1 1 n n n n n gen r^nn n n n.n n n n n n nji n n n nn . n n n n •„• Ergebnisse*) der in dem Atlantischen Ocean von Mitte Juli bis Anfang: November lssi» ausgeführten Plankton-Expedition der Hmnbohlt-Stifl mi l>r. Q. Si ■■ I i i: '■ r. 0. App'-iulii iilavu-u vuii Dr. II. bohmann. a. Oplialupodeu von Dr. G. Pfeffer. b. Pteropoden von Dr. P. Schiemenz. C Seteropoden von demselben. il. Pastrupmlm mit AusMdiluss der Heternp.MfU 1 1 n . I l'trro- {Mtib-n v« tu Prof. J>r. H. Simrnth. e. Aef]ihab-n vnn di-in^dl^n. f. Bra.rtiiii]nnli ii \ i.m 'li-ms^lhen. a. a- Hahdiatiden von Prof. Dr. Fr. Da hl. W. Ha! b. l><-ea]i..,li- u Dr. 1 l.nh man n. ■!n/u]..Mirii \iiii Dr. A . Ort m a D n . v. lsopiideii.Cuinai •>••■■ n n. Stoma tn|>mli-u v. I h . H . .1 . 1 1 a u seil. d. PhyUopoden und Cirripeden von demselben! <-. Ostraooden von d< mselben. f. Amphipoden von Dr. F. Vosseier. g. Copepoden von Prof. Dr. Fr. Dahl. a. Rotatorien von Prof. Dr. Zelinka, Graz. b. Alciopiden und Tomopteriden von Dr. C. Ajjstein. c. Pela^iseln- PliyllnilM.-idfn und Typhlosrub/ejib-Ti vmi Dr. ä. J. Reil Polyooai i s o k. ten- und Achaetenlarven von Prof. Dr II r k ö r. 1 Sagitten Polyolad von Prof. Dr. K. Brandt. pn von Dr. Marianne Plehu. g. Turbelli ria acoela von Dr. L. BÖhmig. j. i? ihrnoden enlarven von Dr. Th. Mort ensen. K. a. i itenoph >j-< ■ n von Prof. Dr. r. i ' li un. b. Siphonoi ilioren von iloniM-llion. 0. Craspedi te Medusen von Dr. 6. Maa 3. d. AJtaleph ■ii von 1 ir. K \ ,i ii h o t f'-ll. r . &nthozo ■n von Prof. Dr. (5. va n Ben eden, Bd. III. L. ä! Ilntinnen von Prof. Dr. K. Brandt. b. Eolotriche und peritriche Infusorien, Acineten von Dr. E h u in bl er. c. Foraminiferen von demselben. ä. Thalassieollen, koloniebildende Radiolarien von Prof. Dr. K. Brandt. 6, Spumellarien von Dr. F. Dreyer. f. Äkantnarien von demselben. g. Bionopylarien von Prof. Dr. K. Brand*t. h. Tripylarien von Dr. A. Bo i. Taxqpoden und neue Protozoen-Abtheilungen von Prof. Dr. K. Brandt. IM. IV. M. a. A. Peiidinoon, ullK^im-in-r Tli.-il v. PH', Dr. F. Si-Ii at t. B. Specieller Theil von demselben^ b. Dietyooheen von Dr. A. Borgert. o. Pyrooysteen von Prof. Dr. K. Brandt. ä. Bacillariaceen von Prof. Dr. F. Si-hütt. Balospl ' 'ii von demsi f. Schizophyceenv. Prof. Dr. Nf.Willeu.Prof.Dr.F.Sehütt. » 1 : . i K t • ■ i i ■ • 1 1 il— M ■ ■ i - imi Prof. Dr. B. Fisrlior. V Cysten, Jfiler ün3 Larven von Cr! BT Lohmann. IM. V. 0. Qebersioht und ^Resultate der quantitativen Unti redigirt von Prof Dr. \ '. II ensen. p. Ooeanographie desAtlanti chen Oceans unter Berücksichti- gung obiger Resultat! Dr. 0. Krümme] unter Mitwirkung von Prof. Dr. v. n ensen. Q. Sesammt-Begister zum ganzen Werk. *) Die unterstrichenen Theile sind bis jetzt (Juli 1898) erschienen. Les Anthozoaires de la „Plankton-Expedition" Avec 16 planches, une carte et 59 figures dans le texte par Die llitliOZOH! der Plankton-Expedition Mit 16 Tafeln, einer Karte nnd 59 Figuren im Texte von Edouard van Beneden, Professeur ä l'Universite de Liege. KIEL UND LEIPZIG. VERLAG VON LIPSIUS & TISCHER. 1898. ; s c H = _D -D =^= _D ,— m T . - - - LH g □ □ r^ o ^^^^^ m □ 5 ■ □ Ergebnisse der Plankton-Expedition der Humboldt-Stiftung. Bd. II. K. e. Die Anthozoen der Plankton-Expedition von Eduard van Beneden, Professor der Zoologie in Lüttich. Mit 16 Tafeln, einer Karte und 59 Abbildungen im Text. •&~~K ' U~ Kiel und Leipzig. Verlag von Lipsius & Tischer. 1897. Resultats de la „Plankton-Expedition der Humboldt-Stiftung". Vol. II. K. e. Les Anthozoaires de la „Plankton-Expedition" par Edouard van Beneden, Professeur ä l'universite de Liege. Avec 16 planches, une carte et 59 figures dans le texte. -—>•;— r-^<~ Kiel et Leipsic. Lipsius & Tischer, Editeurs. 1897. Preface. Avant d'aborder la description des Anthozoaires pelagiques de la »Plankton-Expedition«, je crois devoir faire connaitre les circonstances qui m'ont determine ä entreprendre cette etude. En 1883, j'ai drague pour la preniiere fois dans la m er du Nord, vivant dans un fond vaseux, voisin du banc de Thornton, par 28 a 29 metres de profondeur, un beau Cerianthe vermiforme, ressemblant ä certains egards ä l'espece que Gosse a decrite sous le noni de Cerianthus Lloydü (1). L'annee suivante, je recueillis de nouveaux exemplaires du meine animal, dans plusieurs fonds interposes entre les bancs, qui courent plus ou moins parallelernent au littoral Beige, par des profondeurs variant entre 12 ä 21 brasses. Je n'en ai jamais rencontre au voisinage immediat de la cote. J'ai longtemps hesite a identifier la forme Beige au Cerianthus Lloydü. J'ai soumis a Gosse lui-meme des exemplaires bien conserves du Cerianthe de la mer du Nord ; mais comme il ne connaissait le type qu'il a decrit, que pour l'avoir observe vivant, il n'a pu se prononcer avec assurance sur la valeur specifique des exemplaires fixes, qui furent soumis ä son examen. Tout recemment Carlgren a publie une excellente figure, faite d'apres le vivant, d'un Oerianthe que Loven avait observe en 1839 ä Bohuslän. Carlgren croit devoir le rapporter ä l'espece C. Lloydü Gosse. Sa description, basee en partie sur les notes de Loven, en partie sur l'etude qu'il a pu faire lui-meme de l'animal conserve, se rapporte si bien a l'espece de notre littoral, que je crois pouvoir considerer comme specifiquement identiques l'espece de Gosse (2), celle de Loven et de Carlgren (3) et celle du banc de Thornton. Mc Intosh a signale le C. Lloydü ä St. Andrews (4) et j'apprends, par une publication recente du Dr. Hart- laub (5) que l'on a drague, dans les eaux d'Helgoland, deux exemplaires d'un Cerianthe que Hartlaub croit devoir rapporter egalement au C. Lloydü. L'aire geographique de cette esjiece s'etendrait donc du canal St. Georges (Menai Straits), ou il a ete decouvert par Alf Lloyd (6) et la Manche, oü il a ete recueilli par Holdsworth (7), ä l'ile d'Herm, pres de Guernesey, a travers la mer du Nord jusque sur les cotes Scandinaves. J'ai fait en 1883 et en 1884 une etude approfondie de l'organisation de ce Cerianthe. Plusieurs centaines d'individus avaient ete recueillis et fixes par diverses methodes. Une trentaine, d'ages difierents, ont ete debites en coupes seriees. La taille des exemplaires captures a la meme date et au meme endroit, varie dans des limites assez etendues ; il en est de meme de la coloration et du nombre des tentacules marginaux et labiaux. Les plus Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. K. e. Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. jeunes exemplaires ne portaient que 41 tentacules marginaux; j'en ai compte jusque 68 dans un autre individu, et Ton trouve tous les intermediaires entre ces extremes. L'examen coniparatif de ces individus, d'äges differents, m'avait permis de reconnaitre le fait etabli plus tard par C. Vogt (8) que les cloisons se forment par couples, non par paires; que tout nouveau couple apparait en arriere des cloisons precedemment formees et qu*il n'existe par consequent qu'une seule löge de multiplication; que 1' ordre de formation des tentacules est le nieme que celui des loges dont ils dependent; enfin que l'animal presente une symetrie bilaterale tres- apparente, symetrie reconnue dejä par M. Sars (9), chez Arachnactis albida et par J. Haime (10), cliez Cerianthus membranaceus. Je fus surtout frappe de l'analogie que presente 1' Organisation et le mode d'accroissement avec la larve de V Amphioxus, au stade oü cette larve presente encore un petit nombre de couples de diverticules coelomiques. Si l'on rapporte au disque buccal d'un Cerianthe la face neurale d'une jeune larve d' Amphioxus et si l'on appelle anterieure la löge directrice du Cerianthe, si l'on suppose que la fente blastoporique qui siege, au debut, le long de la face neurale de V Amphioxus (Hatschek) (10), au lieu de disparaitre prematurement, par soudure de ses levres droite et gauche, persiste jusqu'au moment de la formation du mesoblaste segmente, l'analogie saute aux yeux (12). La question de savoir si ce rapprocliement est fonde sur des rapports morphologiques reels, ou s'il resulte d'apparences trompeuses, merite d'etre scrutee ä fond: car si vraiment la larve segmentee de Y Amphioxus peut etre ramenee au type des Cerianthes, les Anthozoaires qui s'accroissent exclusivement par leur extremite posterieure, nous fourniraient la Solution d'une serie de problemes morphologiques, restes jusqu'ici entoures de mystere et qui ont ete l'objet de nombreuses controverses: la composition segmentaire du corps, l'origine de la notochorde, la concrescence prostomienne trouveraient leur explication dans l'organisation des Cerianthides. Ces considerations m'ont determine ä m'attacher ä l'etude des Anthozoaires en general et des Cerianthides en particulier. Quand j'appris, en 1889, le projet d'expedition de nion ami le professeur Hensen, je m'adressai ä lui pour lui demander de preparer et de conserver, ä mon intention, tout ce qu'il pourrait recueillir en fait de larves d' Arachnactis. II m'offrit genereusement de nie confier l'etude de toutes les larves d' Anthozoaires qui seraient recoltees. Je tiens ä lui adresser ici tous mes remerciments pour la liberalite avec laquelle un riche et precieux materiel m'a ete confie. Convaincu, apres l'etude que j'avais faite du Cerianthus Lloydii, que les Meta- zoaires Segmentes peuvent etre deduits d'un type d'Anthozoaire voisin des Cerianthes actuels, je ne desesperais pas de voir decouvrir quelque forme pelagique participant plus completement encore aux caracteres des Scyphozoaires et des metazoaires Segmentes. Cet espoir ne s'est pas realise; mais la decouverte, dans le faune pelagique de 1' Atiantique, de nombreuses formes larvaires de Cerianthides, est certes Tun des resultats les plus inattendus de ceux qu'aura produits l'expedition du Plankton. Ni le Challenger, ni aucune des nombreuses expeditions organisees dans le cours des dernieres annees, pour l'exploration des Oceans, n'ont recueilli, en ce qui concerne les Anthozoaires pelagiques, un materiel comparable ä celui que nous devons aux travaux du National. PrSfaoe. 7 J'ai fait de ces larves une etude aussi complete que le permettait leur etat de conser- vation. Toutes les form es, apres avoir ete examinees a la loupe et dessinees, ont ete colorees en masse, puis coupees perpendiculairement ä leur axe oro-aboral. Gräce aux progres realises dans la connaissance des Actinozoaires, depuis le jour oü les freres Hertwig (21) ont ötabli l'importance enorme que presentent, pour la Classification, 1'arrangement des sarcoseptes et l'ordonnance de leurs muscles uni-lateraux, Ton ne rencontre plus de difficultes ä determiner le groupe auquel appartient une larve, quels que soient d'ailleurs sa forme, et ses caracteres exterieurs. Les larves recueillies par le NATIONAL se rapportent exclusivement a Tun des trois groupes suivants: Cerianthaires, Hexactiniaires, Zoantludes. Elles seront decrites dans trois chapitres successifs du present memoire. Les larves de Ceiiantliaires ont ete decrites d'une maniere detaillee: en raison des questions de morphologie generale, qui se rattachent ä leur etude, toute Variation du type peut avoir de l'importance. D'autre part, la diversite des formes larvaires demontre que le groupe des Cerianthes, connu seulement jusqu'ici par un petit nombre d'especes, est beaucoup plus richement represente dans le nature actuelle qu'on ne le supposait. Les larves des Zoanthides meritaient, elles aussi, une description detaillee, en raison du peu de donnees que Ton possede jusqu'ici sur l'evolution de ces Actiniaires. Par contre, je me suis borne a mentionner, dans le seul but de completer le catalogue du materiel recueilli par le National, les larves d'Hexactiniaires. L'etude de ces larves n'a rien appris (|ui ne füt connu et leurs caracteres differentiels sont si peu saillants, qu'il n'est pas possible de les determiner, si ce n'est comme Hexactiniaires. En raison de ces considerations, l'extention relative donnee a cliacune des trois parties de ce memoire est tres inegale. Je me suis trouve fort embarrasse par la question de savoir comment il convenait de denommer ces formes larvaires. Je me suis bien rendu compte des inconvenients que presente la creation de noms generiques et specifiques pour designer des organismes connus seulement par un stade de leur evolution. Le jour oü l'on decouvrira les Cerianthides adultes, auxquels se rap- portent ces larves, l'on constatera inevitablement que les noms forges pour designer leurs larves, ne peuvent convenir pour qualifier les animaux sexues : fondes sur des caracteres transitoires, ils auront toute chance de ne pouvoir utilement s'appliquer aux adultes. J'aurais voulu eviter d'appliquer aux larves la nomenclature binaire et me borner a donner aux types larvaires un nom unique. II en est que l'on prendrait ä premiere vue pour de grands oeufs, tant sont peu apparents leur peristome et leur cercle tentaculaire; l'on aurait pu les reunir sous le nom ROvactis; donner le nom de Dactylactis ä Celles qui, pourvues de longs tentacules digitiformes, reunis en un faisceau, presentent, en meme temps qu'un facies commun, une Organisation uni- forme; appeler Apiactis des larves tres difterentes des premieres, d'apparence pyriforme, qui, a leur grosse extremite se terminent par un bord festonne, separant le peristome de la colonne. Mais il se fait que, parmi les larves oviformes, il existe manifestement plusieurs types distincts, qu'il n'est pas possible de rattacher a une espece unique; il en est de meme des larves ä tenta- cules digitiformes. Sous peine de confondre, sous une denomination commune, des formes mani- festement distinctes, il a donc bien fallu ajouter au mot Ovactis des qualificatifs specifiques, Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. K. e. 8 Ed. v. Ben e den, Les Antliozoaires. d'ou les noms Ovactis brasiliensis, Ovactis bermudensis, Ovactis aequatorialis. II en a ete de meine pour plusieurs autres types et il en est resulte que la nomenclature binaire n'a pu etre evitee. Les larves rapportees par le National, et celles que l'ou connaissait dejä, se groupent en deux categories presentant l'une et l'autre un ensemble de caracteres conimnns. Chaque categorie comprend un certain nombre de genres. II m'a paru utile d'indiquer les affinites dans la composition des noms generiques. J'ai emprunte au uom Arachnactis, cree par M. Sars, la terminaison actis et je Tai appliquee ä tous les noms des genres qui, de par l'ensemble de leur Organisation, se rapprochent des Arachnactis: Ovactis, Dactylactis, Solaster actis, Apiactis, Pepon- actis. J'ai eu recours ä la desinence anthula pour composer les noms des genres du second groupe : Cerianthula, Hensenanthula, Calpanthula. En ce qui concerne les Zoanthides, j'ai cree les noms Zoanthina et Zoanthella pour denommer les »Larves de Sempera. Ces larves sont au nombre de deux, respectivement appelees premiere et seconde larve de Semper. L'une et l'autre sont des Stades evolutifs d'Actiniaires du groupe des Zoanthides (13). Le National a capture une larve voisine de la premiere et une autre forme peut etre identique ä la seconde larve de Semper. Mac Murrich en a decrit une troisieme egalement voisine de cette seconde larve, mais qui en differe specifique- ment (14). Afin d'eviter des periphrases comme celle-ci: larve voisine de la premiere larve de Semper, recueuillie par le National, ou larve voisine de la seconde larve de Semper decrite par Mac Murrich, il m'a paru utile de creer des noms. J'ai cherche ä indiquer, par le com- position de ces noms, les affinites qu'elles presentent avec les Zoanthides. Je propose d'appeler Zoanthina, les larves du premier type de Semper, Zoanthella celles du second type. Des qualifi- catifs ajoutes ä ces noms permettent de substituer ä de longues periphrases, des denomina- tions telles que Zoanthina Semperi, Zoanthina Henseni, Zoanthella guineensis, Zoanthella americana, qui ont tout au moins l'avantage d' abreger le langage. Premiere partie: Cerianthaires. I. Organisation des Cerianthaires. Colon ne, Peristorne, tentacules, actinopliarynx. Le corps d'un Cerianthe peut etre compare ä un cylindre ci'eux qui, s'attenuant progressivement pour se terminer en pointe rnousse ä nne de ses extrernites, dite ab orale, est ferme par un disque circulaire, disque buccal ou peristorne, ä l'extremite orale. La paroi du cylindre est appelee colonne ou paroi murale. Cependant le nom de colonne est encore employe pour designer le corps lui meme, abstraction faite du peristorne et des tentacules. Toujours tres-allonge, chez les Cerianthes adultes decrits jusqu'ici, le cylindre est court cliez les larves: la colonne est souvent ovoi'de, parfois pyriforme, voire meme disco'idale. A l'extremite aborale se voit un orifice, parfois terminal, d'autres fois subterminal: c'est le pore ab oral. Je Tai observe chez certaines larves; je n'ai pu le trouver chez d'autres; il est probable qu'il apparait parfois tardivement dans le cours de l'evolution. Les Cerianthes adultes vivent dans des gaines membraneuses formees par d'innombrables filaments de nematocystes, enchevetres de fagon ä constituer une sorte de feutrage assez resistant, de produits de secretion et de corps etrangers agglutines. Chez les larves pelagiques, il n'existe aucune trace de ces formations tubulaires. Peristorne et cone buccal. Chez les Cerianthes adultes, et il en est de meme chez les larves avancees dans leur developpement, le discpje buccal est refoule et, en quehpie sorte, invagine dans la colonne, de facon ä constituer la pai'oi d'un cone renverse, dont la base repond au cercle des tentacules marginaux, son sommet interne, etant dirige vers le pole aboral. Chez les jeunes larves, au contraire, le disipie buccal est parfois plan et perpendiculaire a Taxe du cylindre, comme chez les Actinies (PI. IX, flg. 9 et 13); plus souvent il est convexe au dehors et, dans ce cas, il apparait comme n'etant que la Prolongation de la colonne au-delä du cercle d'insertion des tentacules marginaux (PL XII, fig. 1 et 2). Enfin, chez beaucoup de larves, le peristorne se souleve, a son milieu, en une saillie nettement separee du reste du peristorne par un sillon circulaire (PI. V, fig. 2, PL VIII, fig. 2, PL XI, fig. 1, PL XV, fig. 1 et 2). J'ai donne a cette formation le nom de cone buccal. II arrive que le peristorne tout entier soit souleve et proeminent et que la limite entre le cone et le reste du disque fasse defaut (PL XII, fig. 1 et 2). Quand il existe, le cone est toujours subdivise en deux moities semblables par une Ed. v. Beneden. Les Anthozoaires. K. c. 10 Ed. v. Ben ed en, Les Authozoaires. fente etroite, qui marque le plan median du corps. Cette fente c'est la bouche ou mieux l'actinostome et les moities du cone, laterales et symetriques, je les appelle levres. La forme d'une levre est celle d'une demi-lentille plan-convexe; les deux levres se regardent par leurs faces planes, qui delimitent la portion initiale du pharynx; de leurs faces externes, convexes, dependent les tentacules labiaux. Dans les jeunes larves la fente buccale n'est jamais rectiligne, mais toujours incurvee; les extremites ou commissures buccales repondent plus ou moins a la base du cone. II resulte du fait que les tentacules labiaux sont des extroflexions des faces externes du cone, que ces organes ne delimitent pas immediatement l'actinostome. Dans le cours du developpement (Araclmactis) le peristome subit un mouvement de descente; il est progressivement refoule dans la colonne. Au debut le cöne persiste; on le voit s'elever du fond d'une depression formee par la portion marginale du peristome; mais peu ä peu il s'affaisse; de convexe qu'il etait il devient concave, comme le reste du disque buccal dont il fait partie. L'actinostome primitivement terminal en arrive ä se trouver profondement place au fond de l'entonnoir peristomien, ä la genese duquel le cone a pris une part importante. Tentacules. Les tentacules marginaux, disposes en cercle a la peripherie du peristome, marquent la liinite entre la colonne et le disque buccal. Les tentacules labiaux, toujours beaucoup plus courts que les marginaux, sont des dependances du cone buccal. Quand celui-ci s'affaisse, pour disparaitre ensuite, on les trouve inseres en un cercle ou plutot en un ovale autour de ractinostome. L'on ne compte jamais, au maximum, qu'un tentacule marginal et un tentacule labial par löge mesenterique; mais, comme la formation des tentacules labiaux est toujours plus tardive que celle des marginaux, toute löge passe, dans le cours de son deve- loppement, par un stade caracterise par la presence exclusive d'un tentacule marginal. Ohez tous les Cerianthes adultes il existe un tentacule marginal median, repon- dant ä la commissure buccale anterieure; les autres, symetriques deux ä deux, sont appeles ten- tacules lateraux. La formation du tentacule marginal median est toujours posterieure ä celle des premiers tentacules lateraux. Tantot il existe (C. membranaeeus) , tantot il n'existe pas de tentacule labial median (C. Lloydii). Dans tous les cas, ce tentacule, et ceux qui depen- dent des loges voisines, une ä droite et une ä gauclie, apparaissent tres-tardivement dans le cours de l'evolution. Formule t entaculair e. Chaque tentacule a ete designe par une lettre, munie d'un signe exponentiel, afin de pouvoir exprimer brievement, en une formule, le Systeme tentacu- laire des larves. Les tentacules mai-ginaux lateraux sont designes par T, les labiaux par t; le marginal median est appele T.M.\ le labial median par Um. T et t, portent un indice expo- nentiel, comprenant d'abord un nombre indiquant le numero d' ordre de la löge dont depend le tentacule, ensuite une lettre d ou g, qui indique qu'il s'agit d'un tentacule droit ou d'un tenta- cule gauclie. La numeration des loges laterales, designees par la lettre L, se fait d'avant en arriere, les loges laterales les plus anterieures portant le numero 1 : L'd, L'g. La löge mediane anterieure ou directrice, dont dependent les tentacules T. M. et eventuellement t. m., est de- signee par M. Organisation des Cerianthaires. H La fonnule T19 ä Tg . TM. T'd ä Tsd. t39 ä i6» . . <-•'' ä t6d. indique donc que la larve, a laquelle cette formule s'applique, possede 16 tentacules marginaux, dont im median et quinze lateraux, huit ä droite, sept ä gauclie et que les tentacules mar- ginaux lateraux dependent, ä droite des loges laterales 1, 2, 3, 4, 5, G, 7 et 8 ä gauclie des loges 1, 2, 3, 4, 5, (J et 7 ; que la larve n'a pas de tentacule labial median; que les loges laterales L' sont egalement depourvues de tentacules labiaux ; que seules les loges Lg ä L° a droite, L2 ä Le ä gauclie portent cbacune un tentacule labial; que le nombre total des labiaux est donc de neuf. Cycles tentaculair es. Chez les Ceriantlies adultes, decrits jusqu'ici, les tentacules marginaux et labiaux ne sont pas inseres les uns ä la suite des autres, en un cercle unique, mais bien en cycles concentriques. Chez le C. membranaceus le nombre de ces cycles est de quatre pour chacune des categories de tentacules. Le nombre des tentacules de chacun des cycles, 1' ordonnance de ces organes dans chacune des rangees, voire nieme le nombre des cycles de la couronne marginale et de la couronne labiale ont ete apprecies differemment par J. Haime (10), v. Heider (15), P. Fischer (16) etFaurot (17). II en sera question plus loin a propos des quatroseptes decouverts par ce dernier auteur. Qu'il nie suffise de dire ici que, chez toutes les larves, les tentacules de meine categorie sont inseres en un cycle unique, que l'on ne trouve, chez aucune d'entre elles, aucune trace de la multiplicite des cycles observee chez les adultes. Po res tentaculaires. Je designe sous ce nom des orifices, en forme de boutonnieres, que les Ceriantlies adultes presentent ä la face interne de leurs tentacules marginaux, chaque tentacule pouvant porter un ou plusieurs de ces pores ; ils sont alignes, dans ce dernier cas, en une serie unique, parallele ä Taxe de l'organe. Ces boutonnieres, decouvertes par J. Haime (10) chez le C. membranaceus, ont ete retrouvees par v. Koch (18), chez cette espece, ou j'ai pu moi-meme nie convaincre de leur existence !). Tandis que J. Haime n'a observe qu'un seul ') J. Haime s'est apergu de la jiresence de ees pores en injectant les cavites inesenteriques. En poussant une injection dans les chambres sous-tentaculaires, lorsque la matiere coloree est arrivee aux *jf) environ de la longueur totale du tentacule, eile sort en abondance par un orifiee tres-etroit, en forme de boutonniere, qui est sitae ä la face interne. G. v. Koch ne cite pas l'observation de J. Haime. En examinant des Ceriantlies vivants, bien epanouis, l'on peut voir, dit v. Koch, ä l'ueil nu, mieux encore ä la loupe, une quantite d'ouvertures, en forme de fentes, ä chacun des grauds tentacules marginaux. Apres un certain temps, ils disparaissent simultanement, pour reapparaitre de nouveau quelque temjjs apres, et livrer passage a un eourant d'eau assez energique, allant de l'interieur vers l'exterieur. Ce dispositit s'observe distinctement chez une variete du C. membranaceus, commune ä Faro, pres de Jlessiues, chez laquelle les tentacules marginaux presentent des anneaux brun-fonce. A la face interne de chacun de ces tentacules l'on distingue, entre anneaux voisins et ä mi-distance entre ceux-ci, une täche elliptique, allongee, d'un vert clair et brillant, dans le grand axe de laquelle se voit une fente allongee dans le sens de la longueur du tentacule et appa- raissant sous la forme d'un trait sombre. v. Koch a verifie sur des coupes transversales la presence de ces orifices. Chez C. Lloydii l'on peut voir sur le vivant, ä la face interne de chaque tentacule marginal, une rangee de tach.es ovalaires allongees, contrastant par leur couleur blanc brillant, avec le fond transparent du reste de la paroi tenta- culaire. II existe de trois ä cinq de ces ti'iches par tentacule; leur nombre augmente avec l'age. J'ai obsei've aussi Ed. v. lieneden, Les Anthozoaires. K. e. 12 Ed. v. Ben e den, Les Anthozoaires. de ces orifices par tentacule, v. Koch en decrit plusieurs. Les rnemes orifices se trouvent chez C. Lloydii: ä la face interne de chaque tentacule marginal court un sillon longitudinal qui, en certains points, interesse toute l'epaisseur de la paroi, de fagon a mettre en communi- cation avec l'exterieur la cavite axiale du tentacule (PL I, fig. 3). Je ne pourrais dire si, cbez C. Lloydii, il existe une ou plusieurs de ces boutonnieres par tentacule. Je n'ai rien trouve de semblable chez aucune larve, d'oü Ton peut conclure que l'apparition de ces perf'orations est tardive. Symetrie et orientation. La symetrie bilaterale bien connue des Cerianthides ressort avec evidence, ä tons les Stades du developpement, non seulement de l'examen de l'organisation interne, mais meme de l'analyse des caracteres exterieurs. Le plan median passe par la fente buccale et par consequent par les commissures buccales. (Test pourquoi Faurot l'appelle »plan commissural«. J'appelle anterieure L extremite de l'actinostome que les actinologistes ont appellee ventrale; eile est caracterisee par la presence du tenta- cule marginal median, de la löge directrice et du sillon actinopbaryngien, que je designe, avec Haddon (19), sous le nom de sulcus. J'appelle posterieure la commissure buccale qui repond ä la löge de multiplication, toujours depourvue de tout tentacule, appelee dorsale par les auteurs recents. Je considere comme face neurale ou dorsale le disque buccal ou peristome ; eile est fendue par 1'actinostome. La face ventrale comprend la portion moyenne de la colonne, interposee entre les faces laterales tres etendues. Dans les descriptions je suppose les larves placees de teile maniere que la face peristomienne regarde en baut et le tentacule marginal median en avant. Ces denominations ont leur origine et leur justification dans le rapprochement que je crois pouvoir etablir entre un Cerianthe et une larve de Chorde ou d'Annele, plus speciale- ment une larve segmentee de VAmphioxus ou celle d'un Peripatus capensis. Elles se comprennent aisement si Ton suppose qu'un Cerianthe, au Heu d'etre un long cylindre, se raccourcisse au point de devenir disco'idal, comme c'est le cas chez de jeunes Arachnactis albida (PL I, fig. 5 et 6). Le disque presente alors une face actinostomienne ou dorsale, une face aborale ou ventrale con- vexe, dont l'extension est a peu pres la meme que celle de la face actinostomienne ; une extremite anterieure repondant au tentacule marginal median, une extremite posterieure, lieu de formation des nouveaux sarcoseptes et des nouveaux tentacules, un bord droit et un bord gauche. L'on peut facilement deduire la forme typique des Cerianthes d'une semblable larve discoi'dale, en supposant que la face aborale devienne de plus en plus etendue, qu'elle s'ecarte de plus en plus de la face dorsale, au point de devenir conoi'de, puis cylindrique. ces taches chez de tout jeunes C. Lloydii (Arachnactis), qui m'ont ete envoyes vivants d'Helgoland par le Dr. Hartlaub. Ces larves pelagiques ne portaient encore qu'un petit nombre de tentacules niarginaux (quatre couples). C'est au niveau de ces taches qu'existent, chez les adultes, les pores tentaculaires. Mais toutes ces täches sont elles l'endues, ou est-ce seulement la plus proximale qui presente ce caractere? Je ne pourrais l'affirmer, n'ayant pas reussi ä voir les fentes sur le frais et n'ayant pas observe, sur les coupes, plus d'un pore beant par tentacule. Organisation des Cerianthaires. 13 Si Ton suppose, que la colonne continue ä s'allonger, eile se transformera bientot en un cylindre ä terminaison conique. C'est lä la forme de la colonne des Cerianthes adultes. Je designe sous le noni d'axe oro-aboral, ou simplement d'axe du corps, Taxe du cylindre, la ligne virtuelle qui unit le milieu de l'actinostome au pole aboral. Ce terme a une signification purement geometrique. II est indispensable d'y reeourir, dans la pratique, en raison de la forme typique des Cerianthes. Le mot transversal peut avoir, dans ces conditions, une double signification, suivant qu'il est employe, dans un sens morpliologique ou dans un sens geometrique. Un plan transversal, dans le sens morpkologique du mot, est perpendiculaire au plan median et en meine temps aux faces dorsale et ventrale; une coupe transversale, le mot etant employe dans son sens morpkologique, serait une coupe menee perpendiculairement ä l'actinostome. Employe dans son sens geometrique, le mot transversal s'applique, au contraire, ä un plan perpendiculaire ä Taxe oro-aboral: une coupe transversale, geometriquement parlant, est donc parallele ä la face actinostomienne supposee plane. Dans le language morpliologique eile devait etre appelee frontale. En raison de la forme cylindrique des Ceriantlies, les coupes en series se fönt d'ordinaire perpendiculairement ä Taxe du cylindre : ces coupes sont Celles qui permettent le plus facilement l'analyse de l'organisation. C'est ä de semblables coupes que je donnerai constamment le nom de coupes transversales dans le cours de ce memoire, le mot transversal etant pris dans son sens geometrique. II est a peine besoin de faire remarquer que, suivant que l'on compare la face actino- stomienne d'un Cerianthe ä la face neurale d'un Chorde ou d'un Annele, eile prendra le nom de dorsale dans le premier cas, de ventrale dans le second. Suivant que l'on suppose l'actino- stome dirige en haut ou en bas, les faces laterales cliangent de nom : la face laterale droite devient gauche et vice-versa. Dans les descriptions qui vont suivre, je suppose toujours la face peristomienne dirigee en haut, et je l'appelle dorsale. Les mots adaxial et abaxial seront employes pour indiquer ce qui est plus voisin de Taxe ou ce qui en est plus eloigne. Les tentacules marginaux ont, chez plusieurs formes larvaires, une section quadrilatere : l'une de leurs faces regarde vers Taxe, eile est adaxiale ; la face opposee est abaxiale; les tentacules se regardent par leurs faces interposees. La structure de l'ectoderme est parfois toute differente suivant les faces adaxiale, abaxiale et inter- posees (PI. XII, fig. 5 ; PL VI, fig. 8). Sil Ions peristomiens. Le disque buccal montre d'ordinaire des sillons radiairement diriges, qui repondent aux insertions peristomiennes des sarcoseptes; je les appelle sillons peristomiens. Ils courent entre les tentacules marginaux et se prolongent souvent ä la face externe de la colonne, ou ils prennent le nom de sillons columnaires ou meri- diens; ils s'etendent, d'autre part, entre les tentacules labiaux et se continuent a la face in- terne de l'actinopharynx (sillons actinopharyngiens), oü ils separent entre elles des cre-tes plus ou moins saillantes (les cotes actin opharyngienn es). Actinostome; Actinopharynx; Enterostome. L'on designe d'ordinaire sous le nom de bouche ou fente buccale, l'entree qui livre passage aux aliments; on appelle estomac, Ed. v. Bcneden, Les Anthozoaires. K. e. 14 Ed. v. Benedeu, Les Anthozoaires. pharynx, oesophage ou stomodoeum, le tube inscrit dans la colonne qui, resultant d'une invagination de la paroi du corps de la larve, se continue, au niveau de la bouche, avec le peristome. Ces termes, ou tout au moins quelques-uns d' entre eux, se justifient au point de vue physiologique, mais non au point de vue morphologique. Le pharynx des Anthozoaires n'est pas honiologue au stomodoeum des metazoaires superieurs ; ce mot, qui possede un sens exclusive- ment morphologique, doit etre rejete. Si Ton se sert du mot bouche pour designer l'entree du tube digestif des Anthozoaires, et si l'on emploie le meine terme pour denommer l'orifice qui, chez les Hydrozoaires, occupe le sommet de l'hypostome, orifice qui, tout en servant ä l'entree des aliments, n'est certainement pas homologue a la bouche des Anthozoaires, il en resulte que, dans un meine embranchement, le ineme mot est usite dans deux sens difterents. Pour eviter cet inconvenient il serait utile, me parait-il, de distinguer, dans les termes, des formations qui, au point de vue anatoinique, ne peuvent etre confondues. De meme que l'on a cree les mots cytostome, cyto pharynx, cytopyge pour designer la bouche, le pharynx et l'anus des Infusoires et autres Protozoaires, l'on pourrait se servir utilement des mots hydro- stome, actinostome, actinopharynx pour designer respectivement la bouche des Hydrozoaires, Celle des Actinozoaires et le pharynx de ces derniers. L'orifice qui met en com- munication 1' actinopharynx avec 1'archenteron ou coelenteron, je l'appelle e utero - stome. II est probable que 1' actinopharynx des Scyphozoaires est homologue ä l'hypostome des Hydrozoaires et que l'enterostome repond morphologiquement ä l'hydro stome. L'actinopharynx des Cerianthides est d'ordinaire comprime transversalement, de facon ä presenter deux faces laterales et deux bords, Tun anterieur, l'autre posterieur. Le bord anterieur repond a la löge directrice ou anterieure; il constitue le fond d'une gouttiere dans toute l'etendue de laquelle l'epithelium presente des caracteres particuliers; je designe cette gouttiere sous le nora de sulcus, cree par Haddon. Le bord posterieur de l'actinopharynx repond ä la löge de multiplication. L'epithelium n'y est pas differencie : il n'existe par de sulculus chez les Cerianthides. Les sillons actinopharyngiens separent entre eux des cotes ou bourrelets qui, dans toute la hauteur de l'actinopharynx, courent parallelement ä l'axe du corps. Dans la plus grande partie de la hauteur de l'organe, les sillons repondent aux insertions des sarco- septes, les cotes aux loges mesenteriques (pl. I, fig. 1). Mais, au voisinage de l'enterostome, les sillons tendent ä s'ecarter des insertions mesenteriques, pour gagner les faces internes des loges. Au moment oü ils atteignent le bord meme de cet orifice, leur position relativement aux sarcoseptes est inverse de ce qu'elle etait plus haut: ils occupent les faces des loges, les cotes repondant aux insertions des sarcoseptes (p. II, fig. 10 et 11). Cette Observation est im- portante ä retenir, en ce qu'elle precise les rapports entre l'actinopharynx et les filaments mesenteriques: les cotes actinopharyngiennes se continuent, en-deca de l'enterostome, dans ces formations auxquelles Grosse a donne le nom de craspedes. A son extremite enterostomienne l'actinopharyux est toujours coupe obliquement d'arriere en avant et de haut en bas, c'est ä dire que le bord anterieur de cet organe est plus long que Organisation des Cerianthaires. 15 son bord posterieur. Mais le degre de cette obliquite varie beaucoup suivant les genres et les especes. D'ordinaire le sulcus ne s'arrete pas au niveau de l'enterostome : il se prolonge vers le pole aboral, plus ou inoins loin suivant les formes (pl. II, fig. 5, 7, 12 et 13). Je designe cette extension du sulcus, en-deca du bord de l'actinopharynx, sous le nom d'hypo sulcus. Structure de la paroi murale, du disque buccal, des tentacules et de l'actinopharynx. Le disque buccal ou peristome n'est que la Prolongation de la paroi murale au-delä du cercle tentaculaire marginal; les tentacules marginaux et labiaux sont des evaginations de la paroi du corps et celui-ci, au niveau de l'actinostome, s'inflechit en dedans pour former la paroi de l'actinopharynx. Toutes ces formations presentent essentiellement la meine structure, non seulement chez tous les Cerianthides, mais chez tous les Anthozoaires. Toutes sont formees par l'accolement de trois membranes designees respectivement sous les noms d'ectoderme, mesoglee et endoderme. L'ectoderme et l'endoderme sont des formations epitheliales; la mesoglee est une production mesenchyinatique ou conjonctive. Les recherches des freres Hertwig ont fait faire un progres important ä nos connais- sances sur l'organisation des Coelenteres, en etablisant la nature nerveuse d'une couche qui, chez les Anthozoaires, prend naissance dans l'epaisseur des couches epitheliales primitives (ecto- derme et endoderme) et qui, comme la couche musculaire et, concurremment avec eile, se forme par differenciation des epitheliums primitifs. Ils distinguent dans l'ectoderme du disque buccal, des tentacules et de l'actinopharynx des Actinies trois assises bien differentes par leur nature et leurs fonctions: une assise superficielle, epithelioide, une assise moyenne nerveuse et une assise profonde, musculaire; cette derniere est adjacente a la mesoglee. Etudiant l'organi- sation du Cerianthe membraneux, ils ont constate l'existence des trois memes assises, non seulement dans le disque buccal, les tentacules et l'actinopharynx, mais aussi dans toute l'etendue de la paroi murale. L'importance et le grand developpement qu'acquiert l'assise musculaire, exclusivement forniee de hbres longitudinales, dans la colonne des Cerianthes, etait connue depuis longtemps. J. Haime a vu le premier l'assise nerveuse; mais pas plus que v. Heider, qui l'a decrite sous le nom de In terbasaln etz, il n'en avait reconnu la nature. Le merite de cette de- couverte revient ä O. et R. Hertwig. II a ete facile de reconnaitre la presence de ces trois assises, dans l'ectoderme de toutes les larves que j'ai eues sous les yeux, ä l'exception de Celles dont l'etat de conservation etait insuffisant pour permettre une analyse histologique meme elementaire. Dans les formes que j'ai decrites sous les noms d'Ajnactis et de Peponactis, de meme que chez les especes Hensenanthula spinifer et Hensenanthula meto, l'ectoderme avait ete enleve en tout ou en partie. Mais partout oü ce feuillet etait conserve j'ai pu distinguer les trois assises ectodermiques. Le developpe- ment de l'assise musculaire, toujours forniee exclusivement de fibres longitudinales, varie excessivement d'une forme ä une autre. Chez la meme forme eile varie d'un organe ä un autre et aussi avec l'äge de la larve; mais partout oü il est possible de distinguer une assise musculaire l'on peut voir aussi, adjacente ä cette assise une couche nerveuse ponctuee. Chez Bd. v. Beneden, Les Anthozoaires. K. C. 1(J Ed. v. Ben e den, Les Anthozoaires. certaines larves et notamment chez celle que j'ai decrite sous le norn de Dactylactis inermis la couche musculaire ectodermique etait reduite, dans la paroi murale, aussi bien que dans les tentacules et dans l'actmopharynx, ä une assise unique de fibres longitudinales appliquees ä la face externe d'une raesoglee lisse et depourvue de feuillets musculaires ; l'assise nerveuse n'en etait pas moins apparente (PI. VIII, fig. 11, 18 et 19). Par contre je n'ai pu voir nettement, chez aucune larve, pas plus d'ailleurs que chez le Cerianthus Lloydii adulte, d'assise nerveuse endodermique ; j*en ai apercu des traces ä l'origine des aconties, chez Ovactis brasiliensis (PI. III, fig. 14); mais jamais, ni dans la paroi murale, ni dans l'actmopharynx, quelque fut d'ailleurs le developpement de l'assise musculaire endo- dermique. L'etude histologique que j'ai pu faire repose exclusivement sur l'analyse de coupes. Je n'ai pas pu recourir aux procedes de dissociation, qui ont donne aux freres Hertwig leurs plus beaux resultats. Cette circonstance explique les lacunes que presente cette etude. Ectoderme. Dans l'assise epithelio'ide l'on peut distinguer, chez la plupart des formes, trois categories de cellules: des cellules de soutien, des cellules glanduläres et des cnidoblastes. Quand il a ete possible de bien analyser les caracteres des cellules de soutien, elles ont toujours presente ä leur extremite distale un petit plateau refringent, punctiforme ou disco'idal, d'ou emanait un flagellum unique. Je n'ai jamais vu de cellule epitheliale ciliee dans aucune partie de l'ectoderme d'un Cerianthe. Je n'ai pas pu voir non plus, ces cellules se terminer ä leur extremite prüfende, par un epatement basilaire (Fussplättchen de Hertwig). Je les ai toujours vues se reduire, ä leur extremite proximale, en filaments d'une grande tenuite. Ces filaments traversent toute l'epaisseur de l'assise nerveuse et vont se perdre, apres un trajet convergeant, dans le bord libre d'un feuillet musculaire. II semble qu'ils se continuent, sans ligne de demarcation, avec Taxe mesogleique de ce feuillet, ce qui me porte ä croire que c'est aux depens de l'ectoderme que s'accroissent les prolongements " lamelleux que la mesoglee envoie dans les feuillets musculaires ectodermiques (PI. VII, fig. 1 et 22). Les cellules glanduläres sont de deux categories: elles presentent un contenu homogene ou des globules brillants. Les cnidoblastes sont excessivement nombreux et tres diversifies dans certains cas, tres rares dans d'autres. L'on trouve chez certaines formes une diversite etonnante de nematocystes et la repartition en est tres variable suivant les regions. J'en ai fait une etude minutieuse parce qu'il m'a paru que ces organes peuvent contribuer a distinguer les especes les unes des autres. Je n'ai pas pu analyser les rapports qui existent entre l'assise nerveuse et les cellules des deux dernieres categories. Je n'ai pas pu trouver non plus les cellules sensorielles decrites par les freres Hertwig. Ce fait n'a rien d'etonnant: je n'ai eu a ma disposition que des coupes. L'assise nerveuse, toujours pale, ä la fois finement ponctuee et striee, d'ordinaire depourvue de tout noyau cellulaire, est adjacente d'un part ä l'assise musculaire et siege, d'autre part, au contact de l'assise epithelio'ide, avec laquelle eile est en continuite tres-etroite. Quand un decollement se produit dans l'epaisseur de l'ectoderme c'est presque toujours entre l'assise Organisation des Cerianthaires. 17 nerveuse et l'assise musculaire, l'assise nerveuse restant unie ä l'assise epithelio'ide. L'on peut voir, quand l'assise nerveuse a ete ainsi decollee artificiellement de la couche musculaire (jue sa face profonde n'est pas lisse, mais qu'elle se prolonge dans les gouttieres qui separent entre eux les feuillets niusculaires. Je n'ai pas reussi ä voir, ni au contact de l'assise nerveuse, ni dans son epaisseur, ni dans l'assise epithelio'ide, de cellules ganglionnaives comme Celles que les Hertwig ont observees dans le disque buccal et dans les tentacules des Actinies. Je n'ai meme jamais pu reconnaitre une cellule presentant les caracteres d'une cellule ganglionnaire. Parfois l'on trouve, au contact de la couche nerveuse, ou dans son epaisseur, des noyaux qui paraissent differer un peu de ceux de la couche epitlielioide; mais jamais je n'ai vn de corps cellulaire bien delimite autour de ces noyaux. Peut-etre se rattachent-ils ä des cellules ner- veuses; mais rien ne m'autorise ä affirmer qu'il en est ainsi. La couche nerveuse ne presente rien de particulier, ni dans le disque buccal, ni dans les parois des tentacules. Elle y est meine nioins puissante que dans la paroi murale, ce qui est en rapport avec 1' enorme developpement que prend le Systeme musculaire ectodermique dans la plus grande partie de la colonne. Assise musculaire. Elle est formee, chez la plupart des larves, par des feuillets musculaires, simples ou ramifies, plus ou moins distants les uns des autres, separes entre eux par des gouttieres interlamellaires, dont la profondeur et la largeur sont tres variables. Ces feuillets, ä direction longitudinale dans la paroi murale, dans les tentacules et dans ractinopharynx, convergent vei's l'actinostoine dans le peristome, et presentent, dans cot organe, une direction generale radiaire. Ils sont inseres sur la face externe de la mesoglee comme les feuillets d'un livre au dos de la couverture. Ohaque feuillet est forme par im prolongement lamelleux de la mesoglee, recouvert sur ses deux faces par une assise unique de fibres musculaires longitudinales. Le bord libre de la lamelle mesogleique est toujours depourvu d'elements musculaires. J'ai vu tres-frequenient, comme il a ete dit plus haut, que ce bord se continue dans des filaments qui ne sont que les extremites profondes des cellules de soutien de l'ectoderme, prolongees ä travers l'assise nerveuse. Le fond des gouttieres interlamellaires est toujours tapisse de fibres musculaires, de sorte que le revetement musculaire de l'une des faces d'un feuillet se continue, sans interruption, sur la face opposee du feuillet voisin. Les fibres qui siegent au fond des gouttieres sont toujours beaucoup plus greles que Celles qui repondent aux faces des feuillets (PL III, fig. 1, PI. VII, fig. 1 et 22). Les sections transversales des fibres musculaires sont tantöt arrondies, tantot aplaties, d'ou l'on peut conclure que ces fibres sont nematoi'des dans le premier cas, rubanaires dans le second. Dans le dernier cas, les sections transversales des feuillets musculaires ont l'apparence de plumes et rappellent l'aspect des elements de la couche longitudinale du Lombric (PI. VII, fig. 1). L'on trouve toujours, dans les gouttieres interlamellaires une substance finement ponctuee et striee, qui se continue avec la face profonde de l'assise nerveuse. Elle est tres-probablement formee, au moins en partie, de fibrilles motrices terminales. Toujours cette substance renferme des noyaux de cellules qui, autant que je sache, n'ont pas ete signales jusqu'ici. Ils siegent aussi bien dans la profondeur des gouttieres qu'a leur entree (PL VII, fig. 1 et 22) et se voient Ed. v. Beneden. Les Anthozoaires. K. e. 18 Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. egalement bien dans les coupes transversales que dans les coupes longitudinales (PI. III, fig. 1 et 3). Ces noyaux se rattachent tres-probablement aux fibres musculaires. L'epaisseur de la musculature ectodermique est toujours maxima dans la region moyenne de la colonne; eile s'amincit au voisinage de la ligne d'insertion des tentacules marginaux, est reduite dans les tentacules, le peristome et l'actinopharynx et s'amincit aussi graduelle- ment au voisinage de pore aboral. Dans les tres-jeunes larves il n'existe pas encore de feuillets musculaires, mais seulement une assise uniforme de fibres longitudinales appliquees ä la face externe de la mesoglee (PI. VIII, fig. 7 et 11). L'on peut trouver toutes les transitions entre cette musculature reduite, rappelant celle des Hydrozoaires, et la musculature feuilletee des Cerianthes adultes (Pl.V, fig. 19 et 14, PL VII, fig. 1 et 22). II est clair que les feuillets musculaires sont le resultat d'un plissement de l'assise uniforme primitive, s'accompagnant de la formation de cretes mesogleiques qui s'allongent au point de devenir des lames minces tres-etendues. L'etat primitif se maintient encore dans le peristome et l'actinopharynx, quand dejä les feuillets sont developpes dans la paroi murale (PI. III, fig. 1, paroi murale; fig. 2, coupe axiale d'un tentacule avec une partie du disque buccal; fig. 6 coupe axiale de l'actinopharynx, chez Ovactis brasiliensis. En analysant avec soin le trajet des fibres musculaires dans le peristome, j'ai pu voir, chez plusieurs larves, qu'il existe entre les insertions des tentacules marginaux des faisceaux de fibres reliant entre elles les bases des tentacules voisins. Les fibres qui courent parallelement entre elles dans toute la longueur d'un tentacule s'irradient, ä la base de chacun d'eux, de fagon a se continuer, les abaxiales dans les fibres longitudinales de la colonne, les adaxiales dans la couche radiaire peristomienne, les interposees d'un tentacule a l'autre (PL V, fig. 7). A la voute de la löge de multiplication et des dernieres loges laterales il n'existe pas de fibres ectodenniques et Celles qui descendent des faces laterales internes des tentacules marginaux du dernier couple ne courent pas radiairement vers l'actinostome, mais bien transversalement vers le plan median (PL V, fig. 7). Mesoglee. Elle est d'epaisseur tres - variable d'une larve ä Lautre et, chez une meme espece, d'une region a Lautre. Elle presente meme parfois de notables differences d'un point ä Lautre, dans une seule et meme coupe, aussi bien dans la paroi murale (PL V, fig. 16 et 17) que dans l'actinopharynx (PL II, fig. 10). Tantdt eile parait etre de Constitution et de valeur uniforme dans toute son epaisseur (Pl.V, fig. 19); tantot eile se montre formee de deux assises differant entre elles, notamment par leur affinite pour les matieres colorantes ; l'assise profonde, adjacente ä l'endoderme, est toujours alors plus chroniophile (PL VII, fig. 1 ; PL II, fig. 10 et 11) ; tantot enfin eile parait formee de trois assises distinctes (PL IX, fig. 12). Dans certaines larves la mesoglee parait absolument homogene ; dans d'autres, un examen attentif fait decouvrir une Constitution feinlletee, les minces lamelies qui la constituent etant elles memes fibrillaires. Le plus souvent depourvue de toute trace de cellules, la mesoglee est Organisation des Cerianthaires. 19 parsemee, chez certaines larves, de cellules mesenchymatiques, arrondies, fusiformes ou irregulieres (PI. III, fig. 1, 2 et 3). Endoderme. L'endoderme, qui subit des differenciations multiples ä la surface des sarcoseptes, presente des caracteres assez uniformes, chez une meine larve, dans toute l'etendue de la colonne, du peristome et de l'actinopharynx, si l'on fait abstraction des differences d'epaisseur. Mais la structure de l'epithelium endodermique varie beaucoup d'une espece ä l'autre et, ä plus forte raison, d'uu genre ä l'autre. 11 presente cc caractere commun d'etre toujours bourre de vucuoles et reduit ä un reticulum protoplasmique dans la profondeur, les noyaux, entoures de protoplasma, siegeant au voisinage immediat de la cavite coelenterique (PI. III, fig. 1, 3, 5 et 6; PI. V, fig. 14, 18 et 19; PI. VII, fig. 1, 3 et 4 ; PI. IX, Hg. 14 et 15 ; PI. XII, fig. G, 7, 10 et 11 ; PL XV, fig. 7, 8 et 9). Les territoires cellulaires ne sont jamais bien definis. La plupart des elements sont des cellules epithelio-musculaires. Les fibres endodermiques sont toujours transversales, dans toute l'etendue de la colonne, dans les tentacules, dans l'actinopharynx et dans le peristome. Dans ce dernier organe leur direction est par consequent concentrique a l'actinostome. Plusieurs larves possedent des nematocystes et par consequent des cnidoblastes dans leur endoderme; cela n'est pas seulement le cas pour les aconties et les mesenterelles, mais aussi pour l'endoderme parietal. Parfois l'endoderme de la paroi murale est bourre de nematocystes; mais seulement dans certaines regions du corps, telles que la portion aborale de la colonne (PI. VI, fig. 10 et 12) ou l'endoderme tentaculaire marginal (PI. III, fig. 2; PI. VI, fig. 8 et 11). Je n'ai jamais vu de cellules glanduläres speciales dans l'endoderme parietal. Un fait sur lequel l'on n'a guere attire l'attention et que je desire mettre en evidence ici, c'est que, contrairement ä ce que l'on observe pour la musculature ectodermique, la couche musculaire de l'endoderme est essentiellement discontinue. Tant ä la paroi murale, qu'ä la paroi de l'actinopharynx cette couche est interrompue, par les insertions des sarcoseptes, et subdivisee en autant de segments qu'il y a de loges. Ce fait est frappant quand on examine une coupe du C. Lloydii, faite perpendiculairement a Taxe du corps, dans la partie superieure de la colonne. II est surtout tres-apparent chez certains individus, che/ lesquels les muscles ont ete fixes ä l'etat de contraction, auquel cas la couche musculaire retractee, est plus courte que la löge dont eile depend. C'est d' apres un semblable exemplaire de C. Lloydii qu'a ete dessinee la coupe representee PI. I, fig. 1. La musculature endodei'inique ä ete teintee en rose, pour la rendre plus a}>parente. Son caractere segmentaire est tres evident. II se voit egalement bien dans la figure 2, ou les interruptions par les insertions des sarcoseptes se montrent non seulement a la paroi actinopharyngienne, mais aussi ä la paroi murale. Je ferai observer cpie si Ion admet que l'extremite anterieure du corps d'un Cerianthe repond ä la löge directrice, son extremite posterieure a la löge de multipluation, la direction de ces muscles endodermiques est antero-posterieure : les fibres courent parallelement ä Taxe morphologiime du corps. Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. K. v. 3* 20 Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. Coelenteron; sarcoseptes; loges mesenteriques; axenteron. Le coelenteron est subdivise, ä sa peripherie, par des cloisons radiaires, qui ont recu des denominations diverses, cloisons mesenteriques, lames mesentero'ides, septes ou rnieux sarcoseptes, en loges ou chambres mesenteriques. La partie axiale in- divise du coelenteron, que R. Hertwig appelle estomac central, je la designe sous le nom d'axenteron. L'on peut distinguer, chez les Cerianthides, deux categories de cloisons: 1. les cloisons de direction ou cloisons directrices; ce sont les plus anterieures ; elles supportent le sulcus et, plus bas, l'hyposulcus, et delimitent la löge mediane anterieure ou löge directrice. La löge est designee par la lettre M et les cloisons qui la delimitent a droite et a gauche par Dl et D'J. 2. Toutes les autres cloisons sont dites laterales et designees suivant leur ordre topographique par Sld, S2d, Ssd Slg, S2g, S3g , Sld et Slg etant les plus voisins de Dd et Dg, S'M et S'9 les suivantes et ainsi de suite. Les loges laterales sont designees, suivant le meine ordre par les lettres Lld, Lsd, L3d LXg, L2g, U9 , Lu et U9 etant adjacentes ä M l'uue ä droite, l'autre ä gauche, Lsd et L2g les suivantes et ainsi de suite. II y a lieu de distinguer parmi les sarcoseptes lateraux des cloisons completes et des cloisons in completes. Sont dites incompletes les cloisons qui ne presentent pas encore d'insertion actinopharyngienne. On ne trouve de cloisons incompletes, chez les Cerianthides, qu'en arriere du bord posterieur de l'actinopharynx. Sont seules incompletes les cloisons les plus posterieures, Celles qui, en arriere, avoisinent le plan median. Ces cloisons, qui sont aussi les plus courtes, sont les dernieres formees. Les nouvelles cloisons naissent toujours, ä la face interne de la paroi du corps, tout pres du peristome. Leurs insertions s'etendent peu a peu a la lace profonde du peristome, pour gagner ensuite ractinopharynx, en meme temps que, ä la paroi murale, elles gagnent de haut en bas. Les insertions s'etendent ensuite de proche en proche en descendant, si l'on peut ainsi s'exprimer, le long de l'actinopharynx et, d'autre part, de la colonne. Les filaments mesenteriques commencent ä se former au moment oü les insertions pharyngiennes atteignent l'enterostome. A l'oppose de la löge directrice se voit une löge mediane posterieure, que je designe par m. Elle differe de toutes les autres en ce que, seule, eile est capable de se sousdiviser par la formation, a son interieur, de nouveaux sarcoseptes. Ces nouvelles cloisons apparaissent toujours par couples. Cette löge mediane posterieure je l'appelle, avec C. Vogt, löge de multiplication. Que faut-il entendre par le mot couple? L'on sait, depuis les memorables travaux de de Lacaze-Duthiers (20), sur le developpement des Hexactiniaires, qu'il y a lieu de distinguer deux periodes dans le developpe- ment de ces animaux. Dans la premiere periode les larves ont une symetrie nettement bilaterale; dans la seconde, la symetrie devient biradiaire. Au debut, et jusqu'au moment ou les douze premiers sarcoseptes ont fait leur apparition, les cloisons apparaissent par couples, toute cloison de droite apparaissant simultanement avec une cloison gauche correspondante. De sorte Organisation des Cerianthaires. 21 qu'il se forme d'abord un premier couple, puis un second, un troisieme, un quatrieme et, apres un temps d'arret et presque simultanement, un cinquieme et im sixieme. A ce moment, par suite d'une extensiou inegale des loges mesenteriques, ces douze premieres cloisons s'apparient deux ä deux, de fagon ä former ce que l'on appelle des paires: une paire directrice dite ventrale, une paire directrice dite dorsale, deux paires ventro-laterales, l'une droite, l'autre gauche et deux paires dorso-laterales, l'une droite, l'autre gauche. Les chambres delimitees par les cloisons d'une paire sont appelees loges ou endoceles, les chambres interposees entre deux paires voisines sont des interloges ou exoceles. A partie du Stade ä 12 cloisons, les nouveaux sarcoseptes apparaissent toujours par paires et ces paires naissent dans les interloges seulement et simultanemeut, ou ä peu pres, dans les six interloges. Le nombre des cloisons passe donc de 12 a 24. Par le fait de l'apparition de ces nouvelles paires, chaque interloge du stade 12 s'est subdivisee, au stade 24, en une löge et deux interloges. Le nombre des interloges qui etait de G, au stade 12, devient 12 au stade 24. Au stade suivant, 12 nouvelles paires, ayant fait leur apparition dans les interloges du stade 24, le nombre total des sarcoseptes a passe de 24 ä 48. La suite du developpement s'accomplit suivant la merae loi, qui caracterise la seconde periode de i'evolution des Hexactiniaires. Faiirot a excellemment resume l'liistoire du developpement en disant: »A partie du stade 12, c'est une regle sans exception que toujours les cloisons apparaissent dans les interloges, jamais dans les loges; ces cloisons n'apparaissent pas par couple s, comme dans la periode precedente, c'est ä dire une d'un cote, une de l'autre cote de Taxe commissural de l'Actinie, mais par paires dans les interloges formees durant cette periode«. Faurot souligne les mots couples et paires pour bien montrer le sens qu'il entend attribuer ä ces mots. Ce sens est celui que j'accorde a ces memes mots dans le cours de ce memoire. D'accord avec Faurot, j'estime qu'il y a Heu de reserver exclusivement le mot paire pour designer deux cloisons voisines delimitant une löge; le mot couple pour denommer l'ensemble de deux sarcoseptes symetriques, siegeant l'un ä droite, l'autre ä gauche du plan median. Chez les Cerianthides les cloisons se forment par couples pendant toute la duree de la vie. Le caractere de la premiere periode de I'evolution des Hexactiniaires se maintient, chez les Cerianthides, jusqu'ä complet developpement. Les cloisons ne s'apparient jamais; il n'existe chez eux ni paires de cloisons, ni loges et interloges: toutes les chambres ont meine valeur, abstraction faite, ä certains egards, de la löge directrice et de la löge de multiplication. Le debut de I'evolution presente, ä un autre point de vue, une difference importante avec ce que l'on observe chez les Hexactiniaires. Si l'on designe par 1, 2, 3, 4, 5, 6 les six couples de cloisons qui se forment pendant la premiere periode de I'evolution, 1 designant les cloisons directrices dites ventrales, 2 les voisines, 3 les suivantes et ainsi de suite, l'ordre d'apparition est, suivant les observations de de Lacaze-Duthiers : 3, 6, 1, 5, 4, 2 (Actinia mesembryantliemum etc.). Haddon a confirme ce resultat. Wilson, au contraire, a constate chez Manicina areolata l'ordre suivant: 3, 5, 1, 6, 2, 4. Mac Murrich admet pour les 8 Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. K. e. 22 Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. premieres cloisons, chez Aulactinia stelloides, le meine ordre que H. V. Wilson a observe chez Manieina; pour les deux derniers couples l'ordre d'apparition serait conforme ä ce que de Lacaze-Duthiers a recomiu chez Actinia mesembryanthernum etc. Mais ces deux derniers couples seraient disposes autrement chez Metridium marginatum, Halcampa producta, Oraetis Dio- medeae et une larve de Zoanthide. — Chez Cereactis aurantiaca l'ordre d'apparition serait le meine, ä en croire Bo veri , que chez A. mesembryanthernum; d'apres Cerfontain e au contraire il serait conforme ä ce que H. V. Wilson a observe chez Manicina areolata (39). Ces observations, et d'autres que l'on pourrait citer, tendent ä etablir qu'il existe des differences dans l'ordre d'apparition des cloisons d'un Hexactiniaire a un autre. Les faits tres particuliers constates par les freres Hertwig, chez Adamsia diaphana, demontrent qüe des variations peuvent se presenter chez des forines voisines. Mais, quoiqu'il en soit de ces differences, il est certain que, chez les Hexactiniaires, de nouveaux couples de cloisons viennent s'intercaler, ä toutes les phases de l'evolution, entre les couples precedement forines, que Vordre de formation des couples ne repond pas ä leur ordre topographique. Chez les Cerianthides, au contraire, les cloisons laterales sont d'autant plus anciennes qu'elles sont plus voisines des cloisons directrices: S1A et S1" se forment en premieur lieu, puis S2, puis S3 et ainsi de suite. Seules les cloisons directrices fönt exception a la loi: elles apparaissent non pas en premier lieu, mais en troisieme lieu, immediatement apres S3 (12). II a ete dit plus haut que les cloisons des Cerianthides ne s'apparient jamais. Cependant v. H e i d e r (15 ) a demontre le premier chez le C. membranaceus, et ses observations ont ete confirmees chez les autres especes etudiees jusqu'ici (C. solitarius, C. americanus, C. Lloydii), qu'il existe deux ordres de cloisons laterales, alternant entreelles: les cloisons sexuees ou fertiles (Genitalsepten), et les cloisons ä pelotons ou steriles (Filamentsepten). Les unes et les autres ont des longueurs decroissantes d'avant en arriere ; mais les cloisons ä pelotons sont plus courtes que les cloisons fertiles qui les avoisinent, de sorte qu'il existe des sortes de paires de cloisons, comprenant chacune une cloison fertile, plus longue, et une cloison sterile plus courte. La loi de decroissance des longueurs s'applique non pas ä l'ensemble des cloisons, prises individuellement, mais bien aux groupes gemines. L'on ne peut, ä mon avis, appliquer ä ces groupes le nom de paires, ces groupes n'ayant rien de commun avec les paires des Hexactiniaires. En effet, elles sont dissemblables au lieu d'etre semblables ; elles se forment successivement, au lieu de naitre simultanement ; elles ne presentent pas de muscles unilateraux se regardant, ce qui est un caractere distinctif et constant des sarcoseptes lateraux formant paires chez les Hexactiniaires. Le premier couple de cloisons laterales. S1, presente, chez tous les Cerianthides, des caracteres qui le differencient de tous les autres sarcoseptes. Ce sont ces cloisons qui, chez le Cerianthe membraneux, se prolongent jusqu'au voisinage du pule aboral, pour former ce que J. Hairae a appele la gouttiere interlamellaire impaire. v. Heider leur a donne le nom de c o n t i n ü i r 1 i c h e S e p t e n ; il a montre que ces cloisons ne sont pas les directrices, comme l'avaient suppose les freres Hertwig (21), mais bien les sarcoseptes S1. Les directrices, D, qui avaient echappe ä J. Haime et aux Hertwig, sont relativement courtes, chez le Organisation des Ceriantbaires. 23 Oerianthe membraneux. Les cloisons S' se forment avant toutes les autres, dans le cours du developpement et leur mode de formation differe de celui qui caracterise la genese de tous les autres sarcoseptes. Je leur ai donne le uoni de cloisons primitives. Le nom propose par v. Heider (continuir liehe Septen) convient pour caracteriser les cloisons primitives chez C. membranaeeus ; mais il ne se Justine pas chez d'autres especes. Les cloisons du second couple, S~, presentent aussi des caracteres exceptionnels, qui les distinguent de toutes les autres cloisons steriles. Dans beaueoup de larves, elles n'obeissent pas ä la loi de decroissance des longueurs des sarcoseptes : elles sont souvent plus courtes que S4, alors qu'elles devraient etre plus longues, si elles obeissaient a cette loi. Quatroseptes. L. Faurot (22 et 17) a decouvert qu'il y a lieu de distinguer, cliez le C. membranaeeus, deux ordres de cloisons fertiles et deux ordres de cloisons steriles. Pas plus les fertiles que les steriles ne decroissent regulierement de longueur, comme l'a suppose v. Heider: il existe des cloisons fertiles longues et d'autres courtes, altemant entre elles, de rueme des steriles longues et des steriles courtes egalement alternantes. La loi de decroissance s'applique separement aux steriles longues, aux steriles courtes, aux fertiles longues et aux fertiles courtes. II en resulte que les cloisons forment des groupes de quatre, que Faurot appelle quatroseptes. Dans sa note preliminaire (22) l'auteur admettait un premier quatrosepte tres-different des autres, comprenant les cloisons D, S1, S2 et S3. II etait reste dans le doute au sujet des longueurs relatives des cloisons du second et du troisieme quatroseptes. Depuis il a reconnu (17) que seules les cloisons D, S1 et *S'2 echappent ä la loi quatroseptale : le premier quatrosepte commence par la cloison fertile S3 et comprend S3, S4, SB et S6. — S3 est une fertile longue, S4 une sterile longue, S" une fertile courte et S': une sterile courte. Tous les quatroseptes subsequents sont constitues de la meme maniere. Un quatrosepte comprend donc deux groupes de deux cloisons : un premier groupe de deux cloisons longues et un second groupe de deux cloisons courtes. L'on pourrait utilement designer ces groupes de deux, sous le nom de biseptes. Tout quatrosepte se constitue d'un macrobisepte et d'un micro- b i s e p t e. La loi de decroissance des longueurs s'applique saus alternance, aux quadroseptes, aux macrobiseptes, aux microbiseptes, aux fertiles longues, aux steriles longues, aux fertiles courtes, aux steriles courtes ; avec alternance aux biseptes, aux fertiles et aux steriles. — Les trois premieres cloisons, D, S1 et S2 sont en dehors des quatroseptes. De par leurs longueurs et par les caracteres particuliers qui distinguent chaeune d'elles, elles n'obeissent pas a la loi qui regle les longueurs relatives des cloisons. Faurot a donne deux tres-excellentes figures (pages 224 et 230) (17) pour rendre plus intelligibles ses belies observations et l'interpretation qu'il leur a donnee. Mon assistant P. Cerfontaine a pu verifier cliez le C. membranaeeus tous les faits signales par Faurot. Pour des raisons d' ordres divers, dont il sera fait mention dans la suite du present memoire, je partage absolument ropinion de Faurot, quant a la valeur speciale des trois premiers sarcosejites ; je pense, comme lui, (|ue le premier quatrosepte commence Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. K. e. 24 Ed. v. Ben e den, Les Anthozoaires. par la cloison fertile longue S3, chaque quatrosepte comprenant, en allant d'avant en arriere, d'aboi'd im macrobisepte, ] >uis un microbisepte. J'ai constate que les quatroseptes sont egalement evidents chez C. Lloydii ; mais, tandis qu'il existe, chez cette espece, coinme chez C. membranacens, de longues et de courtes cloisons steriles, toutes les fertiles se rapportent ä un seul et meine ordre de cloisons decroissantes : il n'y a pas pour elles d'alternances de longueurs. L'existence de quadroseptes resulte donc exclusive- ment, chez C. Lloydii, de la presence de deux ordres de sarcoseptes steriles (voir fig. A). C. Lloydii differe encore de C. membranaceus en ce que, au lieu que chez cette derniere espece, un seul couple de cloisons, celui qui delimite la gouttiere interlamellaire impaire de J. Haiine atteint seul le pore aboral, chez C. Lloydii les cloisons *S3, SB, S7, S'J et meine S" ont ä peu pres meine longueur que S1: toutes ces cloisons s'approchent d'assez pres du pole aboral, quoi- que l'on constate une legere decroissance de longueur de S1 a Sn. Une difference notable de longueur existe entre S'1 et S13, la decroissance devenant de nouveau reguliere, mais cette fois plus rapide, a partie de S13. II en resulte que, chez cette espece, il y a lieu de distinguer deux groupes de cloisons fertiles, des longues et des courtes; mais ces groupes ne repondent pas aux denx ordres de cloisons fertiles distinguees chez C. membranaceus. Chez C. Lloydii le groupe des fertiles longues comprend les cloisons S1 ä Su ; le groupe des courtes, toutes les fertiles a partir de S13. Chez C. Lloydii, comine chez C. membranaceus, Ton peut donc distinguer des cloisons groupees en quatroseptes; je les appelle cloisons quatr o sep tales; d'autres n'obeissant pas ä cette regle: dans ce cas se trouvent les trois premiers couples; je les appelle cloisons pre quatr o sep tal es. Coinme nous le verrons plus loin, et comine il resulte d'ailleurs de mes recherches sur le developpement de Ärachnactis albida, le mode de formation de ces cloisons prequatroseptales est tout diflerent de celui des (piatroseptales. Ces dernieres naissent toutes par couples dans la löge de multiplication, ce qui n'est pas le cas pour les premieres. Le mode de developpement nous autorise ä considerer coinme quatroseptales les loges mesenteriques ä partir de L3, et comme quatroseptanx les tentacules ä partir de T3 et de t3. Les loges M, L1 et U, les tentacules T. M., T1 et T~, t. m. t1 et t2 sont prequatroseptaux. Faurot a montre comment les quatroseptes se revelent, chez le C. membranaceus, dans l'arrangement des tentacules: chez un exemplaire adulte les tentacules marginaux, aussi bien i[\ie les tentacules labiaux, sont disposes en quatre cycles concentriques. Faurot a reconnu que les tentacules T3, T7, T11, T1B forment ä eux seuls le cycle marginal interne; le second cycle comprend T5, T9, T13, T17 ; le troisieme T4, T8, T12, T16 ; le quatrieine ou externe T", T'°, T'4, T18 En d'autres termes, les tentacules du premier quatrosepte fönt partie, le premier du cycle interne, le second du troisieme cycle, le troisieme du second cycle, le quatrieine du cycle externe ; il en est de meme pour tous les quatroseptes suivants. Quant aux tentacules T 31, T et T' ils echappent a la loi qui regle la position cyclique de tous les tentacules quatroseptaux. Faurot n'a pas reussi a etablir pour la couronne labiale une relation fixe entre les quatroseptes et la disposition en cycles des tentacules labiaux. Organisation des Cerianthaires. 25 Chez C. Lloydii il n'existe, comme on l'observe aussi chez C. membranaceus, avant le complet developpement, que trois cycles de tentacules marginaux. La disposition quatro- septale y est evidente a partir de T3, comme il resulte de la figure, ci-contre: T3, rT7, Tn, rf15 fönt partie du cycle interne T\ T, Ts, Tw, T* du cycle externe T% T>, T'\ T" du cycle moyen. Au premier quatrosepte se rapportent donc T" du premier cycle, T* du cycle externe, Ts du cycle moyen, T° du cycle externe. Les memes positions s'observent dans les quatroseptes suivants, ce qui devient bien visible quand on reunit par des lignes, comme cela a ete fait dans la figure A, les tentacules successifs. La disposition quatroseptale devient alors evidente. Elle est tout aussi apparente dans la couronne labiale, comme il resulte d'un coup d'oeil jete sur la figure. II est ä remarquer cependant que le premier quatrosepte labial differe des suivants. Je ferai observer aussi que si, au }>oint de vue de l'arrangement des tentacules et de leur groupement en cycles, C. Lloydii ne differe pas du C. mem- branaceus, en ce qui concerne la couronne marginale, il n'en est pas de meme en ce qui concerne la couronne labiale1). Chez C. Lloydii t. m. manque constamment; t' et t* echappent ä la loi quatroseptale. ') Pour bien voir la disposition des cycles tentaculaires cliez C. Lloydii voici comment j'ai procede. Sur un individu durci, la portion orale de la colonne est enlevee par une section faite au rasoir, ä un demi- centirnetre environ en de^ä du cercle d'insertion des tentacules marginaux. L'on introduit ensuite l'une des branches d'une paire de ciseaux fins dans l'actinopharynx et Ton sectionne d'un coup la paroi du corps et la paroi pharyngienne, suivant la ligne mediane posterieure. L'on fixe dans un baquet ä fond de cire, de faijon ä ce que la paroi interne du pbarynx regarde en baut. L'on saisit alors successivement, au moyen d'une pince fine, chacun des tentacules labiaux. Quand on flechit un tentacule labial il se rompt ä sa base, laissant ä la place oü il etait insere, un trou circulaire. Ces trous sont aussi reguliere que s'ils etaient faits a l'emporte-piece. La preparation que l'on obtient presente l'aspect que montre la figure A. Une serie d'individus sacrifies pour l'etude de la disposition des tentacules labiaux out donne identiquement les memes resultats. Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. K. e. i Fig. A. 26 Ed. v. Ben e den, Les Anthozoaiies. Chez aucune des larves de Cerianthides que j'ai etudiees, je n'ai trouve la moindre trace de ce groupement des organes par quatre, qui se revele dans l'etude des Cerianthes adultes. Ce groupement doit apparaitre tardivement dans le cours du developpement. Mais pour etre tardif, et tres probablernent seconclaire, il n'en est pas moins caracteristique de ces organismes; c'est pourquoi j'ai tenu ä resumer ici ce que l'on connait ä ce sujet. Loge de multiplication. Avec 0. Vogt (8) je designe sous ce nom la löge mediane posterieure, celle dans laquelle se forment de nouveaux couples de cloisons. J'ai montre, dans mon memoire sur le developpement des Arachnactis (12), que, aussitot apres son apparition, la löge mediane posterieure se sous-divise, par la formation du couple S3, en deux loges laterales L3'1 et L3g et une löge mediane, qui est la löge de multiplication. Bientot apres, cette löge mediane se sous-divise de la meine maniere, par 1' apparition du couple S4, en L4ä, L*9 et une nouvelle löge mediane, que j'appelle encore löge de multiplication. Le meme Processus se repete ulterieusement et il semble qu'il ne puisse se presenter aucune difficulte pour la numeration des loges et des cloisons. Mais il importe de preciser davantage. Comme il a ete dit plus haut, les cloisons apparaissent ä la paroi murale, de sorte i[ue, au debut, elles ne subdivisent qu'incompletement la löge de multiplication. Faut-il dire ([u'il existe dejä un nouveau couple de loges laterales, quand celles-ci communiquent encore largement, dans toute leur hauteur, avec la löge de multiplication future, alors que, en fait, les trois loges n'en forment encore qu'une seule en voie de subdivision? La difficulte augmente en raison d'une autre circonstance. Les deux cloisons d'un meme couple n'apparaissent jamais simultanement, mais bien successivement, la droite precedant toujours sa jumelle de gauche. Cette inegalite d'äge se revele, a tous les Stades de l'evolution, par un plus grand developpement de la cloison droite d'un couple quelconque. Dans l'histoire de cliaque couple il se presente donc toujours un moment oü la droite existe seule. A ce moment la löge de multiplication se trouve partiellement subdivisee, non pas en trois, mais en deux loges, une droite qui represente une löge laterale et une gauche qui represente virtuellement une löge de multiplication confondue avec une löge laterale gauche. Afin d'eviter les difficultes de numeration, qui resultent de ce qui precede, il importe de fixer conventionnellement le moment, oü les loges qui proviennent du cloisonnement de la löge de multiplication, doivent etre comptees comme loges laterales. J'admets qu'il en est ainsi des le moment oü la cloison de nouvelle formation presente une insertion pharyngienne, si minime soit eile. A ce moment en effet, et alors seulement, la nouvelle löge laterale en voie de formation apparaitra, sur une coupe transversale au moins, comme etant separee par une cloison complete de la löge de multiplication. Jusqu'a ce moment la löge laterale est consideree comme se confondant avec la löge de multiplication future, et la cloison incomplete qui la delimite est consideree comme placee dans l'ancienne löge de multiplication. II sera donc souvent question de loges de multiplication pourvues d'une ou de plusieurs cloisons rudimentaires ou incompletes, Organisation des Cerianthaires. 27 Sarcosejites. CLaque cloison est constituee par une larne membraneuse, comprenant, une mince mesogloea, recouverte sur ses deux faces par une couche d'endoderme, fixee a la colonne par sonbord externe ou parietal, au disque buccal par son bord peristomien, a l'actinopharynx par son bord actinoph ar yngien , et se terminant en dedans, en deca de l'enterostome, par im bord libre le long duquel est insere un bourrelet epais, droit ou pelotonne, le craspede de Grosse, le filament mesenterique des auteurs, l'enteroide de de Lacaze-Duthiers. La cloison proprement dite, Faurot l'appelle la Lampe, de teile sorte Organisation des Cerianthaires. 41 1 . La longueur relative des larves etudiees ; 2. Le nombre et les longueurs relatives des sarcoseptes; 3. Le nombre, la position et les longueurs relatives des craspedes ; 4. Les longueurs relatives des portions trifoliaires des filaments niesenteriques ; 5. La presence ou l'absence des pelotons et les longueurs de leurs insertions ; 6. La presence ou l'absence de mesenterelles et les longueurs de ces formations; 7. La presence ou l'absence d'elements sexuels; la position exacte de ces elements; 8. La presence ou l'absence d'aconties et de botrucnides ; la position et, eventuellement, la longueur de ces organes; 9. La presence ou l'absence et la hauteur relative du cone buccal ; 10. La longueur relative de l'actinopharynx; 11. La direction generale du bord aboral de cet organe (ligne enterostomienne); 12. La presence ou l'absence d'un hyposulcus et d'henrisulques ; les longueurs de ces formations ; 13. Le nombre des tentacules marginaux et des tentacules labiaux et leurs rapports avec les loges rnesenteriques ; 14. La longueur de la portion aborale de la colonne, dans les limites de laquelle les sarcoseptes manquent. S'il avait ete possible de proportionner l'ecartement des sarcoseptes aux dimensions adoptees pour les longueurs, les figures eussent ete des representations graphiques des prepara- tions que l'on pourrait obtenir theoriquement en fendant les animaux suivant leur ligne mediane posterieure et en rabattant la colonne dans im plan, de facon ä voir les preparations ainsi obtenues, par la paroi interne du pharynx. J. Haime et plus recemment Faurot ont donne des figures semblables du Cerianthe membraneux, dessinees d'apres des preparations anatomiques. Mais de telles preparations sont necessairement incmnpletes et ]irati(piement irrealisables quand il s'agit de larves de faibles dimensions. II a donc fallu recourir ä des reconstructions. J'ai du renoncer ä editier des figures completes, et me resigner a adopter une valeur constante pour l'ecartement des cloisons, en raison du temps considerable qu'il eüt fallu consacrer a calculer les ecartements, proportionnellement aux longueurs adoptees. Les figures eussent pris d'ailleurs, dans certains cas, un tel developpement en largeur, qu'il eüt ete difficile de reproduire la plupart d'entre elles. II est resulte de l'adoption d'une dimension constante pour les ecartements des sarcoseptes que les figures ne peuvent servir, ni ä appretier les formes des larves, ni a juger d'aucun de leurs contours. C'est ainsi que les lignes peristomienne et enterostomienne, tout en donnant l'allure generale qu'elles presentent en realite, ne donnent exactement ni le contour ni la direction de ces formations. Dans quelques cas exceptionnels, quand, par suite du grand nombre des sarcoseptes, les figures prenaient un trop grand developpement en largeur, j'ai reduit de moitie la largeur adoptee pour toutes les autres figures. C'est ce qui a ete fait pour la representation des monstruosites bifides. observees chez Ovactis brasiliensis et chez Hensenanthula dactylifera. Ed. v. Beneden. Les Anthozoaires. K. e. c Deuxieme partie: Description des larves. I. Acontiferes. Larves de Ceriantkaires chez lesquelles les tentacules marginaux lateraux se forment dans le merue ordre que les loges dont ils dependent : T' apparait immediatenient apres T1 ; puis se forme Ts, puis T4 etc. Le tentacule median apparait toujours apres les premiers tentacules marginaux, ä un moment qüi varie suivant les genres et les especes. Elles produisent des aconties filiformes, simples ou bifurquees ; pas de botrucnides ni de cnidorages. I. Genre: Arachnactis M. Sars. Arachnactis albida M. Sars. Des exemplaires de cette espece ont ete recueillis dans deux stations differentes. Ils portent les indications suivantes: 1. J. N. 1; 19 juillet ; par 58.7° Lat. N. et 6.5° Long. 0; temperature de surface 12.5°; salure 35.1 °/00; V. 0 — 100. (Trois exemplaires fixes par le sublime acetique.) 2. J. N. 4; 20 juillet; par 59.2°Lat.N., 11.8° Long. 0;. temperature de surface 12.4°; salure 35.4°/00; V. 0 — 400. (Quatre exemplaires d'assez grande taille, en mauvais etat de conservation.) Deux des exemplaires recueuillis le 19 juillet sont bien conserves. Ils ont ete soigneusement etudies et seront decrits dans les pages qui suivent. Des larves capturees dans les memes parages et se rapportant certainement ä la meme espece que les exemplaires rapportes par le National ont servi aux recherches de C. Vogt (8), de Boveri (26) et de Vanh offen (34). II peut donc paraitre superflu de s'occuper ulterieurement de cet objet et d'en fournir une nouvelle description. Mais si l'on compulse avec attention les travaux des auteurs qui se sont occupes du developpement des Arachnactis albida, l'on ne tarde pas ä s'apercevoir que le nombre des stades decrits jusqu'ici est fort limite et cpae l'histoire de l'evolution de cette larve presente encore d'importantes lacunes. C. Vogt a fait connaitre quelques jeunes stades; Boveri en a observe d'autres; mais la serie evolutive est loin d'etre completement connue. Or il se fait que des trois larves recueillies par Hensen, le 19 juillet, deux occupent precisement, dans l'ordre evolutif, des pnsitions intermediaires eutre Celles qui ont ete decrites. Blies permettent de determiner avec certitude, en se basant sur des donnees objectives, l'ordre de formation des organes pendant une periode importante de l'organogenese. II semblait bien etabli apres les travaux de C. Vogt (8) et de Boveri (26) sur Arachnactis albida, de Mc. M u r r i c h (14) sur le developpement de A. brachiolata et mes propres Description des larves. 43 recherclies sur l'evolution des larves d' Arachnactis recueillies par G. ßourne au Sud-Est de l'Irlande (12) que la formation des sarcoseptes suit une loi tres simple, differente de Celle qui pivside ä la genese des cloisons chez tous les autres Anthozoaires. L'on admettait que, chez les Cerianthes, les cloisons se forment constamnaent par couples; que, abstraction faite des sarcoseptes directeurs, les cloisons nouvelles naissent toujours en arriere des cloisons precedemment formees; qu'elles sont d'autant plus recentes qu'elles sont plus eloignees de la löge directrice ; que, par consequent, l'ordre de leur succession se confond avec leur ordre topographique. Vanhöffen (34), le dernier auteur qui s'est occupe de ce sujet, conteste qu'il en soit ainsi. Se fondant sur l'etude de larves capturees par lui-meme. par 60° Lat. N. et 7° Long. 0., il ckerche ä etablir que l'ordre de formation des sarcoseptes est tout different de celui que l'on avait admis. Si l'on designe par I le couple directeur, par II, III, IV etc. les couples suivants, comptes ä partir des sarcoseptes de direction, l'ordre de succession serait, d'apres les recherclies de C. Vogt, de Boveri, d'Ed. van Beneden et de Mc. Murrich, II, III, I, IV, V, VI ; d'apres Vanhöffen , au contraire, il serait IV, VI, V, III, II, I, VII ou plus exactement: IV, VI, V, III, VII d'un cote, II, I, VII de l'autre cote. On le voit, il y a contradiction entre ces resultats. II importe des lors d'examiner sur quelles observations ils reposent. C. Vogt et Boveri ont conclu de l'etude de larves d'äges differents, se rapportant toutes ä une periode assez avancee du developpement et formant, il faut bien le reconnaitre, des series incompletes. Ils n'ont pas eu sous les yeux les premieres phases de l'evolution. La plus jeune larve etudiee par C. Vogt portait deja douze sarcoseptes; le plus jeune stade observe par Boveri cinq couples de cloisons et quatre couples de tentacules. En ce qui me concerne, j'ai pu, gräce ä Gr. Bourne, faire connaitre et comparer entre elles des larves beaucoup plus jeunes, formant une Serie ininterrompue. La plus jeune n'avait encore qu'un couple de sarcoseptes bien developpes et des indices d'un second; la plus ägee montrait un total de 8 sarcoseptes. J'ai eu sous les yeux tous les intermediaires entre les deux extremes. II ne peut donc y avoir de doute quant ä l'ordre d'apparition des premiers sarcoseptes; cet ordre est certainement le suivant: II, III, I, IV. Mais, comme je le montrerai plus loin, les larves sur lesquelles ont porte mes recherches, se rattachent ä une autre espece que les larves de Boveri, de 0. Vogt et de Vanhöffen. Les plus jeunes Stades du developpement de A. albida n'ont pas ete observes jusqu'ici; de toutes les larves qui se rapportent ä cette espece la plus jeune connue est celle que Boveri a decrite, et entre eile et les larves plus agees, qui ont ete analysees, il existe des lacunes. La loi qui preside a la formation des sarcoseptes, chez A. albida, ne repose donc pas sur l'etude com- paree d'une serie ininterrom]iue de Stades successifs du developpement. Quant aux conclusions de Vanhöffen , elles ne se fondent pas meine sur l'examen de Stades evolutifs successifs, mais sur l'examen de larves pourvues d'un grand nombre de sarcoseptes (19). L'auteur juge de l'äge relatif des cloisons d'apres leur longueur relative. Sa maniere de voir se fonde sur l'idee qu'une cloison est d'autant plus ancienne qu'elle est plus longue. II recherche les longueurs relatives et en conclut ä l'ordre de succession. II est ä peine besoin de faire observer que la base de l'argumentation de Vanhöffen est une hypothese toute gratuite, et Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. K. e. 44 Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. que sa conclusion n'aurait de valeur que s'il avait ete demontre au prealable que la longueur relative des cloisons est proportionnelle ä leur äge. L'observation seule peut servir ä resoudre la question. Malheureusement aucun observateur n'a eu a sa disposition jusqu'ici un materiel süffisant. Or il se fait que, gräce aux exemplaires que je vais decrire et aux larves precedemment etudiees par Boveri et par C. Vogt nous connaitrons tout au moins un fragment dune serie continue. Exemplaire I (PL I, fig. 5 a 11). Corps discoi'dal; des bords du disque partent quatre couples de tentacules marginaux tres-longs, qui fönt ressembler la larve ä une petite araignee. Ces tentacules, tubulaires, presentent ca et la des retrecissements annulaires, irregulierernent distances, qui sont evidemment accidentels. Les extremites des tentacules forment des sortes de boutons hemispheriques opaques, teintes de brun. dont les diametres ne surpassent pas ceux des portions avoisinantes des tentacules. Des quatre couples un est notablement plus court que les trois autres; c'est le plus posterieur et, des deux tentacules de ce couple, le droit est plus long que le gauche. Entre les insertions des tentacules du premier couple se voit, a la loupe, un petit mamelon opaque; c'est l'ebauche du tentacule median. Celui-ci fait donc son apparition au moment ou il s'est constitue quatre couples lateraux et ou dejä ceux du quatrieme couple ont atteint un assez grand allongement. Sur la face ovale se voit une Sorte de bouclier heraldique, subdivise en deux moities laterales semblables, par la fente actinostomienne (Fig. 5). Le bouclier, elargi en avant, retreci en arriere, est subdivise, dans chacune de ses moities, par deux incisures, ä peu pres transversales, en trois lobes, un anterieur, un moyen et un posterieur. (Jhacun de ces lobes se termine en deliors et en haut par un tubercule saillant, arrondi. Ces tubercules sont les ebauches des premiers tentacules labiaux. Les anterieurs sont notablement plus accuses que les posterieurs. Le diametre de la colonne est d'environ 1,6 mm dans le sens antero-posterieur et aussi dans le sens transversal. Laxe oro-aboral mesure 1,4 mm. La face aborale est conique et se termine en pointe mousse. L'actinostome festonne se prolonge en avant au delä du bouclier et vient mourir en arriere vers le bord posterieur du bouclier. Les tentacules marginaux des trois premiers couples ont environ 7 mm de longueur, ce qui donne pour la largeur de l'organisme, les tentacules etendus horizontalement et cette largeur etant comptee entre les extremites tentaculaires, 15,6 mm environ. Tandis (|ue, chez les Cerianthes adiütes, il existe un disque buccal invagine, chez les jeunes Arachnactis, il s'eleve au dessus du cercle des tentacules marginaux une formation cono'ide, subdivisee en deux moities laterales, par l'actinostome (fig. 8, 9, 10). II en resulte que les tentacules marginaux, terminaux chez les Cerianthes, sont lateraux chez les Arachnactis. La face superieure du c 6 n e buccal repond au bouclier heraldique de la larve. Les loges mesen- teriques L1, Ls, L3, L4 se prolongent dans le cone buccal, tandis que la löge directrice se termine ä la base du cone (fig. 9 et 10). Neanmoins les loges L1 n'interessent que la partie inferieure et anterieure du cune. Les loges L4, elles aussi, se terminent en cul de sac sans atteindre le sommet de la saillie buccale. Seules les loges L2 et L3 s'elevent jusqu'a l'extremite superieure du cone (PI. I, fig. 8). Description des larves. 45 Tandis que les loges L' ne rnontrent aucune trace de tentacules labiaux, ni au stade dont nous nous occupons, ni aux Stades suivants, les loges L2, L3 et L* sont pourvues chacune d'un diverticule de la paroi laterale du cone, ebauche d'un tentacule labial. II est ä remarquer (|ue ces diverticules ne sont pas terminaux, qu'ils naissent des faces laterales du cone. L'actinopharynx, tres court, siege en grande partie dans le cone bnccal, son bord inferieur repondant a peu pres au plan passant par les insertions des tentacules marginaux, voire meme ä un niveau un peu superieur. Le sulcus, relativement profond, repond par son fond, dirige en avant, ä la löge directrice, ses faces laterales aux loges laterales Ll (Fig. 10). Comme chez tous les Cerianthes, les faces laterales du pharynx sont pourvues de bourrelets epitheliaux tres-saillants, separes entre eux par des sillons profonds (bourrelets et sillons actinopharyngiens). Les bourrelets repondent aux loges, les sillons aux sarcoseptes (Fig. 10). L'epithelium ectoderinique du pharynx presente des caracteres histologiques difivrents dans les bourrelets et au fond des sillons pharyngiens. Les bourrelets sont formes de longues cellules filiformes; on y trouve de nombreux nematocystes et des cellules glanduläres, meles ä des cellules epitheliales filiformes. Au fond des sillons on ne trouve guere, surtout au voisinage de l'enterostome, que de courtes cellules, ä noyaux volumineux, et tres peu de nematocystes et de cellules glandulaires. Quant ä l'epitbelium du sulcus, il ne presente, lui aussi, que tres peu de nematocystes et de glandes (fig. 7). II est longuement lageile; les cils des cellules du sulcus sont notablement plus longs que ceux que portent les autres parties de 1'epithelium pharyngien. OOOOoOOCX). Le nombre total des cloisons mesenteriques est de 13 (voir ci dessous fig. I): une paire de cloisons directrices, depassant, vers le pole aboral, le bord inferieur du pharynx, cinq paires laterales, plus une cloison incomplete ä droite (S6). Celle-ci n'atteint pas l'actinopharynx; eile n'a pas son pendant a gauche. II y a donc 7 cloisons ä droite Dd, Sld ä S6d; 6 a gauche B\ S'9 ä S*. Independaminent d'une löge directrice et d'une löge de multiplication, incompletement subdivisee par S6d, on compte cinq paires de loges laterales L1 a Ls. La löge directrice est pourvue d'un tentacule marginal tuberculiforme, ä peine visible sur la larve entiere. II depend, non pas de la partie superieure de la löge, mais de sa paroi anterieure. II est le resultat d'une extroflexion de la lame murale. Les loges L1 ne portent chacune qu'un tentacule marginal; les loges La, L3 et L4 un marginal et un labial. Les tentacules TL4 sont notablement plus courts que les precedents. Les loges L5d et L5g et la löge de multiplication n'ont ni tentacules marginaux, ni tentacules labiaux. Les cloisons S1 etS3, a peu pres egalement longues, sont les plus longues de toutes; elles depassent cependant fort peu en longueur les cloisons S3; ni les unes ni les autres n'atteignent le pole aboral; ä l'extremite aborale ou corps, la cavite coelenterique est indivise. Apres S~ viennent, dans l'ordre decroissant des longueurs, S4, puis SB, enfin la cloison incomplete S6. II y a Heu de distinguer, dans chacune des cloisons bien developpees, trois portions distinctes, la portion actinopharyngienne, dans les limites de laquelle la cloison est fixee ä Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. K. e. 46 Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. l'actinopharynx; la portion entero'ide, dans la longueur de laquelle, eile est bordee par un filament mesenterique; une portion aborale tres courte, dans laquelle le filament mesenterique fait defaut. La portion filamentifere se subdivise eile meine en deux parties: 1. Dans la partie qui succede immediatement au pharynx le filament est complet: il se compose de trois bandes epitheliales paralleles entre elles: une bände mediane, qui presente la meme structure que les bourrelets pharyngiens, c'est la bände glandulo-urticante (Drüsenstreifen) et deux bandes ciliaires (Flimmerstreifen), delimitant des sillons cilies. En coupe transversale le filament presente la forme d'un trilobe ou d'une feuille de trefle (fig. 12) dont la foliole mediane, tres-etendue dans le sens transversal, est elle-meme deprimee a son milieu. Tant <|ue le filament est constitue de cette maniere, son trajet reste rectiligne; on pourrait donc donner a cette portion du filament le nom de portion rectiligne. 2. Dans la portion qui succede ä la precedente le filament se reduit ä sa bände glandulo-urticante, les bandes ciliaires manquent; en coupe transversale le filament a la forme d'un ovale (fig. 13). Cette partie du filament est beaucoup plus longue que la partie du sarcosepte qu'elle garnit. II en resulte qu'elle se contourne et se pelotonne. Une meme coupe transversale atteint toujours le peloton en un nombre plus ou moins considerable de points de son trajet, le filament etant coupe ici transversalement, la longitudinalement, ailleurs encore obliquement. Les coupes du filament sont tantot en continuite, d'autres fois separees du sarcosepte. Cette seconde partie du filament mesenterique, nous la designons sous le nom de peloton. L'actinopharynx se prolonge, en clecä de l'enterostome, en un hyposulcus relativement long (PL I, fig. 7). II a l'apparence d'une gouttiere profonde supportee par les cloisons directrices, et repond ä la löge clirectrice qui, eile meme, depasse notablement la region actinopharyngienne. Le plancher de l'hyposulcus est forme par une plaque epitheliale ectodermique, dont les caracteres histologiques sont les memes que ceux de l'epithelium du sulcus. Suivant ses deux bords l'hypo- sulcus est garni, ä son origine, d'une bände ciliaire, sillonnee (fig. 7), absolument semblable ä la bände ciliaire et aux sillons que portent les filaments mesenteriques dans leur portion rectiligne. II en resulte que l'hyposulcus est forme de deux filaments mesenteriques, d'un caractere special, soudes dans le plan median. En raison de cette soudure, ou de ce defaut de dedoublement, l'hyposulcus n'a que deux sillons ciliaires au lieu de quatre. II est de toute evidence que, conformement ä l'opinion de v. Hei der, admise par tous les actinologues recents, et contrairement ä l'avis de 0. et de R. Hertwig, les filaments mesenteriipaes ne sont que des prolongements de l'epithelium ectodermitpie de l'actinopharynx. L'examen des coupes de l'individu que je decris montre clairement qu'il en est ainsi non seule- nient ]iour la bände glandulo-urticante, mais aussi pour les bandes ciliaires. Tandis que la premiere se prolonge dans les bourrelets actinopharyngiens, les bandes ciliaires se continuent, sans Interruption, avec l'epithelium qui siege au fond des sillons pharyngiens. Ces sillons arrives au bord inferieur du pharynx se bifurquent en deux sillons, qui se continuent dans les sillons ciliaires correspondants de deux filaments mesenteriques voisins. Comme les bourrelets actinopharyngiens repondent non pas aux cloisons, mais en partie du moins aux loges ruesenteriques, il en resulte que les filaments, aux points oü ils se con- Desoription des larves. 47 tinuent avec le pharynx, ont une forme dissymetrique; mais apres un eourt trajet, le filarnent prend sa forme symetrique. La lamelle mesenchymatique du sarcosepte, arrivee au filarnent mesenterique, se developpe en deux courtes expansions membraneuses, dont le plan est perpendiculaire ä celui de la cloison. De lä, ä la coupe transversale la forme d'un T, dont la branche liorizontale serait legerernent concave. A cette face concave repond la bände glandulo-urticante, dans laquelle on distingue fort bien une assise epithelo'ide, une assise nerveuse et une assise musculaire, formte de fibrilles longitudinales. II n'est pas possible de distinguer de fibrilles musculaires dans la portion endo- dermique des sarcoseptes, ni non plus au niveau des bandes et des sülons ciliaires. L'hyposulcus presente ä considerer une face ectodermique, une charpente mesenchy- matique et une face endodernrique. La lamelle mesenchymatique se continue avec les lamelles des cloisons directrices (fig. 7). Elle affecte la forme d'une gouttiere dont la concavite repond ä la face ectodermique. L'epithelium ectodermique ne renferme ni cellules glandulaires, ni nematocystes ; je n'ai pu y distinguer ni couche nerveuse, ni fibrilles musculaires longitudi- nales. La plaque ectodermique ne repond pas seulement ä la face concave de la lamelle mesen- chymatique ; eile contourne ä droite et ä gauche les bords libres de la lamelle et delimite les sillons ciliaires signales plus haut. La face endodermique de l'hyposulcus est formee par l'endoderme de la löge directrice et des loges L1. De toutes les larves decrites jusqu'ici. qui se rapportent ä Arachnactis albida de S a r s , la plus jeune est celle que Boveri a figuree, PI. XXI, fig. 1, 4 et 6 de son memoire. Elle differe de celle que je viens de decrire 1. en ce que les tentacules marginaux du quatrieme couple sont beaucoup moins developpes (pie dans mon exemplaire I. 2. en ce qu'il n'existe encore aucune trace du tentacule marginal median. 3. en ce que les tentacules labiaux du 3. couple n'ont pas encore fait leur apparition. 4. en ce que, abstration faite des cloisons directrices, il n'existe que huit sarcoseptes (quatre couples) au lieu de onze (cinq couples plus S6d). 5. en ce qu'il n'existe que trois couples de filaments mesenttriques au lieu d'un total de neuf. II est de toute evidence que les trois couples de tentacules marginaux bien developprs de la larve de Boveri sont homologues ä T1, TB et T3 de mon exemplaire ; que les ten- tacules du quatrieme couple, ä peine ebauches dans la larve de Boveri, correspondent ä TL4 de l'exemplaire que je viens de decrire ; par consequent les loges, dont dependent ces tentacules, dans la larve de Boveri, repondent aux loges L1 ä L4 de mon exemplaire ; que les sarcoseptes qui delimitent ces loges sont homologues dans les deux larves. Donc les cloisons SB de mon exemplafre, qui n'ont pas encore apparu dans la larve de Boveri, sont de formation plus recente que S4 ; les sarcoseptes du cinquieme couple, places immediatement en arriere du quatrieme, se forment donc posterieurement ä ce dernier. L'observation directe de stades larvaires successifs etablit donc, contrairement ä l'affirmation de Vanhöffen, dont Ed. v. Ben öden. Les Anthozoaires. K. e. 48 Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. les conclusions reposent exclusivemeut sur 1'examen de larves beaucoup plus ägees, que le couple Ss (qu'il designe par le chiffre VI) ne se forme pas en second lieu, mais bien en sixieme lieu: dans la plus jeune larve de Boveri, oü il n'existe pas encore de traces de S5, D, S1, S8, S3, et S4 sont dejä constituees et Ton retrouve ces memes cloisons, en avant de *S'S dans mon exemplaire I. Deux jeunes larves decrites par C. Vogt sont un peu plus ägees que mon exemplaire I. L'etat du tentacule median le demontre ä l'evidence. De ces deux larves la plus jeune (iig. 2) (8) presente l'ebauche d'un cinquieme tentacule ä droite ; la plus ägee (fig. 3) montre im cinquieme couple de tentacules marginaux ; mais celui de droite est notablement plus deve- loppe que le gauche. Un raisonnement semblable ä celui que nous venons de faire permet d'affirmer que S6 fait son apparition posterieurement ä S5. En effet, dans la plus jeune des deux larves de Vogt il n'existe encore, independainment des cloisons directrices, que cinq couples de sarcoseptes. Si Ton admet que les quatre couples de tentacules, et par consequent les loges dont ils dependent et les cloisons qui les delimitent, sont liomologues dans la plus jeune larve de Vogt et dans mon exemplaire I, les sarcoseptes du cinquieme couple de la plus jeune larve de Vogt sont homologues au cinquieme couple de celle que j'ai decrite. II en est de meine pour les sarcoseptes *S'5 de la seconde larve de Vogt (fig. 3 et 5). Puisque dans cette derniere il se montre, en arriere de S6, un couple S6, dont il n'existait pas de trace dans la larve representee dans les figures 2 et 4, il est clair que S6 est de formation poste- rieure ä SB. L'observation directe des Stades successifs du developpement permet donc d'affirmer que, aussi bien pour le couple Se, que pour le couple S5, l'ordre d'apparition repond ä l'ordre de position. Les cloisons S6, qui portent dans le travail de Vanhöffen, la designation VII apparai- traient, ä en croire cet auteur, en cinquieme lieu d'un cote du corps, en huitieme lieu de l'autre cote. En fait, elles naissent en septieme lieu, tant ä droite qu'ä gauche. La conrparaison du plus jeune stade decrit par Boveri, de mon exemplaire I et des deux larves de Vogt nous renseigne aussi sur l'ordre de formation des tentacules marginaux du quatrieme et du cinquieme couple et sur le moment de l'apparition du tentacule median. II en resulte 1. que T4 apparaissent posterieurement a T3; 2. que T4d precede son jumeau T4g ; 3. que TB apparaissent posterieurement ä T4 ; 4. que TM precede son jumeau T5g ; 5. que le tentacule median TM nait apres T4 et avant T5. L'etat plus avance du developpement du cote droit ne se manifeste pas seulement par une plus grande precocite des tentacules, de ce cote, mais aussi par l'apparition plus precoce des sarcoseptes et des filaments mesenteriques du cote droit (voir le Schema represente pag. 45). Exemplaire II (PI. I, fig. 14 a 16). Le second exemplaire recueilli par le National est notablement plus grand que l'exemplaire I. Les tentacules marginaux sont relativement plus courts, ce qui depend de ce qu'ils ont ete fixes ä l'etat de contraction. Le nombre des tentacules marginaux est de 13: TM, Tld ä T6d, T'g ä T"9. Le tentacule median est ä peu Description des larves. 49 pres aussi long que ses voisins. Les tentacules marginaux du cinquieme couple sont plus petits que les precedents ; ils sont inseres au voisinage Tun de l'autre, en arriere de la commissure buccale posterieure. Les coupes permettent de constater l'existence de deux manimelons inter- poses entre T5. Ce sont les rudiments d"un sixieme couple. Le mammelon droit est plus saillant cpae le gauche. Les dix grands tentacules lateraux debouclient dans les loges laterales des cinq Premiers couples ; les mammelons tentaculaires dependent des loges L6. En arriere de S6, qui ferment en arriere L6, il existe un couple de sarcoseptes S7, delimitant en arriere les loges U; puis une löge de multiplication incompletement divisee par un sarcosepte rudimentaire S8i. Le nombre total des sarcoseptes est donc ici de 17 : 7 S9, D9, Dd, 8 Sd. Le nombre total des loges et de 16: 7 L9 7 Ld. La formule tentaculaire est 6 T3, TM, 6Td, en ce qui con- cerne les tentacules marginaux; (Tod et surtout T6g sont rudimentaires) ; 3 19 . 4 td en ce cpai concerne les tentacules labiaux. (t4d est notablement moins deve- loppe que les autres.) La larve que je viens d'esquisser est un peu plus ägee que la seconde larve de Vogt (fig. 3 et 5 de sa PL I) (8), qui repond ä la formule : oOQOOQoCXDQOOo 6S9 D9 Dd 6Sd GL9 M m 6 L< 5 T9 TM 5 T 3 t9 4td. Fig. IL Si, ce qui n'est pas contestable, les tentacules du cinquieme couple, dejä bien developpes dans mon exemplaire II, repondent aux tentacules du cincpiieme couple, moins developpes de la larve de Vogt, il est evident cpae les loges dont dependent ces tenta- cules sont homologues entre elles et qu'il en est de meine des sarcoseptes qui delimitent ces loges. Le dernier couple de sarco- septes de la larve de Vogt repond donc aux cloisons S6 de mon exemplaire. II est donc evident que les sarcoseptes S7 de mon exem- plaire II sont posterieurs ä S6 et cpae, pour ces cloisons aussi, Vordre evolutif coincide avec Vordre topographique. II resulte de ce qui precede que, en ce cpai concerne Arachnactis albida, il est demontre que les sarcoseptes S* ä S7, apparaissent d'autant plus tot que leur numero d'ordre est moins eleve: la meme demonstration est faite pour les tentacules marginaux T* ä T> ] : sarcoseptes et tentacules sont d'autant plus äges qu'ils sont situes plus en avant. Je ne crois pas devoir decrire le troisieme exemplaire recueüli parHensen, parce qu'il est notablement plus äge que les precedents et que. d'ailleurs, sa conservation est defectueuse. La demonstration que je viens de faire, en ce qui concerne Arachnactis albida, pour une partie de Vevolution de cet organisme, je Vai faite anterieurement, par Vetude des larves recueillies Ed. v. Benoden, Les Anthozoaires. K. e. 50 Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. par Bourne, pour les premiers Stades du developpement cliez Arachnactis Lloydii. J'ai montre que l'ordre d'apparition des premiers sarcoseptes, satisfait completement, si Ton fait abstraction des cloisons directrices, ä la loi que voici: Les sarcoseptes, coimne les tentacules, naissent d'autant plus tot qu'ils sont plus anterieurs. Systematique. Le genre Arachnactis, cree par M. S a r s (9) pour designer des polypes nageants decouverts par lui ä Florö, ne comprend jusqu'ici que deux especes: A. albida M. Sars (9) et A. brachiolata A. Agassiz (35). Tous les Arachnactis recueillis dans les mers d'Europe ont ete rapportes ä l'espece A. albida. Teiles les larves capturees dans le Minch (Hebrides) par Forbes, Goodsir et Balfour; Celles que C. Vogt a pechees en Septeinbre 1861 par 56° 35 Lat. N. et 20° 19 Long. O. ; celles que Hensen a rencontrees ä la fin de Juillet 1885 (36) (Holsatia- Fahrt) entre Rockall et les Hebrides et celles qu'il Signale cinq ans plus tard dans les memes regions; celles qui proviennent de l'expedition du Triton et ont servi aux reclierches de Boveri (26); celles que Cr. Bourne a obtenues en 1889 ä bord du Rkskakch, au Sud-Est de lTrlande et qui m'ont ete communiquees par ce naturaliste (12); Celles enfin que Van hoffen a capturees par 60° Lat. N. et 7° Long. 0., et qui ont fait l'objet de Tun des derniers travaux publies sur ces organismes (34). La question de savoir si toutes ces larves se rapportent ä un seul et meme type specifique n'a jamais ete examinee de tres-pres. Gräce au materiel dont je dispose j'ai pu aborder ce probleme de systematique. A mon avis, il y a lieu de distinguer deux formes d' Arachnactis, l'une de l'Atlantique Nord, particulierement abondante au voisinage des Hebrides, l'autre plus meridionale, a laquelle se rattacbent les larves que Ton peche au Sud-Est de l'Irlande, dans la Manche et dans la mer du Nord. Je propose de conserver aux premieres le nom d' Arachnactis albida M. Sars et de designer sous le nom d' Arachnactis Lloydii les larves de la mer d'Irlande de la Manche et de la mer du Nord. Les unes et les autres different certainement des larves du Cerianthe membraneux et les formes qu 'Alexandre Agassiz a designees dans le nom d' Arachnactis brachiolata doivent etre distinguees, contrairement ä l'opinion emise par O.Vogt, des formes Europeennes. I\ y a donc lieu, ä mon avis, de distinguer actuellement quatre types specifiques d' Arachnactis: A. albida, A. Lloydii, les larves du Cerianthe membraneux et A. brachiolata. I. Arachnactis albida M. Sars. Je rapporte ä cette espece decouverte dans les fjords de la Norvege (Florö) les larves capturees dans les parages des Hebrides: Les larves de Forbes-Godsir pechees dans le Minch (Hebrides) ; Celles de Balfour egalement recueillis dans le Minch (Ile de Lewis); Celles de C. Vogt (1861) par 56° 35 Lat. N. et 20° 19 Long. O. ; Celles de Hensen (HuLSATlA-Fahrt) ; Celles de Boveri (Triton) ; " Description des larves. 51 » » » » » » » » » » » » » » » Celles de Vanliöffen par 60° Lat. N. et 20° Long. 0.; Celles de Hensen (NATIOXAL-Fahrt) par 58° 7 Lat. N., 6° 5 Long. O. et par 59° Lat. N., 11" 8 Long. O.1). Les epoques de captures se rapportent a nne meine periode de l'annee: juillet ä septembre; peut etre meine la periode se prolonge-t-elle jusqu'ä l'hiver dans les fjords Norvegiens. En effet: Les exemplaires de Forbes-Goodsir ont ete peches en aoüt ; Hensen (HoLSATiA-Fahrt) en aoüt; C. Vogt, le 23 septembre; B o v e r i en Hensen (NATIOXAL-Fahrt) le 19 juillet; Vanliöffen le 29 septembre. Les larves de S a r s se montrent ä Florö en automne et en hiver. Entre les jeunes larves decrites par Boveri, par C. Vogt et par moi-meme et les grands exemplaires etudies et figures par M. Sars et Vanliöffen il existe tant de caracteres communs, les Stades extremes se rattaclient si bien les uns aux autres par une serie d'inter- mediaires qu'il est ä peu pres certain que toutes ces larves, recueillies dans 1' Atiantique Nord, ä une meme periode de l'annee, se rapportent ä une seule et meme espece. Ces larves atteignent, au monient oü elles n'ont encore que trois couples de tentacules marginaux, une taille relativement considerable. Ces dimensions dependent surtout de la longueur des tentacules, qui ont une tendance ä s'etaler dans un meme plan, d'oü la ressem- blance avec de petites araignees. Le tentacule median ne fait son apparition que quand les tentacules marginaux du quatrieme couple ont dejä atteint une assez grande longueur. II existe dejä ä ce moment trois couples de tentacules labiaux tuberculiformes, portes par un cöne buccal surbaisse, dont la forme rappeile celle d'un bouclier heraldique. A ce moment la larve, d'apparence discoidale, mesure environ l1/« centimetres entre les extremites des tentacules marginaux opposes. La vie pelagique est de longue duree : les larves ne gagnent les fonds que quand elles sont munies d'un nombre relativement considerable de tentacules et qu'elles ont acquis des dimensions considerables. Vanliöffen a en effet capture des exemplaires qui, apres fixation, mesuraient \lj„ centimetres suivant leur axe oro- aboral pour une largeur de 7 mm. La longueur des tentacules marginaux etait de 3 ä 4 centi- metres, celle des tentacules labiaux 3 ä 4 mm. Un de ces grands exemplaires portait jusque douze, un autre quatorze tentacules marginaux de grandes dimensions. Les extremites de ces tentacules, le pharynx et les filaments mesenteriques sont colores en brun ; les tentacules labiaux sont brun-cafe; le reste de l'organisme est translucide ; les tentacules marginaux, ä l'exception de leurs extremites sont incolores; la colonne est pigmentee de brun (Vanliöffen). L'on ne connait pas jusqu'ici la forme adulte de Y Arachnactis albida. Boveri a demontre irrefutablement que le polype nageant sexue, que C. Vogt a considere comme teile, ne peut avoir ete un Arachnactis, mais tres probablement une espece du genre Halcampa. A la l) Hensen m'ecrit que le filet vertical a ramene de nombreux Arachnactis des stations 2 et 3 (59° Lat. N., 8° 5 Long. 0.). Ce niateriel ne m'a pas ete comniunique ; il n'a probablement pas ete conserve. Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. K. e. 52 Ed. v. Ben e den, Les Anthozoaires. meine place de 1' Atiantique, oü l'expedition du Tritox a recueilli des A. albida, la drague a rainene un Cerianthide auquel paraissent devoir se rapporter les larves pelagiques. A raison des differences que cet animal presente avec les vrais Cerianthes, Boveri croit devoir en faire un genre special, pour lequel il propose de conserver le norn generique Arachnactis. Jusqu'ici la description de cet animal, annonce par Boveri, n'a pas ete publiee. IL Arachnactis Lloydii. Je crois devoir rapporter ä cette seconde espece les larves capturees par B o u r n e au Sud de Tlrlande, les memes, ä en croire les auteurs anglais, que Celles que l'on peche ä Ply- mouth; la larve decrite et figuree par Mac Intosh (38), celles que l'on peche au voisinage d'Helgoland (Hartlaub, 4), Celles enfin que Apstein et Van hoffen (34) ont recueillies en grandes quantites dans toute l'etendue de la mer du Nord. Cette espece se distingue d'abord par la brievete relative des tentacules. Les plus volu- mineuses des larves qui m'ont ete communiquees par Bourne mesuraient suivant leur axe oro- aboral 1.30 mm. La longueur des plus longs tentacules marginaux atteignait ä peine la hauteur de la colonne. Pour des dimensions semblables de la colonne (1,4 mm) les tentacules margi- naux atteignent, chez A. albida, 7 mm (exemplaire I decrit ci-dessus) et meme d'avantage (15 mm d'apres Van hoffen). En second Heu, tandis que la colonne est disco'ide dans les jeunes larves d'A albida, eile est toujours ovoi'de et meme dejä cylindrique, chez A. Lloydii. Le troisieme caractere, celui qui caracterise le mieux la nouvelle espece, c'est que le tentacule median apparait beau- coup plus tot que chez A. albida. II se montre et se developpe ä peu pres parallele- ment avec les tentacules du troisieme couple, tandis que chez A. albida il n' apparait que quand les tentacules marginaux du quatrieme couple ont deja acquis une longueur voisine de celle des tentacules des trois premiers couples. La naissance du tentacule median comeide ä peu pres chez les larves de Bourne avec l'apparition des sarcoseptes du quatrieme couple; tandis que, chez A. albida, eile est posterieure ä la formation des sarcoseptes du sixieme couple. J'estime que la larve de Mac Intosh appartient a la meme espece que les larves de Bourne parce qu'elle porte un tentacule median tres developpe, au moment oü se montrent ä peine, sans forme de tubercules, les tentacules du quatrieme couple. J'aurais beaucoup voulu pouvoir examiner quehpies larves d' 'Arachnactis des parages d'Helgoland. Malheureusement Hartlaub n'en avait plus a sa disposition, quand je me suis adresse ä lui dans le but d'en obtenir quelques unes en communication. Tout le materiel recueilli avait ete envoye, en partie ä B. Hertwig, en partie ä Götte. Grotte m'ecrit, en meme temps qu'il m'exprime le regret de ne pouvoir m'en envoyer: »Sie gleichen ausser- ordentlich den von Ihnen beschriebenen Arachnactis«1). -1) Depuis que ees lignes ont ete ecrites, et posterieureruent ä l'envoi de mon manuscrit, j'ai recu par l'entremise du Dr. Hartlaub des larves recueillies ä Helgoland. L'examen minutieux que j'ai pu faire de ce materiel a pleineinent confirme mes previsions. Les Arac/mactis d'Helgoland sont identiques aux larves de Bourne. Description des larves. 53 M. le Dr. Vanh offen a eu la bonte de me ceder toute une serie de larves recueillies en difterents points de la mer du Nord, en dega du 59° de Latitude Nord. J'ai examine ces larves avec le plus grand soin. Tous les exemplaires qui 111'ont ete communiques etaient un peu plus äges que les plus avancees des larves recueillies par Bourne. La plus jeune portait concurrernment avec trois couples de tentacules lateraux, l'ebauche d'un tentacule median. Oelui-ci avait exactement la meine longueur que les tentacules du troisieme couple, longueur notablement inferieure ä celle des tentacules des deux premiers couples. La larve la plus ägee de la serie portait independamment de quatre couples de tentacules bien developpes et d'un tentacule median, l'ebauche tuberculiforme d'un tentacule droit TB. Toutes les autres larves representaient des Stades intermediaires entre ces deux extremes. Dans toutes, sans une exception, le tentacule median presentait le meine degre de developpement que les tentacules Ts; il est de toute evidence qu'il apparait et atteint une longueur notable longtemps avant le moment oü se montrent les tentacules du quatrieme couple. Par ce caractere, comme par toutes les autres particularites de leur forme, de leurs diniensions et de leur Constitution, ces larves de la mer du Nord se rattachent ä la meme serie evolutive que les larves de Bourne. II n'est pas possible de les rattacher au contraire aux Arachnactis des Hebrides. Tout semble indiquer que les larves de la mer d'Irlande, de la Manche et de la mer du Nord, que je rapporte ä l'espece A. Lloydii, abandonnent la vie pelagique et gagnent le fond de la mer longtemps avant d'avoir atteint les dimensions considerables qu'acquierent A. albida. Si les Arachnactis de Plymouth, d'Helgoland et de la mer du Nord atteignaient cette grande taille, il y a longtemps qu'ils eussent ete observes. Hartlaub m'ecrit que les plus grandes larves d'Helgoland ne depassent pas 4 mm. II semble aussi que l'epoque d'apparition d'A. Lloydii soit beaucoup plus precoce que celle ä'A. albida. Elles se montrent a Helgoland de mars en juin. J'ai constate que le Cerianthus Lloydii de notre littoral, auquel je crois devoir rapporter, Arach- nactis Lloydii, n'est pas a maturite sexuelle ä la fin de l'ete. Des exemplaires dragues en juillet, en aout et en septembre, ne renferment jamais ni oeufs, ni spermatozo'ides mürs. L'etat des organes sexuels en ete permet de penser que C. Lloydii se reproduit au premier printemps. Ce qui me porte a croire que les J.. Lloydii sont les larves de C. Lloydii, c'est que l'aire geographique des deux formes est la meme. J'ai la conviction que l'avenir etablira que Cerianthus Lloydii est synonyme d' Arachnactis Lloydii. Je me ränge ä l'opinion de ceux qui pensent que les Arachnactis sont de jeunes Cerianthes. De tous les auteurs qui se sont occupes de ces organismes dans ces derniers temps C. Vogt est le seul qui ait professe l'avis contraire. Deja Gosse, se fondant sur les observations de Jules Haime, a exprime l'avis que les Arachnactis albida de S a r s pourraient bien etre les larves de quelque Cerianthidc. A. Agassiz signale lui aussi les analogies qui existent entre ses A. brachiolata et les larves du Cerianthus membranaceus decrites par J. Haime. Dans sa monographie des Actiniaires, Andres ränge les Arachnactis parmi les formes larvaires. Ed. v. Beneden. Les Anthozoaires. K. e. 54: Ed. v. Ben e den, Les Anthozoaires. Les affinites entre les Araehnactis et les Cerianthes ont ete mises hors de doute par les recherches de C. Vogt. Se fondant sur la pretendue decouverte S3 portent des aconties, inserees en deca de la tenninaison du füament mesenterique. Cette larve, la plus grande de toutes celles qui m'ont ete communiquees, inesure en longueur 9 mm 3. Monstruosite bifide. Parmi les nombreux exemplaires de Ovactis brasiliensis recueillis ä Fernando Noronlia, j'ai remarque un individu de dimensions exceptionnelles, qui portait ä la peripherie de son disque buccal non pas onze, mais quinze mamelons tentaculaires. L'etude de l'organisation de cette larve a montre qu'il s'agissait non d'un individu plus avance dans son developpement, mais d'une monstruosite tres interessante, caracterisee par le dedoublement de son extremite posterieure (PL IV, fig. 1 ä 12). Les quinze tentacules sont repartis en trois groupes de cinq chacun (PI. IV, fig. 1). Deux de ces groupes semblables et symetriques sont formes de tous mamelons d'egales dimensions. Tandis que les cinq tentacules de chacun des groupes symetriques sont tres-voisins, qu'ils ne sont separes ä leur base que par de legers sillons, les deux groupes sont plus ecartes Fun de l'autre. Ils forment ensemble un V renverse, interrompu a son sommet fig. 2). L'etude de l'organisation de la larve montre que le plan median passe entre les deux groupes et que l'espace qui les separe, repondant a la löge directrice, marque l'extremite anterieure du corps. Le troisieme groupe comprend egalement cinq tentacules. Celui qui occupe le milieu est un peu plus petit que les quatre autres qui sont d'egales dimensions et semblables deux ä deux. II existe entre chacun des groupes consideres en premier lieu et le troisieme, un ecartement notablement plus large. Ces ecartements repondent, comme nous le verrons, aux extremites posterieures de la larve qui, au lieu d'avoir un plan median unique, comme c'est le cas chez les organismes ä symetrie bilaterale normaux, presente un plan median bifurque, comme les monstres doubles monocephaliens. L'actinostome (PI. IV, fig. 2) a la forme d'un triangle isocele dont les cotes semblables sont convexes en dedans, tandis que la base du triangle est convexe en arriere. De la trois angles. Le sommet du triangle, est arrondi et dirige en avant; les angles de la base sont Orientes vers les espaces qui repondent aux extremites posterieures de la larve (PI. IV, fig. 2 et 3). t)escription des larvöä. 73 L'actinostome est porte par un cone buccal subdivise, non en deux, mais en trois levres; deux repondent aux cotes du triangle buccal et sont semblables entre elles ; la troisieme, qui repond ä la base du triangle, est plus petite que les deux autres. Elle regarde vers les ten- tacules du troisieme groupe, tandis que les levres symetriques correspondent, par leur position, aux groupes tentaculaires semblables (fig. 1). En dehors des particularites que je viens de signaler la larve ne presente, ä l'exterieur, aucun caractere qui merite d'etre signale. Le corps est regulierement ovo'ide et se termine par un pore aboral, comme chez tous les autres individus. La larve a ete coupee perpendiculairement ä son axe. Elle a donne un total de 622 coupes. Elle est remarquablement bien conservee et se prete fort bien ä une etude histologique. Au point de vue histologique eile ne se distingue en rien des larves normales. II n'en est pas de meine en ce qui concerne son organologie. Elle differe surtout des larves ordinaires par le nombre et l'arrangement des sarcoseptes, par les caracteres de l'actinopharynx et par la Constitution du cone buccal. Nous allons examiner successivement ces trois points. I. Les Sarcoseptes. Une coupe faite immediatement en dec,ä du disque buccal montre que le nombre total des cloisons est de 31 (PL IV, fig. 4). On distingue immediate- ment la löge et les cloisons directrices, dont les caracteres sont normaux. A l'oppose de la löge directrice, dans la Prolongation du plan median, se voit une löge qui ne presente aucun des caracteres de la löge de multiplication des larves ordinaires. G'est dans cette löge que debouche le tentacule moyen du troisieme groupe (F de la fig. 1, PI. IV). Nous avons dit qu'il se distingue de ses voisins par des dimensions moindres. Les deux cloisons qui delimitent cette löge s'inserent separement ä l'actinopharynx, pres du disque buccal. Mais ä quelque distance du disque elles se reunissent, et se confondent en une cloison unique, au voisinage de leur insertion actinopharyngienne, tandis qu'elles restent separees dans la plus grande partie de leur longueur. II en resulte, pour la löge qu'elles delimitent, une forme triangulaire ä la section : la base du triangle correspond ä la paroi murale. A quelque distance du disque buccal l'insertion pharyngienne cesse et la löge, dont la forme est celle d'un prisme triangulaire, se termine en avant par un bord libre, qui n'atteint pas l'actinopharynx (PI. IV, fig. 5). Plus bas Ton voit ce bord regagner la paroi pharyngienne, puis s'en separer de nouveau. Cette löge triangulaire fermee se prolonge jus- que pres du pole aboral de l'organisme. Les deux cloisons qui la delimitent forment, dans la partie superieure du corps, un arceau triangulaire. Plus bas l'arceau s'arrondit. La löge qu'il delimite devient de plus en plus petite, au für et ä mesure que l'on approche du pole aboral; eile finit par se reduire a rien, sans jamais communiquer avec le reste du coelenteron. Au voisinage de son extremite aborale la löge perd sa cavite. Elle n'est plus representee que par une masse endodermique pleine, qui elle-meme finit par disparaitre completement. La löge particuliere e trianoulaire et les stomates internes ou externes des Actinies. Si Ton prolonge en arriere le plan median qui coupe en deux la löge directrice, de fagon ä diviser en deux moities sem- blables la löge triangulaire, Ion constate que ce plan divise la larve entiere en deux moities semblables et symetriques. La seule difference c'est qu'il existe une cloison de plus ä gauclie qu'a droite. Encore, comme nous le verrons, cette cloison est-elle tout a fait rudimentaire. C'est une difference de meine ordre que celle que l'on constate constamment, chez les Cerianthides, et qui resulte de ce que la moitie droite du Corps est un peu en avance sur la moitie gauche. Ce qui distingue essentiellement l'individu dont je m'occupe, de toutes les autres larves, c'est qu'il existe chez lui non pas une löge de multiplication, ou ce qui revient au meine, une seule ex- Fig. IV. tremite posterieure, mais bien deux loges de multiplication ou deux extremites posterieures l'une situee dans la moitie droite, l'autre placee symetriquement dans la moitie gauche de la larve Description des larves. 75 Ces extremites sont marquees par les lettres P et P dans les prernieres figures que j'ai donnees de cette larve (PL IV). Tandis que, chez tous les Cerianthides et dans tous les autres exernplaires d'Ovactis que j'ai eus sous les yeux, les nouvelles cloisons se forment suivant une bände unique, opposee ä la löge directrice, il existe ici deux bandes syinetriques le long des- quelles se forment les nouveaux sarcoseptes et ceux-ci naissent alternativement ä droite et ä gauclie de ces bandes, les cloisons droites devancant toujours un peu, dans l'ordre evolutif, leurs partenaires de gauche. Ces bandes d'accroissement auxquelles eorrespondent des loges de multiplication sont symetriquement placees par rapport au plan median general de la larve. La plus grande partie des sarcoseptes est ordonnee par rapport ä ces bandes d'accrois- sement, comme elles le sont, dans une larve normale, par rapport ä la löge de multiplication unique, qui caracterise l'extremite posterieure du corps. C'est ce qui resulte d'un coup d'oeil jete sur les fig. IV, VII et VIII (texte). Examinons d'abord le cote droit oü Ion compte en tout 19 cloisons, y compris la cloison directrice. Nous avons designe par D cette derniere, par S', Ss, S3, S4, S6, S8 les sarcoseptes qui se succedent d'avant en arriere jusqu'ä la löge de multiplication. La succession des coupes montre que ces cloisons presentent exactement les meines caracteres in- dividuels et la meine succession que dans une larve ordinaire : S' est identique aux sarcoseptes primitifs d'un Ovactis- normal Sg, S4, Sä, sont des cloisons steriles, ä pelotons, portes par des mesenterelles; S:i, S", S7 , portent des filaments mesenteriques rectilignes et des elemeuts sexuels; elles n'ont ni pelotons, ni mesenterelles ; S3 porte une acontie filiforme. Au surplus la cloison directrice et les 4 cloisons voisines atteignent ä peu pres le pole aboral; elles forment ensemble un groupe de longues cloisons. A partir de SB, les sarcoseptes diminuent rapidement de lon- gueur d'avant en arriere. »S's n'a qu'une insertion pharyngienne tres-incomplete et n'atteint pas le bord libre de l'actinopharynx. Si nous examinons de meine les cloisons qui se succedent au cote gauche, nous y trou- vons egalement une serie de huit sarcoseptes correspondant aux huit de droite. En supprimant, par la pensee toute la partie du corps de la larve, interposee entre les points P et P', dans les figures (PI. IV), nous aurions une larve normale a 18 sarcoseptes. La larve ainsi reduite par la pensee aurait 10 tentacules, dependant des loges L', Ls, Ls, L4 et L", taut ä droite qu'ä gauche ; eile serait un tant soit peu plus avancee que la larve ä dix tentacules, decrite plus haut, qui portait 17 sarcoseptes et avait pour formule D, S'9 ä S7g, S8d ä Slä, D. Analysons maintenant la partie du corps de la larve qui est interposee entre P et P'. Elle est subdivisee en deux moities semblables par la löge triangulaire decrite plus haut : la partie situee ä droite du plan median general de la larve se rapporte ä la löge de multi- plication droite (P), l'autre ä la löge de multiplication gauclie (F). Si l'on supjiose ijue le plan median de la larve, au Heu de se continuer en arriere, de faeon ä diviser en deux la löge triangulaire, se bifurque, de maniere a ce que les plans divergeants, resultant de cette bifurcation, viennent passer par les loges de multiplication droite et gauche, ces plans se comportent, vis Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. K. e. 76 Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. ä vis des regions avoisinantes, exactement comme le plan median d'une larve ordinaire ä son extremite posterieure. Considerons d'abord la moitie droite du corps. A gauche du plan de bifurcation, pris comme plan median, nous comptons six sarcoseptes, en y comprenant la cloi- son S'Sg de la löge triangulaire S'93, S'g4, S'9% S'96, S'g7 et S'9S (voir fig. VIII, texte). Ces sarcoseptes sont symetriques ä S3d . . ä . . S8'1 aussi completement et dans les memes limites que dans une larve ordinaire. En effet S'gS, le partenaire de Ssa est plus court que lui, ce qui indi- que une formation plus recente. ßemarquons que dans notre hypothese S'gS devient gauche, Ssd etant droit. S'98 et S8d ont Tun et l'autre une Insertion incomplete. S,g8 n'atteint pas le bord libre du pharynx, S8d le depasse legerement. S'g7 plus long que Ssd, n'a pas encore de filament mesenterique, tandis que son partenaire STd plus long que S'gr est garni d'un filament peu developpe. La longueur des sarcoseptes gauches va croissant de S'g5 a S'g4, de meme qu'elle s'accroit a droite de Ssd ä S4d. S'g4, S'96 sont des cloisons ä pelotons et mesenterelles, comme $** et Sde; les uns et les autres sont steriles. Au contraire S'g5 est une cloison fertile depourvue de mesenterelle et de peloton comme Sd5. Seule S'gS, cloison de la löge triangulaire, differe profondement de Sd3, quoiqu'elle y reponde au point de vue de la succession et aussi par son extension vers le pole aboral, qui en fait une cloison longue comme »S,(W. Si l'on designe par L'gS, L'g7 , L'gG, L'gB et L'g4 les Inges gauches, L'gS etant la plus voisine de la löge de multiplication, Lds a Ld4 etant les correspondantes du cote droit, on constate que les meines loges sont tentaculees ä droite et ä gauche. A droite en effet^ les cinq tentacules marginaux debouchent dans les loges Ldl ä Lds; ä gauche les loges L'g4 et L'gS portent egalement des tentacules, les deux lateraux de la serie posterieure, le median repondant a la löge triangulaire. Tous les faits tendent donc ä etablir que la partie de la larve situee ä droite du plan median commun, en arriere de Sd3 et S'g3 est exactement constituee et s'est exactement developpee comme la partie posterieure d'une larve ordinaire. Elle est equivalente ä la partie du corps d'une larve, a 10 tentacules situee en arriere de Sg3 et S*3. L'etude de la partie gauche du corps, celle qui est situee ä gauche du plan median commun, nous conduit exactement ä la meme conclusion. La seule difference est qu'il existe ici une cloison en plus. Dans 1'hemilarve gauche, comme dans l'hemilarve droite, le cote droit est im peu en avance sur le cote gauche. Nous sommes donc amenes, par l'etude des sarcoseptes et des loges, dans leurs rapports avec les tentacules, a penser que l'exemplaire exceptionnel que je viens de decrire se constitue d'une partie anterieure normale comprenant, outre la löge directrice, trois couples de loges late- rales L1, L2, L3, pourvues chacune d'un tentacule marginal, et de deux hemilarves posterieures continuant la premiere en arriere, l'une ä droite, l'autre a gauche. Ces hemilarves possedent chacune deux couples de loges tentaculees, trois paires de loges sans tentacules, et une löge de multiplication marquant leur extremite posterieure. C'est donc comme si une subdivision accidentelle de la bände d'accroissement, normalement unique et mediane, s'etait produite en deux bandes laterales, possedant chacune toutes les proprietes de la bände mediane normale. Cette subdivision semble avoir coi'ncide avec i'apparition accidentelle de deux cloisons geminees delimitant une löge triangulaire au milieu de la bände primitive (fig. V et VI, texte). Description des larves. 77 Quelle idee peut-on se faire du mode de formation d'une semblable monstruosite ? Le caractere absolument normal de la partie anterieure du corps jusque S39, S3d, prouve que les premieres phases du developpement se sont accomplies normalement. Ce que nous savons du developpement des Arachnaetis nous autorise ä penser qu'a un moment donne la larve originelle de la monstruosite bifide a ete constituee conforrn einen t au Schema ei-contre (fig. V). A ce moment il s'est forme, dans la löge de multiplication, un couple de cloi- sons anormales, qui, au lieu d'occuper les parties laterales de la bände d'accroissement mediane, et de laisser cette derniere entre elles, ont apparu au milieu de la löge de multiplication et ont subdivise la bände d'accroissement en deux parties egales. Les deux sous-bandes d'accroisse- ment se sont trouvees ecartees l'une de l'autre par la löge triangulaire, delimitee par les cloisons anormales. A partir de ce moment les deux sous-bandes ou, si l'on veut, les deux loges de multiplication ont evolue, l'une et l'autre, comme l'eüt fait la bände primitive simple (fig. VI). L'analogie entre notre monstruosite bifide et les monstres doubles monocephaliens des Metazoaires Segmentes est frappante. De semblables monstres, frequents chez les poissons, ne sont pas rares chez les oiseaux, chez les mammiferes et meme chez l'homme. L'on en a decrit recemment des exemples typiques chez un Annele et chez un Arthropode: Cori1) a fait con- naitre un exemplaire de Lumbriculus variegatus ayant l'apparence d'une etoile a trois branches. L'une des branches rex^resentait la partie anterieure du ver; les deux autres branches diver- gentes lui constituaient deux extremites posterieures semblables. Dans sa remarquable mono- graphie du Homard americain, F. H. Herr ick2) a figure PI. 48, fig. 199 et 200 deux monstres doubles monocephaliens de le premiere larve du homard. Adoptant les idees de Js. Geoffroy St. Hilaire, l'auteur considere ces larves comme resultant de la fusion de deux in- dividus dans leur partie anterieure, les extremites posterieures s-gf, restant seules distinctes. Me fondant sur l'etude de la larve & Ovactis que je viens de decrire et tenant compte de ce fait que, chez les Metazoaires Segmentes, les parties successives du tronc se forment aussi d'avant en arriere, la region cephalique appa- raissant la premiere, pour se completer successivement par appo- sition, je pense que ces monstres monocephaliens se forment aux depens d'un germe unique evoluant normalement jusqu'ä un cer- tain moment, mais se bifurquant ensuite ä cause du dedoublement du noyau de proliferation S' ou nematocystes du premier type. L'apparence du filament est indiquee dans la fig. 5. La plupart des nematocystes de ce type siegent dans la pro- fondeur de l'assise epitheliale, au voisinage de l'assise nerveuse; ils sont parfois tangen- tiellement places. Oomme c'est le cas pour tous les organes urticants, ils se colorent en rouge Description des larves. 89 par le carmin qvand ils sont jeunes, tandis qu'arrives ä leur maturite, ils ne prennent plus du tout la matiere colorante. 2. Nematocystes ä pelotons. Ils sont ovo'ides et renferment un filament pelotonne, qui les fait ressembler a des noyaux en cinese (stade spireni). II en existe de deux Varietes, de tres-grands (PL VII, fig. 6) et d'autres beaucoup plus petits (fig. 7 a, b, c). J. Hai nie et tous ceux qui ont etudie apres lui le Cerianthe membraneux, particulierement von Hei der, out vu, chez cet animal, des nematocystes de cette forme. Je ne me suis pas attache ä etudier le mode de formation du cordon pelotonne ; le materiel etait insuffisant pour une semblable recherche ; mais je mentionnerai que, dans les capsules ä peloton, Ton trouve presque toujours, a cote du filament, une, deux ou plusieurs masses homogenes, qui fixent la matiere colorante de la meme maniere que le filament lui- rneine. Dans les Stades jeunes ces masses remplissent complütement les capsules (PL VII, fig. 7,6). Les nematocystes ä pelotons sont relativement rares, surtout ceux de la grande variete ; mais on en trouve dans toute l'etendue de Lectoderme mural. 3. Nematocystes ä strie axiale. Ils sont notablement plus petits et plus rares que ceux du premier type ; ils ont une forme ovalaire allongee et leur contenu, tres-clair, parait homo- gene. Ils sont droits ou legerement incurves. II en existe de deux varietes representees PL VII, fig. 8 a et b et c. Leur section transversale circulaire ne montre qu'une coupe du filament axial (fig. 8, a). 4. Nematocystes verts. II existe, dans tout Lectoderme de la colonne, de tres-nom- breux exemplaires d'une forme particuliere de nematocystes, qui contrastent avec tous les autres par leur coloration verdätre. Ils siegent presque toujours dans la partie superficielle de Lassise epitheliale et sont diriges normalement ä la surface. Ils sont assez allonges et notablement plus petits que les types decrits sous les numeros 1 et 3 (grande variete). La plupart ne montrent pas de filament, mais seulement une strie axiale ; cette strie n'est pas uniforme, comme dans les exemplaires du 3e type, mais semble formee d'une rangee de granulations de volumes differents. Le contenu de ces exemplaires est comme moire ou chagrine. Dans d'autres j'ai cru voir que cet aspect depend de la presence d'un filament päle et fin, contourne sur lui- meme en tous sens. La coloration verdätre de ces nematocystes ne peut dependre des reactifs employes: Lexemplaire fixe par le sublime a ete colore par le carmin boracique (PL VII, fig. 9). 5. Nematocystes ä vis. Ils sont caracterises par un filament spiralo'ide d'une parfaite regularite. La spirale est immediatement sous-jacente a la paroi de la capsule qui est tres- mince. Deux varietes, une grande et une petite (PL VII, fig. 10 a et 10 b). II existe d'in- nombrables nematocystes de cette forme dans toute l'etendue de Lectoderme. Mesoglee. Elle est assez epaisse; je n'y ai pas trouve de cellules, eile est formee d'une partie externe plus pale qui se prolonge dans les feuillets musculaires et d'une partie interne qui fixe plus energiquement le carmin (PL VII, fig. 1). Endoderme. II est forme d'un epithelium d'epaisseur assez uniforme (PL VII, fig. 1). Les faces profondes des cellules sont munies de fibrilles musculaires ä direction circulaire. Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. K. e. 12 90 Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. Dans toute la portion aborale du corps, l'endoderme est bourre d'innombrables nerna- tocystes de grandes dimensions, assez semblables ä ceux que Ton trouve dans l'ectoderme et que j'ai decrits au n° 1. Cependant les capsules endodermiques sont plus grandes et surtout plus longues (PI. VI, fig. 12 et 13). Ces nernatocystes sont si nombreux dans la portion abo- rale de la colonne, en deca des extremites des sarcoseptes, qu'ils y forment pour ainsi dire une couche ininterrompue. On n'en trouve pas un seul au contraire dans la partie de la colonne interessee par les sarcoseptes. Ils fönt completement defaut aussi dans 1' endoderme des cloisons mesenteriques. Par contre les memes nernatocystes se trouvent en abondance dans les aconties, qui dependent des sarcoseptes S3, et dans l'endoderme des tentacules marginaux. Tentacules marginaux. Oes organes presentent, chez Dactylactis armata, des particularites de structure qui justi- fieraient ä elles seules la creation d'une coupe generique distincte pour la larve que je decris. Tandis que, chez les diverses especes connues du genre Cerianthus, aussi bien que chez Arachnactis et Ovactis, l'ectoderme presente la meme structure sur tout le pourtour des tentacules, chez Dactylactis armata, il y a lieu de distinguer une face abaxiale, une face adaxiale et deux faces interposees. A leur base, les tentacules ne presentent pas une section circulaire, mais plutot quadrilatere, trapezoidale (PL VI, fig. 3 et 8). La face adaxiale est peu etendue, sail- lante et en quelque sorte surelevee en une crete qui court depuis la base jusque pres du sommet des tentacules. Cette crete est ä peu pres exclusivement formee de grandes cellules glandulaires, ovoi'des, dont le contenu est clair et hyalin (PI. VI, fig. 9). De rares cellules epitheliales et quelques petita nernatocystes en tire-bouchons remplissent seuls les espaces inter- glandulaires. Cette bände secretante est nettement separee de l'epithelium des faces laterales. Elle forme une plaque hyaline intercalee dans l'ectoderme (PI. VI, fig. 8). Les faces intermediaires sont totalement depourvues de glandes. L'ectoderme y est forme de longues cellules epitheliales filiformes serrees les unes contre les autres ; elles sont pourvues de noyaux en forme de bätonnets, qui siegent toujours dans la zone moyenne du corps cellulaire. II en resulte que dans les preparations colorees au carmin, l'epithelium montre une bände externe incolore, une bände moyenne rouge interne, resultant de l'accu- mulation d'innombrables noyaux, et une bände interne qui, eile aussi, est pauvre en elements nucleaires (PI. VI, fig. 8 et 10). Ces cellules se terminent par un plateau flagellifere. II s'y mele des cnidoblastes produisant exclusivement des nernatocystes ä vis. L'ectoderme de la face abaxiale (PL VI, fig. 8 et 11), se caracterise, par l'extreme abon- dance et la variete des nernatocystes. On en trouve des trois types decrits plus haut sous les numeros 1, 3 et 5. Ceux du premier type, visibles deja a de faibles grossissements, y sont fort nombreux, tandis qu'ils manquent absolument aux faces laterales et ä la face in- terne. La plupart siegent dans la profondeur de l'assise epitheliale et sont places tangentielle- ment aux surfaces, comme dans la colonne. Quelques uns ont une position oblique, d'autres une direction radiaire. Description des larves. 91 Dans chaque tentacule courent donc, parallelement entre elles, quatre bandes ä earac- teres histologiques differents et les limites entre ces bandes sont nettenient tranchees. Ce qui contribue ä differencier la bände adaxiale, dans l'exeinplaire qui m'a ete remis, c'est qu'il s'y est produit un depot de sels mercuriques, sous la forme de granulations noires, a la lumiere transmise, d'un blanc brillant ä la lumiere reflechie (PL VI, fig. 3). Ce depot ne s'est pas effectue dans tous les tentacules : quelques-uns en sont exempts ; d'autres ne montrent qu'un depot peu abondant, limite ä une partie de la bände glandulaire. — Sous l'assise epithelio'ide de Lectoderrne se voit, suivant toutes les faces, une assise ner- veuse et une assise musculaire; celle-ci est plus puissante suivant les faces abaxiale et adaxiale qu'aux faces laterales. II n'existe aucune trace de pores tentaculaires, ni aux sommets des tentacules, ni aux faces internes. L'endoderme des tentacules presente partout les memes caracteres. II est seulement plus epais dans la moitie abaxiale que dans la moitie adaxiale de ces organes. II est bourre de nematocystes depuis la base jusqu'au sommet des tentacules ; mais ces nematocystes qui se rattachent tous au meme type, caracterises par leurs dimensions considerables et par un filament contourne en S, sont plus nombreux a la face externe qu'a la face interne de la cavite tentaculaire ; de la les differences d'epaisseur signalees (PL VI, fig. 8). Disque buccal. II etait interessant de rechercher comment se comportent la bände glandulaire, les bandes epitheliales et la bände ä nematocystes ä la base des tentacules. Les bandes glandulaires se prolongent sans interruption sur le peristome, oü elles sui- vent des directions radiaires ; les bandes ä nematocystes se continuent de meme sur la paroi murale. Quant aux bandes epitheliales interposees, arrivees aux bases des tentacules, elles se bifurquent chacune en deux branches, dont l'une se prolonge sur le disque buccal, tandis que Lautre se continue dans la paroi murale. Le disque buccal presente des sillons radiaires dont le nombre repond exactement au nombre des tentacules marginaux, un sillon aboutissant ä chacune des lignes de Separation entre tentacules adjacents. Ces sillons se prolongent en pas- sant entre les tentacules, sur la face externe de la paroi murale, oü ils suivent des directious meridiennes. Ces sillons presentent leur profondeur maximum ä Linsertion meme des tenta- cules ; eile diminue rapidement et, apres un court trajet, ils ne sont plus guere apparents. Les demi-bandes epitheliales, qui descendent des faces laterales des tentacules voisins, s'unissent deux ä deux pour constituer les parois laterales et les fonds des sillons, tant ä la face externe du corps que suivant le disque buccal. II en resulte que, dans celui-ci, l'ectoderme se constitue de bandes alternativement glandulaires et epitheliales sillonnees, toutes convergentes vers l'acti- nostome. A la paroi murale l'ectoderme montre, lui aussi, une alternance de bandes ä struc- tures differentes, une bände ä nematocystes etant interposee entre deux bandes epitheliales sil- lonnees et vice-versa. Mais la largeur des bandes ä nematocystes s'accroit rapidement au de- triment des bandes epitheliales, qui se retrecissent d'autant, et, celles-ci, apres un court trajet, se Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. K. e. 1)2 Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. reduisent ä rien. En deca de ces points, l'ectoderme presente une structure uniforme sur tout le pourtour de la colonne. Par conti'e, au disque buccal, les bandes glandulaires s'arretent au voisinage de la ligne d'insertion des tentacules labiaux, l'ectoderme du disque buccal montrant une structure uniformement epitheliale suivant une ligne circulaire concentrique ä la ligne d'insertion de ces organes. Entre la paroi mui'ale et la paroi du disque se voient, radiairement tendues, les parties superieures des sarcoseptes, separant entre eux autant de loges mesenteriques (PI. VI, fig. 3 et 4). Ces loges sont circouscrites de toutes parte par l'endoderme. Tandis que dans les tentacules ce feuillet etait bourre de grands nematocystes, Ton ne trouve plus une seule de ces formations dans l'endoderme, en decä des insertions tentaculaires. L'endoderme est plus mince du cote du disque que du cote de la paroi murale. Au milieu des sarcoseptes, il se montre forme de longues cellules claires, reunies en bourrelets saillants, qui envahissent une grande partie des loges mesenteriques (PI. VI, fig. 3 et 4). Ces bourrelets, qui se prolongent sur toute la hauteur des sarcoseptes, se terminent a peu de distance en deca des insertions tentaculaires (PI. VI, fig. 3). Tentacules labiaux. Comme je Tai dit plus haut il existe en tout 10 tentacules labiaux, cinq ä droite et cinq ä gauche. Ils ont approximativement les memes dimensions. Ils sont courts et ä sections ä peu pres circulaires (PI. VI, fig. 11). Ils sont inseres, dans l'exemplaire que nous avons sous les yeux, suivant un cercle concentrique au cercle marginal ; mais il faut tenir compte de la cir- constance que, dans cet individu, le pharynx et l'actinostome se trouvent distendus par un amas de filaments mesenteriques. L'ectoderme des tentacules labiaux se fait remarquer en ce qu'il est beaucoup plus epais a la face adaxiale qu'a la face abaxiale de ces organes. Cette difference d'epaisseur coi'ncide avec la presence ä la face adaxiale d'innombrables nematocystes ä filaments en S, et l'absence complete de ces nematocystes ä la face abaxiale. 11 existe en outre dans l'ecto- derme de tres nombreux nematocystes ä vis et beaucoup de glandes, les unes ä contenu hyalin, les autres ä granulations. A la base des tentacules labiaux, la bände ectodermique adaxiale ä grands nematocystes se continue dans les cotes ectodermiques actinopharyngiennes, les sillons pharyngiens aboutissant superieurement aux lignes de Separation entre les tentacules. L'endoderme des tentacules labiaux est totalement depourvu de nematocj'stes, contrairement ä ce que l'on observe dans les ten- tacules marginaux. Actino pharynx. Distendu par un groupe de filaments mesenteriques, il ne presente pas en coupe l'appa- rence d'un organe comprime transversalement. La section est irregulierement circulaire (PI. VI, fig. 5 et 6). Cet elargissement n'interesse pas seulement la cavite pharyngienne proprement dite, Description des larves. 93 mais aussi le sulcus qui n'apparait pas sous la forme d'un sillon et serait meconnaissable, n'etait la structure de ses parois, tres differente de celle du reste de la paroi pharyngienne. L'actinopharynx est relativement long, (fig. XI) son bord libre est coupe obliquement d'arriere en avant et de haut en bas, commme chez tous les Cerianthides. Dans l'exemplaire que j'ai eu sous les yeux la paroi actinopharyngienne est fendue, dans le sens de la hauteur de l'organe, par deux incisures accidentelles, produites pendant la vie de la larve, pent-etre par quelque crustace introduit vivant dans la cavite digestive. La partie de l'ectoderme pharyngien qu'il faut rapporter au sulcus, en raison de sa structure particuliere, repose sur la löge direc- trice, les loges L1 droite et gauche et la moitie anterieure des loges Ls, tant ä droite qu'ä gauche (PI. VI, fig. 5 et 6). L'ectoderme sulcal ne presente pas la meme Constitution dans la moitie superieure et dans la moitie inferieure de l'actinopharynx. Dans la moitie superieure de l'organe, a partir de l'actinostome, la paroi du sulcus se caracterise par l'abondance extreme de cellules glandulaires ä contenu hyalin, allongees et serrees les unes contre les autres, qui Interessent toute l'epaisseur de l'epithelium (PI. VII, fig. 2). Dans la moitie inferieure du sulcus au contraire, les cellules glandulaires fönt totalement defaut, l'epithelium est aniinci, et les cellules epitheliales qui le constituent sont toutes longuement flagellees (PI. VII, fig. 3). II n'y a pas passage insensible de la region glandulaire a la region epitheliale du sulcus ; la limite entre les deux regions est marquee par une ligne tres nette et, suivant cette ligne, l'epithelium glandulaire, notablement plus epais, surplombe sur la partie plus voisine de l'enterostome. Tandis qu'une assise nerveuse et une assise musculaire sont tres apparentes dans la region glandulaire (fig. 2), elles sont tres reduites, dans la partie epitheliale (PI. VII, fig. 3). La paroi du sulcus est d'ailleurs depourvue de bourrelets et de sillons. Sur le reste du pourtour de la cavite jmaryngienne proprement dite, l'ectoderme se distingue en ce qu'il est abondamment pourvu de nematocystes (PI. VII, fig. 4, 11, 12 et 13) de diverses formes : nematocystes a filaments contournes en *S' (fig. 11), tres abondants, nema- tocystes ä pelotons, nematocystes ä filament droit (fig. 12), et nematocystes ä vis (fig. 13). On y trouve en outre de nombreuses glandes a contenu granuleux. Les nematocystes sont, pour la plupart, diriges normalement aux surfaces. Ils sont particulierement abondants dans les bourrelets pharyngiens, rares entre ces formations et manquent totalement dans l'epithelium aminci du fond des sillons, au voisinage de l'enterostome (PI. VII, fig. 4). II existe six bourrelets a droite, cinq ä gauche : Ils repondent ä droite aux loges L3, L4. LB, L", L7, Ls, ä gauche aux loges Ls, L4, LB, L8, U . et se continuent dans les filaments mesenteriques des sarcoseptes S2, S3, S4, SB, SG, S7, ä droite S2, S3, S4, SB, S6 ä gauche. Sarcoseptes et filaments mesenteriques. A partie de leur insertion peristomienne les sarcoseptes sont garnis, sur chacune de leurs faces, d'une expansion endodermique considerable, proeminente dans les loges. Ohaque löge est ainsi envahie par deux bourrelets (PI. VI, fig. 3 ä 7). Au für et ä mesure que l'on s'eloigne du pole oral, l'on voit les sarcoseptes gagner dans le sens radiaire et les exj)ansions endo- dermiques s'etendre. Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires, K. e. 94 Ed. v. Ben e den, Les Anthozoaires. La section transversale de chaque cloison a l'apparence d'une feuille dont la nervure serait representee par la lamelle mesenchymatique, le limbe par les expansions endodermiques, le petiole par l'insertioii tres-etroite de la cloison ä la paroi murale. Les noyaux des cel- lules endodermiques siegent exclusivement aux bords de la feuille. En deca de Lenterostome les bords libres des sarcoseptes sont garnis de filaments mesenteriques ä section trifoliaire, sur une longueur variable suivant qu'il s'agit des cloisons d'ordre pair ou d'ordre impair. A ce point de vue les Dactylactis se comportent comme les autres Cerianthides. Les cloisons d'ordre pair ,S2, S4, S6, sont pourvues de mesenterelles. Ces organes apparaissent a une petite distance de Lenterostome. Leur endoderme est mince et forme de cellules ä vacuoles arrondies, renfermant une substance brillante. Elles sont depour- vues de nematocystes. Les filaments mesenteriques presentent, dans la bände glandulaire, de nombreux nematocystes de petites dimensions, differents de ceux que Ton trouve dans les autres parties de l'organisme (PL VII, fig. 14a et b). Les aconties portees par les cloisons S3 ont la forme de fourches. Leur endoderme est bourre d'innombrables nematocystes ä fila- ment en S, semblables ä ceux qui siegent dans la region aborale du corps et dans 1' endoderme des tentacules marginaux. Les sarcoseptes d'ordre impair, ä partir de S3, moutrent des Clements sexuels, dans les regions marquees par un pointille dans la figure XI. Ces elements se trouvent exclusivement au voisinage de la lamelle mesenchymatique et sont toujours accoles ä cette membrane (PL VII, fig. 15) ou en partie loges dans son epaisseur (PL VII, fig. 16 et 17). J'ai represente deux ovules partiellement engages dans la lamelle, dans les fig. 16 et 17. Comme le montrent ces figures, la partie engagee est separee par un etranglement circulaire de la partie encore plongee dans l'endoderme. Le noyau siege dans cette derniere. Au voisinage du noyau et moule sur lui par sa concavite, se voit, dans cbacun des ceufs, un croissant fonce tres nettement delimite. Ces ceufs se distinguent nettement des autres elements de l'endoderme, non seule- ment par leur siege, mais aussi par les caracteres de leurs noyaux spheriques, volumineux, et par leur corps protoplasmique depoui'vu de tonte vacuole. On ne trouve aucune forme de transition entre ces cellules sexuelles et les autres cellules endodermiques. Dactylactis digitata. Deux exemplaires de cette forme ont ete recueillis : Lun le 5 aoüt (J. N. 61), par 34.7° Lat. N. et 62.4° Long. 0. ; temperature de surface 26.8°; salure 36.2°/00 ; Lautre le 6 aoüt (J. N. 62), par 33°2° Lat. N., 63.8° Long. O. ; temperature de surface 26.6°; salure 36.2°/00. Le premier a ete capture ä la surface ; le second au filet vertical entre 0 — 400 m. L'un et Lautre sont donc originaires des eaux des Bermudes. Ces deux larves identiques par leur forme, leurs dimensions, leur Organisation, ont ete traitees pas l'acide osmique. Leur conservation est defectueuse ; l'etude liistologique en est rendue difficile, parce que les epitheliums ont subi au commencement de dissociation. Description des larves. 95 Ces larves sont voisines de celle que je viens de decrire sous le nom de D. armata. Avant d'en faire l'etude par l'examen des coupes, je croyais devoir les rapporter a l'espece D. armata, Mais l'analyse anatomique montre qu'il s'agit d'especes distinctes d'un meme type generique. Les larves des Bermudes sont de dimensions superieures ä celle de l'Ascension. Ellcs niesurent suivant leur grand axe 7.83 mm, tentacules compris. La longuenr moyenne de ces derniers est de 1.41 mm, d*oü, pour la colonne, 6.42 mm. Cependant le nombre des tentacules marginaux est moindre. L'on n'en compte que 14, tous egalement developpes, tandis que, chez D. armata, il en existe IG ä 17. Par contre le nombre total des tentacules labiaux est de dix dans les deux especes. Le corps a la forme d'uue coupe, dont le bord se prolongerait en quatorze appendices digitiformes (PL VII, fig. 19 et 20). La surface de la colonne presente, comme la face externe des tentacules marginaux un aspect ride, du probablement ä l'action des reactifs. La colonne se continue saus ligne de demarcation dans ces tentacules, dont les bouts libres sont incurves en dedans. L'aspect ride et colore en noir de la colonne, contraste avec celui du disque buccal, qui est tres-päle : les faces adaxiales et les faces laterales des tentacules marginaux participent aux caracteres du disque. II est facile de voir ä la loupe que les tentacules ont une forme quadrilatere et qu'il y a Heu de leur distinguer quatre faces. Leur face adaxiale presente une crete longitudinale saillante, tres-claire. L'examen des coupes montre que les tentacules marginaux possedent les memes caracteres que chez D. armata. La crete de la face interne est une bände glandulaire, formee principalement de cellules secretoires a contenu hyalin. Les tentacules labiaux ont des dimensions decroissantes d'avant en arriere. L'actinostome, distendu par des filaments mesenteriques, est tres-large; il a l'apparence d'un ovale. Pas de cone buccal ; le disque buccal est legerement refoule en dedans et se continue insensiblement dans l'actinopharynx. Les tentacules marginaux sont terminaux, comme chez les Cerianthes adultes. Des sillons partant des bords de l'actinostome se dirigent radiairement, en passant entre les tentacules labiaux, vers le bord externe du disque, pour aboutir aux angles intertentaculaires. Voici les principales differences que l'on constate entre cette espece et la precedente. 1. Paroi murale. En examinant comparativement des regions correspondantes de la colonne, on coDstate 1. que les feuillets musculaires sont notablement plus developpes, dans le sens radiaire, chez D. digitata que chez D. armata (comparer les fig. 1 et 22 de la planche VII). 2. La lamelle mesenchymatique est moitie moins epaisse chez D. digitata (comparer fig. 1 et 22). Les prolongements lamelleux que cette membrane envoie dans les feuillets mus- culaires sont aussi plus minces. 3. L' endoderme, beaucoup plus epais, au contraire, a une apparence papillaire (comparer fig. 21 de la planche VII, ä la figure 7 de la planche VI et les fig. 1 et 21 de la planche VII). Les noyaux endodermiques sont extremement petits et peu apparents chez D. digitata. 4. L'on ne trouve pas, chez cette espece, de nematocystes dans l'en- doderme de la colonne a la portion aborale du corps, tandis que, chez Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. K. e. 1)6 Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. D. armata, cette partie de l'endoderme est bourree d ' innombrables nema- tocystes en S de grandes dimensions. II. Tentacules marginaux. Malgre les dimensions a peu pres doubles de la larve, conrparee ä D. armata, il n'existe chez les larves de D. digitata que 14 tentacules Ils debouchent dans les loges M, L1 ä U, ä droite TJ, ä L6, ä gauche. Cornine marginaux. oooQQoaaooQom m ■\ S* dans l'espece precedente, les tentacules marginaux presentent une bände glandulaire, deux bandes intermediaires depourvues de glandes et une bände ectodermique externe, particuliere- ment chargee de nematocystes et possedant des form es a S. L'assise musculaire ectodermique est beaucoup plus puissante a la face interne des tentacules que suivant les faces laterales et externes. II existe des differences de structure entre les deux especes, en ce qui concerne les formes et le groupement des cellules glandulaires dans les bandes glandulaires ; chez D. digitata Ton trouve d'innombrables nematocystes a vis dans les bandes intermediaires et ces vis sont plus petites que chez D. armata. Peu de nemato- cystes dans l'endoderme des tentacules, chez D. digitata. III. Tentacules labiaux. Quoique le nombre des ten- tacules marginaux soit inferieur chez D. digitata, le nombre de ten- tacules labiaux est le meme. Mais tandis que, dans l'espece prece- dente, les tentacules labiaux etaient approximativement tous de memes dimensions, dans celle-ci leurs dimensions vont decroissant d'avant en arriere. Ils debouchent dans les loges L3 ä L", tant a droite qu'ä gauche. L'ectoderme des tentacules labiaux est fort epaissi et particulierement charge de nematocystes a la face adaxiale de ces organes. IV. L ' a c t i n o p h a r y n x est relativement tres-court chez D. digitata, ce qui ressort de l'examen comparatif des figures XI et XII, dressees a la meme echelle. L'hyposulcus est plus long que l'actinopharynx; les hemisulques ne se poursuivent que sur un petit nombre de coupes. V. Le nombre total des sarcoseptes est de 16 au lieu de 20. Cette difference est importante, si l'on tient compte de ce que d'une part les larves de D. digitata sont de dimensions ä peu pres doubles de celles de D. armata et d'autre part que le nombre total des tentacules labiaux est le meme dans les deux formes. Cette pauvrete relative en sarcoseptes, de l'espece D. digitata, est frappante, si l'on compare la fig. 21 pl. VII ä la fig. 7 pl. VI. II en ressort que la for- mation des sarcoseptes est plus lente chez D. digitata que chez D. armata. L'on voit aussi par la comparaison des Schemas XI et XII, que la formation des tentacules labiaux suit de tres pres, chez D. digitata, la formation des tentacules marginaux. Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. K. e. S^ S' Fig. XII. Description des larves. 97 Si Ion fait abstraction des loges M et TJ qui, che/, tous les Oerianthides, restent tres- longtemps, parfois toujours, depourvues de tentacules labiaux, toutes les loges possedent im tentacule marginal, en meine temps qu'un tentacule labial, a l'exception de la löge L' droite. Le nombre des tentacules labiaux n'est inferieur que d'une unite au nombre des tentacules marginaux. Au contraire, chez I). «m/ata, il existe aussi bien ä droite cpa'ä gauche deux loges // et Ls qui, munies dejä d'un tentacule marginal, ne montrent encore aueune trace de tentacule labial. Dans cette espece la genese des tentacules labiaux est donc en retard sur celle des tentacules marginaux, tandis que, chez D. digitata, les internes succedent presqu'immediatement aux externes. Mais, dans l'une comme dans l'autre forme, l'apparition des tentacules marginaux suit de pres celle des sarcoseptes, de teile sorte qu'il n'existe qu'une löge non tentaculee: la luge de multiplication. Ce caractere est bien -distinetif du genre. La longueur relative des cloisons est aussi la ineme dans les deux especes et Ton peut en dire autant de celle des filaments mesen- teriques. Les cloisons Ss, les plus longues de toutes, portent seules des aconties; elles sont en fourches. Les cloisons directrices sont proportionellement longues, sans cependant atteindre en longueur les sarcoseptes S1. Dactylactis inermis. Un seul exemplaire de cette forme a ete recueilli le 1!) septembre. J. N. 223, par 2.8° Lat. S.; 35.2 Long. O. Temperature de la surface 26.4°; salure 35.9°/00- Courant äquatorial sud, pres de Fernando-Noronha. V. 0 — 500. Cette larve est beaueoup plus petite que Celles que j'ai decrites sous les noms de D. armata et D. digitata. Elle mesure, suivant son grand axe, en y comprenant les tentacules. 3.18 mm; de l'insertion des tentacules marginaux au pole aboral 2.8 mm. Le facies rappeile celui des autres Dactylactis, precedemment decrits: la colonne a la forme d'un sac ovo'ide, dont le bord se continue, sans ligne de demarcation, dans les tentacules marginaux digitiformes, diriges parallelement ä Taxe du corps. Le diametre du disque est tres-peu inferieur au plus grand diametre de la colonne. Une difference bien apparente resulte de la presence, chez D. inermis, d'un ebne buccal, portant trois paires de tentacules labiaux, alors que le cone manque totalement chez B. armata et chez D. digitata. Mais je pense que cette difference n'a pas d'importance systematique : nous savons, par les Arachnactis, que le cone buccal est une formation du jeune age, qui disparait dans le cours du developpement. Le nombre total des tentacules marginaux est de 11. II existe en outre trois paires de tentacules labiaux. Les tentacules marginaux sont espaces, ecartes les uns des autres ä leur base. flu cela la larve dont je m'oecupe actuellement differe de celles qui ont ete decrites sous les noms de D. armata et D. digitata: chez ces dernieres especes les bases des tentacules sont adjacentes, n'etant separees entre elles que par des sillons lineaires. Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. K. e. 98 Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. QOQQQ Ar chitectonique. L'examen des coupes pratiquees perpendiculairement ä Taxe du corps permet de constater l'existence de douze sarcoseptes, delimitant autant de loges : une löge directrice, cinq couples lateraux symetriques et une löge de multiplication. Les onze ten- tacules marginaux, qui presentent approximativement tous le meme developpement, dependent de la löge directrice et des dix loges laterales. Seule, la löge de multiplication est depourvue de tentacule. Les tentacules labiaux, au nombre de trois couples, debouchent dans les loges Lg, L3 et L4, tant ä droite qu'ä gauche. Des six tentacules labiaux ceux du troisieme couple sont plus petits que les precedents et le troisieme gauche est plus petit que son juineau du cote droit. Ici donc, comme dans les deux formes precedemment decrites, le nombre total des loges ne depasse que d'une unite le nombre des tentacules marginaux ; la formation d'une nouvelle paire de tentacules succede immediatement ä la formation de nouveaux sarcoseptes ; au moment oü apparait un nouveau couple de sarcoseptes. les tentacules nes en dernier lieu ont dejä atteint la meme longueur que les precedents. La formation des tentacules labiaux est en retard sur celle des tentacules marginaux ; mais ce retard n'est pas considerable. La longueur relative des sarcoseptes est indique dans la figure XIII. L'on voit qu'ils decroissent de longueur d'avant en arriere, les cloisons directrices etant les plus longues de toutes. Seuls les sarcoseptes S1 sont munis d'un peloton. Pas d'apparence d'aconties ä la cloison Ss. Comme chez tous les Cer'ianthides l'on constate que le cote droit est en avance sur le cote gauche; en effet 1° le troisieme tentacule labial gauche est notablement moins developpe que son jumeau; 2° SB gauche ne s'insere au pharynx que tont au voisinage du disque buccal, tandis que S5 droit s'insere au pharynx dans toute la hauteur de l'organe et est pourvu dejä d'un filament mesenteritpae, tres court, il est vrai, mais parfaitement reconnaissable. II existe donc cinq filaments mesenteriques ä droite, tandis qu'ä gauche il n'y en a que quatre; 3° pour toutes les cloisons recemment formees, la longueur des sarcoseptes d'un meme couple est un peu plus grande ä droite qu'ä gauche. Structure de 1 a p a r o i du corps. La paroi de la colonne presente une structure differente de celle que j'ai decrite chez les deux autres especes du genre. L'assisemusculaireet l'assise nerveusede l'ectodermesont remarquablement minces (PI. VIII, fig. 11). L'assise musculaire se montre constituee d'une couche reguliere de fibrilles appliquees contre la face externe de la lamelle mesenchymatique ; celle-ci est totalement depourvue d'ex- pansions foliaires longitudinales. II n'existe donc pas de feuillets musculaires. Immediatement en dehors des muscles se voit une couche fibrillaire pale, mince, mais bien apparente ; l'on trouve gä et lä de rares noyaux de cellules, remarquables par leur forme globuleuse, leur peu d'affinite pour le carmin et par leurs dimensions relativement considerables, soit dans la couche Fig. XIII. Description des larves. 99 nerveuse, soit entre celle-ci et l'assise musculaire, soit en dehors de la couche, mais ä son contact immediat. L'assise epitheliale est fonnee en grande partie de cellules glandulaires ovo'ides, bourrees de globules refringents, dont les dimensions varient d'une cellule ä l'autre. Les espaces laisses libres, entre les cellules glandulaires, sont remplis par des cellules epitheliales filiformes, grou- pees en petits faisceaux, qui s'elargissent en s'irradiant vers la surface libre du corps d'une part, vers la face nerveuse d'autre part. L'on ne trouve, dans l'ectoderrne de la colonne, que de tres-rares nematocystes ä vis (PL VIII, fig. 10bls), pas d'autres formes. La lamelle niesenchyinatique, tres-epaisse en certains points. est amincie en d'autres. Les parties epaisses se colorent faiblement en rose par le carinin ; les parties amincies prennent beaucoup plus energiquement la matiere colorante. La lamelle presente une structure lamel- leuse, analogue ä celle qui se montre dans d'autres types larvaires. Je n'v ai pas observe de cellules mesenchymatiques. L'endoderme de la lame murale est forme de cellules peu saillantes dans la cavite coelenterique. Dans les points ou ce feuillet est detache de la lamelle, il est facile de recon- naitre qu'il se compose de cellules epithelio-musculaires, des fibrilles ä direction transversale dependant de la base de ces cellules. Mais le nombre de ces fibrilles est peu considerable. Je n'ai trouve dans l'endoderme aucun nematocyste. — Disque buccal et cone buccal. Ils presentent la meine structure que la colonne avec cette seule difference que l'ectoderme y est aminci. II en est de meine de la lamelle mesenchymatique. Les fibrilles musculaires ectodermiques y sont dirigees radiairement. Celles qui descendent le long des faces internes des tentacules marginaux s'irradient, en partant de la base de ces organes, se continuent dans la paroi du disque et du cone buccal et con- vergent vers l'actinostome. A la limite externe du disque buccal, entre les bases des tentacules marginaux, il existe un anneau interrompu de fibres ectodermiques semblable ä celui que nous avons observe chez d'autres especes (Ovactis bermudensis) . Les fibres qui descendent des faces intermediaires des tentacules ne se prolongent ni dans le disque, ni dans la colonne, mais se portent d'un tentacule ä l'autre. Tentacules marginaux. La structure de la paroi de ces organes est encore la meme que celle de la colonne. II y a lieu de noter seulement: 1° une plus grande epaisseur de l'ectoderme, cette difference portant sur les trois assises de cette couche, mais plus parti- culierement sur l'assise epitheliale; 2° une abondance relativement considerable de nematocystes ä vis, surtout du cote abaxial (PI. VIII, fig. 10). Le long de chacune des faces adaxiales des tentacules regne un leger sillon longitudinal : mais, ä part cette particularite, la section du tentacule est circulaire, non quadrilatere comme dans les deux autres especes du genre. Aucune indication de la differenciation de l'ectoderme tentaculaire en quatre bandes paralleles comme chez D. armata et D. digitata. Sur tout le pourtour des tentacules, l'ectoderme renfei-me d'innombrables cellules glandulaires ä contenu granuleux, et des cnidoblastes produisant des nematocystes a vis. Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. K. e. 100 Ed. v. Beuedeu, Les Antliozoaires. Le sommet de la löge directrice se trouve assez ecarte de la commissure buccale ante- rieure. Entre les deux, l'ectodernie pharyngien, repondant au fond du sulcus, s'applique imme- diatement contre l'ectoderme de la paroi du corps : on y voit une trace de lamelle mesenchy- mal que. Actinopharynx. L'actinopharynx est court; il est renferrne tout entier dans le cone buccal : une coupe passant par les bases des tentacules marginaux montre deja les sarcoseptes bordes en dedans par un filament mesenterique. Le sulcus se prolonge un peu en deca en un hyposulcus d'ailleurs peu allonge. L'ectoderme du sulcus ne presente aucune structure particuliere. II n'existe rien qui rappelle les deux portions differenciees du sulcus de Dactylactis armata. Je n'ai pas trouve non plus de nematocystes dans l'epithelium pharyngien. Sarcoseptes et filament s. Ces organes sont assez mal conserves. Une seule remarque : les lamelies mesogleiques, fort minces dans la plus grande partie de leur etendue, sont epaissies dans la partie qui avoisine leur insertion ä la paroi murale. II m'a paru que ces portions epaissies sont revetues d'une couche de fibrilles musculaires longitudinales, mais je n'oserais l'affirmer, moins encore decider s'il existe de ces fibrilles sur les deux faces de la lamelle ou sur l'une des faces seulement. La larve que je viens de faire connaitre se rapporte-t-elle ä l'une des deux formes decrites ci-dessus sous les noms de D. armata et D. digitata ou ä une autre espece de Cerian- thide? Faute de materiaux suffisants il n'est pas possible de donner ä cette question une reponse decisive. Les dimensions moindres, la presence d'un cone buccal, le petit nombre des tentacules marginaux, des tentacules labiaux et des sarcoseptes, le peu de developpement de l'assise musculaire ectodermique, indiquent clairement qu'il s'agit d'une larve plus jeune. Mais se rapporte-t-elle ä l'une ou l'autre des deux especes decrites ci-dessus et les differences dependent-elles exclusivement de l'äge? Sans vouloir affirmer qu'il ne peut pas en etre ainsi, il me parait peu probable que, entre le moment oü eile possede onze tentacules mar- ginaux et le moment oü eile en portera 14 ou 16, une larve puisse subir des modifications aussi profondes (pie Celles qui se montrent par exemple dans la Constitution de la paroi de la colonne. La structure de cette paroi est representee dans les tigures 1 (Dactylactis armata) et 22 (Dactylactis digitata) de la planche VII et fig. 11 de la planche VIII (Dactylactis inermis). Les deux premieres sont au grossissement de 320 diametres, la troisieme au grossissement de 280. Un coup d'ceil jete sur ces figures montre clairement que l'e})aisseur absolue de la lamelle mesenchymatique est notablement plus grande cbez la plus jeune des trois larves. Pour la l'apporter ä l'une des deiix formes, D. armata ou D. digitata, il faudrait donc admettre que cette lamelle s'amincit avec l'äge. Au surplus, (paelle ditference enorme dans les carac- teres de l'assise musculaire et de l'assise epitheliale! Tandis que les nematocystes abondent et que les cellules glandulaires fönt ä peu pres defaut chez les deux especes precedemment decrites; les nematocystes manquent ä peu pres completement et les cellules glandulaires sont excessivement noiubreuses chez la troisieme. Description des larves. 101 Dans la larve de Fernando-Noronha, que je viens de decrire, Ton ne trouve aucune in- dication d'une bände glandulaire ä la face interne des tentacules marginaux ; la structure <\\i pharynx est aussi fcres-differente. II rae parait donc plus probable que cette jeune larve se rapporte ä une espece distincte et j'estime qu'il y a moins d'inconvenients ä la decrire sous un nom different que de la confondre, sans raisons süffisantes, avec d'autres formes. Dactylactis elegans. Cette larve a ete recueillie le 11 octobre: son etiquette porte u/10 PI. 114. Pic. Elle provient du courant de Gruinee par 6.7° Lat. S. ; 43.3° Long. 0. Temperature de surface 28.5°. Salure 34.1 °/00, V. 0 — 400. Elle a ete fixee par l'acide picrique, coloree en niasse par le carmin boracique et coupee perpendiculairement ä son axe. Les tissus sont reniarquablement bien conserves (PL VIII, fig. 1 ä 7). Par son facies, son disque buccal de meine diametre que celui de la colonne, ses tenta- cules marginaux digitiformes, succedant de tres pres ä la naissance des loges dont ils dependent, l'elegante petite forme (pie je vais decrire parait se rapporter au meme groupe que les larves precedemment decrites sous le nom de Dactylactis. Comme D. inermis, eile possede un cone buccal saillant ; mais quoique le nonibre des tentacules marginaux soit de neuf, il n'existe aucune trace de tentacules labiaux. La longueur totale du corps, mesuree suivant le grand axe et y compris les tentacules est de 2,07 mm. La distance de la ligne d'insertion des tenta- cules au pole aboral de 1.68 mm. Des neuf tentacules un est median ; il debouche dans la löge directrice. Les huit autres, symetriques deux ä deux, repondent aux loges L1 ä L4. Tous sont egalement developpes sauf le quatrieme du cote gauclie, qui est plus petit que son jumeau du cote droit. Ils sont ä peu pres equidistants et leurs insertions sont espacees. Au sommet deprime du cune buccal, qui s'eleve au milieu du disque, se voit une fente actinostomienne lineaire. Le nonibre des sarcoseptes, est de dix : 2 D, 4S ä droite, 4S ä gauche. Les cloisons S4, tant ä droite qu'ä gauche, ne s'inserent ä l'actinopharynx qu'au voisinage immediat du disque buccal; mais S4 droit est plus developpe que S4 gauclie, tant dans le sens radiaire que dans le sens de la hauteur. Le nonibre des loges est' de dix, une mediane anterieure, quatre droites, quatre gauches, et une löge de multiplication indivise. Ce qui est remarquable, c'est «pie les loges L4 ne sont separees de la löge de multiplication qu'au voisinage immediat du disque buccal, non seulement ä gauche mais aussi ä droite : on voit ä peine sur deux coupes ces cloisons unir la colonne au pharynx. Dans la plus grande partie de la hauteur du pharynx les loges L4 communiquent largement avec la löge de multiplication. Et cependant elles sont dejä tentaculees. De ce que le quatrieme tentacule droit a dejä atteint la meme longueur et le meme diametre que ceux qui le precedent et de ce que le gauche, quoique plus petit, est dejä lui aussi bien deve- loppe, l'on peut conclure 1° que la formation des tentacules marginaux suit de tres pres l'apparition des sarcoseptes, qui delimitent en arriere les loges dont ils dependent et 2° quo la croissance Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. K. e. 102 Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. opQOOOOOQ Fig. XIV. des tentacules est extrerneruent rapide : ils atteignent toute leur longueur longtemps avant que l'insertion actinopharyngienne des sarcoseptes, form es en dernier lieu, ait gagne l'entero- stome. La longueur relative des sarcoseptes est indiquee dans la figure XIV. L'on voit que les cloisons directrices ont ä peu pres la meine longueur que S1 et que les unes et les autres s'approchent assez pres du pole aboral. La longueur va decroissant d'avant en arriere, ä partir de >S! la droite etant en avance sur la gauche. La structure de la paroi de la colonne est assez semblable a celle de D. inermis. Elle n'en differe que par une moindre epaisseur des difterentes assises de l'ectoderme (PI. VIII, fig. 7). L'assise musculaire est formee par une rangee unique de fibrilles longitudinales : aucune indication de feuillets musculaires. L'assise ner- c veuse tres-mince est cependant bien visible ca et la ; eile apparait sous la forme d'une ligne ponctuee parallele ä la ligne musculaire. L'assise epitheliale renferme d'innombrables cellules glandulaires ä granulations refringentes. On y trouve mais en petit nombre, les deux types de nemato- cystes qui abondent dans les tentacules (fig. 5. a, b, c, d, e, f, g). La lamelle mesenchvmatique est proportionnellement epaisse, moins cependant (pie cbez D. inermis. Elle se distingue par une particularite qui se montre dans toute la hauteur de la larve. Elle est epaissie aux insertions des sarcoseptes, de fagon ä former, suivant ces lignes d'insertion, des sortes de prismes triangulaires, proeminant par l'une de leurs aretes vers l'interieur de la larve. L'endoderme, aminci dans toute la paroi de la colonne, ne presente rien de particulier ä signaler. Le disque et la paroi du cone buccal (fig. 4) montrent la meme structure (pae la paroi murale. De toutes les loges, celles qui s'elevent le plus haut dans le cone sont les loges L'. La directrice se termine en cul-de-sac ä quelque distance en-degä de la commissure buccale. Taut a la voüte de la löge directrice qu'au-dessus de la löge de multiplication, les fibrilles musculaires ectodermiques ont une direction oblique ou transversale (fig. 4). Entre les insertions des tentacules marginaux, les muscles courent d'uu tentacule au tentacule voisin. Tentacules marginaux. L"assise epitheliale de l'ectoderme est notablem ent plus epaisse suivant la face externe des tentacules que suivant les faces laterales et interne (fig. 5). La face externe se fait remarquer en outre par 1' extreme abondance de nernatocystes. Tous se rapportent au type en vis; mais il en existe de deux sortes: les uns sont des boudins allonges, presque cylindriques, a filament spiralo'ide fin ; les autres, beaucoup plus volumineux, sont plutot ovo'ides et leur gros fil spiral ne decrit qu'un nombre limite de tours de spire (fig. 5 d — g). Ces gros nernatocystes ne se rencontrent que suivant la face externe des tentacules, ou ils sont nombreux, et dans la paroi de la colonne ou ils sont clairsemes. Les faces laterales des tentacules sont relativement pauvres en nernatocystes, et riches en cellules epitheliales et en glandes ä granulations. La face interne est richement pourvue de nernatocystes ä vis en fine spirale ; mais on n'y trouve aucun houdin spiralo'ide ä gros filament. Les faces presentent donc ici, comme Description des larves. 103 chez D. armata et D. digitata, des differences de structure; mais ces differences sont autres que chez ces especes. II n'existe pas ici de bände interne a cellules glandulaires hyalines et l'on trouve, ä la face externe, un type tout particulier de nematocystes, qui ne se rencontre chez aucune autre espece. A c t i n o p h a r y n x. Cet organe siege presque tout entier dans le cone buccal : il ne depasse pas un plan passant par les insertions des tentacules marginaux. II n'existe pas d'hyposulcus, mais seulenient des hemisulques tres-courts. L'epithelium du sulcus presente la meme structure dans toute la hauteur du pharynx et cette structure differe ä peine de celle des bourrelets pharyngiens. Dans l'epithelium du pharynx, et surtout dans la bände glandulaire des filaments mesenteriques, se trouvent de nonibreux nematocystes ä strie axiale. II n'est pas impossible que cette larve soit un stade jeune de l'une des forrnes decrites sous les noms de D. armata et D. digitata. Mais je ne pense pas qu'il en soit ainsi. Cette opinion se fonde notamment sur la presence d'nn type de nematocystes ovo'ides ä gros fil Spiral, tres-caracteristiques, que Ton ne trouve ni chez D. armata, ni chez D. digitata, ni chez D. inermis. Les epaississements prismatiques triangulaires que presente la lamelle mesenchymatique, suivant les insertions des sarcoseptes, sont aussi assez caracteristiques de cette forme <|iie je rapporte, avec reserve, ä une espece distincte : Dactylactis elegans. Caracteres du genre Dactylactis. Tentacule marginal median precoce, semblable aux tentacules lateraux; tentacules marginaux bien developpes, digitiformes, naissant immediatement apres 1'apparition des sarcoseptes (jui delimitent en arriere les loges dont ils dependent; se developpant tres rapidement ; toujours diriges, dans les exemplaires fixes, parallelement ä Taxe du corps; leur fac-e abaxiale se con- tinue avec la colonne, sans en etre separee par aucune sillon. Les tentacules labiaux succedent de pres . aux tentacules marginaux. Les tentacules marginaux sont ä section quadrilatere , ils presentent quatre bandes ectodermiques, une bände abaxiale, une bände adaxiale, et deux bandes interposees, ä structures difterentes, les bandes interposees etant seules semblables entre elles. Ce caractere tres-apparent dans les formes D. armata et D. digitata, n'est pas aussi bien accuse chez D. elegans, moins encore chez D. inermis; mais il est probable que cette difference depend du jeune äge des larves decrites sous ces derniers noms. Les cloisons directrices, moins longues que les couples voisins, s'avancent cependant assez pres du pole ab oral. IV. Genre: Solasteractis. Solasteractis macropoda. Un seid exemplaire recueilli ä la surface de l'Ocean le 4 aoüt (J. N. 56) par 37.9° Lat. N.; 59.1° Long. 0. Temperature de surface 27.6°. Salure 39.9°/00- Courant de la Floride. Laiarve a ete fixee par le sublime. Apres examen eile a ete coloree au carmin boracique et coupee perpendiculairement ä son axe. £d. v. Beneden. Les Anthozoaires. K. 6. 104 Ed. v. Ben e eleu, Les Anthozoaires. Cette larve qui mesure 2,04 min, suivant son grand axe, se fait remarquer, a premiere vue, par le grand developpement, la forme particuliere et le nornbre, considerable pour sa tadle, des tentacules marginaux. La colonne tres-petite presente une forme conique; eile est separee de la couronne tentaculaire par un etranglement circulaire (PI. VIII, fig. 1 3). Les tentacules marginaux semblent etre plutot des dependances du disque buccal que des prolongements de la colonne, contrairement ä ce que l'on observe chez les Dacü/Iactis (fig. 12). Ils ne sont pas diriges parallelement ä Taxe du corps, mais plutot radiairement. II en resulte que celui-ci a l'apparence d'une etoile. Les tentacules marginaux, etrangles ä leur base, renfles dans leur moitie proximale, attenues dans leur moitie distale, ont assez bien la forme des rayons d'une etoile de mer. Leurs extremites sont pigmentees de brun. L'aspect de la larve, vue par sa face acti- nostomienne, rappeile assez bien un petit Solaster, d'oü le nom de Sab ister actis. Les tentacules marginaux sont au nombre de quatorze, dont treize ä peu pres egalement developpes et un quatorzieme rudimentaire, tuberculiforme (PL VIII, fig. 12). L'actinostome siege au sonimet d'un cone buccal bien developpe, qui s'eleve au milieu du disque. L'actinostome a la forme d'une fente ; les levres droite et gauche presentent des incisures assez profondes, qui se continuent ä la face externe des levres, en autant de sillons profonds, delimitant des bourrelets saillants. Aux extremites de ces bourrelets siegent, ä assez grande distance de l'actinostome, des tentacules labiaux en forme de mamelons. A la loupe on pouvait en compter 4 ä droite et 4 ä gauche. L'examen des coupes permet de constater a droite, en arriere du »piatrieme. le rudiment d'un cinquieme tentacule labial. A travers la paroi translucide de la colonne l'on distingnait, en-decä de la couronne tentaculaire, un Organe opaque de forme quadrilatere, qui paraissait etre le pharynx (PI. VIII, fig. 13). L'examen des coupes a montre que l'organe en question est un amas de filaments mesenteriques pelotonnes et adjacents. Au pole aboral j'ai cru voir un orifice ; mais je n'ai pas pu le retrouver dans les coupes. Ar chitecton ique. Le nombre des sarcoseptes est de 16, dont un n'est qu'une simple duplicature de l'endoderme de la colonne, au voisinage du disque buccal; il n'atteint le pharynx en aueun point. Le nombre total des loges est donc quinze, une löge directrice, une löge de multiplication, partiellement subdivisee par une cloison tres-incomplete, et treize loges laterales, sept ä droite et six ä gauche. Toutes ces loges, ä l'exception de la löge de multiplication, sont pourvues d'un tentacule marginal. Ces tentacules sont tous egalement de- veloppes, ä l'exception de celui qui depend de la löge L8 droite. Les tentacules labiaux dependent des loges L1 ä L" ä droite et Ls a LB ä gauche. II resulte de ce qui precede qu'ici, comme chez les Dactylactis, l'apparition des tentacules marginaux suit immediatement la for- mation des loges dont ils dependent, et qu'il en est de meine, quoiqu'ä un moindre degre, des tentacules labiaux. Les cloisons directrices sont un peu plus courtes que les sarsoseptes S'. La longueur des sarcoseptes decroit regulierement d'avant en arriere, ä partir de S'. > et S4 ont des filaments pelotonnes, tous les autres des filaments rectilignes. Les plus longues cloisons s'approchent assez pres du pole aboral. Description des larves. 105 oCXXXppCOCODQP Piff. xv. Actinopharynx. L'actinopharynx court, siege ä peu pres en totalite dans le cöne buccal. II se termine par un bord ä peu pres horizontal. Le sulcus se dedouble immediatement en deux hemisulques courts ; il n'existe pas ä proprement parier d'hyposulcus. Paroi de la colonne. Elle differe notablement de celle des DacU/lactis. Elle se fait remarquer par son peu d'epäisseur (conrparer la fig. 16 de la planche VIII, representant la paroi murale de Solasteractis au gi'ossissement de 320 aux fig. 7 et 11 de la meine planche montrant la ineme paroi chez D. elegans et D. inermis, grossie 280 fois). L'assise epitheliale de 1'ectoderme est remarquablement amincie. On n'y distingue que des noyaux vivement colores, siegeant jusque tres pres de la surface du corps. II ne s'y trouve ni cellules glandulaires, ni nematocystes d'aucune sorte. L'assise nerveuse est proportionnellement epaisse et l'assise mns- culaire, constituee de feuillets musculaires peu distincts, montre des coupes de fibrilles assez volumineuses. Tentacules margin aux. Ici 1'ectoderme, beaucoup plus epais, presente des parti- cularites que je n'ai rencontrees chez aucun autre Cerianthide. La portion proximale de tous les tentacules marginaux se fait remarquer par la presence de sillons annulaires, relativement profonds et ä peu pres equidistants, qui ne dependent pas, comme on pourrait le croire, d'nn plissement accidentel de la paroi ; ils Interessent exclusivement 1'ectoderme. Une coupe passant par Taxe d'un tentacule montre bien l'apparence particuliere, crenelee, qu'affecte ici 1'ectoderme, les sillons et les bourrelets qu'ils delimitent etant coupes en travers (PI. VIII, fig. 19). Seule l'assise epitheliale de 1'ectoderme participe ä la formation de ces bourrelets, qui sont donc determines par des epaississements et des amincissements alternatifs de cette couche. L'ectoderme des tentacules marginaux se fait remarquer, en second lieu, par une structure tres differente suivant (p^'on l'examine ä la face adaxiale, ä la face abaxiale ou aux faces laterales d'un de ces organes. La partie de l'ectoderme qui repond ä la face adaxiale des tentacules est principalement formee, comme chez D. armöta et chez D. digitata, de cellnles glandulaires ä contenu hyalin. Qa et la, entre ces cellules, se voient des nematocystes en vis, de dimensions moyennes. A leurs faces externes et sur tout le pourtour de leurs extremites libres, l'ectoderme des tentacules se trouve pour ainsi dire exclusivement forme de cnidoblastes (PI. IX, fig. 3). Les nematocystes se rattachent tous au meme type en vis (fig. 3, a — d). Mais leurs dimensions sont excessivement variables (PI. IX, fig. 3 a, b, c, d). On en trouve de grands, de moyens et de petits. Ces elements sont disposes en palissade, ils se touchent pour ainsi dire les uns les autres, tant ils sont nombreux. Les noyaux des cellules sont relativement rares dans cette partie de l'ectoderme. Comme les nematocystes ne prennent pas la matiere colorante, ils donnent ä cette partie des tentacules une teinte jaune-brun qui contraste avec la couleur rouge vif des faces laterales. Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. K. e. 14 106 Ed. v. Beneden, Les Antkozoaires. Aux faces laterales l'assise epitheliale est principalement formee de cellules de soutien, dont les noyaux se fönt remarquer par leur affinite tres-accentuee pour le carmin. A ces cellules se trouvent nieles des nematocystes ä vis, de moyennes et de petites dimensions ; on n'en rencontre pas un seul atteignant la taille relativement considerable des grands que l'on trouve en abondance ä la face abaxiale. Le nombre de nematocystes decroit, aux faces laterales, de l'extremite distale, ä l'extremite proximale des tentacules, et Ton constate en meine temps que l'epaisseur de l'assise epithelioi'de diminue, pour prendre dans les sillons intertentaculaires, les caracteres qu'elle presente dans la paroi de la colonne (fig. 19, PI. VIII). Les bandes glanduläres des faces adaxiales des tentacules se continuent, sur le disque buccal, oü elles suivent un trajet radiaire ; elles y alternent avec les bandes formees d'un tissu epithelial sem- blable ä celui des faces laterales des tentacules, et ne sont d'ailleurs que la Prolongation de ces faces. Les tentacules labiaux montrent un caractere bien particulier que je n'ai rencontre chez aucun autre Cerianthide. Les extremites de ces tentacules, sans etre cependant fort renflees, constituent de veritables capitules urticants, comparables a ceux des Syncorynes et autres Gyninoblastiques (PI. IX, fig. 1). L'assise epitheliale de l'ectoderme y est fort epaissie, ce qui depend de ce qu'elle renferme d'innombrables nematocystes de grande taille, serres les uns contre les autres, de facon ä simuler une palissade. Ces nematocystes ne se fönt pas seulement remarquer par leur grandes dimensions, mais aussi par leur diversite et par le fait qu'ils sont exclusivement localises dans ces formations capitulaires : il ne s'en trouve de semblables en aucun autre point du corps. Les grandes formes, qui Interessent toute l'epaisseur de l'assise epitheliale, se rapportent principalement a trois types rencontres, avec de legeres difterences de details, dans d'autres Cerianthides, sans que cependant la loealisation propre aux Solasteractis se retrouve nulle part ailleurs. Ces trois formes sont 1. des nematocystes pourvus d'un filament peu contourne (PI. IX, fig. 2 a); 2. d'autres a filament axial droit ou legerement incurve (fig. 2 b et c); 3. d'autres encore caracterises par un peloton (fig. 2 d et e). Une coupe ä travers un des capitules, menee . suivant Taxe du tentacule affecte un aspect tres particulier (PL IX, fig. 1). L'assise epitheliale de l'ectoderme comprend trois zones concentriques : une zöne superficielle d'une coloration jaune-brun ; une zone immediatement sousjacente ä la premiere, formee par une assise de noyaux cellulaires vivement colores en rouge ; et une zone interne, beaucoup plus epaisse que les deux autres reunies, formee par les grands nematocystes enumeres ci-dessus, entre lestjuels se voient qk et la des noyaux de cellules faiblement colores. La coloration jaune-brun de la zone superficielle est due ä un pigment depose dans les extremites distales des cellules epitheliales, dont les noyaux siegent dans la seconde bände. Dans les deux zones peripheriques l'on voit en outre d'innombrables nematocystes a vis, de moyennes et de faibles dimensions (PI. IX, fig. 2 f). La paroi de l'actinopharynx se fait remarquer par le grand developpement des cotes actinopharyngiennes (PI. VIII, fig. 17 et 18). L'epithelium du sulcus repond aux loges M, L1 et U (fig. 17); il difiere peu de celui des bourrelets. Ceux-ci se prolongent d'une part a la face Description des larves. • 107 interne du cone buccal pour se continuer, au niveau de l'actinostome, avec les cretes qui aboutissent aux tentacules labiaux; d'autre part, au bord inferieur du pharynx, pour se prolonger dans les bandes glandulaires des filainents mesenteriques. Dans ces bandes, comme d'ailleurs dans les bourrelets pharyngiens, se trouvent de nombreux neinatocystes se rapportant a, une seule et meme forme (PL IX, flg. 4 a, b, c). Comme on le voit, l'ensemble de l'organisation de la larve que je viens de decrire se rapproche de celle des Dactylactis: le grand developpement des tentacules marginaux, la presence d'un tentacule median, l'existence d'un tentacule ä chacune des loges, ä la seule exception de la löge de multiplication, d'oü l'on peut conclure, que l'apparition de ces tentacules succede de tres-pres ä la formation des sarcoseptes qui delimitent ces loges et aussi que 1'accroissement de ces organes est fort rapide, la presence de tentacules labiaux se rapportant aux loges L2, L3 etc., la presence de quatre bandes a struetures diflerentes dans l'ectoderme des tentacules marginaux, tous ces caracteres sont communs aux Dactylactis et aux Solaster actis. Les caracteres par lesquels le genre Solasteractis se distingue des Dactylactis sont: 1. la presence d'un sillon circulaire separant le cercle tentaculaire de la paroi murale, d'oü resulte que ces organes paraissent etre des dependances du disque buccal plutot que des prolongements de la colonne; 2. la direction radiaire et la forme particuliere des tentacules renfles dans leur moitie proximale, attenues dans leur moitie distale; 3. la presence de bourrelets et de sillons ectodermiques annulaires, dans la partie proximale des tentacules marginaux; 4. la presence de capitules urticants aux extremites des tentacules labiaux; 5. la presence de cotes actinopharyn- giennes tres-saillantes et de sillons tres-profonds entre ces bourrelets. Caracteres du genre Solasteractis. Tentacule marginal median precoce, semblable aux tentacules lateraux; tentacules marginaux tres-developpes formant une couronne separee de la colonne par un etranglement annulaire; ils naissent immediatement apres les sarcoseptes qui delimitent en arriere les loges dont ils dependent et se developpent rapidement. Les tentacules marginaux sont renfles dans leur moitie proxi- male attenues dans leur moitie distale; ils sont divergents. Les tentacules labiaux succedent de pres aux tentacules marginaux. Les tentacules marginaux sont sillonnes transversalement dans leur moitie proximale; ils presentent quatre bandes epitheliales, paralleles a Taxe du tentacule, qui offrent chacune leur strueture particuliere. Les tentacules labiaux se terminent, par des capitules, veritables batteries urticantes. Aconties absentes ou tardives. V. Genre: Apiactis. Apiactis denliculata. Un seul exemplaire de cette jolie larve a ete rapporte; il porte: J. N. 190. Elle a ete recueillie le 9 septembre par 4.1° Lat. S. et 14.2° Long. O. (courant equatorial meridional). Temperature de surface 23.6°. Sahire 35.5 °/00- Elle a ete obtenue au filet vertical entre Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. K. e. 108 Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. 0 — 400 metres. Quoiqu'elle ait ete fixee au sublime, sa conservation est defectueuse. Tout l'ectoderme de la eolonne a disparu jusques et y compris la couche musciilaire longitudinale. Apres coloration au carmin boracique eile a ete coupee perpendieulairement ä son axe. Sa forme est celle d'une poire tronquee et encavee suivant la troncature (PI. IX, fig. 5). Je Tai designee sous le nom de Apiactis denticulata, (de miov poire), pour rappeler d'une part sa forme particuliere, d'autre part, le trait le plus caraeteristique de son Organisation, l'apparence festonnee du bord externe du disque buccal. La longueur suivant le grand axe est de 1.85 mm. Malgre ses petites dimensions la larve ne presente pas de cone buccal saillant : le disque buccal est invagine ; il forme la paroi d'un entonnoir renverse qui, suivant le bord de sa base, se continue avec le bord superieur de la eolonne, en forment avec eile une veritable arete. Cette arete est festonnee : les incisures, ä peu pres equidistantes et peu profondes, delimitent des festons peu saillants. Ces festons repondent aux tentacules marginaux; mais n'etait que de vrais tentacules oecupent, chez les autres Cerianthides, les places des festons marginaux de Y Apiactis, ou ne songerait pas ä donner a ces dentelures le nom de tentacules. En se plagant ä un point de vue purement objeetif, l'on serait tente de dire que les tentacules marginaux fönt defaut chez cette larve. Les festons, coupes transversalement, donnent des images qui different des coupes transversales des tentacules de tous les autres Cerianthides, en ce qu'elles affectent la forme d'ovales tres allonges (PI. IX, fig. 6). C'est a peine s'il a ete possible d'obtenir deux ou trois coupes de chaeun de ces festons, tant ils sont peu proeminents et cependant ces coupes ont ete faites ä un centieme de millimetre. Le nombre total des festons est de vingt. L'examen de l'entonnoir buccal ä la loupe, la larve reposant sur son extremite aborale, permettait de voir une fente actinostomienne ovalaire et, ä mi-distance entre cette derniere et le bord du disque, une rangee circulaire de mamelons arrondis, les tentacules labiaux. Oeux-ci, bien separes les uns des autres, et ä section regulierement circulaire sunt au nombre de quinze, huit ä droite et sept ä gauche. Tous sont egalem ent developpes ä part le huitieme droit, qui est plus petit (p.ie les autres. Architectonique. L'etude de la serie des coupes transversales pennet de constater la presence de vingt-trois sarcosejites, repartis comme suit : deux cloisons directrices, depassant beaueoup le bord libre du pbarynx, sans atteindre cependant la longueur des sarcoseptes S1 ; onze sarcoseptes a droite, dix ä gauche. Les cloisons S1 sont les plus longues de toutes. A partir de S1 les sarcoseptes diminuent a peu pres regulierement de longueur d'avant en arriere (Fig. XVI). Cette decroissance de longueur, tres lente de *S'J a S7, est beaueoup plus rapide ä partir de *S\ Les cloisons S' a S9 ä droite, S1 ä Ss ä gauche, portent des filaments mesenteriques. Les craspedes des cloisons impaires sont plus longs que ceux des cloisons paires qui les avoisinent. Pour les unes comme pour les Description des larves. 109 autres la longueur des filaments va decroissant d'avant en arriere. *S; et S3 a gauche, >s" ä droite inontrent seules des pelotons. Bien marques en S' ils sunt au debut de leur formation en S3. Le pharynx interesse le tiers environ de la hauteur de la colonne. II est obliquement coupe d'arriere en avant et de haut en bas, suivant son bord libre. II existe un hyposulcus tres- court qui se subdivise bientot en deux hemisulques egalement courts. Les festons marginaux repondent aux loges M, L1 ä L9, tant ä droite qu'ä gauche, le vingtieme aux loges posterieures. Les tentacules labiaux se rapportent aux loges L2 ä L9 ä droite Lä ä L8 a gauche. AI et L' en sont depourvues, mais portent un feston marginal. Structure. En l'absence de l'ectoderme, je ne puis donner que fort peu de renseigne- ments sur la structure de cette larve. Elle est remarquable par l'enorme epaisseur qu'atteint la lamelle mesenchyinatique, non seulement dans la colonne, mais aussi dans la paroi pharyn- gienne et dans les sarcoseptes (PI. IX, fig. 6 ä 8). L'epaississement de la mesoglee dans les cloisons n'est pas uniforme. II est surtout marque a mi-distance entre Tinsertion parietale et l'insertion pharyngienne des sarcoseptes (Fig. 6'"s) et ne s'observe du reste que dans la region du corps traversee par le pharynx. L'endoderme, fort bien conserve, se fait remarquer lui aussi par sa tres grande epaisseur; on en jugera par l'examen de la figure 7 (planche IX) montrant une coupe transversale faite au voisinage du pole aboral, oü se voient les extremites aborales des sarcoseptes S' . Dans la partie superieure du corps les loges mesenteriques sont envahies, au point que leur cavite s'en trouve tres reduite, par des bourrelets endodermiques longitudinaux dependant de la paroi de la colonne et de la paroi pharyngienne (PL IX, fig. 6'IIS et 6ter). Caracteres du genre Apiactis. Bord superieur de la colonne termine par une arete festonnee ; les festons, aplatis de dedans en dehors, presentant ä la coupe la forme d'ovales allonges, repondent aux tentacules marginaux. Tentacules labiaux en forme de mamelons arrondis, disposes en un cercle con- centrique au cercle des festons marginaux. La löge directrice porte un feston tentaculaire median. Le developpement est tres-rapide, attendu que, malgre les faibles dimensions de la larve (moins de 2 mm) il existe 23 sarcoseptes, 19 festons tentaculaires marginaux et 15 mamelons labiaux. Hyposulcus et hemisulques tres-courts. Mesoglee enormement epaisse, aussi bien dans les sarcoseptes que dans la colonne. Uirectrices relativement courtes; aconties absentes ou tardives. VI. Genre: PeponactiS. Peponactis aequatorialis. Deux exemplaires de cette larve ont ete recueillis le 7 septembre. Ils portent les indi- cations suivantes. J. X. 182. Ils proviennent du courant equatorial par 0.1° de Lat. X. et 15.2° de Long. O. Temperature de surface 23.3°. Sahire 35.6°/00. Ces larves ont ete capturees au filet vertical de 0 — 400 metres. Elles ont ete fixees par l'acide osmique et colorees par le Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. K. e. 110 Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. carmin boracique. L'une d'elles a ete coupee perpendiculairenient ä son axe; l'autre, parallelement a cet axe, frontalernent. La conservation est defectueuse: l'ectoderme a ete enleve, il n'en reste des lambeaux que sur une partie du discpae buccal. Les larves ont une forme spherique; les spheres presentent seulement une tronquature au pole oral (PI. IX, fig. 9). L'une mesure eu diametre 3.05 mm; l'autre 2.55 mm. Elles presentent absolument les memes caracteres. Translucides, au point de laisser voir par transparence les insertions mesenteriques, elles ont une teinte brunätre, due ä l'action de l'acide osmique. Le disque buccal, parfaitement circulaire est plan et exactement perpendiculaire ä Taxe oro-aboral (PI. IX, fig. 13). A son milieu se voit l'entree d'un entonnoir dont la base, ovalaire, dirigee en baut, donne Insertion a une rangee de tentacules labiaux, tandis que son sommet, profond, affecte la forme d'une fente ovalaire dirigee d'avant en arriere (fig. 9). L'on compte en tout dix tentacules labiaux, egalement developpes, a part le cinquieme gauche, plus petit que tous les autres. Le bord externe du disque est garni d'un rangee de tentacules marginaux. Oes organes sont remarquablement greles, presque filiformes. Tandis que, chez le plupart des Cerianthides, les tentacules marginaux passent insensiblement aux loges mesenteriques, les diametres de leurs bases correspondant ä peu pres aux sommets des loges dont ils dependent, cbez les larves Peponactis, les diametres des tentacules sont a peu pres le dixieme des dimensions que presentent ä leur sommet les loges mesenteriques. Cette tenuite des tentacules se trouve exageree dans les deux exemplaires que j'ai eus sous les yeux par la chute de l'ectoderme; mais si meme on attribue a l'ectoderme une epaisseur egale au diametre de Taxe endodormique des tentacules, ces organes n'en conservent pas moins ce caractere particulier d'etre et fort distants les uns des autres. Le nombre total des tentacules marginaux est de 18. Les sillons intertentaculaires sont tres-accuses. non seulement au disque et dans l'entonnoir buccal, mais aussi, et surtout, a la face externe de l'bemisphere superieur de la colonne. II en resulte, pour l'ensemble de la larve, une apparence qui rappelle celle d'un melon cautaloup. La translucidite de la larve permet la numeration exacte des sarcoseptes et la determination des rapports entre les tentacules et les loges. L'etude des coupes transversales a pleinement confirme ä cet egard les resultats de l'examen macroscopique. Architectonique. II existe en tout 23 sarco- septes: deux cloisons directrices, 11 cloisons ä droite (S1 ä Sn), 10 ä gaucbe S1 a S10; une löge directrice, une löge de multiplication subdivisee en trois par une paire de sarcoseptes tres incomplets, dependant du disque et de la colonne, mais totalement depourvus encore de toute insertion pharyngienne; dix loges laterales ä droite (L1 a L10) neuf ä gaucbe (L1 a Z9). La löge directrice et les deux voisines L' droite et L1 gaucbe portent chacune un tentacule marginal, mais sont depourvues de tentacule labial. Les loges L3 a Le, taut a droite qu'ä gauche, possedent ä la Fig. XVII. Description des larves. Hl fois un tentacule marginal et un tentacule labial. L7 a, U ä droite, U ä Ls ä gauche sont pourvues d'un tentacule marginal, mais n'ont pas encore de tentacule labial. L'° a droite L" ä gauche et la löge de multiplication n'ont ni tentacule labial ni tentacule marginal. Le tentacule marginal droit, repondant ä la löge L10, est tres petit; il en est de meine du tentacule labial gauche dependant de la löge L". La longueur relative des sarcoseptes est indiquee dans le Schema Fig. XVII. On voit que les cloisons directrices, quoique plus courtes que les sarcoseptes S1 se rappro- chent d'assez pres du pole aboral. Pour les cinq premieres paires S1 a *S'5, on constate que les cloisons ä mesenterelles (paires) sont plus courtes que les cloisons depourvues de mesen- terelles (impaires), qui les avoisinent. S1, S3 et SB sont a peu pres d'egale longueur; de meme S2 et S4. A partir de Ss, la longueur decroit regulierement d'avant en arriere. Cependant les cloisons de droite sont plus longues que leurs homodynames de gauche. Les sarcoseptes S1 a S8, tant a, droite qu'a gauche, sont garnis de filaments mesenteriques. Les filaments dependant des cloisons impaires sont beaucoup plus longs que ceux qui se rattachent aux cloisons paires. La portion rectiligne, ä section trifoliaire, tres-longue dans les filaments S1, Ss et S5, est courte dans les filaments S2, S4, S6. Ces derniers filaments ont des mesenterelles a endoderme vacuoleux, sans nematocystes. En dega de leur portion trifoliaire les filaments S1, Ss, SB sont ondules ; mais les mesenterelles manquent. L'avance du cotc droit sur le cote gauche s'accuse 1. par la presence d'un tentacule marginal en plus du cote droit; 2. par le plus grand developpement du cinquieme tentacule labial droit; 3. par la presence d'un sarcosepte en plus a droite; 4. par la plus grande lon- gueur des sarcoseptes droits, si on les compare ä leurs homodynames gauches, ä partir de S6; 5. par la plus grande longueur des filaments mesenteriques droits ä partir de S7. L'actinopharynx n'interesse que le quart superieur de la colonne; son bord inferieur est coupe obliquement de haut en bas et d'arriere en avant ; pas d'hyposulcus ; les hemisufipies ne se poursuivent (pae dans un petit nombre de coupes. Bourrelets et sillons pharyngiens tres- accuses (PI. IX, fig. 10). Structure. Je ne puis rien dire de la structure de l'ectoderme, tonte cette formation, y compris la couche musculaire longitudinale ayant disparu, dans toute l'etendue de la colonne. II en reste seulement quelques lambeaux au disque buccal. On y constate la presence de nombreuses glandes melees aux cellules epitheliales proprement dites (PI. IX, fig. 16). Ces glandes paraissent volumineuses; les unes possedent un contenu hyalin, les autres renferment d'innombrables globules brillants. Je n'ai pas trouve trace de nematocystes. L'assise rnusculaire ectodermique est mince et n'est pas feuilletee (PL IX, fig. 16). La mesoglee presente a peu pres la meme epaisseur dans toute l'etendue de la colonne, dans le disque buccal ; eile est amincie dans les tentacules et dans l'actinopharynx proprement dit (PI. IX, fig. 13). Ces differences d'epaisseur tres-apparentes dans les coupes passant par Taxe oro-aboral. Ces memes coupes montrent distinctement un etranglement a la base de chacun Ed. v. Beneden. Les Anthnzoaires. K. e. 112 Ed. v. B e n e d e n , Les Anthozoaires. des tentacules marginaux et un renflement en boule aux extremites de tentacules labiaux. Ces renflements perinettent de supposer que ces tentacules sont capitules. La mesoglee presente, ä la face externe de la colonne des cannelures paralleles tres apparentes (PL IX, fig. 12). En coupes transversales eile se montre constituee de quatre couches. Une lamelle superfizielle mince coloree en brun dans les preparations suit exactement les dentelures que forme exterieureruent la seconde couche, tres faiblement refringente et ä peine coloree, qui se termine en dedans par une surface tout ä fait plane et reguliere. Cette couche se decole facilement des assises plus profondes. Celles-ci sont au nombre de deux et forment ensenible la plus grande partie de l'epaisseur de la lamelle. L'externe se colore en rose pale par le carmin; l'interne en rouge vif. L'une et l'autre presentent une structure lamelleuse (PL IX, fig. 12). Je n'y ai trouve aucune cellule. Dans les sarcoseptes, la lamelle mesenchymatique est epaissie au voisinage du disque buccal, ce que montre bien une coupe parallele ä Laxe oro-aboral comme celle que j'ai representee (PL IX, fig. 16). Dans la plus grande partie des cloisons, la lamelle de soutien est au con- traire mince. L'endoderme, relativement epais dans la paroi de la colonne (PL IX, fig. 10, 11, 13 et 14) est plus mince au disque buccal, ä Lentonnoir et au pharynx (PL IX, fig. 13 et 15). Les noyaux des cellules endodermiques, entoures d'un protoplasme dense, siegent exclusivement au contact de la cavite archenterique. Dans la plus grande partie de son epaisseur, l'endoderme est forme de grandes vacuoles tres irregulieres. En aucun point de l'endoderme il n'existe de nernatoeystes. Sur les sarcoseptes, l'endoderme donne lieu, mais seulement en deca de l'enterostome ä des expansions qui, en coupe, rappellent le limbe, d'une feuille (PI. IX, fig. 11). Une couche de fibrilles musculaires endodermiques, ä direction transversale, se voit distinctement, au contact de la mesoglee, dans la paroi de la colonne, dans la paroi actino- pharyngienne, et dans la partie des sarcoseptes qui rattache le pharynx a la paroi murale. De semblables fibrilles existent sur les deux faces de la lamelle mesenchymatique des cloisons. Je n'ai vu, nulle part, aucune trace de fibrilles musculaires longitudinales dans les sarcoseptes. Caracteres du genre Peponactis. Larves spheriques. Tentacules marginaux filiformes, tres espaces ; tentacule marginal median semblable aux autres tentacules marginaux. En arriere des loges tentaculees un ou deux couples depourvus de tentacules marginaux. Xombre des tentacules labiaux notablement infei'ieur ä celui des marginaux. Tentacules labiaux renfles en boules a leur extremite distale. Loges mesenteriques peripharyngiennes tres-etendues. Pas d'hyposulcus ; hemisulques de dimen- sions moyennes. Les cloisons directrices atteignent a peu pres le pole aboral. Elles sont dtqiassees cependant par les cloisons S1 ä SB. Aconties absentes ou tardives. Desoription des larves. 113 II. Botrucnidiferes. Larves de Cerianthaires cliez lesquelles les tentacules marginaux lateraux ne se forment pas dans le meme ordre que les loges dont ils dependent. Les trois premiers couples apparaissent successivement, suivant leur ordre topographique; apres T3 se montre T5, puis T7, puis T9, les loges d'ordre pair L4, L6, L* restant pendant im temps depourvues de tentacules. L'apparition du tentacule median est toujours tardive et coüncide probablement avec celle des tentacules d'ordre pair T*, T6, Ts. Tentacules labiaux tres tardifs ou absents. Les loges paires, non tentaculees au debut, sont plus petites que les loges impaires tentaculees. Pas d'aconties, niais bien des bothrucnides, tandis que ces dernieres formations manquent toujours chez les Acontiferes. VII. Genre: Cerianthula. Cerianthula mediterranea. Les larves que je decris sous ce nom m'ont ete remises, il y a quelques annees, par G. v. Koch, 1' eminent actinologue, dont les travaux ont contribue, pour une si large part, aux progres de nos connaissances sur la morpliologie des Anthozoaires. Ces larves avaient ete recueillies par G. v. Koch lui-meme ; elles proviennent de peches pelagiques effectuees dans le golfe de Naples. J'ai pense tout d'abord, et teile etait aussi l'opinion de v. Koch, qu' elles se rapportent au Cerianthe membraneux ; mais apres les avoir comparees avec soin aux larves de cet animal, observees par Jules Haime, par Kowalewsky et par Busch, j'ai acquis la certitude qu'elles sont distinctes de ces dernieres. J'indiquerai plus loin les raisons qui m'ont conduit ä cette conviction. Ces larves forment une serie evolutive continue; elles se rattachent a six Stades successifs, que je vais decrire. Stade I. La plus jeune larve mesure suivant son grand axe 1,1 mm. Elle est representee de profil dans la iig. 1, vue par sa face actinostoinienne fig. 2 de la planche X. Elle porte quatre ebauches tentaculaires, symetriques deux ä deux; les anterieures sont un peu plus volumineuses que les posterieures. Ces ebauches ont la forme de tubercules conoides dont la base elargie est au moins egale ä leur hauteur (fig. 2). Vues de profil elles affectent l'apparence de saillies ovo'ides convergentes vers le pole oral. Entre les tentacules se voit un cüne buccal peu saillant, portant une fente actinostomienne lineaire (fig. 2). Une coupe transversale faite vers le milieu des ovo'ides tentaculaires a ete representee fig. 3. Elle montre que les tentacules sont formes par un renflement de la paroi murale toute entiere; les cavites tentaculaires se confondent avec les loges dont elles dependent. L'ectoderme, epaissi au niveau des saillies, s'amincit graduelle- ment pour atteindre son minimum d'epaisseur suivant quatre sillons intertentaculaires. Au niveau ou la coupe a ete faite, il existe six loges mesenteriques. La löge directrice, tres-reduite, est representee par une masse cellulaire pleine, rattachee ä la paroi murale par une sorte de mesentere median. Deux couples de loges laterales L1 et L2, d'egale etendue, sont separees entre elles par une cloison complete S1. La löge de multiplication (m), qui marque Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. K. e. 15 IU Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. l'extremite posterieure du corps, est subdivisee, par un couple de cloisons incompletes S3, en trois sous-loges, une mediane et deux laterales. Des deux sarcoseptes de ce couple, le droit est notablement plus saillant que le gauclie. L'actinopharynx, applati transversalement, presente, ä la section, une forme triangulaire. Le sommet du triangle, dirige en avant, repond ä la löge directrice; sa base regarde en arriere la löge de multiplication (m). II existe dejä un couple de cotes actinopharyngiennes, adjacentes aux loges L2. En suivant la serie des coupes vers le pole oral, Ton voit la löge directrice, toujours pleine, se reduire de plus en plus (fig. 5), puis se terminer en pointe et, au delä de cette pointe, le inesentere median, rattacher directement ä la paroi murale le bord anterieur du pharynx (fig. 4). Si l'on suit la serie des coupes en sens inverse, l'on voit une cavite apparaitre dans la masse cellulaire pleine de la löge directrice (fig. 6), la lamelle mesenchymatique mediane se raccourcir d'avant en arriere, puis disparaitre; la cavite de la löge s'etendre, gagner progressivement en largeur et deboucher dans la cavite ccelenterique commune (fig. 7). Les sarcoseptes S1, notablement plus longs que tous les autres, portent des craspedes, qui se pelotonnent ä quelque distance de l'enterostome. Leur section transversale n'est trifoliaire en aucun point de leur longueur. Les sarcoseptes S2 ont aussi des entero'ides; mais ceux-ci sont plus courts que ceux de S1. Ces sarcoseptes S2' peuvent etre suivis superieurement jusqu'ä leur insertion au disque buccal (fig. 5, 10 et 4). Les sarcoseptes S3 s'etendent aussi beaucoup en hauteur; mais leur insertion pharyngienne est incomplete et ils sont depourvus de toute trace de filaments mesenteriques (fig. 3). Celui du cote gauche n'atteint le pharynx en aucun point de sa longueur (fig. 5, 8 et 9). La cavite mediane de la löge de multiplication n'est pas encore separee de la löge L3g (fig. 3, 5 et 8). La longueur relative des cloisons est representee dans le Schema ci-dessous (fig. XVIII). Les cloisons S1 portent des botrucnides. Ces organes, en forme de grappes, seront decrits plus loin. L'actinopharynx est court. II se termine inferieurement suivant une ligne oblique d'arriere en avant et de haut en bas. Le sulcus se continue inferieure- ment en un hyposulcus de peu de longueur (fig. 6). Stade IL La larve entiere est representee PI. X, fig. 12. L'on voit qu'elle porte, independamment des deux premiers couples de tentacules, un cinquieme tentacule en voie de formation, au cote droit du corps. Ce tentacule marque l'extreinite posterieure. La larve mesure suivant son grand axe 1,27 mm (127 coupes de 0,01 mm). La fig. 13, comparee ä la fig. 3, qui represente une coupe de la larve I, au meine niveau, montre que la region du corps, interposee entre les insertions murales des sarcoseptes Ss s'est considerablement etendue dans le sens transversal. La löge de multiplication m du stade I s'est subdivisee en une löge laterale droite L3i, completee par suite du developpement qu'a pris le sarcosepte S3d, une löge laterale gauche L3g incomplete et une löge de multiplication m dans laquelle a apparu un nouveau sarcosepte S4. l) Fig. XVIII. Description des larves. 115 Tandis qu'au stade I les sarcoseptes S2 etaient encore depourvus de peloton, l'on voit au stade II le filament mesenterique S2a, coinniencer ä se pelotonner, pres de son extremite aborale, tandis que Sa gauche est encore rectiligne dans toute sa longueur (fig. XIX). *S'sd est insere au pharvnx jusqu'au bord libre de cet organe efc montre un filament jj i« Si mesenterique rectiligne au voisinage de ce bord. A gauclie au contraire S3 est encore incomplet et ne presente pas encore de filament. Les loges B L3 s'elevent dans le cöne buccal, mais Interessent seulement la partie basi- laire du cone; tandis qu'au stade I seules les loges L1 et L~ s'elevaient dans le cone (fig. ll'"s). La löge directrice, plus etendue qu'au stade I se prolonge maintenant jusqu'au voisinage de la commissure buccale ante- rieure. Le mesentere median primitif persiste encore (fig. 13); mais il est moins etendu dans le sens radiaire. Dans les coupes qui avoisinent le bord infei'ieur de l'actinopliarynx la löge directrice s'etend jusqu'ä la paroi murale, de sorte que la cloison mediane n'existe plus qu'au niveau de la partie superieure de cet organe (voir le Schema ci-contre (fig. XIX), oü la cloison mediane est representee par une ligne pointillee. Comparer avec le Schema precedent). Stade III. Trois couples de tentacules. Les tentacules du troisieme couple, plus petits que ceux des deux premiers; le troisieme du cote droit plus developpe que celui du cote gauche. Les tentacules du troisieme couple debouchent dans les loges U (figure 14). tant ä droite qu'ä gauche. Ces deux loges L3 sont maintenant completes. Les sarcoseptes S3 sont munis de filaments mesenteriques, tant ä gauche qu'a droite; celui de droite est plus long et pourvu d'un peloton, tandis que celui de gauche est encore rectiligne. *S'a sont pourvus de filaments pelotonnes, tant ä gauche qu'a droite. S4, complet ä droite, est pourvu d'un commencement de filament; S4 gauche est au contraire incomplet (fig. 14) et est encore depourvu de filament. Aux depens de la löge de multiuli- cation du stade II se sont formes tleux nouveaux couples de loges L4. q Ces loges completes ä droite sont encore incompletes ä gauche. La löge de multiplication montre une nouvelle cloison *S5. Tandis qu'aux Stades precedents il n'existait qu'un couple unique de botrucnides, Ton distingne maintenant cinq de ces formations; elles dependent des sarcoseptes S1, S2 et *S'3 droits, S1 et *S'2 gauches (fig. XX). II n'existe plus aucune trace de cloison mediane anterieure. La löge directrice a envahi le mesentere median, non seulement dans toute sahauteur, jusqu'ä la commissure buccale, mais aussi dans le sens antero-posterieur jusqu'ä la paroi murale. II est difficile de se rendre compte du mode de disparition de la lamelle mesen- chymatique mediane: se dedouble-t-elle et se trouve-t-elle par moities dans les sarcoseptes directeurs? ou bien se raccourcit-elle d'avant en arriere et de bas en haut par suite de la poussee qu'exerce sur eile la löge directrice et est-elle resorbee? II n'est pas possible de resoudre cette question. Au Heu d'un couple unique de cotes actinopharvngiennes, il en existe maintenant trois Ed. v. Ben e den, Les Anthozoaires. K. e. 15* 116 Ed. v. B en e den, Les Anthozoaires. a droite et deux ä gauche. Celles de droite repondent aux loges L2, L3 et L4, celles de gauche ä U et L3. Stade IV. Stade un peu plus avance que le precedent. Des deux tentacules du troisieme couple, le droit est notablernent plus avance que le gauche (fig. 15). Les autres differences portent sur les points suivants : L'axe de la larve mesure 2,4 mm. S4 droit qui, au stade prece- dent, etait encore depourvu de filament, porte maintenant un craspede (figure 16). S3 gauche, qui etait depourvu de peloton porte maintenant cette formation (fig. XXI). Une nouvelle cloison SB a apparu ä gauche dans la löge de multiplication. II est facile de voir par la comparaison des figures 14 et 16 que SB du stade precedent etait le sarcosepte dixfit du cinquienie couple et que celui qui a fait son apparition en dernier lieu est Ss gauche (fig. 16). Le nombre total des sarcoseptes a passe de onze ä douze. Enfin une grappe urticante endodermique a fait son en »S'3 gauche de sorte que le nombre total de ces organes a passe de cinq a six XXI. apparition (fig. XXI). Stade V. Planche XI, fig. 1, 2, 3 et 4. La larve a ete representee vue de l'avant (fig. 2) et d'en haut (fig. 1). La longueur est de 2.44 mm (244 coupes de 0.01 mm d'epaisseur). Un rudiment de tentacule apparu en arriere du troisieme tentacule droit, sous la forme d'un mamelon. A l'extremite aborale du corps se voit une differenciation de la paroi murale s'accompagnant d'une legere invagination, premier vestige d'un orifice aboral (fig. 2). La formation qui occupe l'actino- stome (fig. 2) est un corps etranger, probablement un aliment. Les cloisons S4 gauche et >SB droite et gauche, qui etaient encore incompletes au stade precedent, s'inserent maintenant au tube pharyngien dans toute la hauteur de cet Organe (figure 3). S* gauche, comme S4 droit, est pourvu d'un filament mesenterique pelotonne (fig. XXII). Un nouveau couple de sarcoseptes a apparu en arriere de S5. Des deux cloisons de ce nouveau couple S6 droit est plus developpe que S6 gauche. Une cloison impaire a apparu entre S6 droit et S6 gauche: c'est S7d. Le nombre total des cloisons a passe de douze ä quinze et le nombre des loges laterales completes de huit ä dix. Le fait le plus remarquable que montre la larve, c'est que le mamelon tentaculaire droit, qui a apparu a. droite, en arriere du tentacule du troisieme couple, depend non pas de la löge L4 mais bien de la löge LB (fig. 3); de sorte que, si l'on designe les tentacules par les numeros d'ordre des loges auxquelles ils correspondent, l'ordre de formation des tentacules marginaux n'est pas TL1, TL2, TL3, TL4, mais bien TL1, TL2, TL3, TL6. Fig. XXII. Description des larves. 117 A gauche Ton voit dans los coupes une faible indication du tentacule correspondant TL5 (fig. 3). Lui aussi depend de la löge Ls, tandis cpie L4 ne montre aucune trace de tentacule en voie de formation, ni ä droite, ni ä gauche. Trois couples de botrucnides, comme au stade precedent. Ces organes repondent aux sarcoseptes S', Ss et *S'3. Si l'on suit la serie des coupes du pole oral vers le pole aboral, l'on voit le filament mesenterique de chacune de ces cloisons s'arreter assez brusquement. La partie de 1' endoderme qui avoisine le filament, est formee de cellules d'un caractere special: elles sont riches en protoplasme et donnent naissance a des nematocystes endodermiques. En decä du point oü s'arrete le filament, la partie de l'endoderme qui engendre ces organes urticants prend, suivant le bord libre de la cloison, un tres-grand developpement (PL XI, fig. 4). II tend ä se resoudre en for- mations globuleuses, pourvues chacune d'un ou d'un petit nombre de nematocystes (fig. 4). Ces globes, reunis entre eux, quand ils sont encore de faibles dimensions, se separent les uns des autres, quand ils ont augmente de volume. Ils se detachent pour tomber isolement dans la cavite ccelenterique (fig. 4). II en resulte, dans les coupes, des sortes de grappes, dont les grains sont ou adherents les uns aux autres, ou totalement isoles. C'est ä ces grappes que j'ai donne le nom de botrucnides. L'etat de conservation des larves n'est pas assez parfait pour permettre l'analyse histologique de ces formations. Nous aurons l'occasion d'en decrire de semblables chez des larves recueillies par Hensen et nous pourrons completer, au moyen de ces materiaux, l'etude tres-incomplete que nous avons pu faire de ces organes, dans les larves dont nous nous occupons en ce moment. D Comme le montre la fig. 7, les muscles ectodermiques de la paroi murale sont encore tres-peu developpes. Stade VI, fig. 5 et 6. II parait certain, ä l'examen macro- scopique de cette larve, si on la compare ä la precedente, que nous avons affaire ä un stade plus avance. Le quatrieme tentacule droit, a peine indique dans la larve precedente, a pris dans celle-ci un developpement relativement considerable. La larve est aussi plus grande: son axe mesure 2.68 mm de longueur au Heu de 2.44 mm (268 coupes ä de 0.01 mm d'epaisseur). L'etude des coupes montre qu'ici, comme dans la larve V, le tentacule TL4 droit debouche, non pas dans la quatrieme, mais bien dans la cinquieme löge et doit donc porter l'indice TL5, TL4 faisant defaut. Un epaississement ectodermique repondant a la löge gauche LB montre (pae de ce cote aussi le tentacule TL6 va se former avant TL4 (fig. 6). La löge LB droite, encore assez reduite au stade V, s'est beaucoup etendue au stade VI. Le nombre total des cloisons a passe de 15 ä 16 (fig. XXIII). Par contre le developpement des filaments mesenteriques est un peu moins avance dans la larve VI que dans la larve V, ce qui ressort de l'examen comparatif des Schemas. C'est ainsi que les filaments S4 sont plus longs et deja pelotonnes dans la larve V, tandis qu'il n'existe pas encore de peloton dans la larve VI. D'autre part le filament Sr' droit est plus developpe au stade VI Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. K. e. Fig. XXIII. 118 Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. qu'au stade V. Dans les deux larves il fait encore defaut ä gauche. Quatre cotes pharyn- giennes ä droite; quatre aussi ä gauche (fig. 6). J'ai tenu ä representer au meme grossissenient les coupes correspondantes des stades successifs qui viennent d'etre decrits. Seule la figure 3 de la planche X a ete dessinee a un grossissement un peu plus fort (x 80); mais les fig. 13, 14 et 16 de la PI. X, 3 et 6 de la PI. XI ont ete executees, ä la chambre claire, au grossissement de 60 diametres. II resulte d'un coup d'ceil comparatif jete sur ces figures, que la partie de la paroi murale de la larve I interposee entre les lettres P et P', fig. 3, s'est considerablement etendue au stade II (fig. 13), plus encore aux stades III et IV (fig. 14 et 16) et qu'elle s'est accrue, au point de representer ä peu pres la moitie de la larve aux stades V et VI (fig. 3 et 6 de la planche XI). La partie de la paroi actinopharyngienne interposee entre les lettres p et p1 au stade I (fig. 4, PI. X) est devenue la partie situee en arriere d'une ligne passant par jrp1 au stade VI (PI. XI, fig. 6). 11 n'existait au debut qu'un seul couple de cotes pharyngiennes; il s'en est forme successivement un second, un troisieme, puis im quatrieme, les cotes etant d'autant plus jeunes qu'elles sont plus posterieures. Les nouvelles cotes se forment aux depens de cette partie de 1'ectoderme pharyngien qui tapisse la löge de multiplication (PI. X, fig. 3). II s'en suit que la loi demontree par Vogt, relative ä l'ordre de formation des sarcoseptes et des tentacules des Cerianthides, doit etre etendue ä la genese de tous les organes. Cette loi peut etre formulee comme suit: Le corps d'un Cerianthide s'edifie par apposition successive de parties nouvelles en arriere d e.s parties similaires precedemment forme es: de meme que les sarcoseptes, les loges, les tentacules et les filaments mesenteriques se forment successivement dans l'ordre de leur succession topographique, de meine la paroi murale et l'actinopharynx s'edifient par apposition de parties nouvelles aux parties ante rieu res. Pas plus la paroi de la colonne que l'actinopharynx ne resultent d'un accroissement intersticiel; Tun et l'autre s'accroissent ä l'extremite posterieure du corps par addition de parties nouvelles surajoutees aux precedentes. Le corps d'un Cerianthide s'edifie donc, par parties successives, aux depens de son extremite posterieure, representee par la löge de multiplication. La paroi posterieure et la paroi superieure de cette löge constituent une zone de proliferation mediane, aux depens de laquelle se forment de dedans en dehors les nouveaux sarcoseptes, les tentacules, les portions surajoutees a la pnroi murale et au disque buccal. La paroi anterieure de la löge (bord posterieur du pharynx) est la bände de proliferation aux depens de laquelle se forment les parties successives de l'organe actinophaiyngien. Les fila- ments mesenteriques sont des dependances de ce demier. Aux depens de ces zones de pro- liferation les organes nouveaux se forment toujours par couples partiellement symetriques. Dela resulte la symetrie bilaterale particuliere de la larve. Vogt a le premier reconnu pour les sarcoseptes et les tentacules, que les organes d'un meme couple ne se forment pas simultanement, mais successivement; l'un des deux organes Description des larves. 119 devance toujours son jumeau dans son apparition et dans son aceroissement. Cette loi s'applique ä toutes les parties de l'organisme, non seulement des Cerianthules, mais de tous les Cerianthaires. Toujours le cote droit est en avance sur le cote gauche: des deux organes d'un meme couple, le droit apparait toujours avant le gauche et, a un meme stade de Devolution, le droit est plus avance dans son developpement que le gauche. 11 resulte de cette loi que les in- sertions actinopharyngiennes des sarcoseptes d'un memo couple ne se trouvent pas sur une meme transversale : le droit est insere plus en avant que son jumeau de gauche. La loi d'apres laquelle les parties du corps se forment par couples symetriques, en arriere de parties similaires precedemment formees souffre deux exceptions : 1° Certaines parties du corps d'un Cerianthe se forment aux depens de la gastrula. Les loges L1 et U paraissent avoir le meme äge et se former par cloisonnement de la cavite coelenterique commune de la larve (Ko walewsky). II doit en etre de meme des portions de la paroi murale qui delimitent ces loges: ces parties, qui se forment directement aux depens de la gastrula se retrouvent, chez un Cerianthide adulte, ä l'extremite anterieure du corps, a droite et ä gauche de la löge directrice: les tentacules marginaux des deux premiers couples sont dans le meme cas. 2° La löge directrice, les cloisons qui la delimitent et les tentacules qui en dependent, se forment posterieurement aux loges L1 et L2, aux sarcoseptes S1 et S2 et aux tentacules TL1 et TL2 (Edouard van Beneden,12). Les organes anterieurs medians sont donc, dans l'ordre evolutif, moins anciens que les organes anterieurs lateraux. II y a donc Heu de distinguer dans l'organisme d'un Cerianthide, trois categories d'organes: 1° les organes primitifs se formant par transformation de la gastrula en une scyphula. Ce sont les loges laterales L' et Ls, les portions de la pai-oi murale correspondant a ces loges; les sarcosex^tes S1, les portions de l'actinopharynx correspondant aux loges L1 et L2, les tentacules marginaux TL1 et TL2. 2° les organes anterieurs medians s'intercalant secondairement entre les organes anterieurs lateraux: la löge directrice avec les cloisons de directum et le ou les tencules qui en dependent. 3° les organes procedant d'une zone mediane posterieure d'accroissement ou de proliferation, formant les parois anterieure, superieure et posterieure de la premiere löge de multiplication. Cette derniere aussi se forme secondairement, ä l'oppose de la löge directrice. Systematique. Les larves que je viens de decrire, sous le nom de Cerianthula mediterranea, ne peuvent etre identifiees aux larves de C. membranaceus. De jeunes larves du Cerianthe membraneux ont ete tigurees par J. Haime, par A. Ko walewsky, et, comme nous l'avons montre, il n'est guere douteux que la forme etudiee par Busch, et decrite par lui sous le nom de Dianthea nobilis, ne se rapporte au meme animal. 1° Toutes les figures donnees par ces auteurs sont tres-semblables entre elles; ä tous les Stades du developpement la colonne est allongee et grele, les tenta- cules sont filiformes. Chez les larves recueillies par v. Koch la colonne est courte et large; Ed. v. Beneden. Les Antkozoaires. K. e. 120 Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. les tentacules ont la forme de larges mamelons conoides. 2° les larves de C. membranaceus sont beaucoup plus petites que les Cerianthula. 3° chez C. membranaceus le tentacule median apparait avant les tentacules lateraux du troisieme couple; chez Cerianthula mediterranea il existe dejä quatre couples de tentacules au moins, quand le tentacule median fait son apparition. 4° 1'apparition des tentacules labiaux est pi'ecoce chez C. membranaceus, tardive chez Cerianthula mediterranea. II est possible que Cerianthula mediterranea soit la larve de C. oligopodus Cerf. Je fonde cette hypothese sur la presence, chez C. oligopodus. de grappes urticantes endodermiques. Que les larves recueillies par G. v. Koch different specifiquement de Arachnactis albida cela ressort avec evidence des faits suivants: 1 ° au moment oü, chez Cerianthula mediterranea, apparait le quatrieme couple de tentacules. il existe dejä 14 ä 16 sarcoseptes, 5 ä 6 couples de loges laterales completes, mais aucune trace de tentacules labiaux. Chez Arachnactis albida, au moment de 1'apparition des tentacules marginaux du quatrieme couple (larve de Boveri PI. XXI, hg. 1, 4, 6) il n'existe encore que 10 sarcoseptes, 4 couples de loges laterales, et dejä deux couples de tentacules labiaux. 2° chez Cerianthula mediterranea les tentacules marginaux de la quatrieme paire debouchent dans les loges U; chez A. cdbida les tentacules marginaux du quatrieme couple dependent des loges L4. 3° chez C. mediterranea il existe des grappes urticantes endodermiques; ces formations fönt defaut chez A. albida. L'on ne peut davantage identifier Cerianthula mediterranea avec Arachnactis Lloydii: 1' ordre de formation des tentacules marginaux et la presence de grappes urticantes chez C. mediterranea distinguent suffisamment cette larve, pour qu'il soit inutile d'insister sur d'autres caracteres differentiels. Dans la tres-interessante »Note sur la peche pelagique en profondeur«, publiee par M. M. Boutan et Racovitza (40), ces auteurs ont fait connaitre les resultats des recherches executees, ä l'inspiration de l'eminent fondateur et directeur de la Station de Banyuls, dans le but de controler les conclusions de Chun, relatives ä l'existence d'une faune pelagi- que profonde. Ils rendent compte du produit de trois peches effectuees, au moyen du filet de Chun, ä des profondeurs de 400 ä 500 metres. Ils signalent, dans une de ces peches, Arachnactis sp. (?) Comme j'avais des raisons de douter de l'existence du genre Arachnactis dans la Mediterranee, et que d'ailleurs M. M. Boutan et Racovitza n'avaient rapporte qu'avec doute au genre Arachnactis la larve d'Actiniaire qu'ils avaient recueillie, j'eprouvais un vif desir d'obtenir en communication l'organisme en question. Gräce ä l'aimable Intervention de M. le Dr. Racovitza, M. de Lacaze-Duthiers a bien voulu me communiquer Fig. XXIV. Description des larves. 121 cette larve et j'ai pu examiner avec soin ses caracteres exterieurs. Elle se rapporte, sans aucun doute, a la meine serie evolutive que les larves que je viens de decrire et qui toutes ont ete recueillies par v. Koch, ä la surface de la mer, aux environs de Naples. La larve de M. M. Boutan et Racovitza (lig. XXIV) est un peu plus ägee que le stade VI decrit plus haut. Elle porte en effet, en arriere de trois couples de tentacules, a peu pres egalement developpes, un quatrieme couple en voie de formation. Des deux tentacules de ce couple, le droit est notablernent plus developpe que le gauche, conformement ä ce que 1'od observe constamment chez les Cerianthides. II ne se trouve encore aucune trace ni de tentacule median, ni de tentacules labiaux. L'actinostome est largement distendu par un aliment engage dans l'actinopharynx et proeminent partiellement ä l'exterieur. L'on peut apercevoir ä travcrs la paroi de la colonne les insertions des sarcoseptes. Aussi bien entre les tentacules 1 et 2 qu'entre les tentacules 2 et 3, tant ä droite qu'ä gauche, Ton distingue l'rnsertion murale d'une seule cloison. II en existe deux, voisines l'une de l'autre, entre les tentacules 3 et les mamelons tentaculaires du quatrieme couple. Ces cloisons voisines delimitent une löge tres-reduite, notable- rnent plus etroite que la löge suivante, dont dependent les tentacules rudimentaires du quatrieme couple. Dans la larve de Banyuls, comme dans celle de ]STaples, les tentacules du quatrieme couple se rattachent donc de la löge L" et ils doivent porter, dans le Systeme de numeration adopte dans ce travail, l'indice TL5. Par sa forme et ses dimensions la larve de Banyuls se rapporte aussi tres-bien aux larves de G. v. Koch, precedemment decrites. L'observ-twii de M. M. Boutan et Racovitza est fort interessante, en ce qu'elle demontre la presence de formes larvaires de Cerianthides ä une profondeur variant entre 400 et 500 metres. Beaucoup de larves recueillies par Hensen ont ete capturees au filet vertical entre 0 et 400 metres ; mais l'on n'est pas renseigne sur la question de savoir si elles fönt partir de la faune pelagique superhcielle ou de la faune pelagique profonde. VIII. Genre: Hensenanthula. Hensenanthula dactylifera. Deux exemplaires de cette belle forme ont ete recueillis. L*etiquette de Tun d'eux porte: J. N. 164; 4 septembre, ce qui correspond ä la position 5.9° Lat. X. et 19.9° Long. O. Tempe- rature de surface 26.4°. L'autre a ete peche le 6 septembre: J. X. ISO par 1.1° Lat. X.; 16.4° Long. O. Temperature de surface 25.4°. Tous deux ont ete captures au moyen du filet vertical entre 0 — 400 m. L'un provient donc du courant de Guinee, l'autre du courant equatorial. Ces larves ont ete fixees par le sublime. Elles ont ete colorees par le carmin boracique et coupees perpendiculairement ä leur axe oro-aboral. La conservatinn est satisfaisante. Les dimensions et les caracteres exterieurs des deux larves sont tres-semblables. L'une, que je designerai par le n" 1, mesure suivant son axe 7.60 mm; l'autre, n° 2 (PI. XII, fig. 1 et 2), 7.66 mm. Elles se fönt remarquer tont d'abord par l'enorme developpement du disque buccal proeminent et convexe en haut, se continuant insensiblement en un nombre peu considerable de gros tentacules marginaux, digitiformes, diriges en dehors, et incurves vers le pole aboral. Aucun etranglement Ed. v. Bene den, Les Anthozoaires. K. e. 122 Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. ne separe les tentacules du disque buccal. Tout le disque et la face orale des tentacules presentent une coloration jaune-päle uniforme, constrastant avec la coloration brun fonce de la colonne. La larve n° 1 porte 8 tentacules niarginaux, ä peu pres egalement developpes, et deux autres en voie de formation; ces derniers sunt encore de simples saillies; la droite est plus developpee que la gaucbe. Dans la larve n° 2 (PI. XII, tig. 1, 2) Ton compte a droite quatre tentacules d'egales longueurs; ä gaucbe quatre aussi; mais tandis que les trois premiers sont semblables ä ceux de droite, le quatrieme est notablem ent plus court; cependant il presente le meine diametre que les precedents. II existe aussi, en arriere de ces quatre couples tres- apparents, un cinquieme couple, en voie de formation. Des deux saillies, qui annoncent la formation de ce cinquieme couple, celle de gauche est un peu moins accusee. Les tentacules presen- taient, dans l'exemplaire n° 2, une particularite dont il n'existait pas de trace dans larve n° 1. Les faces abaxiales des tentacules portaient, dans la plus grande partie de leur longueur, une bordure membraneuse (voir PI. XII, fig. 1) incolore, demi-transparente. L'examen des coupes a demontre que cette bordure est une production accidentelle. Dans cet exemplaire l'ectoderine des tentacules est fendu longitudinalement et l'endoderme, refoulant devant lui la lamelle de soutien, proemine largement au debors en une sorte de repli qui, ä l'examen macroscopique, s'apercevait sous la forme d'une bordure membraneuse. L'actinostome est une fente etroite antero-posterieure (PL XII, fig. 2). II n'existe aucune trace de tentacules labiaux. La colonne est cylindrique, attenuee et terminee en pointe mousse a son extremite aborale. Dans l'exemplaire n° 2, on observe un etranglement circulaire de la colonne, auquel succede une legere dilatation annulaire, vers le milieu de la hauteur. Rien de semblable dans la larve n° 1. L'examen des coupes a montre que la larve n° 2 differe beaucoup de la larve n° 1. Elle presente tous les caracteres d'une monstruosite bifide, tres-analogue ä celle que j'ai signalee chez Ovactis brasiliensis. Je decrirai d'abord la larve n" 1, que je considere comme normale. A r c b i t e c t o n i q u e. Le nombre des tentacules est tres-reduit par rapport au nombre des sarcoseptes. II existe en effet 31 cloisons mesenteriques dont 18 s'inserent au pharynx, dans toute la hauteur de cet organe et portent des filaments mesenteriques; les 13 autres ont une insertion pharyn- gienne incomplete ou nulle et sont depourvues d'enteroides. De ces 31 cloisons, 16 siegent ä droite, 15 ä gauche du plan median. La löge directrice est depourvue de tentacule. Les loges L', U, L3, se terminent superieurement par un tentacule marginal, tant a droite qu'a gauche. Les loges L4, notablement ]jlus reduites que L3 et LB, qui les avoisment, sont privees de tentacules. II en est de meme de Ls. Au contraire LB porte des tentacules bien developpes et les tentacules du cinquieme couple, en voie de formation, repondent aux loges U . Les loges suivantes sont encore toutes depourvues de formations tentaculaires. Description des larves. 123 Q QQQ QOQ Q ; La loi de formation des tentacules marginaux est donc ici differente de celle qui preside ä l'apparition de ces organes chez la plupart des Cerianthes. Tandis que d'ordinaire Vordre de formation des tentacules repond ä celui des sarcoseptes et des Inges qu'ils delimitent, cliez Hensenanthula, apres la formation de trois pr emiers couples, il ne se forme de tentacules qu'aux Inges d'ordre impair, les loges d'ordre pair restant, tont au moins pendant un temps, depourvues de ces organes. Nous avons constate, qu'ä cet egard, les larves de Cerianthula mediterranea decrites plus haut, se comportent comme Hensenanthula dactylifera et les autres formes qui seront decrites ci-apres. Les longueurs relatives des sarcoseptes sont indiquees dans le Schema ci-contre (%. XXV). Les terminaisons aborales de toutes ■" les cloisons restent ä une distance notable du pole aboral: une portion assez etendue de la colonne est depourvue de sarcoseptes. Les cloisons directrices sont beaucoup plus coui'tes que les cloisons S1 et suivantes. Les cloisons S3 depassent toutes les autres en longueur. Les premieres cloisons d'ordre pair sont plus courtes que les cloisons d'ordre impair qui les avoisinent. A partir de SB les longueurs decroissent regulierement d'avant en arriere. Si donc, pour les cloisons les plus anciennes, la loi d'apres laquelle, chez les Cerianthes, les cloisons paires (Filamentsepta) sont plus courtes que les cloisons impaires (Genitalsejita) se verifie, eile ne se manifeste pas encore en ce qui concerne les cloisons les plus recentes. Toutes les cloisons d'ordre impair ont la portion initiale de leur craspede, rectiligne et trifoliaire, tres-longue. Cette portion recti- ligne, trifoliaire est au contraire tres-courte dans les cloisons paires. Mais pour les deux ordres de cloisons la longueur de cette portion trifoliaire va decroissant d'avant en arriere. Tous les sarcoseptes, de S1 ä *S'S portent des mesentt-relles et des pelotons. Mais, relative- ment courtes dans les cloisons impaires, oü elles apparaissent fort loin de l'actinopbarynx, elles sont tres-longues et se montrent deja ä petite distance de l'enterostome dans les cloisons paires. Les sarcoseptes Ss, S4, SB et S6 ä droite, S2, S4 et Se ä gauche portent des botrucnides, affectant la forme de grappes. Oes formations seront decrites plus loin. Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. K. e. 16* 124 Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. L'actinopharynx relativement fori, developpe interesse le tiers environ de la hauteur de la colonne. II existe un hyposulcus et des hemisulques. Histologie. Paroi du corps. L'epaisseur de la paroi du corps est differente, suivant qu'on l'observe au voisinage du pole aboral (PI. XII, fig. 4) ou pres de l'extremite orale de la colonne (PI. XII, fig. 3). Cette epaisseur croit insensiblement du pole oral au pole aboral. L'assise musculaire, nettement foliacee dans la portion aborale du corps (fig. 6), se reduit ä tel point au voisinage de l'insertion des tentacules, qu'elle y devient difficile ä distinguer. Au Heu de se prolonger en expansions membraneuses longitudinales, recouvertes sur leurs deux faces par une assise de fibrilles musculaires longitudinales, la mesoglee se termine exterieurement, dans la par-tie superieure de la colonne, par une surface lisse et unie, sur laquelle s'applique une assise reguliere de fibrilles. Tonte trace de feuillets et meine de cretes musculaires y fait defaut. L'amincissement de la paroi du corps porte aussi sur la couclie epithelioide de l'ectoderme. Celle-ci se fait remarquer, quelque soit d'ailleurs son epaisseur, par la rarete des nematocystes. On n'y trouve qu'une seule forme d'organes urticants; ils se rapportent tous ä celle d'une vis ä filet epais et irregulierement spiralo'ide (PI. XIII, fig. 6). L'ectoderme renferme de nombreuses glandes ä granulations refringentes ou punctiformes. L'endoderme lui aussi s'epaissit progressivement de l'extremite orale vers le pole aboral, pour atteindre, au voisinage de ce dernier, une puissance enorme (PL XII, fig. 4). Sa structure y est tres-remarquable : Paspect qu'il presente est bien rendu dans les figures 4, 6 et 11 de la planche XII. La surface libre est irreguliere et sillonnee longitudinalement. Les noyaux siegent ä peu pres exclusivement au voisinage immediat de la cavite coelenterique. Tentacules marginaux. L'on doit distinguer aux tentacules une face adaxiale, qui serait interne si les tentacules etaient dresses, au Heu d'eti'e incurves en dehors, une face abaxiale et deux faces par lesquelles ces organes se regardent et que j'appelle faces interposees. Si l'on fendait longitudinalement un de ces appendices par un plan coupant par leurs niilieux les faces ad- axiales et abaxiales, l'on obtiendrait deux moities geometriquement seinblables, comme s'il s'agissait d'un organisme ä symetrie bilaterale, coupe suivant son plan sagittal median. Cette symetrie est tres-apparente dans une coupe transversale de tentacule (PL XII, fig. 5): la forme est quadrilatere; suivant la face adaxiale, l'assise epitheliale de l'ectoderme est formee par des cellules glandulaires ä contenu hyalin, melees ä de rares cellules epitheliales filiformes; on y trouve aussi quelques rares nematocystes ä vis et ä filament spiral grele (PL XIII, fig. 7); la face abaxiale ne montre ni glandes, ni nematocystes, mais seulement des cellules epitheliales courtes, et riches en protoplasme (PL XII, fig. 5). Cette partie de l'ectoderme est amincie et delimite une gouttiere large et peu ]>rofonde. Aux faces interposees, l'assise epitheliale de l'ectoderme, plus epaissie, est richement pourvue de nematocystes et renferme en outre des cellules muqueuses. L'assise musculaire, amincie a la face adaxiale, est particulierement puissante aux faces interposees. Je n'ai pu y distinguer aucun groupement regulier des fibriUes musculaires, rien qui ressemble aux feuillets musculaires de la colonne. Elles paraissent irregulierement entassees Descriptiou des larves. 125 et leurs coupes transversales sont des grains volumineux et brillants. Je ne sais si les feuillets musculaires manquent reellement ou si leur absence apparente est due a lä conservation defectueuse de l'objet. L'endoderme presente une particularite remarquable. Le long de chacune des faces interposees, mais plus pres de la face abaxiale que de la face adaxiale, 1' endoderme se souleve en une crete saillante dans la cavite tentaculaire. Oes cretes sont forrnees de celhdes assez semblables ä Celles qui constituent l'endoderme dans la region aborale de la colonne (jag. 6). L'endoderme est aussi plus mince suivant la face adaxiale que suivant la face abaxiale: ici il est forme de cellules prismatiques ou cylindriqu.es, lä de cellules cubo'ides. A la base des tentacules les cretes endodermiques s'elargissent et se prolongent, sans changer de caracteres, sur les faces laterales des sarcoseptes; l'endoderme des faces adaxiales se continue dans l'endo- derme de la paroi actinöpharyngienne, tandis que l'endoderme des faces abaxiales se prolonge dans la colonne. Gerne buccal. La grosse saillie hemispherique qui s'eleve au milieu du cercle des tentacules, avec lesquels eile se continue d'ailleurs insensiblement, repond au disque et au c6ne buccal des autres Cerianthides, confondus ici en une seule et meine formation. Oette saillie buccale presente, ä son sommet, la fente actinostomienne, qui la divise en deux levres laterales reliees l'une ä l'autre par une commissure anterieure et une commissure posterieure. La löge directrice vient se terminer en eul-de-sae ä la commissure anterieure. Dans la partie du cone buccal, qui s'eleve au dessus des commissures, les coupes transversales montrent, taut ä droite qu'ä gauebe, les sections des cloisons S1 ä S7 (PL XIII, fig. 1). En arriere et sur les cotes de la commissure posterieure viennent se terminer en eul-de-sae les loges situees en arriere de U . La fente actinostomienne est lineaire; le sulcus se reconnait, jusqu'au niveau de la bouche, ä la strueture particuliere de sa paroi; lui aussi a la forme d'une fente lineaire antero-posterieure (PI. XIII, fig. 1). A la commissure posterieure se voit, sur quelques coupes, avoisinant l'actinostome, un sillon dont la section a la forme d'un T (PI. XIII, fig. 1). Lä aussi l'ectoderme presente des caracteres differents de ceux qu'il affecte aux parois laterales du pharynx. La paroi du cone buccal est amincie; l'assise musculaire y est reduite ä une couche reguliere, nullement plissee, de fibrilles, dont la directum est en grande partie radiaire. Je dis en grande partie parce que, en arriere de la commissure posterieure, la direction des fibrilles est transversale. Actinopliarynx. Au voisinage de l'actinostome sa cavite a la forme d'une fente, comme l'actinostome auquel il fait suite (PI. XIII, fig. 1). Plus bas il s'elargit et sa section devient ovalaire (PL XII, fig. 3). L'ectoderme pharyngien forme, dans la plus grande partie de la hauteur de l'organe, des bourrelets separes entre eux par des sillons actinopharyngiens. Tres-profonds, au voisinage de l'enterostome, ces sillons deviennent moins profonds vers l'actino- stome (PL XII, fig. 3; PL XIII, fig. 1). On en compte 9 ä droite, 8 ä gauche au voisinage de l'enterostome. Le revetement epithelial du sulcus se distingue ä premiere vue de l'ectoderme qui tapisse les parois laterales de l'actinopharynx 1° par la rarete des glandes hyalines, abondantes au Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. K. e. 126 Bd. v. Beneden, Bes Anthozoaires. niveau des bourrelets pharyngiens; 2° par l'epaisseur des plateaux que portent les cellules epitheliales; 3° par la longueur et l'epaisseur de leurs flagellums. Dans la larve n° 1 il existe, dans l'assise epitheliale de l'ectoderme, non seulement au niveau des bourrelets, mais aussi des sillons actinopharyngiens, un depot pigmentaire d'une colo- ration jaune-brun, qui manque au fond du sulcus et aussi le long du bord posterieur du pharynx. L'assise musculaire ectodermique est epaissie et feuilletee suivant les cotes pharyngiennes, fort amincie suivant les sillons (PI. XII, fig. 3 et 9). Elle manque entierement au fond du sulcus. Sarcoseptes. Dans toute la liauteur de 1' actin o pharynx et dans la region ou elles sont bordees par un filament mesenterique ä section trifoliaire, les cloisons presentent un revetement endodermique uniforme; les cellules endodermiques presentent les meines caracteres depuis l'insertion pharyngienne jusqu'ä l'insertion murale des sarcoseptes (PL XII, fig. 3). L'endoderme est seulement aminci a l'insertion murale; il s'epaissit ensuite brusquement pour diminuer graduellement d'epaisseur dans la direction centripete. II en resulte que la section transversale d'une cloison presente assez bien l'aspect d'une feuille longue et etroite, dont la nervure mediane serait representee par la lamelle mesenchymatique, et le petiole par l'insertion murale. L'elargissement du limbe foliaire, au point oii il fait suite au petiole, se poursuit dans toute la hauteur des sarcoseptes et jusque dans les tentacules, ou il se continue dans les deux cretes endodermiques signalees ci-dessus (fig. 5). II est plus accuse. dans les cloisons directrices que dans les sarcoseptes lateraux (fig. 3). Toutes les cloisons, aussi bien les cloisons impaires que les cloisons paires, ä la seule exception des cloisons directrices et des cloisons encore depourvues d'enteroides, portent des mesenterelles pelotonnees. Seulement les mesenterelles sont plus courtes, mesurees dans le sens de la hauteur et moins developpees dans le sens radiaire aux cloisons impaires qu'aux cloisons paires. Les premieres forment moins de crrconvolutions. Dans toute l'etendue des mesenterelles, l'endoderme montre une structure tres-particuliere indiquee dans la fig. 10, PL XII. II est bourre de vacuoles spheriques, de dimensions tres-variables, et, dans le protoplasme, se trouvent dissemines d'innombrables noyaux, non seulement ä la surface mais aussi dans la profondeur. Tres-epaissi dans la region moyenne des mesenterelles, le revetement endodermique est aminci aux bords de ces formations. En meme temps que l'endoderme s'amincit il devient moins vacuoleux et les noyaux se portent vers la surface. La lamelle mesenchymatique presente deux epaississements, l'un dans les expansions foliaires de l'endoderme, Lautre dans les mesenterelles (PL XII, fig. 6 et 11). Botrucnides et cnidorages. La cavite coelenterique est parsemee d'innombrables organes globideux charges de nematocystes, que je designe sous le nom de cnidorages. Ils sont particulierement abondants dans la partie aborale du corps (PL XII, fig. 4), mais se voient aussi dans les cavites mesenteriques (PL XII, fig. 3) et jusque dans les tentacules. Ils procedent d'organes en forme de grappes, auxquels j'ai donne le nom de botrucnides. Ces grappes sont appendues aux bords libres des sarcoseptes S2, S4, Ss et £s pres des extremites aborables de ces organes, immediatement en derouver que les paires de cloisons ne fönt defaut chez aucun Hexactiniaire, pas plus du reste que chez les Zoanthes. Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. K. e. 19* 148 Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. V. Les Cerianthaires possedent une musculature ectodermique longitudinale dans toute l'etendue de la colonne. Cette couche musculaire, si puissante chez tous les Cerianthes adultes etudies jusqu'ici, je Tai trouvee tres-developpee deja chez beaucoup de larves et clairement indiquee chez d'autres, chez lesquelles le jeune äge etait certainement la cause du peu de puissance de la musculature. Je n'en ai trouve aucune trace, ni chez Apiactis, ui chez Peponactis; mais cela tient probablement ä ce que la couche musculaire s'etait detachee de la mesoglee et perdue avec le reste de l'ectoderme. L'on a cru pendant longtemps que toutes les Hexactinies sont depourvues de musculature ectodermique dans la colonne. Les recherches de R. Hertwig (56), de Blochman et Hilger (57), de Fowler (58) et de Carlgren (3) ont etabli qu'il n'en est pas ainsi. R. Hertwig a trouve une couche de fibrilles musculaires longitudinales, ä la face externe de la mesoglee, chez une Actinie qu'il rapporte avec doute au genre Corynactis ; il pense qu'il en est de meine dans le genre Corallimorphus. II fait de ces genres la famille des Corallimorphidae. Blochman et Hilger ont signale la meme formation chez Gonactinia prolifera, Fowler chez Thaumactis medusoides, Carlgren chez Protanthea simplex. Ce dernier auteur attache avec raison une grande importance ä cette decouverte; il voit dans la presence de cette musculature ectodermique un caractere archai'que et reunit les Corallimorphidae, les Thaumactinidae et les Gonactinidae (Gonactinia et Protanthea) en une tribu qu'il designe sous le nom de Protantheae. II est fort probable que la musculature ectodermique des tentacules et du disque buccal des autres Hexactiniaires n'est qu'un reste de cette couche a fibres longitudinales qui, chez les Hexactiniaires primitifs, siegeait dans toute l'etendue de la paroi du corps, comme chez les Protantheae actuels et chez les Cerianthes. VI. La musculature des sarcoseptes, si importante ä considerer au point de vue syste- matique, chez les autres Anthozoaires, parait n'avoir pas cette valeur chez les Cerianthaires: 1° eile semble varier d'un genre ä l'autre; 2° eile est toujours si peu developpee que sa presence meme est difficile a constater. Ce qui prouve ä l'evidence l'etat rudimentaire des faisseaux musculaires des cloisons, chez les Cerianthes, c'est que, ä propos d'une meme espece, la plus etudiee et la mieux connue de toutes, le C. membranaceus, les opinions les plus contra- dictoires ont ete emises par les meilleurs actinologues. VII. II parait exister deux ordres de tentacules, des tentacules marginaux et des tentacules labiaux, che;; tous les Cerianthaires adultes. Cependant, je n'ai pu trouver aucune trace de tentacules labiaux chez certaines larves, malgre leur taille considerable et leur developpement tres-avance (Hensenanthida, Calpanihula). II ne serait pas impossible qu'il existät des Cerianthaires adultes depourvus de tentacules labiaux. VIII. L'on a trouve un pore aboral chez les Cerianthes adultes. Ce meme orifice existe deja chez les larves Ovactis et autres, voire meme chez les Arachnactis Lloydii tres-jeunes. Je ne puis dire si cet orifice existe ou non chez toutes les formes. II me parait impossible de decider actuellement si tous les Cerianthaires possedent cet orifice. IX. Les Cerianthaires possedent tous un sillon actinopharyngien unique. Ce sillon je l'ai appele sulcus, adoptant le nom que Haddon a donne a l'une des deux gouttieres actino- Classification des Authozoaires. 149 pharyngiennes des Hexactiniaires. Cepenclant, dans l'etat actuel de nos connaissances, il ne semble pas possible d'affinner ou d'infirmer l'homologie de la gouttiere actinopharyngienne des Cerianthaires avec le sulcus des Hexactiniaires, pas plus qu'avec le siphonoglyphe des Octactiniaires. En resume : c'est la symetrie bilaterale mitigee, le fait qu'ils passent par un stade Cerinula, dont les organes se retrouvent dans l'extremite anterieure des Cerianthes adultes, rallongement aux depens d'une löge de multiplication mediane et posterieure, le fait que pendant cette periode les organes continuent a se form er par couples, tout couple nouveau appa- raissant en arriere des couples similaires anterieure ment form es, enfin l'absence de cloi'sons appariees, qui caracterisent essentiellement les Cerianthaires. C. Classification des Anthozoaires. De la place qui revient aux Cerianthaires. I. Des Hexactinies. La division des Zoanthaires en Malacodermes et Sclerodermes, fondee par H. Milne- Edwards et J. H a i m e , admise pendant longtemps, a ete fort battue en breche dans le cours des dernieres annees. Et ce a divers points de vue : 1° L. Agassi z et apres lui Moseley ont etabli que les Milleporides ne sont pas apparentes aux Madreporaires, mais sont au contraire voisins des Hydro'ides; Moseley est arrive a la meme conclusion en ce qui concerne les Stylasterides. Ces deux groupes forment aujourd'hui l'une des divisions primaires de la classe des Hydrozoaires, sous le nom de Hydrocoralliaires (Hydrocorallia). Moseley a demontre, d'autre part, que les Heliopores sont des Octocoralliaires. De sorte que le groupe des Sclero- dermes etait forme de l'association artificielle d'organismes divers, les uns Hydrozoaires, les autres Octocoralliaires, avec de vrais Polyactiniaires. 2° Les freres Hertwig ont etabli, d'autre part, combien l'organisation des Cerianthes, des Edwardsies et des Zoanthes differe de celle des vrais Hexactiniae. Ils estiment que l'association immediate de ces formes, sous le nom de Malacodermes, est toute artificielle. Si l'on prend en consideration les traits essentiels de l'organisation, le nombre, le groupement et la genese des sarcoseptes, l'orientation des muscles unilateraux et l'ordonnance de la musculature septale, il y a lieu de distinguer plus de deux groupes primaires dans la classe des Zoanthaires. Si les Octactiniens constituent une division bien naturelle et bien homogene, il n'en est pas de meme des Zoanthaires : les Cerianthes, les Edwardsies, les Zoanthes et les Actinies forment, dans cette division, autant de types d'organisation differents. Ces types different entre eux, plus que les vrais Madreporaires ne different des Hexactiniae. Nous sommes loin d'etre edifies sur l'organi- sation de la plupart des Sclerodermes et nous ne pouvons songer, ä raison de l'insuffisance de nos connaissances, ä etablir des a present une Classification definitive des Zoanthaires. II est a presumer que plus on progressera dans la coimaissance de ce qui reste de l'ancien groupe des Sclerodermes, plus on reconnaitra la necessite de dissoudre cette division Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. K. e. 150 Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. heterogene des Zoanthaires. Une grande partie des Madreporaires est certainement tres-voisine des Actinides; d'autres se montreront peut-etre apparentes aux Zoanthes, d'autres aux Edwardsies, d'autres encore pourront former, en raison du nombre, de la structure, du groupement et du developpement de leurs sarcoseptes, des divisions naturelles ä cote des groupes cpue 1 on a distingues dans les anciens Malacodermes. L'on peut maintenir, ä titre provisoire, la division des Zoanthaires en Sclerodermes et Malacodermes; mais il ne faut pas perdre de vue que cette division est provisoire et artificielle et que l'on peut distinguer des ä present, parmi les Malacodermes quatre tribus differant profondement entre elles par leur Systeme septal : les Hexactiniae les Zoantheae les Edwardsiae les Ceriantheae. Les Sclerodermes sont, tout au moins pour une bonne part, plus voisins des Hexactiniae, que ces dernieres ne le sont des Edwardsies, des Zoanthes et des Cerianthes. Teiles sont les conclusions que les freres Hertwig ont tirees, en matiere de systematique, de leurs etudes sur l'organisation des Malacodermes. Depuis la publication de ce memoire (21), nombre de travaux importants ont ete publies sur l'organisation des Zoanthaires. Qu'il me suffise de citer les ouvrages de R. Hertwig (56), de G. v. Koch (18), de Er d mann (60), de Haddon (19, 73 et 74), des Dixon (59, 61, 62), de Blochmann et Hilger (57), de PI. Mac Murrich (14), de Faurot (17) et de Carlgren (3). Ces publications ont eu pour resultat de nous faire mieux connaitre l'organisation interne de beaucoup de Malacodermes et d'en decrire de nouveaux. Le nombre des tribus que 1 on a distinguees, en se fondant sur le nombre, l'ordonnance et Vordre de formation des sarcoseptes s'est progressivement eleve de 4 ä 11. Elles ont noms : I. Hexactiniae 0. & R. Hertwig. IL Paractiniae R. Hertwig. VII. Thaumactiniae Fowler. VIII. Aegireae Danielssen. IX. Edwardsiae 0. & R. Hertwig. X. Zoantheae 0. & R. Hertwig. XL Ceriantheae O. & R. Hertwig. III. Monauleae R. Hertwig. IV. Aulactiniae Boveri. V. Protactiniae Mac Murrich. VI. Protantheae Carlgren. II est ä remarquer que ces tribus constitueraient autant de divisions equivalentes, possedant, dans l'esprit de ceux qui les ont creees, une valeur systematique uniforme. J'estime pour ma part que les neuf premieres forment, avec les Madreporaires un seul et meme groupe naturel, pour lequel ou peut maintenir le nom de Hexactiniaria ; que les Zoantheae, qui constituent, dans le tableau ci-dessus, la dixieme tribu, presentent ä eux seuls une importance egale ä celle de tous les Hexactiniaria. C'est pourquoi je propose, pour les designer, le nom de Zoanthiniaria, les deux groupes formant ensemble la sous-classe des Zoanthactiniaria. Quant aux Ceriantheae je pense qu'il faut les separer definitivement des Zoanthactiniaires et les reunir aux Antipathes, pour en faire le groupe des Ceriantipatharia. Les pages qui suivent seront employees ä justiner ces conclusions. Piasieurs tribus enumerees ci-dessus ne peuvent etre maintenues. Classification des Anthozoaires. 151 Aegireae. En 1887 Danielsse n (63 et 25) a decrit deux nouvelles Actinies, sous les noms de Fenja mirabilis et Aegir frigidus. II en a fait la tribu des Aegireae. Elles se distingueraient de toutes les autres Actinies, et de tous les Coelenteres, par la presence d'un tube digestif complet, avec bouche et anus. L'une et l'autre formes auraient douze sarcoseptes complets. Les loges qu'elles delimitent ne communiqueraient pas avec le tube digestif chez Fenja mirabilis; elles deboucheraient ä l'exterieur, sur le pourtour de l'anus, par douze pores genitaux. Chez Aegir il existei'ait, au voisinage de l'anus, douze fentes faisant eommuniquer l'intestin avec les loges. Appelhöf (64) a eu entre les mains les exemplaires types et les coupes de Danielssen. II etablit que la description repose sur l'examen d'exemplaires mutiles du genre Halcampa, chez lesquels une partie de la paroi du corps, avec le peristome et la couronne tentaculaire, avaient ete invagines. Appelhöf rapporte ä Halcampa clavus non seulement les genres Fenja et Aegir, mais aussi Halcampoides abyssorum Danielssen. Paractiniae R. Hertwig. B o v e r i , tout en contestant une valeur phylogenique ä ce groupe etabli par R. Hertwig, pour recevoir des Malacodermes presentant un nombre d'antimeres different de six, propose de conserver cette tribu pour la facilite de la Classification. Mac Murr ich demontre clairement que, meme ä ce point de vue, la tribu des Paractiniae ne peut etre conservee. II a ete reconnu que diverses formes, dont les affinites avec les Hexactiniae ne sont pas contestees, s'ecartent du type hexamere. Tealia crassicornis (G. G. et A. E. Dixon, 62), Tealia tubercidata (Cunningham, 65) et Peachia hastata (Haddon) sont des formes decameres ; Aiptasia annulata (Mac Murrich, 66) et Sideractis glacialis (Danielssen, 25) sont octameres. Ces differents genres ou tout au moins les especes de ces genres, dont nous venons de citer les noms, devraient donc etre places ä cote des genres Sicyonis et Polyopis dans la tribu des Paractinies. II en resulterait une association essentiellement heterogene de genres, dont les veritables affinites sont ailleurs, et qui n'auraient de commun qu'un caractere negatif: l'absence d'une compositum hexamere. Carlgren rappelle en outre que Fr. Dixon (59) a rencontre des variations, en ce qui concerne le nombre des antimeres, dans les limites d'une meme espece. Les especes du genre Sagartia sont particulierement sujettes ä ces variations. Chez Sagartia (Cylista) undata Carlgren a constate la presence de varietes hexameres, d'autres pentameres. La tribu des Paractiniae n'est donc fondee que sur des caracteres variables dans les limites d'un meme genre, voire meme d'une seule espece. E a u r o t dans ses belies recherches sur les Actinies a trouve chez Tealia felina un nouvel exemple d'un Bunodide decamere. II a montre, par ses etudes sur le developpement de cette espece, comment le type decamere derive d'une composition hexamere primitive. Quatre paires du second cycle se developpent rapidement, au point de devenir completes et de prendre les caracteres des paires du premier cycle, alors que les deux paires restantes du second cycle restent en retard. Ce sont les paires dorso-laterales et medio-laterales qui, chez Tealia felina, viennent prendre part ä la composition de ce qui parait etre le premier cycle. Le phenomene se reproduit dans la suite du developpement ; un certain nombre de paires du troisieme cycle, par un accroissement plus rapide, prennent bientot les memes caracteres que les paires ventro- laterales du second cycle. II semble ainsi que la succession soit 10, 10, 20 et ce qui se Ed. v. Bene den, Les Anthozoaires. K. e. 152 Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. produit, pour les paires de cloisons, s'accomplit aussi pour les tentacules qui dependent des loges qu'elles delimitent. Monauleae. Cette tribu ne se justifie pas d'avantage. R. Hertwig l'a etablie pour le seul genre Scytophorus qui, d'apres lui, ne possederait qu'une seule paire de cloisons directrices et trois paires laterales, de chaque cote, au lieu de deux. Mac Murr ich fait observer avec raison que rien ne prouve qu'il faille Interpreter en ce sens 1' ordonnance septale des Scytophorus. Rien n'empeche d'admettre l'existence d'une paire directrice dorsale et de considerer comme se rattachent au second cycle les sarcoseptes faisant face aux directrices dorsales. Dans ce cas douze des cloisons de Scytophorus seraient liomologues aux douze mesenteres du genre Halcampa, avec addition d'un mesentere du second cycle dans les interloges dorso-laterales, oü apparait la premiere paire du second cycle chez les autres Hexactiniaires, la seule qui existe chez Gonactinia prolifera. Carlgren rappelle que F. Dixon (59) a decrit im exemplaire de Sagartia miniata chez lequel l'ordonnance des sarcoseptes etait semblable ä celle qui caracterise Scytophorus. Carlgren a observe des exemplaires d' Halcampa duodecimcirrhata chez lesquels certaines paires etaient egalernent remplacees par une cloison unique (1. c. p. 43). Aulactiniae. Tout recemment Boveri a decrit sous le nom de Gyractis deux formes d'Anemones qui different de toutes les Actinies connues par l'absence de gouttieres actino- pharyngiennes (sulcus et sulculus) et de cloisons directrices. L'actinostome, au lieu d'etre une fente, ä la forme d'un orifice circulaire et la symetrie des polypes est une symetrie radiaire parfaite. Boveri admet que ce plan d'organisation differe fondanientalement de celui de tous les autres Actiniaires; il propose d'eriger pour le genre Gyractis la tribu nouvelle des Aulactiniae. L'on ne connait malheureusement rien du developpement des Gyractis et les renseigne- ments que Boveri a recueillis sur leur Organisation sont iusuffisants pour decider des rapports de filiation qui les rattachent aux autres Actiniaires. Boveri suppose que le type radiaire des Aulactinies peut etre deduit de celui des Halcampides, en supposant qu'un couple de sarco- septes a apparu dans les loges ventrolaterales et un autre dans les loges dorsolaterales d'une Halcampa, ces deux couples formant avec les directrices dorsales et ventrales quatre paires de sarcoseptes. Ce qui s'est produit aux cotes de l'un des couples directeurs pour amener la formation du genre Scytophorus (Monaulees), se serait produit aux cotes des deux couples directeurs pour determiner l'apparition des Gyractis. La disparition du sulcus et du sulculus serait, conformement ä la regle, le resultat de la disparition des loges directrices devenues de simples exoceles. Si tette est reellement la filiation du genre Gyractis, il est evident qu'il n'est qu'une Variation du type Hexactiniaire analogue ä celle qui se presente dans le genre Scytophorus. Mais il me parait y avoir une autre possibilite. L'on sait qu'il se rencontre, chez plusieurs formes d' Actiniaires des variations individuelles, en ce qui concerne le nombre des gouttieres actinopharyngiennes. Chez des especes normalement diglyphiques, l'on rencontre des individus monoglyphiques, voire meme polyglyphiques. G. F. Dixon a montre que dans trois especes du genre Sagartia, S. venusta, S. nivea et S. miniata, il se rencontre des exemplaires mono- glyphiques, ä cote d'individus pourvus de deux gouttieres actinopharyngiennes. L'absence de Classification des Anthozoaires. 153 l'une des gouttieres coincide avec l'absence du couple correspondant de cloisons directrices. — F. Dixon a confirme cette Observation, eu ce qui concerne S. nivea et S. rosea. Mc. Murrich a constate les meines variations du nombre des siphonoglyphes et des cloisons directrices chez Metridium marginatum et Parker (68) a fait voir que, chez cette espece, Ton trouve non seule- ment de nombreux cas de monoglyphie, mais aussi de frequentes variations polyglyphiques. Carlgren a observe la monoglyphie chez Sagartia undata et Fowler dans un des trois exemplaires de son Thaumactis medusöides. Si les siphonoglyphes varient ainsi dans les limites d'une meine espece, il faut s'attendre aussi ä rencontrer des cas d'aglypbie. Haddon et Duerden (87) ont cherche en vain des cloisons directrices chez Cystiactis tuberculosa. II est fort probable que les formes que B o v e r i a rapportees au genre Gyradis sont ou bien des individus aglyphiques de certaines especes de Bunodides ou des especes derivees de Bunodides, chez les- quelles le caractere aglyphique, devenu constant, justifie la creation d'especes ou meme d'un genre special. Tout ce que nous savons des variations individuelles qui se presentent chez les Hexac- tiniaires nous autorise ä penser que les caracteres sur lesquels se fonde la tribu des Aulactiniae n'ont aucune signification phylogenique et que les Gyradis, comme les Scytophorus, sont des formes recemment issues d'Hexactinaires typiques. Thaumadiniae Fowler. Thaumactis medusöides, dont Fowler (58) a fait la tribu des Thau- mactiniae, est certainement une forme tres-differente de tous les Hexactiniaires decrits jusqu'ici. Elle est probablement, comme l'indique son nom specifique, une forme libre et nageante. Elle possede un total de vingt et une paires de sarcoseptes; une paire unique de cloisons directrices; six paires primaires, y compris la paire directrice, six paires secondaires, dont les quatre voisines des directrices atteignent seules l'actinopharynx ; neuf paires tertiaires, siegeant dans le voisinage des directrices. Tels sont les nombres observes dans le plus grand des trois individus que Fowler a eus ä sa disposition. La colonne presente une musculature longitudinale ectodermique et ce caractere, manifestement archai'que, a determine Carlgren ä ranger le genre Thaumactis dans sa tribu des Protantheae, qui reunit les genres Gonactinia, Protanthea, Halcurias, Corynadis et Corallimorphus . Ils possedent tous, comme les Oerianthes, les Antipathes, les Scyphomeduses et les Hydrozoaires, une couche de fibres musculaires longitudinales dans la profondeur de l'ectoderme. Nul ne contestera, ni l'importance de la decouverte d'une semblable musculature chez une serie d'Hexactiniaires, ni la valeur de ce caractere au point de vue phylogenique. R. Hertwig aussi bien que Fowler l'ont interprete dans le meme sens que Carlgren et le considerent comme un caractere archai'que. Mais il ne s'en suit pas que les formes qui le presentent soient necessairement archai'ques, ni que ces formes soient immediatement apparentees entre elles. Un caractere archaique peut s'etre maintenu dans des rameaux divers d'une meme souche et se presenter dans des formes tres-specialisees, alors qu'il a disparu dans d'autres rameaux moins diversifies ä d'autres points de vue. On ne peut fonder la Classification sur un seul caractere en negligeant tout le reste de 1' Organisation. A part la presence d'une musculature ectodermique, quelle analogie y a t-il entre Thaumactis medusöides d'une part, Gonactinia prolifera, Protanthea Simplex ou Corynadis de l'autre? Je ne pense pas que le groupe des Protantheae puisse etre maintenu; je le considere comme une association heterogene et artificielle. Mais il y Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. K. e# 154 Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. a-t-il lieu, comme le propose F o w 1 e r , de creer pour le genre Thaumactis une tribu speciale ä ranger ä cote des Hexactiniae, Zoantheae, Ceriantheae etc. ? La Solution de cette question depend de l'idee que l'on se fait du type Hexactiniaire. D'apres moi le trait caracttristique de ce type d' Organisation reside dans ce fait que les douze premieres cloisons, nees successivement par couples, dans la premiere periode de Devolution, s'apparient deux a deux, a la fin de cette periode, de facon ä constituer six loges (endoceles) et six interloges (exoceles) et que, ä partir de ce moment, il se forme de nouvelles paires de sarcoseptes dans tout ou partie des interloges, les loges, une fois constituees, restant indivises dans tout le cours de l'evolution. Des six premieres loges deux, generalement depourvues de muscles unilateraux, marquent le plan median et repondent aux comniissures de l'actinostome. Les cloisons qui les delimitent portent d'ordinaire leurs muscles unilateraux sur les faces qui delimitent les inter- loges voisines, on les appelle cloisons directrices. A chaque löge directrice repond une gouttiere actinopharyngienne. Les loges primaires dorso-laterales et ventro-laterales renferment toujours une paire de muscles unilateraux. II en est de meme des loges du second, du troisieme, du quatrieme cycle etc. La presence de deux loges directrices n'est cependant pas constante et l'arrangement de la musculature des cloisons est sujet ä variations. Chez Aulactinia stelloides Mac Murrich a vu un niesentere primaire exceptionnellement pourvu de muscles unilateraux sur chacune de ses faces. Gr. F. Dixon a moritre qu'il arrive frequemment que, chez les especes Sagartia venusta, S. nivea et S. miniata, l'on ne trouve qu'un siphonoglyphe au lieu de deux et dans ce cas il n'existe non plus qu'une paire de cloisons directrices. F. Dixon a confirme cette Observation; Mac Murrich et Parker (68) ont constate le meme fait chez Metridium marginatum. Dans ce cas les directrices dorsales portent des muscles unilateraux sur les faces par lesquelles elles se regardent et elles perdent de par ce fait leur caractere de cloisons directrices. La presence d'une seule paire de semblables cloisons, et meme l'absence totale de cloisons directrices, ne peut donc etre invoquee pour exclure des Hexactiniae teile ou teile forme d'Actinies. Mac M u r r i c h estime qu'il est probable que les Anthozoaires primitifs etaient totalement depourvus de siphonoglyphes et puisque c'est la presence de ces gouttieres actinopharyngiennes qui semble determiner le caractere particulier des sarcoseptes directeurs, il faut admettre qu'au debut les loges directrices elles-memes ne se distinguaient pas des loges laterales. Quoiqu'il en soit de cette opinion, la presence chez Thaumactis de douze cloisons primaires, appariees deux a deux, de fagon ä former six loges (endoceles) et six interloges (exoceles), d'un second cycle de sarcoseptes apparies deux ä deux, subdivisant les interloges, d'un troisieme cycle presentant les memes caracteres ; enfin l'existence de muscles unilateraux endo- celiens, me paraissent decider de la place du genre Thaumactis parmi les Hexactiniae. II importe peu que deux paires du second cycle soient incompletes et que le nombre des paires du troisieme soit non pas douze mais neuf seulement; il a ete reconnu, en effet, chez plusieurs Hexactiniae, que les paires du second cycle n'apparaissent pas simultanement, mais succesivement. Les Thaumactis doivent-ils former, dans le groupe des Hexactiniae, le type d'une famille distincte ou une division d'un ordre plus eleve? C'est lä une question que je n'ai pas ä Classification des Anthozoaires. 155 discuter ici. J'ai voulu etablir seulement que, pas plus que les Paractiniae et les Monauleae, les Thaumactiniae ne constituent une division equivalente ä celle des Hexactiniaires, mais bien une subdivision des Hexactiniaria. Edwardsiae, Pratactiniae, Pratantheae, Eexactiniae. Deux decouvertes recentes me paraissent avoir une tres-grande importance au point de vue de la Classification des Malacodermes et pour l'appreciation des idees qui ont regne, dans le cours des dernieres annees, sur la phylogenie des Zoanthaires. La premiere est la decouverte faite par Faurot de la presence de cloisons rudimentaires dans deux especes du genre Edivardsia: Edwardsia Beautempsi et Edwardsia adenensis. La seconde est la decouverte faite par Carlgren du Protanthea simplem. Apres que les freres Hertwig eurent separe les Edwardsies des Hexactiniae et eurent erige la tribu des Edwardsiae, qu'ils plagent ä cote des Hexactiniae et ä laquelle ils attribuent la meme valeur systematique, l'on fut conduit ä voir dans les Edwardsies, auxquelles on n'attribuait que huit cloisons, homologues aux quatre premiers couples des Hexactiniaires larvaires, les survivants actuels de la souche ancestrale de tous les Malacodermes, y compris les Cerianthides. Cette idee fut emise tout d'abord par Dixon, puis par Mac Murrich, defendue par Boveri et acceptee depuis par la plupart des actinologues. Je m'y suis moi-meme rallie en partie. Cependant, apres l'etude du developpement des Arachnactis (12) et d'une larve de Zoanthe (13) il m'a paru que les Zoanthines, aussi bien que les Cerianthes, devaient etre separes des Actiniaires qui, dans le cours de leur evolution, passent par le stade Edwardsia. Je conserve la meme maniere de voir, en ce qui concerne les Cerianthes; mais j'estime que les faits mis en lumiere quant au developpement des Zoanthes (voir la derniere partie du present memoire) rendent fort probable leur etroite parente avec les Hexactiniaires. J'estime, d'autre part, qu'apres les recherches de Faurot, le caractere archa'ique des Edwardsies est devenu fort problematique : les Edwardsies ne sont, ä en juger par les faits actuellement connus, que des Hexactiniaires arretes dans le cours de leur developpement et devenus sexues au moment oü ils ne portent encore que huit cloisons completes. Faurot a trouve que Edwardsia Beautempsi et E. adenensis ne sont pas pourvus de huit sarcoseptes, groupes de facon ä former deux loges directrices l'une ventrale, l'autre dorsale, un couple ventro-lateral et un couple dorso-lateral, mais qu'il existe chez E. Beautempsi im total de 16 sarcoseptes, chez E. adenensis un ensemble de 20 cloisons. Independamment des huit cloisons completes, que l'on connaissait, chez les Edwardsies, il existe huit cloisons rudimentaires chez E. Beautempsi, douze chez E. adenensis. Chez l'une et l'autre especes l'on trouve, dans la partie superieure de la colonne, des rudiments des sarcoseptes 5 et 6 du premier cycle des Hexactiniaires. II existe en outre une paire dorso-laterale, chez E. Beautempsi, une paire dorso-laterale et une paire laterale, chez E. adenensis, de sarcoseptes du second cycle. Des lors la premiere espece presente exactement la meme ordonnance septale que Gonactmia prolifera, la seconde est identique, au point de vue du nombre et de l'arrangement des sarco- septes, ä un individu sexue de Tespece Halcampa duodecimcirrhata, decrit par Carlgren, et aussi ä l'actinie decrite par Mac Murrich sous le nom de Oractis diomedeae (14). Ces Edwardsies presentent donc douze cloisons septales primaires, comme les Hexactinies et un second cycle Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. K. e. 20* 156 Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. incomplet, tendant ä se completer de la face dorsale vers la face ventrale. Chez E. Beautempsi le nombre total des tentacules est de 14 ä 16; il est de 15 ä 16 chez E. adenensis. II ne me parait pas possible, en presence de ces faits, de separer les Edwardsies des Hexactinies. II n'y a plus aucune difference essentielle d' Organisation ä signaler entre E. Beau- tempsi et Gonactinia prolifera; l'ordonnance septale et le nombre des tentacules sont identirpies dans les deux forrnes. La premiere est, il est vrai, une Actinie pivotante ; la seconde se fixe au moyen d'un disque pedieux. Mais Ton ne peut attacher une importance süffisante a un caractere d'adaptation ä des genres de vie differents, pour separer les Edwardsies des Hexactiniae. Ne ränge t'on pas les Ilyanthides dans la meme tribu que des formes adherentes? Au surplus il faut renoncer ä voir dans les Edwardsies le type ancestral d'oü seraient issus les Hexactinies. Si meme, ce qui devient douteux, les autres especes du groupe des Edwardsides, ne possedaient aucune trace des sarcoseptes rudimentaires decrits par Faurot, Ton ne pourrait d'avantage les considerer comme des formes archa'iques. Pour admettre cette conception il faudrait soutenir de deux choses l'une, ou que les especes Beautempsi et adenensis sont egalement des formes ancestrales, descendants directs des types qui ont fait la transition entre Edwardsies primitives et Hexactiniaires primitifs ou bien que ces especes sont des Edwardsies evoluant actuellement vers les Hexactiniaires. La premiere hypothese est insoutenable en presence de l'etat rudimentaire des sarcoseptes 5 et 6 et des cloisons du second cycle chez E. Beautemjm et E. adenensis. II n'est pas admissible que des organes aussi rudimentaires se soient conserves depuis le moment oü s'est faite la transition entre Edwardsies et Hexactinies jusqu'ä l'epoque actuelle. L'on ne peut supposer d'avantage que ces especes soient des Edwardsies evoluant vers les Hexactinies, ä raison de l'etat de developpement de leurs tentacules. O'est un fait general, chez les Anthozoaires, que les tentacules naissent posterieurement aux loges dont ils dependent. La presence de 14 ä 16 tentacules ä peu pres egalement developpes chez E. Beautempsi et E. Adenensis est un argument puissant contre l'idee que ces especes seraient en voie d'evolution vers les Hexactiniaires. II ne reste donc plus d'autre Solution que celle-ci: Les Edwardsiae sont des Hexactiniaires simplifies par regression progressive des cloisons du second cycle et des cloisons 5 et 6 du premier cycle. La presence, chez un certain nombre d'Edwardsides, d'un nombre de tenta- cules superieur a 16, est un nouvel argument ä l'appui de l'opinion d' apres laquelle ces formes sont issues de types ancestraux pourvus d'une plus grand nombre de loges et de cloisons. L'origine Hexactiniaire est confirme par le fait que, chez certaines especes d'Edwardsies (Milne- Edwardsidae de Carlgren), l'arrangement des tentacules est le meme que chez les Hexac- tinies: 6. 6. 12. La notion d'apres laquelle les Edwardsides seraient, non des formes primitives, mais bien des descendants simplifies d'Hexactiniaires, realisant le type hexamere, n'infirme pas necessairement l'hypothese d'apres laquelle les Hexactiniae seraient issus d'ancetres Edwardsi- formes, c'est a dire d' Anthozoaires ä huit cloisons completes, presentant la musculature septale que l'on trouve chez les larves ä huit cloisons primaires, cloisons qui deviennent seules completes et sexuees chez un certain nombre d'Hexactinies, notamment chez Protanthea simplem et aussi Classification des Authozoaires. 157 cliez les Edwardsies actuelles. Ce que j'ai cherche ä etablir c'est que les Edwardsies actuelles ne sont pas les descendants directs de ces formes ancestrales supposees, qu'ils ne representent pas, dans la nature actuelle le type ancestral des Hexactiniaires, qu'ils sont au contraire issus des Hexactinies. Carlgren a decouvert dans Protanthea simplex une forme extremement remarquable. Elle se rapproclie de YActinia prolifera de Sars, dont Bloch mann et Hilger ont fait le genre Gonactinia (57). L'un et l'autre genres possedent dans toute l'etendue de la colonne une musculature ectodennique longitudinale. Comme il a ete dit plus haut, Carlgren a fonde sur la presence de cette couche la tribu des Protantheae, dans laquelle il ränge, independamment de Protanthea simplex et Gonactinia prolifera, Thaumantias medusöides de Fowler, l'espece provenant de l'expedition du Challexger que ß. H e r t w i g a rapportee au genre Corynactis, le genre Corallimorphus du meme auteur, enfin le genre Halcurias de Mac Murr ich. J'ai dit plus haut que je considere cette association de genres, fondee sur un seul caractere histologique, comme heterogene et artiücielle. L'ensemble de l'organisation de Thaumactis differe profondement de celle de Protanthea et l'on peut en dire autant des genres Corynactis et Corallimorphus. Mais, a supposer que l'on reconnaisse qu'il n'y a pas lieu de reunir ces differentes foi^mes dans un meine groupe, ne convient-il pas de fonder une tribu speciale, comme l'a fait Carlgren, pour les genres Protanthea, Gonactinia et Halcurias, qui sont manifestement proches parents et different de l'immense majorite des Hexactiniae par la presence de la musculature ectodermique de la colonne ? Je ne le pense pas. Toute l'organisation de Protanthea simplex est celle d'une Hexactinie typique, sauf le petit nombre (8 seulement) de cloisons completes. Mais ä cote des huit cloisons dites des Edwardsies, Protanthea possede les homologues des cloisons dites des Halcampa, six paires d'un second cycle, douze d'un troisieme et vingt-quatre d'un quatrieme. La musculature septale est celle des Hexactiniaires. Le seul caractere differentiel reside dans la presence de la musculature ectodermique de la colonne. II ne faut pas oublier que tous les Hexactiniaires possedent des muscles ectodermiques au peristome et aux tentacules et qu'il y a de bonnes raisons de penser que cette couche mus- culaire peristomo-tentaculaire n'est que le reste d'une formation musculaire longitudinale interessant l'ectoderme dans toute son etendue. Les Hexactinies ne differeraient donc de Protanthea qu'en ce que la musculature ectodermique est limitee chez elles ä une portion restreinte du corps. Suivant Carlgren le genre Halcurias de Mac Murrich serait tres-voisin de Protanthea. Les caracteres principaux qui les difierencient sont : chez Halcurias toutes les cloisons sont completes; elles sont ordonnees suivant le type decamere. Nous avons vu que les belles observations de Faurot, sur le developpement de Tealia felina, ont etabli que le type decamere derive du type hexamere par le developpement rapide et precoce d'un certain nombre de paires du cycle immediatement ulterieur. A cet egard la difference entre Halcurias et Protanthea est de meme ordre que celle qui distingue plusieurs especes du genre Tealia des Hexactinies typiques. Quant ä Gonactinia prolifera eile ne differe par aucun caractere d'organisation vraiment important d'Edwardsia Beautempsi ; eile est tres-voisine de formes telles que Oractis Diomedeae, Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. E. e. 158 Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. Halcampa producta Verrill, Peachia hastata etc. Ce serait, ä mon avis, attribuer aux differences que l'on constate entre ces formes une importance qu'elles ne comportent pas, que de conetituer pour les Protantheae une tribu equivalente ä celle des Hexactiniae. L'importance de la decouverte de Protanthea simplex nie parait resulter de ce que, par l'ensernble de son Organisation nettement hexactiniaire, d'une part, par les particularites qui lui sont propres, d'autre part, notamment, l'existence de huit cloisons completes seulement et la presence d'une couche musculaire ectodermique ä la colonne, il est plus facile de deduire de ce type les variations realisees chez les Hexactiniaires, que de n'importe quelle autre forme vivante actuellement connue. Je pense avec Carlgren que, de toutes les Actinies que nous connaissons, Protanthea est la plus voisine du type ancestral. Gonactinia avec ses 16 ten- tacules egalement developpes, malgre l'etat rudimentaire de huit de ses cloisons et ses deux paires de sarcoseptes de second ordre, est probablement une forme simplifiee, arretee dans le cours de son developpement, issue de formes analogues aux Protanthea. II y a de bonnes raisons de penser que les types chez lesquels le nombre des cloisons du second cycle et meme les cloisons 5 et 6 du premier cycle se trouvent reduits, tels les genres Peachia, Eloactis, Oractis, plusieurs especes du groupe des Halcampes, les Edwardsies etc. sont issus d'Hexactiniaires plus compliques. Quoiqu'il en soit de cette maniere de voir, il devient chaque jour plus evident que la plupart des tribus que Ton a creees parmi les Malacodermes et dont on a fait des groupes systematiques equivalents aux Hexactiniae n'ont pas de raison d'etre; les Paractiniae, les Monauleae, les Protantheae, les Protactiniae, les Thaumactiniae, les Edwardsiae et les Hexactiniae ne sont que des variations secondaires d'un type fondamental, le type Hexactiniaire. Ce type peut etre defini de la maniere suivante. Les Hexactiniaires passent dans le cours de leur evolution individuelle par deux periodes (de Lacaze-Duthiers). Pendant la premiere periode la larve bilaterale se complique par la formation progressive de six couples de cloisons dites primaires. II s'en forme successivement 2, 4, 6, 8, puis 12, les deux derniers couples apparaissant a peu pres simultanement. L'ordre de formation est sujet ä variations, les directrices dorsales se formant tantot avant, tantot apres les dorso-laterales. Mais toujours, sauf chez Adamsia diaphana et autres Actinies biradiaires, les medio-ventro-laterales, apparaissent en premier lieu, les directrices ventrales en troisieme lieu; les medio-dorso-laterales et les ventro-laterales en cinquieme et en sixieme lieu. Le premier couple subdivise la cavite coelenterique en deux cavites inegales, une ventrale moins etendue, une dorsale plus considerable. Leur direction n'est jamais exactement transversale. Tous les couples subsequents subdivisent ulterieurement ces cavites primitives: les loges directrices aussi bien que les loges laterales sont des portions persistantes de la cavite coelenterique primitive de la larve. A la fin de cette periode, les cloisons s'apparient deux ä deux, de facon ä former six loges equidistantes, dont deux directrices medianes, et six interloges. Les loges une fois formees ne se subdivisent jamais. Classification des Anthozoaires. 159 Pendant la premiere periode apparaissent successivement ou simultanement huit tentacules dependant des huit premieres loges, puis, posterieurement a l'apparition des cloisons 5 et 6, deux nouveaux couples de bourgeons tentaculaires. La rapidite du developpement des tentacules est inegale, de teile maniere qu'ä la fin de cette periode l'on distingue deux cycles de six; les plus grands dependent des loges; les plus petits des interloges. Souvent les tentacules qui dependent des loges directrices l'einportent, par leur developpement, sur les tentacules des loges laterales. La seconde periode du developpement se caracterise par l'apparition successive de nouveaux ordres de sarcoseptes. Oes nouvelles cloisons naissent, non plus par couples, mais par paires. Elles n'apparaissent jamais que dans les interloges et le nombre total des paires passe successivement de 6 ä 12, de 12 ä 24 etc. Les sarcoseptes d'un meme ordre apparaissent et se developpent ä peu pres simultanement, de sorte que la symetrie bilaterale primitive deviendrait hexaradiee, n'etait que les cloisons directrices, l'actinostome et l'actinopharynx, ordinairement applati transversalement et pourvu d'une ou de deux gouttieres actinopharyn- giennes medianes, conservent indefiniment leur caractere de bilateralite. La symetrie bilaterale primitive se revele encore, pendant la seconde periode de l'evolution, cela resulte des recherches de G. F. et A. Y. Dixon, Mac Murrich, Faurot, Carlgren et d'autres auteurs, en ce que les six paires du second cycle n'apparaissent pas exactement au meme moment: elles ne se developpement pas avec la meme rapidite. La naissance et l'evolution des paires et des tentacules du second cycle marchent de la face dorsale vers la face ventrale, de teile sorte que la paire dorso-laterale est en avance sur la paire laterale et celle-ci sur la paire ventro-laterale. Un fait qui n'a pas ete mis en lumiere, mais qui ressort avec evidence des observations, c'est que, ä partir du debut de la seconde periode de l'evolution, l'accroissement de l'Hexactiniaire en diametre ne se fait plus uniformement : il se fait a peu pres exclusivement par les interloges, qui representent, aussi bien dans leur paroi murale que dans leur paroi actinopharyngienne, des bandes meridiennes d'accroissement ou de proliferation. Chaque fois qu'un nouveau cycle de sarcoseptes apparait, ces bandes d'accroissement se sous-divisent en trois parties: une bände meridienne moyenne (löge) qui ne contribue plus ä l'accroissement ulterieur, et deux bandes laterales (interloges) qui representent les bandes de proliferation de la periode subsequente. II en resulte que le corps d'un Hexactiniaire, pourvu d'un grand nombre de sarcoseptes, se constitue du corps aggrandi de la larve primitive, et de bandes meridiennes successivement intercalees (loges de deuxieme, troisieme, quatrieme ordre etc.), d'autant plus nombreuses que le developpement progresse d'avantage et d'autant plus jeunes qu'elles sont plus voisines des loges plus anciennes. Le corps de la larve bilaterale primitive se retrouve dans les six loges primaires et dans les interloges de l'adulte. Toutes les loges de deuxieme, troisieme, quatrieme ordre etc. ont ete successivement intercalees par les bandes meridiennes de proliferation. L'accroissement caracteristique de la seconde periode de l'evolution se fait donc par des bandes meridiennes de proliferation, dont le nombre est six ou multiple de six, chaque bände se dedoublant, au debut de chaque Ed. v. Beneden. Les Anthozoaires. K. e. 160 Ed. v. Beneden, Les Antnozoaires. nouvelle periode d'accroissement par l'apparition d'une nouvelle löge au milieu de la bände de proliferation. La loi suivant laquelle se fait l'augmentatiön du nornbre des tentacules, les regles de leur accroissement relatif et de leur arrangement en cycles a ete parfaitement analysee par Faurot. Les tentacules des Hexactiniaires sont toujours simples. L'ordonnance caracteristique des muscles unilateraux est bien connue : toutes les loges renferment deux muscles unilateraux, ä l'exception des loges directrices, qui n'en possedent pas. La musculature ectodermique longitudinale est complete ou incomplete. Dans ce dernier cas, le plus ordinaire, cette couche est limitee au peristome et aux tentacules. Les variations qui se rencontrent se rattachent ä difftrents chefs. I. Le developpement peut etre arrete avant la fin de la premiere periode de l'evolution, ä la fin de cette periode ou ä un moment quelconque de la seconde : a) Chez les Edwardsies, autres que E. Beautempsi et E. Adenensis, le developpement s'arrete au moment oü les huit premieres cloisons ont apparu (?); b) Chez Halcampa clavus il ne se forme pas plus de douze cloisons; c) Dans le cours de la genese du premier cycle de la seconde periode: E. Beautempsi, Gonactinia prolifera, E. adenensis, Oractis Diomedeae, Scytophorus etc.; d) A la fin de ce premier cycle ; plusieurs especes du genre Halcampa, Peachia, Eloactis etc.; e) A un moment variable de l'evolution des cycles ulterieurs. IL Certaines paires de sarcoseptes peuvent etre supprimees, ne plus apparaitre dans le cours de l'evolution : paire dorso-laterale chez Halcampa producta Verrill, Peachia, Eloactis. III. Des couples ou des paires de cloisons peuveut etre incornplets: a) Les couples 5 et 6 complets chez la plupart des Hexactiniaires restent incornplets chez Edwardsia Beautempsi, E. adenensis, Gonactinia prolifera, Oractis Diomedeae etc. b) Les paires de la seconde periode restent incompletes chez Gonactinia et les autres formes signalees ä l'alinea ci-dessus. Les paires ventro-laterales, incompletes chez Peachia hastata sont completes chez Eloactis. IV. Des paires d'un cycle ulterieur peuvent, en se developpant rapidement, prendre les caracteres des sarcoseptes d'un cycle anterieur. De la les arrangements octomeral, decameral et autres. Tealia felina, T. crassicornis et T. tuberculata, Aiptasia annulata, Sideractis glacialis, Sicyonis crassa, Polyopis striata, Halcurias etc. V. II peut ne se former qu'un seul sarcosepte ä la place d'une paire. Ce fait a ete observe par Carlgren chez certains exemplaires de H duodecimcirrhata (Scytophorus, Gyractis). VI. Une des gouttieres actinopharyngiennes, ou meme toutes deux (Gyractis), peuvent ne pas se former. Cette disparition entraine comme consequence la disparition des couples directeurs correspondants. II peut se former accidentellement plus de deux gouttiei-es actino- phai-yngiennes (Parker, 68). VII. La musculature ectodermique longitudinale peut disparaitre dans toute l'etendue de la colonne. Classification des Anthozoaires. |Gl VIII. L'ordre suivant lequel se forment les six couples de la p rentiere periode est sujet ä variations. L'exemple des Adainsia est absolument demonstratif ä cet egard. Je nie borne a signaler ici les variations sur lesquelles on a fonde les tribus jugees equivalentes aux Hexaciiniae et celles sur lesquelles on s'est appuye pour definir des types distincts dans l'une de ces tribus (type bilateral et type biradiaire des Hexactinies). II. Des Zoanthes. Les Zoanthes, que Lamarek distinguait des Actinies en 1801, admettant ])armi elles deux genres Actinia et Zoanthea, ont ete eriges en famille en 1857 par Mi Ine Edwards et J. Haime et forment la tribu des Zoantkeae des freres Hertwig. Ces derniers considerent les Zoantkeae comme formant l'une des divisions primaires des Actinies; ils mettent sur le meme rang les Zoantkeae, les Edwardsiae, les Ceriantheae et les Hexaciiniae. L existence d'un plan de repartition particulier des cloisons mesenteriques chez les Zoanthes fut d'abord reconnue par Dana (69). plus tard par Andres (70) et par les freres Hertwig (21). Mais o'est ä G. v. Koch (18) que revient le merite d'avoir le premier analyse ce plan chez Zoanthus (Palythoa) axinellae. Bientöt apres parut le C/HALLENGER-Report de R. Hertwig, qui contribua ä elucider 1' Organisation de plusieurs formes. G. Müller (71) decrivit plus ou moins completement l'anatomie de quatorze especes; mais le memoire le plus important qui ait paru sur l'organisation des Zoanthes, celui qui a le plus contribue a elucider ee type d'Anthozoaires, c'est le beau travail que Er d mann (60) publia en 1885 dans le Jenaische Zeitschrift. II demontre 1° qu'il existe deux sortes de sarcoseptes chez tous les Zoanthes (Zoanthus, Epizpanthus, Palythoa, Corticifera et Sphenopus): des cloisons completes (macrosepta), portant des filaments mesenteriques et des organes sexuels, et des cloisons incompletes (mierosepta) dejiourvus de filaments et d'organes sexuels. Les premieres se fixent ä l'actinopharynx dans toute sa hauteur; les secondes dependent exclusivement de la paroi murale, sans atteindre l'actinopharynx. Haddon (19) a propose les noms de »perfect« et »imperfect mesenteries«, en vue de conserver les noms de maeroseptes et de microse})tes pour designer les scleroseptes. 2° Les sarcoseptes sont apparies ; les paires sont formces ou de deux maeroseptes, ou de deux microseptes ou dun macrosepte et d'un microsepte, tous portant des muscles unilateraux. 3° II existe une seule gouttiere actinopharyngienne consideree comme ventrale et designee par Haddon sous le nom de sulcus. 4° Dans toutes les formes les cloisons qui supportent le sulcus sont completes; elles sont appelees directrices ventrales; elles portent leurs muscles unilateraux sur les faces opposees a celles qui delimitent la löge directrice ventrale. Au cote oppose il existe une paire directrice dorsale ; eile est toujours formee de microseptes. Dans toutes les loges laterales (endoceles), qu'elles soient formees par deux maero- septes ou par un macrosepte et un microsepte, se trouvent toujours deux muscles unilateraux. Jamais il n'existe de muscles dans les interloges ou exoceles, sauf dans celles qui avoisinent inimediatement les cloisons directrices. Ed. \. Beneden, Les Anthozoaires. K. e. 162 Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. 5° Erdmann a deduit de l'etude comparative des Zoanthes qu'il y a lieu de distinguer deux periodes dans le cours de l'evolution individuelle. Une premiere pendant laquelle se forment douze premieres cloisons. A la fin de cette periode les sarcoseptes sont apparies deux ä deux. Ils forment une paire directrice ventrale (macroseptes), une paire directrice dorsale (microseptes) et deux couples de paires laterales. Au point de vue de la composition de ces paires laterales il y a lieu de distinguer deux types, un macrotype et un microtype. Dans Tun et l'autre types la paire dorso-laterale est formee d'un macrosepte et d'un microsepte, le macrosepte etant dorsal, le microsepte ventral. Dans le macrotype la paire ventro-laterale est formee de deux macroseptes, de sorte que le nombre total des macroseptes est de huit; dans le microtype la paire ventro-laterale est formee d'un macrosepte dorsal et d'un microsepte ventral, de sorte que le nombre total des macroseptes est de six. Pendant la seconde periode de l'evolution il se forme constamment de nouvelles paires dont le nombre augmente avec l'äge. Mais ces nouvelles paires prennent toujours et exclusive- ment naissance dans les exoceles ventro-lateraux droit et gauche. Toute nouvelle paire apparait ventralement par rapport ä la paire precedemment formee, d'oü il resulte que, chez les adultes, toutes les cloisons de la premiere periode, ä l'exception des directrices ventrales, sont dorsale- ment placees, au voisinage l'une de l'autre, ä droite et ä gauche de la directrice dorsale, et que toutes les paires formees pendant la seconde periode se trouvent ventralement placees par rapport aux premieres, etant d'autant plus rapprochees des directrices ventrales qu'elles sont plus jeunes. Toutes les paires de la seconde periode sont formees par un microsepte et im macrosepte, le microsepte de la paire etant toujours dorsalement place vis ä vis du macrosepte de la meine paire. Ce magnifique resultat des recherches de Er d mann s'est trouve confirme par toutes les recherches ulterieures et se verifie chez tous les Zoanthes. La seule difference entre les deux types est donc que, dans le macrotype, la paire ventro-laterale primitive est formee par deux cloisons completes, tandis que dans le microtype eile est formee par un macro- septe et un microsepte. 6° La mesoglee est tres-developpee et renferme de nombreux elements cellulaires. Mac Murr ich a decrit en outre chez Isaurus tuberculatus la presence, dans cette formation, de canaux dependant de l'endoderme et Haddon et Schakleton (73 et 74) ont montre que des canaux analogues aux premiers, et se prolongeant jusque dans les sarcoseptes, procedent de l'ectoderme dans les genres Zoanthus, Parazoanthus etc. Tous ces canaux se divisent et se subdivisent irre- gulierement. La paroi du corps est presque toujours incrustee de corps etrangers d'origine organique ou inorganique. 7° Les Zoanthes sont d'ordinaire polyzo'iques et relies entre eux dans une meme colonie par un coenenchyme, le coelenteron des differents zoo'ides communiquant entre eux par des canaux endodermiques. Les recherches de Mac Murr ich (66 et 72), de Haddon and Schakleton (73 et 74) et de Faurot (17), tout en completant nos connaissances sur differents points relatifs a l'anatomie des Zoanthes, n'ont pas modifie dans ses traits essentiels la conception de Er d mann. Par Classification des Anthozoaires. 163 contre ils ont beaucoup contribue a elucider et ä etendre la systematique. Haddon divise les Zoanthidae (Dana liS4(j) en deux sous-familles: les Brachycneminae (microtype de Er d mann) avec les genres Zoanthus Lamarck, Isaurus Gray, t Mammülifera Lesueur, Gemmaria Duchass. et Michelotti, Palythoa Lamouroux et Stenopus Steenstrup et la sous famille des Macrocneminae (macrotype) avec les genres Epizoanihus Gray et Parazoanlhus Haddon. Quelle est la position systematique des Zoanthes? Pour resoudre cette question il faudrait que l'on connüt la premiere periode de l'evolution. que l'on süt comment et dans quel ordre se forment les douze premieres cloisons. Or on sait fort peu de choses ä cet egard. J'ai reconnu le premier que les larves dites de S e m p e r se rattachent ä l'evolution des Zoanthes. Mais dans les deux types les douze premieres cloisons etaient formees et je suis convaincu aujourd'hui «pie l'on n'est pas en droit de conclure de leurs longueurs relatives a l'ordre de leur succession. Mac Murr ich a decrit depuis une larve voisine de la seconde larve de Semper. La aussi les douze premieres cloisons etaient formees. J'ai fait connaitre ä la fin de ce travail quelques Stades du developpement d'une larve voisine, si non identique, du second type de Semper. II resulte de l'examen comparatif de ces stades 1° que les premiers sarcoseptes naissent par couples, comme chez les Hexactiniaires. Le premier couple, qui subdivise en deux le coelenteron, repond tres probablement aux macroseptes ventro-lateraux du microtype. 2° que les macroseptes precedent les microseptes: les trois couples de macroseptes sont formes prealablement a l'apparition des microseptes. Si le deuxieme et le troisieme couples de macroseptes naissent successivement, le dorsal precedant le ventral, ce qui est possible, mais ce que je ne puis affirmer, les trois couples de macroseptes repondraient aux couples I, II et III des Hexactiniaires, tels que Manicina (Wilson), Rhodactis etc.: les directrices dorsales apparaitraient posterieurement aux dorso- laterales. Les indications que fournissent ces observations sont favorables ä l'identification de la premiere periode de l'evolution des Zoanthes avec celle des Hexactiniaires; mais elles sont insuffisantes pour demontrer cette identite. Faurot a observe un tres jeune polype de Palythoa sulcata, chez lequel un couple de cloisons se prolongeait beaucoup plus vers le pole aboral que les autres. Faurot est dispose ä admettre que ce couple apparait avant les autres, qu'il est le premier en date. Si je comprends bien son Interpretation ce couple repondrait aux sarcoseptes doisaux de la paire ventro-laterale primitive. Ce resultat serait conforme a la conclusion (pie j'ai tiree de 1 etude comparative des stades successifs de la deuxieme larve de Semper. En somme ce que l'on connait de la premiere periode du developpement des Zoanthes est peu de chose; mais les quelques faits connus s'accordent avec l'hypothese d'apres laquelle l'ordre de formation serait semblable a ce que l'on connait du developpement des Hexactiniaires tels que Manicina, Bhodactis etc. Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. K. e. 31* 164 Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. Ce qui est certain c'est que la premiere periode de l'evolution des Zoantbes coruporte la formation de douze cloisons; que ces cloisons naissent par couples; que les premieres qui apparaissent sont laterales et repondent aux sarcoseptes dorsaux de la paire ventro-laterale primitive; qu'ä la fin de la premiere periode les sarcoseptes s'apparient deux ä deux, de fagon ä former deux directrices, deux paires dorso-laterales et deux paires ventro-laterales ; que les muscles unilateraux des sarcoseptes sont Orientes comme chez les larves des Hexactiniaires typiques; que l'apparition des deux premiers sarcoseptes amene la subdivision du prolongement circulaire du coelenteron qui entoure l'actinopharynx en deux cbambres medianes, l'une anterieure, l'autre posterieure, qui se subdivisent ulterieurement. Par tous ces caracteres la premiere periode de l'evolution des Zoantbes ressemble a celle des Hexactiniaires. La seule particularite constante, propre aux Zoanthes, c'est l'etat incomplet des cloisons directrices dorsales. Au contraire la seconde periode de l'evolution differencie nettement les Zoantbes de tous les autres Hexactiniaires. Tandis que, cbez ces derniers, les paires de sarcoseptes du deuxieme, du troisieme etc. cycles peuvent se former dans ebaeune des interloges, chez tous les Zoantbes les paires n'apparaissent que dans les interloges adjacentes aux directi'ices ventrales. L'accroissement procede de deux bandes meridiennes de proliferation l'une droite, l'autre gauebe, situees immediatement en debors des cloisons de direction ventrales. De plus, tandis que, cbez les Hexactiniaires, les bandes de proliferation se dedoublent au debut de ebaeun des cycles evolutifs, que les nouvelles loges et les sarcoseptes qui les delimitent se forment au milieu des bandes d'aecroissement, chez les Zoantbes, la proliferation est uni- laterale: les bandes d'aecroissement fournissent de nouvelles portions de la paroi murale, de la paroi peristomienne, de la paroi actinopharyngienne et de nouveaux sarcoseptes formant paires, non pas par leur milieu, mais par im de leurs bords, toujours le meme, le bord externe. II en resulte que la partie du corps qui prend naissance dans la seconde periode se forme par apposition, non pas d'arriere en avant, comme chez les Cerianthes, mais d'avant en arriere; et non pas en procedant d'une bände d'aecroissement unique et mediane a proliferation bilaterale, mais de deux bandes laterales ä proliferation unilaterale. D'apres Erdmann les cloisons d'une meme paire ne se formeraient pas simultanement, mais successivement. Ce fait differentierait encore les Zoanthes des Hexactinies. Le fait que l'accroissement se fait d'arriere en avant chez les Cerianthes, d'avant en arriere chez les Zoanthes nous amene ä nous demander si l'on est bien en droit de comparer le sulcus des derniers ä la gouttiere actinopharyngienne que nous avons designee sous le meme nom chez les Cerianthes. II faut bien reconnaitre que cette assimilation est purement hypo- thetique. L'on est en droit de penser que le sulcus des Zoantbes est homologue ä celui des Hexactiniaires, par ce que l'orientation des muscles unilateraux des sarcoseptes est la meme, si l'on admet cette homologie. Mais la niusculature septale des Cerianthes ne nous fournit aueun renseignement ä cet egard. C a r 1 g r e n , se fondant sur la presence de bbrilles musculaires longitudinales a la face posterieure des sarcoseptes de plusieurs Cerianthes, est tente de ra])procher le sulcus de ces animaux de la rainure ventrale des Octactiniens et de la gouttiere dorsale des Classification des Anthozoaircs. 165 Hexactiniaires. Mais il n'y a rien de constant dans la musculature septale des Cerianthides, si ce n'est l'absence de faisseaux longitudinaux aux cloisons directrices. Rien ne prouve donc que l'hypothese de Carl g r e n soit fondee et il n'existe actuelle- ment aucune donnee qui nous permette d'affirmer ou d'infirmer l'homologie du sulcus des Cerianthides avec la rainure actinopharyngienne dite ventrale des Zoanthes et des Hexactiniens. Mais si rneme la directrice dorsale des Zoanthes et non pas la directrice ventrale etait homologue de la löge anterieure des Cerianthides, le mode d'accroissernent des deux types n'en resterait pas moins completement different. II n'en resterait pas nioins vrai qu'ü existe deux bandes unilaterales de proliferation chez les premiers, une bände unique et mediane de proliferatiön bilaterale chez les derniers. Et ce mode d'accroissement est si caracteristique que. alors meine que la bände de proliferatiön se dedouble, comme je Tai observe dans deux cas de monstruosites binde, chaque demi-bande conserve les proprietes de la bände normale: eile produit par ses deux bords et non pas par Tun seulement de ces bords comme chez les Zoanthes. La conclusion qui se degage de ce qui precede est double: 1° Les Zoanthes ne se rapprochent pas plus des Cerianthides que les Hexactiniaires. 2° Les Zoanthes evoluent comme les Hexactiniaires pendant la premiere periode de leur developpement. Les deux groupes procedent d'une larve ä douze cloisons, ne differant que par les caracteres des cloisons directrices dites dorsales. Au contraire, ils evoluent de faeoiis tres- differentes ä partir de la fin de la premiere periode; le corps de l'Hexactiniaire se complique par intercalation, suivant six meridiens ou un multiple de six; le corps du Zoanthe s'accroit par apposition, la proliferatiön unilaterale procedant de deux bandes adjacentes ä la directrice dite ventrale. Les Zoanthes forment un groupe bien homogene. J'estime qu'ils constituent Tun des deux rameaux issus de la souche commune des Hexactiniaires, ceux-ci representant l'autre rameau, developpe suivant une direction tres differente de celle qu'a suivi le rameau des Zoanthes. III. Des Ceriantipathes (Ceriantipatharia). Les Cerianthaires different profondement des Hexactiniaires non seulement par leur Organisation, mais aussi par leur developpement. Celui-ci comprend deux periodes chez les Cerianthes comme chez les Hexactinies et les Zoanthes. La larve constituee ä la fin de la premiere periode de l'evolution, a laquelle nous avons donne le nom de Cerinula possede six loges et six cloisons. Les organes caracteristiques de cette forme larvaire se conse-rvent pendant toute la duree de la vie et se retrouvent dans l'extremite anterieure du corps de l'adulte, qui se distingue de tout le reste de l'organisme en ce qu'elle echappe ä la loi quatroseptale. Ce n'est pas seulement par le fait qu'elle ne comporte que la formation de six cloisons et de six loges que la larve Cerinula se distingue de la larve ä douze cloisons des Hexactiniaires Eil. v. Beneden, Les Anthozuaires. K. e. 1G6 Ed. v. Benedeu, Les Anthozoaires. et des Zoanthes, larve que l'on pourrait appeler Halcampula, Tandis que, dans cette derniere, toutes les cloisons naissent de la ineme maniere, sauf peut-etre le premier couple qui, d'apres les observations de Wilson presenterait quelques particularites, que tous ces pi'emiers sarco- septes resultent d'un cloisonnement de deux cavites primitives l'une anterieure, l'autre posterieure, d'inegale etendue, chez Cerinula les cloisons directrices et les cloisons S2 se fornient par la penetration de bourgeons endodermiques pleins dans la mesoglee interposee entre la paroi murale ectodermique et les bords anterieur et posterieur de l'actinopharynx, de la meine maniere que se forment les sacs stomacaux mediane chez les Scyphopolypes, d'apres les observations de Grotte (75). II en resulte que les loges medianes ne sont pas primitives, mais secondaires chez Cerinula comme chez Scyphula. Seules les loges laterales sont primitives et les loges L1 et L2 resultent du dedoublement des sacs stomacaux lateraux par cloisonnement (Ko wale wsky). II en resulte que le developpement de Cerinula est comparable ä la formation de la Scyphula. Les seules differences resultent du cloisonnement secondaire, chez Cerinula, des laterales primitives, qui restent simples chez le Scyphopolype, et de l'evolution particuliere, chez Cerinula, de la löge mediane posterieure. Toutes les cloisons caracteristiques de la seconde periode de l'evolution des Cerianthides a partir de S3 se forment par couples dans la löge mediane posterieure. Le mode de formation de ces cloisons est different du processus qui preside ä la formation des trois premiers couples. II est identique pour tous les sarcoseptes ä partir de S3 et la production de ces sarcoseptes, de meme que l'accroissement bilateral du corps, sont Continus ä partir du debut de la seconde periode. O'est bien l'aehevement de la Cerinula qui rnarque une etape importante dans l'evolution et il ne se montre aucuu autre arret dans le developiiement. C'est donc ä tort, ä mon avis, et en faisant gratuitement abstraction de ces caracteres differentiels que Mac Murrich, Boveri, Carlgreu et Paurot admettent qu'il existerait, dans le cours du developpement des Cerianthes, des Stades comparables au stade Edwardsia et au stade Halcampula des Hexactiniaires. II est evident que, chez im organisme, chez lequel le nombre des sarcoseptes aug- mente suivant une progression arithmetique dont la raison est 2, il y a necessairement un moment oü il existe 8 cloisons et un autre oü il y en a 12. Mais aucune raison ne Justine, chez les Cerianthes, la distinction de stades 8 ou 12, plutot 8 Ed. v. Beneden, Les Anthozoaircs. La bouche ovalaire est delimitee par deux levres epaisses qui sont une partie evaginee du pharynx. II existe aussi 24 cloisons mesenteriques, portant des organes sexuels, comme chez les Hexactiniaires, et bordees par des cordons pelotonnes sur im quart environ de leur longueur. Le sarcosome est traverse par an reseau de canaux, communiquant avec chacun des polypes, par autant d'orifices qu'ü existe de loges mesenteriques. Ohaque löge se prolonge en effet, a l'extremite proximale du corps, en un canal qui bientot se divise et dont les branches s'anastomosent entre elles et aussi avec les canaux des polypes voisins. De Lacaze-Duthier s n'a pas seulement contribue ä la connaissance des Antipathaires par son etude monographique du genre Gerardia. La meine annee oü il publia ce memoire, parurent ses recherches sur ce qu'il appelle les Antipathaires vrais. particulierement sur les especes A. subpinnata et A. larix. O'est a lui que Ton doit la decouverte des six cloisons mesenteriques caracteristiques de ces formes, de leurs organes sexuels, de leur plan de symetrie, de leur allongement dans le sens transversal. II a montre que toujours le grand axe de la bouche, qui repond au plan median, est place en travers de la branche qui porte le polype et que, par consequent, le plan suivant lequel se fait 1' allongement du corps est dirige dans le meme sens que la branche Support. Ce n'est qu'avec la plus grande reserve que de Lacaze-Luthiers reunit les Gerardiae aux Antipath.es: l'expression de Antipathes vrais, dont il se sert constamment, pour designer les Antipathes a six tentacules et ä six sarcoseptes, temoigne bien de ses doutes au sujet de la legitimite de cette union. Apres avoir montre combien les Gerardia different des Antipathes vrais il ajoute: »Ces cai'acteres legitiment certaine- ment assez la Separation de ces especes; mais on peut se demander s'ils ne doivent les eloigner beaucoup plus et les faire placer dans des groupes distincts.« Ce qui le fait hesiter ä repondre affirmativement ä la question (|u'il pose, c'est que »le polypier de la Gerardia est, pour tous les naturalistes, un polypier d'Antipathaire et que, n'ayant encore que deux especes ä opposer l'une a Tautre, il serait prämature de vouloir d'avance dire ce qui peut exister chez Celles dont nous n'avons que les charpentes dures et depareillees de leur partie animale.« L'on ne peut qu'admirer la prudence et la clairvoyance dont l'illustre zoologiste fran^-ais a fait preuve en ecrivant ses lignes. II voit bien toute l'etendue des differences entre les deux types; mais il croit necessaire d'attendre des informations ulterieures avant de se prononcer sur la question des affinites. Les successeurs de de Lacaze-Duthiers, reprenant l'idee de Nardo, qui divisait dejä les Antipathides en deux sous-familles, Antipathini ä 6 tentacules et Savalini ä 24 tentacules, ont ete moins reserves. Verrill propose pour les deux sous-ordres qu'il admet dans l'ordre des Antipathacea le noms Gerardidae et Antipathidae. Les auteurs subsequents, en acceptant les deux sous-ordres de Verrill, se sont implicitement rallies a l'opinion d'apres laquelle les Gerardia seraient vraiment des Antipathes. Les seuls qui, ä ma connaissance, aient ernis du doute sur le bien fonde de ces affinites supposees sont de Pourtales et Brook. En 1871 de Pourtales (82) plaide en faveur de la Separation des Gerardia d'avec les Antipathaires. II ne trouve rien de commun entre eux, si ce n'est la faculte de produire de Classification des Autbozoaires. 1(59 la substance cornee. II cherche ä montrer que les Gerardia sont apparentes aux Zoanthes, en se fondant sur l'identite du nombre et de l'arrangement des tentacules dans les deux groupes et sur la propriete qu'üs possedent en commun de s'incruster des corps etrangers. Brook ecrit: ■»Savaglia has nothing in common with Antipathidae beyond the possession of a branched lamellate sclerenchyma, which, however, is always primarily parasitic, as in Amphianthidae, but which may extend beyond the Iimits of the foreign basis. The zooid, so far as its structure is known, belongs to the true Actinian type, and has no similarity whatever to the zooid of Antipathidae. The only essential point on which it differs from colonial Actiniaria appears to consist in the fact that the coenenchyma possesses a series of interzooidal canals. one of which opens into the base of each interseptal Chamber. 1t appears probable that sorae such Communications must also exist between the zooids of certain Zoanthidae ( Epizoanthus stellaris R. Hertwig).« Gr. Brook fait remarquer que la faculte de produire un sclerenchyme corne se retrouve chez plusieurs Hexactiniaires et notamment chez Sagartia Dohrnii et que ce caractere ne parait avoir aucune valeur phylogenique. Alors que reste-t-il de commun entre les Antipathidae et les Savaglia? La conclusion logique de ces premisses eüt ete de separer les deux groupes. G. Brook n'a pas tire cette con- clusion; il maintient l'integrite des Antipatharia et accepte les deux divisions etablies par Verrill. II en resulte que, quand il s'agit de definir le groupe, Brook se trouve dans l'impossibilite de lui assigner aucun caractere morphologique: il n'en est aucun qui soit commun aux Savagliides et aux Antipathides ; l'ordre des Antipathaires est fonde exclusivement sur la presence d'un sclerenchyme corne, forme de lamelles adjacentes. A 1 epoque oü de Lacaz e-Duthier s publiait ses travaux, on pouvait ä bon droit, en raison de l'insufnsance des connaissances acquises, maintenir provisoirement et sous toutes reserves, l'union entre les Grerardies et les Antipathes, qui tous produisent du »corail noir«. Mais aujourd'hui que Ion en connait plus ou moins completement au-delä de 90 especes, reparties en une quinzaine de genres, que l'on a reconnu au milieu de la diversite des forraes que realisent les Antipathes vrais une uniformite strueturale des plus evidentes, que l'on a cherche en vain une forme de transition quelconque entre les Antipathes et les Grerardies, que l'on sait que de vrais Hexactiniaires peuvent produire un Support sclerobasique corne, essentiellement semblable ä celui des Gerardies, il n'}- a plus aucune raison de maintenir ces animaux parmi les Antipathes; il faut les en separer definitivement. Dans ces conditions les Antipathaires deviennent un type parfaitement homogene que l'on peut definir au point de vue morphologique. L'ensemble de l'organisation des Gerardies semble indiquer que ces animaux sont apparentes aux Zoanthes, opinion dejä exprimee par de Pourtales1). s) Depuis i|ue ces pages ont ete ecrites, j'ai en connaissauce d'uue note de Carl grell qui, par une nouvelle etude anatomique du genre Gerardia etablit clairement que ce genre appartient au groupe des Zoautbides et se trouve etre tres-voisin du geure l'arazoanthiis. (Ueber die G. Gerardia Lac.-Dut. OfV. af K.Vet. Akad. Körhand. Stockholm. 1895.) Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. K. e. 170 Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. II. L'on a cherche, il est vrai, a les rattacber aux Hexactiniaires en se fondant sur l'existence de soit-disant formes de transition. G. v. Koch a decrit sous le nom de Gephyra Dolirnii une Actinie qui, d' apres lui, permettrait d'entrevoir le passage et R. Hertwig a cree une farnille des AmpJdanthidae cornprenant une serie de pretendues forrnes de transition. »Haeckel (83), appreciant les conclusions ä tirer de ces decouvertes, s'exprirne comme suit: »Auf der anderen Seite sprechen aber viele Gründe für die Annahme, dass die Antipatharien »einen verkümmerten Zweig der Hexacorallen darstellen; insbesondere hat man mit Erfolg ver- »sucht, sie durch Rückbildung ans einer proliferirenden Hexactinien-Form (Gephyra) oder einer »verwandten Actiniarie abzuleiten. Sichere Entscheidung darüber ist erst von der Ivenntniss »ihrer Ontogenie zu erwarten.« II ne me parait plus possible d'accepter cette maniere de voir. Andres a demontre que Gephyra Dohrnii est une espece du genre Sagartia et l'appelle S. Dohrnii. Haddon a retrouve le meine animal dans les eaux Irlandaises et il arrive exactement ä la meme conclusion que Andres. L'importance de la decouverte de cette espece ressort de ce qu'elle a fait reconnaitre que de vrais Hexactiniaires sont capables de produire, par leur disque pedieux, de la substance cornee ä structure lamelleuse. Les Amphianthidae de R. Hertwig presentent ce caractere particulier que, vivant fixes sur des Gorgonides, ils s'allongent considerablement dans le sens de la longueur de la brauche qui les Supporte, comme le fönt les polypes des Antipathes. Ils possedent deux paires de cloisons directrices tres-rapprochees et steriles et leurs cloisons fertiles sont etendues dans le sens de l'allongement du corps. G. Brook fait remarquer avec raison que ces faits n'etablissent des affinites avec les Antipathes que pour autant que l'on puisse deduire l'organisation de ces derniers de celle des Amphianthidae. Or, il ressort de toute l'organisation des formes que Hertwig a reunies dans cette farnille, qu'elles sont essentiellement des Hexactiniaires. Elles possedent douze cloisons primaires groupees en six paires, dont deux directrices, et Ton n'a trouve, chez aucun Antipathaire, aiicun caractere qui permette de les rattacher aux Amphi- anthides plutot qu'ä n'importe quelle autre division des Hexactiniaires. L'allongement du corps des Amphianthides dans le sens de la longueur de la branche qui leur sert de point d'appui est evidemment un caractere adaptif. Le seul Antipathe qui presente des caracteres aberrants est le Dendrobrachia fallax Brook. II se distingue de tous les autres Antipathes par ses tentacules rameux. Ce caractere dentritique ne se rencontre que chez les Üctocoralliaires et dans les Thalassianthidae et Sarcophianthidae parmi les Hexactiniaires. Brook a cree pour cette espece la farnille des Dendrobraehidae. J'estime qu'il n'y a pas Heu de tenir compte des caracteres tres-particuliers que presente cette forme, quand il s'agit de definir le type des Antipatliaires, aussi longtemps qu'il ne sera pas prouve qu'elle est vraiment une Antipathe. On ignore le nombre de ses tentacules, le nombre et l'arrangement de ses mesenteres et toute l'organisation du polype. On sait seulement que les zoo'ids ne sont pas Orientes par rapport ä Taxe squelettique comme chez les Antipathes, mais bien comme chez les Gorgones. II est donc possible que les Dendrobraehidae ne soient Classification des Anthozoaires. 171 pas des Antipathes, quoiqu'elles produisent un squelette cbitineux ä texture lamelleuse. II faut attendre des informations ulterieures sur l'organisation de cette forme interessante. Avant de definir ce qui, ä mes yeux, constitue la caracteristique morphologique des Antipathes, je me fais un devoir de rappeler que ce que nous savons sur l'organisation de ces animaux nous le devons priucipalement aux remarquables travaux de de Lacaze-Duthiers, de Gr. v. Koch et de G. Brook. J'ai resume plus haut les principales decouvertes de de Lacaze-D uthiers; Gr. v. Koch a demontre l'existence, chez A. larix, de cloisons peu developpees, qui avaient echappe a ses predecesseurs* II a rnontre qu'il existe, chez A. larix, deux couples de ces sarcoseptes rudimentaires et il a precise leur position. Le magnifique rapport de Gr. Brook sur les Antipathaires du Challenger. restera pendant longtemps l'ouvrage fondamental et classique auquel il faudra recourir pour tout ce qui concerne la morphologie et la systematique des Antipathes. C'est gräce aux travaux de Brook que Ton se trouve actuellement en Situation ä pouvoir se prononcer, en connaissance de cause, sur ce qui distingue veritablement le type Antipathaire, et sur ce qui difterencie ce type de tous les autres Anthozoaires. J'ai eu l'occassion d'etudier de belles series de coupes de trois formes de ce groupe, Leiopathes glaberrina Esp., Antipatliella subpinnata E. & S. et Parantipathes larix Esp., toutes trois de la Mediterrannee, gräce au materiel admirablement conserve qui m'a ete envoye par la Station zoologique de Naples. Elles m'ont permis de controler les faits connus et de me familiariser avec eux; mais je n'ai x*ien observe d'essentiel qui n'ait ete signale par de Lacaze-Duthiers, par v. Koch ou par Brook. Les Antipathaires ont six tentacules simples. Brook a decrit des formes dimorphif pies pourvues de zooides de deux sortes, portant chacun deux tentacules seulement, mais dont les uns possederaient une fente actinostomienne, les autres pas. Ces derniers ont seuls des organes genitaux et sont pour ce motif appeles (gonozooids) ; les autres seraient essentiellement et exclusivement gastrozoo'ides. Mais, comme Brook le reconnait, trois de ces zooides, un gastro- zoo'ide moyen et deux gonozooides terminaux, representent morphologiquement un polype des formes non dimorphes. La Separation des polypes en trois parties n'est que l'exageration d'un phenomene indique dejä chez des formes non dimorphes, telles que A. larix, qui se sont considerablement allongees dans le sens de leur axe transversal. Un gasterozoo'ide median et deux gonozooides terminaux forment ensemble, morphologiquement partant, un seul zooide etire en longueur et subdivise en apparence. Dans ces conditions il ne peut etre question de dimornhisrne : Brook emploie le mot zooide dans deux sens morphologiquement difterents. Dans sa termiuologie le meine mot sert ä designer un po^pe coni})let et des portions de polype. Les six tentacules n'ont pas, comme chez la plupart des Anthozoaires, les memes caracteres. Deux, situes dans le plan median, sagittal ou commissural, sont inseres dans la plupart des genres, plus bas que les quatre autres. Ils sont des dependances de la colonne, dont ils constituent des diverticules, Tun anterieur et l'autre posterieur, et ne sont pas terminaux. Ils different frequement des quatre tentacules lateraux par leur forme et aussi par leur direction. Chez les animaux conserves les tentacules lateraux sont d'ordinaire dresses, je veux dire paralleles ä Taxe du corps; au contraire les tentacules commissuraux sont presque toujours tres Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. K. e. 23* 172 Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. obliquement diriges par rapport a la branche du squelette qui porte les polypes. Les tentacules lateraux, au nombre de quatre, sont semblables entre eux et constituent les terminaisons superieures des loges: ils dependent du peristome et sont diriges vers le haut. L'actinostome est toujours une fente plus ou moins ovalaire allongee dans le sens du plan conimissural ou median. Elle marque Taxe dit sagittal et cet axe est toujours perpendi- culaire ä Taxe du rameau. La direction perpendiculaire au plan median ou sagittal, se confond avec Taxe du rameau, et est appelee Taxe transversal. Comme nous allons le voir, c'est dans ce plan transversal que siegent toujours les sarcoseptes principaux, les seuls qui soient sexues. Le plan dans lequel sont tendues ces cloisons est toujours exactement perpendiculaire au plan median. Les cloisons principales s'inserent toujours ä l'actinopharynx, au milieu de ses faces laterales, ä mi-distance entre ses bords anterieur et posterieur, de fagon ä ce qu'un plan mene pas ces cloisons divise le corps du polype en deux moities, l'une anterieure, l'autre posterieure. Chez tous les Antipathes le corps du polype est allonge dans le sens de Taxe transversal, peu dans certaines form es, considerablement dans d'autres; dans ce dernier cas il est proportionnelle- ment fort raccourci d'avant en arriere. A cause de cet allongement transversal et de la position des cloisons principales qui divisent le corps en une moitie anterieure et une moitie posterieure semblables entre elles en apparence, Ton a ete tente de prendre le plan transversal pour le plan de symetrie. Comme de La caz e-Duthiers l'a parfaitement reconnu, c'est le plan sagittal qui constitue le plan median et la symetrie des Antipathes est manifestement bilaterale par rapport a ce plan. On pourrait croire, ä ne considerer que les caracteres exterieurs, que ces animaux ont une symetrie biradiaire par rapport un plan sagittal. En fait il n'en est pas ainsi. L'etude minutieuse de 1* Organisation permet de distinguer une extremite anterieure et une extremite posterieure. Chez les Antipathes que j'ai examines il existe toujours un sulcus qui se prolonge, en dega du bord inferieur de l'actinopharvnx, en un hyposulcus, tout comme on l'observe chez beaucoup de Cerianthides. Rien de semblable n'existe au bord oppose de l'actinopharynx. Au surplus la disposition des cloisons dites secondaires, chez Leiopathes glaberrina, confirme cette symetrie bilaterale. La löge directrice anterieure differe par sa forme et par son extension de la löge mediane posterieure. Parfois aussi, particulierement chez de jeunes individus, les tentacules lateraux anterieurs sont plus volumineux que les posterieurs (Leiopathes glaberrina et Antipatliella subpinnata). Les cloisons mesenteriques sont de deux categories. Les cloisons dites primaires (Brook) sont toujours au nombre de six; les autres, appelees secondaires, au nombre de six ou de quatre peuvent manquer totalement (Brook). Les primaires ont ete decouvertes par de Lacaze-Duthiers; les secondaires par G. v. Koch. Les six cloisons primaires qui ne fönt jamais defaut, chez aucun Antipatbaire, n'ont pas toutes les memes caracteres. Deux, que j'appelle cloisons principales, repon- dent ä Taxe transversal. Toujours tres-developpees, elles sont fertiles et portent un cordon fortement pelotonne. Elles separent Tune de l'autre deux loges laterales tres-etendues, dont dependent les tentacules lateraux du meme cote. J'ai dejä appele l'attention sur ce fait (|ue leur direction est parfaitement transversale et qu'elles s'inserent aux faces laterales de l'actinopharynx ä mi- distance entre les bords anterieur et posterieur de cet organe. Les quatre autres cloisons Classification des Authozoaires. 173 primaires sont relativement courtes. Elles sont groupes deux ä deux de facon a constituer deux couples, Tun anterieur, l'autre posterieur. Elles ne sont pas fertiles et delimitent deux loges medianes, l'une anterieure, l'autre posterieure, applaties d'avant en arriere et dont les dimensions sont beaucoup plus reduites que celles des loges laterales. Les deux cloisons anterieures supportent le sulcus actinopharyngien et plus bas un hyposulcus, qui ne manque chez aucune des especes que j'ai eues sous les yeux, ce qui pennet de distinguer l'extremite anterieure de l'extremite posterieure du corps. Ces six cloisons primaires existent seules dans le genre Cladopathes: il n'existe dans ce genre aucune cloison secondaire. Dans toutes les autres especes, les cloisons primaires existent seules dans la partie inferieure du corps, en deca de l'enterostome. Des six loges delimitees par ces cloisons, deux sont medianes. Elles sont peu etendues, ne s'etendent pas beaucoup inferieurement en deija de l'actinopharynx et superieurement ne se prolongent pas aussi loin que les loges laterales. L'anterieure surtout est notablement moins elevee: eile s'arrete en deca de la commissure buccale anterieure. Les tentacules medians sont des evaginations des parois murales de ces loges. Ces loges medianes sont toujours indivises. II existe dans les cloisons primaires des fibrilles musculaires; mais il m'a ete impossible de decider de la direction de ces fibrilles, et de leur orientation. O'est assez dire que la musculature septale est tres-peu developpee. Les cloisons secondaires sont en nombre variable: elles manquent chez Cladopathes; elles sont au nombre de quatre dans tous les genres connus, ä l'exception du genre Leiopathes (L. glaberrina), ou il en existe six. Pas plus que les cloisons primaires ces cloisons secondaires ne sont jamais appariees, ni entre elles, ni avec les cloisons primaires. Elles siegent exclusive- ment dans la partie superieure du corps et specialement dans les levres du cone buccal. Oontrairement ä ce que Ton observe chez tous les Hexactiniaires, leur bord actinopharyngien est plus long que leur insertion murale. II est donc probable qu'elles apparaissent tout d'abord sur l'actinopharynx pour gagner secondairement la paroi murale, ce qui parait n'etre le cas chez aucun autre Anthozoaire. Ces cloisons se forment toujours dans les loges laterales; elles siegent exclusivement dans la partie superieure de ces loges et sont depourvues d'enteroides. Quand elles sont au nombre de quatre, elles delimitent quatre petites loges, semblables deux ä deux, qui avoisinent les loges medianes et s'elevent dans les levres du cone buccal, sans atteintre les sommets de ces levres. Dans le cone elles ont a peu pres les dimensions des parties des loges laterales qui s'elevent superieurement dans le cone; mais plus bas on reconnait que, par l'apparition de ces cloisons, les loges laterales ne se subdivisent pas en deux parties d'egale etendue, mais en deux portions tres-inegales. Les portions les plus etendues des loges laterales sont toujours adjacentes aux cloisons principales: ce sont elles qui se prolongent superieurement dans les tentacules lateraux. Au contraire les loges accessoires avoisinent les loges medianes et se terminent en cul-de-sacs superieurement. Les loges resultant de l'apparition des cloisons accessoires ne sont jamais tentaculees. Chez Leiopathes glaberrina il existe un couple de plus de cloisons accessoires. Elles siegent dans les loges laterales anterieures et determinent la formation, aux depens de chacune Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. K. e. 174 Ed. v. Beneden, Lea Anthozoaires. de ces loges, de deux nouvelles loges accessoires. Ce couple supplementaire est situe en arriere du couple anterieur. II est forme par des cloisons plus courtes encore que les accessoires ordinaires: elles n'interessent que le somniet du cone buccal. II resulte de ce qui vient d'etre expose que, cliez Leiopathes glaberrina, il existe un total de douze lo"es et de douze cloisons: O Une löge mediane anterieure avec tentacule; Une löge laterale anterieure sous-divisee en Une accessoire anterieure sans tentacule, Une seconde accessoire anterieure sans tentacule, Une laterale anterieure reduite, tentaculee; Une löge laterale posterieure sous-divisee en Une laterale posterieure reduite, tentaculee, Une accessoire posterieure sans tentacule; Une löge mediane posterieure avec tentacule. Dans tous les autres genres la seconde löge accessoire anterieure nianque, de meine que la cloison qui la delimite en arriere. Les figures ci-dessous (XXXI et XXXII) representent deux coupes transversales d'un polype sexue femelle de Antipathella subpinnata passant, la premiere par le cone buccal et les Fig. XXXI. Fig. XXXII. quatre tentacules dependant des loges laterales, la seconde, par la partie inferieure de l'actino- pharynx. P designe les cloisons principales, chargees d'oeufs dans la partie inferieure de leur trajet; elles envahissent les loges laterales. Ces cloisons, ä direction transversale, divisent le corps en une moitie anterieure et une moitie posterieure; Da sont les primaires anterieures; Dp les primaires posterieures; s. a. les cloisons accessoires anterieures, s. p. les accessoires posterieures. L'on voit que ces derniers sarcoseptes ne se retrouvent plus dans la partie du corps traversee par la portion inferieure de l'actinopharynx. Les tentacules medians dependent des loges M et m ; ils sont inseres en deca de la coupe representee fig. XXXII. Au contraire les tentacules T1 et Ts sont terminaux et dresses; ils terminent superieurement les loges L1 et L2. Classification des Anthozoaires. 17.» Da M ßa. «Tai represente fig. XXXIII et XXXI Y, deux coupes transversales de Parantipathes larix passant, la premiere, par le cone buccal et les regions superieures des loges laterales U et L2, immediatement en deca des insertions des tentacules lateraux; la seconde par la partie inferieure de ractinopharynx, peu au dessus de l'enterostome. Les lettres ont les memes significations que dans les figures XXXI et XXXII. Le nombre des cloisons et des loges est identique dans les especes Parantipathes larix et Anti- pathella subpinnata. Les cloisons secondaires s. a. et .9. p. n'existent que dans la partie superieure du cone buccal. Comme on le voit dans les figures XXXV et XXXVI qui representent des coupes correspondantes aux precedentes, de l'espece Leiopathes glaberrina, il existe ici un couple de cloisons en plus s. a2. Ces cloisons tres-courtes Interessent seulement le cone buccal ; leur insertion actinopharyngienne est plus longue fpie leur insertion murale. II ressort nettement de 1'examen de ces figures cpi'ici, comme chez les formes precedentes, les tentacules medians s'inserent plus bas que les tentacules lateraux. Tandis que ceux-ci terminent superieurement les loges laterales L' et TJ, ceux lä sont des extroflexions de la paroi murale et dependent l'anterieur de la paroi anterieure de la löge mediane anterieure, le posterieur de la paroi posterieure de la löge posterieure. L'on peut donc representer comme ci dessous, fig. XXXVII, une coupe transversale schematique de Äntipathella subpinnata ou de Parantipatlies larix, dans la figure XXXVIII une semblable coupe de Leiopathes glaberrina. Un dernier caractere tres-important des Antipathaires, mis en evidence par les belles recherches de Brook, c'est la presence d'une couche musculaire ectodermique, ä fibres longi- tudinales, non seulement dans le cone buccal, mais aussi dans la paroi murale. Comment faut-il Interpreter 1'organisme des Antipathaires ? La Solution de cette question depend exclusivement de la valeur qu'il faut attribuer aux cloisons secondaires. Et tout d'abord quel est le nombre typique de ces cloisons? Ed. v. Honeden, Les Anthozoaires. K. e. 17« Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. Fig. XXXV. ce que la premiere paire formee chez les Hexactiniaires, celle qui domine en quelque sorte toute la rnarcke du deve- loppement, repondrait precisement ä la seconde accessoire anterieure chez Leio- pathes, et manquerait par consequent chez tous les autres Antipathaires. * La position relative des loges et des tentacules est differente chez Leio- pathes et chez Halcampula. En effet chez aucun Hexactiniaires l'on n'a observe jusqu'ici les relations exprimees par le diagramme, figure XXXVIII, qui montre la position relative des loges et des ten- tacules chez Leiopathes. L'opinion generalement adoptee, d'apres laquelle les Antipathaires seraient apparentes aux Hexactiniaires, a fait penser ä Brook que c'est le genre Leiopathes qu'il faut considerer comme realisant, plus conq)letement que tous les autres, le type ancestral des Antipathaires. Leiopathes possede douze cloisons comme les Hexactiniaires a la fin de la premiere periode de eur evolution. Mais peut-on considerer les cloisons des Leiopathes comme homologues de Celles du stade Halcam- pula? Brook a discute cette question en partant d'hypotheses diverses et la conclusion a ete negative. L'impossi- bilite de rattacher Leiopathes au stade Halcampula ressort avec evidence 1° de la position relative des tentacules et des loges dans les deux types; 2° de Fig. XXXVI. Classification des Anthozoaires. 177 Rien n'autorise ä penser que les cloisons accessoires des Antipathes soient des organes en voie de regression. Nous savons, notamnient par l'exemple des Edwardsies, que dans le groupe des Hexactiniaires la disparition des tentacules ne precede pas, mais suit au contraire la disparition des loges dont ils dependent. Le fait que, chez aucun Antipathaire, il n'existe plus de six tentacules tend ä prouver que les loges accessoires sont des neoformations et non des cavites TM T.M Tm Fig. XXXVIII. en voie de disparition. Comment expliquer que ces organes en voie de regression supposee se trouveraient exactement au meme etat dans tous les genres autres que Leiopaihes et Cladojpathes? Que, dans tous ces genres, il soit reste deux couples de rudinients, alors que ces genres out evolue dans des directions tres-diverses ? Pour arriver ä la conception synthetique de l'Antipatlie, il ne faut pas prendre en consideration un caractere qui se rencontre dans un genre exceptionnel, represente par une espece unique, mais attacher une importance preponderante aux faits anatomiques qui sont conimuns au groupe tout entier. Tous les Antipathes presentent six cloisons primaires, dont deux transversales, seules sexuees, et deux couples directeurs; tous posse- dent six tentacules, dependant des six loges primaires. Ces tentacules sont de deux categories : deux sont medians ; quatre lateraux et semblables deux a deux; les premiers sont des evaginations laterales; les seconds des evaginations terminales. La symetrie est nettement bilaterale et le corps est principalement develojipe dans le sens de la largeur. Le sillon actinopharyngien anterieur se prolonge en un livposulcus ; la paroi murale est pourvue d'une musculature ectodermique longitudinale. Les figures ci-dessus, XXXIX et XL representent deus sections schematiques, faites ä des hauteurs differentes, d'un Antipathaire typique. Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. K. e. 23 Fig. XI,. 178 Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. D M B Fi«. XLIII. Fig. XLI. S* TTL SS Fig. XLII. Cet ensemble de caracteres rappelle d'une fagon frappante la larve ArachnacHs, ä laquelle j'ai donne le nom de Cerinula. Aussi j'estinie qu'il y a de bonnes raisons de penser que les Antipathaires ne sont que des forrnes sexuees, morphologiquement assimilables ä ce stade larvaire des Cerianthes. J'exprirnerai la meme idee sous une autre forme en disant que les Cerianthides sont issus de formes ancestrales semblables aux Antipathaires actuels, ou encore en disant que les Antipatb.es et les Cerianthes sont issus d'une souche commune representee par la larve Cerinula et le genre Cladopathes. Ahn que la Classification indique ces rapports morphologiques, il importe de reunir les deux groupes dans une tj zi meme division ä laquelle je propose de donner le nom de Ceriantipatharia. S' Ce qui frappe le plus, quand on examine des coupes transversales lz" d'un tres jeune ArachnacHs, c'est l'existence d'une cloison trans- versale, bien perpendiculaire au plan median et s'inserant aux faces laterales de l'actinopharynx, ä mi-distance entre les bords anterieur et posterieur de cet organe. Cette cloison, qui nait tout autrement que toutes les autres, separe entre elles deux cavites laterales tres-etendues, qui se prolongent superieurement en quatre tentacules. Ces quatre tentacules, lateraux et ä peu pres semblables entre eux, Jules Haime les a le premier observes chez des larves du Cerianthe membraneux. Les deux cloisons principales ou primitives atteignent rapidement un grand developpement; elles sont dejä munies de hlaments mesenttriques pelotonnes, alors, qu'aucune trace des loges medianes n'a encore apparu. Elles deviennent sexuees dans la suite. Chez tous les Cerianthes, elles different par plusieurs caracteres de tous les autres sarcoseptes et delimitent, chez le C. membranaceus, la gouttiere interlamellaire impaire de Jules Haime. Plus tard apparaissent dans le plan median, suivant les lignes medianes anterieure et posterieure, deux bourgeons endodermiipaes, qui se creusent ensuite, de fagon a donner naissance ä deux loges medianes. II en resulte la formation de deux couples de sarcoseptes, les cloisons D et S'~ des Cerianthes adultes. Ces loges se forment, non pas simultanement, mais successivement; elles restent petites au debut et les cloisons qui les delimitent lateralement sont tres courtes au stade Cerinula. Un tentacule median apparait relativement tard dans Tevolution. II constitue une extroflexion de la paroi murale et se trouve insere, chez Araclmactis Lloydii, non pas ä meme hauteur que les tentacules lateraux, mais plus bas. II existe un cone buccal, dans lequel s'avancent les loges laterales anterieure et posterieure, L1 et TJ. Les loges medianes se terniinent en cul-de-sacs en deca des commissures buccales. L'analogie entre les Antipathes et la larve Cerinula, dont les organes se retrouvent dans la partie anterieure du corps des Cerianthes adultes, est si frappante, qu'il nie parait inutile d'insister. Les seules differences que l'on puisse signaler dependent de ce que les Cerianthes, au lieu de devenir sexues, au stade Cerinula, evoluent ulterieurement dans une direction difiei'ente Classification des Anthozoaires. 179 de Celle que suivent les Antipathes. Cerinula ne possede pas de tentacule median posterieur. Ce fait est la consequence de ce que la larve se complique par la formation de nouveaux sarcoseptes et de nouvelles loges dans la löge mediane posterieure. Cette proliferation par la löge mediane posterieure ou löge de multiplication constitue la caracteristique des Cerianthaires; eile a amene la formation d'une seconde periode dans l'evolution de ces animaux, la periode dite d'accroissement, dont il n'existe aucune trace chez les Antipathaires. Chez ceux-ci, au contraire. s'est manifestöe une tendance a l'augmentation du nombre des sarcoseptes par cloisonnement des loges laterales. Cette tendance se niontre dans l'organisation de la plupart des genres; eile a amene la formation des cloisons dites accessoires, qui sont ordinairement au nombre de quatre, exceptionnellement au nombre de six (Leiopathes). IV. Scyphactiniaires. Confondus d'abord avec les Anemones de mer les Cerianthes furent eriges en une famille distincte, sous le nom de Ceriantkidae, par H. Milne-Ed wards et Jules Haime (1851), i|iii les distinguaient des autres Aetinides en raison du peu de longueur de leurs lames mesentero'ides. Les observations de Jules Haime, consignees dans son beau memoire sur le Cerianthe membraneux, demontrerent ä l'evidence que Torganisation des Cerianthes differe profondement de celle de tous les autres Malacodermes. Le fait que l'evolution des tentacules commence, chez le Cerianthe, par le nombre 4, tandis que 6 est le nombre typique chez les Actinies propre- ment dites, la composition de l'appareil appendiculaire, l'ordonnance des sarcoseptes, la symetrie bilaterale nettement accusee, eloignent considerablement les Cerianthes non seulement des autres Malacodermes, mais aussi des Sclerodermes. Des caracteres analogues ä ceux des Cerianthes ne se trouvent que chez les coralliaires paleozo'iques que M i 1 n e - E d w a r d s et Jules Haime ont designes sous le nom de Rugueux (Rugosa) et particulierement chez les Cyaihophyllides et les Staurides. Voici comment Jules Haime Justine ce rapprochement: »On sait, dit-il, que les cloisons verticales du polypier occupent les chambres sous- tentaculaires et qu'elles correspondent aux tentacules par leur nombre, leur etendue, leur agencement, etc.; elles traduisent donc, jusqu'ä un certain point les caracteres de l'appareil appendiculaire, apres que les parties molles ont ete detruites. Or l'examen des parties solides des coralliaires fossiles, qui se rangent dans la famille des Cyathophyllides et surtout dans celle des Staurides, a fourni de nombreuses preuves de l'evolution des cloisons dans quatre chambres primordiales; et lä oü ce fait etait moins evident, on a trouve encore des indications qui ont permis de l'etendre a tout le groupe des Zoanthaires rugueux. Les Cyathophyllus et les Zaphrentis, qui sont les representants principaux de cette division, ont generalement leurs cloisons tres nombreuses et tres peu inegales entre elles; en outre, le cercle radiaire y est plus ou moins interrompu dans Fun de ses points. Autour du centre calicinal il n'est pas rare de voir des lobules ou palis plus ou moins larges, et qui repetent en petit, autour de la fossette mediane, la couronne exterieure des cloisons. Eh bien ! Si nous cherchons ä nous faire une idee de ce que devait etre dans ces coralliaires eteints l'appareil a}>pendiculaire, en nous fondant sur les caracteres que nous öftre l'appareil cloisonnaire, qui lui correspond, nous trouvons que, dans Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. K. e. 180 Ed. v. Benedeu, Les Anthozoaires. les Cyathophylles, les Zaphrentis et les genres voisins les tentacules devaient commencer par le noinbre quatre; qu'ils devaient ensuite se multiplier beaucoiq» et atteindre tous des dimensions ä peu pres semblables; que leur symetrie radiaire subissait frequemment de legeres alterations et que, dans certaines especes enfin, des appendices accessoires repetaient, autour de la bouche, les appendices de la peripherie. L'ensemble de ces dispositions que je crois etre en droit de supposer, rappeile alors tout ä fait celles qu'a offertes le Cerianthe et nous verrons plus loin que l'analogie ne s'arrete pas lä«. Eil d'autres points de son memoire Jules Hairne fait valoir, pour appuyer sa maniere de voir, la symetrie bilaterale du Cerianthe membraneux et de beaucoup de Rugosa, l'absence de lames mesenteroides geminees et prolongees jusqu'au fond de la chambre viscerale oii elles forment, chez les Actinies une espece d'etoile, toutes les lames principales etant geminees. II n'en conclut pas cependant que les Cerianthes soient plus voisins des Zaphrentis ou des Cyathopliyllum que des Actinides. II croit seulement qu'ils representent, dans le sous-ordre des Malacodermes, le groupe forme par les Cyathophyllides dans le sous-ordre des Sclerodermes. Et il ajoute: »II serait tres-possible, ä la verite, que la distinction, basee sur la nature des teguments, dont on se sert aujourd'hui pour former ces deux divisions principales dans 1' ordre des Zoanthaires, n'eüt reellement pas toute Fimportance qu'on lui attribue; mais, dans l'etat actuel de nos connaissances, cette Classification parait preferable ä toute autre.« II resulte de la (]ue Jules Hairne se rend bien compte que la presence ou l'absence d'un polypier n'est pas un caractere de primordiale importance et que, devancant son epoque et appreciant toute la portee de ses propres decouvertes, il prevoyait ce que les recherches des dernieres annees devaient etablir a la derniere evidence, que la division des Zoanthaires en Malacodermes et Sclerodermes est purement artificielle. Dans sa morphologie generale Haeckel a tire la conclusion logique qui se degage des travaux de Jules Hairne; il a separe les Rugosa des Zoanthaires Sclerodermes, les Cerianthides des Malacodermes et les a reunis sous le nom de Tetracoralliair es. II voit dans les Cerianthes actuels les derniers survivants du type ancestral des Rugosa et fait deriver des Tetracoralliaires paleozoiques les Octocoralliaires (Octactiniens de Ehrenberg, Alcyonaires de H. Mi Ine -Edwards) et les Hexacoralliaires (Polyactiniaires de Ehrenberg, Zoanthaires de Milne-Ed w a r d s). Les travaux modernes, tout en confirmant et en etendant les arguments qui plaident en faveur de l'autonomie des Cerianthides, n'ont pas fait accepter l'idee qu'ils seraient apparentes aux Rugosa et Haeckel lui meine en est venu ä renoncer au rapprochement que Jules Haime avait clairement entrevu. Admettant, je ne sais pour quelle raison, que les Cerianthes presentent, dans le cours de leur evolution, d'abord une symetrie tetraradiee, jmis une symetrie octoradiee, Haeckel (83) reunit maintenant les Cerianthides aux Edwardsies, aux Paractinides et aux Gronactinides pour en faire le sous-ordre des Paractiniaires. Un sous-ordre voisin, comprenant les genres Guyinia, Haphphyllwn, Coccophyllum, Stylina, Holocystis etc., porte le nom de Stylinaires et ces deux sous-ordres formes, le premier de Malacodermes, le second de Classification des Anthozoaires. 181 de Sclerodermes, constituent ensemble l'ordre des Mesocorallia (Astrocorallia octacüna, Octozoantha). C'est par cet ordre que se serait fait le passage des Tetracorallia paleozoiques aux Hexactiniaria mesozo'iques. J'ai cherche ä etablir dans la partie generale de ce memoire que les Cerianthes constituent un type d'organisation profondement different du type des Zoanthaires. C'est assez dire que je ne puis me radier ä une Classification qui reunit dans im meine groupe les Cerianthes, les Bdwardsies, les Paractinies et les Gonactinies. Existe-t-il des rapports morphologiques entre les Cerianthes et les Rugueux? Ce qui caracterise avant tout les Rugueux, c'est la presence de quatre scleroseptes primaires le plus souvent disposes en croix, qui se distinguent de tous les autres par leurs dimensions speciales. Ils determinent, dans beaucoup de formes, l'arrangement de tous les autres scleroseptes dits secondaires. Ceux-ci sont groupes en quatre systemes et les formes chez lesquelles la symetrie bilaterale est apparente, telles que Monophyllum, montrent que ces systemes sont symetriques deux ä deux. Chez d'autres les systemes sont semblables entre eux. Si, ce que nous pouvons legitimement admettre, les scleroseptes primaires presentaient avec les loges les meines rapports de position que chez les Zoanthaires actuels, il parait evident qu'il a du exister, chez les Rugueux, quatre loges disposees en croix, dont deux medianes et deux laterales. C'est au milieu de ces loges, dans des replis de la colonne que se sont deposes les scleroseptes primaires, et tout specialement les scleroseptes medians. Les seuls Anthozoaires actuels qui presentent quatre loges primaires disposees en croix sont les Scyphopolypes. De ces quatre loges les premieres formees sont laterales, les deux autres medianes. Au contraire, au moment de l'evolution oii il existe quatre loges chez les Cerianthides, ces loges sont laterales et symetriques deux ä deux. Si donc, dans un organisme semblable, il se formait des scleroseptes, ces scleroseptes seraient egalement lateraux et symetriques deux a deux. Le groupement de ces scleroseptes primaires serait tout different de celui que l'on observe chez les Rugueux. Je ne pense donc pas que l'on puisse rattacher immediatement les Rugosa ä la premiere forme larvaire des Cerianthes, mais bien a la larve Scyphula. S'il se formait des scleroseptes chez un scyphistome, deux de ces scleroseptes seraient medians, siegeraient dans le plan sagittal, et deux autres seraient lateraux et symetriques. II me parait donc que l'on peut, ä certain egards, rapprocher les Rugueux des Scyphopolypes, et que ces derniers sont les seuls, parmi les Anthozoaires actuels, qui presentent certaines analogies avec les Rugueux. J'ai indique plus haut les considerations qui m'ont fait admettre que la larve Cerinula derive de la Scyphula. Si l'on peut deduire de la Scyphula la forme larvaire qui se maintient pendant toute la duree de la vie et devient sexuee chez les Antipathes, qui se montre au debut de Tevolution des Cerianthes et se retrouve dans l'extremite anterieure du corps de ces animaux adultes, il en ressort que les Ceriantipathaires sont apparentes aux Scyphomeduses. Ce groupe, dont les affmites avec les Anthozoaires ont ete demontrees par les beaux travaux de Götte, forme une division bien homogene, malgre les variations que l'on constate dans leur Organisation. II semble bien evident que toutes les Scyphomeduses peuvent etre deduites du Scyphopolype, mais que d'autre part il n'existe, ni chez les Stauromeduses, ni chez les Peromeduses, Ed. v. Beneden. Les Anthozoaires. K. e. 182 Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. ni chez les Cubomeduses, ni chez les Discomeduses, aucune trace des cloisons transversales des Cerinula. Dans ces conditions il me parait rationel d'unir dans une meine division primaire des Anthozoaires, les Rugosa, les Scyphomeduses et les Ceriantipathaires et je propose, pour designer cette division, le nom de Scyphactiniaires. Tous peuvent etre deduits du Scyphopolype on de la Scijphula, les Rugueux et les Scyphomeduses directement, les Ceriantipathaires indirectement. pour lintermediaire de la larve Cerinula. Je ne vois pas, d'autre part, qu'aucun fait actuellement connu soit de nature ä nous eclairer sur les rapports phylogeniques entre les Scyphactiniaires. les 0 c t o c o r a 1 1 i a i r e s et les Zoanthactiniair es. Ces trois sous-classes semblent constituer trois divisions primaires de la classe des Anthozoaires ou Scyphozoaires. J'ai resume dans le tableau suivant mes idees sur la Classification des Cnidaires: ( nidaria Anthozoa = Scyphozc Zoanthactiniaria . < htactiniaria Scyphactiniaria Zoanthiniaria | Hexa ctvnzaria Hydrozoa t eriantipatharia Scyphomedusa Rugosa Siphonophora Trachylina ') Hydrocorcdlina ( alyptoblastica Gymnoblastica Hydrida Madreporaria \ . \ctiniaria ( eriantharia \ Autipatlwriii L'on remarquera que, dans le tableau qui precede, il n'est pas fait mention des Ctenophores. Je pense, en eft'et, que l'eusemble des donnees (pae l'on possede sur 1' Organisation des Ctenophores, les faits relatifs a leur developpement mis en evidence par Metschnikoff (84), la decouverte des formes Coeloplana par Kowalewsky (85) et Ctenoplana par Korotneff (86), plaident en former de l'idee d'apres laquelle les Ctenophores seraient apparentes aux Planaires. J'estime que, en tenant compte de l'ensemble des faits actuellement connus, il faut separer les Cteno])hores des Cnidaires et les considerer comme des Planaires adaptees ä la vie pelagique. C'est l'opinion que j'enseigne depuis une dizaine d'annees. r) M. Ed. Perrier a cree c.e nom pour designer les Trachymeduses et les Narcomeduses. Hexactiniaires. Hexactiniaria. Les larves d'Hexactiniaires rapportees par le National se groupent en deux categories: les unes ne portent que huit cloisons; les autres en possedent vingt-quatre. Larves ä huit sarcoseptes. Des larves ä huit sarcoseptes ont ete recueillies dans sept stations difterentes et, quoiqu' elles realisent toutes le meine type d' Organisation, elles different rnanifestenient les unes des autres; elles representent les Stades larvaires de sept fornies differentes. Chez toutes la symetrie est nettement bilaterale et non biradiaire. Les huit cloisons completes s'etendent d'un pole ä l'autre. Les muscles unilateraux presentent 1' ordonnance caracteristique des muscles des Edwardsies. Toutes portent en outre des muscles parieto-basilaires. Chez toutes ces larves Edwardsiformes l'endodernae de la colonne est enormement epaissi suivant huit zones meridiennes, intermediaires entre les insertions des sarcoseptes, de facon ä former de gros bourrelets saillants dans les loges et developpes au point de remplir plus ou moins completement ces dernieres. Chez aucune de ces larves on ne trouve trace de tentacules. Elles different entre elles par le developpement tres-variable des muscles unilateraux, par la position et l'extention de ces muscles dans le sens radiaire; par la forme et la structure des bourrelets endodermiques ; par la structure et l'epaisseur relative de l'ectoderme, de la mesoglee et de l'endoderme; par le nombre, la longueur relative et la structure des enteroi'des, rectilignes dans les unes, pelotonnes dans d'autres; par les caracteres des nematocystes; par la forme et les proportions de l'actinopharynx. II n'est pas possible de rattacher ces larves a tel groupe d'Hexactiniaires plutot qu';i tel autre. Nos connaissances, en ce qui concerne les caracteres propres aux larves des Edwardsies, des Actinies et des Madrepores sont insüffisantes pour permettre une determination. II est certain cependant qu'aucune des larves ä huit cloisons, rapportees par le National, ne peut etre rattachee au meme cycle evolutif ipie les larves ä vingt-quatre cloisons recueuillies dans le cours de la meme expedition. Ce qui le prouve c'est que chez les premieres les muscles unilateraux sont toujours tres apparents, d'ordinaire meme volumineux; chez les dernieres, au contraire, ces muscles sont toujours tres rudimentaires; ils consistent en un assise unique, plane, de fibrilles musculaires, difficile ä apercevoir. Je ne sais si toutes les larves Edwardsiformes que je vais decrire se rapportent toutes ä un meme groupe d'Anthozoaires; mais il me parait probable que les larves ä vingt-quatre Ed. v. Beneden, Les Antkozoaires. K. e. 184 Ed. v. Beneden, Les Anthozo.iires. cloisons sont dans ce cas et que le groupe systematique auquel se rattachent ces dernieres est autre que celui ou que ceux auxquels se rapportent les larves ä huit sarcoseptes. Larve I. Le 19 juillet (J. N. 1), daus le produit d'uue peche au filet vertical (V. 0 — 40U), par 58.7° Lat. N. et 6.5° Long. 0., ont ete trouvees une quinzaine de larves spheriques, ä huit sarcoseptes, mesurant 1.7 mm de diametre moyen. Aucuue trace de tentacules, Coue buceal peu saillant, subdivise par l'actinostome lineaire en deux levres laterales, s'elevant du fond d'uue depression dout les parois soiit formees par le disque buceal. Les huit sarcoseptes s'etendent d'uu pole ä l'autre jusqu'ä l'extremite aborale de la colonne. Muscles unilateraux, bieu developpes, presentant l'ordonnance caracteristique des muscles unilateraux des Edwardsies et du stade Edwardsiforme des Hexactiniaires. Muscles parieto-basilaires le long des insertions parietales de chaeun des sarcoseptes. Seules les cloisons repondant au couple I de de Lacaze-Duthiers portent des filaments mesenteriques. Ces filaments sont rectilignes, non pelotonnes. Les trois autres couples, quoique bien developpes et inseres ä l'actinopharynx dans toute la hauteur de cet organe, sont depourvus d'enteroides. L'actinopharynx presente un sulcus tres ap]>arent; le sulculus est peu marque. Dans chaeune des loges l'endoderme parietal forme une bourrelet tres-saillant, qui remplit la plus grande partie de ces loges (fig. XLIV ci-contre). II n'existe aueune trace de musculature ectodermique. La mesoglee murale est riebe en cellules applaties et presente une strueture lamellaire. Quatre larves ont ete coupees; elles presentent identiquement les memes caracteres. II n'est pas possible d'emettre une opinion sur la valeur systematique de cette larve. L'on ne connait pas avec certitude jusqu'ici des larves d'Edwardsies. II est possible que les larves n° I se rattachent ä l'une ou l'autre espece de ce genre; niais elles peuvent, tout aussi bien, etre de jeunes Anemones ou de jeunes Madreporaires. Leurs bourrelets endodermiques, saillants dans les loges, leur donnent une certaine ressemblance avec les larves, provenant des meines parages, que Boveri (26) a rapportees ä tort aug. Arachnactis. Cependant les larves n° 1 different de celles de Boveri 1° par le grand developpement de leurs muscles unilateraux; cette difference pourrait dependre de ce qu'elles sont plus agees, mesurant 1.7 mm au Heu de s/3 mm pbur celles de Boveri, 2° en ce qu'elles ne portent qu'une paire d'enteroides, tandis que les larves de Boveri, malgre leurs dimensions moindres, avaient dejä des tilaments mesenteriques a toutes Piff. XLIV. Larves d'Hexactiniaires. 185 leurs cloisons. Ce dernier caractere empeche absolument l'identification systematique des deux fornies larvaires. Larve II. Cette larve (exemplaire unique) a ete recueillie le 26 aoüt (J. IST. 135), aux environs des iles Canaries, par 18.6° Lat. N. et 26.4° Long. O., dans le produit d'une peclie au filet vertical (0—400). De forme spherique, comine la precedente et munie comme eile de 8 sarcoseptes eile mesure 0.71 mm de diametre. Aucune trace de tentacules ni de cone buccal. L'actinostome presente, ä la loupe, l'apparence d'un petit orifice. Les huit sarcoseptes s'etendent d'un pole ä l'autre et se terminent tous ä petite distance du pule aboral. Muscles unilateraux peu developpes, ordonnance* comme chez les Edwardsies, demontrant une symetrie nettement bilaterale et non biradiaire. Muscles parieto-basilaires aussi apparents que les muscles unilateraux. Les sarcoseptes direc- teurs, II et III (nomenclature de de Lacaze-Duthiers) ne portent d'enteroi'des qu'au voisinage immediat de l'entero- stome; dans la plus grande partie de leur longueur ils sont \ depourvus de filaments mesenteriques et proeminent peu dans la cavite coelenterique. Au contraire I et IV portent des entero'ides tres developpes ; pelotonnes dans une grande partie de leur etendue ; ceux qui dependent de I sont a peine jjlus longs que ceux qui bordent les cloisons IV. L'actinopharynx, court et etroit, presente ä la section une forme octogonale (fig. XLV, ci-contre). L'ectoderme fort epais se fait remarquer en ce qu'il est bourre, au voisinage de sa surface libre et suivant les trois quarts de son epaisseur, d'innombrables nemato- cystes, tellement serres les uns contre les autres, qu'ils semblent former ä eux seuls toute l'assise superficielle de cette couche. Ces nematocystes sont rectilignes, tres-allonges, et presentent im filament Spiral grele, formant une vis bien reguliere. Pas de strie axiale. La bände glandulo-urticante des entero'ides est, eile aussi, cbargee d'innombrables nemato- cystes; mais ils sont beaucoup plus grands cpie ceux de l'ectoderme de la colonne et possedent im filament axial bien apparent, surtout en coupes transversales. Ils manquent dans l'ecto- derme actinopliaryngien. Mesoglee a structure lamelleuse, riche en cellules plates, siegeant entre les lamelies. L'endoderme, aminci sur les sarcoseptes, se souleve, entre les insertions murales des sarcoseptes en huit bourrelets qui envahissent les loges mesenteriques. Ces bourrelets ont une structure spumeuse. Nombreux noyaux uniformement repandus dans toute 1' etendue des bourrelets; ils siegent dans les trabecules qui circonscrivent les vacuoles. Ed. v. Beneden. Les Anthozoaires. K. e. 2i Fig. XLV. 186 Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. La larve II, comme la larve I, appartient evidemment au groupe bilateral des larves d'Hexactiniaires; rnais il n'est pas possible de la rapporter ä teile division systematique plutot qu'ä teile autre. Larve III. Cette larve (exemplaire unique) a ete recueillie le 3 aoüt (J. N. 47) par 40.4° Lat. N. et 57.0° Long, ü., dans le courant de la Floride, dans le produit du filet vertical (V. 0—200). Sa forme est ovo'ide: eile mesure suivant Taxe oro-aboral 2.65 mm; suivant son plus grand diametre transversal 2.3 mm. Ni tentacules, ni cone buccal. Elle presente, comme les precedentes, les huit cloisons completes caracteristiques des Edwardsies. Muscles unilateraux ordonnance^ comme chez les Edwardsies, bien developpes, pectines et interessant une portion peu etendue des sarcoseptes. Epaississement considerable de 1' endoderme des cloisons, non seulement sur la face musculaire, mais aussi sur la face opposee, au niveau des muscles unilateraux. Muscles parieto- basilaires. Les huit cloisons portent des entero'ides; la portion interessee par les filaments mesenteriques est ä peu pre.s d'egale longueur pour tous les sarcoseptes. Entero'ides fort pelotonnes. Dans la portion aborale du corps les cloisons sont depourvues d'enteroides; elles proeminent moins dans le coelenteron que les bourrelets endodermiques qu'elles separent. Elles s'avancent jusqu'au voisinage du pole aboral et paraissent presenter toutes les huit la meme longueur. Bourrelets endodermiques enormes, a section trifoliaire; le lobe median montre une structure en eventail bien caracteristique (fig. XL VI). Comme dans la larve precedente, l'ectoderme mural est bourre de nematocystes a vis, ä filament Spiral tresfin; mais ils n'occupent pas seulement la zöne superficielle de l'ectoderme; ils Interessent toute son epaisseur. Tandis que, dans la larve II, les noyaux ectodermiques siegent exclusivement dans la profondeur de l'ectoderme, dans la larve III ils sont repandus dans toute 1' epaisseur de ce feuillet. Tres-nombreux nematocystes aussi dans les filaments mesenteriques ; ils sont beaucoup plus grands que ceux de l'ectoderme mural; mais par leur forme et leurs dimensions ils different de ceux de la larve III. Larve IV. Cette larve (exemplaire unique) a ete recueillie le 6 septembre (J. N. 177), par 1.7 Lat. N. et 17.3° Long. O., dans le produit d'une peche au filet vertical (V. 0 — 500). Legerement ovo'ide eile mesure environ 3 mm en diametre moyen. Larves d'Hexactiniaires. 187 Comme les precedentes, eile possede egalenient liuit sarcoseptes complets et toute 1' Organisation est semblable ä Celle des larves I, II et III. Elle en differe 1° par le grand developpement des muscles unüateraux. Voisins de l'insertion actinopharyngienne des sarcoseptes, dans tonte la bautenr de l'actinopharynx et n'interessant, dans cette region du corps, cpi'une partie peu etendue des sarcoseptes, ils s'elargissent progressivement vers le pole aboral; 2° les bourrelets endodermiques sont reduits, si on les compare a ceux des larves precedentes. Ils sont formes d'un tissu areolaire tres-delicat; 3° tant dans l'ectoderme mural que dans la bände glandulo-urticante des entero'ides les nematocystes sont rares et de faibles dimensions ; 4° des prolongements de la lamelle fondamentale s'avancent dans les replis ectodermiques de l'actinopharynx. Mesoglee ä structure ä la fois lamelleuse et fibreuse. On y trouve de nombreuses cellules plates. Fig. XLVII. Larve V. Cette larve (exernplaire unique) a ete recueillie le 22 septembre (J. N. 235) par 0.1° Lat. S. et 44.2° Long. O. Elle provient d'une peche au tilet vertical (V. 0 — 400). Elle est netteinent pyriforme, attenuee dans la region orale, elargie et renflee dans la portion aborale de la colonne. L'axe oro-aboral mesure 3.76 mm; le plus grand diametre transversal 3.4 mm. Toute l'organisation est typiquement la meme que chez les precedentes. Elle en differe par des particularites d'importance secondaire, süffisantes pour montrer qu'elle doit etre distinguee au point de vue systematique, des formes precedemment decrites. Les muscles unilateraux sont beaucou]) plus developpes dans le sens radiaire et sont formes en grande partie de lamelies simples. Au voisinage du pole oral, ils Interessent ä peu pres toute la largeur des sarcoseptes, s'etendant d'une part jusqu'au voisinage de l'insertion actinopharyngienne, d'autre part jusqu'a l'insertion murale des cloisons. Tous les sarcoseptes sont bordes par un enteroide qui s'arrete ä meme hauteur dans tous, a quelque distance du pole aboral. Les filaments mesen- teriques sont petits et rectilignes; ils ne decrivent j>as de circonvolutions. Actinophaiynx court et ä Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. K. e. 24* Fiur oü Ion saura ä ose (|ue le Zoanthe, auquel se rapporte la larve Zoanthina est vivipare, qu'il renferme a un moment donne Larves de Zoantliiniaires. 203 des jeunes d'äges differents et qu'il retient ses lai*ves jusqu'a un degre de developpement avance, l'on con^oit que des larves plus jeunes puissent penetrer, par l'actinostoine, dans la cavite coelenterique de larves plus ägees et y demeurer apres la naissance de ces dernieres. Les larves emboitees seraient alors issues du meme progeniteur que la larve enveloppante ; les unes et les autres procederaient d'ceufs fecondes fournis par le meme parent. La larve enve- loppante, avant d'etre rejetee au dehors, aurait ete envahie par des soeurs plus jeunes, qui ont continue ä vivre dans la sceur ainee, apres la naissance de cette derniere. Pendant sa vie libre celle-ci jouerait le role d'une nourrice; eile serait capable de gestation sans avoir procree. Un fait semble devoir faire douter de la valeur de cette Interpretation. Je n'ai pu con- stater la presence ni de cils, ni de fouets vibratils, ä la surface des larves b et c. 11 est possible qu'ils m'aient echappe; mais quant ä la larve a, qui represente une fin de segmentation et n'est meme pas encore une planula, il est ä peu pres certain qu'elle etait incapable de so niouvoir activement. Comment des lors a-t-elle pu penetrer dans la larve enveloppante? L'on ne peut se l'expliquer qu'en admettant que cette derniere, avant d'etre rejetee par la mere, etait dejä capable de mouvements de deglutition. Quoiqu'il en soit de cette Inter- pretation, il se fait que, gräce ä cet emboitement, la meine serie de coupes m'a permis d'etudier quatre stades differents du developpement. Je ne decrirai pas la larve a, que je n'ai pas pu dechiffrer. La larve b representee fig. 8a et 8'1 a ete coupee ä peu pres exactement en travers. A Tun des poles se voit l'actinostome. Les coupes voisines montrent l'ectoderme actinophai'yngien immödiatement accole ä l'ectoderme mural, sans interposition d'aucune autre formation cellulaire. Un peu plus bas l'on distingue un prolongement de l'endoderme entreles deux couches ectodermiques; mais ce prolongement de l'endoderme est une formation pleine. La coupe representee fig. 8 b est faite imniediatement en dec^a de l'enterostome. Elle rnontre que l'ectoderme actinopbaryngien se prolonge, en deqa, de cet orifice, en deux trainees qui sont les indices des deux premiers filaments mesenteriques. Ils repondent ä peu pres aux deux extremites du grand axe de la section, dont la forme est ovalaire. Entre l'ectoderme et l'endoderme se voit une ligne nette, premier indice de la mesoglee. Au niveau de chacune des cloisons en voie de formation, cette ligne forme une petite eneoche, indiquant la lamelle mesenchymatiipae des deux premieres cloisons. La meme innige se montre dans deux ou trois coupes. Les coupes faites plus pres du pole aboral sont depourvues de toute trace de filaments mesenteriques et de cloisons; la cavite coelenterique y est delimitöe de toutes parts par l'endoderme dejä envahi par quelques Zooxanthelles (fig. 9). Oette serie de coupes prouve que, chez les Zoantlies, comme chez les Hex- actiniaires, il n'existe, ä un moment donne, qu'un seul couple de sarcoseptes. La larve c (fig. 10), un peu plus avancee que la precedente, a ete coupee ä peu pres suivant son axe. L'endoderme s'est insinue entre l'ectoderme actinopliaryngien et l'ectoderme mural dans toute la hauteur de l'actinopharynx. Cette extension de l'endoderme, plein au stade precedent, est maintenant creuse d'une cavite circulaire, de sorte que l'actinopliarynx apparait comme une invagination de la paroi de toute la colonne (fig. 10). L'examen des coupes successives de cette larve m'a convaincu qu'elle est pourvue, comme la precedente, d'un couple unique de filaments Ed. v. Beneden, Les Antkozoaires. K. e. 36* 204 Ed. v. Benedeu, Les Anthozoaires. mesenteriques. Ces filaments ne se voient pas dans une meme coupe, mais dans des coupes differentes. Comme les cloisons sont laterales, il en resulte que la larve a ete coupee plus ou moins sagittalement. Larve d (fig. 12). Un coup d'oeil jete sur la figure 12 montre que cette larve a ete coupee obliquement, le plan de section ne forrnant toutefois qu'un angle aigu avec le grand axe du corps. La gouttiere ciroulaire a fait son apparition et l'epithelium flagellifere, qui constitue la paroi de cette gouttiere, est dejä bien differentie du reste de l'ectoderme. II est forme de cellules filiformes, pourvues dun long flagellum. En suivant la serie des coupes on peut voir l'actinostome deboucher au dehors et se continuer dans un actinopharynx assez etendu. La coupe representee fig. 12 montre cette cavite communiquant, par l'enterostome, avec la cavite ccelenterique. L'etude attentive de la serie des coupes pennet de constater la presence, autour de l'actinopharynx de six loges et de six cloisons, toutes pourvues, ä partir du bonl de l'entero- stome, d'un filament mesenterique. Ces filaments se prolongent tous dans la partie elargie du coelenteron, au delä ile la gouttiere ciliaire. Deux, opposes Tun ä l'autre, sont notablement plus longs que ces quatre autres. II est fort probable que ces filaments repondent au couple (pie nous avons vu apparaitre dans les stades anterieurs. Comme nous savons que, chez les Anthozoaires, les larves jeunes presentent toujours une symetrie bilaterale et qu'il n'y a generalement pas de cloisons medianes, nous sommes en droit de penser que les filaments les plus longs, les premiers formes, corresjiondent aux macroseptes lateraux des larves ä 12 sarcoseptes. Le nombre des cloisons est facile ä compter dans la region du corps qui succede ä l'actinostome. II en existe certainement six et six seulement. Toutes s'inserent a l'actinopharynx dans toute la hauteur de cet Organe. II nj a encore aucune trace de microseptes. De ces observations, les seules que l'on possede jusqu'ici sur les premiers stades du developpement d'un Zoanthiniaire, l'on est en droit de conclure: 1° que, contrairement ä l'opinion recemment emise par Faurot, les macroseptes apparaissent, dans 1' ordre evolutif, avant les microseptes. 2° que les macroseptes n'apparaissent pas simultanement, mais successivement, par cnuples, comme de Lacaze-D ut hiers l'a etabli le premier pour les Hexactiniaires ; 3° (pie les cloisons qui se forment en premier lieu sont les macroseptes lateraux. J'ai dejä fait remarquer (pie, chez Zoanthella Henseni, les macroseptes lateraux sont aussi les plus longs des macroseptes. Nous avons donc des raisons de penser que les longueurs relatives de ces macroseptes permettent de conclure ä leur äge relatif. Les faits observes chez Zoanthina nationalis indiqnent que l'ordre de formation des macrose])tes est le suivant: les lateraux se forment en premier lieu; les posterieurs ensuite, les anterieurs (cloisons directrices) en troisieme lieu. L'ordre de formation serait donc conforme ä ce que Wilson a observe chez Manicina areolata et chez Ehodactis, Faurot chez Halcampa chrysanthellum et ä ce que Mac Murr ich a suppose chez Zoanthina americana. Larves de Zoanthiuiaires. 20«) 4° dans ma note de 1890, j'ai exprime l'opinion qu'il existe probablement, chez les Zoanthines, un stade caracterise par la presence de 6 cloisons longues. La Constitution de la larve d demontre l'existence de ce stade. Nous ne savons rien jusqu'ici de 1' ordre de succession des microseptes. Cependant, contrairement ä l'opinion que j'ai exprimee en 189U, l'ensemble des faits actuellement connus nie parait plaider en faveur de l'homologie des douze premieres cloisons des Zoanthines avec les douze premieres cloisons des Hexactiniaires. S'il er est ainsi, il est rationel d'admettre que les Zoanthines et les Hexactiniaires sont issus d'un type ancestral commun, caracterise par la presence de six paires de sarcoseptes, une paire directrice anterieure une paire directrice posterieure, incomplete chez les Zoanthines, et deux couples de paires laterales, qui conservent pendaht toute la duree de la vie, chez les Zoanthines, les caracteres transitoires de ces couples chez les autres Actiniaires. Formes temporairement d'un microsepte et d'un macrosepte, chez les Hexactiniaires, ils conservent cette inegalite chez les Zoanthines. Genre Zoanthina. Larves pelagiques, ä corps ovoide au debut du developpement; gouttiere transversale circulaire, flagellifere, divisant le corps en deux parties inegales, une suptrieure plus petite, portant l'actinostome et logeant l'actinopharynx, l'autre inferieure plus etendue. Douze cloisons, dont six macroseptes et six microseptes, ordonnances conforniement au microtype de Erdmann. Zoanthina nationalis. Larve plus haute que large. Au moment oü eile ne presente encore que douze cloisons la larve mesure 2.2 mm suivant son grand axe, 2 mm en travers. Gouttiere ciliaire tres profonde; son bord externe rappeile la disposition du prepuce; la portion orale du corps se rattache ä la portion aborale par une sorte de pedicule. Pas de papilles ectodermiques au voisinage de l'actinostome ; pas de canaux dans la mesoglee; un orifice au pole aboral. — Oourant de Guinee. Zoanthina americana. Larve moins allongee suivant son axe. Au moment oii eile presente douze cloisons eile mesure 1.4 mm sur 1.5 mm. Gouttiere ciliaire peu profonde; papilles ectodermiques au voisinage de ractinostome: canaux dans la mesoglee; pas d'orifice aboral. Beaufort (Caroline du Nord). Ed. v. Beneden. Les Antliozoaires. K. c. Repartition geograpliique et bathymetrique. Quoique le nombre des formes larvaires recueillies par le National soit relativement considerable, ces larves representent un element peu important, voire meme tout ä fait insignifiant du Plankton. A part Ovactis brasiliensis, dont il a ete capture un nombre considerable d'exemplaires, tous les autres types larvaires ne sont representes que par tres-peu d'exemplaires, souvent par un seul. Le tableau ci-contre (p. 207) indique par espece, la date, le lieu et le mode de capture, ainsi (pie le nombre des exernplaires recueillis. Comme on peut le voir par un coup d'ceil jete sur ce tableau, la plupart des formes ont ete recueillies ä proximite de l'equateur, entre les paralleles 10" N. et 10" S. Font seuls exception, en fait de Oerianthaires: Dactylactis digitata Solasteractis macropoda en fait d'Hexactiniaires, les larves I, II, III et VII. La plupart des formes larvaires ont ete recueillies dans le Oourant de Gruinee et le Courant equatorial meridional, pendant la traversee des lies du Cap Vert ä TAscension, entre le 10c' parallele Nord et le 10" Sud. Arachnactis albida Ovactis her Hindernis Ont ete capturees dans ces parages 1" Oerianthides: Ovactis aequatorialis Dactylactis armata Ajüactis denticulata Peponacüs aequatorialis 2° Hexactiniaires : Larve IV » VI » VIII 3" Zoanthiniaires: Hensenanthida dactylifera » spinifcr (_ )dj ii ml hui a giäneensis. Larve IX Larve XII » X » XIII » XI » XIV. Zoanthella Henseni Zoanthina nationali 5. Repartition geographique et batliymetricjue. 207 Noms des especes Date Lat. Long. Filet Prof. Temp. de s u r f a c e Sa- lure 00 J. X. -± - - ~ i o X Ceriant haires. AraeiDuK-th albida . . Ovactis brasiliensis » Ovactis aequatorialis . . Oradis bermiuleiisis . . Dactylactis armata . . . Dactylactis digitata . . Dactylactis inermis . . Dactylactis inermis . . Solasteractis macropoda Apiactis denticulata . . Peponactis aequatorialis . Hensenanthula dactylifera » Hensenanthula spinifer . Hensenanthula melo . . Calpanthula guineensis . Hexactiniaires. Larve I » II » III , TV V » VI » VII » VIII IX » X » XI » XII » XIII » XIV » XV Zoanthinia i res. Zoanthella Henseni . . . Zoanthina nationalis . . . 19 juillet 20 » 18 septembre 22 » 9 octobre 9 » 10 septembre 6 aoüt 8 septembre 5 aoüt 6 » 19 septembre 1 1 octobre 4 aoüt 9 septembre 7 » 4 » 6 » 4 » 11 octobre 5 septembre 4 » 19 juillet 26 aout 3 » 6 septembre 22 » 8 » 23 juillet 4 septembre 4 » 6 » (i » VI » 9 » 4 » 26 aoüt 1 septembre 4 » 58.7° N. 59.2" N. 3.8° S. o.l° S. 0.4° N. 0.4° N. 6.8" S. 33.2° N. 2.6° N. 37.4" N. 33.2° N. 2.8° S. 6.7" 8. 37.9° X. 41° S. 0.1° N. 5.9° X. 1.1° N. 5.9° N. 6.7° N. 2.9° X. 5.3° X. 58.7° N. 18.6° X. 40.4° X. 1.7" N. (1.1° S. 2.6° S. 60.3° X. 5.3° X. 5.3° X. 1.1° X. 1.7° X. 4.1° X. 4.1° X. 5.9° X. 18.9° N. 12.3° X. 5.3° X. 6.5° 11.8° 32.6° 44.2° 46.6° 46.6° 14.2° 63.8° 14.6° (12.4" 63.8° 43.3° 59.1° 14.2° 15.2° 19.9° 16.4° 20.3° 43.3° 18.4° 19.9° 6.9° 26.4° 5.7° 17.3° 44.2° 14.6° 27.0" 19.9° L9.90 16.4° 17.3° 14.2° 14.2° 20.3° 26.4° 22.7° 19.9° 0 V. V. K. V. V. K. V. V. V. H. V. V. V. c. V. V. V. V. V. V. V. V. V. V. V. V. V. V. V. V. V. V. V. V. V. V. V. V. V. 0—100 0—400 (I 0—400 0—400 0 0—400 0—400 0—400 0 0—400 0—500 0— 400 o 0—400 0—400 0—400 0—400 0—400 0—400 0—400 0—400 0—400 O—40O 0—200 0—500 0—400 0—400 0 — 600 0—400 o— 400 0—400 0—500 0—400 0—400 0—400 0—400 0—400 0—400 12.5" 12.4° 26.3° 26.9" 26.7° 26.7° 24.1° 26.6° 23.2° 26.8° 26.6° 26.4° 28.5° 27.6° 23.6° 23.4° 26.4° 25.4° 26.7° 28.5° 26° 26° 12.5° 24.7° 25.4° 25.4° 26.9° 23.2° 10.6° 26.4° 26.4° 25.4° 26° 23.6° 23.6° 26.7° 24.7° 26.5° 26.4° 35.1 35.4 35.9 36 35.8 35.8 35.8 36.2 35.9 36.2 36.2 35.9 34.1 35.9 35.5 35.6 34.8 35.3 34.8 34.1 35.3 34.8 35.1 36.1 35.9 31.3 36 35.9 35.3 34.8 34.8 35.3 35.3 35.5 35.5 34.8 36.1 36.1 34.8 1 4 219 235 246-248 247 195 62 188 61 62 223 250 56 19o 182 164 180 159 250 173 164 1 135 47 177 235 188 15 164 164 180 177 190 190 159 135 146 164 3 4 145 1 1 1 2 1 1 1 1 1 1 1 1 2 1 1 1 1 1 1 15 1 L 1 1 1 1 7 2 2 2 1 1 2 1 Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. K. e. 208 Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. Viennent en second rang, au point de vue de l'abondance des formes, la partie du Oourant equatorial qui s'etend de Fernando de Noronha, le long de la cote Nord-est du Bresil, oü ont ete recueillis Ovactis brasiliensis Dactylactis elegans Dactylactis inermis Larve V. et la region qui avoisine Bermudes vers le Nord-Est: on y a trouve Ovactis bermudensis Solasteractis macropoda Dactylactis digitata Larve III. Aucune larve d'Anthozoaire n'a ete rencontree entre les Bermudes et les iles du Cap Vert, ni pendant la partie du voyage de retour du Bresil en Europe. La plupart des larves ont ete recueillies au filet vertical entre 0 — 400 m. C'est le cas pour toutes les larves d'Hexactiniaires et de Zoanthines et pour les larves de Cerianthides ä l'exception de Ovactis brasiliensis captures en grande quantite ä la surface meine de l'Ocean au voisinage de Fernando de Noronlia et une second e fois (un exemplaire) un peu au Nord de l'Equateur, pres de la cote bresilienne, Dactylactis digitata et Solasteractis macropoda, pris au filet de surface, pres de Bermudes. Le fait interessant que la larve Cerianthida meditefranea a ete capturee par Gr. v. Koch au filet de surface dans la baie de Naples et d'autre part par Kacovitza entre 300 et 400 metres, non loin de Banyuls, etablit f f e n. Untersuch, über Anat. und Entwich, von Arachnactis albida Sars. — Zool. Ergebn. der von der Gesellsch. für Erdk. zu Berlin ausgesandten Grönlandexped. - - (Biblioth. Zoologica. Heft 20. Lfg. 1.) 35. Alex. Agassiz. Seaside Studies in natural History. (Boston 1865. 8°.) 36. V. Hensen. Ueber die Bestimmung des Plankton's. 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L'on voit, los ooupes de trois sarcoseptes, montrant les fibrilles musculaires longitudinales, sous la forme de grains brillants, sur l'une des faces de la mesoglee epaissie, au voisinage de l'actinopharynx. Sur l'autre face les fibrilles musculaires sont transversales, au niveau des meines epaississements. Plus en dehors elles paraissent etre obliques sur les deux faces. Taut ä la paroi murale que dans la paroi pharyngienne la couebe musculaire est epaissie et mauifestement segmentee. X 160. Les niots longitudinal et transversal sont pris coinme synonymes, le premier de parallele, le seeond de perpendiculaire ä Taxe oro-aboral. Fig. 3. Coupe d'uu tentacule marginal au niveau d'un orifice. X 8(1. Fig. 4. Fibrilles musculaires endodermiques transversales, grossies 651t fois, telles qu'elles se presentent dans une prepai-ation comme celle qui a ete representee tig. 3 (portion avoisinaut l'actinopharynx du sarcosepte median de cette figure. Fig. 5. Araclvnactis albida, vu ä la loupe, par sa face actinostomienne (exemplaire I). Fig. 6. La meme larve vue de l'avant, pour montrer la forme discoidale de la colonne. Fig. 7. Hyposulcus de la memo, tout pres de l'enterostome. (X 230.) Fig. 8 — 11. Coupes transversales successives de l'exemplaire I. (X 2").| Fig. 8. Sommet du coue buccal. Fig. 9. Milieu du cone buccal, les eoupes sont un peu obliques d'avant en arriere et de haut en bas. Fig. 10. Plus pres de la base du cöne. Les saillies laterales representent les ebauches des tenta- cules labiaux, eoupes suivaut leur axe dans la figure 9. Fig. 11. Au niveau de linsertion des tentacules marginaux. Fig. 12. Sarcosepte avec entero'i'de trifoliaire. (X 230.) Fig. 13. Lc meme plus loin de l'enterostome: les gouttieres et les bandes ciliaires ont disparu. (X 230.) Fig. 14 — 16. Coupes transversales de l'exemplaire II. (X 25.) Fig. 14- — 15. Par le cone buccal. Fig. 16. En dega de l'insertion des tentacules marginaux. Fig. 17. Portion de l'actinopharynx du meme pour montrer 1° la difference de strueture des cötes et des sillons actinopharyngiens, 2° la strueture du sulcus. (X 230.) Planche IL Ovacti s bra s i I i e n s i s. Fig. 1 , 2 et 3. Un individu vu ä la loupe, tig. 1 de profil, fig. 2 \>M- le pole oral, tig. 3 par le pole aboral. La forme generale de cet exemplaire etait moins regulierement ovoide que oelle de la plupart des individus. II a ete choisi parcequ'il montrait avec une grande nettete le pore aboral et les organes du disque buccal. Les tentacules etaient exceptionnellement proeminents dans cet exemplaire. Explication des Planches. 213 Fig. 4 ä 9. Coupes transversales grossies 25 fois d'uu individu a ouze tentacules. Fig. 4. Vers )e milieu de la hauteur du pharynx. Fig. 5. Immediatement en dessous Je l'enterostome. Hyposulous et- tous les filaments mesenteriques ä section trifoliaire. Fig. 6. Plus bas. Hyposulous subdivise en bemisulques. Fig. 7. Plus bas. Hyposulous reduit. Fig. 8. Plus bas. Les cloisons directrices soni depourvues d'heniisulques. Axenteron tres reduit, com- pletement separe des Ioges mesenteriques par aecolement des sarcoseptes. Fig. 9. A petite distance du pole aboral. Les sarcoseptes S portenl seuls des filaments ä ce niveau. Fig. 10. Coupe de l'actinopharynx au niveau de l'enterostome, oblique, pour montrer oomment la paroi de l'organe se resoud en enteroi'des. Les t'eutes sc produisent au foud des sillous aetmopharyngiens; les cotes. appliquees sur les loges dans la plus grande partie de l'actinopharynx viennent se placer sur les sarcoseptes an voisinage de l'enterostome. Epaississement de la mesoglee gross. 45 diam. Fig. 11. Portion de la figure precedente, grossie 160 fois, pour moutrer l'epithelium des sillons actinopharyngiens different de L'epitheliuin des cotes actinopharyngiennes, les epaississements mediana et les expansions laterales de la mesoglee se prolongeant dans les ibrmations correspondantes des filaments mesenteriques. La figure moutre bien les epaississements de la lamelle mesenehymatique des sarcoseptes, au voisinage de leurs iusertions actinopharyngiennes. Ces epaississements portent sur leurs deux faces des fibrilles musculaires longitudinales. Fig. 12. Coupe de l'hyposulcus, peu en deca de Tenterostoine. Les deux bords de cettc formation presentent des gouttieres ciliaires en tout semblables ä Celles des craspedes. X 160. Fig. 13. Idem, au point oü l'hyposulcus va se resoudre en bemisulques. Les gouttieres ciliaires mit disparu en grande partie. Les fibrilles musculaires longitudinales qui, dans la figure 12, ne se voyaient qu'au bord libre de l'hyposulcus existent ici dans toute l'etendue de cet organe (gross. 320 diam.). Fig. 14. llemisulque peu en de^ä de la coirpe representee tig. 13; Ion voit encore l'expansiou laterale de la mesoglee (gross. 160 diam.). Fig. 15. Le meine plus bas (gross. 160 diam.). Planche III. Ovact is /' r ii s i I ie ii xix. Fig. 1. Portion de la paroi murale au gross, de 320 (eoupe transversale). Fig. 2. Coupe axiale passant par le milieu dun mammelon tentaculaire. A gauche le tentacule se continue avec le disque buccal, ä droite avec la paroi murale. Deux formes de nematoeystes dans l'endoderme de la paroi abaxiale du tentacule. Gross. 230 diam. Fig. 3. Portion de la jjaroi du corps dun individu debite en coupes parallele- ä laxe. Les noyaux de l'assise musculaire sont tres-apparents. Les fibrilles musculaires endoderiniques, coupees en travers, apparaissent comme des grains brillants, Fig. 4. CoujDe axiale passant que le pole aboral. Fig. 5. Idem, plus fortement grossie, pour montrer la mesoglee se resolvant en un pinceau fibrillaire; l'endoderme est excessivement aminci au voisinage du pore. Aucune introflexiou de l'ectoderme !grn>>. 32n diam.). Fig. 6. Coupe axiale de la paroi aetinopharyngienne (gross. 320 diam.). Fig. 7. Uu sarcosepte eoupe transversalement dans la region du cor))s oü il s'insere a l'actinopbarynx. Col. colonne; Ph. actinopharynx (gross. 75 diam.). Fig. 8. Idem, immediatement en deeä de renterostome; meine gross, que fig. 7 (S4). Fig. 9. Idem, pourvu d'une mesenterelle et d'un filament mesenterique depourvu de gouttieres ciliaires; meme gross. que fig. 7 et 8. (S4.) Fig. 10. Extremite adaxiale du sarcosepte S3, montrant le filament trifoliaire, des elements sexuels et les fibrilles musculaires longitudinales; gross. 320. Fig. 11. Le meme, plus bas. Les gouttieres et les bandes ciliaires ont disparu: meme gross, que fig. 1(1 (320). Fig. 12. Le meine, au voisinage de la terminaisou de 1'euteroi'de. Ed. v. B e n e d e n . Les Anthozoaires. K. e. 214 Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. Fig. 13. Sarcosepte pair (S4), montrant la mesenterelle portant le filament mesenterique et se continuant d'autre part avec la portion epaissie de la cloison (gross. 320 diam.). Fig. 14. Partie inferieure du sarcosepte S:i, tout pres du point ou il donne naissance ä l'acontie .1 (gross. 320 diam.). Fig. 15. Idem, plus loin de l'insertion de l'acontie. S, cloison se terminant par im bord endodermique ; A, coupe de l'acontie gross. 320 diam. Fig. 16. Nematocystes de l'ectoderme mural gross. 650. Fig. 17 et 18. Nematocystes de l'ectoderme des tentacules gr. 650. Fig. in. Nematocystes des filaments mesenteriques vus eu longueur et en section transversale gross. 640 diam. Fig. 20. Enormes nematocystes dits du premier type: il s'en trouve dans l'ectoderme mural ei tentaculaire et aussi d;ius l'endoderme, paroi externe des tentacules, mesenterelles; acouties, gross. 1(100 diam. Planche IV. Ovactis brasiliensis (monstruosite binde). Fig. 1 ä 8. Coupes perpendiculaire ;'i laxe, grossies 2ö fois. Fig. 9 ä 12. Coupes de l'actinopharynx grossies (i(i fois. Fig. 1. Coupe des tentacules et des levres, D droitc, G gauche ; Tld, T2i, 7'"', /'''. T6d, les cinq tentacules de droite; T1', T~s, T3'1, T4s, J's9) les cinq tentacules de gauche; F tentacule de la löge triangulaire. 7""'', T'4'J les deux tentacules de gauche de l'extremite posterieure droite; T'"d, T'4d les deux tentacules de droite de l'extremite posterieure gauche, Lab.?'. Levre droite, Lah.9. Levre gauche, Lab.0', lcvre gauche de l'extremite posterieure droite Lab.'11, levre droite de l'extremite posterieure gauche. Fig. 2. Coupe au niveau du disque buccal. Fig. 3. Coupe faite im peu en decä du disque. Elle montre hien les deux loges de multiplicatiou, repondant aux extremites posterieures P et P'. Fig. 4. Coupe faite en decä de la coupe precedente. Elle montre la löge directrice et les extremites P et /''. Fig. 5. La löge triangulaire F des figures jsi'ecedentes se montre ici delimitee par deux cloisons incompletes. Fig. 6. La löge triangulaire est considerablement reduite. L'actinopharynx simple en avant se bifurque en arriere. Fig. 7. La brauche gauche de l'actinopharynx se fend au niveau de la löge de multiplication in1. Fig. 8. La base du triangle actinopharyngien s'est toutc entiere resolue en filaments mesenteriques. Fig. Kl, 9, 11 et 12. Coupes de l'actinopharynx ä des distances croissantes du pole oral; lang, lo ne montre aucune trace de cotes ni de sillons actinopharyngiens. A la löge fermee F repond un sillon median; fig. 9, les cloisons de la löge fermee ne s'inserent plus ä l'actinopharynx. Les cötes actinopharyngiennes C et C repondent aux loges L'4s et L'4d; fig. 11, ces deux cötes sunt confondues en une seule C C . Fig. 12. La cote double CC a disparu; mais on voit distiuctement les cotes se rapportant aux loges, aux deux cötes de chacune des extremites de l'actinopharynx bifurque. Les figures 9 ä 12 dessinees au meme grossissement (60 diam.) montrent bien les changements de forme et de dimensions que subit l'actinopharynx de haut en bas. Planche V. Fig. 1 ä 14. Ovactis aeqnatorialis. Fig. 15 ä 23. Oractis bermudensis. Fig. 1 ä 2. Ovactis aequatorialis, vu ä la loupe, fig. 1, de profil, fig. 2, du cote du disque buccal. Fig. 3 ä (i. Coupes perpendiculaires ä faxe, dessinees au meme grossissement (25 diam.). Fig. 3. Coupe passant par les tentacules et les levres, Fig. 4. par la partie tout ä fait superieure de la coloune, Fig. 5. plus bas, Fig. 6. au point oü l'actinopharynx se resoud en arriere en filaments mesenteriques. Explication des Planches. 215 Fig. 7. Figure executee par la combinaison de plusieurs coupes successives pour montrer le trajet des fibn - musculaires ectodermiques partant de la base des fcentacules margiuaux. Les sarooseptes et les deux levres du cone buocal sont indiques par des traits Continus. Les seetions transversales des tentacules oni ete reduites, afin de pouvoir mieux representer le trajet des faisceaux musculaires. Fig. 8. Coupe de l'actinopharynx vers le milieu de sa hauteur; gross. 60 diam. Fig. 9. Sarcosepte pair (X'-d) avec mesenterelle, pour montrer le Constitution vacuoleuse des cellules endodermiques dans ces formations. Nematocystes tres-rares; (gross. 160 d.). Fig. lila et b. Nematocystes endodermiques d'une acontie; a) vu en longueur, avec le nematoblaste reduit ä une mince lame protoplasmique nuclee, appliquee ä sa surface; b) en coupe; gr. 650 diam. Fig. IIa, b. c, d. Nematocystes de l'ectoderme mural, a) Coupe transversale d'un nematocyste ectodermique semblable ä ceux de l'eudoderme, dont im exemplaire a ete represente fig. 10 au gross. 650 d. Fig. 12 e, f, g. Nematocystes des filameuts mesenteriques; gross. 650 d. Fig. 13. Globules verdätres ä diruension> variables, repandus ä profusion dans les cellules vacuoleuses des sarcoseptes Zoocblorelles? Gr. 650 diam. Fig. 14. Partie de la paroi murale gross. 320 d. Comparer avec les fig. 18 et 19 de la meine planche representant les coupes de la colonne de A. bermudensü a 440 diam. et PL 3, fig. 1, representant la paroi du corps de A. brasüiensis grossie 320 fois. Fig. 15 ä 17. Coupes de Ovactis berniudemis perpendiculaires ä Faxe, gross. 25 fois. Fig. 15. Montre le disque buccal avec sou actiuostome lineaire. Fig. 16. Vers le milieu de la hauteur de l'actinopbarynx. Fig. 17. En decä de l'enterostome H. S. Hyposulcus. Fig. 18. Coupe de la paroi murale ä la face anterieure de la colonne; coucbe musculaire trfes-röduite gr. 440 diam. Fig. 19. Coupe de la paroi murale ä la face posterieure du corps (gross. 440 diam.). Fig. 20. Nematocystes ectodermiques de la paroi du corps a, c, d et e formes diverses. In coupe transversale d'un nematocyste comme a ; gross. 650 diam. Fig. 21a et b. Nematocystes des filaments mesenteriques. X 650. Fig. 22. Nematocyste endodermique de l'acontie (gross. 650 diam.). Fig. 23. Coupe d'une acontie pres de sou extremite libre (gross. 320 diam.) Planche VI. ) ' > ii <■ ly I actis n r m a l a. 2. La larve vue ä la loupe, de profil (fig. 1) et suivant sa face actinostomienne (fig. 2). 7. Seetions transversales faites a des distances variables du pole oral. Comme le montrent les figures 3, 1 et 5 ces coupes sont legerement obliques. X 25. Coupe transversale d'un tentacule marginal. X 110. Portiou, plus fortemeut grossie, de la bände glandulaire d'un tentacule marginal (gross. 320 diam.). Idem des faces intermediaires (gross. 320 diam. Idem de la face externe d'un tentacule marginal (gr. 320). Coupe transversale d'un tentacule labial (gr. 110 diam.). Fig. 12. Une partie de l'endoderme aboral coupee ä peu pres tangentiellement (gross. 160 diam.). Fig. 13. Un nematocyste endodermique de la region aborale du corps (gross. 650 fois) Planche VII. Fig. 1 a 18. Dactylactis armata. Fig. 19 ä 22. Dactylactis digitata. Fig. 1. Coupe de la paroi du corps (gross. 320 diam.). Fig. 2. Portion de la paroi du sulcus; partie initiale de l'actinopbarynx. (x 320.) Fig. 3. Idem; partie inferieure de l'actinopbarynx (gross. 320 diam.). Ed. v. Beneden, Les Antliozoaires. K. e. Fig. 1 et Fig. 3 a Fig. 8. ' Fig. 9. Fig. 10. Fig. 11. Fig. Ullas: 216 Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. Fig. 4. Portion de la paroi laterale de l'actinopharynx montrant uu des bourrelets actinopharyngiens (gross. 320 diam.). Fig. 5 ä 1". Differentes formes de nematocystes de l'ectoderrne de la colonne au meme grossissement de 650 diam. Fig. 5. Nematocyste ä S en coupe axiale et en coupe transversale. Fig. 6. Nematocyste ä peloton, graude variete. Fig. 7 a, b et c. Nematocystes ä peloton, petite variete. Fig. 8. Nematocyste ä strie axiale, a) vu en coupe transversale, b) suivant sa longueur (grande variete), ci petite variete. Fig. 9. Nematocyste vert. Fig. 10. Nematocyste a vis, a) petite variete, b) grande variete. Fig. 11 ä 13. Nematocystes de la paroi de l'actinopharynx, au meme grossissement de 650 diam. Fig. 14. Petit nematocyste de la bände glandulaire des filaments mesenteriales gross. 650 diam. Fig. 15. Elements sexuels d'un sarcosepte, au contact de la lamelle mesenchymatique gross. 44o. Fig. 16. Un idem, partiellement engage dans la lamelle gr. 440 diam. Fig. 17 a et b. Deux images successives d'un meine oeuf engage dans la lamelle (44(1 diam.). Fig. 18. Mesenterelle avec son filanient et une partie de la portiou foliaire du sarcosepte (gross. 110 diam.). Dacty La ctis digit ata, Fig. 19 et 20. Deux aspects d'une meme larve vue ä la loupe. Fig. 21. Coupe transversale faite un peu en deea du bord libre de l'actinopharynx (gross. 2.~> diam.). Fig. 22. Portion de la paroi du corps (gross. 320 diam.) Planche VIII. Fig. 1 ä 7. Dacty l actis elegans. Fig. 8 ä 11. D actylactis inermis. Fig. 12 ä 19. Solaster actis macropoda. Fig. 1 et 2. Dactylactis elegans, vu ä la loupe; fig. 1 de profil; fig. 2 par sa face actinostomienue. Fig. 3. Coupe interessant les teutacules marginaux et le cone buccal. X 65. Fig. 4. Coupe du cone buccal. X 280. Fig. 5. Coupe d'un tentacule marginal. X 280. Fig. 5 ' l,isl a, b, c. Nematocystes a vis de la paroi du corps et des tentacules (petite variete). d, e, f, g. Idem, grande variete. X 650. Fig. (i. Coupe transversale en dega de l'insertion des tentacules. Fig. 7. Une portiou de la paroi murale avec l'insertion d'un sarcosepte. X 280. Fig. 8 ä 11. Dactylactis inermis. Fig. 8 et 9. La larve vue ä la loupe: fig. 8 disque buccal: fig. 9 profil. Fig. 10. Coupe d'un tentacule marginal. X 280. Fig. 10bis. Nematocystes. X 650. Fig. 11. Portion de la paroi du corps. X 280. Fig. 12 ä 19. Solasteractis macropoda. Fig. 12. La face peristomienne vue ä la loupe. Fig. 13. La larve de profil vue ä la loupe. Fig. 14. Coupe transversale, legerement oblique, du cone buccal. X 25. Fig. 15. Coupe transversale au niveau de l'insertion des tentacules marginaux. X 25. Fig. 16. Coupe de la paroi du coiqss. X 320. Fig. 17. Coupe de l'actinopharynx. X 60. Fig. 18. Portion de la meine coupe. X 440. Fig. 19. Coupe axiale d'un tentacule. X 320. Explication des Planches. 217 Planche IX. Fig. 1 — 4. So Laster actis macropoda, Fig. 5 — 8. Apiactis denticulata. Fig. 9 — 16. Peponactis aequatorialis. Fig. 1. Coupe axiale d'un tentacule labial, x 16(1. Fig. 2 a. I). c, d, e, f. Nematocystes des oapitules terminaux des tentacules labiaux. X 650. Fig. 3. Coupe transversale de l'extremite distale d'un tentacule marginal, x 160. Fig. 3a, b, e, d. Grandes, moyeunes et petites vis de la bände epitheliale abaxiale et des extremites des tentacules margina.ux. X 650. Fig. 4a, b, c. Nematocystes de l'ectoderme actinopharyngien et des filaments mesenteriques. X 650. Fig. 5 ä, K. Apiactis denticulata. Fig. 5 a et b. La' larve vue ä la. loupe, 5 a par sa face actinostomienne, 5 b de profil. Fig. 6. Coupe transversale, un peu oblique, du bord festonne de la colonne. X 80. Fig. 6llls. Coupe un peu oblique, immediatement au dessus de l'insertion des tentacules labiaux. X iSn- Fig. 6ter. Ine löge grossie 320 Ibis. Fig. 7. Coupe transversale de la colonne pres de l'extremite aborale. S1 cloisons avoisinant immediatement les cloisons directrices. X ein. Fig. 8. Lamelle mesenchymatique sillonnee ä sa face externe. X 210. Fig. 9 ä 16. Peponactis aequatorialis. Fig. 9. La larve vue ä la loupe. Fig. 10. Coupe immediatement en de<;ä du cercle tentaculaire marginal. X 25. Fig. 11. Coupe faite en deyä de la terminaison des bemisulques. Les cloisons d'ordre impair portent des tilaments trifoliaires ; les cloisons paires sont dejä, ä ce niveau, depourvues d'enteroides. X 25. Fig. 12. Portion de la lamelle mesenchymatique de la colonne, coupee transversalement. X 44(1. Fig. 13. Coupe passant par Taxe du corps, perpendiculairement au plan median. X 25. Fig. 14. Paroi du corps. Portion de la coupe fig. 13. X 230. Fig. 15. Portion de la paroi de l'actinopharynx de la fig. 13. X 230. Fig. 16. Portion du disque buccal et d'un sarcopte (gross. 230), d' apres une coupe axiale et transversale par rapport au plan antero-posterieur. X 230. Planche X. Ceriaut /i ula mediterr an cea. Fig. 1 et 2. La plus jeune larve observee, vue ä la loupe, fig. 1 de profil, fig. 2 par sa face actinostomienne. Fig. 3. Coupe passant par les tentacules et l'actinopharynx. X 80. Fig. 4. Idem, passant par l'actinopharynx, immediatement en decä du disque buccal. X HO. Fig. 5. Idem, plus bas. La coupe interesse le sommet de la löge directrice. X HO. Fig. 6. Idem plus bas. La löge directrice est pourvue d'une cavite. On y voit le mesentere median, bien apparent aussi dans les fig. 3, 5 et 4. X 110. Fig. 7. Coupe faite en deeä de l'enterostome. X 80. Fig. ci. Partie posterieure du corps, montrant les cloisons S2 et SM. X HO. Fig. 9. Coupe faite plus haut que la precedente. La löge de multiplication et I .'d se terminent en cul de sac. X 110. Fig. 10. Coupe faite au niveau du disque buccal; tibres musculaires ectodermiques ä direction transversale. X 1 1 u- Fig 11. Sarcosepte S1 avec son lilament mesenterique tout pres de l'enterostome. X HO. Fig. llbis. Coupe du cöne buccal. Les loges Ll et L2 s'elevent dans le cöne. X HO. Fig. 12. Larve du Stade II, vue a la loupe par sa face actinostomienne. Le 3'' tentacule droit a fait son apparition. Fig. 13. Coupe de la meme, dans la region du corps traversee par 1'actinopharynx. X 60. Ed. v. lieneden, Les Anthozoaires. K. e. 28 218 Ed. v. Beiieden. Les Antliozoaires, Fig. 14. Coupe du stade III. La larve entiere n'er-t pas representee. Ijes tentacules TMsd et TM:"-' erat fait leur apparition. x 60. Fig. 15. Larve du stade IV. Face actinostomienne vue ä la loupe. Fig. 16. Coupe de la meine, region actinopharyngienne, au niveau de l'enterostonie. X 60. Planche XL < C ;• / a n I li ii I ii in e d 1 1 e r r a n CK ". Fig. 1 et 2. Larve du stade V, vue ä la loupe. Un 4'' tentacule a apparu ä droite. Fig. 1. face actinostomienne; tig. 2 vue de l'avant. Le corps est disco'idal. Fig. 3. Coupe de la meme larve daus la region actinopliaryiigienne, pres de l'enterostome. X 60. Fig. 4. Coupe de la meine passant par les botruenides dependant des cloisous S1 et S2. X 60. Fig. 5. Larve du stade VI. Le quatrieine tentacule droit est un peu plus developpe. Fig. 6. Coupe de la meine dans la region actinopliaryiigienne. X 60. Fig. 7. Portion de la paroi du corps grossie 180 fois. Planche Xll. He n s e ii an t h u la S4, au point oü il se terinine eu dedaus par un botrucnide. X 160. Fig. 7. Coupe de la paroi du corps. X 160. Fig. 8. Coupe de la paroi de l'actinopharyux (partie superieure), au niveau du sulcus. X 160. Fig. 9. Coupe de la paroi de l'actinopliarynx (portion inferieure), montrant \;> coupe d'une cote actiuopharyngienue. L'assise musculaire feuilletee au niveau de la cöte. X 160. Fig. 10. Coupe transversale d'un sarcosepte avec mesenterelle et crasjiede. X 11". Fig. 11. Coupe du meine au niveau d'un botrucnide. X 160. Fig. 12. Cnidorage libre dans le coelenteron. X 650. Fig. 13. Coupe transversale equatoriale dun autre. X 650. Fig. 14. Idem, au voisinage du pole libre. Les 4 grands ronds clairs sont des espaces occupes par des uemato- cystes ovoides. X 650. Fig. 15 ä 18. Diiferents Stades du developpeinent des cnidorages. Planche XIII. Fig. 1 ä 7. Hens enanthula daatylifera. Fig. 1. Coupe oblique du eone buccal. X 25. Fig. 2. Portion d'une coupe de l'exemplaire II (nmnstruosite bifide), faite au niveau de lactinupliaryiix (portion posterieure). X 45. Fig. 3 ä 5. Coupes de plus en plus ecartees du pole oral, pour montrer les changements de forme de la löge triangulaire 60. Fig. 6 et 7. Les deux seules formes de nematocystes de cette espece. X 650. Fig. 8 ä 15. H euseuant/i ii l ii spinifer. Fig. 8. La larve vue ä la loupe. Fig. 9. Coupe au niveau de 1'insertioD des tentacules. X 45. Fig. 10. Coupe a la partie inferieure de l'actinopharynx. X 45. Explication des Hauche . 215) Fig. 1. Fig. 2, Fig. 4. Fig. 5. Fig. 6. Fig. 7 Fig. 11. Idem au niveau des botrucnides dependant de S4. X 45. Fig. 12. Idem au niveau des botruonides dependant de S- et S3. X 45. Fig. 13. Idem au niveau des botrucnides dependant de S1, Ün y voü encore les cloisons directrices. X 45. Fig. 14. Uu sarcosepte ä botrucnides. x 160 fois. Fig. 15. Cnidorage libre Jans la cavite coelenterique. X 650. Planche XIV. Fig. 1 ä 8. 11 en s c n a ii I h ii I (i meto. La larve vne a la loupe. Coupe transversale dans la regiou actinopharyngienne de la colonue. X 25 fois. Coupe d'un tentacule, ectoderme incompleteinent conserve. X 320. Cnidorage de profil. X 650. Idem eoupe transversalement. X 650. 7 et S. Nematoeystes ovo'ides du meine, apres explosion (Fig. 8 inconrpleteinenl dessinee . Fig. 9 ä 17. Calpanthula guineensis. Fig. 9. Coupe du bord de la colonne et clu coue buccal. X 25. Fig. 10. Coupe de la colonne pres de l'extremite aborale, montrant les botrucnides dependant des cloisons Sl, S2 ei S3. Fig. 11. Uue des meines plus fortemenl grossie. X 11(|. Fig. 12 et 13. Coupes de la paroi de l'actinopharynx, fig. 12, dans sa partie superieure, fig. 13, dans sa partie inferieure. Fig. 14 et 15. Nematoeystes de l'ectoderme de l'actinopharynx. X 650. Fig. 16. Idem des filaments mesenteriques. X 650. Planche XV. Ca lj> ii n thul a g u i n e c n s in. Fig. 1 et 2. Une larve vue ä la loupe; fig. 1, de profil et, fig. 2, par sa face actinostomienne. Fig. 3. Coupe de la coloune, peu en deya des iusertions tentaculaires. Fig. 4. Portion du eöne buccal, au dessus des commissures buccales. A gauche face abaxiale, ä droite face adaxiale. Dans une löge mesenterique se voient quelques cnidorages. X 160. Fig. 5 a, b, c, d, e, f, g. Les diverses forme» de nematoeystes que l'on trouve dans l'ectoderme du cone buccal. X 650. Fig. (i. Coupe du fond du suleus. X 200. Fig. 7. Coupe de la paroi de la colonne, vers le milieu de sa hauteur. X 160. Fig. 8. Coupe de la colonne. ä cpielque distance de l'enterostome, montrant bien l'alternance des cloisons. X l's- Fig. 9. Coupe d'un sarcosepte ä mesenterelle et craspede. X ll". Fig. 10 ä 13. Differents cnidorages libres. X 650. Fig. 14 et 15. Idem, coupes transversalement. X 1000. Fig. lli et 17. Coupes transversales de cnidorages, montrant les petits nematoeystes en vis, dans leurs rapports avec les noyaux des nematoblastes qui leur ont donne naissanee. X 650 Planche XVI. Deuxieme larve de Sem per. Zoanthina nationalis. Fig. L. Coupe sagittale antero-posterieure de la larve, d'apres le modele reconstitue suivant la methode de Born. Fig. 2 ä ti. Coupes de la larve. perpendiculaires ä Taxe, grossies 80 Ibis en diam. Les larves representees fig. 8a et b, 10 et 12 ont ete dessinees au meine grossissement de 8H diam. Fig. 2. Coupe passaut par l'actinostome. Fig. '■>. Coupe faite an peu en deci de l'actinostome, montranl six cloisons completes et deux incompletes. Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. K. e. 220 Ed. v. Beneden, Les Anthozoaires. Fig. 4. Coupe falte au niveau de la partie inferieure de l'aotinopliarynx, peu eu dessous de 1' enter ostome. La ligne pointillee iudique la position d'une larve emboitee. Fig. 5. Coupe faite au niveau de la gouttiere ciliaire. Au milieu se voit la section de la portion basilaire du gland. L' actin opharynx n'est plus interesse ä ce niveau. L'axenteron fort etendu renfenne une larve, dont la position est indiquee par un contour pointille. A la peripherie, six loges separees entre elles par les six cloisons completes. Dans la gouttiere ciroulaire se voient les enormes fouets vibratiles inseres mix deux parois et au fond de la gouttiere. En dehors le prepuce uiontre les douze loges mesenteriques qui toutes se lermiuent en cul-de-sacs suivant le bord du repli. A la paroi interne du prepuce, l'ectoderme preseute la meine structure qu'ä la paroi interne de la gouttiere ciliaire. Fig. 6. Coupe faite dans la region moyeune du corps de la larve, montrant les six cloisons completes beaucoup plus proeminentes dans le coelcnteron et les six cloisons incompletus. L'axenteron est en grande partie occupe par la larve representee fig. 12; sa position est indiquee par un pointille. Fig. 7. Coupe de la paroi de la larve envelopjaante (gross. 440 diam.). Dans l'endodermc se voient d'innoinbrables Zoochlorelles. Fig. 8 a et b. Deux coupes transversales de la, larve b. La fig. a est une section faite au niveau de l'invagiuation ectodermique de l'actinopharynx; la fig. b au niveau du coelenteron. Les deux premiers sareoseptes sont indiques par deux bandes epitheliales ectodermiques, premier indice des entero'i'des des cloisons du premier couple (gross. 80 diam.). Fig. 9. Coupe de la paroi du corps de la meine larve (gross. 44(1 diam.). Des Zoochlorelles se voient dejä dans l'endoderme. Fig. 10. Coupe axiale de la larve c. L'endoderme s'est dejä insinue entre l'ectoderme actinopharyngien et l'ectoderme mural : il circonscrit une fente coelenterique circonpbaryngienue, subdivisee en deux cavites par un couple uuique de sareoseptes. L'examen de la serie des coupes de cette larve permet d'affirmer l'existence de ces cloisons, pourvues d'un premier couple de filaments mesenteriques. La coupe representee, a peu pres antero-posterieure, n'en montre aucune trace (gross. 80 diam.). Fig. 11. Coupe de la paroi du corps de la meine larve c, au grossissement de 440 diam. Zoochlorelles dans l'endoderme. Fig. 12. Coupe ä peu pres axiale de la larve d. La gouttiere ciliaire a fait son apparition; mais eile est encore peu profonde. Enormes cils vibratiles. On voit l'actinopharynx coupe obliquement avec son enterostome. L'actinostpme se voit dans les coupes voisines, le plan de section n'etant pas exactement axial, mais un peu oblique. Cette larve porte six sareoseptes. TJne partie d'une de ces cloisons, garnie d'un filainent mesenterique, se voit bien dans la coupe representee. X 80. Fig. 13. Coupe de la paroi du corps de la larve d gross. 440 fois. Tres nombreuses Zoochlorelles dans l'endoderme. Table des matieres. Page Preface 5 Cerianthaires 9 ä 183 I. Organisation des Cerianthaires 9 II. Description des larves de Cerianthaires 12 fi. Arachnaciis 42 .1. alhida 42 A. Lhydii 52 Cr. Ov actis 56 ' '. brasiliensis 56 t> Monstruosite bifi.de 72 0. aequatoriulis 80 0. bermudensis 82 0. Wilsoni 84 ( 3 . T) actylactis 85 D. armata 85 I). digitata 94 />. inermh 97 l>. elegam 101 fr. Solaster actis 103 S. macropoda 103 (6 li v Hein ihn . Äntho !erianthus Llovdii. Gosse 6äl7 Arachnactis albida M.Sars Plankton-Expedition. K.e Taf.II. Fig. ff. Fig.5. $ 6 i II 12 13 .5 9 7 2 10 /* 5 15 ' v. Bciirdni. Anlhozorn Ovactis brasiliensis Ed.v.Ben. Plankton-Expedition. K.e. Tat: \\ Fig. /. . I Füj.8. Fig.9. ^ ".:" Fiq.10. '. : -■ . -' ! v- ff, Fig.ll, A 'Xol Fig. 16. Fig. Hl ■ i Fig. 2. o tß. *>!Ä ^pe ti*mhWfi -> ■ /1?'-i ; ■V'' . --- l-u,.l2. ..-" f© 0 ihn ,©. S<5 ö /' - <' /: n li : I *& :.W_V ■< : • ■ s*fe Ä Fig. 20. ( ■ •:: *. '•- *S «■ 'äffi /•Vi-/. .5. ■■■'. w P' *V S. k 5 "^J> Fui.h. r /'/,/. / ;. ss=s&,%r t o li / ^: /0 5 S 1.0 /.> 4 9 10 11 20 12 17 IS 3 2 li i ,: 15 v.Beneden.. Ai Ovactis brasiliensis Ed.v.Ben. Plankton-Expedition. K.e. FigJ. i lab., Laltg ■]--•■■ ■■■„/ Fig. 5. Fig. 2. Tal Fig.5 Fio 7. Fig. 0. Fig.8. Fig.10. Fig.12. FigJ/. 5 9 6 10 7 12 i : Beneden . Anthozoen Ovactis brasiliensis Ed. v. Ben Plankton-Expedition. K.e. Taf. V. Fig. Fia 9 :lM!i' Fi,/./. © © Fig.7. Fig.11. % m Fig.10. fa Mb '! Fig.12. Fig. 14. Pig.15. iÖ!lf.01ffl I ^, U - Fig. 20. '•■ KM I c c -, o ;'••■" e ~ i -Ä;i;' Fu/.S.) 3 |3 1 fö, ® © ^S p©JS v- " ... /•>> 2/. Fiaja J // A? 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' •1 v Solasteractis macropoda Ed.v.Ben. Eig.5ä8Apiactis denticulata Edv.Ben Fig 9a 16 Peponactis aequatorialis Ed v.Be Plankton-Expedition. K.e. Taf.X. /'/ //'"' J 13 10 11 3 1 IL' 16 7 9 i Ji'ii. An/; ( lerian 1 1 ml a medi tei a a Ed.-v Plankton -Expedition. K.c Taf.XI. v. Bernden, Antho Cei-i a nthula mediterrai Plankton-Expedition. Kr. TafTXlI. Fig. 10 Fig.il. / V >. .-\> /•■/,/ /; /•';>/.. T. »9 ' /tf 5 /2 // 5 9 7 1 U 4 IT 2 IS »" ". >"'. f::7« Fig. 5. Ä Fi9& mm Fig. 8p '■<'.;■.:■■ Fig. 6. AK ...:■,','-•■:■• %: : i.x ■V /•■'.. a & & --S ".V- ' •' . •'• •■:: '■.•■/•■ :■-■ .■■■■■-. : =7 • '■'■• ■:••■•:•. :•. -v.: . m 1 1 zT f ■:;•" •'•V: *'•:<■.;. n .. "'; ' 'V ■ ..,.•:• ? /-'/>/. £. /■>,. /J. ■3© 2 S- 10 Sb 9 12 /.) M.tül. Verlag von lipsuis tUscher, v. Binnlcii . Anthozoe/i. Zoanthina Nationalis Hd.v.Ben. Pjankiuri-Kjqii'ditioii X.e Taf.XVII Verlag von Lipsius & Tischer- Kiel uJLeipzig. p ' i %erlag von jEipsius & Diseher in JCiel und JEeipzig. Wissenschaftliche Meeresiintersiichiingen. Herausgegeben von der Kommission zur wissenschaftlichen Untersuchung der deutschen Meere in Kiel und der Biologischen Anstalt auf Helgoland. Neue Folge. Band I, Heft 1. Gr. 4°. VI, 404 Seiten mit 7 Tafeln und 41 Figuren im Text. Preis M. 30.—. do. do. Heft 2. Gr. 4°. XIII, 191, III S. mit 71 Abbildungen im Text, 8 Tabellen, 4 Tafeln und 1 Karte. Preis M. 20.—. do. Band II, Heft 1. Abth. 1. Gr. 4°. 324 Seiten mit 6 Tafeln und 4 Figuren im Text. Preis M. 25.—. do. do. do. Abth. 2. Gr. 4°. III, 255 S. mit 19 Tafeln u. 32 Figuren im Text. Preis M. 35.— . do. do. Heft 2. Gr. 4°. 101 Seiten mit 20 Tafeln und 4 Figuren im Text. Preis M. 16.— . Jahresbericht der Kommission zur wissenschaftlichen Untersuchung der deutschen Meere. I. Jahrgang 1871. Mit 1 Seekarte und I Tafel Abbildungen. 1873. Fol. (178 S.) M. 15.—. II./III. Jahrgang 1872, 1873. Mit 1 Seekarte. 16 Kupfertafeln und 9 Karten zur Fischerei-Statistik. 1875. Fol. (380 S.) M. 40.—. Sonderausgaben: Physik des Meeres. Von Dr. A. Meyer. M. 6.- Luft des Meerwassers. Von Dr. O. Jacobsen » 2.- Botanische Ergebnisse. Von Dr. P. Magnus » 4.- Zoologische Ergebnisse. Mit 6 Tafeln. » 20.- IV.— VI. Jahrgang 1874, 1875, 1876. Mit 10 Tafeln und 1 grapb. Darstellung. 1878. Fol. (294 und 24 S.) M. 36.—. sowie die Fortsetzung davon unter dem Titel: Bericht der Kommission zur wissenschaftlichen Untersuchung der deutschen Meere, in Kiel. Vierter Bericht für die Jahre 1877—1881. 1884. Fol. (382 S.) M. 49.— I. Abtheilung 1882. (184 S.) » 25.— H. » 1883. (128 S.) » 12.— HL » 1884. (70 S.) » 12.— Fünfter Bericht für die Jahre 1885 1886. 1887. (158 S.) » 25 — Sechster Bericht für die Jahre 1887—1889. 1. Heft 1889. (101 S.) » 12.— » » » » » » » 2. » 1890. (46 S.) y> 5.— > » » > » » » 3. » 1891. (108 S.) » 10.— Physikalische Beobachtungen. Von Dr. G. Karsten M. 2.— Befischung der deutschen Küsten. Von Dr. V. Hensen » 10. — Die Diatoniaceen. Von Ad. Schmidt. 1. Folge. Mit 3 Kupfertafeln » 4. — Ergebnisse der Beobachtung sstationen an den deutschen Küsten. Jährlich 12 Hefte. Quer-Folio. Jahrgang 1873—1893. ä Jahrg. M. 12.—. Atlas deutscher Meeresalgen von Professor Dr. Reinke in Kiel. 1. Heft 1889. Fol. (54 S. und 54 Tai.) M. 30.—. 2. Heft, Lfg. 1 und 2, 1891. Fol. (20 S. und 10 Taf.) M. 12.-. 2. Heft, Lfg. 3—5, 1892. Fol. (15 S. und 15 Taf.) M. 18.— . Biologische Beobachtungen bei künstlicher Aufzucht des Herings'der westlichen Ostsee. Von Dr. H. A. Meyer. Im Anschluss an die Abhandlung VII im IV.— VI. Jahresberichte der Kommission zur wissenschaftlichen Untersuchung der deutschen Meere, in Kiel. 8. (20 S.) M. 1. — . Gemeinfassliche Mittheilungen aus den Untersuchungen der Kommission zur wissenschaftlichen Untersuchung der deutschen Meere. Herausgegeben im Auftrage des Königlichen Ministeriums für Landwirtschaft, Domänen und Forsten. Mit 1 lithographischen Tafel. 1880. 8. (56 S.) M. 1.50. Die Fische der Ostsee. Von Dr. K. Möbius und Fr. Heincke. Mit Abbildungen aller beschriebenen Arten und einer Verbreitungskarte. 8. (206 S.) (Sonder-Abdruck aus dem IV. Bericht der Kommission zur Untersuchung der deutschen Meere, in Kiel.) M. 5. — . Untersuchungen über Enchytraeus Möbii Mich, und andere Enchytraeiden. Von Dr. W. Michaelsen. Preis M. 1.20. Anatomisch-histologische Untersuchungen von Nephtliys coeca Fahr. Ein Beitrag zur Kenntniss der Fauna der Kieler Bucht von Dr. Friedr. Schack. Preis M. 2.—. Verlag oon ft. Frieälänflei? % &°kn in Berlin* In unserem Verlage sind erschienen : Ein Beitrag zur Anatomie und Entwickelungsgeschichte einiger Rippenquallen von Prof. H. Pol. 1869. 12 Seiten, Folio, mit 4 Lithograph. Tafeln. Preis Mk. 3.— Zur Entwickelungsgeschichte der Siphonophoren. Beobachtungen über die Entwickelungsgesel lichte der Genera Physophora, Crystallodes. Athorybia und Reflexionen über die Entwickelungsgeschichte der Siphonophoren im Allgemeinen. Von Prof. E. Haeckel. 1869. 120 Seiten, Quart, mit 14 lithograph. Tafeln, von denen 3 kolorirt. Preis Mk. 16. — Gekrönte Preisschrift. Zoophytes du Voyage dans l'Ainerique Meridionale execute dans le cours des anne'es 1826 a 1S33 par Aleide d'Orbigny. 1839 ä 1846. 28 pages. graml in-Quarto, avec 13 planchcs. Prix Mk. 15. — Einige histologische Befunde an Coelenteraten von Dr. K. C. Schneider. 1893. 84 Seiten, Octav. mit 7 lithograph. Tafeln in Quart, von denen 4 kolorirt. Preis M. 7.- The Australian Hydromedusae Prof. R. von Lendenfeld. 9 parts. 1884—85. 171 pages, Royal-Octavo, with 24 lithograph. plates. Price Mk. 18. — The Scyphomedusae of the Southern Hemisphere by Prof. R. von Lendenfeld. 2 parts. 1884. 80 pages, Royal-Octavo, with 2 lithograph. plates. Price M. 3. — lieber Coelenteraten der S'udsee von . Prof. R. von Lendenfeld. Mittheilung V— VII. 1885—88. 191 Seiten, Gross-Oktav, mit 11 lithograph. Tafeln in Quart (2 kolorirt). Preis Mk. 20.— La Ortiga de Mar (Physalia arethusa), animal notable del Oceano del H. Burmeister. 1883. VI et 18 pages, in Folio, avec 1 plauche coloriee. Prix M. 3. Druck von A. Kupfer in Bury.