Ensilages de graminées, de légumineuses et de céréales pour ruminants ■ ^U Agriculture Canada Publication 1786/F Canada Digitized by the Internet Archive in 2012 with funding from Agriculture and Agri-Food Canada - Agriculture et Agroalimentaire Canada http://www.archive.org/details/ensilagesdegramiOOfish Ensilages de graminées, de légumineuses et de céréales pour ruminants L.J. Fisher Station de recherches d'Agassiz (C.-B.) J.A. Robertson Station de recherches de Melfort (Sask.) Philippe Savoie Station de recherches de Sainte-Foy (Québec) PUBLICATION 1786/F, on peut obtenir des exemplaires à la Direction générale des communications, Agriculture Canada, Ottawa Kl A 0C7 ®Ministre des Approvisionnements et Services Canada 1985 N° de cat. A63- 1786/ 1985F ISBN: 0-662-92979-9 Impression 1985 4M-5:85 Also available in English under the title Grass, légume, and cereal silages for ruminants. Table des matières Introduction/5 Ensilage : avantages et désavantages/5 En quoi l'ensilage diffère-t-il des autres aliments du bétail?/6 Genre de silos/9 Additifs/ 11 Équipement et conditions de récolte/ 13 Équipement nécessaire à l'ensilage/ 14 Les ensilages, comme aliments du bétail/18 Conclusions/21 Annexes/23 FACTEURS DE CONVERSION VERS LE SYSTÈME MÉTRIQUE Unités Facteur de impériales conversion Résultat ( ;n: MESURES DE LONGUEUR pouce x 25 millimètre (mm) pied x 30 centimètre (cm) verge x 0,9 mètre (m) mille x 1,6 kilomètre (km) MESURES DE SURFACE pouce carré x 6,5 centimètre carré (cm2) pied carré x 0,09 mètre carré (m2) acre x 0,40 hectare (ha) MESURES DE VOLUME pouce cube x 16 centimètre cube (cm3) pied cube x 28 décimètre cube (dm3) verge cube x 0,8 mètre cube (m3) once liquide x 28 millilitre (mL) chopine x 0,57 litre (L) pinte x 1,1 litre (L) gallon x 4,5 litre (L) MESURES DE POIDS once x 28 gramme (g) livre x 0,45 kilogramme (kg) tonne courte (20001b) x 0,9 tonne (t) MESURE DE TEMPÉRATURE degrés Fahrenheit ( F-32)x D,56 ou (°F-32 x 5/9 degrés Celsius (°C) MESURE DEPRESSION livre au pouce carré x 6,9 kilopascal (kPa) MESURE DE PUISSANCE horsepower* x 746 watt (W) x0,75 kilowatt (kW) MESURES DE VITESSE pied à la seconde x0,30 mètre à la seconde (m/s) mille à l'heure x 1,6 kilomètre à l'heure (km/h) MESURES AGRAIRES gallon à l'acre x 11,23 litre à l'hectare (L/ha) pinte à l'acre x 2,8 litre à l'hectare (L/ha) chopine à l'acre x 1,4 litre à l'hectare (L/ha) once liquide à l'acre x 70 millilitre à l'hectare (m L/ha) tonne à l'acre x2,24 tonne à l'hectare (t/ha) livre à l'acre x 1,12 kilogramme à l'hectare (kg/ha) once à l'acre x 70 gramme à l'hectare (g/ha) plants à l'acre x 2,47 plants à l'hectare (plants/ha) *Le horsepower est une unité différente du cheval-vapeur. Le signe décimal est une virgule. Introduction Le présent bulletin décrit le procédé de l'ensilage, ses avantages et ses inconvénients, ainsi que les coûts et les aptitudes de gestion nécessaires pour en faire un moyen efficace de conservation et d'utilisation des éléments nutri- tifs des fourrages. Nous espérons que ces informations élémentaires guide- ront les agriculteurs et les vulgarisateurs dans leur évaluation des systèmes d'ensilage les mieux adaptés à chaque entreprise agricole. L'ensilage des four- rages est l'une des nombreuses méthodes de conservation des éléments nutritifs servis aux ruminants logés à l'intérieur. Avant de choisir un système de con- servation particulier, nous suggérons de comparer les avantages et les incon- vénients des principaux systèmes disponibles dans votre région : ensilage humide, ensilage préfané ou demi-sec, et foin. Ensilage : avantages et désavantages L'ensilage se pratique depuis très longtemps, mais n'est devenu une méthode importante de conservation des fourrages qu'au cours des 20 der- nières années. On a estimé que le pourcentage de graminées fourragères conservées par ensilage n'atteignait que 12 à 15 % au Royaume-Uni en 1968, alors qu'en 1979, il avait grimpé à 45 °/o. Cette tendance, également obser- vée en Amérique du Nord, découle du fait qu'on s'inquiète de plus en plus des pertes causées dans les champs par les multiples manipulations du four- rage lors du fanage naturel et par la baisse de la teneur en éléments nutritifs et la détérioration du fourrage lorsque la récolte de l'andain est retardée en raison du mauvais temps. Il peut également y avoir des pertes considérables pendant l'entreposage du foin si la teneur en humidité du produit récolté est trop élevée ou si le produit séché n'est pas entreposé à l'abri. La disponi- bilité de distributeurs mécaniques de l'ensilage a été un autre facteur impor- tant qui a favorisé l'utilisation de l'ensilage comme technique de conservation. Parmi les avantages de l'ensilage, citons les suivants : 1. L'ensilage réduit au minimum la période de fanage et le risque de voir les fourrages coupés soumis aux conditions inclémentes. Ainsi, l'ensilage raccourcit la période de récolte, augmente la quantité de produits récoltés à leur valeur nutritive optimale et laisse plus de temps pour le regain. L'ensilage est particulièrement avantageux pour les cultures annuelles qui atteignent la maturité à la fin de l'été, alors que les conditions pour le fanage sur place sont moins favorables qu'en juin ou juillet. 2. Les entreprises modernes d'élevage intensif du bétail ont besoin de grandes quantités d'aliments et l'ensilage est un excellent moyen de répartir sur plusieurs mois la récolte de cultures parvenues à leur valeur nutritive opti- male. Il s'agit de choisir avec soin des mélanges de graminées et de légumi- neuses vivaces, des céréales annuelles qui arrivent à maturité à des dates différentes et d'échelonner les dates d'ensemencement des plantes annuelles. 3. Les produits végétaux ensilés n'exigent pas d'autres transformations, se mélangent uniformément à d'autres aliments du bétail et conviennent aux distributrices mécaniques d'aliments. 4. L'ensilage permet de récupérer les cultures endommagées par la grêle ou le gel. En outre, lorsque les mauvaises herbes envahissent les cultures, on peut faire la récolte avant qu'elles ne dispersent leurs graines. 5. Il y a moins de pertes à la mangeoire. 6. Les risques d'incendie sont minimes avec l'ensilage dans la mesure où on évite d'ensiler des fourrages trop secs (plus de 60 % de matière sèche). L'ensilage compte également plusieurs désavantages 1. L'ensilage exige des entrepôts spéciaux. Toutefois, on peut également entreposer de l'équipement dans les silos couloirs et des céréales dans les silos verticaux. 2. Au moment de la reprise, l'ensilage a une courte durée de conservation à cause du développement de moisissures, s'il est exposé à l'air pendant plusieurs jours. Ainsi, il ne se prête pas facilement à la vente à l'extérieur de la ferme. De plus, l'ensilage coûte plus cher à transporter que le foin en raison de sa teneur en eau élevée. 3. Les animaux nourris à l'ensilage ingèrent généralement moins de matière sèche que ceux mis au pâturage ou nourris au fourrage vert haché ou au foin. 4. En cas de mauvaise utilisation, les pertes à l'entreposage pourront annu- ler la réduction des pertes au champ. 5. L'ensilage exige une main-d'oeuvre abondante pendant la récolte, car il faut remplir rapidement le silo. 6. L'investissement dans la machinerie est relativement élevé. 7. Le gaz produit dans les silos, le bioxyde d'azote, est dangereux pour la santé. C'est un gaz toxique produit au cours des premières heures suivant l'ensilage. Il risque d'être présent à une concentration dangereuse surtout lorsque les cultures ensilées ont une teneur élevée en azote nitrique. Comme le nitrate s'accumule dans la partie végétative de la plante, et non dans les graines, ce sont les ensilages de céréales entières immatures ou ceux de gra- minées et de légumineuses cultivées sur une terre fortement fertilisée qui pro- duisent le plus souvent ce gaz toxique dans les silos. Si l'on doit entrer dans un silo vertical peu après son remplissage, on doit prendre soin de toujours aérer l'espace libre au-dessus de l'ensilage en actionnant le ventilateur du souf- fleur et en ouvrant toutes les portes. On devrait porter un harnais de sûreté et une corde d'assurance, et se faire accompagner d'une personne qui restera à l'extérieur du silo et qui pourra venir en aide au besoin. En quoi l'ensilage diffère-t-il des autres aliments du bétail? L'ensilage peut être un aliment du bétail de qualité excellente et uni- forme à condition d'être préparé adéquatement. Dans le cas contraire, les animaux qui en sont nourris peuvent afficher un rendement inférieur. La qualité de l'ensilage dépend de nombreux facteurs qui se conjuguent pour créer un milieu favorable à la fermentation; c'est-à-dire : 1. Le stade de maturité, qui détermine les teneurs en glucides solubles, en protéines et en fibre. 2. La teneur en eau, qui dépend du stade de maturité, des conditions atmos- phériques et du système de récolte. 3. L'espèce de fourrage. 4. Le type de silo. 5. Les méthodes de tassement et de scellement qui varient selon la finesse du hachage, la teneur en eau, la vitesse de remplissage et l'utilisation de conservateurs d'ensilage (additifs). 6. L'utilisation de l'ensilage, qui demande des compléments et permet des pratiques d'alimentation différentes de celles qu'on emploie avec d'autres aliments. Cette interaction complexe des facteurs dont dépend la qualité de l'ensi- lage peut être mise à profit si l'on tient compte des quatre conditions essentielles suivantes : 1. Exclusion de l'air. Un milieu anaérobie est nécessaire à la réussite de la fermentation. Si l'anaérobie est incomplète durant la fermentation, l'ensi- lage servi aux animaux sera moins appétissant et moins nutritif. L'air peut pénétrer dans l'ensilage lorsque la culture ensilée est trop sèche pour être tassée fermement ou lorsqu'elle est hachée en grosses particules de taille inégale à cause de l'emploi de couteaux émoussés ou mal réglés. Le tassage insuffi- sant, des parois poreuses, un scellage imparfait ou l'utilisation inadéquate d'un silo étanche sont d'autres causes possibles. 2. Augmentation rapide de l'acidité. On obtient une augmentation rapide de l'acidité en ensilant des cultures à teneur élevée en glucides solubles ou en ajoutant des produits fermentescibles ou des acides. L'acidité élevée est nécessaire à la fermentation par les lactobacilles et à la formation d'un ensilage de qualité, riche en acide lactique. Elle inhibe également les clostridies productrices de l'acide butyrique qui fait rancir l'ensilage et provoque une baisse de l'ingestion de matière sèche. L'acidité est mesurée d'après la con- centration d'ions d'hydrogène dans une solution : le pH, qui est inversement proportionnel à cette concentration, varie de 0 à 14 pour des solutions très acides à très basiques. Les fourrages verts sont légèrement acides au départ avec un pH d'environ 6,0; un ensilage bien fermenté sera acidifié avec un pH entre 4,0 et 4,5. 3. Teneur en eau. La teneur en eau est un facteur très important dans la transformation du fourrage en ensilage. Si on songe que les graminées et les céréales récoltées à leur valeur nutritive optimale peuvent respectivement con- tenir 15 et 45 °/o de matière sèche, on comprend l'importance de régler la teneur en eau au moment de l'ensilage par préfanage ou addition d'eau. Lorsque l'ensilage est très humide (moins de 30 °/o de matière sèche), l'acidité augmente lentement et la fermentation dure plus longtemps, ce qui se traduit par une production d'acide et une dégradation des protéines inuti- lement élevées. En ce qui concerne les graminées, les légumineuses et les céréales ensilées dans des silos couloirs ou dans des structures autres que les silos-tours à atmosphère contrôlée, il suffit d'ensiler les produits à une teneur en matière sèche de 30 à 40 % pour obtenir une fermentation plus stable et une ingestion accrue de matière sèche. L'ensilage de produits trop secs se traduit généralement par un tassement insuffisant, suivi d'un chauffage excessif qui immobilise les protéines et les rend inutilisables par l'animal. Il peut en résulter un ensilage qui, à l'analyse, montre une concentration en protéine brute élevée, mais ne fournit pas les protéines nécessaires à la production de lait ou de viande. 4. Population de lactobacilles suffisante. Généralement, il y a assez de lactobacilles dans les graminées pour produire de l'acide lactique en présence de produits fermentescibles. La présence d'une trop grande quantité d'air, un produit trop mature ou trop sec, ou un fourrage très froid et humide peu- vent cependant freiner l'activité des bactéries; on obtiendra alors un ensilage mal conservé et peu appétissant qui ne se gardera pas longtemps dans la mangeoire. Il faut connaître les diverses étapes de la fermentation pour maîtriser efficacement les nombreux facteurs qui influent sur la qualité de l'ensilage. Dans un premier temps, la respiration continue des cellules végétales, caractérisée par la production de gaz carbonique et par l'utilisation de l'oxygène présent dans la masse ensilée, favorise l'anaérobiose. Cette étape est plus courte dans les silos verticaux que dans les silos couloirs et lorsque le silo est rempli rapidement, c'est-à-dire, dans une période de 5 à 15 h. Une exposition prolongée de la surface de l'ensilage favorise la croissance des moisissures et des levures, et provoque une dégradation considérable des protéines végétales en azote libre et un dégagement excessif de chaleur. Si la température dépasse 35 °C, les fourrages ensilés risquent d'être endom- magés par réchauffement, lequel provoque une perte de digestibilité des protéines et des glucides. Dans un deuxième temps, une courte période de production d'acide acétique par les bactéries coliformes se termine par une chute rapide du pH. La troisième étape est caractérisée par le début de la production d'acide lactique grâce à la prolifération des lactobacilles et des streptocoques. Elle commence habituellement après 2 ou 3 jours. Plus elle est précoce, moins il y aura de pertes d'énergie et plus la teneur en éléments nutritifs de l'ensilage sera élevée. La teneur en acide lactique doit atteindre entre 4 et 5 °/o de la teneur en matière sèche de l'ensilage, le pH doit baisser jusqu'à 4,0 ou 4,5 après quoi, si l'anaérobie est maintenue, la fermentation cesse. Il peut y avoir une quatrième étape si l'acidité n'est pas assez élevée pour empêcher les clostridies de convertir les glucides solubles et l'acide lactique déjà formé en acide butyrique. Il s'agit là d'une phase de détérioration qui commence environ 8 jours après l'ensilage et qui se solde par la production de gaz ammoniac à partir des protéines et par la perte d'énergie sous forme de gaz carbonique et de chaleur, en particulier si l'ensilage n'est pas tassé ou scellé adéquatement ou s'il est trop humide. Une cinquième étape de la fermentation, qui se produit parfois à la reprise, est surtout importante dans les ensilages plus secs ou moins acides, ou dans ceux qui ne sont pas retirés assez rapidement du silo par temps plus chaud. Elle est caractérisée par la croissance de moisissures et de levures abou- tissant à une production de chaleur, à une perte de digestibilité et surtout à une diminution de l'appétibilité causée quelquefois par des toxines élabo- rées par les moisissures ou les champignons. 8 En résumé, la fermentation de l'ensilage est une production rapide d'acide en condition d'anaérobiose; elle dépend de la teneur en eau et en glucides solubles et de la résistance du fourrage à l'acidification (effet tampon). Genre de silos On peut choisir un silo parmi plusieurs modèles de base et leurs varia- tions, compte tenu des ressources disponibles et du système d'alimentation souhaité. Chaque type de silo a ses limites pour ce qui est de la teneur en eau des produits à ensiler. Par exemple, lorsque les fourrages ensilés ont une teneur en eau supérieure à 75 %, il peut y avoir écoulement des jus d'ensi- lage et endommagement de la structure des silos tours par les acides. À l'opposé, les silos couloirs sont mieux adaptés à l'ensilage à teneur en eau élevée, mais le produit doit être tassé et scellé avec soin si la teneur en eau est inférieure à 65 %. Pour un niveau de gestion donné, les pertes d'ensilage sont inversement proportionnelles au coût en capital de la structure (tableau 1). Les pertes en matière sèche dépendent aussi de la compétence en gestion ou des soins appor- tés à la conservation des ensilages. TABLEAU 1 Pertes de matière sèche (%) pour divers types de silos et niveaux de compétence en gestion. Teneur en Pertes Pertes à l'entreposage (%) eau (%) au champ et compétence en gestion Type de silo (°ïo) Élevée Faible Silo tour à atmosphère contrôlée 40-60 6-12 3 8 Silo tour en béton 55-70 3-9 5 15 Silo couloir horizontal 60-85 2-8 9 20 Silo fosse 60-85 2-8 12 25 Meule couverte 60-85 2-8 15 40 Avant de choisir le silo qui vous convient, il faut tenir compte du coût annuel relatif par tonne de matière sèche entreposée. L'annexe A montre un exemple de calcul de ce coût pour trois types de silo. Le coût dépend princi- palement de l'investissement requis, du taux d'intérêt et de la valeur des pertes de matière sèche. Puisque ces données changent dans le temps et selon les régions, il importe de reprendre les calculs pour chaque situation particulière. Il faut également tenir compte des nombreux avantages et inconvénients de chaque modèle avant de fixer son choix. Certains types de silo ne sont pas compatibles avec tous les genres d'exploitation agricole. Il arrive qu'un producteur habile peut tirer profit d'un silo à coût modeste, alors qu'une personne inexpérimentée aura besoin d'un silo plus coûteux pour obtenir des résultats comparables. Voici un résumé de certains facteurs dont il faut tenir compte lors du choix d'un silo. Silo horizontal ou silo couloir C'est le type de silo dont le coût initial en capital est le moins élevé, surtout lorsque de gros tonnages sont en jeu, et qui peut être construit avec les ressources humaines et l'équipement de la ferme. Il convient pour les récoltes et les systèmes de distribution d'aliments d'importance. On peut l'adapter au libre-service en utilisant une barrière ou un fil électrique, en particulier s'il y a un plancher et un tablier pavés; toute- fois, ce système limite l'épaisseur de la pile à environ 2 m. Ce genre de silo convient particulièrement à l'ensilage de cultures coupées directement et très humides, car l'écoulement des jus y est moins important que pour un ensi- lage semblable entreposé dans un silo tour. Les pertes aux champs et le coût du fonctionnement de l'équipement peuvent être moins élevés avec les silos couloirs, si la coupe et le hachage du fourrage peuvent se faire simultané- ment. Toutefois, il faut beaucoup plus d'habileté et de temps pour limiter les pertes d'entreposage à un niveau acceptable (moins de 10 % M. S.) qu'il n'en faut avec les silos tours, surtout lorsque les ensilages ont une teneur élevée en matière sèche. L'aménagement d'un silo couloir exige plus d'espace et de voies d'accès qu'un silo tour. En outre, il faut plus de main-d'oeuvre et d'équipement pour le charger et le décharger. Il faut tenir compte de l'égouttement et des amoncellements de neige lors du choix de l'emplace- ment d'un silo horizontal. On peut remplir le silo en déchargeant ou en souf- flant le fourrage ou en le tassant avec un tracteur. La reprise du produit ensilé peut se faire par chargeur frontal ou avec une désileuse à tambour conçue spécialement pour les silos couloirs. Elle peut également s'effectuer sous forme de libre-service. Silo tour Les silos tours sont faits de bois ou de béton (en douves ou moulé sur place). Les silos à atmosphère contrôlée sont revêtus de verre ou cons- truits en acier alumine ou en béton; on les équipe d'une désileuse par le bas ou par le haut. En plus d'être facilement adaptables aux systèmes de distri- bution mécanique des aliments, les silos tours prennent moins de place et conservent mieux la matière sèche que les silos horizontaux. Dans les silos tours traditionnels à déchargement par le haut, l'ensilage en surface est continuellement exposé à l'air. On obtient les meilleurs résultats en y ensilant des fourrages contenant 30 à 40 °ïo de matière sèche et en prélevant au moins 5 à 10 cm d'épaisseur par jour. Les silos à atmosphère contrôlée réduisent le contact de l'air avec l'ensilage et permettent un écoulement continu des fourrages grâce au déchargement par le bas. Ils occasionnent moins de pertes que les silos tours traditionnels, mais coûtent plus cher à construire et à exploi- ter. On recommande généralement un fanage plus long pour les fourrages avant de les ensiler en silos à atmosphère contrôlée (une teneur en matière sèche de 40 à 55 %). Ceci peut constituer un désavantage dans les régions où le risque de pluie est élevé au moment de la récolte du fourrage à sa valeur nutritive optimale. Le gel peut également poser des problèmes de reprise avec l'ensilage très humide conservé dans les silos tours. Peu importe le type de silo utilisé, la qualité de l'aliment fermenté ne peut pas être meilleure que la qualité du produit ensilé. Silo meule On peut conserver le fourrage excédentaire en tas semi- cylindrique, appelé meule. La meule doit être située dans un endroit bien drainé, être formée rapidement, scellée avec une feuille de plastique épaisse 10 (au moins 150 /im ou 6 millièmes de pouce) retenue par des pneus, des balles ou du sable et située dans une zone bien drainée. Les pertes sont moins élevées dans les régions à faible pluviosité et à basse température; il est préférable d'utiliser le produit pendant les saisons plus fraîches. Sur certaines fermes du nord-ouest québécois, les silos meules sont utilisés avec succès pour la conservation de l'ensilage des graminées. Ils représentent un système d'entre- posage peu coûteux en investissement mais assez exigeant au niveau de la gestion pour éviter des pertes excessives pendant la conservation et l'alimentation. Silo « boudin » L'entreposage dans un silo « boudin » coûte cher, mais la fermentation y est excellente lorsque les sacs de plastique restent bien scel- lés. En outre, le système est assez souple pour permettre les travaux à forfait lorsque les tonnages en cause sont relativement faibles. Les réparations et l'entretien sont minimes et on peut y entreposer de l'ensilage dont la teneur en matière sèche varie beaucoup (de 20 à 50 %). Par contre, ce système com- porte plusieurs inconvénients : il prend beaucoup de place; la neige et la gelée peuvent poser des problèmes et les sacs de plastique ne sont pas réutilisa- bles. En outre, comme avec les systèmes originaux il fallait énormément de temps pour remplir les sacs, le chantier de récolte en était ralenti; avec les systèmes plus récents, cependant, l'utilisation de sacs déjà plies a permis de les remplir en quelques minutes. En général, un silo « boudin » est déchargé avec un chargeur frontal, mais il peut être conçu pour le libre-service. Une fois le silo ouvert, l'ensilage doit être utilisé rapidement pour éviter les pertes par moisissure, s'il contient plus de 40 °/o de matière sèche. Ensilage en balles Bien que plusieurs modèles de grosses presses fassent des balles à haute densité propices à la fermentation, certains modèles plus anciens, équipés de rouleaux d'écrasement, peuvent causer des ennuis si le produit très humide s'enroule autour des rouleaux. Pour obtenir un bon ensi- lage, les balles doivent être uniformes, de densité égale et contenir idéale- ment entre 25 et 35 % de matière sèche. Il faut bien sceller les balles pour éviter que des moisissures se développent autour des bords de chaque balle. Si les balles ne sont pas denses, elles peuvent être lourdement endommagées par réchauffement et sujettes à des pertes de matière sèche. Il faut les utili- ser avant le retour du temps chaud. Les balles doivent mesurer au plus 1,2 m de diamètre parce qu'elles sont très humides et plus denses que le foin. Il faut les entasser sur un terrain bien drainé en laissant le moins d'espace possible entre elles, les couvrir et les sceller le même jour. On doit les utiliser dans les jours qui suivent immédiatement l'ouverture de l'enveloppe. Additifs À la lumière de la grande diversité des résultats obtenus avec l'ensilage, il semble primordial de mettre au point des méthodes plus fiables. Bien que les additifs améliorent la qualité de l'ensilage, il est important de savoir à quel moment ils sont utiles et quand ils constituent une dépense superflue. La teneur en eau de la culture au moment de l'ensilage est le principal fac- teur qui détermine l'utilité d'un additif. Il faut également tenir compte du 11 type de produit ensilé. Il est généralement reconnu que les additifs n'amélio- rent pas la fermentation de l'ensilage de maïs, mais qu'ils peuvent favoriser la fermentation d'autres cultures. On peut classer les ensilages en trois grandes catégories selon leur teneur en eau : les ensilages très humides contenant entre 70 et 85 °/o d'humidité, les ensilages préfanés contenant entre 60 et 70 % d'humidité (de 55 à 65 °/o dans les silos tours dont le diamètre est supérieur à 6,5 m) et les ensilages demi-secs contenant entre 40 et 60 °/o d'humidité. On recommande l'emploi d'un additif favorisant la production d'acide avec les ensilages très humides. L'utilisation d'un additif n'améliore la qualité de l'ensilage préfané que dans les cas où ce dernier est mal fabriqué et où le silo n'est pas suffisamment étanche ou qu'il est mal scellé. Lesquels choisir ? Il y a actuellement une vaste gamme d'additifs disponi- bles sur le marché au Canada. Les principaux types sont les acides, les agents de sapidité, les antioxydants, les cultures bactériennes, les enzymes, les stéri- lisants, les antibiotiques et les aliments. Nombre d'entre eux favorisent légèrement la fermentation de l'ensilage, mais peu sont vraiment fiables. Certains aliments, notamment la mélasse et les céréales, augmentent la teneur en éléments nutritifs de l'ensilage et fournissent une source de gluci- des fermentescibles qui font accélérer le processus de fermentation. En fait, une partie des éléments nutritifs est perdue au cours de la fermentation et on doit évaluer cette perte par rapport à la valeur nutritive d'aliments pareils servis directement aux animaux. D'autres aliments, notamment la pulpe de betterave, les céréales sèches ou le foin haché, peuvent réduire efficacement l'écoulement d'effluent et améliorer la fermentation de l'ensilage très humide. L'addition d'urée à l'ensilage de maïs (environ 4 kg/t) permet d'en accroître la teneur en azote. Au cours des dernières années, on a utilisé de nombreux produits chimiques pour favoriser une fermentation adéquate dans les silos. L'ajout d'acide formique, à raison de 3 à 4 kg par tonne de poids vert d'ensilage (2 % du poids sec), abaisse le pH et empêche la fermentation secondaire dans les ensilages de graminées très humides. Des quantités de 4 à 5 kg par tonne sont requises pour l'ensilage des légumineuses. L'emploi d'un appareil à mesu- rer le pH est recommandé en vue de s'assurer que la quantité d'acide appli- quée soit suffisante pour abaisser le pH du fourrage traité jusqu'à 4,2 sans toutefois aller plus bas que 4,0. Comme le produit est corrosif, les préposés doivent porter des gants de caoutchouc, des tabliers et des lunettes de pro- tection lorsqu'ils mélangent les solutions d'acide formique et en remplissent les applicateurs, et laver l'équipement après chaque utilisation. De nombreuses études menées en Europe, aux États-Unis et au Canada ont révélé que l'addi- tion d'acide formique à l'ensilage non fané (contenant entre 18 à 26 % de matière sèche) augmente de 4 à 8 $ par tonne (matière humide) la valeur nutritive de l'ensilage en améliorant la digestibilité, l'ingestion et l'efficacité de l'utilisation du fourrage. On a utilisé un mélange de formaldéhyde et d'acide formique pour empêcher la dégradation de la fraction protéique du four- rage en azote non protéique. Des agents de conservation liquides à base d'acide propionique ont réduit la perte d'éléments nutritifs mais leur utilisa- tion n'est pas commode. 12 Diverses entreprises offrent des additifs en poudre afin de profiter des avantages d'une baisse rapide du pH de l'ensilage tout en éliminant les problèmes liés à la manipulation de liquides corrosifs. Les réactions du bétail nourri aux ensilages traités avec ces poudres sont tellement variables que très peu de ces additifs sont présentement homologués au Canada. Ce sont des cultures de lactobacilles, dont les unes sont viables et les autres, non viables. On peut classer les additifs commerciaux en trois catégories : les sels de méta- bisulfite de sodium, conçus spécialement pour réagir avec l'eau des grami- nées très humides afin de produire de l'acide et d'abaisser le pH; les mélanges enzymatiques qui stimulent apparemment la fermentation et la production d'acide lactique; les cultures déshydratées de lactobacilles qui favorisent la production d'acide lactique. En général, la réaction du bétail aux ensilages traités avec les deux dernières catégories d'additifs n'est pas meilleure que celle obtenue avec les ensilages non traités, quoique l'on ait noté une certaine hausse de la produc- tion d'acide lactique et des températures de fermentation. La première catégorie d'additifs a par contre permis de réduire l'altération en surface et d'améliorer l'appétibilité des ensilages très humides. Chaque additif devrait être examiné isolément. Les résultats obtenus avec la plupart des additifs sont variables. La qualité de la gestion des cultures, leur maturité, l'espèce, la teneur en matière sèche du fourrage, le type de silo utilisé et les conditions météorologiques sont autant de facteurs qui peuvent influer sur l'efficacité de ces produits. Lorsqu'un ensilage est bien fait, il y a peu d'avantages à ajouter des additifs. On devrait considérer l'emploi d'additifs seulement dans le cas où il est difficile de satisfaire à toutes les conditions de réussite d'un ensilage. Au Canada, la condition la plus difficile à satisfaire est sans doute le préfa- nage dans les régions pluvieuses. C'est dans ces conditions que l'utilisation des additifs pourrait s'avérer utile. Équipement et conditions de récolte La plupart des grandes cultures et certains résidus se prêtent à la conservation par ensilage. L'appétibilité d'aliments médiocres est accentuée par la fermentation, alors que les fourrages luxuriants ont tendance à perdre de la saveur. L'ensilage n'améliore pas la valeur nutritive des produits ensilés, peu importe la structure du silo ou l'additif utilisé. Il est donc important de récolter les fourrages lorsqu'ils atteignent leur maturité optimale et de les ensiler à une teneur en eau optimale. Règle générale, il faut récolter les graminées juste avant l'épiaison, à l'exception de la fléole dont l'épiaison doit être complète. Les légumineuses se récoltent du bourgeonnement jusqu'au dixième de la floraison; le blé, l'orge et le seigle, au stade pâteux et ferme, et l'avoine, pas plus tard qu'au stade laiteux. Le choix de l'espèce dépend de nombreux facteurs, notamment les conditions de croissance, le sol, la pluviosité, la rotation des cultures, le type d'animal à nourrir ainsi que l'équipement et les installations disponibles pour la récolte et la conservation. Le temps optimal pour la récolte des graminées et des légumineuses est souvent un compromis entre l'accroissement du ren- dement en matière sèche et la diminution de la digestibilité. Il est préférable 13 de servir aux vaches en lactation des aliments dont la digestibilité est maxi- male, alors que pour l'entretien des génisses de boucherie, on pourrait favo- riser des aliments à rendement maximal. Les tableaux 2 et 3 donnent une idée approximative de la valeur nutritive et des rendements auxquels on peut s'attendre à divers stades de maturité. La teneur en eau de la culture à ensiler est à la fois le facteur le plus important et le plus difficile à maîtriser dans la fabrication d'ensilage de qua- lité supérieure. La teneur en matière sèche des graminées et des légumineu- ses coupées directement peut varier entre 14 et 18 %, selon le stade de maturité, l'espèce et les conditions atmosphériques. L'ensilage de graminées, de légumineuses ou de mélanges de graminées et de légumineuses contenant moins de 30 % de matière sèche conduit à des pertes d'éléments nutritifs précieux par écoulement d'effluent dans les silos tours (tableau 4). Si l'ensilage ne contient que peu de matière sèche, il se produit fréquem- ment une fermentation secondaire ou clostridienne, laquelle provoque une baisse de l'ingestion de matière sèche et de la digestibilité. Le préfanage est généralement nécessaire, mais ajoute une étape au chantier de récolte entraî- nant des coûts additionnels et des risques de perte de la matière sèche. L'ensi- lage contenant moins de 60 % d'humidité dans les silos en béton horizontaux ou verticaux, ou contenant moins de 50 °7o d'humidité dans les silos à atmos- phère contrôlée, limite le degré de tassement possible et augmente le risque d'échauffement et de production d'un ensilage de faible durée de conserva- tion dans la mangeoire. Le problème peut être particulièrement grave avec les ensilages de céréales à tige creuse, auxquelles on devra peut-être ajouter de l'eau au moment de l'ensilage pour obtenir un tassement convenable. Il existe des doseurs d'humidité pour déterminer sur place la teneur en humidité des fourrages, mais il faut vérifier avec soin la précision de chaque instrument avant de l'acheter. Une simple manipulation et l'expérience sont encore les critères les plus fiables pour évaluer la teneur en humidité des fourrages. Une poignée de fourrage haché mise en boule réagira différemment selon sa teneur en humidité. Pourcentage approximatif Boule de fourrage d'humidité Retient sa forme; écoulement d'eau considérable plus de 75 Retient sa forme; très peu d'écoulement d'eau de 70 à 75 Se défait lentement; pas d'écoulement d'eau de 60 à 70 Se défait rapidement moins de 60 Equipement nécessaire à l'ensilage Les récolteuses-hacheuses (fourragères) peuvent être équipées pour ramasser l'andain ou être munies d'un organe de coupe de type cylindrique (faucheuse à fléaux) pour couper directement et hacher le fourrage, et pour souffler le matériel haché dans un chariot, un camion ou une remorque. D'autres machines, pourvues de couteaux radiaux ou d'une barre de coupe 14 a> w = es C« (Z> O 3 3 73 73 73 J-H C/D 3 O 'o o, es 3 O T3 0> ^f™* J-X S O a> V3 C« o> s- '0* ex C/3 on 3 S 3 bû 5« S OS C/5 S 3 00 O O i- 3 0> 73 o3 /-■s -s s- a w ,o> X01 0> u< <0> •*-< es S C/3 •*m — t- — S e ha C/5 S a* » k« ■*-< es "^ > O ha 03 on < 'S 03 4—1 'o 1_H H o < /} O O «O en (N OT)VO ri — * ri »^i m -h --T r-7 vo m r- O ^ n 3 S 3 ï « MO «* ed 5 .52 •r 3 > S -5 03 03 M Hh 2 Pt^ r- ri <3 O 03 d 03 U 8 1 s: o -s: 5! 60 > o -4 3 O C/) 15 TABLEAU 3 Teneur en protéines et rendement en matière sèche de la fléole selon la maturité. Jours écoulés depuis Pourcentage de Rendement en matière la première coupe protéines brutes sèche kg/ha 0 15,9 5190 14 14,0 6270 28 10,9 8050 49 9,2 9780 Source : Lovering, J., Effect of timothy maturity at harvest onfeeder cattle ration costs, Can. Farm Econ. 10(2):25-32, 1975. horizontale, ne coupent pas aussi uniformément et peuvent provoquer plus facilement du bourrage. Les couteaux radiaux sont désavantageux puisqu'il faut les retirer pour les aiguiser. Tous les types demandent passablement de puissance. La récolteuse-hacheuse de taille moyenne a besoin d'un tracteur de 70 kW pour actionner la prise de force et tirer la récolteuse et le chariot. On peut récolter entre 10 et 14 tonnes de poids vert (de 3 à 6 tonnes de matière sèche) d'ensilage de graminées et de légumineuses à l'heure, selon le rende- ment en fourrage et les conditions du champ. Pour ce qui est du hachage des ensilages de graminées, de légumineuses et de céréales, il est important de noter que plus le produit est sec, plus le hachage doit être fin pour obtenir le tassement qui convient. Le fourrage haché peut ensuite être transporté au silo dans les caisses à fourrage de différentes sortes. Ces dernières peuvent être montées sur un camion ou une remorque et être équipées d'un fond amovible ou d'un méca- nisme à bascule. Il faut entre 22 et 37 kW pour tirer les chariots, selon les conditions du sol et la topographie. La distribution et le tassement uniformes du fourrage haché sont essentiels, peu importe le type de silo utilisé. Des ensileuses-souffleuses équipées d'un distributeur chargent uniformément les gros silos tours et l'ensilage se tasse sous son propre poids. Cependant, il est plus facile de tasser l'ensilage dans les silos à diamètres plus petits. Il ne faut jamais entrer dans un silo partiellement rempli avant d'avoir fait fonc- tionner la souffleuse pendant au moins 30 minutes afin d'expulser les gaz toxiques. Pour assurer le tassement de l'ensilage dans les silos horizontaux, il importe de faire appel à un employé compétent pour conduire un tracteur muni d'un arceau de sécurité et de pneus jumelés. L'ensilage bien tassé doit paraître ferme et non pas spongieux. Le désilage s'effectue de différentes façons. On utilise souvent des dési- leuses pour vidanger les silos par le haut. Il est préférable d'utiliser un modèle suspendu plutôt que porté sur l'ensilage, dans les régions où le gel est rigou- reux. En outre, la désileuse doit être équipée d'une déchiqueteuse et d'un mécanisme de contrôle de niveau pour décharger l'ensilage gelé. En s'aidant d'un ohmmètre, le préposé doit s'assurer du fonctionnement efficace de la machine sans surcharge du moteur. Les désileuses par le bas permettent une alimentation continue pendant que se poursuit le remplissage du silo. Tou- tefois, elles coûtent cher à réparer et ne fonctionnent pas convenablement si l'ensilage contient moins de 30 % de matière sèche. On peut décharger les silos horizontaux avec une benne de tracteur-pelle solide, équipée si possible d'une pince de blocage. Il faut prendre soin de 16 u 'JSm 03 fi o u 3 0> C O ■** .2 S c/5 01) c S S Cfr-I 3 cr O a S o N— ' ■** S a> a o> 3 O o g k A eu H OO « u ^r 3 £ O C*4 < 3 M •o -J CQ eu x: < o H c/) C CD 3 (U T3 eu c ,c u u 3 O o3 0) s- 03 &■ S C/5 eu en ."2 3 hJ 'G J3 \ 3 00 O "o C/5 C/5 # O !— CU ■»-» c -, e o 3 O •■— > \ 00 « CD T3 (U (50 CD -G , rf oo oo r- «o Tf © |> Tt Tt" «rT vo OO v© oC in vo tN 1> O 00 vo On rt ro ~h r^ ©^ ©^ Tt «o r-" o" -^ -H -H 'C a e S* y} es a t/3 3 C 01) 4> 73 es u ©D a> ■o (/> ox — s OX) H G rt o -^ — - t— a 3 * où GO O go ■s « = 5 e \ o s où ■3 •> ^ W) C -4—1 O u. eu • I— I ri—l O > Oû">, O ÛD > o >% o 3 Ctf CS Ctf H GO JûûJÛ CL» 20 de parcs d'engraissements ont tendance à utiliser de l'ensilage d'épis. La récolte des épis d'orge pour l'ensilage se fait d'habitude au stade pâteux moyen. Cet ensilage contiendra environ 50 % de matière sèche sous forme de 50 % de grains et 50 % de menue paille et de paille (poids sec). Sa teneur en protéines brutes pourra atteindre 13 %, selon la saison de croissance et les cultivars utilisés. Les vaches taries et les génisses de remplacement nour- ries à l'ensilage de céréales peuvent afficher un gain de poids excessif. Un bref résumé des résultats de nombreux essais alimentaires effectués par les chercheurs du Centre de recherches zootechniques sur les ensilages de céréales est présenté au tableau 6. Le Département de zootechnie et d'aviculture de l'Université de la Saskatchewan a également mené de nombreuses études sur les ensilages de céréales et les résultats de ces expériences sont résumés dans l'annexe B. L'ingestion d'ensilage de céréales chez les vaches laitières a varié selon la qualité d'ensilage, la quantité de grains complémentaires servie et le degré de production, mais en règle générale, le stade pâteux ferme a fourni la source d'énergie la plus élevée. Il faut se rappeler toutefois que le blé d'hiver est faible en protéines et que la teneur en protéines des céréales décroît avec la maturité; pour cette raison, il est nécessaire d'ajouter des compléments appropriés à la ration. Conclusions Le perfectionnement des méthodes d'ensilage et des systèmes de distri- bution automatique des aliments a popularisé l'ensilage des fourrages comme moyen d'utilisation des graminées, des légumineuses et des céréales. L'ensilage réduit le temps de fanage et le risque de pertes au champ par rapport à la fenaison, mais il implique généralement des coûts plus élevés en machinerie et en structure d'entreposage. Diverses structures sont disponibles pour la conservation des ensilages : le silo tour traditionnel en béton, le silo tour à atmosphère contrôlée en béton ou en acier, le silo couloir horizontal ou le silo en tas, ou meule, recouvert d'une toile de polyéthylène. En général, les silos les plus coûteux (à atmos- phère contrôlée) conservent le mieux la quantité et la qualité des fourrages. Mais il est important de vérifier si la valeur accrue des fourrages compense adéquatement le coût supplémentaire d'entreposage. Les additifs donnent des résultats variables et ne sont pas utiles lorsque l'ensilage est bien fait. Pour ce faire, il faut couper la plante au stade de maturité optimale, laisser faner légèrement jusqu'à 30 ou 40 °ïo de matière sèche pour les herbages (ou ajouter de l'eau au besoin pour les céréales entières plus sèches), hacher finement, remplir le silo rapidement et bien sceller. Dans certaines régions pluvieuses où le fanage est difficile, l'addition d'acide formique s'avère être le meilleur moyen pour conserver l'ensilage humide. Les caractéristiques chimiques de l'ensilage, ainsi que la valeur nutri- tive, varient avec le genre de fourrage utilisé et la méthode de fermentation employée. Pour bénéficier le plus possible d'un programme d'alimentation avec des ensilages, il faut inclure dans le programme la vérification de la qualité à intervalles réguliers par une méthode normale de laboratoire, ainsi que l'utilisation de compléments appropriés. 21 ■. t/5 eu OC O ha s s S 4> 0> *s es c en t- o» *■ » •O « a a> c «^ ■a ■o «G S a> u 3 a> C 0> "W en a> t- ,a> •— < a S a* ■o e C/i o a> — •> « C/i va> a> u 01) '«> C c-> — i o •o s© C/3 5 ©fi << C5 W C/5 -J S M a> < C/i H ■n S -S s G d O C g M P* (L) :<5 -t— > C a> O l-i nj -«—I O S- a> 3 c oo a Ui 03 .(L) en -Si O (N Tf NO oo Os »/~> TT »0 »— i oo r- OO Tf -— « «O «O »o uo «o V) «* u^ m O (N OO Tf m 00 »o ti- O oo r- r- ^H On oo u^ CM >o m Tt •^ Tf O 3 3 3 3 3 3 3 3 o3 •*— > -»— > -i— i -»— i -«— > -«— * -t— > -«— > oc -t-> 4—i *- > OO ~ 3 " on - 00 u 00 eu eu 0£ o a L. ■-» c C C5 O m X ooË S 3 vo ^ O m X S ON ai C =, c c ^ o g 2^ o£^ x 00 ? e^ oe ee o o bft ee O O o o 1— 1 I— 1 m o o e €A ee &5 o o €•> hp> O o O o VO ®~ ®~ O © © ©^ ©^ °° oo O "* ©~©~ o" o r- '""' Tf (N o o ^t oo 'a O 73 eS O ©^ ri 00 3 -(— » CS 9- a S S 2 S 5 oo o OO eS 6e oo" es ■M C/3 "c? 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Diamètre m Hauteur m 3,0 3,7 4,3 4,9 5,5 6,1 6,7 7,3 7,9 8,5 9,1 6,1 7 11 14 19 24 30 36 43 51 59 67 7,3 10 14 19 24 31 39 47 55 66 76 88 8,5 12 17 24 32 40 48 58 69 82 94 108 9,8 14 21 29 37 47 59 71 84 99 115 132 11,0 17 25 34 44 56 69 84 99 117 136 156 12,2 20 29 40 52 65 81 97 115 136 157 180 13,4 34 45 59 74 92 112 133 156 181 208 14,6 38 51 67 84 104 127 151 177 205 236 15,8 58 75 95 117 142 169 199 230 264 17,1 64 84 106 131 158 188 220 256 294 18,3 71 92 117 144 174 207 248 280 324 19,5 129 158 190 227 270 308 355 20,7 141 172 207 247 294 336 386 21,9 266 318 363 416 23,2 285 341 387 444 24,4 303 356 413 472 N.B. Les capacités sont calculées de façon à prévoir 0,3 m de tassement pour les 10 m du haut, et 1 m de tassement par 10 m d'épaisseur pour tout l'ensilage en dessous. Pour calculer la masse humide totale, on multiplie la matière sèche par le facteur 1 100/ (100 - tee)| où tee est la teneur en eau sur une base humide (%). Source : American Society of Agricultural Engineers Yearbook, St. Joseph, Michigan, 1983. 26 ANNEXE D Capacité approximative de silos horizontaux tassés (tonnes de matière sèche). Largeur du silo Hauteur de la paroi du silo m Longueur m du silo m 20 24 30 36 50 9 3,0 96 119 153 187 266 3,6 117 145 188 231 331 4,2 137 172 224 276 398 12 3,0 129 159 204 249 355 4,2 183 230 299 369 531 5,4 237 301 399 496 723 15 4,8 263 332 435 539 781 18 4,8 315 398 523 647 937 Pour calculer la masse humide totale, on multiplie la matière sèche par le facteur 1 100/ (100 - tee)| où tee est la teneur en eau sur une base humide (%). L [BRARY / BIBLIOTHEQUE AGRICULTURE CANADA OTTAWA K A 0C5 3 ^073 000351^1 fl 27