis ovatis , utrinquè fubacutis , fubtàs nervofis , nervis pubefcen- tibus ; pedunculis bifloris. (N.) Diofpyros ramis tomentofis ; foliis ovatis , utrinque acuminatis, fubtus pubefcentibus ; pedunculis folitariis, bifloris , cernuis. Linn. f. Suppl. pag. 439. Diofpyros foliis ovatis, acuminatis , fubràs pusef- | centibus ; pedunculis bifloris | axillaribus, Loureir. Flor. cochin. pag. 278. Ki feu Kaki. Koœmpf. Amoœn. pag. 85. tab. 86. Cet arbre tient le milieu entre les deux précé- | dens : il leur reffemble par le port, par l’enfemble | de fes feuilles; mais celles-ci font plus grandes , coriaces , ovales , obtufes ou un peu acuminées , glabres & luifantesen deflus , grifâtres, à nervures faillantes , excepté dans leur jeuneffe ; pubefcentes en deffous : les jeunes rameaux qui les fupportent, LA font la plupart revêtus d’un léger duvet. Ses fleurs font axillaires, un peu pédonculées, affez fouvent deux fur chaque pédoncule, recourbé & velu. Le calice eft évalé, très court, divifé à fes bords en quatre dents élargies à leur bafe. La corclle eft urcéolée , à quatre divifions courtes; elle contient huit étamines à doubles anthères , un ftyle à quatre divifions droites, velues. L’ovaire eft ovale , ob- tus ; il fe convertit en une baie au moins de !a grofleur d’une prune rougeâtre , un peu fafranée , contenant huit femences offeufes. (4 123 Cette plante croît au Japon, & fes fruits y font très - recherchés pour leur faveur agréable. E € V. f: in herb. Lam. fruët, non flor. ) Loureiro cite quelques variétés de cet arbre, dont les fruits font évales, longs d’un pouce , contenant trois à quatre femences , qui avortent toutes quelquefois ; & quoique cet auteur range cétarbre parmiles plantes hermaphrodites, ilavoue que lonrencontre aufñ , mais rarement , ce même arbre avec des fleurs mâles. 4. PLAQUEMINIER bois d’ébène. Diofpyros ebe- num, Diofpyros foliis glaberrimis , coriaceis, ovato-ob- tufis ; floribus feffilibus , glomeratis ; calice germini- bufque villofis. (N.) An Diofpyros (ebenum ) glaberrima , foliis oblor- gis , utrinqué glaberrimis ; coriaceis , venofo-reticula- 115 ; fforibus axillaribus , folitariis , fefilibus ? Linn. f. Suppl. pag. 440. Il eft bien étonnant que cet arbre foit refté fi long-tems inconnu , tandis que fon bois eft depuis tant de fiècles employé dans le commerce. On le cultive depuis environ trente & quelques années à l'Ile-de-France. M. Ceré en a fait pañler des échantillons à plufieurs botaniftes de Paris , avec des notes fur {a fruétification. Cer arbre s'élève à trente ou quarante pieds & plus. Sou écorce eft noire , grife ou blanchâtre fur les jeunes rameaux : l’aubier eft fort épais, de couleur blanche : les branches font garnies de feuilles alternes , pétiolées, coriaces , épaifles , longues d'un à trois pouces , très- glabres, d’un vert foncé & noirâtre en deflus , un peu blanchä- tres, claires & réticulées en deffous , de couleur cendrée , & luifantes à leurs deux faces quand elles font vieilles & par la deffication , de forme variée, la plupart ovales, obiufes , a un peu aiguës ; d’autres prefqu’arrondies , plus ou moins larges , portées fur des pétioles courts, roides , très-durs. Les fleurs font axillaires , feffiles, glomérulées, réunies depuis trois jufqu’à quinze dans chaque aiffelle des feuilles. Elles font dioiques. Dans les fleurs mâles le calice eft d’une feule pièce , en PL A cupule ,très-velu , épais, d’un vertjaunätre , divifé À ton bord en quatre lobes peu profonds & droits, couvert de poils blancs , d’un vert clair en dedans. La coroile , environ trois fois plus longue que le calice, eft épaifle , velue, blanche en dehors, de couleur rofe en dedans , divifée à fon orifice en quatre découpures aiguës , rabattues en dehors : eile contient une vingtaine d’étamines , dont les filémens très-longs fe terminent par une anthère double , contenant un pollen blanc. 450 Les fleurs femelles naiffent fur des individus féparés. Le calice & la corolle diffèrent peu de ceux des fleurs mâles ; leurs divifions varient de trois à quatre. La corolle eft à peine une fois aufli longue que le calice. Il n'y a point d'érimines. L'ovaire eftverdatre, ovale , couvert de poils rouf- fâtres; il fe convertir en une baie ovale , de la forme d’une olive , de couleur brune ou cendrée, glabre, contenanc une pulpe molle & blanche , un peu filimenteufe 8 d’une légère odeur de pomme : elle renferme depuis deux jufqu’à huit fe- mences d’un blancbleuâtre, très-dures , oblongues, convexes d'un côté, anguleufes de l’autre , aplaties latéralement. Ces baies font environnées jufqu’aux trois quarts de leur hauteur par le calice très- agrandi, en forme de cupule alongée, à peine di- vifée à fes bords ; en cet étar il eft dur, chagriné, & a perdu fon duvet. Il exifte à l'Ile-de-France une variété de cet arbre , aîlez remarquable par fon bois, dont le fond eft blanc , marbré de noir. Les individus que l'en ai vus dans l'herbier de M. Lamarck, avoient le noire, les feuilles rouillées en deffous , les flzurs glomérulées , velues , mais trop jeunes pour m'aflurer fielles offroient quelques différences d'avec les précédentes. Un autre individu m'a paru d’un port différent parles tiges cendrées , blanchätres ; par fes feuilles minces , coriaces , arrondies , cendrées ; mais l’on aperçoit fur le même rameau d’autres feuilles d’une forme femblable à celles dont j'ai parlé plus haur. Ses fruits étoient plus courts que le calice, dont les bords fe trouvoient divifés en cinq grands lobes arrondis, à peine réfléchis. Enfin, un troifième individu , également origi- naire de l'Ile-de-France , avoit fes fruits foutenus fealement à leur bafe par le calice court , élargi en quatre lobes abtus. L'écorce des fruits éroit égérement tuberculeufe , 8 quelquefois velue. N'ayant fut ces plantes aucun :utre renfeigne- ment particulier, y ayant d’ailleurs reconnu les caraëtères qui diflinguent le d'ofpyros chenum , je n'ai pu les regarder que comme de fimples varié- tés , en attendant de plus amples obfervations. Cet arbre eft cultivé à l'Ile-de-France. Il croit aux Indes, dans les grandes forêts. h (F.f.) Ce bois , à raifon de fa durecé, eft fufceptible de PL A recevoir un très-beau poli. On l’emploie dans les ouvrages de marquéterie & de mofaique. Les ébé- nifles ont trouvé le moyen d’imiter le bois d'ébène avec le poirier & autres bois durs , qu’ils colorent enoir avec une décoétion chaude d'encre à écrire, Îls appliquent cette couleur fur le bois avec une broffe rude , & fe fervent d’un peu de cire chaude pour lui donner le luftre. . Obëfervations. Le diofpyros ebenum Lino. f., ou diffère du nôtre , ou préfente une variété remar- quable. Ses fleurs, dit cer auteur, font folitaires. Nous avons vu qu’elles étoient , dans le nôtre , agglomérées , fouvent au nombre de quinze dans chaque aiffelle : il eft vrai qu'il arrive auffi que dans le nôtre certains individus offrent des fleurs folitaires ou deux à deux , comme je lai obfervé moi-même ; mais ce cas eft rare. De plus , Linné ajoute que les femences font noires ; les nôtres font d’un blanc bleuatre , d’après les notes de M. Ceré. Cette plante auroit bien plus de rap- ports avec le diofpyros teffellaria. L’ébénier décrit par Linné fils eft, felon lui, un grand arbre très-dur , srès - glabre dans toutes fes parties. Son bois eft lourd, compacte , blan- châtre vers l'écorce, conterant dans fon centre une moëlle noire , dont la couleur fe répand infen- fiblement dans la partie intérieure du bois. C’eft le véritable bois d'ébène du commerce , qui a été reconnu tel par Kœnig , & dont Thunberg a con- firmé les obfervations. Flaccourt, dans fon Hiffoire de Madagafcar , pag. 131, dit : « L'ébène eft le cœur du bois d’un. arbre nommé ébénier | & par les habitans kazou- mainthi, c’eft-à-dire , bois noir. C’eft un grand arb.e qui porte de petites feuilles , comme le grand myrte , lefquelles font d’un vert obfcur. L’écorce du bois eft noiratre. Il y en a de deux ou trois ef= pèces. » Ces notions ne font pas afflez étendues pour que l’on puifle y reconnoitre le diofpyros ebe- num, dont les feuilles d’ailleurs , malgré leurs va- riétés , différent de celles du grand myrte. 11 eft vrai que Flaccourt ajoute qu’il y en a deux ou trois efpèces, Ne feroic-ce pas une efpèce de royena ? $+ PLAQUEMINIER à billes. Diofpyros teffellaria. Diofpyros foliis ovato-lanceolaris ; baccis folita- riis , obovatis , ofolocularibus ; calice quadrilobo, vix basim fruüs ampleétante, (N.) Ebenus (tefellaria ), foliis ovato-oblongis , brevi petiolatis ; floribus axillaribus, tetrafidis ; calice vix ampliorièus. Commerf. Mff. 105. & n°. 147. Ic, Bois d’ébène à billes. Idem. C'eft un arbre très-élevé, qui croît fur les hautes montagnes , & facile à diftinguer de loin par l'éé corce tès-noire de fon tronc, ainfi que celle des | PE A branches & des rameaux. Les feuilles font alternes, médiocrement pétiolées, coriaces , très-entières , ovales , oblongues , obtufes, d'un vert foncé & luifant en deffus, plus pales en deflous , de trois pouces de long fur un & demi de large , recou- vertes quelquefois d’une poufhère noirâtre. Les fleurs font feffiles, axillaires, folitaires ou quelquefois deux enfemble dans chaque aiffelle , rarement trois , un peu odorantes. Le calice eft monophylle , en forme de cupule à quatre lobes obtus, peu marqués, chargé en dehors de poils rouffâtres, couchés. La corolie, du double plus longue que le calice, a fon limbe ouvert, divifé jufque vers fon milieu en quatre découpures à demi- ovales, prefqu'obtufes , tomenteufes en dehor« Les filamens des étamines , au nombre de huit, font très-courts, féracés , un peu courbés en de- dans, terminés par des anthères droites, très-lon- gues, aiguës , triées , acuminées , blanchätres, très-fouvent à deux divifions. L’ovaire eft ovale, un peu arrondi, furmonté d’un ftvgmate prefque fefile , divilé en quatre parties tomenteufes. Les fruits font fefliles , folitaires, quelquefois _ deux enfemble à l'extrémité des rameanx, où elles _ forment des baïes ovales , oblongues, prefque de la groffeur d’un œuf de pigeon, divifées intérieu- | rement en huit loges renfermant chacune une fe- mence. Le calice perfife à la bafe du fruit, qu'il | n'enveloppe que médiocrement, où il fe durcit & : s'élargit en quatre lobes obtus. ! Obfervations. Voilà encore un arbre qui eft pour | Commerfon le véritable ébénier. 11 a avec lefpèce ; précédente les plus grands rapports. Seroir-ce la : même? Dans la précédente, les étamines , d’après ! M. Ceré, font au nombre de vingt; les fleurs font : agglomérées : ici nous n’avons que huit étamines & des fleurs prefque folitaires. Le diofpyros ebe- aum de Linné fe rapproche finguliérement de cette plante, mais il offre quelques différences dans fon | port , dans la nature du bois & dans quelques autres | de fes parties qui ne nous permettent pas de pro- | noncer. 6. PLAQUEMINIER à dix étamines. Diofpyros decandra. Loureiro. Diofpyros foliis lanceolatis , fparfis ; floribus de- | candris , axillaribus ; baccis fubglobofis. Lour. Flor. Cochin. pag. 279. Hebenafter lolin, Rumph. Amb. L.4.C. ja tab.6. |: Selon Loureiro, c’eft un grand arbre à rameaux | étalés , garnis de feuilles ovales, lancéolées , très- entières, éparfes , lanugineufes , portées fur des pétioles courts. Ses fleurs font axillaires , réunies | trois enfemble fur des pédoncules courts : leur ca- lice eft petit, ouvert, à quatre divifions épaifles , aiguës, pileufes. La corolle eft munie d’un tube } | } | P L À 451 urcéolé , refferré à fon orifice , où il fe divife en quatre lobes obtus & réfléchis. Les étamines font conftamment au nombre de dix, munies d’anthères oblongues. L’ovaire eft arrondi , furmonté d’un flyle à trois divifions , auquel fuccède une baie prefque globuleufe, groffe , ombiliquée , jaunâtre, pulpeufe , contenant de fix à huit femences offeufes, ovales , comprimées. ( Defeript. ex Lour.) Cet arbre croît dans les contrées boréales de la Cochinchine. T Ses fruits fe vendent dans les marchés , & le bois des vieux arbres eft employé dans les ouvrages délicats des ébéniers. Il eft dur, compacte, lourd, très-blanc , marqué de veinules noires , ayant fou- vent l’intérieur tout-à-fait noir. Loureiro le regarde comme l’efpèce décrite par Linné fous le nom de diofpyros ebenum ; ce qui nous paroit fort incertain en comparant la defcriprion de ces deux auteurs. De plus, Loureiro ajoute que ce n'eft pas le véritable ébénier, qu’il rapporte à un arbre d’un autre genre , & qu’il décrit fous le nom d’ebenoxylum verum , pag. 752, qu'il dit avoir vu fréquemment dans les grandes forêcs de la Cochin- chine , mais prefqu’en courant, & dans un tems où il ne s’occupoit point encore de la botanique. Il avoue qu’il n’en a point obfervé les fleurs, &c qu’il n’a caraétérifé ce genre que d’après ce qu'en dit Rumphius, fous le nom de caju arang , Amb. lib. IV", cap.1, tab. 1; & Aublet, Guian. rom. 11, pag. 141 : mais Rumphius n'ayant point parlé du nombre des étamines, Loureiro foupçonne qu'il doit y en avoir trois. Ce n’eft pas d’après des caraétères aufli incer- tains , que l’on peut fe décider fur l'efpèce qui fournitle bois d’ébène : il eft pofible d’ailieurs que l’on emploie aux mêmes ufages , & avec le même avantage , le bois de plufieurs efpèces de diofpyros, comme il y a tout lieu de le croire , la plupart de ces arbres ayant le bois très - dur, & fouvent noir ou tacheté de noir : il paroit même que cette couleur varie, & que les vieux troncs deviennent noirs avec l’âge , tandis que plus jeunes leur bois n'offre que des lignes noirâtres, éparfes dans le corps du tronc , où le cœur feul eft alors mar- qué de certe couleur. 7. PLAQUEMINIER mélanide. Dioffyros mela- nida. Diofpyros foliis ovatis , petiolatis ; baccis fubglo- bofo-depreffis , decemlocularibus ; celice pentagono, ad oras deflexo , femi-cinétis. (N.) Ebenus (melanida ) , foliis ovato-petiolatis ; ca- licibus fruétiferis , limbo deflexis, obfoletè pentagonis; fruélibus eglobofo-depreffis. Commerf. MAT. 148. Ic. Cetarbre , de la grandeur du d'ofpyros teffellaria, s'élève à peu près à la même haweur : fon écorce 492 PLA elt moins noire , ainfi que celle des branches : les rameaux font d'un brun cendré , garnis de feuilles alternes , pétiolées , les unes un peu arrondies , d'autres prefqu'ovales , quelquefois un peu échan- crées à leur bafe, ble , tant pour la gran- deur que pour la forme ; d’un blanc pâle ou grifà- tre en deflous , portées fur des pétioles courts. Les fleurs m'ont paru devoir être folitaires : il leur fuccède des fruits fefliles , qui parviennent , felon Commerfon, àla groffeur d’une pomme d’api, arrondis , un peu comprimés tant en deflus qu'en deffous , légérement ombiliqués au fommet par limpreflion du ftyle , divifés intérieurement en dix loges ; foutenus jufqu’au tiers de leur hauteur par le calice en cupule, dont les lobes font larges, réfléchis en dehors. Commerfon dit que dans les arbres jeunes les feuilles font trois fois plus nombreufes & plus grandes que dans les vieux , & que leurs princi- pales nervures font d’une couleur pourpre -noi- ratre. Il ajoute quels bois eft blanc, noisatre dans Lie ; & quelquefois inmarbré de noir & de anc. Cet arbre croît dans les forêts montueufes à llie-de-France. F5 (V.f.inherb. Lam.) $. PLAQUEMINIER panaché. Diofpyros leuco- melas. Diofpyros foliis ovato-ellipticis , fubcordatis ; ca- licibus fexdentatis , fruilum dimidium cingentibus , baccis duodecim locularibus. (N.) Ebenus ( leucomelas ), foliis cordato - ellipticis ; pomis ovalibus , glutinofis ; calice fexdentato , dimi- dium fruélum arélè circumcingente. Commerf. Mi. n°. 149. Ic. = Le tronc de cet arbre eft revêtu d’une écorce cendrée ; il s'élève fort haut : fon bois eft blanc, & n'offre dans fon intérieur , vers le cœur , que quelques lignes noirâtres. Il fe divife en rameaux garnis de feuilles très-prandes , longues de quatre à cinq pouces , larges de trois environ , fefiles ou pretque feffiles , alternes , ovales, elliptiques, fou- vent un peu échancrées à leur bafe, glabres à leurs deux faces , coriaces , luifantes en deffus , plus pales en deffous , à nervures faillantes. Bes fruics font feîMiles , folitaires fur les rameaux dépouillés de leurs feuilles : ils font très-glurineux, ovales , prefque ronds, ombiliqués à leur fommet par l'impreflion du flyle, divifés intérisurement en douze loges , enveloppés à leur bafe & jufque vers leur tnilieu par le calice divifé à fon orifice en fix dents droites & courtes. ( Caraët. ex Commerf. ) Cet arbre croît à l'Ile-de-France, vers les bords de la mer, dansles forêts, F5 (W.f. abfquè flor. & fui. in herb. Lam. ) P LA Commeifon , dans fes manufcrits, remarque qu'on diftingue trois variétés de cet arbre , fur lefauelles il n’a pas pu fe procurer des renfeigne- mens fufffans pour s’aflurer fi on devoir les carac- térifer comme efpèces , & qu'il défigne A , fous le nom d’ebenus alba , dont le bois eft entiérement blanc ; B, l’ebenus marmorata , dont le bois eft marbré de noir & de blanc; G enfin , l’ebenus rubra, dont la couleur du bois eft un peu rougeätre , mé- langée quelquefois de quelques veinesnoirâtres. 9. PLAQUEMINIER noueux. Diofpyros nodofa. Diofpyros foliis ovato-fublanceolatis , glabris ; ca- lice & corollé apice quinquepartitis ; frutibus fubglo- bofis , folitarits. (N.) Ebenus. Le bois d’ébène? Commerf. Ic. C'eft un arbre dont les rameaux font très-durs , grifatres, ridés , couverts de nodofités formées par la bafe des anciennes feuilles & des fruits tom- bés. Ses feuilles font alternes , pétiolées , ovales, un peu lancéolées , rétrécies à leur fommet, fou- vent arrondies à leur bafe , glabres , coriaces, lui- fantes en deflus , à nervures peu faillantes , excepté: celle du milieu. Les fleurs font axillaires & foli- taires ; la corolle , d'une feule pièce , enveloppe par fa bafe l'ovaire fur lequel elle perfifte : elle fe rétrécit au haut de cet evaire en un tube courtqui fe divife à fon orifice en cinq fegmens affez grands, ovales , obtus, rabattus en dehors. Le calice eft urcéolé , divifé à fon ouverture en cinq dents courtes, droites & l:5es : il fe durcit & enveloppe entiérement le fruit, qui eft une baie ovale aflez fembiable à celle du diofpyros ebenum , mais un peu plus petite. Cet arbre croît naturellement à l'Ile-de-France. : D (VW. f. Fruë.in herb. Lam.) Je cite , mais avec quelque doute , un defin de Commerfon, qui a beaucoup de rapport avec cette plante , fur laquelle je n’ai trouvé aucun détail dans fes manufcrits. 10. PLAQUEMINIER à feuilles er cœur. D:0f= pyros cordifolia. Diofpyros foliis lanceolatis , baft fubcordatis ; pe- dunculis multifloris ; baccis folitariis , pomiformibus. Roxb. Coromand. pag. 38. tab. $o. Cet arbre fe divife en rameauxalrernes , chargés de feuilles pétiolées , alternes , lancéolées , étroi- tes, obtufes à leur fommet , tres - ordinairement échancrées en cœur à leur bafe , quelques - unes plus courtes que les autres , longues en général d'environ deux pouces, larges de cinq à fixlignes, glabres , portées fur des pétioles courts. Les fleurs font les unes mâles, les autres hermaphrodites. Les mâles font axillaires, réunies prefqu’en om- belle fur un pédoncule court , recourbé : cos eur P LA fleur eft médiocrement pédiculée : leur calice eft entier, à quatre divifions courtes , obtufes : la co- - rolle à tube alongé , à quatre lobes courts , arrondis à leur fommet ; elles contiennent feize étamines portées deux à deux fur un filament commun. Les fleurs hermaphrodites font folitaires , inclinées fur un pédoncule court. Le calice & la corolle, fem- blables à ceux des flzursmäles, contiennent douze étamines à anthères fimples , droites ; un ovaire ovale , furmonté d'un ftyle à quatre divifions, ter- minées chacune par un ftigmate bifide. Le fruit eftune baie globuleufe , de la groffeur d’une prune médiocre, foutenue à fa bafe parle calice perfiftant, renfermant huit femences , dont fouvent trois au moins avortent. Onrencontre cette efpèce au Coromandel. R 11. PLAQUEMINIER à bois verdâtre. Diofpyros chloroxylon. Roxb. Corom. tab. 49. Diofpyros foliis ellipricis , glabris ; floribus fubfo- litariis, ffaminibus fexdecim geminis ; bacca ceraft- formi. (N.) Cet arbre fe divife en branches irrégulières , rudes , d’une couleur fombre, garnies de feuilles alrernes, pétiolées , glabres, entières , elliptiques, un peu rétrécies à leurs deux faces, longues d’en- viron deux pouces fur un de large, portées fur des pétioles très-courts. Les fleurs fent males ou her- maphrodites , prefque fefiles dans l’aiffelle ds feuilles, prefque folitaires , quelquefois plufisurs enfemble dans les individus mâles : les calices, ainfi que la corolle, ont quatre divifions courtes, aiguës. On compte, dans les fleurs mâles , feize éta- mines terminées chacune par une double anthère droite , oblongue. Il n’y en a que huit dans les fleurs hermaphrodites; elles font fimples , courtes, petites. L’ovaire eft ovale , furmonté par un ftyle à quatre divifions terminées par un ftigmate bifide : il lui fuccède une baie arrondie , à peine de la groffeur d’une cerife , foutenue à fa bafe par le calice élargi en foucoupe : elle renferme deux à trois femences offeufes, mais cinq ou fix avortent ordinairement : on n’en aperçoit que les rudimens. Cet arbre fe rencontre fur la côte du Coroman- del. B Son fruit fe mange cru quand il eft mûr ; il eft fort agréable au goût : fon bois eft employé à plufieurs ufages économiques. 12. PLAQUEMINIER à feuilles dorées. Diofpyros chryfophyllos. Diofpyros foliis ovato-oblongis , fubcùs lucidis , ru- fefcentibus ; floribus folitariis ; culice hirto , pyriforme; ore quinque partito , acuto. (N.) Les branches de cet arbre fe divifent en rameaux diffus, élancés , glabres , gris & ridés , garnis de Botanique. Tome V. P BA 455 feuilles alternes , pétiolées, ovales - oblonau:s, obtufes, très-glabres, liffles, verniflées , d’un gro vert en deflus , d’un roux jaunâtre ; luifantes & prefque dorées en deffous , ur peu ponétuées , lon- gues de trois pouces & plus , larges de douze à quinze lignes , portées fur des pétioles courts, re- dreffés. Les fleurs font droites , folitaires, fefiles dans l'aiffelle des feuilles : leur calice eft d'une feule pièce en forme de poire , très-velu , divifé à fon orifice en cinq petites dents courtes. La corelle eft velue extérieurement , une fois plus longue que le calice : elle m'a paru envelopper l'ovaire par fa bafe, fe rétrécir en tube à fa partie fuüpé- rieure , où elle fe divife en cinq fegmens ovales , obtus. Le fruit eft une baie qui renferme plufieurs femences : elle eft entiérement renfermée dans le calice, très-ouvert à fa partie fupérieure. Les di- vifions de la corolle perfiftent,& reftent defléchées au fominet du fruit. Cetteplante croîtnaturellement à l'Ile-de-France. (PV. f inherb. Lam.) Je trouve , dans une note manufcrite jointe aux exemplaires envoyés par Stadman à M. Lamarck, que certe plante doit être rangée dans la polyandrie pentagynie de Linné ; ce qui fuppoferoit qu'elle n'eft point dioique. Comme Je n'ai pas pu vérifier ces obfervations, & que d’ailleurs cette plinte m'a offert, dans fes autres parties, le caractère des diof- pyros , je n'ai pas cru devoir la féparer de ce genre. Il eft dit dans la même note, que l’eberum molucca de Rumph?, très-commun à l’Ile-ds-France ,a, dans fa fruétification, lesmêmes caraétères que cette efpèce , & qu'il doit former avec celle-ci un genre nouveau. 13. PLAQUEMINIER à boisnoîr. Dioffyros mela- noxylon. Roxb. Corom. tab. 46. Diofpyros foliis ovate-oblongis, furerioribus ox- pofreis ; flylis trifiais ; baccä pomiferä, fuboëtofpermä. (N) Cet arbre s’élève à la hauteur de vingt-fix à trente ieds, fur un tronc droit, divifé en branches éta- ées , couvertes d’une écorce un peu rude , ridée profondément , un peu fpongieufe , de couleur mé- langée de gris & de noir. Les rameaux font nom- breux, revêtus d’unléger duvet dans leur jeunefle, garnis de feuilles ovales , oblongues, entiéres, pla- bres , excepté quand elles font jeunes ; alternes , les fupérieures oppofées , d'environ quatre pouces de long fur un & demi de large , portées fur des ÿé- tioles très-courts. Les fleurs font blanches, les unes males, les au- tres hermaphrodites fur des individus féparés. Les fleurs mâles font axillaires, au nombre de trois ou quatre, pédiculées , portées fur un pédoncule com- mun , fimple & court. Le calice , . que la co- ii 454 P LA PLA rolle , eft à quatre divifions ; il renferme environ | cure , garnies de feuilles amples , alternes , médic- douzeétamines.Leshermaphroditesfontaxillaires, folitaires, muniss d’un calice tomenteux, à cinq divifiens courtes, ainfi que la cerolle, dant le tube eft droit, prefqu’une fois plus long que le calice : il y a une dixaine d’étamines environ , à anthères petites & fimples. L’ovaire eft furmonté d’unftyle à trois divifions , chacune defquelles eft cerminée par un fligmate bifide. La baie eft globuleufe, de la groffeur d’une forte piune , point enveloppée par le calice , cortenant huit femences offeufes, dont p'ufieurs avortent fréquemment. Cet arbre croît fur la côte du Coromardel, dans les bois montagneux. Son bois eft très-eftimé , fur- tout le centre, qui eft très-noir, fort beau & d’un beau travail. D t4. PLAQUEMINIER des montagnes. Diofpyros montana. ROXb. Co:om. tab. 48. Dioffyros foliis fubcordato - acuminatis , ovatis ; faminibus 1a mafeulis fèxdecim geminis, in herm. tri- bus fimplicibus ; baccä cerafiformi. (N.) Arbre tortueux, dont l'écorce eft liffe & rouf- fâtre, divifée en branches garnies de feuilles al- ternes, glabres à leurs deux faces, ovales , acu- minées , élargies & prefqu’en cœur à leur bafe, longues d'environ quatre pouces fur un & plus de laige , munies de périoles très-courts. Les fleurs font males ou hermaphrodites, fur des pieds féparés. Les males font difpofées dans l’aif- felle des feuilles, fur des pédoncules courts , pref- qu'en petites ombeiles. Le calice & la corolle ont quatre divifions : celle-ci eft un peu contournée à {a partie fupérieure avant fon épanouiffement : elle renferme feize étamines à anthères doubles. Les fleirs hermaphrodites font folitaires , axillaires , un peu courbées fur leur pédoncuie ; les calices & les coroiles comme dans les fleurs mâles, mais elles ne contiennent que quatre étamines fimples , un flyle à quatre divifions , chacune terminée par un figmate bifñde. Le fruit eft une baie ovale, obtufe , de la groffeur d'une forte cerife , un peu alongée, foutenue par le calice , contenant huit femences offeufes, dont fouvent quatre avortent. On trouve cet arbre fur les côtes du Coroman- del. D 15. PLAQUEMINIER des bois. Diofpyros fylva- tica. Roxb. Corom. tab. 47. Diofpyros foliis ovatis | acuminatis , glabris ; flo- ribus mafculis fubumbellatis ; baccis oéofpermis , [o- litariis. (N.) Son tronc fe divife en branches irrégulières , revêtues d'une écorce de couleur de rouille obf- | crement pétiolées, ovales, aflez ordinairement acuminées à leur fommet, rétrécies à leur bafe, glabres à leurs deux faces. Les fleurs mâles, portées fur des individus fépa- rés , font blanches, axillaires , formant fur un pé- doncule court un petit bouquet prefqu'en om- belle, Le calice , ainfi que la corolle , a quatre di- vifions à (onorifice , contenant dix-huirétamines, dont les anchères font fimples , droites, linéaires. Les fleurs hermaphrodites font folitaires ; elles ont un calice dont les divifions varient de trois à quatre. La corolle offre à fon tube le méme nombre de dé- coupures; elle renferme trois étamines fort pe- tites, à anthères fimples & flériles. Le ftyle eftéga- lement divifé en trois ou quatre filamens à double ftigmate. Le fruit eft une baie prefqu’ovale , de la grofleur d’une noifette , foutenue à fa bafe par le calice perfiftant , renfermant huit femences ou leur embryon. Cette plante croît furles côtes du Coromandel. 5 16. PLAQUEMINIER à fruitsanguleux. Diofpyros angulata. Diofpyros foliis ovato-obtufis , coriaceis ; calicibus. apice quinquelosatis ; fruét'bus angulatis. (N.) Cet arbre fe divife en rameaux dont l’écorce eft grifatre , tuberculeufe, garnie de feuilles alternes, étiolées, longues de cinq à fix pouces , larges de trois; coriaces, luifantes en deffus , veinées & pâles en deflous, très-glabres , portées fur des pétioles courts & droits. Les fruits font axillaires , fefliles, prefque folitaires , enveloppés entiérement par le calice durci , divifé à fon orifice en cinq grands lobes arrondis , droits , rapprochés : la bafe des fruits eft marquée de cinq angles ou cinq gros plis réguliers : les fragmens de la corolle , defféchés fur le fommer du fruit , font chargés de poils rouf- fâtres. Cette plante appartient-elle à ce genre? Je ne connois point les autres parties de la fructifi- cation. On trouve cette plante à l’Tle-de-France , où. elle croitnaturellement. B { W. finherb. Lam.) 17. PLAQUEMINIER à feuilles lancéolées. Diof- pyros lanceolata. : Diofpyros foliis lanceolutis , acutis ; periolis pe- dunculifque retroflexis ; floribus folitariis ; calicibus hirfutifimis. (N.) Cet arbre approche du diofpyros ebenum , dont il n’eft peut-être qu'une variété. Ses feuilles font étroites , lancéolées , aiguës , longues de trois. pouces , larges de fix à huit l‘gnes , très glabres, luifantes en deffus, d’un blanc gris & obfcur en deflous , marquées de nervures confluentes vers les bords , pendantes vers la terre fur leurs pétioles, PE recourbés. Les fleurs font folitaires , axillaires, fupportées par des pédoncules courts & fouvent recourbés. Le calice eft très-velu , urcéolé , cou- vert de poils rouffätres ,abondans, divifé en quatre lobes peu marqués. La corolle eft monopétale : fon tube eft refferré À fon orifice & divifé en quatre lobes ; les étamines nombreufes, attachées au fond de la corolle ; les filamens courts , furmontés d’an- thères cblongues & droites. L'ovaireeft fupirieur, muni d’un ftyle court, terminé par un ftigmace en tête. Le fruit eft glabre, liffe , un peu ovale, fou- tenu à fa bafe par le calice. Les individus fecs & incomplets que j’ai obfer- vés , avoient été recueillis par Commerfon à Ma- dagafcar. P (W. fin herb. Lam.) 18. PLAQUEMINIER à pédoncules recourbés. Diofpyros revoluta. Diofpyros foliis obovatis $ chiufis , glaberrimis ; pedunculis folitariis ; reflexis ; calicious profundi lo- batis. (N.) Les tiges des jeunes rameaux font flriées , pref- qu'anzuleufes , munies de feuilles alternes, pétio- lées , coriaces , tres-glabres , luifantes , ovales , rétrécies , aiguës à leur bafe , arrondies à leur fom- met , longues de quatre à cinq pouces , larges au moins de deux, fupportées par des pétioles très- courts , marquées de nervures confluentes à leurs bords. Lesfleurs font axillaires , folitaires, munies de pédoncules courts, forcement recouibés : leur calice eft glabre , perfiftant , coriace, divifé en nee grands lobes profonds , arrondis. Les quatre ivifions du tube de la corolle font également ré- fléchies en dehors fur le jeune fruit. Celui-ci eft une baie glabre , arrondie , d’une médiocre grof- fur. Cette plante eft originaire de l'Amérique méri- dionale. Ille à été communiquée par M. Vahl à M. Jufieu. R ( V.f. fruit. in herb. Juff.) 19. PLAQUEMINIER tétrafperme. Diofpyros te- trafperma. Swartz. Diofryros foliis cuneiformibus, membranaceis, riti- dis ; baccis feminibus quatuor, Swartz. Prodr. p 62. & Flor. Ind. occid. vol. 2. pag. 678. C'eft unarbriffeau dont les tiges, droites , bran- chues, fe divifent en rameaux grifatres , parnis de feuilles alternes, pétiolées , oblongues , en forme de coin, veinées , très-glabres, membraneufes , plus pales en deffous , fupportées par des périoles courts. Les fAliurs font toutes hermaphroaites , axillaires , petites, jaunâtres , ordinairement au nombre de trois fur un pédoncule couit, de Ja longueur des pétioles. Le calice eft glabre, campanulé , à quatre di- vilions droites, courtes, ovales , aiguës. La co- P L À roile reffemble bzaucoup, par fa forme & fa gran- deur , à celle de l'andromeda polifolia. Elle eft tu- bulée, dilatée à fa bafe, à quatre côtés obtus, pu- befcente , blanchâtre & foyeufe en dehors, ref- ferrée & divifée à fonlimbe en quatre découpures ovales , obtufes, épaiffes : elle renferme huit éta- mines, dont les filimens , alternativement plus courts, font attachés à labafe de la corolle , & ne dépailent pas le tube ; ils font terminés par des anthères jaunâtres, fagittées ,acuminées. L’ovaire eft arrondi , le flyle court , à quatre divifions; les figmates fimples & droits. Le fruit eft une baie arrondie , à peine de la groffeur d’une cerife, pul- peufe, contenant quatre loges qui renferment chi- cune une femence glabre , oblongue, rouffatre. ( Déféripr. ex Swartz.) 435 Cette plante croît dans les contrées méridio- nales de la Jamaique. 20. PLAQUEMINIER à fruits lobés. Dio/pyros lo- bata. Loureiro. Diofpyros foliis ovato-larceolatis, utrinque glabris; pedunculis unifloris , axillaribus ; baccis octolobis. Loureiro. Flor. cochin. pag. 279. C'eft un arbriffeau à fleurs hermaphrorit:s, qui s'élève à huit pieds de haut, & dont les rameaux font étalés , garnis de feuilles alternes , pétiolées, ovales, lancéolées , petites, très - entières , gla- bres à leurs deux faces, d’un vert pâle. Les éta- mines , au nombre de huit, ont fouvent leurs an- thères doubles. Les fleurs font blanches, folitai- res ,axillaires; le tube de la corolle eit ventru , à quatre faces, terminé par unlimbe court, à quatre divifions. L’ovaire eft furmonté d’unftyle à quatre divifions profondes ; il lui fuccède une baie d'un jaune pâle , à huit côtes en forme de lobes, d'en- viron un pouce , comprimée , à huit loges con- tenant chacune une femence. ( Deféript. ex Lour. ) Cette plante croit naturellement dans les lienx incultes , & même dans les champs cultivés de la Cochinchine. D 21. PLAQUEMINIER à douze étamines. Diof- pyros dodecandra. Loureiro. Diofpyros floribus dodecandris , axillaribus ; baccis lenticularibus, Loureiro. Flor. cochin. pag. 280. Cet arbre efktrès-élevé, divifé en rameaux ét1- lés, garnis de feuilles larges, lancéol-es, très-en- tières , alrernes. Les fleurs font blanches , axil- laires : le tube de leur corolle eft grand , prefque globuleux , divifé à fon limbe en quatre décou- pures courtes : elle renferme dix-huit étamines , dit Loureiro , après en avoir annoncé dauze dans fa phrafe fpécifique. Le fruit eft une baie com- primée , en forme de Isntillz , médiocrement pul- peufe , contenant huit offelets ovales, comprimés, añez grande. liit 436 PLA Cette efpèce croît naturellement à la Cochir- chine. On y rencontre quelquefois des individus mâles. hp Le bois eft du , très-pefant , d'une blancheur égale à celle de Pivoire , fans veines noires. On cultive fouvent cet arbre dans les jardins , pour foutenir les tiges du poivrier noir. 22. PLAQUEMINIER tomenteux. Diofpyros 1o- mentofa. Diofpyros foliis ovatis , utrinquè tomentofis ; flo- ribus aggregatis ; ramis fpinofis. (N.) Les tiges font glabres , luifantes , cendrées, munies d’épines droites , ligneufes , latérales & terminales. Les feuilles font alrernes , pétiolées, ovales , molles, tomenteufes à leurs deux faces , ainfi que les périoles & les plus jeunes rameaux. Les flcurs font réunies en petits fafcicules prefque feffiles dans l’aiffelle des fleurs ; elles font très- velues. Cette plante, originaire de Tranquebar, a été communiquée par M. Vah]l à M. Jufheu. B ( F./f. flor. non apertos. ) Cette efpèce ne feroit-elle pas un royena ? * Efpèces moins connues. * Diofpyros (hirfuta) , ramis foliifque fubràs vil- dofis ; foliolis ellipricis , obtufis ; floribus axillaribus, congeftis, feffilibus. Linn. f. Suppl. pag. 440. * Diofpyros ( glaberrima) , foiis ovato-lanceo- latis , acuminatis ; gemmis hirtis ; floribus axillari- bus, folitariis, fefilibus. Fr. Rottb. Nov. Aét. Havn. 2. pag. 540. tab. 5. (POIRET.) PLECTRONE. Pkëronia. Genre de plantes di- cotylédones, à fleurs complètes, polypétalées , de Ja famille des nerpruns , qui a des rapports avec les gouania , & qui comprend des arbres exotiques à l'Europe, à feuilles oppofées, entières , à fleurs axillaires , difpofées en corymbe. Le caractère effentiel de ce genre confifte dans : Cinq pétales attachés à l'orifice du calice ; Les fila- mens des étamines tres-courts , terminés parune double anthère ; une baie inférieure à deux loges. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre: 1°. Un calice perfiftant , d’une feule pièce , en forme de poire , à cinq dents courtes , fermé à fon orifice par cinq plis ou cinq écailles velues. 2°. Une corolle compofée de cinq pétales lan- céolés , attachés à l’orifice du calice. PLA 3°. Cinq étamines , dont les filamens font très- courts , terminés par des anthères doubles , arron- dies , recouvertes par les écailles du calice. 4°. Un ovaire inférieur, furmonté d’un ftyle fili- forme , plus court que le calice , terminé par un fligmate ovale. Le fruit eft une baïe inférieure , oblongue , à deux loges , renfermant chacune une feulefemence oblongue , comprimée. ESPÈCES. 1. PLECTRONE à fleurs en corymbes. Pleifronia ventofa. Linn. Pleétronia foliis ovato-acurminatis ; floribus corym- bofis. Lam. Illuftr. Gener. tab. 146. (N.) Pleétronia corymbofz. Burm. Prodr. 6. Rhamnus foliis fubrotundo - acuminatis ; fruëlu ra- cemofo. Burm. Afr. pag. 257. tab. 94. Cet arbre a, dans fon enfemble, quelques rap- ports avec le rhamnus. Son tronc fe divife en bran- ches fortes & grofles , munies d’épines aiguës & longues qui ne font que les jeunes rameaux des années précédentes, durcis & dépourvus de leurs feuilles : ces rameaux font quadrangulaires , garnis de feuilles oppofées , pétiolées , entières, ovales, lancéolées, tes à leurs deux faces, plus longues que les entre-nœuds , acuminées , fupportées par des pétioles très-courts , roides & glabres. Les fleurs font difpofées en corymbes ou en grapes , fituées dans l’aiflelle des feuilles le long des jeunes rameaux, foutenues par des pédoncules grêles , prefque filiformes , plus courts Je les feuilles. La corolle eft jaunâtre , compofée de cinq pétales oblongs , réfléchis fortement en dehors : 1l leur fuccède des fruits bacciformes , oblongs , verdâtres, ombiliqués à leur fommet , s’ouvrant longitudinalement en deux loges , contenant cha- cune une femence brune, oblongue , comprimée. Cette plante croît naturellement au Cap de Bonne-Efpérance. B (PoIRET.) PLEGORHIZA. Plegorhiza. Genre de plantes dicotylédones , à fleurs incomplètes , dont la fa- mille naturelle n’eft pas encore bien connue , qui paroît avoir des rapports avec celle des Zauriers ou des polygonées , qui comprend des fous-arbriffeaux exotiques à l’Europe, munis de feuilles fefiles & alternes , & de fleurs fort petites, prefque difpo- fées en ombelles. Le caractère effentiel de ce genre eft d’avoir : Un calice d'une feule pièce ; point de corolle ; neuf . A étamines ; un flyle ; une capfule à une loge , à une Jeule femence, P LA CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice (une corolle felon Molina ) d’une feule pièce, à limbe très-entier. Point de corolle. 2°, Neuf étamines, dont les filamens font très- courts , terminés par des anthères oblongues. 3°. Un ovaire orbiculaire , furmonté d’un ftyle cylindrique , de la longueur des étamines , terminé ci 5] par un ftigmate fimple. Le fruit eft une capfule oblongue , un peu com- primée , renfermant une feule femence de même forme. ESPÈCES. 1. PLEGORH1ZA du Chili. Plegorkiza affringens. Willd. Plegorhiza foliis radicalibus petiolatis , cafpito- fis ÿ caulinis feffilibus , ovatis ; caule fruticofo. (N.) Péegorhiza guaicuru. Molin. Chili. Édit. franc. ® pag. 140. — Juff. Gener. Plant. 438. Cette plante eft un fous-arbriffeau dont les tiges font ligneufes, garnies de feuilles radicales, réu- _nies en gazon , ovales, fimples , entières, pétio- _lées. Cette tige eft nue à fa partie inférieure ; elle _ fe divife vers fon fommet en rameaux chargés de feuilles alternes , feffiles , ovales. Les fleurs naiffent . à l'extrémité des jeunes rameaux ; elles font pe- tices , affez nombreufes , fupportées par des pé- | doncules prefque difpofés en ombelles. Cette plante croit naturellement dans les pro- | vinces feptentrionales du Chili, où elle a été dé- | couverte & décrite par Molina. BR Ses racines pañlent pour aftringentes , & font employées pour la guérifon des bleffures, d’où vient fon nom de plegorhiza , compofé de deux mots grecs : plege , bleffure ; & rhiza , racine. (POIRET. ) PIANTS ENRACINÉS ou RACINES VIVES. Pivi radices. C'eft un des divers moyens de propaga- tion que l’art emploie pour feconder la fécondité de la nature. On appelle plants enracinés des bran- ches qui croiffent à une certaine diftance du tronc : & fur les racines , avec une partie defquelles le cultivateur les enlève pour acquérir d’une branche détachée un nouvel arbre complet dans toutes fes parties. PLANTULE ou EMBRYON. Plantula, corcu- lum, C’eft Ja partie la plus effentielle des femences. Elle confifte en un très-petit corps de différentes | formes, placé ordinairement à la bafe des lobes ou cotylédons , ou plutôt au point où aboutiflent les vaiffeaux nombreux dont les ramifications font FrEA 457 étendues dans le corps charnu des cotylédons : c’eft le véritable germe, la nouvelle plante en petit, à laquelle il ne faut, pour fe développer , que les circonftances favorables à fa végétation. On diflingue deux parties dans la plantule ou le germe ; favoir :la RADICULE & la PLUMULE. (Poy. ces mots.) PLATANE, Platanus. Genre de plantes à fleurs monoiques , de la famille des amentacées , qui a des rapports avec les liquidambar , & qui comprerd des arbres exotiques à l'Europe, dont les feuilles font amples, palmées ou lobées comme celles des érables , fans ftipules; des fleurs réunies en têtes globuleufes, pendantes. Le caractère effentiel de ce genre eft d’avoir : Des fleurs monoïques , réunies en chatons globuleux ; des éramines normbreufes, environnées par des écailles très-petires; des anthères à quatre faces, entourant la baje des filamens ; un ffigmate recourbé ; des femences enveloppées par une aïgrette. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Les fleurs font monciques, difpofées en chatons globuleux , les uns mâles, les autres femelles. Chaque fleur méle offre : 1°. Quelques écailles très-petites, qui tiennent lieu de calice & de corolle. 2°. Plufieurs éramines , dont les filamens alongés font colorés & plus épais à leur fommet , munis d’anthères à quatre faces , fixées autour de la partie inférieure des filamens. Les fleurs femelles offrent : 1°. Un grand nombre d’écailles fort petites, li- néaires , diflinétes , tenant lieu de calice & de co- rolle. 2°. Plufieurs ovaires fubulés , furmontés d’un ftyle alongé , terminé par un ftigmate recourbé. Les femences font un peu arrondies, rétrécies en pédicule à leur bafe , furmontées du fligmate recourbé en forme d'hameçon ,environnées d’une aigrette à filamens capillaires , adhérentes à leur bafe. Le réceptacle eft une tête arrondie , dure, ligneufe , ponctuée , prefqu'alvéolée. ESPÈCES. 1. PLATANE d'Orient. Platanus orientalis. Platanus foliis palmatis. Linn. Syft. végét. vol. 4. pag. 170. — Hort. Cliff. 447. — Roy. Lugd. Bat. 73. — Haffelqe Iter. 487. — Gronov. Orient. 293. — Mill, Diét. n°, 1, — Duroi. Harbk. 2. pag. 130. 458 PLA _— Medic. in Obferv. Soc. œconom. Lutr. 1774. pag. 240. — Lam. Illuftr. Gener. tab. 783. Platanus orientalis , verus. Tourn. Inft. R. H. 590. tab. 563. — Dubam. Arbr. vol. 2. pag. 172. n°. 1. tab. 33. — Parkins. Theatr. 1427. Platanus. C. Bauh. Pin. 431.— J. Bauh. Hit. 1. pag. 170. Ic. — Lob. Ic. pag. 2. 198. — Dod. Pempt. 842. Ic.—Cluf. Hift. 1. pag: 9. — Dalech. Hitt. vol. 1. pag. 92. — Bellon. Itin. 9. Vulgairement /e vrai platane du Levant ou la main découpée des anciens. A. Platanus orientalis , aceris folio. Tourn. Inft. — Duham. Arbr. vol. 2. pag. 172. n°. 2. tab. 34. Vulgairement platane d'Orient à feuilles d'érable. Le platane eft un grand & très - bel arbre qui s'élève à une hauteur confidérable fur un tronc très-droit , fortuni;ilne produit de branches que vers fon extrémité , où elles forment une belle tête ample, touffue , très-étalée. L'écorce , life, gri- fâtre ou cendrée , tombe annuellement par grandes plaques minces; celle des jeunes brancheseftbrune, un peu purpurine : elles font garnies de feuilles am- les , alternes, fermes, épaiffes , coriaces , gla- bres à leurs deux faces, un peu pubefcentes en defous dans leur jeunefle , divifées en lobes pro= fonds, irréguliers , qui les rendent prefque pal- mées , à dentelures aiguës fur leurs bords, traver- fées par quelques nervures fortes, faillantes , jau- nâtres , fupportées par des pétioles plus courts que les feuilles, prefque cylindriques , un peu flriés & pubefcens dans les jeunes feuilles , élargis & con- caves à la bafe qui enveloppe les jeunes bourgeons dans fa concavité : ces pétioles font environnés à leur point d'infertion fur les rameaux d’une gaine écailleufe , ftipulacée , caduque. i Les fleurs font fort petites , réunies fur des cha- tons en tête globuleufe, rrès-ferrées : ces chatons font fefiles , portés de trois à fix fur de longs pé- doncules communs , très-fouples , pendans , gla- bres, un peu tors, prefqu’anguleux , friés , com- pofés de fibres filamenteufes. Dans la variété À à feuilles d'érable , les lobes font moins profonds, les feuilles moins d‘chique- tées , affez femblables à celles de plufieurs efpèces d'érable. Av refte, les feuilles de cet arbre offrent, dans leurs découpures , trop de variétés, pourqu'on puiff: en décrire la forme conftante. Cet arbre croi: naturellement dans plufieurs en- droits du Levant , en Afie, fur le mont Taurus, far l'Athos, à Lemnos , en Crète, &c. b (V.v.) Il a été très: anciennement tranfporté de l'Orient en Sicile, d'où ja culture s’en eft enfuite répandue par voute l'Italie , en France , en Angleterre, & dans beaucoup d’autres contrées de l'Europe , où il s'eft bien acclimaté. P LA Cet arbre eft un des plus beaux que l’on puiffe employer pour former des avenues & de grandes falles dans les parcs. 11 ornoit les jardins de l'aca- démie d'Athènes. Son ombre eft des plus agréa- bles, d'autant mieux que les branches portées à l'extrémité fupérieure du tronc permettent à l'air une libre circulation , & que le foleil, quelque brûlant qu'il foit ,n’enaltère pointles feuilles , qui ne tombent qu'aux premières gelées, pourriffent lentement , & font atraquées par très- peu d'in- feét:s. Les poètes ont fouvent célébré, dansleurs vers , la beauté & les avantages de cet arbre : quel- ques écrivains anciens , Pline entr'autres , par:ent de deux platanes d’une groffeur extraordinaire. Son bois eft d’une bonne qualité : on s’en fert quel- quefois en Orient pour la conftruétion des vaif- feaux. Cet arbre aime l'humidité ; ilcroit cepen- dant aflez bien dans les lieux fecs. 2. PLATANE d'Occident. Platanus occidentalis. Linn. Platanus foliis lobatis. Linn. Syft. veget. vol. 4. pag. 170. — Hort. Cliff. 78. — Roy. Lugd. Bat. 7. — Gronov. Virg. 151.— Kalm. Iter. 2. pag. 198. — Mill. Diét. n°. 2. — Duroi. Harbk. 2. pag. 134+ — Medic. in Obferv. Soc. œconom. Lutr. 1774. pag. 239. Platanus occidentalis. Catesb. Corol. 1. pag. 156. tab. 56. Platanus occidentalis feu virginienfis. Pak. Theatr. 142. — Tourn. Int. R. H. 590. — Daham. Arbr. vol. 2. pag. 172. n°. 3. pl. 35. Cet arbre a beaucoup de rapport avec le pré- cédent ; peut-être même n’en feroit-1l confidéré que comme une fimple variété de certe efpèce , s'il avoit le même lieu natal. On remarque en général qu’il s'élève beaucoup plus haut, que fes feuilles font plus amples , plus nombreufes, bien moins découpées, fimplement lobéesen trois grands lobes courts, à dentelures très - aiguës , blanchâtres en deffous , & aflez fouvent pubefcentes fur les prin- cipales nervures & fur les pétioles. Il offre d'ail- leurs, dans fes autres parties & dans fa fruétifica- que les mêmes caractères que l’efpèce précé- ente. Cetarbre croît naturellement en Virginie, dans la Caroline , & dans plufieurs autres contrées de l'Amérique feprentrionale. On le cultive au Jardin des Plantes de Paris. B ( + v.) Il aime de préfé- rence les lieux humides. Son bois eft d’une affez bonne qualité : on le compare à celui du hêtre. On en connoit une va- riété noueufe , dure, propre au charronnage. Miller cire une autre variété fous le nom de pla- tane d'Efpagne , qu'il croit être provenue du pla- tane d'Orient , & qui tient le milieu entre les deux P L A efpèces que nous venons de décrire : fes feuilles font d’une grande largeur, plus découpées que dans l’efpèce précédente : il croît très-vite, mais il paroit acquérir bien moins d’élévation. \ ( POIRET.) PLINIA. Plinia. Genre de plantes affilié à la fa- mille des rofacées , qui a des rapports avec les ca- lycanthus , qui comprend des arbres exotiques à l'Europe , dont les feuilles font fimples & oppo- fées, ou ailées , les fleurs éparfes par paquets le long des rameaux. Le caractère effentiel de ce genre confifte dans: Un calice à quatre ou cinq divifions profondes ; une corolle à quatre ou cinq pétales ; des étamines nom- breufes ; un ftyle ; un drupe globuleux , à une Jeule fe- mence. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE Chaque fleur offre : 1°. Un calice d’une feule pièce , à quatre ou cinq divifions profondes. 2°. Une corolle à quatre ou cinq pétales ovales, concaves. 3°. Un grand nombre d’étamines , dont les fila- mens font capillaires , aufli longs que la corolle , | terminés par dés anthères fort petites. 4°. Un ovaire petit , fupérieur , furmonté d’un fyle fubulé , plus long que les étamines , terminé | par un ftigmare fimple. Le fruit eft un drupe fort grand , globuleux , | Contenant une feu'e femence glabre , globuleufe, : fort grande. ÉPSIDÈ CES. 1. PLINIA à fleurs jaunes. Plinia pinnata. Plinia floribus pentapetalis , feffilibus , croceis. Lam. ! Iluftr. Gener. tab. 428. (N.) Plinia floribus pentaperalis. Linn. Mant. 402: — Willd. Spec. Plant. vol. 2. pag. 998. Plinia pinnata. Linn. Spec. Plant. 2. pag. 735. Plinia fruëtu croceo , odorato. Plum. Gen. amer. 9. l tab. 11. & Ic. 225. C’eft un arbre dont les rameaux font munis de feuilles alternes , ailées, fans impaires, compofées | d'environ douze folioles feffiles , ovales , lanréo- | lées, très-enrières & oppofées. Les fl-urs naïfent réunies en petitspaquers{effiles, épars fur les vieux rameaux dépouillés de feuilles : leur ca'ice , beau- | Coup plus petit que la corolle , eft divifé en cinq | découpures profondes , ovales, aiguës. Il ya cinq | pétales de couleur jaune, trois fois plus grands que Li P LA D J les calices, ovales , prefqu'obtus à leur fommert. Les étamines font très-nombreufes, du milieu def- quelles s’élance un ftyle droit, du double pluslong. L'ovaire fe convertit en un drupe prefque globu- leux, fillonné ou à côtes nombreufes , bon à manger. Cette plante croît dans l'Amérique. Nota. Ce genre a befoin d’être mieux connu. Le plinia rubra de Linné, qui eft le plinia pedunculata du fusplément, ne paroit point du tout devoir ap- partenir à ce genre , furtout par fon ovaire infé- rieur : il rentre alors dansles eugeria. ( Voyez , dans ce Diétionnaire ,leJAMBos1ER de Micheli, vol. 3. pag. 203. n°. 27.) (PoIRET.) PLOCAMIER. Plocama. Ait. Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées, dont le caraétère effentiel confifle dans : Un calice fupérieur à cinq dents ; une corolle cam- panulée, à cinq divifions à fon orifice ; une baie à trois loges ; une femence dans chaque loge. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice perfiflant, fort petit , d’une fule pièce , à cinq dents. 2°. Une corolle monopétale , campanulée , à cinq découpures oblongues. 3°. Cinq écamines , dont les filamens courts font inférés fur le tube de la corolle , terminés par des anthères linéaires , droites , pendantes. 4%. Un ovaire inférieur , globuleux, furmonté d'un ftyle filiforme , plus long que les étamines , prefqu'en forme de clou, terminé par un ftigmate fimple & obtus. Le frair eft une baie un peu globuleufe , à trois loges , contenant des femences folitaires , linéai- res , oblongues. ESPÈCES. 1. PLOCAMIER pendant. Plocamu pendula. Ait. Hort.Kew. vol. 1. pag. 292. —Willd. Spec. Plant. vol. I. pag. 1210. Nous ne connoiffons de cette plante que les feules parties de la fruétification , d’après la def- cription des auteurs cités plus haut. Il eft à pré- fumer que c’efl un arbre ou un arbufte qui croît dans les îles Canaries. (POIRET. } PLOTIA, Adanf. Fam. des Plant. pag. 221 & 226. — Ploiea Adanfoni. Gmel. Syft. nat, vol. 1. pag. 404. — Scop. Introd. Gener. 868, 449 PrA C'eft un genre de plantes établi par Adanfon, & fur lequel nous n'avons que très-peu de dérails. Selon cet autenr , le plotia a des fleurs mâles & hermaphrodites répandues fur le même pied , ou féparées fur des pisds différens : elles font difpo- fées en grapes axillaires & terminales. Le calice eft un tube court , à cinq divifions. La corolle eft monopétale , médiocrement tubulée , divifée à fon orifice en cinq découpures ; elle renferme cinq étamines , un feul ftyle. Le fruit eft une baie à une feule loge , & qui ne renferme qu’une feule fe- mence. Les feuilles font oppofées, de deux à trois à chaque point d’infertion. PLISSÉES (feuilles). P/icata folia. Les feuilles portent ce nom lorfqu'elles forment des plis re- marquables , c’eft-à- dire , lorfque leur difque d'un bord à l’autre préfente des enfoncemens & des élévations , foit parallèles , foitrayonnées , comme dans l’alchimilla vulgaris. PLUMULE. Plumula. C’eft , dans la plantule ou l'embryon , le rudiment de la tige : elle occupe la cavité des lobes, & fe termine par un petit ra- meau femblable à une plume : c’eft la partie de la plante, qui monte & rend à fortir de la verre. En obfervant avec attention le petit rameau qui forme l'extrémité de la plumule ( fuppofons que cette obfervation fe fafle fur une féve ), on re- marquera que cette partie eft compofée de deux petites feuilles en forme de cœur , chacune def- quelles eft pliée en deux , & que l'on peut étendre avec la pointe d’une épingle. On les appelle feuilles Jféminales. Dans un grand nombre de plantes, & en parti- culier dans la féve , les lobes ou cotylédons s alon- gent, & fortent de terre en même temsque la tige paiffante , fous la forme de deux feuilles épaifles , qui , après avoir garanti fon enfance , fe deflèchent & périffent ; mais il y a des femences, comme le pepin d'orange, le pois, le gland , &c. dont les cotylédons retent dans la terre, où ils pourriffent, & alors ce font les feuilles féminales qui fervent d'abri à la jeune plante , après u’elle eft levée. Il ne faut donc pas confondre les feuilles féminales avec les lobes ou cotylédons. PODALYRE. Podalyria. Lam. Willd. Genre de lantes dicotylédones, à fleurs complètes , papil- tnt , de la famille des légumineufes , qui a des rapports avec les fophora & les virgilia, qui comprend des arbres ou arbuftes exotiques , à feuilles ailées , ternées ou fimples , garnies de f- pules; à fleurs difpofées en épi , en grapes , ou quelquefois prefque folitaires. Le caractère effentiel de ce genre eft d’avoir: Un calice prefque labié, à cing divifions ; une co- PARA - rolle papillonacée , à pétales prefqu'égaux ; une goufe courte, renflée ; à plufieurs fèmences. CARACTÈRE GENERIQUE. Chaque fleur offre : 49. Un calice d’une feule pièce, prefqu'à deux lèvres , à cinq divifions plus ou moins profondes, 2°, Une corolle papillonacée , à cinq pétales, prefqu'égaux : l’érendard eft droit, prefqu'en ovale renverfé : les deux ailes oblongues, de même lon- gueur que l’étendard , appendiculées à leur bafe ; la caréne compofée de deux pétales un peu plus courts que l’étendard. 3°. Dix écamines , dont les filamens font libres, fubulés, de la longueur de la corolle , renfermés dans la carêne & terminés par des anthères droites & petites. 4°. Un ovaire oblong , fouvent pédiculé , fur- monté d'un ftyle fubulé , un peu plus long que les étamines, terminé par un ftigmate fimple. Le fruit eft une goufle courte , renflée, à une loge, à deux valves , contenant des femences ar- rondies ou réniformes, attachées par un pédicule court à un placenta adhérent à la future fupérieure des valves. Obfervations. L'ordre fiflématique établi par Linné fur les parties (exuelles des plantes, & fes claffes divifées d’après la confidération des étami- nes, ne Jui ont pas permis de rapprocher le genre forhora de ceux auxquels il fe rappotte naturelle- ment. Ce genre, très-peu naturel, offroit , dans plufieurs de fes efpèces , des différences quijetoient la confufion. Lamarck, dans fes I//uffrations , ex- trait des fophora deux nouveaux genres; 1°. le wir- gilia à gouffes longues , comprimées , point arti- culées ; 2°. le podalyria à goufles courtes , renflées; diftingués tous deux des fophora, en ce que ces der- niers ont leurs gouffes articulées. Quelque avanta- geufe que foit cette réforme, la plupart desefpèces quientrent dans ces genres , diférenttellementen- tr'ellespar le port, que, fans le caractère d’avoir les étamines libres , les unes pourroient fe rapporter aux ononis ; d’autres aux geniffa , aux fpartium, &c. Les unes ont des feuilles ternées , rarement ailées; d’autres les ont fimples & alternes : toutes fontmu- nies de ftipules caduques. Dans les fophora , les feuilles font ailées, ainfi que dans plufieurs vir- gilia,. ESPÈCES. 1. PODALYRE monofperme. Podalyria monof- perma. Podalyria foliis impari-pinnatis ; pinnis quinque- jugis ; leguminibus monofpermis ; caule arboreo. Sophora PrO(D Sophora monofperma. Swartz. Flor. Ind. occid. Vol. 2. pag. 722. Glycine arboreum , foliis oblongis , feminibus ma- joribus. Brown. Jam. 298. C'eft un arbriffeau qui s'élève à la hauteur d’en- viron dix pieds , fur un tronc droit, dur , ligneux,. à écorce blanchätre , divifé en rameaux ftriés, velus ou chargés d’un duvettomenrteux , rouffätre; garnis de feuilles pétiolées, ailées avec impaire , compofées de cinq folioles oblongues , pétiolées , acuminées , fermes & glabres à leurs deux faces. Le pétioie commun eft iong, cylinaärique. Les fleurs font bleues, odorantes, difpofées en une panicule terminal: , ramifice. Le calice eft to- menteux & roux en dehors, coloré en dedans, tu- bulé, à cinq divifions droites , lanceolées , deux fupérieures plus droites ; trois inférieures un peu réfl:chies. La coro le eft erande , belle ; l'écendard un peu plus long que les ailes , la carêne recourbée , en lunule , de la longueur des ailes. Les filamens fonc libres, capillaires, afcendans , inféres fur le calice : ils entourent un ovaire ovale, velu , fur- monté d'un fivle recourbé à fon fommet , auquel fuccede une goufle dure , ovaie , velue , à deux valves, renfermant une feule femence groffe , fphé- rique , rougeâtre, marquée d’une tache noire , at- tachée à la future fupéricure de la goufie:( Defcrirz. ex Swwartz. ) Cette plante croît à la Jamaique & dansles Indes occidentales. F 2. PODALYRE à fleurs blanches. Poda/yria alba, Willd. Podalyria foliisternatis, petiolatis ; foliolis oblon- gis , obrufis ; fHpulis filiformibus , petiolo brevioribus. Willd. Spec. Plant. vol. 2. pag. 508. n°. 8. Sophora (alba), fodiis ternatis, petiolaris ; foliis ellipricis, glabris ; fhipulis fubulatis , brevibus. SYR. vèget. pag. 325. Crotalaria (alba), fodis ternatis, lanceolato-ova- tis ; caule lavi , herbaceo ; racemo terminali, Linn. Spec. Plant. 2. pag. 1006. — Hort. Cliff. 409. — Roy. Lugd. Bat. 375. — Mill. Dié. n°. 11. Anonis caroliniana , perennis, non fpinofa » folio- rum marginibus integris ; floribus in thyrfo canaïais. Martin. Cent, 44. tab. 44. “Cette plante reffemble beaucoup, par fes feuilles & fes belles grapes de fleurs , au cyrifus laburnum. Ses tiges font lifles , hautes, purpurines , divifées en plufñeurs branches garnies de feuilles ternes, pétiolées , liffes, elliptiques, un peu mucronées , glabres à leurs deux faces, longues d'environ un pouce & demi, fupportées par des pétioles courts, munis à leur bafe de deux flipules très - petites , fiformes , caduques, plus courtes que les pétioles. Botanique. Tome VW. POD Les fleurs font portées fur de très-longs pédor:- cules , difpofées en belles grapes pendantes , lo:- gues d’un pied. La corolle eft blanche, quelquefois un peu purpurine , papillonacée; l'écendard eft plus court que les autres pétales. L’ovaire eft alongé : il lui fuccède une gouffe groffe , renflée, noire à l’époque de la maturité , contenant des femences en forme de rein. 4 | L Cette plante eft originaire de la Caroline. On la cultive dans plufieurs jardins d'Europe , où elle fleurit au commencement de l'été. 2 ( W.f. abfque for. in herb. Lam. ) 3. PODALYRE auflral. Podalyria auffralis. Vent. Jard. Cels. pag. 56. tab. $6. Podalyria foliis ternatis , petiolatis ; foliolis obova- to-lanceolatis , obtufis ; ffipulis lanceclaris ; acutis, petiolo duplo longioribus. Willd. Spec. Plant. Sorhora (auftralis), foliis ternatis, fubf [i'ibus , glabris ; fhipulis enfiformibus. Linn. Syft. veget. vol. 2. pag. 243. Sophora ( cœrulea}), foliis ternatis , petiolatis ; foliolis ellipticis , glaucis ; fHpulis pet'olo majoribus , enfiformibus. Trew. Plant. rat. pag. 6. tab. 14. Anonis caroliniara , perennis , non fpirofa ; flo- ribus in thyrfo violaceis, Ehret. Cette efpèce fe diflingue du podalyria alba pat fes fleurs d’un bleu-indigo très-vif, & par fes feuilles rétrécies en pétiole à leurbafe &non elliptiques. Ses racines font jaunâtres, rameufes:ils’en élève plufieurstiges droites, hautes d’environ deuxpieds, rameufes à leur partis fupérieure , filtuleufes, cy- lindriques , glabres , ftriées, couvertes d’une pouf- fière glauque , munies de feuilles alrernes, pétio- lées , ternées , dont les folioles font glabres , en- tières , en ovale renverfé , longues d'environ un pouce fur quatre à cing lignes de large, veinées, d'un vertglaique, marquées en deffous de plufieurs nervures montantes & latérales, portées fur un pé- tiole court, garnies à leur bafe de ftipules oppo- fées , lancéolées aiguës, prefque droites, environ de moitié aufli longues que les feuiiles. Les fleurs font folitaires , réunies au fommet des branches en une grape fimple, droite , peu garnie, nue dans fa partie inférieure : ces fleurs font por- tées fur des pédoncules alternes, prefque droits; munies de braétées aiguës , prefque droites, lan- céolées , de la longueur des pédoncules. Le calice eft campaniforme , divifé à fon orifice en quatre lobes , un fupérieur, arrondi , un peu échancré , trois inférieurs , aigus. La corolle eft papiilonacee , compofée de cinq pétales triés , dont l'erendard eit ovale, arrondi, échancré ; les ailes ovales, oblon- gues , obtufes, munies à leur bafe d’un appendice obtus ; la carêne redreffée , à deux pétales de ja longueur des ailes , d'un blanc Le bleu. L'o- Kkk POD LAS La vaire eltoblons , pédiculé : il lui fuccède une gouffe ; oblonsue, renflée , à une loge , s'ouvrant en deux valves , parfemée dans fa jeuneff: d’une pouilière glauque, remplie de femences nombreufes , en orme de rein , attacrées par un cordon ombilical au placenta qui adhère à la future fupérieure des valves. Cette plante croît naturellement à la Caroline. FIl- a été cultivée au jardin de Cels, obfervée & décrite par Ventenat. x (F.f.) PODALYRE à feuilles de lupin. Podalyria lu- des. Willd. epr° Podalyria foliis ternatis, petiolatis ; foliolis ellip- tico-linccolatis, obtufis, pubefceniibus ; ffipulis lan- ceolatis , petiolo longioribus. Willd. Spec. Plant. vol. 2. pag. 504. n°. 9. — Lam. Illultr. Gener. tab. 327. fig: 2. Sophora (lupinoides ), folitsternatis , petiolatis; folicolis ovalibus, pilofis. Linu. Spec. Plant. vol. 1. pag. 534. — Pail. Iter. vol. 2. pag. 676. Sophora foliis ternatis , fpicä verticillatä. Lion. Amen. Acad. vol. 2. pag. 349. Cette efpèce 2 , dans fes feuilles , l’afpeét d’un lupin : elle fe diftingue par fes fleurs prefque ver- ticillées & fes ftipules très-grandes. Ses tiges font herbacées , un peu ftriées, liffes ou un peu velnes , particuliérement à leur partie fupérieure , divifées en rameaux garnis de feuilles ternées , pétiolées , alternes, compofées de fo- lioles longues d'un pouce au moins , étroites , oblongues , elliptiques , lancéolées, obtufes, un peuinégales, un peu velues , particuliérement à leur face inférieure , portées fur un périole com- mun, pubefcent, de moitié plus court que les folioles , garni à fa bafe de deux grandes ftipules fefiles , affez femblables aux folioles. Les fleurs forment un épi droit & terminal, où elles font difpofées prefqu’en verticilles, ordinai- rement au nombre de trois à chaque verticille, fupportées par des pédoncules courts , uniflores, un peu velus , garnis chacun à leur bafe d’une bratée ovale, velue, prefque femblable aux fti- pules. Le calice eft un peu campanulé , à cinq di- vifions , la fupérieure plus petite que les autres. La corolle eft jaune , ayant l’étendard prefqu'auff iong aue les ailes , & la carêne compolée de deux pé- tales obtus. Les filamens font libres , un peu in- clinés , plus courts que la carêne. L’ovaire eft oblong , velu : il lui füccède une goulfe renflée & pubefcente. Cette plante croît au Kamtzchatka. # (W. fin kerb. Lam.) Linné , dans fes Aménités, en cite une variété qui a des ftipules prefqu'arrondies , très-obrufes , les fleurs alternes & plus longuement pédonculées. | POD 5. PODALYRE des teinturiers. Podalyria tinëlo= ria. Lam. Hluftr. Gener. tab. 327. fig. 1. Podalyria foliis ternatis, petiolatis 3 foliolis Jub- rotundo-obovatis , obrufis, mucronatis ; fhpulis oofo- leris, oblongis , acutis , petiolo mul:oties breviorious, 17:46 a À Willd. Spec. Plant. vol. 2. pag. 503. Sophora (rinétoria ), foliis ternatis , fu! feffilibus;” foliolis obovats, glabri:; fipulis minutis. Lian.Spec. Plant. 534. — Ml. Diét. n°. 3. Cette efpèce a l’afpeét d’un petitarbriffeau très- rameux; mais fes tiges périffent tous les ans, & il n'y a que les racines de vivaces. Ses rameaux font diffus, alternes , gréles, glabres & flriés, garnis de feuilles térnées, compofées de trois perites fo- lioles en ovale renverfé, obtufes , élargies à leur fommet , fouvent mucronées , retrécies prefqu'en coin à l-ur bafe , glabres à leurs deux faces, fef- files , réunies (ur un pstio'e court, muni à fa bafe de deux flipules très-petites, à peine fenfibles, fort caduques. Les fleurs font fitué: s à l'extrémité desrameaux, en grapes lâches, peu garnies, dont les pédor:- cules font très-fins , glabres, flriés. Le calice ef campanulé, glabre , divifé à fon orifice en cinq dé- coupures où cinq dents courtes, larzes , un peu siguë. La corolle eft jaunâtre, papili nacée ; l'o- vaire étroit, lancéolé, aigu, porté fur un pé- dicule propre : il lui fuccède une gouffe life , en- fée, prefque elobuleufe , ferme , coriace, pedon- culée, renfermant des femences un peu compri- mées , prefque réniformes , tuberculees à leur fur- face , attachées au placenta par un cordon ombi- lical très-épais. Cette plante croit dans les diverfes contrées de l'Amérique feptentrionale , dans la Caroline , la Virginie , au Canada , &c. Avant la découverte du véritable indigo , on en tiroit un indigo groffer. Aujourd’hui on ne fait ufage que de fes racines , qui donnent une belle couleur noire. % ( W. f. in herb. Lam.) 6. PODALYRE à coëffe. Podalyria calyptrata. Willd. Podalyria foliis fimplicibus , ellipticis ; fuprà fca- briufculis, fubrès villofis , rericulato-venofis ; pedun- culis unifloris ; calicibus villofis , baf calypträ deci- du infruétis. Wild. Spec. Plant. vol. 2. pag. $o4. n° 11. Sophora (calyptrata)}, foliis fimplicibus , fubova- cis ; pubefcentibus ; pedunculis un'floris ; calicibus 1o- mentofis , florum ca!yptré decidua, Rerz. Obferv. 1. Append. pag. 36. Sorhora ( calyptrata ) , fois fimplicibus , ovatis, reticulatis ; floribus axillaribus ; calyptratis. Thunb. Prodr. 79. | PCOD Crotolaria foliis fimplicibus , ovatis , villofis ; pe- tiolis fimpdiciffimis ; ramis teretibus. Hort. Glff. 357. — Roy. Lugd. Bar. 374. — Sebaf. Muf. vol. 2. tab. 99. fig. 3. Bona. Sophora biflora. Houttuyn. Lion. Pf. Syft. 3. pag. foi. tab. 24. fig. 1. Genifla africana , arborefcens , calice [cabro ; foliis falicis caprea rotunatfolie ; floribus amplis ,purpureïs. Rai. Dendr. 106. n°. 49. Cetarbriffeau eft remarquable par fes deux fortes de feuilles, les unes elliptiques , les autres plis grandes , prefqu'orbiculaires : fes fleurs folitaires, enveloppées avant leur épanouiflement par une ef- pèce de coëffe, aident encore à le diftinguer. Ses rameaux font durs, roides , épais, grifatres, cylindriques , plus ou moins pubefcens , garnis de feuilles fimples, alternes , pétiolées , rudes à leur face fupérieure, luifantes, un peu pubefcentes en deffous , fortement veinées des deux côtés , co- riaces, munies à leur bafe de deux ftipules fubu= lées , caduques , plus courtes que les pétioles. Lesfleurs fontaxillaires , très-rapprochées à l’ex- trémité des rameaux, folitaires , portées fur des pédoncules courts, tomenteux, garnis à leur fom- met de deux braét£es veiues, très-ciduques , reu- nies en forme de coëf= giobuleufe autour de la fleur avant fon épanourflement. Le calice eft velu, réfléchi en d-hors par fes divifions : il renferme une corolle grande & purpurine. On trouve certe plante au Cap de Bonne-Efpé- rance. D (F. f.inherb. Lam.) Obfervations. Les braétées en forme de coëffe ne font point particulières à cette efpèce. M. Ven- tenat les a également obfervées dans le podalyria cuneifolia , & Retzius foupçonne qu'elles con- viennent à toutes les efpèces de ce genre à feuilles fimples, & que peut-être leur peu de durée n’a pas encore permis de les obferver. 7. PODALVRE velu. Podalyria hirfuta. Wild. Podalyria foliis fimplicibus , hirfutis , fuperioribus OVatis , infertoribus fubrotundis ; ramis teretibus ; le- ciniis caliciris lanceolatis longitudine alarum. Wild. Spéc. Plant. vol. 2. pag. $o$. n°. 14. Sophora hirfuta. Ait. Hort. K:w. vol. 2. p.46. Cette efpèce ; par la forme de fes feuilles & par fes pédondules uniflores , approche beaucoup du podalyria calyptrata , mais les pédoncules font plus longs & les feuilles très-velues. S2s tiges fe divifent en rameaux cylindriques , durs, ligneux , blanchätres, tomenteux, garnis de feuilles alternes , fimples , pétiolées , épaiffes , blanchätres, très-romenteufes, les fupéræures un peu ovales , les inférieures prefque rondes , vei- POD 443 nées & réticulées en deflous , portées fur un pé- tiole très-court, cylindrique, velu, muni à fa bafe de deux petites ftipules très-caduques. Les fleurs naiflent à l'extrémité des rameaux , dans l'aiflelle des feuilles , fur des pédoncules prefque géniculés à leur bafe, folitaires , épais, chargés , ainfi que les calices , de poils rouffatres , tomenteux , fort courts. Le calice eft épais, d'une feule pièce , prefque campaniforme, divifé à fon orifice en cinq dents lancéolées , quelquefois aufit longues que les ailes de la corolle : l'intérieur eft blanchâtre. La corolle eft papillonacée , à cinq pé- rales de couleur purpurine , fouvent mélangée de blanc. Le bouton de fleur, avant fon développe- ment , eftglobuleux , très-velu , de couleur roufle. Cette plante croît au Cap de Bonne-Efpérance. D (W./f.in herb. Lam.) 8. PODALYRE à feuilles en coin. Podulyria cu- neifolia. Vent. Podalyria foliis cuneiformibus , emarginatis , feri- ceis ; pedunculis folio brevioribus ; calicibus bufr in- trufis ; corollis laëteis. Vent. Jard. Cels. pag. 99. tab. 29. C'eft un arbriffeau très-agréable & facile à tinguer par la beauté de fon feuillage couvert de poils foyeux, très-abondans, & par fes fleurs d'un blanc de lair. Ses tigess’élèvent à la hauteurde cinq à fix pieds. Elles font droites , recouvertes d’une écorce cen- drée , dont les branches fe divifent en rameaux al- ternes , velus & même foyeux à leur partie fupé- rieure, gatnis de feuilles fimples , altsrnes , pétio- lées, rapprochées, en forme de coin, échancrées à leur fommet, longues au moins d'un demi-pouce, larges de quatre à cinq lignes , cha gées de poils foyéux & couchés : leur pétiole eft très - court, muni à fa bafe de deux ftipules courtes , droites, foyeufes , lancéolées. dif- Les fleurs font axillaires , folitaires , portées fur des pédoncules à peine du tiers de la longueur des fleurs , munies de deux braëtées drcîtes, oppofées, ovales, obtufes, recouvrant la fl:ur avant fon dé- veloppement ; foyeufes & très-caduques , fituées au fommet du pédoncule. Le calice eft foyeux, perfiftant , en forme de godet , rencrant à fa bafe, à cinq divifions lancéolées , courtes, aiguës, pref- qu'égales. La corolle eft d’un beau blanc laireux, point odorante, papillonacée, inférée fur un difque charnu , formé par la bafe du calice; faillante en dedars de la fleur : Pétendard eft redrefé , porté fur un large onglet ; les ailes horizontales , plus courtes , tronquées fur un des côtés de leur bafe , munies de l’autre d’un onglet linéaire & crochu; la carêne plus courte que les ailes , compofée de deux pétales. Les anthères font d’un jaune doré j l'ovaire oblong , comprimé , très-velu. Kkki:] 444 POD Cette plante croît naturellement au Cap de de Ce , où elle fleurit vers la fin du printems. E (W. [ia herd. Lam.) 9. PODALYRE à feuilles de myrtil. Podalyria myrtillifolia. Podalyria foliis fimplicibus , elliptico -obovatis , obtufis , cufpidatis, utrinque fericeis ; pedunculis uni- floris. Willd. Spec. Plint. vol. 2. pag. $o$. n°. 13. Sophora (myrtillifolia ) , foliis fimpücibus , obo- vatis , utrinque fericeis, obtufrs cum acurnine ; pedun- culis uniflorts ; calicibus Bafrintrufis, tomentofis. Retz. Obferv. 1. Append. pag. 36. Sophora (rotundifolia ) , foliis fimplicibus , obo- vatis , fericeis ; floribus axillaribus ; pedunculis lon- gitudine folii. 'T hunb. Prodr. 70. Sophora (rotundifolia, var. «,tomentofa), foliis orbiculato-ovatis | utrinquè tomentofis. Berg. Plant. Cap. pag. 138. Crotalarta africana , flyracis folio , flore cæruleo. Tourn. Inft. R. Herb. 644. Geniffa arborefcens ; africana , flyracis folio. Herm. Lugd. Bat. 270. tab. 251. Mediocris. Crotalaria arbor africana , flyracis folio molli , in- cano. Plukn. Almag. 122. tab.'185. fig. 2. Optima. Myrto-genifla Capitis Bons - Spei. Breyn. Cent. tab. 27. Sophora (biflora), foliis ffmplicibus , obovatis , fubtomentofis ; pedunculis bifloris. ? Linn. Spec. Plant. pag: 534. Cette plante paroït avoir été confondue avec le podalyria calÿptrata par quelques auteurs, qui ne la regardent que comme une variété. Si l’on en juge par le port de fes feuilles , par leur forme , par le duvet qui les recouvre , par la longueur des pédon- cules , &c. on conviendra qu'elle doit en être diftinguée. Ses tiges font ligneufes & fe divifent en rameaux durs , cylindriques , revêtus dans leur jeuneffe d’un duvet tomenteux , cendré ; garnis de feuilles al- ternes , pétiolées , très-rapprochées , plus ovales qu'orbiculaires , affez grandes , élargies dans leur milieu , arrondies à leur fommet avec une pointe coutte ,rétrécies prefqu’en coin à leur bafe, très- tomenteufes à leurs deux faces , de couleur cen- drée ou un peu ferrugineufe , longues d’un pouce , munies de ftipules velues, fétacées, un peu plus longues que les pétioles. Les fleurs font axillaires , portées fur des pédon- eules fimples , très-rarement à deux fleurs , velus, de la longueur de la corolle. Le calice eft très-to- menteux , un peu campanulé , rentrant à fa bafe, à cinq divifions inégales ; trois inférieures , lancéo- lées ; deux fupérieures, moins profondes. La co- POD € - rolle eft un peu purpurine : les ailes font de même Bonne-Ffperance. Elle eft cultivée dans Le jardin | longueur que l’étendard : la carène eft lancéolée , plus courte que les ailes , compofée de deux pé- tales à o. glets droits & linéaires; elle contient dix étamines, dont cinq tout-à-fait libres , & cinq autres réunies par la bafe de leurs filamens , felon Bergius. L’ovaire eft oblong, très-velu : il lui fuc- cède une goufle renflée , alongée , prefque cylin- drique. Cette plante croît naturellement au Cap de Bonne - Efpérance. F ( W./f. abjque flor. in herb. Lam. ) 10. PODALYRE à deux fleurs. Podalyria biflora. Lam. Podalyria foliis fimplicibus, ovato - rotundis , to- mentofo-fericeis ; pedunculis bifloris ; calicious villo- Jfemis ; rufis. Lam. Hiluitr. Gener. tab. 327. fig. 3. Podalyria biflora. Willd. Spec. Plant. vol. 2. pag. SOS. n°. 12. Sophora (biflora) , fodiis fimplicibus , ovatis , fub- tomentofis ; pedunculis bifloris ; calicibus bafi intrufis , tomentofis , coloratis. Retz. Obferv. 1. Append. pag. 56. I paroiït que, fous le nom de /ophora biflora, Linné avoit réuni plufieurs efpèces , lefquelles , mieux connues , ont été jugées devoir être diftinguées ; & que celle qu’il a particuliérement décrite fous ce nom, eft le podalyria myrtifolia de Retzius. La plante dont il s’agit ici eft un arbriffeau dont les rameaux font cylindriques , cendrés ou jaunà- tres, pubefcens ou tomenteux dans leur jeuneffe , munis de feuilles fimples , alternes , éparfes , & quelquefois oppofées à la partie fupérieure des tiges, courtes , ovales, prefque rondes, épaifes, entières , chargées à leurs deux faces de poils blancs ou rouffitres , couchés, foyeux ; leur fom- meteftobtus , entier , quelquefois un peu échancré ou muni d’une petite pointe recourbée : le pétiole eft très-court , prefque nul, garni de deux ftipules fubulées , tomenteules , caduques , un peu plus longues que le pétiole. Les fleurs font axillaires, fituées vers Pextrémité des rameaux , portées fur un long pédoncule roide, épais , qui fe divife à fon fommet en deux parties courtes, écartées , tomenteufes. Le calice et cam- panulé , relevé en boffe à fa bafe, à cinq divifions aiguës, lancéolées, couvertes d’un duvet d’une cou- leur roufle & luifante ; l’intérieur de ce calice eft d’un blanc laiteux. La corolle eft grande , papillo- nacée , d’un bleu clair , mélangé d’un peu de jaune, L'ovaire eft très - velu : il lui fuccède une gouffe ovale , renfl‘e , longue d’un pouce , chargée de poils bruns & fins. Cette efpèce croit au Cap de Bonne-Efpérance, D (W.f. in herb, Lam.) POD 11. PODALYRE à feuilles de buis. Poaalyria buxi- folia. Lam. Podalyria foliis fimplicibus, ovalibus, fuprä gla- bris, fubràs fériceis ; pedunculis unifloris ; calicibus bafintrufis, tomentofis , coloratis Wild. Spec. Plant. vol. 2. pag. fo5. — Lam. Illuftr. Gener. tab. 327. fig. 4. Sophora buxifolia. Retz. Obferv. 1. pag. 35. Genifiajafricana , frutefcens , nummaularie hirfuro folio ; floribus parvis , purpureis. ? Rai. Dendr. 105. Sophora (pedunculata ), foliis fimplicibus, ova- tis , tomentofis ; floribus axillaribus ; pedunculis folio longioribus. Thunb. Prodr. 79. Cette plante eft remarquable par les longs pé- doncules de fes fleurs fimples ,axillaires , uriflores, & par fes feuilles fimples , aflez femblables à ceiles du buis. Ses tiges font frutefcentes, & fe divifent en ra- meaux courts, étalés, nombreux, tomenteux, garnis de feuilles fimples , éparfes , alrernes , à peine pétiolées , ovales , épaiffes , longues de cinq à fix lignes, larges de trois , très-entières, obrufes à leur fommet, rétrécies à leur bafe , prefque gla- bres en deflus , chargées en deffous d’un duvet foyeux , tomenteux, rouffâtre & luifant : elles font munies à leur bafe de deux flipules filiformes, ca- duques , longues d’environ le quart de la feuille. Les fleurs naiflent à l'extrémité des rameaux , dans l’aiffelle des feuilles ; elles font portées fur des pédoncules rouffatres , tomenteux , d’un à deux pouces de long. Le calice eft monophylle, chargé d'un duvet rouffâtre en dehors, très-blanc en de- dans , divifé à fon orifice en cinq découpures aï- guës, irrégulières , affez profondes, rentrant à fa bafe. La corolle et papillonacée , d’un pourpre aflez vif, quelquefois un peu blanchâtre ; l’ovaire eft hériffé de poils rouffâtres & couchés. Cette plante croît naturellement au Cap de Bonne - Efpérance. { W. f. in herb. Lam.) 12. PODALYRE en cœur renverfé. Poda/yria obcordara. Lam. Podalyria folits fimplicibus , obcordatis , candi- cantibus, fericeis ; floribus folitariis, fubfeffilibus ; le- guminibus minimis, monofpermis. Lam. Illuft. Gen. tab. 327. fig. 5. (N.) Cet arbriffeau a des branches droites, effilées, à peine ramêufes, blanchâtres , pubefcentes, gar- nies de feuilles nombreufes , alternes ou éparfes, très - rapprochées , prefque fefiles , en‘ières , en ovale renverfé , entières ou échancrées à leur fom- met , & fouvent munies d’une petite pointe par- ticulière ; rétrécies à leur bafe , la plupart affez petites , blanchatres , pubefcentes & foyeufes à leurs deux faces ; les anciennes prefque glabres , FO D à nervures faillantes tant en de ffus qu’en deffous. Les bractées font petites, fubulées, velues. 445 Les fleurs font nombreufes, folitaires & fefiles dans l'aiffelle des feuilles , le long des rameaux. Leur calice eft à cinq divifions courtes, inégales, profondes ; linéaires , velues. Le fruit eft une goufle fort petite , plus courte que la feuille , renflée , ovale , aiguë , très - velue, à une feule loge, à deux valves qui ne renferment qu’une feule femence affez grofle , un peu ovale. Cette plante croit au Sénégal, où elle a été recueillie par M. Geoffroy fils. h ( F7. f. in herb. Lam.) Oëfervations. Comme les individus que j'ai ob- fervés étoicnt tous en fruit, je n'ai pu m'affurer de la forme & de la couleur de la corolle , ni fa- voir fi les étamines étoient libres ou réunies par leurs filamens. El'e a le port des podalyria , dont elle diffère cependant par fon calice & par fes gouffes monofpermes ; elle pourroit bien appar- tenir aux onon!s , en fuppofant que fes étamines foient diadelphes. * Efpèces moins connues. Podalyria ( fophora trifoliata ), foliis ternatis, petiolatis ; foliolis ovatis , fericeis. Thunb. Prodr. 79. Podalyria ( fophora ternata ), foliis feffilibus ; foliolis lanceolatis , fericeis. Thunb. Prodr. 79. Podalyria (fophora villofa), foliis ternatis , {an- ceolatis ; fpicä terminali ; calicibus cauleque villofis. Walth. Flor. carol. pag. 134. Podalyria ( fophora lanceolata), folirs ternatis , lanceolatis ; caule reëto ; floribus axillaribus , folitu- ris. Walth. Flor. carol. pag. 135. ( POIRET. ) _PODOPHYLLE. Podopkyllum. Genre deplantes dicotylédones , à fleurs polypétalées , de la famille des renonculacées , qui a des rapports avec les ac- ta, qui comprend des herbes exotiques à l’Eu- rope , à feuilles palmées , à fleurs folitaires. Le caraétère effentiel de ce genre eft d’avoir : Un calice à trois folioles ; neuf pétales ; point de fyle june baie à une loge, couronnée par le fligmate. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice caduc , grand, coloré, compo{é de trois folioles droites, ovales, concaves. 2°. Une corolle formée par neuf pétales pref- qu'orbiculaires, concaves , pliffées ou finuées à leurs bords. 446 POD 3°, Un grand nombre d’éramines , dont les fila- mens font très-courts, terminés par des anthères grandes, droites , oblongues. 4°. Un ovaire arrondi, privé de ftyle , terminé par un ftigmate obtus, plié. Le fruit eft une baie ovale , à une feule loge cou- ronnee par le fligmate & contenant plufeurs fe- mences arrondies. ESPÈCES. 1. PopornyLee pelté. Podophyllum peltatum. Linn. Podophyllum foliis peltatis, lobatis. Linn. Spec. Plant. pag. 505. — Lam. Illuftr. Gener. tab. 440. — Mill. Diét. n°.1, Podophyllum.Hort. Cliff. 202.— Hort. Upf. 137. — Gronov. Virg. 57. — Roy. Lugd. Bat. 480. — Trew. Chrer. tab. 29. Anapodophyllum canadenfe. Catesb. Corol. 1. pag: 24. tab. 24. Aconitifolia humilis , flore albo , unico, campanu- lato ; fruëla cynosbati, Mentz. Pug. tab. 12. Anapodophy!lum canadenfe Morini. Tourn. Inft. R. Herb. 219. Cette plante a une racine compofée de plufieurs tubercules aff:z épais , réunis par des fibres chaÿ- nues, qui rampent, s'étendent & fe multiplient confidérablement. Il s'en élève des tig®s finples , droites , très-liffes, creufes, friées , hautes de huit à dix pouces, qui fe divifenc à leur extrémité en deux pétioles, foutenant chacun une feuille fim- ple, peltée, divifée en cinq ou feptlobes profonds, irréeuliers , échancrés ou incifés à leur fommet. Ces feuilles font minces , vertes en deflus , plus pales en deffous; très-lilfes , pie d'autant de nervures principales qu’il y a de fobes. A la bifurcation des deux pétioles il fort une eule fleur portée fur ua pédoncule court un peu recourbé , affez forr. Le calice eft grand, coloré, & renferme une corolle blanche à neuf pétales concaves , arrondis particuliérement à leur fom- met. L'ovaire groffit confidérablement après la chute des pétales, & forme une baie jaunâtre , ovale, prefque ronde , couronnée par un fligmate pl obrus & plié. ante fe multiplie elle fleurit dans les jardins botaniques de l'Europe , dans le courant du mois de floreal. Elle croit naturellement à la Caroline & dars plufieurs autres contrées de l'Amérique feprentrionale. % ( V.f. Comm. Boïic. ex Carol. ) Cetre pl fac cines : elle jardin ut f os # Podophyllum (diphyllum) , folifs binaris, mm 0 P-0%1 micordatis. Lian. Spec. Plant. pl. 723. — Barton. At. Soc. Amer. 3. pag. 334. Cette efpèce eft peu connue. Linné lui-même doute qu’elle appartienne à ce genre, n’ayant point vu toutes les parties de la fruétification. Peut-être eft-ce une efpèce de fznguinaria ; elle n’a qu'une fzule feuille compofée de deux folioles à demi- échancrées en cœur , une hampe nue & radicale, une capfule oblongue. Ellecroit dans la Virginie. 2% (POLRET.) POGONIA ( Juff. ). C’eft un genre de plantes de la famille des orchidées, étab'i par Juffieu, & compofé de plufieurs sfpèces tirées des genres are- thufa & epidendrum de Linné, qui s’en diftinguent par un calice a fix divifions , dont les cinq fupé- rieures font oblongues, nues , prefqu'égales ; la divifion inférieure un peu arrondie , barbue & ci- liée à (on limbe : les fleurs font terminales, prefque foliraires. Il faut, d’après ces caractères , rapporter à ce genre toutes les efpeces d’arethufa & d'epidendrum qui ont une des d'vifions de leur calice ciliée , telle que l’arethufa ophifgloffoides-ciliaris, V'epidendrum ciliare - cucullaium , &c. Ces différentes -efpèces ont déjà été décrites dans ce Dictionnaire fous les noms d’ANGREC & d'ARETHUSE. Voyez ces mots. POILS. Pili. Ce font de petits filets très-déliés, plus où moins courts, plus ou mains flexibles , 8 qui naiflent avec plus où moins d'abondance fur les différentes parties des plantes : leur fonétion eft de les préferver de l’action des frottemens , des injures de l'air, du vent, de la chaleur & du foleil. On les regarde aufli comme des canaux ex- crétoires. En confidérant leur rapprochement , leur direc- tion, leur manière de s’entrelacer, & le tiffu qu’ils forment, on les compare ordinairement : 1°. À la laine ou au coton (Zana, tomentum ) lorfau’ils font nombreux , entaffés , courbes , & tellement entrelacés , qu’ils paroïffent former un tiffu qu’on nomine laineux s’il a quelque chofe de rude au toucher, & coronneux s’il eft doux ; 20. À de la barbe (barba ) lorfqu'ils font un peu longs , parallèles ou difpofes par faifceaux , mais point entrelacés ; . 34 3°. Au duvet (pubes, villus) lorfqu'ils font peu entafés, extrêmement déliés & doux au toiicher; 4°. À lauigidité de certains corps ( ffrigofitas:) lorfqu’ils font rudes, fermes , inclinés , & qu'ils rendent la fuperficie de la plante qu’ils couvrent, très-raboreufe & accrochante ; 5%, Alarudeffe (fcabrities) lorfqu’ilsne forment { POI que des corpufcules pefqu’impérceptibles ; mais très-rudes , difperfés fur la fuperficie des plantes ; 6°. Aux crins coupés en broffe ( fcea) lorfqu'ils font droits , parallèles & peu flexibles. Si l’on confidère leur forme, on dt qu'ils font: 1°. Simples ( fimplices } lorfqu'’ils font droits, non articulés, & fans aucune divifion quelconque ; 2°. Crochus ( Aamo/fi) lorfque leur extrémité eft courbée en formed’hameçon; 3°. Rameux ( ramofi) lorfqu'ils font fourchus , & que leurs divifions fe fubdivifent en forme de rAMEAUX ; 4°. Plumeux (plumofr) lorfqu’ils font compofés, &r chargés de chaque côté d'autres perits poils fim- les , rangés fur un filet commun, & difpofés en forme de plume; 5°. Étoilés ( feleti ) lorfau’ils font fimples, & que , réunis plufieurs enfemble par leur bafe, ils di- rergent ou s’éloignent tous de leur point commun l'infertion , en formant des étoiles, comme dans ’alyffum montanum. On donne encore quelquefois les noms fimples le crochets ou d’agrafes ( hami) aux poils qui font in peu longs, fermes, & dont l’extrémité fe courbe u s’arronditen matière de crochet, comme dans a bardane ; — Double - agrafes (glochides ) à ceux dont l’ex- rémité fe divife en deux parties repliées chacune n crochet anguleux & non fimplement arrondi, ‘u encore à ceux dont les divifons terminales font bargées chacune de beaucoup de petites pointes ffléchies en bas & très-accrochantes ; FU — Triple-agrafes ( triglochides ) à ceux dont l’ex- rémité fe divife en trois parties repliées chacune a crochet anguleux , ou chargées toutes trois de saucoup de petites pointes réfléchies & très-ac- ‘ochantes. POINCILLADE. Poinciara. Genre de plantes |cotylédones, à fleurs complètes, polypétalées, : la famille des légumineufes , qui a de grands ipports avec les cefa/pinia, & qui comprend des bres ou des arbriffleaux exotiques , quelquefois hineux , dont les feuilles font deux fois ailées , penus terminales ou axillaires , à longs pédon- jles. Le caraétère effentiel de ce genre eff d’avoir : | Un calice à cing divifions profondes ; cinq pétales , upérieur beaucoup plus grand ou irrégulier ; dix éta- \ : : i1es à filamens libres & très-longs ; une gouffè com- ; Emée. FCI £ M TI CARACTÈRE GENERIQUE. Chaque fleur offre : sh ; à 1 1°. Un calice caduc, lâche , concave, cblong, coloré, divifé en cinq folioles , l'inférieure plus longue. 2°. Une corolle à cinq pétales onguiculés , iné- gaux , plus grands que le calice, dont quatre pref- qu'égaux ; le c'nquième irrégulier , plus grand ou plus perit. 3°. Dix étamines , dont les filamens font fétacés, très-longs , libres , un peu incliriés, velus à leur bafe ; le filiment fupérieur un peu pédiculé ; ter- minés par des anthètres oblongues, pendantes. 4°. Un ovaire fupérieur, oblong, un peu grêle, muni d’un ftyle de la longueur des étamines, ter- ininé par un figmate obtus. Le fruit eft une goufle cblongne, plane, com- primée , à deux valves, renfermant plufeurs fe- Obfervarions, Il n'exifte entre les poinciana & les céfalpiria d'autre différence que des calices plus profondément divifés, & des étamines très-lon- gues , faillantes hors du tube de la corolle dans les poinciana ; d'ailleurs , même port, mêine feuii age : de forte que l’on pourroit regarder ces deux genres comme une fimple divifion appirtenant à un feul genre. ( Voyez, dans ce Dictionnaire, le motBRE- SILLET.) 1.PoINcIrLADE élégante. Poincianapulcherrima. Linn. Poinciana aculeata , foliolis oblongo - ovalibus , emarginatis , calicibufque glabris ; corymbis fimpli- cibus ; petalis fimbriatis ; flaminibus longiffimis. Swartz. Obferv. 166. — Lam. Illuftr. Gener. tab. 333% Poinciana aculeis geminis, Linn.Syft. Plant. vol. 2, pag: 258. — Hort. Upf. 101.— Jacq. Amer. 122, — Mill. Diét. n°. 1. Poinciana aculeata , foliis bipinnatis ; floribus cro- ceis, pulcherrimis ; pedunculis longs , fpicatis , infi- dentibus. Brouw. Jam. 1. pag. 225. Poinciana flore pulcherrimo. Tourn. Inft. R. H. G19. Cafalpiniapulcherrima. Willd. Spec. Plant. vol. 2, pag. 53. Crifla pavonis , carolline folio 1, five floribus fpi- catis | ampliciffinis , ex aureo & coccineo variegatis, filiquä pif. Breyn. Prodr. 2. pag. 37. Erythroxylurn indicum ; minus, fpinofurr , colutes foliis ; filiquis arguffioribus , floribus ex leo & rubro eleganter variega:o, Herm. Prodr. 333, 448 POI POI Monaramat. Herm. Zeyl. 39- On s'en fert à la Barbade pour former des haies très-agréables, quifixent les limites des poffefions. Ses feuilles font employées comme purgatif, à la place du féné, d'où vient qu'à la Jamaique elle porte auff le nom de féné. On prétend que fon bois eft bon pour la teinture. Senna fpuria , arborca , foinofa ; foliis alatis , ra- mofis feu decompolitis ; flore ex luteo & rubro fpeciofo. Sloan. Jam. 2. pag. 49. Crifla pavonis flore elegantiffimo, vartegato. Burm. Zeyl. 79. s ; s ’ 2. PoinNciLLADE étalée. Poinciana elata. Linn. Frutex pavonius, criffa pavonis. Breyn. Centur.61. tab. 22. — Rai. Hit. 991. Poinciana inermis , foliolis linearibus ,obtufis , cum acumine ; corymbis compofitis ; calicibus coriaceis ; 10= mentofis ; petalis fimbriatis ; ffuminibus longi PLATE Swartz. Obferv. 166. Cefalpinia elata. Wild. Spec. Plant. vol. 2. pag. $32. Poinciana caule inermi. Linn. Spec. Plant. vol. 2. pag. 258. — Cent. 146.— Forskahl. Flor. Ægypt.* Arab. pag. 86. Poinciana foliis bipinnatis; foliolis ovato-oblongis, Flos pavonis. Mer. Surin. 45. tab. 45. Acacia orientalis , gloriofa , colutes folits, ad ge- nicula fpinis gemellis aculeata. Pluko. Almag. 5. Tfietri mandaru. Rheed. Malab. 6. pag. 1.tab.1. Vulgairement fleur de paon, haïe fleurie , fleur de paradis , œillet d'Éfpagne. C'eft un arbriffeau d’un très-hel afpeét, remar- quable par la beauté de fes fleurs difpofées en un épi lâche , terminal , & d’où fort un faifceau de longues étamines un peu courbées. Cette efpèce fe rapproche , par Ja forme & la difpofition de fes feuilies, du cefulpinia mimofoides , dont Lamarck a donné une beile figure dans fes Llluffr. Gener. tab. 335. fig. 2. C'eft un arbriffeau dont les tiges grifes ou cen- drées fe divifent en rameaux un peu pubefcens , garnis d- feuilles alternes , deux fois ailées , com- pofees de folioles petites , linéaires , très-obtufes, avec une très-petite pointe dans le milieu de leur fommet , au nembre de dixhuir à vingt paires , prefque g'abres , longues de trois à quatre lignes Ses tiges font droites, aflez fortes, hautes d’en- viron douze pieds, revêtues d'une écorce grifatre, lifle , divifées en piufieurs branches munies à cha- que nœud de deux épines courtes, fortes & cour- bées ; garnies de feuilles alternes , deux fois ailées fans impaire ; compofées de cinq à dix paires de folioles oppolées , d'un vert clair, ovales , oblon- gues , fouvent échancrées à leur fommet, un peu rétrécies à leurbafe, longuss d'environ neuflignes fur fix lignes de large , beaucoup plus petites aux feuilles fupérieures , portées fur des pétioles qui offrent , 1°. fur le périole commun une glande à la bafe & une autr. à la partie fupérieure ; 2°. fu: les pétioles partiels deux petites pointes épineufes un peu au deffus de la bafe. corymbes terminaux ; portées fur des pédoncules courts , roides, épais , alternes, glabres ou un peu pubefcens. Le calice eft à cinq folioles réunies à leur bafe , lancéolées , aiguës, prefqu’aufh longues que la co- rolle , coriaces , moins caduques que dans les au- tres efpèces, velues , un peu réfléchies en dehors, La corolle eft à cinq pétales arrondis , frangés à leurs bords. Les étamines ont des filamens très- longs , écartés ; OUVETIS ; velus à leur bale. L'o- vaire eft tomenteux , lancéolé , comprimé , porté fur un réceptacle épais , rerfls, en ovale tronqué au fommet , furmonté d’un ftyle droit , de la lon- gueur des étamines. LE fruireft une goufle prefque glabre , fouvent finuée entre chaque femence , ai- guë à fes deux extrémités. Les fleurs font terminales, difpofees en épi ou enun corymbe lâche , prefque pyramidal , ou quel- quefois un peu en ombelle , portées fur des pédon- cules fimples , glabres, filiformes , longs de deux à trois pouces. Le calice eft à cinq folioles ovales, concaves , glabres , caduques. La corolle eft com- polée de cinq pétales panachés de rouge & de jaune , où d’une feule de ces deux couleurs ; leur limbe eft arrondi, frangé à fes bords, rétréci à fa bafe en un onglet fort étroit : le pétale fupérieur eft an peu plus petit que les autres : les étamines out au moins crois fois la longueur de la corolle, ainfi que le flyle. L'ovaire eft long , étroit: il lui (accède une gouffe plate , large , longue d'environ trois à Quatre pouces, CONTENAMIE des femences com- primées , & placées chacune dans un enfoncement pliffé ou firie à les borûse Cette plante croît naturellement dans les Indes orientales. D (W. f: in herb. Lam.) 3. PoinNCILLADE des corroyeurs. Poinciana co- riaria. Poirciana inermis , foliolis linearibus , obtufisÿ ra- cemis paniculatis , calicibus glabris , ffaminibus co- roll dupld longioribus. ; ante croît naturellement dans les deux la cultive dans plufieurs jardins d'Eu- . f. Comm. Labillardière ex Ladiis. ) | | Cafalpinia cute nes. f Hott, CÜHr18.— Flor. Zeyl. 1594 fur une de large. Les fleurs font difpofées en petits | PO … ÆCafalpinia coriaria. Willd, Spec. Plant. vol. 2. pag. 532. | Poinciana ( cotiaria ), caule imermi, racemis fpi- catis, Jacq. Amer. 123. tab. 175. fig. 36. Siliqua arboris guatapana ex Curacao infulä, Breyn- Cent. pag. 58. fig. 5. Libidibi. Bergius. A&. Holm. 1774. pag. $7. Cette plante , que Linné avoit réunie avec le poinciana alata , doit en être diftinguée par fes ca- lices glabres & par fes goufles couites & arquées Elle s'élève fous la forme d’un très- grand ar- briffeau , à la hauteur de douze à quinze pieds , d’un port agréable, très-rameux, fans épines , cou- vert d’une écorce noirâtre & ponctuée , garni de feuilles alternes , deux fois silées , fans impaire ; à folioles petites , linéaires , obrufes, glabres, lon- gues d'environ trois lignes. Les fleurs font ter:ni- nales , difpofées en un épi denfe fur des pédon- cules partiels très-courts ;, nombreux & fimples. Le calice eft divifé en cinq folioles lâches, gla- bres, oblongues ,obtufes, he , la cinquième concave & plus longue que les autres. La corolle eft petite, jaunatre , un peu odorante , compofée de cinq pétales à peine plus longs que le calice, très-entiers , concaves , arrondis, le cinquième ir- régulier, réfléchi : les étamines font une fois plus Jongues que les pétales , un peu arquées. L’ovaire eft oblong , comprimé : il lui fuccède une goufle alongée, obtufe , courte, un peu arquée , fpon- gieufe. ( Defcript. ex Jacq.) Cette plante croit dans l'Amérique , à Curaçao & à Carthagène, dansles marais & les lieux inondés fur les bords de la mer. Les habitans du pays & les Efpagnols font ufage de fes coffes pour tanner le cuir. D {POIRET.) POINTUES ( feuilles). Acura folia. On donne ce nom aux feuilles lorfqu’elles fe terminent par un angle qui forme comme une pointe afñilée, tels que les feuilles des graminées, le rumex acutus, le d’ffmachia nemorum, &c. POIRETIA. Poiretia. Genre de plantes dicoty- ‘ Jédones , à fleurs compiètes , polypétalé:s, de la famille des bruyères, qui a dès rapports avec les epacris, qui comprend des arbuites exotiques, à feuilles alternes , amplexicaules , à fleurs fefiles , axillaires. Le caractère effentiel de ce genre eft d’avoir: Un calice à cinq folioles , muni cn dehors de plu- fieurs écailles imbriquées ; une corolle à cinq pétales ; point d'écailles autour de l'ovaire ; une capfule à cing loges , à cinq valves. Botanique. Tome V. Pod A4 CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice à cinq folioles aiguës, perfiftantes, munies en dehors de plufieurs écailles courtes , im- briquées, qui forment comme un fecond calice. 2°. Une corol!e à cinq pétales lancéolés, plus courts que le calice. 3°. Cingéramines à filamens capillaires, placés fur le récepracle entre les pétales & l'ovaire, terminés par des anthères linéaires, conniventes, velues en dehors , échancrées à leur bafe. 4°. Unovaire fupérieur, globuleux, à cinq faces, furmonté d’un ftyle fubulé , de la longueur des éta- mines, terminé par un ftigmate tronqué. Le fruir eft une capfule globuleufe, à cinq côtés, à cinq loges, à cinq valves , dont les cloifons font oppolées aux valves & en occupent le centre, remplies de femences nombreufes , fort petites , ovales , attachées à un réceptacle central. Obférvations. Ce genre a été établi par M. l'abbé Cavanilles. Cette marque de diftir étion & de fou- venir de la part d’un favanc auf diflingué , ef fans doute très -honorable pour moi , & je faifis avec plaifir Poccafion de lui en témoigner toute ma re- connoiffance. Avantlui, Gmelin , dans lanouveile édition du Syfflema Nature de Linné, avoit égale- ment préienté un nouveau genre fous le nom de Porretia ; mais les deux efpèces qu’il décrit, one été depuis reconnues appartenir à des genres déjà connus. À peu près dans le même tems , Smith donnoit la defcription du même gente que M. Ca- vanilles , fous le nom de Sprengelia. ESPÈCES. PorrET:A à feuilles en gaîne. Poiretia cucal- lata. Cavan. Poiretia caule fruticofo , ramis ereëtis ; foliis vagi- nantibus, cucullatis. Cavan. Ic. vol. 4. tab. 343. Sprengelia incarnata. Smith. A. Holm. 1794. pag. 260. tab. 8. C’eft un petit arbufte d'environ un pied dehaur, dont lestiges font glabres , liffes, très- dures , noi- râtres, fouvent couchées, garnies de rameaux alter- nes, redreflés , recouverts dans coute leur longueur de feuilles courtes , roides , alternes , imbriquées prefque fur trois rangs , en forme de capuchon, engainant les tiges par leur bafe , entières , très- ouvertes, concaves , glauques , fans nervures ap- parentes, terminées par une pointe épineufe. Les fleurs font prefque fefliles , axillaires vers Pextrémité des rameaux , garnies chacune à leur bafe de plufieurs perites écailles imbriquées , très- aiguës , au nombre de fix, FSI . en caréne POI vers leur bafe , enveloppant le calice, mais au moins de moitié plus courtes. Celui-ci eft com- pofé de cinq folioles droites, perfiftantes , étroites, lancéolées , aiguës. La corolle eft rougeatre , pe- tite, plus conrte que le calice, à cinq pétales lan- céolés , alternans avec les folioles calicinales. La caplule et fort petite, globuleufe, recouverte par Ja corolle & le calice qui fe refferrent & fe ferment après la fécondation, 459 Cettz plante croît à la Nouvelle - Hollande, à Botany -Bay, au fort Jakfon & au Cap Diemen. irdière m'en a communiqué des exem- M. Labill. plaires qu’il a recueillis dans ce dernier lieu. Cf) (PoIRErT.) POIRIER. Pyrus. Genre de plantes à fleurs com- plètes, polypétaiées, de la famille des rofacées , qui a de grands rapportsavecles pommiers (malus), qui comprend des arbres tant indigènes qu'exoti- ques à l'Europe, dont les feuilles font fimples , entières ; les fleurs réunies en bouquets, rarement folitaires. Le caraétère effentiel de ce genre eft d’avoir: Un calice à cing divifions ; une corolle à cinq pé- tales inférés fur le calice ; un fruit à pepintrès-charnu, oblong , ombiliqué à fon fommet feulement ; à cinq loges cartilagineufes ; contenant ehacune une ou deux femences. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque: fleur offre : 1°. Un calice fupérieur , d’une feule pièce , à cinq divifions profondes , concaves, perfiftantes. 2°. Une corolle à cinq pétales afez grands, pref- lé a De à que ronds , concaves , inférés fur le calice. 3°. Une vingtaine d’étamines environ , dont les filamens font fubulés, plus courts que la corolle, attachés fur le calice , terminés par des anthères fimples. 4°. Un ovaire inférieur , muni de cinq flyles fili- formes, de la longueur des étamines ,terminés par des ftigmates fimples. Le fruit eft charnu, fucculent , ombiliqué à fon fommet feulement, rétréci & alongé à fa bafe, offrant dans fon centre cinq loges comprimées, cartilagineufes , contenant chacune une ou deux femences oblongues, convexes , un peu compri- mées , obtufes à leur fommet, aiguës à leur bafe. Obfervations. Linné n’a fait qu'un même genre des poiriers , des pommiers & des coignaffiers. Ils font en effet très-peu dillingués , & ne diffèrent que par la forme extérieure de leurs fruits, mais cette forme eft aflez conftante : c’eft d’après elle ue M. Juffieu a cru devoir rétablir les trois genres Î POI de Tournefort , qui d’ailleurs fe rapportent da- vantage à l'habitude où l'on à été de tout tems de les défigner fous cette dénomination. Nous fépa- rerons auf les poiriers des pommiers , ces derniers fe diftinguant très-bien des premiers par la forme globuleufe ou arrondie de leurs fruits, & par la cavité inférieure dans laquelle s'enfonce leur pé- doncule plus court dans les pommiers que dans les poiriers. Quant aux coignaffiers , l'article de ce Diétion- raîre , où il en a été queftion ( voyez COIGNAS- SIER ), renvoyant au mot POIRIER, nous ne pou- vons nous difpenfer de le préfenter ici. ESPÈCES. 1. POIRtER commun. Pyrus communis. Linn. Pyrus foliis levibus, ferratis ; pedunculis corym- bofis. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 686. — Poll. Pal. n°. 477 — Duroi. Harbk. 2. pag. 207. — Scop.Carn. n°. 598.— Blackw. tab. 453. —Hoffm. Germ. 173. — Roth. G:rm. I. 215. IL 548. — Desfont. Flor. atl. vol. 1. pag. 397. — Lai. III. Gen. pl. 433. D. E. H. I. L. Pyrus foliis ovaris, ferratis ; pedunculis corym- bofis. Ait. Hort. Kew. vol. 2. pag. 174. — Willd. Arbr. 260. — Id. Spec. Plant. vol. 2. pl. 11. pag. 1016. Pyrus foliis ovato- lanceolatis , ferratis ; glabris. Hall. Helv. n°. 1096. Pyrus foliis ferratis , pomis bafi produë&is. Hort. Cliff. 190.— Hort. Upf. 130. — Flor. Suec. 401 436. — Roy. Lugd. Bat. 266. Sorbus (pyrus) , foliis ferratis; fruëlu turbinato , qguinqueloculari. Crantz. Auftr. pag. 93. A. Pyrus pirafler. Linn. L. C. Pyrus fylveftris. C. Bauh. Pin. 439. — Tourn. Inft. R. H. 632. — Parkins. Theatr. 1500. Ic. — Duham. Arbr. tom. 2. pag. 198. n°. 1. tab. 45. Pyra fylveftria. Tabern. Ic. 1018. Pyrus. Dod. Pempt. 799 & 800. Ic. Pyra Diofcoridis. Lob. Ic. 2. 165. Le poirier eft un affez grand arbre qui croît na- turellement dans la plupart de nos forêts , dont le bois eft dur , pefant, d’une couleur un peu rou- geatre. Ses branches font fortes , étalées , divifées en rameaux de couleur brune, garnis de feuilles alternes ou éparfes, ovales , lancéolées , aiguës , glabres à leurs deux faces , point ou légérement dentées à leurs bords , pertées fur de longs pé- tioles pendans. Dans les efpèces fauvages, les an- ciens rameaux font terminés par une épine droite, très-dure ; les feuilles plus petites, un peu arron- dies & légérement ciliées à leurs bords. POI Les fleurs font difpofies le long des jeunes ra- imeaux, en bouquets ou en manière de corymbes, fur un pédoncule commun , ferme , dur , prefque ligoeux , fupportées chacune par un pédoncule partiel , très-long , fouple & pendant. La corolle et blanche , à cinq pétales prefqu’ovales , très- caducs. Les fruits ont une forme conique , mais qui va ie beaucoup ; quelquefois ils font prefque globuleux, mais toujours faciles à diftinguer de ceux des pommiers , par leur bafe entière & point concave. Dh (7. v.) Les ppoiriers fauvages produifent des fruits acer- es, durs, pierreux, qui acquièrent par la greffe & la culture une faveur très-agréable : ce font les feuls que l’on puiffe manger. Ceux qui ont la chair douce , tendre, parfumée , font tres-fains lorf- u’onn’en mang= pointavec excès ; mais les poires ures, un peu acerbes , «valent mieux cuites que crues : on en fait des compotes. Celles que l’on nomme poires féchées où tappées , ont éprouvé plu- fieurs préparations au four , qui les rendent fufcep- tibles de fe conferver très-long-tems , furtout fi l’on a foin de les tenir dans des lieux fecs. On obtient des poires une liqueur fermentée, connue fous le nom de poirée , affez femblable au cidre , mais qui ne fe conferve pas long-tems : on en retire du vinaigre , de l’eau-de-vie. Le marc des poires , qui refte dans les prefloirs, peut, après avoir été féché , fervir de mottes à brûler, avantage que n'offre point celui des pommes. Le bois des poiriers eft employé par les tout- neurs & les ébéniftes. Il prend très-bien la teir- ture noire , & alors, dit Duhamel , il reffemble tellement à l’ébène , qu’on a b:aucoup de peine à l'en diftinguer. Après le buis & le cormier , c’eft le meilleur bois que puiffentemployerles graveurs en taille de bois. Il eft réfulté de la culture & de la preffe du poirier fauvage plus de deux cents variérés de poires , que l’on diftingue par leur faveur , leur forme ; par l’époque de leur maturité & la faculté de fe conferver plus ou moins long-tems. Il fau- droit, pour traiter convenablement de chacune de ces variétés , un ouvrage particulier. Nous nous bornerons ici à en préfenter quelques - unes des lus intéreffantes. On peut les diftinguer , comme Fa fait Tournefort, en poires d'été, poires d’au- tomne & poires d'hiver. * Poires d'été. 1. Pyrus fativa, fruëlu affivo, parvo, racemofo, odoratifimo. Tourn. Inft. R. Herb. 628. Pyrus favonia. Linn. L. C. Vulgairement poires mufcates. C'eftune très-bonne poire , un peu mufquée , Par I 41 dont la peau eft jaune , lus ronde que longue, trés-grofle dans la mufcadelle rouge , plus petite dans li mufcadelle bitarde, &c. 2. Pyrus fativa, fruëlu affivo , parvo, à viridi al- bido. Tourn. L.C. Vulgairement poire de Saint-Jean, de la Made- leïne ; poire de hariveau. Sa peau eft mince, d’un vert blanchâtre ; fa chair fondante , d’une faveur fucrée. 3. Pyrus Jativa ; fruitu aftivo ; oblongo , ferrugi- neo ; carne tenerd , mofchatä. Tourn. L. C. Vulgairement /a cuiffe-madame. Cette poire eft longue, d’une forme pyrami- dale , revêtue d’une peau épaiffe , d’un brun jau- nâtre ; fa chair eft caffante , d’un goût mufqué. 4. Pyrus fativa , fruéfu affivo , oblongo , rufefcente , Jaccharato. Tourn. L. C. Vulgairement rouffeler hä:if, poire fans peau. Elle eft d'une couleur rouffâtre, d’une chair fondante & fucrée , couverte d'une pean très- mince. ie Pyrus fativa , fruélu aflivo , turbinato ; carre tenerd, faccharatä. Tourn. L. C. Vulgairement mufcat - robert , porre à La reine, poire d'ambre. Elle eft petite , ronde , jaunâtre , d’une chair fondante , caflante ; d’une faveur mufquée. G. Pyrus fativa, fruëlu aflivo , oblongo , magno , partèm rubro , partim albido , odorato. Tourn. L. C. Vulgairement bon-chrétien d'été. C’eft une poire excellente , groffe , alongée , dont la peau eft mince ;, d'un vert blanchâtre , un peu plus colorée du côté oppofé , d’une chair ee tendre, remplie de jus , d’un goût par- umé. 7. Pyrus fativa, fruëlu aflivo , rotundo , feffili , faccharato , & viridi florefcente. Mill, Did. n°: 31. Vulgairement bergamotte d'été, Cette poire eft ronde , groffe, aplatie ; fa chair eft fondante , fon jus très-parfumé, *X*% Poires d'automne. 8. Pyrus Jativa, fruëlu autumnali, [uavifimo, in ore liquefcente. Tourn. L. C. Vulgairement Ze beurré gris , rouge où vert. Elle eft fondante , d’un goût exquis ; fa peau ef mince ; elle varie dans fa couleur. 9. Pyrus fativa , fruëlu autumnali , ire, à Lil; 452 POI ferrugineo rubente, non nunquam maculato, Tourn. Vulgairement poire de rouffélet. Cette poire a la peau brune & d’unrouge foncé. Elle eft groffe & longue, ou un peu arrondie : la chair eft tendre , d’une faveur parfumée. io. Pyrus fativa , frutlu autumnali, longo viridi- que ; odorato , in ore liquefcente. Tourn. L. C. Vulgairement mouille - bouche d'automne où la verte-longue. Sa chair eft fondante , remplie d’un jus très- fucré : fa forme eft alongée , fa peau de couleur verte. : 11. Pyrus fativa , fruélu autumnali , tuberofo , ffli, faccharato ; carne durä. Tourn. LC: Vulgairement le meffire Jean blanc & gris. Cette poire eft groffe , arrondie 5 fa chair caf- fante , d'un très-bon goût ; fa peau rude, ordinai- rement grifatre. 12. Pyrus fativa, fruëtu autumnali , turbinato , tu- berofo , viridi, faccharato , in ore liquefcente. Tourn. Vulgairement Xe fucré-vert. Sa peau eft verte , fort unie ; fa chair tendre, d'un goût fucré & agréable , mais fouvent pier- reufe. 13. Pyrus fativa , anglica ; fruélu longo , punétis ferruginers confperfo. Tourn. L. C. Vulgairement beurré d'Angleterre , poirier d'An- gleterre. Cette poire eft alongée ; fon écorce eft gris- foncé , conime ponétuée : elle eft fondante , d’une faveur très-fucrée. 14. Pyrus fativa , fruëtu autumnali , tuberofo , Sell , è viridi flavefcente , maculis nigris confperfo ; carne teneré , faccharata. Tourn. L,. C. Vulgairement /a marquife. Ce fruit ef d’une forme agréable , quoique va- riable ; il eft aplati à fon fommet : fon écorce doit être jaune ; lorfqau’elle refte rougeatre , la chair eft médiocre. 15. Pyrus fativa , fruëu autumnali, turbinato , viridi , fériis fanguineis diflinéta. Tourn. L. C. Vulgairement bergamotte ou culotte de Suife. Elle eft un peu arrondie : fa peau eft rude, d’une couleur verdâtre , rayée de rouge ; fa chair fondante & pleine de jus, quoique médiocrement pa:iumée, POI XX% Poires d'hiver. 16. Pyrus fativa, frutlu brumali , magno ; pyra- midato , à flavo nonnihil rubente. Tourn. L. C. Pyrus boni-chriftiani. Bauh. Hif. 1. pag. 44. Pyrus pompeiana. Linn. L. C. Vulgairement /e bon-chrétien d'hiver. C'eft une mès-groffe poire, longue , de forme pyramidale, recouverte d'une peau jaunâtre, rem- plie d’un jus délicieux, d’une chair tendre , déli- cae. Elle paffe pour une des meilleures efpèces. 17. Pyrus fativa , fruëta brumali, magno , oblongo, turbinato, ferrugineo , utrinquè umbilicato. Tourn. LC: Pyra dorfalie , eademque liberalia diita. Bauh. Hiff. 1. pag. 53. Pyrus volema. Linn. L. C. Vulgairement poire de liure. Cette poire eft une des plus groffes, des plus pefantes connues : fa peau eft rude , en partie d'un. rouge foncé : crue , elle n’a que des qualités très- médiocres ; c'eft une des meilleures , cuite & miie en compote. 18. Pyrus fativa, fruëlu brumalt, turbinato , fef- fili, fubacido , flavefcente, punëlis afperioribus conf- perfo. Tourn. L. C Vulgairement bergamotte de bugi où de Pâques. C'eft une groffe poire , un peu arrondie , dont la peau eft verte , chargée d'afpérités : fa chair eft caffante , fon jus affez doux. 19. Pyrus futiva , fruëlu brumali , oblongo , partim intenfe, partim dilute, ferrugineo, faccharato, odorato. Tourn. L. C. Vulgairement /e martin-fec. Ce fruit eft alongé ; fa peau, d’un brun foncé ou rouffatre ; fa chair caffante , fon fuc agréable & parfumé : elle eft fujète aux pierres. 20. Pyrus fativa, fruëta brumalr , oblongo , à wi- ridi flavefcente , faccharato , faporis aufferi. Tourn, EL. C. ë Vulgairement rouffèlet d'hiver. Ga peau eft d’un jaune verdâtre, fa queue longue, fa chair fondante , fon fuc doux ; mais fon écorce eft acerbe , fort défagréable. 21. Pyrus fativa , fruëlu brumali, lorgo , è viridi flavefcente, in ore liquefcente. Tourn. L. C, Vulgairement la Saint-Germain. Cette poire eft grofe , longue , d’un vert jau- as do POI nâtre ; fa chair fondante ; fon jus fort doux, quel- quefois âcre & rude. 22. Pyrus fativa , fruëlu brumali, [effili, à wirii favefcente , maculato, utrinquè umbilicato , in ore li- guefcente. Tourn. L. C. Vulgairement {a crafane ou bergamotte crafane , beurrt-plar. Elle eft d’une médiocre groffeur : fa queue eft longue ; fa peau rude , d’un jaune verdâtre ; fa chair tendre , fucrée , agréable. 23. Pyrus fativa, fru&u brumali , longo , è viridi flaveftente, faccharato. Tourn. L. C. Vulgairement /a virgouleufe. Cette poire eft groffe , longue , d’un vert tirant fur le jaune ; fa queue courte , fa peau unie , fa chair fondante & fort bonne. Nous n'étendrons pas davantage ces détails fur les différentes variétés de poires. Celles que nous venons de préfenter paffent généralement pour les meilleures. On peut d’ailleurs confulter , fur un grand nombre d’autres ,le Diéionnaire des Jar- diniers de Miller, celui d'Agriculture , les Inflitu- tions de Botanique de Tournefort,& piufieurs autres ouvrages d'agriculture. On cultive auf plufeurs poiriers à fleurs dou- bles , qui fervent à décorer les bofquets de prin- tems. . 2. POIRIER d'Allemagne. Pyrus pollveria. Linn. Pyrus foliis ferratis, fubiès tomentofis ; floribus co- rymbofis. Linn. Syft. Plant. vol. 2. pag. for. — Id. Mantiff. pag. 244. — Willd. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1017. Pyrus (irregularis ), foliis ovatis , acurè ferratis ; foribus cymofis. Onomat. bot. 7. pag. 611.—Mun- chhauf. Hanfvat. ç. pag. 246. — Duroi. Harbk. 2. pag. 216. —Knoop. Pomolog. 2.pag. 38 tab.4.R. Pyrus pollvilleriana. J. Bauh. Pin. Hift. 1.p. fo. Cet aibre paroiït offrir des caraétères particuliers qui le diftinguent du poirier commun , & ne per- mettent pas de le regarder comme une fimple va- riété. Ses rameaux font garnis de feuilles éparfes , al- ternes , pétiolées , ovales , dentées à leurs bords, tomenteufes à leur face inférieure , glabres en deflus , mais pubefcentes à leurs principales ner- vures., fupportées par des périoies également to- menteux. Les fleurs font difpofées en un corymbe alongé, dontles pédonculss font garnis d’un duvet rolle eft blanche , un peu plus petite que celle du poirier commun. Cet arbre croit naturellement en Allemagne. F5 P4O 3. POIRIER à feuilies de faule. Pyrus falivifoita. Linn. 5 4 t Pyrus foliis lineari - lanceolatis , canis , fubrès alio-tomentofis ; floribus axillaribus , folitariis , fab- féfilibus. Linn. f. Suppl. 255. — Ait. Hort. Kew. 2. pag. 176. — Pallas. Iter 3. pag. 734. tab. N. fig. 3. — Id, Flor. Roff, 1. pag, 20. tab. 9. Pyrus fylveftris , orientalis ; folio oilongo , incaro. Tourn. Inft. Corol. p:g. 43. Cette efpèce eft très-remarquable , & bien dif- tinéte par fes feuilles longues, étroites , blanches & foyeufes. Cet arbre s'élève à vingt-cinq ou trente pieds. Ses rameaux font effilés , revêtus d’une écorce blanche , pubefcente ; garnis de feuilles alternes, éparfes , pétiolées , linéaires-lancéolées , longues au moins de deux pouces fur fix lignes de large , médiocrement rétrécies à leur bafe , terminées en pointe à leur fommet , blanches & tomenteufes en deflous , foyeufes & pubefcentes à leur face {u- périeure , portées fur des pétioles courts, tomen- teux. Ses fleurs font blanches, folitaires , axillai- res, médiocrement pédonculées , plus petites que celles du poirier commun ; elles fleuriffent au com- mencement du printems : il leur fuccède des fruits affez petits, de forme conique. Cet arbre croit naturellement en Arménie , où ila été découvert par Tournefort, furle Caucafe, dans la Sibérie. On le cultive au Jardin des Plantes de Paris. } (F.v.) 4. POIRIER cerife. Pyrus baccata. Linn. Pyrus foliis aqualiter ferrulatis | pedunculis con fertis, pomis baccatis , calicibus deciduis. Ait. Hort. Kew, 175. — Willd. Arbr. 264. & Spec. Plant. vol. 2. pag. 1019. Pyras folits ferratis , pedunculis confertis, pomis baccatis. Linn. Mantifi. 75. — Gi'eck. Ic. Falc, 1. n°.12. — Pallas. Iter 3. pag. 105$. Pyrus foliis ferratis , umbellis pedunculatis | calï- cibus deciduis. Pallas. Flor. Roff. vol. 1. pag 23. tab. 10, Cratagus ceraff foliis , floribus magnis. Amœæn. Ruth. 274. tab. 31. Cet arbre s'élève à une hauteur médiocre , & fes branches fe divifent en rameaux prefqu’effilés, liffes , garnis de feuilles éparfes , pétiolées , ova- les, à crénelures courtes, obtufes , liffes à leurs deux faces, pâles en deffous , à nervures jaunâtres, portées fur des pétioles de la longueur de la feuille, À : ! munis dans leur jet e & à 6 = tomenteux ; elles font très-nombreufes : leur co- | ans leur jeuneffe & à leur bafe de deux pe tites flipules linéaires , lancéolées. Les fleurs fone réunies prefqu'en ombelles , au nombre de quatre: à cinq fur des pédoncules fimples & droits , de la . longueur des pétioles & plus. A5À P O7 Le calice eft fort petir & caduc. La corolle eft blanche , compofée de cinq pétales ovales, con- caves, d'une grandeur médiocre, À onglets à peine fenfibles ; elle renferme vingt étamines munies d'anthères jaunâtres. L’ovaire eft glabre, globu- leux, inférieur, fort petit, furmonté de cinq iftils plus courts que la corolle , plus longs que es filamens des étamines : il leur fuccède un fruit de la groffeur d’une petite cerife , femblable à une baie rougeâtre , arrondie , d’une faveur acide , di- vifée intérieurement en cinq loges contenant cha- cune deux femences calleufes. Cet arbre croit naturellement dans la Sibérie. On le cultive dans plufieurs jardins. [la beaucoup de rapports avec les mefpilus. D (WA) 5. Porter du Japon. Pyrus japonica. Thunb. Pyrus feliis cuneatis , crenatis , glabris ; floribus folitariis. Thunb. Flor. Jap. pag. 207. Cette efpèce , tantôt conferve la forme d’un ar- briffeau , tandis que d’autres fois il acquiert celle d’un arbre dont toutes les parties font glabres. Ses rameaux font fouples , alternes, cendrés , garnis de feuilles aiternes , ovales ou en forme de coin , obtufes, quelquefois échancrées à leur fommet , dentées , vertes en deffus , plus pâles en deffous, inégales, ordinairement longues d’un pouce , mé- diocrement pétiolées. Les flzurs font folitaires cu deux à deux le long des b-anches, portées fur des pédoncules épais & courts. Leur ca'ice eft d’une feule pièce , à cinq divifions ovales, concaves , obtufes , trois fois plus courtes que la corolle. Celle - ci eft d'un pourpre incarnat, à cinq pétales concaves , ovales, très-obtus, onguiculés à leur bafe : elle renferme au moins une trentaine d’étamines , dont les ar- thères font jaunes , ovales , à deux lobes , fup- ortées par des filamens droits, inégaux & blancs. Porc eft furmonté de cinq ftyles terminés ch1- eun par un fligmate à trois divifions jaunatres &r ééchies. Le fruit eft un peu globuleux , de la grofleur d’une noix , divifé intérieurement en cinq loges, contenant chacune plufieurs femences. Ç Defcripr. ex Thunb.) Cet arbre fe trouve au Japon. Il eft incertain pournous s'ilappartient plutôt aux poiriers qu'aux pommiers, Thunbert ne nous ayañt poinc appris fi le fruic eft ombiliqué à fa bafe. 6. Potrter coignafier. Pyrus cydonta. Pyrus foliis integerrimis, floribus folitariis , fruëtu lanato, ferinibus callofis. (N.) Pyrus foliis integerrimis, floribus folitarits. Linn. Sy: Plant. vol. 2. pag. 505. n°. 6. — Hert. CH. 160. -— Mater, medic. 127. — Roy. Lugd. Bar. 267. —— Kalm. Îter 3. pag. 107. — Jacq. Auftr. POI tab. 342.— Ludw. E&. tab. 56. — Kaiph. Cent. 6. n°, 75. — Hoffm. Germ. 173. — Roth. Germ. I. 215. I. $so. — Duroi. Harbk. 2. pag. 231. — Willd. Arbr. 266. — Lam. Flor. franç. vol. 3. pag. 492. n°. 1089. V. — Duham. Arbr. vol. 1. pag. 202. tab. 83. Sorbus (cydonia ) , foliis rotundis , integerrimis ; fractu lanato, quinqueloculari. Crantz. Auftr. p. 93. Cydonia anguftifolia , vulgaris. Tourn. Inft. R. Heïb. 633. | Malus cotonea, fylveftris. C. Bauh. Pin. 435. Cotonea & cydonia. Lob. Hift. 580. Ic. & Icon. pag. 192. Malus cotonea major & minor. Bauh. Pin. 434. A. Cydonia ( oblonga) , foliis oblongo- ovatis, fubiès tomentofis ; pomis oblongis, bafiprodu&is. Mill. Diét. n°. 1. — Duroi. Harbk. L. C. Cydonia fruëlu oblongo, breviori. Tourn, Inft.R. H. 632. — Blackw. tab. 137. Cotonea malus. J. Bauh. 1. pag. 27. Ic. Cydonia majora. Pai. Hift. 1453. B. Cydonia (maliformis), fol'is ovatis, fabeès tomentofis ; pomis rotundioribus. Mill. Dict. n°. 2. — Duroi. L. C. pag. 234. à Cydonia fruëtu breviore & rotundiore. Tourn. Inft. 233: C. Cydonia (lufiranica), foliis obversè ovatis , Jubcès tomentofis. Mill. Diét. n°. 3. Cydonia latifolia , lufitanica.'Tourn. Inft. 633. Cet arbre eft d’un affez bel afpeét, furtout lorf- qu'il eft cultivé. Les individus fauvages font plus petits dans toutes leurs parties. Le tronc eft un peu tortueux, & ne s'élève qu’à une hauteur mé- diocre. Les rameaux anciens font bruns ; les p'us jeunes font cotonneux , garnis de feuilles aT2z grandes , pétiolées, ovales, molles, très-entières, vertes en deffus, blanchâtres & cotonneufes en deffous. Les fleurs font folitaires , fituées dans l’aiffelle des feuilles vers l'extrémité des rameaux. Les ca- lices font très-velus , légérement dentés aux bords de leurs divifions. La corolle eft grande , d'unblanc mêlé de rofe ; l'ovaire pubefcent : il lui fuccède un fruit jaunatre , odorant , couvert d'un duvet trés-fin. Les femences font un peu calleufes , or- dinairement deux à deux dans chaque loge. Cet a:bre croît naturellement dans les départe- mens méridionaux de la France , en Allemagne, fur les rives du Danube. E ( F. v.) On diftingue , par la culture , plufieurs variérés remarquables par la forme de leurs fruits oblongs, globuleux ou en forme de poire. Les feuilles va- Pro POI 455 rient également dans leur grandeur & leur forme. = fommet, à une feule loge, à d:ux valves , con- Les poires de coin paflent pour aftringentes, flomachiques & fortifiantem On en fait des confi- turés, des gelées , des marmelades & des liqueurs utiles dans les cours de ventre , les foibleffes d’ef- tomac , les indigeftions , &c. Les femences con- tienrent une grande quantité de mucilage , qui fe diffout facilement dans l’eau froide : il eft adoucif- fant , propre à émouffer l’acrimonie des humeurs. * Efpèces moins connues. * Pyrus (anguftifolia ), foliis lanceolato-oblongis, nilidis , dentato-ferratis | baff attenuatis , integris ; pédunculis corÿymbofis. Ait. Hort. Kew. vol. 2.p. 176. Pyrus coronaria. Wangenh. Amer. 61. tab. 21. fig. 47. (POIRET.) POIS. Pifum. Genre de plantes dicotylédones , à fleurs papillonacées , de ja famille des légumi- neufes , qui a de grands rapports avec les larhyrus, & qui comprend des herbes la plupart indigènes de l'Europe , dont les tiges font grimpantes dans le plus grand nombre , les folioles grandes , les flipules très-larges, les pétioles terminés par des vrilles. Le caractère effentiel de ce genre confifte dans : Un calice campanulé, à cinq dents profondes ; une corolle dont l’étendard eff relevé ; un ftyle droit , en carêne ; un fligmate plane ; une gouffe alongée ; à plu- fieurs femences. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice d’une feule pièce , campanulé, di- vifé à fon ouverture en cinq dentsaiguës, les deux fupérieures plus courtes. 29. Une corolle polypétale , papillonacée , dont l'étendard eft très-large , prefqu’en cœur , relevé, ‘échancré avec une pointe au fommer ; les deux ailes conniventes , prefque rondes , plus courtes que l’étendard ; la caréne comprimée en demi-lune, plus courte que les ailes. 3°. Dix étamires , dont les filamens font réunis au nombre de neuf par leur bafe jufque vers leur milieu ; le dixième eft libre ; lesanthères arrondies. | 4°. Un ovaire oblong , comprimé , furmonté d’un ftyle triangulaire , membraneux , droit & courbé en carêne vers fa partie fupérieure , ter- miné par un ftigmate oblong & velu. | Le fruit confifle en une gouffe ou légume alon- Igé ; un peu arrondi ou comprimé , poincu à fon | } | | tenant pluñeurs femences globuleufes. Obfervations. 11 exifte bien peu de différence entre les gefies ( /athyrus) & les pois. Les foibles caractères qui les diftinguent, font à peine fenf- bles dans certaines efpèces ; cependant , fi l’on confidère le port de la plupart des plantes qui compofent ces deux genres, on reconnoîtra qu'ils font affez bien féparés : les pois ont de larges fti- pules (le pifum ochrus excepté) , qui les font re- connoitre au premier afpeét. ESPÈCES. 1. Pois commun. Pifum farivum. Linn. Pifum petiolis teretibus ; flipulis infernè rotundatis , crenatis; pedunculis multifloris. Linn. Spec. Piant. vol. 2. pag. 1026. — Hort. Upf. 215. — Mill. Diét. n°. 1. — Desfont. Flor. atl. vol. 2. pag. 156. — Lara. Illufir. Gener. tab. 633. Pifum foliis crenatis, Hort. Cliff. 329. — Mater. medic. 172. Pifum. Camer. Epit. 213. — Blickw. tab. 83. — Rivin. 2. tab. 36. — Fufch. Hift. 626. Ic. Pifum vulgatius. Lobel. Ic. pag. 2. 65. Pifum majus. Morif. Hift. 2. $. 2. tab. 1. fig. 1. . Pifum hortenfe majus. Bauh. Pin. 442. — Tourn. Init. R. H. 304. & varietates. Pifum hortenfe majus , flore fruéluque albo. C. Bauh, Pin. 342. À. Pifum fine cortice duriore. C. Bauh. Pin. 343. Pifum cortice eduli. Touïn. 394. Pifum filiqué carnofä feu falcatä , eduli, Raï. Hift. 891. Pifa fine tunicis durioribus , in filiqué magnä, allé, J. Bauh. Hift. 2. pag. 300. Ic. Vulgairemnent Pois-goulu. B. Pifumumbellatum.C.Bauh. Pin. 342.—Tourn. Init. L. C. Pifum ere&ius , comofum. J. Bauh. Hift. 2.p.299, Icon. Pifum proliferum. Tabern. Ic. 495. Pifum (umbellatum ) , fipulis quadrifidis , acuris: pedunculis multifloris, terminalibus. Mill. Diét. n°. 3. Vulgairement pois à bouquets. C. Pifum (quadratum), majus ,quadratum. Linns — C.Bauh. Pin. 342. (fruétu candido & fubflavo ), Tourn. L.C. Pifum majus, quadratum ; fruëfu cinere: coloris, C. Bauh. Pin. 342. — Tourn. L. C, 456 POI Pifum quadratum Plinii, Lob. Ic. 2. p. 66. Vulgairement pois carré. D. Pifum (humile ) , caule ereëto , ramofo ; foliis bijugatis ; foliolis rotundioribus. Mill. Did. n°. 2. Pifum humile , caule firmo. Tourn. Inft. 394. Vulgairement pois nain. E. Pifum (arvenfe), pertolis tetraphyllis, fipulis crenatis , pedunculis unifloris. Linn.Syft. Plant. vol. 3. pag. 447 — Iter. W-Goth. 107.— Flor. Suec. 2. 5°, 630. — Gunn. Norweg. n°. 76. Pifum pulchrum , folio angulofo. J. Bauh. Hif. 2. pag. 297. Ic.— Morif. Hit. 2. pag. 47. S.2. tab. 1. fig. 4. Pifum folio angulofo. Tourn. Inft. R. H. 394. Pifum arvenfe , fru&lu è luteo virente. Tourn. L. C. & varietates. Pifim minus ex luteo virefcens. Lob. Ic. 2. p.66. Vulgairement /a bifaille où pois de pigeon. C’eft une plante bien connue , dontlestiges font foibles, & ont befoin d'appui pour ne pas refter étendues fur la terre. Sesriges fontglabres, ftriées, cylindriques , garnies de feuilles ailées , compofées de folioles au nombre de quatre ou fix, affez gran- des , ovales , entières : les pétioles font épais, cy- lindriques , terminés par des vrilles rameufes ; ils font garnis à leur bafe de deux ftipules oppofées, plus grandes que les folioles , ovales , arrondies & crénelées à ieur bafe. Les fleurs fortent de l’aiffelle des feuilles, pé- diculées, & réunies plufieurs enfemble fur un pé- doncule commun, plus court que les pétioles. Les légumes font pendans, alongés , & prefque cylin- driques dans le plus grand nombre. Cette plante, fi généralement cultivée , paroït croître naturellement en Alface & dans plufieurs autres contrées de l'Europe. © (#.v.) Les pois offrent un très - grand nombre de va- riétés qui s’accroiflent tous les jours, & que nous n’entreprendrons pas de décrire. Nous n'avons fait qu’indiquer les plus remarquables. Ce légume fournit, lorfqaw’ileft vert , une bonne nourriture ; mais fec il eft lourd , venteux pourles eftomacs délicats : c’eft le plus nourriflant de tous les légumes quand on peut le digérer fans fatigue. On recommande aux perfonnes attaquées du fcor- but les pois verts mangés crus. Les tiges des pois, après qu'elles ont été battues, fourniflent une très- bonne nourriture aux moutons. Le pois appelé michaur ef très-hâtif & de toute faifon , fort tendre & fucré : femé dès le mois de frimaire , il fournit des primeures, Le carré-fn, dit PAOOI clamart , eft excellent & d’un grand rapport. Le carré - vert eft le plus propre à être confervé fec pour les purées. Le pois-goulu, var. À, ou fans parchemin , eft ua des plus profitables : il fe mange avec fa coffe, comme les haricots verts ; ila un goût fin & fucré; il offre plufieurs variétés : fes coffes font plates, larges & charnues. F Le pois à bouquets, var. B , eft plutôt une plante d'agrément que d'économie. Ses fleurs font nom- breufes , réunies en bouquets à l'extrémité des tiges , où elles forment prefqu’une ombelle : fes tiges font larges, aplaties; fes femences brunes. Les pois carrés, var. C , fe caraétérifent principa. lement par leur forme : ils renferment beaucoup de variétés qu'on diftingue à leur couleur , & qui fourniffent la plupart une excellente nourriture. Les pois nains, var. D , ontleur tige bafle , mais affez ferme pour n'avoir pas befoin d’appui. La bifaille où pois de pigeon , var. E , ne fe cul- tive que pour être employée comme fourrage. On nourrit la volaille ( particuliérement les pigeons } avec fes femences. Linné le regarde comme une efpèce dont le caractère principal eft d’avoir des pédoncules à une feule fleur ; mais ce caractère s’évanouit dans un très-grand nombre d'individus: Dans toutes ces variétés les fleurs offrent des couleurs très-nuancées , blanches, panachées , un peu rougeätres , bleues, purpurines, &c. 2. Pois maritime. Pifum maritimum. Linn. Pifum foliis fupra planiufculis | caule argulato ; fhipulis fagittatis , pedunculis multifloris. Linn. Syft. :k Plant. vol. 3. pag. 458. — Flor. Suec. 608. 640. — Jrer. W-Goth. 190. — Mill. Diét. n°. 4 — Flor. Dan. tab. 338. Pifum flpulis integerrimis. Hort. Cliff. 368. Pifum marinum. Rai. Hift. 892, — Flor. Lappon, 272. Pifum fpontaneum ,-perenne , repens , humile. Morif. Oxon. Hift. 2. pag.47. 6.2. tab. 1.fig. $. Pifum fpontaneurm , maritimum ; anglicum. Park. Theatr. 1060. Tourn. Init. R. Herb. 394. Cette efpèce eft diftinéte du pois commun par fes pétioles anguleux & fes ftipules fagittées , très- entières. Ses tiges font courtes , rampantes , anguleufess divifées en rameaux garnis de feuilles ailées , al- ternes , compofées de crois à cinq paires de folioles oppofées , ovales, prefque rondes, un peu pubef- centes à leur face inférieure, ainfi que fur les pé- tioles & les tiges. Les ftipules font fagirtées 1e ele, POI bafe , ovales, entières à ieurs bords, d’une gran- deur médiocre. Les fleurs naïffent dans l’aiflelle des feuilles ; elles font pédiculées , rangées alternativement au nombre de fix à huit fur un pédoncule commun, La corolle eft mélangée de bleu , de rouge & de blanc. Les goufles font un peu étroites , prefque cylindriques , pendantes. Cette efpèce croît naturellement fur les côtes de la mer, dans les départemens du nord de la France , à Boulogne , en Angleterre , en Améri- que, dans le Canada, où elle vient beaucoup plus grande & très-glabre. x (F./f.) Ses femences font amères; cependantles pauvres hibitans de plufieurs provinces d'Angleterre lesont fouvent recueillies dans dés années de difète , & s'en font nourris eux & toute leur famille. 3. Pois ailé. Pifum ochrus, Linn. Pifüm petiolis decurrentibus | membranaceis , di- phyllis ; pedunculis fübunifloris. Linn. Syft. Plant. vol. 3. pag. 458.— Hort. Cliff. 370.— Hort. Upf. 215. — Mill. Diét. n°. 6. — Kniph. Cent. 10. n°. 71. — Poiret. Voyag. en Barb. vol. 2. pag. 213. Ochrus folio integro , capreolos emittente , femine fubluteo (pullo & atro). Tourn. Inft. R. Herb. 396. tab. 219. 220. — C. Bauh. Pin. 343. Lathyri fpecies , que ervilia fylveftris Dodonei. J. Bauh. Hift. 2. pag. 305. Ic. Ervilia fylveftris. Dod. Pempt. $22.Ic. Ochrus five ervilia. Lobel.Ic. 2. pag. 68. Latyrus currentifolius. Lam. Flor. franç. vol. 2. pag. 571. n°. $81. III. Cette efpèce ef fort fingulière. Si on confidère fa fruétification , elle appartient autant aux gefies qu'aux pois : fi l'on s'arrête à fon port , elle ne convient à aucun de ces deux genres , & même les botaniftes ne font pas très d'accord fur la dé- nomination de quelques-unes de fes parties. Ses racines font dures, tortiilées : il s’en élève une tige qui fe divife prefque dès fa bafe en longs rameaux d’un & de deux pieds, foibles ,tombans, garnis dans toute leur longueur de feuilles décur- rentes fur les tiges , fimples , ovales , terminées par une vrille, mais ces prétendues feuilles ne font réellement que des pétioles qui en impofent au premier afpect : leur bafe eft Jécurrente fur les tigcs, comme nous l'avons dit ; puis cette mem- brane s’élargit tellement fur le pétiole , qu'elle lui donne l'apparence d’une feuille, d'autant mieux qu'on ne trouve de foiioles que fur les périoles fupérieurs , au nombre de deux à quatre , ovales, oppolées , d’une grandeur médiocre, point termi- nées par des vrilles. C’eft là qu'il eft fé de recon- Botanique. Tome VW, PR RE a oo ÉD POI 457 noître que ce que l’on pourroit regarder comme feuilles dans la partie inférieure , n’eft qu’un pé- tiole ailé, à large membrane, dénué de folioles, terminé ( comme dans les autres efpèces de ce genre ) par une vrille rameufe. Ce dernier carac- tère , ainfi que les folioles des pétioles fupérieurs, lève toute difficulté. Il n’y a point de ftipuies. Les fleurs font blanches , affez petites, portées fur des pédoncules filiformes, plus courts que les pétioles , ordinairement fimples , quelquefois di- vilés , fortant de laifielle des pétioles garnis de folioles, fupportant d’une à trois fleurs. Les gouffes font alongées , comprimées , un peu recourbées fur leur pédoncule. Cette plante croît dans les campagnes , dans les départemens méridionaux de la France , en Italie, dans l'ile de Crète. Je l'ai également rencontrée fur les côtes de Barbarie. © { V.v.) (POIRET.) POIVRIER. Piper. Genre de plantes dicotylé- dones , à fleurs incomplètes, qui a beaucoup d’af- finité avec la famille des orties, & des rapportsavec les gnetum. [l renferme des arbuftes ou des hei- bes , la plupart grimpans, dichotomes , à rameaux prefqu’articulés : les feuilles font alrernes où op- ofées ; les fleurs axillaires ou oppofées aux feuil- És , difpofées en un chaton étroit, alongé. Le caraéière eflentiel de ce genre eft d’avoir: Des fleurs réunies en un chaton filiforme ; point de calice ni de corolle ; deux anthères prefque feffiles ; une baie à une feule femence. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un fradice très- fimple , filiforme , chargé de fleurs; point de calice , de très-petites écailles entre chaque fleur. 2°, Point de corolle. 3°. Deux étamines ; les filamens à peine fenfibles ; deux anthères oppofées , arrondies , fituées à la bafe de l'ovaire. 4°. Un ovaire fupérieur , grand , ovale, fans fiyle fenfible , furmonté de trois fligmates féraces, hifpides. Le fruit eft une baie arrondie , charnue , à une fcule loge , renfermant une feule femence globu- leufe. Olfervations. 1°. Miller, dans les détails qu’il a publiés fur la fruétification du poivrier , lui afigne : Un calice d’une feule pièce ; urcéol*, un peu ventru, caduc, divifé en trois dents à fon boïd ; Mmm 458 POI Deux flamens très-courts. Jufqu'alors Miller eft le feul qui ait fait certe obfervation , & les boraniftes qui ont écrit après Jui ( Lamarcken particulier ) , n ont pas pu recon- noitre fur les plantes fèches les caractères qu'il attribue au poivrier. Nous l'avons également cher- ché en vain fur plufieurs efpèces que nous avons analyfées : à la vérité , dans un certain nombre d’efpèces , chaque fleur eft fouvent féparée par une écaille extrêmement petite , qui tient lieu de ca- lice & de corolle : cette écaille n’eft pas fenfble dans beaucoup d'efpèces. Quelques-unes des efpèces qui compofent ce genre, ont un afpeét fi différent des autres , que plufieurs botaniftes ont foupçonné que peut-être deux genres fe trouvoient confondus en un feul. En effet , nous voyons des arbriffeaux de douze à quinze p'eds , garnis quelquetois de feuilles très- anples, d’un pied & plus de long, fe placer à coté de petites plantes herbacées , marécageufrs, mu- nies de tiges grêles , f'ifarmes ; de feuilles ion- gues à peine de trois à quatre ligres , tendres, fucculentes , &c. L'obfervation feule des parti-s de la fructification pouvoit diffiper les doutes j & il paroït en effet , d’après les recherches de plu- fieurs botaniftes modernes , qui ont étudié ces plantes dans leur lieu natal, que dans toutes ces efpèces la frudification eft parfaitement li même. Cependant Ruiz & Pavon, dans leur bel ou- vrage de la Flore du Pérou , ont formé deux genres fous là dénomination de pirer & de peperomia. Le premier renferme en grande partie les efpèces ligneufes du genre piper de Linné ; le fecond , les efpèces herbacées, la plupart à feuilles grafles , épaies ; mais les caractères de la fruétification , qui féparent ces deux genres, font fi foibles, fi difficiles à fifir , furtout dans les plantes fèches , étant principalement appuyés fur la forme des pe- gites ecail'es qui accompagnent les fleurs , fur ja préfence des filam: ns des écamines, &c. que nous n'avons pas cru pouvoir adopter cette réforme : il eft même un afflez grand nombre de peperomia , dont le port eft parfaitement celui des piper pro- prement dits ; d2 grandes feuilles , des nervures trèc-diftint:s, des tiges prefque ligneufes, &c. Nous euffions defiré pouvoir du moins établir de bonnes divifions parmi les efpèces nombreufes de ce genre. Elles paroïflent faciles au premier afpect, fi l’on confidère la difpofition des nervu- res , leur abfence ; d:s feuilles fèches , coriaces , ou de grafles & de charnues , alternes ou oppo- fées, &c.; mais nous nous fommes apperçu que ces divifions écarreroient néceflairement des ef- pèces qui fe rapprochent d’ailleurs Far un plus grand nombre de rapports. Dans un certain nombre d’efpèces , les pétioles font canaliculés , garnis à leurs bords d'une latge P. © membrane qui fert de fpathe aux jeuties épis avant leur épanouiffement. Dans d’autres , cette fpathe eft repréfentée par une écaille courte qui fe trouve à la bafe des épis ; elle eft fort caduque à marque dans beaucoup d’efpèces. ESPÈCES. 1. POIVRIER aromatique. Piper aromaticum. - Piper foliis ovatis ,acutis , guinquenerviis , glabris; petiolis fimpiicifimis; fpicisinferne [ibflerilibus. Lam. liluftr. Gener. pag. 76. n°. 1. tab. 23. Piper (nigrum), foliis ovatis , fubfepremnerviis ;- glabris ; petiolis fimpliciffimis. Linn. Syft. Plant. vol. 1. pag. 75. — Flor. zeyl. n°. 26. — Mater. medic. pag. 41. Piper roturdum ex Malabarä, foliis latis, quinque= nerviis , aloicantibus. Herm. Zeyl. $2. — Burm. Zeyl. 193. Piper rotundifolium , nigrum. Bauh. Pins duc. Pai. Hift. 1341. — Plukn. Almag. 297. tab. 437. fi3. 1. — Blackw. tab. 348. Piper roturdum , nigrum. Motif. Oxon. Hit. 3. pag. 602. $. 15. tab. 1. fig. 1. Molago-codi. Pheed. Malab. 7. pag 23. tab. 12. Lada. Pif. Mant. 492. 8. Piper rotundum , album. C. Bauh. Pin. 411. — Rai. Hült. 1342. Vulzairement Z poivre blanc & noir. C'eft un arbufte dont les racines font fibreufes, noirâtres :elles pouffent ds viges fouples, far- menteufes, grimpantes aux arbres voiäns , ou ram- panres lorfqu’eilés ne trouvent point d'appui; elles foat liffes , articulées, fpongieufes, dichotomes garnies de feuilles alternes , ovales, un peu alon- gses , épaifles, glibres , acuminées , portées fur des pétioles méd ocres , & marquées de cinq ner- vures , dont deux inferieures partent de la bafe, les trois autres un peu au deflus , & fe dirigent toutes vers le fommet des feuilles. Les fleurs font difsofées en grapes fimples , ter- minales ou oppotées aux feuilles: les pétioles font cylindriques & point denticulés. Les fleurs infs- rieures ,Ju{que vers la moitié du chaton, font affez ordinairement {tériles ; les fupérieures feules font fertiles ; c= qui a fait foupçonner à quelques auteurs qu’elles étoient monoiques. Les fri its font globu- leux , petits , d’abord verdärres, puis rouges, en- fin noiratres. Ce poivrier croît dans les Ines , particuliére- ment à Java, à Sumatra, &c. Ph (W.f.) Cetaromateelt d'un ufage ancien; ilentre comme bafe de toutes les épices que l’on emploie dans l’af- «| faifonnement de nos alimens : c’eft un bon flimu- POI Jant lorfque l'on n’en fait point d'excès ; il ranime les efprits , facilite les digeftions , foula3e dans les coliques & les crudités d’eftomac. Le poivre eft l’objet d’un grand commerce : fon exportation des Indes, autrefois toute entière entre les mains des Portugais , eft aujourd'hui partagée entr'eux, les Hollandais, les Français & les Anglais. Ea culture du poivrier n’eft pas difficile. 11 fuit de le placer dans des terres graffes, & d’arracher avec foin , furtoutles trois premières années, les herbes qui croiffent en abondance autour de fa racine. Il ne donne du fruit qu’au bout de trois ans : la pre- mière année & les deux fuivantes , fa fécondité eft très-confidérable : les récoltes vont enfuite en diminuant , & cet arbufte dégénère avec une telle rapidité, qu’il ne rapporte plus rien à la douzième année. Les fruits ne fe recueillentque quatre mois après la foraifon : on les expofe au foleil pendant fept jours , afin de faire noircir l'écorce. On enlève, dit Geoffroy , l’écorce du poivrier noir, & on en fait, par l’art, le poivre blanc. On le dépouille de cette écorce en faifant macérer ces fruits dans l’eau de la mer : l'écorce fe gonfle & fe crève : on en retire très-facilement la femence , qui eft blanche, que l’on fèche, & dont la faveur eft plus douce que lorfqu'elle eft revêtue de fon écorce. 2. POIVRIER fauvage. Piper fylveltre. Lam. Piper foliis fubcordatis , bafi obliquatis , quinque- nerviis j fpicis fruétiferis, gracilibus, laxiufculis ; flo- ribus dioicis. Lam. Illuftr. Gener. pag. 79. n°. 2. Cette efpèce avoit été confondue avec le poi- vtier aromatique , particuliérement à l'Ile - de- France : des caraétères qui lui font propres l’en diftinguent aifément, tels que fes fleurs dioiques, les nervures & la forme de fes feuilles. Cet arbufte eft grimpant : fes tiges font fouples, grêles , farmenteufes , munies de feuilles afrernes, ovales ,aiguës ,prefqu’encœur , obliques & à côtés ivégaux à leur bafe , liffes , minces , longues de deux à trois pouces , larges d’un pouce, à pétiole court, marquées de cinq nervures qui toutes par- tent de la bafe des feuilles, & fe dirigent vers le fommet. Ileft à remarquer que, dans les individus dont les tiges rampent fur terre faute d'appui, les feuilles font généralement plus petites , moins obli- ques ou moins inégales à leur bafe , plus conftam- ment & plus profondément échancréesen cœur. Les fleurs mâles font oppoféez aux feuilles réu- nies en un chaton très- grêle, pr:fque filiforme , Jong de quatre pouces ; le pédoncule ou la partie nue du fpadice eft à peine d’un pouce de long. Le chaton des fleurs femelles eft plus long , plus épais, chargé dans toute fa longueur de fruits nombreux, fefiles, petits, globulaires. On' trouve cette plante à l'Ile de-France , au Malabir , aux Philippines, où elle croit naturelle- | | ment. b (7./.) 3. POI VRIER betel. Piper berle. Linn. Piper foliis ovatis, oblongiuftulis , acuminatis , Jéptemnerviis ; petiolis bidentatis. Linn. Syft. Plant, vol. 1. pig. 75. — Flor. zeyl. n°. 27. — Lam. lil, Gen. pag. 79. n°. 357. Piper, qui faururus , foliis feptemnerviis, oblongo. acurninatis. Burm. Zeyl.193.tab.82. fig. 2. Optima. Piper longum , folivrum nervis decurrentibus , te- nuibus & mollioribus ; betle diétum. Morif. Hift. 3. pag. 603. Betre feu betle. Cluf. Exot. 176. tab. 176. Bonu. Betre feu beteile. J. Bauh. Hift. 1. pag. 437. Betele tambul, five betre. Burm. Zeïl. 46. Betela-codi, Rheed. Malab. 7. pag. 29. tab. 15. Cette plante a des tiges pliantes , anguleufes , liffes & ftriées, garnies de feuilles alternes , pétic- lées , affez grandes , ovales, acuminées , un peu inégales & obliques à leur bafe , entières à leurs bords , acuminées à leur fommet , liffes à leurs deux faces , plus pâles en deflous, marqu tab. 56. fig. B. petits. ; Ses tiges font frutefcentes , droites, haures de fix pieds , cylindriques , velues, divifées en ra- meaux fiexueux ; géniculés , hifpides & velus par- ticuliérement aux articulations , garnis de feuilles alternes ,ovales , acuminées, oblopgues, obliques à leur bafe , marquées de nervures nombreufes , alternes, faillantes ; les pétioles foat courts , at- rondis & point canaliculés. Ses tiges font droites, frutefcentes, noueufes, liffes , un peu noirâtres : elles fe divifent en ra- meaux délicats , un peu velus, divariqués , garnis de feuilles alt-rnes, pétiolées , étroites, glabres, Jancéolées, pointues à leurs deux extrémités , lon- gues de deux à trois pouces , larges de cinq à fix lignes , fupportées par des pétioles courts , & mar- quées de nervures vagues tranfverfes , alternes re d fur la côte principale ; réunies vers les bords des Les épis fontaxillaires , droits, folitaires , épais, feuilles par deux autres longitudinales. de couleur brune , longs d'environ deux pouces. È És Le Les chatons font couverts d’écailles fort petites , Les épis font axillaires , à peine de la groffeur | rondes, ciliées. Les anthères font globuleufes , d’un grain de froment , courts , ovales , fupportés | prefque files ; les ftigmates , au nombre de trois par des pédoncules droits, à peine aufh longs que très-courts , réfléchis; les baies fees, arrondies les chatons, quelquefois un peu réfschisen dehors. | rrès-petites. KL Certe plante a été recueillie à la Guiane par | : Cette plante croit à la Jamaique. M. Richard, qui en a communiqué desexemplaires M Lamare D (721) 21. Porvrier du Cap. Piper capenfe. Linn. f. Piper folris ovatis, nervoffs , acuminatis j nervk À La bn ? < JE mini ervis 19, POI VRIER réticulé. Piper reticulatum. Linn. | willofis. Linn. £. Suppl. pag: dis Lt : 2 è u Fe sner. pag. S1. n°. 370. D Piper foliis cordatis , rericulatis , feptemnervris. Gener. pag. 81: n°. 370 Jinn. SyR. Plant. vol. 1. pag. 76. n0.8. — Lam. Cette plante a des feuilles grandes , amples, jlufir. Gener. pag. -Bo. n°. 363. — Mill. Dit. ovales , aiguës, acuminées , alternes , petiolées ; n°, Hi. = Swartz. Oblerv. 19. fort fembiables aux efpèces à grandes feuilles, dont elles | | | | | | | | | | | | | PO! elles différent par leurs nervures chargées de poils à leur face intérieure. Thunberg en a fait la dé- couverte dans les environs du Cap de Bonne-Ef- pérance. 22. POIVRIER à feuilles luifantes. Piper nitidum, Piper foliis lanceolato - ovatis, obliquis , glaberri- mis, ovatis, Swartz. Prodr. pag. 15. & Flor. Ind. occid. vol. 1. pag. 58. À. Piper (præmorfum), foliis lanceolato - ellip- ticis, attenuatis , glabris ; bafi altero latere breviori- bus ; fpicis fuperne recurvatis. Vahl. Egl. 1. p. 4. C'eflun arbriffeau dont les tiges , hautes de cinq à fix pieds, font glabres, divifées en rameaux nom- breux, frèles, géniculés, garnis de feuilles alter- nes, pétiolées, ovales, lancéolées, obliques a leur bafe, glabres , veinées , longues de deux à trois pouces, luifantes en deflus, d’un vert foncé , fup- portées par des pétioles courts & cylindriques. Les épis font courts, cylindriques, droits, pédon- culés , très-lifles & blanchatres. Cette plante croit dans les lieux ombragés, fur les montagnes de la Jamaique. 5 23. POIVRIER des hautes montagnes. Piper al- pinum. Swartz. Piper herbaceum , caule ereëlo, fimpliciufculo ; fo- liis ovato-fubrotundis, acutis , fubiùs aveniis ; fpicis axillaribus. Swartz. Prodr. pag. 15. & Flor. Ind. occid. vol. 1. pag. 62. C’eftune plante herbacée , dont les racines, fim- ples & filiformes, pouffent des tiges droites, gla- bres, charnues, longues d'environ un pied , gar- nies de feuilles pétiolées, aflez grandes, entières, ovales , un peu arrondies, aiguës, glabres à leurs deux faces, de couleur pale , à nervures peu fen- fibles , fupportées par des périoles glabres , com- priés , dilatés à leur bale. Les épis font axillaires, folitaires , épais , de la longueur des feuilles , compofés de fleurs rappro- chées , féparées par des écailles lancéolées , aiguës. Les anthères font très-perites & blanchâtres; l'o- vaire ovale, acuminé; le ftyle fimple, terminé par un ftigmate aigu. ( Caraët, ex Swartz.) Cette efpèce fe diftingue du piper obtafifolium , dont les tiges font rampantes : elle croit fur les plus hautes montagnes de la Jamaique. % 24, POIVRIER amplexicaule. Piper amplexicaule. Swartz. Piper foliis lanceolato - ovatis , amplexicaulibus , nervofis ; cauleereëto , fimplici. Swartz. Prodr.p. 16. & Flor. Ind. occid. vol. 1. pag. 67. Cette plante eft prefque herbacée : elle s'élève fur une tige droite , fimple, ferme , haute d’un Botanique. Tome V. POI 467 , pied , un peu flexueufe , comprimée , anguleufe, À garnie de feuilles alternes, amplexicaules, ovales, lancéolées , rétrécies à ler bafe , obtufes à leu fommet , épaiffes , charnues , nerveufes , d'un vert gai. Les épis font droits , très-longs, axillaires, prefque terminaux, folitaires, pédonculés, cylin- driques , quelquefois au nombre de deux fur ch2- que pédoncule , garnis de fleurs ext:êmement pe- tites. On trouve cette plante à la Jamaique , fur les troncs d'arbres en décompofition. % 2$. POIVRIER à feuilles en rein. Piper reniforme. Piper foliis ovato - cordatis , glabris , acutis , b« fe reniformibus, appendiculatis , quinquenerwits ; {p lateralibus. (N.) Ses tiges fe divifent en rameaux longs , grêles , ftriés, très-glabres , farmenteux , garnis de feuilles alternes, pétiolées , entières , minces, très-glabres, ovales, longues de deux pouces environ, fur un pouce & demi de large ; terminées en pointe , êc même acuminées à leur fommet; fortement échan- crées en cœur & en forme de rein à leur bafe , dont chaque côté fe prolonge plus ou moins en forme d’appendice ; marquées de cinq nervures qui partent toutes de la bafe des feuilles, ramifiées éz capillaires. Les pétioles font glabres, canaliculés , membraneux , en gaine vers leur bafe, & pref- qu'auffi longs que les feuilles. Les épis font axil- laires & alongés. ICIS Cette plante croit dans les Indes : elle m'a été communiquée par M. Dupuis. ( W.f.) 26. POIVRIER en ombelle. Piper umbellatum. Lion. Piper foliis orbiculato - cordatis , acuminatis, ve- ntofis ; fpicis wmbellatis ; caule ereélo , fulcato , pubef- cente. Willd. Spec. Plant. vol. 1. pag. 167.n°.43. Piper foliis cordatis , fubrotundis , acutis ; venofrs ; fricis umbellatis. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 43. — Swartz. Obferv. 21.— Jacq. Colleét. 2.p. 335$. & Ic. rar. vol. 2. — Lamarck. liluftr. Gener. p. 81. no: 272e Saururus arborefcens , foliis amplis , cordatis, non umbilisatis. Plum. Amér. 53. tab. 73. Saururus foliis amplis ÿ crbiculato-cordatis ; finu aperto , petiolis vaginantibus. Brown. Jam. 203. Piper longum , racemofum , malvaceum. Sloan. Hif. 136. Cette plante reffemble beaucoup au piper latifo- lium , dont elle diffère par la difpofition de fes épis en ombelle. Ses tiges font herbacées ; hautes d’un à deux Nan 465 POI pieds, droites, fimpies , blanchätres, géniculées , garnies de feuilles très-amples , diflantes , pétio- Jées, arrondies , entières , terminées en pointe , fortement échancrées en cœur à leur bafe, ou à deux lobes rapprochés , auelquefois légerement velues en deflous, marquées de nervures qui s'é- tendent de la bafe juique vers le milieu de la feuille, où elles fe ramifient. Les pétioles font longs, glabres , cylindriques , amplexicaules, & munis à leur bale d’une gaine ou large membrane eù l'épi fe trouve renfermé avant fon épanouifie- ment. Les épis font axillaires, blanchâtres , au nombre de trois à fix, difpofés en ombelle, médiocrement pédiculés , portes fur un pédoncule commun, droit & de couleur blanche. Les écailles de cha- que fleur font arrondies , un peu ciliées, K pa- roiffenc un peu tomenteufes à ] œil nu. Lesanthères font blanchatres , l'ovaire oblong , furmonté de trois {tigmates épais , réfléchis, noiratres. On trouve certe plante à Saint-Domingue, dans les terrains incultes. B (W. fin herb. Lam.) Peur- étre n’eft-elle qu’une varieré du piper latifolium. ? 27. POIVRIER à larges feuilles. Pirer latifolium. Piperfoliis cordatis, fubrotundis, acuminatis ; fpicis geminis, pedunculatis , laterulibus. Lam. Ill. Gen. pag. 81. n°. 373. Piper (latifolium) , foliis orbiculato - cordatis, novemnerviis ; fpicis ax'{laribus , ageregatis , pedun- culatis. Forit. Prodr. n°. 22. Piper ( Natifolium ) , foliis cordatis , multinervits , petiolatis ; fpicis axillaribus, pedunculatis ; plurimis. Linn. f. Suppl. pag. 91. Il ya, entre cette efpèce & le piper umbellatum, de grands rapports 3 ils fe diftinguent néanmoins à la difoofition de leurs épis, qui font , ou g‘minés, ou plufieurs énfemble , mais point difpofés en om- belles. Ses tiges font hautes de quatre à cinq pieds ; fes feuilles très amples , approchant de celles des nymphea ; un peu arrondies, fortement échancrées en cœur àleur bafe , terminées en pointe , entières à leurs bords , tendres, très-glabres , un peu pâles en deffous, marquées d2 onze à treize nervures, rameufes vers leur fommet, toutes partant de l’in- fertion de la feuille avec le pétiol: , excepté les trois du milieu. Les périoles ont la moitié de a longueur des feuilles ; ïls font un peu élargis & amplexicaules à leur bafe. Les épis naïffent dans l'aiffelle des feuilles , fur un pédoncule commun qui fe divife en deux ou cinq parties, fupportantdes chatons de fleurs longs, cylind'iques, épais. Je n’ai conftamment obfervé que deux épis fur chique pédoncule, dans les in- dividus ques M. Lamarck poffede dans fon herbier, & qui lui ont été communiqués par M. Stadman. fundo. Vahl. Eglog. 1. pag. P O1 Cette plante croît à l'Ile-de-France & aux iles de la Société & des Amis. Ph (V./f.) 28. POIVRIER à très-grandes feuilles. Piper ma- crophyllum. Swartz. Piper foliis elliptico-ovatis , acuminatis , glabris, bafi inaqualibus ; venvfis ; petiol's appendiculatis ; fpicis axillaribus, folitariis. Wilid.Spec. Plant. vol. 1. pag. 103. n°. 18. Piper foliis oblongis , acuminatis , obliquis, multi- nerviis , glabris ; petiolis apendiculatis, caule levi. Swar:z. Prodr. pag. 15. & Flor. Ind. occid. vol. 1. passe Piper frutefcens , foliis amplioribus , nitidis , ad bafim inaqualiter porreëlis ; ovatis ; fpicâ longiori. Brown. Jam. 124. Piper (obliquum), foliis obliquè cordatis , obtu- frs; fpicis longiffimis , dependentibus. Ruiz. & Pav. Flor. peruv. vol. 1. pag. 37. tab. 63. fig: A. Cet arbriffeau s'élève à la hauteur de douze à quinze pieds, fur un tronc lifle, ftrié, ferme, épais, divifé en rameaux glabr-s, un peu redreflés, & garnis de feuilles alternes , périolées , grandes , oblongues, glabres , veinées , ovaies, acuminées , obliques à leur bafe , marquées de dix à douze ner- vures tranfverfes & obliques , fapportées par des pétioles courts, canaliculés, membraneux & comme foliacés à leurs bords , appendicuiés à la bafe des feuilles. Les épis font foliraires , fimples, oppofés aux feuilles , droits, alongés , pédonculés, garnis de fleurs nombreufes très - ferrées : elles renferment, felon Swartz , quatre à fix filamens très -courts, . des anthères à deux lobes, trois ftigmates fefliles. On trouve cette plante fur les montagnes pier- reufes de la Jamaique & de la Martinique. P 29. POIVRIER à nervures réticulées. Piper decu- manum. Linn. Piper foliis cordatis , novemnerviis , reticulatis, Lion. Spec. Plant. vol. 1. pag. 42. — Lam. Iiluitr. Gener. pag. 80. n°. 362. .… Sirum decumanum. Rumph. Amb. vol. $. pag. 45. tab. 27. . Saururus fratefcens, foliïs plantagineïs , fruélu bre- viori. Plum. Amér. $9. tab. 76. Piper marginatum. Jacq. Collect. 4. pag. 128. & Ic. rar. vol. 2. A. Piper (caudatum}), fois cordatis, novem- nerviis ; venoffs , glabris , attenuatis | bafi finu pro- 3 C’eft une plante remarquable par fes feuilles amples & grandes, très-voifine du piper laïifolium ; PO: mais dans cetrs dernière les feuilles font plus ar- rondies , & les épis ne font pas folitaires. Ses tiges font droites, liffes, divifées en ra- meaux alongés , garnis de feuilles alrernes , pétio- lées, réfléchies fur leur périole , ovales , en cœur à leur bafe , acuminées à leur fommer, pâles & un peu blanchâtres en deffous, d’un vert foncé en defius , marquées de neuf nervures , quelquefois onze , toutes partant de la bale & terminées à la circonférence des feuilles : l'intervalle eft rempli par un réfeau très -agréable. Les pétioles ont à leurs bords une membrane en forme de gaîne qui renferme l'épi avant fon diveloppemenr. Les épis font fimples , axillaires, folitaires, plus courts que les feuilles, cylindriques , un peu blanchatres. Cette plante croit à la Martinique. B 30. POrvRIER à feuilles de magnolier. Piper magnoliefolium. Jacq. Piper foliis ohovatis, petiolatis , nitentibus ; pe- dunculis terminalibus , cauleque fruticofo , ramofis. Jacq. Colleét. vol. 3. pag. 210. Cette plantea destiges rampantes, frutefcentes, épaiffes , radicantes , divifées en rameaux un peu _redreA£s, garnis de feuilles alrernes , amples , aflez _femblables à celles du magnolier , en ovalé ren- _verfé, luifantes , pétiolées, marquées de nervures fines , alcernes, latérales. Les épis font très-longs , cylindriques , aigus , terminaux , nombreux & prelque fafciculés , fupportés par des pédoncules rimeux , munis chacun à leur bafe d’une membrane : Ovale, aiguë, en forme de fpathe. Cette plante croît en Amérique. 31. POIVRIER d’Othaiti. Piper methyflicum. Piper foliiscordatis ; mulrinerviis, periolatis ; foicis axillarious , pedunculatis , plurimis. Linn. f. Suppl. 91. — Lam. Illuftr. Gener. pag. 81. n°. 371. Piper (merhylticum) , fodiis cordatis, acuminatis, imuliinerviis ; fpicisaxillaribus, folitariis, breviffimis, \pedunculatis , patentifémis ? Fort. Prodr. n°. 21. & Id. Plenr. Etcul. Auftr. pag. 76. n°. ço. | Piper (mice), foliis cordatis , acutis , quindecim fetnovendecimaervits , reticulatis ; fpicis longioribus, fubulatis , ercétis.? Ruiz. & Pav.Flor. peruv. vol. 1. Ipag- 37. tab. 58. fig. A. Cette efpèce a des feuilles amples, prefque ron- des , échancrées profondémenten cœur à leur bafe, aiguës à leur fommer, très-glabres, très-entières, marquées de onze à tr:ize nervu.es , fupportées |par des pétioles dilatés à leur bafe & amplexicaules. Les épis font placés dans l’aifelle des feuilles, pé- donculés , au nombre de cinq & plus fur chaque bédoncule. | La plante de Forfter, qui porte le même nom que celle-ci, en diffère par fes épis folitaires, très- “ourts. N’eft-ce qu’une fimple variété? On trouve cette plante à l'ile d'Ochuiti, Celle de Foriter a été obfervée aux iles de la Société 8 des Amis. D 32. Porvrierenbouclier. Piper pelratum. Linn. Piper foliis peltatis , orbiculato-cordatis | obtuffs , repandis ÿ fpicis umbellatis. Linn. Spec. Plane. vel. 1. pag. 30. — Mill. Diét. n°. 5. — Lam. Illuftr. Gener. pag. 81. n°. 275, — Willd. Spec. Plant. vol. 1. pag. 166. n°. 40. Saururus foliis amplis , orbiculato-cordatis , pelia- £1s ÿ petiolis vaginantibus. Brown. Jam. 203. n°. 2. Saururus arboreftens , foliis amplis , rotundis & ur:- bilicatis. Plum. Amér. 56. tab. 74. Ses tiges font épaifles , tendres, & s'élèvent à quinze pieds de haut environ: elles fe divilent en rameaux géniculés , garnis de feuilles amples , al- terres, pétiolées , orbiculaires, échancrées en cœur à leur bafe , obtufes, un peu finuées à feurs bords , glabres , ombiliquées , à nervures diver- gentes , portées par des pétioles un peu membra- neux , en forme de gaine , adhérens au difque des feuiilss vérs leur centre. Les épis font petits & prefque difpofés en ombelles. Cette plante croit à la Jamaique & À Saint-De- mingue. % J£ foupçonne que cette efpèce eft Ja même que le peperomia reniformis de Ruiz. & Pav. 33- PoIVRIER tachité. Piper maculofim. Lam. Piper foliis pelratis | ovaris. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 42. — Lam. Ii]. Gen.pag. 81. n°. 376. Scururus hederaceus , caulibus maculoffs , major. Plum. Amér. 60. tab. GG. Peperomia (variegata}, foliis cordato - ovatis , pelratis ; fpicis geminis, Ruiz. & Pav. Flor. peruv. vol. 1. pag. 33. tab. Ç2. fig. À. Plufisurs efpèæes de poivrier ont leurs tiges & même leurs feuilles marquées de taches rougeatres. Ce caractère fervira à diflinguer celle- ci du piper peltatum , avec laquelle elle à des rapports ; mais elle en diffère encore par fes feuilles, qui, quoi- qu'ombiliquées , ant une forme ovale & non ar- rondie. Cette plante croit à Saint-Domingue. 34. POIVRIER lomba. Piper fubpelratum, Willd. Piper foliis fubpeltatis , orbiculato-cordatis | acu- minauis ; fpicis umbellaris., Willé. Spec. Plant. vol. 1. pag. 166. n°. 41. Lomba. Rumph. Amboin.6.p.133.tab. ço. fig. 1. Malgré les rapports que cette plante paroît avoir avec le piper pelratum , Willdenow a cru l’en de- voir diftinguer. Il la regarde comme tenant le mi- lieu entre le pirer umbellatum & le piper peltaturm. Elle diffère de ce dernier par fes feuilles acumi- nées , & inférées au pétiole prefqu’à leurs bords, Nani} 468 POI caraétère qui la fépare également du premier, ainfi que fes tiges glabres, tandis qu’elles font pubef- centes dans le priver umbellatum. Cette efpèce croit à Amboine , fur les monta- gnes , dans ks bois. x 35. PoivrieR double-fpi. Piper diffachion.Linn. Piper foliis ovatis , acuminatis ; fpicis conjugatis, caule radicante. Swartz. Obferv. pag. 21. Piper foliis ovatis , fricis conjugatis. Linn. Spec. Plant, pag. 42. — Lam. lil. Gen. pag. 81.n°. 374. Saururus hederacens , caulibus maculoffs , minor. Plum. Amér. ÿ1. tab. 67. Cette plante eft remarquable par fes tiges cou- vertes de petites taches ovales : les articulations font renflées , & produifent chacune de petites touffes de racines. Les feuilles font alternes , ova- les, arrondies & prefqu’en cœur à leur bafe , ter- minées en pointe aig!.€ à leur fommet , marquées de fept nervures oppefées , arquées , fe réuniflant routes au fommet des feuilles, partant deux à deux de différens points de la principale nervure. Les pétioles font prefque de moitié aufli longs que les feuilles, maculés comme les tiges. Lesépis font pédiculés , cylindriques, plus courts que les feuilles; ils naiffent deux à deux fur un pédoncule commun , épais, maculé, oppofé aux feuilles. Cette plante croît fur les montagnes , dans les pays chauds de l'Amérique. D 36. PoivRiER en ovale renverfé. Piper obova- tum. Piper foliis obovato-oblongis , acuminatis , utrin- HA CE RÉ pan? MS Mi é què attenuatis ; fpicis ereëtis , inferioribus incraffatis, füuperioribus parvis , tenuibus. Ruiz. & Pav. Flor. peruv. vol. 1. pag. 36. tab. 53. fig. B. Cet arbufte , haut de dix à douze pieds , a le port d’un bouleau : fes fleurs font monoiques, fes feuilles pétiolées, ovales, oblongues, rétrécies à leurs deux extrémités , liffes , à nervures alternes, acuminées à leur fommet. Les épis font folitaires ; les fupérieurs courts & grêles ; les inférieurs très- épais, obtus. Le fruit eft ovale , aigu. On rencontre cette plante au Pérou, dans les forêts. D 37. POIVRIER carpunya. Piper carpunya. Piper folits cordatis , acutis acuminatifque , coria- ceis; marginibus revolutis, fpicis ereëtis. Ruiz. & Pay. Flor. peruv. vol. 1. pag. 37. tab. 63. fig. B. Ses tiges font droites, ligneufes, très-rameufes, hautes de dix à douze pieds. Ses feuilles , appro- chant de celles de l’oranger , font coriaces, en cœur, aiguës, acuminées , inégales à leur bafe, ROM luifantes des deux côtés, à veinules alternes ; les épis dela longueur des feuilles ; des filamens courts, unftyle, trois fligmates. Cette efpèce paroît avoir des rapports avec le pipercitrifolium. Ses feuilles , fèches, font très-odo- rantes : on en fait des infufions très-agréables. Ré- duites en poudre ou pilées , elles écartent les in- feétes , furtout les blattes. Elle croit au Pérou. F 38.POIvRIER à feuillesaiguës. Piper acutifolium. Piper foliis cordatis , acutiffimis ; fpicis ere&is , cy- lindricis , brevibus. Ruiz. & Pav.Flor.peruv. vol. 1. pag. 38. tab. 64, fig. A. Atbriffeau de dix à douze pieds, dont la tige eft droite , ftriée , divifée en rameaux pibefcens dans leur jeunefle , garnis de feuilles alternes , amples, trés-aiguës , ridées de chaque côté , pubefcentes en deflous , rudes en deffus , échancrées en cœur à leur bafe en deux lobes très-inégaux , dont un oblique , à treize ou dix-fept nervures alternes. Les epis font beaucoup plus courts que les feuilles, fimples, folitaires ; les Aeurs féparées par de pe- uites écailles cunéiformes , velues à leur fommet ; les étamines de la longueur de l'ovaire; trois ftig- mates réfléchis. Cette plante croit à Cuchero au Pérou, dans les bois. h 39. POIVRIER à longues feuilles. Piper longi- folium. Piper foliis cordato - lanceolatis , acutis , rugoffs ; fricis recurvis , foliorum longitudine. Ruiz. & Pav. Flor. peruv. vol. 1. pag. 38. tab. 57. fig. 4. Vulgairement mohomo. Cet arbriffeau, d'environ douze pieds, eft remar- quable par fes feuilles longues , très-étroites , très- aiguës, lancéolées , en cœur & inégalesà leur bafe, pubefcentes en deflous , fcabres en deflus , très- ridées , à nervures alrernes. Les épis font cylin- driques , de la longueur des feuilles ; les ftigmates hifpides ; les jeunes rameaux pubefcens & ponétués. Les fruits ont la même faveur que ceux du poi- vrieraromatique. Ontrouve cette plante au Pérou, dans les grandes forêts , où elle fleurit vers la fin de l'été. D 40. POI VRIER fcabre. Piper fcabrum. Piper foliis ovatis , acutis , rugofifimis > Jubiès pu befcentibus , fuprà afperis ; fpicis erectis. Ruiz. & Pay. Flor. peruv. vol. 1. pag. 34. tab. 55. fig. B. An piperis adunci varietas ? Ses tiges ont de vingt à vingt-cinq pieds d’élé- vation : elles font droites , cylindriques , articu- lées, divifées en rameaux fcabres , noueux, plians, garnis de feuilles pétiolées , ovales , oblongues , | | PuO"T POO airvës , très- entières , pubefcentes en deflous , ! ovale, aiguë ; elles renferment quatre étamines & rudes en deffus , rrès-ridées , inégales à leur bafe, à nervures alteines & oppofées. L'épi eft droit, folitaire , épais , deux fois plus court que les feuilles , muni à fa bafe d’une fpathe ovale, lancéolée , velue, glabre à fesbords. Chaque f ur renferme deux étamines de la longueur de l'o- vaire, & crois fligmates réfléchis. Cette plante fe rencontre dans les forêts de Huaffa-Huañi , au Pérou. Elle fleurit versle milieu de l'automne. P Nota. Le piper rugofum paroit avoir beaucoup de rapport avec cette éfpèce ; mais dans cette der- nière , les feuilles font rudes en deffus ; elles font très-luifantes dans l’autre : il y a auffi quelque dif- férence dans le port. Le piper aduncum eft égale- ment rapproché de cette efpèce. 41. POIVRIER finué. Piper excavatum. Piper foliis ovatis , acuminaris , eviter repandis ; Jpicis cylindricis , folio duplo brevioribus. Ruiz. & Pav. Flor. peruv. vol. 1. pag. 34. Ic. 54. fig. B. Arbriffeau de dix à douze pieds, glabre dans toutes fes parties, dont la tige eft droite , ftriée, noueufe , divifée en rameaux dichotores, chargés d’un grand nombre de petits points, & garnis de feuilles alternes , ovales , acuminées , inégales à leur bafe , légérement finuées à leurs bords , à ner- vures alternes , faillantes en deflous, formant des renfoncemens à la face fupérieure des feuilles. Les pétioles font courts, canaliculés , amplexicaules. Les épis font droits, oppofés aux feuilles , cy- lindriques , folitaires, plus courts que les feuilles , compofés de fleurs difpofées prefqu’en anneaux ar- ticulés , féparées par des écailles ovales. Les éta- mines font plus longues que les piitils. Cette plante croît au Pérou, dans les forêts de Cuchero. B 42. POI VRIER calleux. Piper callofurm. Piper foliis ovalibus , acuminatis , baf? callis duo- bus; fpicis brevibus , fubechinatis ; fligmatibus duobus. Ruiz. & Pavon. Flor. peruv. vol. 1. pag. 34. Ic. 63. fig. «. Arbriffeau de trois à quatre pieds, dont lestiges peu rameufes, font noueufes , articulées , légére- mentftriées ;lesrameaux garnis de feuillesalternes, ovales , obliquement acuminées , liffes, glabres, à nervures alternes , munies à leur bafe de deux callofités remarquables ; les pétioles courts & ca- naliculés. Les épis font folitaires , cylindriques , un peu plus longs que les pétioles , & qui paroïffent garnis de petites pointes par les ftyles perfiftans. Les fleurs sont très - ferrées , munies chacune d’une écaille un ftyle alongé , terminé par deux ftigmates. Cette plante croît au Pérou , dans les grandes forêts de Pillio. D 43. POI vRIER hétérophille. Piper heterophyllum. Piper foliis ovalibus ,acuminatis, venofis ,utrinquè punétaus; fpicis eurvatis. Ruiz. & Pav. Flor. peruv. vol. 1. pag. 34. tab. $C. fig. A. Arbriffeau glabre , haut de douze pieds, à cime prefqu’en tête, dontles tiges font droites , ftriées, les nœuds très-écartés , les rameaux alternative- ment dichotomes, garnis de feuilles pétiolées, al- ternes , ovales, oblongues , acuminées , tres-lui- fantes , rarement inégales à leur bafe , veinées , chargées à leurs deux faces de points bruns , rou- ées à leurs bords. Les épis font folitaires , oppofés aux feuilles, acuminés , droits , trois fois plus courts que les feuilles dans 12 tems de la floraifon , de longueur égale à la maturité des fruits. Les fleurs font dif- pofées par anneaux , féparées par de petitesécailles cunéiformes , ciliées à leurs bords ; elles renfer- ment des étamines de la longueur du ftyle. Celui-ci fe termine en trois fligmates courts & ouverts. On rencontre cette efpèce au Pérou , dans les forêis , à Pillao , &c. Ses feuilles favorifent la di- geftion. F 44. POIVRIER onguiculé. Piper unguiculatur. Piper foliis fubcordatis , quinquenervibus ; acumine unguiculato , utrinque revolutis ; fpicis ereétis. Ruiz. & Pav. Flor. peruv. vol. 1. pag. 34. tab. 57. fig. B. Cette efpèce a l'odeur & la faveur du piper aro- maticum ; elle fe diftingue par fes feuilles prefqu'en cœur , terminées par une pointe particulière , très- remarquable , onguiculée ou courbée prefqu'en hamecçon ; elles font inégales à leur bafe, roulées à leurs bords, glabres à leurs deux faces, luifantes en deflus , à cinq ou fept nervures partant toutes de la bafe des feuilles; les pétioles courts, un peu canaliculés. Les épis font folitaires , plus longs que les feuil- les, compofés de fleurs ferrées , féparées par des écailles arrondies, concaves , contenant de quatre à fix étamines ; desanthères à deux loges , un ovaire à trois ou cinq faces, plus fouvent quatre ; autant de ftigmates. Le fruit eit un drupe couronné par les ftigmates. Cette plante croit dans les forêts de Pozuzo & Chiuchao , au Pérou. 45. PoivRIER curumaier. Piper churumayu. Piper foliis ovatis , acutis ; fpicis erectis. Ruiz. 8 | Pav. Flor. peruv. vol. 1, pag. 35. tab. 58. fig. P. Po T Aibre de dix-huït à vingt pieds, droit , divifé fupérisurement en rameaux articulés , à feuiles altérnes, ovales, aiguës , grandes, coriaces , gla- bres , à nervures alièrnes, Les épis font droits, folitaires , un peu plus courts que les feuilles, munis d’une fpathe aflez grande & lancéolée. Le fiyle ef très-court, le ftigmate à trois divifions ré- fléchies. ATO / On rencontre cette efpèce dans les forêts de Huaffa-Huafli au Pérou, fur le bord des fleuves. 46. POIVRIER grêle. Piper gracile, Piper foliis ovato - lanceolatis | acutis, rugoffs ; ficis gracilibrs, ereëtis. Ruiz. & Pav. Flor. peruv. vol. 1. pag. 35. tab. 59. fig. B. Arbrifleau de huit à dix pieds , dont les tiges font triées , les jeunes rameaux un peu velus, Les feuilles ovales , lancéolées , aiguës , inégales à leur bafe , terminées à leur fommet par une pointe oblique , un peu rudes en deflus , pubefcentes en deffous , à nervures alternes. Les épis font filifor- mes , de Ja longueur des feuilles. On trouve cette plante dans les forêts de Cu- chero au Pérou. Ph 47. POIVRIER dichotome. Piper dichotomum. Piper foliis oblongo - lanceolatis, venis alternis ; Jricis cylindricis, folio brevioribus. Ruiz. & Pav. Flor. peruv. lc. 60. fig. B. Ses tiges fonc ligneufes , de quinze à dix-huit p'eds de hauteur articulées , noueufes , à rameaux dichotomes, garnis de feuilles altérnes , pétiolées, oblongues , lancéolées , aiguës , à veinules alter- nes. Les épis font folitaires , cylindriques , plus courts que les feuilles, pendans à l'époque de la maturité. Cette plante croît au Pérou, dans les forêts de Chincao. PB Elle fleurit en été. Les feuilles ont une odeur & une faveur aromatique très -agréa- ble , & font favorables à la digeftion. 48. PoivRIER lancéolé. Piper lanceolatum. Piper foliis lanceolatis , acutis ; fricis brevibus , erectis ,( venis aliernis). Ruiz. & Pav. Flor. peruv. vol. 1. pag. 36. tab. Gi. fig. À. Ses tiges font glabres , hautes de huit à dix pieds; fes r2meaux garnis de feuilles étroites, lan- céolées , aiguës , un peu obliques à leur bafe , rrès- étrécies à leur fommet, couvertes de points bruns à leurs deux faces, marquées de nervures foibles, alternes , courtes , écarrées. Les épis font droits, cylindriques , une fois plus courts que les feuilles. Cette plante croît au Pérou, dans les forêts de Chaca- HuaMi. B P © 1 49. POIvVRIEX ailé. Piper alutum. Piperfoliis lanceolatis, quinquenervibus, (alternis) caule alato ; fpicis fubulatts. Peperoria alira. Ruiz. &Pav. Flor.peruv. vol. 1. pag. 31. tab. 48. fig. B. Plante haute d’un pied, dont les racines font fi- breufes, fafciculées; les tiges droites, flexueufes, ailées, purpurines à leurs articulations, garnies de feuilles alternes, pétiolées, très-entières , lancéo- lées ; à cinq nervures alternes. Les épis font , les uns axillaires & folitaires , d’autres géminés &ter- minaux, fubulés , courbés à l'époque de [a ma- durité. Cette plante croît fur les rochers , à Pezuzo au Pérou. Eile fleurit dans l’éte. $0. POIVRIER pourpre. Piper purpureum. Piper foliis ovatis, (alternis ) , acuminatis , ve- nofs ; fpicis laxis , dependentibus. Peperomia purpurea. Ruiz. & Pav. Flor. peruv. vol. 1. pag. 32. tab. 40. fig. B. 3 Ses tiges font flexueufes , fimples inférieure- ment , ramifiées à leur partie fupérieure , droites , cylindriques, à rameaux ouverts; garnies de feuilles alternes, pétiolées, purpurines en deffous, à vein:s alternes,pourpres en deffus. Les épis font axt.laires & terminaux, folitaires , lâch:s, pendans, trois fois plus longs que les feuilles. On rencontre cette plante dans les lieux pier- reux & ombragés fur les montagnes de Chincao , au Pérou , où elle fleurit dans l'été. $1. PoIvRIER pileux. Piper pilofum. Piper foliis oblorgo-lanceolatis , acutis ; baf ine- qualibus, fpicis axillaribus , folitariis, Peperomia pilofa. Ruiz. & Pav. Flor. peruv. vol. 1. pag. 32. tab. 5c. fig. A. Plante d’un pied & demi , dont les tiges font droires , flexueufes, prefque fimples , garnies de feuilles alrernes , pétiolées , inégales à leur bafe, étroites , oblongues, lancéolées , prefqu’en cœur à leur bafe , acuminées , ponctuées en deffous, pileufes en deffus & à leurs bôrds. Les épis font axillaires , folitaires , droits , filiformes , prefque de la longueur des feuilles. Cette plante croît à Pozuzo au Pérou, dans les lieux ombragés des forêts. Elle fleurit vers la fin de l'été. 2. POIVRIER à trois nervures. Piper trinerve. Piper foliis ovalibus , acutis , trinervibus ( alter- ais ); Jpicis axillaribus , folicariis ; terminalibus binis , ereclis , tenuibus. POI Peperomia trinervis. Ruiz. & Pav. Fior. peruv. vol. 1. pag. 52. tab. ço. fig. B. Cette plante a des racines rameufes , des tiges hautes d’un pied, cylindriques, à peine rameules, radicantes à leur partieinférieure, garnies de feuilles alternes, pétiolées , ovales , aiguës à leurs deux extrémités , marquées de trois nervures & un peu veinées. Les épis font filiformes , environ quatre fois plus longs que les feuilles, droits, les uns axil'aires & folitaires , les autres terminaux & gé- minés. Cette plante croît au Pérou , dans les lieux om- bragés , fur les montagnes de Chiucao. Elle fleurir en été. 53: POIVRIER à feuilles obtufes. Piper obrufi- folium. Linn. Piper folis obovatis , enerviis | fubcarnofis. Lam. Illuftr. Gener. pag. 81. n°. 377. Piper (obtufifolium ), fo/iis obovatis , enervits. Einn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 30. — Mill. Dit. n°. Te Saururus humilis, folio carnofo , fubrotundo.Pium. Amér. $3. tab. 70. À. Piper ( clufæfolium) , foliis obovatis , ohtu- is, venofis ; fhicä folitariä , terminali. Wild. Spec. Plant. vol. 1. pag. 159. n°. 4. — Jacq. Colleét. 3. (pag: 209. — Îc. rar. vol. 2. Cette plante pouffe de fes racines des tiges ‘épaiffes, charnues , d'environ un pied de haut, -rameufes , parnies de feuilles alternes , épaifles, \fucculentes, ovales, obtufes, rétrécies à leur bafe, Jongres d'environ deux pouces, fur un de large, à nervures peu apparentes, munies de quelques points tranfparens lorfqu’on les examine au foleil ; les pétioles font courts & charnus. Lesépis font terminaux, prefqne folitaires , très- droits , pédonculés, étroits, cylindriques, cbtus, longs de deux à trois pouces , de la groffeur d’un tuyau de plume d’oie. | On rencontre cette plante dans l’Amérique mé- ndionale. F5 ( Ÿ. fin herb. Lam.) |. La plante À , que Jacquin a décrite fous le nom de piper cluffefolium , n2 nous a pazu que peu diffé- rente de celle-ci. Ses feuilles font plus amples, à pétioles plus courts où prefque ft files, de couleur rofe à leurs bords ; les nervures font un peu plus apparentes. . Une autre efpèce a été décrite par le même au- reur , fous la dénomination de piper obtufifolium. Comme elle eft différente de celle de Linné , que Nous venons de mentionner , nous parlerons de Belle de Jacquin à l'article du piper portulacoides. | | | | | | | | à Re | AT $4. POIVRIER à feuilles de nummulaire, Pier nummularium. Lam. Piper foliis inaqualiter orbieulatis , fubfeffilibus , alternis ; crebris ; caule filiformi ; punitato , repente. Lam, liluftr. Gener. pag, 82, n°. 385. Cette efpèce refflembletellement, par fesfeuilles, à la nummulaire ( /yfimachia nummularia Linn.), qu’on pourroit y être trompé au premier afpect. Ses tiges font gréles , rampantes , ponétuées , di- vifées en rameaux alternes , filiformes , garnis de petites racines dans toute leur longueur, & munis de feuilles très-rapprochées, prefque fefiles , ar- rondies ou irréguliérement orbiculées , alternes , fans nervures apparentes. Cette plante a été recueiilie par Commerfon dans l'île Maurice. ( W.f. ab[que flor. in herb. Lam.) 55. POIVRIER à feuilles rondes. Piper rorurdi- folium. Lam. Piper foliis orbiculatis, carnofis ; petiolatis , fol:- tariis ; caule filiformi, repente. Lam. Illuftr. Gener. pag. 82. n°. 384. Saururus repens, folio orbiculari , nummularia facie. Plum. Amér. ç2. tab. 60. Saururus minimus , repens , foliis orbiculutis ; tu- mentibus. Brown. Jam. 203. n°. 6. Piper foliis orbiculatis ; folitariis ; carnofis. Jacq. Obferv. 1. pag. 17. Piper (rotundifolium) , herbaceum , foliis f[ub- rotundis , planis , carnofis ; caule filiformi , repenre. Swartz. Obferv. 20. Piper longum , minimum ; herbaceuïm , fcandens , rotundifoiium. Sloan. Jam. 45. Hift. 1. pag. 137. A. Piper (nummularifolium ), kerbaceum , foliis orbiculatis , convexo - concavis ; caule filiformi , re- pente, radicante. Swartz. Prodr. 16. & Flor. Ind. occid. vol. 1. pag. 72. Cetre efpèce diffère du piper nummularium que nous avons décrit plus haur, par fes feuill:s pétio- lées , plus écartées , moins grandes, parfaitement oroiculaires. Ses tiges font gréles, foibles, rampantes, très- glabres , tendres , ramifiées , produifant dans toute leur longueur de perires racines courtes, oppofees aux feuilles. Celles-ci font alternes, petites , char- nues, un peu épaifles , fans nervures apparentes. Les pétioles ont à peu près la moitié de la longueur des feuilles. Les épis font fimples , folitaires, terminaux , mé- d'ocrement pédonculés, en forme de maflue alon- gée , & garnis de fleurs fort petites, très-ferrése, La variété À, dont Swaï:tz fait une efpèce, ne DIET paroît pas différer fufifamment de celle-ci pour en être féparée. Ses tiges font plus grêles , & fes feuilles charnues & concaves. 479 On rencontre cette plante dans l'intérieur de la Jimaique. O 56. POIVRIER à feuillss en cœur, Piper cordi- folium. Swartz. Piper foliis obversè cordatis , plano-convexis , car- nofis ; caule repente. Swartz. Prodr. pag. 16. & Flor. Ind. occid. vol. 1. pag. 71. Plante herbacée , dont les racines blanches & capillaires pouffent des tiges filiformes, rampantes & grimpantes, cylindriques , divariquées , radi- cantes, garnies de feuilles alternes , pétiolées , en cœurrenverfé, glabres, charnues, portées fur des pétioles réfléchis , aflez longs. Ses épis font fili- formes, folitaires , longs d’un pouce, oppofés aux feuilles, compofés de fleurs blanchätres très - pe- tites. Toutes les parties de cette plante font âcres: ja forme de fes feuilles, en ovale renverfé , la dif- tinguent de fes congénères. Elle croît dans les an- ciennes forêts de la Jamaique, fur es vieux arbres en décompofition. ( Caraë. ex Swartz. ) 57. POIVRIER tranfparent. Piper pellucidum. Piper foliis cordatis , petiolatis, alternis ; caule tenerrimo , pellucido. Lam. Illuftr. Gener. pag. 82. n°. 303: Piperfoliis cordatis, caule procumbente. Hort. Cliff. G .tab. 4. — Roy. Lugd. Bat. 8. Piper foliis cordatis, petiolatis; caule herbaceo. Jacq. Obferv. 1.pag.16.— Kniph.Orig.Cent.10.n°.70. — Mill. Diét. n°. 2. Saururus minor ,procumbens , botrytis; folio craffo, cordato. Plum. Amér. ÿ4. tab. 72. C’eft une plante fort tendre dans toutes fes par- ties , dont les tiges font foibles , rampantes, tranf- parentes , glabres , garnies de feuilles de grandeur très-inégale , alternes , pétiolées, en forme de cœur, lesunes d’une largeurremarquable, d’autres plus alongées , aiguës ou obtufes , tranfparentes , d’un vert-clair, glabres , marquées de cinq ner- vures fines, qui partent toutes de la bafe , & font médiocrement ramifiées. ; Les épis fontaxillaires ou terminaux, filiformes, garnis de fleurs extrêmement petites, un peu écar- tées; les fruits font à peine de la groffeur de la tête d’une petite épingle. On trouve cette efpèce dans les pays chauds de l'Amérique. © ( V. f. in herb. Lam. ) 58. POIVRIER à feuilles en coin. Piper cunei- folium. Jacq. Colleét. voi. 4. & Ic. rar. vol. 2. PF OT Piper foliis fefilibus , alternis, ohovato - cuneifor- mibus , fjubemarginatis ; fpicis jubfimplicibus , termi= nalibus ; caule fubrepente. (N.) Peperomia (emarginata) , fo/iis obovaris | emar- ginatis ,aveniis ; pedunculis furcatis , bifpicatis. Ruiz. &,Pav. Flor. peruv. vol. 1. pag. 33. tab. 49. fig. A, Sés tiges font épaiffes, charnues, cylindriques, en partie couchées; elles fe divifent en rameaux re- dreflés , garnis de feuilles alternes , aflez grandes, charnues, fefliles, en forme de coin, rétrécies en pétiole à leur bafe , obtufes , & quelquefois nn peu échancrées à leur fommet, marquées de nervutes fines , latérales , un peu rameufes. Les épis font terminaux , fimples ou quelquefois au nombre de deux, pédiculés , grêles, alongés , fupportés par un pédoncule commun. Cette plante croit en Amérique. © 59. PoIvRIER délicat. Piper tenellum. Swartz. | Piper foliis diflichis , ovatis, aveniis , margine ci liatis ; fpicä afcendente ; caule fimplici, decumbentcs Swartz.Prodr. p. 16. & Flor. nd. occid.vol.1.p.65. C’eft une plante délicate , fort petite, dont les racines filamenteufes pouffent quelques tiges her- bacées , à peine rameufes , longues de trois à fix pouces , rampantes , géniculées , un peu velues & ftriées , garnies de feuilles alternes, prefque fefliles ; ovales, arrondies à leur bafe, un peu ré- trécies & obtufes à leur fommet , fans nervures fenfibles ; un peu ciliées vers leurs bords , glabres, d’un vert pale, médiocrement fucculentes. Les épis font fimples , terminaux , filiformes, garnis de fleurs très-petites. Les baies font à peine de Ja groffeur de la tête d’une petire épingle , noi=. râtres & pédiculées. Cette plante croit dans la Jamaique. © ( F. f. in herb. Lam. ) Go. Por VRIER hifpide. Piper hifpidulum. Swartz. Piper foliis fubrotundis , petiolatis, tenuiffimis , fu- rernè hirtis ; caule ereétiufeulo. SWartz. Prodr. p. 1$. Ic. tab. 4. & Flor. Ind. occid. vol. 1. pag. 63. Plante petite , herbacée, d’un vert gai, dont les racines font capillaires , blanchâtres; les tiges diffufes , un peu redreffées, tranfparentes, glabres, ftriées , tendres , fucculentes , longues de deux à trois pouces, divifées en rameaux diffus, oppofés aux feuilles. Celles-ci font altérnes , pétiolées , tendres , un peu arrondies, échancrées à leur bafe, vertes en deffus & munies de quelques poils longs & droits , très-glabres & ponctuées en defflous, plus longues que leur pétiole. Les épis font petits, folitaires , oppofés aux feuilles , compofés de fleurs diftantes , très = pe- j tites, munies d’écailles à peine fenfibles à Ja bafe de PO 1 de l'ovaire : les anthères font prefque fefiles, blan- châtres , arrondies ; l’ovaire hifpide & oblong ; le fiyle court, épais, terminé par un ftigmate fimple, obtus. Le fruit eft une baie extrémement petite , nojratre, velue. (Caraët. ex Swartz.) . Cette plante a une faveur amère. Elle croît aux lieux humides , dans les forêts, fur les hautes mon- tagnes de la Jamaique. © 61. POIVRIER rampant. Piper ferpens. Swartz. Piper foliis fubrotundo-acutis | planis | difcolori- bus ; caule repente. Swartz. Prodr. pag. 16. & Flor. Ind. occid. vol. 1. pag. Go. Plante herbacée , à tiges rampantes , filiformes, glabres, anguleufes , garnies dans toute leur lon- gueur & à l’infertion des feuilles, de racines cour- tes & capillaires , munies de feuilles alternes , pé- tiolées, prefque arrondies, élargies, un peu ai- guës, d’un demi-pouce de large , planes, fuccu- lentes, glabres, plus pâles en deffous, fupportées par des pétioles courts. Les épis font droits, pédonculés, axillaires , folitaires , longs d’un demi-pouce , chargés de fleurs très-perites , féparées par des écailles ; l’o- vaire eft aigu, furmonté de trois ftigmates ; les fruits feffiles , ovales, aigus, extrêmement petits. Cette efpèce fe diftingue du Piper rotundifolium par fes feuilles plutôt ovales qu'orbiculaires, par fes tiges plus épaifles, plus fimples. Elle croît à la Jamaique , dans les forêts , parmi les mouffes. ( Caraët. ex Swartz.) 62. POIVRIER flrié. Piper ffriatum. Piper foliis oblongo-ovatis , acutis , utrinquè pu- Lejcentibus ; fpicis compolitis , terminalibus. Peperomia firiata. Ruiz & Pav. Flor. peruv. vol. 1. pag. 32. tab. 52. fig. B. Ses tiges font très-fimples , droites, ftriées, hautes d’un pied, cylindriques, géniculées , radi- cantes, garnies de feuilles alternes, pétiolées, pubefcentes à leurs deux faces , ovales, oblon- gues , acuminées , veinées , chargées de points tranfparens , fupportées par des périoles ftriés en deffous , canaliculés en deflus , tachetés de points pourprés , ainfi que les pédoncules. Les épis font droits, alongés, filiformes , terminaux , au nom- bre de quatre ou cinq. On trouve cette plante dans les forêts de Cu- chero , au Pérou. Elle fleurit à la fin de l'été. 63. POIVRIER grimpant. Piper fcandens, Piper foliis cordato-fubrotundis ; caule fcandenti, repente; fpicis axillaribus , folirariis. Botanique, Tome V. POI 475 Peperomia fcandens. Ruiz & Pav. Flor. peruv. vol. 1. pag. 33. tab. ç1. fig. B. Plante herbacée , grimpante ou rampante, fili- forme , cylindrique , flexueufe & géniculée, dont les rameaux font garnis de feuilles alrernes , pé- tiolées , en cœur , prefque rondes, charnues , ai- guës. Les épis font folitaires , axillaires & fubulés , grêles, un peu plus longs que les feuilles. On la rencontre au Pérou, dans les forêts de Chinca. 64. PoIvRIER à feuilles planes. Piper plani- folium. Piper foliis obovatis, acuminatis ; fpicä filiformi , acutà. Peperomia acuminata. Ruiz & Pav. Flor. peruv. vol. 1. pag. 32. tab. 1. fig. A. Ses tiges font droites, hautes d’un pied, cylin- driques , géniculées, garnies de feuilles alternes, pétiolées, planes, en ovale renverfé, acuminées, charnues , fupportées par des pétioles aïlés & courts. L'épi eft folitaire, droit, terminal, aigu, filiforme. On trouve cette plante dans les forêts de Pillao au Pérou, où elle fleurit dans l'automne & le printems. 65. PoivRIER à tige baffe. Piper humile. Mill. Piper foliis lanceolatis , nervofis, rigidis, feffili- bus. Mill. Diét. n°. 4. Piper longum , humile, fruclu è fummitate caulis prodeunte. Sloan. Catal. Jam. 45. Ses tiges font grêles, fouvent trainantes, & pouffent des racines de chacun de leurs nœuds. Elles fe divifent en branches garnies de feuilles roides , fefiles , alternes, lancéolées, de cinq pouces de long fur deux de large, terminées en pointe aux deux extrémités , marquées d’une forte côte dans leur milieu, qui {e divife en nervures latérales & alternes. Les épis font grêles, prefque terminaux & longs de cinq pouces. Cette plante croît à la Jamaique & aux iles Barbades. ( Caraët. ex Mill. ) 66. PoivriIER à feuilles en écuffon, Piper fcue tellafolium. Piper radice tuberofä ; foliis peltatis, fcutellefor- mibus , nervofis ; fcapo ereëlo. Peperomia feutellafolia. Ruiz & Pav. Flor. peruv. vol. 1. pag. 29. tab. 44. fig. B. Ses racines font arrondies , tuberculeufes; il en fort des feuilles longuement pétiolées, ovales " concaves, peltées, en écuflon, glabres, ponétuées Ooo endefflus, purputines en deffous. Les hampes font filiformes , droites , renflées à leur partie fupé- rieure , terminées par un épi cylindiique, alongé, à fleurs diflantes , envirohnées d’écailles ovales, concaves , charnues. Cette plante croit fur les coteaux au Pérou , dans les environs d’Atiquipa. si 67. POI VRIER à feuilles florifères. Piper folii- forum. Piper fodiis umbellatis, cordatis, bafi floriferis ; fpicis aggregatis , flexuo/is. Peperomia foliiflora. Ruiz & Pav. vol. 1. pag. 30. tab. 45. fig. C. Cette plante eft très-remarquable par la difpo- ficion de fes fleurs à la bafe des feuilles. Ses tiges font fimples , droites, marquées de lignes purpurines , hautes d’un demi-pied. Les feuilles font réunies en un feul vercicille à la par- tie fupérieure des tises. Elles font pétiolées , très- entières, ovales, aizuës, échancrées en cœur à leur bafe , inégales , au sembre de huit à dix. Les A-urs, inférées à la partie fupérieure du pétiole, “forment de petits épis inégaux, fl ueux, qui S'écartent en rayons divergens. Le fruit eit un drupe pediculé , furmonté d’un ftyle aigu. On trouve cette plante dans les forêts, fur les montignes de Chinca au Pérou, où eile fleurit à la fin de l'été. 68. PorvrieR à feuilles inégales. Piper inagua- difolium. Piper foliis verticillatis , obovatis ; floribus majo- ribus ; fpicis terminalibus, inaqualibus, fubquaternis. Peperomia inequatifolia. Ruiz & Pav. Flor. peruv. vol. 1. tab. 46. fig. A. Ses racines font blanchâtres & fibreufes ; fes tiges droites , hautes d'environ un pied, radican- tes lorfqu’elles font couchées , garnies de feuilles verticillées, au nombre de quatre à fix; refléchies, prefque feffiles , convexes en deffous , quelquefois un peu échancrées à leur fommet, très-glabres, en ovale renverfé , groffss, les fupérieures beau- coup plus petites. Les épis font longs, fubulés, terminaux, inégaux , au nombre de deux à cinq. Cette plante eft très-commune dans les envi- rons de Lima, dans les lieux pierreux & fur les arbres en décompofition. Elle fleurit prefque toute l'année. 69. POIVRIER à feuilles rhomboides. Piper rhombeum. Piper foliis quaternis , oblongo-rhombeis ; fpicis terminalibus, folitariis. FE O I Peperomia rhormbea. Ruiz & Pav. Flor. peruv. vol. 1. pag. 31. tab. 46. fig. B. Ses racines fonc fibreufes & fafciculées ; fes ti- ges dichotomes, géniculées, fouvent couchées & radicantes , garnies de feuilles quaternées, à peine péticlées , oblongues, prefque rhomboidales , charnues, pourprées, fans nervures apparentes. L'épi eft terminal, folitaire , de couleur pourpre. Cette plante croit dans les forêts de Bilbao au Pérou. 70, POIVRIER à feuilles concaves. Piper con- cava. Piper foliis oppofitis verticillatifque , ovalibus , Jabis convéxis , quinque nervibus; fpicis folitariis, quinque nervibus. Ruiz. Peperomia concava. Ruiz & Pav. Flor. peruv. vol. 1. pag. 31. tab. 46. fig. C. D'un faifceau de racines fibreufes s'élèvent plu- fieurs tiges bifurquées , cylindriques , marquées de lignes purpurines & garnies de feuilles oppofées ou quaternées, aflez grandes, ovales, convexes en deffus, concaves en deffous, à cinq nervures longitudinales & purpurines. Les épis font cylin- driques, terminaux, plufieurs enfemble, de cou- leur purpurine. Cette plante croît dans les forêts de Chinca au Pérou. Elle fleutit dans le courant de l’été. 71. POIVRIER tétragone. Piper retragonum. Piper foliis oblongis, quinque nervibus , acutis ÿ fricis terminalibus, geminis, longiffimis. Peperomia tetragona. Ruiz & Pav. Flor. peruv. vol. 1. pag. 31. tab. 47. fig. A. Ses tiges font tétragones, purpurines, radi- cantes , ponétuées , hautes d’un pied , garnies de feuilles oppofées, médiocrement pétiolées , ova- les, oblongues , à cinq nervures longitudinales , coriaces , aiguës à leurs deux extrémirés, réflé- chies à leurs bords. Les épis font terminaux, fili- formes , pendans, longs d’un pied. Cette plante croît au Pérou, dans les forêts de Chinca. . 72. POIVRIER à fleurs unilatérales. Piper [e- cundum. Piper foliis cordato-fubrotundis ; floribus panicu- latis-fecundis. Peperomia fecunda. Ruiz 8 Pav. Flor. peruv. vol. 1. pag. 30. tab. 45. fig. A. Ses racines font fibreufes ; (es tiges fimples , velues, hautes d'un pied, prefque nues à leur ? partie fupérieure ; les feuilles grandes , longue- POI ment pétiolées , en cœur, un geu arrondies , lé- gérement ondulées, luifantes en déflus, blancha- tres & veinées en deffous. Les fleurs font difpo- fées en une grappe terminale, paniculée , compo- fée d’épis alternes, réfléchis, fliformes , tournes du même côté. Cette plante croît au Pérou, fur les montagnes de Pillao , où elle fleurit en automne. 73. POIVRIER à racines globuleufes. Piper glo - bofum. Piper radice tuberofä ; foliis peltatis, orbiculatis, aveniis umbilicutis ; fcapo laxo. Peperomia umbilicata. Ruiz & Pav. Flor. peruv. vol. 1. pag. 30. tab. 45. fig. B. C’eft une petite plante dont les racines font globuleufes , charnues, jaunâtres; fes feuilles font orbiculaires , un peu ovales, très-entières, om- biliquées , luifantes, très-glabres, pales en del- fous , toutes radicales, portées fur de longs pé- tioles. La hampe eft filiforme , terminée par un éei court, filiforme, à fleurs lâches, fort petites, diftantes, pédiculées. Elle croit fur les montagnes , dans les environs de Lima. 74. POoIvRIER elliptique. Piper ellipticum. Lam. Piper foliis oppofitis, ovato-fubrotundis , periola- tis , enerviis ; fpicis terminalibus ( filiformibus ). Lam. II]. Gen. pag. 83. n°. 387. C'eft en petit prefque la même plante que Île piver portulacoides. Ses tiges font grêles, charnues, divifées en rameaux alternes, garnis de feuilles oppotées, pétiolées, fort petites, longues de trois à quatre lignes, les unes prefque ellipriques , les autres ovales ou prefque rondes, groffes , épaiffes, fans nervures apparentes, portées fur des pétioles étroits, au moins de moitié auf longs que les feuilles. Les épis (ont fimples , terminaux, filifor- mes, longs au moins d’un pouce & demi , médio- crement pédonculés. Cette plante a été recueillie à l’Tle-de-France, par Commerfon. { W. f. in herb. Lam. ) 75- POIVRIER à feuilles de pourpier. Piper portulacoides. Lam. Piper foliis oppofitis, ovatis , obtufis , enervis , utrinque levibus ; fpicis axillaribus & termiralibus. Lam. II]. Gener. pag. 82. n°. 370. Piper obtufifolium. Jacq. Collet. 1. & Icon. rar. vol. 1. Cette plante, très-voifine du piper polyflachion, | a des tiges tendres, charnues, droites ou cou- chées , munies de feuilles approchantes de celles POI 475 du pourpier, ôppofées, ova'es, obtufes, pétio- lées , pulpeufes, fucculentes , très-glabres , quel- queéfois un peu arrondies , longues au moins d’un pouce, marquées de nervures à peine fenfibles, dont trois principales , très-fines , fe dirigent vers le fomimet des feuilles. Ses épis font les uns axil- laires , d’autres terminaux , ordinairement deux à quatre, réunis au même point d’infertion, grêles, droits , fimples, médiocrement pédonculés. Cette plante , recueillie par Commerfon, croît dans tous les bois des Iles-de-France & de Bour- bon, fur les troncs d’arbres abattus & fur les ro- chers moufleux. © ( W. f. in herb. Lam.) 76.POIvRIER à feuilles d’alfine. Piper alfinoides. Lam. Piper foliis ovato-oblongis , petiolatis, oppofitis, Jubtès quinque nerviis ; caule filiformi ; fpicis brevi- bus , axillaribus. Lam. III. Gen. pag. 82. n°. 386. Ses tiges font grêles , filiformes, tendres, her- bacées, radicantes à leurs articulations, garnies de feuilles petites, oppofées, périolées, très-gla- bres, ovales, oblongues, cbtufes, marquées de cinq nervures longitudinales & fimples, fuppor- tées par des pétioles prefque aufi longs que les feuilles. Les épis font courts , un peu épais, axil- laires , pédonculés. Cette plante croît dans l'Amérique méridio- nale. O (W. fin herb: Lam.) 77. POIVRIER à fept nervures. Piper feptem- TErVE, Piper foliis lanceolatis, feptemnervibus, cortaceis; fpicis fubularis , folio longioribus. Peperomia fe; temnervis. Ruiz & Pav.Flor. peruv. vol. 1. pag. 31. tab. 47. fig. C. Ses racines font fibreufes & fafciculées : il s’en élève des tiges droites, penchées, cylindriques , dichotomes, radisantes, purpurines à Jeurs arti- culations , garnies cle feuilles oppofées, quelque. fois ternées, pétiolées, coriaces, lancéolées , aï- guës , marquées de fept nervures. Les épis fonc les uns axillai:es & folitaires, les autres terini- naux, aunombre d’un à trois, fubulés, recourbés. On trouve cette plante fur les rochere, dans les forêts de Pezuzo au Pérou, où elle fleuric au commencement de l'automne. 78. Porvr:Er à plufieurs épis, Piper polyfla- chion. Piper foliis verticillatis, rhombeo-ovatis , integcr- rimis , petiolatis, trinerviis , puëcftcrtibus. AÏton Hort. Kew. vol. 1. pag. 49. — Lam. finit. Gener. pag. 82. n°. 380. | Peperomia (pubefcens) foliis obovatis , triner- Î œibzs, fubis pubefcentibus ; fricis ternis, in'crmediä Oo i] P © 1 longifimä. Ru'z & Pavon. Flor. peruv. vol. 1. pag. 31. Il exifté entre cette efpèce & le piper portula- cordes de très- grands rapports; cependant les feuilles, dans celle-ci, étant verticillées, ovales, rhomboides, à trois nervures pubefcentes, elle ne peut être confondue avec la précédente , qui a feulement les feuilles oppofées & glabres. Par la même raifon , il me paroit plus convenable d’y rapporter le piper obrufifo'ium de Jacquin , comme je lai fait, quoique Lamarck & Willdenow aient été d’un avis contraire. Les épis font au nombre de deux à quatre, terminaux, fafciculés, grêles, alongés. 476 On rencontre cette plante à la Jamaique. x La plante de Ruiz & Pavon me paroit être une variété qui tient le milieu entre le piper portula- coides & le piper polyffachion. Ses feuilles font op- pofées, en ovale renverfé, à trois nervures, pu- befcentes en deffous. Elle croît au Pérou. 79. POIVRIER à feuilles de pereskia. Piper pe- refciafolium. Jacq. Piper foliis verticillatis , ternis, quaternifve, el- lipricis , trinerviis , glabris ; [picä terminali, folita- rid ; caule macularo. Willd. Spec. Plant. vol. 1. pag. 167. n°.4$5.— Jacq. Colleët. vol. 4. pag. 126. Icon. rar. 2. Il s'élève d’une racine falciculée & fibreufe un grand nombre de tiges droites, épaifles , articu- lées , tachetées, divifées en rameaux peu nom- breux , alternes , garnis de feuilles pétiolées , ver- ticillées , au nombre de trois ou quatre à chaque verticille; glabres , elliptiques, longues d'un pouce & demi au plus, marquées de trois nervur:s lon- gitudinales, arquées, réunies aux deux extrémités des feuilles. Les épis font fimples, terminaux, folitaires , efhlés , longs de trois à quatre pouces, Cette plante fe trouve en Amérique, dans l’île de Venezula. % 80. POIVRIER à tige filiforme. Piper fl'forme. Swartz. Piper foliis lineari oblongis, obtufis ; fummis ver- ticillatis ; caule filiformi , repente. Swartz. Prodr. pag. 16. Icon. tab. 5. & Flor. Ind. occid. vol. 1. Pag- 73: Ses tiges font herbacées, filiformes, divifées en longs rejets rampans , glabres, tétragones, ftriés, maculés , d'où s'élèvent des rameaux courts, af cendans , filiformes, garnis de feuilles petites, pétiolées , les inférieures oppofées, les fupérieu- res quaternées , oblongues, linéaires, obtufes, glabres , plus pales en deflous & marquées de ta- ches rougeâtres, fupportées par des pétioles très- couris. Les épis font droits, terminaux, folitaires, PQ T de la longueur des feuilles ; les fleurs font féparées par de petites écailles prefque rondes. L'ovaire eft oblong, le fligmate velu, les baies oblongues & fort petites. ( Caraët. ex Swartz.) On rencontre cette plante dans les mouffes, au pied des arbres, fur les hautes montagnes de la. Jamaique. 81. POIVRIER orbiculaire. Piper orbiculatum. Piper foliis fubfe{filibus, fubquaternis, minimis , orbiculatis , hirfutis ; caule hifpido radicante. (N.) Peperomia (filiformis ) , foliis verticillatis , fub- rotundo-obovatis ; fpicis terminalibus ; oblongis , vre- vibus. ? Ruiz & Pav. Flor. peruv. vol. 1. pag. 31. tab. 47. fig. B. Cette plante eft petite : elle s'élève de quatre à fix pouces fur des tiges grêles , hifpides, herba- cées , radicantes , divifées en rameaux prefque oppofés , garnis de feuilles verticillées, très-pe- tités, orbiculaires, prefaue fefiles, fouvent au nombre de cinq aux verticilles inférieures, puis quatre, trois, & quelquefois deux à l'extrémité des rameaux , velues particuliérement à leur face inférieure. Je n'ai pas vu les fleurs. Cette plante croit à la Caroline. ( W. fin herb. Lamarck.) 82. POIVRIER à feuilles quaternées. Piper qua- drifolium. Piper foliis quaternis , cuneiformibus , fefilibus. Linn. Spec. Planr. vol. 1. pag. 43. — Lam. Iiluftr. Gener. pag. 83. n°. 389. Piper foliis quaternis , cuneiformibus, obovatis, emarginatis ; fubfeffilibus ; caule ereéto. Swartz. Obferv. 22. Piper foliis quaternis. Plum. Amer. tab. 242. fig. 3. C'’eft une plante baffle , rampante, rameufe, qui pouffe aux nœuds de fes tiges, des racines laté- rales , ramifiées, & des branches droites, dicho- tomes, garnies de feuilles quaternées , difpofées en croix, épaifles , nerveufes, fefiles, rétrécies en pétioles à leur bafe , en forme de coin, échan- crées à leur fommet. Chaque branche eft terminée par un épi fimple , folitaire', droit, pédonculé, blanchâtre, épais, arrondi, long d’un pouce ; une écaille très-petite à chaaue fleur ; deux filamens très-courts , terminés par des anchères globuleu- fes, à deux loges. L’ovaire efl ovale , fans ftyle ; le ftigmate oblique & velu. (Defcripr. ex Plum. & Swartz.) Cette plante croît fur les montagnes élevées & boifées de l'Amérique méridionale. 83. POIvRIER à feuilles réfléchies, Piper re- fiexum, Lion, f. POI Piper foliis quaternis , ovatis | obtuffs , reflexis ; : caule fulearo. Linn. f. Suppl. pag. 51. — Lamarck. -Illuft. Gener. pag. 85. n°. 391. Piper foliis quaternis, rhombeis , carnofis , re- fexis patulf&ue ; caule repente. Swartz. Obferv. pag. 23. Piper (tetraphyllum), foliis quaternis , rhom- beis, fefüibus , carnofis. Forit. Prodr. n°. 25. Ses racines font longues & filiformes : elles pouffent des tiges lâ:hes, filiformes , très-lon- gues , rampantes, glabres , anguleufes , canalicu- lées , divifées en rameaux longs , tétragones, ma- culés, noueux, garnis de feuilles fort petites, toutes quaternées, à peine pétiolées , obtufes , réfléchies , épaifles & luifantes. Les épis font courts, terminaux & folitaires, femblables, pour le refte, à ceux du piper quadrifolium. ( Caraët. ex . Swartz.) Cette plante croît fur le tronc des vieux arbres à la Jamaique. On la rencontre aufi au Cap de Bonne-Efpérance & dans les iles de la mer Paci- fique. 84. POIVRIER étoilé. Piper ffellatum. Piper herbaceum , foliis verticillatis, oblongis, acuminatis , trinerviis, glabris ; caule ereéto. SWartz. Prodr. 16. — Jacq. Collet. 2. pag. 212. & Ie. rar, 2.— Lam. Illuft. Gener. pag. 82. n°. 382. Piper foliis verticillatis, fubquaternis , oblongis, acuminatis , trinerviis. Willd. Spec. Plant, vol. 1, pag. 168. n°. 49. Il eft très-douteux que cette efpèce foit réelle- ment diftinéte du piper blandum. Elle en préfente les principaux caraëtères , & n'offre de différence que dans fes tiges parfaitement glabres, plus noueufes ; fes feuilles font plus petites, point ci- liées ni ponétuées , à petioles plus courts. Les épis ont la même difpofition. Cette plante croît à la Jamaïque. # 85. POIVRIER élégant. Piper blandun. Piper foliis verticillato-ternis , lanceolatis , tri- nerviis , villofulis, fubtùs ad maroïnes nervofque ru- bentibus. Lam. Iliuftr. Gener. pag. 82. n°. 381. Piper foliis rernis , lanceolatis , acuminatis , tri- nerviis ,ciliatis , fubeùs punétatis. Wild. Spec. Plant. vol. 1. pag. 164. n°. 28. Piper (blandum), folis lanceolatis ,integerrimis, fubtrinerviis ; fpicis fliformibus , ereétiufculis , axil- laribus , folitariis. Jacq. Colleét. 3. pag. 211. & Icon. rar. vol. 2. Ses tiges font droites , un peu velues , médio- crement rameufes , garnies de feuilles pétiolées , réunies au nombre de trois à chaque vertidille, POI 477 lancéoiées , aiguës à leurs deux extrémités , ciliées à leurs bords , ponétuéesen deflous , marquées de trois nervures rougeâtres , longitudinales, égales & prefque droites. . Les épis font filiformes , les uns alternes & fo- litaires dans l’aiflelle des feuilles , les autres ter- minaux & réunis trois ou quatre enfemble , longs de deux à trois pouces. On trouve cette plante dans les contrées de l'Amérique méridionale , dans les gorges des rnon- tagnes. 2 86. POIVRIER à trois feuilles. Piper crifolium. Linn, : Piper foliis ternis, fubrotundis. Linn. Spec. Plant. vol. UE 43: — Lam. Illuftr. Gener. pag. 83. n°. 388. Saururus hederaceus , triphyllus ; folio rotundo. Plum. Amer. ÿ2. tab. GS. . Plante herbacée , dont les tiges grêles font ra- dicantes à chacune de leurs articulations, divifées en rameaux alternes qui offrent les mêmes carac- rères , & qui de plus font garnis à chaque nœud de trois feuilles verticillées , prefque fefiles , pe- ttes , arrondies ou un peu ovales, glabres, mar- quées de trois nervures longitudinales , dont les deux latérales font un peu plus courtes que celle du milieu. Les épis font terminaux , longs de deux pouces , grêles, cylindriques , obrus , portés par des pédoncules plus longs que les fuiiles. Cette plante a été découverte dans l'Amérique équinoxiale , où Plumier l’a récueillie. 87. Poivrier verticillé. Pirer verticillatum. Piper foliis verticiilatis , ovatis, trinerviis. Linn. Syft. Plant. vol. 1. pag. 78. n°. 20. — Lam. Jiluftr. Gener. pag. 83. n°. 390. — Amoœn. Acad. 5. pag. 391. Piper foliis verticillatis , quaternis , ellipticis, ob- tufis , crinerviis. Wild. Spec. Plant. vol. 1. p. 168. n°. 48. Saururus ereëlus , minor ; foliis orb'culatis , verti- cullatis , tumentibus ; fpicis terminalibus. Brown. Jam. 204. Ses tiges font grêles, tendres, herbacées ; elles fe divifenten rameaux oppofés & même verticillés, un peu pubefcens , rampans, garnis de feuilles pe- uites , fefiles ou prefque fefiles , les inférieures verticillées trois à trois , les fupérieures quater- nées , liffes à leurs deux faces, ovaies ou un peu arrondies , obtufes , à trois nervures longitudi- nales, arquées, occupant le centre de la fleur, partant de la bafe, fe terminant à la circonférence, réunies à leurs deux extrémités. Les épis font terminaux , fouvent folitaires , ÂAT8 POI un peu épais , longs d'un demi-pouce, portés fur des pédoncules firples, plus longs que les feuilies, fitués fouvent dans la bifurcation des rameaux. Gette plante croît naturellement à la Jamaique. © (Vs. in kerb. Lai. ) * Efpèces moins connues. * Piper (excelfum) , fol'is orbiculato-cordatis , fubfeptemnerviis; pedunculisterminalibus, folitariis , bifidis ; caule arboreo. Fcrit. Prodr. n°. 20. * Piper (pallidum) , fo/iis alternis , obovatis , fubtrinerviis ; fpicis foiitariis , fubterminalibus. Fort. Prodr. n°. 24. * Piper (retufum ), foliis obovatis , retufis. Lino. f. Suppl. pag. or. * Piper (pulchellum) , fodiis quaternis , fubfeffi- dibus, oblongis, enerviis , integerrimis ; fpicis termi- nalibus. Ait. Hort. Kew. vol. 1. pag. 50. * Piper (laurifolium }, fo/iis lanceolato-ovatis ; nervofis ; fpicis brevibus. Mill. Diét. n°. 6. X Piper ( racemofum }, foliis lanceolato-ovatis , rugofis ; nervis alternis. Mill. Diét. n°. 13. Saururus racemofus | feu botryoides major. Plum. Catal. sr. (ex Mill.) * Piper (tomentofum)}), foliis ovato-lanceolatis, romentofis; caule arborefcente. Mill. Dièt. n°. 7. Piper (lineatum)), foliis ovato-oblongis ; acutis, üneatis, fabplicaris ; fpicis recurvatis. Ruïz & Pav. Flor. peruv. vol. 1. pag. 35. tab. 60. fig. A. Piper ( curvatum}, foliis oblongis , acuminatis, levibus , fabtès punétatis ; nitidis ; fpicis brevibus , curvatis. Ruiz & Pav. Flor. peruv.vol. 1. pag. 36. tab. 55. fig. A. Piper (punctatum) , foliis oblongis , acuminatis , venofis , utrinquè punétatis ÿ fpicis foliis duplo brevio- ribus. Ruiz & Pav. Flor. peruv. vol. 1. pag. 36. tab. 62. fig. A. Piper ( fecundum) , foliis oblongis , acuminalis , glabris, levibus ; fpicis filiformibus , ercétis, fecundis. Ruiz & Pav. Flor. peruv. voi. 1. pag. 36. tab. G2. fig. B. Piper ( peperomia criftallina ) , folis oblongis, fabts punétato-excavatis ; fpicis oppofitifoliis , com- preffis. Ruiz & Pav. Flor. peruv. vol. 1. pag. 30. Piper (pepsromia dependens), foliis cordatis , eredecimnervibus, derendentibus; fpicis terminalibus, fubulatis. Ruiz & Pav. Flor. peruv. vol. 1. pag. 33. vol. 48. fig. A. Piper (peperomiamonoftachya), fo/iis obovatis ovatifque ; caule fimpliciffimo ; fpicé unicd , terminali. Ruiz & Pav. Flor. peruv. vel. 1. pag. 33. R'6 EL Piper (æquale ), foliis elliptico - lanceolatis , ve- nofis , attenuatis , baf açualibus, fubtès reticulatis ; ramis levibus ; petiolis fimplicibus. Vahl, Egl. 1. pag. 4. Piger (obovatum), fodis ternis , petiolatis , obo- vatis , emaïginatis , glabris j caule rpente. Vahl. Eegl. 1. pag. 5. * Piper (Nhandi) ercétum , petiolis marginatis ; foliis Jinu profundo cordatis ; promifsè acutique acu- minatis, novemnerviis ; fpadic'bus gracilibus , pen- dulo-recurvis. At. Soc. Nat. Parif. pag. 10$. * Piper (dilatatum), fruticofum ; ramis glabris; foliis amplis, rhomboideo-ovaiis ; fpadicibus longiuf- culis , ereëtis , obtufis. At. 1. c. * Piper (afperifolium) , fruticofum ; foliis oblon- | go-ovatis , promifsè acutèque acuminatis , fuper afper- rimis ; fpaaicibus longisfeulis , ereüis. At. 1. c. RENVOIS POUR LA SYNONYMIE. Piper nigrum. Linn. — Voyez Piper aromaticum. — amalago. Linn. — plantagineum. — fcabrum. Linn. — aduncum. — ariflolochioides. Lam. — longum. — nummularifolium. Swaïitz. — rotundifolium. — obtufifolium. Jacq. — portulacoides, — clufiafolium. Jacq. — obtufifolium. — marginatum. Jacq........ nm — caudatum, Vahl......... — tuberculatum. Jacq....... } — arboreum. Aubl......... É == verracofhrs — hifpidum. Swartz. — hirfutum. — fcandens. Swartz. — glabellum. — tetrapkyllum. Fort. — reflexum. — longifolium.? Ruiz & Pav. citrifol; — ovatum.? Vahl.......... è — cétrifolium. — crocatum.? Ruiz & Pav. — rugofum. — afperifolium.? I. — hirfutum. — mite.? Id. — methyfhicum. — obliquum. KW. — macrophyllum. — granulofum. I. — aduncum. Peperomia umbilicata. VW, — globofum. — filiformis. ? Id. — orbiculatum. — pubefcens. Id. — polyflachion. — variegata. Id. — maculofum. — obliqua. Id. . — acuminatum. — emarginata. Id. — cuneifolium. Piper pramorfum. Vahl. Roxb. — nitidum. (POIRET.) POLÉMOINE. Polemonium. Genre de plantes dicotylédones , à fleurs complètes , monopéta- lées, de la famille des po/émoines , qui a des rap- ports avec le phlox, & qui comprend des h:rbes, les unes indigènes , d’autres exotiques à l'Europe, dont les feuilles font alternes, ailées ; les fleurs terminales, prefque en corymbe. POL Le caradère effertiel de ce genre eft d'avoir : ; : : \ Une corol!e monopérale en roue; cinq étamines à lamens dilatés à leur bafe; une capfule à trois loges; des femences anguleufes. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice d’une feule pièce, inférieur, en forme de coupe, partagé à moitié en cinq divi- fions aiguës, perfitantes. 2°. Une corolle monopétale, en roue, munie d’un tube plus court que le calice, fermé à fon orifice par cinq petites valves, élargi en un limbe ample, plane , à cinq découpures arrondies & obrufes. 3°. Cinq écamines, dont les filamens filiformes font plus courts que la corolle, inclinés, dilatés à leur bafe en valvules attachées au fommer du tube , terminés par des anthères arrondies. 4°. Un ovaire fupérieur , ovale, pointu , fur- monté d’un ftyle filiforme de la longueur de la corolle , & terminé par un fligmate à trois di- vifions. Le fruir eft une capfule ovale , à trois côtés, à trois loges, à trois valves, environnée par le calice, & renfermant plufieurs femences irrégu- lières & anguleufes. EsPÈGCES. I. POLÉMOINE à fleurs bleues. Polemonium ca- - ruleum. Linn, Polemonium foliis pinnatis ; floribus ereëis ; cali- cibus corolla tubo longioribus. Linn.Spec. Plant. 162. — Miller. Diét. n°. 1. — Æder. Flor. dan. 2ÿ5. —Hcffim. Germ. 70.— Roth. Germ. I. 94. II. 242. — Lamarck. Illuftr. Gener. pag. 471. n°. 2146. | tab. 106. fig. 1. j Polemonium foliis pinnatis ; floribus ereétis, el- liprico-lanceolatis. Hall. Helv. n°. 665. Polemonium. Flor. lapp. 86. 187. — Flor. fuec. 175.— Hort. Cliff. 163.— Royen. Lugd. Bat. 432. Polemonium vulgare, caruleum. Toutnef. Inft. A. |Herb. 146. ‘ V'aleriana carulea. C. Bauh. Pin. 164. Valeriana graca quorumdam , volore caruleo. J, Bauh. Hift. 3. part. 2. 212. Icon. Valeriana graca. Dodon. Pempt. 352. Ic. Valeriana peregrina Belgarum. Lob. Icon, 716. & Obferv. 412. le. | À. Polemonium calicibus lanatis. Hort. Upf. 49. — Gmel, Sibir. 4. pag. 103. tab. 50. POL 479 Vulgairement la valériane grecque. Cette plante a des racines fibreufes, blanchi- tres, d’où s'élève une tige droite, glabre, cylin- drique , filtuleufe , d'un vert pâle , munie de ra- meaux nombreux, alternes, garnis de feuilles ai- ternes , ailées, très - lies, tendres, d’un beau vert, compofées de quinze à vingt-cinq folioles étroites, lancéolées, aiguës, un peu plus pales en deffous , alternes ou oppofées, longues d’un pouce & plus. Les fleurs forment à l'extrémité des branches une efpèce de corymbe fort agréable; elles font d'une belle couleur bleue, ou tout-à-fait blan- ches, où panachées de bleu & de blanc, légére- ment odorantes. Les calices font glabres ( velus dans la variété A), à cinq divifions étroites, aiguës à leur orifice. Les capfules contiennent de petites femences oblongues & noiratres. C'eft une plante de pur agrément , que l'on ob- tient de femences avec beaucoup de facilité. Elle croit naturellement en Suifle, en Angleterre & dans plufieurs autres contrées de l'Europe. z (P.v.) 2. POLÉMOINE rampante. Polemorium reptens. Lion. Polemonium foliis pinnatis, feptenis ; floribus ter- minalibus, nutantibus. Lam. III. Gener. pag. 492. n°. 2147. tab. 106, fig. 2. — Linn. Sytt. veget. pag. 20f. Polemonium foliis pinnatis ; radicibus reptatrici- bus. Gronov. Virg. 22. — Miller. Diét. n°. 2, & tab. 209. Cette efpèce , très-rapprochée de la précédente, s’en diftingue cependant par des caraétères qui lui appartiennent exclufivement. Ses tiges font moins élevées, ftriées ; fes raci- nes rampantes ; fes feuilles alternes , ailées , com- pofées d’un moindre nombre de folioles, d’envi- ron neuf à onze, affez petites, lancéolées, prefque ovales, très-glabres , acuminées, d’un vert gai. Les fleurs forment, à l'extrémité des tiges, de petites panicules lâches, pendantes : leur calice eft un peu pubefcent vers fes bords, fes divifions moins étroites, plus courtes que dans l’efpèce précédente ; la corolle d'un bleu clair, un peu plus petite. Cette plante , originaire de la Virginie, fe cul- tive dans les jardins. % ( . v.) 3. POLÉMOINE à feuilles de ruellia. Po/emo- nium ruelloides. Linn. f. Polemonium ereétum ; caule fiformi $ foliis lan- ceolatis , ciliatis ; paniculä pauciflorä , pedunculatä , nudé. Linn. f. Suppl. pag. 139. PAGE Polemonium foliis lanccolatis, ciliatis. Thunb. Prodr. pag. 35. rQ ac Cette plante a des tiges droites, filiformes , garnies de feuilles lancéolées , ciliées à leurs bords. Les fleurs font peu nombreufes , pédonculées , difpoées en une panicule nue. Elie croît au Cap de Bonne-Efpérance. ( Car. ex Linn, ) 4. POLÉMOINE à feuilles de pêcher. Polemonium campanuloides. Linn. f. Polemonium ereëlum , glabrum ; foliis lineari-lan- ceolatis, integris , ereëlis ; floribus terminalibus, fo- ditariis. Linn. f. Suppl. pag. 139. Polemonium foliis lanceolatis, glabris. Thuab. Prodr. pag. 35. Cette efpèce a le port d’une campanule, & ref- femble beaucoup au campanula perficafolia ; mais elle en diffère par fes caractères génériques. Ses tiges font droites , glabres, garnies de feuilles linéaires , lancéolées , droites, entières, parfaite- ment glabres. Les fleurs font folitaires , placées à l'extrémité des tiges; le ftigmate ef fimple. Cette plante croit au Cap de Bonne-Efpérance. { Caraët. ex Linn. f.) 5. POLÉMOINE douteufe. Po/emonium dubium. Linn. Polemonium foliis inferioribus haffatis ; fuperio- ribus lanceolatis. Linn. Syit. Plant. vol. 1. pag. 453. — Gronov. Virg. 142. Linné regarde comme douteux que cette plante appartienne réellement aux polémoines : outre qu'elle s’en écarte par fon port, elle a encore le ftyle divifé en deux jufque vets le milieu , tandis qu'il eft entier dans les polémoines. Ses feuilles inférieures font haftées, & les fupérieures en forme de lance. Cette efpèce croit dans la Virginie. ( POIRET.) POLLIE. Pollia. Thunb. Genre de plantes mo- nocotylédones, à fleurs incomplètes, liliacées, que M. Juffieu range dans la famille des joncs, & qu’il foupçonne avoir beaucoup de rapports avec celle des afperges. Il comprend des herbes exotiques à PEurope , à feuilles alternes, amplexicaules, à flsurs en corymbe , verticillées. Le caractère effentiel de ce genre eft d’avoir: Une corol!e à fix pétales, dont trois extérieurs plus grands ; trois intérieurs ; plus étroits, réfléchis ; une baie polyfrerme. P1O LC CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°, Une corolle (un calice, Jufieu.) compofée de fix pétales ; les trois extérieurs ovales, conca- ves, élargis & obtus à leur fommet; les trois in- térieurs très-étroits , inclinés, alternans avec les extérieurs ; point de calice, mais une fpathe en forme de bractée. 2°. Six étamines , dont les filamens font capil- laires, recourbés à leur fommet, inférés fur le réceptacle , terminés par des anthères arrondies & à deux loges. 3°. Un ovaire fupérieur , globuleux , furmonté d’un ftyle filiforme, fubulé & recourbé , terminé par un fligmate fimple & obtus. Le fruit eft une baie globuleufe, enveloppée par la corolle perfiftante, contenant des femences nombreufes & anguleufes. ESPÈCES. 1. POLLIE du Japon. Pollia japonica. Thunberg. Flor. jap. pag. 8 & 138. Pollia foliis enfiformibus , retrorsàm afperis; fo= ribus corymbofo-verticillatis ; caule ramofo. (N.) Ses tiges font droites, anguleufes, articulées, rudes & velues, médiocrement rameufes, garnies : de feuilles alternes, amplexicaules, enfiformes, glabres , rudes au toucher lorfqu’on les gliffe en- tre les doigts du fommet à la bafe, blanchâtres en: deffous , longues d’environ un pied fur un pouce de large ; les inférieures très-rapprochées, les fu-: périeures diftantes & plus petites. Les fleurs font verticillées & difpofées en co- rymbes fur les rameaux ; leurs pédoncules font: verdâtres, velus, longs d’un pouce, en rayons ouverts , foutenant deux ou trois fleurs portées fur des pédicules courts & blancs , garnis chacun à leur bafe d’une braétée concave , blanchâtre & lancéolée. Les fruits font glabres, de la groffeur d’un grain de poivre, blancs avant leur maturité, & puis bleuatres. Cette plante croît au Japon & dans l’île de Java. (Defcripr. ex Thunbere. ) (POIRET. ) POLLIQUE. Pollichia. Genre de plantes à fleurs incomplètes , à une feule étamine , qui renferme des herbes exotiques à l'Europe , dont les feuilles font verticillées, ftipulacées, les fleurs fefiles, axillaires , ramaflées par paquets. Le caractère effentiel de ce genre confifte dans: Un calice d’une feule pièce, à cing dents; point. ; q de corolle ; une feule femence enveloppée par la bafe épaifie PO'L épaifffe du calice; des fruits renfermés dans les écailles charaues du réceptacle. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°, Un calice d’une feule pièce, prefque campa- nulé, à cinq dents. 2°. Point de corolle. 3°. Une feule éamine, dont le filament filiforme eft de la longueur du calice, & terminé par une anthère arrondie , à deux loges. 4°. Un ovaire fupérieur, ovale, enfoncé dans la bafe du calice , furmonté d’un ftyle filiforme de ia longueur de l'étamine, & terminé par un flig- mate bifide. Le fruit n’a point d'autre péricarpe qu’une mem- brane mince qui enveloppe une feule femence en- fermée dans la bafe épaiilie du calice, & attachée au milieu d’une écaille charnue & fucculente qui conititue fon réceptacle. ESPÈCE. 1. POLLIQUE des champs. Pollichia campeftris. Pollichia folits lineari-lanceolatis, verticillatis ; floribus axillaribus. (N.) Aiton. Hort. Kew. vol. 1. pag. $. — Lam. Illuftr. Gener. pag. 14. n°. 41. Neckeria campeftris. Gmel. Sy. nat. pag. 16. Ses tiges font cylindriques , rameufes , couver- tes d’un duvet court & rare. Les feuilles font dif- pofées en verticilles tournées du même côté, très- entières , glabres, linéaires, lancéolées, aiguës, Jongues à peine d’un pouce. Elles font munies à leur bafe de plufieurs ftipules membraneufes, lan- céolées , perfiftantes , inégales , la plupart longues d’une ligne & demie. Les fleurs font feffiles, ra- maflées en petits paquets dans l’aiffelle des feuilles. (Caraë. ex Aiton.) Cette plante croit au Cap de Bonne - Efpé- rance. (POIRET.) POLYCARDE. Polycardia. Juff. Genre de plan- tes dicotylédones, à fleurs complètes , poly pé- talées, de la famille des nerpruns , qui a des rap- ports avec les celafrus , & comprend des arbrif- feaux exotiques à l'Europe, dont les feuilles font alternes, entières ; les fleurs portées fur des pé- doncules en forme de feuilles. Le caractère eflentiel de ce genre eft d’avoir: Un calice à cing lobes ; cinq pétales ; une carfule coriace de trois à cing loges, à trois ou cinq valves à demi-cloifonnées; des femences demi -tuniquées à l'ombilic. Botanique. Tome V. PCSE CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre: 1°. Un calice d’une feule pièce , court, ouvert, partagé en cinq lobes arrondis. 29. Une corolle à cinq pétales ovales, arrondis, ouverts, plus grands que le calice. 3°. Cinq éamines, munies de filamens courts, alternes avec les pétales, terminés par des anthe- res ovales. 4°. Un ovaire fupérieur, un peu globuleux, environné par un dique plat, furmonté d’un fiyle court, & terminé par un ftigmate tronqué , un peu lobé. : Le fruit eft une capfule coriace, prefque ligneu- fe, ovale, à trois ou quatre & rarement cinq lo- ges, autant de valves dures, épaiñles, à démi- cloifonnées, contenant des femences folitaires , quelquefois géminées , prefque ovales, à demi- tuniquées à leur ombilic. ESPÈCE. 1. POLYCARDE phyllantoide. Po/ycardia phy!- lantoides. Lam. Illuftr. Gener. vol. 2. pag. 1c0. n°, 2724. tab. 132. Polycardia foliis oblongo-ovatis, flerilibus , inre- gris, floriferis , apice émarginatis. (N.) Commerfonia. Commerf. herb. C'’eft un arbriffzau dont les tiges fe divifent en branches alternes, glabres, flriées, garnies de feuilles alternes, pétiolées, entières, ovales-ob- longues, aiguës à leur fommet, rétrécies à leur bafe, marquées de nervures latérales, prefque oppofées. Les fleurs font réunies au nombre de trois ou quatre vers l'extrémité d’une feuille par- ticulière femblable aux autres, mais obtufe & échancrée à fon fommet , qui tient lieu de pédon- cule, & qui peut être regardée comme un véri- table pédoncule élargi en forme de feuille. Elles font indifféremment confondues avec les autres 5 elles alternent avec les feuilles ftériles. Cette plante croît à l’île de Madagafcar, où elle a été recueillie par Commerfon. B (fix herb. JuMeu.) ( POIRET.) POLYCARPE. Pol;ÿcarpon. Genre de plantes dicatylédones, à fleurs complètes, polypétalées, de la famille des caroyphyllées, qui a des rapports avec les donatia , & qui renferme des plantes her- bacées, exotiques ou indigènes de l’Europe, dont les feuilles font verticillées &ftipulacées , les fleurs petites, en corymbe terminal. Le caraétère effentiel de ce genre eft d’avoir : PpP 489 PIOL Un calice perfiflant, à cinq fodioles ; une corol/e à cinq péta'es , plus courts que le calice ÿ trois flyles ; une capfule f.périeure à une feule loge , à trois valves; des femences nombreufes. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice inférieur, perfiflant, à cinq fo- Boles oval:s, concavzs, carinées, mucronées. 2°. Une co'olle plus courte que le calice, com- potée de cinq pétales fort petits, ebiongs, obrus, échanciés , perfiftans. 3°. Trois écamines , dont les flimens font fili- formes, de moitié plus courts que le calice, ter- minés par des anthères ovales. ®. Un ovuire füpérieur, ovale, furmonté de 4 ; ; trois ftylés fort courts, terminés par des ftigmates obtus. le fruit corfifle en une capfule ovale, à une feule loge, à trois valves, contenant des femences ovales & normbreutes. Oëférvations. Le polycarpon magellanicum de Linné ls, Suopl., conftirue un genre particulier établi par Foriter, & adopté par la plupart des botanilies modernes , fous le nom de Donatia. 1] fera mentionné das le fupplément de cet ou- vrage. ESDPDÉREES. 1. PoLvcARPE tétraphylle. Polycarpon tetra- phyllum. Linn. Polycarron caule ramofo , proffrato ; feliis quarer- nis, orbiculari-ovaiis. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 131. — Linn. f.Soppl par. 116. — Gmel. Syft. pat. pag. 208. — Lamarck. iliuftr. Gerer. pag. 217. n°.1104. tab. $1.— Flor. franç. vol. 3. pag. 44. n°.680.— Goœitn. de fruit. & fem. vol. 2. pag. 224. tab. 129. fi3. 9. — Poiret. Voÿag. en Barb. vol, 2. ag. 107. — Desfonr. Flor. atl. vol, 1. pag. 115. Willden. Spec. Plant. vol. 1. pag. 490. — Hoffm. Germ. 44. Mollugo (tetraphylla), fois quaternis, obova- tis ; paniculis dichotomis, Linn. Hort. Cliff. 28. H lo teum tetraphyllum. Thunb. Prodr. pag. 24. Triclis triflemon, foliis conjugatis. Hall. Gœtt. 25. Herniaria alfines folio. Tournef. Inft. R. H. SRE Anthyilis maritima alfinefolia. C. Bauh. Pin. 282. Paronychia alfnefolia incana. J. Bauh. Hift. 3. pag 366. Ic. bona. be A D RU L ; . Marina incara anchy{lis alfinefolia narbonenfium. | PAGE Lob. Icon. 468. — Id. adverf. 195. — Gerar. Hift. G22. Ic. Paronychia altera Matthioli. Dalech. Hift. 2. pag. 1213. Anthyllis alfinefolia polygonoides major. Barrel. Rar. tab. 534. Cette plante eft petite, haute de quatre ou fix pouces ; elle poufle un grand nombre de tiges menues , cylindriques, articulées , très-rameufes ; les unes prefque couch:es, la plupart redreflées, garnies de feuilles verricillées, quaternées la plu- part , fes, ovales, obrufes , un peu fpatuiées, retrécies à leur bafe en un pétiole court, longues de quatre à cinq lignes fur trois de large. Le plus grand nombre des feuilles ne font qu’oppofées fur les rameaux rampans ou fur les inférieurs : elles font garnies à leur bafe de petites ftipules fines, membraneufes, blanchatres, prefque argentées. Les fleurs font p-tites, nombreufes, terminales, ramafñlées en bouquets un peu paniculés & dicho- tomes. Les folioles du calice font entourées d’une membrane courte , fcarieufe. La capfule eft petite, ovale, remplie de femencés fort petites. Cette plante croît en France, dans les dépar- temens méridionaux , fur les bords de la mer, en Italie, dans la Barbarie, &c. © (F7. w.) * Polycarpon (uuiflorum), folis ellipricis ; pe- d'enculis lateralious , unifloris. W atter. Fior. carol. pag. 85. Cette efpèce croît dans la Caroline : fes feuilles font elliptiques; fes pédoncules latéraux & uni- flores. (POIRET.) POLYCARPÉE. Polycarpaa. Genre de plantes dicotylédones , à fleurs complètes, polypétalées, de la famille des caryophyllées , qui a de grands rapports avec les polycarpon, & qui comprend des plantes herbacées , exotiques à l'Europe, dontles feuilles font verticillées, ftipulacées, & les fleurs terminales , paniculées , prefque en corymbe. Le caractère effentiel de ce genre eft d’avoir: Un calice à c'nq fol'oles ; cing pétales échancrés ; cing étamines ; un ffyle fimple ; une capfule à trois côtés, à une feule loge ; des femences nombreufes. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice perfiftant , inférieur , compolé de cinq folioles concaves, lanceolées, blanch:s & fcarieufes à leurs bords. 2°. Cinq pétales ovales, oblengs, un peu plus courts que le calice, échancres à leur fomimer. _—_— PUOPE 3°. Cinq étamires, dont les filamens font flifor- des anthères ovales. 4°. Un ovaire fupérieur, ovale, à trois côtés, {urmonté d’un ftyle fimple, de la longueur des étamines , terminé par un ftigmate obtus. Le fruis eft une capfule ovale , aiguë, à rrois ! côtés, à une feule loge, enveloppée par Le calice perfiltant, contenant plufisurs fexences , ordinai- rement de fix à fept, ovales, un peu comprimées d’un côté, liffes, attachées à des cordons ombi- licaux qui naïiflent dans le fond de la capfule & en occupent ie centre. Obfervations. Ce genre, dit M. Lamarck, qui en eft l'auteur, à de fi grands rapports avec le polycarpon , que d’abord Je l’ivois regardé comme devant lui appartenir. En effet, le caractère de toutes fes parties, foit de la fruétification, foit du port, s'y rapporte prefque entiérement fi l’on en excepte celui qu'on peut retirer du nombre, sui diffère en plus dans les étamines , & er moins ans le piftil; mais cette confidération, furtout celle qui concerne le piftil, me paroïffant aflez importante pour autorifer à ne pas regarder ce genre comme devant être réuni au polycarron , J'ai cru devoir le préfenter comme un genre nou- veau , à la vérité très-voifin du po/ycarpon par fes rapports. Il a auf quelque affinité avec le pharna- ceurr ; mais la préfence de fa corclle ; fon flyle fim- ple, & principalement fa capiule uniloculaire, l'en diftinguent fufifamment. É SP. EC "ENS, 1. POLYCARPÉE de Ténériffe. Polycarpaa Ten neriffe. Lam. Polycarpea caulibus herbaceis , proftratis ; foliis frathulatis, fubacuminatis. Lam. Journ. d'Hift, nat. vol. 2. pag. 3. tab. 25. C’eft une plante herbacée , étalée fur la verre, comme le corrigiola, & qui a, ainfi que les i//e- cebrum , des flipules & des braétses fcarieules, argentées & luifantes. Sa racine eft blanchatre, fibreufe ; elle poufte un grand nombre de r'ges herbacees, couchées, longues de fept à neuf pouc-s, diffufes, rameu- fes , articulées, épaithies & un peu nousufes aux articulations. Les feuiiles font oppoiées, verti cillées , d'inégale grandeur, vertes, fpatulées , un peu mucronées à leur fommet. On abferve à eha- que nœud, fous les feuilles, des flip :les petites, verticiilées , membraneufes , fcarieufes, acuini- nées, fethles. La panicule eft rameufe, dichotom: ,termina'e, prefque en corymoe ; elle eft compofée de petites POL 485 fleurs panachées de vert & d’un blanc argenté, mes, un peu membraneux à leur bafe , tout-i-iait | diftinés, plus courts que le calice , rermines par-| lefiles dans les dichotomies & aux extrémités des pédoncules : les terminales font rapprochées, & Coinme romaffées par petits paquets. Ces fleurs font environnées de braétées flipulaires, fcarieu- fes, blanches , argentées, luifantes, cppolées, acuminéss, concaves intérieurement , & un peu plus grandes que les flipuies qu’on trouve fous les feuilles. Cette plante à été trouvée fur le pic ou a mon- tagne de l'ile de Ténériffe, par M. de ia Haye, jardinier de l'expédition d'Entrecaiteau, qui en a envoyé les femences au Jardin du Muléum dé Pa- ris. © (7 v.) Obfervations. J'ai remarqué, dit M. Lamarck, que lorfque cette plante eft bien nouriie, & qu'elle vegète vigoureufement, comme ce a arrive lorf- qu'on la cultive dans un terrain bien gras, certe bonne culture lui fait perdre une partie de l'éclat que lui procurent les ftipules & les braétées ar- gentées dont elle eft garnie. En eff2t, {a vég'ta- tion vigoureufe augmente les dinenfions d: {es parties vertes, fans augmenter proportionnelle- ment celles de fes parties fcarieufes & argentées. De plus, j'ai cru m’appercevoir que les feuilles de cette plante ne font véritablement qu'oppo- fées : fielles paroïfent ainfi verticillées, c'eit que des pouffes axilaires, qui ne fe développent ou ne s'alongent point, font munies de feuilles qui, avec les premières, forment à chaque nœud des efpèces de vertictiles. 2. PorycARPÉE des Indes, Pol;-arraa inlica, Lam. Polycarpaa caulibus haf fuffruticofis , erelis ; fo- lis linearious, Lam, Tourn. d'Hift. nat. vol. 2. p. 8. Ackyranthes (corymbofa}, foliis quaternis, linea- ribus , rRucrONAUS , pLbefcentibus ; floribus coryrbofo- dichocomis. Willd. Spec. Plant. vol. 2. p. 1196. Achyranthes foiiis quaternis , linearibus ; paniculä dichotomo - coryrmbofa. Linn. Syft. veget. vol. 1, pag. 204. Achyranthes foliis oppofitis , linearibus ; paniculä d'cothomä. Flor. zeyl. pag. 41. n°. 100. . “ | OR , Paronychia foliis ad genicula cohfertis ; acutis ; foribus umbeliatis. Burm. Zeyl, pag. 184. tab. 65. fig. 2. Amaranthis indicus , angufbifelius ; fpicä rigidä , albà. Burm. Zeyl. 78. Amaranthus folio tenuiffimo , incano ; mol'ugine amulante ; umbellatis flortbus , incarnat's , rigidis , geylanica. Bocc. Muf. 44. tab. 39. x Elychryfo affais, herba indica , pologonoïdes , ra- mofior ; folles cauliim nodos radiatim ambientib.s ; Pppi 484 POL comé paleaced; florealbo, lituris aureis ftriato. Pluken. Aimag. 134. tab. 8. fig. G. Polygonum fericeum , ramofius ; indicum ; foliolis galii inffar caulem cingentibus, Pluk. Mantiff. 1 54. Gramen pratenfe, galii folio ; umbellä albä, flo- ridû , amaranthoïde, Herm. Zeyl, 42. Kirihanda. Herm. Zeyl. 29. 66. Polia arenaria. Loureir. Flor.cochin. p.204. Cette plante ayant , d’après les obfervations de M Lamarck , tous les caraëtères du genre que nous décrivons, doit trouver ici fa place. Ses tiges font herbacé:ss, un peu pubefcentes, cylindriques, articulées, hautes d'environ un pied, rameufes ; garnies de feuilles linéaires , oppofées, très-Étroi- tes, aiguës , légérement pubefcentes, munies de flipules en paillettes ; elles paroiffent verticillées ar les petits paquets de feuilles firuées dans les aiff.lles , & qui appartiennent à des rameaux très- courts, non développés. Les fleurs font blanchâtres ou un peu rougeä- tres, difpofées à l'extrémité des rameaux en co- rymbes dichotomes ou conglomérés, Le calice eft compofé de cinq folioles contenant cinq pétales. Les fruits font des capfules uniloculaires , à trois valves & polyfpermes. Cette plante croît dans Pile de Ceylan. x (W.[.) (POIRET.) POLYCNÈME. Polycnemum. Genre de plantes dicotylédones, à flzurs incomplètes , de la famille des arroches , qui a des rapports avec les campho- rofma , renfermant des herbes exotiques ou in- digènes de l’Europe , dont les feuilles font nom- breufes, étroites , aiguës ; les fleurs petites & axillaires. Le caraétère effentiel de ce genre eft d’avoir: Un involucre compofé de deux braëlées prefqu'épi- neufes ; un calice de cinq folioles ; point de corolle ; une capfule monofrerme. : CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un involucre uniflore , compofé de deux folioles lancéolées , membraneufes , un peu fpinu- liformes , plus longues que le calice & très -ou- vertes. 2°. Un calice compofé de cinq folioles ovales , mucronéess , droites, perfitantes; pointde corolle. 3°. Trois étamines, dont les filamens capillaires , plus courts que le calice , font terminés par des anthères arrondies & à deux loges. 4°. Un ovaire fupérieur , arrondi , furmonté POL d’un ftyle très-court , bifide , & terminé par des ftigmates obtus. Le fruic eft une capfule ovale , à rebords, un peu aplatie à fon fommet , acuminée par le ftyle perfiftant, mince, membraneufe & ne s’ouvrant pas; elle renferme une femence réniforme & ponc- tuee. Obfervations. Il n’y a que la première efpèce qui convienne parfaicement aux caraétères de ce genre; les autres, quiy ont été ajoutées par Pallas, s’en écartent par le nombre des éramines , par le fiyle , par les divifions du calice; elles en font ce- pendant rapprochées par le port. Ou ces dernières efpèces devroient être retranchées de ce genre , ou il faudroit y réunir également les camphorofma, qui en diffèrent moins peut-être que les nouvelles efpèces de Pallas, ESPÈCES. 1. PoLycNÈMEdes champs. Po/ycnemum arvenfe. Linn. Polycnemum caulibus procumbentibus ; foliis lineari- fubulatis , carinatis, mucronatis, fubnudis. Lam. II]. Gen. vol. 1. pag. 105$. n°. 430. tab. 29. — 14. Flor. franç. vol. 3. pag. 216. n°. 812. Polycnemum triandrum ; foliis fubulatis , trique- tris ; caule diffufo. Wild. Spec. Plant. vol. 1. pag. 162. n°, 3. Polyenemum arvenfe. Linn. Syft. Plant. vol. r. p. 96. — Sauvag. Monfp. 45. — Gouan. Hort. 24. — Haller. Helv. n°. 1570. — Leers. Herborn. n°.31.— Jacq. Auftr. tab. 365.—Roth. Germ. 1. pag. 18. IL. pag. 45. — Hoffin. Germ. 12. Salfola caule repente ; foliis & fhpulis [efilibus , fubulatis , cartilagineis. Dalib. Parif. 80. Chenopodium foliis fubulatis , prifmaticis ; florilus folitariis, feffilibus, axillaribus. Guett. Sramp. 14. Chenopodium annuum , humifufum ; folio breviort & capillaceo. Tourn. Inft. R. H. 506. — Vaill. Parif. pag. 36. n°. 11. Herniaria foliis longis , anguflis , acuminatis & glabris. Magn. Char. 51. A. Idem, foliis tomentofo-glaucis ; calicibus tri- phyliis. Lam. Illuftr. I. c. Polycnemum iriandrum. Pallas. Iter 1. tab. G. f. 8e tab. Hf 1. Polycnemum (fafum) , criandrum , foliis filifor- mibus , carnofis, vaginantibus ; caule diffufo. Willd. Spec. Plant. vol. 1. pag. 192. n°. 4. C'eft une plante rampante , dont les tiges font divifées en un grand nombre de rameaux alrernes, {triés , un peu pubefcens, étalés & couchés fur la PYOL terre, longs d'environ un pied, garnis de feuilles nombreufes , glabres, vertes, étroites, carinées, fubulées, très-aiguës , piquantes , à peine pubef- centes , prefque embriquées. S:s fleurs font fort petites, feffiles , folitaires , fituées le long des ra- meaux, dans l’aiffelle des feuilles. Chacune d’elles elt renfermée entre deux bractées lancéolées , {é- tacées , blanchâtres, une fois plus longues que le calice. Celui-ci eft compofé de cinq folioles ovales , acuminées , contenant trois étamines plus courtes que le calice , & dont les anthères font purpurines. L'ovaire eft arrondi , un peu ovale , attaché par un fil très-court & latéral; les ftigmates globuleux , felon Leers; les femences réniformes & ponétuées. Cette plante croît en France, en Italie, en Al- lemagne , &c. dans les champs un peu arides , fur le bord des chemins. © (F.v.) M. Lamarck, dans les Z/uffrations des Genres, foupçonne que le polycnemum triandrum de Pallas n’elt qu’une variété appartenante à l’efpèce que je viens de décrire. Elle croit dansles lieux fabionneux _& humectés par les eaux falées, en Sibérie. %. 2. POLYCNÈME monandrique. Polycremum mo- _nandrum. Pallas. Polycnemum caulibus adfcendenribus ; foliis linea- ribus, acutis , incano-tomentofis ; floribus monandris. Lam. Il. Gen. n°. 440. — Pallas, Iter 1. tab. 9. | fig. 1. Append. n°. 94. Polycnemum ( monandrum }), foliis lincaribus , ,acutis ; caule ereëlo. Willd. Spec. Plant. vol. 1. | pag. 192. n°. 1. Ses tiges font droites, blanchâtres, lifles, cy- | lindriques , divifées en rameaux un peu fl:xueux, garnies de feuilles linéaires , aiguës , arides , blan- châtres , très-nombreufes & rapprochées. Les fleurs font folitaires , axillaires , fefiles, envelop- | pées d’une braétée en gaine. Leur calice eft glu- macé , compo{e de trois folioles membraneufes , ! concaves ,aigués, deux ovales, une troifième lan- céolée, plus étroite : il n’y a conftëmment qu’une feule étamine , dont le filament eft de la longueur du calice. L’ovaire eft oblong , furmonté de deux fyles fétacés : la capfule ne contient qu'une fe- mence prefque triangulaire. (Caraët. ex Pallas ) _ Cette plante croît dans les lieux arides & dé- | ferts en Sibérie. 3. POLYCNÈME diandrique. Polycnemum ftlero- | frermum. Pallas. Itin. 3. Append. n°. 84. tab. M. fig. 2.F.e. Polycnemum diandrum ; foliis teretibus , carnofis ; caule-ereélo, ramofo. Willd, Spec. Plant. vol. 1. [- pag. 192. n°. 2, | | | | | | | (l | | | EE Pb 485 Ses racines font fimples , Azxueufes ; fes tiges | glauques , droites , étalées , fucculentes , hautes de quatre à fix pouces , divifées en rameaux al- ternes , excepté les deux inférieurs ; garnies de feuilles charnues , cylindriques , terminées par une épine tres-aigué ; les radicales oppofées , les au- tres alternes. Les fleurs font folitaires, axillaires , environnées de deux folioles fubulées & mucro- nées. Le calice eft glumacé , compofé de quatre folioles aiguës , concaves ; deux étamines , un ovaire ovale , furmonté d’un ftyle fimple , fliforme. Le calice perfifte , groft avec le fruit ; il en ré- fulte une forte de noix ou de fruit ligneux. ( Ca- raét. ex Pallas. ) Cette plante croît en Sibérie dans les lieux dé- ferts, & dans les environs du lac Alta. D’après les dérails de fa fruétification , elle ne nous paroit appartenir que foiblement au genre po/yenemum. 4. POLYCNÈME à feuilles oppofées. Po/ycremum orpofitifolium. Pallas. Iter. vol. 1. pag. 32. tab. H, fig. 2. Polycnemum caulibus ereëtis ; foliis femi-cylin- dricis , tomentofo-glaucis , inferioribus oppofitis ; flo- ribus pentandris, Lam. Illuftr. Gener. vol. 1.p. 106. n°. 441. Polycnemum pentandrum , foliis oppofitis , carnofis, femi-cylindricis ; caule ereëlo, Willd. Spec. Plant, vol. 1. pag. 192. n°, 5. C'eft une plante annuelle , haute de deux pieds environ, rameufe ou à tiges prefque fimples, roi- des, droites, liffes, géniculées, garnies de feuilles en gaîne à leur bafe ; les inférieures oppofées , les fupérieures alternes , à demi-cylindriques , rétré- cie$ en coin vers leur fommet , glauques , char- nues. Ses fleurs naiffent à l'extrémité des rameaux ; elles font petites, fefliles, placées dans les gaînes des feuilles. Les braëtées font oppofées, en gaine, membraneufes à leurs bords. Le calice eft com- pofé de deux folioles en forme de balles; il con- tient cinq étamines , dont les filamens font plus longs que les folioles calicinales. Le fiyle et bi- fide à fon fommet ; l'ovaire oblong , fort petit, à une feule femence. ( Caraët. ex Pallas. ) Cette plante, qui s’écarte un peu de ce genre, croit fur les bords de la mer & dans les marais qui avoifinent la mer Cafpienne. & (POIRET.) POLYGALA. Pol;gala. Genre de plantes di- cotylédones, à fleurs complètes, irrégulières, de la famille des pédiculaires , qui a quelques rapports avec les véroniques , renfermant des arbultes ou des herbes tant indigènes qu'exotiques à l'Europe, dont les feuilles font la plupart alternes , les fleurs difpofées en épis terminaux , munies de bractées. 486 POL Le caractère effentiel de ce genre efl d’avoir: Un calice à cinq div'fions , dont deux plus grandes, pétaliformes , fouvent colorées ; une corolle très-irré- gulière, roulée en un tube aivifé fupérieurement en deux lèvres ; la furérieure bilobée, l'inférieure cor- cave , bifide , fouvent barbue, renfermant huit étami- mes réunies en deux paquets ; une Capfule comprimée , en cœur renverfé. CARACTÈRE GÉNERIQUE. Chaque fleur offre : 1°, Un calice perfiftant, à cinq divifions, trois petites, ovales , aiguës, deux beaucoup plus grar- des, en forme d'ailes ou de pérales, très-fouvent colorées. 2°, Une corolle irrégulière , prefque papillona- cée , dont les pérales, reunis en tube à la bafe, s'écartent fupérieurement en deux ièvres, la fu- périeure formant deux lobes, l'inférieure conca- ve , bifide, fouvent chargée en deflous de filamens en forme de pinceau, quelquefois nue. 3°. Huit éamines, dont les filamens font réunis en deux paquets renfermés dans la lèvre infé- rieure, terminés par des anthères à une feule loge. 4°. Un ovaire fupérieur, oblong, fürmonté d'un fiyle fimple, droit, termine par un fügmare epais, à deux divifions. Le fruit eft une capfule en cœur renverfé , com- rimée , à deux loges, à deux valves oppolées à b cloifon , s'ouvrant par leurs bords, chaque valve contenant une femence ovale. Obfervations. Ce genre eft très - nombreux en efpèces , dont plufieurs d'entr'elles, & même un affez grand nombre, ne fe rapprochent que par uelques-unes des parties de la fructification. Un des principaux caraétères, après ceux du fruit, de la forme de la corolle, du nombre & de la difpo- fition des étamiues , eft celui que préfentent les deux grandes folioles du calice, colorées , pétali- formes , imitant les ailes des coroiles papiilona- cées. Ce caractère, quoiqu'aff-z général, manque dans quelques efpèces ; mais on retrouve dans toutes les folioles calicinales inégales entr'elles. Si la capfule, qui conftitue le fruit, varie un peu dans fa forme, fi elle eff munie dans certaines efpèces de quelques pointes céracées ou fpinuii- formes à fon fommec, elle conferve cependant le même: nombre de loges & de fermenc:s. La corolle varie dans le nombre de fes pieces, mais fa forme eft afez conttante:fes pérales, réunis ou roulés par leurs onglets, forment un tube dont l'orifice s'ouvre en deux levres; elle ne reflemble que d'une manière bien indéterminée à celle des papillonacees. PO: N'ayant pu obferver que dans les h-rbiers la plupart des efpèces que Je décris, il me feroit très - dificile de pouvoir añirmer fi les éraminés font conftamment au nombre de huit, & fi leurs flamens font divilés en deux paquets ; c: pendant j'ai lieu de foupçonner qu'ils n’en forment qu'un feul dans certaines efpèces, & qu'ils font libres dans d'autres. Quant aux feuilles, elies n'ont de commun, dans les divetfes efpèces, que d’être fimples & entières ; elles différent tellement par leur forme, qu'il fuffit de nommer le polygala venenofa, Jufi. & le polygala microphytla, Linn. Les feuilles, dans la prémière efpèce , ont près d’un pied de long für quatre à cinq pouces de large ; dans la feconde, elles n’ont pas deux lignes. Onditinguie encore, dans ce genre , des arbrif- feaux , des arbuftes & des herbes; mais il paroît que les efpèces ligneutes font peu élevées. Il fuit de toures ces obfervations , qu'il feroit peut-être pothible de former plufieurs genres de : celui-ci, furtout fi l'on confentoit à prendre le port en confidération ; mais il feroit effentiel que, pour chaque efpèce , les parties de la fruétifica- tion fuffent beaucoup mieux connues. ÉVSUPtE CES: * Divifion irférieure de la corolle frangée, ou garnie de filamens en forme de pinceau. 1. PeLysALA vulgaire. Polygala vulgaris. Linn. Polygala floribus criflatis , racemois ; caulibus her- baceis, fimplicibus, procumbentibus ; folits lineari- lanceolatis, Linn. Spec. Plant. vol. 2. pag. 936. — Amoænit. academ, 2. pag. 136. — Muiler. Diét. n°. 1.— Reyg. Ged 2. pag. 114. — Crantz. Auftr: pag. 437.—Scop. Carn. edit. 2.n°.867.—Pollich. Pal. n°. 664. — Mactufch. Sib. n°. 516. — Dærr. Naf. 137. —Flor. dan. tab. ÿ16.—Kniph. Cent. 11: n°. 84.— Gertn. 1. pag. 294. tab. 62. fig. 1. = Lam. Illuftr. Gener. tab. ‘98. fig. 1. — Id. Flor: franç. vol. 2. pag. 453. n°. 482.1. \ Polygala foliis lineari-lanceolatis; caulibus diffufis, herbaceis. Virid. Cliff. 30. — Hort. Cliff. 352. — Fler. fuec. 586. 632. — Roy. Lugd. Bat, 393. Polygala major. C. Bauh. Pin. 215.— Tournef, Inft. B. Herb. 174. — Vaill. Botan. tab. 32. fige 1. Polygala vulgaris major. 2. Cluf. Hit. 325. Icon. — J.Bauh. 3. pag. 3874I<. Polygala mvjor, cerulea. Tabernæm. Icon. 829. Polygalon. Trag. $71. Icon. Flos ambarvalis. Dodon. Pempt. 253. Polygala minor. Pakin. Theatr. 1332. Îc. PONT Polygala recentiorum. Lob. Icon. 416 & 417. Obfervar. 229. Ic. Onobrychis fecunda. ? Dale:ch. Hift. vol. 1. pae. 49t. Icon. —Vaill. Parif. pl. 32. fig. 3. An féquens Varietas ? Q> ce Le laitier. Lamarck. A. Polygala (monfpeliaca ), forièus criflatis, ra- cemofis ; caule ereëto ; foliis lanceolrto-lineartous , acutis. Linn. Spec. Plant. vol. 2. pag. 987.— Sauv. Monip. $3.— Mill. Diét. n°. 2, — Destont. Flor. atlant. vol. 2. pag. 129. Polygila anrua ; ereéla ang: fr D/1a ; floribus co- Loris 0° AR rheis Tinuis 4 gaïis. Magn. Monfp. 208. — Tournef. Inft. R. Herb. 17j- Polygala acutioribus foliis, monfpeliaca. Bauh. Pin: 207. Polygala vulga 15, coloris oëfoleti, foliis anguf- Hfmiss J. Bauh. Hift. 3. pag. 318. — Rai. Hit. 1336. Polygala orientalis, linifolia ; flore magno, pur- pureo. ? Tournef. coroll. 10. B. Polygala (amara ), floribus criflatis, racemofis; caulibus ereélifculis ; folits radicalibus , vhovatis , majoribus. Linn. Spec. Plant. vol. 2. pag. 987. — Jacq. Vind. 262. — Scop. Carn. edir. 2. n°, 862. — Gmel. tab. pag. 213. Polygala procumb:ns , foliis imis fubrotundis, fupremis lincaribus. Hall. Stirp. Helv. n°. 343. | Polygala (amarella}, fo/iis circa radicem fparfis, lobovaris , magnis. Crantz. Auîtr. pag. 438. | Polygala vulgaris, foliis circa radicem rotundio- rribus; flore caruleo, fapore admodèm amaro.C. Bauh. Pin. 21$. | Polygala buxi minoris folio. Vaill, Parif. pag. 161. jtab. 32.fpe 2. Polygala montana, minima, myrtifolia. Tournef. loft. R. Herb. 175. | Chama myrfine quarumdam. Dalech. Hift. W. 2. pag. 1175. Ice. C. Polygala (major ), floribus criflatis, racemofis ; icaulibus herbac:is , fimplicibus, fubereëtis ; foliis Li- Ineari-lanceolatis. Jacq. Flor. auftr. vol. j-tab.413. Cette petite plante produit un très-bel effet fur les pelouzes des collines & dans les prés, où elle ibrille par fes fleurs d’un bleu vif, blanchatres , Ipurpurines , rouges , lavées de rofe on panachées. Cette variété dns les couleurs fe porte aufli dans la Forme des feuilles & dans le port ou l'enfemble Ile certe planre, felon fon expofition & fon lieu natal, Ces variétés font fi diverfifies, que J'ai cru, à l'exemple de plufeurs autres botaniftes, | nn. POTE devoir comprendre dans 11 même efpèce le pol } du monfpeliaca & buxifèlia de Linné. à zs racines font durés , médiocrement bran- ne fiamenteufes, un peu traçantes, Il s’en élève plufieurs tiges gièles, fermes, très-glabres, de trois à quinze pouces , les unes conchéss, d'autres redr efes, plus où moins ramifiées, var- nies de feuilles alternes, prefque ép rfes, filles, entières , glabres, linéaires , lancéc lées, "rrès-var | riables d'ailleurs dans leur forme & leur grandeur. Les fleurs font difpoféss en un épi un peu ‘âche à l’extremire des ne , lupportées par des pé- doncules courts, la pl upart p: Hiaué acres ja flo- raifon. Quelquelois cet épi eft long de plaficurs pouces dans certains individus , tandis qu'il n'a pas un pouce dans d'autres. Dans la variété A, les tiges font droites, les rameaux filiformes , les feuilles étroites, lancé lées , très-aiguës, quelquefois prefque fubut ées, écartées ou és -rapprochées. Les deux grandes divifions du calice pétaiformes , font lancéolées, elipciques où un peu aiguës, ER ns , de couleur veréatre ou d'un rofe pale, réticulées, à trois nervures colorées. C- La variété B fe diftingue particuliérement à es feuilles inférieures plus élargies, eu arror- dies, aiguës où obtufes. En genéral, fes tiges foret courtes, très - rameules : fes fl-urs ns nt dars leurs couleurs les mêmes variétés Que nous avors indiquées plus haut. La plante de Jacquin, la variété C, tient le mi- lieu entre le pol;gala vulgaris & le polygala monf= peliaca de Linné ; elle ne nous a pera, également qu'une variété à fleurs plus grandes, à tiges plus hautes. Je lai obfervée en Barbarie.… Cette plante croit en Europe, en France, dans les bois, dans les prés & fur les collines. On ren- contre toutes ces varictés aux environs de Paris. x V. v.) Elles ont une faveur amère, & pañlent pour pectorales , incifives & même un peu purga- tives , felon Haller. Le nom de polygala que lui ont donné les an- ciens botaniltes , eft un mot grec qui annonce dans cette plante la propriété de fournir un lait abon- dant aux femelles des animaux qui s’en nourrif- fent : d'autres l'ont appelée ambarvalis, du latin amiiendis arvis (champs à parcourir), parce que les anciens avoienr coutume de former avec cette plante des couronnes de fleurs qu'ils plaçoiznt fur la tête des vierges, dans le res que l’on faifoit des procelons autour des champs pour obtenir du ciel la fertilité des biens de la terre. 2. POLYGALA couché. Po/ygala fipira, Juif. Polygrla fruticofa, foliis omnibus obovatis ; fc- ribus racemofis , carulets. (N.) o 2 09 PLOnE Polygala orie:talis, fupina, myrtifolia ; flore ca- ruico, Tournef. coroil. 10. Ca i Cette efpèce a des rapports avec le po/ygala arrara de Linné ; mais fes tiges font ligneufes, & routes fes feuilles font ovales. Ses tiges fe divifent en rameaux nombreux, dif. fus , couchés, durs, glabres, cylindriques, garnis de feuilles alternes , prefque iefüles, très-liffes , ovales, obtufes, aiguës à leur bafe; fouvent les fupérieures font une & deux fois plus grandes que les inférieures. Les fleurs font bleues , femblabies à celles du polygala vulgaris amara. Cette plante croit dans l'Orient, où elle a été obfervée par Tournefort. P (W./f. ix herb. Jufi.) 3. PoiyGaLA ro'e. Polygala rofea. Desfont. Polygala caule bafi fraticofo , virgaio, fimplici ; foliis lanceolatis ; floribus laxè racemofis ; corollis “fimbriatis, Desfont. Flor. atl. vol. 2. pag. 128. tab. 176. Cette plante a beaucoup de rapports avec le polygala vulgaris; elle s’en diflingue par touts fes parties beaucoup plus grandes, par fes tiges frutel- centes à leur bafe , paï fes fleurs d'une belle cou- icur de rofe. Les racines pouffent un grand nombre de tiges droites, effilees , d’un à trois pieds, grêles , fiin- pies, glabres, garnies de feuilles alcernes ; les ra- dicales elliptiques, obtufes; les fupérieures lan- céolées , aiguës. L'épi eft finple, long de trois à quatre pouces, compofe de fleurs médiocrement pedonculées , pendantes après la floraifon. Les deux grandes foliolés calicinales font ellip- tiques, obtules , reticulées , de couleur rofe; les autres, petites, inégales, fubulées, La corolle a fa lèvre fupérieure divifée en deux lobes, linfe- rieure frangée , fouvent un peu plus longue que les ailes. Le fruit eft une capfule plane , en cœur renver{é , environnée d’un rebord membraneux , à deux loges, contenant chacune une femence brune, oblongue , pubefcente, un peu renflie à fon fommet. Nous devons à M. Desfontaines la découverte de cette efpèce, qu'il a recueillie dans le mont Atlas, proche Tlemfen. F (#7. f. ex dono Desf. ) 4. PorvGALA d'Autriche. Polygala auflriaca. Crantz. Polygala caule herbaceo , ramofo; paniculä fpar[ä, nutante ( floribus minoribus). Crantz. Surp. auitr. p2g- 439. n°. 3. tab. 2. fig. 4. Polygala ramofa , anguflo pralongo folio ; flore caruteo, pulcherrimè fimbriato.? Amm. Ruth. n°. 45. . e ee de - A. Eccem, foliis angrflioribus , alçina, (N.) POLE Cette efpèce fe diftingue du po/ygala vulgaris à fes fleurs blanchatres , beaucoup plus petites, quoique d’ailleurs elle en diffère peu , ayant le même port, & offrant prefque les mêmes variétés dans la forme de fes feuilles. Ses racines font grêles, fibreufes, blanchâtres: il s’en élève des tiges droites , qui fe divifent tès- fouvent, prefque dès leur bafe, en rameaux grêles, divariqués , alongés, garnis de feuilles alternes , fefiles , éparfes , écartées, crès-glabres, tantôt linéaires , obtufes; d’autres fois lancéolées , ai- guës, plus ou moins larges ; celles du bas font fouvent ovoides, plus courtes, mais plus larges que les autres, où elles forment quelquefois une petite rofette touffue. Ses fleurs font difpofées en une grappe courte, lâche, à l'extrémité de cha- que rameau; elies font médiocrement pédoncu- lées, un peu pendantes. Leur fruit eft une petite capfule , quelquefois teinte de pourpre. On trouve cette plante en Autriche & dans p'u- feurs contrées de la France, à Fontain:bleau, dans la forét de Villers-Cortterets, parmi les landes. Je l'ai auffi recueillie dans la ci-devant Bretagne, aux environs de Fougères. % (W. v.) La variété A a été recueillie dans les Alpes; elle eft plus petite dans toutes fes parties. Ses rameaux : font filiformes, fes feuilles tres-étroites . fes fleurs lâches , pendantes, très-petites, blanches : les ailes »P D] : font traverfées longitudinalement par une bande verdatre. $. POLYGALA paniculé. Polygala paniculata. Linn. Polygala floribus cr'flatis , racemis nudis; caulibus herbaceis , erectis , fupernè ramofts ; foliis linearibus. ! Linn. Syft. veger. pag. 638. n°. 9. — Amcœænit. academ. vol. $. pag. 402. — Swartz. Obferv. bot. 281272 tab. 7:1fip. 2. Polygala herbacea , minor, ereëta ; foliis lineari- bus ; fpicä mulriplici, terminali, foliofa. Brown. \ Jam. 287. Les tiges font herbacées, droites , rameufes, glabres , cylindriques, garnies de feuilles éparfes, tons fefiles, glabres, linéaires , aiguës à leurs deux . extréinités, légéremenr ponétuées. Les fleurs font portées fur de longs pédoncules fimples, nus, droits, filiformes , axillaires ou terminaux. Cha- cune d'elles eft pédiculée, penchée , fort petite, purpurine , difpofée en un épi fimple fur le pé- doncule commun. La réunion de ces épis forme une forte de panicule. Les folioles calicinales font colorées ; une des trois petites eft grande, ovale, les deux autres oblongues , acuminées ; celles en. forme d'ailes, conniventes, pales, plus courtes que la corolle : le ftyle eft épais, recourbé ; le. {tigmate en entonnoir, barbu à fa partie antérieure; la capfule oblongue , comprimée, échancrée à fon fommet PO L fommet &z à fa bafe ; les femences folitaires , ob- longues, brunes , un peu velues. Cette plante croit le long des rivières & fur les montagnes ombragées, à la Jamaique & à la Nou- velle-Efpagne. © (W. fe in herb. Lamarck.) 6. POLYGALA atlantique. Po/ygala oxycoccoides. Desfont. Polygala caule fruticofo , procumbente ; foliis el- lipiicis, obtufis , craffiufculis. Desfont. Flor. atlant. vol, 2. pag. 127. tab. 174. C’eft un arbufte de deux à trois pieds de haut, dont les tiges font tombantes, divifées en rameaux glabres, articulés & tuberculés dans leur vieil- leffe , garnis de feuilles perfftantes , très-glabres, alternes, prefque fefiles, courtes, elliptiques , un peu épaifles, arrondies à leur fommet, rétrécies à leur bafe. Les fleurs font réunies en petites grap- pes terminales, courtes, ferrées, de la grandeur de celles du polygala vulgaris. Les deux grandes folioles du calice font ellip- tiques, colorées, blanchâtres à leurs bords, ver- datres dans leur milieu; les trois autres petites, concaves , oblonguss ; la corolle tubulée, divifée en deux lèvres , la fupérisure plus longue, à deux découpures étroites, arquées ; l’inférieure caré- née , à deux lobes frangés. Les étamines font réu- nies en deux paquets. Cette plante , recueillie par M. Desfontaines dans les fentes des rochers fur le mont Atlas, fleu- rit au commencement du printems. D (W. f. ën herb. Desfont.) 7. POLYGALA des rochers. Polygala faxatilis. Desfont. Polygala caule fruticofo, decumbente; ramulis pu- befcentibus; foliis lanceolatis, acutis; floribus capi- tato-racemofrs, Desfont. Fior. atl. vol. 2. pag. 128. tab. 17. Cette efpèce reffemble par fes fleurs, au po/y- gala oxycoccoides, Desf.; mais elle en diffère par fes feuilles lancéolées , plus étroites, & par fes jeunes rameaux pubefcens. Ses tiges font frutefcentes , couchées, longues de douze à quinze pouces & plus, divifées en ra- meaux fouvent très-nombreux, ferrés , pubefcens, garnis de feuilles alternes, glabres , éparfes, per- fiflantes , les inférieures elliptiques & obtufes, les fupérieures étroites, lancéolées , prefque fef- files , longues de trois à cinq lignes, larges de deux au plus. Les fleurs font pédiculées, réunits en petites grappes terminales , & prefque en tête. Cette plante croît dans les fentes des rochers du mont Atlas, où elle a été découverte par M. Désfontaines. F5 (7. f. ex dono Desfont. ) Botanique, Tome V. P OL 8. POLYGALA à grappes axillaires. Po/ygala >] AB9 l'axitlaris. Poiygala floribus criffatis, minimis ; foliis planis, acutis j caule fubflexo. (N.) Ses tiges fonc prefque fimples , creufes, ten- dres, herbacées, noueufes & un peu flexueufes à chaque articulation, où elles font garnies, comme les graminées, de piufieurs feuilles étroites, alon- gées, planes, aigués, glabres, graminitormes, lon- gues d'environ un pouce au plus. Les fleurs font fort petites, blanchätres, pédonculees, difpotées en grappes axillaires, courtes & prefque fimples dans les aiffelles des feuilles inférieures, rameu- fes, plus longues & un peu paniculées dans les fupérieures ; les pédoncules communs font lése- rement velus, ainfi que les partiels. Ces derniers font très-fins, plus longs que les Aeurs. Cette plante croît aux Antilles. ©? (W. f. x herb. Desfont.) 9. PocycaALA du Bréfil. Po/ygala brafilienfis. Lino. Polygala floribus criffatis, fubfpicatis ; caulius fimpliciffimis ; foliis lanceotaris ; Jparfis. Linn. Syit. Plint. vol. 3. pag. 382. — Manuiff. 99. Ses tiges font fimples, hautes de trois à quatre pouces, couchées, filiformes, munies à peine d'un feul rameau latéral, garnies de feuilles éparles, lancéolées. Les fleurs font blanches, médiocre- ment pédonculées, fans braétées , difpofées en ua épi droit, terminal. Les deux grandes folioles ca- licinales font ovales, obtufes ; la corolle garnie d’une frange en forme de pinceau. Les capfules contiennent des femences folitaires. A mefure que les fleurs inférieures tombent, elles laiffent des impreffions à leur point d'attache, qui font pa- roitre le rachis comme denticulé. Cette plante croit au Bréfil. (Deféripr. ex Linn.) 10. POLYGALA de Sibérie. Polygala fibirica. Lian. Polygala floribus criflatis ; racemo laterali nudo ; caulibus herbaceis ; foliis lanceolatis. Linn. Syftem. Plant. vol. 3. pag. 384. n°. 9. — Gmel. Sibir. vol. 4. pag. 64. tab. 32. Polygala multicaulis. Amm.Ruth. n°. 43.44. 45. C’eft une plante herbacée, haute de huit à dix pouces, dont les tiges font glabres, fiiformes, prefque anguleufes, peu rameufes, garnizs de feuilles alternes , fefliles, dont les inrérieures font ovales, les fupérieures lancéolées, vertes, obtu- fes ou un peu aiguës , liffes, munies quelquefois d’une pointe particulière. Les fleurs font d’un blanc jaunâtre, marquées d’une tache violerre à leur fommet, diftantes, formant une grappe fin.- | ple, latérale, fur un pédoncule commun, filiforme, Qqq 499 POL nu , long de deux ou trois pouces : il n’y a qu’une ou deux grappes au plus fur chaque tige. Chaque fleur eft portée fur un pédicule capillaire, plus Jons que la corolle, fans braétées. Les folioles du calice font vertes dans leur milieu , membraneufes à leurs bords, les deux plus grandes un peu étroi- tes, moins longues que la corolle. Celle - ci eft d’une grandeur médiocre, tubulée, étroite. Cette plante croit en Sibérie. (F. f. in herb. Lamarck, Comm. Patrin.) 11. POLyGALA brattéolé. Polygala braéteolata. Linn. Polygala floribus criflatis , racemoffs ; braëteïs tri- phyllis ; foliis lineari-lanceolatis ; caule fruticofo. Linn. Syit. Plant. vol. 3. pag. 385. n°. 10.— Berg. Plant. cap. 182. — Buxb. Centur. 3. pag. 41. tab, 71e Polygala floribus criflatis , racemofis ; carinä criflis longiore ; caule fiffruticofo ; foliis lineari-lanceolatis. Amoœn. academ. vol. 2. pag. 137. Polygala africana , glabra » forum galea binis criftis fimbriatis ornata ; ex involucro magno dipetalo erumpente. Pluk. Almag. 300. tab. 53. fig. 2. Polygala frutefcens , anguflifolia , ramofa , flori- bus in fummicaie velut umbellatis. Raï. Suppl. 640. A. Polygala floribus criffatis , racemofis ; carinä criflis breviore; caule fuffruricofo; folits lineari-[ubu- latis. Amoœn. academ. 2. pag. 137. Polygala foliis lineari-fubulatis. Hort. CNiff. 353. Polygala frutefcens , foliis linearibus ; flore majore purpureo. Burm. Afric. 202. tab. 73. fig. 2. Polygala africana, frutefcens , anguftifolia, major oldenl. Tournef. Inft. R. H. 175. B. Polygala floribus criflatis , racemofis ; caule erecto , fuffruticofo, fimpliciffimo ; foliis fubularis. Amoœn.academ. vol. 2. pag. 137. Polygala foliis linearibus, acutis ; flore purpureo, minore. Burm. Afric. pag. 203. tab. 73. fig. 3. — Breyn. Centur. tab. 49. Polygala africana , frutefcens , anguftifimo folio minor, oldenl, Tournef. Inft. R. H. 175. C. Polygala floribus criflatis , alternis; caule ereëto, faffraticofo , ramofo ; foliis linearibus ; obtufis , fca- bris. Amoœn. academ. vol. 2. pag. 138. Polygala athiopica, anguffis , hirfucis foliis; flore obfoletè purpureo. Pluk. Mant. 153. tab. 404. fig. 6. Polygala folio lineari-obtufo ; flore albente mi- nimo. Burm. Afric. pag. 204. tab. 73. fig. 4. Cette efpèce fe diftingue particuliérement aux trois braéties qui accompagnent chacune de fes &eurs ; elle a d’ailleurs beaucoup de rapports POL avec quelques-unes des variétés du po/ygala vul- garis. Ses tiges font dures, frutefcentes, divifées en rameaux cylindriques , prefque fimples, alongés , garnis de feuilles éparfes , fefiles , abondantes, longues d’un à deux pouces, droites, étroites , linéaires , tantôt aigués , fubulées, d’autres fois plus larges, lancéolées , obtufes, felon les varié- tés ; glabres dans les unes, un peu velues ou fca- bres dans d’autres , comme dans la variété C. Les fleurs font difpofées en grappes axillaires ou terminales, tantôt alongées, écartées; tantôt rapprochées, prefque fafciculées. Chaque fleur eft munie de trois braëtées lincéolées, aiguës , caduques , plus courtes que les pédoncules , une d'elles plus grande & concave ; les trois petites folioles du calice font ovales, oblongues , aiguës, plus courtes que la corolle; la troifième concave & plus petite ; les deux , en forme d’aile, font grandes, ovales, prefque rhomboidales, colo- rées, veinées , perfftantes. La corolle, d'unrouge ! pourpre , violette ou blanchâtre, a fa divifion inférieure partagée en trois lobes, garnis de pa- pilles fétacées en forme de pinceau. Les anthères font droites , oblongues , tronquées obliquement. Cette plante croît naturellement au Cap de Bonne - Efpérance. F ( W. f. in herb. Lam.) 12. POLYGALA ombellé. Po/ygala umbellatas Lino. Polygala floribus criflatis, fubumbelluris ; foliis linearibus, fubciliatis. Linn. Syftem. Plant. vol. 3. pag. 385. n°. 11.— Mantiff. 259. Polygala foliis oblongis, acutis; flore purpureo , latiore. Burm. Afrie. 204. tab. 73. fig. $. mediocris.. Cette efpèce a beaucoup de rapports avec le polygala braëteolata ; mais fes tiges font moins du- res, prefque herbacées, hautes de fix à fept pou- ces, droites, fort peu rameufes, garnies de feuilles, éparfes, linéaires, droites, aiguës, à peine ciliées. Les fleurs font nombreufes , terminales, fafcicu- lées , prefque réunies en ombelle, fupportées par des pédoncules liffes , filiformes ,inégaux ; les deux grandes folioles du calice font ovales, aiguës; la corolle rougeatre. Cette plante croît au Cap de Bonne-Efpérance. O?(V.f. in herb. Lam.) 13. POLYGALA à fleurs incarnates. Po/ygala incarnata. Linn. Polygala floribus criflatis , fpicatis ; caule herba= ceo, ramofo , ereëto; foliis alternis, fubulatis. Linn.. Syit. Plant. vol. 3. pag. 382. n°. 1. Polygala mariana , angufliori folio; flore purpureo.. Pluk. Mant. 153. tab. 458. fig. 54 è { . L P OL Polygala marylandica , foliis tenuiffimis ; fpicä parvä , compaëà , in fummo caule flofeulis carneis. Raï. Suppl. 639. S Polygala caule herbaceo , fimplici ; foliis rariter fparfis , fubulatis; fpicis ovali-oblongis; corollis crif- tatis ; tubo gracili, longiffimè exerto. Michaux. Flor. amér. vol. 2. pag. f2. Ses tiges font droites, anguleufes, filiformes , hautes d'environ un pied, divifées en rameaux alternes , effilés, ordinairement peu nombreux, garnis de feuilles alternes, fefiles, étroites, li- néaires ou fubulées; tantôt affez rapprochées , d’autres fois plus écartées; les fupérieures trés- petites. Les fleurs forment de petits épis termi- naux , prefque capités ou oblongs, portées cha- cune fur un pédoncule fimple , court, très-fin. La corolle eft d’une couleur incarnate très-vive , aflez petite, mais plus longue que les grandes folioles calicinales, garnie à fa lèvre inférieure d’une crête en forme de pinceau. Cette plante croît à la Caroline & à la Virginie, dans les lieux fablonneux : elle fleurit en été. O (P.f. Comm. Bofc. ) 14. PoryGALA trichofperme. Po/vgala tricho- fperma. Linn. Syft. Plant. vol. 3. pag. 382. Polygala floribus criftatis, fpicatis ; caulibus vir- gatis , ffriatis; foliis linearibus. Polygala floribus fubcriffatis, fpicatis ; foliis fubu- latis , fparfis ; feminibus ariflis, convallatis. Jacq. Obferv. 3. pag. 16. tab. 67. Ses tiges font droites, lifles, ftriées, effilées, garnies de feuilles éparfes, lancéolées, fubulées, glabres, aiguës, écartées les unes des autres. L'épi eft oblong , terminal , comme denticulé à fa bafe par la chute des fleurs inférieures : celles-ci font légérement pédiculées. La corolle eft blanche , fort petite : fa lèvre inférieure ef divifée en frange à fon fommet. Les femences font des pointes fé- tacées , nombreufes , tournées en dehors. Cette plante croît à l'Amérique, dans la Nou- velle-Grenade. > 1$. POLYGALA de Timoutou. Polyga timutu. Polygala floribus criflatis ; foliis ovatis , acuris, Seffilibus ; fpicà denfifimé, ovato-oblongä ; caule an- gulato. (N.) Polygala (timoutou), floriôns criflatis , purpu- rafcentibus; foliis lanceolatis, Aubl, Guian. vol. 2. pag. 737. tab. 295. S:s tiges font gréles, hautes d’un pied , à trois angles un peu membraneux , divifées en rameaux alternes, gaïnis de feuilles prefque ternées à la par- tie inférieure de la tige, alrernes, fefliles , ovales, aiguës à leurs deux extrémités, d'un vert cendré. Les fleurs font petites, d‘fpofées , à l’extrémiré des rameaux, en un épi très-ferré, ovale , oblong, épais; les deux grandes folioles calicinales ovales, de couleur pourpre, ainfi que la corolle ; les au- tres, verdatres , étroites, aiguës , inégales Le fruit eft une capfule arrondie, comprimée , à deux loges, contenant dans chacune une femence noire É arrondie. Cette plante croit dans les lieux marécageux en Guiane, dans le quartier appelé Timoutou. © 16. POLYGALA à feuilles de myrte. Po/ygala myrtifolia. Linn. Polygala floribus criflatis , cariné lunulatä ; caule fraticofo ; foliis levibus, oblongis , obtufis. Linn. Syft. Plant. vol. 3. pag. 286. n°. 12. — Miller. Dict. n°. 3. — Amoœnit. vol. 2. pag. 138. Polygala foliis lanceolatis | obtufis ; caule frutef- cente. Hort. Cliff. 353. Polygala arborea, myrtifolia; floribus albis, intès purpureis. Commel. Hort. 1. pag. 87. tab. 46. — Raï. Suppl. 640. Polygala arborea ; myrtilli fubrotundis foliis, ne magno tordylii. Pluken. Mantiff.1 53. tab. 437. ge 4. Polygala frutefcens; foliis oblongis, glabris; flore purpureo. Burm. Afric. 200. tab. 73, fig. r. Polygala africana , frutefcens, buxifolio, maximo flore. Tournef. Inft. R. H. 175. A. Eadem , foliis anguftioribus , fublinearibus. . C'eft une des belles efpèces de ce genre, facile à reconnoitre à la grandeur de fes fl:urs blanches en dehors, d’un pourpre brillant en dedans. Ses tiges , en forme d’arbriffeau, s'élèvent à la hauteur de quatre ou cinq isds, & produifent, vers leur fommet, plufeurs rameaux étalés, gar- nis de feuilles nombreufes, éparfes , fefiles, gla- bres , épaiff=s, ovales, oblongues, obtufes à leur fommet, rétrécies en pointe à leur bafe, d’envi- ron un pouce de long. Les fleurs font axillaires vers l'extrémité des branches, réunies en bou- quet , pédonculées ; les trois petites folioles cali- cinales font ovales , lancéolées , aiguës; les deux grandes , amples , ovales, étendues, toutes vei- nées, d'un jaune verdâtre. La corolle a fa lèvre inférieure en forme de demi - lune & frangée : il lui fuccède une capfule comprimée, en forme de cœur, à deux loges, contenant chacune une fe- mence dure, lifle , luifante. Cette plante croît naturellement au Cap de PBonne-Efpérance : on la cultive au Jardin des Plan- tes de Paris. P (W./f. in herb. Lam.) Sa variété A eft remarquable par fes feuilles , au moins de moi- tié plus étroites que celles de la précédente. Qqqi 492 POT 17. POLYGALA des teinturiers. Polygala tinto- ria, Vahi, Polygala villofa, floribus criflatis; braëteïs triphyt. lis ; foliis obovatis ; caule fruticofo. Vahl. Symb. pars 1. pag. fo. Polygala (braëteolata), foliis alternis, obovato- cuneatis , integris, fuovillofis , pollicaribus. Forsk. Flor. ægypt. arab. Suppl. pag. 213. Cette efpèce a de l’atfnité avec le po/ygala myr- cifolia , dont il diffère par les poils qui recouvrent routes fes parties, par la forme des feuilles, par les fleurs une fois plus petites. Ses tiges fe divifent en rameaux effilés & cylin- driques, garnis de feuilles alternes, à peine pé- tiolées, en ovale renverfé, mucronées, fouvent échancrées à leur fommet, longues d’un pouce. Les fleurs font difpofées en grappes axillaires & terminales , d’un pouce & demi de long. Les brac- tées font compoféss de trois folioles ovales, fort petites : le calice a fes trois plus petites folioles inégales , oblongues, aiguës; les deux autres, en forme d'ailes, font trois fois plus grandes, arron- dies, perfiftantes & pubefcentes. Le fruit eft une capfule ovale, échancrée. (Defcripr. ex Vah! & Forsk.) ' Cette plante croît en Arabie. On peut en ob- tenir, felon Forskahl , une teinture indigo. 18. PoLYGALA aggloméré. Po/ygala glomerata. Lour. Polygala floribus criflatis , congeflis; foliis ovato- oblongis ; caule fruticofo. Loureiro. Flor. cochin. pag. ÿ18. n°. 2. Ses tiges font droites , lisneufes , peuramifiées, hautes de fept à huit pouces, garnies de feuilles ovales-oblongues , alternes, glabres, très-entiè- es. Les fleurs font blanches, fefiles , réunies par paquets latéraux. Les deux grandes folioles cali- cinales font grandes , un peu courbées en faucille, plus longues que la corolle ; les trois autres, lan- céolées , petites, perfftantes. Le ftyle , auf long que les étamines, eft terminé par un ftigmate en crochet. La capfule ovale, échancrée, contient des femences ovales, velues. Cette plante croît à la Chine, proche Canton, dans les lieux incultes. ( Defcript. ex Loureir.) Elle me paroît avoir des rapports avec le po/ygala chi- zenfis, dont elle doit différer, furtout par {es fleurs fefiles & réunies par paquets ; elle a d’ailleurs la lèvre inférieure de fa corolle frangée. 19. POLYGALA geniftoile. Po/ygala genifloides. Polygala criflata, ramis fruticofis > Virgalis » Ju- nudis; folits linearibus, acutis , fubfeffilibus ; fpicis laxis, longiffimis, (N.) SES R OL Cet arbriffeau offre l’afpeét d’un genêt à ra- meaux effilés, longs, glabres, ftriés, garnis de feuilles rares, diftantes, éparfes , glabres, prefque fefiles , appliquées contre les viges ; linéaires, aiguës , très-étroites , à peine longues d'un pouce, un peu rétrécies à leur bafe. Les fleurs font gran- des, couleur de rofe tendre , ainfi que les calices; pédonculées , difpofées à l'extrémité des rameaux en un long épi lache. Les deux aîles calicinales font amples, ovales, obtufes , plus grandes que la corolle ; les trois autres folioles concaves, cour- tes, inégales. Le pédoncule eft filiforme , de deux uers plus court que la corolle. J'ai obfervé cette plante dans l'herbier de M.T a- marck, fans indication fur fon pays natal, B (F7. /.) 20. POLY GALA à feuilles de pin. Polygala pini- folia. Polygala criffata, fruticofa; foliis petiolatis, li- neari-convolutis , fubobtufis , mucronatis ; floribus am- plis , apice purpureis. (N.) Lamarck. Illuitr. Gener. tab. 598. fig. 2. Ce joli arbriffeau a des tiges glabres, cylindri- ques , divifées en rameaux touflus, alternes, un peu pubefcens , garnis de feuilles éparfes , nom- breules , très-rapprochées , dures, linéaires , très- étroites, roulées en dedans à leurs bords, un peu courbées , glabres , obtufes à leur fommet , qui elt terminé par une petite pointe épineufe ; lon- guess d'environ un pouce , portées fur des pétioles courts , d'environ deux lignes ; blanchâtres , épais, cylindriques , appliqués contre les tiges, envi- ronnés à leur bafe par une très-petite bractée tu- bulée, comme dans les feuilles de pin , auxquelles d’ailleurs elles reflemblent par leur forme. L’im- preflion de ces braétées rend les branches rudes & pleines d’afpérités. Les fleurs font axillaires, prefque folitaires, pédonculées , placées vers l'extrémité des ra- meaux, où elles forment d'aflez jolis bouquets ; munies à leur bafe de petites braëtées membra- neufes : les pédoncules font à peu près de la lon- gueur des feuilles. Le calice offre deux grandes ailes planes, ovales, veinées , & trois autres fo- lioles concaves, inégales. La corolle , auffi longue que les ailes , eft d’un blanc jaunatre à fa bafe , & d’un rouge vif vers fon fommet. J'ignore la patrie de cette plante. B ( W. f. in herb. Lamarck.) 21. POLYGALA à fleurs violettes. Po/yzala vio- lacea. Polygala floribus criffatis; folits ovato-lanceolatis, fubciliatis; cau!e rubefcente. (N.) Polygala fpicis terminalibus ; foliis larceolaris, hirfutis. Aublet. Guian. vol. 2. pag. 737. tab. 295. EFONE Cette plante a des tiges droites, très-peu fru- tefcentes , divifées en rameaux alternes, cylindri- ques, pubefcens, garnis de feuilles alternes , à peine pétiolées, affez grandes, ovales, un peu lancéolées , vertes , tendres, un peu pubefcentes à leur face inférieure , légéremenr ciliées à leurs bords, variables, tant par leur forme que par leur grandeur. Les fleu:s font folitaires, médiocrement pédonculées , réunies en épis à l'extrémité des rameaux , d'une médiocre grandeur & d'une belle couleur violette. On trouve cette plante à Cayenne. ( F. [. in herb. Lamarck.) 22. POLYGALA à feuilles oppofées. Po/yvala oppofitifolia. Polygala floribus criftatis ; caule fruticofo; foliis oppofitis , ovatis , acutis. Linn. Syft. Plant. vol. 3. pag. 386. — Mantiff. 250. Polygala (fruticofa), floribus criflatis, fubum- bellatis; foliis oppofitis , cordato-lanceolatis , acuris; caule fruricofo. Berg. Plant. Cap. pag. 183. Cette plante eft une des plus belles efpèces de ce genre, ainfi qu’une des plus diftinétes, par fes . grandes fleurs purpurines, fes feuilles en cœur, oppofées , prefque amplexicaules. Ses tiges font ligneufes, fes rameaux un peu -pubefcens, cylindriques, effilés, garnis de fzuilles coriaces , glabres, très -aiguës, rapprochées, à : peine pétiolées ; ce qui les fait paroitre amplexi- : caules, Les fleurs forment une belle panicule touf- fue , prefque en ombelle, munies de trois bractées ovales, concaves, petites. Le calice a fes trois divifions ovales, obtufes , les deux grandes pur- purines, amples, veinées ; Ja corolle eft compri- mée , frangée à fa lèvre inférieure, plus courte que les deux ailes du calice ; la capful=, voifine de celle des k/afpi, eft de forme orbiculaire , échan- crée , comprimée ; les femences ovales. | Cette planre croît au Cap de Bohne-Efpérance, | dans les lieux montueux , où elle fleurir vers le milieu de l'été. B (VW. jf. in herb. Lamarck.) 23. POLYGALA épineux. Po/ygala fpinofa. Linn. Polygala floribus criftatis , lateralibus ; caule fpi- nofo, fruticofo ; foliis ovalibus , mucronatis. Linn. !Mant. pag. 437. Polygala floribus imberbibus | lateralibus ; caule \arboreo , fpinofo; foliis ovalibus, mucronatis, Amoœn. jacad. vol. 2. pag. 141.— Spec. Plant. 2. p.989. Cette plante a de tels rapports avec l’ulex ca- ipenfis , qu'il eft facile de s’y tromper au premier jafpeét ; cependant , outre qu’elle en diffère par fon caraëtère générique , elle s’en diflingue en- icore à fes feuilles mycronées. | | | l POST 459 C'eft un arbriffeau à tiges dures, très-branchues, & dont les rameaux fe terminent par une épine droite & forte. Les feuilles font nombreufes, éparfes ou alternes, fort petites, épailles, fefiles, verdâtres, ovales , mucronées à leur fommet par une pointe piquante & roide. Les fleu:s font pe- iites , axillaires , feffiles , d’un Elanc jaunâtre. La corolle eft teinte de rouge à fon extrémité ; les folioles calicinales font prefque membraneufes , trés-aigués ; les deux plus grandes ovales, obtules. Cette plante croît dans l'Ethiopie. B ( 7./f in herb. Lam.) Oïférvations. Tulbayh affirme que les fruits font des baies fucculentes. Ce caraétère, joint au port de toute la plante , & peut-être à quelque autre particularité, fi on l’obfervoit fur des individus vivans , pourroit porter à croire que cette efpèce doit peut-être former un genre particulier. 24. POLYGALA à feuilles d’afpelathe. Po/;s2la afpalatha. Linn. Polygala floribus criflatis, capitatis ; caulibus [r- plicifimis ; foliis fetaceis , fparfis. Lion. Syft. Plan. vol, 3. pag. 382. n°. 2. — Mantiff. 99. Cette plante à le port d’un afpalarhus. Ses tiges font très-fimoles , hautes d'environ un pied , gar- nies de feuilles éparfes , filiformes , acuminées , ouvertes , longues d’un pouce ; les fupérieures plus courtes. Les fleurs forment un épi terminal, prefque en tête; elles ont chacune un pédoncuie de la longueur des corolles, & font munies à leur bafe d’une braétée lincéolée , fubulée , colorée , de la longueur des pédoncules. Les ailes du calice font lancéolées , la corolle blanche , munie à fa divifion inférieure d’une frange en forme de pin- ceau. à Cette plante croit au Bréfil. ( Caraë. ex Linn.) 25. POLYGALA vénéneux. Polygala venenofa. Jaff. Polygala floribus racemofis, criflatis ; caule fruti- cofo ; fotiis maximis , ovato-acuminatis. (N.) Cette plante eft la plus remarquable de ce genre, par fes grandes feuilles & fes qualités nuifibles. C'eft un arbriffeau de deux à trois pieds de haur, dont les tiges font un peu tortueufes, glabres , cylindriques , garnies de feuilles alternes , pétio- lées, ovales, lancéolées , acuminées à leurs deux extrémités , longues de huit à dix pouces fur en- viron quatre de large, glabres à leurs deux faces, portées fur un pétiole d’un pouce de long. Les fleurs font difpofées en grappes latérales , axillaires , longues de deux ou trois pouces. Les deux grandes folioles font ouvertes, étendues ; les trois plus petites inégales , la fupérieure con- cave, les deux autres planes. La coroile a fa lèvre fupérieure partagée en deux fegmens, l’inférieure en deux lobes munis d’un appendice en forme de crête ; elle renferme huit étamines , dont les fila- mens font très-déliés; un ftyle recourbé , prefque bifide. Cette plante croit à l'ile de Java. Elle eft, dit Commerion, qui l'y a recueillie , en fi mauvaife réputation parmi les habitans du pays , que mon guide n’ofa jamais m’en cueillir les fleurs. Quoique je n: les touchaffe qu'avec précaution , elles m'oc- cafionnèrent un long éternuement & des maux de cœur. F (W.f. in herb. Juff. ex Commerf.) * * Fleurs non frangées. 26. PoiYGALA à feuilles de buis. Po/ygala cha- mabuxus. Linn. Polygala imberbis ; foliis lanceolato- ovatis , fub- mucronatis ; floribus axillaribus , pedunculatis ; cuule fruticofo. (N.) Polygala floribus imberbibus, fparfis ; carinä apice fubrotund& ; caule fruticofo ; foliis lanceolatis. Linn. Spec. Plant. vol. 2. pag. 989. — Amoœn. acad. vol, 2. pag. 140.— Jacq. Vind.126.— Jd. Auftr. tab. 233. — Mill. Diét. n°. 4. Polygaloides procumbens , foliis duris , ovatis ; nervo criflato. Hall. Helv. n°. 345, Chamabuxus flore colutea. C. Bauh. Pin. 471. Polygala fruticofa , buxifolia ; flore flavefcente & purpurafcente, Tourn. Inft. R. H. 175. Anonymos flore colutea. Cluf. Hift. 1. pag. 105. Ic. Bona, & {tirp. Pann. 47. 48. Ic. _ Polygala floribus criffatis , inter folia fparfis ; ca- rind apice ventricofa ; caule fiffruticofo. Crantz. Aulir. 439. Ses tiges font dures , glabres, prefque ligneufes, hautes de fix à dix pouces & plus, divifées en ra- meaux garnis de feuilles nombreufes, rapprochéss, coriaces , très-glabres , d’un vert luifant , ovales, lancéolées, prefque fefiles , obtufes , terminées fouvent par une petite pointe particulière , affez femblables à celles du buis pour la confiftance , mais en général une fois plus alongées. Les fleurs font jaunatres , perices ; elles naïffent dans l’aiflelle des feuilles en petits fafcicul:s pédonculés , plus abondantes vers l’extrémité des branches. Cette plante croit fur les montagnes, en Suiffe, en Alface , dans l'Allemagne. ( V.f. ) Nota. Selon Linné, les fleurs de cette efpèce n'ont point la lèvre inférieure de la corolle fran- gée. Crantzeft d’un avis contraire. Cependant ces deux auteurs paroiflent décrire la même plante, citant l’un & l’autre comme une très-bonne figure celle que l’Éclufe à donnée de cette plante. PLOPE 27. POLYGALA de la Chine. Polygala chinenfis. Linn. Polygala floribus imberbibus, fpicatis, axillaribus; caulibus fuffruticofis; foliisovalibus, Linn. Syft. Plant. vol. 3. pag. 388. Polygala arborea , foliis lanceolato - ovatis ; cap- fulis compreffis, bilobis , ultrà medietatem divifis. Brown. Jam. 287. 1 Cette efpèce a beaucoup de rapports avec le polygala chamabuxus ; maïs fes feuilles font plus grandes , plus minces , point coriaces ; fes fleurs en petits épis axillaires. Ses tiges font ligneufes, fouvent couchées, cy- lindriques, un peu pubefcentes, hautes d’un pied, divifées en quelques rameaux alternes , garnis de feuilles ovales, très-entières , obtufes , longues d'un pouce, glabres , rétrécies à leur bafe en un pétiole court, fouvent munies à leur fommet d'une petite pointe très-courte. Les fleurs font difpofées en petits épis axillaires, verdâtres, quel- : quefois plus longs que les feuilles. Cette plante croît dans les Indes. R ( .f.) 28. PoLYGALA onguiculé. Po/ygala unguiculata. Polygala imberbis, foliis ovatis , mucronatis ; ca- licibus tetraphyllis , petalis unguiculatis. (N.) Cette efpèce a , dans toutes fes parties , de grands rapports avec le polygala myrtifolia , mais : elle offre des différences bien tranchées dans les détails de fa fruétification. Ses tiges font prefque frutefcentes , cendrées, divifées en rameaux anguleux , garnis de feuilles : alternes , prefque fefiles, ovales , mucronées à : leur fommet, affez femblables à celles du buis pour la grandeur & la forme, lifles à leurs deux faces, un peu rétrécies à leur bafe. Les fleurs font axil- laires & forment au fommet des tiges des bouquets affez agréables. Le calice eft compofé de quatre folioles , deux concaves, obtufes , oppofées ; deux autres ovales, en forme d’aile , rétrécies en un onglet alongé à leur bafe ; la corolle compofée de deux pétales à onglets médiocrement rapprochés en tube , blan- chîtres à leur bafe , obtus , jaunes ou rougeitres à leur fommet, point frangés. Le fruit efi une cap- fule ovale , comprimée , un peu échancrée à fon fommet. Cette efpèce a été cultivée au Jardin des Plantes de Paris. J’ignore fon lieu natal. ( W. f. in herb. Lam.) 29. POLYGALA à petites feuilles. Polygala mi- crophylla. Linn. Polygala floribus imberbibus ; racemofis ; caulibus PO L fraticofis ; foliis minutiffimis, ellipricis. Linn. Syft. Plant. vol. 3. pag. 388. n°. 18. Polygala lufitanica , frutefcens , magno flore ; foliis minimis. Tourn. Inft. R. H. 175. Ses tiges font frutefcentes, & fe divifent en longs rameaux effilés , filiformes , verdatres, longs au moins d’un pied , garnis de feuilles alternes, écartées , très-petites , fefliles, ovales, ellipti- ques, quelquefois fubulées , caduques , dont la chute laïffe fur la tige des impreflions qui les ren- dent rudes & comme dentées. Les fleurs font dif- pofées en grappes terminales, courtes , rappro- chées , prefque fafciculées. Ces fleurs font bleua- tres , aflez grandes. Cette plante croît dans le Portugal & l'Efpagne. D (V.finherb. Lam.) 30. POLYGALA linariafolia. Polygala fubimberbis ; foliis fparfis , linearibus ; fpicé ovatä, congeftà ; braéteis maximis ; caule her- baceo , pubefcente. (N.) à feuilles de linaire. Po/ygala On peut diftinguer cette efpèce aux grandes bractées qui garniflent , furtout à la partie infé- rieure, l’épi des fleurs. Les tiges font peu rameufes, cylindriques , pu- :befcentes, garnies de feuilles nombreufes, feñiles, étroites, linéaires , un peu aiguës , glabres , iné- igales , éparfes , très - rapprochées , & paroiflent iprefque verticillées , particuliérement les fupérieu- res : celles qui avoïinent les fleurs, font larges, ovales , femblables aux bractées, garnies de fti- pules membraneufes , aiguës. Les fleurs font réu- | ne en un épi long d'un pouce , très-épais , ovale, obtus. Cette plante a été cueillie au Jardin des Plantes. (VW. f. in herb. Bofc.) 31. POLYGALA à feuilles rudes. Po/ygala penaa. Polygala floribus imberbibus, lateralibus, folitariis; “ caule arboreo ; foliis obtufis , petiolatis. Linn. Syft. Plant. vol. 3. pag. 387. — Amon. acad. 2. p. 140. Penaa arborefcens | buxifolio afpero. Plum. Spec. 22 IC. 214. fig. I. Ondiflingue cetteefpèce du po/ygala diverfifolia, à fes feuilles très-rudes , à fes fleurs ordinairement folitaires dans l’aiffelle des feuilles. | C'eflunarbriffeau qui fe divifeenrameaux durs, cylindriques, à écorce cendrée , un peu Jaunâtre, life ; garnis de feuilles alternes , nombreufes, mé- -diocrement pétiolées, caduques, coriaces, épaiffes, lridées , rudes à leurs deux faces, ovales , obtufes, quelquefois un peu acuminées, aiguës à leur bafe, longues d'un à deux pouces , à nervures alternes, POL 495 plus ou moins faillantes. Les leurs font axillaires, petites, folitaires , ou quelquefois réunies en très- petites ombelles dans chaque aïffslle d:s feuilies. Les capfules font comprimées , échancrées en cœur à leur fommet, un peu ciliées à leurs bords. Cette plante croit au Pérou & dans plufieurs autres contrées de l’Amérique méridionale. B (VS. in herb. Juff. & Lam.) Obfervations. Le polygala diverfifolia & le roly- gala penaa ne font pas très - faciles à diflinguer ; peut-être ne font-ce que des variétés de Ja même .plante. Dans les figures de ces deux plantes , les fleurs font prefque folitaires. Les individus que J'ai obfervés dans les herbiers de MM. Lamarck & Juffieu avoient les fleurs la plupart difpofées à l'extrémité d’un pédoncule comnun très-court , en une petite ombelle pédiculée. 32. POLYGALA à feuilles variées. Polygala di- verfifolia. Polygala floribus imberbibus , racemofis; caule ar- boreo ; foliis fenioribus , oblongo-avatis , recentibus, Jubovatis. Linn. Syft. Plant. vol. 3. pag. 387.n°.17. — Amœæn. acad. vol. 2. pag. 140. — Swartz. Obferv. bot. 273. Polygala foliis ramorum proveiliorum oblongo- ovatis , tenellorum fubovatis ; caule arboreo. Hort. Ci. 353. Polygala fruticofi > foliis glabris, ovatis; capfulis fubrotundis , emarginatis ; racemis minoribus , taxis, alaribus. Brown. Jam. 287. tab. $. fig. 3. Genifla afiinis , flore colutea , anonyma arbor buxifolio. Sloan. Jam. 141. Hift. 2. p. 32. tab. 170. fig. 2. C’eft un arbufte dont les tiges fe divifent en rameaux cylindriques , lâches , effilés, liffles, un peu pubefcens dans leur jeunefle , garnis de feuilles a peine pétiolées , alternes , coriaces, très-glabres ( rudes dans les individus que j'ai examinés), en ovale renverfé , plus alongées en vieill'fant , obtufes & fouvent acuminées à leur fommer, aiguës à leur bafe. Les fleurs font petites , verdûtres , fafciculées dans l’aiffelle des feuiiles ( prefque folitaires dans les figures citées) , mu- nies de pédoncules un peu plus longs que les pé- tioles , garnis de plufeurs braétées très-courtes , écailleufes. Les trois plus petites folioles du ca- lice font ovales , perfiftantes ; les deux autres de même forme , mais beaucoup plus grandes. La co- rolle eft d’un blanc verdâtre , point frangée à fa lèvre inférieure. Sa capfule eit prefque ronde , comprimée , échancrée ; les femences folitaires , oblongues, en forme de rein. ( Defcripe. ex Swartz.) Cette plante croit dans les forêts de la Jamaïque. Bb CV. fin herb. Juff. abfquè flor. ) 33- PoLyGALA en buiffon. Polygala dumofs. /06 POL POL Polygala imberdis, fruticafe; foliis fablinearibus, | Thymbra capenfs, neveta Theophraffi foliis acu- oStujis , ajieris, apice reflexts. (N.) Polygala ( alopecuroides ), fioritus imberbibus , Jefilibus ; folits confertis, ovatis , acutis, carinatis, pilofis.? Linn. Mantiff, pag. 2060. À. Eadem , ramis virgatis , foliis glaberrimis. Cette efpèce , ainfi que les deux fuivantes, s’é- carte un peu de ce genre, tant par fon port que dans quelques-unes des parties de la fruéufcation. Celle-ci nous paroît devoir fe rapporter au po/y- gala alopecuroïdes de Linné , quoique les feuilles foient plutôt linéaires , obtufes , qu'ovales & ai- guës, caraétères fous lefquels Linné ‘défigne fa plante. Ses tiges font dures , ligneufes ; les rameaux nombreux, diffus, en forme de buiffon , pubef- cens, garnis de feuilles nombreufes , rapprochées, prefque fafciculées , fefiles , petites, prefque li- néaires , obtufes à leur fommet , quelquefois un peu mucronées , rétrécies à leur bale , fermes, vélues ou hériffées d’afpérités , muni:s de plu- fieurs flipules en forme de petites écailles. Les fleurs font rougeîtres , feffiles, axillaires , garnies de petites braëtécs fcarieufes. Les calices font compolés de cinq folioles inégales , membraneu- fes, d’un blanc jaunâtre, ou purpurines , lancéo- lées , aiguës ; la corolle plus longue que le calice, point frangée. Cette plante croit fur les lieux montueux , au C:p de Bonne-Efpérance. D ( #7. f. in herb. Lam.) La variété À m'a paru appartenir à la même ef- pèce , quoique fes rameaux foient bien plus efilés & fes feuilles glabres. ( Ex herb. Lam. ) 34. POLYGALA mitoyen, Polyga!a mixta. Linn.f. Polygala floribus imberbibus, feffilibus ; foliis tere- JE J6 tibus , mucronatis ; confertiffimis. Liun. f. Suppl. pag. 316. : Cette plante , d’après Linné fils , tient le milieu entre le polygala heïfleria & le polygala alopecuroi- des. Elle retlemble au premier par fes fleurs, au fecond par fes feuilles , qui font un peu arrondies, wès-rapprochées, liffes, mucronées , tandis que dans le polygala alopecuroides elles fort ovales, lancéolées , planes & ciliées. Les fleurs fonc fef- files. Cette plante vient au Cap de Bonne - Efpé- rance. Bb 35. POLYGALA piquant. Po/ygala heifleria, Linn. Polygala floribus imberbibus , lateralibus ; caule ar- borefcente ; foliis triguetris , mucronato-fpinofis ( car- fulis cornicutatis). Linn. Syft. Plant. vol. 3. p. 389. hi9, 22» dxtis; flore parvo', purpurco. Piuk. Almag. 366. tab. 220. fig. $. Heiferia. Hort. Cliff. 352. — Roy. Lugd. Bat. 395: Heïfteria ( pungens), folits fafciculatis, lineari- bus, mucronato-fpinofis , carinatis, ciliatis ; foliolis vexilli anticè dentatis. Bexg. Pl, Cap. pag. 145.7 Thymbra africana, foliis fpinofis. Barth. A&. 173. pag: $7. Polygala affragaloides , frutefcens , thymbra facie & folirs ; flore minore , purpureo ; fruëtu corrticulato , Jeu duplici roftro corniculato pradiéto Capit. Bona- Spei. Breyn. Prodr. 2. pag. 85. Cet arbrifleau a l’afpeét d'un afpalathus. Ses tiges font dures , très-rameufes , brunes , cylin- driques , velues, fubovales , alongées, garnies de feuilles fafciculées , fefiles , courtes , linéaires , nerveufes , carénées , roides , très - piquantes , fcabres ou ciliées, variables felon leur âge, con- vexes , quelquefois fubulées, munies de ftipules à leur bafe. Les fleurs font folitaires , latérales , axillaires , à peine pédonculées , de couleur pour- pre. Le calice eft à cinq folioles glumacées, égales, lencéolées , aiguës. La corolle a deux pétales réu- 11s ea tube par leurs onglets ; ouverte en deux lèvres à fon orifice , fans filamens en crête. La capfule eft ovale , obtufe , couronnée par quatre dents aiguës en forme de corne , contenant des femences ovales. Cette plante croit au Cap de Bonne-Efpérance & dans l'Ethiopie, B (W. fin herë. Lam.) .36. POLYGALA fquarreux. Po/ygala fquarrofa. Lion. f. Polygala floribus imberbibus ; caule fruticofo ; foliis aggregatis , lanceolatis ; patulis. Linn. f. Suppl. pag. 315. Cette plante a des tiges frutefcentes , efilées, munies de bourgeons alrernes , de feuilles aggré- g£es ou réunies par paquets , très -nombreufes , fefiles , lanceolées , étalées, fouvent réfléchies , roides , longues de quatre à fix lignes. Les fleurs font purpurines , fouvent folitaires ; elles fortent du centre des feuilles, comme dans le po/ygala heifteria , avec lequel cette efpèce a des rapports. Elle croit au Cap de Bonne-Efpérance, R ( Car. ex Linn.f.) 37. POLYGALA à feuilles de genevrier. Polygala juniperifolia. Polygala imberbis, frutefcens ÿ foliis criquerris , g'abris , fubulatis ; capfulis orbiculatis , muricis. (N.) Malgré les rapports de cette efpèce avec le po- l'gala heifleria , elle s'en diftingue à fes feuilles glabres } POL glabres & à fes capfules dépourvues de dents à leur fommet, Ses tiges font glabres , ligneufes , cylindriques, divifées en rameaux alternes , nombreux , garnis de feuiiles éparfes , rapprechées , fefliles , cour- tes , prefque triangulaires , très-aigués , roides , terminées par une pointe épineule , fubulée, mu- nies à leur bafe de ftipules ecailleufes , caduques. Les fleurs font petites, rougeätres , latérales, axillaires, médiocrement pédoncul:es. Le caiice et compofe de cinq folioles concaves , obtufss , blanchätres, membraneufes ; une très-petire, deux autres oppolées , à peine de la longueur de la cap- fule , & deux beaucoup plus grandes , mais d’en- Viron un tiers plus courtes que la corolle. La cap- fule eft comprimée , orbiculaire , glabre & fans dents terminales. Je foupçonne cette plante originaire du Cap de Bonne-Efperance. D ( #./f. in herb. Lam.) 38. PoLycALA ftipulacé. Polygala ffipulacea. Lion. Polygala floribus trmberbibus , lateralibus ; caule fuffraticofo ; foliis ternis , linearibus , acutis. Linn. Sytt. Plant. vol. 3. pag. 389. n°. 23. — Mantiff. 260.— Burm. Prodr. 20. Spartium africanum , fruteftens, erica folio. Comm. Hort. 2. pag. 193. tab. 97. Suffrutex erica formé ; flore rubro , elegantiffimo. Seb. Muf. 2. pag. 63. tab. 62. fig. 8. Heifteria (mitior), fodiis lincaribus , mucronatis, | fubrës convexis ; folioiis vexilli obovatis , retufis , | | | integerrimis. Berg. Pl. cap. pag. 187. Il eft difficile de regarder cette plante comme bien diftinéte du polygala heifteria , qui varie felon fon âge. Linné lui-même la confidère comme une plante hybride. Ses caraétères font peu tranchés. Ses tiges font plus grêles , s'élèvent moins haut, & font à peine ligneufes; elles fe divifent en ra- meaux alongés, pubefcens , garnis de feuilles faf- ciculées ( ternées felon Linne) , beaucoup plus étroites , plus fines que dans l’efpèce précédente, plucot fubulées que linéaires, un peu planes, mu- cronées , prefque glabres , garnies de ftipules écailleufes. Les fleurs font folitaires , fefhles , plus petites que dans la précédente , de couleur pur- purine. Les folioles calicinales font concaves , ob- tufes ou aiguës, glumacées; les capfules ovales. Cette plante croit au Cap de Bonne-Ffpérance. D CP. f: in herb. Lam. ) 39. POLYGALA à petites feuilles. Po/ygala te- nuifolia. Polygala fruticofa , imberbis ; foliis fafciculatis , Botanique, Tome V. POL 49 tenuiffimis , retroflexis, acutis ; floribus purpureis, | folitariis. (N.) Cette efpèce, qui fe rapproche du po/ygala fti- pulacea , a fes tiges glabres , frutefcentes , cylin- driques, civifées en branches éralées, chargées à leur extrémité de rameaux courts , fafciculés , garnis de feuilles courtes , très-fines , roides, gla- bres , aiguës, recourbées en dehors & réunies en petits paquets. Les fleurs font purpurines , axil- laires , feililes , plus nombreufes vers l'extrémité des rameaux. Leur calice eft glumacé , jaunâtre , très-glabre. Cette plante croît au Cap de Bonne-Efpérance. D?(V./{.in herb. Desfont. ) 40. POLYGALA multiflore. Polygala mulifora. Polygala imberbis , foliis linearibus ; ramis nurme- JE ». 5 rofifimis , foriferis, fubnudis. (N.) L'état imparfait de cette plante, obfervée dans l'herbier de M. Lamarck , ne me permet pas une defcription très - détaillée. Ce qui en refte an- nonce que ce doit être une très-belle efpèce : fes tiges herbacées , un peu anguleufes , font chargées de longs rameaux nombreux, filitormes, prelque fans feuilles , garnis dans prefque toute leur lon- gueur de fleurs en épis , lavées de rouge, portées {ur des pédoncules courts , capillaires. Les deux grandes folioles calicinales font arrondies, les au- tres concaves , obtufes, munies à la bafe des pé- doncules de petites brictées perfiftantes , membra- neufes : les feuilles font rares ; les fupérieures font courtes , linéaires, appliquées contre les fe uilles , à de grandes diftances les unes des autres. Cette plante a été recueillie par Commerfon à Sierra-Leona. (W./.) 41. PorycaALaA en forine de bruyère. Po/ygala ericoides. Polygala fuffrutex , foliis fubulatis ; floribus con geffis ÿ ramis vrrgaus. (N.) Cette efpèce a beaucoup de rapports avec le polygala fafciculata ; mais fes rameaux , bien loin d’être fafciculés , font longs, efñiés, glabres, cy- lindriques , garnis de feuilles glabres , alternes , fubulées. Les fleurs font f:files , axillaires , afiez petites, jaunatres, marquées de taches purpurines vers le haut du tub=, réunies en paquets ferrés , épais à l'extrémité des rameaux. Je ne connois point la patrie de cette plante. D?(P. fin herb. Lam.) 42. POLYGALA pileux. Polygala pilofa. Polygala foliis pilofis, minimis , lanceolato-mv- cronatis; fhpulis oppofitis; floribus axillaribus, foli- tariis | feffilibus, (N.) Rrr 498 PO E Cette efpèce a beaucoup de rapports avec le polygala parviflora ; mais elle en diffère par fes feuilles plus larges, pileufes, mucronées. Ses tiges font divifées en rameaux courts, ve- lus, grêles, garnis de feuilles éparfes , nombreu- fes , fermes, fefiles, munies de poils fins, blan- chatres , affez longs, & de deux ftipules oppofées, fines, aiguës, également mucronées & pileufes. Les fleurs font très - petites, axillaires, fefiles ; glabres ; les calices glumacés; la corolle un peu Jjauoatre, à peine plus longue que le calice. J'ai obfervé cette plante dans l’herbier de M. La- marck ; je ne connoïs point fon lieu natal. (W. f.) 43. PoLyGALA à feuilles de lavande. Po/;gala theezans, Linn. Polygala floribus imberbibus, pedunculis unifloris , caule fruticofo ; foliis aliernis, lanceolatis. Linn. Syit. Plant. vol. 3. pag. 387. — Mantiff. 260. — Burm. Ind. 154. — Feuill. péruv. vol. rt. tab. 13. Polygala fruteftens , lavendula folio viridi; flore ceruleo. Burm. Zeyl. pag. 195. tab. 8j. Une particularité très-remarquable dans cette efpèce , eft d'avoir la partie inférieure de fes tiges couverte d’une écorce blanche comme celle du bouleau : elle eft verte à l'endroit de la naiffance des rameaux, ainfi que fur ces derniers, qui font diffus, épars , grêles, garnis de feuilles alternes, lancéolées , quelquefois prefque oppofées, gla- bres , entières, vertes, aiguës à leurs deux extré- mités. Les fleu s font axillaires, folitaires, bleuà- res, portées fur des pédoncules capillaires, pref- que longs d’un demi-pouce, en quoi cette plante diffère du po/ygala parviflora ; ainfi que par fes tiges frutefcentes. Elle croît au Japon & à l'ile de Java. B 44. POLYGALA à feuilles de faule. Po/ygala falicifolia. Polygala fiffruticofa , foliis alternis , angufto-lan- ceolatis ; longiffimis ; fpicà terminali, pyramidatä. Cette plante, dont les tiges font dures, pref- que ligneufes , s'élève à huit ou dix pouces; elle n'eft point ramifiée , d’après l’exemplaire unique que J'ai fous les yeux. La tige eft cylindrique & nue dans fa partie inférieure : elle devient angu- leufe & torfe vers fon fommet. Les feuilles font alternes , médiocrement pétiolées, étroites, lan- céolées, aiguës à leurs deux extrémités, glabres à leurs deux faces, longues de quatre à cinq pou- ces , larges d'environ un demi-pouce. Les fleurs, d'un jaune verdätre , forment un épi court, ter- minal, un peu lâche, furtout à fa bafe; de forme pyramidale dans fa jeuneffe. P'O'E Cette efpèce a été recueillie au Bréfil par Dom- bey. 2%? (VW. [. in herb. Jufieu.) 45. POLYGALA lancéolé. Polygala lanceolata. Polygala caule fuffrutefcente , foliis feffilibus , lan- Se ‘ Re ef ceolato-acuminatis ; glabris ; flortbus laxè fpicatis , purpureis; ramis divaricatis , virgatis. (N.) Ses tiges, un peu frutefcentes , fe divifent en rameaux divariqués, longs, effilés, glabres, ftriés, garnis de feuilles alternes , fefiles , étroites, lan- céolées, acuminées , très-lifles, longues d’un à deux pouces, larges de trois à quatre lignes, ré- trécies à leurs deux extrémités, marquées de ner- vures prefque oppofées, latérales, un peu Jaunà- tres. Les fleurs font purpurines, à peine pédicu- lées, pendantes , difpofées, à l'extrémité des ra- meaux , en un épi lâche & fimple. Cette plante croît au Pérou, où elle a été re- cueillie par Jof. de Juflieu. z? (W. [. in herb. Jufieu. ) 46.POLYGALA à feuilles ovales. Polypala ovata. Polygala imberbis , foliis petiolutis , ovatis , rer- vofs; racemis laterulibus, pubefcentibus ; caule fuffre- ticofo, fubpubefcente. (N.) Cette efpèce a des rapports avec le po/ygala lanceolata. Ses tiges font cylindriques, un peu pu- befcentes, prefque frurefcentes , divifées en ra- meaux droits, alongés , garnis de feuilles alternes, pétiolées , fermes , entières , ovales, obtufes , lon- gues à peine d'un pouce, larges de cinq à fix li- gnes, vertes en deffus, plus pales & un peu blan- châtres en deflous, marquées de nervures fail- lantes , alternes : les feuilles fupérieures font quelquefois un peu plus étroites, lancéolées , aiguës. Les fleurs m'ont paru un peu purpurines, affez grandes, pédonculées , difpofées en grappes cour- es , lâches, axillaires, latérales. La corolle eft prefque du double plus longue que les folioles ca- licinales. Les capfules font ovales, très-compri- mées , échancrées à leur fommet, un peu pubef- centes, ciliées à leurs bords. Cette plante a été rapportée de Saint-Domingue par M. Necton. (W. f. in herb. Desfontaines.) Il exifte entre cette plante & le po/ygala viola- cea d'Aublet, de très - grands rapports ; mais Je n'ai pas remarqué que fes corolles foient frangées. D'ailleurs, fes feuilles font glabres, coriaces, blan- châtres en deflous, point velues : peut-être n’eft-ce que la même plante plus avancée en âge. 47. POLYGALA à trois nervures. Po/ygala tri- nervia. Lin. f. Polygala floribus imberbibus , pedunculis uriflorisÿ POL fokis alrernis, cordatis, cufoidatis | trinerviis; caule frusicofo, angulato. Linn. f. Suppl. pag. 315. Ses tiges font frutefcentes, liffzs, vertes , an- guleufes , affez élevées, rameufes, garnies de feuilles fefliles , alternes, en forme de cœur, pe- tites , aiguës , marquées en deflous de trois ner- vures. Les fleurs font petites, point frangées, portées par des pédoncules axillaires, fétacés & très-fimples. Les capfules font oblongues, termi- nées par deux pointes en forme de corne. Cette plante croit au Cap de Bonne-Ffpérance. D (Caraët. ex Linn. f.) 48. POLYGALA à feuilles de thym. Po/ygala Jerpill folia. Polÿgala ramis procumbentibus ; foliis minimis, ovatis , fubfeffilibus ; floribus axillaribus , fubfolira- riis, (N.) Ses racines font grêles, longues, fimples, droi- tes : il en fort plufeurs tiges confufes , étendues par terre, blanchä:es, prefque anguleufes, un peu comprimées, longues de cinq à fix pouces, garnies de feuilles alternes , nombreufes, rappro- chées, prefque fefiles, un peu blanchätres, cour- tes, ovales, obtufes, rétrécies en pointe à leur bafe. Les fleurs font prefque folitaires, médio- crement pédiculées, petites, placées le long des branches , dans l’aiflella des feuilles. Cette plante a quelques rapports avec le po/y- | gala finenfis ; mais elle eft beaucoup plus petite Gans toutes fes parties. Elle croit aux Indes, à Tranquebar. ( V. f. in herb. Jufieu, ex Vakl.) 49. POLYGALA en épi. Polygala linoides. Polygala foliis ovato-acutis ; floribus dense fpica- tis , imberoibus. (N.) Polygala floribus imberbihus , fpicatis; florentibus ereéhis , albis; defloratis peniulis , laxioribus , pur- puraftertibus. Commerf. MAT. It. n°. 80. A. Eadem , foliis longivoribus , Jublirearibus, ac:tis. Cette plante a beaucoup de rapports avec le polygala paniculata; mais fes épis font pyramidaux, nus , chargés d’un très-2rand nombre de fleurs fer- ées , difpofées en tout fens. Les tiges font prefque h:rbacées, biunes , an- guleufes, divifées en rameaux efhlés, garnis de feuilles nombreufes , éparf-s, très-rapprochées , fefiles, courtes étroites, ovales ,aiguës & même épineufes à leur fommer, élargies & prefqu'à dimi-amplexicaules à leur bafe. Les fleurs naiflent à l’extrémité des rameaux ; elles font pourpres où d’un blanc-jaunâtre , portées fur des pédoncules très-courts, fimples, capillaires. Les deux grandes folioles calicinales font ovales, marquées, ainfi POL 499 que les autres, d’une raie brun: dans leur miieu, plus grandes que li corolle. La variété A diffère de la précédente par fes feuilles plus alongées , prefque linsaires, aiguës. Cette plante a été recueillis à Busnos- Aires par Commerfon. ( W. f. in he’. Lam. & Juff.) 50. POLYGALA équinoxial. Po/yzala affuans. Linn. f Polygala floribus imberbibus , racemofis; foliis lan- ceolatis, petiolatis ; caule fruticofo, Linn. f. Suppl. Pig. 315. Ses tiges font frutefcentes, un peu flriées, gar- nies de feuilles alternes, diftinétes , pétiolées , nues, fans nervures , lancéolées, longues d’un pouce, comine articulées avec le pétiole. Ses fleurs font difpofées en grappes terminales, au nombre de deux ou trois , affez fouvent plus longu:s que les feuilles. Les deux grandes folioles calicinales fonc bleuâtres ; les capfules ovales, ridées, dures, pendantes, à deux loges, renfermant chacune une femence folitaire. On rencontre cette plante dans l'Amérique mé- ridionale , à la Nouvelle-Grenade. F ( Curaël, ex Linn. f.) s1. PorycaLA fencka. Polygala ferega. Linn, olygala floribus imberbibus, [5'catis; caule erecto Polygala flor:b berbibus, f. ; ! 10, erbaceo, fimpliciffiino; foliis laro-lanceolaris. Linn. herbaceo, fmpl s oi labos is. Li Sylt. Plant. vol. 3. pag. 390, n°. 24. — Amcen. acad. vol. 2. pag. 139. tab. 2.— Mater. med. 169. ss iller. = 3. . sg. —Gr . VITg. 103. Miller. Diét. vol. 3. tab Gron. Vi 03 Polygala caule fimplici ereéto; foliis ovato-lanceo- latis, alternis, integerrimis; racvmo terminali, eredo. Gronov. Virg. 1. pag. 80. Plantula marilandica, caule non ramofo ; fpicä in fafigio fingulari à flofeulis albis compofirä. Rai. Suppl. 640. Pol;gala (grandiflora ), caule fu'fmplici; fodits confertis , ovato - lanceolaiis. Walt. Flor. carol, pag: 179. Seneka officinarum. Geof. Miter. medic. vol, 2. pag. 137. Polygala caulibus ere&tis, fimplicifim 5, foliofis ; felits alrernis , lanceolatis ; fpicd oïloïsä; floribas imberbibus , alcernis. Michaux. Flor. amér. vol. 2. pag. ÿ3- Var. « (albida} : foliis lrnceol etiam ovalibus j fpicis minus Lixu; floribus albiais, fubfefitibus. Mich. |. c. Var. 6 (rofea) : glabelia velpubens, foliis lineuri- lanceolaris , fpica laxiufrule alterniflorä , floribus ro- Jeis. Mich, |. c. (In Carol. & Georg'a.) Rrri 5co P O L Cette plante eft une des plus intéreffantes de ce genre, par les propriétés qu’on lui a reconnues pour guérir les morfures du férpent à fonnettes. Sa racine eft vivace , compofée de groffes fibres charnues, tortueufes , divifées en plufieurs rami- fications , renflées prefque en tubercules à fon coller, jaunâtres en dehors, blanchatres en de- dans, d’une faveur âcre, un peu amère. Il s’en élève pluficurs tiges droites ou un peu couchées, hautes à peine d'u pied, un peu rameufes, pu- befcentes, garnies de feuilles alternes, ovales, lancéolées, feffiles , glabres , vertes ; les fupérieu- res plus étroites, fans ftipules. Les fleurs font médiocrement pédonculées, dif- polées à l’extrémité des rameaux en un épi lâche, alongé. Le calice eft d’un blanc-verdâtre , la co- rolle tachetée d’un peu de rouge ; de petites brac- tées courtes , fétacées à la bafe des pédoncules. Cette plante croît dans la Caroline, en Virgi- nie, dans les lieux fablonneux ; elle fleurit en été. 2 (W. f. Comm. Bofc.) Linné a donné , dans fes Arménités académiques, une différtation fort étendue fur les racines de cette plante, depuis iong-tems en ufage chez les Indiens, pour guérir la morfure du ferpent à fon- nettes : on la regarde comme un remède infailli- ble fi on le prend à tems. Les habitans de la Vir- ginie s'en fervent contre plufieurs incommodités occafionnées par un fang épais & vifqueux : ceux qui font des voyages fréquens dans les bois, la rédutfent en poudre, la portent toujours fur eux; & s'il leur arrive quelque accident, ils en avalent une certaine quantité, & en appliquent encore fur la bleflure. C'eft un puiffant diurétique. 52. POLYGALA polygame. Polygala polysama. Walt. Polygala fpicarum terminalium floribus corollaris, reliquarum apetalis. Walter. Flor. carol. pag. 179. — Gmel. Syit. Nat. vol. 2. pag. 1083. Ses tiges fe ramifient prefque dès leur bafe, & produifent des rameaux durs, anguleux, un peu ailés, prefque fimples , glabres , garnis de feuilles alternes, oblongues, elliptiques, vertes, glabres, obtufes à leur fommet, un peu rétrécies en pé- tiole à leur bafe, longues d’un pouce & plus. Les fleurs font difpofées en un épi nu , alongé, grêle, à l'extrémité des rameaux; elles font aiter- nes, médiocrement pédonculées, réfléchies après la floraifon. Les folioles calicinales font verda- tres, bordées d’un liferer blanc ; les deux plus grandes , ovales ; la coroile eft d’un blanc-jauni- tre, à peu près de la longueur du calice. Une particularité très- remarquable dans cette plante eft que quelques - unes de fes tiges reftent PF 'Or qu'elles y fleuriflent, & que ces fortes de fleurs, en petites grappes courtes, font dépourvues de pétales. Cette plante croît à la Caroline , dans les fables; elle fleurit en été. (W. [. in herb. Bofc.) 53. POLYGALA à fleurs glauques. Po/ygala glau- coides. Linn. é Polygala floribus imberbibus , pedunculis multiflo- ris, laieralibus ; caulibus diffufis, herbaceis ; foliis acutis. Linn. Syit. Plant. voi. 3. pag. 391. n°. 28. — Flor. zeyl. pag. 123. n°. 270. : Alfine glaucis marina folio. Burm. Zeyl. 13. — Herm. Zeyl. 33. Cette efpèce a le port du polygala vulgaris ; mais fa corolle n’eft point frangée. Ses tiges font diffufes, filiformes, {ans ramifications, longues de trois à quatre pouces , garnies de feuilles alternes, en ovale renverfé, glabres , alongées , terminées par une pointe , à peine pétiolées. Les fleurs font blanches, difpofées en petites grappes rameufes dans laifleile des feuilles. Cette plante fe trouve à l'ile de Ceilan. % (Caraë. ex Linn.) 54. POLYGALA en cime. Po/ygala cymofa. Polygala foliis lineari-fubulatis ; cymis amplis, terminalibus ; caule ramofo , foliofo. (N.) Polygala (cymofa) , caule fubramofo , cymis ter- minalibus , foliis fubulatis. Walter. Flor. carol. pag: 179. 5 Polygala (corymbofa), caule infernè fimplicif- Jimo, fummitate ramofä , corymbosè muliftoro, flori- bus luteis , imberbibus ; foliis linearibus. Mich. Flor. amér. vol. 2. pag. $4. Ses racines font fibreufes , blanchitres ; fes tiges droites, roïdes , glabres, cylindriques, munies de rameaux effilés, garnis de feuilles éparfes, fef- files , linéaires , courtes, entières ; les radicales plus larges , rétrécies à leur bafe ; les caulinaires obtufes, linéaires ; celles des rameaux étroites, fubulées. Les fleurs font petites, très-nombreufes, difpofées en cime à l'extrémité de chaque rameau, pédicuiées , réunies fur des pédoncules communs, ftriés ; un peu comprimés, On trouve cette plante dans la Caroline , aux lieux humides & ombragés, où elle fleurit pen- dant l'automne. ( W. f. Comm. Bofc.) $5- PoivGALA à feuilles de gramen. Polygala gramineifolia. Polygala foliis radicalibus , Tineari - lanceolatis , couchées fur terre, & même prefque enterrées ; À acutis; caule fimplici, fubnudo; floribus cymofis. (N-) P'O'L A. Eadem , foliis radicalibus brevioribus ; caule fubramofo , foliofo. Ses tiges font très-longues, foibles, herbacées, ftriées , fimples, glabres , verdâtres, hautes de deux pieds & plus, prefque nues dans toute leur Jongueur, n'ayant, à de grandes difances , que quelques perites feuilles courtes, linéaires , aiguës. Les feuilles radicales, affez femblables à celles des graminées, font glabres, molles, vertes, feffiles, étroites, linéaires, lancéolées, aiguës, longues de deux à trois pouces, prefque réunies en ga- zon. Les fleurs font petites, réunies en cime à l'extrémité de la tige ; elles reflemblent, tant par leur difpofition que par leur forme, à celles du polygala cymofu; mais elles font bien moins nom- breufes. Cette plante eft originaire de l’Amérique fep- tentrionale. (W. fin herb. Lamarck.) La variété À , que j'ai obfervée dans l’herbier de M. Bofc, & qu'il a rapportée de la Caroline, a les feuilles radicales plus courtes, les tiges un p=u rameufes , les feuilles caulinaires plus nom- breufes, & la cime des fleurs plus étalée. Elle croît dans les plaines humides de la Caroline, & fleurit en automne. Ce qui me porteroit à croire : que l’efpèce que je viens de décrire pourroit n’é- | tre qu’une variété du polygala cymofa , c'eft que j'en ai vu depuis plufieurs individus qui tenoient ! le milieu entre ces deux plantes, & les rappro- “choïent de manière à faire difparoitre infenfble- : ment les nuances. f | | | 56. PorycALA à fleurs jaunes. Po/ygala lutea. : Linn. | Polygala floribus imberbibus , oblongo-capitatis ; caule erecto , herbaceo , fimpliciffimo ; foliis lanceo- | latis, acutis. Linn. Syft. Plant. vol. 3. pag. 390. — | Amonit. academ. vol. 2. pag. 140. | Polygala floridana, lutea ; foribus in capitulum | congeflis. Pluken. Amalth. 175. tab. 438. fig. 6. Polygala feu fos ambervalis, floribus luteis , in | capitulum oblongum congeffis. Pluk. Almag.301.— | Raï. Suppl. 639. Polygala foliis radicalibus infimifque fpathulatis ; \cateris lanceolatis ; capitulo promifsè pedunculato ; |foribus imberbibus , luteis. Michaux. Flor. amér. vol. 2. pag. 54. A. Eadem , humilis ; caule fubnudo. (N.) | Polygala lutea , nana ; fubacaulis; foliis omnibus fpathulatis; capitulo majore. Mich. I. c. B. Polygala elatior ÿ caule fubyirgatim elatiore. Id. IL. c. On diftingue cetre efpèce à fes fleurs jaunes, réunies en un épi terminal, épais, capité ou ovale. | | | | | | F Eh 3 [UASE PO CE Ses racines font fibreufes; fes tiges fimples, herbacées , feuillées, ftriées , un peu comprimées & angulenfes, hautes de huit à dix pouces. Les feuilles font alternes, éparfes, feMiles ; les infé- rieures ovales , rétrécies en périole à leur bafe; les fupérieures linéaires , lancéclées, obtufes ou aiguës , fouvent larges, prefque eilipriques ; d’au- tres fois plus étroites, tendres, vertes à leurs deux faces , très-glabres. Les fleurs font en pédicule ca- pillaire fort court; elles font munies à leur bafe de petites braétées fétacées. La variété À n’a que deux ou trois pouces de haut; fes tiges font prefque nues ; fes fleurs en épis ovales, épais. Ces plantes croiffent à la Caroline, dans la Vir- ginie, dans les prairies humides, au milieu des bois , où elles fleuriffent pendant tout l'été & en automne. © ( W. f. Comm. Bofc.) 57 POLYGALA uniflôre. Polygala unifora. Mich. Polygala herbacea , pumila; foliis latis, ovalibus, in petiolum angufiatis; floribus imberbibus , folitariè foarfis , pediceliatis. Michaux. Flor. amér. vol, 2. pag. 53- Jolie efpèce, dont les tiges, hautes de quatre à fix pouces, font prefque fimples, couchées à leur partie inférieure, un peu anguleufes , gla- bres , garnies à leur partie fupérieure de feuilles pétiolées , alternes, larges de fix à huit lignes, fur un pouce de long ; la partie inférieure des tiges garnie de quelques autres feuilles fort petites, feffiles , écartées. 11 n'y a que trois à quatre fleurs au plus , folitaires , axillaires, pédonculées , pen- dantes. Le fruit eft une filique élargie, compri- mée , échancrée à fon fommet. Cette plante croit fur les confins du Canada, le long des bords du lac Ontario. ( W. fe in herb. Michaux.) 58. PorvGALA à longues feuilles. Po/ygala lon- gifolia. Polygala imberbis, foliis inferioribus, enfiformibus, longiffimis ; fuperioribus filiformibus , brevioribus ; floribus fpicatis; caule fubfimplici, (N.) Ses tiges fonc herbacées, ftriées, glabres, an- guleufes, prefque fimples, hautes d’un pied, très- droites, n'ayant que deux ou trois rameaux courts, ferrés contre les tiges. Les feuilles font rares, al- ternes, fefiles ; les inférieures alongées, roides , aflez femblables à celles des graminées , appii- quées contre les tiges ; les fupérieures & celles des rameaux, courtes, tres-étroites, filiformes , aiguës. Les fleurs forment des épis fimples , longs de deux ou trois pouces , à l’extrémité des ra- meaux : elles font médiocrement pédonculées, petites, blanchätres ; les deux grandes folioles 502 PO L calicinales elliptiques, plus longues que les fleurs. Les bractées font de petites écailles tranfparentes, courtes , mucronées, perfiftantes. Cette plante a été rapportée par Commerfon de Pîle de Java. ©? (W. f: in herb. Lamarck.) 59: POLYGALA fafciculé. Po/ygala fafticulata. Polygala imberbis , foliis anguliffinis , congefhis ; florious feffilibus , axillaribus ; calicibus glumofss ; ra- mis fafciculatis. (N.) Cette plante a fes tiges glabres , cylindriques , prefque herbacées , divifées en rameaux nombreux, redreflés, fafciculés , garnis de feuilles éparfes , réunies par petits paquets, fefhles, tres-étroites , courtes , inégales, un peu ciliées. Les fleurs font petites , folitair:s ou deux au plus, fefliles , axil- laires , nombreufes vers l'extrémité des rameaux. Les folioles de leur calice , plus courtes que la ec- rolle, trè:-inégales , reflemblent aux bales des graminées. La corolle eft jaunâtre , les pétales cré- nelées à leurs bords. Son lieu natai m’eft inconnu. ( W. f. inherb. Lam.) Go. PoLyGaLA verdatre. Polygala viridefcens. Linn. Polygala floribus imberbibus , globofo - capitatis ; caule ereëto | herbaceo , fimpliciffimo ; foliis lan:eola- cis , obtufufeulis. Linn. Syft. Plant. vol. 3. pag. 390. n°. 26. — Amoœn.acad. vol. 2. p.140. — Gronov. Virg. 104. Polygala rubra, virpiniana ; fpicä parvä, compaita. Pluk. Almag. 300. Polygala foliis lanceolatis ; alternis ; caule fimpli- ciffimo ; corymboterminali, capitato.? Gronov. Virg. e 1. pag. 80. Il exifte tant de reffemblance entre cette plante & le polygala incarnata , qu'elles font affez diff- ciles à diftinguer au premier afpeét, elles diffèrent cependant en ce que celle-ci n’a point fa corolle aigrettée ou frangée , que fes feuilles font moins écartées , fes tiges prefque fimples : elles font droites, anguieules, très-grêles, garnies de feuilles aiternes, fefliles, éparfes , médiocrement rappro- chées , linéaires , étroites , aizuës , glabres , ap- pliquées contre les tiges. L'éi forme à l'extrémité des rameaux une pe- tite tête prefque globuleufe, compolée de Aiurs d'un blanc verdatre , mélangé d’un peu de rouge, à peine pédouculées , très-rapprochées. Cette plante fe trouve dans les fables de la Ca- roline & de la Virginie. © (W./f. Comm. Bofc.) Gi.POLYGALA fanguin. Polygala fanguinca. Linn. Polygala foribus imberbibus ; pedunculis fjuarrofis ; PIONE caule herbaceo , ramofo , eredo, Linn. Syft. Plant. vol. 3. pag. 391. n°. 30. Polygala mariana ; angufliori folio , flore purpureo, Pluk. Mantiff. 153. tab. 437. fig. $. Polygala rubra , virginiana ; fpicé parvä , com- paëää banifteri. Plum. Amér. 300. Polygala caule fummitate ramofo ; foliis alternis, linearibus ; fpicis capiratis ; floribus imberbibus ; ro- Jeis. Michaux. Flor. amér. vol. 2. pag. 52. Cette plante eft bien voifine du po/ysala viri- defcens ; mais cette dernière a des tiges filiformes , à peine rameufes. Dans celle - ci les tiges font droites , fermes , anguleufes , hautes d’un pied, divifées vers leur fommet en plufieurs rameaux plus élivés que les tiges, garnis de feu Iles alter- nes, étroites , lancéolées ou linéaires, glabres, fefüles. Les épis font oblongs, capires à l'extré- mite des tiges, compofés de fleurs prefque feffiles, d'un rouge de fang , petites, réunies fur un pé- doncule commun qui paroït fcarieux par la chute dés fleurs inférieures. Cette plante croit dans la Virginie, © (W. fin herb. Juf. ) G2. POLYGALA cilié. Polygala ciliata. Lion. Polygala imberbis , foliis fubovaris , [effilibus ; fo- liolis calicinis fubaqualibus ; capfulis ciliato-dentaris ÿ caule tetragono-angulofo. (N.) Poly gala floribus imberbibus ; caule ereëlo , herba- ceo ; capfulis ciliatis. Linn. Fior. zeyl. pag. 123. n°. 268, C’eft une petite efpèce qui offre des caractères bien diftinéts. Elle s'élève peu ; fes tiges font droites , très-rameufes , herbacées, à quatre côtés anguleux, prefqu’ailés , garnies de petites feuilles alternes , feMiles , tendres , ovales ou prefque rondes , entières , obtufes , un peu rétrécies à leur bafe. Les fleurs font petites, fefiles , difpo- fées en un épi terminal , filiforme. Le calice eft compofé de cinq folioles aiguës, prefqu'égales, en quoi il s’écarte de celui des au- tres efpèces de ce genre. La corolle eft petite, blanchätre , non frangée : il lui fuccède une cap- füule à deux lobes un peu arrondis , comprimés, garnis à leurs bords de petites dents courtes, droites, en forme de cils. Les femences font glo buleules , folitaires dans chaque loge. Cette plante croit dans les Indes. © ( F. fin herë. Lam.) 63. POLYGALA à feuilles en croix. Polygala cr'ucrata, Polygala imberbis ; foliis lirearibus , quaternis ; picis ovato-congeffis, (N.) BOL Polygala floribus imberbisus, folits quaternis. Linn, ‘Syft. Plant. vol. 3. pag. 392. n°. 32. — Amon. acad. 2. pag. 138. — Gronov. Virg. 103. Polygala quadrifolia feu cruciata , floribus ex viridi- rubentibus in globum congeftis. Pluk. Almag. 301. — Raï. Suppl. 639. Polygala caule ereëlo-ramofo , f:bulato - angulofo ; foliis quaterno-verticillatis | lanceolauis ; capitulis fo- livariè terminalibus , feffilibus ; floribus imberbibus , viridulo-carneis., Michaux. Flor. amér. vol. 2. p. 52. Ses tiges font médiocrementanguleufes , hautes de fix à dix pouces , glabres, un peu rameufes, garnies de feuilles verticillées , linéaires, longues de fept à huit lignes, glabres, obtufes ou un peu aiguës, au nombre de quatre à chaque verticiile. Les fleurs font d’un vert mélangé de rouge , réu- nies à l’extrémité des rameaux en un épi ovale, épais , obtus. Cette plante croit naturellement dans la Virgi- | nie & à la Caroline, dans les clairières des bois, | où on la trouve en fleurs dans le courant de l’éte. | (PS. in herb. Bofc.) 64. POLYGALA à feuilles de galium. Po/ygala galioides. Polygäla foliis fubquaternis , brevibus , ovaris ; | floribus fpicatis, minimis, nudis; caule filiformi. (N.) | C'eft une petite plante à tige filiforme-, un peu :anguleufe . glabre , haute de trois à quatre pouces, | à rameaux alternes , garnis de feuilles verticillées, petites, courtes, ovales, ordinairement au nombre : de quatre à chaque verticille. Les fleurs font pe- tites , à peine pédonculées, difpofées enépilâche, : grêle , nu à l'extrémité des rameaux. Cette plante croit à Cayenne , où elle a été ob- :fervée par M. Leblond. © (W. f. in herb. Lam. & Bof.) 65. PoLyGaLA verticillé, Polygala verticillata, Linn. Polygala floribus imberbibus , fpatio remoris ; foliis linearibus , verticillatis ; caule herbaceo , ramofo. Linn. * Syft. Plant. vol. 3. pag. 391. n°. 31. — Gronov. 'Virg. 103. .…. Polygala foliis imberbibus , fpicatis ; caule ere&o, \herbaceo, filiformi , ramofo; foliis linearibus. Amon. lacad. vol. 2. pag. 159. Polygala caulibus filiformibus ; joliis linearibus , jalternis ; pedunculis fpicatis. ? Gronov. Virg. 1. \pag. 172. Polygala quadrifolia , minima , marilandica ; (fpicis florum parvis , albentibus. Raï. Suppl. 639. Polygala mariana , quadrifolia, minor; fpicä parvä, POL 505 | Polygala caule ére&to , ramofo ; foliis verticillatis , linearious ; fpicrs fecaceis , peduncularis, oblongis $ Jloribus albidis , imberbibus , proximè fed diflinitè al- cernis. Michaux. Flor. amér. vol. 2. pag. ÿ3. Cette efpèce fe diftingue très-bien du po/ygala cruciata par fes petits épis courts & grêlesde fleurs mélangées de vert & de blanc, un peu écartées les unes des autres. Ses tiges font foibles, herbacées, filiformes, droites, un peu tétragones, anguleufes , glabres, divifées en rameaux cabillaires, garnis à d’affez grandes diftances de feuilles longues d’un pouce , très-étroites , linéaires , aiguës, au nombre de quatre à chaque verticille , quelquefois alternes vers le-haut des rameaux. Les épis font à peine longs de trois à quatre lignes , étroits , ovales , aigus , placés à l'extrémité des tiges , compolés de flzurs médiocrement pédonculées , les infé- risures diftantes les unes des autres. Cette plante croit en Virginie & dans la Caro- line. Elle m'a été communiquée par M. Bofc. O CPS) 66. POLYGALA fétacé. Polygala fetacea. Mich. Polygala caule fetaceo , aphyllo, fimplici ; fummi- tate fubramofo ; floribus minutis , incarnatis | imber- bibus , densè fpicatis. Michaux. Flor. amér. vol. 2. pag. $2. Ses tiges font droites , anguleufes , filiformes, glabres, prefque fimples , divifées vers leur fom- met en quelques rameaux fétacés , fimples , alon- ges, fur lefquels il n’exifle d’autres feuilles que quelques petites écailles fort courtes , étroites, aiguës, rares & appliquées contre les tiges. Les fleurs font fort petites , rougeitres , rapprochées en un épi court, étroit , aflez femblable à celui du polygala verticillata , mais plus ferré. Cette plante croit dans la partie feprentrionale de la Caroline. ( W. f. in herb. Mich.) 67. POI YGALA triflore. Po/ygala triflora. Linn. Polygala floribus imberbibus ; pedunculis fubtri- floris ; caule herbaceo , ereëlo ; foliis linearibus , al- cernis. Linn. Syft. Plant. vol. 3. pag. 391. n°. 27. — Flor. zeyl. pag. 123. n°. 269. Linaria minima, zeylanica. Burm. Zeyl. 143. Ses tiges font droites , parfaitement fimples , hautes de trois pouces , garnies de feuilles alter- nes, linéaires , entières , alongées , aiguës. Les fleurs font blanches , axillaires, ordinairement au nombre de trois fur chaque pédoncule , plus couites que les feuilles. Cette plante croit à l’île de Ceylan. © (Caraëë, lalbicante, Pluk. Mant. 153. tab. 438. fig. 4. Optima. Ê ex Linn, ) | | | | | | 5o4 POL 68. PoLyGALA à petites fleurs. Po/ygalu parvi- flora. Polygala herhacea , foliis fetaceis ; fipulis duobus oppofitis ; floribus minimis , folitariis, feffilibus. (N.) Certe efpèce a des rameaux nombreux, cylin- driques, grêles , garnis de feuilles fort petites , capillaires, aiguës, prefque glabres , alrernes, & qui paroïflent prefque ternées par deux petites itipuies oppolées , plus fines & une fois plus courtes que les feuilles , qu'on pourroit auf prendre pour deux braétées , la fleur érant placée au milieu d’elles. Ces fleurs font petites , fefhles, axillaires, folitaires dans toute la longueur des rameaux , plus courtes que les ftipules. Le calice elt glumacé, à cinq folioles inégales , concives &e blanches. La corolle eft jaunatre , plus longue que la calice. Cette plante croît en Amérique. ©? (. f. ir herb. Boic. ) Efpèces moins connues. * Polygala (teretifolia) , floribus criffatis, late- ralibus ; caule fruticofo , ramofo ; foliis filiformibus , falcatis. Linn. f. Suppl. pag. 316. E Capite Bona-Spei, % ‘Thunb. (POIRET.) POLYGAMES (Plantes). Planta polygama. On donne ce nom aux plantes qui portent , fur le mème ou fur plufieurs individus de la même efpèce , des feurs hermaphrodires & des fleurs unifexueles , c'eft-à-dire que les premières contiennent des étamines & des piftils, & que lon ne voir , dans les fecondes, que des étamines feules ou des pif- til. On diftingue plufeurs fortes de plantes poly- games. | 1°. Les plantes polygames - monoiques males (polygama-monoïce mares ) lorfque , fur le même individu , fe trouvent des fleurs hermaphrodites & des fleurs mâles , comme dans le celiis , le vera- trum , &C. 2°. Les plantes polygames-monoïques femelles { polygama- monoice femina ) lorfque , fur le même individu, fe trouvent des fleurs hermaphrodites & des fleurs femelles , comme dans l’arriplex , le pa- rictaria ,| ÀC. 3°. Les plantes polygames-dioiques mâles ( po- dygama-dioice mares ) lorfqu'un individu porte uni- Quement des fleurs hermaphrodites , tandis que d’autres individus de la même efpèce portent des fleurs hermaphrodites & en même tems des fliurs males , tels que les fraxinus , les diofpyros, &c. 4°. Les polygames-dioiques femelles (po/ygama- dioica femine ) lorfqu'un individu porte unique- ment des flzurs hermavhrodites , tandis que d'au- ires individus de la même efpèce portent des fleurs | POL hermaphrodites , & en même inelles, comme le rhodiota, le tems des fleurs f5- rumex alpina , &c. Linné a profité de ce caraétère pour conftituer une des clafies de fon fyftème fexuei, dans laquelle il range toutes les plantes polygames; mais avant d'y placer une plante , il faut que lobfervation nous ait rendus certains que cette plante eft veri- tablement polygame ; car nous cornoiffons bien des plantes chez lefquelles une dés parties eflen- tielles de la fructification avorte fréquemment , foit les étamines , foit le piftil. (POIRET.) POLYMNIE. Polymnia. Genre de plantes dico- tyléden s, à fleurs conpofées, de la famille des corymbiferes, Jufisu , qui a des rapports avec les Jiegesbeckia | & qui comprend des herbes exotiques à | Europe, à uges-rudes , à feuilles amples , of- pofées ou alternes , & dont les fleurs font pretque terminales, difpolées en corymbe. Le caractère effentiel de ce genre confifte dans : Un calice fimple ou double ; l'extérieur à plufieurs folioles (4-7) ouvertes ; un réceptacle garni ae paile lertes ; des femences point aïgrettées. \ CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Les fleurs offrent : 1°. Un calice commun, ordinairement double; l'extérieur graud , ouvert, compofé de quatre à fept folioles ovales ; l’intérieur d'environ dix fo- : lioles droites , un peu cencaves, prefque en forme de paiilettes. 2°, Une corolle radiée, compofée de fleurons | heérmaphrodites dans le centre; de cinq à dix demi- fleurons femelles à la circonference. Les #erma- phrodites font tubulées, à cinq divifions à leur ort : fice 3 les femelles à deux ou trois divifions à l’ex- tremité de leur languette. 3°. Cinq étamines (dans les fleurs hermaphro- dites) fyngéneles, un peu plus longues que la co roile ; un ovaire très-petit, un ftyle filitorme, un ftigmate obtus. : 3 4°. Un ovaire (dans les fleurs femelles) ovale, affez grand , furmonté d’un ftyle filiforme, de la longueur du tube, terminé par deux fligmates aigus. Les femences , nulles dans les fleurs hermaphro- dites, font, dans les femelles, folitaires , ovales, un peu relevées en bofle , un peu anguleufes en dedans, nues ou médiocrement couronnées. Le réceptacle eft convexe , garni de paillettes ovales, obtufes, concaves, de la longueur des fleurons. Oëfervations, Les caraétères de ce genre ne font que ( | | | | P'OEL que médiocrement déterminés, &: ne conviennent guère qu'à une feule efpèce; les autres s’en écar- tent plus ou moins : auf voyons-nous que diffé- rens auteurs ont fait de chacune de ces efpèces un genre particulier. Malgré le grand inconvénient de A multiplier les genres, nous concevons que celui que nous préfentons ne peut refter tel qu'il eft. Néanmoins, comme par la nature de cet ouvrage nous ne pourrions reprendre ces nou- veaux genres que dans le fupplément, nous avons cru qu'il n'y avoit pas un grand inconvénient à maintenir celui-ci tel qu’il nous a été donné par Linné. D'ailleurs, fi ces parties diffèrent entr’elles par quelques parties eflentielles de la fruétification, elles fe conviennent très-bien par le port. Ce font toutes de grandes plantes à larges feuilles, plus ou moins rudes au toucher, à fleurs radiées : leur calice extérieur eft compofé d’un petit nombre de folioles ouvertes, placées fur une même ligne, point embriquées. Ce que l’on a nominé dans plu- fieurs efpèces calice intérieur, paroît bien n'être que les paillettes de la circonférence du récepta- cle , plus grandes que les autres. La différence la plus effentielle porte particu- liérement fur les femences , qui fe trouvent cou- ronnées par un petit calice dans quelques-unes, nues dans les autres ; & fur le réceptacle , alvéo- laire dans l’a/crna de M. Cavanilles (pol/ymnia per- foliata), dépourvu de paillettes dans le favonium de Gœrtner (po/ymnia fpinofa. Linn. f. ). ESPÈCES. 1. POLY MNIE à feuilles charnues. Pol/ymnia fpinofa. Linn, f. Polymnia frutefcens , decumbens ; foliis aliernis, oblongis , carnofis ; calicibus ferratis. Linn. f. Suppl. pag. 354. Cette plante a des tiges frutefcentes, un peu couchées , purpurines , anguleufes & très-glabres, garnies de feuilles alternes, glabres, charnues , linéaires , lancéolées. Les fleurs font terminales, folitaires, pédonculées , de la grandeur de celles des buphthalmum. Leur calice eft plane, compolé de folioles difpofées fur trois rangs , quatre à cha- -que rang. L’extérieur a des folioles larges, ovales, à trois nervures, un peu dentées ; dans le fecond & le tro fième rang, les folioles font lancéolées, dentées & un peu plus petites. La corolle eft jau- ne, radiée. Les fleurs de Ja circonférence neutres, & un peu plus longues que le calice; celles du centre font droites, hermaphrodites; le récepri- cle ft garni de paillertes {éracées & purpurines. (Defcript. ex Linn. ff.) On trouve cette plante au Cap de Bonne-Ffpé- jance, D Botanique, Tome V. a eo POL 505 2. POLYMNIE de Caroline. Polymnia caroli- I1ana, Polymnia foliis alternis ; integris , crenatis; ramis pubefcentibus. (N.) Ses rameaux font cylindriques, pubefcens , blanchätres, garnis de feuilles alternes, pétiolées, ovales, obtufes, rudes , blanchâtres en deffous, divilées à leurs bords en crénelures régulières. Les fleurs font terminales, en corymbe. Le calice eft pubefcent, compofé d'environ huit folioles ; qua- tre extérieures , ouvertes, étroites, obtufes ; qua- tre intérieures plus larges , de même longueur que lesextérieures, plus courtesque la corolle : celle-ci eit jaune , ample, radiée. Cette plante croit à la Caroline. ( W, [. in herë. Lamarck. ) Le mauvais état des échantillons ne m'a pas permis une defcription plus exaéte : parmi eux, J'en ai obfervé un qui ne m'a point paru de- voir appartenir à cette efpèce; fes calices ont quatre grandes folioles ovales, aiguës, plus cour- tes que la corolle. Les feuilles font alternes , ru- des, finuées , & munies à leurs bords de quelques dents rares. 3. POLY MNIE du Canada. Polymnia canadenfis. Linn. Polymnia foliis alternis, haffato-finuatis. Linn. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1303.— Miller. Dict. n°. 2. =— Lam. Illuftr. Gen. tab. 711. fig. 1. Polymnia. Linn. Amœn. acad. vol. 3. pag. 15. tab. 1. fig. $. — Goœrtn. de fruët. & fèm. vol. 2. pag. 429. tab. 174. fig. 2. Cette plante s'élève à la hauteur de cinq à fix pieds. Ses tiges font droites , rudes, pileutes, di- vifées en rameaux très-inégaux , étalés , alternes ; ceux qui pouffent les derniers fonc beaucoup plus longs que les autres, garnis de feuilles alternes, amples, à finuofités très-profondes, garnies à leurs bords de petites dents aiguës, velues en deflous, particuliérement le long des principales nervures & fur les pétioles, qui font quelquefois un peu ailées vers leur partie fupérieure; les feuilles des rameaux fupérieurs font haftées, triangulaires , médiocrement dentées ; les dernières font li- néaires. Les fleurs, un peu globuleufes, forment au fom- met des rameaux de petits corymbes : à en juger d’après la figure qu’en donne Linné, le calice eft fimole, compofé d'enviren huit folioles droites, lincéolées, obtufes, ciliées à leurs bords. Cette plante croit au Canada , dans les forêts, fur les rerrains gras & en pente. % ( Caraët. ex Linn.) 4. POLY MNIE variable, Po/ymnia variabilis. Sss 506 POL Polymnia foliis lyratis, profandè finuatis , fubop- pofitis; calicibus heptaphyllis. (N) Polymniaflrum. Lam. Illuftr. Plant. 712. Ses riges font herbacées , hautes de deux à trois pieds , un peu hifpides , munies de rameaux Jâches, étalés, garnis de feuilles , les unes alternes, d’au- tres oppofées ; les inférieures très-amples , pétio- lées, en forme de lyre, profondément & très-ir- réguliérement finuées , denticulées à leurs bords, vertes en deffus, blanchätres & velues en deffous , particuliérement le long des nervures , ainfi que fur les pétioles ; les fupérieures & terminales font prefque entières, ovales , de forme variée. Les fleurs naiffent à l'extrémité des rameaux, dans l’aiffelle des feuilles, difpofées en corymbe ; leurs pédoncules font hifpides, rameux. Leur ca- lice eft compofé de fept folioles inégales , deux extérieures plus étroites , ouvertes & oppofées ; trois intérieures, ovales , acuminées , recourbées à leur fommet. La corolle eft d’un jaune pâle; les demi - fleurons blanchätres , plus courts que les fleurons. Cette plante , cultivée il y a plufieurs années au Jardin des Plantes de Paris, a donné, la pre- mière année de fa floraifon, des fleurs toutes flof culeufes ; ce qui avoit déterminé M. Lamarck à la regarder , d’après ce caraétère , comme d’un genre différent de celui des polymnia : mais, l’année fui- vante , elle parut avec des demi-fleurons ;ÿ ce qui nous oblige , d’après l'avis de M. Lamarck lui- même , de faire rentrer le genre polymniafirum parmi les po/ymnia. # ( V..f. in herb. Lam. ) 5. Porvmxie de Wedelius. Po/ymnia wedelia. Lion. Polymnia foliis lanceolatis, caule fruricofo. Linn. Syft. Plant. vol. 3. pag. 922. — Mantiff. 118. Wedelia frutefcens. Jacq. Stirp. amer. pag. 217. n°. 130. C'eft une plante grimpante & frutefcente, dont les tiges font glabres , cylindriques , liffes, divi- fées en rameaux très-éralés , garnis de feuilles op- pofées fur les jeunes rameaux, ovales , aiguës , entières , médiocrement dentées en fcie ; fcabres à leurs deux faces, fupportées par des pétioles très-courts. Les fleurs font jaunes, pédonculées , folitaires , placées dans l’aiflelle des dernières feuilles. Leur calice extérieur eft compolé de quatre fo- Jioles làches, planes, élargies, prefque ovales, obtufes ; les paillettes extérieures , plus grandes que les autres , forment une forte de calice inté- rieur. Les demi-fleurons ont leur languette divi- fée en deux lobes à demi-ovales , écartés & obtus. Les femences font furmontées d’une petite cou- ronne .campanulée , à dix dents environ. Le POE réceptacle eft plare, muni d’autant de paillettes qu'il y a de corolles ; les intérieures colorées en jaune à leur fommer. (Defeript. ex Tac} Cette plante croît en Amérique, dans les fo- rêts de la Nouvelle - Carthage. Elle fleurit dans l'été. D 6. Pozy MNIE à feuilles de doronic. Po/ymnia retragonotheca. Linn. Polymnia foliis oppofitis fpatulatis, fubdentatis, Linn. Syft. veget. 658. Tetragonotheca helianthoides. Linn. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1273. — Mill. Dict. Tetragonotheca doronici maximi folio. Dill. El- tham. 378. Ses racines pouffent des tiges à la hauteur de deux ou trois pieds, rameufes vers leur fommer, garnies de feuilles larges, rudes , alongées , op- pofées , amplexicaules , fpatulées, um peu finuées ou dentées fur leurs bords , légérement velues. Chacune des branches eft terminée par une groffe fleur jaune , affez femblable à celles des helian- themum , enveloppée d’un calice extérieur à qua- tre grandes folioles. Cette plante croît naturellement dans la Vir- ginie ; elle eft cultivée dans quelques jardins , & mérite d’être admife au nombre des fleurs d'orne- ment. % 7. PoLy MNIE d’Abyflinie. Polymnia abyffinica. Lion. f. Polymnia foliis oppofiris , lanceolatis, feffilibus (caulibus punétatis). Linn. f. Suppl. pas. 383. Ses tiges s'élèvent à la hauteur d'environ fix pieds; elles font herbacées , cylindriques , de la groffeur du doigt , rudes, chargées de points ova- les, convexes, rouflâtres, un peu rameufes à leur partie fupérieure, garnies de feuilles oppofées , affez femblables à celles du coreopfis cernua ; fefli- les , amplexicaules, lancéolées, entières , élargies À leur bafe, dentées en fcie à leurs bords, aiguës, fcabres à leurs deux faces. Les fleurs font folitaires , terminales , portées fur des pédoncules nus, droits & alongés ; le ca- lice eft compofé de cinq folioles grandes , ouver- tes, en cœur , un peu dentées, baillantes à leur bafe. La corolle eft jaune ; les demi-fleurons de la . circonférence font larges, obtus , divifés en trois dents à leur fommet , pubefcens à leur bafe ; les fleurons du centre font faillans , hermaphrodites ; les femences nues & oblongues ; le réceptacle con- vexe , garni de paillettes. (Deféripr. ex Linn. f. } Cette plante croit dans l'Abyfinie. © 8, PozyMNIE perfoliée. Polymnia perfoliata. | POL Polymnia caule ereëlo ; ramis fuperioribus ; dicho- tomis ; foliis fcabris , fubhaffatis , perfoltatis. Alcina perfoliata. Cavan. Ic. Plant. vol. 1. p. 10. n°. 14. tab. 15. Ses tiges font fillonnées , rougeâtres , fermes , droites, hautes de quatre à cinq pieds, divifées enrameaux étalés , oppofés , garnis de feuilles op- pofées ,jonnées , rudes à leurs deux faces, am- ples, prefque haftées , décurrentes fur le pétiole. Les fleurs font folitaires dans la bifurcation des rameaux , ou terminales ; elles ont un calice fim- ple, plane , à cinq grandes foliolés ovales , ciliées à leurs bords, plus longues que la corolle. Celle-ci eft jaune, radiée ; les flcurons du centre herma- phrodites ; les demi-fl:urons femelles, au nombre de dix à onze , courts, échancrés à leur fommet. Les antheres font brunes ; le récepracle eft fort petit, hémifphérique, chargé de paillettes ovales, concaves. Cette efpèce , dont M. Cavanilles a fait le genre alcina, ne diffère des polymaia que par fon calice fimple. Elle croît au Mexique. On la cultive au Jardin des Plantes de Paris. © ( F. v.) 9. POLYMNIE védalie, Polymnia vuedalia. Linn. Polymnia foliis oppofitis , haffato-finuatis. Linn. Syft. Plant. vol. 3. pag. 922. — Fabric. Heïmit. 2. pag. 145. — Lam. Ill. Gen. tab. 711. fig. 2. Offeofpermum foliis oppofitis , palmatis. Hort. Cliff. 424 — Hort. Upf. 274. — Gronov. Virg. 133. Chryfanthemum angulofis platani foliis , virginia- num. Pluk. Almag. Chryfanthemumperenne, virginianum, majus, pla- tani ortentalis folio. Morif. Oxon. Hit. 3. pag. 22. S. 6. tab. 7. fig. S5. Sa tige s'élève fort haut. Flle eft rude , angu- leufe , divifée en rameaux étalés , garnie de feuilles oppofées ; celles du bas font très-grandes , angu- leufes , profondément finuées , d’un vert clair, rudes, particul:érement à leur face inférieure ; les feuilles fupérieures font plus entières, à lobes an- guleux moins profonds, quelquefois trilobées. Les fleurs font terminales , réunies en paquets aflez rapprochés. Le calice extérieur eft compofé de cinq folioles ouvertes, ovales, obtu'es, beaucoup plus larges que celles du calice intér'eur. Ces dernières, au nombre de dix , font alongées, linéaires , un peu aiguës. La corolle eft jaune : il n’y a ordinairement que cinq demi-fleurons à la circonference. Carte plante croît dans la Virginie. On la cultive au Jardin des Plantes de Paris. 2 (W.f) 10, POLY MNiEépineufe, Polymnia fpino/a, Linn. fil. FO'TL 507 Polymaia foliis oppofitis , ovato-cordatis , [effilibus; aculeis fupra axillaribus ; caule fruticefo, ereéto. Linn.f. Suppl. pag. 344. — Sylt. veger 790. Favonium fpinofum. Gœ:tn. de fim. & fruit. vol. 2. pag. 431. tab. 174. fig. 1. Choriftea glabra, Soland. MF. Cette plante a bien le port des ro/ymnia, mais elle ne convient à ce genre que par fon grand calice extérieur; elle s’en écarte tellement par fon récep- tacle nu , par les demi-fleurons ftériles de la cir- conférence, que Gœrtner en a formé, avec beau- coup de raifon, un genre particulier fous le nom de favonium. En adoptant cette réforme , il eût fallu également ifoler chacune des efpèces de ce genre, comme nous l'avons dit plus haut. Ona vu pourquoi nous n'avons pas cru le devoir faire. Ses tiges font droites, frutefcentes , munies de : quelques aiguillons un peu au deflus de l’aiffelle de euilles. Celles - ci font oppofées , feffiles , ovales en cœur; le calice extérieur eft à quatre ou cinq grandes folioles ; l’intérieur eft plus court, à folioles glabres , ovales, un peu épineufes à leur fommet. Goœrtner les regarde comme deux invo- lucres. II nomme calice commun une couronne mem- braneufe, d’une feule pièce denticulée à fes bords, & qui fait corps avec le réceptacle. Les fleurons du difque font hermaphrodites , fertiles , à cinq découpures à leur orifice ; les demi-fleurons de la circonférence tridentés & ftériles. Le réceptacle eft nu , mais profondément alvéolé ; les femences furmontées d’une petite couronne denticulée ; ce qui rapproche cette efpèce du po/ymnia wedilia, Cette plante croît au Cap de Bonne-Efpérance.P (POIRET.) POLYPÉTALE ( Corolle ). Po/ypeta!a corolla. La corolle prend le nom de polypétale lerfqu'elle eft compolée de plufieurs pièces , c’elt-a-dire , dont les divifions font prolongées jufqu’a fa bafe, au point que l’on peut les déracher les unes après les autres du lieu de leur infertion , fans déchirer la corolle, comme dans la rofe, l'œiller, &c. (POIRET.) POLYPHYLLE ( Calice). Calix polyphyllus. On donne ce nom au calice lorfqu’il eft compolé de plufieurs pièces , c’eft-à-dire , lorfque fes divifi ins s'étendent juiqu’à fa bafe ou Jufqu'au réc-pracle ; car au deffous de certe partie lé calice paroitra toujours monophylle , puifqu’il n’eft que l'epa- nouiffement de l'écorce du pédoncule. Parmi les calices monophvylles on nomme a- phylle ( diphytlus ) celui qui eft compofe de deux pièces, comme dans le pavot, la fumererre ÿ #ri- phyle (eriphyllus), celui qui en a trois, comme l-dirs Palijma, let adefcant'a ; tétraphylle tetra- | phyllus ), celui qui en a quatre , comme dans les Sss ij 508 PO °E crucifères, la giroflée , &c.; enfin pertaphylle ; (pentaphyllus ), celui qui en a cinq , comme dans le mouron , les ciftes, &c. Le calice garde exclufivement le nom de poly- phylle lorfqu'il a plus de cina divifions profondes, comme dans la cormentille, le potentilla , &c. (POïRET.) POLYPODE. Polypodium. Genre de plantes cryptogames , de la famille des fougères, qui a de grands rapports avec les preris & les acroffichum , qui comprend un très - grand nombre d'efpèces herbacées ouligneufes, ces dernières plus rares, les unes indigènes de l’Europe, d’autres exotiques. Le caractère effenriel de ce genre eft d’avoir : La fru&ification difpofte par points ou paquets ar- rondis , féparés , épars fur le difque de la furface infe- rieure des feuilles. * Oëfervations. Le caraétère de ce genre eft facile à faifir, & fe diftingue très-bien des preris, dont Ja fruétification borde en lignes marginales le con- tour des folioles ou des pinnules ; des acroffichum, dont les points ou caplules de la fruétification re- couvrent entiérement le difque inférieur des feuil- les. Dans les doradilles (ajplerium ) , la fruétifica- tion eft difpofée par petites lignes éparfes. Dans ces trois derniers genres, les lignes ou les paquets de la fruétification n’affeétent ordinairement aucun ordre régulier, tandis que dans les polypodes il eft rare qu'ils ne foient pas diftribués réguliérement. Cette diftribution a reçu différens noms, felon l'ordre qu’elle préfente. On dit que la fruétifica- tion eft folitaire ou longitudinale ( Jolitaria ) , lorfqu’elle et conftituée par une fuite de points rangés fur une ligne droite de chaque côté des euilles, à leur face inférieure, dans la longueur de la principale nervure : elle eft sranfverfe (fe- rialis ) , lorfqu’elle forme une feule ligne entre chacune des nervures latérales ; enfin elle eft éparfe (Jparfa), lorfqu'elle efl difpofée fur deux ou plu- fieurs lignes tranfverfes entre chacune des mêmes nervures latérales. Il fe préfente cependant quelques dificultés pour plufieurs efpèces dont la fruétification eft placée fur le bord des feuilles, & approche de celle des pteris; mais tant que les points font fépa- rés, on doit regarder ces efpèces comme des po- lypodes. Il arrive néanmoins que lorfque la vé- gération eft vigoureufe , ces points deviennent confluens, & recouvrent prefque en totalité, par plaques, la face inférieure des pinnules. Ce cas eft plus embarraffant, & l'on ne peut fe décider que par l’infpection de plufieurs individus, fur lef- quels on puiffe remarquer l'ordre régulier des points : notre polypode fougère male en offre un exemple. Quelquefois plufieurs pinnules font telle- ment chargées de fruélification, qu'il n'eft prefque P'OTL plus poffible d’y diftinguer les paquets. Au refte, ces difficultés n'ayant lieu que pour un très-petit nombre d’efpèces , il s'enfuit que le caractère de ce genre peut être regardé comme conftant , & ün des meilleurs qu’on puiffe choifir. Je dois ce- pendant ajouter encore qu'il eft des efpèces où ces paquets font un peu plus ovales, médiocre- ment alongés, & qu'infenfiblement ils prennent prefque une forme linéaire; mais ce font là de ces difficultés inévitables dans le plus grand nombre des genres , qui fe lient à d’autres par des pañages infenfibles. Quant aux efpèces, elles font fi nombreufes, fi variées , les caractères qui les féparent fi difficiles à préfenter , qu’on ne doit pas s'attendre à un tra- vail complet, à moins qu’il ne foit entrepris par quelqu'un qui s’en feroit occupé très-long-tems, & qui auroit beaucoup vu, beaucoup comparé, & dont les obfervations auroient eu pour objet les in- dividus vivans. Il eft vrai que ces plantes fe confer- venttrès-bien dans les herbiers ; mais il eft fouvent difficile d'y diftinguer les variétés des efpèces, à moins de les obferver fur pied. Les caraëtères qui portent fur les lobes des pinnules , fur les créne- lures, les dents (& il faut y recourir très-fou- vent ), peuvent induire en erreur : ces dernières divifions font fujètes à bien des variations. D'ail- leurs, il exifte fouvent des feuilles de deux fortes, les unes ftériles , les autres fertiles, portées , ou fur le même pétiole, ou fur des pétioles féparés. La fruétification donne aux feuilles fertiles un af peét particulier en les déformant : elles font en général plus étroites , plus alongées. La multiplicité des efpèces de ce genre a dé- terminé plufieurs botaniltes à le divifer en plu- fieurs autres genres qu'ils ont établis d’après le mode de la fruétification, qui tantôt confifte en petits grains ifolés, pulvérulens , fans enveloppe; tantôt en petits grains renfermés dans une forte de capfule membraneufe, qui fe déchire ou s’ouvre tranfverfalement, ou forme une efpèce d’ombilic ou de chapeau plat, orbiculaire où échancré en rein, caduc & fitue au deflus des grains qu'elle recouvre. L’on conçoit combien ces diftinétions font délicates & difficiles à faifir : il en réfulre une incertitude pénible lorfqu'il s’agit de rapporter une efpèce à l’un de ces genres, &, bien loin d’ai- der le travail, il n’en devient que plus dificul- tueux. L'on peut s’en convaincre par la favante monographie des fougères que M. Swartz vient de publier. Il diftribue les polypodes en deux gen- res (polypodium & afpidium), & il s’eft vu forcé d'en rejeter un grand nombre d'efpèces , incer- tain auquel des deux genres elles devoient appar- tenir : elles ne font plus douteufes dès que l'on conferve le genre polypode dans fon intégrité. Quelles que foient les bafes qu'on veuille éta- blir pour la formation des genres, on ne doit poins QE CRE nn ie a a om ie di D D D ÉTÉ D ES Sn nd 0 perdre de vue qe , n'étant inflitués que pour fa- ciliter le cravail du naturalife, & que la plupart n'étant que de convention, dès qu'ils n’atteignent pas ce but, ils doivent étre rejetés : tel eft le cas de tous ceux qui font appuyés fur des carattères fi peu fenfibles , qu'il faudroit , pour les faifir, que l'œil füt fans cefle armé d’un microfcope. Lorfqu’un genre fe prête , comme celui-ci, à de bonnes fous-divifions , c’eft tout ce qu'il faut ; & comme ces divifions portent aflez généralement _ fur le port, elles font bien plus faciles à faifir. ESPÈCES. *X Feuilles entières. 1. POLYPODE lancéolé. Polypodium lanceola- um, Linn. Polypodium frondibus lanceolatis | integerrimis, glabris ; fruétificationibus folitariis ; furculo nudo. Linn. Syit. Plant. vol. 4. pag. 408. n°. 1.— Lam. | Illuitr. Gen. tab. 866. fig. 1. Phyllitis, folio longo , anguftifolia ; maculis ma- _joribus. Petiv. Fil. 8. tab. 6. fig, 2. Lingua cervina , pulvifeulo aureo pofteris obduëta, Plum. Fil. pag. 118. tab. 137. À. Idem, frondibus minoribus, anguftioribus. Ses racines font menues , arrondies, rouflätres, un peu velues, particuliérement vers leur extré- 1mité, garnies de fibres tortueufes & dures. Il s'en élève des feuilles très-fimples, droites, lancéolées, étroites, rétrécies à leurs deux extrémités, un peu : ondulées à leurs bords, lifles, d’un vert foncé, longues d’environ un pied, larges d’un pouce, portées fur un pétiole glabre, très-lifle, aui for- me, le long des feuilles, une nervure forte & faillante. La frutification confifte en petits paquets rouf- fatres , folitaires, très-rapprochés, de la groffeur d’une lentille, rangés fur deux lignes fimples , parallèles , longitudinales. Dans la variété A, les feuilles font au moins une fois plus petites , très- étroites , un peu rouffatres. Cette plante croit dans l'Amérique méridio- inale , au Bréfil, le long de la rivière Rio-Janeiro. La variété A vient de l'Ile-de-France. (W. f êx lherb. Lam.) 2. PozyrOpE à feuilles de lycopode. Po/ypo- dium lycopodioides. Linn. | Polypodium frondibus lanceolatis, integerrimis, glabris ; fruétificationibus folitariis ; furculo fquamo- fo , repente. Linn. Syft. Plant. vol. 4. pag. 408. n°. 2. |— Hort. Cliff. 474. | Lingua cervina , fcandens ; caulibus fquamofis, Plum. Fil, pag. 104. tab, 119. POL 50 Phyllitis f'andens , caulibus fauamofis. Plum. Amér. pag. 29. tab. 42. — Rai. Suppl. $3. Péyllitis minor, fcandens ; foliis anguflis. Sloan. ES: HIT, 1 Pas: 73. Filix maculata , feandens ; caulibus fquamofis. Petiv. Filic. 12. tab, 4. fig. 15. Filix farmento a, bifrons , feu dryopteris fcandens, jamaicenfis, inter filicem & lycopodium media. Pluk. Almag. 156. tab. 290. fig. 3. Polypodium fcandens , caule tereti, hirfuto ; foliis fimplicibus, lanceolatis ; capfulis linearibus. Brown. Jam. 97. 6. — Swartz. Obferv. bot. 400. Si l’on ne confidère que les racines traçantes & rameufes de certe plante privée de fes teuilles, on y verra les caractères d’un Iycopode : ce font des efpèces de tiges menues, très-longues, fer- pentant autour des vieux arbres, auxquels elles tiennent par un grand nombre de petites fibres. Ces racines font couvertes, dans toute leur lon- gueur , de poils rouffatres & d’écailles membra- neufes. Il s'en élève une grande quantité de feuilles longues de quatre à cinq pouces, larges de fix à huit lignes, vertes, liffes, glabres, très-entières, lancéolées, rétrécies à leurs deux extrémités, un peu obtufes à leur fommet, garnies de petites ner- vures ondulées , lacuneufes , frréaulières. Leur fruéification confifte en petits globules folitaires, écartés , rangés fur deux lignes parallèles & longi- tudinales , de couleur grifatre. Cette plante croit fur le tronc des arbres à Saint-Domingue & dans toutes les iles de l’Ame- rique , où elle eft aflez commune. (F. f. in herë. Lamarck.) : 3. PozyPoDE pilofelle. Polypodium pilofelloi- des, Linn. Polypodium frondibus lanceolatis, integerrimis , kirtis; fferilibus ovatis; fertilibus lanceolatis; fruëti- ficationibus folitariis. Linn. Syflem. Plant. vol. 4. pag. 409. n°. 3. Polypodium fimplex, foliis m'noribus ovatis, cap- Julis fparfis. Brown. Jam. 97. $.— Swartz. Obferv. bot. 400. Lingua cervina , minima , repens & hirfuta. Plum. Fil. pag. 103. tab. 118. Filix foliis ovalibus & longis pilofis. Petiv. Fil.175, tab. 10. fig. ÿ. Ses racines font velues , grêles, rampantes, affez ordinairement chargées de petites moufles : elles fe divifent en rejets longs & nombreux , qui couvrent une grande étendue de terrain. Les teuil- les font fimples, les unes flériles, les autres fer- \ tiles, Les premières font ovales, longues d'environ 510 P O E un pouce , quelquefois un peu lancéolées , veites, épaifles, couvertes de poils courts & rouffâtres ; les autres, plus étroites, plus alongées , lancéo- lées , approchant de celles des faules, rétrécies à leurs deux extrémités, garnies en deflous de globules folitaires , de la groffeur de petires len- tilles , très-rapprochées , difpofées longitudinale ment fur deux rangs , velues & rouffatres. Cette plante croît à Saint-Domingue & à la Martinique, dans les forêts humides, aux pieds des arbres & fur les rochers , parmi les moufles. CV. f. in herb. Lamarck.) 4. Poryrope à feuilles obtufes. Polypodium obrufum. Polypodium frondibus glabris , lineari - ellipticis, pellucidis ; fructificationibus folitariis, furculo fub- rudo. (N.) An polypodium (fimplex), frondibus elliptico-lan- ceolatis , integris , fubrepandis , glabris; punétis foli- cariis ? Swartz. Journ. botan. Schrad. ann. 1801. pag. 19. Cette efpèce a beaucoup de rapports avec le polypodium pilofelloides , mais je n'y ai point re- marqué de feuilles ftériles : elles ont toutes la même forme ; elles font linéaires , étroites, elliptiques, glabres , minces , tranfparentes , longues d'un à deux pouces, fur trois lignes de large, la plupart obtufes à leurs deux extrémités, pétiolées , un peu finuées à leurs bords, munies en deffous de glo- bules pulvérulens, folitaires , fur deux lignes lon- gitudinales. Les racines fe divifent en rejets gré- les, alongés , fouples , un peu écailleux ; prefque nus. Cette plante croit à l’île de Saint-Domingue. (PS. in herb. Lamarck.) La crainte de faire un double emploi me fait rapporter , quoique avec doute, la plante de Swartz , que je ne connois que fur la phrafe def- criptive, qui convient patfaitement à l'efpèce que je viens de décrire. s. PoryropE ferpentin. Polypodium ferpers. Swartz. Polypodium frondibus lanceolato-linearibus , fub- undulatis, glabris; fruéhificationibus folirariis ; fur- culo hirfato, radicante, Swaitz. Prodr. pag. 131. — Petiv. Fil. tab. 4. fig. 16. Lingua cervina , feandens , anguflis & undofis fo- is. Plum. Fil. pag. 10$. tab. 121. Cette efpèce a des racines fouples, déliées, très-longues, rampantes, garnies de fibres cour- es, nombreufes, & de poils rouffatres : elles pro- duifent dans toute leur longueur des feuillzs pé- tiolées , fimples, glabres, linéaires, étroites, POE lancéolées, à peine finuées , longues de huit à dix pouces, larges de trois lignes, pendantes , rétré- cies à leurs deux extrémités, portées fur des pé- tioles grêles, filiformes , longs d’un pouce. La fruétification eft difpofée fur deux rangs, dans la longueur des feuilles : elle confifte en petits glo- bules folitaires , de couleur dorée. Cette plante croît à Saint-Domingue, dans les : forêts, fur les arbres & les rochers. 6. Pozyrope étoilé. Polypodium ffellatum. Polypodium frondibus lanceolato-linearibus , obtu+ Jis , integerrimis , fubiès incanis ; fruétificationibus fo= litariis ; furculis repentibus , hirfutis. V ah], Symb. 3. pag. 104. Polypodium (ferpens), frondibus linearibus , ob= tufis , pubefcentibus ; fruttificasiontbus ferialibus , fo- lonibus repentibus. Forft. Prodr. pag. 81. n°. 435. (ex Vahl.) Polypodium (floloniferum ) , frondibus linearibus, obtufis , pubefcentibus ; fruéhificationibus ferialibus ; ftolonibus repentibus. Gmel. Syft. nat. vol. 2.p. 1305. HS T9. Cette efpèce , qu’il ne faut pas confondre avec le polypodium ferpens de Swartz , a des racines me- nues , rampantes, chargées de poils ferrugineux & de filimens fibreux , tomenteux. Il s’en élève des feuilles linéaires , lancéolées, planes , très-en- tières , rétrécies à leur bafe , obtufes à leur fom- met , glabres en deffus , chargées en deffous de poils blanchâtres difpofés en étoile , longues de quatre pouces, portées par des pétioles pubefcens, de deux ou trois pouces de long. La fructification confifte en une fuite de globules velus, folitaires, rapprochés , difpofés fur une ligne fimple , longi- : tudinale vers les bords des feuilles. ( Deftripr. ex Vahi.) Cette plante croît dans les contrées méridjonales de l'Amérique. 7. Poryrope à feuilles étroites. Po/ypodiunt anguftifolium. Polypodium frondibus lineari-lanceolatis , longif= fimis, rigidis , margine convexo ; punétis folitariis, Swartz. Jour. bot. Schrader. ann. 1801. pag. 20. & Flor. Ind.occid. — Id. Nov. Gen. & Spec, 1304 Ses racines font rampantes , brunes , dures, chargées de fibres longues, menües, rouflatrés , lanugineufes : il s’en élève un grand nombre ds feuilles très-coriaces, épaiffes , crès-glabres, li. EP ; néaires , lancéolées , fort étroites , longues au moins d’un pied , aiguës, fortement roulées à leurs bords, couvertes en deffous de points fo- litaires , de la groffeu- d’une tête d’épingle , ran- gées fur deux lignes longitudinales , peu régii- lières; ce qui fait paroître ces points épars comm& POL ils le font en effet fur quelques feuilles, mais ils affectent plus ordinairement un ordre aflez régu- lier. Cette plante croît naturellement à l'ile de Saint- Domingue. ( W. fin herb. Lam.) 8. PoryropE de Surinam. Po/ypodium furina- menfe. Jacq. Polypodium fronde lineari , remotè ferrulatä , gla- brâ ; fruhficationibus folitariis. Jacq. Colleét. 3. pag. 285. tab. 21. fig. 4. Ses feuilles font très-fimples , droites, étroites, : linéaires , longues d’un pied au plus, roides, très- glabres , obtufes, mucronées, rétrécies vers leur bafe , munies à leurs bords de quelques dents écar- tées , foutenues par un pédicule très-court , épais; traverfées par une nervure faillante. La fruétifica- À ji y humides , fur le tronc des vieux arbres ou 3 tion eft placée fur la partie fupérieure des feuilles; elle confifte en plaques arrondies, affez grandes, pulvérulentes , granuleufes , un peu pédiculées, placées fur un feul rang dans la longueur & de À podium gramineum. chaque côté des feuilles. Cette plante croitnaturellement à Surinam. Elle a beaucoup de rapports avec notre po/ypodium an- guffifolium ; mais dans cette dernière efpèce les feuilles font entières & roulées à leurs bords , &. la fruétification , plus petite, occupe toute la lon- gueur des feuilles. 9. POLYPODE marginé. Polypodium marginelium, \Swartz. | Polypodium frondibus cuneiformi - linearibus , ob itufs , marginatis, glabris ; fruitificationibus folirariis, \confertis ; furculo breviffimo , nudo. Swartz. Prodr. pag. 130. Les pétioles font nus à leur bafe , & fe déve- loppent en une feuiile fimple , très-glabre, li- néaire, prefqu’en forme de coin, obtufe à fon fommet, garnie à fa circonférence d’un rebord entier : la fruétification confifte en paquets foli- taires, très - rapprochés , placés fur un rang de chaque côté de la feuille. Cette plante croît à la Jamaique. { Caraif. ex Swartz. ) 10. PoLyrODE hétérophylle. Po/ypodium hete- trophyllum. Linn. Polypodium frondibus crenatis , glabris ; flerilibus \fubrotundis , feffilibus ; fertilibus lanceolatis ; fruétif- cationibus folitariis.Linn. Syft. Plant. vol. 4. p. 409. IN. 4e Lingua cervina , heterophylla , fcandens & repens. Plum. Fil. 105. tab. 120. | Filix maculofa , fcandens ; foliis rotundis & longis, abris, Petiv. Fil. 174. tab. 15. fig. 4 P OL 511 Ses racines font extrêmement rameufes, cou- vertes de poils courts, noiratres , traçantes , très- étendues , pouffant un grand nombre de feuilles , les unes fériles, les autres fertiles , toutes glabres & crénelées ; les premières fontarrondies , fefliles ou un peu ovales, longues de quatre à cinqlignes, à petites crénelures , & marquées de nervures fines & rameufes. Les feuilles fertiles font lan- céolées , tres-étroites, de quatre à cinq pouces delong , fur un demi-pouce de large , à crenelures régulières & arrondies à leurs bords en forme de lobes , marquées de petites nervures rameufes. La fruétification eft compofée de globules foli- taires, placées fur deux rangs dans la longueur de la feuille ; chaque globule fitué dans le difque de chacun des lobes, de couleur rouflatre. Cette plante croit à Saint-Domingue , dans les fur les rochers. 11. POLYPODE à feuilles de graminée. Po/y- Polypodium frondibus angufiffimis, lanceolatis , Jubacucis ; fruëificationibus folitariis ; ovatis. (N.) Polypodium (gramineum) , frondibus acuminatis, integerrimis ; glabris ; fruétificationibus folitariis , farculo nudo. ? Swartz. Nov. Plant. Gener. & Spec. pag: 130. Ses racines font menues, rortueufes, fibreufes , chargées de chevelus nombreux, très-courts , qui les font paroïtre comme velues : il s’en élève des feuilles un peu courbées en faulx, minces, gla- bres , point nerveufes , lancéolées , très-étroités, entières à leurs bords, rétrécies à leur bafe & un peu décurrentes fur leur pétiole , aiguës , un peu obtufes à leur fommet, longues de trois à quatre pouces fur deux ou trois lignes de large. La fruétificarion forme de petits paquets ovales, folitaires , rangés fur deux lignes parallèles & lon- gitudinales , d’une groffeur médiocre. Cette plante me paroît convenir au polypodium gramineum de Swartz. Elle a été recueillie dans les terres magellaniques par Commerfon. Celle de Swartz croit à la Ja- maique. ( W.f: in herb. Lam. ) 12. POLYPODE biforme. Po/ypodium biforsme, Loureir. Polydodium frondibus fimplicibus , heterophylls ; fferilibus lanceolatis , integerrimis ; fertilibus pale matis ; fruéificationibus folitariis. Loureir. Flor. cochin. pag. 827. C'’eft une plante d'environ un pied & deini de haut, à feuilles fimples , de deux fortes ; les unes flériles, droites , feflles, lancéolées , très-entières; 519 POFE les autres fertiles , penchées , pétiolées & pal- mées. La fructification confifte en plaques arron- dies, granuleufes , folitaires , difpofées fur une ligne longitudinale de chaque côté des feuilles. On la rencontre dans les forêts de la Cochin- chine. 13. POLYPODE finué. Po/ypodium repardens. Loureir. Polypodium frondibus radicalibus ovatis , integer- rimis ;j caulinis lanceolatis, repandis ; fruétificatio- nibus folitariis. Loureiro. Flor. cochin. pag. 826. Non polypodium repandum. Swartz. Prodr. Ses racines font fimples , ovales, garnies de poils longs & nombreux : elles produifent plu- fieurs pétioles longs d’un pied, & droits. Les feuil- les ftériles font ovales, aiguës, très-entières, droits, nerveufes, ferrées ; les fertiles font plus grandes , lancéolées, finuées. La fructification confifte en points jaunâtres, folitaires , difpofés fur une feule ligne longitudinale de chaque côté de la principale nervure. Cette plante croît dans la Chine; elle paffe pour déterfive, aftringente & vulnéraire. 14. POLYPODE linéaire. Polypodium lineare. Thunb. Polÿpodium frondibus lineari-lanceolatis, glabris; fruël'ficationibus folitariis. Thunberg. Flor. japon. pag: 355: Cette plante a des racines fibreufes, tomen- teufes, fort peu rampantes : il s’en élève plufieurs feuilles droites, agrégées, elliptiques ou un peu rétrécies vers leur bafe ; elles deviennent enfuite linéaires , lancéolées, aiguës, quelquefois bifides à leur fommet, entières, roulées à leurs bords, très-glabres , hautes de fix à fept pouces. La fruc- tification eft compofée de globules folitaires , difpofées fur deux lignes longitudinales & pa- rallèles. On rencontre cette plante au Japon, fur les ro- chers, à Kofido. ( Defcript. ex Thunb. ) 15. POLYrODE à feuilles épaiffes. Polypodium craffifolium. Linn. Polypodium frondibus lanceolatis, glabris , inte- gerrimis; fruëtificationibus ferialibus. Linn. Syflem. Plant. vol. 4. pag. 409. n°. 5. Phyllitis maculata, amplifimo folio. Petiv. Fil. 1. tab. 6. fig. 8. — Swartz. Obferv. bot. pag. 401. Polypodium acaule, foliis oblongis , fimplicibus ; capfuls ferialibus. Brown. Jam. 1. 96. Lingua cervina, ampliffimis foliis. Plum. Fil. pag. 107. tab. 123 non 124. POL À. Idem, foliis multà breviorious. Lingua cervina , craffiori & breviori folio. Plum. Fil. tab. 142. Phyllitis maculata, breviori & craffiori folio. Petiv. Fil2. tabSG.fgeiT. Cette plante a des racines très-groffes, tortueu- fes , inégales , écailleufes , chargées de tubercules en mamelons , d'où s'élèvent plufieurs feuilles épaifles , membraneufes, lifes, d’un vert gai, lan- céolées , entières, longues d'environ trois pieds, fur quatre à cinq pouces de large, rétrécies à leurs deux extrémités , à peine pétiolées, épaifles à leur bafe, traverfées longitudinalement par une groffe nervure noirâtre ou brune , qui fe divife en d’autres beaucoup plus fines, fimples, laté- rales, parallèles, entre lefquelles font placées une fuite de globules en lignes droites , latérales , à un feul rang entre deux nervures , de couleur fauve & de la groffeur d’une petite lentille. Cette plante croît dans les forêts de l’ile Saint- Domingue. ( W. f. in herb. Lamarck.) Nota. Swartz préfente la plante de la fig. 124 de Plumier , comme une variété de celle-ci. Nous la croyons SR LS on les dentelures de fes bords, par la difpofition des nervures, & furtout par fa AAC on formée par lignes un peu finueufes dans le difque des feuilles ; ce qui la rap- proche des afplenium. La figure 122 eft également une efpèce différente. La fruétification eft compo- fée de globules folitaires. Peut-être eft- ce une faute d’impreflon. 16. POLYPODE à larges feuilles. Po/ypodium lLa- cifolium. Polypodium frondibus lato-lanceolatis , margina- : tis ; nervis rigidis ; fruéhificationibus ferialibus , im- merfis , minimis, (N.) An polypodium (plantagineum) , frondibus lan- ceolato-oblongis , glabris , integerrimis ; frudlificatio- nibus ferialibus ? Jacq. Colleét. vol. 2. pag. 104. tab. 3. fig. 1. Cette efpèce a beaucoup de rapports avec le polypodium crafifolium : elle nous a paru en diffé- rer fuffifamment pour la diftinguer comme efpèce. | Ses racines, couvertes d’écailles, embriquées, bru- nes, fétacées, font fortes, épaiffes, fibreufes : il s’en élève des feuilles lancéolées , glabres, fort larges , très-coriaces , longues d’un pied & demi, fur quatre pouces & plus de large, obtufes à leur fommet, à peine rétrécies à leur bafe, bordéesà leur circonférence d’un liferet dur, d’un blanc- jaunâtre , & marquées de nervures tranfverfes, parallèles, très- dures & fort faillantes. Les pé- tioles font nus, luifans, longs de fepr à huit ouces. À La Î PROUL La fruétifcation eft compofée d’une fuire de perits points, très-enfonces dans la fubftance des. feuilles , difpofées latéralement fur une feule ligne entre les nervures. Cette plante croit en Amérique.? (W. f. in herb. Juffieu.) 17. POLYPODE à points enfoncés. Polypodium immerfum. Vahi. Polypodium frondibus oblongo-lanceolatis | oblon- gife ; obrufifimis , bafi acutis , integerrimis, glabris; Jruétificationibus ferialibus, immerfs. Vahl. Symbol. pars 3. pag. 104. Les feuilles font alongées, lancéolées, glabres, entières, élargies dans leur milieu, à peine veinées, un peu épaifles, médiocrement rétrécies à leur bafe, obtufes à leur fommet, longues de trois à quatre pouces, larges d’un à deux, fupportées par des pétioles agrégés, longs de huit à dix lignes, un peu planes en defflus, carinés en deffous. La fruétific a ion eft placée longitudinalement fur une double ligne , enfoncée dans la fubitance des feuil- les. ( Defcript. ex Vahl.) Cette plante fe trouve dans les Indes orientales. 13. PoryroDE phyllitide. Po/ypodium phylli- tidis. Polypodium frondibus lanceolatis , glabris | inte- gerrimis ; fraélificationibus fparfis. Gmel. Syft. nat. pag. 1307. n°. 8. Lingua cervina, longis, anguflis & undulatis fo- liis , major. Plum. Fil. pag. 114. tab. 130.—Petiv. Fil. tab 6. fig. 10. Polypodium foliis lingua cervine, majus. Plum. Amér. pag. 26. tab. 38. — Rai. Suppl. 52. Phyllitis arboribus innafcens , folio non finuato, tenutori; rotundis | pulverulentis maculis averfa parte punitato. Sloan. Catal. Plant. jamaic. 14. Cette plante a des racines charnues, noueufes, couvertes d’un grand nombre de fibres noirâtres: elles pouffent fept à huit feuilles liffes, membra- neufes, grandes , lancéolées, un peu ondulées à leurs bords , aiguës à leur fommet , rétrécies à leur bafe , longues d'environ trois pieds, larges d’un à deux pouces ; elles portent entre leurs ner- vures latérales deux rangs de points tranfverfes, poudreux, d’une grofleur médiocre : il n’y à point de nervures confluentes. Cette plante croît aux Antilles, à Porto-Ricco, où elle eit afez commune. On la trouve particu- Jiérement fur le tronc des vieux aibres, dans les forêts. (F7. f. Comm. Ledru. ) 19. POLYPODE rampant, Po/ypodium repens. Botanique. Tome V. POL Dia Polypodium frondibus lanceolatis, acuminatis, gla- bris (nervulis confluentibus ); fruëtificationibus fparfis; | furculo repente. Gmel. Syit. nat. vol. 2. pag. 1307. n°. 9.— Swartz. Prodr. pag. 130. Lingua cervina, radice repente, viridi, punétulif- que nigris notatä. Plum. Fil. pag. 117. tab. 134. -— Peciv. Fil. tab. 6. fig. 9 & fig. 3. Cette efpèce me paroïît tellement rapprochée du polyrodium phyllitidis, qu’on l'en diftingue à peine, d'après la figure donnée par Plumier ; ce- pendant elle paroît en différer réellement par des caractères qui lui font propres. Ses racines fonc traçantes, rampantes , de la grofleur d’une plume à écrire , vertes , rudes, marquées de petits points noirs, garnies de fibres tortueufes , fines, noi- râtres. Les feuilles, de deux pieds de long fur trois pouces de large, font lancéolées , acuminées : en- tre les nervures latérales & parallèles , il en exifte d’autres plus fines, confluentes, entre chacune defquelles fe trouvent deux globules, dont la rér- nion forme deux lignes tranfverfes entre les ner- vures parallèles. Cette plante croit à la Martinique, dans les bois du Morne ro. ge , parmi iés moufies, fur les rochers ou les arbres. 20. POLYPODE chevelu. Polÿypodium comofum. | Linn. Polypodium frondibus lanceolatis | glabris , inte- gerrimis, apice mulrifidis ; fruëlificationibus fparfis. Gmel. Syft. nat. vol. 2. pag. 130$. n°. 7. Lingua cervina, multifido cacumine laciniata. Plum. Filic. pag. 115$. tab. 131. — Petiv. Fil. tab, 6. figscrTi. Sa racine eft groffe , écailleufe , tuberculée par limpreflion de la bafe des anciennes feuilles dé- truites, médiocrement rameufes , garnies de feuil- les glabres , fimples, lancéolées , longues d’un pied & demi, larges de deux pouces, divilées, vers leur fomimet, en deux ou trois découpures étroites, qui fe fous-divifent en plufieurs autres très-étroites, laciniées & frangées , marquées de nervures menues, fimples, latérales , alternes, coupées par d’autres plus fines , entre lefquelles fe trouve la fruétification , qui confifte en petits glo- bules épars, formant, entre chaque nervure tranf- verfe , deux rangs prefque parallèles. Cette plante croit dans l'ile de Saint-Domingue : elle pourroit bien n'être qu'une variété du po/y- podium repens. ( W. f. in herb, Désfont.) 21. Poryrone à feuilles d’iris. Po/ypodium irioides. Polypodium frondibus ampliffimis , enfiformibus, glabris; pundlis numerofis, minimis, fparfrs. (N.) Tec PROYE C'eft une plante dont les feuilles, affez fem- blables à celles du po/ypodium phyllitidis, font glabres , enfiformes , lancéolées, membraneufes, très-entières , longues de deux à trois pieds, fur environ trois pouces de large, garnies de nervures fines , rameufes, réticulées , lacuneufes , couver- tes en deffous d’un grand nombre de très -petits points épars, fans aucun ordre. La côte qui tra- verfe les feuil'es dans leur longueur eft très-forte, épaille, convexe, Hiffe & jaunûtre. 514 Cette plante croit à l’Ile-de-France. (W. f. in her. Lamarck.) 22, Porvpope à feuilles d’ofeille. Po/ypodium lapathifolium. Polypodium frondibus mollibus, lanceolato-acumi- natis, fubfinuatis; fruëtificacionibus [parfis , minimis. (N.) A. Idem, foliis angufhoribus. Cette efpèce, qui ne peut être confondue avec le polypodium phyllitidis, a des feuilles molles, très-minces , pétiolées, vertes , étroites, lancéo- lées, acuminées à leur fommet, finuées à leurs bords, à nervures latérales & parailèles, entre lefquelles font placés , fur deux lignes, des points fort petits. Cette plante croit dans l'Amérique méridio- pale. (W. f. in herb. Jufeu.) 23. POLYPODE enfforme. Po/ypodium enfatum. Polypodium frondiôus elliptico-enfiformibus , gla- bris, margine integro, repandove ; punélis fparfis. Thunb, — At. foc. Linn. Lond. 2. pag. 341. Polypodium phyllitis. Thunb. Jap. pag. 335. S2s feuilles font el'iptiques, enfiformes , gla- bres, entières à leurs bords ou un peu finuées , hautes de huit à dix pouces. La fruétification con- fiite en points épars, orbiculaires , rangés le long de la côre du milieu vers fon fommet , au nombre e deux & davantage dans le centre de chaque nervure. Cette plante croit au Japon. 24. POLYPODE articulé. Polyrodium articulatum. Jufeu. Polypodium frondibus lanceolatis; nervis paralle- lis; periolis bafi articulatis; punitis [paris , fublongi- tudinalirer difpofitis; furculo fquamofo. (N.) Lingua cervina, lucida, pediculis articulatis. Plum. Filic. tab. 136, Phylliis maculata, folio longo, leviter undulato, lineis macilata. Petiv. Fil. 9. tab. 10 fig. 3. Afpidium (articulatum), fror dibus ellipricis, sla- POL berrimis ; pundis fruétificationis catelunatis, fparfs; flipiibus articulatis , à ftolone repente. Swartz. Journ. botan. an. 1801. vol. 2. pag. 29. Où diftingue cette efpèce à fes feuilles lancéo- lées, luifantes, très-glabres , longues de près d’un pied , larges d’un pouce & plus, rétrécies à leur bafe , prefque acuminées à leur fommer, marquées de nervures fines, tranfverfes, parallèles, très- rapprochées , remarquables par leur pétiole arti- culé vers fa bafe ou plus haut. Les racines font longues, rampantes, couvertes entiérement d'é- cailles rouflâtres, embriquées , terminées par un filet féracé. La fruétification confifte en globules épars , la plupart rangés fur des lignes longitudi- nales, interrompues , point parallèles. Cette plante croît à la Martinique. Commerfon Pa également recueillie à l'Ile-de-France. ( W. f. in herb. Lam. ex Commerf.) 25. POLYPOPE trifurqué. Polypodium trifurca- cum. Linn. Polypodium frondibus lanceolatis, glabris , repando finuatis , apice trilobis. Linn. Syft. Plant. vol. 4. pag. 410. Lingua cervina , finuofa , in fummitate trifulca. Plum. Fil. pag. 120. tab. 158. Polypodium vulgare, fummo trifido. Petiv. Fil. 34. tab. 15. fig, 3. Cette plante a des racines noirâtres, chargées de fibres : il ne s’en élève qu’un petit nombre de feuilles de diverfes longueurs, de trois à fix pou- ces, fur un de largeur; g'abres, lancéolées, étroi- tes, divifées à leurs bords en crénelures ou lobes affez larges, fouvent partagées à leur fommet en trois lanières écartées , aiguës. Le pétiole a deux on trois pouces de longueur. Les nervures font peu fenfibles. La fruétification confifte en petits globules rangés latéralement fur deux rangs qui aboutiffent vers l'extrémité de chaque crénelure. On trouve cette plante fur le tronc des vieux arbres , à la Martinique. 26. PoLYPODE haîté. Polypodium haftatum. Thunberg. … Polypodium fronde trifido, haftato. Thunb, Flor. Jap. pag. 33$- Cette plante a beaucoup de rapports avec le polypodium trifurcatum ; mais elle en diffère en ce que les feuilles font divifées en trois lobes haftes à leur bafe , & non pas trifurquées à leur fommert. Les racines font écailleufes, couvertes de poils bruns: il s’en élève des pétioles filiformes , afcen- dans, glabres, fillonnés , qui fupportent des feuil- les à trois lobes haftés, lancéolés , aigus , slabres, entiers : les deux lobes latéraux fonc petits; celui POË du milieu du double plus lons. La fuétification eft difpofee fur deux lignes fimpies & longitudi- nales, également écartées de la principale ner- vure. Cette efpèce croit fur les montagnes du Japon. 27. POLYPODE en ailes de pie. Polypodium pica. Linn. f. Polypodium fronde fimplici, cordatä , trilobä; lobis lanceolatis ; fubulatis , bafj auriculatis ; intermedio elongato. Linn. f. Suppl. 446. A. Idem, lobis lateralibus breviffimis , fubobtufis. (N) B. Idem , lobo intermedio trifido. (N.) Cette-efpèce a des racines dures , fibreufes, noiratres : il s’en élève des pétioles longs de fix à huit pouces , grêles, prefque cylindriques, gla- bres , d’un beau noir luifant, foutenant une feuille fimple , large, très-glabre , en cœur à fa bale, ai- vifée ordinairement en trois lobzs ancéolés, fubu- lés, entiers à leurs bords, auriculés à leur bafe. Dans la variété À , les lobes latéraux font très- courts, prefque obtus ; l’intermédiaire fort long, ondulé à fes bords. Les feuilles, dans la variéte B, font larges de fix pouces fur fept de haut : les lo- bes latéraux font écartés, rrès-ouverts, acuminés; celui du milieu eft à trois divifions , les deux laté- rales courtes, aiguës, de forte que ces feuilles font prefque à cinq lobes inégaux. Il exifte fans doute plufieurs autres variétés dans les divifions de ces feuilles , qui approchent beaucoup de celles du polypodium haffatum ; mais dans celui-ci, les feuilles font haftées à leur bafe. La frudification eft éparfe, fans ordre, fur toute la face inférieure des feuilles. Cette plante croit à Madagafcar , où elle a été recueillie par Commerfon. (W. f. var. A, B,in herb. Lamarck.) Elle pourroit bien n’être qu'une fimple variéré du po/ypodium trifoliatum. X * Feuilles divifées en lobes o1 prefque ailées. 28. POLYPODE verruqueux. Po/yrodium phyma- todes. Linn. Polypodium frondibus fimplicibus, trifidis, quinque- lobifve, lanceoleris, fupra fruëtificationes verrucofis. Lino. Syft. Plant. vol. 4. pag. 411. n°. 9, — Man- tüifl. 306. Polypodium vario modo divifum , acutum & obtu- | fum. Burm. Zeyl. pag. 196. tab. 86. Filix hemionitis phyrratodes. Pluk. Phytogr. 404. fig. s & fig. 1. Polypodium acutum. Burm. Flor ind, — Jacq. Icon. rar. POL D to À. Idem, foliis amplioribus, multifidis feu pin- nacifidis, (N.) _B. Polypodium (triphyllum ), frondibus pinnatis; pianis tribus alternis , linearibus. Jacq. Colleét. 3. pag. 284. tab. 22. fig. 1. Polypodium (enfiforme), frondibus trifidis, pin- natifidifve ; laciniis linearibus, obtufis; punétis foli= tartis, Thunberg. On diflingue cette efpèce à un caraëtère qui la fait aifément reconnoitre : les globules de la fruc- tification font tellementenfoncées dans les feuilles, qu'ils forment , à la face fupérieure de celles«ci, des véficules élevées , de même forme & groff:ur que les globules. Il s'élève des racines de cette plante plufieurs feuilles ordinairement hautes de Que à dix pou- ces, fimples , glabres, coriaces , larges, divifées profondément en trois ou cinq lobes étroits, lan- céolés, entiers , aigus ou obtus ; le lobe impair ou terminal éft plus long que les latéraux. La ner- vure principale fe divife en d’autres nervures al- ternes ou quelquefois oppofées , qui traverfenc l:s lobes longitudinalèment, & fe ramifisnt en vei- nules très-fines, finueufes & ramifiées. Le pétiole eit nu, glabre, long de deux ou trois pouces, & davantage. La fruétification eft compofée de globules de la groffeur d’une petite lentille , épars, fans ordre à la face inférieure des feuilles, quelquefois ran- gées longitudinalement fur deux rangs. La variété A eft munie de feuilles beaucoup plus amples, deux & trois fois plus grandes, di- vifées en fept ou onze lobes & plus, prefque pin- natifides. Les lobes font fort étroits, alongés , aigus. Le polypodium triphyllum de Jacquin ne me p1- roit étre qu’une varièté de cette même efpèce, à trois divifions très-étroitées, inégales , réunies par leur bafe & non ailées : elle et d’ailleurs égala- ment originaire des Indes, & ne diffère de Ja nôtre que par le nombre & les proportions de grandeur de fes divifions. Cette plante & fes variétés croiffent dans les Indes, à Ceïlan & à File-de-France, (#7. fix herb. Lam.) 29. Por vropr à feuilles de frêne. Polypodium fraxinifolium. Jacq. Polypodium frondibus pinnatis; foliolis lanccola- Lis | acuminatis , repanais | undulatis, diffantibus. Jacq. Colleét. vol. 3. pag. 187. & Ic. rar. vol. 3. Cette plante fe rapproche beaucoup du po/y- podium phymatodes : peut-être n’en eft-ce qu'une variété ; mais ici la feuille eft ailée ; les folioles ou pinnules difpofées par De au nombre de tti] 516 POELE cinq, oppofées & diflantes , très-entières, lan- céoiées , aiguës, un peu ondulées à leurs bords, d’un vert gai, marquées de veinules tranfverfes, parallèles, un peu ondulées : chaque feuille eft terminée par une foliole impaire, droite, ordinai- rement plus longue que les autres. La racine eft noirâtre, tortueufe, couverte de pailletres ; les pétioles nus, cylindriques, fermes , très-glabres, non feuillées à leur partie inférieure. La fru&tificarion eft difpafée fur deux lignes lon- gitudinales de chaque côté des folioles : elle con- file en paquets Jaurâtres , arrondis, un peu com- primés, pulvérulens. Cette plante croît en Amérique, & fe cultive dans quelques jardins de l'Europe, où elle fleurit en hiver. 30.Porvropeelliptique. Po/ypodium ellipticum. Polypodium frondibus pinnatifidis ; pinnis ellirri- cis , levibus , integris ; furculo repente. Thunb. Flor. Japon. pag. 33$- Ses racines confiftent en rejets rampans , cou- verts entiérement de filamens bruns , tomenteux, d’où s'élèvent des feuilles glabres , très-liffes, pinnatifides, à pinnules elliptiques, acuminées, écartées, au nombre de quatre de chaque côté, & une impaire terminale très-grande. Certe plante paroît avoir beaucoup de rapports avec le polypodium phymatodes : elle croît naturel- lenent au Japon. ( Defcripe, ex Thunb.) 31. POLYPODE conjugué. Polypodium conju- gatum. . Polypodium frondibus fubfimplicibus | variè loba- zis ; lobis terminalibus , lanccolatis, bijugis. (N.) Filix africana maxima, polypodii facie, Pluken. Phytogr. tab. 179. fig. 1. À. Hemionitis indica, orientalis, fagi feu afculi folio al'quatends accedens. ? Pluk. tab. 36. fig. 5. Ses feuilles font divifées , prefque dans toute la longueur de leur pétiole , en lobes qui ne font d’abord que de larges crénelures arrondies , très- courtes ; plus profonds, plus alongés vers la par- tie fupérieure ; les deux derniers forment deux grandes folioles oppofées, conjuguées , lancéo- lées , obtufes , comme la plupart des autres, lon- gues de quatre pouces fur un & plus de large, glabres à leurs deux fices, à nervures latérales & pirallèles, dont l'intervalle eft rempli par des vei- nules fins, en arc de cercle : de chacune d’elles s'élèvent deux ou trois petites lignes courtes, droites , terminées par un très - petit point qui confiitue la fruétification, éparfe & fans ordre. Cette plante eft originaire des Indes. (W. fe in herb. Jufeu. ) | | . POLE La variété A de Plukenet , que je né préfente qu'avec doute, paroit tenir le milieu entre cette efpèce & le po/ypodium phymatodes : les deux fo- liolés font très-inégales, aiguës. 32. POLYPODE à points blancs. Polypodium leu- CatOMOS, Polypodium frondibus ampliffimis , pinnatifidis., glabris, fuprà punétis niveis notatis; fru&tificationibus Jparis. (N.) Polypodium (puftulatum ), frondibus levibus; la- ciniis oblongis, acuminatis , integris ; terminalibus Jensim minoribus. ? Forft. Auftr. pag. 81. Cette efpèce tient le milieu entre le po/ypodium phymatodes & \e polypodium aureum : elle paroît même n'être qu’une fuite des variétés du premier; mais fes feuilles font vertes , épaifles, & les véfi- cules fituées fur la face fupérieure des feuilles font remplacées par autant de petits points blancs qu’il y a de globules à la face inférieure. Les feuilles font très-amples , hautes de deux ou trois pieds, glabres, pinnatifides ou divifées en lobes nombreux , rapprochés, prefque tous égaux , très-profonds , lancéolés , aigus , longs de huit à dix pouces, marquées de veinules rami- fiées , un peu faillantes. La côte du milieu eft très- forte, dure, luifante , brune , très - convexe en deflous, plane en deffus. La fruétification eft com- pofée de globules épars, de coul:ur brune, aflez ordinairement rangées fur quatre lignes dans toute la longueur des lobes. Cette plante croit dans l'Amérique méridionale & à Cayenne, où elle a été recueillie par M. Le- blond. ( W. f. in herb. Lam.) 33. POLYPODE doré. Polyrodium aureum. Linn. Polypodium frondibus pinnatifidis , levibus; pinnis oblongis , diflantibus , infimis patulis,terminali maxi- mé; fructificationibus ferialibus (interdüm fparfis ). Linn. Syft. Piant. vol. 4. pag. 414. n°. 24. Polypodium fronde pinnatä ; pinnis lanceolatis integerrimis , bafi connatis , patulis , terminali maxi- m4. Hort. Cliff. 475. Polyrodium majus , aureum. Plum. Amér. 25. tab. 35. — Id. Fil. pag. $9. tab. 76. — Raï. Suppl. 56. — Tourn. Inft. R. Herb. ÿ41. Polypodium maximum. Petiv. Fil. 15. tab. 7. fig. $. Polypodium jamaïcenfe, majus & elatius, alis lon- gioribus ; punélis aureis , averfa parte notatis, Morif. Hifi. 3. pag. 563. Polypodium altiffimum. ? Sloan. Jam. 15. Hift. 1. pag: 75- Cette plante, dontlepo/ypodium leucatomos n’ef y POËE peut-être-qu'une variété , eit remarquable par les globules d’un jaune doré, qui couvrent la furface inférieure de fes feuilles, Ses racines font groffes d'environ un pouce ; dures , noueufes, arrondies, ramifiées, couvertes de petites écailles jaunâtres. Elles produifent plu- fieurs feuilles longues d’un pied & plus fur un demi-pied de large , profondémert découpées en lobes ou pinnatifides, membraneufes , d'un vert clair , un peu pâles en deffous , très-glabres. Les lobes font alongés , un peu écartés, aigus ; les in- férieurs font étendus , ouverts; le Jobe fupérieur & terminal plus grand & plus large que les autres. La fruétification eft rangée fur deux lignes le Jong des lobes ; quelquefois aufli elle eft éparfe, compofée de globules pulvérulens , auxquels ré- pondent, dans quelquesindividus, de petits points blancs , comme dans l’efpèce précédente. On rencontre cette plante affez communément dans toutes les îles de Amérique, fur les troncs & aux pieds des vieux arbres. Flle eft cultivée au Jardin des Plantes de Paris. (.w.) 34. PoryrGDE à feuilles de chêne. Polypodium quercifolium. Linn. Polypodium frondibus flerilibus , feffilibus , brevio- ribus , obrufis , finuatis ; fruët ficantious alterno-pin- natis , lanceolaus. Linn. Syft. Plant. vol. 4. p. 414. n°.2$. — Flor. zeyl. pag. 181. n°. 382. — Hill. :Anat. tab. 10. Polypodium exoticum , folio quercäs. Bah. Pinn. 359. — Morif. Hift. 3. pag. 564. $. 14. tab. 1. fig. 1$ ( folia fterilia ). Polypodium malabaricum, foliis biformibus. Petiv. : Muf. 794. — Rai. Suppl. 57. Polypodium indicum. Cluf. Exot. 88. tab. 89. — Pi. Mant. 195. — Rumph. Amb. vol. 6. pag. 78. | tab. 36. | Panna kelengo-marava. Rheed. Malab. vol. 12. pag. 23. tab. 11. | Beduru-Beaduru. Herm. Zeyl. 7. C'eft une fort belle efpèce , remarquable par fes deux fortes de feuilles ; les unes ftériles, courtes, larges , finuées ou divifées à leur circonférence en Jobes courts, obtus, d’un beau jaune doré & lui- |fant à leurs deux faces , à fortes nervuresiatérales, |rameufes vers leur extrémité , très-lifles , fefiles, (hautes de fix pouces , larges de trois: de la même |bafe s'élèvent à la hauteur d'un pied & demi des (feuilles fertiles, pinnatifides , amples, très - fem- iblables à celles du po/ypodium aureum , vertes , gla- bres; les lobes font alternes , longs de cinq à fix Ipouces , aigus ou obtus , à nervures réticulées. | Cette plante croît dans les Indes & à l'ile de ICeilan, ( W. f. non fraë, in herb, Lam.) RCE 5iy 35. POLYPODE commun, Po/ypodium vulgare. Linn, Polypodium frordibus piniat'fidis ; pinnis oblon- gis , fabferratis ; obtufis ; radice fquamata, Linn. Spec. Plant, vol. 2. pag. 1544.—- Gder. Fior, dan. tab. 1060,— Marer. meuic, 226,— Scop. Carn. édit. 2. n°. 1266. — Weïff. Crypr. pag. 203. — Pollich. Pal. n°.961.— Dærr. Naf. 181.— Kniph. Cent. 6. n°.72.—Regn. bot. Zorn. Ic.Plant. offic. Cent. 1, tab, 46. — Curt. Lond. Ic.—Bolr. Fil. 32. tab. 18. — Builiard. Herb. tab. 191. — Lai. Fior. franc. vol. 1. pag. 14. n°. 1254. — Desf. Flor. atl, vol. 2. pag. 405. — Poir. Iter. vol. 2. pag. 269. — Lam. Hluftr. Gener. tab. 866. fig. 2. Polypodium fronde pinnatä; pinnis lanceolatis, indivifis, ferrulatis , altérnis, connato-feffiibus. Herr, CH. 475. — Flor. Suec. 845. 944. — Roy. Lugd. Bat. 499. — Dalib. Parif. 311. Polypodiim foliispinnatis ; lanceolatis ; radice fquamatä. Hall, Helv. Hit. n°. 1696. — Id. Enum. Helv. pag. 137. n°. 1. — Enum. Gott. pag. 3. Polypodium. Matth, pag. 676. Ic. édit. franç. -— Trag. 540. Ic. Filicula feu polypodium. Camer. Epit. 993. Ie, Polypodium quercinum. Blackw. tab. 215. Polypodium vulgare, Tourn. Inft. R. Herb. 540, tab. 316. — C. Bauh. Pinn. 359. — Fufch. Hift. 583. — Pauli. Dan. tab. 109. — Tabern. Ic. 798. — Morif. Oxon. Hiff. 3. $, 14. tab. 2. fig. 1. — Plum. Fil. tab. À. fig. 2. — Gerard. Hift. 1132. Ic. — Park. Theatr. 1039. Ic. Pol;podium majus & minus. Dod. Pempt. p.464. Icon. Polypodium flicula. Lob. Ic. 814. A. Polypodium majus, acuto folio , viterbienfe. Barrel, 1c. 1110.— Boccon Muf. 2. pag. Go. tab. 47. 48. — Tourn. Inft. R. Herb. 540. Efpèce fort commune , dont les racines font dures , épaifles , couvertes d’écailles rou{latres &z garnies de fibres noirâtres. Elles produifent plu- fieurs feuilles lancéolées, fimples, glabres , lon- gues de huit à dix pouces, pinnatifides , dont les lobes font prefque aiternes, lancéolés, obtus (ai- gus dans la variété À ) , d’un vert gai, denticulés particuliérement vers leur fommet, confluens à leur bafe. Les pétioles font nus , glabres , un peu comprimés. La fruétification confifte en petits paquets ar- rondis , d'ua beau jaune , difpofés fur deux lignes dans toute la lonpueur de chaque lobe : ces paquets font compofés d'un grand nombre de petites cap- fules globuleufes , environ de la groffeur d’une graine de pavot : ils font fouvent tellement con- Vfluens, qu'il eft difficile de Les difinguer ifoiément: POLE Polypodium laciniatum. Lam. Flor. franç. vol. r. pag. 14. n°. 1254. Il. On pourroit regarder cette efpèce comme une variété, une forte de monfiruofité du po/ypodium vulgare , dont les crénelures font remplacées par des découpures laciniées , très-irrégulières , cette plante confervant d’ailleurs tous les autres carac- tères de la première ; mais l’obfervation des net- vures éloigne un peu de cette opinion. À peine fenfibles dans le po/ypodium vulgare , elles font ici très - apparentes , fimples, parallèles, & partent toutes en ligne droite, latérale, de la côte prin- cipale, & aboutiflent à chaque crénelure ; d'un 19 : 518 Ne PE alors ils recouvrent, en totalité, les lobes des , feuilles. On trouve cette plante dans les fentes des ro- chers , dans les lieux pierreux, fur les vieux murs &e au pied des arbres.x(W.v.) Elle paile pour apé- ritive & hépatique. On l’emploie dans la roux & contre la goutre avec affez de fucces , à ce que l'on prétend : fa racine a une faveur douce & un peu âcre. : .36. Poivrope irrégulier. Po/ypodium diffimile. Ann. Polypodium frordibus pinnatis (pinnatifidis); pin- nis lanceolatis, fubpubefcentibus , confluentibus, infe- rioribus diflinétis; punétis fparfis. Linn. Syf. Plant. vol. 4. pag. 417. n°. 34 _Polypodiur finplex , fodiis lanceolatis , IntEgris ; d'flinélis , totà bafi affixis , fupremo fubhaftato ; cap- fulis folivariis. Brown. Jam. 100. Filix jamaicenfis, jacea majoris emula j fulcatis foliis, integris | murgine aqualr. Pluk. Almag, 154. tab. 268. fig. 1. Certe plante a beaucoup de rapports avec Île polypodium vulgare ; mais outre que fes feuilles fe ramifient quelquefois, Les divifions font beaucoup plus profondes ; les pinnules un peu pubefcentes, quelquefois légérement denticulées ou finuées , les unes obtufes , la plupart aiguës , étroites, lan- céolées , diftantes les unes des autres , médiocre- ment confluentes à leur bafe , munies de nervures fines, latérales, obliques. Les pétioles font nus, friés, prefque cylindriques, très-liffes, de cou- leur jaunâtre, produits par des racines écailleufes. La fructification eft difpofte fur deux lignes pa- rallèles dans la longueur des pinnules : elle reflem- ble à celle de notre polypode vulgaire. Cette plante croit dans l'Amérique méridionale. (7. f. in hero. Jufieu. ) 37. Pozyrope lacinié. Po/ypodium cambricum. Linn. Polypodium frondibus pinnatifidis ; pinnis lanceo- latis, lacero-pinnatifidis, ferraus. Linn. Spec. Plant. 1546. — Gouan. Monfp. 527. — Hudf. Angl. 387. Polypodium fronde pinnatifidä ; foliolis lanceola- ts, firuato-pinnatifidis, Hort. Cliff. 475. — Roy. Lugd. Bat. 499. Polypodium cambro -britannicum , Lobis foliorum profuxdè dentaris. Morif. Oxon. Hift. 3. pag. $65. $. 14. tab. 2. fig. 8. optima. Filix cambro-britannicum ; pinnulis ad margines laciniatis. Rai. Hift. 137. Angl. 3. pag. 117. — Tournef. Inft. R. Herb. $40. 6 L x ampliffima , lobis foliorum laciniatis, cam- ac. 1$3.tab, 30.f9..1. P A autre côté , les feuilles font plus larges , leurs pin- nules font lancéolées, plus érroites à leur bafe, aiguës à leur fommet , élargies dans leur partie moyenne. Cette plante croît dans les départemens méri- dionaux de la France, aux environs de Montpel- lier, & en Angleterre. % (W./f.) 38. Pozvropes de Virginie. Polypodium virgi- nianum. Polypodium frondibus pinnatifidis ; pinnis ob'on- gis, fubferratis , obrufis ; radice levi. Linn. Syttein. Plant. vol. 4. pag. 412. n°. 15. Polypodium radice tenui & repente. Plum. Amér. 25. tab. 36.— Idem, Fil. pag. 60. tab. 77. — Rai. Suppl. 56. Polypodium minus , vulgaris factei. Petiv. Fil. 22. tab. 7. fig. 9. Polypodium (vulgare) , ffipite glabro ; fronde pin= natifiad; pinnis oblongis, leviffimè fubdentatis; punc- tis groffis, utrinquè à nervo medio uwiferiatis. Mich. Flor. amér. vol. 2. pag. 271. Polypodium virginenfe, minus , foliis obtufioribus, Morif. Oxon. Hit. 3. pag. 563. 6. 14. tab. 2: fig. 3.  1h Polypodium minus, pinnulis raris, fubtùs cinereis. ? : Sioan. Catalog. Plant, Jam. 16. Il exifte bien peu de différence entre certe ef pèce & le poiyro-ium valgure : je doute fort qu’on eût fongé à la diitinguer fi elle croifioit parmi, nous : cependant elle a quelques caratères qui lui font particuliers. Elle eft moins élevée ; fes raci= nes font très-grêles, craçantes, point écaillufes, mais couvertes d’une pouflière noiratre , noueus fes, cylindriques. Les feuilles, femblables à celles de notre polypode commun, ont leur face infés rieure couverte de petites écailles d’un Jaune doré, de la même couleur que celle des globules de Ja fruétification ; cependant ceux-ci fon /né- langés d’un peu de noir. Cette plante croît fur les rochers & le cape des arbres, dans les forérs, à lile de Satar Désningue. POLE 39. PozyroDE pendant. Polypodium fufpenfum. Lin, Polypodium frondibus pinnatis , glabris ; lobis emi-ovatis , acutis. Linn. Syftem. Plant. vol. 4. ag. 411. N°. II. Polypodium pendulum , glabrum. Plum. Fil. p. 67. ab. 87. — Tournef, Inft. R. Herb. 541. Polypodium afplenii folio, brevi ; pendulum. Petiv. Fil. 24. tab. 1. fig. 15. Ses racines font fibreufes , menues, fafcicu- lées , fixées fur le tronc des vieux arbres, & def- quelles pendent quelques feuiiles longues de douze à quinze pouces , larges d'environ un pouce , gla- pres , vertes en d=ffus, plus pâles en deffous, prefque pinnatifides , ou divifées en lobes à demi- ovales , aigus , entiers à leurs bords, confluens à leur bafe, marqués de nervures latérales , fines & parallèles , alternes ou oppofées fur la principale cote des lobes. Le pétiole eft hffe, d’un vert noi- râtre , long d’un pouce, ailé à fa partie fupérieure. La fructification eft compofée de points pulvéru- lens, noirâtres, de la groffeur d’une forte tête d'épingle , difpofés fur deux rangs dans la longueur de chaque lobe. Cette plante croît à la Martinique, fur le tronc des arbres. ( W. f. in herb. Lam.) 49. PoryPODE flabelliforme. Po/ÿpodium flabel- forme. . Polypodium fronde anguffiffimä, elongatä , pen- dula ; lobis alternis, obtufis. (N.) | Polypodium aliud pendulum , minimum. Plum. Fil. bag. 68. tab. 87. Polypodium lonchitidis folio, anguftifimo , pen- lulum. Petiv. Fil. tab. 10. fig. 1. . À. Idem , fronde breviori ; lobis longioribus. (N.) Cette efpèce a tellement la forme du po/ypo- lium fufpenfum , qu'on eft tenté de ne la regarder [ué comme une variété de cette plante ; néan- _noiïns fes feuilles longues , très-étroites , lui don- ent un port particulier qui la rend facile à dif - inguer. Elle eft glabre dans toutes fes parties ; .:s lobes font alternes , obtus , arrondis à leur * smmet. La variété A, beaucoup plus petite , a _ks feuilles de deux tiers plus courtes, & fes lobes . lus étroits, mais plus alongés. | Cette plante croît dans la Martinique, fur le ronc des vieux arbres , d’où fes feuilles pendent iers la terre. ( W. f. in herb. Juff. & Desfont. ) | | 41. PoryropE élégant. Po/ypodium elegans. Il | Polypodium fronde pinnatifidä; pinnis linearibus, rguflis , alternis, diflantibus; fHpite fil'formi, (N.) À PF GE 519 Cette plante eft fort élégante par (a délicateffe & la finefle régulière de fes pinnules. Ses racines font brunes, fibreufss : il s’en élève quelques feuilles dont les pétioles , d’un brun nci- iatre, font lifles, filiformes , flriés. Les feuilles ont fix à huit pouces de long, & occupent envi- ron les deux tiers du pétiole : elles font divifées très-profondément en pinnules alternes, difantes, très-profondes, linéaires, prefque obtufes, lon- guss de fix à fept lignes, larges d’une ligne envi- ron, glabres , verdatres , travetiées par une ner- vure flexueufe, de chaque côte de laquelle règne une fuite de petits points qui conitituent la fiuc- ufication. Cette plante a été recueillie à l'ile de Saint- Domingue , par M. Nectoux. ( W. f. in herb. Des- fontaines. ) 2. POLYPODE à feuilles de doradille, Po/yro- dium afplinifolium. Linn. Polypodium frondibus pinnatifidis, pilofis; lobis 'olypoa ndibus pinnatifidis, pilofis ; Jemi-ovatis, acutis. Linn. Syft. Plant, vol. 4. pag. 4II. N°. 12. Afplenium altius & villofum. Plum. Fil. pag. 85. tab. 102. fig. A. Polÿypodium afplenii folio , villofo. Petiv. Fil. 36. tab. 7. fig. 16. À. Polypodium pendulum, fubrès villofum. Peti v. Fil. 35. tab. 14: fig::x: Polypodium pendulum, hirfutie rufä, pubelcens. Plum. Fil. pag. 68. tab. 88. B. Polypodium pufillur: , lobis ciliatis. (N.) Cette efpèce a beaucoup de rapports avec ls polypodium fufpenfum; elle n'en diffère eflentielle- ment que par fes feuilles velues fur leur face fu- périeure ou ciliées à leurs bords. Ses racines font tortueufes , noirâtres & fibreufes, Les feuilles fonc pendantes , d’une longueur très-inégale , ayant depuis quatre pouces jufqu’à deux pieds, divifées à leurs bords en lobes courts, à demi-ovalss ; ai- gus. La fructification eft rangée fur deux rangs dans la longueur de chaque lobe : elle confifte en points de la groffeur d'une tête d’épingle , de cou- leur rouffe. Dans Ja variété A, les feuilles font beaucoup plus larges ; les lobes lancéolés, obtus, velus en deffus , & fortement ciliés à leurs bords. La va- riété B, que J'ai obfervée dans l'herbier de M. La- marck , eit très-petite. Les feuilles fonc glibres à leurs deux faces, mais garnies à leurs bords de cils longs , très-fins : elles n’ont pas plus de deux pou- ces de longueur, Ces plantes croiffent dans F Amérique m£ridio- nale, fur le tronc des arbies, ( W, f var. E.) 520 POL 43. POLYPODE crêpu. Polypodium crifpatum. Linn. Polypodium frondibus pinnatifidis, glabris ; lobis femi-orbiculatis | crenatis. Linn. Syit. Plant. vol. 4. pag: 411. Polypodium afplenii folio, crifpo, pendulum. Petiv. Fil. 25. tab. 13. fig. 12. Afplenium propendens & crifoum. Plum. Fil. p.85. tab. 102. fig. B. Cette plante, fufpendue à l’écorce des arbres par des racines fibreufes, capillaires & rameufes, life pendre cinq à fix feuilles minces & délica- tes, longues d'environ cinq à fix pouces , larges de trois à quatre lignes, découpées en lobes ar- rondis à demi-orbiculaires, glabres, confluens , alternes, d’un beau vert, tant en deffus qu’en def- fous, crénelés & crêpus à leurs bords, un peu re- rés en crête. Le milieu de chaque lobe eft oc- cupé par un petit globule de couleur rouffatre : d'où il réfulre que la fruétification ef difpofée fur deux lignes parallèles dans la longueur des feuilles. Le pétiole eft très-court, fouple & fort grêle. On trouve cette plante dans les forêts de la Marcinique, fur le morne de la Calebafle : elle n'eft pas très-commune. 44. PoryroneE à feuilles de fcolopendre. Po/y- podium Jcolopendrioides. Linn. Polypodium frondibus pinnatifidis; lobis lanceola- tis, obtufrufcuirs; infimis remotis. Linn. Syft. Plant. vol. 4. pag. 411. n°. 13. Polypodium incifuris afplenii. Plum. Fil. pag. 70. tab. 9i.—T'ournef. Init. R. Herb. $4r. Polyrodium minus, afplenit folio. Petiv. Fil. 23. tab. 1. fig. 14, Polypodium (incifum), frondibus pinnatifiais , Zlaciniis omnibus coadunatis , apice rotundatis; fronde fubfefili. Swartz. Prodr. 31, & Journ. bor. 23. Filix jamaicenfis, fimpliciter pinnatis, afpleni? fo- lis , averfà parte duplici ferie punéforum notatis. Fluk. Almag. 152. & Phytog. tab, 290. fig. 1. Polypodium (fcolopendrioides ) , /aciniis obtu- faftulis, infimis remotis. Id. 1. c. Filix non ramofa , fcolopendrioides. Plum. Amér. 7, tab, 11. Lonchicis afplenii facie, pinnulis variis feu fubro- tundis , ex utroque latere auriculatis, Sloan. Catal. Plant. Jam. 16. Ses racines font fibreufes, noîres, très-fines, fafciculées : il en fort huit à dix feuilles, les unes droites , les autres couchées, de fo'me & furtout de grandeur tellement variée, qu'il eft très-difi- cile de pouvoir en donner une defcription exaéte, POLE Elles font en général lincéolées, plus larges dans leur partie moyenne, rétrécies à leurs deux extré- mités, trés-glabres, divifées à leur contour en lobes affez profonds, élargis à leur bafe, rétrécis & obtus à leur fommet, très-entiers à leurs bords. Leur périole eit dur, cylindrique , fiforme, aflez long. La fruétificarion eft difpofée fur deux rangs dans la longueur de chaque lobe. On trouve cette plante à la Jamaique, à Saint- Domingue , le long des ruiffleaux & dans les forêts humides. ( W. f. in herb. Lam.) Selon Swartz, la plante de Plumier & celle de Plukenet forment deux efpèces : nous penfons avec Linné, qui a réuni les deux fynonymies, qu'elles ne doivent pas être féparées, quoique dans la plante de Plukenet les pinnules inférieures foient écartées, tandis qu'elles font confluentes & rapprochées dans celle de Plumier. 45. POLYrODE plume marine. Po/ypodium penra marina. Polypodium fronde pinnatifdä, ovato - oblongé ; pinnis ellipricis, glabris, argutè crifpatis. (N.) C'eft une efpèce d’une forme agréable, qui re- préfente affez bien ce que l’on appelle la p/ume marine. Ses racines font noires, fibreufes, médio- crement écailleufes : il s’en élève plufieurs feuil- | les, hautes de fix à fept pouces, dont les pétioles ! font grélés, droits, liffes, d’un noir luifane à leur | afe, eu ftriés , jaunâtres à leur partie fupé- : bafe , un peu ftriés , jaunâtres à leur partie fi | fes & rétrécies à leurs deux extrémités, divifées, en lobes profonds, elliptiques, parfaitement op- ; pofés , entiers à leurs bords, arrondis à leur fom- | met, longs de trois à quatre lignes, larges de !! deux , fermes, coriaces , marqués de nervures! crêoues , aflez élégantes, n’occupant guère que la moitié au plus des pétioles ; les fupérieurs très- rieure. Les feuilles font ovales, oblongues, obtu- Î < confiuens, & le dernier fouvent trilobé. Cette plante a été recueillie par Commerfon au détroit de Magellan. (W. f. in herb. Desfont.) 46. PozyronE peétiné. Polypodium peëtinatum, Linn. 4 Polypodium frondibus pinnatis , lanceolatis ; lobis approximatis , enfiformibus 'parallelis, acutis, ho- rigontalibus ; radice nudä. Linn. Sylt. Plant. vol. 4. pag. 413. n°. 17. ( Excluf. Forskahl. Ægypr.) # M 26. tab. 37. — Idem, Fil. pag. 64. tab. 83. — Tournef. Inft. R. Herb. 541. Polypodium lonchitidis folio.Petiv.Fil.31.tab.7. fig. 14. | Polypodium nigrum , tenuids fe&um. Plum. Amér. : ù Filix feu lonchitis jamaicenfis , polypodii folio ; | pediculis nigris. Pluk, Almag. 152. Lonchitis M PF OVE PUOUE boi Lonchitis minor, pinnulis anguflis , erebris , tenui- | plus foncées en deflous, divifées dans toute leur bus , atrovirentibus. Sloan. Jam. Catal. 16. Ses racines font longues, groffes, charnues, tuberculées, de couleur noire ; garnies de cheve- lues : elles produifent quelques feuilles très-lon- gues , lancéolées, aiguës à leurs deux extrémités, minces , d’un vert foncé, longues de deux à trois pieds, larges de trois pouces, divifées prefque entiérement en pinnules ou lobes alternes , rap- prochés, étroits, lancéolés, obtus, parallèles, ouverts horizontalement , confluens à leur bale, garnis à leur face inférieure d’un double rang de points noirâtres , à peine de la groffeur d’une ête d’épingle. La côte principale des feuilles eft légé- rement pubefcente , ainfi que leur contour. Cette plante croit à la Martinique, à Cayenne & à Porto-Ricco. (W. f. Comm. Ledru. ) 47. POLYPODE à nervure double. Po/ypodium binervatum. Polyrodium fronde pinnatifidä , pinnis alternis, lanceolato-enfiformibus , apice [urshm elevatis; punc- zis fubmarginalibus. (N.) L’enfemble de la feuille de cette plante à une forme alongée , lancéolée:elle fe divife dans toute fa longueur en lobes alternes, très-rapproches, longs d’un pouce & demi , fur quatre à fix lignes de large ; glabres, lancéolées , aiguës & même enfi- formes , dont le fommet fe courbe en dedans. Les folioles ont prefque toutes cette même direétion; elles font marquées de nervures latérales qui fe divifent en deux, les unes dès leur origine , les autres vers leur milieu; elles fe terminent vers le | bord des feuilles par de petits points qui confti- tuent la fruétification ; ce qui rapproche cetre ef- pèce des pteris. Son lieu natal m’eft inconnu. (W. [. in herë. Jufieu. ) 48. PoryropeE à lobes diftans. Po/ypodium oti- tes. Linn. Polypodium foliis pinnatifidis ; lobis lanceolatis , alternis , obtufis, diffantibus. Linn. Syftem. Plant. vol. 4. pag. 412. n°. 16. Polypodium tenuius & undofum. Plum. Fil. p. 66. tab. 85. — Tourinef. Inft. R. Herb. 41. Polypodium lonchitidis folio, minus.Petiv.Fil.32. tab. 1. fig. 16. Cette plante a beaucoup de rapports avec le polypodium peclinatum; maïs elle eft moins grande. : D'ailleurs , fes racines font plus grêles, couvertes de poils jaunâtres , & garnies de fibres tortueufes : elles produifent des feuilles hautes d'environ un pied , larges de deux pouces, étroites, alongées, aiguës à leur fommet, d’un vert clair en deffus, Botanique. Tome V. | | | longueur en lobes alternes , écartés les uns des autres , un peu finués à leurs bords, lancéolés, obtus, plus larges , plus courts que dans le poly- pode peétiné , à peine confluens à leur bafe , ex- cepté dans la partie fupérieure des feuilles. Leur pétiole eft glabre , luifant, d’un vert cendré, un peu grêle. La fruétificarion eft compofée d'un double rang de petits tubercules noiratres. On trouve cette plante à Saint-Domingue &: à la Jamaique, le long dés ruiffeaux. 49. POLYPODE alongé. Polyrodium prelongum. Polypodium frondibus pinnatifidis; lobis alternis , approximatis , fursbm curvatis , acutis ; petiolo ba alato. (N.) Polypodium ( curvatum), frondibus pinnatifiaïs ; laciniis lineari-lanceolaris , fubfalcatis , adfcendenri- bus , remotis; fronde fubfeffili. ? Swrartz. Journ. bat. 18or. vol. 2. pag. 24. Cette efpèce fe rapproche un peu du po/ypo- dium ocites : elle en diffère par l'enfemble de fes feuilles & par la forme de fes lobes. Les feuilles font longues d'environ deux pieds, très-étroites, rétrécies infenfiblement à leurs deux extrémités, larges de deux à trois pouces dans leur partie mi- toyenne , glabres & vertes à leurs deux faces. Le pétiole eft garni, prefque dès fa bafe, d’une aile foliculée, d’abord très-étroite , qui s'élargit peu à.peu, fe divife en lobes courts, très- aigus, & puis la feuille devient pinnatifide , à pinnules lan- céolées , prefque enfiformes, tiès-aiguës , & tou- ces fortement courbées vers la pointe de la feuille, très-confluentes à leur bafe. La fruétification eft difpofée en deux lignes fur chaque pinnule : elle confifte en points à peine de la groffeur d’une tête d’épingle. Cette plante croît en Amérique. ( W. f. in kerb. Lamarck.) 50. Pozyrope à feuilles d’if. Po/ypodium taxi- folium. Linn. Polypodium frondibus pinnatis ; lobis approxima- tis , enfiformibus, paralleiis, acutis , afcendentibus ; radice hirtä. Linn. Syftem. Plant. vol. 4. pag. 13. n°. 10. Polypodium tenue & penaulum. Plum. Fil. pag. 69. tab. 89. — Tournef. Inft. R. Herb. $4r. Polypodium lonchitidis folie. Petiv. Fil. 31.tab. 7. fig. 14 Cette plante a des racines rampantes, fort lon- gues , menues , couvertes de poils ras, d'un noir rouffatre , garnies de petites fibres rameufes. Ses feuilles font pendantes , lancéolees ou plurôt en ovale alongé , rétrécies à leurs deux extrémités, AA! 529 POL glabres, minces, d’un vert gai, longues de huit a dix pouces, fur deux de large, approchant d’une plume garnie de fes barbes, par les divifions de leur circonférence en lobes très-étroits, fort rapprochés, profonds, enfiformes, parallèles, ai- gus ou un peu obtus, ouverts horizontalement. Les pétioles font légérement pubefcens, ainfi que la principale nervure. La fructification eft difpo- fe, le long des lobes, fur dsux rangées, compo- fée de petites verrues noirâtres. Cette plante n’eft pas commune : elle croît dans les bois à la Martinique , au morne de la Cale- baffle. (VW. f. in herb. Desfont. ) $1. POLYPODE en aile d’autruche. Po/ypodium ffruchionis. Linn. Polypodium frondibus pinnatis, lobis approxima- tis, enfiformibus , repandis, horizontalibus, Linn. Syft. Plant. vol. 4. pag. 413. n°. 19. Polypodium fronde pinnatä, foliolis lanceolato- linearibus, nudulis , acuminatis , appofitis , connatis. Hort. CHF. 475. - Polypodium crifpum, ffruthionis pennam referens. Plum. Fil. pag. 64. tab. 82. — Tournef. Inft. R. Herb. $41. Polypodium crifpum , flruthionis pennis. Petiv. Fil. 30. tab. 3. fig. 8. Il me paroïit douteux que cette plante appar- tienne aux po/ypodes, d’après ce que dit Plumier de fa fruétification. Les pinnules , dit-il , n’ont point de dos chargé de ces petits tas de pouflière qu'on voit fur la plupart des polypodes ; mais elies ont , en leur place , tout le contour bordé d'un petit cordon noirä- tre, qui leur donne un port fort agréable. Quoi qu'il en foit, tous les botaniftes l'ayant toujours con- fervée dans ce genre, & ne la connoiffant pas, je me bornerai à cette feule obfervation , fufhfante pour prévenir les botaniftes qui la rencontreront vivante. Ses racines font dures, noueufes , ramifiées , d'un vert blanchâtre en dedans : elles produifent des feuilles amples, longues d’un pied , larges de cinq pouces; elles reflemblent à une pêle arrondie à fon extrémité ; elles font divifées en lobes ou pinnules très - rapprochées, étroites, finuées & crêpues à leurs bords , en forme d'épée, À pointe émoullée , marquées de veinules nombreufes , fim- ples, latérales & obliques, d'un port agréable. On trouve cette plante dans les vallons , à Saint- Doiingue. $2. POLYPODE écailleux. Po/ypodium fquama- zum. Linn. : Polypodium frondibus pinnatifidis » feabris; pinnis lanceolatis, diffantibus , horizontalibus | integerri- anis, Linn. Syft. Plant. vol. 4. pag. 413. n°. 20. 0 6 PO E Polypodium fquamulis argenteis reperfum. Plum. Fil. pag. 61. tab. 79. — T'ournef. Inft. R. Herb. s41. Polypodium longifolium ; fquamulis argenteis. Petiv. Fil. 29. tab. 7. fig. 11. Ses racines font traçantes , couvertes d’écailles brunes ou rouffâtres , féracées , embriquées, très- nombreufes , garnies de fibres courtes , dures & aflez grofles : elles ne produifent que trois ou quatre feuilles très - amples , longues d'environ deux ou trois pieds , divifées dans toute leur lon- gueur en pinnules alternes, très-écartées , lancéo- lées , élargies, prefque auriculées à leur bafe , ref ferrées un peu au deffus par un étrang'ement , longues de quatre pouces, larges de trois à cinq lignes ; terminées par une pointe obtufe, liffes, d'un vert luifant en deffus , couvertes en deffous de petites écailles de couleur d'argent terne , mu- nies chacune d’un petit poil. Les pinnules infé- rieures font tout-à-fait féparées : elles fe réunif- fent & deviennent conniventes à leur bafe, vers le fommet des feuilles, diminuant infenfiblement de longueur : la dernière eft impaire, lancéolée, longue & pointue. La fructification eft compofée de petits globules pulvérulens, de couleur brune. Cette plante croît à Saint-Domingue, le long d'un vallon, proche la grande rivière du quartier de Léogane : elle trace très au loin, à travers : la moufle , fur les rochers ou les troncs des vieux - aïbres. 53. PoLyropes en lanière. Polypodium loriceum. Lin». Polypodium frondibus pinnatifidis, levibus; pinnis lanceolatis , diflantibus (reticulatis), horizontalibus, repandis. Linn. Syftem. Plant. vol. 4. pag. 413. ne 21. Polypodium radice fubceruleä & punitatä. Plum, Fil. pag. Go. tab. 78. — Tournef. Inft. R. Herb. Sale Polypodium longifolium, radice dulci. Petiv. Fil. tab. 7. fig. 10. C'eft une efpèce dont la racine eft longue, noueufe , de la groffeur d’une plume à écrire, li- gneufe , brune en dedans , d’un vert foncé en de- hors, marquée de petites taches noires , recou- verte d’une efpèce de duvet bleuâtre : il ne s’en élève que deux ou trois feuilles amples, longues d'un pied & demi, larges de cinq à fix pouces, divifées en lobes jufqu’a la principale nervure , à demi-auriculées à leur bafe, étroites, lancéolées, aiguës, diftantes, un peu courbées en faulx, finuées à leurs bords, glabres & luifantes à leur face fu- périeure , veinées en réfeau en deflous ; les lobes füupérieurs font confluens , plus étroits ; le pétio'e eft arrondi , mince, glabre , ro'r, & prefque FO T articulé à fa bafe. La fruétification eft compofée d’un double rang de petits globules noirâtres. Cette plante croît à la Martinique , fur le morne de la Calebafe. (V. f: in herb. Jufl.) $4. POLYPODE doux. Po/ypodium dutce. Polypodium frondiôus pinnatifidis , pinnis lanceo- lato-auriculatis , nervis bifurcatis , altero fruétifero. Polypodium glycyrrhize fapore. Plum. Fil. p: 62. tab. 80. — Tournef, Init. R. Herb. 41. — Petiv. Fil. tab. 7. fig. 12, Polypodium (fimile ), frondibus pinnatis ; pinnis lanceolatis , integerrimis , diflantibus ; fupremis mi- moribus ; pundtis fertalibus.? Linn. Syftem. Plant. vol. 4. pag. 417. n°. 33. Lanchitis altifima, pinnulis raris, non laciniatis. ? Sloan. Jam. 16. Hift. 1. pag. 77. tab. 32. Sans la difpofition des nervures, cette plante pourroit être regardée comme une fimple variété du polypodium loriceum , avec lequel Linné l'a con- fondue ; mais il eft bien reconnu aujourd’hui, d’a- p.ès un grand nombre d’obfervations, que la di- rection particulière des nervures eft un des meil- leurs caraétères fpécifiques. Ses racines très-longues, rampantss, de la grof- feur du doigt, font remarquables par leur faveur douce , femblable à celle de la régliffe ordinaire : fes feuilles font amples , divifées, comme celles du polypode , en lanières; mais dans cette der- nière , les nervures forment un très-joli réfeau à : mailles ferrées , inégales. Ici les nervures font fines, | latérales, parallèles, fimples, oppofées ; elles fe bifurquent vers leur milieu, & une des branches de la bifurcation eft terminée par un petit glo- bule : de forte qu'il femble prefque pédiculé. Cet ordre eft très-régulier fur toutes les pinnules des feuilles, où la fructification eft difpofée fur deux | lignes parallèles. Cette plante croît à la Martinique , fur le morne de la Caiebaife : elle grimpe le long des arbres, où elle s'attache par fes racines. ( W. f. in herb. Jufieu. ) 55: POLYPODE ailé. Polypodium alatum. Linn. Polypodium frondibus pinnatifidis , levibus; pinnis | oblongis, diffantibus, dentatis. Linn. Syft. Plant. vol. 4. pag. 414. n°, 22, Polyÿpodium afperum & dentatur:. Plum. Fil, pag. 65. tab. 84. — Tournef. Inft. R. Herb. $41. :_ Polypodium ferratum , majus , coffé alarä. Petiv. Fil. 37. tab. 7. fig. 13. à | Cette plante a des racines compofé:s de fibres | noires, longues & rameufes , d’où s'élèvent cinq | à fix feuilles longues d'environ deux pieds, liffes, | | | | Een divifées en pinnules diftantes, oblongues, con- fluentes à leur bale, aiguës ou un peu obrufes à leur fommet , dentées en dents aiguës à leur con- tour, écartées , longues de deux pouces, fur un demi-pouce de large, les fupérieures & inférieu- res infenfiblement plus courtes : le fommet des feuilles eft aigu, à peine lobé. Le pétiole eft noir, rude au toucher, ailé jufqu’à la naiffance des pin- nules. La fructification eft placée fur deux rangs dans la longueur des pinnules, Gui (ont marquées de nervures latérales, fines & obliques. ee 229 Cette plante fe rencontre à l’île de Saint-Do- mingue , dans les vallons ombragés. 56. POLYPODE ponétué. Polypodium punétatum. Polypodium fronde tripinnatifidä; pinnulis lanceo- datis , incifis, integris ; fpite ferofo. Thunb. Flot. Jap. pag. 337- Po!ypodium lacinulis lanceolatis , obtufis , pinna- ee féipite villofo. Gmel. Syft. nat. vol. 2. pag. 1308. Cette plante produit des feuilles trois fois pin- natifides, dont les principales divifions font très- ouvertes, étend'ies ; les pinnules lancéolées , ob- tufes , à découpures ovales, denticulées en fcie. Leur pétiole commun eft à demi - cylindrique , filonné, ponètué par des taches purpurines, un peu velu. La fruét fication confifte en points foli- taires , fitués le long dés divifions des pinnules. Certe plante croît au Japon, où elle a été ob- fervée par Thunberg. ( Defcripr. ex Thunb.) 57. POLYPODE étendu. Po/ypodiurn expanfum. Polypodium frondibus pinnatifidis | bafi fubpinna- tis; lacintis oblongis , patulis , undulatis ; terminaly trifidä , lobo intermeaio laciniato. (N.) Cette efpèce, voifine du po/ypodium trifoliatum, variété B, en diffère par fes pinnules lancéolées, point auriculées. Ses feuilles font très - amples, vertes à leurs deux faces , glabres , minces , prefque ailées, pre- fondément pinnatifides ; les pinnules fupérieures ont fix pouces au moins de longueur, fur environ un pouce & demi de largeur : elles font finuées, ondulées à leurs bords , aiguës à leur fommet, connées à leur bafe. La terminale eft très-ample, divifée en trois lobes lancéolés , inégaux , aigus; les deux jaté- raux plus courts ; celui du milieu fort large , denré en fcie, & même lacinié très -irréguliérement à fes bords. Les nervures font latérales, fimples, alternes ; leur intervalle eft rempli par un réfeau à mailles fines , irrégulières. La fructification eft éparfe, fur un double rang , entre les nervures latérales : elle eft compofée de points de la grofleur Vvvi 54 POL d’une tête d’épingle , qui produifent des taches noirâtres à la face fupérieure des feuilles. Le pé- tiole elt anguleux , très-glabre, un entre l'inter- valle des pinnules. Cette plante croît dans l'Amérique. (W. f.in herb. Lam.) 58. Porvrope à trois folioles. Po/ypodium tri- foliarum. Polypodium frondibus ternatis, finuato - lobatis ; intermediä majore. Linn. Spec. Plant. vol. 4. pag. 415. n°. 26. — Jacq. Colleét. vol. 3. pag. 185. Polypodium fronde ternatä, finuatä; foliolis late- ralibus bifidis; intermedio petiolato , trifido, majore. Hort. Cliff. 475. Hemionitis maxima, trifolia. Plum. Amér. 22. tab. 32. & Filic. pag. 127. tab. 148. Polypodium trifoliatum. Petiv. Fil. 18. tab. 7. fps, Lonchiris maxima , trifolia , americana. Raï. Suppl. 66. Hermionitidi affinis filix major , trifida , auriculata; pinnulis latiffimis, finuatis. Sloan. Jam. 18, Hift. 1. pag. 85. tab. 42. Filix feu hemionitis diéta caribaorum , ampliffimis foliis , trifoliata. Pluk. Almag. 155$. tab. 291. fig. 3. Polypodium triphyllum , fimplex; foliis majoribus, margine quafi laceratis; capfulis fparfis. Brown. Jam. 97: 7: À. Idem, frondibus pentaphyllis , maximis. (N.) Hemionitis maxima, quinquefolia. Plum. Fil. pag. 125. tab. 146. Hemionitis maxima, pulverulenta , quinquefolia. Periv. Fil. 148. tab. 7. fig. 2. B. Idem, frondibus pentaphyllis , auriculatis. (N.) Hemionitis maxima, lingua cervina affinis. Plum. Fil. pag. 124. tab. 145. Polypodium auriculatum. Petiv. Fil. 16. tab. 7. fig. $. C. Idem , foliis fubpinnatis ; pinnis trifoliatis, laxe crenatis. (N.) Hemionitis altera, pentaphylla & elegantior.Plum. Fil. pag. 126. tab. 147. Polypodium auriculatum , pentaphylloides. Petiv. Fil. pag. 17. tab. 7. fig. 6. D. Idem , quinquefolium , pedieulis fquammofis. (N.) Lingua cervina , quinquefolia ; foliis acuminatis & pediculis fquammofis. Plum. Fil. pag. 99. tab. 114. P O‘E Phyllitidis maculata , quinquefolia ; pediculis Jauammofis. Petiv. Fil. 14. tab. 4 fig. 13. Cette efpèce eft une des plus variées de ce genre; & fi l’on n’y prenoit garde, on feroit pour aicfi dire une efpèce de chaque individu. Cette plante approche beaucoup du polypodium pica : la feule difference effentielle eft que , dans cette dernière , les lobes font réunis, tandis qu'ici ils font féparés, & même pédiculés ; caraétère qui ne mérite dans ce genre qu’une médiocre conhance, & qui m'a fait foupçonner , comme je l'ai déjà remarqué , que ces deux efpèces pourroient bien être la même. Quoi qu'il en foit, le type de cette dernière confifte dans trois folioles féparées , amples, gla- bres, d’un vert gai , luifantes en deflus , traverfées en deffous par une nervure noire & par des veines latérales, finuées, dont l'intervalle eft rempli par un réfeau à larges mailles. Les folioles ont leurs côtés inégaux ; elles font entières à leurs bords, à un feul lobe au bord extérieur, qui le fait paroitre à demi-auriculé; ce lobe eft court & obtus, ou bien il s'alonge , devient acuminé : la foliole intermé- diaire eft plus grande , à trois lobes avec la même variété. Le pétiole eft nu, d’un beau noir. Lorfque ces lobes fe prolongent davantage & qu'ils font plus profonds, la feuille paroît avoir cinq folioles, & elle les a réellement dans la va- riété À, chacun de ces lobes étant pédiculé, à demi-auriculé, finué à fes bords. La variété B eft également à cinq & même fept folioles ; mais celles-ci s’alongent davantage, font plus étroites : les auricules font lancéolées, acu- minées , furtout l’extérieure; car alors il y en a deux à la plupart des folioles, Dans la variété C, les auricules font prefque converties en folioles , quelques-unes d’entr'elles étant pédiculées , d’autres connées ; les bords font à larges crénelures arrondies : plus les feuilles fe divifent, plus elles deviennent étroites. Enfin j'ai cru devoir rapprocher encore de cette efpèce la variété D , à cinq folioles lancéolées , acuminées , mais fans auricules, & qui a en outre les pétioles couverts, à leur partie inférieure, d’é- cailles lâches ; caractères qui s’écartent de ceux de notre efpèce : mais comme j'ai remarqué que les nervures , ainfi que la fruétification , offroient Ja même diftribution , ces deux plantes m'ont part devoir être réunies. Cette dernière variété a auf de grands rapports avecnotre po/ypodium expanfum. Dans toutes ces plantes, la fruétification ef dif: pofée d’une manière très - régulière, fur deux rangs , ente chaque nervure latérale ; & les glo- bules, affez petits, font deux à deux entre les veinules tranfverfes. Ces différentes variétés font affez communes L 1 CNT rr | 1 ÿ POL P OT 525 en Amérique , furtout dans les contrées méridio- ; lancéolées, divifées jufque vers ir milieu en nales. (W. f. in herb. Lamarck & Juflieu.) X*X%X Feuilles ailées, 59. Poryrope à feuiiles arrondies. Polypodium orbiculatum. Polypodium fronde pinnatä, pumilä ; pinnis inte- gerrimis , fuborbiculatis , breviter petiolatis. (N.) Cette petite efpèce eft bien diftinéte par fes feuilles ,- de la même forme & dans la même dif- poñtion que celles de la nummulaire, mais plus petites. Elle pouffe pour racines quelques filamens noi- râtres , tortueux, rampañs , d'où naiflent des pé- tioles que je foupçonne couchés par terre, longs de trois à quatre pouces, garnis dans toute leur Jongueur de petites folioles très-entières, ovales ou arrondies , un peu épaiffes, la plupart alternes, Jégérement pétiolées, un peu finuees à leurs bords, -glabres, épaifles, vertes à leurs deux faces, mar- quées de nervures latérales, parallèies. La partie inférieure des pétioles eft écailleufe. Cette plante à été recueillie par Commerfon à l'île de Java. (W. f. in herb. Desfontaines. ) 60. PorYroDE en dents de fcie. Po/ypodium ferratum. Aubl. Polypodium fronde fimplici; pinnis alternis, ferra- tis, Aubl. Guian. voi. 2. pag. 962. n°. 5. Lonchiris minor, pinnis latioribus , leviter denti- : cularis , fuperiori latere auriculatis. Sloan. Jam. Hit. | vol. 1. pag. 78. Catal. pag. 16. tab. 33. fig. 1. | Ses racines font dures, & fe divifent en plu- | fieurs fibres éparfes : il s’en élève plufieurs pétioles pus dans leur partie inférieure , peu élevés, fup- portant une feuille oblongue , ailée, compofée de folioles alternes, fimples, ovales , aiguës, cré- nelées à leurs bords en dents de fcie. La crénelure de la bafe , au côté fupérieur, s’élève en forme d’oreillette. La fruétification paroït éparfe , & compofée de très-perits points , autant qu’on peut en juger d’après la figure qu’en a donnée Sloane. Cette plante croît à la Guiane & à la Jamaique. | 61. Porvrope parafite. Po/ypodium parafiticum. Lipn. Polypodium frondibus femi-bipin-atis, lanceolatis ; lobulis rotundatis, integerrimis , ftriatis. Linn, Syft. | Plant. vol. 4. pag. 419. Kari-welli-panna. Rheed. Malab. 12. pag. 3 | tab. 17. | Ses pétioles font liffes ; ils fupportent des feuil- | les prefque deux fois ailées, compoféess de folioles | tiges de la groffeur du doigt, toutes pinnules ou en lobes obtus, arrondis , très-entiers à leurs bords , légérementftriés, charges de points épars qui confticuent la fruétification. Cette plante croit fur les arbres, dans les Indes, 62. PoryropeE du Bréfil. Polypodiur: Erafilienf:. Polypodium fronde pinnatä; foliolis alternis, lar- ceolatis, integerrimis; nervis anaflomofantibus. (N.) Filix major, in pinnus tartüm divifa oblongas, anguffafque non crenatas. Sioan. Jam. vol. 1. tab. 4c. Cette plante a des pétioles roides, droits, cy- lindriques, très- glabres, garnis dans leur partie fupérieure de folioles alternes , très-sntières, fer- mes, coriaces , glabres, de forme lancéolée , ob- tufes ou aïguës , longues de quatre pouces, lar- ges d’un pouce, -un peu ondulées à leurs bords, garnies de nervures très-apparentes, qui s’engrai- nent ou rentrent, par leurs ramifications , les unes dans les autres, tandis que d’autres font interrom- pues, & fe rerminent par un petit renflement en malus ; ce qui rend les folioles un peu rudes au toucher : ell£s varient dans les proportions de leur grandeur, & font médiocrement décurrentes à leur infertion fur le pétiole. La fruétification et difpofée fur quatre rangs dans la longueur des fo. lioles : elle eft compofée par des plaques arron- dies , granuleufes & pulvérulentes. Cette efpèce croît au Bréfil. (W. f. ir kerë. Lam. & Desfontaines.) 63. PoryrODE de la Guiare. l’olyrodium guia- nenfe. Aubi. Polypodium frondibus pinnatis ; pinnis latis, cre natis, fuboppofitis. Aublet. Guian. vol. 2. pag. 962, Dos 7r Filix minor, in pinnas tanthm divifa raras , oë- longas , latafque crenatas. Sloan. Hift. Jam. vol. 1, pag. 86. Catal. pag. 18. tab. 43. fig. 2. Filix minor , in pinnas tantüm divifa crebras, plerumquè ex adverfo firas, oblongus , latajque crere- tas. Sloan. Hift. Jam. vol. 1. pag. 86. Catal. p. 1S. tab. 43. fig. 1. Lingua cervina ; fcandens; fodiis laurinis, ferra- cis. Plum. Fil. tab. 117. Filix fcandens, larifolia, ferrata. Plum. Amér. S tab: 127. Ilne me paroïît pas très-certain que les figures données par Sloane & Piumier appartiennent à la même plante; & ne fachant auxquelles Aubier rapporte plus particuliérement cette efpi je m'en tiendrai de préférence à celle de PI D’avrès ce dernier auteur, cette plante a 4 cou CS 526 P O L d'écailles dorées : ell:s ne paraifenc être qu'une fuite des racines : il en fort des pétioles longs de deux pieds, cylindriques, munis d’écailles très- caduques , fupportant des feuilles ailées, compo- fées de foiioles de deux fortes, les unes ftériles, ovales, très-variables dans leur grandeur , glabres, fermes, agréablement denriculées à leurs bords par de petites dents très-aiguës , à nervures oblt- ques, nombreufes , tres-régulieres , d’un beau vert foncé : les feuiiles fertiles font plus longues , très- étroites, roulées en dedans avant la fructifica- tion, puis roulées en fens contraire, après l'émif- fion de la pouflière contenue dans de petites vé- ficules.. Cette plante croit à la Jamaique, furles arbres, auxquels elle s'attache par quantité de fibres noi- TAtrES, 64. POLYPODE des fontaines. Po/ypodium fon- tnum, Linn. Polypodium frondibus pinnatis , lanceolatis; folio- lis fuorotundis , argutè incifis. Linn. Sp:c. Plant. vol. 2. pag. 1550.— Leeis. Herborn. n°, 300. — Pall. Iter 2. pag. 28. — Lam. Fior. franç. vol. 1. pag. 17. n°. 1254. — Pluken. tab. 89. fig. 3.? — Bolton. Fil. britan. 1. tab. 21. Polypodium duriufculum, pinnis laxè pinnatis ; pinnulis bi & tridentatis, Haïl. Helv. n°. 1706. Polypodium frondibus bipinnatis ; foliolis arputè ircifis ; inferioribus fubpalmatis , ffipice Levi. Gouan. Illuftr. 80. Acroffichum frondibus fubpinratis; pinnis alternis, cunerformibus , incifis. Ger. Flor. gall. Prov. 71. Filicula fontana , minor. Tournef, Inft. R. Herb. 542. Adianthurm album.? Lob. Ic. 810. Filicula fontana , minor. C. Bauh. Pin. 258. Adianthum filicinum, durius , crifpum , minimum. Barrel. Icon. 432. fig. 1. C’eft une très-petite plante qu’on pourtoit confondre aifément avec le polypodium fragile & le polypodium regium ; mais ces derniers font plus tendres , leurs pinnules plus alongées , prefque aiiées , plus larges. Celle-ci a fes racines compofées d’un paquet de bres noiratres, d’où s'élèvent cinq à fix teuiil:s très-étroites , fimplement ailées , longues de trois pouces au plus : elles font compofées , prefque dans toute leur longueur , de pinnules alternes , fort courtes, glabres, incifées ou légérement pin- patifides. Ces pinnules font obtufes à leur fommet, 8: ont leurs découpures prefque arrondies : celles de la partie inférieure des feuilles font liches, & fort écauré.s entr'élles. La fruétifcauon eft dif- P OL polée , fur le dos des teuiiles, en plaques affez larges, arrondies, granuieules , d'un brun foncé: les petioles font glabres & cylindriques. On trouve cette plante dans les départemens méridionaux de la France, en Suifle, en Allema- gne , en Sibérie , &c. : elle croît fur les rochers humides. (F7 w.) L'acroffichum ilvenfe de Linné a de fi grands rap- ports avec cette efpèce, qu’il pourroit bien n’en ètre qu’une variété, dont la fruéctification devien- droit confluente, de manière à recouvrir en tota- lité le dos des feuilles. 6$. PoryropE lonkite. Polypodium lonchitis. Linn. Polypodium frondibus pinnatis ; pinnis lunulatis , ciliaro-ferratis , declinatis ; ffipitibus ftrigofis. Linn. Sy. Plant. vol. 4. pag. 415. n°. 27. — Horr. Cliff, 437$. — Grosov. Virg. 123.—Scop. Carn. edit. 2. n°. 1267. — Flor. dan. tab. 497. — Jacq. Collet. tab. 22. fig. 1. — At. Nidrof. 4. tab. 5. fig. 2. — Gunn. Norv. n°. 49. — Lam. Flor. franç, vol. 1. pag. 15. n°. 12$4. VII. 3 3. Lonchitis afpera. C. Bauh. Pin. 359. — Tournef. Inft. R. Herb. 538. Lonchitis afpera, major, Matthioli. Dalech. Hif. vol. 2. pag. 1220. Icon. — Matth. pag. 922, & edit. franç. pag. 509. Ic. — Morif. Hift. 3. pag. 566. $. 14. tab. 2. fig. 1. Lonchitis aliera , cum foliis denticulatis , five lon- chivis altera Marchioli, 3. Bauh. Hift. 3. pag. 744. 6. Lonchitis mas, feu latifolia , afpera , minor. Barrel. Ic. 1121. Potypodium foliis pinnatis; pinnis ciliatis, den- tatis , appendiculatis. Hall. Helv. n°. 1711. Lonchitis afpera , major. Camer. épit. pag. 664. C'’eft une plante dont les racines font brunes, écaillsufes, munies de fibres dures, noirâtres : il s’en élève plufieurs feuilles roides, longues de huit à dix pouces, larges d'un à deux pouces, fimplement aiiées prefque dans toute leur lon- gueur. Elles fe divifent en pinnules nombreufes, prefque fefhles , très-rapprochées les unes des au- tres, fimples , aflez petites ; ovales, un peu lan- céolées, fouvent légérement courbées en demi- lune , rudes , épaifles, ciliées & un peu dentées à leurs bords, obtufes, & terminées par une petite pointe épineufe , ainfi aue les cils de leurs bords; remarquables par une appendice ou une oreillerte fituée à l'angle fupérieur de leur bafe. La fruétification , fituée particuliérement fur les folioles fupérieures , eft difpofée fur deux rangs le long de chaque pinnule , compofée de petits paquets tuès-rapprochés , d'un brun noiracre , plus \ HE ra der EE ERET EE TES | PNOTE gros qu'une tête d’épingle ordinaire. Le pér'ole eit garni, dans prefque toute fa longueur & entre les pinnules, d’écailles rouflätres , membraneufes, aiguës ; quelquefois il fe ramifie dans la variété 6. Linn. Les folioles font plus larges. Cette plante croît dans les lieux montueux des départemens méridionaux de la France , en Suiffe, en Alface. On le rencontre ég:lement en Améri- que, dans la Virginie ; mais fes pinnules font plus alongées, moins denticulées , & point courbées. CP. v.) 66. PozyropE en faulx. Polypodium falcatum. Linn. f. Polypodium frondibus pinnatis ; pinnis cordatis, falcatis , acuminatis, integris ; fruéfificationibus ap- proximatis , fparfis. Thunb. Flor. Jap. pag. 336. tab. 35. Polypodium frondibus pinnatis ; pinnis petiola- us, cordato-lanceolatis, falcatis, crenatis; fruëif- cationibus plurimis , fparfis. Linn. f. Suppl. pag. 446. Cette efpèce préfente quelques rapports avec le polypodium lonchitis; mais fes feuilles font bien plus amples, fes folioles médiocrement pétiolées, plus aiguës , à dentelures obtufes. S£s racines ont des rejets triés, anguleux, cou- verts, particuliérement à leur bafe, d’écailles 1à- ches, brunes, écartées. Les feuilles font ailées, à pinnules alternes, médiocrement pétiolées, élar- gies en cœur à leur bafe , terminées par une lon- gue pointe courbée en faulx, entières, un peu ondulées à leurs bords, liffes & d’un beau vert en deffus , plus pâles en deffous , réticulées, lon- |gues d’un pouce à un pouce & demi, larges d’en- viron dix lignes ; la pinnule ou foliole terminale ieft alongée, plus étroite, fouvent à trois lobes. Les pétioles font très-courts, écailleux. La fruc- tification eft éparfe fur la face inférieure des feuil- les, fans ordre régulier. | Cette plante a été obfervée au Japon par Thun- berg. pi | 67. POLYPODE corne de cerf. Polypodium coro- | nopus. | Polypodium fronde pinnatä ; pinnis lanceolatis J 3» \alternis , profund laciniatis, crifpatis; puntis fpar- Ps; flipite levi. (N.) \ Hemionitis laciniis crifpis incifa.? Plum. Fil. tab. 150. — Tournef. Inft. R. Herb. 557. | Polypodium auritum majus, laciniis crifpis.? Petiv. REil pag. 19. tab. 7. fig. 7. | Quoique la plante que je préfente ici n’ait pas exactement la même forme que celle décrire par llumier, elle y a tant de rapports, que je la foup- onne en être au moins une variété, Nous avons POL 557 déjà eu occafion de remarquer combien les pe- lypodes vaiioient dans les decoupures de leurs feuilles. . Ceite efpèce eft haute de douze à quinze pou- es : fes pétioles, nus dans leur partie inférieure environ Jufqu’au tiers, font très - glabres, ftriés en deffus, arrondis en deflous, d’un bruo foncé, garnis de pinnules lancéolées , alternes , les int=- rieures très-écartées, les fupérieures confluentes, longues de quatre à cinq pouces , aigués , lies, un peu pales en deffous, laciniées, prefque à derni ailées à leurs bords , un peu crêpuss : de la cote principale il part une nervure latérale qui fe dirige dans chaque découpure, & fe divife en quelques petites veines. La fruétification eft éparfe , placée fur deux rangs latéraux dans la longueur de cha- cune des dentelures. : Cette plante croit dans l'Amérique. ( F. f. x herb. Lam. ) 68. POLYrODE veiné. Polypodium venofum. Loureir. # Polÿpodium frondibus pinratis ; foliolis venofis, inferioribus, cuneiformibus; fuperioribus ovato-oblon- gis, incifis, bafi truncatis. Loureiro. Flor. cochin. pag. 328. Plante d'fufe, haute d’un pied, dont les feuilies font aitées, compofées de folioles glabres & vei- nées, les inférieures en forme de coin, les fupé- rieures ovales, oblongues, ronquées à leur baie, incifées , à découpures obtuies & en dents de fcie. La fruétification eft éparfe , difpofée fur deux lignes de chaque côté des feuilles. El'e croît à la Cochinchine. ( Deftripr. ex Lour.) 69. PoryropE élevé. Pol;podium exaltatum. Linn. Polypodium frondibus pinnatis ; piinis enfiformi- bus, integris bafi inferiore introrsèm , fuperiore fur- sèm givois. Linn. Syft. Plant. vol. 4. pag. 416. n9/020: Afpidium (exaltatum), frondibus pinnatis; pinnis lanceolatis, fubfalcaris , bafi coraatis , fursim gthbis, ; ; J & , fabferrulatis; purétis folitariis. Swartz. Journ. bot. vol. 2. pag. 32. Lonchitis glabra, miror. Plum. Amér. 109. 28.— Idem, Fil. pag. 48. tab. 65. Filix betonice folio, vix ferrata. Petiv. Fil. pag. GG. tab. 7. fig. 15. Lonchitis altiffima, pinnulis ex utroque Llatere au riculatis, ? Sloan. Jam. 16. Hift. 1. pag. 77. tab, 31. Polypodium fimplex , foliis lanceolatis, integris, bafi inaqualiter fukauritis ; periolis breviffimis ; cap- | fulis fparfis. Brown. Jam. 99. n°. 14. Na Ù 595 P-O’L A. Idem, foliis integerrimis , brevioribus, obtufis. | CN.) Sa racine eft groffe , de couleur rouffätre en de- hors, verdârtre en dedans, fibreufe : il s’en élève plufieurs périoles un peu écailleux ou lifles, cv- lindriques , longs de deux pieds, garnis dans Ja plus grande partie de leur longueur de folioles où pinnules fimples , prefque enfiformes, un peu courbées en faulx , oppofées ou alternes , longues d’un pouce & demi, un peu obrufes, lifles & ver- res en deffus, un peu plus pales en deffous, à nervures obliques & latérales , médiocrement den- ticuiées à leurs bords, un peu en cœur à leur bafe, auriculées particuliérement à leur angle fu- périeur. La fruétification eft difpofée latéralement fur deux rangs dans la longueur des folioles : elle sue en petits points poudreux, de couleur rune. Cette plante croit aux Antilles , dans les forêts, le long des ruiffeaux. ( W. f. in herb. Lamarck.) Dans la variété À, les folioles font beaucoup plus courtes, point denticulées , obtufes : elle croit au Bréfil. (F. f. in herb. Lam.) 70. PoLyroODe crinière. Polypodium crinitum. Polyrodium frondibus pinnatis ; pinnis oblongis , planis, pinnatifidis; lobis linearibus , obtufis; fhpite angutofv, hirto , bafi crinito. (N.) Cette efpèce eft remarquable par la touffe épaifle de poils ou plutôt d’écailles fétacées, d’un noir luifant, qui garniffent le coilet des racines, la bafe des pétioles, & règnent dans toute la lon- eueur de ces derniers, devenant d'autant plus ra- res qu'ils approchent davantage du fommet : ces périoles font cannelés, anguleux, d'un brun rou- seâtre, nus juique vers leur milieu, Les feuilles font amples , pyramidales , fimplement ailées, compofées de pinnules acuminées , plus larges à leur bafe , glabres, d’un vert foncé , prefque pin- natifides , longues de quatre à cinq pouces, larges au moins d'un pouce ; les lobes font profonds, li- néaires, obtus, très-2ntiers , à nervures fimples, oppofées, obliques, paralleles, terminées cha- cune par un point qui conftitue la fruétification. Cette plante a été recueillie par Commerfon à flle-de-France. ( W. f. in her. Lam.) 71. Pozyrope ombiliqué. Polypodium umbili - catum. Polypodium fronde pinnatä; foliolis pinnatifidis , lanceolatis ; pinnis obeufis , crenulatis ; fruétificatione frarfé; capfalis umbiculatis ; flipite angulato , fub- Jyxamofo. Cette plante doit avoir deux pieds & plus de haut ; fes feuilles font ailées , portées fur un pé- tiole anguleux, frié, prefque quadrangulaire , BIO"E couvert de quelques écailles diftantes, membra- neufes, garnies de foliol:s oppofées ou alternes ; les inférieures plus courtes, plus diftantes ; les intermédiaires longu:s de quatre à cinq pouces, lancéolées , vrès aiguës, plus larges à leur baie, divifées en pinnules médiocrement confiuentes ; linéaires, tres -obrufes, légérement crénelées à leurs bords , principalement vers leur fommet. La frudification eft réunie à la bafe de chaque pinnule en petits globules au nombre de trois ou quatre, relevés, recouverts par une membrane capfulaire, un peu plane, ombiliquée dans fon milieu. Cette efpèce a été recueillie par Commerfon à l'Ile-de-France. (W. f. in herb. Lam.) 72. POLYPODE arqué. Polypodium arcuatum. Polypodium fronde pinnatä ; foliolis pinnatifidis , arcuatis ; pinnis integris, aCulls , lunatis , infimis longioribus ; ftipite tetragono. (N.) C'eft une plante très-élevée, dont les pétioles font à quatre angles obtus , cannelés à chacune de leur face , prefque glabres, garnis de folioles nom- breufes , oppolées , longues de fix à huit pouces, étroites , aiguës , relevées fortement en arc , mu nies de pinaules fimples, courtes ; arquées, ai- guës , confluentes feulement par leur bafe , en- tières à leurs bords ; les deux pinnules inférieures plus longues, plus étroites que les autres. La fruc- tification eft compofée de points très-rapprochés, prefque confluens, poudreux , jaunâtres, difpofes, fur deux rangs dans la longueur des pinnules. Cette plante a été recueillie à l'île de la Grenade par M. Smeathman. (W. f: in herb Lam.) Elle a quelques rapports avec le polypodium ruffum; maïs fes folioles arquées , fes pinnules aiguës , fes pé- tioles carrés , l'en diftinguent. 73. PoirvroDE marginé. Polyrodium margi= nacun,. Polypodium (marginale), frondibus pinnatis ÿ pinnis fuperiorious coalitis anferioribus enfiformibus, fursèm auriculatis, incifis ; fhipite villofo. Thunb. Flor. jap. Polypodium marginale. 212 227% A. Idem , pinnis pinnatifidis , fruélificatione Jub- marginali. . fées de folioles, dont les inférieures fout ailées , & les fupérieures feulement pinnatifides. Ces fo- lioles font enfiformes, rétrécies infenfibiement vers leur fommet , profondément incifées à leur à crénelures entières , oblongues. La fruétification confifte en deux rangées de points fitués prefque fur le bord des pinnules. Les pétioles font tomenteux & cylindriques ; ils foutiennent des feuilles ailées, glabres, compo-. bafe , & prefque auriculées à leur angle fupérieur; Cette. PO L Cette plante croît au Japon, où elle a été ob- fervée par Thunberg. Dans la variété A, les folioles font bien plus profondément incifées ou pinnatifides , la fructi- fication moins portée fur les bords. (W. f. in herb. Lamarck.) 74. POLYPODE auriculé. Polypodium auricula- sum. Linn. Polypodiurn frondibus pinnatis ; pinnis falcato-lan- ceolatis , ferruciss bali truncatis , fursum auriris. Æinn. Syftem. Plant. vol. 4. pag. 416. n°. 29. — Flor. zeyl. 383. Filix zeylanica, lonchitidis facie. Breyn. Cent. 189. tab. 44. fig. 2.— Rai. Suppl. 69. — Burm. Zeyl. pag. 98. tab. 44. fig. 2. Filix feu lonchitis afpera | maxima , Indarum. Pluk. Almag. 152. rab. 30. fig. 4. Lonchitis afpera zeylanica , alis falcatis, levifimè denticulatis , @ fuperiore latere auriculatis, Morif. Oxon. Hift. 3. pag. 566. Cette plance eft d’une hauteur médiocre ; elle n’a guère que huit à dix pouces : fes périoles font ftriés, nus à leur partie inférieure , couverts dans toute leur longueur d’écailles rouffâtres , très- minces, fubulées ; fes feuilles font ee fans nervutes fenfibles, ailées, à pinnules fimgles, lan- céolées , un peu courbées en faulx, obtufes ou un peuaigués à leur fommet, denriculées à leurs bords en dents de fcie très - fines & prefque fétacées , tronquées à leur bafe , & garnies à leur angle fu- périeur d’une creillerte faillante. La fructification eft difpofée fur deux lignes , le iong des folioles : elle eft compoiée de globules granuleux fi ferrés & tellement confluens, que fouvent la face infe- rieure des feuilles en eft toute couverte. Elle dif- fère du polypodium exaliatum par fon port & fes fines dentelures, On trouve cette plante dans les Indes & à l’île de Ceilan. (7. f. in herd. Lam.) 75. POLYPODE à feuilles d’acroftiche. Polypo- dium acroftichoides. Polypodium fronde pinnatä ; pinnis a!ternis, [ub- Sefilibus , baff hènc auriculatis, leviffime ferratis, ci- liatis, fuperioribus tantüm frutificantibus; flipite pa- leaceo. Nephrodium (acroftichoides). Michaux. Flor. amér. vol. 2. pag. 267. Il exifle des rapports entre cette efpèce & le polypodium auriculatum ; elle en diffère par fon port, qui la rapproche des acroftiches, & par fa fruétification : fes pétioles font chargés de pail- lettes ; ils foutiennent une feuille alougée , une feule fois ailée, compofés de pinnules alrernes , Botanique, Tome V. « POL 529 prefque feMles, munies à la partie fupérieure de le ur bafe d’une oreillette , légéreiment dentées en fcie, ciliées à leurs bords. La fructification eft compofée de points nombreux , d’abord féparés, puis réunis , couvrant en grande partie la furfacs inférieure des pinnules fupérieures , enveloppés à leur naïffance par une membrane réniforme. Cette efpèce fe trouve dans la Penfilvanie & à la Caroline. 76. POLYPODE triangulaire. Polypodium vrian- gulare. Linn. ‘ Polypodium frondibus pinnatis ; pinnis triangula- ribus, dentatis, Linn. Syft. Plant. vol. 4. pag. 417. nr: Lonchitis folio triangulari. Plum. Fil. pag. 54. tab. 72. Trichomanes folio triangulari , crenato. Plum, Catal. Plant. amer. 13.— Tournef. Inft, R. Herb. 540. Trichomanes folio triangulo , dentato. Petiv. Fil. 76. tab: 1. fig, 10. Afpidium (triangulum), froñde pinnaté ; pinnis acutè triangularibus , dentatis; pundis fruétiferis, [o- ltariis, Swartz. Journ. bot. 1*or. vol. 2. pag. 31. On diftingue aifément cette efpèce à fes folio- les courtes , de forme triangulaire, dentées ou fortement crénelées à leur contour. Ses racines font compofées d’une touffe épaiffe de fibres noires & très-menues , qui produifent fix à huit feuilles longues d’environ un pied, dont les périoles font couverts d’un duvet rouffâtre , & garnis, dans prefque toute leur longueur , de fo- ltoles oppofées, prefque feffiles , très-rapprochées, élargies à leur bafe , rétrécies en triangle, un peu couibées, divifées à leurs bords en dents aiguës, inégales , un peu pinuliformes , affez profondes : leur face inférieure eft revêrue d'un duvet court, rouffâire , garnie d’un double rang de tubercules noires, pulvérulentes ; la fupérieure , d’un vert foncé, ridée, à nervures latérales, Cette plante croit dans les forêts de Saint-Do- mingue. 77: POLYPODE réfléchi, Polypodium retroflexum. Linn. Polypodium frondibus pinnatis; pinnis crenato-lo- batis , infimis reflxis , acutis. (N.) Polypodium frondibus fibbipinnatis ; foliolis inf- mis reflexis ; pinnis daceris. Linn. Syft. Plant, vol. 4. pag. 419. n°. 39. Filicula alis inferioribus pendulis. Petiv. Fil, 72. tab. 1. fig, 9. PP D POL 530 Lonchitis acuminara , auriculifque rotundis ; in- À cifa. Plum. Fil. pag. ÿ2. tab. 68. Ses racines font compofées de fibres nombreu- fes, noires, touffues , alongées : il s’en élève cinq ou fix feuilles lancéolées , longues de fix à huit pouces, ailées, compofées de folioles altérnes, très - rapprochées , la plupait pendantes vers la terre, lancéolées, aiguës, délicares, d’un vert gai, un peu plus foncé en deffous ; longues d'un pouce environ, plus larges à leur bafe, point pin- natifides, mais fimplement divifées à leurs borcs en crénelures arrondies ; celles de la bafe plus pro- fondes. La fruétification confifte en petits globules placés dans le difque de chaque crenelure. . Cette plante croît à l’ile de Saint-Domingue. 78. Poryrope hériflé. Polypodium echinatum. Polypodium frondibus pinnatis ; pinnis falcato- lañceolatis fubferratis , furshm auritis, bafi & ante- riùs fpinofis ; flipite fquamofo. Gmel. Syitem. rar. vol. 2. pag. 1308. n°. 60. Polypodium muricatum. Swartz. Prodr, pag. 131. Polypodium mucronatum. Ydem. Journ. botan. vol. 2. pag. 30. Trichomanes majus , totum album , pinnis aculez- tis, trapezii figurä. Sloan. Jam. Hit, 1. pag. 81. tab. 36. fig. 1, 2: 3.(4:2) Ses feuilles font fimplement ailées, compofées de folioles courtes , prefque entières, lancéolées ou prefque triangulaires , un peu courbéesen faulx, denticulées à leuis bords en dents fines, épineu- fes, ordinairement divifées à leur bafe en deux lobes obtus ou épineux , qui rendent ces fo- lioles auriculées : elles font blanchâtres en def- fous , & leur pétiole eft écailleux, furtout vers la bafe. Ces folioles varient dans leur forme. Cette plante croit à la Jamaique. 79. POLYPODE rampant. Polypodium reptans. Polypœdium frondibus pinnatis; pinnis fubcordatis, ovatis, obtufis , crenatis, baff fubauriculatis; fronde repente, apice radicante. SWartz. Journ. bot. vol. 2. pag. 25. an. 1801. Polypodium (xepens ), frondibus pinnatis , repen- tibus , apice radicantibus; pinnis fubcordatis , ovatis, obrufis, crenatis , bafi fubauriculatis. Idem. Prodr. pag. 132. Adianthum feu filix trichomanoides | jamaicenfis , pinnulis auriculatis, &c. Pluk. Almag. pag. 9. tab. 253. fig. 4. Bona. Cette plante préfente un caraétère très-particu- lier, en ce que l'extrémité de fes feuilles produit des racines qui deviennent l’origine d'une nouvelle plante. POL Ses pétioles font fort grêles, prefque filiformes, un peu velus par diflance, garnis de folioles alter- nes , prefque fefliles, petites, ovales, très-obtu- fes, crénelées à leur contour , prefque en cœur à leur bafe , & même un peu auriculées par le pro- longement des deux crénelures inférieures , mé- diocrement velues , épaifles , longues d’un demi- pouce. Toutes ces feuilles font couchées fur la terre , & radicantes à leur fommet ; la partie inférieure de leur pétiole eft nue; les nervures font latérales & rameufes , à ramifications prefque fimples. Cette plante croit dans la Jamaique & dans la Caroline méridionale, ( W. f: in herb. Lam.) 80, Pozyrope radicant. Polypodium radicans. Polypodium frondibus pinnatis ; pinnis integris, ovatis, auriculatis , baff truncatis , apice confluenti- bus , fronde radicante. (N.) Polypodium (xhyzephyllum ), frondibus pinnatis; pinnis ovato-deltoideis , fuperioribus , confluentibus , in laciniam attenuatam , fruétiferam, raicantem. ? Swartz. Journ. botan. & Prodr. 132. Filicifolia lonchitidis facie, jamaicenfis, &c, Piuk. Almag. pag. 152. tab. 286. fig. 2. Bona. Quoique cette efpèce foit très-voifine du po/y- podium reptans , elle me paroît offrir des caractères fufifans pour l’en diftinguer, & je la foupçonne être la même que le po/ypodium rhizophyllum de Swartz. Ses feuilles font longues, étroites , rampantes 5 leur pétiole eft grêle, un peu velu, garni dans prefque toute fa longueur de folioles alternes, petites, très- entières, ovales ou plutot ellipti- | ques , tronquées à leur bafe, où elles forment deux oreillettes arrondies, prefque feffiles , un peu : rudes au toucher : les inférieures font rrès-écar- tées les unes des autres; les fupérieures con- fluentes : elles m'ont paru devoir être auffi radi- cantes. Les nervures font fimples , tranfverfes , quelquefois bifurquées : à la bafe de ja bifurca- tion eft placé un petit point pulvérulent qui conf- titue la fruétification , difpofée en deux lignes la- térales le long des folioles. Cette plante fe rencontre dans la Caroline mé- ridionale. (W. f. in herb. Lam.) 8r. PoLYPODE à feuilles en cœur. Po/ypodium cordifolium. Linn. Polypodium frondibus pinnatis ; pinnis cordatis, obtuffs , integerrimis , repandis. Linn. Syft. Plant. vol. 4. pag. 417. n°. 32. Polypodium fronde pinnatä ; pinnis parallelis , ob- longis , obtufis , obfoletè ferratis ÿ baf; fubcordatis , fursèm gibbofioribus ; punëtis folitariis , rachi fubpu- befcente, Swartz. Journ. bot. 1801. vol. 2. pag. 32. P'OL Trichomanes folio cordato. Petiv. Fil. 7$.tab.1. fig. 11. Lonchitis folio cordato. Plum. pag. $3. tab. 71. Lonchicis & trichomanes folio cordiformi.Tournef. Inft. R. Herb. 539. 540. — Plum. PI. amér. 12 & 13. Ilexifte beaucoup de rapports entre cette plante & le polypodium reptans ; mais celle-ci n’eft point radicante au fommet de fes feuilles, & fes pinnu- les font un peu différentes. Elle eft fournie de racines fibreufes & touflues, d’où s'élèvent plufieurs feuilles lancéolées, hautes d'environ un pied, fupportées par des pétioles grêles, un peu pubefcens : ces feuilles fe divifent en folioles oppoiées , rapprochées , légérement pédiculées, courtes, obrufes , élargies & un peu échancrées en cœur à leur bafe, ondulées à leurs bords, mais fans crénelures ; celles du milieu lon- gues d’un pouce au plus, munies de nervures fim- ples , latérales, très-fines, qui ne vont pas juf- qu'aux bords des folioles ; leur difque eft rempli de plufieurs globules pulvéruiens, placés fur deux rangs. « Ce qu'il y a de remarquable en cette plante, dir Plamier, eft de voir que les pétioles & les feuilles, dens leur jeun<{fe , paroiïffenttou- tes d’un rouge écarlate, qui, venant enfuite à s’é- vanouir peu à peu, prennent d'une manière fur- prenante une couleur d’un vert foncé & luifant à merveille. » Cette plante croît dans les forêts de l’île de Saint-Domingue. __ 82.PoryropE en demi-cœur. Polypodium femi- | cordatum. SWartz. Polypodium frondibus pinnatis ; pinnis lanceolatis, parallelis, fusintegris , baff oblique” cordatis ; lobo inferiore gibbofiore ; punëtis fruétificationis quadrife- riatis, Swartz. Proûr. pag. 132. — Idem, Journ. botan. fub nomine A/pidur. | | | Linguacervina, foliis enfiformibus, ferraris. Plum. | Fil pag- 98. tab. 113. | | Filix latifolia , non ramofa, foliis gladiiformibus, | férratis. Plum. Pi, amér. 10. tab. 15. : . O0 . Lingua cervina , ramofa , foliis enfiformibus , [er- ratis. Tournef. Init. R. Herb. ÿ46. | Filix mas, vix ferrata. Petiv. Fil. 64. tab. r. fig. 4. ! Cette efpèce fe diftingue par la bafe de fes fo- | Hioles, dont un dés côtés, un peu prolongé , fe courbe en dedans, & forme une forte d’échan- crure à demi en cœur. | Sés racines font compofées d’un grand nombre | dé chevelus noirs , touffus , d’où s'élèvent piu- | dieurs feuilles très-amples ; hautes de trois à quatre POL SO pieds, divifées, le long d’un pétiole glabre & un peu comprimé , en folioles nombreufes , glabres, enfiformes , longues de cinq à fix pouces , larges de cinq ou fept lignes, tronquées au côté fupé- rieur de leur bafe, à demi- cordiformes au côté inférieur , vertes à leurs deux faces, marquées en deflous de nervurzs latérales , fouvent rameufes ou bifurquées. La fructification eft éparfe, & dif- pofée aflez généralement fur quatre lignes parai- lèles. On rencontre cette plante dans les forêts, à Saint-Domingue. ( W. f. in herb. Lam.) 83. PoryroDE cotonneux. Polypodium hirfx- tulum. = Polypodium frondibus pinnatis ; pinnis alternis , Lanceolato-acutis , obtusè crenatis, fubpubefcentibus ; fhpite pubeftente. (N.) Polypodium Chirfutulum), fronde pinnatä; pinnis oblongis, obtusè ferratis , bafi fursm auriculatis ; ffipite villofo. ? Forft. Flor. auftr. pag. 81. Afidium hirfutulum, ? Swartz. Journ. bot. 1801. vol. 2. pag. 32. Cette efpèce me paroit devoir fe rapporter at polypodium hirfutulum de Forfter, malgré Îes peti- tes différences que j'ai cru y remarquer, d'après la defcription de cet auteur. C'’eft une plante qui a environ un pied de haut : les pétioles fonc ftriés, couverts de poils touflus, courts & cendrés, chargés de folioles alternes, pédiculées, lancéolées , épaiffes , aiguës, longues de deux pouces, larges de quatre lignes, arron- dies & élargies à leur bafe, divifées à leurs bords en crénelures peu profondes, obrufes; la première, étanc un peu plus alongée que les autres, fait pa- roître la partie fupérieure de fa bafe comme auri- culée. Toutescesfolioles, qui fontd’un vert foncé, très-pubefcentes dans leur jeuneffe , ne confervent ce caraétère dans leur vieilleffe que fur les prin- cipales nervures, & un peu à leurs bords. Je n'ai point vu la fruétfication. Cette efpèce croit dans les Indes : elle m'a été communiquée par M. Dupuis. (F7 f.) 84. Porvrope régulier. Polypodium unitur. Linn. s Polypodium frondibus pinnatis ; -pinnis enfiformi- bus , ferratis; ferraturis femi-ovatis , ovato-nervefis. Linn. Syftem. Plant. vol. 4. pag. 416. n°. 30. — Desfont. Flor. atiant. vol. 2 pag. 407.— Poirert. Voy. en Barbar. vol. 2. pag. 270. Afpidium (minutum), fronde pinnaté; pinnis en- ffermibus , fubpinnatifidis; laciniis (ferraturis) femi- ovatis, obtufis, nervoffs , nervis, rachive pubeftenti- bus, Swartz. Journ. botan. vol. 2. pag. 32. Xxx 1} Filix pyramidalis , maderas patana, elegans; pin- nulis ferratis. Petiv. Muf. 10. tab. 1. fig. 55. 552 Filix zeylanica , denticulata ; non ramofa. Burm. Zeyl. pag. 98. tab. 44. fig. 1. Filix bermudienfis , non ramofa, petrea ; pinnis acatioribus , planis, hirfutis pubefcentibus. Pluken. Phytogr. tab. 244. fig. I. Filix non ramofa , major ; furculis raris , brevio- ribus; pinnulis crebris, latis, brevibus. ? Sloan. Jam. 20. Hit, 1. pag. 90. tab. 48. Polypodium (acuminatum) kouytr. Cette plante eft remarquable par la belle régu- larité de fes crénelures, & par le duvet qui revêt ordinairement fes petioles & les principales ner- Vures. Elle s'élève de trois à quatre pieds : fes feuilles font amples, de Forme pyramidale , planes, ailées, divifées en pinnules longues de huit à dix pouces, étroites, enfiformes, très-aiguës, glabres ou un peu pubefcentes à leurs bords, qui font garnis de crénelures très-régulières, à demi-ovales, droites ou un peu arquées, obtufes, & fouvent terminées par une fpinule très-petite , marquées de nervures latérales, obliques, parallèles. La fructification eit compofée de petits grains difpofés latérale- ment fur deux rangs dans le fens de chaque cré- nelure. Cette plante croît'aux Indes, dans l'ile de Cei- Jan. Nous l’avons également recueillie , M. Des- fontaines & moi, fur les côtes de Barbarie, fur le bord des grands lacs des environs de la Calle. + (PV. v.) 85. PozyrODE rouffâtre. Polypodium ruffum. Polypodium foliis pinnatis , pinnis pinnatifidis ; foliolis horizontalibus , anguflo-acuminatis , inferio- ribns remotis ; divifuris obtufis, reëlis; ffipite glaber- rimo, ruffo. (N.) Les feuilles ont plus de deux pieds de haut, lancéolées , aiguës, portées par.un pétiole feuillé prefque dans toute fa longueur, life, très-sla- bre , couleur de paille , ftrié en deflus, garni de folioles, dont les inférieures font très-écartées, plus courtes; les autres étroites, acuminées, la plupart alternes , horizontales, très-glabres, ver- tes en deflus, rouffes en defous, longues de qua- tre à cinq pouces, larges de fix lignes, divifées profondément en lobes jinéaires, obtus , prefque droits. La fructification eft très-abondante, for- mée de taches rouffès , arrondies, pulvérulentes, très-abondantes , marginales , fur deux lignes , & quelquefois tellement confluentes, qu'elles cou- vrent prefque entiérement la face inférieure des folioles. Cette plante croit dans pluñeurs contrées de P O'L l'Amérique méridionale, au Pérou, &c. (7. fin herè. Lam.) Elle à quelques rapports avec le po- dypodium unitum. 86. PozYrODE étalé. Polypodium patens. Polypodium fronde fubtùs villofiufeulà ; laciniis lineari - lanceolatis , elongatis ; lacinulis oblongis , acutis, intepris, infimis longioribus. Swartz. Proûr. - Polypodium (nymphale), frondibus pubeftenti- bus; pinnulis linearibus, acuminatiffimis ; ferratis, bafi pinnatifidis ; laciniis oblongis , obtufis , vix an- trorsbm falcaris. Forft. Flor. auftr. pag. 81. Filix non ramofa, minor, furculis crebris; pinnulis Breviffimis , anguflis. Sloan. Hift. jam. 1. pag. 91. tab. 52. fig. 1. Afpidium (patens) , pinnis lineari- lanceolatis , pinnatifidis , attenuatis, fubtùs pubefcentibus ; laci- nits oblongis , acutis , baftos longioribus. Swartz. Journ. botan. vol. 2. pag. 34. Ses feuilles font fimplement ailées , compofées de folioles étroites , alongées, acuminées, un peù pubefcentes en deffous, fefliles, prefque alternes ; les inférieures ordinairement plus longues, divi- fées à leurs bords en crénelures plus ou moins rofondess , arrondies ou aiguës ; celles de la bafe des folioles plus faillantes & plus longues que les autres. Cette plante croît à la Jamaique : elle a des rap- ports avec notre po/ypodium ruffam. 87. PoLyrODE incommode. Po/ypodium in- vifum. Polypodium fronde pinnatä ; pinnis lineari-lan- ceo/atis , pinnatifidis , glabris ; laciniis lanceolaro- falcatis ; infimis ferè brevioribus. ? Swartz. Journ. botan. vol. 2. pag. 34. — Idem. Prodr. 133. Filix non ramofa, major; furculis crebris ; pinnu- lis longis, angufts. Sioan. Hift. 1. 90. tab. fr. A. Idem, foliolis anguftioribus , bafi fubauricula- sis. (N.) Ses feuilles font très-amples, planes, aïlées ; leur pétiole eft un peu ftrié, prefque cylindrique, légérement pubefcent , garni de folioles étroites, alternes, longues de huit à dix pouces, acumi- nées , prefque glabres ou munies de quelques poils rares, à découpures prefque pinnatifides, con- fluentes à leur bafe, à peine courbées en faulx, à demi-ovales, obtufes ; celles de la bafe affez ordinairement plus courtes , entières à leurs bords. La fruétification eft rapprochée fur deux lignes de la nervure principale de chaque crénelure. La variété A diffère de la précédente par fes M folioles plus étroites , ayant les deux crénelures de leur bafe un peu plus grandes que les autres, P'OUE & formant prefque deux oreillettes. Les pétioles font chargés de poils fins, droits, plus abondans vers la partie fupérieure. Cette plante croît à la Jamaique & à la Guade- loupe. La variété À vient de Porto-Ricco, où elle a été recueillie par M. Ledru. ( W. fin herb. Bofc. & Lam.) 88. PoLYPODE appendiculé. Polypodium appen- diculatum. Polypodium fronde pinnatä; foliolis lanceolato- acuminatis, pinnatifidis; pinnis obtufis; foliolis infe- rioribus minimis , auriculam referentibus ; flipite pi- Lfo. (N.) Cette efpèce eft remarquable par fes deux for- tes de folioles, les unes très- petites, affez fem- blables à des ftipules, ovales, un peu crénelées à leurs bords, tronquées à leur bafe, dont la partie fupérieure fe prolonge en une oreillette relevée: toutes ces folioles garniffent la portion inférieure de la tige jufqu’aux grandes folioles , & font pen- dantes fur un pétiole court , alternes, très-rap- prochées. Les périoles font garnis, dans toute leur lon- gueur , d’un double rang de poils roides, ouverts, grifatres ; les grandes folioles font alternes, point confluentes , lancéolées , acuminées , longues de quatre à cinq pouces, plus larges à leur bafe, à demi-pinnatifides , à pinnules à demi-ovales, ob- tufes, un peu relevées vers leur fommet, glabres, d’un vert gai, à nervures latérales , parallèles. La fruétification eft placée fur deux rangs, dans la longueur des pinnules. Cette plante croît à Porto-Ricco. (W. f. in her. Bofc.) 89. PoLYPODE crénelé. Polyrodium crenatum. Swartz. . _ Polÿpodium fronde pinnaté ; pinnis fuboppofris, | oblongo-lanceolatis, crenato-ferratis; punétis fparfis. - Swartz. Journ. botan. & Prodr. pag. 132. Lingua cervina , rotundiàs crenata. Plum. Fil. pag. 93. tab. 111. Filix latifolia, non ramofa , rotundiüs crerata. | Plum. Plant. amér. 7. tab. 10. | ©: Filix major, in pinnas tantüm divifa , raras , ob- longas latajque, crenatas. Sloan. Jam. Catal. 18. | Phyllitis ramofa, maculis minoribus, Petiv. Fil. 11. tab. G. fig. 14. Cette efpèce a des racines très-touffues, des feuilles amples , hautes de trois pieds & plus, fim- plement ailées , portées fur un pétiole cylindri- | que, fortement flrié & glabre ; garnies de folio- | des fimples, oblongues , lancéolées , acuminées, cé EUONE 533 prefque oppofées , longues de fept à huit pouces, fur prefque deux de large; un peu rudes, vertes, plus pales en deffous , crénelées à leurs bords, munies de nervures latérales, élevées, rameufes. La fruétification confifte en points noirâtres, aflez petits, épars, répandus für toute la furface infé- rieure des folioles, à la bafe de la ramification des nervures. ( La figure donnée par Plumier repré- fente ces points fur deux lignes, dans un ordre régulier.) Cette plante croit dans l’île de Saint-Domingue, le long des ruiffeaux : on la trouve auffi dans l'ile de la Grenade. ( W. fe in herb. Lam.) 90. POLYPODE réticulé. Po/ypodium reticulatum. Linn. Polypodium frondibus pinnatis ; pinnis oblongis, integerrimis ÿ anoffomofibas reétangulis ; punis rec- tangulrs ; adproximatis, Linn. Syft. Plant. vol. 4. pag. 417. n°, 35. Filix latifolia , non ramofa , nigris tuberculis pul- verulenta. Plum. PI. amér, 6. tab. 9, Lingua cervina , nigris tuberculis pulverulenta, Plum. Fil, pag. 92. tab. 110. Phyllitis ramofa ; maculis majoribus. Petiv. Fil, 10. tab. 6. fig. 13. Cette plante a des racines touffues, compo- fées de fibres capillaires, rameufes, noires, qui produifent de très - grandes feuilles longues de quatre pieds & plus, fupportées par un pétiole noir ou Jaunâtre , glabre , luifant, à demi-cylin- drique , à peine ftrié, garni de folioles longues de neuf à dix pouces , larges d’un pouce & demi, alternes , diflantes, lancéolées, égérement on- dulées à leurs bords, arrondies & fefiles à leur bafe , acuminées à leur fommet, marquées de ner- vures latérales , parallèles, entrecoupées régulié- rement par des veinules courbées en arc, entre chacune defquelles eft placée une verrue pulvé- rulente aff2z groffe , dont l’enfemble couvre tout le deffous des feuilles, On rencontre cette plante à la Martinique, où elle eft aflez commune. (W. f. in herb. Désfont.) 91.POLYPODE à petits points. Polypodium punc- tulatum, Polypodium fronde pinnatä ; pinnis lanceolatis, fuberenatis ; punétulis nigris marine notatis ÿ fruc- tificatione feriali, fxbmarginali, (N.) Lingua cervina > dentata , punétulis nigris notata. Plum. Fil. pag. 98. tab. 112. Filix mas, enfiformis, major. Petiv. Filic. 63. tab. 1. fig. 3. Arana-panna, Hort, malab, pag, 12, tab. Gr. 534 FOR C’eft une belle & grande efpèce, ordinaire- ment d’un beau vert clair, très-liffe dans toutes fes parties, dont les feuilles s'élèvent à la hau- teur de cinq ou fix pieds, fur un pétiole droit, à demi-cylindrique , canaliculé en deflus , fuppor- tant des folioles nembreufes, tranfparentes , al- ternes, longues de fix à huit pouces, un peu pé- diculées , étroites , lancéolées , aiguës , prefque tronquées & inégales à leur bafe , plus ou moins crénelées à leurs bords, à crénelures obtufes , 1à- ches , peu profondes, ordinairement munies cha- cune , dans leur difque , d’un petit point noir vis- à-vis ceux de la fruétification. Celle-ci confifte en deux lignes de points prefque noirs , de la groffeur d’une tête d’épingle , apparens aux deux faces, fitués à peu de diltance du bord des folioles. Les nervures font fines, latérales, obliqués, fimples ou bifurquées prefque dès leur bafe. Cette plante croît dans les forêts fombres & humides de la Martinique. Sonnerat l’a égalzment recueillie dans les Indes. ( #7. f. in herb. Lam.) 92. POLYPODE tronqué. Polypodium truncatum, Polypodium fronde pinnatä ; foliolis longiffimis , acuminatis, crenatis ; incifuris fubtruncatis ; fhipite glabro, angulofo , canaliculato. (N.) Cette plante eft très grande , ample , au moins une fois ailée ; les pétioles font glabres , un peu flexueux , à quatre angles, profondément canali- culés entre chaque angle, garnis de folioles très- rapprochées, alternes, longues de quatre à cinq pouces, larges de fix lignes , horizontales, lan- céolées , fortement acuminées, lifles , vertes, crénelées feulement à leurs bords, à crénelures courtes, ovales, la plupart comme tronquées à leur fommet. La fruétification eft éparfe , fans or- dre , au revers des feuilles : elle confifte en points puiverulens , de la groffeur d'une petite tête d’épingle. Cette plante croît au Bréfil. (W. f. in herb. Lamarck.) 93. PoLYrODE à feuilles de coriandre. Po/ypo- dium coriandrifolium. Polypodium fronde pinnatä ; pinnis cordato-oblon- gis, pinratifidis ; laciniis obtufis ; crenato-repandis, parefcentibus. Swartz, Journ. bot. vol. 2. p. 36. Filix non ramofa , pediculo hirfuto , cortandri fo- ‘ americana. Pluk. Phytogr. pag. 153. tab. 254. 8° ÿ: Ses racines font épaifles à leur collet , divifées en deffous en fibres garnies de quelques chevelus: il en fort pluñeurs feuilles ailées , à folioles cour- tes, à peine pinnatifides , à découpures obrules , plus ou moins prafondes , rarement créneléee; les pétioles font pubefcens. PO: L Cette plante croit dans l'Amérique. 94. POLYPODE à feuilles de ciguë. Polypodium cicutariurn. Linn. Polypodium frondibus ternatis; foliolis bipinnatis, baff laciniatis, obtuse incifo-ferratis, acuminatis ; infimis gibbofioribus. Linn. Syit. Plant. vol. 4. pag. ANS N0e 30e 2 Polypodium minus , triphyllum ; foliis profundè divifis ; lobis oblongis , fublobato-crenatis. Brown. Jam. 97. Filix virginiana , non ramofa; foliis planis. Pluk. Almag. 151. tab. 284. fig. 2. Polypodium (hexagonopterum ), fronde pubente ciliatäque , bipinnatifidä; membranis pinnis oppofitas connectentibus, oblongo - hexagonis ; pinnulis incifo- crenatis ; punélis fparfis. Mich. Flor. amér. vol. 2. pag. 271. On diftingue cetre efèce à fes folioles, affez femblables à celles de la ciguë : fes pétioles font nus à leur partie inférieure, feuillés d’un tiers à leur partie fupérieure, munis vers leur bafe de quelques écailles rares ; les feuilles font amples , deux fois ailées; les folioles, confluentes à leur bafe , font lancéolées , ainfi que les pinnules ; ces dernières , un peu laciniées à leur bafe, ont leur contour incifé en dents de fcie aiguës. Cette plante croît à la Virginie & dans les fo- rêts de la Jamaique, Nota. Swaitz rapporte au polypodium cicutarium de Linné la figure de Plukener, Almag. tab. 280. fig. 4. & non celle tab. 284. fig. 2, citée d’après Linné. Je ne fuis point du tout éloigné de cette opinion , la defcription de Linné convenant beau- coup mieux à Îa haue citée par Swartz; mais il s’entuit que ce font bien certainement déux plan- tes différentes : dans l’impoffbilité de favoir quelle eft ceile que Linné a décrite en effet, je donnerai fous un autre nom la defcription de celle de Swartz. Voyez lPolypode fétide. Je ne vois rien de terné dans les feuilles, ni dans cette efpèce, ni dans la fuivante. J'avoue que je n’ai pu faire l'application de cette exprefion de Linné, : 9$. PoryronE fétide. Po/ypodium fœtidur. Polypodium frondibus ternatis, foliolis bipimnati- fidis ;ÿ pinnis decurrentibus , cerminalibus , confuenti- bus, infimis lateralium bafi bipinnatifdis, elongatisÿ laciniis lobato-incifis, crenatis. Swartz. Afpidium cicutarium. Swattz. Jourr. bot. vol. 2. pag. 36. An polypodium cicutrium ? Lin, POLE Filix jamaicenfis , feu polypod'um cicutaria lari- folie, fœtidiffimis foliis quodammodo conveniens ; pinnulis amplis, mucronatis , circà margines ferris latiufculis , profundè finuofis. Pluk. Phyt. pag. 152. P yt: pas FA tab. 289. fig. 4. Polÿpodium (hyppocrepis), pinnis oblongis, acuminatis ; obtusè inciffs, fuprà pilofis , fubrès gla- bris. ? Jacq. Ic. rar. & Colleét. 3. pag. 187. (Hujus junior planta feu varietas videtur, Swartz.) D'après ce que nous avons dit à l’article du po- lypodium cicutarium , ce feroit ici, d’après Swartz, l'efpèce décrite par Linné. Il s'élève des mêmes racines plufieurs pétioles nus dans leur partie inférieure, jufque vers leur moitié , où ils s’épanouiffent en une feuille pyra- midale, compofée de folioles oppofées, les deux premières libres , les autres confluentes. (C’eft peut-être d'après ce caractère que Linné emploie l'expreffion de rerré, & alors point de doute que ce ne foit là l’efpèce qu’il a nommée po/ypodium cieutarium, ) Ces folioles font acuminées , pinna- tifides ; les deux inférieures ont la pinnule infé- rieure de leur bafe très-alongée, & à crénelures arrondies en lobes ; les autres font fimplement lo- nes quelques-uns de leurs lobes un peu cré- nelés. Cette plante croit à la Jamaïque : elle a une | odeur forte & défagréable , d'après Plukener. ‘ Swartz penfe que le polypodium hyppocrepis de Jac- : quin n'eft, ou que celle-ci plus jeune , ou une : variété. | 96. PorvronE enlacé. Po/ypodium conneüile. | Michaux. | Polypodium fronde pubente ciliatäque, bipinnati- | fidâ ; pinnis oppofitis, adnatis, contiguis ; pinnulis | fubellipticis ; punctis minutis; flipite paleaceo. Mich. | Flor. amér. vol. 2. pag. 272. | 4 . | Toute cette plante eft pubefcente : fes feuilles fort deux fois ailées , ciliées à leurs bords ; comn- | pofées de folioles oppofées, réunies par leur ba£e, | très - rapprochées , divifées en pinnules prefque elliptiques, & fupportées par des pétioles garnis . de paillettes. La fruétification confifte en points \irès-pecits. Cette efpèce croit au Canada. | | 97. POLYPODE androgyn. Polypodium andro- | gyrum. 1 Polypodiam fronde fubbipinnatä 5 pinnis femi-pin- » natis, flerilibus, latioribus ; lobis integris, obtufis, fubarcuatis ; fruélificationibus minimis , ferialibus. | Filix latifolia, pinnulis ferè acuminatis, dentaca. | (Plum, Fil. pag. 13. tab, 16, e LOUE 555 Filix jamaicenfis ; foliis femel fubdivifis ; pinnulis obtufioribus , coffa aanaftentibus , forbi aucuparie fo- lia quodammodo referentibus. Pluk. Almag. 153. & Phytogr. tab. 291. fig. 1. Filix androsynus | maculatus. Petiv. Filic. 413. tab. 11. fiz. 5. Ses racines font noires, épaifles, garnies de fibres déliées, rameufes, revêtues d’écailles crès- fines, d’où s'élèvent des feuilles longues d’envi- ronun pied & demi, ailées, compoféss de folioles alternes , lancéolées, acuminées , un peu rudes au toucher, membraneufes , divifées à leurs bords en lobes profonds, un peu arqués, obtus , très- entiers , marqués de nervures latérales, obliques, fimpies, parallèles. La frudification confifte en points fort petits ; les feuilles qui les portent, font beaucoup plus étroites que les ftériles ; les pé- tioles, renflés à leur bafe, font nus inférieure- ment. Cette plante croit à la Martinique, (W. fin kerb. Desfont.) 98. POLYPODE empenné. Po/ypodium pennatum. Polypodium fronde pinnatä ; pinnis longiffimis , mollibus , femi-lobatis ; nervis arcuatis ; cofhis fube pubefcentibus; fruclificationibus punétatis. (N.) Malgré la différence du port & de la grandeur, je foupçonne que cette plante pourroit bien n'être qu'une variété de la précédente, & peut-être celle-là même que Plumier à figurée. (Tab. 16. Filic. ) Elle s'élève à plus de deux pieds : fes feuilles font amples , fouples, vertes , ailes, compolées de pinnules longues de dix à douze pouces, larges au moins de deux , acuminées, prèfque à demi- ailées ou divifées en lobes obtus, arrondis, légé- rement arqués à leur fommet, marquées de ner- vures fines , faillantes , arquées, parallèles. La fructification confifte en petits points placés dans le milieu de chaque nervure , & difpofés fur deux rangs dans chacune des lobes ; la côte principale eft légérement pubefcente ; les pétioles glabres & ftriés. J'ignore fi elle produit des feuilles ftériles, comme la précédente. Cette plante croit dans l’Amérique méridionale, (VW. f. in herb. Desfont. ) XX X%X Feuilles deux ou plufieurs fois ailées. 99. POLYPODE phégoptère. Polypodium phe- gopteris, Linn, Polypodium frondibus fubbipinnatis ; foliolis inf- À mis reflexis ; paribus pinnula quadrangulatè coadu- natis. Linn. Syft. Plant. vol, 4. pag. 418. n°. 38. — Hort. Cliff. 475. — Flor. fuec. 851. 945. — Gunn. Norv. n°. 50. — Weil, Cryptog. 306. — 556 PO E Pollich. Pal. n°. 962. — Doœerr. Naf. 181. — Lam. Flor. franç. vol. 1. pag. 18. n°. 1254. XV. — Bolton. Fil. tab. 20. j pinnis ova- Polypodium foliis pinnatis, reflexis tibus. Hall. tis, hirfutis, primis cum nervo confluen Helv. n°. 1698, | Polypodium pianatum ; pin 6 tifidis , integris ; inferioribus nutantibus. 267 J07E nis lanceolatis , pinna- Flor. lapp. Phyllitis minor, hirfuta, pinnis variis. Amm. A&. Petrop. 10. tab. 21. Filix non ramofa , minor & fylveftris. Petit. Epift. 56. tab. so. Filix minima, britannica , pediculo pallidiore; alis inferioribus deorskm fpeétansibus, Morif. Hift.3. pag. 575. S. 14. tab. 4. fig. 17. Cette efpèce offre des caraétères qui la rendent affez diftinéte parmi celles qui appartiennent à cette divifion : les deux folioles inférieures font pen- dantes, plus longues que les autres, rétrécies à leur bafe ; de plus, routes les folioles fe réuniffent par leur bafe, de telle manière que, par cette réu- nion, la pinnule inférieure forme une forte de carré long fur le pétiole. Ses feuilles font radicales, de forme pyrami- dale , munies de racines fibreufes, haures de huit à dix pouces, d’un vert gai, garnies fur le pé- tiole , dont elles n'occupent guère qne la moitié, de quelques petites écailles & de poils rares ; di- vifées en foltoles qui vont de la bafe au formmet, en diminuant de grandeur ; longues d’un à trois pouces ; compofées de pinnules ovales , très-en- tières, obtufes, confluences à leur bafe, chargées de quelques poils en leurs bords. La fruétification eft éparfe , & confifte en petits points rouffatres, de la grofleur d’une tête d’épingle. Cette plante croit en France, dans Îa Suiffe , dans les bois & les lieux humides, païticuliére- ment fur les montagnes. (l. v.) 100. POLYPODE à feuilles molles. Po/ypodium molle. Polypodium fronde pinnatà ; foliolis pinnatifidis , glaberrimis , alternis, non coadunatis ; imis brevio- ribus, reflexis ; pinnis crenulatis. (N.) Polypodium (molle) , frordibus fubbipinnatis ; pinnis lanccolatis, obrufiufeulis , apice crenulatis. Matusk. Sil. n°. 979. — Hall. Helv. n°. 1703. Polypodiim pinnulis lanceolatis ; obtufrufculis , apice crenulatis. Gel. Sy. nat. vol. 2. pag. 1310. — Villars. Dauph. vol. 3. pag. 845. tab. 53. — Schreb. Spicil. 70. n°. 220. — Allion. n°. 2406. Polypodium flix femina, crenata. Weïff. Cryptog. pag. 3135+ ner PO L Filix mollis five glabra , vulgari mari, non ramofæ accedens. Morif. Hift. 3. $. 14. tab. 3. fig. 7. — Vaill. Parif. 53. tab. 9. fig. 3. Filix fontana. Tabern. Icon. Tournef. Herb. certo. Polypodium frondibus bipinnatis ; foliolis lanceo- latis ÿ pinnulis ovatis, laciniatis, obtusè ferratis. Mull. Frid. n°. 844. tab. 2. fig. 3. Cette plante fe rapproche du polyrod'um phe- gopteris , mais fes feuilles ne forment point de py- ramide par leur enfemble; ies folioles inférieures font pendantes , mais plus courtes que les autres. Ces feuilles varient par leur grandeur; elles ont depuis fix pouces jufqu'à douze & plus, parfaire- ment glabres , molles, tranfparentes, d'un vert rendre & gai, divitées en folioles alternes , point. confluentes ; les pinnules font linéaires, obtufes, à peine confluentes, crénelées à leurs bords; les pétioles grêles & un peu écailleux. La fruétifica- tion eft compofée de petits points rouffâtres, ran- gés fur deux lignes dans chaque pinnule, le long de la nervure du milieu. Cette plante croît dans les bois humides, fur les huteurs, dans les ci-devant Auvergne & Dau- phiné. Je l'ai également recueillie aux environs de Soiflons , dans le bois de Vauxbuin. (W. v.) ? Le polypodium molle de Jacquin, Colleét. 3. pag. 188. & Icon. rar., diffère de certe efpèce en ce que les feuilles font pubefcentes à leurs deux faces : c'eft le po/ypodium mollifimum. Gmel. Syft. nat. 1310. lot. PoryroDE délicat. Polypodium tener- TLIRUM, Polypodium frondibus bipinnatis ; foliolis tenerri- !| mis; pinnis fubalternis, difhinis, parduriformibus ; obtufis. (N.) Cette efpèce eft voifine du polypodium regiunt ou du polypodium fragile ; mais fes folioles font : plus fimples , fes pinnules plus réguliérement lo- bées. On ne peut rien de plus délicat, de plus élé | gant que cette plante. Ses pétioles font glabres, nus, filiformes; fes | folioles alternes , lancéolées , aiguës, compofées de pinnules prefque point.confluentes , alternes ou oppolées , très-glabres, d’un vert tenère , un peu pale; obtufes, linéaires , prefque panduri- formes, ou divifées à leurs bords, de chaque côté, en trois ou quatre lobes arrondis, très-entiers. Je 2e connois point le lieu natal de cette plante. (V. fin herb. Bofc. ) | 102. PoLyPODE bulbifère. Polypodium Bulbife= ram. Linn. Polypodium frondibus bipinnaiis ; foliolis remotisÿ\ pinnis L | PrOT pinnis oblongis, obtufis, ferratis, ubràs bulbiferis. Linn. Syft. veget. vol. 4. pag. 423. n°. fa. Polypodium fionde duplicato-pinnatä; foliolis ob- longis, obtaffs, incifis, dorfo bulbiferis. Roy. Lugd. Bat. $co. Filix faxatilis, canadenfium glo bulifera. Pluken. Almag. pag. 1ç0. Filix baccifera. Cornut. Canad. $. — Morif. Hiff. 3. pag. 579. $. 14. tab. 3. fig. 10. — Tourn. init. R. Herb. 537. Filix faxarilis, baccifera, americana. Parkins. Afpidium (bulbiferum), pinnis pinnatis , remo- tiufculis; pinnulis oblongis, ferratis , fubtès bulbife- ris , infimis pinnatifidis. Swartz. Journ. bot. vol. 2. Pa8. 44. Nephrodium (bulbiferum), glabrum ; fronde bi- pinnatä, pafsim bulbiferä; pinnis diftanter fuborpo- ficis ; pinnulis oblongiufculè ovalibus ; obtusè incifo- dentatis, dentibus fubbidenticulatis. Michaux. Flor. amér. vol. 2. pag. 269. Cette efpèce eft remarquable par de petires bulbes arrondies, noirâtres , quelquefois divifées en deux, qui naïffent fur le dos des feuilles, fans place déterminée. Ses pétiolss font glabres, un peu foibles, hauts de douze à quinze pouces, garnis quelquefois d’écailles rares ; les feuilles font étroites, lancéo-" lées , glabres , vertes, tendres, deux fois ailées, compolées de folicles prefque alternes , écartées les unes des autres, divifées en pinnules linéaires, obtufes à leur fommet, dentées en fcie à leurs bords, un peu confluentes à leur bafe. La fruéti- fication eft compofée de points fort petits, dif- pofés fur deux lignes, le long des pinnules. Cette plante croît au Canada. On en cultive une variété au Jardin des Plantes, qu'on foup- çonne être originaire du Mont-d'Or, dans la ci- devant Auvergne, département du Puy-de-Dôme. (PV. v.) 103. POLYPODE à aiguillons. Po/ypodium acu- leatum. Lion. Polypodium frondibus f[ubbipinnatis ; pinnis lunu- latis, ciliato-dentatis ; ffipite ffrisofo. Linn. Syftem. Plant. vol. 4. pag. 422. n°. 47. — Roy. Lugd. Bat. 500. — Dalib. Parif. 314. — Hudf. Anol 380. — Scop. Carn. 2. n°. 1269. — Weill. Cryptog. pag. 322.— Poliich. Pal. n°. 96ç. — Dœrr. Naf. pag. 182.— Mill. Iluftr. [c, — Lai. Flor. franç. vol. 1. pag. 16. n°. 12$4. VIIT. — Bolton. Fil. Brit 1. tab. 26. — Desfont. Flor. ail. vol. 2. pag, 406. — Miller. Ic. Polypodium pinnis pinnatis , cilia:is, ferratis, cppendicularis. Hall. Helv. n°. 1712. Botanique. Tome W. PRO*E Filix aculeata ; major. Bauh. Pinn. 358. — Prodr. 1$L. 297 Lonchitis aculeata, major. T'ourn. Ioft.R. Herb. 538 Filix mas, non ramofa ; pinnulis latis, articula- tis , fpinofis. Pluk. Almag. 152. 179. fig. 6 & 180. fig. 1.2 & 3. — Morif. Oxon. Hift. 3. pag. 580. $. 14. tab. 3. fig. 15. (Mediocris.) Afpidium (aculeatum), fronde pinnatä ; pinnis pinnatis ; pinnulis dunulatis, mucronato-dentutis ; flpite ffrigofo. Swartz. Journ. bot. vol. 2.p. 37. €. Polypodium (fetiferum), fronde bipinnaté , foliolis reniformibus, dentibus fetiferis, caule lanaro. Forsk. Flor. ægypt.-arab. pag. 185. n°. 8. fecuni. Swartz. Cette plante varie pour la grandeur : elle à de- puis cinq pouces jufqu’à quinze de hauteur; fes racines fant compofées de fibres noirâtres, écail- leufes à leur coller, d'où s'élèvent des feuilles lincéolées ou elliptiques , remarquables par une oreillette aflez grande , droit: , fituée à l'angle fupérieur de leur bafe, dont le pétiole eft couvert d’un grand nombre d’écailles rouffatres, muni dans prefque toute fa longueur de folioles très- rapprochées les unss des autres , ovales , oblon- gues , quelquefois un peu courbées en torme de croiffant, plutôt crénelées que pinnatifides , à crénelures profondes à leur bafe , à demi-ovalss, ciliées à leurs bords, chaque crénelure terminée par une pointe épineufe. La fruétification eft difpofée fur deux rangs dans la longueur des folioles cu des pinaules : elle con- fifte en petits points orbiculaires , munis d’une enveloppe membraneufe & peltée , qui les re- couvre. On trouve cette plante en Europe, dans les bois montagneux, où elle eft aflez commune. x (WF. v.) 104. POLYPODE odorant. Po/ypodium fragrans. Polypodium frondibus bipinnatis ; pinnis ovatis, fublobatis, obtifis, faëtùs nudis ; margine reflexis , fruétificacionibus marginalibus. Linn. Mantif. 307. — Desfont. Flor. atl. vol. 2. pag. 408. tab. 257. Polypodium pteridioides. Linn. Syft. Plant. vol. 4. pag. 424. n°. 5S. C'’eft une petite plante , haute d'environ quatre à cinq pouces , dont les racines font brunes, fibreu- fes ,rortueufes, fouvent pubefcentes:1l s'en élève des pétioles nombreux , bruns, filiformés, droits, nus, couverts de paillettes ou velus. Les feuilles font planes, oval:s, oblongues , deux fois ailées , compofées de folioles oppolées , dont les pinnules font fort petites, ovales, linéaires, obrufes, les uves entières, d’autres divifées en lobes arrondis, Yyy 558 P OT quelquefois prefque pinnatifides. La frudification : confiite en grains fphériques , placés vers les bords des pinnules , un peu repliés , & recouverts, comme danses pteris, par une petite membrane pale & très-mince. ( Defcripe. ex Desfont.) Cette plante croit dans les fentes des rochers, fur le mont Atlis. Nota. Cette plante ne doit pas être confondue avec le polypodium fragrans de Villars & de Linné, que nous avons nommé polypodium odoratum. 105. POLYPODE laireux. Po/ypodium lanofum. Michaux. Polypodium pumilum , Linuginofum ; fronde bi- pinnatä; foliolis oblongis; pinnulis lineartbus , {oba- tis , obtufis ; ffipice fubcylindrico , ruffo. (N.) Nephrodium (\anofum), parvulum , elegans , to- tum lanofifimum ; fronde oblongä, bipinnatifidé ; pinnis diffantibus; pinnulis pinnatifidis ; lobulis [ub- rotundo-ovalibus , integris ; punétis demdm contiguis. Michaux. Flor. amér. vol. 2. pag. 270. A. Polypodium (nerhrodium rufidulum), pu- fillurm, totum rufo-villofifimum; fronde fubbipinnatä; pinnis pinnatifidis; pinnulis ; lobulifve ovalibus, re- tufis , fubcrenatis. Michaux. Flor. améric. vol. 2. pag. 270. C'eft une plante peu élevée, d’un port agréa- SP É ble, lanugineufe fur toutes fes parties, dont les 2 5 : À F 2 ; pétioles font droits, roides , d’un brun foncé, cylindrique ; un peu comprimés , garnis de folio- les aiternes , diftantes les unes des autres, munies de pinnules oppofées, prefque pinnatifides , fort P: es -OPP S 35 p ; petites , linéaires, divifées en læbes ovales, arron- dis, très-entiers. La fruétification confifte en pe- : cs P tits points épars, très-rapprochés. Cette plante croît fur les rochers pierreux de Ja Caroline & dans quelques autres endroits de PAmérique feptentrionale. (W. f: Comm. Bofc.) Elle a beaucoup de rapports avec le po/ypodium fragrans , Desfont. 106. POLYPODE royal. Po/ypodium regium. Linn. Polypodiurm frondibus bipinnatis ; foliolis fubop- pofitis; pinnis alternis , laciniatis. Linn. Syft. Plant. pag. 425, n°. 56. — Hort. Cliffort. 475. — Foy. Lugd. Bat. 500. — Dalib. Parif. 312. — Scop. Carn. edit. 2, n°. 1274. — Dorr. Naf. p. 183. Afpidium (regium )s pinnis pinnatis , remotis ; pinnulis ovatis , acutis ,obtusè laciniatis; rachi alato. Swartz. Journ. bot. vol. 2. pag. 44. Adianthum album , tenuifolium, ruta murarie ac- cedens, J. Bauh. Hift. 3. pag. 785. Ie. Filix regia., fumaris pinrudis, Val], Parif, tab. o. fig, 1. POL Felce crefpo faffurile. ? Pon. Bald. 224. Polyrodium (polymorphum}), Var. C. Villars. Plant. du Dauph. vol. 3. pag. 847. tab. 53. — Allion. 2412. Polypodium (fumarioidées , # lobatum ). Weïff. Cryptog. pag. 319. Polypodium (album). Var. 6. Lam. Flor. franc. vol. I. pag.21. n°. 1254. À. Idem, foliis mulid brevioribus, pinnulis con- fluentibus, (N.) Cette plante, ainfi que le po/ypodium fragile & le polypoaium rharicum , & même le polypodium montanum , ne font pas très-faciles à diftinguer les unes des autres, leurs caraëtères portant en partie fur leurs lobes plus ou moins arrondis , plus ou moins profondément crénelés ou aigus. M. Villars les a réunies en une feule efpèce : nous ne fommes pas éloignés de fon avis; cependant nous les dif- tinguerons ici comme l’a fair Linné, le lecteur pouvant les réunir s’il y eft porté par fes obler- vations. La fynonymie n’eft pas moins difficile à établir dans des efpèces fi rapprochées. L’efpèce que rous préfentons ici fe diftirgue à fes lobes plus larges, moins profondément cré- nelés , à peine aigus, & à fa fructification, difpo- fée en plaques beaucoup plus grandes que dans les autres efpèces voifines. Ses racines font compofées de fibres brunes, touflues, réunies en gazon, d’où s'élèvent un grand nombre de feuilles courtes , quoique variées dans leur hauteur ; tendres, d’un vert pâle, très- glabres , deux fois ailées, compofées de folioles prefque oppofées , diflantes les unes des autres, plus ou moins alongées, divifées en pinnules dif- tinétes ,laches, obtufes, échancrées en lobes très- inégaux , obtus ou un peu aigus, furtout ceux du fommer. Dans la variété A , les folioles font beaucoup plus courtes, divifées en pinnules plus petites, confluentes à leur bafe, plutôt crénelées que lo- bées, d’où les feuilles ne font que fimplement ailées , & les folioles pinnatifides. Cette plante croît dans les bois , aux lieux hu- mides, en France, &c. ( W.v.) 107. POLYPODE rhétique. Po/ypodium rhaticum. Linn. ; Polypodium frondibus bipinnatis ; foliolis pinnifque remotis , lanceolatis ; ferraturis acuminatis. Linn. Syftem. Plant. vol. 4. pag. 422. n°. 48. — Gouan. Monfp. 528. — Hudf. Ang!. 390.— Pallas. Iter 2. p. 28. — Scop. Carn. edit. 2. n°. 1272. — Doœrr. Naff. pag. 183,— Lam. Flor. franc. vol. 1. pag, 21. n°. 12f4 { 4 1 FOL Polypodium pinnis pinnatis , laxè divifis; ptnnulis femi-pinnatis, acutis. Hall. Helv. n°. 1708. Filix rhetica , tenuifima , denticulata. J. Bauh. Hift. 3. pag. 740. Ic. Polypodium (polymorphum, v. A.), frondibus bipinnato-laciniatis , incifis ÿ membranä fruétificatio- nis acutà , piétiliformi, Villars. Dauph. vol. 3. pag. 846. tab. 53. Filix faxatilis, non ramofa, nigris maculis punc- tata. C. Bauh. Pin. 358. — Morif. Oxon. Hift. 3. S$. 14. tab. 4. fig. 28. Cette plante diffère du pol/ypodium fragile par fes pinnules fimplement crénelées, à crénelures bien moins aiguës & profondes. Sa racine eft horizontale, fibreufe, & produit plufieurs f-uilles hautes de dix à douze pouces, deux fois ailées, un peu étroites , lancéolées , d’un vert clair : elles ont leur pétiole nu dans fa partie inférieure , glabre, d’un rouge brun, garni vers fa moitié fupérieure de folioles écartées les unes des autres , longues au plus de deux pouces, ai- lées, compolées de pinnules écartées, petites, lancéolées , point pinnatifides , fimplement créne- lées ou dentées à leurs bords; les crénelures du fommet font très-courtes , fines, aiguës. La fruc- tification et d’un brun foncé , compofée de petits grains placés {ur deux rangs dans la longueur des pinoules., quelquefois un peu confluens. Cette plante croit fur les montagnes & les ro- chers, dans les environs de Grenoble. Onla trouve auf en Suifle, en Angleterre , en Allemagne. (ES) 108. PoLyPODE fragile. Polypodium fragile. Linn. Polypodium frondibus bipinnatis ; foliolis remotis; piunis fubrotundis , incifis. Linn. Sytt. Plant. vol. 4. pag. 423. n°. 63. — Flor. lapp. 384. — Flor. fuec. 849. 948. — Roy. Lugd Bat. 00. — Dalib. Parif. 312. — Pall. Iter 3. pag. 293. — Flor. dan. tab. 401.— Doœrr. Naf. p. 135.— Scop. Carn. edit. 2. WP: 273 Polÿpodium pinnis pinnatis , laxè divifis; pinnulis Jermi- pinnatis ; lobulis fubrotundis , dentatis, Hall. Helv. n°. 1707. Adianthum filicinum , aguaticum , mollius ; mini- mum. Barrel. Icon. tab. 432. fig. 2. Filix faxatilis, cauliculo tenv', fragili. Pluken. Almag. 10. tab. 180. fig. s. Filix pumila, faxatilis, 2. Cluf. Pon. 706. Polypodium (polymorphum D. fragile). Villars. Dauph. vol. 3. pag. 847. tab. 53. (Meuiocris.) Polyrodium album. Lam, Flor. franç. vol. 1. pag. 21, n°, 1254. oo et PE Eee) PBOË 55 Filicula fontana , major, five adianthum album, filicis folio. ? Tournef. Inft. R. Herb. ÿ42. Dryopteris candida. ? Dodon. Pempt. 465. À. Idèm , minimum , variè lobatum , lobis acutis. B. Polypodium (nephrodium tenue), pufillum , glaberrimum , debile ; f'onde bipinnatä ; pinnulis ar- gufiè decurrentibus , ovalibus , retufts , leviufcule der- tatis ; punétis majufculis, ad fingulos denres fingulis. Mich. Flor. amér. vol. 2. pag. 260. Cette efpèce, très-rapprochée du po/ypodiurr regium, en diffère par la divifion de fes pinnules en lobes plus fins, & furtout par fa fruétification en globules bien plus petits. Je foupçonne qu’il faut y rapporter le po/ypodium fumarioides de Weiff. var. laciniatum , & que ce favant auteur s'eft trompé en citant le po/ypodium fragile de Linné, comme fynonyme de la plante qu'il nomme po/ypodium fumarioides lobatum. Nous avons déjà dit qu'ilétoit bien difficile de fe reconnoitre au milieu d’efpèces fi rapprochées. Celle-ci a des périoles foibles, grêles, rougeä- tres & nus à leur bafe, très glabres, fupportant des feuilles lancéolées , verdatres, liffes, prefque tranfparentes , deux fois aîlées, compolees de fo- lioles lancéolées , plus ou moins ailées, dont ies pinnules, un peu élargies, courtes, obtufes ou un peu aiguës, font divifées en crénelures la plupart aiguës, peu profondes, très-inégales : quelque- fois ces pinnules font confluentes à leur bafe. La fructification confifte en perirs paquets orbiculai- res de grains rouflatres , diftans ou confluens. Cette plante croit fur les rochers un peu hu- mides , en France, &c. (W.v.) La variété À , recueillie en Suiffe, eft très-pe- tite ; fes lobes font très-variés, la plupait élargis au fommet , à trois ou quatre angles aigus. _ 109. PoLYPopE des montagnes. Polyrodium montanum. Lamarck. Flor. franç. vol. 1. pag. 23. n°. 1254. Polypodium frondibus bipinnatis ; pinnulis pinra- tifidis, incifu-ferratis ; granis fubconfluentibus. (N.) Polypodium ( myrrhidifolium ) , frondibus trian- gulariter quadripinnatis; foliolis incifo-ferratis , api- cibus confluentibus. Villars. Dauph. vol. 3. p. 851. tab. $3.— Allion. Flor. n°. 1410. Polypodium. trirlicato-pianatum ; pinnulis tertiis femi-pinnatis ; lobulis trifidis. Hall. Hift, n°. 1710. Filicula alpina, crifpa. C. Bauh. Pin. 358. Filix montana, ramofa, riinor, argutè denticulata. » Ê 14 Vaill. Pa:if. pag. 53. n°. $.— Raï. Synop. 49. Filix aljina , ryrrhidis facie , cambro-britunnica, Pluk! Fhytogr. tab. 80. fig. 4. x Fvvi 540 POLE Filix ramofa, pinnulis inciffs & crenatis. Plum. ex Vaill. Ciathea montana. Smith. A. Polypodium (lufitanicum ) , Ÿrondibus fuprà decompofruis ; foliolis alternis ; pinnis oblongis , lon- gitudinaliter pinratifidis. Linn. Spec. Plant. edit. 2. vol. 2. pag. 1556. (Trichomanes canarienfe. V.6. Idem. Syft. Planr. vol. 4. pag. 437.) Cette efpèce eft agréable par la fineffe & l’élé- gance de fes divifions, qui la diftinguent des deux précédentes. Il fort de fa racine plufieurs feuilles de huit à dix pouces de haut, foutenues chacune par un pé- tiole très- grêle, nu dans fa plus grande partie. Aflez fouvent ces feuilles ont une forme triangu- haire, & reflemblent un peu à celles du cerfeuil fauvage. Les folioles font prefque toutes oppo- fées , d’un vert clair, tendres; les inférieures font deux fois ailées , & aufli grandes chacune que tou- tes les autres enfemble ; les fupérieures font moins compofées, Les pinnules, ou libres ou confluen- tes à leurs bords, ont des crénelures plus ou moins profondes , tres-fines , fimples ou légérement den- ticulées. La fruétification eft compofée de petits grains prefque confluens. Il eft difficile de ne pas rapporter à cette plante la variété À , que je crois être le po/ypodium luji- zanicum de Linné : elle n’en diffère que par fes feuilles, bien moins amples & moins compofées. Cette plante croît dans les lieux montusux & couverts, à la grande Chartreufe en Dauphiné, & , d’après Vaillant, aux environs de Paris. La va- riété À fe trouve en Efpagne. ( W. f. in herb. Lamarck.) 110. POLYrODE des Alpes. Polyrodium al- pinum. Polypodium frondibus fubtripinnatis; pinnulis ob- longis , vagè incifis, lacinulis obrufis , fubbifidis. Gmel. Syft. nat. 1313. — Jacq. Collect. 2. p. 171. & Icon. rar. — Seguier. PI. veron. Suppl. tab. 1. fig. 3. — Lam. Flor. franç. vol. 1. pag. 22. n°. 12$4. Afpidium (alpinum) , decompofftum , foliolis tri- pinnatis , pinnifque remotis; pinnulis cuneato-obova- zis , incifis ; Lacinulis obtufis, fubbifidis. Swartz. Journ. bot. vol. 2. pag. 42. Cette plante a des rapports avec le po/ypodium montanum : ele a des feuilles prefque pinnatif- des, quelquefois un peu moins compofées , fine- ment découpées, d’un vert clair, hautes de cinq à fix pouces, dont les racines font horizontales, les périoles nus & roufâtres à leur bafe ; garnis, dans les deux tiers de leur longueur, de folioles la plupart alternes, prefque bipinnées, aiguës, PLOE écartéés les unes des autres , furtout les inférieu- res; à peine longues d’un pouce & demi, con:- pofées d2 pinnules alternes, étroites, longues de deux à quatre lignes , divifées en d’autres pinnules très-petites , alternes , fouvent confluentes à leur bafe , bifides ou trifides, émouflées à leur fommet. La fruétification confifte en petits paquets arron- dis & fouvent folitaires, fur chaque foliole ou- pinnule du troifième ordre. Cette plante croît dans les Alpes , dans les hau- tes montagnes du Dauphiné. j 111. POLYPODE à feuilles de géranium. Po/y- podium gerantfolium. Polypodium frondibus bipinnatis, glabris; foliis lanceolatis ; pinnulis ovatis, profundè crenatis ; fruc- tificationibus oblongis , fparfis. (N.) Filix pinnulis criflaris. Plum. Fil. pag. 34. tab. 48. fig. A. — Tournef, Inft. R. Herb. 537. ae pinnulis criffaris. Petiv.Fil. 91. tab. 5. fig. 8. Rute muraria accedens filix minor, ron ramofa , pénnulis fubrotundis , profundè incifis. Sloan. Catal. Plant. jam. 21. Filicula geranii arvenfis , folio & facie athiopicä. ? Pluk. Almag. tab. 350. Cette efpèce ne s'élève guère qu’à huit ou dix pouces de hauteur : fes racines font compofées de fibres grêles, d’où s'élèvent plufieurs pétioles me- pus, un peu arrondis, &’un vert très-foncé, gla- bres, un peu ftriés ; les feuilles font lancéolées, plus larges à leur partie inférieure, acuminées, d’un beau vert , deux fois ailées, garnies de fo- lioles oblongues, un peu obtufes, alternes, com- pofées de pinnules petites , alternes, prefque ova- les, aiguës, un peu pétiolées à leur bafe, élar- gies à leur fommet, incifées à leurs bords par des crénelures obtufes ou pointues. La fructification confifte en petits tubercules alongés, épars fur le dos des pinnules. Cette plante croît dans plufieurs contrées de l'Amérique méridionale. (W. f. in herb. Desfont.) 112. POLYPODE à feuilles de capillaire. Poly- podium adianthifolium. Polypodium frondibus bipinnatis, pinnis fubcon- fluencibus , ovato-oblongis ; fublobatis ; apice rotundo- crenatis, incifuris acutis ; fruélificationibus ovatis. CN.) Filix adianthi nigri facie, minor. Plum. Fil. pag: 31. fig. 41. Adianthum flriatum , nigri facie. Petiv. Fil. 115. tab. 3: fig. 7. À, Îdem, éncifuris obtufis, paulà longioribus. (N.) ‘ 1 DOME Il'exifte beaucoup de rapports entre cette ef- pèce & le polypodium geraniifolium ; mais ici les pin- nules font la plupart un peu confluentes à leur bafe, plus grandes, plus alongées , la plupart un peu lobées , & feulement crénelées vers leur fom- . met ou à leur bord fupérieur. Ses racines font charnues, de la groffeur du pe- tit doigt, garnies de poils & de fibres noirâtres ; elles pouffent plufieurs pétioles menus, noirs, luifans , nus dans leur partie inférieure, foutenant une feuille alongée , lancéolée, longue d’environ un pied , compofée de folioles alrernes, affez lar- ges, aiguës, d'environ trois pouces de long, gaï- nies de pinnules, dont les inférieures font libres; les autres médiocrement confluentes , divifées en deux ou trois lobes médiocres, crénelés, particu- liérement vers leur fommet ; les crénelures très- aiguës , fpinuliformes, excepté dans la variété A ; d’un vert gai. La fruétification confifte en tuber- cules alongés. Cette plante croît à la Martinique, parmi les moufles, & la variété A aux iles Canaries. (W. f. in herb. Desfont.) 113. POLYPODE à petites feuilies. Po/yrodium leptôphyllos. Linn. Polypodium frondibus bipinnatis, flerilibus bre- viffimis ; pinnis cuneiformi-lobatis. Linn. Syft. Plant. vol. 4. pag. 42ç. n°. 57. — Desfont. Flor. atlant. vol. 2. pag. 408. Adianthum minimum, folio vario. Magn. Morfp. Hort. ÿ. tab. 5. Adianthum filicinum , leptophyllum , alatius, hif- panicum. Barrel. rar. 1270. tab. 431. Optima. C'eft une petite plante délicate, d’un vert ten- dre, munie de deux forres de feuilles, les unes flériles, moins élevées, la plupart couchées fur la terre; d’autres fertiles, portées fur un pétiole droit. Les racines font filiformes , noirâtres : elles pro- duifent des feuilles ftériles, deux fois ailées, tranfparentes , glabres, molles, dont le pétiole, foible , capillaire , fupporte des folioles garnies de pinnules déchiquetées en lobes, la plupart ar- rondis , inégaux. Du centre de ces feuilles s’élè- vent quelques pétioles droits, menus , foutenant des folioles bipinnées ; les pinnules divifées en lobes fort petits, irréguliers, prefque ovales , ob- tus, quelquefois divifés à leur fommet en dents aiguës & courtes. La fructification eft éparfe fur le dos de ces dernières feuilles, en petits grains rapprochés , fans ordre régulier. Cette plante croît en Efpagne, en Portugal, dans la Barbarie & dans les départemens méridio- naux de la France , aux environs de Montpellier. On la trouve aufli à Buenos-Ayres, (W./.) FOOT 114. POLYPODE à odeur forte. Po/ypod'um odo- ralum, B41 Polypodium (fragrans), frondibus bipinnatis, alis horizontalibus , foliolis ferratis ; dentibus arifta- Lis , fepe bifais, Villars. Plant du Dauphin. vol. 3. pag. 843. Polypodium (fragrans ), frondibus fubbipinnatis, lanceolatis, foliolis confertis, lobis obtufis, ferratis; fitpite paleaceo. Linn. Spec, 1550. — Hudf. Angl. 388. — Pallas. Iter 3. pag. 293. Dyopteris rubrum ; idaum , fpirans. Amm. Ruth. aire A. Polypodium (carthufianum ), frondibus alternè bipinnatis , diffitis ; foliolis acute ferratis ; dentibus fapè ariflatis & bifidis. Villars. Plant. du Dauphin. vol. 3. pag. 842. Ce polypode diffère beaucoup de celui que nous avons décrit fous le nom de po/ypodium fra- grans, Desfont. C’eft une plante qui s'élève au moins à un pied de haut : les pétioles font aroits,, ftriés, garnis, furtout vers leur bafe, d’écailles larges & membraneufes ; les feuilles font amples, deux fois ailées, glabres, compofées de folioles horizontales, lancéol£es, alongées, munies de pinnules linéaires, obtufes, un peu confluentes à leur bafe, crénelées à leurs bords, à crénelures la plupart arrondies , les terminales à deux ow trois dents courtes, aiguës. La fruétification elt difpofés fur deux lignes , dans la longueur des pin- nules : elle confifte en petits grains arrondis, rs- couverts d’une membrane rouflâtre. Cette plante croit en Sibérie, en Angleterre, dans les départemens méridionaux de la France, aux environs de la grande Chartreufe, &c. fur les montagnes calcaires. M. Villars foupçonne que c’eft cette efpèce , € non la fougère imale, que les Ruffes font cuire dans leur biere, pour lui donner un goût de fram- boife. La plante A paroït n'être qu'une variété de la première, moins découpée, plus élevés, d’un vert glauque en deflous, ayant les feuilles al- tern:s & plus éloignées, d’après l’obfervarion de M. Villars. 115. POLYPODE de la Caffrerie. Po/ypoaium caffrorum. Linn. Polypodium frondibus bipinnatis ; pinnis ovatis, incifo-denticulatis, [ubtùs valeaceis , margine reflexis ; fruitificationibus marginalibus. Linn. Mant. 307. & Syft. veger. edit. 13. pag. 788. Adianthum ( caffrorum). Linn. f. Suppl. p. 447. Il exifte de très-grands rapports entre cette ef- pèce & le polypodium odoratum , outre l'incertitude 542 PO E de favoir fi cette plante appartient aux polypodes plutôt qu'aux preris, par fa fruétification placée fur le bord des pinnules : elle doit trouver place ici, dès qu’elle eft conftituée par petits paquets feparés & arrondis. D'ailleurs, d’après Linné, cette plante eft trois fois plus grande & plus épaiffe que le polypodium odoratum ; & ce qui la diftingue encore d'une ma- nière plus particulière, ce font les écailles fines & nombreufes qui recouvrent, comme autant de oils , non-feulement les pétioles & les principa- Les nervures, mais encore le deffous des feuilles en grande partie. Ces feui!les font deux fois ailées ; leurs pinnules font ovales, finement & profondément dentéesen fcie, ou plutôt incifées & crénelées , un peu rou- lées à leurs bords. On trouve cette plante au Cap de Bonne-Efpé- rance. 116. PoLyropE à feuilles de carotte. Polypo- dium daucifolium. Polypodium fronde bipinnatä; foliolis glaberrimis, mollibus, alternis ; pinnis profundè crenatis , fabin- cifis ; fripite bafi fubfquamofo. (N.) An polypodium (efufum)? Ait. Hort. Kew. vol. 3. Ses feuilles font amples, molles, très-glabres, d’un vert clair, prefque trois fois ailées, aflez femblables à cell:s de la carotte , alternes, ainfi que toutes leurs fous-divifions ; les pétioles font très-longs , glabres , foibles, ftriés, médiocre- ment écatlleux à leur bafe, feuillés feulement à leur partie fupérieure ; les folioles font compofées de pinnules un peu décurrentes , confluentes vers l'extrémité, prefque aiguës, incifées ou créne- lées à leurs bords. La truétification eft prefque marginale vers l'extrémité de chaque crénelure. Carte plante fe trouve à Porto-Ricco. ( F. f: in herb. Bolc.) 117. PorvropE multifide. Po/ypodiurm mulcif- dur. Jacq. Polypodium frondibus tripinnatis, glabris ; pinnu- lis oblongis , pinnarifidè incifis , in lobulos oblongos fupernè incifos & acuminatos. Jacq. Colisét. vol, 3. pag. 187. & Icon. rar. vol, 3. Cette plante eft très- voifine de notre po/;ro- dium daucifolium ; mais elie nous paroir plus am- ple , plus compofée : fes racines font épaiffes, garnies de fibres noires, fafciculées, d'où s'ele- vent plufieurs pétioles giabres, cylindriques, un peu ftriés à leur face antérieure, garnis à leur bafe de quelques écailles noiratres : ils fe développent POL ÿ en une feuille triangulaire, longue d’un pied & demi , glabre, trois fois ailée. Les folioles fe divi- fent en pinnules oblonguss, pinnatifides, décou- pées en lobes alongés , incifés & aigus à leurs bords, vers leur fommet. La fruétification eft com- pofée de points épars, noirâtres, pulvérulens. Cette plante eft cultivés dans quelques jardins de l'Europe. On ignore fon lieu natal. : 118. POLYPODE à feuilles de cerfeuil. Pol}po- dium cherophylloides. Polypodium frondibus bipinnatis ; foliolis acumi- natis , apice confluentibus ; pinnis ovato-lanceolatis , bipinnatifidis ; incifuris integris, fubacutis ; ffipice longiffimo ; angulato , ramis pilofis. (N.) Ses feuilles font glabres , planes, très-amples, d'un vert foncé, plus pales en deflous, glabres, deux fois ailées : elles ont des rapports avec le polypodium daucifotium ; mais les folioles font plus amples , à crénelures plus larges. Leur pétiole eft nu inférieurement, glabre, flrié, roide, long d’en- viran deux pieds, feuillé feulement vers le der-. nier tiers de fon élévation, pileux fur les ramifi- cations : ces dernières font chargées de pirnules lancéolées, acuminées , altèrnes, prefque pétio- lées ; les dernières confluentes, à demi-pinnatifides ou fimplement crénelées ; les crénelures font en- tières, dirigées en dents de fcie, aiguës , mar- quées de nervures latérales , très-obliques , un peu rameufes. La fructification eft éparfe , & n’affecte : aucun ordre régulier : elle forme des petites taches arrondies , pulvérulentes. : Cette plante a été recueillie par M. Ledru à Porto-Ricco. (W.f. in herb. Lam. & Bofc.) 119. POLYPODE déchiré. Polypodium lacerumn. Thunberg. Polypodium frondibus bipinnatis; pinnulis feffili- bus , extimis confluentibus , falcatis, ferratis; ftipite Jfquamofo. Thunb. Flor. jap. pag. 337. Afpidium (lacerum ) , pinnis pinnatis ; pinnulis falcato-lanceolatis ; infimis fubauriculatis , fubferra- tis , fuperioribus confluentibus ; flipite fquamofo. Swartz. Journ. botan. vol. 2. pag. 30. Ses racines font rampantes ; couvertes d’écailles touffues, membraneules, glabres , brunâtres : les petioles, hauts d’environ deux pieds, font droits, cannelés , chargés d'écailles déchirées à leurs bords, écartées es unes des autres; ils fe dijatent en une feuille ample, glabre, deux fois ailée, compofée de folioles alternes , dont les p'nnules inférieures font libres, l:s {upérieures confluen- tes, lancéolées , courbées en fauix; celles de la bafe prefque auricalées , finement dentéesen fcie, point ciiées. La fruétification eft portée particu- liérement vers l'extrémité des pinnules. 1 { t POELE Cette plante croît au Jason, fur les monta- gnes , dans les fentes des rochers. 120. POLYPODE porte-foie. Pol/yrodium fetofum. Thunberg. Polypodium frondibus bipinnatis ; pinnulis lanceo- latis , incifis , integris ; ffipite feiofo. Thunb. Flor. Japon. pag. 337. Afpidium (fetofum) , pinnis bipinnotifidis ; pin- aulis lanceolatis ; laciniis ovato-acutis ; ffipite rachi- dufve fetojis. Swartz. Journ. bot, vol. 2. pag. 39. Ses pétioles font cylindriques, rouffâtres, cou- verts entiérement de poils noirs, longs & lâches. Les feuilles font deux fois aïlées ; les pinnules in- férieures bipinnées ; les fupérieures fimplement ailées : chaque pianule du fecond rang elt parta- gée en découpures lancéolées, entières. Za fruc- tification eft rangée fur une feule férie, dans le milieu de Ja face inférisure des folioles. On trouve cette plante au Japon, où elle a été découverte par Thunberg. 121. POLYPODE varié. Polypodium varium. Linn. -_ Polypodium frondibus lateralibus , bipinnatis ; fo- liolo infimo pinnatifido. Linn. Syft. Plant. vol. 4. pag. 420. n°. 42. — Loureir. Flor. cochin. p. 829. — Burm. Flor. ind. pag. 234. Afpidium (varium), pinnis fubpinnatis , termina- libus, fimplicibus, infimis bafi bipinnatifidis. Swartz. Journ. botan. vol. 2. pag. 35. Cette efpèce paroît avoir de erands rapports avec le polypodium fetofum äe Thunlerg. C’eft une | plante haute de deux pieds, droite, à feuilles deux fois ailées , dont les pétioles font anguleux, d’un brun rougeâtre, charzés de poils roullätres, épars ; les folioles latérales font pinnatifides à leur bafe, compofées de pinnules toutes fefiles, ob- tufes , finement denticulées ; les deux divifions de la bafe des pinnules font plus longues que les au- tres, & à demi-pinnatifides. Les nouvelles poufles font tendres & comeftibles dans leur jeuneffe. Cette plante croît dans les lieux pierreux, à la Chine 8 à la Cochinchine. 122, POLYPODE glauque. Po/ypodium glaucum. | Thunberg. L | Polypodium fronde bipartitä, bipinnatä , fubrès glauc ; pinnulis incifis, integris. Thunb. Flor. jap. | pag. 338. Polypodium frondibus bipartitis, bipinnatifidis, | fubtàs glaucis ; pinnis enfiformibus ; laciniis lanceo- latis, obtufis , incegris, Swartz, Journ. bot. vol. 2. pag: 28. mt qe 020 LL om me PO 545 Ses pét'cles font glabres, à demi-cylindriques, bauts de fx à huit pouces , divifés en deux à leur partie fupérieure, avec le rudiment d'une nou- elle feuille dans la bifurcation ; les feuilles font partagées en deux , prefque deux fois ailées, gla- bres, vertes en deflus, glauques à leur face infé- risure , compofées de folioles enfiformes , pinna- tifides , à découpures lancéolées , obtufes, entiè- res , réfléchies à leurs bords. La fruétification eft compofée de points fort petits, placés fur un feul rang, vers les bords des découpures. Cette plante croît au Japon. (W. f. in herb. Lamarck. j Elle n’eft peut-être qu'une variété du polypodium dichotomum : quelquefois les deux dé- coupures inférieures font plus longues, & un peu déchiquetées à leur bafe. 123. POLYPODE à quatre divifions. Po/ypodium guadripartiums Polÿpodium fronde quadripartité , bipinnatä ; pin- nis pinnetifidis ; pinnulis irtegris, acutis, glabris ; féipise fupràa ancipii, (N.) Cette plante eft une efpèce intermédiaire entre le pol;podium glaucum & le polypodium dichotor- num ; elle à cependant quelques caractères qui lui font particuliers, & qui ne permettent guère de la regarder comme une fimple variété , malgré fes nombreux rapports avec les deux plantes que je viens de citer. Les périoles font médiocrement écailleux , par- ticuliérement dans leur jeuneffe ; hauts de dix à quinze pouces, à demi-cylindriques en deffous, planes & à deux angles oppofés en deflus, rermi- nés par une feuille à deux divifions oppofées. Les folioles font lancéolées, à pinnules profondes, confluentes feulement à leur bafe, longues pref- que d’un pouce; étroites, linéaires, la plupart aiguës, vertes à leurs deux faces, à nervures obii- ques , courtes, fimples. La fructification eft épar!e, fans aucun ordre régulier, compofée de petits points granuleux. Du centre de la première bifur- cation s'élève le rudiment d’une nouvelle feuille. Cette efpèce a été recueillie par Commerfon au détroit de Magellan. ( , f: in herb. Lam.) 124. POLVPODE dichotome. Po/ypodium dicho- tomum. Thunb. Polypodium frondibus dichotomis , fublipinnetis, fubrùs glaxcis ; pinnulis lanccolatis , integris, paral- lelis; infirnis fubpinnatifidis , deflexis. Swaxtz. Journ. bor. vol. 2. pag. 28. Polypodium (dichotomum) , frondibus dichoto- mis, bipinnatis ; pinnulis linearibus , integris , paral- lelis. Thunb. Flor. jap. pag. 338. tab. 37. Polypodium (lineare). Burm. Ind, tab, 67..fig. 2. 544 POL Filix calamaria. Rumph. Amb. vol. 6. pag. 85. tab. 38. Plante remarquable par fes nombreufes bifurca- tions, très-voifine du ro/ypodium bifurcatum , mais dont elle diffère par deux folioles pendantes &: oppofées à la bafe de chaque bifurcation, par fes feuilles glauques en deffous, & par fes pétioles nus entre chaque bifurcation. Ses pétioles font glabres , cylindriques, garnis de quelques petites écailles rares. Les tolioles font lancéolées, divifées en pinnules linéaires , obtufes ou un peu aiguës, longues de plus d’un pouce, lanes, liffes, entières à leurs bords, confluentes à leur bafe , à nervures latérales , prefque droites, parallèles, quelquefois bifurquées. La fruétifica- tion eft compotée de points fort petits , difpofés fur deux lignes dans la longueur des pinnules, proche leur principale côte. Cette plante croît aux Indes, à la Chine, au Japon. (Ÿ. f: in herb. Lam.) Thunberg nous apprend que les cendres de cette plante, mélées avec de l’alun pulvérifé, font em- ployées par les Indiens pour la guérifon des aphtes de la bouche. 125. PozvpopE fourchu. Polypodium fircatum. Polypodium frondisus dichotomis , fubbipinnatis, infra dichotomias femi-pinnatis; pinnulis lineari- lanceolatis , integris, parallelis, Swartz. Journ. bat, vol. 2. pag. 28. . Fils furcata, pinnulis longiufculis , non dentatis. Plum. Pl. amér. 13. tab. 20. — Id. Fil. p. 22. tab. 28. — Rai. Suppl. 96. — Tourn. Inft, R.H.437. Filix furcata taxifoliis. Petiv. Fil. $1. tab. ç. fig. 4. | Filix femina, ramofà, major , dichotoma ; pinnu- Lis lonchitidis , longis , anguffis, non dentatis. Sloan. Jam. 24. pag. 102. Filix jamaicenfis, dichotomus, feu raris, bifidis femina noftratis pinnulis ramofifima. Fluk. Almag. 156. Pteris frondibus dichotomis, pinnatis ; integerri- mis. Linn. Spec. Plant. 1. pag. 1076. Acroftichum (furcatum) dichotomum, foliolis pin- natis ; pinnis parallelis , lanceolatis , approximatis, integerrimis. Linn. Syft. Plant. vol. 4. pag. 390. n°. 2j. Acroflichum furcatum. Lam. Dit. encycl. vol. 1. pag. 37: n°. 27. À. Îdèm corautum, pinnulis fensim minoribus. Les botaniftes qui ont décrit cette plante les premiers, n'ayant pas eu connoiflance de fa fruc- tifcation, l’avoient d’aboïil rangée dans des genres POL auxquels eile n’appartenoit pas; cependant M. La- marck avoit déja foupçonné, en la plaçant dans cet ouvrage parmi les acroffichum , qu'elle devoit fe rapprocher des polypodes. Aujourd’hui que nous en poffedons des individus bien en fleurs, il ne refte plus aucun doute. Cette efpèce a beaucoup de rapports avec le polypodium dichotomum , maïs bien certainement ce n'eit pas lui : outre qu’elle n'offre point ces deux folioles pendantes à la bafe de chaque bifur- cation dont nous avons parlé , les divifions fupé- rieures du périole font garnies de pinnules, tandis qu’ils font nus dans l'efpèce précédente. Ces pé- tioles font cylindriques , un peu écailleux, divifés en bifurcations nombreufes. Les folioles font lon- gues, aiguës, partagées dans coute leur longueur en pinnules un peu confluentes à leur bafe ; lon- gues d'un pouce, parallèles, entières, linéaires, un peu pubefcentes en deflous, coriaces, un peu roulées à leurs bords , prefque obtufes. La fruétifi- cation eft difpofée fur deux lignes dans la longueur des pinnules : elle confifte en petits points pulvé- . rulens, très-rapprochés. Cette efpèce croit à la Jamaique & à Cayenne. CF. f. in herb. Jufieu & Lam.) La variété A eft très-remarquable; les pinnules diminuent infenfiblement de longueur à chaque nouvelle bifurcation , tellement que les dernières folioles font très-étroites, fimplement crénelées , & fe roulent en dehors comme les cornes du bé- lier. Ex herb. Lamarck. 126. POiYPODE axillaire. Polypodium axillare. | Aiton. Polypodium fronde tripinnatä, glabrä; pinnis oblor- gis , apice ferratis, adnatis, paucifloris. Ait. Hort. Kew. vol. 3. pag. 466. Afpidium (axillare), pinnis bipinnatifidis, al- ternis; pinnulis lineari - lanceolatis, apice ferratis. Swaïtz. Journ. bor. vol. 2. pag. 42. Cette plante a des feuilles amples, glabres, molles , deux & prefque trois fois ailées. Les pé- tioles font prefque fifluleux, cannelés, anguleux , couverts d'écailles membraneufes , féracées, dif- tantes. Les folioles font prefque oppofées, ailées ; celles du milieu plus grandes, longues au moins de quatre pouces, lancéolées , aiguës, compofées de pinnules oblongues, pinnatifides, divifées en découpures profondes, confluentes , comme tron- quées & crénelées à leur fommet. La frudifca- tion eft éparfe, difpofée fur deux rangs dans la longueur des pinnules, compofée ordinairement d’un feul globule granuleux dans chaque décou- pure. Cette plante croit à l’île de Madère, ( W. f. in W kerb, Lam. ) 137. CPR = RE P'OE 127. POLYPODE marginale. Polypodium maroi- ñale. Linn. Polypodium frondibus bipinratis, pinnis bafi fi- nuato-repandis, frudt:ficationibäus marginalibus. Linn. r 3 1 © Syft. Plant. vol. 4. pag. 423. n°. fi. Afpidiun (marginale), pinnis fusbipixnatis , gla- bris ; laciniis oblongis, integris, bafr finuato-repan- dis ; punélis marginalibus. Swartz. Journ. botan. vol. 2. pag. 35. Nephrodium (marginale) , fipite inf:niter palea- ceo ; fronde glabrä , bipinnuid ; pinnis aiffantibus ; pinnulis anpuflijfime dicurresiious , rotundato-cbhtufis , crenatis ; punciis ad fingalarum crenarum incifuras marginalious. Mich. Flor. aniér. vol. 2. pag. 267. ette plante, d'après Linné, a le port du po- lypodium fi'ix femina; mais 1cs pinnules ‘ont oblon- guës, point crénelées, feulsment dentées en fcie vers la bafe, en dents cbrufes. La fruétification eft compofée de deux ou trois globules aflez grands , placés vers les bords d:5 pinnules, point nombreux ni fitués dans le difque des folioles, comme dans le po/ÿpodium filix mas. Les petioles font chargés de paillères nombreufes. Cette plante croit ordinairement au Canada. 128. POLYPODE thélyptère. Po/ypodium thelyp- teris. Linn. Polypodium fronde bipinnatä ; pinnis pinnatifidis, integerrimis , fubcès urdique polline teëtis. Linn. Syft. veget. 937. — Doœrr. Nafi. pag. 33. — Destont. Flor. atl. vol. 2. pag. 406. Acroftichum thelypteris. Œder. Flor. dan. tab. 760. — Linn. Spec. 1528. — Bolt. Fil. 78. tab. 43. — Flor. fucc. 2. n°. 939. — Reyg. Ged. 2, pag. 155. — Willd. Obferv. 1. Polypodium pinnis pinnatis ; pinnulis acutis , inte- gerrimis. Hall. Helv. n°. 1697. Polypodium frondibus pinnatis ; pinnarum laci- niis cum nervo connaiis , ovatis , integerrimis , primé majore. Weïfl. Cryptog. pag. 307. Filix minor non ramofa. J. Bauh. Hift. 3. pag. 740. Icon. — Mapp. Alf. pag. 107. tab. 7. … Thelypteris paluffris non ramofa. Schmiedel. 4. tab. 11 & 13. — Rupp. Jen. 277. Filix palufiris repens, pinnudis non dentatis. Mo- tif. Oxon. Hit. 3. $. 14. tab. 4. fig. 17. Filix petraa, femina 3. Tabern. Hift. 1182. Fix palujtris pumila , virgini:na. Pluk. Almag. pag. 151. & Phytogr. rab. 284. fis. 1. Polypodium pinnis ramorum intes-is , frequentibus, ordinatim decrefcentibus, Hall. Enum. helv. pag. 139. n°: 4. Polypodium pterioides. Lam. Flor. franç. vol 1. pag. 18. n°. 1254. Botanique. Tome V, P'O'L A. Idem humilius, radïce repente. (N.) FE, 94 D} Filix minor, paluftris, repens. Villars. Dauph. vol. 3. pag. S41. tab. 53. — Rai. Synop. 2. 48. — Parkins. 1041. An polyrodium limbofpermum ? Bellardi. Cette plante, qui approche du 7o/;podium flix mas, Mais plus petire , eft remarquab'e par fa fruc- uficarion fituée vers le bord des folioles, d’abord en grains diltinéts, qui deviennent enfuite un peu confluens; ce qui lui donne de grands rap- ports avec les preris Ë même avec les acrofichum lorfque ces grains , quelquefois plus confluens , recouvrent prefqu'en totalité la face inférieure des feuilles. Ses feuilles font longues de huit à quinze pou- ces, prefque deux fois ailées, glibres, vertes, compofees de folioles oppofées , lancéolées , acu- minées, quelquefois les inférieures plus longues, furtout dans les individus ftériles ; divifees en pinnules corfluentes à leur bafe , à demi-ovales, obtufes , entières à leurs bords, marquées de ner- vures latérales, obliques , parallèles , quelque fois bifurqué:s. Dans les individus ftériles les feuilles font beaucoup plus courtes , les pinnules plus larges. La variété A diffère de la précédente par fes racines traçantes, rampantes fur la terre, & par fes feuiiles baffes, plus étroites. Cette plante croit dans les bois aux lieux humi- des, dans nos départemens mérid'onaux & aux environs de Paris. J'ai recueilli la première dans la forêt de Villers-Corerêts &, en Bretagne , aux environs de Fougères ; & la feconde dans les en- virons de Laon. (W. ».) 129. Poryrope allégan. Po/yrodium allega- un, Polypodium fronce pinnatä ; pinnis futlinea ibus , pinnatifidis ; pinnulis oblongiufculis , fubintegris ; punétis minufculis , juxta marginem pinnularum [e- riatis ; fhpitious glabris. Nephrodium (thelypterioides). Mich.Flor. amér. vol. 2. pag. 267. Cette efpèce eft très-voifine du po/ypodium the- lypteris , dont elle diffère par fes feuilles pubef- centes, particuliérement fur les nervures princi- pales, & par les points de fa fruétification plus écartés, Ses pétioles font glabres & droits ; ils fuppor- tent une feuille alongée , prefque deux fois ailée, à folioles écartées, preique linéaires, pisnauifides, À pinnules ablongues , preïqu'entières. La fruêti- fiation eft compofée de points très-ptits , écar- tés, difpofés fur deux rangs vers le bord des pin- nules. LL 546 POIL Cette plante croic au Canada, dans les monts Alléghans. 130. POLYPODE pubefcent. Polypodium pubef- Cens, Polypodium frondibus bipinnatis ; foliolis angufto- lanceolatis ; pinnis fubconfluentibus , integris , fubob- sufis ; fpite folitfque pilofis. (N.) An polypodium (pubefcens) , frondibus bipin- natis , pilofis ÿ pinnis lanceolato-ovatis , fubincifis , acutis , extimis confluentibus ? Linn. Syft. Plant. vol. 4. pag. 423. n°. 53. Polypodium minus , fubhirfutum , fimpliciter pin- natum ÿ foliis diffinétis , fubovatis , crenatis ; cap- Julis fparfis. ? Brown. Jam. 101. _Afridium (pubefcens) > pinnis pinnatis, pilofis ; pinnudlis lanceolato-ovatis , fubincifis , acutis , extimis confluentibus.? Swartz. Journ. bot. vol. 2. pag. 39. Malgré les rapports nombreux que cette efpèce paroit avoir avec celle de Linné , cependant , comme elle ne préfente pas rigoureufeméht tous les caraëtères qu'il lui affigne, je ne l’y airapportée qu'avec doute, ainf que la fynonymie ; elle en doit être au moins une variété très-remarquable. Ses feuilles font amples, un peu blanchâtres, hautes de douze à dix-huit pouces , prefque deux fois ailées , planes, divifées en folioles oppofées , horizontales , tiès-rapprochées, étroites , longues de fix à huit pouces , très-aiguës, divifées en pin- nules à peine confluentes , courtes , linéaires, un peuélargies à leurbafe , très-entières à leurs bords, obtufes , comme tronquées à leur fommet , mar- quées de nervures latérales, régulières, obliques, fimples & parallèles. La fructification confifte en peuts grains ilolés, placés fur deux rangs, proche les bords, le long des pinnules. Les pétioles fonc, ainfi que les feuilles, chargés de quelques poils rares. Cette plante croît à la Martinique. Elle fe rap- proche du polypodium thelypteris. ( V. f. in herb. Lam.) 131. POLYPODE du Canada. Po/ypodium nove- boracenfe. Linn. Pclypodiur frondibus bipinnatis ; pinnis oblongis, integerrimis, parallelis ; ffipitelevi. Linn. Syff. Plant. vol. 4. pag. 423. n°. 40. Afpidium noveboracenfe. Swartz. Journ. botan. vol. 2. pag. 38. Cette plante à beaucoup de rapports avec le po- Zypodium filix mas ; elle eft auffi très-voifine du po- lypodium pubefcens | mais elle diffère du premier par fes pinnules bien plus rapprochées , très-en- tières , & par fa fruétification compofée de points uès petits & fort abondans, Elle diflère du fecond PO en ce que fes pétioles font nus, liffes , point pu- befcens , ainfique les autres parties de cette plante, Ses pinnules font oblongues, parallèles ; très-en- tières. On rencontre cette efpèce au Canada. ( Caraë, ex Linn.) 132. POLYPODE oréoptère. Po/ypodium oreop- teris. Ë Polypodium frondibus fubbipinnatis, foliolis ovato- oblongis ; pinnis baff confluentibus , apice obtufis, le- viffimè crenulatis ; nervis fubramofis ; punétis ferè cen- cralibus, (N.) Polypodium (montanum), pinnis alternis ; pin- nulis integerrimis ; lanceolatis , obtufiufculis ; glomce- rulis marginalibus.? Willden. Prodr. Flor. berol. n°. 883. Polypodium oreopteris. Withering. Angl. 3. 775. Polypodium thelypteris. Bolton. Fil, tab. 22. non Linner. Polypodium ( pterioides), frondibus bipinnatis ; alis fursm arcuatis ; foliolis obtufts , fubtùs margine punitatis, fupernèvenulis fimplicibus novem percurfis.? Villars. Dauph. vol. 3. pag. 84r. Cette efpèce a de tels rapports avec le po/ypo- dium thelypteris , Ve poiypodium filix mas, & avec quelques autres qui en font voifines, que je n'ai pas cru ( pour éviter la confufion le plus qu’il eft pofhble ) devoir préfenter la fynonymie de plufieurs auteurs qui peut-être ont décrit certe efpèce fous d'autres noms. Cette plante , dont les périoles font fiffuleux , d’un jaune de paille , garnis de quelques écailles rares, s'élève à environ un pied de haut , & pouffe plufieurs fcuilles étroites , lancéolées , d’un vert pâle, glabres, ailées, compofées de folioles dif- tantes les unes des autres, alternes , pinnatifides , courtes , ovales, obtufes, larges , particuliére- ment à leur bafe ; divifées en pinnules confluen- tes , entières , obtufes , un peu crénelées vers leur fommet, à nervures latérales, obliques, médiocre- ment rameufes. Les folioles fupérieures qui fup- portent la fruétification , font plus étroites, char- gées en deffous de petits points bruns , placés fur deux tignes le long des pinnules entre leur nervure principale & leurs bords, & non marginaux, comme le dit M. Villars; ce qui me fait douter qu’il ait voulu parler de la même efpèce. Cette plante croît dans les départemens du nord de la France. Elle m’a été envoyée par M. Bou- cher, qui l’a recueillie dans les marais de Gouy , aux environs d'Abbeville. ( #7. f.) 133. POLYPODE à crêtes. Po/ypodium criflatum. Linn. E ' PO L Polypodium frondibus fubbipinnatis, foliolis ovato- oblongis ; pinnis obtufiufculis , apice acurè ferratis. Linn, Syf. Plant. vol. 4. pag. 420. n°. 42. — Scop. Caïn. edit. 2. n°. 1271. — Doerr. Nafl. pag. 182. — Weig. Obferv. pag. 3j: n°. 24. — Afzel. Act. Stockh. 1787. tab. 0. fi3. 1. 2. — Bolton. Fil. 1. tab. 23. — Lamarck. Flor. franç. vol. 1. pag 19. n°. 12$4. Polypodium fronde duplicato - pinnatä ; pinnulis obtufis , coadunutis , crenatis. Flor. fuec. 848. Polypodium frondibus fubbipinnatis, foliolis ovato- oblongis # pinnis obtufi:fculis , apice acutè ferratis , ferraturis acuminatis. Schreb. Spicil. pag. 71. Polypodium piunulis pinnatts ; lobulis femipartitis, dençatis, arifhatis. Hall, Helv. n°. 1705. Polypodium ( filix femina, criftata ), frondibus fubtripinnatis ; pinnis Jumnis pinnatifidis , imis pin- natis ; pinnulis repetiro pinnatifidis | omnibus undiquè ferratis , ferraturis fpinofis. Weiff, Crypt. pag. 317. Polyrodium frondibus fubtripinnatis , pinnulis utrin- ‘que ferratis. Mull. Fridr. pag. 193. n°. 845. tab. 2. fig. 4. L Filix mas, pinnulis criflatis. ? Vaïll. Parif. tab, o. g. 2. Filix ramofa , dentata ; ramulis & pinnulis longiùs . à fe invicem diffantibus. Mapp. Alf. 106. fig. 8. G. _ Filix nonramofa , major ; pinnulis latiufculis , lon- ‘ gioribus , in profundos denticulos divifis. Morif. Oxon. PME. 3. S. 14. tab. 3. fig. 11. | Filix mas ramofa, pinnulis dentatis. Pluk. Phy- à togr. 181. fig. 2. — Vaill. Parif. 53. | Afpidium ( criflatum), fronde bipinnatä ; pinnis fubpinnatis | cordato-oblongis ; pinnulis ovatis , ob- tufis , irciffs , dentato-ferrulatis ; fronde lanceolato- ovatà ; flipite paleaceo. Swartz. Journ, bot. vol. 2. FPa6- 37: | Polypodium( callypteris) , pinnis ovato-oblongis, profundè pinnatifidis ; laciniis ovatis , duplicato-fer- \ratis ; ferraturis mucronulatis. Ehrh. Act. Holm. 1787. tab, 0. Polypodium (ariftatum). Villars, Plant. du Dauph. vol. 3. pag. 844. Nephrodium (criftatum) , ffipite paleaceo ; fronde £glabrä , fubtripinnatä ; pinnulis fubovali - oblongis , | acutis , pinnatifidis ; lobulis argatè dentatis , dentibus \mucronatis ; punélis minufculis , aiffinctis , fubreni- \formibus. ? Mich. Flor. amér. vol. 2. pag. 269. Ses pétioles , longs d’un à deux pieds , font plus ou moins garnis de paillettes caduques , rouflatres. Les feuilles font amples , prefque triangulaires , À d'un vert foncé , divifées en folioles prefqu’op- |pofées, larges, aiguës, dont les pinnules font al- ternes , lancéolées , pinnatifides ; ce qui rend les + 2 POL 547 #7 feuilles prefque trois fois aïlées ; ces dernières fo- lioi:s ou découpures font ovales, obrufes , con- fluentes , plus ou moins profondes, légrement crénelées à leurs bords, furrout vers leur fomimet; chaque crénelure terminée par une petite pointe {pinuliforme , marquée de nervures rameufes. La fruétification eft placée particuliérement fur les pinnules fupérieures fur deux rangs le long de chaque découpure. Cette plante croît en France , en Suiffe , &c. dans less lieux humides & montueux. (W.f.) Eile a de grands rapports avec le po/ypodium filix femina. 134. POLYPODE fougère mâle. Polypodium filix mas. Linn. Polypodiurn frondibus bipinratis; pinnis obtufis , crenulatis ; ffipite paleaceo. Lion. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1551. — Gunn. Norv. tab. 1.n°.4.— Hort. Cliff. 475. — Flor. fuec. 846. 946. — Mater. medic. 226. — Roy. Lugd. Bat. 499. — Dalib. Parif. 313. — Reyg. Ged. 1. pag. 245. —t Scop. Carn. edit. 2. n°. 1270. — Weilf. Crypt. p.310. — Pollich. Pal. n°. 963 — Doœrr. Nail. pag. 182. — Blackw. tab. 323. — Kniph. Cent. 6. n°.71. — Builiard. Herb. tab. 183. — Bolron. Fil. 44. tab. 24. — Desfont. Flor. atl. vol. 2. pag. 405. — Poiret. Voyag. en Barb. vol. 2 pag. 270. — Lam. Flor. franç. vol. 1. pag. 17. n°. 1254. — Villars. Dauph. vol. 3. pag. 842. Polypodium pinnis pinnatis ; obtufis, dentatis. Hall. Helv. n°. 1701. Filix non ramcefa , dentata. C. Bauh. Pin. 358. — Tourn. Inft. R. Herb. 536. tab. 10. 11. 12. — Morif. Oxon. Hiff. 3. $. 14. tab. 3. fig. 6. Filix mas. Fulchs. Hift. $95.Ic. — Camer. Epit. Ic. 991.— Tabern. 791. Ic. — Lobel. Ic. 812. — Dod. Pempt. 462. Pteris fronde duplicato-pinnaté ; foliolis obtufis , crenulatis ; petiolo ffrigofo. Gleditfch. apad Bochon. Flor. lipf. pag. 292. Afpidium ( filix mas) , pinnis pinnatis ; pinnulis oblongis , creratis, apice ferratis ; ffipite paleaceo. Swartz. Journ. bot. vol, 2. pag. 38. Cette plante: des feuilles amples, planes, vertes, liffes , deux fois ailées, qui s’élévent à la hauteur d'un & deux pieds fur des pétioles fermes , munis dans une partie de leur longüeur d’écailles rouffa- tres, membraneufes, inégales , très-caduques. Les folioles font alternes , horizontales, lancéolées , aiguës ; celles du milieu plus longues; [.s infé- rieures courtes ; les fuyérieures diminuert infer- fiblement, & forment une longue pointe à l’extre- mité de la feuille. Chacune de ces folioles eft compofée de pin- nules nombieufes , à peine confluentes à leur bale, linéaires , obtufes , affez larges , dentées à les Lzz ii) P'OVE bords. Les paquets de la frudtification font réni- formes , ombiliqués , nombreux , très-rapprochés, difpofés fur deux rangs dans la longueur des pin- nules , dont elles n’occupent affez ordinairement que les deux tiers au plus depuis la bafe jufque vers le fommet. 543 On trouve cette plante partout, dans les bois & dans les lieux ftériles , incultes. (W.v.) Il en exifte quelques variétés à feuilles bien plus étroites , lancéolées , dont les folioles font très- écartées, les pinnules à peine denticulées ; dars d’autres , ces pinnules font remarquables par leur largeur. Cette efpèce eft celle dont on fait le plus d’u- fage : elle a obtenu une grande réputation par fa propriété , de faire périr le ver folitaire. Ce fut long-tems un fecret , qui a été acheté par le gou- vernement fous le règne de Louis XV. Cependant ce remède n’étoit pas inconnu aux anciens. Simon Pauli dit que cette racine étoit le poifon le plus efficace du ver plat & le plus grand fecret des empiriques. On la prend en poudre, & on y joint un pur- gatif, tel par exemple que l’huile de riccin. On prétend que la décoétion de cette racine a la pro- priété d’expulfer le fœtus mort. Elle eft d’ailleurs aftringente , & recommandée contre le rachi- tifme. Cette fougère peut être employée à la litière des animaux. Elle s’imprégne moins de la vertu végétative des excrémens que le chaume des gra- minées , mais elle fournit un aflez bon fumier. Dès qu'une fois elle a pris naiffance dans les patu- rages, elle y eft d'autant plus nuifible qu’il eft dif- ficile de la détruire. Si on la coupe quand elle et encore en fève , & qu’on la hiffe pourrir fur la terre , elle fournit un excellent engrais. Le pauvre peuple du nord de l'Angleterre , dit Valmont de Bamare , fait des boules avec des cendres de fousère pétries dans de l'eau. Onles net fécher au foleil & même rougir au feu, & l'on s’en {ert, au lieu de favon & de foude, pour blanchir le linge Les gens de la campagne du comté de Saxe fe fervent aufli de fougère deffi- chée pour cuire Ja chaux , pour chauffer le four , en place de bois & de paille. Quelquefois on jette ces cendres de fougère fur des terres, afin de les améliorer. On en tire un fel dont onfair, avec du fable, le verre vert, qu'on appelle verre de fougères, & qui eft fi commun en Europe. Il y a des endroits où l'on fe contente de méler les cendres de fou- gères avec les cailloux ; le verre n’eneft pas moins beau: tel eft celui de Florence. Les Chinois font entrer dans la compoñtion du vernis de leurs porcelaines , le fe] de la fougère avec Ja chaux & POL le borax. On fe fert encore de cette plante pour tanner les cuirs , furrout celui de chevre, nommé corduan. 135. POLYPODE fougère femelle. Po/ypodium filix femina. Linn. Polypodium frondibus bipinnatis ; pinnulis lanceo- latis, pinnatifidis , acutis. Linn. Syft. Plant. vol. 4. pag. 421. n°.45.— Flor. lapp. 386.— Flor. fuec. 847.947.— Roy. Lugd. Bat. 499. — Dalib. Parif. 313.— Gunn.Norv. n°. 29. — Scop. Carn.edir. 2. n°, 1268.— Pollich. Pal. n°. 964. — Doœrr. Naf. pag. 182. — Blackw. tab. 325.— Lam. Flor. franc. vol. 1. pag. 20. n°. 1254. — Allion. Flor. ped. n°.,2407. Polypodium frondibus tripinnatis; fruélificationibus oblongis. Villars. Plant. du Dauph. vol.3. pag. 845. Polypodium pinnis pinnatis ; pinnulis lanceolatis, femipinnatis ; lobis acutè bifeëtis. Hall. Helv. 1704. Polypodium (filix femina, 6. dentata), frondibus | bipinnatis ; pinnis pinnatis confertis ; pinnulis pinna- tifidis, primis majoribus; lacinulis acutè bifiuis. Veiff. Cryptog. pag. 315. Filix mas, non ramofa , pinnulis auguffis , rario- $. 14. tab. 3. fig. 8. — Pluk. Phyrogr. tab. 180. fig. 4. = Filix petrea femina 1. Tabern. 793. Filix tenuiffimè dentata ex monte Ballon. J. Bauh. Hift. 3.p.2.731. lc. — Tournef. Inft. R. H. 537. nulijque lanceolatis, lacinulis apicebidentatis, Swartz. Journ. botan. vol. 2. pag. 41. Germ. Polypodium frondibus bipinnatis ; foliolis lanceo- latis ÿ pinnulis ovatis , laciniatis , obtusè ferraris. Müll. Fridrich. pag. 193. n°. 844. tab. 2. fig. 3. Ân varietas ? Nephrodium ( filix femina ) majufculum , glabrum; fronde oblongä , bipinnatd ; pinnis elongatis ; pinnulis lanceolatis , fubbipinnatifidis , {eu incifo - ferratis ; punëis utrinque juxta nervum fublunatis.? Mich. Flor. amér. vol. 2. pag. 268. Nephrodium (afplenioides) majufeulum, glabrums fipite nudo; fronde birinnaté; pinnulis fubovali- oblongis , incifo-dentatis ; dentibus inferioribus ob- tufis , fupremis muticè acutis ÿ punélis atrinque juxtu nervum lunatis. Mich. Flor. amér. vol. 2. pag. 269. An varietas ? Cette efpèce, quoique très-voifine du polypo- dium filix mas, s'en diltingue à fes pinnules plus étroites, point confluentes à leur bafe, bien plus An idem ac polypodium trifidum & incifum ? Hoffn. ribus, profundè dentatis. Morif. Hift. 3. pag. 579. : Afpidium (filix femina), pinnis pinnatifidis , pin- | FO EL finement denticulées , la plupart des dents bifides à leur fommet, ainfi qu’à la forme alongée & non réniforme des petits paquets qui conftituent la fruc- tification. Cette plante d’ailleurs a l’afpeét de la précé- dente : fes feuilles font amples, deux fois ailées, au moins aufh grandes , compofées de folioles nom- breufes, lancéolées, très-aiguës, chargées de pin- nules alternes , élégantes par la finefle & le nombre de leurs dents, un peu obtufes & fouvent bifides à leur fommet , quelquefoisaiguës , couvertes dans toute leur longueur par les paquets de la fruétifi- cation, diftribués fur deux rangs. On trouve cette plante très-communément dans les lieux humides & élevés des forêts. x (W.w.) 136. POLYPODE à lobes ponétués. Po/ypodium punétilobum. Polypodium fronde bipinnaté ; pinnulis decurrenti- bus, fubovali-oblongis , femi & ultra pinnatifidis ; lo- bulis oblongiufculis, apice 2-4 dentatis, fingulis uni- punéhiferis, fhipite nudo; ramis pinnulifque pubef- centibus. Nephrodium punéilobum. Mich. Flor. amér. tab. tom. 2. pag. 268. Cette plante eft voifine du po/ypodium flix mas par fon port & la longueur de fes feuilles; mais fes pétioles font nus; les divifions , ainfi que les pinnules , pubefcentes; les feuilles deux fois ai- lées, alongées, compofées de folioles décurrentes, oblongues, prefau‘ovales , à demi-ailées & di- vifées en lobes alongés , à deux où quatre dents à leur fommet, chacun de ces lob:s muni en def- fous d’un des points de la fructification. On trouve cette plante dans le Canada. 137. POLYPODE velu. Po/ypodium villofum. Linn. Polypodium frondibus bipinnatis , hirfutis ; pinnis oblongis, obtufis , terminalibus acuminatis. Linn. Syft. Plant. vol. 4. pag. 427. n°. 65. Filix ramofa, villofa , major, crenis rotundis den- tata. Plum. Fil. pag. 21. tab. 27. — Idem. Amér. 15. tab. 23.—Tournef. Inft. R. Herb. $37.— Rai. Suppl. 97. Filix dentata, caule & coffä villofis. Petiv. Fil. 52. tab. 4. fig. 10. Filix ramofa, major, hirfuta ; ramulis raris; pin- nulis afplenti crebris latis , brevibus, fubrotundis, non crenatis, Sloan. Jam 23. Hift. 1. pag. 100. Cette plante varie beaucoup dans fa grandeur ; elle a depuis deux jufqu’a fix pieds de hauteur, fuivant les lieux où elle croit. Ses racines font compofées de chevelus grifatyes, d’où s'élèvent PoL 549 cinq à fix feuilles, garnies fur leurs principales côtes, ainfi que fur leurs pétioles, de poils fins, rouffatres & longs. Ces feuilles font deux & pref- que trois fois ailées, amples, divifées en folioles alternes, diftantes , longues d’un pied, compofées de pinnules affez étroites, lancéolées, de trois pouces de long, pinnatifides, dont les découpures font un peu conniventes à leur bafe ; oblongues, linéaires , obtufes à leur fommet, crénelées à leurs bords , couvertes d’un double rang de petits tu- bercules noirâtres & arrondis. Cette plante croit à l'ile de Saint-Domingue. CV. f. in herb. Desfontaines. ) 138. POLYPODE à feuilles croifées. Polypodium decuffatum. Linn. Polypodium frondibus bipinnatis 3 pinnis horizon talibus , integerrimis , obtufis, terminalibus lanceo- latis. Linn. Syft. Plant. vol. 4. pag. 427. n°. 66. Filix taxiformis, major & minor. Plum. Fil. pag. 19. 20. tab. 24, 25. — Tournef, Infl. R. Herb. 537* Filix taxifoliis, major & minor. Petiv. Fil. Gr. G2. tab. 2. fig. $. G. Cette efpèce a des feuilles amples , doublement ailées , qui s'élèvent fur une racine dure, un peu ligneufe , compofée de fibres noirâtres ; les pé- tioles font liffes , arrondis, de la groffeur d’une plume à écrire, & fupportent des folioles longues d’un pied , lancéolées , acuminées , oppofées , ho- rizontales , trés-rapprochées, munies chacune à leur bafe d’une forte écaille creufée en gouttière, terminée en une pointe aiguë. Les pinnules font nombreufes , parallèles , très-ferrées, point con- fluentes , longues d’un pouce , larges de deux li- gnes, obtufes & arrondies à leur fommet, entières à leurs bords, marquées de nervures obliques & latérales , & fupportant la fruétification compofee de points rangés fur deux lignes. Cette plante croit à la Martinique : elle varie dans les proportions de fa grandeur. 139.Poryrope en arbre. Polypodium arboreum. Linn. Polypodium frondibus bipinnatis, ferratis; cauaice arboreo, inermi. Linn. Syft. Plant. vol. 4. pag. 426, n°. ÿ9. Filix arborefcens | pinnulis dentatis. Plum. Amér. 1. tab. 1. 2. — Idem. Fil, pag. 1. tab. 1, 2, — Tournef. Inft. R. Herb. 537. Filix arboreftens , pinnis dentatis. Petiv. Fil. 41 tab. 1. fig. 1. 2. Polypodium arboreum , maximum , fronde tenuiore; caudic: durifimo. Brown. Jam. 104. Palmi filix poftium,? Rumph, Amboin. lib. 10, f 550 POL cap. 46. pag. 63. tab. 27. — Loureir. Flor. coch. pag. 831. C'eft parmi les fougères en arbre une des plus remarquables. Elle s'élève, comme un petit pal- mier , fur une tige droite , cylindrique , haute de dix à douze pieds , fur environ un demi-pied de diamètre, point épineufe, mais garnie en partie d’écailles grifatres & membraneuf2s. Son fommet eft couronné par un paquet de feuilles amples, longues de fix à dix pieds, deux fois ailées, d'un beau vert , glabres , garnies à leur bafe d’écailles rouffâtres ou argentées , foutenues par un pétiole prefque de la groffeur du bras à fabafe , diminuant infenfiblement d'épailleur , munie latéralement de folioles alternes ou ovpofées, affez rapprochées , longues de deux pieds, divifées en pinnules li- néaires , prefque point confluentes , étroites, ob- tufes , longues de fix à huit lignes, finement cré- nelées à leurs bords dans toute leur longueur. La fructification eft compofée d’un double rang de globules arrondis, capfuaires , placés dans la lon- gueur des pinnu a IDD Cetre belle efpèce croît à la Martinique , à Porto-Ricco & dans plufieurs autres endroits de Amérique méridionale, le long des ruiffleaux , dans les forêts humides & ombragées. (#7. f. in herb. Lamarck.) Ses cendres produifent une très- grande quantité de potalle. La plante citée de Rumphe par Loureiro neus paroit devoir être une efpèce différente de celle de Plumier , ou une variété très-remarquable , fur laquelle il feroit à defirer que nous eufhons des détails plus étendus. 140. POLYPODE hériffé. Polypodium horridum. Linn. Polypodium frondibus fuprà decompofitis ; pinnis femi-jagittatis, baff connexis ; apice ferratis , caudice aculeato. Linn. Syit. Plant. vol. 4. pag. 426. Filix latifolia, ramofa; cauliculis nigris & fpinofis. Plum. Amér. 3. tab 4.— Idem. Fil. pag. 9. tab. 8, — Tournef. inft. R. Herb. 537. Filix ramofa, pinnis latis, gladiatis ; caudice fpinofo. Petiv. Fil. So. tab. 5. fig. 1. A. Filix pinnulis oblongis , in fummitate crenatis. Plum. Fil. tab. 26. C'eft une forte plante qui, de fes racines lon- gues, touffues & noirâtres, produit plufieurs pé- tioles droits, hauts d'environ quatre pieds, épais d’un pouce , arrondis en dehors, cannelés en de- dans , couverts de piquans roides. Les feuilles font trois fois ailées, divifées en folioles très-éten- dues, larges, fort longues, qui fe partagent en pinoules fermes, pointues, longues de quinze à dix-huit pouces, très-aiguës, découpées dans toute leur longueur en folicles enfitormes , décur- POL rentes & à demi-fagittées à leur bafe, trés-aigués, longues d'environ deux pouces, un peu recour- bées à leur extrémité , légérement denticulées vers leur fommet, d’un beau vert luifant en deflus, plus terne en deflous, marquées de nervures la- térales, agréablement ramifiées, prefque par bifur- cation. La fruétification eft compofée de petits points” arrondis d'un brun foncé , placés fans ordre vers le bord des feuilles , fur des lignes très-irrégulières le long de chaque pinnule du troifième ordre. . Cette plante croît à l’île de Saint-Domingue & à la Guadeloupe. (W. f. in herb. Lam.) M. Ledru en a rapporté de Porto-Ricco des exemplaires , dont les folioles du troifième rang font plus courtes &z plus obtufes , point denticulées à leurs bords. La plante A ne diffère de la précédente que par fes pinnules obtufes à leur fommet , & fortement crénelées à leur moitié fupérieure. 141. POLYPODE raboteux. Po/ypodium afperum. Lion. Polypodium frondibus fuprà decompofiris ; pinnis obtufis , apice ferratis, terminalibus acuminatis; cau- dice arboreo , aculeato. Linn. Syft. Plant. pag. 427. n°. 63 3. Filix arborefcens , fpinofa; pinnulis in fummitate ferratis. Plum. Fil. pag. 4. tab. 3. Polypodium arborefcens , caudice & caule fpinofs. Petiv. Fil. 47. tab. 4. fig. 7. C'eft une des belles efpèces de ce genre, voi- fine de la fouge:e en arbre , à liquelle elle reffem- ble par la groffeur & l'élévation de fes tiges, qui ont de douze à quinze pieds , toujours garnies de piquans roides, courts, noiratres & crochus. Ses feuilles font très-amples , deux fois ailées, com- pofées de folioles fort grandes, aiguës, divifées en pinnules nombreufes , alternes , longuement acuminées , profondément découpées en lobes li- néaires, obtus, légérement denticulés, furtout vers leur fommet ; à nervures latérales, obliques & parallèles. La fructificationeit compolée de deux ee de petits points, placés dans la longueur des obes. Cette plante croît dans l'Amérique méridionale & à Porto-Ricco, d’où elle a été rapportée par M. Ledru. ( V. f. in herb. Lamarck.) 142. POLYPODE épineux. Polypodium fpinofum. Linn. Polypodium frondibus bipinnatis , ferratis; caudice arboreo , aculeato. Linn. Syit. Plant. vol. 4. p. 426. n°. 6o. Filix arborefcens, latifolia, aculeata. Plum. Amér. pag. 3. tab. 3. — Id. Fil. pag. 6. cab. 11. L P'OPL Filix arborefcens, pinnis latis , caudice f;inofo. Petiv. Fil. 43. tab. 4. fig. 1. Filix arborea , ramofa , fpinofa ; caudice non di- vifo ; pinnulis latis , denfis, brevibus , tenuibus , mi- nutèm dentatis. Sloan. Jam. 24. Hift. 1. pag. 95. tab. 56. , Cette plante a des tiges fortes, garnies de nom- breux aiguillons, dont les feuilles très - grandes font deux fois ailées , compofées de folioles lar- ges , amples , très-éralées, divifées en pinnules lancéolées , alternes, acuminées, à demi-pinna- tifides ; les découpures , longues au moins d'un pouce , font enfiformes, aiguës, denticulées à leurs bords, un peu recourbées en faucille vers leur fommet. Cette plante croît dans l'Amérique méridionale & à la Jamaique. 143. POLYPODE pyramidal. Po/ypodium pyrami- dale. Linn. Polypodium frondibus fupra decompofiris ; pinnis cerminalibus lanceolatis , longiffimis , ferratis ; fhipite inferne aculeato. Linn. Syft. Plant. vol. 4. pag. 426. n°. 62. Filix ramofa , pyramidalis; pinnis parvis. Petiv. Fil. 40. tab. 4. fig. 2. Filix ramofa , arborefcens & aculeata. Plum. Fil. pag. 6. tab. $. _Preris (aculeata), fronde fiprà decompofitä; foliis bipinnatifidis ; pinnis lato-lanceolatis; caudice arbo- reo , aculeato. Swartz. Prodr. pag. 120. Ses racines forment un gazon très-touffu , com- pofées d’un grand nombre de fibres noires & épaif- es : il en fort une tige baffe, prefque de la grof- fe l'en fort une tige baffk r de (e eur du corps d’un homme, chargés: de beaucou feur d ps d'un homme, chargés de be d'épines. Elle produit des feuilles très-amples, plufeurs fois ailées, longues de quatre à cinq pieds : les 8 q q folioles font alternes, nombreufes, divifées en pinnules pinnatifides , fortement confluentes à leur bafe , courbées en faucille, aiguës , denticu- lées à leurs bords, vers leur fommet ; chargées de 8 petits paquets placés fur deux rangs , renfermés d’abord dans une petite capfule membraneufe; les P P 3 nervures font fimples , latérales, parallèles. Cette plante croît dans les forêts de la Marti- nique : elle a de très-grands rapports avec le po- lypodium horridum , dont elle ne me paroit qu’une | variété, à ne confulter que le port; mais il paroît que, dans cette efpèce, la fruétification eft margi- nale & fur une feule ligne; ce qui a déterminé M. Swartz , avec beaucoup de raifon, à ranger | cette efpèce parmi les preris. Il y rapporte le fix |atifolia laciniata , & ad lacinias mollicer aculeata, POL 551 Plum. Fil tab. 9. comme une feuille flérile de la même plante. | 144. POLYPODE des grottes. Polypodium fpe- lunce. Linn. Polypodium frondibus fuprà decompofitis , pilofis ; foliolis lanceolatis , pinnatis ; pinnis oppofitis , pin- natifiais. Linn. Syft. Plant. vol. 4. pag. 428. n°. 67. — Flor. zeylan. n°. 384. Filix bermudenfis , elegans | ramofa ; pinnis rario- ribus , dentatis; cauliculis mufcofü lanugine obduëtis. Pluk. Almag. 155. tab. 244. fig. 2. Filix zeylanica , ramofa , denticulata. Herm. Zeyl. 35. — Burm. Zeyl. 98. Filix yeylanica , denticulata ; non ramofa. Herm. Zeyl. 36. Ses feuilles font amples, prefque triangulaires, pyramidales, finement furcompofées, velues, trois fois ailées , compofées de folioles étalées , à pin- nules lancéolées , alternes, divifées fur les folio- les inférieures en d’autres pinnules du troifième ordre, libres à leur bafe , confluentes vers le fom- met des feuilles, linéaires, oppofées, prefque obtufes, crénelées à leurs bords : les pétioles font revêtus d’un duvet moufleux ou lanugineux; ce que n'offre pas la figure de cette plante donnée par Piukenet, quoiqu'il l’annonce dans fa def- cription. Cette plante croit aux Indes, dans les cavités & les grottes des rochers. 145. POLYPODE cilié. Polypodium muricatum. Linn. Polypodium frondibus bipinnatis ; pinnis ovatis, denticulato-fpinofis. Linn. Syft. Plant. vol. 4. pag. 427. n°. 64. Filix fpinulis mollifimis, aculeata. Plum. Fil. pag. 29. tab. 39. Filix pinnis aculeaus. Petiv. Filic. $3. tab. 1. fig. 6. Filix foliis leviter aculeatis. Plum. Catal.amer. 12. Trichomanes foliis leviter acuminatis. Tournef. Inft. R. Herb. $40. — Plum. Catal. PI. amer. 13. Ses racines font formées par de groffés fibres noires & rameufes :elles produifent plufieurs feuil- les longues de trois à quatre pieds, deux fois ai- lées, fupportées par des pétioles d'un vert cen- dré, à peine de la groffeur du petit doigt, à demi- cylindriques d’un côté , planes & cannelés de l’au- tre ; les folioles font liffes, d’un vert gai en deffus, plus foncé en deffous, oppofées, lancéolées,aiguér, fort étroites , longues d'environ un pied, garnies de pinnules ovales , d’un pouce de long; divifées à leurs bords en dents aiguës , terminées chacune 559 POL par une pointe fétacée , fpinuliforme. La fructif- cation eft difpofée en petits globules placés dans le difque de chaque dent. On rencontre cette plante dans les forêts de l'ile de Saint-Domingue. 146. PoLYPODE barometz. Polypodium baromez. Linn. Polypodium frondibus bipinnatis ; pinnis pinnati- fidis, lanceolatis , ferratis ; radicibus lanatis. Linn. Syft. Plant. vol. 4. pag. 425. n°. ÿ8. An frutex tartareus , agnus fcythicus ? Bauh. Pin. pag. ji. n°. 4. Vulgiirement agneau tartare ou de Scythie. Barometz. Ce polypode eft remarquable par fes racines grofles , couchées , mais élevées fur la terre ; re- vêtues d’un duvet lanugineux d’un jaune vif en dedans , mou, très-épais, en forme de toifon : il s’en élève des pétioles hauts d'un pied ou d’un ied & deimi , à angles moufles, de couleur verte: 1ls fupportent des feuilles glabres, deux fois aï- lées, compofé:s de folioles oblongues, les infé- rieures oppofées , les fupérieures alternes , élar- gies à leurs aifelles , divifées en pinnules lancéo- lées , pointues, pinnatifides, partagées en lobes aigus , dentés en fcie à leur fommet. La fructihca- tion n'a pas été encore obfervée , & cette efpèce n'a été Jugée appartenir aux polypodes que d’a- près fon port. Elle croit en Chine. ( Deféript. ex Linn.) Obfervation. Il paroït que c’eft là cette fameufe plante-animale , connue fous le nom d'agneau de Scychie où barometz , fur laquelle on a débite tant de m2rveillés que nous ne répéterons pas ici. 1] a été reconnu que Part, ajoutant à la nature, a profité de la forme des racines, extrêmement to- menteules , qui fe prêtent à recevoir la figure d'un quadrupède lanugineux. L'intérieur contient un fuc rougeâtre qui reflemble à du fang : en déga- geant quelques ramifications de ces racines , on en forme les pattes & la queue d’un agneau ou d'un chien. Ces racines pafñlent pour aftringen- tes, & font employées pour arrêter le fang des bleffures. 147. POLYPODE dryoptère. Polypodium dryop- Teris. Polypodium frondibus fuprà decompofitis ; foliolis ternis , bipinnatis. Linn. Syf. Plant. vol. 4. p. 437. n°. 67. — Fior. fuec. 8ÿ2. 949. — Dalib. Parif. 314. — Reyg. Ged. 1. pag. 246. n°. 3. — Scop. Carn. edit. 2. n°. 1276. — Weïfl. Cryprog. 324. — Pall. Itér 2. pag. 28. — Pollich. Pal. n°. 966. — Doœrr. Naf, 184. — Flor. dan. tab. 759. — Villars. Dauph. vol. 3. pag. 850. — Lam. Flor. franç. vol, 1. pag. 23. n°. 1254. no POX Polypodium trifilum , ramis pinnatis; pinnis pin- natifidis. Flor. lapp. 387. Polypodium pinnis pinnatis ; conjugatis j pinnulis ovatis , obtufis, crenatis. Hall. Helv. n°. 1699. Filix montana , ramofa, minor , argutè denti- culata. Rai. Synopf, 124. — Vaill. Parif. pag. 53. Thelypteris minor, pinnulis dentatis. Amm. Aét. Petrop. 10. pag. 301. tab. 22. fig. 2. Filix petrea femina, Tabern. 799. Icon. Dryopteris. Traguf. Hift. 538. — Gefn, Hort. 202: Filix ramofa, faxatilis, nigris maculis punétata, Jeu filix querna. C. Bauh. P n. 358. Filix ramofa , minor, pinnulis denratis. Tournef. Inft. R. Herb. 5,6.— Morif. Oxon. Hit. 3. 6. 14. tab. 4. fig. 19. Filix ramofa minor. J. Bauh. Hift. 3. pag. 733. Icon. Nephrodium (dryopteris) parvulum , fronde bi- pinnatä ; pinnis oprofitis ; pinnulis pinnatifidis; laci- niis oblongis , obtufis, leviter crenatis ; punétis fub- marginalibus , dembm contiguis. Mich. Flor.améric. vol. 2. pag. 270. A. Idem, fronde ampliori, foliolis acutiortbus. Filix pumila, faxarilis. Cluf. Hift. 2. pag. 212. — Lam. Flor. franç. 1. €. Cette plante a une forme triangulaire , pyrami- dale, & paroit ternée par les trois principales di- vifions de fon pétiole : elle eft molle, & s'élève peu. Ses racines font épaifles, cylindriques, hori- zontales, garnies de fibres menues & noirâtres : elles produifent plufeurs feuilles hautes de huit à dix pouces, qui s'élèvent fur un pétiole très- grêle, nu dans la plus grande partie d: fa lon- gueur , & divifé, vers fon fommet, en folioles op- pofées : les deux inférieures font ailées, beaucoup plus grandes que les autres, compofées de pinnu- les ovales, oblongues, obtufes, profondément lobées ou pinnatifides; leurs découpures font li- néaires, obtufes , plus ou moins profondes , en- tières ou quelquefois légérement crénelées à leurs bords. La fructification confifte en petits points noirâtres, rangés fur deux rangs dans la longueur des découpures. La variété A eft plus élevée ; fes feuilles font plus amples , fes pétioles plus roides ; fes folioles alongées , pointues , ainfi que les pinnules, dont les découpures font obtufes ou aiguës. Où trouve cette plante dans toutes les forêts de l'Europe, aux lieux pierreux, humides & mon- tueux. (W.v.) | 148. POLE 148. POLYPODE épars. Polypodium protenfum. Polypodium fronde bi feu tripinnatä ; foliolis in- ferioribus fursèm afcendenribus, infimis tripinnatis , pinnis lanceolatis , pinnulis fubcrenatis , fipite paleis pilofo. (N.) An afpidium (protenfum), frondibus ternatis; fo- liolis bipinnatifidis ; daciniis obovatis, obfolere cre- natis ; pinnis bafeos fol. later. deorsàm longioribus ? Afzel. & Swartz. Journ. botan. vol. 2. pag. 36. Il y a beaucoup d’afinité entre cette efpèce & le polypodium dryopteris, furtout la variété A ; mais elle eft moins compofée, & fon port lui eft par- ticulier. Ses pétioles font menus, ftriés en deflus, gar- nis dans toute leur longueur d’écailles fines , féta- cées , qui les font paroitre velus ou pubefcens ; ils fupportent des folioles alternes, étendues, une où deux fois ailées : celles qui occupent la partie in- férieure des pétioles, jufque vers la moitié, font fortement redreffées & rapprochées en angle aigu du périole ; celles de la partie fupérieure font pret ue horizontales, médiocrement obliques. De plus, les folioles les plus inférieures font deux fois ailées ; toutes font lancéolées, acuminées , longues de fix à huit pouces, garnies de pinnules affez lar- ges, longues de fept à huit lignes, linéaires, ob- tufes , les unes crénelées à leurs bords, d’autres très-entières. La fruétification eft placée fur deux lignes, & compofée de petits paquets arrondis , granuleux ou pulvérulens. Cette plante a été recueillie dans les Indes par M. Sonnerat. ( W. fin herb. Lam.) 149. POLYPODE méridional. Polypodium meri- dionale. Polypodium frondibus fupra decompofiris ; foliis alternis ; pinnis lanceolatis, pinnatifidis ; pinnulrs linearibus , incifo-dentaris ; fruétificatione fertali, ffipite pubefcente. (N.) Cette efpèce préfente dans fon port quelques rapports avec le po/ypodium filix femina ; mais fes feuilles font plus compofées , trois fois ailées. Ses pétioles font fiftuleux , prefque tétragones , anguleux , cannelés, un peu grêles , pubefcens particuliérement vers leur partie fupérieure & à leurs ramifications ; ils fupportent des folioles gla- bres , alternes , longues d'environ un pied, com- pofées de pinnules lancéolées, étroites , aiguës, divifées en découpures profonces, à peine con- fluentes, prefqu'oppoféss, linéaires, un peu ob- tufes , denticulées en dents de fcie à leurs bords. La fruétification eft compofée de points granuleux , placés fur deux rangs dans la longueur des pinnules du troifième ordre. Cette plante à été recueillie à la Guadeloupe par M. Badier. ( Y. [: in herb. Lam. ) Botanique, Tome V. PO E 209 150. Pozyrone du Cap. Polypodium capenfe. Lion. f. Polypodium fronde fuprà decompofitä, foliis bipin- ratis , pinnis bafi unifloris. Linn. f. Suppl. pag. 44. Afpidium (capenfe ) decompofitum , foliolis fubr- pinnatis, coffis marginatis , pinnis lacintifque Jefili- bus, lanceolatis, ferratis ; punétis fruétificationts ad bafin fubfolitariis. Swartz. Journ. botan. vol. 2. pag. 42. Cyathea caperfs. Smith. Cette plante a fes feuilles plufeurs fois ailées, compoiées de folioles prefque bipinnées, un peu décurrentes fur les pétioles; les pinaules font lan- céolées, finement denté:s en fcie à leurs bords. La fructification confifte en petits paquets prefque folitaires , fitués à la bafe des pinnules. On trouve cette efpèce au Cap de Bonne-Efpé- rance : elle me paroit avoir quelques rapports avec notre polypodiurm meridionale. 151. PoryrODE à feuilles de livèche. Po/y»o- diurm lieuflifolium. Polypodium frondibus fuprà decompofitis ; corta- ceis; foliolis fubbipinnatis ; pinnulis ovatis ; acurè incifis. (N.) Ses pétioles font glabres, liffes , fouples, plans, un peu tortueux , fupportant des feuilles amples, deux, trois fois ailées, & peut-être davantage; très-glabres, épaiffes, coriaces, d’un vert foncé en deffus, pales & prefque blanchatres ou jau- nâtres en deffous; compofées de folioles pref- qu'oppofées , éralées, divifées en pinnules alter- nes , écartées ou pinnatifides, un peu confluentes à leur bafe, ou lohées, ou enfin feulement denti- culées , felon qu’elles fe trouvent placées à la partie inférieure ou fupérieure du pétiole. Les pinnules ou les lobes font ovales, élargis, aigus à leur fommet, divifés à leurs bords en dente- lures inégales, tres-aiguës & même piquantes, très-roides. La fruétification eft épa:fe fur les pin- nules , rapprochée de la principale nervure. Cette plante a été recueillie à Buenos-Ayres par Commerfon. ( W. f. in herb. Lam.) 152. POLYPODE luifant. Polypodium politum. Polypodium fronde fuprà decompofitä, coriaceà, lucidä; foliolis pinnatis; pinnis ovato-oblongis, lobuto- crenatis , inferioribus pinnatifidis j fhipite fquamofo, inter pinnulas marginato. ( N.) À. Idem pinnis anguffioribus , oblongis. A en juger par les échantillons de cette plante, que j'ai vus dans les herbiers , elle doit être grinde & forre. Les pétioles font glabres , luifans , à demt- cylindriques , garnis de diftance à autre d'écailles Aaaa 554 POL membraneufes ; leurs ramifications entre les fo- lioles font légérement bordées d’une membraneen forme d’aile. Les feuilles font très-épaiffes, coria- ces, lutfantes, au moins deux fois ailées, compo- fes de folioles lancéolées , acuminées, alternes, diftantes, longues de huit à dix pouces, garnies de pinnules alternes, ovales, oblongues, divifées à leurs bords en lobes où crénelures arrondies ; celles des feuilles inférieures font pinnatifides. La fruétification eft compofée de paquets comprimés, orbiculaires , placés fur deux rangs. Cette plante a été recueillie par Commerfon à lle-de-France. ( V. f. in herk. Lam. ) Elle diffère du polypodium lisuffifolium par fes pinnules plus aiongées , à dentelures arrondies, plus régulières & non aiguës. Je n’ai pas cru pouvoir féparer la plante À de cette efpèce, quoique les pinnules foient plus alongées, plus étroites, à crénelures profonées, rrondies , très-réculières. Elle vient, comme la précédente, de l'Ifle-de- France. (W. fi in herb. Lam. ex herd. Coinmerf. ) 1$3. POLYPODE à feuilles d'ammi. Polypodium ammijolium. … Polypoaium fronde fupra decompofirä ; foliolis mol- livus, lanceolatis, fibbipinnatis, lucidis ; pinnis feu lobis crenatis ; fFpitibus fquarmofo-hirfiuis. (N.) Cette plante a des feuilles affez femblables à celles des ammi ou des carortes : elles font fouples, moles, luifantes, d’un vert jaunâtre en deflus, plus fombres en deffous, longues d'un à deux pieds, prefque pyramidales, portées fur des pétioles nus dans leur partie inférieure, ftriés, menus, char- ges à leur bafe de larges écaiiles, aiguës & noi- ratres, qui règnent dans toute la longueur des pétioles & de leurs divifions , en diminuant de iar- geur, tellement qu'elles ne font plus entre les fotioles que des filets fétracés. Les folioles font alternes , rapprochées , étroites, lancéolées , mu- nies de pinnules alternes , petites , longues de trois à quatre lignes, pinnatifides aux folioles infsrieu- res , Iobées aux fupérieures, & même fimplement dentées. La fructification eft éparfe fur deux lignes dass chaque pinnu'e. Cette fougère a été envoyée de l'Ile-de-France par Commerfon. ( W. f. in herb. Lam.) 154. POLYPODE globulifère. Polyrodium glotu- liferum. . è : _Polypodium fonde Jiprè decompofità 3 alifimé ; pianis ovato-lanceolatis , acutis , pinnatifidis ; rinnu- lis oftufis, bafi confluentibus , undulato - finuatis ; punéhis fruétificationis globulofis. ( N.) Filix altiffirma E globuligera major. Plum. Fil. pag. 24. tab. 30, — Tourn. Inft, PF. H, 537. em oo rm FONE Filix ramofa, globulifera major. Petiv. Fil. 44. tab. 2. fig. 11. C’eft une très-grande plante qui s'élève à la hauteur de fept à huit pieds & plus; fes racines font compolfées de fibres rouffatres , très-touffues : elles produifenc plafieurs grandes feuilles plufieurs fois ailées, dont les pétioles font forts, arrondis, noirâtres , très-lffes , à ranufications alternes. Les- folioles font d'un vert gai, ovales, lancéolées , acuminées, alternes, divifées prefque jufqu'à leur bafe en pinnules confluentes, très-rapprochées, ovales, obrufes, finuées à leurs bords en lobes arrondis , marquées de nervures rameufes & laté- rales, La fruétification , difpofée fur deux rangs, eft compofée, felon Plumier, de globules ou de petites boules bien unies, luifantes, femblables à de pe- tites perles, d'un vert blanchâtre ; chacune d'elles forme enfuite un peloton de petites veflies dorées. On trouve cette plante dans les lieux humides & le long des ruifleaux, à l'ile de Saint-Do- nunpquE. 155. PoryroDEe baccifère. Polypodium bacci- ferum. Polypod um fronde fuprà decompofitä , altiffimä ; pinnis lanceolatis, pinnulis fursèm lobatis, apice den- ticulatis, punctis bacciformibus. (N.) Lonckiris altiffima , globuligera minor. Plum. Fil. pag. 39. fig. 31. Adianthum nigrum , ramofum & bacciferum. Plum. Plant. amér. 31. tab. 45. Filix aliiffima, globuligera minor. Idem. Catal. amer. 11. Adianthum nigrum, ramofum, maximum; foliis pinrulis obtufis , variè, fed pulcherrime finuatis & dentatis. Sloan. Caral. Plant. amer. 22. La fruétification, ainfi que le port & la gran- deur de cette plante, la rapprochent du poéyro- dium globuliferum. « C’eft une belle efpèce , dit Plumier , qui fur- pañle bien fouvent la hauteur d’un homme, & oc- cupe une aflez grande érendue. » Ses racines font amples, touffies & rouffâtres. Elles produifent des pétioles rameux, arrondis, luifans, un peu can- nelés, qui foutiennent des feuilles très-amples , plufieurs fois ailées, membraneufes, d'un vert très-agréable , compofées de folioles oppofées, divifées en pinpules point confluentes, pointues à leur bafe, entières à leur bord inférieur, divifées à leur bord fupérieur en deux ou trois lobes ar- rondis, le plus extérieur crénelé ou finement den- ticulé à fon fommet , la plupart des autres entiers. La fruétification eft placée à la bafe ou au poivt de divifon des lobes : elle confifte en un globule ds PSE Re | FO TL la groffeur d’un grain de moutarde , d’un vert blan- châtre d'abord, & qui fe convertit enfuite en un peloton d’une fine pouflière brune. Cette plante croit à Saint-Domingue dans les lieux aquatiques & le long des ruifleaux. 156. PoLyroDE pulvérulent. Polypodium pulve- r.lentum. . Polypodium frondibus fuprà decompolitis; pinrulis fubrès hirfutis , pulverulentis 3 margine ciliatis. (N.) Filix hirfuta & lutefcente pulvifeulo fordefcens. Plum. Fil. pag. 27. tab. 34. — Tournef. Inft. R. Herb. $37., Filix ramofe, pinnis & cofhis hirfutis. Petiv. Fil. 46. tab. 2. fig. 7. Il s'élève des racines de cette plante environ une douzaine de feuilies hautes d’un pied & plus, prefque trois fois ailées, compofées de folioles alternes, longues de deux ou trois pouces , lan- céolées , aiguës, divilées en pinnules à peine con- fluentes, droites, linéaires, obtufes, finement denticulées & ciliées à leurs bords, liffes à leur face fupérieure , d’un vert pale, velues en deffous & recouvertes d’une fine pouilière jaunaâtre. La fruétification confifte en tubercules fort petits, difpofés fur deux rangs dans la longueur des pin- nules. On trouve cette plante à Saint-Domingue dans les forêts humides. 157 PoryropE en bec. Polypodium rojtratum. Polypodium fronde fprà decompofitä ; pinnis al ternis , pinnulis inteoris, apice roffratis , recurvis. Filix ramofa , pinnulis roftratis. Plum, Fil. pag. 27. tab. 35. Ses racines font noires, couvertes de chevelus: elles produifent un grand nombre de périoles grêles, arrondis, rouffâtres , hauts de trois à quatre pieds, qui fe développent en feuilles piufizurs fois ailées , glabres, d’un vert clair à leur face tup<- rieure, plus foncé en deffous; compofées de fo- lioles alternes , lancéolées , acuminées, d'environ deux pouces de long fur fix lignes de large, di- vifées en pinnules courtes , un peu confluentes à leur bat, entières à leurs bords, terminées par une pointe aizuë, courbée en forme de bec d’oi- feau. La fruétification confifte en points pulvéru- lens, placés fur deux lignes le long des pinnules. Cette plante croît dans plufisurs endroits de l’île de Saint-Do mingue. # Efpeces incertaines ou peu connues. * Polypodium ({tigmofum), fronaibus lanceolato- oblongis | acuminatis , integris, pundatis; punéis POLE 999 fruétificationis contiguis, fparfis , tomento ferruginco involutis; furculo radicante. Swartz. Journ. botan, Shrad. ann. 1801. p.21.— Petiv. Gazoph. tab. 61. fig. 3.? * Polypodium (policarpon), frondibus lanceolatc- oblongis , acuminaris , integris , fubiùs reticuluio- venofis ; punétis contiguis , fparfis. Swartz. 1. c. * Polypodium (minimum), foliis fubrotundïs , craffis , acutis. Gmel. Syft. nat. vol. 2. pag. 13C4. n°. 1. — Sloan. Hift. Jam. 1. pag. 74. tab. 28. fig. 3. An hujus generis ? (Fructif. incognita. ) * Polypodium (rigidum), frondibus integerrimis glabris , acuris. Gmel. 1. c. — Aubl. Guian. vol. 2. pag. 963. Lingua cervina, rigida & glabra. Plum. Fil. tab. 135. An hujus generis? * Polypodium (afpidium piftillare), frondibus lan- ceolatis, acuminatis , glaberrimis ; punctis fruéhiferis folitariis; ffipitibus articulatis, à flolone fcandente ra- mofo. Swartz. Journ. botan. vol. 2. pag. 30. * Polypodium ({candens). frondibus pinnar'fiuis ; laciniis linearihus , obtufis , undulatis , remotis ; ffc- lonibus paleaceis,raïicantibus. Forit. Flor.auftr.8 . * Polypodium (pendulum), frondibus pinnatifidis, fubfefilibus, glabris, pendulis ; lobis oblongis, of- tufrufculis. SWaïrtz. Prodr. 131. * Polypodium ( trichomanoïdes ), frondibus pir- natifidis ; laciniis femi-ovatis, obiufis, fubpilofis ; panéto frad:ferountco, fronde fubfefii. Swartz. Journ. botan. & Prodr. 131. * Polypodium (myofuroides), frondibus pinnati- fidis, glabris; lois in apicem lanceolatum coadunatis fruétiferis ; inferioribus remotis. sWarvz. Prodr. pag. 131. * Polypodium (ob'iteratum), frondibus bipinna- tifiais , lacinulis ulternis , lato-lanceolatis , attenua- tis , crenatis ; crenis apice & baft utrinquè obliteratis. Swartz. Prodr. pag. 132. * Polypodium (rigidulum), fronde pinnatä; pin- nis lanceolatis , obtufis, ferratis , reticulato-venofis ; punétis folivariis, Swartz. Journ. bot. vo!, 2. p. 26. * Polypodium (triferiale), fronde pinnatä; pinnis laio-lanceolatis , acurminatis, integris, baf rotundatrs, venofis ; punétis fruélificationtis ordine criplici longitu- dinali, Swartz. Journ. botan. vol. 2. pag. 26. * Polypodium ( tæniatum), fronde pinnatä; pirr- nis eliiprico lanceolatis, acuminatis , Integris; punckis folitariis. Swartz. Journ. botan. vol. 2. pag. 26. * Polypodium (tenellum), fronde pinnatä; pinnis remorè alternis, lanceolato-attenuatis, undulatis; fur- culo radicante. Swartz. Journ. botan. vol. 2.p. 26. * Polypodium frondibus pinnatis ; pinnis alrernis, remotis, linearibus, acuminatis, undularis. Forft. Flor. auftr. 81. . Aaaai] 556 PO E * Polypodium (afpidium trapezoïides), pinnis tra- pezio-oblongis , crenato-ferrulatis , flriatis , glabris, bafr furshm acutis; flipite fquamulofo. Swartz.Journ. botan. vol. 2. pag. 31. * Polypodium (afpidium hirfutulum), fronde pin- natà ; pinnis lanceolatis , falcatis, bafi cordatis, fur- sùm auritis, margine remote crenatis, undulatis ÿ punélis folitariis. Afzel. & Swartz. Journ. botan. vol. 2. pag. 32. * Polypodium (afpidium biferratum), fronde pin- natà ; pinnis cordato-enfrformibus | bafi deorsèm füb- auritis, margine obtusè ferratis ; ferraturis biden- tatisÿ punitlis vershs marginem folitariis. Swartz. Journ. botan. vol. 2. pag. 32. * Polypodium (afpidium ferra), fronde pinnatä; pinnis enfiformibus, fubbipinnatifidis , attenuatis ; laciniis femi-ovatis , acutis , nervofis. Swartz. Journ. botan. vol. 2. pag. 32. & Prodr. pag.132. * Polypodium (afpidium darallioides), fronde pinnatä ; pinnis lanceolatis , apice attenuatis, [uopin- natifidis ; laciniis remotiufeulis, obtufis ; punéto fruc- tificante folitario terminatis, Swartz. Journ. botan. vol. 2. pag. 32. Ophyoglofum acuminatum. Houytt. N. Herb, 2. 14. tab. 94. fig. 3. * Polypodium (afpidium tetragonum), fronde pinnatä ; pinnis pinnatifidis , lanceolatis , horizonta- libus, remotis ; lacinits ovatis , obtufiufculis ; fhipite tetragono. Swartz. Journ. botan. vol. 2. pag. 33. * Polypodium (fophoroid=s), fronde pinnatä ; pinnis enfiformibus, fubpinnatifidis ; laciniis ovatis , Jufalcaris, acutis , infimis longioribus. Thunb. A&. Sac. Linn. Lond. 2. 241. * Polypodium ( afpidium obtufatum ), fronde pinnatà; pinnis enfiformibus , finuato -pinnatifidis ; daciniis oblongis, obtufis. Swartz. Journ.bot vol.2. pag: 33. * Polypodium ( afpidium attenuatum ) , fronde pinnatà ; pinnis lanceolato-linearibus , fubpinnarifidis, attenuatis ; lacinits ovatis , atutis, antrorsüm falca- tis. Swaïtz. Journ. bot. vol. 2, pag. 34. Polypodium diffeëlum. Forfter. Flor. auftr. p. 181. Polypodium exofum. Gmel. Sÿft. nat. vol. 2. pag. 1311. n°. 9$. * Polypodium (pennigerum) , frondibus fubbi- pinnatis, glabris ; pinnis linearibus, acuminatiffimis, fubpinnatis ; pinnulis ovatc-oblongis , obtufis , conna- cis. Forft. Flor. auftr. pag. 82. Afpidium (pennigerum), fronde pinnatä ; pin- nis lineari-lanceolatis, atrenuatis, g'abris , pinnati- fidis ; laciniis ovato-oblongis, obtuffs , irfimis aqua- libus. Swartz. Journ. bot. vol. 2. pag. 34. * Polyposium ( afpidium deltoideum), fronde P'OuL pinnatä ; pinnis inferioribus abbreviatis , oblongis, triangularibus , integris, reflexis. SWartz. Journ. bot. vol. 2. pag. 34. & Prodr. 133. * Polypodium ( afpidium limbatunr) , fronde pinnat ; pinnis lanceolatis , acuminatis, fubrinnatis; laciniis oblongis, ferratis , infimi: auriculatis ; ferra- turis fruéliferis. Swartz. Journ. bot. vol, 2. pag. 34. * Polypodium (afpidium protenfum }, frondibus ternatis , foliolis bipinnatifidis ; laciniis obon'atis , ob- Jolerè crenatis ; pinnis bafeos foliorum lateralium deorsèm longioribus. Afzel. & Swartz. Journ. bot. vol. 2. pag. 36. * Polypodium ( afpidium truncatulum ), fren- dibus bipinnatis ; pinnis enfiformibus , pinnatis, rhombeo-ovatis | margine integro fubundulato , fursèm versàs fructiferis. Swariz.Journ. bot. vol. 2. pag. 36. Adianthum lunulatum. Houytt. N. Herb. 2. 14. tab. 100. fig. 1. * Polypodium (fagittatum }, frondibus pinnatis ; pinnis lanceolatis , obrufis, integris , bafi utrinquè denticulo acutis ; inferiortbus mutilatis , triangulari- bus, minutis. SWartz. Prodr. pag. 132. * Polypodium ( ereétum ) , frondibus pinnatis ; pinnis oppofitis, oblongis ; apice lineari acuminatis, ferratis ; fruëtificationum ferie fubmarginali continuä. Forft. Flor. auftr. pag. 81. * Polypodium ( laciniatum ), frondibus fubbi- pinnatis , pinnis pinnatifidis ; lacintis oblongis ; ob- tusè ferratis , inferiortbus longioribus ; vix coalitis. Forit. Flor. auftr. pag. 81. * Polypodium (afpidiumrigidum) , fronde bi- pinnatà ; pinnis bipinnatifidis , cordato-larceolatis ; laciniis oblongis , obtufis , apice dentatis ; fronde ovato-lanceolatä , fhipire ftrigofo. Swartz. Journ. bot. vol. 2. pag. 37. * Polypodium ( afpidium lobatum) , fronde bi- pinnatâ ; pinnis pinnatis , approximatis ; pinnulis rhombeo-ovatis , acutis , ferrato-fpinulofis ; fhipite rachive paleaceo. Swartz. Journ.bot. vol. 2. p. 37. — Ait. Hort. Kew. vol. 3. * Polypodium ( veftitum) , frondibus fubbipin- natis ; pinnis rhombeo-ovatis , acutis , incifo-ferratis , infimis lobatis , fubpinnatis ; fhpite fquamofis fca- riofis veftito. Forft. Flor. auftr. pag. 82. Afpidium veffitum. Swartz. Journ. bot. vol. 2. pag. 33. * Polypodium (afpidium ariftatum ), fronde bi- pinnatà ; pinnis pinnatis ; pinnulis rhombeo-oblongis, incifis ; Llaciniis mucronato-ferratis ; flipite villofiuf- culo. Swartz. Journ. bot. vol. 2. pag. 38. — Forit. Flor. auftr. pag. 82. * Polyrodium (adianthiforme \, fronde bipin- naté; pinnis ovatis , profundè inciffs; laciniis ovutis, a noi mont tt le Lim. data Re. ss ina nn a P OL obtufis ; crenato - ferratis, infimis diferetis ; ffipite Jauamulofo , afpero. Forft. Flor. auftr. pag. 82. Afpidium coriaceum. Swartz. Journ. bor, vol. 2. pag. 40. * Polypodium ( latifolium) , frordibus fubbipin. natis j pinnis ovatis | acuminatis, pinnatifiais loba- tifque ; lobis repanaïs , crenatis ; ffipite glaberrimo, nitido, Forit. Flor. auftr. pag. 83. * Polypodium (afpidium drepanum }, fronde bi- pinnatä ; pinnis remotis , alternis; pinnulis fubeppc- Jitis , lanceolato- falcatis , incifo - denticulatis , baf Jursèm obrusè auritis ; flipite rachidibufque paleaceis, Swartz. Journ. bot. vol. 2. pag. 38. * Polypodium ( afpidium elongatum) , fronde pinnatä; pinnis pinnaris , infernè bipinnatifidis ; pin- nulis lanceolatis, obtufis ; laciniis ovatis , denticula- tis. Swartz. Journ. bot. vol. 2. pag. 38. — Hort. Kew.— Ait. vol. 3. : * Polypodium ( afpidium hirtum), decompofi- tu ; foliolis oppofitis , oblongis , acuminatis, [ubb:- pinnatis ; pinnis alternis ; pinnulis ovatis, infertori- bus incifis ; fhipite hirto. Swartz. Journ. bot. vol. 2. pag. 39. & Prodr. pag. 133. * Polypodium ( afpidium hifpidum) , decompo- fitum ; foliolis fubbipinnatis, attenuatis, hiriis ; pin- nis marginatis ; pinnulis lanceolatis ; incifo-ferratis ; flipite hifpido , fetofo. Swartz. Journ. bot. vol. 2. pag- 39- | * Polypodium ( afpidium denticulatum } , fapra | decompofitum ; foliolis fubquadripinnatis | glabris ; | pinnulis cuneato-ovatis, incifis | denticulato - fpinu- | Lofis. Swartz. Journ. bot. vol. 2. pag. 40. * Polypodium (medullæ ), frondibus bipinnatis, pinnis acuminatiffimis ; pinnulis oblongis , fubfalcaris, | acutis, crenatis ; ffipite afpero ; caudice arboreo , hif- | pido. Forft. Flor. auftr. pag. 82. | * Polypodium (extenfum), frondibus bipinnatis, | pinnis acuminatis , apice ferratis ; pinnulis oblongis, | ferracis ; flipite punétis afpero , caudice arboreo. Forft. Flor. auttr. pag, 83. |: * Polypodium ( deaïbatum ) , frondibus bipinna- tis ; pinnis|\acuminatis , fubiùs albis ; pinnulis oblon- | gts, fubfalcatis, ferratis ; flipite afpero, caudice ar- boreo. Forit. Flor. auftr. 83. * Polypodium (lunulatum), frondibus bipinnatis; | pinnis apice ferratis , fetaceis ; pinrulis lineari-oblon- gis, falcatis , avice ferrulatis, flipite afpero. Forf. | Flor. auftr. pag. 83. | | ( * Polypoaium (affine), frondibus bipinnatis , | pinnis acuminatis ; pinnulis Lineari-oblongis , crena- | ts; ffipite glabro. Forft. Flor. auftr. pag. 83. | * Polypodium ( crenulatum), fronde fuprà de- | éompofita ; foliolis alternis , bipinnatis ; pinnulis pin- POL 557 natifidis , crenatis , ciliatis, For:kahl. Flor. ægypr.- arab. pag. 185. * Polypodium (umbrofum), fronde fuprà de- compofitä , tripinnaté , -glabrä ; pinnis lanceo!ato-li- nearibus, férratis, adnatis , multifloris. Ait. Hort. Kew. vol. 3. pag. 466. Afpidium umbrofum , pinnis bipimnatifidis , oppofi- uis; pinnulrs ovatis , acuminatis ; laciniis oëlongis , ob- cufres , ferratis. Swartz. Journ. bot. vol. 2. pag. 42. * Polyrodium ( afpidium æmulum ) , decompo- fitum , trrangulare , foliolis tripinnatifidis ; pinnulis o8- longo-linearibus , incifis ; laciniis apice denticulatis, Swartz. Journ. bot. vol. 2. pag. 42. * Polypodium ( armatum ) , frondibus quadripin- natis; pinnulis lanceolatis , crenulatis , fuprà glabris, infernè hirfutis ; fruétificationibus confertis ; ramis ra- mulifque afperis; caudice arboreo , aculeato. Swartz. Prodr. pag. 134. RENVOIS POUR LA SYNONYMIE. SYNONYMES. suisse VOYEZ Polyrodium fimplex.? Swartz. Pclyrodium obtufim. — Jerpens. Foriter........ * : — ffellatum. — floloniferum. Gmel...... # — plantagireum.? Jacq. — latifolium. — phyllisis. Thanb. — enfatum. Afpidium articulatum. Swartz. — articulatum. Polypodium triphyllum. Jacq. JP pay gq : — phymatodes. — enfiforme. Thunb....... P°y — pujiulatum. — leucatomos. — laciniatum. Lam. — cambricum. — vulgare. Mich. — Virginienum. — incifum. Swartz........9 Due — fcolopendrioides. Id..... $—Jcolopendrioides. — curvatum.? Id. — pralongum. — fimile.? Linn. — dulce. — marginale. Thunb. — marginatum. Nephrodium acroffichoïd. Mich. — acroffichoides. Afpidium triangulum. Swartz. — triargulare. Polypodium muricatum. Id... *Ê— echinatum. — mucronatum. Id......... — repens. Id. — reptans. — rhizophyllum. I. — radicans. Afpidium minatum. ......9 - - : — unitum. Polypod. acuminatum. Houyt.S — nymphale. Forft......... Afpidium patens. Swartz.:.. Polypodium hexagonopterum.? Michaux. ....... ST Àfpidium cicutarium. Swartz. Polypodiurm hyrocrepis. Jacq.. Afpidium bulbife ru. Swartz..2 TE Nephrodium bulbiferum. Mich.S od Afpidium aculeatum. Swartz..? Polypodium fetiferum. Forsk., S — pterioides, Linn. ê — palens. cicutarium. $ —- fœtidum. — aculeatum. grans, —f'a3 PF Q\E SYNONYMES..,.....:.:. VOYEZ Nephrodium lanofum. Mich. *? Polypodium lanofim. — rufidulum. 1a.......... Polypodium fumarioides..... « lobatum. Weïiff...... — album, Lam......: Afpidium resium. Swrartr.... Polypodium polymorphum. A Villars... Nephrodium tenue. Mich..... Polypodiun polymorphum. B. — fragile. Mars Rene me — album. $. Lam. … — myrrhidifolium. Vill..... — lufitanicum. Lion... ..... Trichomancs canurienfe. Id... Ciathea montana. Smith... .. (fpidium alpinum, Polypodium fragrans. Linn.. — carthufianum. Vi... Adianthum caffrorum. Lion, f. — caffrorum. Polypodium ejf.fum.? Air. — deuc:folium. — regium. i— rhaticum. — mnontanum. — alpinum. k _ odoratum. Afridium lacerum. Swartz. — lacerum. — Jétofurmn. Id. — ferofum. — varium. IG. — Varium. Polypodium lineare. Burm. — dichotomum. Acroffichum furcatim. Lam. — furcatum. Afpidium axillare. Swrartzs — axillare. Nepñrodium marginale, ..... 3 PR : — marginale. «{fpidium marginale. ..."... Acroflichum rhelypteris, Œd..? Polypodium pterioidés. Lam.! ST chelypteris. Nephrodium thelypterioides. rte MHCNAURANNEAT RARE Afpid'um pubeftens. Swariz. — pubeftens. lolypodium montanum. Will, — thelypteris, Bolt........,$— oreopteris. — p'erioides. Vill.......... — filix femina......,..... À criflata. Weil......, Afridium criflatum. Swartz.. Polypodium callipteris. Ehrh — ariflatam. Vill..... Nepñrodium criffetum.? Mich. — afplenioïdes. W......,.. — filix femina. Id:........ Afpidium filix femira.. Nephrodiun penéilobum.Mich. — puréilobum. — dryopteris. I. — dryorteris. Afpidism protenfum. Swartz. — procenfum. — pratenfe. Id: AL : Cyathea capenfis, Id... me — criflatum. — filix femina. (POIRET. ) PQ EL exotiques à l'Europe, dont les feuilles font oppo- fées & les fleurs axillaires. Le caractère efflentiel de ce genre eft d’avoir: Un calice à quatre folioles ; une corolle en roue, à quatre lobes en cœur ; une capfule comprimée, à deux loges polyfpermes. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice inférieur perfiftant , à quatre fo- lioles lancéolées, carénées, colorées en dedans. 2°. Une corolle monopétale, en roue, divifée à fon limbe en quatre lobes en cœur, de la lon- gueur du calice. 3°. Quatre éramines , dont les filamens font très- courts , attachés à l’orifice de la corolle; termi- nées pat des anthères arrondies. 4°. Un ovaïre fupérieur, en cœur renverfé, fur- monté d’un ftyle court , perfiftant, terminé par un ftigmate tronqué. Le fruit eft une capfule ovale, comprimée , échancrée à fon fommet, à deux loges, à deux valves , dont la cloifon eft oppofée aux valves, contenant des femences anguleufes & nombreufes, ESPÈCES. 1. POLYPRÈME couchée. Polypremum procur- bens. Linn. Polypremum foliis lineari-fubulatis ; floribus fub- Jeffilibus, folivariis , axillaribus. (N.) Polypremum. Linn. Syft. Plant. vol. 1. pag. 315. — At. Upf. 1741. pag. 78. — Lam. Jiluftr. Gener. vol. 1. pag. 296. n°. 1509. tab. 71.—Willd. Spec. Plant. vol. 1. pag. 623. Linum carolinianum, Petiv. Gazoph. 9. tab. 5. fe. 6. C’eft une plante baff=, herbacée, rampante, dont les tiges font couchées fur la terre, angu- leufes, flriées, un peu tétragones, liffes, rameu- fes, garnies de feuilles oppôfées & non verticil- lées , très-étroites , linéaires, glabres , fubulées, aiguës , longues de fept à huit lignes : Les jeun:s rameaux non développés, qui naïflent dans les aif | felles, les font parottre verticillées. Les fleurs font petites, prefque fefiles, foli- taires, fituées dans l’aiffleile des feuilles & dans la bifurcation des derniers rameaux, qui font di- POLYPRÈEME. Po/ypremum. Genre de plantes | choromes ; les folioles calicinaies font très-aiguës, di-otylédones, à Aeurs complètes, monopétalées, | un peu plus longues que là corolle, mernbraneu- affilié à la famille des fercphulaires , qui a des rap- fes à leurs bords ; 11 capfule paroït couronnée par ports avec les mimules, Qui comprend des kerbes quatre cornss, à caufe du calice perfiflanr. 4 P O M Cette plante croît à la Caroïine & dans la Vir- ginie : elle m’a été communiquée par M. Bofc. © CAS) (POIRET.) POLYSCIAS. Polyfcias. Forft. C’eft un genre de plantes fur lequel nous n'avons que bien peu de dérails , qui paroiït appartenir à la famille des ara- lies, ë& fe rapprocher des gaffonia. Son caractère effentiel eft d’avoir : Un calice à cinq on huit dents ; très-ordinairement huis pétales ; quatre fligmates ; point de fiyle; une baie globulcufe, à quatre loges ; des femences triangu- laires. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice fupérieur d’une feule pièce, divifé à fon orifice en cinq ou huit dents perfiltantes. 2°. Une corolle compofée de pétales très-ouverts, p'us ordinairement au nombre de huit, quelque- fois de cinq à fept. 3°. Huit éramines , ou de cinq à fept, dont les filamens fupportent des anthères tétragones, à quatre fillons. 4°. Un ovaire inférieur, globuleux, furmonté de quatre, ou quelquefois de trois à cinq ftig- mates; point de ftyle. Le fruit eft une baie globuleufe , couronnée par . le calice & les ftigmates perfiftans, diviiée très- ordinairement en quatre loges , contenant des fe- | mences à trois côtés. | Les plantes de ce genre (arbres ou arbuftes?) ont des feuilles silées; les fleurs difpofées en une ombelle très-ample ou en verticilles prolifères ; | les ombellules terminales font compofées d’un | grand nombre de rayons planes. Forft. Auftr. tab. | 32.—Lam. Illuftr. Gener. tab. 320. (PoIRET.) .— POLYSPERME , baie ou capfule (po/yfperma, bacca, capfula). On donne le nom de polyfperme à une capfule ou à une baie toutes les fois qu’elles | contiennent un nombre de femences indéterminé. | Ce nom, compofé de deux mots grecs, fignifie | femences nombreufes. | ( POIRET.) POMEREULLE, Pomereulla. Genre de plantes unilobées , de la famille des graminées, qui a des rapports avec les remirea, & qui comprend des | “herbes exotiques à l’Europe, dont les chaumes font | rameux, garnis de feuilles embriquées, & les fleurs | difpofées très-agréablement en grappes élégantes, | ‘compofées d'épis. | | | il | | | | | | | POM 55g Le caraëtère effentiel de ce genre eft d’avoir : Une balle en forme de poire, bivalve, contenant trois ou quatre fleurs; les valves à quatre divifions , garnies de barbes fur le dos. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre: 1°. Pour calice une balle turbinée, à deux valves, contenant trois à quatre fleurs; les valves font cu- néiformes , divifées à leur fommet en quatre dé- coupures inégales, pointues, écartées orbiculai- rement , enveloppant les fleurs; les latérales plus grandes, munies de barbes dorfales droites, plus longues que les valves. 2°. Pour corolle une balle à deux valves inégales, l’extérieure plus grande, à quatre divifions, & mu- nies d'une barbe; l'intérisure courte, ovale, en- tière, dépourvue de barbe, 3°. Trois éramires dont les filamens font courts, les anthères linéaires, de la longueur des valves. 4°. Un ovaire fupérieur, linéaire, furmonté d’un feui fyle, terminé par deux ftigmates, velus laté- ralement. La femence eff oblongue , plane d’un côté, con- vexe de l’autre, luifanre; très-glabre, renfermée Jufqu'à 1 maturité dans les valves de la corolle ; qui s'ouvrent enfuite & la laiflent échapper. ESPÈCES: 1.POMEREULLE corne d'abondance. Pomereul!z cornu copie. Lion. f. Pomereulla foliis imbricatis , culmo ramofo. (N.) Pornereulla cornu copie. Lian. f. Suppl. pag. 105. — Willden. Spec. Plant. vol. 1. pag. 314. Lam. Hluftr. Gen. vol. 1. pag. 134. n°. 634: tab. 3 37. C'eft une petite plante fort fingulière, d'un af- peét agréable. S2s racines font blanches, fibreufes & rampantes. ]l s’en élève plufeurs chaumes ra- meux , à peine plus longs que les feuilles; celles-ci font embriquées fur deux faces comprimées , rrès- liffes, longuzs de deux ou trois ponces. Lesfleurs confiftent en une grappe terminale , blanche, com- poiée d’épis, & enveloppées à eur bafe d'une feuille en forme de fpathe, Chaque fleur 2 une forme très-remarquable : elle reff:mble à celle d’un œillet double. Les femences font rouffâtres. Cette plante croit dans les Indes orientales. (Defcr. ex Linn.f. ) (POIRET.) POMMIER. Malus. Genre de plantes dicotyl£- 4 À dones, à fleurs complètes, polypétal famille des roficées , qui a de tës-gx 26 « P Or M avec les poiriers, & qui renferme des arbres tant indigènes qu’exotiques à l’Europe, dont lesfeuilles font fimples, un peu tomenteufes en deflous , des flurs blanches , fafciculées, axillaires ou termi- nales. 560 Le caractère effentiel de ce genre confifte dans: Un calice à cinq divifions ; cing pétales ; cinq ftyles réunis à leur bafe ; un fruit globuleux à pepins , ombi- liqué tant en deffus qu'en deffous. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur ofire : 1°. Un calice fupérieur, monophylle , à cinq di- vifions profondes , perfiflantes, concaves. 2°. Une corolle compofée de cinq pétales con- caves, un peu arrondis, inférés fur le calice. 3°. Environ vingt étamines, dont les filamens font filiformes , prefque de la longueur des pétales, terminés par des anthères fimples. 49. Un ovaire inférieur, furmonté de cinq ftyles fouvent velus & réunis par leur bafe , terminés par cinq ftigmates diftinéts. Le fruit eft une pomme charnue , fucculente, ombiliquée en deffus , très-concave en defous, contenant dans fon centre cinq loges cartilagineu- fes, qui renferinent chacune une on deux femences oblongues, comprimées latéralement, aiguës à leur bafe , obtufes à leur fommet. Obfrvations. L'habitude où l'on eft de féparer les pommiers des poiriers nous a déterminés à adop- rer ces deux genres , que nous euffions autrement réunis en un feul , ainfi que l’a fait Linné, tant il exifle de rapports entr’eux. Cependant on à établi des caractères qui, quoique foibles , empécheront que l’on ne confonde un poirier avec un pommier. Dans ce dernier les fruits font globuleux ; leur pé- doncule eft court & s'enfonce dans une large ca- vité qui n’exifte point dans le poirier. Les ftyles font réunis à leur bafe ; les feuilles plus fortement dentées, & affez généralement pubefcentes en deffous. Les fruits ont une faveur qui leur eft par- ticulière ; 1ls font plus acides que les poires. EÉSDÈCES. F. POMMIER commun. Malus communis. Malus umbellis [effilibus ; foliis ovato-oblongis , acuminatis, ferratis, glabris; unguibus calice brevio- ribus , ffylis glabris. Aiton. Hort. Kew. vol. 2. pag. 175. — Willden. Arb. 261. & Spec. Plant. vol. 2. pig. 1017. n°. 9.— Lam. Illuftr. Gen. tab. 43 5. f. Pyrus foliis ferratis ,umbellis feffilibus. Linn.Spec. Plant. vol. 1. pag. 686. — Miller. Diét. n°. 1. & Bluftr. Ie, — Pollich. Pal. n°. 478. — Duoy. POM HarUk. pag. 222. — Scop. Carn. n°. $99.— Hoffm. Gérm. 173.— Roth. Germ. IL. 215. II. $49.—Lam. Flor. franc. vol. 3. pag. 491. n°. 1089. IV.— Desf. Flor. atl. vol. 1. pag. 398. Pyrus foliis ovatis, acuminatis, fubiùs hirfutis ; petiolis florigeris breviffimis. Hall. Helv. n°. 1097. Pyrus foliis ferratis, pinnis bafi concavis. Hort. Cliff. 189. — Horr. Upfal. 130. — Flor. fuec. 402. 437. — Roy. Lugd. Bat. 266. Sorbus (malus), foliis ferratis, fruëtu fpharico quin- gueloculari. Crantz. Auitr. pag. 93. Malus filveftris, fruëtu valdè acerbo. Tournef. Inft.R. Herb. 634. — Duham. Arbr. vol. 2. pag.6. tab. 2. Malus filveftris. C. Bauh. Pin. 443.— Gerard. Hit. 471. — Parkins. Theatr. 1503. Ic.— Tabern. Ic. 1008. — Dodon. Pempt. 789.— Blackw. tab. 178. Malus. Dalech. Hift. vol. 1. pag. 285. & Icon. 288. Mala diofcoridis. Lobel. part. 2. Icon. 165. & Obferv. 590. Icon. Vulgairement pommes d’étranguillon, pommes de bois. À. Malus flore pleno. C, Bauh. Pin. 433. — Tournef. Inft. R. Herb. 634. B. Maius fativa, &c. Tournef. Inft. R. Herb. 634- 30. Le pommier eft un arbre d’une moyenne gran- deur, dont les branches font étalées , & les ra- meaux garnis de feuilles pétiolées, éparfes ou par bouquets, ovales , un peu aiguës à leur fommet, légérement dentées à leurs bords , un peu velues en deffous , d’un vert fombre. Ses fleurs font très- agréables, d’un blanc mêlé de rofe, & difpofées en une forte d’ombelle fefile : elles font rempla- cées par des fruits arrondis, charnus, fucculens, très-acerbes dans l’état fauvage, mais qui varient à linfini dans jeur forme & leur faveur par la culture. Le pommier croit naturellement dans plufieurs forêts de l'Europe. Quelques auteurs ont avancé qu'il étoit quelquefois épineux ; ceux que J'ai ob- fervés dans la forêt de Villers - Coterêts n’avoient point d’épines. B (7. v.) La pomme eft de tous les fruits d’hiver celui qui fe conferve le plus long-rems : rivale de la poire, toutes deux fe difpurent à l’envi l'honneur d’or- ner nos tables après avoir brillé fur les arbres de nos vergers. C’eft ainfi qu’à la fuite de cette foule de viandes déguifées fous routes fortes de formes par l’art du cuifinier , nous finiflons par rendre hommage aux fimpics productions de la nature; mais POM mais ces fruits ont bien un autre éclat dans un re- pas champêtre, lorfque, mollement placés dans une corbeille de jonc, fur un lit de feuillage ou de moufle , elles contraftent avec la crême & le fro- , mage, & font, dans un jour de fête, les délices } | } | d’un repas champêtre, furtout quand leur fuc aci- dulé coule dans des organes échauffés par l’exer- cice & le travail. Les pommes font rafraîchiffantes , antiputrides : les douces font laxuives; les âcres , aftringentes: crues, elles occafionnent des vents aux eftomacs foibles ; mais cuites elles deviennent un aliment fain, léger, pectoral. Leur décoétion & leur fi- rop calment la toux; le fuc exprimé lâche Le ven- tre, & remédie à la conftipation : on en fait des compotes, des gelées, des confitures, & enfinon en obtient, par la fermentation, cette boiffon fi agréable , connue fous le nom de cidre, dont les propriétés tiennent de celles de la pomme, & qui eft particuliérement un excellent antifcorbutique. Le bois des pommiers eft léger, doux & liant, bien moins dur que celui des poiriers : il eft re- cherché par les menuifiers, mais bien davantage par les tourneurs. L’écorce teint en jaune. La plu- part des beftiaux mangent volontiers les feuilles de ces arbres. Le marc du cidre, les pommes fau- vages, écrafées , mélées aux fourages , pañlent pour un bon préfervatif contre les maladies des bêtes à cornes, Nous fommes redevables à la culture d’une grande variété de pommes, les unes douces, les autres acides , fermes, tendres, caffantes, qui dif- fèrent par leur forme , leur groffeur , leur faveur, leur couleur : les unes ne font bonnes qu’à faire du cidre; les autres fe mangent cuites OU Crues, felon leur qualité. Nous n'en citerons que Les va- riétés les plus intéreffantes. 1°. La REINETTE. Pyrus malus prafomila. Linn. Mala prafomila. C. Bauh. Pin. 453. Malus fativa, fruëtu fubrotundo, à viridi pallef- cente , acido dulci, Tourn. Inft. R. H. 634. C'eft la plus eftimée de toutes : on en diftingue de plufieurs fortes : la reinesre blanche , qui eft ten- dre, mais moins fucculente que les autres; la rei- nette grife, très-fucrée , la meilleure de toutes ; la reënette franche : elle eft grofle , piquetée de points noirâtres, & jaunit en mûriffan, : on en fait des | compotes & une gelée excellente. 2°. Le RAMBOUR. Malus pragrandis, pracox , tenerrima. Tourn. Inft. R. Herb. 654. C'eft un fruit très-sros , arrondi, fort tendre, | coloré en rouge, qui mü:it de bonne heure; il Botanique, Tome V. PCM ne fe conferve pas : pour peu qu'il foit trop mûr, il devient farineux : on le préfère en compote. EL JD 1 35, Le CAEVIL: Pyrus malus cavillza. Linn, Mais fativa, fruëlu magno, intense rubente, viols odore. Tourn. Init. R. H. 635. C'eft un gros fruit d’une forme oblongue,, d’un beau rouge, & dont le jus eft vineux. On diftingue le calvil d'automne & le calvil blanc où cali! d° il ef fort eftimé. 4°. Le ROUVEAU. Pyrus malus rubellia na. Linn. Malus fativa, fru&iu fanguinei coloris, ex auftere fabautci, Vourn. Inft. R. H. 635. — Blackw. tab. 141. Ce fruit eft d’un rouge fanguin, affez agréable par fa faveur douce, aigreletre. 5°. La POMME-ROSE. Pyrus malus epirotica. Linn. Malus fativa, fruffu orbiculato, odoreto. Touinef. Inft. R. H. 635. Poma orbiculata, Rueil. de Nat. Srirp. 250. Cette pomme eft toute ronde, d’une couleur de rofe allez jolie, d'une faveur parfumée. 6°. Le COURT PENDU. Pyrus malus caffiana. Linn. Mala curtipendula dicfa. J, Bauh. Hift. 1. pag. 21. Malus fativa, fraëlu pediculo fermè carente. Tourn. Inf. R. H. 634. | Cette pomme eft groffe, de forme oblongue, marquée de quelques angles irréguliers ; rougeâtre d’un côté, pâle de l’autre : elle pend toujours vers la terre, portée par un pédoncule court, 7°. POMME DE PARADIS. Pyrus malus paradifiaca. Linn., RE : US AN Te Îalus pumila, que potiùs frutex quam arbor.C, Pin. 433. Bauh. d : € Inft. R. H. 635. C'eft ane des variétés de cette Î RL! DDD D 562 O M féduifante par le vif éclat de fa couleur d’un rouge pourpre, qui fe détache agréablement fur un fond : blanc. Cette pomme eft petite , globuleufe, fe con- ferve affez bien ; & quoiqu'inférieure à beaucoup d’autres par fa faveur, elle rafraîchit beaucoup : & appaife la foif. 9°. La POMM£-FIGUE. Malus non florida diita. J. Bauh.Hift. 1. pag. 21. Malus frudifera, flore fugaci. Tour. Inft. R. H. Quaique le fruit de ce pommier ne foit pas très-eftimé , néanmoi: s il efl à remarquer , à caufe de fes fleurs , qui ne durent que très-peu. 10°. Le FENOUILLET ou pomme d’anis. M lus fativa, fruëlu oblongo , ? cinereo-ferrugineo, faccharato , anifi odore. Tourn. Init. R. H. 636. C'eft une pomme d’une groffeur médiocre, d’une couleur grifâtre, dont la chair eft tendre, d’un goût aromatique , qui a quelques rapports avec es femences de lPanis. Le bois & les feuilles fort blanchâtres. 11°. La POMME VIOLETTE. Malus fativa , fruéti partim albido , punéato, partièm flriis intense rubris diffinélo. Tournef. Inft. KR. Herb. 636. Ce fruit eft gros, prefque rond, d’un vert pâle, rayé d'un rouge foncé à une de fes faces : il eft rempli d’une eau douce & fucrée, d'une légère : odeur de violette. 129. POMMES DE CHATAIGNER ou de Mar- trange. Poma caffanea. Ruell. de Nat. Srirp. 252. Malus fativa, fruétu oblongo , duro ; caffanea fa- pore. Tourn. Inft. R. Herb. 635. C'eft une pomme d’une médiocre qualité, un peu alongée, d’une chair ferme, d’une faveur ap- prochant de celle de la châtaigne. 13°. POMMES CARRÉES. ») Pomum quadratum mont-belgardenfibus | acidum , flavum. 3. Bauh. HiR. 1. pag. 10. Malus fativa , fruäu polygono, faporis vinoff, aci- diufeuli. Tourn. Inft. R. E. 635. Cette pomme eft prefque carrée, un peu angu- leufe , jaunâtre, d’une faveur acide & vineufe. 14°. Le DOUcIN ou fichet. Malus exigua, pallidis floribus. C. Bauh. Pin. 433: Cette variété, moins grande que les pommiers fauvages, eft employée pour recevoir la greffe de ceux que l'on veut tenir en buiffons. | | POM Les pominiers forment de très-belles avenues : on les cultive en grand dans la ci-devant Norman- die ; ils font de ces contrées un vafte jardin exrré- mement agréable , furtout dans le tems de la flo- raifon. Le pommier à fleurs doubles, variété B, trouve fa place dans les bofquets de printems. 2. POMMIER dioique. Malus dioica. 1 Malus foliis ovalibus , ferratis ; floribus folitariis, dioicis ; petalis lincaribus , longitudine calicis. Willd. Pyrus dioica. Willd. Arb. 263.— Id. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1018. n°. 10. Pyrus foliis ovalibus , ferratis ; floribus folitariis , dioicis. Wild. Phytogr. Fafc. 1. pag. 8. n°, 27. — Moœnch. Weifl. pag. 87. tab. 8. Pyrus apetala. Munch. Hanfv. $. pag. 247. Malus non florens , fruétificans tamen. C. Bauh. Pin. 435. D Cette efpèce pourroit bien n’être , d’après l’o- pinion de Willdenow , qu’une variété provenue du pommier commun. Ses feuilles font ovales, dentées en fcie, pubefcentes en deffous. Les fleurs font difpofées, ou dans l’aiffelle des feuilles fur des pédoncules folitaires , ou vers l’extrémiré des ra- meaux en une forte d’ombelle. Les pétales font d'un vert jaunâtre , linéaires , de la longueur d=s divifions du calice. Les individus obfervés jufqu’a- lors n’ont offert à Willdenow que des flzurs fe- melles , qui contenoient cinq ftyles glabres , fili- formes, terminés par des ftigmates en tête de clou. Les étamines ne font pas encore connues. Cette plante eft cultivée dans plufeurs jardins. Son lieu natal n'eft pas connu. D 3. POMMIER odorant. Malus coronaria. Malus foliis cordatis , incifo-ferratis, angulatis, \ glabris; pedunculis corymbofis. Ait. Hort. K:w.vol. 2. pag. 176. — Willd. Arbr. 265. Pyrus foliis ferrato-angulatis, umbellis pedunculatis. Linn. Spec. Plant. pag. 687. — Duroi. Harbk. 2. pag. 229. Pyrus foliis ferrato-angulofis. Spec. Plant. vol. 1. pag. 480. — Kalm. Iter 3. pag. 10. Malus ( coronaria}, foliis ferrato-angulofis. Mill. DÉt. n° 2% Madas filveftris , floribus odoratis. Gronov. Virg. 55: — Duham. Arb. vol. 2. pag. 6. Ce pommier forme un arbre très-agréable. Ses feuilles font ovales , plus alongées & plus forte- ment dentées que celles des autres efpèces ; elles font à peine pubefcentes à leur face inférieure, d’un vert gai en deflus, éparfes & portées fur de longs pétioles. PO N Les fleurs font difpofées enune ombelle touffue, & préfentent des bouquets très-agréables , d’une odeur douce & pénétrante. Les pédoncules ne font pas autant fefliles que dans l’efpèce précédente ; 1ls font plus longs , & réunis aflez communément fur un pédoncule commun, qui n’eft guère que l'extrémité d’un rameau. La corolle eft prande, d’un blanc laiteux , rarementrougeitre, compofée de pétales ovoides , obtus, rétrécis en onglet à leur bafe. Le calice eft pubefcent tant en dehors qu’en dedans. Cette efpèce tient le milieu entre les poiriers & les pommiers. Elle croit naturellement dans les forêts de l'Amérique, particuliérement dans celles de la Virginie. On la cultive dans les jardins d’a- grément. Elle fert aufi à greffer plufieurs autres efpèces de pominiers. R (W.#.) 4. POMMIER des montagnes. Malus nivalis. Malus foliis integerrimis , floribus corymbofis. Linn. f. Suppl. pag. 253. Pyrus nivalis. Jacq. Auftr. vol. 2. pag. 4. tab. 107. Cet arbre eft divifé en rameaux épais , garnis de feuilles elliptiques ou ovales , péticlées , très-en- tières, vertes en deflus , blanches & foyeufes en deffous. Les fleurs font terminales , difpofées en corymbe : elles produifent des fruits globuleux , très-acerbes , mais qui deviennent fort doux lori- que la maturité elt très-avancée. Cet arbre croît fur les hautes montagnes de * P'Autriche. ( Defcripe. ex Linn.) | * Efpèces moins connues. * Malus ( pyrus fpeétabilis ), umbellis fefilibus ; foliis ovali-oblongis, ferratis , levibus ; unguibus ca- lice longioribus ; ffylis bafi lanaris. Willd, Arb. 263. — Id. Syft. Plant. vol. 2. pag. 1018, n°. sr. Pyrus fpeitabilis. Ait. Hort. Kew. vol. 2. p.175. (POïIRET.) PONCTUÉES ( Feuilles }, Folia punétata. Les feuilles portent Je nom de ponétuées lorfque leur furface eft parfemée de petits points nom- breux enfoncés dans leur fubftance , ou faillans à leurs furfaces , comme dans j’atyfum montanum , &c. PONGA. Rheed. Hort. malab. vol. 4. pag. 73. tab. 35. C'eft un très -bel arbre figuré dans l'Hortus malabaricus de Rheed. Cet auteur ne nous a donné que très-peu de détails fur fa fruétification, qui nous paroit avoir quelques rapports exté- rieurs avec notre genre papyrius par la forme de fes fruits. ps (DIS) O NN Cet arbre s'élève à la hauteur d'environ qua- rante pieds, fur un tronc dur, revétu d’uneécorce glabre , jaunatre. Il fe divife en un grand nombre de rameaux étalés, garnis de feuilles épaifles , pé- tiolées , alternes , glabres , ovales , lancéolée aiguës , entières, à nervures latérales , fimples , alternes , d’un vert fombre , luifantes en deffus. Les pétioles font courts. Les fruits font arrondis, fefiles , globuleux , hériflés de pointes piquantes à leur contour , compolés de femences nombreu- fes , oblongues , rouffâtres, acuminées , très-fer- rées les unes contre les autres , placées autour d'un réceptacle central, épais, globuleux. Cet arbre croît dans les terrains fablonneux , autour de Cranganoor au Malabar. Ii eft en touc tems couvert de feuilles & de fruits. On fait, avec fes fruits verts broyés , des cataplafmes qui ex- citent puifamment la fuppuration des abcès. (POIRET.) PONGAMI. ( Voyez GaArEDurA). Lam, Dict. vol. 2. pag. 594. & Illuitr. Gener. tab. Go. Ce genre paroît avoir de grands rapports avec lé Robinia miris de Linné. PONGATI. Pongatium. Genre de plantes dico- tylédones , à fleurs complètes, monopéralées, doit la famille n’eft pas encore bien déterminée, qui paroît avoir des rapports avec celle des plan- tains , qui renferme des herbes aquatiques , exo- tiques à l’Europe , munies de feuilles fimples, al- ternes , & d’épis terminaux. Le caractère eflentiel de ce genre eft d'avoir : Un calice inférieur à cinq divifions ; une coroile monopétale , à cing découpures | plus petite que Le ca- lice ; une capfule comprimée, à deux loges , s'ouvrant tranfverfalement. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice inférieur, urcéolé, à cinq divifions à demi-ovales , conniventes , perfiftantes. 2°. Une corolle monopétale, plus petite que le calice , à cinq découpures. 3°. Cinq étamines, dont les filamens font très- courts , attachés à la bafe de la coroile , fuimontés d’'anthères à deux loges, non faillantes. 4°. Un ovairefupérieur, orbiculaire, comprimé, furmonté d’un ftyle court, terminé par un ftigmare en tête, perfiftant. Le fruit eft une capfule en forme de poire , com- primée , à deux loges , s’ouvrant tranfverfalment, contenant des femences nombreufes, fort petites, Bbbb:; L PON prefque cylindriques , attachées à la cloifon de chaque coté. 564 ESPÈCES. 1. PoNGATIdesIndes. Pongatium indicum. Lam. Illuftr. Gen. vol. 1. pag. 443. n°. 1997. Pongatiim foliis fimplicibus, alternis ; floribus Jpicatis (N) Sphenoclea 7eylanica. Gærtn. de Fruct. & Sem. vol. 2. pag. 113. tab. 24. fig. ç. Gartnera pongati. Revz. Obferv. botan. Fafc. 6. pag. 24. n°. 27. Pongati. Rheed. Hort. malab. vol. 11. pag. 47. tab. 24. C'eft une plante aquatique, dont la racine eft blanchâtre , très-fibreufe. 11 s’en élève des tiges hautes d'environ un pied , fimples ou rameufes, fillonnces, d’une fubftance tendre & poreufe, gar- nies de feuilles éparfes, pétiolées , alrernes, lan- céolées , aiguës à leurs deux extrémités , très- glabres , entières à leurs bords, marquées de quel- ques nervures fimples, latérales, fines, alternes. Les pétioles font très-courts. Les fleurs naiffent vers l'extrémité des branches, en forme d'épis courts, épais, très-denfes. Le calice eft compoté d’un tube comprimé, membra- neux, divifé à fon orifice en cinq déc oupures à demi-ovales , aiguës , réfléchies. La corolle , une fois plus petite, eft de couleur jaunatre. Elle ren- ferme des étamines fort courtes. Le fruit eft une capfule prefon’ovale, très-comprimée à fa bafe, à deux loges qui s'ouvrent tranfverfalement, & laif- fent échapper un grand nombre de femences fort petites. Cette plante croit au Malabar dans les terrains humides. (PorRET.) PONGELION. Aylanthus. Genre de plantes di- cotylédones, à fleurs fouvent incomplètes, de la famille des térébinthacées, qui a quelques rapports avec les fimaba, qui comprend des arbres exoti- ques à l'Europe, dont les feuilles font ailées, avec une impaire; les fl-urs fafciculées , difpofées en panicule terminale. Le caraétère effentiel de ce genre eft d’avoir : Des fleurs polygames ; un calice fort petit, à cinq dents; cing pétales roulés à leur bafe; dix étamines ( de deux à trois dans Les fleurs Rcrmaphrodites) ; trois Ou cing capfules comprimées, membraneufes, à une Jeule feence. GÉNÉRIQUE. PON 1°. Un calice d’une feule pièce , à cinq divifions fort petites. 29. Cinq pétales lancéolés , aigus, roulés à leur bafe , ouverts. 3°. Dix éamines dont les filamens font compri- més, de la longueur de la corolle , terminés par des anthères oblongues & veriatiles. Dans les fleurs femelles : 1°. Le calice & la corolle comme dans les fleurs mâles. 2°. De trois à cinq ovaires courbés, furmontés chacun d’un fyle latéral, 8 terminés par des ftig- mates en tête. Le fruit confifte en autant de capfules qu’il fe trouve d’ovaires. Ces capfules font comprimées, membraneufes, un peu tranchantes à Jeurs bords, aiguës, échancrées à un de leurs bords, conte- nant des femences folitaires , lenticulaires , un peu offeufes , fixées dans le voifinage de l’échan- crure. Dans les fleurs hermaphrodites : 1°. Le calice eft perfiftant, comme dans les fleurs males & femelles, ainfi que la corolle. 2°, Les étamines , au nombre feulement de deux ou trois, comme dans les fleurs mâles. 3°. L'ovaire & le fruit comme dans les fleurs fe- melles. ÉSPÈCE. 1. PONGELION glanduleux. Aylanthus glundulofa. | Aÿlanthus foliolis lanceolato-acuminatis , infernë | Jubdentato glardulofis. Aylanthus glandulofa. Desfont. A. Parif. 1786. pag. 265. tab. 8.— Jufl. Gener. pag. 373. — Lam. Iluftr. Gen. tab. 850. Aylanthus pongelion. Gmel. Syft. Nat. vol. 1. pag. 727. Pongelion. Rheed. Hort. malab. vol. 6. tab. 15. Arbor cœli feu wylanthus. Rumph. Amboin. vol. 3: tab: 132. ! C’eft un bel & grand arbre, originaire desIndes, qui a le port d’un rhus, & pour lequel il a été pris long-t2ms au Jardin du Muféum d'hiftoire natu- relle de Paris, jufqu’à ce que fes fleurs aient fait | connoitre qu'il ne pouvoit appartenir à ce genre. Il fe divife en branches fortes & en rameaux glabres , flriés, garnis de feuilles alternes , pétio- lées, ailées avec une impaire, lonsgues de plus d'un pied, compofées de folioles la plupart op- pofées , médiocrement pétiolées , longues de deux ou trois pouces, lancéolées, acuminées, élargies ep pp 7 ÉREESS PON & un peu échancrées à leur bafe, glabres & vertes à leurs deux faces, munies à leurs bords, furtout vers le bas, de quelques dents très-écartées, cour- tes ou en forme de lobes, garnies en deflous d’une glande affez groffe , arrondie, & qui termine une ramification des nervures. Celles-ci font latérales, fines, prefqu'alternes , un peu rameufes , & dont les intervalles font remplis par un réfeau lâche. Les fleurs naïflent vers l'extrémité des rameaux: elles font difpofées en un corymbe lâche, por- tées chacune fur des pédoncules qui leur font pro- pres, glabres, filiformes , plus longs que la co- rolle. Celle-ci eft blanche, à cinq pétales ovales , un peu aiguës, foutenue par un calice court, gla- bre, d’un blanc verdätre. Le fruit eft une capfule très-comprimée , aflez femblable aux goufles des légumineufes, membraneufe , longue d'environ deux pouces, étroite, aiguë à fes deux extrémi- tés, échancrée vers le milieu d’un de fes côtés, contenant une feule femence dans la partie mi- toyenne, lenticulaire, convexe à fes deux faces , _ofleufe, fixée vis-à-vis léchancrure. Cet arbre croît à Amboine, au Malabar, & dans piufieurs autres contrées des Indes. B (F.w.) (POIRET.) PONTÉDAIRE. Pontederia. Genre de plantes unilobées , à fleurs incomplètes , liliacées, de Ja famille des narcifles, qui a quelques rapports avec les hypoxis , qui comprend des herbes aquatiques, exotiques à l'Europe, dont les feuilles , tant ra- dicales que caulinaires , font difpofees en gaine, fouvent fagittées, & les fleurs en épi ou en une forte d'ombelle terminale, munie d'une fpathe. Le caractère efflentiel de ce genre eft d’avoir: Une corolle monopétale, à fix divifions | formant deux levres; fix écamines, dont trois inférées au fom- met du tube de La corolle , trois autres vers fon milieu; une capfule à trois loges. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. À la place du calice, une fpathe commune, oblongue, qui s’ouvre longitudinalement fur le côté. 2°, Une corolle monopétale , tubulée, partagée en deux lèvres ; la fupérieure et droite , à trois di- vifions égales, relevses; l'inférieure réfléchie, à trois divifions pendantes, egales. 3°. Six étamimnes , dont les filamens font inférés dans le tube de la corolle, dont trois plus longs, fubulés, font placés à l’orifice du tube, & les trois autres plus courts dans fon milieu. Ils font ter- minés par des anthères droites X oblongues. FL Er POOSN 565 4°. Un ovaire oblong , trèsfouvent inférieur, furmonté d’un ftyle fimple, recourbé & termine par un ftigmate épais. Le fruit eft une capfüule conique, charnue, cour- bée à foa fommet, à trois côtés, à trois loges, marquée de trois fillons, contenant des f.mences nombreufes & prefque rondes. Oëfervaricns. Lesefpèces qui compofent ce genre varient entrelles par la pofition de l'ovaire ; qui paroit inférieur dans les unes , fupérieur dans les autres; J2 crois cependant qu'on pourroit aflez généralement le regarder comme inférieur. Les ef. pèces que j'ai pu obferver, & dont on annonce l'ovaire fupérieur, ont ce dernier non-feulemenr envelappé par la bafe du tube de la corolle, mais il fait corps avec elle ; de forte que rigoureufe- ment cette corolle ne paroît commencer que là où elle fe détache de l’ovaire, c'eft-à-dire, à fa partie fupérieure. D'ailleurs , routes les efpèces ont un fucies qui leur eft particulier. Les feuilles font entières, ova- les, arrondies ou prefque fagittées, un peu rap- prochées de celles des fagitraires, portées fur de longs pétioles. Ceux-ci font larges à leur bafe; ils fe ferment enfuire entiérement en gaine cylindri- que , enveloppent la hampe dans toute fa longueur, s'entr'ouvrent vers leur milieu en forme de fpathe pour donner paflage à l'extrémité de la hampe chargée de fleurs. Celles-ci ont l’afpect de fleurs labiées , quoique divifées en fix découpures à leur orifice. Il et douteux que la fituation des étamines foit la même dans toutes les efpèces. Ce genre, d'après tous ces caraëtères, paroît fe rapprocher au moins autant des Joncs que des narcifles. ES PE GES > 1. PONTÉDAIRE à feuilles en cœur. Porreder'a cordata. Linn. Pontederia foliis cordaiis ; floribus fpicatis. Lœf. Iter. 54. — Miller. Di&. n°. 1. — Lam, Illuftr. Gener. 225. Pontederia floribus fpicatis. Linn. Syft. Plant. vol. 2, pag. 13. n°. 3. — Hort. Cliff. 133. — Gronov. Virgin. 37. — Roy. Lugd. Bar. 37. Colb. Noneb. 59. | Gladiolus lacu Pris virginianus , ceruleus ; fagitre folio. Petiv. Gazoph. vol. 1. tab. 1. fig. 12. È Sagita fimilis planta palufiris virginiana ; fpicä forum caruleä, Morif. Oxon. Hit. 3. pag. 618. $. 15. tab. 4. fig. 8. Plantagini aquatice quodaummodo accedens 5 flo- ribus caruleis hyacinthi fpicatis. Pluken. Mant. 152 tab. 349. fig. ult. | Cette efpèce s'élève au moins à un pied de 566 PHO:IN haut : on la diftingue à fes fleurs bleues en épi , & à fes feuilles en cœur. Ses tiges font droites, épaifles, cylindriques, feuillées, garnies à leur balfe de feuilles longue- ment pétiolées , ovales, fortement échancrées en cœur à leur bafe , obtufes, longues de quatre à cinq pouces, larges de deux ou trois , très- glabres , épaifles , un peu crénelées, munies de nervures latérales, parallèles, qui fe courbent en arc & vont aboutir au bord des feuilles ; la feuille caulinaire a fon pétiole en gaine jufque vers la moitié & plus ; il enveloppe la tige & imite une fpathe : cette feuille eft rarement crénelée, quelquefois un peu finuée : il arrive auf qu'elle fe divife aflez profondément en plufeurs lanières fort inégales , comme fi elle fe déchiroit par fon extenfion. Les fleurs font difpofées en un épi ferré , cy- lindrique , obius, long de deux ou trois pouces, fortant d’une fpathe courte , aiguë. La corolle eft d'un beau bleu, & préfente l'apparence d’une Azur labiée , dont la lèvre fupérieure offre inté- rieurement une belle tache jaune. Les trois éta- mines fupérieures font faillantes en dehors , ainf que le piftil. L'ovaire eft petit, fupérieur, enve- loppé par la bafe du tube de la corolle, & même faifant corps avec lui, de forte qu’on pourroit rigoureufement le regarder comme inférieur. Cette plante croit dans les lieux inondés de la Virginie. Elle m'a été communiquée par M. Bofc. >. (V.f) 2. POGNTÉDAIRE à feuilles rondes. Pontederia rotundifolia. Linn. f. Pontederia foliis orbiculato - corduris. Linn, f. Suppl. pag. 192. Les feuilles radicales font pétiolées, orbicu- laires, en cœur ou plutôt réniformes, obtufes, fans nervures apparentes. La feuille caulinaire s'ouvre vers le milieu de fon pétiole, dont la bafe eft en gaine ; elle laiffe fortir , comme d’une fpathe, un pédoncule à demi-cylindrique , long de deux pouces, qui fupporte un épi ovale, très- court , en forme de tête, compofé de fleurs pédiculées , prefqu'embriquées , munies à leur bafe d’une fpathe propre , monophyile, perfif- tante. La corolle eft à fix divifions inégales ; elle reflemble aux fleurons ftériles du bleust (centaurea cyanus) , pat fa grandeur & fa forme. Elle contient fix étamines , un ovaire fupérieur, à trois cotés, furmonté d’un ftyle fimple. La partie du pedoncule fur lequel lés fleurs font inférées , eft velue, Cette plante croît naturellement à Surinam. (Defcript. ex Linn. f.) 3. PONTÉDAIRE azurée. Pontederia azurea, SW. PON Pontederia foliis fubrotundo-cllipticis | bafi petio- lifque incraffatis ; floribus fpicatis. Swartz. Flor, Ind. occid. vol. 1, pag. Goo. & Prodr. pag. 97. Pontederia aquatica caulefcens ; foliis majoribus , orbiculatis. Brown. Jam. 195$. n°. 1. Elle eft très-voifine du ponrederia cordata , mais fes feuilles font elliptiques & non en cœur , fes fleurs en épis. Ses racines font géniculées , garnies de fibres longues , capillaires & blanchâtres aux articula- tions. Les feuilles , toutes radicales , font hautes d’un pied & demi, longuement pétiolées , en- tières , ondulées à leurs bords, aiguës à leur fommet, glabres, flriées, rétrécies à leur bafe en un pétiole épais. Ces pétioles font fubéreux , en gaine à leur bafe ; leur milieu s‘entr'ouvre: il en fort plufieurs épis de fleurs alternes , rappro- chées , bleuatres , enveloppées par une fpathe ovale, en cœur, obtufe à fon fommet. La corolle eft hypocratériforme , à fix divifions ouvertes après la floraifon. Les trois extérieures font ponétuées , légérement velues ; la fupérieure ovale, plus large ; les anthères fonc pendantes , & le flyle plus long que les étamines, terminé par un ftigmate épais. Cette plante croît dans les foflés aquatiques de la Jamaique. > 4: PONTÉDAIRE limoneux. Pontederia limofa, Swartz. Pontederia foliis cordato-ovatis ; feapis laterali- bus , unifloris ; floribus triardris. Swartz. Prodr. pag. 57. — Flor. Ind. occid. vol. 1. pag. 6o. Nymphea affinis planta paluftris aquatica ; flore hexapetalo , fkllato , caruleo. Sloan. Jam. Hift, 1. tab. 149. fig. 1. Cette efpèce eft très-diftinéte par fes hampes & fes fpathes uniflores, quoique rapprochée par fes feuilies du portederia ayurea. Ses racines font garnies à chaque articulation, de fibres nombreufes , blanchâtres & capillaires ; les feuilles font radicales, longues d’un à trois pou- ces , ovales, entières, quelquefois un peu échar- crées à leur bafe , obtufes à leur fommet, portées fur des pétioles arrondis, fifuleux, glabres, s’ou- vrant en {pathe vers leur milieu , & livrant paflage à l'extrémité d’une hampe qui fupporte une feule fleur enveloppée par une fpathe lancéolée. La corolle eft bleuâtre, compofée d’un tube étroit, cylindrique, renfermé dans la fpathe , & dont le limbe fe divife en fix découpures égales, lancéolées, trois fupérieures, bleuâtres ; trois in- térieures , marquées d’une tache jaune à leur bafe: trois des étamines font inférées à l’orifice du tube. L’ovaire eft oblong, cylindrique ; le ftyle droir, | Indes. ( W. f. in herb. Lam.) 4 Plantaginis fhellata foliis, florum fricä ex utriculo | caulis erumpente. Pluk. Almag. 215. tab.21$. fig. 4. : de longs pédoncules fimples , fafciculés, inférés LON de la longueur du tub:, divifé en fix ftigmates velus, linéaires. ( Defcrist. ex Swartz.) Cette efpèce fe trouve à la Jamaique & à la - Nouvelle-Efpague. (W. f. in herë. Lam. abfg. for.) $- PonTépaire haftée. Ponrederia haftata. Linn. Pontederia foliis haflatis ; floribus umbellatis. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 412. — Linn. f. Suppl. pag. 192. — Willd. Spec. Plant. vol. 2. pag. 24. No. 6. Pontederia floribus umbellatis. Flor. zeyl. 129. — Miller. Diét. n°. 2. Sagitra quodammodo fimilis , planta maderas-pata- ra; floribus medio caule quaf? ex_utriculo prodeunti- bus. Pluk. Almag. 326. tab. 220. fig. 8. — Morif. Hit. 3. pag. 618. $. 15. tab. 4. fig. 7. On remarque dans cette efpèce les mêmes par- ticularités que dans le fagittaria vaginalis, auquel | elle refflemble beaucoup, mais dont elle diffère par fes feuilles plus amples, fagittées à leur bafe, dont chaque côté fe prolonge en deux oreillètes | prefqu'aigués, écartées; de plus, les fleurs font prefqu'en ombelle & non en grappe. Elie s'élève au moins à deux pieds de haut; fes hampes font entiérement engaînées par la partie inférieure des pétioles, qui s'ouvrent, vers les f trois quarts de leur longueur, en une forte de fpathe pour donner paflage aux fleurs qui termi- ent la hampe : elles font nombreufes , portées fur prefqu'au même point. La fpathe propre elt alon- gée, lancéolée, aiguë à fon fommet. Ces fleurs font peñchées après la floraifon ; la P P Tong que les autres. Le ftyle eft fimple ; mais Linné | fils dit qu’il eft divifé en trois. Cette plante croît à l'ile de Java & dans les 6. PONTÉDAIRE vaginale. Pontederia vaginalis. | Linn. Pontederia foliis cordatis, racemo cernuo. Linn. Syft. Plant. vol. 2. pag. 13.n°.2.— Burm. Ind. 80. Olus paluftre. Rumph. Amboin. vol. 6. pag. 178. tab. 75. fig. 1. | Carimgola. Rheed, Malab. vol. | tab. 44. | II. pag. OI. On diftingue cer:e efpèce du pontederia hoffata à fs fleurs penchées après la floraifon, & difpo- fées en grappes; à fes feuilles plus petites, moins | en une feuille ovale, ai | pouces fur un de largeur ; entières à fes bords, à | nervures arquées, dirigée vers le fommet. Ces à feuilles , toutes radicales, font portées fur de très- f longs pétioles, élargis à leur infertion, & qui en- corolle a fix , divifions profondes, fix étamine: ‘1 férées toutes ! : à la baie de la corolle; un des filamens eft épe- | ronné vers fon fommet, felon Willdenow , & plus POP 567 , fortement fagittées ou fimplement échancrées en cœur. Elle eft d’ailleurs très-remarquable par fes fleurs 4 latérales , bien plus courtes que les feuilles , & qui À fortenc de la bafe du pétiols en forme de fpathe ; & il s’alonge enfuite plus ou moins, & s’épanouit guë , longue d’un à deux tourent & cachent les hampes qu'elles laiffene fortir pour la floraifon , & dépañlinr enfuite d’un tiers : elles ont au moins un pied de long. La corolle eft d’un b'eu tendre ou blanchitre, ainfi que les filamens des étamines ; mais les an- thères font jaunes. La grappe de fleur eft munie d’une fpathe particulière, ovale, un peu lancéo- lée , aiguë. L’ovaire eft fupérieur; le ftyle épaiif en tête de clou. On trouve cette plante dans les lieux aquatiques des Indes orientales. Elle m'a été communiquée par M. Labillardière. 2 (W.f.) (POIRET.) POPULAGE. Calthe. Genre de plantes dico- tylédones , à fleurs incomplètes, polypétaléss, de la famille des rencnculacées, qui a des rapports avec le genre des renoncules, & plus particulié- rement avec celui des pivoines par fa fruétifica- tion. Il comprend des herbes indigènes de lEu- rope, dont les fleurs font difpofées en un corymbe terminal ; les feuilles prefqu en forme de rein. Le caraétère effentiel de ce genre confifie dans : Une corolle à cinq pétales & plus ; point de calice; cinq ou fix capfules courtes, s'ouvrant à leur côté i:- cérieur ; un grand nombre de femences. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Une corolle compofée de cinq pétales & plus, ovales, planes, ouverts, grands & caducs. 2%, Point de calice. 3°. Des éramines nombreufes , dont les filamens font filiformes , plus courts que la corolle , termi- nés par des anthères droites, obtufes, compri- mees. 4°. De cinq à dix ovaires droits, oblongs, com- primés , point de flyle ; des fligmates fimples. Le fruit confifte en autant de capfules qu’il y a d'ovaires: ces caplules font courtes, acuminées, étendues prefqu’en étoile, s’ouvrant latéralement parleur côté intérieur ; elles contiennent un grand 568 POP nombre de femences prefque rondes , attachées le long de la future fupérieure. Obfervations. Si l’on ne confidère que le port, ce genre a de très-grands rapports avec les renon- cules ; mais fa fructification le rapproche bien da- vantage des pivoines. Dans les renoncules,. les capfuies reftent conftamment fermées ; leurs pé- tales font munies à leur bafe d’un petit tube très- court; caractère très-remarquable, qui n’exifte point dans les populages : ces derniers fe diftin- guent encore des anémones par le caractère des capfules , ainfi que nous venons de l'indiquer. FSPDÈCES. 1. PoruLAGE des marais. Caltha paluffris. Linn. Caltha caule ereéto; floribus luteis, majoribus. (N.) Caltka. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 784. — Flor. lapp. 227. — Flor. fuec. 473. S11. — Hort. Cliff. 228. — Roy. Lugd. Bac. 484. — Clayt. Viig. 166. — Dahb. Parif. 169. — Gmel. Sibir. vol. 4. pag. 191. — Hall. Helv. 1188. — Crantz. Auftr. pag. 136.— Pollich. Pal. n°. 41. — Flor. dan. tab. 668. — Kniph. Cent. 7. n°. 7.— Knorr. Del. 1. tab. H.2.— Hoffm. Germ. 199. — Roth. Germ. 1. 234.11. 6o1.— Gerard. Embl. 817. fig. 1. — Lam, Illuftr. Gener. tab. $oo. Caltha paluftris , flore fimplici. C. Bauh. Pin. 276. Caliha paluftris. J. Bauh. Hift. 3. pag. 470. — Dod. Pempt. 598. Ic. Populago flore majore (& minore ). Tourn. Inft. FR. H. 273. Populago major & minor. Tabern. Ic. 750. Caltha paluftris Gefneri & recentiorum. Lobel. Obferv. 323. ic. & Id. Ic. 594. Caltha paluftris , tufilago five farfogium Matthioli. Dalech. Hift. vol. 1. pag. 1049. Îc. Caltha palufiris. Scop. Carn. edit, 2. n°. 698. Caliha (major), foliis orbiculatis ; crenatis ; flore majore. Mill. Diét. n°. 1. Caltha ( minor), foliis orbiculato -cordatis ; cre- naiis ; flore minore. Mill. Diét. n°. 2. Populagopalufiris. Lam. Flor. frarç. vol. 3.p.323. N°: OTI. a. Caltha palufiris flore pleno. C. Bauh. Pin. 276. Populago flore pleno. Tourn. Inft.R. H. 275. Caltha paluftris, flore mulriplicato.J. Bauh. Hift. 3. Pag- 470. Populago multiflora. Vabern. Ic.7ÿr. Cette plante , très-commune dans les marais & Jes pâturages hunides, y produit , au retour du IP D LC A DA D TE NPD RP LD ED QE D me DE LEP PCI POR printéms , un très-bel effet, par fes g'andes fleurs jaunes , nombreufes. Elle reffemble aflez au ranun- culus ficarie , dont elle diffère par fa fruétification & par fes feuilles crénelées. Ses racines font blanchâtres & fibreufes ; fes tiges liffes, cylindriques, hautes d’environun pied, quelquefois rameufes , garnies de feuilles grandes , pétiolées ; les fupérieures feffiles, un peu ovales ou arrondies, échancrées en forme de rein, très- glabres , crénelées à leur contour, quelquefois fim- plement ondulées & prefqu’entières. Les fleurs font d’un beau jaune luftré , de cinq à fept ou neuf pétales grands, étalés, ovales , oblongs : il leur fuccède huit à dix capfules courtes , réunies à leur bafe , écartées à leur partie fupérieure, terminées par une pointe dure , un peu en crochet. Ces flzurs fe doublent très-facilement ; d’autres fois elles font moitié plus petices, & leurs feuilles plus arrondies. Cette plante croît partout en Europe , dans les terrains marécagzux. Fille ef âcre & un peu cauf- tique. x ( V.v.) 2. POPULAGE nageante. Cultha ratans. Caltha caule procumbente, natante ; floribus mino- ribus albidis , margine rubicundis. (N.) Calha (natans ) , caule procumbente , natante. Wilid, Spec. Plant. vol. 2. pag. 1339. Caltha natans. Pallas. Itin. edit. min. 3. pag. 248. Caltha caulibus procumbentibus ; foliis cordato-re- niformibus , aqualiter crenatis ; floribus pufillis. Gmel. Sibir. 4. pag. 192. tab. 82. Populago flore minore, rubello. Gmel. Index Ircut. Go. ‘ Cette plante a tous les caraétères de l’efpèce pré- cédente , mais elle eft beaucoup plus petite dans toutes fes parties ; elle en diffère encore par fes pétales arrondis , verts en dehors, blanchätres en dedans , bordés de rouge ; les caplules font à trois côtés. La tige eft couchee & flotte au deffus de l'eau. Pallas & Gmelin l’ont obfervée en Sibérie , où elle croît naturellement. , (POoIRET.) PORANE. Porana. Genre de plantes dicotylé- dones , à fleurs complètes, monopétalées , dont la famille naturelle n’eft pas encore bien connue ; qui par®it fe rapprocher des borraginées, & avoir des rapports avec les ehretia , felon Jufieu. Il ren: ferme des arbriffeaux grimpans, exotiques à l’Eus rope , dont les feuilles font fimples , alrernes ; les fleurs panicuiées. Le caractère effentiel de ce genre eft d’avoir à ne | OR Une corolle campanulée ; un calice à cinq divifions , qui s'agrandit avec le fruit; un fhyle perfiffant, à demi- bifide ; les figmates globuleux. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°, Un calice divifé en cinq folioles lancéolées , obtufes, ouvertes , plus courtes que la corolle, perfftantes & agrandies avec le fruir. 2°, Une corolle monopétale, campanulée, droite, àdemi-divifée en cinq découpures aiguës , égales entr’elles. 3°. Cinq étamines , dont les filamens font capil- laires, placés entre les découpures de la corolle , écartés, non faillans , terminés par des anthières ovales, pendantes. 4°. Un ovaire fupérieur , prefque rond, fur- monté d’un flyle filiforme, de la longueur deséta- mines , fétacé , perfiftant, à demi-divifé en deux, terminé par des ftigmates en tête. Le fruit eft compofé de deux valves. Ses autres parties n’ont point encore été obfervées. ESPÈCES. PORANE grimpante. Porana volubilis, Burm. Porana foliis diflantibus ; ovato-acuminatis ; flo- ribus laxè panicularis. (N.) Porana volubilis. Willd. Spec. Plant. vol. 1. pag. 843. — Burm. Flor. ind. pag. ÿ1. tab. 21. fig. 1. — Schreb. Gener. Plant. pag. 116. n°. 286. — Juif. Gener. pag. 420. Cette plante s'élève en forme d’arbriffeau fur une tige glabre, fouple, grimpante , garnie de feuilles diltantes , alternes , lifles , pétiolées ; ova- les, prefqu'en cœur , entières , acuminées ( den- tées en fcie & à peine aiguës, felon Willdenow) , portées fur des pétioles médiocres, filiformes, un peu élargis à leur bafe. Les fleurs forment, à l'extrémité des tiges, des panicules fines , étalées, dont les principales ra- mifications fortent de l’aiflelle des feuilles. Le ca- lice, une fois plus court que la corolle, fe divife en cinq folioles qui s’agrandifient à mefure que le fruit groffir. La corolle eft blanche , campanulée ; les étamines font à peine aufi longues que la co- rolle. Cette plante croît dans les Indes , à l'ile de Java. B (POIRET.) PORAQUEÈBEF. Poraqueba. Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, de la famille des vinettiers , qui a des rapports avec les rinorea, Botanique. Tome W. P O D LEA FA (SAS | qui renferme des arbres exotiques à l’Europe, à feuilles alternes & fimples , à fleurs en grappes axillaires , fort petites Le caractère effentiel de ce genre eft d’avoir: Un calice à cing dents ; une corolle à cinq divi- fions très-profondes, munies de cinq foffettes à leur face fupérieure ; des anthères réunies, à quatre pans; crois fligmates. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 19, Un calice d'une feule pièce, très-petit, à cinq dents. 2°, Une corolle prefque monopétale , divifée profondément en cinq découpures oblongues, pointues , convexes en deffous , concaves en def- fus; chaque découpure munie d’une double ca- vités la fupérieure divifée en deux , l’inférieure à trois divifions. 3°. Cinq éramines , dontles filamens fort linéai- res ,plus larges fupérieurement, épais , à rebords, farmontés par des anthères droites, oblongues, à F quatre faces réunies, imitant une roue de moulin à eau. 4°, Un ovaire fupérieur, arrondi, muni d’un ftyle court, terminé par trois fligmates. Le fruit & les femences ne font pas encore connus. ESPÈCE. 1. PORAQUÈSE de la Guiane. Poraqueba guia- nenfis. Lam. Hiluftr. Gen. vol. 1. pag. 104.n°.2732. tab. 134. ; Poraqueba foliis fimplicibus , alternis ; floribus ra- cemofis , minimis, axillaribus. (N.) Poraqueba guianenfrs. Aublet. Guian. vol. 1. pag. 122, tab. 47. Burreria theobromafolia. Willd. Spec. Plant. vol. I. pag. 114$. Barreria. Schreb. Gen. Plant. n°. 1366. « Le tronc de cet arbre, dit Aublet, s'élève à quarante ou cinquante pieds fur deux & demi de diamètre.» Son écorce eft cendrée; fon bois dur, rouffatre & compacte. Il fe divife à fon fommeten un grand nombre de branches étalées, garnies de feuilles alternes , vertes, liffes, fermes, ovales, longues de fix à fept pouces fur deux de large, terminées par une longue pointe, fupportées par un pétiole court, canaliculé en deffus, arrondi en deflous. Les fleurs fortent de l’aiffelle des feuilles :e!l2s font petites, preique fefhles, & forment uie Crcié 5-0 POUR grappe courte, médiocrement rameufe 3 leur ca- lice eft fort petit, monophylle, à cinq petites dents aiguës. La corolle eft blanche , inférée au fond du calice, à cinq divifions , ovales , aiguës, à peine réunies par la bafe. Les étamines fe logent dans les différentes cavités de la corolle lorfque la fleur fe ferme. Cette plante croit dans les grandes forêts de la Guiane , vers les bords de la rivière Sinémari. Elle fleurit vers la fin de l'automne. R (F7. f: êr herb. Lam. ) (POIRET. ) PORCELLE. Hypocharis. Genre de plantes di- cotylédones , à fleurs compolées , femi-flofculeu- fes , de la famille des chicoracées, qui a des rap- ports avec les féeriola, qui renferme des herbes indigènes à l'Europe, n'ayant la plupart que des feuilles radicales & des tiges prefque nues. Le caractère effentiel de ce genre eft d’avoir: ; ; , à Un calice embriqué; des fleurs compofées , femi- ofcuieufes , toutes hermarhrodites ; des femences [ur- montées d’une aigrette plumeufe , pédiculée ; Le récep- tacle garni de paillettes caduques. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Les fleurs offrent toutes: 1°. Un calice commun, embriqué , un peu ven- tru à fa bafe , garni d’écailles lancéolées , aiguës. 2°, Une corolle embriquée , compofée unique- ment de demi-fleurons hermaphrodites, égaux, tres-nombreux. Chaque demi-fleuron a un tube linéaire, alongé, tronqué , terminé par une languette à cinq dents à fon fommet. 3°. Cinq écamines fyngénèfes, dont les filamens font très-courts, capillaires, furmontés d’anthères renfermées dans un cylindre. 9, Un ovaire ovale, furmonté d’un ftyle fili- forme , de la longueur des étamines, terminé par deux fligmates réfléchis. Les femences font oblongues, folitaires , fur- montées d’une aigrette plumeufe, pédiculée. Le réceptacle eft garni de paillettes caduques , linéai- res, lancéolées, de la longueur des femences. Obfervations. Les paillettes qui garniffent le ré- ceptacle des fleurs diftinguent cette efpèce des léontodon & de plufeurs autres genres qui l’a- voifinent. Dans les fériola le calice eft fimple & non embriqué. ESPÈCES. 1.PorCELLE tachée. Hypocharis maculata. Linn. PLO: KR H;pocharis caule fubnudo ; ramo folitario ; foliis | ovato-oblongis , integris , dentatis. Linn. Syft. Plant. vol. 3. pag. 661. n°. 2.— Hort. Cliff. 385.—Fior. fuec. 631. 708. — Roy. Lugd. Bat. 125.—Dalib. Parif. 239. — Gort. Ingr. 125. — Gmel. Sibir. 2. pag. 38. — Pollich. Pal. n°. 754. — Matrufch. Sii. n°. $76.— Flor. dan, tab. 149. — Lamarck. Flor. frarç. vol. 2. pag. 119. n°. 101. 11. — Gouan. Monfp. 416. d 0 Hypocharis caule unifloro ; féliis dentatis , hirfuris. Hall. Helv. 2. n°. 2. tab. 1. Hypocheris hirfute, endivia folio, flore magno. Vaill. A&. 1721. pag. 385.— Flor. lapp. 288. Hypocharis foliis ovato-oblongis , dentatis ; caule foliofo , ramofo , hifpido. Scop. Carn. 1. pag. 398. Achyrophorus maculatus. Sccp. Carn. 2. n°. 926. Hieracium alcinum latifolium, hirfuta incanum, flore magno. Bauh. Pin. 128. — Tournef. Init. R. Herb. 472. Hieracium latifolium primum. Cluf. Hifi. 2. pag. 139.— Magn. botan. Monfp.131. 6. Hieracium alpinum, foliis dentatis, flore magno. Bauh. Pin. 128. Prodr. 65. — Hall. Hélv. 1. pag. 760. tab. 24. Dens leonis » foliis integris; caule raris foliis vef- to, monanthes ferè. Raï. Hift. 244. Cette plante fe reconnoir à festiges & fes feuilles velues, à fes grandes fleurs, fouvent folitaires : de plus, les feuilles ne font pas toutes radicales. Ses tiges font droites , hautes d’un pied & demi à deux pieds, très-fouvent fimples & uniflores, quelquefois divifées en deux ou trois rameaux, garnies de quelques feuilles ; mais la plupart font radicales, larges, ovales, oblongues, velues, marquées de taches d’un brun rougeatre , légére- ment dentées à leurs bords. Elles varient dans leur forme , & font quelquefois prefque pinnatifides. Les fleurs font jaunes, grandes, le plus fouvent folitaires. Leur calice eft couvert de poils noira- tres. Leurs femences rugueufes , furmontées d’ai- grettes pédiculées. On rencontre cette plante dans les prés fecs, les bruyères , en France, dans les Alpes , en Alle- magne. Elle croit aufli à Fontainebleau & à Saint- Léger. x (W.f.) 2. Porcetze à longues racines. Hypocharis radicata. Linn. Hypocheris foliis runcinatis , obtufis , feabris ; caule ramofo , nudo, levi; pedunculis fquamofis, Linn. Syft. Plant. vol. 3. pag. 662. n°. 4. — Horr. Cüff. 386. — Flor. fuec. 2. n°. 709. — Irer Scan, 225, — Sauvag. Monfp. 299. — Gouan, | POUR Monfp. 417. — Gort. Ingr. 126.— Peye. Ged, 1. pag. 195. — Weig. Pom. n°. $06.— Pallich. Pal. n°. 756. — Matrufch. Sib. 578. — Docrr. Nalf. pag. 132. — der. Flor. dan. tab. 1j0. — Lam. Flor. franç. vol. 2. pag. 119. n°. 101. III.— Gerard. -Flor. gali. Prov. 173. —Poiret. Voyag. en Barb. vol. 2. pag. 231. Hypocharis foliis femipinnatis, hirfuris ; caule nudo, brachiaro. Hail. Helv. n°. 3. Achirophorus radicatus. Scop. Carn. edit. 2. o S- n°. 987. Hieracium dentis leonis folio obtufo , majus. Bauh. Pin. 127. — Morif. Oxon. Hift. 3. pag. 66. n°. 7. tab. 4. fig. 27. — Tournef. Inft. À. Herb. 470. — Garid. Aix. pag. 230. Hieracium longiàs radicatum, Lob. Ic. 238. — Id. Obferv. 120. Ic. Hieracium tertium. Dodon. Pempt. 639. Ic. Hieracium feprimum. Tabern. Hift. 492. Hieracium dentis leonis folio, bulbo[um.? C. Bauh. Pin. 127. — Prodr. 63. À. Eadem minor , foliis brevioribus , afzeris. (N.) Hieracium minus, dentis leonis folio fubafrero. C. Bauh. Pin. 127. — Gerard. Flor. gall. Prov. 173. — Tournet. Inft. R. Herb. 470. — Garid. AIx. pag. 230. Hypocharis porcellia. Tabern. Ic. 179. Cetre efpèce fe diflingue à fes feuilles routes radicales, rudes ou velues; à fes tiges nues & rameufes , chargées de quelques écailles diftantes ; à la grandeur de fes corolles ; aux écailles de fes ‘Calices , un peu ciliées fur le dos. Ses racines font épaifles, charnues , très-lon- gues , rarement droites , plus fouvent conrournées , bianchatres. Il s’en élève pluñeurs tiges hautes d'environ deux pieds, grêles , nues, glabres , ftriées , rametfes , parnies vers leur partie fupé- rieure de petites écailles , quelquefois femblables à de très- petires feuilles, écartées , très- rares. Les feuilles , toutes radicales, forment fur la terre une large rofette ; elles font alongées , obtufes à leur fommer, finuées ou dentées à leurs bords, velues ou rudes , ciliées à leur contour , longues de deux à trois pouces , fefliles , veites à leurs deux faces , plus pales en deffous. Les fleurs font jaunes , grandes, folitaires fur chaque ramification , qui tient lieu de pédoncule; fouvent un peu renflées à leur extrémité fupé- rieure; les calices font ventrus à leur bafe , com- pofés de folioles en forme d’écailles embriquées, très-inégales , blanches & membraneufes à leurs bords , un peu ciliées fur le dos vers leur fommer , très-lifles. Les femences font d’un brun noirâtre, POR aiguës à leurs deux extrémités , très - étroices Sr: 2 furmontées d’un pédicule de même longueur, qui foutient une aigrette plumenfe. Cette plante croit partout dans les prés, les bois , fur le bord des chemins, &c. x (W. +.) La variété A , un peu plus rare, eft plus petite dans toutes fes parties. Les feuilles radicales font courtes , fouvenc très-velues; elle s'élève à peine à la hauteur d’un pied. Je l'ai rencontrée en Afrique. Elle croît aufli en France. Souvent les tiges fe déforment, grofüfiènt confidérablement , & font alors fiftuleufes , cannelées , quelquefois hérilées de quelques poils roides à leur partie inférieure. glabra. Linn. 3. PORCELLE glabre. Hypocharis Hypocharis clabra ; calicibus oblngis , Imbricatis ; cauie ramofo, nudo; foliis dentato-finuaris ( raaïi papro fefifi). Linn. Syft Plant. vol. 3. pag. 66*. n°. 3.— Hort. Cliff. 386. n°, 4.— Hort. Up. 240. — Roy. Eugd. Bat. 126. — Dalib. Parif. 239. — Sauvag. Monfp. 300. — Gouan. Monfp. 417. — Reyg. Ged. 2. pag. 125. — Poilich. Pal. 55. — Macttufch. n°, $77.— Flor. dan. tab. 424.— Lam. Flor. franç. vol. 2. pag. 119. n°. Hierac'um minus , dentis leonis folio cblongo , glabro. C. Bauh. Pin. 127. — ‘Tournef, [nft. L. Herb. 470. — Morif..Oxon. Hit. 3.6.7. tab. 4. fig. 35. Hieracium condrilla folio , parvo flore. Vaillant. AC. Parif. 1721. pag. 214. Hieracium angiflifolia. Tabern. Ic. 180. Hieracium Joliis glabris , femipinnatis. Haller. Helv. n°. 3. — Gœtt. pag. 421. Outre que cette efpèce eft beaucoup plus petite que l’hypocharis radicata , avec laquelle elle a beaucoup de rapports , elle s'en diftingue encore à fes feuillss glabres , bien moins obtufes , plus fouvent aiguës ; à fes corolles plus petites, & aux femences du centre, dont les aigrettes fonc fefles, comme je lai très - bien obfervé fur les individus que Je pofiède dans mon herbier. Ses racines font grêles, charnues , prefque fufiformes : fes tiges s'élèvent à peine à un pied de haut; elles font nues, très-glabres, gréles, un peu rameufes vers leur fommet, parnies de quelques écailles ou petites folioles rares, parti- culiérement à l’origine des ramifications, Les feuilles , toutes radicales, font fefliles , étroites , alongées , très - glabres , finuées ou dentées à leurs bords , obtufes ou aiguës à leur fommet. Les fleurs font folitaires à l'extrémité de chaque ramification , jaunes , d’une grandeur médiocre ; elles ont des calices très-glabres , approchant de ceux des fcorfonères. Les femences de la circon- Cccci POUR férence ont feules leur aigrette portée fur un pédicule. 579 On rencontre cette plante fur le bord des chemins & des foflés des bois taillis , dans les contrées feptentrionales de l'Europe ; en France, en Allemagne , en Suiffe. Je l'ai obfervée dans la forêt de Viliers-Corerêts. O (F.v.) 4. PORCELLE arachnoiïde. Hypocharis arachnoi- des. Desf. Hypocheris foliis dentato finuatis, obtufis ; calici- bus hifpidis ; pappis difii flipitatis, plumofis , radii fefilibus ; fetis bafi araneofo tomentofis. Desf. Flor. at. vol: 2. pag. 238. Non hypocharis minima. il exifte beaucoup de rapports entre l’Aypocharis glabra & cette efpèce; elle s'en diftingue néan- moins avec facilité , en ce qu’elle eft conftamment deux & trois fois plus petite, & par fes calices chargés à ieur bafe de poils fins, entrelacés comme une toile d'araignée. Ses tiges font un peu rameufes, nues, fort gré- les; les feuilies font radicales, fefiles, un peu alongées , dentées ou finuées à leurs bords, ob- tufes à leur fommet. Les fleurs font jaunes, mé- diocres; les calices prefque cylindriques; leurs écailles , étroites , embriquées , hifpides, prefque glabres par la culture. Les femences du centre font des aigrettes fefliles. Cette plante croît en Barbarie dans les champs incuites. ( #. f.) C'eft par une erreur typographique que cette plante porte le nom d'kypocharis minima dans l'ouvrage de M. Desfontaines. 5. PorceLce uniflore. Hypocharis uniflora. Hypocharis oris calicis fquamorum fimbriatis ; caule baf foliofo uniflero. Villars. Plant. du Dauph. vol. 3. pag. 61. tab. 23. & Profp. pag. 37. Allion. Flor. pedem. vol. 1. pag. 230. n°. 8jo. pag. 32. fig. 1. Hypocharis (helvetica) , caule fimplict foliofo, unifloro ; foliis lanceolaus , dentatis. Jacq. Mifcell. voi. 2. pag. 25. & Icon. rar. centur. 1. tab. 4. Hieracium alpinum , folits dentatis, flore magno. Bauh. Prodr. 65.— Haller. Enum. 760. tab. 21. — Parkins. Theat. 797., Dens leonis latifolius , caulefcens. C. Bauh. Prodr. G2. — Raï. Hit. 237. Dens leonis , foliis integris , caule jaris foliis vef- sité monanthes. Rai. 244. Cette efpèce a prefque le port du sragopogon Dalechampii : elle fe ditingue à fes grandes feuil- les, à fes calices épais, à larges écailles velues; à fes tiges fimples, uniflores. PCR Ses racines font dures, épaifles : il s’en élève une tige droite, haute d'environ deux pieds ; profondément friée, velue , fort épaiffe, renflée à fa partie fupérieure, garnie de deux ou trois feuilles caulinaires: celles du bas font relevées & non couchées fur la terre; larges , alongées , fef- files , velues , point tacherées , denticulées à leurs . bords , aiguës , quelquefois obtufes à leur fommer. Les fleurs font terminales, folitaires , très-gran- des, jaunes , munies d’un calice fort gros, com- pofé d’écailles embriquées, larges , ap'aties, cou- vertes de poils noirs & roides , denticulées & ciliées à leur contour. Les femences font étroites, alongées , aiguës, furmontées d’une aigrette pé- diculée & plumeufs. Le réceptacle eft garni de paillettes étroites , plus longues que les femences. Cette plante croit dans les départemens mé- ridionaux de la France , fur les Alpes , dans le Piémont, &c. Obfervations. Il a été-reconuu que l'Aypocharis pontana de Linné ne pouvoit appartenir à ce ger- re , ayant des aigrettes fimples & fefliles, le ré- ceptacle garni de poils courts & non de paillettes. C'eft, dans Villars , andryala pontena. Flor. dauph. — Hieracium montanum. Allion. Flor. ped. * Efpèces peu connues. * Hypocharis (minima }, caule fuperiùs fquamofo; foliis finuato-lyratis. Cyril. Plant. rar. Neap. Faic. 1. tab. 10. (POIRET.) PORELLE. Porella. Ce genre , établi par Lin- né d'après Dillenius , mieux examiné, a été re- connu pour appartenir aux Jungermannia. Dick{on, dans les Tranfaétions de la Société linnéenne, vol. 3. pag. 238. tab. 20. fig 1, en a donné la defcrip- tion, & la caractérife ainfi. Jungermannia ( porella ), furculis pinhatis, ramc- fs; medio floriferis ; florious Jubfeffilibus ; vaginis obovatis , inflatis. Ses racines font fibreufes, grêles , filiformes ; elles produifent des ramifications alternes, cour- tes, garnies dans toute leur longueur de feuilles alternes, très-rapprochées, prefqu'ovales, minces, tranfparentes , perforées , un peu auriculées au côté inférieur de leur bafe. On y remarque une gaine légérement pédonculée , enflée, munie de quelques écailles qui entourent la bafe. M.Perfoon m'a communiqué cette plante, qu’il avoit reçue de l'Amérique de M. Muhlenberg. Ce dernier la regarde comme une variété du Junger- mannia viticulofa. On y voit des boutons fefliles , ovales, qui font peut-être , ou le rudiment d’un rameau , ou plutôt des parties mâles non dévelop- pées, femblables à celles du Jursermannia plat - phylla, EFO'R Cette plante croît dans l'Amérique feptentrio- nale. (W./f.) {€ POIRET.) PORT des plantes. Habitus , facies externa plan- tarum. C'eft Ja figure totale où la conforination générale d’une plante confidérés dans toutes fes parties; ce qui conflitue fon caractère habituel. Ii ef fort fouvent affez frappant pour pouvoir être faifi d’un coup d'œil, quoiqu'il foit extrêmement dificile & prefqu’impoflible de le rendre par une defcription : on juge fouveut ainfñ qu’un homme a l'air d’un autre, fans pouvoir quelquefois dé- terminer les points de reflemblance qui exiftent entr'eux. « Le botanifte empirique, dit M. Durande , fe contente de ce caraëtère habituel que le botanifte inftruit juge infufffant, fans néanmoins qu’il croie devoir le négliger ; il fait que la conformité dans les racines, les rameaux, leur difpofition,, les ger- mes, les feuilles, les ftipules , le velouté, les glan- des, le fuc laiteux , la Aoraifon, &c. rapprochent quelquefois tellement une plante d’une autre, qu'on peut déterminer au premier afpect fa fa- mille, fon genre, & quelquefois même le pays d’où elle tire fon origine. » Les plantes d'Afrique ont en général un port dur, fec, ob'cur; celles d’Afie font brillantes , magnifiques ; celles d’ Amérique font agréables & liffes ; celles des Alpes font refferrées, endurcies. Il eft encore d’autres caraétères particuliers aux plantes des différentes contrées : les radiées du Cap ont ordinairement leur rayon de couleurs dif. férenres en deflous ; plufieurs compofées de l’Amé- rique feprentrionale font analogues aux he/ianrhus par leurs feuilles à triples nervures; les geranium d'Afrique, dont le calice eft rubulé , les pétales inégaux , les étamines au nombre de fept, les fe- mences aigrettées, plumeufes , diffèrent très-ef- fentiellement des geranium d'Europe, tandis qu'ils ont entr'eux une telle affinité, qu’on ne peut les tappoïter qu'aux mêmes pays. » Les afters d'Amérique feptentrionale fe reflem- lent de même à un tel point, qu’on peut à peine es diftinguer. Le port ou le caractère habituel des plantes mérite donc d’être confulté par le bota- rifle , qui néanmoins confidère enfuite avec atten- ion les autres parties de la plante, afin d'établir es genres avec certitude ; il peut encore être utile orfque les rapports tirés des parties de la fructifi- ‘ation fe balancent mutuellement & laiffent de ‘incertitude. on Gefner, Céfalpin, Columna, &c. ont penfé que £s plantes analogues ou congénères conviennent: ntrelles par les parties de la fruétification, & ue les genres doivent être établis fur cette feule onfidération. Cette opinion n'a pas été adoptée ar tous les botanifes ; c’eft cependant celle de | POR 553 Linré, qui, pour établir le caractère d’un genre, a eu foin de décrire exactement toutes les parties de la fructification d’une efpèce, a comparé les autres efpèces du même genre à cette defcription, X a donné , autant qu'il étoir poffible , l'exclufion aux Carattères qui n'étoient point communs à tou- tes. » (Durand. Élém, de Botan.) On eft tombé dans deux excès oppofés, relati- vement aux caractères habituels des plantes. Les anciens n'en confidéroient guère que les parties extérieures , leur enfemble , leur difpofition ; à peine connoifloient-:ls celles de la fruétification ; les moins apparentes étoient comptées pour rien : plufieurs leur étoient abfolument inconnues s &fi leurs écrits ne nous en fournifloient la preuve, nous aurions peine à croire aujourd'hui qu'ils aient pu rapprocher un grand nombre de plantes très- différentes , & qui fouvent ne fe reflembloient que par la forme de leurs feuilles & la difpoñrion de leurs fleurs ; c’eft ainfi qu? les eryngium fe trou- vaient avec les charaons , les fcabieufes avec les flofculeufes, & même des plantes de genre, de clafle , de famille très- différentes, portoient le même nom. On conçoit que , d’après une fembiable difri- bution , il éroit impofñlble de fe reconnoitre, & que la fcience ne pouvoit faire aucun progres : ils ont été aflez rapides dès que l’on eut pris le parti d'établir les principaux caraéières des plantes fur la fruétification ; elle fur dès - lors reconnue comme fi effentielle, que toutes les divifions m<- thodiques & génériques ne furent plus appuyées que fur elle. Il eft bien certain qu'aucune partie des plantes ne peut nous offrir des caractères mieux déterminés & plas conftans, & qu’en général ils font à préférer à tous ceux qu’on tireroit d’ail- leurs. Nous croyons néanmoins qu'on a donné aux feuilles & aux autres organes des végétaux une exclufion trop rigoureufe , & qu'il doit exifter en- tre les organes de la fructification & ceux des au- tres parties , des rapports qui déterminent la na- ture, la forme, la difpofition de ces dernières, relativement à celles de la fruétification. C’eft en effet ce que nous remarquons dans les familles que nous reépardons comme les plus naturelles : dans les graminées , les ombelles, les liliacées, les ru- biacées , les borraginées , &c. les tiges, les feuil- les , l£urs nervures ; la difpofition des fleurs fone telles , que, pour les boraniftes exercés à l’obfer- vation, fouvent elles fufifent feules pour qu'ils puiflent afirmer que telle plante, dont ilsne voient que les feuilles , appartient à tel'e famille plutôt qu’à telle autre. Le beau travail que M. Desfon- taines a préfenté fur la différence des plantes mo- nocotylédones & dicotylédones, d'après la feule infpeétion des feuilles , des tiges & de leur orga- nifation intérieure , fufft pour prouver combien POUR nous pouvons tirer d'avantages de la confidéra- tion de ces diverfes parties, même pour la déter- mination de nos grandes divifions. M. Juffieu Pa fi bien fenti, que dans l'établiffement de fes belles familles , ainfi que de fes genres, il ajoute conf- tamment ,au moins comme caraétères fecondaires, ceux que nous offrent toutes les autres parties des végétaux, après avoir expofé ceux de la fruétifi- cation ; & je doute fort qu'il puifle exifter des genres naturels, s’il en eft réellement, fans cet accord, cette uniformité de caraétères. 574 (POIRET.) PORTLANDIA. Portlardia. Genre de plantes dicorylédones, à fleurs complètes, monopétalées, de la famille des rubiacées, qui a des rapports avec les gardenia , renfermant des arbres ou arbultes exotiques à l'Europe, à feuilles oppofées, entië- res, munies de ftipules à leur bafe, remarquables par la grandeur & la beauté de leurs fleurs. Le caractère effentiel de ce genre eft d’avoir : Une corolle infundibuliforme ; divifée à fon orifice en cing ou fix lobes ; des arthères droites, très-lon- gues ; une capfule anguleufe à deux loges, à deux val- qes polyfpermes , de quatre à fix étamines. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice fupérieur, à cinq divifions pro- fonde Se 9 2°, Une corolle monopétale , infundibuliforme, munis d'un rube long & ventru, divifé à fon ort- fice en cinq découpures. 3°. Cinq étamines ( quelquefois quatre ou fix}; done les filamens font inferés dans le fond de la corolle , prefque de la longueur du tube, termines RÉEL N Fe Ë RMC par des anthères droites , longues & linéaires. 4°. Un ovaire inférieur prefqu’ovale , furmonté d’un ftyle fimple, de la longueur des étemines , terminé par un ftigmate oblong & obtus. Le fruit eft une capfule à deux loges, compri- primée ou à cinq angles , s’ouvrant par fon fom- met , fouvent couronnée par les divifions du ca- lice, renfermant des femences comprimées , ar- 1ondies. Obfervations. I| exifte entre plufieurs efpèces de ce genre des différences affez tranchées dans les parties de la fruét fication pour en former deux genres, ainfi que l'ont fait MM. Jufieu & La- marck, en féparanr des portlandia de Linné le coutaree d’Aublet ; mais aflujettis à la marche d’un dictionnaire , ne pouvant pas revenir fur le couta- rra, excepté dans un fupplément, ces deux genres “gant d’ailleurs de trés - grands 1apports, nous OR avons cru devoir conferver au genre port/andia de Linné toute fon intégrité. Dans le coutarea , le calice eft divifé en fix fo- lioles linéaires , aiguës ; fa corolle a fon tube for- tement recourbé , ventru , à fix lobes à fon ori- fice : elle renferme fix à fept étamines, dont les anthères font faillantes hors du tube ; la capfule eft comprimée , plane , à deux loges courbées en carène à leur bord extérieur. ES PDÈICES. 1. PorTLANDIA à grandes fleurs. Portlanaia grandiflora. Linn. Portlandia floribus pentandris, foliis lanceolato- ellipricis. Swartz. Flor. Ind. occid. vol. 1. p. 385. Portlandia floribus pentandris. Linn. £yft. Plant. vol. 1. pag. 475. n°. 1. — Jacq, Amér. pag. 62. tab. 44. — Lam. Illuftr. Genér. tab. 162. Portlandia floribus majoribus , nitidis, ovatis , Op- pofitis; floribus amplifimis. Brown. Jam. 164.tab. 11. Portlandia floribus pentandris ; foliolis calicinis , ovatis. Smith. Ic. Piét. [. pag. 6. tab. 6. C'eft un très-bel arbriffeau , remarquable par la grandeur , la beauté & l'odeur agréable de fes feurs, affez femblables à celles du darura fpeciof2. J1 s'élève à la hauteur de fix pieds fur une tige droite & life , divifée en rameaux oppofés, garnis de feuilles oppofées, pétiolées , lancéolées , pref- qu'elliptiques, acuminées , fouvent inégales aux cotés de leur bafe , d’après Jacquin; longues de fix à fept pouces , planes, glabres, portées fur des pé- tioles courts, munies à leur bafe de deux grandes fipules élargies , acuminées , fort caduques. Les fleurs, fituées dans l'aifelle des feuilles vers l'extrémité des rameaux, fontoppofées, folitaires, médiocrement pédonculées. Leur calice eft divifé en cinq grandes folioles ovales, ouvertes, fouvent colorées. La corolle, longue de cinq à fix pouces, eft blanche , tubulé+ , en forme de mañlue, à cinq divifions droites , un peu aiouës à leur fommet ; le tube eft marqué de cinq plis anguleux , fouvent de couleur de chair. Cette coroile contient cinq étamines de la longueur du tube; les anthères font fouvent contournées en fpirale. Lacapfule eft oblon: gue , à cinq angles, à cinq firies , couronnée par les divifions du calice ; elle renferme, dans deux loges, des femences comprimées , embriquées , un peu arrondies. Cette plante croît dans les terrains pierreux &e calcaires de la Jamaique. R Elle fleurit vers le mi- lieu de l'été jufqu’en automne, Son écorce eft très- amère. 2. PorTLANDIA à fleurs écarlates. Port/andia | coccinea. SWartz. POUR Portlandia floribus pentandris ; foliis ovatis , co- riaceis. Swartz. Prodr. pag. 42. & Flor.Ind.occid. vol. 1. pag. 384. E Cet arbrifleau fe diftingue du port/andia grandi- fora par fes fleurs une fois plus petites, par fes ! feuilles ovales , prefque rondes & non elliptiques, Coriaces , veinées en deflous ; enfin par les capfules arrondies. ; Il ne s'élève guère qu'à deux ou trois pieds de haur. Ses tiges font droites, rameufes; fes rameaux glabres, oppofés , garnis de feuilles oppofées, pé- tiolées , ovales , très-entières , à peine acuminées, Juifantes en deffus, veinées &c un peu ridées en deffous , coriaces , longues de tfois pouces fur deux de large , portées fur des pétioles épais, glabres, arrondis , courts, un peu comprimés, & de fii- pules laiges, ovales , aiguës , appliquées contre la tige. Les fleurs font axillaires , folitaires , d’une belle couleur écarlate, fupportées par des pédoncules courts, glabres , anguleux , colorés , ainfi que les calices. La corolle , longue d'environ trois pouces, offre cinq angles à la bafe de fon tube , qui fe di- vife à fon orifice en cinq découpures droites , ovales , aiguës ; elle renferme cinq étamines , un ovaire oblong , auquel fuccède une capfule un peu arrondie, à cinq côtés obtus, couronnée par les cinq divifions du calice , contenant des femences un peu comprimées. Cette plante croît dans les montagnes de la Ja- maique. P 3. PORTLANDIA hexandrique. Portlandia hexan- dra. Linn. Portlandia floribus hexandris ; foliis ovatis , cap- fulis compreffis. (N.) Portlandia floribus hexanaris. Linn. Syft. Plant. vol. 1. pag. 475. n°. 2. — Mantiff, pag. 45. Coutarea (fpeciofa), Aublet. Guian. vol. 1. pag. 314. tab. 122.— Lam. Iluftr. Gener. tab. 257. Silacoides lauri folio, flore coccineo. Barrer. France équin. 67. Portlandia (hexandra), floribus hexandris | tubo fubcurvo , pedunculis ternatis , foliis ovatis. Swartz. Flor. Ind. occid. vol. 1. pag. 385. C'’eft un arbriffeau qui s'élève à la hauteur de douze ou quinze pieds, garni de branches & de .rameaux oppofés , munis de feuilles vertes, oppo- fées, médiocrement pétiolées , longues de trois à quatre pouces , larges de deux, ovales, arrondies à leur bafe, rarement inégales, aig 16: à leur fom- met, à nervures latérales , un peu arquées , blan- châtres , portées fur des pétioles courts, garnies à leur bafe de deux ftipules oppofées , aiguës. PA b75 . Les fleurs font terminales | ordinairement réu- nies trois à trois fur des pédoncuies fitués dans l'aifelle des feuilles, garnis à leur bafe de deux petites ftipules, & deux autres à l'endroit où les pédoncules fe divifent en crois, Le calice eft rou- gcatre, court, partagé à fon orifice en cirq ou fix découpures étroites, fort longues , aiguës. La corolle eft d'un pourpre violet, Sontube ref rré d’abord par le calice, s’enfle enfuite confidér:- biement & s'ilonge d’un pouce, fe courbe & fe divife en fix ou fept lobes égaux. Cette corolla renferme fix où fept étamines à anthères très-lon- gues , étroites , redreflées. La cipfule eff plare , oblongue , comprimée , marquée d’un large fillon de chaque côté, couronnée par le calice , à deux valves carénées en dehors, contenant des feinen- ces brunes, lenticulaires | berdées d’un feuillet membraneux. Cet arbriffeau croit à Caienne , dans le de Sinémari. Il À urit dans le milieu de lé l'hiver, F5 ( W. [in herb. Lam.) mn Lu ee] un D> + L°2] 4. PORTLANDIA à quatre étamines. Portlardia tetrandra. Linn. f. Portlandia floribus terrardris , foliis oblongis , obrufrs ; ffipulis latis. Linn. f. Suppl. pag. 143. Portlandia floribus tetrandris, fi liis obovaris. Fort. Prodr. 86. C'eft un arbriffeau dont les feuilles font oppo- fées , pétiolées , glabres , très-entières , ovales, elliptiques , très-rapprochées à l’extrémiré des rameaux , munies à leur bafe de larges ftipules acuminées. Les fleurs font axillaires , folitaires & pédonculées. L'ovaire eft inférieur, prefque tétra- gone , couronnée par les quatre dents courtes & fubulées du calice. La coroile , plus longue que le calice’, eft blanche , prefque carrée , divifée à fon limbe en quatre découpures. Les étamines font au nombre de quatre, munies d’anthères sn , linéaires , non faillantes hors de la co- roile. Cette plante croît à l'ile des Sauvages dans la mer Pacifique. F M. Juffieu foupçonne avec raifon que cette efpèce pourroit bien appartenir à un autre genre, d'après les caraëtères que nous venons d’expofer, ayant de plus une capfule à quatre loges , ainû que l'indique Commerion dans fes notes manuf- crites. (POIRET.) _POSOQUERI. Pofoqueria. Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées , de la famille des rubiacées , qui à des rapports avec les tocoyena , qui comprend des arbrifleaux exotiques à l'Europe, à feuilles entières, oppo- nd à 4 \ 4 F fées, à fleurs terminales , à longs tubes recourbés. 5;6 POS Le caraûtère effentiel de ce genre confifte dans : Un calice turbiné , à cinq dents; une corolle à long tube recourbé ; cinq écamines faillantes hors de la corolle; un fligmate prefque crifide; une baie fucculente. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice d'une feule pièce, turbiné , fu- périeur , à quatre divifions droites , aiguës , perfiftantes. 2°. Une corol/e monopétale, munie d’un tube cylindrique , très - long, recourbé , élargi vers fon orifice , qui eft garni de poils intérieurement, & divifé en cinq découpures oblongues ,obtufes, refléchies. 3°. Cinq étamines, dont les flamens font courts, courbés , inférés à l’orifice du tube , un defquels eit un peu plus court ; terminés par des anthères oblongues , aiguës à leurs deux extrémités , dont quatre font inclinées & la cinquième droite. 4°. Un ovaire inférieur, furmonté d’un ftyle fétacé , de la longueur du tube, terminé par un f gmare court , prefque trifide. Le fruit eft une baie grande, ovale , fuccu- lente, couronné: par le calice, à une loge remplie de femences anguleufes. Obfervation, M. Juffieu foupçonne que le fHgmare n’a que deux divifions, & que la baie a deux loges. Es PIE C ES: 1. Posoquert à longues fleurs. Poféqueria longiflora. Aubl. Pofoqueria foliis oslongis , acutis ; floribus corym- bofis. (N.) Pofvqueria longiflora. Aubl. Guian. vol. 1. p. 134. tab. gr. — Lam. Illuftr. Gen. tab. 163. — Juif. Gen. 2o1. Cyrtanthus. Schreb. Gen. n°. 302. Cette plante s'élève fous la forme d’un arbrif- feau, à la hauteur de cinq ou fix pieds. Son tronc elt revêtu d’une écorce verte & life, fon bois eft dur & blanc ; il fe divife en rameaux gréles, noueux , oppofés, garnis à chaque nœud de deux feuilles oppofées, pétiolées, lifles , entières, ovales , oblongues , un peu finuées à leurs bords, acuminées à leur fommet , longues de fept pouces fur deux & derni de large , portées fur un pétiole canaliculé, long d’un pouce , muni à fa bafe de deux ftipules larges , roides & aiguës. Les fleurs font terminales , au nombre de fix environ , difpofées en une forte de corymbe, PFOFS portées fur un pédoncule commun , chacune d'elles pédiculée, garnies à leur bafe de braétée écailleufes. La corolle eft blanche ; fon tube, for- tement recourbé & pendant , eft long d'un pied, de couleur verte à fa partie inférieure , hériffé de poils blancs à fon orifice. Quatre des filamens font courbés en arc ; le cinquieme eft plus court , & fon anthère eft droite , tandis que les autres font réfléchies fur le tube. Le fruit eft une baie jaune, de la groffeur d’un œuf de poule , couronnée par les dents du calice. Sa fubftance eft douce , fucculente , bonne à manger , Contenant environ une douzaine de fe- mences dures , arrondies , anguleufes , placées les unes fur les autres dans une pulpe rouge. Cette plante croit fur les bords des grandes rivières de la Guiane. Elle fleurit vers le milieu de l’automne & donne fes fruits en hiver. Les naturels la nomment aymera-pofoqueri, parce qu’un poiflon nommé aymera fe nourrit de fes fruits. (POIRET.) POSSIR A. Poffira. Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs complètes, à un feul pétale , de la famille des légumineufes , qui a quelques rapports avec les anagyris , & qui comprend des arbuftes exotiques à l'Europe, dont les feuilles font fim- ples ou ternées, les fleurs axillaires, à étamines libres, en nombre indéterminé. Le caractère effentiel de ce genre eft d’avoir : Un calice à quatre divifions ; de douze à vingt-fix écamines libres ; un feul pétale; une gouffe unilocu- laire, à deux valves. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : - 1°. Un calice à quatre folioles ovales, prefque rondes, concaves, caduques. : 2°. Une corolle compofée d’un feul pétale large, arrondi, droit , latéral , muni d’un onglet très- court. 3°. Un grand nombre d'étamines , de douze à : vinat-fix, dont les filamens ; inférés fur le récep- tacle, font plus longs que la corolle ; quelques-uns : plus courts, oppofés au pétale, & ftériles. Les anthères font oblongues & pendantes. 4°. Un ovaire pédiculé, fupérieur , oblong, comprimé , recourbé, furmonte d’un ftyle court, d’un ftigmate obtus. Le fruit eft une gouffe oblongue , comprimée, ! pédiculée , ventrue , à une loge , à deux valves, contenant trois ou quatre femnences comprimées, anguleufes. ESPÈCES. um P OS FE StPÈNIC.E 5. 1. PossiRA à trois feuilles. Poffra triphyllos. Poffira foliis ternatis , petiolis maroiratis. Gmel. Sy. Nat. vol. 1. pag. 797. — Juff. Gen. pag. 351. Poffra arborefcens. Aubl. Guian. vol. 2.pag.934. tab. 3ÿ$. Rittera. Schreb. Gen. vol. 2. n°. 919. Vulgairement bois à flèches. C'’eft un arbriffeau de moyenne grandeur , dont le tronc s'élève de fept à huit pieds fur fix à huit pouces de diamètre, revêtu d’une écorce life, mince & grifatre. Son bois eft dur, jaunâtre & compaéte ; fes branches font tortueufes, étalées, & fe divifent en rameaux garnis de feuilles alter- nes, pétiolées, compofées de trois folioles fefli- les, inégales, liffes, minces, entières, ovales, acuminées , vertes à leurs deux faces. Les pétioles font munis d’une membrane décurrente, &, à leur bafe , de deux petites ftipules aiguës. Les fleurs naïffent dans l’aiffells des feuilles, & font difpofées par bouquets fur des pédoncules garnis à leur bafe de deux petites braftées en forme d'écailles , ainfi qu’à chacune de leurs divifions. Le calice eft compofé de deux, trois ou quatre folioles vertes, arrondies , très- caduques, fem- blables à des écailles. La corolle n’a qu'un feul pétale jaune, large, évalé, arrondi & frangé. Les étamines, au nombre de vingt-cinq à vingt-fix, fent libres, fituées autour du piftil; fix ou fept, plus courtes, ont leurs anthères ftériles. Le fruit eft une goufle life & coriace, qui contient trois ou quatre femences anguleufes , attachées par un cordon ombilical, frangé , à un placenta fitué au bord des valves. ( Defcripe. ex Aubl.) Cer arbre croit dans les forêts de la Guiane, près de la fource de la Crique des Galibis, 11 fleurit & fruétifie vers le milieu du prinrems. Il porte dans le pays le nom de bois à flèches, à caufe de l’ufage qu'en font les naturels en armant le bout de leurs flèches avec un morceau de ce bois, taillé en pointe. Ses femences font d’un goût très - défagréable & fort âcres. Aublet rapporte que, pour en avoir goûté une, fes lèvres fe font auffitôt enflammées & enflées. 2. PossirA à feuilles fimples. Poffira fimplex. Poffira foliis fimplicibus ; petalo fubrotunao , obo- vato ; calice major polyandrä. | Ritera fimplex. Vahl. Symbol. bot. 2. … Pofira fimplex, foliis fimplicibus, oblongis. Swartz. | Prodr. pag. 82. pag. 60. gés de points épars & blanchätres , garnis de | | Botanique. Tome W. Dans cette plante les rameaux font bruns, char- D PL A D D oo TÉL E E o P OT feuilles fimples , pétiolées, ovales, alrernes, gla- bres , entières , longues de trois pouces, obtuies, portées fur un pétiole court, légérement ailé, garni à fa bafe de deux flipules féracées, droites, roides, cadugues, & muni de deux dents à fon fommet. 577 Les fleurs font difpofées en corymbe, au nom- bre ds quatre ou cinq fur chaquz pédoncule, axil laires , terminales. Les pédoncules font folitaires, quelquefois géminés, beaucoup plus courts que les feuilles. Le calice eft glabre , coriace , épais, divifé en quatre découpures égales, oblongues. Il n’y a qu'un feul pétale, grand, prefque rond, vei- né, une fois plus lang que le calice ; des étamines nombreufes, auf longues que la coroile ; un ovaire lancéolé , comprimé, pédiculé, aigu à fes deux extrémités. Cette plante croît dans les contrées méridio- nales de l'Amérique. ( Defcripe. ex Vahl.) 3. PosstrA dodécandrique. Poffra dodecandra, Pofiira foliis fimplicibus ; floribus dodecandris; pe- talo oblongo , longitudine calicis. Rirtera dodecandra. Vahl. Symbol. bot. 2. 60. tab. 34. pag. Cette efpèce fe diftingue de la précédenre, en ce qu'elle eft plus délicate & beaucoup plus pe- tite dans toutes fes parties. D'ailleurs, elle n'a guère que douze étamines , deux tubercules à la place des dents du pétiole, des feuilles arrondies à leur bafe, & le pétale de la longueur du calice. Ses rameaux font pubefcens à leur partie fupé- rieure; les feuilles alternes, pétiolées, ovales, longues de deux pouces, acuminées à leur fom- met, arrondies à leur bafe. Les fleurs font difpo- fées en grappes axillaires, plus courtes que les feuilles, portées fur des pédoncules filiformes, un peu épaiflis à leur fommet, munis de deux brac- tées fétacées , ainfi qu'à chacune de leurs divi- fions. Le calice a quatre folioles glabres, oblon- gues ; le pétale eft petit; les étamines , au nombre de douze à dix-neuf, une fois plus longues que le calice, munies d’anthères globuleufes. On rencontre certe plante dans Amérique mé- ridionale. ( Defcripr. ex Vah1.) (POIRET.) POT ALIF. Potalia. Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs complètes, monopétalées, voi- fines de la famille des gentianes, qui renferme des herbes exotiques à l'Europe, à feutiles entières, oppofées fur la partie fupérieure des tiges , & des flsurs difpofées en corymbes terminaux. Le caraétère effentiel de ce genre eft d’avoir: Un calice turh 578 POT monopétale , dont le tube très-court ef divifé en dix parties à fon orifice; dix étamines ; un ftyle ; un fhg- mate en bouclier; une capfule prefque ronde , à trois doges. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice droit, turbiné, à quatre divifions larges, concaves, obtufes deux extérieures op- ñ 2 2 pofées , & deux internes. 2°. Une corolle monopétale , divifée à fon oti- | fice en dix lobes oblongs, étroits, courbés à leur fommet ; le tube très-court. 3°. Dix étamines , dont les filamens font courts, infrés fur le réceptacle & réunis à leur bafe par une membrane , terminés par des anthères oblon- guess, aiguës , tétragones ; À deux lobes. 4°. Un ovaire ovale , furmonté d’un ftyle court, terminé par un ftigmate arrondi en bouclier, & ftrié. Le fruit eft une capfule prefque charnue , un peu airondie, comprimée à fon fommet , divifée en trois loges, contenant des femences nombreu- fes , fort petites , anguleufes. ESPÈCE. 5. POTALIE amère. Potalia amara. Aubl. Potalia foliis longifimis , fuperioribus oppofitis petiolis fubvaginantibus, corÿmbis trichotomis. (N.) Potulia amara. Aubl. Gujan. vol. 1. pag. 394. tab, 151. — Lamarck. Il. Gen. tab. 348. — Juff. Gen. 142. Nicandra. Schreb. Gen. Plant. n°.714. Cette plante a des tiges droites, fimples , noueu- fes, dures, prefque higneufes, de la groffeur du doigt , garnies de feuilles fimples, oppofées , pat- ticuligrement les fupérieures; Mffes , entières , jongues d’un pied & demi, larges de cinq pouces, rérrécies à leur bafe, arrondies & un peu poin- ues à leur fommet, triverfées par une nervure faillante & longitudinale. Leur pétiole eft court, ailaté à fa bafe , en une gaîne qui embraffe la tige. Les fleurs font terminales, portées fur un pé- goncule commun , ordinairement trichotome, en- | veloppé à fa bafe par une gaine : chaque fleur pé- disulée & oppofée, garnie de deux écailles à fa bale. Le calice eft épais, d’un jaune doré ; la co- rolle plus courte que le calice, blanche, profon- dément divifée en dix découpures droites , appli- quées les unes fur les autres ; les anthères font vertes ; le fruit ovale, harnu, à fix côtés, de la groffeur d’une cerife. P OT Cette plante croît dans les grandés forêts de Îa Guiane. Elle flzurit dans l'été. P Elle eft très-amère dans routes fes parties. $es jeunes tiges diftillent une réfine jaune, qui répand, lorfqu’elle eft expofée au feu, une odeur fuave , approchant de celle du benjoin. On emploie fes feuilles & fes jeunes tiges en tifane pour les ma- ladies vénériennes. Elle eft vomitive à forte dofe. (POIRET. ) POTAMOGETON. Potamogeton. Genre de plantes à fleurs incomplètes, de la famille des na1a- des, qui a des rapports avec les ruppia, & qui ren- ferme des plantes tant indigènes qu'exotiques à l'Europe , toutes aquatiques , à feuilles alternes & plus fouvent oppolées à Ja partie fupérieure des tiges , & dont les fleurs font difpofées en épi ter- minal ou axillaire. Le caradère effentiel de ce genre eft d’avoir: Un calice à quatre folioles caduques ; point de co- rolle ; quatre ovaires j point de flyle ; quatre femences nues. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice inférieur , à quatre folioles arron- dies , concaves, onguiculées , droites & caduques. 2°, Point de corolle. 3°, Quatre étamines, dont les flamens font pla- nes, très- Courts ; furmontés par des anthères courtes , à deux loges. 4°. Quatre ovaires ovales, acuminées ; point de : ftyle ; des figmates obrus. Le fruit confifle en quatre femences nues, ar- rondies, acuminées , relevées en boffe d’un côté, comprimées & anguleufes de l'autre. Obfervations. Les potamogetons forment un genre bien diftinét, prefque naturel :iis tiennent aux ruppia, dont ils différent en ce que , dans ces derniers, le calice n’a que deux valves ,& que leurs fleurs ont des anthères feffiles, des femences pé- diculées : enfin, dans les aponogeton ; ROUVEAU genre de Linné fils, aflez voifin de celui-ci, il y à de fix à douze étamines , des capfules & non des femences nues : toutes les feuilles font radicales. ESPÈCES. * Feuilles grandes ; ovales ou oblongues. r. PorAMOGETON flottant. Poramogeton rar tans. Linn. Potamogston fodiis oblongo -0vauis ; petiolatis s BOF natantibus. Linn, Spec. Plant. vol. 1. pag. 182. — Müller. Iluftr. [c. — Œd:r. Flor. dan. tab. 1025. — Hort. Cliff. 40.— Fior. fuec. 139. 145. — Hal. Helv. n°. 843. — Gmel. Sibir, 3. pag. 34. — Poll. Palone 1. —— Roth: (Gerin. |. 72.11. 201. — Hoffin. Germ. ÿ7.—Gærtu. de Fruét, & Sem. vol. 2. pag. 23. tab. 84. fig. $.— Lamarck. [iluftr. Gen. n°. 1736. tab. 89. — Déesfont. Flor. ati. vol. 1. pag. 148. Potamogcton foliis natantibus, petiolatis , ellipti- cis, acutis, bafi rotundatis, fubcordatis. Wilid. Spec. Plact. vol. 1. pag. 712. Poramogeton ovato-oblongis, natantibus. Flor. lapp. 68. Potamogeton rotundifolium. C. Bauh. Pin. 193. — Tournet. Inft. R. Herb. 233. — Morif. Oxon. Hift. 2. n°. ÿ. tab. 29. fig. 1. An mala? An va- rietas ? Potamogeton. Fufch. Hift. 651. Icon. — Matth. Comment. 796. Icon. — Traguf. 688. Icon. Potamogeton latifolium. Gerard. Hift. 821. Ic. A. Potamageton (fluitans), foliis natantibus , longè petiolatis, lanceolito - ovatis | utrinquè attenuatis. Willd. Spec. Plant. vol. 1. pag. 713. n°. 2. Potamogeton foliis lonsè petiolatis, natantibus, fublanceo/ato - ovalibus , primariis non nullis fubcor- datis. Mich. Flor. amer. vol. 1. pag. 101. Potamogeton (fuitans), foliis inferioribus lon- giffernis, lanceolutis, acuminatis, membranaceis ; © fuperiorious ovato-lanceolaiis , cortaceis, omnibus pe- | ciolatis. Roth. Germ. I. 72. Il. 202. — Hoffm. | Germ. $7. Potamogeton foliis lanceolato -oblongis, petiolis longis. Gronov. Virg. 139. Potamogeton. Dodon. Pempt. 582. Ic. Cette plante, dontles feuilles flottent au deffus de l’eau , a des tiges fort longues, articulées, ra- meufes, parnies de feuilles longuement pétiolées, fermes, oppofées, très-entières; les inférieures . oblongues, lancéolées ; les fupérisures ovales ou … elliptiques, marquées de nervures longitudi- nales, canfluentes, tant à leur fommet qu'a leur … bafe; munies de ftipules en gaine amples , très- | grandes, axillaires, canaliculées, étroites , lan- céolées , aiguës. | Les fleurs font d’un blanc-fale , difpofées en un épi cylindrique, alongé, :erré, au moins long : d'un pouce, porté fur des peédoncules droits, | axillaires, folitair:s. Les fiuirs font courts, fef- | files, un peu ovales, acumiués. La variété A diffère de la précédente par fes | feuilles plus étroites, plus alongées, retrécies à leurs deux extrémités. P OT 57 4 5 On trouve cette plante dans les lacs & les eaux dormances des marais & des étangs. 4 (P. v.) 2. POTAMOGETON hétérophyile. Poramogeton hererophy llum. Potamogeton foliis fiperioribus petiolatis , ellip- ticis, utrinque attenuatis , inferiortbus confertis , [ef- filibus , linearibus. Willd, Spec. Plant. vol. 1. pag. HIS 0e Potamoseton keterophyllum, foliis fubmerfis, linea- ribus, feffilièus, natantibus, ovato-lanceolatis , petio= latis. Schreb. Spicil. pag. 21. — Hoffm. Germ. 9. Potamogeton (hybridum ), foliis fubmerfis , an- guffiffimè hnearibus, longis , emerfis natantibus ,oblon- go-ovalibus. Mich. Flor. amér. vol. 1. pag. io1. Potamogeton polygonifolium. ? Pourr. A€. tab. 111. An varietas ? Potamogeton (hvybridum } , foliis inferioribus li- neari-oblongis ; fupremis natantibus , ovalibus, Pe- tagn. Inft. botan. 2. pag. 289. — Thuiller. Flor. parif. édit. 2. pag. 86. Potamogeton natans minimum , foliis ovatis , pe- tiolo brevioribus. Lam. Illuftr. Gener. n°. 1736. Var. y. . Il eft difficile de regarder cette efpèce comme une variété de la précédente ; elle en eft bien dif- tincte par {es deux fortes de feuilles, quoique les fupérisures aient beaucoup de reflembla ce avec celles des potamogeton natans ; mais elles font plus petites. Ses tiges font grêles., rameufes, noueufes , cou- dées aux nœuds inférieurs. Les feuilles intérieu- res, tout-à-fait plongées dans l'eau , font alternes, fefiles , étroites , linsaires , très rapprochées , oppofées lorfqu’elles font firu.es fur les rameaux ; les fupéricures , pétiolées , larges, ovales, retré- cies à leurs deux extrémités : toutes font munies de ftipules oppofées , petites , aiguës. Les fleurs font verdatres, & forment un épi court, cylin- dique, ferré. Cette plante croît en Allemagne , en France, dans les mares aux environs de Paris, dans la forêt de Sénart, plaine des genévriers. % (W.f.) 3. POTAMOGETON perfolié. Potamogeron perfo- liatum. Linn. Potamogeton foliis cordatis , amplexicaulibus. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 182. — Fior. lapp. 69. — Flor. fuec. 140. 145. — Haïl. Helr. 845. — Gmel, Sibir, 3. pag. 35. n°, 26. — Œder. Flor. dan. tab. 196. — Roth. Germ. I. 72. II, 205. — Hot: Germ. 57. — Lam. Hiluftr. Gen. n°. 1737. — Disf. Flor. al. vol. 1. pag. 148. — Dulibert. Parif, ç4. — Gerard. Aubl 822. fig. 3. Car Potamogeton foliis amplexicaulibus, cordato-ov'a- Ddddi 530 FR OT libus , feu cordato-oïlongis; fpicis oblongis , multiflo- ris; floribus alterais. Mich. Flor. amér. vol. 1. pag. TOT: Potamoseton foliis latis : frlendentibus. C: Bauh. e D sa 1 Pin. 193. — Tours. Inft. R. H. 233, 2 23 Potamogeton tertia. Dodon. Pempt. 582. Ic. Potamogeron altera Dodonai. C. Bauh. Hift. 3. pag. 778. Îc. Potamogeton perfoliatum. Raï. Hift. 188. Potamogeton rotundifolium aîterum. Loef. Pruff. 205$. tab. 65. Ses tiges font grêles , rameufes, longues ,articu- lées, girnies de feuilles alteines, feffiles, ovales, ovales-oblonguss ou lancéolées, très-entières, tranfparentes, luifantes , fort minces , ondulées à leurs bords, embraffant la tige par leur bafe; les inférieures, écartées ; les fupérieures, très-rap- prochées, & même prefqu'oppofées vers le haut, dépourvues de flipules. Les pédoncules font épais, fouvent plus longs que les feuilles , axillaires , fim- ples, terminés par des épis courts & ferres. Cette plante croit dans les étangs & dans les rivières : fes feuilles varient beaucoup par leur forme & leur grandeur. % ( V.w.) 4. POTAMOGETON à feuilles rapprochées. Po- tamogeton denfum. Linn. Potamogeton foliis ovatis , acurminatis , oppofitis , confertis; caulibus diciotomis, fpicé quadriflorä. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 182. — Poliich. Pal. n°. 172. — Hoff. Germ. $7.-— Roth. Germ. I. 73.1]. 203. — Guettard. Stamp. 1. pag. 102. — Desf, Flor. atl. vol. 1. pag. 149. — Lam. Illufr. Gener. n°, 1738. — Gerard. Em. 825. fig. 3. Potamogeton caule dichotomo, foliis conjugatis, ellipricis , complicatis, imbricatis. Hall. Helv. n°. S49. Po'amogeton minus, foliis denfis , mucronatis , non ferratis. Magn. Monfp. 304. — Tourn. Inf. En + R. H. 235: Fontinalis media lucens. J, Bauh. Hift. 3. pag. 777. Icon. Tribulus aquaticus miror alter. Cluf. Hift. 2. pag. 252. Potamogeton pauciflorum. Lam. Flor. franc. vol. 3. pag. 209. n°. 798. VIL. «, Cette efpèce a des tiges longues, menues, ra- meules, articulées, dichoromes à leur partie fupé- rieure, garnies de feuilles nombreufes , très-rap- prochées, entières, feflhiles, oppofées, ondulées à leurs bords , ovales-lancéolées, liffes, luifantes, irès-minces, d’un vert foncé, pliffées, un peu cousbées en dehors. Les fleurs, au nombre de PO: F quatre environ, font réunies en forme de tête forte petite, portées fur un pédoncule fimple, court, axillaire , réfléchi. Cetre plante eft fort commune dans les ruif- eaux & les rivières, où elle fl=urit en meffidor : elle a de très-grands rapports avec le poramogeton fetaceum. ( V.v.) $. POTAMOGETON fétacé. Poramogeton feraceum. Linn. Potamogeton foliis lanceolatis , oppofitis , acumi- natis. Linn. Syft. Plant. vol. 1. pag. 357. — Roy. Lugd. Bat. 213. — Dalib. Parif. $5. — Roth. Germ. I. 74. IL. 206. — Hoffm. Germ. 58. Potamogeton ramofum , anguff folium. Bauh. Pin. 193. Prodr. 101. — Tournef. init. R. Herb. 233. Potamogeton paucifiorum. var. 6. Lam. Flor. franc. vol. 3. pag. 209. n°. 798. Cette plante , fi elle eft en effet celle que Linné a caractérifée , ne paroït être qu’une fimple va- riété du poramogeton denfum. Ses feuilles font plus étroites, plus aiguës , quelquefois moins rappro- chées , ondulées à leurs bords ; c’eft d’ailleurs la même fructification , le même ordre de divifions dans les rameaux ; point de ftipules à la bafe des feuilles. ! Cette plante croît dans les marais , où elle eft fort commune , ainfi que dans les ruiffeaux. (F.v.) 6. POTAMOGETON luifant. Potamogeton ducens. Linn. Potamogeton foliis lanceolatis , planis , in petro- lu definentibus. Linn. Spec. Plant. vol. 1. p. 183. — Hort, Cliff. 40. — Flor. fuec. 141. 147. — Roth. Gerim. I. 73. II. 204. — Œder. Flor. dan. tab. 195. — Gmel. Sibir. vol. 3. pag. 34. — Hoffm. Germ. 53. — Pollich. Pal. n°. 173. — Desfont. Flor. at. vol. 1. pag. 149. — Gerard. Em. 824. fig. 2. Potamogeton foliis tenuibus , lonpiffimè lanceolatis. Hall. Helv. n°. 847. Potamogeton alpinum, plantaginis folio. Tournef, Inft. R. Herb. 233. Potamogeton fontinalis , lucens , major. J. Bauh. Hit. 3. pag. 769. . Potamogeton foliis anguftis, fplendentibus.C. Bauh. Brn2105: £. Poramogeton foliis anguftioribus. Willd. Spec, Plant. vol. 1. pag. 714. | Potamogeton altera. Dodon. Pempt. 582. | On diftingue cette efpèce à fes feuilles larges , | rétrécies à leur bafe en un périole décurrent, W amplexicaule. | P:O;:T Ses tiges font longues , articulées & rameufes, garnies de feuilles elliptiques ou lancéolées , al- ternes, fort grandes, obtufes ou aiguës à leur fommet, longues d'environ trois pouces fur un de large , un peu onduléeës à leurs bords, tranf- parentes , luifantes , à nervures longitudinales, agréablement réticulées, ordinairement terminées par une petite pointe particulière , munies de ftipules affez grandes, de la longueur au moins des entre-nœuds. Les fleurs forment un épi ter- minal, pédonculé, cylindrique , long de deux pouces & plus. Dans la variété 6 les feuilles font plus étroites , lancéolées , aiguës. On trouve cette plante dans lesieaux des grands étangs. ( W. w.) 7+ POTAMOGETON crêpu. Poramogeton crif- pum. Linn. Potamogeton foliis lanceolatis , alternis , oppofitifve ændulatis, ferratis. Linn. Spec. PI. vol. 1. pag. 183. — Flor. fuec. 142. 148. — Iter Scan. 142. — Haller. Helv. n°. 848. — Pollich. Pal. n°. 174. — Hoffm. Germ. $8. — Gmel. Sibir. vol. 3. pag. 33. n°. 23.— Roth. Germ. I. 73. Il. 204. — Gerard. Em. 821. fig. 2.— Lam. Flor. fr. vol. 3. pag. 210. n°. 798. DA : Potamogeton foliis crifpis, feu laëtuca ranarum, farmentis planis. Bauh. Pin.193.—Tournef. Inft.R. Herb. 233. Fontilapathum pufillurm. Lob. Ic. 286. Tribulus aguaticus minor. Cluf. Pann. pag. 712. tab. 714. 715. Potamogeton foliis anguftis & undulatis, Tovrnef. E E Inft. R. H. 233. Cette efpèce fe diflingue à fes feuilles crépues, mais plus encore à la difpofition particulière de fes nervures ; celle du milieu eft large , quelque- fois feule , fouvent accompagnée de deux autres longitudinales, filiformes ; les latérales font pref- que fimples , très-fines , rrès-écarrées. Les tiges font longues , comprimées ou un peu cylindriques , médiocrement rameufes à leur fom- met, garnies de feuilles alternes, feffiles, linéaires, alongées , obtufes , larges de trois à quatre lignes, longues d'environ un pouce & demi , tantôt en- tiéres , tantôt finement denticulées à leurs bords, très- crépues ; les fupérieures oppofées , furtout celles qui font à la bafe des divifions; les ftipules très-courtes. Les fleurs font difpofées en un épi denfe , cylindrique , portées fur un pédoncule long d’un à deux pouces. Cette plante croit dans les foffés aquatiques & les étangs. (W. v.) Elle a beaucoup de rapports avec le potaogeton ferratum ; mais les feuilles font plus grandes dans cette dernière , & à peine on- dulées. POST 581 8. POTAMOCETON denticulé. Poramogeton fer- raturn. Potamogeton feliis fuperioribus, fuboppofisis , lan- ceolaiis, cbrufis, argutè ferrulatis. (N.) Potarnogeton foliis lanceolutis, oppofitis, fubundu- latis.£ Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 183. Potamogeton longo, ferrato-folio. Bauh. Pin. 193. — Tournef. 233. Potamogeton fo!iis tenuibus, ellipticis; nervis con- vergentibus. Hall. Helv. n°. 846. Potamogeton foliis lanceolatis, obfcurè undulatis , caulibus longè ramofis. Guett. Stamp. 1. pag. 102. — Dalib. Parif. $5. Il eft difficile de ne pas regarder cette efpèce comme une variété de potamogeton crifpum. Elle lui reffemble par la difpofition particulière de fes nervures, par fa fruétification:elle en diffère par fes feuilles une fois plus longues & plus larges, minces , planes , à peine ondulées fur leurs bords, finement denticulées , obtufes à leur fommet, fef- files , alternes, beaucoup plus rapprochées , les fupérieures prefqu’oppofées, munies dans leur aiffelle de flipules courtes, vaginales, un peu aiguës. Cette plante m'a été envoyée par M. Foreitier, qui l’a recueillie dans les marais de la Somme , à Saint-Quentin. (F./.) Elle fe rapproche du po- tamogeton ducers , Var, & 3 mais il eft facile de l’en diftinguer par la différence des nervures & les den- telures. * X Feuilles menues, flliformes ou féracées. 8. POTAMOGETON À tige comprimée. Potamo- gecon compreffum. Linn. Potarnogeton foliis linearibus, obtufis ; caule com- preffo. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 183.— Hort. CHA. 40. — Flor. fuec. 143. 149. — Œder. Dan. tab. 203 — Roth. Germ. I. 73. II. 20$. — Hoffm. Germ. 58. — Lam. Flor. franç. vol. 3. pag. 211. n°.795. XIV. — Dalib. Parif. ÿ5. — Pollich. Pal, n°.175. Potamogeton caulibas compreffis ; folris graminets, lanceolatis; fpicis paucifloris. Hall, Helv. n°.851. Poramogeton gramineum , latifolium, Loef. Prufi, pag. 206. tab. 66. Potamogeton caule comprefo , folio graminis ca- nini, Rat, Hit, 139.— Dillen. Gif. 122 Cette efpèce, voifine du Potamogeton grami- neum, s’en diflingue par fes tiges comprimées , prefqu'ailées entre les entre-nœuds, & par fes épis fort petits. Ses tiges font tres-délicates, planes, rameufes, 582, POSE garnies de feuilles très-longues , linéaires, étroi- tes, planes, un peu obtufes , légérement ondu- lées, luifantes, d’un vert pâle, tantôt alternes, quelquefois oppofées , munies de ftipules un peu plus larges que les feuilles, vaginales, membra- neufes , aiguës, ayant à peu près une longueur égale à la moitié de celle des feuilles. Les épis font gréles, cylindriques, compofés d’un très-perit nombre de fleurs , fupportées par un pédoncule fili- forme , aflez court. On trouve cette plante dans les mares & les étangs. (W. v.) 9. POTAMOGETON à feuilles de gramen. Pora- mogeton gramineum. Linn. Potamogeton foliis lineari-lanceolatis, alternis, fefilious, fhipulà latioribus. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 184. — Flor. fuec. 144. 151.— GËder. Dan. tab. 222, — Roth. Germ. I. 74. 11.206. — Hoffm. Germ. $$. — Lamarck. Flor. franç. vol. 3. p. 211. n°.778. XII. Potamogeton foliis gramineis , petiolis ereütis , va- ginis laxis , numerofifimis. Hall. Helv. 8jo. Potamogeton latiufeulum, foliis & ramificationt- bus densè flipatis. Rai. Augl. 3. pag. 149. tab. 4. fig. 3. — Flor. lapp 70. Potamogeton foliis lanceolatis | oppofftis , acumi- natis , planis.? G=rard. Flor. gal. Prov. pag. 124. On äiftngue cette plante du poramogeton com- preflim à {es tiges capillaires, non compriméess à fes épis plus gros, à fes ftipules plus courtes , p'us étroites. Ses tiges font articulées, très-fines, garnies de feuilies planes, linéaires, affez femblables à celles d:s graminées, plus ou moins obtufes, alternes , oppofées aux divifions des rameaux, munies de fipules courtes, plus étroites que les feuilles. Les pédoncul:s font courts, & fupportent un épi court, épais, compolé de fleurs verdatres, aux- quelles fuccèdent des femences affez grofles , re- lativement à la finefle de cette plante. Elle fe trouve dans les ruiffeaux, les marais & les petites rivières. ( #7. v,) 10. POTAMOGETON fluet. Potamogeton pufil'um. Linn. Potamogeton foliis lineari-fetaceis, oppofitis, al- ternifque remotis; fpicis fructiferis, interruptis. Lam. Il. Gen. n°. 1744 Potamogeton foliis linearibus , oppofitis, alternifve, difhinéis, bafi patentibus ; caule tereti. Linn. Spec. Piant. vol. 1. pag. 184. —Flor. fuec. 147. 193. — Pollich. Pal. n°. 177. — Roth. Germ L. 74. IL. 208. — Hoffm. Germ. $9,— Dalib. Parif. 56. P.OT Potamogeton caule tereri ; foliis linearibus, planis ; fpicâ multiflorä , fenefcente interruptä. Hall. Helv. n°. 853. Potamogeton foliis linearibus , alternis ; remotis. Roy. Lugd. Bar. 213. Potamogeton minimum, capillaceo folio. C. Bauh. Pin. 193. Prodr. 101. Potamogeton pufillum , gramineo folio, caule ro- tundo. Tourn. Init. R.H.233.—Vaill. Parif.tab. 32. fig. 4. | Potamogeton gramineum , tenuifolium.Loef. Pruff. | 206. tab. 67. Les tiges & les feuilles font, dans cetteplante,, extrémement fines , capillaires ; ce qui la diftingue, à la fimple vue, des deux efpèces précédentes. Sestiges fontrameufes, noueufes, un peuflexueu- fes, garnies de feuilles alrernes ou oppofées , auffi fines que des cheveux , aiguës, très-écartées des üges à leur bafe , munies de perites ftipules aiguës, courtes, plus larges que les feuilles. La fruétifi- cation eft, avant fon épanouiffement , renfermée dans deux petites écailles ovales , conniventes , très-aiguës , caduques:ilen fort un épi fort petit, court, ferré, porté fur un pédoncule grêle , plus long que les feuilles. Cette plante croit dans les mares & les étangs: Ov.) 11. POTAMOGETON marin. Poramogeton mari- eum. Linn. Potamogeton foliis linearibus , alternis , diflinétis, infernè vaginantibus. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 184. — Flor. fuec. 146. 152. — Œder. dan. 186. — Pollich. Pal. n°. 176. — Roth. Germ. I. 74. II. 207. — Hoffm. Germ. 58. — Desfont. Flor. atl. vol. 1. pag. 150. Potumogeton caulibus teretibus ; foliis peranguflis ; fhicis paucifloris, minimis. Hall. Helv. 852. Potamogeton ingens ; gramineo folio longiori. Vaill. Paris. tab. 32. fig. 5. Potamogeton-maritimum, ramofifimum, grandiuf- culis capitulis ÿ capillaceo fol:o. Pluk: Almag. pag. 305. tab. 216. fig. $. Potamogeton pufillum fluitans.? Boccon. Sicc, pag. 42. tab. 20. fig. $. — Irer Gott. 221. Cette plante, facile à confondre avec le pota- mogeton pufillum, s’en diftingue par fes feuilles plus longues, plus touffues, & qui paroiffent prefque fafciculées , enveloppées à leur bafe par une ftipule vaginale , longue, très-mince , aiguë: Ses tiges font filiformes , cylindriques, articu- lées , très-rameufes, prefque dichorcmes, garnies de feuilles alternes où oppolées, capillaires, PLOTT cependant un peu moins étroites que dans l’ef- pèce précédente ; nombreufes, longues de deux pouces & plus. Les pédoncules font auffi longs que les feuilles, grêles, terminés par un épi fouvent interrompu. Cette plante croît dans les mares & fur les bords de la mer. ©O.(F. f. Comm. Deleuze.) Obfervations. Je foupçonne que la phrafe de Häller , que j'ai rapportée ici d’après la foi des auteurs , appartient à l’efpèce précédente , & qu’il faut rapporter à celle-ci la fynonymie du même auteur, citée au potamogeton pufillum. La figure de Boccone milite entre ces deux efpèces, très-voifines d’ailleurs , & qui peut-être ne font que deux variétés. 12. POTAMOGETON pectiné. Poramogeton pec- tinatum. Linn. Potamogeton foliis fetaceis , parallelis , approxi- matis , diftichis. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 183. — Flor. fuec. 145. 150.—Roth. Germ. I. 70. II. 206.—Hoffm. Germ. $8.— Lamarck. Flor. franç. vol. 3. pag. 212. n°. 798. XV.— Idem. Ill. Gen. n°. 1742. — Dalib. Parif, 5. — Ger. Em. 828. fig. 4. Potamogeton foliis linearibus , acutis, longiffimis, alternis , confertis. Roy. Lugd. Bat. 213. Potamogeton gramineum , ramofum. C. Bauh. Pin. 193. Prodr. 1o1. Myriophyllum maratriphyllum paluftre alterum. Lobel. Ic. 790. Cette plante eft encore très-voifine des deux précédentes , & n’en diffère particuliérement que par la difpofition de fes feuilles , qui femblent partagées en deux ou trois filamens fétacés. Ses tiges font fort longues , filiformes , dicho- tomes , garnies de feuilles capillaires , longues d'un à deux pouces ; les inférieures fimples, alternes ; les fupérieures ou terminales paroiffent fe divifer en deux ou trois filamens , parce qu’alors elles fe confondent avec la tige qui leur reflemblé : elles font d’ailleurs très-rapprochées ; enfin, lorfqu’on la confidère fans la fructification, on la prendroit prefque pour un byflus filamen- teux. Les pédoncules font longs de deux pouces environ , términés par un épi alongé ,interrompu, compolé de douze à quinze fleurs. Les feuilles ont une gaine courte & caduque. On rencontre cette plante dans les rivières & les ruifleaux. (VW. f.) * Efpèces moins connues. * Potamogeton (contortum), caule fiiformi; foliis alternis , fubulato-filiformibus , contortis. Desfont. Flor. atl. vol. 1. pag. 150. POT 583 Potamogeton (nitens ), foliis lanceolatis , oppo- fuis , obtufis. Weber. Suppl. Flor. holf. pag. 5. Potamogeton (pinnatum), foliis compofitis, linca- ribus, corollis deciduis. Walther. Flor. carol. p. 90. Potamogeton (verticillatum), foliis verticillatis , Jubovatis , ferratis, fubdecurrentibus; caule fubereëto, angulato. Walther. Flor. carol. pag. 90. (PoIREr.) POTENTILLE. Potentilla. Genre de plantes dicotylédones , à fleurs complètes, polypétalées, de la famille des rofacées , qui a de grands rap- ports avec les fraifiers & les tormentilles, qui com- prend des herbes & quelquefois des arbuftes, tant exotiques qu'indigènes de l'Europe , dont les feuilles font prefque ailées, digitées ou ternées, fouvent munies de ftipules, & dont les fleurs font la plupart difpofées en corymbes. Le caractère effentiel de ce genre confifte dans: Un calice à dix folioles ouvertes, alternativement plus petites ; cinq pétales ; un grand nombre d'étami- nes ; des femences nues, rombreufes , portées fur un réceptacle fec & fort petit. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE, Chaque fleur offre : 1°. Un calice plane ; divifé en dix folioles alter- nativement plus petites, réfléchies en dehors. 2°. Une corolle de cinq pétales ouverts , un peu arrondis, inférés fur le calice. 3°. Un nombre indéfini d’éramines , dont les filamens font fubulés, plus courts que la corolle, inférés fur le calice, terminés par des anthères fouvent lunulées. 4°. Un grand nombre d’ovaires fupérieurs , fort petits, réunis en tête , furmontés de flyles filifor- mes , de la longueur des étamines , términés par des ftigmates obtus. Le fruit confifte en un grand nombre de femen- ces nues, acuminées , attachées à un réceptacle commun, fort petit, {ec , un peu arrondi, envi- ronné par le calice perfiltant. Obfervations. Les potentilles ne diffèrent des ror- mentilles que par le nombre de leurs pétales & des divifions de leur calice; caractère infuffifant pour conitituer deux genres naturels. On conçoit que, fous ce rapport , ils devreient être réunis, d’au- tant plus que les tormentilles font peu nombreufes en efpèces. On pourroit en dire autant des frai- fiers, qui n’en ont été féparés qu’à caufe de leur réceptacle charnu , fucculent. Les efpèces de potentilles font nombreufes, mais elles fe prêtent aifément à des coupes qui en 584 POT rendent la détermination plus facile : les unes ont leurs feuilles ailées ou pinnatifides ; dans les au- tres elles font digitées, dans d’autres rernées : cette dernière divifion peut offrir quelques diff- cultés. Nous avons remarqué quelques efpèces qui ont leurs feuilles ternées ou quinées ; mais dans ce cas il ne faut pas s'arrêter à l’infpection d’un feul individu : on courroit rifque autrement d'établir de faufles efpèces ; ce qui eft prefqu'inévitable quand on ne voit les plantés que dans les herbiers. li exifle aufli entre la première & la feconde divi- fion quelques intermédiaires, c’eit-à-dire , que dans certaines efpèces les folioles, au lieu d’être réunies fur un point commun à l'extrémité du pé- tiole , font un peu décurrenres à leur bafe; ce qui les rapproche des feuilles pinnatifides : mais ces difficultés n'approchent pas de celles que Fon éprouve par li facilité avec laquelle ces efpèces varient, {lor le fol ou le climat. Souvent la même efpèce a de très-perites folioles dans les terrains fecs & arides; tandis que , mieux nourrie, elle fe préfente avec de grandes & larges feuilles, des tiges très-élevées, à crénelures bien plus profon- des , perdant le duvet ou les poils qui les recou- vrent ailleurs : ces confidérations doivent nous ren- dre très-réfervés pour l'établiflement des efpèces. ÉSép ENG EuS. * Feuilles prefqu'ailées. 1. POTENTILLE frutefcente. Porenrilla fruticofa. Linn. Potentilla foliis pinnatis; foliolis ovato-oblongis, integris, ciliatis; caule fruticofo. (N.) Potentilla foliis pinnatis, caule fruticofo. Linn. Sy. Plant. vol. 2. pag. 539. n°. 1. — Hort. Cliff. 193. — Flor. fuec. 416. 451. — Roy. Lugd. Bat. 275. — Hudf. Angl. 195. — Kalm. Iter 2. p. 263. — Miller. Diét. n°. 3. — Gmel. Sibir. 3. p. 180. n°. 26. — Duroi. Harbk. 2. pag. 153. — Kniph. Centur. $. n°. 71. — Willd. Arbr. 235. Pentaphylloides reétum ; fruteftens. Valth. Hort. o$. tab. 17. Pentaphylloides fruticofa , elatior, minus, hirfuta. Jimm. Ruth. 89. n°. 115. tab. 18. fig. 1. Pentaphy!loïdes reëlum, fruticofum , eboracenfe. Morif. Oxon. Hift. 2. pag. 193. — Hortul. Angl. $4. tab. 54. — Duham. Arbr. vol, 2. pag. 100. (Exclude figur. quæ eft peffima. ) 6. Pentaphylloides fruticofa , humilior, lanugi- nofa & ircana. Amm. Ruth. 89. n°, 115. tab. 18. fig. 1. ” Cette plante s'élève d’un à trois pieds fur une tige ligneufs , dont l'écorce , d’un brun foncé, fe renouvelle tous les ans : elle fe divife en rameaux PO nombreux, garnis de feuilles alternes, pétiolées , ailées, compofées de cinq à fept folioles , plus ou moins conniventes à leur bafe, ovales, oblon- gues, obtufes ou un peu aiguës, entières à leurs bords, vertes, velues ou fimplement ciliées. Cha- que feuille eft enveloppée à la bafe de fon pétiole d’une flipuie vaginale. | Les fleurs font axillaires, terminales, & for- ment, par leur enfemble, une forte de corymbe lâche ; la plupart des pédoncules font fimples, le calice velu, furtout à fa bafe ; fes folioles étroi- tes, ovales, oblongues, aiguës ; la corolle ef jaune, ouverte , compofée de pétales arrondis, plus longs que le calice. Cette plante croît naturellement dans les con- trées feprentrionales de Angleterre , & dans plu- fieurs autres du nord de l’Europe, en Sibérie, &c. On la cultive dans les jardins comme fleur d’or- nement, pour la décoration des bofquets du prin- tems. h (V.v.) 2. POTENTILLE argentine, Potentilla anferina. Lian. Potentilla foliis pinnatis , ferratis ; caule repente, pediculis unifloris. Linn. Spec. Plant. vol. 1.p. 710. — Flor. lapp. 210. — Flor. fuec. 415. 452. — Hort. Cliff. 193. — Mater. medic. 131. — Roy. Eugd. Bat. 275. — Gunn. Norveg. n°. 38. — Pollich. Pal. 493. — Scopol. Carn. n°. 615. — Œder. Flor. dan. tab. 544. — Hoffm. Germ. 178. — Roth. Germ. I. 221. IL. 569. Potentilla foliis interruptè pinnatis , fericeis ; fo- liolis argutè ferratis, caule repente, pedunculis uni- foris. Willd. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1095. Fragaria caule repente; foliis pinnatis, ferratis , tomentofis; petiolis longis ,unifloris. Hall. Helv. 1126. Pentaphylloides argenteum , alatum , feu potentilla. Tournef. Inft. PR. H. 298. Potenrilla feu argentina. J. Bauh. Hift. 2.p. 398. Ic. — Lob. Ic. 693. Argentina, Blackw.tab.6.— Dodon. Pempt.600. Potentilla. C, Bauh. Pin. 621.— Cam. Epit.7ÿ8. Fragaria anferina. Crantz. Auftr. 71. Argertina vulgaris, Lam. Flor. fr. vol. 3. p. 219. ner Vulgairement V'argentine. À. Pentaphylloides incanum tanaceti folio. Morif. Oxon. Hift. 2. $. 2. tab. 20. fig. 4. ( Pedunculis Juôbifloris. ) L’argentine a reçu ce nom vulgaire de fes belles feuilles blanches , foyeufes & même brillantes, argentées à leur face inférieure, furtout dans leur première Jeunelle. Elle eft fort commune. Ses | | | POT Ses tiges font rampantes, menues, traçantes, légérement velues & rameufes, garnies de feuilles plus ou moins grandes , planes , compofées de quinze à dix-fept folioles ovales-oblongues, rap- prochées, vertes & prefque glabres en deflus , foyeufes en deffous, divifées à leurs bords en dents profondes, aiguës. Entre ces folioles on en trouve plufieurs autres plus petites, qui paroïffent comme avortées. La bafe des feuilles inférieures eft environnée d’écailles membraneufes , rouffi- tres , très-minces. Les fleurs font axillaires , portées fur de longs édoncules ordinairement fimples & uniflores. eur calice eft compofé de folioles ovales, aiguës, foyeufes & blanchâtres , quelquefois un peu den- tées ou découpées à leurs bords. La corolle eft one les pétales beaucoup plus grands que le calice. Dans la variété À la dentelure des folioles eft plus fine , régulière , affez jolie ; les pédoncules font divifés en deux , & préfentent à leur bifur- cation quelques petites folioles feffiles , en forme de collerète. La corolle eft beaucoup plus petite. Cette plante croit partout fur le bord des che- mins & dans les lieux un peu humides. # { W. v.) Elle pañle pour vulnéraire, aftringente & deffi- cative. Sa racine a le goût du panais & plait beaucoup aux cochons. On prétend que fon eau diftillée donne beaucoup de fermeté aux gazes : la plante peut auffi fervir pour le tan. 3. POTENTILLE foyeufe. Porentilla fericea. Linn. Potentilla foliis bipinnatifidis , multijugis , utrin- que tomentofis ; fegmentis parallelis | approximatis ; caule decumbente, Willd. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1095. n°,3.. Potentilla foliis bipinnatis, utrinquè tomentofis ; fegmentis parallelis, approximatis ; caulibus decum- bentibus. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 710. Potentilla foliis pinnatis , hirfutis; pinnis tredecim ovatis , crenatis , decurrentibus. Haller, Gœtt. 2. pag. 106. Potentilla foliis duplicato-pinnatis ; pinnulis linea- ribus , integerrimis , brevibus. Gmel. Mif. Cette plante paroit tenir le milieu entre le potentilla anferina & le potentilla mulrifida ; elle approche davantage de la première , quoique beaucoup plus petite. Ses racines font recouvertes à leur collet par les écailles noires & defféchées des premières feuilles : il s’en élève des ciges couchées fur la terre , mais non rampantes , dont le port, ainf que la difpofition des feuilles , reffemble affez au potentilla verna. Ces feuilles font prefque deux fois ailées |, tomenteufes à leurs deux faces, loyeufes , compofées d'environ treize folioles Botanique, Tome V. POT 585 ovales , peétinées ou prefque pinnatifides , à dé- coupures parallèles : leurs pétioles font chargés de poils longs & touffus. Les fleurs font folitaires , fupportées par des pédoncules velus, alternes ; la corolle, d’une grandeur médiocre , eft de couleur jaune. Cette plante croit naturellement dans la Si- bérie. > 4. POTENTILLE multifide. Porentilla mulrifida. Lion. Potentilla foliis bipinnatis ; fegmentibus integer- rimis, diféantibus , fubrùs romentofis ; caule decurr- bente. Linn. Syft. Plant. vol. 2. pag. $40. n°. 4. — Gmel. Sibir. vol. 3. pag. 182. n°. 30. — Kniph. Cenr-2"1n202- Potentilla folis birinnatifidis, quadrijugis , fu- pernè glabris , fubtès tomentofis; fegmentis diftantibus , caule decumbente. Wilid.Spec. Plant. vol. 2.p. 1096. n°..42 Fragaria foliis fubtùs tomentofis , pinnatis ; pinnis primis pinnatis , ultimis fimplicibus. Hall. Helv. n°. 112$ Pentaphylloides fupina ; minor ; foliis alatis , hir- Jutis, variè diffe&is. Anim. Ruth. pag. 92. n°. 117. Pentaphylloides repens , folits pinnatis. ? Buxb. Cent. I. pag. 49. À. Eadem multo minor , caulibus proffratis. (N.) Cette efpèce eft remarquable par la finefle , R longueur & le nombre des divifions de fes feuilles. Elle a quelques rapports avec le potentilla argentea par le duvet argenté qui recouvre le deflous des folioles ; mais ces dernières font aïlées & non di- gitées. , Les tiges font cylindriques , un peu pubefcentes, en partie couchées , très-rameufes , garnies de feuilles deux fois ailées , compofées de folioles oppofées ou alternes, au nombre de cinq dans les feuilles fupérieures, & très-fouvent fept aux in- férieures, divifées en pinnules étroites, alongées, linéaires , plus ou moins écartées, entières , un peu décurrentes ; les dernières confluentes, blanches & tomenteufes en deffous , vertes en deffus. Les fti- pules font membraneufes , un peu velues, bifides, lancéolées, aiguës. Les fleurs font nombreufes, terminales, difpo- fées en corymbe fur des rameaux bifurqués, por- tées fur des pédoncules fimples ou dichotomes , grêles , pubefcens. Le calice eft formé de folioles, courtes, ovales, un peu aiguës, velues, blanchä- tres ; la corolle jaune , à péine auf grande que le calice. Cette plante croît en Suiffe, dans la Sibérie, &c. 4 (V7. v.) Elle eft beaucoup plus petite dans Éèee 566 P Ô fon état naturel que lorfqu’on Ja cultive ; cepén- dant la variété A, recueillie au Jardin des Plantes de Paris, d'ffère même de la planté naturellé par fa petitefle & par fes ciges tout-à-fait couchées , courtes & gréles. 5. POTENTILLE verticillée. Potenrilla verticil- daris. Willd. Potentilla foliis pinnatis , fultùs romertofis ; fo- liolis linearibus , margine revolutis , geminatis ; ter- minali crifao, caule ereétiufeulo, Willd. Spec. Plant vol. 2. pag. 1096. n°. $. Potentilla verticillaris. Stephan. in lite. Potentilla muliifida. Pallas. Itin. 3. pag. 194. not. Pertaphylloides humile, foliis anguffiffimis. Anim. Ruth. pag. 86. n°. 113. tab. 16. Cette plante nous paroït avoir de très-grands rapports avec le fhbaldia ereëla ; fes feuilles ont le port de celles des phaca & de quelques efpèces d’aftragales. Ses tiges ne font que médiocrement élevées, velres, tomenteufes, garnies de feuilles fimple- ment ailées, tomenteufes & blanchâtres en def- fous , vertes en deffus, compofées de folioles li- néaires , roulées à leurs bords , profondément bi- fides ou géminées ; les fupérieures, & furtour les terminales, fefiles & fouvent ternées , tellement que ces feuilles, par la difpofition & les divifions de leurs folioles, paroiffient comme verticiilées. Les pédoncules & les calices font chargés de poils tomenteux ; leur corolle eft jaune, fort petite. On rencontre cette efpèce dans la Sibérie. x CF. fe in herb. Juff. Comm. à P arrin. ) G. POTENTILLE à feuilles de fraifier. Porentilla fragarioides. Linn. Potentilla foliis pinnatis ternatifque , extiimis ina- joribus, flagellis rertartibus, Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 710. Potentilla foliis pinnatis ternatifque , hirfutis , utrinquè & viridibus ; lobulis accefforiis. Gmel. Sibir. vol. 3. pag. 182. n°. 31. tab. 34. fig. 2. Ses feuilles reffzmblent unpeu à celles du fraifier; mais la plupart font ailées, compofées de fept à trois folioles. La racine eft épaifle, un peu rubéreufe ; elle pouffe d°s tiges longues, ftriées, velues , la plu- part rampantes, garnies de feuilles ailées , com- pofées de folioles oppofées , ovales , un peu ar- rondies , crénelées à leur contour, graduellement d'autant plus grandes , qu’elles approchent davan- tage du fommet; veinées, velues , vertes à leurs deux faces , au nombre de neuf ou fept aux feuilles inférieures, cinq aux caulinaires, & trois aux feuil- POT les términales , parnies à leur bafe de deux fipules aflez larges, a'puës. Les fleurs naiffent dans l’aiffelle des feuilles [u- périeures; les terminales font nombreules , rap- prochées ; les inférieures folitaires , portées fur des pédoncules velus, d'autant plus longs qu'ils font plus inférieurs. Les folioles du calice font larges, ovalss, pubefcentes ; la corolle d’un jaune pale, plus grande que.le calice. Cette plante croît dans la Sibérie & dans les contrées feptentrionales de l'Europe. % ( VW. w. in hortis. )- Dans les jardins, elle vient beaucoup plus haute & plus forte. Ses feuilles font prefque glabrés, & fes périoles à peine garnis de quelques poils rares. 7. Potenrice du Nord. Potentilla ruthenica. Willd. Potentilla foliis radicalibus ; pinnatis ; ceulinis ternatis ; foliolis ovatis, dentatis ; petalis calice bre: vioribus. Willd. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1097: Cette efpèce, préfentée par Willdenow , ne me paroît diflinguée effentiellement du porentilla fra- garioides | que par fes fleurs plus petites que le calice; & du porentilla rupeffris par fa corolle jaune. Je foupçonne les autres caraétères tirés des feuilles & de la hauteur des tiges, de fimples variétés oc- cafionnées par la culture. C’eft à ceux qui pourront obferver ces trois efpèces dans la Nature, à s’af- furer de leurs différences. Celle-ci a toutes fes tiges droites, hautes d’un à deux p'eds , divifées en rameaux dichotomes, garnies de feuilles ailées ; les radicales ou les cau- Jinairés inférieures, compolées de cinq folioles prefqu’ovales , profondément dentées ; lès deux folioles fupérieures , fefiles , décurrentes à leur bafe (elles font Hbres dans l’efpèce précédente ) ; les deux inférieures médiocrement périolées. Les caulinaires fupérieures font longuement pétiolées , ternées ; les folioles oblongues , ovales ; les fti- fulés oblongues , dentées à léur bord extérieur. Les pédoncules font folitaires dans la bifurcarion des rameaux ; les pétales arrondis, de couleur jaune , plus petits que les calices. ( Defeript. ex Willa. ) Cette efpèce croît dans la Sibérie. On la cultive dans plufisurs jardins, dit Willdenow , fous le nom de potencilla fragarioides. % 8. POTENTILLE des rochers. Potentrilla rupeftris, Linn. Potentilla foliis pinnatis, alternis; foliolis quinis, ovatis , crenatis ; caule ereéto. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 711. — Hort. CHiff. 193. — Irer W. Goth. 63.76. — Fior. fuec. 2. pag. 453. — Pallas. Irer 2. pag. 655. Jacq. Auftr. tab. 114. Scope POT Carn. 616. — Gouan. Illuftr. 32.— Pollich. Pal. n°. 494. — Kniph. Centur. 11. n°. 88. — Dærr. Naf. pag. 186. — Hoffm. Germ. 178. — Roth. Germ. I. 222. Il. 270. — Villars. Dauph. vol. 3. pag- 575. Fragaria foliis pinnatis ; pinnis feptenis, fubro- tundis, ferratis. Hall. Helv. n°. 1127. Pentaphylloides fupinum. J. Bauh. Hift. 2. pag. 598. Icon. — Tourn. Inft. R. Herb. 298. — Mo- rif. Oxon. Hiff. 2. pag. 192. $. 2. tab. 20. fig. 1. Quinquefolium fragiferum. C. Bauh. Pin. 326. — Clui. Hift. 2. pag. 107. n°. 5. Quinquefolinm quintum. Cluf. Pann. pag. 431. Icon. | Argentina rupeffris. Lam, Flor. franç. vol. 3. pag. 121, n°. 741. Fragaria rupeftris. Crantz. Auftr, pag. 72. n°. 2. Nous avons déjà dit que cette efpèce étoit bien rvoifine des deux précédentes; peut-être, étant cultivée , en prend-elle tout-à-fait le port : elle nous prouveroit alors qu’on ne doit la regarder -que comme une variété à fleurs blanches, plus petites que le calice. Ses racines font dures , prefque ligneufes, noi- ‘res, épaifles : il s’en élève Le tiges droites, hautes : d'environ un pied , velues, peu rameufes, fouvent bifurquées à leur partie fupérieure, garnies de ‘feuilles ailées ; les inférieures ou radicales , por- tées fur de longs pétioles; velues, compofées de neuf, fept ou cinq folioles, ovales ou un peu arrondies , affez petites, dentées à leurs bords, \vertes à leurs deux faces; les folioles inférieures, jeu petites. Les feuilles caulinaires font peu nom- breufes , moins compofées, munies à leur bafe de pipules vaginales , un peu auriculées, aiguës, ver- dâtres. Les fleurs forment une forte de corymbe plus ou moins étalée , fupportées par des pédoncules fimples ou divifés en deux ou trois rameaux, grêles & velus. Le calice eft très-ouvert, pubef- cent; la corolle prefque toujours plus petite que le calice, & d’un blanc de neige. Cette plante croît dans les montagnes alpines, Le France , en Allemagne, en Sibérie, dans les Pyrénées , &c. x (V.[.) Î | | 9. POTENTILLE bifurquée. Porenci/la bifurcata. Linn I . | Porentilla foliis pinnatis fubequalibus. Linn. Spec. {Plant. pag. 711. — Gmel. Iter 1. pag. 149. tab. (27. fig. 1. | Pentaphylloides ortentale , fupinum ; foliis alatis, vifidis vel trifidis, Tourn. Coroil. pag. 21. Sénat POT 587 Pentaphylloides repens ; foliis pinratis. Buxb, Centur. 1. pag. 30. tab. 49. fig. 1. Pentaphylloides fupinum minus , folio glabro, non ferrato. Armm. Ruth. 116. Ses tiges font foibles, velues , en partie redre[- fées & longues d'environ un pied ; elles font gar- nies de feuilles alternes, ailées, compofées de folisles affez nombreufes, prefque toutes égales, un peu velues ou fimplement ciliées, vertes à leurs deux faces, oblongues, obtufes, très-entières Ia plupart, ou divifees en deux & quelquefois en trois à leur fommer, ou fendues jufque vers leur bafe; les dernières font confuentes, & forment trois lobes par leur réunion. Les ftipules, de cou- leur verdâtre, ne font vaginales qu'à leur bafe ; elles fe divifent enfuite en deux folicies ovales, entières. Les fleurs font fupportées par des pédoncules filiformes, droits, fimples , velus ou pileux ; elles forment un corymbe lâche à l'extrémité des ra- meaux. Les folioles du calice font larges, prefque glabres ; la corolle jaune , un peu plus grande gue le calice. | Cette efpèce croît dans l'Orient, en Arménie & même dans la Sibérie : on la cultive au Jardin des Plantes de Paris. 3 (VW. v.) Elle fe diftinpue aifément à fes folioles fimples, la plupart bifides ou bilobées à leur fommert. On ne peut la con- fondre avec le potenrilla multifida. 10. POTENTILLE à feuilles de pimpreneile. Po- centilla pimpinelloides. Linn. Potentilla foliis pinnatis ; foliolis fubroturdis , dentatis, aqualibus ; caule ereéto, Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 711. Pentaphylloides orientale | ereétum ; folio & facie pimpinelle. Tourn. Coroll. 21. — Buxb. Cent. 1. pag. 30. tab. 48, Ses tiges font droites, glabres ou un peu velues, & s'élèvent à la hauteur de cinq à dix pouces; à peine rameufes, garnies de feuilles affez fembla- bles à celles de la pimprenelle , longuement pétio- lées, ailées , glabres, compofées de folioles un peu arrondies , divifées à leurs bords en larges crénelures aiguës , prefque toutes égales , munies à leur bafe de flipules profondément divifées en découpures linéaires , lancéolées, aiguës. Cette efpèce croit dans les lieux arides &e pier- reux de l'Arménie. # (W. f. in herb. Juflieu.) 11. POTENTILLE à feuilles de ciguë. Potentilla cicutariafolia. W. Potentilla foliis pinnatis, glabriufculis ; foliolis ohlonpo-cuneiformibus, profundè dentatis ; fummis confluentibus ; caule ercéto, Willd. Spec. Plant. vol. 2, pag. 1098, n°, IT. . Ecee1: 588 PO: E Pentaphylloides orientale , ereëlum; foliis alatis , geranii cicutariafolio facie. Tourn. Coroll. 21. Ses racines font ligneufes, partagées en plu- fisurs divifions fimples & rapprochées : il s’en élève des tiges droites, hautes de cinq à fix pou- ces, prefque fimples, garnies de feuilles pétiolées, ailées, glabres, mais dont les nervures & les pé- tioles font pubefcens , compolés de fept ou neuf folioles éblorgues, cunéiformes, profondément dentées ; les fupérieures, décurrentes ou con- fluentes à leur bafe, munies de ftipules nerveufes, dentées à leur fommet. Les fleurs font difpofées £n un corymbe terminal, dichotome. Cette plante croît dans l'Orient, particuliére- ment dans la Galatie : elle a beaucoup de rapports avec le rotentilla pimpinelloides, dont elle diffère par fes folioles oblongues, cunéiformes , les der- nières confluentes, & par les corymbes dicho- tomes. % ( Defcript. ex Willden ) 12. POTENTILLE de Penfilvanie. Porentilla pen- flvanica. Linn. Potentilla foliis inferioribus pinnatis, fuperioribus terratis ; folio‘is incifo-ferratis ; caule ereëto, pubef- cente. Linn. Mantifl. 67. — Jacq. Hort. tab. 1859. — Gmel. Sibir. vol. 3. tab. 34. fig. 1. Potentilla foliis decuffive pinnatis, fummis terra- tis; foliolis profundè dentatis; caule ereëto, pubefcente. Willd. Soec. Plant. vol. 2. pag. 1099. Pentaphylloides canadenfe, foliis agrimonie. Boerh. Lugd. Bat. 1. pag. 40. Cette plante eft ordinairement toute couverte d’un duvet pubefcent, d'un blanc cendré, très- doux au toucher : on la diftingue encore à fes tiges -droites, à fes folioles profondément dentées , lar- ges, cunéiformes ; aux feuilles fupérieures, ter- nées : elle fe rapproche du porentilla reëla, mais dans cette dernière les feuilles font digitées. Ses tiges font hautes d’un à deux pieds, droites, cylindriques , velues, médiocrement rameufes , excepté vers leur fommet; les feuilles radicales font ailées, périolées, compofées de neuf à onze folioles très-inégales , un peu cunéiformes , oblon- gues, obtufes, épaifles, tomenteufes , profondé- ment dentées en dents de fcie à leurs bords; les fupérieures , décurrentes ; les inférieures , plus courtes. Les feuilles, caulinaires & fupérieures, infenfiblement moins compofées, font, ou à cinq folioles, ou ternées, toutes munies à leur bafe de deux grandes ftipules lancéolées , aiguës , en- tières , connées à leur bafe. Les fleurs font terminales , portées fur des pé- doncules très-tomenteux; le calice a fes folioles grandes , prefqu'acuminées , veloutées. La co- rolle eft d’un beau jaune, un peu plus grande que le çalice. D mr : eo ne 4 POT Cette plante croît au Canada & en Sibérie : of la cultive au Jardin des Plantes à Paris. % (W.v.) Willdenow cbferve que la plante de Sibérie elt plus glabre , mais , dans tout le refte , femblable à celle de l'Amérique. 13. POTENTILLE couchée. Pontentilla fupina. Lian. à Potentilla foliis pinnatis ; foliolis oblongis, pro- fundè dentatis ; caule decumbente dichotomo; pedun- culis axillaribus , folitariis. Willd. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1099. Potentilla foliis pinnatis; caule dichotomo, decum- bente. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 711. —Hort, Cf. 193. — Hort. Upfal. 133.— Roy. Lugd.Bat. 275. — Reyg. Ged. 1. pag. 133. n°. 2. — Gmel. Eter. 1. pag. 149. tab. 27. fig. 2.— Crantz. Auftr. pag. 73. fub fragaria. — Pollich. Pal. n°. 495. — Hoffm. Germ. 178. — Roth. Germ. I. 222. I. $71: 9 Pentaphyllum alpinum , minus, fupinum. Pluken. Almag. 285. tab. 106. fig. 7. Pentaphyllum fupinum quorumdam , potentille fa= cie. Cluf. Hift. 2. pag. 107. Pentaphyllum quartum, prima fpecies. Cluf. Pann. pag. 428. Icon. Pentaphylli fpecies flore luteo , enneaphyllos , hir- fata. Ambrof. Phyt. tab. 414. Quinquefolio frugifero affinis. C. Bauh. Pin. 326. Pentaphylloides fupinum. J. Bauh. ‘Hift. 2. pag. 398.— Tournef. Inft. R. Herb. 298. Argentina fupina. Lamarck. Flor. franç. vol. 3. pag. 119. n°. 741. Ses tiges font couchées, étalées fur la terre, longues d'environ un pied, dichotomes, très- rameufes , un peu velues, garnies de feuilles pref- que glabres , d’un vert pâle, ailées, compofées de folioles courtes, prefque cunéiformes ou oblongues , incifées ou profondément denrées à leurs bords & même pinnatifides, munies à leur bafe de deux ftipules ovales, aiguës, verdâtres, point vaginales , feulement réunies par leur bafe. Les fleurs font folitaires , -axillaires , placées le long des rameaux , portées fur des pédoncules fimples , filiformes, pubefcens , un peu réfléchis. Les folioles du calice font vertes , légérement ve- lues , ovales, à peine aiguës ; l1 corolle jaune, un peu plus longue que le calice. Le réceptacle eft ovale, épais , aflez femblable à celui des frai- fiers, mais point charnu. Il eft chargé extérieu- rement d’un grand nombre de femences fort pe- tites & globuleufes, Cette plante croit dans l’Allemagne, l'Autriche, en Sibérie, en France, dans les environs de Paris, contilesinde, a fashion SR POT particuliérement à Saint-Léger , dans les lieux où l’eau a féjourné long-tems. © ( F.f.) X * Feuilles digitées , réceptacle nu. 14. POTENTILLE à tiges droites. Potentilla reita. Linn. Potentilla foliis feptenatis quinatifque ; foliolis lanceolatis , groffe dentatis ; petals obcordatis, ca- lice majoribus ; caule ere&to. Willd. Spec. Plant, vol. 2. pag. 1099. n°. 14. Potentilla foliis feptenatis, lanceolatis, ferratis, atrinquè fubpilofis ; caule ereélo, Linn. Spec. Plant. pag.711.— Miller. Diét.n°.2.— Jacq. Auftr. tab. 382.— Doœrr. Naff. 186. — Scop. Carn. 618. — Hoffm. Germ. 179. — Roth.Germ. 1.222. II. 571. — Villars. Dauph. vol. 3. pag. 569. — Lam. Flor. franç. vol. 3. pag. 115. n°. 739. VI. Fragaria caule ereëlo ;. foliis quinis & feptenis , acutè ferratis. Hall. Helv. n°. 1121. Fragaria foliis feptenis quinatifque, ferratis, utrin- què pilofis ; caule ereëlo, corymbofo. Crantz. Auftr. Pa8- 79: Potentilla foliis digitatis ; caule eretto, corymbofo. Hort. Upf. 133.— Roy. Lugd. Bat. 275. Quinquefolium reëtum, lureum. C.Bauh. Pin. 325. — Tournef. Inft. R. Herb. 297. Quinquefolium reëlum, majus. J. Bauh. Hift. 2. PaB:,397; ! ; * Quinquefolium alterum vulgare. Dodon. Pempt. 116. Pentaphyllum flore albo & rubro Lobelii. Dalech. Hift. vol. 2. pag. 1266. Quinquefolium pentaphyllum vulgare, Lobel. Ic. 689. & Obferv. pag. 395. Ic. Pentaphyllum majus , ereétum. Morif. Oxon. Hifi. “2.6. 2. tab. 19. fig. 1. A. Potentilla fulfurea. Lam. Flor. franç. vol. 3. + pag. 114. n°. 739. V. Quinquefolium montanum, ereilum , hirfutum , du- reum. Garidel. Aix. pag. 393. tab. 83. B. Potentilla (obfcura), fodiis feprenatis qui- natifque , foliolis lancéolatis , groffe dentatis ; petalis obcordatis , longitudine calicis , caule ereéto. Willd. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1100. n°. 15. C. Porentilla (pilofa), foliis quinatis ; foliolis obovatis, groffe dentatis; petalis fubretufis, calice minoribus; caule ereëko. Willd. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1100. n°. 16. Potentilla hirta. Aion. Pedem. n°. 1478. tab. 71. Quoad figuram , ex Willd. Cette plante varie beaucoup felonles localités & PO 589 fon expofition ; ce qui a donné lieu à l’établiffemene de plufieurs efpèces que j'ai cru devoir rapporter à la même, les différences ne confftant que dans la couleur de la tige verte ou rougeâtre, dans celle de la corolle d’un jaune pâle ou foncé, dans le duvet plus ou moins abondant, dans les pérales de même longueur ou un peu plus courts que le calice, enfin dans les feuilles de fepr à cinq fo- lioles , oblongues ou prefqu’ovales & plus courtes. Si c’eft avancer la fcience que d’établir des efpe- ces fur des caraétères bien reconnus & conftans, d’un autre côté c’eft l’embrouiller que de féparer d’une même efpèce des individus qui n’en diffèe- rent que par de légers caractères. Je ne prétends pas au refte blâmer les favans auteurs qui ont re- gardé comme efpèces ce que je ne préfente ici que comme des variétés. On fait combien d'ail- leurs il eft difficile de prononcer fur certaines plantes que les localités rendent prefque mécon- noiffables. Le plus habile eft alors entraîné dans des erreurs prefqu'’inévitables, furtout lorfqu'il ne peut rapprocher un grand nombre d'individus pour en faifir les nuances. Cette plante eft forte, grande, toute velue: elle s'élève à la hauteur d’un à deux pieds & plus fur une tige droite, verte on rougeâtre, velue ou fimplement pubefcente, quelquefois prefque glabre , dichorome , très-ramifiée vers fon fom- met, en rameaux rapprochés , effilés, bifurqués, garnis de feuilles épaifles, vertes à leurs deux fa- ces, alternes, digitées, compofées de folioles, au nombre de fept aux feuilles radicales & aux caulinaires inférieures, puis de cinq & de trois à mefure qu'elles font plus proche de l'extrémité fupérieure ; divifées à leur contour en dentelures profondes, larges, à demi-ovales ou alongées ; les flipules font larges, fimples ou foliacées , à trois ou quatre deñtelures plus ou moins pro- fondes. Les Aeurs font difpofées en un corymbe étalé à l'extrémité des rameaux, portées fur des pédor- cules fimples ou ramifiés, fimples & longs lorf- qu’ils partent de la bifurcation des rameaux, grêles, droits, velus. Les calices font grands, fouvent très - velus & même lanugineux à leur bafe , compofés de folioles alongées, lancéolées , aiguës. La corolle eft d’un jaune plus où moins foncé, quelquefois blanchâtre : j'en poflède une variété dont la fur eft d’un jaune de foufre en dedans, & d’un brun pourpre en dehors : les pé- tales font un peu arrondis, où en cœur, ou obtus à leur fommet, un peu recourbés en dedans, plus longs ou à peine aufli longs que le calice. Dans la variété À , les tiges font verdatres, les fleurs d’un jaune de foufre clair, les feuilles ve- lues, prefque rudes au toucher. Les tiges & les f'uilles dans la variété B font remarquables par l'abondance de leurs poils ; les pétales font jaunes, 590 POT de la longueur du calice. La variété C eft la plus difin@te ; fes tiges font plus élevées, plus épaiffes ; fes feuilles n’ont que cinq folioles courtes, ovales, à grofes dentelures. Les pétales font obtus & non en cœur, plus courts que les calices. Cette plante croît , ainfi que fes variétés, aux lieux montagneux, dans les contrées méridio- nales de l’Europe, en Italie, en France, en Suifle, &c. % (V. v.) 15. POTENTILLE argentée. Potentilla argentea. Potentilla foliis quinatis , cuneiformibus , incifis, | fubts tomentofis ; caule ereëlo, Linn. Syft. veget. vol.-2. pag. $43.— Spec. 712.— Mill. Diét. n°. 3. | — Gmei. Sibir. 3. pag. 184. n°. 37.—Scop. Carn. n°.619.-— Pollich. Pal. n°. 496.— Kniph. Centur. 11. n°, 86. — Roth. Germ. I. 222. IT. 572. — Hoffm. Germ. 179. — Gerard. Flor. gall. Prov. 467. n°. 4.— Villars. Dauph. vol. 3. pag. $71. — Lam. Flor. fr..vol. 3. pag. 114. n°. 739. IL. — Œder. Flor. dan. tab. 865. Potentilla foliis digitatis, caule ervélo-corymbofo. Flor. fuec. 417, 454 Potentilla foliis digitaris, incifo-ferratis ; caule eretlo. Hort. Cliff. 193. Fregaria caule ereülo ; foliis quinatis ; apice fer- ratis , fubtüs tomentofis. Hall. Helv. n°, 1124. - Fragaria foliis quinatis, cuneiformibus & cuneifor- emiter tncifis , fubràs tomentofis ; caule firmo , recto. Crantz. Auftr. pag. 73. Pentaphyllum rectum , foliis profund fe&is , fubtès argenteis ; flore luteo. J. Bauh. Hift. 2. pag. 398. Quinquefolium patreum majus. Tabern. 122. Quinquefolium folio argenteo. Bauh. Pinn. 325. — ‘Tournef, Inft. R. Herb. 297. Pentaphyllum minus. Camer. Epit. 760, Pentarhyllum foliis tormentilla, fubtùs argenteis, profunaè fedtis. Morif. Oxon. Hift. 2. . 2. tab. 19. fig. Il. Cette belle efpèce fe diftingue à fes feuilles d'un blanc argenté en deflous , à cinq folioles cunéiformes , incifées. Ses racines font grêles, noijrâtres, prefque ligneufes : il s’en élève une tige dure, fert droite, rameufe , haute de huit à dix pouces, cotonneufe, rougeâtre fous le duvet , garnie de feuilles al- ternes , pétiolées , compofées de cinq folioles cunéiformes , profondément incifées , & même prefque pinnatifides, inégales, d'un vert foncé en deffus, chargées en deflous d’un coton fin très- blanc ; les ftipules font étroites , très - aiguës , cotonneufes ; les feuilles fupérieures n’ont bien fouyent que trois folioles, POT Les fleurs naiffent vers l’extrémité des rameaux; elles font petites , nombreufes, de couleur jaune, difpofées en une forte de corymbe. Leur calice eft | velu , cotonneux ; les pétales arrondis , à peine plus longs que le calice ; les pédoncules courts, tomentenx. Cette plante croit en France , en Suifle , en Altemagne dans Les lieux fecs & incultes.2(F. v.) Cultivée , elle a des feuilles beaucoup plus am- ples, & s'élève prefqu’à deux pieds de haut. Ses tiges font très-rameufes, furtout vers le fommet, & les fleurs en grand nombre. 16. POTENTILLE à feuilles de geranium. Poten- tilla geranioides, Wild. Potentilla- foliis quinatis, foliolis pinnatifidis, laciniis linearibus , caule decumbente. Wiild. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1101. n°. 18. Quinquefolium orientale, humifufum , renuiffimè laciniatum. Tournef. Coroll: 21. il exifte de grands rapports entre cette plante & le porentilla argentea , maïs fes feuilles, quoique velues en deflous , ne font point argentées ; les folioles font plus finement découpées & les tiges couchées. Ses racines font gréles, rameufes ; fes tiges longues de trois à quatre pouces , couchées , gar- nies de feuilles affez femblables à celles du gera- nium diffeétum ou du geranium columbinum. Les radicales font compofées de cinq folioles vertes, velues , particuliérement en deflous , profondé- ment pinnatifides , à découpures linéaires; les feuilles de la tige font ternées , femblables d'ail- leurs aux radicales. Cette plante croît dans l'Arménie & dans plu- fieurs autres contrées de l'Orient. % (Carat, ex Willden. ) 7. POTENTILLE mitoyenne. Potentilla inter- media, Linn. Potentilla foliis radicalibus, quinatis; caulinis ter- ratis (feu trilobatis, integris) ; caule ereétiufculo , ramofiffimo. Linn. Mantifl. 76. — Villars. Dauph. vol. 3. pag. 568. Fragaria caule fübereëto ; foliis quinis & f[eptenis ferratis , obtufis. Hall. Helv. n°. 1120. ( Exclufis Jynonymis. ) Quinquefolium montanum , luteum , ereëlum , hir- fucum.? Bauh. Pin. 325. — Prodr. 139. — Rai. 213.-— Tournef. Inft: R. Herb. 297. Cette efpèce fe rapproche du porentilla reéta & du porentillg norvegica. Elle diffère de la première par fes grandes fleurs & fes poils bien plus touf- fus & plus abondans; de la feconde, par fes feuilles radicales à cinq folioles ; dé roures deux par fes P OT feuilles fupérieures ,trilobées ou ternées, mais fans crénelures à leurs bords. Ses tiges font droites, velues ou très-pubef- centes , rameules , particuliérement à fa partie fupérieure , garnies de feuilles alternes, épaifles, très-velues ; les radicales longuement pétiolées , compofées de cinq , quelquefois fept folioles iné- gales , ovales , aiguës & plus étroites à leur bafe ; d'un vert blanchätre à leurs deux faces, créne- lées, ciliées à leurs bords, Les feuilles caulinaires füpérieures font fefiles , prefqu'oppofées , ter- nées , à folioles ovales, oblonguës , obtufes, très-entières , quelquefois trilobées. Les flipules font grandes , ovales , oblongues. Ees fléurs , portées fur des pédoncules prefque fimples, velus , affez longs, offrent un calice pubefcent, à folioles lancéolées. La corolle eft aflez grande , ouvette, jaune ; les pétales un peu échancrés à leur fommer. Cette plante croît en Suiffle , en Hongrie, & dans les départemens méridionaux de la France. On la cultive au Jardin des Plantes de Paris. # {V.v.) 18. POTENTILLE velue. Porentilla kirta. Linn, Potentilla foliis feprenatis quinatifque , cuneifor+ mibus, éncifis, pilofis ÿ caude ereélo ; hirto. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 712. — Mattufch. Si]. 1. RS. 364. — Kniph. Cent. 4. n°. 65. — Hofñm. Germ. 179. Quinquefolium re&um , minds anguftioribus foliis, monfpelienfe. Raï. Cur. 213. uinquefoliumm montanum., ercäum , hirfurum q ] 2 3 3 duteum. Magn. Monfp. 216. ( Non C. Bauh.) À. Eadem pumila ; corollis minoribus. (N.) B. Eadem wifcofa , pumila ; foliolis profundiüs ferratis. (N.) Potentilla(pilofa) ereéfa; foliis quinatis , profunaè Jerratis | hirfutis ; fummis ternatis ; pedunculis vif- cofis. Villars. Dauph. vol. 3. pag. 570. Fragaria (villofa), foliis radicalibus , quinatis , obtuse & altè ferratis ; floribus fuboppofitis ; trifidis ; petalis maculatis. ? Crantz. Auftr, Fafcic. 2. p.75. tab, 1. fig. 2. Cette plante fe diftingue aflez bien à fon port. Elle s'élève peu : toutes fs parties font velues ; fes folioles cunéiformes , incifé=s. Ses tiges font hautes de huit à dix pouces, droites, à peine rameufes ; gréles, garnies de feuilles velues à leurs deux faces; les radicales compofées d: cinq, quelquefois fept folioles, un peu cunéiforines, plus ou moins incifées , parti- culiérement vers leur fommet, de couleur cen- drée : il n'y a que trois folioles aux feuilles POT 591 fupérieures : les ftipules font fubulées, très-velues; elles n'ont que quelques fleurs jaunes, terminales, dont les folioles calicinales font étroites, lancéo- lées , velues. Les pétales un peu plus grands que les calices. La variété À , rapportée de Sibérie par M. Pa- trin, n'a guère que deux à trois pouces de haut. Ses tiges font à peine feuillées ; fes fleurs plus petites. La variété B eft auffi fort petite. Ses tiges font vifqueufes ; les folioles profondément découpées à leur fommer. Elle eft rare, & croît parmi les rochers granitiques des Alpes. On rencontre cette efpèce dans les départemens méridionaux de la France, dans les Alpes, les Pyrénées & en Sibérie. x (W. v.) 19. POTENTILLE inclinée. Potenrilla inclinara, Villars. . Potentilla tota hirfuta ; foliis quinis, fenifve; cau- linis ternatis, oblongis ; caule affurgente , fubdicho- como. Villars. Dauph. vol. 3. pag. 567. tab. 45. Potentilla foliis inferioribus, quinatis, lanceolatis, dentatis | fubiùs canefcentibus; caulinis ternatis, caule aafcendente , petalis calicis longitudine. Wild. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1102. n°. 21. Potentilla affurgens. Villars. Flor. delph. ÿr. Si cette plante m'eût été mieux connue, je crois que je l'aurois réunie au potentilla hirta , dont elle paroit ne différer eflentiellement que par fon port, c’eft-à-dire, par fes tiges relevées, nues en par- tie, bifurquées vers leur fommet, à rameaux écar- tés, & par fes folioles plutôt lancéolées que cu- néiformes , dentées & non incifées. Ses feuilles inférieures ou radicales font com- pofées de cinq folioles lancéolées, oblongues, de couleur cendrée , un peu blanchâtres en deffous , divifées à leurs bords en dents obtufes peu pro- fonâes; les poils font très - courts, bien moins longs que dans le poreitilla hirta ; les feuilles cau- linaires font fort petites, ternées, & ne fe trou- vent qu'à la bifurcation des tiges ; les pétales font jaunes , de la longueur du calice , tronqués & non en cœur. Cette plante croit dans le ci-devant Dauphiné , aux environs de Sigoyer. # 20. POTENTILLE à tiges filiformes. Porentilla opaca. Linn. Potentilla foliis radicalibus, quinatis, cuneiformi- bus, ferratis ; caulinis fiborpofiis ; ramis filiformi- bus , decumbntibus. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 713. — Amœn. acad. vol, 4. pag. 274. — Hudf. Angl. 196.— Pollich.Pai. n°. 498.—Jacq. Ic. rar. 1, tab. 91. — Idem. Colleét. pag. 33, — Hoffim. 592 POT Germ. 179.— Roth. Germ. I. pag. 223. IL. 573. — Villars. Dauph. vol. 3. pag. 566. Potentilla foliis radicalibus feptenatis , quinatifve, lineari-cuneiformibus , dentatis ; petalis retufis , cali- cis longitudine; caulibus filiformibus , decumbentibus hirtis. Wild. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1103. * Fragaria (rubens), foliis quinatis , anouffis , cu- neiformibus, & cuneïformiter ferratis, pilofis; cauli- bus filiformibus , rubentibus. Crantz. Auftr. pag. 75. Nas: Quinquefolium minus, repens, lanuginofum , lu- teum. C. Bauh. Pin.:325.— Tourn. Inft. R. Herb. 297. Quinquefolium quartum , flavo flore, fecunda fpc- cies. Cluf. Hift. 2. pag. 106. — Idem. Pann. 429. Icon. Pentaphyllum minus , molli lanugine , pubefcens , flore luteo.? J, Bauh. vol. 2. pag. 598. J'ai déjà dit plus haut ce qu’il falloit penfer de ces efpèces extrêmement rapprochées, qui ne dif- féroient que par des caraétères dépendans peut- être des localités , fur lefquelles cependanc il eft difficile de prononcer. Celle-ci eft encore dans ce cas : elle elt très-voifine du potentilla verna , dont elle diffère par fes tiges filiformes , plus alongees, rougeâtres , moins pubefcentes , mais chargées de Jongs poils très-fins, écartés de la tige en angle droit; ces mêmes tiges la font diftinguer du poren- tilla inclinata , qui les a dichotomes & relevées; du potentilla hirta, dont les tiges font droites. Ses racines font d’un brun rougeatre , prefque fimples , grêles, droites : il s’en élève un grand nombre de tiges couchées, fouples, filiformes, affez longues, & dont les ramifications font pref- que capillaires ; les feuilles radicales font nom- breufes , d’un vert cendré à leurs deux faces , por- tées {ur de très-longs pétioles, compofées de cinq folioles cunéiformes, quelquefois fept; élargies à leur fommet , incifées particuliérement à leur par- tie fupérieure; plutôt ciliées que velues, tant à leurs faces que fur leurs bords & fur l2s pétioles ; les feuilles caulinaires font rares, petites , fefliles , à trois folioles étroites, incifées à leur fommet; les ftipules linéaires, aiguës. Les fleurs font terminales, affez nombreufes ; elles ont leurs folioles calicinales linéaires, pref- qu'obtufes, velues, blanchätres; la corolle d’un jaune pale , à peine plus longue que les calices ; les pétales obtus, médiocrement échancrés à leur fommet. Cette plante croît dans les départemens méri- dionaux de la France, en Suifle , en Allemagne & en Italie. % (VW. w.) 21. POTENTILLE à grandes flipules. Porentilla fipularis. Lim. POT Potentilla foliis feprenatis , feffilibus , flipuls dila- tata infidentibus. Linn. Spec. Plant. vol. 1. p. 712. — Giwel. Flor. fibir. vol. 3. pag. 185. Potentilla foliis novenis | palmatis ; apice ferratis. Hall. Gœtt. 2. pag. 106. Potentilla foliis fenis & feprenis ; fipulis intepris. Gmel. Sibir. vol. 3. pag. 185. tab. 37. fig. 2. Cette plante eft remarquable par la forme de fes {tipules ; elles font grandes , d’une feule pièce, larges , largement échancrées à leur fommet : du milieù de cette échancrure pend une feuille fefiie. Les tiges font afcendantes, filiformes, lifles, ramifiées feulement à leur bafe ; les feuilles font fefiles, excepté les radicales, & une ou deux in- férieures, compofées de huit à neuf folioles li- néaires , lancéo'ées , un peu cunéiformes, glabres, divifées en trois ou cinq dents à leur fommet, munies à leur bafe d’une feule ftipule amplexi- caule; la corolle eft d’une grandeur médiocre , de couleur jaune ; les pétales prefqu'en cœur. Cette efpèce croit naturellement dans la Si: bérie. # 22. POTENTILLE printannière. Potentilla verna. Linn. Potentilla foliis quinatis , obovatis, dentatis , pu- befcentibus ; petalis obcordatis , calice majoribus , caulibus declinatis. Willden. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1104. n°. 24. Potentilla foliis radicalibus, quinatis, acutè ferratis, retufis; caulinis ternatis, caule declinato. Linn. Spec. ! Plant. vol. 1. pag. 712.— Flor. fuec. 419. 455. — Pallas. Iter 1. pag. 147. — Scop. Carn. n°. 621. — Allion. Pedem. n°. 1481. tab. 24. fig. Kniph. Centur. 8. n°. 78. — Pollich. Pal. n°. 497. — Hoffin. Germ. 179. — Roth. Germ. I. 233. I]. 573.— Lam. Flor. franç. vol. 3. pag.116.n°. 739. XI.—Villars. Dauph. vol. 3. pag. 64. — Gerard. Prov. 468. Fragaria caule decumbente , foliis pinnaris , ferra- “tis , fubhirfutis. Hall. Helv. n°, 1119. Potentiila foliis quinatis, incifis ; caule affurgente. Flor. lapp. 212.—Hort. Cliff. 194. — Roy. Lugd. | Bat. 276. Ë Fragaria foliis ternatis quinatifque , fubtàs canis; caulinis ternatis. Crantz. Auftr. pag. 74. n°. 6. tab. 1.fig. 1. Quinquefolium minus , repens, luteum. C. Bauh. Pinn. 325. — Tournef. Inft. R. Herb. 297. Pentaphyllum feu quinquefolium minus. Tabern. Icon. 123. Quinquefolium guartum , flavo flore , prima fpecies, Clüf, Hit. pag. 106. Ic, & Pann. pag. 428. Icon. A. 22, = RE in AORrOT A. Porentilla (fliformis), caule proffrato; foliis guinatis & feptenis , oblongis, ferratis ; caulinis ter- natis , ffipulatis, Re ee elongatis. Villars. Flor. du Dauph. vol. 3. pag. 564. B. Potentilla nr quinatis, cuneatis, apice incifis, hirfucis ; caulinis ternatis ; petalis emar- ginatis, Vill. Dauph. vol. 3. pag. 564. Quinquefolium alpinum , repens , f:rotinum. Morif. Præiud. 298. 168. — Tournef. init. R. Herb. 297. ‘C. Potentilla (rotundifolia) fubacaulis , foliis quinatis; foliolis cuneato-fubrotundis , quinqueden- tatis, NE 4 corgatis , aureis, Vill, Dauph. vol. 3. pag. 3 Les variétés nombreufes de cette plante ont occafionné l’étabiiflement de plufieuirs efpèces qu'il eft difficile de diftinguer lorfque l'on rap- proche toutes les nuances intermédiaires qui les uniffent , & qui font difparoïtre les caraétères par Jefquels on à cru d’abord pouvoir les tenir fépa- rées. Le potentilla rubens pourtoit bien aufl rentrer dans ces variétés, quoique plus grand & à tiges prefque droites. C’eft l'opinion de Willdenow. Quoi qu’il en foit, les principaux caraétères de Ja plante que nous offrons ici, confittent dans fes P: tiges couchées, ayant fes fe uilles plus ou moins pubefcentes ; les inférieures, à cinq folioles cunéi- formes, incifées ; les fupérieures, à trois folioles; les fleurs en cœur, plus grandes que le calice. d Les racines font dures , prefque ligneufes, noi- rât res ou cendrées , peu rameufes. Il en fort des tiges nombreufes Ê couchées fur la terre , de lon- gueur très-inégale, quelque fois très - ramifices , d’autres fois prefque fimples, pubefcentes, blan- châtres ; quelquefois prefque glabres , garnies de feuilles pube fcentes ou légérement velues , mé- diocres, pétiolées, compofées de cinq folioles aux feuilles inférieures , prefqu'ovales , cunéi- formes , divifées, furtout vers leur fHminet ,en dentelures aiguës , plus ou moins profondes ; les feuilles lupérieures ont que trois folioles fefliles, femblables aux inférieures , mais plus étroites ; les ftipules font oppofées, étroites , lancéolees , aiguës , quelquefois incifées. Les fleurs font terminales , Plus où moins nom- breufes , portées fur des pé toncules grêlss , blan- chatres, putefcens. Les folioles calicinales font prefque linéaires, à peine aiguës, pubefcentes ou tomenteufes. La coroile eft d’un jaune plus ou moins fonce ; les pétales préfqu'en cœur, obtus ou légérement échancrés à leur fommet, plus Jongs que les calices. Cette plante et commune partout en Europe dans les lieux fecs , arides , fur les pelouzes. Elle fleurit de bonne heure au printems , & donne | encore des fleurs en automne. 2 ( #. w.) Botanique, Tome V. PO"T 505 Dans la variété A les tiges font rougeâtres, velues ; les folioles , au nombre de cinq à fept, aux feuilles inférieures ; inégales , oblongues 5 élargies à leur extrémité ; les pétal les font en cœur , d’un jaune foncé. Elle croit fur les mon- tagnes aux environs de Grenoble. Les feuilles font plus larges , les tiges plus lor- gues dans la variété B, & les pétales échancrés en cœur à jeur fommet. Ôn la rencontre fur les mon- tagnes , à Saint- Guillaume, près d'Embrun & ailleurs. La variété C a fes feuilles prefque liffes , élar- gies, un peu arrondies; fes pétales en cœur, d'un jaune doré. On la trouve dans le ci-devant Dau- phiné, aux environs de Saint- Nizier &c ailleurs. C’eft la variété la plus diftinguée de cetre efpècs. Obfervatiens. Wilidenow rapporte comme une autre variété le porentilla acaulis de Jacquin, Icor. Rar. 3. tab. 491. & Colleët, botan. 2. pag. 145, qui ne paroit point être la plante que Linné a délignée fous cqon & que je crois appartenir davantage à la plante dont nous parierons fous le nom üe pre ovata. 23. POTENTILLE à tiges rougeâtres. Porentilla rubens. Vill. Potentilla foliis quinatis & feptenatis; caule fub- ereëlo ; petalis cordatis, aureis, maculatis, Villars. Dauph. vol. 3. pag. 66. Potentilla (falisburgenfis), foliis BEIGE incifo- Jerratis, obtufis ;ÿ radicalibus quinatis ; caulinis ter- caule adfcendente , compreffo , Rite PES natis ÿ ns ie jacq. Icon. Rar. vol. 490.— Id. Colleét. bor. vol. 2. pag. 68. Quinquefolium minus, repens , aureum, C. Bauh. Pin. 32 2$e Cette plante fe trouve fur le pafage du poren- rilla verna au potentilla aurea; ce qui ne la rend que plus difiicile à caraétérifer. Elle diffère de la première par fa grandeur , & Es tiges prefque droites , fouvent roug: âtres, fes fleurs plus gran- des ; elle diffère de Ja feconde par fes feuilles non foyeufes à leur contour , par {es fleurs plus petites, d’un jaune moins foncé. Ses tiges font dures , un peu grêles, rougeÂtres, pubefcentes , couchées à leur partie inférieure , hautes de fix à dix pouces , rameufes , garnies de feuilles velues en deffous , prefque glabres en deffus , divifées en cina, rarement f{ept folioles lèrges , cunéiformes, à crénelures obtufes ; les feuilles caulinaires fipérieures n'ont ces trois folioles munies à leur bafe de deux fti ipules lan- céolées , aiguës, oppolées. Les fleurs font terminales, difpofées en une forte de corymbe étalé , portées fur des pédon- FFF£ 594 POT cules grêles , pubefcens. Les calices font petits , blanchâtres , tomenteux , un peu jauhatres inté- rieurement à leur bafe; la corolle plus grande ; les pétales échancrés à leur fommet , d’un Jaune plus foncé à leurs onglets. Cette plante croît dans les pâturages élevés des Ales, en France , en Suiffe ,en Allemagne, &c.2 CP. f) 24. POTENTYLLE naine. Potenrilla pumila. Potentilla foliis quinaris ; foliolis cuneïformibus, apice dilatatis , incifis , fubis lanuginofis ; peralis rotundatis, vix calice longrioribus ; caule fimplici, anifloro , fubaphyllo. (N.) Cette efpèce, originaire de l'Amérique , me paroît devoir être diftinguée du rotenrilla verna, avec laouelle elle a des rapports: on pourroit ég1- lement la prendre pour une variété du potentilla acaulis , fi toutes fes feuilles n’étoient point com- pofées de cinq folioles. C’eft une plante fort petite, dont les racines font fibreufes, noirâtres , qui preduifent un affez grand nombre de feuilles petites , perioiées , com- polfées de cinq folioles inégales , cunéiformes, élargies à leur fommet, incifées à leur partie fupérieure , lanugineufes , blanchatres ou cendrées à leur face inférieure, vertes & un peu velues à leur face fupérieure , garnies à leur bafe de ftipules noue aiguës , velues , ainfi que les pé- tioles. Les tiges font fimples, plus courtes que les pétioles, munies d’une petite feuille au point où È pédoncule prend naiffance , & qui paroît n'être que la continuation de la tige. Il eft fimple, velu, a une feule fleur , dont le calice eft blanchâtre, pubefcent ; la corolle d’un jaune pâle ; les pétales un peu arrondis, entiers , à peine plus longs que le calice, Cette plante croit dans l’ Amérique feptentrio- nale. (W. f. in herb. Lamarck.) 2$. POTENTILLE dorée. Potenrilla aurea. Linn. Potentilla foliis radicalibus , quinatis ; foliolis cu- neiformibus , céliatis , apice auinquedentartis ; coulinis ternatis, fubfeffilibus ; peralis obcordatis , calice ma- joribus; caule adftendente. Willd. Spec. Plant. vol. 2e. pag. 11OS. Potentilla foliis radicalibus | quinatis , ferraiis, acuminatis j caulinis ternatis , caule declinato, Linn. Spec. plant. vol. 1. pag. 712. — Amoœn. acad. vol..4. pag. 316. — Jacq. Vind. 245. — Œder. Flor. dan, tab. 114. — Mattufch. Sil, n°, 366. — Hoffin. Germ. 179. — Lam. Flor. franç. vol. 3. pag. 117: n°. 759. XII. — Villars. Dauph. vol..3, pag. 565 1° 9. ONF Fragaria caule reclinato ÿ foliis quinis ; ferrais x: or fericed. Hall. Helv. n°. 1122. tab. 21. Fragaria foliisradicalibus , quinatis , fplendentibus;. orà arsentea, petalis macularis, Crantz. Auftr, p.77. 9, 0: Potentilla foliis margine fericeis , acutè ferratis ; caule declizato. Gerard. Flor. gall. Prov. 468. Quinquefolium tertium , aureo flore. Cluf. Hi. 2. pag. 105. Îc. — Id. Pannon. 427. Ic. Quinquefolium alpinum , fplendens , aureo flore. J. Bauh. Hift. 2. pag. 398. Quinqguefolium minus, repens, alpinum , aureum. C. Sauh. Pin. 325. — Tourn. Inft. R. Herb. 297. 6. Varietas flore pleno. Hall. k c. On diftingue cette efpèce du potentilla verna & antres qui en fonc voilines , à la jolie bordure blanche & fatinée de fes feuilles, à fes grandes flurs , à fes tiges prefque droites, à peine pubef- centes. Ses racines font un peu traçantes, dures , noi- râtres, épailles : 1] s’en élève des tiges hautes de trois à huit pouces , couchées à leur partie infé- rieure , redreffées enfuite , grêles, prefque gla- bres, excepté dans les jeunes individus ; peu ra= meules, garnies de feuilles longuement pétiolées,, compofées de cinq folioles un peu oblongues , cuneiformes , prefque glabres , d’un vert pâle à leurs deux faces, bordées à leur contour d’un li- feret blanc & foyeux (furtout dans les individus fauvages ), de fept à cinq crénelures à leur fom- met ; les feuilles caulinaires font ternées, prefque fetiles ; les ftipules oblongues , lancéolées , très- aiguës , oppolées. Les fleurs font grandes , terminales , peu nom breufes , portées fur d'aflez longs »édoncules pu- befcens. Leurs calices font blanchätres , tomer- teux ; la corolle d’un beau jaune doré, plus foncé, & fafranée à fa bafe ; les pétales échancrés en cœur , bien plus longs que les calices. On ren-— contre quelques individus à fleurs doubles. Cette plante croît fur les montagnes alpines & fous-alpines , en France, en Suiffe ,en Allemagne, &c. x (V.f.) 26. POTENTILLE d’Aflracan, Potenrilla affraca- nica. Jacq. Potentilla foliis radicalibus & caulinis ,.infimis qui- natis ; caulibus dichotomis, villofis , baff procumben- tibus. Jacq. Ic. Rar. 1. tab. 92.—1Id.Mifcell. p.349.! Potentilla foliis radicalibus, quinatis , oblongis . dentatis , fummis tripartitis ; corollis. calice matori= bus ; caule adfcendente.. Willd; Spec. Plant. vol. 2 pag, 110$:.n°, 26 ! PO:T Cette plante eff pubefcente dans toutes fes par- ties ; elle fe rapproche beaucoup des-efpèces pré- cédentes; elle en diffère par fes feuilles caulinaires fupérieures partagées en trois , & dentées feule- ment à leur fommet. Les tiges font couchées à leur bafe , relevées à Jeur partie fupérieure , garnies de feuilles infé- rieures à cinq folioles oblongues , dentées ; les movennes trifides , dentées à leur fommet; les ter- ininales fimpies & entières. Les corolles font beau- coup plus grandes que le calice , d’un jaune pale. Onrencontre cette plante dans lesenvirons d’Af- tracan. % ( Defcripe. ex Jacq. & Will.) 27. POTENTILLE rampante. Poremrilla reptans. Linn. Potentilla folits quinatis, caule repente . peduneulis unifloris. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 714. — Mater. medic. 131. — Necker. Gallob. pag. 222. — Pallas. Irér 1. pag. 20$.— Pollich. Pal. n°. 490. — Scop Carn. n°, 622. — Blackw. rab. 4ç4. — Ludw. Eét. tab. 116. — Kniph. Cent. 7. n°. 7 — Hoffm. G:rm. 180. — Roth. Germ. I. 22 Ji. 575. — Lam. Flor. franç. vol: 3: pag. 11 n°. 739. IX. — Villars. Dauph. vol. 3. pag. 568. n°. 13. — Gerard. Flor. gall. Prov. 469.— Curtis. Flor. lond. tab. 29. Fragaria foliis quinatis, ferratis ; petiolis unfloris, caule reptante. Hail. Hely. n°. 118. Fragaria pentaphyllum. Crantz. Auftr. pag. 8c. Potcencilla foliis digitatis, longitudinaliter patenti- ferratis ; caule repenre. Hort. Cf. 194. — Gronov. Virg. 163. Quinguefolium majus , repens. C. Bauh. Pin. 325. Tourn. {nft. R. Herb. 297. — Garid. 392. Pentaphy!lum five quinquefolium vulgare , repens. J.-Biuh. Hit, 2. pag. 397. Ic. — Miorif. Oxon. Hift. 2. $. 2. tab, 19. fig. 7. Qinquefoliim majus. Dod. Pempt. 116. Quinquefoliur luteum, majus. Dalech. Hiff. vol 2. pag. 1264 [c. — Edit. franç. vol. 2. pag. 157. — Fulch. Hift. 624. ; Pentaphyllum majus , flore fubluteo, interdèr albo. Lob. Ic. 690.— Id. Obferv. 393. Ic. Quinquefolium. Mattufch. Comment. 1018. Ic. Vulgairement la quincefeuille. 8 q C’eft une efpèce des plus communes & des plus diltinétes de ce genre, à tige rampante, à feuilles compofées de cinq folioles , à fleurs folitaires & axillaires. f Ses tiges font longues de deux à trois pieds, menues , traçantes & flolonitères à leurs articu- DO feuilles longuement périolées , toutes compofées de cinq folioles ovales, obtufes, dentées , prefque gläbres , d’un vert foncé à leurs deux faces. 595 Les fleurs font axillaires, portées fur de longs pédoncules folitaires , légérement velus, ainfi que les tiges & les pécioles. Les folioles du calice font ovales , verdatres , nerveufes, garnies de quelques poils rares & courts; lacorolle jaune , quelquefois blanche , à peine plus grande que le calice ; les p£- tales échaucrés en cœur. Cette plante croit partout , fur le bord des che- mins , dans les champs & les lieux un peu humides & couverts. % ( V.v.) On prétend qu’elle eft fébrifuge & aftringente, & qu’elle pourroit même être fubftituée au quin- quina dans certains cas. On emplois la racine de préférence. 28. POTENTILLE du Canada. Potentilla cana- denfis. Linn. Potsntilla foliis quinat's , villofis ; caule adfcer- ente, hirfuto, Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 715. Qurnquefolium canadenfe , humilius. Morif. Oxon. Hit. 2. pag. 108. [] Cette plante , d’après Linné , a le port d'un fraifier. Ses tiges font très-velues, redreflées, hautes de trois à quatre pouces, rameufes, à peine feuillées ; les feuilles radicales pétiolées, compo- féss de cinq folioles en ovale renverfé , prefque rondes, finement incifées en denis aiguës, pubef- centes en deflus, velues & chargées de poils blancs & foyeux en deffous, ainfi que leurs pétioles. Les corolles font Jaunes. Cette plante croit au Canada. ( Defcripc.ex Linn.) 29. POTENTILLE de Caroline. Pocentilla caroli- nianda. Potentilla foliis quinatis , ferratis, fubvilloffs , rar ternatis ; foliolis ovato-oblongis , floribus folitartis, caule hirfato. (N.) Cette efpèce eft tout-à-fait diflinéte du porentilla canadenfis , & affez facile à reconnoitre par fes fo- lioles ovales, oblongues , denrées en fcie; par fes fleurs folitaires, portees fur de longs pédoncules droits , filiformes. Ses tiges font longues d’un pied , affez fermes, veluss, blanchâtres, droites ( ou peut-être tra- çantes ? ). Les feuilles radicales font compofées de cinq folioles longues d’un pouce, ovales, à peine velues, cendrées en déflous , vertes en deffus, di- vifées en dents de fcie affez fortes à leur contour, portées fur des pétioles longs, filiformes, velus. Les feuilles caulinaires font prefque fefiles, à cinq ou à crois folioles ; il fort , du même point d’in- lations comme celles du fraifier, garnies de grandes à fertien, d’aunies feuilles femblables aux radicales; F fffij P'OT ce qui me fait foupçonner que les tiges pourroient bien être traçantes & radicantes. Les ftipules font oppolées , lancéolées , aiguës. 596 Du centre de chaque paquet de feuilles s'élève un pédoncule long, droit , filiforme, velu , ter- miné par une feule fleur jaune, affez petite, dont le calice eft pubefcent. Cette efpèce m’aétécommuniquée par M. Bofc, qui l’a recueillie dans la Caroline. ( F.[.) 30. POTENTILLE à poils rudes. Potentilla hir- Juta. Mich. Potentilla pilis rigidulis, hirfutifima , ereëta, fim- plex ; foliis trifoliatis , obovalious, fiblaciniato-in- cifis ; paniculä pauciflorä, pedicellis brevibus, petalis albis, calice minoribus. Mich. Flor. boréal. amér. vol. 1. pag. 303. Ses tiges font fimples & droites, couvertes, ainfi que les autres parties de la plante, de poils roides & tres nombreux ; les feuilles font ternées, compofées de folioles ovales, incifées irrégulié- rement à leur contour , munies de ftipules droites, entières, prefque lancéolées. Les fleurs font peu nombreufes, fupportées par des pédoncules courts; Fe pétales font blancs, plus courts que les ca- ices. Cette plante croît au Canada, à Québec, fur Jes bords du fleuve Saint-Laurent. 31. POTENTILLE fimple. Mich. Potentilla eretla, fémplex, hirfuta; foliis quin- guedigitatis, oblongo-ovalibus; pedunculis laterali- bus, folitariis, elongatis, unifloris. Mich. Flor. boreal.-amer. vol. 1. pag. 303. Potentilla fimplex. Ses tiges font droites , fimples ,anguleufes , un peu rudes au coucher; les feuilles font pétiolées, compofées de cinq folioles ovales, oblongues, incifées, dentées à leur contour, traverfées par des nervures chargées de poils. Les pédoncules font latéraux, fort longs, folitaires, uniflores; ils fortent d'entre deux feuilles prefque fefiles, d’où s'élève ordinairement une autre feuille périolée. La corolle eft jaune ; les pétales arrondis , prefque en cœur, plus longs que le calice. Cette plante croît au Canada, aïnfi que dans la Caroline & la Penflvanie. *** Feuilles digitées , réceptacle velu. 32. POTENTILLE à fleurs blanches. Potentilla alba. Linn. Potentilla foliis quiratis, apice conniventi-ferra- tis; éaulibus fliformibus , procumbentibus ; recepta- eulis hirfutis, Lion. Spec, Plant. vol. 1, pag. 713. 0 DD A TD à om POST — Hort. Cliff. 174, — Roy. Lugd. Bat. 276, — Jacq. Auftr. tab, 116. — Mattufch. Sil. n°. 367. — Kniph. Centur. 8. n°. 77. — Hoffm. Germ. 179. — Roth. Germ. I. 225. II. 554. — Gerard. Prov. 469, — Villars. Dauph. vol. 3. p. 573. Fragaria (alba), petiolis & foliis quinatis, caule procumbente, ferè altioribus. Crantz. Auftr. pag. 82. No. Quinquefolium album. Hall. Iter 70. Quinquefolium album , majus alterum, Bauh. Pin. 325. — Tourief. Inft. R. Herb. 297. Quinquefolium tragi. Trag. $o7. Ic. Pentaphyllum album. ? J. Bauh. Hiff. 2. pag. 598. Ic.— Dalech. Hift. 2. pag. 1265. Icon. édit. fr. 2. pag. 158. Pentaphyllum majus, flore albo.? — Cluf. Hift 2. pag. 105$. Ic. — Idem. Pann. 424, Ic. — Morif. Oxon. Hift. 2.6. 2. tab. 19. fig. 6. Quinquefolium filvaticum. Vabern. Ic. 121. A. Eadem foliis ternatis, rarû quinatis ; radicibus longe reptantious. ( N.) Les efpèces qui terminent cette divifion font féparées des précédentes par un car:étère qui leur eit particulier, qui pourroit même fervir à confti- tuer un genre : il confifte dans le réceptacle velu, lanugineux ou tomenteux ; mais, d’un autre côté, ces efpèces fe rapprochent tellement, que plufeurs d’entr’elles font affez difficiles à difiinguer. Ceile que nous préfentons ici fe diftingue parti- culiérement des fuivantes par fes tiges filiformes , : courtes, rampantes, terminées par un très-petit nombre de fieurs blanches, à peine plus longues que le calice. Les racines font brunes, épaiffes, dures, peu rameufes ; elles produifent un grand nombre de feuilles radicales, portées fur de très-longes pé- tioles gréles, velus ; elles font compofées de cinq folioles très-rapprochées, ovales, oblongues , en- tières, quelquefois crénelées en partie à leur con- tour, plus ordinairement munies feulement de cinq à crois dents à leur fommet , vertes & glabres en deffus, garnies en deffous d’un duvet foyeux de poils couchés, ferrés & argentés dans la jeu- neffe des feuilles, plus clairs & bien moins écla- tans dans les vieilles feuilles. Les tiges fortent du centre de ces feuilles & - font ordinairement plus courtes qu’elles, divifées en quelques ramifications ou plutôt en pédoncules capillaires , fimples, uniflores. Ces tiges font pref- que nues :elles offrent feulement à la bafe de leurs ramifications deux ftipules velues, étroites, ai- guës , quelquefois accompagnées d’une petire feuille prefque feffile , prefque toujours à cinq fo- : lioles très-perites. Les calices font pubefcens, la | | | | | | } ml POST corolle "blanche, les pétales échancrés en cœur à leur fommer , auf longs que les calices, Cette plante croît dans les départemens méri- dionaux de ja France, dansles Alpes , fur les ga- zons des montagnes. On ja cultive au Jardin des Plantes de Paris. % { V.v.) La variété A, que j'ai obfervée dans l’herbier de M. Lamarck, a des racines longues, traçantes ; {£s feuilles radicales font ternées, rarement à cinq fololes , plus larges, bier moins foyeules en def- fous. Je ne fais que la mentionner ici, n'ayant pas cornoïiffance des fleurs. J’ignore fi elle appartient réellement à cette efpèce. Son lieu natal m’eft in- connu. . 33. POTENTILLE à feuilles d’alchimilla, Poten- tilla alchimilloïdes. Lapeyr. | ; Potentilla foliis quinatis ; lanceolatis, fubtès fe- FICEIS , TIUNIC INLEBETTEMUS , nunc Jerralis, apice Corn- niventi tridentatis. Laÿeyroufe. AÛt. tolof. 1. pag. 22e tab 17. Bien certainement cette efpèce a été confondus avec la précédente , tant par les anciens botaniftes que par ies modernes , {urtout par ces derniers; & comme la fynonymie paroît fe rapporter autant à l’une qu'à l’autre, je n'y ai pas trouvé d’indica- uon fufhfante pour fixer d’une manière certaine celle qui convient à cette efpèce : en la rappor- tant en totalité à la précédente, je laiffe à ceux qui pourront fuivre ces deux plantes dans leur lieu natal, à fe décider pour la fynonymie. 11 me pa- roît cependant que les figures de Morifon, de Dalechimp, &c. ont plus de rapport à cette ef- pèce. Quoique très-rapprochée de la précédente, elle en diffère par fes tiges relevées , par fes fleurs plus nombreufes , fes corolles bien plus grandes, & fes feuilles bien plus argentées , plus épaifies. Ses tiges font prefque droites, fermes, pubef- centes, blasches, rougeâtres fous le duvet, mé- diocrement rameufes à leur fommet, garniss de - feuilles à cinq folioles lancéolées , obtufes , cré- nelées ou feulement tridentées à leur fommet, d’un blanc argenté très-agréable & conflanr à leur face inférieure, vertes en deflus , munies de fti- pules lancéolées, acuminées, à moitié bifides, quelquefois incifées; les feuilles terminales fou- vent ternées. Les fleurs forment des bouquets ter- minaux ; épais , ferrés ; la corolle eft ample, beaucoup plus grande que le calice, d’un jaune blanchâtre dans tous les individus que j'ai obfer- vés ; les-pétales prefqu'orbiculaires, échancrés à leur fommet; les réceptacles chargés d’un duvet cotoneux. Cette plante croit fur les rochers dans les Alpes & les Pyrénées. x (V.f.) POR 597 34. POTENTILLE caulefcente. Potentilla caulef- cens. Linn. Potentilla foliis quinatis , apice conniventi - fer- ratis (fubnudis) ; caulibus multifloris, decumbenti- bus ; receptaculis hirfutis ; petalis obovaus. Wild. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1106. n°. 29. Pot:ntilla foliis quinatis , apice conniventi-ferra- tis; caulibus rmultifloris, decumbentibus ; receptaculis hirfutis. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 713. — Amoœn. acad. vol. 4. pag. 317. — Jacq. Auftr. tab. 220. — Scop. Carn. 623. Quinquefoliurm album , majas , cauleftens.C. Banh. Pin. 325: & Prodr. 139. — Haller. Opufc: 265. n°. 47. so. — Tournef, Init, R. Herb. 297. uinguefolium album, minus, alterum. C. Bauh. | 1 , > Pin. 325. — Tournef. Inft. L. c. Quinguefolium umbellatum , album ; foliis in apice tridentatis. ? Seguier. Veron. vol. 1. pag. 498. A. Potentilla (clufana), foliis quinatis, apie conniventi-ferratis ; caulibus multifloris, decumbenti- bus ÿ receptaculis hirfuis; petalis fubrotundis. Willie, Spec. Plant. vol. 2. pag. 1107. n°. 30. — Murray. Sylt. veget. pag. 478. — Jacq. Auftr. tab. 116, — Hort. Synop. 285. : Quinquefolium fecundum , minus, al6o flore. Cluf. Hit. 2. pag. 105.— Id. Pann. 425. Ice. Soit que cette plante échappe , par f:s varié- tés , aux caractères qu’on lui afigne, foit que l’on ait confondu plufieurs efpèces fous une même dé- nomination , du moins eft-il certain qu’il règne bien de la confufon, & dans les defcriptions qu’on en donne , & dans la fynonymie qu’on y rapporte. Quoi qu’il en foit, voici celle qus nous défignons ici, d’après des exemplaires communiqués pat M. Foucault, & recueillis fous les yeux & en la compagnie de M. Villars, quoique la defcription qu’il en a donnée ne s’y rapporte pas exaétement, & qu'elle fe rapproche davantage du porenri!/a nivalis, dont nous parlerons ailleurs. Cette efpèce fe diftingue à fes tiges feuillées, fortement inclinées, mais non couchées fur la terre ; à fes feuilles ovales, un peu cunéiformes, à peine velues , vertes à leurs deux faces, min- ces , incifées à leur foinmet en dents très-aigués, prefque féticées à leur fomn fes fleurs nombreufes, rapprochées ; par oblongs, étroits; par fes réceptacles chargés de poils foyeux , très-blancs, longs & rouffus. -S _ Les racines font groffzs, épaiff:s, d’un brun noirâtre; les feuilles radicales, pétiolées , quinées ; les caulinaires femblables, mais plus petites; les ftipules bifides, acuminées à leur fommert; les fleurs réunies prefqu’en tête; les calices un peu velus , verdâtires ; leurs folioles étroitis, très ai- 53 POT guës , prefqu'auMi longues que la corolle ; les filamens fouvent teints en pourpre. Cette plante croît dans les Alpes, fur les mon- tagnes aux environs de Grenoble, &c.x (W./f.) Le potentilla clufiana ne me paroit qu'une va- siété plus LATE de cette efpèce, à flurs moins nombreufes , à feuilles plus étroites, feulement divilées à leur fommert en trois ou cinq dents ai- guës, & dont les pétales font arrondis & non oblongs. 35. POTENTILLE des Alpes. Porenrilia valderia. Lion. Poe e fodiis Jértenatis , quinatifve ; foliolis Govatis , villofs , apice ferratis ; floribus confertis , nus calice fubaqualibus receptaculis lanatis. (N.) Potentilla foliis feptenatis , obovatis, ferratis, tomentofis ;ÿ caule.ereëto , petalis calice brevioribus. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 714. — Aion Flor. pedem. n°, 1454. tab. 24. fig. 1. Quinquefoliur pyrenaicum, folio fubtès arsenteo.? Tournef, Inf. R.-Herb. 2 197. À. Potentilla (nivalis), foliis feptenatis, urrin- que villofis, cuneiformibus, apice ferratis; caule erecto, calicibus duoëecim fidis , corollä majoribus. Lapeyr. AËt, tolof. 1. pag. 210. tab. 16. B. Potentilla (lupinoides), foliis quinatis, utrin- riceo-villofis ; foliolis obovatis , apice obrusi s ; petalis nn. longitudine ; receptaculis a otentilla { valderia ), alpina , alba, lupini folio, Viäil, Dauph. vol. 3. pag. 572. n°. 20. Les renfeignemens que j'ai recueillis fur ce trois plantes, d’après la defcription des auteurs , le rap prochement que J'en ai fait dans les he rbiers, ls nuances intermédiaires que J'ai obfervées de Fune à l’autre , les caraétères peu tranchés qui les féparent, du moins d’après les individus n nom breux que j'atexaminés , m'ont toujours ramené à la même efpèce, que l on di füingue à fes folioles épaites, en ovale renverfé, petites, velues, cré- nelées à | leur foinmet ; à fes tiges droites, peu £reiia. élevées; à fes fleurs ramaffées prefqu'entête, plus courtes que le calice. Sas Ses racines font dures, ligneufes, noirâtres ; les feuille s radicales pétiolées , à fept ou cinq fo- hioles très-rapprochéés, couvertes de poils linu- gineux , particuliérement à leur face inférieure, d'un blanc un peu ceniré ; bordées par un duvet blanchâtre, moins velues, quelquefois prefque pues à leur face fupérieure , finement denticulées à leur fommer ; les feuilles caulinaires plus peti- tes. mais femblables ; les RS à trois folio- lis étroit:s, is es, pointues. c | garnies s de pules Jar | Dauph. vol. P'OT Les tiges font grèles, tès-velues, prefque fim- ples, droites , hautes de trois à huit pouces, ter- minées par des fl:urs réuni:s en tête, fupportées par des pédoncules courts, velus ; les ‘folioles ca- te font étroites, oblonguss, aiguës, tormen- teufes ; la corolle bl inche ; plus courte que le ca- lice ; les rétales entiers, un peu arrondis ; les récepracles lanugineux. Dans le Mes lls nivalis, les feuilles font plus petites, plus ferrées, très- elle elles font un peu plus grandes dans le potentilla lupinoïides, pre!- qu'argentées en deffous; la plante s’élève peu : il ya d’ailleurs tant de nuances intermédiaires, qu'il me paroit dithcile de bien fixer ces variétés. Ces plantes croifflent fur les rochers, dans les Alpes &'les Pyrénées. % (F.f.) 36. POTENTILLE luifante. Pocentilla nitida. Linn. Potenrilla foliis Jubternatis I STIN tomen- tofs , conniventi-tridentatis ; caulibus ann , re- ceptaculis LE Linn, Syft. veget. 398. — Vill. REP N7Et Potentilla ff Îs quinatis , tomentofis , conniventi- tridentatis ; caulibus unifloris , receptaculis lanaris. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 714. — Amoœn. acad. 4. pag. 316. — Jacq. Auf. Shitabiise Heptaphyllum arsenteum , alpinum , trifoliatum , fabaudum. Bocc. Ma. 2. pag. 20. tab. 9. Trifoliurn alpirum , argenteum , perficiflore. Seg. Veron. 1. pag. 497. — C. Bauh. Pin. 328. Potenti De ne . ? Hacq. Plant. alp. Carn.« tab. 4. fig. Fear Pr major , foliis argenteis , acutis ÿ fore rofeo. Tournef. Init, FR. Herb. 296. Ts PRE efpèce fe diftingue à fes pecites feuilles troites, lu us &z foysufes à leurs deux faces , & furtout à {es Hzurs aifez grandes, dont les pé- tales font arrondis, onguiculés; fes tiges droites, d’une à trois suis au plus. Ses racines font dures, prefque ligneufes : fes@h tige $ , droites ou un peu couchées, prefque fin-\ les, filiformes, n'ont que deux ou trois pouces de haut; elles font garnies de feuilles à trois ou cinq folioles, petites , ovales, oblongues , argen- tées, foyeutes, & chargées de trois ou quatre dents à leur fommet, portées fur des pétioles pu- befcens ; les fleurs font blanches , quelquefois un peu rougeatres , grandes ; les folioles du calice font très-aiguës , fouvent réfléchies fur le pédon- cuie ; les pétales ; affez femblables à ceux du pé-. cher, font entiers, arrondis, mänis d’un onglec, long, étroit, inférés fur un réceptacle lanugi- neux. PONTS Cette plante croît dans Îles Alpes, aux environs de Grenoble, fur le haut des montagnes ca'cui- res, dans les lieux expofés au nord & à l'ombre, à la grande Chartreule , &c. x ( 7. [.) XX *X Feuilles ternées. 37. POTENTILLE à grandes fleurs. Potentilla grandiflora. Potentilla foliis ternatis , dentatis , utrinquè fub- pilofis ; caule decumbente, foliis longiore. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 715. — Miller. Dit. n°, 8. Fragaria foliis ternatis , fericeis ; caule declinato, petalis calicem fuperantibus. Hall. Helv. n°. 1114. tabs 21. ; Potentilla foliis ternatis , dentatis, utrinquè fub- villofis & viridibus , ovatis, ferratis , obtufis. Gmel. Sibir. 3: pags 183. n°. 32. tab. 35. fig. 1. 2. Potentilla foliis ternatis , dentatis ; caule fipernè dishotomo , petalis calice duplo longioribus. Gex. Prov. 409. Fragaria Jrerilis, ampliffimo folio & flore; petalis cordatis, Vaïl. Paris. pag. ÿÿ. tab. 10. fig. I. A. Eadem, foliis caulibufque majoribus. (N.) On diftingue cette plante à fes grandes fleurs | d'un beau jaune, à fes tiges foiblement couchées, | à fes feuilles rernées , velues, verdatres. Ses racines font épaifles , fes tiges prefque fim- : les feuilles font rernées, longuement pétiolées , \ compofées de folioles ovales plus ou moins gran- vert fombre ; divifées à leur conteur en créne- | Jures prefqu’égales, obtufes, garnies à leur bafe . de ftipules ovales , lancéolées , aiguës, Les fleurs naïffent en petit nombre, & en une | forte de corymbe à l’extrémité des rameaux; elies font jaunes, grandes; leur calice eft divifé en fo- lioles oblonguess , aiguës , verdâtres , à peine ve- | échancrés ou fimplement obtus à leur fommet. ’ |partemens méridionaux de la France, environs de Paris, à Fontainebleau. ( F.f.) duvet plus ou moins abondant qui revét toutes fes parties ; elle fe rapproche du pocentilla monfpelien- de fa corolle.. 38. POTENTILLE de Montpellier. Pocentilla nonfpelienfrs.. . ples , quelquefois dichoromes, inclinées , légére- | rment velues, hautes de cinq à fix pouces : toùtes 1 «des , plus ou moins velues à leurs deux faces, d’un | lues, quelquefois blanchätres & pubefcentes : It} corolle eft beaucoup plus grande que le calice; | les pétales amples, en ovale renverfé, un peu | Cette plante croit dans les Alpes, dans les dé- même aux À Elle varie beaucoup par fa grandeur , & par le f fs, dont elle diffère par la grandeur & la couleur | PM 5ag otentilla foliis ternatis ; caule ramofv , ereéto ; pedunculis fupra genicula enatis. Linn. Spec, Plant. vol. 1. pag. 714. — Hort. Upf, 134. — Mil, Diû, e n°. 7. 14 Pentaphylloides ercëtum, fragarie folio. Morif, | Oxon. Hiit. 2. pag. 193. $. 2. tab. 20. fig. 2. Fragaria Merilis , alpina , caulefcens. Tournef. Inft. Fi. Herb. 296, — Magn. Monfp. 354. —Boerh. Lugd, 1. pag. 42. Il me paroit difficile de bien déterminer les ca raétères de cetre elpèce , qui m'eft peu connue , & que je foupconne muiliter entre le poremrilla 5 ; Lg 1 . Rs P ñ grandiflora & le porentilla fragaria, difiinguée du premier par fes petites fleurs, & de tous deux ar fes tices relevées, longues d'environ un pied. Le o Ses feuilles font grandes, pétiolées , compofées de trois folioles ovales, vertes , prelque giabres en deffus ,velues en delious , garnies à leurs bords de dents profondes , égales & obtufes. Ses Aeurs font jaunes où blanchatres, fort petites; fes tiges. | velues , un peu épaifi:s , médiocrement inclinées, E] Elle croit dans les montagnes des départèmens méridionanx de la France | & aux environs de Montpellier.? C F 39. POTENTILLE fraitier. Potentilla fragarie, ‘Potentilla petalis obccrdatis, calicis longitudine ; | foliis ternatis , fubfericeis ; caule decumbente. (N.) IN. x Fragaria (terilis), caule decumbente ; ramis flo- riferis, laxis. Linn. Spec. Plant. vol, 1. pag. 509.— Pollich. Pal, n°, 492. — Neck. Gallob. pag. 223. —Moœnch. Haff. n°. 430. — Dœrr. Naf. pag. 111. — Hoffin. Germ. 178. tab. 6. — Lam. Flor. fanç, vol. 3. pag. 141. n°. 738. IIL. | Fragaria petalis obcordatis, calicis longitudine , receptaculo ficco, pubefcentia petiolorum & pedurcu- lorum patentiffima ; caule decumbente, Wild. Soec, RS o à Plant. vol. 2. pag. 1093. n°. 8. Fragaria caule proftrato; foliis ternatis, frriceis. Hail. Helv. n°. 1113. retufis » Fragaria vaule decumbente , repente, Roy Lugd. Bat. 274. — Dalib. Parif. 14, — Sauvag. Monfp. 177. — Hudf. Angl. 19ÿ. Fragaria flerilis. C. Bauh. Pin, 327. — T Inft, R. Herb. 296. Fragaria fferilis, feu memimè vejca > hirfuta , rni- nimè incana. Morif. Oxon. Hift. 2: pag. 186, tab, 19. fig. 5. Fragaria filveftris , minimè vefca Jeu flerilis. Lobel. Ic, 698. I étoir impoñible de ne pas rapporte r à genre le fragaria fferilis de Linné, puifqu'il man- que du caraétère générique des fraifiers ,1ayant © = æ) ce 650 PO TL point fon réceptacle charnu , mais fec & petit, comme celui des potentilles. Ce caraétère excepté, il eft d’ailleurs un peu dificile , au premier afpeét, de le diflinguer du fraifier commun : fes fleurs font beaucoup plus petites ; la corolle eft à peine de la lonpueur du calice ; {es tiges ne poufñlenc point à leur bafe de ces longs rejets traçans qu'on remarque dans les fraifiers. Elles font longues de trois à quatre pouces , & quelquefois plus; comprimées, cou- chées fur la terre, velues, garmies à leur bafe de plufieurs ftipules lancéolées ; & d’une couleur fou- vent ferrugineule. Ses fzuilles font ternées , velues, fouvent un veu foyeufes en deffous, pétiolées, compofées de folioles ovales, courtes, obtufes , dentées. Les poils des pétioles, ainfi que ceux des pédon- ales, font fins , écartés des tiges en angles droits; s fleurs pédonculées , folitaires , blanchätres, tes ; les pétales en cœur renverfé, un peu ancrés à leur fommet ; le réceptacle fec, nu, fans augmentation fenfible après la fécondation, ci Cette plante croît en Europe, dans les bois & les lieux arides. Elle fleurir de très-bonne heure au prntems. Quelquefois fes feuilles font très- amples , moins velues, à proportion de Jeur grandeur. % (WP. v.) 40. PoTENTILLE de Norvège. Potentilla nor- vegica. Linn. Potentilla foliïs ternatis , caule dichotomo, pedun- culis axillarious. Linn. Spec. Plant. 715. — Fior. dan. 171. — Hoffm. Germ. 180.— Retz. Obferv.1. pag. 20. Potestil/2 foliis ternatis; caule corymbofo , ercéto. Flor. fuec. 410.457. Potentilla foliis ternatis, incifis ; caule diffufo. Flor. lapp. 211.— Hort. Cliff. 195. —Roy. Lugd. Bat. 475. Quinquefollum hirfktum , luteum ÿ paucioribus la- cinus. Loëf. Pruff. 218. tab. 70: Fragaria foliis ternatis , hirfutis; caulinis triparti- sis, fhpulis ovato-lanceolatis. Hall. Helv.n°.1115 À Pentaphylloides majus ,ereëtum , flore luteo ; ternis feliis, fragaria inffar hirfutis. Morif. Hift. 2. pag. 193. S.2. tab. 20, fig: 2. Trifolium norvegicum , majus , férratum ; foliis crenatis ; flore luteo. Kylling. At. 1673. pag. 346. tab. 346. Cette efpèce a des rapports avec le porentilla ereëla ; mais fes feuilles font rernéss, fes fleurs petites , fes racines annuelles. 11 s'en élève pluficurs tiges droites, fermes, BOT cylindriques , médiocrement ftriées, prefque fim- ples , dichotomes à leur partie fupérieure , cou- vertes de poils fins, horizontaux, garnies de feuilles alternes , pétiolées , ternées , compofées de folio!es oblongues, lancéolées , fouvent élar- gies à leur fommec, rétrécies en coin à leur bale, au moins longues d’un pouce , dentées en fcie à leur contour, vrinées, velues à leurs deux faces, portées fur de longs pétioles, munies à leur bafe de deux ftipules lancéolées , aiguës , oppofées , quelquefois dentées , un peu à demi en cœur à leur bafe. Les fleurs font difpofées en une panicule étalée, fupportées par des pédoncules fimples, gréles, velus. Les calices ont leurs folioles oblonguts, plus longues que les pétales : ceux-ci font jaunes, très-entiers ; les fligmates noiratres. On rencontre cette plante aflez communément dans les montagnes alpines de la Dalécarlie , en Norvège , en Suède , &c. O (7.f.) 41. POTENTILLE neigeufe. Potentilla nivea. Linn. Potentilla foliis ternatis, incifis, fubtàs tomen- tofs ; caule adfcendente. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 71$. — Flor. fuec. 2. n°. 458. — Gunn. Norveg. n°. $12. tab. 3. fig. 1. Potentil'a foliis ternatis, utrinquè hirfutis , infra candidis ; foliolis ovatis, ferratis. Gel. Sibir. 3. pag. 183. tab. 36. fig. 1. Potentilla foliis ampliter crenatis , fubtùs tomen- cofis. Hall. Goœtt. 2. pag. 108. Fragaria fferilis , folio fubtùs argenteo. Ammon. Ruth. n°. 111. ette plante eft d’un afpeét agréable , & très- didinéte par le duvet d’un beau blanc de neige qui recouvre le deffous des feuilles , les pétioles & les tiges. Ses racines font en touffes fibreufes , très- déliées : elles produifent plufieurs tiges courtes ,: médiocrement adfcendentes , prefque fimples, cylindriques, blanches ou quelquefois cendrées. Les feuilles font prefque toutes radicales, rom- breufes , longuement pétiolées , ternées , compo- fées de folioles ovales, médiocres , profondément crénelées à leur contour, vertes , glabres ou ve- lues en deffus, felon les localités ; très - velues & d’un blanc de neige en deffous. Les tiges fe divifent à leur fommet en quelques ramifications paniculées, dont la bafe eft garnie de quelques petites feuilles fimples ou ternées. Les fleurs, fupportées par de longs pédoncules blan- châtres , grêles, ont leurs folioles calicinales lan- céolées , acuminées : la corollé eft jaune. on PONT os la trouve auffi en Suifle , d'où elle m'a été communiquée par M. Dupuis. x (W.f.) | . 42. POTENTILLE à feuilles de bétoine. Potentilla betonicefolia. Potentilla pumila , foliis ternatis , ellipticis , cre- natis ; caule fubereëto , fimplici , fliformi ; pedunculis capillaribus , floribus minimis , peralis integris , calice multo longioribus. (N.) Fragaria flerilis | procumbens ; foliis betonica inftar, ferrauis. ? Amm. Ruth. n°. 109. tab. 14. fig. 2. — Gmel. Sibir. vol. 3. pag. 184. tab. 37. fig: 1. Potentilla leucophylla. ? Pall. Iter 3. pag. 194. Cette efpèce fe diftingue du potentilla nivea par fa délicacefle , par la forme étroite, elliptique de fes feuilles , & par la fineffe de fes tiges. Ses racines font dures , épaifles, garnies de quel- ques filamens capillaires , noïrâtres : il s’en élève des tiges fimples , filiformes , aflez droites, gla- bres , cylindriques , hautes de deux ou trois pou- ces. Les feuilles font toutes radicales , ternées , compofées de trois folioles affez femblables à celles de la bétoine , mais plus étroites, plus petites, elliptiques, obtufes, divifées en groffes crénelures à leur contour, munies de longs pétioles capillaires. Les fleurs font fort petites , furtout leurs calices , fupportées par des pédoncules extrêmement fins, rameux , paniculés , garnis à leurs divifions de quel- ques petites folioles entières ou crénelées. Le calice eft blanchâtre , pubefcent, à folioles obtules , très-petites. La corolle eft d’un jaune pale, au moins une fois plus grande que le calice ; les pétales ouverts , planes , prefqu’arrondis. Elle ne mé paroit être qu'une variété plus petite de celle de Pallas & de Gmelin. Cette efpèce croit en Sibérie , où elle a été re- cueillie par M. Patrin, qui en a communiqué des exemplaires à M. Lamarck. x (W.f.) 43. POTENTILLE élégante. Potentilla fpeciofa. Willd. Potenuilla foliis ternatis , ellipticis , obtufis, den- tatis , fubtès tomentofis ; caule fruticofo. Wilid. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1110. Fragaria cretica , fruticofu ; folio fubrüs arsenteo. Tourn. Corol. 21. Cette plante me paroït avoir des rapports avec le potentilla nivea. Ses tiges font bafles , divifées | en rameaux noiratres , de la groffeur d’une plume de cygne, garnies de feuilles affez femblables à celles du porentillu fragaria , pétiolées , ternées , obtufes, elliptiques , dentées à leurs bords, pu- | befcentes à leur face fupérieure , tomenreufes & | d'un blanc de neige en deflous, ainfi que leurs pé- Botanique. Tome VW. POT 6o1 tioles munis de flipules fcarieufes , aiguës , lancéo- lées. Les fleurs font difpofées en cerymbes longue- ment pédonculés ; ces pédoncules font fortement tomenteux , garnis de deux feuilles alternes, très- fimples. Le calice eft tomenteux, lacorolieblanche, aufli grande que le calice. Cette plante croît à l'ile de Crête. h ( Defcripr. ex Willd.) Ne feroit-ce pas une variété du zoter- tilla nivea ? 44. POTENTILLE à feuilles ovales. Potenri/la ovaia. Potentilla foliis ternatis , ovatis, füpra pilofis, Jubrès fericeis , apice-incifis ; caule procumbente, fli- formi , valdè pilofo ; petalis integris ; vix calicem ju- perantibus. (N.) Potentilla fubacaulis. ? Jacq. Ic. rar. 3. tab. 491. — Collect. 2. pag. 145. Cette efpèce fe diftingue à fes feuilles ovales & non çunéiformes, à fes tiges grèles, très-pileufes. Ses racines font dures , prefque ligneufes, ram- pantes : le defféchement des fpules les fair pa- roître écaiileufes à leur partie fupérieure : il en fort quelques tiges filiformes , couchées, à peine rameufes , chargées de poils fns, nombreux, longs & horizontaux. Les feuilles caulinaires font ter- nées, compoféss de folioles ovales, égales, vertes & pileufes en defflus , foyeufes & d'un luifant cen- dré en deflous, incifées à leur fominet , munies à la bafe de leurs pétioles de ftipules en forme d’e- cailles membreneufes : les poils des pétioles ref- femblent à ceux des tiges. Les feuilles caulinaires font rares, fort petites, fituées à la divifion des pédoncules. Ceux-ci fonc prefque capillaires, velus , uniflores. Les folioles du calice font ovales , aiguës , blanchätres; la co- rolle jaune; les pétales entiers, ovales, un peu ar- rondis, un peu plus longs que le calice. Cette efpèce croit en Efpagne &c dans les Alpes, 2% (W.f. in herb. Lam.) 45. POTENTILLE tridentée. Potentilla tridentata. Vaül. Potentilla foliis ternatis, cuneiformibus , apice tri- Potenrilla, , cuneiformibus , apice fidis. Vahl. Symb. 2. pag. 59. — Aït. Hort. Kew. val. 2. pag. 216. tab. 9. Potentilla (retufa) , folits ternatis , hirtis ; apice retufo ,tridentato. Retz. Prodr. Flor. fcand. edit. 2. n°. 642. Flor, dan. 799. Potentilla (tridentata}, affurgens , glabriufeula , féépulis fubulatis ; foliis trifoltatis, oblongo-cureatis, apice fubtridentatis ; panicula laxä. Michaux. Flor. boreal.-amer. vol. 1. pag. 302. os LÉS88 6oz BOF Ses tiges font herbacées , afcendantes , très- fimples , hautes de cinq à fix pouces , chargées de poilsrares, garnies de feuilles pétiolées, ternées; les inférieures nombreufes , compofées de folioles glabres, fans nervures apparentes ; aiguës à leur bafe , obtufes, à trois, quelquefois à quatre ou cinq dents à leur fommer, prefqu’épales, les laté- rales plus étroites, une ou deux feuilles caulinaires, & quelques-unes feffiles , lancéolées, à trois divi- fions fituées à la bafe des ramifications , munies de deux ftipules lancéolées. Les pédoncules font bifides à leur fommet , uniflores ; les folioles du calice larcéolées & pileufes , ainfi que les ovaires. La corolle eft blanche. Cette plante croît dans le Groënland , au Ca- nada , fur le haut des rochers. 46. POTENTILLE à tiges très-courtes. Porencilla fubecaulis. Linn. Potentilla foliis ternatis (cuneiformibus ), denta- tis, utrinquè tomentofis; feapo decumbente. Lion. Spec. Plant. vol, 1. pag. 715.— Gmel. Sibir 3. pag. 183. n°. 34. tab. 36. fig. 2. Potenrilla foliis radicalibus, ternatis, dentatis, utrinquè tomentofis; caulibus fubfoliofis. Gerard. Flor. gall.-prov. 469. Fragaria flerilis, filveffris, fericea feu incana. Tournef. Inft. R. Herb. 296. — Morif. Hiit. 2. pag. 187. — Garid. Aix. 190. tab. 37. "é Fragaria fferilis | molli lanugine pubefcens. Amm. Ruth. 84. 110. Fragaria affnis fericea , incana. Bauh. Pin. 327. Prodr. 139. On diftingue cette plante des efpèces précé- dentes à fs tiges prefque toujours plus courtes que fes feuilles, à fes feuilles épaifles, cunéifor- res, velues des deux côtés. Elle croît en gazon touffu. Ses racines font du- res , ligneufes ; fes feuilles pétiolées, ternées, à folioles oblongues , cunéiformes à leur bafe , o5- tufes à leur fommet, fermes, ridées, blanchâtres ou un peu rouffatres, tomenteufes à leurs deux faces, ainfi que toutes les autres parties de la plante ; dentées à leur contour , particuliérement vers leur fommet; munies à la bafe des pétioles de ftipules acuminées. Ses fleurs font jaunes , pé- donculées , affez grandes. Les tiges couchées, à une où deux fleurs très-peu feuillées. On trouve cette plante dans les hautes monta- gnes des départemens méridionaux , en Sibé- rie, &c, Je l'ai recueillie fur le mont Viétoire aux environs d'Aix. (J.0.) Quelquefois fes tiges font un peu alongées , étalées, mais toujours couchéss. 47. POTENTILLE glactale. Potentilla frigida. Villars. AG TENNIS EDG D <> D PI PE LP ÉD LC LI I A AURA D à A P'OT Potentilla foliis ternatis, ferratis, hirfutis; pe- talis ovatis, vix calice longioribus. Villars. Dauph. vol. 3. pag. 563. Cette efpèce eft la plus petite que Pon con- noifle ; elle ne doit pas être confondue avec le potentilla fusacaulis Linn. Elle n’a que quelques lignes de haut: on la prendroit pour une variété du porentilla verna fk elle n’avoit toutesfes feuilles ternées. Ses racines font épaifles, noirâtres, droites, peu fibreufes. Ses feuilles font verdâtres , petites, prefqu'en touffe, compofées de trois folioles cour- tes, pétiolées, un peu cunéiformes , larges , mais légérement arrondies à leur fommet, rétrécies en coin à leur bafe, médiocrement velu:s, denticu- lées & même incifées à leur contour. Les fleurs font fort petites, peu nombreufes; les pétales font jaunes , ovales, à peine auf longs que les calices. Cette plante croît fur les rochers élevés des Alpes, en Suiffle, dans les départemens méridio- paux de la France. 2% (W. [. in herb. Juffieu & Lamarck.) (POIRET.) POTHOS. Porhos. Genre de plantes monoco- tylédones , à fleurs incomplètes , de la famille des aroïdes , qui a des rapports avec les dracontium , renfermant des plantes herbacées, exotiques à l'Eu- rope , à feuilles fimples , palmées ou pinnatifides, & dont les fleurs font réunies fur un fpadice épais. Le caratère effentiel de ce genre eft d’avoir: Une fpathe fimple; ur fpadice épais , couvert de fleurs ; quatre pétales ; quatre éramines ; un ovaire tronqué ; point de ffyle; une baie à une feule [e- mence. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre: 1°. Une fpathe d’une feule pièce, s’ouvrant d’un feul côté, renfermant un fpadice affez court, fimple, épais, couvert dans toute fa longueur par la fruétification. Point de calice. 2°. Une corolle compofée de quatre pétales droits, oblongs, cunéiformes. \ 3°. Quatre éramines , dont les filamens font droits , élargis, aufli longs , mais plus étroits que les pétales, furmontés par deux anthères fort petites. 4°. Un ovaire tronqué , parallélipipède; point de ftyle, un ftigmate fimple. Le fruit eft une baie un peu arrondie, à deux loges, à une feule femence, POST Obfervations. Ruiz 8 Paron, dans leur Pro- drone pour la fleur du Pérou , ont établi un nou- veau genre fous le nom de carludovica , pag. 136, tab. 31, qui a de grands rapports avec celui-ci, mais qui cependant préfente des caractères qui lui font particuliers , tels qu'une fpathe à quatre folio- les ,un calice commun, cubique , à quatre fleurs ; un calice propre , à dents nombreufes ; un grand nombre d’étamines, quatre ftyles très-longs, une baie à plufieurs femences. Il eft poffible que , parmi les efpèces que nous préfentons ici, & dont plufieurs n'ont été que médiocrement analyfées par les auteurs qui en ont parlé, il s’en trouve quelques-unes qui fe rappro- chent de ce nouveau genre. EsPÈèCESs. 1. PoTHos à grandes feuilles. Porhos granaï- folia. Jacq. Pothos folits ampliffimis , integris, cordatis; fpa- dice longiffimo , fubulato. (N.) Jacq. Colleét. vol. 4. pag. 121. & Ic. rar. vol. 2. — Lam. Iiluftr. Gen. tab. 738. Pothos (macrophylla), fois cordaris , fpadice longiffimo, rudice nodofa. Swartz. Flor. Ind. occid. vol. 1.pag. 269. & Prodr. pag. 33. Dracontium cordatum. Aubl. Guian. pag. 836. n°.4. Dracontium amplis, foliis cordatis; radice rodofä, rubrä. Plum. Amér. pag. 48. tab. si. fig. 1. & tab. 63. Cette plante a des racines fibreufes , alongées, d’un vert pâle, un peu rougeatres:elles produi- fent un grand nombre de feuilles radicales , très- entières , glabres, légérement ondulées à leurs bords, en cœur à leur bafe, aiguës à leur fom- met, fermes, coriaces, luifantes, marquées de fept nervures, longues d’un pied & demi & plus, larges prefque d’un pied , portées fur un pétiole prefqu'auffi long que les feuilles, de l'épaiffeur du doigt. Du centre de ces feuilles s’élève une hampe cy- lindrique , plus longue que les pétioles, fuppor- tant un fpadice prefque droit, fubulé, couvert de fleurs hermaphrodites, très-ferrées. La fpathe, longue de quatre à cinqpouces, eft verte, coriace, lancéolée , aiguë, un peu roulée en fpirales ; les pétales blancs, un peu verdatres à leur fominet, oblongs , concaves, courbés en votte à leur ex- trémité fupérieure. Cette plante croît en Amérique, dans les en- virons de Caracas, fur les montagnes boifées , aux pieds des arbres, ( Defcript. ex Jacq.) 2. PoTHos à grofles nervures. Pochos craffi- nervia. Jacq. POR 605 Pothos foliis integerrimis , lanceolato - oblongis, acutis ; nervo craffiffimo. (N.) Jacq. Colleét. bor. vol, 4. pag. 122. Ses racines font longues, épaiffes, cylindriques, vertes en dedans, blanchatres en dehors : elles produifent des feuilles radicales , nombreufes , très-entières, oblongues, lancéolées, aiguës, d’un vert gai , un peu épaifies & roulées à leurs bords, Jongues d'un pied & demi ou deux pisds, larges de fix à huit pouces, traverfées par une nervure longitudinale de la groffeur du doigt, fupportées par des pétioles garnis à leur bafe de ftipuies lan- céolées, aiguës, en forme de carène. Il s’en élève plufisurs hampes hautes d’environ deux pieds, un peu anguleufes, terminées par uü fpadice de la groffeur d’une plume & plus, de trois à quatre pouces de long, obtus, chargé de fleurs hermaphrodites, enveloppé par une fpathe lancéolée, acuminée , verdatre. Les pétales fonc concaves, cunéiformes , veérdatres, d'un blanc pâle à leur bafe. Cette plante croît en Amérique, dans les mé- mes lieux que la précédente. (W. f° in herb. La- matck.) 3. PotHos à feuilles en cœur. Pothos coraara. Lino. Pothos foliis cordatis. Vi: J ER pag. 1373. — Aublet. G n°. 6. pec. Plant. vol. 2. voi. 2. pag. 840. Dracontium folits cordatis , longi vofis ; petiolis radicalibus , pedunculo longioribus ; flore nutante. Burm. Amér. pag. 26. tab. 38. Arum acinis ametyflhinis , fiore parvo. Pium. Catal. amer. fpec. pag..4. Cette plante a des racines compoiées de nœuds imbriqués , d’où s’échappent un grand nombre de fibres fimples. Les feuilles font toutes radicales , amples, fimples , profondément échancrées en cœur à leur bafe , entières à leurs bords , acumi- nées à leur fommet , marquées de nervures longi- tudinales , fupportées par de très-longs périoles cylindriques , élargis à leur bafe. Les hampes font axillaires , deux & trois fois plus courtes que les pétioles, terminées par un fpadice court , un peu incliné , lancéolé , muni d'une fpathe fort petite, lancéolée. Les fleurs font petites ; les fruits un peu arrondis , bleuatres , très-ferrés. Cette plante croit dans |A mérique. x (Defcripe, ex Burm.) : 4. Porxos violette. Porhos violacea. Swartz. Pochos foliis ovato-lanceolatis ,integris, nervolis, punétatis. Swartz. Flor. Ind. ocçid. vol. 1. pag. 270. » P QE: 2 & Prodr. pag. 32. . Gsses ç 604 BOT Arum parafiticum , minus; foliis ovatis, punétatis, glabris; fricä brevi. Brown. Jam. 333. n°. 13. Dracontium (fcandens) , caule ad nodos villofo, folis lanceolatis. Aubl. Guian. vol. 2. pag. 836. : n°3. Dracunculus repens , lanceolaius | ad nodos villo- | Jus. ? Plum. Amér. tab. 74. Ses racines font fimples, longues, épaiffes, filiformes , blanchâtres ; elles pouffenc plufieurs tiges hautes de deux à trois pieds, fimples , radi- cantes , épaifles , glabres , noueufes, garnies de feuilles pétiolées , éparfes , alrernes , entières , ovales ou ovales-oblongues , lancéolées , ponc- tuées, munies à la bafe de leurs pétioles de ftipules vaginales, amplexicaules , rouffâtres, membra- neufes. Les hampes font axillaires, droites, à peine auf longues que les pétioles : elles fupportent un fpadice long d’un demi - pouce , verdâtre , cylin- drique , enveloppé par une fpathe ovale, concave, de moitié plus courte que le fpadice. La corolle eft repréfentée par quatre vaives triangulaires , rétufes à leur fommet : les filamens des étamines font élargis en forme de pétales , de couleur blan- châtre, enveloppant l'ovaire. Celui-ci eft arrondi, furmonté d’un fligmate bifide. Le fruit eft une baie de couleur violette, contenant quatre fe- mences oblongues. Cette plante croit aux pieds des arbres , fur les hautes montagnes de la Jamaique. 2% (Defcripe. ex Swartz.) $. POTHOS grimpante. Pothos fcandens. Linn. Pothos petiolis latitudine foliorum (fpicis globoff.), caule radicante. Linn. Syft. Plant. vol. 4. pag. 76. n°. 1. — Flor. zeyl. 329. Potha. Burm. Zevl. 197. Ana -parva. Rheed. Malab. vol. 7. pag. 75. tab. 40. Zppendix duplo folio. Rumph. Amboin. vol. 5. pag. 490. tab. 184. fig. 1.2. 3. Certe efpèce fe diflingue de fes congénères par fs viges grimpantes, par fes périoles membra- neux , ailés , & par fes fpadices en épis glo- buleux. Elle grimpe & s'attache aux arbres à l’aide des petites racines des articulations de fes tiges. Ses feuilles font alternes, glabres , très - entières, firiées, lancéolées , aiguës, fupportées par des pétioles courts, membraneux , affez femblables à ceux des orangers. La fruétification eft réunie en une tête g'souleufe fur un fpadice latéral, pédon- culé, réfléchi, enveloppé d’une fpathe courte, en capuchon. P OT On rencontre cette plante dans les Indes & à la côte de Malabar. à 6. Pornos à feuilles lancéolées. Pothos lan- ceolata. Pothos foliis lanceolatis, integerrimis , trinerviis ; fcapo apice triquetro. Linn. Syft, Plant. vol. 4. pag. HOME Arum foliis rigidis , anguflis & acuminatis. Plum. Amér. 47. tab. 62. & Fil. tab. 2c6. Cette plante a des racines fibreufes, rouffatres, blanches en dedans , d'où s'élèvent plufeurs feuilles longues d’un pied & demi, fur trois pouces de large 3 fermes , épaifies , lancéolées , étroites, glabres , d’un beau vert , portées fur des pétioles- charnus , longs d’enviren un pouce. Du milieu de ces feuilles fortent plufieurs ham- pes grêles , fouvent plus longues que les feuilles , foutenant un fpadice cylindrique , long d'environ dix pouces , garni de fleurs d’un violer pâle dans toute fa longueur, muni à fa bafe d’une fpathe étroite, lancéclée, aiguë, plus courte quele fpadice. Les fruits font de petites baies de la groffeur d’un pois , remplies d’un fuc blanc & mucilagineux , contenant deux femences noirâtres , alongées. Cette plante croît dans les forêts humides , fur le tronc des vieux arbres, dans les contrées méri- dionales de l’Amérique. % ( Defripr. ex Plum.) 7. Porros à feuilles crénelées. Porhos crenata. Lino. Porhos foliis lanceolatis ; crenatis. Linn. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1373. — Aubl. Guian. vol. 2. Oo pag. 840. n°. 4. Arum amplis foliis acuminatis & pergamaccis. Plum. Catal, fpec. 4. Dracontium acaule , foliis lanceolatis, ferratis ; fpadice declinato. Burm. Amér. pag. 27. tab. 39. Ses racines font compofées de fibres fimples , qui partent d’un tronc épais , noueux , écailleux. Les feuilles, soutes radicales , font prefque fef- files , très-longues, lancéolées , nerveufes, cré- nelées à leurs bords , fermes & coriaces. Les hampes font liffes , latérales ; elles fupportent des fpadices pendans, très-longs, fubulés, munis d’une fpathe fort courte , acuminée ou lancéolée. On trouve cette plante en Amérique, dans l’île de Saint-Thomas. ( Defcripr. ex Burm.) 8. PorHos acaule. Pothos acaulis. Linn, Pothos foliis lanceolatis , inteperrimis , enerviis, 5 £ :Linn. Syft. Plant. vol. 4. pag. 76. n°. 2. — Jacq. Amér. pag. 240. tab. 153. Planta innominata, Plum. Amér. tab. ç7, P OT Vulgairement queue de rat. Cette plante a le port d’un aloës ; elle eft dé- pourvue de tige. Ses feuilles font toutes radicales, oblongues , cunéiformes, gläbres, acuminées , très-entières , coriaces , un peu roides, médio- crement pétiolées , hautes d’un pied & demi & plus. Il s'élève d’entre les feuilles plufieurs hampes hautes d’un pied , épaiffes , cylindriques. Le fpa- dice eft fubulé , alongé en forme de queue, garni dans toute fa longueur de fleurs hermaphrodites , muni d’une fpathe plane, linéaire, lancéolée. Les pétales font concaves , oblongs, carénés fur le dos. | On rencontre cette plante dans les forêts de la pique ; aux pieds des arbres. ( Defcript. ex acq.) 9. POTHOS palmée. Pothos palmata. Linn. Pothos foliis palmatis. Linn. Syft. Plant. vol. 4. Pa. 77.10. 7. Dracunculus fcandens, maximus. Plum. Catal. mer. $. Dracunculus feandens , polyphyllus, Plum. Fil. tab. 207. 208. Dracontium hederaceum , polyphyllum. Plum. PI. amér. pag. 49. tab. 64. 65. Cette efpèce eft facile à diftinguer par fes fsuilles palmées, longuement pétiolées & crès- amples. Ses racines font groffes, noueufes, couvertes ; d’une poufñière rouffatre : elles produifent des | feuilles qui ont fouvent plus de tiois pieds d’é- \ tendue , divifées en neuf ou dix découpures pro- | fondes ,liffes , très-épaiffes , munies d’une nervure longitudinale , groffe & faillante , fupportées par | des périoles d'environ quatre pieds de long. Les fruits font difpofés fur un fpadice long d’un pied, cylindrique , pendant, foutenu par une | hampe plus courte que les pétioles, muni d’une fpathe membraneufe , lancéolée, de la longueur * des fpadices. On trouve cette plante à la Martinique , fur le tronc & les racines des arbres. x (Deferipr. ex . Plum.) 10. PoraoOs à feuilles aïlées. Pothos pinnata. Linn. Pothos foliis pinnatifidis. Linn. Spec. Plant. vol. d. pag. 77. n°. 6. Appendix laciniata. Rumph. Amboin. vol, 5. pag. 480. tab. 143. fig. 2. . On diftingue cette efpèce à fes feuilles ailées. Des tiges font trés-grofles, épaifles, chargées de | b © Ü 605 poils longs , filamenteux , & de racines avec lef- quelles elle s'attache aux arbres. Ses feuilles fonc longues de deux à trois pieds, profondément pin- natifides , pendantes fur leurs périoles , alternes, aflez femblables, par leur forme, à celles du po- lypode commun. La fruétification eft fupportée par des pédon- cules latéraux, & réunie fur un fpadice cylindri- que, obrus, long de cinq à fix pouces, très-épais, de couleur glauque dans le premier développe- ment, & puis d'un brun foncé. Cette plante croit dans les Indes. 11. POTHOS digité. Pothos digitata. Jacq. . Pothos foliis digitatis, alternis; pedunculis axilla- ribus , folitariis. (N.) Jacq. Colleét. botan. vol. 4, pag. 120. C'eft une plante dont les tiges s'élèvent à deux pieds & plus de haut, marquées par les cicatrices des anciennes feuilles, tachetées de blanc, garnies de feuilles aiternes, pétiolées, digitées, à cinq ou neuf divifions oblongues , lancéolées, aiguës, très- entières, de fix à dix pouces de long, un peu glutineufes dans leur jeuneffe, munies à la bafe des périoles de ftipules conniventes, épaifles, verdâtres, Les pédoncules fontaxillaires, folitaires, droits, longs de deux pouces, fupportant un fpadice de trois à quatre pouces, de l’épaifleur du doist, d'abord de couleur purpurine, enveloppé d'une fparhe plane, lancéolée, aiguë. Les pétales font cu- néiformes, anguleux, concaves; les filamens élar- gs, comprimés, plus courts que la corolle; les anthères droites & ovales. : Cette efpèce fe trouve en Amérique, dans les environs de Caracas, au pied des arbres. (Deféripr. ex Jacq. ) Efjèces moins connues. * Pothos (ovata), foliis ovatis | fubts glaucis (baccis monofpermis ). Walther. Flor. caroi. pag. 224, * Porhos (cufcuaria), foliis ovato-oblongis, acu- tis, integerrimis ; caule fcandente. Gmel. Syit. Nat. vol. 1, pag. 274. — Rumph. Amboin. vol. $. pag. 488. tab. 183. fig. 1. 6 Cette plante paroît avoir beaucoup plus de rap- ports avec les arum. (POIRET.) POUPART. Poupartia. Genre de plantes di- cotylédones , à fleurs polypétalées, de la famille des thérébintacées , qui a des rapports avec les Jpondras , qui a été établi par Juffieu , d’après les manufcrits & l’herbier de Commerfon. 606 POU Ju OT Le caractère effentiel de ce genre eft d’avoir : Pourouma foliüs alternis , trilobatis, fubris albo- pubefcentibus. (N.) « Cet arbre, dit Aublet, s'élève à environ foixante pieds, fur deux pieds & plus de diamè- tre. Son écorce eft de couleur cendrée, liffe; fon bois blanchâtre , peu compacte, caflant. Il pouffe à fon fommet un grand nombre de branches très-étalées , divifées en rameaux garnis de feuilles alternes, partagées en trois lobes réunis, remar- quables par leurs nervures nombreufes & régu- lières, vertes & rudes à leur face fupérieure, re- vêtues en deffous d’un duvet blanchâtre , longues d’un pied , fur un pied & deux pouces de largeur, portées fur un pétiole velu, un peu plus court. Ces feuilles , avant leur développement, font ren- fermées dans une grande ftipule, en forme de fpathe , qui tombe dès que la feuille commence à fe développer, & laiffle fur les rameaux l’impref- fion de fon attache. » Un calice très-petit, à cinq diviffons ; cinq pétales; dix étamines inférées fur un réceptacle crénelé; cinq fyles rapprochés , autant de fhigmates ; une noix à cinq loges , dont fouvent une ou deux avortent. ESPÈCE. 1. PourarTt de Bourbon. Poupartia borbonica. Gmel. Poupartia foliis impari-pinnatis, floribus racemo- fis. (N.) Gmel. Syft. Nat. vol. 1. pag. 728.— Juff. Gen. Plant. pag. 372. Vulgairement bois de poupart. C'eft la feule efpèce connue de ce genre, qui s'élève en un arbre garni de feuilles ailées avec une foliole impaire ; quelques-unes font fimples ; les autres ont neuf folioles oppofées. Les fleurs font difpofées en grappes axillaires ou terminales. M. Jufieu foupçonne que ces fleurs pourrotent bien être dioiques & le fruit up drupe. Les fleurs naiffent à l'extrémité des rameaux, de l’aiffelle d’une feuille, enveloppées enfemble dans la même fpathe : elles font portées fur un ! long pédoncule divifé en deux ou trois branches, munies de fleurs femelles, fans calice ni corolle, & qui fe préfentent fous la forme d'une petite | 4 : | Cette plante croît à l’île Bourbon , où elle a été obfervée par Commerfon. D (Defer. ex Juffieu. ) (PoIRET.) vefie (l'ovaire) velue, couronnée par un ftig- mate crénelé. Cet arbre croit à Caienne. M. Jof. Juffieu l’a ! également obfervé au Pérou. Les Galibis le nom- ( ment pourouma. Il fleurit vers la fin de l'automne. !: (Defcript. ex Aubl. ) | POUROUMIER. Pourouma. Gente de plantes dicotylédones, à fleurs incomplètes, dioiques , afilié à la famille des orties, voifin des couffapoa Aubl. , qui comprend des arbres exotiques à l'Eu- rope, à feuilles alternes, trilobées ou palmées , à fleurs difpofées en corymbe. ( POIRET.) POURPIER. Portulaca. Genre de plantes dico- tylédones , à fleurs complètes, polypétalées, de : la famille des portulacées, qui a de grands rap- | ports avec les ralinum Juff. , renfermant des her- 4 bes exotiques à l'Europe , à feuilles grafles, op- | pofées ou alternes , & dont les fleurs font termi- » nales, folitaires ou plufieurs enfemble, munies M fous leur calice d’une forte de collerète à plu- fieurs folioles. Le caratère effentiel de ce genre eft d’avoir: Des fleurs dioïques ; un ovaire furmonté d'un ffg- mate en forme de bouclier ; point de ftyle ; une capfule bivalve , à une loge monofperme. CARAGTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre dans les fleurs femelles : 6: Poinetde Leale Hi.descrode Le caractère effentiel de ce genre eft d'avoir: Un calice bifide; une corolle à cinq, quelquefois ak y \ ë | quatre pétales; de fix à douge étamines; un fyle court ; une capfule s'ouvrant tranfverfalement. à. 2°, Un ovaire ovale, comprimé, velu, cou- ronné par le ftigmate en forme de bouclier, frié , crénelé. Point de ftyle. Le fruit eft une capfule ovale, fèche, à deux valves, à une feule loge contenant une femence inférée latéralement vers la bafe d’une des deux : valves. CARACTÈRE GENERIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice fupérieur , fort petit, perfiftant ,h Les fleurs mâles n’ont pas encore été obfervées. | comprimé , & divifé en deux valves à fon fommet.m 2°. Une corolle à cinq pétales (quelquefois qua-m tre), plus grands que le calice, planes, ouverts ,M obtus. ESPÈCE. 1. POUROUMIER de la Guiane. Pourouma guia- nenfis. Aub], Guian. vol. 2. pag. 892. tab. 341. 3°, De fix à douze étamines & plus, dont le K filamens font capillaires , une fois plus courts que la corolle, terminés par des anthères fimples. 4°. Un ovaire inférieur, prefque rond , fur- monté d’un ftyle fimple , très-court, terminé par quatre ou cinq ftigmaces filiformes , de la longueur : du ftyle. Le fruit elt une capfule ovale, à une feuleloge, s'ouvrant tranfverfalement, contenant un grand nombre de petites femences attachées à un récep- tacle libre. Obfervations. Le principal caractère de ce genre confifte dans la capfule à une feule valve , s’ou- vrant tranfverfalement. M. Jufieu a formé, d’a- près M. Adanfon, un genre particulier, fous le nom de talinum , de toutes les efpèces de portu- laca de Linné, dont les capfules étoient compofées de trois valves, Cette réforme étoit d'autant plus néceffaire dans ce genre , que le nombre des pé- tales , & encore plus celui des étamines , eft très- fujet à varier, & que le fruit eft la feule partie qui puiffe fournir des caraétères conitans. ESPÈCES. I. POURPIER domeflique. Portulaca oleracea. Lion. Portudaca foliis cuneiformibus, floribus feffilibus | Caggregatis). Linn. Syft. Plant. vol. 2. pag. 423. n°.1. — Roy. Lugd.Bat.473.— Gronov. Virg. 50. - — Hotr. Upf. 147. — Mater. medic. pag. 119, — : Dalib. Parif. 168. — Sauvag. Monfp. 168.— Brown. : Jam. 233. — Scop. Carn. n°. 564. — Pollich. Pal, -n°.449. — Blackw. tab. 287. — Hoffm. Germ. 161. -— Roth. Germ.I. 202.11. 518. — jam. Flor. franc. :vol. 3. pag. 146. n°. 767. — Idem. Illuftr. Gener. tab. 402. fig. 1. © Portulaca foliis dilatatis, levibus , feffilibus , con- fercis. Hail. Helv. n°. 968. Le Portulaca foliis cuneiformibus , verticillatis , feffi- (ibus ; floribus jefilibus. Hort. Cliff. 207. Portulaca angufhifolia, filveftris. Bauh. Pin. 288. — Tourn.Inft.R. Herb. 236. — Magn. Monfp. 212. | Portulaca filvefris. Matth. Fpiît. 258. — Dod. Pempt. 661. Ic. — Lob. Ic. 388. — Dalech. Hift. gsr. Ic- Portulaca filvefiris minor, feu frontarea. J. Bauh. IHift. 3. pag. 67$. | 6. Portulaca latifolia, fativa. C. Bauh. Pin. 288. Η Tourn. Inft. R. Herb. 236. Portulaca domefica. Lob. Ic. 388. | à. Portulaca fativa , latifolia , flavefcens five foliis wreis. Tourn. Inft. R. Herb. $. 236. | Vulgairement pourpier doré. POU Co7 Le pourpier eft une plante originaire des Indes, qui croit également en Amérique , & qui depuis long-rems s’eft acclimatée en Europe. Il eft devenu une plante potagère, qui a été autrefois plus en ré- putation qu'aujourd'hui. Ses tiges font tendres , fucculentes , liffes , di- vifées en rameaux nombreux , un peu couchées , garnies de feuilles épaiffes , charnues , luifantes , oblongues, en forme de coin , entières ; les infé- rieures alternes ou oppofées ; les füpérieures ver- ticillées , en forme de collerète , au centre def- quelles naiffent plufieurs fleurs terminales , fefiles, aggrégées , compofées d’un calice à deux divifions & de cinq pétales jaunâtres. 11 leur fuccède une capfule ovale , un peu conique. Le nombre des étamines varie de huit à douze. Lorfque cette plante croît fans culture , fes feuilles font plus petites & plus étroites. On en diftingue , dans les jardins, quelques variétés ; les unes à feuilles larges , d’autres d’un vert jaunâtre , auxquelles on a donné le nom de pourpier doré. Cette plante fe plait dans les terrains gras & dans Les lieux cultivés. © ( 7...) Le pourpier eft d’une faveur âcre : on le mange en falade comme affaifonnement ; il devient , étant cuit , une nourriture rafraichiflante. Ses feuilles machées détergent les ulcères de la bouche ; elles paffent pour diurétiques , vermifuges , antifcor- butiques. 2. Pourpier velu. Portulaca pilofa. Linn. Portulaca foliis fubulatis, alternis ; axillis pilofis; Jloribus feffilibus ; terminalibus. Linn. Syft. Plant. vol. 2.pag.423.n°.2.—Mill. Diét.n°.2.— Kniph. Cent. 4. n°.64.— Lam. Ill. Gen. tab. 402. n°.2. Portulaca foliis linearibus , acutis ; caule procum- bente, pilofo. Roy. Lugd. Bar. 475. Portulaca curaffavica , argufio ; longo lucidoque felio, procumbens. Commel. Hort. 1. pag. 9. tab. 5. Portulaca curaffavica , lanuginofa , procumbens. Herm, Parif, 215. tab. 215. — T'ourn. Inft. R.H. 236 36. Portulaca lanugirofa , procumbens | vermiculara foliis , americana. Piuk. Almag. 304. tab. 247. fig. 7. — Volk. Norib. 341. tab. 341. Ænacampferos fupina , minor; foliis linearibus, turgidis ; floribus fammis , ramulis confertis. Brown, Jam. 234. £. Portulaca curaffavica , lanuginofa , pfyllii folio, creitior & elatior ÿ; flore diluriüs rubente. Herm. Parad. 214. tab. 214. Portulaca curaffavica , lanuginofa , kali folio, erec- tior & elatior. Pluk. Almag. 303. tab. 105. fig. 4. On difingue cette efpèce aux Jongs poils qui 658 POU garniflent les tiges, particuliérement aüx aiflelles des feuilles, & à ces dernières , qui font linéaires & fubulées. Ses tiges font ordinairement de couleur purpu- rine , très-fucculentes , divifées en rameaux nom- breux, les inférieurs prefque toujours étendus fur la terre , les fupérieurs redreflés, garnis ( furtout aux articulations ) de poils longs , blanchâtres & touffus. Les feuilles font alternes , épaiffes , gla- bres, linéaires , fefiles, fubulées à leur fommet ; celles qui terminent les rameaux formentune col- lerète en rofette , compofée de fept à huit fo- lioles , dans le centre defquelles font placées quel- ques fleurs fefliles, entourées extérieurement d’une touffe de poils blanchâtres. La corolle ne dure que quelques heures ; elle eft compofée de cinq pétales couleur de rofe, renfermant une quinzaine d’éta- mines, un ftyle furmonté de cinq fligmates. Les capfules font courtes, un peu arrondies , remplies de petites femences noires. Cette plante croit naturellement dans lesiles de l'Amérique méridionale. On la cultive dans plu- fieurs jardins. © (F.v.) 3. POURPIER cruciforme. Portulaca quadrifida. Linn. Portulaca braëteis quaternis , floribus quadrifidis , caulegeniculispilofis. Linn. Syit. Plant. vol. 2. p.424. n°, 3. — Mantif, 73. — Jacq. Colleét. 2. pag. 356. tab. 17. fig. 4. Portulaca ( linifolia ) , foliis lineari-lanceolatis , oppofitis, rubentibus , margine reflexis ; geniculis baf hirfutis. Forskh. Flor. ægypt.-arab. pag. 92. n°. 70. Portulaca lanuginofa , procumbens ; flore luteo. Herm. Parad. 216. Sedum minus , arabicum ; flore luteo ; foliis planis , mucronatis, Pluk. Mantif. 169. Cette plante diffère du portulaca pilofa par fes feuilles oppofées , lancéolées ; par fa corolle à quatre pétales jaunes , foutenue par une collerète à quatre folioles. Ses racines font fibreufes : il en fort un grand nombre de tiges couchées , très-liffes, charnues, longues d’un pie & demi , divifées en rameaux alternes , très-velus & radicans à leurs articulations, garnis de feuilles oppofées , ouvertes, diftantes , ovales, lancéoïées , liffes , charnues, fefliles , très- entières , concavesen deflous , couvertes de petits points diaphanes. Lesfleurs naiffent à l'extrémité de petits rameaux courts, en forme de pétiole , renflés vers leur ex- trémité , de la longueur des feuilles : elles font fo- hitaires , feffiles, munies d’une collérète compolée de quatre folioles ou braétées en croix, femblables aux feuilles, entourées de poils touffus & blan- PO U chatres. Leur calice eft ovale , membraneux , À deux valves. La corolle à quatre pétales ovales , oblongs : elle contient huit étamines , dont les fi- lamens , auñi longs que la corolle , font courbés en dehors. L’ovaire eft arrondi , le ftyle renflé fu- périeurement , & divifé en quatre ftigmates re- courbés & pubefcens. Le fruit confifte én une cap- fule ovale, légérement tétragone , aiguë , conte- nant des femences un peu hériflées. Cette plante croit en Egypte. Selon Forskhal, elle a de dix à dix-huit étamines , quatre ou cinq ftigmates , quatre ou cinq pétales. Ses feuilles , broyées & appliquées contre le front , appaifent les maux de tête. © ( Deftripe. ex Lin.) 4. POURPIER à feuilles de joubarbe. Portulaca halimoides. Linn. Portulaca foliis oblongis, carnofis ; caule corym- bofo , foribus fefilibus. Linn. Spec. Plant. vol. r. pag. 539. — Syflem. Plant. vol. 2. pag. 424. fines Portulaca ereita , fedi minoris facie ; capitulo to- mentofo. Sloan. Jam. 88. Hiff. 1. pag. 205. tab. 129. fig. 3. Halimus minimus ; foliis oblongis , fucculentis , tumentibus; fummis ramulis, dentiffimè fitis, Brown. Jam. 206. C'’eft une petite plante dont les tiges fe divifent en rameaux étalés , en une forte de corymbe, mu- nis de feuilles charnues, fefliles , oblongues , un peu cylindriques , & qui fe rapprochent de celles des Joubarbes ; les inférieures écartées , les fupé- rieures nombreufes & rapprochées. Les fleurs font fefiles , terminales , environnées d’un duvet to- menteux. Leur calice eft compofé de deux folioles, & les capfules s'ouvrent tranfverfalement. Cette plante croît à la Jamaique. © s. POURPIER méridien. Portulaca meridiana. Linn. f. Portulaca foliis ellirricis, carnofis , planis; geni- culis pilofis; floribus feffilibus , terminalibus. Linn. f. Suppl. pag. 248. Cette plante reffemble, par fon port, au fedum acre : fes tiges font filiformes, herbacées , ram pantes, rougeatres , radicantes & velues à leurs articulations ; garnies de feuilles lancéolées, el- liptiques, liffes, médiocrement charnues; les ter- minales oppofées & nême quaternées, environ- nant les fleurs en forme de collerète : celles ct font terminales, folitaires , {efliles, entourées d’un duvet lanugineux. Le calice eft fort tendre , à deux foliol:s ovales, aiguës, rougeatres ; la co- rolle de couleur Jaune, contenant de quatre à huit étamines : elle s’épanouit à l'heure de midi. Cette i _— s ; - e = ÿ Dee SE a dll ace PO 0 Cette plante croit dans les Indes orientales. © (Defcripe. ex Linn. f.) ; (PoIRET.) POUSSIÈRE FECONDANTE ou des étami- nes ( Pollen). On donne ce nom à ces perits grains puivérulens renfermés dans les anthères , & qui s'en échappent avec élaiticité lorfque cel- Jes-ci entr'ouvrent eur capfule à l’époque de la fécondation. Ces petits globules, contenus dans les anthères, ont reçu improprement le nom de pouffière, qu’ils ne doivent qu’à leur extrême peti- tele ; ce fonc autant de petires capfules remplies d'une liqueur vifqueufe , qui s’élanceut contre le Ugmare du piftil, s’y attachent, y crêvent, & linondent d'un fluide mucilagineux, qui eft le vrai principe de la fécondation. Lorfque les ovai- r:s n'ont point été vivifñiés par l'émiflion de la pouffière fécondante, ils reftent flériles, & les femences ne müûrifflent pas. L'expérience a confirmé cette rhéorie, ou plu- tôt elle nous a conduits à fa découverte. En effet, fi l'on enlève de bonne heure routes les étamines à un pied de tulipe, de lys ou de toute autre plante, les ovaires non-fécondés de ces plantes avortent, & il n'en réfulre aucune graine; fi, au lieu de toucher aux étamines, on coupe les ftigmates des piltils, ou que l’on enduife ces ftig- mates de quelque matière grafle, capable d’em- pêcher le conraét de la pouflière des éramines , on fapprimera encore la fécondation, & les plantes ne fructifisront point. Enfin, fi l'on ête routes les fleurs mâles d’un pied ifolé de melon ou de concombre avant qu'el- ls aient produit leur pouflière fécondante , routes les fleurs femelles, auxquelles on n'aura point touché , demeureront cependant tout-à-fair {té- riles : il en feroit de r ême d’un pied femelle de chanvre , de houblon ou d’épirard , que l’on cul- tiveroit dans un lieu où l’on fe feroit affuré qu’à de très-grandes diflances il n’exifteroit aucun in- dividu male de ces plantes. Au refte, ces expé- riences font fi délicates, la nature fi fertile en moyens pour la reproduétion des êtres, qu'on n'eft pas toujours certain de réuñir. Si l’on jette dans l’eau la poufière des étami- nes , l'écorce ou l'enveloppe de chaque petir grain fe déchire & fe fend : il en fort une liqueur qui ne fe mêle point à l'eau, mais qui fe diffoud dans lefprit-de-vin. C'eft la vraie cire brute que les abeilles recueillert pour la conftruétion de leurs ruches : c’eit à la pouflière des étamines des pins que l’on doit ces prétendues pluies de foufre qui tombent dans le voifinage des montagnes couver- tes de ces arbres, & qui même quelquefois s'é- tendent affez loin. (POIRET. ) POUTÉRIER. Pouteria. Genre de plantes di- Botanique. Tome V. | | POU 609 cotvlédones, à fleurs complètes, monopéralées, de la famille des plaqueminiers, qui a des rapports avec les royena & les ffyrax, & qui comprend des arbriffleaux exotiques à feuilles alternes, entières, à fleurs feñiles , axillaires , prefque folitaires. Le caractère eflentiel de ce genre eft d’avoir : Un calice à quatre folioles ; une corolle prefque ; $ campanulée ; une capfule à quatre loges, des femences Jolitaires. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice perfiftant, à quatre folioles , dont deux droites & oppofées, deux plus petites, ova- les, obtufes , concaves. 2°. Une corolle monopétale , prefque campanu- lée, munie d'un tube plus courc que le calice, d'un limbe à quatre divifions , droites , obtufes, petites ; deux autres lancéolées, très-petites, op- polées entre les divifions.de la corolle. 3°. Quatre étamines, dont les filamens font droits , fubulés, de la longueur de la corolle , con- tigus au piiil, terminés par des anthères droites, acuminées. 5 % 4°. Un ovaire fipérieur , prefqu’arrondi, fort petit, furmonté d’un ftyle fubulé, de la longueur des étamines, & terminé par un ftyle fimple & obtus. Le fruit eft une capfule grande , prefqu'arron- die, rude, à quatre loges, contenant des femen- ces folitaires , chlongues , comprimées. ESPÈCE. 1. POUTÉRIER de Guiine. Pouteria guianenfis. Aubl. Guian. vol. 1. pag. 8. tab. 33. — Lam. Ill. Gener. tab. 72. Pouteria foliis integris , lanceolatis ; floribus JA libus. (N.) Labatia fefiliflora. Swartz. Prodr. 32. — Idein. Flor. Ind. occid. vol. 1. pag. 263. Chatocarpus. Schreb. Gener. Plant. n°. 179 & 1724. C'’eft un arbre dont le tronc s'élève à quarante pieds & plus, fur trois pieds de diamètre : fon écorce eft ridée, de couleur rouflatre; fon bois blanc , dur & compaéte : il fe divife en branches longues, droites & rameufes, & en rameaux garnis vers leur extrémité de feuilles alternes , pétiolées, très-rapprochées, lancéolées, oblongues, fermes, entières & un peu convexes à leurs bords; obtu- fes & unpeu recourbées à leur fommet; veinées, lifles dans leur vieilleffe ; recouvertes , dans leur Hbhh 61o PR À jeuneffe , d’un duvet foyeux , rouffàtre ou ar- genté. Les fleurs font d’un vert blanchâtre, axillaires, folitaires ou quelquefois réunies au nombre de deux ou trois, fefñles ou à peine pédonculées : leur calice eft divifé profondément en quatre fo- lioles brunes , roides, ovales, dont deux oppo- fées, plus petites, obtufes, concaves, blanchà- tres ; le fruit eft une capfule de la groffeur d’une mufcade , couverte de quelques poils roides , rouf- fâtres, divifées en quatre valves de couleur rouge intérieurement , ainfi que la pellicule qui recouvre les femences. Cette plante croît dans les lieux montueux à la Nouvelie-Efpagne & le long de la rivière de Si- némari. Les Galibis le nomment pourama - pouteri. D (Defcript. ex Aubl. & Swantz.) (POIRET.) PRASION. Prafium. Genre de plantes dicoty- lédones, à fleurs complètes, monopétales, irré- gulières, de la famille des labiées , qui a des rap- ports avec les fcurellaria, renfermant des herbes ou arbriffeaux , les uns indigènes , d'autres exoti- ques à l'Europe, dont les fleurs font labiées, axillaires & dépourvues de bractées. Le caradtère effentiel de ce £enre eft d’avoir : Un calice à cinq dents ; la lèvre fupérieure de la corolle concave ; l'inférieure à trois lobes ; quatre baies monofpermes. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice monophylle , turbiné , prefque campanulé , divifé à fon orifice en deux lèvres; la fapérieure plus large, à trois découpures aïgués ; j'inférieure plus petite , à deux découpures. 2°, Une corolle monopétale , irrégulière, à deux lèvres, la fpérieure droite, concave, légérement échancrée ; l'inférieure pendante , plus large, à trois lobes; les deux latéraux plus courts que ce- lui du milieu. 3°. Quatre éramines didynames , dont les fila- mens font fubulés, appliqués contre la lèvre fu- périeure , écartés, terminés par des anthères ob- longues & latérales. 4°. Un ovaire à quatre lobes, furmonté d’un ftyle filiforme, de la longueur des étamines, ter- miné par un ftigmate à deux divifions aiguës, l'une plus courte que l'autre. Le fruit confifte en quatre baies arrondies , à une feule loge, fituées dans le fond du caïice. Obfervarions. Ce genre eft un des plus remar- quables de la famille des labiées ; par fes femences PR À ! enveloppées d'un épiderme mou; ce qui leur donne l'afpeét de petites baies : il n’y a d'ailleurs ! qu’une ou deux fleurs dans chaque aiffelle des fsuilles ; les corolles font grandes, d’une belle ap- parence dans la plupart des efpèces. ÉIS PE C-E ss 1. PRASION élevé. Praffum majus. Linn. Prafum foliis ovaio-oblongis . fubcorditis , glaber- rimis , ferratis , fubtùs albidis. (N.) Praffum foliis ovato - oblongis , ferratis. Linn. Spec. Plant. vol. 2. pag. 838. — Hort. Chff. 309. — Hort. Upf. 173.— Miller. Diét. n°.1.— Kniph. Centur. 4. n°. 66. — Sabb. Hort. 3. tab. 37. — Poiret. Voyag. en Barb. vol. 2. pag. 189. — Desf. Flor. arlant. vol. 2. pag. 33. — Lam. llluftr. Gen. tab. $16. — Gærtn. de Fruct. & Sem. Centur. 5. tab. GG. fig. 12. Lamium arboreum , perenre, creticum. Zann. Hift. 112. tab. 80. — Raï. Hifi. 561. Meliffa fruticofz, cretica, fimpervirens , teucrii facie, flore also. Morif. Hi. 3. pag. 408. n°. 3. Teucrium fruticans , amplo & albo flore , italicum. Barrel. Icon. 8ys. Galeopfis hifpanica , frutefcens , teucrii folio. Tourn. Inft, R. Herb. 186. — Shaw, Spec. n°. 249. C’eft un arbriffeau très rameux, qui s'élève à Ja hauteur de quatre à cinq pieds : fes tiges font gréles, giabres, blanchatres ; divifé én rameaux oppofés, nombreux, écartés, un peu pendans, garnis de feuilles affez femblables à celles de la méliffe officinale ; pétiolées , oppofées, ovales, oblongues, obtufes, glabres, minces, échancrées en cœur à leur bafe , crénelées à leur contour, d’un vert blanchâtre en deffous , d’un vert foncé en deffus , à nervures rameufes, réticulées. Les fleurs naïflent à l’extrémité des rameaux, dans l'aiffelle des feuilles, deux ou quatre au plus à chaque verticille , formant , par leur enfemble, un épi long de trois à quatre pouces; les calices font amples, glabres, divifés en dents très-aigués; la corolle eft blanche ou d’un bleu tendre; fa lè- vre fupérieure eft entière, obtufe ; l'inférieure a trois lobes. Cette plante croît dans la Sicile . aux environs de Rome, Je l’ai également recueiilie fur les côtes de Barbarie. D (W.v.) 2. PRASION à double crénelure. Praffum minus. Linn. Prafium foliis ovatis, lucidis , dupliciter crenatis. CN.) hi Prafium foliis ovatis , crend utrinquè duplici, Linn. \ P R À Syft. Plant. vol. 2, paz. sos. n°. 2. — Hort. Clif. - 309.—Miller. Diét. n°. 2. Lamium fruticans, teucrii fol'o lucido, calice & flore magno , candido, tantillä purpurd variè notato. Hort. Cathol. 106. Cette efrèce paroît être très-voifine de la pré- ‘ cédente : c’eft un petit arbrifileau dont les tiges , revêtues d’une écorce très-blanche, s'élèvent à peu près à la même hauteur, mais garnies de teuilles plus perites , remarquables furcout par la double crénelure de leur contour. Elles font ovales , pétiolées, d’un vert luifanr. Ses fleurs fonc verticillées , axillaires comme celles de la précédente, mais un peu plus amples , de couleur blanche, & marquées fouvent de quelques taches purpurines. Cette plante croît naturellement en Sicile & dans quelques contrées de l’italie. D 3. PRASION velu. Prafium hirfutum. Prafium ovato-oblongis , crenatis , hirfuto-villofis ; caule pilofo. ( N.) Cette plante , que j'ai recueillie il y a plufieurs anné:s au Jardin des Plantes de Paris, & que je trouve dans mon herbier fous le nom de praffum minus , ne peut appaitenir à cette efpèce, dont elle eft très-diftinéte par les poils qui recouvrent toutes fes parties. Elle s'élève peu ; fes tiges font prefque herba- cées , foibles, divifées en rameaux nombreux, _étalés, munis de poils blanchätres & courts, garnis de feuilles pétiolées , épaiffes , ridées , pe- tites, ovales, ou ovales - oblongues, velues , obtufes à leur fomimet , un peu échancrées à leur bafe , à crérelures arrondies à leur contour. Il n'y a guère que deux fleurs à chaque verticille. Leur calice eft velu, campanulé , à cirq dents, terminées par une pointe fétacée , jaunâtre. La corolle eft ciliée ou légérement pubefcente ; la lèvre inférisure pendante, plane, bien plus grande que la fupérieure , ayant fes deux lobes Jatéraux beaucoup plus petits que celui du milieu. Je ne connois point le lieu natal de certe plante. (7. v.) 2£ = \ # +B} Va 4. PRASIUM à fl:urs purpurines. Prafum purpu- reum. Walth. Prafium foliis [ubfeffilibus , ova’o.lanceolatis , mar- gine fubcrliaris , vix dentatis. (N.) Prafium foliis lanceolatis, feffilibus. Walther. Flor. carol. pag. 166. On diflingue cette jolie efpèce à fes belles & grandes fleurs purpurines, à fes feuilles lancéolées & luifances. PR A 61x Ses tiges font herbacées , glabres , friées , gaïnies de feuilles oppofees , longues au moins d'un pouce & demi; les inférieures, pétiolées ; les fupérieures, prefque fefiles, ou rétrécies en pé- tioles à leur bafe , ovales, lancéolées , minces, très- les , aiguës à leur fommet , munies de quelques petites dents rares &z légéremeurt ciliées à leurs bords. Il y a environ anatre fleurs à chaque verti- cille. Elles ne font point axillaires , mais environ- nées de quatre petites braétées , minces, ovales, de Ja longueur des calices. Ceux-ci font glabres , turbinés , à deux lèvres; la fupérieure, à deux petites dents courtes; l’inférieure, à crois dents obtrufes. La corolle eft longue d’un-pouce, ample, purpurine ; la lèvre fupérieure , droite, entière ; l’inférieure , à trois lobes étroits , inézaux. Cette plante m'a été communiquée par M. Bofc, qui l'a recueillie dans la Caroline. (F.f.) $. PRASION incarnat. Prafium incarnatum. Walth. Prafium foliis lanceolaiis , feffilibus | inaqualiter dentatis; fpicis terminalibus , nudis. (N.) Prafium foliis fubamplexicaulibus | lanceolato- oblongis. Waich. Flor. carol. pag. 165. Cette plante eft remarquable par {es fleurs incar- pates , difpofées en un bel épi terminal, poinc feuille. Ses tiges font tendres, herbacées , un peu fiftu- leufes, prefque fimples, glabres , hautes d'environ un pied & plus, garnizs de feuilles alongées, lan- céoiées , glabres, rétrécies à leur bafe, fefiles , un peu amplexicaules , divifées à leur contour en crénelures ou en dents courtes , très-inégales. Les fleurs forment un bel épiterminal , long de quatre à cinq pouces : ces fleurs font oppofées, munies à leur bafe de deux petites braétées cour- tes, linéaires , acuminées. Leur calice eit giabre, petit, divifé en cinq dents aiguës , inégales, La coroile eft grande , renflée , de couleur incarnate, divifée à fon orifice en deux lèvres courtes , pref- qu'égales ; la fupérieure échancrée en deux lobes à fon fommet. Cette plante a été recueillie dans la Carolire par M: Bofc, qui a bien voulu m'en communiquer ur exemplaire. ? © (V./.) 6. PRASION à fleurs écarlates, Pruffum cocci- neum, Waïth. Prafium foliis fubovatis. Walther. Flor. carol. pag. 166. Nous ne connoiffons de cette plante que le peu que nous en apprend la phrafe fpécifique de Walcherius ; favoir, que fes feuilles font ovales, & fes fleurs de couleur écarlate 3 caractères qui peuvent fufhre pour la faire diflinauer de celles Hhhhi) 612 PRE que nous avons décrites jufqu’ici. Elie croit à la Caroline. (POIRET.) PRÊLE. Equifetum. Genre de plantes à fleurs cryptogames , voifin de la famille des fougères , qui renferme des herbes aquatiques on maréca- geufes , indigènes de l'Europe , à tiges fiftuleufes, ftriées , fimples ou rameufes , garnies fort fouvent de rameaux verticillés , arciculés , munis d’une gaine dentée aux articulations , auxquels on a donné improprement le nom de feuilles. Le caractère effentiel de ce genre eft d’avoir : La fruélification difpofte fur un épi , en cône termi- ral, & conflituée par des capfules verticillées , pédi- culées | qui s'ouvrent en plufieurs valves. Obférvations. La fruétification des prêles eft très - fingulière : chaque capfuls renferme des filecs élaltiques qui adhèrent à des grains pulvé- rulens, qu'on regarde comme la pouflière fécon- danre. Dès que ces filets font fortis des capfules, ils forment de petits paquets poudreux, lanugi- neux & verdatres, J'aiexaminé, dit M. Duhamel, cette poufhère avec de bons microfcopes : elle m'a paru formee de grains femblables à ceux du nuilet , aigrettée ou couronnée par quatre filets élattiques. Cette obiervation préfente un fpec- tacle affez agréable ; car, comme ces grains font placés pêle-méle aufhtor que leurs aigrettes fe trouvent én hb:rté, ellzs cherchent , par leur reflort , à fe redreffer, & cela s'exécute par plu- fisurs reflauts femblables aux mouvemens que feroient plufieurs vers vivans & amoncelés qui chercheroient à fe divifer. Les préles , dans l'économie rurale, font bonnes ou mauvailes , f=lon les efpèces. On les regarde en général coinme des plantes nuifibles aux prai- ries , dans lefquelles elles abondent. Outre qu’elles empêchent les autres herbes d'y croitre, elles font encore dengereufes pour les beftiaux qui en mangent lorfqu'ils font affamés. Elles jettent, dit-on, les vaches dans le marafme, & font avor- ter Jes brebis. Cependant quelques économiftes exceptent la prêle des marais, comme une nourriture excellente pour les vaches, qui en font friandes. Elle aug- mente la quantité & la qualité de leur lair. D’au- wes ont prétendu qu'elle leur faifoit uriner le fang , & qu’elle étoit nuifible à tous les befliarx. À PRome, le peuple mangeoïit autrefois les jeunes pouffes de la préle fluviatile. On les mange encore en Tofcane ; mais 1l eft très-douteux que cet ali- ment foit fort fain. L’efpèce dont on fait le plus d'ufage dans les arts mécaniques ef la préle d'hiver. (Poyez ce mor.) E S PE GES: 1. PRELE des bois. Eguiferum filvaticum, Linn. } PRE Eqguiferum caule fpicato , frondibus compofiris. Linn. Sytt. Plane. vol, 4. pag. 372. n°. 1.— Flor,” fuec. 834. 927. — Reys. Ged. 1. pag. 243. n°. 1. — Leerf. HerbornËn°. 779. — Pollich. Pal. 948. Dœærr. Naff. 102. — Lam. Flor. franç. vol. 1. pag. 8. n°. 1245. VIII. — Reth. Germ. I. pag. 440. — Bolton. Fil. 32. 33. Equifetum foliis repetito-ramoffs, vaginis laxiffimis. Hali. Helv. n°. 1680. Equifetum caule fulcaro, frondibus racemofis. Scop. Carn. edit. 1. pag. 173. n°.2. — edit. 2. ne 1252: Egquifetum fetis ramofis, interrodiis multoties , lon- gioribus. Roy. Lugd. Bat. 496. Equifetum filvaticum. Flor. lapp. 391.— Tabern. Hill. 562. lc. Equifetum (capillare), frondibus renuiffimis, com- pofiess , flerilibus. Hoff. Germ. Crypt 3. Equifetum filvaticum , tenuiffimis fetis. C. Bauh. Pin. 16. — Theatr. 245. — Tournef. Inft. R. Herb. 533. Vulgairement queue de renard. Cette efpèce eft une des plus diftinétes de ce genre, par fes rameaux nombreux , fous-divifes en d’autres plus couits. Ses tiges font grêles, articulées, hautes d’un à quatre pieds ; les gaines de leurs articulations pro- fondément cannelées, verdätres, plus ou moins laches, divifées à leur orifice en découpures rouffatres, lin£aires, aiguës. Chaque articulation eft enivironn fulcato; vaginis campa- nulatis ; dentibus minimis, fubariflatis. (N.) | Eguifetim caule fulcato, fubnudo ; vaginis arifla- tis. Hall. Helv. n°: 1658. Equifetum minus, nudum , variegatum , bafileenfe, C. Bauh. Prodr. 24. — Tournef, Inft. R. Hero. 533: Il s'élève des raêmes racines plufieurs tiges gréles, longues d’un pied environ, affez nom- breufes , profondément fillonñées, un peu rudes fur leurs angles, de couleur cendrée, fimples, articulées, munies à chaque articulation d’une gaine aflez petite, campanulée, entière, divifée feulement à fon orifice en pitites dents très- courtes, quelquefois nojratres ; la plupart arif tées. L’épi eft court, ovale , peu épais, mélangé de noir, de blanc ou de june. J'ai trouvé des individus garnis de verticilles À rameaux longs & nombreux : comme ils coufer- voient d'ailleurs lès mêmes caraétères cités plus haut, & que je n'y ai point obfervé de fruétib- cation, je foupçonne qu'ils font fleriles. 614 PRE J'ai recueilli cette efjèce dans les environs de Marleille, fur L:s bords de l'Uveaune. Elle croit aufli en Suille, en Ailemagne, fur le bord des lacs & des rivières. # (77. v.) 6. PRÈLE fluviatile. Equifetum fluviatile. Linn. Equifetum caule ffriato, frondibus fubfimplicibus. Linn. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1517.—Syft. Plant: vol. 4. pag. 373. n°. 4. — Leerf. Herborn. n°. 782. — Pollich. Pal. n°. 951. — Doœrr. Naf. pig: 103. Eguifetum caule non fulcato , latiffimo ; verticillis denfifimis. Flor. fuec. 836. 930. — Dalib. Parif. 307.— Roth. Germ. I. pag. 441.— Hoftin. Crypt. 3.— Bolt. Fil. 36. »Equifctum caule florigero, nudo ; flerili verticil- lato, raaiorum quadraginta. Hall. Helv. n°. 1675. Equifetum caule Levi, fabnudo. Scop. Carn. eüit. 1. pag. 172. n°, 1. — edit. 2. n°. 1255. Equifetum fluviarile. Flor. lapp. 393. Cauda equina. Blackwr. tab. 297. fig. 2. Hippuris. Lobel. Icon. 793. Eguifetum primum. Camer. Epir. pag. 770. — Macth. pag. 556. édit. franç. — Dalech. Hit. vol. I. pag. 1069. Hippuris major, feu equifetum majus. Dodon. Pempt. 731. Equifètum heliochorin, Ehrh. Plant. Crypt. æ : Eguifetum maximum. Lam. Flor. franç. vol. 1. pag..7.n°. 1245, V, Equifitum (talmateia), fcapo fruéhificante, densè vaginato; fronde fferili, rumofo-verticillaro, ? Ehrh. Plant. Crypt. exficc. 31. Eguifetum eburneum. Schreb. Vulgairement queue de cheval. Cette plante a deux fortes de tiges; les unes flériles, d’autres fertiles: les prenitères font re- marquables par leur groffeur , par leur couleur d'un blanc poli & luifant:elles font fiftuleufes, de la groffeur du daigt; point ftriées, excepté à leur gaine; hautes de deux à quatre pieds. Les articulations font très-rapprochées , munies d’une gaine cylindrique, longue de plus d’un demi- pouce, flriée, d’un blanc verdâtre, divifée à fon Grifice en lanières nombreufes , brunes , étroites, un peu membraniufes à leurs bords, élargies à Jsur bafe, fubulées & même fétacées à leur fom- met. Les verticilles font compofés de rameaux nombreux, aflez courts, mais deux & trois fois plus longs que les entre-nœuds, beaucoup plus alongés au fommet des tiges, Les tiges fertiles, qui paroiffent toujours les PRE premières, font beaucoup plus courtes, fimples, épailles, fouvent coudées à leur bafe; un peu jauoatres , très -lifles; leur gaîne eft un peu ren- fée : elles fe terminent par un gros épi ovale- oblong. On trouve cette plante dans les lieux couverts & humides, le long des lacs & des rivières. (QU) 2 2 Obfervations. Cette plante eft-elle véritable-. ment celle de Linné ? La fienne a les tiges ftriées ; elle diffère très-peu de l’eguifetum limofum , & 1 n'eft pas queflion, dans fa defcription, des deux fortes de tiges. D'un antre côté, la figure de Lo- bel, citée par Linné, convient très-bien à notre plante. Je la regarde comme appartenant à l'ezui- Jetum talmateia d'Erbrart. . PRÈLE à gros épis. Equifetum macroffachion. n Equifetum caulibus fertilibus > AUdiS à Jubffriatis F vaginis ampliffimis ; fpicis craffis , ovato -oblongis. CN.) Quoique je n’aie rencontré de cette plante que des tiges nues , chargées de fruétification , je n'ofe affirmer qu'il n’en exiite point de ftériles & de ramifiées. Quoi qu'il en foit, celles- ci font droites , hautes au moins d’un pied, de l’épaiff:ür. du doigt , aflez femblables à celles de l'equiferum fluviaiile , mais elles font roufles & finement Rriées. Leurs gaînes font longues d’un pouce, très- amples , furtout les dernières ; fort raporo- chées , de couleur cendrée fur les côtes des ftries, divifées à leur orifice en filamens nombreux, fe- tracés & noiratres. La fruétification forme un épi terminal d’un à deux pouces & plus, épais, ovale, oblong , mélangé de brun , de noir & de blanc. J'ai recueilli cette plante en Barbarie , dans le: voifinage des lacs, à quelques diflances du baftion de France. Elle fleurir au printems. Elle pourroit bien n'être qu’une variété de la précédente, à! tiges plus droites. # (F. v.) 8. PRÈLE des marais. Eguifetum paluftre. Linn. Equifetum caule argulato , frondibus fimplicibus. Lina. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1516. —Syf. Plant vol. 4. pag. 373. n°. 3.— Reyg. Ged. 1. pag. 244: n°. 3.— Leerf. Herborn. n°, 731. — Poilich. Pals n°. 950. — Scopol. Carn. edit. 2. n°. 1254. — Lam. Flor. franc. vol. 1. pag. 7.-n°. 12465. VII. — Bolr. Fil. 35. — Hoffin. Crypt. 3. — Roch. Gerim. vol. 1. pag. 441. : Equifetum caule fulcato , ramis multifloris, foliis indivifrs. Haller. Helv. n°. 1677. var. Eçuifetum foliis fimplicibus , internodia vix fupe- rantibus. Roy. Lugd. Bat. 466. — Flor. fuec. 835: 929.— Daïb. Parif. 307. Equifetum palufire. Flor. lapp. 392. PRE Equifetum paluftre, brevioribus fetis. C: Bauh. Pin. 16.—Theatr. 242.—Tourn.Inft. R. Herb. 535. Polygonon femina, femine viduä. Lobel. ic. 792. Equifetum (nodofum), ffipite fulcato , ramofo, arhyllo ; gericulis incraffatis, cum ramis florifero. Schranck. Donaum, 01. 6. Equifetum paluftre, minus , po!yflachion. C. Bauh. Pin. 16.— Piodr. 24. — Rai. Anol. 3. pag. 131. tab. 5. fig. 3.—$ Leerf. Herborn. L. €. y. Equifetum ramis internodiis, fuperantibus. (N.) Equifetum palufire , majus. Vabern. 252. Equifetum paluftre. Lobel. Ic. 795. Equifetum palufire, lorgioribus fetis. C. Bauh. Pin. 15.— Theatr. 442.— Tournef. 1. c. Cette efpèce a des tiges grêles, fi profondé- ment & fi largement cannelées, qu’il en réfulte des côtes anguleufes , glabres ou un peu rudes fur leurs angles ; ces tiges font hautes d’un pied, prefque toutes fertiles, droites, articulées : les gaines des articulations font peu ouvertes, pref- que cylindriques, verdâtres, divifées à leur orifice en dents médiocres , aiguës , brunes, membra- neufes & blanchâtres à leurs bords. Ces dents font un peu plus longues à mefure que les gaines font plus rapprochées du fommer des tiges. Les verti- cilles font compofés de petits rameaux articulés , plus courts que les entre-nœuds, fillonnés , arti- culés. La fruétification forme un épi terminal, coutt, ovale , de médiocre groffeur, obtus. Les tiges, dépourvues d'épis, font effilées , fubulées & prefque nues. à leur partie fupérieure. Dans la varièté 6, le plus grand nombre des rameaux des Verticilles font terminés par de très-pertits épis ovales, prefque globuleux. Ces mêmes verticiliss font prefqu'une fois plus longs que les entre- nœuds. Au refle, ces variétés, furtout la dernière, nous ont paru dépendre de l’äge de la plante & de la force de fa végétation. Cette plante croit dans les lieux marécageux & aquatiques. 2 ( W. v.) 9. PRELE des limons. Equfetum limofum. Linn. Equifetum caule fubnudo, levis Linn. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1517. — Syit. Plane. vol. 4, pag. 373. n°. 5. — Flor. fuec. 837. c31. — Dalib. Parif. 308. — Gouan. Ill. 80. — Leerf. Herborn. n°. 783. — Docrr. Naf. pag. 103. — Bolton. Fil. 38.— Hoffm. Crypt. 2.— Roth. Germ. E p. 441. Equifeium fcapo nudo, ffmplicifimo. Roy. Lugd. Bit. 496. Eguifetum nudum , levius , noftras. ? Rai, Angl.3. Pag. 131. tab. 5. fig. 2, 615 Es 3» Ê É E Cette plante a beaucoup de rapports avec l’equi- eee mais fes tiges font toutes fertiles & firiées , tantôt p'efque nues, plus fouvent inu- nies de verticilles, de rameaux courts , inégaux. Ces tiges font vertes, de la groffeur du petit doigt , liffes , à firies ferrées ; les gaînes des arti- culations font cylindriques, d'un vert blanchâtre; leurs dentelures courtes, aiguës, noirâtres; Îles rameaux verticillés font très-fortement ftriés june partie des articulations en eft privée ; fur d'autres on en obferve d’un où deux jusqu'à douze & plus, quelquefois affez gros quand le nonibre en eft très-pertit, fort inégaux en longuecr. Les épis terminent chaque tige. Ils font courts, très-gros , ovales, obrus , quelquefois au nombre de deux, féparés ou réunis par leur fommer, fef- files ou pédonculés , jaunâtres, J'en poffède quel- ques variétés à rameaux beaucoup plus alongés , qui pourroienr bien appartenir à l'equifetum fluvia- tile de Linné, fi la plante que j'ai décrite {ous ce nom n'eft pas réellement la fisnne. J'ai recueilli cette efpèce dans les étangs fan- geux. 3 CP, y.) = : 10. PRÈLE d'hiver. Equifetum hiemale. Linn. Equifetum caule rude, feabro ; baff fubramofo. Linn. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1517.— Flor. fuec. 838. 931. — Dalib. Parif. 308. — Peyg. Ged. 1, pag. 244. n°. ç. — Leerf. Herborn. pag. 226. n°. 784. — Poliich. Pal. n°. 9$2.— Lam. Flor, franç. vol. 1. pag. 6. n° 1245. [V.— Regn. bot. tab. 401. | Equifetum caule fuënudo , afrerrimo; vaginis cau- linis, indivifis; ramis foliatis. Hall, Helv. n°. 1679. Equifetum fcapo nudo , fimplicifimo. Roy. Luogd. Bat. 496. — Gronov. Virg. 196, Equifetum hiemale. Flor. lapp. 304. Equifetum foliis nudum, ramofum. C.Bauh. Pin. 16. Equifetum nudim , minus, variegatum , bafilienfe. C.Bauh. Pin.16.— Prodr. 254. — Parkins. Theatr. 1202, Eguifetum foliis nudum, non ramofum , feu junceuri, hippuris aphyllos. Tournef, Inft. À. Herb: 533. — Bauh. Theatr. 248. Hippuris nudu , feu equifetum nudum. Tabern. I 27e Equifetum. Camer. Epit. 77 PAT o: fig. A. Equifetum junceur tragi. Dalech. Hift. 1. p. 1071 Ses racines font noires , articulées, garnies par interruption de touffes de filamens rouflärres > pu- befcens : il s’en élève plufieurs tiges fafciculées à jeur bafe , hautes au moins de deux à cinq pieds lies, nues, réguliérement friées , très- fimples p] ee 616 ERA fort rudes au toucher, d’un vert glauque , articu- lées à des diftances de deux on trois pouces. Les gaines des articulations font noirâtres, courtes, légérement crénclées à leur orifice, fouvent mar- quées à leur bafe d’un cercle brun ou rouffatre ; chaque tige terminée par un épi court. Cette plante croit dans les lieux humides des forêts. 3 (PV. w.) Cette efpèce eft une de celles de ce genre, qui mérite le plus d'attention, à caufe de l’ufage jour- nalier que l’on en fait. Ses tiges, à cannelures très- rudes , fervent aux ouvriers à polir le bois & les métaux. On introduit , pour cela, dans la cavité de la tige, un fil de fer qui foutient l'écorce, & on lappllque fortement contre les pièces d’ou- vrages à polir. Les doreurs s’en fervent également pour adoucir le blanc qui fert de couche à l'or : enfin, elle eft reçue jufque dans nos cuifines , où on l'emploie à écurer les vafes de cuivre. 11. PRÈLE féracée. Equifetum fcirpoides. Mich. Eguifetum cauliculis fimplicibus, fetaceis; vaginis trifecis ; capitulo breviffimo , nigricante. Michaux. Fior. boreal.-amer. vol, 2. pag. 281. Cette efpèce, qui eft fort petite, préfente l’afped d'un fcirpe & s'élève peu. Elle pouffe de fa ra- cine un grand nombre de tiges fimples , fétacées, articulées. Les gaînes font terminées à leur orifice par trois filamens très -fins. La frnétificat'on eft reunie en une petite tête courte & noirâtre. Cetre plante croît au Canada , dans les foréts. (Defcripe. ex Michaux.) (POIRET.) PREMNA. ( Voyez ANDARÉSE.) Lam. Dict. vol. 1. pag. 15. iX premna integrifolia. — Id. [lluftr. Gen. tab. 543. PRENANTHES. ( Voyez CONDRILLE.) Lam. Dict: vol. 2. pag. 76. PRIMEVÈRE. Primula. Genre de plantes di- cotyledones , à fleurs complères, monopétalées, d: ft famille dis lifimachies , qui a des rapports avec les androface & les cortufa , comprenant des herbes tant indigènes qu'exotiques à l'Europe, dont les feuilles font toutes radicales, entières ; Re folinires ou prefque difpofées en om- Le caratère effenriel de ce genre eft d’avoir : Un calice tubulé, perfiffant , à cinq dents ; une co- rolle à tube cylindrique ; Le limbe à cinq lobes échan- crés ; cinq étamines renfermées dans le tube; une capfule fipérieure polyfperme , à une lose, S’ouvrant en dix valves à fon fomimet. PRI. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 19. Un calice perfiltant, d’une feule pièce, tu- bulé , à cinq côtés anguleux , droit, à cinq dents. 2%. Une corolle monopétale, hipocratériforme, munie d’un tube cylindrique , plus long que le calice , terminé par un limbe ouvert, à cing lobes échancrés en cœur a leur fommet ; l'orifice ouvert. 3°. Cinq éramines dont les filamens font très- courts, fitués dans le cube de la corolle, terminés par des anthères droires, acuminées, conniventes , point faillantes hors du tube. 4°. Un ovaire fupérieur & globuleux , furmonté d’un ftyle filiforme , de la longueur du calice, & terminé par un ftigmate globuleux. Le frui eft une caplule ovale, recouverte par le calice , à une feule loge, s’ouvrant à fon fom- met en dix dents ou dix valves courtes, contenant des femences nombreufes, arrondies, attachées à un placenta libre & central. Obfervations. Les androface & les aretia ont avec les primula de très- grands rapports , fi l’on ne confidère que les parties de la fructification ; ce- pendant, dans les deux premiers genres, la capfule ne s'ouvre à fon fommet qu’en cinq valves, Æ ne contient guère’ que cinq femences; de plus, le tube de leur corolle eft court; il eft furpafié par la longueur du calice : cés genres différent davantage par le port. Si l’on en excepte quelques petites efpèces , les primula font des plantes bien plus fortes & plus grandes qu? les axdroface. Leurs feuilles fonc amples, pulpeufes; leurs fleurs remar- quables par la beauté de ieurs couleurs & par l’épanou:flement de leur limbe; tandis que celles des androfuce & des aretia font petites, étroites ,en gazons ferrés ; leurs ombeiles fouvent peu appa- rentes. Quoi qu'il en-foit, l'on peut dire que le paffige d’un de ces genres à l'autre eft prefqu’in- fenfible. ÉSPEÈCES. 1. PRIMEVÈRE officinale. Prémula offcinalis, Primula foliis rugofo - dentasts ; limbo coro!larum concavo , tubi collo oëlongo. Willd. Spec. Plant. VOL Hp: 2: pag. S00ne.2: Primula ( cffcinalis), foliis fabcordatis , rugofis, dentatis ; fcapis umbellatis ; corollarum limbo calice breviore. Lam. Tiluftr. Gener. vol. 1. pag. 428. n°. 1928. tab. 08. fig. 2. Primula ( veris) , foliis dentatis, ruçofis. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 204. n°. 1. — Hort. Cliff. $1. — Flor. fuec. 161. 171. — Roy. Luad. Bat. 415. — Dalib. Parif. 62. — Mill. Did. n°. 1. — Poilich. mt nds BAR Pollich, Pal. n°. 19ÿ. — Mattufch. Sil. n°, 124. — Mœænch. Haff. n°. 160. — Blackw. tab. 52. — Luüdw. tab. 43. —Knorr. Del. Hart vol. 1. tab. $. 9. — Sabb. Hort. 2. tab. 2. 3. — Kaiph. Cent. 3. n°. 72. —Doerr. Naff. pag. 189. — Æder. Flor. dan. tab. 433. — Berg. Phyt. 1. pag. 61. Ic. — Bulliard. Herb. 171. — Gærtn. vol. 1. pag. 233. tab. jo. fig 10. — Cuitis. Lond. Ic. — Destont. Flor. atl. vol. 1. pag. 170. Pririula veris, a. officinalis. Linn. Mater.med. ç7. Primula floribus fubumbellaris ; fodiis rugofis , hir- Juris. Scop. Carn. 1. pag. 293. n°. 2. edit. 2. n°, 205. Primula ( officinalis ) , foliis rugofis , dentatis , fubiùs hirfuris ; [caso multiforo , florisus omnibus nu- tantibus ; corolla limbo brevi. Jacq. Mi. vel. 1. p. $6. — Hot. Germ. 67.—Roth.Germ F.89.11.2:9.— Lam. Flor. franc. vol. 2. pag. 247. n°. 277. IV. Primua foliis rugofis, dentatis, hirfutis; [tapis mul tifloris , floribus ormnibus nitantibus. Hail. Helv. Gio. Primala veris, odo‘ata; flore luteo, fimplici. J. Bauh. Hift. 3. pag. 495. Ic. — Tourn. Inft. R. Herb. 124. Herba paralyfis. Brunsfeld. 1, pag. 06. Ic. Verbafeulur: pratenfe ,odoratum.C. Baub. Pin. 24r. V'erbafcum odoratum. Fufch. Hift. 8so. Ic. Primula pratenfis. Lobel. Ic. $67.— Id. Obferv. 305. Ic. Primula veris prior, & altera Matihioli. Dalech. Hift. vol. 1. pag. 834. Ic. Primula veris. Camer. Epit. 882. Ic. — Gerar. Hift. 780. Ic. — H. Eyft. hiem. pag. 4. fig. 5. Primula filueftris tertia. Tabern. Icon. 320. — Renealin. Specim. 114. Ice. — Gefn. Ic. Œn. 64. Alijma pratorum. Colum. Phytob. 11. À. Primula veris, hortenfis; flore luteo, albo | un:- bellarto. Tourn. Inft. R. Herb. 224. B. Primula veris, multiflora, filveftris. Tabeïn. Ic. 319. — Tourn. 124. Verbafculum filveflre | magno plenoque flore. C. Bauh. Pin. 232. Primula veris ; floribus plenis , ex fingularibus pe- diculis. J. Bauh. Hift. 3. pag. 497. Primula veris, caulifera ; flore luteo , pleno , odo- rato. J. Bauh. Hift. 3. pag. 406. La PRIMEVÈRE. Regnault. Bot. Icon. Vulgairement fleurs de coucou , primerole , braiètes. Cette plante, l’ornement des prairies au retour de chaque printems, fe lie dans notre fouvenir avecl'idée de cette aimable faifon , & nous rap- Botanique. Tome Y. ÿ a es ue — on S 9 A NE à Po P RU 617 ; / pelle en même tems les jeux folätres de notre pre- mier âge. &s racines font grofles, rougeätres , odorantes , garnies de fibres blanches & charnues. Lesfeuilles font toutes radicales, ovales, oblongues, épaiffes, ridées, plus ou moins pubefcentes, & unpeu blan- chäâtres à leur face inférieure , crénelées ou den- tées à leurs bords , obtufes à leur fommet, rétré- cies à leur bafe en un pétiole aflez long. Du centre de ces feuilles s'élève une ou plu- fisurs hampes nues, droites , fans ftries , pubel- centes , plus longues que les feuilles, terminées par un bouquet de fleurs jaunes, odorantes, pref- que difpoléss en ombelles, foutenues par delongs pédoncules pendans , garnis à leur bafe d’une forte de colierète à folioles courtes, fubulées. Le calice eft d’un jaune pale ou blanchatre, renflé, à cinq ang'es, divifé à fon orifice en cinq découpures courtes, droites , aiguës. Le tube de fa corolle eft auf long que le calice , un peu rerflé depuis fon milieu jufqu'à fon orifice, où il fe divife en cinq lobes courts, concaves, arrondis, échancrés à leur fommet, marqués à leur bafe d'un jsune plus foncé. L'ovaire eft arrondi, la caplule giabre , ovale oblongue , contenant des femences brunes , pre que rondes, ridées , portées fur un réceptacle central , globuleux , médiocrement pédiculé. Cette plante croit partout , dans les prés , | bois , les lieux un peu humides, fur Le bord d ruiffleaux , &c. x (Vw.) Les fleurs, comme la plupart de celles des autres efpèces, fe doublent aiféinent , produifent d’a- gréables variétés , & fe placent dans es bofouets & les allées couvertes, où eilss produifent un très-bel effet au commencement du printems. Les racines , dont l'odeur approche de Panis, mais d’une faveur un peu flirique , fontemployées comme fternutatoires. On mange , dans quelques pays, les jzunes feuilles en falade ou cuites : on fe ferc des fleurs pour fortifier le vin : on en pré- pare , en Suède , avec le miel, une boiffon agréable au moyen de la fermentation. Ces f:urs paflent pour cordiales, antifpafmodiques , favorables dans les rhumatifmes, les maux de tête. On rétablit la bière avec les racines. Les chèvres &: les moutons broutent cette plante. 2. PRIME VÈRE plane. Primula elatior. Primula foliis rugofis , dentatis ; limbo corolls plano ; tubi collo hemifpharico. Wild. Spec. Planr. vol.1. p. 2. pag. 8or. n°.3.— Miller. Diét. n°. 2.— Germ. Em. 780. fig. 2. Primula (elatior), fodiis rugnffs , dentatis, hir- fais ; feapo muluifloro ; floribus exterioribus nutanti- bus, medio ereëto. Jacq. Mifcell. 1. pag. 158. — Œder. Flor. dan. tab, 434. — Roth. Germ. I. 90, IL. 229, | | Jiii 618 F RE Primule irodora. Hoffm. Germ, 67. Prinula (veris, 6. elatior) , imbo corollurum plano. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 204. Primula foliis rugofis, dentitis ; fcapis mulri- floris , fioribus exterioribus nutantibus. Haller. Helv. 0, h . GO). _Primula (eficinalis ) , 6, elatior, floribus pal i- aorious , inodoris. Lam. Illuftr. Gener. vol. 1. pag. Q o Fe 420. n°. 1928. Vertaft:lum pratenfe vel filvaticum , inodorum. C. Baua. Pin. 241. Primula veris caulifera, pallido flore inodoro, aut vix odoro. J. Bauh. Hift. 3. pag. 496. Primula filvejtris tertia. Tabern. pag. 210. Primula veris altera. Camer. Epir. 884. Primula veris, pallido flore elatior. Cluf. Hifi. 1. pag. 301. — Tourn. Inft. R. Herb. 114. Primula pratenffs , inodora , luteo-pullida. Lobel. Ïc. 568. — Id. Obierv. 305. Ic. Primula veris major, Dod. Pempt. 147. Ic. Cette efpèce, quoique très-rapprochée de la précédente, me .paroit aff.z conftante dans fes différences pour conftituer une efpèce diftirét-. Elle lui reflemble par les feuilles; fes hampes font plus grêles, un peu ftriées , fouvent plus élevées, mais fes principales différences exiftent dans les Beurs. Difpofées prefqu’en ombelle, les fleurs du centre reftent ordinairement droites ; cellss de la circonférence fort pendantes Leur calice eft d'er- viron un tiers plus court que le tube de la corolle, prefque campanulé , prefque poiat renflé ; les di- vifions de fon orifice, oblongues , très-aiguës. La corolle eft d’un jaune pâte, fans odeur; fon tube eft grêle, cylindrique; fon limbe eft plane; fes lobes plus grands , point concaves, à peine échan- crés à leur fommert. Cette plante fe rencon:re affez ordinairement dans les mêmes lieux que la précédente : elle en a les mêmes propriétés, mais à un degré inférieur, furtout dans fes fleurs. x ( F. v.) 3. PRIMEVÈRE à grandesfleurs. Primula acaulis. Primula foliis dentaris, rugofis ; umbellis fubra- éicalibus ; coro'larum limbo plano , lat'ffino. Lam. Primuta grandiflora, Lamarck. Illuftr. Gen. pag. 420. n°. 1929. — Idem. Flor. franç. vol. 2. pag. 248. n°. 297. VI. — Gerard. Embl. 781. fig. s. Primula (veris, y. acaulis) , fcapo nullo. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 20ÿ. Primula (acaulis) , foliis rugoffs, dentatis , fub- tùs hirfutis ; fcapis unifloris. Jaca. Mifcell. vol. 1. pag. 158. — Œier. Flor. dan. tab. 194. — Roth. Germ. I. 90. IL. 250. — Hoffim. Germ. 67. PERNI Primula (fveftris), pedunculis radicalibus , uñi- feris. Scep. Carn. n°. 204. Primula foliis hirfatis ,-rugofis, dentatis ; fcapis unifioris. Hall. Helv. n°. 605. Primula veris, fiore pal'ido, humilis. Cluf. Hift. 1. pag. 302. Primela veris, floribus ex fingrlaribus pediculis; pallidis, majoribus, fimplicibus. J. Bauh. Hift. 3. pag. 497. Verbafeulum filvefire, mojus, fingulari flore. C. Baub. Pin. 241. Alifra filvarum. Column. Phytob. 19. Silvarum primula. Lobel. Icon. 568. — Idem. Obierv. 305. Icon. — Dalech. Hift. vol. 1. pag. 835. Icon. Primula veris minor. Dodon. Pempt. pag. 147. Icon. A. Primu'a floribus purpureis. Lam. I. . c. Primula ve-is , floribus ofeurè virentibus , fimbria- tis. J. Bauh. Hüit. 3. pag. 498. — Tournet. 125. Silvarum primula, florious obfcurè virent'bus , fimbriatis, Lobel. Icon. 569. — Dalech. Hift. 1. pag. 835. Icon. Verbafeulum filveftre minus , fingulari flore. C. Bauh: Pin. 242. B. Primula (calicantha), foiis crenatis,, rugofis, mollibus; culicious hyrocrateriformibus ; coloratis. Reiz. Oblerv. 2. pag. 10. Primula (grardiflora ), fapo umbellifero. V. y. Lam: Lil. l\c: Cette efpèce eft bien diflinéte des deux pré- cédentes, quoiqu’on l'ait rangée avec la pre- mière comme une de fes variérés. Les feuilles offient très peu de différence; mais les fleurs font très-grandes , planes , portées fur des pédoncules fimples, grêles, velus, uniflores ; à la vérité , il arrive quelquefois que ces pédoncules font réunis à leur bafe , & deviennent alors comme les rayons d’un ombeile, mais partant toujours de la proxi- imité des racines. Les calices , d’ailleurs auffi longs que le tube de la coroile, font veius, tubulés, cylindriques, terminés à leur orifice en cinq divifions Jancéo- lées, fubulées & même féracées. La corolle eft d’un jaune de foufre, divifée à fon limbe en cinq grands lobes planes, échancrés à leur fommet, auffi longs que le tube. Ils acquièrent par la deffi- cation en herbier une couleur verte très-remar- quable ; ce qui arrive auf quelquefois aux efpèces précédentes. Il en exifte plufeurs variétés, cul- tivées dans les jardins , particuliérement une à fleurs purpurines, qu’on dit être originaire du PRI Levantila nôtre prend auf dans les champs une couisur de vert cbicur; les calices eux-mêmes fe colorent. Cette efpèce fe trouve particuliérement dans les bois , aux environs de Paris & ailleurs. % (P.v.) 4 PRIMEVÈRE farineufe. Primula farirofa. Linn. Primula foliis obloigo-frath:liris, dentatis, gla- bris, fbiùs farénofis ; limbi laciaiis, profunde emar- giiatis. Lam, Illuftr. Gener. vol. 1. pag. 429. n°. 1930. tab. 08. fis. 4. Primula foliis crenatis , glabris; florum limbo plano. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 205. — Hot. Cüff. so. — Fior. fuec. 162. 172. — der. Flor. dan. tab. 125. — Gmel. Sibir. 4. pag. 83. rab. 44. fig. 3. — Gunn.N irveg. n€, 26. — Mill, Dict. n°. 3. — Hofn. Germ. 67. — Roih. Germ. Il. 231. — Lam. Flor. franç. voï. 2. pag. 28. n°. 277. V, Primule foliis crenatis, glasris. Vir. CL. 12. — Roy. Lugd. Bat. 415. Primula foiiis ereëtis, fafigiatis. Fior. lapp. 79. Primula foliis rupofis, crenatis, glabris, fubrès Jerirofis ; umhellä eretta. Jacq. Mifcell. 1. pag. 159. — Willd. Spec. Plant. vol. 1. p. 2. pag. 802. n°. 4. : Primula foliis oblongis, denriculatis, undulatis, Jubtès farinofis, umbellä ercdä, fafligiatä ; corolla limbo plano. Airon. Hort. Kew. pag. 193. Primula veris, rubro & albo flore. Cluf. Pann. pig. 340. 341. Îc. — Idem. Hift. 300. — Tourn loft. R. Herb. 124. Aretia foliis glabris, ellipricis, rugofis, fubtàs farinofis ; floribus umbellaiis. Hall. Helv: n°. 62: Verbafeulum umbella:um, alpinum , minus. €. Bauh. Pin. 242. Primula veris minor, purpurafcens. J. Bauh. Hift. 3. pag. 498. Verbafculum alpinum , umbellatum, mujus. C. Bauh. Pin. 242. Sanicula alpina minor, ffve media. Lobel. Ic. 71. — Idem. Obferv. 307. ic. — Dalech, Hift, vol. 1. pag. 837. Ic. Paralytica alpina, fanicula anouftifolia major. Lobel. Ic. ç70. & Obierv. 307. ic. — Dalech. Hift. 1. pag. 837. On diffingue cette efpèce des précédentes à fes feuilles beaucoup plus étroites, oblongues , fpa- tulées , vertes & glabres en déflus, blanchatres & farineufes en deffous, à peine denticulées à leurs bords, obtufes à leur fommet, rétréciss en pé- | PRI 619 ” tiole.à leur bafe. Les racines font compofées de fbres longues & blanchitres : il s’en élève une hampe d'oite, nue, glabre , fouvent un peu fa- rineufe à fon fommet, fans ftries, terminée par un bouquet de fleurs droites en ombelle, munie à fa bafe de petites folioles courtes , lancéolées, aiguës, en forme de collerëte. Les fleurs font petites, d’un beau bleu, où blanchätres, mélangées de rouge. Leur calice £it tubulé, cylindrique, verdâtre, quelquefois un peu firineux à fa bafe, à cirq découpures cour- tes, droites , lancéolées , prefqu'obtufes. Le tube d= ja coroile eft auf long que le calice ; il s'épa- nouit en un limbe plane, à cinq divifions cour- tes, ovales, aflez profondément échancrées à leur fommer. SAR 4 24 ÉD rm 2 TA Cette plante croit dans les prés humides des départemens méridionaux de la France, dans les Alpes, en Suiflz, &c. x (V.f) s. PRIMEVÈRE à oreillètes. Primulu auriculuta. Lam. Prim:la foliis oblongo-fpethulatis, dentatis, utrir- que viridibus ; involucri foliclis, buf auriculatis. Lam. IHufir. Gen. vol. 1. pag. 419. n°. 1931. Il exifte de grands rapports entre cette plante & l'efpèce précédente, dont elle n'eft peur éire | qu'une variété : cependant on l’en difingue à fes feuilles glabres à leurs deux faces, d’un vert glau- que ou jaunatre , oblongues, fpatuléts, obtufes, médiocrement rétrécies à leur bafe , finement den- ticulées à leurs bords, quelquefois entières. Ses racines font compofées de fibres longues, fimples, F blanchäâtres, charnues. La hampe eft fimple, droite, peu élevée, gla- bre, un peu farineufe à fon fommet: elle fe ter« mine par une ombelle affez petite, garnie de fo- lioles fancéolées, obrufes, auriculées à leur bafe: ; Les pédoricules font à peine de la longueur de ces folioles, & même les fleurs du centre font fou- vent fe ffiles ; elles font d’un beau bleu. Le calice ef glabre, campanulé, plus court que le tube de la corolle, à cinq dents obtufes, à demi-ovales,. Le limbe eft court, plane , à cinq lobes un peu cunéiformes , médiocrement échancrés à leur fommet. On trouve cette plante dans le Levant, (#2 f. ex hort. Lemonnier.) 6. PRIMEVÈRE à longues fleurs. Primula longi- flora. Allion. Primula foliis ferratis, glabris , umbell& nutante; corolla tubo long:fjimo. Allion. Fier. pedem. n°. 335$. tab. 30. fig. 3.— Jaca. Mifcell. 1. pag. 159. — Flor. auftr. ç. Append. tab. 40. — Hoft, Synop. 97. — Willd. Spec. Plant. vol. r. pag. Sos. n°. 8, {iiri Verser 620 PRI Primula foliis glabris, ellipticis, rugoffs, ferratis; Toribus umhellatis, tubo longifimo. Haller. Helvy. » £’ N° GTI: Primule farinofe varietas tyrolenfis , tubo unciali. Scop. Flor. carn. 1. pag. 133. Il y a beaucoup de rapports entre le primula farinofz & cette efpèce, qui fe caraétérife par la longueur remarquable du tube de fa corolle. Ses feuilles font glabres, ovales, légérement dentées à leurs bords, point farineufes ; les ham- pes font longues , terminées par une ombelle com- pofée de quelques fleurs d’un pourpre violer, à édoncules couts, munis à leur bafe d’une col- pee de folioles lancéolées, au moins aufli lon- gues que les pédoncules. Le calice eft court, cy- lindrique ; le tube de la corolle au moins long d’un pouce 3 fon limbe divifé en lobes un peu étroits, à large échincrure à leur fommer. Cette plante croît dans les Alpes, en Piémont 8: dans le Tyrol. % 7. PRIMEVÈRE des neiges. Primula nivalis. / Pailas. Primula foliis oblongis, dentatis, glaberrimis ; involucro mouophyllo , Jusquinquefido. Lam. Illuftr. Gener. vol. 1, pag. 429. n°. 1932. Primula foliis lanceolatis, planis, argutè denta- zis, glaberrimis. Wilid. Spec. Plant. vol. 1. p. 803. | n°, 7. Primula (nivalis). Pall. Iter 3. Append. n°. 81. tab. 9. fig. 2. &c pag. 723. Certe efpèce , qui paroït avoir quelques rap- ports avec notre prinula auriculata , fe reconnoit aifément à fa collerère d’une feule pièce , à cinq divifions fubulées. Ses feuilles font oblongues, lancéolées, pla- nes, finement dentées à leurs bords, très-glabres ; les hampes font fimples , une fois plus longues que les feuilles : elles fe terminent par une ombelle munie à fa bafe d'une collerète aflez peute, beau- coup plus courte que le tube de la corolle. Celle- ci fe divife à fon limbe en cinq lobes prefqu’en cœur. On trouve cette plante dans les hautes monta- goes de la Daourie , fur le bord des fources d’eau Vive. Z 8. PRIMEVÈRE glutineufe. Primula glutinofa. Lion. f. Primula foliis lanccolatis , glurinofis ; involucro longitudine florum fefilium. Linn. f. Suppl. 133. — Lam. Illufk. Gener. vol. 1. pag. 430. n°. 1939. Primula foliis ferrulatis, glabris, glurinofis ; in- volucri foliolis maximis, Jacq. Mifcell. pag. 159.— PRI Flor. auftr, $. Append. tab. 26. — Willd. Spec. Plant. vôl. 1. pag. 803. n°. 0. ù Auricula u'ff montana, anguflis & leviter crenaris fediis ; floribus purpureis. Pluk. Phyrogr. tab. 149. fig. 6. Auricula urfi feptima. Cluf. Hift. 304. Cette plante a le port du primula farinofà ; mais elle s’en diflingus , ainfi que des autres efpè- ces, par les folioles de fa collerète , auffi longues que les fleurs, & par ces dernières feffiles. Ses feuilles font glabres , lancéolées , étroites, dentées en fcie, vifqueufes, odorantes; les ham- pes font terminées par une ombelle de fleurs pur- purines ou violettes, fefiles , au nombre de cinq ou fept environ ; la cellerète et compofée d’au- tant de folioles, aufli longues que le tube de la corolle ; le calice eft ridé , de frrme ovale; le limbe de la corolle fe divife en cinq découpures prefqu'en cœur. Cetre plante croît fur les plus hautes monta- gnes de la Carinchie & du Tyrol. # 9. PRIMEVÈRE verticillée. Primula verticil'ata. Forsk. Primula foliis lanceolato -ovatis, ferratis, fubrès farinofis ; floribus verticillatis, tubulofis ; calice brevi, Lam. iliuitr. Gener. vol. 1. pag. 429. n°. 1933. Primila florisus verticiilatis , foli's lanceolato- ovatis , ferratis, petioluis, fuñtus farinofis. Forsk. Flor. ægypt.-arab. pag. 42. n°. 38. Primula ( verticillata), foliis ferratis , glabris ; foribus verticillatis. Vahl, Sÿrb. 1. pag. 15. tab. $. C’eft une des plus grandes efpèces de ce genre: fes feutiles font ovales , lancéolées, inegalement dentées , longues d’un pied, blanchätres & fari- neufes en deflous , rétrécies en un long pétiole, inégalement dentées à leurs bords : de leur centre s'élèvent des hampes droites, hautes d’environ deux pieds , ttrminées par des fleurs jaunes , odo- rantes, difpofées en plufisurs verticilles embel- lés , garnis chacun d’uñe collsiète de folioles lan- céolées , entières ou dentées à leur fommet, blarchâties en deffous. Le calice eft court , droit; campanulé, fari- neux , à cinq divifio1s lancéolées ; le tube de !a corolle eft cylindrique, ftrié , un peu refferré vers fon orifice ; divifé en un limbe plane, à cinq dé- coupures ovales, échancrées. Cette plante croît dans l’Arabie, le long des ruifleaux , au mont Kurma. % 10. PRIMEVÈRE oreille d'ours. Primulaauricula, Linn. Primula foliis glabris, carnofis , dentatis ; calice PER brevi , farinofo. Lam. Illuftr, Cener. vol. 1. p. 429. n°. 1934. Primula foliis ferratis, glabris. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 205. — Virid. CHiff, 12. — Hort. Upf. 36. — Roy. Lugd. Bat. 415. — Scop. Carn. n°.207.— Kniph. Cent. 1.n°.67.— Sabb. Hort.1. tab. 98. — Jacq. Auftr. tab. 415. — Hoft. Synop. 97: — Lam. Flor. franç. vol. 2. pag. 249. n°. 277. VIL. Primula foliis ferratis, glabris , obovatis ; fcapo mulrifloro, circiter longitudine foliorum. Jacq. Mif, 1. pag. 160. Primula umbellifera , foliis ferratis | glabris, car- nofis. Hall. Helv. n°. 6:12. Primula foliis ferratis , carnofis , glabris. Hoit. CA, so. Sanicula alpina , lutea. C. Bauh. Pin. 242. Auricula urfi ; flore luteo. J. Bauh. Hit. 3. p.499. — Tourn.Init. R. Herb. 120. Auricula urfi prima. Cluf. Hift. 302.— Id. Stirp. Pann. pag. 345. tab. 344. Paralytica alpina , fanicula , five auricula urfi lutea. Lobel. Îc. 569. — Id. Obferv. 306. Alpina, five damafonium Diofcoridis. Colum. Phytob. 18. Auricula urf. Dod. Pempt. 148. Ic. 6. Auricula urfi, flore purpureo. Tourn. Inft. R. Herb. 120. — Lob. Ic. 570. Sanicula alpina, purpurea. ©. Bauh. Pin. 242. | Auricula urfi, five primula veris alpina, flore ru- bente. J. Bauh. Hift. 3. Append. 864. ic. y. Auricula urff, foliis rotundis. Tourn. Inft. R. Herb. 121. Sanicula alpira , foliis rotundis. Bauh. Pin. 242. Auricula urf, orbiculata , ferrata , coloris rubi- cundi. J, Biuh. Hit. 3. Append. 268. Ic. à Auricula urfi, flore variegato. Tourn. 121. Sanicula alpina, flore variegato. Baühin. Pin. 243. Auricula urf, flore rubro , maculis exalbidis , fo- | dis fabhirfutis. J, Bauh. Hit. 3. Anpend,. 868. | Auricula urf , floribus gutratis. Tabern. Ic. 324. se. Auricula urfi , angufhfolia. Vourn. Inft. 121. Sanicula alpina , anguftifolia. C. Bauh. Pin. 243. Auricula urfi , anguflifolia, colore rubente, J.Bauh, Hift. 3. Append. 868. €. Auricula urfi, foliis quafi farina afperfis. Tourn. Inft. R. Herb. 121. PRI Coi Sanicula alpina, foliis quafi farinaafreifis. Ba: h. Pin. 243. Auricula VII Clufii. À. Primula (lutea), foliis fpathulato fubrotundis, glabris, integerrimis ; celice brevi, [ubfarinofo. Lam. Illuftr. Gener. vol. 1. pag. 429.n°. 1935.— Villars. Dauph. vol. 2. pag. 469. n°. 8. Vulgairement l'oreille d'ours. Il n’eft perfonne qui ne connoiffe cette belle ef- pèce , dont les nombrerfes variétés & les riches couieurs de fes fleurs font l’embelliffement de tous les parterres. Ses feuilles font toutesradicales, ovales, oblon- gues, obtufes , charnues , fouvent blanchâtres & farineufes en deffous, plus où moins denticulées à leurs bords. 1l s'élève de leur centre une ou plu- fi:urs hampes glabres , fimples, terminés par un bouquet de fleurs en ombelle, garnies à la bafe de leurs pédoncules de quelques folioles courtes, lancéolées , aiguës , difpolées en forme de col- lerète, Le calice eft court, campanulé, ordinairement blanchätre & farineux, muni à fon orifice de « inq petites dents très - courtes , aiguës. La corolie à fon tube prefque deux fois plus long que le calice. Son limbe fe divife en cinq lobes arrondis, échan- crés à leur fommet. Ces f:urs offrent , dans leurs couleurs, un nès-grand nombre de variétés dont nous nous difpenf-rons de parler, nous bornant à rapporter les caraëtères que Miller affigne aux va- riétés les plus eflimées de cette efpèce. 1°, La tige de la fleur, dit-il, doit être haute & forte. 2°, Son pédoncule doit être court, afin que l’ombelle foit régulière & ferrée. 3°. Dans une bonne fleur , le tube dcir étre court , le limbe large , réguliérement étendu fans s’incliner fur le calice. 4°. 1 fiut que les couleurs foient vives , brillantes , bien oppolées , fans aucune nuance, s°. Que lorifice ou l'œil de la fleur foit larve, rond , d'un beau blanc ou jaune , & que :e tub: ne foit pas trop large. Les fleurs qui ne réuniffent point ces qualités , font rejetées par les bons fteurittes. Ces différentes variétés fe multiplient chaque année par femences. Quand on les à obtenues , on les propage par re: jetons ou par boutures. Cette plante croît naturellement dans les dé- partemens méridionaux de Ja France , en Su fe , dans les Aïpes ,en Perfe, aux environs d'Aftracan, RC MO SE) 11. PRIMEVÈRE de Sibérie, Primula fibirica. Jaca. Primula foliis integerrimis , OVatis , longè petio- latis ; urnoella paucifiord, nutante ; corollä hypocra- 629 PRII tériformi. Jaca. Milcell. 1.pag. 161.— Willd.Spec. ! Plant. vol. 1. pag. 8C6. n°. 18. pag Primula foliis ovatis , glabris , integerrimis ; um- bellis paucifloris , nurantthus. Gmel. Sibir.4. pag. 83. tab.46. fig. I. Primula veris , rudro flore ; urico vel duplici folio, fubrotundo , utrinquè viriar. Il y a beaucoup de rapports entre cette efpèce : { & le primula officinalis ; mais celle-ci a fes fleurs : purpurines, fes feuilles bea::coup plus larges, moins nombreufes, vertes à leurs deux faces, point ri- dées, très-entières à leurs bords, fupportées par de très-longs pétioles. Les hampes , fouvent très-élevées, font termi- nées par une ombelle compofée de trois à quatre | fleurs fupportées par de très-longs pédoncules pen- dans. Le calice eft un peu plus courc que le tube de la corolle. Celle-ci fe divife à fon limbe en dé- coupures inégales. Cette plante croit dans les prairies baffes & le Tong des fléuves en Sibé:ie. 2% 12. PRIMEVÈRE à feuil'es entières. Primula in- cegrijolia. Lion. Primula foliis integerrimis , glabris , oblongis ; ca- licibus rubulofis , obtufrs. Linn. Spec. Flant. vol. 1. pag. 205. — Jacq. Vind. 209. Obferv. 1. pag. 26. tab.1s.—Flor. auftr. tab. 327. — Œd:r.Fior. dan. tab. 188. — Scop.Carn. edit. 2. n°. 208. Primala (integrifolia) , foliis oblongis, integer- rimis, ciliaris; calicibus tubulatis , obtufrs. Lam. lil. Ger. vol. 1. pag. 430. n°. 1941. Primule (inregrifolia) , foliis irtegerrimis , ellip- ficis, ed oras fubc renato-cartilagineis ; umbelld ereëtä; éalicibus longe tubulofis , obtufifimis. Jaca.Mifceil. 1. pag. 160. Primule foliis ciliatis , ellipticis , carnofis , integer- rimis. Hall. Relv. n°. 615. Sanicula alpina , rubefcens , folio non ferrato. C. Bauh. Pinn. 243. Auricula urff, carnei coloris ; foliis minimè ferratis. , Bauh. Hift. 3. pag. 868.—Scheuz. Itin.1. p.31. .p. 31. — Tour. Inft. R. Herb. 121. ed Ce Auricula urff quarta , carneï coloris. Cluf. Hit. 1. pag. 303. tab. 304. — Id. Stirp. Pann. pag. 34. tab. 349. Cette efpèce fe diftingue à la profondeur de l'é- chancrure des iobes de {a corolle , à fes calices tubulés , obtus. Ses racines font épaifles , garnies de fibres char- nues , longues & blanchatres : elles produifent des fauilles toutes radicales, oblongues , charnues, x sa F { Die glabres, très-eucieres, obtuies où queiquetois un PUR T peu aiguës, médiocrement cartilagiheufes à leurs bords, & même un peu ciliées & denticuiées ( ce qu'on reconnoit à peine avec la loupe), un peu rétrécies à leur bafe. Les hampes s'élèvent peu : elles font grêles, pu- befcentes , terminées par une ombelle de deux à quatre fleurs , garnie à fa bafe de quelques folioles laéaïres , en forme de colierète. Chaque fleur eft plus ou moins pédonculée. Le calice eit droit, tubulé , divifé à fon orifice en cinq découpures li- néaires , obtufes. La corolle eft purpurine, ouquel- quefois couleur de chair. Son tube , un peu plus long que le calice , s’élargit à fon orifice, où il fe divife en cinq lobes planes , aflez profondément échancrés. | Cetteplante croît fur les montagnes desenvirons de Grenoble , en Suifle , dus les Pyrénées, &c. ATLAS | 13. PRIMEVÈRES velue. Primula willofa. Primule foliis frathulato-ovatis, dentatis , vifcofo- pubeftentibus ; fcapo villofo, foliis vix longiore. Lam. Illuftr. Gen. vol. 1. pag. 450. n°: 195%. Prirmula foliis planis, ferrulatis, hirfutis. Jacu Muicell. 1. pag. 1j9. — Jacq. Auftr, ÿ. Append. téb. 27. Primulu foliis futhirfuris, dentatis ; Jcapo pauci- flore. Hall. Hift. n°. G13. Auricula urff fecunda , rubro flore. Cluf. Stirp. Pann. pag. 345. fig. 346. Mediocris. L 6. Primula (pubefcens), foliis planis, ferrulatis, fibvillofis. Jacq. Mifcell. 1. pag. 157. tab. 18. fig. 2. 1 Primula (hirfuta), foliis cuneato-oblongis > fub- dentatis, tubo corolla longiore. Villars. Dauph. vol, 2. pag. 469. Primula (villofa), foliis ovaro-cuneiformibus , dentatis , carnofis , pusefcentibu#ÿ fcapo umbellato ; corollis glabris. Aiton. Hort. Kew. vol, 1. p. 194. Primula foliis obovatis , dentatis, villofis; fcapo - brevifimo , mulrifloro. Curt. Mag. 14. y. Primula (vifcofa), foliis ovatis, integerri- mis , villofo-vifcofis ; umbellä ere&lä ; coro.lis kypo- crateriformibus. Wild. Spec. Plant. vel. 1. P- 2: pag. 806. n°. 17. Primula (vifcofa), foliis vifcofis, oZoratis, lin- gui-formibus, finuatus , integerrimis. Ailion. Flor. pedem. n°.338. tab. 5. fig. 1. J'ai cru devoir réunir ici plufieurs efpèces qui ne me paroiflent être que des variétés apparte- i # nantes à la même plante , & qui diffèrent par leurs feuilles plus ou moins élargies, plus ou moins denrées velues; par leurs ombelles à fleurs rares PRI eu nombreufes telles font toutes remarquables. par leurs calices très-courts, & par routes leurs. autres parties chirgées de poils vifqueux. Cette plante elt petite, haute d’un à trois pouces au plus. Sës racines font dures, notrâtres extérieurement , fort épaifies, fibreufes. Les. feuilles , difpofées en rofetre , font fpatulées, charnues , ovales, créneiées ou dentéts à leur contour ( quelquefois ces crénelures font à peine fenfibles), un peu velues , rétrécies en pétiole à leur bafe. Les hampes, à peine aufli longues, ou un peu plus longues que les feuilles, font grèles, velues, vifqueufes, terminées par une petite om- belle de fleurs pédonculées, garnies à leur bafe d'une collerète à folioles courtes & obtufes. Les calices font courts, campaniformes , à cinq dents très-courtes. La corolle eft glabre, d’un pourpre rougetre, munie d’un tube cylindrique, au moins une fois auffi long que le calice: il s’é- vafe en un limbz à cinq lobes un peu arrondis, échancrés à leur fommer. Cette plante croît en France, en Suife, dans les montagnes alpines, dans les Pyrénées & en A!- lemagne. % ( W. f.) 14. PRIMEVÈRE crénelée. Primula crenata. Lam. | | Primula foliis utrinquè glabris , crenatis , margine farinofis ; calice brevrffino. Lam. Iluftr. Gen. vol. [L, pag. 429. n°. 1936. tab. 98. fig. 3. Primula (marginata), foliis obovatis, ferrato- 'dentatis, albo marginatis; [capo multifloro, involucri; foliolis pedunculis brevioribus.? Curt. Mag. 191. — Wild. Spec, Plant. vol. 1. pag. 804. n°. 10. | | | — | Cette efpèce eft petite, affez agréable, diftin- | guée du primula villofa par des caraétères qui lui | font propres, quoiqu'elle en foit affez rappro- \chée; mais elle n’eft ni velue ni vifqueufe. | Ses feuilles font ovales, un peu fpatulées, ar- lrondies à leur fommet, réguliérement crénelées \& farineufes à leurs bords, un peu rétrécics en | pétiole à leur bafe, glabres à leurs deux faces. | De leur centre s'élève une hampe life, fimple, { | k ombelle peu garnie de fluis, munie à fa baie d'une collerète de folioles courtes, linéaires, | haute d'environ deux pouces, terminée par une | aiguës. Les calices font très-courrs, campanulés, di- vifés en cinq dents aiguës. La corolle eft d'une * très-belle coulzur purpurise; fon tube, au moins L deux & trois fois plus long que le calice, s'evale | un peu vers fon orifice , & s’épanouit en un limbe | affez ample, plane, à cinq lobes obtus , prefqu'en [ cœur. | fl l À |! Cette plante croît naturellement fur les mon- tagnes daus les environs de Grenoble. (F7. [.) | PRI G23 1j. PRIMEVÈRE de la Carniole. Primula carrio- lica. Jaca. rimula foliis integerrimis , ellirt'cis ; umbellä ereéf ; calicibus acutis , breviffimis. Jacq. Mifcell. L. pag. 60.— Idem. Flor. auftr. $. Append. tab. 4. — Hi. Sinopf. 00. — Willd. Spec. Plant. vol, 1. p. 2. pag. 806. n°.15. Cette efpèce paroît tenir le milieu entre le pri- mula integrifolia & le primula villofa: peut-être n'eit-elle qu'une variété de l’une ou de l’autre. Ses feuilles font ellipriques, obtufes, un peu fauces à leurs bords, membraneufcs , point den- tées. Les hampes font terminées par des ombelles droites ; le calice eft très-court, divifé à fon ori- fice en cinq dents très-aiguës. On trouve cette plante dans la Carniole , au pied de la coiline nommée Tobila. x 16. PRIMEVÈRE géante. Jacq. Primula gigantea. Primula foliis ferratis , glubris , rhombeo-ovatis ; fcapo paucifloro, altifimo. Jaca. Mifcell. 1. pag. 16c. — Willd. Spec. Plant. vol. 1. pag. Soÿ. n°. 12. Primula foliis ovatis, glabris, fuprà ferrato-dex- tactis ; &mbellis paucifloris , erettis. Gmel. Sibir. 4. pag. 84. Cette plante eft très-voifine du primula fii- rica ; mais fes feuilles font dentées en {cie à leurs bords, glabres, ovales ou rhombcidales. Les hampes s'élèvent quelquefois à la hiureur de deux pieds; elles font terinimees par des ombelles droites , compolées d’un petit nombre de fleurs. 4 4 À | Ai Elle croît en Sibérie, fur le bord da lac dano. % 17. PRIMEVÈRE de Norvège. Primula norve- gtea. Retz. Primula foliis integerrimis, ovatis , glabris , pe- tiolaiis ; floribus infandibuliformibus ; calicibus tu- bulofis , obtufis. Rerz. Scand. n°. 240.—Flor. dan. 7,@Q tab. 188. Primula (fin marchica), foliis integerrimis, ova- tis, longè periolatis; umbellä pauciflord, ereëtä; corollä infundibulijormi, Jacq. Mifcell. 1. pag. 160. — Wild, vol. 1. pag. 806. n°. 16. Cette plante a des feuilles glabres, ovales, très- entières à leurs bords, longuement pétiolées : il s'élève de leur centre une ou plufieurs hampes droites, terminées par une ombelle droite , com- pofées de peu de flurs, dont les calices font tu- bulés , obtus, &z la corolle infundibuliforme. Cetre plante croit dans les contrées feptentrio- nalss de l'Europe, .en Norvège, &c. x 624 PT 18. PRIMEVÈRE à feuilles de cortufe. Primula cortufoïdes. L'nn. Primula foliis petiolais, cordatis, fublobatis, crenatis. Linn. Spec. Plant. vol. 1. paz. 106. — Gmel. Sibir. 4. pag. 85. tab. 45. fig. 1. — Eam. Lluftr. Gen. vol, 1. pag. 450. n°. 1940. Primula foliis rugofis , lobatis ; feapo multifloro. Jacs. Mifcell. 1. pag. 1 59. Cette plante a des racines fibreufes ; fes feuilles font nombreufes, en cœur, crénelées , finuées & prefque lobées irréguliérement à leur contour, d'un vert-pale, molles, ridées, un peu velues, portées fur d'aflez longs pétioles. Les hampes s'élèvent à la hauteur d’un deai-pied & plus:elles font un peu velues, & fe terminent par une om- belle de flzurs purpurines, nombreufes , quelque- fois rares , pédonculées, munies à leur bafe d’une colerète de trois ou quatre petites folioles étroi- tes, oblongues. Le calice eft court, le tube resflé vers fon fommet, tacheté de jaune à fon oiifice, s’épanouiflant en un limbe plane, à cinq, quelque- iois fix lobes échancrés à leur fommer. . Cette plante croit fur les montagnes boifées en Sibérie. % 19. PRIMEVÈRE de Miftafin. Primula miflaffi- rica, Mich. Primula pufilla , glubra , foliis ovali-fpathulatis , rariter fubdentatis ; fcapo oslongato ; umbellä pau:i- flord; corolla limbo reflexo ; laciniis cunearo-oblonsis, obrusè Lifidis ; capfula oblongä , exfertä. Mich. Flor. boreal.-amer. vol. 1. pag. 124. Cette efpèce elt fort petite, entiérement gla- bre : {cs feuilles font ovales , fpatulées, munies à leurs bords de quelques dents rares ; les hampes font terniinées par une ombelle compofée de très- peu de fleurs ; le limbe de la corolle eft réfléchi en dehors ; il fe divife en cinq découpures oblon- guess, cunéiformes , obtufes : chacune d'elles à deux divifions profondes. Le fruit eft une capfule oblongue , faillante hors du calice. Cette efpèce a été recueillie par Michaux fur les bords du lac Miftafüins , entre le Canada & la baie d'Hudfon. 20. PRIMEVÈRE pygmée. Primula minima. Linn. Primula foliis cuneiformibus, dentatis, nüïdis, hirfutis; fcapis fubunifloris. Linn. Syit. veget. pag. 163. — Scop, Carn. n°, 209. — Jacq. Auftr. tab. 273. — Schranck. Salisb. n°. 189. tab. 1. fig. 3. —— Jacq. Obferv. vol. 1. tab. 14. — Lam. Illuitr. Gener. vol. 1. pag. 430. n°. 19384 Primula foliis glaberrimis, nitidis, cuneiformi- bus, argutè férraiis ; fcapo rautiflore. Jacq. Mifcell. PR ! vol. 1. pag. 160. — Willd. Spec. Plant. vol. 1. pag. 805. n°. 13. : + Primula foliis cuneiformibus , nividis ; fcaris uni- foris. Haller. Helv. n°. 614. Sanicula alpina, minima , carnea. C. Bauh. Pin. 243. | Sanicula alpina, minima. Lobel. Ic. $71. —Id. Obferv. 308. Ic. Auricula urfs VIII, minima. Cluf. Hift. 1. pag. SON IC .. Auricula urfi VI, minima. Cluf. Stirp. Pann. pag. 350. Ic. Auricula urff minima, flore carneo & niveo. J. Bauh. Hift. 3. Append. 890. — Tournef. Inft.R. | Herb. 121. Il eft facile de reconnoître cette plante à fon extrême petiteffe & à la forme de fes feuilles : | elle n’a pas un pouce de haut ; elle forme des ga“. zons touffus : {es racines font fibreufes & blin-" chatres ; elles fe propagent confidérablement. Les feuilles font nombreuies, petites, cunéiformes, très - plabres, luifanres, finement dentées, parti- culiérement à leur fommet : 5l fort de leur milieu une ou plufieurs hampes fimples, à une ou deux | fleurs au plus, fefiles , à la bafe defquelles eft , fitué un involucre de deux ou trois feuilles li- : néaires. Le calice eft tubulé , divifé en cinq dents pref- qu’obtufes à fon orifice, plus court que le tube de la corolls : celle-ci eft un peu velue en dehors, jaune ou de couleur de chair , acquérant, par la! deflication en herbier, une couleur violette : les, lobes du limbe font étroits, échancrés à leur. fommet. 1 Cette plante croît dans les Alpes, en Suifle, | en Allemagne, &c. 21. PRIMEVÈRE aizoide. Primula vitaliana. Linn. Primula folits linearibus, acutis , integerrimis , cafpitofis ; floribus fol'tariis, feffilious. Lam. Illuftr. Gener. vol. 1. pag. 430. n°. 1942. Aretia (vitaliana ), foliis, linearibus , recurvatis; | floribus fubfeffilibus. Linn. Syft. veget. pag. 162. Aretia foliis rugofis , acutis, retroverfis ; fcapis brevifimis , unifloris. Haller. Helv. n°. 616. Primula flore fubf.ffili, foliis linearibus. Amon. be, acad. 1. pag. 160. Vitaliana. Sell. Epift. Go. tab. 10. fig. 1. Sanicula alpina, anguftiffimo folio, flore carneo. Pluken. Almag. pag. 332. tab. 108. fig. 6. Primula foliis linearibus | integerrimis ; floribus Jefilibus. | PRO Sefilibus. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 206, — Ger. Flor. gallo-prov. 30$.— Allion. Flor. pedem. vol. 1. n°: 24. Auricula urfi alpina , gramineo folio, jafmini flore luteo. Tournef. Inft. R. Herb. 123.— Vaillant. MA. 68. Sedum alpinum , exiguis foliis. C. Bauh. Pin. 284. — Motif. Oxon. Hit. 3. $. 12. tab. G$. fig. 1. :Sedum alpinum Fr. Gregorit regienfis. Col. Ecphr. 2. 63. tab. 65. fig. 1. — Raï. Hift. 1044. Cette petite plante s’écarte de toutes celles de ce genre, tant par fon port que par quelques-uns de fs caractères ; elle eft toujours couchée je terre, & fe rapproche des areria : fes feuilles for- ment de petites rofettes, comme dans les fédum ; elles font très- étroites, pointues, un peu cen- drées , fort courtes, lsgérement velues, à poils très-courts, ramifiés, felon Haller. Les fleurs font folitaires, fefiles, de couleur jaune ; le calice eft prefqu’aufli long que le tube de la corolle ; les lobes du limbe profondément échancrés : la capfule ne s’ouvre qu’en cinq valves liffes & lancéolées , contenant cinq femences noi- res, liffes, hémifphériques, dont fouvent deux ou trois avortent ; elles font fupportées par un réceptacle gros & fpongieux. Cette plante croît dans les Alpes & fur les mon- tagnes des environs de Gap & de Briançon. x CPS.) Quoique cette plante ait au moins autant de rapports avec les aretia qu'avec les primula, comme elle n’a point été mentionnée dans l’article Andro- , face, auquel M. Lamarck a réuni les aretia, nous avons cru devoir la conferver dans ce genre. Efpèce moins connue. * Primula (palinuri), foliis fpathulatis, fèrra- tis, glabris ; fcapo laterali ; umbellä nutante, invo- lucri ; foliolis magnis. Petagn. Inft. botan. 2. pag. 332. — Column. Phytob. 18. tab. 17. — Gmel. Syft. Nat. vol. 1. pag. 327. n°. 11. ( POIRET.) PROCKIA. Prockia. Genre de plantes dicoty- -lédones, à fleurs incomplètes , de la famille des rofacées , qui a des rapports avec les hirtella , qui comprend des arbriffeaux exotiques à l’Europe, | à feuilles alternes, entières, munies de ftipules er caduques , & dont les fleurs font axillaires, pé- |! donculées. Le caractère effentiel de ce genre eft d’avoir : PE Me : ; ; Pas Un calice à trois ou cinq folioles, environné d’une à trois écailles à fa bafe ; point de corolle ; des éta- mines nombreufes ; un ftyle très - court où nul; un Botanique. Tome V. PRO 654 fligmate en tête ou fubulé ; une baie à une feule loge, polyfperme. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice partagé en trois ou cinq folioles concaves, muni à {a bafe d’une ou de trois écaii- les plus courtes. 2°. Point de corolle, 3°. Un grand nombre d'étamines, dont les fila- mens capillaires , & de la longueur du calice, font terminés par des anthères prefque rondes. 4°. Un ovaire globuleux , prefqu’à cinq angles, furmonté d’un ftyle très-court, quelquefois à peine fenfible , terminé par un ftigmate épais , capité ou fubulé. Le fruit ef une baie affez petite, prefque glo- buleufe , à une feule loge, contenant un grand nombre de femences attachées à un réceptacle la- téral. Obfervations. La forme du piftil varie dans ce genre, felon les efpèces; dans les unes, l'ovaire eft furmonté d’un ftyle affez apparent, perfiflant, & terminé par un ftigmate fubulé ; dans d’autres, ce fligmate eft épais , arrondi en tête, quelquefois divifé en plufieurs lobes : dans ces dernières, le ftyle eft court, épais, & même prefaue nul C'eit d'après ce dernier caraëtère que M. Vahl a formé fon genre lightfootia. Comme il ne diffère des prockia par aucun autre caraétère , nous avons penfé qu'il ne pouvoit pas en être féparé, & nous trouvons que Willdenow a été du même avis. ESP ÈGES- 1. PROCKIA de Sainte-Croix. Prockia crucis, Linn, Prockia foliis cordato-ovatis , dentatis ; pedunculis termiralibus , fubracemofis. Willden. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1213. n°.1. — Lam. Illuftr. Gen. tab. 465. fig. 1. Prockia crucis. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 745. — Vabl. Symbol. p. 3. pag. 69. tab. 64. Prockia. Brown. C'’eft un arbre dont le tronc eft divifé en bran- ches éparfes & en rameaux cylindriques, glibres, garnis de feuilles alrernes, pétiolées , glabres, ovales, acuminées, échancrées en cœur à leur bafe , denté:s en fcie à leurs bords, longues de deux à trois pouces , portées fur des pétioles d’en- vi:on un pouce, munies de ftipules linéaires , ca- duques. Les fleurs font latérales , difpofées en une forte KkKkK 626 PRO de grappe très-lâche, ne contenant guère que qua- tre ou huit fleurs pédonculées , alternes ; les fo- lioles du calice font ovales, aiguës , perfiftantes , accompagnées de quelques bractées linéaires. Le fruit eft une petite baie prefque globuleufe , fur- monté du ftyle perfiflant que termine un fligmate fubulé. Cette plante croît à l’île de Sainte-Croix. P CP. fin herb, Lam.) 2. PRocxtA deltoide. Prockia deltoides. Prockia foliis fubrotundis feu deltoideis , crenatis ; floribus lateralibus, fubfolivariis. (N.) Lam. Illuftr. Gener. tab. 465. fig. 3. Ses rameaux font grêles, un peu flexueux à leur partie fupérieure, garnis de feuilles pétiolées , glabres, alternes , médiocres ; les inférieures del- toides, un peu acuminées ; les fupérieures plus petites , médiocrement arrondies, crénelées à leur contour, entières à leur bafe; les fleurs font latérales, folitaires , ou réunies quelquefois deux ou trois au même point d’infertion. Leur pédon- cule eft filiforme, fimple, long d’un pouce au moins ; le calice eft compofé de cinq folioles ova- les, obtufes ; le fruit ovale , furmonté d’un ftyle & du ftigmate fubulé. Cette efpèce a été recueillie par Commerfon à l'Ile-de-France. R (W./f. in herb. Lam.) 3. PRockKIA théiforme. Prockia theiformis. Willd. Prockia foliis lanceolato-ellipticis , ferratis, obtu- frufculis ; pedunculis axillaribus, fubfolitariis , uni- foris. Willd. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1214.n°. 3. Lightfootia theiformis. Vahl. Symbol. part. 3. pag. 69. Cette efpèce à fon tronc divifé en branches & en rameaux alternes, ftriés , ridés , grifatres, gar- nis de feuilles alternes, pétiolées, épaiiles, co- riaces, lancéolées, prefqu'ellipriques , obtufes, glabres à leurs deux faces, à peine denticulées à leurs bords ; les nervures font latérales, pref- que fimples ; les fleurs folitaires, latérales, fup- portées par de longs pédoncules glabres, filifor- mes , très-fimples ; le calice eft compofé de ciriq folioles concaves , obtufes , d’un vert jaunâtre; le fruit eft prefque glcbuleux , furmonté d’un ftig- mate perfiftant , à plufieurs lobes, fans ftyle. Cette plante croît dans les Indes. 5 (F. fin herb. Lam.) 4. PROCKIA à feuilles entières. Prockia integri- folia. Wild. Prockia foliis fubcoriaceis $ oblongis obovatifque emarginatis ; fubintegerrimis; pedunculis fubagorega- PRO tis, unifloris, Willd. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1214. N°. 4. Lighifootia integrifolia. Vah!. Symbol. 3. p. 70. Ses tiges font cylindriques , glabres, cendrées , garnies de feuilles alternes., pétiolées , ovales , ob- longues, lifles à leurs deux faces , un peu caria- ces, entières à leurs bords , d'un vert pâle ; les eurs font axillaires , réunies quelquefois plufieurs enfemble dans les aiffelles des feuilles fupérieu- res , portées fur des pédoncules courts , unifiores ; les fruits font ovales, oblongs, de la groffeur d'une très-petite noifette. Cette plante croît dans les Indes , d’où elle a été rapportée par Commerfon. À (VW. f. in herb. Lamarck. ) 5. PRocKkIA ovale. Prockia ovata. Prockia foliis ovato-obtufis ,ferratis litariis , fubumbellatis. (N.) Lam. Iluftr. Gener. tab. 465. fig. 2. On diftingue cette efpèce à fes feuilles ovales, obtufes , dentées en fcie à leur contour , glabres, longues de plus de deux pouces, larges d’un pouce & demi, à peine rétrécies à leur bafe, marquées de nervures latérales, prefque fimples , parallèles, portées fur des pétioles courts. Les fleurs font axillaires , agrégées, & prefque réunies par la bafe de leurs pédoncules en une forte d’ombelle : ces pédoncules ont plus d’un pouce de longueur ; ils font uniflores, inégaux , munis de quelques protubérances qui paroiflent être les rudimens des braétées. Les folioles du ca- lice font concaves , arrondies , repliées en dedans à leur fommet, garnies à leur bafe de quelques : petites braétées ovales & courtes ; le fruit eft ova- le, petit, furmonté du ftyle très-court , épais, & du fligmate en tête. Cette plante croît à l'Ile-de-France. BR ( F.f. in herë. Lam.) 6. ProcxIA denté. Prockia ferrata. Willd. Prockia foliis oblongo-ovatis, ferratis , acuminatis ; pedunculis lateralibus , aggregatis , unifloris. Willd. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1213. n°. 2. Lightfootia ferrata. Swartz. Prodr. 83. — Vahl. Symbol. 3. pag. Go. | Ses rameaux font grêles, élancés ,glabres, ftriés, garnis de feuilles alternes , médiocrement pétio- lées , vertes à leurs deux faces, glabres , ovales, oblongues , la plupart acuminées , dentées à leurs bords. Les fleurs font latérales , axillaires, folitaires où agrégées , portées fur des pédoncules fimples , prefque capillaires, très-longs. Les folioles du PRO calice font prefqu’arrondies , concaves , obtufes ; le ftyle eft épais , furmonté d’un ftigmate en tête , charnu. Cette plante a été recueillie à l'Ile-de-France par Commerfon. R ( W. f. in herb. Lam.) 7. PRoCKIA lacinié. Prockia laciniaïa. Prockia foliis glaberrimis , oblongo - lanceolatis , laciniatis, angufliffimis. (N.) Cette plante a été envoyée de l'Ile Bourbon à M. Lamarck, (ous le nom de prockia trithales : elle n’avoit point de fleurs; ce qui nous laïffe en doute fur fon genre. Ses rameaux font glabres , effilés , alternes , garnis de feuilles minces, glabres, tranfparentes, médiocrement pétiolées , alternes , lancéolées , acuminées , longues de deux pouces & plus, fur un demi-pouce de large ; d’un vert gai, profon- dément laciniées à leurs bords , chacune des dé- coupures terminée par une très-petite pointe fpi- nuliforme. Cette plante fe trouve à l'Ile Bourbon. 5 CV. f. in herb. Lam.) 8. ProcRIA lobé. Prockia lobata. Prockia foliis ovato-acuminatis, ferratis ; floribus axillaribus , racemofis , minimis; ffigmatibus fubfeffi- libus, quinquelobaris. (N.) Lam. Illuftr. Gener. tab. 834. fig. 1. 2. fub nomine /irfta. C’eft par erreur que cette plante a été def- finée pour un Ztfea que M. Lamarck avoit dif- polé pour être figuré, & dont nous avons vu plu- fieurs belles efpèces dans fon herbier , qui feront mentionnées dans le fupplément de cer ouvrage. La plante dont il eft ici queftion eft un prockia à fleurs hermaphrodites, que nous n'avons pu re- trouver dans l’herbier de M. Lamarck, mais qui n'y a pas moins exifté : nous ne pouvons donc en parler que d’après la figure, à laquelle nous ren- voyons le lecteur. Les rameaux font glabres , alternes , ponctués, garnis de feuilles alternes , pétiolées , glabres , ovales ou lancéolées, acuminées , dentées en fcie à leurs bords, entières à leur bafe , marquées de nervures obliques, latérales, médiocrement rami- fées ; les fleurs font axillaires , fort petites, difpo- fées en grappes courtes; les pedoncules font ca- pillaires , munis à leur bafe d'une très-petire brac- tée aiguë ; le calice eft à cinq folioles finement denticulées à leurs bords; le fruir eft globuleux , furmonté d’un fligmate épais, charnu , prefque fefile , divifé en cinq lobes arrondis, Le lieu natal de cette plante m’eft inconnu, F (POIRET. ) PR © 627 PROCRIS. Procris. Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs dioiques , de la famille des orties ; très-voifin des rtica & des parietaria , qui contient des herbes peu rameufes, exotiques à l'Europe, munies de feuilles alternes, ftipulacées ; de fleurs agrégées , axillaires, fouvent globuleufes , pédon- culées ou feffiles. Le cara@tère effentiel de ce genre eft d’avoir: Des fleurs monoïques ou dioïques agrégées ; un ca- a 7 : ; 5 lice à quatre divifions; quatre écamines ; un réceptacie : AS : fphérique & en forme de baie sèche, entiérement re- couvert par les fleurs. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Les fleurs font monoïques ou dioiques ; elles offrent : 1°. Un calice d’une feule pièce, à quatre divi- fions peu profondes ; point de corolle. 3°. Quatre éramines dont les filamens font plus longs que le calice, & oppolés à fes divifions. 3°. Un ovaire (dans les fleurs femelles) , dont le ftyle & le ftigmare ne font pas encore bien connus. Le fruit eft une capfule très-petite , à demi-en- foncée dans le réceptacie : ce dernier eft un corps épais, fphérique , en forme de baie. Obfervations. Si l'on s'attache au port des pro- cris, on leur trouvera de très-grands rapports avec les orties & les pariétaires ; fi l’on confidère leur frudification, on les rapprochera néceffairement des dorftenia , dont la principale différence confifte en des fleurs toutes hermaphrodites & un récep- tacle pulpeux dans ces derniers, tandis que les procris font monoïques ou dioiques, & que leur réceptacle eft fec, quoique fouvent aflez épais. Les hoëhmeria de Swartz font fi peu diftingués de ce genre , que nous n'avons pas cru pouvoir les féparer ; il faut aufli y rapporter le carurus ra- miflorus, comme Swartz la fait pour les boëhme- ria. Je dois faire obferver ici que cette plante, écrite par M. Lamarck dans le Diétionnaire , au mot cature , eft rappelée aux procris dans fes Illuf- trations des genres, & qu’elle s’y trouve gravée pl. 763. fig. 1. Nous avons déjà parlé aux mots ortie & paric- taire de la difficulté de déterminer parfaitement les efpèces de ces genres dans les herbiers, à caufe de l'extrême petitefle des parties de Ja fruc- tification. Les mêmes inconvéniens fe répréfen- tent ici, & nous laiflons le foin de les vérifier à ceux qui pourront les obferver vivantes : l'on conçoit que nous n'avons pu nous décider que d'après les caractères extérieurs. KKkkKi 628 PRO ESPÈCES. 1. Procris à feuilles d’ortie. Procris urtice- folia. Procris foliis ovato-acuminatis , fubcordatis , cre- naiis ; floribus feffilibus , axillaribus ; fpulis linea- ribus, acutis | minimis. (N.) Ses tiges font divifées en quelques rameaux al- ternes, glabres , de couleur brune - rougeatre, garnis de feuilles alternes, ovales , acuminées, prefqu'en cœur à leur bafe, crénelées à leurs bords , minces, à trois nervures longitudinales, veinées en réfeau; les pétioles foibles , pref- u’auñi longs que les feuiiles ; les fleurs forment E petits paquets feffiles, glomérulés, placés à la bafe des feuilles, entr’elles & les ftipules; de forte que ces deraières pourroient être prifes éga- lement pour des braëtées : elles font courtes, li- néaires , aiguës. Cette plante croît à l’île de Saint - Domingue. ({V. [. in herb. Lam.) 2. PROcRIS ridé. Procris rugofa. Procris foliis ovato-cordatis , crenatis, valdè ru- gofis, Jubtus villofis ; ffipulis membranaceis, acutis. (N.) Cette plante fe rapproche beaucoup des orties ; elle fe divife en rameaux épars, carrés, prefqu’an- guleux , un peu velus, garnis de feuilles alternes, périolées , ovales , épaifles , très-ridées & glabres en deflus, velues & réticulées en deffous , élar- gies & fouvent échancrées en cœur à leur bafe, rétrécies, aiguës à leur fommet, réguliérement crenelées à leur contour ; les pétioles font courts, très - velus; les ftipules membraneufes , aiguës, même fubulées ; les fleurs font feffiles, & forment des paquets globuleux , prefqu'à demi-verticillés vers le fommet des branches. Cetre plante a été recueillie au Pérou par Jof. Jufieu. (W. f. in herb. Jufl.) 3. PROCRIS des rivages. Procris littoralis. Procris foliis oppofitis, ovato-lanceolatis , férra- tis ; floribus conglomeratis , axillaribus , monoïicis, mixuis ; caule herbaceo , tetragono. Boëhmeria littoralis. Swartz. Flor. Ind. occid. vol. 1. pag. 281. A. Eadem , foliis ovato-rugefis; flipulis membra- naceis | obtufis ; concavis. (N.) Ses tiges font prefque fimples , herbacées, té- tragones , glabres , quelquefois munies de rameaux oppolés , garnis de feuiiles oppofées , pétiolées, ovales, lancéolées , dentées en fcie ou crénelées ; à trois nervures, véinées , glabres , Juifantes en PR © deffus ; les fleurs font fefliles , réunies en paquets alternes dans l’aiffelle des feuilles ; les fleurs mâ- les confondues avec les femelles ; les premières un peu pédicellées , ayant leur calice à quatre di- vifions ovales , aiguës , quatre étamines , un ovaire fans ftyle ni ftigmate ; les fecondes très-nombreu- fes, munies d’un calice à deux valves, très-petit, d’un ovaire comprimé , pubefcent ; d’un ftyle ca- pillaire, prefque plumeux, perfiftant; d'un flig- mate aigu : le fruit eft arrondi, un peu com- primé. Cette plante croît fur les rivages fablonneux des fleuves de la Nouvelle-Efpagne. La plante À , que j'ai cru pouvoir rapporter à cette efpèce, a des feuilles épaifles , ridées , point glabres ni luifantes ; fes flipules font mem- braneufes, oppofées , concaves , obtufes : elle croit à Saint-Domingue. ( W. f. in herb. Lam.) 4. PROCRIS à trois nervures. Procris triner- vVala, Procris foliis ovatis , alternis , trinerviis, crena- tis ; flipulis membranaceis , ereétis ; capitulis pedun- culatis. (N.) Lam. Illuftr. Gen. pl. 763. fig. 2. Ses tiges font fimples ; fes feuilles alternes, pé- tiolées, ovales ou lancéolées, épaifles , rudes à leurs deux faces, blanchatres en deffous, plus ou moins crénelées à leurs bords, marquées de trois nervures arquées , longitudinales, & de veinules tranfverfes , oppofées, recourbées à leur fom- met , médiocrement pétiolées, munies de ftipules remarquables par leur grandeur; elles font mem- braneufes , prefqu'’auffi longues que les pétioles , oppofées , amplexicaules, rouffatres, un peu con- caves, ovales , obtufes; les flzurs font réunies en têtes globuleufes, axillaires, fituées vers l’extré- mité des tiges , fupportées par des pédoncules au moins de la longueur des pétioles. Cette plante croît à l'ile de Saint-Domingue. (V. f. in herb. Lam.) 5. PROCRIS tacheté. Procris-maculata. Procris foliis lato-lanceolatis , fubdentatis ; ma- culis cinereis, confperfis; ffipulis lanceolato-fubularis. (N.) ; Procris. Commerf. Herb. Cette plante a l’afpeét du perebea d’Aublet. Guian. tab. 361. Elle paroît être forte ; cependant fes tiges font herbacées , quoique dures, ftriées, prefque glabres, garnies de feuilles larges, ova- les, à peine pétiolées, longues de quatre à cinq pouces, fur trois de largeur ; dentées ou créne- lées, particuliérement vers leur fommer; cou- vertes, tant en deflus qu'en deffous, de petites taches irrégulières très-nombreufes, mais qui ne font peut-être qu’un accident. Les nervures font oo te on om nt asie Lo dt BR O fortes , bien marquées, latérales, irrégulières, . fous-divifées en un réfeau lache ; les flipules font Jancéolées, fubulées, beaucoup plus longues que les pétioles ; les fleurs forment des paquets fefli- les, glomérulés , arrondis , un peu pubefcens. Cette efpèce a été recueillie par Commerfon à l’île de Java, dans les Indes. ( W. f. in herb. Jufieu. ) 6. PROCRIS acuminé. Procris acuminata. Procris foliis fuofeffilibus , lanceolato-acuminatis , \ s PE Rte ee fupernè crenatis, capitulis minimis. Ses riges fe divifent en rameaux alternes , effilés, glabres , garnis de feuilles alternes, glabres, pref- que fefliles, vertes en deffus, pales en deflous, Jlancéolées , longues d'un pouce & plus , larges de fix à fept lignes , crénelées à leurs bords, vers la partie {upérieure ; rétrécies à leur bafe, terminées par une longue pointe fubulée. Les fleurs forment dans l’aiffelle des feuilles, de très-petits paquets fefiles , globuleux , très-rapprochés. Cette plante a été recueiliie par Commerfon à lile de Java. (W. f. in herb. Juf.) 7. PROCRIS à feuilles de hêtre. Procris fagifolia. Procris foliis lanceolato-acuminatis ; dentatis ; la- teribus inaqualibus, flipulis lineari-fubulatis , petiolo duplo longioribus. (N.) Procris (hypocrypta), folis dentatis ; flipulis | Lineari-fubulatis , peracutis , periolo duplà longioribus. Commerf. Herb. n°. 616. Icon. Ses tiges font. un peu rudes , lcngues; un peu flexueufes vers leur fommet, garries de feuilles pértiolées , grandes, longues de fix à huit pouces & plus, larges de trois, lancéolées , fortement acuminées , dentelées en fcie à leur contour , ré- | trécies à leur bafe, rudes en deffous, très-réticu- lées , épaiffes & un peu blanchätres en deflous, fupportées par des pétioles longs d’un pouce; les . | fipules fort entières, linéaires , fubulées , pref- qu'une fois aufli longues que les pétioles. PP TE :_ Les fleurs font réunies en paquets globuleux, : fefiles, affez rapprochés, fitués vers la partie fu- . périeure des tiges. Le calice eft velu , à quatre divifions à demi en cœur , obtufes. Cette plante croit dans l'ile Bourbon , où Com- merfon l’a obfervée. ( W. f. in herb. Juffieu.) 8. Procris céphalide Procris cephalida. Comm. Procris foliis integerrimis; ffipulis fubcordatis , pe- ‘| iolos vix adaquantibus. Commerf. Herb. n°. 615. | & Icon. Cette efpèce a des tiges tendres , droites , gla- bres , point rameufes, garnies de feuilles pétiolées, <> PRO 6:9 longues de trois à quatre pouces , larges d’un | pouce, lancéolées, aiguës à leurs deux extrémités, acuminées au fommet, liffes en deffus, rudes en deffous par un grand nombre de petits poils roides, couchés, à peine fenfibles à l’œil ; peu nerveufes, la côte du milieu blanchâtre ; très-entières , fup- portées par des pétioles longs à peine d’un pouce, munis à leur bafe de ftipules prefqu’en cœur , à peine de la longueur des pétioles. Les fleurs femelles font réunies en une tête glo- buleufe, de la groffeur d’une petite cerife : ces têtes font fefiles , axillaires , fituées particuliére- ment à la partie inférieure des tiges. Le réceptacle eft très - épais , alvéolé ; les capfules fort petires , roufflatres, ovales, pointues à leur bafe. Cette plante à été recueillie à l'ile Bourbon par Commerfon. ( W. f: in herb. Jufieu. ) 9. PROCRIS velue. Procris hirta. Procris foliis alternis , ovatis , acutis , ferratis, hirfutis ; floribus monoicis, congeflis , axillaribus mIXIIS. Boëhmeria hirta. Swartz. Flor.Ind. occid. vol. 1. pag. 285. & Prodr. 34. Sous-arbriffeau de deux ou trois pieds, dont Jes tiges, flriées & velues, fe divifent en rameaux alon- gés , garnis de feuilles pétiolées , alternes, ovales, aiguës , dentées en fcie, veinées, ridées, hifpides, velues en deflous, fupportées par de longs pétioles pubefcens, réfléchis. Les fleurs font monoiques, prefqu'axillaires , réunies en pelotons , munies de braétées membra- neulfes , linéaires , lancéolées , rouffatres, un peu velues. Les fleurs males , en très-petir nombre , {ont mélangées avec les femelles ; elles donnent des femences fort petites, noirâtres & coniques. (Defcript. ex Swartz.) 10. PROCRIS à grappes pendantes. Procris cau- data. Procris foliis oppofitis, ovatis, acutis , ferratis ; racemis longiffimis , pendulis ; floribus dioicis | caule fuffraricofo. Boëhmeria caudata. Swartz. Flor. Ind. occid. vol. I. pag. 279. Urtica fruticofa, foliis amplifffmis, ovatis, ferratis; À fpicis longiffimis , tenuibus , ex alis propendenribus. 22 D EU C’eft prefqu'un arbufte dont les tiges s'élèvent à fix ou huit pieds de haut ; elles font fimples, firiées, verruqueufes , garnies de feuilles oppo- fées, ovales, aiguës, pétiolées , très - grandes , dentées en fcie, nerveufes, velues en deffous, | fupportéss par des périoles comprimés, très longs " & velus. Brown. Jam. nelle 650 PRO Les fleurs font réunies en petits paquets, dif- pofés alternativement fur plufieurs épis , dont l'en- femble forme des grappes axillaires , très-longues, pendantes, munies de braétées membraneufes , ovales, loncéolées : les fleurs males & les femelles naiflent fur des individus féparés : ces dernières n'onc point de calice ; les ovaires font placés fous des écailles ovales , très - comprimées ; les autres ont un calice à quatre divifions & quatre étamines. Cette plante croît fur les montagnes & dans les Forêts de la Jamaique. (Defript. ex Swartz.) 11. ProcRis à fleurs feffiles. Procris ramiflora. Caturus ramiflorus. Linn. — Lam. Dict. vol. 1. pag. 655. & Illuftr. tab. 763. fig. 1. Nous ne reviendrons pas fur cette plante, dont la defcription fe trouve déjà dans ce Dictionnaire, au mot que nous avons indiqué. (POIREr.) PROLIFÈRE (fleur). On donne le nom de fleur prolifère (flos proliferus) , à celle qui produit de fon centre une feconde fleur ordinairement : femblable à la première, & même quelquefois accompagnée de feuilles. La camomille devient fouvent prolifère par la piqûre d’une petite ef- : pèce d’ichneumon ou de cynips. On donne également le nom de prolifère aux tiges (caulis prolifer ) , lorfqu’elles ne produifent | de rameaux qu’à leur extrémité , d’où ils partent tous, comme d'un centre commun. PROPRE. (Voyez CaLice & RÉCEPTACLE.) PROPRIÉTÉS des plantes. Par propiiétés des plantes on entend moins leurs qualités phyfiques que les ufages divers aux- quels on peut les employer , & furtout leurs ver- eus médicales , c’eft-à-dire, qu’en s’attachant à ces dernières par cet amour inné dans tous les hom- mes pour leur confervation, on a, pendant long- tems , plus recherché dans les piantes ce qui n'étoit que conjectural , que des propriétés plus réelles , & dont l’exiftence ne peut Jaiffer aucun doute ; mais aujourd’hui que la connoïffance des plantes n’eft plus le partage d’un certain nombre d’empiriques, on a reconnu que, fans négliger les reffources qu’elles offrent à la médecine , on pouvoit encore en retirer un plus grand nombre pour les ufages habituels de la fociété. Depuis que les obfervations ont été particuliérement dirigées fous ce ràpport, que de découvertes intéreffantes ÿ'a-t-on pas faites & ne fait-on pas tous les jours, qui deviennent , par leur utilité générale & bien reconnue , une acquifition précieufe pour Ja fo- ciété ! Que d'arbres exotiques , introduits depuis environ un demi - fiècle en Europe , n’attendent, PRO pour paffer entre les mains des artiftes 8 des ou- vriers, que d’être plus multipliés ! Que de plantes ont fourni aux peintres & aux teincuriers de belles & riches couleurs ! Que de végétaux, abondans en fubftance alimentaire, ont paffé dans nos jar- dins potagers & dans nos vergers ! Quelle foule d’autres font venus ajouter à l'éclat de nos par- terres , & embellir nos bofquets! Enfin , en nous en senant aux productions de notre propre fol ; que de fubftances ne nous offrent-elles pas aujour- d'hui , dont nous foupçonnions à peine l’exiftence auparavant! Le tan n'eft plus uniquement fourni par la feule écorce du chêne: les baies d’un grand nombre d'arbres de nos forêts , foumifes à la fer- mentation , pourroient augmenter nos liqueurs vineufes ; les fruits & les femences de beaucoup d'autres plantes procurent des huiles de diverfes fortes ; que de graines & de racines fourniflent un amidon nourriflant & falutaire ! Nous avons vu récemment les racines de la bette-rave contenir un fucre affez abondant pour fervir de reffources au défaut de celui des iles de l'Amérique. On a trouvé dans les tiges , l'écorce & les feuilles de beaucoup d’autres plantes des fibres auñli bonnes pour la fabrique des toiles & des cordages, que celles du chanvre & du lin. Les gommes, les ré- fines obtenues par l’art ou fuintant d’elles mêmes de l'écorce des arbres , peuvent devenir un objet de commerce très - étendu. Il fufñt de lire l’ou- vrage intéreffant de Dambourney fur les végétaux indigènes propres à la teinture , pour nous con- vaincre de l'étendue de nos reffources dans cette partie. Combien d’autres peuvent enrichir les pà- turages, fournir à nos animaux domeftiques, à nos troupeaux, des alimens fains, d’excellens fourages, de bonnes litiéres, &c. Ces confidérations me paroiflent plus que fufi- M fantes pour déterminer particuliérement les recher- ches vers ce point de vue intéreffant. Quant aux propriétés particulières & intrinféques des végé- taux, il faut avouer que nous avons , pour les con- noître , des moyens bien plus certains que n’en. avoient les anciens , furtout depuis que les bota- niftes fe font livrés à étude dés rapports & de Pafinité des plantes entr’elles, qu’ils ont effayé de les réunir en groupes ou en familles naturelles , d’où il a réfulté que les plantes qui fe conviennent par les caractères de la fructification , par ceux de leur port habituel, poflèdent affez généralement, en plus ou en moins, les mêmes propriétés. Linné a établi à ce fujet des principes que nous croyons devoir rappeler ici, & que M. Durandea développés avec intérêt dans fes E/émens de bora- nique, Le goût d’analogie , dit ce dernier auteur , fi dangereux pour les efprits fyftématiques , peut tourner à l'avantage réel de la fociété lorfqu'il # eft modéré par la raifon & la réflexion : il ferr à » Fr] PUR O étendre les propriétés d’une plante à une autre , à nous faire jouir des avantages qui fembloïent être attachés aux feules productions des contrées les plus éloignées. Ces propriétés dépendent du dé- veloppement particulier des parties de la plante, d'une proportion déterminée entre les principes qui là compofent : le même développement, la même combinaifon , fe trouvent dans les plantes congénères , qui doivent conféquemment étre douées des mêmes vertus, : Si , fur ce point, des conclufions trop affirma- tives peuvent avoir quelqu’inconvénient , il faut avouer qu'il exifte des induétions aflez fortes & aflez bien démontrées , pour nous engager à nous fervir de l'analogie , dans la vue de parvenir à la connoïflance des propriétés des plantes. La mé- thode qui difpofe les végétaux par familles , celle qui les raffemble en raifon des rapports qui exiftent entre leurs différentes parties , eft donc utile dans la médecine-pratique. Elle met en état de fubfti- tuer une plante à une autre, & dirige prefque toujours avec fûreté ceux qui lui fuppofent la pro- priété la plus générale de la famille à laquelle elle appartient. L’obfervarion & l'expérience ont fait connoitre la vérité de ces principes. Les bourraches font la plupart des plantes plus ou moins mucilagineufes ou glutineufes, & paffent pour dépuratives & vulnéraires-aflringentes. Les gentianes font amères , un peu aromatiques: elles font fortifiantes. Les apocins font âcres & caufliques. Les morelles font fufpeét:s, venimeufes & nar- -cotiques. La belladonne , la mandragore , la juf- quiame , le ftramonium, font des poifons ; l’alke- Kenge néanmoins n’eft qu'un diurétique puiffant ; la morelle grimpante, dépurative & fudorifique ; le capficum, un ftomachique très-chaud. La pomme de terre fournir un bon aliment lorfqu'eile a été cependant dépouillée de fon principe narcotique par le feu ou ia déco@ion ; elle donne, par la fer- mentation, une liqueur fpiritueufe , âcre & eni- vrante , dont l’odeur indique fa qualité venimeufe. Ce n’eft pas la feule plante où le poilon fe trouve combiné avec le principe nourriffant : cette com- binaïfon eft bien plus fenfible dans le manihor. Les garances font diurétiques & apéritives. Les bruyères font aftringentes. On fe fert, dans quelques pays, de l’arboufier & du vaccinium myr- tillus ; leurs baies fe mangent & font acides. Les cucurbitacées font en général purgatives & rafraichiffantes : leur ufage immodéré afoiblit, caufe des tranchées, des dévoiemens , quelquefois même le vomiffement. La coloquinte purge vio- lemment, de même que le concombre fauvage , qui eft en même tems diurétique. Les perfonnées font apéritives , diurétiques ; quelques-unes purgatives, & plufieurs fufpeétes. PRO 651 Les labiées font aromatiques , toniques, réfo- lutives , céphaliques , emménagogues : c’eft dans les feuilles que réfident leurs vertus. La propriété aromatique varie beaucoup par fes degrés, dans cette claffe, dont aucune plante n’eft venimeufe. Les compofées font très-employéesen médecine, & la plupart falutaires. On ne peut en excepter que le doronic & le cartame , fur lefquels on a quel- ques foupçons. On fufpectoit encore la laitue fau- vage ; mais il eft conftant que l'extrait de ce vé- gétal peut être prefcrit , même en affez forte dofe, comme apéritif & calmant. En général, les com- pofées fontapéritives , échauffantes & dépuratives: elles font recommandées contre les obftruétions , les maladies de la peau : elles fourniffent encore un aliment léger, apéritif, peu nourriffant. Les mauves font mucilagineufes , émollientes , POP à émoufler lacrimonie & à déterminer a fuppuration ; elles enveloppent l’âcre dans la toux : leur vertu fe reconnoît dans toutes les par- ties de la plante : leur mucilage eft nourriffant. Les Romains mangeoïent les mauves. Me pafcunt olive levefque malva , a dit Horace. On les mange encore dans ie Nord , & l’hibifcus efculentus dans les pays les plus chauds. Les cruciformes font âcres, incifives , antifcor- butiques, dérerfives & diurétiques : elles atté- nuent les humeurs épaiflies & ftagnantes : elles conviennent pour les humeurs froides & odéma- teufes , pour les obftruétions indolertes : peu d’en- tr'elles font odorantes , & néanmoins en féchant elles perdent toute leur vertu : elles fervent plutôt d’affiifonnement que de nourriture. Les rofacées ont des fruits dont la pulpe char- nue & fucculente eft bonne à manger. Les renoncules font la plupart venimeufes & cauftiques. Les pavots font plus ou moins narcotiques , mais cette propriété réfide dans la fubftance gommeufe, extraétive : elle ne fe trouve ni dins l'huile que l’on extrait des femences , ni dans je principe mu- cilagineux de ces mêmes femences , quirend l'huile mifcible à l’eau fous la forme d’émulfion. Lesombellifères font aromatiques, échauffantes, propres à rappeler la fueur , les urines ; à difiiper les vents lorfqu'elles croiffent dans un terrain fec ; mais fi elles végètent dans des rerres humides , elles font Je plus fouvent venimeufes. La culture, dans une terre bien meubie, en adoucic plufisurs, au point qu'elles deviennent des alimens. C’eft dans Ja racine & les femnences que réfidenc leurs propriétés. Leslégumineufesfontnourriffantes:leursfeuilles fervent de pature aux beftiaux : leurs graines nour- riffent leshommes& différens animaux :onamême, dans des tems de difète, fair du pain avec leurs 652 PRO fleurs féchées & réduites en poudre. La nourriture que fourniffent les graines des légumineufes eft faine, mais le plus fouvent d’une digeftion difficile. D'ailleurs , aucune de ces plantes n’eft venimeufe ni cauftique. Lesliliacéescontiennent des partiesnourriffantes dans leurs racines , mais elles y font altérées par des principes venimeux : la différence dans la faveur & dans l'odeur fait juger le plus fouvent fi elles font alimenteufes ou nuifibles. On mange , dans quelques pays , les racines de tulipe & de martagon; elles font fans odeur : mais la jacinche , la phalan- gère , le perce-neige , le narcifle, li couronne im- périale , ont une odeur défagréable & font veni- meufes : plufieurs cependant, tels que l'oignon, f'ail, le porreau, perdent leur caufticité par la coction , & deviennentalimens. La fcille, corrigée par l’exficcation ou par la macération dans le vin ou le vinaigre , devient un remède puiflant. Les aroides font très-échauffantes , âcres ou aro- matiques. Les palmiers portent des fruits fains , tres-bons à manger. Les orchis ont leurs racines nourriffantes & ref- aurantes , tels que le filep, &c. On compte en- core parmi ces plantes, la vanille, que l’on peut regarder comine aphrodifiaque. Les balifisrs, qui croiflent dans les pays très- chauds , font aromatiques , d’une faveur âcre & piquante, plus forte dans les racines , qui échauffent beaucoup. Les euphorbes font des purgatifs cauftiques , très-violens , & même fouvent mortels. Les amentacées font la plupart aftringentes. Les écorces du platane , du hêtre, du châtaigner, font aftringentes & fébrifuges. Les gales de l’aune & du chêne , les boutons de peuplier, les feuilles du faule , font dans le même cas. Les conifères font réfineux, flimulans , échauf- fans , diurétiques. C'eft en rétabiiffant les fécré- tions , qu’ils opèrent utilement dans le fcorbut. La réfine des ifs diffère peu de celle du genévrier. Les graminées font nourriffantes. Le bétail mange leurs feuilles : les plus petites de leurs graines fer- vent de nourriture aux animaux; les autres four- niffent à homme fon aliment le plus ordinaire. Toutes ces plantes font falutaires , fi l’on en ex- cepte les lolium ou ray-graff, qui paroïflent avoir des qualités malfaifantes. Ces plantes, d'une utilité fi générale, croiffent partout où il {: trouve de la terre; elles remplifilent les plus petits vuides. Leurs tiges, leurs feuilles flexibles , ne fe brifent pas aifément ; elles fe re- lévent après avoir été foulées par les hommes & par les animaux. La plus douce pluie les fait re- P:R:Q verdir lorfqu’elles ont été defféchées : elles fe mul- tiplienc & fe reproduifent par leurs racines tra- çantes , ou même par leur germe , dans les hautes montagnes , où l'été eff fi court, qu'il ne permet- croit point à leurs grzines de mürir : telles fonc l'aira cafpitofa , le feffuca ovina. Les cryptogames font fufpeétes. Les fougères ont fouvent une odeur forte & défagréable : quelques- unes font venimeufes. La fougère mâle eft un puif- fant vermifuge. Les moufles ontla plupart une odeur défagréable; elles font d’ailleurs aftringentes. Les algues ont été recommandées comme apéritives & déterfives : ces vertus font peu établies. Les champignons fourniffentune nourriture trop fouv:nt incertaine & dangereufe. Il eft très-diff- cile de diftinguer les différences effentielles entre les champignons nourriffans & les venimeux. Les plantes qui ont un nectaire féparé des pé- tales , font le plus fouvent venimeufes, comme l'aconit , les apocins. L'aconit falutaire feroit une exception fi fes propriétés étoient bien confta- tées; mais il paroit feulement qu'il eft moins veni- meux. Les végétaux qui contiennent un fuc laiteux font communément âcres , cauftiques ou fufpeéts, comme les euphorbes, les apocins, les pavots : il faut en excepter les chicoracées , qui font feule- ment amères, mais qui, en vieillifflant , devien- nent plus ligneufes , & font fi acres qu’on ne peut les goûter. Parmi les campanules , quelques-unes font ve- nimeufes , comme les lobelia , tandis que d’autres ne font point nuifibles ou même fe mangent, comme la raiponce ; le fuc laiteux s’épaiflit ordi- nairement en réfine ou en gomme-réfine : ce der- nier eft plus doux. ; Les plantes du même genre ont ordinairement les mêmes vertus, qui ne varient que par le degré: la fcammonée , le turbith , la foldanelle, font rous puigatifs, & de la famille des liferons ; l’épurge, l'éfule , le tithymale, font des purgatifs cauftiques & des efpèces d’euphorbe ; le moli , le porreau , l'oignon, font âcres & échauffans : ce font des ef- pèces d’ail ; la canelle, la cafe ligneufe , le faffa- fras, le benjoin, font aromatiques , & des efpèces de laurier ; mais la nature dément cet ordre dans certaines plantes , entr'autres dans celles dont les différentes parties ont des propriétés entiérement oppofées. On cueille, par exemple, un fruit très- fain fur un arbre venimeux , comme le figuier : la pêche eft douce ; fon amande eft amère : la gre- nade eft acide ; fon écorce aftringente. La connoïiffance du fol & de l’expofition fert à déterminer ïes propriètés des plantes. C’eft dans un terrain fec que croiffent les aromates les plus puiffans, s SES ds rien ee à Er HR RE DITS RS on A Miam Les PRO Pr Oo 633 puiffans , tels que la canelle, le girofle, le roma- également par leurs propriétés ; que toutes celles sin, la levande, la fauge, &c.; ils acquièrent encore de la faveur en féchant. Les végétaux qui croiflent dans un térrain gras, font ordinairement infpides; on peut même fe fervir de ces terres pour corriger l’apreté : c'eft ainfi que la plupart des plantes potagères s’adouciffent, de même que le fruit des arbres. La culture enlève Pâpreté aux poires & aux pommes. La fcorfonère d'Ffpagne, naturellement très-amère, s’eft adoucie, par ce moyen , au point de devenir un aliment; mais elle a perdu fes propriétés comme remède : on pour- roit Jui fubitituer la petite fcorfonère de la cam- pagne, fcorfonera humilis. Les plantes qui croiffent dans l’eau font le plus fouvent âcres & corrofives , comme la renoncule, Ja phellandrie, la ciguë, la berle, &c.; fur les bords de la mer elles font falées , comme les fal- fola, le falikor , le cakile, &c. : la culture dans un terrain gras & fec peur en partie leur enlever ces qualités. Le céleri perd, dans nos jardins, la faveur défagréable qu'il avoit dans les terrains humides. Le ch2rvi s'eft adouci par la culture , au point de devenir un aliment très-fain. Les produc- tions du printems font communément âcres, à raifon de l’humidité ; mais Ja chaleur peut encore corriger l’âcreté, car on prétend que Pail, en Grèce , n'a plus ni faveur ni odeur défagréable. Les plantes ont de la faveur dans les lieux éle- vés & arides , de l’edeur dans les montagnes ; mais celles qui croiffent dans les bois font communé- ment âcres & venimeufes , comme la ftachide fé- tide , Ja faint-chriftophe , la bella-dona. Nous ob- fervons que les fruits qui s’adouciffent dans les lieux élevés , bien aérés, bien expolés, devien- nent acerbes à l'ombre. Dans ua vallon dont je fol eft gras, avec peu de foleil les fruits font abondans , mais fades & amers ; expofés au midi, ils font mufqués, petits & durs : fur un coteau expofé au levant, où la terre eft fubftantielle, mêlée de gravier , ils font d’une couleur tendre , d’une pâte douce, d’un tres-bon goût. Les raifins font tous à peu près les niêmes : le fuc que l’on en retire ne varie que par le fol & l’expoñtion. La faveur & l'odeur indiquent le plus fouvent la propriété des plantes qui agiffent fur les nerfs, fur nos vaifleaux , nos humeurs , de la même ma- nière dont elles affectent le goût & l’odorat : la nature donna ces deux fens aux animaux, comme deux fauve- gardes pour les préferver des fubftan- ces nuifibless & nous pouvons, avec leur fe- cours , déterminer jufqu'ài un certain point, par une conjecture raifonnée , la force & la manière d’agir des plantes. En effet, il eft d'expérience que celles qui ont Ja même faveur & la même odeur ont commu- nément la même vertu , tandis que celles qui ont une faveur & une odeur différentes , diffèrent Botanique, Tome V. qui font infipides & n’ont point d'odeur, méri- rent rarement d'être employées comme remèdes , tandis que celles qui ont le plus de faveur & d’o- deur ont aufli le plus d’aétivité , qu’elles perdent lorfqu’on détruit leur faveur & leur odeur , comme on le reconnoit par les fécules d’arum & de bryoi- ne, & par la coloquinte, qui, en vieilliffant dans les boutiques , FES d'être purgatives. La maftication détermine la faveur, dont les modernes diftinguent dix efpèces : 1°. l'infipide ou aqueux ; 2°. le fec; 3°. le doux; 4°. le gras; 5° Le vifqueux; 6°. l'acide ; 7°. le falé ; 8°. l'acre; 9°. l’amère ; 10°, l’auftère ou le ftiprique. La fa- rine eft fèche , le fucre eft doux , l'huile eft graffe, la gomme eft vifqueufe, le vinaigre eft acide, ia moutarde âcre, la bette amère, la noix de galle auftère ; & comine on guérit fouvent par les con- traires , l’aqueux eft oppofé au fec, l’acide à l’a- mer, le doux à l’âcre, le vifqueux au falé, le gras à l’auftère. L’aqueux humeéte, relâche, détrempe les hu- meurs, rend la matière des obflructions plus mo- bile, & celle des maladies plus fufceptible d’être entrainée par les différentes excrétions. On rap- porte à cette claff2, non-{eulement les boiflons douces, dont la plupart doivent leurs vertus à l’eau, mais l’hortolage, comme les feuilles d’épi- nards, de laitue, de pourpier, de chicorée ; les racines de falfifis, de fcorfonère , de raves, de choux, &c. Leur abus affoiblit, énerve, rend le corps plus fufceptible de fièvres intermittentes, & difpofe l’homme à la fférilité. L’eflomac, par l’abus des boiffons chaudes, cefle d’avoir des de- fs; le corps n’eft plus propre qu’au repos, & le tremblement furvient. Le fec roidit, fortiñie ; le païn bien cuit, les noix , le café, rétabliffent le reffort de l’eftomac lorfqu'il eft affoibli par l'abus des aqueux , modè- rent le cours de ventre ; ils convisnnent dans le cas d’un trop grand embonpoint : on s’en fert ex- térieurement pour les ulcères fongueux, qu’ils fèchent en fortifiant les chairs : leur excès produit la conftipation , le marafine. Les Dalécarliens, qui mangent l'écorce du pin, font obligés, chaque femaine , de prendre au moins deux fois du bouil- lon avec du beurre. Les doux font falutaires & nourriffans ; les ali- mens fucrés, les boiffons mielléss, le chocolat, les figues , les dattes , les raifins fecs relachent les fibres, tempèrent l’acrimonie des humeurs : par leur ufage on prend de l’embonpoint, mais avec de la foibleffe ; ils conviennent aux vieillards dont les fibres font trop enroidies ; ils nuifent aux en- fans, dont les folides font très-difpofés à la mol- leffe & au relâchement. Les gxas, les huileux , les CE émulfives L 654 PRO PRO amolliffent les fbres, relâchentles folides , émouf- | gingembre , la rue , la moutarde , le raifort fau fent l'âcre ; ils calment le fpafme dans les coli- ques ; ils appaifent la toux, diminuent la féche- refle & l’afpérité de la gorge , les douleurs des plaies & celles de la brûlure ; enveloppent les poi- fons encore renfermés dans les premières voies, & Jachent doucement le ventre. Leur abus amol- lit, rend incapable d'exercice & de fitigue , dé- range les digeftions , ôte l'appétit, donne lieu à Vacide dans les tempéramens mélancoliques ; ils paflent aifément à l’âcre ou à la rancidité dans les fièvres, les éréfipèles, &c. : réduits en émulfion au moyen d’un mucilage , ils font rafraichifflans & adouciflins, plus fufceptibles de s’aigrir que de devenir rances. Les vifqueux ou mu:ilagineux, les gommes, les mauves , la graine de lin, le tuflilage, la pul- monaire , les jujubes , les femences de coin, &c. Jubrifient les folides, enveloppent l’äcre ; ils em- patent; ils nourriffent ; ils A ÉÈME les douleurs de colique , de dyffleuterie ; ils appaifent la toux fe- che, modèrent l’ophthalmie, linflimmation de la gorge : leur abus épaifit trop les humeurs, rend Ja circulation trop tardive ; ce qui peut difpofer à Ja pituite, aux maladies foporeufes, à la lenteur du corps. Les acides végétaux calment la chaleur, arré- tent la putridité , empêchent la foif, rendent les humeurs plus fluides, atténuent les folides : les os, plongés dans une liqueur acide , deviennent plus mous & plus flexibles. On comprend parmi es acides, le vinaigre, l’ofeille, l’épine-vinète, les grofeilles, fes cerifes, les citrons, &c.; ils conviennent dans la difpoftion au fcorbut, dans les fièvres putrides, bilieufes, la chaleur extrême, la foif immodérée : leur excès énerve la bile, s’oppofe à la digeflion, maïgrit, rend le corps froid, conduit à la cachexie , aux pâleurs, aux aigreurs , au defaut d'appétit, &c. Les falés, la foude , les différentes plantes mari- times , de même que les viandes falées , irritent les folides, rappellent l'appétit, raniment les excré- tions; ils pénètrent, ils échauffent , ils détergent ; mais leur excès difpofe à la diffolution fcorbuti- que, aux douleurs de rhumatifme , aux ulcères ; enroidit les fibres , entraine le mucus des conduits urinaires , procure , furrout aux vieillards , des ardeurs d'urine. Les âcres font incififs & corrofifs ; ils irritent, ils échauffenr, ils brûlent , ils agiffent fouvent comme des poifons , ils rappellent avec violence les excrérions , telles que les fueurs , les urines, les déjeétions , &c. On compte parmi eux des purgarifs , des fudorifiques , des diurétiques , des emménagogues : appliqués à l'extérieur, ils rou- giffent ou entament la peau , diffipent & réfolvent les tumeurs froides. On met dans cette clafle l’a- rum, le pyrethre, les euphotbes, le poivre, le vage , le cochléaria, l’ail, le porreau, l'oignon, la fcille , &c. Cette derrière eft furtout très-re- commandée dans l’hydropifis , l’afthme humide. Les âcres ont d’abord peu de faveur, mais après un peu de tems ils b:ülent la bouche. Certaines plantes charnues perdent leur acrimonie par l'ex- fccation, la crituration dans l’eau, &, réduites alors à la feule partie amilacée , elles deviennent nour- rifantes ; mais, dans leur état d’acrimonie, il eft rare qu'on s’en ferve comme aliment. La moutarde, le raifort, l'ail, font feulement employés comme affaifonnement , & ceux qui en abufent s’expofent à avoir le velouté de l’eftomac corrodé; ce qui ralentit la digeftion , deffèche , maïgrit, augmente les aigreurs dés mélancoliques : leur ufage ne peut convenir qu'aux eftomacs froids , aux tempérimens fl:gmatiques, encore doit-il être modéré. Les amers, la rhubarbe , le quinquina , la ger- tiane , la camomille , l’abfinthe , fortifient les fo- lides, raniment les digefions ,diffipentles naufées, les aigreurs ; fuppléent au défaut de bile, réfifient à la putridité : on s’en fert dans les foibleffes d’ef- tomac, la cachexie, les paleurs, la goutte, les fièvres intermitrentes. On les emploie extérieu- rement pour arrêter les progrès de la garigrène : ils ne deviennent point aliment ; ils répugnent à la nature, &, fi l’on en continue trop iong-tems Pufage , ils maigrifene , ils échauffent ,ilsirritent, ils procurent des fièvres qui font même de nature putride ; ils paroiffent ainfi recéler quelque chofe de venimeux. Les auftères ou ftipriques refferrent la bouche de ceux qui les mangent ; tels fonc les fruits avant leur maturité, le cachou, la tormentille, la bif- torte , la noix de galle, les olives, la racine de fraifier, &c. ; ils échauflent , ils refferrent, ils fortifient, ils appaifent le flux de ventre , ils ont les mêmes effets que les fecs, fi ce n’eft qu'ils conftipent davantage : on n’en abufe point comme alimens ; car il n’y a guère que les olives qui fervenc en cette qualité , mais comme remèdes ils exigent de grandes précautions. Ils peuvent arré- ter des fécrétions qu'il convenoit d’entretenir , s’appofer à une dépuration utile, &c. Telles font les f:veurs fimples : celle que l’on peut nommer raufeufe , par le défagrément extrême qui y eft attaché, eft ordinairement plus ou moins compolfée , furrout il eft rare qu'elle foit fans odeur. Les plantes de cette efpèce font des remè- des très-actifs ou des poifons. Quoique le principe favoureux ait une grande ation fur nos organes, on obferve cependant que des plantes de même goût peuvent produire des effets très-contraires ; ce qui provient le plus fou- vent de ce qu’elles diffèrent par l'odeur. L’aétion de ces deux principes eft très-différente : Le favou- ÉnaE Po- mriitias = LT 2 ss spy PRO reux agit fur nos vaiffleaux & fur nos humeurs , mais non fur nes nerfs ; l’odorant agir directement fur les nerfs, & ce n’eft que par leur moyen qu’il peut changer le mouvement ou l'état dé nos li- cueurs. Que l'on vive de fubftances douces ou : acres , acides où amères, vifqueufes ou falées, grafles ou ftiptiques , aqueufes ou fèches, il n’en réfu!tera aucune variation dans la manière de pen- fer ; maïs le contraire arrivera fi l’on fait ufage ou fi l’on abufe des odorans, des fpirirueux; ce qui prouve la préférence que mérite ce dernier genre de remède dans les maladies qui intéreffnt le fyftème des nerfs. L'effet du principe favoureux eft plus tardif, mais plus conftant; celui du prin- cipe odorant eft plus prompt, mais paffager : le dernier augmente néanmoins beaucoup l’action de l'autre; un demi-gros de rhubarie , réuni à quel- qu'aromare , agit plus qu'un gros de cette racine. Les fébrifuges, les diurétiques, les fudorifiques, ont une aclion plus marquée lorfqu’on les réunit aux fubftances odorantes; la nature a n:ême donné de l'odeur à ceux de ces remèdes qui font le plus eficaces ; ils tempèrent les qualités corrofives des âcres , qui échauffent fimplement fans coiroder , lorfqu'ils font en même tems aromatiques. La volatilité du principe odorant fair qu'il eft peu conftant dans les plantes qui perdent aifément leur odeur , tandis qu’elles confervent prefque toujours, au inoins en partie , la faveur qui leur eft propre. On reconnoit différentes efpèces d’odeurs : 1°. L'odeur agréable (plante flagran:es), velles que les fleurs de tilleul , de lys , de jafmin , de gi. roflée, de tubéreufe , &c. ; elle ranime les nerfs relachés & affoiblis. 2°. L’odeur aromatique (parte aromatice ); la canelle, le laurier, le camphre, le girofle, l’angé- lique , &c. Les aromates font nervins & toniques ; ils raniment l’action des rerfs, & accélerent le mouvement de nos liqueurs. 3°. L'odeur d’ambre (plante ambrofiaca) ; le mufc, Ja civète, l’ambrète, la mauve: mufquée, l'afpérile odorante, &c. raniment la circulation, mais fans détruire les obflacles qui peuvent s'op- pofer au libre cows des humeurs : de là vient qu'ils fuffoquent prefque les vaporeux & les pléto- riques , & que l’abus de ces odeurs difpofe aux affeétions foporeufes. 4°. L'odeur d'ail (plante alliacea); l'ail, le por- reau , l'oignon , Palliaire , le fcordium , le chlafpi, l'aflafetida , le petiveria , &c. ; toutes ces plantes raniment la tranfpiration, diflipent les vents , ren- dent le corps moins fufceptible de la contagion. Les anciens fe fervoient du lafer & de l’affafetida pour affaifonnement , comme nous nors fervons aujourd’hui de l'ail & de Poignon. 5°. L'odeut vireufe (planta tetre, virofa); l'o- PRO 655 pium ,le chanvre, l'hièble , l’heibe de Saint-Chrif- tophe, la morelle , la fleur du noyer, la jufquiame, &c. Ces plantes font flupéfiantes : en les appli- quant extérisurement , elles font répercufives ; int:rieurement , elles calment , elles affoupiffenc & provoquent la fueur. 6°. L'odeur ingrate (r/anta naufeofe) ; le caba- ret, l’hellébore noir & blanc, la colaquinte, &c. Ces plantes mettent les nerfs dans un état convulf, qui ne ceffe que lorfque leurs particules nuifibles ont entisrement expulfées par le vomiffement, les déjeétions , l’érernuzment , les fueurs, les urines, &c. L'effort que la nature fait Pi s'en délivrer les rend des remèdes très - aétifs. Quel- ques plantes réuniffent à cette odeur le principe aromatique. La menthe, par cette raifon , efl ner- vine & emménagogue. Le principe odorant ne peut fervir que comme remède ou comme affaifonnement; car les plantes nourriffantes n’ont qu'une faveur douce , fans odeur , tandis que celles qui font dénuées de vertu n’ont ni odeur ni faveur. La couleur peut encore fervir à faire connoître la propriété des plantes. Le blanc défigne la dou- ceur , comme on peut en juger par les grofeilles blanches, la pomme douce , la plupart des prunes blanches. Le vertindique ordinairement la crudité; c’ett la couleur des fruits qui ne font pas müis. Le jaune annonce l’amertume : la gentiane, l'aloës, la chélidoine, en fourniffent des exemples. Le roux ou brun indique un âpre aftring=nt. Le rouge dé- figne l'acidité; c’efl la faveur de la grofeille, de l’épine-vinète. Enfin, le noir annonce une faveur défagréable , & fouvent venimeufe ; c’eit la cou- leur des fruits de la bella-dona , de la faint-chrif- tophe. Ces règles fouffrent néanmoins bien des excep- tions : ainfi les baies de queiques bruyères font noires , ‘ans être venimeules; le cafis ëft dans le même cas : mais ces fruits font peu agréables. La reine - claude eft de couleur verte , quoique très- douce & très-müre. Il convient donc d: réunir tous les moyens d'apprécier les vertus des plantes, & furtout de confulter l’analyfe chimique. L'analyfe chimique , en féparant les principes des plantes, en rapprochant leurs partiés agiflantes fous un moindre volume , contribue beaucoup à faire reconnoïitre leurs vertus. Par la diftillation à un feu très-doux , on peut dégag=r les parties les plus volatiles des végétaux fans Les dénaturer. C'eft la feu!e à laquelie on doive avoir recours; car la diftillation à grand feu a paru, au moins jufqu'à préfent, altérer a un tel pointles principes des plantes , que celles dont Les p.oprié- tés font les pius oppofiis , donnent les mêmes raduiis. l Lili 656 PRO La trituration dans l’eau fépare la partie nour- riffante ou amilacée. En employant à propos l'eau fimple, on eft parvenu de plis à décompofer le froment , c’eft-à-dire, à féparer l’amidon du corps muqueux fucré & de la matière gélatineufe avec lefquels il étoit mêlé. L’infufion , dans le même liquide, enlève les parties gommeufes & extrac- tives. L’infufion froide fuffit le plus fouvent , au moins pour les plantes délicates, pour celles que Peau pénètre aifément , & dont l’ébullition alrère les principes. En faifant enfuite évaporer à un feu doux, on obtient un extrait qui contient les par- ties gommeufes & extraétives. On peut encore féparer les parties extratives par l'infufion de l'efprit-de-vin, qui fe charge de ces parties , éga- lement folub'es dans l’eau & les liqueurs fpiri- tueufes , tandis qu'il n’attaque point la gomme. L'infufion des plantes précipite la diffolutior de fulfate de fer en noir fi le principe aftringent s’y trouve réuni ; elle précipite encore la paitie colo- rante du vin. Au moyen de l’'infufion dans Pefprit-de-vin, on obtient une teinture chargée de la partie réfineufe & extractive. On fépare la réfine en ajoutant de l'eau : l’efprit-de-vin s’unflant à ce fluide, cefle de pouvoir difloudre la réfine qui fe précipite. L'efprit-de-vin fert encore à faire connoître fi une plante contient du fucre ; car il s’en charge tandis qu’il eft chaud , & le latfe précipiter en fe réfroidiffant. L’éther fe charge , au moins le plus ordinaire- ment , de la partie réfineufe feule ; il a cependant quelquefois de laétion fur le principe extraétif: il a paru diffoudre celui de la garance. L'eau , chargée d'un acide , fait connoîtte les parties alkilines ou terreufes qui peuvent fe trou- ver dans les plantes. Si c’eft l'alkali volatil ou le fel ammoniac qui exifte dans quelques plantes veni- meules, comme la ciguë, on le dégage au moyen de l’alkali fixe, En faifanc bouillir l'eau dans laquelle on a dé- Jayé la pulpe d’une plante , & féparant l'écume , la faifant deffécher au bain-marie , fi le foufre eft contenu dans la plante, fa préfence fe manifefte ar la flamme bleue que donne cette matière Lrfatton la met fur un fer chaud , par Podeur d’efprit volatil fulfureux qui s'en exhale, & le foutre qui fe fublime lorfqu'on la met dans une cornue & qu’on pouffe aflez le feu. C’eft le pro- cédé fimple dont s’eft fervi M. Déyeux pour prouver l’exiftence du foufre dans la racine de patience. On connoît donc, au moyen de l’analyfe chi- -mique, fi une plante contient des parties aroma- tiques , huileufes, qui la rendent pénrétrante, échauffante, analeptique ; des parties amilacées, PRO qui la font nourriffante; des parties gommeufes, mucilagineufes, fucrées , au moyen defquelles elle eft adouciffante , lubréfiante ; des parties extraét'- ves, qui lui donnent les propriétés des amers; des parties réfineu‘es , qui la rendent âcre & échauf- fante; des parties fliptiques, qui la font aftrin- gente; des fels ou des terres, qui la font apéritive ou abforbante; enfin l'odeur vireufe que les plan- tes exhalent lorfqu'on rapproche leur infufion pour la réduire en extrait, annonce des propriétés nar- cotiques & fufpeétes. La faifon , l'âge des plantes, leur defficcation, donnent lieu à beaucoup de variétés dans leurs vertus. On mange, en Suède, la jeune ortie comme plante potagère ; on mange au printems, dans l'Amérique feptentrionale , les jeunes pouffes du phytolacca, qui devient enfuite un poifon. Les Chinois n’ofent prendre le thé avant qu’une année révolue ne lui ait fait perdre toutes fes qualités venimeufes. La vermiculaire brûlante , de même que les autres plantes antifcorbutiques, perd fes propriétes en féchanr. la gratiole, qui, lorfqu’elle eft fraiche , purge & fait vomir violemment, n’a piefque plus d’aétion lorfqu'elle eft fèche. On doit auffi obferver différentes précautions pour ramafer les plintes; mais en genéral les ra- cines doivent être arrachses au commencement du printems, avant la pouife des feuilies , qui fufft pour faire perdre à la racine d: benoite prefque toit fon aromat. Ii faut féparer de ces racines le chevelu, & ne garder que le pivor : celles qui font charnues doivent au moins être ramafiées avant la pouffe des fleurs. La rave, la carotte, le panais, la berte, devienneut creufes après la floraifon. Les bois doivent furtout être coupés pendant l'hiver; les fougères, en automne. Les ecorces doivent auffi être enlevées dans la même faifon. Il et, à la vérité, plus facile de les arracher au prin- tems; mais elles ont alors moins de vertu. Les bourgeons doivent être pris avant leur dévelop- pement ; les herbes , au moment où elles commen- cent à fleurir : elles ont alors plus de délicateffe ; on attend un peu fi l’on defire plus de force. Ilen eft cependant qui fe détériorent par ce retard : la méliffe eft dans ce cas. Les feuilles fe ramaflent après la chute des fleurs & avant la maturité de la plante ; les Aeurs avant l'émifion de la pouffière des anthères. Il en eft dont la principale vertu réfide dans la corolle , la rofe, le lys, le bluer, la violette : dès- lors cette partie doit être foigneufement féparée; les fruits doivent être cucillis lor'qu’ils font mûrs, avant de répandre leurs femences. Les femences qui furnagent à l’eau doivent être féparées & reje- tées. Les herbes doivent être féchées à l'ombre, & fufpendues, dans la crainte qu’elles ne pourriffent. Malgré tous ces foins, malgré l'examen le plus FO fcrupuleux des propriétés des plantes, on feroit fouvenr induit en erreur fi l’on prétendoit les don- ner indiftinétement aux animaux. Iln’eneft aucune, quelque défagréable & dangereufe qu’elle puiffe être pour l'homme , qui ne ferve de pâture à quel- qu'animal; celle qui eft falutaire pour l’un, eft venimeufe pour l’autre : ainfi Ja ciguë fait périr les vaches, nourrit les chèvres, & ne fait point de mal au cheval. Les amandes amères font mor- telles pour le chien, & non pour l'homme. Le perfil fait périr les moineaux , & non les cochons. Le poivre eft mortel aux cochons, & re nuit point aux poules. Les vaches, les vers à foie, mangent impunérent les feuilles 4e Papocin de Syrie, dont le fuc laiteux eft pour l'homme un poilon cauiti- que. Il eft dans la nature, que: les êtres animés aient chacun des plantes qui leur foient afhgnées, & qu'ils laillent les autres afin de ne pas s’afla- mer réciproquement. Des effets qui femblent fi oppofés ne fuppofent fouvent qu'une difference très-légère dans l'orga- nifation des in lividus. Pour s’en convaincre, il fuffit d'obferver que la même plante devient éga- kmert, pour l’homme, mortelle ou filutaire, fuivant le degré de {1 fenfibilité , & fuivant la dofe à laquelle elle ef prefcrite. Ainfi le tithymale n'eft fouvent qu'un purgatif pour le vigoureux habitant des campagnes , randis que c’eit un poi- fon poir le citoyen des villes. L’ufage modéré du vin reève les forces, entretient la fanté ; l'excès fait perdre la raifon, jette dans l'ivreffe ; l’affou- piffement peut même caufer l’apoplexie & la mort. La vapeur d'une pecite quantité de liqueurs fpiri- tueufes ranime un malade prêt à comber en fyn- cope ; les émanations d’une cuve en fermentation font périr celui qui les refpire. L'eau diftillée du laurier-cerife eft un poifon; quelques-unes de fes feuilles , mélangées avec les nourritures , ne font qu’un affaifonnement ; l’infufion paroît être un remède capable de diminuer l’épaififfement in- flimmatoire. Le remède, ainfi que le poifon , eft une fubf- tance étrangère que la nature he peut aflimiler; elle fait tous fes efforts pour s’en délivrer : lorf- qu'elle y réuffit, c’eft un remède; fi fon action eft infufifante , c’eft un poifon : elle fe délivre du remède par toures fertes de voies lorfque fes forces fufifent; car le remède n’a par lui-même aucune action. Ces différentes excrérions font au- tant de routes ouvertes À la matière de maladie, dès qu’elle eft devenue mobile; mais fi cette ma- tière ne peut être entraînée , es efforts de la na- “ture font inutiles; ils procurent la foiblefle, ils augmentent la maladie, Si la nature eft hors d’étar d'agir, comme il arrive très-fouvent dans les ma- ladies longues, des particules étrangères, qui aflent dans les vaiffzaux , jertent les malades dans a diflolution putride. Les remèdes changent l’état du corps, ainfi que { oo PRO 657 les poifons, & tour changement, par quelque caufe qu’il foit procuré, eit une malad'e; maïs une maladie eft fouvent néceffaire pour en guérir une autre. Ainfi l'hémorrhagie calme les fièvres inflammatoires; la faignée eft une hémorrhagie. La conftipation guérit la diarrhée ; les aftringens procurent la contipation. L’affoupiffement calme les convulficns ; les rarcotiques produifent laf- foupiffement : ce dernier cède aux convulfions ; ce qui rend les flernutatoires utiles. L’hydropifie fe guérir par le diabétès que donnent les diuréti- ques. L’apoylexie fe guérir par la paralyfie ; celle-ci, par la fièvre ardente; cette dernière, par l'iétère. Il ef donc des révolutions heureufes; mais avant de les tenter, il faut favoir fi la nature pourra les foutenir; ce qui dépend toujours de la maniere dont nos organes font aff-étés. L'étude des mala- dies doit donc être réunie à la connoiffince des remèdes qui n’ont qu'une puiflance relative pour foulager. Le médecin obfervateur n'aura jamais cette pé- tulance puérile qui, flattant la crédulité publique, ne laifie au malade aucun ir ftant de repos : il con- fidère jufqu’eù va la puiffance de la maladie pour nuire; car il en eft de falutaires, qu'il prend bien garde de fupprimer. Il examine fi l'art doit feule- ment modérer des accidens dont la trop grande intenfité s’oppefe à l’aétion de la nature, cu s’il faut la rappeler d'un engourdiffement total; ce qu'il ne peut quelquefois opérer que par ces re- mèdes violens, qui exigeut autant de prudence que de circonfpeétion de la part de celui qui, cherchant à fe rendre utile, s'occupe en mêre tems à ne pas nuire. On ne le verra point généralifer des remèdes dont l’aétion, dépendant de l’affcétion de l’étae de nos organes, doit être néceflairement bornée à quelques cas particuliers ; il ne les dénaturera point par un melange confus, fachant combien il eft déjà difficile d’obferver les effets de celui qui en eff le plus fimple : il ne craindra point de refter dans l’inaction lorfque le malade n’a pas befoin de ficours , &, s’efforçant de faifir les véritables in dications des maladies, il prefcrira peu de médica- mens, en {uivant la route tracée par le père de la médecine, Le règne végétal lui fournira des re- mèdes plus analogues à notre conftitution, & qui, le plus fouvent, pourront fuffire au foulagement de l'humanité fouffrante. Les Chinois palfent pour n'employer aucun autre remède ; ils trouvent dans les plartes les moyens de calmer leurs maladies. (Durande, Eleém. de botan.) PROSOPIS. Profopis. Genre de plantes dicoty- Jédones , à fleurs complètes, paptllonacées , de la famille des légumineufes , ayant des rapports avec les moringa & les hématoxylum , & comprenant des arbres exotiques à l'Europe , dont Les feuilles font b58 PrR6O ailées, oppofées ; les Reurs petites, axillaires ou terminales , difpofées en épi. Le caradère effentiel de ce genre eft d’avoir: Un calice hémifphérique, à quatre dents; cinq pétales Écaux ; dix étamines dijflinites ; une gouffe longue, étroite , à une feule loge, à plrfieurs femences. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice hémifphérique , d'une feule pièce, prefqu'à quatre dents. 2°. Une corolle à cinq pétales lancéolés, épaux , fancéolés, fefiles. 3°. Dix érumines libres, dont les filamens font égaux, filiformes , terminés par des anthères ob- tufes , à deuxdoges. 4°, Un ovaire oblong , fuimonté d’un flvle fili- forme, de la longueur des pétales , terminé par un Rigmace fimple. Le fruic confifie eñ une gouff: é:roite , alongée, rerflée , à un: feule loge , contenant plufieurs fe- mences oblongues , arrondies. EsPÈCE. 1. PRosopis à épi. Profopis fpicigera. Linn. Profopis foliis abruptè pinnatis ; floribus fpicatis, rarnis fprnofis. (N.) Profopis. Linn. Mantiff.68.— Willd. Spec. Plant. vol.2. pag. $47.— Burm. Flor. ind. p.102. tab. 25. fis. 3.— Roxb. Corom. 1. pag. 4ç.tab.63.—Lam. filuttr. Gener. tab. 340.—Jufi. Gener. Plant. p. 348. C'’eft unarbre dontles rameaux, épars, alternes, munis de quelques épines courtes, font garnis de euiles ailées, oppofées , aflez femblables à celles du tamarin , compofées de folioles au nambre de huit à douze paires , fans impaire , glabres, fefhles, oppofées, courtes , ovales, obtufes, marquées de trois nervur-s parallèles & longitudinales. Lesfleurs font petites , difpofées en épis lâches, p“donculés, alongés , axillaires ou terminaux, chacune d'elles médiocrement pédicellées. Leur calice eft court, prefque tronqué à fon orifice , muni de quatre dents très-petites ; les pétales font égaux, lancéolés , fans onglet ; les goufles étroites, fubulées. Cette plante croît dans les Indes & fur la côte du Coromandel. F (POIRET.) PROTÉ. Protea. Genre de plantes dicotylédones, à flurs agrégées, de la famille des protées , qui a des rapports avec les bunkffa , & qui renferme PRO des arbres ou arbuftes exotiques à l'Eurep?, dont les feuilles font alternes, fimples ou pinnatifides ; les fleurs réunies en tête fur unréceptacle commun, couvert ordinairement d'écailles imbriquées. Le caraétère effentiel de ce genre eft d’avoir : Des fleurs agrégées ; point de calice propre ÿ une corolle à quatre péràles connivens ; uhe cavité à leur Jommer ; renfermant les étamines ; une capfule ron ouverie, à une feule femence. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice commun , le plus fouventimbriqué, compofé d'écailles perfiftantes ; point de calice propre. 2°. Une corolle prefque monopétale, velue en dehors , partagée en quatre pétales connivens en. tube , munis d’une foffette fous leur fommet. 3°. Quatre étamines , dont les filamens font très- courts , inférés dans la foffette des pétales ; ter- minés par des anthères oblongues. 4°. Un ovaire fupérieur , oblong , furmonté d’un fiyle long , filiformé , terwiné par un ftigmate en maflue. Le fruit confift: en capfulss arrondies, folitaires, point ouvertes, ne conterantqu'une feule femence, portées fur unrécepracle nu, velu ou écailleux. Le calice commun eft perfiftant , durcit, & reflemble très-ordinairement à un cône , contenant les fe- mences ou les capfules. Obférvations. Les protea ont, avec les bankfia, de fi grands rapports, que fi on ne confultoit que le port extérieur , on n'héfiteroit pas à les ranger dans le même genre. Ils ne font en effet diftingués que par la différence de leurs femences renfer- mées , pour les protea, dans une capfule d’une feule pièce, non ouverte; & pour les bazkfa, contenues dans une capfule à deux valves. D'un autre côté, les efpèces de protea s’offrent fous un afpeét fi différent , que l’on eft en droit de foupçonner que ce genre feroit fufceptible d'être divifé fi les parties de Ja fruétification étoient mieux connues dans, chaque efpèce. En effet, nous voyons déjà que le réceptacle eft nu dans les unes , couvert d’écailles ou de pailletres dans les autres ; que ces écailles , dont Linné fait un calice commun , font tantôt interpofées entre chaque fleur, & que d’autres fois elles les envi- ronnent à la circonférence du réceptacle , comme le calice des fleurs compofées. Ces mêmes fleurs font agrégées , & en tête, dans le plus grand nombre des efpèces : elles font diflinctes dans que!- ques autres, & difpofées en épi. Les piftils font trés-faillans , une fois plus longs que la corolle ; ailleurs ils y font tout-à-fait renfermés. ÿ + ptits PRO Les feuilles offrent des différences encore plus , frappantes. Les unes font entières , ovales ou li- néaires ; d’autres font divifées en découpures très- fines , pinnatifides , fubulées ; cependant toutes font alternes ou imbriquées, perfiftäntes, coriaces, glanduleufes ou calleufes à leur fommet. Si l’on en excepte trois ou quatre efpèces , les protés font tous originaires du Cap de Bonne-Ef- pérance, fi riche d’ailleurs en belles plantes.Ce font en général de fort perits arbriffeaux qui croiflent de préférence dans les lieux arides , fablonneux , ou fur le revers & au fommet des montagnes les plus expofées aux vents impérueux fi fréquers dans ces contrées. ESPÈCES. * Feuilles très-entières , larges ou un peu élargies. 1. PROTE à feuilles en cœur. Protea cordata. Protea folits cordatis, aliernis , nudis , feffilibus ; capitulo radicuii. Lam. Illuftr. Gener. vol, 1.p, 233. n°. 1207. Protea foliis cordetis. Thunb. Prodr. 28. — Id. Differt. bot. & proted, pag. 45. n°. 60. tab. 5. C'eft un petit arbriffeau qui s'élève peu , dont les tiges font prefque couchées, fimples , ftriées, cylindriques , à peine hautes d’un pied, garnies de feuilles amples, alternes , f:files glabres , ovsles, échancrées en cœur à leur bafe , entières & bor- dées à leur contour, un peu acuminées à leur fom- met, fermes, coriaces, marquées de onze à quinze nervures longitudinalés , à ramifications laterales. Les fleurs forment une tête ovale , affez groffe, un peu pédiculée , fituée vers la racine ; leur calice commun eft compofe d'écailles droites , ovales , obtufes, infenfiblement plus grandes; les feinences font enveloppées d’une aigrette de couleur pur- purine. .… On trouve cette plante fur les montagnes au Cap de Bonne - Efpérance , où elle à été recueillie par Jofeph Martin, qui en a communiqué des exem- plaires à M. Lamarck. B (W./f.) 2. PROTÉ à tige très-courte. Protea nana. Lam. Protea foliis oblongis , obtuffs , bafi anguffioribus ; caule breviffimo ,uniflore. Lam. Illuftr. Gener. vol. 1. pag. 333. n°, 1208. Protea (acaulis) , foliis oblongis capituloque glo- bofo , glubris ; caule decumbente | breviffémo. Thunb. Prodr. 27. — Id. Differt. bot. n°. 49. — Linn. Syft. Plant. vol. 1. pag. 270. n°. 27. Protea cauleuniflero, foliis lanceolaris. Roy.Lugd. Bat. 186. Leucadendron (acaulon ) , folits lanccolatis ; flo- PRO 659 ribus fabrotundis ; caule [ ffruticofo, un'floro. Lin. ; Spec. Plant. vol. 1. pag. 135. — Wachen. Ultra. 204. À Lepidocarpodendron acaulon , foliis paucis ; latis; nervo & marginibus rubris , ornatis ; fruétu parvo. Boerh. Lugd. Bat. pag. 191. tab. 191. Scolymicephalus africanus ; lauri folio & procum- bens, Raï. Hift. 3. 0. Cet arbriffeau eft fort petit. Ses tiges ont à peine deux à trois pouces de haut ; elles font dures, noueufes , très-fouvent fimples , quelquefois divi- fées en rameaux prefque verticillés, diffus , iné- gaux , garis de feuilles longues de trois à quatre pouces fur deux de large, éparfes, fouvent termi- nales, oblonguss, rétrécies en pétiole à leur bafe, élargies & obrufes à lsur fommet, un peu mucro- nées, bordées à leur contour , marquées de ner- vures latérales & rameufes , glabres à leurs deux faces , fermes & coiiaces. Les flzurs font terminales; el'es forment uns folitaire, de la groffeur d’une forte noix garnie d’<- cailles imbriquées, donc les extérieures font ova- les, lesintérieures oblongues & glabres. La corolle ef velue ; les fruits ovales , enveloppés à leur baie d’une aigrette roufâtre. SR + EC : Cette plante croît fur les collines, au Cap de Bonne-Efpérance. ( W. fin herb. Lam.) 3. PROTE entête d’artichaut. Protca cynaroïdes. Protea foliis ovato-fubrotundis ,petiolaris , glabris; capitulo folitario. Lam. Illuftr. Gener. vel. 1.p. 234. n°. 1209. Protea ( cynaroïides), floribus folitariis ; rad'o calicino lanceolato , friato ; foliis facorbiculatis ; pe- tiolatis, Linn. Mant. 190. Protea cynaroides , foliis fubrotundis , petiolatis , . Èe : 3 A = glabris. Thunb. Prodr. 28. — Id. Diflert. botan. o pag. 44.0. 59. Leucadendron cynaroides.Linn.Spec. Plant. vol. 1. pag- 135. Leucadendron foliis fubrotundis , patentiffimis , re- tiolatis ; foliolis calicinis cariratis. Wach. Ult. 204. Lepidocarpodendron folio fubrotundo, rigido ; in pe- dunculo longo , craffo ; floremaximo , ourpureo. Boerh. Lugd. Bat. 2. pag. 184. tab. 184. Conocarpodendron folio fubrotundo , craffo , rigido , valde nervofo; cono longo, variegato, ex rubro & flavo; flore aureo. Boerh. Lugd. Bat. 2. pag. 199. tab. 199. Cynaroides frutex, folio fubrotundo , rigido, ë monte Tubulari. Petiv. Mu. 374. Scolymo cephalos africura , lato, rotundo , glabre folio ; cono maximo, fericeo , candido. Raï. Hi. 3. i pag. 9. G4o PRO Salix conophora , africana , rigido ; craffo folio. pl a Breyn. Prodr. pa8. 1373. Cette efpèce , qui forme encore un petit arbrif- feau bas , à peine haut d’un pied , fe diflingue à fes feuilles prefqu'orbiculaires , pétiolées , & à fes grofles têtes de fleurs. S:s tiges font droites, cylindriques, ridées , {ans ramifications , garnies de feuilles petiolées , alternes , ovales ou prefque rondes , entières, co- riaces , glabres & luifantes à leurs deux faces, mu- nies de nervures latérales & rameufes, très - fail- lantes , longues d'environ deux pouces , fuppor- tées par des pétioles de même longueur , ridés , ftriés , à demi-cylindriqu£s. Les fleurs font difpofées en têtes terminales , droites, ovales , affez femblables à celles d’un ar- tichant , de la groffeur de celle d'un enfant, gar- nies d'écailles tomenteufes , aiguës , oblongues , imbriguées. La corolle eft affez grande, blanche où purpurine , tomenteute, tubulée par la conni- vence des pétales. Cette plante croit fur le fommet des montagnes, au Cap de Bonne- Efpérance. Ph ( F. J. abfque flor. in herb. Lam.) 4. PROTÉ à grandes fleurs. Protea grandiflora. Protea foliis oblongo-fpathulatis , venofis , laxis, fupremis villofis ; capitulo hemifpherico , ramis gla- bris. Lam. Illuftr. Gener. vol. 1. pag. 254. n°.1210. — Boe:h. Lugd. Bat. pag. 193. tab. 183.? Protea (grandiflora), foliis oblongis, venofis capi- tuloque hemifpherico glabris ; caule arboreo. Thunb. Prodr. 27.— Idem. Differt. botan. pag. 41. n°. 51. A. Protea (marginata), folis lineari-lanceolatis, nudis , venofis ; margine cartilagineo, fubpubefcente ; calice hemifpherico, glabro. Lam. Illuitr. Gen. vol. 1. pag- 235. n°.1225. Cette efpèce eft , ainfi que la précédente, re- marquable par fes grofles rêres de fleurs , mais s’en diftingue par fes feuilles fefliles, alongées , prefque fpatulées , & par fes tiges élevées. C'eft un arbre dont le tronc eft droit , haut de fept à huit pieds , rameux, garni de feuilles éparfes, oblongues, entières, épaifles , prefque giabres , rétrécies à leur bafe , obtufes & élargies en fpa- tule vers leur fommet , longues de trois à quatre pouces , larges d’un pouce & demi ; les fupérieures font beaucoup plus étroites , velues & tomenteules à leurs deux faces. Les fleurs forment une tête folitaire, terminale, au moins de la grofieur du poing, munie d’écailles imbriquées; les extérieures ovales ; les intérieures oblongues , obtufes , concaves : les fleurs font grandes, blanches , tomenteufes ; les fegences aigreuées à leur bafe. PR:O Cette efpèce croit naturellement au Cap de Bonne-Efpérance. D (W. [. in herb. Desfontaines} La plante A ne me paroît être qu’une variété de cette efpèce , ayant des feuilles linéaires, lancéo- lées , à bords cartilagineux & un peu pubefcens ; fes calices font glabres & hémifphériques. L'écerce de cet arbre eft puiffamment aftrin- gente. On l’emploie avec fuccès dans les diarrhées. s-Proté àlongues fleurs. Prorea longifora. Lam. Protea foliis ovato-ellipticis, nudis, embricatis , fefilibus ÿ ramis villofis , capitulo oblongo. Lam. illuftr. Gener. vol. 1. pag. 254. n°. 1211.—Boerh. Lugd. Bat. pag. 199. tab. 199.? Cette efpèce fe diftingue par fes feuilles feffiles , prefqu'en cœur à leur bafe, ovales, elliptiques, & par fes têtes de longues fleurs. Ses rameaux font pubefcens ou velus, d’un brun foncé , droits, ga: is de feuilles nombreufes, im- briquées , épaiffes, coriaces, chagrinées , fimples, très-entières , longues d'environ deux pouces & plus , fur un de laige: un peu échancrées , & à demi-amplexicaules à leur bafe, à nervures peu faillantes , nues à leurs deux faces. Les fleurs font difpofées en une tête oblonpue, folitaire , terminale. La corolle eftfiliforme , velue, langue de trois à quatre pouces; le piftil roide , fubuié , perfiftant : le calice commun compofé d’écailles alongées; les inférieures ovales , la plu- part ciliées à leurs bords. Cette plante croît au Cap de Bonne-Efpérance, D (VW. fin herb. Lamarck.) 6. PROTÉ veiné. Protea venola. Lam. Protea foliis ovatis , nudis, venofis, imbricatis ; ramis villofis , capitulis pluribus fubtermiralibus. Lam. Jiluftr. Gener. vol. 1. pag. 234. n°. 1212. Cette efpèce a beaucoup de rapports avec la précédente , mais les têtes des fleurs ne font point folitaires ni parfaitement terminales; les corolles font bien plus courtes , & les écailles très-étroites, aiguës. Ses rameaux font droits, velus, d’un brun noï- râtre , garnis de feuilles éparies, imbriquées, fef- files , ovales, longues d’un à deux pouces, à ner- vures finement réticulées , nues à leurs deux faces, coriaces , très-nombreufes. Les fleurs font réunies en têtes épaifles , un peu arrondies , prefque ter- mipales , au nombre de deux ou trois vers l’extré-. | mité de chaque rameau. Les corolles font velues, } & n’ont guère plus d’un pouce de long;les écailles { font brunes, un peu pubefcentes, étroites, fubu- { lées ou acuminées , la plupait munies à leur extré- mité d’une petite toufle de poils blanchätres. Les ovaires ,'ainfi que les ftyles, fonc très-velus. : On PRO On rencontre cette efpèce au Cap de Bonne- Efpérance. D (W. f. in herb. Lamarck.) 7. PROTÉ à feuilles de myrte. Protea myrtifolia. Thunb. Protea foliis oblongis ; glabris ; capitulis termina- libus , aggregatis. Thunb. Prodr. 27. — Id. Differt. botan. de proteis. pag. 41. n°. ço. On diftingue cette efpèce à fes petites têres de fleurs agrégées & terminales , ainfi qu’à fes petites feuilles fefhiles , affez feinblables à celles du myrte commun. Ses tiges font droites, purpurines, cylindriques, hautes d'environ trois pieds , divifées en rameaux lâches , alternes, filiformes, un peu velus dans leur jeuneffe , garnis de feuilles fefiles, oblongues, obtufes & glanduleufes à leur fommet, obliques à leur bafe , entières ; longues d'environ un demi- pouce. Les fleurs font difpofées fur les branches & les rameaux en petites têtes terminales, de la groffeur d’un pois, garnies d’écailles imbriquées ; les exte- rieures plus petites, lancéolées , noirâtres à leur fommet ; les intérieures plus grandes , ovales , obtufes , un peu ciliées à leurs bords; les corolles font blanchâtres & velues extérieurement. Cette plante fe rencontre au Cap de Bonne- Efpérance. R (Defcripr. ex Thunb.) 8. PROTÉ à fleurs axil'aires. Protea hirta. Linn. Protea foliis ovato-acutis , imbricatis, fubnudis; foribus lateralitus, calicibus coccineis. Lam. Illuftr. Gener. vol. 1. pag. 234. n°. 1213. Protea foliis ovatis , glabris ; floribus lateralibus. Thunb. Prodr. 27.— Idem. Differt. bot. pag. 43. n°: 553 Protea (hirta), foribus lateralibus, feffilibus ; foliis apice uricallofis. Linn. Mant. 188. & Syft. Plant. vol. 1. pag. 260. n°. 8. Leucadendron (hirtum), foliis lanceolatis | apice callofis, caule hirfuto , floribus fparfis , lateralibus. Linn. Spec. Piant. vol. 1. pag. 136. — Amœn. academ. vol. 4. Afric. 3. Lepidocarpodendrum foliis fericeis, brevioribus , confertiffimis.; cono gracili , longo. Boerh. Lugd. Bat. 2. pag. 174. tab. 194. Hypophyllo-carpodendrum foliis lanuginofis , in apice trifido rubro , quaf florefcens. Boerh. Lugd. Bat. 2. pag. 205$. tab. 205. Salix conophora , africana ; anguflo , obtufo folio lanuginofo. Bregn. Prodr. pag. 372. Cette plante eft remarquable par fes fleurs axil- _laires , difpofées en une forte d’épi à l'extrémité Botanique, Tome V. PRO 641 des rameaux, & par fes calices d'une belle cou- leur écarlate. C'eft un arbriffeau qui s'élève à la hauteur de trois pieds, fur une tige droite, noueufe , velue, médiocrement rameufe garnie de feuilles nom- breufes , imbriquées , fefhles, ovales , un peu ai- guës , calleüfes à leur fonmet, entières , glabres à léurs deux faces ; quelquefois médiocrement ciliées à leurs bords & vers leur bafe, fur les principales nervures ; longues d’un pouce , larges de quatre à fix lignes. Les fleurs fonc nombreufes , difpofées en têtes oblongues, étroites, feffiles, folitaires, dans l'ait felle des feuilles, vers l'extrémité des rameaux. Les écailles de leur calice font luifantes , aiguës ; alongées , d'un rouge fanguin ou d’une belle couleur écarlate, longues d'environ un pouce. La corolle , à peine auff longue que le calice , eft filiforme, très -velue; le pifil eft glabre , roide , un peu courbé, prefau'une fois plus long que la corolle. { Cette jolie efpèce croit naturellement au Cap de Bonne-Efpérance. (VW. fin herb. Lamarck.) 9. PROTE conifère. Protea ffrobilina. Linn. Protea foliis elliptico-oblongis , retufe-callofis capi- tuloque terminali glabris. Thunb. Prodr. 27. — Id. Differt. bot. pag. 38. n°. 44. Protea (laureola}, foliis elliptico-oblongts , nudis, verofis ; capitulo terminali folirs obvallato ; floribus minimis. Lam. Illuftr. Gener. vol. 1. pag. 234. n°, 1214. Prorea (ftrobilina ), foliis elliptico-oblongis , re- tufo-callofis ; flrobilo terminali foliofo. Shrad. Sert. Hanov. 1. Fafc. 1. pag. 7. tab. 1. Protea (firobilina}), floribus imbricato- ovatis , involucratis , paleaciis , glabris ; foliis fparthularis ; levibus. Linn. Mant. 192. & Syit. Plant. vol. 1. pag. 266. n°. 17. Ses tiges font brunes, droites, pubefcentes , garnies de feuilles épartes , fefiles , oblongues , el- hptiques , longues de deux pouces , calleufes à leur fommet , nues à leurs deux faces, entières, épaif- fes , marquées de nervures finement réticulées. Ses fleurs font réunies en une pétite tête conique , noi- râtre, terminale , tronquée , de la grofleur d’une noix au plus , envi onnée à fa bafe de longues écailles concaves , aflez femblables aux feuilles 8c auf ongues. Les corolles font petites , tubulées à leur bafe ; le réceptacle eit velu. Cetre plante croît au Cap de Bonne-Ffhérance: elle eft facile à diflingu£r par fes fl: urs réunies en cône , par un rang d'écaill-s qui conftitue la calice commun , par la petiteffe des corolles. BR ( 7. /f. in herb, Lam. comm. Jof. Martin.) M mmm PRO 10. PROTÉ oblique. Protea obliqua. Linn. 642 Protea (arcuata) , fois fpathulatis , arcuatis , laxis , levibus ; ramis glabris, proliferis ; capitulis folitariis. Lam. Ilufir. Gener. vol. 1. pag. 234. no. l2Tÿ Protea foliis lineari-lanceolatis , glabris , callofis , obliquis ; capitulo caulino , terminal. Willd. Spec. Plant. vol. 1. pag. 524. Protea (obliqua), foliis ellipticis , glabris , cal- lofis | obliquis ; capitulo cautino , terminali. Thunb. Prodr. 27. — Id. Differt. bot. pag. 35. n°. 39. Protea (obliqua), floribus folitariis ; calice im- bricato , fubpubefcente ; foliis lineari - lanceolaris. Lino. f. Suppl. 117. Conocarpodendron acaulon , folio rigido , nervofo, oblongo , latiori ; cono fufco ; femine oblongo , in medio quafi excavato, Boerh. Lugd. Bat. pag. 201. tab. 201. 6. Eadem , ramis margineque foliorum villofis. Lam. Illuftr. Gener. |. c. Cette efpèce a de grands rapports avec le rrotea frobilina ; elle en diffère par la forme de fes feuilles & les écailles des fleurs. j Ses tiges font droites , glabres , un peu jaunâtres, hautes d'environ deux pieds, divifées en quelques rameaux garnis de feuilles éparfes , fefliles , écar- tées de la tige, la plupart courbées en arc à leur bafe , fpatulées , triées, nues à leurs deux faces, calleufes à leur fommer, marquées fouvent d’une forte nervure latérale & longitudinale , arquée au fommet des feuilles, longues d'environ deux pouces. Les fleurs font fituées à l'extrémité des rameaux, & quelquefois dans leur bifurcation , formant de petites rêtes fefiles, folitaires, prefque globuleufes, munies d'écailles imbriquées , glabres, couites, ovales , aiguës, les intérieures plus alongées. La variété & eft remarquable par le fommet des tiges & les feuilles fupérieures bien moins obli- ques , à peine fpatulées, fouvent lancéolées , velues particuliérement à leurs bords. Peut - être forme-t-elle une efpèce particulière. Ces plantes fe rencontrent au Cap de Bonne- Efpérance. PB ( W. f: in herb. Lam.) 11. PROTÉ pubefcent. Protea pubera. Linn. Protea foliis cllipticis ; imbricatis | pubeftentibus ; ramis villofis ; capitulis hirtis, Jubaggregatis. Lam. Iluftr. Gener. vol. 1. pag. 234. n°. 1216. Protea foliis ovatis copitulifque terminalibus , to- mentofis. Thunb. Prodr. 17.— Id. Differt. botan. _pag. 43. n°. 56. Protea ( pubera ) » floribus binis ternifve ; prfhillis PRG clavatis, folris elliptico-lanceolatis. Linn, Mant. 192, & Syft. Plant. vol. 1. pag. 266. n°. 16. Leucadendron ( thymelæoïdes } , foliis ovaris , oë- | tufis, tomentofis ; ramis erectis; calicinis foliolis lan- ceolatis , acutis. Berg. Plant. Cap. pag. 19. n°. 6. — Id. Aët. Stock. 1766. pag. 324. Ses tiges font droites , rameufes, pubefcentes, d’un pourpre foncé , hautes d'environ deux pieds, garnies de feuilles éparfes , imbriquées, fefiles , longues à peine d’un pouce, épaifles , tomenteufes, à fines nervures , ovales , prefqu’elliptiques , cal- leufes à leur fommet. Les fleurs font réunies en têtes terminales, quelquefois foliraires , plus fou- ent agrégées , de la groffeur d’une forte noix, très-velues , garnies d’écailles lancéolées, aiguës, ciliées, chargées de poils rouflâtres , plus courtes que les corolles. Celles - ci font filiformes , très- velues ou lanugineufes ; le ftyle plus long que la corolle ; le réceptacle velu. Cette plante croît fur le fommet des hautes mon- tagnes, au Cap de Bonne-Efpérance. h (fin kerdb. Lam. ) 12. PROTE concave. Protea concava. Lam. +. 1h Protea foliis ovalibus , concavis , imbricatis , fub- Seffilibus ; ramis villofiufculis , capitulis aggregatis. Lam. Illuftr. Gener. vol. 1. pag. 234. n°. 1217. Cette efpèce , très-rapprochée du protea fpathu- lata , en diffère par fes feuilles ovales , concaves, feMiles. Ses tiges font brunes , rameufes , légérement pu- befcentes, garnies de feuilles éparfes , imbriquées, longues à peine de fix à fept lignes , épaifles, un peu ridées, fans nervures apparentes , glabres à leurs deux faces , un peu calleufes à leur fommet. Les fleurs font réunies en têtes terminales, agré- gées, de la groffeur d’une petite prune , globu- leufes , munies d’écailles ovales , aiguës , courtes, un peu velues; de corolles velues, d’une longueur médiocre. Cette efpèce a été recueillie au Cap de Bonne- Efpérance. P (F./f. in herb. Lam.) 13. PROTE fpatulé. Protea fpathulata. Thunb. Protea foliis ovato-rhomboideis , fubfiriatis , con- cavis , petiolatis ; capitulis aggregatis. Lam. illuftr. Gener. vol. 1. pag. 23. n°. 1218. Protea foliis fpathulatis , fubcucullatis , glabris. Thunb. Prodr. 28. — Id. Diflert. botan. pag. 44. n°68. Sestiges fontdroites, glabres,rameufes, hautes de deux pieds & plus; elles fe divifentendeux outrois rameaux glabres , un peu flexueux, de couleur pur- purine , garnis de feuilles imbriquées, périolées , ovales , prefque rhomboidales , un peu fpatulées , PRO médiocrement concaves, à bordures relevées , obtufes à leur fommet ; finement firiées , longues de quatre à cing lignes, très - larges à leur bafe , fupportées par des pétioles courts , cylindriques. Les fleurs font réunies en têtes agrégées à l'ex- trémité des rameaux. Le calice commun eit com- pofé d'environ quatre folioles tomenteufes, & d'autant de coroiles courtes , lanugineufes. On trouve cette plante au Cap de Bonne-Ffpé- rance, 5 er ‘ 14. PROTÉ dichotome. Proea dichotoma, Lam. Protea fodris ovato-oblongis ; Planis, fubhirfutis ; ramis dichotomis ; gracilibus ; capitulis foliis obval- latis. Lam. Iluftr. Gen. vol. 1. pag. 235. n°.1219. Cette efpèce , qui a des rapports avec le prorca divaricata , en diffère furtout par fes feuilles ova- les-oblongues , par les têtes des fleurs plus grofles, & enviromées de feuilles à leur bafe. Les tiges fonc glabres , divifées en rameaux dichoromes , grêles, inégaux , garnis de feuilles alternes , fefiles , ovales, alongées, obtrufes, étroites ; prefque linéaires , longues à peine d’un pouce ; l£s fipérieures , aïnfi que l'extrémité des rameaux , font un peu velus. Les fleurs font réunies en têtes terminales , agrégées, prefque de la groffeur d’une noifette, environnées à leur bafe de plufeurs folioles étroi- tes, & munies d'écailles ovales, pubefcentes, ciliées , prefqu'aufi longues que les corelles: celles-ci four courtes & velues : le flyle.ne les dépañle guère que d’une à deux lignes. Cette plante croît naturellement au Cap de Bonne-Efpérance. B (VW: f. in herb. Lamarck.) 15. PROTÉ à petites fleurs. Prosea parviflora. Lino. Protea foliis lanceolatis, Junioribus fubtomentofs ; caule ramofifimo ; capitulis minimis, rerecrufculis. Lam. Iluftr. Gen. vol. 1. pag. 235. n°. 1220. Protea floribus paniculatis, flofculis fubdenis, foliis fublanceolatis. Linn. Mant. 195$. — Syit. Plant. vol. 1. pag. 270. n°. 25. ; Protea (parviflora), foliis ellipricis, obtufis, cat- dofis, obliquis; capitulis terminalibus, ramulorum gla- bris. Thunb. Prodr. 27. — Idem. Differt. botan. pag. 35. tab. 4. fig. 1. Ses tiges font très-rameufes , droites , hautes d'environ trois pieds ; les branches éparfes , efi- lées, flexueufes, divifées vers leur fommet en rameaux nombreux & alternes , garnis de feuilles alternes , fefiles , lancéolées , rétréciss à leur partie inférieure , obtufes & glanduleufes à leur fommet, longues de cinq à fix pouces; les plus jeunes un peu tomenteufes, \ RAT PRO 645 Les fleurs fe préfentent fous la forme de petires têtes de la groffeur d'un grain de poivre , ordi- -nairement folitaires & terminales fur chaque ra- meau , dont l’enfembls: forme une forte de:pani- cule. Les écailles du calice font glabres ; ovales, obtufes , imbriquées , concaves , aufli longues &c même plus longues que les corolles. Cette: plante croit naturellement au Cap de Bonne-Efpérance. R (Defcript. ex Thunb.) 16. PROTÉ divergent. Prorea divaricata. Linh. Protea foliis ovatis, obtufis, hirfutis, patentibus; -ramis divaricatis; cipiculisterminalibus, Lam. iluftr. Gen. vol. 1. pag.-23$. n°1221. Protea floribus faffigiatis, feliis ovalieus. Linn. Mant. 194. & Syft. Plant. vol. 1. pag. 269. n°. 23. Protea (divaricata), fodiis ovatis, hirtis; capiculis terminalibus, ramis divaricatis, Thuub. Prodr. 27. — Idem. Differt. botan. pag. 44. n°. 57. Leucadendron (divaricatum), floribus owatis ; ob- tufis, tomentofis ; reflexo - patentibus ; ramis divari- catis, hirfutis ; calicinis foliolis linearibus , obtufis. Berg. Plant. Cap. pag. 19. n°. $. — Idem. Aét. Stock. 1766. pag. 324. Scolymocephalos africanus , argenteus; foliis bre- vioribus, myrtiformibus; capitulis rarioribus. Herm. Afr. 20. Cette plante a des tiges d’un brun cendré, flexueufes , pubefcentes , hautes d'un pied & plus , divifées en rameaux verticillés, térnés ou’ quaternés , très-écartés des tiges , garnis de feuilles fefiles, imbriquées , ovalés ou prefque rondes, obtufes, velues , ridées , d'environ deux lignes de longueur ; les inférieures un peu réfléchies. Les fleurs forment, à l'extrémité des rameaux , de petites têtes foliraires , de la groffeur d’un pois: leurs écailles font linéaires, lancéolées , obtufes, velues à leurs deux faces , inégales, un peu lâches ; la corolle égale le calice en longueur : elle eft blanche , argentée, velue, un peu dépaffée par le ftyle. Le réceptacle eft couvert de poils. Cette efpèce croitau Cap de Bonne-Efpérance.F, 17. PROTE imbriqué. Protea imbricata. Linn. f. Protea folits lanceolatis, glabris, ffriatis ; imbri- catis; capitulo terminal. Lam. lluftr. Gen. vol. 1. pag. 235. n°. 1222.—"Thanb. Prodr. 27.— Idem. Differt. botan. pag. 38. n°. 45. tab. ç. fig. 2. Protea (imbricata), foliis 2mbricatis , Lanceodatis; capitulis cerminalibus. Linn. f. Suppl. 116. C'’eft un petit arbriffeau haut de trois pieds & plus, dont les tiges font droites , divifées en ra- meaux filiformes, pubefcens, binés ou ternés, garnis de feuilles fefhlcs, nombreufes , fortement M in mm ii} æ 644 P:R © imbriquées, étroites, lancéolées, aiguës, un peu velues , profondément ftriées , glanduleufes ou calleufes à leur fommet, longues de trois ou qua- tre lignes, couvrant les tiges en entier. Les fleurs font réunies en une tête terminale, folitaire , quelquefois au nombre de deux, de la groffeur d’une forte noix, un peu alongée, garnie d'écailles ancéolées , aiguës, ciliées, glanduleufes, prefque de la même forme & auffi longues que les feuilles. La corolle , un peu plus longue, eft cou- verte extérieurement d'un duvet tomenteux & jaunâtre. On trouve cette plante au Capde Bonne-Efpé- rance. D (VW. /f. in herb. Lamarck.): .: :27 18. PROTE lévifan: Protea levifanus. Linn. Protca foliis (mintmis) ; fpathulatis , glabris; ca- pitulis hemifbhericis , villofis , breviter involucratis., Lam. Illuftr. Gen. vol. 1. pag. 235. n°. 1223. Protea (levifanus), foliis ellipricis, glabris , ob- tufis; capitulo terminali, involicrato, brevi, obtufo. Thaub. Prodr. 27. — Idem. Obferv. bot. pag. 37. n°, 43. Protea foliis obovatis, obtusè acuminatis , imbri- catis,. glabris; caule pilofo; capitulo involucro | ob- tufo, longiore. Wilid. Spec. Plant. vol. 1. pag. 526. née 47: Protea floribus hemifrhericis , fubinvolucratis , epa- leatis ; villofis; floribus fpathulatis. Linn. Syft. Plant. vol. 1. pag: 268. n°. 22. — Mantiff. 194. Protea (fufca), foliis ovatis , obtufis , imbricatis; capitulis globofis. Linn. Spec. Plant. pag. 95. Brunia (levifanus ), foliis fpathulatis , acuris, carnofis. Linn. Spec. Plant. edit. 2. pag. 289. Leucadendron (\evifanus), foliis cuneiformibus , obtuffs , carnofis ; capitulis globofis, folitariis, termi- nalibus. Berg. Plant, Cap. pag. 20. n°, 7. — [dem. At. Stock. 1766. pag. 324. Protea foliis oblongis, ovatis , lana obvolutis. Roy. Lugd. Bar. 187. Brunia foliis oblongis , incanis; florum capitulo ramilum terminante. Burm. Afric. pag. 267. tab. 100. fig. 2: Conocarpodendron foliis fubrotundis, breviffimis; capltuli immaturi, globoff parte inferiore fufcä, media aurea , fuprema viridi. Boeih. Lugd. Bat. pag. 202. tab. 202. Levifanus capenfis, ferpillifolio. Petiv. Gazoph. 9. tab. 5: fig. 7. Chryfanthemum conyzoides athiopicum , capitulo aphyllo, tithymali paralii foliis fubrotundis ; hiul- cudis in faperficie confpicuis, Pluk, Mans. 47. tab, 343. fige 9e PR © Ce joli petit arbriffeau , haut d’un pied , eft re- marquable par fes petites feuilles fpatulées , par fes têtes de fleurs globuleufes, velues , foliacées. S2s tiges font glabres ou pubefcentes , grêles , divifées en rameaux prefque verticillés , affez nombreux, quelquefois prolifères , garnis de feuil- les éparfes, charnues , liffes , fans nervures, rétré- cies en pétioles à leur bafe , élargies en ovale , obtufes , quelquefois un peu mucronées à leur fommet , longues de deux à trois lignes. Les fleurs forment de petites têtes fefiles, foli- taires , terminales , très - velues , environnées de quelques feuilles, & munies d'écailles linéaires , aiguës , membraneufes , lanugineufes en dehors, un peu plus courtes que la corolle. Le pifil eft peu faïllant , terminé par un fligmate épais , evale, prefqu'en maflue. Cette plante croit dans les plaines fablonneufes au Cap de Bonne - Efpérance. F ( W. f. in hero. Lamarck. ) ; 19. PROTÉ à calice court. Protea lotta. Linn. Protea foliis ovato-lanceolatis , glabris , apice cal- lofis ; capitulo ovato ; corollis villofis, fliformibus. Lam. Illuftr. Gen. vol. 1. pag. 235. n°. 1224. Protea floribus fubgeminis ; piffillis capiratis ; co- rollis longiffimis , diflantibus ; foliis glabris. Linn. Syft. Plant. vol. 1: pag. 265$. n°. 14, — Mant. 191. Protea (lotta}, foliis ovatis, glabris, callofis ; capitulo ovato ; corollis cylindricis, hirtis. Fhunb. Prodr. 27. — Idem. Difiert. bot. pag. 42. n°. 54. Cet arbriffeau a des tiges cylindriques, droites, rameufes , purpurines , lifles ou pubefcentes , ra- meufes, garnies de feuilles aiternes, fefiles , gla- bres, lancéolées, ovales, obtufes, terminées à leur fommet par une glande affez fouvent rouge- tre , longues d'environ un pouce. ‘ Les fleurs font terminales, folitaires , quelque- fois au noinbre de deux, de la groffeur d'une noix & plus, garnies d’écailles glabres, imbri- quées , lancéolées, acuminées , ciliées à leurs bords, beaucoup plus courtes que la corolle. Celle-ci eft filiforme, velue , longue d’un pouce, jaunâtre , pubefcente ; le fligmare en tête, pref- que bifide ; le réceptacle velu , globuleux. Cette plante croît fur les montagnes au Cap de Bonne-Efférance. D 20. PROTÉ à crête. Protea criflata. Lam. Protea foliis lineartbus, acutis, glabris, marginatis ; calicinis fquamis interioribus lor giffimis, fupernè tomen- Fe À k 6 tofo-nigris. Lam. Hl. Gen. vol. 1. p. 235. n°. 1226, Lepidocarpodendron foliis anguflis ; longis ; fa- lignis; calicinis fquamis, elegantiffimè ex flavo ; fufco, I A PRO albo, nigro variegatis ; florum plumis atro-purpureis. Boerh. Lugd. Bat. 2. pag. 188. tab. 188. Protea foliis lanceolatis | integerrimis ; glabris , calicem , fuccingentibus hirfutis. Roy. Prodr. 188. Protea lepidocarpodendron. Var. 6.2 Linn. Syft. Plant. vol. 1. pag. 263. n°. 13. : Protea (fpeciofa }, floribus folitariis ; radio cali- cino fpathülato , ferrugineo , barbaio; foliis lan- ceolatis, Mantiil. 191. Cetté efpèce paroit avoir de grands rapports avec la variété € du protea lepidocarrodendron Linn. Lamarck la regarde comme une efpèce diftinéte, remarquable par les écailles intérieures du calice, très-longues , noires.& tomenteufes à leur extré- mité : peut-être , fi l’on obfervoit foigneufement cette plante & la fuivante dans leur pays natal, faudroit-il en revenir à l'opinion de Linné. C’eft un arbrifféau affez fort, garni de feuilles alternes , fefilés, glabres , linéaires, lancéolées, aiguës, un peu calleufes à leur fommet , médio- crement roulées à leurs bords, longues d'environ quatre pouces. Les fleurs font fefliles, terminales, formant une affez groffe tête un peu ovale; le calice eft finbriqué , muni d’écailles ovales, oblon- gues , quelquefois panachées de b'un, de jaune, de blanc ; marquées de noir à leur femmet , tomen- teufes à cette feule partie. La corolle ef filiforme, velue extérieurement : elie ne paroît compofée que de deux pétales, dont un à trois divifions vers fon fommet ; l’autre, entier. … Cette plante croit naturellement au Cap de Bonne-Efpérance. F Obfervations. Je crois devoir rapporter à cette efpèce , au moins comme variétés, les plantes fuivantes, fizurées par Andrew. 1. Protea ( longifolia, nigra), folits fublineari- bus , anguffis , obliquis, rigids longiffimis ; Jauamis interioribus, calicis lanceolatis, ereétis; florum plumis atro-purpureis. Andrew. Botan. repofit. tab. 132. 2. Protea (longifolia, férruginofo-purpurea ) , fo- | diis fublinearibus, anpuflis , obliquis, rigidis, lon- giffimis ; fquamis interioribus; calicis lanceolatis , eredtis ; florum plimis ferruginofo-purpureis ; conus Jubglobofus. Idem. tab. 133. 3. Protea (longifolia, cono turbinato) ; foliis fablincaribus , anouflis, obliquis ; rigidis , longiffimis; fquamis interioribus ; calicis lanceolatis, ereétis ; flo- rum pluris atro-purpureis ; conus turoinatus. Idem. tab. 144. Toures ces plantes font remarquables par leurs Jongues feuilles roides , linéaires, étroites, & par les écailles intérieures de leur calice, droites, alongées, lancéolées : elles diffèrent entr’elles, foit par la forme de leur cône, foit par la couleur PRO 645 de leurs écailles; toutes font originaires du Cap de Bonne-Efpérance. 21. PROTÉ couronné. Prorea coronata. Lam. Protea foliis lineari-lanceolatis , fubnudis; calici- nis fquamis interioribus , longioribus; apice ailatato- Jpathulatis , barbatis. Lam. Illufir. Gen. vol. 1. pag. 236. n°. 1227. Protea (jepidocarpodendron), floribus folivariis, radio calicino fpathulato, barbato ; foliis lanceolaris. Linn. Syit. Plant. vol. 1. pag. 263. n°, 13. — Mantifi. 190. Protea foliis lanceolatis , integerrimis, glabris ; calicibus fuperne villofis. Roy. Lugd. Bat. pag. 186. Lepidocarpodendron folits anguftis , longis , falia- nis; nervo rubro ; florum plumis violaceo-purpurers. Boerh. Lugd. Bat. 2. pag. 185. tab. 185. Lepidocarpodendron folio faligno viridi;.nervo & s MORE Le margine flavo ; cono longo, fuperiore parte maximè claufo.# Boërh. Lugd. Bat. 2. pag. 189. tab. 189. Leucadendron lepidocarpodendron. Linn. Spec. Plant. vol. 1.pag. 134. — Berg. Act. Stock. 1766. pag. 322. Protea (fpeciofa), foliis oblongis, glabris ; ca- pitulo oblongo ; fquamis calicinis , apice barbatis. Thunb. Prodr. 27. — Idem. Difiert. botan. pag. 42. n°. 53. Cette plante , affez voifine de la précédente, dont elle n’eft peut-être qu'une variété, s'en dif- tingue par la variété de fes écailles, furtout par les intermédiaires , élargies en fpatule à leur fom- met. C'eft un arbriffeau qui s'élève à fix ou huit pieds, dont le tronc eft droit, divifé en rameaux velus ,'céndrés, garnis de feuillss éparfes , feif- les , étroites, linéaires , lancéolées , un peu aiguës, prefque glabres, la plupart lanugineufes à leurs bafe, à nervures fines, latérales & rameufes, longues d'environ fix pieds, larges d’un demi- pouce & plus, quelquefois tachetées de noir, par- ticuliérement à leur fommer, Les fleurs font réunies en une tête ovale, pref que de la groffeur du poing, munies d'écailles imbriquées , de forme très-différente ; les exté- rieures linéaires ou lancéolées, acuminées, éiar- gies à leur bafe, velues, fe confondant prefque avec les feuilles ; les intermédiaires tres-étroites, fortement élargies en fpatuie à leur fommet, très- velues aux bords de la fpatule ; les intérieures, quelquefois confondues avec les intermédiaires, font concaves , alongées, très-glabres. Les co- rolles font velues & filiformes ; les femences, environnées d’une aigrette rouffâtre. Cette plante croit fur Ja montagne de la Table, 646 PRO au Cap de Bonne-Ffpérance. R ( W. f. in herb. Lamarck. ) Obfervation. Les plantes fuivantes paroiffent tenir le milieu, comme variétés, entre cette ef- pèce & la précédente. 1. Protea (fpeciofa, latifolia }, foliis lanceolato- ovatis ; fquama calicine interiores barbata, apice in- curvate , incarnate, Andrew. Botan. repofit. tab. 110. 2. Protea (fpeciofa, rigra), foliis longis , li- neari-lanceolatis ; fquwarna calicine interioies ; apice incurvate, barbate, nigre. Idem. tab. 103. 3. Protea ( pulchella), foliis lanceolatis , undu- latis, rubro marginatis , pilofis ; fyuamis calicinis tricoloratis ; capitulo ereëlo - terminali. Idem. tab. 270. 4. Protea (formofa), foliis lanceo/atis, pubef- centibus ; caule villofo; flore aurantio, flavo; femine fabrotundo , glabro, magnitudine pifi majoris. Idem. tab. 17. Les deux dernières plantes, furtout la qua- trième, pourroient bien conftituer des efpèces diflinétes ; les deux autres diffèrent de l’eipèce ue nous avons préfentée, par la forme de leurs dues & par la couleur de leurs écailles inté- rieures. 22. PROTÉ mellifère. Protea mellifera. Lam. Protea foliis lineari-oblongis , infernè anguffatis; calice longo , refinofo; fquamis inferioribus minimis. Lam. Illultr. Géner. vol. 1. pag. 236. n°. 1229. Leucadendron repens. «. Linn Spec. Plant. vol. 1. pag. 135. Protea (mellifera), foliis lanceolato-ellipticis, capituloque terminali oblongo, glabris. Thunb.Proär. 26.— Idem. Diflert. bot. pag. 34. n°. 37. Protea (repens), floribus folitariis , radio cali- cino lanceolato , ffrido , refinofo ; foliis lanccolatis. Mant. 189. Protea caule multifloro , calicibus oblongis ; foliis lanceolutis ; integerrimis. Roy. Lugd. Bat. 185. Lepidocarpodendron foliis argufiis , brevioribus, falignis; calicis fquamis , elegantiffimè ex rofeo , au- reo , albo, atro-rubro variegatis, gi plumis al- bis. Boerh. Lued. Bat. 2. pag. 187. tab. 187. Scolymocephalus africana ; foliis anguflis , villo- fs, cono mellifero. Rai. H. 1. 3. 9. Cette efpèce à de grands rapports avec les deux précédentes ; mais fes feuilles offrent un afpeét aftez différent : elles font planes, glabres, linéai- res , oblongues , larges de deux pouces au moins, rétrécies intérieurement , prefqu’en périole ; ob- tufes à leur fonunet: les Aeurs font réunies en une PRO tête rouffâtre , oblongue , compofée d’écailles imbriquées , d’entre lefquelles découle une li- queur mielleufe ou vifqueufe ; les écailles exté- rieures , fituées à la bafe des flcurs , font fort pe- tites ; les intériéures, beaucoup plus longues, lancéolées ; les tiges font droites, rameufes, hau- tes de cinq à fix pieds. Cette plante croît naturellement au Cap de Bonne - Efpérance, fur les collines & dans les champs. On fait, avec la liqueur qui découle des têtes des fleurs, un excellent firop, très-utile dans la toux & les maladies de poitrine. 23. PROTE rampant, Protea repens. Thunb. Protea foliis linearibus, obtufis, infernè angufta- tis ; caule brevifimo , radice repente. Lam. Illuftr. Gener. vol. 1. pag. 236. n°. 1230. Protea (repens ), foliis lanceolato-ellipricis , ca- pituloque ovato glabris; caule decumbente, breviffimo. Thunb. Prodr. 26. — Idem. Differt. bot. pag. 34. n°. 38: Protea caule unifloro , calice oblongo, foliis linea- ribus , longiffimis. Roy. Lugd. Bat. 185. Leucadendron repens. 6. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag: 135. ; Leucadeñdron foliis longiffimis | obtusè trigonis, longitudine florem fuperantibus. Wachend. Uitraj. 204. Lepidocarpodendron foliis longifimis, anguftiffi- mis , fruëlum elegantiffimè ex rubro, flavo & albo variegatum fuccingentibus ; radice repente. Boerh. Lugd. Bat. 2. pag. 190. tab. 190. Cet arbrifleau , qu’on a d’abord confondu avec le précédent, en eft très-différent par fon port, ‘ par fes tiges bafles & par fes têtes de fleurs arron- dies , bien plus petites, point vifqueufes. Ses racines font rampantes : il s’en élève une tige bafle, flexueufe, un peu couchée, haute à peine de trois à quatre pouces, divifée en deux ou trois rameaux parnis de feuilles fefliles, alrer- nes, linéaires, longues de fix à fept pouces, rudes au toucher, rétrécies à leur bafe , obtufes à leur fommet , cartilagineufes & un peu roulées à leurs bords. Les fleurs fe préfentent fous la forme d’une tête terminale , folitaire , un peu arrondie, de la grof- feur d’une prune, environnée de feuilles à fa bafe , & munie d’écailles imbriquées ; les exté- rieures font petites, ovales, obtufes ; les infé- rieures lancéolées ; la coroïle chargée en dehors d’un duvet cotonneux & blanchätre. On rencontre cette plante dans les champs PR © fablonneux ; parmi les brouffaiiles, au Cap de Bonne-FEfpérance. 24. PROTÉ fcolyme. Protea fcolymus. Thunb. Protea foliis linearibus , mucronatis | bafi attenua- tis ; capitulo fubglobofo , terminali , ramis flerilibus fuperato. Lam. Illuftr, Gener. vol. 1. pag. 236. n°.1231. Protea (fcolymus), foliis lanceolatis , acutis ; capitulo terminali , rotundo glabris. Thunb. Prodr. 26.— Idem. Differt. botan. pag. 33. n°. 36. Leucadendron (fcolymocephalum ) , foiis lan- ceolatis ; floribus fubrotundis ; caule fraticofo, ra- mofo. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 135.— Berg. At. Stock. 1766. pag. 323. Protea fcolymocephala. Syft. Plant. vol. 1. p.271. n°./29. \ Lepidocarpodendron acaulon, ramis numerofis è terrd excrefcens, calice floris immaturo , extùs à rubro & flavo variegato , intàs flavo. Boerh. Lugd. Bat. 2. pag. 192. tab. 192. Scolymocephalus africanus , fruticis athiopici coni- feri breinii foliis; capite majori , fquamato. Raï. H. III. 10. Cet arbrifleau s'élève à trois pieds environ de haut : fes tiges font droites, glabres , cendrées, divifées en rameaux prefque verticillés , garnis de feuilles éparfes, nombreufes , longues de deux pouces, linéaires , glabres la plupart , rétrécies à leur bafe , un peu étalées, arrondies & mucronées à leur fommet. Les fleurs font difpofées en têtes arrondies ou ‘un peu ovales, folitaires , terminales, feuillées à leur bafe , furmontées par les rameaux fériles , de la groffeur d’une prune ; munies d’écailles glabres, -ovales ou oblongues , concaves, obtufes, un peu membraneufes à leurs bords. La corolle eft pur- purine, plus longue que le calice; le réceptacle eft garni d’un duvet rouffâtre & tomenteux. Cette plante croit parmi les bruyères, au Cap de Bonne-Efpérance. F (W. [.) 2$. PROTÉ globulaire. Prorea globularia. Lam. Protea foliis linearibus, obtufiufculis | apice callo- Jis ; capitulis globofis, tomertofis , fubinvolucratis , terminalibus, Lam. Illuftr. Gener. vol. 1. pag. 236. n°.11232. tab. 53. fig. 2. Protea (rorta), foliis linearibus , obliquis , cal- lofis. Thunb. Prodr. 26. — Idem. Difert. botan. pag. 31.n°. 31. On diftingue cette efpèce à fes petites têtes de fleurs globuleufes, d’un blanc argenté, & à fes feuilles linéaires , rétrécies à leur bafe. PRO 647 Ses tiges font droites, lifles, ftriées, brunes , rameufes , hautes de deux ou trois pieds ; elles fe divifent en rameaux inégaux, prefque verticillés, un peu coudés à leur bafe, garnis de feuilles épar- fes , fefiles, linéaires , prefque fpatulées , élargies infenfiblèment vers leur fommet ; obtufes , ridées, calleufes, fans nervures , glauques ou blanchâtres dans leur jeuneffe , longues à peine d’un pouce. Les fleurs font difpofées en petites têtes ter- minales , prefque folitaires , argentées, de la grof- feur d'une petite cerife, munies d’écailles très- courtes , imbriquées , tomenteufes; les corolles font blanches & argentées. On trouve cetre efpèce au Cap de Bonne-Ef- pérance. D (#7 f: in herb. Lamarck. comm. Jof. Martin.) 26. PROTE blanc. Protea alba. Thunb. Protca foliis linearibus , feriveo-tomentofis. Thunb. Prodr. 26.— Id. Differt. bot. pag. 31. n°. 52. Protea (alba), fois linearibus, obtufis, feri- ceo-tomentofis, Lam. Illuftr. Gener. vol. 1. p. 236. NÉ 1234: Cette efpèce fe diftingue de la précédente par fes feuilles foyeufes & la difpofitian de fes fleurs , dont quelques-unes font placées dans la bifurca- tion des ratneaux. Ses tiges font droites, légérement tomenteufes, munies de rameaux filiformes, inégaux , au nom- bre de fix environ, difpofés en ombelle, garnis de feuilles imbriquées , fefiles, éparfes, droites, linéaires , obtufes, couvertes de poils foyeux & argentés ; les fleurs font réunies en têres au moins de la groffeur d’un pois, chargées d'un duvet ja- nugineux , argenté ; fituées à l'extrémité & à la bifurcation des branches, environnées de feuilles à leur bafe. Cette plante croit an Cap de Bonne-Efpérance. D (Défcripr. ex Thunb.) 27. PROTÉ foyeux. Protea fericea. Thunb. Protea foliis lanceolatis , fericeis ; ramis filiformi- bus , caule decumbente. Thunb. Prodr. 27. — Îdem. Differt. bot. pag. 39. n°. 46. — Lam. Illuftr. Gen. vol. 1. pag. 236. n°. 1234. Protea ( fericea), paniculato-ramofa , foliis lan- ceolatis, fériceo-argenteis ; floribus capitatis , tomen- tofis. Linn. f. Suppl. pag. 118. Malgré les rapports de cette efpèce avec le protea alba, on l'en diflingue aifément par fon port, par fes feuilles lancéolées , fes fleurs plus petites, jaunâtres , & par la difpofition de fes ra- meaux. Ses tiges font glabres, couchées , divifées en 648 PRO rameaux filifotmes, courbés, épars, inégaux, un eu relevés, garnis de feuilles droites, lancéo- ss. entières, couvertes , à leurs deux faces, de poils foyeux , longues d'environ trois lignes ; les têtes de fleurs font terminales, folitatres , rare- ment agrégées, un peu penchées; à peine de ja grofleur d’un pois , munies d’écailles glabres , im- briquées , lancéolées ; les corolles font fort peti- tes, jaunes & tomenteufes. Cette plante croit au Cap de Bonne-Efpérance. D (Defcript. ex Thunb.) 28. PROTÉ argenté. Protea argentea. Linn. Protea foliis lanceolatis ; argenteo -tomentofis ; ciliatis ; caule arboreo , capitulis globofis. Thunb. Prodr. 27. — Id. Differt. bot. pag. 49. n°. 48. — Lam. Illutr. Gener. vol. 1. pag. 237. n°. 1236. tab. 53. fig. 1. Protea ( argentea) , florious ovatis ; involucratis, epaleatis , tomentofis ; foliis lanceolatis , villofis, ni- centibus. Linn. Syft. Plant. vol. 1. pag. 268. n°. 21. — Mantiff. 194. Protea foliis lanceolatis , obliquis , acutis, fparfis, villofo-fericeis , planis ; floribus verticillatis. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 137.— Mill. Dict. n°. 2. Protea foliis lanceolatis , integerrimis ; hirfutis , nitidis. Hort. Cliff. 29. Leucadendros africana , arbor tota argentea , [e- ricea ; foliis inregris. Pluk. Almag. 212. tab. 200. fig. 1. Argyrodendros africana , foliis fericeis & argenteis. Commel. Hort. 2.p. ÿ1.tab.26.— Raï. Dendr. 9. Conocarpodendron foliis argenteis , fericeis , latiffi- mis. Boerh. Lugd. Bat. 2. pag. 195. tab. 195. Globularia africana , frutefcens , thymelea folio la- nuginofo. Tourn. Inft. R. Herb. 467. Frucex athiopicus, conifer; foliis cneori lanuginoffs, Jalici amulis. Breyn. Prodr. 2. pag. 49. Arbor ferens folia argentea. Zanon. Hift. 24. Cet arbre eft d’une grande beauté , & fe faitre- marquer par fes belles feuilles lancéolées, foyeufes, argentées , très-brillantes, & par fes têtes de fleurs globuisufes , également foyeufes , de la groffeur d'une orange. Ses tiges s'élèvent à la hauteur de fix à huït pieds: elles font fortes , droites, cylindriques , divitées en rameaux médiocrementétalés , noueux , un peu velus dans leur jeunelfe , flexueux , ftriés , garnis de feuilles éparfes , fefiles , très-nombreufes , affez femblables à celles du faule , lancéolées , aiguës , ciliées à leurs bords, calleufes à leur fommet, à nervures latérales & rameufes. Les fleurs font réunies en une tête arrondie, PRO terminale , munie d’écailles imbriquées, larges ; prefqu'ovales, très -obtufes, blanches, tomen- teufes , prefque ligneufes. Les corolles font éga- lement tomenteufes , argentées, à peine aufli lon- gues que les écailles ; les femences font environ- nées d’une aïgrette foyeufe. Cette plante croît au Cap de Bonne-Efpérance. P (W.f) On forme, avec cet arbre, des bofquets très- agréables , fous lefquels les habitans du pays vont chercher l’ombre & la fraicheur , dans des con- trées où les grands arbres font très-rares. 29. PROTE à feuilles de faule. Protea faligna. Thunb. Protea foliis lineari-lanceolatis , acutis , fericeïs ; capituio terminali , involucrato ; braëteis fubcoloratis. Lam. Illuftr. Gener. vol. 1. pag. 236. n°. 1235. Protea foliis lanceolatis, fericeis ; caule fruticofo , capitulis oblongis ,.involucratis. Thunb. Prodr. 27. — Id. Differt. bot. pag. 39. n°. 47. Thymelaa capenfis ; fericeis , longioribus & acutis foliis ÿ caule geniculato, pilofo. Pluk. Mant. 181. tab. 229. fig. 4. On diftingue cette efpèce du protea argentea , à fes feuilles très-étroites , à peine foyeufes ; à fes têtes de fleurs bien plus petites. Sestiges font droites, ftriées , purpurines, hautes d'environ quatre pieds, divifées en rameaux effilés, inégaux, alternes, garnis de feuilles étroites ,lan- céolees , fefiles , longues d’un à deux pouces, aiguës & planduleufes à leur fommet, légérement blanchâtres & foyeufes à leurs deux faces , mar- quées de ftries très-fines & longitudinales. Les têtes des fleurs font terminales ou dans la bi- furcation des rameaux , énvironnées de feuilles co- lorées , folitaires, ovales , de Ja groffeur d’une prune ; garnies d’écailles larges , obtufes, imbri- quées , noiratres à leur fommet , couvertes d’un duvet fin, argenté. Cette plante croît au Cap de Bonne-Efpérance. B (W.f. Comm. Dupuis.) 30. PROTÉ conifère. Protea conifera. Linn. Protea foliis lanceolatis , bafi attenuatis ; glabris, acutis , callofis ; capitulo terminali, involucraro ; in- volucro longo , acuto , concolore. Willd. Spec. Plant. vol. 1. pag. f25. n°. 46. Protea ( conifera } , foliis ellipticis, glabris ; acu- cis , callofis; capitulo terminali, involucrato ; invo- lucro lorgo , acuto , concolore. Thunb. Prodr. 27. — Id. Differt. bot. pag. 37. n°. 42. Protea ( faligna), floribus ovatis , involucratis, epaleatis ; des - PRO épaleatis; foliis lanceolatis, fubpubefcentibus , obliquis. Linn. Mant. 194. Protea conifera. «. €. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag: 138. Protea ( conifera), floribus imbricato-ovatis , in- volucratis , paleaceis , fubromentofis ; foliis angufto- lanceolatis. Mantiff. 193. Protea (conifera), foliis lineari - lanceolatis , acutis , nuais j capitulo terminalr, involucraio ; brac- -eis foliis latioribus. ? Lam. llluftr. Gener. vol. pag. 237. 0°. 1236. — Boerh. Lugd. Bat. pag. 197. tab. 197. Protea foliis lineari-lanceolatis , glabris ; capitulis Jquemofis, coronâ foliaced fuccinétis. Roy. Lugd. Bat. 185. Protea foliis lineari- lanceolatis, integerrimis , acutis ; glabris , obliquatis. Hort. Cliff. 29. Leucadendron (falignum ), foliis lineari- lanceo- datis , apice callofo-acutis ; capitulis fubglobofss , ter- minalibuss obvallatis. Berg. Pl. Cap. pag. 17. n°.4. — Aët, Stock. ann. 1766. pag. 323. Scolymocephalus africana , foliis brevioribus, in tuberculä definentibus, Hermw. Afr. 20. Thymelaa capitata , feu julifera angufto falicis folio , promontorii Bona-Spei, Pluk. Mant. 181. tab. 229 fig. 6. Frutex athiopicus, conifer, foliis cneori, falici amu- lus. Breyn. Cent. 21. tab. 9. A. Protea conica , involucro breviori. Protea (conica) , foliis lincari-lanceolatis ; ca- pitulo conico tomentofo ; involducro brevi, lanuginofo, colorato. Lan. Illuftr. Gener. vol. 1. pag. 237. n°:1237. I! exifte beaucoup de rapportsentre cette plante & le protea faligna : on la diftingue néanmoins de -cetre efpèce, avec aflez de facilité, par fes feuilles glabres, par fes têtes de fleurs beaucoup plus pe- tites, & par les feuilles particulières qui les en- tourent. Ses tiges font droites, ridées, hautes de trois à de pieds, divifées en rameaux un peu flexueux, prefque ee BRDrES, garnis de feuilles étroi- tes, lancéoléss, éparf (es , feffiles , glbres, con- caves , ridées ou flriées, ’coriaces ; longues d’un à deux pouces , aiguës & calleufes à leur fommet. Les fisurs font difpofées en un cône terminal, folitaire , ovale , tomenteux, de la groffeur d’ une notfette énvironnée de longues & far ses feuilles en forme de bractées, colorées, es lab res, beau- coup plus longues q''e ls cônes. Les écailles du calice commun font larges > UR peu arron dies, ob- tufes , pubelcentes en dehors; iés corolies à peine Botunique. Tome V. RO. 649 auffi longues que les écailles ; les femences &r le réceptacle nus. Dans la plante A les braétées font beaucoup plus courtes, velues, acuminées : cette plante ayant d’ailleurs tous les autres caraétères que je viens d’expofer , je n’ai pas cru devoir la dit nzuer comme efpèce. On rencontre ces plantes au Cap de Bonne-Et- pérance. D ( Ÿ. f. in herb. Lam.) 31. PROTE pâle. Protea pallens. Linn. » Protea foliis lineari-lanceolatis, acutis , nudis ; capitulo terminali, glabro, involucrato; braëteis foliis fimilibus. Lam. Illuftr. Gen. vol. 1. pag. 237. n°. 1239. Protea ( pallens) > JoP lanccolatis, bafi atteruu- tis , glabris , acutis , callofis; capitulo términali, ir- volucrato ; involucro Long , pallido. Wilid. Spec. Plant. vol. 1. pag. 525. n°. 45. Protea floribus ovatis, REC EUR epaleatis., levibus; foli's linearibus, Linn. Syft. Plant. vol. : pag. 267. n°, 19. — Mantiff. 193. lipticis Proëea (pallens), fodiis el glabris, acu- tis , callofis; capitulo terminali, “dire rato; involuc'@ longo , acuto , pallido. Thunb. Prodr. 27. — Idem Differt. bot. pag. 36. n°. 41.? Protea foliis lineari-lanceolaris , plabris ad bafin fquamofis. Roy. Lugd. Bat. 165. Protea conifera. Var. vol. 1. pag. 138. Ç; capitulis 6. y. À s. Linn. Spec. Plant, Conocarpodendron folio rigido , craffo ; angufto ; cono laricis parvo. Boerh. Lugd. Bat. 2. pag. 197. tab. 197. Conocarpodendron folio anguflo , rigido 5 brevis cono parvo , aureo , corond foliaced fuccinéo. Boerh, Lugd. Bat. 2. pag. 200. tab. 200. Conocarpodendron folio tenu , anguflo; faligno ; cong calicularo , coron& foliacea fuccinélo. Boëerh. Lugd. Bat. 2. pag. 204. tab. 204. A. Eadem , foliis anguflioribus. Lam. !. c. Conocarpodendron folio tenuiffimo , anguftiffimo fu- ligno ; cono caliculato. Boërh. Lugd. Bat. 2. pag. 203. tab. 203.? Ii exifte entre cette plante & la précédente un fi grand nombre de rapports & de variétés intermédiaires telles, qu ’il'eft dificile de lui at figner des caraétères bien tranches; cependant on peut la dillinguer par fes braëtéss étroites, fem- blables aux feuilles ; par fes'rêtes de fl.urs glabres, par fes rameaux épars. Ses ciges font dures, glabres, droites, en brun cendré , hautes de deux à trois pieus , d- vifées en rameaux nombreux, très-écartés, garnis Nnnn 650 PRO de feuilles éparfes, fefiles , linéaires , lancéolées, étroites , rétrécies à leur bafe , aiguës & cal- leufes à leur fommet , glabres , ridées à leurs deux faces, longues d’un à deux pouces, larges d’en- viron deux lignes : celles qui accompagnent les flsurs ou les braëtées font un peu plus pales, mais femblables aux précédentes. Les fleurs font réunies en une tête ovale , un peu arrondie , à peine de la groffeur d’une noi- fette, munies d'écailles imbriquées , glabres, très- petites ; le réceptacle eft nu, la corol'e a quatre pétales nus. La plante A diffère de da précédente par fes feuilles plus étroites, plus redreffées ; par fes rameaux grêles, effilés, & par les têtes de fes fleurs un peu plus petites. Cette plante croît fur les coteaux arides ; au Cap de Bonne-Efpérance. (#7. [: in herb. Lam.) 32. PROTE camelée. Protea chamelsa. Lam. Protea foliis lanceolatis, obtufiufculis, bafi atte- nuatis , nudis ; capitulis terminalibus , glabris , invo- lucratis. Lam. Ill. Gen. vol. 1. pag. 237. n°. 1240. — Breyn. Centur. pag. 21. tab. 9.? Cette efpèce a encore de très-grands rapports avec la précédente ; elle en diffère par fes feuilles plus courtes, lancéolées, affez femblables à celles du chamelaa tricoccos. Ses tiges font droites , glabres, ridées, divifées en rameaux droits, verticillés, garnis de feuilles éparfes, feMiles, ridées, un peu concaves, lan- céolées , longues d’un pouce , un peu rétrécies à leur bafe , obtufes & calleufes à leur fommet: celles qui tiennent lieu de braétées offrent les mêmes caractères. Les fleurs font réunies en pe- tites têtes terminales, folitaires, globuleufes, gla- bres ; les écailles font courtes , les corolles un peu pubefcentes. D Cette plante croît au Cap de Bonne-Efpérance. (VW. S. in herb. Lam.) 33. PROTÉ linéaire. Protea linearis. Thunb. Protea foliis linearibus , infernè atrenuatis ; capi- tulo terminali ,aphyllo tomentofo. Lam. Illuftr. Gen. vol. I. pag. 237. n°. 1241. Protea foliis lineari-fpathulatis , glabris ; capitulo termineli,tomentofo.Willd. Spec. Plant. vol. 1. pag. $21./192 Protea foliis ellipticis , capitulo terminali, tomen- zofo. Thunb. Prodr. 26. — Idem. Differt. pag. 33. n°. 35. tab. 4. fig. 2. On diftingue cette efpèce des précédentes à fes têtes de flurs aflez groffes, dépourvues de brac- rées ou de feuilles, & munies de très-longs ftyles. Ses tiges font hautes Ge quatre pieds environ, oo Po 00 D mr mnt PRO divifées en rameaux prefque fimples, alongés, gla- bres, flriés, garnis de feuilles feffiles, linéaires, éparfes , rétrécies inférieurement, médiocrement ridées, un peu roulées à leurs bords, calleufes, tant à leur bafe qu'à leur fommet; obtufes, lon- gues d’un à deux pouces, un peu concaves. Les fleurs font réunies en une tête terminale, folitaire , conique. de la groffeur d’une orange , fans bratées ; garnie d’écailles larges , oveles, aiguës , glabres intérieurement , pubefcentes en dehors; garnies à {eur bafe d'un duvet blanc, épais, tomenteux ; le réceptacle eft velu. La co- rolle eft un tube velu en dehors , divifé en deux découpures linéaires ; l’une entière, fort étroite; l'autre plus large , à trois divifions à fon fommet; le ftyle eft une fois plus long que la corolle. Cette plante croît dans les plaines fablonneufes au Cap de Bonne - Efpérance. P ( Defcript. ex Thunb.) Nota. J'ai obfervé, dans l’herbier de M. La- marck , une plante très-voifine de celle-ci, & qui n’en différoit que par fes feuilles très - étroites & plus longues , & qui n'en paroiït être qu'une va- riété. 34. PROTÉ à ombelles, Proreaumbellata. Thunb. Protea foliis lincaribus | infernè attenuatis; ramis fuperioribus fubumbellatis , braëteis pinnatifidis. Lam. Iliuftr. Gen. vol. 1.pag. 237. n°: 1242. Protea foliis lineari-fpathulatis, glabris; capitulis terminalibus , braëteis mulrifidis. Willd. Spec. Plant. vol. 1. pag. 20. n°. 35.— Andrew. Botan. repert. tab. 248. Protea foliis ellipticis, capitulis terminalibus , braëteis multifidis. Thunb. Prodr. 26.— Id. Differt. bot. pag. 32. n°. 34. Protea (umbellata), folis linguiformibus , linea- ribus , glabris; ramis umbellato-fafigiatis. Linn. f. Suppl. 118. Cette plante eft remarquable par fes bractées divifées prefqu'en forme d'ailes, & par fes ra- meaux difpofés en ombelles à l'extrémité de tiges. | Ses tiges font droites, cylindriques , glabres, hautes de deux pieds & plus, divifées à leur fom- met en rameaux fafligiés , nombreux, en ombelle, garnis de feuilles feffiles, linéaires , rétrécies à leur bafe , obtufes & mucronées à leur fommet, longues de deux ou trois pouces. Les fleurs font difpofées en une tête terminale, folitaire , de la groff ur d’une noix, environnées de feuilles & de bractées pinnatifides , qui tiennent lieu de calice. La corolle eft à quatre pétales glabres , jaunes ou blanchâtres , linéaires. PRO Cette plante croît fur l£s hautes montagnes, au Cap de Bonuz-Efpérance. D 35: PROTÉ aulacé. Protea aulacea. Thunb. Protea foliis linearibus , obtufiufculis , infernè atte- À 5 : nuatis j floribus racemofis , ecalyculatis. Lam. Illuftr. Gen. vol. 1. pag. 237. n°. 1243. Protea foliis lineari-fpathularis , glabris; floribus racemofis , ecalyculatis. Willd. Spec. Plant. vol. 1. pag. 520. n°. 34. … Protea foliis ellipticis ; floribus racemofis , ecaly- culatis. Thunb. Prodr. 26. — Idem. Differt. bot. pag. 31..n°.33. - Cerre plante eft facile à diftinguer de la précé- dente, par fa privation abfolue d’écailles calici- pales, & par fes fleurs en grappes pendantes. Ses tiges font droites, grêles, hautes de trois à quatre pieds, prolifères , glabres , divifées en rameaux ferrès , prefque verticillés , ftries, ine- gaux , garnis de feuilles longues d’un à deux pou- ces , fefiles, éparles , aflez femblables à celles de l'efpèce précédente. Les fleurs font terminales, prefque difpofées en grappes oblongues , un peu pendantes, longues d’un pouce , fupportées cha- cune par des pédencules très- courts, à la bafe defquels ef fituée , fous chacun d'eux , une bractée de Ja longueur du pédoncule, droite, blanchätre, canaliculés. La corolle eft compofée de quatre pétales blancs, égaux , glabres , canaliculés , linéaires, aigus, longs de trois à quatre lignes. Les anthères, fituées au milieu de chaque pétale , font blanches , linéaires, en fpirale ; le ftyle non faillant. Cette plante croit fur les montagnes, au Cap de Bonnz-Efpérance. B (W. f. in herb. Lamarck.) 36. PROTÉ cendré. Protea cinerea. Aïton. Protea foliis lineari-cuneiformibus , fericeis ; capi- tulo terminali, fericeo. Ait. Hort. Kew. vol. 1. pag. 127.— Wild. Spec. Plant. vol. 1. p. 521. n°. 37. Protea proffata. Thunb. Prodr. 27.? Ses tiges font glabres , hautes de deux pieds, divifées en rameaux verticiilés , garnis de feuilles linéaires , fparuiées où cunéiformes , éparfes, im- briquées , fefüiles , obtufes à leur fommet, & mu nies d’une calloñté rouffâtre ; les inférieures gl1- bres ; les fupérieures couvertes de poils blancs, couchés & foyeux. Les têtes de fleurs font rermi- nales, foyeules , de la groffeur d’une noifette. Cette plante croit au Cap de Bonne-Efpérance, & fe cultive dans plufieurs jardins en Angleterre. F 37. PROTÉ d’Abyffinie. Prorea abyffinica. Wiild. Protca foliis lanceolatis , baft attenuatis | obtufis ; PRO 651 capiculo terminali , hemifpherico. Wild. Spec. Plant. vol. 1. pag. 522: n°. 39. Protea ( gagnedi}, foliis lineari-lanceolatis , oë- zufis corollulis, apice plumofis. Gmel. Syft. Nat. vol. 1. pag. 225. n°. 64. — Bruce. Iter $. App. pag. ÿ2. ‘cum icone edit. Germ. $. pag. 62. tab. 15. 16. Ses tiges ont neuf pieds de haut fur trois de diamètre ; elles fe divifent en branches & en rameaux garnis de feuilles prefque linéaires , an- céolées , rétrécies à leur bafe, fefiles , obtufes à leur fommet , un peu blanchätres. Les fleurs font difpofées en une tête terminale , hémi‘phérique ; leur calice eft compolfé d’écaillés imbriquees ; la corolle eft pubefcente , & le récepracle garni de poils jaunatres. Cette plante croît proche Lamalnon, dans lA- byfinie. R (Defcript. ex Willden.) 38. PROTÉ plumeux. Proea plumofa. Aït. Prorea foliis lanceolato- cuneiformibus , incanis ; capitulo terminali, oblongo ; petalis inferne glasris , fupernè pilofis ; pilis longifiimis. Aiton. Hort. Kw. vol. 1. pag. 127. — Wiliden. Spec. Plant. vol. 1. pag. 524. n°. 42. — Gmel. Syft. Nat. vol. 1. pag. 22 fine. ‘ Cette plante , felon Aiton, a des tiges garnies de feuiil:s feMiles , éparfes, lancéolées , cunéitor- mes & blanchatres. Ses fleurs font réunies en une tête terminale , oblongue; les pétales font glabres à leur partie inférieure, munis à leur partie fupé- rieure de poils très-longs. Cette plante croît naturellement au Cap de Bonne - Efpérance , & fe cultive dans quelques Jardins en Angleterre. D ù * * Feuilles très-entières , filiformes ou fubulées. 39: PROTE à feuilles de pin. Prorea pinifolia. Linn. Protea foliis filiformibus , canaliculatis ; floribus racemofis , ecalyculatis , glabris: Lam. Illuftr. Gen. vol. 1. pag. 237. n°. 1224. Protea floribus fimplicibus , racemofo-fpicatis , gla- bris ; foliis linearibus. Linn. Syft. Plant. vol. 1. pag. 258. n°. 1. s Protea (pinifolia), foliis filiformibus ; floribus racemofis , ecalyculatis, glabris. Thunb. Prodr. 26. — Idem. Diflerr. bot. de prot. pag. 25. n°. 20. Protea (pinifolià), floribus fimplicibus, racemofe- fpicatis , glabris ; foliis filiformibus , fparfis , glabris. Andrew. Botan. repofit. tab. 76. Aulax (pinifolia). Berg. Plant. Cap. pag. 33. Leucadendron (pinifolium). Linn. Mantiff. :6, Nanni 659 PRO Pinifoliis planta africane, cyperi capitulis. Burn. Afric. pag. 193. tab. 70. fig. 3.— Herm. Afric. 18. : Pinifoliis planta capenfis; floribus fpicatis. Petiv. Sicc. 47. On peur diflinguer affez facilement cétte efpèce à fes fleurs en grappes, compofées de plufieurs epis agrégés & dépourvus de calice , munis feu- lement de braftées à leur bafe. Ses tiges font droites, hantes de deux pieds & us, divifées en rameaux verriciliés:, garnis de iiformes , ün peu canaliculées, affez femblables à celles du pin, droités, aiguës, affez fouvent prefqu'à demi-arquées. Les fleurs font terminales, difpofées en épis falciculés , en forme de grappes, munies de braétées fubulées , fupportées par des pédoncuies très - courts & anguleux. La corolle ef divifée en quatre pétaleslinéatres ,blanchatres, très-glabres ;lés étamines & le piltil de même lon- gueur que la coralle. Certe plate croit fur les montagnes, au Cap de Bonne-Efpérance. D (7. /f.) 40. PROTE brattéolé, Protea braëeata. Linn. f. Protea foliis filiformi-canaliculatis, capitulo ter- minali, braëleis multifidis. Thunb. Prodr. 26.— Id. Differt. bot. de prot. pag. 27. n°. 24. — Lamarck. Hiuftr. Gener. vol. 1. pag. 238. n°. 1245. Protea foliis lineari-fubulatis, femiteretibus , gla- bris ; floribus capiratis , braëteis multifidis. Lion. f. Suppl. 118. | Leucadendron ( cancellatum), foliis fubulatis , ra- mis fparfis , fiortôus lateral:bus, Linn. Spec. Plant. pag. 134. n°. 5. — Berg. A. Stock. ann. 1766. pag. 326. Protea (cancellata ). Linn. Syft. Plant. vol 1. pig. 270.00. 26., Lepidocarpodendron foliis anguff'fimis, gramineis; fruëlu cancellato , femine coronato. Boerh. Lugd, Bat. 2. pag. 193. tab. 193. Scolymocephalus africanus, foliis rofmarini acutis. Herm. Afric. 20. — Rai Dend. io. Cette plante a beaucoup d’affinité avec le protea pinifolia ÿ mais, outre qu? f2s fleurs font réunies en téte , «lle en diffère encore par fes braétées , fouvent divifées en‘manière d’aile. - Ses tiges font droites, rid£es , prefque fimples, de couleur brune , hautes d’un pied, munies de racines fufiformes , environnées d’un grand nom- bre de fibres filimenteufes : les feuilles font nom- preufes , éparles, fiiformes , aiguës , longues de deux pouces. Les fleurs font réunies en un2 rête folitaire à PRO lPextrémité des rameaux , de la groffeur d’une noix : il n’y a point de calice , mais le réceptacle com-. mun eftenvironné de feu:lles prefque triangu'aires, de braëtées alternes , I£s unes entières , les autres pinnatifides. La corolle eft prefque tétragone , à quatre pétales adhérant à leur partie inférieure & tubuiée , s’élargiflant en un limbe glabre & ou- vert, environnée à fa bafe d’une aïgrette touffue & blanchatre. Cette efpèce croît parmi les bruyère, au Cap de Bonne-Efpérance. R (F./f.) 41. PROTE à feuilles courbé:s, Prorea incurva. Thunberg. Protea foliis fliformibus , incurvis , glabris ; capi-. tulis racemofo-fpicatis , tomentofis. Thunb. Prodr. 26. — Idem. Differt. bot. pag. 26. n°, 22. tab. 3. fig. 2. — Lam. Illuftr. Gener. vol. 1. pag. 238. n°. 1246. Ce petit arbriffeau fe diftingue à fes feuilles fili- formes, fortement courbées en arc, & à fes fleurs difpofées en épis tomenteux. Malgré les rapports qu'il a avec plufieurs autres efpèces, il en diffère par plufieurs cara@ères qui lui font propres : ainfi on le diftingue du protea racemofa par fes calices à | quatre fleurs & non uniflores ; du protea caudaia: par fes feuilles plus fortement courbées, par fes. fleurs à grappes, plus écartées. Ses tiges font droites, glabres, hautes de deux pieds, divifées fupérisurement en rameaux vertt- cillés, garnis de feuilles glabres , éparfes , longues. au moins d’un pouce; fes fleurs font réunies, à Fextrémité des rameaux, en épis fafciculés , pref- que feîfiles , lâch2s, tomenteux ; le calice com- mun eft compofé de quatre folioles, & renferme de trois à quatre fleurs. Cette plante croit naturellement au Cap de- Bonne-Efpérance. BR (F f: in herb. Lam.) 42. PROTE en queue. Prorea caudata. Thunb. Prorca foliis fl'formibus ; hirtis; capitulis fubfeffi- libus , fpicatis. Thunb. Prodr: 26. — Idem. Differt.. bot. pag. 26. n°. 23. — Lam. Ilufr. Gen. vol. 1... pag. 238. n°. 1247. Les fleurs , dans cette efpèce, font plus fines, moins courbées ; les épis de fleurs plus longs, plus touffus que dans le protea incarna : elle diffère aufli du protea racemofa par fes calices à quatre folioles & à deux ou trois f-urs : ces plantes ont d’ailleurs beaucoup de reffemblance. Celle-ci a des tiges hautes d’environ trois pieds, droites , glabres , rameufss à leur partie fupérieure;, les feuilles font droites, filiformes , courtes ; les. inférieures, glabres ; les fupérieures , velues., très-nombreufes ,. ferrées, un peu uni'atérales.. PK © Les fleurs font difpofées , à l'extrémité des ra- meaux , en épis fefliles, cylindriques, épais , longs de deux à trois pouces, très-tomenteux ; le calice eft compofé de quatre folioles ovales , acu- minées, inégales , velues, ainfi que la corolle. Cette plante croit au Cap de Bonne-Efpérance. D (VS. in herb. Lam.) 43. PROTÉ à grappes. Protea racemofa. Linn. Protea foliis filiformibus, floribus racemofis ; to- mentofis ; cadicibus unifloris. Lam. Illuftr. Gener. vol. 1. pag. 238. n°. 1248. Protea floribus fimplicibus , racemofis , tomentofis; foliis lincaribus. Linn.Syft. Plan. vol. 1. pag. 258. n°, 2.— Mantiff. 187. Protea (racemofa), foliis filiformibus ; floribus racemoffs , caliculatis, tomencofis. Thunb. Prodr. 26.— em. Differt. bot. pag. 25. n°. 21. Protea foliis fetaceis , floribus racemofis. Hort. CL. 406. Leucadendron (racemofum), folis filiformibus , flofculis racemofis ; calicibus unifloris. B:rg. Plant. Cap. pag. 23. n°. 10. — AËt. Stock. aun. 1766. pag: 325: Thymelaa fruticofa , pinaftri brevioribus foliis ; foribus villofss , ex promontorio Bone-Spei. Piuken. Mantiff, 180. Cette efpèce, très-voifine des deux précéden- tes, en differe eflentiellement par fes calices uni- fores. Ses tiges font glabres & rameufes ; fes feuilles aiguës , filiformes ; les inférieures, glabres ; les fupérieures, foyeufes. Les fieurs font difpofées en grappes longues d'environ deux pouces, portées fur des pédoncules glabres, capillaires : le calice n’eft compofé que de trois folioles oval:s, velues, acuminées; il ne contient qu’une feuls fleur, re- vêtus d’une laine très-épailie. Où rencontre cette plante au Cap de Bonne- Efpérance. D Obfervations. Ces trois dernières plantes, qui ne diffèrent entr'elles eflentiellement que par leurs calices de trois à quatre folioles, qui contiennent d'une à quatre fleurs, fi rapprochées d’aillzurs par leur port, par leurs fleurs en épis, foat-elles réellement des efpèces bien diftinétes , & le nom- bre des divifions du calice, aînfñ que celui des fleurs dans chaque calice, eft-il un caraétère bien conftant ? 44. PROTE laineux, Protea lanata. Thunb. Protee foliis lineari-fubulatis , triquetris , adpref- fs ; capitulo terminali, linato, Lam. Illuftr. Gen. véL 1. pag. 238. n°. 1249. PER 10) Protea foliis triquetris , aaprelfis ; capitulo termi- nali , lanato. Thunb. Prodr. 26. — Idem. Differt. botan, pag. 30. n°. 30. tab. 3. fig. 1. 655 On diftingue cette efpèce à fes groffes têtes de fleurs terminales, couvertes de poils argentés, & à fes feuilles courtes, aiguës, fortement imbri- quées. Ses tiges font droites, grêles , foibles, glabres. prefque filiformes , rameufes, hautes de deux pieds , garnies , dans toute leur longueur, de feuilles rombreufes, droites, appliquées contre les rameaux ; convexes , prefque triangulaires, fu-- bulées , glabres, longues à peine d’un pouce. Les fleurs font réunies en une tête, au moins de !a groffeur d’une noix, très-foyeufe ; leur calice eft compolé d’écailles lancéolées ; la corolle revêtue d’un duvet tometiteux, argenté & barbu. Cette plante croit au Cap de Bonne - Efpé- rance. D 45. PROTÉ à corymes. Prorea corymbofa. Thunb. Protea foliis lineari-fubulatis ; adpreflis ; ramis elongatis j ramulis brevibus , fubverticillatis , corym- bofis. Lam. 11]. Gen. vol. 1. pag. 238. n°. r2ç0. Protea foliis lineari fubulatis , adpreffis ÿ ramulis verticillatis , fubfafigiatis. 'T hunb. Prodr. 26. — Id. Differt. bot. pag. 29. n°. 28. tab. 2. fig. 1. Protea (bruniades), fois fubularis ; capirulis: globofis , términalibus. Linn. f. Suppl. 117. Leucadendron (corymbofum}), foliis imbricatis . lineari fubulatis , gladris ; ramis elongatis ; ramulis coryméofis, unifloris. Berg. Plant.. Cap. pag. 21. n°. 8. — ACt. Stock. ann. 1766. pag. 325. Cet srbriffeau a des tiges droites, rameufes . hautes de quatre à cinq pieds ; elles font, de dif tance à autre, entourées par des rameaux très- courts, inégaux , prefque verticillés, nombreux & redreflés , parnis de feuilles linéaires, con vexes, fubulées, imbriquées, droites, longues de quatre à fix lignes. Chaque rameau eft terminé par une petire téte de fieurs, dont l'enfemble forme, à chaque verti- cille , une forte de corymbe. Le calice eft compofé de plufieurs petites écailies, plus courtes que la corolle, glabres & quelquefois tomenteufes. La corolle eft jaune, fort petite ; les femences ova- les ,comprimées , anguleufes à leurs bords, aiguës à leur bafe, obrufes à leur fommet, veluss, con- tenant un noyau blanchatre. Cette plante croît dans les plaines fablonneu fes du Cap de Bonne-Ffpérance. P G.PROTE rofacé. Protea. rofacea. Linn.… 4 , 654 PRO Protea foliis linearr-fubulatis , capitulis terminali- bus ; calice rofaceo , colorato , patente. Lam. Illuftr. Gener. vol. 1. pag. 238. n°. 1251. Protea floribus folitariis, radio calicino, colorato- patenti; foliis fubulatis. Linn. Syit. Plant. vol. 1. pag. 261. n°. 10. Protea (nana), foliis lineari-fubulatis ; capitulo terminali , calice coloraro. Thunb. Prodr. 26. — Iem. Differt. bot. pag. 30. n°. 29. — Willd. Spec. Plant. vol. 1. pag. $19. n°. 30. Leucadendron (nanum), foliis fubulatis , diffiche imbricatis ; capitulis folicariis , terminalibus ; piftil- lis radii longioribus. Berg. Plant. Cap. pag. 22. n°. 9.— At. Stock. ann. 1766. pag. 325. Conophoros capenfis, pini folio. Rai. Suppl. Ap- pend. pag. 243. 63. — Petiv. Gazophyll. pag. 40. tab. 25. fig 7. Thymelea athiopica , abietiformis , foribus phœni- ceis. Pluken. Mantifi. 180. ? C'eft une très - belle efpèce, remarquable par les écailles de fes calices, ouvertes en rofe, & d’une couleur purpurine fort agréable. Ses tiges font droites, glabres , rameufes, d’un brun rougeâtre ; fes rameaux affez longs , effilés, ouverts , fous-divifés en d’autres plus courts, gar- nis de feuilles imbriquées, courtes, linéaires , concaves, fubulées, roides, glabres & piquantes ; les fleurs forment, à l'extrémité des rameaux, une cête folitaire, de la grofleur d’une prune, compofée d’écailles imbriquées, glabres; les ex- térieures, courtes, ovales; les intérieures , alon- gées , ouvertes, colorées. La corolle , plus cour- te, elt revêtue extérieurement de poils dorés, lanugineux. Cette plante croit fur les montagnes , au Cap de Bonne-Efpérance. h (7. /.) 47. PROTÉ à fleurs purpurines. Protea purpurea. Lion. Protea foliis filiformibus , recurvis, breviufeulis ; ramulis fupernè pilofis ; capiulis parvis, villofo- tomentofis. Lam. Illuftr. Gener. vol. 1. pag. 238. Nr. 1252e Protea floribus fafligiatis, foliis fliformibus, in- divifis. Linn. Syft. Plant. vol. 1. pag. 269. n°. 24. — Maatiff. 195. Protea (purpurea), foliis linearibus , recurvatis; capitulis terminalibus , cernuis ; caule decumbente. ‘Thunb. Prodr. 26.— Idem. Differt. bot. pag. 28. n°. 26. — Wild. Spec. Plant. vol. 1. pag. 518. ne27e Protea foliis linearibus , fimpliciffimis ; ramis de- terminatis, floribus terminalibus. Roy. Lugd. Bar. 186. Leucadendron ( proteoides ) , fodiis fubulaiis , ra- mis determinatis , floribus terminaiibus. Berg. Plant. Cap. pag. 24. n°. 11.— A@. Stock. ann. 1766. pag. 326. — Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 134. Ce petit arbriffeau a un port affez agréable; il reflemble extérieurement au chryfocoma cernua , & fe diftingue à fes petites têtes de fleurs, donr les corolles font d’un brun pourpre , & les calices to- menteux, blanchâtres & fubulés. Ses tiges font grêles, purpurines , ridées , gla- bres, fouvent couchées, très - rameufes , hautes d'environ deux pieds ; fes rameaux font épars, pubefcens , filiformes , nombreux, un peu verti- cillés , fous-divifés prefqu’en ombelle à leur fom- met, garnis de feuilles courtes , roides , menues , écartées des tiges, un peu arquées , glabres , ca- naliculées, Les fleurs forment de petites têtes terminales, prefque folitaires , velues, tomenteufes, feuil- lées, environnées d’écailles étroites ; lancéolées , acuminées ou fubulées à leur fommet , plus lon- gues que les corolles. Cette plante croit dans les plaines fablonneu- fes, au Cap de Bonne -Efpérance. R ( F. f. in herb. Lam.) 48. PROTÉ prolifère. Protea prolifera. Thunb. Protea foliis fubulatis , adpreffis ; caule prolifero , virgato. Lam. Illufir. Gener. vol. 1. pag. 238. n°1252 Protea foliis fubulatis , adpreffis ; caule prolifero. Thunb. Prodr. 16.— Id. Ditlerr. de prot. pag. 19. n°27. taD4: 1622. Protea (prolifera), caule prolifero , foliis fubu- latis, fpica foliofa. Lion. f. Suppl. pag. 118. Cette plante me paroïît avoir beaucoup de rap- ports avec le protea purpureu ; peut - être même n'en eft-elle qu'une fimple variété, diftinguse par fes tiges proliières & par es fleurs , dont les unes font terminales , les autres fituées dans la bifurca- tion des rameaux. Ses tiges font fort gré es, glabres ou un peu pubefcentes, prolifères, haures de deux pieds, divifées en rameaux droits , la plupart dichoto- mes , garnis de feuilles fubulées, droites, appli- auées contre les tiges, quelquefois les füpérieu- res un peu velues. Les fleurs font réunies en pe- tites têtes folitaires, tant à l'extrémité des ra- meaux que dans leur bifurcation ; feuillées, de la groffeur d’un pois. Cette plante croît {ur le fommet des monta- gnes , au Cap de Bonne-Efpérance. B (VW. f: in herb. Lam.) Obférvations. La plante que j'ai cbfervée dans RE SRE" En at nl pme PRO Fherbier de M. Lamarck diffère de celle de Thun- berg, par fes tiges & fes feuilles fupérieures ve- lues, par fes rameaux fafciculés à leur fommer : les feuilles florales , les calices font velus; les écailles calicinales lancéolées , aiguës, tomenteu- fes, au moins auf longues’que les corolles : ces dernières font pubefcentes extérieurement. 49. PROTÉ chevelu. Protea comofa. Thunb. Protea foliis inferioribus, filiformibus, fuperioribus lanceolatis | capitulo terminali. Thunb. Prodr. 26. — Idem. Differt. bot. pag. 28.n°.2$5.— Lamarck. Iuftr. Gen. vol. 1. pag. 228. n°. 1254. Cette efpèce eft remarquable par fes deux fortes de feuilles; les inférieures , filiformes; les fupé- rieures , lancéolées, réunies en touffes. Ses tiges font droites, grêles, hautes d’un pied & plus, glabres, brunes, noueufes , divifées en rameaux verticillés , relevés, ordinairement au nombre de quatre à chaque verticille. Les feuilles font toutes glabres ; les inférieures , fliformes, droites , obtufes , un peu courbées ; les fupérieu- res , lancéolées , elliptiques , obtufes, mucronées, très-abondantes , longues d'environ un pouce & demi. Les fleurs font folitaires à l'extrémité des rameaux , réunies en une tête conique, de la grof- feur d’une noix. Cette plante croit naturellement au Cap de Bonne-Efpérance. FR (Defcrist. ex Thunb.) X%X * Feuilles dentées à leur fommet. so. PROTÉ hypophylle. Thunb. Protea folits lineari-lanceolatis , obtufis , tridenta- tis, fecundis ; caule decumbente. Lam. Iilufir, Gen. vol. 1. pag. 239. n°. 1256. Protea hypophylla. Protea foliis tridentatis , glabris , fecundis ; caule decumbente , capirulo terminal. Thunb. Prodr. 26. — Idem. Differt. bot. pag. 23. n°. 16. Protea (hypophyllo-carpodendron ), floribus fo- itariis, piffillis clavatis, foliis tricallofis. Linn. ‘Syft. Plant. vol. 1. pag. 265. n°. 15.— Mant. 191. Protea foliis lanceolato - linearibus , apice triden- tato-callofis. Linn. Hort. Cliff. 29. Protea foliis lanceolatis , linearibus , apice triden- tato-callofis ; capitulis aphyllis. Roy. Lugd. Bat. 184. — Wach. Ultr. 202. Leucadendron (hypophyllo-carpodendron), fodiis callofo-tricufpidatis , fublanceolatis ; calicibus turbi- natis, nudis, Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 136. — Berg. Plant. Cap. pag. 16. n°. 3. — At. Stock. ann. 1766. pag. 321. Leucadendros africana , feu fcolymocephalus , folio angufliori; apicibus tridentatis. Pluken. Almag.212, PRO Conocarrodendron folio rigido , anguflo; apice rri- dentato, rubro ; flore aureo. Boerh. Lugd. Bat. 2. pag. 198. tab. 198. 655 Scolymocephalos foliis anguffis | in fummitate tri- dentatis. Raï. Dend. 9. Thymelaa cupitata , rapunculoides ; nerii craffiori- bus foliis , fummo apice tridertatis , ethiopica ; coni- formi calice fquamato. Pluken. Mantiff. 181. tab. 440. fig. 3. Ses tiges rampantes & fes feuilles unilatérales difinguent aifément cetre efpèce de fes congé- nères. C'eft un arbriffeau dont les tiges, longues d’un à deux pieds, font prefque fimples, glabres ou pubefcentes , furtout vers leur partie fupérieure ; d'un brun foncé , garnies de feuilles longues de quatre à cinq pouces, roides , linéaires, un peu élargies & tridentées à leur fommer, toutes tour- nées du même côté. Les fleurs font réunies à l'extrémité des tiges en une tête, fouvent folitaire, de la groffeur d’une noix ; le réceptacle eft épais, ligneux, muni d’écailles imbriquées , ovales, aiguës, pubefcentes ou tomenteufes , deux fois au moins plus courtes que la corolle. Celle-ci eft filiforme , velue en dehors, longue d’un pouce; le ftyle eft long , fail- lant, pubefcent , terminé par un fligmare épais , oblong , en maflue ; les femences environnées d’un duvet très-épais, rouffatre. Cette plante croit dans les plaines fablonneufes, au Cap de Bonne-Efpérance. B (F./f.) $1. PROTÉ hétérophylle. Protea heterophylls, Thunb. Protea foliis lanceolatis , infernè attenuatis , tri- dentatis integrifque ; caule decumbente. Lam. Illuftr. Gen. vol, 1. pag. 239. n°. 12$$. Protea foliis tridentatis , integrifque ; caule decum- bente. Thunb. Prodr. 26. — Idem. Diflert. botan. pag. 24. n°. 19. Il y a bien de l’affinité entre cette plante & le protéa hypophylla , & je doute que leurs diffé- rences, quoiqu'affez marquées, foient fuffifantes pour établir une efpèce. Ses tiges font rampantes , un peu ramifiées à leur partie fupérieure , légérement pubefcentes : les feuilles font éparfes, bien moins unilatérales , plus courtes , longues à peine d’un pouce, lan- céolées , rétrécies à leur ba , tantôt entières & obtufes , ou mucronées à leur fommet ; d’autres fois à deux ou trois dents. Les fleurs font folitai- res ,terminales, réunies en une tête de la groffeur d'une petite noix, munies d’écailles lancéolées , tomenteufes en dehors, imbriquées. La corolle ef filiforme , tubulée , couverte d’un duvet rouf- 650 PR O fâtre , deux fois plus longue que les écailles cali- cinales ; les flyles font faillans, prefque glabres ; le fligmate en maflue. Cette plante fe rencontre au Cap de Bonne- Efpérance. R ( W.f. in herb. Lamarck. ) 52. PROTE tomenteux. Protea tomentofa. Thunb. Protea foliis linearibus , tridentatis', tomentofis. Lam. Illuftr. Gen. vol. 1. pag. 239. n°. 1257. Protea foliis tridentatis , tomentofis.T'hunb. Prodr. 26.— Idem. Diflert. bot. de prot. pag. 24. n°.18. Prorsa (tomentofa) , tomentofo-cana; foliis linea- ribus, apice tridentato-callofis. Linn. f. Suppl. pag. 118. Cet arbrifleau fe diftingue au duvet tomenteux qui recouvre toutes fes parties. Ses tiges (ont fimples, droites, hautes de deux à trois pieds, garnies de feuilles linéaires, entières, droites , longues d’un pouce ou d’un pouce & demi , munies à leur fommet de trois, quelquefois de cinq dents calleufes. Les fleurs forment une ou deux têtes rerminales, de la groffeur d’une noix, inunies d’écailles ovales , aiguës, imbriquées. La corolle eft grêle, longue d'environ un demi-poice, légérement pubefcente. Cette plante croît au Cap de Bonne-Efpérance. D (Defcripe. ex Thunb.) 53. PROTÉ cucullé. Protea cucullata. Thunb. Protea foliis fublinearibus , apice tricalloffs ;, flori- bus lateralibus , feffilibus. Lam. Iuftr. Gen. vol. 1. pag. 239. n°. 1258. Protea foliis tridentaris, glabris ; capitulis latera- dibus. Thuub. Prodr. 26. — Idem. Differt. de proc. . Ou. Paz. 23.1. i7. Protea folis lanceolutis, obrufis , flores involven- tibus j apice tridentato-callofis. Roy. Lugd. Bar. 184. Leucadendron (cucullatum), foliis callofo-rricuf- pidatis, involventibus flores laterales. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 136. Leucadendron (cucullatum), foliis liveari-lanceo- latis, callofo-tricufpidatis , aveniis involventibus flo- res laterales ; receptaculis villofis; pifiillis longiffimis, Jubularis. Berg. Plant. Cap. pag. 14. n°. 1. — Act. Stock. ann. 1766. pag. 320. Protea ‘cucullata) , floribus lateralibus , feffilibus; foliis apice tricallofis. Linn. SyR. Plant, vol. r. pag. 261. n°. 9. — Mantif, 180. Leucadendron foliis cuneiformibus, apice tridentato- callofis , fummis ultrà florem protrufis. Wachend. Uiray. 203. g Lescaderdros african:, feu fcolymocephalos anzuf° PERO ciori folio , apicibus tridentatis. Pluken.. Almag. 212. tab. 304. 3. 6. Hypophyllo-carpodendron foliis inferioribus , apice trifido , rubro; fuperioribus penits rubris , glabris. Boerh. Lugd. Bat, 2. pag. 206. tab. 206. Scolymocephalos africana, foliis anguffis breviori- bus , tribus in fummitate denticulis, capitulis foéiofis interceptis. Herm. Afr. 20. À. Eadem , folis laiioribus , lingue formibus, margine villofis. Lam. Illuftr. Gen. À. c. — Boerh. Lugd. Bat. 2. pag. 205$. tab. 205$. Cette belle efpèce eft facile à diftinguer par fs fleurs latérales , réunies en têtes oblongues , étroi- tes , en partie cachées par les feuilles. Ses tiges font droites, fimples , noueufes , to menteulfes , ridées , garnies de feuilles fefliles , éparfes , prefque linéaires, glabres , longues d’'en- viron nn pouce & demi, fur trois à quatre lignes de large, de forme un peu variée, terminées à leur fommet par trois dents inégales & calleufes. Les fleurs font réunies en têtes ælongées dans l’aifelle des feuilles fupérieures, ordinairement au nombre de cinq dans chaque tête. Les éêailles calicinales font courtes , un peu velues; les exté- rieures, ovales, aiguës ; les intérieures, oblonguss, acuminées, une fois plus courtes que la corolle. Celle-ci eft filiforme , velue , longue de plus d'un pouce ; le réceptacle garni d'un duver romenteux & rouffatre. La plante A elt beaucoup plus grande dans toutes fes parties : fes feuilles font larges, en for- me de langue ,bordées à leur contour d’un liferec de poils blancharres : elle à d’ailleurs tous les ca- ractères qui conftituent l’efpèce que je viens de déciire. Ces plantes croifflent dans les lieux fablonneux & arides, au Cap de Bonne-Efpérance. B (W. f. in herb. Lamarck.) ÿ4. PROTÉ conocarpe. Protea conocarpa. Thurb. Protea foliis oblorgo-cvalibus | apice quinqueden- £ » AP tatis ; capitulo villojo, terminali. Lam. Iluftr. Gener.l vol. :. pag. 239. n°. 1260, tab. 53. fig. 3. Protea foliis quinquedentatis , glabris ; caule ercéto, capiculoterminali. "Thunb. Piôdr. 25.—Id. Diflert. bot. pag. 22.n°%.14: Protea foliis oblo7s0-ovatis , apice quinguedentato- D £ Ds CRIE QUI callofis. Roy. Lugd. Bat. 184. Leucadendron ( conccarpodendron }) , foliis cal= Lofo - quinquedentatis. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 136.— Berg. AC. Stock. ann. 1766. pag. 321: Leucadendron foliis obverfe ovatis, oblongis , mar- gine callofo-fimbriatis ,adapicem crenatis. Wachend,. Ultrai. 203. Leucaderdron PRO Leucadendron africana , arbor argentea , fummo Jolio crenato. Pluk. Almag. 212. tab. 200. fig. 2. Conocarpodendron folio craffo , nervo lanrginofo , féprà crenato , ibique lembo rubro , flore aureo , cono facile deciduo. Boëerh. Lugd. Bat. 2.p. 196.tab. 196. Scolymocephalus africanus, latifolius, lanuginofus; Jfoliis in fummitate crenatis. Herm. Afric. 20. — Raï. Dendr. 0. Conophoros Capitis Bons-Spei , folio in fummo den- tato. Rai. Append. 240. — Petiv. Muf. 240. Protea ( conocarpodendron). Linn. Syft. Plant. vol. 1. pag. 171. n°. 29. À. Eadem, foliis brevioribus , reétis , valdè imbri- catis. (N.) Protea ( veflita) , foliis ovato-oblongis, glabris , obtufis , tridentatis ; capitulo terminali. Lam. Illuftr. Gener, vol. 1. pag. 239. n°. 1259. Protea (elliptica), foliis ellipricis , tridentatis , glabris ; caute ereëlo , capitulo terminali. ? Thunb. Prodr. 26. — Id. Differt. bot. pag. 22. n°. 15. Les deux plantes que je réunis ici m’ayant offert les mêmes caraétères fpécifiques , malgré quelques différences dans le port, je n’ai pas cru devoir les féparer. On les diftingue à leur groffe tête folitaire, terminale , velue ; à leurs feuilles ovales, plus ou moins imbriquées , velues à leur bafe. Elles fe rap- rochent , par leur port , du prorea coronata , avec equel leurs feuilles , dentées au fommet , ne per- mettent pas de les confondre. Leurs tiges font droites , épaifles , velues , ra- meufes, hautes de trois à quatre pieds , garnies de feuilles imbriquées, fefiles, ovales-oblongues, épaifles , un peu ouvertes , de deux à cinq dents calleufes à leur fommet , quelquefois fimplement aiguës , velues à leur point d’infertion , les fupé- rieures ciliées à leurs bords. Les fleurs font réu- nies en une tête terminale, de la grofleur d’une poire , garnie d’écailies courtes , ovales, acumi- nées , très-ciliées à leurs bords, à peine velues extérieurement. La corolle , longue de plus d’un ouce, eft filiforme , hériffée de poils roufatres, Pa neux Le ftyle, beaucoup plus long , ett gläbre , fiftuleux , terminé par un ftigmate ovale, aigu. Le réceptacle eft garni d’un duvet tomenteux. La plante A diffère de la précédente par fes feuilles plus courtes, plus imbriquées , toutes for- tement appliquées contre les tiges. Elle paroit avoir de grands rapports avec le protea elliptica Thuab. Ces plantes croiflent naturellement au Cap de Bonne-Efpérance. R {W. fin herb. Lam.) 55: PROTÉ chevelu. Protea crinita. Thunb. Protea foliis quinquedentatis, glabris ; caule ereéto; * Botanique. Tome V, D c PRO 657 cepitulis fubternis, terminalibus. Thunb. Prodr. 25. — Id. Differt. bot. de proteÂ. pag. 21. n°. Wild. Spec. Plant. vol. 1. pag. 511. n°. 14. Protea (criniflora}), floribus fubfolicariis ; piflillis longis , capitatis ; calicibus fquamis , lanceolatis, acu- minatis ; foliis tricallofrs. Linn. f. Suppl. 117. 13. — Protea foliis lanceolatis , obtufis, apice tridentato- callofs ; capiculis terminalibus : foliofis. Roy. Lugd. Bat. 184. — Wachend. Ultra. 201. Leucadendron ( oleæfolium ), foliis lanceolatis, venofis , callofo-tricufpidatis ; floribus capitatis , ter- minalibus ; fubfolicfis ; receptaculis paleaceis. Berg. Plant. Cap. pag. 15. n°. 2. — Idem. At. Stock. ann. 1766. pag. 320. Il exifte de grands rapports entre cette efpèce & le protea conocarpa ; elle s’en diftingue néan- moins à fes têtes de fleurs bien plus petites & réu- nies plufieurs enfemble à l’extrémité des rameaux. Ses tiges s'élèvent à la hauteur de deux à trois pieds : elles font droites , velues, à peine rameu- fes, garnies de feuilles éparfes , fefliles , ovales, très-obrufes , à trois ou cinq dents à leur fommet, quelquefois entières , velues à leur bafe , longues d'un pouce & plus. Les fleurs font réunies en têtes de la groffeur d’une noix , légérement pédoncu- lées , au nombre de deux ou trois à l'extrémité de chaque rameau , munies d’écailles imbriquées , lancéolées , légérement velues à l'extérieur, ci- liées à leurs bords , barbues à leur fommet. La co- rolle eft purpurine , velue, cylindrique , longue de cinq à fix lignes. Cette plante croit au Cap de Bonne-Efpérance. D (Defcript. ex Thunb.) *%X% Feuilles pinnées ou à plufieurs divifions ; découpures filiformes. 56. PROTÉ couché. Protea decumbens. Thunb. Protea folirs trifidis, filiformibus ; caule decum- Lente. Lam. Ili. Gen. vol, 1. pag. 239. n°, 1261. — Thunb. Prodr. 26. — Id. D:ffert. bot. de protei. pag. 14. 1°. 1, Protea (procumbens ), foliis ternatis , linearibus; | caule procumbente ; capitulis compofitis ex minoribus, Jubtrifloris , folivartis. Lion. f. Suppl. 116. Ce petit arbriffeau eft remarquable par fes tiges | rampantes, grêles , d’un rouge fanguin, glabres, un peu {triées , longues d'environ un picd, divi- fées en rameaux épaletient couchés. Toutes les feuilles fon: redreflées, & deviennent unilatérales par la pofition des tiges : elles font alternes , fili- formes, glabres, diflanres , longues de quatre à cinq pouces , ordinairement à trois divifions prin- cipales , qui fe fubdivifent fouvent en deux ou trois autres oppolées , aiguës. Oooo 658 ISA RE), Les fleurs font réunies à l'extrémité des rameaux en petites têces de la groffeur d’un pois , munies d’écailles glabres , imbriquées , ovales , aiguës , de moitié plus courtes que la coroile. Celle-ci eft tu- bulée à fa partie inférieure , un peu arquée en de- dans, couverte extérieurernent de poils fins , foyeux & rouffatres. Cette plante croit dans les plaines fablonneufes & arides , au Cap de Bonne-Ffpérance. BR (7. /f. in herb. Lam. ) 57. PROTE montant. Protea afcendens. Lam. Protea foliis tripartito- mulrifidis , filiformibus , fecundis ; pedunculis fquamofs , ramis aftendentibus. Lam. Illuftr. Gener. vol. 1. pag. 239. n°. 1262. Cette plante, par la difpofition de fes fleurs réu- nies en une forte de corymbe , fe rapproche beau- coup du protea glomerata , dont elle diffère par fes calices glabres & fes pédencules plus courts , gla- bres, très-écailleux : elle a encore de grands rap- ports avec le protea decumbens , mais dans cette dernière les fieurs forment une tête folitaire. Ses rameaux font redreflés , garnis de feuilles unilatérales, glabres , à trois divifions principales, fubdivifées en d’autres plus courtes , aiguës. Les fleurs ont leurs écailles calicinales , lancéolées , acuminées , quelquefois un peu eiliées à leurs bords. Les corolles font filiformes , velues & foyeufes ex- térieurement. Cette plante croît au Cap de Bonne-Efpérance. b (F./f. in herb. Lam.) s$. PROTE cyanoide. Protea cyanoides. Linn. _Protea foitis cripartito-mulifidis , fliformibus ; ca- pitulis laratis , fubfolitariis ; caule erecto. Lamarck. {iluftr. Gen. vol. 1. pag. 239. n°. 1263. 3920. Protea foliis trifido-pinnatis , filiformibus ; caule ereéto ; capitulis folitariis | rudis. Thunb. Prodr. 25. — Idem. Differt. bot. pag. 15. n°.3. Protea fioribus folitariis, lanatis; calice kirfuto , foliis multifidis. Linn. Syft. Plant. vol. 1. pag. 260. n°. 6. — Mantiff. 188. Leucadendron (cyanoïides), foliis fetaceis , femi- trifidis. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 137. — Berg. Plant. Cap. pag. 27. n°. 14. — Idem. Act. Stock. ann. 1766. pag. 326. Protea foliis linearibus , ramofis. Roy. Lugd. Bat. 186. Cyanus athiopicus foliis trifidis. Pluke fig. 6. ,rigidis , capillaceis ,tenuiffimis, n. Manuff, pag. G1. tab. 345. Ses tiges font très- droites, effilées, glabres, un polirpre notatre, fimpies ou à peine rameu- s; les rameaux préfque verticillés, "très - ferrés d {= 4 D RÉ RE IOG TE RE DAO contre les tiges, garnis de feuilles redreflées, glabres , filiformes , ou fimplement trifides, ou partagées de nouveau en découpures couïtes, op- pofées , filiformes. Les fleurs font réunies en petites têtes à peine de la groffeur d’une noifette , ou folitaires , ou quelquefois deux ou trois enfemble à l'extrémité des rameaux, lanugineufes , blanchâtres ; les écail- les calicinales font imbriquées , de couleur brune foncée , lancéolées, couvertes fupérieurement & à leurs bords de cils longs & blanchâtres. La co- rolle , plus longue que le calice, eft purpurine intérieurement , felon Thunberg; toute couverte extérieurement de longs poils blancs, touffus , lanugineux. Cette plante croit au Cap de Bonne-Efpérance. D (VW. in herd. Lamarck.) 59. PROTE à tête ronde. Protea fpharocephala. Linn. Ù Protea foliis bipinnatis, filiformibus , pedunculis capitulis. brevioribus ; fauamis calicinis ovatis , bafi villofis. FT hunb. Prodr. 25.— Idem. Differt. boran. pag. 16. n°. fu Protea floribus folitariis , lanatis; calice extès levi; foliis multifidis. Linn. Syft. Plant. vol. 1. pag. 260. n°. 7.— Mantifl. 188. Leucadendron ({phærocephalum), foliis fubularis, multifidis ; capitulis globofis, terminalibus ; calicibus turbinatis , nudis. Berg. Plant. Cap. pag. 26.n°.13. — Idem. At. Stock. ann. 1766. pag. 327. Anethifolius frutex africanus minor, capite tomen- tofo. Herm. Afr. 3. A. Protea (pedunculata), fois bipinnatis, fili- formibus , hirtis; capitulis fubglobofis , pedunculatis , Jolitariis. Lam. Illuftr. Gener. vol. 1. pag. 240. n°. 1264: Cet arbrifleau fe diftingue à fes têtes de fleurs globuleufes , argentées , portées fur des pédon- cules terminaux , écatlleux & velus. Les tiges s'élèvent à la hauteur d’un pied, fur des racines filiformes , defcendantes , munies de chevelus filamenteux. Ces tiges font droites, flexueufes , prefque fimples, glabres , nues à leur partie inférieure , garnies à leur partie fupérieure de feuilles nombreufes , glabres, filiformes , lon gues d’un pouce & plus, deux fois ailées , à pin- nules alternes, rouflatres, aiguës & glanduleufes à leur fommet. Les fleurs forment à l'extrémité des tiges des têtes globuleufes , de la groffeur d’une noix, fou- vent agrégées, fupportées par des pédoncules ve- lus , écailleux , à peine de la longueur des têtes ; les écailles calicinales font imbriquées , larges , ovales ,acuminées , rouffâtres , velues à leur bafe, PAR OS plus courtes que la corolle. Celle - ci eft couverte de longs poils argentés & couchés. Cette plante croit au Cap de Bonne - Efpé- tance. : La plante A offre affez de différence pour faire foupçonner au’elle pourroit bien être une efpèce diftinéte , malgré fes rapports nombreux avec la précédente. Ses tiges font rameufes; fes feuilles hériflées de longs poils écartés ; les pédoncules , plus longs que les fleurs , font pubefcens , un peu arqués , écailleux ; la corolle chargée extérieure- ment de poils rouffâtres, horizontaux & non ap- pliqués fur les pétales. Elle a été recueillie au Cap de Bonne-Efpérance. R (7. f. in herë. Lam.) 60. PROTÉ phylicoide. Protea phylicoides. Thunb. Protea foliis bipinnatis , fiiformibus ; capitulis terminalibus , folitariis, lanatis, Thunb. Prodr. 25; — Idem. Diflert. bot. pag. 19. n°. 9. Leucadendron (phylicoïides) , foliis fubulatis, mulcifidis; capitulis terminalibus, aggregatis, pedicel- latis; fquamis calicinis linearibus , rugofo-verrucofis , petalis pilofo hirfutis ; calice pauld longioribus. Berg. Plant. Cap. pag. 29. n°. 17.— Idem. Aét. Stock. ann. 1766. pag. 328. Protea (villofa), foliis bipinnatis, fliformibus , villoffs ; capitulis folitariis, feffilibus. Lam. Illuftr. Gen. vol. 1. pag. 240. n°. 1265. On diftingue cette plante de la précédente, furtout de la variété À , avec laquelle elle à beau- coup de rapports par fes rêres de fleurs fefiles, folitaires ; par fes rameaux fafcicules & tout-à-fait appliqués contre les tiges. C'eft un arbriffeau haut d’un à deux pieds, dont les tiges & les rameaux font effilés, droits , d’un pourpre foncé, glabres inférieurement , pubefcens à leur partie fupérieure , garnis de feuilles nom- breufes, filiformes , à plufieurs divifions pinnati- fides , oppofées ; les fupérieures , hériflées de poils longs & rares ; les inférieures, prefque glabres, appliquées contre les tiges ; les pinnules fupé- rieures alternes, fubulées , rouffätres à leur fom- “mer. Les fleurs font réunies en une tête terminale, feffile , folitaire , à peine de la groffeur d’une pe- tite noix, de forme ovale, munie d’écailles lan- céolées & couvertes de poils lanugineux, plus courtes que la corolle. Celle-ci, longue de cinq à fix lignes , eft hériflée , furtout vers fa partie fupérieure , de poils grifatres & touffus. Cette plante croit naturellement au Cap de Bonne-Efpérance. D (VW. f. in herb. Lamarck. ) 61. PROTE étalé. Protea patula. Thunb. Protea foliis trifido-pinnatis, fliformibus ; caule PRO 659 ereélo , capitulis aggregatis. Thunb. Prodr. 25. — Differt. bot. de proteä. pag. 16. n°. 4. Cette efpèce me paroît avoir de grands rap- ports avec le protea fpharocephala ; mais fes fleurs font prefque fefiles, & fes calices glabres ; fes ra- meaux & fes feuilles très-étalés. Ses tiges font droites, filiformes , glabres, rou- geûtres, hautes d’un pied , divifées en rameeux prefqu’en ombelle, inégaux , un peu pubefcens , fous-divifés en d’autres plus petits, filiformes ; les feuilles font deux & trois fois pinnatifides , glabres, nombreufes, aiguës & calleufes ; les fleurs font terminales , réunies en têtes agrégées, prefque fefiles, de la groffeur d’un pois, munies d'écailles glabres , ovales, acuminées. La corolie eft tomenteufe & d'un blanc de neige. On rencontre cette plante au Cap de Bonne- Efpérance. D (Déefcript. ex Thurb.) 62. PROTÉ glomérulé. Protea glomerata, Linn. Protea foliis mulrifidis, fliformious; capitulis pe- dunculatis , in corymbum [effilem glomeratis ; calice tomentofo. Lam. [liuitr. Gener. vol. 1. pag. 240. n°. 1266. Protea foliis bipinnatis , filiformibus ; pedunculo communi elongato , nudo; pedicellis capitulis longio- ribus, Thunb. Prodr. 2$.— Idem. Difiert. bot. de proteä. pag. 18. n°. 8. Protea floribus corymbofis , foliis multifidis. Linn. Syft. Plant. vol. 1. pag. 259. n°. 4. — Mantiff. 187. Leucadendron (elomeratum), foliis fetaceis, mul- tifidis; capitulis glomeratis. Linn. Spec. Plant. vol. I. pag. 137: N°: 14. Leucadendron (elongatum) , foliis fubutatis, mul- tifidis ÿ capitulis racemofis , fquarrofis ; pedunculis communibus elongatis, nuaïs, aggregatis. Berg. PI. Cap. pag. 27. n°. 15.— Id. AËt. Stock. ann. 1766. pag. 327. Serraria foliis tenuiffimis, divifis ; capitulis to- mentofis. Burm. Afr. 265. tab. 90. fig. 2. Protea foliis bipinnaris , f'{formibus ; pedunculo communi elongato , nudo ; pedicellis capitulis longio- ribus , corollis extüs lanatis. Andrew. Botan. repofit. tab. 264. On diftingue cette efpèce à fes têtes de fleurs blanchâtres , arrondies, glomérulées, & ordinai- rement réunies en une forte de corymbe. Ses tiges font glabres, droites, rougeitres ou purpurines, médiocrement rameufes, garnies de feuilles périolées, deux fois ailées, glabres, à pinnules oppofées ou aiternes, cylindriques , fu- bulées, Ooooi 660 PRO Les fleurs font réunies en tête fur la partie fu- périeure des rameaux, qui devient le pédoncule commun ; chaque tête a de plus un pédoncule particulier affez long , un peu arqué, pubefcent, muni à fa bafe d’une petire écaille aiguë, fubu- lée : celles qui compofent le calice commun font velues, ovales, acuminées; outre cela, chaque corolle eft féparée par une petite paillerre fem- blable aux écailles calicinales. La corolle eft rubu- lée à fa bafe, globuleufe à fon fommer, d’un blanc jaunâtre , velue au dehors ; le ftyle ef fili- forme , un peu velu, flexueux , plus long que la corolle. Cette plante croît naturellement au Cap de Bonne-Efpérance. D (W. f: in herb. Lam.) 63. PROTÉ en thyrfe. Protea thyrfoides. Lam. Protea foliis multifidis , filiformibus ; capitulis pe- dunculatis , in thyrfum pedunculatum difpofitis ; calice glabro. Lam. Illuftr, Gener, vol. 1. pag. 240. n°. 1267. Malgré les rapports de cette efpèce avec le protea glomerata, on l'en diftingue aifément à fes têtes de fleurs pédonculées & réunies en corymbe à l'extrémité des rameaux ; de plus, les calices font glabres, & les rameaux étalés. Ses tiges font droites, glabres, rameufes, d’un rouge fanguin ; fes feuilles glabres , diffufes , pin- natifides, à pinnules courtes, aiguës : les fleurs font réunies en têtes un peu ovales, prefque de la groffleur d’une noifette , au nombre de fix à huit à l'extrémité de chaque rameau ; portées par des pédoncules longs, écaités, glabres , munis à leur bafe d’une braétée courte, lancéolée , mem- braneufe : les écailles calicinales, de même for- me, & plus courtes que les corolles, font glabres, acuminées. La corolle eft filiforme, longue de cinq à fix lignes, glabre & un peu arquée. Cette plante fe rencontre au Cap de Bonne- Eipérance. R (W. f. in herb. Lam.) 64. PROTÉ triterné. Protea triternata. Thunb. Protea foliis bipinnatis , filiformibus , glabris; pe- dunculis capitulis longioribus ; fquamis calicinis lan- ceolatis , hirtis, Thunb. Prodr. 25. — Id. Difiert. bot. de protei. pag. 18. n°. 7. Cette efpèce , qui nous paroît voifine du protea thyrfoides ; en diffère par les divifions de fes feuil- les trois fois ternées , par fes calices & fes pédon- cuies roimenteux,. Ses tiges font un peu anguleufes , flexueufes à leur partie fupérieure , fimples, glabres, hautes d'environ deux pieds, garnies de feuilles filifor- mes , très-nombreufes vers l'extrémité des ra- meaux , droites, glabres ; les premières divifions oppofées ; les fecondes ; alrérnes, aiguës, glan- PRO duleufes à leur fommer. Les fleurs font réunies en têtes terminales, agrégées , de la groffeur d’un pois ; fupportées par des pédoncules alternes, to- menteux , flexueux , longs d’un pouce, penchés, munis à leur bafe d'une braétée glabre & fubulée, terminés par une ou deux fleurs. Les écailles ca- licinales , ainfi que les paillettes qui garniflent le réceptacle, font lancéolées, velues ; la corolle revêtue extérieurement d’un duvet lanugineux & argenté. Cette plante croit au Cap de Bonne-Efpérance. D (Defcript. ex Thunb.) 65. PROTÉ à feuilles d’aurone. Protea ferraria. Linn. Protea foliis multifidis , fliformibus , hirtis ; capi- tulis pédunculatis, fubcorymbofis, congeflis. Lam. Illuftr. Gen. vol. 1. pag. 240. n°. 1268. Protea (fexraria ), foliis bipinnatis , fliformibus, hirtis ; pedunculis capitulis longioribus ; fquaris ca- licinis ovato-lanceolatis, hirtis. Thunb. Prodr. 25. — Idem. Differt. botan. pag. 17. n°. 6. Protea floribus congefhis, foliis mulrifidis. Linn. ds Plant. vol. 1. pag. 259. n°. 5. — Mantiff. I . Leucadendron ( ferraria), foliis fetaceis , multif- dis ; capitulis folitariis. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 137- Leucadendron (ferraria), foliis fubulatis, muli- fidis ; capitulis corymbofis ; pedunculis propriis axil- laribus ; fquamis calicinis ovato-lanceolatis ; petalis villofo-fericeis ; longiffimis. Berg. Plant. Cap. pag. 28. n°. 16. — Idem. Aé. Stock. ann. 1766. page 327. Serraria foliis tenuiffimè divifis ; floribus rubris, apetalis. Burm. Afr. pag. 264. tab. 99. fig. 1. Abrotanoïdes arboreum , monomotapenfe , floribus in ramulorum cymis. Piuken. Mantiff. 1. tab. 329. fig. 1. Anethifolius frutex africarus , flore fericeo. Sebas. Thefaur. 2. tab. 63. fig. 6. Cette efpèce a des rapports avec le protea thyr- foides , duquel elle fe diflingue par fes têtes de fleurs velues , ainfi que les pédoncules , & par le grand nombre & la finefle des divifions de fes feuilles , qui d’ailleurs font ordinairement velues, Ses tiges font droites, glabres , excepté fur les jeunes rameaux ; hautes de deux ou trois pieds, divifées en rameaux alternes, un peu flexueux , médiocrement étalés, garnis de feuilles remar- repe par le nombre & la fineffe de leurs divi- ions oppofées ; les dernières, bifurqnées ou ter- nées, hériflées de poils rares, très-fins. Les fleurs font agrégées, réunies, petites, en têtes pédon- culées, ferrées , prefqu’en corymbe à l'extrémité RE ER EERn " PRO des rameaux ; fupportées par des pédoncules al- ternes, filiformes , velus ou pubefcens, plus longs que les fleurs. Les écailles calicinales font très- courtes, lancéolées, velues; la corolle pubefcente, les ftyles une fois plus longs que les pétales, droits, terminés par des ftigmates fort petits. Cette plante croit dans les plaines fablonneu- fes , au Cap de Bonne-Ffpérance. h (W. f. in herb. Lam.) 66. PROTÉ à épi. Protea fpicata. Linn. Protea foliis bipinnatis , fubfliformibus ; pinnule canaliculate , apice glandulofa; capitulä fpicatä , qua- driflorä. Andrew. Botan. repofit. tab. 234. Protea foliis bipinnatis , filiformibus ; capitulis fpicatis, difinétis. Thunb. Prodr. 25.— Id. Difiert. de proteä. pag. 21. n°. 11.— Lam. Illuftr. Gener. vol. 1. pag. 240. n°. 270. Protea floribus fpicatis , foliis mulrifidis. Linn. Syft. Plant. vol. 1. pag. 258. n°. 3. — Mantif. 187. Leucadendron (fpicatum ), foliis fubulato-multi- fdis; fpicis cylindricis , terminalibus , longè peduncu- latis. Berg. Plant. Cap. pag. 25. n°. 12, — Idem. ACT, Stock. ann. 1766. pag. 327. Cette efpèce eft très-remarquable par fes beaux épis, garnis d'un grand nombre de petites têtes, compofées chacune de quatre fleurs. Ses tiges font hautes de deux pieds, grèles, purpurines , un peu tomenteufes , à rameaux pref- que verticillés , garnis de feuilles filiformes, gla- bres , deux fois ailées , À pinnules alternes, cana- liculées, un peu cylindriques, terininées par une glande oblongue & jaunâtre. Les fleurs font réunies au nombre de quatre, en une petite tête fefhle, munie de quatre écailles ovales , aiguës, concaves, colorées ; la corolle eft d’un blanc jaunatre , légérement tomenteufe en dehors, barbue à fon fommet, compofée de qua- tre pétales réfléchis, auf longs que les ftyles : toutes ces têtes de fleurs font difpofées en un bel épi terminal, long de deux ou trois pouces. Cette plante croit au Cap de Bonne - Efpé- rance. Ph 67. PROTÉ lagopède. Proiea lagopus. Thunb. Protea foliis bipinnatis, filiformibus ; capitulis | fpicatis , aggregatis , quadrifloris ; corollis intüs pur- | | A | pureis. Andrew. Botan. repofit. tab. 243. Protea foliis bipinnatis , filiformibus ; capitulis fpicatis, aggregatis. Thunb. Prodr. 25.— Idem. Differt. de proteä. pag. 19. n°. 10. — Lam. Illuftr. Gener. vol. 1. pag. 240. n°. 1269. Cette plante a de bien grands rapports avec le PRO 661 protea fpicata , dont elle n’eft peut - être qu’une variété à fleurs plus ferrées, plus velues , à fo- lioles un peu plus fines. Ses tiges font droites , glabres, de couleur cen- drée , ramifiées à leur partie fupérieuie; fes ra- meaux font pubefcens ou velus, prefque verti- cillés , garnis de feuilles filiformes, deux fois ai- lées, la plupart oppofées, à pinnules alternes, aiguës , redreflées. Les têtes de fleurs font terminales, contenant chacune environ quatre fleurs, toutes réunies en un épi oblong , conique, extrêmement velu ; le calice eft formé par quatre écailles prefqu'éga- les, ovales , un peu aiguës ; la corolle eft blanchi- tre, très-tomenteufe en dehors, rougeâtre en de- dans ; les pétales recourbés & flexueux après la floraifon. On trouve cette plante au Cap de Bonne-Ffpé- rance. N (W. f. in herb. Lam.) 68. PROTE élégant. Protea pulchella. Shrad, Protea foliis bipinnatis., fliformibus , glaëris ; frobilis ovato-oblongis , terminalibus, verticillatis ; Jauamis calicinis fericeis , apiculä reflexä terminatis. Shrad. Sert. Hann. vol. 1. Fafc. 2. pag. 15. tab. 7. ; Protea foliis bipinnatis, glabris ; filiformibus ; ca- pitulis terminalibus , clavatis , aggregatis, aphyllis, braëteatis. Willd. Spec. Plant. vol. 1. pag. so7. nas | Protea foliis bipinnatis » fliformibus , glabris; ffro- bilis conïcis , terminalibus , aggregatis ; Jauamis fruc- tiferis , reflexis. Cavan, Icon. Plant. vol, 6. Pr 22. > n°. 629. tab. f5o. C’eft un arbriffeau de cinq à fix-pieds, rameux, garni de feuilles éparfes, pétiolées, deux-fois ai- lées , dont les pinnules font roides, cylindriques, un peu mucronées. Les fleurs font compofées de têtes agrégées, coniques , terminales, munies d'écaillés imbriquées, rougeâtres, fubulées, tout- à-fait réfléchies en dehors à l’époque de la matu- rité. La-corolle eft d’un blanc pâle, velue extée rieurement , compofée de quatre pétales linéaires ; l'ovaire eft velu , le ftigmate pubefcent , fortant a peine de la corolle. Cette plante croit dans la Nouvelle-Hollande , au port Jackfon, PB (Defcripr. ex Cavan.) 69. PROTE dichotome. Prorea dichotoma. Cavan. Protea ramis dichotomis , foliis bipinnatis , filifor- mibus , glabris ; férobilis in dichotomiä folitariis , concis, fubfeffilibus. Cavan. Icon. Plant. vol. G. pag. 34. n°. 630. — Analef. Hift. Nat vol. r. pag. 239. Ses tiges font tortueufes, frutefcentes, hautes de quatre à cinq pieds, glabres, à rameaux alrernes, 662 BR CO garnies de feuilles deux fois ailées, femblables à celles du protez pulchella , avec laquelle cette plante à de très-grands rapports , mais dont elle diffère par fes têtes de fleurs folitaires, prefque fefliles, fituées dans l’aiffzlle des rameaux. Les écailles font ovales, aiguës , imbriquées, & ne font jamais réfléchies, pas même après la matu- rité; mais elles s’élargifient , & acquièrent la du- reté du bois : celles qui font placées immédiate- ment fur le pédoncule , font rougeitres & iu- bulées. . Cette plante croît dans la Nouvelle-Hollande, à la Baie botanique, au port Jackfon & ailleurs. D (Defcripe. ex Cavan.) 70. PROTÉ tridaétyle. Protea tridaëtylides. Cayan. Protea folirs bipinnatis, pinnulis lineari-cuneifor- raibus , ultima trifida ; ftrobilis fphericis , folitariis, terminalibus. Cavan. Icon. Plant. vol. 6. pag. 33. n°. 627. tab. ÿ48. — Analef. de Hift. Nat. vol. 1. Pag- 255. C'eft un arbriffeau qui s'élève à la hauteur de fix à fept pieds, & fe divife en rameaux droits, glabres , alternes , d’un brun rougeatre , garnis de feuilles alrernes , glabres, deux fois ailées , à fo- lioles linéaires , cunéiformes ; les terminales, à trois divifions aiguës ; les pétioles font canalicu- lés , longs d’un à deux pouces. Les fleurs font réunies en une tête globuleufe, fefile , folitaire , terminale , munie d écailles im- biiquées, concaves , glabres en dedans, tomen- teufes en dehors. La corolle eft jaune, velue, longue d'environ trois lignes, à quatre pétales tu- bulés à leur partie inférieure ; le ftyle eft à peine plus long que la corolle ; le ftigmate en maflue, aigu à fes deux extrémités : les fruits Fort petits , triangulaires , velus. Cetre plante croît à la Nouvelle - Hollande , dans les environs du port Jackfon. B ( Defcripr. ex Cavan. ) 71. PROTÉ en aiguilles. Protea acufera, Cavan. Protea foliis pinnatis; pinnulis oppofitis , teretibus; ftrobilis fpharoïdeis , corollis monopetalis. Cavan. Icon. Plant. vol. 6. pag. 33. n°. 626. tab. 549. — Analef. de Hift. Nat. vol. 1. pag. 236. Ses tiges s'élèvent à la hauteur de fix à (pt ieds , & fe divifent en rameaux glabres , d’un Ds rougetre, garnis de feuilles alternes , ailées, à pinnules oppofées , étroites , prefque cylindii- ques , médiocrement mucronées à leur fommet, longues d’un pouce & demi, d’un vert glauque. Les fleurs forment une tête médiocre , hémif- phérique , folitaire , prefque feMile , garnie d'é- cailles tomenteufes en dehors, rougeatres, fubu- PR"O lées. La corolle eft jaune , velue , compolée d’un feul pérale à quatre découpures linéaires. Cette efpèce croit au port Jackfon, dans la Nouvelle-Hollande. FR (Defiripe. ex Cavan.) 72. PROTE à bouquets. Prorea florida. Thunb. Protea foliis trifidis , filiformibus ; caule ereëto, capitulis folitariis, braëteis obvallatis. T hunb. Prodr. SE Idem. Differt. botan. pag. 15. n°. 2. tab. 1. B. I. Protea (florida), foliis mulrifidis , trifidifve, fili- formibus ; capitulis terminalibus ; braëleis coloratis , obvallatis. Lam. Illuftr. Gener. vol. 1. pag. 240. noN2 7 C'eft une belle efpèce , remarquable par fes larges & grandes braétées purpurines. Ses tiges font droites , hautes d’un à deux pieds, à peine rameufes , garnies de feuilles éparfes, fili- formes ; les inférieures pinnatifides; les fupérieures trifides , droites, longues de quatre à cinq pouces, à pinnules oppofées, très-glabres. Les fleurs for- ment de petites têtes terminales , fupportées par des pédoncules alrernes, étalés, inégaux, longs d’un à cinq pouces , garnis dans toute leur lon- gueur de braétées éparfes , lancéolées ; les fupé- rieures agrégées , ovales ou oblonguss, aiguës , acuminées , longues d’un pouce & plus, de cou- leur purpurine. Les écailles calicinales font glabres, . membrareufes , lancéolées, ciliées à leur contour, particuliérement vers leur fommet, par des poils très-longs , jaunatres. La corolle eft glabre , plus courte que les braétées. Cette plante croit fur les montagnes, au Cap de Bonne-Efpérance. R (Defcript ex Thunb.) 73. PROTÉ en fceptre. Protea fceptrum. Thunb. Protea foliis inferioribus bipinnatis, fuperioribus trifidis integrifque. Thunb. Prodr. 25. — Idem. Differt. bot. pag. 21. n°. 12. Protea (alopecuroides), fois inferioribus , mul- cifidis , fliformibus; fuperioribus lacioribus ; trifidis, integrifve; fpicä terminali. Lam. Iliuftr. Gen. vol. 1. pag: 240.112: 1272. Cette plante fe diftingue aément à fes deux & trois fortes de feuilles, & à fon bel épi de fleurs foyeufes 8 blanchatres. Ses tiges font dures, noueufes. cendrées, gla- bres, hautes au moins de deux pieds, divifées en rameaux droits, prefque verticiilés, garnis infé- rieurement de feuilles filiformes , à pinnules al- ternes ou oppofées, canaliculées , glabres , redref- fées , longues de trois ou quatre pouces ; les feuilles intermédiaires font plus courtes , moins divifées ; leurs pinnules un peu élargies, glanduleufes à leur fommet ; les fupérieures & rerminales fonc larges, RE. = de. Je 2 | L | | | BK © un peu glauques , lancéolées, trifides ou entières, ovales, oblongues , à fommet glanduleux. .… Les fleurs forment un bel épi cylindrique , épais, très-ferré, obtus, long au moins de trois pouces, terminal, compofé de perites têtes de fleurs fefli- les, dont le calice eft formé d’écailles courtes, ovales , obtufes, épaifles , très-foyeufes , ne ren- fermant qu'environ quatre fleurs. La corolle eft longue d'un pouce, flexueufe, chargée de poils courts, foyeux, argentés ou un peu rouffatres. Cette plante croit fur le fommet des montagnes, au Cap de Bonne -Efpérance. R ( Ÿ. f. in herb. Lamarck.) 74. PROTÉ de Guftave. Protea guffaviana. (N.) Protea foliis inferioribus , multifidis , filiformibus; Juperioribus cuneiformibus , fubtruncatis | obfolerè eri- lobis ; fpicä terminali. Lam. Protea fceptrum, Lam. Illuftr. Gen. vol. 1. pag. 241. n°. 1273. Protea (fceptrum guftavianum), fo/iis ramorum inferioribus decompofitis; fuperioribus indivifis , cu- neiformibus, glaberrimis ; fpicä terminali, conica. Lien. f. Suppl. pag. 116. Protea fceptrum guflavianum. Sparrman. AG. Stock. ann. 1777. pag. 55. tab. 1. Cette plante doit être diftinguée de la précé- dente , quoiqu’elle lui refflemble par la forme , & en partie par la difpofition de fes fleurs. Ses feuil- les, également de deux fortes, lui donnent cepen- dant un caraétère tout particulier , les feuilles des rameaux étant fort courtes, cunéiformes & tron- quées à leur fommet. Ses tiges, glabres & droites , fe divifent en longs rameaux effilés , prefque verticillés. Les feuilles inférieures des tiges font filiformes , pin- natifides , à découpures nombreufes, prefque li- néaires. Les feuilles fupérieures & toutes celles des rameaux font imbriquées, rétrécies en pétiole à leur bafe, élargies en forme de coin, concaves & tronquées à leur fommet, glabres , bordées fupérisurement par un léger bourrelet rouffatre & calleux : leur couleur eft d’un vert glauque. Les fleurs ont le même caractère , la même cou- leur argentée & foyeufe que celles de lefpèce précédente ; mais leur difpofition varie un peu : elles forment tantôt un épi court , tantôt une tête épaifle , irrégulière , compofée de deux ou trois épis agrégés. Cette plante croit en Afrique, non loin du Cap de Bonne-Efpérance. B ( W. f. in herb. Lamarck.) ; : * Efpèces moins connues. * Protea (candicans), foliis trifido-bipinnatis, PRU 665 fliformibus , fericeis ; capiculis fubfpicatis ; braëteis ovatis, acuminatis. Thunb. Prodr. Append. pag. 186. * Protea (villofa) , foliis trifido-pinnatis , filifor- misus, pilofis ; caule prolifero , ercéto ; capitulis ter- minalibus. Thunb. Prodr. Apvend. pag. 187. * Protea (odorata), foliis lirearibus, mucronatis, glabris ; capitulis terminaliôus , oblongis , glabris. Thunb. Frodr. Append. pag. 187, (POIRET.) PROVINS où MARCOTTES (circumpofitio ). On donne le nom de provins aux branches , furtout à celles de la vigne, que l'on fait reprendre fans les détacher du fujet, foit en leur faifant faire un coude que l’on enfonce dans la terre même, foit en les faifant pafler dans un mannequin que lon emplit enfuite de terre. Quand la branche à pouffé des racines, alors on la coupe près du tronc, & on la laiffe vivre uniquement de fa propre fève : cette opération faite fur la vigne , d’où elle à tiré fon nom de provigner ( facere propagines ), ayant été appliquée à tous les autres arbres , n'en a pas moins confervé la même dénomination. PRUNIER. Prunus. Genre de plantes dicotylé- dones , à fleurs compiètes , polypétalées, de Ja famille des rofacées , très-voifin des abricociers , avec lefauels Linné l'avoir réuni , renfermant des arbres ou arbuftes , tant indigènes qu'exotiques à l'Europe, dont les feuilles fonr entières, quel- quefois glanduleufes ; les fleurs latérales, pédon- culées. Le caraéière effentiel de ce genre eft d’avoir : ce calice inférieur à cinq divifions ; ceng pétales ; un fruit à noyau, à futures faillantes. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice inférieur, monophylle , campa- nulé , à cinq divifions concaves & caduques, 2°. Cinq pétales prefque ronds , concaves , ou- verts, inférés fur le calice par leurs onglets. 5°. De vingt à trente éarmines, dont les fila- mens font fubulés , prefque de la longueur de la corolle, inférés fur le calice, terminés par des anthères courtes & à deux lobes. 4°. Un ovaire fupérieur un peu arrondi, fur monté d’un ftyle filiforme, de ja longueur des étamines , terminé par un ftigmate orbiculaire. Le fruit eft un drupe ou fruit à noyau, arrondi, contenant , dans une enveloppe pulpeufe , un noyau fillonné à fes bords, & à future faillante, 664 PRU Obférvations. On a de tout tems diftingué les cerifiers des pruniers, &, dans nos arbres cultivés, la feule infpeétion du fruit fuffit pour en faifir la différence : il n’en eft pas tout-a-fair de même pour les efpèces exotiques , & le botanifte ne de- vant établir de genres que d’après des caraétères bien prononcés, lorfqu'il fépare les pruniers des cerifiers, il ne le fait qu'afin, pour ainfi dire, de s’accommoder au langage du vulgaire. Quelques légères différences dans le noyau de ces deux fruits fufifent-eiles pour en faire deux genres? Linné ne l’a pas cru, &, comme lui, nous avons con- fervé celui-ci dans toute fon intégrité. Nous en exceprons l’abricotier , que M. Lamarck a déjà préfenté dans ce Diétionnaire, & qui fe prétoit davantage à cette féparation. ESPÈCES. 1. PRUNIER à grappes. Prunus padus. Linn. Prunus floribus racemofis, racemis pendulis, fo- dis deciduis, duplicato-ferratis , fubrugofis ; periolis biglandulofs. Willd. Arbr. 237. — Id. Spec. Plant. vol. 2. pag. 984. n°. 1. Prunus floribus racemofis , foliis deciduis , bafi fubrès biglandulofis. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 677. — Gmel. Sibir. 3. pag. 171. — Du Roi. Harbk. 2. pag. 188. — Crantz. Auftr. 1. pag. 94. — Scop. Carn. 2. n°. $89.— Poilich. Pal. n°. 465. — Flor. dan. tab. 205$. — Dœir. Naff. pag. 264. — Hoffn. Germ. 169. — Roth. Germ. 1 211.11. 538. Padus glandulis, duabus baf foliorum fubiedis, Hort. Cliff. 185. — Flor. fuec. 396. 431. — Roy. Lugd. Bat. 269. Padus foliis annuis. Flor. lapp. 198. Padus avium. Mill. Di. n°. 1. Padus foliis ovato-lanceolatis , ferratis. Haller. Helv. n°. 1086. Cerafus racemofa, filveftris , fruëtu non eduli. C. Bauh. Pin. 451. — Tournef. Inft. R. Herb. 626. — Duham. Arbr. vol. 1. pag. 148. n°. 3. Cerafia racemofa , nigra. Tabern. 988. Icon. Cerafus racemofa quibufdam , aliis padus. J. Bauh. Hift. 1. pag. 225. Prunus racemofa. Lam. Flor, franc. vol. 3. pag. 107. n°. 733. VIL. Vulgairement faux bois de Sainte-Lucie, ceri- fier à grappes. 6. Prunus (rubra), floribus racemofis , racemis ereëtis , foliis deciduis , tenuiffimè duplicato-ferratis , levibus ; periolis biglandulojis. Wild. Arbr. 237 tab. 4. fig. 2. Cet arbrifleau s'élève à la hauteur de huit à dix mn oo RÉ EE PERTE pieds & plus : fon tronc elt revêtu d’une écorce : fine, très-lifle, d'un brun rougeatre ; il (e divife en longues branches ramifiées, étalées, garnies de feuilles alternes , pétiolées , un peu ridées, à ner- vures fines , faillantes, d’un vert gai, plus pâles en deflous, ovales, lancéolées, finement denrées ne munies de deux glandes fur leurs pé- tioles. Lesfleurs font blanches, pédonculées, difpofées en longues grappesliches, unpeu pendantes, beau- coup plus longues que les feuilles. Les pétales font ovales, oblongs, étroits, un peu denticulés à leur fommet : il leur fuccède de petits fruits arrondis, rougeatres d’abord , noirs quand ils font mürs, d’un goût amer & défagréabie. Cette plante croît naturellement dans plufieurs forêts de l'Europe : je l’ai obfervée dans celle de Villers-Coterêts & dans les bois des environs de Laon. B (VW. v.) On cultive cet arbriffeau dans les bofquets de printems, à caufe de fes belles grappes de fleurs, qui forment une décoration agréable : il fe multi- plie aifément par femences, & par les rejets que fourniffent fes racines. 2. PRUNIER de Virginie. Prunus virginiana. Linn. Frunus floribus racemolis , racemis reütis, foliis deciduis , duplicato-dentatis | levibus; petiolis fubqua- driglandulofis. Willd. Arbr. 238. tab. $. fig. 1. — Idem. Spec. Plant. vol. 2. pag. 985. n°. 2. Prunus floribus racemofis , foliis deciduis , baf anticè glandulofis. Linn. Spec. Plant. vol. 1. p. 677. Prunus (xubra), foribus racemofis , racemis erec- tis, foliis deciduis , levibus , baft biglandulofis. Aït. Hort. Kew. vol. 2. pag. 162. Cerafus (virginiana), glaberrima , foliis deciduis, ovalibus , oblongis , acuminatis, ferratis, nitidis, Jubnerviis; racemis terminalibus , elongatis; fruëtibus globofis. Michaux. Flor. boreal. - amer. vol. 1. pag. 285. Var. 6. umilior , ramis divaricatis , foliis mino- ribus ; ovalibus ; racemis fructiferis , puberulis. Idem. lc: Il exifte de grands rapports entre cette efpèce & la précédente , tellement qu’au premier afpect on les confondroit aifément : néanmoins, avec un peu d'attention , il eft aifé de reconnoître qu’elles ne peuvent être réunies. Celie-ci forme un arbriffeau bien plus fort, qui s'élève à quinze & vingt pieds : fes feuilles, plus larges, font auf bien plus liffes en deffous, c'eft- à-dire, que leurs nervures ne font point du tout faillantes ; elles font ovales , acuminées , finement dentées en fcie, d’un vert gai, munies de quatre glandes sa RSR ART - PARU glandes fur leur pétiole. Les grappes des fleurs font } bsaucoup plus droites, plus ferrées ; les pédon- cules plus courts. La corolle eit compofée de cinq pétales orbiculaires, & non ovales : il leur fuccède un fruit rouge, trois & quatre fois plus gros que dans l’efpèce précédente. Cette plante croît naturellement dans la Virgi- nie, la Caroline, &c. On la cultive dans tous les jardins d'agrément , où elle s’aflocie avec la pré- cédente. h (7. v.) 3. PRUNIER tardif. Prunus ferotina. Willden. Prunus floribus racemofis , racemis laxis, foliis deciduis , fimpliciter ferratis, ferraturis infimis , [ub- glandulofis. Willd. Pranus ( ferotina), foliis lato-lanceolatis , acu- minatis , fimplicirer ferrauis , glaberrimis , fubglandu- lofis , deciduis ; ferraturis adpreffo - inflexis , irfimis Jepè petiolo infidentibus ; coftà fubcàs bifariam pubef- cente; racermis fimplicibus, petalis integerrimis. Ehrh. Beïtr. 3. pag. 20. Pranus virginiana, Miller. Diét. n°.3.— Duroi. Harbk. 2. pag. 191.— Wangenh. Am. 34. tab. 14. fig. 33. Cerufus filveftris , fruëlu nigricante , in racemis !on- gis, pendulis phytolacea irftar congeftis, Gron. Virg. $4. — Roy. Lugd. Batay. 537. — Duham. Arbr. vol. 1. pag. 148. n°. 5. Cette efpèce, d’après Willdenow, avoit été confondue avec le prunier de Virginie , duquel elle doit être diftinguée. Ses feuilles font larges , lincéolées, acuminées, dentées en fcie, très-glabres, prefque point glan- duleufes , excepté queiquefois aux dentelures in- férieures ; leur côte principale garnie en deflous, particuliérement vers la bafe, d’un double rang de poils courts. Les grappes de fleurs font lâches, fimples, un peu pendantes, alongées ; la corolle blanche , les pétales très-entiers , les fruits noirs. Cet arbriffeau croît naturellement dans les con- trées feptentrionales de l’Amériqua : on le cultive avec les deux précédens dans plufieurs jardins. B 4. PRUNIER odorant. Prunus mahaleb. Linn. Prunus floribus corymbofis, terminalibus ; foliis ovatis, Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 678.— Jacq. Auftr. cab. 227.— Crantz. Auftr. pag. 9ÿ.— Scop. Carn. edit. 2. n°. 588. — Poitich. Pal. n°. 466. — Hoffin. Germ. 169.—Roth. Germ I. 211.11. 539. Prunus odorata. Lam. Flor. franç. vol. 3. pag. 109. n°. 733. VII. Prunus floribus corymbofis , terminalibus ; foliis fubcordatis , petiolis glandulofis. Durot. Harbk. 2. pag. 182. Botanisue. Tome V. PARU 665 Cerafus foliis fubrotundis, ferratis ; pedunculis mul- uifloris. Halier. Helv. n°. 1084. Cerafus foliis ovatis , crenatis. Virid. Cliff. 43. — Hort. Up. 125. — Hort. Chi. 487. Cerafus filveftris , amara , mañadeb putata. Duham. Arbr. 1. pag. 148. n°. 6. tab. ç5. — Tournef. Int. R. Herb. 627. — J. Bauh. Hilt. 1. pag. 227. Ic. Cerafo affais. C. Bauh. Pin. 451. Mahaleb, Camer. Epitom. 91. Macaleb Gefneri & Matthioli. Lobel. Icon. 2. 1530 Vulgairement bois de Sainte-Lucie , quenot. Cet arbrifleau n’a, dans fon lieu natal, que pes à fix pieds de haut, tandis que dans les jar- ins où on le cultive , il s’élève à la hauteur de quinze à dix-huit pieds : fon écorce eft grife ou d’un brun rougeatre : fon bois eft dur, d'une odeur agréable. Les branches fe divifent en rameaux eff- lés, garnis de feuiiles pétiolées, courtes, ovales, un peu arrondies , furtout dans leur jeuneffe ; à peine aiguës, bianchatres en deffous, d’un vert gai en deflus, denticulées à leurs bords : elles deviennent odorantes en féchant. Les fleurs font difpofées en une forte de co- rymbe long d'environ deux pouces, portées fur des pédoncules particuliers, filiformes, alternes, affez longs, munis à leur bafe d’une petite braétée linéaire, prefque membraneufe , denticulée. Le calice eft vert en dehors, blanchâtre en dedans, à cinq divifions à demi-ovales, obtufes , tout-à- fait rabattues en dehors. La corolle eft blanche, compotée de cinq pétales ovales , onguiculés. Le fruit eft un petit drupe noirâtre , arrondi, d’une faveur amère & défagréable. Cet arbriffeau croît naturellement dans nos bois. D (V.v.) Son bois eft très-recherché par les tourneurs, les ébéniftes , à caufe de fon odeur & de fa du- reté. Les fruits fourniflent une couleur pourpre aux teinturiers. Ses fleurs paroiflent de bonne heure ; elles décorent les bofquets de printems. ÿ-PRUNIER du Canada. Prunus canadenfis. Linn. Prunus floribus racemofis , foliis deciduis , eglan- dulofis , Lato-lanceolatis , rugofis , utrinque pubefcen- fs, go) à cibus. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 678. Cerafus racemofa, foliis amygdalinis, americana. Pluken. Almag. 97. tab. 58. fig. 5. Ses rameaux font Liffcs, garnis de feuilles lar- ges, lancéolées, dépourvues de glandes, veinées & ridées, moins roides que dans les autres efpè- ces , finement dentées en fcie, vertes à leurs deux faces , mais évidemment velues lorfqu’on les pale PPpP 666 Pi RU entre les doigts ; rétrécies en pétiole à leur bafe : les fleurs fon: difpolées en grappes. Cette plante croît dans l'Amérique feptentrio- nale. Bb 6. PRUNIER à feuilles elliptiques. Prunus ellip- tica. Thunb. Prunus floribus racemofis , foliis ellipticis, ferratis, glabris. Thunb. Flor.jap. pag. 199.— Wilid. Spec. Plant. vol. 2. pag. 987. C'eft un arbriffeau dont les branches & les ra- meaux font alternes, glabres, ridés, noueux, marqués de points blancs, garnis de feuilles épar- fes, médiocrement pétiolées, elliptiques, un peu obtufes, glabres, veinées , longues de deux ou trois pouces, ramafñlees vers l'extrémité des ra- meaux. Les fleurs font peu nombreufes, difpofées en grappes; les fruits font oblongs , de la groffeur d'un grain de raifin. Cette efpèce croit au Japon, dans les lieux cul- tivés. D (Defcripe. ex Thunb.) 7. PRUNIER occidental. Prunus occidentalis. Lion. Prunus floribus racemofis, racemis lateralibus , fo- Liis perennantibus , eglandulofis, oblongis , acumina- tis, integerrimis , utrinquè glabris. Swartz. Prodr, 80.— Idem. Flor. Ind. occid. vol. 2. pag. 925. — Aiton. Hort. Kew. vol. 2. pag. 163. — Willd. Spec. Plant. vol. 2. pag. 987. n°. 6, Amygdalus foliis magnis. Nicolf, Doming. 154. Cerafus latiore folio , fruëlu racemofo , purpureo, majore. Catesb. Carol. 2. pag. 94. tab. 64. ? Cette efpèce fe préfente fous la forme d’un ar- briffeau affez fort, dont les rameaux font garnis de feuilles perfifiantes, dépourvues de glandes, grandes , oblongues , acuminées , entières à Jeurs 1 à = ÿ bords , glabres à leurs deux faces , & dontiles fleurs, de couleur un peu purpurine, font difpo- fées en grappes latérales. Cette plante croit aux Antilles, fur les mon- tagnes, D 8 PRUNIER à fruits arrondis. Prunus fpharocarpa. Swartz. Prunus floribus racemofis , racemis axillaribus , { foliis perennantibus , eslandulofis , integerrimis, ni- | riais ; drupis fubrotundis. Swartz. Prodr. 81.— Id, | Flor. Ind. occid. vol. 2. pag. 927. — Willd. Spec. Plant. vol. 2. pag. 987. n°. 7. | | Myrcifolia arbor, fotiis latis, fubrotundis ; flore alio. Sloan. Jam. 162. Hift. 2. pag. 79. tab. 193. fig. 1. Mala. — Royen. Dendr. 56. Arnygdalus foliis parvis, Nicolf. Doming. 145. BR UÙ Prunus (fphærocarpa), fruticofa, foliis brevi- ovalibus , ferrularis , bafs plerumquè biglandulofs ; calicibus puberulis , drupä fpharicä , nuce fubrotundo- ovoided.? Michaux. Flor. boreal.-amer. vol, 1. pag. 234. Cet arbriffeau a beaucoup de rapports avec je prunus lauro - cerafus : es rameaux font d’un brun cendré , garnis de feuilles alternes, épaiffes, co- riaces , pétiolées, ovales , aiguës à leurs deux ex- trémités ou un peu arrondies, trè:-glabres , lui- fantes en deflus, très-entières à leurs bords ; leur pétiole eft court, dépourvu de glandes , un peu comprimé. Les fleurs font difpofées en grappes plus courtes que les feuilles, latérales, axillaires, redreffées : les pédoncules font roides, glabres, épais ; les calices glabres , campaniformes; la co- rolle blanche & petite; le fruit globuleux. La plante de Michaux préfente quelques diffé- rences avec celle-ci : les feuiiles fonc courtes , un peu dentées, munies très-fouvent de deux glandes à leur bafe ; les calices pubefcens, aïnfi que les pédoncules & les jeunes rameaux; les fruits font acerbes, d’un brun pourpre. Ces caractères me font douter que ce foir la même efpèce : elle croit dans les lieux maritimes de la Nouvelle-Angle- terre. La nôtre croît dans les montagnes de la Jamai- que & de: la Nouvelle - Efpagne. M. Bofc m'en a communiqué un exemplaire qu’il a recueilli dans la Caroline. B (7. J.) 9. PRUNIER afarero. Prunus lufftanica. Linn. Prunus floribus racemofis , foliis fempervirentibus , ovato-lanceolatis, ferratis, eglandulofis. Aït. Hort. Kew. vol. 2. pag. 163. — Willd. Arbr. 241. & Spec.-Plant. vol. 2. pag. 987. n°. 8. Prunus floribus racemofis, foliis fempervirentibus, eglandulofis. Miller. Icon. 131. tab. 196. fig. 1. — Linn. Syit. Plant, vol. 2. pag. 484. n°. 4. Padus (lufitanica), foliis oblongo-ovatis | fem- pervirentibus ; eglandulofis. Miller. Diét. n°. 5. , Padus foliis glandul& deftitutis. Virid. Cliff. 42. — Hort. Upf. 116. — Roy. Lugd. Bat. 269. Padus foliis fempervirentibus , ovatis., Hort. Cliff. 185. : Lauro-cerafus lufitanica , minor. Tourref. Inft.R. Herb. 628. — Diii. Elth. pag. 193. tab. 160. fig. 193. — Duham. Arbr. vol. 1. pag. 346. n°. 4. Afarero Lufiranorum. Cette plante, cultivée depuis long-tems en Ef- pagne & en Portugal, fous le nom d’afarero , a bien des rapports avec le prunus fpharocarpa , du- quel peut-être elle tire fon origine. C’ef un arbriffeau toujours vert, dont le tronc, PRU dans les bons terrains , s'élève à douze & quioz: ieds de haut , ayant plus d’un pied de diamètre: 1l fe divife en branches nombreufes, revêtues, dans leur jeunefle, d’une écorce rougeatre, & garnies de feuilles ovales , lancéolées, d'un vert luifant , dentées en fcie à leurs bords, & dépour- vues de glandes. Les fleurs naiffent en grappes lon- gues & ferrées, dans l’aiffelle des feuilles & fur le côté des branches ; elles font blanches : il leur fuccède des drupes ovales , plus petits que ceux du laurier-cerife, verts, puis rouges, & enfin de couleur noire lorfqu’ils font mûrs. Cette plante croît dans la Penfilvanie , ainfi qu'en Portugal, où elle paroïît s'être naturalifée. b (V.f) .10. PRUNIER de Caroline. Prunus caroliniana. Aïton. Prunus floribus racemofis, foliis fempervirentibus, ohlongo-lanceolatis, ferratis | eglandutofis. Ait. Hort. Kew. vol. 2. pag. 163.— Willd. Spec. Plant. vol. 2. pag. 967. n°. 9. Padus (carolina) , fodiis Janceolatis | acutè den- ticulatis , fempervirentibis. Mill. Diét. n°. 6. — Duroi. Harbk. 2. pag. 198. Cerafus (caroliniana), foliis perennantibus , bre- viter petiolatis, lanceolato -ohlongis | mucronatis , levigatis ; fubcoriaceis , iategris ; racemis axillaribus, brevibus ; fruëtu fusglobofc, acuio , fub exfucco. Mich. Flor. boreal.-amer. vol. 1. p13. 286. C'eft un très-bel arbre , d'unz hauteur médio- cre , dent les branches & les rameaux font redref- fés prefqu'en pyramide | revêtus d'une écorce brune & garnis de feuilles perfitantes, un peu coriaces, médiocrement pétiolées , oblongues, Jancéolées, très-liffes, mucronées, entières, lon- gues d'environ deux pouces. Les fleurs font difpo- fées en grappes courtes, axillaires ; elles produi- fent de perits drupes , très-pzu charnus, prefque globuleux , aigus, & qui reitent pendant tour l'ht- ver attachés à l'arbre. . Cet arbriffeau croît dans ia Caroline & la Flo- ride. On la cultive dans plufieurs jardins d'Eu- rope. P 11. PRUNIER à feuilles de laurier. Prunus lauro- cerafus. Lino. Prunus floribus racemofis, foliis fempervirentiôus J x É ee) É Î ; >] lanceolato-ovaris | laxè Juoferratis , racemo brevio- ribus. (N.) Prunus floribus racemofis, foliis fempervirentibus, dorfo biglandulofis. Linn. Syft. Plant. vol. 2. pag. 485. n°. 5. — Marer. med. 124. — Duroi. Harbk. 5, — Blackw. tab. s12.— Wiild. Aibe. 242. — Jäem. Spec. Plant. vol. 2. pag. 988. n°; 10. PRU 667 Pudus (lauto-cerafus), foliis fempervirentisus , lañceolato-ovatis. Miller. Diét. n°. 4. Padus glandulis duabus , dorfo fo!liorum ana. Virid, Cliff. 42. — Hort. Upf. 126. — Roy, Lugd. Bat. 269. Padus foliis fempervirentibus , lanceolato-ovatis. Hort. Chi. 185. Cerafus folio laurino. C. Bauh. Pin. 45a. Lauro-cerafus. Cluf. Hift, 1. pag. 4. — Camer. Hort. tab. 23.— 'Tournef. Inft. R. Herb. 627. — Rai. Hift. 1549. — Duham. Arbr. vol. 1. p. 346. nur. tab.133: 5 Cet arbriffeau devient très-Fort : il fe divife en rameaux nombreux , étalés, de couleur cendrée, garni de feuilles alternes , fe confervant vertes toute l’année ; ovales , Jancéolées, médiocremene pétiolées , coriaces , trés-liffes, luifantés, longues de trois à quatre pouces , larges de deux, munies à leurs bords de quelques petites dents fort cour- tes, très-écartées , quelquefois à peine fenfibles, & portant fur le dos, vers leur bafe, deux glan- des, & même davantage. Les fleurs font d’un blanc-fale , d’une odeur d'amande amère affez agréable, difpofées en grap- pes lâches , fituées dans l'aiffelle des feuilles ou terminales , plus longues que les feuilles. Chaque fur eft pédonculée ; munie d'un calice urcéolé : le flyle eft plus long que ia corolle, perfftant fur le jeune fruit, qui devient un drupe un peu ovale, de médiocre groffeur. Cette plante croît naturellement aux environs de Trébifonde , proche la Mer-Noire , d'où elle a été rapportée en Europe vers l’an 1576 : elle s’y eft raturalifée , flitout dans les contrées méridio- nales. h (7. v.) On fe fert, dans les cuifines, des feuilles de cette plante pour donner le goût d'amande aux foupes au jait & aux crêmes : on en retire, par la difillation avec l’eau-de-vie, une liqueur affez gracieufe , & que l’on prétend bonne pour l'ef- tomac ; mais il eft dangereux de charger trop leau-de-vie de cet aromate ; car en diftillan: plu- fieurs fois de l’eau fur les feuilles de cet arbrif- feau , on en retire une hqueur qui eft un violence poifon pour les hommes & pour les animaux : il caufe d’abord des convulfions , la paraiyfe , & er- fin ja mort. J'ai fait, ajoute Duhamel, plufieurs expériences fur ce poifon : ne cuilerée fufft pour tuer un gros chien. La diffeétion anatomique ne nous fit appercevoir aucune inflammation ; mais lorfque nous ouviimes l’etomac, il en fortit une odeur d'amande amère très-exaltée , qui per:fa nous (uf- foquer : ainfi 1i y a lieu de croire que cette va- peur agit fur les nerfs; mais, prife à petites dofes, Ppppi 668 PARU cètte eau peut être un bon flomachique ; car fi l’on en fait avaler ous les jours deux ou trois gouttes à un chi:n, fon appétit augmente, & il engraiffe. On a obfervé que la gomme de ce prunier ne pioduifoit aucun mauvais effet. 12.PRUNIER paniculé. Prunus paniculata. Thunb. Prunus floribus paniculatis , patulis ; foliis ovatis. Thunb. Flor. jap. pag. 200. — Willd. Spec. Plat. vol. 2. pag. 988. n°. 11. Il y à beaucoup de rapports entre cet arbriffeau & le prunus mahaleb : 1] en diffère par la panicule de fes ficurs, beaucoup plus grande & plus étalée ; par fes corolles plus petites ; enfin par fes feuilles plus alongées, rétrécies à leur partie inférieure, divifées à leur contour en dents de fcie très- aiguës. Ses tiges font fortes, épaiffes , très-glabres , di- vifées en branches & en rameaux redreflés , garnis de feuilles éparfes , pétiolées , ovales , glabres, veinées , inégales, longues de deux ponces & plus ; les périoles font droits & n’ont qu’une ligne de longueur. Les fleurs font blanches , difpofées en une panicule tres-étalée. Cette plante croît naturellement au Japon. ( Deféripe. ex Thunb. ) 13. PRUNIER certifier. Prunus cerafus. Linn. Prunus umbellis fubpedunculatis , foliis ovuto-lan- : ecolatis ; glabris , conduplicatis. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 679.— Mantifl. 397. — Mater.medic. 124. — Blackw. tab. 449. — Duroi. Harbk. 2. pag. 175. — Pollich. Pal. n°. 467. — Moœnch. Hañf. n°. 403. — Crantz. Auftr. 94. — Hoffm. Germ. 170. — Roth. Germ. I. 211. II. 539. — Lam. For. franç. vol. 3. pag. 10$. n°. 733.11]. Cerafus vulgaris. Mill. Diét. n°. 1. Cerafus foliis glabris, ferratis , ovato-lanceolatis, mucrone produito. Hall. Helv. n°. 1083. Cerafus foliis cvato-lanceolatis, Virid. Cliff. 49. — Hort. Upf. 125. — Roy. Lugd. Bat. 267. Cerafus fativa , fruéfu rub:o & acido. Tours. Inft. R. Herb. 625. — C. Bauh. Pin. 449. x. Cerafus caproniana. Linn. 1. c. Cerafia acida. Tabern. Ic. 985. Le cerifier dont il eft ici queftion , fi commun dans tous les jardins, fi bien connu par l'excellence de fes fruits, eft celui que l’on cultive. Quoique nous penfions qu'il ne puiffe faire une efpèce f.f- famment diftinète du mérifer ou prunus avium qu'on rencontre dans nos bois , nous les avons néanmoins féparés , d'après piufieurs auteurs qui ont reconnu entr'eux des caractères diftinétifs , peu faillans à ja vérité , mais fufhfans pour ne pas les confondre. P RU Le cerifier cultivé, en général s'élève moins 3 fes feuilles font plus glabres, fes fruits rarement auf petits, très-variés; fes ombelles munies fou- vent d’un pédoncule commun. Cet arbre ne s'élève qu’à une hauteur médiocre ; fes rameaux épars font garnis de feuilles alternes, pétiolées, ovales, lan- céolées , denrées en fcie à leurs bords , glabres à leurs deux faces, fermes, un peu épaifes, munies de ftipules dentées, Les fl2urs font latérales , blanches , portées fur des pédoncules partiels , affez longs, fouventréunis en ombelle fur un pédoncule commun, très-court, garnis à leur bafe de braétées trifides & dentées en fcie, Les fruits font globuleux ou un peu ovales, noirs ou rougeâtres, P (W.v.) On a prétendu que le cerifier étoit un arbre exo- tique, inconnu à l’Europe jufqu’à l’époque où Lucullus le fit tranfporter de Cerafunte ( ville du royaume de Pont, aujourd’hui Zephano ) à Rome, l'an de Rome 680, & que cent vingt ans après cet arbre pañla en Angleterre. Les réflexions que pré- fente à ce fujet Rofier dans fon Cours d Agricut- ture, font trop curieufes & même affez intéreflantes fous le rapport des cerifiers qui croiffent naturel- lement dans nos forêts , pour ne point les rappeler ici. J'accorderai volontiers, dit-il, que la cerife n'était pas connue à Rome avant la viétoire de Lu- culius ; mais on ne doit pas conclure d’une petite partie de l'Europe pour l'Europe entière. Ne pour- roit-on pas encore dire que Lucullus apporta des greffes ou des arbres de Cerafunte , dont la qualité du fruit étoit fupérieure à celle des cerifiers fau- vages, qui ne fixoient pas l'attention des Romains, ou peut-être ces cerifiers fauvages n’exiftoient pas en Îtalie , parce que cetarbre aime les pays froids? Pline ajoute qu'on n’a pas pu naturaliféer cet arbre en Egypte , fans doute à caufe de la chaleur du climat. Il me paroïît que le type de prefque toutes les efpèces de cerifier, aujourd'hui connues , exiftoit dans les Gaules & y a toujours exifté. Nos grandes forêts en fourniffent la preuve. On fait que l’origine du pêcher, de Pabricotier, du lilas eft afiatique. Ces arbres ont été multi- pliés en France, & leurs graïnes , répandues par hafard dans les bois voifins des habitations des hommes , ontgermé, & enfin ont donné des arbres de leur efpèce. On trouvera peut - être encore un marronier d'Inde levé au milieu des forêts de Marly , de Saint-Germain , &c. où un acacia dans celles du midi de Ja France ; mais fi l’on pénètre au fond de ces immenfes forêts qui font reftées de l’ancienne Gaule , & éloignées de toute habitation , comme Ja forêt de Compiègne ou celle d'Orléans , ou dans les pays de montagnes , qui repréfentent la nature PR U fauvage , comme celle des Ardennes, les Vorgues, les torêts de Bourgogne , de Champagne, de Fran- che - Comté , de Suifle , &c. on n'y trouvera ja- mais ni pêchers , ni abricotiers , ni acacias, &c. Cependant c’eft dans ces grandes forêts qu’on trouve en très- grande abondance le mérifier, qui eft un arbre égal en hauteur aux autres grands arbres des forêts, & que je crois être le type des cerifiers à fruits doux , nommés guignes à Paris. Aucun auteur ne rapporte fi Lucullus a réelle- ment enrichi la campagne de l'ancienne Rome des efpèces de cerifes acides & douces. Il y a même lieu de penfer que les huir efpèces de cerifes citées par Pline avoient été produites poftérieurement à la première époque, foit par les femis, foit par l’Atbrr- dicité où le mélange des étamines , puifque toutes ont des noms romains , comme l’apronienne , la Lu- tactenne , la cecilienne , la julienne , &c. Les Romains ont même emprunté un mot celtique pour carac- térifer une cerife fondante ou remplie d’eau ; ils l'ont appelée duracine , du mot dur , qui veur dire eau, ainfi que aor. Si Lucullus avoit rapporté de Cerafunte ces dif- férentes efpèces , elles auroient conteiyé le nom fous lequel elles étoient connues dans leur pays natal, & ils n’auroient pas été obligés d'emprunter un mot celtique plutôt qu’un motgrec; & le terme duracine fuppofe déjà que cette cerife exiftoit dans le pays des defcendans des Celtes. Pline parle des cerifes de la Gaule belgique, de celles qui croiflent fur les bords du Rhin; enfin il ajoute : 1] n'y a pas cinq ans que les laurines ont commencé à paroître ; elles ont été nommées ainfi parce qu'elles ont été greffées fur des lauriers ; elles ont une amertume qui ne déplait point. Ce fait feu! futfit pour prouver les expériences mifes en pratique par les Romains, afin de parvenir à per- rire les fruits. Je regarde, ainfiqueje l'ai dit, le mérifier comme le type général des cerifes à fruits doux , & les différentes efpèces de mérifiers qui fe rencontrent dans nos forêts , comme le type fecondaire des ef- pèces de cette famille. L’exiflence des différentes efpèces de mérifier n’eft point itéale. J'en ai re- connu plufeurs de très-marquées, de très-fenfi- bles, je ne dis pas aux yeux du botanifte qui gé- néralile trop , mais à ceux du cultivareur. Outre le mérifier à fruits doux , très - fucrés, très-vineux, on rencontre dans les forêts un ce- rifier moinsfort, moinsélevé que le mérifier, dont Je fruit a plus de confiflance, plus de fermeté, & eft moins coloré ; je le regarde comune le type des cerifiers nommés bigarreaux : & un autre cerifier fauvage , nommé cerifier à La feuille, parce qu'il a des feuilles attachées aux queues des cerifes, comme une efpèce qui fe rapproche des bigarreaux. Il exifle encore une autre efpèce de mérife à PRU 66) fruit acide , approchant de celui nommé griorte en province & cerife à Paris, qui eft le type des ce- rifes à fruits acides. Tout me porte donc à croire que Lucullus a fort bien pu donner aux Romains la connoiflance des cerifiers qu’ils n’avoient pas , & que ce riche cadeau a feulement contribué à or nos efpèces gauloifes , s’il eft vrai qu'elles ne le fuflent pas déjà à cette époque. ( Rofier. Dié. d'Apric.) Le bois de cerifier eft d’une couleut rouge affez agréable , mais qui re fe foutient pas Il ett moins dur que celui du mérifier. Son écorce eft aftrin- gente , amèe & fébrifuge ; les fleurs font anti- fpafmodiques ; la gomme eit très-adouciffante & incraffante. Les cerifes font rafraichiffantes, pro- pres à appaifer la foif , à corriger les humeurs âcres & bilieufes , à difiper les engorgemens du foie, à remédier à l1 conflipation , & même à faire cefler les fièvres & autres maladies caufees parlesgrandes chaleurs. Le fuc des cerifes, délayé dans l’eau, convient aux malades. Les amandes font diuréti- ques : on en retire une huile par expreflion. Les cerifes, par la fermentation, & unies au fucre ,donnentune forte de vin extrêmement agréa- ble , & qui peut fe conferver pendant plufieurs an- nées. On en obtient aufli, par la diftillation , une liqueur fpiritueufe , très-forte, connue fous le nom de kirfch-wafer, mais pour laquelle on choiïfit de préférence les mérifes. C’eft avec cette même li- queur , mêlée avec une quantité proportionnée d'eau ordinaire & de fucre, que l’on fait ordinai- rement le marafquin. Variétés du cerifier. À. GUIGNIER. 1°. GUIGNIER à fruits noirs. Cerafa juliane. Linn. Cerafus fruëlu aquojo. Tournef. Inft. 626. Cerafa carne tenerd & aquofä. C. Bauh. Pin. 4$o. Cerafia aquea. Tabern. Icon. 9Ë6. Cerafis major hortenfis, fruëlu cordato , nigricante; carne tenerd & aqguofä, Duham.—Rofer. Agricult, vol. 2. pag. 640. tab. 24. fig. 1. Les guignes ont une chair tendre , aqueufe ,très- facrée , d'un rouge fanguin , très-foncé , prefque noir : leur forme eft un peu ovale ; elles font om- biliquées ou fortement échancrées en cœur à leur bafe. Les feuilles de l’arbre qui les porte , font pen- dantes, munies de deux elandes à leur bafe, Au refte , il elt plufieurs variétés de guignes. 2°. GUIGNIER à gros fruit blanc. Ceraf dulci Linn. Cerafus fruëtu albo , dudci. Tournef, 6: op) 70 PRU Cerafa alba , dulcia. C. Bauh. Pin. 450. Cerafus major hortenfis, fruëlu cordato , parim albo , parièm rubro ; carne tenerê & aquofä. Duham. — Rof. Agric. voi. 2. pag. 640. Ces guignes font d’un blanc de cire d’un côté , lavées de rouge de l’autre ; leur chair eft blanche, un peu ferme ; le noyau très-adhérent à la chair. On diftingue encore : Le GUIGNIER à fruits rouges tardifs , ou de Saint-Gilles. Le GUIGNIER à gros fruits noirs , luifans. B. CERISIERS à fruits ronds, ou GRIOTTIERS. Ces variétés portent à Paris le nom de cerifes exclufivement : on les appelle griostiers dans plu- fieurs départemens : elles font nombreufes. Nous nous bornerons à indiquer les plus tranchées. 1°, CERISIER nain précoce. Rof. Agric. vol. 2. pag. 643. tab. 26. n°. 1. Cerafus minor, fativa ; fruëtu minimo. rotundo , pracoci. Duham. Arbr. vol. 1. pag. 149. n°. 13. Cet arbre ne s'élève guère qu'à fept ou huit pieds de haut :la Aexibilité de fes branches donne la facilité de le difpofer en efpalier. Les fleurs ont leurs pétales ondulés fur leurs bords. Les fruits font petits, un peu comprimés à leurs deux extrémités; la chaireft blanchätre , lavée de rouge, acide & même un peu apre. Ces cerifes font d'une très-médiocre qualité : leur principal mérite eft de paroitre les premières. 29, CERISIER hâtif. Rof. Agric. vol. 2. p. 643. tab. 24. n°,2. Cerafus fativa , fruëlu rotuniälo , medio , acido, pra- coci. Duham. Arbr. Cat arbre, quoiqu’inférieur à la plupart des au- tres de certe efpèce , et beaucoup plus élévé que le précédent. Sonfruit eft aplati à fa bafe ; il eft rougeitre., d'une faveur agréablement acide : le noyau eft preique rond , un peu pointu à fon fom- met. Ces cerifes müriffent de bonne heure. Âgric. v Prunus cerafus avium. Linn. var.S- 1. c. Cerafus racemofa hortenfis. C, Bauh. Pin. 450. — Tourner. Inft. 626. Cerafus fativa , fruéfu rotundo , acido ; uno pediculo plures fercns. Duham. Arbr. Cerafus u510 pediculo plura ferens , & cerafus race- mofa. J. Bauh. Ehlt. 1, pag. 392 225: 0 re A mo 2 BRU Cerufia uno pediculo plura. Tabern. Icon. 987. Cerafus racemofa , filveffris; fruëtu non eduli rubro. Tourncf. [oft. R. Herb, 626. Cerafia racemofa ; rubra. I. Tabern. Ic. 987. Les branches de cet arbre font très-touffues , foibles , pendantes; fes fleurs, ainfi que fes fruits, font très-remarquables par leur difpofition. Ils font grouppés fix ou huit enfemble à l’extrémité d’un long pédoncule commun ; mais un grand nombre avortent. Ces cerifes font très-acides, d’un rouge clair & vif. 4°. CERISIER de Montmorency. Gobet à courte queue. Rof, Agric. vol. 2. p. 646. tab. 24. HE Cerafus fativa , fruëlu rotundo , majore acutè & fplendidè rubro , brevi pediculo. Duham. Aïrbr. C'eftune des meilleures efpèces de cerifes, & la plus eftimée. Elle eft groffe , d’un rouge vif peu foncé, ombiliquée en deffous , munie d'un pédon- cule épais & court. L'arbre eft d’une grandeur médiocre ; fes feuilles un peu étroites. On en dif- tingue deux ou trois varietés , telles que Le cERISIER de Villines à gros fruits rouges- pâles. Rof, Agric. vol. 2. p. 646. tab. 24, n°. 4. 5°. CERISIER de Hollande. Rof. Agric. vol. pag. 647. tab. 26. fig. 3. Cerafus fativa , paucifera; fruëlu rotundo , magno pulchrè rubro, fuaviffimo. Duham. Aïbr. Cet arbre s'élève beaucoup plus haut que ceux des variétés précédentes : il fournit d'excellens fruits, d'un très- beau rouge , d’une eau douce, très-agréable : ils font gros, prefque ronds, & fe diftinguent de la montmorency par leur pédoncule beaucoup plus long. 6°. CERISIER à fruit ambré ou à fruit blanc. Rof. Agric. I. c. tab. 26. fig. 4. Cerafus fativa , fruélu rotundo , magno , partèm LA \ À . Æ rabello , partim fuccineo colore. Duham. Arbr. C'’eft encore un arbre très-élevé, dont les fruits, d’un jaune d’ambre d’un côté , rouges de l’autre, . ne le cèdencen rien aux précédens : ils font doux , fucrés , fans fadeur. 7°. CERISIER-griottier à fruits noirs. Rof. Agr. vol. 2. pag. 647. tab. 27. fig. 1. Cerafus fativa, fruëlu rotundo, magno, nmigro , fuavifime. Duham. Arbr. Cerafus fativa, fruëtu orbiculato , nigerrimo , mi- cante. Tournef. Inft. R. Herb. 626, PEU = C’eft un beau fruit , très - gros, d’un noir lui- fant ou d’un rouge brun foncé : fa faveur eft douce , très - agréable. Il eft fupporté par un pé- doncule long, épais : l’arbre qui le produit eft d'une médiocre grandeur. On diftingue encore: Le cERISIER à petits fruits’noirs, & à très- peuts fruits noirs, qu’on appelle grofes & petites cerifes à ratafa, qu'il ne faut pas confondre avec les mérifiers. Le GR1OTTIER de Portugal, Rof. Apgr.L. c. tab. 7. n°.2, quieft le cerafus fativa , fruëlu rotundo , maximo, è rubro nigricante , fapidiffimo , Duham. diffère peu des précédens : fon fruit eft plus gros. 8°. GROSSE CERISE du comte Saint - Maur; griottier d'Allemagne ; griotte de chaux. Rof. Agric. Cerafus fativa , fruëtu fubrorundo , magno , è rubro nigricante, acido, Duham. pag. 647. tab. 2.n°,37. Ce fruit a la forme alongée , renflée à la bafe, eu ombiliquée. Les pédoncules font grêles & ae la chair d’un rouge foncé , trop acide ; le noyau un peu teint en rouge & terminé en pointe. 9°. CERISE royale chery-duke, Cerafus fativa , multifera ; fruëtu rotundo | magno, & rubro fubnigricante , fuaviffimo. Dubam. Arbr, pag. HT. tab. 29. n°: 3. Cet arbre eft très - fertile en fruits excellens, gros , arrondis, d’un rouge brun , fupportés par i des pédoncules médiocres. Il en exifte plufieurs ! variétés fous le nom de royale hätive, royale tar- L'dive , &cc. La CERISE- GUIGNE ( cerafus faiiva , mulrifera ; fruëtu fubcordato , magno , è rubio - nigricante , fua- vifimo. Duham. tab. 27. n°. 4.) eft très - voifine des précédentes. 10°. CERISES aïgres. Prunus (ceralus auftera). Linn. |. c. var. ». Cerafus frulu acido , ferotino , fucci fanguinei. |Tournef. Inft. R. Herb. 625. | Cerafa acidiffima , fanguineo fucco. C. Bauh. Pin. Cerafa acida , nigricantie , folidiora , tardius ma- turefcentia. J. Baub. Hift. 1. pag. 221. Cerafiorum primum genus. Trag. 1027. Ces fortes de cerifes font très-aigres ,acerbes, peu charnues , un peu fermes , d'une couleur fan- guine ou noiratre. Elles müriflent plus tard que les autres. 119. CeRIsIER à fleurs doubles. PRU 672, Prunus (ceralus plena), hortenfis ; flore pleno. Linn. 1. c. var. y. —C. Bauh. Fin. 450. — Miller. Icon, tab. 80. fig. 1.—J. Bauh. Hift. 1. pag. 223. — Tournef. Inft. 626. Cerafus mulriflora. 1. Tabern. Ic. 983. æ. Prunus (cerafus rofea) , hortenfis, flare rofeo. Lina. |. c. var. 6. — C. Bauh. Pin. 450.— Tournef, Inft. 626. à Cerafus mulriflora. T1. Tabern. Icon. 984. 6. Cerafus horcenfis , foliis eleganter variegatis. Duham. Arbr. vol. 1. pag. 1#9. n°. 12. À Cerafus horterfis , flore pleno. Miller. Diét. néeze . | Les varictés que nous préfentons ici font toutes d'agrément. On en décore les bofquets. Elles y brillent, les unes, par leurs Lelles fleurs doubles ; les autres, par leur coruile lavée de rouge; d’au- tres, par leurs feuilles panachées. 14. PRUNIER mérifier. Prunus avium. Linn. Prunus umbellis [effilibus, foliis ovato-lanceolatis , Jubtès pubefcentibus , conduplicatis. Linn. Spec. Plant. vol. 1.pag. 680.—Flor. juec. 2. pag.474. — Hudf. Angl. 187.— Mater. medic. 125. — Duroi. Harbk. 2: pag. 172.— Poilich. Pal. n°. 468. — Ludw. Et. tab, 108. — Blackw. tab. 425. — Kniph. Centur. $. n°,73.— Hoffm.Germ.170.—Roth.Germ.lI.211. IF, 540. — Desfont. Flor. atl. vol. 1. pag. 394. Cerafus mejor ac fivejtris , fruëiu fubdulci, nigro colore inficienie. €. Bauh. Pin. 450. — Tournef. Inft. R. Herb. 626.— Duham. Arbr. vol. 1. pag. 148, n°. 1. Cerafus filvefris, fruttu nigro. J. Bauh. Hift 1. pag. 220. Cerafa nigra. T}. 0 Spec. Plant. vol. 2. pag. 997. n°. 33. Prunus foliis ovatis , inequaliter ferratis , eglandu- lofis, fabtès tomentofis. Desfont. Flor. atl. vol. x. pag. 395. Prunus cretica montana, minima , humifufa ; flore fuave-rubente. 'Tourn. corol. 43. Amygdal:s Incana. Pallas. Roff. I. pag. 13. tab: 7. C'’eft un petit arbriffeau qui s’élève à peine d’un à trois pieds , extrêmement rameux , & dont les branches font couchées en grande partie, revé- tues d’une écorce brune dans leur vieilleffe. Les feuilles font petites, à peine pétiolées, ovales, rétrécies à leur bafe ; blarchâtres & romenteufes en deflous, glibres en deffus, inégalement den- tées en fcie à leurs bords, accompagnées de deux fipules fétacées. Les fleurs font fefiles ,axillaires, folitaires ou deux à deux. Leur calice eft divifé en cinq découpures ova- les, obtufes , tomenteufes en dedans. Les pétales ont une forme elliptique, de couleur blanche ou lavés de rofe, alternant avec les divifions du ca- lice. Leur ovaire eft ovale, furmonté d’un ftyle : it Jui fuccède un fruit fort petit, ovale, de cou- leur rouge. Cette plante croît fur les montagnes, dans l'ile de Crète, en Syrie & fur le mont Atlas. B (F.f.) 32. PRUNIER acuminé. Prunus acuminata. Miéh. Prunus fruticofa, ramulis glabris ; foliis oblongo- ovalibus , longiufcule acurèque acuminatis ; calice glabro; drupä longiufeulè peïunculatä , ovatä , acu miratä, Mich. Flor. bor.-amer. vol. 1. pag. 284. Cet arbriffleau a tous fes rameaux parfaitement glabres , garnis de feuilles pétiolées , alternes, ovales, terminées par une longue pointe aiguë. Les fleurs ont leur calice glabre , leur pédoncule très- long ; le fruit eft un drupe ovale, acuminé. Cette efpèce croit dans la Virginie. B 33. PRUNIER chicafa, Prunus chicafa. Mich. Prunus frutex, ramis fuhfpinefcentibus , glaberri- mis ; foliis oblongorovalibus , acutis, acuminarifve, 14510 minuciffimè ferrulatis ; gemmis aggregatis , fingulis Jubbifioris ; peuicellis breviffimis, calicis glabri laci- niis obtufis , fruëtu fubglobofo. Mich. Flor. boreal.- amer. vol. 1. pag. 284. C’eft un arbriffeau de médiocre grandeur, dont les rameaux font fermes, très-durs, revêtus d'ure écorce luifante, d’un rouge foncé, très-glabre, divifés en d’autres rameaux très-courts, prefque point feuillés , qui ne font que de longues épines fubulées, d’un à deux pouces, chargées de fleurs. Les feuilles font ovales, oblongues, peu épaifles, prefque glabres,, à peine denticulées Marqué d’une | tache blanche ; les ailes ovales, en croiflant à leur bafe, plus courtes que l’étendard ; la carène à deux pétales ovales, plus longue que l’étendard. 6c3 VC Cette plante croit naturellement au Mexique , & fe cultive au Jardin des Plantes de Madrid. 42. PSORALIER lagopède. Pforalea lagopus. Cavan. Pforal:a foliis pinnatis, pinnulis numerofis, ob- longis, glabris ; alis & carinä bafi coalitis. Cavan. Icon. Plant. vol. 1. pag. $9. n°. 94. tab. 86. Dal a (lagopus), decandra , fpicis cylindricis , terminalibus ; foliis quindecimjugis , Lanceolatis | ob- tufis. Willden. Spec. Plant. vol, 3 Page 1340. Ne LT: Ses tiges font droites, très-glabres , d’un vert gai, hautes de quatre pieds, divifées en rameaux épars, alternes , garnis de feuilles alternes , ailées avec impaire, compofées de pinnules nombreufes , oppofées , ovales, oblongues, légérement pétio- les, munies de ftipules courtes, fubulées ; brunes & caduques. Les épis font terminaux, très-touffus > Compo- fés de fleurs violettes ; le calice eft turbiné , glabre inférieurement , à cinq divifions profondes , fubu- les, pileufes, chargées de petites glandes brunes. Les pétales font rapprochés, l'étendard concave : entier, muni d’un onglet long , capillaire : la ca- rène & les ailes forment prefque quatre pétales ovales, inférés fur le tube des étamines ; les an- thères font d’un jaune un peu rougeitre ; la gouffe eît fort petite, ovale, prefque réniforme , ne ren- fermant qu’une feule femence. Cette plante croit au Mexique, où elle porte le nom de cerciopelillo : elle et cultivée au Jardin botanique de Madrid, © 43: PSORALIER à fleurs jaunes. Pforalea lutea. Pforalea caule decumbente , floribus Jpicatis, lu teis ; foliorum pinnulis ovatis , fubromentofis. Cavan. Icon. vol. 4. pag. 12. n°. 354. tab. 325: Dulea (lutea), decandra, fpicis cylindricis , ter- minalibus , carinä alis duplô longiore ; foliis oéloju- gis , tomentofis , obovatis , retufis , caule procumben- tibus. Willden. Spec. Plant, vol. 3. pag. 1341. n°. 13. ° Ses tiges font hautes d’un pied, prefque cou- chées, à rameaux alterues, pubefcens , garnis de feuilles ailées avec une impaire , compolées de folioles petites, ovales, légérement tomenteules, l'impaire ordinairement échancrée ; les pétioles 694 PSO munis à leur bafe de deux flipules lancéolées, | courtes, caduques. Les fleurs font en épis terminaux, épais, longs d'un pouce & demi, féparées par des braétées pubefcentes, velues. Le calice eft tomenteux en dehors, chargé de glandes rougeatres ; la corolle jaune , affez grande ; le fruit renfermé dans le ca- lice, à une feule femence ovale. Cette plante croît dans la Nouvelle-Efpagne : elle eft cultivée dans le Jardin botanique de Ma- drid. # (W. fe in herb. Juff. ) 44. PSORALIER à fleurs purpurines. Pforalea purpurea. Pforalea foliis pinratis , foliolis linearibus ; mu- cronatis ; caule calicibufque pubefcentibus ; corollis rofeo-violaceis. (N.) Dalea ( violacea ), pentandra, fpicé cylindricé , pedunculatä ; braëleis calicem fubaquantibus ; foliis bijugis, linearibus. Willden. Spec. Plant. vol. 3. pag- 1337. n°. 4. Dalea purpurea, Ventenat. Journ. d'Hift. nat. & Jard. de Celf. pag. 40. tab. 40. Petalofiemum (violaceum), pubens, foliolis li- nearibus , braékets brevioribus ; braëteolis fpathulatis, deciduis ; petalis rofeo - violaceis. Michaux. Flor. borea:.-amer. vol. 2. pag. SO. tab. 37. fig. 2. C'eft une efpèce très - agréable par fes belles fleurs , d’un rofe violet éclatant, & qui fe diftin- 5 : ONE gue à fes foioles etroites, linéaires. Ses tiges s'élèvent à la hauteur d’environ un ou deux pieds; elles font ftriées , un peu anguleufes, feuilles ailées, aflez nombreufes, compofres de folioles fines, étroites, linéaires, la plupart ter- minées par une pointe fpinuliforme très-courte ; glanduleufes, un peu pubefcentes, particuliére- ment fur leur pétiole; munies de ftipules élargies, velues à leur bafe, fubulées, membraneufes. Chaque rameau fe termine par un épi épais, cylindrique, obtus , long de deux pouces & plus, compofé de fleurs très-ferrées, fefliles, garnies de bractées affez femblables aux flipules. Les calices font courts, chargés d’un duvettrès-court, foyeux, d’un blanc cendré. La corolle eft environ une fois plus longue que le calice ; quatre de fes pétales font inférés, par leurs onglets, fur le tube des étamines , au nombre de cinq; l’étendard attaché au fond du calice : le fruit eft très-court, mono- fperme , un peu velu. Cette plante croît dans le pr des Illinois , où elle 2 été obfervée & recueillie par Michiux. On la cultive au Jardin des Plantes de Paris. (F7 v.) 4ÿ. PSORALIER incarnat. Pforalea carnea, P SO Pjoralea glabra, foliolis lanceolatis, braëteis fubu- latis , longitudine calicum; braëleolis fetaceis , perfif- tantibus ; petalis dilutè carneis. Mich. Petalofiemum carneum. Michaux. Flor. boreal.- amer. vol. 2. pag. 49. Cette efpèce eft entiérement glabre; fes feuil- les font ailées avec une impaire, compofées de folioles lancéolées ; les fleurs font difpofées en épi , munies de braétées fubulées , de la longueur des calices, & d’autres braétées beaucoup plus petites, féracées, perfiftantes. La corolle eft d’une belle couleur de chair ; les étamines font au nom- bre de cinq, ayant quatre pétales inférés fur leur tube. Cette plante croît dans la Géorgie & la Floride, où elle a été recueillie par Michaux. 46. PSORALIER à fleurs blanches. Pfora/ea can- dida. Pforalea glabra , foliolis lanceolatis , fpicä mucro- nibus braëtearum exertis fquarrofäà ; receptaculo com- muni, braëteolis perfiftentibus fetulofo; petalis candi- dis. Mich. Dalea (candida), pentandra , fpicä cylindricé, pedunculatä ; braëleis flore longiortbus ; foliis triju- gis , lanceolatis. Wiliden. Spec. Plant. vol. 3. pag. 1337. n°. 3. Petaloflemum candidum. Michaux. Flor. boreal.- amer. vol. 2. pag. 49. tab. 37. fig. 1. Ses tiges font glabres, cylindriques, vertes, anguleufes, peu rameufes, lifles, hautes d'un à 5 {4 À : deux pieds, garnies de feuilles ailées avec im- pubefcentes, médiocreiment rameufes, garnies de ; paire , compofées de cinq à fept folioles écartées, longues d'environ un pouce , lancéolées, très- glabres , obtufes, médiocrement glanduleufes, munies de deux ftipules fétacées. . Les fleurs forment un épi terminal, alongé, cy- lindrique, très-épais , garni de bractées mucro- nées , à pointes faillantes : chaque fleur eft feflile, compofée d’un calice glabre, ftrié , turbiné, un peu courbé , à cinq découpures fubulées. La co- rolle eft blanche , à cinq pétales prefque papillo- nacés; quatre fupérieurs prefqu'égaux, dont les onglets font filiformes , appuyés fur les filamens des étamines ; le cinquième ou l'étendard, plus grand, inféré au fond du calice ; cinq éramines monadelphiques; le ftyle plus long que les éta- mines ; le ftigmate fimple ; le fruit en forme de goufle, renfermé dans le calice, pubefcent, à une feule femence réniforme. Cette plante croit dans l'Amérique feptentrio- nale , au pays des Illinois. On la cultive au Jardin des Plantes de Paris. 3 (F, v.) 47. PSORALIER à corymbe. Pforalea corÿymbofr, EE PSoO Pforalea foliis linearibus, muticis ; capitulis fqua- mofo - involucratis , calicibus villofiffmis, petalis albis. Petaloflemum (corymbofum) , glabrum , panicu- Lato-corymbofum , foliolis lincaribus, &c. Michaux. Flor. boreal.-amer. vol. 2. pag. 50. Dalea (kuhniftera) , pentandra , floribus capita- tis , braëteatis; pedunculis corymbofis. Willd. Spec. Plant. vol. 3. pag. 1337. n°. 5. Anonymos kuhnia affinis. Walt. Carol. pag. 102. Kuhniflera. Lam. Dit. Nous fommes forcés de rappeler ici cette ef- pèce, déjà décrite par M. Lamarcx au mot Xuh- nifière ; mais n’en ayant parlé que d’après Walrhe- rius, fans avoir connoiffance de la plante, ce favant botanifte n’a pu rectifier alors des erreurs que l’obfervation lui à fait reconnoître depuis , par la poffefion de cette efpèce , qui eft une légu- mineufe , & qu'on ne peut guère féparer de ce genre, c’eft-à-dire , des dulea. Ses feuilles font ailées, compofées de folioles linéaires ou filiformes, obtufes, glabres ; les fleurs font réunies en petits paquets, & forment, par leur enfemble , une forte de corymbe : elles font munies de larges bractées ovales, écailleufes , prefque femblables à une collerète , à la bafe des feuilles. Les calices font hériffés d’un grand nom- bre de poils grifâtres, très-touffus. La corolle eft blanche ; quatre de fes pétales font inférés fur les étamines , au nombre de cinq. Cette plante croit dans la Caroline & l2 Géor- gie. (F. [. in herb. Lam. & Juff.) 43. PSORALIER queue de renard. Pforalea alo- pecuroides. Pforalea pentandra , fpicis cylindricis , peduncu- latis , rerminalibus ; braéteis calice brevioribus ; foliis Jubdecemjugis , ellipticis , retufis \ mucronatis. Dalea alopecuroides. Willd. Spec. Plant. vol. 3. pag. 1336. n°. 2. Ses tiges font droites ou afcendantes, hautes d'un pied, ftriées, cylindriques, rameufes vers leur extrémité, garnies de feuilles ailées, com- pofées de dix à douze paires de folioles linéaires, elliptiques, obtufes , munies quelquefois à leur fommet d’une petite pointe particulière. Les fleurs font difpofées en un épi cylindrique, épais, long d'environ deux pouces, pédoncule, terminal ; les pédoncules font courts, ayant au plus trois ou quatre lignes. Les braétées fonc ovales, acuminées, deux fois plus courtes que le calice : celui-ci eft velu , divilé à fon orifice en dents li- néaires , fubulées. La corolle eft d’un blanc mé- Jangé de bleu. PSO 605 Cette plante croit dans les contrées feptentrio- F, ae. . nl s de l'Amérique. © ( Deftripr. ex Willden.) * Efpèces moins connues. * Pforalea (decumbens), foliis rernatis, folio- dis cunciformi-lanceolatis | mucrone recurvato ; flori- bus axiliaribus. Aiton. Hort. Kew. vol. 3. pag. 80. * Pforalea (leporina), foliis pinnatis , foliolis oblongo-linearibus, numerofiffimis; fpicis ebraëteatis, villofis, lanceolatis. Aïton. Hort. Kew. vol. 3. pag. 81. An pforalea lagopus ? Cavan. * Pforalea (foliofa), foliis pinnatis, foliolis oëlongis , numerofis ; fpicis terminalibus , braiteatis, globofo - ovatis ; calicibus comprefiis. Aiton. Hort. Kew. vol. 3. pag. 82. An pforalea citriodora ? Cavan. * Pforalea (proftrata), foliis fuprä decompofi- tis , digitatis , linearibus. Amœænit. academ. vol. 6. Afr, 36. * Pforalea (phymatodes), foliis pinnatis , fotio- lis fubtüs glandulose tubercularis; pedunculis fpicatis, axillaribus & terminalibus, Jacq. Icon. rar. 3. tab. 563 Pforalea emphytodes. Jacq. Colleét. 4. pag. 144. Dalea (phymatodes), decandra , fpicis capitatis, pedunculatis, axillaribus ; foliis fuboëojugis | o6o- vatis. Willden. Spec. Plant. vol. 3. pag. 1338. n°7 X Pforalea (involucrata) , fo/iis ternatis, folio- lis ovatis, acatis, glabris ; umbellis terminalibus, involucratis. Thunb. Prodr. 136. Mi Pforalea (multicaulis), foliis fummis fimpli- cibus, reliquis ternatis ; foliolis lineari-lanceolatis, mucronatis ÿ pedunculis ax'llaribus , aggregatis, fut- capitaiis, Jacq. Hort. Schoenb. 2. p. $5. tab. 250. Ce n’eft peut-être qu’une variété du pfora/ca renuifolia, dont les tiges font herbacées , les pé- doncules axillaires, agrégés, quelquefois réunis en tête; l’étendard blanc, les ailes & la carène violettes. * Pforalea (mucronata), foliis ternatis, foliolis obovatis, mucronatis ; foribus lateralibus. Thunb. Prodr. 135. An pforalea decumbens ? Aïton. Pforalea (decumbens), foliis ternatis, foliolis lanceolato-cuneatis , recurvato-mucronatis; pedunculis axtllaribus , aegregatis. Willd. Spec. Plant. vol. 3. pag: 1347. n°. 13. L'écorce des rameaux , d’après Willdenow, eft de couleur cendrée ; les plus jeunes font blanchà- tres & foyeux ; les feuilles ternées; les folioles 698 PSY PSY Oëfervations. Ce genre fe trouve tellement rap- roché d:s chiococca , des nonatelia , des pacourea : de plufieurs autres, qu'on feroit tenté de les réunir, ainfi que l'ont fait quelques botaniftes : ils different cependant , les uns par le nombre des loges de leur fruit; les autres par la nature même de ce fruit, en baie dans les uns, capfulaire dans d'autres , ou enfin par le nombre de femences qu'ils contiennent. lancéolées, rétrécies en coin à leur bafe, termi- nées à leur fommet par une pointe recourbée ; glabres à leurs deux faces , pileufes fur la cote du milieu , munies de glandes tranfparentes 5 les pe- doncules, au nombre de quatre ou cinq , font axillaires & agrégés. Cette plante croit au Cap de Bonne - Efpé- rance. * Pforalea (ftriata), folis ternatis , foliolis ob- longis , mucronatis , fubràs pubefcentibus ; racemis cerminalibus, interruptis. Thunb. Prodr. 136. ESPÈCES. 1. Psycorre d’Afie. Pfychorria afiatica. Linn, Pfychotria foliis ovato-lanceolatis , flipulis emar- ginatis j fligmate craffo , bifido. (N.) Pfychotria fhipulis emarginatis , foliis Lanceolatis , ovaiis. Linn. Amon. acad. vol. $. pag. 395: — Syft. Plant. vol. 1. pag. 477: (Exclufis fynonymis. — Willd. Spec. Plant. vol. 1. pag. 961.— Lam. Illuftr. Gener. tab. 161. fig. 1. * Pforalea (racemofa), foliis ternatis , foliolis oblongis , mucronatis ; racemis terminalibus , elonga- zis. Thunb. Prodr. pag. 135. X Pforalea (argentea), foliis ternatis , foliolis ovatis , excifis , mucronatis , argenteis ÿ TAcemis inter= ruptis. Thunb. Prodr. 136. * Pforalea (tomentofa) , fol'is ternatis ; foliolis oblongis, fubtüs tomentofis ; capitulis terminalibus. Thunb. Prodr. pag. 135. non Cavan. A. Pfychotria (glabrata), flipulis acutis , indivi- fis, decrduis ; foliis ovatis, glaberrimis , nitidis floribus paniculatis , eredis, Swartz. Flor. Ind. (POIRET. ) occid. vol. 1. pag. 390. Cet arbriffeau a des tiges revêtues d’une écorce blanchâtre & glabre : il fe divife en branches & en rameaux diffus, oppofés, garnis de feuilles oppofées , pétiolées , ovales , lancéolées, gla- bres, minces, à nervures faillantes, entières à leurs bords, rétrécies médiocrement à leurs deux extrémités ; munies , à la bafe des pétioles , de deux ftipules courtes, oppofées , un peu échan- crées. PSYCOTRE. Pfychotria. Genre de plantes di- cotylédones, à fleurs complètes , monopétalées , de la famille des rubiacées , qui à des rapports avec les coffea & les chiococca , renfermant des at- bultes ou des herbes, toutes exotiques à l'Eu- rope, dont les feuilles font oppolées, & les fleurs difpofées en grappes ou en panicules terminales. Le caractère effentiel de ce genre eft d'avoir : Les fleurs naiffent à l’extrémité des rameaux , où elles forment une panicule lâche , dont les pé- doncules font oppofes, médiocrement rameux ; ; munis chacun , à leur infertion, de deux petites braétées très-courtes, aiguës. La corolle eft blan- châtre ; fon tube , un peu renflé à fonorifice , s'étend en un limbe à cinq divifions ovales, pref- qu'obtufes , peu ouvertes. L'ovaire eft furmonté d’un flyle un peu épais, & d’un igmate divifé en deux lobes charnus ; le fruit eft une baie un peu arrondie , fèche à l’époque de la maturité , mar- quée de côtes faillantes , divifée intérieurement en deux loges par une cloifon très-mince ; conte- nant , dans chaque loge , une femence oblongue , -un peu comprimée , convexe en dehors. Un calice perfiflant, à cing dents ; une corolle tu- bulée, à cing divifions ; une baie ovale ou arrondie , couronnée par le calice, fillonnée, à deux loges, à deux femences. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice fupérieur , perfiftant , à cinq dents fort petites. 3°, Une corolle monopétale , tubulée , ayant le tube alongé & le limbe court, à cinq divifions ovales , aiguës. 3°. Cinq étamines dont les filamens font courts, capillaires, inférés fur le tube , terminés par des anthères linéaires, renfermées dans la corolle. Cette plante croit dans les Indes orientales : elle m'a été communiquée par M. Dupuis. P CPS La variété A ne diffère de la précédente que par fes feuilles plus réguliérement ovales , luifantes, au lieu d’être ovales-lancéolées, aiguës, d’un vert obfecur. 4°. Un ovaire inférieur , furmonté d'un ftyle filiforme , terminé par un ftigmate à deux divifions épaifles, obtufes ou fines , capillaires. Le fruit eft une baie prefque fèche , petite , ar- rondie ou ovale, couronnée par le calice, à deux loges, à deux femences planes d'un cote, con- 2. Psvcorre à feuilles de laurier. Pfÿchoïria vexes & fillonnées de l'autre. laurifolia. Swartz. Pfychotria D 47 ES À Pfychotria fipulis ovatis, acuminatis ; deciduis 8 fodiis lanceolato-cvaris , acutis , craffiufculis | glabris; paniculis ereétis , baccis fubrotundis. Swartz. Prodr, 43. — Idem. Flor. Ind. occid. vol. 1. pag. 392. Cette efpèce diffère de la précédente par fes feuiiles beaucoup plus longues , épaifles ; par fes fleurs plus grandes & par fes baies prefque rondes. C’eft un arbriffeau dont l'écorce eft life, de couleur glauque , les rameaux droits, garnis de feuilles glabres , veinées, luifantes, munies de flipules larges, ovales, acuminées, très-ca luques. Les fleurs font difpofées en petites panicules en cimes terminales, dont les divifions & fous-divi- fions font toutes ternées, & fouvent une fleur fefile dans la bifurcation des ramifications. La corolle eft blanche ; le calice fort petit ; le tube de la corolle plus étroit à fa bafe ; le limbe à cinq découpures ovales, aiguës, ouvertes ; l’orifice barbu , les filamens ciliés, les anthères enfoncées dans la touffe barbue de lorifice ; les fligmates à deux lobes ovales & pubefcens ; les baies ar- rondies , luifantes , d’un rouge clair. Cette plante croît parmi les brouffailles, à la Jamaique & dans la Nouvelle-Efpagne. P 3. PSYCOTRE à feuilles obtufes. Pfychorria 0b- tufifolia. Pfychotria foliis cvato - cuneatis, obtufis , coria- ceis; paniculà ere&lä , brevi, (N.) Cetre efpèce eft très-remarquable , & bien dif- tinéte de toutes les autres par la forme de fes Feuilles. Ses tiges fe divifent en ramzaux oppofés, cylin- driques, noueux, finement flriés, glabres, garnis de feuillés oppofées, pétiolées, glabres, épaifles, coriaces, ovales , rétrécies en coin à leur bafe, élargies & obtufes à leur fommet, entières à jeurs bords, longues de quatre à cinq pouces, larges de deux , fupportées par des pétioles courts & comprimés. Les panicules fonc droites, termina- les, beaucoup plus courtes que les feuilles, divi- fées en rameaux oppofés, terminés par des pédi- cules très-courts, épais, prefque diffus, nom- breux ; les fleurs font petites, nombreufes, rap- prochées : les fruits font de petites baies fèches, ovales, à deux loges, à deux (emences firiées, à côtes relevées. Cette plante fe trouve dans l’ile de Madagaf- car. D {W. fin herb. Lam.) 4. PSYCOTRE velue. Pfychorria hirfuta, Swartz. Pfychotria ffipulis lanceolaris | integris, deciduis; foliis lanceolato-ovatis , acutis , hirtis ; caule hirfu- tifimo, paniculà patente, Swartz. Prodr. 42. — Flor. Ind. orient, vol. 1. pag. 964, Botanique, Tome VW. PS4 Ses feuilles, fes tiges velues, ainfi que fes pa- nicules très-étalées, diftinguent cetre efpèce de toutes les autres. 697 Cet arbriffeau s'élève à la hauteur de cinq à #x pieds ; il fe divife en rameaux très-étalés, reut couverts de poils nombreux, d’un brun roufii- tre , garnis de feuilles ovales , lancéolées, velues à leurs deux faces , longuement acuminées : Les flipules font longues, entières , lancéolées, ca- duques. Ses fleurs, difpofées en une panicule terminale, font fupportées par des pédoncules prefque fli- formes, oppofés, velus, à trois divifions. La co- rolle eft blanche , fon tube rétréci à fa bafe, fon limbe ouvert & à cinq divifions, fon orifice velu : le ftyle eft un peu plus long que la corolle ; les baies font rouges , pubefcentes ; les femences ob- longues , ftriées. On trouve cette plante dans les anciennes forêts de la Jamaique. B fs. PSYCcoTRE fétide. P/ychotria fetens. Swartz. Pfychotria flipulis acumiratis , integris, deciduis; foliis lanceolato - ovatis , acutis, glabris ; paniculä patentiffimä ; ramis reflexis, fiiformibus. Swartz. Prodr. pag. 43. — Flor. Ind. occident. vol. 1. pag. 396. Cette plante eft remarquable par l'odeur forte & défagréable que répandent fes rameaux & fes feuilles écrafés, & par les ramifications pendan- tes de fes panicules. C’eft un arbufle peu élevé, dont l'écorce eft life, les rameaux glabres , étalés, rachstés de brun, garnis de feuilles ovales, lancéolées, acu- minées , longues de trois à quatre pouces, fermes, veinées, un peu convexes à leurs bords, glabres à leurs deux faces, plus pâles en deffous, munies de ftipules membrancufes, ovales, acuminées , entières. Les fleurs font difpofées en une panicule dif- fufe , terminale ; fes ramifications font quaternées, prefque verticiilées ; leurs fous-divifions longues, réfléchies, enfin terminées par trois fleurs pédi- cellées. La corolle eft petite, blanchätre , un peu ailatée à fa bafe ; l’orifice du tube velu, le Âyie divife en deux ftigmates oblongs ; les baies peti- tes, oblongues, de couleur écarlate ; les femen- ces alongées & fillonnées. Cette plante croît fur les montagnes & dans les forêts des contrées méridionales de Ia Jamaique : fon odeur eft fétide, un peu acide. B 6. PSYCOTRE à feuilles de citronnier. P/ycho- tria citrifolia. Swartz. Pfychotria flipulis ovatis, perfiffentibus ; foliis TEEt 698 PS U ellipticis, acuminatis, glaberrimis , fuhcortaceis; pa- niculis brevibus ; baccts oblongis , cojhatis. Swaïtz. Prodr, pag. 43. — Idem. For. Ind. occid. vol. 1. pag 398: Cette efpèce fe diftingue par la reffemblance de fes feuilles avec celles du citronnier , dont elle ont la forme, la fermeté & l: couleur, & par fes flipulss roides , ovales , acuminées, perfiftances. Cet abriffeau fe divife en rameaux glabres, opyofés, un peu comprimés, garnis de feuilles ovales , elliptiques , un peu rétrécies à leur ba, acuminées à leur fommet, entières, longues de trois à fix pouces, nerveules , veinées. Les panicules font terminales, plus courtes que les feuilles : le pédoncule commun eft court; il fe divi£e en trois rameaux oprofés , étalés. Le calice elt petit, coloré , à cinq dents obrufes ; fa corolle grande & blanchatre ; le tube cylindrique , quatre à cinq fois plus long que le calice ; fon orifice velu , fon limbe partagé en cinq découpures alon- gées, lancéolées, veiues; le figmate épais, à deux lobes ; lesbaies oblongues, grandes , à côtes faillantes ; les femences à demi-ovales, revêtues d’une enveloppe propre. Cette plante croit dans les Indes occidenta- 1es. À 7. PsycoTRE à bordure. Pfychotria marginata. Swartz. Pfychotria fipulis integris, acuminatis , deciduis ; foliis lanceoleto - ovatis , acutis , margine cartilagi- neo-fetofis ; paniculà laxä. Swartz. Prodr. pag. 43: — Fior. Ind. occid. vol. 1. pag. 400. Pfychot-ophum fruticofum , foliis plumbeis , ovato- acuminatis ; floribus ‘axè racemofis. Brown. Jam. 161. n°. 6. Arbriffeau de trois à quatre pieds, à rameaux prefque fimples , droits, très -glabres, diftingué par le caraétère de fes feuilles cartilagineufes à leur contour, munies de quelques petits poils foyeux : elles font oppofées, prefqu ovales, vei- nées , d’un vert luifant en deffus, pâles & prefque glauques à leur face inférieure , garnies de ftipules membraneufes , ovales, acuminées, de la longueur des pétioles, glabres & caduques. Les panicules font lâches, terminales , à divi- fions oppofées , ouvertes, dichotomes , glabres, filiformes , n'ayant que trois à fix fleurs fort peti- tes, foutenues par des pédicules très-courts. La corolle eft d’un blanc pale, le tube un peu renflé à fa bafe, le limbe réfléchi en dehors; le ftyle di- vifé à fon fommet en deux ftigmates faillans hors de l'orifice, épais, réfléchis : les baies font peti- tes, ovales, de couleur noire, contenant deux femences fillonnées extérieurement. frbundulatis; paniculis feffilihus, erectiufeulis. Swartz. PS Ÿ Cette plante habite les grandes forêts des con- trées les plus méridionales de la Jamaique. b 8. PsycoTre à petites feuilles. Pfÿchoërta re- nuifolia. Swartz. smarginatis , deciduis ; Pfychotria fhipulis ovaus, folits oilongis , ueutt cenuioribus , glabris ; part- culis ercitis, fubfeffilibes Vroër. pag. 43: — Flor. nd. occid. vol. 1. pag. 402. LS Cet arbufte s'élève à crois ou quatre pieds, & fe divife en rameaux glabres , droits, cylindri- ques, garnis de feuilles oblongues , petites, pref: que membraneufes , rétrécies à leurs. deux extré- mités , obtufes à leur formmet, planes, nerveufes ; entières, munies de ftipules ovales, larges , à dem:- amplexicaules ,acuminées , bifides à leur fommet. Les fleurs font difpofées en panicules termina- les , plus courtes que Îles feuilles, ovales, divi- fées de trois en trois. La corolle eft blanchatre , petite ; le calice divifé en cinq dents droites, ai- guëés , perfiftantes ; le tube cout, infundibulifor- me; le limbe réfléchi, l’orifice velu , les figmates eblongs ; les baies glabres,, alongées , couronnées par les dents du calice. Cette plante croit parmi les brouffailles, à la Nouvelle-Efpagne. D 9. PSYCOTRE nerveufe. Pfychotria nervofa. Swartz. Pfychotria fripulis oblongis ; emarginatis , deci- duis ; foliis ovatis , utrinque acuminalis , mrervofis ; Prodr. pag. 43. — Flor. pag. 403. Cet arbriffeau , haut de cinq à fix pieds, fe di- vife en rameaux glabres, éralés, un peu compri- més à leur fommet, garnis de feuilles larges , ova- les , aiguës à leurs deux extrémités , un peu ondulées à leurs bords, à nervures très-marquées à leur face inférieure; glabres, point luifantes, membraneufes, plus pâles en deffous, fupportées par d2s pétioles courts, munies de braétées gran- des , oppofées , oblongues, acuminées , fèches, de couleur brune-rouffatre, fendues en deux à leur fommet. à Ind. occident. vol. 1. Les panicules font fefliles, terminales ou axil- laires , de moitié plus courtes que les feuilles , divifées en trois ou quatre ramifications. La co- rolle eft droite, blanche, femblable , ainfi que les autres parties de la fruétification, au pfychotria tenuifolia , dont cette efpèce diffère par la forme de fes feuilles. On trouve cette plante à la Jamaïque. 10. Psvcorre à feuilles de myrte. Pfychotria myrfliphyllum. Swartz. + > +7 PSY Le _ Pfychotria flipulis ovais , deciduis ; foliis lanceo- lato-ovatis, enerviis , nitidis, rigidis ; ramis fecun- dis; racemis compofitis ,terminalibus. Swrartz. Prodr. P38- 44. — Flor. ind. occid. vol. 1. pag. 405. Myrfiphyllum minus , fruticofum , foliis ovato- acuminatis, nitidis, fubrigidis, oppofiis. Brown. Jam. oag. 152. Myrifolio ang:ffo ; acuminato , arbor racemofa, Baccifera; fruëlu filcato, feu cannulato , depyreno. Sioan. Jam. 171. Hiit. 2. pag. 102. tab. 209. fig. 2. — Rai. Hit, 32 Deandr. pag. 66. Cette elnèce, qui s'élève à peine à trois pieds de haut, offre le port d’un myrre ou d'un troëne : fes tiges font rameuf:s, cendrées, p'efqu’unilaté- rales , garnies de feuilies petites , longues à peine d’ün pouce, ôvales , lancéolées, un peu obtufes, médiocrement roulées à leurs :ords, prefque point veinées ; d'un vert foncé, luifant , plus pà- les en deflous , laïiffant appercevoir à la loupe un grand nombre de très-petits poin:s cendrés; leurs pétioles font courts, les ftipules petites, ovales, aiguës. Les fleurs font difpofées en grappes terminales, folitaires, droites, un peu plus longues que les feuilles, à ramifications oppofées, à trois divi- fions chacune. La corolle eft blanche, petite, in- fundibuliforme ; fon tube alongé , fon limbe ou- vert & fon orifice velu ; les anthè-es blanches, l'ovaire arrondi, furmonté d’un fivie bifide à fon fommet , terminé par des fligmates obtus. Le fruit eft une baie oblongue, fucculente , de couleur écarlate , contenant deux femences ftriées, per- dant fouvent la cloifon qui les fépare. Cetre plante croît dans les lieux arides, parmi les broufuiiles , dans 1£s contrées feprentrionales de la Jamaique. h 11. PSYCOTRE de Carthagène. Pfÿchotria car- thaginenfis. Jacq. Pfychotria flipulis emarginatis ; foliis obovatis, acuminatis ; paniculà terminali, Wild. Spec. Plant. vol. 1. pag. 964. n°. 13. - Pfychotria ( carthaginenfis ), frucefcens , foliis 6bovaits. Jacq. Stirp. amer. pag. 65. tab. 17. fig. 22. (Exclufis fynonymis. ) Ex Swartz. Flor. Ind. occid. vol. 1. pag. 404. Cette plante , qui paroît tenir le milieu entre le pfychotria afiatica & le pjychotria nervofa , ne doit pas être confondue avec le premier, d'après l’obfervation de Swartz ; il faut auf en exclure la fynonymie que Jacquin y rapporte. Ses feuilles font plus ovales, plus épaifles, co- riaces , à peine nerveufes, un peu moins acumi- nées, glabres à leurs deux faces; la panicule ter- minale, plus étalée; les fruits moins ronds, plus petits, ovales, à firies profondes. PA A + IL 7 me mg D 6 ne PSY 639 Cette plante croit en Amérique, dans les ea- virons de Carthagène. f (W. f: in kerb. Lam.) 12. PSYCOTRE à panicule lâche. P/ychocria laxa. Swartz. Pfychoiria ffipulis ovatis , acutis, deciduis ; foliis oVatis, acuminatis ; racemis ternis , terminalibus , trichotomis ; ramis pedicellifque fubcapillaribus , laxis. Swartz. Flor. End. occid. vol. 1. pag. 407. Cet arbriffeau eft remarquable par la fineffe de fa panicule : fes rameaux fonc liffes, droits , cen- drés ; dichotomes, un peu flexueux , garnis de feuilles ovales, lancéolées, acuminées, longues d'un à deux pouces, plus pales en deffous , fine- ment ponétuées, à peine nerveufes, munies de füpules très-perites, ovales, aiguës, un peu ci- liées à leurs bords, très-entières. Ses feurs font difpofées en grappes termina- les, droites , lâches , longues de deux pouces; les pédoncules communs , filiformes ; les partiels, prefque capillaires, à trois divifions. Les fruits font oblongs , glabres, acuminés à leurs deux ex- trémités ; les femences oblongues, acuminées, filonnées. Certe efpèce croît fur les montagnes & parmi les brouffailles, à la Jamaique. 13. PSYCOTRE parafite. Pfychotria parafitica. Swartz. Pfychotria ffipulis amplexicaulibus , retufis ; foliis ovatis , acuminatis , aveniis , fubfuccu/entis ; racemis cerminalibus axillaribufve, compofiris. Swartz. Prodr. pag. 44. — Id. Flor. Ind. occid. vol. 1. pag. 408. Vifcoides pendulum. Jacq. Amér.pag. 73.tab. ç1. fig. 1. Cette plante fe reconnoit à fes feuilles un peu füucculentes & vifqueufes, à fes grappes courtes, la plupart axillaires ; à fes rameaux pendans. Ses tiges font farmenteufes , radicantes, & croiffent ordinairement fur les troncs des vieux arbres : les rameaux font glabres, anguleux vers leur extrémité, prefque fimples, garnis de feuilles oppolées , à pétioles très-courts , épaifles , char- nues , fans nervures apparentes, ovales, acumi- nées, d’un vert gai en defus, plus pâles en def- fous, munies de ftipules petites, vaginales, mem- braneules , amplexicaules , perfiftantes. Les fleurs font difpofées en grappes paniculées, terminales où axillaires, à peine de Îa longueur des feuilles ; leurs pédoncules font glabres , rou- geâtres ; les ramifications oppofées, à trois divi- fions à leur foinmer, prefqu’en cime. La corolle eft blanche , petite, 1: tube cylindrique, fon ori- fice pubefc:nt , le limbe court, à cinq découpures aiguës ; l'ovaire rougeatre, le ftyle de Ja longueur Tctri P;:S-# dés étamines , terminé par un fligmate en tête, à deux lobes. Les baies font globuieufes , un peu ovales , de couleur écarlate , contenant deux fe- mences planes, convexes, fillonnées. 700 Cette plante croit à la Guadeloupe, à Saint- Domingue , à li Martinique , & dans plufieurs au- tres contrées de l'Amérique méridionale, B ( 7. Je in herb. Lam.) 14. PSYCOTRE horizoftal, Pfychorria horizoa- talis, Pfychotria fhipulis ovaiis, foliis lanceolato-ovatis, acut:s ; remis, foliis ramulifque panicularum hort- qurtalibus. SWartz. Prodr. pag. 44. — Flor. Ind. occid. vol. 1. pag. 410. On diftingue aifément cet arbriffean à fon port: toutes fes branches, fes rameaux, fes feuilles, & même les ramifications de fes panicules, font très- ouverts, & difpofes horizontaiement. Ses tiges s'élèvent à trois ou quatre pieds, di- vifées en rameaux lifles, diffus, garnis de feuilles ovales, lancéolées , acuminées , glabres , nerveu- fes, pubefcentes en deffous, un peu coriaces ou membraneufes , à nervures velues, ainfi que les pétioles. Les flipuies font ovales, très-peuites, caduques. Les fleurs préfentent une panicule terminale, droite, dont les ramifications font étalées, cour- tes, à trois divfions, pubefcentes, plus courtes que les feuilles. Les fleurs font d’un blanc-fale, fort petites ; la corolle infundibuliforme , fon ori- ficé nu, les anthères blanches ; le ftyle de la lon- gueur du tube, terminé par deux fligmates épais, - obtus. Les baies font oblongues, à peine de la groffeur d’un grain de poivre. On rencontre cette plante dans les terrains ! crayeux & expofés au foleil, à la Nouvelle-Efpa- gne. D 15.PSYcOTRE penché. Pf;chotria nutans.Swartz. Pfychorria fHpulis bidentatis, foliis lanceolatis, acutis, nervofis; racemis tripartitis , ereclis; fruhife- ris nutantibus, Swartz. Prodr. pag. 43.—Flor. Ind. occid. vol. 1. pag. 411. C'eft un affez petit arbufte , des racines duquel s'élèvent plufieurs tiges ou rameaux glabres , gar- nis de feuilles lancéolées , actiminées , à nervures faillantes en deffous, fupportées par des pétioles courts, munies de ftipules fèches, à deux dents fubulées. Les fleurs font difpofées en grappes termina- les, droites jufqu’a l’époque de la floraifon, pen- chées lorfqu'elles font chargées de fruits ; le pé- doncule commun eft glabre , long, divifé en trois : autres, La corolle eft blanchätre, fort petite, in- FSY "fundibuliforme ; le tube cylindrique, lé limbe à cinq divifions aiguës ; les anthères ovales & jau- nâtres, le flyle terminé par deux fligmates ova- les; les fruits pendans , d’un rouge écarlate, de la groïleur d’un grain de grofcille, globuieux, firié. Cette efpèce croît fur les collines arides & pier- reufes , dans la Nouvele-Efpagne. D 16. PSYCOTRE branchu. Pfychotria brachicta. Swartz. Pfÿchotria fipulis ovauis , bifuéis ji r'acemo termi- nali, compofite ; ramis érachiatis ; floribus aggrega- tis , fefilibus. Swraxtz. Prodr. pag. 45. — Flor. Ind. occid. vol. 1. pag. 415. Cet arbrifleau s'élève à fix ou fept pieds de haut; il eft très-branchu : fes rameaux font droits, lifles , à quatre faces, garnis de feuilles alongées, aigués à leurs deux extrémités, glabres, veinées, un peu rudes , plus pales en deffous ; les nervu- res, ainfi que les pétioles, font pubefcentes à leur face inférieure; lesftipules font larges, ovales ou oblongues, glabres , bifides à leur fommet. Les fleurs font difpofées en grapoes termina- les , qui fe divifent en rameaux branchus très-éta- lés, pubefcens, divifés en trois parties à leur fom- met, fupportant des fleuis agrégées & fefiles ; munies, à la bafe des ramifications , de braétées larges , concaves , aiguës, connées , pubefcentes. Les calices font très-petirs, tubulés, à cinq dents; la corolle courte , d’un blanc-fale, infundibuli- forme’, pubefcente extérieurement. Le ftyle eft court, terminé par deux ftigmates arrondis; le fruit oblong, marqué de deux fillons, & d’un bleu très-foncé. - On trouve cette plante dans les hautes mon- tagnes des contrées les plus méridionales de la Jamaique. 7. PsYcoïRe élevé. Pfychotria grandis.Swartz. Pfychotria fipulis cel'oïdeis , margire revolutis , apice fubulatis; foliis cuneiformibus , obovatis ; caule angulato. Swaitz. Prodr. pag. 43. — Flor. Ind. occid. vol. 1. pag. 417. Cette plante eft prefque herbacée , quoiqu’elle s'élève à douze ou quinze pieds de haut: fes tiges font épaifles, droites , glabres, fillonnées , divi- fées en rameaux herbaceés, anguleux,, fous-divifés en d’autres axilaires, fillonnés, garnis de feuilles longues d’un pied & plus, larges de trois pouces, cunéiformes, prefqu'ovales, glabres, nerveufes, plus pâles en deffous, fupportées par des pétioles courts, épais; munies de flipules larges, deltoi- des ou triangulaires , roulées à leurs bords, fubu- lées à leur fommer. Les panicules font amples, terminales, ayant PESTE un ni le commun, droit, frié, fouvent plus long que les feuilles, divifé en ramifications ter- nées, prefque verticillées, un peu comprimées , plus épaifles à leur bafe, fous-sivifées & chargées de fleurs nombreufes, ferrées , légérement pédi- cellées, La coroille elt petite, dun blanc pale, in fundibuliforme ; l orifice veiu, les filamens un peu plus longs. que le tube ; les anchères blancha- tres , ovales ; l'ovaire tronqué ; le flyle de la lon- gueur des épais. Les baies (ont ovales, couroune:s par le calice , très-peut. Cette plante fe rencontre dans les brouffailles, fur les lieux montueux de l'intérieur de la Jamui- quz occidentale. F 18. PSYCOTRE étalé, P/ychorria patens, Swartz. Pfychouria fhipalis bidentatis, foliis d'flichis , lan- ceolato - ovatis , it ; ramis patentibus, paniculis fecundis. Swartz. Prodr. 45. —Flor. Ind. occid. vol. 1. pag. 419. C’eft un arbriffeau très-rameux , haut de quatre à cinq pieds , donc les Rn font glabres, fra- giles, cylindriques, très-étalés ; les plus jeunes comprimés, garnis de feuilles diftiquées, ouver- tes, ovales , lancéolées , acuminé:s, meédiocre- ment refléchies à leur fommet, inégales à leurs bords, un peu convexes dansleur centre, veinées, nerveules , coriaces , roices, glabres à leurs deux faces, fupportées par des pétioles courts, munies de ftipules bidentées , fubulées. Les panicules font petites & terminales, ayant Jeur pédoncule commun plus cour que les feuil- les, à ramifications courtes; les inférieures en croix, prefqu'unilatéraies , fexueufes, bifurquées à leur fommet ; les pédicules rabattus , foutenant des fleurs nombreufes , petites, de couleur blan- che. La corolls eft infundibuliforme , les divifions du limbe réfléchies, lorifice nu, les anthères li- néaires , l'ovaire preque rond, le fiyle plus long que la corolle , le ftigmare échancré. Le fruit et” e baie noire, arrondie , à deux femences fillon- és hémifphériques. Cette plante a beaucoup de rapports avec le nonarelia paniculata d'Aublet; elle en différe pro- bablement par fes caraétères génériques, les roxa- zelia ayant des capfules à cinq loges. Elle croit dans les hautes montagnes de la Jamaique. B . PSYCOTRE à corymbes. P/ychouria corym- bofa. Swartz. Pfychotria flipulis bidentatis , foliis lanceolato- ovatis , acutis, fubrigidis, Po e floribus corymbo- Jis ; pedunculo pedicellifque des Swartz. Prodr. pag. 44. — Flor. Ind. occid. vol. 1. pag. 423. C'eit un arbriffleau élevé de fix à fept pieds, divifé en rameaux droits, cylindriques, la plupart étamines, furmonté de deux ftigmates | © PS x 701 fuifans , garnis de feuilles ovale s , lantéoltes , acu- Mines un peu roides, très- ghbrs, luifante S; nerveufes & veinées , munies de petie:s il pules À deux dents lancéoiees. es pañicules préfentent une forte de cory mbe, & fe divifent en rameaux à trois ous droi- tes, fattigiées ; les pédoncules communs fonc plus courts que les feuilles, glabres, de couleur pur- purine , munies de bracties fubuiges Àr colcrées. La corelle eft purpurine, tuoulée, un peu ven- truis à fa bats; {on orifice eft nu Y blanchatre; le fyle plus long que le tube, terminé par deux figinares obtus; les baies arrondies , tin peu Com- primé es, d'un rouge foncé ; les lemences hémif- phériques. Cette plante croit fur les hautes montagnes de la Jamaique. F 20. PSYCOrRE pubefcent. Pfchotria pubejcens. Swartz. Pfychot ria ffipulis bidentatis , foli is lanceolato- ovatis , acuminatis , pubefcentibus; pan'culis cymofis, patentibus. Swartz. Prodr, pag. 44. — Flor. ind. occid. vol. 1. pag. 425. Roger kirfutum , foliis ovatis. Browr. Jam. 161, n°. 5. Efpèce remarquable par fes feuilles molle blanchâtres & pubefcentes en deffous. Ses tiges font hautes de cinq à fix pieds, divi- fées en rameaux droits & pubefcens, garnis de feuilles ovales- lancéoléss, acuminées, nerveules, ubefcentes, & même quelquefois un peu tomen- teufes en deffous , longues de deux à trois pouces, munies à leur bale de flipules à deux dents couc- tes & fubulées. Les panicules font terminales, droites , de ja longueur des feuilles, à ramificatiors ouvertes, terminées en cime, à trois divif fous ,cifrantfouveat une fleur fefile dans teur bifurcation. Les pédoncu- les communs four pubefcens, longs d’ur pouce ; leurs divifions font garnies de braétées linéaires & oppofées. La coroile eft d'un jaune-verdätre , tubu- lée , cylindrique, un peu dilatée à fa AE , pube(- cente en dehors, à découpures ovales, linéaires ; Porifice velu , airfi que les flamens à isur bafe; les anthères acuminées , le ftye cylindrique, ter- miné par deux ft igmates épais ; les bates pubet- centes , prefque rondes , noirâtres quand elles font mûres , remplies d’ un fuc bleuâtre, conte- nant deux femences hémifphériques. Cette plante eft en fleurs toute Pannée ; elle a fort commune dans les haies & les décombres, la Jamaique, P 21. PSYCOTRE à feuilles molles. Pfychotrie mollis, 709 PSY Pfychotria foliis ovato-acuminaiis , mollibus , fub- ts pubefcentibus ; paniculé brevi, divaricatä. (N.) Malgré les rapports que cette efpèce paroît of- frir avec le pfychotria pubefcens Swartz , j'y trouve des différences affez caraétérifées, en la rappro- chant avec la defcription que Swartz nous a don- née de la fienne, pour regarder celle-ci comme en devant être diftinguée. Ses tiges font glabres , cylindriques; fes feuilles molles, très douces au toucher, pubefcentes en deffous, & même un peu en deflus; ovales, acu- minées , marquées de nervitres latérales, fimples, parallèles & arquées, munies de ftipuks à deux dents courtes , aiguës. Les fleurs forment une pani- cule prefque de deux tiers plus courte que les feuil- les , très-divariquée, à divifions & à flcurs nom- breufes ; les pédoncules légérement pubefcens ; la coroile d’un blanc jaunâtre, glabre , compofse d'un tube court, épais, un peu refferré à fa bafe, à cinq divifions droites , très-courtes. Cette plante croît dans l'Amérique : elle m’a été communiquée par M. Dupuis. h (F./.) 22. Psycorre pédonculé. P/ychotria peduncu- data, Swartz. Pfychotria flipulis bidentatis, foliis ovato-lanceo- laiis, rugofiufculis ; floribus fubcymofis ; pedunculo communi , elongato. Swartz. Prodr. pag. 44: — Flor. Ind. occid. vol. 1. pag. 427. Pfychotrophum fruticofum , foliis ovatis , venofrs ; foribus quaff umbellatis , fuflentaculis longioribus. Brown. Jam. pag. 160. n°. 4. Arbriffeau de feize à vingt pieds de haut, di- vifé en rameaux un peu anguleux , revétus d'une écorce cendrée , garnis de feuilles ovales , lancéo- lées, aiguës, nerveufes, veinées , un peu rudes à leur face fapérieure, glabres, plus pales en def- fous, munies de flipules divifées en deux dents très-courtes , aiguës. Les fleurs forment une panicule terminale , pe- tite, refferrée , terminée en cime , divifée en ra- meaux trichotomes , rapprochés , fupportant des fleurs nombreufes ; les pédoncules communs font droits, glabres , iongs de quatre à cinq pouces , “plus longs que les feuilles. La corolle eft grande , cylindrique, jaunâtre ; l’orifice nu , les anthères oblongues , l'ovaire alongé, le ftyle court, ter- miné par deux fiigmates fimples ; les baies font un eu arrondies, contenant deux femences hémif- phériques. Cette plante croit fur les montagnes boifées , dans l’intérieur de la Jamaique. R 23. Psycorre fafrané, Pfychotria crocea. Swartz. PSY Pfychotria fripulis bidentatis , foliis ovatis ; acutis, nervofis ; paniculis ercétis peduncilifque croceo-colora- tis. Swartz. Prodr. 44. — I:lem. Fior. Ind. occid. vol. 1. pag. 429. — Willden. Spec. Plant. vol. 1. pag 969. n°. 34 — Lam. Illuftr. Gener. tab. 161. Br 2: Pfychotrophum fruticofum , foliis ovatis , venofis ; racemis terminulibus , croceis. Brown. Jam. 160. tab. 13. fig. 1. 2. quoad fores. On diftingue cette efpèce à fes feuilles forte- ment veinées , à fes panicules très-droites, colo- rées en Jaune. k C'eft un arbrifleau qui s’élève à la hauteur de cinq à fix pieds, très-branchu, divifé en rameaux droits & glabres, garnis de feuilles oppofées , pé- tiolées, entières , ovales-lancéolées, acuminées, à nervures fines , faillantes, latérales, arquées ; les pétioles font courts & glabres, ainfi que les feuilles , munies de ftipules divifées en deux dents féracées. Les fleurs forment une panicule droite, termi- pale , divifée en rameaux oppofés ou prefqu’op- polés, redreflés ; les pédoncules font cylindri- ques , colorés en rouge ou fafranés, munis de petites braétées également colorées. La coroile eft d’un jaune de fafran ; fon tube un peu ventru à fa bafe ; le limbe à cinq petites divifions ouver- tes. L'ovaire eft furmonté d’un ftyle filiforme, d’un fligmate épais, échancré ; le fruit eft une baie arrondie, noirâtre , contenant deux femences hémifphériques. | Certe plante croît dans les lieux montueux des Indes occidentales. BR (F. f. in herb. Lam.) 24. PSYCOTRE des hautes montagnes. Pfycho- tria alpina. SWartz. Pfychotria fHpulis bidentatis , foliis lanceolato- ovatis, membranaceis , reticulato venofis ; paniculis ercétis ; corollis elongatis , diaphaneis. Swartz.Prodr. pag. 44. — Flor. Ind. occid. vol. 1. pag. 451. Cetre efpèce, felon Swartz , diffère très-peu du chiococca paniculata de Linn. f.; mais ce dernier eft un grand arbre à feuilles ovales, tandis que la Jante dont il eit ici queltion eft un aibufte de cinq à dix pieds, à feuilles lancéolées. Ses tiges fe divifenr en rameaux glabres , fim- ples , à quatre angles, garnis de feuilles oppofées, ovales-lancéclées , acuminées à leurs deux extré- mités, coriaces , légérement cilises à leur can- tour, glabres à leurs deux faces , nerveules, à veines réticulées, nombreufes , pubefcentes; les principales , courbées en arc. Les ftipules font connées , membraneules , tronquées dans le mi- lieu de leur fommet, terminé à chacun de fes cô- tés par une dent longue, droite , linéaire, un peu ciliée. PSY La panicula eft droite, terminale, fouvent plus courte que les feuiiles, ayant un pédoncuie com- mun , long d’un pouce, un peu comprimé ou an- guleux, glabre, acquérant une couleur rouge ; es ramifications font éralées , fous-divifées en pédi- cules PRRest Er épars, alongés. Le calice eft fort petit, & fe divife en à inq dents obtufes ; la corolle eft cyi vlindcique, un peu ventrue à fa bafe, longue d'un demi-pouce, un peu fucculente tranfparente, de couleur jaune, rouge, purpu- rine , levé; lorifice nu , le ftyle épais, le figmate pref- qu'en tête, échancré ; ; une baie arrondie , aflez grande ; deux femences hémifphériques. Cette efpèce croît fur les plus haures monta- gnes de la Jamaique. B (7. f. ên herb. Lam.) 25. PSYCOTRE pavette. P/ychotria pavetta. Pfychorria foliis lanceolato - acuminatis , nervis inuato-elevatis ; paniculà laxà, pauciflorä ; ramis fubfimplicibus, horizontalibus. (N.) Lam. IL Gen. tab. 161. fig. 3. Pfychotria (pavetta), fhipulis fubulatis , deciduis ; ramis panicula brachiatis, trichotomis , corollis tuba longiori ; laciniis patentifjimis. Swartz. Prodr. 45. — Gmel. Syit. Nat. vol. 1. pag. 364. n°. 21. Pavetra (pentandra) , COrymbis patentibus ; fotits lanceolato-ovatis , acutis ; fruëtu dicosco, Swarez. Flor. Ind. occid. vol. 1. pag. 235, Lonicera foiiis lanceolato-ovatis. Plum. Ic. tab. 156. fig. 1. Pavetta (pentandra), foliis oblongo-lanceolatis , acuminatis ; paniculà trichotomä , axillari ; floribus pentandris. Willd. Spec. Plant. voi. 1. pag. Gut. HSE Cerafo affnis, arèor baccifera, fruëtu caruleo » ef- ticulato. Sioan. Hift. 2. 96. tab. 189. fig. 4. Certe plante a des tiges cylindriques, liffes, P £ très-glabres , divifées en rameaux oppofés, garnis de feuiiles diftantes, grandes, oppoiees, petio- lées, minces , lancéoiées, acuminées , glabres & vertes à leurs deux faces, longues de quatre à fix pouces, larges au moins de deux , marquées de nervures latérales, oppofées ou alternès , paral- lèles , faillantes, un peu finuées, ainfi que les veines. Les panicules font terminales ou latérales, de moitié plus courtes que les feuilles, droites, ala- bres, très-peu ramifiées ; fes divifions font eppo- fées , tantôt fimples , terminées par trois fleurs fefiles, écartées , tantôt dichotomes, avec une fleur feffile dans le milieu ; les deux autres pédon- culées, d’autres fois portées toutes trois fur un pédicule court, filiforme. Le calice eft court, à cinq petites dents droites , aiguës. La corolie ef | blanche ou bleuâitre ; le limbe un peu re- | étendue , | terminale, médiocrement ramifiée , chaque divi- | fion terminée par trois pédicules courts, fuppor- | tant chacun une fleur ; les pédoncules font gla- { bres, jaunâtres, munis à feurs | tite braëtée aiguë. Le calice eft court, ce mpañuls , munie d'un long tube grêle, & s'ouvre , à fon limbe , en cinq découpures siguës, lancéolées : les étanines varient de quatre à cinq. w 709 Cette plante croit en Amérique, à l'île Saint- Jean. B (F. fin herb. Lam.) 26. PSYCOTRE à feuilles étroites. Pfychotria angujfifolia. Pfrchorria flipulis bidentatis, acuminatis ; foliis lanceo!ato-angufiis, nervis luteis; paniculis ereitis , apice tr'fiiis , foliis minoribus. (N.) Ses branch:s fe divifent en rameaux difa CR écartés, alrernes , revêrus d'une écorce cendrée ou blanchatre, lilie; garnis de feuilles oppolées,. pétiolées, étroites , lancénlées, rétrécies à leur bafe, plus larges , & fouvent obtufes à leur fom- met; longues de deux à trois pouces, larges à peine d'un pouce, glabres à leurs deux faces , en- tières à leurs bords, minces, traverlées par des nervures JAunÂtres , “furtout les pias fortes ; mu- nies de fiipules divifées en deux dents signés, :acuminées. Les fleurs font difpofées en une panicu'e peu plus courte que les feuilles, droite, divifions d’une pe- tronqué , à peine denté a fes bords ;.les fruits fon globuleux , médiocrement firiés, ridés,, de cou- : leur noirâtre ou d’un rouge foncé. Cette plante croît en Amérique, à l'ile Sainr- Domingue. Bb (W./f. in herb. Lam.) 27. PSYCOTRE coriace. Pfychotria coriaceu, Pfychotria foliis lanceolato-owaris , ceis , lucentibus ; panieulà lutcä , dichotomä ; corollis tubulofis )\ « valdè soria- paucifloré ; apiie nas (N) C'’eft un arbrifeau dont les tiges font noirâtres, ftriées, divifées en rameaux alternes , garnis de feuilles très-rapprochées, oppofées, épaiffes | co- riaces , luifantes , glabres à leurs deux faces, ova- les, lancéolées , un peu acuminées à leur fommet, aiguës à leur bafe , à nervures fines, ramifiées, peu faillaures : ces feuilles ont trois à quatre pou ces de longueur, fur deux de largeur. Les Ha 5, beaucoup plus courtes que les feuilles, font runâtres, g'abres ; ; leur pédoncuie commun plus long que É. refte de la panicule, di- vifé à fon fommet en trois ou quatre ramifications comprimées, bifurquées à leur fommet. Le calice a une forme conique , divilé à fes bords en cinq { dents, ou plutot en cinq petits lobes arrondis, un PE eu épais, renflés. La corolle eft glabre , tu- bulée , courte, jaunâtre , à peine ouverte , divifée 704 PAST à fon fommet en cinq découpures obtufes, pref- ue j'ai toujours vues fermées ans les différens individus fecs que j'ai obférvés. Cette plante croît dans les contrées méridiona- les de l'Amérique. B (#./f) 28. PsycOTRE barbu. Pfychotria barbata. Pfychorriu fubherbacea, foliis ovatis, acuminatis; pamiculä patulä, pedunculis divaricatis , oppofitis j ffaminibus exfertis. (N.) Les rameaux de cette plante font tendres , her- bacés, comprimés, glabres , un peu anguleux, garnis de feuilles à peine pétiolées , ovales, acu- minées, longues de deux pouces , membraneufes, glabres à leurs deux faces, d'un vert foncé en deflus, plus clair en deffous , traverfées de ner- vures latérales , alternes, un peu arquées , fans veines apparentes. Les fleurs forment une panicule très-étalée , dont le pédoncule commun ef droit, long de trois pouces, épais : 1l fe divife en ramifications oppo- fées , terné:s ou dichotoimes, très-écartées en tout fers, & fe termine par des fleurs nombreufes, pé- diculées, dont le calice eft très-petit, à cinq dents. La coroile courte , tubulés ; fon limbe à cinq di- vifions ovales ,obtufes , réfléchies en dehors; l’ori- fice garni d’une touffe de poils blanchatres , affez longs ; les anthères droites , faillantes hors de la corolle. Cette plante croît à la Martinique. 3? (W. fin herb. La.) 29. PSYCOTRE à feuilles de phytolacea. Pfycho- tria phytolaccea. Pfychotria foliis ovatis, breviter acuminatis , [ub- PA : carnofis ; florious cimofis, confertis, (N.) On diflingue cette efpèce à fes feuilles, affez femblables , tant par leur forme que par leur fubf- rance & leur coulsur , à celles du phytolacca. Ses tiges font cylindriques, très-lifles, divifées en rameaux oppofes ; garnis de feuilles pétiolées, larges, ovales, glabres à leurs deux faces, un peu charnues , d’un gros vert, terminées à leur fom- met par une pointe courte. Leurs fleurs forment une panicule courte , d'fpofée en une cime épaiffe, où les fleurs font pédiculées , nombreufes , fans ordre régulier : les calices font extrémement pe- tits; les fruits globuleux. Cette plante croît en Amérique. D? (W, fin herb. Lam.) 30. PSYCOTRE à longues fleurs. Pfÿchorria lon- giflora. Pfychorria foltis magnis , coriaceis ; lanceolato- ES GE à CPR NC = RÉ TEsranere EECER) ee ce ae ee Pro acuminatis ; panièul& brachiatä ; ramis horizortali- bus, corolla tubo longiffimo. (N.) Cette efpèce eft remarquable par fes grandes feuilles coriaces, prefque luifantes ; par fes pani- cules branchues, à ramifications horizontales, & par le long tube de fes fl:urs. Ses tiges font divifées en rameaux altérnes ou oppotés, cylindriques, très-lifles , garnis de feuil- Jes longues de fix à huit pouces, larges de trois &r plus , fermes, coriaces , lancéolées, pre fqu’ovales, acuminées à leur fommer, liffes , prefque pubef- centes en deflous, à nervures un peu faillantes, jaunâtres, & donc les veines forment un réfeau à larges mailles : les pétioles font très- courts, un peu comprimés. Les panicules, au moins de moitié plus courtes que les feuilles, font divifées en rameaux alter- nes, diffus, horizontaux, ordinairement à trois divifions à leur fommer, glabres , comprimés , un peu jaunâtres ; quelquefois chacune de ces divi- fions fous - divifées 1rréguliérement en pédicules courts , filiformes , divariqués. Le calice eft fort petit, à cinq dents aiguës ; la corolle munie d’un tube long environ d’un pouce , rétréci à fa bafe; le limbe a cinq petit:s divifions prefque droites, eue plus long que la corolle , les figmates bi- es, Cette efpèce a été recueillie à Cayenne par M. Leblond. R ( . f. in hero. Lam.) 31. PSYCOTRE à feuilles de taberné. P/ychotria tabernafoiia. = Pfychotria foliis amplis, mollibus , lanceolato- acuminatis, paniculä brevi, tubo corolla gracili. (N) Certe plante préfente l’afpeét d’un sabernamon- tana par la grandeur de fes feuilles : elle fe rap- proche beaucoup du pfychotria longiflora ; mais le tube de la corolle elt bien moins long & plus gréle , & fes feuilles molles, minces, & non co- riaces. Ses rameaux fupérieurs font prefque herbacés, liffes , cylindriques , verdâtres, garnis de feuilles oppofées , pétiolées, horizontales , très glabres, vertes à leurs deux faces, lancéolées, acumi- nées, à nervures un peu faillantes , légérement finuées. La panicule eft courte, rameufe, prefqu’en cime ; les fleurs font d’un blanc-jaunâtre ; le calice divifé en cinq dents droites , fubulées ; la côrolle compofée d’un tube à peine long d’un demi-pouce, étroit; le limbe à cinq découpures planes, lin- céolées , aiguës. Cette plante croît en Amérique , à l’île Saint- ; Domingue, ( W. f. in hero. Lam.) 32e DSi 32. PSYCOTRE herbacé. P/ychotria herbacea. Jäca. : Pfychorria caule herbaceo , repente ; foliis corda- tis, petiolatis. Jac. Amér. 66. tab. 46. — Swartz. Oblerv. 74. — Willd. Spec. Plant, vol. 1. pag. 967. n°. 29. Pfychotrophum herbaceum , repens , filvaticum , foliis fubrotundo-cordatis ; oppofitis ; fortbus paucio- ribus , alaribus j Lacinits corolla ereéto -patentibus. Brown. Jam. 161. Jafminum inodorum , repens ; viole foliis, fruëtu puniceo. Barr. Equin. 63. Viola folio baccifera , repens, flore albo , pentape- taloide ; fruëfu rubro , difpermo. Sloan. Jam. 115: Hift. 1. pag. 243. Peryclimeno accedens, planta Indie, foliis perycli- meni rotundioribus , fruétu bipyreno. Morif. Oxon. Hift. 1. pag. 243. Karinta-kali. Rheed. Malab. 10. pag. 41. tab. 21. — Rai. Suppl. 358. Quoique cette efpèce foit très-voifine du r/fy- chotria repens , il eft facile de l’en diftinguer par tes feuilles en cœur, affez femblables à celles de la violette. L Ses tiges font rampantes , herbacées, garnies de feuilles oppofées, pétiolées, un peu arrondies, échancrées à leur bafe ; les fleurs font axillaires ou terminales, peu nombreufes , difpofées en grap- pes ; la corolle blanche, tubulée , ayant fon limbe partagé en cinq divifions droites, peu ouvertes ; le fruit eft une baie arrondie , de couleur écar- late, contenant deux femences ftriées. On rencontre cette plante dans les lieux huimi- des & ombragés des deux Indes. x 33. PSYCOTRE émétique. Pfychorria emetica. Lion. f. Pf;chotria herbacea , procumbens , foliis lanceo- lato:glabris , fhipulis extrafoliaceis , fubulatis ; capi- tulis axillaribus, pedunculatis , paucifloris. Linn. f. Suppl. 144. — Wiild. Spec. Plant. vol. 1. pag. 968. 1h: 30: Ipecacuanha. Pif. Brafil. pag. 101.2? — Margr. Braf. pag. 17.? Les vertus émétiques de cette plante l'ont fait débiter pour le véritable ipecacuanha, (ur la foi de quelques empiriques ; mais cette opinion n'ayant pas d’autres fondemens , a été rejetée générale- ment, l’ipecacuanha paroïffant être plutôt une ef- pèce de violette. Mutis à communiqué à Linné fils la defcriprion fuivante de cette efpèce. Ses racines font médiocrement rameufes, ar- rondies & perpendiculaires; les tiges herbacées Botanique. Tome V. PS T & rampantes, garnies de feuilles oppofées , rap- prochées, très-ouvertes, lancéolées , acuminées, entières, lifles , longues de deux à trois pouces, munies à leur bafe de ftipules courtes, horizon- tales , roides, fubulées, très-caduques. -05 Les fleurs font blanchâtres, petites, axillaires, réunies en têtes fefliles, au nombre de deux à cinq , fur des pédoncules folitaires, de la longueur des feuilles, garnis d’une braétée à peine fenfibie. Le calice eit court, divifé à fon orifice en cina petites dents un peu réfléchies. La corolle eft infun- dibuliforme , le tube cylindrique, un peu agrandi à fon fommet ; l’orifice fermé par des poils mous; le limbe à cinq divifions lancéolées, pubzfcentes en dedans, un peu réfléchies ; les anthères fonc droites , linéaires, pubefcentes à leur fommet ; le ftigmate épais, à deux divifions ; l'ovaire muni à fon fommet d’un bourrelet épais, à cinq angle peu marqués: Le fruit eft une baïe prefqu'ovaie, life, contenant deux femences oblongues, rap- prochées, aiguës à leurs deux extrémités, en bofie d’un côté, planes de l’autre. ; Cette plante croît dans les contrées les plus chäudes ae Amérique feptentrionale. % 34. PSYCOTRE fangeux. Pfychotria uliginofa. Swartz. Pfychotria fhpulis connatis , acutis , convexis ; foliis lanceolato-oblongis ; feminibus compreffis, crif- tatis ; caule fubherbaceo ; fimplici, ereéto. Swartz. Prodr. pag. 43. — Flor. Ind. occident. vol. 1. pag. 421. Pfychotrophum fruticulofm , foliis venofis , ovatis, oppojitis ; petiolis flipularis, racemis terminalibus , baccis compreffis. Brown. Jam. pag. 160. n°. 1.? On difingue cette efpèce particuliérement fes baies comprimées , & d’un rouge écarlate l'époque de leur maturité. à à à Ses racines font longues & rampantes, fes tiges herbac£es , hautes de deux ou trois pieds, un peu frutefcentes à leur bafe, épaifles, prefque fim- ples , chanues , glabres, garnies à leur partie fu- périeure de feuilles longues d’un pied , lancéo- lées , acuminées , entières, à nervures arquées, luifantes en deflus, pales en deffous , fupportées par de longs pétioles épais, fe prolongeant avec ce caractère jufque vers le fommet de la feuille. Les fleurs font difpofées en grappes oppoñées, axiilaires, à l'extrémité des rameaux, aufli lon- gues que les pétiolss, glabres , à trois divifions à leur fommer, garnies à chaque divifion de brac- tées convexes, aignés , oppofées , foutenant des fleurs prefque fefliles, ferrées , fort petites, d’un rouge pâle. La corolle eft tubulée, le tube cylin- drique , l'orifice velu, le limbe à cinq divifions aiguës , les anthères linéaires , l'ovaire ovale , un Vyvy 706 PP E 1 peu comprimé ; le ftyle filiforme , terminé par , deux ftigmates réfléchis, plus longs que le tube : le fruir eft une baie fphérique , comprimée par la deficcation ; les femences font en crête à leur côté extérieur. On rencontre cette plante fur les montagnes, dans les lieux humides, à la Jamaique. % Linn. Pfychotria caule herbaceo , repente ; folits ovatis, utrinque acutis, Linn. Mantilf. 204. — Wilid. Spec. Plant. vol. 1. pag. 967. Elle fe diftingue du pfychotria herbacea par fes feuilles ovales, aiguës & non en cœur. Ses tiges font rampantes, hautes de deux à cinq pieds; fes rameaux droits, alternes , articulés , perfiflans, garnis de feuilles oppofées, pétiolées, ovales, aiguës à leurs deux extrémités, lifles à leurs deux faces, munies de fipules caduques , un peu arrondies. Les fleurs forment, par leur difpo- fition, des corymbes branchus, à peine plus longs que les feuilles ; les femences font marquées d'un double fillon fur leur face extérieure 8 convexe. Cette plante croît dans les Indes orientales. # ( Deéfcripe. ex Linn.) Efpèce moins connue. * Pfychorria ( fpeciofa }, arborea, foliis oblongo- lanceolatis ; involucro terminali, fubirifloro. Forf. Prodr, n°. 89. (POIRET.) PTELEA. Prelea. Genre de plantes dicotylé- dones , à fl:urs complètes, polypétalées , dé la fa- milie des térébenthacées, qui a des rapports avec les zanthoxylum , & qui comprend des arbres ou arbriffeaux exotiques à l'Europe’, dont les feuilles font ternées ou atlées avec une impaire , alternes, & les flsurs difpofées en corymbes axillaires ou terminaux. Le caraftère effenriel de ce genre confifte dans: Un calice partagé en quatre ; une corolle à quatre j Fa x * pétales ; une capfule fupérieure à deux loges , à deux Jfemences , munies d'ailes membraneufes. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice inférieur, caduc, fort petit, à quatre découpures. 2°. Une corolle à quatre pétales oblongs, ou- verts, plus grands que le calice. 35. PSYCOTRE rampante. Pfychotria ferpens. PTE les filamens font droits , fubulés, un peu compri- més à leur bafe , prefque de la longueur de la co- rolle , terminés par des anthères ovales. 4° Un ovaire fupérieur, ovale , comprimé, fur- monté d’un {tyle court, terminé par deux ftigma- tes obtus & connivens. Le fruit eft une capfule comprimée, bordé par une large membrane en forme d’aile , à deux lo- ges , renfermant deux femences oblongues, foli- taires, amincies à leur partie fupérieure. \ ESPÈCES. S I. PTELEA à Linn. trois feuilles. Prelea trifoliata. Ptelea foliis longè petiotatis, ternatis ; fruëtibus bialarrs. (N.) Pielea foliis ternaris. Linn. Spec. Plant. vol. 1. — Hort. Cliffort. 36.— Trew. Rar. 12. tab. 9. — Miller. Diét. n°. 1. Ic. tab. 211. — Duroi. Harbk. 2. pag. 203. — Duham. Arbr. vol. 2. tab. 43. — Kniph. Centur. 9. n°. 81. — Gærtn. de Fruét. & Sem. tab. 49.— Vogel. Plant. rar. tab. 9. — Lam. Hluftr. Gen. vol. 1. pag. 336. n°. 1644. tab. 84. Prelea fimilis. Zinn. Goœtt. 207. Frurex virginianus, trifolius | ulmi famaris. Pluk. Almag. 155. — Dilien. Eitham. #47. tab. 122. fig. 148. €. Prelea (pentaphylla) , foliis quinatis, floribus cymofis. Munch. Hanfvat. 3. pag. 242. — Fabric. Helmit. pag. 416. — Duroi. Harbk. 2. pag. 203. C'eft un arbre d’une médiocre grandeur , dont les rameaux font glabres, ridés , rougeatres, gar- nis de feuill:s alternes , pétiolées, ternées, com- pofées de trois folioles ovales, acuminées, aiguës à leurs deux extrémités, glabres à leurs deux fa- ces , entières à leurs bords, à nervures latérales & parallèles , chargées de points fort petits, tranf- parens ; la foliole fupérieure plus grande , médio- crement pétiolée ; les deux latérales , fefiles : les pétioles font longs de deux à trois pouces, gla- bres, cylindriques. Les fleurs font difpofées en cime ou en un co- rymbe latéral ou terminal, plus court que les pé- tioles. Le calice eit fort petit; la corolle d’un blanc-verdâtre , à quatre pétales étroits, lancéo- lés , obrus. Le fruit eft muni à fon contour d’une large membrane ailée, femblable à celle des fruits de l’orme, agréablement veinée , entière , orbicu- laire ; quelquetois cette aile eit triple : les folioles varient auf de trois à cinq, ainfi que le nombre des pétales & des étamines, de quatre à cinq. Medicus y a obfervé des fleurs dioiques. Cette plante croît dans la Virginie : on la cul- 3°. Quatre éramines (quelquefois cinq), dont { tive au Jardin des Plantes. h (7. v.) PTE 2. PTELEA à une feule feuille. Prelea mono- phyila. Lam. ù Pielea foliis fimplicibus, lanceolato-ovatis | fub- Jefilibus ; fru&tibus trialatis. Lam. Illuftr. Gener. vol. 1. pag. 336. n°. 164$. Nous ne pouvons que mentionner cette plante, dont les fleurs ne nous font pas connues, mais qui paroît appartenir à ce genre, d'après l’infpec- tion de fes fruits. C’eft un arbre ou atbriffeau dont les rameaux font garnis de feuilles fimples , altér- nes, prefque fefiles, glabres, entières , ovales, lancéolées ; les fleurs font difpofées en grappes términaes, & les fruits ailés , affez femblables à ceux de l’ofeille. Cette efpèce a été recueillie par Frafer dans la Caroline. B (F. f. in herb. Lam.) .3- PTELEA à feuilles ailées. Prelea pinnata. Linn. f. Prelea foliis abruptè pinnatis. Linn. f. Suppl. Pa8. 126. Blackburnia pinnata. Forft. Prodr. n°. $3.— I. Charaët. Gen. pag. 12. tab. 6. — Willden. Spec. Plant. vol. 1. pag. 670. Les grands rapports de cette plante avec les ptelea ne permettent guère de l’en féparer, juf- qu'à ce qu'elle foit mieux connue. $es feuilles font alternes , ailées fans impaire, compofées de quatre ou fix folioles oppofées, obliques, gla- bres, ovales, très-entières; les panicules font fort petites & axillaires ; le calice inférieur , à quatre dents ; la coroile à quatre pétales ; le ftig- mate fimple : le fruit eft monofperme , à peine connu. Cette plante croït dans l'ile déferte de Nor- folk , où elle a été obiervée par Forfter. B (POIRET.) PTERANTHE. Preranthus. Genre de plantes dicotylédones , à fleurs incomplètes, de la fimille dés orties, qui a des rapports avec les pariéraires, felon Juffieu , quoique voifin des camphorofma par le port extérieur, & qui comprend des herbes exotiques à l’Europe, à tiges articulées, dont les feuilles font verticillées, les fleurs axillaires. Le caractère effentiel de ce genre eft d’avoir : Un calice à quatre divifions, deux plus grandes, en crête vers leur fommet ; point de corolle ; quatre filamens réunis à leur bafe ; un flyle, deux fligmates; une capfule membraneufe , monofperme | enveloppée par le calice. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : PTE 1°. Un calice inférieur , perfiftant, divifé en quatre découpures concaves, deux plus grandes, en crête vers leur fommet , deux plus pecites , op- pofées , fubuiées à leur fommet. LC] 2°. Point de corolle. 3°. Quatre éramines , dont les filamens fétacés, plus courts que le calice, font élargis & réunis à leur bafe , terminés par des anthères à deux loges, fort petites , prefque rondes. 4%, Un ovarre fupérieur, turbiné, furmonté d’un ftyle filiforme, bifide, plus court que les étami- nes , terminé par deux fligmates. Le fruit eft une capfule membraneufe , non ou- verte, recouverte par le calice agrandi, à une loge, à une feule femence glabre, fort petite, prefqu'ovale. ESPÈCE. I. PTÉRANTHE hériflé. Pteranthus echinaus, Desfont. Pteranthus rarmis articulato-nodoffs | foliis verti- cillatis ; linearibus ; pedicellis planis , obovatis ; flo- ribus aggregatis, terminalibus, echinatis. Destont. Fior. atlant. vol. 1. pag. 145. Cemphorofma (pteranthus), ramo/fiffima , pedur= culis enfiformious , dilatatis ; oraéteis ariflatis: Linn. Mant. 41. — Vahl. Symbol. 3. pag. 21. — Willd. Spec. Plant. vol. 1. pag. 697. n°. 5. Louichea cervina. Lhéritier. Stirp. 1. pag. 13. tab. Gÿ. Preranthus. Forskahl. Flor. ægypt.-arab. pag. 36. n°. 17.— Jufieu. Plant. Gen. pag. 404. Cette plante , affez f:mblable par fon port aux camphorofma ; en diffère eflentiellement par fa fructification. Ses racin-s font blanchâtres, rameufes, divifées en filamens capillaires : il s’en élève des tiges nom- breufes, rameufes, géniculées , couchées à leur bafe, prefque quadrangulaires, liffzs, glabres, noueufes , articu ées , bifurquéss à leur fommer, hautes de huit à dix pouces, garnies de feuilles linéaires , verticillées, très-entières , molles, gla- bres, obtufes, prefque glauques, longues d’en- viron un demi-pouce ; deux oppofées, plus gran- des, munies à leur bafe de ftipules très-petices, aiguës, membraneufes. Les fleurs font verdâtres , terminales , agglomé- rées , fort petites, fupportées par un pédoncule commun, très-court , plane, élargi, prefqu’ova- le , srié. Le calice eft court, perfiftant , à quatre divifions profondes, dont deux plus grandes, dé- coupées en crête à leur fommet; deux plus peti- tes, fubulées, courbées en crochet : les fil:mens Vvvvi 708 PTE font oppofes aux divifions du calice. Le fruit eft une capfule conftamment fermée , un peu globu- lufe, recouverte par le calice agrandi, à une feule loge , à une feule femence. Cette plante croit en Egypte & en Barbarie, dans le royaume de Tunis, entre Catsa & Maf- car , dans les plaines fablonneufes & argilenfes , où elle a été obfervée par M. Desfontaines. Elle fleurir tout l'hiver & au commencement du prin- tems. © ( W. f. in herb. Desfontaines.) (PoIRET.) PTERIS. Preris, Genre de plantes cryptogames, de la famille des fougères, qui a des rapports avec les adianthum & les lonchiris, qui comprend des herbes, la plupart exotiques à l'Europe , dépour- vues de tiges proprement dites, dont les feuilles font fimples ou lobées, pinnatifides ou plufeurs fois ailées. Le caractère propre à ce genre eft d’avoir : La fruétification difpofte en lignes marginales fur la face inférieure des feuilles, & non diflinguée en points interrompus, Obfervations. Cette fructification confifte en très-petits grains arrondis, nombreux, confluens, formés par une petite capfule remplie d’une pouf- fière très-fine ; ils font en outre tous recouverts par une membrane extrêmement mince , qui fuit Pordre & la forme des lignes de la fructification, s'ouvre latéralement d’un feul côté, & met tous les grains à nu : ceux-ci fe crêvent à leur tour, & alo:s ja fructification, à cette époque, ne forme plus qu'un liferet ou bourrelet pulvérulent. Si l’on en excepte quelques efpèces intermé- diaires ou quelques accidens particuliers , qui re- jettent la fruétification en partie fur ie difque , & la préfentent quelquefois prefqu’en paquets, ce genre ef aflez facile à diftinguer par la difpofition de fa fruétification : elle forme , fur le bord des feuilles , une ligne en bourrelet non interrompue, tandis que dans les adianthum ce font des taches, des paquets féparés, quoique placés également fur le bord des feuilles. ES DEC Es: * À feuilles très-fimples. 1. PrEnRIS à feuilles de graminées. Péeris gra- minea. Preris frondibus fimplicibus , gramineis , fuhcapil- laribus , breviffimis ; furculis reptantibus , pilofo-jqua- mofis. (N.) C'eft une très-petite plante, remarquable par la fineffe & la délicatelfe de fes feuilles , affez fem- blables à celles d’une petite graminée, POTE Ses racines font grêles , noires, rampantes, mu- nies de quelques chevelus tortueux , & couvarres d'écailles fines , noirâtres , membraneufes , qui font paroitre cette plante comme pileufe ou ve- lue :1l s'élève de fes racines un grand nombre de petites feuilles, hautes de deux ou trois pouces, molles, fort grêles, prefque capillaires, lies, entières, un peu aiguës. Je n'ai point vu la fruéti- fication ; mais Commerfon l'avoit probablement obfervée, puifqu'il a rangé cette plante parmi les Pteris. — Cette efpèce croît à l'Ile-de-France, oùlle a été recueillie par Commerfon. (#. f. in herb. Lam.) : ; 2. Preris à feuilles de pilofelle. Preris pilofel- doides. Linn. Preris frondibus fferilibus, obovatis; fertilibus lan- ceolatis , longioribus ; furculis repentibus. Linn. Syft, Plant. vol. 4. pag. 302. n°. 1. — Koæœmpf. Icon. Banks. tab, 31. Cette plante approche du polypodium pilofelloi- des. Ses racines forment de longs rejets rampans, filiformes., hifpides; ils produifent deux fortes de feuilles , les unes flériles, ovales ou un peu oblon- gues , glabres, très-entières , obtufes, pétiolées ; les autres font fertiles, pétiolées, une fois plus longues que les précédentes , lancéolées, obtu- fes , portant à leurs bords la fruétification, où elle fe préfente ous la forme d’un large bourreiet. Elle croit dans les Indes orientales. ( Deféripe. ex Linn.) 3. PTERIS lancéolé. Preris lanceolata. Linn. Preris frondibus fimplicibus, lanceolatis , fubangu- latis, glabris ; apive fruétificante. Linn. Syft. Plant. vol. 4. pag. 392. n°. 2. E Lingua cervina, foliis acutis, & ad oras fummita- cum pulverulentis. Plum, Fil. pag. 116. tab. 132. — Idem. Plant. amer. pag. 28. tab. 40. — Tournef. Inft. R. Herb. $45. — Morif. Oxon. Hift. 3. pag. 558. — Rai. Suppl, 52. Phyllitis lineata, hinc indè dentata. Petiv. Filic. 123. tab. G. fig. 5. Ses racines font formées par un faifceau de fibres noires, touffues & ferrées, en forme de gazon : il s’en élève huit à dix feuilles fimples , épaifles, hautes d’un pied , larges d’un pouce & plus, rétrécies à leurs deux extrémités, lancéo- lées, lies , d’un beau vert, fans nervures fenfi- bles , excepté la côte du milieu, qui eft life & noirâtre ; divifées à leurs bords en deux ou trois dénts ou angles très-écartés , fort courts. La fruc- uficarion eit placée vers la partie fupérieure des ” feuilles, où elle forme un cordon d'environ une ligne de large. (| PTE Cette plante croît fur les rochers humides , à l'ile Saint-Domingue. (#. f. in herb. Desfon- taines. ) 4. PTERIS rubané. Pteris lineata, Lion. | Pieris frondibus fimplicibus , linearibis , integerri- mis, longitudinaliter fruë ficantisus. Linn. Syftem. 5 Le) Plant. vol. 4. pag. 393. n°. 3. Lingia cervina, longifimis & anguftiffimis foliis. Plum. Amér. pag. 28. tab. 41. — idem. Fil. pag. 123. tab. 143. — Tournef. Inft. R. Herb. ç45. — Morif, Oxon. Hift. 3. pag. 558. — Rai. Suppl. 52. Phyllitis lineata, graminis folio longiffimo. Petiv. Fil. 126. tab. 14. fig. 3. Vittaria (ineata), frondibus lirearibus , longif[- Jimis, pendulis ; lineis fruéificantibus , folitariis. Swartz. Journ. bot. vol. 2. pag. 72. _ À. Eadem, foliis mul:0 arguflioribus. (N.) B. Preris (anguftifolia ), frondihus lanceolato- Linearibus , integris , erectis , margine 1010 frad:f- cantibus. ? Swartz. Prodr. pag. 129. Cette efpèce eft remarquable par fes feuilles très-longues, fimples, étroires, affez femblables à celles de plufeurs liliacées. Ses racines font compofées d’un grand nombre de fibres brunes, tomenteufes, d’où s'élève une grande quantité de feuilles très-entières , épaiffes, coriaces , très-liffes, fans nervures bien apparen- tes, d’un vert gai, longues de trois à quatre pieds, larges de deux à crois lignes , marquées à leurs bords d’un filon enfoncé & longitudinal, qui en- fuite eft rempli , dans les trois quarts de fa partie fupérieure , par la fruéification d’un brun-noir : les rebords des feuilles font alors un peu roulés fur eux-mêmes. - Cette plante croît en Amérique, particuliére- ment à l'ile Saint-Domingue, fur le bord des ri- vières. ( V, [. in herb. Lam.) La variété À eft remarquable par le peu de lar- geur de fes feuillzs, qui n’ont pas une ligne , & font bien moins coriaces. Elle croit à la Martini- que : on la trouve fouvent fur les arbres. (W. f. ” än herb. Lam.) La plante B de M. Swartz pourroit bien n’être qu'une variété de cette efpèce : fes feuilles font linéaires, Jancéolées, & leurs bords chargés de fructification dans toute leur longueur. $. PTERIS à trois pointes. Peeris cricufpidata. Lion. Pieris frondibus fimplicibus , linearibus , apice tri- fdo. Linn. Syft. Plant. vol. 4. pag. 393. n°.4. Lingua cervina , anguflo trifidoque folio, Plum. Fil. pag. 121. tab. 140, ee er PTE 709 Phyllitis lineata , apice trifio. Periv. Filic, 124. tab. 10. fig. 6. Les racines de cette plante font compolées de groffes fibres noires , chargées de chevelus de même couieur : il ën fort fept à huit feuilles, lon- gues d'environ un pied , lies, épailles , d’un très- beau vert, prefque jineaires , étroites à leur bale, s'élargiffant infenfiblement, terminées à leur fom- met par une forte de bifurcation à trois folioles ou à trois lobes alongés, lancéoiés, t1ès-aigus : toutes ces feuiiles font marquées de nervures tranfverfes, & couvertes de petites écailles jau- nâtres. La truétification fuit le contour des feui!- les dans toute leur longueur, ainf que celui de chacun des lobes ; elle confifte en une bande etroite, noire & pulvérulente. .On rencontre cette plante dans les forêts, à l'ile Saint-Domingue : ells a des rapports avec le pseris lineata , dont elle diffère par les feuilies plus couïtés, plus larges, à trois divifions Jancéolées à leur fommet. 6. PrERIS fourchu: Preris furcata. Linn. Preris frondibus fimplicibus | dichotomis, fabiès hifpiais ; apicibus fruétificaniibus. Linn. Syft. Planc, oo vol. 4. pag. 393. n°.'5. Lingua cervina ; furcata. Plum. Filic. pag. 122. tab. 141. Phyllitis afpera, farcis lineatis. Petiv. Filie, 125: tab. 6. fig. G. D'une touffe de racines fibreufes & d’un brun- noiratre s'élèvent douze à quinze feuilles mem- braneufes , hautes d'environ un pied, larges d’un pouce, plus étroites vers leur bafe, entières à ‘eurs bords, d’un beau vert, liffes en deffus, tra- verfées par une nervure principale, noire & lui- fante , garnies à leur face inférieure d’un grand nombre de petites écailles rouflatres, chacune d'elles munie dans leur milieu d’un petit aiguil- lon foible. Ces feuiiles font prefque toutes une & deux fois fourchues vers les trois quarts d= leur hauteur : ces divifions font aiguës , lancéolées, & bordées à leur contour d’un petit bourrelet pul- véruient qui conititue la fruétification. On rencontre cette plante dans l'Amérique mé- ridionale & à Saint - Domingue, au milieu des forêts. ( W. f. in hero, Desfontaines. ) ** Feuilles fimplement ailées. 7. PTERIS à quatre feuilles. Preris quadrifoliata. Linn. Preris fronde quatérnatä , fubrotund& , integerrimé; furculis répentibus, Linn, Syft. Plant. vol, 4. P-393: : : n°. 6, 710 PLE Filix. Pluken. Phycogr. 401. fig. $. * Marfilea minuta.? Linn. Manif. 308. C’eft une plante d’une médiocre grandeur , dont chacun des pétioles , nus dans toute leur longueur, fe termine por une petite feuille compofée de qua- tre folioles prefqu’en croix, ovales ou arrondies, très-entières, qui ont l’afpeét d’un marfilea : les racines pouffent des rejets rampans. Cette plante croit dans les contrées méridio- pales de l'Amérique, felon Linné ; dans les Indes orientales feulement , felon M. Swartz, qui la re- garde comme la même plante que le marfilea mi- nuta Lion. Mantiff. S. Prerrs à feuilles de trichomanes. Preris &ri- chomanoides. Linn. Preris frondibus pinnatis ; pinnis fubovatis , obtu- fs, repandis, fubiüs hirfutis. Linn. Syftem. Plant. vol. 4. pag. 395. n°. 12. — Hort. Cliff. 473. Trichomanes argerteum , ad oras nigrum. Plum. Fil. pag. $7. tab. 75. — Periv. Fil. 137. tab. 9. fig. 16. — Tournef. Inft. R. Herb. f40. Trichomanes majus , pinnis finuatis, fubrùs niveis. Sloan. Jam. 17. Hift. 1. pag. 80. tab. 35. fig. 1. — Rai. Suppl. 60. Filix crifpa , larugine hepatini coloris , ex infulis UE de Ê Q = forturatis. Pluk. Almag. 150. tab. 291. fig. 4. Acroflichum fimplex , villofur , fodiis lanceolato- ovatis , creratis & fubauritis , petiolatis, minimis. Brown. Jam. pag. 10ÿ. n°. 7. — SWaïtz. Obferv. botan. pag. 397. C'eft une affez jolie efpèce, remarquable par la pouffière d'un blanc éclatant dont les folioles font toutes couvertes à leur face inférieure : elle a le port d’un srichomanes. Ses racines font noirâtres, de la longueur du doigt , garnies de fibres noires : elles pouffent plu- fieurs feuilles menues , fupportées par des pétioles grêles, longs de huit à dix pouces, veloutés, un peu noirâtres, garnis dans la plus grande partie de leur longueur de petites folioles alternes ou oppolées, fefiles ou ün peu pédiculées, larges , ovales, obtufes, longues de trois à cinq lignes, finuées à leurs bords par de petits lobes arrondis, inégaux; verres & luifantes en deflus, blanches en deffous , borcées par un liferet noir & poudreux. Cette plante fe rencontre dans les forêts de Saint - Domingue, où elle croit indifféremment dans les lieux fecs ou humides , parmi les mouffes & fur les rochers. (W. f. in herb. Lam.) Nota. L'adianthum lancea Lin. approche un peu de certe efpèce, & les individus que j'ai exami- 5, & que potfède M. Lamaick, appartieunent PTE plutôt à ce genre qu’à celui des adianthum , ayant leur fructification maiginale. 9. PrERIs doré. Pteris aurea. Pteris fronde pinnatä ; pinnis brevibus, ovatis , à à SAS ; crenatis , fubtùs tomentofis , cinereis , Juprà pubef- centi-luteis. (N.) Cette plante a des pétioles grêles, anguleux , pubefcens , particuliérement fur leurs angles , d'un brun noir, longs de huit à dix pouces, fuppor- tant une feuille lancéolée, rétrécie à fes deux ex- trémités, une fois ailée, compofée de pinnules très-rapprochées , prefqu’oppofées , ovales, ob- tufes, longues de deux à quatre lignes, chargées en deffous de poils tomenteux , grifâtres , cer- drés, & à leur face fupérieure d’un duvet pu- befcent, jaune, prefque doré; crénelées plus ou moins profondément à leurs bords; les crénelures arrondies , un peu roulées en dedans ; les deux in- férieures un peu plus alongées, & en forme d c- reillettes. Je n'ai pu y découvrir de fruétification ; ce qui rend douteux le genre de cette plante. Elle a été recueillie au Pérou par Jofeph de Jufieu. (W. f. in herb. Jufieu.) 10. PreRts orbiculaire. Preris orbiculata. Pieris fronde pinnatä, pinnis minimis , orbicula- tis, fimplicibus , valde confertis, fparfis, fupra al- bido-cinereis , fubtùs luteo-pubefcentibus. (N.) Rien de plus fingulier que cette jolie petite plante : elle eft fluette, très-étroite, alongée , haute de fix à huit pouces ; fes périoles font fii- formes, noirâtres, nus inférieurement , fuppor- tant une feuille qui n’eft qu’un compofé de petites folioles éparfes , très-ferrées, prefqu'imbriquées ; celles du bas écartées & folitaices, arrondies, n'ayant guère plus d'une ligne de diamètre, d’un gris cendré ou blanchâtre en deflus, pubefcentes & jaunâtres en deffous. La fructification forme MESSE bourrelet tout autour de chaque fo: iole. Cette plante croît au Pérou , là où M. Jofeph Juflieu l’a recueillie. ( . f. in herb. Jufhieu.) 11. Preris en croiffant. Pceris lunulata. Retz. Pieris fronde pinnatä, pinnis alternis , petiolatis , lunulatis, flriauis. Retz. Obferv. botan. part. 2. pag. 23. tab. 4. La forme des pinnules de cette efpèce approche de celles de l’adianthum reniforme ; mais ces der- nières font fimples. Cette plante s'élève à un pied & plus de haut: fes pétioles font comprimées, fort grêles, d’un noir d'ébène, très-lifles, formant , un peu au def- fus de fa putie fupérieure , une feuille ailée, PRE compolée de folioles ou pinnules fimpies, pétio- lées , en demi-lune , très-entières, liffes, vertes, droites ou un peu échancrées à leur bafe , mar- quées de ftries ou de nervures fimples qui partent du pétiole & s’écartent jufqu’aux bords en rayons divergens ; les pinnules fupérieures font en forme de doloir , & la terminale eft prefque triangulaire. La fruétification forme un liferer non interrompu fur le bord fupérieur des pinnules. Cette plante croit naturellement au Bengale. ( Defcripr. ex Retzio. ) 12. PTERIS à grandes feuilies. Preris grandifolia. … Preris frondibus pinnatis j pinnis oppofitis , ovato- lineartbus, acumINalls ; 1INTESETTIMUS. Lion. Syftem. Plant. vol. 4. pag. 394. n°. 8. Pteris fronde pinnatä ; pinnis lanceolato-lineari- bus, integerrimis , fefilibus , ereétiufculis. Hort. CIF, 473. Lingua cervina , latifolia ; membranä tenu, mar- ginatä. Plum. Fil. pag. 88. tab. 106. Filix latifolia , ad margines pulyerulenta. Plum. Amér. 6. tab. $. Phyllicis ramofa , ad margines pulverulenta. Petiv. Fil. 127, tab. G. fig. 15. — T'ourn. Init. R. Herb. 546: Filix pinnata, latifolia, ad margines pulverulenra. Raï. Suppl. 64. Filix americana , maxima, lobis oppofitis, acu- tioribus | ad maroines pulverulentis. Mori. Oxon. Hift. 3. pag. 571. Acroffichum erelum , fimplex, foliis oblongis & leviter unduluris. Brown. Jam. 105$.n°. 6. — Swartz. Obferv. boran. 396. Ses racines font blanches en dehors, noires en dedans, longues d’un pied, de ja groffeur du bras, garnies de longues fibres & de chevelus : il s'en élève plufieurs pétioies arrondis, cannelés, de la groffeur d’un pouce, hauts de cinq à fix pieds, d'un chatain noir, fupportant une fsuille très- ample , fimplement ailée, compofée de folioles longues de deux pieds, oppofées, larges de qua- tre à cinq pouces, ovales, linéaires, acuminées, arrondies a leur bafe, entières, un peu onculées à leurs bords, lifles, membraneufes , d’un vert- jaunâtre , agréablement veinées en réfeau ; bor- dées , à leur circonférence , par une membrane blanchâtre , très-imince, & par la fruétification fous la forme d’une poufhère fine , d’un chatain noiratre. Cette plante croît à Saint-Domingue & à la Martinique , parmi les forêts fombres & humides ou le long des ruiffeaux. (W. fe in herb. Juffieu & Desfontaines. ) RL 13. PTERIS à longues feuilles. Preris longifoiia, Lions (es! + bn. Pieris frondibus pinnatis ; pinnis linearibus , re- pandis , baff cordatis. Linn. Syftem. Plant. vol. 4. pag. 394. n°. 9. — Hort. Cliff. 473. Lonhitis non ramofa » longis , angufiis & ad bafin auriculatis foliis. Plum. Fil. pag. $2. tab. 69. — Raï. Suppl. 65. — Tournef. Inft. R. Herb. $39. Filix non ramofa, longifimis , anguflis & ad bafin auriculatis foliis. Plum. Piant. amer. pag. 12. tab. 18. Lonchitis lineata , pinnis longiffimis. Petiv. Filic. 129. tab. 6. fig. 12. Lonchitis americana , major, alis longiffimis, non ferratis , ad bafin auriculatis, oppofitis , ad oras pul- verulentis. Morif. Oxon. Hift. 3. pag. 568. Lonchitis longis, angufis & ad oras pulverulentis fodis. Plum. Catal. Piant. amer. 11. Preris fimplex , foliis impetiolatis , lorgis » anguf- tis, auritis, Brown. Jam. pag. 90. n°. 2,— Swartz. Obferv. botan. pag. 396. Ses racines font noirâtres, garnies de chévelus très-abondans, d’où s'élèvent plufieurs feuilles amples, hautes de quatre à cinq pieds, fimplement ailées , divifées dans route leur longueur en fo- lioles oppofées , longues, étroites, peu diftantes les unes des autres, longues d’environ un demi- pied & larges de trois à quatre lignes, d'un vert pâle en deffus, un peu rudes en deffous, très- entières & un peu ondulées à leurs bords, aiguës à leur fommet, point confuentes à leur bafe, mais élargies en forme de cœur & prefqu’auricu- lées; marquées de nervures latérales, obliques, fimples , parallèles. La fruétification forme fur les bords de chaque foliole un liferet grifâtre , pui- vérulent, Cette plante croît naturellement à l'île Saint- Domingue, particuliérement le long des ruiffeaux. (V. fin herb. Lam.) Nora. Parmi les individus de cette plante, que j'ai obfervés dans l'herbier de M. Lamarck, les uns ont le pétiole elabre , les autres velu ou plu- tôt écailleux : les feuilles varient de largeur, & toutes les folioles ne font pas également auricu- lées ou élargies à leur bafe. Il me paroït que ce caractère ne fe montre qu'à mefure que la fructi- fication s'établit, & que, quand cette dernière eft très-avancée, Les folioles fe rétrécifient confi- dérablement. 14. Preris enfiforme. Preris enfifolia. Preris foliis pinnatis, foliolis longiffimis , [effi.i- bus, baff fursèm excifis (infimis longioribus). Des- fontaines, = PArE Preris lanceoluta. Desfont. Flor. atlant. vol. 2. pag: 401. Polypodium majus, acutioribus foliis, cordubenfe. Barrel. Icon. tab. 1111. — Boccon. Muf. tab. 46. 712 Linçia cervina , cretica , ramofa , angufHfolia. Toron. Coroll. 40. Filix lonchicis facie ; foliis anguflis, pellucidis , auriculatis, Schaw. Spec. n°. 241. Phylitis ramofa. Profp. Alpin. exot. 67. tab. GG. Cette efpèce eft voifine du preris longifolia ; mais elle en diffère par fes folioles très-aigués, point en cœur à leur bafe ni auf réguliérement oppolées. Les feuilles font droites, pyramidales , hautes de deux à trois pieds, ailées, compofées de fo- lioles alternes ou médiocrement oppofées, fefli- les, trèc-glabres , longues d'environ un pied, lar- ges de trois à quatre pouces, lancéolées, très- aiguës , entières à leurs bords, auriculées ou un peu élargies à la partie inférieure de leur bafe, très-étroites & comme coupées à la partie fupé- rieure, diminuant infenfiblement en pointe ; en- fiformes, marquées de nervures tranfverfes très- fines , nombreutfes , fimples ou bifurquées. Cette plante croit en Efpagne & dans les en- virons d'Alger, fur le bord des ruiffeaux. x (F7. j: in kerb. Desfont.) 15. Preris dés Indes. Preris indica. Pieris frondibus pinnaiis ; foliolis fuboppofiris , acutis, bafi fubrotundatis , vix excifis, ante frutifi- cationem argutè dentatis, infimis brevioribus. (N.) A. Eadem, ffipitibus afperis, pinnis bai latiori- bus. (N.) Quoique cette efpèce refflemble, par la forme de fes folioles entières, fans aucune divifion , au pteris enfifolia , elie en diffère par fon port & par quelques autres caraétères. Ses pétioles font slabres, foibles, luifans , hauts d’un à deux pisds; les feuilles une fois ailées, lancéolées , font compofées de folioles prefqu’op- pofées, luifantes à leurs deux faces, plus claires a leur face inférieure, arrondies à leur bafe, mé- diocrement incifées à la partie fupérieure, lancéo- jées , aiguës, quelquefois obtufes, prefque hori- zontales, finement denticulées à leurs bords avant ha fruét fication , marquées de Jolies nervuies un peurelevées , obliques, parallèles, latérales, pref- que fimp'es 5 les folioles inférieures font beau- coup plus courtes que les autres. La fruétification forme une afiez large bande marginale, & fait difparoitre les dentelures. Cette plante croir à l'ile de Java, où elle a été P'TÉ recueiliie par M. Labiilardière. (7. f. in herb. Desfontaines. ) La variété A, recueillie par le mêéine aux îles Moluques , a fes pétioles rudes au toucher, char- gées à leur partie inférieure d’écailles membra- neufes , prefque féracées ; les folioles font un peu plus élargies à leur bafe. (W.-f. in herb. Des- fontaines. ) 16. PTERIS bandelette. Pteris vitrata. Pteris frondibus pinnatis ; pinnis linearibus , rec- tis, bafi rotundatis. Linn. Syft. Plant. vol. 4. pag. 394. n°. 10. Osbeck. Iter chin. tab. 4. Pteris fimplex , affurgens, foliis longioribus , lur- ceolatis ; petiolis brevibus. Brown. Jam. 90. Lonchitis major, pinnis lonpis angufliffimifque. ? Sloan. Jam. 16. Hift. 1. pag. 79. tab. 34. An va- rietas pteridis longifolia ? Filix odorata , luyonica. Petiv. Gazoph. tab. 63. fig. 10. An pteris (obliqua ) , fronde pinnaté ; pinnis li- neari - lanceolatis ; integris , ereûtis, bafi obliquis ? Forskall. Flor. ægypt.-arab. pag. 185. n°.9. Cette plante , que je ne connois point , me pa- roît, d’après la defcription & les figures qu’en ont données les auteurs cités plus haut , avoir de tres- grands rapports avec le pteris longifolia, dont elle n'eft peut-être qu’une variété. Ses feuilles font ai- lées, droites, compofées de folicles entières, un peu pédiculées, très-longues, lancéolées , fort étroites, arrondies & non auriculées, ni en cœur à leur bafe. Elle croit à la Chine, à la Jamaique , & même en Egypte. La plante que Forskhal a décrite, & qu'il a recueillie dans cette dernière contrée, diffère très- peu de cette efpèce : fes folioles font redreflées ; ce qui fait paroître leur bafe oblique ou comme tronquée au côté fupérieur , tandis qu’elle eft ar- rondie inférieurement : ces folioles font alternes; les inférieures beaucoup plus grandes que les autres. 17. Preris à ftipules. Preris ffipudaris. Linn. Preris frondibus pinnatis ,pinnis linearibus ; feffi- libus ; fltpulis lanceolatis. Filix altera, longiffimis , anguftis & ad bafin fo- liofis fodiis. Plum. Plant. amer. pag. 12. tab. 19. Lonchitis lonsis , anguftis & ad bafin foliofis foliis. Tourn. Inft. R. Herb. 539. —- Plum. Catal. Plant. amer. 12, Lonchitis longiffimis , anguflis & ad bafin foliofis foliis, Plum. Fil, pag. $3. tab. 70. Filix ess PTE Filix lineata, ab bafin foliofa. Petiv. Filic. 130. tab. 12. fig. 1. Filicifolia, feu phyllitis ramofa , americana , bi- formis. Pluken. Almag. bor. 154. Cette plante, affez-voifine des deux efpèces précédentes, en eft cependant très-diftinéte, & remarquable par fes petites folioles particulières ou par des efpèces de ftipules qui naïflent à la bafe des pinnules : elles font oppolées, étroites, lan- céolees. Les feuilles d’ailleurs font amples , ailées, par- faitement femblables à celles du preris longifolia, mais compofées de folioles plus écroites, fefliles, oppofées ou alternes, marquées de nervures laté- rales, obliques, paralleles , très-fimples, bordées à leur contour par la fruéctification. On trouve cette pMnte à Saint-Domingue, où elle eft aflez commune, ainfi que dans plufieurs autres contrées de l'Amérique méridionale, 18. Preis à feuilles droites. Preris ffriéa. Pteris frondibus pinnatis ; pinnis lanceolatis , oë- longis, periolatis, alternis , fuperioribus fuboppofi- cis, nervis laxè reticulatis, (N.) . Cette efpèce a des périoles glabres , anguleux, très-luifans, nus dans plus de la moitié de leur longueur, hauts d’un à deux pieds, garnis à leur partie fupérieure de folioles alrernes, pétiolées, droites , formant avec le pétiole un angle très- aigu; étroites , lancéolées, longues de fept à huit pouces, larges de trois à quatre lignes, entières a leurs bords, aiguës à leur fommet, rétrécies à Jeur bafe, marquées de nervures dirigées en fens oblique, & formant, par leurs ramifications, un réfeau à larges mailles ; caractère qui fufiroit feul pour la faire diftinguer du preris cretica , avec le- quel elle paroît avoir des rapports par la forme de fes folioles : quelquefois les dernières font eppo- fées , & plus ouvertes. La fruétification forme une bordure marginale dans toute la longueur des fo- lioles. Cette plante a été recueillie par Commerfon à l'Ile-de-France, où elle croit naturellement. ( W. f. in herb. Lamaick. ) 19. PTERIS à nervures. Preris nervofa. Thunb. Preris frondibus pinnatis; pinnis lanceolaris , pa- rallelo -nervofis , integris, infirris binatis. Thunb. Flor. japon. pag. 332. Ses pétioles font glabres , fillonnés, anguleux, hauts d'environ un pied & demi, fupportant des feuilles ailées, parfaitement glabres, cumpolées de folioles ou pinnules dont les inférieures font binées , les fupérieures fimples, lancéoléés, en- tières à leurs bords, rétrécies à leur bafe, longues Botarique. Terme V. on PTE de deux ou trois pouces, remarquabies par des nervures trés-régulières, parallèles. Cette plante croit au Japon, où elle porte le nom de ganfo. ( Defcripe. ex Thunbere.) 20. PrERIS à forme variée. Preris difformis. Preris frondibus pinnatis ; pinnis inferiorious [u5- binaris , intermediis haffato-lanceolatis, fuperioribus Jubrotundis. (N.) Cette efpèce me paroiît voifine du preris ner- vofa : fes périoles font grèles, prefque filiformes, anguleux , cannelés, très-glabres, hauts de fix à huit pouces, fupportant des feuilles glabres, ai- lées , lancéolées , compofées de folioles de forme très-variée ; les inférieures, d'environ un pouce de long , font prefque triangulaires, obtufes, fou- vent deux fur le même pédicule, ou divifées en deux lobes, un g'and, un autre plus perit, en forme d’oreillette, un peu arrondi. Les folioles qui occupent la partie moyenne des pétioles, font lancéolées , pédiculées, plus larges à leur bafe, très-entières, obtufes à leur fommet ; les termi- nales varient de forme ; elles font plus courtes, ovales ou prefque rondes; lés dernieres confluen- tes ; enfin, la foliole impaire efl droite , alongée, prefque linéaire , très-obtufe : prefque toutes font chaïgées de la fruétification, qui confifte en un rebord épais, rouffâtre , marginal. Go Cette plante croit dans les Indes, d’où elle a été rapportée par M. Sonnerat. ( W. f. in herb. Lamarck.) 21. PTERIS rude. Preris afpera. Preris frondibus pinnatis ; pinnis lanceolatis, ad bafin inferids excifis, fuperids rotundaris ; flipie af- pero. (N.) Cette plante s'élève à douze ou quinze pouces de haut & plus, fur des pétiolés noiratres , pref- que cylindriques, rudes au toucher, grêles, nus dans leur partie inférieure , comprimés fupérieu- rement, & ga:nis de folioles alternes , pétiolées, épaifes, cortaces, glabres , entières à leurs bords, lancéolées, acuminées, comme tronquées ou cou- pées à la partie inférieure de leur bafe , arrondies fupérieurement, longues au moins de deux pou- ces , larges de quatre à cinq lignes; les foliolés in- féreures binées, plus courtes, & quelquefois crénelees à leur bord. La fruétificarion il com- vofée d'une poufhère d’un brun noir, placée en iferet fur le bord de toutes les feuilles. Cette plante croit à Cayenne , où elle à été re- cueillie par M. Leblond. (#7. f° in kerb. Lam.) 22. Prenis elliptique. Preris ell'ptica. Preris frondibus pinnaus ; pinnis «lrrais, ovatos Xxxx 714 PTE ellipticis, fubfinuatis, moilibus , inferioribus trilo- ] buto-ternatis. (N.) Ses pétioles font prefque capillaires , plians, glabres , luifans , d’un brun noirâtre, longs de fix à huit pouces, fupportant une feuille aîlée, alon- gée, compofée de folioles horizontales, diftan- | tes, alternes, pétiolées, d’un pouce de long, minces, très-glabres , très-entières, ovales, el- À liptiques , très -obtufes, arrondies à leur baf, queiquefois médiocrement finuées au deffus, d'ail- leurs variant un peu dans leur forme ; les folioles inférieures t:rnées, ou divifées à leur bafe en trois lobes inégaux ; les deux inférieurs plus courts, ouverts en deux alies. J: ne connois point la frur- tification, & je n'ai rangé cette plante dans les pteris que d'après la confidération de fon port. Cetre efpèce croît naturellement aux iles Sé- chelles. ( #7. f: in herb. Lam.) 23. PTERIS de Crète. Preris cretica. Linn. Pteris frondibus pinnatis ; pinnis orpofiis, lan- ceolatis, ferrularis, bafi anguflatis , infimmis fubrri- partis. Linn. Syft. Plant. vol. 4. pag. 395. n°, 13. — Vahl. Symbol. 1. pag. 84. Hemionitis multifida.? C. Bauh. Pin. 364. Hemionitis altera Dalechampii. ? Dalech. Hit. 2. pag. 1218. le. Hemionitis alrera Dalechampii, filici Floride fimi- dis. ? J. Bauh. Hift. 3. pag. 737. lc. Filix cretica minor, non ramofa. ? Morif. Hifi. 3. pag. 573. $. 14. tab. 1. fig. 16. Lingua cervina, foliis coffa innaftentibus. Tourn. Ioft. R. Herb. 547. & Icon. tab. Optima. Exclud. Alp. exot. tab. 66. 29 321. Pteris ( femi-ferrata), fronde pinnatä , pinnis lineari-lanceolatis, apice ferratis, irfimis duabus bi- À partitis, Forskahl. Flor. ægypt.-arab. pag. 166. nd Pieris fielleri.? Nov. Comm. Petrop. XII. tab. 12. fig. 1. An varietas ? e routes les figures cité r cet ante , D tes les figures citées pour cette plante il faut regarder celle de Tournefort comme la plus exaéte ; les autres ne s’y rapportent que mé- de Profper Alpin doit être appliqués an preris en- fifolie , ainfi que nous l'avons fair. Ses feuilles font ailées, compofées de folioles oppofées, lancéolées , aiguës, rétrécies prefqu’'en pétiole à leur bafe , denticulées fur leurs bords ou finuées ; les inférieures font pétiolées, à deux ou À trois divifions femblables aux folioles ; les fupé- rieures font connées, un peu décurrentes : le pé- 1 point ailé ; Ja fructification mar- : ticle eft glabre, ginale, PTE Cette plante croit dans l'ile de Crète & dans quelques autres contrées du Levant. {W. f. in herë. Destfont.) 24. Preris à divifions nombreufes. Preris mul- tifida. Pieris frondibus pinnatis ; pinnis oppofitis, lan- ceolatis , integris , infimis mulrifidis , Juperioribus decurrentibus. (N.) Cette plante , que nous ne connoiffons que cul- tivée , pourroit n'être qu’une variété du preris cre- tica , malgré les caractères qui l'en diftinguent. Ses feuilles font amples, hautes d’un à deux pieds, ailées, compofées de folioles oppofées, glabres , lancéolées , aiguës , entières à leurs bords, la plupart confluentes à leur bafe ; les in- férieures {ont partagées en trois ou fix divifions alongées, confluentes , inégales ; les fupérieures font connées à l:ur-bafe , très-fimples, à nervu- res latérales & parallèles. Le pétiole, nu dans fa partie inférieure , eft ailé entre les folioles füpé- rieures, médiocrement entre les premières. Peut- 1 être pourroit-on rapporter à cette efpèce les fy- nonymes que j'ai cités avec doute au péeris creticaÿ cependant les folioies y font denticulé:s, tandis que dans la nôtre elles font entières à leurs bords. La fruètifisation eft placée fur routes les feuilles en une ligne marginale. Cette plante eft cultivée au Jardin du Muféum d'hiftoire naturelle de Paris. Son lieu natal ne m'eft pas connu. ( F. v.) 25. PTERtS à fept pinnules. Preris heptaphyllos. Peris frondibus pinnatis ; pinnis fuboppofiis , À cvato-lanceolatis, margine ferrato-fpinulofis , infimis binatis. (N.) Pieris (ferraria), pinnis orpoftis, lineari-lan- ceolatis ; apicc denticulato-ferrulatis , infimis binatis, ? S Lhunb. Proûr. Quoique cette plante foit très-voifine du preris cretica , Je crois qu'elle en doit être diflinguée , d’après des caractères qui lui font propres. Elle a huit à dix pouces & plus de haut : fes pétioles font grêles, un peu cylindriques, glabres; TE Tan tes Peel ils fe terminent par une feuille ailée, n'étant com- Lei ÉURResr 7. 7 # pofée très-ordinairement que de fept folioles ou pinaules ; favoir : une paire inférieure , binée ou divifée en deux jufqu’à leur bafe ; une feconde paire, fimple & prefqu’oppofée ; enfin, une foliole droite & terminale : il peut cependant arriver qu'il y en ait un plus grand nombre. Toutes ces pinnules font ovales-lancéolées, rétrécies à leurs deux extrémités , bien plus larges que dans le rteris cretica , longues d'environ trois pouces, Jar- ges au moins d’un demi-pouce , coriaces , à nervu- res brunes, latérales, parallèles, finement dentées = PTE en fcie le long de leurs bords ; chaque dentelure roide, courte , fpinuliforme. Cette plante me paroïît être la même que le Pteris ferraria Thunb., malgré les légères différen- ces que préfente la phrafe de cet auteur. D’après lui , les pinnules font linéaires , lancéolées, den- tées en fcie feulement à leur partie fupérieure. La patrie de cette plante m'eft inconnue : celle de Thunberg croit au Cap de Bonne-Efpérance. (V7. [. in herb. Desfontaines & Jufieu.) 26. PTERIS denticulé. Preris ferrulata. Linn. f. Preris frondibus femi-bipinnatis , linearibus , fer- rulatis. Linn. £, Suppl. pag. 445. Lingua cervina, triphylla, angufla & leviter fer- rata. Plum. Filic. pag. 123. tab. 144. — Tournef. Inft. R. Herb. 546. Phylliris foliis anguffis , trifidis. Petiv. Filic. 14. tab. $. fig. 9. Phyllitis ramofa, trifidz. Sloan. Jam. vol, 1. pag. 88. tab. 45. fig. 2. Cette plante feroit-elle notre preris multifita dans fon état fauvage? On auroit quelque ratfon de le foupçonner ; mais n’en ayant point la certi- rude , il me fufhit d'indiquer ce rapprochement , d'autant plus à propos , qu'il me paroit que Linné fils parle de cette plante comme cultivée au Jar- din d'Upfal, & que les détails de fa defcription s'écartent un peu de la figure qu'il cite de Plu- mier. Cette plante , d’après ce dernier auteur, s'élève à près de trois pieds : les périoles, noirâtres & lits , font charg:es de folioles alrernes ou oppo- fées ; chaque foliole eft compofée de trois autres, portées fur le même pédicule , longues, étroites, aiguës à leurs deux extrémités, légérement den- ticulées à leurs bords, membraneufes, d’un beau vert, à nervures obliques , latérales & parallèles. Les folioles, fertiles, & il paroî: qu’elles naiffent | fur des pieds différens, fonr plus étroites, point denticulées, mais roul£es à leurs bords, & cha- cune d'elles compofee de deux folioles feule- ment. La plante de Linné a fes folioles décurrentes ; les inférieures divifées en cinq autres , inégales ; celles qui les fuivent n'ont que trois divifions, &: les fuperieures font fimples, plus courtes que les autres ; ce qui, excepté les dentelures, rapproche finguliérement cette plante de Ja nôtre. Cette efpèce croit à la Jamaique & à Suinr- Doiingue, le long des ruiffleaux , parmi les r0- chers. Je:ne crois pas qu’on doive y rapporter la figure de Burman ; For. geyl, tab. $7, comme je le dirai en traitant du preris crenata. 3 rm | D £ Cr 1 27. PrErRis crénelé. Preris crenata. NI Pteris frondibus pinnatis ; pirnis linearibus, apice ferrulatis , inferioribus fubpinnatis ; pinnulis obtufis. Swartz. Journ. bot. pag. 65. Polypodium caule fimplici, foliis fimplicibus , va- \ riis , longis, ferratis. Burm. Thelaur. zeyi. pag. À 196. tab. 87. Polypodium zeylaricum , folio inferiort , tripar- zito , fuperiore fingulart, longo, ad finem ferrato , in- termedio vero, folio dupliciter divifo. Herb. Hort. ex Burm. lc. Filix zeylanica , polypodii facie. Muf. Zeylan. Pa8-.35" Filicula chenfanica , feu hemionitis mult'fido fo'io, cenuiffimè ferrato, ad margines feminifera. Pluken. Amalth. pag. 94. & Phyrogr. tab. 407. fig. 2. Preris enfiformis. Houytt. Vulgd Éenduru apud Zeylan. Quelques botaniftes paroiffent avoir confonda cette plante avec celle de Plumier, le preris fer- rulata , qui croît en Amérique, tandis que celle-ci eft une plante des Indes : ce ne feroit cependant pas une raifon pour les féparer fielies ne l'étoient par leur caraétère. On a encore cominis une autre erreur en regardant comme deux plantes diffé- rentes les deux figures que Burman donne de cette efpèce dans la mème planche 87 ; il prévient lui- même qu’elle varie beaucoup, & fa defcription nous annonce que ces deux figures appartiennent à la même efpèce; enfin, j'ai retrouvé ces mêmes variétés dans l’herbier de M. Lamarck : elles lui avoient été communiquées par M. Sonnerat, qui les avoit recucillies en Chine. Elle a des feuilles trés-variées, toutes ailées, compolféss de folioles, les unes ftériles , les autres fertiles : les folioles flériles occupent parriculié- rement Ja partie inférieure des pétioles; elles font ou ailées ou lobées, de deux à cinq lobes ou pin- nules, ordinairement ovales ou lancéolées, de grandeur crès-inégale , beaucoup pius courtes que les falioles, finement denticulées à leurs berds, ou fimplement à leur contour ; dans les folioles qui fuivent , le nombre des lobes diminue, & enfin les folioles fupérieures font fimples, oppofees, d'abord pédiculées, puis fefliles, & enfin connées & même corfluentes ; la terminale droite & très-longue ; toutes lincéolées, étroites, très-aiguës, longues d’envirou fix pouces, larges de deux à trois lignes : les lobes ou pinnules n’ont point de fruétification. Les fclioles fur lefquelles elle s’établic font un peu roulées à leurs bords, & alors les dentelures ne parotffent plus. Il eft des individus dans lef- quels les divifions des folioles font prefqu’aufü longues, & de même forme que les autres folioles; alors cette plante fe rapproche du preris ferrulata ; XXXX I] = Pa 16 PARE mais dans ce dernier, les folioles font trois à trois ou deux à deux : cetre variété les a fait confon- dre. Les nervures font droites, fimples , latérales ; les pétioles grêles , lies & ftriés. Cette plante croît à la Chine & dans l’île de Ceilan. ( W. f. in herb. Lam ) 28. Preris en aile. Pteris alata. Preris frondibus pinnatis ; pinnis oppofitis , denti- culatis , lanceolato-acutis | margine infertori lobatis ; lobis ovatis , inaqualibus. (N.) Lam. Il!uftr. Plant. tab. 869. Cette plante eft d’un port agréable, & remar- quable par le caratère de fes folioles , divifées en lobes profonds à leur bord inférieur. Ses pétioles font cannelés, très-lifies, luifans, prefque quadrangulaires , menus, d'un brun-mar- ron foncé , hauts d’un pied & plus, foutenant une feuille ailée, glaäbre , d’un affez beau vert, com- pofée de folioles oppofées ; les inférieures, libres & coupées à leur bafe; les fupérieures, connées, Jancéolées , aiguës; les ftériles, finen:ent denti- culées ; les fertiles, roulées à leurs bords, fans dentelures apparentes, minces, membraneufes, à nervures parallèles & latérales , ayant leur bord fupérieur entier , plus étroit; leur bord inférieur divifé, depuis la bafe jufqne vers la moitié, en Jobes d’un à fix, alongés , ovales, obtus, inégaux, d'environ un pouce de long ; les folioles termina- les font entières, conniventes, p'us courtes. La fruétification règne fur le bord des folioles & de leurs lobes. Cette plante a été recueillie aux Indes par M. Sonnerat. ( F. f. in herb. Lam.) 29, PrTERIS à demi-ailé. Peris femipinnata. Lin. Preris frondibus fubbipinnatis ; foliolis lateralibus loboque infimo femipinnarifidis. Linn. Syftem. Plant. : vol. 4. pag. 397. n°. 20. — Osbeck. Irer Chin. tab. 3. fig. 1. — Houytt. N. Herb. 2. tab. 96. fig. 2. Cette plante paroît avoir dés rapports avec no- tre pteris alata : fes pétioles font glabres, liffes ; ils foutiennent une feuille lancéolée , ailée , com- pofée de folioles oppofées, écartées , à demi-pin- natifides ; les terminales , entières , alongées ; le bord inférieur des folioles qui occupent le pre- mier rang vers le bas fur les pétioles, eft feul pin- natifide , tandis que le bord fupérieur eft entier : toutes ces divifions ou pinnules font entières , ob- tufes ; mais celle de la bafe, plus longue que les autres, eft elle-même à demi-pinnatifide. Cette plante croit en Chine, (Defcripe. ex Linnao.) PERD E 30. PreR1S mutilé. Preris mucilata. Linn, Pteris frondibus decompofitis ; foliolis pinnatis, “ . CE . . . ? « 1 infimis femipinnatifidis , terminalibus bafeofque lon- giffimis. Linn. Syft. Plant. vol. 4. pag. 397. n°. 17. Lonchitis ramofa , limbo pulverulenco. Plumier. Plant. amer. pag. 21. tab. 30. — Id. Fil. pag. 38. tab. $1. — Tournef. Inft. R. Herb. 439. — Petiv. Eil.r31tab. 308.10 Pteris ramofus , foliis linearibus per pinnas alatas. Brown. Jam. pag. 91. n°. 8. — Swartz. Obferv. bot. pag. 397. Cette efpèce fe difingue particuliérement aux pinnules de fes folioles, qui n’exiftent qu'en par- tie fur chacune d’elles, & q'ü manquent entiére- ment fur d'autres, ou ne fe trouvent qu'à leur bord inférieur. Ses racines font noirâtres , menues, fibreufes , d'où s'élèvent plufieurs feuilles hautes d’environ deux pieds , une & même prefque deux fois ai- lées , liffes , fermes, membraneufes , d’un beau vert en deflus , plus pâles en deffous , compolées de folioles peu nombreufes, par paires oppo- fées, & dont prefqu’aucune paire ne reffemble à l'autre. La paire inférieure, & en même tems la plus longue , eft garnie de pinnules dans toute la lon- gueur de fa partie inférieure, & feulement à la dsrnière moitié de la partie fupérieure : ces pin- nules font grandes , linéaires , très-obrufes , ar- rondies ou à demi-auriculées à leur bafe , dimi- ouant infenfiblement de longueur ; les deux de la bafe très-longues & pendantes : la paire de fo- lioles qui vient après n’a de pinnules qu’à fa bafe ; les fuivantes font fimplement auriculées , entières à leurs bords , plus courtes; les autres tout-à-fait fimples ; enfin , la terminale fe divife en trois un peu au deffus de fa bafe : les deux divifions laté- rales font très-courtes ; l'intermédiaire, droite, alongée, lancéolée : toutes font marquées de ner- vures latérales , obliques. La fruétification eft un cordon de petits grains , qui borde le contour des pinnules. Cette plante croît fur les hauteurs, à l'ile Saint: Domingue. ( W. f. in herb. Desfont. ) 31. Preis polypode. Pesris polypodioides. Preris frondibus pinnatis ; pinnis fuboppofitis , lan- ceolato-anguflis, acuminatis , crenatis ; fubrüs hirfu- is ; flipice longiffimo , nudo. (N.) Cette plante eft une de celles que le caraétère générique rapproche prefqu’autant d'un genre que d’un autre : dans celle-ci, la fruétification eft bien marginale ; elle forme une bande affez large ; mais comme elle eft fort abondante , elle s'étend un peu, dans certains endrois, vers le difque des PRE feuilles , & préfente quelques petits paquets con- fluens, granuleux ; cependant, comme elle affecte plus ordinairement la manieie de fruétifier des pteris, J'ai cru devoir la rapporter de préférence à ce genre. Elle s'élève à la hauteur de deux pieds au moins : fes pétioles font grêles , fortement angu- leux & cannelés, glabres , d’un roux foncé , nus dans les trois quarts de leur longueur , fupportant une feuille alongée , ailée, compofée de folioles prefqu'oppofées , étroites, lancéolées | acumi- nées , longues de trois à quatre pouces, larges d'environ trois lignes, épaifles, glabres en deffus, un peu velues à leur face inférieure, divifées à leurs bords en crénelures arrondies, courtes, mu- nies la plupart d’une très-petite pointe à leur fom- ie : ces folioles font très-nombreufes & rappro- chées. Cette plante croît en Amérique , particuliére- ment au Bréfil. (W. f. in herb. Lam.) 32. PTERIS à feuilles de laitue. Preris laëfuca. Pteris frondibus pinnatis, ampliffimis, mollibus : pinnis fubpinnatifidis ; lobis ovato-obtufis, crenula- ts, (N.) Cette plante a fes feuilles , ainfi que fes folioles, très-amples, tendres, molles , aflez femblables à celles d’une laitue : fes pétioles font g'abres, {es feuilles ailées , compofées de folioles diftantes, conniventes à leur bafe , longues au moins de huit à dix pouces , fur deux ou trois pouces de large, minces , très-glabres , alongées , d’un vert tendre à leurs deux faces , à demi-pinnatifides ou divifées en lobes nombreux , profonds, longs prefque d’un pouce , ovales, obtus, égaux, finement denticu- lés à leurs bords, particuliérement vers leur fom- met; marqués de nervures très-fines, en réfeau. Cette plante a été recueiliie par M. Badier à | Guadeloupe , où elle croit naturellement. ( W. f in herb. Lam.) XX * Feuilles deux fois ou plufieurs fois ailes. 33. PTERIS pédiaire. Pteris pedata. Linn. Pteris frondibus pinratis, fubtrifoliatis ; pinnis pin- ratifidis, feu variè modo diffectis , coriaceis. (N.) Hemionitis profundè liciniata ad oras pulverulenta. Plum. Plant, Amer. pag. 24. tab. 34. — Idem. Filic. pag. 130. tab. 152. — Tourn. Inft. R. Herb. $46. Filix marginifera , geranii fol'o. Petiv. Filic. 176. tab. 8. fig. 12. Hemionitis foliis atro virentibus, maximè diffeétis, feu filix geranii robertiani folio. S\oan. Jam. 15. Hit. 1. pag. 73. Filix hemionitis americana, petrofelini foliis pro- P T'E 17 4 fundë laciniatis. Pluken, Almag. 155.tab. 286. fig. . — Raï. Suppl. fs. Adianthum monophyllum americanum , foliis pro- fande laciniatis, ad oras pulverulentum. Morif.Oxon. Hift. 3. pag. 592. Adianthum monophyllum antegoanum , ad oras pul- verulentum platani in modum divifum; laciniä meaiä longiès product. Morif. Hift. 3. pag. 392. Pieris minor, fimplex, monophyllos & lchatus ; lobis profurdè incifis ; laciniis lanceolatis. Brown. Jam. 90. n°. 1. —Swartz. Obferv. bot. pag. 397. À. Preris (argentea). Gmel. A&. Petrop. 12. pag. $19. tab. 12. fig. 2. - Preris quinquangulis trifoliatis; pinnis pinnatifidis, lateralibus bipartitis. Linn. Syit. Plant. vol. 4. pag. 395. n°. 14. — Pallas. iter Sibir. 3. pag. 321. Preris fronde fimplici, quinquangula produëta tripar- tita , intermedia trifida , lateralibus bifidis. Horr. Clifort. 473. Preris (pedata) , frondibus quinquangulis, trifo- liatis ; [ubiàs candido-pulverulentis; foliolis pinrati- fidis , lateralibus bipartitis. Svrarez Journ. botan. vol. 2. pag. 69. Rien de plus variable que la forme générale des feuilles de cette plante; ce qui la rend très-difficile à caratérifer. Elle s'élève à la hauteur d’environ un pied fur des pétivles noirs, luifans, très-glabres , médio- cres, nus dans toute leur longueur : ils fe divifent à leur fommer ordinairement en trois ou cinq par- ties; ce qui conftitue une feuille à trois folioles féparées ou conniventes à leur bafe : ces folioles ne font tantôt que de grands lobes arrondis, fous- divifés en d’autres plus petits, mais de même forme ; ces feuilles me paroiffent ftérilés fous cette forme : d’autres fois, & ce font les individus fer- tiles, ces mêmes folioles fonc à demi-pinnatifi- des : leurs pinnules font étroites , lancéolées , ai- guës, très-inégales, ou bien leurs divifions ref- femblent prefqu’à celles du perfil; elles font d’une confiftance ferme, coriace. La fructification offre un bourrelet très-épais fur les bords de toutes les divifions. La variété A de Sibérie devroit peut-être conf. tituer une efpèce : fes feuilles font beaucoup plus petites, & leur face inférieure eft couverte d’une poufhière blanche, prefqu’argentée. Cette plante croit dans les forérs de l’ile Saint- Domingue 6e à la Jamaique. (W, f. in herb. Lam.) 34. PTERIS pileux, Preris pilofa. Preris frondibus imperfeëtè pinnatis ; pinnis fub- pinnatifidis , lobatis vel incegris ; foliis petiolifque pilofis. (N.) 18 PTE Cette plante peut être comparée au preris pe- data , tant par la variété de fes divifions , que par la forme de fes feuilles ; mais elle en diffère par les poils ou plutôt par les écailles fines , féracées, qui couvrent toutes fes parties : elle s'élève moins. Ses pétioles font grêles, arrondis, d’un brun obfcur, pileux , terminés par une feuille coriace, aflez petite, ovale, un peu arrondie , tantôt fim- plement lobée, tantôt pinnatifide , à folioles con- fluentes à leur bafe, entières on à demi-ailées, divifées dans ce dernier cas en pinnules courtes, écartées, obtufes ; le deffus des Éuilles eftglabre, life ; leur face inférieure , pileufe dans toute fon étendue, mais principalement fur les plus fortes nervures; quelquefois marquée de quelques petits points blancs argentés. Cette plarte a été recueillie par Commerfon fur les rochers , aux îles Maurices. (W. f. in herb. Lamarck.) 35. PTERIS noire. Pteris nigra. Retz. Pteris fronde tripinnarä ; foliolis ovatis , termi- nali fuhtrilobo. Retz. Obferv. botan. n°. 6. p. 38. Oo ve n. S5. Cette plante s'élève fur des pétioles hauts de fix à Euit pouces , noirâtres, ftriés , lifles, cana- liculés d'un côré, fe développant en un: feuille trois fois ailée, à ramifications oppolées & alter- nes; les pinnules font ovales , petites , alrernes, obtufes, entières , excepté la terminale, qui eft fouvent divifée en trois lobes. La fructificarion eft marginale ; mais auf elle remplit quelquefois les pinnules, tellement que la feule nervure du milieu n’en eft point recouverte. Cette plante croît en Chine , dans les environs de Canton. ( Defcripe. ex Reryio.) Elle paroit avoir des rapports avec notre pteris pilofa. 36. PrErIs du Pérou. Preris peruviana. Pteris fronde bipinratä; foliolis fubterratis; pinnis linearibus , marginibus revolutis. (N.) On reconnoit cette efpèce à fon port, qui lui eft particulier, & qui lui donne prefque l’afpeët d'un galium. Ses pétioles font grêles, durs, d’un noir lui- fant, cylindriques , nus à leur partie inférieure : ils produifent une feuille étroite, longue de huit à dix pouces , compefée de folioles courtes , op- pofées , qui n'ont guère que trois pinnules linéai- res, glabres, épailles, très-ouvertes , obtufes, roulées à leurs bords; celle du milieu un peu plus longue que les deux latérales, n'ayant guère que trois ou quatre lignes de long, fur une & dernie de large : les folioles fupérieures font bifides, ou n'ont que deux pinaules confluentes ; la fupérieure eft fimple. ŒTE Cette plante à été recueillie au Pérou par Jo- ph Jufieu. (F7. f. in herb. Jufeu. ) 37. PTERIS farineux. Péeris farinofa. Forsk. Pieris frondibus infernè tripinnarifida , fupernè bi- pinnatifida ; laciniis ovatis, obtufis , fubtus farinofo- niveis. Swartz. Journ. botan. pag. 69. Preris pinnis feffilibus , oppofitis ; fupremis conca- tenatis , inferioribus remotis ; pinnulis connatis , fub- ts farinofo-tomentofis. Forsk. Flor. ægypt.- arab. pag. 186. n°. 18. Pteris farinofa. Vahl. Symb. 3. tab. 75. Ses feuilles s'élèvent à un pied de haut : elles font prefque trois fois ailées, furtout à leurs pin- nules inférieures, portées fur des pétioles d’un noir luifant, grêles, cylindriques ; les folioles font oppolées, étroites, garnies de pinnules linéaires, 'obtufes, divifées à leurs bords en découpures courtes , ovales, obtufes , plus ou moins profon- des, felon que ces pinnules approchent davanrage de la bafe ou du fommet des folioles : leur face | inférieure eft tuute couverte d’une pouflière fari- | neufe d’une grande blancheur , & leurs bords fup- portent la fruétification d’un brun fauve. Cette plante croît en Égypte, fur les monta- gnes, (F7. f. in herb. Desfontaires. ) 38. Prer1s d’un blanc de neige. Preris nivea. Fteris frondibus fubtripinnatis ; pinnis fubrrifolia- tis ; pinnulis rotundo-ovatis, minimis , fubtùs niveis, margine fubciliatis. (N.) Cette efpèce eft remarquable par fa petiteile & ! fa délicateffe : elle paroït avoir quelques rapports avec le preris farinofa ; mais elle en diffère par fes poule arrondies , entières, un peu ciliées à leurs ords. Ses racines forment un gazon compofé de fibres tomenteufes, noirâtres, d’où s'élève un faifceau de feuilles fupportées par des pétioles cylindri- ues , très-bruns, grêles ; nus dans leur partie in- férieure , a folioles oppofées, une & même deux fois ailées, foutenant des pinnules petites, ovales ou arrondies, tantôt au nombre de cinq, quel- quefois de trois feulement à chaque foliole ; très- entières, épaifles, vertes en deflus, très-blanches en deffous, un peu ciliées à leurs bords. La fruc- üfication forme un petit liferet marginal, d’un brun noirâtre. Cette plante a été recueillie au Pérou par Jof. Jufieu. (W. f. in herb. Jufieu.) 39. PTERIS élégant. Preris elegans. Preris frondibus bipinnatis ; pinnis lanceolatis ; pinnulis minimis, inferioribus pinnatifidis , fuperio- ribus ovatis, (N.) DT E C'eft une jolie petire plante, agréable paï fon port & par la finefle de fes divifons. Elle s'élève à la hauteur de huit à dix pouces : fes pétioles font menus, cylindriques , d’un beau noir luifant , un peu pubefcens entre les pinnules, nus à leur moitié inférieure , fupportant uns feuille étroite , lancéolée, deux fois ailée, compofée de folioles à peine longues d’un pouce, alrernes, glabres, vertes, garnies de pinnules fort petites, ovales, entières, obtufes, point confluentes , quel- quefois un peu rétrécies à leur bafe : celles des folioles inférieures font pinnatifides , roulées à Jeurs bords. La fruétification eft compotée de pe- tits grains , rangés le long des bords de chaque pinnule. Je foupçonne que cette plante a pour patrie les Indes orientales. ( W. f: in herb. Lam.) 40. PTERIS velu. Preris hirfuta. Pieris frondibus bipinnatis , villofiffimis ; pinnis ovato-oblongis , brevibus ; pinnulis inferioribus, fèmi- pinnatis, hirfutis. (N.) Cette efpèce a beaucoup de rapports avec le pteris elegans.: c'eft , comme lui, une petite plante élégante, mais dont les pinnules font chargées d'un duvet rouffâtre, abondant. Elle s'élève à la hauteur de huit à dix pouces : fes pétioles font cylindriques, luifans, glabres, prefque filiformes, garnis à peine de quelques pe- tites écailles fines, rares, très-difiantes, fuppor- tant à leur partie fupérieure une feuille plane, courte, deux fois aïlée, compofée de folioles prefqu'oppofées, lancéolées ; les deux inférieures ordinairement plus écartées. Les pinnules qui gar- niffent ces dernières font la plupart à demi-pinna- tifides , ou divifées à leurs bords en deux ou trois petits lobes arrondis ; les pinnules des folioles fu- périeures {ont entières , fort petites, linéaires ou ovales, obtufes , épaifles, munies à leurs deux faces de poils rouffâtres très-ferrés , tomentenx. La fructification s'étend quelquefois de la circon- férence des folioles jufque vers ur difque; elle devient prefque confiuente , & rapproche cette efpèce des acroflichum ; mais comme plus ordinai- rement elle eft placée au bord des feuilles, j'ai cru devoir la rapporter de préférence aux preris. Cette plante creît dans les Indes, d’où elle a été rapportée par M. Sonnerat. ( W. f: in herb. : Lam.) 41. PTERIS d’un noir pourpre. Preris atropur- purea. Linn. Pteris frondibus decompofitis , pinnatis ;ÿ pinnis Lanceolatis , terminalibus, longioribus, Linn. Syft. Plant. vol. 4. pag. 397. n°. 18. »] PAT: PTE 719 Pluken. Phytogr. tab. 349. fig. 1. & tab. 401. fg: 3. Preris adianthifacie, caule, ramulis petiolifçue po- litiore nitore nigricantibus. Gronov. Virg. 197. Cette plante ne s'élève qu’à fix ou huit pou- ces : les périoles font noirs ou d’un pourpre foncé, brillans , foutenant une feuille ailée, compofée de pinnules lancéolées , entières , roulées à leurs bords : toutes ces folioles font pétiolées, d'autant plus qu’elles font plus inférieures; les pétioles de ces dernières fupportent à leur bafe une ou deux paires de pinnules, plus petites, outre la princi- cipale. { Defcript. ex Linn.) Cette plante croît naturellement dans la Vir- ginie. 2. PTERIS polymorphe. Preris po'ymorpha. Pceris frondibus bipinnatis, foliolis polymorphis, inférioribus pinnatis , intermediis ternatis feu auricu- latis ; fuperioribus fursäm auriculatis ; terminalibus integris. (N.) Cette plante varie infiniment, foit par la gran- deur, la forme, les divifions de fes folioles , foit par l’enfemble de fes feuilles, tellement qu’il eit aflez difficile de la foumettre à des caraétères gé- néraux : néanmoins la difpofition des nervures, & un certain ordre mêrne dans la variété des folio- les , felon leur rang fur le pétiole, peuvent aider pour rapprocher des individus qu'on pourroit croire appartenir à des efpèces différentes. Ses pétioles font noirs, glabres , cylindriques & luifans : ils s'élèvent à la hauteur d'un à deux pieds, & fupportent une feuille alongée, lancéo- lée ou pyramidale, deux fois ailée , glabre , com- pofée de folioies oppoliées ou alrernes ; les infé- rieures, plus longues que les autres, font ailées ; elles ont des pinnnles un peu pédiculées , ovales, cbtufes, entières à leurs bords, quelquefois à demi-auriculées , la terminale plus longue, lancéo- lée , obtufe on aiguë ; elles varient beaucoup dans leur grandeur : à mefüre que ces folioles font pius avancées vers l'extrémité du pétiole, ie nombre de leurs pinnules diminue ; infenfiblement elles deviennent ternées , ayant à leur bafe deux petites pinnules bien féparées , courtes, la troifième alor- gée; enfin, ces pinnules ne forment plus que deux oreillettes, & cette foliole eît fimple, & fe ré- duit, un peu plus haut, à une feule oreillette à fon bord fupérieur : les dernières font tout-à-fait fimples, entières, ovales, oblongues ; leur fubf- tance eft plus ou moins coriace; les proportions de leur grandeur indéterminées ; les nervures très- régulières, obliques, latérales , bifurquées ; a fruétification marginale. Cette plante a été recueillie à l’Ile-de-France ar M, Sonnerat, ( W, f. in herb. Lam. P 720 PTE 43. PTERIS décurrente, Preris decurfiva. Fotsk. Pteris fronde fuprà decompofitä ; pinnis ereéto-re- de F WA é Ë : k LE : curvis , decurrentibus , infimis decurfivè pinnaris. Forsk:hl. Flor. ægypt.-arab. pag. 186. n°. 13. Ses feuilles s'élèvent à la hauteur d’un pied & plus; elles font rameufes, deux & trois fois ai- lées , d’un vert tendre, molles , compofées de fo- lioles alongées, glabres, oppofées ou alternes, garnies de pinnules linéaires, décurrentes à leur bafe, redreffées en angle aigu, conflusntes à leur bafe , où , à raifon de leur pofition, elles forment une forte de triangle alongé. On trouve cette plante en Égypte. ( W. f. in kerb. Destont.) 44. PTERIS aquilin. Peris aquilina. Linn. Pteris frondious fuprà decompofitis, foliolis pinna- tis , pinnis lanccolatis , infimis pinnatifidis | fuperio- ribus minoribus. Linn. Syft. Plant. vol. 4. pag. 396. n°. 15. — Hort. Cliff. 473. — Flor. Suec. 843. 940. — Dali. Parif. 309. — Scop. Carn. edit. 2. n°. 1269. — Gunn. Norv. n°, 30. — Gmel. Iter. vol. 1.pag. 135.— Pollich. Pal. n°. 956. — Dœrr. Naf. pag. 190. — Weiff. Crypt.pag. 269. — Leers. Herborn. pag. 230. — Bulliard. Herb. 207. — Bolton, Filic. 16. tab. 10. — Lam. Flor. franç. vol. 1. pag. 12. n°. 1252. — Desfont. Flor. atl. vol. 2. pag. 401. — Poir. Voyag. en Baïb. vol. 2. pag. 268. — Villars. Dauph. vol. 3. pag. 854. Preridium fronde decompofitä ; foliolis pinnatis , lanceolatis , imparibus , minoribus. Gleditich. Ap. Boehm. Flor. lipf. pag. 295. n°. 713. Preris frondibus fuprà decompofitis , pinnis linea- ribus , infimis bafi pinnato-dentatis , terminalibus lon- gifimis. Linn. Spec. Plant. vol. 2. p. 1533.n°.13. Filix foliis triplicato-pinnatis ; pinnis nervofs , in- cegerrimis , ultimis lanceolatis. Hall. Helv. 1688. Filix ramofa, major, repens , vulgatiffima. Morif. Oxon. Hift. 3. $. 14. tab. 4. fig. 3. Filix ramofa, major , pinnulis obtufis , non den- tatis. C. Bauh. Pin. 357.— Tourn. Inft. R. H. 536. — Shaw. Specim. 244. — Zannich. Ift. tab. 292. — Plum. Amer. 23. cab. A. fig. 1. : Preris femina. Fufch. Hift. $96. Ic. Filix femina. Camer. Epit. 992. Icon. — Dod. Pempt. 462. Ic. — Lobel. Ic. 812. & Obferv. 473. — Dalech. Hift. vol. 2. pag. 1222. édit. fr. vol. 2. pag. 119.— Blackw. tab. 325. Filix pinnis ramorum pinnatis , pinnulis non den- tatis. Hall. Enum. Helv. pag. 132. n°. 1. Enum. Gott. pag. 2. Cette efpèce eft une des plus communes. Ses racines font traçantes , alongées, brunes ou rouf- fâtres en dehors, & remarquable lorfqu’on la coupe en travers, par deux lignes noirâtres qui fe croi- fent, & repréfentent en quelque forte l'aigle de l'Empire d'Allemagne. Les feuilles font amples, droites, hautes de deux à cinq pieds , au moins trois fois ailées, fupportées par des périoles nus dans toute leur moitié inférieure , glabres , jaunâtres , ramifiés, compofés de folioles nombreufes , lancéolées, aiguës , donc les extrémités font entières, alon- gées ; le rette divifé en pinnules linéaires , point ou prefque point confluentes à leur bafe , wès-en- tières à leurs bords, obtufes ou un peu aiguës àleur fommet , glabres & liffes en deffus , un peu pu- befcentes en deffous. Les dernières folioles font ou confluentes , à peine pinnatifides , ou lobées , ou ondulées ; ce qui leur donne un afpeét très- différent de celui des premières. La fruétification eft difpofée le long des bords de chaque pinnule en une fuite de petits grains rouffâtres , prefque tomenteux , enveloppés d’a- bord dans une petite membrane très-mince : quel- quefois les pinnules en font tout-à-fait recouvertes & roulées à leurs bords. Cette plante eft très-commune partout, dans les bois & les lieux ftériles. On la trouve en Europe, en Amérique , & fur les côtes de Barbarie. Z (CV. w.) Sesracines font très-incommodes dansles champs, dont il eft difficile de les délivrer, tant elles s’en- foncent profondément & rampent au loin. Elles paffent, ainfique toute la plante , pouraftringentes, vermifuges. On prétend qu’elles équivalent au po- lypodium filix mas pour la guérifon du ver folitaire. On les emploie , comme cette dernière , dans les verreries & pour tanner le cuir. Au refle, ces propriétés font communes à un grand nombre de fougères , & Plumier les a également reconnues fur plufieurs efpèces de l'Amérique , qu'il a fou- mifes à l'expérience. 45. PTERIS à queue. Preris caudata. Linn. Preris frondibus fuprà decompofitis , pinnis lineu- ribus , infimis baff pinnato-dentatis , terminalibus lon- gifimis. Linn. Syft. Plant. vol. 4. pag. 396. n°. 16. — Hort. Cliff. 473. — Jacq. Colleét. 2. pag. 273. & Icon. rar. Cent. 2. Fafc. 1. tab. 25. ( An va- rietas ? ) Pieris foliolis bipinnatis, pinnulis fublinearibus , infimis bafi pinnaifidis , terminalibus longioribus. Swartz. Journ. bor. vol. 2. pag. 68. Filix ramofe, pinnulis longiufculis, partèm auri- culatis. Plum. Amer. pag. 14. tab. 22. — [i. Filic. pag. 23. tab. 29. — Tourn. Inft. R. Herb. 538. Filix femina, vulgaris facie. Petiv. Filic. 135. tab. 3. fig. 12. Filix PTE Filix femina , ramofifima , jamaicenfis , pinnulä alas claudente longiffimä. Pluk. Almag. 156. Filix femina feu ramofa, major; pinnulis anguffis , obtufis , non dentatis ; impari furculurn terminantelon- gifimä. Sloan. Jam. 24. Hift, 1. pag. 101. — Morif. Oxon. Hift. 3. pag. 583. Preris ramofus , frorde rariori, lobatä ; lobis linea- ribus, atritis , quandoque fubaivifés , terminalibus dongioribus. Brown. Jam. 91. n°. 7. 6. Filix femina feu ramofa , major ; pinnulis an- gufiffimis rariffimifque. Sloan. Jam. 24. Hiff, 1.p.101. tab. 63. Cette efpèce eft très-voifine du pre,is aquilina ; elle en diffère par la longueur remarquable de la pinnule terminale de chacune de fes folioles , qui forme une forte de queue. Ses racines font brunes, garnies de chevelus d’où s'élèvent plufeurs feuilles amples , hautes de deux à crois pieds, trois & quatre fois aîlées, divifées en rameaux oppofés , fouvent longs de plus de deux pieds , au moins deux fois ailés , glabres ; compofées de folioles qui en fuppoïtent d’autres alternes , longues de huit à dix pouces , garnies de pinnules alternes , plus ou moins écartées , d’un vert blanchätre en deffus , plus pales en deffous , fincéoléss , longues de deux pouces, divifées cha- cune en d’autres pinnules linéaires , entières , ob- tuis, moins nombreufes à mefure qu’elles appro- chent davantage de la partie fupérieure , difpa- raiffant aux dernières pinnules , toutes roulées à leurs bords, & marquées de petites nervures fim- piles , latérales , obliques , parallèles. La fruét:fication eft granuleufe , placée fous le pli du rebord des pinnules. Cette plante varie par fes pinnules du troifième ordre, plusétroites, plus écartées , ainfi que par fes feuilles plus ou moins amples. On trouve cette efpèce à l'île Saint-Domingue, à la Jamaique, ain que dans la Caroline , & à Porto -Ricco , dans les lieux fecs & pierreux. (VS. in herb. Lam. ) 46. PTERIS à larges piunules. Preris biaurita. Lion. Pteris frondibus pinnatis ; pinnis pinnatifidis , ir- fimä bipartisä. Linn. Syit. Plant. vol 4. pag. 397. n°. 19. Filix pinnulis lonchitidis , obtufis , non dentatis , ad oras pulverulenris. Plum. Amér. pag. 10. tab. 14. — Id. Filic, pag. 13. tab. 15.— Tourn. Ioft. R. Herb. 537 Filix lonchiidis pinnis. Petiv. Filic, 134. tab. 3. fig. 11. Filix ramofa , major ; pinnulis longis , acutis, raris, fulcatis. ? Sloan. Catal. Plant. Jam. 23, Botanique. Tome F. PTE 721 Pieris fimplex , pinnis longis , in lobos anguflos , falcatos profunde Jeclis , infimä urrinquè geminata. Brown. Jam. pag. 90. n°. 4. — Swartz. Obfer. bot. pag. 397. . Cette efpèce fe diftingue à la largeur de fes fo- lioles, ainfi qu’à la plus inférieure, divifée en deux, l'une de moitié environ plus courte que l'autre. C'eft d’ailleurs une affez grande plante , haute d'environ deux pieds, qui pouffe plufisurs feuilles amples, d’un vert rendre, ailées, compolées de fo- lioles pinnatifides , fimples , excepté la plus infe- rieure , comme nous l'avons dit ; lancéolées , acu- minées , longues d'environ huit à dix pouces , fur deux de large 3 découpées au moins , jufqu’à leur moitié & plus, en pinnules larges de deux à trois lignes ; longues d’un pouce au moins, linéaires , obtufes , arrondies & même un peu crénelées à leur fommet, médiocrement courbées enarc, ma:- aées de nervures faillantes , parallèles, bifur- quées prefque dès leur origine. Chaque foliole eft terminée par une pinnule étroite, alongée , lan- céolée , aiguë. La fruétification forme autour des foliolss un petit liferet de couleur grifâtre. Les pétioles, cylindriques , cannelés à leur face anté- rieure , font quelquefois munis de quelques pe- tites épines courtes & rares. Cette plante croit à la Martinique & dans l’île Saint - Domingue. M. Ledru l’a également rap- portée de Porto-Ricco. ( W. f. in hers. Lam.) 47. PTERIS délicat. Preris arguta. Vahl. Preris frondibus fubbipinnatis ; pinnis lanceolatis, Jerratis ; foliolis infimis bis bipartitis. Vabl. Sÿmb. 1. pag. 84. Preris frondibus fubbipinnatis ; pinnis infimis bis bipartitis; laciniis lanceolatis, ferratis. Swartz.Journ. bot. pag. 66. Filix non ramo/a, jamaicenffs, pedisulo albïcanre , 4 DIRE ; 3 &e. Pluk. Almag. pag. 153. tab. 1290. fig. 2. Pteris (ferrulata), nie fuprè decompofirà » Piæ- nis fecundarits concatenatis, lanceolatis , ferrulatis ; Enfimis fejunétis , pinaaris. Forsk. Fior. ægypt.-arab. pag. 187. Pteris ( arguta}, fronde bipinnaetifidä , ramis in- finis deorsèm ramofis ; pinnis lanceclutis , férratis. Ait, Horr. K:w. vol. 3. pag. 458. Ses pétiales font glibres, d’un jaune pâle ; ils fupportent une feutile ample, ovale -l:ncéolée, aiguë , deux foisailés, compofée de folioles étroi- tes, oblongues. La pare de folioles inférieures eft divifée en deux autres fulioles un peu plus courtes que les antres ; routes font pinuatifiles ; les pin- nules plus ou moins conflusntes , obtufes où un peu aiguës, Ja plupart médiocrement courbéss, Hnéaires , vertzs, minces, denticulées particulié- rement à leur fommer, à nervures bifurquées, peu Yyyy 722 PTE fenfibles. La fruétification eft placée plus ordinai- rement vers la partie inférieure & mitoyenne des pinnules. Cette plante a été recueillie aux iles Canaries par Riedlé. ( W.f. in herb. Desfont. ) Ce n’eft peut-être qu’une variété du preris biau- rita , à pinnules plus petites , la dernière bien moins alongée. 48. Preris en doloir. Pieris dolabriformis. Preris frondibus bipinnatis , foliolis recurvis , pin- nis dolabriformibus , bafi apiceque excifis , nervis di- vergentibus. (N.) Lonchitis ramofa , pediculis nigris pulverulenta. ? Plum. Filic. pag. 42. tab. $5. — Tourn. Inft. R. Herb. 539. Adianthum nigrum , ramofum , pulverulentum & falcatum. Plum. Plant. amér. pag. 32, tab. 47. Adianthum mas , caule & pediculo pulverulento. Petiv. 84. tab. ç. fig. 7. Cette efpèce ,unedes plus diftinétes de ce genre, ©ft remarquable par fes pinnules un peu courbées en doloir , tronquées tant à leur bafe qu’à leur fommet quand ce dernier eft chargé de fruétifi- cation. Ses pétioles font prefque cylindriques , d’unnoir d'ébène , luifans, chargés particuliérement à leur partie inférieure d’une pouflière rouffatre, qui les rend rudes au toucher dans la partie où elle ne règne que imédiocrement. Ses feuilles font deux fois aîlées , longues de deux à trois pieds, com- pofées de pinnules alternes , longues de huit à dix pouces , lancéolies , courbées en faucille en de- dans , garnies de pinnules glabres , alternes , lon- gues de feptàhuitlignes , larges de trois au moins, tronquées à leur bafe , attachées au pétiole feule- ent par leur angle inférieur , tellement qu’elles paroïfient n'avoir qu'un feul côté, comme fi elles euffent été coupés longitudinalement; dépour- vuss de la côte du milieu, les nervures s’écar- tant, du point de leur attache, en rayons di- vergens. Leur fommet eft obtus, un peu arrondi, mais tronqué comme la bafe , & même un peu renfoncé lorfqu’il eft chargé de fruétification , qui ne fe trouve pas fur le bord inférieur. Ces folioles font glabres, luifantes en deflus ; elles ont prefque l2 forme d’un carré long ; la terminale eft alongée, acümines, Certe plante croît à la Martinique & à Saint- Domingue. ( W. f. in herb. Desfont. ) Elle à de très-grands rapports avec la figure de Ja plante de Plumier. Seroit-ce alors la même efpèce que l’adian- hum pulyerulentum Linn.? Elle en diffère par fes pinnules tronquées à leurs deux extrémités. 49, PTERIS élevé. Preris aliiffima. PTE Pteris frondibus bipinnatis , foliolis lato-lanceo- latis j pinnis lanceolato-acutis , integris ; bafi con- fluentibus, (N.) Cette plante a des rapports avec le pteris biau- rca , mais beaucoup plus grande dans toutes fes parties; fes pinnules font bien plus profondes , fimplement confluentes à leur bafe , acuminées à leur fommet. Elle s’élève à lahauteur dequatre àcina pieds, fes pétioles font très-glabres , couleur depaïlletendre, à demi-cylindriques ; ftriés à leur face antérieure. Ils fe développent en une feuille très-ample , deux fois ailée , à folioles alternes , longues de près d’un pied, compofées de pinnules lancéolées , très-ai- guës , entières à leurs bords , confluentes à leur bafe , écartées , longues de trois à quatre pouces, larges de cinq à fix lignes ; celies des folioles in- férieures quelquefois à demi- pinnatifides , d’un vert luifant & verniflé en deffus , plus fombre en deflous , d’une fubftance membraneufe & mince ; marquées de nervures lâches , rameufes, en ré- feau , peu fenfibles. La fruétification forme un li- feret pulvérulent au contour des pinnules. Cette plante a été recueillie par M. Ledru à Porto-Ricco. ( W. f. in her. Lam.) 50. PTERIS finué. Preris finuata. Preris frondibus bipinnatifidis, pinnulis finubufque rotundatis. Thunb. Flor. jap. pag. 382. Ses feuilles font hautes d'environ un pied & demi , foibles , droites, deux fois ailées, compo- fées de pinnules alternes , étendues , longues d’en- viron trois pouces, pinnatifides, & dont les dé- coupures font prefque oppofées, très-entières , arrondies, glabres,nerveufes ,ondulées;les échan- crures ou finus font également arrondis. Cetreplante croitau Japon, proche Iedo. (Caraët. ex Thunb.) $1. PTERIS des marais. Pteris paluffris. Preris frondibus bipinnatis ; foliolis lanceolato- oblongis ; pinnatifidis ; pinnis conflentibus infernè fruétificantibus ; fupernè crenulatis , obtufis. (N.) Filix lufitanica , non ramofas paluftris | lonchi- tidis folio. Tourn. Inft. R. Herb. 537. tab. 313. À, Eadem foliolis longiffimis , anguftioribus , infe- rioribus interdüm bifidis, pinnulis dinearibus. (N.) Cette plante a des pétioles glabres, anguleux, cannelés ; ils fupportent une feuille ample, d’en- viron un pied & plus, deux fois ailée , compofée de folioles prefqu'alternes, alongées , lancéolées , aiguës, longues de fix à fept pouces au moins, glabres, vertes à leurs deux faces , divifées en pinnules plus ou moins confluentes à leur bafe, longues d’un pouce au plus, larges de trois lignes, PTE prefque lancéolées , rérrécies & obtufes à leur fommet , crénelées à leur partie fupérieure , fer- tiles à leur partie inférieure , où la fruétification forme un bourrelet marginal. Les nervures font latérales , obliques , bifurquées vers leur fommet. Cette plante croit en Portugal, dans les lieux marécageux. ( #. f: in herb. Lam.) La variété A , quoique d’un port différent & originaire de l'Ile-de-France , a tellement tous les caraétères de la plante que je viens de préfenter , que je n'ai pu me réfoudre à l’en féparer. S:s fo- lioles font plus longues, plus étroites , plus lon- guement acuminées ; les inférieures quelquefois bifides : les pinnules ont moins de largeur ; elles font linéaires , redreflées & confiuentes. ( W. f. in herb. Lam. ex Commerf. ) $2. PTERIS à demi-ovale. Preris femiovata. Preris frondibus bipinnatis ; fo!iolis lanceolato-acu- minatis , d'ffantibus , infimo bifido ; pinnis femi-ovu- tis ,obtufss , integris. (N.) Cette plante a quelques rapports avec le pceris arguta , mais fes pinnules font entières , les folioles très-écartées. Ses pétioles font grêles , prefque cylindriques, glabres, d’un jaune pale , hauts d’un pied à un pied & demi ; ils fuppertent à leur partie fupé- rieure une feuille plane , deux fois ailée, com- pofée de folioles diflantes , oppofées, étroites, lancéolées , acuminées , longues de quatre à cinq pouces , larges d’un pouce & plus; les deux fo- lioles inférieures font divifées en deux parties prefque d’égale longueur ; les pinnules, conni- ventes à leur bafe , font ou linéaires ou à demi- ovales , felon les proportions de leur longueur; ar- rondies à leur fommet , entières à leurs bords ; quelquefois cellzs de la bafe fonc un peu plus alon- gées que les autres, & forment une forte d’orei!- letre : la fructification occupe toute leur circon- férence. Cette plante croit dans les Indes , d’où elle a été rapportée par M. Sonnerat. ( W. f. in herb. Lam.) 53. PTERIS à quatre oreilletres. Preris quadriau- rita, Retz. Preris frondibus pinnaiis , pinnis pinnatifidis , apice dentatis ,infimis quatuor panbus bifiis. Reuz. Obferv. bor. pl. 6. pag. 38. n°. 86. Cette plante paroît avoir des rapports avec le pieris biaurtéa de Linné , mais elle en diffère par jes proportions de fa grandeur , par fes dentelures & le nombre de fes pinnules bifides. Ses pétioles font liff:s, prefque tétragones ; fes feuilles aîlées, compofées de folitoles pinnatifides, divifées prefque juique vers la principale nervure: PTE ces pinnules font obtufes, dentées à leur fommet; la terminale eft lancéolée , alongée , acuminée , dentée en fcie , particuliérement vers {a partie fu- périeure. Les deux premières paires des folioles inférieures font bifides chacune , femblables aux autres pour le refte. 729 Cetteplantefe trouve àl’île de Ceilan. (Defcripr. ex Retzio. ) 54 PTERIS à pinnules linéaires. Preris linearis. . Preris frondibus bi feu tripinnatis ; pinnis longifii- mis , fepè acuminatifimis ; pinnulis linearibus , inte- gris , indivifis , obrufis. (N.) Cette efpèce , fi vo'fine du preris femiovata, qu’il eft difficile de l'en diflinguer autrement que par fon port , a des feuilles amples , planes , très-va- riables ellés-mêmes par les proportions de leur grandeur. Elles doivent avoir plufieurs pieds de haut : elles font compofées de folioles redreffées, lancéolées , longues de fix à dix pouces , terminées par une foliole folitiire fouvent très-longue , enfiforme , très-aigué; divifées en pinnules profondes , con- flientes, linéaires, entières à leurs bords, ob- tufes , longues de quatre à fix pouces , garnies à leur contour d'un liferet brun. Les folioles infe- ricures ne font point divifées en deux parties, comme dans le pteris femiovara ; quelquefois les feuilles font rameufes ou trois fois ailées. Cette plante a été recueillie par Commerfon à l'Ile-de-France. (F7. f. in hero. Lam. ) 55. Preris hafté. Preris huffata. Peris frondibus fuprà decompofitis; foliolis remoris, bipinnatifidis; pinnis ovato-lanceolatis, fubhaftatis, cre- nularis , inferioribus trilobis , irdufio plicato. Swrarez. Journ. bot. pag. 70. Preris auriculata. Thusb. Prodfr. Adianthim (haflatum), frondibuspinnatis ; pinnis haffato-trilobis, reëtis. Lion. f. Suppl. pag. 447. Ses pétioles font glabres, de couleur purpurine, hauts d’un pied & demi; fes feuilles, plufieurs fois ailées , compofées de folioles écartées , deux fois ailées , ayant des pinnules ovales , lancéolées, prefque haftées , crénelées à leurs bords, prefque fefiles ; celles du bas oppofées & obrufes , les fu- périeures alternes & aiguës ; les pinnules infé- rieures divifées en trois lobes, dontles deux la- téraux font plus courts : routes les crénelures font recourbées , & renferment fous leurs plis la fruc- ufication. Cette plante croit au Cap de Ponne-Efpérance. Objrrvations. Plufieurs efpèces d'Adiarthumnous parviffent , d’après leur fruétification , devoir être Yyyy1 704 PTE rapportées aux preris , nous l’eufions fair fi elles ne fe trouvoient déjà décrites dans cet ouvrage. Nous nousbornerons à les indiquer ici avec quel- ques obfervations particulières. L'adianthum kexegonum Lina. (voy. ce Diétion: haie, vol. 1. pag. 44. n°. 29.) eft la même ef pèce que le preris heterophylla, È Linsé, en rap- portant enfuite cette drnieré à l'ofmunda crifa , paroit avoir confondu deux plantes différentes. En voici la fynonymie. Preris (heterophylla ). Linn. Spec. 1534. Ruta nucraria, major ; foliis variis , fcilicet oblon- gis, integris & fubrotundis érratis. Sloan. Jam. 21, Hift. vol. 1. pag. 92. tab. 53. fig. 2. Preris fefquipedalis , ramofus ; foliis minoribus , oblongis , Jerratis. Brown. Jan. pag. 91. n°. 5. Adianthum ( hexagonum ). Lion. Syfl. veger. n°. 940. Adianthum foliis hexagonis, Plum. Filic. pag, 84. tab. 37. — Tourn. Inft, R. He:b. 543. : Adianthum pinnis hexagonis, furcatis. Petiv. Filic. 94. tab. 10. fig. 2. Preris (heterophylla ) , foliolis bipinnatis ; pin- nulis cuneato-oblongis , feriium ferratis , fertilium angularis, apice dentatis. Swartz. Journ. bot. p. cs. 11 fuit de mes cbfervations , affez conformes à celles que M. Swartz avoit déjà préfentées , que, 1°. l'ofmunda crifpa Linn. eft une plante très-ditfé- rente du preris heterophylla ; qu’elle doit être elle- même rangée parmi les preris. En obfervant fa fruc- tification avec foin, on remarque qu'elle eft mar- ginale , mais que les pinnules écant mès- petites , fort étroites, le liferet des deux bords fe rappro- che tellement , que cette fructification paroît con- fluente & couvrir la furface entière des feuilles ; cependant fur plufeurs pinnules, & lorfqu'elle eft un peu moins avancée , on apperçoit une ligne de féparation ; de plus, cette fruëtification n'eft point portée , comme celle des ofmendes, fur une forte d'épi rameux, terminal, mais bien fur toutes les pinnules fapportées par un pétiole comirun. Hya deux fortes de feuilles, les unes fertiles & d’autres ftériless mais je n’en ai vu que de fertiles parmi quelques individus que j'ai obfervés. Cette efpèce appartient à l'Europe. Les f.uiles fersiles font trois fois ailées, à pinnules fort petires, étroites , ovales ; entières, quelquefois un peu incifées vers leur fommer. C’eft bien le fix borryoides, feu fli- cula petraa , florida, angtica, foliis plurifariam di- vifs. Morif. Hift. 3. pag. 593. $. 14. tab. 4. fi3. 4. Les feuilles ftériles font incilées, particuliérement vers leur fommet. 2°. Le pteris heterophylla, que Linné rapporte à la figure donnée par £loane , tab. $3 , convient également à la plante de Plumier , tab. 37, que 0 0 22 nt mm RAT BPSRNE ctiver, cité feul par Linné, n’a fait que copier; & c’eft cette dernière figure que Linné préfente pour fon adianthum hexagonum. Ces deux plantes ne font donc évidemment que Ja même , avec cette différence que, dans Plumier, on ne voit que les feuilles fertiles, & que Sloane a repréfenté les fériles & les fertiles. À la vérité, ces dernières ne font pas auf grandes ni aufñi bien caraétérifées en hexagone ; mais ces différences , qu’on trouve également dans la nature , font très-légères, & tiennent au développement de la plante. Dans les feuilles fériles , les pinnules font ova- les, denticulées à leurs bords ; dans les fertiles, ces mêmes pinnules, ovales avant la fruct fication, prennent une figure hexagone lorfque celle - ci s'établit. Comme elle ne règne que fur une partie des deux bords latéraux , leur bafe & leur fommet reftent libres. La portion intermédiaire étant rou- liés par la fru@iñcaton, il en réfulre une forme hexagone plus ou moins prononcée. Ces pinnules font ordinairement garnies de deux ou trois dents à leur fommet, mais leurs bords font entiers. Selon M.Swartz, l’acroffichum thaliétroides Linn. or. zeyl. tab. 4, & l'acrojfichum filiquefum Linn. l pec. Plant. & Rumph. Amboin. 6. tab. 74. fig. 1. même plante, dont ia figure de Rumphe repré- fente les feuilles fertiles : il la regarde comme un pteris qu'il appelle Preris (thaliétroides), pinnis flerilibus, pinna- tifidis ; laciniis obrtuffs ; fruttiferis pinnatis ; pinnulis bipartitis , lirearibus. Swartz. Jouru. bot. pag. 65. * Efpèces douteufes où moins connues. * Preris (fubciliata) , fronde pinnatä; pinnis lan- ceolatis , ferrulato - ciliatis , baff fupra latioribus. Forsk. Flor. ægypt.-arab. pag. 185. n°. 10. ette plante eft haute d’un pied, une fois ai- lée , compofée de pinnules oppofées, ouvertes, lancéolées, légérement denticulées ou ciliées à leurs bords, très-étroites à leur bafe, beaucoup plus larges à leur pattie füpérieure : elle croit en Egypte. * Preris (quadripinnata ) , fronde fupra decompo- ftä, quadripinnatä ; pinnis fecunëariis , baff liberis ; infimis bipinnatis. Forsk. Flor. æpypt.-arab. pag. 186. n°11. * Pteris (regularis), fronde fuprà decompofiä ; pinnis primarlis, feffilious ; Jecundariis, connatis, patentibus , lineari-lanceolatis ; integris ; infimis pin- netis. Forsk. Flor. ægypt.-arab. pag. 186. n°. 12. X Preris (viridis) , fronde fuprà decompofitä ; pin- nis fuperioribus , lanceolatis, feffilibus ; inferioribus pinnatifidis pinnatifque, lanceclatis. Forskahl. Flor. ægypt.-arab. pag. 186. n°. 15.— Gmel. Sy, Nar. vol. 2. pag. 1299. n°, 30. PIE - # Preris ( dentata), fronde fuprà decompolirä ; pinnis primis feffilibus, remotis, decurfive pinnatis ; pinnis oppofitis, linsaribus, crenato-dentatis. Forsk. Fler. ægypt.-arab. pag. 186. n°. 16. * Preris (denticulata), frondibus pinnatis; pinnis inferioribus femipinnatis, lanceolatis, fierilibus ; de- ticulato-fpinulofis , fertilibus inregris. Swaïtz. Journ. botan. pag. GG. * Preris (attenuata), frondibus pinnatis ; pinnis enfiformibus, firuato-pinnatifidis ; laciniis lanceola- ts , fubfalcar:s ; terminali elongatä. Swaxxz. Journ. botau. pag. 60. * Preris (comans), frondibus fubbipinnatis; pin- ris pinnatifidis j lacinirs elongatis, lanceolatis , apice attenuatis , ferratis. Forft. Fior. auftr. pag. 70. * Pieris (incifa), frondibus bipinnatis ; pinnulis adnatis , fubintegris , inferioribus incifo - dentatis. Thunb. Prodr. & Swartz. Journ. bot. pag. GG. * Preris (humilis), frondibus fubbipinnatis; pir- ris obongis , incifis, fupinnatis ; extimis obfolesè crenatis , confiuentibus. Foxft. Flor. auftr. pag. 79. * Pteris (Mlibellata) , frondibus bipinnatifidis ; pinnis infimis femibipinnatifidis ; laciniis éecurrenti- bus , lanceolato-linearibus , ferratis. Thunb. Prodr. Cap. & Swartz. Journ. botan. pag. 66. * Preris (tripartita}), fronde fupra decompofitä, tripartità ; foliolis bipinnarifidis , lateralibus biparti- tis. Swartz. journ. botan. pag. 67. * Preris (adfcenfonis), fronde fuprà decorpro- fitä x foliolis fubbipinnatis , pinnis decurrentibus , ovato-lanceo!atis , obtuftufculis, dentato-ferratis, in- finis pinnatifidis. Swartz. Journ. botan. pag. 67. * Preris (villofa), fronde fuprà decompofirä ; foliolis bipinnatifidis, pinnis lato-lanceolatis ; pin- nulis decurrentibus , ovato-lanceolatis , finuato-inciffs ; laciniis ovatis. Swartz. Journ. botan. pag. 67. * Preris (efculenta}, fronde fuprà decompofitä ; foliolis bipinnatis ; pinnulis linearibus ; decurrenti- coudunatis , fummis brevioribus. Foriter. Flor. auftr. pag. 79. — Swartz. Journ. botan. pag. 68. X Pteris (arborea) , frondibus fubbipinnatis; pin- nis pirnatifidis ; caudice arboreo , aculeato. Linan. Sy. Plant. vol. 4. pag. 393. n°. 7. & Syit. veger. pag. 782. * Preris (capenfis), fronde fuprà decompofiré ; foliolis bipinnatis, fubrùs hirfutis ; pinnulis lineari- bus, coadunatis , terminalibus longioribus. Swartz. Journ. botan. pag. 68. & Thunb. Prodr. Cap. * Pieris (rotundifolia), frondibus pinratis, hif- pidis ; pinnis fubrotundis , obfoletè crenatis. Forfter. Flor. auftr. pag. 79. * Pieris (varia), frondibus pinnatis ; pinnis in- PTE 705 np A ; _— : , ferioribus fubrotunñdis , fuperioribus ovatis , bafi utrin= x SE J que fubauritis. Swartz. Journ. botan. pag. 69. * Pteris (auriculata), frondibus pinnatis ; pinnis ovatis, fursbm auritis, integris fubpinnatifidifque ; frudiferis acutis, crenuletis. Ewrarrz. Journ. botan. pag. 69. Adianthum auriculatum, Thunb. Prodr. Cap. + Preris (involuta), frordibus bipinnatis ; pin- nulis fubcordato-ovatis, adnatis ; indufio plicato ; fipite paleaceo-hirto. Swartz, Journ. bot. pag. 69. * Pueris (calomelanos), frondibis fuprè decom- pofitis ; fodiolis bipinnatis, pinnulis cordatis ; inte- gris , oviuse triangulis, majoribus, fubhaffatis (rri- lobis) ; flipite glalerrimo. Swartz. Journ. botan, pag. 70. Pteris haftata. Thunb. Prodr. Capen. * Preris rmauritiana. Willm. Ufter. Ann. 12. 61. * Preris blechnoides, Willden. Phytogr. 1. 12. tab. 0. fig. 2. * Preris (vittaria enfiformis ), frondibus l'neari- erfiformibus , ereëtis ; lineis fruétifcantibus , folita- riis, marginalibus. At. N.S.N. Berol. 2. tab. VII. fig. 1. RENVOIS POUR LA SYNONYMIE. SYNONYMES............ Voyez Vittaria lineata. SWartz.... Pieris anguffifolia. Idem...... Marfilea minuta. Linn. Pieris lanceoluta, Destont. — obliqua. Forsk. — femi-ferrata. Id... .....:...9 . = Se RELObi ee DE — férraria. Thurb. — enfiformis. Houytt. — argentea. Gmel. — pedata. — ferrulata. Forsk. — arguta. Adianthum pulverulentum.? Linn. — dolabriformis, Pteris auriculata. Thunb....... p. Adianthum haffatum. Linn. f...,.$5— hefrata. — guadrifoliata, — enfifolia. — vittata, — heptaphyllos, —— Creriäia. (POIRET.) PTEROCARPE. Prerocarpus. Genre de plantes dicoiylédones , à fleurs complètes, papillonacées , de la famiile des légumineufes , qui a beaucoup de rapports avec les dartriers, renfermant des arbres ou abriffeaux trous éxotiques à l’Europe , dontles feuilles font alternes , ailées avec une impaire ; les fleurs difpofées en épis axillaires. Le caraétère efflentisl de ce genre confifte dans: ! Un calice campanulé, à cinq dents ; une gouffe ip N / 2 Po \ n courbée en faulx, comprimée, membrancufe , à une Jeule femence, quelquefois deux ou trois. 726 / PIE CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice d'une feule pièce, tubulé, cam- panulé, divifé à {on orifice en cinq dents aiguës. 2°. Une corolle papillonacée, dont l'étendard eft prefqu'en cœur, arrondi, longuement ongui- culé, étendu , plus long que la carène & les ai- les; celles-ci , lancéolées ; la carène courte. 3°. Dix écamines réunies à leur bafe, dont les filamens font filiformes, libres en partie, termi- nés par des anthères arrondies. 4°. Un ovaire fupérieur , pédiculé, oblong , comprimé , furmonté d’un ftyle fubulé & d’un ftigmate fimple. Le fruit eft une goufe pédiculée, arrondie, courbée prefqu’en faulx ou échancrée à un de fes côtés, à valves membraneufes, foliacées, mar- qué:s de nervures latérales, variqueufes , fail- Jantes , ligneufes dans le centre , ordinairement à une loge non ouverte, renfermant une femence réniforme, & quelquefois deux ou trois. Obéfervations. Le caract:re effentiel de ce genre étant particulisrement appuyé fur le fruit com- primé, garni ordinairement d'une large membrane à fon contour, & dont une, deux ou trois femen- ces occupent le centre , il fuir que plufieurs autres genres particuliers viennent néceflairement fe rat- racher à celui-ci, les autres parties de leur fructi- fication n'offrant point d’ailleurs des différences affez faillantes pour les en féparer : tels font le moutouchi d'Aublet, l’apalatoa du même, l’ame- rimnon de Brown, l’'afpalathus ebenus du Syflème végétal. Dans toutes ces plantes, les étamines font ou réunies en un feul paquet, ou divifées en deux, cing par cinq, rarement diadelphiques proprement dites, mais plus fouvent monadelphiques , médio- crement réunies par leur bafe. La forme des pé- tales n'eft pas conftante pour toutes les efpèces ; celle du calice left davantage , ainfi que l'ovaire Ex fon flyle. Les gouffes font fermées, & ne s'ou- vrent point dans la plupart des efpèces ; dans d’au- tres , elles fe partagent en deux valves : ce der- nier caractère a fair établir le genre amerimnum, que nous réuniffons à celui-ci. Les plantes qui conflituent ce genre font toutes des arbres ou des arbuftes à feuilles fimples ou ailées ; mais dans ces dernières , les folioles font alternes , pétiolées , & fi écartées qu’on prendroit leur pétiole commun pour un rameau, & par con- féquent ces folioles pour des feuilles fimples elles font entières, la plupart acuminées où mu- cronées, fouvent épaifles & coriaces. Plufieurs de ces arbrifleaux d'füllent, à travers leur écorce, PURE une réfine rougeâtre, du nombre de celles con- nues dans le commerce fous le nom de farg-de- dragon ; d'autres fourniffent une teinture rouge, & le rrerocarpus Santalium paroit être le véritable bois de Santal, d'apres Linné fils. ESPÈCES, I. PTÉROCARPE dragon. Pterocarpus draco. Linn. Prerocarpus foliis pinnatis, foliolis alternis, duobus feu tribus feminibus ; caule arboreo, inermi. (N.) Lam. Illuitr. Gener. tab. 6Go2. fig. 2. Prerocarpus foliis pinnatis, Linn. Syftem. Plant. vol. 3. pag. 394. n°. 1. — Jacq. Amér. 293. tab. 183. fig. 92. — Linn. Mater. med. 169,—Swartz. Obferv. 275. Draco arbor. Loœfi. It. 266. 273. n°. 147.168. Draco arbor indica, filiquofa, populi folio. Comm. Hort. 1. pig. 213. tab. 109, Pterocarpus (draco ), foliis pinnatis , foliolis ovatis, acuminatis ; flipulis oblongis | obtufis ; fruc- tious obtufis. Willd. Spec. Plant. vol. 3. pag. 904. néctle 6. Lingoum. Rumph. Amboin. 2.p. 20$. tab. 70. Prerocarpus ( indicus), foliis pinnatis ; foliolis oblongis, acuminatis ; ffipulis nullis, fruétibus acu- tis. Willd. Spec. Plant. vol. 3. pag. 904. n°. 2. C’eft un arbre dont les tiges & les rameaux font glabres , revêtus d'une écorce rougeâtre, litles, garnis de feuilles a'ternes , ailées, compolées de folioles alternes, pétiolées, ovales, acuminées, entières à leurs bords, liffes à leurs deux faces, membraneufes , larges d'environ deux pouces, lon- gues de trois , marquées de nervures alternes, la- téraies , fimples, point faillantes. Les fleurs naiffent dans l’aifielle des feuilles, vers l'extrémité des rameaux , fur d'affez longs pédoncules, rameux , difpofés en grappes : ces fleurs font blanchâtres, nombreufes, mais un grand nombre avorte : il leur fuccède une gouffle orbiculaire , grande , comprimée, à grofies ner- vures, très-failiante dans fon milieu , où fe trouve une loge contenant deux ou trois femences rou- geâtres, aflez petites, ovales, oblongues. Cette goufle eft environnée à fon contour d’une large membrane, mince, férme, entière, nerveufe, courbée en faulx, avec une pointe particulière, formée par une échancrure médiocre & latérale. Cette plante croît dans les Indes. B (W. f ir herb. Lam.) Il nous eft difficile de prononcer fur la plante de Rumphe , que nous ne connoiffons que d’après Ja figure qu’en a donnée cet auteur. Will- dsnow la regarde comme une efpèce diftinéte. El difiille du tronc de cet arbre, naturellement PTE & par incifion , une réfine qui fe condenfe en lar- mes rougeâtres; c'eft une de celles auxquelles on a donné , dans le commerce , le nom de fang-de- dragon. 2. PTÉROCARDE à feuilles veloutées. Prerocar- pus ecaflapñyllum. Linn. Pterocarpus foliis fimplicibus , ovatis, acuminatis, Jaurès fericeis. Linn, Syft. Plant. vol. 3. pag. 394. n°. 2.— Swartz. Obferv. 275. Prerocarpus leguminibus fuborbiculatis | obrufis, é $ : Se planis ; foliis alternis, ovaiis, [ubrès villofis. Ber- gius. ACt. Stock. 1769. tab. 4. Hedyfarum ecaftaphyllum. Linn. Specim. Plant. vol. 2. pag. 1052.— Amoœn,acad. vol, $. pag. 403. — Miller. Diét. n°. 20. Ecaflaphylluim frutefcens , reclinatum ; foliis ova- tis , acuminatis ; integris. Brown. Jam. 299. tab. 32. fig. 1. Spartium fcandens, citrifoliis , floribus albis , ad noaos confertèm nafcentibus. Plum. Catal. amer. 19. — Burm. Amér. tab, 246. fig. 2. — Tourn. Inft. R. Herb. 645. Arbriffeau affez élevé, dont les branches font très - diffufes, grimpantes, une partie traînant fur la terre , garnies de feuilles fimples , alternes, grandes , coriaces , pétiolées, ovales, entières, acuminées à leur fommet, glabres & vertes en deffus , revêtues en deflous d’un duvet très-court, cendré , velouté, à nervures un peu faillantes, Les pétioles font très- courts , prefque pubel- cens. Les fleurs forment , le long des tiges , vers leur extrémité, de petites grappes courtes, latérales, à fleurs blanchâtres. Leur calice eft court , renflé, légérement velu, à trois petites dents aiguës. L’étendard de la corolle eft onguiculé, un peu en cœur ; les ailes étroites, auffi lonzues que l’éten- dard ; la carène pius courte, à deux pétales ongui- culés, réunis vers leur fommet. L’ovaire eft pédi- culé, furmonté d’un ftyle incliné, ainfi que les filamens des étamines , réunies prefqu'en deux pa- quets à leur bafe. Le fruit eft une goufle applatte, ovale , médiocre , prefqu’orbiculaire, un peu ré- niforme , rouffatre , velue dans fa jeuneffe , un peu amincie fur fes bords , à peine échancrée ; avec une très-petite pointe à fon extrémité , ren- fermant une femence plate & réniforme. Cette plante croît dans l'Amérique méridio- nale, à la Martinique, à la Jamaique , &c. E (CV. f. in herb. Lam.) 3. PTÉROCARPE à feuilles ternées. Prerocarpus ternata. g Prerocarpus foliis ternatis ; foliolis maximis, PTE 727 Vie ovato-mucronatis, glaberrimis; racemis lateralibus, treviffimis, fubfafciculatis. (N.) Cette plante a des rameaux c grifâtres, garnis de feuiiles alternes, pétiolées , ailées , compofées de trois folioles grandes , ova- les , obtufes, arrondies à leur extrémité , acumi- nées à leur fommet, glabres à leurs deux faces , un peu rouffatres en deffous , longues d'environ cinq pouces fur deux & demi de large , médio- crement pédiculées, alternes ; les deux latérales plus petites, à nervures un peu rougeûtres. ylndriques, ridés » t Les fleurs font difpofées en petites grappes touffues, fafciculées, latérales, rombreufis, au moins de moitié plus coutes que les pétioles ; les pédoncules patticuli: rs font courts, prefque capil- laires, munis de très-petites braétées écailleutes, & chargés fouvent de plufieurs fleurs feffiles. Le calice eft glabre , campanulé, court, à peine denté. La corolle eft blanchatre; les pétales pref- que tous égaux. Cet arbre croît à Cayenne, où il a été recueilli par M. Brocheton. R ( V. [. abfoue fru&. in herb. Lamarck.) 4. PTÉROCARPE fantal. Prerocarpus fantalina, Linn. f. Prerocarpus foliis ternatis , fubrotundis , retufis , glaberrimis ; petalis crenatis, undulatis. Linn. f, Suppl. pag. 318. Excluf. Aublet. Synon. C'eft un arbre très-élevé, à rameaux alternes, qui paroit avoir beaucoup de rapports avec notre prerocarpus ternata, mais qui en difière par fes feuilles moïns conftamment ternées, quelquefois ailées , & dont les folicles font pubefcentes en “deffous , ovales, orbiculaires où oblongues, très- entières, échancrées ou obtufes , au nombre de quatre ou cinq dans les feuilles ailées, alrernes, blanchâtres à leur face inférieure, très-glabres en deffus. Les fleurs font difpofées en grappes droites ,axil- laires , fimples ou rameufes, fans braétées. Leur ca- lice eft de couleur brune ; la corolle ef jaune ; l’é- tendard droit, prefqu'encœur, réfléchi à fes bords latéraux, légérement denticulé, crépu ou ondulé, marqué de ftries ou de veines rougeîtres. Les ailes font ouvertes, ondulées ou denticulées à leurs bords ; la carène courte, oblongue , un peu con- cave , crêpue à fon fommet. Les filamens font jaunes, au nombre de dix, réunis par leur bafe ; les anthères blanches & globuleufes. L’ovaire eft comprimé, oblong , velu , pédiculé; le ftyle re- courbé , le fligmate obtus. Le fruit eft une goufle arrondie , un peu courbée en faulx , glabre, con.- primée , environnée d’une aile membraneufe, un peu ondulée, traverfée , fous l’épiderme, de vei- nes variqueufes , à une feule loge non ouverte, PTE ule femence applatie, or- 728 ne contenant qu'ure fe biculaire , à peine échancrée. Cette plante croît dans les Indes, à l'ile de Ceilan, fur le fommet des montagnes. h (Defcripr. ex Linn. f.) Comme je n’ai point vu les fruits du pterocarpus ternata , il pourroit bien n'être qu'une variété de cette e'pèce, qui d’ailleurs varie beau- coup dans la form: de fes feuiiles , ainfi que le remarque Linné fils. Cet auteur, d’après l’autorité & les obferva- tions de Kœnig , ne doute point que ce ne foit cette plante qui donne le véritable fanral, fon bois étant traverfé d'un grand nombre de veines d'un rouge vif, & d’autres d’un rouge plus foncé, fourniffanc d’ailleurs , par fon infuñon dans l'eau, une belle couleur rouge. Ce bois eff lourd , com- pacte, ferré, fufceptible d’un beau poli :il découle de fon écorce un fuc qui eft encore une forte de fang-de-dragon , femblable à ceux qui font connus dans le commerce. $- PTÉROCARPE moutouchi. Pterocarpus mou- touchi. Prerocarpus foliis pinnatis , foliolis ovato-lanceo- latis , reticulatrs ; floribus paniculatis ; fruütibus fube- rofis , monofpermis. (N.) Lam. Illuitr. Gen. tab. 6o2. fig. 1 à 9. Moutouchi fuberofæ. Aublet. Guian. vol. 2. pag. 748. tab. 200. C’eft un arbre élevé, à rameaux étalés, garnis de feuilles alternes, pétiolées , ailées avec une impaire , compofées de folioles oppofées ou alter- nes, ovales, lancéolées, acuminées, au nombre de fept à neuf ; pédiculées , glabres, marquées de nervures dont les ramifications font fines & agréablement réticulées. Les fleurs font axillaires, terminales, difpofées en une forte de panicule médiocrement rameufe , à ramifications fimples, fupportant des fleurs al- ternes, médiocrement pédonculées , dont le calice eft court, campanulé , à cinq dents aiguës. La co- roile a fon etendard un peu concave, plus grand que les autres pétales ; les aïles ovales , étroites, un peu frangées à leur contour, ajnfi que la ca- rène ; dix filamens réunis à leur bafe, un peu courbés ; le ft;le fubulé, plus long que les eta- mines; l'ovaire pédiculé , oblong, aigu à fes deux extrémités. Le fruit eft une goufle comprimée, irréguliérement arrondie , échancrée largement vers fa bafe , avec tin appendice recourbé, obtus; amincie & membraneufe à fes bords, à une feule femence , dont l'enveloppe eit fubéreufe. Cette plante croit à la Guiane. B (V. fruë. fic. in kerb. Lam.) G. PTÉROCARPE hérifflon. Pterocarpus erinacea. ‘nâtres, éparfes : PTE Prerocarpus foliis pirnatis ; foliolis ellipticis | [ub- ts pubefcentibus ; legurriribus erinaceis. (N.) Lam, Iluftr, Gen. tab. Go2. fig. 4. Cette efpèce eft une des plus diftinêtes par les épines longues & Jjaunatres dont fes fruits font chargés. Les feuilles font ailées, compofées de folioles ovales ou elliptiques , obtufes , un peu plus larges à leur bafe , médiocrement pétiolees , entières , minces, glabres en deffus, pubefcentes & roufla- tres en deffous , marquées de nervures fines , la- térales, alternes , parallèles, obliques , un peu ar- quées , dont l'intervalle eft rempli par un réfeau à mailles ferrées, un peu faillantes. Les fleurs font pédonculées, le calice pubef- cent, campañnulé , tronqué, à peine denté ; le fruit eft une goufle comprimée, orbiculaire , pu- befcente , bombée à fes deux faces dans fon mi- lieu , où elle eft recouverte de poils blanchâtres & de longues pointes nombreufes, très-fines , jau- elle ne contient qu'une feule femence. Cette efpèce croit au Sénégal. R (7. f. in herb. Lamarck.) 7. PTEROCARPE apalaton. Prerocarpus apalatoa. Prerocarpus foliis pinnatis; foliolis coriaccts , gla- berrimis , ovato-acuminatis, nervofo-reticulatis; fpicis FA . ‘ Q . 7" : . T axillaribus | ramofis ; leguminibus difpermis. (N.) Prerocarpus (xoh:5), foliis pinnatis ; foliolis ob- longo-lanceolatis | acuminatis ; ftipulis nullis, fruiti. bus orbiculatis. Willd. Spec. Plant. vol. 3. p. 905. Prerocarpus (apalatoa) , foliolis oblongis, abruptè acuminatis ; legumine undiquè fubaquali , bafi emar- ginato , glabro, exflipitaro. Richard. A&. Soc. Hift. natur. Parif. 1, pag. 111, Apalatoa guianenffs, Aublet. Guian. pag. 382. tab. 147. Pterocarpus (rohri), folis pinnatis , flipulis nullis ; fruëtibus fubrotundis. Vahl. Symbol. 2. Pig. 79°. Nous ne pouvons nous difpenfer de rappeler ici cette plante, dont il a déjà été fait mention dans cet ouvrage, à l’article Apalaton. vol. 1. pag. 208. Eile appartient évidemment aux ptérocarpes. Nous nous bornerons à ajouter quelques détails parti- culiers , renvoyant, pour le relte , à l’article que nous venons de citer. Ces fleurs font difpofées en épis axillaires ou terminaux, médiocrement ramifiés. Le calice eft un peu pubelcent, à cinq dents courtes, pref- qu'obtufes ; garni à fa bafe d’une bractée filifor- me , fubulée, fouvent plus longue que le calice. La corolle ef grande, caduque ; l’étendard ouvert, échancré PTE | échancré à fon fommet; aufli longue que les au- tres pétales; les ailes onguicuiéss , qu ; obtu- fes, affez femblables à ia carène ; les étamines, réunies par leur bafe en un feul paquet ; l'ovaire ovale, pubefcent ; le ftyle recourbé à fon fommet, ainfi que les filamens. Le fruit eft une goufle bor- dée d’un large feuillet , renfermant deux femences prefqu’ovales , à peine réniform.s. Cette plante croit dans les grandes forêts, à la Guiane. PR (V7. J. in herb. Lam.) 8. PTÉROCGARPE amérimone. Prerocarpus ame- rimnon. Prerocarpus foliis alternis , fimplicibus ; fubcor- dato-ovatis ; racemis compofitis, axillaribus , late- ralibus. (N.) Amerimnon fruticofum , foliis nitidis, fimplici- bus , cordato - acuminatis. Brown. Jam. pag. 288. tab. 31. AB. 3: Amerimnor (Brownei), ixerme, foliis petiolatis, alternis, fubcordato-ovatis; racemis compofitis , axil- laribus lateralibufque. Jacq. Stirp. amer. tab. 189. fig. 58. — Gmel. Syftem. Nat. vol. 2. pag. 1087. n°. 1. — Swartz. Prodr. : 204. — Willden. Spec. Plant. vol. 3. pag. 908. n°. 1. Arbriffeau très-élevé, dont les tiges font rameu- fes, flriées, un peu rougeatres , garnies de feuil- les fimples altèrnes , ovales, prefqu’en cœur à leur bafe , acuminées à leur fommet , entières à leurs bords, luifances à leur face f fupérieure , plus ternes en deflous, marquées de nervures latérales, rameufes , peu faillantes. Les fleurs font difpofées en petites grappes axil- aires & latérales, très-rameufes , fafciculées , affez femblables à celles du ptérocarpe terné, plus longues, plus compof£es, fafciculées ; | les pédon- cules partiels font courts, un peu pendans. Le ca- lice et prefque divifé en deux lèvres, à cinq dents inégales ; la corolle, grande, blanchätre ; léten- dard plane , un peu échancré à fon fommet, plus grand que les autres pétales ; les étamines , au nombre de dix, réunies en un feul corps à leur bafe ; l'ovaire pédiculé ; les goufles comprimées, membraneufes , foliacées à leur contour , renfer- mant une ou deux femences folitaires dans une loge à deux valves. Cette plante fe rencontre à la Jamaique &e à la Martinique. D ( P. f. in herb. Lam.) 9. PTÉROCARPE en croiflant, Pterocarpus luna- tus. Linn. f. Pterocarpus foliis pinnatis, fpinis ffipularibus , fruétibus lunatis. Linn. f, Suppl. pag. 317.— Willd. Spec. Plant. vol. 3. pag. 905. Medicago rates lunatis. Plum, Ic. tab, 201. fg. 2. Botanique, Tome F. Ne —. P LE 729 Arbrif:au épineux , affez élevé, dont les tiges fe divifent en rameaux cylindriques , roides, gla- bres, munis, à la bafe des pétioles, de deux for- tes épines recourbées , en forme de ftipules, & garnis de feuilles alternes , ailées avec une 1im- paire , compofées de cinq à fept folioles pref- qu 'oppofées ou alternes, pédiculées , ovales-ob- longues , obtufes , prefqu “elliptiques , longues d'environ un pouce & demi, fur un demi-pouce & plus de large; glabres en deffus, cendrées &c légérement pubefcentes er deflous, marquées de nervures latérales, fices, très- rapprochées, pa- rallèles ; la côte du milieu faillanre & jauuâtre. Les fleurs font, les unes axillaires, d’autres dif polées en une forte de panicule terminale, com- pofées de petits épis un peu FREREe dont ies pédoncule s font denticules Bar la chute des pre- mières fleurs. Leur calice ef camparnulé, comme tronqué , à cinq petites dents, muni à fa bafe de deux petites écailles s. Là corolle eft blanche, mé- langée de violer ; l’étendard médiocrement ongui. culé, ouvert & réfléchi en dehors, de couleur violette ; les ailes oblongues, plus coùrtes ; la ca- rène blanche & recourbée ; dix étamines, toutes réunies à leur bafe par une gaïîne teinte de rouge, & fendue longitudinaleme nt; les anthères jeuna- tres, l’ovaire pédiculé , comprimé , velu; le ftyle court. Le fruit eft une goufle orbiculaire , cour- bée fortement en demi-:un>, de forte que le fom- met vient s'appliquer prefqu'a la bafe ; point mem- braneufe à fon contour , à cofies dures, COACES , veinées. Les femences font comprimées, réni- formes , de la grandeur des goufles. Cette plante croit dans l'Amérique méridio- nale , à la Martinique. R (VW. /f. in hero. Lam.) 10. PTÉROCARPE hémiptère. Prerocarpus hemip- tera. Gærtn. Pterocarpus capfulé inc futurâ tumidä notatä, indè in alam meméranaceam extenuatä. Qi de Fruét. & Semin. Centur. 9: tab. 156. fig. 2. — Gmel. Syftem. Natur. vol. 2. pag. 1087. n 5, €. — Lam. Illuftr. Gener. tab. Go. fig. 3. Nous ne connoiffons cette efpèce que d'après la defcriprion que Gærtner nous a donnée de fes fruirs : ils reflemblent affez , par leur forme exté- i à x du pterocarpus draco ; mais ces der- us fortement courbés en faulx, & ils tiennent a 1x à trois femences affez petites, ue dans l efpèce dont il eft ici queftion, le es eft prefqu’un drupe à une feule loge, dans laquelle eft renfermée une femence folitaire, grande, réniforime , fe terminant, à une de fes ex- trémités, En un bec recourbé. Le épider me s’élat- git en une aile membraneufe , fortement arquée , prefque circulaire , à grofles nervures proruberan- res & variqueufes, & en deflous d'une fubitance fibreufe & fubéreule, ( Defripr. ex Garin. ) LITZ can E 11. PrÉROCARDE aptère. Prerocarpus aptera. Gærtner. 790 TE Prerocarpus capfulà fubcocklearä , nuda. Gærtner. de Fruét. & Semin. Centur. 9. tab. 156. fig. 1. — Gmel. 5yft. Nat. vol. 2. pag. 1087. n°. 7.— Lam. Tilufir,. Gener. tab. Go2. fig. s. Orucaria, fruëtus filiquofus. Bauh. Hift. 1.1. 12.2 Ce n’eft encore que d’après Gærtner que nous pouvons païler de cette plante, dont il ne cite & ne décrit que le fruit , un peu rapproché de celui du pterocarçus lunata ; maïs dans ce dernier, les deux extrémités ne fe touchent pas, tandis qu'ici ell:s fe croifent , & forment prefque le commen- cement d’une fpirale. Le fruit eft fongueux, co- riace , épais, comprimé, orbiculaire , à une feule femence forc grande, nue, fans membrane ailée. (Defcrist. ex Gartn.) Je ne ferois pas éloigné de regarder cette plante comme une variété du prero- carpus lunata , Jufqu’à ce qu’elle nous foit mieux connue. 12. PrÉROCARrE du Coromandel. Prerocarpus marfupium. Roxb. Pterocarpus foliis pinnatis; foliolis ell'pticis, emar- ginatis; (Hipulis nullis; paniculà terrminali, Willd. Spec. Plant. vol. 3. pag. 90$. n°. 3. Pterocarpus marfipium. Roxb. Coromand. vol. 2. pag. 9. tab..116. C’eft un arbre très-élevé , dont le bois eft dur & de couleur orangée : il fe divife en branches & en rameaux garnis de feuilles ailées, compofées de folioles elliptiques, échancrées à leur fom- met, alternes, médiocrement pétiolées, fans fHi- pules. Les fleurs font blanches, difpofées en une panicule ample & terminale ; les filamens font au nombre de dix, réunis par leur bafe en un cylin- dre , & divifés en deux paquets égaux; les goufles font courbées en faulx , aiguës ,environnées d’une aile membraneufe , contenant une ou deux fe- ences. Cet arbre croît fur les montagnes, au Coro- mandel. D 13. PTÉROCARPE pubefcent. Prerocarpus pu- befcens. Prerocarpus foliis pinnatis ; foliolis oblongis , acu- minatis , fubtàs pubefcentibus ; caule arboreo. Amerimnum pubefcers. Willd, Spec. Plant. vol. 3. pag: 209. - Arbre tres-élevé, revêtu d'une écorce cendrée, divifé en rameaux garnis de feuilles alternes, ai- lées avec une impaire, compofées de onze à treize folioles ovales , Jancéolées , acuminées , pétio- lées , oppofées , glabres à leur face fupérieure , dE A pubefcentes en deffous ; les plus grandes , longues de trois pouces. Les fleurs font difpofées en grappes axillaires, filiformes, au moins de la longueur dés fleurs, folitaires ou quelquefois rameufes à leur bafe ; les pédoncules partiels bifides, terminés par de peti- tes flcurs violettes, munies, à la bafe du calice, de deux braëtées caduques. Le calice eft court, tronque obliquement , à cinq deits à peine fenfi- bles ; les filamens , au nombre de dix, font réunis par leur bafe en un feul paquet ; les gouffes font planes, à deux valves, & contiennent piufieurs feinences. Cette plante croît dans les contrées méridia- nales de l’Amérique, à Caracas. Ph ( Defcript. ex Willien.) 14. PTÉROCARPE grimpant. Prerocarpus fcan- Je gens, Prerocarpus foltis pinnatis, foliolis oblongis , acu- minatis , glabris ; caule fruticofo , fcandente. Amerimnum fcandens. Willd. Spec. Plant. vol. 3. pag. 909. n°. 5. Arbriffleau dont les branches farmenteufes s’en- tortillent autour des autres arbres : elles font gar- nies de feuilles alternes, ailées avec une impaire , compofées de fept à onze foiicles pétiolées , op- pofées, oblongues , acuminées , glabres à leurs deux faces ; les plus grandes , longues d’un pouce & demi. Les fleurs font difpofées en grappes fimples, axillaires , folitairés , plus longues que les feuil- les ; les pédoncules partiels bifides , dépourvus de braétées. Le calice eft tronqué obliquement; la corolle de couleur violette , une fois plus grande que le pédoncule ; les filamens font diadelphes. Cette plante croit dans les forêts de l’Améri- que, à Caracas. B (Deftript. ex Willden.) Obfervations. Le rterocarpus glabra , Sy. veget. pag. 534 & Syft. Plant. vol. 3. pag. 395. eft la même plante que l’afpalathus ebenus du même ou- vrage, & dont il a été fait mention dans ce Dic- tionnaire , article ASPALATE. (Voyez ce mot.) C’eft, dans le Syffema Nature , édition de Gmelin , l’'amerimnon ebenus , qui nous paroît être la même plante que le pterocarrus buxifolius du même, pag. 1087. Ajoutons à ces obfervations fur le double em- ploi de la même plante , qu’elle nous paroît devoir être rangée parmi les prérocarpes, dont les fruits offrent les caractères qui conftituent ce genre. ( POIRET.) PTÉRONE. Pteronia. Genre de plantes dico- tylédones , à fleurs compolées, de la famille des | PTE eynarocéphales ; qui a des rapports avec les ferratula & les ffahelina , & qui comprend dès fous-arbrif- feaux exotiques à l'Europe, dont les feuilles font courtes , étroites , alternes , quelquefois oppofée:, & les fleurs terminales. Le caractère effentiel de ce genre eft d’avoir : Un calice imbriqué, prefque cylindrique ; une aï- - grette à peine plumeufe ; un réceptacle garni de pail- Lettes ou féracé ; Les foies multifides. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Les fleurs font toutes flofculeufes, hermaphro- dites, nombreufes, égales ; elles offrent : 1°. Un calice commun, imbriqué , oblong, prefque cylindrique , compofé d’écailles inégales, lancéolées , carénées, acuminées. 2°. Une corolle infundibuliforme , divifée à fon limbe en cinq découpures courtes , aiguës. 3°. Cinq écamines fyngénèles, dont les filamens font capillaires , très-courts ; les anthères réunies en cylindre. 4°. Un ovaire oblong, furmonté d’un ftyle fili- forme , de la longueur des étamines; terminé par un fligmate à deux divifions courtes, fétacéés. Les femences font folitaires , oblongues, com- primées, un peu anguleufes, furmontées d’une agrette fefile, à peine plumeufe, quelquefois fimples, fétacée ; revêtues fouvent de poils nom- DÉS ; qui fe confondent avec ceux du réccp- tacle. Le réceptacle eft plane, ccuvert de poils foyeux ou de paillettes fouvent divifées en foies à leur fommet , plus courtes que les femences. Obférvations. Les efpèces qui compofent ce genre y ont été rapportées plutôt d’après leur port que d’après les caraétères de la fruétification, puifque les unes ont le réceptacle garni de pail- leites foyeufes , & qu'il eft nu dans d’autres : ces dernières devroient alors conftituer un autre genre; mais leurs rapports avec les preronia font fi mar- qués dans toutes leurs autres parties , qu'on a cru ne pouvoir les en féparer fans nuire à l’inté- grité d'un genre qui paroïit prefque formé par la Nature. Si cependant on s’arrétoit rigoureufement au caractère effentiel de ce genre , il faudroit nécel- fairement en retrancher toutes les nouvelles efpè- ces préfentées par Linné fils, qui, d’après fon propre aveu, ont leur réceptacle dépourvu de paillettes. Parmi les femences, les unes font cou- vertes de poils courts, d’autres fant nues ; mais eiles font routes remarquables par la belle aigrette fefile , longue & toufue, aui les couronne. 1. PTÉRONE camphrée. Preronia camphorata. Linn. Preronia foliis linearibus , fparfis, margine cilia- tis ; floribus folitariis , paniculaiis. (N.) Lam. Ill. Gen. tab. 667. fig. 1. Preronia foliis fparfis, ba ciliatis. Linn. Syft. Plant. vol. 3. pag. 721. n°. 1. — Amcœnit. acad. vol. 6. Afric. 48. — Gærtn. de Fruét. & Semin. vol. 2. Pterophorus camphorate foliis, ad marçines pilo- Jis ; flore mugno, aureo ; EX fofculis fiflularibus com- pofico. Pluk. Mantiff. pag. 56. tab. 345. fig. 5G. 2. Ses tiges, dures , prefque lignsufes à ieur bafe, hautes de deux ou trois pieds, font divifées en rameaux épars , alternes , cylindriques ; les fupé- rieurs un peu pubefcens, garnis de feuilles épar- fes, prefque fafciculées , alternes, roides, linéai- res , trés-étroites, étalées, longues de quatre à cinq lignes, inégales , fefñles, ciliées à leurs bords. à ale i Les fleurs font terminales, folitaires , fituées l'extrémité de petits rameaux courts, pubefcens , garnis de quelques feuilles alternes, difpofés en une forte de panicule. Les calices font à demi- ovales , imbriqués, compofés d'écailles inégales , Jjaunâtres, un peu verdâtres dans leur milieu, gia- bres, linéaires , lancéolées , à peine ciliées à leur fommet , membraneufes à leurs bords. La corolle eft jaune , compoiée de fleurons tubulés, dont ie limbe eft petit, à cinq découpures égales ; le ré- ceptacle eft garni de filets foyeux très-courts , ou de paillettes très-fines : l’aigrette des femences et compofée de poils fimples , velus. | Cette plante croit dans l'Ethiopie 8 au Cap de Bonne-Efpérance. B (V7. f:in herb. Lam.) 2. PrÉRONE à feuilles graffes. Preronia crafifolia. Pteronia foliis fparfis, fubalternis , craffis, lineari- oblongis, margine fubfpinofis ; flore terminali, foli- cario , magno. (N.) C'’eft une belle efpèce dont les rameaux font al- ternes, ligneux , blanchatres , cylindriques, très- noueux par l'impreflion des attaches des feuilles , ridés, garnis de feuilles nombreufes , très-rappro- chées , fefiles, charnues , éparfes , prefqu’oppo- fées , étroites, linéaires, alongées, obtufes, lon- gues d'un pouce & plus , munies à leurs bords de très-petites épines blanchätres. Les fleurs font terminales, folitaires, feffiles , allez grofies ; le calice ef très-glabre, cylindrique, compofé de larges écailles imbriquées, ov lancéolé obrufes , un peu concaves, d’un jaune LTEZ il A\ ai ess RE Le FES 1 ?= Pb € pâle , luifantes, prefqu’argentées en dedans, mat- | quées à leur bafe interne d'une tache noiratre, ob- tufes & quelquefois frangées à leur fommer. La co- rolle eft jaune, munie d’un long tube filiforme, dont le limbe eft divifé en cinq découpures étroi- tes, lancéolées , aiguës. L’aigrette des femences eft fimple , épaifle , luifante , d’une couleur vive, rouffatre, luifante. . Cette efpèce a été recueillie au Cap de Bonne- Efpérance. Ph ( V. f. in herb. Lam.) 3. PTÉRONE à feuilles de Chryfocome. Preronia chryfocomifolia. Preronia foliis fafciculatis , filiformibus ; floribus terminalibus ; confertis ; ramis fériciis. (N.) Cette efpèce a des tiges (ou rameaux) droites, très - fimples, cylindriques, un peu pubefcentés, prefque ligneufes, garntes dans route leur longueur de feuilles très-rapprochées, difpofées en fafcicules alternes, éoaiffes, filiformes, longues d’un demi- pouce, glabres , terminées par une petite pointe. Les fleurs font feMil:s, réuniés en paquets à l’ex- trémité des tiges, où ceiles-ci fe divifent en de très-petits rameaux fort courts, feuillés, qu’on prendroit pour des pédoncules. Les calices font glibres , touffus , compofés d'écailles diffufes, prefaqu'imbriquées , inégales, linéaires, obrufes, glabres , minces , fouvent teintés de bieu à leur fommet. La corolle eft d’un bleu verdatre dans l'état de ficcité ( peut - être jaune lorfqu'elle eft vivante ) , tubulée , peu ouverte à fon limbe, où elle fe divife en cinq petites dents aiguës. Les fe- mences font, furmontées d’une aigreite fefhile, à poils fimples , légérement velus. Cette plante croit au Cap de Bonne-Eïpérance. Bb (PS. in herb. Lam.) 4. PTÉRONE épineufe. Preronia fpinofa. Linn.f. Pteronia foliis fubulatis , fpinefcentibus | pungen- tiôus. Linn. f. Suppl. pag. 357. Ses tiges font ligneufes , divifées en rameaux cylindriques, garnis de feuilles perfitanres, al- ternes, fefiles, diftantes , fubulées , un peuftriées, très-ouvertes , roides , mucronées , terminées par une pointe épineufe. Les fleurs font difpofées au nombre de trois on quatre dans l’aifelle des feuilles, vers l'extrémité des rameaux. Leur calice eft im- briqué , cylindrique , compofé d’écailles obtufes, inépales. Cette plante croît au Cap de Bonne-Efpérance. D (Déferipr. ex Linn. f.) $. PTÉRONE à petites fleurs. Preronia minuta. Lino. f. Preronia foliis linearibus , vagis ; floribus axilla- ribus, Linn, f, Suppl. pag. 357. PT E Ses tiges font peu élevées ; elles fe divifent en rameaux dichotomes à leur partie fupéricure , gar- nis de feuilles linéaires , Iternes ou prefqu’oppo- fées , la plupart un peu pubefcentes. Les fleurs naiffent dans la bifurcation des rameaux. Elles font prelque fefiles , fort petites. Leur calice eft life, imbriaué ; les fleurons petits & peu nombreux. Cette plante croit au Cap de Bonne-Efpérance. ( Defcript. ex Linn. ) 6. PTÉRONE fcarieufe. Preronia fcariofa. Linn. f. Preronia ramis fbinofs , calicibus fcariofis , foliis ovalibus. Linn. f. Suppl, pag. 356. Cet arbrifleau a des tiges roides , divifées enra- meaux, dontles flériles font t:rminés par des pointes épineufes ; les feuilles fonr feffiles, ovales ou el- liptiques , crès-liffes , petites , longues à peine de quatre à cinq ligues , glabres, très-entières , écar- tées les unes des autres. Les fleurs font terminales, feffiles ; leur calice cylindrique , compofé d’écailles imbriquées , liffes, mucronées , fcarieufes à leur fommet , environ- nées d’une large membrane tranfparente. La co- rolle eft de couleur jaune. Cette plante croit au Cap de Bonne-Efpérance. D (Defcript. ex Linn. ) 7. PTÉRONE pale. Preronia pallens. Linn. f. Preronia foliis fliformibus , glabris ; calicibus te- retibus , ovatis ; caule ramifque incurvis , teretibus. Linn. f. Suppl. pag. 357. Arbriffeau peu élevé , dont les tiges, courbées en arc vers leur partie fupérieure, fe divifent en rameaux de même forme. Ils font inégaux , alter- nes , glabres , d’un blanc pâle, firiés , courts, garnis de feuilles oppolées , fefiles, connées & vaginales à leur bafe, glabres , un peu charnues , très-étroites , filiformes, quelquefois en fafcicules formés par des rameaux non développés. Les fleurs font feMles , terminales, au nombre de deux ou trois à l'extrémité de chaque rameau; & comme ces rameaux fe divifent en d’autres très- courts, fort rapprochés, ces fleurs font alors très- nombreufes, & paroïiflent la plupart latérales & pédonculées. Les calices font glabres, ovales , prefque cylindriques , compofés d’écailles d’un jaune pale à leurs bords, Cette plante croit an Cap de Bonne-Efpérance. D (CF. f. in herb. Lam.) La plante que J'ai obfervée dans l’herbier de M. Lamarck, m'a bien offert tous Jes caractères de celles de Linné, mais le réceptacle n’avoit ni paillettes ni poils , & les femences étoient dé- pourvues d'aisrettes. Comme cette plante étoit en mauvais état & fa fruétification très-avancée , Re SX = —— ————— — , POLE je n’ai pu prononcer affirmativement fur fes carac- tères ; fi cependant c’eft la même que celle de Linné , & que les aigrettes manquent , elle ne peut appartenir aux peronta, 8. PrÈRONE uniflore. Preronia uniflora. Preronia folits oprofiiis , canaliculatis , acutis ; floribus folitariis, fquamis calicinis lato-ovatis. (N.) Ses rameaux font ligneux , cylindriques, grifà- tres, un peu pubefcens vers leur fommet, garnis de feuilies oppolées , connéés à jeur bafe , linéai- res, étroites, canaliculées, aiguës à leur fommet, munies à leurs bords de très-pertites pointes cour- tes, fpinuliformes : de l’aifielle de ces feuilles il en fort d’autres fafcicules qui ne font que le prin- cips de petits rameaux non développés. Chaque rameau ne produit qu’une feule fleur terminale , fefile , aflez femblable à celles du car- thamus tinélorius par les écailles calicinales , qui font larges, courtes, tmbriquées, ovales, cartilagineufes & rouffitres à leur contour. Le réceptacle eft garni de paillettes divifées à leur fommet en poils féta- cés : les femences font un peu aplaties , ovales, furmontées d’une aigrerte fefile , fimple , rouffatre. Cette plante a été recueillie au Cap de Bonne- Efpérance. B ( V. fin herb. Lam.) 9. PTÉRONE à feuilles oppofées. Preronia orpo- fafolia, Linn. Preronia foliis oppofitis , linearibus , Jubtomentofis; caule ramofifimo , ramis dichotomis. (N.) Preronia foliis oppofitis ; ramis dichotomis, diva- ricatis. Linn. Syf. veget. pag. 614. — Gærtn. de Fruct. & Sem. vol. 2. — Lam. Ill. Gen. tab. 667. flg. 2. Cyanus centauroides , frurefcens , lavandula folio. Breyn. Prodr. 3. pag. 28. tab. 17. fig. 3.— Cent. Fafcic. pag. 21. C'eft un petit arbriflean peu élevé, dont les tiges, nues, anguleufes , fontdivifées en rameaux oppofés , très-nombreux, diffus , en buiffon, gla- bres, torrueux, garnis de feuilles oppofées , fef- fiies , linéaires, étroites , fort petites, obtufes, blanchâtres & tomenteufes. Les fleurs font très-nombreufes, fefiles, termi- nales ; les calices font étroits , prefque cylindri- ques , oblongs , compofés d'écailles imbriquées , glabres , verdaries , garnies d’une légère bordure blanchâtre. La corolle eft jaune , tubulée ; les di- vifions du limbe affez profondes ; le réceptacle garni de petites paillettes courtes, terminées par quelques fiamens foyeux ; l’aigretre fimple, velue, rouffe, fefile ; les femences velues. Cette plante croit au Cap de Bonne-Efpérance. D (VW. f. in herb, Lam.) PTE 19. PTÉRONE fafciculée. Preronia fafciculata. Lion. f. Peronia floribus fafciculatis ; uniflofeulis. Linn. f. Suppl. pag. 357. Cet arbrifleau à des viges divifées en rameaux dichotomes , chargés d’écailles mucronées, & gar- nies de feuilles droites, oppofées, imbriquées , lan- céolées , longues d'un pouce , un peu carénées & réfineufes. Les fleurs font fefiles , réunies en fail- ceaux & difpolées en pyramide à l'extrémité des rameaux. Leurs calices font oblongs , compolés de folioles imbriquées, lancéolées , aiguës. La corolle eft jaune ; chaque calice ne contient qu’un feul fleuron. ep 799 Cette plante croit au Cap de Bonne-Ffpérance. D ( Defcripr. ex Linn.) 11. PTÉRONE à grofle tête. Preronia cephalotes. Linn. f. Preronia calicibus oblongis , terminalibus , minutif- fimè laceris ; foliis fubulatis , conduplicatis ; carinatis, férrularis. Linn. f. Suppl. pag. 358. Atbriffeau dont les tiges font liffes, prolifères, garnies de feuilles oppotées, écartées ies unes des autres, fubulées, longues d'un pouce, pliées en deux , carénées , dentées en fcie tant à leurs bords que fur la carène dorfale. Les fleurs font droites , fituées à l’extrémité des rameaux ; elles ont des calices épais, grands , compofés d’écailles imbri- quées, ovales , obtufes, fearieufes , finement dé- chirées, & ciliées à leurs bords. Les [emences font grandes , ovales , rétrécies à leur bafe , furmon- e d’une aigrette fimple , touffue. Le réceptacle eft nu. Cette plante fe rencontre au.Cap de Bonne-Ef- pérance. P ( Defcripr. ex Linn. f.) * Efpèces incertaines ou moins connues. * Preronia (filexicaulis ) , folis filiformibus , gla- bris ; calicibus fubtetragonis ; ramis brevibus , rigidis. Linn. f. Suppl. pag. 355. * Preronia (retorta) 3 foliis ovatis ; re lexis , glabris » Mmergine ciliatis , fcabris ; caule ereélo, fqua- mis calicinis integris, Lion, f. Suppl. pag. 356. * Picronia (hirfuta), fotiis lanceolatis , raten- tibus , pilofis ; caule procumbente, fquamis culicinis integris. Linn. f. Suppl. pag. 356. * Preronia ( glabrata}), foliis lanceolaris , gla- bris ; calicinis fquamis ovatis | membranaceis, Linn. f. Suppl. pag. 356. * Preronia (infiexa ), foliis ovaris , pilofis ;ÿ ca- licinis fquamis fuburticulatis , membranacers ; pedun- culo inflexo. Linn. f. Suppl, pag. 356. PR U°E X Péeronia (glomerata }, folifs ovato-triquetris , glabris ; caule tetragono. Linn. £. Suppl. pag. 356. 794 * Preronia ( cinerea) , foliisoblongis, tomentofis; calicinis fquamis ovatis,membranaceis. Linn.f. Suppl. pag. 356. * Preronia ( villofa }, foliis lanceolatis , obtufis 5 pilofis; calicinis fquamis ovatis, membranaceis, Linn.f. Suppl. pag. 356. * Preronia (membranecea}), foliis ovatis , pul- verulento - tomentofts ; calicinis fquamis fubulatis, margine feariofis. Linn. f. Suppl. pag. 357. * Preronia (ftri@a) , foliis fparfis , baff fubci- liatis ; calicis foliolis integerrimis. Ait. Hort. Kew. vol. 3. pag. 1612. * Preronia ( caroliniana) , foliis radicalibus , ag- gregatis , gramincis , pilofis ; paleis receptaculi fetis Jimplicibus. Walther. Flor. carol. pag. 201. (POIRET. ) PUBESCENTE ( Tige ). Caulis pubefcens, C’eft le nom fous lequel on caraétérife les riges lorfque leur fuperficie eftchargée de poils très-courts, foi- bles, mous, mais cependant faciles à diftinguer. Les feuilles portent le même nom ( fclia pubef- centia } lorlqu'elles offrent le même caraétère. Les exprefions de coronneufes ; velues , tomenteufes , &c. en défignant également la préfence des poils fur ces mêmes parties des plantes, annoncent qu'ils y font plus longs, plus abondans, plus rudes, &c. ( Voyez ces mots.) PULMONAIRE. Pulmonaria, Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées, de la famille des borraginées , qui a des rapports avec les echium & les onofma , & qui comprend des herbes tant indigènes qu’exotiques à l'Europe , à feuilles rudes la plupart , alternes , entières , à fleurs terminales , prefqu’en corymbes , quelque- fois en épi. Le caratère effentiel de ce genre conffte dans : Un calice pentagone ; une corolle infurdibuliforme , dont l’orifice eff nu ; le limbe à cinq lobes à moitié ou- verts ; un ffigmate échancré. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°, Un calice monophylle, prifmatiaque , perfif- tant, à cinq faces, rerminé par cinq denis. 2°. Une corolle monopétale, infundibuliforme , dont le tube eft cylindrique , auffi long ou plus iong que le-calice , dont l’orifice eft nu , & ie limbe à moitié ouvert , divifé en cinq lobes obtus. érées vers 3°. Cinq éremines tres-courtes, 1 : MOTEUR | lorifice du tube, dont les filamens font très-courts, les anthères droites & conniventes. 4%. Un ovaire à quatre lobes , furmonté d’un fyle fliforme, plus court que le calice, terminé par un fligmate obtus , échancré. Les femences font au nombre de quatre, obtufes, un peu arrondies , placées dans le fond du calice perfitant. Oifervations. Le caractère de ce genre eft bien foible ; il fe confond avec ceux des onofima ; des echium , &: même des lithofpermum. Le calice angu- leux n'exifte guère que dans lesefpèces indigènes de l'Europe ; il difparoït dans les autres , & ce calice: y et en même tems très-court, relativement à la, longueur du tube de la corolle. Les feuilles elles-. mêmes , rudes dans nos pulmonaires , ceflent de l'être dans les efpèces exotiques. Cependant les onofma fe diftinguent de ce genre par leur corolle campanulée , ventrue ; les echium , par la briéveté e leur cube ; les Zichofpermum , par leur corolle plus petite, par leur ftigmate bifide. ES P 2 CE s. 1. PULMONAIRE officinale. Pulmonariaofficinalis. Linn. Pulmonaria foliis radicalibus ovato-cordatis, fca- bris. Linn. Spec. plant. vol. 1. pag. 194. — Hort. CLÉ. 44. — Flor. fuec. 156.163.— Mater. medic. 56, — Hall. Helv. n°. $07.— Black. tab. 376. — Œder. Flor. dan. tab. 482, — Hoffim. Germ. 641. — Roth. Germ. 1.83. If. 212. — Lam. Flor. fran. vol. 2. pag. 269. n°. 305. I. Pulmonaria foliis radicalibus in petiolum decurren- tibus ; caulinis feffilibus , femi-amplexicaulibus. Scop. edit. 1. pag. 442. — Edit. 2, n°. 194. Pulmonaria altera. Matthiol. 480. — Camer. Epit. 784. Pulmonaria major. Dalech. Hift. 2. pag. 1327. Ic, Pulmonaria maculofa. Lobel. Ic. 586. Pulmonaria Italorum ad bugloffum accedens. Tourn. Eft. R. Herb. 136. x Symphitum maculofum , feu pulmonaria latifolia. C. Bauh. Pin. $59. — Dod. Pempr. 135. lc. — Morif. Oxon. Hit. 3. $. 11. tab. 29. fig. 8. Pulmonaria vulgaris, maculofo folio. Cluf, Hift. 2. pag. 169. Pulmonaria maculis infignita. Cluf. Pann. p. 673. 5. Pulrmonaria vulgaris, lasifolia, flore albo, Tours. Init. R. Herb. 136. 7. Pulmonaria non macwlofo folio. Tourn. IRC i Cluf. Hifi. 2. pag. 168. — C. Bauh. Pin, 259. — P'Ü E Kaorr. Del, rom. 2. tab, P, 2. — Kniph. Cent. 1. n°, 72 Ses tiges, hautes d’un pied, font velues , mé- diocrement anguleufes, à peine rameufes , garniés de feuilles rudes, couvertes de poils courts, ayant leur fuperficie marquée de taches blanchatres , quelquefois fans taches, traverfées par une ner- vure finple , entières à leurs bords; les radicales font ovales, un peu en cœur à leur bafe, pétio- lées, décurrentes fur leurs pétioles ; les feuilles caulinaires font un peu plus alongées , fefiles, or- dinairement élargigs un peu au deflus de leur bafe, à demi-amplexicaules & même un peu décurrentes, aiguës à leur fommet. Les fleurs font terminales, difpofées en une forte de panicule ou bouquetinédiocrement garni , dont les ramifications font courtes , peu nombreufes , fupportant plufeurs fleurs fefiles ; les inférieures pédiculées. Le calice eft hériffé de petits tubercules rudes , divifé en cinq dents aiguës. La corolle eft rougeûtre & devient bleue en vieilliffant : fon tube eft au moins de la longueur du calice, & fe dilate en un limbe prefqu'ouvert , à cinq lobes affez grands. On rencontre ceite plante dans les bois. % CV. v.) Cette plante paffe pour peétorale , vulnéraire & aftringente. Ses feuilles font mucilagineufes ; elles calment la toux 8: foulagent dans le crachement de fang ; elles donnent , par la combuftion, un feptième de leur poids de cendres , fuivant l’ob- fervation de Gmelin : dans le Nord on s'en fert comme d’une plante potagère. Les moutons, l-s chèvres & même les vaches la mangent, mais les chevaux & les cochons la rejettent. 2. PULMONAIRE à feuilles étroites. Pu/monaria angufhfolia. Lion. Pulmonaria foliis radicalibus , lanceolatis, Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 194. — Hort. Cliff. 44. — Flor. Suec. 2. 164. — Œder. Flor. dan. 483. — Hall. Helv. n°. 598. — Gmel. Sibir. 4. pag. 73. — Gurnn. Norveg.n°.111$.—Pollich. Pal. n°. 189. — Roth. Germ. I. 83.11. 212. — Hoff. Germ. 64. — Lam. Flor. franç. vol. 2. pag. 269. n°. 305.11. Pulmonaria foliis radicalibus ; ovato-lanceolatis , inferiüs decurrentibus. Bochm. Lipf. 14. Pulmonaria alpina , anguftofolia. Bocc. Muf. 110. tab. 86. Pulmonaria quarta , pannonica. Cluf. Hift. 2. pag: 170. Pulmonaria rudro flore. Cluf. Pann. pag. tab. 676. Pulmonaria rubro flore, foliis echii, Tourn, Inft. R. Herb. 136. — Ver PU É Pulmonaria foliis echii. Lobel. Ic. 586. 6. Pulmonaria anguflifolia, caruleo flore. Tourn. Inét.R. Herb. 136. — J. Bauh. Hift. 3. pag. 507. lc. Symphitum maculofum , five pulmonaria angufii- folia , carulea. €. Bauh. Pin. 160. — Morif. Oxon. Hit, 3. 6. 11. tab: 29, fig. 5. Pulmonaria anguffifolia. Tabein.lIc.$57. y. Pulmonarta foliis echit, fiore alèo. Touïn.Inft. R. Herb. 136. À Symphytum maculofum , five pulmonaria bata- vica , maxima, maculis majoribus confperfa. Morif, Oxon. Hift. 3. $. 11. tab. 29. fig. 9. Cette efpèce, très- voifine de la précédente , n'en diffère que par fes feuilles plus étroites , les radicales femblables aux caulinaires parleur forme, mais beaucoup plus grandes. Ses tiges font ordinairement plus élevées , gar- nies de feuilles étroites , lancéolées , maculées ; les radicales très-grandes, pétiolées ; les fupérieures fefiles , rétrécies à leurs deux extrémités, un peu moins rudes; les fleurs font terminales, difpolées en un bouquet plus lâche; les calices un peu plus alongés , divifés en cinq dents lancéolées , aiguës. La corolle eft rougeatre ou quelquefois blanche , & devient bleue avec l’âge. Son limbe eft un peu moins ouvert que dans l’efpèce précedente , dont elle n'eft peut-être qu’une variété. On lui attribue les mêmes propriétés. Cette plante croit dans les boïs montagneux : elle Aeurit de bonne heure. # ( W. w.) La variété 6 eft remarquable par fes feuilles in- férieures , très-grandes , lancéolées, marquées de 2 D 2 4 taches blanchätres, beaucoup plus grandes. 3. PULMONAIRE frurefcente. Pulmonaria fiffru- ticofa. Linn. Pulmonaria foliis linearibus , fabris ; calicibus fu- bularis, quinquepartitis. Linn. Spec. Plant, p. 1667. Lithofpermum anguftifolium ,umbclletum. C. Bauh. Pin. 238.517. — Pluk. Phytogr. 42.fg.7.— Bocc. SicC. 77: Cette plante, trèc-diflinéte des deux précéden- tes , eft prefque ligneufe , & fe rapproche un peu du Zithofpermum fruticofum. Ses tiges font dures, très-rameufes, perfiftantes ,ainfi que les feuilles ; un peu velues, garnies de feuilles alternes , éparfes, fefüles, linéaires, fcabres, très-érroites. Les fleurs font difpofées en ombelles ou plutôt en cimes ter- minales. Leur calice eft divifé en cinq découpure linéaires , fubulées. La corolle eft à peine une foi auf longue que le calice. 5 5 Cette plante croît en Sicile, dans lItalie ; fur les montagnes alpines. R 756 PUL 4. PULMONAIRE paniculée. Pulmonaria panici- lata. Ait. Pulmonaria calicibus abbreviatis , quinguepartitis, hifpidis ; foliis ovato-oblongis, acuminatis , pilofiuf- culis. Ait. Hort. Kew. vol. 1. pag. 181. æ. Pulmonaria floribus caruleis. 6. Pulmonaria floribus albis. Cette plante , qui a des rapports avec le pu/mo- naria virginica , en diffère par Le poils qui exiftent fur les feuilles & les calices. Les premières font ovales, oblongues , altern:s , acuminées à leur fommet, chargées de quelques poils rares. Les fleurs font difpofées en panicule ; leurs calices font très-courts , hifpides , partagés en cinq découpures prefondes. La corolte eft blanche ou de couleur bleue. Cette efpèce croit dans l'Amérique , à la baie d'Hudfon. 2: $. PULMONAIRE de Virginie. Pulmonaria vir- ginica. Ann. Pulmonaria calicibus abbreviatis , glaberrimis ; fo- liis lanceolatis , obtufiufeulis. Ait. Hort. Kew. vol. 1. pag. 182. Pulmonaria calicibus abbreviatis ; foliis lanceola- tis, obtufrafculis. Müil. Diét. n°. 6. Ic. tab. 212. Puimonaria calice tubo corolla breviore, perianthits quinquepartitis. Gronov. Virg. 20. Pulmoraria foliis ovatis , glabris ; fcapo laxo. Trew. Chret, 11. tab. 12. Mertenfa pulmonarioides, Roth. Cataleét. bot. 1. pag: 34 Symphitum feu pulmonaria non maculata ; foliis glabris, acuminatis ; flore patulo , caruleo. Pluken. Almag. 359. tab. 227. fig. 6. — Morif. Hifi. 3. pag. 444- Pulmonaria ( virginica), ereéla, glabra ; foliis omnibus ovalibus ; fafciculis florum ad fummitatem & fubpanniculato - terminalibus ; corolle tubo calice malrotiès longiore ; limbo fubintegro. Michaux. Flor. boreal.-amér. vol. 1. pag. 131. Cette plante a des tiges prefque fimples , gla- bres , fucculentes, garnies de feuill:s alternes , pétiolées, excepté les fupérieures , qui fontprefque fefiles ; les inférieuresovales, rétrécies à leur bafe, un peu obrufes à leur fommer, les autres ovales , prefqu'aiguës à leur fommet; glabres , à nervures fines , régulières, dirigées la plupart vers le fom- mer des feuillss , quelquetois ranifiées. Les fleurs forment une panicule terminale , com- pofée de petits bouquets fafciculés ; les pédicules font courts, filiformes , prefque nuls pour les fleurs fupérieures. Leur calice eft court , campa- LUE D nulé , à cinq divifions profondes , obtufes; la co- rolle grande, violette ; le tube cylindrique, au moins trois fois plus grand que le calice ; le limbe concave, campaniforme , échancré en cinq lobes obtus , arrondis. On trouve cette plante à la Caroline & dans la Virginie , fur le bord des rives des fleuves , dans les terreins fablonneux. % ( W. f: in herb. Lam.) 6. PULMONAIRE de Sibérie. Pulmowaria fibirica. Linn. Pulmonaria calicibus abbreviatis ; foliis radicali- bus , cordatis. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 194. Anchufa foliis radicalibus , cordatis, caulinis ova- ris. Gmel. Sibir. vol. 4. pag. 75. n°. 15. tab. 39. Cette efpèce fe diftingue , comme la pulmonaire officinale , à fes deux fortes de feuilles ; mais elle eft glabre dans toutes fes parties, & non ma- culée. Ses tiges font tendres , herbacées j les feuilles radicales longuement pétiolées , larges , ovales , en cœur , aiguës , à peine décurrentes fur leur pé- tiole ; les caulinaires ovales , aiguës , un peu lan- céolées , rétrécies en pétiole à leur bafe ; les fu- périeures fefiles , à nervures prefque droites , fe dirigeant vers le fommet des feuill-s. Les fleurs font terminales, difpofées en petits bouquets à l'extrémité de longs pétioles ; elles font bleues où violettes. Leur calice, fort court , eft partagé en cinq découpures profondes , linéaires . aiguës. Le tube de la corolle eft ample , à peine plus long qie les divifions du calice ; fon limbe concave, peu ouvert. Cette plante croît dans la Sibérie. 2 ( W7. ff. ir herb. Lam. ) Elle a des rapports avec la pulmo- naria virginica , mais elle en diffère par fes feuilles, ar les divifions de fes calices aiguës, & par le tube de fa corolle, bien plus court, plus élargi. 7. PULMONAIRE maritime. Pulmonaria mari- tima. Lion. Pulmonaria calicibus abbreviatis , foliis ovatis ; cauleramofo , procumbente. Œder.Flor. dan. tab. 25. — Gunn. Norv. n°. 17. — Hoffm. Germ. 64 — Ligtf. Scot. 1. pag. 134. tab. 7. Cerinthe foliis owatis , retiolatis, Hort. Cliff. 48. — Roy. Lugd.-Bar. 408. Samolus Valerandi. Strom. Sondm. I. 122. Gunn. Cerinthe maricima, procumbens. Dill. Eltham. ag. 75. tab. 65. fig. 75. Cynoglofum procumbens , glaucophyllum , marlti- mum, Pluk. Almag. 126. tab. 172. fig. 3. Cynoglofum perenne, maritimum , Pro:umbens. Morif. Hilt, 3. pag. 450. $. 11. tab. 29. Hg. 12. Pulnonaria PAUL Pulmonaria (parviflora) , glaberrima ; caule dif- fulo ; procumbente , ramofiffimo ; foliis ovali-fpathu- latis, minutèm acutèque acuminatis , carnofis ; pedun- culis lateralibus , unifloris, corollä vix duplo calicis brevis longitudine , fibcampanulatä. Mich. Flor. boreal.-amer. vol. 1. pag. 132. Il exifte quelques rapports entre cette efpèce & le pulmonaria fibirica , dont elle diffère par fes feuilles charnues , toutes ovales, pétiolées. Ses tiges font couchées , tendres , herbacées , glabres , très-rameufes , garnies de feuilles alter- nes, fucculentes, ovales, obtufes ou aiguës ,lifles, rétrécies en pétiole à leur bafe ; ce qui les rend prefque fpatulées ; un peu glauques & ponétuées en deffous , prefque fans nervures fenfibles , ex cepté celle du milieu. Les fleurs font fupportées fur des pédoncules prefque capillaires, fimples ou peu rameux , axillaires & terminaux. Le calice eft fort court, glauque , à cinq dents ovales, aigués ; la corolle violette, à peine une fois aufñi longue que le calice. Cette plante croît fur les côtes maritimes en Angleterre, dans l'Irlande , la Norwège. ( W. f. in hero. Lam.) La plante que Michaux a nommée pulmonaria parviflora , me paroir être exactement la même que celle-ci : tous les caractères qu'il lui donne fe re- trouvent dans la nôtre. (POIRET.) PULE. Funis pulaffarius. Rumph. Herb, Amboin. vol. $. pag. 34. tab. 21. C'’eft un arbre qui doit appartenir à la famille des apocinées, & très-voifin ds raberne montana, qui fe divife en rameaux glabres, oppolés, garnis de feuilles oppofées , pétiolées, ovales, prefque lancéolées , acuminées , rétrécies a leurbafe , gla- bres à leurs deux faces. Les fleurs font latérales , pédonculées, divariquées ; 1lleur fuccèdedes fruits oblongs , acuminés à leurs deux extrémités, de la groffeur du doigt, longs de deux pouces &: demi, s’ouvrant longitudinalement en une feule valve par un canal latéral, de fubftance pulpeufe , contenant des femences aff:z femblables aux grains de mais, granulées à un de leurs côtés. Cetarbre croit dans l'ile d’Amboine, fur le bord des bois & dansles valons. Il découle de fon écorce un fuc laiteux , blanc & vifqueux. Le même auteur donne encore le nom de pulaf= furi, vol. 3. pag. 90. tab. 01, à un autre arbre, très-différent du précédent, & qui paroît avoir quelques rapports avec les figuiers. Toutes les parties de cét arbre répandent un fuc laiteux & vifqueux , très-épais. Ses feuilles font grandes, alternes, fimples , très-entières. S2s fruits reffem- blent par leur forme à ceux des concombres ; ils Botanique. Tome V. P UE 73P paroiflent fe divifer en cinq loges, & chacrne d'elles renfermer quelques femences dures. Les pédoncules offrent des cicatrices qui pourroient bien étre limprefMion des braëtées caduques, comme dans les magnolia. PULPEUSES (feuilles). Folio pulpofa, carnofa. On donne ce nom aux feuilles lorfque leur fubf- tance eft tendre , charnue, & qu'elles font épaifles & fucculentes. Les fruits pulpeux préfentent le même carattère , & leur fubftance porte le nom de puire. PULTENÉE. Pultenea. Genre de plantes dico- tylédon:s , à fleurs papillonacées , de la fimille des légumineufes , qui à des rapports avec les po- dalyria, & qui renferine des aibrifleaux exotiques à l’Europe , dont les feuilies font la plupart fim- ples, éparfes ; les fleurs axillaires ou en tète cer- minale , munies de bractées. Le caraétère eflentiel de ce genre eft d’avoir : Un calice à cing dents , muni de deux appendices cn forme de braëtées ; une corolle papiilonacée ; dix éta- mines libres , inègales ; une gouffe à une feule loge, à deux femences. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°, Un calice perfiftant , campanulé ou prefque à deux lèvres, à cinq divifions inégales à fon ori- fice ; les deux fupérieures , conniventes ; les trois intérieures , lancéolées ; celle du milieu plus étroi- re ; deux appendices lancéolés , oppofés , en forme de braétées, inférés fur le tube du calice. 2°. Une corolle papillonacée , à cinq pétales irré- guliers ; l'étendard ovale ,entier , un peu arrondi, plus grand que les autres pétales ; les ailes ovales, concaves , munies chacune d’une dent obtufe vers leur bafe ; la carène plus courte que les ailes, com- ofés de deux pièces ovales, obtufes, marquée d’une dent très-courte & très-obtufe. 3°. Dix éramines l'bres, dont les filamens font filiformes , inégaux, prefqu’aufi longs que la co- rolle, inférés {ur le réceptable, & terminés par des anthères globuleufes , à deux loges. 4°. Un ovaire court, ovale, fupérieur , fur- monté d'un ftyle prefque droit, au moins auf long que les étamines , terminé par un ftigmate fimple. Le fruit eft une gouffe courte , renflée , à une feule loge , contenant deux femences ovales ou réniformes. ESPÈCES. 1. PULTENEEflipulaire. Pultenea fiipularis. Smith. Aaaaa 758 PUL Puitenaa foliis linearibus mucronatis ; fubciliatis; oribus terminalious caritatis. Wiliden. Spec. Plant. vol. 2. pag. 06, n°. 1. Pulcerea foliis linearibus, mucronutatis, fubciliatis; fipulis folitariis, binerviis, laceris. Smith. Nov. Holl. vol. 1. pag. 35. tab. 12. Arbriffeau dont les rizes fe divifent en rameaux glabres , la plupart oppofés ou prefque fafciculés , garnis de feuilles fimples, linéaires, fefliles , épar- fes, imbriquées, un peu ciliées, mucronées à leur fommet , munies à leur bafe de deux flipules ap- pliquées contre les tiges, lancéolées , très-2ipués , fendues longitudinalement prefaue juiqu’à leur bafe, Les fleurs font axillaires , réunies en touffe à l'extrémité des rameaux. Leur calice eft prefque campanulé, de couleur rouge, verdatre, & un peu cilié à fes bords, divifé à fon orifice , jufque vers fon milieu ; en cinq découpures inégales , al- guës, muni de deux appendices oppofés, lan- céolés. La corolle eft d'un jaune pâle; l’étendard ovale , entier , plus grand que les ailes ; celles-ci garnies d’une dent très-obtufe vers leur bafe. Le fruit eft un2 gouffe courte, renfiée, un peu plus longue que le calice, qui perfilte avec elle ainfi que le ftyle. Elle renferme deux femences. Cette plante croît à la Nouvelle-Hollande. R (PV. fin. her. Ventenat. ) PuLTENÉE à feuilles de Jin. Pulienaa linophylla. Pultenaa foliis linearibus , obtufis, mucronatis , frigofis; capitulis terminalibus, paucifloris; braëteis , féariofis , bifidis , calice mulià brevioribus. Willden. Spec. Plant. vol. 2. pag. 506. n°. 3. Pultenaa fericea , foliis lincaribus , carinatis , mu- crone obtufo , reflexo terminatis. Wenël. Sort. Har- nov. pag. 28. tab. 18. Arbriffeau de cinq à fix pieds, dont lestiges, d’un brun cendré, fe divifenr en rameaux alternes, garais de feuilles éparfes , à peine périolées , linéai- res, un peu grafles , roid:s, verdatres, carénées, terminées par une pointe obtufe & réfléchie , mu- nies à leur bafe de deux flipules droites, oppofées, d'un brun noiratre , aiguës. Les fleurs font réunies en tête à l'extrémité des rameaux , au nombre de cinq à fix ; droites , fefi- les , environnées de braétées imbriquées , oval:s, bifiles, fcarteufes, d'un brun noirâtre. Le calice eft campanulé , à deux lèvres ; la f:périeure à deux découpures ovales, conniventes , d’un pourpre violet; l’inférieure , à trois divifions aiguës, lan- céolée ; celle du milieu plus étroite; entre chaque lèvre un appendice linéaïse , lancéolé ; aigu, de même couleur que le caiice. La corolis eit com- pofée d’un étenaard ovale , arrondi, rétréci en onglet à fa bafe, d'un Jaune crangé , marqué dans tm the met PUE fon milieu d’une tache purpurine en croiffant, Les ailes, plus courtes, font ovales, lancéolées ; con- caves , munies chacune d'une dent obtufe , d’un jaune orangé. La carène , un peu plus courte que les ailes , eft à deux pétales ovales , obtus, mar- qués d’une dent plus obtufe, d'un violer pourpre; dix étamines attachées fur le réceptacle, afcen- dantes , inégales, munies d’anthères arrondies, à deux loges. La goufle eit renflée, un peu foyeufe, à une loge, à deux femences. Cette plante croît dans la Nouvelle - Hol- lande. D 3. PuLTENÉE à feuilles de bruyère. Pulenea ericoides. Vent. Pultenaa hirfuta , foliis fparfis, inearibus , mar- gine revolutis ; floribus folitariis, axillaribus. Vent. Jard. de la Maim. pag. 35. tab. 35. Sous-arbriffeau , dont le port eft celui d’une bruyère , à tiges droites, divifées en rameaux prelque verticiliés vers le fommet des branches , hériflés de poils Jongs & de couleur de rouille , garnis de feuilles alrèrnes , rapprochées , feffiles , linéaires, obtufes , roulées à leurs bords , furmon- tées d’une petite glande , velues à leurs deux faces, très-étroites ; point de ftipules. Les fleurs font axillaires, pédiculées , droites , d'un jaune citron , de Ja grandeur de celles du mélilot, munies d'une braétée à Jeur bafe. Le ca- lice eft campanulé , pubefcent , à cinq découpures droites, lancéolées, aiguës, terminées par une glande peu apparente, fans appendices. L’éren- dard eft marqué en dehors de deux lignes d’un pourpre clair ; les ailes font prefqu'aufli jongues que l’étendard ; lovaire eft médiocrement pédi- culé, velu ; le fyle filiforme; le ftigmate fimple. Cette plante croît à la Nouvelle-Hollande. Flle eft cultivée au jardin de la Malmaifon. BR ( F. f. in herb. Vent.) 4. PULTENSE à feuilles de daphné. Puliensa daphnoides. Pultenea foliïs obovatis, glabris , mucronatis; flo- ribus terminalibus , capitatis. Willd, Spec. Plant. vol. 2. pag. $c7. n°. $. : Pulienaa frutex tripedalis ; caule ereélo , fericeo , ratnofo ; folirs alternis , cuneiformibus , fubmucro- natis , fubfericeis ; floribus papilionuceis ; termina- libus , capitatis , 6-8 involucro fericeo; flipulä cavé, pilofa. Wendl. Hort. Herren. Fafcicul. 3. pag. 7. tab. 17. Arbriffeau haut de trois pieds, droit , à tige anguleufe , divifée en rameaux un peu foyeux, garnis de feuilles alternes , ovales, oblongues , médiocrement pétiolées, foyeufes en deilous , longues d’un pouce, d’un vert obfeur en deflus , PUN rétrécies en coin à leur bafe , arrondies & mucro- nées à leur fommet , munies de deux flipules bru- nes , aiguës. Les fleurs font réunies en tête , au nombre da: feize à dix-huit à l'extrémité des rameaux, envi- ronrées «écailles bruaes , ovales, foyeufes, fou- vent bifides, fupportées par des pédoncules courts, gatnis de bractées courtes, vertes & foyeufes. Le calice eft petit, à découpures aiguës, ciliées, muni prefqu'à fa bafe de deux appendices écroirs, foyeux. La corolle eft d’un jaune orangé ; la carène reinte de pourpre & un peu velue vers fon fommet, L'ovaire eft oblong , pileux , furmonté d’un fiyle glabre , fumple , un peu courbé , & d’un ftigmare obtus. La gouffle contient deux f:mences rénifor- mes , d'un brun noir , avec la cicatrice blanche. Cette plante croît à la Nouvelle-Hollande. 5 (CV. f. in herë. Venténat.) _ Efhèces iacertaines ou moins connues, * Puitenaa (paleacea), foliis linearibus mucro- natis, ffrigofis ; capitulis terminalibus , paucifloris ; braileis oblongo-acuminatis, dentetis , flore longiori- bus. Willd. Spec. Plant. vol. 2. pag. 506. n°. 2. Cette efpèce paroit fe diflinguer particuliére- ment par fes braétées oblongues , acuminées , den- tes & plus longues que les fleurs. Celles-ci font peu nombreufes, difpofées en têtes terminales. Les feuilles font linéaires, roides, mucronéss à leur fommet. C’eft un arbriffeau de la Nouvelle- Hollande. R * Pultenaa (vilofa), foliis oblongis , pilofis; flori- bus folitariis axillaribus ; caule willofo. Wild. Spec. Plant. vol. 2. pag. jo7. n°. ÿ. Cette efpèce a des tiges velues, des feuilles oblongues &: chargées de longs poils: fes fl:urs font folitaires , fituées dans l’aifielle des feuilles, Elle croit à la Nouvelle-Hollande. 5 Ofervarions. Nous renvoyons au fupplément de ce Diét'onnaire le pulrensa juncea Wiliden. comme devant être retranché de ce zenre , que Ventena a décrit dans le Jardin de Cels, & dont il a fait une efpèce de dauviefia. (POIRET.) PUNNA. Mala poenna. Rheed. Hort. Malabar. vol. $. pag. 17. tab. 9. Arbre du Malabar , qui s'élève affez haut, dont les racines font rougeatres , r:vétues d’une écorce jaune , de faveur amère. Le tronc a fon écorce d’un blanc bleuâtre , ridée ; fon bois jiune : il fe divife en rameaux étalés, cendrés, lés plus june pubelce:s, garris de feuilles épar'es, preique oppofées, verticillées à l'extrémité ds rameaux, grandes, lancéolées , luifantés , linugineufes en DUR 739 deffous , entières à leur contour, obtufés à leur fommet , rétrécies à leur bife en un pétiole court, épais , un peu velu. Les fleurs font éparfes, latérales, fefiles , ren- fermées d’abord dans un bourg-on globuleux , qu‘ s'ouvre en quatre parties, # donne lieu au déve- loppement de quatre où cing perites fleurs d’an vert blanchâtre , un peu rougeartres en deffous , monopétales , à cinq lobes à leur limbe , renfer- mant huit À dix étamines & un piltil. Ileur fuccède des baies arrondies , d’un vert obfcur, contenant un noyau dans leur centre ; le ftyle refte perfftanr au fommet. PUYA. Puya. Genre de plantes monocotylé- donss, qui paroît {e rapprocher beaucoup de la famille des ananas , & avoir des rapports avec les agave ou les rillancfis; il renferme des herbes exotiques à l’Europe , dont les feuilles fonc alter- nes , vaginales , très- longues, épineufes à leurs bords , & les fleurs réunies en une panicule pyra- midale à l'extrémité des tiges. Le caraétère effenriel de ce genre confifte dans : Un calice partagé en fix découpures ; trois intérieures plus grandes , creufées en voûte; fix étamines , dont Ls filamens en forme d'écailles à leur bafe; point de Jtyle; une capfule à trois loges. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice (une corolle felon Linné ) à fix divifions inégales, dont trois plus grandes , creu- fées en vouté. 2°. Point de corolle. 3°. Six éramines, dont les filamens , inférés dans le fond du calice ,fontélarzis à leur bafe en forme d’écailles , diftillant une liqueur mielleufe , termi- nés par des anthères pendantes. 4°. Un ovaire fupérieur , à trois faces , dépourvu de ftyle. | Le fruir eft une capfule à trois loges , contenant un grand nombre de femences fort petites. ESPÈCE. 1. PuvA du Chili. Puya chilenfis. Puya foliis fpinofis, foribus luteis. (N.) Paya. Juff. Gen. Plant. pag. 447. — Molina. Hift. du Chili. 160. trad. fr. pag. 131. — Gmel. Sy. Nat. vol. 1. pag. 553. Renalmia ramofa , lutea, foliis fpinofis, vul,o puyar Feuiilée. Perou. vol. 3. pag. $9. tab. 39. Cette plante , dit Molina, reflemble beaucoup Aaaaai 740 P Y E à l'ananas. £a racine fait deux ou trois pouffes monftrueufzs, de forme conique , & fouvent de la groffeur d’un homme ; elles s'élèvent à la hau- teur d'environ vingt pouces ; l'écorce eft couverte d'écailles fpongieufes , enchäflées ls unes dans les autres. Sur le haut de ces pouffes difformes naiflent les feuilles ; elles ont quatre pieds de lon- gueur, environ deux pouces de largeur, aflez femblables à celles de l'ananas , gainies à leurs bords d'épines crochues , en gaine à ieur bafe, alternes ; les inférieures , caduques, & dont la bafe perfite & rend les tiges raboteufes; les feuil- les caulinaires & fupérieures font très-ferrées , fort courtes , prefqu'imbriquées. La tige s'élève , du centre des feuilles inférieu- res , à la hauteur de huit à neuf pieds, fur trois pouces de diamètre , revêtue d'une écorce verte , très-dure ; l'intérieur eft de fubftance fpongieufe. Certe tige fe divife à fon fommer en plufieurs ra- imeaux chargés de fleurs jaunes , axillaires , difpo- fées en pyramide , & dont l’enfemble forme une belle panicule. Ces fleurs fe divifenten fix parties , dont trois plus grandes, d’un jaune verdatre , lon- gues de trois pouces , & larges de trois à quatre lignes : les femences font noires , fort petites. Cette plante croît dans le Chili. On en obferve plufieurs variétés dans les provinces Arauquañes , qui fourniflent du miel en quantité , & que les habitans recueillenr. Son tronc fert de liège dans tout le Chili. Les Indiens fe fervent des piquans des feuilles comme d’hameçons. (POIRET.) PYCNANTHÈME. Pycnanthemum. Mich. Genre de plantes dycotylédones , à flurs com- plètes, monopétalées , irrégulières , de la famille des labiées , voifin des futureia & des clinopodium, qui comprend des herbes prefque ligneufes , exo- tiques à l’Europe, dont les feuilles font fimples , ponétuées, & les fleurs difpofées en têtes prefque fimp'es ou compofées, munies de braëtées nom- breufes. Le caractère effeutiel de ce genre eft d’avoir: Un calice tubulé, ffrié, à cing dents; la lèvre [upé- rieure de la corolle arrondie , prefqu’entière ; ’infe- rieure plus grande , à trois divifions; l'intermédiaire plus longue , finuée ; les étamines diflantes. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice tubulé, perfiftant , chargé d'un grand nombre de ftries , aivifé à fon orifice en cinq dents droites ,à demi-lancéolées ou fubulées. 29%. Une corolle monopétale, irrégulière , dont le tube , de la longueur du calice , te divife à fon orifice en deux lèvres ; la fupérieure , avancée , un P'#.C peu recourbée , arrondie & prefqu’entière à fon fommet ; l’inférieure , beaucoup plus grande , un peu canaliculée dans fon milieu, à trois divifions ; les deux latérales à demi-elliptiques ; celle du milieu plus longue, plus élargie , un peu finuée à fes bords. 3°. Quatre étamines diftantes, dont deux fu- périeures plus grandes , aufli longues que la lèvre fupérieure de la corolle ; deux inférieures plus courtes , ayant leurs filamens fubules, terminés par des anthères à deux loges. 4°. Un ovaire divifé en quatre lobes, du milieu duquel s'élève un ftyle à peine plus long que la corolle , terminé par un fligmate bifide, Les femences font nues , au nombre de quatre, fituées dans le fond du calice, qui leur sert de péricarpe. / ESPÈCES. 1. PYCNANTHÈME blanchâtre. Pycranthemum incanum. Mich. ; Pycnanthemum caule pubefcente ; foliis petiolatis , ovalius , in acumen acutiffimum fensèm anguflatis, férraris , molliter incano-tomentofis ; eapitulis fafci- culato-compofitis ,terminalibus , lateralibufque, brac- teolis fetaceis. Mich. Flor. boreal.-amer. vol. 2. pag. 8. Clinopodium incanum. Linn. Syft. Plant. Origanum incanum. Walther. Flor. carol. Clinopode blanchätre. Lam, Diét. vol. 2. pag. sc. n°. 3. Nous renvoyons, pour la defcription de cette plante, à l’article c/inopode blarchätre. Michaux en fait une efpèce de ce nouveau genre , d’après le caractère de fa fruétification. 2. PYCNANTHÈME arifté. Pycnanthemur: arifta- um, Mich. Pycnanthemum fubcandicans ; foliis lanceolato- ovalibus fubferratis , breviter petiolatis ; verticillis paucis capituloque terminal feffilibus; bracteolis linea- ribus , ariflato-acuminatis. Michaux. Flor boreal.- amer. vol. 2. pag. 8. tab. 33. Nepeta virginica. Linn. Syft. Plant. Chataire de Virginie. Lam. Diét. vol. 1. pag. 712. n 17e M. Lamarck avoit déjà remarqué , en trairant de cette plante à l’article charaire, & auquel nous renvoyons ,qu'elle s’écartoit de ce genre. Ses feuil- les font ovales , lancéolées , légérement dentées en fcie, médiocrement périolées. Les fleurs font difpofées en veriicilles terminaux, fefliles, munies de braétées linéaires , ariftées , acuminées, 3. PYCNANTHÈME des montagnes. Pycnanthe- mum montanum. Mich. Pycnanthemum foliis ovali-lanceolatis , ferratis ; capitulo feffiii ; culicibus approximatis, erectis, bre- viter dentatis, Mich. Flor. boreal.-amer. vol. 2. pag- 8. Ses tiges font quadrangulaires, purpurines, aïnfi que la plupart des autres parties de cette efpèce ; fes feuilles font oppolées, prefque fefiles , ovales, lancéolées , dentées enfcie à leurs bords. Les flsurs font difpofées en têtes fefliles , épaiffes ; elles orit des calices droits, très-rapprochés, munis de dents courtes. Cette plante croît fur les hautes montagnes de la Caroline. 4. PYCNANTHÈME monardelle. Pycnanthemum monardella. Mich. Pycnanthemum hirfutulum, foliis abruptè petiolatis, fuscordato-ovalibus , ferratis; capitulo braëteis omni- bus coloratis involucrato; braëteolis ciliatis; calicibus fmmitate barbatis. Mich. Flor.boreal.-amer. vol. 2. pag. S. tab. 34. Cette plante a le port du monarda fiflulofa. Ses tiges font droites, médiocrement velues , garnies de feuilles oppofées , pétiolées, ovales , un peu pubefcentes, élargies Æ prefqu'en cœur à leur bafe , dentées en fcie À leur contour , acuminées à leur fommet ; les fupérieures prefque fefiles. Les fleurs font réunies en verticilles capités & terminaux, garnis en deflous de folioles, en forme de collerète, colorées , inégales, lancéolées , acu- minées, & de braétées étroites, ciliées. Les ca- lices font barbus à leur fominet. Les ftigmates ont une de leurs divifions plus courte que l’autre, caraétère qui exifte également dans l'efpèce pré- cédente. Cette plante croit dans les hautes montagnés de la Caroline. (POIRET.) PYROLE. Pyrola. Genre de plantes dicotylé- dones , à fleurs complètes, polypétalées , de la famille des bruyères , qui a dés rapports avec les clethra , qui comprend des herbes , la plupart indi- gènes de l’Europe , dont les feuilles font très- fouvent toutes radicales ; les flcurs termina'es , en épi, munies de bractées. Le caractère effentiel de ce genre eft d’avoii : Un calice à cing divifions ; cinq pétales connivens à leur bafe; une capfule à cinq loges , à cing valves. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : PYR 741 1°. Un calice perfiftant, très-petit, à cinq divi- fons courtes. 2°. Une corolle à cinq pétales concaves, arrondis, ouverts , élargis & connivens à leur bafe. 3°, Dix étamines, dont les filamens font fubulés, un peu plus courts que la corolle , droits ou in- clinés , terminés par des anthères grofles , pendan- tes , fouvent à deux cornes. 4%. Un ovaire fupérieur , un peu arrondi , angu- leux, furmonté d’un ftyle filiforme , perfiftant, plus long que les étamines, terminé par un ftig- mate épais , ordinairement à cinq crénelures. Le fruit eft une çapfule arrondie , un peu com- primée, à cinq angles , à cinq loges, à cinq valves, contenant des femences petites & nombreufes. Obfervations. Quelques efpèces s’écartent de ce genre par certaines parties de leur fruétification, tellement qu’elles pourroient prefque en être re- tranchées. La plus remarquable eft celle que nous avons nommée pyrole urcéolée , dont les étamines font réunies à leur bafe par un tube court, & dont cinq des anthères font Kériles. Deux autres efpè- ces , le ryrola umbellata & le pyrola rmaculata , n’ont point de ftyie : leurs anthères s'ouvrent tranfver- falement en deux valves : comme elles ont d’ail- leurs une caplule à cina loges & les autres carac- tères de ce gcnre , nous penfons qu'elles ne doivent pas en être [:paréés. ESPÈCES. 1. PYROLE à feuilles rondes. Pyrola rotundifolix. Linn. Pyrola fflaminibus adfcendentibus, piffillo declinato. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag..$67. — Flor. fuec. 330. 360, — Mater. medic. 116. — Amœn. Acad. 1. pag. 156. — Gmel. Sibir. vol, 4. pag. 128. — Pallas. fter 3. pag. 287.— Pollich. Pal. n°. 395. — Œcer. Fier. dan. tab.110.— Blackw. tab. 594. — Retz. Obierv. vol. 1. 0ag. 17.—Hotim. Germ, 143. — Roth. Germ. L. pag. 181. IL. pag. 462. — Lam. Flor. franç. vol. 2. pag. ÿ 30. n°, 553. VI. — Gærtn. de Fruét. & Scim. Centur. 4. tab. 63. fig. 4. — Lam. Iluitr. Gen, tab. 367. fig. 1. Pyrola foliis rotundaris, five juérotundo obovalibus; Jpicä floribus uidiquè verfis ÿ piffillo declinato. Mich. Flor. boreal.-amer. vol. 1. pag. 291. Pyrola flaminibus & piffillis dectinatis, Tor, lapp. 169. Pyrola foliis Jubrotundis ; tubis recurvis, Haller, Helv. n°. 1010. Pyrola foliis rntegerrimis. Virid. Clifort. 37.— 2oy. Lugd.-Par. 440. Pyrola fotiis fubrotundis , fcapo racemcfo. Hort. y J J » LE 4 Cliff, 162. 7e PYR Pyro'a folio rotundo. Riv. tab. 135. Pyrola nore‘oracenfis. Colb. Noveb. 99. Pyrola rotundifolia major. Bauh. Pin. 191. — Tournef. Inft. R. Herb. 256. Pyrola vulgatior. Morif. Oxon. Hift. 3. 6.12. tab. 10. fig. 1. Mediocris. — Claf. Hiit. Pyrola. J. Bauh. Hift. 3. pag. ÿ35. Icon. — À Les feuilles fonc toutes radicales , en général un peu moins arrondies que dans l’efpèce précé- Dodon. Pempr. 138. Ic.— Dalech. Hift. 1. pag. 841.— Lobel. Icon. 294.— Idem. Obferv. 157. lc. C’eft une piante d'un afpeét affez agréable , quoique petite. Ses tiges font fimples , droites , glabres , itrices, hautes de huit à dix pouces, garnies de feuilles cout2s radicales, longuement pétiolées , arrondies , un peu coriaces , très-gla- bres , entières à leurs bords , preique luifantes , vertes à leurs deux faces, marquées de nervures affez faillantes , latérales & raineufes. Les fleurs font blanches, difpofées à l'extrémité des tiges en une grappe lache. Chaque fleur eft pédonculés , un peu pendante, munie à la bafe des pédoncules de bractées jancéolées , étroites, que l’on retrouve également fur les tiges , mais plus larges , minces, concaves , obrufes. Le calice eft court, à cinq divifions aiguës. La corolle, à cinq pétales arrondis, ouverts, un peu concaves. Les étamines , un peu plus courtes que la corolle, ont leurs filamens redreffes , portés vers le haut & un peu courbés en arc. Le ftyle eft pendant, re- courbé en fens inverfe des étamines, plus long que les flamens , terminé par un ftigmate épais & crénelé. Cette plante croît dans les lieux couverts, au milieu des bois, fur les hauteurs, en France , en Allemagne & dans le nord de l'Europe. x (W.v.) 2. PYROLE à flyle droit. Pyrola minor. Linn. Pyrola floribus racemofis , difperfis ; fliminibus pif- cillifque reëtis. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 567. — jrer Gott. 206. — Flor. fuec. 331 361.—Gmel. Sibir. vol. 4. pag. 128.— Gort. Ingr. 65.—Scop. Carn. n°, 484, — Poliich. Pal. n°. 396. — Œder. lor. dan, tab. 6j. —- Kniph. Centur. n°. 82. — Hoffm. Germ. 143.— Roth. Germ. I. pag. 181. II. pag 463.— Laimarck. Flor. franç. vol. 2. pag. 530. N°. jÿ3+ V. Pyrola foliis fubrotundis, fcapo undiquè racemofo, genitalibus reëlis, A. Srockh, ann. 1741. pag. 192. Pyrola foliis fubrorurdis , racemofis ; tubis reëtis. Haller. Helv. n°. 1009. — Opulcul. 82. Pyrola minor. Rivin. Pent. 149. — Rai. Angl. 5. pag. 363. Pyrola foliis fubrotundo - ovalibus ; manifeflius dentatis ; fpice Roribus fecundis, piftillo reto. Mich. Flor. boreal.-amer. vol. 1. pag. 20. BYR A. Eadem minor, foliis oroiculitis. dem. |. c. Cette plante , affez femblable à la précédente, mais un peu plus petite , n’en diffère effentielle- ment que par le caraétère des étamines & du piftil, qui font droits & non recourbés. Les racines font fibreufes, dures, médiocrement rameufes : il s’en élève une tig2 fimple & nue, haute d: fix à huit pouces , glibre, foible, ftriée. dente, légérement crénelées à leur contour, que:- ques-unes finement dentées. Les fleurs forment une grappe lâche, droite; elles font médiocrement pédonculées , munies à leur bafe de braétées de la longueur des pédoncules. La corolle eft blanche, un peu concave; les filamens des étamines, droits & auf longs que Îes pétales ; le ftyle à peu près de même longueur, point courbé; le fligmate épais , étoilé. Cette efnèce croît dans les contrées feprentrio- nales de Europe, en Suifle, en France. Je l'ai recueillie dans les forèts de Villers-Coterèts & de Compiègne. + (W. v.) 3. PYROLE à fleurs unilatérales. Pyrola fecunda. Lion, Pyrola racemo unilaterali. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. ÿ67. n°. 3. — Flor. fuec. 332. 362. — Gmel. Sibir. 4. pag. 129. tab. 56. fig, 2. — Scop. Carn.n°.485. Pollich. Pal. n°. 397. — Œder. Flor. dan. tab. 402. — Hall. Helv. n°. 1008. — Hoff. Germ. 143. — Roth. Germ. I. pag. 181. il. 463. — Lam. Fior. franç. vol, 2. pag. ÿ29. n°. $53 HE Pyrola floribus uno verfu fparfis. Flor. lapp. 168. Pyrola felio mucronato , ferrato. C. Bauh. Pin. 181. — Tourn. Int. R. Herb. 256. Pyrola fecurda, tenerior. Cluf. Hift. pag. 127. Stirp. Pann. pag. sos. tab. 06. Pyrola folio ferrato. J. Bauh. Hit. 3. pag. 536. Icon. Cette efvèce, déjà fuffifamment diftinguée par toures fes fleurs tournées du méme côté, l’eft en- core par fes feutiles ovales , aiguës. Ses racines font ligneufes , peu ramifiées , tra- çantes, noiratres, d’où s'élèvent plufieurs tiges hautes de cinq à fix pouces, très-fimples , droites , garnies uniquement à leur bafe de feuilles pério- lées , luifantes, ovales, un peu pointues , denti- culées à leur contour , à nervures rameufes & ré- ticulées. Les fleurs font toutes latérales , à l’ex- trémité des tiges , ayant leur pédoncule pendant, court, muni de brectées. La corolle eft blanche , le ftyle droit ainfi que les filamens des étamines, le { fligmate à cinq lobes en étoile. . FT PYR Cette plante fe trouve en Suiffe, en Allemagne & dans les départemens méridionaux de la France, fur les montagnes. x (W.f.) 4. PYROLE à une feule flsur. Pyrola unflora. Linn. Pyrola foliis fuborbiculatis, feapo unifloro , flylo reito. (N.) Pyrola fcapo unifloro. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 568. — Flor. lapp. 167. — Fior. fuec. 334. 364. — Hall. Helv. n°, 10o11.— Jter Hire. n°. 21. — Gmel. Sibir. 4. pag. 129. — Gort. Ingr. 66. — Pallas. Iter 3. pag. 287, — Scop. Carn. n°. 486. -— Pollich. Pal.n°. 309. — Œder. Flor. dan. tab.8. — Hoif. Germ. 144, — Roth. Germ. 181. Il. 464. — Lam. Flor, franç. vol. 2.pag. $29.n°.553.1. Pyrola fo'iis fuborbiculatis , membranaceïs ; feapo unifioro ; ftylo reëto, fligmate radiatim quinquepartüo. Mich. Flor. boreal.-amer. vol. 1. pag. 251. Pyrola fingulari flore, ampliore. Morif. Oxon. Hi, 3. pag. 305. $. 12. tab. 10. fig. 2. Pyrola quarta. Ciuf. Stirp. Pann. 508. oo. Ie. Pyrola flore fingulari. Riv. Pent. irreg. tab. 13 Pyrola rotundifolia ; minor, C, Bauh. Pin. 191. — Tourn. Inft. R. Herb. 256. Pyrola minima, alsina. X. Bauh. Hit, 3. p3g. 536. Icon. Ses tiges font droites, fimples , nues, hautes de trois à quatre pouces, garnies de feuilles radicales Jonguement pétiolées , glabres, arrondies , iegé- rement crénelées à leur contour, fermes, nerveu- fzs. Les tiges ne portent qu'une feule fleur ter- minale , blanche, aflez grande , un peu perichée. Les filamens , ainfi que leftyle, font droits; le {tig- mate divifé en cinq rayons courts, en forme d é- toile. Cette plante croît dans les forêts de l'Europe feptentrionalz , en France , en Suiffe, dans le nord de l'Amérique, &c. x (7. fix herb. Lam.) 5. PYROLE à feuilles de cabaret. Pyroda afuri- folia. Mich. Pyrola foliis reniformibus ; feapo fquamis ronnullis convolutis , vaginantibus remoté veffiro ; fprca floribus undique verfes ; piftillo declinato. Mitch. Flor.boreal.- amer. vol. 1. pag. 2f1. On diftingue cette efpèce à fes feuilles échan- crées enrein à leur bafe ,plabres, arrondies , toutes radicales, Lestises , peu élevées, font garnies dans leur longueur de quelques écailles vaginales , très- écartecs lesunes des autres. Les fleurs fonc éparfes entoutfens, dilpofées en un épi terminal ; elles ont comme le pifilpendant, dansle ryrol/arotundifolia. PYR 743 Cette plante croitau Canada & densles contrées feptentrionales de la Caroline. # 6. PYROLE urcéclée. Pyrola urceolcta. Pyrola foliis reniformibus , crenatis ; filamentis ba î in urccolum coalitis, quinqueflerilibus , alternis. (N.) Cette plante paroïît s’écarter des pyroles par quelques-uns des caraétères de fa fruétification, quoiqu’elle y convienne d’ailleurs par fon port. Ses feuill:s font longuement périolées , pref- qu'arrondies , échancrées en rein à leurbafe, rudes au toucher, crénelées à leur contour ; la plupart des crénelurts terminées parune petite pointe très- aiguë , à nervures fines , rameules, faillantes. Les tiges font funples , droites , nues , terminées par une grappe droite, garnie de fleurs blanches, pé- donculées , éparfes, rapprochées. Les calices font divifés en cing découpures étroites , aiguës. La co- rolle eft blanche , à cinq pétales ovales, oblongs, Les éramines , au nombre de dix, ont leurs flamens réunis à leur bafe par un tube court, urcéolé ; elles font terminées par des anthères, dontcinq, alter- 25, font plus courtes & ftériles. L'ovaireeftovale, un peu arrondi, fupérieur , furmonté d’un ftyls court , epais , terminé par un fligmate tronqué. Cette plante, originaire de l’ Amérique ‘fepten- trionale , a été cultivée dans le jardin de M. Le- monuier. {#7 {in herb. Lam.) 7. PYROLE imaculée. Pyrola maculata. Linn. _Pyroia Joliis danceolauis , ferratis , fafcié interme- did alba notatis ; pedurculis bi feu trifloris, (N.) Pyrola pedunculis bifloris. Linn: Syit. Plant. vol. 2. n°. 5. — Mill. Di. n°. 4. 10e apice vifloris feu trifloris. Gronov. Virg. 40. 1 Pyrol2 marylanaisa, minor ; folio mucronato ar- buti. Petiv. Muf. 65. Pyrola martana , arouti foliis anguflioribus , trifo- l'atd ad mediurs neivum linea alsà utrinquè per longi- rem difeurrente. Piuk, Mant. 157. tab. 349. fig 4. DATI Pyrola foliis lanceolatis ; rigide ferratis , fafciä longitudinait atftolore notatis ; fcapo bi five rariàs tri- fioro, filamentis lanvginofis , ftigmate feffili. Mich. Flor. boreal.-amer. vol. 1. pag. 251. On difiingue cette efpèce au petit nombre de fes fleurs, à fes feutiles marquées d’une Jarge raie blanche dans leur milieu. Ses tiges ne s'élèvent que de trois ou quatre pouces ; elles font garnies à leur partie inférieure feulement de feuiks préfque verticillées, médi crement pétiolées, coriaces, très glabr:s, ova ou lancéolées , munies à leurs bords de d£:r: TH s DV 744 be roides , écartées , très-aigues. Les fleurs fofit termi- nales, au nombre de deux au trois, inézalement pédonculées ; leur calice eft à cinq divifionsovales, obtufes; la corolle blanche ; les filamens des éta- mines font velus ; les anthères groffes, bicor- nées, à deux valves; le pififl eft très-court, pref- que nul. Cette plante croît au Canada & dans plufieurs autres contrées de l'Amérique f-ptentrionale. P CV. f. Comm. Dupuis.) 8. PyroLE ormbellée. Pyrola umbellata. Lion. Pyrola foliis fibverticillatis, ferratis , immaculu- tis ; floribus fabumbellatis. Lam. III. Gen. tab. 367. fig. 2. (N.) Pyrola pedunculis fubumbellatis. Linn. Spec. Plant. vol. 1. pag. 568. n°. $. — Flor. fuec. 333.363. — Gmel. Sibir. 4. pag. 129. n°. 18. -— Pollich. Pal. n°. 398. — Hofim. Germ. 144. — Roth. Germ.l. pag. 151.11. 464. Pyrola foliis cunearo- oblonois , arputè ferratis ; fcapo corymbifero, fligmare fejiti. Mich. Flor. boreal.- amer. vol. 1. pag.2$1. Pyrola tertia , fruticans. Cluf. Stirp. Pann. 507. Ic. — Hift. 127. Pyrola frutefcens, arbuti flore. C. Bauh. Pinn. 191. — Tourn.Inft. R. Herb. 256. — Morif. Hift. 3. $. 12. tab. 10. fig. $. Pyrola fruticans. J, Bauh. Hift. 3. pag. 536. Icon. Cette efpèce a beaucoup de rapports avec le pyrola maculara , dont elle diffère par fes fleurs plus nombreufes, prefqu'en ombelle , & par fes feuilles non maculées : toutes deux d’ailleurs s’é- cartent des autres efpèces de ce genre par leur ftigmate fefh'e & entier, par leurs anthères bi- cornées , à deux loges, & s’ouvrant tranfverfa- lement. Sestiges, prefque ligneufes, furtout à leur baf, ne s’éleventqu à quelques pouces; outreles feuilles du bas elles font encore munies un peu au deflus de leur bafe d’un rang de feuilles prefque verti- cillées , fefiles , lancéolées , coriaces , point ta- chetées , garnies à leur contour de dents écartées, roides , aiguës. Les fleurs font terminales , portées fur d’affez longs pédoncules filifoimes , droits, uniflores ; la corolle blanche & droite. Cette plante croit dans les forê:s des contrées feprentrionales de l'Europe , en Suiff: , en Alle- magne , dans l'Afie & l'Amérique. PR (#. fin herb. Lam.) (POIRET.) PYROSTRE. Pyroffria. Genre de plantes di- corylédones , à fleurs complèces , monopétalées, 2074 D + eo mn P Y-R de la famille des rubiicé:s , qui a des rapports avec les r27yonima , & qui comprend des arbuftes exotiques à l'Europe, à feuilles entières, oppo- fées , dont les fleurs font axillaires, pédonculées ; les ftipules très-caduques. Le caractère eflentiel de ce genre eft d'avoir : - Un calice fupérieur , très-perit, à quatre dents; une corolle prefque campanulée, à demi-divifée , en cinq découpures ; une baie sèche, à côtes & à huit loges. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 1°. Un calice fupérieur , très-court , petit, à quatre dents. 2°. Une corolle monopétale, prefqaue campanu- lée , velue en dedans, à demi-divifée , en cinq dé- coupures aiguës. 3°. Quatre étumines , dont les filamens font très- courts , attachés à la coroile, terminés par des anthères ovales, pointues , droites, non fail- lantes. 4°. Un ovaire inférieur, un peu turbiné , fur- monté d’un ftyle court & d’un ftigmate en tête. Le fruit eft une baie fèche , en forme de poire, à huit ftries & autant de côtes, à huit loges, con- tenant des femences folitaires. ESPÈCE. 1. PYROSTRE à feuilles d’olivier. Pyroffria oleoides. Lam. Pyrofiria foliis lanceolaris , glaberrimis ; integris ; floribus axillaribns , racemofis. (N.) Pyroftria. Juff. Gener. Plant. pag. 206. — Lam. Illuftr. Gener. vol. 1. pag. 289. n°. 1484. tab. 66. — Commerf. Herb. Pyroftria falicifolia, Willd. Spec. Plant. vol. r. pag. 614. Arbriffeau dont les rameaux glabres font garnis de feuilles oppofées , feffiles , lancéolées , glabres à leurs deux faces, un peu obtufes à leur fommet, rétrécies en périole à leur bafe , entières à leurs bords, marquées de nervures fimples, Jatérales, très-fines ; les itipules très-caduques. Les fleurs font difpofées , dans l’aiffelle des feuilles , en petites grappes oppofées, courtes, de moitié moins longues que les feuilles, très-peu garnies. Leur calice eft glabre, fort petit. La co- rolle , médiocrement campanulée , eft divifée à fon orifice en cinq découpures prefque lancéolées, aiguës, glabres en dehors, velues en dedans. Le fruit 28 É HR fruit eft une baie fèche, qui reffemble à une pe- tite poire ftriée, divifée intérieurement en huit loges, ne renfermant chacune qu’une feule fe- mence. Cette plante croit à l’ile Bourbon, où elle à été recueillie par Commerfon. R (V7. f: in herb. Juffeu.) (POIRET.) PYRULAIRE. Pyrularia. Mich. Genre de plan- tes dicotylédones , à fleurs incomplètes, qui pa- roit appartenir à Ja famille des chalefs, & avoir des rapports avec les 7yfa. Il comprend des arbriff=aux exotiques à l'Europe , dont les feuilles font alter- nes, dépourvues de {tipules ; les fleurs dioiques, fort petites, difpofées en épi. Le caractère effentiel de ce genre confifle dans: Des fleurs dioïques ÿ un calice à cinq divifions ; point de corolle ; cing é:amines , inférées à l'ortfice du ube du calice ÿ un drupe pyriforme , contenant une noix à une loge, à une feule femence. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur mâle offre : 19. Un cefice fort petit, campanulé, dont la partie inférieure eft prefque tubuiée, un peu hé- mifphérique ; divifé à fon limbe en cinq découpu- res réfléchies en dehors. 2°. Point de corolle, 3°. Cinq étamines , dont les filamens font courts, épais , inférés fur le tube du calice, vers fon cri- fice ; oppofés à fes divifions, terminés par des anthères ovales, prefqu’à deux loges. Le fond du calice eft rempli par une fubftance charnue , épaifle, formant entre les filimens au- tant de protubérances qu'il y a d'étamines. Les fleurs femeiles offrent : 1°. Un calice turbiné , campanulé , à cinq divi- fions réfléchies. 2°. Point de corolle. 3°. Cinq étamines à anthères ftériles ; un difque charnu , à protubérances plus marquées que dans les fleurs males. 4°. Un ovaïre inférieur, furmonté d’un ftyle droit, épais, plus court que les divifions du ca- lice ; terminé par un fligmate en tête, comprimé. Le fruit eft un drupe pyriforme, couronné à fon fommet par les divifions du calice, renfermant une noix fort petite, un peu globuleufe , à une feule loge , qui contient une femence arrondie, buileufe, revêtue d’une enveloppe membraneufe, un peu fibreufe. Botanique, Tome V. 745 E:S PE CE. 1. PYRULAIRE pubefcente. Pyrularia pubera. Michaux. Pyrularia ramalis , foliis calicibufque pubeftenti- bus ; foliis ovali-oblongis , acuminatis , integerrémis. Mich. Flor. boreal.-amer. vol. 2. pag. 233. Atbriffeau dont les racines ont une odeur forte & défagréable, & dont la tige s'élève à la hau- teur de trois à fix pieds & plus, divifée en ra- meaux pubefcens , garnis de feuilles alternes, pu- befcentes, ovales, oblongues, entières à leur contour , acuminées à leur fommer. Les fleurs font fort petites, dioïques, difpofées en épis ; leurs calices font légérement pubefcens, & leurs fruits de petits drupes pyriformes. Cette plante croît en Virginie & dans les mon- tagnes de la Caroline occidentale. (POIRET.) PYXIDANTHÈRE. Pyxidanthera. Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complétés, mo- nopétalées , qui paroît devoir appartenir à la fa- mille des bruyères, & fe rapprocher des évacris. II comprend des fous-arbriffleaux exotiques à l'Eu- rope , dont les feuiiles font fort petites, éparfes, alternes ou prefqu'oppolées, & les fleurs petites & terminales. Le caraétère effentiel de ce genre eft d’avoir: Un culice environné de braüées, & à cing divi- fions; une corolle carmpanulée, à c'ng découpures ; des flamens élargis, des anthères à deux loges tranf- verfes. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Chaque fleur offre : 10. Un calice à cinq divifions profondes, ob- longues, prefque droites, membraneufes, envi- ronné de bractées de méme forme. 2°. Une corolle monopétale , campanulée , dont le tube eft beaucoup plus court que le calice; le limbe, à cinq découpures ouvertes & fpatulées. 3°. Cinq étamines , dont les filamens élargis & comprimés alternent avec les divifions de la co- rolle, & font terminés par des anthères globulen- fes , appendiculées à leur bafe, à deux loges qui s'ouvrent tranfverfalement. 4°. Un ovaire fupéiieur, ovale, à trois loges remplies de quelques embrions ovoides ; furmonté d'un feul flyle & d’un fligmate. Le fruit n'eft pas encore connu. Bbbbb 746 BY .X ESPÈCE. 1, PYXIDANTHÈRE barbu. Pyxidanthera barbu- lata, Mich. Pyxidanthera repens, foliis cuneato-lanceolatis, acutiffimis , baff internd confertèm barbulatis , ciliatèm fubdecurrentibus; floribus folitariè terminalibus ; calice ciliolato. Mich. Fior. boreal.-amer. vol, 1. p. 153. tab. 17. Cette plante à le port de l'azalea procumbens : c'eft un petit arbriffeau rampant, dont les tiges fe PYX divifent en un grand nombre de petits rameaux relevés , alternes, garnis de feuilles perites, un peu approchantes de celles des bruyères, fermes, glabres à l'œil nu , fefiles, éparfes, lancéolées, très-aiguës, barbues.à leur bafe interne. Les fleurs font folitaires , terminales ; leur calice légérement cilié , environné de braétées femblables à fes divi- fions , & de feuilles très-rapprochées ; la corolle eft petite. Cette plante croît dans la Caroline. h ( Deféripr. ex Michaux. ) (POIRET.) Fin du cinquième Volume. Drs noms latins des genres de Plantes, contenus dans ce Volume. À. As TROEMERIA, voyez Pélésrine. Aphanes , Apium , Aylanthus, Bellis, Beilium , Bocrhaavia , Caladium , Caltha , Capficum , Celofia , Ciffampelos , Clerodendrum , Clufia , Crincdendrum , Dale, Diofpyros , Donbeya, Equifetum , { Hippuris , Hypocharis , Jfatis, Lepidium, Leucoium , Lindernia , Malus, M. Pércepier. Perfil. Pongelion, Paquerette. Paqueroile. Patagone. Pédiveau. Populage. Piment. P:ffevelours. Pareire. ” Péragu. Perebé. Patagua. Pforalier. Plaqueminier. Pentapète. Préle, Peffe. Porcelle. Paftel. Pafferage. Perce-Neige. Pixidelle. Pommier. ns rya PET 9 D Paprorhorum , Pepyrius , Paralea, Pariana , Parietaria , Parinarium , Paris, Parivoa , Parkinfonia , Parnaffia , Paronychia, Parthenium , Pufpalum , Paferina , Pa:abea, Patagonula, Patarola, Patima , Pawia, Paulinia , Pavonia , Payrola, Pedütis, Pedalium , Pedicularis , Pekea n Pennantia, Pentapetes , Penthorum , Peplis, Perara, Perdicium , Perebea , Pergularia, Perilla, Periploca, Petaloma , Petefia , Perrtia, Petiveria, Petrea, Peucedanum , Peumus, voyez Pivoin Pencovie. Pante. Pavor. Papayer. Pappophore. Papirier. Paralé. Pariane. Pariétaire. Parinari. Parifette, Parive. Paik nfon. Parrañie. Paronique. Parthère. Pafpale. Pafiérine. Parabé. Patagonule. Pararole. Patime. Pavie. © Paulinie. Pavon. Payrole. Pectis. Pedali. Pédiculaire. Peki. Pennante. Pentapère. Penthore, Péplide. Perame. Péerdicie. Perebier. Pereulaire. Pérille. Périploque. Pétalome. Pétéfe. Pétirie. Petivere, Pétrée. Peucedane, Peumo., 748 Peziza, AE À Phaetufa , Phalangium, Pharmacum , Pharnaceum , Pharus , Phafcum , Phelipea, Philtefia , Philydrum , Phlomis, Phlox, Phormium , Phryma , Phylica, Phyllachne, Phyllanthus, Phyllis, Phytolacca , Picridium , Picris Pinus, Piparea , Pirarinera , Pirigara, Piripea , Pifonia, Piffacia , Piflia, Pitcairnia, Pittofporum , Plagiarthus, Plantago , Platanus , Tr B'ieE voyez Pezize. Phacelie, Phaétufe. Phalangère. Pharmac. Pharnace, Pharelle. Phafque. Phelipée. Philèfe. Philydre. Phlomide. Phlox. Lachénale. Phryma. Phylique. Phyllachne. Phyllanthe. Phyllide. Phytolacca. Picridie, Picride. Pin. Piparée. Piratinier. Pirigare. Piripe. Pifone. Piftacier. Piftie. Pitcairne. Pittofpore. Plagianthe. Plantain. Piatane. (Pag. 427. Il auroit dû être placé après l’article Plaqueminier ; pag. 436. ) Ple&ronia , Plegorhiza , Plinia , Plocama , Poa, Podalyria , Pedophyllum , Poincinia, Poiretia , Polemonium , Pollia, Pollichia , Polycaraia , Polycarpon, Poiycarpea, Polycnemium , Polygala, Polymnia, Podypodium , Polypremum , Pleêtrone. Plegorhize. Plinie. Plocamier. Paturin. Podalyre. Podophylle. Poincillade. Poiretia. Polémoine. Pollie. Pollique. Polycarde. Polycarpe. Poivcarpée. Polycnème. Polygala. Polymnie. Polypode. Polyprème. Fin de la Table du cinquième Volume, Polyfcias, Polytricum , Pomereulla, Pongatium , Pontederia , Porana , Poraqueba, Porella, Portlandia, Portulaca , Pofoqueria , Poffira , Potalia , Potamogeton , Potentilla, Poterium , Pothos, Poupartia, Pouteria , Prafium , Primula , Prockia , Procris , Profopis , Protea, Prunus , Pforalea , Pirelea, Preranthus , Piense Pteronia , Pulmonaria , Pultenea , Puya , Pychranthemum , Pyrola, Pyroftria , Pyrularia , Pyxidanthera , Rumex , Scandix , S'eriana , Sprengelia , Taraxacum , Thaliétrum , Tournefortia , Trillium , Vinca, voyez Polyfcias. Ferce-Mouffe. Pomereulle. Pongati. Pontédaire. Porane. Poraquèbe. Porelle. Portland. Pourpier. Pofoqueri. Pofire. Potalie. Potamogéton. Potentille. Pimprenelle. Pothos. Poupart. Poutérier. Prafion. Primevère. Prockia. Procris. Profopis. Protée. Prunier. Pforalier. Prelea. Ptéranthe. Preris. Ptérone. Pulmonaire. Pulrenée. Puya. Pychnanthème. Pyrole. Pyroftre. Pyrulaire. Pyxidanthère. Patience. Peigne. Paulinie. Poiretia. , Piffenlit. Pigamon. Pittone. Parifiole. Pervenche: | il Dani s e PTE Deer Er er Pres ps or var re nan MNT mere umo Dre DRE Des e ; Que Re re CES Sr RAR ES RS ea Cp ns 6 ph Le ha er ner rose sente Mrsete ses RL spes rain PAP TEE he RAR Eee . Dear : Les 7 Re re RTE Cr Res Eee as niie LISE eme TS a ee CR EE 7 es ere ee SS rs apres LR ST ee