|! 2 au omparative Zoolo Libre Arthur Laneridue Mus, Comp, Zoot, 128 Andbeu Rand Cambridge, Mass, Neimtan Centre, Mass. ERPÉTOLOGIE | GÉNÉRALE : ou HISTOIRE NATURELLE COMPLÈTE TOME SEPTIÈME. DD (ne IÈRE PARTIE. ERPÉTOLOGIE GÉNÉRALE Guy ‘ HISTOIRE NATURELLE DES REPTILES, Par A.-M.-C. DUMÉRIL , MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE, PROFESSEUR ET ADMINISTRATEUR DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE , ETC. EN COLLABORATION AVEC SES AIDES NATURALISTES AU MUSEUM ? . ru G. BIBRON, PROFES3RUR D'HISTOIRE NATURELLE A L'ÉCOLE PRIMAIRE SUPÉRIEURE DE LA VILLE DE PARIS ; er À. DUMÉRIL. PROFESSEUR AGRÉGÉ DE La FACULTÉ DE MÉDECINE POUR L’ANATOMIE ET LA PHYSIOLOGIE: TOME SEPTIÈME. — PREMIÈRE PARTIE. COMPRENANT L'HISTOIRE DES SERPENTS NON VENIMEUX, OUVRAGE ACCOMPAGNÉ DE PLANCHES. PARIS. | LIBRAIRIE ENCYCLOPÉDIQUE DE RORET, RUE HAUTEFEUILLE , 19. 1854. MCZ LIBRARY HARVARD UNIVERSITY CAMBRIDGE. MA USA AVANT-PROPOS. La rédaction de cet ouvrage sur les Serpents était très- avancée dès l’année 184%; mais chaque jour de nouvelles observations venaient se joindre à la masse des faits nom- breux recueillis dans toutes les régions du globe et l'au- teur avait le regret de ne pouvoir les publier. C’est une sa- tisfaction, à l’âge avancé auquel il est parvenu, et depuis plus de cinquante années consécutives qu'il professe au Muséum, de pouvoir enfin terminer cette histoire des Rep- tiles commencée il y a vingt ans. L'abondance des matières que doit renfermer ce volume a rendu indispensable sa division en deux tomes, ainsi que cela avait été annoncé dans la préface du sixième vo- lume. Le R Cette premiere partie est consacrée toute entière à la description des couleuvres, ou des espèces de Serpents dont toutes les dents sont lisses et qui n’ont pas de venin. Elle renferme l'hisioire complète des deux premiers sous- ordres, commencée dans le volume précédent et qui sont ici divisés en quatorze familles bien distinctes. Dansles deux premières, dont les trente-trois espèces sont étrangères et peu connues, il n’y a des dents, ou des cro- chets isolés, qu’à l’une ou à l'autre de leurs deux mâ- choires ; les douze familles suivantes sont divisées en $oi- xante-quinze genres qui comprennent deux cent soixante- seize espèces, YI AVANT-PROPOS. La seconde partie de ce septième volume, dont l’impres- sion est très-avancée, renferme l'histoire des trois der- niers sous-ordres du groupe des Ophidiens; c’est-à-dire de tous les Serpents dont la mâchoire supérieure est armée de quelques dents sillonnées ou venimeuses. L'auteur ne croit pas devoir se dispenser de faire con- naître, dans cette note préliminaire, les services qu'il a recus de la collaboration de ses deux aides-naturalistes au Muséum d'histoire naturelle. I] doit nommer d’abord son ami feu BrBroN, dont les ii- tres acquis dans ja science de la zoologie avaient si hono- rablement justifié l'appréciation du talent et du mérite que l'Auteur s’était plu à lui reconnaître, lorsqu’en 1834 il avait associé son nom au travail qu'ils commençaient en- semble pour publier cette Erpétologie. La courte notice biographique qu’il a cru devoir placer au commencement de ce volume, sera un juste tribut rendu à sa mémoire. Ce n’est pas sans une émotion profonde et cependant, c’est sans craindre que le public instruit accuse l'illusion paternelle, que l’auteur doit parler de son second collabo- rateur. Depuisquatreannees, son fils À. Dumérir s'occupe spe- cialement de l'étude des Reptiles et des Poissons ; aussi: at-il pris la part la plus active à la rédaction définitive et à la publication de ces derniers volumes. Il s’est chargé en particulier de l’histoire de plusieurs genres et il a apporté quelques utiles modifications dans certaines familles. Dans cette circonstance, qu’il me soit permis de rappe- ler simplement ses titres et ses études antérieures. Nommé au Concours agrégé de la Faculté de médecine, il a été deux fois, pendant les neuf années de son exercice, appelé , AVANI-PROPOS. VIT à professer l'anatomie d'abord et ensuite la physiologie. Enfin ce qui l’a mieux fait connaître des Naturalistes, c’est que l'an dernier, il m'a suppléé au Muséum dans les fonc- tions de Professeur que j'ai exercées, sans interruption, pendant cinquante-deux années. Je crois devoir également désigner ici nominativement l’un des employés du Muséum, Séraphin Braconnier, dont l'adresse, la mémoire et l'intelligence m'ont été d’un grand secours pour les préparations des têtes osseuses et pour l’'arrangement ou le classement définitif des innombrables individus déposés aujourd’hui dans la collection des Ser- penis. Toutes ces espèces sont maintenant réunies dans un ordre méthodique et le présent ouvrage est en quelque: sorie un Catalogue méthodique et descriptif propre à en faciliter l'étude. C. DUMÉRIL, Au Muséum d'histoire naturelle de Paris. le 25 février 1854, NOTICE SUR G. BIBRON. Gabriel Bibron était le fils de l’un des plus anciens em- ployés du Muséum d'histoire naturelle de Paris. Sa famille, à défaut de fortune, s’étaitimposé de grandes privations pour lui donner une éducation libérale, dont il eut le bonheur de pro- fiter dans les voyages successifs qu’il fit en italie, en An- gleterre et en Hollande. Il pouvaiteneffet, s'exprimer en plu- sieurs langu:s et traduire les ouvrages dans lesquels il avait puisé une solide instruction. Dès l’âge de dix-huit ans, étant attaché déjà, comme élève, aux laboratoires de la Zoologie, les Professeurs-Administra- teurs du Muséum, témoins de son ardeur et de sa capacité, l'autorisèrent à faire un voyage en Italie dans l'intérêt de l’é- tablissement. Il y resta près de quinze mois, pendant les-. quels il se livra avec le plus grand zèle à l'observation et à la recherche des animaux. Il y recueillit un très-grand nombre d'Oiseaux, de Poissons et de Reptiles, qui sont aujourd’hui 4 | + NOTICE. rangés dans lesgaleries, dont ils sont l’ornement par leur belle conservation. Il rendit surtout ces collections précieuses par des notes intéressantes sur les mœurs et sur les habitudes des espèces qu'il a pu observer. Le résultat de ses excursions fut. si utile au Muséum, qu'il détermina les Professeurs à sollici- ter, quelques annéesaprès, une autorisation du Gouvernement pour faire retourner Bibron dans les mêmes contrées, avec le titre de Voyageur Naturaliste, plutôt que dele faireadjoindre, comme on le demandait, à l'expédition qui se préparait alors pour la Morée. Ce second voyage en Sicile ne fut pas moins utile aux progrès de la Zoologie, ainsi que le prouvent les re- gistres de la science et les nombreux documents qui s’y trou- vent inscrits SOUS son nom. En 1852 , Bibron me fut adjoint , comme aide-naturaliste , pour la chaire de l'Histoire naturelle des Reptiles et des Pois- sons. Dès l’année suivante, et je me suis fait un devoir de l'énoncer dans la Préface de cette Histoire naturelle des Reptiles que nous avions entrepris de publier en commun, je déclarais, qu'ayant besoin d’être aidé dans les recherches im- menses et consciencieuses exigées par ce travail pour la déter- minationet le classement detoutes les espèces, je l'avais choisi pour mon Collaborateur. Depuis plusieurs années qu’il m'avait aidé dans les démonstrations publiques , j'avais pu apprécier son instruction et la justesse de son esprit observateur. Comme ilconnaissait ces animaux aussi bien que moi-même , il avait consenti à se charger de beaucoup de détails relatifs à la déter- mination , à la synonymie et à la description des nombreuses et nouvellesespèces qui faisaient l’objet de nos études. Il ne m’appartient pas de porter ici un jugement sur la va- leur de nostravaux, mais sicet ouvrage, quia prisde si grandes proportions et demandé à tant de recherches, obtient quel- que faveur auprès des Naturalistes, il le devra, en partie, au zèle de Bibron, à sa patience, à son talent pour l'observation > NOTICE. et même à son érudition. C’est peut-être le principal titre qu’it s’est acquis dans l’estime générale dont il jouissait auprès des Naturalistesfrançais, sescontemporains, et parmiles étrangers. Les Membres de l’Institut de France , composant la section d'anatomie et de zoologie, avaient reconnu son mérite et lui ayaient rendu justice, lorsque nous plaçâmes son nom sur la liste des savants proposés à l’Académie des sciences pour remplir une des dernières places vacantes dans son sein. C’est au même titre de zoologiste , que Bibron avait été nommé, en 1810, membre de la Société philomathique , correspon- dant de plusieurs Académies nationales et étrangères , et qu'il avait été décoré comme chevalier de la Légion d’hon- neur. Depuis longtemps d’ailleurs, il professait avec un grand succès l'Histoire naturelle dans l’une des plus anciennesécoles primaires supérieures de la ville de Paris ( Collége municipal de Turgot.) Je ne dois pas oublier de rappeler ici sa savante collabora- tion à plusieurs Recueils scientifiques, et parmi les différentes relations de voyage auxquelles il a prêté son utile concours, aulle n’est plus digne de mention que l'Histoire de Cuba, par M. Ramon de la Sagra, dans laquelle 1l a si dignement achevé l’œuvre de son ami Cocteau , arrêté comme lui, au milieu de sa trop courte carrière. Bihron avait été obligé de suspendre sestravaux pour aller, trop tardivement peut-être, chercher loin de Paris un remède contre une maladie de poitrine qui ne nous laissait qu'une vaine et décevanteespérance de guérison. Il a succomhé à l’âge de quarante-deux ans (le 27 mars 1848), aux eaux de Saint- Alban, département de la Loire, loin des amis nombreux que sa loyauté et son excellent caractère lui avaient acquis et con- servés. Heureusement, il était encouragé dans ses longues souffrances, et soutenu constamment dans sa fermeté, par la sollicitude éclairée, par les soins affectueux d’une épouse toute dévouée, qui faisait ‘le bonheur réel et la consolation d’une Not, existénce doutoureuse, dont il avait prévu l'inévitabie &t trôf funeste terminaison, | Si la science doit déplorer la moft, prématurée de Bibron, s4 famille, à laquelle il était si tendrement dévoué , et ses amis, qui avaient eu tant d'occasions d'apprécier la droiture, l’éner- gie et la générosité de son cœur, ne peuvent trouver quelques adoucissements à leurs profonds regrets que dans le souvenir consolant des belles qualités de son âmeet destravaux qui ont si honorablement rempli sa vie toute consacrée à l'étude de la Nature, | C. DUMÉRIL. TABLE MÉTHODIQUE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CETTE PREMIÈRE PARTIE DU SEPTIÈME. VOLUME, SUITE DU LIVRE CINQUIÈME. DE L'ORDRE DES SERPENTS OÙ DES OPXHIDIENS, INTRODUCTION POUR CE SEPTIÈME VOLUME OU CONSIDÉRATIONS PRÉLIMINAIRES ET TRANSITOIRES. Tableau synoptique du troisième ordre de la classe des Pag. Reptiles ou les Serpents divisés en cinq sous-ordres 14 (Voir les planches des têtes osseuses, n.°5 75, 76, 77 et 78). CHAPITRE I. PREMIÈRE SECTION OU PREMIER SOUS.ORDRE DES OPHIDIENS, LES SERPENTS OPOTÉRODONTES OU SCOLÉCOPHIDES | dits VERMIFORMES. Tableau synoptique des genres de ce sous-ordre 17 Je FAMILLE LES ÉPANODONTIENS. .® Genre. Pirtpiox. Tome VI, p, 259. RU 1.re Espèce Pilidion rayé ibid. REPTILES , TOME VII, UE ji TABLE METHODIQUÉ ile Genre. Ornraazmnion. Tome VI pag. 262.T. Vilp. 117. 4e 2, se k. IIIe Genre. @ IVe Genre. . Onychocéphale de De Lalande, ib. p. 273. . Onychocéphale multi-rayé ib. p. 276. . Onychocéphale uni-rayé, ib. p. 278. Ve Genre. OO 1 © GX C9 RO Le VIe Genre. î Ophthalmidion très long, Tome VI. p. 263. Ophthaimidion épais. Ophthalmidion d’Eschricht Tome VI. p. 265. Ophthalmidion brun. CATHÉTORHINE, Tom. VI. pag. 269. Cathétorhine tête noire. ibid. p. 279. OnxcnocÉPsaLE. Tom. VI, p. 272. Onychocéphale museau-pointu, p. 333. . Onychocéphale trapu. ibid. p. 334. . Onychocéphale de Bibron (Smith). . Onychocéphale du Cap. id. . Onychocéphale vertical. id. Tyrazops. Tom. VI. p. 279. 18 . Typhlopsréticulé, p. 282. Atlas. pl. 60et75, 1. . Typhlops Lombric,.p. 287. . Typhlops de Richard. p. 290. . Typhlops platycéphale. p. 293. . Typhlops noir et blanc p. 295. . Typhlops de Müller, p. 298. . Typhlops de Diard, p. 300. . Typhlops lignes-nombreuses, p. 301. . Typhlops vermiculaire, p. 303. . Typhlops filiforme, p. 307. 14, 12. Typhlops Brame, p. 309. Typhlops noir, p. 312. CéÉpHALOLErIDE Tom, VI, page 314. Céphalolépide tête blanche, ibid, 315, DÉS MATIÈRES. tit 11e FAMILLE LES CATODONTIENS. Je Genre. Caroponre. Tom. VI, p.818. 18 1. Catodonte à sept-raies, ibid, p. 319. Il.e Genre. STÉNOSTOME. . Sténostome du Caire, ib. p. 393. . Sténostome noirâtre ibid, p. 326. . Sténostome front-blane, ibid. 327. . Siénostome de Goudot, ibid. p. 330. . Sténostome deux-raies, ib. p. 331, At.,p. 75,2. ex EE Co © > CHAPITRE V. SECONDE SECTION OÙ SECOND SOUS-ORDRE DES CPMHIDIENS. LES SERPENT S AGLYPHODONTES ou AZÉMIOPHIDES. Tableau synoptique des douze familles de ce sous-ordre 26 1 FAMILLE LES HOLODONTIENS. Le Genre. Morécie. Tom. VI, pag. 385. 26 1. Morélie Argus. ibid. p. 385. 27 IL.° Genre. Pyrnon. Tom. VI, page 892. 1. Python de Séba, p. 400. Atlas, pi. 61. 28 2. Python de Natal, p. 469. 3. Python royal, p. 412. &. Python Molure. p. 417. Atlas, pl. 75, 3. 5. Pythonréticulé. p. 426. | Ilf.e Genre. Liasis. Tom. VI, page 431. 4. Liasis améthysthe ibid. 433. 2. Liasis de Children, p. 438. 8. Liasis de Macklot, p. 440. &. Liasis olivatre p. 442. IV° Genre, Narpoa. Tome VE p. 444, 1V TABLE MÉTHODIQUE 1. Nardoa de Gilbert, ibid, 446, as 2. Nardoa de Schlegel, ibid 4417. V.e Genre. RouLEau. Tom. VE, p. 584. 1. Rouleau Scytale, ibid. p. 585. VI.e Genre. XÉNoPELTIS. Tom. VII. 28 1. Xénopeltis unicolor. ibid. | Ie FAMILLE LES APROTÉRODONTIENS.. Première tribu. Les ERYCIDES, Tom, VI, p. 451. L.er Genre. Eryx ibid. p. 454. 30 1. Eryx de John, p. 458. 2. Eryx Javelot, p. 463. 3. Eryx de la Thébaide, p. 468. £. Eryx queue conique, p. 470. IL. Genre. Cyzinpropxis. Tom. VI, p. 590. 1. Cylindrophis dos-noir, p. 592. . Cylindrophis roussâtre, p. 595. 3. Cylindrophis tacheté, p. 597. Seconde Tribu. Les BOÆIDES. Tome VI, p.474. 30 ITT.< Genre Enyere. Tome VI, p. 476. 1. Enygre caréné. ibid. p. 479. 2. Enygre de Bibron. ibid p. 483. IV.e Genre. Leprogoa. Tome VI. p. 485. 1. Leptoboa de Dussumier, ibid. p. 486. 19 V.e Genre Tnorormpe Tome VI. p. 488. 1. Tropidophide mélanure. ibid. p. 491, 2. Tropidophide tacheté. ibid. p. 494. VL.e Genre. PLATYGASTRE. Tome VI], p. 496. 1. Platygastre multicaréné. ibid, p. 497, VIL.° Genre. Boa. Tome VI. p. 500. 1. Boa çonstricteur, ibid, p. 507, DES MATIÈRES. Y 2. Boa prédiseur. ibid. p. 518. 31 3, Boa empereur. ibid. p. 519. 4. Boa chevalier. ibid. p. 521. VIIL.e Genre. PécLopuire. Tome VI. p. 523. 1. Pélophile de Madagascar, p. 524. IX.e Genre Eunecre. Tome VI. p. 527. 1. Eunecte rativore. ibid. p. 528. X.e Genre XipnosoME. Tome VI. p. 536. 1. Xiphosome canin. ibid. p. 540. ALL, pl. 75, f. 4. 2. Xiphosome parterre. ibid. p. 545. 3. Xiphosome de Madagascar. ibid. p. 549.) XL.° Genre. EricratEe. Tome VE. p. 552. 4. Epicrate cenchris. ibid. p. 555. ®. Epicrate angulifère. ibid. p. 560. XIL.e Genre. CaiLaBoTeRE. Tome VI. p. 562. 4. Chilabothre inorné, ibid. p. 568. SC Nora. Ici se erminent l'analyse et l'indication de la partie descriptive du sixième volume. | SUITE DU CHAPITRE V OU DU SOUS-ORDRE DES SERPENTS AGLYPHODONTES, IIL° FAMILLE LES ACROCHORDIENS. Tableau Synoptique des trois Genres de cette Famille. 34 L.e: Genre. AcroCaORDE, une seule espèce, de Java. 35 IL.e Genre. CHersyone, une espèce, à bandes, 40 JIL.° Genre. XÉNo»ERME , une espèce, Javanais, pl. 63, 45 vi TAËLE MÉTHODIQUE IVe FAMILLE LES CALAMARIENS. L8 Tableau Synoptique des Genres de cette Famille, 53 I.er Genre. OLriconon. Tome VII. 54 Tableau synoptique des espèces de ce genre. 55 1. Oligodon sous-carrelé. ibid. 2, Oligodon sous-ligné. 57 3. Oligodon sous-ponctué. 58 &L#Oligodon sous-gris. 59 II.e Genre. CALAMAIRE. 60 Tableau synoptique des espèces de ce genre, 62 4. Calamaire de Linné. Atlas pl. 64. 63 9, Calamaire versicolore. 69 8. Calamairé pavée. 71 4. Calamaire quatre-taches. 73 5. Calamaire modeste. PE 74 6. Calamaire de Gervais. 76 7. Calamaire bicolore. 78 8. Calamaire de Schlegel. 81 9. Calamaire leucocéphale. 83 10. Calamaire vermiforme. , + 85 11. Calamaire de Temminck. 81 12, Calamaire lombric. 89 JIT.e Genre. RABDOSOME. 91 Tableau synoptique des espèces de ce genre. 92 1. Rabdosome demi-cerclé. 93 2, Rabdosome bai. Se 95 3. Rabdosome à collier. | 7 # 101 4. Rabdosome à grosse queue. 103 5. Rabdosome rayé. 105 6. Rabdosome à longue queue, 106 IV,° Genre. HoMALOSOME. 109 1. Homalosome futrix. 110 DES MATIÈRES, vil Y. ° Genre. RABDION. 115 4. Rabdion de Forsten. 116 2. Rabdion à collier, ; 119 VI.e Genre. ELAPOIDE. 199 _ 4. Elapoïde brun. 123 VII. Genre. ASPIDURE. | | 197 1. Aspidure Scytale. 128 VIIT.e Genre, CARPOPHIS. | 131 1. Carpophis agréable, | 131 2. Carpophis de Harpert À 155 -IX.e Genre. CONOCÉPHALE. . | | 138 1, Conocéphale strié. 140 V.e FAMILLE LES UPÉROLISSIENS. 144 Tableau des quatre genres de cette famille. 150 da er Genre. RHINOPHIS. 153 4. Rhinophis des Philippines. Atlas pl. 59, n° 1. 154 2. Rhinophis oxyrhynque. 156 3. Rhinophis ponctué. 157 If.e Genre. UroPELTIS. \ 160 1. Uropeltis des Philippines, pl. 59, fig, 9. 161 jITe Genre. COLOBURE. 163 1. Colorure de Ceylan. pl. 59, fig. 3. 164 IV.e Genre. PLECTRURE. 166 | 4. Plectrure de Perrotet. pl. 59, fig. 4: 167 pl. 76, fig, 9. VI. FAMILLE LES PLAGIODONTIENS. 169 ie Genre. PLAGIODONTE. 1. Plagiodonte Héléne. Atlas, pl. 76, 2. 170 2. Plagiodonte à queue rouge. 175 VIE FAMILLE LES GORYPHODONTIENS. Genre unique. CORYPHODON. 189 VIII TABLE MÉTHODIQUE Tableau synoptique des six espèces de ce genre. 1. Coryphodon panthérin. 2. Coryphodon constricteur. . Coryphodon de Blumenbach. . Coryphodon Korros. . Coryphodon jaunâtre. ibid. . Coryphodon gorge-marbrée. VIII. FAMILLE LES ISODONTIENS. SD CE HF co Tableau synoptique des 9 genres de cette famille. {er Genre. DEeNpropnine. Atlas pl. 79, fig. 1, 2, 3. Tableau des espèces de ce genre. 1. Dendrophide peint. 3. Dendrophide Adonis. 8. Dendrophide linéolé. &. Dendrophide à huit raies, 5. Dendrophide vert. IL.e Genre. HERPÉTODRYAS. Tableau synoptique des espèces. 1. Herpétodryas caréné. 2. Herpétodryas de Poiteau. 3. Herpétodryas estival. k. Herpétodryas brun. ibid. 5. Herpétodryas en fouet. . Herpétodryas de Boddaert. ibid. (er) 7. Herpétodryas de Bernier. pl. 66,fig.1,2,3,4. 8. Herpétodryas quatre-raies. IIL.e Genre. GONYOSOME. 1. Gonyosome Oxycéphale. IV.° Genre. SPILOTES. Tableau des espèces de ce genre. 1. Spilotes changeant. 2, Spilotes bouche-variée. 181 181 183 184 186 187 188 192 195 196 197 199 200 201 202 203 206 207 208 209 210 211 212 213 214 218 220 220 221 DES MATIÈRES. 3. Spilotes Corais, &. Spilotes queue-noire. V.e Genre. Ranecums. (Cinq sous-genres). 1. Rhinechis à échelons. 2. Pituophis noir et blanc. 8. Pituophis mexicain. Atlas, pl.°62. &. Pituophis vertébral. VI.e Genre. ELAPHE. 1er Sous-genre. Ecapne. Tableau des,espéces. 1. Elaphe côtés-piquetés. 9. Elaphe réticulé. 8. Elaphe Dione. &. Elaphe quatre-raies. 5. Elaphe rayé. 6. Elaphe quatre-bandes. 7. Elaphe de Deppe. 8. Elaphe à taches ovales. 9. Elaphe à tête rougeatre. 10. Elaphe d'Holbrook. 11. Elaphe tacheté. 1%. Elaphe d’Esculape. 13. Elaphe à lunettes. 14, Elaphe de Sarmatie. 2° Sous-Genre. Comrsosomrs. Tableau des espèces. 1. Compsosome rayé. 2. Compsosome raies-rompues. 3. Compsosome queue-noire. &, Compsosome quatre-lignes. VII.e Genre. ABLABÈS. 1.er Sous-genre. ABLABES Tableau des espèces. 1. Ablabès roussâtre. 2. Ablabès ponctué. 3. Ablabès rougeûtre, TABLE MÉTHODIQUE k. Ablabès cou-varié. 313 5. Ablabès triangle. . 915 6. Ablabès quatre-lignes. 319 7. Ablabès six-lignes. 824 7. bis. Ablabès à bandes. 326 8. Ablabès dix-lignes. bi 10387 9e Sous-genre ENICOGNATEE. Tableau synoptique. 329 1. Enicognathe tête-noire. 330 ®. Enicognathe ventre-rouge. pl. 80, fig. 2et3. 332 3. Enicognathe deux-raies. 333 &. Enicognathe annelé. Atlas pl. 80. 339 VIIL.e Genre. Carorisme. Tableau synoptique. 336 1. Calopisme érythrogramme. 337 9. Calopisme abacure. Atlas pl. 65. 342 3. Calopisme plicatile. 944 IX.e Genre. Tréranormne variable. pl. 80, fig. 4. 348 IX. FAMILLE LES LYCODONTIENS. 352 Tableau synoptique des divisions de cette famille 357 Première Tribu Les BoËDontens. Un seul genre. Genre Boénox. 1. unicolcre. 359 2. Boédon quatre raies. 363 3. Boédon du Cap. 364 _ 4. Boédon rubanné. 369 Deuxième tribu. Les Lycononiens. Divisée en cinq sous-senres. Tableau synoptique. 366 J.er Sous-Genre. Lyconon. 7” 867 1. Lycodon aulique. Atlas, pl. 76, fig. 3. 369 2. Lycodon à capuchon. 376 3. Lycodon modeste. 319 &, Lycodon livide. 381 5. Lycodon de Müller, 882 6. Lycodon de Nappée. 384 DES MATIÈRES. II.e Sous-Genre. CyCLOGORE rayé. III. Sous-Genre. CERCASPIS caréné. IV. Sous-Genre. Srrécone blanc et brun. _ V.c Sous-Genre. OPniTes annelé. Troisième Tribu. Les EuGnATHiENS. Cinq sous-genres. L.er Sous-Genre. EUGNATHE. 24 Eugnathe géométrique. II.e Sous-Genre. LYCOoPHIDION. 1. Lycophidion d'Horstock 9. Lycophidion demi-annelé. JIL.e Sous-Genre. ALopÉcron annulifére. IV.e Sous-Genre. HÉTÉROLÉPIDE. 1. Hétérolépide à deux carènes. 2. Hétérolépide du Cap. V.e Sous-Genre LAMPROPHIS. 1. .Lamprophis modeste. 2, Lamprophis aurore. 8. Lamprophis non-orné. Quatrième Tribu. Les ParÉAsIENS. Divisés en quatre sous-genres. Ier Sous-Genre. PAREAS, 1. Paréas caréné. Q. Paréas lisse. ILe Sous-Genre. APLOPELTURE. BOa. III. Sous-Genre. Dixonox barré. IV.e Sous-Genre. OnONTOME. 1. Odontome nymphe. 2. Odontome peu annelé,. X.° FAMILLE LES LEPTOGNATHIENS. Tableau synoptique des 12 genres de cette Famille. 1. Genre. PÉTALOGNATHE. ï Pétalognathe nébuleux, XII TARLE MÉTHODIQUE If.e Genre. DIPSADOMORE. 1. Dipsadomore indien. Atlas pl. 67. III.e Genre. LEPTOGNATHE. 1. Leptognathe pavonien. à, Leptognathe court. 8. Leptognathe varié. IV.s Genre. CocuLioPHAGE inéquibandes. V.e Genre . Hyprops de Martius.: VL.+ Genre. Racmiopon. Atlas pl. 81, fig. 1, 2, 3, 1 . Rachiodon rude. 2. Rachiodon d’Abyssinie. 3 VIIL.e Gen . Rachiodon sans taches. re. PLATYPTÉERYx de Perrotet. VIIL.e Genre. STENOGNATHE modeste. IX. Genre. IscaNoGnATRE de Dekay. X.e Genre. BrAcHyYORRHOS blanc. XLe Genre. STREPTOPHORE. Quatre espèces. sl 2 3 (1 . Streptophore de Séba. . Streptophore de Droz. . Streptophore de Lansberg. . Streptophore deux bandes. XIL.e Genre. STREMMATOGNATHE de Catesby. XI. FAMILLE LES SYNCRANTÉRIENS. Tableau synoptique des 4 genres de cette Famille. I. Genre LH Là = © Ce . LEPTOPHinE. Quatre-espèces de ce genre. . Leptophide queue lisse. | . Leptophide Mexicain. . Leptophide émeraude. . Leptophide perlé, . Leptophide deux bandes, k ü. 1. 8. de 10. DES MATIÈRES. Leptophide taches blanches. Leptophide vertébral, Leptophide bandes-iatéralés. Leptophide de Chenon. Leptophide olivaire. Ïl.e Genre TROPIDONOTE. Tableau synoptique pour les vingt ne 1. . Tropidonote vipérin. Ail., pl. 76, Île k. . Tropidonote chersoïde. . Tropidonote shydre. . Tropidonote à bandes. EX 5 © 9 Tropidonote à collier. 1. Sépédon. Variétés à 3. Noir. L. À cinqraies. : Tropidonote pogonias. . Tropidonote cyclopion. . Tropidonote rude. : . Tropidonote Leberis, . Tropidonote bi-ponctué. . Tropidonote Saurite. . Tropidonote des Seychelles. 13. 14. 15. 16. TR, 18. 19. 20, 21, Tropidonote à triangles. Tropidonote quinconce. Tropidonote vibakari. Tropidonote ardoisé. Tropidonote spilogastre. Tropidonote rubanné. Tropidonote peinturé. Tropidonote demi-bandes. Tropidonote à taches régulières, Le Genre, CORONELLE, 2. Erythrogastre Alt va 543 DA 545 547 549 004 590 560 562 564 566 568 570 572 573 574 b76 5717 579 582 585 D88 290 D92 595 596 098 600 602 603 605 C07 Xiy TÂBLÉ MÉTHODIQUE Tableau synoptique des sépt espèces. 609 4. Coronelle lisse. 610 2. Coronelle Bordelaise, 612 8, Coronelle grisonne. 613 &. Coronelle La chaine. 616 5. Coronnelle de Say. 619 6. Coronelle annelée. | 621 7. Coronelle de la Californie. 623 IV.e Genre. Simotks. Atlas pl. 82, fig. T, 2, 3. 624 Tableau synoptique des sept espèces. 627 î. Simotès de Russel. _ 628 9. Simotès deux-marques. 630 3. Simotès trois-marques. 631 &, Simotes bandes-blanches. 633 5, Simotès huit-raies. 634 6. Simotes trois-lignes. 636 7. Simotès écarlate. 637 XILe FAMILLE LES DIACRANTÉRIENS. 6 Tableau synoptique des dix genres de cette famille, 645 I. Genre. DROMIQUE. 646 Tableau synoptique des dix espèces, 649 1. Dromique coureur. 650 2. Dromique rayé 655 3. Dromique unicolore. 658 &. Dromique des Antilles. 659 5. Dromique de Plée. 661 6. Dromique de Temminck. 663 7. Dromique demi-deuil. 666 8. Dromique ventre-roux. 668 9. Dromique angulifère, 670 10, Dromique triscale. 672 DES MATIÈRES Ile Genre. Périors. 4. Périops fer à cheval. 2. Périops à raies parallèles. . iil.e Genre. Sréconore de Muller, IV,e Genre. ZAMENIS. Tableau synoptique des cinq espèces... 1. Zaménis vert et jaune. . Laménis à rubans. . Zaménis de Dahl. . Zaménis à bouquets. . Zaménis mexicain. 9 CT FE Co V.e Genre. Liopnis quatre espèces. Tableau synoptique de ces espèces, 1. Liophis Cobel. 2. Liophis de la Reine. 8. Liophis de Merrem. &. Liophis doubles-anneaux VI.e Genre. Urowacne. Atlas pl. 83, fig. 1 et 2, î. Uromacre de Catesby. 2. Uromacre oxyrhynque. VIL.e Genre, AMPHIESME. Six espèces. Tableau synoptique de ces espèces. 4. Amphiesme en-robe. . Amphiesme panthère. . Amphiesme cou-rouge. Amphiesme rouge-noir. . Amphiesme tête-jaune. . Amphiesmetaches-dorées, D Cr HF © 19 VIIL.e Genre. Hécicors. Trois espèces. À, Hélicops queue carence, sv 674 675 678 680 683 685 686 689 692 693 695 697 GEL 699 104 108 116 119 dit 02 224 726 127 132 134 737 138 139 142 744 xŸ! à. 3. TABLE MÉTHODIQUE Hélicops anguleux, Héliccps de Lepriéur. Atlas pl. 68. IX.e Genre. XÉNObON. Cinq espèces. Tableau synoptique de ces espèces. 1. D 3. Xénodon sevère. ! Xénodon tête-vérgetée. Xeénodon enfümé. &. Xénodon géant. Atlas, pl. 76, fig. 5. D. Xénodon vert. X.° Genre. HÉTÉRoODON. Cinq espèces. Tableau synoptique de ces espèces. À. . Hétérodon noir. . Hétérodon de d’Orbigny. . Héférodon mi-cerclé. . Hétérodon de Madagascar. Atlas pl, 69, . Hétérodon diadème. 9 CT M CS 19 Hétérodon large-nez. FIN DE LA TABLE MÉTHODIQUE DES SERPENTS NON VENIMEUX. 146, 250 193 759 756 758 760 761 765 764 766 167 169 772 774 776 719 HISTOIRE NATURELLE DES REPTILES. SUITE DU LIVRE CINQUIÈME DE L'ORDRE DES SERPENTS: INTRODUCTION POUR CE SEPTIÈME VOLUME OU CONSIDÉRATIONS PRÉLIMINAIRES ET TRANSITOIRES. Ce volume , ainsi que celui qui le précède, est entièrement consacré à l’histoire des Serpents, qu’il doit terminer. Ayant été empêchés, par les circonstances politiques qui ont entravé les entreprises de la librairie, de continuer la publication que M. Brsnon et moi avions commencée , je n’ai cependant pas cessé de m'occuper de ce travail. Depuis huit ans que la pre- mière partie a été imprimée, le nombre de ces Reptiles, arrivés à ma connaissance et que j'ai pu étudier comparati- vement, est devenu tellement considérable; tant de faits nouveaux me sont parvenus , que j'ai été dans la nécessité d'apporter quelques modifications importantes aux idées pre- mières que j'avais énoncées et que j'ai exposées successive- ment dans les cours publics que je suis chargé de faire au Muséum. Voyant que quelques auditeurs pouvaient donner ces faits nouveaux comme un résultat de leurs propres obser- REPTILES , TOME Vi, , 1, 2 REPTILES OPHIDIENS. vations , j'ai cru devoir, dans ces derniers temps, prendre date de mes études, en communiquant à l’Institut quelques extraits de mes travaux par une sorte d'analyse ou de pro- drome ; une première partie est imprimée dans le tome XXIIT des mémoires de l’Académie des Sciences et une autre a com- mencé à être publiée dans le vingt-unième cahier des comptes-rendus de ses séances pour le mois de mai 1853. La classification que je propose est établie sur une série de considérations liées entre elles et suivies dans leurs consé- quences les plus importantes. Elle est tout-à-fait différente des arrangements systématiques qui avaient dirigé jusqu'ici les Ophiologistes qui nous ont précédé. Nous avions à écrire l’histoire complète, autant que pos- sible, de plusieurs centaines d’espèces, dont un grand nombre étaient encore inconnues, et qu’il a fallu d’abord distinguer entre plus de trois mille individus, dont les exemplaires se trouvaient souvent réunis et confondus pêle-mêle dans des bocaux divers. Tous ces Reptiles sont aujourd’hui rapprochés d’après leur conformation et désignés sous des noms qui per- mettent de les distinguer et de les faire reconnaitre dans l'immense collection que renferment les galeries du Musée de Paris. Parmi les caractères généraux propres à fournir aux Natu- ralistes un moyen d’arrangement facile, en même temps mé- thodique et naturel, dans l’ordre des Serpents, nous n’en avons pu trouver de meilleur que celui qui nous était fourni par l’examen de leurs dents toujours très apparentes au dehors et qui ne manquent jamais. Quoique ces organes ne soient que des crochets destinés à piquer , à retenir ou à arré- ter seulement la proie saisie, laquelle ne peut être et n’est jamais mâchée, leurs variations en nombre, en formes, et sur- tout le mode de leur distribution sur les os des mâchoires, sont tellement diversifiées, que l'observateur a pu en extraire de très-bons caractères d'après leur examen. Déjà nous nous La CLASSIFICATION DES SÉRPENTS. 5 étions servis des formes variables et de la disposition de ces différents crochets, pour indiquer surtout les mœurs et les habitudes de certains groupes parmi ces Reptiles; mais en étudiant avec plus de soin encore la structure apparente, la distribution de ces organes , la composition et le jeu méca- nique des mâchoires , nous avons constaté que les nombreuses modifications observées étaient assez constamment en rapport avec le genre de vie des individus et qu’elles pouvaient être emploÿées avec avantage pour caractériser les races d’une manière certaine, même en se bornant d’abord au simple exa- men extérieur. Aiusi , c’est tantôt la manière dont ces crochets sont im- plantés sur les divers os qui composent les mâchoires; tantôt la conformation extérieure de ces dents et leur structure, leur longueur relative et proportionnelle, ou leur arrange- ment réciproque qui nous ont procuré les moyens commodes de classer ces Serpents et de subordonner les détails de leur histoire en cinq grands groupes d’une manière utile pour leur étude. Aussi ces observations nous ont-elles suggéré la pensée de remplacer les dénominations que nous avions proposées d’abord pour désigner ces grands sous-ordres, par des termes nouveaux, propres à exprimer matériellement, et par un seul mot, les caractères essentiels qui dénotent chacun d'eux. L'examen des dents des Ophidiens devient donc la clef de la méthode suivant laquelle les Serpents se trouvent divisés et rapportés à cinq sous-ordres principaux, et ceux-ci parta- gés en un assez grand nombre de Familles qui réunissent les genres sous des noms distincts, propres à indiquer quelque particularité notable, commune à ces réunions d'espèces. Nous rappelerons, comme nous l’avons exposé dans le sixième volume de cette Erpétologie, que les deux premiers sous-ordres réunissent les seuls Serpents dont les mor- sures ne peuvent être dangereuses, parce que leurs crochets, 4 4 _ REPTILES OPHIDIENS. quoique très piquants et acérés, ne sont destinés réellement qu'à retenir momentanément la proie qu’ils ont saisie et lors- qu'elle jouit encore de la vie et des moyens de résistance. Ces crochets, lisses sur toute leur surface, pointus, cour- bés tous dans le même sens, de devant en arrière, espacés entre eux et distribués sur les deux mâchoires, sont arrangés sur chacune d’elles comme les pointes des fils métalliques dont sont garnies les plaques des cardes employées pour agir sur les filaments qui doivent composer le tissu de nos étoffes, Ces crochets retiennent la proie vivante que les mâchoires ont saisie et qui y demeure accrochée, comme par des hame- çons multiples; puis le jeu de ces mâchoires agissant alterna- tivement de devant en arrière, fait avancer cette proie peu à peu vers le pharynx, pour aider l'acte de la déglutition, cette action d'avaler ne pouvant s’opérer que sur la totalité de la masse saisie et non par portions séparées, distinctes, comme cela a lieu chez la plupart des animaux carnivores. Telle est la principale différence, reconnue et bien établie, pour les deux premiers sous-ordres de cette section des Rep- tiles qu'on nomme les Ophidiens ou les Serpents. Tous, { nous le répétons à dessein) ,:ont constamment les dents ou les crochets sus-maxillaires courbes, lisses sur toute leur sur- face ou sans cette entamure longitudinale qu’on nomme can- pelure ou sillon. Nous avons cru pouvoir indiquer ces deux premiers sous-ordres par la désinence d’un nom caractéris- tique et notable qui leur reste commun ou général, et quisigni- fie dents: Odontes ; mais nous faisons précéder cette marque distinctive d'un terme rappelant la particularité qui dénote ces deux sous-ordres, selon la différence du mode d'implan« tation de ces crochets sur l’une ou sur les deux mâchoires. Les trois autres sous-ordres, dont le caractère se trouve inscrit dans la rainure, l’entaille ou le sillon que l’on peut aisément reconnaître à la surface de l’une ou de plusieurs de leurs dents, ont recu également un nom dont la désinence, ÉLASSIFICATION DES SÉRPENTS. 5 réstant aussi la même pour chacun d'eux, indique la pré- sence de cette sorte de gouttière destinée à laisser couler et à inoculer chez la victime, piquée par cette pointe, l’hümeur vénéneuse dont toutes ces espèces paraissent armées. Cette rainure , ou le sillon longitudinal inscrit sur les dents, dites crochets à venin, est exprimé par la terminaison d’un mot composé d’ailleurs, mais qui, par sa désinence, rappelle cettè ligne enfoncée et creuse. C’est une expression grécque, sou- vent empruntée en français et dans présque toutes les autres langues vivantes, surtout dans les arts: c’est le mot Giyphe, qui peut se joindre facilement à d’autres termes initiaux indiquant la position ou la forme de ces dents sillonnées. Dans l’un des premiers sous-ordres, dont tous les crochets sont lisses ou sans cannelures, on n’a observé leur présence ou leur absence quesur une paire de mâchoires seulement : tantôt sur celles du côté du crâne; tantôt sur les branches de l'os sous-maxillaire. Or, c’est là un caractère unique et très-évident qui réunit plusieurs genres dont les espèces sont jusqu'ici peu connues, parce qu'aucune ne parait vivre en Europe. Ces Sér- pents, très-petits et très-faibles, ne peuvent être rapportés qu'à un seul sous-ordre, subdivisé lui-même en deux familles et en huit genres distincts. Toutes les espèces ont un corps arrondi, dont les deux extrémités sont à peu près de mêmé grosseur ; leur bouche est fort petite et leurs crochets très- grêlés. Comme ces Serpents sont de petite taille, de la gros- seur au plus d’une plume à écrire, que leur corps est couvert de très-petites écailles polies et luisantes, qu'ils ressemblent un peu, pour la forme, à des vers de terre, aux Lombricsavec lesquels on a pu les comparer à cause de leurs habitudes et de leur manière de vivre en se retirant dans des galeries sous terre : nous les avions d’abord nommés Scolécophides, ce qui signifie Vermiformes. Maintenant, nous préférons une désigna- tion qui porte spécialement sur cette particularité que l’une des déux mächoires n’a pas de dents, lorsque l'autre en est 6. REPTILES GPHIDIENS. garnie, mais dans ces deux cas, comme les os de la partie moyenne du palais sont dentés, ces dents médianes remplis- sent les fonctions de la mâchoire supérieure , quand celle-ci en est privée; c’est ce que nous avons cherché à exprimer en in- diquant qu’il y a toujours des crochets dentaires, tantôt sur l'une, tantôt sur l’autre des machoires: en un seul mot OPoTÉRODONTES (1). Nouscroyons devoir rappeler ici lasubdivision de ce groupe, ou de ce premier sous-ordre , d’ailleurs peu nombreux en es- pèces que nous avons décrites dans le volume précédent, et divisées en deux familles : la première sousle nom de Typhlo- piens que nous préférons aujourd’hui appeler les Epanodon- tiens, à cause de la présence des crochets dentaires sur la mâchoire supérieure seulement. Nous conservonsà la seconde famille la dénomination de Catodontiens, propre à indiquer l'existence des dents à la mâchoire inférieure. Nous men- tionnerons au reste cette distribution dans un exposé abrégé de ce travail publié en 4844, pour le lier à celui qui va suivre. Dans le second sous-ordre, nous avons réuni tous les Serpents dont les deux mâächoires sont constamment armées de crochets ou de dents toujours lisses et polies à la surface, sans cannelures ni sillons. C’est à cause de ce caractère que nous donnons aujourd’hui à cette grande et nombreuse divi- sion des Serpents, dont les morsures né sont jamais dange- reuses, et que nous avions appelés pour cette raison les Azé- miophides, un nom nouveau par lequel nous traduisons cette note, ou ce caractère essentiel inscrit : des Dents sans rainure: AGLYPHODONTES. Comme , au contraire, la présence de cesillon est un indice visible et non douteux de la nature dangereuse d’un grand nombre d’autres espèces, on trouve donc, par opposition, une sorte de caractère négatif dans l’absence de cette même , # ERA ST SEE) (4) Voir l'étymologie sur le tableau synoptique ci-après , page 14, CLASSIFICATION DES SERPENTS. 7 gouttière, le long de laquelle peut s'écouler et s’insinuer le venin que produisent certaines glandes qui n’existent pas chez les Serpents rapportés à ce second sous-ordre. C’est un fait important que ce défaut de cannelure; car lorsque les mâchoires des Serpents de ce sous-ordre s ent l’une de l’autre et qu’elles se rapprochent ensuite, quoique les crochets dont elles sont armées puissent pénétrer assez profondément dans la peau et dans les chairs de lanimal mordu, il n’en résulte pour lui aucune action directe que celle d’être harponné, ou retenu ainsi accroché solidement. Voilà pourquoi nous avions d’abord désigné ce sous-ordre * comme des Azémiophides, mais nous préférons maintenant le terme qui se trouve composé de manière à mieux exprimer Ja particularité caractéristique de ces Reptiles. Ces Serpents à dents pointues, recourbées, arrondies, co- niques, pleines, lisses et sans cannelure, les ont toujours implantées dans les deux mâchoires, chacune séparément sur un point distinct et non dans unerainure commune. Ce sous- ordre est très-nombreux en espèces et en genres. Ces derniers sont distribués en douze familles sous des noms divers dont la plupart indiquent des particularités notables, soit pour larrangement différent que les dents présentent dans leurs séries ou leur distribution ; soit dans le mode plus ou moins régulier de leursrangées longitudinales; soit d’après leurs pro- portions relatives ou leurs distances réciproques ; soit d’après la forme et la courbure des mâchoires, la conformation géné- rale de la tête et l’écaillure du tronc et de la queue. Enfin, quelques-uns des termes par lesquels nous désignons ces fa- milles ont été empruntés à la comparaison ; à la ressemblance, à l’analogie remarquables qu'ont entre elles certaines espèces parmi celles qu’on a indiquées comme appartenant à des genres dont les noms avaient été antécédemment adoptés par la plupart des auteurs qui nous ont précédé. | Nous n'entrons pas ici dans plus de détails, ayant l’inten- 8 REPTILES OPHIDIENS, tion de reproduire par la suite les noms et les caractères de ces familles; d’ailleurs ,-une partie de l’histoire générale de ces Serpents se trouve indiquée dans le volume précédent. Cependant, nous avons cru devoir modifier légèrement ce tra- vail, ainsi que l’éxigeaient les connaissances que nous avons acquises depuis par les études auxquelles nous nous sommes livré. Il nous reste à faire connaître les trois autres sous-ordres de Serpents dont tous les individus, sans exception, offrent un caractère inscrit sur quelques-unes de leurs dents. Celles- ci sont toujours plus longues et plus fortes, plus solides que les autres, et elles ont une partie de leur surface entamée par une rainure en longueur. C’est ce signe, ce caractère prin- cipal que nous avons voulu indiquer par une dénomination semblable, appliquée à chacun des trois sous-ordres en y fai- sant entrer la finale extraite du mot grec glyphe, qui signifie une ligne creuse, une entamure enfoncée de la surface. Ce nom a pu être grammaticalement joint à d’autres termes très-courts, propres à dénoter la position relative ou la struc- ture de ces dents sillonnées. Dans les trois circonstances distinctes que nous avons pu signaler, ces crochets cannelés sont l’apanage, l’essence ou ce qui constitué la nature des Serpents venimeux à divers de- grés , suivant leur longueur, leur force , leur situation rela- tiveet leur structure. Ce sont des instruments vulnérants, qui servent de gorgerets ou de tuyaux de conduite à une humeur vénéneuse plus ou moins abondante. Ce poison est constam- ment sécrété par des organes spéciaux, par des glandes dont les canaux, ou les conduits aboutissent à ces crochets plus ou moins avancés dans la bouche; mais qui sont toujours implantés dans les os de la mâchoire, supérieure et qui sont terminés pat une souttière le long de laquelle s'écoule le ve: nin pour faciliter ainsi l’inoculation de ce virus délétère. D'après ces considérations, le troisième sous-ordre des CLASSIFICATION DES SERPENTS. 9 Ophidiens est caractérisé par la présence d’une ou de plusieurs dents qui excèdent les autres par la longueur, et qui sont can. nelées vers leur pointe. Comme ces crochets sont fixés en ar- rière des os sus-maxillaires , ils terminent la rangée longitu- dinale des autres dents, qui sont plus grêles et non sillonnées. Nous avons cherché à indiquer cette disposition, en dési- gnant , par un seul mot, la rainure des dents postérieures, et nous avons appelé les Serpents compris dans ce sous-ordre les OPISTHOGLYPHES. Ces dents sillonnées, qui sont vénénifères, se trouvent tou- jours logées dans une cavité peu profonde où l'on rencontre ordinairement , par la dissection , les rüdiments d’autres cro- chets semblables. Ce sont des germes destinés à être fixés à leur tour , afin de remplacer les crochets cannelés, dont l’im- portance est très-grande dans l’économie animale ou l’orga- nisation de ces Reptiles , puisque ce sont des armes destinées d'avance à faciliter leur alimentation. On distingue aisément ces crochets par leur longueur et par la place qu’ils occupent; en outre, ils sont très-reconnais- sables, parce qu’ils sont séparés ou distincts de la série longi- tudinale des dents lisses qui occupent le bord inférieur des os sus-maxillaires. Il y a là un espace , un intervalle marqué, tout-à-fait libre et sans dents, qui semble isoler les crochets cannelés , lesquels sont réunis dans une cavité dont la largeur est augmentée par une sorte de dilatation de l’extrémité posté rieure de l'os qui les reçoit. | Il résulte de cette disposition que les serpents ainsi Consti= tués ne peuvent être considérés comme très-dangereux , au moins pour les animaux dont le diamètre excède l’écartement possible des mâchoires, car leur bouche ne peut éprouver que peu d’ampliation. Ce n’est que quand la proie vivante est engagée dans le pharynx, qu’elle se trouve soumise à la pi- qüre vénéneuse des crochets postérieurs. Comme les derniers Serpents de ce groupe ressemblent, en apparence, à nos cou- 10 REPTILES OPHIDIENS. leuvres, lesquelles ne passent pas pour être dangereuses, nous les avions nommés les Aphobérophides et nous les avons pla- cés à la suite du sous-ordre des Aglyphodontes auxquels ils semblent former une transition naturelle. Nousdivisons ce groupe des Opisthoglyphes en six familles, d’après la longueur proportionnelle et l’ordre relatif que conservent entre elles les autres dents toujours lisses et si- tuées en avant, sur le bord libre de la mâchoire supérieure. Tantôt ces crochets lisses sont inégaux pour la longueur, ou très-irréguliers pour la grosseur et l'implantation; tantôt, au contraire, tous ces crochets sont semblables entre eux: mais la physionomie comparée de ces Ophidiens permet de les dis- tinguer au premier aperçu, à cause des dimensions et de la forme différentes de la tête pour son étendue en longueur et en largeur. Dans l’une des familles, par exemple, le devant de la tête est prolongé et la face rétrécie en pointe vers le museau comme une sorte de groin , ou bien cette tête reste étroite et ne diminue pas sensiblement en largeur sur le de- vant, quoique son étendue soit à peu près la même en traŸers. Dans trois autres famiiles, qui peuvent être rapprochées par cette chservation que toutes les dents ou les crochets lisses et cannelés sont à peu près tous égaux en courbure et en lon- gueur , l’une de ces familles réunit les espèces qui ont la tête très-large en arrière avec un museautronqué enavant, comme déprimé et aplati. Dans les deux autres familles, le museau est bien arrondi en avant, mais ces espèces ont une sorte d’a- nalogie avec deux types de Serpents depuis très-longtemps désignés sous des noms que nous n’avons cru devoir changer que par leur désinence. Ce sont les Scytales et les Dipsas. Au reste, les caractères plus détaillés de ces six familles des Opisthoglyphes se trouveront mieux énoncés dans la suite de ce travail dont nous ne donnons ici que l’analyse succincte pour indiquer les légers changements apportés aux divisions CLASSIFICATION DES SERPENTS. Ai que nous avions proposées en 1841, quand nous avons publié le volume précédent. Le quatrième sous-ordre comprend les Serpents beaucoup plus venimeux, ceux dont les dents cannelées ou les crochets, marqués d’un simplesillon , sontconstamment placés en avant de l’os sus-maxillaire , à l'inverse de ce qui a lieu dans les Opisthoglyphes, dont les crochets sillonnés sont toujours situés en arrière de la rangée des dents lisses qui les précède. Le plus ordinairement, après ces crochets cannelés, il existe un espace libre entre ces dents antérieures à sillon, et celles qui suivent et qui sont lisses. Par cette position en avant des cro- chetsvenimeux, cesous-ordre se lieau suivant chez lequel, au reste, onn’observe jamais de dents sus-maxillaires lisses ; c’est ce que nous avons cherché à rappeler par le nom de ProTÉRo- GLYPHES, sous lequel nous réunissons en un sous-ordre les genres et par conséquent les espèces ainsi conformées. Cette dénomination empruntée à la disposition anatomique évidente qu’elle exprime, nous a paru devoir être préférée à celle que nous avions d’abord employée pour désigner ce groupe, car l'expression d’Apis{ophides , que nous abandonnons mainte- nant, ne faisait qu'indiquer rationnellement les dangers auxquels pouvait exposer la morsure de ces Serpents, malgré leur apparence trompeuse. Deux familles partagent ce sous-ordre; dans chacune d'elles, les mœurs et la manière de vivre sont, pour ainsi dire, comme écrites et dénoncées d'avance par la forme de la queue, car les espèces qui vivent habituellement sur la terre, ou à l'air libre, sur les arbres, ont cette région postérieure de leur corps ronde et conique; tandis que chez les autres, qui sont des espèces aquatiques, la queue est comprimée, aplatie de droite à gauche et plus haute dans le sens vertical que sur sa largeur. de | Enfin le cinquième sous-ordre des Ophidiens, par lequel nous terminons l’histoire de ces Reptiles, réunit tous les. Ser- 42 REPTILES OPHIDIENS. pents dont les morsures sont extrémement dangeréuses et même fatales et mortelles; aussi les avions-nous nommés d’abord les Thanatophides; mais cette expression ne prove- nant que de l'expérience acquise par l'observation , ne por- tait pas sur un fait matériel facile à vérifier ; aujourd’hui , nous proposons un nom fondé sur un caractère tiré de la forme , de la position et surtout de la structure spéciale des dents venimeuses. Ces crochets très-longs et sillonnés, exces- sivement développés, ont, en effet, un caractère tout parti- culier , parce que leur base est perforée par un long canal intérieur dont l’orifice distinct aboutit au sillon externe. Voilà ce qui nous a engagé à désigner ce groupe sous le nom caractéristique de SOLÉNOGLYPHES, comme indiquant réunis tout à la fois un tuyau et une rainure. En outre, ces Ser- pents sont les seuls de l’ordre entier chez lesquels la mâchoire supérieure se trouve réduite, de l’un et de l’autre côté, en une masse osseuse , solide, mobile en bascule, excavée pour re- cevoir les crochets vénéneux qui s’y soudent ; mais encore pour admettre dans sa cavité intérieure une série de germes ou d’autres crochets, plus ou moins développés, afin de sup- pléer ou de subvenir à la déperdition des dents soudées et vé- nénifères qui se cassent ou se détruisent dans les actes de la défense, ou de la préhension de la proie. Deux familles font partie de ce dernier sous-ordre ; ellesont été établies d’après des observations qui avaient servi depuis longtemps à distinguer les deux genres primitivement recon- nus et qui sont aujourd'hui subdivisés en douze autres par- faitement caractérisés. Nous venons d'exposer l’état actuel de nos connaissances sur la classification des Serpents. Il nous était impossible de poursuivre l'étude de ces Reptiles, sans revenir sur les idées premières que nous avions adoptées, il y a maintenant plus d’une douzaine d’années et telles que nous les avons expo- sées dans le volume précédent, Nous proposons aujourd’hui CLASSIFICATION DES SERPENTS. Â3 de substituer un autre tableau analytique à celui qui s’y trouve imprimé à la page 71 et que nous avions annoncé de rechef page 557. Get arrangement synoptique nouveau ne présente réellement que quelques modifications dans les noms des cinq sous-ordres qui restent à peu près les mêmes ; mais il en est résulté plusieurs légers changements dans 1e trois familles, dont l’histoire est consignée dans ce sixième volume, Afin de donner une idée complète de la classification de l'ordre des Serpents, ou de la méthode analytique à laquelle nous avons soumis toutes nos études sur ce sujet, et pour offrir ce travail dans son ensemble , il est nécessaire de pré- senter d’abord ce tableau synoptique, puis de reproduire, avec les additions devenues nécessaires, unextrait de la pre- mière partie du prodrome que nous avons publié dans le. vingt-troisième volume des mémoires de l’Académie des Sciences , dans l'intention de prendre date du résultat de nos travaux. On conçoit qu'il devenait indispensable d'y comprendre l’analyse de la partie descriptive du sixième volume de l’Erpétoiogie générale qui traite des espèces rap- portées aux deux premières grandes familles; mais nous in- diquerons ici les légers changements que nos recherches consécutives ont dû y apporter. Nous plaçons le tableau dont il s’agit à la page 44, Chacun des chapitres qui suivent est consacré à l’histoire de l’un des sous-ordres dont la section des Ophidiens se compose. REPTILES CPHIDIENS. A *“HPAVI 9p Jo sngpynonouno sngonp ‘ ons ! jeuvo un ‘ nef un ‘ NHVOUX ‘8 “orsvour ‘ ainuequo ‘ HPLVI op jo ‘ sR4oqun ‘ juvar u9 * NOJIL OUI ‘# “oanuiea HEXVI 9p 9 ‘0494 guod ‘arguawus € NIOXINIO, *£ ‘quap mm “SNAIGIHdO SAT ‘SAILLdAY SHAG ASSVTI VT AQ HAGUO ANHISIOUL SES RSR SEE ESS ESS SESS JUEAIP SOHOUIRUI XN2p xne *SHLNOGOUALOAD *Æ * * * * *, * + * + * *SEQ UN J10S ‘ JNEH-U9 JI0S { JU OWONOS SONOUIPUI XNOP S9P SUN 8 "SHINO'TONAL SLNaq SA OPOTÉRODONTES ar DA & CHAPITRE IV. PREMIÈRE SECTION OU PREMIER SOUS-ORDRE DES CPHIDIENS., - LES SERPENTS OPOTÉRODONTES DITS SCOLÉCOPHIDES OÙ VERMIFORMES, NON VENIMEUX. CARACTÈRES ESSENTIELS. Serpents vermiformess à crochets lisses, non venimeux, dont le corps est à peu près de même grosseur de la tête à la queue, recouvert partout, même sous le ventre, d'écailles lisses, polies, luisantes, enfuilées ; à tête petite, à museau arrondi el à bouche en dessous ; n'ayant de dents ou de crochets qu'à l’une des deux mächoires seulement. Tous ces Serpents se ressemblent entre eux par la forme cylindrique du corps, analogue à celle des Lombrics dont ils ont les habitudes, se mettant à l’abri sous des pierres ou dans l'intérieur de la terre, restant ainsi cachés pendant le jour dans des galeries souterraines, creusées probablement par d’autres animaux. Leur bouche , excessivement petite, n’est garnie de dents maxillaires que dans le haut ou dans le bas; cependant leur palais offre toujours de petites pointes, ou des crochets courts, situés obliquement et quelquefois en travers. La fente étroite de leur bouche est constamment située au- dessous d’un museau obtus, proéminent ou plus ou moins avancé. Les os de la face paraissent solidement unis à ceux du crane et sont peu dévéloppés. Les sus-maxillaires courts, les intermaxillaires, dits incisifs, sont souvent unis ou soudés entre eux et comme impairs , ce qui leur donne plus de soli- ” dité; cependant, ils ne portent pas de crochets. La mâchoire inférieure est plus courte en avant que la supérieure. Les yeux sont petits, souvent recouverts par une plaque cornée, ou tout à fait nuls. G 16 OPOTÉRODONTES. Ces Serpents diffèrent de tous les autres Ophidiens par leur écaillure entuilée, semblable à celle des Lézards Scincoïdiens et par la structure particulière des os de la face. Ce sous-ordre des Ophidiens a été établi par nous ; quoique les Serpents qui s’y trouvent compris semblent faire suite aux Sauriens des deux familles dites les Scincoïdiens e les Glyp- todermes, tels que les Orvets et les Amphisbènes, M. Müller les désignait sous le nom Ge petites bouches ou microstomata, au moins pour la plupart, car il ÿ avait joint quelques autres genres. | Nous ne croyons pas devoir entrer ici dans beaucoup d’au- tres détails, les caractères des genres, des espèces et toutes les synonymies étant établis dans le sixième volume. Nous ne lesreproduirons donc pas, maisnous en présenterons l’analyse, leurs descriptions étant à peu près complètes. Après avoir donné quelques indications sur certaines espèces dont nous avons eu connaissance depuis , nous en décrirons plusieurs en parlant des genres auxquels elles doivent être rapportées. Voici donc cette analyse : Deux familles partagent ce sous- ordre d’après le mode d'implantation des crochets soit sur la mâchoire supérieure seulement, soit sur l'inférieure uni- quement. Cet arrangement reste le même que celui que nous avons présenté dans le tableau synoptique publié à la page 255 ; seulement, nous donnons à la première division un autre nom , qui se trouve en opposition avec celui par lequel nous désignons la seconde, afin d'aider en cela Ja mémoire, OPOTÉRODONTES, 47 * PREMIÈRE FAMILLE. LES ÉPANODONTIENS (1) ou Typhlopiens. CARACTÈRES ESSENTIELS : Des dents ou des ÉROCRÈLE lisses à la mâchoire supérieure seulement. G. I. Puinion. Tome VI, page 257. Caractères. Tête revétue de pla- ques , pas de préoculaires ; bout du museau arrondi. 1. P. rayé. P. Lineatum. Ajoutez à la Synonymie, p. 259. Typhlina- lis. Gray British muséum , p. 134. G. II. Oraraazwmion. Tome VI, page 263. Narines placées sous le museau. Caractères du genre précédent, plus des plaques pré-ocu- laires, quatre espèces , dont deux seulement avaient été décrites, les deux autres l'ont été par mon fils dans le Catologue de la collection des Rep- tiles du Musée de Paris, pages 201 et suivantes. Nous en copierons ici la description. Les deux pr remières GEMPCES € ont les yeux cachés, les deux autres les ont apparents. 4. O. très-long. Longissimum. p. 263. 2. O. épais. Crassum. À. Dum. Catal. cité p.202. Origine douteuse. Donné par M. L. Rousseau. 3. O. d’Eschricht. Escarichtii. p. 265. 4. O. brun. Fuscum. A. Dum. Même catal. p.203, n°2 bis, rie Ava. Donné par M. Müller. G. III. Carnérormne. T. VI, p. 269. Téle couverte de plaques : na- rines latérales: bout du museau tranchant. Une seule espèce. Peut-être selle que M: Gray indique comme Saurien dans le catalogue du musée britannique , sous le nom d’Onychophis Olivaceus, provenant des Philip- pines, appartient-elle à ce genre dans lequel nous n'avons inscrit qe la suivante ? 1. C. Tête noire. Metanocephalus. p. 270. Provenant des voyages de Péron ? G. IV. Oxvcrocérnarre. T. VI, p. 272. Téte couverte de grandes plaques ; narines inférieures. Cinq espèces ont été décrites par nous et trois autres l'ont été par M. Smith (André) dans sa zoologie du sud de V'Afrique où il les a figurés, comme nous l'indiquerons, surtout les têtes en dessus et en dessous. 1. O. de Delalande. Déiderniis p. 275. M. Smith l'a très-bien fait figu - rer pl. 54, fig. {. 9, O, multi-rayé. Hultilineatus. p. 276. 3. O. uni-rayé. Unilineatus. p. 278. {1}. De Eroy& en haut en dessus, suprà et de of us—odvyros dents.’ REPTILES , TOME VII. 9. ” 18 OPOTÉRODONTES. 4. O. museau pointu. Acutus. p. 333. 5. O. trapu. Congestus. p. 334. 6. O. de Bibron. Bibronii. Smith. Ouvrage cité, pl. 51, fig. 2 et 54, fig. 5-8 pour les détails. | 1. O. du Cap. Capensis. Idem. pl. 51, fig. 8 et pl. 54, £g. 9 à 16. 8. O. vertical. Verticalis. Idem. pl. 54, fig. A et fg. 17 à 20. G. V. TyruLors. T. VE, p. 279. Téte couverte de plaques; narines atérales : bout du museau arrondi. 12 espèces décrites dans l'Erpétologie. 1. T. réticulé. Reticulatus. -p. 282, fig. dans l’atlas pl. 60. | 2, T. lombric. Eumbricalis. p. 287. Argyrophis. Gray. Catal. Liz. p. 137. à 3. T. de Richard. Richardïi. p. 210. De la Havane. 4. T. platycéphale. Platycephalus. p. 2993. Martinique. 5. T. noir et blanc. Nigro-albus. p. 295. Sumatra. 6. T. de Muller. Mulleri. p. 298, Anilios ruficauda ? Gray. Catal. p. 156. 7. T. de Diard. Diardüi. p.200. Indes Orientales. 8. T. lignes nombreuses. Polygrammicus. Nouvelle-Hollande. Argy- rophis. Gray. Catal. p. 138. | 9. T. vermiculaire. Vermicularis. p. 303. De Chypre. 10. T. filiforme, Filiformis. p. 307. Type unique. Origine inconnue. 11. T. Brame. Braminus. p. 309. Côte du Malabar. Manille. 42. T. noir. Ater. p. 312. Anilios ater. Gray, Catal. of Lizarüs p. 136. G. VI. Cépuarorérine, T. VI, p. 314. Toutes les écailles de la tête semblables à celles du tronc. 1. C. Tête blanche. Leucocephalus. Anilios Squammosus. Gray. Cat. cité p. 136. DEUXIÈME FAMILLE. LES CATODONIENS. CARACTÈRES ESSENTIELS : Pas de dents aux sous-maxillaires. G. I. Caroponre. Yeux à peine distincts; museau large. 1. C. à sept raies. Septem lineatus. p. 319. Patrie inconnue. G. II. Sréxosrome. Slenostoma. Yeux bien distincts, latéraux. 1. S. du Caire. Caïri. p. 223. Individu au musée de Strasbourg. 2. S. noirâtre. Nigricans. p. 326. Glauconia. Gray. Catal. of Liz. p. 139. Bien décrit par Smith. Fig. pl. 51 et 54. 3. S. front-blanc. Albifrons. p. 327. Epictia: Gray. Catal. p. 140. 4. S, de Goudot. Goudotii. p. 330. Nouvelle-Grenade. 5, S. Deux raies. Bilineatum, p. 351. Martinique. GPHIDIENS AGLYPHOBONTES. 49 CHAPITRE V. DEUXIÈME SECTION CU SOUS-CRDRE DES CPHIDIENS. LES SERPENTS AGLYPHODONTES , L. DITS AZÉMIOPHIDES. CARACTÈRES ESSENTIELS. Serpents à dents recourbées, co- niques, arrondies, pleines , lisses, sans cannelure sur leurs pointes , implantées sur les deux mâchoires. Tous ces Serpents ressemblent à nos Couleuvres. Générale- ment ils ont le corps cylindrique ; leur queue pointue est co- nique. Quelques-uns semblent avoir conservé des indices ou être pourvus derüdiments de pattes en arrière ousur les bords de l’ouverture transversale qui se voit à l’origine de la queue, et le Reptile en fait usage comme de crochets ou de grappins qui lui servent de points vu lorsqu'il rampe ou quand il grimpe. Leur tête varie beaucoup pour la forme et la longueur du crâne , comparée à celles de la face. Ce sont surtout les os in- cisifs ou inter-maxillaires , ainsi que ceux dits les nasaux qui modifient la forme du museau lequel est plat, prolongé en boutoir dans les espèces qui fouissent laterre, arrondi et court dans les espèces aquatiques, dont les narines sont rapprochées entre elles au-dessus du museau. Enfin ce museauest moyen, très-vamable dans les individus qui vivent habituellement sur la terre@ou sur les arbres. Les os sus-maxillaires sont cons- tamment garnis de dents nombreuses, lisses, pointues ct crochues. Cette mâchoire supérieure est toujours très-longue, au moins en apparence, quoiqu'elle soit matériel'ement plus f:2 S0 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. courte que les branches inférieures qui ne sont jamais soudées en avant vers la symphise, et dont l’étendue dépasse presque toujours la longueur du crâne. Comme la conformation générale reste à peu près la même chez tous ces Serpents, elle offre peu de prise aux observa- tions propres à fournir des caractères de premier ordre. On voit rarement des appendices, des crêtes, des tentacules , ou d’autres expansions de la peau, telles que des fanons , des goîtres , des lignes saillantes au crâne ou sur les parties laté- rales du corps, organes extérieurs dont la présence est en gé- néral si utile aux zoologistes pour la désignation de certains autres ordres de la classe des Reptiles. Il est important de rappeler que la plupart des familles établies par nous dans ce sous-ordre des Aglyphodontes ont été fondées sur les modifications nombreuses et importantes qui ont été observées dans l'examen comparé du nombre, de la forme, de la longueur proportionnelle et de la distribution relative des crochets qui garnissent la mâchoire st supérieure ou des dents ptérygo-palatines. | | Pour un petit nombre, cependant, la conformation générale de la tête et des maxillaires supérieurs et inférieurs a été em- ployée comme moyen de classification. Les divisions secon- daires ont eu pour base l’apparence générale du corps et l'ha- bitude extérieure, ainsi que les dimensions comparées de la queue et du ironc. Ce sont surtout les plaques de la tête qui varient dansleur nombre et dans leur distribution , comme par leur forme par- ticulière , de même que celles de la gorge et que toutes les autres écailles du tronc, soit sur le dos, sur les flancs et sur la région de la queue; ce sont surtout les plaques qui recouvrent le dessous du ventre et de la queue, que nous avons désignées sous les noms de Gastrotèges et d'Urostèges qui ont servi à distinguer certains genres dans les familles établies sur d’autres caractères plus importants. OPHIDIENS AGLYPHODONTES 91 Ainsi Les écailles sont plus ou moins distinctes les unes des autres, par leurs formes très-diverses, par la nature et le mode de leur distribution en séries plus ou moins réguliè- res, ou par rangées en quinconce, dont les lignes de jonction varient pour l’obliquité, par la forme et par la longueur. Ces écailles différent en outre, suivant l'apparence de leur surface lisse, striée, cannelée ou carénée; puis se elon leur largeur, leur fixité ou la mobilité qu’elles éprouvent, ainsi que par la dilatation ou les resserrements de la peau dans telle ou telle région. On observe également le dessous du corps pour les scutelles abdominales et sous-caudales qui varient beau- coup par leur forme , leur largeur et surtout parleur nombre, lequel est beaucoup moins constant que ne l'avaient pensé et que l'ont écrit la plupart des auteurs qui y mettaient une telle importance que le plussouvent ils avaientseulement in- diqué ce:nombre, comme le caractère distinctif des espèces , et cependant , nous le déclarons , 1l ne nous reste aujourd’hui - aucune incertitude sur la variabilité de ces plaques dans les individus évidemment de la même race. Voici le procédé analytique qui conduit à la distinction fa cile du groupe nombreux ou de ce grand sous-ordre, dont la description des ‘espèces exigera la plus grande partie de ce volume. Dans l’état actuel de nos connaissances , noussommes parvenus à les distribuer en douze familles qui nous parais- sent assez naturelles par le rapprochement des genres, Nous n'indiquerons d’abord que les noms et les distinctions comparatives de chacun de ces groupes dent les caractères se- ront plus développés par la suite, mais dont l’ensemble se trouvera présenté dans un tableau synoptique par lequel nous proposerons de remplacer celui que nous devions mettre en re- gard de la page 557 du VIe volume; notre classification n’é- tant pas, à cette époque de 1844, aussi perfectionnée que nous l’avions espéré. | Nous établissons deux divisions principales parmi les Ophi- 29 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. diens Aglyphodontes qui se trouvent aujourd'hui répartis en douze familles, suivant que ces Serpents ont leurs dents ou leurs crochets dentaires à peu près de même forme ou de même longueur et régulièrement distribués , au moins sur les os maxiilaires supérieurs, ou au contraire , quand il y a des différences évidentes dans leurs proportions diverses ou dans leur arrangement respectif. A la première division, celle des Serpents dont toutes les dents ou les erochets étant de longueur et de dimensions sem- blables, ont, par une sorte d’anomalie ou d'exception rare, Ja surface de leur troncrevêtue de plaques rugueuses, comme serties sur leur pourtour dans l'épaisseur de la peau où elles sont saillantes et comme chagrinées , ont pu être désignées par cette particularité que leurs tégumens sont comme ver- ruqueux. C'est ce qui a été d’abord indiqué pour lun des genres qui a servi de type à cette Famille et dont nous avons emprunté le nom d'Acrocorpiens sous lequel nous la désignons. Chez tousles autres, ce sont de véritables lames écailleuses, placées en recouvrement les unes sur les autres, comme des tuiles, et qui garnissent toute la surface du corps, princi- palement sur le dos et sur les flancs ; les genres ainsi confor- més, sont rangés dans les cinq familles suivantes : Dans l’une, celle des LEPTOGNATRIENS, ainsi que nous avons cherché à l’exprimer par le nom, on remarque la faiblesse des os sus-maxillaires, en raison du peu de matière osseuse qui entre dans leur constitution. Chez tous les autres, la mâchoire supérieure est forte et robuste; mais par une circonstance remarquable, on recon- naît que quelques espèces n’ont pas de crochets ou de dents implantées sur la partie moyenne du palais, ce qui rend cette partie lisse au toucher ou lorsqu'on y fait frotter quelque corps solide; singularité qui les distingue de tous les autres OPHIDIENS AGLYPHODONTES. 23 Serpents; ce qui nous a servi, en indiquant l'idée de palais lisse, à les réunir sous la dénomination d'UrPÉROLISSIENS. Cependant, ces dents palatines offrent une autre particu- larité dans un groupe voisin : c’est que ces crochets ptérygo- palatins, quoiqu’ils existent réellement, sont malgré cela peu saillants, parce que leurs pointes sont, dirigées obliquement en travers, ou comme opposées les unes aux autres de droite à gauche et réciproquement. Voilà pourquoi nous avons nommé cette famille les PLAGIODONTIENS, comme pour signi- fier espèces de Serpents qui ont des dents en travers. Dans tous les Ophidiens quisuivent, les pointes des dents maxillaires et des ptérygo-palatines sont, au contraire, diri- gées dans le mêémesens, c’est-à-dire de devant en arrière vers la gorge. Parmi ceux-ci les uns ont la tête si petite, qu’elle se confond avec le tronc, et généralement le corps est réduit à des dimensions si exigues et de même calibre sur toute sa longueur, qu’on a comparé leur corps, pour la grosseur, à celui d’un tuyau de plume à écrire. De là, le nom donné à un genre et que nous avons adopté pour la famille entière, en modi- fiant la désinence : les GALAMARIENS. ( Enfin, la tête est tout à fait distincte, ou va étroite que le cou qui la supporte chez toutes les autres espèces réunies, et qui, avec des crochets de mêmes forme et grosseur, n’of- frent aucune des particularités caractéristiques indiquées ci- dessus ; elles restent donc réunies en une a sous le nom d’ nue. Dans la seconde ici stians du sous-ordre dés Aglyphodontes, nous rangeons les Serpents dont les mâ- choires, et surtout la supérieure, sont garnies de crochets inégaux en forme et en longueur. Tantôt, cette inégalité est surtout remarquable dans la région antérieure, tantôt, à la partie postérieure. Ces derniers, dont les crochets postérieurs sont plus longs, portent la désinence de crantériens, qui signifie les grosses 24 OPHIDIENS AGLYP HODONTES. dents de derrière chez les animaux. Quand cette rangée est continue, ou quand il n’y a pas d'intervalle entre les plus: longues dents postérieures et toutes celles qui les précèdent sur la même rangée, ia famille est désignée sous le nom de SYNCRANTÉRIENS. À L'orsqu’on voit une interruption ou un intervalle libre évident entre la série des dents antérieures et ce groupe de quelques plus gros crochets postérieurs, cet espace libre ou cet écartement est indiqué par le nom de la famille qui est celle des DIAGRANTÉRIENS. Quand les dents, dont la longueur n’est pas la même , sent plus courtes en avant que celles qui les suivent, et que d’ail- leurs, les Serpents ainsi conformés, n’ont aucun des carac- tères exprimés ci-dessus, nous avons donné à ces espèces peu nombreuses, le nom de CoryPHoDoNTIENS, propre à indiquer cette disposition des crochets qui se suivent en augmentant successivement de longueur. {Colubriens du Prodrome.) Si ces crochets antérieurs, au contraire, sont plus longs que ceux qui sont situés sur la même rangée, on remarque alors | que les dents peuvent être au grand complet, car, outre les dents ordinaires, il y en a qui sont implantées dans les os incisifs, dits intermaxillaires antérieurs, ce qui ne s’observe jamais chez les autres Ophidiens; et cette particularité du plus grand nombre possible de dents a été mdiquée par le nom de famille : les HoLoponTiENS. Enfin, quand avec tous les autres attributs du groupe pré- cédent, les espèces sont privées de dents inter-maxillaires antérieures, il se joint cette différence notable que dans une famille, celle des AprotTÉRoDoNTIENS, les plaques sous-cau- dales ou les Urostèges, ne forment qu’un seul rang ou ne sont pas divisées ; tandis que ces mêmes plaques forment une double série ; nous avons appelé cette dernière subdivision, d’après l’un des genres dont les dents ont été comparées à celles des chiens ou des loups, les LYCODONTIENS. GEST PEAR FRE D ER I AE À TA ETRE ra": 2 | “SNHIUTINVUI VIT EEK “°° "+ * ofieagaui un 4vd sapivd9s | | sanguo sand 39 sojou:jstp S2an9119750d *SNYHIUTENVUONAG ‘IX © * * * * * * ‘ANUHUO9 919$ AUN JUEUMOJ | sa[ ‘sa191n39iat *SAHILNOGONAAUOr) ‘JLA ” * * *OH9S PJ SUEP Ju9AINS S9, nb 59,199 anb saJ1N09 snjd dnoonveq *SNK&IENOGODAT ‘KI * ‘S[qN0P S91N9119JUP S9391S04n ‘ SAfINu | ISNULINOGOUTIONTY "ET * * FOIAUUIS SOIIP{IIXPUIOUI SJU9P : SOnFUO] °SNSILNOUOIOFT ‘X ‘SIN SOj Sa7n01 JuvAe {S2J)UNSID “SNHIQUORDOUIY ‘He + + + + xno[ngue ‘sjueqpies sjutod y ‘op{nueus no asnapn9an) | “ | *SNHILNOGOI9VIY ‘JA *501[9,3JU9 S9JU98J9AUOI 32 sonbi1qo FAMILLES DES AGLYPHODONTES. *SNALLNOGOST "EELA * * *'OTDUIMSIP 594) è 2 : nel | | oPEsuio stvyed np siuop 591899 *SNSIUVRVIVT) ‘AÏ * * “OU01) ne alun æ :$9)5N 404 99 8140] "SNHISSTIOUAN A ** ** * * * » + pss4 stPjEd 9] 39 sajpnu S911P[[IXELU-SNS SO ‘ 95NaJIL29 "SNHILVNOOLAUT Xe eessssse eee + SOIQXO 10 501919 ‘soOuIU } ‘SHLNOGOHdATIY SI AAAHO-SAOS AG SATTIAVA S4Œ FAÜILdONLS NAVTTAVL sju9( 26 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. LES OPHIDIENS AGLYPHODONTES , OU SERPENTS NON VENIMEUX , AYANT SUR LES DEUX MACHOIRES DES CROCHETS LISSES OU SANS CANNELURES. (NorA.) Comme les deux premières familles sont décrites dans le tome VI. Nous avons cru ne devoir en présenter ici que l'extrait avec les change- ments devenus nécessaires. Prewuère Famizze. Les HoLoDonTIENs (4). CARACTÈRES ESSENTIELS. Serpents ayant des dents lisses ou crochets sans cannelures, de diverses force et longueur aux deux mâchoires, au palais et particuliérement sur les os inci- sifs ou intermaxillaires antérieurs (2). Ce sont des Serpents chez lesquels les dentsse trouvent en- chassées dans tous les os de la bouche et plus particuhière- ment, ce qui ne s’observe dans aucune autre espèce, sur les pièces antérieures du museau, c’est-à-dire dans les os qui occupent l'intervalle compris entre les bords ou les extrémités antérieures des pièces qui sont les véritables mâchoires supé- rieures , ou les sus-maxillaires. Cette famille dont l’histoire complète est contenue dans le tome VIe depuis la page 558 à 460 , ne comprenait que les (4). Ce nom est composé des deux mots Onos complet, fotus, cunctus et de Odovs dent. (2). Voir la copie des têtes osseuses que nous avons donnée dans Île pro- drome cité pl. 1, fig. 3 à 8, et que nous reproduisons dans l’atlas du pré- sent ouvrage. HOLODONTIENS. 97 Pythoniens, comme une sous-famille que nous avions cepen- dant désignée sous le nom de Pythonides ; mais nous y avons apporté quelques changements que nous allons indiquer; ainsi nous y avons réuni les Erycides; parce que les dents intermaxillaires sont distinctes comme dans les Pythonides. Maintenant ces Holodontiens sont divisés en deux groupes, suivant 1° que les espèces, et par suite les genres, offrent une queue enroulante ou préhensile à l’aide de laquelle ils s’ac- crochent aux branches et 2° suivant que cette queue ne peut s’enrouler et que les espèces sont terrestres. Nous jugeons inutile de présenter un tableau analytique des genres compris dans cette famille , celui que nous avons fait insérer à la page 577 du volume précédent pouvant ser- vir à la détermination, avec les légers changements ou les additions que nous allons indiquer : d’abord , en joignant les Tortricides aux Pythonides, quoique leurs habitudes soient différentes , d’après les mouvements des os de la queue qui peut s’enrouler chez les uns , mais non chez les autres; mais ces Serpents restent rapprochés par la présence des crochets implantés dans les os intermaxillaires. Nous réunissons six genres dans cette famille des Holodon- tiens , dont quatre sont compris dans le groupe des Pyfho- nides qui ont le museau épais, tronqué en avant, la queue préhensile, plus ou moins allongée et des fossettes ou des en- foncements sur l’une ou sux les deux lèvres, et qui offrent de plus, sur les bords du cloaque, deux crochets ou ergots, sorte de pointes raides , osseuses, revêtues d’un étui de corne qui servent à ces Serpents comme des rudiments de pattes ou des crocs pour les aider dans l’action de grimper. Quatre genres sont inscrits dans cette division , dont l’his- toire complète a été publiée dans le volume précédent. G, I, Morëuis de Gray qui n’a de plaques que sur le bout du museau. 4. M. argus de la Nouvelle-Hollande. T. VI, p. 585. G. 11. Pyruon dont les plaques sus-craniennes s'étendent au-delà du front, 28 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. 1. P. de Séba d'Afrique. p. 400. Figuré dans l’atlas pl 61. 2. P. de Natal (Smith ). Hortulia de Gray , p. 409: 3. D. Royal. p. 412. Du Sénégal. ) 4. P. Molure de Gray. Bivittatus de Schlegel. p. 417. 5. P, réticulé de Gray. Schnciderii Schlegel. p. 426, G. HI. Lusis. Fossettes labiales peu profondes ; plaqués sus-crâniennes ne dépassant pas les orbites. . L. Améthyste. Gray. T. VE, p. #35. D'Ambaine.. L. de Children. Gray. p, #58. Du musée Britannique. . L. de Macklot, p. 419: De Timor et de Samao. . L. Olivûtre. Gray. T. VI, p. #42. Nouvelle-Hollande. G. IV, Nano. Gray. Bothrochilus Fitzinger. Fossettes à la lèvre infé- rieure seulement. 1. N. de Gilbert. T. NI ,-p. 446. De l'Australie, a 2, N. de Schlegel. Tortrix boa de Schlegel. Nouvelle-Hollande, Le groupe des Tortricides comprend des espèces qui vivent sur des ter- rains mobiles , sablonneux , dans l’intérieur desquels ils peuvent vivre ca- chés ; quelques-uns ont encore des vestiges des membres postérieurs ; mais leur queue est extrêmement courte et non préhensi!e ou accrochante, Nous avions rangé le premier des genres de ce groupe dans une famille à partsous le nom de Fouisseurs. T. VE, p. 581. G. V. Rouzeau, Tortrix. Téle confondue avec le tronc, cylindrique comme lui, mais déprimée: queue excessivement courte, presqu'aussi grosse que le ventre, 1. R. Scytale. T. VI, p. 585. De l'Amérique du Sud. Brésil, G. VI. Xénorezris. Reinwardt, Isis 1827. Deux écussons au milieu du vertex ; les Gastrostèges à six pans. Nous n’avions pas inscrit ce genre dans le sixième volume ; mais depuis nous en avons reçu deux individus et nous nous sommes assurés qu’ils se rapprochaient davantage du genre Rouleau que de celui du Cylindrephis décrit dans la famille suivante après celui de l'Eryx. 1. X. unicolor. M, Schlegel l'a décrit T. IE, p. 20, comme une espèce de Tortrix. Mais il avait cru qu'il y avait deux espèces. Nous regardons l'individu qu’il a nommé tête blanche ZLeucocéphale, d’après M. Rein- wardt, Isis 4827 , p. 564, comme une variété. Il à donné la figure de la tête pl, 1, fig. 8 à 10. Wagler, dans son systéme des Amphibics, p. 194, G. 93, a donné ainsi l’étymologie (4) du genre de Reinwardt. C'est un Serpent de Java et ent Me Du eg ONE DU rem dæ O1 H9 (1). Æ:vos Singulier, Inusitatus et de TsA7Y bouclier Clypeus à cause du grand écusson ou de la plaque impaire qui se trouve placée entre les occipitales. £ APROTÉRODONTIENS. 29 de Sumatra. M. Guérin a figuré la têle d’après un individu du muséum de Paris, pl. 21, fig. 5 du Règne animal de Cuvier. La description donnée complètement par M. Schlegel doit suffire. Nous ajouterons cependant, d’après nos exemplaires, que les yeux sont latéraux, petits, à pupile ronde; que la quatrième plaque sus - labiale touche à l'œil; que les écailles du tronc sont distribuées sur cinq rangées ; qu’elles sont lisses et à six pans. La queue forme, au plus en longuecr, le huitième de celle du reste du corps, elle est cylindrique et une forte plaque termine là partie postérieure en l’emboîtant comme un dé. DEUXIÈME FAMILLE. LES APROTÉRODONTIENS (À). CaRAGTÈRES ESSENTIELS. Semblables aux Pythons, dont ils différent surtout, parce que leurs os incisifs ou intermaxil- laires antérieurs ne sont pas garns de crochets ou de dents. Nous les avions décrits tome VE, page LÉO, comme formant une sous-famille, partagée elle-même en deux autres tribus, suivant que leur queue peut se recourber sur elle-même pour que le Serpent puisse l’employer comme un crochet qui sert à le faire se suspendre ou que cette queue n’est pas enroulante, et nous avons laissé à chacune le rom du chef de la tribu. Ce sont, d’après les genres, les Envcines et les Boripss. Les ervcnes, (tome VE, page 451,) se rapprochent des Rouleaux ou Tortrix, du groupe précédent, parce que leur queue n’est pas préhensile. Cependant, ce ne sont pas des Serpents fouisseurs, quoiqu'ils puissent s’enfoncer dans les sables en raison de la forme particulière de leur museau et du développement remarquable de l'os intermaxillaire antérieur qui est unique où impair, ce qui donne à la portion la plus avancée de la face la fonction d’un boutoir solide sur lequel peuvent s’archouter les os du nez qui sont aussi trés-dévé- loppés. Il n’y a, au reste, que deux genres inscrits dans cette division. (1) De A privatif, sans, sine 1p0Tépoy en avant, ante et de odovros dents; qui n’ont pas de de dents en avant ou dans les os intermaxillaires comme les précédents. 50 OPHIDIENS AGLYPHODONTES G. I. Envx. T. VI, p. 454. Téte couverte d'écailles , excepté sur le bout du museau ; toute l’écaillure du dos et de la queue est formée de plaques carénées ou tectiformes. Les urostèges en rang simple. 4. E. de John. T. VI, p. 458, du Malabar; côte de Coromandel. 9 E. Javelct. Jaculus. p. 465, du midi de l'Europe, de l'Asie et de l'Afrique. 3. E. De la Thébaïde. p. 468. d'Egypte. 4. E. Queue conique. Conicus. p. 470. Malabar, Pondichéry, Bengale. G. II. Cyuixpropais. (Wagler). Semblables aux Rouleaux (Tortrix); mais pas de dents intermaxillaires. Voilà pourquoi nous ne les avons pas laissés parmi les Holodontiens. Leur histoire se trouve consignée dans le tome VI, page 550. 4. C. Dos noir. Melanota. (Waglet). Schlegel. pl. 33. Célébes. 9. C. Roussâtre. Rufus. p. 593. Java, Bengale. 3. C. Tacheté. Maculatus. p. 597. Ceylan. Les BoÆIDES, €, VI, p.577, ont la queue enroulante, et ressemblent en cela aux Pythons ; mais ils n’ont pas comme eux des crochets osseux ou des rudiments de pattes sur la marge de leur cloaque, ni les dents inci- sives , mieux nommées intermaxillaires antérieures. Dix genres sont in- scrits dans ce groupe nature], qui peut être encore partagé en deux grandes sections , car chez les uns, les écailles sont carénées où portent une petite crête saillante, tandis que l’écaillure est lisse chez les autres. A la première seetion se rapporteraient quatre genres. G. III. Enyere (Wagler) qui ont la tête revêtue d’un pavé d’écailles ou de petites squames irrégulières. Pas de fossettes aux lèvres ; dos et flancs garnis d’écailles carénées. t. VE, p. 476. 4. E. Caréné (Wagler) de J ava, d’Ainboiïne, p. 479. 9. E. de Bibron. p. 483. Hombron et Jacquinot. Océanie. G. IV. Lerrozoa, p. 485. Des plaques nr sur le museau ; pas de fossettes labiales. 1, L. de Dussumier. p. 486. Ile ronde, près celle Frs G. V. Troriporaine. T. 6, p. 488. Les plaques sus-craniennes symé- triques jusqu’auprès de l’occiput. 4, T. Mélanure. p. 491. Ile de pes MM. Ricord, Ramon de la Sagra. 2. T. Tacheté. Maculatus.p. 494, de Cuba. G. VL. PLarycasrae. Nobis. Urolepis de Fitzinger. De grandes plaques sus-craniennes jusqu’au dessus de l’occiput, narines au milieu d’une plaque, p. 496. Ce genre a beaucoup de rapports avec celui nommé Xénc- peltis, APROTÉRODONTIENS ol 1. P. Multicaréné. Ecailles du dus hexagones , à trois carènes. Nou- velle Hollande. Les genres dont les écailles sont lisses sont au nombre de six. G. VII. Boat. VI, p. 500. Leur tête est revêtue d'écailles et non de plaques, et ils n’ont pas de fossettes labiales. | 4. B. Constricteur. p. 507. Amér. méridionale. 9, D. Prédiseur. Diviniloqua. p. 513. Des Antilles, 3. B. Empereur. p. 519. Du Méxique. 4. B, Chevalier. Eques. p. 521. Du Pérou. Eydoux, Souleyet. G, VIII. PérormiLe. Pelophilus. Ecailles lisses; pas de fossettes la- biales; des plaques sur le devant de la tête, des écailles derrière. 1. P. De Madagascar.'T. VI, p. 524. M. Bernier. G. IX. Euxecre (Wagler.) Ecailles lisses ; pas d’excavations sur les lèvres; crâne recouvert de plaques irrégulières ; narines s’ouvrant entre trois plaques et pouvant se clore hermétiquement. t. VI, p. 527. 1. E. Rativore. Murinus. De Surinam. Cayenne. G. X. Xipnosome (Wagler.) T. VI. p. 536, Corps très-comprimé; des fossettes labiales ; des plaques symétriques sur le museau seulement ; ventre plus étroit et moins long que le dos. 1. X. Canin. Caninum. Surinam, Cayenne, Rio-de-Janeiro. 9. X. Parterre. Hortulanum, p. 545. Guyane. 5. X. De Madagascar. p. 549. M. Sganzin. G. XI. EvicraTe (Wagler.) Tous les caractères des Xiphosomes, mais des plaques nombreuses en avant du museau. T. VI, p. 552. 4, E. Cenchris. p. 555. Amér. mérid. Brésil. 2. E. Angulifère. p. 560. De Cuba. M. Ramon de la Sagra, G. XII. Cuiraporure. Point de fossettes labiales ; des plaques symé- triques sur les deux premiers tiers de la tête; écailles lisses, t. VI, p, 562. 4. C. Inorné. De la Jamaïque, Ici, se termine la partie Hécrbege du sixième volume ce l’Erpétologie générale dont nous venons de présenter l’ana- lyse; c’est un simple extrait qui devenait nécessaire pour donner une idée exacte de l’ensemble de nos travaux. Nous allons maintenant étudier les familles suivantes, dans l’ordre indiqué par ces premières pages. {Voir le tableau synoptique. page 25) et continuer ainsi cette étude par celle de la troi- sième famille des Aglyphodontes. 72 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. or SUITE DU CHAPITRE Y. DEUXIÈME SOUS-ORDSE. AGLYPHODONTES. 11e FAMILLE. LES ACROCHORDIENS. CARACTÈRES ESSENTIELS. Le corps revêtu de tubercules gra- nulés, enchassés ou sertis dans la peau, même sur le vertex qui n'a pus de plaques symétriques paires où impaires ; le dessous de la gorge sans grandes écailles, mais recouvert de tubercules pius petits. Ces caractères suffisent , parce que cette petite famille, qui a quelques affinités par la forme générale et les habitudes avec celle des Boas ou des Aprotérodontes, ne réunit cepen- dant jusqu'ici que trois genres et même que trois espèces bien distinctes qui n’ont entr’elles de rapports réels que ceux expri- més dans les caractères généraux indiqués ci-dessus et surtout par les tubercules des tégumentis. Ces trois genres diffèrent d’ailleurs en ce que l’un d'eux a le dessous du ventre couvert de grandes plaques transversales ou de gastrotèges larges, telles qu’on les voit dans la plupart des Ophidiens ; et, comme les tubercules offrent des saillies distribuées par lignes longitudinales, semblables à celles de quelques genres de Sauriens et jamais dans les Serpents, on a nommé ce singulier Reptile le Xénoderme. C’est un genre tout à fait anormal par ses téguments. En outre, et par oppo- sition à ce qui existe dans les deux genres suivants, il faut noter que ce Serpent a la queue très-longue, puisqu'elle dé- passe de prèg d’un quart l'étendue du reste du tronc. Quoique dans ce premier genre, presque toute la peau soit couverte de petites verrues, rangées en apparence par lignes ACROCHORDIENS. 30 obliques et régulières, distribuées en quinconces, jamais les deux autres genres , ceux qui nous restent à étudier, n’ont le dessous du tronc recouvert de véritables gastrostèges ou de grandes écailles larges , transversales; on ne voit là que des tubercules semblables à ceux qui garnisseni les flancs ; seule- ment ils sont un peu plus petits. Chez eux aussi, la queue est proportionnellement très -courte ; car elle atteint, à peine, le dixième de la longueur du tronc. Dans l’un de ces genres, celui des Acrochordes , serpents qui se trouvent habituellement sur la terre ou hors de l'eau, le ventre est applati; la queue, relativement au tronc , est très-courte, arrondie ou presque trigone et tronquée et peut se recourber en dessous. Le ventre est plat, quoique présen- tant une légère saillie correspondant à la série des tuber- cules, qui se joignent deux à deux par une sorte de suture. Chez les Chersydres, qui vivent habituellement dans l’eau, le corps est comprimé de droite à gauche, le dos convexe et irès-épais, relativement aux côtés et surtout au ventre, qui est étroit, en ligne saillante , comme une lame de couteau, ou courbé en faucille concave, ainsi que la queue qui se re- courbe en dessous. Le principal caractère des Xénodermes réside dans la grande étendue de la queue , qui est garnie , ainsi que le ventre, de grandes plaques ; les urostèges distribuées sur deux rangées. Ces trois genres, très-distincts, renferment les seules es- pèces que nous puissions jusqu'ici rapporter à cette famille. Leurs descriptions devant être très-détaillées, il nous sufüra de dire que tous ces Serpents ont été recueillis dans les Indes, à Java, à Sumatra. Comme notre musée les possède tous, nous avons pu vérifier, sur les objets mêmes, les détails qui nous ont été transmis par trois auteurs principaux, dont deux, en particulier, ont pu observer ces Serpents dans l’état frais ou lorsqu'ils venaient d’être recueillis. REPTILES , TOME VII, J o4 | CGPHIDIENS AGLYPHODONTES. Voici, d’ailleurs, leurs caractères essentiels, tels qu’ils se manifestent par l'analyse ou l'observation comparée. TROISIÈME FAMILLE. LES ACROCHORDIENS. EE ——— très-distinctes ; séries de tuber- cules enlong. . . . . . III. XENODERME.N GASTROSTÈGES arrondi, ven- treplat. . TI: ACROCHORDE nulles , corps comprimé, ven- - tre caréné. . II. CHERSYDRE. I* GENRE. ACROCHORDE (1). — ACROCHOR- DUS. (Hornstedt). < L Canacrères : Corps arrondi, légèrement comprimé , couvert de tubercules saillants, enchassés dans l'épaisseur de la peau ; ventre plat, sans gastrostèges distinctes. Comme il n’y a dans ce genre qu’une seule espèce; qu’elle à été décrite pour la première fois par Hornsrepr et que cette description est parfaite, nous en copions la traduction, car c’est d’après ce premier observateur que la plupart des au- “teurs en ont parlé , en reproduisant la figure assez exacte qui se trouve dans Les actes de l’Académie des Sciences de Stock- hoïm, en 1787. Nous avons l'intention d'extraire aussi les observations importantes que M. Canror, médecin anglais attaché au service médical du Bengale, a fait connaître en 1847 , en publiant dans le journal de la Société Asiatique, (4). Du mot grec quisignifie une verrue , un tubercule A'xsoyopdu. ACROCHORDIENS. G. ACROCHORDE. 55 à Calcuta , le savant catalogue des Reptiles qui se rencontrent dans la péninsule de Malacca et les îlesenvironnantes. Voici d'avance la synonymie de la seule espèce décrite. 1:87. Acrochordus Javanicus. Hornsrenr. Actes de l'Académie de Stockholm. p. 306. 1789. id. Lackréne. Quad. Ovip. Serpents. T. II, p, 472. : _ fig. copiée. 1798. id. Doxnnorr. Zool. Beitr. IE , p. 225. 1801. id. Larræizze. Rept. T.IV, p. 229. 1801. id. Scanner. Hist. nat. Amphib. fase. IL, p. 344. Anguis granulatus vel Acrochordus. 1802. id. dubius. Snaw. Gen. Zool. T. IIF, p. 2. pag- 575. fig. 128. 1505. id. Daunis. Rept. T. VII, p. 588. 1811. id. OpPrer. Rept. p 1825, id. Gray. Ann. Pl. X. p. 207. Cat. coll. British Mus. 1849. id. Mernrem. Tent. Syst. Amph. p. 81. ST. a id Borg. Isis. p. 511. 1829. id. Cuvier. Rég. anim. T. IL, p. 72. 1837. id, ScaLeGel, Phys. Serp. T. IT, p. 424. 1844. id. idem. Abbildungen 55. T. XVII. fig. 12-14. 1847. id. Canror. Cat. of Rept. Malayan. p. 58. Voici la traduction que le journal de l'abbé Rozier a donnée en 1788, tome XXIL, avril, pag. 284. — Description d’un nouveau Serpent de l’île de Java, extraite des actes de l’Aca- démie des Sciences de Stockholm, 1787, page 606. par M. Claude-Fréd. Hornstedt, doct. méd. « Pendant mon séjour à Java, en 1785 et 1784, j'eus le plaisir, dans un voyage de Bantom , de découvrir un des plus grands Serpents qui se trouvent dans les Indes'et qui, jus- qu'ici, s’est dérobé à l'observation des Naturalistes attentifs. Il fut trouvé dans une vaste fôret de Poivriers , près de San- gasan. Un Chinois de notre compagnie le transportait vivant à Batavia, le tenant par la tête avec une canne de bambou, dont l'extrémité était fendue. Comme il était trop grand pour être conservé dans l'esprit de vin, je le fis écorcher ; la chair SA - 86, OPHIDIENS AGLYPHOLONTES. fut taillée en pièces par les Chinois présents, qui la firent bouillir et frire , ce qui fut pour eux un mets exquis. La peau fut mise dans l’arak et elle est déposée dans le cabinet d'Histoire naturelle du roi de Suède. . » En ouvrant ce serpeut, on trouva, ouire une quantité de fruits non digerés, cinq petits, chacun de neuf pouces de longueur, qui probablement étaient Ja cause du gros ventre de celui-ci, qui était une femelle. Quoique cet animal eût toutes les apparences des autres serpents ordinaires, il me parut néanmoins d’abord fort singulier, lorsque je trouvai que non-seulement il lui manquait les écailles (Scufa ef Squamæ) sous le ventre et la queue, qui sont les seuls instru- ments dont ce genre nu L pourvu par la nature pour se transporter avec assez de Vitesse d’un endroit à un autre et qui font le caractère entre les genres des Serpents décrits jusqu'ici. Je trouvai aussi qu'il lui manquait les anneaux et plis (Annuli ef Rugæ) qui distinguent les deux derniers gen- res de Serpents dans le système de Linné. Au lieu que d’au- tres Serpents ont une peau unie, celui-ci était surtout cou- vert de tubercules qui étaient raboteux et couvraient tant la partie supérieure que l’inférieure. Voilà pourquoi il ne peut être rapporté à quelqu'un des genres connus; mais il fait un nouveau genre que je nomme Acrochordus, dont je donne la description. Acrocaorpus. Verrucæ trunci caudæque. Javanicus. (PI. I.) Cavur. Truncatum, depressum , squamatum. MaxuLæ œquales : Superior subtus emarginata, inferior adunca. Ocuur ante medium capitis, laterales: Iris livida. Nares circulares, parvæ, proximæ supra apicem rosfri. Rucrus oris , respectu corporis , parvus. Dexres lethiferi nulli. Denticuli in utraque maxillä subulati, acu- lissimi, reversi. OssicurA duo in palato longitudinalia , denticulis minutissimis. Lixcua crassa, cylindrica , gule anneæa. Setæ due accuminatæ flexiles nigræ sub linguä prodeunt. ACROCHORDIENS. G. ACROCHORDE. 57 Corpus verrucosum , (absque scutis, squamis, annulis ef rugis)., ‘juxta caudam crassissimum, ab ano versus caput attenuatum. Caupa teres, angustissima, apice truncata. Apertura ani parva. Verrucz scabre, latere anteriori tri-carinatæ corpus totum et cau- dam tegunt. Macxiruno. Longitudo corporis ped. suec. 8; caudæ ped. 1. crassi- lies colli, mazima polli. 1 ; cauda, ad basim, polli. 1 1/2 versus apicem, digiti minimt. Coror. Superné , corpus nigrum, infernè, albidum, latera albida maculis nigris. Locus. In systemate Linnæi antè amphisbænœæ genus (1). Nous ajoutons ici les observations plus récentes qui se trouvent consignées dans le catalogue cité plus haut, de M. Cantor. Hi Comme l’auteur fait une famille à part des Boïdæ du Prince Ch. Bonaparte, qu'il distribue en trois groupes, les fouis- seurs, les terrestres et les aquatiques, c’est: parmi ces der- niers qu'il range l’Acrochorde et 1l le caractérise ainsi : Narines verticales, yeux entourés d’un anneau de petites écailles ; corps comprimé, allant en diminuant vers chaque extrémité, queue également diminuant et comprimée, toutes les écailles petites, trifides , fortement carénées. Il est évident que l'auteur, désirant faire entrer comme sous-genre l'espèce qui est l’Acrochordus granulatus , le Chersydrus fasciatus de Cuvier , a indiqué comme caractère le tronc et la queue comprimés. Nous nous sommes assurés sur plusieurs exemplaires d’âges divers, que ces parties sont arrondies comme nous l'avons indiqué, et que l’espèce , dite de Java, est bien terrestre. Mais voici d’autres détails auxquels nous attachons un grand prix : La couleur du tronc est, en dessus, d’un brun sombre, presque noir, avec des bandes noires, ondulées dans le jeune âge, — plus tard et chez les vieux individus, les (1) .Le pied Suédois comprend à peu près onze pouces du pied Français; note des rédacteurs. 98 | OPHIDIENS AGLYPHODONTES. flancs portent des taches brunes ou noires bien distinctes. La langue nous à paru noire et non blanche. Une femelle, prise sur la grande montagne Great Hill) à Pinang, et loin de l’eau , avait de longueur 5 p. 5. 1/2 anglais, ef sa circon- férence, dans le point le plus volumineux du tronc, un pied. Malgré le volume du ventre, le serpent se déplaçait sans difficulté, mais lentement : il préférait le repos , et ne cher- chait à mordre que quand on le touchait; quelquefois, et sous l'influence de la lumière, il manquait son but. Peu de temps après qu'il avait été capturé , on remarqua que les côtes régions postérieures étaient saillantes, que le reste du corps restait immobile, et dans l’espace de 25 minutes environ, il donna successivement naissance à 27 jeunes, et après la $or- tie de chacun d'eux, il s’échappait du cloaque de la mère une sérosité sanguinolente. A deux exceptions près, tous les fœtus sortirent la tête la première ; ils étaient très-actifs et cher- chaient déjà X mordre. Leurs dents étaient fort dévéloppées, et peu de temps après leur naissance, leur épiderme se dé- tacha par grands lambeaux, ce qui arrive, dit M. Cantor, aux fœtus de divers Homalopsis. - Ces jeunes Acrochordes furent placés dans l’eau, ce qui pa- rut leur déplaire , carilscherchèrent aussitôt à en sortir. Ils avaient presque tous quarante-huit centimètres de longueur. Les Malais de Pinang assurent que cette espèce est très- rare. Durant un séjour de 20 années à Singapoure, le doc- teur Montgomerie ne l’a observée qu’une seule fois. La physionomie de cet Acrochorde est d’une ressemblance frappante avec celle des chiens de la race pure des boule- dogues. Le nom malais de cette espèce est wlar Karong, ou wlar laut. Telle est la description de M. Cantor; on voit qu’elle est en rapport avec celle de M. Hornstedt , mais plus complète. Nous avons dans la collection du musée plusieurs individus dont l’un, le plus ancien, vu par M. de Lacépède, consistait ACROCHORDIENS. &. ACROCHORDE. 59 en une peau que l’on a bourrée depuis; mais comme cette dépouille avait été altérée , on y avait remplacé les lambeaux qui manquaient par des morceaux de peau de chien de mer, de même teinte brune. : Un très-grand individu de plus d’un mètre et demi de lon- gueur, certainement adulte , est très-bien conservé dans l’al- cool. Son dos est noir, les côtés gris-sale, tachetés irrégulière- ment de noir, le ventre pâle. Lamächoiresupérieure est profon- - dément échancrée au museau et l’inférieure, dont les branches sont bien séparées, offre, dans la région antérieure, un tuber- cule solide, destiné à fermer l’orifice qui serait resté béant en haut par la forte échancrure du museau. Les tubercules pré- sentent une ligne saillante sur un promontoire entouré de beaucoup d'aspérités régulièrement distribuées en cercle. Un individu plus jeune offre tout-à-fait les mêmes particu- larités, excepté que les tubercules sont moins saillants. Tous ces individus proviennent de Java. Plusieurs ont été rapportés par M. Leschenault. Voici quelques notes particulières que nous ajouterons à celles qui précèdent. La tête est plus longue que large , et ce- pendant elle est plus grosse que le cou ; les narines sont tout- à-fait en avant sur le museau, qui est comme tronqué ; les bords des lèvres portent des plaques et non des tubercules, dont celles du bas sont plus petites. Les yeux sont petits, en- tourés de granulations plus grêles ; la queue , beaucoup plus étroite à sa base que le tronc, finit en pointe hérissée de tuber- cules. : Dans quelques individus mieux conservés, tout le fond de la peau est d’une teinte jaune, avec des lignes parallèles d’un brun noirâtre ; mais elles ne se suivent pas dans toute la lon- gueur. La queue porte de petites taches transversales à partir du milieu. On voit, derrière l'œil, un trait d’un brun foncé qui se dirige obliquement vers la commissure des mâchoires LQ OPHIDIENS AGLYPHOPONTES. en arrière. On remarque aussi chez les jeunes individus quel- ques marbrures noirâtres sur le ventre. L'article que Schneider a consacré à la description de cette espèce est évidemment extrait de celle de Hornstedt et de Shaw qui a vu un individu de trois pieds déposé au Musée britannique et dont il a donné une seconde figure gravée, bien meilleure que celle copièeet altérée d’après la planche: de Hornstedt et du journal de l’abbé Rosier. Nous avons eu soin de souligner dans la traduction de la notice de Hornstedt la quantité de fruits , non encore digérés. Nous ne connaissons pas un seul Serpent qui se nourrisse de fruits ou de matières végétales, comme on sait que le font plusieurs Iguaniens, ainsi que nous en avons acquis la certi- tude dans la ménagerie des Reptiles confiée à nos soins. HhHDpppLpEpEpEpE II: GENRE. CHERSYDRE. — CHERSYDRUS (1). (Cuvier). CaracrÈRes. Corps très-notablement comprimé; dos con- vexe et ventre formant une tranche saillante sans gastrostèges. Tout le dessus de la peau et de la tête couvert de tubercules enchässés. Quoique ce genre ne comprenne réellement qu’une seule espèce , qui a été décrite sous deux noms divers, 1l est tout- à-fait distinct des deux autres que nous avons rangés dans la même famille, parce que il en diffère essentiellement par les habitudes ou les mœurs aquatiques qui sont, comme on doit le penser, tout-à-fait en rapport avec la conformation gé- nérale. | Décrit d’abord comme analogue aux Orvets, par Schneider, (4): C’est le nom grec, à ce qu'il paraît, du Tropidonotus Natriæ xipeud'pos qui, quoique terrestre, va dans l’eau. ACROCHORDIENS G. CHERSYDRE. &A à cause de la régularité des écailles, sous le nom d’Anguis granulatus vel Acrochordus , d’après un individu du musée d'Houttuyn, cet auteur l’a mieux fait connaître dans la des- cription parfaite qu’il a donnée du même Serpent observé dans la collection de Lampi, en l’inscrivant dans le genre Hydrus sous lenomspécifique de granulatus (Fasc. IE, p. 245, n° IV), et que nous traduirons ici tant elle est exacte. L'auteur ayant eu occasion de voir ensuite la peau parfaitement con- servée avec la ete et la queue provenant d’un Serpent des Indes envoyée à Bloch par le missionnaire John, a reconnu une espèce nouvelle, mais il est probable que c'était la dé- pouille de l’Acrochorde douteux. Sud Cuvier, trompé par le rapport verbal que lui avait fait le voyageur Leschenault sur ce Serpent qu’il regardait comme venimeux, l’a considéré comme très-voisin du Fasciatus de Shaw, lequel est, en effet, la même espèce. M. Cantor, qui a vu et décrit très savamment te Cher- sydre a levé toutes les difficultés à cet égard. Comme ce der- pier auteur nous a procuré tous les renseignements désirables, nous profiterons de sa notice pour faire connaître complète- ment ce Serpent, en y ajoutant ce que nous avons observé nous-mêmes d’après les individus que renferme notre Musée national. | À. cuensypre À BANDES. Chersydrus fasciatus. (Cuvier). CaracrèRes. Corps partagé par des bandes brunätres, trans- versales , incomplètes ou irrégulières à la partie moyenne du dos où quelques-unes se bifurquent ; les espaces remplis par des bandes jaunes plus larges en dessous ; le dessus de la tête brun, tacheté et piqueté de jaune. La queue comprimée cb repliée en dessous. SYNONYMIE. 1799. Hydrus granulatus. Scansinxr. Hist. nat. Amphib. fase, I. pag. 245. 2 : OPHIDIENS AGLYPHODONTES. 1802. Acrochordus fasciatus. Suaw. Gen. z0ol. T. III. p. 11. pag. 516. p. 150. Pelamis granulatus. Davnix. Rept. serp. vol. VIII. p.370. 1829. Chersydrus fasciatus. Cuvrer. Règne animal. T. EE. p. 98. 1850. Chersydrus granulatus. WaGzer. Syst. amph. p. 468. gen. 13. 1820. Chersydrus granulatus. Merrew. Syst. amphib. p. 438. n° 50. 1825. Chersydrœus. Gray. Ann. phil. pag. 207. 1857. Acrochordoïde. ScnreceL. Phys. serp. T. II. pag. 429. 1849. Acrochordus granulatus. Caron. Cat. of Rept. Malayan. p. 59. Voici d’abord la traduction de l’article de Schneider cité, sur l'Hydre granulé : « Corps couleur de suie, rude au toucher, entouré de bandes blanches, plus larges sur le ventre. Notre exemplaire provenant du musée de Lampia de petites squammes qui ne sont pas entuilées, mais comme de petites pièces distinctes, ar- rondies, dont la carène devient d’autant plus saillante qu’elles se rapprochent plus du ventre; ce qui rend le milieu du ventre et, de la queue plus sailiant en dessous et y produit l'effet d’une suture ; la tête, plate en dessus, est large et re- couverte en dessus et en dessous de petites squammes ; le mu- seau est comme tronqué; la mâchoire supérieure est échan- crée en avant; l’inférieure, un peu plus courte et plus large, présente au milieu une saillie qui peut remplir le vide de la supérieure; les branches osseuses de cette mâchoire inférieure sont retenues par une membrane lâche, de manière que cette mâchoire peut beaucoup plus se dilater ou s’élargir que chez d’autres serpents. Les yeux sont petits, pas plus grands queles orifices des narines et placés au-dessus et en avant du museau sur la même ligne; les dents des deux mâchoires sont sem- blables. L'auteur dit que la langue lui a paru entière et non divisée ; le corps, plus minceen avant, augmente de dimension vers le milieu; puis ensuite, il diminue de grosseur vers la queue ; il est comprimé et se termine en lame de couteau, la partie supérieure étant plus épaisse. La longueur totale du corps était de plus de deux pieds, la queue n'avait guère que deux pouces et demi d’étendue. » ACROCHORDIENS. G. CHERSYDRE. 5 » Cette espèce est voisine de l’Acrochorde d'Hornstedt. » Nous extrayons également du Catalogue des Reptiles de M. Cantor les détails qui suivent. Après avoir donné la synony- mie, il ajoute : « Noir, avec des taches alternes transversales, ovalo-lancéolées , situées de chaque côté; tête tachetée de blanc; queue avec des taches blanches, rondes. » Il indique les particularités offertes par les divers individus de la collec- tion duBritish muséum. {re variété, presqu'adulte. Noir, avec de petites bandes blanches étroites, de chaque côté. De l’inde: c’est celle qui a été figurée par Shaw, pl. 150. La seconde variété est noire, mais avec la carène ventrale blanche. Quel- ques petites bandes blanches , étroites, sur les côtés des ré- gions inférieures. L'auteur regarde ensuite comme une espèce distincte qu'il nomme annelée , celle que M. Gray a décrite comme une va- riété, p. 63 de ses Zool. miscell. Elle est noire, avec de larges anneaux jaunes , interrompus sur le dos ; beaucoup de taches jaunes sur la tête; la queue annelée de jaune. (C'est one celle dont notre musée posséde plusieurs exemplaires ). Ce Serpent se recueille dans les et et sur le bord de Ja mer, dans la presqu’ile de Malacca , dans les îles voisines, la baie de Manille, Nouvelle Guinée , Timor, Java, Sumatra, côte de Coromandel. La taille ne paraît pas dépasser trois pieds; le corps est moins gros et la peau moins lâche que dans l’Acrochorde de Java ,ilest plus comprimé , surtout vers la queue, qui est en forme d'épée ou d’aviron semblable à celle des Serpents de mer venimeux | nos Protérodontes Platycerques }, ce qui est la preuve du genre de vie aquatique. Les écailles ou tubercules ressemblent aussi à celles de l’A- crochorde; celles du dos sont un peu plus grandes, en forme de rhombe arrondi; chacune d'elles porte une petite saillie au centre. La peau entre ces écailles est fine et ridée. Celles k4 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. de l’abdomen sont pointues et cette pointe centrale est obli- que. La ligne médiane est relevée par deux ou trois rangs : d’écailles disposées en quinconce et dont les pointes se touchent presque ertre elles. L'orbite est entouré par un anneau d’écailles un peu plus grandes que les autres. Lesnarines percéessur le dessus du mu- seau sont presque verticales et tubulaires ou pourvues d’un pli membraneux qui peut chre hermétiquement leur ouverture. La bouche est protégée de la même manière par une échan- crure arquée et par deux protubérances latérales qui corres- pondent à une saillie et à deux cavités de la lèvre inférieure. À l'exception des caractères tirés des dents, M. Cantor, croyant que ces Chersydres sont venimeux ou qu'ils ont des dents cannelées, les regarde, par cela même, comme distincts de l’Acrochorde. Il a observé le grand développement du pou- mon qui occupe les trois quarts de la longueur de l’abdomen, comme dans les Homalopsis. En décrivant les dents, l’auteur ne parle pas des crochets cannelés, il remarque seulement que les trois antérieurs sont plus courts que ceux qui suivent. Il en compte 20 sus-maxillaires et trois ou quatre de moins à la mâchoire inférieure ; 21 dents ptérygo-palatines. Ce Chersydre n’est pas rare dans la mer des côtes de Ma- lacca; on le trouve souvent parmi les poissons pris dans les filets, à trois ou quatre milles de distance dela côte à Pinang. Une femelle portant six œufs avait près de trois pieds de long et en circonférence quatre pouces. L’œuf, cylindrique, mou, ou à coque membraneuse blanchâtre, avait un pouce et demi de longueur ; chaque œuf contenait un petit vivant qui avait environ 11 pouces. | Par son mode d'alimentation et par ses habitudes générales, cette espèce ressemble, répète-t-il, aux Serpents de mer veni- meux. Dans l’ eau, elle est vive; mais sur la terre et surtout à la lumière du jour , ce Chersydre paraît aveuglé et ses mou- vements sont lents et incertains. F ACROCHORDIENS. G. XENODERME. LS Ie GENRE. XÉNODERME. — XENODERMUS (À). (Reinhardt). Caracrères. Corps couvert en dessus , sur les côtés el sur la téle, de tubercules enchässés, Des gastrostèges larges , des uros- tèges sur un rang simple. XÉNODERME JAVANAIS.— X, Javanicus, (Reinh.) Une seule espèce est rapportée à ce genre: elle diffère de tous les Serpents par une particularité notable des téguments, inconnue jusqu'ici dans cet ordre des Ophidiens, et qu'on n’a observée que parmi quelques Sauriens à peau granulée. Les tubercules du dos forment deux rangées latérales et sont dis- posés demanière que, placés sur une mêmeligne, ils constituent deux arêtes longitudinalesqui s'étendent même sur la queue. Ces gros tubercules, dont le centre est saillant, forment ainsi une double carène , ou plutôt une petite crête de chaque côté. Sur le milieu du dos, il y a deux lignes longitudinales, très-rapprochées, de gros tubercules suivis, de deux en deux, d’un impair; de sorte que le dos, ainsi que la queue, est sail- lant sur la ligne médiane et sur les éêtés. M. Gray, qui a adopté ce genre dans le catalogue des Ser- pents du musée Britannique publié en 4849, donne la syno- nymie suivante : Î 4836. Reinhardt, Oversigten over, Videnskabernes Selskabs Forhan- dlinger, Xenodermus Javanicus. 1837. Wiegmann. ArchifTIT , p. 136. 1843. Kongelige Danske, V. Sels. X, p. 257 ; tabl. IT, fig. 1 à 8. (1). De £évos étrange, étranger , etde Aépua peau. 46 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. 4846. Gray. Gonionotus plumbeus. In Stokes’s Australia, Appendix 5, tab. 4. 4849. Gray. Catal. of Snakes. p. 81, n° 58. Xenodermus. La tête est ovale , déprimée, sub-cordiforme, couverte de très-petits tubercules granuleux; on voit deux paires de pe- tites plaques en arrière de la rostrale qui est triangulaire, échancrée en dessous; les narines un peu concaves, situées au milieu d'une seule plaque assez grande, offrent une petite fente en arrière. Le bord des lèvres est garni de tubercules un peu plus grands que ceux qui les avoisinent. Quelques-uns paraissent concaves ou avoir leur centre légèrement enfoncé. Les yeux sont grands, beaucoup plus convexes que chez la plupart des Serpents, la pupille nous a paru arrondie. L'ensemble du corps, quoique rond en dessous, paraît en . dessus un peu plus plat, parce que les deux arêtes saillantes cachent la région moyenne qui, par cela même, semble plate ou même enfoncée. D'un autre coté , les flancs paraissent comprimés, de sorte que le diamêtre transversal decroît jus- qu'aux _gastrostèges , qui, elles-mêmes, sont convexes et contrastent ainsi par leur courbure régulière avec le bord des flancs où il faut remarquer que les tubercules vont en grossis- sant , les plus inférieurs ayant le double de la grosseur de ceux qui suivent les lignes saillantes du dos, et leur carène est aussi plus marquée: à La queue est très-longue et va continuellement, dès sa base, en diminuant peu à peu de diamètre , pour se terminer en pointe aiguë et prolongée. Il est remarquable, comme nous l’avons noté, que les urostèges sont simplement diminuées graduellement, il en résulte que 15 dernières ne sont plus distinctes. M. Reinhardt, d’après lequel M. Gray a pu le répéter, dit que dans l’état de vie, ce Xénoderme est en dessus d’un bleu grisâtre et que le ventre, ainsi que les flancs $ont blanchâtres. ACROCHORDIENS G. XÉNODERME. Al L'individu que nous avons sous les yeux, conservé depuis longtemps dans l'alcool, et qui nous a été confié, est d’un brun foncé roussâtre un peu plus pâle sous le ventre. Il a envi- ron deux pieds de longueur, la queue en constitue près du tiers. | Ji nous a été prêté par M. Lischtenstein, par l'entremise de M. Laurillard ; il appartient à la collection de Berlin. Nous n'avons aucun renseignement sur les mœurs de ce Serpent qui a été recueilli à Java. Voyez la planche 63 de l'Atlas de cet ouvrage. Elle représente l’animal entier. On a joint à cette figure des détails amplifiés, pour montrer la dis- position des tubercules cutanés et des plaques de la tête. GED © rer 48 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. IV.® FAMILLE. LES CALAMARIENS. CARACTÈRES ESSENTIELS, Corps irès-jrêle, arrondi et pres- que de même grosseur , depuis la téle jusqu'à la queue. Nous désignons cette famille sous le nom de l’un des genres principaux qui s’y trouvent compris et qui a été d’a- bord distingué comme un démembrement de celui des Cou- leuvres, parce que les espèces qu’on y rapporte ont toutes Je corps très-grêle, cylindrique, ou à peu près de même gros- seur depuis la tête jusques et compris une grande partie de la base de la queue ; de là le nom de Calamaria, tiré de la com- paraison de leur diamètre à celui d’un tuyau de plume demême grosseur dans toute son étendue, à peu près comme le corps d’un lombric ou d’un ver de terre. Toutes les espèces qui se trouvent réunies sous ce nom sont terrestres. Elles aiment l'obscurité et cherchent à s’abriter sous les pierres, ou dans des touffes de végétaux, soitsous leurs débris, parce qu’elles sont faibles et qu’elles ne peuvent grimper sur les branches. En outre, leur bouche étroite est tellement exiguë, à cause de la brièveté de leurs mâchoires; elle est si peu armée, en raison de la faiblesse des dents ou des crochets qui les garnissent, que tous ces petits Serpents, afin de pourvoir à leur nourriture, sont forcés de se contenter d'insectes, de vers, ou de mollusques de petites dimensions en général et jamais de vertébrés. Cette famille, ainsi que nous venons de le dire, comprend le plus grand nombre des espèces que les auteurs qui nous ont précédé ont, pour la plupart, placées dans le genre Ca- lamaire, établi en 1827 par Boié l'aîné, dans l'ouvrage qui n’a pas été publié et qui devait porter le titre d’Erpétologie de Java. C’est à son frère Henri qu’on en doit la première men- CALAMARIENS. 19 tion, comme nous le dirons par la suite ; 1l distinguait seule- ment ce groupe, par cette note caractéristique: Semblables aux Coronelies, mais à écailles lisses et à museau étroit. Wagler, en 1850, adopta l'opinion de Boié, mais il assigna à ce genre des caractères plus précis, tels que : Corps lon- guet, rond et d’égale grosseur partout, obtus à ses deux ex- trémités; queue très-courte; écailles du dos lisses, rhomboï- dales ; ; puis il n'indiquait que ue des espèces inscrites par Boié. M. Schlegel, dans son grand ouvrage sur la Physionomie des Serpents, réunit vingt-deux espèces dans ce genre. Il re- prend à peu près les mêmes caractères que ceux qui avaient été énoncés par Wagler. Nous allons transcrire ici, en note (1), la liste alphabétique qu’il en a donnée, afin que nous puis- (1). Table alphabétique des espèces inscrites par M. ne dans le genre Calamaria. 1. C. re G. Carropmis. N° 1 2. C. Arctiventris. G. HomarosomaA. FI. lutrix. 3. C. Atrocincta. C’est un Opisthoglyphe Homalocranion atr. 4. C. Badia. G. RaBnosomA. IN° 2. * 5. C. Blumi. G. ELapomonpaus. N° 6. 6. C. Brachyorrhos. G. LEPTOGNATRIEN , Brachyorrhos albus. 7. C. Coronata. Espèce dont la détermination reste encore douteuse. 8. C. Coronella. Homalosome (Calamarien). 9. C. Diadema. Protéroglyphe. Furine. N° 1. 10. C. Elapoides..Genre Elapoïdes. 11. C. Linnœæi. Calamaire. N° 1. 12. C. Lumbricoidea. Calamaire. N° 12. 13. C. Maculata. Cal. Linnœi. var. A. 14. C. Melanocephala. Sténocéphalien. G. Hondo N°2 45. C. Multipunctata. Cal. Linnæi var. B. 16. C. Oligodon. Genre Oriaonox. N° 1. 17. C. Orbignyi. G. Elapomorphus. N° 1. 18. C. Punctata. G. ABLABËs. 49. G. Reticulata. Cal. Linnœæi, var. D. REPTILES , TOME VII, 4. 50 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. sions indiquer les espèces que nous laissons dans ce genre et celles que nous avons dû en distraire , soit pour en constituer des genres distincts, soit pour les rapporter à d’autres fa- milles du groupe des Aglyphodontes, soit enfin parce qu’elles appartiennent à celui des Opisthoglyphes , car M. Schlegel n'avait pas fait, comme nous, cette distinction des espèces à dents cäfnelées, en arrière ou en avant, et par conséquent dif- férentes des Aglyphodontes, dont tous les crochets sont lisses. Voici comment nous avons Cru pouvoir faire distinguer entr’euxlesneuf genres maintenant rapportés par nous à cette famille , et qui comprend un assez grand nombre d'espèces offrant une grande analogie dans leur conformation extérieure et par leur structure. D'abord le premier genre, celui de l’Oligodon (n° 1) diffère de tous les autres par la distribution des dents qui est abso- lument la même que celle qui caractérise les Upérolissiens, puisque la région moyenne du palais est dépourvue de cro- chets. D'un autre côté cependant, les plaques ventrales ou les gastrostèges, sont larges et non semblables, pour la forme, aux écailles qui recouvrent le tronc, et les urostèges, en rang double, ne garnissent pas la queue comme une sorte de bou- clier par des écailles dures, solides et pointues. Ainsi, ce genre établit une sorte de transition naturelle entre ces deux fa- milles qui doivent être rapprochées, puisqu'il y a également ici l'absence de dents ptérygo-palatines, mais avec des gas- trostèges très-distinctes ou d’une certaine largeur. Tous les autres genres de ce groupe ont le palais garni de dents ou de petitscrochets. [ls se ressemblent d’ailleurs parce que dans la plupart, le corps, toujours de même grosseur, 19 bis. C. Scytale. G. Aspinura. N° 1. 20. C. Striatula. G. ConoceraaLus. N,. 1. 21. C. Tessellata. Cal. Linnœi var. C. 29. C. Virgulata. Jeune. Cal. Lumbricoidea. N° 1. CALAMARIENS. 54 depuis l’occiput , compris même la base de la queue, est le plus souvent recouvert de petites écailles lisses et un peu entuilées. Cependant, deux de ces genres ont des écailles comme bombées dans leur région centrale et offrant là une légère saillie longitudinale, une petite carène, dont la série successive laisse, sur les côtés, des lignes enfoncées, de sorte que leur surface paraît comme striée ou cannelée. Deux gen- res sont dans ce cas; mais ils diffèrent l’un de l’autre par la forme du museau ou par la partie antérieure de la tête, qui est mousse, arrondie dans les Eapoides (n° 6), dont le tronc, quoique cylindrique dans toute son étendue, offre un dia- mètre plus considérable que dans la plupart des Calamariens. Le genre qui, comme le précédent , présente des carènes sur les écailles, en diffère d’abord par la forme conique du museau, qui l’a fait désigner sous le nom de Conocéphale {n° 9), parce que dans les espèces qu’il réunit, la tête se ter- mine en pointe légèrement déprimée; en outre, le tronc est réduit à des dimensions minimes et véritablement exiguës. Parmi les espèces dont les écailles sont lisses et qui sont en plus grand nombre, il est facile de séparer un genre bien ca- ractérisé, car il est le seul de cette famille dont les plaques sous-caudales ou les urostèges , formant une série unique ou une rangée simple , prennent par cela même une très-grande largeur et ressemblent tout-à-fait et paraissent faire suite aux écailles ventrales ou gastrostèges. Ces lames servant comme d’une sorte de bouclier pour la queue, le genre qui présente cette disposition a été désigné par nous sous le nom d'Aspi- duré (n° 7). Chez tous les autres Calamariens, les urostèges sont distri- buées sur deux rangées et comme ce sont de très-petites es- pèces, ces plaques sous-caudales ne sont guères plus larges que les autres écailles. Parmi ces petits Serpents, il en est de très-grêles, dont le devant du crâne se prolonge en mu- 4° 52 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. seau conique, déprimé ; leur tête grêle, à peine distincte, se termine ainsi en pointe aiguë; on les a nommés Carpophis (n° 8). Ils se trouvent, par cette conformation, rapprochés des Conocéphales, dont ils diffèrent en ce que les écailles sont surmontées d’une petite Carène chez ces derniers. Les genres à écailles lisses, dont le devant de la tête est arrondi et légèrement déprimé, diffèrent entre eux par la forme de la queue qui est généralement courte et obtuse ou terminée brusquement dans les espèces assez nombreuses du genre Calamaria (n° 2) , tandis que le tronc se prolonge insensible- ment en diminuant de grosseur, et se terminant en pointe ai- guë, dans les autres genres à écailles lisses. Tantôt, cette queue est très-longue et forme près du quart de la totalité du corps. C’est le cas du genre Rabdosome (no 5). | Tantôt, cette queue est courte, relativement à la longueur du tronc ; deux genres offrent cette particularité. Dans l’un, les gastrostèges sont étroites, car elles ne couvrent que le quart de la circonférence: c’est ce qui distingue les Homalo- somes (n° 4). Ces mêmes plaques ventrales sont relativement très-larges et occupent le quart du diamètre dans les espèces réunies sous le nom générique de Rabdion (n° 5). On conçoit que cette simple indication mentionne seule- ment les caractères différentiels que nous avons cherché à faire saillir ou apparaître par une comparaison continue dans le tableau synoptique qui va suivre; mais dans chacun des articles consacrés à l’étude des genres , on trouvera beaucoup d’autres détails destinés à faire mieux apprécier les différences qui peuvent s’observer d’après l’organisation. Nous devons faire remarquer que toutes les espèces qui appartiennent à la famille des Calamariens sont généralement étrangères à l'Europe. Voici, dans un tableau analytique, la distribution des genres de cette famille. 53 ALAMARIENS. C ‘NO4GI1Q ‘E L] L e e e 5 > | f‘AIVHAHIONOT ‘XI TE 1 *4AGI0dV1T ‘IA e e - L] e e e ‘AHAGIASY °JYIA e, L e e e e e *SIEdOdUV}) ‘III A 0] e e e e e e e °NOIGAVY ‘A ‘SOS s9895041503 *"ANOSOIYNOF AI ‘59110119 : 9J4n09 ‘ANOSOQAVY III * ‘© * ‘ ‘ ‘onauol *HUIVAVIV’) °IX L LC} e L] e L] e LL 9391 N Q ï : * + + ‘srwedo ‘onbupuuy{9 sd109 : asnjqo SES et 2 OO 9 9 9 + * *SaBAl[-S94) 99 So[duns … S9111299 ‘ouid9p seu ‘ onbiu09 * SaJounSIP F s9$91s04n l : SOSSIT R oujurod 5 “ajueAms o[[LUEy E{ 2D SUaISSHOI9d A Xne sa[qu|quios ‘ sou * * ‘21949 sdioo € ajuod sou 39 anbiuoo NE9SN IN ’S9[quop onanb ‘ipuoxie * ‘asn1q0 ET ES ne ——— =" <0 °JUOUA NP ANISSOMP D) 9p aus ‘950 DS CSNAIUVAVIVI SEE ATINVA VI INVHUOA SHUNA9 SA ANÔLIdONIS AVATAVE | © ‘onanb D) 32 ‘oupruio 9 ‘9799 09 quop onbripuuho ‘ ajou sdaoo D saguopoydhjÜy suorprydo ‘sauguovuv 1 ee RE ra 54 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. GENRE OLIGODON. — OLIGODON. H. Boie. CARACTÈRE ESSENTIEL. Pas de dents palatines. D'ailleurs, toute la conformation des Calamaires et TIQUE des Homalo- somes. CaRAGTÈRES ! NATURELS. Corps grêle, pos de même grosseur partout, même à l’origine de la queue, qui est courte , terminée en pointe obtuse; la tête courte , de même grosseur en arrière que Île cou; à bouche oblique, fendue jusqu’à la nuque; yeux latéraux , situés vers le tiers antérieur du crâne, fort petits et à pupille ronde; les narines percées entre deux plaques; écailles du dos rhomboïdales, lisses; celles du ventre, ou les gastrostèges, grandes et larges, du tiers de la circonférence du tronc. CARACTÈRES ANATOMIQUES tirés de la tête osseuse : Les os palatins très-grêles et sans dents , ainsi que les ptérygoïdiens, qui sont larges et unis à l’os sus-maxilllaire par des os trans- verses excessivement courts. Celui-ci est armé de sept à huit crochets, allant successivement en grossissant jusqu’au sixième , qui est, ainsi que les deux postérieurs, quatre ou cinq fois plus fort, et comprimé latéralement; la mâchoire in- férieure garnie de quatre ou cinq pètits crochets très-espacés et tous de même grosseur. Le dessus du crâne solide, con- vexe, incliné en avant, où ilest de moitié plus étroit sur les côtés et s’arrondit vers la base; les mastoïdiens sont si courts qu'ils semblent se confondre avec l’occipital: Los carré ou intra-articulaire est lui-même si peu dévéloppé que, quoique placé dans une direction verticale, il laisse l’os maxillaire inférieur parallèle à la mâchoire qu’il supporte. Ce genre, dans lequel on n'avait inscrit qu’une seule es- CALAMARIENS. G. OLIGODON. À. 55 pèce, en réunit maintenant quatre très-distinctes les unes des autres; cependant le groupe qu’il forme semble établir véritablement le passage naturel entre la famille des Upéro- lissiens et celle des Calamariens, où nous avons dû le laisser, parce qu’il s’en rapproche évidemment par la conformation générale, surtout par les gastrostèges ; ou les grandes plaques sous-ventrales, qui sont s1 étroites dans les Upérolissiens et aussi par la présence des urostèges qui, chez ces derniers, sont semblables aux autres écailles de la partie supérieure de la queue qu’elles protègent par leur solidité. Cependant, l’absence des dents au palais et la même con- formation des mâchoires dans les Oligodons, peut servir comme de trait d'union entre ces deux familles si voisines. Toutes les espèces d’Oligodon , paraissant être originaires des Grandes-Indes , voici comment nous avons cru pouvoir aider les naturalistes dans la distinction des quatre espèces que nous rapportons à ce genre. | TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPÈCES DU GENRE | OLIGODON. | RE Os sans aucune tache, ni points colorés . 4. O. Soucis. | Ventre { taches transversales car- rées. . + + . . . 41. O. SoucanrEeLÉ. || coloré par des Drnans trois He : ignes. , . 2. O. SouLiGnE. points À distincts et sé- parés. 3. O. Souroncrué. | 4. OLIGODON SOUS-CARRELÉ. Oligodon sub-quadratum. (nobis). Caracrères. Ventre portant de grandes taches noires , carrées et iransverses. 56 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. Le dessus du tronc d’un brun rougeâtre, parsemé de petits points blancs, distribués par lignes obliques, de manière à for- mer des chevrons ouverts en arrière ; mais. quelquefois eonsti- tuant des rhombes par leur jonction. On dit que pendant la vie, ces points sont de couleur rouge. Sur la ligne médiane du dos, on voit une douzaine de taches ovalaires jaunâtres, comme for- mées de deux lignes plus ou moins jointes et distribuées à des intervalles à peu près égaux, mais non pas constamment, car dans quelques individus, on n’en observe que deux ou trois , et alors elles sont situées vers la région de la queue. La note, qui pour nous, devient le caractère principal , réside dans le dessous du ventre, dont les gastrostèges larges, sont blanches, peut-être rouges , mais partagées régulièrement par des taches carrées noires, un peu allongées transversalement, placées entre deux ou trois de ces grandes plaques. La plupart de ces grandes taches en damier ne se joignent pas dans la ligne médiane. | Sur quatre inGividus que nous avons eu occasion d'examiner, nous avons reconnu , sur chaque côté du cou, une raie oblique jaune, qui se joignait à l’autre vers la nuque; ce quiafait désigner cette espèce sous le nom de forquatum ou à collier; mais cette tache ne paraît pas constante , à en juger d’après les figures qu’en ont données les auteurs, comme nous allons l'indiquer. SYNONYMIE. 1801. Russez , Indian Serpents. T. IT, pag. 39. pl. XX XIV. 4827, H. Boté. Isis. p. 519. et son frère , dans l’Erpétologie de Java (non pubiiée) pl. XXIV, citée par M. Schlegel. 1830. Waczer. Natur. syst, der Amphib. p. 191. Genre 83. 1837. SoueceL. Phys. des Serpents: T. 1. p. 132, n° 12 et T. IT, p. 41. pl. 1. fig. 27-28-29, la tête écailleuse : Calamaria Oligodon. 1844. Du même. Abbildungen Amphibien. p. 69. pl. 25. Parmi les quatre individus que possède notre musée, trois pro- viennent de Java et nous ont été donnés par le musée de Leyde. Le dernier, bien conservé d’ailleurs, mais auquel manque la tête osseuse préparée pour l’étude , nous a été cédé par M. Adolphe CALAMARIENS. OLIGODON. 2. 57 Delessert , sans indication d’origine ; il est probable qu’il vient de l'Inde. Le nombre des gastrostèges paraît varier de 139 à 160 , et celui des urostèges de 28 à 44. Suivant M. Schlegel, il y a dix-sept rangées d’écailles et la longueur totale varie de 30 à 40 centi- mètres. 9. OLIGODON SOULIGNÉ. Oligodon sublineatum. Nobis. Caracrères. Le dessous du ventre portant trois séries de points formant des raies. Cette espèce est surtout remarquable, comme son nom est des- tiné à l'indiquer, par trois raies noires, qui règnent le long du ventre et sont tracées par une suite de points qui se touchent. Les deux extérieures aux plaques ventrales forment une ligne continue jusque sous la queue , mais la médiane est évidemment produite par des points distincts au centre des gastrostèges. Ces points sont larges, arrondis en arrière, plus évasés et comme légèrement échancrés en avant ; maïs cette ligne médiane ne se continue pas.sous la queue. Le dessus dutronc est gris, parsemé de lignes ou de Dates taches allongées, irrégulièrement distribuées; cependant , vers le tiers antérieur du tronc et latéralement, on remarque trois de ces taches plus grandes , à bords arrondis, étranglées au milieu et bordées d’un peu de blanc. Le derrière des mâchoires est oc- cupé par une grande tache quise porte obliquement du cou en arrière, où elle se prolonge en pointe dirigée en sens inverse du collier caractéristique de la première espèce. Les écailles du dos sont très-lisses, fort rapprochées ou serrées entr'elles ; situées un peu en recouvrement les unes sur les au- tres, comme entuilées, surtout dans la région de la queue , et sous ce rapport, ces écailles ressemblent à celles des Scinques. La plaque rostrale est échancrée en croissant; les autres plaques qui recouvrent la tête sont grandes et bien distinctes, comme dans les couleuvres. Nous n’avons pu observer qu'un seul individu parfaitement conservé, mais il n’y avait sur le bocal d'autre indication que 58 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. celle de la provenance les Philippines), et le nom d’Oligodon tor- quatus avec la lettre R. Un autre individu, évidemment plus jeune, et dont la ligne mé- diane est formée par des points plus séparés, moins distincts» avait été rapporté de Ceylan par M. Leschenault. Cet exemplaire porte bien tous les caractères précédemment indiqués : la grande tache brune post-maxillaire , dirigée en arrière sur la nuque où elle représente un croissant; une auire tache latérale noire s'é- tend sur le tiers antérieur du tronc. On a compté sur cet individu quinze rangées d’écailles , 155 gastrostèges et 25 urostèges. La longueur totale est de cent quatre-vingt centimètres ; dont 0, 155 au tronc et 0, 025 à la queue. 3. OLIGODON SOUPONCTUÉ. Oligodon subpunctatum. Nobis. Caracrères. Le dessous du ventre et de la queue portant des points noirs distincts ei ronds. Ilest aussi très-facile de distinguer cette jolie espèce. D’a- bord , parce que sur un fond gris uniforme qui couvre toute la partie supérieure du tronc, on voit une rangée dorsale de points noirs, exactement arrondis, et paraissant d'autant plus foncés que chacun est bordé d’un petit cercle blanc. Ensuite, les plaques yentrales ou les urostèges, qui sont larges, plates et d’une teinte blanchäâtre , portent chacune en dehors , ou sur leur bord externe, un petit point noir parfaitement distinct et si régulière- ment espacé, que leur série oflre, en raison de sa symétrie, un dessin des plus agréables à l'œil, et d'autant plus, qu’au-dessus de ces points noirs, on en distingue d’autres d’une ténuité extrême, occupant le centre des écailles lisses du tronc. Celles-ci sont d’une forme losangique, mais tronquées à leur extrémité libre , qui dépasse et recouvre le tiers de celle sur laquelle elle appuie , comme les tuiles d'un toit. Tout le dessous du ventre est sans taches. La tête offre cette particularité qu’elle est noire en dessus, mais cette teinte, qui s'étend au delà de la nuque, est séparée CALAMARIENS. G. OLIGODON. 9 et AL. 59 transversalement par deux lignes blanches, dont l’antérieure est. interrompue sur la région médiane , à la hauteur de l’occiput ; l’autre bande blanche termine carrément la grande tache noire placée au delà de la nuque. Ce n’est qu'après ce second collier blanc que commence la série des points latéraux , ainsi que celle des plus grands points noirs de la région du dos. Cette jolie espèce a été rapportée du Malabar par M. Dussu- mier. 4. OLIGODON SOUGRIS. Oligodon Sub-griseum. Nobis. Caractères. La région ventrale n'offre ni taches , ni lignes longitudinales , ni série de points. | Les écailles qui garnissent le dessus du tronc ont, par leur distribution et leurs taches, et surtout par la série de petits points blancs , quelque ressemblance avec celles du Soucarrelé. Sous un autre rapport , le Serpent que nous décrivons se rap- proche par les couleurs et la disposition des taches de la tête et les lignes noires qui parcourent obliquement le diamètre supé- rieur du tronc de ce que nous avons dit exister dans la seconde espèce. Ces traits noirs obliques, un peu isolés les uns des autres, et distribués à des distances égales, se voient principalement au- dessus de la grande largeur des gastrostèges, puisqu'elles occu- pent près de la moitié du tronc ; mais le caractère principal peut être tiré de ce que aucune des gastrostèges n’est tachetée. Dans l'individu que nous décrivons , toute la partie inférieure du tronc est d’une teinte grise uniforme ; peut-être sa couleur est-elle rouge ou jaune dans l’état de vie, mais jamais tachetée. L'exemplaire principal observé par nous a plus de qua- rante centimètres de longueur. Un autre individu est tellement décoloré qu’il nous eût été difficile de le reconnaître si nous n’a- vions aperçu quelques restes des taches dorsales et surtout s’il n’était évident que le ventre n’a jamais été tacheté ou ponctué. Ces deux individus proviennent de M. Leschenault qui les avait recueillis à Pondichéry. _ 60 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. GENRE CALAMAIRE. — CALAMARIA (4). (Boié). CARACTÈRES ESSENTIELS. Corps grêle, de même grosseur par- tout, cylindrique, à écailles très-lisses. La tête de même dia- mètre que le tronc; des dents palatines ou ptérygo-maxillaires ; queue très courte, grosse à la base ef peu pointue, ou obtuse. CARACTÈRES NATURELS. Point de plaque inter-nasale ; mais les sept autres lames sus-céphaliques ordinaires. Une seule nasale formant autour de l’orifice des narines un petit cadre enchässé entre la rostrale et la pré-frontale et Ja première lame sus-labiale. Pas de plaque frénale, sa place étant occu- pée par une portion descendante de la pré-frontale. Une pré- oculaire, quatre ou cinq plaques labiales supérieures, dont la de et la 3°, ou la 5° et la 4e touchent à l’œil. Ecailles lisses, losangiques ou carrées. Gastrostèges se redressant à peine contre les flancs. Les urostèges divisées. Côtés du ventre un peu arrondis. Narines circulaires ou ovalaires s’ouvrant dans la plaque nasale ; pupille ronde. CaraAcTÈRES ANATOMIQUES. La tête osseuse deux fois au moins plus longue que large; généralement plane en dessus, mais offrant de l’un et l’autre côté, en arrière, une ligne saillante oblique, partant de l’apophyse orbitaire postérieure et allant joindre l’occiput à la hauteur des saillies mastoïdiennes, La fosse orbitaire est complète et tout-à-fait ronde; elle occupe près du sixième de la face latérale. Les dents sont , relativement à l’exiguité de la tête, assez solides, serrées et transparentes. Celles de la mâchoire infé- rieure sont plus fortes, opaques et en moindre nombre. L'os, carré ou intra-articulaire est court, de sorte que l’écartement PP É (1) De Calamus un tuyau long et de même grosseur , comme le chaume du blé ou le tuyau €’une plume à écrire, Calamus scriptorius. CALAMARIENS. @. CALAMAIRE. GI des mâchoires est très-borné dans le sens transversal. Ce genre Calamaire comprenait un très-grand nombre d'espèces dans l’ouvrage de M. Schlegei, comme nous l’avons indiqué en traitant de la famille en général, et quoique nous en ayons distribué plusieurs dans les huit autres genres, il en reste ici douze espèces. Toutes sont originaires de Java, de Sumatra, de Bornéo ou des Célébes. Tout ce qui concerne les détails de ce genre se trouve indi- qué dans les généralités de la famille à laquelle les espèces ont servi de types , de sorte que nous n’avons pas d’autres renseignements à donner que ceux qui sont consignés dans la description particulière des espèces. Notre collaborateur Bi- bron avait préparé les recherches qui concernent cette famille, Il s'était procuré les moyens d'étudier les individus d’après lesquels ses descriptions ont été rédigées. Malheureusement, il avait mis trop d'importance à l'examen du nombre des pla- ques qui garnissent les bords de l’une et de l’autre mâchoire et cela lui avait paru suffisant pour distinguer les espèces entreelles, par le tableau synoptique qu’il nous en a laissé et que nous faisons imprimer. Comme plusieurs des individus qu’il avait eus sous les yeux n'étaient plusà notre disposition, nous n'avons pas eu la possibilité de confirmer nous-mêmes la justesse de ses observations, pour nous diriger dans cette classification systématique. Nous aurions préféré faire emploi de la distribution des couleurs et des taches particulières que nous auraient offerts les exemplaires ainsi comparés, mais nous n’avons pas été plus heureux sous ce rapport, parce qu’il nous manquait un assez grand nombre d'espèces. Ainsi, nous n’avons pu voir celles qui sont indiquées sous les N°5 2, 7,8, 9,11, et par conséquent nous avons été forcés d’em- ployer cette classification à laquelle nous espérons que pourra remédier la description particulière de chacune des espèces. Voilà pourquoi nous n'avons pas isolé , à notre grand regret, les caractères essentiels et comparés de ce genre nombreux. “aNRPT aa ‘ * ouuuenbs 9p sed | * _*SOHP][IXEU-SNOS - JJJUI “MOTONISULA *& * * oumenbs oun nuit $9[ 91ju9 {solungi uou ° + *SopiqUI-SNOS SIA : 217En0) \ *‘SAHOYL AULYA() °7 ‘ ‘JUSUIJAISSOIXY Es trs “19an0 a[eJu01y “AY ‘£ * ‘JU9U91I0IpaUI VI 9P quvaop-ne o[2ub ‘saJU1O[U09 * + )-)u01) “awo1oig *L * * “gSuoype nod ) * NME OU *2[P11S01 ‘au _“HONIRWAT, 4Q °F * ‘* * JU9W9)0] -wienbs op sed * npasnu “AGIODIUANOT ‘TE * * * = a ans 9949n09 *SIVAUSY) 44 ‘9 ‘* * ‘JU9W9J989] SOIPI[TXEUI-JOJUT SOI 91) ‘HAVOXNUIA ‘OF * * ‘9FU0][0-S911 -U9 seu {sajuiofu09 uou op 91quiou ne sa[eiqu-sns sonbeq È + + -sdioo * owuienbs oun “199319 19 ‘8 * * * ‘* ‘JINO) Sa[eiquI-SNos ; soaoruoad : but) PR, D. 4e ue 7 #SniOQ SOS AUBAR 9[V)UOuy { 919IUUOJU9U PJ 9191110p SaJuL0TU09 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. *&'IVHAHIOPNAT ‘G * * * SoJino9 sn] dnoonvoq *ALSAGOYQ ‘7 ‘* ‘ S913nP S9p IN9NSUO] E] 9p ne D À Gene | “AUIVAVIVO AUNAY AT SNVA SASIUANON SHIAASH SAQ HAÔLILAONXS AVATTIAVE 62 CALAMARIENS. G. CALAMAIRE. À. 63 1. LE CALAMAIRE DE LINNÉ. Calamaria Linnœi. H. Boié. (Coluber Calamarius , Linné.) PI. 64 de l'Erpétologie générale Nos 4, 2, 3, 4. Caracrères. Ventre et dessous de la queue marquetés de noir ou bien divisés transversalement par des bandes de cette couleur, sur un fond rouge pendant la vie, d’un blanc jaunâtre après la mort. Quatre plaques sus-labiales dont la 28 et la 3° touchent à l'œil; sous-labiales de la première paire ne se joignant pas derrière la mentonnière. Sommet de la rostrale rabattu sur le museau. Frontale plus longue que large, offrant un angle obtus en avant et un aigu en arrière. Pas de squamme entre les quatre plaques inter-sous-maxillaires. Synonvuie. — VARIÉTÉ À. 1754. Coluber Calamarius. Linné Mus. Adolph. Freder. pag. 23, tab. 6, fig. 3. : | 1758. Coluber Calamarius. Linné. Syst. nat. Edit. 10, tom. E, pag. 216. 1766, Coluber Calamarius. Linné, Je nat. Edit. 12, tom. I, pag. 375. 4768. Anguis Calamaria. Laurent. Synops. Rept. pag. 68, (d’après Linné). 1774. Le Calemar. Daubenton. Anim. Quad. Ovip. Serp. En- cyclop. méth. pag. 596 ( d’après Linné). 4788. Coluber Calamarius. Gmelin. Syst. nat. Linn. tom.], pari. 3, pag. 1086, n° 162. 1789. Le Calmar. Lacépède. Hist. quad. ovip. no tom. IF, pag. 318 { d’après Linn.). 4790. Le Calemar. Bonnaterre, Ophiol. Enclyclop. méth. pag. 43 , pl. 8, fig. 5 (Cop. du Mus. Adolph. Fr. de Linn.). 1802. Coluber Calamarius. Latreille. Hist. Rept. tom. IV, pag. 180 (d’après Linn. ). 1802. Die Kohrnalter. Beschtein Laceped’s naturgesch. Amph. tom. IV, pag. 117 (1). . G): Lafig. N°2, pl. 44, qu'il joint à sa description n’est point celle ” d’un Calamaria. G4 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. 1803. Coluber Calamarius. Daudin. Hist. Rept. tom. VII, pag. 1€0 ( d’après Linn. ). 1820. Natriæ Calamarius. Merrem. Tent. Syst. amph. pag. 96. Exclus. var. B et var. r (Ophidiens étrangers au LE Calamaria ). . Calamaria Linnœi. H. Boié. Erpét. de Java. pl. 22, ie. 2. Pine) . Calamaria maculata. Ejusd. loc. cit. 1827. Calamaria ( Coluber calamarius , Linn.). F. Boié. Isis. tom. XX, pag. 519. 1827. Calamaria Linnæi. Ejusd. loc. cit. pag. 539. 4827. Calamaria maculosa. Ejusd. loc. cit. pag. 540. 1828. Calamaria maculosa. EH. Boié. Bijdrag. natuurkund. Wetenschapp. Verzam. door Van Haal, W. Vrolik en Mulder tom. III, p. 249. 1830. Calamaria Linnæi. Wagler. Syst. amph,. pag. 192. 1837. Calamaria Linnœi. Schlegel. Ess. physion. Serp. tom. I, pag. 130; tom.2, pag. 28; Exclus. Synonym. N° 8. tab. 53, tom. I, Séba. (qui est une mauvaise figure de scincoïdien à deux membres postérieurs seulement); n°5, tab. 2,tom. [1, Séba. (fig. indéterminable ). | 1838. Calamaria Linnæi. Schlegel. Abbild. amphib. pag. 15, pl. 4, fig. 3; exclus. synon. n° 1, 2, 3 et 5, tab. 2, tom. II, Séba, (fig. absolument indéterminable) (1). = VARIÉTÉ B. 1735. Anguis scytale minor. Séba tom. IX, pag. 92, tab. 86, fig. 4. De Calamaria multipunctata. H. Boié. Erpét. de Java. 1827. Calamaria multipunctata. F. Boié. Isis. tom. XX, pag. 9540. 1828. Calamaria multipunctata. H. Boié. Bijdrag. natuur- kund. Wetenschapp. Verzam. door, Van Haal, W: Vrolik en Mulder, tom. II, pag. 249. (4). M. Schlegel cite également ici, comme il l'avait déjà fait dans sa physionomie des Serpents, une fig. 4, pl. 82, tom. II, Séba ; mais c’est évidemment par erreur , car il n’existe que trois figures sur cette pl. 82 et toutes trois représentent des Serpents d'arbres , conséquemment très-diffé- rents des espèces du genre Calamaire. CALAMARIENS. G. CALAMAIRE. À. 65 4830. Calamaria multipunctata. Wagler. Syst. amph. pag. 192. 1837. Calamaria Linnœi, variet. multipunctata. Schlegel. Ess. Physion. Serp. tom. IT, pag. 28. 1838. Calamaria Linnæi, variet. multipunctata. Schlegel. Abbild. amph. pag. 15, pl. 4, fig. 2 — Varigré C. Calamaria fessellata. H. Boié. Erpét. de Java. gen a | 4828. Calamaria tessellata. EL. Boié. Bijdrag. Natuurkund, Wetenschap. Verzam. door Van Haal, W. Vrolik en Mulder, tom. III, pag. 249. 1837. Calamaria Linnœi, variet, tessellata. Schlegel. Ess, physion. Serp. tom. IF, pag. 28; pl. 1, fig. 17-18. | 4838. Calamaria Linnæi, variet. tessellata. Schlegel. Abbild. amiphib. pag. 15, pl. 4, fig. 1. — Variété D. Calamaria reticulata. H. Boié, Erpét. de Java. 1827. Calamaria reticulata. F. Boié. Isis. tom. XX, pag. 540. 1837. Calamaria Linnœi, variet, reticulata. Schlegel. Ess. physion. Serp. tom. IÏ, pag. 28. Vuar-Lewa est le nom que les Malais de Java donnent à cette espèce de Calamaire. DESCRIPTION. Formes. Le Calamaria Linnœi a le corps peu allongé et conséquem- ment assez robuste, en comparaison de celui du Vermiformis, du Tem- minchit et du Lombricoidea, Chez lui, la tête, considérée relative- ment à sa configuration générale , ressemble plus à un cône que chez la plupart de ses congénères; attendu qu'elle est moins déprimée que dans plusieurs de ceux-ci et un peu moins élargie à son extrémité antérieure * que dans presque toutes les autres espèces. Parfois, la queue est Lellement courte, qu’elle a l'apparence d’une sorte de moignon conique. D'autres fois, sa brièvelé est moindre ct, dans ce cas, comme elle ne commence à dimi- nuer fortement de grosseur d’avant en arrière qu’au moment de se termi- ner, elle offre une forme à peu près cylindrique dans la plus grande partie de son étendue ; l'extrême pointe de cet organe est toujours très-obtuse. Les narines viennent s'ouvrir exlérieurement de chaque côté et tout près du bout du museau. REPTILES , TOME VII. De 66 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. Ecarzzure. La plaque rostrale, plus haute qu’elle n’est large à sa base, a l'apparence triangulaire , mais elle cst réellement taillée à cinq pans inégaux , savoir : un inférieur , assez grand, échancré au milieu; deux atéraux , un peu moins longs que celui-ci , soudés aux supéro-labiales de la première paire ; et deux supérieurs, chacun plus étendu que le basilaire, formant ensemble un angle aigu, qui s’enfonce profondément entre les pré- frontales. Les pré-frontales, aussi dilatées transversalement que longitudinale- ment, offrent chacune huit bords d’inégale grandeur , par l’un desquels elles tiennent ensemble, et par les sept autres à la frontale, à la sus-ocu- laire, à la préoculaire, à la seconde ainsi qu’à la première supéro-labiale, à la nasale et à la rostrale. 1 La frontale a six pans, deux antérieurs, réunis sous un angle obtus, deux postérieurs donnant ensemble un angle aigu , et deux latéraux un peu convergents d'avant en arrière et plus longs chacun qu'aucun des quatre autres. | Les sus-cculaires sont oblongues et coupées presque carrément à leurs deux extrémités, dont la postérieure est distinctement moins étroite que l’antérieure. Les pariétales , qui n’ont qu'une longueur égale à leur plus grande lar- geur, offrent six bords inégaux , un par lequel elles se eonjoignent; un qui se soude à la frontale; un qui s’unit à la sus-oculaire ainsi qu’à la post- oculaire, et trois respectivement en rapport avec la quatrième supéro- labiale, la squamme temporale et la première écaille de la série médiane du dos ; le bord qui s'appuie sur la quatrième supéro-labiale fait un angle très-ouvert avec celui qui touche à la squamme temporale , et ce dernier, un angle aigu, arrondi au sommet, avec celui qui tient à la première écaille de‘la série médio-dorsale. La plaque nasale forme autour de l’orifice de la narine un simple cadre trapézoïde à bords très-étroits, circonscrit par la rostrale, la préfrontale et la première supéro-labiale. La pré-oculaire est très-petite, quadrangulaire et beaucoup plus dilatée en hauteur qu’en largeur. La post-oculaire est pentagone et aussi haute , maïs moins étroite que la pré-oculaire. La première des quatre plaques qui revêtent la lèvre supérieure de cha- que côté représente tantôt un carré ; tantôt un quadrilatère rectangle. La deuxième , qui est légèrement oblongue et dont le bord inférieur et les deux latéraux font ensemble deux angles droits , offre, à sa partie supé- rieure, trois petits pans en rapport avec la pré-frontale , la pré-oculaire et le globe de l’œil. La troisième, de moitié moins large que la seconde, est, CALAMARIENS. G. CALAMAIRE. À. 67 comme elle, coupée carrément en bas, tandis que en haut, elle l'est en angle obtus, dont l’un des côtés touche à l'œil et l’autre à la post-oculaire. La quatrième, pentagone sub-oblongue et beaucoup plus dévéloppée qu'au- cune deses congénères , a son angle inféro-postérieur fortement arrondi; elle-tient par un très-petit pan à la post-oculaire , par un moins court que celui-ci, à la squamme temporale, et par un bien plus long à la plaque pariétale. | E’unique squamme temporale qui existe est fort grande, à cinq an- gles inégaux, et plus dilatée suivant le diamétre transversal, que selon le sens longitudinal de la tête ; elle se trouve située de façon qu'elle appuie l’un de ses trois petits bords sur une grande écaille, arrondie en arrière, faisant suite à la quatrième supéro-labiale, et qu’elle enclave le grand angle obtus qu'elle présente en avant , entre cette dernière PILE de la lôvre supérieure et la pariétale. La plaque du menton est grande et en triangle equilatéräl : ; Son sommet postérieur pénètre un peu entre les plaques inter-sous-maxillaires anté- rieures. Il y a cinq ou six paires de plaques inféro-labiales. Celles de la première paire, qui ne se joignent point derrière la mentonnière , ont la figure de quadrilatères rectangles placés en travers de la lèvre. Celles de la seconde paire sont carrées ; celles de la troisième, quadrangulaires oblongues , plus larges en arrière qu’en avant; celles de la quatrième, courtes, pentagonales et plus élargies en avant qu’en arrière. Celles de la cinquième paire ‘ont l’apparence de quadrilatères oblongs, de même ‘que celles de la sixième , lorsqu'elles existent. Les plaques inter-sous-maxillaires antérieures composent ensemble un grand carré ayantle sommet de ses angles de devant assez fortement tronqué. | Les inter-sous-maxillaires postérieures, qui ne sont guère moins allon- -gées que les précédentes , offrent chacune deux angles droits en avant et un aigu entre deux obtus en arrière. Ici, ces quatre plaques n’entourent pas une petite lame > lsangique comme elles le font chez l’espèce suivante. La ligne médio-longitudinale de la gorge est occupée par une rangée de trois squammes ressemblant plus ou moins à des losanges; squammes , immédiatement après lesquelles commence la série des scutelles du des- sous du corps. À leur droite, ainsi qu’à leur gauche, se Lies trois rangs obliques d’écailles oblongues. : La squamme emboitante de l'extrémité caudale a la forme d’un cône court, à sommet obtus. ; Ecailles : 43 rangées longitudinales au tronc , 6 à la queue. o.. 68 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. Scutelles : 150-160 “AE I analé non divisée , 9-20 us caudales. Dexrs. Maxillaires - = PAR EES 6-7. Ptérygoïdiennes , 10-41. —= CoLORATION. re A. Dans cette variété , la couleur qui domine sur foutes les parties de l’animiaï est un beau rouge pendant la vie, un blanc jaunâtre ou faiblement roussâtre après la mort. La tête à sa face supérieure et les latérales uniformément lavées de noirâtre, ou bien semées de gouttelettes d’un brun plus ou moins foncé. Le dos et le dessus de la queue présentent une suite de petites bandes transversales noires et assez espacées , qui parfois se décomposent en un nombre variable de ma- cules de fgure irrégulière et d'inégale grandeur: Des taches noires, les unes carrées , les autres rectangulaires, sont répandues plus ou moins aboïdamment sur lé dessous du corps, qui se trouve étre-ainsi comme marquelé. — VARIÉTÉ B. Chez celle-ci, la région ventrale et la sous-caudale n’ont point un systéme de coloration différent de celui de la variété précédente ; mais la totalité du dessus et des côtés du corps offre un fond brun rous- sâtre, chargé d’une multitude de taches noires, quadrangulaires, la plu. part deux où trois fois plus longues que larges. El existe une série de petits points blancs le long du bas de chaque flanc ; quelquefois, on en voit une seconde au-dessous de la première. | = VaRËTÉ C. Cette troisième variété, qui ne nous estconnue que par la figure qu’en à publiée M. Schlegel , se distingue de la deuxième en ce qu’elle n’offre aucune autre teinte qu'un noir bleu, aussi bien sur ses par- _ties latérales que sur les supérieures. = VanËTÉ D, Celle-ci, que nous n’avons pas non pluseu l’occasion d’ob- server nous mêmes, sereconnaît plus particulièrement, suivant le sayant ophiologiste précité, à la présence d’un dessin noir, réticuliforme sur les côtés du corps. —VaniËTÉ. E. Cette cinquième variété est peinte en dessous de la même . manière que les précédentes ; mais, en dessus, elle a. pour principale cou- leur une teinte roussâtre ; la téteest marquée de gouttelettes fonçées, et le tronc, longitudinalement parcouru par cinq ou sept lignes brunes, qui se prolongent sur la queue. Un individu du voyage de la Bonite. —=VanëriF. Xci, les régions inférieures offrent encore une marquetterie semblable à celle qu’on observe chez les variétés déjà mentionnées ; tandis que le dos et je prolongement caudal portent une suite de très-grandes taches d'un noir d’ébène , encadrées de blanchâtre , lesquelles sont au nombre d'une vingtaine et d'une figure à peu près rhomboïdale. Les pièces de l'écaillure , situées entre ces taches et sur les flancs , présentent CALAMARIENS. G. CALAMAIRE. 2. 69 une teinte d’un bianc jaunâtre assez fortement nuagé ou comme saupou- dré de brun. Un individu de Java donné a notre collection par le musée de Leyde. — VanitiTé G. Chez cette Gernière variété, le dessous du corps est alter- nativement coupé dans toute son étendue par une bande transversale d'un noir profond et par une autre d’un blanc jaunâtre, qui couvrent respecti- vement soit deux , soit trois scutclles. La tête est marbrée de brun et de blanchâtre. Une vingtaine de très-grands rhombes noirs sont tracés à la suite l'un de l’autre en travers du dessus et des côtés du tronc, dont cha- cune des écailles, occupant les aires et les intervalles de ces figures géo-" métriques, porte une tache noirâtre entourée de blanc sale. La queue a sa face supérieure presque entièrement noire. L'unique sujet qui nous offre la présente variété LES au pes de Leyde. Y Drmexsions. La tête a, en longueur, le double de sa héioir prise vers le milieu des tempes , largeur qui est _. de celle que présente le museau au niveau des narines. Les yeux ont en diumêtre le tiers du travers de la région sus-inter-or- bitaire. ne: Le tronc est aussi haut et de 34 à 41 fois aussi long qu'il est large à sa partie moyenne. La queue entre au moins pour le out: -deuxième et au plus pour le orziëéme dans la longueur totale , qui donne 32 centimètres et 4 millimè- tres chez notre plus grand individu. : Téte. long. 6,01. Tronc. long. 0,30. Queue. long. 0",044. © Parme. Le Calamaire de Linné habite l’île de Java, où, à ce qu'il paraît, il est extrêmement commun. Kubhl écrivait qu'on le rencontre jusque dans le jardin du palais du gouverneur , à Buitenzorg. M. Cantor l’a observé à Pinang et l’a fait connaître en 1847 dans son catalogue des Reptiles de la presqu'île de Malacca. LL OssErvATIONS. Les nombreuses variétés que présente ce Calamaire, re- lativement : à son système de coloration , ont donné lieu à l'établissement de plusieurs espèces , qui ne se rapportent réellement qu’à une seule. 2. LE CALAMAIRE VERSICOLORE. Calamaria ‘versi- color. Ranzani. Caracrères. Ventre marqueté de noir sur un fond blanchâtre; dessous de la queue de cette dernière teinte, avec une raie noire 79 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. sur la ligne médio-longitudinale. Quatre plaques supéro-labiales dont la deuxième et la quatrième touchent à l'œil. Inféro-labiales de la première paire ne se joignant pas derrière la menton- nière. Sommet de la rostrale rabattu sur le museau. Frontale ob- longue, offrant un angle obtus en avant et un aigu en arrière. Une squamme entre les quatre plaques inter-sous-maxillaires. W Synonyme. 1820. Calamaria versicolor. Ranz. memor. matem, fis. Societ. Ital. scienz. resid. in Moden. Tom. XXI, page 401 tan. Yorë, DESCRIPTION. Formas. Le Calamaire versicolore ne nous paraît différer ta rien du Cala- maire de Linné, quant à la forme de sa tête et aux PEAR relatives de son-tronc et de sa queue. |, mani Ecarwzure. Nous ne trouvons site dans sa vestiture pp a pe une seule particularité qui puisse le faire distinguer de cette dernière espèce; c’est la. présence d’une squamme pentagonale entre les quatre plaques in- ter-sous-maxillaires, dont les deux postérieures en s'écartant un peu lais- sent arriver. jusqu'à la petite pièce sus-mentionnée une autre squamme , qui est la première d'une rangée de trois, située sur la ligne médie-lonsi- tudinale de la gorge. - Ecailles : 43 rangées longitudinales au tronc, 6 à la queue. Scutelles : 164 ventrales, 11 sous-caudales. DenTs maïxillaires. Palatines. Ptérygoïdiennes. Cozorarion. Les parties supérieures ; suivant la manière dont elles se trouvent éclairées, paraissent ou d’un blanc-bleu ou d’une teinte: cendrée, brune. La région antérieure du dos présente une ligne longitudinale noire , d'abord continue, puis'interrompue. Les’ écailles de la série la plus infé- rieure de chaque flanc portent une petite tache d’un blanc jaunâtres les premières sont longitudinalement traversées par cette tache , qui n’atteint pas l'extrémité des suivantes et qui se rapetissent g graduellement à mesure qu’on approche de la queue. Les écailles qui commencent la troisième série latérale, en comptant de bas en haut, ont aussi leur angle postérieur mar- qué d’une macule jaunâtre , mais les autres n’en offrent pas la moindre trace. Le mode de coloration des pièces de l'écaillure caudale ressemble à celui de la seconde moitié de la face dorsale. Les côtés de la tête et la gorge sont comme marbrés de brun et de jaunâtre. Parmi les scutelles abdomi- nales, il y en a d’entièrement brunes, d’autres le sont seulement dans leur moitié droite ou dans leur moitié gauche, et d’autres ont toute leur surface jamnâtre. Sur certains points du ventre, les deux couleurs $e moñ- C4 CALAMARIENS. G. CALAMAIRE. 9. 71 trent distribuées avec symétrie : c’est sur ceux où les taches presque car- rées, n’occupant que l’une ou l’autre moitié d’une scutelle, forment pour ainsi dire un damier. Dans les portions jaunes des scutelles on voit, çà et là quelques petites taches d’un bron’clair. Le dessous de la queue est d'un blanc jaunâtre, avec une raie médio-longitudinale brune. Dimensions. Le sujet qui a servi à la présente description mesure 32 cen- timètres du bout du museau à l’extrémité caudale. El fait partie du Musée de Leyde. AU Partie. Le Calamaire versicolore est originaire de Java. OrservarTions. Les détails descriptifs qui précèdent sont extraits du mé- moire dans lequel M. Ranzani a fait connaître cette espèce, que nous n’a= vons.pas encore eu l'avantage d’étudier par.nous-mêmes , car elle manque à la collection du Muséum. 3. LE CALAMAIRE PAVÉ. Calamaria pavimentata. Nobis. Caracrères. Ventre d’un blanc jaunâtre ; dessous de la queue aussi, mais avec une raie médio-longitudinale noire. Quatre pla- ques supéro-labiales , dont la deuxième et la troisième touchent à l'œil. Inféro-labiales de la première paire se joignant derrière la mentonnière. Sommet de la rostraleun peu rabattu sur le mu- seau. Frontale oblongue, offrant un angle obtus en avantet un aigu en arrière. Pas de squamme entre les quatre plaques inter+ sous-maxillaires. PRES DESCRIPTION. : Formes. Le Calamaria pavimentata a la tête aussi épaisse que le C Linnœi, mais le museau est un peu plus élargi. C’est un de ceux don le tronc est proportionnellement le plus grêle après le Vermiformis, le Temminckii et le Lombricoïdea; et aucun autre, excepté le Schlegel à et le Leucocephala, n’a la queue plus longue que lui. Cet organe conserve la forme cylindrique qu’il présente à sa naissance jusqu’à son bout termi- nal, où il prend celle d’un cône légèrement comprimé et à sommet très obtus. ya | Les narines sont situées latéralement et placées presque à l'extrémité du museau. Ecauxvure. La plaque frontale du Calamaire pavé offre bien, comme celle du Calamaire de Linné, six bords, dont les deux antérieurs forment un angle obtus, et les deux postérieurs, un angle aigu ; mais chez l'espèce 72 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. du présent article, ce sont ces derniers qui ont plus de longueur qu'aucun des quatre autres, et non pas les latéraux ; qui CU DNEURES sont parallèles, au lieu d'être convergents d'avant en arrière. Quand on compare les quatre supéro-labiaies du Calamaria pavi- mentata avec les quatre mêmes plaques du C. Linnæi, on trouve: d’abord que la seconde et la quatrième sont proportionnellement plus allongées dans l’un que dans l’autre ; puis, que celle-ci est plus haute et que celle-là tient, non par deux bords, mais par un seul à la pré-frontaie et à la pré- cculaire. On remarque aussi que la tie squammeuse, placée à la suite des ces quatre plaques de la lèvre supérieure, ressemble moirs aux écailles des côtés du cou, en raison de sa figure plus franchement pentagonale, chez le Calamaria pavimentata que chez le C. Linnæi. La squamme femporale ne représente pas un héxagone shéalisce comme dans ce dernier , mais un quadrangile oblong, qui côtoie ka parié- tale dans la moitié postérieure de son étendue. La plaque du menton du Calamaire pavé a son pan antérieur plus long que les deux autres ; tandis que celle du Calamaire de Linné a les trois siens égaux. Enfin, les plaques inféro-labiales de la première paire , Qui sont quadri- latères et non réusies dans le Calamaria Linnæi, sont pentagones et soudées ensemble derrière la mentonnière dans le Calamaria pavimen- tata. - Celui-ci n'offre point u une squamme , comme quelques-uns de ses congé- nères, entre les quatre plaques dites-inter- sous-maxillaires. Sa queue se terminant en pointe extrêmement obtuse, il en résulte que l'écaille protectrice de cette dernière a la forme d’un cône fortement tron” qué et arrondi au sommet. Toutes les piéces de lécaillure du Calamaire pavé dont nous n'avons point parlé ressemblent aux mêmes pièces du Calamaire de Einné. Ecailles : 13 rangées longitudinales au tronc, 6 à la queue. Scutelles : 151 ventrales , Z anale non divisée , 27 sous caudales. C1 Dexrs. Maxillaires sk Palatines ? Ptérygoïdiennes ? Cozorariox. Le dessus de la tête, ses côlés et la nuque sont. noirs. Le cou, sa face supérieure et les latérales coupés transversalement par une bande d’un blanc jaunâtre. Cette couleur est répandue sur les, lèvres , les régions sous maxillaires, le ventre et le dessous de la queue; une raie noire partage longitudinalement celui-ci en deux moitiés égales, Les écailles de toutes les autres parties du corps offrent chaçune unc leinte blanchâtre avec un encadrement noir, f CALAMARIENS. G. CALAMAIRE. À. 73 Dménsrons. La tête a en longueur un peu plus de deux fois la largeur qu’elle offre vers le milieu des tempes, largeur qui est doûble de celle que présente le museau au niveau des narines. Les yeux ont en diamètre le SLme du travers de la région sus-inter-orbi- taire. Le tronc est aussi haut et 38 fois aussi lié qu ” “x large à sa nm moyenne. L'étendue longitudinale de ja queue est contenue neuf fois environ dans a longueur totale du corps chez l'unique sujet que nous pessédions, qui mesure 20 centimètres et 7 millimètres dd le bout va museau is à l'extrémité caudale. Téte. long. 0",007. Tronc. long. 0",175. Queue. long. 0,025. Parme. C'est l’île de Java qui produit celte espèce de Calamairé, que possède notre cptfeuion sé 4, LE CALAMAIRE QUATRE-TACHES. Calamaria AAA HK : . … maculata. Nobis. * Caracrères. Ventre et dessous dela quened'un blane jaunûtre; ca ci ayant en dessus quatre taches jaunes situées, deux à sa partie antérieure , deux à sa partie postérieure. Quatre plaques supéro-labiales , dont la deuxième et la troisième touchent à l'œil. Inféro-labiales de la première paire se réunissant derrière. la mentonnière. Sommet de la rostrale un peu rabattu sur le .mu- seau. Frontale sub-oblongue , offrant un angle aigu en arrière et un autre excessivement ouvert en avant. Pas de square entre les quatre po inter-sous-maxillaires. DESCRIPTION. Formes. Le Calamaria quadri-maculata a la tête de la même forme que celle du pavimentata; il est celui de.tous ses congénères chez lequel le tronc offre le moins de longueur , et un de ceux qui ont la queue la plus courte. Celle-ci, presque aussi forte que la partie du corps à laquelle elle fait suite, ne diminue de diamètre, en s’en éloignant, que dans sa portion terminale, qui représente un cône à sommet un peu pointu. Les narines sont percées à droite et à gauche du museau, très-près de son extrémité. Ecarcrure. Les seules différences qui existent entre le bouclier cépha- lique du Calamaire à queue quadrimaculée et celui du Calamaire pavé 74% OPHIDIENS AGLYPHODONTES. sont offertes par la frontale. Elles consistent simplement en ce que l’angle antérieur de cette plaque est excessivement ouvert chez l’un, tandis qu’il ne l’est que médiocrement chez l’autre; et que ses bords latéraux diver- gent d'avant en arriére chez le premier, au lieu qu’ils sont parallèles chez le second. La squamme emboîtante de l'extrémité caudale ressemble à un dé co- nique ayant sa pointe légèrement obtuse. Écailles : 13 rangées longitudinales au tronc, 6 à la queue. Scutelles : 136 ventrales , 1 anale non-divisée , 43 sous-caudales. Denrs maxillaires. Palatines, ptérygoïdiennes. CozoraTion. Ce Calamaire a le dessus du crâne d’un brun olivâtre ; on retrouve au cou la même couleur sur une étendue égale à la longueur de la tête. et immédiatement en arrière de l’occiput, il existe une bande traversale d’un blanc jaunâtre. Une pareille teinte couvre la totalité des régions inférieures de l’animal , ainsi que les lèvres, d’où elle monte au- dessus des angles de la bouche. Le tronc et la queue offrent sept raies noires, séparées par des intervalles d’un brun jaunâtre. L'une de ces raies est tracée sur les pièces de l’écaillare qui occupent la ligne longitu- dinale du dos; les six autres s'étendent , trois à droite et trois à gauche, en comptant de bas en haut , une entre la première et la seconde série d’écailles , une sur la troisième et une sur la cinquième. La face sus-caudale présente deux grandes taches jaunes placées côte à côte tout-à-fait en avant, et deux autres semblables situées toutrà-fait en arrière. Divexsions. La tête a en longueur le double de la largeur qu ’elle offre vers le milieu des tempes et quatre fois celie que Eli le museau , au niveau des narines. Les yeux ont en diamètre le quart dl travers si: la région e orbi- taire. Le tronc est aussi haut et 33 fois aussi long qu'il est large à sa partie moyenne. La queue prend le treizième de la longueur totale du corps, qui donne 13 centimètres chez notre unique exemplaire. Téte , long. 0",005. Tronc, long. 0",115. Queue, long. 0",01. Parme. Cette espèce habite l’île de Java, comme l'indique l'étiquette qu bocal qui la Contient dans la collection HAUDOMTÉ 5. LE CALAMAIRE MODESTE. Calamaria modesta. Nobis. Canacrères. Gastrostèges d’un brun plombé sur leur moitié CALAMARIENS. G. CALAMAIRE. D. 75 antérieure, d’an blanc sale sur la postérieure. Dessous de la queue jaunâtre, avec une raie noirâtre sur sa ligne médio-longitu- dinale. Cinq plaques supéro-labiales , dont la troisième et la quatrième touchent à l'œil. Inféro-labiales de la première paire se joignant derrière la mentonnière. Sommet de la ros- trale un peu rabattu sur le museau. Frontale sub-oblongue, offrant un angle obtus en avant et un autre sub-aigu en arrière. Pas de squamme entre les quatre plaques inter-sous-maxillaires. DESCRIPTION. -Fonves. Le Calamaria modesta n’a ni la tête autrement conformée, -ni les narines autrement situées que le quadri-maculata et le pavimen- tata. Son tronc offre la même gracilité que celui de ce dernier. Sa queue’, d’une longueur moyenne pour celle d’un Calamaire, diminue graduelle- ment degrosseur, depuis sa naissance jusqu'à son extrémité RS A qui est obtusément pointue. Écarrzure. Dans l'espèce, objet de la présente description , la plaque rostrale, les nasales, les oculaires et toutes les sus-céphaliques, autres que Ja frontale, ressemblent à celles de ses congénères déjà décrits. Lasquam- mure temporale ne diffère pas de celle des Calamaires nommés Lie et quadrimacué. 21 Ici, la lame du front a ses six bords à peu près égaux ; bords dont les la- téraux sont presque parallèles et les antérieurs , ainsi que les postérieurs, réunis, ceux-ci sous un angle trés-faiblement aigu ceux-là sous un Ai distinctement obtus. 1 Le Calamaria modesta a bien ses inféro-labiales de la Age paire soudées ensemble derrière la mentonnière, de même que le quadri-macu- lata. Il manque encore comme celui-ci, comme le Linnœi et le pavimen- tata de la squamme qu’on observe entre les quatre inter-sous-maxillaires du versicolor ; mais sa lèvre supérieure, au lieu de n’offrir que quatre pla- ques de chaque côté, ainsi que celle des espèces précitées, en présente cinq, dont la troisième et la quatrième se trouvent situées positivement au- dessous de l’œil , ou de telle sorte que le sommet de l'angle supéro-anté- rieur de l’une touche à la pré-oculaire et que le sommet, un peu tronqué, de l’angle supéro-postérieur de l’autre soutient la post-oculaire. La première, la seconde et la troisième supéro-labiales du Calamaire modeste sont presque carrées. La quatrième, plus haute que large, s'élève un peu derrière l'œil pour s'unir à la post-oculaire. -La cinquième, qui est fort grande, représentérait exactement un Carré long, si postérieurement, 76 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. elle offrait un pan rectiligne-perpendiculaire, au lieu d’un angle extrême- ment obtus et si l'angle par lequel elle tient à la post-oculaire n’avait point son sommet légèrement tronqué. | La squamme en forme de dé conique dans laquelle s’emboîte l'extrémité caudale a une pointe médiocrement obtuse. Ecailles : 13 rangées longitudinales au tronc, 8 à la queue. Scutelles : 190 gastrostèges, 1 anale non divisée et 48 urostèges. Dsnrs maxillaires? Palatines ? Ptérygoïdiennes. | Cozorariow, La tête, en dessus et latéralement, est d’un brun olivâtre. Sauf quelques macules jaunes jetées sur les côtés du cou, il n'existe aucune autre teinte qu’un brun vert extrêmement foncé ou presque noir sur les régions supérieure et latérales du tronc et de la queue. Les lèvres et la gorge sont jaunâtres ; les lames sous-collaires aussi, mais pas sur toute leur surface, le milieu de leur marge antérieure offrant un brun-plombé ou pa- reil à celui qui eouvre les scutelles du ventre dans la première moitié, tan-- . dis que la seconde est d’un blanc-saie. La couleur franchement jaunâtre du dessous de la tête reparaît sur la face sous-caudale, qu'une raie noirâtre partage longitudinalement en deux portions égales. Dimensions. La tête a en longueur un peu plus du double de la largeur qu'elle offre au milieu des tempes, largeur qui est un peu moins de la moitié de celle du museau, prise au niveau des narines. Les yeux ont en diamètre le tiers du travers de la région sus-inter- orbitaire. Le tronc est à peine plus haut et 58 fois aussi long qui est large à sa partie moyenne, La queue fait un peu plus du seizième de la longueur totale dn corps, qui est de 15 centimètres et 7 millimètres chez le seul individu par ri cette espèce nous est connue. Tête, long. 0,07. Tronc, long. 0,14, Queue, long. 0,01, Parme. Ce Calamaire provient de l’île de Java, comme tous ces congé- nères précédemment décrits. El existe dans da collection nationale. 6. LE CALAMAIRE DE GERVAIÏS. Calamaria Gervaisti. Nobis. Caracrères. Ventre jaunâtre, tantôt uniformément, tantôt avec du noir sur la marge antérieure de ses scutelles ; dessous de la queue jaunâtre , divisé longitudinalement par une raie médiane noire, Cinq plaques supéro-labiales, dont la troisième et la qua- CALAMARIENS. G. CALAMAIRE. 6. 77 triètne touchent à l'œil. Inféro-labiales de la première paire ne se réunissant pas dérrière la mentonrière. Sommet de la rostrale un peu rabattu sur le museau. Frontale plus longue que large, of- frant un angle obtus en avant et un aigu en arrière. Pas de squamme entre les quatre plaques inter-sous-maxillaires. SYNonyuie. 1837. Calamaria virgulata. Gervais magaz. Zool. Güérin, Rept. pag. 16. pl. 16, fig. 7-10. 1839. Calamaria virgulata: Gervais. Voy. autour da monde de la corvette la Favorite. Zool. part. IE, page 75, pl fig. LL DESCRIPTION. Fonmes. Nous retrouvons chez cette espèce la même forme de tête et la même position des narines que chez ses trois précédentes congénères. Elle a le tronc plus étendu que le Calamaria quadri-maculata, le Linnæi et le Schlégelii, maïs moins allongé que le Pavimentata , le modesta, le bicolor, le vermiformis, le Temminchii et le lumbricoïdea. Sa queue la placerait près des Calamaires qui ont cet organe le moins développé, conique dans son ensemble, et très-obtusément pointu à son extrémité ter- minale. Écaizzure. Les seules dissemblances qui existent entre la vestiture cé- phalique du Calamaire de Gervais et celle du Calamaire modeste sont les suivantes : dans l'un, les plaques inféro-labiales de la première paire ne se trouvent pas réunies derrière la mentonniére, au lieu que dans l’autre, elles - 8’y joignent; chez le premier, l’angle postérieur de la frontale est assez aigu ; tandis qu’il l’est à peine chez le second. La squamme qui se moule sur l'extrémité de la queue du Calamaria Gervaisii offre la forme d'un eône très-court et à sommet fortement obtus. Écailles : 13 rangées longitudinales au trone, 6 à la queue. Scutélles : 152-172 ventrales, 1 anale non divisée, 14-16 sous-caudales. DEnrs maxillaires ? Palatines ? Ptérygoïdiennes ? ? Cororarion. Le Calamaire de Gervais a le dessus de la tête marbré de brun plus ou moins foncé et de fauve ou de jaunâtre. Cette dernière teinte règne seule sur les régions sous-céphaliques, les lèvres et arrière des tempes, d’où elle monte quelquefois vers la nuque et le cou est alors orné d’une sorte de collier. Touies les écailles sont fauves ou jaunâtres ét plus ou moins chargées de vermiculations brunes ; celles d'entr’elles qui dépendent des trois séries de chaque flanc ont leurs bords supérieur et inférieur uniformément bru- nâtres ou noirâtres; celles qui appartiennent aux deux plus externes des 78 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. sept rangs longitudinaux de la face supérieure du corps, ainsi qu'aux deux quesépare l’un de l’autre le rang de la ligne médio-dorsale, ont chacuneleur milieu occupé par une tache oblongue et noire, ce qui produit, le long du dos et de la queue, quatre raies parallèles d’une couleur plus intense que celle du fond. Les scutelles ventrales portent toujours une tache brune ou noire à cha- cun de leurs angles latéraux ; mais elles ont le reste de leur surface coloré en jaunâtre, tantôt sur la totalité, tantôt sur la moitié postérieure seule- ment, l’antérieure l’étant en brun ou en noir. Le dessous de la queue est jaunâtre, ayec une raie médio-longitudinale brune ou noire. Dimensions. La tête a en longueur une fois et Get la largeur qu’elle offre vers le milieu des tempes , largeur qui est double de celle du museau au niveau des narines. Le diamètre de l’œil est égal au quart du travers de la région sus-inter- orbitaire. Le tronc est aussi haut et 56 à 43 fois aussi long qu'il est large à sa partie moyenne. La queue entre au moins pour le dix-neuvième, au plus pour le treizième, dans la longueur totale du corps, qui est de 19 centimètres et 4 millimètres chez le moins court des trois sujets que nous avons présentement sous les yeux. Tête, long. 0",006. Tronc, long. 0m,178. Queue, long. Om, 04. Parrie. Ces petits Ophidiens ont été recueillis à Java par MM. He et Souleyet dans le voyage de la Favorite. Ogsenvarions. C’est l’un de ces trois Serpents dont M. Gervais a donné le portrait, sous le nom de Calamaria virgulata, dans la relation du voyage de la Corvette la Favorite, ce naturaliste croyant son Calamaire spécifiquement semblable à celui que Boié avait désigné ainsi dans l’Esis : mais c'était une erreur : car le Calamaire figuré par M. Gervais appartenait à une espèce encore inédite et très-différente du Calamaria virgulata de Boié, qui aété établie d’après un jeune sujet du Calamaria lumbricoidea. 7. LE CALAMAIRE BICOLORE. Calamaria bioolor. Schlegel. Caracrères. Ventre d’un blanc sale , ainsi que le dessous de la queue , qui est divisée longitudinalement par une raie médiane, noire. Cinq plaques supéro-labiales , dont la troisième et la qua- | trième touchent à l'œil, Inféro-labiales de la première paire se CALAMARIENS. G. CALAMAIRE. 7. 77 réunissant derrière la mentonnière. Sommet de la rostrale non rabattu sur le museau. Frontale à peu près aussi large que longue, offrant un angle obtus en avant et un aigu en arrière. Pas de squamme entre les quatre plaques inter-sous-maxillaires. Synonyme. 1845. Calamaria bicolor. Schlegel. Mus. de Leyde. DESCRIPTION. Formes. Le Calamaire bicolore a la tête distinctement moins épaisse que celle d’aucun de ses congénères précédents, et aussi peu élargie en avant qu’elle l’est dans le Calamaria Linnæi. Il n’y a que le tronc du vermiformis, du Temminckii et du Zombricoidea qui soit plus grêle que celui de l’espèce du présent article ; et le Zeucocephala, le Schlegelii, ainsi que le pavimentata, ont seuls une queue plus longue que la sienne. Chez le bicolor, cet organe diminue graduellement de grosseur, depuis son ori- gine jusqu’à son extrémité terminale, qui est très-pointue. Ses narines se trouvent situées, non pas de chaque côté du bcut du mu- seau, mais à Chaque coin du devant de celui-ci, qui est à peine arrondi, tandis qu'il l’est assez fortement dans la plupart des autres Calamaires. Écavure. Ici, la plaque rostrale, en raison de ce qu’elle se borne à couvrir la face antérieure du museau, est proportionnellement moins dé- veloppée que dans les espèces précédentes et que dans les suivantes ; elle offrirait exactement la figure d’un triangle équilatéral, si son bord inférieur n’élait assez fortement échancré et si celui de droite, comme celui de gau- che, ne se trouvait former trois pans égaux, respectivement en rapport avec l’une des pré-frontales, des nasales et des supéro-labiales de la pre- mière paire; cette rostrale a sa surface bombée, excepté dans sa portion basilaire, qui offre un profond enfoncement demi-circulaire. Les deux bords par lesquels les pré-frontales tiennent à la rostrale for- ment ensemble un angle rentrant, beaucoup plus ouvert que chez les Cala- maires, où le haut de cette dernière plaque se rabat sur le museau. La frontale présente deux bords antérieurs réunis sous un angle obtus, deux postérieurs donnant un angle aigu et deux latéraux convergeant d'’a- vant en arrière ; ces derniers sont plus courts que les postérieurs et ceux-ci moins longs que les antérieurs. Les sus-oculaires ont leur bout terminal une fois pus large que l'anté- rieur. Les plaques pariétales, les pré-oculaires et les post-oculaires ne se distin- guent en rien de celles qui portent les mêmes noms dans les espèces des articles précédents. | 80 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. Les nasales sont triangulaires. Les cinq supéro-labiales qui existent de chaque côté, augmentent gra- duellement-en hauteur à partir du commencement jusqu’à la fin de la ran- gée qu'elles constituent. La première d’entr'elles est pentagonale et la deuxième carrée, ainsi que la troisième, qui ne touche au globe oculaire que pat l'extrémité postérieure de son bord supérieur. La quatrième, bien moins étroite en bas qu’en haut, où elle se trouve en rapport avec l'œil et avec la post-oculaire, a l’apparence d’un trapèze rectangle, dont le sommet aigu est ici le postéro-inférieur. La cinquième, beaucoup plus développée qu'aucune de ses congénères, tient à la post- oculaire et à la squamme temporale par deux très- -petits pans opposés l’un à l’autre et entre lesquels en est un assez grand qui s’articulé avec la parié- tale: cette dernière plaque de la lèvre supérieure offre immédiatement à sa suite deux grandes écailles pentagones, inéquilatérales, placées toutes deux au-dessous de la squamme de la tempe. La vestiture de la mâchoire inférieure et de la gorge du Calamaire bico- Jore ressemble à celle dés espèces du même genre qui, comme lui, ont leurs lames inféro-lebiales de la première paire réunies derrière la mentôn- nière, et qui manquent de squamme entre les quatre plaques inter-sous- maxillaires. Le dé squammeux dans lequel s’emboîte l'extrémité de la queue a la forme d’un cône légèrement comprimé, dont le sommet est une pointe très-dure et assez effilée. Écailles : 13 rangées longitudinales au tronc, 6 à la queue. Scutelles : 152 rer 1 anale non divisée, 24 sous-caudales. Danrs. Maxillaires & ® platines ? ? Ptérygoïdiennes ? CoLorarion. Le qu et les côtés de tout Panimal sont d’un noir bleuâtre ; une teinte blanchâtre règne seule sur les lèvres, sous la tête, sur le ventre et sur les écailles des deux séries qui bordent celui-ci à gauche et à droite. La région sous-caudale offre aussi une teinte blanchâtre, mais pas sur toute sa surface, attendu qu’elle est divisée loengitudinalement en deux moiliés égales par une raie d’un brun roussâtre. Dimexsions. La tête a en longueur le double de sa largeur prise vers le milieu des tempes, largeur qui est triple de celle que présente le museau au niveau des narines. Les yeux ont en diamètte le quart du travers de la région sus-inter-orbi- taire. Le tronc est aussi haut et 39 fois aussi long qu'il est large à sa partie moyenne. La longueur de la queue n’est tout eu plus que de neuf fois et demie CALAMARIENS. G. CALAMAIRE. 8. ox | Ja longuenr totale du corps, qui donne 28 centimètres et 5 miliimètres chez lesujet unique, d’après lequel nous venons de faire cette description, Téte, long. 0®,009. Tronc, long. 0",246. Queue, long. 0,03. Parrig. Cet Ophidien, qui appartient au muséum de Leyde, a été re- ueilli dans l'île de Bornéo. Notre collection nationale ne le possède pas. 8. LE CALAMAIRE DE SCHLEGEL. Calamaria Schlegeli. ; Nobis. Caracrères. Ventre jaunâtre ; la queue aussi, mais ayant Île bordlatéro-interne de ses seutelles brünâtre. Cinq plaques supéro- labiales dont la troisième et la quatrième touchent à l'œil. Inféro- labiales, de la première paire ne se conjoignant pas derrière la mentonnière. Sommet de la rostrale très-distinctement rabattu sur le museau. Frontale aussi large que longue , offrant un angle très-obtus en avant et un aigu en arrière. Une squamme entre les quatre plaques inter-sous-maxillaires (1). DESCRIPTION. Formes. La tête du Calamaria Schlegeli est aussi déprimée, mais moins étroite tout-à-fait en avant, que celle du bicolore. Son tronc n’est pas beaucoup moins court que celui du Linnæi; tanüis que sa queue, dont l’ensemble est conique et le bout terminal fort pointu, ‘offre plus de longueur que n’en présente celle de tous les autres Calamaires, à l'exception du Leucocéphale. Ses narines, qui sont grandes , ovalaires et baillantes, s’ouvrent un peu plus en arrière que de coutume, à droite et à gauche du bout du museau. Le devant de celui-ci est fort arrondi et chacun de: ‘ses côtés, très - distinctement concave au-dessus de l’orifice nasal. Écaizzore. La présente espèce est du petit nombre de celles du même genre qni offrent une grande écaillesub-losangique entre les quatre plaques inter-sous-maxillaires, écaille dont l'extrémité postérieure se trouve en contiguité avecle sommet antérieur de la première des trois squammes qui occupent la ligne médio-longitudinale de la gorge. oo (1) L'individu par lequel cette espèce nous est connue manque de pré- oculaires, ou plutôt, chez lui, ces plaques ne ‘sont pas distinctes des pré- frontales. REPTILES, TOME VII. ê. - Me OPHIDIENS AGLYPHODONTES Elle n’a pas ses plaques inféro-labiales de la première paire soudées en- semble derrière la lame triangulaire du menton, laquelle est élargie et non enclavée’entre les plaques inter-sous-maxillaires antérieures. La plaque rostrale du Calamaire de Schlegel, qui est plus dilatée en lar- geur qu'en hauteur et néanmoins assez fortement rabattue sur le museau, présente cinq pans inégaux , savoir : un de moyenne étendue et profondé- ment échancré pour la sortie de la langue, deux très-courts articulés avec les supéro-labiales de la première paire, et deux fort longs formant un angle obtus, bordé de chaque côté par les nasales et les pré-frontales. Cette plaque rostrale a sa surface creusée d’un grand sillon demi-circulaire, tout près de sa marge inférieure. La frontale offre deux bords antérieurs très-grands et réunis dans un angle obtus, deux postérieurs très-grands aussi et réunis sous un angle aigu, et deux latéraux de plus.de moitié moins étendus que les précédents et distinetement convergents d’avant en arrière. Les sus-oculaires sont extrêmement petites , sub-obiongues et plus élar- gies à leur extrémité postérieure qu’à leur extrémité antérieure. La nasale a la figure d’un triangle rectangle , dont le plus grand côté, ici le supérieur, est curviligne. . : Bies que le sujet d’après lequel nous faisons cette description ne pré- sente point de pré-oculaires, nous n’en concluons pas que l’absence de ces plaques soit un caractère propre à l'espèce : nous croyons au contraire que sielles ne se laissent pas apercevoir chez cet individu, où elles sont sans doute, par extraordinaire, confondues avec les pré-frontales , elles doivent se montrer distinctes et séparées de celles-ci dans d’autres sujets. Ce qui nous porte à penser ainsi, c’est qu'aucun des Calamaires déjà décrits ou qui nous restent à décrire n’est dépourvu de plaques pré-oculaires. Les cinq plaques qui revétent la lèvre supérieure, à droite comme à gauche , augmentent graduellement de hauteur d’avant en arrière. La première représente un carré et la seconde un trapèze; la troisième et la quatrième, qui sont un peu plus hautes que larges et coupées carrément à leur base, ont leur bord supérieur brisé sous un angle obtus dont l’un des cêtés touche au globe de l’œil ; la cinquième aurait exactement la figure d'un carré si, postérieurement, elle se terminait par un pan perpendiculo- rectiligne et non par un angle obtus. La seule squamme temporale qui existe de chaque côté est quadrilatère et ob'ongue. L'écaille dans laquelle s’emboîte l’extrémité caudale a la forme d’un cône légèrement effilé , dont le sommet est une pointe solide. Ecaiiles : 13 rangées longitudinales äu tronc , 6 à la queue. Scutelles : 438 ventrales , 1 anale non divisée , 33 sous-caudales, CALAMARIENS. @. CALAMAIRE, 9. 85 | Dans. Maxillaires — Palatines, ? ; Ptérygoïdiennes, ?. Coronarion. Une coaleur olivâtre couvre le dessus de ia tête en entier et ses côtés dans leur moitié antérieure seulement ; la moitié postérieure de ceux-ci est d’un blanc jaunâtre , ainsi que la gorge et les régions sous-cé- phaliques. La face supérieure du tronc et de la queue est d’un noir violet, au tra- vers duquel on aperçoit des nuances d’un brun roussâtre. Cette dernière teinte, qui se montre plus franchement sur les flancs, forme un glacis sur le blanc jaunâtre dont se trouvent peintes les scutelles abdominales et les sous-caudales en grande partie du moins ; car elles ont, les unes leur marge recouvrante , les autres cette même marge et leur extrémité latéro- interne colorées en brun de suie. | Dimensions. La tête a en longueur le double de la largeur qu’elle offre vers le milieu des tempes et le quadruple de celle que présente le museau au niveau des narines.- Les yeux ont en diamètre le cinquième du travers de la région sus-in- ter-orbitaire. Le tronc est aussi haut et 35 fois aussi long qu'il est large à sa partie moyenne. La queue entre pour le septtème de la longueur totale du COrps » qui estde 25 centimètres et 9 millimètres chez l’unique exemplaire de cette es- pèce que nous ayons encore vu , lequel appartient au musée de Leyde. Téte. Long. 0",01. Tronc. Long. 0,m212. Queue. Long, 0m,037. Parrig. Ce Calamaire est originaire de l’île de Bornéo. 9. LE CALAMAIRE LEUCOCÉPHALE. Calamaria leucoce- phala. Nobis. Caracrères, Tête, cou, ventre et dessous de la queue blancs; dessus de celle-ci et dos noirs. Cinq plaques supéro-labiales dont la troisième et la quatrième touchent à l’œil. Inféro-labiales de la première paire se conjoignant derrière la mentonnière. Sommet de la rostrale non distinctement rabattu sur le museau. Frontale plus large que longue, offrant un angle obtus en avant et un autre en arrière. Pas de squamme entre les quatre plaques inter-sous- maxillaires. DESCRIPTION. Forms. Le Calamaria leucocephala ressemble au Schlegeli par js Ge Qu OPHIDIENS AGLYPHODONTES. forme de sa tête , par celle de sa queue et par la position de ses narines: mais il en diffère par la longueur un peu plus grande de son tronc et de son prolongement caudal. Ecarzrure. Ce qu'il y a de plus caractéristique dans la vestiture squam- meuse de la tête de cette espèce, c’est d’abord la jonction que forment entr’elles les plaques inféro-labiales de la première paire derrière la lame du menton, puis l’absence de squamme entre les quatre plaques inter-sous- maxillaires , ensuite l’abaissement fort peu sensible da haut de la rostrale sur le museau ; Enfin , la figure toute particulière de la frontale. En effet, cette dernière plaque, contre l'ordinaire, est plus dilatée transversalement que longitudinalement et elle a ses deux bords postérieurs à peu près aussi étendus que les deux antérieurs et réunis, de même que ceux-ci, sous un angle obtus; en outre, ses deux bords latéraux sont presque de moitié moins longs que les autres et presque parallèles ou à peine conver- gents d’avant en arrière. Les plaques sus-oculaires, proportionnellement moins courtes que chez le Calamaire de Schlegel , ont leur bout antérieur plus étroit que le pos- térieur ; celui-ci est coupé carrément et celui-là fait un angle obtus qui tient à la pré-frontale et à la pré-oculaire. La plaque nasale représente un trapèze. La première des cinq plaques supéro-labiales n’est pas absolument car- “rée, parce qu’elle a sa partie inférieure un peu moins élargie que la supé- rieure. La seconde, qui est un peu rétrécie inférieurement, a son bord supérieur brisé sous un angle très-obtus, dont l’un des côtés touche à la pré-frontale et l’autre à la pré-oculaire. La troisième , qui diminue de lar- geur de bas en haut, offre ici deux très-petits pans respectivement en rap- port avec la pré-oculaire et le globe de l'œil. La quatrième, qui forme presque à elle seule la portion inférieure du cercle squammeux de ce der- nier organe , serait carrée sans la présence d’un cinquième pan, extré- mement court , sur lequel s'appuie la post-oculaire. La cinquième aurait exactement la figure d’un quadrilatère rectangle, si le sommet de son angle supéro-antérieur, qui s'articule avec la post-oculaire, n’était pas légèrement tronqué. La squamme conique de l'extrémité caudale est forte, assez effilée et très-pointue. Ecailles : 13 rangées longitudinales au tronc , 6 à la queue ; 136 gastros- tèges, 1 anale non divisée, 37 urostèges. Dents. Maxillaires — Palatines. Ptérygoïdiennes. COLORATION. Un noir profond couvre le dessus et les côtés du tronc et de la queue. Une teinte blanche règne seule sur la totalité de la tête , autour CALAMARIENS. G. CALAMAIRE. A0. gs du cou, sur la face ventrale et la sous-caudale, ainsi que sur les écailles des deux rangées les plus voisines des scutelles abdominales. Dimensrons. La tête a en longueur le double de la largeur qu’elle offre vers le milieu des tempes, et le quadruple de celle que présente le museau au niveau des narines. Les yeux ont en diamètre le cinquième du travers de la région sus- inter-orbitaire. | Le tronc est un peu plus haut et 36 fois aussi long qu'il est large à sa partie moyenne. La queue entre pour un peu plus du sixième dans la longueur totale du corps, laquelle donne 22 centimétres et 4 millimètres chez l'individu unique qui vient de servir à la présente description. | Téte. long. 6,008. Tronc. long. 0,18. Queue. long. 0",036. Ce Serpent appartient au musée d'Histoire naturelle du fort Pitt, à Chat- ham ; nous en devons la communication à la complaisance de notre savant ami, M. le docteur Smith. Parnie. Il nous a été envoyé sans l'indication du lieu d’où il est origi- naire. 40. LE CALAMAIRE VERMIFORME. Calamaria vermi- formis. Nobis. Caractères. Bas des flancs blanchâtre ; ventre et dessous de la queue de la même teinte , mais coupés dans toute leur largeur, de distance en distance, par des carrés bruns ou noirs. Cinq pla- ques supéro-labiales, dont la troisième et la quatrième touchent à l’œil. Inféro-labiales de la première paire ne se conjoignant pas derrière la mentonnière. Sommet de la rostrale non rabattu sur le museau. Frontale sub-obiongue, offrant un angleobtus en avant et un aigu en arrière. Une squamme entre les quatre plaques in- ter-sous-maxillaires,. DESCRIPTION. Fonues, La tête du Calamaria vérmiformis est semblable à celle des Ca- lamaria pavimentata, quadri-maculata, modesta, Gervaisii. Comme ceux-ci, il a les narines ouvertes latéralement, tout près du bout du museau, dont le devant est à peine arqué, son tronc surpassé de 86. OPHIDIENS AGLYPHODONTES. beaucoup en longueur celui de toutes les espèces précédentes ; tandis que sa queue, sub-conique dans son ensemble et brusquement très-pointue à son extrémité terminale, est au contraire plus courte que celle de la plu- part des Calamaires. Écarcurge. La piaque rostrale, qui ne se rabat point sur le museau, offre : sept pans inégaux, savoir: deux pelits soudés aux nasales, deux, moins courts que ceux-ci, articulés avec les supéro-labiales dela première paire, deux, plus longs que les précédents, formant un angle très-obtus en rapport avec les pré-frontales, et un, plus grand qu'aucun des autres, présentant une forte échancrure demi-circulaire servant de passage à la langue. La frontale, un peu plus étendue longitudinalement que transversale- ment, a six bords sub-égaux entr’eux, deux antérieurs donnant un angie fort ouvert, deux postérieurs réunis sous un angle aigu, et deux latéraux qui convergent légèrement d'avant en arrière. Les sus-oculaires sont sub-oblongues:; elles ont leur extrémité postérieure coupée carrément et plus élargie que l'antérieure , qui fait un angle obtus - dont le côté interne tient à la pré-frontale et Le côté externe, plus court que l’autre, s'articule avec la pré-oculaire. La plaque nasale ressemble à un trapèze rectangle, dont le sommet aigu se trouve être ici le postéro-inférieur. La pré-oculaire est tantôt quadrangulaire, tantôt pentagonale, mais tou- jours plus large en bas qu'en haut. La première et la seconde supéro-labiales sont d’égale grandeur et car- rées ou presque carrées. La troisième leur ressemblerait, si elle n'avait point son bord supérieur brisé sous un angle très-obtus et à côtés iné- gaux, qui touchent, leplus petit à la plaque pré-oculaire, le plus grand au globe oculaire. Là quatrième, dont le bord inférieur fait un angle droit avec l’antérieur et un angle aigu avec le postérieur, a deux pans supérieurs inégalement courts en rapport, l’un avec l'œil, l’autre avec la plaque post-oculaire. La cinquième et dernière, hexagone inéquilatérale, tient par ses deux plus petits bords à la plaque post-oculaire et à la squamme temporale. Celle-ci est comme de coutume assez grande, oblongue et articulée avec la pariétale. La lame du menton, derrière laquelle ne $e conjoignent point les plaques inféro-labiales de la première paire, a très-souvent son angle postérieur plus ou raoins arrondi, angle dont le sommet ne s’enclave pas dans les deux plaques placées à sa suite. Il existe une squamme irrégulièrement losangique entre les quatre pla- ques inter-sous-maxillaires, de même que chez le Calamaire de Schlegel cf le C. versicolore. CALAMARIENS. G. CALAMAIRE. 40. 87 L'écaille conique qui se moule sur l'extrémité caudale offre une forte pointe cornée. Écailles : 13 rangées longitudinales au tronc, 6 à la queue. Scutelles : 177-194 gastrostèges, 1 anale non divisée, 17-25 urostèges. 10 5 + Denrs. Maxillaires. S Palatines, 7-9. Plérygoïdiennes, 10-11. Cororation. Le tronc et la queue sont, en dessus et latéralement, d’un brun roussâtre, avec des reflets bleus. La face sus-céphalique oîfre ure couleur semblable, tantôt d’un bout à l’autre , tantôt sur la première moi- tié seulement, la seconde, dans ce ces, étant d'un blanc-jaunâtre, teinte qui existe toujours sur les lèvres, assez ordinairement autour du cou et qui, parfois, envahit la totalité de la tête. Ce même blanc-jaunâtre, indépen - damment qu’il couyre les écailies des deux ou trois séries inférieures de chaque flanc et qu’il se montre sur le devant du dos d’une manière plus ou moins distincte, sous la forme de petites taches disposées par bandes trans- versales, est encore la principale couleur du dessous du corps. En effet, la région ventrale et la sous-caudale présentent bien de grands carrés bruns ou noirs; mais ceux-ci ne commencent qu’assez loin en arrière de la gorge et, pour deux scutelles que chacun d'eux occupe, il y a trois scutelles d’un blanc-jaunâtre qui les séparent l’un de l’autre. Druexsions. La tête a en longueur le double de la largeur qu’elle offre vers le milieu des tempes, et le quadruple de celle que présente le museau au niveau des narines. : Les yeux ont en diamètre un peu moins du tiers du travers de la région sus-inter-orbitaire. Le tronc est aussi haut et de 47 à 63 fois aussi long qu il est large à sa partie moyenne. La queue entre, au plus, pour le onzième et, au moins pour le dix-hui- tième, dans la longueur totale du cerps, qui est de 43 centimètres et 4 milli- mètres chez le plus grand des sept individus, objets de notre examen. Tête, long. 6,01. Fronc, long. 0m,40. Queue, long. 6,024. Patrie. Le Calamaire vermiforme habite l’île de Java. Notre collec- tion nationaie possède plusieurs individus provenant de M"°. Alexandre qui les a cédés à notre Musée. 41. LE CALAMAIRE DE TEMMINCK. Calamaria Tem- mincki. Nobis. Caractères. Flanes d’un brun chocolat comme le dessus du corps; ventre et dessous de la queue jaunatres, coupés dans toute 88 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. leur largeur, de distance en distance , par des carrés noirs. Cinq plaques supéro-labiales, dont la troisième et la quatrièmetouchent à l’œil. Inféro-labiales de la première paire ne se conjoignant pas derrière la mentonnière. Sommet de la rostrale fortement rabattu sur le museau. Frontale beaucoup plus longue que large , offrant un angle obtus en avant et un aigu en arrière. DESCRIPTION. Forwes. Le Calamaria Temmincki a le tronc aussi grêle et la queue: aussi peu dévéloppée que le Vermiformis ; mais le devant de son museau, bien que faiblement arqué , l’est cependant plus que celui de ce dernier. auquel il ressemble par la manière dont ses narines se trouvent situées. Ecaniure. Relativement à la vestiture squammeuse de la tête , le Cala- maire de Temminck diffère du Vermiforme : 1° en ce que s1 plaque fron- tale est proportionnellement plus longue et plus étroite; 2° en ce que le baut de sa rostrale, indépendamment qu’ilse rabat fortement sur le museau, fait un angle presque aigu et non pasiextrémement ouvert ; 5°en ce qu’il manque de squamme entre les quatre plaques inter-sous-maxillaires. L'écaille dans laquelle s'emboite l’extrémité caudale a la forme d’un cône court, dont le sommet se prolonge en une pointe cornée , très-solide. Ecailles : 13 rangées longitudinales au tronc, 6 à la queue. Scutelles : 178 ventrales, 1 anale non divisée, 17 sous-caudales. Dexrs. Maxillaires + Palatines ? Ptérygoïdiennes ? CoLorarTiox. Le dessus et les côtés de la tête sont d’un brun olive, et ceux du tronc, ainsi que de la queue d’un brun chocolat foncé, avec des reflets bleus. Une couleur jaunâtre se montre sur une grande partie de la dernière plaque supéro-labiale , la lèvre inférieure!, les régions sous-maxil- laires, la gorge et le dessous du cou. Le ventre et la face sous-caudale offrent une suite de grands carrés noirs qui, en général, couvrent cha- cun la surface entière de deux scutelles et que sépare l’un de l’autre un espace jaunâtre occupé par trois de ces lames squammeuses. Druexsioxs. La téte a en longueur le double de la largeur qu’elle offre vers le milieu des tempes et le quadruple de celle que présente le museau au niveau des narines. Les yeux ont en diamètre le tiers du travers de la région sus-inter-orbi- taire. Le tronc est à peine plus haut et 60 fois aussi long qu’il est large à sa partie moyenne. CALAMARIENS. G. CALAMAIRE. 492. 89 L'étendue longitudinale de la queue est contenue seize fois et un tiers dans la longueur totale du corps. Le . de cette espèce que nous ayons encore observé mesure 46 centimètres et 6 millimètres du bout du museau à l'extrémité candale ; il appartient au musée de Leyde. Téte. long. 0",12. Trone. long. 0,428. Queue. long. 0,26. Parrie. C’est de Sumatra ou de Bornéo qu’on a reçu ce Serpent. 42. LE CALAMAIRE LOMBRIC. Calamaria lumbricoidea. H. Boié. CanacTÈRres. Ventre blanc, avec une série de taches noires de chaque côté; dessous de la queueblanc aussi et ayant, soit le bord antérieur et le latéro-externe, soit ce dernier seulement coloré en noir. Cinq supéro-labiales , dont la troisième et la quatrième touchent à l’œil. Inféro-labiales de la première paire ne se con- joignant pas derrière la mentonnière. Sommet de la rostrale non rabattu sur le museau. Frontale sub-oblongue, offrant un angle obtus en avant et un aigu en arrière. Pas de squamme entre les quatre plaques inter-sous-maxillaires. SYNONYMIE. Calamaria lumbricoidea. H. Boié. Erpét. de Java, PI. 22, fig. 1. Calamaria virgulata. Ejusd. loc. cit. 4827. Calamaria lumbricoidea. H. Boié. Isis. Tom. XX, p. 540. Calamaria virgulata. Ejusd. loc. cit. 1830. Calamaria lumbricoidea. Wagler. Syst. amph. p. 192. 1837. Calamaria lumbricoidea. Schlegel. Ess. physion. Serp. Tom. I, pag. 130 ; Tom. IT, pag. 27 ; pl 1, fig. 14-16. 1847. Idem. Cantor. Catal. of Malayan Rept. pag. 61. Célèbes. Pinang, Singapore. DESCRIPTION. Formes. Aucun Calamaire n’a le bout du museau plus large et én même temps plus arrondi que le Lombricoïde, ce qui, joint à la forte dépression de sa tête, donne à l’ensemble de cette dernière une forme qui rappelle celle de la même partie ducorps chez les Elaps. Aucun autre, non plus, n’a le tronc plus aïlongé, et il en est peu dont la queue soit plus courte; cet 90 ._ OPHIDIENS AGLYPHODONTES. organe, dans la présente espèce, ne diminue que faiblement de grosseur d'avant en arrière , où il se termine brusquement par une pointe cônique. Les narines du Calamaire lombricoïde se font jour sur les côtés et tout près de l'extrémité rostrale. Ecarzzure. Son bouclier céphalique ressemble à celui du Calamaire ver- miforme, à cette seule différence près qu'on n'y voit point, comme chez ce dernier , une squamme losangique entre les quatre plaques inter-sous- maxillaires. L'écaille terminale de la queue est robuste, cônique, un peu comprimée et pointue à son sommet. Ecailles : 13 rangées longitudinales au tronc, 6 à la queue. Scutelles : 185-217 ventrales, 1 anale non divisée, 16-23 sous-caudales. BDenrs. Maxillaires Lo Palatines ? Ptérygoïdiennes ? Cororariox. Les sujets de cette espèce conservés dans l’alcool son? , en dessus et de chaque côté, ou d’un gris schisteux, ou d'un brun grisâtre ou d’un noir bleuâtre, ou bien encore d’un brun légèrement roussâtre. Quel- ques-uns ont en travers , soit de l’occiput, soit de la nuque, une bande blanchâtre, c’est-à-dire d’une teinte semblable à celle qui est répandue sur les lèvres. D’autres sont tachetés çà et là de blanc d’argent sur leurs parties supérieures. 2 Les régions inférieures du corps sont blanches, ainsi que les écailles de la première série de chaque flanc, écailles qui parfois ont leur angle termi- nal peint en noir. Tantôt les scutelles abdominales n’offrent aucune tache, tantôt, au contraire , elles en présentent une noire à chacune des extré- mités de leur bord antérieur, et tantôt une troisième au milieu de ce même bord. Les scutelles sous-caudales ne manquent pas non plus toujours de taches latérales ; elles ont même quelquefois leur marge antérieure colorée en brun ; et la ligne qui sépare l’une de l’autre les deux bandes longitudi- nales qu’elles constituent se trouve toujours indiquée par une raie noire. M. Schlegel dit que Boié a décrit dans son Erpétologie de Java, sous le nom de Calamaria virgulata, un jeune lumbricoïdea ayant un anneau blanc autour du cou et un autre près de l’anus et toutes les écailles des flancs , ainsi que les scutelles du dessous du corps , bordées de blanc gri- sâtre. Dimensions. La téte a en longueur le double de la largeur qu’elle offre vers le milieu des tempes , largeur aux deux tiers de laquelle est égale celle que présente le museau au niveau des narines. Les yeux ont en diamètre le tiers du travers de la région inter-sus-orbi- taire. CALAMARIENS. G. RABDOSOME. 91 Le tronc est aussi haut et de 56 à 67 fois aussi long qu’il est large à sa partie moyenne. Le maximum de l'étendue longitudinale de la queue est le quatorzième, et son minimum le vingtième de la longueur totale du corps, qui est de 50 centimètres et 4 millimètres chez le plus grand des individus soumis à notre examen. Tête. long. 0m,01. Tronc. long. 0m,47. Queue. long. 0m024. Paris. Le Calamaire lombricoïde habite les îles de Java et des Célèbes. Les individus qui se trouvent dans la collection nationale de notre mu- séum offrent les dimensions les plus grandes parmi les espèces de ce genre: ils ont été donnés à notre musée national par celui de Leyde. IIIe GENRE. RABDOSOME. — RABDOSOMWA (1). Nobis. CARACTÈRES ESSENTIELS. Corps cylindrique, grêle, à écailles lisses ; urostèges en rang double , sous une queue pointue et al- longée. CARACTÈRES NATURELS. Les neuf plaques sus-céphaliques ordinaires. Deux nasales; une frénale allongée, touchant à l'œil. Point de pré-oculaire le plus souvent , quelquefois une petite au-dessus de l'extrémité postérieure de la frénale; une ou deux post-oculaires ; cinq à sept supéro-labiales dont la troisième seulement, ou la troisième et la quatrième, ou bien la quatrième et la cinquième bordent l'œil. Ecailles lisses , losangiques sur le dos , carrées ou à peu près carréesle long du bas des flancs. Scutelles abdominales ne se redressant pas contre ceux-ci, les sous-caudales divisées; côtés du ventre sub-arrondis. Narines sub-circulaires, s’ouvrant dans la‘pre- mière des deux plaques nasales , tout près de la seconde. Pu- pille ronde. (1) D'æsdvs , ou, baguette ; Seoua, œros , COrPS. Ce genre , ou plutôt l'espèce qui en est le type, faisait partie du genre Calamaria de M. Schlegel. plaques sus-labiales 92 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. = CARACTÈRES ANATOMIQUES. Les têtes osseuses sont beau- coup plus longues en proportion de leur largeur que celles des Calamaires; car ici, le diamètre transversal mesurerait quatre fois la longueur. Le dessus du crâne est plus arrondi et la saillie post-orbitaire est bien moins saillante, la fosse orbitaire étant incomplète derrière et portée plus en avant. - Les mâchoires sont aussi moins solides, les os sus-maxillaires ne se joignant pas à l'os incisif. Sur une courbure aussi éva- sée , leur longueur est moindre; les dents qui les garnissent sont longues, espacées et ne dépassent guère le nombre de sept. Les ptérygo-palatins sont très-longs et garnis de cro- chets sur toute leur étendue. La mâchoireinférieure, quoique très-longue , ne porte pas plus de crochets que les os sus- maxillaires. Cette description a été faite d’après l'étude de quatre es- pèces différentes. " TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPÈCES DU GENRE RABDOSOME. rt lie generee mer cinq seulement : pas de squammestemporales . . . . . .1.1R. nem-cerctë. avec des raies sur salongueur .. .5.R.RAYÉ. ‘plus longue que laseconde : dos ordinaire; {triangulaire. 2. R. BAI. : frontale sans raies; plus decinq: à queue hexagone . 3.R. À COLLIER. 1"° nasale \ robuste et grosse . . 4. IR. GROSSZ-QUEUE. égale à la seconde : queue très-longue . . . .6,R. LONGUE-QUEUE. CALAMARIENS. G. RABDOSOME. 03 4. LE RABDOSOME DEMI-CERCLE. Rabdosoma semi-do- liatume Nobis. | Caracrères. Cinq plaques sus-labiales; pas de squamme tem- porale. Dessus du corps coupé en travers par de grandes taches noires, sur un fond blane. Plaque rostrale fort grande ; bord anté- rieur de la frontale brisé sous un angle très-ouvert; sus-oculaires extrêmement courtes ; première nasale ne descendant pas plus bas que la seconde ; point de pré-oculaire ; une seule post-ocu- laire ; cinq supéro-labiales , dont la 3° seule touche à l’œil ; deux paires de plaques inter-sous-maxillaires. Queue robuste. DESCRIPTION. Ecazore. La plaque rostrale, qui est extrêmement dévéloppée , couvre non-seulement tout le devant, mais aussi un peu du dessus du bout du museau. Elle offre sept pans inégaux : un en bas, très-grand et largement échancré ; deux en haut, bien moins étendus que celui-ci et réunis sous un angle obius s’enclavant dans les inter-nasales ; et deux de chaque côté, dont l’un, soudé à la première supéro-labiale , est de beaucoup plus court que l’autre, qui est au contraire plus long que chacun des supérieurs et qui s’articule avec la nasale antérieure. Les inter-nasales représentent des trapèzes et n’ont guère en surface que le tiers de celle des préfrontales. Ces dernières , conséquemment beaucoup plus grandes à proportion, sont heptagones inéquilatérales. La frontale, dont le dévéloppement est à peu près égal à celui des précé- dentes considérées séparément , a six bords inégaux, savoir : deux laté- raux excessivement courts, rectilignes et paralleles; deux antérieurs extrêmement longs, formant un angle obtus; deux postérieurs encore plus étendus que leurs opposés et réunis sous un angle aigu. Les sus-oculaires sont d’une petitesse extrême et en trapèzes rectangles, dont le sommet aigu est ici un peu tronqué et en contiguité avec le post- oculaire. Les pariétales sont au contraire très-grandes et plus dilatées en long qu'en large ; elies offrent six pans ; un petit à chacune de leurs extrémités et deux beaucoup plus longs de chaque côté, donnant un angle fort obtus. La plaque nasale antérieure n’est pas bien distinctement plus petite que Ja postérieure avec laquelle elle se trouve positivement de niveau à sa par- 54 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. tie inférieure comme à sa partie supérieure; l’une représente un carré long ayant son grand diamètre perpendiculaire à la lèvre ; l'autre , qui est hexagone inéquilatérale, s'appuie de même que sa congénère sur la pre mière plaque supéro-labiale , mais aussi sur la seconde. : x La frépale est oblongue et coupée à cinq pans , dont un petit à chaque bout, un grand rectiligne en haut , et deux moins étendus que celui-ci en bas , réunis sous un angle très-obtus ; cette plaque touche nécessairement au globe de l'œil, attendu qu'il n'existe pas de pré-oculaire. La post-oculaire , tantôt pentagone, tantôt quadrangulaire, offre une surface de moitié moindre que la sus-oculaire. Il n’y a qu'une seule squamme temporale, mais elle est extrêmement développée ; elie est oblongue, pentagone inéquilatérale et située le long de la plaque pariétale au dessus de la dernière supéro-labiale. On ne compte que cinq plaques de chaque côté de la lèvre «supérieure, plaques dont la dimension augmente graduellement d’avant en arrière jusqu’à la quatrième inclusivement ; la cinquième est au contraire moins grande que la pénultième. La première a deux angles droits en bas et trois obtus en haut. La seconde serait carrée si elle manquait du cinquième petit pan par lequel elle tient à la nasale postérieure. La troisième, coupée carrément à sa partie inférieure, présente à sa partie supérieure trois bords inégalement petits qui touchent respectivement à la pré-oculaire, à l'œil et à la post-oculaire. La quatrième, qui est oblongue et en rapport dans toute sa longueur avec la pariétale, offre un très-petit pan soudé à la post-oculaire, indépendamment de cinq autres plus ou moins étendus situés, un en avant, un en haut, un en bas et deux en arrière ; ces der- niers forment ensemble un angle obtus s’enclavant entre la squamme temporale et la cinquième plaque supéro-labiale. Celle-ci, la dernière de sa rangée, est quelquefois pentagonale , mais plus souvent trapézoïde ou rhomboïdale. La plaque mentonnière, moins petite que chez les espèces suivantes , a trois bords dont l’antérieur est plus long que chacun des deux autres , qui sont réunis $ôus un angle assez ouvert. Nous trouvons six paires de plaques inféro-labiales. Celles de la première paire ont chacune cinq pans inégaux, dont celui par lequel elles tiennent aux plaques inter-sous-maxillaires antérieures et celui par lequel elles se conjoignent elles-mêmes, en arrière de la mentonnière et forment un angle droit. Celles de la seconde sont carrées , celles de la troisième rectangu- laires et celles de la quatrième oblongues, taillées carrément en avant et en angle sub-aigu en arrière. Celles de la cinquième et de la sixième repré- sentent des quadrilatères ou des pentagones allongés. CALAMARIENS. G. RABDOSOME, À, . 93 . Les plaques inter-sous-maxillaires antérieures sont grandes et en car- ré long. Les postérieures de moitié plus courtes que les précédentes, simulent des trapèses. Il existe entre celles-ci et la première scutelle gu- Jaire deux ou trois squammes losangiques placées l’un à la suite de l’autre, La gorge offre de chaque côté quatre rangs obliques d’écailles sub-quadri- latères oblongues. Les pièces de l’ écaillure du tronc, lorsque la peau est bien dt due ont la figure de carrés réguliers tous à peu près de même grandeur. Ecailles : {5 rangées longitudinales au tronc, 6 à la queue. Scutelles : 172 He 4 anale non divisée , 24 sous-caudales. Denrs. Maxillaires © — - Palatines, 14-15 ? Ptéryg goïdiennes, 15-16. CororarTion. Une . blanche règne seule sur touies les parties infé- rieures du corps; en dessus et latéralement , elle sert de fond à de gran- des taches quadrilatères d’un beau noir, ou d’un brun foncé, imprimées en travers du tronc et de la queue de façon à simuler des demi-anneaux. Ces taches, au nombre d’une trentaine, sont tellement rapprochées entr’elles que l'étendue des espaces qui les séparent est de beaucoup moindre que fa leur propre. La tête semble être recouverte d’une calotte noire, qu’un petit collier blanc empêche de se confondre avec la première tache du dos, laquelle, ainsi que les deux ou trois suivantes est plus longue que large, tandis que les autres sont moins dilatées longitudinalement que transversalement et la plupart rétrécies à leurs extrémités. Dimensions. La téte a en longueur un peu plus que le double de sa lar- geur prise vers le milieu des tempes et environ le quadruple de celie que _ présente le museau au niveau des narines. Les yeux ont en diamètre le cinquième du travers de la région sus- inter-orbitaire. “ Le tronc ést un peu moins haut et 45 fois aussi long qu'il est large à sa partie moyenne, La queue ne prend que le onzieme ou le douzième de la longueur to- tale, qui est de 31 centimètres chez noire plus grand sujet, soit: Téte. long. 0,008. Tronc. long. 0®,275. Queue. long. 0,027. Par. Cette espèce est originaire du Mexique. La collection du musée de Paris s’en est procuré cinq individus par M. Parduracki 2. LE RABDOSOME BAÏ. Rabdosoma badium. Nobis. (Brachyorrhos badius, H. Boié). CaracTÈRes, Sept ou huit plaques sus-labiales ; frontale trian- gulaire; queue grêle, pointue ; pas de raies sur le dos. Dessus du * 06 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. corps offrant en travers, sur un fond roussâtre; de larges ban- des noires géminées (var. A), ou bien des bandes blanchâtres ou jaunâtres non géminées (Var. B.). Plaque rostrale petite; fron- tale triangulo-équilatérale; sus-oculaires peu allongées; pre- mière nasale descendant plus bas que la seconde ; point de pré- oculaire ; normalement deux post-oculaires, accidentellement une seule ; sept supéro-labiales dont la 3° et la 4° touchent à l'œil; une seule paire de plaques inter-sous-maxillaires. Queue déliée. Synonvuie. Brachyorrhus badius. H. Boié. Erpét. de Java. ? Brachyorrhos Schach. Ejusd. loc. cit. ? Brachyorrhos flammigerus.Ejusd. loc. cit. 1827. Brachyorrhos badius. F. Boié, Isis, Tom. XX, pag. 540. ? Brachyorrhos Schach. Ejusd. loc. cit. ? Brachyorrhos flammigerus. Ejusd. loc. cit. 1830. Brachyorrhos badius. Wagl. Syst. amph. pag. 190. ? Brachyorrhos Schach. Ejusd. loc. cit. ? Brachyorrhos flammigerus. Ejusd. loc. cit. 4837. Calamaria badia. Le Calamaire brun. Schlegel. Ess. physion. Serp. Tom. I, pag. 131, n°7; Tom. IT, pag. 35. exclus. synon. (Rabdosoma torquatum. Nobis). DESCRIPTION. Formes. Le Rabdosome brun ayant le dos plus étroit que le ventre et celui-ci excessivement peu bombé, il en résulte que la coupe transversale de son tronc donnerait la figure d’un triangle sub-équilatéral arrondi à cha- cun de ses trois sommets, La queue, bien que courte, est très-déliée, con- trairement à ce qu'on observe chez quelques-unes des espèces du même genre et en particulier chez le crassicaudum. Ecaurure, La plaque rostrale est petite et en apparence triangulo-équi- latérale, mais elle a réellement sept pans parmi lesquels quatre excessive- ment courts, qui se trouvent en rapport; deux forment un angle obtus avec les inter-nasales, et deux avec le bas du bord antérieur des plaques supéro- labiales de la première paire ; les trois autres, également longs entr’eux, sont le basilaire, qui est légèrement échancré, et les deux soudés comme d'ordinaire aux premières plaques nasales. Les inter-nasales. qui offrent ensemble une surface à peine aussi grande que celle de la rostrale, ont cinq angles, dont l’un, sub-aigu ou peu ouvert, s’enclave entre les deux nasales, 4 CALAMARIËNS. G. RABDOSOME. 2. 97 Les pré-frontales sont au contraire extrémement développées, sub-6blon. gues et moins élargies en avant qu’en arrière; considérées séparément, leur figure simule celle d'un trapèze, dont, ici, les angles latéro-antérieur et la téro-postérieur ont le sommet tronqué, d’où il résulte que chacune de ces plaques, indépendamment de quatre bords très-inégalement longs, en à deux autres fort courts, qui touchent respectivement au globe de l’œil et à la seconde nasale (1). | | La frontale, quoique assez dilatée, ne l’est cependant pas tout-à-fait au- tant que les plaques précédentes; si elle ne représente pas toujours exacte- ment un triangle équilatéral, c'est que parfois ses trois bords, les latéraux aussi bien que l’antérieur, sont alors brisés chacun sous un angle consi- dérablement ouvert. Les sus-oculaires, dont la longeur est égale, ou à peu près, à la moitié de celles des bords latéraux de la frontale, ont moins d’étroitesse à leur extré- mité postérieure qu’à l’antérieure, mais celles-ci sont toutes deux coupées carrément. Les pariétales sont allongées et assez rétrécies en arrière, où leur pan latéro-externe, qui est sub-rectiligne, forme avec un autre très-court soudé à la première écaille de la série médiane du cou, un angle tantôt obtus, tantôt aigu ; ces plaques descendent un peu, chacune de son côté, le long de la post-oculaire supérieure. Les plaques nasales ont entr’elles une dimension peu sensiblement dif- férente, mais la seconde ne descend pas aussi bas sur la lèvre que la pre- mière. Ceile-ci, dont ie bord postérieur est plus petit que l’antérieur, a la figure d’un trapèze isoscèle placé ici de façon que l’un de ses deux sommets aigus s'élève entre l’inter-nasale et la rostrale, et que l’autre descend forte- ment entre cette dernière et ia premiére supéro-labiale; la seconde nasale. hexagone équilatérale, enfonce sa base, qui esbun angle aigu, entre la première et la deuxième supéro-labiales. La frénale, qui touche au globe de l'œil, a en longueur le double ou même plus du double de sa plus grande largeur ; elle offre cinq bords, un antérieur et un postérieur excessivement courts, un supérieur comparati- vement long et rectiligne, et deux inférieurs moins étendus chacun que leur opposé et réunis sous un angle très-ouvert. Cette espèce, de même que toutes celles du méme genre, manque de (i) L'un des individus de cette espèce , qui appartient au Musée de Leyde, a, du côté droit une petite pièce simulant une plaque pré-oculaire, mais qui, en réalité, est une dépendance de la pré-frontale dont une mi- aime portion se trouve ainsi séparée du reste par une scissure située tout près de l'œil. REPTILES, TOME VII: 7 98 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. plaque pré-oculaire. Normalement, elle a deux post-oculaires et accidentel- lement une seule, çar quelque fois celles-ci se confondent ensemble, tantôt d'un côté de la tête seulement, tantôt de l'un aussi bien que de l’autre; ces plaques sont pentagonales el également petites. Chaque tempe est revêtue de six squammes rhomboïdales ou sub-rhom- boïdales : l’une d'elles, moins petite que ses congénères, se trouve située immédiatement derrière les post-oculaires, ayant ainsi à sa suite les cinq autres, dont deux superposées, précédent les trois dernières, qui sont super - posées aussi (1). Les rangées de plaques de la lèvre supérieure en comprennent chacune sept (2), qui sont bien sensiblement de plus en plus hautes à partir de la première jusqu’à la troisième. La première a deux angles droits en arrière et trois obtus en avant. La seconde, la quatrième, la cinquième et la sixième en ont deux droits en bas et trois oblus en haut. La troisième, plus éten- due longitudinalement que les précédentes et queles trois suivantes, simule un trapèze rectangle dont l'angle aigu, ici de beaucoup plus grand que les autres, aurait son sommet tronqué, ce qui donne à cette plaque un cin- quième pan extrèmement court et en rapport avec le globe de l'œil; organe auquel touche aussi l’un des deux petits bords supérieurs de la quatrième supéro-labiale, dont l’autre bord supérieur sert d'appui à la post- oculaire inférieure. La septième et dernière plaque supéro-labiale, qui est oblongue, présente deux angles droits ou presque droits eù avant et un aigu entre deux obtus en arrière. La plaque mentonnière est assez petite et taillée a trois pans, dont les deux latéraux, réunis sous un angle ouvert, sont chacun plus courts que l’antérieur. L'on compte sept paires de plaques inféro-labiales. Celles de la première paire, fort peu développées et une fois plus étendues transversalement que longitudinalement, se conjoignent derrière la mentonnière, mais ne s’en clavent nuliement entre les plaques inter-sous-maxillaires antérieurees ; elles ont cinq bords, un très-court à chacune de leurs extrémités, un assez long en ayant, puis deux moins grands que celui-ci, égaux entr’eux et réu- nis sous un angle extrèmement obtus, en arrière. Celles de la seconde paire (1) On rencontre des individus chez lesquelsles deux dernières des trois squammes temporalés qui bordent la plaque pariétale, sont soudées en- semble sans trace de suture; dans ce cas elles ne forment conséquemment qu’une seule pièce très-allongée sub-rectangulaire. (2) On y en compte bien huit quelquefois, mais alors, c’est que l’une des trois premières se trouve, par accident, divisée en deux pièces, ainsi qu'il est facile de le vérifier. CALAMARIENS. 6. RABDOSOME. 2. 99 sont trés-petites et rhomboïdales, ou losangiques, ou en trapèze ou bien carrées. Celles de la troisième paire ressemblent par la figure et la grandeur aux plaques qui leur correspondent à la lèvre supérieure. Celles de la qua: trième paire, aussi larges, mais de moitié moins longues que les précé- - dentes, ont l'apparence losangiques, mais elles sont réellement pentagones. Celles de la cinquième paire offrent unc figure en losange et un dévelop- pement notablement moindre que celui des plaques qu’elles suivent immé- diatement. Enfin celles de la sixième paire et de la septième représentent des quadrilatères allongés et assez étroits. Les plaques inter-sous-maxillaires antérieures , les seules qu’on observe ici, car il n'y en a point de postérieures, ont une certaine dimension et une étendue longitudinale au moins double de leur diamétre transversal ; ce sont conséquemment des lames oblongues qui seraient rectangulaires si, postérieurement , leur extrémité n’était pas, soit arrondie, soit obtusé ment anguleuse, et si leur bord latéro-externe ne se trouvait brisé sous un angle extrémement ouvert, dont le sommet correspond à la suture com- mune des plaques inféro-labiales de la seconde et de la troisième paire Il existe , intermédiairement à ces plaques inter-sous-maxillaires et à la première scutelle gulaire , trois rangées longitudinales de chacune trois ou quatre squammes losangiques , dont les médianes sont un peu plus dila- tées que les latérales ; puis à la droite et à la gauche de celles-ci sont trois séries obliques d’écailles affectant la figure de quadrilatères rectangles. Les pièces de l’écaillure du tronc se montrent un peu plus grandes sur les flancs que sur le dos ; ici elles simulent des carrés, là des losanges arron- dis à leur sommet postérieur. Écailles : 15-17 rangées longitudinales au tronc, 6-7 à la queue. Scutelles : 2 gulaires, 142-155 ventrales, 1 anale non divisée, 19-44 sous-caudales, 20677 : 4 Dents. Maxillaires £o Palatines, 68 ; Ptérygoïdiennes , 11-12. CoLoraTioN. — Variéré A. La tête est noire en dessus et latéralement ; le menton présente souvent la même couleur. Il exite en travers de chaque commissure des lèvres une tache jaunâtre qui tantôt se dilate plus ou moins : sur la tempe , tantôt monte même jusque sur l'occiput pour se réunir à sa congénère du côté opposé. Le cou offre à son origine une large bande noire simulant un demi-collier. Le tronc et la queue ont leur face supé- rieure et les latérales coupées en travers par des bandes semblables à la précédente , lesquelles sont géminées ou disposées par paire ; c’est-à-dire que la seconde est plus voisine de la première qu’elle ne l’est de la troisiè- me ; que la quatrième l’est plus de celle-ci que de la cinquième et ainsi de même jusqu'au bout du prolongement caudal, Ces bandes sont bien plus gai 100 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. apparentes sur la partie antérieure que sur la partie postérieure du corps , attendu que, ici, la teinte de leurs intervalles est très-foncée ou d’un brun sombre ; tandis que, là, elle est assez claire ou d’une nuance soit rous- sâtre , soit jaunâtre , souvent marquée de petites taches brunes ou noirâ- tres disposées une par une à l'arrière de chaque écaille. Le mode de coloration des régions inférieures du corps est très-variable; néanmoins leur couleur dominante est un blanc jaunâtre , que même par- fois aucune autre teinte n’accompagne. Le ventre peut n’avoir que la marge recouvrante de ses scutelles colorée en bruni; chez certains sujets il a la totalité de la longueur , chez d’autres sa seconde moitié seulement plus ou moins tachetée de noir; et il en est où sa ligne médio-longitudinale se trouve parcourue dans toute zu partie de son étendue par une bande noi- râtre. Le dessous de la queue, lorsqu'il n'offre point tout entier cette deruière teinté , est peint de la même manière que la face abdominale. Un séjour prolongé dans l'alcool change en roussâtre ou en rougeûtre le noir et le brun foncé que présentent à leur état frais les individus de cêtte variété A. Variété B. Ici la couleur du fond, sur le dessus , les côtés du tronc et de la queue, est partout un brun roussâtre plus ou moins clair, plus ou moins foncé, et les bandes que l’on y voit sont blanches ou jaunâtres et non pas noires ; en outre de cela, ces bandes , au lieu d’être larges, plus rapprochées entr.elles de deux en deux et de ceindre entièrement le dos et les flancs , sont étroites, à peu près également espacées et n’occupent que le travers des côtés du corps, et de telle façon que celles de droite ne cor- respondent pas à ceiles de gauche, mais alternent au contraire avec elles. Les parties inférieures sont d’un blanc sale, avec ou sans un semis-de très-petits points bruns. Dimensions. La tête a en longüeur à peu près le double de la largeur qu’elle présente vers le milieu des tempes, largeur qui est le triple de celle du museau prise au niveau des narines. Les yeux ont en diamètre le tiers environ du travers de la région sus- inter-orbitaire. Le tronc est à peine plus haut et de 30 à 36 fois aussi long qu'il est large à sa partie moyenne. La queue entre au moins pour le douzième et au plus pour la sixième dans la longueur totale, qui nous donne 42 centimètres chez le plus grand de nos exemplaires , soit : Tête, long. 0014. Tronc, long. 0355. Queue, long. 02058. Parmi. Le Rabdosome brun nous a été envoyé de Cayenne et de Suri- CALAMARIENS. G. RABDOSOME. 3. 10 ram ; nous ne l’avons jamais reçu du Brésil, où très-probablement il se trouve aussi. OgservaTions. C’est sous la responsabilité de M. Schlegel que nous ci- tons en tête du présent article, comme synonymes du Rabdosoma badium, les Brachyorrhos Schach et flammigerus de Boié; attendu que nous n’a vons pu vérifier si l’on doit réellement les y rapporter , l'Erpétologie de Java, dans lequel ils se trouvent décrits ou figurés , étant comme on le sait un ouvrage demeuré jusqu'ici en manuscrit. Quant au Brachyorrhos tor- quatus de Boié, signalé aussi par M. Schlegel comme spécifiquement semblable au Brachyorrhos badius du premier de ces deux auteurs » nous pouvons au contraire affirmer qu'il en est bien distinct, ayant eu l’a- vantage d'examiner les individus mêmes d’après lesquels le célébre voya- geur a établi cette espèce , dont la deséription fait l’objet de l’article sui- yant. 3. LE RABDOSOME A COLLIER. Rabdesoma torquatum. Nobis. (Brachyorrhos torquatus , H. Boié). CaracTèRes. Sept ou huit plaques sus-labiales; frontale hexa- gone ; pas de raies sur le dos ; queue grêle et effilée. Dessus du corps marqué, sur un fond plus ou moins clair, de taches noires ou d’un brun sombre formant le plus souvent des bandestransver- sales assez rapprochées. Plaque rostrale petite; frontale hexa- gone: sus-oculaires peu allongées ; première nasale descendant plus bas que la seconde ; point de pré-oculaire ; normalement une post-oculaire, accidentellement deux; huit supéro-labiales dont la 4° et la 5e touchent à l'œil; une seule paire de plaques inter- sous-maxillaires Queue déliée. SYNONYMIE. Brachyorrhos torquatus. H. Boié. Erpét. de Java. 4827. Brachyorrhos torquatus. F. Boié, Isis, Tom. XX, pag. 540. 1830. Brachyorrhos torquatus. Wagler. Syst. amph. pag. 190. 1837. Calamaria badia, variet. torquata. Schlegel. Ess. phy- sion, Serp. Tom. IT, pag. 35. DESCRIPTION. Ecarcrure. Le Rabdosome à collier diffère du Rabdosome brun : 1° en ce que sa plaque frontale est un peu plus allongée et bien distine- tement hexagone au lieu d’être triangulo-équilatérale ; 102 OPHIDIENS AGLYPHOPONTES. 2 en ce que sa frénale ason bord inférieur brisé, non sous un, mais sous deux angles obtus, et qu'elle repose sur trois et non point sur deux des supéro labiales ; £ 5° en ce qu'il offre , à droite comme à gauche , normalement une seule et accidentellement deux post-oculaires, au contraire de ce qui existe chez son congénère déjà cité ; 4° en ce que ses rangées de plaques supéro-labiales en comprennent chacune huit, c'est-à-dire une de plus que dans le Rabdosama badium ; cette huitième plaque fait partie de celles qui sont situées en ayant du dessous de l'œil et dont le nombre se trouve ainsi élevé de trois à quatre; 5° en ce que sa lèvre inférieure n’est pas non plus revêtue de chaque sôté que de sept, mais bien de huit plaques, dans la série desquelles la cupplémentaire, qui représente un trapèze, occupe la troisième place ; 6 en ce que , enfin , ses plaques fnféro-labiales de; la première paire enfoncent un peu assez ordinairement la base du V, qu’elles forment en- semble entre les plaques inter-sous-maxillaires. Ecailles : 45-17 rangées longitadinales au tronc, 6-7 à la queue. Scutelles : 2 gulaires , 140-162 gastrostèges , 4 anale non-divisée, 36-40 urostèses. . 8-9 L - Dents. Maxillaires Fr Palatines, 7-8, Ptérygoïdiennes , 11-12. Cozogariox, Ce Rabdosome a le dessus ct les côtés du corps soit. fauves, soit légèrement roussâtres, soit d'un brun de schiste mouiilée. L'une ow l'autre de ces teintes, ordinairement plus claire au centre qu’au pourtour des écailles, est toujours marquée d’un grand nombre de taches noires où brunâtres, tantôt isolées, tantôt plus ou moins rapprochées, tantôt réunies de façon à produire des bandes transversales entières ou interrompues. Assez souvent l’une de ces bandes , plus nettement formée qu'aucune des autres, ceint les faces supérieures et latérales du cou en manière de demi- collier. Le ventre et le dessous de la queue offrent sur un fond blanchâtre ou jaunâtre un semis de très-petits points bruns, généralement plus serrés sur la seconde que sur le premier, -où quelquefois ils ne sont ni nom- breux, ni trés-apparents. Chez certains individus, les scutelles sous-cau- dales ont, au lieu de points bruns, une bordure de la méme couleur. La région sus-céphalique ne se montre pas recouverte d’une calotte noire, comme dans l'espèce précédente ; elle est de la teinte qui domine sur le corps. Dmexsioxs. La téle a en longueur un peu plus du double de sa largeur prise vers le milieu des tempes, largeur qui est elle-même un peu plus que le triple de celle offerte par le museau au niveau des narines. CALAMARIENS. G. RABDOSOME. 4. 105 Les yeux ont en diamètre le tiers du travers de la région sus-inter-orbi- faire. Le troncest juste aussi haut et de 55 à 37 fois aussi long qe ‘il est large à sa partie moyenne. La queue prend le septième ou le huitième sur la noue totale, qu; est de 59 centimètres et 4 millimètres chez le plus grand des individus que nous avons observés, lequel appartient au musée de Leyde. Tête. long. 0m0070. Tronc. long. 0"5050. Queue. long. 0207920. Parrie. Les divers sujets de cette espèce que MM. Temminck et Schle- gel ont bien voulu nous envoyer en communication sont originaires de Surinam ; nous en possédons un qui a été recueilli par M. D'Orbigny dans les environs de Santa-Cruz, de la Sierra dans la Bolivia. OrservarTions. Les huit individus du Rabdosome à collier que nous avons pu comparer avec une dizaine d’autres appartenant au Rabdosoma brun, nous ont mis à même de reconnaître que Boié avait eu parfaitement raison de considérer ces deux espèces comme réellement distinctes et que c'est au contraire à tort qu'elles ont été réunies par M. Schlegel. 4. LE RABDOSOME A GROSSE QUEUE. Rabdosoma cras- sicaudatum. Nobis. ! Caracrères. Sept ou huit plaques sus-labiales ; pas de raies longitudinales ; queue courte et robuste. Dessus du corps noiï- râtre ou bleuâtre avec un nombre variable de taches blanches ordinairement disposées par bandes transversales, entières ou interrompues au milieu. Plaque rostrale petite ; frontale trian- gulo-équilatérale ; sus-oculaires peu allongées ; première nasale descendant plus bas que la seconde; point de pré-oculaires; deux post-oculaires ; sept supéro-labiales , dont la 3 et la 4e bordent l'œil ; une seule paire d’inter-sous-maxillaires. DESCRIPTION. Formes. Le Rabdosoma crassicaudatum a le museau un peu moins étroit que le badium, et sa queue est forte , robuste , au lieu d’étre grêle, effilée comme celles de ce dernier. Écarrure. Les pièces squammeuses, grandes ct petites, qui protègent la totalité de la tête du Robdosome crassicaude ne diffèrent ni par le ra 104 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. nombre (1), ni par la figure de celles dont est revêtue la même partie du corps chez le Rabdosome brun. L'écaillure du tronc et du prolongement caudal est aussi pareille dans ces deux cspèces. Écailles : 17 rangées longitudinales au tronc, 6 à la queue. Scutelles : 157-164 ventrales, 1 anale non divisée, 19-95 sous-caudales. BTS RE. à Denrs. Maxillaires on Pälatines, 7-8. Ptérygoïdiennes , 20. CoLorarion. Quant au mode de coloration, il ne ressemble à celui d'au’ cun des Rabdosomes connus jusqu'ici. Les parties supérieures et latérales du corps sont d’un bout à l’autre d’un brun noir ou bleuâtre , avec ou sans petites taches blanches sub-arrondies, distribuées çà et là, ou bien for mant des barres transversales ordinairement interrompues vers le milieu de leur étendue. Une bande blanche va en se dilatant de l’arrière de l’œil à la commissure des lèvres. Il existe une série tantôt simple, tantôt double, tantôt triple de macules de la même couleur le long du bas de chaque flanc. Parfois, le ventre est irrégulièrement quadrillé de noir sur un fond blanc; d'autrefois, au contraire, quadrillé de blanc sur un fond noir. Le dessous de la queue a toute sa surface de cette dernière teinte; à moins qu’il ne soit peint de la même manière que la région abdominale. Diuexsions. La tête a en longueur le double de la largeur qu'elle offre vers le milieu des tempes , largeur qui n’est pas tout-à-fait le ce de celle que présente le museau à l’aplomb des narines. Les yeux ont en diamètre un peu plus du quart du travers de la région inter-sus-orbitaire. Le tronc est à peine plus haut et de 30 à 35 fois aussi long qu'il est large à sa partie moyenne. | La queue entre au moins pour le treizième , au plus pour le neuvième dans la longueur totale, qui nous donne 22 centimètres et 5 millimètres chez le plus grand des onze sujets que nous avons présentement sous les yeux. ; Tête, long. 00105. Tronc, long. 0"370. Queue , long. 00400. Parrie. Cette espéce habite la Nouvelle-Grenade ; M. Goudot et M. Rié- fer l’ont trouvée dans les environs de Bogota. Le Musée national en a réuni un assez grand nombre, (4) Si nous avons trouvé quelquefois huit , et d’autres fois six plaques au lieu de sept, qui est le nombre normal, c’est que dans le premier cas, la deuxième de ces plaques éteit accidentellement divisée par la moitié, et que dans le second les deux avant-dernières ou la cinquième et la sixième se trouva‘ent soudées ensemble sans trace de suture, CALAMARIENS. @. RABDOSOME. D. 1C5 5. LE RABDOSOME RAYÉ. Rabdosoma lineatum. Nobis. Caractères. Sept ou huit plaques sus-labiales; des raies lon- gitudinales sur le dos. Dessus du corps parcouru longitudinale- ment par trois lignes noirâtres sur un fond clair. Plaque rostrale petite; frontale sub-triangulo-équilatérale; sus-oculaires peu allongées ; première nasale descendant plus bas que la seconde; point de pré-oculaire ; deux post-oculaires ; huit supéro-labiales dont la 4° et la 5e touchent à l’œil ; une seule paire de plaques in- ter-sous-maxillaires. Queue forte. | DESCRIPTION. Cette espèce, ainsi qu’on le verra plus loin, diffère complètement des quatre précédentes , et par son mode de coloration, et par le pays d’où elle est originaire. Formes. Loin d’avoir la queue déliée comme le Rabdosome brun, elle l’a même parfois au moins aussi forte que le Rabdosoma crassicaudatum. Ecaizzure. Quant à la vestiture squammeuse de sa tête , elle ressemble à celle du Rabdosoma torquatum, à ces deux exceptions près que les pla- ques post-oculaires s’y trouvent au nombre de deux de chaque côté, au lieu d’une seule, et que la frontale s’y montre, non distinctement hexa- gone , mais sub-triangulo équilatérale, attendu que le bord antérieur et les latéraux n’en sont brisés chacun que sousun angle excessivement ouvert. Les écailles carrées qui revêtent le bas des flancs et les losangiques qui existent sur le reste du tronc n'ont les unes ni les autres le sommet de leu angle postérieur aussi arrondi que chez les Rabdosomes brun, à collier et à grosse queue. Écailles : 15 rangées longitudinales au tronc ; 6 à la queue. Scutelles ; 2 gulaires, 128-140, ventrales , { anale non divisée, 12-18 sous-caudales. Dents. Maxillaires, 8 ; Palatines ; Ptérygoïdiennes. CoLorarTion. Trois raies brunes, situées l’une sur la ligne médiane, les deux autres sur les côtés du dos, parcourent celui-ci non-seulement dans toute sa longeur, mais se prolongent même jusqu’au bout de la queue. Elles sont tracées sur un fond de couleur café au lait, du moins en apparence , car lorsqu'on examine à la loupe les écailles qui semblent colorées ainsi, on reconnait que chacune d'elles estblanchâtre, nuagée d’une teinte rousse, Un blane assez pur règne seul sur toutes les régions inférieures. Dimensions, La têle a en longueur le double de sa largeur prise vers le 106 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. milieu des tempes, largeur qui estle triple de celle que préscntele museau au niveau des narines. Les yeux ont en diamètre le cinquième du travers de la région sus-inter- orbitaire. Le tronc est d'un tiers plus haut et de 31 à 36 fois aussi long qu'il est large à sa partie moyenne. La queue prend au plusle onzième, au moins le dix-huitième de la longueur totale qui n’est que de 241 millimètres chez le moins court des trois individus d’après lesquels vient d’être faite cette description. Tête , long. 0" 8. Tronc, long. 0m 215. Queue, long. Om 15. Parrie. Ces petits Ophidiens, dont deux appartiennent à notre Musée et l'autre à celui de Leyde ont été rapportés de l’île de Java. 6. LE RABDOSOME A LONGUE QUEUE. Rabdosoma lon- gicaudatum. Nobis. CarACTÈRES. Queue longue, effilée. Dessus du corps offrant des taches brunes sur un fond plus clair; le dessous divisé par carrés, les uns noirs , les autres blancs, comme la table d’un da- mier. Plaque rostrale assez grande ; frontale réellement hexagone, mais affectant une figure triangulaire; sus-oculaires courtes ; première nasale ne descendant pas plus bas que la seconde ; une pré-oculaire située au-dessus de l’extrémité postérieure de la fré- nale, celle-ci touchant à l’œil (1); deux post-oculaires ; sept su- péro-labiales, dont la 3° et la 4° bordent l'œil; une seule paire d'inter-sous-maxillaires. DESCRIPTION. Forues. Cette espèce au lieu d'avoir comme toutes les précédentes le tronc plus ou moins fortet la queue plus ou moins courte , a au contraire celle-ci proportionnellement assez longue et celui-là d’une certaine graci- lité : aussi offre-t-elle un ensemble de formes svelte, élancé, qui lui donne plutôt la physionomie d’une petite couleuvre que d’un Babdosome. Ecaniure. La plaque rostrale présente sept pans inégaux , savoir : un grand semi-circulairement échancré, lequel est le basilaire; deux beau- coup moins longs, soudés aux nasales antérieures ; quatre aussi courts ou un peu plus courts que ces derniers, dont deux tiennent aux supéro-la- ————————— — (1) Lorsque cette pré-oculaire n’est pas distincte , ainsi que cela arrive quelquefois, c’est qu’elle se trouve confondue avec la pré-frontale, sans la moindre trace de suture. CALAMARIENS. G. RABDOSOME G. 107 biales de la premiére paire, et les deux autres, réunis sous un angle ouvert, aux inter-nasales. ” Les Inter-nasales sont pentagones et d’un tiers moins développées que les préfrontales ; : les deux bords par lesquels elles touchent aux nasales for- ment un angle excessivement obtus. Les pré-frontales ont sept côtés, dont trois également longs, un rés- distinctement moins étendu que ceux-ci et trois encore plus courts : les trois plus grands sont celui par lequel elles se conjoignent et les deux qui les fixent à la frontale et aux inter-nasales ; les trois plus petits se trouvent respectivement en rapport avec la sus-oculaire, la pré- -oculaire et la nasale postérieure ; celui qui n’est ni aussi grand que les uns, ni aussi petit que les autres, s’appuie sur la frénale. La frontale a deux panslatéraux très-courts, droits et presque parallèles, deux antérieurs un peu moins courts que ceux-ci et ‘réunis sous un angle très-ouvert, deux postérieurs plus longs que leurs opposés, et réunis sous: un angle aigu ou sub-aigu. Les sus-oculaires sont courtes, inéqui-sexangulaires, et beaucoup plus larges en arrière qu'en avant : ici elles offrent un angle obtus tenant à la pré-oculaire et à la préfrontale , là un bord trés-oblique soudé à la parié- tale ; latéralement et en dehors elles ont deux pans , un petit que soutient la post-oculaire supérieure , un moins petit dont l’inflexion correspond à la courbure du globe de l'œil: enfin leur sixième bord est celui qui s'articule avec la frontale. Les pariétales sont allongées et assez fortement rétrécies à leur extrémité postérieure, où elles présentent un angle aigu formé par un petit bord terminal et leur bord temporal, qui est brisé sous un angle extrêmement ouvert : leur pan antérieur lient à la sus-oculaire et à la post-oculaire supérieure. La plaque nasale antérieure et la postérieure sont de même grandeur et situées ni plus haut, ni plus bas l’une que l’autre ; la première est à peu près carrée et la seconde hexagonale, La frénale représente un losange qui aurait le sommet de chacun de ses angles aigus plus ou moins fortement tronqué. La pré-oculaire est très-petite et quadrangulaire équilatérale (1). RE ——————————_—_—_—— (1) Chez l’an des quatre Rabdosomes à longue queue que nous avons présentement sous les yeux, celte plaque préo-culaire n’est pas distincte, attendu qu’elle se trouve complétement confondue avec la pré-frontale ; chez le même individu, le bord supérieur de la frénale est rectiligne et non brisé sous un angle obtus. 108 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. Les deux post-oculaires offrent une égale petitesse et une figure penta- gonale. Il y a de chaque côté trois squammes temporales inégalement dilatées en longueur ; deux placées bout à bout, immédiatement derrière les post-ocu- laires, côtoient la pariétale dans toute son étendue; l’autre soutient la moitié antérieure de la seconde de ses deux congénères en s'appuyant elle- même sur la dernière supéro-labiale ; la première de ces squammes tem- porales est moins allongée que la deuxième , mais elle l’est plus que la troisième. Les bords de la lèvre supérieure sont garnis chacun d'une rangée de sept plaques, dont la première est un peu plus petite que les quatre qui la sui- vent immédiatement , tandis que la sixième est plus développée, surtout en hauteur, que celles-ci et que la dernière. La troisième et la quatrième touchent seules au globe de l’œil. La première représenterait, soit un carré, soit un trapèze: si son bord supérieur n’était brisé sous un angle excessivement ouvert. La troisième , la quatrième, la cinquième et la sixième ont chacune cinq pans, mais celle-ci est rétrécie inférieurement , au lieu que celles-là ne le sont pas. La septième est irrégulièrement pen- tagonale oblongue. - La plaque mentonnière a son bord antérieur plus long que les deux la- téraux, dont l’angle tres-obtus qu’ils forment ne s'enclave pas dans les plaques inter-sous-maxillaires. Nous comptons sept paires de plaques inféro-labiales. Celles de la pre- mière paire ne se conjoignent point derrière la mertonnière , attendu qu'elles sont fort petites et presque carrées ; celles de la seconde ressem- blent aux précédentes; celles de la troisième, qui sont ob'ongues et d’une certaine dimension, mais à partir desquelles toutes les suivantes diminuent graduellement de grandeur , ont deux angles droits en avant et un aïgu entre deux obtus en arrière. Celles de la quatrième offrent cinq bords iné- gaux ; celles de la cinquième sont rhomboïdales, et celles de la sixième et de la septième ont l’àpparence de carrés longs. Les deux seules plaques inter-sous-maxillaires qu'il y ait sont très-dila- tées et beaucoup plus longitudinalement que transversalement ; elles ont leur extrémité antérieure moins étroite que la postérieure, et leur bord latéro-externe brisé sous quatre angles extrêmement obtus. Entre ces plaques et la première scutelle gulaire , il existe une rangée médio-longitudinale de quatre grandes squammes hexagones légèrement élargies , à droite et à gauche de laquelle est une autre rangée de cinq squammes sub-losangiques dont le chef defilese trouve reserré entre la paire de pläques inter-sous-maxillaires, et la troisième ct la quatrième inféro-labiales. (l L.. CALAMARIENS. G. RABDOSOME. 6. 109 En outre de cela, la gorge offre de chaque côté quatre series obliques d’écailles quadrilatères oblongues. Les pièces de l’écaillure du tronc sont en losanges et assez étroites par- tout ailleurs que sur le bas des flancs, où elles paraissent carrées. Ecailles : 17 rangées longitudinales au tronc, 6 à la queue. Scutelles : 171-182 ventrales , 1 anale non divisée, 64 sous-caudales, Denrs. Maxillaires, - ; Palatines, 8 ; Ptérygoïdiennes, 17. Cororariox, Ce qu'il y a de plus caractéristique dans le mode de colora- tion de cette espéce, c’est la présence de grands carrés noirs sur le fond blanc de toute la face inférieure du corps, carrés qui sont disposés en un double rang, mais de telle sorte que cette derniére se trouve offrir un dessin semblable à celui de la table d’un damier. Ref Le dessus et les côtés de l’animal sont couverts de nombreuses taches brunes qui se perdent dans une teinte roussâtre ou d’un brun marron. Diexsioxs. La tête a en longueur un peu plus du double de sa largeur, prise vers le milieu des tempes et le quadruple de celle que présente le museau au niveau des narines, ( Les yeux onten diamètre le tiers du travers de la irgéon sus-inter- orhitaire. Le tronc est à peine plus haut et de 42 a 59 fois aussi long qu'il est large à sa partie moyenne. La queue entreau moins pour le cinquième et au plus pour le quart dans la longueur totale qui nous donne 38 centimètres et 8 millimètres chez l’un de nos trois individus. Téte, long., 0011. Tronc, long., 0m315. Queue, long. 0M068. Parrie, Cette espèce est originaire de Java. IV.® GENRE. HOMALOSOME. — HOMALOSOMA (1), Wagler (2). CARACTÈRES ESSENTIELS. Corps cylindrique de même gros- seur depuis la tête jusqu’à la base de la queue qui est courte , (1) Opanos, plan, uni; Zwuw, corps. (2) Syst. amph. pag. 190. 410 OPHIDIENS AGLYHODONTES. pointue, écailles lisses, museau arrondi, urostèges sur deux rangs. ë CaracrTÈREs NATURELS, Les neufs plaques sus-céphaliques ordinaires; une seule nasale oblongue, à surface légèrement convexe; une frénale, courte ; une pré-oculaire ; deux post- oculaires ; six supéro-labiales, dont la 5° et la 4e bordent l'œil. Ecailles lisses, sans carènes, losangiques sur le dos, sub-hexagones et plus grandes sur les flancs. Gastrostèges se redressant un peu contre ces derniers ; les urostèges divisées. Côtés du ventre arrondis. Narines sub-circulaires, s’ouvrant dans la plaque nasale. Pupille ronde. CARACTÈRES ANATOMIQUES. Les têtes osseuses des Homalo- somes ont la plus grande similitude avec celles des Cala- maires; cependant le museau étant moins arrondi les extré- mités antérieures des os sus-maxillaires sont moins courbées et les dents qui sont en moindre nombre sont plus grosses et moins serrées. Le bord sub-orbitaire est plus sallant , l’ar- cade postérieure est incomplète. I. L'HOMALOSOME LUTRIX. Homalosoma lutrix. Nobis. (Coluber lutrix , Linné.) CaractÉres. Dos d’un brun rougeûtre , flancs de cette couleur, ou bien d’un bleu grisâtre ; ventre jaune, avec une série de taches noires de chaque côté. Synonvuie. 4734. Hydra xeylanica, Duberria dicta cingulen- sibus. SéBa, Tom. I, pag. 2, tab. I, fig. 6 (1). 4735. Serpens eximia africana, crocea, fronte albd. SÉBA, Tom. II, pag. 92, tab. 86, fig. 5. 1758. Coluber lutrix. Linné, Syst. nat. Edit. 40, Tom. I, pag. 216. EE SE (4) Cette figure, d’ailleurs assez bonne, représente l'espèce sous un tout autre mode de coloration que celui qui lui est naturel. CALAMARIENS. G. HOMALOSOME. À. Adi 4766. Coluber lutrix. LiNné, Sys. nat. Edit. 12, Tom. E, pag- 275. (275 par erreur typographique). 1788. Coluber lutrix. Guezin. Syst. nat. Linné. Tom. I, Pars. IIT, pag. 1086. 4771. Le lutrix. DAUBENTON. Anim. Quad. Ovip. Serp. Ency- clop. Méth. pag. 649. (d’après Linné), 1789. Le lutrix. Lacérène. Hist. Quad. Ovip. Serp. Tom. IT, pag. 175. (d’après Linné). 4789. Le lutrix. Bonnaterre. Ophiol. Encyclop. méth. p. 63. (d’après Linné). 4790. Merrem. Schmahlbauchigte natter. Beitr. Heft. I, pag. 7, taf. I. (Descrip. et fig. origin). 4801. Elaps HE Schneider. Kist. Amph. Fasc. II, pag. 297. 1804. Coluber erathon. Hermann. Observat. zoolog. p. 273. 4820. Coluber arctiventris. Merrem. Tent. Syst. Amph. pag. 100 , n° 34, 4820. Coluber arctiventris. Kuu. Beitr. zool. pag. 82. 1826. Duberria arctiventris. Firzx@er. Neuc Classif. Rept. pag. 55. 1830. Homalosoma arctiventris. WaGLer. Syst. Amph. p. 191. 4837. Calamaria arctiventris. SenLecez. Ess. Physion. Serp. Tom. I, pag. 131; tom. 2, pag. 36; pl. I, fig. 24-26. 1840. Calamaria arctiventris. Filipp. de Filipp. Catalog. Ro- gion. Serp. Mus. Pav. (Bibliot. Ital. Tom. 99 , pag. 1801. Die gelbe Natter. Bechstein de la A naturgesch. Amph. Tom. 3 , pag. 332. 4802. Die schmahlbauchige. Ejusd. loc. cit. Tom. IV, pag. 221, tab. 34, fig. [. (d’après Merrem). . 1802. Coluber lutrix. Saw. Gener. Zobloz: vol. 3, part. 2, pag. 472 et Coluber lutrix var. ? (Schmahlbauchigte, Merr.) pag. 473. 1802. Coluber lutrix. Larreizze. Hist. Rept. Tom. 4, pag. 143, (d’après Linné). 1803. Coluber lutrix. Daunix. Hist. Rept. Tom. VII, pag. 199. (d’après Linné). 112 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. Coluber arctiventris. Ejusd. loc. cit. pag. 221. (d’après Mer- rem). Coluber duberria. Ejusd. loc. cit. pag. 202. (d’après la descript. de l'Elaps duberria de Schneider). Schaapsteker (pique-brebis) des colons Hollandais du cap de Bonne-Espérance. DESCRIPTION. Écarzcure. La plaque rostrale, qui est grande et à peu près aussi haute que large, offre sept pans, par six desquels, presque également petits, elle tient aux inter-nasales , aux nasales et aux supéro-labiales de la pre- mière paire ; le septième ou le basilaire est beaucoup plus étendu qu'aucun des autres et légèrement arqué en dedans. Cette plaque rostrale a le centre de sa surface distinctement bombée et présente un enfoncement semi- circulaire près de son bord inférieur. “ Les inter-nasales, moins dilatées en long qu’en large, ont l'apparence de trapèzes rectangles, dout le sommet aigu est ici le postéro-externe. Les pré-frontales, dont la dimension est supérieure à celle des inter-na- sales, sont comme elles plus étendues transversalement que longitudinale- ment. On leur compte sept côtés fort inégaux , savoir : trois petits tenant respectivement à la nasale, à la frénale et à la pré-oculaire (1) ; un moins court que ceux-ci, qui est celui par lequel elles se conjoignent ; un très-long parfaitement droit et soudé à l’inter-nasale ; et deux, chacun moins grand que ce dernier, formant ensemble un angle obtus en rapport avec la fron- tale et la sus-oculaire. La frontale a six bords, deux latéraux, deux antérieurs et deux posté- rieurs ; les premiers , droits et paralléles sont plus longs que les seconds ; ceux-ci, qui font ensemble un angle plus ou moins ouvert , ont une lon- gueur à peu près égale à celle des troisièmes, qui se trouvent réunis sous un angle plus ou moins aigu. Les sus-oculaires affectent chacune la figure d’un carré long. Les pariétales sont courtes, fortement élargies en avant et arrondies ou obliquement tronquées à leur extrémité terminale ; leur pan qui s'attache à la sus-ocalaire tient aussi à la post-oculaire supérieure. La nasale est oblongue et pentagone ou quadrangulaire, suivant que oo (1) Cependant, quelquefois l'extrémité latéro-externe de ces pré-fron- tales ne s’appuie que sur la pré-oculaire et la frénale, et d’autres fois même sur cette dernière plaque seulement. CALAMARIENS. G. HOMALOSOME, UE l'angle par lequel elle touche à la pré:frontale a son sommet tronqué ou non. La ‘rénale est presque carrée et de maitié ou de deux tiers moins déve- loppée que la nasale, avec laquelle elle se confond parfois. La pré-oculaire , légèrement plus haute que large , offre six pans, uñ pos- térieur beaucoup plus grand qu'aucun des autres, deux antérieurs res- pectivement en rapport avec la pré-frontale et la frénale , deux inférieurs formant un angle obtus soutenu par la seconde et la troisième supéro-a- biaies, el un supérieur transverso-rectiligne vers lequel la sus-oculaire des- cend un peu afin de s’y appuyer, Les post-oculaires , qui bordent l'arrière de l’orbite dans toute ou presque toute sa hauteur, présentent chacune quatre ou cinq bords inégaux , mais l'inférieure est généralement un peu plus petite que la supérieure ; quel- quefois ces deux plaques sont confondues ensemble. Une grande squamme temporale ayant la figure d’un losange, dont l’un des sommets aigus serait tronqué, tient justement par ce sommet aux pla- ques post-oculaires et repose sur la cinquième et la sixième supéro labiales ; derrière cette première squamme temporale, il y en a deux autres superpo- sées et assez régulièrement losangiques ; puis viennent des écailles peu dif- férentes de celles du cou. La première des six plaques qui garnissent la lèvre supérieure, à gauche ainsi qu’à droite, représente un trapèze rectangle dont le sommet aigu est ici le supéro-postérieur ; elle est un peu plus petite que les trois suivantes, qui semblent carrées, mais qui sont réellement pentagones , leur bord supérieur étant brisé sous un angle obtus à côtés inégaux. La cinquième, d’un développement légèrement plus grand que les précédentes, offre deux angles droits en bas et trois obtus en haut. La sixième ou dernière est oblongue , trapézoïde et un peu moins élevée que la pénultième. La plaque mentonnière a trois pans sub-égaux. Il y a six paires de squammes inféro-labiales. Celles de la première paire ressemblent à des lames sub-quadrilatères assez étroites formant un V dont les branches embrassent la mentonnière et dont la base s’enfonce profon- dément entre les inter-sous-maxillaires antérieures. Celles de la seconde . paire sont à peu près carrées el plus petites que celles de la troisième, qui ont deux angles droits en haut et trois obtus en bas, Celles de la quatrième paire sont plus développées que les précédentes et que les suivantes et tailiées à cinq anglés inégaux. Celles de la cinquième, dont la figure est très-variable ec presque toujours irrégulière, n’ont cependant jamais que quatre pans. Enfin, celles de la sixième paire, en raison de leur petitesse, pourraient être prises pour des écailles plutôt que pour de véritables plaques. Les inter-sous-maxillaires antérieures offrent cinq angles inégaux, don REPTILES , TOME VII, 8, A1% OPHIDIENS AGLYPHODONTES. le postéro-interne est le plus grand de tous et le seul aigu; elles pénètrent par leur extrémité terminale entre les inter-sous-maxillaires postérieures. Celles-ci, non moins grandes que celles-là, sont tantôl quadrilatères , tantôt pentagones ; tantôt hexagones inéquilatérales. Derrière elles se trouvent quelques squammes gulaires, puis commence immédiatement la série des scutelles du dessous du corps. La pointe de la queue s’emboîte dans une grande écaille en forme de dé conique , trés-effilé ou spiniforme , fendu à sa face inférieure. Ecaillles : 45 rangées longitudinales au tronc, 6-8 à la queue. Scutelles : 2 gulaires, 117-138 gastrostèges , 1 anale non divisée , 27-40 urostèges. 16 Fa Palatines; Ptérygoïdiennes. Danrs. Maxiilaires CoLonaTioN, — VARIËTÉ À, La tête, le tronc et la queué ont leur face supérieure colorée en brun plus ou moins rougeûtre , et leurs parties la- térales en bleu grisâtre. Le ventre et la région sous-caudale sont d’un jaune vif, excepté pourtant sur chacun des bouts latéraux de leurs scutelles, qui - porte une tache noireet présente, en dehors de celle-ci, une teinte pareille à celle des flancs. Ces derniers, que nous venons de dire être d’un bleu grisâtre, paraissent effectivement tels, vus à une certaine distance ; mais lorsqu'on les examine de très-près et surtout au travers d’une loupe , on s'aperçoit que les écailles en sont vermiculées de noir sur un fond jaunâtre, Le dessous de la tête offre généralement une marbrure jaune et noirâtre. Il existe souvent sur la ligne médiane du dos une série de très-petits points noirs, tantôtentière, tantôt interrompue de distance en distance. Variëré B. Cette seconde variété diffère de la première en ce que le brun du dessus du corps se mêle à la couleur bleue de ses côtés, ou bien la re- couvre même tout-à-fait. jé Dimensions. La téte a en longueur ie double de la largeur qu’elle offre vers le milieu des tempes, largeur qui est le triple de celle que présente le Anuseau au niveau des narines. Les yeux ont en diamètre le tiers du travers de la région sus-inter-or- bitaire. Le tronc est d’un tiers pius haut et de 28 à 42 fois aussi long qu'il est large à sa partie moyenne. | La queue entre au plus pour le cinquième et au moins pour le septième dans la longueur totale du corps qui donne 36 centimètres et 8 millimètres chez le plus grand des individus que nous possédons. Téte, long. 0m,014%, Tronc, long, 0,30. Queue , 0",054. Paru, L'Homalosome lutrix n’a été rencontré jusqu'ici que dans les CALAMARIENS. G. RABDION, 115 contrées australes de l'Afrique, et particulièrement dans les environs du Cap de Bonne-Espérance. C’est à feu Delalande et à MM. Juleset Edouard Verreaux que le Muséum est redevable des nombreux sujets qu'ilrenferme de cette espèce. Nous en devons aussi à MM. Quoy et Gaimard. Morurs. Nous savons par ces voyageurs qu’elle se cache sous les pierres et sous les mottes de terre dans les champs cultivés. Elle fait sa nourriture d'insectes de divers ordres et de petits mollusques terrestres sans coquilles. M. Schlegel a reconnu dans les oviductes d’une femelle einq petits entiè- rement formés, ce qui prouve que ce Serpent est ovo-vivipare. V.® GENRE. RABDION. — RABDION (4). Nobis. Canacrères Essnriezs. Corps étroit, gréle, cylindrique, de même grosseur , à écailles lisses ; queue courte et pointue, à gastrostèges larges ; museau arrondi. CARACTÈRES NATURELS. Les neuf plaques sus-céphaliques ordinaires. Une seule nasale; une pré-oculaire, tantôt fort grande, tantôt très-petite et se confondant accidentellement avec la pré-frontale ; point de frénale , sa place étant occupée soit par uné portion descendante de la pré-frontale, soit par la pré-oculaire. Une post-oculaire. Six supéro-labiales, dont la 5.° etla 4.e bordent l'œil inférieurement. Écailles lisses, losangiques sur le dos, carrées le long du bas des flancs. Scu- telles abdominaies ne se redressant pas contre ceux-ci ; les sous-caudales divisées. Côtés du ventre sub-arrondis. Narine ovalaire , baïllante, s’ouvrant dans la plaque nasale seule= ment. Pupille ronde. CARACTÈRES ANATOMIQUES. Le crâne est très-allongé, étroit, plat en dessus, les pré-frontaux sont longs, légèrement cour- bés de droite à gauche et en avant pour se joindre à l'os in- (1) P'abdver du, petite verge, 8.,* 116 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. cisif qui est un peu prolongé en pointe reçue aussi dans une échancrure. Les frontaux forment les bords antérieur et pos- térieur et le dessus de l’arcade orbitaire qui est grande et ter- minée en bas par l'os sus-maxillaire. Les pariétaux forment la portion la plus large du vertex; après avoir produit latéralement une ligne saillante qui se continue avec l’arc postérieur de l'orbite, ils s’arrondissent et se dirigent tout-à-fait à la base du crâne, qui offre dans toute sa longueur basilaire un plan oblique relevé en avant. Dents sus-maxillaires coniques, assez effilées, toutes égales entr’elles, à l'exception de la première ou des deux premières et de la dernière ou des deux dernières, qui sont moins lon- gues que les autres. Dents sous-maxillaires de même forme, mais moins allongées que les précédentes et se raccourcissant graduellement jusqu’à la dernière inclusivement, à partir de la troisième ou de la quatrième, qui sont plus longues que les deux ou les trois premières. Pas de dents inter-maxillaires. Les palatines se montrent d’abord de moins en moins, ensuite de plus en plus courtes; les palatines se racceurcissent gra- duellement jusqu’à la fin de leurs rangées, qui se terminent presque aux extrémités postérieures des os auxquels elles sont fixées. : 1. LE RABDION DE FORSTEN. Rabdion Forsteni. Nobis. CaracrÈères. Point de tache jaunâtre sur la tempe, ni de demi-ccllier de la même couleur. Plaques pré-oculaires fort grandes, empêchant les pré-frontales de descendre jusque sur les supéro-labiales. Plaques inféro-labiales de la première paire se joignant derrière la mentonnière | Synonymie. 1845. Calamaria unicolor. mus. de Leyde. DESCRIPTION. Ecaizrure. La plaque rostrale, malgré son apparence triangulaire, a réellement cinq pans, dont deux très-petits soudés aux supéro-labiales de CALAMARIENS. G. RABDION. À. 117 a première paire, un grand échancré pour le passage de la langue, et deux chacun un peu plus étendu qué le précédent, légèrement curvili- gnes et réunis sous un angle obus, qui se trouve en rapport avec les na- sales et les inter-nasales ; cette plaque rostrale, qui est très-dévéloppée, présente un enfoncement semi-circulaire près de sa base, tandis que le reste de sa surface est bien distinctement bombé. Les inter-nasales , chacune plus petite que la rostrale, sont assez dila- tées en travers, quadrangulaires et beaucoup plus étroites à leur extré- mité interne, par laquelle elles se conjoignent, qu’à leur extrémité externe, qui s'appuie sur la plaque nasale. Les pré-frontales ont une dimension double de celle des inter-nasales et. cinq bords inégaux, dont un très-court et quatre comparativement Jort longs : le petit s'articule avec la sus-oculaire ; un des quatre grands est celui par lequel ces plaques ipré-frontales se soudent entr’elles ; un autre s'attache à la frontale; le troisième et le quatrième touchent, celui-ci à la frénale, celui-là à l’inter-nasale, ainsi qu’à la nasale, en formant ensemble un angle sub-aigu. La frontale, qui esttrès-grande, a cinq pans sub-égaux entre eux, savoir : deux latéraux droits et parallèles, deux antérieurs donnant un angle ob- tus, deux postérieurs réunis sons un angle aigu. Les sus-oculaires sont assez allongées et plus étroites à leur bout anté- rieur qu’à leur bout postérieur ; celui-ci est coupé carrément, celui-là en angle obtus, qui s’enclave entre la pré-frontale et la pré-oculaire. Les pariétales sont oblongues, heptagones, inéquilatérales etrétrécies en arrière, où elleslaissent entre elles un petit écartement dans lequel s’en- fonce à moitié la premiére écaille de la série médiane du cou. La nasale, d’une moyenne grandeur et légèrement oblongue, repré- sente un trapèze rectangie, dont le sommet aigu est ici l’inféro-postérieur. La pré-oculaire est fort grande et en apparence triangulaire, mais elle a réellement cinq pans inégaux, savoir : un extrémement court servant d'appui à la sus-oculaire, un assez étendu bordant une portion du globe de l’œil, et deux encore plus longs formant ensemble un angle aigu, res- serré entre la pré-frontale et les supéro-labiales de la seconde et de la troi- sième paire , angle dont le sommet touche à l'extrémité postérieure de la nasale (1). nu La seule post-oculaire qui existe est très-petite, pentagonale et située RP AN DA GR EN te A UE À Gien LR EU ERA NEEVT SEE 29 (1) Cependant quelquefois , ainsi que nous le voyons chez un de nos in- dividus, la nasale et la pré-oculaire ne se touchent point, parce que l’inter- nasale, par suite d’un excès de développement, enfonce le sommet d’un àä ses angles enire elles deux. 118 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. positivement au-dessus de la suture commune de la quatrième et de la cinquième supéro-labiales. a) Il n’y a qu'une squamme temporale, à la vérité assez développée ; elle est pentagone oblongue et placée obliquement en travers de l'arrière de la tempe, le long de la moitié postérieure de la pariétale et ayant son extré- mité inférieure, qui forme un angle obtus, appuyée mi-partie sur la pénul- tième, mi-partie sur la dernière supéro-labiale. Les six plaques qui bordent la lèvre supérieure, de chaque côté, ne sont que faiblement de moins en moins petites, à partir de la première jusqu’à la quatrième inelusivement; tandis que la cinquième offreun développement triple ou presque triple de celui de l’une ou de l’autre des deux qu’elle sépare. La première de ces plaques supéro-labiales représente un trapèze, la. seconde un carré, et la troisième , ainsi que la quatrième, un pentagone, mais toutes quatre ont leur diamètre vertical à peu près égal à leur dia- mètre longitudinal. La cinquième, qui est au contraire plus étendue lon- gitudinalement que verticalement, offre cinq bords, dont les deux supé- rieurs, réunis sous un angle obtus, s’articulent, l’un avec la plaque parié- tale, l’autre avec la squamme temporale. La sixième supéro-labiale repro- duit en beaucoup plus petit la figure de la cinquième. La plaque mentonnière a trois côtés sub-égaux. Gn compte six paires de plaques inféro-labiales. Celles de la première paire, à peine plus larges que longues , ont l'apparence de trapèzes et se conjoingnent derrière la mentonnière. Celles de la seconde paire et celles de la troisième sont quadrilatères oblongues et plus étroites, les unes à leur extrémité postérieure qu’à leur extrémité antérieure ; les autres, au contraire, à leurextrémité antérieure qu’à leur extrémité postérieure. Celles de la quatrième paire diffèrent de celles de la troisième , en ce que leur bord postérieur est brisé sous un angle obtus, au lieu d’étre rectiligne. Enfin , celles des deux dernières paires ressemblent à des quadrilatères. Les plaques inter-sous-maxillaires antérieures sont grandes et assez al- longées ; elles ont leur bout postérieur sub-arrondi et bien moins étroit que le bout opposé ; leur bord latéro-externe forme un angle très-ouvert en rapport avec les inféro-labiales de la deuxième et de la troisième paires. Les inter-sous-maxillaires postérieures, qui présentent une longueur égale ou presque égale à celle des inter-sous-maxillaires précédentes , sous l’ex- trémité terminale desquelles se trouve cachée leur extrémité antérieure, vont en se rétrécissant graduellement d’avant en arriére , où elles offrent une pointe fortement obtuse (1). (1) Chez l'un de nos individus, les plaques inter-sous-maxillaires posté- rieures se trouvent unies aux antérieures , sans la moindre trace de suture, CALAMARIENS. G. RABDION. 2. 119 Entre les plaques inter-sous-maxillaires postérieures, s'enclave une squamme losangique qui en précède une semblable, laquelle est suivie d’une autre ayant la figure d’un trapèze isocèle. Puis, immédiatement après ces trois squammes, commence la série des scutelles abdominales, La gorge a ses régions latérales revêtues chacune de quatre rangs obliques d'écailles oblongues sub-rectangulaires. Ecailles : 15 rangées longitudinales au tronc, 8 à la queue. Scutelles : 137-154 ventrales , 1 anale non divisée, 28-31 sous-caudales. Dents. Maxillaires. n e Palatines, 17-18. Ptérygoïdiennes, 14-15, CoLorarion. out le dessus de l’animal est d’un brun noir, mais sur ses côtés, le pourtour des écailles est seul de cette teinte, car elles ont leur centre d’une nuance plus claire, Ris tire tantôt sur le fauve, tantôt sur le rougeûtre. Les régions inférieures seraient uniformément d’un brun blanchâtre , si les scutelles du ventre, ainsi que celles de la queue , n'avaient point leurs bords brunâtres. Dimensions. La tête aen longueur le double environ dela largeur qu’elle offre vers le milieu des tempes, largeur qui est triple de celle du museau prise au niveau des narines,. Les yeux ont en diamètre un paul moins du tiers du travers de la région sùs-inter=orbitaire. Le tronc est aussi haut et 35 fois aussi long qu'il est large à sa partie . moyenne. La queue entre au plus pour le sixième, au moins pour le onzième, dans la longueur totale, qui nous donne 39 centimètres et 9 millimètres chez le moins petit de nos trois individus, soit : Tête, long. 0"013. Tronc, 1ong. 0m318. Queue, long. 6068. Parrie. Cette espèce est originaire des iles Célèbes , où elle a été dé- couverte par le voyageur à qui nous la dédions et que nous possédons. 3. LE RABDION À COLLIER. Rabdion torguatum. Nobis, CArAGTÈRES. Une tache jaunâtre sur chaque tempe; cou orné d’un demi-collier de la même couleur. Plaques pré-oculaires très- petites , accidentellement confondues avec les pré-frontales, qui descendent jusque sur les supéro-labiales de la seconde paire et de la troisième. Plaques inféro-labiales de la première paire ne se joignant pas derrière la mentonnière. Synonyme. 4845. Calamaria conica, Musée de Leyde, 190 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. DESCRIPTION. Ecaizrure. La plaque rostrale est petite, équi-triangulaire et légère ment échancrée à sa base. Les inter-nasales, chacune à peu près aussi peu développée que la ros- trale, représentent des trapèzes. Les pré-frontales , qui sont extrêmement grandes, descendent le long des régions frénales pour s'appuyer sur les supéro-labiales de la seconde paire et de la troisième) : elles seraient carrées si, postérieurement , elles offraient, comme en avant et de chaque côté, un pan unique au lieu d’en présenter trois, qui tiennent respectivement à la frontale, à la sus-oculaire et à la pré-oculaire, La frontale a six bords; deux latéraux droits et parallèles, deux posté- rieurs formant un angle aigu , et deux antérieurs un peu moins longs que les autres et réunis sous un angle très-ouvert. Chacune des deux sus-oculaires est oblongue et à peine plus étroite à son bout antérieur qu’à son bout postérieur , qui sont il’un et l’autre coupés carrément; latéralement et en dehors , elle offre deux très-petits pans qui reposent sur la pré-oculaire et la post-oculaire, indépendamment de celui assez étendu par lequel elle se trouve en rapport avec l'œil. Les pariétales ont exactement la même figure que dans l'espèce précé- dente. La nasale, qui a l’apparence d’un trapéze rectangle, touche à la pré- frontale, à moins qu’elle n’en soit empéchée par l’inter-nasale. La pré-oculaire est une plaque quadrangulaire extrêmement petite, mais néanmoins assez haute, qui va en se retrécissant de sa base à son sommet. La post-oculaire en différe en ce qu’elle offre une petitesse un peu moin- dre et qu’elle a son bord inférieur brisé sous un angle obtus , lequel s'en- clave entre la quatrième et la cinquième supéfo-labiale. La squamme temporale ressemble à celle du Rabdion Forsteni. Rien ne distingue non plus de celles de cette espèce la première et les trois dernières plaques de la lèvre supérieure du Rabdion torquatum ; mais il n’en est pas de même de la troisième qui, au lieu d’avoir son dia- mètre vertical et le longitudinal égaux ; a celui-ci beaucoup plus grand que celui-là : cette troisième supéro-labiale, qui est pentagone et consé- quemment oblongue, offre à sa partie supérieure deux pans três-inégaux , dont le plus court touche à l’œil et le plus long sert d’appui à la pré-ocu- laire et à la seconde moitié du bord inférieur de la pré-frontale. Au premier aspect, la plaque mentonnière semble être triangulo-équi- latérale, mais en l’examinant avec plus d'attention , on reconnaît qu’elle est pentagone , attendu que ses deux bords latéraux sont brisés chacun CALAMARIENS. G. RABDION. 2. 191 sous un angle très-obtus; elle ne s’enfonce pas bien dististement entre les plaques inter-sous-maxillaires placées à sa suite. Ici , les plaques inféro-labiales de la première paire étant carrées, elles ne peuvent point se conjoindre derrière la mentonnière. Celles de la deuxième paire représentent des quadrilatères rectangles assez courts.Celles de la troisième paire , qui sont oblongues , élargies d'avant en arrière et plus développées que les précédentes et que celles des deux dernières paires, ont quelquefois cinq pans; mais le plus souvent, leur figure est trapézoïde. Celles de la quatrième paire offrent deux bords latéraux iné- gaux, droits et parallèles, un antérieur oblique et deux postérieurs for- mant un angle obtus. Celles de la cinquième paire et de la sixième sont en quadrilatères oblongs. Ni les plaques inter-sous-maxillaires antérieures , ni les postérieures ne diffèrent de celles du Rabdion de Forsten. La vestiture AL UICTeS de la gorge est aussi pareille à ceile de ce dernier. Ecailles : 15 rangées jongitudinales au tronc; 5 à la queuc. Scutelles : 2 gulaires ; 140-165 ventrales, 4 anale non divisée, 12-18 sous-caudales. | DEnrs. Maxillaires Ta ; Palatines 9-40 ; Piérygoïdiennes, 91-29, * Cororariox. L'un are trois ubmune que nous possédons de cette es- pèce n'offre, sur le milieu de la tempe, que la trace d’une tache jaunâtre, qui est au contraire bien distincte chez les deux autres, où l’on voit en outre une raie, jaunâtre aussi, placée en manière de demi-collier en travers du cou. Le premier a tout le reste de son corps uniformément brun-noirâtre ; le second et le troisième ont le leur d’un brun rougeûtre ou purpurescent , irisé de bleu ; mais cette teinte est moins foncée ou plus claire sur les parties inférieures que sur les supérieures. Dimensions. La tête a en longueur le double de sa largeur prise vers le milieu des tempes et le quadruple de celle que présente le museau à l'a- plomb des narines. Les yeux ont en diamètre un peu plus du quart ou un peu moins du tiers du travers de la région sus-inter-orbitaire. Le tronc est aussi haut et de 52 à 38 fois aussi long qu’il est large à sa partie moyenne. | La queue entre au plus pour le douzième, au moins pour le vingtième dans la longueur totale. Celle-ci, mesurée chez le moins petit de nos individus, donne 24 centi- mètres et 8 millimètres; soit : Tête , long. 0m 608, Tronc , long. Om 222, end long, 0m 018, 192 _ OPHIDIENS AGLYPHODONTES. Pare. C'est de Macassar que cette espèce a été envoyée au Musée de Leyde par les voyageurs naturalistes de cet établissement, qui a bien voulu céder au nôtre deux des trois sujets d’après lesquels nous venons de faire cette description. Le troisième existait depuis longtemps dans notre çol- lection , sans l'indication du lieu de son origine. VIe GENRE. ELAPOIDE. — ELAPOIDIS (1). H. Boié. CARACTÈRES ESSENTIELS. Corps étroit, cylindrique , épais ; des dents palatines ; tête à museau obtus, arrondi. Queue pointue, de près du quart de la longueur du tronc. Tête un peu plus large que le cou. Écailles du dos et des flancs carénées. Gastrostèges très-larges entourant presque la moitié du tronc. CARAGTÈRES NATURELS. Les neuf plaques sus-céphaliques ordinaires ; la seconde nasale est concave ; une frénale touchant à l'œil ; point de pré-oculaires ; six supéro-la- biales, dont l’avant-dernière est très-allongée et dont la 3e et la 4e bordent l’œil. Écailles striées, fortement uni-carénées , losangiques, allongées. Scutelles abdominales ne se redressant pas contre les flancs ; les sous-caudales divisées. Côtés du ventre arrondis. Narine grande, circulaire, latérale, s’ou- . vrant entre les deux plaques nasales. Yeux petits, à pupille ronde. La tête osseuse a les plus grands rapports de conforma- tion avec celles des Rabdions, surtout avec l'espèce de Forsten. Cependant l’arcade orbitaire n’est pas incomplète en arrière, comme l'indique M. Schlegel (Tome If, page 44) ; 1l est vrai que cet encadrement postérieur est très-grêle , toute- (1) D'Elaps (‘E4Ÿ) nom d’un genre d'Ophidiens de la section des Protéroglyphes et de «dc, forme. » CALAMARIENS. G. ELAPOIDE, À. 195 fois le petit rebord osseux atteint l'os maxillaire supérieur justement au point où s’opère l'articulation de l'os transverse avec le sus-maxillaire. Le crâne est allongé et offre une assez grande différence entre ses extrémités antérieure et posté- rieure, surtout depuis l’origine des os frontaux jusqu’au trou occipital. Les os mastoïdiens sont excessivement courts , ainsi que les intra-articulaires. Les sus-maxillaires sont remarqua- bles par leur brièveté, qui est rendue plus apparente encore, parce que les palatins qui leur correspondent et semblent même les remplacer sont eux-mêmes très-courts, rapprochés et courbés en dedans et que les ptérygoïdiens ont pris com- parativement une grande longueur ; qu’ils se sont considéra- blement écartés entr’eux ou portés en dehors et que les cro- chets nombreux qui les garnissent sont très-serrées et au- delà de 50. 4. L'ELAPOIDE BRUN. Ælapoïidis fuscus. H. Boié. CaracrÈres. Parties supérieures brunes ou noirâtres, tantôt uniformément, tantôt avec des taches blanchâtres. SyNonymiE, Elapoidis fuscus ou Elapodes fusca ?. H. Boié. Erpet. de Java. PI, 45. (non publiée). 1827. Elapoidis fuscus. F. Boié. Isis, Tom. 20, page 519, 1830. Elapoidis fuscus. Wagl. syst. Amph. page 194. 1837. Calamaria elapoides. Schleg. Ess. Physion. Serp. Tom. FI. page 133 ; tome IT, page 44 ; pl. I. fig. 31-33. 4853. Osceola élapsoidea Barrn et Girarn. Catal, p. 133. DESCRIPTION. Ecanrure. La plaque rostrale, qui est bien développée, se rabat un peu sur le dessus du museau et offre un fort enfoncement semi-circulaire oc- cupant toute la largeur de sa surface, dans le tiers inférieur de sa hauteur. Sa figure simule celle d’un demi-disque , taillé à sept pans inégaux, savoir . un grand, qui est le basilaire , échancré en croissant pour le passage de la langue ; quatre , beaucoup moins étendus, en rapport avec les inter” nasales ef les nasales antérieures ; et deux, comparativement assez petits, Soudés aux supéro-labiales de la première paire, A9. OPHIDIENS AGLYPHODONTES. . Les inter-nasales, dont le diamètre transversal et le longitudinal sont égaux, ont deux angles droits en arrière, deux obtus opposés à ceux-ci, et un autre obtus aussi, ayant son sommet situé positivement au-dessus de la narine. Les pré-frontales sont d’une grandeur au moins double de celle des inter-nasales , et plus allongées dans leur moitié latéro-externe que dans leur moitié latéro-interne. Elles offrent sept côtés très-inégaux , dont le plus long tient à la frontale et le plus court à la sus-oculaire; le plus petit après ce dernier, est celui qui touche à l'œil. La frontale, qui est fort grande, a six bords, deux latéraux extrêéme- ment courts et convergents d’avant en arrière, deux antérieurs , au contraire très-étendus, formant ensemble un angle bien ouvert, et deux postérieurs non moins longs que leurs opposés, mais réunis sous un angle aigu. | ' Les sus-cculaires , qui sont d’une petitesse peu ordinaire et qui descen- dent derrière les yeux, ont chacune six pans , dont deux très-petits res- pectivement soudés à la pré-fronlale et à la post-oculaire , et trois, presque également grands entre eux, en rapport, l’un avec la frontale, l’autre avec la pariétale , et le troisième avec le globe de l’œil. Les pariétales offrent chacune quatre bords, dont le temporal et son op- posé forment ensemble un long angle aigu ayant son sommet obliquement tronqué, ce qui permet à ces plaques de laisser s’enfoncer un peu entre elles deux la première écaille dela série médio-dorsale; celui de leurs bords qui s'articule avec la sus-oculaire tient aussi à la post-oculaire. La première nasale est moins large, mais plus haute que la seconde ; celle-ci est presque carrée et celle-là pentagonale. La frénale qui, vu l'absence de pré-oculaire, s'étend jusqu’à l'œil, est oblongue ou sub-oblongue ; elle a cinq pans : un supérieur parfaitement droit, deux inférieurs faisant ensemble un angle fort obtus , que soutien- nent la troisième et la quatrième supéro-labiales, un antérieur et un pos- térieur , tous deux perpendiculaires, mais dont l’un est moins court que l'autre. : La post-oculaire est-une très-petite plaque pentagone , qui s’appuie sur la quatrième supéro-labiale et sur la cinquième. Il existe, de chaque côté, trois squammes temporales inégalement allon. gées : celle qui l’est le moins repose sur la sixième supéro-labiale; celle qu; l'est le plus côtoie la moitié postérieure de la pariétale ; l’autre se trouve resserrée entre la première moitié de cette dernière plaque et la cinquième Supéro-labiale, ayant son extrémité antérieure contigue à la post-oculaire. La première des six plaques qui garnissent chacun des bords de la lèvre supérieure a presque la figure d’un quadrilatère rectangle. La seconde, un CALAMARIENS. G. ELAPOIDE, 4. 195 peu moins petite que la précédente, offre deux angles droits en bas et un très-ouvert entre deux peu obtus, en haut. La troisième , une fois plus élevée que la deuxième , présente cinq bords inégaux , savoir : un supérieur fort petit, touchant à l'œil ; un inférieur d’une étendue triple de celle de son opposé ; un postérieur très-haut et parfaitement perpendiculaire; et deux antérieurs dont l’un, soudé à la supéro-labiale précédente, est aussi perpendiculaire, tandis que l’autre se penche fortement en arrière, afin de se glisser sous la frénale pour pouvoir monter jusqu’à l'orbite. La qua- trième, qui est plus haute que large , serait réguliérement quadrangulaire, si son bord supérieur n’était pas brisé sous un angle obtus, dont l’un des côtés touche au globe oculaire et l’autre à la plaque post-orbitaire. La cin- quième est sub-quadrilatère oblongue et d’un développement égal à celui de trois de ses congénères; Enfin la sixième, de près de moitié moins grande que celle qui la précède immédiatement, offre deux angles pres- que droits en avant et un sub-aigu entre deux obtus en arrière. La plaque du menton ases deux bords latéraux beaucoup moins étendus que l’antérieur et réunis sous un angle très-ouvert. Il y a sept paires de plaques inféro-labiales. Celles de la première paire, pentagones inéqui-latérales, se conjoignent derrière la mentonnière sans s’enfoncer entre les plaques inter-sous-maxillaires antérieures. Celles de la seconde paire sont presque carrées. Celles de la troisième et de la qua- trième représentent des trapèzes. Celles de la cinqu‘ème offrent deux an- gles droits en avant et un aïgu entre deux obtus en arrière. Celles de la sixième et de la septième sont quadrilatères et fort étroites, mais la lon- gueur des unes est presque triple de celle des autres. Les plaques inter-sous-maxillaires antérieures et les postérieures sont aussi étendues longitudinalement les unes que les autres : les premières ressemblent à des rectangles et les secondes à des triangles isocèles, dont les côtés égaux sont les plus longs des trois. Ces dernières plaques s’écartent l'une de l’autre à la manière des branches d’un V. Dans leurécartement, se trouvent logées deux petites squammes de figure irréguliére, immédiate- ment après lesquelles commence la série des scutelles du dessous du Corps. Les parties latérales de la gorge présentent chacune, indépendamment d’une grande squamme allongée côtoyant les trois dernières plaques inféro- labiales, quatre rangs obliques d’assez petites écailles sub-quadrangulaires, oblongues. Ecailles : 15 rangées longitudinales au tronc , 6 à la queue. Scutelles : 4 gulaires ; 140-144 gastrostèges larges ; 1 anale non divisée ; 75-78 sous-caudales, 1926 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. Dents. Maxillaires == Palalines , 16-17. Ptérygoïdiennes, 55. -9 CoLorarion. Cette espèce, dont les parties inférieures sont d’un bleu d'azur pâle et les supérieures d’un rouge carmin brillant et irisé pendant la vie, ne conserve rien de cette riche coloration après la mort. En effet, quelques-uns des individus conservés dans l’alcooi, que nous avons eu loe- casion d'observer , ont le dessus et les côtés du corps uniformément noi- râtres ; d’autres offrent, au lieu de cette couleur, un brun tirant sur le rougeâtre; et il en est qui diffèrent des précédents, en ce que leurs plaques labiales et sus-céphaliques , ainsi qu’an plus ou moins grand nombre de leurs écailles du dos et des flancs, sont blanchôtres ou roussâtres avec un encadrement brun ou noir. Mais chez tous, les régions inférieures pré- sentent une teinte d’un blanc jaunâtre , assez fortement lavée de brun sur la marge recouvrante des scutelles abäominales et des sous-caudales, Dimensions. La tête a en longueur un peu moins du double de la lar- geur qu’elle offre vers le milieu des tempes, largeur qui est presque nc de cëlle que présente le museau en avant des narines. Les yeux onten diamètre le cinquième du travers de la région inter-sus- orbitaire. Le tronc est aussi haut et de 38 à 42 fois aussi long qu’il est large à sa partie moyenne. | La longueur de la queue est contenue de trois fois et demi à quatre fois dans la longueur totale du corps, qui donne 47 centimètres et 4 millimètres chez l’un de nos exemplaires. Tête, long. 0" 014. Tronc, long. 0" 558. Queue, long. 0m 122. PaTrie. L’'Elapoïde brun habite l'ile de Java. C’est à Kuhl et Van- Hasselt qu’on en doit la découverte. Plusieurs individus que notre Musée possède lui ont été donnés par celui de Leyde. CALAMARIENS. G, ASPIDURE, À. 197 EEE ——— VILCGENRE. ASPIDURE. — ASPIDURA (4). Wagler CARACTÈRES ESSENTIELS. Les urosièges en rang simple et très-large sur une queue courte, conique ; corps d'une même grosseur que le tronc; à plaque pe ou frontale unique impaire ei non divisée. CARACTÈRES NATURELS. Huit plaques sus-céphaliques seu- lement, l’inter-nasale n'étant pas divisée en deux. Deux na- sales; point de frénale, dont la place est occupée par une portion descendante de la pré-frontale; une pré-oculaire; deux ou accidentellement trois post-oculaires. Six supéro-la- biales, dont la quatrième borde l’œil inférieurement. Ecailles lisses, losangiques, très-distinctement oblongues sur le dos et plus petites que le long du bas des flancs où elles sont presque carrées. Gastrostèges se redressant à peine contre ces derniers ; les urostèges entières. Côtés du ventre sub-ar- rondis. Narine petite, sub-ovalaire, s’ouvrant entre les deux plaques nasales et la première supéro-labiale. Pupille ronde. La plaque frontale antérieure ou inter-nasale impaire ou non divisée. Queue conique à urostèges simples. , CARACTÈRES ANATOMIQUES. La tête osseuse est au moins quatre fois plus longue que large et de même largeur dans les quatre cinquièmes postérieurs, en arrière des orbites qui s’y trouvent comprises ; les os nasaux s’avancent en pointe aigue pour s'unir à l’inter-maxillaire et se trouvant ainsi en- cadré entre les frontaux latéraux qui forment l’arcade orbi- taire antérieure et donnent un point d'appui aux sus-maxil- Jaires. Ceux-ci sont longs, garnis de beaucoup de dents ou crochets serrés, un peu courbés en dehors. Les palatins, qui se confondent avec les ptérygoïdiens sont dentés dans toute (1) A'œris, Clypeus, bouclier ; #94, queue. L'espèce type de ce genre fait partie de celui que M. Schiegel nomme Calamaria ; Boié, dans son Erpétologie de Java, qui n’a pas été publiée, l'avait rangée parmi les Scytales de Merrem, 128 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. leur longueur. Les os transverses sont si courts, qu'on peut à peine les distinguer et croire à leur existence. 4. L'ASPIDURE SCYTALE. Aspidura Scytale. Wagjler. Caracrères. Dos d’un brun plus ou moins clair avec de petits points noirs généralement disposés sur une rangée médio-longi- tudinale. Une grande tache noire de chaque côté du cou." Synonymie. Scytale Brachyorrhos. H. Boié. Erpei. de Java, pl. 25. (manuscrit.) 1827. Scytale Brachyorrhos. F. Boié. Isis , Tom. 20, pag. 517. 4830. Aspidura scytale. Wagl. Syst. Ampbh. pag. 191. 1837. Calamaria scytale. Schleg. Ess. Physion. Serp. Tom. I. pag. 132ettom.2 , pag. 42, n° 12. DESCRIPTION. Ecarüre. La plaque rostrale est extrémement petite; sans Ia tronca- ture que présente son sommet, elle aurait la figure d’un triangle équi-la- téral ; sa surface offre un profond enfoncement semi-circulaire tout près de son bord basilaire. L'inter-nasale , dont le développement est de beaucoup supérieur à celui de la plaque précédente, a cinq bords dont deux trés-longs formant un angle sub-obtus enclavé dans les pré-frontales, deux moins étendus soudés chacun de son côté aux deux nasales; et un fort court articulé avec le haut de la rostrale. Les pré-frontales qui descendent sur les régions frénales pour s’appuyer sur la seconde et la troisième supèro-labiales, ont huit pans fort inégaux, . les deux plus grands touchent respectivement à cette dernière plaque et à l'inter-nasale ; les deux plus petits tiennent à la nasale postérieure et à la deuxième supéro-labiale ; par les quatre autres , elles se trouvent en rap- port d’abord ensemble , puis avec la frontale, ensuite avec la sus-oculaire, enfin avec la pré-oculaire. La frontale offre cinq côtés égaux. Les sus-oculaires représenteraient exactement des carrés longs si leur bout antérieur n’était pas un tant soit peu plus large que le postérieur ; le sommet deleur angle antéro-externe est contigu à celui de l’angle supérieur de la pré-oculaire, Les pariétales sont allongées et se terminent, en arrière, par un angle sub-aigu à sommet arrondi. Les deux plaques nasales sont extrémement petites ; l’antérieure est tra- pézoïde et la postérieure pentagone sub-équilatérale, CALAMARIENS. @. ASPIDURE. À. 129 La pré-oculaire représente un trapèze rectangle, dont le sommet aigu est ici dirigé en haut où de façon qu'il se trouve en contiguité avec celui de ‘ l’angle antéro-externe de la sus-oculaire. ® La post-oculaire supérieure est à peu près carrée et l’inférieure sub- pentagone , plus haute que large ; celle-ci est sauvent divisée en deux. Les tempes sont revêtues chacune de trois squammes, dont l’une, grande et losangique, touche à la post-oculaire inférieure et s'appuie sur les deux dernières supéro-labiales ; la seconde , rhomboïdale et plus allongée que la première , est placée à sa suite le long de la pariétale ; Ja troisième , en losange et de moitié moins développée que la précédente, est située entre elle et l’ extrémité postérieure de la sixième supéro- labiale. La première supéro-labiale , qui est fort petite, affecte une figure car- rée, mais elle est réellement hexagone , attendu qu’en haut, elle offre trois petits paus, dont l’un borde une partie de l’orifice de la narine, et les deux autres soutiennent les deux plaques nasales. La seconde supéro-labiale est d’une petitesse un peu moindre que la première et bien distinctement pentagonale. La troisième présente à elle seule une surface plus étendue que ceiles - des deux précédentes réunies ; elle ressemblerait assez exactement &# un quadrilaière oblong, si l'angle par le sommet duquel elle tient à la pré-ocu- laire n’était pas légèrement tronqué. La quatrième offre à peu près la même longueur que la seconde , mais elle a plus de largeur dans sa moitié postérieure, qui touche au globe de l'œil et à la plaque post-oculaire inférieure. La cinquième, seulement un peu plus courte que la précédente, est pentagonale et beaucoup moins haute en arrière qu’en avant, où elle se trouve en rapport avec la post-oculaire d’en bas. La sixième et dernière est assez allongée , coupée presque carrément à son extrémité antérieure et en angle aigu à l'extrémité postérieure. La plaque mentonnière étant très-dilatée transversalement a son bord antérieur beaucoup plus étendu que chacun des deux autres, qui forment un angle fort ouvert. Xl y a six paires de plaques inféro-labiales. Celles de la première paire sont des lames oblongues, placées en travers au dessous du menton, qui ont chacune le bout par lequel elles se touchent coupé carrément , tandis que son opposé l’est en angle aigu. Celles de la seconde et de la troisième paires ont l’apparence de trapèzes. Celles de. la quatrième offrent deux angles presque droits en avant et ut aigu entre deux obtus en arrière. Enfin, celles de la cinquième et de la sixième sont, tantôt rectangulaires , tantôt sub-rhomboïdaies. Les plaques inter-sous-maxillaires antérieures sont excessivement déve- REPTILES , TOME VII. 9. 130 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. loppées, et chacune d'elles est à peu près un quadrilatère oblong. Les in- ter-sous-maxillaires qui n’ont guère que le tiers de la grandeur des précé- dentes , présentent cinq angles peu inégaux. Immédiatement derrière, vient une suite de quatre ou cinq scutelles gu- laires, puis commence la série de celles dites abdominales. Il existe, de chaque côté de la gorge, trois rangées obliques d'écailles hexagones oblongues. Ecailles : 17 rangées longitudinales au tronc, moins à la queue. Scutelles : 4-5 gulaires; 157-148 ventrales; 1 anale entière; 25-33 urostèges. 20 4-25 CozoraTion. Cette espèce , telle que nous la possédons dans les collec- tions ou conservée dans l'alcool, offre tantôt une teinte fauve ou jaunâtre, tantôt une couleur brunâtre sur toutes ses parties supérieures; celles-ci présentent soit une seule, soit trois séries longitudinales de points noirs oblongs, toujours fort espacés. Une raie brune s’étend de chaque côté de l’anjmal depuis la tête jusqu’à l’extrémité de la queue. T1 existe parfois des marbrures d’un brun plus ou moins foncé sur les flancs et les régions sous- maxillaires. Le cou porte latéralement deux grandes taches noires qui, chez certains individus , se réunissent en manière de demi-collier; une troisième tache noire , beaucoup plus petite qne les précédentes , occupe le milieu de l’oc- ciput. La face inférieure du corps est d’un blanc sale ou jaunätre. _ Drmensions. La tête a en longueur environ le double de la largeur qu’elle présente vers le milieu des tempes. Les yeux ont en diamètre au plus le tiers du travers de la région sus- inter-orbitaire. Le tronc est à peu près aussi haut et 38 ou 39 fois aussi long qu'il est large à sa partie moyenne. La queue entre au plas pour le sixième, au moins pour le dixième dans la longueur totale, qui nous donne 40 centimètres chez l’un de nos plus grands individus. C’est en raison du rang simple de l'écaillure sous-caudale qui estsem- blable à ce qu’on observe dans le Scytale, que Merrem a eu l'idée d’im- … poser à cette espèce d’Aspidure le nom qui la désigne aujourd'hui. Tête, long. 0" 009. Tronc, long. 0" 55. Queue, long. Om" 041. Parme. L'Aspidure scytale n’a jusqu'ici été trouvé qu’à Ceylan et aux Philippines ; c’est une découverte dont la science est redevable à feu Leschenault de ia Tour. M, Schlegel qui a fait connaître cette espèce Dents. Maxillaires. : Palatines, 15-18. Piérygoïdiénnes, 26-28. €ALAMARIENS. @. CARPHOPHIS. À, 154 d'après Boié, rappelle que ce dernier l’a décrite d'après deux individus provenant du Muséum de Paris et que c'est à tort qu’on l'avait indiquée comme originaire de Java. VIIL GENRE. CARPHOPHIS — CARPHOPHIS (4). Nobis. CARACTÈRES ESSENTIELS. Corps cylindrique, très-gréle, à écailles. lisses ; urostèges en double rang, à museau conique, arrondi, non déprimé. CaRACTÈRES NATURELS. Les neuf plaques sus-céphaliques ordinaires (2); une seule nasale, grande, à surfate convexe; une frénale oblongue ; point de pré-oculaire; cinq supéro- labiales, dont la 3° et la 4e bordent l'œil. Écailles lisses, hexagones, sub-équilatérales. Gastrostèges se redressant à peine contre les flancs ; les urostèges divisées. Côtés du ventre sub-anguleux. Narine tout-à-fait ronde, s’ouvrant près du bord antérieur de la plaque nasale. Pupille ronde. CARACTÈRES ANATOMIQUES. Tête conique, un peu déprimée, excessivement petite, peu distincte du tronc qui est un peu plus gros. Ce genre a beaucoup de rapports avec celui des Conocéphales; mais il s'en distingue par ses écailles supé- rieures lisses et non carénées. Ce genre ne comprend que deux espèces qui diffèrent entre elles par les couleurs. 4. LE CARPHOPHIS AGRÉABLE, Carphophis Amæna. Nobis. (Coluber amænus, SAv). Li CarAcTÈRES. Parties supérieures du corps d’un brun marron; régions inférieures rouges pendant la vie, blanches après la mort. (1) Ké:@y, fétu ; o@i, serpent. (2) À moins, comme cela arrive quelquefois, que les inter-nasales ne se trouvent complétement confondues avec les pré-froniales , ce qui réduit à sept le nombre des plaques sus-céphaliques, Q * 452 OPHIDIENS AGLYPRODONTES. Synonywx. 14825. Coluber amænus. Sage Journ. Aead. nat. Sc. Philad. vol. 4, pag. 237. 4827. Coluber amænus. Harl. Gener. North amer. Rept. {Journ. Acad. nat. Sc. Philad. vol. 5, Part. If, pag. 355.) 1837. Calamaria amæna. Schleg. Ess. Physion. Serp. Tom. I, pag. 130 ; tom. IT, pag. 31 ; pl. I, fig. 49-20. 1839. Coluber amænus. Storer, Report on the Rept. of Mas- sachusetts, pag. 226. 4842. Brachyorrhos amænus. Holbr. North Amer. Rept. vol. 3, pag. 115, pl. 27. 14844. Coluber amænus. Linsley. Amer. Journ. scient. by Sil- liman. vol. 45, pag. 43. 1843. Carphophis amæna. Gerv, Dict. d'Hist. nat. Ch. D’or- bigny Tom. [IL , pag. 191. Carphophiops vermiformis. Ejusd. loc. cit. 1853. Celata amæna. Baird et Girard. cat. Serp. Am. p. 129. DESCRIPTION. Écarccure. La plaque rostrale, qui, en raison de son grand développe- ment, protège le dessus et le dessous du museau, a la surface de sa portion inférieure creusée d’un sillon semi-circulaire. Elle offre sept pans iné- gaux, savoir : deux fort longs, soudés aux nasales, un également assez étendu, fortement échancré pour le passage de la langue, deux comparati- vement très-courts, formant un angle obtus enclavé dans les inter-nasales, et deux encore plus courts, articulés avec ies supéro-labiales de la pre- mière paire. Les plaques inter-nasales se trouvent parfois confondues avec les pré- frontales, mais, le plus souvent, elles en sont bien distinctes et séparées ; elles présentent une dimension considérablement moindre que celle de ces dernières, une figure sub-triangulaire et un diamètre transversal beaucoup plus étendu que le longitudinal. Les pré-frontales, qu’elles soient ou non réunies aux inter-nasales, ont ehacune sept bords inégaux par deux des plus petits desquels elles touchent à l'œil et à la sus-oculaire. g La frontale, qui est excessivement grande, a six pans (1), deux latéraux très-courts ei distinctement convergents d'avant en arrière, deux anté- odeurs our ARRETE TER ET RATES RE (4) C'est à tort que M. Holbrook signale cette plaque, nommée par lui la verlicale, comme étant sub-triangulaire ; car elle a réellement six côlés bien distincts, : CALAMARIENS. G. CARPHOPHIS. À. 1355 rieurs forts longs, réunis sous un angle plus ou moins obtus, deux posté- rieurs non moins étendus que leurs opposés et formant ensemble un angle aigu et avec les latéraux deux angles extrêmement ouverts. Les sus-oculaires, à peine pluslongues qu’elles ne sont larges en arrière, ont leur extrémité postérieure coupée carrément, ainsi que l’antérieure qui est beaucoup plus étroite que celle-ci et soudée aux pré-frontales. Les pariétales sont hexagones ou heptagones inéquilatérales , sub-oblon- gues et, contre l'ordinaire, peu rétrécies à leur partie terminale, qui, par cela même, est largement tronquée ; un de leurs pans tient à la plaque post-oculaire. La nasale représente un trapèze ne ou sub- rectangle, dont le sommet aigu monte plus ou moins entre la rostrale et l’inter-nasale. La frénale n’est pas exactement un quadrilatère oblong, parce que son bord inférieur est brisé sous un angle excessivement ouvert et que son bout en rapport avec l'œil est un peu plus étroit que celui qui touche â la nasale. La post-oculaire est pentagonale et près de moitié moins développée que la frénale. Ilexiste sur chaque tempe deux grands squammes allongées placées bout à bout le long de la plaque pariétale : l’une, de figure sub-rectangulaire, repose sur la cinquième supéro-labiale et tient par son extrémité antérieure à la post-oculaire et à la quatrième supéro-labiale : l'autre, dont le bord inférieur est légèrement arqué, a au-dessous d'elle deux ou trois écailles peu différentes de celles du cou, . Les quatre premières plaques de chacune des deux rangées qui revétent la lévre supérieure augmentent graduellement en hauteur d’avant en ar- rière. La cinquième et dernière offre au contraire moins d’élévation, mais une longueur beaucoup plus grande que les précédentes. La première res- semble à un trapèze rectangle, dont le sommet aigu est ici le supéro- postérieur. La seconde a la méme figure, quand elle n’est pas carrée (1). La troisième et la quatrième ont deux angles droits en bas et trois oblus en haut. La cinquième est quadrilatère , oblongue et moins étroite à son extrémilé terminale qu’à son bout antérieur. La plaque mentonnière a son bord libre légèrement curviligne et un peu plus étendu que les deux autres, qui forment un angle obtus. Ïl y a six paires de plaques inféro-labiales. Celles de la première paire, qui sont pentagones inéquilatérales, se conjoignent par un de leurs plus petits pans en arrière de la mentonnière, mais elles ne s’enclavent point (1) Chez un de nos individus, cette seconde plaque süpéro-labisis trouve confondue avec la première. 434 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. entre les inter-sous-maxillaires antérieures. Celles de la seconde paire re- présentent des trapèzes rectangles, dont le sommet aigu est ici l'antéro- supérieur. Celles de la troisième paire seraient des qu'drilatères rectan- gles, si leur bord postérieur n’était pas un peu plus élevé que son opposé. Celles de la quatrième paire, sub-oblongues et un peu élargies à peu près au milieu, offrent deux angles presque droits un antérieurement et un aigu entre deux obtus postérieurement. Celles de la cinquième paire et de la sixième sont rhomboïdales. à Les plaques inter-sous-maxillaires antérieures sont des quadriiatères oblongs dont l'un des angles, ici l'antéro-externe, aurait son sommet tronqué. Les inter-sous-maxillaires postérieures, d’un fiers plus courtes que les précédentes, offrent quatre angles dont les deux postérieurs sont arrondis. On voit, intermédiairement à ces dernières plaques et à la première scu- telle du dessous du corps, une rañgée longitudinale de trois ou quatre squammes sub-hexagones un peu dilatées en travers et, latéralement à celles-ci, quatre séries obliques de chacune trois écailles sub-rhomboï- dales presque aussi développées que les squammes médio-gulaires sus- mentionnées. ; Très-souvent, les deux rangs médians des piéces de l’écaillure du dessus de la queue n’en forment qu’un seul sur une plus ou moins grande partie de l'étendue de cet organe, dont la pointe s'emboîte dans une grande squamme conique, tellement effiiée, qu'eile a l'apparence d’une épine. Écailles : 13 rangées longitudinales au tronc, 6-8 à la queue. Scutelles : 117 ventrales (1), I anate divisée, 29 -36 sous-caudales. Dents. Maxillaires Lis Palatines ? Piérygoïdiennes, 25 Cocorarion, Un brun marron très-brillant, plus où moins clair, plus ou moins foncé, est répandu sur les parties supérieure e2 latérales de la queue. Après la mort, une teinte blanche el pendant la vie, une couleur rouge assez semblable à celle de la chair du saumon , règne uniformément sur les lèvres, sur les régions sous-maxillaires, sur la gorge, sur les scu- telles abdominales, sous la queue et sur les deux séries d’écailles qui bordent le ventre de chaque côté. Dimexsioxs. La tête a en longueur deux fois la largeur qu’elle offre vers le milieu des tempes, largeur qui est un peu plus que double de celle que présente le museau en avant des narines. (1) Schlegei dit en avoir compté jusqu’à 427, et M. Thomas Say, de 123 à 134. CALAMARIENS. G. CARPHOPHIS, 2. 135 Les yeux ont en diamètre le cinquième environ du travers de la région sus-inter-orbitaire. Le troncest à peu près aussi haut et 26 fois aussi long qu'il est large à sa partie moyenne. La queue fait presque le sixième ou un peu moins du septième de la longueur totale du corps. L'un de nos sujets mesure du bout du museau à l'extrémité de la queue 0", 145, qui se décomposent ainsi : Tête, long. 0", 006. Tronc, long. 0", 112. Queue, long. 0m, 027. Mais l'espèce devient un peu plus grande, car M. Schlegel nous ap- prend que le Musée de Leyde en renferme un individu qui est long de 24 centimètres. Parrie. Le Carphophis amæna est originaire de l'Amérique du nord : M. Holbrook dit qu’il se trouve dans tous les états atlantiques depuis le New-Hampshire jusqu’en Floride inclusivement, et qu’on le rencontre aussi dans ceux de l’Alabama, du Mississipi et de la Louisiane. Notre Musée en possède deux individus. Mogurs. Cette espèce se tient habituellement sous les pierres et sous les troncs d'arbres tombés de vétusté ; le savant naturaliste, que nous. venons de nommer, assure qu’elle se nourrit d'insectes. Il n’est guerre possible, en effet, que l’exigu diamètre de la bouche admette une proie plus volumineuse. k 2, CARPHOPHIS DE HARPERT. Carpophis Harperti. Nobis. CaracrÈères. Régions supérieures et latérales du eorps d’un gris jaunâtre ou olivâtre, clair-semées de trés-petits points noi- râtres. DESCRIPTION. EcarrroRe. La plaque rostrale, dont la figure est triangulaire, a sa sur- face un peu bombée et creusée d’un petit sillon curviligne près de son bord inférieur, Les inter-nasales représentent des triangles ps Les pré-frontales sont très grandes et un peu rabattues sur les régions frénales ; elles seraient trapézoïdes, si leur angle postéro-externe n'avait point son sommet un peu tronqué , ce qui donne à chacune de ces plaques un cinquième pan, fort petit en comparaison des autres , lequel borde en partie le devant du globe de l'œil. 1306 OPHIDIENS AGLYPHODONTES, La frontale, qui est oblongue, offre cinq bords, un transverso-rectiligne en avant, un légèrement infléchi en dedans de chaque côté, et deux réunis sous un angle très-aigu en arrière. Les pariétales sont bien développées surtout en longueur et leur largeur est un peu moindre postérieurement qu’antériourement ; elles abaissent sur la tempe leur angle antéro-externe, dont le sommet s’unit à celui de la cinquième supéro-labiale juste derriëre la post-oculaire du milieu (1). La première plaque nasale est inéqui-quadrilatère et plus haute que large; la seconde est hétéro-pentagonale et moins élevée, mais un peu plus étendue transversalement que la précédente, La frénale est sub-rectangulaire et fort allongée. Aussi s’ayance-t-elle jusqu’au globe de l'œil, où elle sert d'appui à la portion descendante de la pré-frontale, laquelle tient lieu de pré-oculaire. Des trois post-oculaires qui existent, la médiane est la plus grande ; ses deux congénères sont carrées, tandis qu’elle offre cinq angles dont un seul, le postérieur, est aigu. Toutes trois se trouvent enclavées dans un che- yron (>) que forment un bord descendant de la pariétale et un hord mon- tant de la cinquième supéro-labiale. À Une très-grande squamme occupe sur chaque tempe l'espace compris entre la plaque pariétale et les supéro-labiales de la cinquième et de la sixème paires; à sa suite en viennent d’abord deux autres superposées, puis trois, superposées aussi, ayant la même figure, mais un développe- ment beaucoup moindre. La première plaque supéro-labiale simule un trapèze et la seconde un rectangle ; celle-ci est moins petite que la précédente, mais elle l’est un peu plus que la suivante , qui est pentagone. La quatrième est sub-trapé- zoïde et située toute entière sous l'œil, au lieu que la troisième, qu’elle n’égale pas en hauteur , n’a que sa moitié postérieure placée sous cet or- gane. La cinquième, dont la surface est fort grande en comparaison de ses congénères, offre cinq angles , deux droits en baset trois obtus en haut, dont le médian se trouve en contiguité par-son sommet avec celui de l'an- gle antéro-externe de la plaque pariétale. La sixième est beaucoup moins développée, mais de méme figure que la cinqu'ème. La plaque mentonnière a ses deux bords latéraux réunis sous un angle très-ouvert et notablement plus courts que l’antérieur. On compte six paires de plaques inféro-labiales. Celles de la première paire sont pentagones, inéquilatérales et beaucoup plus étendues transver- salement que lougitudinalement. Ceiles de la seconde sont petites et à peu D A Et" © Ur ton (4) 31 faut se souvenir qu’il y a ici trois post-oculaires de chaque côté. CALAMARIENS. G. CARPHOPH3S. 2. 157 près carrées; celles de la troisième, quadrangulaires oblongues et plus étroites en avant qu’en arrière; celles de la cinquième, sub-rectangu- laires , de même que celles de la cinquième et de la sixième, dont le déve. - loppement est moindre que celui des précédentes. Les plaques inter-sous-maxillaires antérieures sout fort allongées et les postérieures aussi : les unes donnent ensemble une figure disco-elliptique ; les autres s’écartent à la manière des branches d’un À, entre lesquelles se trouve enclavée une squamme triangulaire. Immédiatement après celle-ci, commence la série des scutelles du dessous du corps. Écailles : 45 rangées longitudinales au tronc , 11 ou 13 à la queue. Seutelles : 111 one I anale double , 32 urostèges. DeNTs. Maxiflaires 2 ? Palatines, 20. Piérygoïdiennes , 25. Cozorarion, Ce Sont a le dessus et les côtés du corps d’une teinte grise, lavée de jaunâtre ou d'olivâtre et marquée çà et là de très-petits points noirâtres ; ses parties inférieures sont bianches. Dimensions. La queue n’a guère que le quart de l'étendue du tronc, qui est environ vingt-six fois aussi long qu’il est large à sa partie moyenne. : Les yeux, plus grands que chez le Conocéphale strié, ont en diamètre le tiers environ du travers de la région sus-inter -orbitaire. Le seul individu que nous possédions de cette espèce cire une longueur totale de 16 centimètres et 8 millimètres, soit : Tête, long. 0",007. Tronc, long. 0,13. Queue , long, 0",031. Parrie. Il nous a été envoyé de Savannah (Caroline du Sud) par M. Harpert. 138 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. IX° GENRE. CONOCÉPHALE. — CONOCE- PHALUS (4). Nobis. CARACTÈRES ESSENTIELS. Téle excessivement pelite, tout-à-fart conique; corps légèrement plus gros dans sa région moyenne ; les écailles carénées comme celles des Elapoïdes ; la queue grêle, longue et pointue formant près du quart de l'étendue totale du Corps. CARACTÈRES NATURELS. Une seule inter-nasale , mais les sept autres plaques sus-céphaliques ordinaires. Deux nasales, une frénale allongée, pas de pré-oculaire, une post-oculaire. Cinq supéro-labiales, dont la troisième et la quatrième bordent l'œil inférieurement. Eeailles unicarénées, toutes losangiques, oblongues , étroites, à l'exception de celles des deux séries du bas des flancs, qui sont presque carrées et plus développées que les autres; côtés du ventre sub-arrondis. Gastrostèges ne se redressant pas contre les flancs; les sous-caudales divisées. Narines s’ouvrant chacune dans la première plaque nasale. Pupille ronde. Les Conocéphales, ainsi nommés de la forme de leur tête qui représente un cône à sommet obtus très-faiblement aplati sur quatre faces , n’ont leur bouclier sus-céphalique composé que de huit pièces, attendu que la plaque inter-nasale n°y est pas divisée en deux comme cela a lieu, au contraire chez la grande majorité des Ophidiens. Ils manquent de pré-oculaire, mais ils sont pourvus d’une longue frénale qui touche au globe de l'œil, et de deux na- sales ayant à peu près la même grandeur. Celles-ci offrent (1) Kôvos, ov , cône ; KiQunn fs, lôte. Ce genre est un démembrement de celui du Calamaria de Schlegel. CALAMARIENS. @. CONOCÉPHALE. 139 une surface presque plane, et c’est seulement dans la pre- mière d’entre elles, tout près de la seconde, que se trouve pratiqué l’orifice extérieur de la narine, qui est bâillant , ova- laire et tourné vers l'horizon, suivant l’axe transversal du museau. La plaque dite rostrale ne rabat nullement son som- - met sur ce dernier. ni Les régions préoculaires ne sont point concaves et les sur- ciliaires ne s’avancent pas sur les yeux, de manière à les abriter, ainsi qu’on le remarque quelquefois. * La fente de la bouche est légèrement curviligne. Chacune des deux rangées de plaques qui protègent la lévre supérieure en comprend cinq, dont la troisième et la quatrième concou- rent à l'encadrement squammeux de l’orbite. L’écaillure du tronc et de la queue ressemble à celle des Tropidonotes; c’est-à-dire que les pièces losangiques qui la composent sont, d'une part, très-allongées, et fort étroites partout ailleurs que le long du ventre, où elles affectent une figure carrée, et que d’une autre part, eiles présentent une petite échancrure à leur extrémité terminale, en même temps qu’une arête bien prononcée les partage longitudinalement en deux moitiés égales. Quoique très-larges, les scutelles abdominales ou gastros- tèges ne se redressent point contre les flancs et les urostèges forment un double rang d’un bout à l’autre de la queue. Denrs. Lessus-maxillaires et lessous-maxillaires peu fortes, coniques , diminuant graduellement de longueur à partir, les unes de la seconde ou de la troisième, les autres de la qua- trième ou de la cinquième jusqu'à la dernière inclusivement. Point d’inter-maxillaires. Les palatines et les ptérygoïdiennes de même forme que les précédentes et se raccourcissant de plus en plus depuis l'extrémité antérieure jusqu’à l’extrémité postérieure de chacune des deux rangées non interrompues qu’elles constituent , rangées quis’étendent presque jusqu’au bout terminal des os ptérygoïdes. 140 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. Le présent genre a pour type une espèce qui se trouve Ins— crite sous.le nom de Coluber striatulus dans le systema na- turæ de Linné, espèce que M. Schlegel avait placée dans le groupe générique si peu naturel de ses Calamaria. Par ses écailles carénées, ce genre se rapproche de celui des Ela- poïdes; malgré de très grandes analogies, il se distingue de celui des Atropides dont les écailles sont lisses, mais dont les formes et les dimensions sont à peu prèsles mêmes. Enfin, ces trois genres diffèrent des Calamaires par la longueur propor- tionnelle de la queue qui atteint presque le quart de celle du reste du corps. 1. LE CONOCÉPHALE STRIÉ. Conocephalus striatulus.Nobis. (Coluber striatulus. LInxé.) Caracrères. Grisâtre ou d’un brun de suie en dessus, blan- châtre en dessous. Synonyme. 1766. Coluber striatulus. Linn. Syst. nat. Edit. 12, Tom. I , pag. 273, n° 173. 1771. Le Serpent strié. Daub. Dict, Quad. Ovip. Serp. Tom. IH, pag. 684. 1788. Coluber striatulus. Gmel. Syst. nat. Linn. Tom. I, Part. 3, pag."1087, n° 173. ; 4789. La Striée. Lacép. Hist. Quad. Ovip. Serp. Tom. IF, pag. 285. 4802. Coluber striatulus. Donnd. Zool. Beytr. Linn. Syst. Tom. III, pag. 153. 4802. Coluber striatulus. Latr. Hist, Rept. Tom. IV , pag. 84. 4802, Die Gestreifte natter. Bescht. Lacep. naturg. Amph. Tom. IV , pag. 59. 4803. Coluber striatulus. Daud. Hist. Rept. Tom. VIF, pag. 200. 1820. Natrix striatulus. Merr, Tent. Syst. Amph. ‘pag. 118. 1827. Coluber striatulus. Harl. Gener. North Amer, Rept. (Journ. Acad. nat, scienc, Philad. vol. 8, pag. 354. CALAMARIENS. @. CONOCÉFIIALE. À. 144 ‘1837. Calamaria striatula. Schleg. Ess. Physion. Serp. “Part. I, pag. 133, part. IT, pag. 45. 1842. Calamaria striatula. Holbr. North Amer. Herpet. vol. 3, pag. 123, pl. 29. 1842, Calamaria striatula. Dekay. New-Yorck Fauna, Part. AL, pag. 49. | 4833. Haldea striatula. Baird et Girard, cat. p. 122. DESCRIPTION. -Écauzzure. La plaque rostrale représente un triangle équilatéral. L’inter-- nasale, qui est assez dilatée en travers, à l’apparence d’un losange dont, ici,. les deux sommets aigus, parfois un peu tronqués obliquement, touchent. aux secondes nasales. Les pré-frontales sont fort grandes et à sept pans inégaux qui, abstraction faite de celui par lequel elles se conjoignent, se trouvent respectivement en rapport avec le globe de l'œil, la sus-oculaire, . la frontale, l'inter-nasale, la nasale postérieure et la frénale. La frontale, qui est large et sub-oblongue, a deux bords latéraux rectilignes et paral- lèles, deux antérieurs réunis sous un angle obtus et deux postérieurs for- mant un angle aigu. - Les sus-oculaires sont assez aHongées et coupées presque carrément à leurs deux extrémités, dont la postérieure est un peu moins étroite que l'antérieure, qui s’articule avec la pré-frontale seulement. Les pariétales, qui ont sept ou huit pans inégaux, offrent un certain développement et une largeur distinctement moindre en arrière qu’en avant. La première plaque nasale est trapézoïde et la seconde hexagone iné- quilatérale. La frénale a une longueur double de sa plus grande largeur ; ses deux bouts sont coupés carrément, le postérieur est plus étroit que l’an- térieur ; son bord supérieur est rectiligne et linférieur brisé sous un angle très-ouvert. La post-oculaire est pentagonale et médiocrement développée. Il y atrois squammes temporales de chaque côté : deux, dont la pre- mière tient par son angle antérieur à la post-oculaire et à la quatrième supéro-labiale, sont obiongues, quadrangulaires où pentagones inéquilaté- rales et placées à la suite l’une de l’autre le long de la pariétale ; la troi- sième est sub-losangique et située au-dessous de la seconde et au-dessus de l'arrière de la cinquième supéro-labiale. Les supéro-labialeS augmentent graduellement en hauteur et en lon- gueur à partir du commencement jusqu’à la fin de leur rangée. La pre- mière simule un trapèze rectangle. Les trois suivantes offrent chacune deux angles droits en bas et trois obtus en haut, dont le médian, à la qua- trième, est tronqué à son sommet, sur lequel s’appuie la post-oculaire. La 142 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. cinquième diffère des précédentes en ce que son bout terminal forme un angle aigu, au lieu de présenter un bord vertical. La plaque mentonnière a trois côtés, dont l’antérieur est plus long que chacun des deux autres. ‘Il existe six paires de plaques inféro-abiales. Celles de la première paire, qui sont plus dilatées transversalement que longitudinalement, se- raient rectangulaires, si celui de leurs cinq bords, par lequel elles tiennent ensemble, était droit et non pas oblique. Celles des trois paires suivantes représentent des trapèzes reclangles, dont le sommet aigu se trouve être, ici, l'inféro-antérieur pour les secondes, l'inféro-postérieur pour les troi- sièmeset les quatrièmes. Celles de la cinquième paire sont des quadrilatères oblongs et celles de la sixième offrent deux angles droits antérieurement gt un aigu entre deux obtus postéreurement. Les deux plaques inter-sous-maxillaires antérieures sont grandes, oblon- gues et taiitées obliquement en arrière,-en angle obtus en avant; les pos- térieures le sont obliquement en avant, en angle aigu en arrière. Il n’y a qu'une seule squamme médio-gulaire, affectant la figure d’un triangle enclavé er partie entre les plaques inter-sous-maxillaires de la première paire. Puis immédiatement derrière elle, commence la série des scutelles du dessous du corps. À droite et à gauche de la première de celle-ci et de la squamme médio-guiaire est une très-grande écaille sub- rhomboïdale d’une longueur triple de sa largeur. Écailles : 17 rangées longitudinales au tronc, 15 à la queue. Scutelles : 121-133 ventrales, I anale (entière), 41-50 sous-caudales 18 Dents. Maxillaires ru Palatines, 19-20. Ptérygoïdiennes ? Cozorarion. Toutes les parties supérieures du corps, chez les individus conservés dans l'alcool, sont uniformément soit grisâtres, soit d’un brun de suie, à l'exception des carènes des écailles qui paraissent blanchätres, quand on les examine à la loupe; les régions inférieures offrent celte dernière teinte. D'après M. Holbrook, ce petit serpent, pendant la vie, est en dessus entièrement d’un brun rougeâtre et en dessous, d’une couleur semblable à celle de la chair du saumon. Domexsroxs. Cet Ophidien, l’un des plus petits qué,nous connaissions, a le tronc de 25 à 28 fois aussi long qu’il est large à sa partie moyenne. Ses yeux ont un diamètre un peu plus de la moitié du travers de la région sus-inter-orbitaire. Sa queue entre environ pour le cinquième dans la longueur totale du corps, laquelle nous donne 21 centimètres et 8 milli- mêtres chez celui de nos individus qui est le plus allongé, soit : CALAMARIENS. @. CONOCÉPHALE. À. 143 Téte, long. 0" oil. Tronc, long. 0m 152, Queue, long. 0" 055. Parre. Le Conocéphale strié est originaire de l'Amérique du nord: les sujels que nous en possédons proviennent, pour la plupart, de la Nou- velle-Orléans, d’où ils nous ont été envoyés par M. Barabino. Les autres faisaient partie des collections zoologiques recueillies dans la Caroline par M. Bosc. M. Schegel a signalé la présente espèce comme habitant aussi les An tilles; mais c’est une erreur fondée sur ce que ce savant a considéré fort à tort comme des Conocéphales striés deux petits serpents, au contraire fort différents de celui-ci (1), que notre Musée avait reçus de la Martinique par les soins de MM. Droz et Plée. Moeurs. M. Holbrook nous apprend que le Conocéphale strié se trouve constamment sous les pierres ou bien sous l'écorce des arbres morts, ef qu'il ne se nourrit que d'insectes. oo) (1) Ces deux petits serpents appartiennent à l'espèce décrite plus loin sous le nom de Streptophore de Droz (famille des Leptognathiens). A4 OPHIDIENS AGLYPAUDONTES. Ve FAMILLE. — LES UPÉROLISSIENS (1). CONSIDERATIONS PRÉLIMINAIRES. CARACTÈRES ESSENTIELS. Corps écailleux; tête dont les os sus-maæillaires sont forts, garnis de crochets de même gros- seur, pas de dents sur la région moyenne du palais. La place naturelle qui peut être assignée à ces Serpents est assez douteuse au moins quand on compare les genres avec ceux qui se trouvent compris dans le même sous-ordre des Aglyphodontes. [ls ressemblent, il est vrai, aux Rouleaux et aux Cylindrophis par la forme générale du corps qui est court, cylindrique; leur écaillure est à peu près la même excepté sous le ventre où il n’y a cependant pas les grandes scutelles qu'on nomme gastrostèges. Leur queue courte et tronquée se termine par une série d’é- cailles de forme particulière, plus solideset propres à protéger cette partie; aussi ces genres avaient-ils été rapprochés par M. Muller (2) sous le nom d’Uropeltea que nous avions nous- même adopté d’abord, mais il n’était pas applicable à tous ceux que nous avons réunis et nous l’avons remplacé par un autre qui indique en effet une disposition plus importante. Nous devons prévenir qu'il y a un peu d’inégalité dans la longueur proportionnelle dela rangée supérieure des crochets, ceux qui garnissent la région moyenne des os sus-maxiilaires étant un peu plus longs et plus forts que ceux qui les précè- dent et qui les suivent. Cette disposition fait que la proie, lorsqu'elle est saisie entre les deux mâchoires, se trouve BE TDR UE A (1) Yrepge , le palais, palatum., Aires , lisse, plane. lœve pala- tum planum. (2) Voir tome VI, page 347, la note. UPÉROLISSIENS 445 beaucoup plus solidement retenue sur les bords de la bouche, ce qui semble d'autant plus nécessaire, que la victime ne pouvait être accrochée et arrêtée dans la région moyenne du palais, puisqu'il n’y a pas là de crochets. - Le caractère différentiel le plus notable que nous avons cherché à exprimer par le nom imposé à cette famille est donc l'absence complète des dents au palais, qu'on retrouve au contraire constamment sur les bords des os ptérygo-pala- tins chez les autres Serpents, tandis qu'ici, le palais est tout- Hfait lisse: | Un seul genre fait évidemment le passage à la famille précédente, qui est celle des Calamariens et semble lier ces deux groupes; c’est celui qui a été nommé Oligodon ; mais ci, les gastrostèges sont un peu plus distinctes et le bout de la queue est terminé brusquement, comme si il avait été tron. qué et protégé par une sorte d’étui d’une solidité remar- quable, tandis que chez les Calamaires il est terminé en pointe conique et la bouche est plus ample ou plus fendue. Les espèces rapportées à ce groupe des Üpérolissiens ont le corps court, arrondi , et cependant comme nous venons de l'indiquer , un peu plus épais vers la queue. D'ailleurs, leur tête confondue en arrière avec le tronc et le museau pro- longé au-dessus de la fente de la bouche qui est petite, nous semblent devoir les faire considérer comme plus rappro- chés des derniers Aprotérodontiens; mais outre qu'ils n’ont pas le moindre vestige des pattes postérieures, il y a de plus l’absence des dents ptérygo-palatines et quelques autres par- ticularités de structure importantes à noter par la comparai- son que nous aurons à en faire par la suite. Nous dirons cepen— dant que les pièces osseuses des mâchoires supérieure et in- férieure, qui sont bien distinctes et isolées, sont semblables et analogues par leur développement. Les crochets maxillaires sont grands , forts, coniques , acérés et un peu tranchants à leur portion postérieure, faiblement courbés et penchés en REPTILES , TOME VII. 10. 146 OPHIDIENS AGLYPHOBONTES. arrière, quoique graduellement plus allongés à partir des deux extrémités jusque vers le milieu de chaque rangée. Les bran- ches osseuses de l'os sus-maxillaire de moitié moins longues que la tête sont droites , distinctement comprimées dans leur première moitié d’où s'élève une sorte d’apophyse angulaire s'articulant avec les os frontaux antérieurs ; ceux-ci sont as- sez développés, sub triangulaires etentiers. Les ptérygoïdiens sont droits, ils ne sont pas garnis de crochets: c’est le ca- ractère important de la famille. La boîte crânienne forme la moitié ou la base d’un cône sous lequel se présente tout le reste de la tête. | Cette articulation des os sus-maxillaires est à peu près la même que celle indiquée pour la grande famille des Aproté- rodontiens, mais leurs dents et leur crâne sont tout-à-fait différents. Ici, les mâchoires sont les seules régions de la bouche qui soient armées de dents, mais ces crochets, relati- vement à l’exiguité du corps, sont véritablement forts et même plus tranchants que ne le sont la plupart de ces dents. Il est bon de remarquer encore que chez les Upérolis- siens, la mâchoire supérieure est dentée dans toute son étendueou d’un bord à l’autre , tandis que dans d’autres genres on ue voit ces dents que sur une certaine étendue, surtout en arrière. Cette’ circonstance semble avoir été prévue par la nature, afin que la proie £üt retenue sur les bords externes de la bouche, puisqu'elle ne pouvait l’être sur le palais. La tête osseuse des Upérolissiens rappelle un peu celle des Dryophis par sa forme allongée, l’étroitesse de sa partie an- térieure , la grandeur des os du nez et le prolongement en boutoir de l’os inter-maxillaire, mais ce sont les seules ana- Jogies ostéologiques que présentent entre eux ces Serpents si différents sous beaucoup d’autres rapports. Le crâne vu en dessus a la forme d’un triangle isocèle plus ou moins aigu au sommet, suivant qu’on l’examine dans les genres Rhinophis, Uropeltis, Colobure ou Plectrure; assez large en arrière, :l UPÉROLISSIENS. 147 Y'est beaucoup moins vers le milieu de la longueur des os pasaux , et il est encore un peu plus étroit entre les orbites. Le pariétal est un grand os simple, légèrement convexe et parfaitement uni en dessus , un peu rétréci en avant où som bord est rectiligne. Il est presqu’aussi long à Jui seul que les * frontaux, lesos du nez et l’inter-maxillaire, cppsidees dans =S leur ensemble. La boîte cérébrale est fermée de toutes nn elle est assez volumineuse relativement à celle de la plupart des Ophidiens. Aussi, avons-nous lieu de nous étonner que M. J. Müller ait dit, en parlant de la tête osseuse du Rhinophis ponctué: « C’est le crâne d’un animal vertébré le plus petit que j'ai vu. » Nous savons aujourd'hui qu’un très-srand nombre d’Ophidiens l’ont proportionnellement moins drsapn que celui des Upérolis- siens. Les frontaux ressemblent à deux rectangles placés côte à côte, ils sont à peu près moitié moins longs que le pariétal. Les os du nez un peu plus élargis et un peu plus allongés que les frontaux, se terminent chacun en un angle sub-aigu très-court. Entre ces deux os nasaux, s’enfonce plus ou moins l'incisif dit inter-maxillaire antérieur qui est étroit et saillant en avant, pointu chez les Rhinophis mais obtus et même très- faiblement échancré chez les Uropeltis et les Plectrures. Il n’y a pas de frontaux postérieurs, du moins chez les es- pèces que nous connaissons, d’autres pourraient en être pour- vues; mais elles appartiendraient à un groupe différent de celui par lequel la famille des Upérolissiens nous est main- tenant connue. Les mastoïdiens sont deux petites lames longues et très- minces , adhérant intimement au crâne au-dessus des ro- chers. L’occipital supérieur est simple. Son condyle est re- marquable par sa longueur et sa convexité parfaite. Nous ne connaissons aucun Serpent chez lequel cette protubérance soit aussi développée. “0 1 48 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. Les maxillaires supérieurs s'étendent sur les côtés de la tête jusqu’à la moitié environ de sa longueur ; assez grêles à leurs deux extrémités, ils deviennent brusquement très-hauts en formant un angle sub aigu au-dessous des frontaux anté- rieurs avec lesquels ils s’articulent, non tout-à-fait fixement, ainsi que le dit M. Müller, mais de manière à pouvoir exer- cer un très-léger mouvement, comme cela a lieu chez les Tor- triciens. En avant, ces os sus-maxillaires sont réunis à l’incisif par un simple ligament et en arrière, leur portion terminale s’unit à l’os transverse, qui est médiocre et va rejoindre obli- quement le ptérygoïde. Celui-ci et son congénère se soudent, comme à l'ordinaire, bout à bout avec les palatins qui sont assez forts ; les os pté- rygoïdes se prolongent un peu en lignes courbes jusqu’aux os carrés. Il n’y a de dents ni aux palatins, ni aux ptérygoïdes. Les branches de la mâchoire inférieure sont courtes, attendu qu’elles ne s'étendent pas au-delà des rochers; le ligament qui les retient ensemble à leur extrémité antérieure ne leur permet de s’écarter que très-faiblement; leurs deux princi- pales pièces, le dentaire et l’articuiaire, sont à peu près aussi longues l’une que l’autre et articulées fixement ensemble. L'os carré ou intra-articulaire est petit, très-comprimé et seulement un peu moins long que haut; la mobilité dont il jouit est fort limitée. Les Upérolissiens ne paraissent point avoir de vestiges de membres postérieurs suspendus dans les chairs, comme il en existe chez les Tortriciens et les Typhlops. On trouve sur la planche 76 de l’Atlas de cet ouvrage, fig. 4, un dessin de la tête osseuse d’un Upérolissien, et la pl. 59 de ce même Atlas où sont représentées très-agrandies la tête et la queue d’une espèce de chacun des quatre genres de lafamille, montrent fortnettement les remarquables carac- tères distinctifs de ces genres. UPÉROLISSIENS. . 449 OO QU DE LA CLASSIFICATION DES UPÉROLISSIENS. C’est à 3. Müller, comme nous l'avons indiqué, qu’on doit d’avoir établi la présente famille, dans laquelle il a réuni les Rhinophis de Hemprich et les Uropeltis de Cuvier, après avoir reconnu que , sous le rapport de leur organisation tant externe qu'interne, ces Serpents qu'on avait jusque-là placés séparément, les uns auprès des Typhlops (1), les autres à côté des Rouleaux (2), se ressemblent entre eux, au moins autant qu’ils diffèrent des espèces appartenant à ces deux der- piers groupes, surtout par le défaut des dents inter-maxillaires et des palatines. M. Schlegel considérant, au contraire, nos Upérolissiens comme beaucoup plus voisins des Typhlops que d'aucun autre Ophidien, en a tout simplement fait un sous-genre qu'il a appelé Pseudo-Typhlops. | Aux deux genres qui composaient la famille des Upérolis- siens lors de sa création , nous en ajoutons deux autres, celui des Colobures qui est un démembrement des Uropeltis de Cu- vier et celui des Plectrures établi pour unc espèce fort intéres- sante nouvellement découverte aux Indes-Orientales. Ces quatre genres n’appartiennent qu'à un seul et même groupe qui représente ici la famille desUpérolissiens,en répétant que ces caractères et même le nomtirés de l’absence des dents à la partie supérieure et moyenne de la bouche se retrouve dans un autre genre de la famille des Calamariens ( celui des Oligodons,) mais dont l’écaillure est tout-à-fait différente. Voici d’ailleurs , et par anticipation, un tableau synoptique dans lequel les notes les plus faciles à reconnaître font dis- tinguer ces quatre genres. (1) Schneider appelait AuphIops oxyrhincus l’une de nos espèces d Rhinophis. (2) C’est Cuvier qui avait assigné cette place aux Uropeltis. 4150 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. er | TABLEAU DES GENRES DE LA FAMILLE pzs UPÉROLISSIENS.! D Caracrères. Corps très-gréle, de méme diamètre et cylin- drique d’un bout à l’autre , à gastrostè“es ou plaques ventrales à peine distinctes des autres écailles du tronc; téte conique, confondue en arrière avec le trone, à museau dépasssant la mâchoire inférieure ; narines latérales ; pas de dents inter-ma- æillaires , ni palatines, ni ptérygoïdiennes, queue très-courte ; un peu renflée , le plus souvent tronquée et protégée à son extré- jmité par une sorte de bouclier écailleux ; pas de vestiges de mem- ibres postérieurs. À ë Hs EL TES nà sub-conique, enveloppée d'une seuie / plaque cornée. . . . . . . . . 1. Kemorms. OR une seule écaille © À épineuse. . . . 9. UROPELTIs. = Ë 2 5 2 plate, terminée par plusieurs écailles © carénées,épineuses. 3. COoLOBURE. non fronquée, emboîtée dans une seule plaque ÉPIRBUSB PTE Le Ce A NT BONE CRT 4, PLECTRURE.! DisrriBuTion Géoëgrarnique. Nous connaissons, tant par nous-mêmes que par les auteurs, sept espèces d’'Upérolissiens. Pour l’une d’elles, le Rhinophis de Schlegel, on reste dans le doute sur la patrie, qu’on a pourtant lieu de croire être les _Grandes-Indes ; une seconde, le Rhinophis ponctué, est, dit- on , américaine ,€e qui nous paraît très-deuteux. Les cinq au- tres sont réparties entre l’archipel des Philippines, l’île de Ceylan et le continent de l’Inde. Ce sont le Rhinophis philip- pinus , l'Uropeltis philippinus, le Coloburus ceylanicus, qui proviennent des pays dont ils portent les noms ; puisle Rhino- phis oxyrhincus et le Plectrurus Perrotetii, qui habitent l’In- doustan et le Bengale. On reconnaît, comme nous l'avons dit, les Upérolissiens à leur tronc arrondi , à leur tête conique, à la situation de leur bouche sous le museau, lequel se prolonge plus ou moins en avant , et surtout à la singulière conformation de leur queue. UPÉROLISSIENS. 454 Celle-ci a la forme d’un cylindre légèrement comprimé, ou bien elle est obliquement tronquée en dessus et d'avant en arrière. Dans le premier cas, elle est garnie à son extrémité d'une grande squamme emboîtante, armée de quelques épines: dans le second, elle a sa troncature protégéesoit par un disque ellipsoïde composé d’écailles épaisses , carénées , soit par une plaque ovalaire d’une seule pièce, à surface rugueuse ou spi- nifère, tantôt aplatie , tantôt en forme de cône obtus. Le bouclier céphalique de ces petits Ophidiens se compose de plaques généralement bien développées, mais en moindre nombre que chez la plupart des autres espèces. Ces plaques sont une rostrale , une paire de fronto-nasales , une frontale , une paire de pariétales, une nasale de chaque côté, une oeu- Jaire plus ou moins transparente placéeen plein au-devant de l'œil et quelquefois une sus-cculaire. Il manquerait donc une paire d’inter-nasales, une frénale à droite et à gauche, une pré-oculaire, une post-oculaire et dans quelques cas, une sus- oculaire; mais l’absence de ces plaques n’est qu’apparente , à en juger par la dimension insolite de quelques-unes des au- tres, avec lesquelles 1l semble, en effet, qu’elles soient jointes d’une manière intime et sans trace de soudure ; telles parais- sent être les inter-nasales avec les nasales, et les frénales avec les fronto-nasales. Quant à la pré-oculaire , à la post-oculaire et à la sus-oculaire, elles se réunissent évidemment ensem- ble pour former l’oculaire : car celle-ci diminue d’étendue à mesure que celles-là apparaissent, aïnsi qu'il est aisé de le reconnaître en observant la série des espèces appartenant à cette famille. Les squammes qui revêtent la lèvre supérieure sont ordi- nairement très-grandes , tandis que celles qui garnissent l’in- férieure ne sont toujours que fort médiocrement dilatées. Aucun de ces Serpents n’a de sillon gulaire, mais tous ont des écailles à quatre ou six pans, peu imbriquées, lisses, lui- santes et même irisées. L'ouverture du éloaque est une fente 152 OPHIDIENS AGLYPIHODONTES. transversale , comme chez lesautres Ophidiens , mais tellement courte, qu'on croirait cet orifice arrondi. C’est un fait remarquable que la dégradation insensible qui s'opère chez les quatre genres de ce groupe dans les parties d’où sont tirés plusieurs de leurs caractères distinctifs : nous voulons dire leur bouclier caudal et leur plaque rostraie. Celle-ci , extrêmement épaisse, saillante et assez développée dans le premier genre pour protéger une grande portion du museau, s’amincit et diminue distinctement d’étendue dans le second; elle est considérablement plus petite dans le troi- sième , et elle n’a plus que la dimension d’une plaque rostrale ordinaire dansle quatrième. Le bouclier caudal , d’une grande solidité et d’un volume tel , dans le genre Rhinophis, qu'il enveloppe une immense partie de la queue, est encore dans le genre Uropeltis une plaque assez forte, mais d’un diamètre moindre que celui de la troncature caudale; dans le genre Coloburus , ilest remplacé par un &isque composé d’écalles que leur grande épaisseur et les carènes qui les surmontent distinguent seules des pièces de l’écaillure du corps; enfin, dans le genre Plectrurus, il se réduit à une simple squamme en forme de dé , armée de quelques épines , laqueile emboîte seu- lement l'extrémité de la queue, qui n’est même plus ‘tron- quée. Neus pouvons ajouter qu’à partir du premier genre jusqu’au dernier, les yeux deviennent graduellement moins petits et la plaque qui les recouvre augmente de transparence. Les Upérolissiens ont les mêmes mœurs, les mêmes habi- tudes que les Tortriciens obscuricoles (1). | (4) Voyez tom. VI, pag. 581, où ils se trouvent désignés par le nom de Tortriciens fouisseurs. UPÉROLISSIENS. G. RHINOPHIS. 133 Jr GENRE. RHINOPHIS —< RHINOPHIS (4). Hemprich. (Comprenant une partie des Tyvhlops de Scsnwuner et de Cuvier el des Pseudo-Typhlops de ScuLecer.) CARACTÈRES ESSENTIELS. Queue tronquée, un peu en cône, dont la pointe est enveloppée dans une seule écaille cornée. Caracrères NATURELS. Narines s’ouvrant latéralement cha- cune dans une seule plaque. Yeux latéraux, petits, à pupille ronde, recouverts chacun par une plaque peu transparente. Une paire de plaques nasales se conjoïignant sur le chanfrein, point de frénales, de préoculaires, ni de post-oculaires, mais une paire d’oculaires; point d’inter-nasales, ni de sus-ocu- laires, mais les cinq autres plaques sus-céphaliques ordinai- res: la rostrale très-épaisse et ayant sa portion supérieure beaucoup plus longue que l’inférieure ou s'étendant jusque sur les fronto-nasales. Queue emboitée en partie dans un dé de corne à surface rugueuse, ayant la forme d’un cône à base ovalaire et à sommet obtus. Ecailles lisses. Les Rhinophis ont les yeux excessivement petits, plus petits que ceux des Uro- peltis, des Colobures et des Plectrures; la plaque qui re- couvre chacun de ces organes est aussi plus épaisse, et con- séquemment moins transparente que chez les trois genres suivants. | Ils manquent de sus-oculaires, de même que les Uropeltis et les Colobures, tandis que les-Plectrures en sont pourvus. Leur plaque rostrale offre une certaine épaisseur et un dé- veloppement beaucoup plus grand dans sa portion rahattue c/ ik | (4) P'iu-svos , nasus, nez, et de Oo: serpent. Serpent dont le museau forine un nez. 4154 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. sur le museau, que dans sa partie qui garnit le dessous de celui-ci. La queue des Rhinophis est à peu près conique; sa région basilaire est revêtue d’écailles , et dans le reste de son éten- due elle est emboitée dans un dé de corne à base elliptique et à surface plus ou moins rugueuse. Le présent genre a été établi par Hemprich, qui s’est le premier aperçu que les espèces qui devaient en faire partie ne se trouvaient nullement à leur place naturelle parmi les Typhlops, où elles avaient été rangées par Schneider, Boiïé et Cuvier. TABLEAEU DES ESPÉCES DU GENRE RHINOPHIS. Te Fe un point noir sur chaque écaille. . 8. Poncrus. Dos sans taches. «+ . . 2. OxvrRHINQUE. l'uvicotore: ventre à taches irrégulières . 4, DES PHiLiPPines. 4. LE RHINOPHIS DES PHILIPPINES. Rhinophis Philip- pinus. Müller. | (ATLAS pl. 59, fig. 4.) Caracrères. Plaque rostrale ayant sa portion.emboitante co- nique et son prolongement sus-céphalique en forme de carène obtuse. Nasales quadrangulaires , à peine plus hautes que larges , fronto-nasales à peu près aussi hautes que larges ; oculaires pen- tagones; 176 rangées transversales d’écailles sur le tronc et 4 sous la queue ; 168 scutelles ventrales. Synonyme. Typhlops Philippinus. Cuv. Mus. Par. 4827. Typhlops Philippinus. Boié. Isis. Tom. XX, pag. 515, sous la lettre A. 14829. Typhlops Philippinus. Cuv. Règne anim. 2° édit. tom. 11, pag. 74, note 2. + UPÉROLISSIENS. G. RHINOPHIS. À. 155 1831. Typhlops Philippinus. Anim. Kingd. Cuv. Hal Griff, vol. 9, pag. 249. 4831. TyphlopsPhilippinus. Gray, Synops: Rept. pag 77,in Griff, anim. Kingd. Cuv. vol. 9. 1832. Rhinophis Philippinus. Müll. Zeitsch. Physiol, Tiedm. Trevir. vol. 4, pag. 249, ligne 15. DESCRIPTION. Formes. La tête de ce Rhinophis, qui est un peu moins courte que Îa queue ou d’une longueur égale au diamètre du milieu du tronc, fait envi- ron le trente-cinquième de la totalité de l'étendue longitudinale du corps. La plaque rostrale a sa portion qui emboîte la partie saillante du museau en forme de cône assez distinctement aplati en dessous ; le prolongement par lequel elle se continue sur le chanfrein , presque jusqu’à la moitié des fronto-nasales, représente une bandeletle excessivement épaisse, angulaire- ment rétrécie en arrière et dont la surface est un peu en dos d'âne. Les plaques nasales ne sont pas beaucoup moins grandes que les fronto-nasales; elles offrent chacune quatre pans inégaux ; deux inférieurs, qui s'appuient sur la première et la seconde supéro-labiales , et deux latéraux formant un angle aigu, dont le sommet s'enfonce un peu sous la portion sus-cépha- lique de la rostrale. Les fronto-nasales, dont la figure est heptagonale, sont soudées ensemble et en rapport, chacune de son côté, avec la nasale, la rostrale, la frontale, l’oculaire, la seconde et la troisième supéro-la- labiales. La frontale a quatre bords, deux très-courts, en avant, réunis à angle obtus ; deux trés-longs, en arrière, donnant au contraire un angle aigu enclavé en partie entre les pariétales ; ces dernières plaques, qui sont rhomboïdales et quiñe tiennent l’une à l’autre que par le sommet tronqué d’un de leurs angles, présentent postérieurément un écartement dans le- quel s’avance la première écaille de la série médio-dorsale. Les oculaires sont oblongues , pentagones et inéquilatérales. Les quatre plaques qui re- vêtent la lèvre supérieure de chaque côté augmentent de grandeur d’avant en arrière : la première est sub-rhomboïdale, la seconde pentagone iné- quilatérale . ainsi que la troisième , mais la quatrième offre six pans inégaux aussi et par l’un desquels elle s'articule avec la pariétale. II y a à la lèvre inférieure , indépendamment de la squamme mentonnière, qui est en triangle sub-équilatéral, trois paires de RUE rectangulaires et à peu près d’égale grandeur. La queue , bien qu’un peu déprimée en arrière, a l’apparence d’un cône court, à sommet cbtus, dont la moitié basilaire est entourée de quatre anneaux ellipsoïdes d'écailles sub-hexagones , très-élargies , et la 456 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. moitié terminale emboîtée dans un grand dé de corne ayant la forme d’un cône à base elliptique, et sa surface rugueuse ou relevée de petites lignes saillantes , entremélées de tubercules granuliformes excessivement fins. Les seutelles ventrales sont plus dilatées en travers que les écailles qui les bordent. En dessus, l'extrémité postérieure du corps offre sept ou huit écailles beaucoup plus grandes que les autres, hexagoneset très-dilatéesen travers, constituant une série médiane qui s'étend jusqu’au bouclier caudal. Les yeux sont peu distincts, étant très-petits et les plaques qui lesrecou- vrent fort épaisses, Cozorariox. Toutes les pièces de l'écailiure ont leur centre d’un brun noi- râtre et leurs bords d’un fauve roussâtre ; cette dernière teinte est celle que présentent le museau el le SET corné qui protège une partie de la queue. Dimensions. Longueur totale, 0m, 264. Tête, long. 0", 007. Tronc, long. 0m, 95. Queue, long. Om, 007. Parrie. Le seul individu de cette espèce que nous ayons encore vu ap- partient à notre Musée national, où nous l’avons trouvé étiqueté comme provenant des îles Philippines. Ogservarions. Cet exemplaire est celui qui a été rene dent par Boié dans l’Isis, sous ie nom de T'yphlops Philippinus, que lui avait assi- gné Cuvier dans notre collection, plusieurs années avant qu'il en fit mention-dans la seconde édition du Règne animal, où il est signalé, bien à tort, comme étant entièrement aveugle. 2. LE RHINOPHIS OXYRHINQUE. Rhinophis oxyrhincus. Hemprich. Caracrères. Deux cent vingt-deux rangées transversales d’é- cailles sur le tronc et huit sous la queue. Synonyme. 4801. Typhlops oxyrhincus. Schneider. Histor. Amph. Fasc. II, pag. 341. 1803. Anguis oxyrhincus. Daudin. Hist. Rept. Tom. VII. pag. 314. 1820. Rhinophis oxyrhincus. Hemprich. Verh. Gessell. nat. Fr. in Berl. vol... pag... 1830. Rhinophis oæyrhincus. Wagler. Syst. Amph. pag. 195. 1832. Rhinophis oxyrhincus. Müller. Zeitsch. Physiol. Tied. Trevir. vol. 4, pag. 249. UPÉROLISSIENS. 4. RHINCPHIS. 2 et 5. 157 BESCRIPTION. Formes. Schneider avait observé dans la collection de Bloch, le célèbre ichthyologiste, deux petits Ophidiens qu’il a appelés Typhlops oxyrhin- eus. La description qu'il en a donnée re permet pas de douter qu'ils ap- partiennent à une espèce du genre Rhinophis, voisine, mais néanmoins distincte de la précédente, attendu que les écailles de leur corps consti- tuent un plus grand nombre de rangs transversaux que celles du Rhino- phis Philippinus, c’est-à-dire huit au lieu de quatre pour la queue, et deux cent vingt-deux au lieu de cent soïxante-seize pour le tronc. CoLorarion. Le Rhinophis oxyrhinque a ses parties supérieures d’un brun obscur et ses régions inférieures d’une teinte plus claire. Parrie. Schneider le dit originaire des [ndes-Orientales. Ogservarions. Cette espèce ne nous est connue que par la description malheureusement fort incomplète que Schneider en a publiée. Schneider, en parlant des plaques labiales,-qui sont au nombre de quatre de chaque côté, dit qu’au-dessus d'elles, il y en a quatre autres un peu plus grandes, que les narines s'ouvrent entre les deux premières, et que par la troisième, les yeux sont recouverts (fertio oculi tecti), d'où Wagler __ a donné pour caractère oculis nullis. 3. LE RHINOPHIS PONCTUÉ. Rhinophis punctatus. Müller. CaracrÈères. Plaque rostrale ayant son extrémité antérieure triangulo-conique et sa portion sus-céphalique en forme de ca- rène aigue. Nasales quadrangulaires, distinctement plus hautes que larges et pointues à lear sommet; fronto-nasales penta- gones, mais ayant l’apparence de quadrilatères oblongs, presque perpendiculaires ; oculaires offrant quatre angles, dont un, le supérieur , très-aigu. 278 rangées transversales d’écailles sur le tronc et 7 sous la queue. t SyNONYMIE. 1832. Rhinophis punctatus. Müller. Zeitsch, Phy- siol. Tiedm. Trevir. vol. 4, pag. 249, pl. 22, fig. a-f. 1838. Pseudo-Typhlops oxyrhincus. Schlesel Abbild. Amph. pag. 43, pl. 12. DESCRIPTION. Formes. Cette espèce se distingue au premier aspect des deux précé- dentes par un mode de coloration tout-à-fait différent et par la longueur 158 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. proportionnellement plus grande du corps, qui est entouré de deux cent soixante-dix-huit verticilles d’écailles ; tandis qu’on n’en compte que cent soixante-seize chez le Rhinophis Philippinus et deux cent vingt- deux chez l'oxyrhincus. Le Rhinophis ponctué est cinquante-cinq ou cinquante-six fois plus long qu'il n’est large vers le milieu de son étendue; il ala queue un peu moins eourte et du double plus longue que la tête. Celle-ci très-petite à propor- tion de la grosseur du tronc, se présente sous la forme d’un cône légère- ment effilé, et aplali sur trois faces, l’inférieure étant plane et les latérales penchées l’une vers! l’autre ou offrant une disposition tectiforme ; la saillie que fait la mâchoire supérieure au-devant du menton est d’une longueur égale à la moitié de celle de la fente de la bouche. La plaque rostrale est un énorme étui trigono-conique emboîtant tout le bout du museau et s'étendant jusque sur le front en forme de crète ou ca- rène assez élevée, légèrement concave à droite et à gauche, tranchante et faiblement arquée au sommet. Les plaques nasales sont plus hautes que larges et à quatre angles, dont un très-aigu à leur partie supérieure ; elles se trouvent complètement séparées l’une de l’autre par la rostrale, dont elles longent la portion frontale, chacune de son côté, s'appuyant inférieu- rement sur les deux premières supéro-labiales et étant bordées postérieu- rement par une grande partie des fronto-nasales. Celles-ci, malgré leurs cinq pans, ont l'apparence de quadrilatères oblongs, obliques de chaque côté de la tête, ayant devant eux la rostraie et les nasales, derrière eux la frontale et les oculaires, et au-dessous d’eux les secondes et les troisièmes supéro-labiales; elles offrent tout-à-fait à leur sommet un trés-petit bord longitudinal par lequel elles se conjoignent entre l'extrémité caréniforme de la rostrale et le bord antérieur de la frontale, Cette dernière, qui est presque dé moitié plus petite que les pariétales, représente exactement un triangle équilatéral. Les oculaires offrent quatre côtés, deux en bas donpant un angle fort obtus, enclayé entre la troisième et la quatrième supéro-labiales, deux en haut donnant un angle très-aigu dont la pointe touche à la frontale. Les plaques pariétales ont quatre bords inégaux, le postérieur est fortement arqué et par le plus petit qui est rectiligne, elles tiennent l'une à l’autre; elles reçoivent entre elles d’eux, en avant la frontale, en arrière la première écaille de la série médio-dorsale. Il y a quatre paires de plaques à la lèvre supérieure : celles de la première paires sont petites, quadrangulaires et un peu plus hautes que larges ; celles de la seconde et de la troisième sont pentagones et plus grandes que les précédentes ; celles de la quatrième sont presque aussi développées et à peu près de même figure que les pariétales, au-dessous desquelles elles se trouvent placées. La lèvre inférieure n’oflre que deux plaques de chaque UPÉROLISSIENS. G. RHINOPHIS. 5. 159 côté, toutes deux étroites et allongées, mais la seconde, qui est pointue en arrière, est moins petile que la première. La mentonnière ressemble à un disque d’un très-petit diamètre. Les pièces de l’écaillure du corps sont hexagones et dilatées en travers sur les régions qui avoisinent la tête, mais plus en arriére, elles sont qua- drangulaires, On remarque que les scutelles ventrales ne sont pas distinc- tement plus développées que les écailles, auxquelles elles touchent latéra- lement, ce qui est le contraire chez le Rhinophis des Philippines. Le bord postérieur de la fente anale est garni de trois squammes ayant une dimen- sion un peu plus grande que celle des scutelles sous-caudales. Le nombre des rangées longitudinales, que forment les écailles du tronc est de dix- sept, indépendamment de la série qui occupe la ligne médiane du ventre. Les yeux du Rhinophis punctatus sont un peu plus distincts au travers des plaques oculaires que ceux du Rhinophis Philippinus. Son bouclier caudal a, de même que celui de ce dernier, la forme d’un cône obliquement coupé à sa base, mais le sommet en est plus obtus ou comme tronqué: il est aussi hérissé de petites asperités qui s’atténuent à mesure qu’elles se rapprochent de l'extrémité de la queue. Cocorarion. Les écailies du tronc sont d’un jaune blanchâtre et, toutes, à l'exception de celles des deux rangées latérales à la série médio-dorsale, portent une tache noire qui envahit plus ou moins leur surface ; la queue offre également de petites taches noires, mais en dessus et en dessous seulement ; la tête et la portion cuirassée du prolongement caudal sont d’une teinte roussâtre. Tel est du moins le mode de coloration qui nous ‘est offert par le seul individu d’après lequel la présente description a été faite, individu dont le Musée de Leyde, d’où il nous a été communiqué, doit la possession à MM. les membres de l’Académie d’Utrecht. Un autre sujet, qui a élé brièvement décrit par M. J. Müller, avait les écailles du corps marquées chacune d’un point brun, et la face supérieure de son bouelier caudal colorée en vert foncé. Dimensions. Les mesures suivantes sont celles que nous a données l’exemplaire du Rhinophis ponctué, appartenant au Musée de Leyde ; celui de M. Müller était long de dix pouces, sur deux lignes et demie d'épaisseur, Longueur totale, 0® 047. Téte, long. 0, 008. Tronc, long., 0", 457. Queue, long. 0," 013. À PaTRiE. On ignore où l’un des deux petits serpents dont il vient d’être question à été recueilli. Quant à l’autre, M. Müller le dit provenir de la Guyane, mais c’est sans doute par erreur, car il est présumable que le Rhinophis ponctué est originaire des Grandes-Indes, de même que ses deux congénères. Ce petit serpent manque à la collection nationale du Musée de Paris. 160 OPHIDIENS. AGLYPHOPONTES. IT GENRE. UROPELTIS. —- UROPELTIS(A). Nobis. (Comprenant une partie des Uropeltis de Cuviar et des Pseudo-Typhlops de ScuLecez.) CARACTÈRE ESSENTIEL. Queue comme tronquée, plate, ter- minée par une seule écaille épineuse ; les autres écailles étant lisses. CARACTÈRES NATURELS. Narines s’ouvrant latéralement cha- cune dans une seule plaque. Veux latéraux, assez grands, à pupille ronde, recouverts chacun par une plaque assez trans- parente. Une paire de plaques nasales se conjoignant sur le chanfrein; point de frénales, de pré-oculaires, ni de post- ocülaires, mais une paire d’oculaires; point d’inter-nasales , ni de sus-oculaires, mais les cinq autres plaques sus-cépha- liques ordinaires ; la rostrale médiocrement épaisse et ayant sa portion supérieure plus longue que Pinférieure. Queue tronquée obliquement de haut en bas, à troncature plate, donnant la figure d’un ovale rétréci à son extrémité supé- rieure, et recouverte à sa surface d’une lame cornée, hérissée d’épines. Ecailies lisses. Le genre Uropeltis, tel que nous l’admettons, ne comprend plus qu’une des deux espèces pour lesquelles Cuvier l'avait établi, l’autre étant le type du nouveau groupe générique que nous nommons Coloburus. Comparés aux Rhinophis, nos Uropeltis ont pour principaux caractères distinctifs : 4° des yeux beaucoup moins petits ei placés sous des plaques d’une transparence beaucoup plus grande; 2 une queue, qui, au lieu d’être conique, offre une énorme troncature oblique, recouverte par une lame cornée, plate et hérissée d’épines. Ma nr oct oh MR nt ht Nr Mt) fie sert En s (1) De Oùp«, la queue, et de I£a74, un bouclier.écusson; la queue protégée par un écusson. UPÉROLISSIENS, G. UROPELTIS. AG On verra dans l’articie du genre suivant quels sont les diffé - rences qui existent entre eux et les Colobures, 4. UROPELTIS DES PHILIPPINES. Uropeltes Philippinus. Cuvier, (Arras PI. 59. Fig, 2) Caracrères. 19 rangées longitudinales et 1435 rangées trans= versales d’écailles sur le tronc; 130 scutelles ventrales ; 7 doubles scutelles sous-caudales. Synonymie. 4829, Uropeltis Philinpinus. Cuvier. Règne anim, Se édit. Tom. IT, pag. 76, notes. 1830. Uropeltis Philippina. Wagler. Syst. Amph. pag. 494. 4831. Uropeltis Philippinus. Cuvier. anim. Kingd. by Griff. vol. 9, pag. 251. 4832. Uropeltis Philippinus. Müller. Zeitsch. Physiol. Tie- dem. Trevir. vol. 4, pag. 252, pl. 22, fig. 2-3 et pl, 21, fig. 4-5, (la tête osseuse.) 1833. Uropeltis Philippina. Schinz. JA abbildung. Rept. pag. 132. 4837. Uropeltis Philippinus. Gervais Magas. Zool. Guér. Class. TITI, pl. 13. 1838. Pseudo-Typhlops Philippinus. Schlegel. Abbild, Amph. pag. 44. 4839. Uropeltis Philippinus. Gervais. voÿ. Corvette Favorite. Tom. V, pag. 66, pl. 26. Uropeltis Philippinus. Dict. univers, d’hist. paiur, DOM gny. Rept, pl. 7, fig. 2 DESCRIPTION. Formes. L'Uropellis des Philippines a, en longueur totale, vingt-cinq fois environ la largeur qu’il offre vers le milieu du tronc. Le dessus de sa têle est distinctement aplati, ainsi que le dessous de la portion saillante de son museau, qui dépasse le menton d’une longueur égale autiers de Îa fente buccale. I! y a huit ou neuf dents de chaque côté à là mâchoire supérieure et une ou deux de plus à la mâchoire inférieure. REPTILES, TOME VII, 11. 162 OPHIDIENS AGLYPHODONTES, La partie de la plaque rostrale qui s'étend sur le chanfrein a la figure d’un long triangle isocèle entièrement enclavé entre les nasales ; celles-ci, qui se joignent par le sommet de leur angle le plus aigu, ont l’appa- rence de triangles scalènes, bien qu’elles aient réellement cinq côtés, dont les deux plus petits sont ceux qui se trouvent en rapport avec la première et la seconde supéro-labiales. Les fronto-nasales sont hexagones, inéquila- térales et plus hautes que larges. La frontale, dont le développement n'est pas moindre que celui des pariétales, offre six pans , un de chaque côté, asez court et rectiligne, deux en avant plus longs, formant un angle ob- tus, deux en arrière encore plus longs et réunis à angle aigu. Les pariétales sont hexagones, inéquilatérales , séparées l’une de l’autre par la frontale . dans plus de la moitié de leur longueur, unies ensemble par le plus petit de leurs six côtés et ayant entre elles deux, en arrière, la moitié antérieure de la première écaille de la série médio-dorsale. Les oculaires sont coupées à cinq pans sub-égaux. La première des cinq plaques qui garnissent la lèvre supérieure de chaque côté est rhomboïdale et de petite dimension; la se- conde est pentagone et assez grande ; la troisième pentagone aussi, mais plus longue que la précédente ; la quatrième est hexagone et beaucoup plus développée qu'aucune des autres; la cinquième enfin est pentagone et presque aussi petite que la première. La lèvre inférieure a son pourtour revétu de cinq paires de plaques, toutes rectangulaires , assez étroites et presque de même grandeur, indépendamment de la squamme menton- nière, qui est en triangle équilatéral, à côté antérieur distinctement arqué. Les pièces de l’écaillure du dos et des flancs sont carrées et fortement ar- rondies à leur angle postérieur ; celles du ventre sont hexagones et d'autant plus élargies qu’elles se trouvent plus près de la ligne médio-longitudinale de cette région inférieure du corps. La queue n’a pas une longueur tout-à-fait égale à celle‘de la tête; sa tron- eature, un peu plus grande que le bouclier caudal, forme à son pourtour, une sorte de bourrelet; les épines qui hérissent ce bouclier ne sont ré- gulièrement disposées que près de sa circonférence , où l’espèce de cercle qu'elles constituent en comprend une cinquantaine ; le nombre de celies qui sont répandues sur le reste de sa surface est d'environ soixante. Les écailles de la région caudale sont sub-hexagones, sub-égales entre elles, as- sez dilatées en travers et plus imbriquées que sur les autres parties du corps. CoLonariox. Un brunroussätre et un blancjaunâtre sont les seules teintes que présente le corps de ce petit Ophidien; elles se trouvent distri- buées de telle sorte, qu’en dessus, c’est la première qui sert de fond aux taches sous la forme desquelles la seconde est irréguliérement répandue ; tandis qu’en dessous , c’est exactement le contraire, Les taches des parties \ UPÉROLISSIENS. G. COLOBURE. 165 supérieures semblent être les vestiges de demi-anneaux d'un blanc jau- näire qu’aurait offerts ce petit Serpent dans son jeune âge. Dimensions. Longueur totale, 0m,298. Tête, long. 0,012; épaiss. 0, 006. Tronc , long. 0,207 ; épaiss. 0,009. Queue, long. en dessus, 0",004 ; longueur en dessous , 02,009. Bouclier caudal, Ho yet- tical , 0,009 ; diamètre transversal, 0,007. Parme. Cette espèce, dont il n'existe qu’un seul exemplaire dans notre collection, est originaire des îles Philippines. Ïl.° GENRE. COLOBURE. — COLOBURUS (1). Nobis. CARACTÈRE ESSENTIEL. L@ queue comme tronquéé, aplatie, terminée par des rangées d’écailles bi-carénées el épineuses. Caracrères NATURELS. Narines s’ouvrant latéralement cha- cune dans une seule plaque. Yeux latéraux, assez grands, à pupille ronde, recouverts chacun par une plaque assez trans- parente. Une paire de plaques nasales se conjoignant sur le chanfrein ; point de frénales, de préoculaires, ni de post- oculaires, mais une paire d’oculaires. Point d’inter-nasales ni de sus-oculaires, mais les cinq autres plaques sus-céphaliques ordinaires: rostrale peu épaisse, et n’ayant pas sa portion - supérieure plus longue que l’inférieure. Queue tronquée obli- quement de haut en bas; troncature ovalaire et revêtue d’un pavé d’écailles bi-carénées. Ecailles du tronc lisses. Ce qui différencie les Colobures des Uropeltis c’est que : 1° leur plaque rostrale n’offre pas plus de développement dans sa partie supérieure que dans sa portion inférieure ; 2 que la troncature oblique de leur queue, donne la figure, non (1) KeAo6os , #, mutilée , tronquée ; Sp, queue. 41,° 16% OPHIDIENS AGLYPHODONTES. d'une ellipse, mais d’un ovale rétréci à l’une de ses extrémi- tés, dont la terminale est revêtue d'un pavé d’écailles bi-ca- rénées, au lieu de l’être d’une lame de corne d’une seule pièce et hérissée d’épines. 4, COLOBURE DE CEYLAN. Coloburus Ceytanicus. Nobis. | ({Uropeltis Ceylanicus, Curvier.) (ATras. PI. 59. Fig. 3). Caracrères. 17 rangées longitudinales et 435 rangées trans versales d’écailles sur le tronc ; 432 scutelles ventraies ; 6 ou 7 doubles scutelles sous-caudales. SynonymiEe. 4829. Üropeltis ceylanicus. Cuv. Règne anim 2e édit. Tom. I, pag. 76, note 3. 1830. Uropeltis ceylanica. Wagl. Syst. Amph. pag. 194. 4831. Uropeltis ceylanicus. Cuvier. Anim. Kingd. Griff. ° vol. 9, pag. 251. | 4833. Uropeltis ceylanicus. Cocteau, Magas. Zool. Guér. Class. IIT , pl. 2. _ 4833. Uropeltis ceylanica. Schinz, Abbild. Rept. pag. 182. 1834. Uropeltis ceylanicus. Guér. fconog. Règne anim. Cuv. Rept. pag. 13, pl. 19, fig. 3. (la queua). 1838, Pseudo-Typhlops ceylanicus. Schlegel. Abbild. ARE pag. 45. DESCRIPTION. Formes. Le Colobutïe de Ceylan offre en totalité une étendue Jongitudi- nale à peu près vingt-sept fois plus grande que le diamètre transversal de la partie moyenne du tronc , lequel est égal à la longueur de la tête ou - de la queue, car ces deux parties opposées du corps sont aussi courtes l'une que l’autre. Dans cette espèce , la tête a la même forme que chez l’'Uro- peliis Philippinus; seulement l’extrémité antérieure en est plus obtuse. La portion supérieure de la plaquerostrale, au lieu de former un triangle scalène et de se prolonger jusqu’au front , comme chez cette dernière es- pèce, se présente sous la figure d’un triangle équilatéral et ne s'étend sur le museau qu’un peu au-delà du niveau des narines. Les plaques dans les- quelles celles-ci viennent s'ouvrir ont’ cinq pans inégaux , un très-petit paf lequel elles se conjoignent ; deux moins courts par lesquels elles s’ap- puient sur les supéro-labiales de la première et de la seconde paires , ct deux plus grands par l’un desquels elles touchent à la rostrale et par l'autre UPÉROLISSIENS, @, COLOBURE. 165 aux fronto-nasales. Les fronto-nasales sont sub-oblongues , hexagones , inéquilatérales ; la frontale offre, de chaque côté , un petit bord oblique tenant à la sus-oculaire, en avant un grand angle sub-aigu qui s’avance entre les fronto-nasales, et en arrière, un autre grand angle aigu,. qui s’enclave dans les pariétales. Celles-ci offrent six côtés inégaux, ou deux grands s’ar- ticulant, l’un avec la frontale, l’autre avec l’oculaire, un moyen soudé à la quatrième supéro-labiale , et quatre petits par l’un desquels elles se con- joignent, tandis que les trois autres touchent aux écailles de la nuque et des tempes. Les plaques oculaires sont pentagones, sub-équilatérales et très-transparentes dans leur moitié antérieure , celle sous laquelle l’œil se trouve placé. Il y a quatre plaques de chaque côté à la lèvre supérieure 5; la première est très-petite et rhomboïdale ; la seconde, un peu plus grande, pentagone et moins étendue longitudinalement que verticalement ; la troi- sième pentagone aussi, mais plus haute que longue et encore plus déve- leppée que la précédente; la quatrième, qui a de même cinq pans inégaux, offre une hauteur à peu près égale à sa longueur et a une plus grande di- mension que les autres. La dernière des trois plaques qui revêétent chacun des deux côtés de la lèvre inférieure est triangulaire et la plus petites les deux qui la précèdent sont presque de même grandeur et ont la figure de rectangles un peu courts. Les écailles du dessus et des parties latérales du tronc sont carrées, excepté sur les régions qui avoisinent la tête. Là, effectivement, elles sem- . blent étre un peu élargies ét coupées à six pans, disposition que présentent bien distinctement les pièces de l'écaillure de la ligne médio-longitudinale du ventre. Les écailles qui revêtént la surface de la troncature caudale sont losän- giques , un peu imbriquées , épaisses, solides, égales entre elles et sur- montées de deux ou trois carènes longitudinales assez écartées ; leur nom breest de trente-trois chez l’un de nos sujets et de vingt-cinq seulement chez l’autre , sans compter la squamme en forme de dé conique très-dé- primé, dans laquelle s’emboîte l'extrémité terminale de la queue; squamme qui est carénée en dessus, mais parfaitement lisse en dessous, ainsi que les pièces de l’écaillure sous-caudale, Ces pièces, qui constituent six rangées transversales, sont sub-hexagones , élargies, {rès-imbriquées et arrondies en arrière, ex Cororarion, Un brun châtain rëégne sur le dessus et les côtés du corps, dont la face inférieure est d’un blanc jaunâtre marqué de grandes taches irrégulières et confluentes, d’une teinte plus foncée que celle des parties supérieures. La tête et la troncature caudale sont peintes en noir ; il existe sous la queue une grande tache oblongue de cette dernière couleur, large- ment environnée de blanc, Une raie blanchâtre’, qui prend naissance Sur 166 OPHIDIÈNS AGLYPHODONTES. Ja lèvre supérieure, au-dessous de l'œil , va se terminer sur les côtés du cou ou un peu au-delà. Dimensions. Longueur totale, Om, 175. Tête, long. 0",007; larg. 0m,004. Tronc , long. 0®,16; larg. 0,006. Queue , long. 0", 068. $ Parrie. C’est dans l’île de Ceylan que cette intéressante espèce d'Ophi- dien a été découverte par Leschenault de la Tour, à qui nous sommes re- devabies des deux exemplaires que renferme notre Musée. IV.S GENRE. PLECTRURE. — PLECTRURUS su ù Nobis. CARACTÈRE ESSENTIEL. Queue un peu pointue, courte , enve- loppée à son extrémité par une seule plaque hérissée d’épines. CARACTÈRES NATURELS. Narines s'ouvrant latéralement cha- cune dans uneseule plaque. Yeux latéraux, grands, à pupille ronde, recouverts chacun d’une plaque bien transparente. Une paire de plaques nasales se conjoignant sur le chanfrein; point de frénales, de pré-oculaires, ni de post-oculaires, mais une paire d’oculaires; point d’inter-nasales, mais une paire de sus-oculaires et les cinq autres plaques sus-céphaliques ordinaires ; la rostrale n’ayant pas plus d'épaisseur que les augres, ni sa portion supérieure plus longue que l’inférieure. Quêue triangulo-conique revêtue d’écailles jusqu’à son extré- mité terminale, qu’emboite un dé squammeux , armé de deux épines. Pièces de l’écaillure du tronc lisses, celles du dessus de la queue carénées ; une double série de scutelles sous-cau- dales. Chez les Plectrures, les yeux sont plus grands et protégés par des plaques plus transparentes que chez aucun des trois genres précédents; la rostrale n’emboîte que l'extrême bout du museau; le bouclièr sus-céphalique comprend deux pla- ques de plus que celui des Rhinophis, des Uropeltis et des are (4) De Ia%xrpoy , aculeus, un aïguillon , calcar , un éperon , et de ÿpe , queue, cauda. Queue terminée par une pointe, UPÉROLISSIENS. @&. PLECTRURE. 167 Colobures, attendu qu’il y existe une paire de sus-oculaires : enfin, la queue est autrement conformée que celle des autres Upérolissiens. Elle est effectivement moins courte, triangulo- conique et entièrement garnie d’écailles jusqu’à son extrémité terminale, sur laquelle se moule une grande squamme armée de deux épines. 4. PLECTRURE DE PERROTET. Plectrurus Perroteti,. Nobis. (Arras PI. 59. Fig. 4). Caracrères. Ecailles du tronc formant 15 séries longitudi- nales et 462 rangées transversales ; 462 scutelles ventrales et 8 doubles scutelles sous caudales. DESCRIPTION. Formes. Cette espèce a en étendue longitudinale trente-deux ou trente- trois fois la largeur de la partie moyenne de son corps, largeur à laquelle est égale la longueur de la tête, et que celle de la queue excède d'un tiers ou d’un quart seulement. La plaque rostrale offre la figure d’un triangle isocèle ; sa moitiè inférieure, dont le bord labial ou basilaire est semi-circulairement échancré, occupe le dessous du museau, et sa moitié supérieure le dessus du bout de celui- ci. Les nasales sont situées verticalement et se rétrécissent en angle aigu à partir de leur base, qu’elles appuient sur la première et la seconde supéro- labiales, jusqu’à leur sommet, qui est un peu tronqué, et par lequel elles se conjoignent. Les fronto-nasales sont plus hautes que larges et coupées à sept pans inégaux qui les unissent, l’un des cinq plus petits entre elles : les quatre autres à la seconde et la troisième supéro-labiales, à l’oculaire et à la sus-ocu- laire, etles deux plus grands à la nasale et à la frontale.Cette dernière plaque, qui est fort allongée, offre en avant un angle obtus enclavé entre les fronto- nasales, et en arrière, un très-long angle aigu bordé par les sus-oculaires et les pariétales. Les sus-oculaires, beaucoup plus petites qu'aucune des autres plaques sus-céphaliques sont en quadrilatères un peu rétrécis en avant. Les pariétales seraient assez exactement rhomboïdales, si le sommet de l’angle par lequel elles se joignent n’était pas tronqué; elles reçoivent entre elles deux, en arrière, la moitiéantérieure de la première écaille de la série médio. dorsale. Les oculaires sont pentagones, inéquilatérales, oblongues, offrant antérieurement un petit bord vertical rectiligne ; postérieurement, un assez grand angle obtus. La lèvre supérieure est garnie de quatre plaques de 168 OPHIDIENS AGLYPHODONTES, chaque côté ; la première est très-petite et rhomboïdale ; la seconde un peu moins petite, plus haute que large et pentagone inéquilatérale; la troi- sième très-oblongue, plus élevée en avant qu'enarrière, est aussi pentagone inéquilatérale : la quatrième enfin beaucoup plus grande que les précé- dentes est hexagone inéquilatérale. La plaque mentonnière offre à peu près la figure d’un triangle équilatéral, légèrement arrondi à son sommet pos- térieur. Derrière elle, se joignent les plaques inféro-labiales de la pre- mière paire, qui sont assez petites et trapèzoïdes ; celles de la seconde paire sont, au contraire, très-développées et quadrilatères ; celles de la troisième et dernière paire sont d’une dimension beaucoup moindre, oblongues aussi, mais sub-triangulaires. El existe une paire de plaques inter-sous-maxillaires allongées, irrégulièrement quadrangulaires, qui re- çoivent entre elles, à leur extrémité postérieure, une petite squamme lo- sangique, composant avec trois autres une série médio-longitudinale, de chaque côté de laquelle la gorge est revétue d'écailles rhomboïdales, dis- posées par rangées obliques, Les pièces de l’écaillure du tronc sont toutes hexagones, équilatérales ou sub-équilatérales sur le dos et le haut des flancs, an peu élargies sur le bas de ceux-ci et les côtés du ventre, très- dilatées transversalement sur la ligne médio-longitudinale inférieure. La queue, à sa partie supérieure est distinctement plus étroite qu’à la face inférieure, qui est légèrement aplatie, suivant un plan horizontal, tandis que en dessous elle est un peu arquéé et manifestement inclinée d’a- vané en arrière. Les écailles caudales sont élargies, hexagones, arron- dies à leurs deux angles postérieurs, et toutes, à l’exception de celles du dessous, relevées longitudinalement de trois ou quatre petites carènes assez espacées. La squamme, en forme de dé conique fortement comprimé, qui en protége la portion terminale, est armée de deux fortes épines placées l'une au-dessous de l’autre, et. à pointe recourbée en haut; autour de leur base, il y en a plusieurs autres excessivement petites. Coxrorarion. Ce Plectrure offre partout sur le corps une teinte olivâtre, plus ou moins foncée en dessus, plus claire en dessous, où toutes les pièces de l’écaillure présentent chacune une petite bordure brune à leur marge extérieure. Dimexsions. Voici les mesures du moins petit des quinze à vingt indi- vidus que nous avons été à même d'observer, tant dans la collection du Muséum que dans celles du british Museum et de la Société zoologique de Londres. … Longueur totale, 0w, 248. Téte, long, Ow, 007. Tronc, long. Om, 2%. Queue. long. 0m, 004. Parme. Ceux qui nous appartiennent ont été recucillis dans les monts Nilgerrhy ({Indes-Orientales), par M. Perrotet, PLAGIODONTIENS. G PLAGIODONTE, 469 VL.® FAMILLE. LES PLAGIODONTIENS (1). CARACTERES ESSENTIELS. Les crochels ou denis sus-maæillai- res et surtout les pointes acérées el nombreuses des as ptérygo- palatins lout-à-fait dirigées en dedans ou portées transversale- ment les unes vers les autres et dans la ligne médiane du palas. Cette disposition bizarre dans la direction des dents de la mâchoire supérieure qui nous a servi pour caractériser cette famille de Serpents Aglyphodontes est très-remarquable et peut-être unique dans les animaux vertébrés, excepté chez quelques-uns des derniers poissons cartilagineux cyclostomes et chez plusieurs Annelides dont les mächoires paires garnies d’une substance cornée et tranchante offrent une organisation qui paraît correspondre à un même usage, qui serait de retenir la proie dans la région moyenne de la bouche ou de maintenir comme accrochées les surfaces que l'animal est occupé à sucer pour se nourrir de leur sang. D'un autre côté, la faiblesse des mâchoires et la direction inclinée des dents vers la ligne moyenne du palais semble rapprocher le genre unique, qui ne comprend même jusqu'ici que deux espèces, des deux familles précédentes : d’une part, des Upérolissiens et de l’autre, des Calamariens par le genre Oligodon et peut être aussi sous quelques autres rapports avec les Leptognathiens. Tous, comme Aglyphodontes, ont les dents lisses ou sans sillons ; ici, elles sont toutes à peu près égales pour la lon- gueur; mais leur brièveté et leur convergence vers la ligne te est une ae pois notable ai ss nous ne (1) De Iadyics » Hit, en ina à ten éperaus, et de d'a 9 a00yres dent. E] 470 : OPHIDIENS AGLYPHODONTES. l’ayons pas saisie avec empressement pour en former le type d’une famille dans laquelle on aura sans doute occasion de faire entrer d’autres espèces par la suite, quand elles offriront la même conformation. Le corps de ces Serpents Plagiodontiens ou à dents trans- versales est revêtu sur les côtés d’écailles lisses à peu près de mêmes formes; cependant, celles du dos offrent une petite ligne saillante. Les gastrostèges se relèvent un peu contre les flancs ; celle qui recouvre l’orifice du cloaque est unique, tan- dis que les urostèges qui suivent sont distribuées sur deux rangs; mais le bout de la queue est enveloppé dans une pla- que conique qui porte en dessus la trace d’un sillon. Comme il n’y a qu’un seul genre et deux espèces seule- ment inscrites dans cette famille, nous allons passer à leur - description. Nous avons fait figurer les mâchoires sur la première plan- che au n° 6 de notre Prodrome inséré dans le X XIII: volume : des Mémoires de l’Académie des Sciences. Nous faisons copier ce dessin dans l’atlas de cette Erpétologie. 1. PLAGIGDONTE HÉLÈNE. Plagiodon Helena. Nobis, (Coluber Helena, Daudin.) Caracrères. Tête peu distincte du tronc , légèrement allongée étroite, plane; plaque rostrale à peu près aussi haute que large, faiblement rabattue sur le museau, qui est arrondi et non proé- minent ; 9 et anormalement 10 plaques supéro-labiales, dont la dernière est distinctement moins développée que l’avant-der- niére ; plaques inter-sous-maxillaires postérieures plus courtes que les antérieures. Sur les écailles dorsales, des lignes saillantes à peine apparentes. | Synonymie. 1796. Mega Rerula Poda. P. Russel. An account of Indian Serpents. part. 4, pag. 37, tab. XX XII. | 4804. (An XI.) La Couleuvre Hélène. Daudin. Hist. nat, des Rept. Tom, VI , pag. 277, pl, 76, fig. 1. copiée. PLAGIODONTIENS. G. PLAGIODONTE, 174 1820. Coluber. Natrixz Helena. Merrem. ‘Tentamen Syst. Amphib. pag. 104, n° 46. 14837. Herpétodryas Hélène. Schlegel. Essai sur la phys. des Serp. part. 4, pag. 152 et part. 2, pag. 492. 4853. Plagiodon. Duméril. Mém. de l’Institut, Acad. des Sc. Tom. XXILE , pl. 4, fig. 6, pour les mâchoires et les dents. DESCRIPTION. Formes. La tête est petite, un peu plus large que le tronc, ovalaire, dé- primée et légèrement acuminée. Le corps est un peu comprimé et les côtés du ventre sont anguleux. Écarceure. Il n’y a rien d’autre à noter relativement à la disposition des plaques de la tête, que la ligne faiblement anguleuse qui établit la limite entre le dessus et les côtés de la tête, et qui résulte de ce que la plaque pré-oculaire se reploie un peu sur le front et la pré-frontale vers la lèvre supérieure. Les écailles du tronc sont losangiques et peu imbriquées. Les dorsales seules offrent une ligne saillante médiane, qui est si peu apparente qu’elle ne se voit bien manifestement que sur le plus gros de nos individus. Écailles : 27 rangées longitudinales au tronc, 8 à la queue. Scutelles : 2 gulaires, 219-237 ventrales, 4 anale entière, 79-90 sous- caudales divisées. Dents. Maxillaires — . Palatines, 41. Ptérygoïdienes, 29. Ces dernières , 121 (A dont la pointe est très-manifestement dirigée en dedans, s'étendent jus- qu'au niveau de l'articulation du crâne avec la première vertèbre. PARTICUrARITÉS osréoLogiques. La tête a, dans son ensemble, une forme allongée et peu de largeur; sa face supérieure est plane. - Coconariox. Si nous ne possédions la description faite par Russel sur le vivant et la figure coloriée qu'il y a jointe, il nous serait impossible, à voir la teinte brun-jaunêtre de ce serpent, sur laquelle se détachent seulement quelques lignes noirâtres à la région antérieure et deux longues bandes d’an brun foncé, prolongées jusqu’à l’extrémité de la queue, de deviner les jolies nuances dont il était orné. Voici comment Russel les décrit : La tête est d’un vert-olive tirant sur le jaune et qui se prolonge sur la région médiane du tronc, dans une assez grande étendue, Derrière chaque œil, il existe une raie bleu-noirâtre; deux longues lignes du même bleu commençant sur la nuque par deux taches en massue, selon l'observation fort juste de M, Schlegel, et réunies entre elles par deux ou trois anneaux 172 OPHIDIENS AGLYPHODONTES oyales, de nuance semblable, ornent le cou, et deux autres bandes traver- sent obliquement la gorge. Le reste du cou et les parties latérales du tronc sont d’un rose-pourpre. Immédiatement après les taches ovyalaires qui viennent d’être indiquées, il apparaît sur le dos une fine rayure d’un bleu foncé en zig-zag, marquée à chacun de ses angles d’un point blanc. Elle s'arrête à une certaine distance de l’origine de la queue, dont les cou- leurs, ainsi que celles de la portion du tronc, privée de cet élégant dessin et de leurs teintes verte et rose, présentent plus d’uniformité. La rayure en zig-zag s'affaiblit graduellement et le vert-jaunâtre du dos s’obscurcit ; un filet brun-noirâtre, où s’appuie, de chaque côté, à la partie antérieure du tronc, le sommet des angles formés par la rayure dont vient d’être question, se prolonge jusqu’à l’extrémité de la queue. Sur le flanc, entre ce filet et l'extrémité relevée des gastrostèges eFdes urostèges, il y a un double rang d’écailles blanches, lesquelles, à ce qu’il résulterait de la belle figure coloriée donnée par Russel, seraient remplacées par des points blancs arrondis, correspondant aux angles saillants Ge la ligne cndulée étroite qui occupe la partie moyenne du dos. Toute la face inférieure a un aspect nacré. Mais ni la peinture, ni les expressions du langage, dit Russel, ne peuvent donner une idée exacte de l’élégante coloration de ce serpent, quand il est provoqué et qu'il se gonfle de colère, les nuances se modifant sans cesse en jetant le plus vir éclat. Druexsions. La longueur de la tête n’est pas tout-à-faït le double de sa largeur à la région temporale, laquelle est presque le triple de celie du museau au devant des narines. Le diamètre transversal de l’espace sus- inter-orbitsire est à peine le double du diamètre antéro-postérieur de l'œil. La largeur du tronc, à égale distance de la tête et de l’origine de la queue, est à sa longueur, dans le rapport, en moyenne, de 1 à 55, et la queue est, également en moyenne, le cinquième environ des dimensions longitudi- nales du corps. Dimensions da plus grand de nos individus : Tête, long. C",022. Tronc, 0m,62, Queue, 0%,19. Longueur totale, 0m,832. Parnis. Le type de cette espèce est originaire du Bengale. C’est à Viza- gapatam qu'avait été trouvé l'individu décrit dans l'histoire des serpents de l'Inde, de Russel, Mais, ainsi que nous l’indiquons plus loin, il y a des re- présentants de l'espèce à Java et au Malabar, assez différents cependant par leur système de coloration, pour que nous ayons cru devoir les faire connaître séparément comme variélés de climat. Moeurs. Nous trouvons dans Russel quelques remarques sur l’animal vivant, et dont il nous semble intéressant de donner ici une traduction abrégée, Un de ces serpents, apporté au naturaliste anglais une ou deux heures après qu'il avait été pris, lui parut singuliérement alerte dans se8 PLAGIODONTIENS. G. PLAGIODONTE. À. 175 mouvements; il se jetait sur- tous les objets qui lui étaient présentés, Pour se préparer à l'attaque, il contournait en spirale serrée son cou et la partie antérieure du tronc; puis, rentrant, en quelque sorte, sa tête, il avait par- fois, vu à une certaine distance, l'aspect d’un serpent à coiffe. Au moment où il s’'élancçait, le corps étant soulevé par les contractions musculaires de la queue, le*tronc était rapidement déroulé et la tête était lancée obliquement en avant avec une telle promptitude, que l'animal, quoique ne quittant pas le sol, semblait fondre sur sa proie comme un oiseau. Aussi, pouvait- il, de cette façon, saisir Ne DE un objet qui paraissait cependant hors de sa portée. Un poulet, destiné à une expérience, s'étant échappé dans ia pièce où le serpent vivait en liberté, on poursuivit l'oiseau ; mais aussitôt que le PI. Hélène l’eût aperçu, il se jeta sur lui avec fureur, et, l’atteignant chaque fois qu’il passait auprès de lui, il l’eût bientôt saisi et s’en rendit prompte- ment maître en l’enveloppant de ses replis ; puis, en deux minutes, il l’é- touffa par les contractions de sa queue. Il faut noter enfin que ce ser- pent, quelque‘ardeur qu’il mit d'ordinaire à attaquer, ne put jamais étre excité, quand on le tenait à la main, à se jeter sur les poulets qu’on lui présentait comme appât. | ; = 1,7 VARIETÉ DE CLIMAT (de Java). Nos collections possèdent un jeune serpent qui, par tous ses caractères, se rapproche tellement des individus provenant du Bengale, que, sans cette différence de patrie, nous aurions presque pu ne pas le séparer du groupe principal qui représente la cou- leuvre Hélène de Daudin si bien eäractérisée pour la première fois par Rus- sel, À part, en effet, une teinte générale d’un brun légèrement rougeâtre, avec un pointillé de taches blanches, résultant peut-être d'une décolora- tion par l'alcool, et occupant la nuque et la partie antérieure du dos, nous ne trouvons aucune particularité suffisante pour créer une espèce nouvelle. æ 9. VaRiËTE DE cumat (du Malabar). Nous croyons également convenable de rapprocher de ce groupe un autre Ophidien qui, malgré des différences de coloration tranchées, nous semble cependant ne devoir constituer, comme le précédent, qu’une variété de climat : nous voulons parler d'un Serpent rapporté du Malabar par M. Dussumier , qui en a recueilli deux individus, l’un jeune etl’autre probablement adulte, Ce qui, au premier abord, paraît établir une distinction assez marquée, c’est la teinte brune générale du plus volumineux de ces deux animaux, ear il n’y a plus là aucun des caractères de cette coloration si remarquable decrite _ par Russel, et mentionnée par nous , d’après son texte et d’après la figure coloriée qui l'accompagne. Peut-être, au reste, et cette remarque ne doit point être omise , ne connaissons-nous pas l'espèce du Bengale à l'état adulte ; le seul spécimen vu par le naturaliste anglais , et d'après lequel 172 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. sa description a été faite, et ceux de notre collection ne dépassent guère 0,80, tandis que le plus grand, dans la variété dont il s’agit, est long de 1»,27. Or, n'y aurait-il pas lieu de supposer qu’en augmentant de taille, le Mega Rekula poda subit des changements plus ou moins notables , et qui, si nous les connaissions, pourraient rendre moins frappantes les dis- semblances que nous avons à signaler. Il n'existe pas d’ailleurs, de véritable différence spécifique entre le plus petit de ces deux échantillons et le Pr. Bécène. Ils offrent même certaines analogies faciles à constater; aussi ce rapprochement nous semble-t-il justifié par l’examen comparatif des indi- vidus originaires du Malabar avec ceux du Bengale. : Si d’abord, nous passons en revue les caractères génériques auxquels nous renvoyons pour abréger , nous les trouvons tout aussi convenables pour la variété que pour l’espèce. Ce que nous avons dit de la forme géné- rale et de celle de la tête est également applicable ici ; il en est de même de l’écaillure, si ce n’est cependant que la carène des écailles dorsales est assez apparente sur le plus gros individu, mais elle l’est aussi peu sur le plus petit que sur la plupart des échantillons, types de l’espèce qui nous sert de terme de comparaison. Quant au nombre des rangées longitudi- pales des écailles du tronc, il est de même de 27 sur l'animal le plus jeune , mais sur l’autre ilest de 25 ; chez les uns comme chez les autres, le nombre de ces rangées est de 8 à la queue. Notons enfin, sans attacher à ces différences plus d'importance qu’elles n’en méritent, que le nombre des scutelles est le suivant : 2-5 gulaires, 228-245 ventrales, 80-94 sous- caudales divisées. Comme dans le type , la scutelle anale est entière. La comparaison du système dentaire démontre aussi une frappante ana- logie, tant pour la direction caractéristique des ptérygoïdiennes, que pour le nembre propre à chaque os. P]. Hélène. Variété du Malabar. Re 21 49 Maxillaires , D ToE Pakitines, 41 41 Piérygoïdiennes . 22 51 Nous ne voyons dans la conformation de la tête osséüsé aucune diffé- rence. C’est donc, en définitive, dans le système de coloration et dans les di- mensions que résident surtout les dissemblances. Celles qui ont trait à ce dernier caractère se résument dans les chiffres suivants : Dimensions totales du plus grand individu : PI. Hélène , 0",832. Va- riété du Malabar. , 1,275. Quant aux teintes, dont sont revétus les individus de la variété que nous décrivons, nous deyons nécessairement les indiquer avec quelques détails. PRAGIODONTIENS, G. PEAGIODONTE. 2. 175 La différence la plus frappante, nous l’avons déjà dit , résulte d'abord de l'aspect beaucoup plus sombre de tout l'animal , surtout de l'échantillon le plus volumineux et qui ne permet guère de supposer qu’il y ait eu, à une époque antérieure de la vie, un assemblage de teintes vives et variées comme celles qui font du type de cette espèce un animal si élégant. Mais à côté de cette disparité, on trouve quelques analogies importantes à men- tionner. La plus caractéristique consiste dans la dissemblance bien mar- quée, particulièrement sur le plus jeune individu du Malabar, de la partie antérieure du tronc et de la postérieure qui, dans les spécimens Benga- liens, comme nous l'avons noté, devient d’uneteinte à peu près uniforme sur laquelle se détachent deux bandes d’un brun noirâtre , prolongées jusqu’à l'extrémité de la queue. Ici , précisément, ces deux bandes se re- trouvent , et quoique peu apparentes sur le grand individu, elles se voient cependant, mais elles sont très-visibles sur le plus petit. Nous retrouvons en outre la ligne noire située derrière chaque œil , et sur la partie supé- rieure et antérieure du tronc une réunion de taches, dont les deuxpremières sont en forme de massue et rappelant, par leur ensemble, ce qui reste du dessin dont cette région est ornée chez le PI. Hélène proprement dit. 2, PLAGIODONTE À QUEUE ROUGE. Plagiodon erythrurus. Nobis, Herpetodryas erythrurus. Sal. Müller. Canacrères. Tête peu distincte du tronc, légèrement allongée, étroite, plane chez l'adulte , mais plus ramassée, plus élargie au niveau des tempes, et à museau plus court dans le jeune âge. Plaque rostrale de hauteur et de largeur à peu près égales, fai- blement rabattue sur le museau, qui n’est pas proéminent ; 9 pla- ques supéro-labiales, dont la sixième est plus haute que dans l'espèce précédente et entre pour une plus grande part dans la formation du bord postérieur du cercle squameux de l'orbite ; d’où il résulte que la post-oculaire inférieure a de petites dimen- sions, Plaques inter-sous-maxillaires postérieures de même lon- gueur que les antérieures. Sur les écailles dorsales, des lignes saillantes sont généralement assez apparentes, Les caractères distinctifs entre celte espèce et la précédente peuvent se résumer ainsi : Dans le PI. Hélène ;: les rangées longitudinales des écailles sont 176 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. au nombre de 27 au tronc ; plaques inter-sous-maxillaires posté- rieures plus courtes que les antérieures ; le système de coloration est très-remarquable dans la variété du Bengale et quelques unes de ses particularités se retrouvent dans celle du Malabar. Dans le PI. à queue-rouge, les rangées longitudinales des écailles du tronc sont au nombre de 21 et les plaques inter-sous- maxillaires postérieures de même longueur que les antérieures ; le système de coloration estuniforme au tronc, la queue est rouge. Synonyuie. Herpetodryas erythrurus. Sal. Müller, Musée de Berlin. DESCRIPTION. Formes. La conformation générale de ce Serpent a le plus grand rapport avec celle de la variété du Malabar de l'espèce précédente; les individus jeunes offrent cependant la particularité déjà mentionnée d'une tête plus large et plus courte, avec des yeux d’une dimension ICE LE assez considérable. . Ecarziure. La ligne légèrement anguieuse résultant du-reploiement peu marqué, au reste, de la piaque pré-oculaire en haut et en dedans ei de la pré-frontale en bas et en dehors se retrouve ici, mais pas plus marquée que dans le Plagiodon qui vient d'être décrit. Les écailles du tronc rhombo-losangiques et d’autant plus rhomboïdales qu’on les examine plus près de l'extrémité terminale, portent, sur la région moyenne du dos, une ligne saillante, moins apparente dans le jeune âge que chez l’aduite. Ecailles : 21 rangées longitudinales au tronc, 8 à la queue. Scutelles : 2 gulaires, 211-222 abdominales, 1 anale entière, 90-99 sous: caudales divisées. Dents, Maxillaires Paiatines , 13. Péérsuoidiennee: 27. ? D ; Ces dernières, surtout les postérieures, ont leur pointe dirigée en dedans, un peu moins cependant que dans la première espèce. Elles se prolongent jusqu’à l'articulation de l’occipital avec l’atlas. PARTICULARITÉS O8TÉOLOGIQUES. Nous n’avons que la téte d’un jeune individu. Elle a assez de largeur au niveau des caisses, et le cercle osseux de l'orbite a un grand diamètre ; il en résulte que l’espace compris entre Ja partie antérieure de ce cercle et l'extrémité du museau a moins d’éten- due que chez l'adulte. Cocorariox, Peu de mots nous suffifent ici: l'animal aduite, en effet, PLAGIODONTIENS. G. PLAGIODONTE, 2. 477 offre à la région supérieure du tronc une teinte brune uniforme, plus fon- cée en arrière qu’en avant. Les gastrostèges d’un jaune brunâtre acquiè- rent graduellement une nuance plus obscure et se couvrent aussi de plus en plus de taches d’un gris noir qui n'existent pas sur les urostèges. Le ca- ractère le plus saillaht de la coloration de cet Ophidien est l'aspect rouge- brique de la queue , beaucoup plus apparent en dessus qu’en dessous , et qui, un peu visible sur un individu moins développé que l’adulte, manque sur les plus petits échantillons, dont toute la coloration générale est un brun jaunâtre peu foncé, tirant sur le blanc à la face inférieure, Un seulindividu, celui-là même dont l'extrémité céphalique du squelette a été détachée 5 porte une livrée particulière. Au bas des flancs, on voit des taches noires circulaires , distantes les unes des auires de 0,01 environ, bien apparentes dans le premier quart de la longueur du tronc, diminuant ensuite d’in- tensité et disparaissant bientôt. De ces taches partent de petites lignes blanches remontant directement jusqu’à la ligne médiane du dos ; d’abord alternes , elles sont ensuite placées sur le même plan d'où il résulte qu’à l'exception des sept ou huit premières, les autres se rejoignent à leur extrémité supérieure et constituent ainsi des anneaux blancs ; finement bordés de noir en avant et en arriere. Plus longtemps apparents que les taches noires latérales, ces demi-cercles s’éteignent à peu près au point de jonction des deux tiers antérieurs du tronc avec le tiers postérieur. £a queue prend en dessus une teinte rougeâtre. Toute la face inférieure de l'animal est blanchâtre. Disonsenfin que sur l’adulte, comme sur lesjeunes, on remarque toujours une ligne noire oblique, allant de l’œil à la lèvre su= périeure en avant de la commissure. | Dimensions. La tête, au niveau de ja région temporale , , à des “és sions en largeur qui sont sensiblement la moitié de sa longueur et le dou- ble environ de l'intervalle qui sépare les narines au bout du museau. Le diamètre antéro-postérieur de l'orbite, égal à la moitié de l’espace sus-in- ter-orbitaire chez l'adulte, est un peu plus considérable dans le jeune âge. Il existe environ 0,02 à 0,03 de différence entre la hauteur et la lar- geur du tronc à sa partie moyenne; ceite dernière est à sa longueur comme 41 à 48. La queue est comprise quatre fois et demie dans les dimensions totales. Voici, au reste, celle du plus grand de nos individus. Tête, long. 02,032. Tronc, 02,965, Queue, On, 285, En tout, 1,98. Parrie. Les échantillons de cette espèce sont tous originaires de Java , et ontéié donnés au Musée de Paris par M. le Professeur J. Müller, _de Berlin. REPTILES, TOME VIL md 2 478 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. AE A 0 NO VIIe FAMILLE. LES CORYPHODONTIENS. CARAGTÈRES ESSENTIELS. Serpents à crochets lisses, iNÉGAUT ; les antérieurs beaucoup plus courts que ceux qui les suivent et croissant successivement en longueur de devant en arrière. Nous avions désigné cette famille, à laquelle jusqu'ici nous ne rapportons qu’un seul genre, sous le nom de Coluber ou de couleuvre, depuis longtemps adopté et que Wagler avait le premier proposé comme dénomination de genre; mais en y réfléchissant, comme toutes les espèces sont étrangères et que le nom a été généralement appliqué à un très-grand nombre de Serpents bien connus, qui se trouvent aujourd’hui distri- bués , d’après leur caractères, dans trois familles de ce sous- ordre des Aglyphodontes et en particulier dans celles des Iso- dontiens, des Syncrantériens et des Diacrantériens, nous avons du, afin d'éviter les erreurs, abandonner la désigna- tion que nous avions inscrite dans notre prodrome imprimé parmi les Mémoires de l’Académie des Sciences. C'était celle de Colubriens et nous proposons la nouvelle dénomination qui dénote le caractère essentiel tiré dela particularité que présen. tent les crochets dentaires, lesquels vont en croissant de lon- gueur de devant en arrière et par suite , nous désignons ce genre peu nombreux en espèces sous le nom de Coryphodon (1) dont nous avons formé celui de Coryphodontiens, en modi- fiant la désinence. D’après l’arrangement systématique adopté pour la classi- fication comparée des divers groupes de ce grand sous-ordre des Aglyphodontes, la famille que nous proposons d’établir sous ce nom se fait aisément distinguer de toutes les autres, ainsi que nous l’avons indiqué dans le tableau qui précède (4) De Kopv® Sommet-Cacumen, Summum in quévis re. Allant en moutant, et de Odvvs=Opvrrose Dents, CORYPHODONTIENS. 479 page 25. C’est par la longueur proportionnelle des dents et particukère à ce genre, qu’il nous a été facile de séparer ces espèces d'avec tous les autres Serpents qui ont aussi les dents lisses, ou sans sillon tracé sur leur convexité, puisqu’ici les crochets vont en augmentant successivement de devant en arrière. D’ailleurs les mœurs et les habitudes sont probable- ment tout-à-fait semblables : aussi la plupart des auteurs avaient-ils réuni toutes les espèces sous la dénomination gé- nérique de Coluber, mais avec des caractères trop généraux ; car ils convenaient à la plupart des Serpents. Le genre Coryphodon, ainsi caractérisé par la manière dont les crochets lisses augmentent successivement en lon- gueur du bord antérieur de l’os sus-maxillaire , à son extré- mité postérieure, réunit des Serpents de grande taille, à formes élancées, dont le tronc est un peu comprimé, mince derrière ia tête qui est conique, plus large que le cou, et dont le museau est mousse, le ventre rond; mais les gastrostèges se relèvent vers les flancs , sans former cependant une ligne anguleuse. La queue est le plus souvent mince et comme effi- lée, ou diminuant insensiblement de diamètre vers la pointe. Il y a, parmi les espèces, une différence notable pour la forme et la surface des écailles rhomboïdales qui sont plus ou moins allongées, lisses ou carénées. Jusqu’ ici, nous n'avons pu rapporter au genre Coryphodon, tel que nous venons de le caractériser, que les espèces sui- vantes qui sont toutes exotiques, car elles proviennent de l’A- mérique ou des Indes. Wagler avait reconnu la nécessité de séparer les deux pre- mières des espèces que nous réunissons ici et il les avait indi- quées dans son Système naturel, page 179, comme devant former un genre particulier auquel il avait donné le nom de Coluber , n° 49, ainsi qu’au Serpent qu’il avait décrit dans louvrage de Spix sous le nom de Natrix scurrula, page 24, planche à 8; mais nous avons eu occasion de reconnaitre , d’a- 12° 486 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. -près cette même planche, que ce Serpent est le même que l'Herpetodryas fuscus qui a la plaque anale simple. C'était afin de ne pas innover que nous avions adopté d’abord et même employé dans le prodrome cette dénomination de Co- luber que nous remplaçons ici par une désignation qui indique la disposition relative des crochets dentaires. La synonymie des espèces montrera que la Couleuvre de Lichtenstein n’est pas distincte de la €. Panthérine. ee GENRE UNIQUE. — CORYPHODON. Nobis. Mémes caractères el étymologie que ceux de la famulle. Toutes les espèces rapportées à ce genre sont certainement de véritables Couleuvres, comme la plupart des Aglypho- dontes. Ce n’est réellement qu'à cause du nombre infini d’es- pèces qui ont entre elles la plus grande analogie , que le Sys- ième a cherché un moyen commode de les grouper. Ici, la particularité que présentent les crochets qui garnissent la mâchoire supérieure et dont la longueur vacroissant de devant en arrière a fourni le caractère propre au genre unique qui - se trouvant dans ce cas, nous a paru devoir former une petite famille distincte. On pourra peut être y adjoindre quelques autres Serpents , qui offriront le même caractère , mais avec - des modifications dans la conformation permettant de les rap- porter à de nouveaux genres. R Nous ne pouvons donner ici que la description des espèces qui, étant toutes étrangères à l’Europe, n’ont pu être étudiées | que sur les lieux par des voyageurs; mais ils ont seulement recueilli les notions bien vagues acquises par les indigènes qui n’ont pu apprendre que par hazard ou par ouï-dire les quelques faits relatifs à leur histoire. Nous rapportons à ce genre et par conséquent à cette divi- CORYPHODONTIENS. G: CORYPHODON. À. 184 sion principale ou à la septième famille des Aglyphodontes les six espèces que nous y avons inscrites, pour lesquelles nous avons rédigé le tableau synoptique suivant. TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPÈCES DU GENRE CORYPHODON. ©) d’un noir bleuâtre uniforme . . . + . « » + 2. CONSTRICTEUR. 2} Re grandes, bordées de noir 4. PANTHÉRIN. 2. [ER destaches! s (AE étroites, irrégulières , . 3. DE BLUMENBACH. | Ces d’un brun jaune à ci ; arrondi .« , . 4. Korros. AE sans faches ; tronc à Sue en foif. . « . 5 JAUNATRE. à |une seule située dans le cercle inférieur . . . + «+ . 6. GORGE MARBR&E. D ——" 1l hi 1. CORYPHODON. PANTHÉRIN. C. Pantherinus. Nobis. Caracrères. D’un brun jaunâtre sur le dos, avec de grandes taches irrégulières où arrondies, inégalement et dont quelques unes sont dirigées en travers ; le cou et le dessus dela tête offrent des lignes plus foncées que les parties voisines. Synonymie. 1790. MERREM. Beiträge IE, pl. 11, fase, 2, pag. 49, pl. 11 ; en a donné une figure. 1803. Daunix. Hist. des Rept. Tom. VI, pag. 318, qui a copié un tronçon de la fig. de Merrem et a décrit ce serpent pag: 247 sous le nom de comprimé. 1804. HEruanx. Observat. zoolog. I. pag. 285. 4820. Mernew. Syst: pag. 402, n° 39. 1837, ScnLeGeL, Phys. des Serp. Tom. IT, pag. 443. la iête pl V, fig. 13-14. À cette synonymie déjà indiquée par M. Schlegel, il faudrait ajouter, suivant cet auteur, celle du Coluber Capistratus, indiqué par M. Lichstenstein, qu’il a fait connaître, en 1796, dans son Ca- talogue, pag. 104, ne 471, et à laquelle M. le prince de Neuwied 182 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. a donné le nom de Lichstenstein, ainsi que celle que Wagler a décrite sous le nom de Natrix Scurrula, qui est un Herpétodryÿas. Le nom spécifique semblerait indiquer que ce serpent est orné de taches en rosaces irrégulières, comme celles de la peau de panthère; mais il n’y a réellement aucun rapport de ces macula- tures distinctes, il est vrai, et bordées de noir, presque toutes distribuées sur la longueur du dos où elles sont plus larges ; puis elles s'étendent latéralement des deux côtés sur les flancs : le fond de la coulenr est d’un jaune brun et le ventre est plus pâle. Ce serpent atteint, à ce qu'il paraît, une très-grande taille. Nous avons vu deux des individus qui ont près de deux mètres de longueur. Le plus grand que le Musée de Paris possède est long en tout de 4 mètre 77 centimètres, dont la tête et le tronc mesu- rent 4 mètre 28 centimètres et la queue 49 centimètres. M. le prince de Neuwied, qui a eu occasion d’observer ce ser- pent vivant au Brésil, dans les contrées sud de la côte orientale dit qu’il atteint jusqu’à une toise de longueur et même davan- tage. Il en a également recueilli des individus près de Rio de Janéiro, aux bordsdes rivières, ilditqu’ilfréquenteleslieux boisés, mais qu’on le trouve aussi dans les marais et dans les fonds sa- bloneux, au milieu des plantes aquatiques et même dans les eaux stagnantes où ces grands serpents s’exposent aux rayons du so- leil dans une sorte de sommeil et roulés en spirale; de sorte qu’on peut s’en approcher sans qu’ils en montrent de l'inquiétude. Il ajoute que leurs mouvements paraissent plus lents que ceux des autres couleuvres; que leurs proies ordinaires sont des crapauds et des grenouilles. M. Schlegel ajoute que feu Boié a trouvé dans l'estomac de l’un de ces serpents de grande taille un exemplaire peu altéré de l'Uromastyx Cyclurus qui correspond à notre Oplure n.° 2, Erpétologie Tom. IV, pag. 365. Nous possédons Heu grands individus provenant du Bré- sil. M. Schlegel dit que M. Dieperink en a adressé également à Leyde comme recueillis à Surinam. L’un de ces individus nous a été donné pour la collection de notre Musée. Ceux du Brésil proviennent de MM. Gaudichaud de Castelnau, et E. Deville, Vautier, Gallot, Gay, Langsdorff, Delalande, Ceux de Cayenne ont été envoyés par M. Leprieur. A CORYPHODONTIENS. &. CORYPHODON, 2. 183 9, CORYPHODON CONSTRICTEUR. C. Constrictor. Nobis. (Coluber Constrictor. Lin. ) Caracrères. D'un noir bleuâtre foncé, plus pâle sous le ventre, le dessous de la gorge blanchâire, ainsi que le bord des mâ- choires. Synonymie. 1743. Caressy. Hist. nat. Caroline. Tom. IT, pl. 48. Black snake. 4753. Kazx. Dans son voyage dans l’Amérique du nord en parle à la page 171. 4789. LacéPène. Hist. natur. Serpens. Tom. 11, pag. 309. La couleuvre lien. 4791. Linné. GMELIN. Syst. natur. pag. 4109. 4802. Saw. General Zoology. Tom. II, pag. 464. 4800. LarTReiLze. Hist. nat. Rept. Tom. IV, pag. 178. 4804. Daunin. Hist. des Rept. Tom. VI, pag. 402. Couleuvre lien, — 1837. ScaeceL. Phys. Serp. Tom. II, pag. 133, n° 2, — Holbroch, EIE, 55, pl. XI. — Storer, Rept. 225. 1853. Bascanion constrictor , Barrn et Girarp, Catal. p. 93. ‘Ce serpent est très-commun dans l'Amérique du Nord. Ses habitudes et ses mœurs ont été décrites par la plupart des voya- geurs naturalistes, Catesby, Bartram, Palissot-Beauvois, Bosc. C’est une espèce peu volumineuse, qui atteint de grandes dimen- sions, de sept à huit pieds de longueur et d’un pouce et demi de diamètre. Sa couleur noirâtre est quelquefois d’une teinte plom- bée. Il rampe avec une grande rapidité, il grimpe sur les arbres et pénètre partout dans les maisons, même sur les toits pour y faire la chasse aux rats, aux écureuils et aux oiseaux. On nele craint pas, et même, dans quelques habitations de la campagne, on ne cherche pas à le détruire, parce qu’il est en effet fort utile pour protéger les grains et les fruits, en éloignant les souris et les autres animaux nuisibles. On dit que le nom de Constricteur, que Daubenton et Lacépède onttraduit par l’épithète de lien, provient de la manière dont ce replile enlace et saisit sa proie, en s’entortillant autour du corps, comme la plupart des gros serpents, pour étouffer leur victime 18% OPHIDIENS AGLYPHODONTES. en l’empêchant de respirer. Bartram raconte que, voyageant à cheval dans la Floride, il vit sur la terre, et à une distance assez éloignée, une grande espèce d'Épervier se débattre avec force sans pouvoir s’envoler, et que, lorsqu'il s’en fut approché, il re- connut que ce gros oiseau était entortillé par plusieurs cercles que le corps d’un serpent faisait autour de son tronc et de l’une de ses ailes. Il présuma que l'oiseau avait voulu s'emparer du serpent, mais que celui-ci, plus alerte, avait adroitement garotté son ennemi par de nombreux circuits. Bientôt ces animaux se séparèrent, car l’oiseau s’envola et le serpent s'enfuit également, sans avoir reçu de fortes blessures. Les exemplaires que possède notre Muséum de Paris provien- nent, les uns de la Nouvelle-Orléans et de M. Barabino; de la Caroline par M. Bosc, et de la Martinique par M. Plée; de New-York par M. Milbert; de Virginie, par MM. Poussielgue et Trécul ; d'Oaxaca, par M. Ghuisbreght ; de Charles-Town par M. Noisette, et des Etats-Unis par M. Gratiolet. 3. CORYPHODON DE BLUMENBACH. C. Blumenbachii. ( Coluber mucosus, Lin.) CarAcTÈREs. D’un brun olivâtre pâle avec des bandes trans- versales étroites, irrégulières ; écailles bordées de noir, celles du dos légèrement carénées, surtout en arrière des gastrostèges ; le dessous du ventre jaunâtre, à bord postérieur, souvent bordé d’une bande brune. SYNONYMIE. 4754. Linnxé. Museum. Adolph. Frider. Balk. I, pag. 37, tab, 93, fig. 1. 1802. Rousse. Serp. des Indes. Tom. IT, pl. 18, fig. 2, pag. 20. | 1789. Lacépëne. Quad. Ovip, Tom. If, pag. 238 et pl. 34, pag. 40, n° 36. 1800. Larreizze. Mist, Rept. in 18. Tom. IV, pag. 156. Cou- leuvre muqueuse. 1804. Daunin. Hist, Rept. 8. Tom. VI, pag. 355. :. 4820, Merrex. Téntam. Syst, Amphib, pag. 119, n° 409, CORYPHODONTIENS. G. CORVPHODON. 9. 185 4827. Scnuece. Phys. Serp. Tom. Il, pag. 137, n° 5. tête pl. V, fig. 7-8. Cette espèce provient des Indes et principalement du Bengale. C’est Linné qui, l'ayant remarquée dans le Musée du prince Adolphe-Frédéric, l’indiqua d’abord sous le nom de Couleuvre muqueuse, nom qui a été répété par la plupart des ophiologistes, sans que la raison puisse en être donnée par Laurenti, Daubenton; Merrem est le premier qui paraît avoir le premier appliqué le nouveau nom spécifique d’après la description et la figure citée de Russel qui l'avait fait connaître sous le noin malais de leri- Potou. Il est évident que ce serpent appartient au genre Coryphodon. M. Schlegel à eu soin d'indiquer le premier que les crochets de la mâchoire supérieure vont en augmentant de grosseur; il au- rait pu dire aussi de longueur, à mesure qu’ils s’approchent du bord postérieur de cet os ; que l’œil est grand et les orbites spacieuses. - Les individus paraissent varier pour la couleur qi est plus ou moins foncée, suivantleur développement. Générahement, le ventre est plus clair, mais Le bord postérieur des gastrostèges est Le plus souvent orné d’une bande brunâtre ; quand elle manque, chacune dés extrémités de ces gastrostèges, dans la région postérieure du corps, porte une tache de la même nuance. Les écaillés posté- rieures du dos sont bordées de brun foncé ; de sorte que leur mi- lieu semble être marqué d’une tache ovale plus claire. Nous apprenons de Russel que ce Coryphodon est très-sou- vent observé à Vizagapatam, où il parvient à de grandes dimen- sions. M. Schlegel dit que le professeur Reinwardt l’a retrouvé à Java; que cependant il est rare. Diard l'y a également re- cueilli. Les individus que possède le Musée de Paris proviennent de M. Eydoux qui les a pris dans sun voyage sur la Bonîite en Chine et à Pondichery; de M. Dussumier et de M. Bélanger, comme provenant du Malabar. Plusieurs ont été recueillis au Bengale par M: Duvaucel. On en doit également à MM. Rey- naud, Ad. Delessert et Moquier qui les ont rapportés des Fndes-Orientales. Les dimensions du plus grand individu de la collection sont les 186 OPHIDIENS AGLYHODONTES, suivantes : longueur totale, 2», 25. La tête et le tronc mesurent In, 60, et la queue 0. 65. 4, CORYPHODON KORROS. C. Korros. Nobis. (Coluber Korros, Reinwardt.) CaracrÈères. D'un brun olivâtre plus ou moins foncé en dessus et d’une teinte citron en dessous ; jamais de bande brune au bord postérieur des gastrostèges. Toutes les écailles du tiers postérieur du corps étant bordées de noir semblent par leur arrangement former des X croisées. SYNONYMIE. C’est M. Schlegel qui a le premier décrit cette espèce dans son Essai sur la physionomie des serpents, Tome IT, page 139, n.° 6, d’après des individus envoyés de Java et de Sumatra au Musée des Pays-Bas, par M. Reinwardt. Dans notre Musée, M. Oppel avait donné à ce serpent le nom de Coluber Cancellatus, proba- blement à cause des lignes croisées qui s’observent sur la région postérieure du tronc. C’est ce que nous constatons sur cet indi- vidu et sur tous ceux du Musée de Paris. L'absence absolue de carènes sur les écailles du C. Æorros sem- blerait être un bon caractère distinctif relativement au C. de Blu- menbach; mais un C. Korros, faisant partie d’un envoi du Musée de Leyde, portant à la partie postérieure du dos quelques carènes peu saillantes, cette exception Ôte un peu de sa valeur à ce carac- tère, auquel il serait plus convenable de substituer celui qui peut être tiré de la hauteur des plaques labiales, laquelle est moindre chezle C. Korros que dans le Coryphodon de Blumenbach. De même que M. Schlegel, nous comptons sur tous Les échan- tillons quinze rangées longitudinales d’écailles, tandis qu’on en trouve toujours dix-sept chez le C. de Blumenbach. Parrie. De Sumatra, par M. Duvaucel, M. le Capitaine Martin et M. Kunhardt ; des Philippines, par M. Challaye ; de Java, par MM. Leschenault et Bosc. Idem, Musée de Leyde. Dimensions du plus grand. Total, 1", 82. Tête et tronc, 1", 23. Queue, 0®, 59, | CORYPHODONTIENS. G. CORYPAODON. à Ct 6. 187 5. CORYPHODON JAUNATRE. C. Sub-lutescens. Nobis. CaracrÈères. Le dessus du tronc en dos d’âne beaucoup plus brun en dessus que sur les côtés qui sont inclinés en toit aigu; toutes les écailles rhomboïdales bordées de brunâtre. - Tout le dessous du corps d’un jaune vif, à gastrostèges irès- larges ; la queue formant le tiers du corps, grosse à la base et diminuant insensiblement, avec des urostèges sur un double rang. Nous n’avons aucun renseignement sur cette espèce dont nous avons fait préparer la tête osseuse. Elle provient de Java, par M. Diard. Nous trouvons aussi sur l'étiquette le nom de M. Rein- wardt qui, le premier, a donné à cette couleuvre le nom de Sub- lutescens. | Dimensions du Coryphodon jaunâtre : Tête et tronc, 1", 7. Queue, 0", 40. 6. CORYPHODON GORGE MARBRÉE. C. Mento-varius. Nobis. ; Caracrères. Dos d’un bran verdâtre, n'ayant qu’une seule plaque sus-labiale qui entre comme partie constituante du bord inférieur du pourtour de l'œil. Cette espèce, qui ne paraît point avoir encore été décrite offre beaucoup d’analogie avec celle que l’on a désignée sous le nom de Constricteur ; elle s’en distingue cependant par le caractère tiré du bord inférieur de l'œil. Sa tête est en outre comparative- ment plus allongée et l’œil lui-même est plus grand. Les plaques inter-sous-maxillaires postérieures sont plus longues que les an- térieures : ce qui est le contraire de ce que l’on observe dans le GC. Constricteur qui provient des États-Unis, tandis que l’espèce que nous faisons connaître ici est représentée par des individus envoyés du Mexique. Nous ne connaissons aucune des particula- rités qui concernent ce Coryphodon. 188 OPHIDIENS AGLYPHODONTES, VII FAMILLE. LES ISODONTIENS. CARACTÈRES ESSENTIELS. Serpents dont les dents lisses, ou sans sillons , sont semblables les unes aux autres , toutes éga- lement espacées , et dont la tête est distinguée du cou par sa grande largeur. Ainsi que le nom attribué à ce groupe est destiné à le faire connaître, cette Famille (1) comprend généralement les espèces de Serpents dont toutes les dents sont sans cannelures, et dont celles quigarnissent en particulier les bords des os sus-maxil- laires sont implantées presqu’à égale distance entre elles , et offrent , en même temps, la plus grande similitude pour la longueur et les proportions. Rengés dans le sous-ordre des salons les genres placés dans ce groupe nombreux réunissent toutes les espèces qui auraient pu être considérées comme de véritables Cou- leuvres, lorsqu'on en connaissait moins; mais pour la facili- té de l’étudeet celle de laclassification , nous avons dû les rap- procher entre elles et les distinguer de toutes les autres Fa- milles , d’après les considérations suivantes. D'abord , des Syncrantériens et des Diacrantériens dont les crochets postérieurs sont beaucoup plus longs et plus forts que ceux qui les précèdent sur la même rangée. Secondement , des Holodontiens et des Aprotérodontiens, dont les dents sus-maxillaires vont en diminuant de longueur de devant en arrière, avec cette particularité, que les pre- miers offrent en avant des crochets particuliers implantés dans les os incisifs ou pré-maxillaires, dents qui ne se retrouvent chez aucun autre Serpent. one ne) (1) Du motl'ro;, semblables, égales, æguales, et de Odovs, Oduyress dents, ISOPONTIENS. 189 Viennent ensuite. les Lycodontiens , dont plusieurs dents de l’une ou de l’autre mâchoire sont beaucoup plus longues que celles qui font partie de la même série ou du même rang; les Leptognathiens dont les dents sus-maxillaires supérieures sont courtes et les crochets très-faibles; puis les Upérolissiens ayant les os ptérygo-palatins lisses, et la portion moyenne du palais privée de crochets , ce qui les distingue par cela même de tous les autres Serpents. Près de cette Famille, peut se ranger celle qui réunit quel- ques petits Serpents dont les mâchoiressont très-faibles, mais chez lesquels les os palatins, ainsi que les sus-maxillaires , sont garnis de fort petits crochets dont les pointes sont diri- gsées en dedans, c’est-à-dire inclinées et tournées vers la région médiane intérieure. Nousles avons nommés, à cause de cette particularité , les Plagiodontiens. Hl y a en outre deux Familles que la forme particulière des écailles , ou l’apparence extérieure, fait distinguer de prime- abord , savoir : les Acrochordiens, dont la peau est garnie de tubercules enchässés , rugueux et saillants comme des aspé- rités ; puis les Calamariens , Qui ont au contraire des écailles lisses et situées en recouvrement les unes sur les autres , à la manière des tuiles superposées, ce qui rend la surface de leur peau lisse, luisante et polie, en même temps que la totalité de leur corps est, le plus souvent , à peu près de la même gros- seur d’un bout à l’autre, ou de la tête à la queue. Il ne reste doncqueles Coryphodontiens, qui sont analogues à ceux que nous étudions maintenant, mais ils en diffèrent - par cela seul que les crochets dentaires de leur mâchoire su- périeure vont successivement en croissant de longueur de devant en arrière; tandis qu'ici, ces dents sont toutes sem- blables en force et en longueur , et espacées à peu près à des intervalles égaux. Les neuf genres que nous avons inscrits dans cette Famille réuaissent, comme on va le voir, un grand nombre d'espèces 190 OPHIDIENS AGLYPHODONTES, ayant entre elles beaucoup de rapports et une si grande ana- logie que nous avons été obligés, pour établir leur arrange- ment systématique, de nousarrêter à des caractères extérieurs qui nous ont offert un moyen assez commode pour déterminer le rapprochement des espèces. Ainsi, dès la première vue, on reconnaîtra le genre Den- drophide , parce que chez ces Serpents, semblables aux Bon- gares sous le rapport de la distribution et de la forme des écailles, on voit, le long du dos , une série de plaques poly- gones, plus grandes que les écailles des parties latérales du tronc, lequel est très long et terminé par une grande queue. Un second moyen, artificiel, il est vrai, mais utile pour éparer dans cette famille deux autres genres ; c’est l'examen de la forme générale du tronc qui, au lieu d’être arrondi et à peu près régulièrement cylindrique, se trouve comprimé sur les côtés, de sorte que la hauteur verticale l’emporte évidem- ment sur la coupe qui en serait faite en travers ou horizonta- lement. Dans l’un, celui des Spilotes , la tête est courte, presque aussi haute que rlarge et assez distincte du tronc. Dans les autres espèces qui ont encore le tronc comprimé, on remarque que la tête est mince et très-allongée; on les a réu- nis sous le nom générique de Gonyosome. Chez toutes les autrescouleuvres à dents lisses, égales en longueur et rangées à des intervalles à peu près égaux , le tronc est arrondi et tellement cylindrique , que si on le tranchait en travers, la hauteur et la largeur seraient absolu- ment les mêmes. Parmi ces espèces , nous distinguons celles dont le museau est prolongé et parait s’avancer comme une sorte de groin; elles constituent le genre que M. Michaelles a désigné sous le nom de Rhinechis et qui offre cette particula- rité que chez les uns les écailles sont lisses , et que chez d’au- tres, elles offrent une petite saillie longitudinale en carène Dans les Isodontiens, dont le museau est mousse ou arrondi, ilen est, comme les espèces rapportées au genre Herpétodryas, ISODONTIENS. | 1914 dont la queue est fort prolongée et atteint près dela moitiéde la longueur du corps, tandis quecette région est au contraire très-courte et fort robuste dans le genre que nous nommons Calopisme. Lorsqu'il se joint à une queue médiocre pour la longueur et les dimensions, des écailles lisses et polies, cesont pour nous des Ablabés; ou bien ces écailles sont garnies d’une petite arête saillante, et il y a deux genrés qui ont ainsi des écailles carénées. Dans l’un, qui comprend les es- pèces qui vivent habituellement dans l’eau, les narines sont verticales, ou leurs orifices externes sont situés au-dessus du museau, ce sont les Tréfanorhines ; dans l’autre, les trous des narines sont latéraux, ces Serpents constituent alors le genre Elaphe, dont les espèces n’habitent pas les eaux ou na- gent rarement. Les quatre premiersgenres comprennent les espèces à formes sveltes et élancées, à queue longue, et dont tout l’ensemble de la physionomie, en prenant ce mot dans le‘sens où l’a em- ployé avec tant de bonheur M. Schlegel, dénote des Cou- leuvres organisées pour rester surtout sur les arbres. Le dernier genre offre, au contraire , dans sa conforma- tion générale et dans la disposition des narines , des particu- larités tout-à-fait spéciales aux Ophidiens qui vivent dans * l'eau et y cherchent leur proie. Les espèces réunies dans les quatre autres genres se tien- nent habituellement hors de l’eau et s'emparent, pour leur nourriture , de petits mammifères ou de reptiles terrestres. Le tableau synoptique suivant présente l’analyse de cet arrangement systématique dans lequel l’ordre des numéros place successivement les genres dont les espèces aiment à grimper et à se mettre enembuscade sur les arbres, puis ceux qui restent plus habituellement sur la terre ou dans l’eau. f CPHIDIENS AGLYPHODONTES. . É 3 *HAMMAOUANAG FE * * É * * * * * ? + + + + + “amougdns no ouPrpouu 998001 eJ sUPp Sopuers snjd dnoonvoq 'SIMDANIU G° °° 2 * * + * + + * xromnoq op 910$ oun 404 9ULUI9} ‘ njurod *SYAUGOLAAUAII & * * + «spueag xnof { ouo) np 91OU 9p ‘ 9nSUO[-S91} neasnut ‘ PUOI e e: e L) e ‘ANSIdOIY") & * * ‘980401 19 9}1N09-591) ononb ‘ossnou 7 °SHAVIIY L * * S0p np SAIE9H 9U9489 SUES NO sas} anSuoy nod "ANJHUONVIAUT 6 *SI[LIIIAA : }SAUTIBU : SOUIPI el *Anavi 9 * SoIRPTMEl Sa[11L09 {21901pouI auoxe ‘$2[039 AARORO ADO * * * *® + + + + sou ‘onsuo] 9) e 30 o8aeç onb jneu snjd dnoonvoq no gwridwoo 'SALOTAG y * * * ? + + + »ossied9 ‘oJan09 *“S2900 59 juowpwuofrun 39 xnpba sjoyoouo » soquopoydffy *S'IXILNASSE SAuYLO VV RESTE (9-3 En nanarannnm——"« "SNHILNOGOSI SAŒ ATTINVA VIT A4 STUNHI Saq HAÜILAONAS AVATAVL ISODONTIENS. G. DENDROPHIDE. 10% Le GENRE. DENDROPHIDE. — DENDROPHIS (1). Boié. | CARACTÈRES ESSENTIELS. Serpents anlyphodontes, dont toutes les dents sont de mêmes longueur et proportions, et dont les écailles qui recouvrent la région médiane du dos sont beaucoup plus grandes que toutes les autres. CARACTÈRES NATURELS. Corps grêle, très-alongé, cou fort : mince, très-distinct de la tête, qui est longue et élargie en arrière, à museau mousse et à yeux généralement fort grands; queue très-longue et très-effilée ; régions latérales du ventre et de la face inférieure de la queue presque toujours caré- nées, par suite du redressement des gastrostèges qui sont convexes à leur bord postérieur et des urostèges qui sont en rang double. Écailles complètement lisses, en forme de qua- drilatères allongés, disposées en deux séries latérales , très- imbriquées, séparées par des écailles polygonales, occupant la Hgne médiane, généralement plus grandes, non imbriquées et formant une seule rangée, excepté chez une espèce où la rangée est double (D. wiridis). Relativement à l’écaillure de la tête, on peut noter les par- ticularités suivantes : Les neuf plaques sus-céphaliques or- dinaires ; plaque rostrale généralement très-large à sa base, nullement ou à peine rabattue sur le museau; frontale moyenne longue, large à sa base, se terminant, en arrière, par un angle plus ou moins obtus; une naso-rostrale et une naso-frénale entre lesquelles la narine est percée; une frénale presque toujours plus longue que haute; une pré-oculaire; deux post-oculaires; neuf plaques supéro-labiales, dont Ja : 4) De Aëydos , arbre, et de o @s serpent, P95 9 QI 9 REPTILES, TOME VIT, ae, 194 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. cinquième et la sixième, qui se prolongent en haut et en arrière, touchent à l'œil, si ce n’est dans une espèce (D. vert) où la quatrième contribue aussi à former le bord inférieur du cercle orbitaire par son angle supérieur et postérieur, et où la sixième ne fait pas partie de son bord postérieur, comme dans les autres espèces; plaques inter-sous-maxillaires pos- térieures, généralement plus longues que les antérieures; dans deux espèces, cependant, elles leur sont égales. Ce genre a été fondé par Boié (Isis, 1827, p. 520). Il en a présenté une diagnose, dont les principaux traitssont indiqués dans celle que nous en donnons nous-mêmes. Il a pris pour type le Coluber ahætulla, de Linné, et, à la p. 541 et suivantes, il indique et décrit sommairement les espèces qu’il rapporte à ce genre Dendrophis. Ce sont : :. 1796. 1. D. chairecacos. H. Boïé, d’après Russell, t. IF, pl. 26. 2. D. maniar. Russell, t. II, pl, 25. 1803. 3. Col. tristis. Daudin. 1843. 4. Col formosa. Reinwardi. Erpét. de Java. 1788. 5. Col. picta. Gmelin. 1803. 6. Col. polychroa. Reinwardt. 1789. 7. Col. ahætulla. Linné. 1823. 8. Col. liocercus. Neuwied. Nous n’entrons à présent dans aucun détail sur ces espèces, nous réservant d'indiquer, en leur lieu, le nom générique propre à chacune d'elles. Nous faisons remarquer seule- ment que parmi ces espèces, il en est, telles que le Liocer- cus et l’Ahætulla, qui paraissent n’être qu'uneseule et mêmees- pèce et ne présentent pas le caractère essentiel du genre Den- drophide, consistant en cette particularité indiquée de la ma- nière suivante par Boié lui-même : « Squamæ spinæ dorsalis magnæ, scutiformes, directione » rectæ, lalerales trunci angustæ per series transversas oblique » disposiiæ, » ISODONTIENS. G,. DENDAOPHIDE. 195 Il semble donc convenable de suivre l’exemple de Wagler et d'adopter pour ces différentes espèces arboricoles, et pour celles qui leur ressemblent dans leur aspect général, un clas- sement dans deux genres. Ainsi, nous plaçons dans le genre DENDRoOPHIDE Îles espèces dont les écailles de la rangée médiane sont polygonales et non imbriquées, et dont toute l’écaillure est lisse, prenant, comme Wagler, le Coluber piclus pour type et nous rap- portons au genre Lerropnine de Bell , tel qu’il est compris par Wagler, les espèces à écailles carénées et toutes imbri- quées. C’est le Coluber ahætulla seu liocercus qui devient pour nous, comme pour Wagler, le type de cet autre genre. Il y a d’ailleurs, selon notre méthode de classement, un motif bien autrement important pour séparer ainsi ces Ophi- diens, c’est que les Dendrophides sont des Isodontiens, tandis que les Leptophides appartiennent à la famille des Syn- crantériens. La distinction entre ces deux genres n’est pas admise par M. Schlegel, qui rapporte au genre Dendrophide dix espèces, dont deux seulement sont pour nous de vrais Dendrophides, Ce sont les D. picta et D. formosa ou Adonis. Les huit autres espèces ont dû être placées dans des genres différents, en raison des caractères fournis par leur système dentaire. Ainsi : ° Le Dendrophis liocercus est le Leptophis liocercus (Syncrantérien). — catesbyi — l’Uromacer catesbyi(Diacrantérien) — aurala — À ‘ es rhodopleuron— genreOligotropis.(Opisthoglyphe). — ornata — id. (Opisthoglyphe). — præornaia — id. (Opisthoglyphe). ni smaragdina — Leptophis smaragdinus (Syncran- térien). — Golubrina — Dipsas colubrina (Opisthoglyphe), 13, 196 OPEMDIENS AG#YPHODONTES. *LUX À ‘€ HE 2 eu ner eee fon eve QE er PNO RR CER NN NO ES sop3uri xnop SANDIT-LN FI Dre > Ad SR mn to + + sopueaS snjd our e ans ‘SOp Np SIC °AIOBNIT ‘Œ £° ‘ ‘ou ) | auex [n9s un QHP[NI0-SNS UOIBPA + SPULIS-S941 *SINOGY ‘Œ & * ‘ 99qu0q xnof {sopueaä sn|d *LNIHd ‘€ } [2 . e e Q L] e C2 ® Li] e e * SOXIBUIPI0 EEE en notons nent "SAULAV SAT SA SAGNVUN SATA LA SAHAÔIUTAI NON SOŒ AŒ SANVIUHN SATIVO *'TALLNASSA AMALIVUHVI ‘AGLHAONANTA MINA9 AT SADEAST SHG ANÔLLAONAS NVATAVL oo |JSODONTIENS. G. DENDROPHIDE, A. 497 4, DENDROPHIDE PEINT. Dendrophis picta. Boié. Caracrères. Corps d’une teinte uniforme: presque constam- ment, sur chaque flanc, une bande blanche entre deux bandes noires, dont l’inférieure touche le bord des gastrostèges ; cette dernière rarement remplacée par une série de points noirs ; plus rarement encore, absence de bandes noires. Synonywis. Les indications données par Boié (Zsis, 1829, p. 530), sont les suivantes : 4726. Scheuchzer, Bibl. Nat, pl. 629. 1788. Coluber pictus. Gmelin, Syst. naturæ, Pe 1146; Séba, t. I, pl. 99, n.0 3. 4826. Dipsas schokari Kuhl. Beiträge, p.80. 4807. Bungarus Filum. Oppel. Musée de Paris. À cette synonymie, on ne peut joindre qu’avec doute les deux espèces suivantes de Lacépède, lesquelles, d’après M. Schlegel, doivent être rapportées au D. peint : Le fil, Lacépède, 1788. Quadr. ovip., t. If, p. 234, pl. 11, fig. (jeune Âge); La double raie, Id. p. 220, pl. 10, fig. 2 Quoique l’un des bocaux qui contiennent des échantillons de ce Dendrophide porte sur une ancienne étiquette les mots Cou- leuvre sombre, Col. fuscus, Lacép., il ne nous est pas possible de reconnaitre dans les serpents que ce bocal contient les représen- tants de l’espèce décrite sous ce nom, en huit lignes, par ce zoolo- giste, t. IE, p. 229. — Il renvoie d’ailleurs au Musée du Prince Ad. Fr., p. 32, tab. 17, fig. 1. 1837. D. picta. Schlegel, Essai sur la physion. des Serp. T. LE. p. 157, ett. IE, p. 228, pl. 9, fig. 5, 6 et7. Ce naturaliste, enfin, mentionne l’Erpétologie de Java, pl. 34. Cette espèce, par sa taille élancée et par tout l’ensemble de sa conformation, s'éloigne peu de ses congénères, dont elle se dis- tingue cependant d’une façon très-netie par les dimensions pro- portionnelles moins considérables des yeux et par la direction plane des régions sus-oculaires, ce qui est une bonne marque distinctive, relativementau Dendrophis Adonis. La teinte générale est d’un vert brunâtre qui, dans l'alcool, 198 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. après la chute de l’épiderme, devient bleuâtre, comme on Fob- serve chez les autres serpents du même genre. Les différences offertes par les individus rassemblés au Musée de Paris, et signalées par M. Schlegel, permettent de les grou- per en plusieurs Variétés. A. La variété la plus commune est celle où les nuances vertes de l’animal sont relevées par la présence, sur chaque flanc, d’une bande jaunâtre ou blanchâtre, bordée en dessus, comme en dessous, par une bande noire; cette dernière touchant le bord des gastrostèges. B. Dans la deuxième variété, cette bande inférieure est rem- placée par une série longitudinale de points noirs. On voit alors _ quelquefois un dessin sur la partie antérieure du tronc, dessin que M. Schlegel a très-bien décrit en disant : « Les côtés du cou sont souvent ornés d’une suite de bandes de bleu et de noir al- ternes et se dirigeant obliquement en arrière. » C’est surtout dans le jeune âge que ces taches se voient, et on ne peut méconnaitre l’analogie qui existe entre un jeune individu et celui dont on trouve la représentation sur la pl. 11, fig. 2 de M. de Lacépède (Le fil). °C. Nous pouvons enfin considérer comme constituant une troi- sième variété un grand spécimen, offrant une particularité si- gnalée par M. Schlegel, et consistant en l’absence complète de bandes latérales et de taches obliques. | Ce Dendrophide peut atteindre une taille de 1",15, la queue entrant dans ces dimensions pour 0,35, Les échantillons de la première variété proviennent, les uns d’'Amboine, et sont dus à MM. Lesson et Garnot, ou au Musée de Leyde; d’autres de Mindanao, où ils ont été recueillis par MM. Hombron et Jacquinot. Le Musée de Paris en possède, en outre, de Manille, rapportés par Eydoux et Souleyet; de Suma- tra, par M. Bourdas, par M. Kunhardt, ou ayant appartenu à la cellection de Bosc ; de Ceylan, par les naturalistes de l'expédition de M. de Freycinet, et enfin de Cochinchine, par Diard. Des individus plus jeunes, et représentant la deuxième variété, ont été adressés de Manille, par M. Busseuil ; de Pondichéry, par Leschenault, par M. Perrotet et par M, Léclancher ; de la côte de ISODONTIENS. G. DENDROPHIDE. 2. 199 Malabar, par M. Dussumier; de Sumatra, par M. le Capitaine Martin. C’est à MM.Quoy et Gaimard que nous devons la connaissance de la troisième variété d’une teinte uniforme, par un sujet de grande taille qu’ils ont pris dans la Nouvelle-[rlande. 2. DENDROPHIDE ADONIS. Dendrophis formosa. Schlegel. (( Arras, pl. 79, fig. 2. Ecaillure ). CaracrTÈres. Corps d’un beau vert bleuâtre foncé, marqué sur chaque flanc de deux lignes ou raies noires. di M. Schlegel a fait connaître cette espèce d’après des individus qui avaient été envoyés de Java au Musée de Leyde par M, le professeur Reinwardt, et il les a décrits dans son ouvrage sur la physionomie des serpents. T. II. page 232, n.° 5. Ce serpent a de la ressemblance avec l'espèce nommée picta, mais il en diffère notablement par les couleurs et surtout par la grandeur proportionnelle plus considérable des yeux, par la forme bombée des régions sus-oculaires, par le moins de lon- gueur du museau qui, par cela même, paraît plus obtus, par les dimensions un peu supérieures des écailles du tronc. Les individus que M. Schlegel a observés et qui avaient perdu de leurs écailles, avaient pris dans l’alcool une couleur d'un vert émeraude ; le ventre était plus clair et comme nacré, les écailles bigarrées de noir et de blanc, étaient bordées de noir. Voici une description plus détaillée que celle de M. Schlegel et qui a été faite sur les individus que possède le Musée de Paris. La tête est très-large, surtout en arrière et, par conséquent, très-distincte du tronc ; elle est longue et plate. La mâchoire su- périeure est arquée; la plaque rostrale, large à la base, remonte à peine sur le museau. Il y a deux frontales carrées, un peu ar- rondies en avant; deux sous-oculaires bombées, larges, proémi- nentes, un peu pointues en avant; une frontale unique, dont le bord antérieur très-large finit en pointe en arrière où elle vient s’emboîter entre les pariétales, qui sont presque aussi larges que longues, Les orifices des narines larges, percés entre deux pla- ques ; les yeux très-grands à pupille arrondie. 200 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. Toutes les écailles sont lisses (celles de la ligne médiane plus grandes, comme c’est le caractère du genre). Elles sont distri buées sur quinze rangées longitudinales, un peu obliques. 179 gastrostèges, 2 anales et 144 urostéges. La queue atteint près de la moitié dela longueur totale. Cette espèce a été découverte à Java par M. Reinwardi, qui en a envoyé cinq exemplaires au Musée de Leyde, d’où nous en avons reçu un. — Un second, parfaitementidentique au premier nous a été rapporté de la même île par M. Busseuil. 3. DENDROPHIDE LINÉOLÉ. Dendrophis lineolata. Nobis. CaracrÈèRes. Corps d’un vert bronzé, sans bandes latérales; sur le bord inférieur de chaque écaille, une petite ligne jaune. La tête est très-distincte du tronc, comme dans toutes les es- pèces de ce genre, desquelles celle-ci se distingue d’une manière très-nette par son système de coloration plus foncé, et caractérisé par les légers traits jaunes qui représentent une multitude de pe- tites lignes, d’où le nom de linéolé que nous lui avons donné. C’est seulement avec les deux Dendrophides qui viennent d’être décrits, que celui-ci pourrait être confondu, comme l'in- dique le tableau synoptique.Or, non-seulement les couleurs, ainsi que nous venons de le dire, s'opposent à cette confusion, mais tout l’ensemble de ce D. linéolé est très-caractéristique, car ses formes sont moins élancées, ses écailles plus grandes et, par cela même, moins nombreuses. On n’en trouve, en effet, que treize rangées longitudinales, tandis qu’il y en quinze dans les D. peint et Adonis, les seuls dont leD. linéolé ne se distingue pas à la première vue. Cette espèce inédite, dont nous possédons HR individus, proviennent, les uns de MM. Hombron et Jacquinot, et ils sont figurés dans le voyage de Dumont d'Urwille en 1842, et décrits dans la relation de ce voyage par M. Guichenot, Les autres ont été recueillis probablement à la Nouvelles Hollande par M. 3. Verreaux, par M.Freycinet et par MM. Quoy et Gaimard, en 1824, dans les îles Waigiou. ISODONTIENS. G. DENDROPHIDE. L. 204 &. DENDROPHIDE A HUIT RAIES. Dendrophis octo- lineata (1). Nobis. (Areas, pl. 79, fig. 3. Ecaillure ). Caracrères. Corps d’un vert bronzé, orné de bandes longitu- dinales noires, au nombre constant de huit, à partir du milieu de Ja longueur du tronc, souvent au nombre de dix, et un peu con- fuses à la région antérieure du corps. Tête distincte du tronc, large et longue; museau plane, à bord du vertex un peu en carène; yeux grands; pupille ronde et grande ; plaque rostrale, large à la base, remontant à peine sur le museau ; deux fronto-nasales de forme presque carrée, cepen- dant un peu arrondies en avant. Deux frontales antérieures, plus larges que longues, très-rabatiues sur la région frénale. Deux sus-oculaires très-larges en arrière, mais plus étroites en devant. Une frontale longue, étroite, terminée en pointe obtuse en ar- rière. Deux pariétales longues, éiroites, un peu bombées ; na- rinesgrandes, ouvertes entre les deux plaques dites : la nasale an- térieure et la postérieure. Une plaque frénale longue, étroite ; la pré-oculaire concave, à peine remontant sur le crâne; deux post- oeulaires petites. Écailles temporales au nombre de six : les deux dernières plus grandes. Neuf sus-labiales, dont la 5.9 et la 6.e touchent à l’œil: cette dernière plus haute que les autres. Dix sous-labialess mentonnière très-petite. Quatre inter -sous - maxillaires, dont les antérieures sont les plus petites. Les écailles médianes du dos, à peine plus grandes que les autres, ont la même forme, mais elles s’en distinguent très-nette- ment par leur disposition en série longitudinale et parce qu’elles ne sont pas entuilées, tandis que les latérales, distribuées sur treize rangées, sont très-imbriquées et peu obliques. Les gastrostèges sont arquées vers la région moyenne et, en remontant sur les côtés, constituent une carène, ainsi que le font également les urostéges. La queue forme un peu moins de la moitié de la longueur du (1) Cette espèce a été désignée par erreur sous les noms de Dendrophis sex lineata, dans le Prodrôme inséré dans let. XXIIX des Mém: de VAcad. des Sciences. 202 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. tronc. On a compté dans l’un des individus 177 gastrostèges, 2 anales et 112 urostèges, formant les deux rangées. Les exemplaires que possède notre Musée proviennent de Java, par M. J. Müller; de la Chine, par MM. Eydoux et Sou- leyet, et de Sumatra, par M. Kunhardit. 8. DENDROPHIDE VERT. Dendrophis viridis. Nobis. (ArTzas, pl. 79, fig. 1 et 4 a. ). CaracrÈres. Corps d'un vert uniforme, sans taches ni bandes ; sur le dos, deux rangées médianes d’écailles polygonales, plus grandes que les autres. Les rangées longitudinales des écailles du tronc sont en nombre pair (dix). Ce caractère, ainsi que la présence sur le milieu du dos de ces deux rangées d’écailles polygonales, non imbriquées, plus grandes que les autres, établissent une différence très- remarquable entre cette espèce et ses congénères. Les côtés du veatre et ceux de la queue ne sont pas anguleux le long de la ligne au niveau de laquelle les gastrostèges et les urostèges se relèvent sur les côtés du corps. La tête est épaisse, à museau incliné en bas. Sa teinte est un vert uniforme. Comme l’ensemble général de l'animal et la disposilion des écailles du tronc sont tout-à-fait analogues à ce qui se voit dans les autres Dendrophides, celui-ci n’est pas devenu le type d’un genre nouveau, dont la distinction aurait pu être motivée par la disposition, sur le milieu du dos, des rangées pp Rec d’é- cailles en nombre pair. Nous devons ajouter maintenant, comme particularités spéci- fiques moins importantes que les précédentes, que la plaque ros- trale, qui se replie un peu sur le museau par son extrémité supé- rieure, est moins large à sa base que dans les autres espèces ; que non-seulement , les cinquième et sixième plaques supéro-labiales touchent à l'œil, mais que la quatrième, ce qui est une exception dans le genre, contribue aussi à former le bord inférieur du cercle orbitaire par son angle supérieur et postérieur ; que la sixième ne se prolonge pas en arrière de l'œil, et que la plaque frénale, ISCDONTIENS. G. HERPÉTODRYAS. 205 beaucoup moins basse que dans les autres Dendrophides, est à peu près carrée, enfin que la plaque anale est simple. _ L'épiderme est complètement détruit sur l'échantillon unique du Musée, lequel paraît avoir dû être d’un vert uniforme, tirant sur le jaunâtre, dans les régions inférieures. La queue est longue et effilée, comme dans les autres espèces ; elle est égale au tiers de la longueur totale de l’animal et porte en dessous 108 urostèges doubles ; il y a 155 gastrostèges. Ce serpent esi long de 0®,74. Il a été acquis, mais sa patrie est inconnue. | Au lieu de la dénomination de Dendrophide vert, il serait peut-être préférable d’en donner une qui indiquât une particula- rité fort remarquable qu'il présente et qui ne se rencontre que irès-rarement chez les serpents. Cette particularité consiste en ce que les rangées longitudinales des écailles du tronc sont en nombre pair. Comme cette disposition paraît résulter de ce que - la rangée des écailles polygonales et non imbriquées de la région médiane du dos est double et non unique, comme dans les autres espèces de ce genre, peut-être le nom de Zygolépide, ou quelque autre analogue, serait-il uné bonne désignation spécifique, in- diquant tout d’abord le caractère le plus remarquable de l'espèce. 1° GENRE. HERPÉTODRYAS. — HERPETODRYAS (4). Boïé. R CaracTÈRes. Téle allongée, déprimée, plane ; yeux grands ; corps généralement très-long, et dont la moitié est formée par la queue ; écailles du dos grandes, lisses ou carénées, toutes semblables entre elles. Nous avons rangé, commela plupart des auteurs, ces Cou- leuvres avec les Serpents non venimeux. Ce sont des Agly- phodontes Isodontiens, parce que leurs crochets dentaires Re NN LE LS, 4 Vi g, (1) De Épgeros » Reptile, et de Apus, Apvas, qui habite les foréts, Boié, Jsis, 1827. p. 521, [| 20% OPHIDIENS AGLYPHODONTES, placés sur une même ligne, sans intervalles marqués, sont à peu près égaux en force et en longueur, et que jamais ils ne sont creusés par un sillon longitudinal ; ensuite, parce que le ventre , un peu étroit, est séparé des flancs par une ligne saillante produisant ainsi un angle sur toute la longueur. Cependant, avec une forme générale de Serpents arboricoles, ils ne sont pas aussi élancés que les Dendrophides, et la ran- gée médiane des écailles dorsales n’a pas les grandesdimensions qui caractérisent çes derniers, dont les autres écailles sont distribuées en deux séries latérales très-imbriquées. Ici, au contraire, larrangement de ces lames écailleuses est le même que chez la plupart des Couleuvres. Comparés aux Spilotes et aux Gonyosomes, chez lesquels la compression du tronc est notable, ceux-ci ne peuventenèêtre rapprochés. La conformation du museau, qui est arrondi et comme mousse, les éloigne des Rhinechis, et les formes élan- cées du tronc, ainsi que la longueur de la queue, les séparent, de la manière la plus tranchée, des Calopismes , chez les- quels cette région est courte et robuste, Ce même caractère est aussi suffisant pour s'opposer à la confusion avec les Elaphes et les Ablahès. Un autre caractère des Herpétodryas qui y met encore plus d'obstacles, peut-être, c’est la grandeur propor- tionnelle des yeux, dont le diamètre est moindre chez tous les individus de ces deux derniers genres. Enfin , la position ver- ticale des ouvertures nasales, tout-à-fait propreau genre Tré- tanorhine, comme le nom l'indique, autant que le peu de lon- gueur de la queue, éloigne ce dernier genre des Herpétodryas. Plusieurs des espèces rangées par nous dans ce genre font partie de celui que M. Schlegel a admis, mais qui comprend dans son Essai dix-neuf espèces. Celles que nous y laissons , comme il l’a fait lui-même, sont les suivantes : Carinatus et Fuscus, Boddaertu, Æstivus , et les deux qu'il a malheureu- sement désignées sous des noms de genres employés par lui- même, et dont ils’est ensuite servi comme dénominations spé- . ISODONTIENS. G. HERPÉTODRYAS. 205 cifiques , Psammophis et Dendrophis. Les quinze autres es- pèces de M. Schlegel ont été distribuées dans plusieurs autres Familles , d’après la disposition des crochets dentaires que nous avons pris pour base de notre classification naturelle. D'ailleurs, dans l’ouvrage de M. Schlegel, les espèces réu- nies dans ce genre ne sont pas très-homogènes. Outre celles que nous venons ne nommer, nous y plaçons les suivantes : le Coluber fuscus de Linné, admettant la distinction que ce célèbre naturaliste a établie entre ce Serpent et celui qu'il avait nommé Carinatus. Nous ne pensons donc pas, etce, contrairement à M. Schlegel , qu’on doive admettre comme une même espèce , des individus à écailles lisses (Col. fuscus) et d’autres à écailles carénées (Col. carinatus). Nous regardons aussi comme espèce distincte la Couleuvre figurée dans l’Atlas de notre Erpétologie, sous les noms d'Elaphre de Bernier, dénomination qui ne doit pas être conservée. M. Schiegel considère , mais bien à tort, cet Ophidien comme une variété du Psammophis moniliger. Les échantillons du Musée de Paris qui, suivant lui, constituent cette variété , sont précisément les types denotre Elaphre de Bernier, qui devient maintenant pour nous l’Herpétodryas de Bermer. Enfin, des individus, originaires de Madagascar, doivent être les types d’ane espèce , jusqu'ici inédite , que nous nom- mons Herpétodryas oesqness en raison de son système de coloration. Voici comment, par l'analyse, on peut distinguer les huit espèces que nous rapporterons à ce genre à l’aide du tableau suivant : OPHIDIENS AGLYPHODONTES, = *LUAVAGOY 30 ‘9 ‘HE * *AMNVONITIVIL ‘SH * ‘YTINUAY 4€ ‘LH * *SANIII-AULVNO() ‘8 ‘H aug + H * “AVALLSE ‘€ ‘A * ‘AVALIOG A0 ‘G ‘HE * ANAUVO ‘FH "SFAUGOLAdUAH AUNAI NC SHIAASA SA HAÔILdONLS AVATAVE sounef sauyor] x1s Sou9 9p sed * axpuniq ° 194 [svp np Snsssop {sou8i] op sed) 2UO04) 9[4ns { sostedtut | 991 E[ ans { SuOI u9 saut] Sp + +. + sanbrajouiis 79 soxèd au047 of nb ayano9 sn[d anonb fs9][1P99 sa[ S27n07 ‘ou01 9[ onb onauo] Issne ‘quawuauos Sop8ues son bjonb RS pe sagsues aed ‘soppnu Ans 2 S9JOUJSIP-SQ) | 2 & Sa]|I29 Sau91e ISODONTIENS. Ge. HERPÉTODRAYAS. À. 9(;7 I. Espèces à écailles carénées (N°5 1, 2 et 3). 1. HERPÉTODRYAS A DOS CARÉNÉ. H. Carinatus Schl. { Coluber carinatws , Lin.) CaracrÈRes. Rangées longitudinales des écailles du dos, tou- jours en nombre pair (dix ou douze) ; les deux rangées médianes à surface carénée, et quelquefois les plus voisines de celle-ci, également carénées. La couleur varie du vert au brun rou- geûtre. Synonyme. Linné et Merrem citent :' 4742. Sésa, Thes. Tom IT. pl. 54. fig. 2: pl. 56. fig. 3 ettom. I. pl. 71 et 72. 1754. Linxé, Mus. Adolph. Frid. p. 384. 4788. LacéPrène, Quad. Ovip. T. II. pag. 231. 1803. Daunin, Rept. Tom. VII. pag. 115. . 1837. Scuece, Phys. Serpents. Tom. IJ. pag. 478. pl. 7. fig. 5 et 6. L'histoire et la détermination à cette espèce sont des plus em- brouillées, à cause des variétés nombreuses que les auteurs ont considérées successivement comme tout-à-fait distinctes, ainsi que M. Schlegel s’en est assuré en trouvant cette espèce décrite sous les noms de Coluber ou de Natrix carinatus (Neuwied), bicarinata (Wagler), quadricarinata (Fitzinger), seæ carinata (Spix ou Wagler, Serpents du Brésil). Après avoir examiné une centaine d'individus, recueillis en différents points du Brésil, à Surinam, à Cayenne, il les a trouvés différents les uns des autres pour la taille, les couleurs et même pour l’ensemble général, et ila cru devoir en faire figurer, sur la planche indiquée ; deux sujets tellement disparates qu’il lui a semblé utile d'en exposer dans ia galerie de Leyde une vingtaine d'individus, montrant le passage des variétés principales. Ce même zoologiste cite égaiement les différences notables qu’offrent dans leur nombre les gastrostèges et les urostèges. Tous les détails donnés par M. Schlegel sont intéressants, parce qu'ils indiquent les modifications nombreuses qu’il a observées. Nous ne reproduirons pas les notivns très-exactes que l’auteur avait recues de MM. Fitzinger, Wagler, et du prince de Neuwied. 208 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. La plupart de ces Ophidiens, comme ceux qui sont conservés dans notre cabinet du Muséum, proviennent de l’Amérique du Sud et, en particulier, du Brésil et de Surinam. M. le prince de Neuwied, qui a pu observenles mœurs de ce serpent, que les Brésiliens nomment Cépo, dit qu’il est très-commun dans les petits bois des terrains sabloneux des environs de Rio de Janéiro, du cap Frio et aux embouchures des rivières et dans les lieux marécageux. Il grimpe sur les plantes frutescentes, fuit avec cé- lérité quand on s’en approche, et il fait la chasse aux crapauds et aux autres reptiles Batraciens. Nous avons au Muséum des individus de cette espèce, quinous ont été adressés du Brésil par M. Clausen ; d’autres de Cayenne, parvenus en 4851, mais dont le donateur n’est pas connu. Enfin, il en est qui portent pour suscription : de l'Amérique du Sud, par M. Dubois. 2. HERPÉTODRYAS DE POITEAU. Æ. Poitei. Nobis. Herpetrodryas Dendrophis Schlegel. Caracrères. Tronc d’un brun olivâtre, avec des bandes trans- versales étroites, plus foncées, et quelques taches plus elaires ; quoique le dessous du ventre soit convexe, celui de la queue est comme déprimé. Toutes les écailles sont carénées et elles sont distribuées sur quinze rangées longitudinales. 1837. M. Schlegel, dans sa physionomie des Serpents, T. If, pag. 197, ayant désigné cette espèce par un nom qui est celui d’un genre appartenant à cette même famille parmi les Agly- phodontes, nous n’avons pas cru devoir lui conserver cette dési- gnation, et, comme sa description a été faite justement sur les mêmes individus que notre Musée possède et qui ont été envoyés de Cayenne par le botaniste qu’il cite lui-même, nous l'appelle- rons Él. de Poiteau. D’après ia caractéristique qui précède, on voit que ce serpent ressemble beaucoup au caréné, mais il n'a que deux plaques qui bordentses yeux en arrière, et ces organes sont beauconp plus grands. Ce serpent a été recueilli à Cayenne par M, Poiteau, et au Peten (Amér, centrale) par M, Morelet, Li ISODONTIENS, G. HERPHTODAYAS. 5. et 4. 209 LE 3. HERPÉTODRYAS ESTIVAL. H. Æstivus. Schlegel. (Coiuber Æstivus, Lin.) CaracrèRes. Corps d’un beau vert en dessus, avec 47 rangs d’étailles lancéolées et carénées ; le dessous est très-pâle. Synonymie. 1743. Caresex. Hist. Carol. T. IL pl. 57. C’est Linné qui lui a donné le nom d’Æstivus dansle Syst. Nat. I. p.387. Larræizce et Daunix l'ont décrit d’après M. de LacéPène. Quad. Ovip. t. IE. pag. 395. Merrem, Scuzeczs l'ont désigné sous le nom d’Æstivus. Leptophis Æstivus, Holbrook, CINE p°17, pe Ce serpent de l'Amérique du Nord, nous a été envoyé en très- grand nombre par MM. Plée, Noisette, Holbrook, Milbert, de Castelnau et Lherminier, — Sa couleur, d’une belle couleur verte le fait parfaitement distinguer des espèces dont la descrip- tion précède et auxquelles il ressemble cependant. | 4 IL. Espèces à écailles non carénées (N° 4-8). 4. HERPÉTODRYAS BRUN. Herpetodryas Fuscus. (Coluber Fuscus, Lin.) | CaracrÈères. Semblable à l'Herpétodryas à dos caréné, mais avec les écailles du dos tout-à-fait lisses ou sans carènes. La plupart des auteurs, à l'exception de M. Schlegel, ont con- sidéré cette espèce comme distincte, et lui ont donné ce nom, ainsi qu’on le voit par la synonymie. | 1754. Linné. Mus. princ. Adolph. Frid. p. 32, gg à -et dans la 17e édition du Systema nat. p. 383. 1788. Lacérène. Quad. Ovip. €. IT, p. 229. Coluber fuscus. 1792, Saw. Général Zoo!. T. III, pag. 498. 4803. Daunix. Rept. T. VII. p. 112. Mais M. Scarece le Te= garde comme l’une des variétés du Carinatus. Pag. 177. T, IT. Au reste, il se rencontre dans les mêmes contrées, et nous ne connaissons aucune particularité sur ses mœurs. L’un des indivi- dus nous est parvenu de Cayenne par M, Poiteau, et d’autres du Brésil par MM, Deville et de Castelnau, REPTILES, TOME VII: 14, 210 OPHIDIENS AGLYPHODONTES, 8. HERPÉTODRYAS EN FOUET. Æ, Flagelliformis. Nobis. (Herpetodryas Psammophis Schlegel). Caracrères. Corps d’un vert foncé, avec des taches jaunes, beaucoup plus pâle en dessous, mais avec des taches brunes, dis- tribuées sur deux rangs; le dessous de la tête est d’une teinte jaune avec des taches brunes. Les écailles sont lisses. Voilà encore un serpent dont nous avons cru devoir changer le nom spécifique, puisque ce nom a été attribué à un genre, et nous avons dû lui donner celui qui avait été proposé par Catesby. Holbrook. North Amer. Herpet. T. IV. p. 11. pl. 2. Psam- mophis flagelliformis. M. Schlegel a fait connaitre ce serpent d'aprés des exemplaires du Musée de Paris. T. IE. pag. 195. n° 15. On a compté sur un individu 498 gastrostèges, 2 anales et 419 urostèges sur un double rang. L’un de nos exemplaires nous a été envoyé de New-York par M. Milbert, et un autre de la Nouvelle-Orléans par M. Barabino. L’excellente description de Holbrook et la figure qui l’accom- pagne dispensent de longs détails sur ce Serpent. On trouve également, à la suite de cette description, une sy- nonymie complète; elle débrouille bien la confusion qui règne dans les ouvrages des naturalistes. C’est dans les travaux de M. Schlegel et dans les siens qu’il faut chercher les caractères précis de cette espèce. On comprend, sans qu’il soit nécessaire d’y insister, pourquoi nous ne laissons pas cette Couleuvre dans le genre Psammophis, où M. Holbrook l’a placée. Nous avons, en effet, affaire ici à un serpent Aglyphodonte Isodontien, et non pas à un Opisthoglyphe Anisodontien. 6. HERPÉTODRYAS DE BODDAERT. H. Boddaertii. Schl. ( Colüber Boddaertii, Seetzen. ) Caracrères, Le corps est un peu comprimé, à écailles lisses ; la tête est obtuse, peu distincte du cou et déprimée, La cou- leur générale est d’un gris olivâtre, 5 ISGDONCIENS. G. HERPÉTODRYAS, G et 7. 941 4742. Sépa. Thes. Rer. nat. T. IF. pag. 67. fig. 1-2. 4795. Seerzex in Meyers Archiv. zool. 11. pag. 59. 4820. Merrem. Syst. amph. pag. 110. n° 68. 1837. ScuzeceL. T. IT. p. 185. Herpetodryas Boddaertii, C'est plutôt encore par des caractères négatifs, que par un ensemble de particularités qui lui soient bien spéciales, qu’on peut distinguer cet Herpétodryas de ceux dont les écailles sont également lisses. Il diffère de l'A. brun , en ce que ses écailles forment des rangées en nombre impair. Sa teinte est uniforme et : sans lignes longitudinales, contrairement à ce qui se voit chez les espèces qui portent les n° 7 et 8, et si cette absence de rayures et de taches sur la tête le rapproche de l’H. flagelliforme, la teinte brunâtre de celui-ci est fort différente de la nuance verte de l'H. de Boddaert qui, d’ailleurs, est originaire de l'Amérique du Sud, tandis que le précédent ne vit que dans le continent septen- trional du Nouveau-Monde. , C’est une espèce de Surinam ; mais elle nous a été également adressée de Cayenne par M, Poiteau, de la Vera-Paz par M. Mo- relet, et du Brésil par MM. de Castelnau et Emile Deville, 7. HERPÉTODRYAS DE BERNIER. H. Bernierii. Nobis. (Voyez. dans l’atlas de cet ouvrage, la planche 66, fig. 1-2-3-4. ) CaracrTÈres. Corps gris en dessus pour le fond de la couleur, quoique les écailles à quatre pans rhomboïdaux soient presque toutes bordées de noir. Des lignes noires, larges, de véritables raies, formées par quatre rangées d’écailles plus foncées, se voient de chaque côté; le dessous du ventre est jaunâtre et forme plus du tiers de la circonférence ; la queue est grêle, très-pointue. M. Schlegel regardait ce Serpent comme une variéié du Psaïmophis moniliger, dont il connaissait plusieurs des échantil- lons. Malheureusement, M. Bibron lui avait mis pour étiquette : Elaphre de Bernier. Nous n'avons pu conserver ce nom de genre qui a été attribué à d’autres animaux. Cependant, il a été inscrit par erreur au bas de la planche indiquée. Nous nous sommes assurés des caractères du genre qui ne sont pas ceux des Ânisodontiens, et, par conséquent, du sous-ordre des Opisthogyphes. Ce n’est donc pas un vrai Psammophis. 14,° + 919 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. Au resie, la figure que nous avons donnée est fort exacte dans tous ses détails. Les exemplaires que possèdent nos Galeries d'Histoire naturelle proviennent de l’Ile de France, par MM. Les- son et Garnot, et de Madagascar, par M. Hérail et par M. Bernier. 8. HERPÉTODRYAS QUATRE-RAIES. H. Quadrilineatus. Nobis. Caracrères. Corps très-ailongé, d’un ton brunâtre, dont le dessus porte quatre raies longitudinales; les deux internes et parallèles sont larges et formées par deux écailles noires, lisses comme les trois qu’elles limitent ; celles-ci sont rhomboïdales, mais les deux extérieures de cette triple rangée médiane sont comme coupées par les lignes noires ; quant aux raies latérales, elles occupent chacune une seule rangée d’écailles. Cette espèce, qui a les plus grands rapports de conformation avec la précédente, dite de Bernier, est beaucoup pius considé- rable en étendue de longueur et de largeur. Cependant, comme elle nous est parvenue également de Madagascar, il se pourrait qu'avec l’âge, les couleurs aient pu changer. C’est surtout sur le - derrière de la tête que nous trouvons des marques distinctives, En effet, tout l’occiput est d’un noir gris, avec deux lignes laté- rales blanches, courtes et un peu courbées, qui naissent peu après l'œil, qu’elles ne touchent pas. Ces raies se réunissent au- delà par un gros point blanctout-à-fait en arrière des mâchoires; puis commence l’une des lignes blanches latérales qui semble avoir été interrompue, maïs se continue plus loin entourée de deux raies noires. Tout-à-fait en arrière de l’occiput, on voit deux li- gnes blanches parallèles, analogues à celle qui commence près de l’œil sur la tempe. Ces deux petites lignes laissent ensuite un espace noir, et sur le milieu du dos, on voit paraitre la plus grande raie blanche. Tout le dessous du ventre et de la queue est blanc, sans taches. L'un des individus qui nous ont servi de types a été envoyé, en 1847, de Madagascar, par M. Clouet. D’autres ont été recueillis dans cette même ie par M. Bernier, et, enfin, .Je Muséum en a acquis plusieurs de la même provenance, ISODONTIENS. G. GONYOSOME. aus fe GENRE. GONYOSOME, — GONYOSOMA (1). ‘Wagler, CaRACTÈRES ESSENTIELS. Corps très-long, fortement com- primé , beaucoup plus haut que large, à ligne médiane du dos saillante, à écailles lisses ; ventre plat, ainsi que la queue et formant de chaque côté une ligne anguleuse, résultant du re- dressement des gastrostèges et des urostèges ; queue longue; téle allongée, plane en dessus, à museau long, mais peu effilé. _Ces caractères ne permettent la confusion de ce genre ayec aucun de ceux de la famille desisodontiens. Les Spilotesseuls, ont , avecle Gonyosome, une certaine analogie plus apparente que réelle , comme nous le démontrons dans l’article relatifau premier de ces deux genres. CARACTÈRES NATURELS. Îl y a neuf plaques sus-céphaliques ordinaires : deux nasales , une frénale allongée et basse, une pré-oculaire, deux post-oculaires, huit à dix plaques supéro- Jabiales , mais leur nombre normal paraît être de neuf ; les écaillessont en losange, moinsallongées sur la ligne médianedu dos que sur le reste du tronc; narines ouvertes entre deux plaques; pupille ronde. Ce genre ne comprend seule espèce. GONYOSOME OXYCÉPHALE. Gonyosoma oxycephalum. ({ Coluber oxycephalus ; Reinwardt. } Caracrères, Tête allongée, plane à sa partie supérieure ; plaque rostrale à peu près aussi hanteque large, oblique d’arrière en avant , non rabatiue sur le museau, quiest à peine proéminent; frénale longueet étroite; pré-oculaire unique, grande, se re- RICE RIE PAP LE QD Por DEP LED LEE PRET (1) De yovv , angle, et de X2#, corps ; par allusion à la forme angu- use du tronc, 214 -OPHIDIENS AGLYPHODONTES. ployant distinctement sur le front ; neuf plaques supéro-labiales, dont la dernière a des dimensions en longueur doubles de celles de la huitième; plaques inter-sous-maxillaires postérieures pres-. que de moitié plus courtes que les antérieures. Synonyme. 4826, Tyria oxycephala. [ Colub. oxycephalus, Renw.) Firzincer Neue Classif. Rept. pag. 60. 4827. Coluber oxycephalus. F. Boïé. Isis, tom. XX, p. 537. 1829. Gonyosoma viride. Wa@Ler. Icon. descript. amphib. Tab. 9. (Exclus Synonym. fig. 1 tab. 83, tom. 11, Séba (Trigly- phodon cyaneum. Nobis. Natrix cœruleus Merrem, pag. 132, n° 169. 1830. Gonyosoma viride. WaGLer. Syst. amph. p. 184. 4837. Herpetodryas oxycephulus. Scnrecer. Ess. physion. Serp. Tom. I, pag. 152; tom. IL, pag. 189; pl. 7, fig. 8-9. Exelus. Synonym. Coluber cæruleus. Linné. Mus. Adolph. Frid. PI. 20, fig. 2 (citée comme douteuse). 4847. Id. Cantor. Cat. of the Malayan Rept. p. 80. DESCRIPTION. Formes. Tête plate, peu distincte du cou , allongée, formant une sorte de cône à sommet tronqué , plane à sa face supérieure et anguleuse au devant des yeux , de sorte que les parties latérales forment des pans ver- ticaux réunis presque à angle droit avec le plan supérieur constitué par les plaques inter-nasales, par la plus grande partie des frontales antérieures, par la portion supérieure des pré-oculaires, par la frontale et enfin par les sus-aculaires qui recouvrent peu les yeux, dont la saillie se trouve ainsi apparente. Le tronc est allongé, haut et étroit , car il est très-comprimé ; l'abdomen est plane et sa jonction avec les flancs est fortement anguleuse, en raison du redressement presque à angle droit des scutelles abdominales à leurs deux extrémités. La queue, longue et effilée , n’est point arrondie, mais plane inférieurement comme la région ventrale. Ecaircore. Rien de particulier à signaler relativement aux plaques cé- phaliques dont l'indication ne se trouve déjà dans ce qui précède. Il y a quelques irrégularités dans le nombre des plaques supéro-labiales; on en compte , par exception, huit ou dix , mais le nombre normal est neuf , et la neuvième est une fois plus longue que l’avant-dernière. Les écailles du tronc sont de dimensions à peu près égales, si ce n’est les antérieures qui sont plus petites; celles-ci sont lancéolées : les autres deviennent ensuite de plus en plus manifestement rhomboïdales, puis à ISODONTIENS. G. GONYOSOME. 215 ja queue, les angles antérieur et postérieur s’émoussent: elles devien- nent alors hexagonales à cette région: toutes sont obliques. Les dorsales et une partie des latérales, mais non celles des rangées les plus inférieures des flancs, portent sur leur ligne médiane une petite carène très-peu saïllante, qui n’est même pas toujours visible. Sur quatre indivi- dus, un seul nous offre ce caractère, ce qui explique comment Wagler et M. Schlegel ont pu ne pas les rencontrer sur les Gonyosomes soumis à leur examen, et ont dit que les écailles sont lisses. Une squamme cornée emboite l’extrémité libre de la queue. Écailles : 23-95 rangées longitudinales au tronc, 6 à la queue. Scutelles : 5 à4 gulaires, 236-252 ventrales, 1 anale divisée, 129 ou 145 sous-caudales également dfvisées. et 20-23 à à Denrs. Maxillaires ee Palatines, 10. Ptérygoïdiennes, 12, Ces der- nières s'étendent jusqu’au niveau de l'articulation de l’occipital avec le sphénoïde. PARTICULARITÉS OSTÉOLOGIQUES. Le seul fait important à mentionner, parce qu'il explique la forme plane de la région supérieure de la tête, est la disposition sur un même plan, presque complètement horizontal, des larges nasaux, des frontaux et de la partie antérieure des pariétaux. L’ex- trémité rostrale des os du nez est amincie, mais beaucoup moins prolongée que dans les Serpents fouisseurs, et d’ailleurs, la branche montante de l'inter-maxilaire, un peu oblique d'avant en arrière, est faible, ainsi que sa portion transverse. À la description qui précède, on peut ajouter les détails suivants : La tête a, dans son ensemble, une forme conique assez notable, due à l'élargissement qu’elle présente en arrière, en raison de Ja direction des os infra-articulaires qui forment un angle droit avec les os mastoïdiens ; ils s’écartent presque horizontalement de ces derniers pour aller s’articuler avec la mâchoire inférieure. Les os sus-maxillaires ont leur extrémité postérieure déjetée en dehors par l’écartement des os ptérygoïdiens et par la briéveté et l'articulation des os transverses, qui servent de lien aux uns et aux autres. En dedans de l’extrémité postérieure, et non dans la même direction, il y a une particularité notable de la mâchoire supérieure, c’est qu’elle offre, vers sa partie moyenne, une apophyse, ou émirence osseuse qui s’applique sur la jonction des pièces palato-ptérygoïdiennes qui éprou- vent également dans ce point une sorte de renflement. Le crâne, lui-même, est large, non-seulement au niveau des arcades or< bitaires postérieures, mais aussi en avant des os frontaux, dont le diamètre transversal dépasse un peu toute la portion postérieure du crâne. Le crane est allongé, plat et large en dessus, surtout entro les orbites, 216 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. dont le diamètre est considérable et qui est entièrement rempli par les os frontaux postérieurs, dont les arcades surciliaires sont très-relevées. Les frontaux antérieurs sont quadrilatères, enclavés derrière les nasaux exces- sivement développés. Une crête occipitale saillante occupe toute la région postérieure du crâne, entre les deux mastoïdiens qui ne se prolongent. pas au-delà du trou occipital. Les crochets dentaires des deux mächoires, ainsi que ceux des os pté- rygo-palatins, sont égaux, longs, très-distants, ou séparés les uns des autres. Les os transverses, ou ptérygo-sus-maxillaires, sont courts, aplatis, plus larges dans la portion qui emboite, comme dans une fourche, le dessus du bout postérieur de l’os sus-maxillaire, lequel présente encore au-delà trois ou quatre crochets fort rapprochés. Le sphénoïde offre en dessous, sur une ligne transverse, trois petites éminences osseuses, dont la pointe courte est dirigée en arrière. 11 faut noter les dimensions comparatives de la totalité de la tête, depuis le trou occipital jusqu’à la partie la plus antérieure de l'os inter-maxillaire, et l'espace compris entre ce dernier point et le bord antérieur de lorbite, formant ce que l’on nomme le museau, Or, le rapport entre ces deux lon- gueurs est de 0,034 à 0,014. Cozorarion. Les différences remarquables offertes dans leur système de coloration, par les individus appartenant à cette espèce, obligent à en faire deux variétés que nous allons décrire successivement : 1° Variété verte. C’est la seule qu’ait connue Wagler qui, en raison même de ses belles nuances vertes, lui a imposé le nom de Gonyosoma viride. Le dessin qu'il en a donné(Descript. et icones amphibior. Tab. 9) représente ce Serpent avec un bel aspect vert qui se perd par l'immersion dans l'alcool et passe au bleu, surtout dans les parties dépouillées de leur épi- derme. Le dessin, fait d’après le vivant, par ordre de M. Reinwardt montre, comme le dit M. Schlegel, que le dessus est d’un beau vert de mer luisant plus ou moins foncé, qui passe insensiblement au jaune vers les parties inférieures. Le dessous de la tête, d’un vert plus foncé, tire un peu sur lebrun. Les lèvres sont jaunes et séparées des côtés de la tête par une raie noirâtre peu distincte. Une particularité remarquable, omise dans la figure de l'ouvrage de Wagler, est l'existence sur les parties supérieures etlatérales d'une ligne transversale jaune d’ocre, précisement au niveau de l’origine de la queue, qui est d’un gris verdätre ou même d’un brun d'ombre, et dont la teinte diffère, par conséquent, d’une façon notable de celle du reste du corps. Par l'examen, pendant la vie, on constate que la pupille est entourée d’un cercle rouge et que Piris est bleu. Notons enfin, d'après M, Schlegel, la similitude des jeunes avec les adultes ; Jes pre- ISODONTIÈNS. G. GONYOSOHE. 247 miers ont cependant quelquefois les écailles des flancs bordées d’un trait noir formant des bandes transversales comme une sorte de réseau. 90 Variété brune et noire. Les individus appartenant à cette variété ont tous les caractères spécifiques propres au &. Oxycéphale : il ny a donc pas lieu d’en faire une éspèce particulière; mais le système de colo- ration est tellement différent, qu'il est indispensable de décrire à part cette variété. Ici, en effet, la belle teinte verte des parties supérieures et la teinte jaune des inférieures sont remplacées par un brun olivâtre, qui passe au noirâtre sur le sommet de la tête. À cette coloration du tronc il s’en joint une autre, sous laquelle elle finit même par disparaître à l'extrémité ter- minale du tronc et à la queue, car il existe, sur chacune des parties laté- rales, une bande noire commençant, soit à une certaine distance de la tête, soit près d'elle, et qui, étroite d’abord, va s’élargissant de plus en plus, de façon qu'’elie finit par se réunir avec celle du côté opposé, en des- sus et en dessous, vers l'extrémité terminale du tronc qui, par cela méme, est noir, ainsi que la queue. Les scutelles ahdominales, dans les points où le ventre est encore brun, ont, à l'exception des plus antérieures, une lign noire à leur bord postérieur. Druensions. La longueur de la tête est presque le double de la largeur qu'elle présente au niveau des tempes ; comparée à celle-ci, la largeur du museau au-devant des narines n’en est guère que le quart; l’espace inter- sus-orbitaire a des dimensions presque triples du diamètre longitudinal des yeux. | Le rapport de la largéur du tronc à à sa partie moyenne est à sa lon- gueur comme { est à 70, et, enfin, si l’on compare cette longueur à celle de la queue, on voit qu’elle luiest, en moyenne, à peine quatre fois supé- rieure. Les dimensions du plus long de nos individus de la variété verte sont les suivantes : Tête, long. 0®,044. Tronc, 1,35. Queue, 0%,456 Longueur totale, 1",85. Le plus considérable des individus de la variété noire pré- sente ces dimensions : Téée, long. 0,055, Tronc, 1m,67, Queue, long, 0,595. Longueur totale, 2°,95. Parre, Le Gonyosome, décrit et représenté par Wagler, lui avait été rapporté du Brésil et, en particulier, de la province de Bahia. Ceux de la variété verte, que le Musée de Paris possède, sont originaires de Java, et ceux de la variété brune et noire ont été rapportés des Célèbes par MM. Quoy et Gaimard. Moeurs, Nous trouyons dans l'ouyrage de M. Schlegel les lignes sui- vanles, transcrites d'une note manuscrite communiquée par le professeur Reinwardt : « Ce Serpent est doué d’une force musculaire et d’une agilité prodigieuses ; il sejetie avec impétuosité sur ses agresseurs, el 58 défend 218 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. avec fureur contre les attaques de ses ennemis. » La forme alongée, com- primée et anguleuse de ce Gonyosome, et d’où lui vient ce nom, indi- quent, ainsi que les grandes dimensions de sa queue, qu’il doit habituel- lement vivre sur les arbres. EEE — 7 IVe GENRE. SPILOTES.— SPILOTES (1). Wagler. CaracTÈREs. Tronc comprimé, plus haut que large; gas- trostèges fortement relevées sur les flancs ; tête épaisse, plus ou moins distincte du tronc, généralement courte et aussi haute que large. ; Les écailles du tronc sont grandes, à peu près rhomboï- dales, à peine entuilées, lisses ou carénées ; celles de la tête ne présentent pas de particularités notables, les plaques sont courtes et ramassées, surtout la frontale, qui est terminée par un angle très-obtus, et dont la largeur est égale à la longueur, surtout au niveau du bord antérieur. Les frontales antérieures se rabattent sur la région frénale, où l’on voit une plaque plus ou moins régulièrement quadrilatère. La lèvre supérieure est garnie de huit lames dont la 4° et la 5° paires ont la forme d’un triangle à sommet dirigé en avant; les deux dernières lames sus-labiales, en particulier la pénultième, sont beaucoup plus grandes que les autres. Il y a une pré-oculaire un peu concave et deux ou trois post- oculaires. Les narines, qui sont grandes, allongées et tout-à-fait latérales, sont ouvertes entre deux plaques. Le genre Spilotes, fondé par Wagler pour la Couleuvre qui avait reçu du prince de Neuwied le nom de C.Variabilis, est également ici le type dont nous avons rapproché plusieurs (4) œxtaaros, lacheté, maculosus. ISODONTIENS. G. SPILOTES. 249 espèces, et, en particulier, celle que Cuvier avait appelée Coraïs, dont il faut distinguer des individus originaires du Mexique et à queue noire (S. Melanurus). + La grande taille à laquelle ces Serpents peuvent parvenir (lun de ceux que nous possédons au Muséum a 2,21), la forme comprimée du tronc et la conformation de ja tête, éta- blissent des analogies assez frappantes, pour qu’on puisse les réunir très-naturellement, comme nous l'avons fait. Leurs dents, a peu près d’égale longueur , sont nombreuses, courtes dans les troisième et quatrième espèces, et un peu plus allon- gées dans les deux premières. Le Coluber oxycephalus de Boié (Gonyosoma ocycephalum, Reinwardt, dénomination que nous acceptons), ressemble en apparence aux Spilotes ; mais il s’en distingue par l'élévation plus considérable du tronc, par sa moindre largeur et par la forme plus allengée de la tête, qui est aussi plus plane et moins épaisse. Aussi, à l'exemple de Wagler, nous l'avons distingué comme formant un genre qui se trouve décrit ci- dessus sous le nom de Gonyosome lequel ne comprend que cette seule espèce et qui forme ainsi la transition entre les deux genres. M. Schlegel n’a pas adopté le genre Spilotes proposé par Wagler; il a rangé la plupart des espèces dans la vaste réunion générique à laquelle il a laissé ie nom de Couleuvre. Le genre Spilotes rapproche ici quatre espèces, dont le ta- bleau synoptique suivant présente par l'analyse quelques uns des caractères principaux et difiérentieis. 93920 OPHIDIENS AGLYPAODONTES. ml ITS CRE OCR TR CE et RSS TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPÈCES DU GENRE SPILOTES. Gamers sen QC messe M deux. 1 S, VARIABLE. carénées ; post-oculaires trois. 2 S, Boucue variée. Ecailles dela couleur dutrone. 5 S. Coras. lisses; queue é | noire. « . . : . 4 S,. QUEUE NOIRE: 1. SPILOTES CHANGEANT. Spilotes variabilis. (Wagler). (Coluber variabilis , Neuwied). CaracTÈères. Tronc marqué de bandes jaunes ou blanches, obliques, irrégulières, et de bandes noires plus larges, quelque- fois confluentes en grandes taches très-variables. Tête noire.en dessus ou maculée de jaune ; à plaques labiales blanches ou jaunes, bordées de noir foncé ; ventre blanc, avec quelques traits noirs rares et incomplets ; écailles du dos et des flancs très-grandes et fortement carénées. SYNONYMIE. 1734. Sésa. Thes. nat. Tom. IT. pl. 20. fig. 14. Col. novæ Hispanie. 1736, Scneucuzer. Biblia sacra. pl. 747. n. 3 et 662. fig. 11. 4754. Linné. Mus. princ. Adolph. Frid. pl. 20. fig. 3. 4768. Lauren. Synops. Rept. pag. 83. Cerastes mexicanus. 1788, Linné. Gmelin. Syst. naturæ. Amph. pag. 1088. 1802. Daupix. Hist. Rept.T. VI. pag. 324. Col. plutonius. 1820. Merrem. Tentamen Syst. amphib. pag. 121. Col. ca- ninana. 4824. Neuwien, (Pr. Max.) Abbildungen zur naturgesch. Brasil. (Livr. XIV. fig. 3, 4, 5 et 6.) 4830. Waczer. Syst. Amph. p. 179. g. 48. Spilotes pullatus. 1837. Scuuecez Essai Phys. Serp. T. II. pag. 148. La planche citée du Trésor Ge Séba est parfaite, ét la collec- ODONTIENS, G. SPiLotes. À ef 2, 294 tion du Muséum possède des exemplaires tellement semblables pour la distribution‘ des taches, qu’ils semblent avoir servi de types au dessinateur. Cependant, ainsi que l’avaient remarqué la plupart des zoologistes, on reconnait que les taches présentent beaucoup de variations. Le tronc est un peu en toit saillant, parce que les flancs sont comprimés ; le ventre est arrondi, convexe ; la queue est longue, conique, un peu obtuse à son extrémité. Les écailles sont grandes, de forme rhomboïdale ; les plaques qui recouvrent le crâne sont larges ; celles de l’occiput allongées. Les sus-labiales sont grandes, ainsi que celles de la mâchoire inférieure, dont les branches sont fort élevées. L’œil est bordé en arrière par deux plaques post-oculaires, ce qui, avec les autres caractères, sert à distinguer cette espèce de la suivante.’ LE Ce Serpent est originaire du Brésil (de Bahia). On dit qu'il se rencontre également à Surinam. Nous avons pu suivre les allures d’un grand individu qui a vécu dans notre ménagerie et qui avait été envoyé de Cayenne par M. Mélinon. D’autres proviennent de MM. le comte de Castelnau et Émile Deville, qui a récemment succombé à Rio-Janéiro pendant la dernière épidémie de fièvre jaune. Les dimensions de l’un des plus grands individus est de deux mètres trois centimètres, car la tête et le tronc étaient de 4,70, et la queue 0,33. Nous avons fait compter les gastrostèges qui varient en nombre de 196 à 212, et celui des urostèges de99 à 111. 2. SPILOTES BOUCHE—VARIÉE. Spilotes poëcilostoma. (Coluber poëcilostoma, Neuwied. ): Caraorères. Tronc de couleur variable, garni de très-grandes écailles, dont les carènes longues se suivent et forment le long du dos et des flancs des saillies en lignes longitudinales brunes; les deux mâchoires recouvertes de grandes plaques dont les bords verticaux sont colorés en brun. | Nous sommes fort embarrassés pour donner la synonymie de 229 OSHIDIENS AGLYPHODONTES, cette espèce qui acquiert de grandes dimensions en grosseur et en longueur égales à celles de quelques Boas. M. Schlegel a indiqué dans la pl. vr de son atlas, fig. 5 et 6, les modifications que présente la tête comparée à celle de l’espèce pré- cédente qu'il a également figurée sur la même planche et sous les nes 4 et 2. Il résulte de cette comparaison, vérifiée sur les individus mêmes, que le Spilotes à bouche-variée a la tête plus courte et le museau plus obtus. Ces deux espèces ont cependant été confon- dues sous le nom de Coluber pullatus. Nous croyons, avec M. Schlegel, que l'animal représenté par Linné sous ce nom (Mus. Ad. Frid. Tab. 20, 3) réprésente un jeune Spilotes variable. Le Sp. bouche variée, doni les couleurs se trouvent maintenant fort altérées sur deux des individus dela collection, parleur séjour dans l’alcool, diffère essentiellement du Spilotes variable par la forme, la grandeur et la distribution des rangées d’écailles et par la forme plus ramassée des plaques de la tête et, en particulier, de celles de l’occiput. Tous les deux sont originaires du Brésil ; il y a un spécimen, recueilli à la Mana (Cayenne), par Leschenault et Doumerc. Un irès-grand individu, que possède notre Musée, a été acquis en octobre 1846, mais sans autre indication. Il est en parfait état de conservation. M. Schlegel décrit ce serpent sous le n° 16 du Tom. IT, p. 153, de son Essai. Voici ce qu’il en dit : « Belle espèce de grande taille, » rare à Surinam; vient aussi du Brésil ; reconnaissable à sa tête » très-grosse, ramassée, élargie, revêtue de lames assez larges ; à » ses écailles lancéolées, carénées et disposées sur 21 rangs ; à sa » queue effilée et aux teintes qui sont d’un jaune tirant sur le » brun ou le vert. La tête est d’an brun rouge, et les parlies » postérieures sont souvent foncées, tandis que l'abdomen est » jaunâtre, La femelle a le dessous de la tête rougeâtre ; l'œil est » volumineux et bordé de trois lames, » M. Schlegel ajoute que ce Serpent habite les lieux maréca- geux dans les grands bois, et que, par ses mœurs, il se rapproche des Tropidonotes. Il nage avec facilité et grimpe sur les arbres ; mais il est moins agile sur la terre; ses mâchoires longues et 2 ISCDONTIENS. G. SPILOTES, ©. 29% irès-dilatables permettent à ce reptible d’avaler de très-gros cra- pauds, et même les œufs des oiseaux, d’après les observations de M. le prince de Neuwied. Wagler dit, dans l'ouvrage de Spix sur le Brésil, que ce serpent a été également recueilli près la rivière Japura. 3. SPILOTES CORAIS. Spilotes corais. Nobis. (Coluber coraïs , Cuvier.) CaracrÈères. Corps d’une même teinte rouge-brun plus ou moins vif, mais blanchissant dans l’alcool; les écailles très- grandes, lisses, à peine entuilées, distribuées par rangées obli- ques ; les gastrostèges très-larges, unicolores ; tête volumineuse et courte comme dans la première espèce. : Le nom spécifique de cette espèce a été placé par G. Cuvier sur les exemplaires de notre Musée , ainsi que l’a indiqué Boié, etila été adopté par M. Schlegel qui, en la rangeant sous le nom de Couieuvre, T, E, p.145, et T. II, p, 139, a aussi donné la figure ou la physionomie de la tête. PI. v, n°9 et10. CeSerpentatteint, à ce qu’il paraît, de très-grandes dimensions, car M. Schlegel parle d'individus de la grosseur du bras et de huit pieds de long. Il remarque aussi, et nous en avons été con- vaincus, qu’en apparence ce Spilotesa beaucoup de rapports avec les Serpents à coiffe, ou Najas, par la distribution et l'isolement presque complet des rangées d’écailles, qui permet au tronc de s’élargir considérablement et de se prêter ainsi à la déglutition d'animaux d’un,gros volume. D'ailleurs, nous retrouvons ici tous les caractères assignés au genre. Les mâchoires fortes, hautes et solides, protégées par des plaques cornées larges et longues; une bouche très-fendue, les dents fortes, nombreuses et toutes à peu près de la même lon- gueur sur l’une et l’autre mâchoire; elles sont d’ailleurs plus courtes et plus robustes qne celles des deux premières espèces. M. Schlegel, qui a eu occasion de voir de jeunes individus, leur a reconnu ure sorte de livrée, le corps élant, à cet âge, orné de bandes transversales obliques, étroites et serrées ou rappro- chées les unes des autres, qu'il compare à celles que presente sa 22% GPHIDIÈNS AGLYPHODONTES. Couleuvre de Blumenbach, qui est pour nous un Coryphodon. Nos observations sur un jeune sujet du Musée de Paris confirment celles de ce savant ophiologiste. Les individus qui ont été à sa disposition provenaient, à ce qu’il pense, de Surinam, et sont déposés aw Musée de Leyde par M. Dieperink. Les nôtres ont été adressés de Cayenne par M. Le Prieur. L’un des individus mâle paraît avoirété pris à l’époque de la copulation, l’un des pénis présentant un très-gros tubercule hérissé d’épines. D’autres ont été recueillis au Brésil par MM. de Castelnau et Emile Deville. Le Musée de Leyde nous a donné un spécimen originaire de Surinam. .S PILOTES QUEUE-NOIRE. Spilates melanurus. Nobis. Caracrères. Absolument les mêmes pour la forme du tronc et de l’écaillure que ceux de l'espèce précédente, mais tête moins allongée et moins épaisse; museau moins obtus, et tiers postérieur du tronc d’une teinte noire foncée dans toute sa circonférence. Cette espèce et la précédente offrent entre elles une très-grande analogie. On serait même tenté de ne les considérer que comme représentant deux variétés@'une même espèce. Si cependant, d’une part, on tient compte des différences signalées dans la dia- gnose relativement au volüme de la tête, à sa forme, ainsi qu’à celle du museau et, d’autre part, à la particularité remarquable du système de coloration, puis à la différence d’origine, on est en droit de supposer que ces deux Spilotes représentent des espèces vraiment distinctes. Tandis que tous les Spiiotes coraïs proviennent de l'Amérique du Sud, les trois échantillons du Spilotes mélanure, conservés au Muséum, ont été recueillis au Mexique. Les caractères donnés plus haut, et qui signalent les différences spécifiques, dispensent, avec les observatisns qui précèdent, d’une description détaillée de cette espèce jusqu'ici inédite. 1! suffit d'ajouter qu’elle peut atteindre une taille aussi consi- dérable que celle du Spilotes coraïs, car le plus grand spécimen fs ISODONTIENS. G. RHINECHIS. 295 de notre Musée a une longueur totale de 2,217 ainsi répartie : Téte, lorg. 02067. Tronc, long. 4%,88. Queue. long. 0"27. La circonférence, au milieu du tronc, est de 0,20 à 0,22, On trouvera plus loin, dans le genre Elaphe, la description d’une espèce que M. Schlegel a, le premier, fait connatire sous le nom de Coluber melanurus. Malgré la similitude de nom, elle est différente du Spilotes mélanure. Elle a les écailles carénées et appartient à notre sous-genre Compsosome. v GENRE. RHINECHIS. — RHINECHIS (1). Michahelles. CaraAGTÈRES. Téfe volumineuse, conique, à museau pointu ; plaque rostrale épaisse, fortement arquée dans le sens vertical, plus haute qu'elle n'est large , reployée en dessus, et formant par sa proéminence en avant une sorte de bouloir; corps ro- buste ; queue courte. | Les caractères tirés de la forme du museau , et particulière- ment de la plaque rostrale ne permettent la confusion de ce genre avec aucun de ceux de la Famille des Aglyphodontes Isodontiens , où cette conformation générale tout-à-fait carac- téristique des espèces qui fouissent le sol et se creusent des terriers , ne se rencontre que és les Serpents dont il s’agit ici. Les détails contenus dans les descriptions particulières de chaque sous-genre, montrent que la forme extérieure du mu- seau est en rapport intime avec la structure tout-à-fait re- marquable de l’extrémité antérieure de la tête et surtout des os nasaux et de l’os inter-maxillaire. Ces derniers sont larges et arrondis à leur bord postérieur où se fait leur articulation avecles os frontaux. Ils se portent ANR UN ISSU, AR NU (4) De pr», nez, et de E"z4s , serpent, vipère. Serpent à nez poiniu, REPTILES , TOME VI, 45, 996 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. bientôt en avant et en bas, etse terminent en pointe, de facon que , par leur accollement à leur bord interne, ils simulent tout-à-fait un bec de plume eflilé et recourbé. La branche transversale de l’os inter-maxillaire est étroite et épaisse. Sa portion montante est unie à l'horizontale par une base élargie qui, ainsi que les dimensions qu’elle offre d’arrière en avant, lui donne de la solidité. Elle est mince à son bord antérieur, et présente , au niveau de sa jonction avec les os du nez, un tubercule pointu, qui contribue à la proéminence du museau. En voyant une telle disposition de l'extrémité antérieurede la face , on comprend comment ces animaux ainsi munis d’un robuste boutoir, peuvent facilement fouiller le sol. Si l'on compare aux dimensions du reste du corps, celles de la queue, on voit qu’elle est très-courte. ‘Si sa longueur est représentée par À , celle du tronc seul avec la tête l’est, en moyenne, par :: 7 : 2 Nous réunissons dans ce genre Rhinechis des Couleuvres qui sont les représentants de deux genres, le Rhinechis de Michahelles, et le Pituophis de M. Holbrookétabli par lui pour l'espèce dite Pituophis noir etblanc , auquel nous avons joint un grand serpent méxicain inédit, et une couleuvre de plus petite taille nommée par de Blainville Coluber vertebralis. Entre le Rhinechis qui, jusqu'ici ne comprend qu’une seule espèce et les Pituophis , il y a des différences assez mamifestes pour qu'il soit ee de les laisser séparés. Aussi, de- viennent-ils les types de deux sous-genres; l’un est le Rhinc- chis proprement dit , l’autre le Pituophis. TABLEAU DE LA DIVISION BU GENRE RHINECHIS EN DEUX SOUS-GENRES. QE 1 lisses. . + °° . 1. RuiINecuts. Écailles du dos carénées. :.° .° 2 2, Piruopuis ISODONTIENS. S.=G,. RHINECHIS. À. 997 1.7 SOUS-GENRE. RHINECHIS. — RHINECHIS. Michahelles. CaracTÈREs EssenTIeLs. Neuf plaques sus - céphaliques ; écailles losangiques, lisses ; queue égale à la sepliene où à la sixiéme partie de la longueur totale. CARACTÈRES NATURELS. Deux plaques nasales, une frénale allongée et large, une pré-oculaire, deux ou trois post-ocu- laires: scutelles abdominales se redressant contre les flancs ; les sous-caudales divisées ; côtés du ventre anguleux ; narine circulaire ouverte entre les deux plaques nasales; pupille ronde. Ces caractères suffisent pour faire distinguer du sous-genre suivant celui-ci, dont les particularités les plus notables sont indiquées dans la description de l’unique nue qu’il com- prenne jusqu'à présent. La description du sous-genre Pituophis montre les difié- rences qu’ils offrent entre eux. ” 4. RHINECHIS À ÉCHELONS. Rhinechis scalaris. Ch. Bonaparte. ( Coluber Scalaris , Schinz.) Caracrères. Tête distincte du trone, courte, large à la base, conique ; museau pointu, terminé par la saillie de la plaque ros- trale ; deux bandes longitudinales noires, parallèles, occupant les côtés du dos et de la queue, et le plus souvent réunies en travers par des raies noires régulièrement espacées. * Synonyme. 1735. SÉBA Thes. rer. natur. T. II, pag. 106, pl. 100, n° 2. \ Coluber dorsalis. Orrer. Mus, de Paris. 298 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. Coluber Meiffrenii. Orpez. Mus. de Paris. Coluber bitæniatus. DumxériL. Mus. de Paris. Ces trois noms sont cités par M. le prince Ch. Bonaparte. 4822, Coluber scalaris. Scninz. Traduct. allem. du Règne an. de Cuv. Tom. il, pag. 123. 1826. Couleuvre Hermanienne. Deswarerts. Faun. Franc. Ophid. PI. 19, sans texte. 4827. Coluber lœvis. (variété). Ducès. Ann. scienc. nat. {1e sé- rie. Tom. XII, pag. 369 et 394. 1827. Coluber scalaris. F. Boié. Isis, tom. XX, pag. 536. 4833. Rhinechis Agassizit. MicHauezres in Icon. et Descript. Amphib. Wagler Tab. 25. 1835. Coluber Agassizii. Ducës. Ann.scienc. nat. Série 2, tom. III, pag. 139. 4837. Coluber Agassizii. Gervais. Ann. sciene, nat. Série 2 : tom. VI, pag. 312. 1837. Xenodon Michahelles. et Ess. Physion. Serp. Tom. I. p. 140 ; tom. II, p. 92. 4838, Rhinechis scalaris. Ch. Bonaparte. Faun, Ital., pag. et pl. sans ns, Rinechide bilineato, pl. 70. Exclus. Synonym. Ser- pens corallina. Sépa. Tom. IF, pag. 107. Il ne faut pas exclure de cette synonymie Séba, tab. 100, fig. 4. 4840. Rhinechis scalaris. Ch. Bonaparte. Amphib. Europ., pag. 48 ; et Memor. real. Academ. Science. Torin., sér. 2, t. IF, pag. 432. 1841. Coluber Hermanni. Lesson. Act. Societ, Linn. Bord. Tom. XII, pag. 58. DESCRIPTION. Formes. Le corps est cylindrique, les angles du ventre étant à peine saillants, la queue est courte et conique, maïs la particularité la plus remarquable est la forme conique et pointûe du museau. Écarciure. La plaque rostrale est épaisse, arquée dans le sens vertical du museau; aussi, selon la remarque de Michahelles et celle de Dugès (Ann, des sc. nat., 2° serie, t, LIT, p.159), le museau est-il saillant aû- devant de la mâchoire inférieure, et coupé obliquement, mais cette saillie est moins prononcée que dans les deux premières espèces du sous-genre ISODONTIENS. S.-G. RHINEUGIS. À, 299 Pituophis (P. melanoleucus et P. Mexicanus). La hauteur dé la rostrale est égale à la largeur de sa base, et sa forme est celle d’un pentagone à côtés inégaux : les deux supérieurs, un peu concayes, se dirigent en ar- rière et constituent par leur réünion un angle aigu, dont le sommet se place entre les deux plaques inter-nasales. Les deux autres bords latéraux, inférieurs aux précédents, sont en rapport, chacun de son côté, avec le bord antérieur de la première plaque supéro-labiale. La frontale est plus étroite en arrière qu’en avant, courte, large, pentagonale et campa- niforme. On compte sept et quelquefois huit plaques supéro-labiales, dont la quatrième et Ja cinquième touchent à l'œil. Une seule pré- oculaire grande; deux post-oculaires. Chez deux individus seulement, elles sont au nombre de trois, et alors la quatrième supéro-labiale touche seule à l'œil. Les inter-nasales forment des pentagones irréguliers se totchprit sur la ligne médiane par un de leurs côtés ; par leur côté supérieur, ces plaques sont en contact avec les pré-frontales, et par l’inférieur, avec le bord latéral supérieur correspondant de la rostrale ; les deux côtés externes forment, par leur réunion, un angle obtus, dont le sommet est en rapport avec la partie supérieure du pourtour de l'orifice de la narine entre les nasales . Il y à deux plaques pré-frontales, dont la largeur dépasse d’un tiers la hauteur : ce sont des parallélogrammes se touchant par leur bord interne. Les sus-oculaires, à peu près aussi longues que la frontale, représen- tent assez exactement un triangle inéquilatéral, dont le côté le plus petit est postérieur. - Les pariétales, plus grandes que la frontale, ont la forme d’un pen- tagone. | La première nasale a la figure d’un trapèze dont le bord antérieur est convexe pour se mettre en contact avec la rostrale et le postérieur concave, puisqu'il contribue à former le pourtour de l’orifice nasal. La seconde nasale est un pentagone irrégulier, dont le côté antérieur, qui achéve ce pourtour, offre également une concavité. La frénale est un trapèze à bords supérieur et inférieur parallèles. La pré-oculaire est plus haute que large, Les post-oculaires représentent de petits trapèzes concaves en avant, Il faut noter, relativement aux écailles de la région temporàle, qu'il y en à deux antérieures plus longues que les autres, qui tiennent en avant 4 Ja seconde post-oculaire, La lame du menton est un triangle à peu près équilatéral : son Eote antérieur est convexe et les deux latéraux sont concaves, Les plaques inter-sous-maxillaires antérieures ont la figure de penta- gones irréguliers, allongés, formant par la réunion de leurs deux bords 230 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. antérieurs un angle obtus logé entre les deux premières inféro-labiales. Les plaques inter-sous-maxillaires postérieures sont de moitié environ plus petites que les précédentes. Les écailles de la région dorsale sont planes. Ecailles : 27-29 rangées longitudinales au tronc, 6-8 à la queue. Scutelles : 2-5 gulaires, 206-216 Sgastroléses, 2 anales, 48-62 urostèges divisées. DENTS. Maxillaires, TA > Paénce 10. Ptérygoïdiennes, 8. PARTICULARITÉS osTéoLoGiques. La plus grande analogie se remarque entre le crâne des individus appartenant au sous-genre Rhinechis et celui des Serpents que comprend le sous-genre Pituophis. Chez les uns, comme chez les autres, le caractère remarquable consiste dans la forme toute parliculière des os nasaux et de l'os inter-maxillaire. Celui-ci, en effet, a sa portion basilaire triangulaire et épaisse, mais il est surtout singulier par l'espèce de boutoir formé par sa branche montante, terminée supérieure- ment par une saillie, véritable protubérance, qui va rejoindre, en se re- courbant un peu en arrière, l'extrémité antérieure des os du nez. La forme de ces derniers, quand on Îles examine en place et réunis, rappelle celle qu’on donned’ofdinaire aux jouets d'enfants, nommés cerfs-volants, ou, mieux encore, celle du bec fendu d’une plume à écrire. Cocorarion. Le Rhinechis à échelons est d’un fauve roussätre à l’état adulte. Sur toute la longueur du dos et de la queue, s'étendent deux lignes noires, réunies de distance en distance, et à des intervalles à peu près égaux, par de larges bandes transversales, noirâtres qui, moins apparentes à la partie antérieure du corps que partout ailleurs, ne se voient même plus, en quelque sorte, sur certains individus, les mâles en particulier, selon Dugès. C'est là ce qui avait motivé la dénomination de bitæniatus, sous laquelle nous avions autrefois désigné cet Ophidien, et que semble- raient justifier les figures qui se trouvent dans Wagler et dans la Faune du prince Ch. Bonaparte; mais l'existence bien conslalée des taches transversales doit faire préférer l’epithéte de scalaris ou à échelons, que nous ayons adoptée d’après Schinz qui l’a employée le premier en parlant de cet animal. Les flancs portent de petites taches noires, peu volumineuses, qui, par leur réunion, forment de petites barres obliques, alternant le plus souvent avec les taches transversales du dos. Le ventre, qui est blanchâtre, est parsemé, dans presque toute son étendue, de taches d’un gris noir. La coloration, dans le jeune âge, est différente. Le fond, en effet, au lieu d'être d’un fauve roussâtre, est gris-clair. Les lignes noires latérales du dos n'existent pas encorc, de sorte que les taches noires de la ligne ISODONTIENS, S.—6. RHINECHIS, 251 médiane, qui sont très-apparentes, ne sont pas encore réunies les unes aux autres; c’est à la partie antérieure, que ces lignes apparaissent d’abord. Les lignes obliques des flanes sont très-foncées, ainsi que les taches du ventre où le noir l'emporte de beaucoup sur le blanc. Dimensions. La tête a en longueur le double de sa largeur prise vers le milieu des tempes ; cette largeur est presque triple de celle que le museau présente au-devant des narines, D'un des côtés de la région sus-inter- orbitaire à l’autre côté, il existe un espace, qui est à peu près Je double de celui qu'occupe le diamètre longitudinal des yeux. Il n’y à pas de diffé- rence notable entre la hauteur et la largeur du tronc mesuré à sa partie moyenne ; sa longueur totale, sans y comprendre la queue, est de 65 à 90 fois plus considérabie que sa hauteur moyenne. . Telles sont les comparaisons fournies par la mensuration de plusieurs in- dividus adultes; mais, dans le jeune âge, les rapports que nous venons d'indiquer ne sont plus tout-à-fait les mêmes. Ainsi, la différence entre la longueur et la largeur de la tête est moins considérable, L'espace sus- inter-orbitaire est précisément le double du diamètre longitudinal des yeux et enfin, la longueur du tronc n’est plus égale que de 25 à 35 fois à sa hauteur moyenne, Le plus grand individu de nos collections a une longueur totale de 19,05. k Tête, long. 0,056. Tronc, long. 0,85. Queue , Om,176. PaTRiE. Ce Serpent se trouve dans toute l'Italie et dans les îles environ- nantes. D’après M. le prince Ch. Bonaparte, on le rencontre dans le voi- sinage de la mer et non dans l'intérieur desterres. Les individus de Paris viennent du midi de la France où cette espèce n’est pas rare. Nous en de- vons à la générosité de MM. les professeurs Laurent et P. Gervais de Toulon et de Montpellier, D’autres ont été obtenus par voie d'échange du Musée de Marseille. 252 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. Ie SOUS-GENRE. PITUOPHIS. — PITUOPHIS (4). Holbrook (2). CARACTÈRES ESSENTIELS. Onze plaques sus-céphaliques ; écailles losangiques ou ovalo-losangiques , plus étroites en des- sus que de chaque côté ; les dorsales uni-carénées, les latérales sans carènes; queue ne dépassant pas leseptième de la longueur totale et n’en atteignant parfois que la neuvième partie. CaracTÈRES NATURELS. Quatre pré-frontales placées sur une rangée transversale, deux nasales, une frénale sub-oblongue; une pré-oculaire très-grande et le plus souvent, au-dessous d’elle, une seconde fort petite ; trois ou quatre post-oculaires; parfois une ou deux sous-oculaires; huit ou neuf supéro-la- biales dont la quatrième ou la cinquième touche à l'œil; pla- ques sous-caudales divisées; squamme emboîtant l'extrémité de la queue, longue, offrant en dessous un sillon; côtés du ventre anguleux; narine ouverte entre les deux plaques na- sales ; pupille ronde. Malgré les analogies qui rapprochent le Rhiechis des Pi- tuophis , on voit, par quelques-uns des caractères qui précè- dent, qu'il existe entre eux des différences assez tranchées pour motiver leur classement dans deux sous-genres distincts. Les principaux de ces caractères sont la forme plus conique du museau des Pituophis , la saillie plus prononcée de leur plaque rostrale , d’où résulte une conformation plus remar- quable encore de l’extrémité antérieure de la tête; la pré- sence d’une carène sur les écailles du dos, quisont manifeste- ment plus petites que les latérales, et enfin le nombre plus considérable des plaques sus-céphaliques , résultant de ce qu’il y a quatre pré-frontales au lieu de deux, quise voient ordinairement. (1) De Ogus , serpent; Ilirus-05 , des pins. (2) North. Amer. Herpet. vol. IV. pege 8, ISODONTIENS. S.—G. PITUOPHIS, 253 TABLEAU DES ESPÈCES DU SOUS-GENRE PITUOPHIS, EEE EE huit paires seulement . . . . , . . 1. P,. Norr-Branc., | | plus haute que large . 9. P. mexicain, neuf ; rostrale Plaques sus-labiales presque aussi large . 8. P. verrésrat, || I. PITUOPHIS NOIR ET BLANC. Pituophis melano- leucus. Holbrook. (Coluber melanoleucus. Daudin). Caracrères, Huit paires de plaques sus-labiales; la rostrale en triangle isocèle. Plaque rostrale très-épaisse, triangulaire, forte ment arquée dans lesens vertical du museau, beaucoup plus haute qu’elle n’est large à sa base, ne présentant bien distinctement que trois bords, dont les deux latéraux formentensembleun angleaigu, Frontale beaucoup plus étroite en arrière qu’en avant. Quelque- fois sept, mais ordinairement huit plaques supéro-labiales, dont la quatrième touche à l'œil. Point de petite pré-oculaire au-des- sous de la grande ; trois post-oculaires. Synonvuie. 1791. Pin-snake or Bull-snake. BarnrTram. Trav. in Florid., pag. 276. 1799. Le Serpent pin ou Taureau. Bartram. Voy. part. Sud de l’Amér. sept. Traduct. franc. par Benoist. TomelIl, p. 18 1803. Coluber melanoleucus. Daunix. Hist. Rept. Tom. VI, p- 409 ( d’après Bartram). 4827. Coluber melanoleucus. HarLax. Journ. academ. natur, Seienc. Philadelph. Vol, V. p. 359. 1835. Coluber melanoleucus. Harzan. Medic and Physic. Researches pag. 122. 1842. Pituophis melanoleucus. Horsrook. North Americ. Herpet, Vol, LV, pag. 7, pl. 1. 25% OPHIDIENS AGLYPHODONTES. 1832. Pityophis. HazLow. proceed. acad. nat. Soc. Phila- delph. T. vi. p. 181. 4832. Churchillia-bellona. Barr» et GrrarD. Reptiles in Srans- gury’s exploration of the valley of the great salt lake p. dt 1853. Batr anD GirarD. Catal. Amer: Rept. part. > pag n°1, d’après Holbrook. DESCRIPTION. Forwes. Le bout du museau s’avance d’une manière notable au-delà du menton ; il est haut , étroit et coupé perpendiculairement suivant une ligne fortement penchée en avant. Ecarzure. La plaque rostrale est extrêmement épaisse et très-arquée de bas en haut; elle a la figure d’un triangle isocèle , où les deux côtés égaux, qui sont ici les plus longs, forment un angle aigu et bordent , à gauche comme à droite, la nasale antérieure ainsi que la supéro-labiale de la première paire, dont le sommet s’enfonce plus ou moins profondé - ment entre les inter-nasales. Les inter-nasales sont pentagones , inéquilatérales, et à peu prés aussi larges que longues ; leur pan le plus petit est celui par lequel elles se joignent et un de leurs angles s’enclave tout entier entre les deux nasales. _Ily a quatre pré-frontales également allongées et placées sur une ran- gée transversale ; les deux latérales ont l'apparence de parallélogrammes oblongs , et les deux médianes simulent des triangles isocèles , celles-ci sont en rapport par leur base avec les inter-nasales, par leur sommet avec la frontale ; les latérales ou externes tiennent , chacune de son côté , par leur bout postérieur à la frontale ; par leur bout antérieur à l’inter-nasale, à la seconde nasale et à la frénale , et par leur bord externe à la sus-ocu- laire et à la pré-oculaire. La frontale a un bord antérieur iene ou sub- rectiligne » deux pos- térieurs réunis sous un angle obtus, et deux latéraux plus ou moins con- vergents d’avant en arrière. Les sus-oculaires, dont la longueur est égale à celle de la frontale, sont bien plus larges en avant qu’en arrière. Les pariétales sont pentagones, inéquilatérales, oblongues , si ce n'est quand les écailles occipitales se portent par anomalie DEEE plus en ayant qu’à l’ordinaire. La première plaque nasale est un trapèze, et la seconde un pentagone irrégulier. La frénale est petite et faiblement oblongue. La pré-oculaire, car il n'y en a qu’une seule ; est plus haute que large ct taillée à cinq pans inégaux. EO CA QT ISODONTIENS. S. G. PITUO?HIS. À. Les trois post-oculaires sont pentagonales et inégalement petites. La région temporale est revêtue d’un grand nombre d'écailles irrégu- lièrement polygones et à surface lisse, dont trois, ordinairement oblon- gues, sont en rapport avec les deux plaques post-oculaires supérieures. Les deux rangs de plaques qui garnissent la lèvre supérieure en com- prennent normalement chacun huit, dont la quatrième et fort souvent la cinquième complètent inférieurement le cercle squammeux de l'orbite. La lame du menton est sub-équi-triangulaire. Il existe douze paires de plaques inféro-labiales. Les plaques inter-sous-maxillaires antérieures sont beaucoup plus lon- gues que larges; elles se terminent en arrière par un angle aigu à sommet un peu tronqué. Lesinter-sous-maxillaires postérieures sont de moitié plus petites que les antérieures. Les écailles dorsales sont légèrement concaves à droite et à gauche de l’a- réte qui les divise longitudinalement en deux moitiés égales. Ecailles : 29-51 rangées longitudinales au tronc ; 8 à la queue. Scutelles : 2 gulaires ; 210-220 gastrostèges ; { anale entière; 56-60 urostèges divisées. 14 16-17 PARTICULARITÉS OSTÉOLOGIQUES. La portion basilaire ou transverse de l'os inter-maxillaire est moins robuste que sa branche montante ; celle-ci très-comprimée dans la totalité de sa hauteur, est assez fortement protu- bérante près de son sommet qui se renverse un peu en arrière pour s’ar- ticuler bout à bout avec l'extrémité antérieure des os nasaux. Ces derniers sont rétrécis à la manière d’un bec de plume dans la pre- mière moitié de leur longueur. CoLorATION. — Vartré A. Elle a pour fond de couleur un blanc par- fois assez pur, mais ordinairement plus ou moins sale où bien très-légère- ment lavé soil de- fauve, soit d’olivâtre. Les régions sus-céphaliques sont maculées de la même teinte qui couvre les sutures des plaques labiales. Il rêgne d’un bout à l’autre du corps, en dessus, une suite de grandes taches noires a peu près carrées, obiongues ou non oblongues que relie latéralement, entre elles et par leurs angies , une raie noire, excepté sur la queue. D’autres taches noires, moins dilatées que les précédentes, forment une premiére série le long de chaque flanc; et une seconde le long de chaque côté du ventre; ces taches sont disposées de telle sorte que celles d’une série alternent avec celles de l’autre série. Aux carrés noirs de l'arrière du deset de la face sus-caudale en sont opposés de semblables, dont les supérieurs restent distincts ou bien avec ‘Denrs. Maxillaires Pâlatines, 10. Ptérygoïdiennes , 9. 256 OPHIPIENS AGLYPHODONTES. ‘lesquels ils se confondent , ce qui produit des bandes annulaires autour de la partie terminale du corps. — VarTé B. Cette deuxième variété offre un dessin noir pareil à celui que présente la première , mais on ne l’aperçoit qu’au travers d’une couche de brun roussâtre abondamment répandue sur toutes les régions supé- rieures et latérales de l’animal. Dmmexstoxs. La tête a en longueur le double de sa largeur, prise vers le milieu des tempes, largeur qui est un peu plus que triple de celle du mu- seau en ayant des narines. Les yeux ont leur diamètre bidtéäinnt égal à un peu plus de Ja moitié du travers de la région sus-inter-orbitaire. Le tronc est une fois et un tiers aussi haut et une cinquantaine de fois aussi long qu’il est large à sa partie moyenne. La queue prend le septième ou le huitième de l’étendue longitudinale de tout le corps. Le plus grand de nos individus mesure 1M43, ce qui n’est guère que la moitié de la grandeur à laquelle l’espêce parvient avec l’âge. Tête, long. 0® 04. Tronc, long. 1m 20. Queue, long. Om 19. Parrie. Les contrées de l'Amérique du Nord où se trouve le Pituophis melanoleucus sont, suivant M. Holbrook, le New-Jersey, le Maryland, la Virginie , les Carolines, la Georgie et la Floride. | Moeurs. Le même naturaliste nous apprend que cette espèce habite les forêts de pins préférablement à tout autre lieu : qu’elle se nourrit d’écu- reuils, de lapins , d’oiseaux, etc. , et qu’elle a pour demeure d’énormes terriers dans lesquels elle se retire au moindre danger qui la menace. 2. PITUOPHIS MEXICAIN. Pituophis mexicanus: Nobis. (Voy. pl. 62 de l’Arzas , sous le nom d'Anasime méxicain.) Caracrères. Neuf paires de plaques sus-labiales; la rostrale en triangle isocèle. Plaque rostrale très-épaisse, triangulaire fortement arquée dans le sens vertical du museau, beaucoup plus haute qu’elle n’est large à sa base, ne présentant bien distinetement que trois bords, dont les deux latéraux forment ensemble un angle aigu. Frontale beaucoup plus étroite en arrière qu’en avant. Neuf plaques supé- ro-labiales, dont la cinquième touche à l’œil. Généralement, une petite pré-oculaireau-dessousdela grande; quatre post-oculaires, quelquefois une sous-oculaire. ISCDONTIENS. S.-G. PITUOPHIS. 2. 257 DESCRIPTION. Formes. Le Pituophis méxicain a le bout du museau conformé de la même manière que celui du Pituophis noir et blanc ; mais malgré cette analogie, la dernière partie de la diagnose montre qu'il y a des différences notables entre ces deux espèces , comme le prouvent mieux encore les dé- tails qui suivent. Ainsi, le revêtement écailleux de la tête n’est pas absolument semblable. En effet, l’espéce du présent article offre presque toujours une seconde plaque pré-oculaire qui est très-petite et située au-dessous de l’autre. Elle a quatre post-oculaires, au lieu de trois, et treize paires d’inféro- Jabiales, au lieu de douze. | On compte de chaque côté de la lèvre supérieure, non pas huit plaques , mais neuf, dont la deuxième, la troisième et la quatrième sont fort étroites, relativement à leur hauteur, et dont la cinquième touche seule à l’œil, quand elle n’en est pas séparée cependant par une sous-oculaire. Ordinairement, il y a quatre pré-frontales disposées sur un rang trans- versal ; mais parfois on n’en voit que deux, par suite de la soudure des deux plaques les plus externes avec les deux médianes. Un exemple re- marquable de cette anomalie est offert par un des sujets du Musée de Paris, chez lequel cette soudure a lieu d’un côté et manque de l’autre, Une autre anomalie consiste en la présence d’une cinquième petite plaque médiane située en avant de la frontale moyenne, et en arrière des deux préfrontales médianes beaucoup plus courtes alors que les externes. Ecailles : 53-35 rangées longitudinales au tronc , 10-12 à la queue. Scutelles : 3 gulaires » 229-239 gastrotèges , 1 anale entière , 57-65 uros- tèges divisées, Denrs. Maxillaires . Palatines 12 Piérygoïdiennes 12-13, PARTICULARITÉS osréorogiques. L'os inter-maxillaire et iles nasaux ne diffèrent en rien de ceux de l'espèce précédente, si ce n’est cependant que les nasaux sont plus arqués, Cororarion. Un fauve plus ou moins rougeâtre est la principale teinte du dessus et des côtés de la tête. Le front porte un bandeau noir qui s’é- tend de l'extrémité antérieure de l’un des bords surciliaires à l’autre. Les pariétales sont marquées de plusieurs taches noires, et les sus-oculaires , ainsi que la frontale, en offrent chacune une à leur bout terminal. Une bande brune, fortement lisérée de noir, monte obliquement de l'angle de la bouche vers l'arrière de l’œil. Les lèvres sont coupées de bas en haut par des traits noirs qui occupent le bord postérieur des plaques labiales et celui qui se trouve justement placé au-dessous du globe oculaire s'élargit plus ou moins en S’élevant vers cet organe, 258 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. Le fond des parties supérieure et latérales du tronc et de la queue varie da blanc fauve au fauve plus ou moins rougeâtre , couvert de nombreuses taches qui sont tantôt d'un brun plus ou moins clair , entourées de noir, tantôt entièrement de cette dernière teinte. Ces taches, relativement à leur configuration et à leur mode d’arrangement , peuvent se distinguer en ré- gulières et en irrégulières : celles-ci, inégalement petites, se pressent plus ou moins les unes contre les autres sur les flancs ; d’autres à peu près éga- lement grandes, assez régulièrement carrées ou rectangulaires et ayant, sous cette dernière figure , leur grand diamètre situé en travers, occupent toute l'étendue des régions supérieures, disposées sur une seule série qui en comprend de cinquante à cinquante-six dans sa portion dorsale , de dix à quinze dans sa portion sus-caudale. En avant, les régions inférieures sont d'un blanc assez pur ou très-faiblement lavé de jaune; mais les scutelles abdominales offrent toujours, soit de deux en deux, soit de trois en trois, une tache anguleuse noire dans le point où elles se redressent contre le bas des flancs et, en général, les intermédiaires de ces scutelles ainsi bi- maculées latéralement ont sur leur milieu une autre tache noire, grande et ordinairement élargie , tantôt triangulaire, tantôt en forme de trapèze isocèle. Les lames sous-caudales sont irréguliérement tachetées de noir. Dimexsroxs. La taille du Pituophis méxicain n’est pas inférieure à celle du Pituophis noir et blanc, car nous possédons un sujet qui a 22,064 de long , soit: Tête. long. 02,06. Tronc. long. 1,75. Queue. long. 0,254. La tête offre les mêmes proportions et les yeux présentent la même grandeur que chez l’espèce précédente. Le tronc est un peu moins d’une fois et demie aussi haut et de 46 a 56 fois aussi long qu'il est large à sa partie moyenne. La queue entre au moins pour le neuvième, au plus pour le septième, dans la longueur totale du corps. Parrie. Cette espèce nous a été envoyée du Mexique par plusieurs voya- geurs et, entre autres, par M. Ghuisbreght auquel le Muséum est redevable d’un certain nombre de Reptiles fortintéressants, originaires du même pays. 3. PITUOPHIS VERTÉBRAL. Pituophis vertebralis. Nobis. { Coluber vertebralis. Blainville ). Caractères. Neuf paires de plaques supéro-labiales ; plaque rostrale à sept pans. LA Plaque rostrale peu épaisse, à portion montanie iégèrement ar= quée dans le sens vertical du museau, à peine plus haute qu'elle ISODONTIENS. 8.-G. PITUOPHIS. 9. 259 n’est large à sa base et offrant bien distinetement sept bords, dont deux supérieurs, petits et réunis sous un angle obtus, Frontale à peine moins large en arrière qu’en avant. Neuf plaques supéro- labiales, dont la cinquième touche à l’œil; une petite pré-oculaire au-dessous de la grande. Trois post-oculaires. SyNonvuiE. 14835. Coluber vertebralis. BLarnvize. Nouv. Ann. Mus. d’hist. nat. Tom. V, pag. 293, pl. 27. fig. 2,2 a, 2 b. 4853. Baird and Girard. Catal., part. 4, p. 152. n° 4. Coluber vertebralis, | DESCRIPTION. Forues. Le corps est allongé et gréle dans sa partie antérieure : la tête petile , assez distincie ; le museau est atténué, ainsi que le dit de Blain- ville ; il est cependant un peu pointu, mais moins que ne le représente la figure jointe à la description. La queue est très-courte, conique et aiguë. Par ces particularités , ainsi que par la configuration du museau , cette espèce se distingue très-facilement des deux précédentes, car si par sa plaque rostrale elle leur ressemble évidemment, cette plaque est cepen- dant moins proéminente. De plus, la frontale est beaucoup plus large en arrière chez ce Pituophis que chez ses congénères. Ecaizzure. Les écailles sont petites, losangiques, imbriquées ; les mé- dianes, à partir du tiers postérieur du tronc jusque vers l’extrémité de la queue, portent une petite carène. Ecailles : 35 rangées longitudinales au tronc , 10 à la queue. Scutelles : 2 gulaires , 242 gastrotèges, 4 anale entière , 64 urostèges divisées. cts si Denrs. Maxillaires un Palatines , 10. Ptérygoïdiennes, 15:14. ‘ PARTICULARITÉS OSTÉOLOGIQUES. La branche montante de l’os inter-ma- xillaire n'offre pas de protubérance comme dans les deux espèces précé- dentes. Les os nasaux ne présentent pas non plus, d’une manière aussi marquée, la forme caractéristique, en bec de plume , que nous avons indiquée. On retrouve cependant bien dans la conformation générale de ces os les caractères distinctifs du genre. CororarTion. L'Ophidien qui a servi à cette description avait pour fond de couleur, avant la destruction de son enveloppe épidermique, une teinte de feuille morte, dont il reste encore des traces sur le museau et les lèvres, mais toutes les autres parties du corps sont maintenant d’un blanc sale, Chacune des plaques labiales est finement bordée de noirâtre en arrière, 340 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. Il règne sur toute la région supérieure &u tronc et de la queue une suite de soixante taches, dont les trente dernières, à partir du tiers posté- rieur, sont d’un noir profond, très-régulièrement carrées et bien nette- ment séparées l’une de l’autre. Les trente premières , au contraire, sont brunes ou d’un noir pâle, adhérentes entre elles et différentes des précé- dentes par leur forme qui, selon la remarque de M. de Blainville, rappelle celle des vertèbres de poissons. On y remarque, en effet, sur leurs bords antérieur et postérieur une profonde échancrure angulaire. Au niveau du point où les taches deviennent régulièrement quadrilatères, des marbrures également noires règnent le long des flancs et des côtés de la queue, dont la moitié postérieure est couverte inférieurement par une bande de la même teinte. La première partie de la face sous-caudale et tout le ventre sont d’un blanc jaunûâtre. Dimensions. La tête a en longueur le double de sa largeur prise vers le milieu des tempes , largeur qui est triple de celle que présente le museau au niveau des narines. Les yeux ont leur diamètre longitudinal égal à la moitié du travers de Ja région sus-inter-orbitaire. Le tronc est environ une demi-fois plus haut et 50 fois plus iong qu'il n’est large à sa partie moyenne. La queue prend un peu moins du septième sur la longueur totale. Le sujet chez lequel nous trouvons ces proportions est long de 0,535. Téte, long. 0,02. Tronc, long. 0,44. Queue, long. 0,075. Parme, L'échantillon unique de cette espèce a été recueilli en Califor- nie par M. Botta. ISODONMENS. G. ÉLAPHE. an VIe GENRE. ÉLAPHE. — ZLAPHIS (4). Caractères. Serpenis colubriformes à tronc le plus souvent cylindrique , mais un peu comprimé chez les espèces qui se tien- nent habituellement sur les arbres ( Compsosom£s) ; à queue de dimensions variables, plus longue chez ces derniers que dans les espèces quine sontpas arboricoles, et qui, d'ailleurs, ne l'ont ja- mais très-courte; la tête est généralement assez peu distincte du tronc. Nous réunissons dans ce genre un assez grand nombre de Couleuvres qui, sans avoir des caractères distinctifs bien sail- lants, ne peuvent cependant pas être confondues avec la plu- part des autres Isodontiens. Ainsi, les Élaphes n’ont pas les formes élancées et l’écaillure remarquable des Dendrophides. Ils ont aussi un port plus lourd , même ceux qui peuvent monter sur les arbres, que les Herpétodryas dont les ie ; d’ailleurs, sont plus grands. Ils sont cependant bien moins ramassés et bien moins trapus que les Calopismes. Leur tronc n’ofire pas la forme compri- mée si caractéristique des Spülofes et surtout des Gonyosomes, et si deux espèces, dans le sous-genre Compsosome, sont moins cylindriques que leurs congénères, elless’éloignent cependant beaucoup, même sous ce rapport, des genres que nous venons de nommer, et dont le tronc est bien plus haut que large. Un. ou deux Élaphes ont le museau conformé à peu près comme celui des Rhinechis, mais tous les autres ont le museau mousse et arrondi. Il ne reste que le genre nombreux des Ablabeès avec lequel (4) Nom par lequel Aldrovandi a désigné , d’après Nicander, l'espèce de: ce genre la plus anciennement connue : c’est l’Elaphis quater-radiatus. Gesner, et par suite, Brisson, ont désigné sous ce nom un oiseau qui esi probablement la Barge, REPTILES , TOHER VIT. 16, 249. OPHIENS AGLYPHODONTES. celui-ci offre des rapports assez frappants de conformation ; mais outre certaines différences qui sont énumérées dans l’ es toire du genre Ablabès , toutes les espèces que nous avons cru devoir y rapporter ont les écailles lisses, tandis que chez tous les Élaphes, elles portent une carène, qui est très-peu sail- Jante dans quelques espèces, mais très-apparente, au con- traire , dans le plus grand nombre. _ Certaines dissemblances entre les Ophidiens groupés dans ce genre, et qui sont en rapportavec la manière de vivre, ont permis leur subdivision en deux sous-genres : l’un compre- nant les espèces essentiellement terrestres ( Élaphes propre- ment dits), l’autre renfermant celles dont la conformation gé- nérale semble indiquer qu’elles doivent vivre surtout sur les arbres ( Compsosomes ). C’est dans son vaste genre Couleuvre que M. Schlegel a rangé les diverses espèces que nous plaçons dans cette division. [er SOUS-GENRE. ÉLAPHÉ PROPREMENT DIT. Caractères. Tête généralement peu distincte du corps, ei le plus souvent un peu conique, à museau légèrement incliné en bas; tronc presque toujours cylindrique; côtés du ventre peu anguleux; queue médiocre ; écailles du tronc fortement ou faiblement carénées. Le tableau synoptique ci-joint fournit les moyens de dis- tinguer entre elles les treize premières espèces rapportées à ce sous-genre. Quant à la quatorzième, dite de Sarmatie, dé- crite par Pallas et qui appartient à la division des Élaphes dont l’anale est divisée et la pré-oculaire double, nous ne pou- vons indiquer , d’une façon plus précise, le rang qui lui con- vient réellement, 43 & x L °SAIVA HAILVAŸ ‘AAVU *‘ANOI(I *"SALLANAT V se *HAVIAISE,A = "1 e ë KLANOVL n À | -sranva auzvad 5 *HOOUXIO FE, a en . | 'aurvasaou nugz en 7 Æ |-sauvivao sunova Ex < “H'INLLAU [=] » ‘Hddi(f 14 ’SHLANÙIA SALON A 3 à à 6 & À à À à 4 À A °‘G sounefno soyouv]|q | "7 "6 *_SOp 9[ Ans sorou \ SOIPI ‘ SO[SI9ASUP.IJ S9[PJU01J S9[ 99AB SO[RSCUIOJUI S9P 9ANjUS {9[qN0P | * JUUAB U9 J9UIU0S E ‘Sn}q0 9[8ub U9 D. 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Point de lignes noires sur la tête, ni de bandes longitudinales sur la nuque ; ni de raie s'étendant depuis l’œil jusqu’à l’angle de la bouche. SYNONYMIE. Coluber pleurostictus. Musée de Berlin. DESCRIPTION. Formes. Malgré une analogie assez remarquable dans la conformation de la tête de cette espèce et celle des Rhinechis, la forme du museau n’est pas tout-à-fait semblable : plus court, plus ramassé que chez ces derniers, il dépasse à peine en avant îe bord de la lèvre inférieure. Ecarzcure. Nous avons déjà mentionné la conformation de la plaque rostrale qui, aussi haute que large, se rabat sur le museau; mais son som- met, formé par la réunion des angles latéraux supérieurs , loin de former un angle aigu comme dans les espèces qui fouillent le sol, constitue au contraire un angle obtus. Au lieu d’être saillanteen avant, à sa partie moyenne , elle forme une courbe régulière, en se relévant pour venif ga- gner l'intervalle qui sépare antérieurement , sur la ligne médiane, les deux plaques inter-nasales, dont la ligne dejonction avec les frontales antérieures est directement transversale, La pré-oculaire est unique; il y a tantôt deux, tantôt trois post-oculaires; c’est ce dernier nombre qui s’observe sur l’in- dividu de notre collection ; il en résulte que des huit plaques sus-labiales , la quatrième seulement touche à l'œil. | Les écailles du tronc sont ovalo-losangiques ; les dorsales plus petites que celles des flancs, présentent à leur partie moyenne une saillie longi- tudinale assez apparente , qui ne se retrouve pas sur les écailles latérales. Il existe un sillon en dessus et en dessous de la squamme qui emboîte le bout de la queue. Ecailles : 29 rangées iongiludinäles au tronc , 8 à la queue. Seutelles ; 4 gulaires, 219 gastroslèges, 1 anale entière, 51 urostèges divisées, ISODONTIENS. S.eG. ÉLAPHE. À, 245 Denrs. Maxillaires _ Palatines , 10. Piérygoïdiennes , 154 Ces dernières dépassent à peine l'articulation du sphénoïde avec l'os basilaire. PARTICULARITÉS OSTÉOLOGIQUES. Ce qui frappe tout d’abord dans l'aspect gé- néral de la tête osseuse de cette espèce, c’est l’analogie de conformation de * sa partie antérieure avec celle de la tête des individus appartenant aux sous-genres Rhinechis et Pituophis. C’est surtout l'os inter-maxillaire qui est comparable par la proéminence de sa branche montante formant, comme dans ces derniers, une sorte de petit boutoir. Mais dans l’espèce dont il s’agit ici, il est uniquement constitué par la base de eette apophyse dont la partie supérieure est, au contraire, aplatie d'avant en arrière. Les os du nez sont plus courts ; tandis que le museau des Rhinechis et Pituo- phis se termine en une pointe allongée , celui de l'espèce qui nous occupe a moins de longueur; il a aussi plus de largeur, parce que los inter-ma- | xillaire est lui-même plus large dans toutes ses parties. Cororarion. La teinte générale est un brun fauve; sur toute la région dorsale du tronc, on remarque des taches en parallélogrammes, presque toutes égales entre elles, longues de 0,03 environ, séparées par des espaces de 0,015 d’un brun plus clair, Noires à la partie antérieure du tronc, ces taches sont brunes dans toutle reste de son étendue; devenant plus foncées vers la queue, elles sont tout-à-fait noires à la face supérieure de cet organe et vont en diminuant à mesure qu'elles approchent de son extrémité termi- nale. Sur les flancs, il existe en avant une double série de taches noires qui disparaissent bientôt pour être remplacées dans presque tout le reste de la longueur du corps par de petites mouchetures noires, isolées, régulièrement placées sur chaque écaille, ce qui fait paraître les flancs comme piquetés de noir, d’où la dénomination que nous empruntons au Musée de Berlin où l'ohs’en estservi pour désigner la Couleuvre que nous décrivens. Ces points noirs se rétrouvent sur les écailles qui séparent les plaques céphaliques de la première tache du dos. La tête est brune, sans aucune ligne où bande. La région inférieure est jaunâtre, avec quelques taches irrégulières plutôt grises que noires et qui deviennent beaucoup plus apparentes sous la queue, Dimensions, La longueur de la tête n’est pas tout-à-fait le double de sa largeur prise au niveau des tempes ; le museau a, au devant des narines, une largeur qui est égale aux deux cinquièmes de celle de la région tem- porale ; la largeur enfin de la région sus-inter-orbitaire est au diarnètre longitudinal des yeux à peu près dans le rapport de 2 à 1. Le tronc est, à sa partie moyenne, une fois et un sixième aussi haut que large, Cette lar- geur est, relativement à la longueur du tronc, dans le rapport de 1 à 43 216 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. environ. La queue occupe le septième de la longueur de tout l'animal. Les dimensions de l'individu du Musée de Paris sont les suivantes : Longueur totale : 1,188. Téte, long. .0®,038. Tronc, long. 1,135. Queue , long. 0,15. Pari. La Couleuvre dont la description précède appartient à l’Amé- rique du Sud ; c'est de Montevideo que le Musée de Berlin a reçu l’échan- tillon qui appartient maintenant au nôtre par les soins de M. le professeur . Valenciennes. Elle est désignée dans le catalogue de la collection dont elle provient sous le nom vulgaire de Couleuvre de Montevideo. 2. ÉLAPHE RÉTICULÉ. Elaphis reticulatus. Nobis. CaraAcTÈREs. Plaque du cloaque simple, deux pré-oculaires , et trois derrière l’œil. “ Sommet de la rostrale assez distinctement rabattu sur le mu- seau , deux pré-oculaires ; trois post-oculaires; quatrième sus- labiale touchant seule à l'œil. Scutelle anale non divisée. Point de lignes noires sur la tête, ni de bandes longitudinales sur la nuque, ni de raie allant de l’œil à l’angle de la bouche. DESCRIPTION. Fonues. La plus grande analogie existe entre cette espèce et la précé- dente, dont la distinguent cependant bien nettement 1° le caractère spé- cifique tiré du nombre des plaques pré-oculaires, qui est de deux , tandis qu'il n’y en a qu’une dans l’Élaphe à côtés piquetés , et 2° le système de coloration. Si, comme dans l’espèce qui vient d’être décrite, la dispositign de la plaque rostrale donne à cette deuxième espèce une certaine ressem- blance avec les Rhinechis, il faut cependant noter encore ici que le museau est bien moins proéminent que chez les Serpents construits pour fouiller le sol , et que même, il est peut-être un peu plus obtus chez l’Elaphe à côtés piquetés. Ecaiccure, Les indications, relatives aux plaques et aux écailles, données dans l'article précédent conviennent en tout point à l’'É. réticulé. Ily a cependant une particularité qui est peut-être propre à notre individu unique du Musée de Paris, c’est la soudure, dans la moitié de leur étendue environ, des deux plaques pré-frontales sur la ligne médiane. Il y a, en outre, celte petite différence que ces plaques, en se réunissant par leur bord antérieur aux inter-nasales, forment une ligne courbe, dont la con- ISODONTIENS. S.-G. ÉLAPHE, 2. 947 cavité regarde en arrière et non pas une ligne droite. Des deux pré-ocu- laires, la supérieure est grande et l’inférieure beaucoup plus petite; ilya trois post-oculaires de dimensions à peu près égales. Une anomalie, analogue à celle que nous venons de signaler pour les pré-frontales , s’ohserve au côté gauche de la lèvre supérieure, où une soudure complète a fait disparaître la cinquième plaque ; aussi n’y at-il de ce côté que sept plaques, tandis qu’elles sont au nombre de huit à droite. C’est la quatrième, d’un côté comme de l’autre, qui touche à l’œil. Les écailles du trone sont ovalo-losangiques ; les dorsales, plus petites que celles des flanes, sont faiblement uni-carénées, La squamme emboftant l'extrémité de la queue porte en dessus un sillon. Ecailles : 51 rangées longitudinales au tronc, 8 à la queue. Scutelles : 3 gulaires, 224 gastrostèges , 1 anale entière, 68 urostèges divisées. Dents. Leur nombre ne peut pas étre indiqué, parce que l'individu étant unique, nous n’en détachons pas la tête. Le peu de différence que présentent ces organes dans les différentes espèces du genre Elaphe nous fait supposer que celle-ci doit en avoir le même nombre à peu de chose près. Quant aux particularités ostéologiques, il nous semble probable, en raison de la forme de la plaque rostrale, que l’os inter-maxillairedoit avoir, dans sa conformation, beaucoup de ressemblance avec celui de l'E, à côtés piquetés. Cororarion. La teinte générale est brune, mais elle disparait presque complètement, çà et là, sous de nombreuses taches noires, irrégulières, oc- cupant le dos et les flanes à la partie antérieure du tronc et seulement la ré- gion dorsale sur le reste du corps. Entre elles, on voit la coloration propre de l'animal sous la forme de lignes qui, circonscrivant chacune des taches, simulent jusqu’à un certain point les mailles peu régulières, il est vrai, d'un réseau, comme cela se voit surtout aux régions antérieures. Les espaces qui séparent les taches de la queue sont plus grands que sur le tronc. Ta tête est brune et ne présente d’autres raies que des lignesnoires, peu marquées , qui bordent les plaques labiales. Aux régions ventrale et sous- caudale, on voit de nombreuses taches noires, plus grandes en avant que partout ailleurs, raais de dimensions variables et irrégulièrement alternes. Dimensions. La longueur de la têle n’atteint pas tout-à-fait le double de sa largeur au giveau des tempes ; cette dernière est deux fois et demie aussi considérable que celle du museau au devant des narines. Le diamètre lon- gitudinal des yeux est à peine égal à la moitié de l’espace sus-inter-orbitaire. Ces dimensions sont identiques à celles que nous avons indiquées pour l'espèce précédente. Le tronc est 56 fois aussi long et une fois et demie aussi 248 CPAIPIENS AGLYPHODONTES, haut qu'il est large à sa partie moyenne. La queue a une longueur quiest le cinquième de celle du tronc. Voici, au reste, les dimensions de l'unique échantillon du Musée de Paris sur lequel nous avons élabN les comparai- sons qui viennent d’être mentionnées. Longueur totale, 1,104. Téte, long. 0®,054. Tronc , long. 0,99. Queue ; long. 0",17. Parne, Aucun renseignement ne nous est fourni sur la patrie de cette espèce, dont Bibron a acquis, par échange du Musée de Marseille, notre échantillon, lorsqu’en 1846, le triste état de sa santé l’obligeait déjà à aller chercher dans le midi de la France un climat plus doux. C'est lui qui a nommé ainsi cet Elaphe dans ses manuscrits, où il avait laissé l'indication des espèces du sous-genre dont ils’agit ; mais il n’avait donné que les diagnoses, dont il s'était servi pour construire le tableau synoptique placé en tête de cette sous-division. 3. ÉLAPHE DIONE. Elaphis Dione. Nobis, ( Coluber Dione, Pallas ) (1). Canacrères. Deux plaques anales et deux pré-oculaires, les inter-nasales formant avec les frontales antérieures un angle obtus à sommet en avant. Sommet de la rostrale faiblement rabattu sur le museau ; deux pré-oculaires; normalement deux, accidentellement trois post- oculaires ; quatrième et cinquième supéro-labiales touchant à l'œil. Scutelle anale divisée. Des lignes noires sur la tête, deux bandes de couleur foncée sur la nuque, une autre bande allant de l’œil à l’angle de la bouche. Synonvuie. 17714. Coluber Dione. Pallas, Itin. t, IF,p. 747. 1788. Coluber Dione. Gmelin. Syst. naturæ. Tom.[, pars.3, p. 1106 (la Variété à 3 bandes blanches longitudinales). 1789. La Dione. Lacépède. Hist. nat. des Quadr. ovipares et (4) « Il semble, dit Lacépède, que c’est à la déesse de la beauté que M. Pallas a voulu, pour ainsi dire, consacrer celte Couleuvre, dont il a, le premier, publié la description ; il lui a donné, en effet, un des noms de cette déesse, et cette dénomination était due, en quelque sorte, à l’élégance de la parure de ce Serpent, à la légèreté de ses mouvements et à la douceur de ses habitudes, » ( Hisf. nat, des Quadrupèdes ovipares et des Ser- pents ,t. IV, p. 95, Edit, stéréot, in-18,) ISGDONTIENS, 5.-G. ÉLAPUE. 9. 249 des Serpents, Tom. If, p. 244 ( d’après Pallas), et même ouvr. , éd. stéréot. in-18, 1799, t, IV, p. 95. 14794. Coluber Dione. Pallas. Voyage dans plus. prov. de l’em- pire russe; trad. frange. t. VIIF, p. 95 (la Variété à 3 bandes blanches longitudinales). 1802. .Coluber Dione. Shaw. Gener. Zoolog.Tom.ITE, part, 2, p. 541 ( d’après Pallas). 4802. Coluber Diana. Latreille, Hist, natur. des Rept, T. IV, p. 189 (d’après Pallas). 4802. Coluber Dione. Beschtein de Lacepede’s naturgesch. am phib. Tom. IV, p. 5. 1803. Couleuvre Dione. Daudin. Hisi. nat. des Re Tom. VI, p. 339 (d’après Pallas). 14811. Coluber Dionc.Pallas Zoogr. Rosso-Asiatica, pars3, p.39. (la Variété à 3 bandes blanches longitudinales). Id. loc. cit. p.40 (la Variétésans bandes blancheslongitudinales). 4820. Natrix Dione. Merrem.'Tentamen syst. amphib. p. 133, n° 475. 1826. Coluber Dione. Lichtenstein. Addit. au voyage de Meyen dorff et d'Eversmann en Bucharie. Traduct. france. p. 464. 4826. Chironius Dione. Fitzinger. Neue Classif. Rept. p. 60. 4831. Coluber Eremita. Eichwald, Zool. spec. Rossiæ et Polo- niæ, pars 3, p. 174. Dans sa Faune Caspio- -Caucasique, publiée en 1841, c’est-à-dire dix ans après sa Zoologie spéciale, il a reconnu que cette Couleu- vre décrite par lui comme une espèce particulière n’est qu’une Var. de la Coul. Dione (la var. sans bandes blanches longitudin). 4832, Coluber Dione ? Menestrié. Catal. raisonné des objets de z00!. recueillis dans un voyage au Caucase, p. 68, n° 229 (4). (1) Voici ce que cet auteur dit à ce sujet : Mes exemplaires diffèrent un peu de la description de Pallas , en ce que les taches noires qui recouvrent le corps sont très-variées par leur posilion, quelquefois alternes, mais le plus souvent parallèles ; l’espace, en dessous de chaque tache, qui la sé- pare de la suivante, est brun, ce qui ferait plutôt dire que l'animal est orné de quatre bandes brunes sur lesquelles seraient des taches de couleur plus foncée ; entre ces bandes, les intervalles sont jaunes, ce qui forme également des bandes longitudinales. Comme cette espèce varie beaucoup, LA] È 250 OPHIDIENS AGLYPHODONTES, 4837. Coluber trabalis. Schlegel. Essai sur la physion. des Serp. , partie descript. , p. 467 (1). 1837. Coluber mæoticus (Pallas). Rathke Fauna der Krym. Mém. présentés par les savants étrangers à l’Acad. impér. des sciences de Saint-Pétersbourg. T. IIE, p. 433. (Videtur esse Cæ- lopeltis Dione ad ostia Uralis fluvii obvia, dit Eichwald in Fauna Caspio-Caucasica, p. 121). 1840. Coluber (Elaphe et Chironius Fitzinger) pœcilocephalus. Brandt. Revue zool. de Guérin-Méneville. T. ILE, p. 302. 1841. Cælopeltis Dione. Eichwald. Fauna Caspio-Caucasica , p. 120, pl. 28 fig. 1-8. DESCRIPTION. Les détails descriptifs que nous allons indiquer seront surtout empruntés à Pallas ( Zoographia Rosso-Asiatica, pars tertia, p.40) et à M. Eich- wald qui en a publié aussi une description et de plus, une figure dans sa Faune Caspio-Caucasique (p.120, pl. 28). Le Musée de Paris ne pos- sède que deux jeunes individus, dont l’un est mutilé. Nous avons pu ce- pendant constater sur celui des échantillons qui est entier l'exactitude des caractères indépendants de l’âge, mentionnés par ces deux zoologistes. Formes. Le corps est grêle, et quoique l’un des caractères génériques consistant dans le redressement des scutelles abdominales contre les flancs se retrouve, il est peu marqué ; aussi Pallas et Eichwald ont-ils pu dire que le tronc est cylindrique et qu’à l’origine de la queue, il est moins volu- mineux qu’à sa partie moyenne. La conformation de la tête de notre exemplaire justifie la description suivante qu’en donne le second de ces naturalistes plus explicite que le premier : « La tête est petite, ovalo-tétragonale , le museau est très-faible- selon Pallas, je n’ai pas cru que les différences dont je viens de faire men- tion fussent assez importantes pour séparer de l'espèce citée les individus que je trouvai. (1). Le Serpent que M. Schlegel a décrit sous lenom de Coluber tra- balis, et dont l'identité avec l’Elaphe Dione fut reconnue par Bibron, à qui ilavait été envoyé en communication , doit cette dénomination à feu Boïé. Or, c’est par erreur que cenaturaliste l’a appelé ainsi , car la vraie Couleuvre à rubans (Col. trabalis) appartient à la division des Aglypho- dontes diacrantériens et sa véritable place est auprès des Coul. verte et jaune, à bouquets, etc. | ISODONTIENS. S.-G,. ÉLAPHE,, 9. 9541 ment comprimé à son extrémité terminale, qui présente une légère acuité et se prolonge au-delà de Ja lèvre inférieure. » Ecurzure. Le sommet de la plaque rostrale est faiblement rabattu sur Je museau, et cependant elle proémine légèrement en avant. Les deux plaques pré-oculaires sont inégales ; la supérieure est plus grande que l’in- férieure, et comme le montre faiblement, à la vérité, notre Elaphe, il existe au devant de l’œil, ainsi que l’a noté l’auteur de la Faune Caspio-Cauca- sique, un sillon longitudinal formé par la surface concave de ces deux plaques. L’anomalie signalée dans les caractères spécifiques relativement aux plaques post-oculaires existe sur ce jeune animal où, au-dessous des deux plaques égales entre elles, il s’en trouve une troisième de très-petite dimension. La sutureséparant les inter-nasales d'avec les pré-frontales forme un angle obtus dont le sommet est dirigé en avant. Pour le reste de l’écaillure de la tête, il n’y a rien de particulier à signaler. Ecailles : 25 rangées longitudinales au tronc ; c’est également le nombre indiqué par M. Eichwald et par M. Schlegel dans sa description de la Cou- leuvre à rubans (Col. trabalis), qui n’est autre que l'E. Dione comme l'a mentionné Bibron qui avait rédigé la synonymie de cette espèce ; il y en a huit rangées à la queue. Quani aux scutelles , notre numération se rapproche ain de celle de M. Eichwald : comme lui , en effet, nous comptons sur notre Dione : 5 gulaires, 198 gastrotèges, 1 anale divisée, et au lieu de 62 urostèges, 63 également divisées. Denrs. Maxillaires De Palatines , 9. Plérygoïdiennes , 12. Les rangées de ces dernières se terminent au niveau de l'articulation du sphénoïde avec le basilaire. Il n’y a à noter dans la conformation de la tête osseuse que la légère proéminence de l’os inter-maxillaire, laquelle cependant est très-peu mar- quée sur notre squelette et le serait sans doute davantage à une époque plus avancée de la vie. CoLorATION. Pallas, d’après les différences de couleur, aämet deux va- riétés. Il donne la description suivante de la RESEARE que nous pouvons nommer : Variété À ou à trois bandes longitudinales blanches. « La teinte gé- nérale de la partie supérieure du corps est agréable; elle est d’un gris cendré sur laquelle se détachent trois larges raies longitudinales, plus blanches, entre lesquelles se voient des espaces ronds , alternes , couverts d’un réseau noir et disposés sur deux rangs; de plus, il y a, sur chaque flanc, une autre raie moins apparente, prolongée jusque sur la queue. L'abdomen est blanc et orné de petits traits noirs et de points rouges. La 259 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. tête porte des lignes noires qui , sur le sommet , occupent surtout le pour- tour des plaques et en rendent ainsi les sutures plus apparentes. » « Dans la variété de la Cumanie que nous désignons comme une Va- riété B ou sans bandes blanches , on remarque sur la tête une tache ronde foncée, bordée de noir, et en avant des yeux, un espace allongé et linéaire brun. Deux taches longitudinales, bordées de brun, descendent de ia nuque. Les stries longitudinales sont pâles et les taches placées entre elles sont presque annulaires etinterrompues par ces stries. » Voici maintenant ce que M. Eichwald dit de la coloration : « Le fond de la teinte générale est couleur de chair, mais à la partie supérieure , il est plutôt gris olivâtre. De la réunion de taches noires unies entreelles par leurs bords latéraux, il résulte des bandes transversales. Deux taches oli- vâtres, allongées, descendent de l’occiput ; d’autres olivâtres , maculées de noir, semblables aux précédentes, mais plus petites , partent des yeux et se portent vers l'angle de la bouche, comme le montre la planche 98 de Ja Faune. Sur chaque flanc, il rêgne une bande longitudinale, d’un blanc olivâtre, et une troisième, qui leurest pareille, suit toute la ligne médiane du dos. L'’abdomen est plus nettement couleur de chair ; sur chaque scutelle, on voit des taches noires au nombre de quatre ou plus nombreuses » ASSZ régulièrement disposées. La queue, à sa partie supérieure, porte des bandes noires transversales, et à sa partie inférieure, qui cst couleur de chair, elle est pointillée de noir. » M. Eichwald admet aussi la variété que Pallas désigne sous le nom de Variété de la Cumanie. Il l'avait d’abord décrite sous le nom de Co/. ere- mita , mais il la rapporte à la C. Dione, quoiqu'elle en diffère un peu par son système de coloration. Les stries longitudinales, dans cette espèce, sont en effet si peu apparentes, dit-il, qu’elles semblent manquer tout-à-fait , mais cependant, en raison de l’espace linéaire brun qui existe au devant des yeux et des deux taches longitudinales descendant de la nuque et qui sont si constantes, il est impossible de méconnaître une variélé de la C. Dione. Pour compléter ce sujet auquél nous ne pouvons presque rien ajouter par nous-mêmes, faute d'animaux de cette espèce, nous croyons devoir censigner les réflexions et observations suivantes de M. Lichtenstein con- tenues dans les additions d’histoire naturelle qu’il a faites au voyage de Meyendorf, qui a exploré tout le pays compris entre Orcnbourg ct Bou- khara. « Ce Serpent, dit-il, offre plus de variétés que ne le pense l'ilustre Pallas. Les trois raies blanches du dos , ne paraissent être propres qu'aux individus les plus vieux; sur les plus petits, elles sont à peine visibles, à cause d'un grand uombxe de dessins réliculaires, noirs, disposés en travers, ou bien elles ne se font apercevoir que sur la partie antérieure du tronc.» ISODONTIENS. S.=@. ÉLAPHE, D. 239 Cette remarque est parfaitement confirmée par l'aspect général de notre jeune individu privé de lignes blanches et dont le tronc et la queue présen- tent dans toute leur étendue des bandes transversales noires, réticulées, se détachant sur un fond gris cendré. Son examen nous donne aussi la preuve de l'exactitude parfaite de ce qui suit : « Outre le nombre assez constant des plaques du ventre et de la queue, il me semble qu’une tache brune, double, qui se trouve sur la nuque, aux deux côtés de la raie du milieu du dos, est le signe le plus caractéristique de l’espèce ; car je trouve ce signe sur chacun de nos six individus, qui d’ailleurs diffèrent beaucoup entre eux en couleurs et en dessins. » C’est surtout d’après ce caractère et quelques autres détails donnés par M. Schlegel, et surtout aussi d’après l'égalité de nombre dans les rangées longitudinales des écailles du tronc, que Bibron, qui avait vu les individus de la collection de Leyde désignés sous la dénomination de C. à rubans ( C.trabalis ) eten avait même reçu en communication un exemplaire rendu par lui à ce Musée, a pu reconnaitre l’erreur dans laquelle Boïé était tombé en désignant sous ce nom l’animal dont il s’agit: La véritable Coul. à rubans de Pallas est, comme nous en donnerons la preuve par la suite, un Aglyphodonte diacrantérien voisin du Coluber viridiflavus. Il faut donc voir dans les phrases suivantes de M. Schlegel des caractères propres à l'E. Dione, bien qu’elles se trouvent dans la description de l'espèce qu'il nomme, d’après Boïé, C. trabalis. « On;voit sur les flancs deux larges raies plus foncées que la teinte générale et dont les moyennes se prolongent sur l’occiput en forme de massue bordée de noir ; on voit une autre figure, de forme indéterminée, sur le sommet de la tête; une large raie noirâtre s'étend depuis l'œil jusqu'à l'angle de la bouche; il y a 25 rangées d'écailles. » Dimensions. En étudiant un exemplaire appartenant au Musée de Leyde, Bibron à pris les notes suivantes : la tête a, en longueur , le double de la largeur qu’elle offre vers le milieu des tempes, largeur qui est le triple de celle que présente le museau en avant des narines, Les yeux ont leur dia- mètre longitudinal égal à un peu moins de la moitié du travers de la région sus-inter-orbitaire. Le tronc est d’un quart ou d’un tiers plus haut et de 48 à 50 fois aussi long qu'il est large à sa partie moyenne. Notre individu n’est long que de 0,59, tandis que cette espèce atteint jusqu’à 0.83 ou 0,85, au rapport de Pallas et de M. Lichwald; mais nous constatons , comme ces deux zoologistes, que la queue n’occupe que le sixième de la longueur du corps, car sur notre exemplaire, cette partie de l’animal est longue seulement de 0",06. Sur l'E. Dione de la collection hollandaise, Bibron a constaté que la queueentre pour un peu plus ou pour un peu moins du cinquième de la longueur totale du corps, 354 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. Parrig. Pallas dit dans son Voyage dans plusieurs provinces de l’em- pire russe et de l'Asie septentrionale et dans sa Zoographie, que ce Serpent habite les environs de la mer Caspienne, dans des déserts dont la terre est, pour ainsi dire, imprégnée de sel. On le voit aussi sur les collines nues et salées qui sont près de l'Ertish et dans les lieux arides, exposés au midi près du Kouma et de l’Oural. On le rencontre accidentellement dans toute la grande Tatarie. Cette espèce a enfin été envoyée de Perse , ajoute-t-il, par Gmelin. M. Eichwald rapporte que la Dione habite les petites collines sablon- neuses des îles du Volga, dans le voisinage de la mer Caspienne. M. Lich- tenstein suppose qu’elle est répandue assez généralement sur toute la steppe des Kirghiz. C’est de la Tartarie que provient l'individu décrit par M.Schlegel, et notre Musée doit celui qu’il possède, à M. de Nordmann qui l'aenvoyé d'Odessa. Mozurs Elle est agile, dit Pallas, et se replie sur elle-même en décrivant d’élégantes circonvolutions quand elle est blessée: elle aime les collines arides et sablonneuses et parfois on la rencontre dans les buissons. 4. ÉLAPHE À QUATRÉ RAIËS. Elaphis ‘quater-radiatus. Nobis. { La Couleuvre à 4 raies. Lacépède. Coluber quadri-radiatus, Gmelin.) Caracrères. Deuxraies noires de chaque côté du dos ; la plaque anale double ainsi que les pré-oculaires. Sommet de la rostrale très-faiblement rabattu sur le museau; deux pré-oculaires ; deux post-oculaires ; quatrième et cinquième sus-labiales touchant à l’œil. Scutelle anale divisée. Point de li- gnes noires sur la tête , ni de bandes longitudinales sur la nuque, mais un ruban noir allant de l’œil à l’angle de la bouche; deux raies noires s'étendant tout le long de chaque côté du corps. Synonyme. 4640. Ælaphis cervone. Aldrovandi, Serp. Drac. Hist. pag. 267, cum fig. 1657. Ælaphis. Jonst. Hist. natur. Serp. Tab. 5, fig. 2. ( Copie de celle d’Aldrov.) 4693. Elops seu Elaps. Ray. Synops anim. pag. 290. 1742. The Elops or Elaphis. Owen; natur. Hist, Serp. p. 85. ISODONTIENS. S.-G. ÉLAPHE,. 4. 255. 4763. Elaphis cervone.. Aldrov. Serp. Drac. Hist. pag. 267, cum fig. 4789. La à 1 Lacépède.Hist. nat. Quad. ovip. Serp. Tom. IE, p. 463. pl. 7, fig. 1 (très-mauvaise). 1790. La Quatre-Raies. Bonnaterre. Tabl. encyclop. Méth. Ophid. p. 44, pi. 39, fig. 1. (Copie de celle de Lacép.) 4799. Coluber quater-radiatus. Gmelin in der naturforsch. T. X. p. 158, pl. 3, fig. 1. 4800. Coluber quadri-lineatus. Latreille. Hist. nat. Salam, franc. pag. 31. 4801. Die Vierstreisige natter. Bechstein de Lacepede’s natur- gesch. Amph. Tom. IL, p. 314, pl. 12, fig. 2. 4802. Coluber Elaphis. Shaw. Gener. Zoolog. vol. ILE, part. 2; pag. 450. 1802. Coluber quadrilineatus. Latreille, Hist.Rept. Tom. IV. pag. 52 (d’après Lacépède.) 4802. ? Coluber Nauii. Beschtein. De La cepede’s naturgesch. amph. Tom. IV, pag 215, pl. 31 fig. 2 1803. Coluber quadrilineatus. Daudin, Hist. Rept. Tom. VI, pag. 266. 4814. Coluber elaphis. Rafinesque. Specch delle sciencze. © Giorn. encyclop. sicilian. Tom. IE, pag. 103. | 4817. La Couleuvre à 4 raies. Cuvier. Règne anim. 17° édit. Tom. II, pag. 71. 4820. Coluber elaphis. Merrem. Tent, Syst. ph pag. 1417, n° 98, 5 1823. Coluber elaphis. Metaxa(L.) Monograf. Serp. Rom. p. 37 et Bibliot, ital, o sia Giornale litter. Scienze. ed. arti. Tom. XXXIT, pag. 207, où est donnée uné analyse de la Monographie de Metaxa. 1823. Coluber elaphis. D lle Monograp. Serpent. Hun- gar. pag 44. 1826. Coluber elaphis. Risso. Hist, natur. Eur.mér. Tom. I1F, ré 89. 827. Coluber elaphis. F. Boïé. Isis. Tom. XX, pag. 536. a Coluber quadrilineatus. Couleuvre à quatre raies. Millet Faune de Maine-et-Loire, pag. 628. 256 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. 14899. La Couleuvre à 4 raies. Cuvier. Règne anim. 3° édit, T. IT, pag. 84. 1830. Tropidonotus elaphis. Wagler, Syst amph. pag. 179. 1832. Coluber elaphis. Die vierstreifige natter, Lenz. Schlan- gentunde. pag. 520.-7. 4833. Coluber elaphis. Telem. Metaxa. Memor. zoologico-me- dich. pag. 36. 4837. Coluber quater-radiatus. Schlegel. Ess. physion. Serp. Tom. 1, pag. 148 ; tom. Ki, pag. 159. pl. 6, fig. 9.-10. 1838. Natrix elaphis. Ch. Bonaparte. Faun. Lo pig et pl. sansn®. n° 71, [conog. Fasc. 7. 4840. Elaphis quadrilineatus. Ch. Bonaparte. Amph. Europ, pag. 49. et Memor. real. Academ. Scienz. Torin.Ser. 2. Tom. If, pag. 433. 1841, La Couleuvre à 4 raies. Cuvier. Règne anim. Edit, illust, Tom. If, pag. ... DESCRIPTION. Fonugs. Rien dé particulier n’est à signaler dans la conformation géné- rale de cet Elaphe, si ce n’est la taille assez considérable à laquelle il peut atteindre et que nous ferons connaître plus loin. La tête est légèrement élargie au niveau de la région temporale, le museau est peu proéminent. La queue est plus efflée qu’elle ne l’est dans les Elaphes déjà décrits. Ecauzore. La plaque rostrale, une fois et un tiers aussi large que haute, est un peu bombée à sa partie moyenne, mais son sommet est faiblement rabattu sur le museau, et il se termine par un angle obtus. La ligne de jonction du bord postérieur des inter-nasales avec le bord antérieur des pré-frontales est directement transversale. Les sus-oculaires assez larges dépassent un peu l'œil, ce qui, comme le fait observer M. Schlegel, rend la physionomie de ce Serpent un pou farouche. Il y a deux plaques pré- oculaires ; l’une, supérieure, est grande et concave d'avant en arrière, el forme ainsi, au devant de l’œil, un sillon assez marqué, analogue à celui dont nous avons parlé en décrivant l'E. Dione et qui se continue au niveau de la suture du bord supérieur de la frénale avec le bord externe de la pré- frontale. En arrière de l'œil ; on trouveïdeux plaques post-oculaires. Des huit sus-labiales, la quatrième et la cinquième touchent à l’œil. Pour les autres piaques céphaliques , il n’y a pas de particularités mérilant ung description spéciale, ISODONTIENS. S.-G. ÉLADHE, &. 857 Les écailles du tronc sont généralement ovato-osangiques; celles de la partie antérieure et moyenne du dos sont cependant un peu lancéolées ; mais on-les trouve avec une forme de losange d’autant plus distincte, qu’on les examine plus loin de la tête ; elles offrent toutessur leur partiemoyenne une carène très-saillante, qui se voit même encore sur celles de la queue où elle est , à la vérité, bien moins apparente. Les écailles des flancs, plus grandes que les précédentes, sont lisses. Un sillon à peine indiqué se re- marque à la face inférieure de la squamme qui emboîte l’extrémité de la queue. Ecailles : 25-25 rangées longitudinales au tronc, 8 à la queue. Scutelles : 3 gulaires; 200-207 gastrostèges ; 294 même, au rapport de Metaxa et de M. Millet; À anale divisée; 65-77 urostèges divisées, Dents. Maxillaires rt Palatines 10. Ptérygoïdiennes, 14 Tels sont les nombres trouvés sur une helle téte provenant d’un individu envoyé de Bologne par M. Ranzani. Ils différent à peine de ceux qui ont été fournis par la tête d’un autre individu donné par Olivier ; sur cette dernière, en effet, on compte : den A Maxillaires 21 Ces dernières se terminent au niveau de l'articulation du crâne avec Vatlas , chez les adultes, et un peu en avant de cette articulation , chez les jeunes individus. PARTIGULARITÉS OSTÉOLOGIQUES. En comparant ces deux têtes à celle de ‘la première espèce du genre, c’est-à-dire de l'Elaphe à côtés piquetés, nous trouvons des différences assez tranchées et qui, en raison du volume desos, sont plus apparentes que sur notre petite têle osseuse d'E. Dione où cependant elles se retrouvent. Ainsi, le point de jonction des branches transverse et montante de l'os inter-maxillaire est moins saillant et celte dernière est plate, au lieu d'offrir une surface légèrement angulaire, comme sur l'animal qui nous sert de terme de comparaison ; les os du nez soné aussi plus courts et plus arrondis. Dans l'E. à quatre raies enfin, les os intra-articulaires sont dirigés un peu plus transversalement en dehors, d'où la saillie légèrement plus prononcée que présente la tête au niveau des tempes. CoLoraTion, £a teinte générale est un brun jaune plus ou moins foncé, d'une nuance plus claire à la région inférieure où elle est uniforme et où l'on n’observe que des maculatures plus ou moins nombreuses, gristres, Ce qu’il y a de plus caractéristique dans la coloration de cette espèce, c’est la rayure qui lui a valu le nom spécifique sous lequel on la désigne, et qui consiste en quatre raies latérales d’un brun noir, deux sur chaque fiane , à Ke REPTILES , TOME VIL, ide . Paiatines, 10. Ptérygoïdiennes, 12. 258 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. parallèles, séparées entre elles par une distance d’un centimètre environ, commençant à 12 ou 15 millimètres de la commissure des lèvres et se pro- longeant jusqu’à l’origine de la queue où elles se perdent graduellement. Celle-ci ne diffère du tronc que par l'absence de ces lignes. La tête est brune et n'offre d’autres taches que deux lignes noires qui se dirigent obli- quement en arrière et un peu en bas, de l'œil à l'angle de la bouche. La coloration générale de cet Elaphe subit des changements à mesure que l'animal se développe. Les détails que nous avons donnés sur les modifica- tions dues aux différences d'âge, toutes Les fois que cela nous a été possible, ont montré que dans beaucoup d’espèces les jeunes ont une véritable li- vrée qui se transforme peu à peu et vient graduellement à étre remplacée par les teintes et les dessins caractéristiques de l'adulte. L. Metaxa, et plus tard, son fils Télémaque Metaxa ayant insisté sur ces différences à propos du Serpent quinous occupe, nous croyons devoir présenter, en résumé, le résultat de leurs observations à cet égard. Ainsi, L. Metaxa { Monogr. de Serpenti di Roma, p. 38 ) dit que la Couleuvre Elaphis, alors qu’elle n’avait pas encore atteint tout son développement, lui avait paru étre une espèce nouvelle dont les caractères tirés du système de colo- ration étaient fort différents de ce qui s’observe chez la méme Couleuvre quand elle est adulte. Mais il s’aperçut plus tard de son erreur, ainsi qu'il le raconte lui-même : « Ayant ensuite poursuivi et examinéattentivement divers exemplaires, j'ai reconnu, dit-il, que cette descriplion se rapportait à un état intermédiaire entre les jeunes et les adultes ; et déjà, en compa- rant la couleur des lignes dans le premier état avec les quatre raies dor-, sales de l'animal parfait , on voyait que ces lignes étaient la première in- dication de celles-ci. Ce qui démontre, ainsi qu'il l’ajoute, la nécessité de connaître la méme espèce aux diverses époques de son existence. » Metaxa fils examinant de nouveau un grand nombre d’exemplaires, reconnut qu'ils appartenaient à la même espèce, surtout à cause de l'exis- tence constante de deux lignes noires partant du bord inférieur de l'orbite et descendant obliquement jusqu’à l’angle de la mâchoire inférieure, bien que les taches du dos et de la tête fussent très-variables. fl crut devoir dé- crire avec détail l'Elaphe dont il s’agit au moment de sa naissance, à deux époques différentes de sa jeunesse , à l’état adulte et dans sa vieillesse. Il nous semble utile, surtout pour fixer l'attention des naturalistes sur les modifications curieuses que l’âge peut imprimer à l’aspect général des téguments , de donner une traduction du passage qui contient ces des- criptions. On lit dans le livre intitulé : AZemorie zoologico-mediche , pu- blié par ce naturaliste en 1833, à Rome , ce qui suit à la p. 59. « 1. Elaphe nouvellement né : Téte noirâtre avec deux taches semi- Junaires jaunes. Dos gris-fauve avec des taches noires variables entre elles, ISODONTIENS. S.-G. ÉLAPRE. L, 259 disposées en cinq séries; lignes dorsales à peine indiquées entre les taches. La tête est allongée, un peu effilée à son extrémité antérieure et un peu anguleuse, légèrement convexe en dessus. Sur le dos , les écailles sont à peine carénées. La couleur est un gris-fauve ; les taches du milieu du @os sont les plus grandes , elles sont transversales; il y en a aussi d’allongées qui sont parallèles ; il s’en trouve des rondes, des carrées et quelquefois méme destriangulaires. Les taches latérales sont plus petites, elles sont rhomboïdales et alternes: les plus postérieures sont très-petites et irrégu- lières. Les rudiments des quatre lignes dorsales sort difficilement visibles entre les taches. L'abdomen est d’un gris-brun marbré, avec des lignes flexueuses, blanchätres sur chaque scutelle, La queue est courte et porte, à la partie moyenne de chacune de ses scuteiles, une tache blanchâtre. Les taches marginales sont irrégulières et plus petites. » 2,9 Elaphe très-jeune. Tête d'un fauve vcendré; tache postérité diminuée de volume, l’antérieure forme des lignes d’un blanc roux, tacheté de brun ; les quatre lignes un peu plus évidentes. » 5.2 Elaphe jeune. Tête d’un blanc jaunâtre ; taches presque nulles , celles du dos plus pâles que dans l’état précédent ; lignes latérales un peu plus évidentes. » 4.0 Elaphe adulle. Tête jaunâtre , tirant plus sur le blanc que chez le jeune; taches nulles ; taches du dos transformées en quatre lignes. » 5.0 Ælaphe vieux. Dis gris portant quatre raies ; point de taches ni sur la tête, ni sur le dos; abdomen d’un jaune paille. » Observations. Les lignes allantde l’œil à l'angle de la bouche existent à tout âge. » L'Elaphe nouvellement né se trouve très-difficilement. Il en a été pris un en mai 1828 sur le rivage de la Méditerranée , près du lieu vulgaire- ment nommé Pratica. » Ainsi, en résumé, le fond de la couleur de la tête s’éclaircit à mesure que les taches qui s’y observaient dans le jeune âge disparaissent ; de noir qu’il était , le vertex devient jaune blanchâtre ; le dos s'étant également éclairci, ses taches ne se voient plus et les lignes ou raies noires sont plus apparentes. Dimensions. La tête est une fois plus longue qu’elle n’est large au niveau de la région temporale et dans ce point , sa largeur représente deux fois et demie celle qu’elle porte au devant des narines. Les dimensions trans- versales de l’espace sus-inter-orbitaire sont un peu plus du double de celles du diamètre longitudinal des yeux. Le tronc est, à sa partie moyenne, une fois et un tiers aussi haut que large. Cette épaisseur est, relativement à la longueur du tronc , dans le rapport de 1 à 53 environ, La queue occupe presque le cinquième de la. longueur du corps. Telle est du moins la men- 17," 260 OPHIDIENS AGLYPHODONTES, suration donnée par Lacépède qui dit que l’animal sur lequel il a fait sa description était long en tout de 3 pieds 9 pouces, etque la queue avait 8 pouces 6.lignes. Mais chez nos deux individus, nous ne savops si c’est par exception, la queue entre pour un quart dans la longueur totale. El faut noter cependant que M. Schlegel rapporte que l'individu dont il a fait figu- rer Ja tête avait 0m020, dont 030 pour la queue, ce qui établit une propor- tion conforme à notre observation. Dimensions du plus grand des deux individus du Musée de Paris « Longueur totale, 1"469.Téte, long.0m043. Tronc, 1"096. Queue, 01376, . Mais cet Elaphe, le plus grand de tous les Serpents d'Europe, peut at- teindre une taille beaucoup plus considérable, car L. Metaza parle de 6 à 7 pieds, la queue n'ayant qu'un pied, et Millet, dans la Faune du dépar- tement de Maine-et-Loire, mentionne un exemplaire mesurant en totalité 6 pieds, dont il faut déduire 14 pouces pour la queue. Cet organe serait-il donc proportionnellement plus court, quand le corps est plus long? La comparaison de l'épaisseur ducorps à sa parlie moyenne avec sa longueur ne donne plus les mêmes résultats que sur des exemplaires où cette lon- gueur est moitié moindre , puisque d’après les chiffres du Professeur EL. Metaxa, la proportion ne serait plus, comme nous l’avons noté, de 4 à 55, mais de 4 à 23 à peu près. il dit, en effet, que sur une Couleuvre longue de 7 piecs, l'épaisseur est de 43 lignes. Le fait suivant rapporté par Pline ( De animalibus. lib, 8, cap. 14, t. 1, p. 3635, éd. Ajasson de Grandsagne, cum notis, G. Guvigr) est-il vrai ? « Les Serpents appelés Boas en Italie , attcignent de telles dimensions, dit.il, que sous l’empereur Claude, on trouva un enfant tout entier dans les entrailles de l’un de ces animaux tué dans le Vatican. » Et si ce n’est point une fable, est-ce de l'Elaphe à quatre raies qu’il est fait mention sous la dénomination de Boa, comme Metaxa le suppose ? « Les plus grands Serpents d’Etalie, la Coul. d'Esculape et la Coul. à quatre raies, dit Cuvier dans ses Annotations à Pline, ne dépassent pas deux mètres. Il faut donc supposer que le Serpent tué dans le Vatican était véritablement un Boa ou un Python. Mais, ajoute-t-il, comment un semblable Ophidien se trou- vait-il là ? » Parrie. On trouve l'Elaphe à quatre raies dans différentes parties de l'Europe méridionale, où, d'après Risso, il se tient sur les collines, comme l'ont aussi observé Metaxa, le prince Ch. Bonaparte et MT. Cantraine. C'est dans l'Italie moyenneet inférieure surtout qu’il est le plus répandu, Nous en possédons un envoyé de Bologne par M. Fanzani, et L. Metaxa le dit commun aux environs de Rome. Nous ayons eu occasion de voir à Paris une cinquantaine de ces grands Serpents vivants qui y avaient été apportés par suite d’une fausse spécula- ISODONTIENS, S.æÿ,. ÉLAPHE, D, 261 tion, Nous ne savons ce qu'en on fait les dames auxquelles ces couleuvres à quatre raies avaient occasionné beaucoup de frais pour leur transport, A cette époque, nous n’avions pas de ménagerie destinée à conserver et à observer des Reptiles vivants. ; On rencontre aussi ce Serpent auprès d'Athènes , car c’est de cette partie de la Grèce que provient notre secend exemplaire donné par M. Domnando. L'Espagne en fournit également, au rapport de Gmelin , qui en avait reçu de l’Aragon et de la Cataiogne, Le Musée des Pays-Bas a des échantillons de Daimatie dûs à M. Cantraine. Frivaldsky dit qu'elie habite plusieurs points de la Hongrie, dans la région que l'on nomme le Bannat, et surtout autour du grand bourg de Méhadia, En France enfin , ce Ser- pentse trouve particulièrement ans les parties méridionales. Aïnsi, la description de Lacépède a été faite d’après un E, à quatre raies de Pro- vence, et même dans le département de Maine-et-Loire, cette espèce a été vue, puisque M. Millet, dans la Faune de ce département, décrit un indi- vidu pris par M. Tréton du Mousseau dans le parc de Verrie près Saumur; mais le naturaliste que nous citons la regarde comme y étant très-rare. Mozurs. L. Metaxa dit que c’est le plus familier des Serpents d'Europe, qu’il est sociable et intelligent ; c’est ce que M. Cantraine à également in- diqué dans les notes remises par lui à MT. Schlegel. Coluber virgatus. Schlegel. Caracrères. Des raies blanches ou jaunâtres de chaque côté du ventre ; deux plaques anales ét deux post-oculaires. Sommet de la rostrale nullement rabattu sur le museau; deux pré-oculaires; deux post-oculaires; quatrième et cinquième sus- labiales touchant à l’œil. Scutelle anale divisée. Point de li- gnes noires sur la tête, ni de bandes longitudinales sur la nuque, mais un ruban foncé allant de l’œil à l’angle de la bouche, Pas de raies noires sur le dessus du corps, mais une blanche ou jaunâtre parcourant la ligne anguleuse de l’un et de l’autre côté de l’ab- domen. SYNONYMIE, 4837. Coluber virgatus. Schlegel. Ess. physion. Serp. Tom. Ï. pag. 446 ; tom. EE. pag. 445. 4838. Coluber virgatus. Schlegel. Fauna Japonica. Rept. p. 83: pl. 2 ( sur laquelle, par erreur, l'espèce porte le nom dé quadri- 262 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. virgatus. (Nom reproduit page 148, n° 11 du tome II de la Physionomie des Serpents. DESCRIPTION. Formes. Il existe entre la conformation de cette espèce et celle de la précédente une grande analogie, Le corps est un peu comprimé et la queue plus effilée que dans les trois premières espèces du genre Elaphe. Ecarczure. Les caractères spécifiques ont déjà fait connaître la forme de Ja plaque rostrale , dont le sommet n’est nullement rabattu sur le mu- seau ; elle est une fois et un tiers environ aussi large que haute. Des deux pré-oculaires, l’inférieure est petite, tandis que la supérieure est grande et concave, d'où résulte, au devant de l’œil, un sillon, qui se prolonge sur la plaque frénale et au nivesu de la suture du bord inférieur de cette plaque et du borä supérieur 4es deuxième et troisième plaques sus-labiales. Ces plaques sont au nombre de huit eten contact avec l’œil par les quatrième et cinquième. Il y a deux post-oculaires d’égale dimension. Les sus-ocu- laires, moins larges que dans l'espèce qui vient d’être décrite, ne dépassent pas l'œil. La réunion du bord antérieur des pré-frontales avec le bord pos- térieur des inter-nasales représente une ligne directement transversale. Quant aux écailles du tronc, elles sont ovalo-losangiques, mais comme dans l’Élaphe à quatre raies, elles sont plus allongées aux parties antérieure et moyenne du tronc, qu’à sa partie postérieure et à la queue où elles re- prennent plus distinctement la forme d’une losange. Les carènes des écailles dorsales se voient moins distinctement dans la portion du corps la plus rapprochée de la tête, que sur le reste du tronc, bien qu’elles existent sur toute la longueur de la partie médiane de sa face supérieure. Les écailles des flancs plus grandes que les précédentes sont lisses. Un petit sillon se voit à la surface inférieure de la squamme dont l’extrémité de la queue est emboîtée. Ecailles : 23-25 rangées longitudinales au tronc, 6 à la queue. Scutelles : 3 gulaires, 229-234 gastrostèges, 1 anale divisée, 106-117 ura- sièges divisées. Dents. Maxillaires _ Palatines, 11. Ptérygoïdiennes, 16. Celles-ci arrivent à peu près au niveau de l’artieulation du basilaire avec l’atlas. PARTICULARITÉS OSTÉOLOGIQUuES. La conformation de los inter-maxil- laire est telle qu’on devait s’y attendre, d’après la forme de la plaque ros- trale, qui a perdu toute analogie avec ce qui s’observe dans les espèces des- tinées à fouiller le sol, c’est-à-dire que la branche montante de cet os est ISODONTIENS. S.-6. ÉBAPHE. D. 263 plane et ne présente en avant aucune saillie. Les os intra-articulaires ont la méme direction que dans l'Élaphe à quatre raies. CororarTion. La teinte générale de cet Ophidien est un brun tirant sur le vert olive et uniforme sur toutes les parties supérieures et latérales du tronc. Nous ne constatons pas sur les deux individus les plus avancés en âge parmi ceux que nous possédons , les deux ou quatre bandes longitudi- nales foncées, le plus souvent interrompues et peu distinctes, dont M, Schlegel parle dans la Faune du Japon. Ce qui est bien caractéristique de cette espèce, c’est la présence, sur les plaques abdominales, dans le point même où elles se recourbent pour se redresser vers les flancs, d'une ligne blanchâtre ou plutôt jaunâtre qui règne de chaque côté, depuis la région gulaire jusqu’à l’origine de la queue. Au- dessus de cette ligne, on voii des taches noires quadrangulaires , occupant la largeur d’une scutelle abdominale, presque toujours séparées , soit par deux scutelles, soit, plus souvent, par une seule où n’existent point ces maculatures. Toute la région inférieure est d’un brun à peine plus clair que sur le dos, si ce n’est en avant où la teinte est d’un jaune nuancé , marbré de brun. La tête n'offre pas de différence avec le tronc et elle n’a d’autres taches que deux lignes noires plus ou moins apparentes, allant de l’œil à l'angle de la bouche. La coloration est fort différente chez les jeunes sujets de ce qu’elle est chez l’adulte. Sur un fond brun clair, jaunâtre même en dessous, surtout à la région antérieure , on voit des taches transversales, plus ou moins ré- gulières, d’un brun plus foncé, bordées de noir, et qui disparaissent à mesure que l’animal avance en âge. Il en existe une autre série de plus petites, tout-à-fait noires, sur les flancs : ce sont les taches qui persistent et que nous avons décrites chez ladulte, comme régnant au-dessus de la raie jaunâtre de l’angle de l'abdomen. La raie noire allant de l’œil à l'angle de la bouche est très-apparente, et l’on remarque de petits dessins noirs, irréguliers, sur les plaques céphaliques. On peut juger par les détails dans lesquels nous venons d'entrer, surtout en parlant des Elaphes rayés arrivés à leur état de développement le plus parfait, et en comparant ces détails aux descriptions données dans l’article correspondant à celui-ci dans l’histoire de l'Elaphe à quatre raies , que le système de coloration doit servir ici de caractère différentiel important , surtout si l’on considère que les animaux appartenant à ces deux espèces voisines proviennent de contrées très-éloignées. Aussi , en tenant comple des analogies d’une part, et de l’autre, des différences de colcration et de patrie, on peut dire que l’Elaphe rayé est comparable à l’'Elaphe à quatre raies: remarque déja faite par M. Schlegel, Dimensions. En mesurant trois individus, dont ua jeune, nous trouvons 264 CPHIDIENS AGLYPHODONTES, les dimensions suivantes : La tête est, à peu de chose près, une fois plus longue qu'elle n’estlargeau niveau de la région temporale, et dans ce point, sa largeur représente presque exactement deux fois et demie cellé du mu- seau au devant des narines. Les dimensions transversales de l’espace sus- inter-orbitaire sont le double du diamètre longitudinal des yeux. Le tronc, chez les adultes, offre, à sa partie moyenne, une hauteur qui est sensible- ment égale une fois et demie à sa largeur. Dans le jeune âge, ce rapport est un peu moindre : il n'est plus que de 1 1/3 à 1. Le tronc est assez com- primé, car à sa partie moyenne, son épaisseur est, relativement à sa lon- gueur, comme { est à 69 ,et chez les jeunes comme 1 est à 50. La queue occupe environ le quart de la longueur du corps. Dimensions du plus grand de nosindividus : Longueur totale, 1m 338. Téte, long. 0", 038, Tronc, long., 1", 07. Queue, long. 0," 93. Au rapport de M. Schlegel, cet Elaphe peut atteindre jusqu'à 2 mêtres de longueur et il appartient à l'espèce japonnaise qui parvient à la plus grande taille. Parrie. On n’a encore trouvé ce Serpent qu’au Japon, et les échantil- Jons du Musée de Paris proviennent de celui de Leyde. Moeurs. On lit ce qui suit dans la Faune Japonnaïise : « Cette Couleuvre fréquente ordinairement les lieux cullivés et s'établit souvent sous les toits de paille, ou même sous le plancher des maisons, dont la construction particulière contribue à offrir à ces animaux un asile commode et sûr : c’est là qu’ils font la chasse aux jeunes rats et qu’ils s'emparent dés jeunes moineaux et des hirondelles. Certain auteur japonnais ajoute à ces faits, que ce Serpent poursuit les femelles des rats lorsqu'elles sont pleines, afin ce leur ouvrir le ventre pour dévorer les fœtus dont il est assez friand. Il porle, dans la langue du pays un nom qui signifie Chasseur aux raës ; il est aussi connu sous une dénomination qui veut dire se promenant autour des villages.» Osservarioxs. M. Schlegel, en décrivant cet Ophidien sous le nom de Couleuvre à bandes (Col. virgatus), et sous le nom de Couleuvre à quatre bandes (Col. quadrivirgatus) celui qui constitue pour nous le Compso- some à quatre raies (Comps. quadrivirgata), parle de la difficulté qu'il a éprouvée à distinguer l’une de l’autre ces deux espèces, toutes les deux ori- ginaires du Japon, et dont la disposition des rayures est insuffisante pour établir des distinctions spécifiques. En comparant entre eux un grand noïm- bre d'individus appartenant à chacune de ces deux espèces, cet habile na- turaliste est cependant parvenu à reconnaître des caractères différentiels suffisants pour en faire deux groupes distincts. Ces caractères dont nous avons vérifié l'exactitude sont les suivants : la museau cst plus court et ISODONTIENS. S.-&. ÉLAPHE, 6. GG plus obtus dans l’Elaphe rayé que dans le Compsosome à quatre raies où Ja tête est un peu conique. Le premier a 23-25 rangées longitudinales d’é- cailles au tronc et 229-234 scutelles ventrales, tandis qu'il n’y a que 19 de ces rangées et 195-102 de ces scutelles chez le second. Le genre de vie, en outre, nous a fait classer parmi les Serpents arboricoles la Couleuvre à quatre raies de M. Schlegel; elle se tient, en effet, dans les buissons , tandis que notre Elaphe à bandes est un humicole. Mais il faut reconnaître * cependant que les analogies entre ces animaux sont nombreuses. 6. ÉLAPHE A QUATRE BANDES. Elaphis dotations: Nobis. (Coluber quadri-vittatus. Holbrook.) Caracrères. Ecailles du dos carénées avec deux raies noires de chaque côté ; la plaque anale divisée, mais la pré-oculaire simple. Sommet de la rostrale nullement rabattu sur le museau; une pré-oeulaire, deux post-oculaires; quatrième et cinquième sus-labiales touchant à l’œil: scutelle anale divisée. Point de lignes noires sur la tête, ni de bande allant de l'œil à l'angle de la bouche : deux raies noires s'étendant tout le long de chaque côté du corps , raies qui sont bien distinctes, quand le fond est d’une teinte claire , mais à peine visible, quand il est d’une couleur sombre. Synonvuie, 1791. Chicken snake. Bartr. Trav. in Florida, Carol., Georg. pag. 275. 4799. Le Serpent poulet. Bartr. Voy. part. Sud de l’'Amér. sep- tent. Traduct. franc. par Benoist. Tom. EF, pag. 17. 1842. Coluber quadri-vittatus. Holbrook. North Amer. Herpet, Vol. 111, pag. 89, pl. 20. 1842. Coluber quadri-vittatus. De Kay. New-Vork. Fauna, part. 3, pag. 41. Ce n’est point ie Coluber quadri-virgatus de M. Schlegel. 4853. Baird and Girard Catalogue, part 4, pag. 80, n°7. Sco- tophis quadri-vittatus. | 266 OPHIDIENS AGLYPHOBONTES. DESCRIPTION. Formes. Le corps est long, un peu fusiforme ; la tête légèrement ova- laire, est plus allongée chez les jeunes sujets que chez les adultes. Ecarzcure. Le museau n’est pas proéminent. La plaque rostrale, dont le sommet n’est nullement rabattu sur le museau, à une largeur presque dou- ble de sa hauteur. La ligne de jonction des plaques pré-frontales et des inter-nasales forme un angle obtus ouvert en arrière. On remarque au de- vant de l’œil, comme dans les autres Elaphes, un sillon longitudinal sur- tout formé par la concavité de la plaque pré-oculaire. Les écailles du tronc sont ovalo-losangiques , d’autant plus ovalaires, qu’elles sont plus antérieures et acquièrent de plus en plus la forme losan- gique, qu’elles occupent une région plus voisine de l'extrémité terminale du tronc. Celles du dos sont manifestement carénées jusqu’à l’origine de la queue. Comme dans tous les Elaphes, les latérales qui sont plus grandes sont lisses. _ Ecailles : 25-27 rangées longitudinales au tronc, 8 à la queue. Scutelles : 2-5 gulaires, 231-237 gastrostèges, 1 anale divisée, 82-89 uros- tèges divisées. Cozorarion. Les indications données par M. Holbrook sont parfaite- ment exactes, comme nous le prouve l'examen d’un individu encore jeune, donné en 1847 par ce naturaliste dans un état parfait de conservation et d’un autre déjà adulte qui vit depuis 11 années dans notre ménagerie. La figure contenue dans le 3° vol. de l’Erpét. de l'Amér. du Nord, pl. 20, et qui est la représentation d’un Elaphe à quatre bandes encore jeune est très- exacte. Toute la surface supérieure est verdâtre , couleur d'argile, avec . quatre lignes d’un brun foncé, dont les deux supérieures seulement s’é- tendent depuis le col jusqu’à l'extrémité de la queue. La région inférieure est d’un blanc jaunâtre, maculé de petits points noirs , plus apparents vers l'origine de la queue ct sous cet organe que partout ailleurs. Voici mainte- nant la description de l'individu que possède notre ménagerie, et qui parait avoir acquis tout son développement : La teinte générale est un brun jau- nâtre, qui devient verdâtre au niveau de la jonction des flancs avec l’abdo- men, mais principalement sur les parties latérales du cou et sur la tête. Cette nuance est plus claire encore sur les plaques sus-labiales et à l'extrémité du museau. Quatre lignes d’un brun foncé commençant à une très-petite distance de l’occiput règnent sur toute la longueur du tronc ? deux sont latérales et deux sont dorsales : il n’y a que celles-ci qui se con- tinuent sur la queue. Le dessous du corps qui est blanc jaunâtre, tirant un peu sur le vert à la partie antérieure devient, dans sa seconde moitié, jaune rougeâtre marbré de gris noirâtre ; dans cette étendue, on remarque une ISODONTIENS. S.-G. ÉLAPHE. (0. 267 tache noire à l’une et à l’autre extrémité de chaque scutelle abdominale ;» ces taches constituent par leur succession une bande noire qui se continue à la face inférieure de la queue. L’œil est brun jaunâtre, la pupille est ronde, noire et bordée d’un cercle jaune, d'un aspect métallique , comme un petit anneau d'or. Il n’y a pas de lignes noires sur la tête. A la face inférieure de la squamme qui emboite l’extrémité de la queue, il y a un sillon très-marqué ; à la face supérieure de cette squamme, on enre- marque un autre beaucoup moins prononcé. Cette description convienkt bien à un autre grand individu dont les teintes sont malheureusement assez altérées par l'alcool. Dimensions. Latéte a en longueur une fois et deux tiers la largeur qu’elle présente vers le milieu des tempes, largeur qui est triple de celle du mu- seau en ayant des narines. Les dimensions transversales de l’espace sus-inter-orbitaire sont presque le triple du diamètre longitudinal des eux. Le tronc est près d’un tiers plus haut qu’il n’est large à sa partie moyenne, et sa longueur est à cette largeur dans le rapport de 60 à 4 environ. La queue occupe plus du cin- quième ou même le sixième seulement de la longueur totale qui est , chez le plus grand de nos individus, de 4m 81, soit : Téte, long. 0® 05. Tronc, long. 1m 44, Queue, long. 0" 32. M. Holbrook donne lesdimensions d'un Élaphe plus petit que celui dont nous venons de parler, mais il dit que cette Couleuvre peut atteindre six à sept pieds (anglais), ce qui diffère peu de notre exemplaire. Parrie. M. Holbrook dit qu’on la rencontre depuis le nord de la Caro- line jusqu’à la Floride, et à l’ouest jusqu’au Mississipi, mais qu’elle est en- tièrement inconnue dans les contrées septentrionales et moyennes des Etats-Unis, Moeurs. Bartram (W) ( Voy. dans les part. Sud de l'Amér. sept. , trad. par Benoist, p.17) dépeint l'E. à quatre bandes comme un Serpent familier qui fréquente le voisinage des maisons et des jardins. «IL pourrait même étre utile à l’homme, dit-il, si l’on savait le dresser à un certain point, car c’est ur grand mangeur de rats ; maisil est sujet à troubler les poules dans leur incubation et à manger les poulets ; il n’a aucun venin, et s’apprivoise très-aisément. » Les observations de M. Holbrook sont ana- logues aux précédentes. Orsenvarions. Cetanimal, dit ce naturaliste, quoique décrit par Bartram dès 1791, n’avait élé jusqu'alors indiqué par aucun écrivain systématique, 268 OPHIDIENS AGLYPHCDONTES. 7. ÉLAPHE DE DEPPE, ÆElaphis Deppei. Nobis. { Coluber Deppei. Musée de Berlin.) Caracrères. Une seule plaque anale, ainsi qu’une pré-oculaire; flancs non piquetés. Sommet de la rostrale assez distinctement rabattu sur le mu seau ; une pré-oculaire, deux post-oculaires ; quatrième et cin- quième sus-labiales touchant à l'œil. Scutelle anale entière. Point de lignes noires sur la tête, ni de bandes longitudinales sur la nuque, ni de raie allant de l’œil à l’angle de la bouche, DESCRIPTION. " Ecanzure. KEcailles : 27 on ue au tronc, 8 à la queue. Scutelles : 2 gulaires, 235 gastrostèges, 4 anale non divisée, 67 urostèges divisées. à Dents. — CoLonarion. Les notes que Bibron avait sans doute prises sur ies particularités du système dentaire et sur les couleurs n’ayant point été trouvées dans le petit nombre de feuillets manuscrits qu'il avait laissés sur le grand genre Elaphe, il nous est malheureusement impossible de compléter ce qui manque à cette description, puisque l'Elaphe de Deppe a été rendu au Musée de Leyde qui l'avait envoyé en communication au Musée de Paris. Dimensions. La tête a en longueur une fois et deux tiers sa largeur prise vers le milieu des tempes, largeur qui est triple de celle du museau , en avant des narines. Les yeux ont leur diamètre longitudinal égal à la moitié de l'espace sus- inter-orbitaire. Le tronc est d'environ un tiers plus haut et 58 fois aussi long qu'il es£ large à sa partie moyenne. La queue entre ou moins pour un septième dans la longueur totale. Le sujet qui nous offre ces diverses proportions est long de 12658 du bout du museau à l'extrémité de la queue, soil : Téte , long. 0048. Tronc, long. 1" 38. Queue , long. 0" 23. Paraie. Le Musée de Leyde, à qui appartient ce Serpent, l’a reçu du Mexique. Ozsegvarioxs. Il nous a été envoyé en communication par M. Schlegel, sous le nom äe Coluber Deppei, adopté dans le Musée d'histoire naturelle de Berlin. ISODONTIENS. 8.0. ÉLAPUT, 6. 269 8. ÉLAPHE À TACHES OVALAIRES. Ælaphis spiloides. Nobis. Canacrènes. Écailles da dos très-fortes et carénées; de grandes taches ovales, mais pas de raies en longueur ; la tête brune. Sommet de la plaque rostrale légèrement rabattu sur le mu- seau ; une pré-oculaire, deux post-oculaires ; quatrième et cin- quième plaques sus-labiales touchant à l'œil. Scutelle anale divisée. Point de lignes ni de taches noires sur la tête , qui est uniformément brune. | DESCRIPTION. Fonwes. La tête est assez distincte du tronc, qui est mince dans sa partie antérieure , un peu grêle et légèrement comprimé dans toute sa longueur. Le museau n’est pas proéminent. Ecancene, La plaque rostrale, dont la hauteur est égale à la moitié de sa largeur, est très-faiblement rabattue par son sommet sur le museau. La ligne de jonction des plaques pré-frontales et des inter-nasales forme un angle obtus ouvert en arrière. Il existe un petit sillon au devant de l'œil, mais il est peu marqué. | On trouve dans celie espèce des carènes bien visibles sur les écailles de tout le dos, ce qui est un caractère commun à cette espèce et aux trois autres dites Elaphes à quatre bandes, à tête rouge et d'Holbrook. La squamme terminale de la queue porte un petit sillon à sa face supérieure. Ecailles : 25 rangées longitudinales au tronc , 8 à la queue. Scutelles : 3 gulaires, 234 gastrostèges, 4 anale divisée, 80 urostèges également divisées. 16 19 Ces dernières occupent sur les os qui les supportent une étendue pro- longée jusqu’au niveau du corps de la deuxième vertèbre, La branche mon- tantede l'os inter-maxillaire est légèrement élargie. Cororariox. Le système général de coloration de cette espèce se rap- proche beaucoup de celui que présente l'Elaphe à tête rougeâtre. Comme chez ce dernier, en effet, la teinte générale est d’un brun jaunâtre plus foncé en dessus qu’en dessous, et trois rangées de taches noires occupent la région dorsale et les flancs, Dans l'unecomme dans l’autre espèce, celles de la série médiane sont à peu près quadrangulaires, mais ici, les latérales Dents. Maxillaires . Palatines, 40. Ptérygoïdiennes, 19. 270 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. ont une forme elliptique allongée, caractéristique, et différente de la con- figuration des taches analogues de l’autre espèce, où elles sont arrondies. C’est cette particularité qui nous a fourni la dénomination spécifique de cet Ophidien. L'abdemen est d’un brun jaunâtre assez vif à la partie antérieure ; cette teinte devient de plus en plus foncée vers les régions postérieures, et sur- tout sous la queue, par suite de l'accumulation de maculatures noires, qui ne commencent à paraître qu’à 0" 12 ou 0" 15 en arrière de la région gu- laire; assez distautes d’abord les unes des autres, et irrégulièrement al- ternes, elles finissent par se confondre, tandis que sur l'abdomen de l'É- laphe à tête rouge, ce sont des taches assez régulières. Immédiatement au- “dessus de l'angle formé par la ligne de jonction du flanc et de l'abdomen , on voit de chaque côté, comme sur l’espèce qui nous sert de terme de comparaison, une série de taches noires régulières. La tête est uniformé- ment brune. Dimexsioxs. La largeur du museau au devant des narines est égale aux deux cinquièmes de celle qu’elle présente au niveau des tempes ; celle der- niére est un peu plus de la moitié de la longueur de la tête. L'espace sus- inter-orbitaire a des dimensions doubles de celles du diamètre longitudinal des yeux. Le tronc est cinquante-huit fois aussi long et uñe fois et un tiers environ aussi haut qu'il est large à sa partie moyenne. La longueur de la queue est comprise quatre fois et un tiers dans celle du tronc. Telles sont les dimensions comparatives fournies par |’ individu du Musée de Paris. Sa longueur totale est de 4" 176, dont il faut déduire pour celle dela queue 0" 21, et pour celle de la tête 0" 056, de sorte que le tronc est long de 9" 93. Parme. Ce spécimen unique de l’espèce inédite que nous venons dédé- crire, est comme l'Élaphe à téte rouge et comme l'Élaphe de Holbrook, originaire de l'Amérique du Nord : il provient de la Nouvelle-Orléans. 9. ÉLAPHE A TÊTE ROUGEATRE. E laphis rubriceps. Nobis. Caracrères. Les mêmes que ceux de l'espèce qui précède, mais le dessus de la tête rouge et non noir. Sommet de la rostrale nullement rabattu sur le museau ; une pré-oculaire, deux post-ocuiaires ; quatrième et cinquième sus- labialestouchant àl'œil. Scutelle anale divisée. Point de lignes noires sur le bouclier céphalique, ni de bande sur les tempes, qui sont uniformèment rougeâtres, ainsi que le dessus de la tête. ISODONTIENS. 6.-G, ÉLAPHE, 9. 274 DESCRIPTION. Nous ne possédons qu'un seul représentant de cette espèce, et comme il est monté, nous ne pouvons pas attacher une grande importance à l’en- semble de sa conformation générale et à celle de sa tête en particulier, dont les parties molles, en se desséchant, ont nécessairement altéré un peu la forme. | Ecarzcure. La plaque rostrale n’est nullement rabattue sur le museau. La ligne de jonction des plaques pré-frontales et des inter-nasales repré- sente un angle obtus ouvert en arrière. Comme dans les Élaphes jusqu'ici décrits, il y a au devant de l’œil, un petit sillon, par la concavité de la plaque pré-oculaire. Comme chez les Élaphes à quatre bandes, et d'Holbrook, il y a, sur les écailles de la partie médiane du dos, des carènes qui se voient bien sur toute la longueur du tronc. La scutelle anale est-elle divisée ? IL y a tout lieu de le croire , à cause des nombreures analogies qui rappro- chent cette espèce, des deux que nous venons de nommer où cette division existe, mais le mauvais état de conservation des plaques dans cette région s'oppose à un examen direct. Il en est de même pour la squamme terminale de la queue ; elle manque : ni l’existence, ni la position de son sillon ne peuvent étre indiqués. Nous ne donnons pas le nombre des Dents, ne possédant point de tête osseuse séparée de cet Élaphe. Ecailles : 25 rangées longitudinales au tronc, 12 à la queue. Scutelles : 4 gulaire, 200 gastrostèges, 66 urostèges divisées. Cozorarion. Il existe dans la disposition des couleurs dont les téguments de cet Ophidien sont revêétus, des particularités bien propres à le distin- guer des espèces dont il est le plus voisin. Sur un fond brun jaunâtre uni- forme, plus foncé cependant en dessus qu’en dessous, il existe trois séries longitudinales de grandes taches noires ; l’une de ces séries occupe le mi- lieu du dos ; les deux autres sont latérales et les maculatures qui consti- tuent ces dernières, un peu plus petites que celles de a région médiane , leur sont alternes, mais elles occupent une position symétrique sur l’un et l'autre flanc. Toute la face inférieure de l'abdomen et de la queue est ornée de taches noires assez grandes, plus ou moins irrégulièrement quadraugulaires , presque partout alternes et formant trois rangées, dont les deux latérales occupent l’angle formé par la jonction du flanc et de l'abdomen. Un fait très-notable enfin est la couleur rougeâtre prononcée des parties supérieure et latérales de la tête, qui ne porte aucune bande ou raie noire. L'altération légère, il est vrai, qu’entraîne dans les formes le montage , 979 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. nous oblige à omettre l'indication des dimensions comparatives des difié- rentes régions de la tête et de celles de la hauteur ainsi que de Ia largeur du tronc à sa partie moyenne. La longueur totale de notre Élaphe à tête rougeûtre est de 41m 85, dont 0" 042 pour la tête, 1" 728 pour le tronc, et 0® 260 pour la queue, dont la longeur, par conséquent, n’est guère que le sixième de celle du corps. Parrie, Nous ne connaissons pas exactement le licu d’origine de ce Serpent, mais il est de l'Amérique du Nord d’où il a été rapporté par M. de Castelnau. 10, ÉLAPHE D'HOLBROOK, Elaphis Holbrookü. Nobis. CaracrÈères. Dessus du tronc recouvert de grandes écailles ca= rénées ; pas de taches ni de raies sur les flancs ; l’anale divisée. Sommet de la rostrale nullement rabattu sur le museau ; une pré-oculaire, deux post-oculaires; quatrième et cinquième sus-labiales touchant à l'œil. Scutelle anale divisée. Point de lignes noires sur la tête; une apparence de bande allant de l’œil à l’angle de la bouche. DESCRIPTION. Formes. La tête, assez distincte du tronc , est ovalaire ; le museau n’est pas proéminent. Ecarcure. La plaque rostrale, dont le sommet n'est nullement rabattu sur le museau, a une largeur presque double de sa hauteur. La ligne de jonction des plaques pré-frontales et des inter-nasales forme un angle obtus ouvert en arrière. El existe, au devant de l'œil, un sillon peu profond, surtout formé par la concavité de la plaque pré-oculaire. La forme des écailles, leurs dimensions relatives, la disposition de leurs carènes ont la plus grande anaïogie avec ce qui s’observe, sous ces différents rapports, dans l'Élaphe à quatre bandes. Nous ne parlons pas de la squamme qui emboîte l'extrémité de la queue, parce que cette squamme manque sur nos deux individus. Ecailles ; 25.-27 rangées longitudinales au tronc, 8 à la queue. Scutelles : 2 gulaires , 253-237 gastrostèges, 1 anale divisée, 82-S5 uros- tèges divisées, + Desrs. Maxillaires. ——. Palatines, 10. Ptérygoïdiennes, 20. Ces dernières occupent une grande étendue eur les os ptérygoïdiens ; 2 C2 ISODONTIENS. 9.6. ÉLAPHE. 10. 2795 car la dernière de chaque côté correspond au niveau de Farticulation de l'atias avec la vertèbre suivante. La branche montante de l'os inter-maxillaire est jarge et assez aplatie, Cororarion. Le caractère le plus propre à faire distinguer celte espèce de l'Elaphe à quatre bandes se trouve dans le système de coloration ; car Ja rayure, d’où ce dernier tire son nom, manque complètement ‘ici. La teinte générale, en effet, est un brun uniforme assez foncé, noirâtre même sur un de nos exemplaires. La face inférieure est d’an brun jaunâtre , assez vif à la partie anté- rieure, mais qui bientôt s’obseurcit graduellement par l'accumulation de maculatures grises , à tel point même que, sous la queue, la teinte est d'un brun noir. On ne voit, sur la tête, aucune raie; elle est complètement brune à sa partie supérieure. Les plaques sus-labiales sont jaunâtres , mais elles offrent vers leur bord supérieur un pointillé noir , qui simule comme une apparence de bande allant de l'œil à la commissure des lèvres. Drrensrons. La longueur de la tête est à pèu prés le double de sa largeur au niveau des tempes ; cette dernière est presque le triple de celle du mu- seau au devant des narines. Le diamètre longitudinal des yeux est égal à la moitié de l’espace inter-orbitaire. Le tronc est 54 fois aussi long et une fois et untiers environ aussi haut qu'il est làrge à sa partie moyenne. La longueur de la queue est comprise quatre fois et demie dans celle da tronc. Dimensions du plus grand des deux individus du Musée de Paris : Longueur totale, 1" 664. Téte, long. 0" 046. Tronc, long. 1" 83, Queue, long. 0" 988, Parntæ. Cet Elaphe est originaire des Etats-Unis de l'Amérique du Nord ; un de nos échantillons provient de New-York, d’oùil a étérapporté par M. Milbert ; l’autre, donné par M. Holbrook, est de Charlestown. Cet habile naturaliste ne l'ayant pas décrit, nous avons été heureux, nous con- formant d'ailleurs, au désir exprimé par Bibron, de pouvoir lui témoigner, par la dédicace de cette espèce encore inédite, la haute estime que lui mé- rite son grand et si bel ouvrage sur les Reptiles de l'Amérique sep- tentrionale. 11. ÉLAPHE TACHETÉ. Elaphis guttatus. Nobis, ( Coluber guttatus. Linné.) Caracrères. Tout le dessus du tronccouvert de grandes écailles carénées, mais peu apparentes ; beaucoup de taches sur le tronc. Sommet de la rostrale nullement rabattu sur le museau; une REPTILES, TOME VII. 48. > 274 OPHIDIENS AGLYPHODONTES, pré-oculaire, deux post-oculaires; quatrième et cinquième sus- labiales touchant à l'œil. Scutelle anale divisée ; 27 rangées longitudinales d’écailles au tronc , dont toutes les dorsales sont faiblement carénées. Des raies noires sur la région sus-cépha- lique et sur les tempes. Syxonvuie. 1743. Anguis e rubro et albo varius. We Hist. Carol. Tab. 55. 4766. Coluber guttatus. Linn. Syst. nat. édit. 12, tom. I, pag. 383. Exclus. synonym. Anguis. Catesby. Hist. Carol. Tab. 60. 4771. Anguis e rubro et albo varius. Catesby. Hist. Carol. , pl. 55. | 4771. Le Chapelet ( Colub. guttatus, Linné ). Daubenton. Dict. anim. Quad. ovip. Serp. Encyclop., pag. 602. Exclus. synonym. Anguis. Catesby. Hist. Carol. Tab. 60. 4788. Coluber guttatus. Gmelin.Syst. nat. Linn, Tom. I, part. 3, pag. 11410 , n.° 284, Exclus synon, Anguis. Catesby. Hist. nat. Carol. Tab. 60. 4789. La Tachetée. Lacépède. Hist. nat. Quad. ovip. Serp. Tom. II, pag. 329 (1). | 1789. La Mouchetée. Lacépède. Id. T. IT, p. 282, 1789. La T'achetée. HS Tabl. encyclop. méth. Ophid. de 19. 1790. Zusammengedrückte natter. Merrem. Beitr. part. 2, p. 39, pl. 11. 41802. Coluber carolinianus. Shaw. Gener. Zoolog. vol. IÎT, part. 2, pag. 460 , pl. 119. 1802, Coluber compressus. (Donndorff). Bescht. de Lacepede's naturgesch. Amph. Tom. 1V, pag. 236, pl. 36, fig. 2. ( Cop. des Beytr. de Merr. part. 2, pl. 11.) 1802. Coluber maculatus. Latreille. Hist. Rept. Tom. IV, pag. 73 (d’après la Tachetée de Lacépède.) 1802. La Couleuvre cannelée. Latreille, Hist, Rept, Tom. IV, pag. 108, pl. en regard, fig. 2 (4) La description de la Couleuvre tachetée de Lacëpède est faite en pät- tie d'après un individu de celte espèce, en partie d’après la figure 60 de Catesby, qui représente un Serpent très-différent. ISODONTIENS. S.-G, ÉLAPHE. Â1A. 975 4803. Coluber molossus. Daudin. Hist. Rept. Tom. VE. p. 269. 4820. Natrix quttatus. Merrem. Tent. syst.amph., pag. 99. Natrix maculatus. Ejusd. loc. cit., pag. 124. Coluber pantherinus. Ejusd. loc. eit., pag. 102. 1827. Coluber maculatus. Harlan. Gener. North Amer. Kept. in Journ. acad. nat. scienc. Philadelph. Vol. V, pag. 362. Coluber molossus. Ejusd. loc. cit. pag. 363. Coluber floridanus. Ejusd. loc. cit., pag. 360. (Suivant l'opinion d'Holbrook.) 1835. Coluber floridanus. Harlan. Med. and Physic. Re- searches, pag, 124. Coluber maculatus. Ejusd. loc. cit., pag. 193. Coluber molossus. Ejusd. loc. cit., pag. 126. 4837. Coluber guttatus. Schlegel. Ess. Physion. Serp. Tom. f, . pag. 449 ; tom. IT, pag. 168. Exclus. synonym. £a Couleuvre triangle. Lacép. (Ablabes triangulum. Nobis.) 1842. Coluber guttatus. Holbrook. North Americ. Herpet. Vol. III, pag. 65, pl. 14. 4853. Baird and Girard. Catal. part, 4, pag. 78, n.° 6, Scotophis guttatus. - DESCRIPTION. Fonues. Ün caractère assez frappant de cette espèce est la conformation de la tête, qui est étroite , allongée et présente un volume peu considé- rable comparativement à celui du corps. Le museau est obtus. Ecanrure. La plaque rostrale, dont la hauteur égale les deux tiers de sa largeur, est très-peu proéminente et ne se rabat point sur le museau, Toutes les plaques sus-céphaliques sont proportionnellement moins larges, par suite même de l’étroitesse de la tête, que dans les autres Elaphes. Il n’y a qu’une plaque pré-oculaire un peu concaye ; de cette concavité et du mode de jonction du bord supérieur des plaques sus-labiales avec cette plaque, avec la frénale et avec les nasales postérieure et antérieure , il ré- sulte un petit sillon au devant de l'œil. Il existe deux post-oculaires. Le bord inférieur de l'orbite est formé par les quatrième et cinquième plaques de la lèvre supérieure. Les écailles du tronc sont ovalo-losangiques ; les dorsales présentent, dans toute l'étendue du tronc, une très-faible carène, moins apparente en avant que partout aïlleurs; elles sont plus petites que les latérales qui ne sont point carénées, À la face supérieure de la squamme 18." 9270 OPHIDIENS AGLYPHODONTES, terminale de la queue, il existe un petit sillon qui se prolonge même entre les deux ou trois dernières écailles caudales. Ecailles : 27 rangées longitudinales au tronc, 6-8 à la queue. Scutelles : 2-5 gulaires ; 216-231 ventrales ; 4 anale divisée ; 62-81 sous- eaudales divisées. 18 Dents. Maxiilaires, se Palatines, 10. Ptérygoïdiennes, 19. Ces dernières s'arrêtent à deux millimètres en avant du trou occipital. CozorarTion. L'alcool altére les couleurs de cet Elaphe, dont les nuances agréablement variées chez l'animal vivant forment de jolis dessins assez exactement représentés dans la pl. 44 du 5.° vol. de lErpétologie de M. Holbrook, comme nous ayons pu nous en assurer sur un individu donné par M. Harpert el qui a vécu dans notre RMfénagerie et sur d’autres individus, dont le séjour dans la liqueur conservatrice ne remonte pas à une époque irés-éloignée. La teinte générale de la face supérieure est un brun rougeâtre. Sur toute la longueur du dos et de la queue, on voit une série de taches irrégulièrement quadrilatères , séparées entre elles par des in- tervalles d'autant moins grands qu'ils s’éloignent davantage de la tête. Les dimensions de ces taches présentent également une diminution graduelle. Elles sont d’un brun rouge plus vif que le fond , et qui a été, avec justesse, comparé par M. Holbrook, à la couleur de poussière de brique pilée; leur pourtour est bordé de noir. Sur les flancs, il existe une autresérie de taches rougeâtres, irrégulières, qui sont plus claires que les précédentes, et qui le plus souvent n’ont pas de bordure comme elles et leur sont alternes. Sur la tête, on remarque, constamment deux taches qui sont de la même couleur que celles du dos et qui résultent d’un double prolongement en avant de la tache dorsale la plus antérieure. Elles circonserivent entre ciles un espace ovalo-losangique dontla teinte est plus claire, puisque c'est celle du fond méme ; elles se réunissent au niveau de la plaque frontale et comme elles sont bordées de brun noirâtre, il en résulte que celle plague est toujours traversée vers sa partie moyenne par une ligne noire, dont les extrémités se prolongent sur l’occiput. En avant de celle-ci, il s’en trouve une autre de courbure et de longueur semblables , qui le plus sou- vent passe sur la ligne de jonction des plaques frontale et pré-frontale. Derrière l'œil, on remarque une autre tache de la même nuance que celles de la partie supérieure de la tête, entourée comme elles d’un filet noir ct se portant obliquement vers l’angle de la bouche. De petites maculatures noires, irrégulières, occupent les lignes de jonction des plaques dont les lèvres supérieure et inférieure sont garnies. Les scutelles abdominales sont ou complètement blanches, ce qui est le plas rare, ou blanches dans une moitié de leur longueur et noires dans l'autre, Cette disposition des cou- ISODONTIENS. S.-G. ÉLAPHE. A4. 977 leurs est si régulière et il en résulte une série de taches blanches et de taches noires alternes, si exactement quadrilatères , que l'abdomen offre, jusqu’à un certain point, l'aspect d'un damier, mais sous la queue, les taches noires se transforment par leur réunion en deux lignes continues, séparées entre elles par une ligne blanche médiane. Nous possédons de jeunes Æ. tachetés dont les couleurs ont été profon- dément altérées par l'alcool, mais il est probable que pendant la vie, ces couleurs sont semblables à celles des adultes, car il n’existe aucune diffé- rence aux divers âges dans la forme et la disposition des taches. Dimensions. La largeur de la tête, au niveau des tempes , est à peine égale à la moitié de sa longueur, mais elle est le double du diamètre trans- versal du museau au devant des narines. L'espace compris entre les deux yeux est à peu près une fois plus considérable que ne l’est l’orbite mesuré de son bord antérieur au postérieur. Le tronc est, à sa partie moyenne, une fois environ plus haut qu’il n’est large. Cette épaisseur est, relativement à la longueur du tronc, dans la proportion de 4 à 51. La queue occupe à peu près le cinquième de la longueur du corps. Dimensions du plus grand de nos individus : Longueur totale, 1» 086. Tête, long. 0" 031. Tronc, long. 0" 88. Queue, leng. 0® 175. Mais ce ne sont pas là les plus grandes dimensions que cet Elaphe puisse atteindte, car M. Holbrook en a vu un qui avait près de deux mètres. Parme. Tousles échantillons de cette espèce, et nous en possédons un assez grand nombre, proviennent de l'Amérique du Nord, et en par- ticulier, des Etats-Unis. C’est de New-York, de Charlestown, de Savannah et de la Nouvelle-Orléans qu’ils nous ont été envoyés par MM. Milbert, Noisette, Ravenelle, Harpert et Holbrook. Quant à présent, dit ce dernier, je ne puis indiquer que la Caroline du Nord comme la limite septentrionale des contrées où cette Couleuvre se rencontre. | Mogurs. L'Æl. tacheté, au rapport de M. Hoïbrook , se voit très-com- munément vers le bord des chemins, le matin ou vers la brune: il se cache pendant le jour. Il est très-doux et familier ; il fréquente le voisinage des habitations où il entre quelquefois. El est, suivant Catesby, un grand dé- vastateur des poulaillers. Ogsznvarions. M. Hoïlbrook présente sur l’histoire de cet Ophidien quelques remarques générales utiles à enregistrer. « La Couleuvre ta- chetée, dit-il, semble avoir été une pierre d’achoppement pour les Erpéto- logistes, comme le montre l'étendue de sa synonymie. Elle est clairement décrite dans la 12.° édit. du Syst. naturæ, et il n’en àvait été fait mention dans aucune des éditions antérieures. Linné a fait sa description d'aprés un spécimen fourni par Garden, et en même temps, il rapporte, avec doute, 278 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. cet animal à celui que représente la fig. 60 de Catesby. Tandis qu'il s’ex- prime avec hésitation, d’autres ont donné hardiment cette citation comme exacte. La pl. 60 de Catesby est le Coluber eximius ?? De Kay, et non la Coul. tachetée de Linné ; mais c’est bien cette dernière qui est figurée dans la pl. 55. Il faut en rapprocher la Couleuvre décrite par Lacépéde sous le nom de a Mouchetée ; sa description est bonne et l'on ne peut avoir de doutes sur l'animal qu'il avait en vue, car il le rapporte au Col. guttatus LE, - Il décrit encore le même Serpent sous le nom de la Tachetée, d’après un individu de la Louisiane ; les couleurs indiquées sont bien celles del’espèce qui nous occupe, avec laquelle elle est identique, comme le prouve le ren- voi qu’il fait à ja pl. 55 de Catesby ; il dit en outre qu’elle est commune dans la Caroline et dans la Virginie. » j « Latreille, à la fin de la description du Col. molossus, mentionne un Serpent rapporté de la Caroline par Bosc, et qu’il pense être très-voisim de la Tachetée ; c’est, en effet, le même animal, ainsi que la description en donne la preuve, mais comme pour augmenter la multiplicité des syno- nymes, il la nomme la Couleuvre cannelée. » « On ne peut pas douter que le Col. molossus de Daudin ne soit le Cl. gutiatus L., d’après le nombre des plaques, la disposition des couleurs, etc., et surtout d’après l'indication fournie par Bosc, qu’elle a été rapportée de la Caroline ; il parle d’ailleurs de la ressemblance de celte Couleuvre avec le Boa constrictor. » : « Merrem, généralement très-exact, a méconnu le Col. guttatus et a dé- crit le même animal comme une espèce nouvelle sous le nom de Coul, panthérine, ainsi qu’en peut facilement en avoir la preuve , en se repor- tant à sa description concise et pleine , mais surtout à la figure qui lac- compagne, laquelle est excellente, mais évidemment faite d’après un animal décoloré par l’action-de l'alcool (PI. 44, 2.-'partie.) » (Holbrook. €. 5, p.67.) 42. ÉLAPHE D'ÉSCULAPE. Elaphis Æsculapü. Nobis. * Coluber Æsculapii, Host. , CaracrÈères. Dos d’un noir verdâtre, couvert en avant d’é- cailles non carénées, mais en arrière, lescarènes, quoique faibles, sont apparentes ; huit plaques sus-labiales ; flancs et ventre d’un gris jaunâtre. Sommet de la rostrale nullement rabattu sur le museau; une pré-oculaire, deux post-oculaires ; quatrième et. cinquième sus-labiales touchant à l'œil. Scutelle anale divisée. Vingt-et- ISODONTIENS. S.-G. ÉLAPHE. 19, 279 une rangées longitudinales d’écailles au tronc ; celles de l'arrière du dos sont seules uni-carénées, et encore très-faiblement, Point de raies noires sur la tête ; une grande tache jaune en arrière de l'angle de la bouche. Synonymie. 1621. Anguis Æsculapio sacer. Gesner. De Ser- pentibus, lib. V, in-f.0, pag. 44. 1640 ?? Anguis Æsculapii vulgaris. Aldrovandi. Hist, Serp. Drac. pag. 270, cum fig. Anguis Æsculapit niger. Ejusd. loc. cit, pag. 271 cum fig. 1657. ?? Æsculapii vulgaris. Jonston. Hist. nat. Serp. Tab. 5, fig. 3. (Cop. d’Aldrovande.) An Æsculapii niger. Ejusd. loc. cit. Tab. 5 she (Cop. d’Aldrovande.) 1693. Anguis eo IToœpeées Gracis. Ray. Synops. anim. ; pag. 291. 1742. The Common Æsculapian snaïe. Owen. Charles. Nat. Hist. Serp. pl. 4, fig. 1. (Cop. d'Aldrovande.) | The black Æsculapiansnake. Ejusd. loc. cit., pl. 4, fig. 2, (Cop. d’Aldroyande.) 1768. Natrix longissima. Laurenti. “Rops Rept., pag. 74, n.° 145. 4779. Coluber. Scut. abdomin. 295, et squamar. caudal. par. 78. Scopoli Ann. I. Historico-natural; pag. 39. 1788. Coluber flavescens. Gmelin. Syst. nat. Linn. Tom. I, part. 3, pag. 4115. (D'après Scopoli. Ann.-Hist. nat. F. IE, p. 39.) Coluber natrix var. B. Ejusd. loc. cit., pag. 1100. (D’a- près le Natrix longissima de Laurent.) 4789. Le Très-Long(Natrix longissima, Laurenti). Bonnaterre. Tabl. encyclop. méth. Ophid., pag. 59, n.° 159. 4789. Le Serpent d'Esculape. Lacépède. Hist. nat. Quad. ovip. Serp. Tom. IT, pag. 165, pl. 7, fig. 2. 4789. La Couleuvre d'Esculape. Bonnaterre. Tabl. encyclop. méth, Ophid. pag. 43, pl. 39, fig. 2. (Gopiée de Lacépède.) 1799. Coluber Æsculapii. Host in Jacquin Collectanea Botan. chem, et histor. nat. Tom. IV; pag. 356. pl. 27; mais non la pl. 280 OPHIDIENS AGLYPHODONTES, 26 qui représente, non la femelle, mais une tont autre espèce , c’est-à-dire le Tropidonotus torquatus, varietas nigra (1). 4799. Coluber luteo-striatus. Gmelin in Der naturforsch. Tom. X, pag. 158, pl. 3. fig. 2 4799. Coluber HR mas. Wolf in Sturm'’s Faun. Abtheil. IIE, Heft IT, fig. a. (Cop. de celle de la pl. 27 du tom. IV des Collect. de Jacquin) (2). 4800. Coluber Æsculapii. Latreïlle. Hist. des Salamandres franc., pag. 30. (D’après Lacépède.) 4801. Die Æsculap-natter. Bescht. De Lacepede’s naturgesch. amph. Tom. III, pag. 318, pl. 15 a, fig. 1. (Copie de celle de Lacépède.) 1801. Die Æsculap-natter. Bescht. De Lacepede’s naturgesch. amph. Tom. LIL, pl. 43 b, fig. 1. (Mauvaise copie de la fig. de la pl. 27 du tom. IV des Collectanea de Jacquin.) 1802. Coluber Æsculapii. Shaw. Gener. Zoolog. Vol. II, part. 2, pag. 452. (D’après Lacépède.) 1802. Coluber Æsculapit. Latreïlle. Hist. Rent. Tom. IV , p. 54, (D’après Lacépède.) 1803. Coluber flavescens. Daudin. Hist. Rept. Tom. VE, p. 272. (D’après Scopoli, Ann. hist. nat. Tom. IA, pag. 39.) 4803. Coluber Æsculapii. Daudin. Hist. Rept. Tom. VII, p. 30, jusqu’à la fin de la page 31 (d’après Lacépède). Le reste de l'article, emprunté de Host et de Sturm, se rapporte réellement à la Couleuvre d'Esculape et au Fropidonote à collier , espèces que le second de ces deux auteurs, copiste du premier, a confon- dues sous le nom de Coluber Æsculapii. 4817. Le Serpent d'Esculape. Cuvier. Règne anim. 4." édit. ' tom. IX, pag. 71. Exclus synon. Coluber Æsculapii, Shaw. (Esp. indéterminable.) 1820. Coluber Scopolii. (Golub. Seut. abd. 225, et squam. cau» (1) L’Anguis Æsculapii de Séba, tom. IX, tab. 54, fig. 2, que Host rapporte à son Coluber Æsculapii est un Herpetodryas fuscus. (2) Wolf donne aussi, sous le nom de Coluber Æsculapüi, fem... la copie de la fig. de la pl. 26 du tom. IV des Collectanea ; mais cette figure, comme nous “le disons plus haut, est celle du Tropidonatus torqualus , et non du Coluber Æsculapii. ISODONTIENS. S.-G. ÉLAPHE. 12. 981 dal. par. 78. Scopol. ann. Hist. nat. Tom. IX, pag. 39). Merrem, Tentam. Syst. Amph., pag. 104 (4). 4823. Coluber Æsculapii. Metaxa. Monograf. Serp. di Rom., pag. 37, n.0 5, et Bibliot. ital. ossia. Giornal. litter. scienc. art. Tom. XX XII, pag. 207. Re 1823. Coluber flavescens. Frivaldszky. Monogr. Se: Eungar. pag. 40. _ 1825. Coluber flavescens. Bendiscioli. Monograf. Serpent. pro- vince. mantov. (Giorn. Fis. Brugn. Déc. 2, vol. IX, pag. 420.) 1826. Coluber Scopoli. Risso. Hist.nat. Eur. mérid. Tom. III, pag. 90. 1826. Coluber Æsculapii. Fitzinger. Neue Classif, Rept. p. 58. 4827. Coluber flavescens. F. Boié. Isis. Tom. XX, pag. 536. Coluber Æsculapii. Ejusd. loc. cit. 1828. Coluber Æsculapii. Millet. Faune de Maine-et-Loire, pag. 632. | 1829. Le Ser mon d'Esculape. Cuvier. per anim., 2.€ édit., tom. If, pag. 84. 4830. Zamenis (Coluber Æsculapii, Metaxa). Wagler. Syst, amph., pag. 188. Exclus. synonym. Colub. Æsculapii. Lacépède. (Esp. indéterminable.) 4832. Coluber Æsculapii. Andrzejowski. Nouv. Mém. Sociét. impér. natur. Mosc. Tom. IE, pag. 321, tab. 22, fig. 2. Amphibia nosiralia. 4832, Coluber flavescens. Lenz. on mnt pag. 509, pl..VE | Coluber Æsculapii. (Metaxa). Ejusd. loc. cit., pag. 517. 4837. Coluber flavescens (Golub. Sellmanni Colub. pannonicus, Colub. Scopolii, Auet). Schinz. Faun. Helvet. in nouv. Mém. Societ. Helvet. scienc. nat. Tom. E, pag. 142. 1837. Coluber Æsculapii. Schlegel. Ess. physion. Serp. Tom. 1, pag. 144 ; tom. IE, pag. 130, pl. 5, fig. 4-2. Exclus. synonym. Le Serpent d'Esculape. Lacépède. (Espèce indéterminable). Co- {4j Merrem cite comme s’y rapportant : Colub. Selimanni, Nau, Entdeck. V. Beob, 1, 3, 269 ; Coluë. pannonicus du même auteur. Nous n'avons pu vérifier l exactitude de cettesynonymie, n'ayant jamais, eu l’oc- casion de consulter l'ouvrage d’où Bferrem la tirée, 282 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. luber Æsculapii fem. Jacq. Collectan. Tom. IV, pl. 26.( Tropi- donotus torquatus, varietas nigra.) 1838. Coluber flavescens. Ch. Bonaparte. Faun, ital, ; fig. 62, jeune. 1840. Ch. Bonaparte, Iconog. Faun.ital., pl. 62, var. adult. etjun., pag. et pl. sans nos. Exelus, synonym. Coluber girundi- cus ? Bory de Saint-Vincent (Coronella girundica.) Colubro nero. Cetti. (Zamenis viridi-flavus , Varietas nigra). 1840. Calopeltis flavescens. Ch. Bonaparte. Amph. europ. , pag. 47 et Memor real. Academ. scienc. Torin. Serie II, tom. II pag. 431. Exclus. synonym. Coluber girundicus ? Bory de Saini- Vincent. (Coronella girundica, nobis.) 1840. Coluber flavescens. Filippo de Filippi. Catalog. ragion. Serp. Mus. Pav. in Bibliot. italian. Tom. XCIX, pag, 1841. Le Serpent d'Esculape. Cuvier. Règne anim, ilust. : Tom. II, pag. DESCRIPTION. a Formes. Le corps est allongé, peu volumineux et à peine distinct de la tête qui, chez le plus grand nombre des individus, offre une étroitesse re- marquable au niveau de la région temporale. Le museau est peu proé- minent. Ecarrcur£. La plaque rostrale, dont la largeur est presque le double de sa hauteur , ne se rabat point sur le museau. La pré-oculaire est unique et légèrement concave; il y a deux post-oculaires, huit sus-labiales pré- sentant parfois quelques irrégularilés, par suite de la division, soit com- plète, soit incomplète de l’une d’elles ; dans tous les cas normaux, ce sont les quatrième et cinquième qui forment la partie inférieure du limbe de l'orbite. On ne commence à distinguer les carènes des écailles dorsales que dans la seconde moitié du tronc, elles y sont d’ailleurs très-peu marquées. Il existe sur la squamme terminale de la queue un sillon qui s "observe le plus souvent à sa face supérieure. Ecailles : Sur 23 individus de taille différente, etdont nous avons compté les rangées longitudinales des écailles du tronc, nous en avons trouvé un qui en à 25 rangées, douze qui er ont 23, et enfin dix qui n’en ont que - 21. Le nombre de ces mêmes rangées à la queue est de 6 le plus ordinai- . rement; nous n’en avons trouvé 8 que quatre fois. Scutelles : 1-2 gulaires, 214-227 gastrosièges, 1 anale divisée , 68-88 urostèges divisées. t JSODONTIENS, S.-G. ÉLAPHE, 12 283 Denrs. Elles ont été comptées sur deux têtes. Maxillaires , _ . Palatines , 40. Ptérygoïdiennes, 12. La limite postérieure de ces dernières est un peu en deçà du trou occipitel. Cozorarion. Il existe chez tous les individus de cette espèce une grande uniformité dans la disposition des couleurs, qui ne subissent presque aucune altération dans l'alcool, comme nous avons pu facilement le vérifier dans la Ménagerie d’après l'animal vivant, et la description suivante a été faile d’après la comparaison de plusieurs des Élaphes qui y ont vécu. La teinte générale est un bran olivàtre uniforme en dessus, et un blanc jaune verdâtre en dessous. Sur les flancs, plus rarement sur la région dorsale, un certain nombre d’écailles et, en particulier, les plus voisines des seutelles abdominales portent, soit à leur bord supérieur , soit à leur bord inférieur, ce qui est moins fréquent, soit enfin quelquefois à l’un et à l’autre une petite tache blanchâtre. La réunion de ces fines mouchetures constitue un piqueté blanc, irrégulier, peu marqué, plus apparent sur Îles parties antérieures du tronc que sur les postérieures où il disparaît graduel- lement. Le dessus de la tête se confond tout-à-fait avec le dos par son sys- tème de coloration; on n’y remarque aucune raie noire; mais derrière la commissure des lèvres , sur les côtés de la nuque, ilexiste de chaque côté une tache d’un jaune assez vif. Les lèvres sont coïorées à peu près de méme, surtout à leur partie postérieure , car plus en avant, à la supérieure sur- tout, la nuance est moins vive. Une tache gris noirâtre recouvre toujours la suture des quatrième et cinquième plaques sus-labiaies ; une autre semblable, mais plus grande, occupe un espace irrégulier derrière l’œil, Sur un jeune individu, nous voyons que la teinte des régions supérieures au lieu d'étre uniformément brun verdâtre comme chez l'adulte, est d’un brun gris ocellé de taches brunes également, mais tirant sur le vert et dis- posées en séries, de façon à former sur toute la longueur du tronc un qua- druple rang de lignes que leur teinte plus foncée que le reste rend bien apparentes. Le dessous est, en avant, d’un blanc jaunâtre irrégulièrement tacheté de brun et devenant vers la queue d’un gris d’acier. Nous retrou- vons d’ailleurs, comme à un âge plus avancé, les taches jaunes latérales de la nuque et les lignes noires, tant de Ja région postérieure à l'œil que de la suture des quatrième et cinquième plaques sus-labiales. M. le prince Ch. Bonaparte indique des variétés de climat distinctes par quelques diffé- rences de coloration. Ainsi, il dit que dans les Appenins jusqu’au Metro , rivière du duché de Spolette, ce Serpent est jaunâtre, et que dans la Sicile, il offre, de chaque côté du tronc, une ligne d’un brun rouge tirant sur le noir. Nous n’avons pas eu occasion de constater ces particularités, 284 OPHIDIENS AGLYPHODONTES, Dimensions. Le rapport de la longueur de la tête à sa largeur , prise au niveau de la région temporale n’est pas le même pour tous les individus ; ilest, en effet, de 1 à 2/5 chez ceux à téte large , tandis qu’il est de 4 à 1/2 chez ceux à tête étroite qui sont les plus nombreux. Les dimensions trans- versales du museau au devant des narines restent sensiblement égales chez les uns et chez les autres, il en résulte que la tête des premiers est plus co- nique que celle des seconds. La largeur de la région sus-inter-orbitaire est le double du diamètre longitudinal des yeux. Le troncest 58 à 60 fois aussi long qu’il est large à sa partie moyenne. La queucest contenue au moins quatre fois et demie dans la longueur du corps et au plus, près de six fois” L'individu le plus grand de la collection donne les dimensions suivantes : Téte, long. 0®,032. Tronc, long. 1m,134, Queue, long. 0,279. Lon- gueur totale, 1,45. Cette espèce, au reste, peut atteindre une taille plus considérable; ainsi, M. Schlegel en a vu des individus longs de {21,50 à 4,60, mais le plusor- dinairement, ils ne dépassent pas {1m à 1,55. Nous ajoutons ici, en note(1), une description abrégée du Serpent dont il s’agit, et donnée par Metaxa ; elle contient quelques détails intéressants. (pag. 37, n° 5.) (4) Couleuvre d'Esculape. Dos d’an noir verdâtre, flancs eb ventre d’un gris jaunâtre. Aldrovandi, 270, Anguis Æsculapii Vulgairement Saestone. Commune aux environs de Rome. La tête est couverte par trois ordres d’écailles rhomboïdales en compre- nant une marque postérieure. Peux lignes verticales noires s'étendent du bord inférieur de l'œil touchant à cette marque postérieure. Deux taches noires, triangulaires, se prolongent du limbe postérieur de l'œil jusqu’à la terminaison de la nuque. Dos caréné, d’un brun marrop, avec vingt-quatre rangées d’écailles ca- rénées. | Les côtés sont d’un brun plus clair comme enfumés de gris, avec deux taches aux extrémités des plaques et des demi-plaques de la queue; chaque écaille qui touche les plaques est bordée de blanc, et lorsque le Reptile se meut , elles prennent la forme de la lettre X. On voit dune rangée de petites écailles triangulaires blanchâtres : les écailles sont rhom- boïdales plus longues et plus larges que celles du dos. L'abdomen est brillant, d’un jaune de paille ou d'un gris cendré clair, ou bien encore d’un jaune blanchâtre couleur de soufre. Le fond des écail- les est parfois pointillé de petites marques d’un noir ou d’un roux de ga- rance parfois sans taches : la queue est souvent de la même couleur que le dos, La longueur totale est de trois à quatre pieds; les écailles au nombre de deux cent vingt-sept rangées transversales ; les plaques de quatre-vingls, ISODONTIENS. S.-G. ÊLAPHE. 19. 285 15, ÉLADHE À LUNETTES. Ælaphis conspicillatus. Nobis. (Coluber conspicillatus. Boié.) Caracrères. Semblable à l'Élaphe d'Esculape, mais différent pour les couleurs et le nombre des plaques sus-labiales, qui n’est que de sept. Plaque rostrale nullement rabattue sur le museau; une pré- oculaire ; deux post-oculaires ; une frénale petite, non obiongue; scutelle anale divisée; sept plaques sus-labiales. Deux lignes noires courbes, parallèles sur le museau, s’étencant jusqu'à la lèvre supérieure; une troisième ligne formant un angle, dont le sommet est dirigé en avant, et sur l’occiput , une tache noire en massue. SYNONYMIE. 1826. Coluber nas Boié, Isis, Tom. XIX, pag. 210. 4837. Coluber conspicillatus. Schlegel, Ess. physion. serp. T.E, pag. 180; Tom. IT, pag. 171, n.° 27. 4838. Coluber conspicillatus. Schlegel, Fauna‘Japonica Rept. Pag. 85, pl. 3. DESCRIPTION. Forurs. La tête est assez courte et peu distincte du tronc, dont les for- mes sont légèrement ramassées et qui est un peu comprimé. La queue est courie, Ecarrrure. La forme et la disposition des plaques de la tête ne nous of- CEE Ce Serpent a été regardé comme étant celui d'Épidaure, dont l'image est le symbole de la divinité protectrice, c’est pourquoi on en a orné la massue d’Esculape qui entoure son bâton. Ce Serpent, sous les consulats de Q. Fabius et de G. Brutus, fut apporté à Rome à l’occasion de la peste et vénéré dans l'île du Æibre où l’on voit encore dans les jardins de Saint-Bartholomée sa figure sculptée sur une barque en marbre. Le Serpent d'Esculape se défend contre les attaques ; il fait des efforts pour mordre, et se raidit contre la douleur, mais on parvient à l’adou- cir et il perd son caractère en devenant docile à l’homme, L'alcool altère ses couleurs, ce qui lui à fait donner plusieurs noms. Il ne faut pas le con‘ondre avec le coluber Æsculapii de Linné, qui est une espèce américaine, 2S6 OPHIDIENS AGLYPHODONTES frent rien de particulier à signaler. Il y a sept plaques sus-labiales , tandis que tous les autres Élaphes en ont huit; la troisième et la qua- trième touchent à l'œil; la frénale n'est pas oblongue , elle est irrégu- . Jlièrement quadrilatère et petite. Les plaques sous-maxillaires postérieu- res , au lieu d'étre parallèles , comme dans les espèces déjà décrites de ce sous-genre , sont disposées de façon à former un angle assez ouvert, dont le sommet est dirigé en avant. La ligne saillante des écailles dorsales mé- dianes n'est qu’à peine indiquée et commence à se voir seulement au-delà de la première moitié du corps. La scutelle anale est divisée , ainsi que les sous-caudales. La squamme emboîtant l'extrémité de la queue ne porte pas de sillon. Écailles : 21 rangées longitudinales au tronc , 6-8 à la queue. Scutelle : 4-2 gulaires, 212-215 gastrostèges, 1 anale divisée, sol urostèges également divisées. Dexrs. Elles ri été comptées sur deux têtes. 6-1 Maxillaires : … ptérygoïdiens jusqu'à l'articulation de l’occipital avec la première ver- tèbre. PanricuraritÉs osréoLoGiquEs. Les os du nez ont la forme d’un parallé- logramme assez régulier ; la branche montante de l’os inter-maxillaire, se dirige directement én häut, sans se porter en arrière; elle est applatie et représente assez exactement un quadrilatère , dont le côté inférieur se con- fond avec la portion transverse de l’os, Cororarion. M; Schlegel qui a vu des individus de cette espèce dont les teintes n'avaient pas encore été altérées par l’alccol, dit que le dessus du corps est d’un rouge de brique pâle, tirant tantôt sur le brun, tantôt sur le gris. Nous ne retrouvons des traces de cette coloration primitive que sur deux jeunes individus de la collection, et c’est plutôt encore un gris légè- rement rougeâtre, qu’une nuance semblable à celle que désigne le savant erpétologiste hollandais. , TL, palatines 10; ptérygoïdiennes 15 s'étendant sur les os Les individus adultes sont tout-à-fait gris en dessus. On voit sur toute la région dorsale, depuis la tête jusqu’à l'extrémité de la queue , des lignes noires transversales, un peu sinueuses, assez également espacées et dont les distances ne sont jamais au-dessous de 0m 005, ni au-dessus de O0" 01. Elles descendent à peine sur les flancs, qui portent eux-mêmes d’autres petites lignes noires trop courtes pour atteindre le dos et alternes avec les précédentes, mais celles d’un côté ne sont point altcrnes avec celles du Côté opposé, Il y a sur la tête des lignes noires courbes, dont la disposition régulière ISODONTIENS, S,-G. ÉLAPZHT. À9. 987 et constante doit être indiquée avec détaïls, car c'est du dessin formé par elles que le nom de l'espèce est emprunté. | La plus antérieure de ces lignes passant sur la jonction de la plaque ros- trale et des inter-nasales vient se perdre, de chaque côté, sur les premiè- res plaques sus-labiales. La seconde, parallèle à la précédénte, décrit comme elle une courbe dont la concavité regarde en arrière. Elle est située sur le bord postérieur de la pré-frontale et sur le bord antérieur de la frontale , au niveau de leur réunion et de celle de chacune des sus-oculaires avec la pré-oculaire correspondante; elle gagne ainsi le bord supérieur de l'orbite; elle se divise alors: une de ses branches descend directement en bas sur la troisième et la quatrième plaques sus-labiales; l’autre branche, conti- nuant la direction oblique d’avant en arrière de la ligne dont elle provient, *se porte au coin de la bouche. La troisième bande enfin, représente un angle, dont le net t atteint a partie moyenne de la plaque frontale : chacune des branches de cet an- gle se dirige en arrière , parallèlement à la ligne qui va de l’œil à la com- - missure des lèvres et se réunit, en arrière de la tempe, à la plus anté- rieure des taches latérales précédemment décrites. Il y a, comme l’a indiqué Boié, qui a, le premier, nommé ce serpent, une certaine analogie grossière , il est vrai, entre celte figure et celle qui représenterait une paire de lunettes. Enfin, pour compléter la description de ces dessins de la tête, ajoutons que du milieu de la première ligne transversale du tronc il part une ligne noire longitudinale médiane, un peu renflée à son extrémité libre, com- me une massue , et atteignant le bord postérieur des plaques pariétales, Tout ce système de coloration, très-apparent sur les jeunes individus, tend à disparaître de plus en plus, à mesure que l'animal se développe da- yantage, ainsi que l’a noté M. Schlegel; de sorte que sur un de nos indi- vidus, la teinte des parties supérieures est uniformément grise et les ban- des noires de la tête sont en partie effacées. La face inférieure d’un jaune rougeâtre est très-régulièrement marquée de taches noires quadrilatères, alternes, analogues à celles de l'É tacheté, et de quelqués autres Serpents, de l’Ablabés triangle, ou du Calopisme, abacure, etc. , et parfaitement apparentes à toutes les époques de la vie. Dimensions. Nous possédons des individus de différents âges, et par conséquent de tailles diverses. Celui qu’on peut regarder comme tout-à- fait adulte, à cause de la disparition presque complète des dessins noirs du tronc , est long de Om 93 ; la téte est longue de 0" 095; le tronc de 0m 75, et la queue de 0155 ; elle égale donc le sixième de la longueur totale dy corps qui est, en moyenne, 53 fois aussi long qué large, | 288 GPHIDIENS AGLYPHODONTES. Parrie. Cet Ophidien cst originaire des îles méridionales du Japon. C'est de ce pays que de nombreux échantillons ont été envoyés par MM. Blomhoff, Van-Siebol et Bürger au Musée de Leyde, dont les savants directeurs ont bien voulu donner quelques-uns au Musée de Paris. Orservarions. Le nom Japonais de cet Élaphe signifie serpent qui ha- bite les rives. On le trouve , dit M. Schlegel (Faune du Japon, p. 85), dans les montagnes où il s'empare des trous creusés sur les bords des ruis- seaux, El se nourrit de petits oiseaux et d'insectes. 14. ÉLAPHE DE SARMATIE. Elaphis Sauromates. Nobis. (Coluber sauromates, Pallas.) Caracrères. Plaque anale divisée ; plus d’une plaque préo- culaire. Synonvule. 4787...? Coluber pictus, Guildenstaedt in Pallas Zoograph. Rosso-asiat. Tom. KÎT, pag. 45. 4811. Coluber Sauromates , Pallas Zoograph. Rosso-asiatica. Tom. 1IE, pag. 42. 1831. Coluber sauromates. Eichwald, Zoolog. Special. Ros- siæ et Poloniæ Part. 3, pag. 174. 4832. Coluber Xanthogaster. Andrzejowski nouv. mem. So- ciet. imp. natural. Mosc. Tom. II, pag. 1833. Élaphe Pareyssii. Fitzinger in Wagler Icon. et Descript. amphib. , tab. 27. (Belle figure et longue description.) 4840. Élaphis Pareyssii. Ch. Bonaparte. Amphib, Europ., pag. 80 et Memor.Real. Academ. Scienz. Torin. Ser. 2, Tom. If. 1840. Coluber sauromates. Nordmann , Voy. Russie mérid. Comte Anatole Demidoff. Tom. IIT, pag. 345, Rept. PI. 7. Espèce douteuse. Coluber sauromates. Pullus, pag. 346, pl. 6, fig. 2. 1841. Tropidonotus sauromates, Eichw. Faun. Caspio-Caucas. pag. 111, pl. 25, fig. 1-2. DESCRIPTION. | Cet Ophidien nous est inconnu, mais comme Pallas d’abord , et, après lui, MM. Fitzinger et Eichwald l'ont décrit, en le distinguant de V'E« ISCDONTIENS. S.-G. ÉLAPHE. Â%. 289 Dione, nous en faisons également une espèce à part, très-voisine , il est vrai, de ce dernier, avec lequel elle paraît avoir une grande analogie, ce qui, outre la dénomination del'E. Pareyssü donnée par Fitzinger à la cou- Jeuvre dont il est question , justifie la place que nous lui assignons, en la rangeant parmi les Élaphes. Quant au rang précis qui lui appartient, il est difficile de l'indiquer, les caractères notés dans les descriptions de ce Serpent ne s'étendant pas jusqu’au détail qui nous a permis de distinguer entre euxl'E. Dione, VE. à quatre raieset VE. rayé et consistant dans la forme de la suture de jonction des plaques inter-nasales avec les frontales , selon que cette su- ture est transverso-rectiligne ou, au contraire, représente un angle obtus à sommet dirigé en ayant. Il est cependant rationnel d'admettre que sa vraie place est à la suite de l'E. Dione. Voici donc, en puisant aux sources mentionnées plus haut, la description de cette espèce qui est bien figurée dans Wagler (pl. 27) et dans la Faune Caspio-Caucasique (pl. 25.) Formes. Le corps est mince, peu charnu, alongé, fusiforme ; la tête un peu distincte du cou est oblongue , ovaiaire, plane en dessus et légèrement arrondie latéralement au-dessus des lèvres ; le museau un peu alongé est obtus et arrondi, avec une légère excavation au-devant des yeux. Le dos est convexe et les flancs sont rendus un peu anguleux, par le redresse- ment des gastrostèges. Ecarcure. La plaque rosiraie est. grande; les pré-oculaires sont au nombre de trois dans l'animal décrit par Fiizinger (1), ce qui est sans doute une exception individuelle, puisqu'’aucune autre espèce de ce genre n’a plus de deux plaques au-devant de l’œil. Les deux inférieures sont très- petites, la supérieure est fortement excavée. Il y en a deux à la partie postérieure du pourtour de l'orbite. Une anomalie analogue à la précé- dente s’observe aussi dans le nombre des plaques sus-labiales, dont l'auteur compte neuf, et non huit, comme dans les espèces voisines. De même que chez celles-ci, les écailles latérales qui sont les plus grandes, sont lisses, maisles carènes des médianes ne se voient qu’au milieu du tronc; à la nuque et vers la queue il n’en existe point. Elles forment, au dire de Fitzinger et d'Eichwald 24 séries longitudinales à la partie moyenne du dos , mais nous supposons qu’il y en a plutôt 25 ou 25 , les ayant toujours trouvées en nombre impair. Quant aux scutelles abdominales, Pallas en a compté 102, ce qui pourrait bien être, une faute typographique comme le suppose M. Eichwaid, puisque ce zoologiste en porte le nombre à 204 et (1) Ce naturaliste dit avoir fait sa description d’après un spécimen uni- que rapporté à Vienne par Parreyss, REPTILES , TOME VII, | 19, 260 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. Fitzinger à 220. Les indications relatives aux scutelles sous-caudales con- cordent mieux entre elles, car elles portent 63 ou 64 séries. Elles sont d'ailleurs divisées , ainsi que celle de l'anus. Nous ne pouvons rien dire du système dentaire. CoLoraTion. Chaque écaille du dos, jaunâtre à son pourtour, présente sur sa ligne médiane une coloration brunätre, ce qui produit çà et là l’appa- rence de rayures brunes ; des taches transversales de la même couleur, dis- : posées irrégulièrement à la partie supérieure du corps, sont entremélées à d’autres taches jaunâtres. La teinte générale des flancs est plus ee là , en effet, toutes les écailles sont blondes si ce n’est à leur partie moyenne où se remarque la ligne brune ou noirâtre déjà indiquée et dont la succession forme, d’une manière assez évidente, desstries longitudinales. L'abdomen est d’un jaune uniforme clair, avec deux séries, suivant la description et la figure de Fitzinger , de taches de médiocre grandeur, les unes triangulaires, les autres arrondies, situées vers la jonction du ventre avec les flancs, mais qui ne sont point indiquées par M. Eichwald, si ce n'est à la face inférieure de la queue. La partie supérieure de la tête, brune dans presque toute son étendue, devient noirâtre vers le vertex, avec une ligne noire oblongue, allant de l'œil à l’angle de la bouche. Dimexsioxs. Selon Pallas, ce Serpent peut atteindre à une longueur de 5 pieds ou 1,65: l'individu décrit par M. Eichwald avait 3 pieds 6 pouces . . ou 17 166 dont 0",22 pour la queue, qui se trouve être un peu moins du cinquième des dimensions totales, IL. ou SECOND SOUS-GENRE DES ÉLAPHES. COMPSOSOME. — COMPSOSOMA (4). Nobis. Canacrëres. Tête plus ou moins distincte du corps, assez allongée, peu épaisse, plane en dessus; tronc moins cylin- drique que dans l’autre sous-genre ; dosun peu caréné ; côtés de l'abdomen fortement anguleux , par suite du redresse- ment des gastrostèges sur lesflancs ; queue généralement assez longue et robuste. oo (1) KouWŸos , n, dv, élégant ; cüwu , aress COTps. ISODONTIENS. S.-@. COMPSOSOUE. 294 Aux caractères qui précèdent, on peut joindre les sui- vanis : Les neuf plaques sus-céphaliques ordinaires; rostrale une fois plus haute qu’elle n’est large, à peine rabattue sur le mu- seau; deux nasales ; une frénale sub-oblongue, coupée obli- quement en arrière , ce qui lui donne l'apparence d’un trapèze rectangle ; une pré-oculaire très-haute et concave, au-dessous de laquelle il en existe parfois une seconde très-petite; deux post-oculaires. Huit ou neuf sus-labiales, dont les deux . qui précèdent immédiatement les trois dernières touchent à l'œil. Les sous-maxillaires postérieures sont aussi longues ou pluslongues que les antérieureset écartées en À. Écailles losan- giques sub-égales entre elles, lisses ; les dorsales seules rele- vées d’une petite ligne saillante. Toutes les gastrotèges se redressent contre les flancs; l’anale est entière, à part quel- ques exceptions individuelles dans une seule des espèces ; les urostèges sont divisées. Squamme emboîtant la pointe de la queue en forme de dé conique sans sillon. Côtés du ventre anguleux. Narine sub-circulaire, ouverte entre les deux na- sales. Pupille ronde. Queue égale au cinquième ou au quart de la longueur totale. TABLEAU DÉS ESPÈCES DÜ SOUS-GENRE COMPSOSOME. o<— j conique, distincte ducou. 1. C. Raxé. unique; tête allongée, non distincte . 3. C. A QUEUE NOIRE. Pré-oculaire | neuf . + + 2. C. À RAIES ROMPUES. double; sus-labiales | | | | 299 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. 1. COMPSOSOME RAYÉ. Compsosoma radiatum. Nobis. ( Coluber radiatus. Schlegel. ) CarACTÈREs. Deux larges raies noires longitudinales, quelque- fois interrompues sur le dessus du‘dos , d’un brun uniforme; ré- gions inférieures jaunâtres. Plaque frontale très-élargie à sa base et dont le sommet, par comparaison , semble assez étroit, plus courte que les pariétales. Neuf, et seulement par exception, huit plaques sus-labiales, dont les cinquième et sixième touchent à l'œil, ainsi que l'angle supérieur et postérieur de la quatrième ; une seule pré-oculaire. Les sous-maxillaires postérieures sont un peu plus longues que les antérieures. | Synonrue. Russel, Serp. des EL . Vol. II, pag. 44, pl. 42. 1837. Schlegel. Physion. des Serp. Tom. IT, pag. 135, pl. 5, fig. 5-6. Coluber radiatus. 4847. Cantor. Catal. ofthe Malayan Rept., pag. 73. 8 DESCRIPTION. Formes. Le tronc, comprimé latéralement, est très-volumineux à sa partie moyenne; il en résulte une certaine disproportion avec le volume de la tête, dont la région temporale offre un élargissement qui la rend dis- tincte du col; le museau est plutôt obtus que proérninent: La queue est longue et robuste. Ecarrurs. La plaque rostrale est heptagonale et enchassée entre la pre- mière sus-labiale de chaque côté, les nasales antérieures et les inter- nasales. A chacune de ces plaques correspond un des pans latéraux plus ou moins distincts de cette rostrale. Les inter-nasales représentent chacune un pentagone qui, par ses deux bords antérieurs réunis en angle très-obtus , tient à la rostrale et à la na- sale antérieure ; par son bord latéral interne, cette plaque est unie à sa congénère. Elle adhère à la nasale postérieure par son bord latéral exter- ne , et enfin aux pré-frontales par leur bord supérieur représentant tan- tôt une ligne horizontale , tantôt une ligne à concavité postérieure plus ou moins prononcée. Deux pré-frontales régulièrement pentagonales. La frontale campaniforme est un péntagone à côtés d’inégales dimen- sions; les deux bords postérieurs se réunissent en formant un angle, dont le ISODONTIENS. 8.6. COMPSOSUME. À. 205 sornmet se place entre les deux pariétales ; : elle est en rapport de chaque côté avec la sus-oculaire. - Celle-ci est également un pentagone irrégulier, dont les bords latéraux qui offrent les dimensions les plus considérables, forment l'un le bord su- périeur de l'orbite et l’autre la ligne dejonction avec la frontale. Enarrière, elle présente deux bords d’inégale longueur : le plus considérable s’unit au bord antérieur de la pariétale et le plus petit à la post-oculaire supérieure. En avant et en dehors, se voit le cinquième côté, qui tient au bord supé- rieur de la pré-oculaire. Les deux pariétales grandes, un peu plus larges en avant qu’en arrière , présentent cinq pans de dimensions différentes. L’externe, plus ou moins irrégulier, offre de petits enfoncements pour les écailles temporales. Elles se réunissent sur la ligne médiane par leur bord interne. Des deux bords antérieurs l’interne, plus petit, forme, avec celui de l'autre plaque, un angle aigu ouvert en avant et dont le sinus reçoit le sommet de la frontale ; l’antérieur et externe plus long s'articule avec le bord postérieur de la sus- oculaire et avec celui de Ja post-oculaire supérieure. La première plaque nasale représente un trapèze et la seconde un pen- tagone assez régulier. | La frénale est trapézoïde. La pré-oculaire est taillée à cinq pans ; ses deux bords antérieurs for: ment, par leur réunion, un angle, dont le sommet est tourné en avant ét qui s'articule, parses bords, avec la frénale et'avec la pré-frontale. Le bord postérieur concave de la pré-oculaire constitue la portion antérieure du pourtour de l'orbite. Elle touche en bas à la quatrième et quelquefois aussi à la troisième plaque sus-labiale et en haut à la sus-oculaire. Les deux post-oculaires , d’inégale dimension, mais moins grandes à elles deux que la précédente, complètent le pourtour de l’orbite avec la sixième, ia cinquième et quelquefois une partie de la quatrième sus-labiales. Les écailles temporales sont de forme irrégulière. Il n’y a à noter pour les plaques de la lèvre supérieure que les dimen- sions de la pénultième, qui dépasse toutes les autres. La lame du menton est un triangle équilatéral. fl y a dix paires de plaques sous-labiales. Les sous-maxillaires postérieures, plus longues que les antérieures, s’é- cartent, en laissant entre elles un espace angulaire, dont le sommet est dirigé en avant. : Les écailles du dos losangiques, presque toutes égales entre elles, pré- sentent, sur leur partie médiane, une arète qui s'étend de l'angle anté- rieur de la losange à son angle postérieur. 294 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. Ecailles: 19 rangées longitudinales au tronc, nombre conforme à celui qu'indique M. Schlegel, mais supérieur au chiffre 17 donné par M. Cantor comme normal ; 6-8 à la queue. Scutelles: 2-3 gulaires , 206-239 gastrostèges, { anale entière, 84-101 urostèges divisées. : 21 \ a Dents. Maxillaires, Se Palatines , 15. Ptérygoïdiennes, 20. Ce sont les mêmes nombres sur un indiviôu adulte comme sur un jeune, Quant aux autres dents, la seule différence constatée chez ce dernier était qu'il y avait 25 dentsseulement à chaque branche dela mâchoire inférieure et 12 palatines au lieu de 13. PARTICULARITÉS OSTÉOLOGIQUES. La comparaison des têtes osseuses ä'un Compsosome à queue noire et d’un Compsosome rayé, espèces qui ont entre elles beaucoup d’analogie, démontre cependant une différence carac- téristique, importante à signaler. , . Elle consiste dans la direction des os intra-articulaires : se portant pres- que directement en bas dans le C. à queue noire, ils sont, au contraire, obliquement dirigés en arrière, mais surtout en dehors, dans la seconde espèce ; il en résulte que, malgré la similitude de longueur entre ces deux tétes quine présentent qu’une différence de deux millimètres depuis le condyle de l’occipital jusqu’à los inter-maxillaire, elles en offrent une très- marquée quand on mesure l’écartement qui sépare l’une de l'autre les ex- trémités postérieures des deux branches du maxillaire inférieur; elle est, en effet, de 6 millimètres. On s'explique ainsi très-bien l'aspect différent de ces têtes revêtues de leurs parties molies, l’une offrant, en arrière, un élargissement qui n'existe point chez l’autre. CozorarTiox, Nous devons surtout nous en rapporter à la belle planche de Russel pour l'indication exacte de la coloration de cette espèce, car les teintes sont altérées chez la plupart des individus que possède notre Mu- sée. Il nous est cependant facile de distinguer deux variétés, qui diffèrent par leur couleur générale et par la disposition de certaines lignes noires sur la tête. ’ — Variété A. C'est cette variété représentée par Russel, qui a surtout été décolorée. On juge cependant bien , par la nuance fauve des individus, que la coloration, comme le disent le naturaliste anglais et M. Cantor, (Catalogue), est un brun-clair , passant au jaunâtre sur le dessous, ainsi que sur les lèvres. On distingue parfaitement une ligne noire, montant verticalement de la lèvre à l'œil, une autre obliquement dirigée en arrière et en bas, allant de l'œil à l'angle de la bouche, une troisième enfin qui, partant aussi gun cercle oculaire, longe le bord externe de la plaque pariétale et se Ler- ISODONTIENS, S.-G. COMPSOSOME. À. 295 mine, par saréunion avec celle du côté opposé, en une bande noire, qui par- court transversalement l'occiput. A partir de cette ligne ou, ce qui se voit plus souvent chez les individus de notre collection, à trois, quatre ou cinq centimètres en arrière de cette ligne, on en voit commencer deux au- tres qui deviennent peu à peu plus larges et plus noires; puis diminuant de volume, elles s’effacent graduellement et enfin disparaissent, après avoir plus ou moins dépassé le milieu de la longueur du corps. : De distance en distance, on voit des écailles d’un brun pâle, autour des- quelles la peau est blanche, ainsi que le dit M. Cantor ,et qui simulent, plutôt qu’elles ne les constituent véritablement, des interruptions dans ces raies qui sont le caractère spécial de ces Compsosomes. De chaque côté , et un peu au-dessous de ces lignes noires, il en existe une autre, moins foncée, plus grèle, interrompue çà et là et se perdant à peu près au même niveau que les précédentes. Le reste"du corps et la queue ont une teinte brune uniforme , plus claire sur les côtés que sur le dos. Le ventre est blanc. Nous laissons dans cette variété, à cause de la disposition identique des lignes de Ja tête, un individu dont la coloration générale diffère cependant un peu de celle de ses congénères : il a, en effet, une teinte grisâtre, plutôt que brun-clair. - Les jeunes ne présentent pas de différences dignes d’être signalées, si ce n'est que leurs couleurs sont plus claires et que les régions inférieures , se- lon la remarque de M. Cantor , sont d’un blanc de perle. — Variété B. Deux particularités distinguent cette variété de la précé- denle :, 1.0 La teinte générale est d’un brun beaucoup plus foncé, qui devient même gris noirâtre dans la seconde moitié du tronc et à la queue ; le des- sous du corps est dans toute la partie antérieure d’un jaune vif, dont lin- tensité va en diminuant vers la partie postérieure où cette nuance est peu à peu remplacée par une coloration grise à peine moins foncée que sur le dessus du corps. Des trois lignes noires signalées dans la description de la première variété, comme partant de l'œil, pour se rendre l’une à la lèvre, l’autre à l'angle de la bouche, et la troisième à l’occiput en longeant le bord externe de la plaque pariétale, nous ne trouvons plus ici que les deux premières ; il en résuite que la bande transversale de la région postérieure de la tête manque. 2.0 Quant aux deux bandes dorsales noires, elles sont semblables en tout à celles de l’autre variété, si ce n’est que chacune d’elles, ainsi qu'on le voit chez un individu bien conservé, est comme bordée en dedans et en dehors, dans une parlie de sor éleudue, de petites taches d'un jaune vif, Les deux bandes placées au-dessous do celles-ci s'interrompent aprés 8n 296 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. trajet de quelques centimètres et sont remplacées par de grandes taches noires, espacées, qui nes’étendent pas plus loin que les lignes du dos. La ressemblance entre les individus jeunes et les adultes n’est pas aussi frappante dans cétte variété que dans la précédente. Chez l’un d’entre eux cependant, elle est plus marquée que chez les autres. Le caractère le plus Saillant consiste en une ligne blanche sur la partie moyenne du dos ; elle a son point de départ à un centimètre environ du bord postérieur def plaques pariétales, s'étend, en s’amoindrissant peu à peu, jusques vers l'extrémité du tronc et s’efface à une petite distance de l’origine de la queue. Elle tranche sur la teinte générale, qui est un gris brun tacheté de blanc. On distingue plus ou moins facilement, de chaque côté de cette li- gne, une bande noire, qui cesse d’être visible au-delà du premier tiers de la longueur du tronc et au-dessous de laquelle il existe une série longitu- dinale de taches noires, ocellées, ayant à leur centre un point blanc. Cette bande interrompue commence , de même que chez l'adulte, par une ligne noire, de longueur variable. Le dessous du corps est d’un jaune clair. Dimensions. La largeur de la tête prise vers le milieu des tempes est à peu près égale aux deux tiers de sa longueur, à l'état adulte; elle est un peu plus du double de celle du museau au devant des narines. Le diamè- fre longitudinal des yeux est égal à la moitié de la largeur de la région inter-orbitraire. Le tronc est une fois et un tiers aussi haut, et une quarantaine de fois aussi long qu’il est large à sa partie moyenne. La queue prend environ le quart de l'étendue longitudinale de tout le Corps. Les dimensions du plus grand de nos individus sont les suivantes : Longueur totale 1,707 ; tête long. 0®.042 ; tronc 1,53 ; queue 0,335. Parrie. Les individus de notre Musée ont été rapportés de Java par Leschenault de la tour ef Diard; de Sumatra par Duvaucel; par les natu- ralistes du voyage de l’Astrolabe et de la Zélée, et par M. Kunhardt, à qui nous devons en particulier les plus beaux échantillons de différents âges de notre Variété B, et enfin de Chine par Eydoux. A. ces diverses localités, nous devons ajouter les suivantes indiquées par M. Cantor , outre Java et Sumatra : la péninsule de Malacea, l'ile de Pi- nang Singapore, la Cochinchine , la province de Tenasserim et le royau- me d’Assam. Mosurs. Le naturaliste que nous venons de citer dit que celte. espèce est abondante dans les marais et dans les champs de riz, et que souvent, elle se tient aux abords des habitations où, durant le jour, elle reste ca- chée , et poursuit lés rats pendant la nuit; mais qu'elle cst cependant diur- ISODONTIENS. S.-G. COMPSOSOME. 2. 297 ne aussi, ef fait sa proie de petits oiseaux, de lézards et de grenouilles. Elle se défend vigoureusement, dit-il encore , et pour s’élancer sur son en- nemi, elle peut détacher du sol les deux tiers de sa longueur. 9, COMPSOSOME RAIES ROMPUES. Compsosoma sub-radiatum. Nobis. (Coluber sub-radiatus. Schlegél. ) CaracrTères. Plaque pré-oculaire double; neuf sus-labiales , la cinquième et la sixième {ouchant à l'œil. Frontale large à son extrémité antérieure , plus courte que les pariétales. Neuf plaques sus-labialee, dont les cinquième et sixième touchent à l'œil: deux pré-oculaires. Les sous-maxil- laires postérieures sont plus longues que les antérieures. Synonvute. 14837. Coluber sub-radiatus, Couleuvre à à raiesin= terrompues. Schlegel, Essai sur la physion. des Serp. Tom. I, pag. 444 , et tom. ET , pag. 156. | 1837-44. Coluber sub-radiatus. Schlegel. Abbildungen néuer oder unvollstanding bekannter Amphib. ; pag. 404. pl. 29 et ju 28, fig. 7 ets. DESCRIPTION. Formes. Une remarquable analogie rapproche cette espèce de la pre- mière. Le museau de celle que nous allons maintenant décrire est cepen- . dant un peu plus effilé et les dimensions de la tête sont plus en rapport avec celles du tronc, dont le volume subit une augmentation insensible, depuis la tête jusqu’à la partie moyenne du corps etune diminution gra- duelle depuisce pointjusqu’à l'origine de la queue, qui estlongueet robuste, Ecarcure. Iln’'y a dans la disposition des plaques céphaliques aucune différence assez importante pour être mentionnée. Écailles : 23 rangées longitudinales au trone, 8 à la queue. Secutelles : 2 gulaires, 228-238 gastrostèges, 1 anale entière, 91-93 uros- tèges divisées. ons 0 à à ! jee Denrs, Maxil'aires— . Palatines, 12. Ptérygoïdiennes, 96. Cororariox, La teinte générale est un brun-rougeâtre à peu près uni- forme sur les régions dorsale et ventrale , augmentant d'intensité dans la porlion postérieure du tronc, 298 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. La comparaison des animaux conservés dans l'alcool avec des dessins faits sur le vivant ont démontré à M. Schlegel que les teintes se rembru- nissent par l’action de celiquide, c’est ce qu'il nous est facile de constater par l'examen de la belle planche 29 des Abbildungen de ce savant nalu- raliste. Contrairement à ce qui a lieu dans la Variété A de l'espèce précédente, mais comme cela se remarque dans la Variété B, il n’y a point de bande noire transversale sur l’occiput. Une petite ligne noire partant de l'œil se dirige en arrière et s’arrête à une très-courte distance de son origine. Sur les parties latérales du cou, ilexiste des taches noires placées les unes à la suite des autres, laissant entre elles des intervalles d’inégale dimension; elles sont lecommencement d’une bande étroite, qui règne le long de chaque flanc et qui présente de fréquentes interruptions moins nombreuses dans la partie moyenne de son trajet qu’à son commencement et qu'à sa fin surtout où les taches deviennent de moins en moins apparentes, tellement même que ces bandes s’effaçant peu à peu, finissent par disparaître vers le milieu de la longueur du tronc. Sur la région dorsale, deux autres bandes parallèles entre elles et aux précédentes, composées, dans la portion la plus voisine de la tête, de quel- ques petites taches noires peu marquées, mais bientôt plus apparentes, se continuent jusqu’au même point environ que les lignes latérales, en présen- tant comme elles desinterruptions d'étendue variable etcomme elles aussi se perdant par une dégradation insensible. Les côtés de l’abdomen enfin offrent une série de taches noires de forme irrégulière, et dont l’ensemble avec les intervalles qui les séparent constitue sur chaque moitié latérale du corps , une troisième raie interrompue ne dépassant pas les bandes du dos et des flancs. Duugxsions. Les résultats fournis par la mensuration des différents dia- mètres de la tête sont trop conformes à ce que nous avons indiqué en par- lant du Compsosome rayé, pour qu’il soit nécessaire de les énumérer ici. Le rapport de la longueur du tronc à sa largeur, au lieu d’être comme dans l'espèce que nous venons de citer de 40 à 1 est de 55 à tetil est une fois et un cinquième aussi haut que large, proportion à peu près semblable à celle de l’espèce qui nous sert de terme de comparaison. Comme dans cette dernière enfin, la queue prend environ le quart de l'étendue longitudinale de tout le corps. Les dimensions de notre plus grand échantillon sont les suivantes : lon- gueur totale 1,44 ; Téte, long. 0,037. Tronc, 1m,12 ; Queue, 0m,285. Parme. Les Compsosomes raies-rompues du Musée de Paris provien- nent de celui de Leyde auquel il en est redevable. « Parmi les découvertes intéressantes, dit M, Schlegel, dont l'expédition partis en 1827 de Batavis ISODONTIENS. S.-G. COMPSOSGME. 9. 299 pour établir une colonie hollandaise à la Nouvelle-Guinée, a enrichi la : science, grâce aux soins de MM. Macklot et Muller, il faut compter cette belle couleuvre ; qui habite l'île de Timor où elle se trouve en abondance. » C’est, en effet, à cette localité qu’appartiennent les trois individus très- semblables entre eux qui ont servi à notre description. 3. COMPSOSOME QUEUE-NOIRE, Compsosoma me- lanurum. Nobis. (Coiuber melanurus. Schlegel. ) Caractères. Frontale très-sensiblement plus étroite en arrière qu’en avant, plus courte que les pariétales, Neuf plaques sus- labiales dont les cinquiême et sixième touchent à l'œil, ainsi que l'angle supérieur et postérieur de la quatrième ; une seule pré- oculaire. Les sous-maxillaires postérieures sont de même lon- gueur que les antérieures. Syxonyuie. 1837. Schlegel. Phys. des Serpents. Tom. II, pag. 441. pl. 5, fig. 11 et 12, regarde comme de jeunes individus le Colub. flavo-lineatus ; Idem Abbildungen, tab. 5. (Cette espèce ne doit pas être confondue avec le Spilotes queue-noire précédemment décrit.) DESCRIPTION. Forwes. L'ensemble général de la conformation de cette espèce la rap- proche surtout du €, rayé, à cause du volume assez considérable du corps relativement aux dimensions de la tête qui, alongée et non conique com- me dans l'espèce précédente, est à peine disüncte du cou. Le tronc est assez comprimé; la partie médiane du dos est un peu saillante et comme légèrement carénée. Écarzcure. Aucune différence notable avec ce que nous ayons indiqué en décrivant soigneusement la disposition des plaques de la tête dans la première espèce, ne s’observe dans celle-ci. Écailles : 19-21 rangées longitudinales au tronc, 6-8 à la queue. Scutelles : 2-3 gulaires, 214-224 gastrotèges, 1 anale entière, 57-102 urostèges divisées, 21 Dents, Maxillaires 7: Palatines, 12, Piérygoïdiennes, 20, L: 300 OPHIDIÈNS AGLYPHODONTES. CocoraTion. La teinte générale de celte espèce est un brun plus ou moins foncé. Quelques particularités de coloration nous semblent devoir motiver la description de trois variétés qu'on pourrait nommer variétés de climat. — Variété À ou Variété Javanaise. — La coloration brune augmente d'intensité à la partie postérieure du tronc et à la queue, au point que ces régions deviennent d'un gris foncé presque noir, qui justifie tout-à-fait la dénomination par laquelle on désigne cette espèce. Sur tous nos individus, cette teinte est uniforme à l'exception d’un seul où l’on voit sur le dos deux bandes noires irrégulières , qui se détachant bien sur le fond dans les ré- gions antérieures se perdent peu à peu, à mesure que celui-ci s’assombrit. Sur les flancs, il existe une série de grandes taches noires au centre de chaëune desquelles on en voit une autre blanche; elles disparaissent gra- duellement , comme les raies qui viennent d’être indiquées. On peut conâidérer ces particularités comme un reste de la livrée que portent les jeunes individus , livrée que M. Schlegel a surtout décrite d'a- près des dessins que M. Reinwardt a fait faire sur les lieux et qu'il indique de la façon suivante : « Le beau noir foncé et très-luisant, qui occupe le dessus, passe sur les côtés du tronc au bleu d’acier ou au vert, et se con- fond avec la teinte blanche ou jaunâtre de l'abdomen. Une raie d’un beau jaune de citron règne le long du dos et se perd sur les parties postérieures, qui sont d'un noir brillant uniforme ; elle est accompagnée, de chaque côté des flancs, d’une suite de taches noirâtres en œil à centre blanc, qui se montrent quelquefois sous forme de bandes transversales entremélées de points blancs irréguliers ; elles s’'évanouissent également vers la queue. Les joues sont d’un blanc pur ; une raie noirâtre descend perpendiculaire- ment des yeux vers les lèvres ; une autre se dirige cbliquement vers l'ang'e de la bouche et est accompagnée d’une troisième d'une étendue plus con- sidérabie, qui va des plaques occipitales jusque sur les côtés du cou. » Nous avons dà transcrire le passage qui précède, parce que sur un jeune sujet appartenant à otre Collection, nous pouvons bien vérifier la par- faite exactitude de la description quant aux taches et aux lignes noires in- diquées , mais quant à ces teintes vives mentionnées par le savant erpéto- logiste hollandais, fil n'en reste aucune trace. Nous ne retrouvons pas davantage les belles nuances rouges et bleues des joues qui ornent l’adulte: elles sont effacées par l'action de l'alcool. Le dessous est d’un brun jaunâtre passant par degrés au noir. — Varibré Bou Variété des îles Célèbes. — Caractérisée par une calo- ration brune générale, plus foncée que dans la variété précédente, à tel point même que l'an de nos échantillons est gris noirâtre dans presque toute con étendue. Ce qui établit, en outre, üne distinttion, c'ést l'exis- ISODONTIENS. S.-6. COMPSOSOME. 4, 5Ql tence de chaque côté du col d'une ligne noire , large, qui se réunit , sur sa partie moyenne, à celle du côté opposé, en formant avec elle un angle aigu ouvert en arrière, dont le sommet , plus ou moins prolongé , se ter- mine à un ou deux centimètres au-delà du bord postérieur des plaques pariétales de la tête. — Variété C ou Variété de Manille. — Différente par une coloration moins foncée et parce que la queue n'offre pas cette teinte noirâtre des deux autres variétés et qu’elle ne porte pas, comme la dernière, des lignes noires sur le col. Dimensions. Tandis que dans le Compsosome rayé la largeur de la tête prise vers le milieu des tempes est à peu près égale aux deux tiers de sà jongueur, elle en atteint ici la moitié à peine. Le tronc est plus comprimé que dans l'espèce précédente, car le rapport de la longueur à la largeur dans la partie moyenne au lieu d’être comme dans celle-ci de 40 à 1 est de 60 à 4. Le tronc est, dans le même point, une fois et un tiers aussi haut que large. La queue n’est pas égale au quart de la longueur du corps, mais elle occupe plus du cinquième de sen étendue. Cette espèce a des dimensions analogues à celles des deux espèces déjà décrites: Nous trouvons ici, comme exemple de la plus grande taille, une Jongueur totalé de 1,684; téte long. 0",044 ; tronc 1,278; queue 0m,362, ParriE. Les dénominations par lesquelles nous avons désigné chacune des trois variétés, ont fait connaître l'origine des individus de cette espèce. F1 nous reste donc seulement à dire que ceux de Java ont été rapportés par Leschenault de la tour, ou donnés soit par le Musée de Leyde, soit par M. le professeur J. Müller de Berlin, que ceux des Célèbes y ontété pris par MM. Quoy et Gaimard, et enfin ceux de Manille par M. Souleyet. 4, COMPSOSOME QUATRE-LIGNES. Compsosoma quadrivirgatum. Nobis, (Coluber quadrivirgatus. Boié. ) Caracrères. Plaque pré-oculaire double ; les sus-labiales au nombre de huit, dont la quatrième et la cinquième touchent à Ven . Plaque frontale un peu plus étroite en arrière qu’en avant, assez allongée et pres que égale en longueur aux pariétales. Huit pla- ques sus-labiales , dont les quatrième et cinquième touchent à l'œil; deux pré-oculaires. Les sous-maxillaires antérieures sont presque constamment aussi longues que les postérieures. 302 OPIIDIENS AGLYPIHODONTES. Sysonvmie. 1826. Coluber quadri-virgatus, H. Boié. [sis, ne XIX, pag. 299. 1837. Coluber quadrivirgatus. Schlegel. Essai sn Serp. Tom. I. pag. 146 ; tom. IT, pag. 147. pl. 6, fig. 15-16. 4838. Coluber quadrivirgatus. Schlegel. Faune Japon. Rept. pag. 84, pl. 1 (sur laquelle, par erreur, l'espèce porte le nom de virgatus.) Il est important de ne pas confondre, par suite de l’analogie des noms spécifiques, le Compsosome à quatre lignes (C. quadri- virgatus ) avec les Élaphes quatre raies (E. nd a et quatre bandes ( E. quadri-vittatus.) DESCRIPTION. Formes. La configuration générale a de l’analogie avec celle des aë- tres espèces du même genre, mais la forme un peu conique de la tête la rapproche surtout de la première et de la troisième et les dimensions totales du Compsosome à quatre lignes sont moindres. Ecuzure. Elle n'offre rien de spécial et qui n'ait été déjà indiqué dans les descriptions précédentes ; si ce n’est cependant que les plaques sous-maxillaires postérieures sont égales en longueur aux antérieures au lieu de les dépasser, comme dans les trois autres espèces. Ecailles : 19 rangées longitudinales au tronc, 6 à la queue. Scutelles : 2-3 gulaires, 195-202 gastrotèges ; 1 anale entière sur trois individus et divisée sur quatre autres ; 83-90 urostèges divisées. À 18 Dexrs. Maxillaires 59" "Palatines, 42-14. Plérygoïdiennes , 20. Cocorariox. La teinte générale est un brun gris devenant parfois si intense que sur un de nos échantillons, elle est presque noire, ce qui explique le nom de Serpent-corbeau que les Japonais donnent à cette espèce ( Faune du Japon ). Sur les individus dont la coloration est moins foncée, on distingue bien cependant l'existence de quatre lignes noires, deux sur le dos et une sur chaque flanc, commençant à une petite dis- tance de l'occiput et surtout apparentes à la partie antérieure du tronc. Un de ces Compsosomes, qui est noirâtre, n'offre des teintes plus claires, comme l’a noté M. Schlégel , que sous la forme de bigarrures très-fines , irrégulièrement distribuées sur la première moitié du corps et formant sur un de nos échantillons de courtes bandes b'anches longitudinales. Sur plusieurs, on observe une courte raie noire, qui partant de l'œil, se dirige en arrière , mais ne dépasse pas la commissure des lèvres, Le ISODONTIENS. 5.2. COMPSOSOME. À. 203 système de coloration des jeunes est plus clair, et l'on remarque, de distance en distance, sur la région dorsale , des taches noires irrégulières qui, plus tard, par leur fusion, forment les raies caractéristiques des adultes , comme le démontre l'examen d’un individu non encore arrivé à son entier développement et chez lequel la transformation des taches en rayure, n’est qu'incomplètement achevée. Dimensions. La longueur de la téte est un peu ‘plus du double de sa largeur au niveau des temps, maïs celle-ci n’atteint pas les deux tiers de la longueur. Le rapport dela largeur du tronc, à sa partie moyenne, compa- rée à sa longueur, est dans la proportion de 4 à 51 : dans ce même point, il est de peu de chose plus haut que large, aussi est-il à peine comprimé et presque cylindrique, si ce n’estcependant, que comme dans les espèces précédentes, les flancs sont rendus anguleux par le redressement des gastrotèges. La longueur de la queue est comprise environ trois fois et demie dans celle du tronc. Les dimensions de l'individu le plus grand de cette espèce sont les sui- vantes : Longueur totale 1", 07. Téte, long. 0,03. Tronc, 0,80. Queue 0,24. Parrie. Cette espèce est ofiginaire du Japon d'où le Musée de Leyde en a reçu par MM. Blomhoff, de Siebold et Bürger. C'est à ce Muste que nous sommes redevables de ceux que possède notre collection. Morurs. Voici ce que dit M. Schlegel dans la faune japonaise : » Les naturalistes chinois veulent que ce Serpent habite les joncs et les brous- sailles et qu’il ne fasse pas de mal à l’homme ; ils ajoutent ensuite qu'il n’attaque jamais un étre vivant quelconque, mais se nourrit simplement de la rosée dont les fleurs sont eouvertes. » « Il appartient au nombre des espèces rares au Japon et se tient de . préférence dans les buissons et dans les haies qui bordent les chemins et les champs situés dans les hautes vallées. IL est assez leste et très-farouche, ce qui fait qu'on en prend rarement et avec difficulté. » « Persuadés de l'innocence de ce Serpent et fidèles à la foi qui leur défend de tuer sans nécessité des êtres vivants, les paysans japonais épar- gnent cette couleuvre d'autant plus volontiers que la croyance populaire attribue à ces reptiles un naturel doux et paisible. » 30% ISODONTIENS. G. ABLABÈS. VII: GENRE. ABLABES. — ABLABES (1). Nobis. Caracrères. Serpents colubriformes à tête médiocre, géné- ralement assez distincte du tronc qui est presque cylindrique ; ventre séparé des flancs par un angle peu saillant, les gas- trostèges se relevant à peine sur les côtés (2); museau court, mousse et arrondi ; yeux plutôt petits; queue peu longue, assez effilée:; écailles du tronc rhomboïdales, le plus souvent courtes et toujours sans carènes. Par suite des détails qui précèdent, et qui montrent qu'il existe certaines analogies de conformation générale entre les espèces comprises dans ce genre et celles qui appartiennent aux Coronelles, il est facile de comprendre qu’il doit contenir quelques-unes de celles que M. Schlegel a admises dans ce dernier genre. Telles sont , en effet : L’Ablabes rufulus , — baliodeirus, qui, sous les mêmes noms spécifiques , sont décrits par ce naturaliste comme Coronelliens. L'Ablabès ponctué que M. Holbrock a inscrit dans le genre Couleuvre, et que M. Schlegel a placé dans celui des Cala- maires , diffère de ces derniers en ce qu’il n’est pas vermi- forme comme eux; qu’il a la tête plus distincte du tronc, la queue un peu plus longue, mais surtout plus efflée. Quant aux Ablabès quatre-lignes et Ablabès triangle que M. Schlegel considère comme des Couleuvres, et dont le second a recu, de M. Fitzinger, le nom générique spécial de Calopeltis, ele nf er NE PME a ee SR CE SOS (1) AGnaGys , 159 és ÿ innocent, qui ne nuit à personne, {2) Une seule espèce, l'Abl, quatre lignes, fait exception, les gastros- tèges se relevant plus sur les flancs que chez ses congénères, ISODONTIENS. €. ABLABES. 503 ils ont un ensemble de formes qui montre leur affinité avec les espèces que nous en rapprochons. Enfin, nous trouvons dans des collections trois Serpents Aglyphodontes Isodontiens, non encore décrits, dont la place nous semble tout-à-fait indiquée dans la coupe générique dont ils’agit. Ce sont les Ablabes six-lignes, dix-lignes et rougeûtre. De tous les genres de cette famille des Isodontiens, il en est un seulement avec lequel les Ablabès ont une certaine ressemblance : c’est celui des Élaphes, mais la carène des écailles de ces derniers s’oppose à la confusion , RELU les premiers ont les écailles lisses. 11 faut maintenant laisser de côté, dans cette étude compa- rative , tous les autres genres de cette même famille , et d’a= bord, le Gonyosome et les Spilotes dont la hauteur et la com- pression du tronc sont les caractères distinctifs ; les Dendro- phides aux formes sveltes et élancées , puis les À LAN qui rappellent un peu la conformation générale de ces der- niers, quoique à un degré moins marqué et qui en diffèrent d’ailleurs par les caractères énumérés dans le chapitre qui leur est consacré, mais dont la longueur relative de la queue, et la grandeur des yeux sont des marques distinctives et très-im- portantes, quand on les compare aux Ablabès. On doit enfin, laisser encore de côté les Calopismes qui, en raison de leurs formes lourdes , trapues et ramassées, de la largeur de leur cou , laquelle confond entièrement la tête avec le tronc, ont une physionomie toute spéciale, et les Rhinechis, les seuls Isodontiens à museau pointu et construit de façon à leur per- mettre de creuser le sol. 1 SYSTÈME DENTAIRE. Les sus-maxillaires grêles, minces même à la base, courbées presque à leur base, sont égales entre elles, à l'exception de la première et de la dernière, qui sont un peu moins longues que les autres. Les sous-maxillaires grandes et effilées aussi, augmentent REPTILES , TOME VIL, 20, 306 OPHIDIENS AGLYPHODONTES, insensiblement de longueur depuis la première jusqu’à la cin- quième ou lasixième, puis se raccourcissent d’abord fort peu, ou d’une manière à peine sensible, ensuite bien distinctement jusqu’à la dernière inclusivement. Ces dents ou crochets infé- rieurs sont comme rapprochées deux à deux ; leur pointe acé- rée est dirigée en arrière et un peu en dedans. Point d'inter-maxillaires. M Les premières palatines sont un peu plus courtes que celles qui les suivent immédiatement ; à partir de ces dents, toutes les autres, ainsi que les ptérygoïdiennes, se raccourcissent gra- duellement jusqu’à la fin de leurs rangées, qui se terminent assez près du bout desos ptérygoïdes. Toutes ces dents sont réunies deux à deux et semblent , par cela même , comme fourchues. | Parmi les douze espèces que nous avons inscrites dans ce genre ( Prodrome , p.58), il en est quatre, ainsi que nous l'avons dit dans une note (même page), qui offrent. une dispo- sition tout-à-faitspéciale de la mâchoire inférieure , et assez importante pour motiver leur réunion en un groupe distinct. Comme cependant cecaractère anatomique n’a peut-être pas une valeur suffisante pour motiver l'établissement d’un genre nouveau, ces quatre espèces sont considérées ici comme re= préséntant, dans le genre auquel elles appartiennent, un sous-genre. Le nom d’'Enicognathe sous lequel nous les dési- gnons, rappelle la particularité du squelette dont il s’agit (4). Nous allons donc décrire d’abord sous le nom d’Ablabès proprement dits les huit premières espèces. Le tableau suivant montre comment on peut , à l’aide des différences bien tranchées dans le système de coloration , les distinguer entre elles, Le sous-genre Enicognathe sera examiné séparément. LE CESR RENE I A7 NP RP PR ES (1) Voir plus loin l’étymologie de ce nom et la description de la disposi- tion anatomique du maxillaire inféricur, ISODONTIENS G, ABLABES Û *SANDIT-XIS °vY 7 8 0 0 — 1 *SENNDIT-XIA Y ‘8 e e e e 0 e e e © e e XIP xIS SO[PUIPN}ISUO] Û XIP 9p Sulow A'SUNOIT-AULVAŸ *Y ‘9° * * + * oxjenb SOpuUr S9p °HIONVIUL °W ‘Q * * * *‘1IOU 9p 599P104 j9 SOUNIQ “‘SO[PSAOASULA) | S2198] 9P NO SHPULE 9P S9PU10 À *AIUVA-N09 °Y ‘7 ‘JUPAB U9 soju9iedde jn0JAns ‘S99[[I0 ‘SOUIUEIU S9492) Say1jod 9p *AHEVAHDNAONU *YW °C * + * + * 9lju9A 9{ ans onb 1suIe ‘ Satou *HALONOd *Y ‘S° * * * * * * sarou sjutod s1043 ‘o891S0495v3 onbeyo ans : sopueq IU S9U2P3 SUES ‘ SOUIOJIUN A “AULYSSAOU °Y ‘FE * * * * * * + * + + + :* axju9A 9j onb owguwu 9p RER REPORTER PRET (| ÊTES “LI LNTHATIOUX | STAVIAV AUNAI-SAOS NE SAITASA SA ANÜLLAONLS AVTIAVL Sanar19dns SUOIS9 UT né 308 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. I A. PREMIER SOUS-GENRE. — ABLABES. 1. ABLABËS ROUSSATRE. Ablabes rufula. Nobis. (Coronella rufula, Lichtenstein.) CaracTÈREs. Parties supérieures et latérales d’un brun noir: lèvres et régions inférieures blanches ou blanchâtres. SYNONYMIE. 1823. Coronella rufula. Lichtenstein, Verzeichn. Doublett. Zoolog. Mus. Berl., pag. 105. 1826. Coluber rufulus. (Hemprich) Fitzinger, neue. classif. Rept., pag. 57, n.° 4. _ 4837. Coronella rufula. Schlegel, Ess. Physion, Serp. Tom.#, pag. 137 ; Tom. IE, pag. 74; pl. 2, fig. 18-19. 1849. Lamprophis rufuius. Smith Illustr. of the Zool. ofs. Africa, Rept. pl. 58 , texte sans pagination. Aux caractères énoncés plus haut, on peut joindre les suivants Les neuf plaques sus-céphaliques ordinaires ; deux nasales une frénale oblongue, une pré-oculaire, deux post-oculaires ; huit sus-labiales dont la 4.me et la 5,me bordent l'œil. Ecailles lisses, losangiques , égales entr’elles sur le dos, presque carrées et un peu plus grandes le long du bas des flancs. Gastrostèges se redressant un peu contre ceux-ci; les urostèges divisées. Côtés du ventre anguleux. Narine s’ouvrant dans les deux plaques nasales. Pupille ronde. DESCRIPTION. Ecarrzure. La plaque rostrale a l'apparence d’un demi-disque , mais elle offre réellement six pans, un grand inférieurement échancré pour le pas- sage de la langue ,.et cinq à peu près également pelits, en rapport avec les inter-nasales, les deux nasales antérieures et les sus-labiales de la première paire. Les inter-nasales, chacune de moitié moins développée que la rostrale, ISODONTIENS. S.=G. ABLABÉS, À. | 309 représentent des trapèzes rectangles ou sub-rectangles, dont le sommet aigu est externe et en arrière. Les pré-frontales, qui descendent un peu de chaque côté, ont une sur- face deux fois plus grande que celle des plaques précédentes et sept pans inégaux. La frontale a un bord antérieur presque rectiligne, deux postérieurs formant un angle aigu, et deux latéraux convergeant légèrement l’un vers l'autre d'avant en arriére; les latéraux ne sont guères plus étendus que J'antérieur, mais les postérieurs sont chacun beaucoup plus courts que celui qui est en avant. Les sus-oculaires, dont la longueur est d’un liers moindre que celle de la frontale, ont leur bout postérieur coupé carrément et moins étroit que l’antérieur , qui forme un angle aigu ou sub-aigu s’enclavant entre la pré- frontale et la pré-oculaire. Les pariétales , qui sont assez allongées, tiennent par un seul et même bord rectiligne à la sus-oculaire et aux deux post-oculaires, Leur bord tem- poral fait avec son opposé un angle aigu tronqué au sommet. La première nasale est presque carrée et ses dimensions sont un péu moins petites que celles de la seconde, qui est un pentagone inéquilatéral. La frénale représente un quadrilatère oblong. La pré-oculaire est très-dilatée en hauteur, rétrécie dans sa moitié infé- rieure, et coupée carrément à sa partie supérieure , sur laquelle s'appuie la sus-oculaire ; sa base repose sur la troisième et la quatrième sus- labiales. | Les post-oculaires ont à elles deux une grandeur égale à celle de la pré- oculaire ; elles sont situées positivement au-dessus de la suture commune des cinquième et sixième sus-labiales. Chaque tempe porte six squammes losangiques ou sub-losangiques. Les huit plaques sus-labiales deviennent graduellement un peu plus grandes à partir des deux extrémités de leur rangée jusqu’au milieu de celle-ci. Les trois premières, ainsi que la dernière , sont des trapèzes rectangles. La sixième est carrée. La quatrième et la cinquième le seraient également si leur bord supérieur ne se conformait pas à la courbure de l'œil. Enfin la septième a deux angles droits en bas et trois obtus en haut, La plaque mentonnière est taillée en triangle équilatéral. Les plaques sous-labiales de la première paire sont des lames allongées coupées carrément à leur extrémité antérieure et retrécies en pointe dans leur seconde moitié ; elles forment ensemble une sorte de V qui embrasse de ses branches la plaque du menton et enfonce sa base assez profon- dément entre les plaques sous-maxillaires antérieures, Les sous-la- 910 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. biales des deuxième , sixième et septième paires ressemblent à des quadri- latères oblongs ; celles de la troisième ainsi que de la quatrième, à des trapèzes rectangles, dont le sommet aigu est ici en arrière et externe. Celles de la cinquième paire offrent deux angles droits en avant et un aigu entre deux obtus en arrière. Les premières plaques sous-maxillaires sont presque rhomboïdales : l'angle aigu qu’elles forment ensemble postérieurement est reçu tout entier entre les secondes plaques sous-maxillaires , qui sont en trapèzes isocéles et aussi longues que les précédentes. Ecailles : 49 rangées longitudinales au tronc, 6-8 à la queue. Scutelles : 2 gulaires, 158-177 gastrostèges , 4 anale non divisée, 55-81 urostèges. 25 29-30° CororaTion. La couleur roussâtre, quia fait donner à cette espèce le nom qu'elle porte ne s’observe que chez les individus altérés par l’action de la liqueur alcoolique. Son mode de coloration naturel consiste en un brun noir régnant uniformément sur le dessus et les côtés de la tête, du tronc et de la queue , et en une teinte blanche ou blanchâtre répandue sur les lèvres et sur toutes les régions inférieures du corps. Dimensions. La tête a en longueur le double ou un peu moins du double de la largeur qu’elle offre vers le milieu des tempes , largeur qui est triple de celle que présente le museau au niveau des narines. Les yeux ont en diamètre la moitié du travers de la région sus- orbitaire. Le tronc est seulement un peu plus haut et de 352 à 44 fois aussi long qu'il: est large à sa partie moyenne. La queue égale le quart ou le cinquième de la longueur totale, qui est de 0®,69 chez le plus grand de nos individus. Tête, long. 0x 033. Tronc, long. Om 517. Queue, long. 0m 14. Parrre. L'Ablabès roussâtre habite l'Afrique australe: c’est du Cap de Bonne-Espérance que les douze sujets que nous possédons de celte espèce ont été envoyés par Péron etLesueur, Delalande et MM. Verreaux frères, 2, ABLAPBÈS PONCTUÉ. Ablabes punctatus. Nobis. (Coluber punctatus Linnæus.) 4 Dents. Maxillaires Palatines , 12. Ptérygoïdiennes, 29-50. Canacrères. Tête large , aplatie; bordée en arrière par un collier jaunâtre; tronc d’un bleu noirâtre en dessus; ventre d'une ISODONTIENS. S.=G. ABLABES. 2. 344 couleur orange, avec trois rangées longitudinales de points ; queue d’un jaune uniforme en dessous; yeux petits. Syxonvmim. Coluber punciatus Linné. Systema naturæ,t. I, pag. 376. Little black and red snake ; Edwards, Gleanures nat, hist,, t. IL , pag. 291. Le Ponctué. Daubenton, Encyclop. Méth. 4789. La Ponctuée. Lacépède, t. II, pag. 287. 4790. Le Ponctué. Bonnaterre, Ophiologie, pag. 10. _ Coluber punctatus. Latreille, Hist. nat. des Rept., t. IV, part. 2, pag. 136. Id. Gmelin, Lin. Syst. nat., t. 4, pars3, pag. 4089. Id. Daudin , Hist. nat. des Rept., t. VII, pag. 178. Coluber torquatus. Shaw , Gener, zool., t, IIL, pag. 553. Natrix punctatus. Merrem, Tentamen , pag 136, spec. 195. Homalosoma punctata. Wagler, Syst. der Amph., pag. 191. 1839. Spilotes punctatus. Swainson Cyeloped. Rept., pag. 364. 1835. Coluber punctatus. Harlan, Med. and phys. researches, pag. 417. 4837. Calamaria punctata. Schlegel , Essai sur la physiono- mie des Serp., t. E, pag. 132; t. EE, pag. 39. 1839. Coluber punctatus. Storer, Reports on the fishes, Rep- tiles and birds in Massachussets , Boston, pag. 225. 4842, Coluber punctatus. Holbrook. N. Americ. herpet. t. IIF, pag. 81 , pl. 18. 1853. Diadophis punctatus.Baird et Girard. Catal., p. 412, n°1. DESCRIPTION. Formes. Le corps est allongé, sub-cylindrique ; la queue est un peu grêle , elle est pointue. Les narines sont latérales et situées près de l’extré- mité du museau. Les yeux sont grands, à iris grisâtre et à pupille foncée. Ecarczure. Les plaques de la tête ne présentent rien de bien spécial ; M. Holbrook d’ailleurs les a décrites avec beaucoup de soin. Les écailles du tronc sont disposées sur quinze rangées longitudinales ; les gastrostèges sont au nombre de 150-160, l’anale est double etil y a 50- 58 urostèges. CororarTion, Nous empruntons à M. Holbrook les détails suivants sur 512 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. le système de la coloration. La tête est d’un gris noirâtre, avec une tache d’un blanc jaunâtre, de chaque côté de l’occiput, et s’unissant pour former un anneau. Les lèvres sont blanches. Le corps est, en dessus, de la même couleur que la tête, mais quelquefois il est presque noir, ou bien il est d’un brun marron finement tacheté de gris. L'abdomen est d'un jaune rougeâtre, avec trois rangs parallèles de ta- ches noires, qui ont à peu près la forme d’un triangle à sommet tourné en arrière : l’un de ces trois rangs court le long de la ligne médiane. Il n’est pas aussi constant que les latéraux, comme nous le voyons sur des échan- tillons de la collection de Paris. La queue est de même couleur que le tronc, en dessus comme en des- sous , mais sans taches. Ce Serpent reste de petite taille; Dimensions du plus grand individa 0,455. Téte, long. 0,013. Tronc, 0m,35. Queue , 0,092. M. Holbrook nous apprend que celte couleuvre, qui est très-timide, vit presque toujours cachée au pied des arbres ou dans des cavités sous Les pierres. Sa nourriture se compose d'insectes qu'elle Pour de grand ma- tin ou à la tombée de la nuit, Elle habite les États atlantiques de l’Union, depuis le Maine jusqu’à la Floride inclusivement. Les échantillons du Musée de Pa ont été adressés de différents points des États-Unis et entre autres de Charleston, par M. Noisette et par M. Holbrook ; de New-York par M. Milbert et par M. de Castelnau ; de Savannah par M. Désormeaux, et enfin le Musée de Leyde en a donné un échantillon recueilli aux environs de Nashville. 3. ABLABËS ROUGEATRE. Ablabes purpurans. Nobis. CaracTÈRes. Tête peu distincte du tronc, dont la teinte d’un brun rougeâtre est relevée , sur les régions latérales, par de très- petites taches foncées, formant de fines lignes obliques ; sur la nuque , un collier jaunâtre; sur le ventre, des taches brunes, transversales , quelquefois alternes , occupant chacune une seule gastrostège et plus larges dans leur milieu qu’à leurs extré- mités. SYNONYME, Couleuvre rougedtre, , Coluber purpurans. Musée de Paris. Malpolon. . . . . Fitzinger. ISODONTIENS. S.-6. ABLABÉS. 9 €t 4. 313 DESCRIPTION. Formes. La tête est courte, peu épaisse à peine distincte du tronc, qui est un peu plus haut que large. Le ventre est plat ; les gastrostèges, assez étroites, ne remontent pas sur les flancs. La queue est courte et grêle. Ecarzzune. Les neuf plaques sus-céphaliques ordinaires. Les narines sont percées entre deux plaques; la frénale est carrée; il y a une pré- oculaire , deux post-oculaires , et le long du bord externe de chaque pa- riétale , on voit deux grandes temporales et de plus, deux autres moins grandes. La lèvre supérieure est protégée par huit paires de plaques sus-labiales, dont la quatrième et la cinquième touchent à l'œil. Les écailles du tronc sont presque carrées, à peine imbriquées, et dispo- - sées sur dix-sept rangées longitudinales. On compte sur le plus grand in- dividu de la collection 163 gastrostèges et 51 urostèges. Cororarion. Les particularités signalées dans la diagnose suffisent pour faire connaître l’aspect général que présentent les téguments de cette es- pèce. ; Duensions. Ce Serpent, d’après les quatre échantillons du Musée de Paris , semble ne devoir pas atteindre de grandes dimensions. Le moins petit à une longueur totale de 0®, 28 , la queue ayant 0" 05 et le tronc et la tête, ensemble Om, 93. Parre. Ces divers Ablabès ont tous été recueillis à la Mana (Cayenne) par MM. Leschenault et Doumerc. 4. ABLABÉS COU-VARIÉ. Ablabes baliodeirus. Nobis. (Coronella baliodeira. Boïe.) Caracrères. Tête à peine distincte du tronc , épaisse, à yeux assez grands. Sur la région antérieure du dos et des flancs, qui sont partout d’un brun vif uniforme, on voit de petites taches blan@hes, finement bordées de noir et disposées irrégulièrement en séries transversales, à des intervalles de 0,04 environ ; ré- gions inférieures d’un brun jaunâtre clair, sans lignes, ni taches, Syxonymie. Coronelia baliodeira. Boié. Erpét. de Java, pl. 32. Id. Schlegel. Essai sur la Phys. des Serp. Tom. IE, p.64, pl. 2, fig. 9 et 190. Id. Cantor. Catal., of Malayan. Rept. , p. 66. 514 OPHIDIENS AGLYPHODONTES, DESCRIPTION. Foruës, Le museau est court et très-obtus. La tête est épaisse et peu distincte du tronc, qui est un peu plus haut que large ; les gastrostèges, as- sez élargies, ne remontent pas sur les flancs ; le ventre est arrondi. La queue , robuste à sa base et peu distincte du tronc dans ce point, est effilée à sa pointe. Elle occupe un peu plus du quart de la longueur totale. Ecauzure. Les neuf plaques sus-céphaliques ordinaires ; il faut seule- ment noter le peu de longueur des inter-nasales et des frontales anté- rieures, À Par suite du peu d'intervalle que laissent entre eux l'œil et l’orifice de la narine, les dimensions en longueur de la frénale sont très-petites et elle est plus haute que longue. Il y a deux pré-oculaires très-étroites. Par anomalie , un des trois sujets de notre collection ne porte qu'une pré-oculaire d’un côté, tandis que de l'autre , on en voit deux. £a post-oculaire est double. Entre la pariétale et la lèvre supérieure, on compte trois grandes tem- porales. La lèvre supérieure est protégée par sept paires de plaques, dont la troi- sième et la quatrième touchent à l'œil. Les écailles du tronc sont rhomboïdales , disposées sur 43 rangées lon- gitudinales, Ei y a 125-1392 gastrostèges, 4 anale divisée et 65-70 urostèges. Denrs. Les nombres ne peuvent pas être indiqués exactement. Cororariox. Les particularités du système de coloration sont mention- nées dans la diagnose et nous n’y pouvons rien ajouter de spécial, les échantillons du Musée de Paris étant en partie décolorés par leur séjour dans l'alcool et presque complètement privés de leur épiderme. Nous fe- rons seulement observer que chaque écaille ainsi dépouillée est couverte d’un pointillé noir fort léger, parfaitement distinct à la loupe, etmême vi- sible dans quelques points où l'enveloppe épidermique est intacte ; de plus, chaque écaille est bordée en arrière d’un petit trait noir très-fin. Druensrons. Cette Couleuvre est de petite taille. M. Schlegel parle de 0m,33 environ , comme mesure moyenne et nous trouvons, NN” A pour le plus grand de nos individus , une longueur totale de 0m,38 seulc- ment, et la queue y estcomprise pour 0",10. Parme, C’est au Musée de Leyde que celui de Paris est redevable des trois échantillons qu'il possède et qui ont été recueillis à Java. JSODONTIENS,. S.-@. ABLABES, 5. 515 5, ABLABEÉS TRIANGLE. Ablabes triangulum. Nobis. (La Couleuvre triangle. Lacépède.) (1). Caracrères. Régions supérieures d'un blanc de lait grisâtre, presque entièrement couvertes par une triple série de taches foncées : les unes, les plus grandes de toutes, plus larges que hautes, occupant la ligne médiane , les autres, latérales plus petites et œillées ; régions inférieures d’un blanc d’argent portant de grandes taches noires quadrilatères, disposées comme les pièces d’une marqueterie ; le plus souvent, sur la tête, une tache triangulaire. Syxonvme. Le triangle. Lacépède. Hist. des Serp. Tom. IE, pag. 331. Coluber eximius. Dekay. Manuserit. Id. Id. Harlan. Med. and Phys. Researche, p. 1423. Id. Caligaster. Id. loc. cit. , pag. 422. (2). House Snake or Milk Snake, vulgairement ; c’est-à-dire Serp. de maison ou Serpent de lait. | Coluber guttatus. Schlegel. Essai sur la phys. des Serp. T. IH, pag. 168, 4839. Colub. eximius. Storer Reports on the fishes, reptiles and birds of Massachussetts. Boston, pag. 227.8 Outre les noms vulgaires cités plus haut, ce zoologiste men- tionne les suivants: Thunder and lightning Snake, chiken Snake and chequered adder, c’est-à-dire, Serp. tonnerre et éclair et Serp. échiquier. | 4842. Coluber eximius. Holbrook N. American Herpet. Tom. ITI, pag. 69, pl. 145. Ophibolus, Eximius et Clericus. Baird et Girard. Catal., pag. 87 et 88, n.°% 6 et 7. (1) Quoique décrite sous un nom nouveau par M. Dekay, cette Couleu- vre est, nous n’en doutons pas, la même que celle dont on trouve une des- cription très-nette dans l'Histoire des Reptiles de M. de Lacépède, qui Pa nommée : Le Triangle. (2) M. Holbrook, par l'examen des types mêmes de M. Harlan, s’est assuré qu'ils ne diffèrent pas de l’Ablabès triangle. 916 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. DESCRIPTION. Formes. Le corps est allongé, mais assez robuste. La queue est plutôt courte , épaisse à sa base, mais elle s’effile ensuite et se termine par une petite pointe cornée. La tête est peu distincte du tronc. Écaizrure. Les neuf plaques sus-céphaliques ordinaires ; elles sont courtes et un peu ramassées , Ce qui est une conséquence du peu de lon- gueur de la tête. Il y a sept paires de plaques sus-labiales; la troisième et-la quatrième touchent à l'œil. Les écailles du tronc qui sont lisses et peu allongées sont disposées sur 21 rangées longitudinales. Les gastrostèges sont au nombre de 200-206. L'a- pale est simple et il y a 46 à 48 urostèges. Dexrs. Cororariox. La description suivante, à part les changements que J'al- cool fait subir aux couleurs , se rapporte parfaitement aux individus de la collection du Musée de Paris. Elle est la traduction du texte de M. Hol- brook, qui, ayant vu l'animal vivant , a pu en décrire très-exactement la livrée. TL’ Ablabès triangle ressemble beaucoup dans son aspect général, à l’'É- laphe tacheté ; nous verrons cependant plus loin quelles sont les diffé- rences importantes , Qui éloignent l’une de l’autre ces deux Couleuvres. « La teinte de fond des régions supérieures est un blanc de lait tirant sur le gris et offrant souvent une nuance rougeâtre. Sur la partie anté- rieure de la tête, 19 a quelques taches foncées, peu distinctes et de plus, une bande tranversale, également foncée, étendue de l’extrémité anté- rieure de l’une des plaques sus-orbitaires à l’autre et occupani environ la moitié postérieure des plaques frontales. Une autre bande, de la même teinte noirâtre, s'étend de chacune des extrémités de la précédente à l’an- gle de la bouche. Toute la région postérieure de la tête et la nuque sont couvertes par une grande tache foncée; vers son bord antérieur, on voit un petit espace clair, et plus en arrière, un autre allongé, bordé de noir, en forme de V (1). Entre la grande tache foncée, dont il vient d’être ques- tion, et la bande noirâtre précédemment décrite, la teinte de fond appa- rait sous forme d’une bande claire, parallèle à cette dernière, et quise prolonge de chaque côté, sur les tempes, en servant de bordure en quel- que sorte à celle qui, comme nous l'avons dit, se porte de l'œil à l'angle hits nés EUR UE EL Ro SE te ce RE SALE ER UE (1) Cette figure triangulaire , qui manque sur un sujet seulement, au Musée de Paris, est une marque distinctive que le nom spécifique donné à cette espèce par M. de Lacépède, est destiné à rappeler. ISODONTIENS. S.-G. ABLABES. D. 347 de la bouche. Les plaques labiaies sont toutes bordées de noir en arrière. » » Sur la région médiane du tronc, en dessus , il règne une série de taches ovalaires, foncées , toujours bordées de noir, et plus larges que longues, ce qui est le contraire chez l'Élaphe tacheté où elles sont longitu- dinales, au lieu d’être, comme ici, placées en travers. Souvent, chez l'Ablabès, elles sont tellement considérables, qu'on ne voit plus la cou- leur de fond que sous forme de bandes transversales, ce qui donne, jusqu’à certain point, à l'animal l'apparence d’un Serpent annelé. » « Sur chaque flanc, il y a une série de taches irrégulièrement arrondies, plus petites et plus sombres que celles du dos, mais relevées par un point clair dans leur.centre. » 4 « L’abdomen est d’un blanc d'argent: chaque gastrostège et chaque uros- _tège portent une ou deux taches noires en forme de quadrilatères oblongs. Quand il n’y en a qu'une, elle occupe le milieu de la plaque ; ;silyena deux , elles sont situées à ses extrémités. » » De la disposition régulière de ces taches, il résulie que toute la sur- face inférieure de la Couleuvre a l'apparence d'une élégante marqueterie blanche et noire. C’est à cette particularité , qu'est due la dénomination de Coluber Caligaster que M. Harlan dit avoir été donnée à cette espèce par le zoologiste Say. » De jeunes individus en très-bon état de conservation sont tout-à-fait sem- blables aux adultes. Dimensioxs. M. Storer regarde cette espèce comme l’une des plus gran- des. Elle a quelquefois , dit-il, cinq pieds de PnEuur (mesure anglaise) et même au-delà. Notre plus grand spécimer a une longueur totale de 1,6, le Tronc et la Téte ont 6M,90. et la Queue , 0",16. Moeurs, Celte Couleuvre est peu sauvage et s'approche sans crainie des habitalions d’où le nom de Serpent de maison qu’on lui donne souvent, et quant à celui de Serpent de lait qui sert quelquefois à la désigner, il est dû à l'habitude qu'elle a de chercher à pénétrer dans la salle où l'on conserve le lait destiné à l'usage de la ferme. Patrie. La zône géographique de l'Ablabès triangle semble étre bornée par le 57° degré de latitude au-dessous duquel, dans les États de l’Atlan- tique, M. Holbrook n’a jamais su qu'il ait été vu. Là où il manque, if est remplacé par l’Élaphe tacheté, Au nord du 57° degré, il est cependant abondant, Je l’ai vu, dit ME. Holbrook, dans le Maine et à Rhode-Ïs- Jand. Le Docteur Slorer l'a rencontré dans le Massachusets ; le Docteur Dekay à New-York ; le Docteur Haïllowell en Pensyivanie ; le Docteur Geddings dans le Maryland, A l'ouest des Monts Alleghany, cette Cou- leuvre a été observée par le Docteur Pickering, Fr 5138 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. Parmi les individus de différents âges que le Musée de Paris possède, les uns, sans indication plus précise, sont signalés Comme recueillis aux États-Unis, par Lesueur dans l’État de Virginie. D'autres ont été pris aux environs de New-Vork soit par Milbert, soit par M. Henri BDelaroche né- gociant, qui, utilisant son séjour aux États-Unis, au profit de la science, a enrichi les collections erpétologiques du Muséum d’un assez grand nom- bre de beaux Reptiles. Nous en avons d’autres qui ont été pris à Charleston et en particulier par M. Noisette. OsservaTions. L'espèce à laquelle celle-ci ressemble le plus, est sans contredit l'Élaphe tacheté ( Élaphis guttatus) avec lequel, comme le fait remarquer M. Holbrook, elle a cê souvent confondue. Nous ne pouvons mieux faire que de citer les passages du livre de cet habile erpétologiste où sont discutées les analogies qui les rapprochent et les différences qui les caractérisent. | Le Coluber eximius (Ablabes triangulum) a, dit-il, de grands rapports avec le Coluber guttatus , dans la disposition de son système de coloration, quoique les teintes en soient fort dissemblables , comme on l’a vu dans la description que nous venons d’en donner plus haut. 1.9 La tête du Col. eximius est plus courte et plus arrondie en avant. Nous ajoutons : les plaques naso-frontales et frontales antérieures sont plus larges et moins longues ; le museau est moins plane et un peu plus ii- cliné en bas ; les yeux sont pius petits. 2.0 Le corps est plus court en proportion, ainsi que la queue ; il est plus épais et le nombre des gastrostèges et des urostèges n’est pas sem- blable, Nous ajoutons : les écailles qui sont complétement lisses dans le Col. eximtus, portent au contraire, une faible carène sur le milieu du dos, €t particulièrement à la région postérieure du tronc, chez le Col, gultatus. 3.° La disposition et les teintes du système de coloration sont entière- ment différentes pendant la vie ; elles deviennent, au contraire, presque identiques dans les deux espèces après leur séjour dans l'alcool. 4.0 Ces deux Couleuvres diffèrent dans leurs habitudes : la tachetée re- cherche les vieux arbres et les lieux ombragés, tandis que l’autre préfère les localités pierreuses et sablonneuses. [4 5.0 Leur distribution géographique n’est pas non plus la même, l'É. tacheté étant propre aux États du Sud , et la secondese répandant plus au Nord, ISODONTIENS. S.-G. ABLABES. 6. 519 6. ABLABÉS QUATRE LIGNES. Ablabes quadri-lineatus. Nobis. (Coluber quadri-lineatus. Pallas.) ” Caracrères. Tête peu distinete du tronc, courte , légèrement plane en dessus ; plaque rostrale plus large que haute, nullement rabattue sur le museau qui est obtus. Tronc mince et presque cylindrique ; abdomen convexe. Quatre séries longitudinales de taches brunes ou noirâtres en rosace à centre rougeâtre, quel- quefois réunies en quatre raies : une sorte de bande en fer à che- val sur lanuque. Synonyme. Coluber quadri-tineatus. Pallas Zoographia Tom. INT, pag: 40. 1823. Coluber tri-lineatus. Metaxa, monograf. Serpent. Rom. Pag. 44, en note, premier aliéna. 1835. “Cotuber cruentatus. Steven. Bullet, Societ. impér. na- tur. Mosc. Tom. VILLE, pag. 317, pl. 9. (Var. B.) 4836. Coluber Leopardinus. Ch. Bonaparte. Faun. Ital. Page et pl. sans numéros. Fig. 1 (Variété B.) Fig. 2 (jeune de la va- riété A.) 4837. Coluber Leopardinus. (Fitzinger. Mus. Vienne.) Schle- gel, Ess. physion. Serp. Tom. I, pag. 449; Tom. IE, pag. 169. . 4840. Calopeltis Leopardinus. Ch. Bonaparte. Amph. Europ. Pag. 48 et Mémor. real, Académ. Scienc. Torin. ser. IL,tom. LE, pag. 432. 1842, Calopeltis Leopardina. Nordmann. Vo: Russ. Mérid. C.te Anat. Demidoff. Tom. III, pag. 348, pl. 6, fig. 4 (très- jeune de la variété B) ; pl. 8 (variété A); pl. 9 (variété B). DESCRIPTION. Formes. Les caractères les plus saillants de la conformation générale de ce Serpent, consistent dans le peu de longueur de la tête et dans la forme à peu près cylindrique du tronc. Écanrzure, Les neufs plaques sus-céphaliques ordinaires ; deux nasales; une frénale oblongue, une pré-cculaire haute, concaye ; deux post-ocu- 920 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. laires, Huit sus-labiales , dont la quatrième et la cinquième touchent àl'œil. Les sous-maxillaires postérieures aussi courtes que les antérieures et écartées en À. Ecailles lisses, sans carènes, ni la moindre ligne sail- lante; plus étroites sur le dos que sur les flancs. Scutelles abdominales se redressant fortement contre ceux-ci ; l’anale et les sous-caudales divisées ; squamme emboîilant le bout de la queue en forme de dé conique avec un sillon en dessous. Côtés du ventre anguleux. Narine sub-circulaire ouverte entre les deux plaques nasales. Pupille ronde. Iln’y a dans la configuration et les rapports mutuels des plaques de la tête aucune particularité notable. Nous avons déjà dit que la pré- oculaire est concave ; rappelons , en outre, qu’elle ne se reploie pas sur la partie supérieure de la tête. Les écailles, complètement lisses partout, sont un peu plus petites à la région dorsale moyenne que sur les côtés. Les gastrostè- ges se relèvent à leurs extrémités vers les flancs, mais par cela même que l'abdomen offre une légère convexité, Fangle résultant de ce redressement est peu saillant. Ecailles : 25-27 rangées longitudinales au tronc , 8 à la queue. | Scutelles : 2 gulaires , 222-244 gastrostèges , 4 anale divisée ; 75-86 nros- tèges également divisées. Dents. Maxillaires = Palatines 42. Ptérygoïdiennes 15. PARTICULARITÉS OSTÉOZLOGIQUES. Les dimensions relatives des orbites sont assez considérahles, et il en résulte cette briéveté de la partie anté- rieure de la tête déjà mentionnée. Cozorariox. Il y a deux variétés, dont les caractères différentiels, net- tement indiqués par M. de Norämann, dans les planches 8 et9 du voyage dans la Russie méridionale et dans la Crimée, exécuté sous la direction de M. Demidoff, se retrouvent sur nos échantillons, quoique Falcool en ait beaucoup aliéré les nuances. — VaRËTÉ A. Pallas, à qui l’on deit la première description de cette couleuvre , l’a désignée (Zool. Ross. asiat., pl. 3, pag. 40), sous lenom de Coluber quadrilineatus ; et il lai‘donne pour caractères de colora- tion les indications suivantes, mieux applicables à la seconde variété : « Sur un fond gris cendré , on voit quatre lignes brunes , dont deux sur le dos rapprochées l’une de l’autre. » Les caractères décrits par M. de Nord- mann sont un peu plus explicites : « Coloration cendrée en dessus, avec des stries longitudinales rouges , bordées de brun et placées sur les côtés d’une ligne dorsale médiane blanche. » El signale donc et figure les taches comme ayant une coloration rouge que n’a point vue Pailas, qui les dit brunes. Peut-être cet aspect sombre n'est-il que momentané, ayant la mue par exemple, ou pendant la saison froide ; mais ce qui confirme bien la des ISODONTIENS. S.-G. ABLABES. 6. 21 cription de M. de Nordmann, c'est le dessin de M. Steven et surtout Yé- pithète d’ensanglantée qu'il a cru devoir substituer à celle dont Pallas s'était servi pour désigner cette espèce. Notons enfin, relativement à la teinte sans doute variable de ces maculatures, et pour n’avoir plus à y re- venir, que M. le prince Ch. Bonaparte, qui a fait figurer un individu ap- partenant à notre seconde variété, les a représentées d’un brun légèrement rougeâtre. : Sur le seul individu de la variété À que nous possédions et dont l'origine nous est inconnue, nous trouvons à la région supérieure, une teinte géné- rale gris cendré. Sur la ligne moyenne du dos, une bande blanche part de l'occiput, et se prolonge jusqu’à l'extrémité de la queue, en offrant, de dis- tance en distance, tantôt d’un côté, tantôt de l’autre, des rétrécissements dûs à ce que les stries latérales empiètent un peu sur elle. Celles-ci, pré- sentant des irrégularités analogues, courent le long de chacun de ses bords et sont limitées, du côté de la bande médiane et en dehors, par un liseré noir, qui tranche sur leur nuance brunâtre. Sur les flancs, on voit une série de petites bandes obliques, noires, diri- gées d'avant en arrière, mais le fond sur lequel elles apparaissent offre cette différence que, contre la raïe bordée de noir dont il vient d’être ques- tion, il est blanchâtre, tandis qu'au-dessous, à une petite distance, il re- prend un aspect gris cendré un peu plus foncé et qui constitue la teinte générale : de là, résulle l'apparence d’une seconde ligne latérale justifiant la dénomination de guadrilineatus de Pallas, beaucoup plus vraie pour la variété suivante. Comme cependant cette dernière ligne n’est pas très-visi ble, ce qui peut tenir, au reste, à la décoloration de notre spécimen , on comprend aussi que L. Metaxa ait pu changer cette qualification en celle de trilineatus. « Le dos, dit-il, est d’un rouge brun, avec trois lignes paral- lèles blanches tirant sur le bleu et, des deux côtés de la médiane, il existe une série de taches irrégulières d'une nuance brun rouge, » Ce zoologiste -comptait donc seulement la ligne moyenne et les deux qui la limitent laté- ralement. La face inférieure tire sur le blanc ; elle est semée de taches brunes et bleues, qui ne se voient qu’en avant, les gastrostèges acquérant non loin de la tête, une teinte gris brun foncé. Peu de temps après que ce Serpent s’est dépouillé, ces taches brillent, dit M. de Nordmann, des plus belles cou- Jeurs métalliques bleues et violettes, ayec une nuance de rose. La téle est ornée de lignes noires. La plas apparente, semi-lunaire, à concavité postérieure, se porte d'un œil à l’autre en couvrant plus ou moins les plaques frontales antérieures et er passant immédiatement au devant du bord antéricur de la frontale et des sus-oculaires. Deux autres ligues, obliques d'avant en arrière, commencent à la partie supérieure dg REPTILES , TOME VII, 21, 022 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. chacun des bords latéraux de la frontale, courent derrière l'œil, le long de la suture de la pariétale avec la sus-oculaire, et viennent se terminer un peu au devant des commissures des lèvres. On voit, en outre , une bande de largeur et de forme un peu variables , partir de la plaque frontale, suivre, dans toute sa longueur, la suture des pariétales, puis, au niveau du bord postérieur de celles-ci, se bifurquer et chacune de ses branches, après un assez court trajet oblique d’avant en ar- rière et de dedans en dehors, venir rejoindre le filet noir qui borde les ta- ches du dos. Du bord inférieur de l'orbite, une tache, également noire, descend directement en bas sur la lèvre supérieure et sur l’inférieure ; une ou deux autres, parallèles à la précédente, se remarquent au devant d'elle. Dans le jeune âge, on trouve très-manifestement une bande blanche sur le milieu du dos, bordée de chaque côté, par une strie brune ou rouge, en dehors de laquelle court une raie blanche, ainsi que le montre la fig. 2 de la planche de la Faune italienne, publiée par M. le prince Ch. Bona- parte. — VariËTÉ B. C'est à cette variété que convient bien le nom de Cou- leuvre Léopard proposé par Fitzinger, et qui a prévalu sur celui donné par Pallas, parce qu’il exprime une disposition toute spéciale des couleurs dont les téguments sont revêtus. Ces couleurs forment, en effet, des taches ocellées, assez analogues à celles du mammifère que ce nom rappelle : il y a donc là une indication plus précise que celle qui est empruntée au ca- ractère fréquemment noté de la rayure du dos. Quoiqu'il en soit, nous ayons conservé l’épithète de Pallas, parce qu’elle est antérieure à toutes les autres, et d’ailleurs, le système de coloration que la dénomination du savant naturaliste Viennois représente, ne se retrouve plus, comme nous venons de le voir, dans la variété précédente. Ce qui frappe tout d’abord à l'examen des individus assez nombreux que nous possédons , c’est la présence, sur la région dorsale moyenne, de 4aches brunes, rouges sur le vivant, ou au moins d’un rouge brun, comme indiquent et l'ont représenté les auteurs précédemment cités. Elles sont _bordées de noir. Leur forme est peu régulière : les plus antérieures repré- ‘ sentent plus ou moins bien une ellipse, dont le grand diamètre est trans- versal. Bientôt, le diamètre antéro-postérieur diminue d’étendue, de sorte qu’elles offrent, dans leur milieu, une séparation qui, d’abord incomplète, ne tarde pas à se compléter ; la série des taches se dédouble donc et la li- gne médiane du dos se trouve alors occupée par une bande irrégulière, d’un gris cendré, et qui paraît d'autant plus blanche qu’elle tranche davan- tage sur Ja teinte sombre des taches entre lesquelles elle est située. Celles= ISODONTIENS. S.-G. MBRABES, 6. 595 ei, réunies quelquefois par leur bord interne se prolongent jusqu’à l’extré- mité de la queue. Au-dessous, et sur chaque flanc, on voit une série de maculatures noires, beaucoup moins étendues que les taches dont il vient d’étre question , et placées sur un fond plus obscur que la teinte générale, gris brunâtre du dos, et non interrompue entre les taches : voilà donc une se- Com, LV, pag. 172. 4802. Coluber aurora. Shaw. Gener. Zool. vol. 3, Part.2, pag. 544; 4802. Coluber aurora. Bechstein de Lacepede’s naturgesch. Amphib. Tom. IV , pag. 77. (Non la figure, qui est celle d’une tout autre espèce + Serpent.) 4803. Coluber aurora. Daudin. Hist. Rept. Tom. VIT, pag. 5. 1820. Natriz aurora. Merrem. Syst. Amphib., pag. 97. 4826. Buberria aurora. Fitzinger. Neue classif, Rept. pag. 56, n.° 49. 4827. Lycodon aurora. Rois. Isis. Tom. XX, pag. 823, n.° 21. 1837. Coronella aurora.Schlegel. Ess. Physion. Serp. Tom. I, pag. 137 et Tom.ÏE, pag. 75, pl.2,fig. 20-24. 4843, Lamprophis aurora. Fitzinger. Syst. Rept. Fasc. 1, p. 25. 1849. Lamprophis aurora. À. Smith. Illustr. ofthe Zool. of South. Africa. Appendix, p. 49. DESCRIPTION. Ecauture. La plaque rostrale ne se rabat nullement sur le museau ; bien qu'elle soit un peu moins haute que large, elle a l'apparence d’un demi-disque heptagonal , étant taillée à sept pans, dont un très-grand, qui est le basilaire, et six beaucoup plus courts que celui-ci et peu iné- gaux entre eux , lesquels se trouvent en rapport avec les inter-nasales, les nasales antérieures et les sus-labiales de la première paire. Les inter-nasales ont cinq angles inégaux et sont un peu plus larges que longues. . Les pré-frontales ont également plus de largeur que de longueur ; leur portion interne est coupée carrément et l’externe taillée en un angle aigu que bordent, en avant, la seconde nasale et la frénale, puis en ar- rière , la sus-oculaire et la pré-oculaire. La frontale leur est semblable , mais elle est beaucoup plus grande; sa longueur l'emporte sur sa largeur et c’est postérieurement, que se trouve situé son angle aigu. Les sus-oculaires, sont assez allongées, leur bout postérieur est droit , LYCODONTIENS. EUGNATHIENS, S.-G. LAMPROPHIS. 2. A5 et moins étroit que l’antérieur , qui est er angle et enclavé entre la pré-frontale et la pré-oculaire. Les pariétales, presquetrapézoïdes, oblongues et fortement rétrécies d’a- vant en arrière, descendent un peu sur la tempe , le long de la post-ocu- Jaire supérieure. La nasale antérieure est carrée et à peu près és à à la postérieure , qui a cinq angles. La frénale, presque de moitié plus petite que l’une ou l’autre des nasales , ou que la pré-oculaire, a cinq bords peu inégaux, dont deux s ’appuient sur Ja seconde et la troisième sus-labiales. La pré-oculaire a cinq angles ; elle est un peu plus haute que large ; : aussi re s’élève-t-elle jamais au-dessus du bord surciliaire. Les deux post-oculaires sont de même grandeur et tantôt quadrilatéres tantôt pentagonales; en général, celle d’en bas ne descend pas jusqu’au ni- veau inférieur du globe de l'œil. Nous avons trouvé la parfaite représentation des plaques du dessus de la tête sur la planche lithographiée n.° 11, fig. 20 et 21 de M. Schlegel. Chaque tempe est revêtue de six squammes losangiques également gran- des , qui sont placées : trois, l’une au-dessus de l’autre , tout-à-fait en ar- rière; deux, superposées aussi, au milieu ; et une en ayant, ou en conti- guité avec la plaque post-oculaire inférieure. E] y à huit paires de plaques sus- labiales. Les trois premières sont en trapèzes sub-rectangles et graduellement un peu plus développées ; le sommet aigu de la troisième louche assez souvent au globe oculaire. La quatrième, quelquefois carrée, d’autres fois de même forme que les précédentes, est toujours moins haute que celle qui la précède et que les deux qui la suivent immédiatement. La septième, qui est la plus grande, à deux angles aigus en bas et trois obius en haut. La huitième et dernière est oblongue, trapézoïde et moins étendue en surface que la pénullième. Il y a également huit paires de plaques sous-labiales , sans compter la mentonnière qui est équitriangulaire. Cellés de la première paire forment un V dont les branches embrassent la mentonnière et dont la base s’en- fonce entre les sous-maxiliaires antérieures. Les sous-maxillaires postérieures diffèrent des précédentes en ce qu’elles sont un peu moins longues et moins pointues en arrière. Il n'existe que de deux à quatre rangs de squammes en avant de la pre- mière des scutelles du dessous du corps, Ecailles : rangées longitudinales 23 au tronc, 19 à la queue (à sa base) ; rangées transversales 174 à 185 + 43 à 57. Scutelles : 2 ou 3 gulaires ; 170 à 180 gastrostèges ; 38 a 53 urostèges. REPTILES, TOME VII, 28, 15! OPHIDIENS AGLYPHODONTES. 2. AE _16 à 18 Dents maxillaires : ü 21 Cororarion, Une bande d'un jaune orange règne sur la ligne médiane du dessus du corps depuis le bout du museau jusqu’à l'extrémité de la queue. Les couleurs indiquées sur la planche citée de Séba, montrent assez bien la raie longitudinale jaune du milieu du dos ; mais elle serait beaucoup plus large que ne pourrait le faire supposer la forme des écailles de cette : région. Chez les jeunes sujets , les écailles sur lesquelles passe cette bande sont bordées de noir en arrière et celles des autres parties du tronc et de la queue sont brunâtres , ornées au milieu d’une tache jaunatre dilatée en travers. Avec l’âge , le noir des écailles des trois séries médio-dorsales s’affaiblit sensiblement et le brunâtre des autres pièces de l’écaillure , de- vient plus clair et envahit plus ou moins la teinte jaunâtre de leur partie centrale. Tout le dessous de l'animal est blanc. Diussroxs. La tête a une longueur double de sa largeur, prise vers le . milieu des tempes et un peu plus de trois fois celle qu’elle offre au-dessous des narines. Les yeux ont en diamètre la moitié du travers de la région inter-orbitaire. Le tronc n’est qu’un peu plus haut : mais de trente-deux à trente-huit fois aussi long qu'il est large à sa partie moyenne. La queue entre pour moins du huitième dans la'totalité Ge la longueur du corps. Le plus long de nos individus nous donne les mesures suivantes ; mais il en existe un, d’un quart eaviron plus grand, dans la collection du Æing's college de Londres. Longueur totale 0",66. Téte, long. 0,095, Tronc, long. 0,55. Queue long. 6,085. Parrie. Cette espèce n'a an été trouvée que dans les contrées de l'Afrique voisines du Cap de Bonne-Espérance où M. Smith dit qu’elle n'est pas abondante. Moeurs. Un des sujets appartenant à notre Musée avait un Phyllodac- tylus porphyreus dans l'estomac. En raison de ces habitudes nocturnes, ce Lamprophis porte dans la colonie du Cap le nom de Serpent de nuit. Palatines, 10 ou 11. Plérygoïdiennes, 23. 8. LAMPROPHIS NON ORNÉ. £Lamprophis inornatus. Nobis. Caracrères, Le dessus du corps et les flancs d’un brun rous- sâtre ; pas de bande ni de raie jaune le long du dos, ni ligne noire sous les tempes. LYCODONTIENS. EUGNATHIENS. S5.=-G. LAMPROPHIS, 9. 495 DESCRIPTION. F Ecanrure, Nous avions désigné d’abord cette espèce ainsi que la précé- dente on l’'Aurore, sous le nom générique de faux Lycodon {Pseudo Ly- codon) , lorsque nous avons reconnu que M. Fitzinger avait déjà indi- qué cette dernière comme devant être rangée dans le genre Lamprophis. Ce Serpent est facile à distinguer du L. Aurore , car outre qu’il offre un tout autre mode de coloration, il en diffère : 1.° En ce que ses plaques inter-nasales sont en trapèzes sub-rectangles et d’une largeur à peu près égale à leur longueur , au lieu d’être pentago- nales et excessivement dilatées en travers ; 9.0 En ce que ses frénales ressemblent, non à de très-petites pièces à cinq angles à peu près égaux, mais à des lames trois fois plus longues que larges , dont l'extrémité antérieure est coupée carrément et la postérieure obliquement, | Ecailles : rangées longitudinales 23 au tronc, 10 à la queue (au milieu); rangées transversales 179 +56. Scutelles : 2 ou 5 gulaires; 169 gastrostèges ; 1 anale non divisée; 54 urostèges. Dexrs. Maxillaires. HOLIEN Palatines, 40 ou 11. Ptérygoïdiennes, 17. 20 ou 21 CororaTiox Les trois individus de cette espèce que nous avons observés ont les côtés du corps d’un brun roussâtre clair et le dessus à peu près de la mêmeteinte, mais plus foncée et comme glacée de violâtre. Toutes leurs régions inférieures sont d’un blanc sale. Dimensions. La longueur de la tête est le double de sa largeur à la région semporale et presque le quadruple de celle qui sépare les narines. L’œil a un diamètre égal à la moitié de la ligne transversale de la région inter-or- bitaire. Le tronc est trente-cing fois aussi long et seuiement un peu moins haut qu’il n’est large vers le milieu de son étendue. La queue est contenue près de six fois dans la longueur totale du corps. Longueur totale, 0n,711. Téte long, 0",027. Tronc long.0",553. Queue long. 0",131. Parrie. Cette espèce, de même que sa congénère, est originaire des environs du Cap de Bonne-Espérance. Mozsurs. L’estomac de l’un des individus que nous avons examinés con- tenait des débris d’un Chamæleo pumilus. 8, 456 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. LYCODONTIENS. IV.e TRIBU.—PARÉASIENS (1). Ce petit groupe est établi d’après la disposition des mà- choires, dont les branches supérieures étant très-courtes ét _ sous-courbées, produisent sur les joues ou les parties laté- rales de la bouche de ces Serpents, une sorte de gonflement , qui donne à leur physionomie une assez grande ressemblance, une apparente analogie avec celle des Dipsas , qui ont aussi la tête courte et la bouche comme tordue sur les bords labiaux. C’est surtout sur la particularité très-remarquable de la conformation et des usages présumés des crochets des bran- ches ptérygo-palatines que cette subdivision est établie. Ces crochets palatins étant plus longs que ceux qui les suivent, deviennent ainsi un supplément très-actif des dents sus- maxillaires , dont ils remplissent le rôle, pour retenir la proie au moment où elle est saisie. Le caractère essentiel de ce groupe est donc la longueur re- marquable et insolite des crochets dont sont armés en avant les os palatins proprement dits. Nous n'avons inscrit qu'un petit nombre d'espèces dans cette tribu ; mais elles se distinguent tellement entre elles par leur conformation, qu'il nous a paru nécessaire de les diviser en quatre sous-genres. L'un d'eux, en particulier, diffère de la plupart des Lyco- dontiens, parce que les scutelles qui recouvrent le dessous de la queue n’étant que sur un simple rang, elles Jui forment là comme une sorte de bouclier protecteur , ce que nous avons cherché à indiquer par le nom d’Aplopelture. Dans les trois autres sous-genres, les urostèges sont distribuées deux par (1) Ce nom de tribu est emprunté de celui du genre principal, LYCODONTIENS. PARÉASIENS. 457 deux , ou sur un double rang, mais tous les trois diffèrent par les dents. Ainsi chez les Paréas proprement dits, les cro- chets sus- maxillaires antérieurs sont successivement plus longs de devant en arrière et de forme conique, également espacés entre eux et sans intervalle libre. Dans les Odoniomes, ainsi que le nom l'indique, cès mêmes crochets, qui augmen- tent aussi successivement de longueur , sont applatis et com- me coupants sur leur tranche, mais cette forme ne s’observe que sur les trois premiers , après lesquels il vient un espace libre sur la gencive suivi d’autres crochets simples et égaux entre eux. Enfin, nous rapportons à cette petite tribu un sous-cenre bien remarquable par la conformation de la mâ- choire supérieure , qui offre dans sa partie moyenne deux pe- tits crochets isolés en avant et en arrière par un espace libre précédés antérieurement par cinq crochets coniques, irrégu- liers pour la longueur , et suivis de trois autres , dont le pre- mier est plus long que ceux qui viennent ensuite. C’est ce qui nous à fait désigner ce sous-genre sous le nom de Dinodon. |. J # _ TRIBU DES PARÉASIENS. 0002 Q-0Q-aE——<« | Caracrères. Lycodontiens à crochets des os palatins antérieurs plus longs. | an CE SOUS- GENRES. simples , semblables aux gastrostèges. . + « +. . 2. APLOPELTURE. Urostèges UD 4. Parëas. (ORHÉTeUReS plus courtes et doubles: dents plates. +: L ODONTOME. \ Ù C9 3 | LS intermédiaires, deux longues .« , , 3. Dionow, L58 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. 1.2 SOUS-GENRE. PARÉAS. — PAREAS (4). Wagler. CARACTÈRES ESSENTIELS. Les os sus-maæxillaires très-courts , courbes en rondache convexe et garnis de cinq ou six crochets également espacés ; mais croissant de longueur en arrière ; les branches marillaires inférieures, ainsi que les os palatins, ar- més en avant de crochets beaucoup plus longs que ceux qu les suivent et sans interruption. Urosièges en rang double. Wagler a si bien établi les caractères de ce genre que nous ne croyons mieux faire qu’en traduisant ses propres expres- sions que voici. « Sa tête est celle d’un Dipsas, mais plus » courte, avec les joues renflées ; le museau est très-court; » les bords des mâchoires sont arqués: les orifices des narines, » qui se voient à l'extrémité du museau, sont percés au mi- » lieu d’une plaque. Les yeux assez grands se rapprochent » du: bord du front; leur pupille est vertico-eliiptique; le » menton est revêtu et comme cuirassé par de très-grandes » plaques ; celles des mâchoires sont comme rétrécies. La to- » talité du corps est très-longue, fusiforme et comprimée , » et comparativement, la queue un peu courte. Les écailles » dorsales sont rhomboïdales et lisses ; mais celles de la ligne » médiane, formant trois séries, sont un peu plus grandes que » les autres, à plusieurs pans et carénées. » Ce sous-genre a été établi d’après la forme et la disposition des mâchoires, dont les supérieures sont très-courtes et sous- courbées ou convexes en dessous. Les Serpents qu'on y rap- Pt Er La be ad Aa PARIS TRRMORERE (1) Nom donné par Lucain à une espèce de Serpent d’après Wagler, qui cite Bellum civicum, lib. 1x. Nous trouvons aussi ce nom grec dans Aris- tophane et dans Plutarqgne IT aptes » etdans Actius, lib. 1v, serrm. 1. LYCODONTIENS. PARÉASIENS. S.-G. PARÉAS. 459 porte n’offrent pas en avant des crochets plus longs comme dans les Boédons, les Lycodons et les Eugnathes. Ils présen- tent, en outre, cette particularité que leurs crochets peu nom- breux vont en augmentant successivement de longueur en arrière, cependant ils sont également espacés entre eux, mais le bout antérieur du museau paraît comme privé de dents. Cette mâchoire supérieure, grosse et peu développée, semble avoir fait gonfler les joues, et ils ont, par cela même, quelque ressemblance avec les Dipsas, parmi lesquels ils ont même été rangés, quoiqu'ils n'aient pas, comme ces derniers, des dents cannelées en arrière. D'ailleurs , ils ont plus de rapports avec les véritables Lycodontiens, parce que leur mâchoire infé- rieure porte en avant des crochets plus longs que ceux qui les suivent. : Nous rangeons deux espèces dans ce groupe. Quant aux dé- tails descriptifs , nous jcignons à notre texte ceux que nous ont fait connaître Wagler et H. Boié, qui les avait observées l’une et l’autre à Java. Kuhl les avait décrites sous le nom d’Amblycéphale, genre auquel Boié a ajouté le Dipsas de Mikan. Ces deux individus que nous avons eus sous les veux diffè- rent entre eux et par les couleurs et surtout parce que les premiers ont les écailles de la région supérieure du tronc plus grandes et portent une ligne saïllante ou une sorte de carène, et que dans l’autre , ces mêmes écailles médianes sont lisses. 1. PARÉAS CARÉNÉ. Pareas carinata. Wagler. (Dipsas carinata. Reinwardt.) Caracrèrés. Les écailles médio-dorsales légèrement carénées : des bandes noirâtres transversales sur le dessus et les côtés du corps qui sont d’un fauve tirant sur le jaune ; deux raies noires partant du bord postérieur de chaque œil pour se rendre surla nuque en convergeant l’une vers l’autre. SYNONYMIE. 1810. Dipsas earinata. Reinwardt, In mus. Lugd. Batav. 410 OPHIDIENS AGLYPHODONTES, 1828. Amblycephalus carinatus. H. Boié. Bijdrag. Natuur- kund. Wetenschapp. Verzam. Door, Van Haal, W. Vroliken Muld. Tom. KIT, pag. 251. (D'après Kuhl). 1828. Amblycephalus carinatus. Boié. Isis. Tom. XXI, p. 1038. 1830. Pareas carinata. Wagler. Syst. Amph. , pag. 181. 4837. Dipsas carinata, Schlegel. Ess. Physion. Serp., Tom. I, pag. 163 ; Tom. IT, pag. 285 ; pl. 11, fig. 26-28. 1842. Dipsas carinata. Schlegel. Abbild. Amph., pag. 135, pl. 45, fig. 10-12 (1). DESCRIPTION. Ecaïzrure. La plaque rostrale est plus haute qu’elle n'est large à sa base ; son sommet ne se rabat point en arrière , et elle offre six pans iné- gaux, savoir : deux très-pelits formant un angle obtus en rapport avec les inter-nasales; deux non moins courts, perpendiculaires et parallèles, adhé- rant aux sus-labiales de la premiére paire ; deux assez longs, convergents l’un vers l’autre de bas en haut et soudés aux nasales. Enfin un dernier, qui est le basilaire, moins étendu que ces derniers, et profondément échancré. : Les inter-nasales ont chacune quatre bords, Les pré-frontales sont un peu moins longues que larges et taillées à six pans inégaux dont les trois plus petits s’articulent avec la frénale , la pré- oculaire supérieure et la sus-oculaire, La frontale a six bords peu inégaux entre eux. Les antérieurs . forment toujours un angle assez ouvert ; mais les postérieurs en forment un obtus ou un aigu, suivant que les latéraux sont pARUeLe ou convergents d’a- vant en arrière. ÿ Les sus-oculaires sont assez allongées et coupées obliquement à chacune de leurs extrémités dont la postérieure est tantôt aussi étroite, tantôt plas large que l’antérieure. Les pariétales, dont la plus grande largeur est égale aux trois quarts É leur longueur, se terminent postérieurement par un angle aigu sub-arrondi ou légèrement tronqué au sommet ; celui de leurs pans qui tient à la sus- oculaire ne borde pas, comme d'ordinaire, tout l'arrière de cette plaque au- quel adhère aussi une des squammes temporales. La nasale est fort grande et carrée ou en trapèze sub-rectangle. La frénale est pentagone ou hexagone inéquilatérale et à peu près de moitié moins développée que la nasale. RS A 4 AN D 2 2 a 197 223 Là a qe = (1) L'une de ces figures (la 10.°) est incorrecte , en ce qu’elle représente les dents sus-maxillaires comme diminuant de longueur d’avanten arrière; tandis que c’est exactement le contraire dans la nature, LYCODONTIENS. PARÉASIENS. S.-@, PARÉAS, À, ka Le cercle squammeux de l'orbite se compose, outre la plaque sus-ocu- laire, dont nous avons déjà parlé, de deux pré-oculaires, de deux post-ocu- laires et de deux sous-oculaires ; cependant ces dernières manquent quel- quefois , mais alors leur place se trouve toujours occupée par un prolon- gement de la pré-oculaire et de la post-oculaire inférieures, de telle sorte qu'aucune des sus-labiales ne peut jamais s’élever jusqu’au globe de l'œil. Chaque termpe est revêtue de dix à quinze squammes polygonales d’iné- gale grandeur et de forme trés-irrégulière, parmi lesquelles on en re- marque ordinairement trois, oblongues et plus grandes que les autres, qui constituent une espèce de demi cercle derrière celui que forment les deux post-oculaires et la portion postérieure de la sus-oculaire. La lèvre supérieure porte sept ou huit paires de plaques , dont la der- nière est toujours très-longue et fort étroite ; la pénultième , quoique de moitié moins allongée que celle-ci, est pourtant oblongue, tandis que toutes les précédentes sont plus hautes que larges et à peu près aussi éle- Yées l’une que l’autre, à l'exception de la première, qui est distinctement plus courte que les quatre ou cinq suivantes. La plaque du menton, est très-petite; son pan antérieur est légérement arqué et beaucoup plus long que les deux autres, qui forment ensemble un angle très-ouvert. | “il y à huit paires de plaques sous-labiales si variables , quant à leur con- figuration , que, sur six individus, nous n’en trouvons pas deux chez les- quels elles se ressemblent exactement. Dans l'intervalle qui sépare la rangée de droite de la gauche, il y a six plaques sous-maxillaires , puis une scutelle gulaire bordée , de chaque cô- té, par une grande squamme. Les six plaques sous-maxillaires, offrent une surface de plus en plus étendue d'avant en arrière, et sont toutes dis- tinctement dilatées en travers et taillées à plusieurs pans inégaux , dont le latéral interne est oblique , au lieu d’être, comme d'ordinaire, parallèle à la ligne médio-longitudinale de la gorge. Ecailles : 15 rangées longitudinales au tronc , 6 à la queue. et Scutelles : 5 gulaires, 163-175 gastrostèges , 1 anale entière , 64-72 uros- tèges divisées. : Dents. Maxillaires 20 25° Palatines , 5. Ptérygoïdiennes, 18-20, CororarTiox. Le dessus et les côtés du corps sont transversalement , d’un jaune-fauve, souvent marqué d’une multitude de très-petits points bruns, et coupés par de nombreuses bandes noirâtres, quelquefois en zigzags et composées de taches plus ou moins étroites, plus ou moins voisines les unes des autres. Sur la nuque, il y a deux raies noires longitudinales qui se prolongent, en divergeant , jusque aux yeux. La tête est piquetée 442 OPHIDIENS AGLYPHODONTES de noirâtre sur ses quatre faces ; la supérieure et les latérales sont fauves ? tandis que l’inférieure est jaunâtre , de même que le ventre et le dessous de la queue , où l’on voit une fine piqueture noirâtre, outre une double ou une triple série soit de linéoles, soit de fort petits points de la même couleur. Dimensions. La tête a en longueur le double de la largeur qu’elle offre vers le milieu des tempes et le quadruple de celle du museau au niveau des narines. Les yeux ont en diamètre un peu plus de la moitié du travers de la ré- gion sus-inter-orbitaire. Le tronc est à peu près deux fois aussi haut et 50 à 60 fois aussi long qu'il est large à sa partie moyenne. La queue entre au moins pour le cinquième, au plus pour le quart, dans —%a longueur totale du corps, qui donne 0,543 chez notre plus grand exemplaire, soit: Téfe, long, 0,M018. Tronc, long 0",405. Queue, 0m,12. ParriE. Le Pareas carinata est un Serpent Javanais que notre Musée possède. Moceurs. L'estomac d’un des sujets que nous avons ouverts était rempli de petits mollusques gastéropodes sans coquilles , à moitié digérés. Boié dit avoir souvent trouvé des individus de cette espèce sous les écorces des arbres. : 2, PARÉAS LISSE, Pareas lævis. Nobis. Caracrères. Toutes les écailles lisses, la queue très-courte ; des bandes transversales obliques noires, égalemeut espacées , sur un corps comprimé et brusquement terminé à la hauteur du cloaque par la queue beaucoup plus grêle. Des bandes noires obliques transversales, Synonvuie. 1827. H. Boié, pag. 320. Amblycephalus lævis. 1837. Dipsas lævis. Schlegel. Essai Phys. Serpents. Tom. I » pag. 164. Tom. II , pag. 287, pl. 11, fig. 24-25. D'après l'Erpétologie de Java, non publiée, de Boié. Nous avons trouvé l'individu que nous décrivons isolé dans un bocal sans indication d’origine et avec deux étiquettes, dont l’une portait le nom d’Amblycephalus lævis, qui est un nom de genre de Kubl et de H. Boié, et l’autre indiquait la disposition des écailles et leur nombre 34186, 14-40, 15+6., ces chiffres se LYCODONTIENS. PARÉASIENS. S.-G. PAREAS, 2. LAS rapportant, suivant leur ordre d’énumération, aux gulaires, aux gastrostèges, à l’anale, aux urostèges, aux QUE longitudinales du tronc, puis à celles de la queue. La forme de ce petit Serpent est absolument la même que celle de l’espèce précédente. La tête est courte , grosse, et par cela même très-distincte du cou, qui est étroit et légèrement compri- mé. Le reste du tronc va continuellement en grossissant jusqu’au cloaque. La coupe en serait elliptique. Les bandes noires obliques , transversales , qui oo com- plètement le tronc, nous avaient fait penser que ce Paréas serait peut-être le Dipsasde Dieperinck de M. Schlegel, dontil compare la tête à celle du Naja-Bongare, et dont il trouve la disposition des couleurs analogue à celle de la couleuvre Corais. Les autres détails nous ont cependant prouvé que l'espèce que nous signa- lons ici est tout-à-fait différente, quoiqu’elle se trouve rapprochée dans la physionomie des Serpents de notre savant Ophiologiste des Dipsas boa et carinata, puisque comme nous l'avons dit, il la nomme Dipsas lœvis. $ Quant au Dipsas boa , il est rangé par nous dans le genre voi- sin sous le nom d’Aplopelture, à cause de la rangée unique que présentent ses urostèges. Afin d'offrir plus de détails sur ce Serpent, nous allons donner ici la traduction de l’article de M. H. Boié, publié en allemand dans le journal l’Jsis, comme nous lavons indiqué dans la synonymie. Amblycéphale de Kuhl. Dents de couleuvre; les maxillaires peu nombreuses , fixées dans des os courts. Les supérieures sont comprimées et ne sont pas égales ; les inférieures sont d’abord en avant très-longues et serrées , puis les autres décroissent en for- me de cœur. Les ptérygo-palatines sont petites. La tête est dis- tincte , très-élevée , plate en dessus, couverte de plaques tron- quées sur le devant. Le museau, extrêmement tronqué, est large et vertical. Les yeux sont élevés , proéminents, rapprochés du bout du museau; la pupille est verticale et rétrécie. Les na- rines sont petites. Le dessous de la gorge est revêtu de plaques rangées transversalement. Le tronc est comprimé; il y a trois sé- rics de plaques ou de plus grandes Ceailles sur la carène dorsale; LRTRU OPHIDIENS AGLYPHODONTES. les autres écailles des flancs sont entuilées. La queue est mince, pointue et plate en dessous ou comprimée, et les urostèges for- ment une double rangée. Ie SOUS-GENRE. APLOPELTURE. — APLOPEL- TURA. Nobis (1). CaracrÈres. Ceux des Paréas et des Lycodontiens en gé- néral, Ils sont tirés de la forme du corps qui est grêle , -très- allongé , de la tête qui est courte, grosse comparativement et à lèvres comme gonflées en dessus et latéralement ; le museau est arrondi; les écailles sont lisses: les dents augmentent de longueur de devant en arrière ; mais le caractère particu- lier , comme nous avons cherché à l'indiquer par le nom du genre , est que le dessous de la queue est revêtu de plaques simples ou distribuées sur une seule rangée. APLOPELTURE BOA. Aplopeltura Boa. Nobis. (Amblycephalus Boa. H. Boiïé.) CaracrèRes. Parties supérieures et latérales d’un gris pour- pre ; flancs offrant chacun une vingtaine de taches roses pen- dant la vie, grises ou blanches après la mort, Syxonymie. 1828 Amblycephalus Boa.'H. Boié. Bidrag. na- tuurk. wetenschapp. verzam. door von Haal, W. Vrolik en Mulder , Tom. III , pag. 249 et 251. 1828. Amblycephalus Boa. H. Boié. Esis. Tom. XXI, p. 1035, 1837. Dipsas Boa. Schlegel. Ess. Physion, Serp. Tom. I, pag. 163 ; Tom. IT , pag. 284 ; pl. 11, fig. 29-30. (1) Des trois mots grecs #4, la queue ; zrAr4 , pelit bouclier, et de Azhoos , Simple, par allusion aux urostèges ou plaques sous-caudales simples ou sur un seul rang. LS LYCODONTIENS. PARÉASIENS. S.-G. APLOPELTURE, 445 | DESCRIPTION. Ecarzcuré La plaque rostrale, dont le sommet ne se rabat point sur ie museau, est distinetement plus haute qu’elle n’est large à sa base, qui pré- sente une profonde échancrure ; elle tient aux inter-nasales par deux pans très-courts, réunis sous un angle obtus, et aux sus-labiales de la première paire par deux autres tout aussi petits ; par les deux derniers , elle adhère aux nasales. Les inter-nasales sont pentagones inéquilatérales et assez dilatées en travers. Les pré-frontales, presque aussi longues Que larges, ont six bords iné- gaux (1). Les deux pans latéraux de la frontale sont longs et parallèles, les datée autres sont beaucoup moins étendus. Les sus-oculaires sont aussi allongées que la frontale et moins étroites en arrière qu’en avant. Les pariélales, dont la longueur n’excède pas leur plus grande largeur, ont chacune l’apparence d’un triangle équilatéral, bien qu'elles aient réel- lement, comme d’ordinaire, cinq côtés inégaux. La nasale est grande, pentagonale, inéquilatérale, sub-cblongue et ré- trécie à son extrémité postérieure, qui, se glissant entre les deux frénales , se trouve en contiguité avec la pré-oculaire du milieu. Les frénales sont irrégulièrement pentagones ou hexagones. Les pré-oculaires, presque toujours au nombre de trois, les post-ocu- laires tantôt au nombre de trois, tantôt au nombre de deux, ainsi que les sous-oculaires, sont toutes taillées à cinq ou six pans inégaux. Il y a, sur chaque tempe, dix à douze squammes de figure et de BTANEUE très-variables, Les quatre premières plaques sus-labiales sont plus hautes que larges, la cinquième et la sixième à peu près aussi larges que hautes , et les trois der- nières très-distinctement plus dilatées dans le sens ie que dans le sens transversal de la lèvre. La lame du menton est fort petite et très -élargie : aussi son angle posté- rieur est-il extrêmement obtus et les deux latéraux sont très-aigus. Nous comptons dix paires de plaques sous-labiales, Six énormes plaques polygones, inéquilatérales et depecee sur trois rangs transversaux, occupent tout l’espace compris entre les sous-labiales au-devant de la première gastrostège. A ER ER PE RE ho A La 2 (4) Nous possédons un individu qui, au lieu de n'avoir que deux pré- frontales, en a trois, une médiane et deux latérales, 446 OPIIDIENS AGLYPHODONTES. Ecailles : 13-15 rangées jongitudinales au tronc , 4 à la queué. Scutelles : 3 gulaires, 152-156 gastrostèges, 4 anale entière, 88-106 uros- tèges en rang simple. C’est même en raison de ces plaques simples sous-caudales, que Boié a eu l’idée de donner à cette espèce de nom de Boa, pour indiquer cette con- formité d'organisation. eri 5 à Dexrs. Maxillaires ——. Palatines ? Ptérygoïdiennes, ? CororaTion. Notre unique exemplaire de l’Aplopelture Boa étant en partie décoloré, nous allons reproduire ici la description que M. Schlegel a donnée du mode de coloration de l'espèce, d’après plusieurs individus parfaitement conservés. À « La couleur dominante est un gris pourpre. Les flancs sont ornés d’une » vingtaine de taches roses, bordées de noir , très-élargies , irrégulières et » déchiquetées; ces taches, quelquefois confiuentes sur le dos, descendent » sous l’abdomen. La lèvre supérieure, qui est de la même teinte, offre » une bande foncée au-dessous de l’œil. Le tout est marqué d’innombra- » bles marbrures brunes, entremélées de taches et de points noirs, de » telle sorte que l’ensemble de la coloration imite celle de l’écorce des ar- » bres, et cela, plus particulièment, chez les sujets où les taches roses sont » le moins prononcées. L’iris est moitié bleu, moitié rouge, Les jeunes ont » les couleurs plus foncées que les adultes. L'esprit de vin fait disparaître » le rose, auquel succède du gris ou du blanc. Dimexsions. La téte a en longueur près d’une fois et demie la largeur qu'elle offre vers le milieu des tempes, largeur qui est le double de celle du museau au niveau des narines. Les yeux ont en diamètre environ les deux tiers du travers de la région sus-inter-orbitaire. Le tronc est une demi-fois plus haut et 64 fois aussi long qu’il est large à sa partie moyenne. La longueur de la queue est contenue à peu près trois fois et demie dans la totalité de l’étendue du corps. Le sujet qui donne ces diverses proportions, mesure 0,473 du bout du museau à l’extrémité caudale, soit : Téte long. 0,015. Tronc long. 0n,32, Queue 0m,138. Le Musée de Leyde en renferme un, dont la longueur totale est de 0,569. Patrie, L’Apiopelture Boa habite l’île de Java. Mogurs. H. Boié rapporte, d’après les chasseurs Javanais qu'il avait avec lui pendant son séjour à Tapos, que cette espèce fréquente volontiers les toits des habitations des indigènes pour y chercher sa nourriture ; mais il ne dit point en quoi elle consiste, LYCODONTIÉNS. PARÉASIENS. S.=G. DINODON. Ln7 HR 0 RNRE- DINODON. — DINODON (15 Nohis. CARACTÈRES ESSENTIELS. Os sus-matillaires garnis de dents coniques ; d’abord en avant, de quatre ou cinq crochets aug- mentant successivement de grosseur, suivis d’un espace libre , après lequel il y a deux crochets rapprochés l’un de l'autre, sui- vis d’un autre intervalle et de trois autres crochets, dont le pre- mier est aussi fort que le quatrième ou le cinquième antérieur. Caracrères naruRezs. Narines s’ouvrant entre les deux plaques nasales ; pupille vertico-elliptique. Les neuf plaques syncipitales ordinaires ; une frénale oblongue s’étendant jus- qu’à l'œil ; une pré-oculaire non rabattue entre la sus-oculaire et la pré-frontale ; deux post-oculaires; la troisième plaque sus-labiale touchant l'œil qui est bordé en dessous par la qu:- trième et la cinquième. Ecailles lisses , sub-hexagones au . où celles de la série médiane sont un peu plus grandes. Les urostèges en rang double. | 1. DINODON BARRÉ. Dinodon cancellatum. Nobis. Caracrères. Dessus du corps noir, avec des bandes transver- sales d’un blanc roussâtre. DESCRIPTION. ! Formes. La plaque rostrale , quoiqu’elle paraisse triangulaire, a bien réellement sept pans: un grand, le basilaire, échancré semi-circulaire- (1) Cenom a été imaginé par Bibron, d’après l’examen de l'individu confié par M. Smith. Il semble composé de À:, par le milieu, &e chaque côté, ufrinque , et de Has, édenté, 148 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. ment au milieu ; deux moins longs formant un angle obtus enclaÿé dans les inter-nasales ; deux à peu près de même étendue que les précédents, mais légèrement infléchis et soudés aux nasales antérieures ; et deux enfin presque de moitié plus courts que ces derniers, faiblement infléchis aussi et articulésavec les sus-labiales de la première paire. Cette plaque couvre, de sa moitié supérieure, le dessus du bout du museau, dont elle prend la convexité et, de sa moitié inférieure , elle en protège le devant, qui n’est point vertical , mais légèrement proclive, présentant un enfoncement de- mi-circulaire. Les plaques inter-nasales sont des pentagones irréguliers. Une portion des pré-frontales se rabat presque verticalement sur la ré- gion frénale ; elles sont plus larges que longues et représentent des hepta- gones irréguliers. | Là frontale est en triangle sub-équilatéral. Les sus-oculaires sont rétrécies d’arrière en avant, où elles offrent un petit angle aigu à côtés égaux, engagé entre la pré-frontale et la pré- oculaire. Les pariétales ont six bords inégaux, par le plus étendu desquels elles adhèrent ensemble. , La plaque nasale antérieure est un trapèze rectangle, dont le sommet aigu est l’antéro-supérieur. La nasale postérieure a six pans. La plaque frénale, dont la pointe touche à l’œil, représente presque exactement un très-long triangle isocèle. La pré-oculaire est unique et s'appuie sur la frénale ; elle ressemble as- sez à un trapèze rectangle. La post-oculaire supérieure est moins petite que l’inférieure, mais l’une et l’autre sont pentagonales. Le nombre normal des squammes temporales nous paraît être de neuf de chaque côté , que l’on peut, d’après leurs différentes dimensions, dis- tinguer en une grande , deux moyennes etsix petites : la grande, qui estun rectangle,estsuivie d’une moyenne et côtoie le bord externe de la pariétale(1). Il y a huit paires de plaques sus-labiales, dont Ja hauteur s’accroit depuis la première jusqu’à la sixième inelusivement ; mais celle-ci est un peu plus élevée que la septième qui, elle-même, l’est plus que la huitième. Les troi- sième, quatrième et cinquième touchent à l’œil. La piaque mentonnière semble avoir son bord antérieur un peu plus étendu que chacun des deux autres, qui s’enclavent en entier dans les © (1) C’est seulement d’un côté que le sujet d’après lequel nous faisons cette description, n’a que deux squammes temporales le long de la plaque pariétale ; de l’autre côté, ce qui est sans doute une anomalie, il y en a une très-petite entre les deux grandes. LYCODONTIENS. PARÉASIENS. S.-@. DINODON. 449 plaques sous-labiales de la première paire. Ces niques de la lèvre infé- rieure sont au nombre de dix paires. Les plaques inter-sous-maxillaires antérieures ont quatre pans, deux antérieurs, dont l’un est de moitié plus petit que l’autre , et deux laté- raux, très-grands ‘formant un angle aigu, dont le sommet est dirigé en arrière. Les postérieures sont moins développées, mais elles le sont plus que les sous-labiales de la première paire ; chacune d’elles a la forme d’un trapèze isocèle. A leur suite, se voient trois paires de squammes à cinq ou six angles irréguliers ; puis commence immédiatement la série des scutelles du dessous du corps. Les écailles de la gorge, dont on compte cinq rangs obliques de chaque côté, sont oblongues et irréguliérement hexagonales. Ecailles : rangées longitudinales : 17 au tronc; 6 à la queue : rangées transversales, 195 + 70. Scutelles : 2 gulaires; gastrostèges 194; 4 anale ; urostèges 168. 1+5+20u5 19 ou 20 Cocoration. Sur un fond noir , on voit une cinquantaine de barres d’un blanc fauve ou roussâtre , en travers du dos, et une vingtaine seulement, en travers du dessus et des côtés de la queue. Les flancs sont marqués d’une nombreuse suite de grandes taches noires, dans les intervalles des- quelles, la coloration est un mélange de gris et de brunâtre. Les pièces du bouclier sus-céphalique sont noirâtres et leurs sutures d’une teinte jau- nâtre, ou semblable à celle qui règne seule sur les lèvres. La nuque est noire ainsi que la région post-oculaire, car on y voit une tache triangulaire. Les tempes sontcoupées obliquement de haut en bas et d’avant en arrière, par une large bande noire, placée entre deux autres bandes d’une teinte pareille à celle des bandes du dessus du corps. Le dessous de la tête et tout le ventre seraient uniformément d’un blane jaunätre , sans les pique- tures noires dont le ventre est clair-semé dans sa moitié postérieure. C’est à peine si ce même blanc jaunâtre apparait à travers les nombreuses et grandes taches noires et irrégulières, qui couvrent la face inférieure de la queue, Dimensions. La tête a en longueur le triple de sa largeur , prise au des- sous des narines , et qui est la moitié de celle de la région temporale. Les yeux onten diamètre le tiers du travers de la région inter-orbitaire. Ea plus grande largeur du tronc est égale aux deux Liers de sa plus grande hauteur, et elle est à la longueur dans le rapport de 1 à 46. La queue est contenue près de six fois dans la longueur totale, qui est de 6,843. Elle se décompose ainsi : Téfe, long. 0,034, Tronc, long, 0m,627, Queue, long. 0,182. REPTILES , TOME VIl, 29, . Palatines, 14 ou 15 + 25. Dents. Maxillaires, 450 OPMIDIENS AGLYPHODONTES. Parrie. Nous ignorons le pays d’où cette espèce est originaire ; nous n’en avons encore observé qu’un individu, qui nous a étécommuniqué par le docteur Smith. IV.t SOUS-GENRE. ODONTOME. — ODONTOMUS. Nobis (1). CABACTÈRES ESSENTIELS. Dents antérieures tranchantes, plus courtes que celles qui suivent au nombre de trois, sur la con- veæitée interne inférieure de l'os sus-maxillaire. Après un espace libre, une série de petits crochets d’égale longueur. CARACTÈRES NATURELS. Corps irès-grêle et très-comprimé; tête petite, large et courte, mais plus grosse que le cou, à museau obtus et à bouche très-fendue. Les deux espèces rapportées jusqu'ici à ce genre sont faciles à distinguer l’une de l’autre. La première présente sur toutes la longueur du tronc en dessus, une série de grandes taches brunes, et la seconde est marquée en travers de bandes blan- ches fendues en deux à leur extrémité libre ; sur les flancs, on voit des taches brunes entre ces bandes. Les deux espèces de ce genre sont originaires des Indes-Orientales. 1. ODONTOME NYMPHE. Odontomus nympha. Nobis. CaracrÈres. Tout le dessus du corps portant de quarante à cinquante grandes taches brunes, arrondies, plus larges en tra- vers. Troisième plaque sus-labiale formant la moitié ou presque la moitié de la portion de la bordure squammeuse du dessous de l'œil. Lu dguer pi lt EL Hf jo lutte 00 alt peus 85837 D MR LES (1) Ce nom signifie dents coupantes : il correspond à celui de Tomodon, donné par nous à un genre d'Opisthoglyphes Anisodontiens ; mais les deux espèces comprises ici n’ont pas les dents de derrière cannelées, LYCOHONTIENS, DARÉASIENS, S.-@, DbONTOME, À. A Syronrur. 1734, ? Serpens ex Guined, etc, Séba, Tom. f, pag. 174, tab. 110 , fig. 3. 4735. ? Serpens argoli, ete. Séba. Tom. Î1, pag. 67 , tab. 66, fig. 1. | | ‘ Serpens argoli altera. Séba. Tom. II, pag. 67 , tab. 66, fig. 2. 4796. Coluber katla vyrien. Russel Ind. Serp. Vol 2, pag. 42, pl. 36 et 37. ( jeune âge.) 4803. Coluber nympha. Daudin. Hist. Rept. Tom. VI, p. 24%, pl. 75, fig, 1. (Cop. Russel,) | 4820. Hurria nympha. Merrem. Tent. Syst. Amph., pag. 93, n.° 4, 4827. Lycodon nympha. Boié. Isis, Tom. XX, pag. 522, n.° 4. 4837. Lycodon nympha. Schlegel. Essai pbysion. Serp. Tom. I, pag. 143, n.0 11 et Tom. IT , pag. 120. 1843. Nympha (Colub. nympha Daudin.) Fitzinger. Syst. Rept. Fasc. I, pag. 27. DESCRIPTION. Formes. La plaque rostrale est plus large que haute; elle a six côtés, non compris le basilaire, qui est le plus grand et, comme d'ordinaire, échan- cré au milieu : deux de ces six côtés, les plus petits, tiennent aux sus-labia- les de la première paire ; deux, un peu moins petits que les précédents, s'unissent aux nasales antérieures ; et les deux autres, seulement un peu plus grands que ces derniers, forment un angle ouvert, qui se rabat en arrière pour s’enclaver dans les inter-nasales. Les deux plaques ainsi nom- mées représentent chacune ordinairement un trapèze rectangle, quelque - fois un trapézoïde. (1) Les plaques pré-frontales, plus larges que longues, s’abaissent un peu, chacune de son côté, sur les régions frénales. Elles ont cinq pans. La frontale est oblongue, elle offre antérieurement un pan tantôt recti- ligne, tantôt brisé sous un angle excessivement ouvert, postérieurement, un petit angle aigu et, latéralement, deux très-longs bords, qui au lieu de marcher parallèlement se rapprochent un tant soit peu l’un de l’autre d’a- vant en arrière. Les sus-oculaires sont assez allongées et moins étroites à leur extré- CAD DD D EP CET (1) Chez un de nos individus, ces plaques ont, par exceplion, cinq côtés ; le bord par lequel elles tiennent à la nasale, qui est habituellement recti- ligne, étant brisé sous un angle excessivemeut ouvert. 20. 152 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. mité postérieure , qui est coupée carrément, qu’en avant oùelles forment un petit angle sub-aigu à côtés inégaux, articulés, l’un avec la pré-ocu- Jaire , et l’autre avec la pré-frontale. Les pariétales ont leur extrémité terminale coupée ne l'angle sous lequel est brisé leur bord latéral externe est excessivement ouvert, et leur angle latéral et antérieur ne se rabat que fort peu sur la tempe, ou de manière à ne se trouver en rapport qu'avec la post-oculaire supérieure. La seule plaque nasale qui se voit de chaque côté est oblongne et cou- pée à six pans, deux assez longs tenant, l’un à l'inter-nasale, l’autre à la première sus-labiale, un court adhérant à la rostrale et trois encore plus courts que celui-ci s’articulent respectivement avec la pré-frontale, la se- conde sus-labiale et la frénale qui lui est à peu près semblable. La pré-oculaire représente, soit un carré, soit un trapèze. La post-oculaire supérieure est pentagone et de moitié moins grande que l’inférieure ; celle-ci est hexagone et d’une hauteur ordinairement double, quelquefois triple de sa largeur. Les squammes temporales sont disposées, de chaque côté, sur cinq rangs presque perpendiculaires , un peu penchés en avant, et qui s'appuient, le plus antérieur sur la cinquième et la sixième sus-labiales, le suivant sur la septième, et les trois autres sur autant d’écailles placées à la suite de la série des plaques de la lèvre supérieure. Le premier de ces cinq rangs en comprend tantôt deux, tantôt trois, hexagones et très-allongées ; la seconde en contient deux, rarement trois, hexagones aussi, mais plus courtes que les précédentes, et les trois der- niers, chacun trois offrant l’apparence de losanges, bien qu’elles aient réellement six bords, de même que les autres. La ièvre supérieure porte sept paires de plaques, qui augmentent gra- duellement de hauteur depuis la première jusqu’à la troisième; la quatrié- me et la cinquième n’ont pas plus d’élévation que la troisième, mais le sixième en a plus et la septième moins. Il y a huit paires de plaques sous-labiales. Celles de la première paire forment ensemble un chevron, entre les branches duquel s’enclaye la mentonnière, qui est en triangle presque régulier. Celles de la sixième paire ont deux angles droits en avant et un aigu entre deux obtus en ar- rière, Celles de la septième sont trapézoïdes et celles de la huitième et der- nière sub-rhomboïdales. ; Les plaques sous-maxillaires, qui sont très-développées et d’une lon- gueur double de leur largeur, représentent deux parallèlogrammes tron- qués au sommet de l’un de leurs angles antérieurs. Les sous-maxillaires de la seconde paire sont de moitié moins grandes que les précédentes ; ce sont des trapèzes isocèles, Elles sont suivies de quatre squammes hexago- LYCODONTIENS. PARÉASIENS, $.-G, ODONTOME. 4. 453 nés formant un carré derrière lequel se trouve la première scutelle gulaire, Chacun des côtés de la gorge est revêtu de cinq ou six séries obliques d’écailles hexagonales , oblongues. Ecailles + rangées longitudinales, tronc 15 ; queue 6 (au milieu) ; ran- gées transversales 205 à 943 + 10 à 87. Scutelles : 3 gulaires ; gastrostéges 204 à 248; une anale double; 70 à 87 urostèges en double rang. à 11 = è Denrs. Maxillaires EE . Palatines ? 12; Ptérygoid, 30. Cororarion. L'Odontome nymphe est comme coiffé d’une grande ca- lotte d’un brun noir ou roussâtre, qui d'ordinaire, s'arrête aux plaques sus-labiales ; alors celles-ci, sont blanches, mais quelquefois elle des- cend jusqu’au bord libre de la lèvre supérieure. En général, le cercle squammeux de l'orbite est, intérieurement, d’une couleur plus intense que celle de la région sus-cranienne. La nuque offre en travers une bandelette blanche, dont les extrémités se dilatent assez pour couvrir toute là surface des tempes. Ce Serpent, lorsqu'il est très-jeune , présente de quarante à cinquante taches sub-orbiculaires, d’un brun pareil à celui de la téte, constitusnt une série unique , étendue depuis le dessus du cou jusqu’à la pointe de la queue. Ces taches, dont le diamètre transversal est tel qu’elles descendent un peu sur les côtés du corps, diminuent graduellement de grandeur , à mesure qu’elles se rapprochent de l'extrémité caudale. Elles sont nettement ct régulièrement séparées l’une de l’autre par des inter- valles d’un blanc, non moins pur que celui qui règne seul sous la tête et sur les parties inférieures et latérales du tronc et de la queue. Mais avec l’âge, ces intervalles d’un si beau blane se maculent peu à peu davantage du même brun que celui des grandes taches, particulièrement à l'arrière du corps, où l’on n’en voit plus la moindre trace. Dimensions. La tête a en longueur un peu plus de deux fois la largeur qu’elle offre en travers des tempes, ou un peu plus de trois fois cellequ’elle a au niveau des narines. Les yeux ont un diamètre égal à la moitié de l’éten- due transversale de la région inter-oculaire. Le tronc, dont la hauteur ? vers sa partie moyenne , n’est pas tout à fait d’un tiers plus grande que sa largeur , a une longueur qui varie, suivant les individus , entre cinquante- neuf fois et soixante-dix-neuf fois cette largeur, La queue entre pour le cinquième ou un peu moins du cinquième dans la longueur totale du corps, laquelle chez le moins petit des cinq sujets que nous ayons maintenant sous les yeux , est de 0,m533, La tête, le tronc et la queue donnent respectivement les mesures suivantes : Tête long: 0,015, Tronc long, 0,405, Queue Om, 115, 454 OPHIDIENS AGLYPHUDONTES. . Partie. Le Bengale est jusqu'ici la seule contrée de l'Inde d’où nous ayons reçu l’'Odontomus nympha. 2. ODONTOME PEU ANNELÉ. Odontomus sub-annulatus. Nobis. CaracTÈèREs. Troisième plaque sus-labiale ne formant qu’une très-petite portion de la bordure squammeuse du dessous de l'œil, Synonymie. Dipsas sub-annulata. Mus. Lugd. Batav. DESCRIPTION. Formes. Cette espèce diffère de l’Odontome nymphe : 1.° en ce que, chez elle, la troisième sus-labiale étant moins large, s’avance à peine sous l'œil , au lieu de former la moitié ou presque la moitié de la portion infé- rieure du cercle orbitaire ; 2.° en ce que l’une des deux squammes tem- porales les plus voisines de l'orbite, l’inférieure , est beaucoup plus haute, de sorte qu'elle est moins allongée que dans l'espèce précédente ; 3.° en ce que le tronc est un peu plus comprimé et que le nombre de ses rangées longitudinales d’écailles est de quinze et non de treize ; 4.° enfin, en ce que le mode de coloration des diverses parties du corps est tout antre. Ecailles : rangées longitudinales ; tronc, 15 ; queue, # (au milieu) ; ran- gées transversales 225 +- 105. Scutelles : 5 gulaires ; gastrostèges 225 ; 1 anale; urostèges, 105. 10 ou 11 Dents. Maxillaires, . Palatines ? 12. Ptérygoïdiennes ? 50. Cocorarion. Cette espèce , ou du moins l'individu par lequel elle nous est connue, a le museau comme marbré de brun et de fauve ; teintes qui se montrent aussi sr le reste de la face supérieure de la tête , où le fauve servant de fond au brun, celui-ci forme un quadrilatère en travers de la plaque frontale, deux bandelettes sur les sus-oculaires , qu’elles dépassent en arrière, et un long triangle isocèle, dont la base correspond au bout postérieur des pariétales et le sommet à celui de la frontale. Les tempes et les lèvres sont blanchâtres , celles-ci uniformément, mais les tempes sont maculées de brun violacé. Une grande tache brunâtre, bordée de fauve en avant, couvre le dessus du cou. Celle-ci est suivie d’une quinzaine de ta- ches, de moitié plus petites et séparées l’une de l’autre par autant de ban- des transversales blanches, bifides à chacune de leurs extrémités. A partir de la fin de cette série de taches brunâtres alternant avec des bandes blanches, le dos présente jusqu’à son extrémité postéricure, ainsi que out LYUODONTIENS. PARÉASIENS. S.-G. ODONTOME. 2. 455 le dessus de la queue, une double rangée de taches d’un brun roussätre ayant chacune une étendue qui égale les espaces , d’abord de sept ou six écailles réunies, puis de six ou cinq ; ensuite de cinq ou quatre, enfin de quatre ou trois seulement. Ces intervalles peu considérables que laissent ces taches entre elles sont d’une teinte blanche, jaspée du même brun et cette teinte descend sur les côtés du corps, où, il y a d’un bout à l’autre, une suite de ces marques moins dilatées, mais de la même couleur que celles du dos. Le dessous de la tête est blanc. Le ventre l’est aussi dans le premier quart de sa longueur ; mais dans les trois autres , ses scutelles, ainsi que les urostèges sont colorées, en gris brun, excepté pourtant à Jeur bord postérieur , qui est blanchâtre, et à chacune de leurs extrémités latérales, qui est blanche, avec une petite tache d’un brun roussâtre. Dimensions. La tête a en longueur un peu plus du double de sa largeur prise vers le milieu des tempes, et'à peu près le triple de celle qu’elle offre au niveau des narines. Le diamètre de l’œil est la moitié du travers de la région inter-orbitaire. La largeur du tronc est à sa longueur dans le rapport de 1 à 84 environ ; elle est égale aux deux tiers de sa plus grande hauteur. La queue égale le quart de la longueur totale. | Longueur totale, 0",600. Téte, long, 0,014. Tronc, long, 0",242. Queue, long, 0m,154. Patrie. L’Odontome peu annelé habite l’île de Sumatra. L'unique exemplaire que nous ayons encore observé appartient au Mu- sée de Leyde. : 456 OPHIDIENS AGLYPHODONTES, X.e FAMILLE. LES LEPTOGNATHIENS (4). CARACTÈRESŸESSENTIELS. Serpenis à queue conique el poin- tue ; à tête confondue avec le tronc pour la largeur; à dents palatines distinctes ; mâchoires élalées en lames minces, étroites et faibles. | Ce nom, qui désigne l’un des genres nombreux dece groupe, nous à paru propre à indiquer certaines particularités de l’or- ganisation des Serpents que cette famille réunit. Il énonce, en effet d'avance, leur genre de nourriture , car leurs deux mâchoires ou l’une d’elles , étant très-faibles et garnies gé- néralement de crochets minces et grêles, ces Ophidiens sont réduits à ne saisir que de très-petits animaux, les seuls qu'ils puissent facilement retenir et avaler. On conçoit que la brièveté ou la faiblesse des mâchoires doivent se dénoter extérieurement et au premier aspect, d’a- bord, d’après le peu de longueur de la tête, ensuite par la fente exigiüe de leur bouche, dont l'ouverture ne permet qu’un abaissement médiocre ou de haut en bas. La dilatation externe des mâchoires, dans leur écartement réciproque et transversal, se trouve d’ailleurs encore bornée, comme nous avons punous en assurer , en étudiant l’organisation de la tête osseuse. On remarque surtout l’excessif raccourcissement de la pièce in- termédiaire, dite os transverse, destinée à unir de l’un et de l’autre côté, les ptérygo-palatins à l’os sus-maxillaire. Il en résulte que la protraction déterminée le plus ordinairement par cette pièce, qui ne peut véritablement recevoir ici le nom de transverse est réduite en longueur puisqu'elle fait suite LI SERRES IT (1) De A:7os , mince, gréle, et de +/v4005 , mâchoire. pa LEPTOGNATHIENS. | 457 à l'axe de l'os sus-maxillaire , ce qui rend sa résistance en ar- rière plus réelle et plus solide, et qu’elle s'oppose ainsi au reculement de cette sorte de charriot mécanique et mobile qui s'opère d’une façon si notable dans la plupart des Serpents à longues mâchoires, car au moment même où ces os s’écartent de haut en bas , ils s'éloignent l’un de l’autre pour dilater la bouche verticalement et tout à la fois en travers et en dehors. Le peu d’étendue en longueur de ces mêmes os maxillaires supérieurs donne à la physionomie de la tête un aspect tout particulier , en ce que les parties latérales et antérieures de la fente de la houche paraissent comme un peu gonflées dans la région des joues. Cette apparence a été très-probablement cause que la plupart des Ophiologistes, et M. Schlegel en par- ticulier , ont rangé quelques-unes de ces espèces dans le genre Dipsas ; mais pour nous , les véritables Dipsas sont des Ser- pents venimeux ou dont les crochets situés sur l'extrémité postérieure des os sus-maxillaires sont cannelés sur leur lon- sueur ; en un mot, ce sont de véritables Opisthoglyphes. L'un des genres de la Famille dont nous nous occupons est des plus remarquables , soit par la forme et la situation, soit surtout par la brièveté des os de la mâchoire supérieure. Nous le désignons ici sous le nom de Dipsadomore des Indes. Il est des plus anciennement connus ; car dès l’année 1735 , il avait été pour ainsi dire considéré comme le type des Dipsas, par Scheuchzer, et ensuite par Laurenti. C'est dans ce groupe, dont les mâchoires sont si faibles et les crochets dont elles sont armées si grêles et si peu nombreux, que nous avons réuni les Serpents dont la tête est à peine dis- tincte du tronc par son peu de largeur. Ces reptiles, par cette structure même, sont forcés de ne rechercher pour leur alimen- tation, que des mollusques nus, des larves d’insecies, des vers annelides ét même des œufs de Reptiles et ceux des o1- 458 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. seaux : généralement toute matière organisée vivante, qui né peut opposer qu'une vaine ou trop faible résistance. Au moment même où la victime se sent saisié à l’improviste, pressée entre les mâchoires, elle y reste accrochée et retenue, malgré ses efforts, par les pointes recourbées dont l’un et l’au- tre os maxillaires sont armés, ainsi que les os de la voüte pa- latine. En vain, cette proie vivante se débat-elle pour se sous- traire à ces étreintes poignantes, les crochets acérés viennent pénétrer davantage dans d’autres points de la surface molle des chairs, jusqu’à ce que l’animal épuisé n’ofîre plus d’obs- tacle à l’acte de la déglutition. Ainsi que nous l'avons dit, en faisant connaître la structure de la bouche dans les Ophidiens, les mâchoires représentent un appareil comparable à celui des cardes, dont les pointes nombreuses, saiilantes sur deux lames opposées, sont desti- nées à étirer les fils de laine ou de coton qui doivent être em- ployés dans nos manufactures. Quoique ce mécanisme soit à:peu près le même chez toutes les espèces de Serpents, il offre cependant quelques particula- rités dans eette famille des Leptognathiens. Elles nous ont même servi à en établir les caractères précis qui les font distin- guer de toute la série des autres Serpents qui n'ont aucune dent cannelée, c’est-à-dire de tous les Aglyphodontes. Voici, en résumé, ces caractères : D'abord, la tête étant à peu près de la même grosseur que le tronc, chez toutes les es- pèces, il en résulte que l'ampleur de la bouche, dans le sens de la longueur ou de devant en arrière se trouve considéra- blement diminuée ; d'autre part, la briéveté des os sus-maxil- laires, ainsi que celle des pièces qui doivent leur transmettre le mouvement, tels que les os carrés et surtout les transverses, s'opposent à la dilatation ou à l’écartement transversal ; mais c’est surtout la faiblesse relative des os de la mâchoire supé- rieure, qui en constitue la particularité vraiment essentielle et tout-à-fait caractéristique, Ces os sont constamment grêles LEPTOGNATHIENS. 450 et peu solides. Il faut enfin noter la ténuité et l’uniformité des crochets qui garnissent toutes les parties solides de la bouche. Ce sont ces considérations qui nous ont autorisé à établir la famille que nous allons étudier et à laquelle nous avons rap- porté douze genres, distingués entre eux par la nature et la conformation des os sus-maxillaires. Premièrement, on peut reconnaître que ces os sont chezles uns amincis en une sorte de lame plate, tantôt située hori- zontalement, de manière que leur bord interne, tourné vers le correspondant du côté opposé, représente une sorte de mä- choire transversale semblable à celle de quelques vers anne- lides ; tantôt cette lame osseuse est placée de champ et les cro- chets plus ou moins nombreux qui garnissent la tranche infé- rieure, sont dirigés vers le gosier ou le plancher inférieur de Ja bouche. Les six premiers genres sont ainsi rapprochés, d’après la forme comprimée des os de la mâchoire supérieure, Secondement, les six autres genres, chez lesquels les os sus- maxillaires, courts et faibles, ont à peu près une egale épais- seur dans toute leur étendue, présentent une différence no- table, par ce que chez l’un d’eux, les os qui constituent la * mandibule interne supérieure, que l’on nomme Ptérygo-pa- latine, sont excessivement élargis dans le sens horizontal, tan- dis que chez les cinq autres, ces os sont de la largeur ordi- naire. | | Telle est la distinction première et tout-à-fait anatomique, qui nous a servi, en cette circonstance, pour rapprocher entre elles les espèces de ce groupe, n’ayant pas trouvé de carac- ières extérieurs qui eussent pu produire un meilleur résultat. On conçoit en effet que, d’une part, la faiblesse et la gra- cilité des mâchoires indiquent d’avance la nature de l’alimen- tation. De plus, il y a ici, cette autre particularité : c’est que ces os plats réduits en une sorte de lame mince, élargie et si- &60 OPHIDIENS AGLYPIHODONTES, tuée horizontalement ou sur le plat, exigent un tout autre mécanisme dans la manière dont la proie est pour ainsi dire appréhendée, au moment où elle est saisie; car les crochets portés sur le bord interne tendent à se rapprocher de l’un et de l’autre côté et peuvent ainsi exercer l'office d’une pince à griffes. Nous avons remarqué, outre des différences dans la confor- mation générale du corps, une largeur diverse dans ces mé- mes os sus-maxillaires plats : tantôt ils sont, relativement, fort étroits, comme dans les Leptfognathes (5) pris pour types de cette famille, que nous désignons en changeant seulement la terminaison du nom de genre; tantôt, au contraire, ces la- mes osseuses sont très-dilatées dans touteleur étendue, comme chez les Pétalognathes (1); ou elles le sont beaucoup plus dans la région postérieure, ainsi que nous les offrent les Dipsadomo- res (2). Nous avons donc rapproché ces trois premiers genres, dont les numéros sont destinés à indiquer l’ordre sérial. Dans les trois autres genres, dont les os sus-maxillaires re- présentent encore une sorte de lame, ces os sont posés dans une situation verticale sur la tranche ou sur la face la moins large. Leurs mœurs sont différentes, et jusqu’à un certain point, inscrites d'avance ou indiquées par la disposition des ptérygo- palatins et par le nombre des crochets qui garnissent les pièces osseuses de la bouche. Ces crochets sont très-nombreux dans les Cochliophages (4) et les Hydrops (5); mais chez les pre- miers, les os ptérygo-palatins forment une ligne droite, tan- dis qu’elle est arquée chez les seconds. Enfin, chez les Rachio- dons (6) qui offrent, comme leur nom l'indique, de véritables dents formées par les apophyses épineuses inférieures de la colonne vertébrale, les crochets manquent en grande partie sur les os des mâchoires. Ces Serpents paraissent appelés à avaler des œufs, dont la coquille calcaire n’est réellement hri- sée que lorsqu'ils sont parvenus dans l’œsophage. LEPTOGNATHIENS. AG Tous les autres Leptognathiens ont les os de la mâchoire supérieure grêles, mais à peu près d’égale épaisseur sur toute leur étendue. Il n’en est pas de même des ptérygo-palatins, qui font l'office d’une seconde mâchoire interne, car cette pièce osseuse offre une largeur extraordinaire dans le genre que nous avons cru devoir désigner, en raison de cette particula- rité, sous le nom de Platyptéryæ (7). Dans les autres genres, ces os n’offrent rien de semblable; seulement ils sont de forme variable, ainsi que le bout antérieur de la tête qui constitue une sorte de museau pointu. Dans les Sfénognaihes (8), par exemple: ou bien, ces os s’éloignent l’un de l’auire en ligne droite, comme les deux branches d’un compas droit ou d’un V renversé, tandis qu'ils sont courbés en dehors dans les Ischnognathes (9). Chez les espèces qui ont le museau mousse ou arrondi, on a remarqué une disposition singulière dans les os sus-maxillaires qui sont comme tordus sur eux-mêmes, et paraissent ainsi formés de deux portions, dont les crochets n’ont pas la même direction : ce sont pour nous des Séremmatognathes (12). Les deux derniers genres ont des os sus-maxillaires droits, mais les crochets dont ils sont garnis varient pour leur direction, car ils sont portés obliquement en dedans chez les Brachyor- rhos (10) et directement en arrière dans les Séreptophores (A1). Le tableau synoptique suivant présente l'analyse de cette classification, pi «1 ES EL] PHODONT HIENS AGLY D OPHI À “ANLVADOLVNRAULZS °SI *HUONSOLAAULS TJ} *SONUVOAHDYUT 0 ANLVKOONRISL ‘6 “ARLYNOONTES ‘8 “XAUHLAALVIS °L “NOGOIHIDV\ ‘9 *SdOUGAFL °C -39VHdO0I1H90") ‘# *AULVNIOLAAT °C *AYOKOUYSAI(T ‘€ *HELVN90IVIA ‘f SUWHU-XN9 ANS SUP10] AUILUO)I * IQIUC *SUCp2p SOIIP{[[IXEUI-SNS : PUOI U9 S)9H9019 # SJIOIP | > NLOSNUI | i * SIOU2P U9 S24IN09 sed np so { njutod suneed-08 {194 : SaxeQuu * À U9 S9SPA9 ‘SJIOID “19119504 4ourAq P[SUCP nojans S184019 S949 ‘S3CId * + xnolquuou n9d s1949019 ‘sonbav * * XN91QUIOU-S91) | sunejed- 08 19)d ‘21091194 * _ *XN91QUIOUSJ9UHI049 SSJANOI Son] SOJIRI[IXPUI-SNS SO S9T auuej ua : Syejd + + + *swdosnidsop e ‘ownadæo)sd:09 ot) * + + * + ‘91e U9 99PJULAUP NRA SOJCLIP ‘So840] | ° + + + ‘mans u0] AN9] 970) SUPP —_— TT © LÉPTOGNATHIENS. G. PÉTALOGNATHE. h63 J.* GENRE. PÉTALOGNATHE. = PETALOGNA- THUS (4). Nobis. CARACTÈRES ESSENTIELS. Les os qui correspondent à la md- choire supérieure et externe étalés en lames minces, larges, égales dans toute leur longueur, fort courts et situés horizonta-- lement , et ayant leurs crochets dirigés en arriere. CARACTÈRES NATURELS. La conformation singulière des os sus-maxillaires , qui sont excessivement aplatis horizontale- ment et étalés comme des lames très-minces, à peu près d’é- gale largeur sur toute leur étendue, nous a suggéré l’idée de donner à ce genre un nom qui püt servir à le désigner et à le faire distinguer de plusieurs des Serpents de cette famille chez lesquels les os de la mâchoire supérieure très-grêles, ne sont pas aussi aplatis en lames horizontales , mais larges et à peu près d’égale épaisseur. Le bord externe de ces os dont la ténuité est extrême, sou- tient la joue et complète en même temps, dans la tête osseuse, la partie inférieure du cadre de l'orbite. Deux autres genres offrent aussi les os en lame mince, mais cette lame est plus dilatée en arrière dans les Dipsado- mores , et au lieu d’être large, elle est fort étroite, au moins comparativement, dans les Lepfognaihes. Les crochets longs et grêles qui garnissent le bord interne sont dirigés en même temps en dedans et en bas, et leurs pointes libres, très-acérées, sont dirigées vers la gorge, ou en arrière. - Les os ptérygo-palatins se réunissent régulièrement en avant comme un À ou en V renversé, mais fort allongé, dont les branches sont droites et non courbées en lyre, c’est-à- (1) Dére>ov. lame mince et de Fréos, mâchoire, Mächoire en lame, LA OPHIDIENS AGLYPHODONTES. dire parallèlement élargies dans leur région moyenne. Les crochets longs et pointus, qui garnissent leur tranche infé- rieure, sont assez distincts ou séparés entre eux ; ils vont en diminuant de longueur de devant en arrière. Nous en avons compté plus de vingt, dont les dix antérieurs sont les plus longs. On reconnaît sur Îe dessus de la tête les huit plaques si- tuées autour de l’écusson central ou plaque frontale, qui complète le nombre habituel de neuf. Il y a deux nasales, entre lesquelles s'ouvrent les orifices externes des narines, dont le pourtour est à peu près circulaire et reste étalé, com- me saillant. La plaque frénale, qui est un peu allongée, vient toucher le bord de l'œil, de sorte qu’il n’y a point de pré-oculaire. Les lames labiales supérieures, au nombre de sept, rarement de six, touchent le bord inférieur de l'orbite par la quatrième ou la cinquième. Les écailles du tronc sont lisses ; mais comme dans plusieurs autres genres et en particulier dans celui des Leptognathes, celles de la ligne dorsale médiane sont à six pans et plus gran- des que les autres, qui sont carrées ou losangiques. Les gastrostèges sont comme dans les Leptognathes , assez étroites ou ne se relèvent pas sur les flancs, et les urostèges sont doubles , ou forment deux rangées. La pupille paraït être celle d’un Serpent nocturne, car sa fente est linéaire dans le sens vertical. | Il n’y a encore qu’une seule espèce inscrite dans ce genre. Voici sa description et son histoire complète. PÉTALOGNATHE NÉBULEUX. Petalognathus nebulatus. Nobis. (Coluber nebulatus. Linné.) CarACTÈRES. Parties supérieures et latérales jaspées de blan- châtre et de roussâtre ou de grisâtre et de noirâtre, avec ousans LEPTOGNATHRIENS. G. PÉTALOGNATIE. 465. bandes transversales d’un brun rouge ou noirâtre. Corps annelé de noir sur un fond d’un blanc-jaune en dessous , d’un gris uni- forme en dessus et de chaque côté. Synonyme. 4734. Serpens africana, ab Hottentotis Sibon dicta. Séba. Tom. 1, pag. 22, tab. 14, fig. 4. 1735. Serpens americana versicolor. Séba. tom. IF, pag. 30, tab. 29, fig. 3 1735. Serpens americanus etc. Scheuchzer. Phys. Sacra. Tom. 1V , pag. 1532, tab. 748, fig. 8. 1746. Anguis. Linné. Amœænit. Academ. Tom. I, p. 304, n ° 32. 4754. Coluber nebulatus. Linné. Mus. ATSIRS Frid, pag. 32, tab, 24, fig. 4, 4758. Coluber sibon,. Linné. Syst. Nat. Edit, 10. Tomel, pag. 222 , n.° 264. : | Coluber nebulatus. Eiusd. loc. cit. n.° 265. 4766. Coluber sibon, Linné. Syst. Nat. Edit. 12, Tom. I, p.383, n.° 264. Coluber nebulatus. Ejusd. loc. cit. n.° 265. 4768. Cerastes nebulatus. Laurenti. Synopsis. Rept. pag. 83, n.° 174, (d’après Linné.) 4771. Lenébuleux. Daubenton. 22 Anim. Quad. Ovip. Sen pag. 657 (d’après Linné.) Le Sibon. Ejusd. loc. cit. pag. 679 (d’après Linné.} 1782. Coluber nebulatus. Weig. Abb. der Hall. naturf. Ges. Tom. 1, pag. 32, n.° 44-45. 1783, Coluber nebulatus. Mus. Linck. Tom. I, pag. 78. 1788. Coluber Sibon. Gmelin Syst. Nat. Linné. Tom. I, Pars. 3, pag. 1107, n.° 264. _ Coluber nebulatus. Ejusd. loc. cit. n.° 265. 1789. La Nébuleuse. Lacépède. Hist. Nat. Quad. ovip. Serp. Tom. II, pag. 307 (d’après Linné). Le Sibon. Ejusd. loc. cit. , pag. 271. 1789. Le Sibon. Bonnaterre. Encyclop. Meth. Ophiol., p. 353 mais non la fig. qu’il y rapporte , pl. 19, n.o 38. Le Nébuleux. Ejusd. loc. cit. pag, 36, pl. 20, fig. 38. Cop. du Mus. Adolph. Frid, de Linné. 4790. Wolken natter. Merrem, Beitr, Helt, I, pag, 31, pl. 8, REPTILES, TOME VIT, 30, 456 | OPHIDIENS AGLYPHODONTESe 4802. Coluber nebulatus. Shaw. Gener. Zool. vol. 3, Part.2, pag. 476: exclus. Serpens Ceilonica. Séba. Tom. I, tab. 400, fig. 4. (c’est un Opisthoglyphe, qui est notre Lycognathe scolopax Coluber scolepax Klein , Lycodon audaæ Schlegel.) Coluber sibon. Ejusd. loc, cit., pag. 507 (d’après Linné. 4802. Coluber sibon. Latreille. Hist. Rept. T. IV, p. 164. Celuber nebulatus. Ejusd. loct. cit., pag. 177. 4802. Die sibon natter. Bechstein de Lacepede’s naturgesch. Amph.'Tom. IV , pag. 39, pl. 4, fig. 2. Die Wolken natter. Ejud. loc. cit. Tom. IV, pag. 96. 4803. Coluber sibon. Daudin. Hist. Rept. Tom. VI, p. 436. Coluber nebulatus. Ejusd. loc. cit. Tom. VI , pag. 413. 4820. Coluber Nebulatus. Merrem.Tent. Syst, Amph., p.104 : Exclus. synon., Colub. Zeylanicus, Gmel. ( Lycognathus scolo- pa , nobis.) Coluber sibon. Ejusd. loc. cit. , pag. 130. 1820. Coluber nebulatus. Kuhl. Bcitr., Zool. , pag. 88: 4826. Sibon nebulatus. Fitzinger. neue Classif. Rept. , p. 60. 4827. Dipsas nebulata. F. Boié. Isis. tom. XX, p. 850, n.° 40. 1837. Dipsas nebulata. Schlegel. Ess. physion. Serp. Tom. 1, pag. 462; Tom. IT, pag. 275, pl. 11, fig. 14-15. 1840. Dipsas nebulata. Filippi de Filippo Catal. ragion. Serp. Mus. Pav, (Bibliot. Italian. Tom. XCXIX.) DESCRIPTION. Formes. La plaque rostrale a sept pans inégaux : deux sont soudés aux sus-labiales: deux adhèrent aux inter-nasales ; deux sont fixés aux nasales; enfin , le septième, qui est plus étendu, offre une échancrure pour laisser passer la langue. Les inter-nasales peu développées , maïs élargies , sont irrégulièrement pentagones, pour se joindre d’une part entre elles ; puis aux deux nasales ; enfin à la rostrale et à la pré-frontale. Les pré-frontales sont quatre fois plus grandes que les inter-nasales et quoiqu'elles paraissent carrées, elles ont cinq bords inégaux par lesquels elles se joignent entre elles, puis elles sont en contact avec le globe de l'œil et la seconde nasale et par l’un de ces bords, un peu concave, elles touchent l'une des plaques sus-oculaires, LEPTOGNATHIENS. H. PÉTALOGNATHE, k67 La frontale offre aussi cinq pans irréguliers. Par son extrémité antérieure, qui est ia moins large, la sus-oeulaire est en rapport avec la pré-frontale. Les pariétales, à peu près aussi longues que larges en avant, ont leur bord temporal un peu sinueux elles ad- hèrent aussi à la post-oculaire supérieure par le pan qui touche la sus- oculaire, La première plaque nasale, aussi large que longue, a la forme d’un trapèze. La seconde, au contraire, plus longue a cinq pans inégaux. La fré- pale est en carré un peu allongé ; à défaut de pré-oculaire , elle se joint à la pré-frontale pour border avec elle le globe de l’œil en ayant, Les post- oculaires à cinq pans sont peu étendues. fl ya cinq à sept squammes temporales irrégulières : l'une d'elles, un peu plus grande , toucne seule les écailles post-oculaires, La première des sept plaques sus-labiales est trapézoïde ; la deuxième et la troisième sont carrées à angles droits, cependant un peu plus larges en travers. La quatrième est de même forme, mais un peu plus obtuse du côté qui touche à l'œil et à la plaque frénale. La cinquième, qui borde l'œil aussi, est deux fois plus longue que celle qui la précède. La sixième, plus haute que celles entre lesquelles on la voit, est coupée carrément par le bas et présente en haut trois pans inégeux , pour se joindre à la post-oculaire et à deux des squammes temporales. La septième et dernière est un tra- pézoïde oblong. La plaque mentonnière est petite, triangulaire, un peu dilatéeen travers. il ya huit plaques sur la lèvre inférieure. Les deux premières se joi- gnent en V pour s’enclaver par leur base réunie en avant entre les plaques sous-maxillaires ; elles sont pentagonales et allongées. Les plaques sous-maxillaires antérieures forment par leur jonction une sorte de lame sub-elliptique échancrée en avant qui, par derrière, s’en- clave entre les sous-maxillaires suivantes ; celles-ci se’trouvent séparées par des écailles élargies, qui varient beaucoup pour la forme et l'étendue. Ilya, sur toute la longueur du tronc, 15 rangées d’écailles et 4 ou 6 à la queue. Ces écailles ne sont pas toutes semblables, ainsi que l’a dit M. Schlegel, celles du milieu du dos étant plus développées que les autres et hexagones , au lieu d’être losang'ques. Ga compte trois ou quatre plaques gulaires moyennes et 473 à 182 gas- trostèges ; une anale et 73 à 101 urostèges. TE RE 12 à 1 Les dents maxillaires sont ainsi distribuées — 4 . Paiat., 8 ou 49, Pté- 20 à 22 (3 2 rygoidiennes, 6 où 15, CozorarioN, Elle varie, et sçus ce rapport, on distingue quatre variétés, 1e Fariité A. Ici, le dessus et les côtés sont jaspés de blanc sale et de $ 20," 268 * OPHIDIENS AGLYPHODONTES. roussâtre et tout le dessous d’un blanc sale également est irrégulièrement marqué de taches d'un brun rouge , qui sont espacées en avant ou sur la première moitié du ventre et beaucoup plus rapprochées sur la seconde et très-pressées sous la queue. 2, Variété B. De plus que chez la précédente, il y a de larges bandes en zig-zag d'un brun rouge incomplètement bordées de blanc sur le des- sus du corps. Ces bandes se prolongent sur les côtés du ventre et de la queue , qui est d’un jaune pâle piqueté de brun rubigineux. 3.0 Variété C. Elle diffère de la précédente, en ce que la jaspure est grise ou noirâtre et que les bandes flexueuses sont d’un brun noir, ainsi que les bordures des plaques labiales et les piquetures du dessous du corps. 4.9 Variété D. Cette quatrième a, pour fond de couleur, un gris uniforme clair et le dessous blanc, faiblement lavé de jaune. Il y a, autour du tronc et de la queue , des bandes d’un beau noir d’ébène ornées d’un feston blanc ; elles forment une suite de près de cinquante anneaux parmi les- quels plusieurs sont ouverts tantôt du côté du dos, tantôt sur les flancs et même sous le ventre. Cette jolie variété provient du Mexique. Dimensions. La tête est des deux tiers environ plus longue que large, au moins entre les tempes, car le museau, au-devant des narines, n’a que le tiers de cette dernière largeur. Les yeux ont égaiement en longueur les deux tiers de l’espace que laissent entre elles les orbites. Le tronc est de45 à 60 fois plus long qu’il n’est large dans son milieu. La queue forme plus du tiers de la longueur totale qui est0",647 chez le plus grand des sujets que nous avons pu examiner. La Téfe a 0,017. Le Tronc 0,480. La Queue 0,150. Parrie. Surinam était jusqu'ici le seul pays où l’on eût rencontré celte espèce; mais nous venons de dire qu’elle se trouve aussi au Mexique, le très-bel individu de la Variété D ayant été recueilli dans cette contrée par les soins de M. Ghuisbreght. Ozservarions. L’estomac des deux sujets quenous avons ouverts renfer- mait plusieurs petites Vaginales, Gastéropodes terrestres, voisins des Limaces. | + Ie GENRE. DIPSADOMORE. — DIPSADOMO- RUS (4). Nobis. CARACTÈRES ESSENTIELS. Os sus-maxillaires trés-courts en (1) De Arbas=udos , nom très-ancien d’un Serpent dont on a dit que Ja morsure déterminait, chez les personnes piquées, une soif inextinguible; et de O'xopes , quiest voisin, confinis , pour indiquer les rapports de formes avec les vrais Dipsas, LEPTOGNATHIENS. G. DIPSADOMORE. 469 lames minces et horizontales, un peu plus larges en arrière cet comme sous-courbés ; à crochets nombreux, dont la pointe est dirigée en dedans et en haut. Caractères NATURELS. Corps allongé, étroit, comprimé, à ventre plat ; mais plus mince que le dos, qui est saillant en toit et couvert, sur la ligne moyenne, de grandes plaques à six pans , plus larges que longues, formant une série longi- tudinale dilatée en travers ; les écailles latérales, de forme rhomboïdale, distribuées sur treize rangs ; toutes sont lisses. La tête est grosse et courte , à joues gonflées ; les yeux sont très-cros. Les dents antérieures des branches sous-maxillaires sont beaucoup plus longues que celles qui les suivent. Une particularité que nous avons observée dans la forme des os sus-maxillaires, d’ailleurs très- plats, comme chez les Pétalognathes, c’est qu'ils sont d’abord sous-courbés , por- tant intérieurement, ou du côté interne opposé à la joue , des crochets dirigés en dedans du palais. Mais ces mêmes os, ainsi très-minces et en lame , sont appelés à compléter parfaitement en dessous le bord de l'orbite, et en outre cette lame, par son extrémité postérieure, s'élargit en un appendice sur lequel l'angle postérieur de l'orbite rencontre un point d'appui ou de résistance. Ce qui nous aurait fourni l’idée de désigner ce Serpent sous le nom de Péérognalhe oude mâchoire prolongée en aile , si l’ancien nom de Dipsas, donné par les auteurs , ne nous avait fait préférer celui qui se trouve destiné à rappeler ’afinité de ce Serpent avec le véritable Dipsas, qui est un Opisthoglyphe. Par une circonstance fâcheuse pour la science, ce même Serpent a été aussi désigné sous le nom de Bucéphale, qui se trouve être celui d’un genre et qui ne peut convenir à l’es- pèce, car ce mot employé comme dénominations générique et spécifique, donnerait lieu à des méprises. Ce Serpent a le dessus du crâne revêtu, commec’est la dis- position la plus ordinaire, des huit plaquespaires rangées au 470 OPIHDIENS AGLYPHODONTES. tour d'un écusson central. Les autres lames n'offrent rien de particulier, la tête étant courte, bombée en dessus et n'ayant en longueur que deux fois sa largeur. La bouche est garnie de crochets très-courbes , un peu iné- gaux, ce quiest rare dans ce groupe, Mais ROUS en avons re- marqué quelques-uns qui étaient de moitié plus longs que les autres. Nous n'avons pu inscrire qu’une seule espèce dansce genre, c’est le Dipsadomore Indien dont la description va suivre. 4, DIPSADOMORE IXDIEN. Dipsadomorus Indicus. (Dipsas Indica. Laurenti.) (Voyez V'Arras, pl. 67, sous le nom d’Amblycéphale bucéphale.) Caracrères. Parties supérieures d’un fauve ou d’un brun rou- geâtre, avec des bandes transversales d’une teinte plus claire , au- dessous de chaque extrémité desquelles il existe une tache argen- tée. Une rangée de points blancs décrivant un demi-cerele pour se rendre d’un coin dela bouche à l’autre, en passant sur la nuque. Synonvuie. 1734. Serpens Lusitanis cobra de capello dicta, seu vinera naja, cœlonica fœmina. Séba. Tom, E, pag. 71, tab. 43, fig. 4. 1735. Dipsas Surinamensis, etc. Scheuchzer. Phys. Sacra, Tom. IV , pag. 1296, tab. poziv, fig. ÿ 1768. Dipsas indica. Laurenti. SV: Rept. pag. 90, n.° 196, d’après la fig. précitée de Séba. 1801. Furchterliche natter (Coluber atrox. Linné.) Beschtein, La cépéde’s naturgesch. Amph. Tom. EX, pl. 7, fig. 4. (cop. de la fig. de Séba. précitée.) Bechstein, par une erreur imconcevable et d’après Gmelin, donne cette figure comme la représentation du Coluber atrox de Linné, quiestun Trigonocéphale (Solénoglyphe. 1802. Coluber bucephalus. Shaw. Gener. Zool. Vol. LEE, part. 3, pag. 422, pl. 109. (Descript. et fig. cop. de Séba.) 1810. Bungarus bucephalus. (Coluber bucephalus. Shaw.) Op- pel. Anñ, Mus, d’hiét: nat, Tom, XVI ; pag. 392, LEPTOSNATHIENS, G. DIPSADOMORE, 471 4814. Bungarus bucephalus. Oppel. ord. Fam. Gatt. Rept. p.70. 1820. Coluber bucephalus. Merrem. Tent. Syst. Amph. p.198, n.5438 (d’après la fig. de Séba précitée) : Exclus synorym., fig: 5, tab. 43, tom. EL, Séba. (PL 43, fig. 4 et 5.) 1822. Dipsas bucephala. Schinz. Thierr. eingeth. nach dem Bau der Thier. als Grund. ibr. naturgesch. und der Vergleich. anat. von Cuvier, Tom. 1, pag. 117. 1827. Dipsas bucephala. F. Boié. Isis. Tom. XX, p. 549, n° 1, (D'après Shaw, qui n’a lui-même connu ce Serpent que par la figure qu’en avait donnée Séba et que nous venons d'indiquer.) 1830. Dipsas (d’après le Dipsas indica de Laurenti.) Wagler. Syst. Amph., p. 181. 4837. Dipsas bucephale. Schlegel. Essai sur la Phys. des Ser- pents. Tom, F, pag. 162 et Tom. LE, pag. 281, pl. 11, fig. 16 et18, DESCRIPTION. La plaque rostrale touche aux inter-nasales sans se rabatire sur le mu- seau. Si elle n’était échancrée par le bas; elle représenterait un triangle à côtés égaux. Les plaques inter-nasales, comparées aux autres lames sus-céphaliques sont les plus petites. Par un pan fort court, elles se joignent; par deux au- tres très-longs , elles adhèrent à la plaque nasale. Les pré-frontales, un peu moins longues que larges, ont six côtés iné- gaux par les quels: 1.° elles se joignent ; 2.° en haut, elles s’unissent à la pré-oculaire et à la sus-oculaire ; 3.° par quatre autres bords, elles s'affron- {ent à la frénale , à la frontale ct à la nasale comme à l’inter-nasale. La frontale a cinq pans: un antérieur , deux en arrière plus courts et deux latéraux plus longs. * Les plaques sus-oculaires fort élargies en arrière représentent des trian- gles scalènes ; cependant elles ont six pans, dont trois, très-petits, sont soudés à la pré-oculaire, à la pré-frontale et à la post-oculaire supérieure. Les pariélales, rétrécies et tronquées en arrière, sont presque aussi lon- gues qu'elles sont larges en avant, Leur bord temporal décrit en arrière une courbe rentrante. La plaque nasale unique est en trapèze presque rectangle, dont I: som- met aigu est en dessus et en ayant. El y a deux pré-oculaires, l'une très-grande et carrée, l’autre, qui la sur- monte, est fort petite et trapézoïde. La post-oculaire inférieure a quatre ou cinq pans ; elle est moins grande que la supérieure, qui en a Six. 479 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. Il y a, sur chaque tempe, six à huit squammes d'inégale grandeur, dont une ou deux adhèrent aux plaques post-oculaires. Les cinq premières des neuf sus-lahiales sont plus hautes que larges ; la sixième et la septième ont une hauteur et une largeur à peu prèsiégales ; mais la huitième et la neuvième sont beaucoup plus longues en travers ou dans le sens de l'os qu’elies recouvrent. La plaque mentonnière est triangulaire et assez développée en travers. Le nombre des plaques sous-labiales est considérable ; car il n’y en a pas moins de quinze. On compte de six à huit plaques sous-maxillaires polygones, élargies, formant un double rang suivi de la série des gastrostèges. La gorge a, de chaque côté, trois ou quatre rangs d’écailles en parallélogrammes oblongs. -Tous ces détails relatifs à l’écaillure sont très-bien représentés sur la pl. 67 de l'Atlas de cet ouvrage. Il y a treize rangées d’écailles le long du tronc et quatre à cinq à la queue On trouve après les cinq gulaires 190 à 200 gastrostèges , une anale entière et 100 urostèges divisées. : RSA ue LS OÙ ; Les dents maxillaires ——— 15 ou CoLoraTiox. Le dessus et les côtés du tronc et de la queue sont ou d’un brun fauve ou d’un brun rougeâtre, avec des bandes transversales plus claires et même un peu jaunâtres, particulièrement sur les régions inférieu- res obscurcies de roussâtre. Il y a une tache d’un beau blanc d’argent au- dessous de chaque bout des bandes en travers, et leurs bords sont égale- ment et finement piquetés de blanc, qui se voit au centre de chaque écaille labiale supérieure, d’un angle de la bouche à l’autre , en passant sur la nuque. Le dessus et les côtés de la tête ont des macules brun rouge, lise- rées de blanc sur un fond roux fauve. { à : er Le Les Palatines, 7. Les Ptérygoïdiennes ? Dimexsioxs. La tête est une fois ct demie plus longue que large dans son milieu. Les yeux sont à peu près de la moitié de l'espace inter-orbilaire su - périeur. Le tronc est de 50 à 75 fois plus long que large. La queue est du quart du tronc, qui est de 0,775 chez le plus grand individu, La Tête, 0,020, Le Tronc, 0",570. La Queue, 0",185. Celle espèce n'a encore été trocvée que dans l'ile de Sumatra. CRE DD POSTS TOI TTIIET A LEPIGGNATHIENS, G; LEPTOGNATHE, 473 JILe GENRE. LEPTOGNATHE. — LEPTOGNA- THUS (4). Nobis. CARACTÈRES ESSENTIELS. Les ossus-maxillaires minces , en lame étroite, située horizontalement, mais courbée en dehors sous la joue; garnis de crochets nombreux à pointes dirigées en dedans vers le palais, ou à la rencontre de celles du côté opposé. CaracrÈREs NATURELS. Corps très-long, comprimé, grêle ; tête courte à crâne convexe en dessus , de moitié aussi large que long ; os de la mâchoire supérieure minces , déjetés en dehors sous l’œil, quoique courbés ou convexes en dessous et garnis en dedans, à l'opposé de la jeue, de crochets serrés , nombreux, dont les pointes aiguës sont courbées et dirigées vers le palais. Orbites très-grandes proportionneilement. D’après cette organisation, on voit que ce genrese rappro- che des deux autres qui précèdent ; mais ici, la lame osseuse, quoique plateet horizontale, est comparativement très-étroite, et les crochets ont une autre direction. Ecailles lisses ; celles de la série médiane du dos hexago- pales et plus grandes que les latérales, qui sont losangiques ou rhomboïdales. Les gastrostèges ou piaques ventrales ne re- montent pas sur les flancs ; les urostèges sont distribuées deux par deux. Le ventre et le dessous de la queue sont convexes. Les neuf plaques sus-céphaliques ordinaires ; une seule na- sale ; point de frénale ; une seule pré-oculaire grande, quel- quefois surmontée d’une autre plus petite ; deux ou trois post- oculaires. Dix ou onze plaques sus-labiales , dont trois ou quatre concourent à garnir le bord inférieur de l'orbite. (1) Aeros , mince, délié, grêle, et T'réfes , mâchoire, par allusion à l'extrême minceur des 03 sus-maxillaires, 47% OPHIDIENS AGLYPHODONTES. Narines sub-ovalaires, grandes. le plus souvent ouvertes dans uneseule plaque. Pupille vertico-elliptique, ce qui fe- rait supposer que ces Serpents cherchent leur nourriture pendant la nuit. Nous rapportons trois espèces à ce genre. Celles que nous avons cru devoir y inscrire proviennent des régions les plus chaudes de la Guyane, du Mexique et de Surinam. Deux de ces Leptognathes sont remarquables par les grandes taches d’un brun marron foncé qu'ils offrent sur un fond blanc de lait, et le troisième, par des marques ir- régulières, brunes, sur un fond d’un gris sale. Voici comment on pourrait les distinguer entre elles par l'analyse : les deux premières sont très-grêleset fort longues; leur tête est bien distincte du cou; leur queue excessivement déliée est prolongée en pointe ; la troisième a le corps plus gros, moins comprimé, quoique son dos soit mince et incliné en toit. I TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPÈCES DU G, LEPTOGNATHE.f (ovales eu rondes. 4. L, PAVONIEX, À ln etereatee, . 2. L. COURT. régulières Dosetflancs à tache irrégulières, sur fond gris . 3. L. VARIE. 4, LEPTOGNATHE PAVONIEN. Leptognathus pavoninus (1). Nobis. (Dipsas pavonina. Cuvicr.) Caraorères. Corps fauve ou blanchätre ; coupé en dessus et sur les côtés par des taches transversales ; élargies, d’un brun marron, - ter I I ST APRES SL RIT RTE LT Te (1) De paon, semblable à un paon, LEPTOUNATHIENS, G. LEPTOGNATHE. À. 475 Deux plaques pré-oculaires ; les sous-labiales jointes entre elles, seulément pour la première paire. Synonyme. 4829. Dinsas pavonina. Cuvier. Manuscrit, Musée de Paris. 4837. Dipsas pavonina. Schlegel, Essai phys. Serp, Tom, 1, pag. 162, et Tom, IE, pag. 280, | DESCRIPTION. La plaque rostrale a sept pans inégaux; par deux de ces côtés , qui sont petits, elle se joint aux deux premières sous-labiales; par deux autres moins courts et réunis, elle est en rapport avec les inter-nasales ; par deux plus longs aux nasales et enfin le pan inférieur, qui est le plus grand, est échancré en demi-cercle pour le passage de la langue. Les inter-nasales dilatées en travers sont des trapèzes, dont le sommet aigu est externe et er arrière. Les pré-frontales sont le double en surface des inter-nasales avec sept pans inégaux en longueur , qui servent à les unir à la nasale, à la sus-oculaire et aux pré-oculaires supérieures et in- _férieures. La frontale, à peu près aussi longue que large, a cinq bords : um anté- rieur, deux postérieurs et deux latéraux. Chaque sus-oculaire se joint en arrière avec la post-oculaire supérieure; en devant , elle s’unit avec la ‘pré-frontale et la pré-oculaire ; deux autres pans la joignent à la pariétale et à la frontale. Les pariétales sont courtes, très-élargies en avant et ironquéss derriére, La nasele est pentagone, quoiqu'’elle paraisse être en carré un peu al- longé. La pré-cculaire supérieure est deux fois plus peiite que l’inférieure , ét elle a quatre pans inégaux. Il y a tantôt deux, tantôt trois post-oculaires. On compte, sur chaque tempe, trois ou quatre grandes plaques oblon- gues, irrégulièrement polygonales et sept à huit petites presque semblables aux écailles du cou. El y a dix ou onze plaques sus-labiales ; la dernière est la plus longue; les cinq ou six premières sont plus hautes que larges et les quatre ou cinq autres ont une largeur et une hauteur presque égales. La plague mentonnière a son bord antérieur cintré ct les deux latéraux plus courts, On compte douze paires de plaques sous-labiales, presque toutes sont de méme grandeur. Les premières se joignent derrière la mentonnière ; les eing'suivantes presque rectangulaires, sont suivies des six dernières, dont les formes sont (rês-variahles, 476 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. Sous le menton , entre les branches de la mâchoire inférieure , il y a six plaques à peu près égales en étendue, mais de forme variable ; les deux an- térieures sont sub-triangulaires ; les deux médianes presque carrées, et les deux postérieures pentagonales. Ces dernières sont situées avant la pre- mière gulaire. * On trouve, sur la longueur du tronc, 13 à 15 rangées d’écailles et 4 à la queue ; 3 gulaires, 214 à 220 gastrostèges, 1 anale entière et 428 à 145 uros- tèges divisées, ou sur un double rang. Nous n’ayons pu nous assurer que du nombre des dents sus-maxillaires qui est de 18, la tête que nous avons fait préparer étant altérée et en mauvais état. CozoraTion, Le museau et les tempes sont blancs avec quelques nuan- ces roussâtres. Les plaques frontales, pariétales et sus-oculaires, le pour- tour de l'orbite et la portion correspondante de la lèvre supérieure sont d’un brun marron. Cette même couleur forme des taches plus ou moins ovalaires ct liserées de blanc pur sur le tronc et la queue, dont le fond est fauve ou blanchätre. Ces taches distribuées sur la longueur varient en nom- bre depuis 26 jusqu’à 40, et leur étendue est moindre en arrière qu'en avant où elles sont plus allongées, tandis qu’elles sont, au contraire, dilatées en travers dans la région postérieure. Toutes ces taches descendent jusqu’au bas desflancs ; quelques-unes même se joignent tout-à-fait sous le cou; la plus voisine de la nuque y forme une sorte de calotte brune qui s’étend sur la tête. Il y a des exemplaires chez les quels on observe une double série de ta- ches ovalaires, tout-à-fait en arrière du tronc et sur la queue. Drmexsioxs. La tête est d’un tiers plus longue que large dans son milieu. Les yeux ont en diamètre un peu plus de la moitié de l’espace inter-or- bitaire. Le troncest 80 à 106 fois plus long qu’il n’est épais au milieu, et la queue est du tiers de la longueur totale qui est de 0",666. La téfe 0,010 ; le tronc 0,428; la queue 0,228. CAE? Ce Leptognathe pavonien se trouve dans les Guyanes française et hollan- daise, 2, LEPTOGNATHE COURT. Leptognathus brevis. Nobis, Caracrères. Corps alternativement cerclé de blanchätre et de blanc marron et non de taches arrondies sur le dos. Deux plaques pré-oculaires; la première paire des sous-labiales réunies et non celles de la seconde, LEPTOGNATHIENS, G. LEPTOGNATHE., 5. 477 DESCRIPTION, F'onmés. Comine le corps est beaucoup plus court qué dañs l'éspèce pré- cédente, le nombre àes gastrostèges et des urostèges est considérablement diminué. Le mode de coloration est aussi fort différent. Druenstons. Le tronc relativement à sa largeur ne la dépasse que de 65 fois seulement et la queue forme un peu moins du tiers de la longueur to= tale chez l’unique exemplaire que nous possédons, cette longueur totale est de 0,592. La Téte a 0,016. Le Tronc, 0®,272. La Queue , 0,116. _ Ecanciure. Il y à 15 rangs d'écailles sur la longueur du tronc et 4 à la queue seulement. En dessous, on compte trois gulaires , 190 gastrostèges, : une anale entière et 103 urostèges divisées. : CororaTion. Les principaux caractères tirés de la couleur sont donnés par la trentaine de larges anneaux d’un brun marron que sépare les uns des autres une zône blanchâtre ou d’un blanc fauve généralement plus étroite sous le ventre que sur le dos où l'on n’observe pas les taches isolées qui existent le long du tronc. Parre. Ce Leplognathe provient du Mexique, 3. LEPTOGNATHE VARIÉ. Leptognathus variegatus. (Dipsas variegata. Schlegel.) Caracrères. Corps varié de noir etde brun rouge, avec des bandes larges, transversales, d’un brun plus foncé: ventre jaune, bordé de taches carrées noirâtres. | | Une seule plaque pré-oculaire ; les secondes écailles sous-la- biales réunies entre elles , ainsi que les premières. Synonyme. 1845. Dipsas variegata. manuscrit du Musée de Leyde. (Schlegel.) DESCRIPTION. Écanrture. fl n’y a qu’une seule plaque pré-cculaire, au lieu de deux qui s’observent dans les espèces précédentes. Ceïle qui les remplace avec une portion de la pré-frontale est petite, fort étroite, mais cependant aussi haute que la nasale. Les sus-oculaires moins longues aussi chez ce Leptoghathe ne se portent 178 OPHIPIENS AGLYPHODONTES. pas non plus derrière les orbites. Les première et seconde plaques sous-1a< biales se joignent entre elles, ce qui n’a pas lieu chez les autres. I! n'y a que quatre piaques sous-maxiliaires au lieu de sis : les deux an- térieures sont plus grandes que les postérieures après lesquelles commence la série des gulaires et des gastrostèges. Les rangées d'écailles longitudinales du tronc sont au nombre de 15 et de # à la queue. On voit 5 gulaires, 192 gastrostèges, 1 anale entière et88 urostèges divisées , ou sur deux rangs. Dexrs. Nous ne connaissons que le nombre des crochets maxillaires 3 ë 11 ou 12 qui est de 18 à 20 Cororarion. Le dessus du corps présente une suite de larges bandes d’un bran rubigineux, situées en travers et séparées entre elles par des écailles plus pâles , variées de jaune , de blanchâtre , de gris et de roussâtre. Le ventre est jaune ei porte, de chaque côté, une série de taches carrées noi- res ou noirâtres , correspondant aux extrémités des bandes brunes trans- versales. Le dessous de la queue est marbré de jaune ct de noir. Dimensions. La tête est presque deux fois aussi longue qu’elle est large au milieu des tempes. Les yeux n’ont en diamètre que la moitié du travers de la région inter-orbitaire. Le tronc est à peu près 78 fois aussi long qu’il est épais au milieu, et la queue a un peu plus du quart de la longueur to- tale qui est, chez l’un de nos exemplaires, de 0m,798. La Téte a Cm,018, Le Tronc 0,588, et la Queue 0m,192. Parrie. Ce Leptognathe varié provient de Surinam. Nous n’en ayons ob- servé que deux individus : l’un au Musée de Leyde, l’autre à la collection du Muséum où il a été déposé par le célèbre voyageur Levaillant. OrservarTions. Ce Serpent se nourrit de Mollusques gastropodes appar- tenant au groupe des pulmonés terrestres sans coquille apparente. IVe GENRE. COCHLICPHAGE.—COCHLIOPHAGUS. | Nobis (1). - CaracTenes EssenTigs. Les os sus-macillaures irés-mninces, formant une lame plate, mais située de champ ou verticalement. (1) De Kozarss, limaçon à coquille ; ot Ge @xys5, mangeur, VOraCes LEPTOGNATHIENS. G. COCHLIOPHAGE, 470 Les os ptérygo-palatins courts et droits ou non arqués ; tous les crochets de la bouche nombreux, faibles el dirigés en bas avec la pointe en arrière. CanacrÈres NAïURELS, Corps légèrement comprimé dans la région qui suit la tête, puisà peu prèscylindrique ; à écailles lisses, grandes, comme ovalaires, un peu plus larges et hexa- gones dans la rangée médio-dorsale. Gastrostèges larges, plates, formant en largeur près du tiers de la circonférence ; mais ne se relevant pas sur les flancs. Os sus-maxillaires plats, courts et minces, ne dépassant pas l’orbite; à crochets peu courbés et dirigés obliquement en arrière. Les ptérygo-palatins très-écartés entre eux enarrière, rapprochés et presque parallèles en avant, armés de crochets nombreux, serrés et distribués sur deux ou trois rangées. La faiblesse des mächoires, le petit nombre de crochets dont sont garnis les petits os sus-maxiilaires indiquent que le Ser- pent, dont nous allons faire la description, doit se nourrir d’a- nimaux mollusques et non de petits vertébrés qui leur offri- raient trop de résistance. Les intestins, en effet , contenaient des débris de coquilles et une sorte de grosse limace des Indes. | Nous ne rapportons à ce genre qu’une seule espèce. Les pariétales ont chacune une longueur un peu inférieure à la plus grande largeur des deux plaques réunies. Celui de leurs bords qui adhère à la sus-oculaire descend le long dela post-oculaire supérieure. | La première nasale est une grande plaque trapézoïde, dont le pan antérieur est plus long que celui qui lui est opposé. La seconde est hexagone , plus haute que large et près de moitié de la précédente. Elle enfonce sa base entre les deux premières sus-iabiales. La frénale, en quadrilatère cblong, fait naturellement partie du cercle orbitaire, parce qu’il n°y a pas de pré-oculaire, 1 ya troisou quatre post-oculaires, La plusélevée est moins A80 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. petite que les autres. Elles forment ensemble une portion du cercle qui s'avance un peu sous l’œil. La tempe n’est recouverte cn devant que par une seulé grande squamme à plusieurs angles inégaux ; elle est jointe à deux ou trois des post-oculaires ; il y a, derrière elle, sept à huit écailles qui varient par l'étendue et par la forme. Chaque rangée de plaques sus-labiales est formée de dix squammes . Les huit premières sont plus hautes que larges ; l'avant-dernière est régulière , et la dernière plus large que haute. Les quatrième et cinquième sus-labiales s'élèvent jus- qu'à l'œil, ce qui n’est point pour les sixième et septième qui ensont empêchées par les deux post-oculaires inférieures. La plaque mentonnière curviligne en avant est plus longue par ce pan que par les latéraux. Il y a dix paires de piaques sous-labiales : la première paire forme, par sa réunion, une sorte de V qui pénètre par l'angle _entre les premières plaques sous-maxillaires. COCHLIOPHAGE INÉQUIBANDES. Cochliophagus inæqui= fasciatus. Nobis. Caracrènes. Dos marqué en travers de bandes d’un brunnoir, très-élargies sur le premier quart de sa longueur, fort étroites sur le reste de son étendue. Ventre blanc, sans taches. DESCRIPTION, Ecarrtureg. La plaque rostrale, quoiqu’elle paraisse triangulaire , est à cinq pans inégaux ; le plus grand, c’est-à-dire le basilaire, est échancré circulairement ; deux de ses côtés tiennent en avant aux nasales ; par un des plus courts , elle touche aux inter-nasales et par les deux plus petits, elle s’unit aux sus-labiales de la première paire. Cette plaque rostrale ne se renverse pas sur le museau par son sommet. Les inter-nasales, un peu élargies, ont cinq bords inégaux ; nn grand , soudé à l’une des pré-frontales ; un, légèrement flexueux, tient par devant LEPTOGNATHIENS, &. €OCHALIOPHACE. 4S1 à la nasale: un moinslong, par lequel elles se joignent, un fort court, ad- hérant à la rostrale et un encore plus petit, qui s’articule avec la nasale postérieure. Les pré-frontales ont une étendue presque double de celle des inter- nasales La frontalé est hexagone; sa longueur est à peu près égale aux dimensions qu’elle offre dans le point où elle est le plus large. Les sus-oculaires sont allongées, moins étroites en arrière que par de- vant où elles ne s’attachent qu’à la pré-frontale; leur extrémité postérieure s’enclave entre la pariétale et la post-oculaire supérieure, Les plaques sous-maxilaires antérieures sont trapézoïdes et à peu près aussi longues que larges ; les postérieures sont un peu plus courtes et plus larges, taillées à six ou sept pans inégaux. On voit derrière elles , et à leur suite, trois rangées longitudinales d'é- cailles gulaires ; elles sont à quatre angles, mais oblongues , et quelques- unes sont plus grandes que les autres. Celles-ci sont placées le long des plaques sous-labiales. La plaque ou grande écaille qui protège l'extrémité de la queue est en forme de cône un peu ailongé. Le tronc est recouvert sur sa longueur par 15 rangées d’écailles ; il y en a six sur la queue ; 5 gulairess 474 gastrostèges:; 1 anale non divisée, et 61 urostèges. | 12 Dawrs. Les maxillaires sont au nombre des. Ïl y a 9 palatines et 15 ptérygoïdiennes, Cororaïrion. Le dessus du corps et les côtés sont d’une teinte de feuille morte ou brun fauve. On voit, sur le dos, six ou sept grandes taches très- élargies et irrégulières, d'un brun noirâtre , puis une trentaine de petites raies transversales, étroites, de la même teinte : quinze autres bandes, à la suite des précédentes, couvrent le dessus de la queue. La tête est livide ; le museau saupoudré d’une nuance roussâtre qui se retrouve sur la lèvre su- périeure et les tempes. Les plaques pariétales sont marbrées de brun, ainsi que presque toules les plaques du vertex. Une tache arrondie , d’un brun marron, environnée de blanchätre, recouvre l’occiput. Tout le dessous est d’un blanc jaunâtre, avec une série de taches brunes, même sous la queue. Dimensions. La tête est une fois et demie plus longue que large. Les yeux ont un diamètre un peu plus grand que ia région inter-orbitaire, Le fronc est 43 fois à peu près plus long qu’il n’a d'épaisseur au milieu. La queue n’a guère que le cinquième de la longueur totale, qui est de 07,393 chez le seul sujet que nous ayons pu mesurer, REPTILES, TOME VII: 1 L, 489 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. La téte à Om,014; le tronc, 0",355: ol la queue, 0,076. Parnte, L'individu que nous nous sommes procuré chez M. Verréaux, est le seul que nous possédions. C’est avec doute que nous le signalons comme provenant du Brésil; mais il est très-certainement originaire de l'Amérique méridionale. | Son tube intestinal contenait une énorme vaginule: > V.® GENRE. HYDROPS. — AYDROPS (1). Wagler. CanacTÈREs EssENTIELS. Méchoire supérieure en lame mince, située verticalement ; les os ptérygo-palatins arqués ou récipro- quement évasés et courbés en fer à cheval, garnis d’un tres- grand nombre de petits crochets faibles. CaracrÈrEs NATURELS. Le Serpent qui constitue ce genre, participe en même temps : 4.° des Élaps, par sa forme allon- gée, cylindrique, ainsi que par la disposition des couleurs formant des bandes ou des anneaux transverses qui partagent toute la longueur de son corps ; 2.° aussi, de certains Serpents aquatiques, comme les Homalopsis , par la conformation de la tête, et par la position des narines et des der sur le de- vant de la tête et en dessus. Les auteurs, en effet, l’ont rapporté à ces deux genres, dont il diffère cependant par l'absence des dents cannelées ou venimeuses, La tête osseuse est excessivement courte, car à peine est- elle de moitié plus longue que large; le museau est mousse, arrondi, mais non déprimé. Les os sus-maxillaires très-faibles, suivent la courbure antérieure de la face; ils supportent des (1) Nom composé de celui d'Y'dhoss Serpent d'eau que nous avons rap- porté à la famille des Opisthoglyphes, et de 44, apparence, facies, ERPTOGNATHIENS. &. HYDNOPS. 485 érochéts courbes, en petit nombre, huit ou neuf bien dis- tincts et qui vont en augmentant successivement de longueur de devant en arrière, tellement que les plus postérieurs ont à peu près en longueur le double de ceux qui sont placés tout- à-fait en avant. Ils sont implantés verticalement sur les os, mais leur courbure propre dirige leurs pointes tout-à-fait en arrière, comme dans le plus grand nombre des Serpents , et non comme dans la plupart de ceux qui appartiennent à cette famille des Leptognathiens. Les os ptérygo-palatins sont, par leur opposition dans la région moyenne, un peu évasés en parabole ou en fer à che- val, et garnis d’un si grand nombre de crochets qu’ilssemblent former une ligne continue, dont on peut à peine distinguer les pointes. Les branches de la mâchoire inférieure, de la longueur de latête, qui est courte, ne sont armées de petits crothets que dans la moitié antérieure de leur étendue et les os qui forment ces branches sont très-grêles, Quand on examine le dessus de la tête de l’animal, on voit qu'elle est très-plate. Les plaques qui la garnissent offrent cette particularité qu'on n’y distingue pas de pièce frénale; que la nasale tient à sa congénère et qu’elle offre une fente perpendiculaire au dessous de la narine. La plaque pré-oculaire touche à la nasale ; en arrière de l’œil, on en voit deux. Les écailles qui recouvrent le tronc sont lisses et quadran= gulaires ou en losanges très-courtes. Les gastrostèges ne re- montent pas sur les flancs, et le ventre est plat. Nous avons reconnu la formeronde de la pupille. Nous avions rapporté d’abord à ce genre, avec l'espèce qui y reste ins- crite en raison de la faiblesse de sa mâchoire, une autre es- pèce, qui en avait été rapprochée sous le nom d’Homalopsis plicatilis; mais cette dernière, ayant les mâchoires fortement développées, a dû prendre rang, comme nous l’avons vu d1, AS OPHIDIENS AGLYPRODONTES, précédemment, dans ie genre Calopisme de la famille des Isodontiens. HYDROPS DE MARTIUS. Hydrops Marti. Wagler. CaracrTÈres. Corps annelé de brun ou de noir. Quatrième pla- que sus-labiale bordant l’œil inférieurement ; la septième entière comme toutes les autres. Synonyme. 1824. Elaps Martii. Wagier.Novæ species Serpent. Brasil. pag. 3, tab. 2, fig. 1, 2-2 a junior. Elaps triangularis. Ejusd. loc. cit. pag. 5, tab. 2a, fig. 1. 1830. Hydrops triangularis. Wagler. Syst. Amph., pag. 170. Hydrops Martii. Ejusd. loc. cit. 1831. H. Martii. Gray. the Zool. Miscell., p. 67. 1837. Homalopsis Martii. Schlegel, Ess. Physion. Serp.Tom. f; pag. 473 ; Tom. IE, pag. 356 ; pl. 13, fig. 19-20. 4840. Homalopsis Martii. Filippo de Filippi.Catalog. Ragion. Serp. Mus. Pav. (Bibliot. Italian., Tom. XCXIX.) 1843. Hydrops Marti. Fitzinger. Syst. Rept. Fasc. 1, p. 25. 1849. Idem. Gray. Catal. of Snakes , pag. 75, n,0 27. DESCRIPTION. Formes. L'Hydrops de Martius a les yeux petits, le museau assez large et légèrement arrondi en dessus, les régions pré-oculaires non concaves, et les tempes bombées. Sa queue, quel que soit son dégré de longueur, est toujours très-pointue. Écarccure. La plaque rostrale, dilatée en travers, serait quadrilatère, si son bord inférieur n’était doublement échancré et le supérieur en angle fort ouvert. L'inter-nasale , moins iongue que large, est une losange régulière, cir- conscrile par les nasales et les pré-frontales. Ces dernières ont six pans. La frontale , oblongue, a en devant deux bords réunis en angle obtus, deux en arrière joints en angle aigu, et deux latéraux presque parallèles ou très-peu convergents d’avant en arrière. Les sus-oculaires, allongées et à peine rétrécies en avant, sont en arrière coupées carrément ; et en devant, elles s’enclavent entre la pré-frontale et la pré-oculaire, LEPTOGNATAIENS. @. MYDROPS. 485 Les pariétales deux fois plus longues que larges ont cinq pans inégaux, dont l’antérieur tient à la fois à la sus-oculaire et à la post-oculaire supé- risure, et dont le bord temporal s’unit en angle aigu avec un autre qui tou- che à la première écaille placée sur le milieu du cou. Les nasales sont en triangles scalènes tronqués sur l'extrémité 0 l'angle que forment les bords par lesquels ces plaques se joignent vers le milieu du museau. La pré-oculaire trapézoïde s’unit à la nasale par le sommet aigu de l’un de ses quatre angies. Il y a trois squammes temporales qui se suivent le long de la pariétale, la première , oblongue et plus petite que les suivantes, se joint en avant aux deux post-oculaires ; la seconde est hexagone ; la troisième forme un quadrilatère rectangie. Les quatre premières des huit plaques sus-labiales sont égales en hau- teur ; la cinquième est moins élevée que la quatrième ; mais la sixième l'est plus et la septième encore davantage, tandis que la huitième est moins iaute. La première et la seconde beaucoup plus hautes que larges, sont en trapèzes rectangles, ainsi que la troisième, qui est oblongue. La quatrième est coupée carrémenten bas, mais en haut, trois petits pans servent à Vunir à la pré-oculaire , au globe de l’œil et à la post-oculaire inférieure, La cinquième est trapézoïde et rétrécie par le haut où elle se joint à la post- oculaire inférieure ; la sixième , étroite dans le sens de sa hauteur , tient à la post-oculaire inférieure et à la première squamme temporale ; la sep- tiême , moins élargie à sa base qu’à son sommet, adhère par un angle ob- {us aux deux premières squammes temporales ; enfin la huitième et der- nière, qui est pentagone , touche aussi à la seconde temporale, La plaque mentonnière est en triangie régulier. I] y à huit paires de plaques sous-labiales. Les premières plaques sous-maxillaires, plus longues que larges, ont deux côtés presque parallèles ; en devant, un bord en angle obtus, à côtés inégaux; et un autre en arrière s’unissant avec les côtés interne et externe au moyen d’un angle très-écarté. Les sous-maxillaires postérieures, aussi longues que les précédentes, de- viennent de plus en plus étroites d'avant en arrière, et se terminent tout à fait-en pointe. en s’écartant l’une de l’autre comme les branches d’un À renversé ; elles laissent entre elles un ceriain espace rempli par une paire de squammes losangiques assez ceffilées. La gorge est recouverte de quatre rangs obliques d’écailles sub-rhom- boïdales; on voit, sur sa ligne médiane, un carré de quatre squammes losan- giques , à la suite duquel viennent deux ou trois scutelles gulaires moins dilatées en travers que les gastrostèges. | 486 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. Les écailles du des sont en losanges et celles des flancs carrées, maïs les unes et les autres sont, en arrière, légèrement arrondies, La squamme qui enveloppe le bout de la queue est un dé conique obtu- sément pointu. | Il y a 15 rangées longitudinales au tronc, 6 à la queue ; 157-161 gas- trostèges ; 1 anale divisée, et 45-66 urostèges. M. Schlegel annonce qu’il a compté 172 gastrostèges, et quelquefois &0 urostèges. Dents Mauillaires = ; palatines 8; ptérygoïdiennes 417, Cororariox. L’Hydrops de Martius est entouré de bandes très-serrées, soit noires, soit d’un brun roux , ou comme d'acier foncé dont le nombre varie de 44 à 51 autour du tronc et de 10 à 48 autour de la queue. Ces bandes, plus larges sous le ventre que sur le dos, forment ou des anneaux complets, ou des zônes ouvertes en haut ou en bas, ou même des demi- cercles alternant à gauche avee les extrémités de ceux du côté droit. Dans leurs intervalles, la teinte est d’un brun gris ou roussâtre en dessus. Le des- sous est d’un blanc assez pur ou lavé de brun, de gris et de roux. Le dessus de la tête est, chez certains individus, tout-à-fait noirâtre : chez d’autres, on voit des taches noires ou brunes sur un fond fauve, jau- nâtre ou blanchâtre. Les plaques des lèvres sont d’une couleur plus ou moins claire au mi- lieu et d’une teinte foncée sur leurs bords. Dimexsions. La tête est à peu près une fois et demie plus longue que large au milieu des tempes, Les yeux égalent le tiers de l’espace inter- orbitaire. Le tronc est de 34 à 44 fois aussi long que large dans son milieu. La queue forme le cinquième, ou près du quart de la longueur totale du corps, qui ést, chez le plus grand des sept individus que nous avons main- tenant devant nous, de 0,556. Tête long. 0®.015. Tronc long. 0m,426. Queue long, 0,115. PaTRie. Surinam et le Brésil sont encore les seules contrées de l’Amé- rique méridiouale où l’on ait trouvé cette espèce, dont le Musée national possède plusieurs individus. Le crâne de l’un de nos exemplaires proyenait de M. Leydet. OsservarTions. Wagler, qui avait d’abord regardé ce Serpent comme venimeux, l’a décrit et fait représenter dans le grand ouvrage de Spix et Martius, une première fois sous le nom d'Elaps Marti, et une seconde sous celui d'Elaps triangularis, espèces, prétendues distinctes , d’après lesquelles il a plus tard établi son genre Hydrops. Nous ne voyons pas que ce savané Erpétologiste bavarois ait cité, ainsi LEPTOGNATHIENS. @. RACHIODON. 487 que l'avance M. Schlegel, ni la figure 2 de la planche 64 du Tome II de Séba, ni le coluber Nicandri de Merrem, comme se rapportant à ses Elaps de Martius et triangulaire : d’ailleurs , cette citation eût été inu- tile, car la figure mentionnée est d'une trop mauvaise exécution ‘pour qu'on puisse affirmer qu’elle représente réellement un Hydrops Marti, et nul ne pourrait assurer que ce soit telle espèce plutôt que telle autre qui porte la dénomination de Coluber Nicandri, dans le Tentamen syste- matis amphibiorum, tant est vague la phrase par laquelle cet Ophidien s'y trouve caractérisé. Parmi les remarques critiques faites par M. Fitzinger (1) sur le travail de Wagler relatif aux Serpents du Brésil, il en est une qui n’est nulle- ment fondée, à savoir que l’Elaps Martii de ce dernier serait spécifique- ment semblable à l’'Elaps annulatus de Schneider. Bien certainement, il n’en est point ainsi, car Schneider dit positivement que son Elaps annu- latus a huit plaques sus-céphaliques et vingt scutelles sous-caudales: tandis que l'Elaps Martii de Wagler offre sept des unes et au moins quas ranle des autres, VI.: GENRE. RACHIODON. — RACHIODON (2). Jourdan. CARAGTÈRES ESSENTIELS. Dents sus-maxillaires très-grêles et en très-petit nombre; graduellement moins courtes d'arrière en avant, où elles manquent complétement. Apophyses épineuses inférieures d'un certain nombré de vertèbres saillantes dans le pharynx percant l’æsophage et recouvertes d'une couche d'é- mail. CaraAGTÈREs NATURELS. Ce genre que M. A. Smith avait cru dE es ee de dents sus-maxillaires, et qu il avait a) Isis 7 pag, 887. (2) De Pass colonne vertébrale, et de Gdons=0dyres dent, pour indi. quer la particularité de la présence des apophyses sous-épineuses du çorps des vertèbres qui font l'office de dents, 4 Lo 188 OPHIDIENS AGLYPHODBONTES. dû, par cela même, considérer comme touf-à-fait distinct, sous le nom de Anodon, a été, en raison même de cette cir- constance, étudié plus particulièrement par M. Jourdan, qui a communiqué ses observations curieuses sur ce sujet en 1654 à l’Académie des siences de Paris. D'abord, il a constaté la présence de sept à huit crochets très-courts et tous de même longueur, mais à peine sensibles par l'application et le frottement du doigt sur les gencives. En outre, il a reconnu une particularité bien remarquable de la colonne vertébrale : c’est l’existence de trente dents des plus singulières, formées chacune par la saillie de l'apophyse épineuse inférieure du corps de la vertèbre. Il yen a vingt-deux -courtes et à extrémité tranchante, dont la portion libre est re- couverte d’une sorte d’émail. Ces éminences proviennent des vertèbres qui suivent la tête, depuis la troisième jusqu’à la vingt-quatrième. Les huit autres, plus grosses, à tubercules plus gros et semblables à la couronne des dents canines, sont aussi revêtues d’une couche de matière éburnée. Tous ces tu- bercules, faisant l'office de véritables dents, forment saillie dans la région antérieure du canal digestif; les premières pé- nètrent, par leur petite pointe tranchante, dans la région pha- ryngienne et les huit autres dans le conduit œsophagien. Tous ces tubercules sont dirigés obliquement en avant à l'inverse de ce qui existe ordinairement dans les autres Serpents chez lesquels généralement les pointes des dents maxillaires sont inclinées en arrière. On conçoit maintenant le rapport qui existe dans cette par- ticularité des dents sus-maxillaires si peu développées et des tubercules sous-vertébraux faisant l'office des dents, car on a observé que ces sortes de Serpents recherchent spéciale- ment pour leur nourriture les œufs des oiseaux, même ceux d'un assez grand diamètre; qu’ils les avalent sans en briser la coque, de manière à les faire pénétrer dans leur large gusier, dù, en avançant par latte péristaltique de la dé- LEPTOGNATHIENS. G, RAGHIODON, 489 lutition, la coquille se trouve comme limée ou usée d’abcrd par les saillies tranchantes des apophyses sous-vertébrales, qui agissent comme une lame coupante; puis engagés davan- tage dans la cavité œæsophagienne, les gros tubercules écra- sent la partie affaiblie, et d’autres, plus pointus, pénètrent dans l’intérieur de la coquille pour la briser et en faire sortir le contenu, qui est alors digéré. Le fait de la présence des débris d'œufs dans le tube intes- tinal et les habitudes de ces animaux, qui recherchent les œufs à coquille calcaire, étaient connus, mais on n'avait pas indiqué la particularité qu’a si bien fait connaître M. Jourdan et dont nous avons cité le travail dans la synonymie. Nous avons fait préparer un squelette du Rachiodon Scaber, pour décrire d’après nature les singularités que ce Serpent offre dans sa structure. D'abord, tout l’appareil des mâchoires est d’une faiblesse ou d’une gracilité extrême. Les os sus-maxillaires atteignent au plus, en arrière, l’angle postérieur de l'orbite et vers cette extrémité seulement, nous observons, de l’un et de l’autre côté, deux petits crochets très-courts, dont la pointe cepen- dant est dirigée en arrière. L'os transverse, à peu près de même longueur que le sus-maxillaire, est mince comme un fil et semble se continuer avec la portion postérieure de l'os pté- rygo-palatin qui ne porte aucun crochet. Le palatin propre- ment dit est grêle au milieu et assez large à sa jonction vers la partie antérieure du palais. Los intra-articulaire, porté sur une longue apophyse mas- toïdienne ou termaporale, se dirige tout-à-fait en arrière, de sorte que les deux pièces réunies égalent la longueur du crâne et doivent permettre un grand évasement ou élargissement du gosier. La mâchoire inférieure, deux fois plus longue que la moitié du crâne, est très-faible et ne porte que quatre ou cinq petits crochets, vers le tirs antérieur, au püint correspondant à 490 OPHIDIENS AGLYPHODONTES, peu près à celui où l’on voit en haut, sur l'os sus-maxillaire, deux ou trois petits crochets. Ce sont surtout les éminences rachidiennes ou les apophyses sous-épineuses des vertèbres antérieures de l’échine qui pré- sentent un véritable intérêt par la destination évidente et bien particulière que la nature leur a donnée, comme nous l'avons dit plus haut. Les trois ou quatre premières vertèbres, celles qui suivent Ja tête, ne portent pas de côtes; mais ensuite ces côtes deve- nant très-longues et correspondant à chaque vertèbre, on peut en compter seize surle corps ou la partie centrale épaisse au devant de la quelle ces apophyses sous-épineuses sont peu saillantes, mais comme tranchantes et forment une série con- tinue. À compter de la quatorzième ou de la quinzième, ces apo- physes deviennent de plus en plus larges et se couvrent d’é- mail sur une surface convexe et ovalaire. Il y en a sept qui ont cette forme ; mais ensuite ces mêmes apophyses sous-épi- neuses, encore revêtues d’émail, s’avancent en pointes dirigées en avant ou du côté de la tête, par conséquent en sens inverse de la direction que les œufs doivent suivre lorsqu'ils parcou- rent l’œsophage. Nous avons compté sept de ces épines émail- lées qui percent et pénètrent l’œsophage pour agir directe- ment sur les coquiiles. Ce genre siremarquable, comme nous venons de l'indiquer, d’une part, à cause de la faiblesse des os maxillaires et le pe- tit nombre des crochets dont ils sont armés, et en outre, par les dents réelles, qui ont été observées à la partie inférieure du corps d’un assez grand nombre des vertèbres, a été connu, au moins dans l’une des espèces, par la plupart des Bat listes qui ont écrit d’après Linné. L'espèce DER M) ji it été regardée comme une Coulen- vre du genre Coluber ; elle fut ensuite désignée par Wagler et par M, Fitzinger sous y nom générique de Dasypellis, LEPTOGNATRIENS. G. RACHIODON. AP comme pour indiquer le grand nombre de plaques ventrales ou de gastrostèges qui se trouvaient ainsi plus rapprochées ou condensées. Cette particularité n’existe réellement pas. Cependant, voulant distinguer ce genre, comme nous ve- nons de le dire, en raison de cette particularité remarquable de la faiblesse des mâchoires et des organes supplémentaires que la nature lui a concédés, nous avons adopté le nom de Rachiodon proposé d’abord par M. Jourdan, quoique M.Owen ait cru devoir le désigner aussi sous celui de Deirodon, ce qui signifie dents au cou. Les trois espèces qui se trouvent décrites ici sont faciles à distinguer comme 1l suit. TABLE SYNOPTIQUE DES ESPÈCES DE RACHIODON. EE QE : roux .1. R, RUDE, à taches noires sur fond... Corps jaune 2. R. p'ABYSSINIE. || sans taches, brun, à ventreblanc. 3. KR, SANS TACHES. 4. RACHIODON RUDE. Rachiodon Scaber. Jourdan. (Coluber scaber. Linné.) (Arras. PI. 81, fig. 3, pour les apophyses dentaires de la colonne Ver- tébrale.) CarAcrères. Dessus et côtés du corps tachetés de noir sur un fond brun roussâtre. Synonyme. 1754. Coluber scaber. Linnæiïi mus. Adolph. Frider, pag. 36. tab. 10, fig. 4. (Originale.) 1758. Coluber scaber. Linné. Syst, nat. Edit, 10, tom. E, pag. 223. | | 1766, Coluber seaber, Linné. Syst. nat. Edit, 12, tom. FE, pag. 384, is ; KA ne 492 OPHIDIENS AGLYPHODONTES, 4771. Le Serpent äpre. Daubenton. Dict. anim. quad. ovip. et Serp. Encyclop. méth. pag. 589. (D'après Linné.), 4788. Coluber scaber. Gmelin. Syst. nat. Linn. tom. E, pars 3, pag. 1109. 1789. La Rude. Lacépède. Hist. Quad. ovip. et Serp. Tom. 2° pag. 198. (D'après Linné.) | 1789. L'Apre. Bonnaterre. Ophiol. Encyclop. méth. pag. 22, fig. 43. (Cop. Linn.) 1790. Rauhe natter. Merrem. Beitr. Part. 1, pag. 34, pl. 9. (Fig. origin.) 1801. Die Rauhe natter. Bechstein de Lacépède naturgesch. Tom. IIE, pag. 374, pl. 21, fig. 1. (Cop. Merr.) 1802. Coluber scaber. Shaw. Gener. Zool. vol. IT, part. 2, pag. 494. (D'après Linné et Merrem.) 4802. La Couleuvre rude, Latreille. Hist. nat. Rept. Tom. IV, pag. 77. (D’après Linn.) 4803. Coluber scaber. Daudin, Hist. Rept. Tom. VI, pag. 263. (D’après Linné et Merrem.) 4820. Natrix scaber. Merrem, Tent. syst. amph. pag. 126. 1826. Coluber scaber. Fitzinger. Neue classif. Rept. pag. 58, n.° 56. Ne 4829. Anodon typus. André Smith. Zool. Journ. vol. IV, pag. 443. (Description originale, mais avec une erreur sur l'absence des dents.) j 1830. Dasypeltis scabra. Wagler. Syst. amph. pag. 178. 1833. Rachiodon scaber. Jourdan. Journal le Temps, n.° du 43 juin 1833 ou 34? (Voir l'analyse que nous en avons donnée, tom, VI du pes ouvrage, page 160 et suivantes.) » 1837. Tropidonotus scaber. Schlegel. Physion. he tom. IT, pag. 328, pl. 12, fig. 12-13. (Originales.) 1843. Tropidonotus scaber. Reinhardt Kongel. Danske videns-. kab. selsk. naturvidensk. og mathem. Tom. X, pl. 4, fig. 24. (Le crène.) | 1843. Bachtold, Unter suchungen uber die Gistwerkzeuge der Schlangen, (Dissert, 4,° Tübingen, Præs, Rapp:) LEPTOGNATHIENS, &. RAGBIODON. À, 405 ag43. Dasypeltis scabra. Fitzinger.' System. Rept. asc, E, pag. 27. 1 4849. Idem, À. Smith, Illustrations ofthezool,ofSouth Africa, appendix, pag. 20. DESCRIPTION. Écariiure. La plaque rostrale est bombée au milieu et creusée d’unë sorte de rigole demi-circulaire prés de sa base ; elle à sept pans inégaux : un en bas peu étendu, fortement échancré en croissant ; deux en haut, cha- cun plus court que le précédent, formant un angle ouvert, enclavé dans les inter-nasales: et deux à droite deux à gauche, chacun encore plus court que les derniers, tenant à la nasale et à la première sus-labiale. Les plaques inter-nasales, aussi grandes que les pré-frontales, ne des- cendent pas sur les côtés du museau; elles sont trapézoïdes à angles irré- guliers. Les pré-frontales élargies sont pentagonales. La frontale n’est guère plus longue que large en avani, où elle présente un bord transversal droit ou légèrement eurviligne, brisé sous un angle excessivement ouvert. Deux de ses côtés, qui tiennent aux sus-oculaires, sont faiblement convergents, et les deux postérieurs placés entre les pariétales forment un angle aigu. Les sus-oculaires une fois plus longues que larges sont en arrière cou- pées trés-obliquement et moins étroites que par devant où elles se termi- hent par un angle sub-aigu, engagé entre la pré-frontale et la pré-oculaire. Les pariétales, rétrécies d’avant en arrière, et dont la largeur n'est guëre que du quart de leur longueur, sont des trapézoïdes, dont les longs côtés sont réunis par derrière en angle aigu. L’angle antérieur et externe de ces plaques pariétales ne se rabat pas sur la tempe, comme dans l'espèce sui- vante ou le Rachiodon Abyssinien. - La plaque nasale est oblongue à cinq bords : un inférieur s'appuyant sur les deux premières sus-labiales; un antérieur tenant à la rostrale; un postérieur ordinairement plus court que ce dernier, et touchant à la pré- oculaire, attendu qu’il n'y a pas de frénale ; et deux supérieurs formant un angle tantôt ouvert, tantôt sub-aigu, en rapport avec l’inter-nasale et la pré-frontale. La pré-oculaire, très-haute, est presque rectangulaire. La post-oculaire supérieure est moins grande que l’inférieure; toutes les deux sont irré- gulièrement pentagonales ou hexagonales et comme cintrées en arrière. Il y a sur les tempes, entre la plaque pariétale et les trois dernières sus- labiales, des squammes pentagones oblongues, disposées sur trois rangs 49% OPHIDIENS AGLYPHODONTES. obliques: sur ie premier, on en compte trois ou quatre, sur le second, qua- tre ou cing et sur le troisième, cinq ou six. La lèvre supérieure porte sept paires de plaques, dont les quatrième, cinquième et suriout les deux dernières sont plus développées que les au- tres. Les deux premières sont en trapèze rectangle ; la troisième ressemble à la précédente, mais en avant, son angle supérieur est aigu. Les quatrième et cinquième, plus larges que longues, ont chacune deux anglés droits en bas et trois obtus en haut, Les sixième et septième sont à peu près trapé- zoïdes. Le La plaque mentonnière est en triangle isocèle ; ses deux côtés antérieurs égaux, les moins longs sont les postérieurs. Il y asix paires de plaques sous-labiales. Les deux dernières sont caré- nées comme les écailles du cou, dont elles ne diffèrent réellement que par un moindre développement. = Les sous-maxillaires antérieures sont deux énormes plaques oblongues trapézoïdes, fortement rétrécies d'avant en arrière; elles s’enfoncent de la moitié de leur longueur entre les sous-maxiliaires qui les suivent et qui sont beaucoup moins développées. Leur forme est un trapèze rectangle. Immédiatement derrière ces plaques, commence la série des seutelles du dessous du corps, dont les trois premières sont tellement élargies qu’elles ne laissent de place entre elles et les plaques sous-labiales que pour deux squammes gulaires, très-longues, mais excessivement étroites, placées l’une à la suite de l’autre. Il y a 25 rangées longitudinales d’écailles sur le tronc; 8 ou 40 à la queue vers le milieu, 5 gulaires, 190- 214 gastrostèges, 4 anale (entière), 45-52 urostèges. Denrs. Les maxillaires sont remarquables par leur nombre très-restreint; eu à ï es qui est 7 Palatines, 10. Il ne parait point y avoir de ptérygoïdiennes. Le dessin donné par M. Reinhardt (loc, cit. pl. 1, fig. 24, ) représente quatre dents sur l'extrémité postérieure de chaque os sus-maxillaire et sous-maxillaire. CoLorarion. Le dessus et les côtés sont d’un brun roussätre moins clair chez les adultes que chez les jeunes sujets; mais chez les individus con- servés dans l'alcool, qui ont perdu leur épiderme, ce fond de couleur au lieu d’être d’un brun roussâtre est gris ou d’un gris blanchâtre. Le bout du museau, le chanfrein et les régions frénales sont marbrés de noirâtre et présentent, en outre, de très-petites veinules de la même çou- leur sur les parties qui sont de la même teinte claire du fond, Des vei- nules semblables existent sur les plaques sus-labiales, qui portent vers Jour jonction chacune une lache noire, La tempe est coupée au milieu et LEPTOGNATHIENS. G. RACHIODON, À. 495 obliquement par une bande noire. Sur l'arrière de la tête, sont tracés deux chevrons (ou figures en A), de la même couleur, dont le sommet de l’un touche à la pointe terminale de ia plaque frontale, et le sommet de l'autre à l'extrémité des pariétales. Les branches du premier chevron, assez étroi- tes, se terminent aux angles de la bouche, et celles du second, très- élargies, se dirigent vers les extrémités postérieures de la mâchoire supé- rieure. On voit, tout le long du dos et de la queue, soixante à quatre-vingts taches noires, anguleuses, irrégulières et très-variables, placées fort près les unes des autres. Ces taches sont quelquefois parfaitement distinctes et séparées ; tantôt elles se touchent de manière à former sur tout le dos, ou sur une partie seulement de son étendue, une sorte de bande en zigzag; parfois quelques-unes ou plusieurs d’entre elles offrent au milieu comme une sorte de découpure presque circulaire à travers laquelle on aperçoit Ja teinte brun roussätre du fond. Il y a aussi des taches noires sur les côtés ; mais celles-ci, qui correspondent soit aux intervalles des taches dor- sales, soit à ces taches elles-mêmes auxquelles elles s'unissent quelquefois, sont allongées, légèrement flexueuses et plus ou moins profondément dé- chiquetées sur leurs bords. Le dessous du tronc et de la queue est d’un blanc sale, orné ou non or- né, de chaque côté, de deux rangées de taches noires, pointillées de blanc; celles de ces taches qui composent la rangée interne sont à peu prés car- rées et faiblement marquées, tandis que sur la rangée externe elles sont oblongues et beaucoup plus prononcées. Certains individus ont le menton piqueté de noir. Dimensions. La longueur de la tête est près du double de sa largeur dans son milieu et triple de celle du museau. Le diamètre des yeux est de la moitié de l’espace inter-orbitaire. Le tronc est de 40 à 54 fois plus long qu'il n’est large vers son milieu. La queue n’a que la sixième et méme la neuvième partie de la longueur du corps. Les mesures suivantes ont été prises sur le plus grand des neuf sujets qui ont servi à notre description. Longueur totale : Om,851, Téte, long. 0,027. Tronc, long. 0, 722, Queue, long. 6m,102, Parrie ET Moguns, La pointe australe de l'Afrique est la patrie de cette espèce, qu’on rencontre assez communément dans la campagne, aux environs du Cap, et quelquefois même, à ce qu’il paraît, dans l’intérieur des habitations, où l’on assure qu’elle s’introduit pour aller dérober, dans les poulailliers et les colombiers, les œufs qui sont, comme nous l'avons dit plus haut, sa principale, si ce n’est son unique nourriture. De là le nom d'Erjervreter {mangeur d’œnfs) par lequel les colons hollandais du Cap désignent ce Serpent, ainsi que nous l'apprend M, Smith (Loc, cit.) dans 406 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. les quelques lignes qu’il consacre à ce Serpent, dans sa grande Zoologie illustrée. M. Schlegei dit avoir réconnu dans l'éstomac de ce Serpent des œufs d'oiseau à demi digérés. OsservaTions. Linné semble être le premier, qui ait eu l’occasion d’ob2 server ce singulier ophidien, auquel il a refusé des dents et qu’il a signalé, par erreur aussi, comme ayant la tête aplatie; car aucun autre Serpent n’a, au contraire, cette partie du corps proportionnellement plus épaisse. La figure que ce célèbre naturaliste avait jointe à la courte description de son coluber scaber fut la seule originale qu’on possédât de cette espèce jus- qu’en 1790, époque à laquelle Merrem, dans le premier fascicule de ses Beitraege, en publia une nouvelle, très-supérieure à la première. Depuis lors, il n’en a point paru d'autre. L’unique description qui eût été donnée, d’après nature, jusqu’à ce jour, du Coluber scaber de Linné, est celle fort abrégée que renferme l’Essai sur la physionomie des Serpents, par M. Schlegel. : M. Smith l'avait bien aussi décrit, mais c’est à M. Jourdan, de Lyon, qu’on doit ja connaissance exacte des particularités anatomiques de ce Lep- tognathien, comme on peut le voir par l’analyse que nous avons donnée de son mémoire cité dans la synonymie de cette espèce et qui est insérée, par extrait, dans le sixième volume du présent ouvrage, page 160 et sui- vantes, 2. RACHIODON D’ABYSSINIE, Rachiodon Abyssinus. Nobis. (Arzas pl, 81, fig. 1 et fig. 2, pour la tête vue en dessus.) CaracrÈères Dessus et côtés du corps tachetés de noir sur ün fond jaune. DESCRIPTION. Écarzzure. Les différences qui existent entre le Ætachiodon Abyssinus et le Scaber , en ce qui concerne les plaques sus-céphaliques, sont les sui- yantes. À Dans le premier, la plaque sus-oculaire n’a pas, comme dans le se- cond , les deux extrémités à peu près de niveau avec le bord supérieur de l'œil ; car elles s’abaissent fortement l’une en devant , l’autre en arrière de cet organe , aussi la marge latérale externe de cette plaque se trouve-t-elle décrire une courbe plus grande dans le Rachiodon Abyssinus, que chez le LEPYOGNATAIENS. G. RACHIODON. 9, 497 Scaber. La plaque pré-oculaire du Rachiodon Abyssinus est distinctement moins haute que celles du Scaber; la post-oculaire inférieure est aussi située plus bas, c’est-à-dire qu’au lieu de s'arrêter un peu au-dessus du ni- veau du bord inférieur de l'œil , elle s’avance même un peu sous celui-ci. 31 résulte de là que la quatrième plaque sus-labiale sur laquelle s'appuie la post-oculaire inférieure, est plus courte dans le Rachiodon d’Abyssinie que chez le Rach. rûde. Dans le premier , le sommet de l’angle externe et antérieur des plaques pariétales se rabat fortement sur la tempe; ce qui n’a pas lieu dans le second. Enfin, chez le Rachiodon Abyssinus, les trois rangs obliques des squammes qui revétent chacune des régions temporales entre ja plaque pariétale et les trois dernières sus-labiales, ne se composent, le premier, que de deux pièces au lieu de trois ou quatre, le second, que de ueux ou trois au lieu de quatre ou cinq, et le troisième, que de quatre ou cinq au lieu de cinq ou six , comme chez le Rachiodon Scaber. Les écailles du tronc sur la longueur, sont au nombre de 25 rangées, et de huit au milieu de la queue. Il y a cinq gulaires , 222-260 gastrostèges , { anale entière , 48-50 uro- stèges. Dents. Non seulement, les dents du Rachiodon d’'Abyssinie sont plus longues et plus fortes que celles du Scaber ; mais il en a davantage, c’est à-dire trois de plus à la mâchoire d’en haut et deux au moins à celle d’en 1) Las. e sue 7 à d « Dents maxillaires En Palatines , 10, et pas de Ptérygoïdiennes. Cororarion. On retrouve, chez le Rachiodon d’Abyssinie, des tachesnoi- res de la même forme et distribuées de la même manière que chez le Sca- ber ; maïs le fond sur lequel elles reposent , au lieu d'être un brun-rous- sâtre , comme dans cette dernière espèce, est une teinte jaune , très-vive autour des parties colorées en noir et qui forme un dessin vermiculaire fort élégant sur les régions céphaliques. Le blanc sale ou grisâtre quirègne à la face inférieure du corps , chez le R. rûde est remplacé par un jaune pâle, chez celui d'Abyssinie. Druensions. Longueur totale, 0®,755. Tête, long, 0,023. Tronc, long, 0m,642. Queue, long, 0®,090. Parrie. L'un des deux individus de celte espèce que possède le Muséum a été recueilli en 4byssinie par l’infortuné Cartin-Dillon ; l’autre faisait partie des collections formées pendant l’expédition scientifique aux sources du Nil blanc exécutée sous la direction de M, d’Arnaud. REPTILES , TOME VIT. 52, 498 OPHIDIENS AGLYPHODONTES, 3. RACHIODON SANS-TACHES. Rachiodon inornatus. Smith, Caracrèrés. Dessus et côtés du corps uniformément d'un brun fauve: jaunâtre en dessous. Ecailles du dos marquées vers leur pointe de deux points blan- châtres ; quatre ou cinq écailles temporales lisses; écailles occi- pitales courtes, un peu carénées. Synonyuie. Dasypeltis inornatus. Smith. [lustr. of the zoolosy of south Africa, pl. 73, montrant l’animal entier, la tête vue en dessus, en dessous et de profil, et Les apophyses épineuses émail- lées des vertèbres telles qu’elles se voient 1.° par l'œsophage, et 2. sur le squelette dépouillé des parties molies. | DESCRIPTION. Formes. La téte est petite, sub-quadrangulaire, plate en dessus, ou fai- blement convexe; ses faces latérales-sont presque perpendiculaires ; le bout du museau est large et arqué antérieurement. Le corps est long, un peu étroit, d'un diamètre à peu près égal dans toute son étendue; le dos est légèrement en éarène et le ventre arrondi. La queue est courte, assez épaisse à sa base; elle va en s’amoindrissant jusqu’à sa pointe. Ecaicrure. Chez le Rachiodon sans taches, la carène des écailles du bas des flancs est très-forte, comme sur le reste du corps, mais à peine dentelée , tandigqu’elle l’est très-profondément-dans ses deux congénères. Voici les points essentiels relativement à l’écaillure sus-céphalique et que signale M. Smith, dont la description nous sert à compléter celie que Bibron avait faite d'aprés des individus envoyés en communication au Musée de Paris. La plaque frontale présente en avant une largeur à peu près égale à sa longueur ; d’ailleurs, elle est courte, comme le sont toutes les plaques du vertex; c’est ainsi que la largeur des frontales antérieures est presque” le double de leur longueur. Les pariétales sont sub-ovalaires ; elles ne pré- sentent véritablement un angle qu’en avant. La plaque nasaie, assez grande, se termine en arrière par un angle aigu; la narine est percée vers son extrémité antérieure, Il y a une seule plaque pré-oculaire; on voit ae: trois post- oculaires, El est accidentel qu’il n’y çn ait que deux, LEPTOGNATHIENS. G. RACHIODON. 9. : 499 On compte huit paires de plaques sus-labiales, et le même nombre à la lèvre inférieure. Les écailles forment 25 rangées longitudinales au tronc, (M. Smith dit 24), 10 à la queue. Parmi les scutelles, il y a 4 guiaires, 21 1-213 gasirostèges, anaîe entière, 89-85 urostèges divisées. : 7 ï : DenrTs. Maxillaires Sr. Palatines, 10. Ptérygoïdiennes, nulles. Les dents maxillaires, dit M. Smith, sont petites, coniques, el ne se voient que vers les angles de la bouche. Les dents rachidiennes sont au nombre de sept; Hentne fait une saillie d’une demi-ligne environ dans l’œsophage, dont elle traverse les tuniques. Leur pointe est émaillée. Sur le spécimen décrit par le savant zoologiste anglais, et dont la longueur est de deux pieds cinq pouces (mesure anglaise), ces dents commencent exactement à deux pouces un quart de l’extrémité postérieure de la mâchoire d’en bas. Cororarion. Ceite espèce a toutes ses parties supéricures et latérales d’un brun fauve uniforme; ses régions inférieures sont blanches. Parrie. Elle nous est connue par deux individus provenant du Cap de | Bonne-Espérance, qui appartiennent, l'un à M. le D." Smith; l’autre au Musée de Leyde. Ce Serpent, dit M. Smith, vit dans les districts sud-est de la colonie du Cap et dans le pays des Caffres. On le trouve souvent caché sous les écor- ces d'arbres, qu’il y a toujours intérêt pour le naturaliste, ajoute-t-il, àsou- lever , car on y trouve bien des matériaux précieux pour les collections. A l'espèce que nous venons de décrire et au Rachiodon rûde, M. Smith en ajoute une troisième qu’il nomme Dasypeltis faciatus (sic), et qui a été trouvée à Sierra-Leone. Autant qu’on en peut juger par la description qu’il en donne et particulièrement , d’après le système de coloration, celte espèce serait distincte de celle que que nous avons nommée Rachiodon d’Abyssinie. Il y aurait donc, en réalité, quatre espèces dans ce genre. Aux observations que nous avons consignées dans les considérations gé- nérales relatives à ce genre, et écrites avant que nous eussions connais- sance de celles de M. Smith, on peut joindre, comme les confirmant, de même qu'elles viennent à l'appui des idées de M. Jourdan, les remarques faites par le zoologiste anglais sur les usages des dents rachidiennes et sur le but de l'absence presque complète des dents maxillaires, 32." L] 500 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. VILe GENRE. PLATYPTÉRYX. — PLATYPTERIX Nobis. (4). CARACTÈRES ESSENTIELS. Os de la mâchoire supérieure à peu près aussi larges que hauts, mars les plérygo-palatins excessivement élargis dans la région postérieure. CARACTÈRES NATURELS. Ainsi que nous avons cherché à l'exprimer par le nom imposé à ce genre , le caractère qui nous a frappé de suite en examinant la tête osseuse , c’est l'excessive largeur de la portion ptérygoïdienne des 0$ pa- latins. Cette sorte de mâchoire supérieure interne offre une lame concave, dont le bord externe, plus épais et saillant , semble ainsi former une véritable gouttière, tandis que le bord in- terne, comme tranchant et dirigé en dedans, se trouve garni dans toute sa longueur de très-petits crochets courhés , dont les pointes sont dirigées en arrière. La portion palatine ou antérieure de ces os pairs et symé- triques se joint à angle aigu ou en À, V renversé et allongé au devant du palais, de. sorte qu'ici, comme dans le genre précédent, les os ptérygo-palatins suivent une ligne droite, mais en s'écartant beaucoup l’un de l’autre en arrière et ne représentent pas une sorte de courbe régulière dont les deux branches simulent, comme dans la plupart des Serpents, les montants d’une lyre. Les dents sus et sous-maxillaires coniques et médiocrement fortes se raccourcissent graduellement, à partir, les unes du (1) De Taurus s large, élargi, plat, et de IIrépuë , aile; pour indiquer la grande dilatation ou la largeur des parties postérieures des os pléry- goïdiens, LEPTOGNATRHIENS. G. PLATYPTÉRYX. SOL milieu, les autres du tiers antérieur de l'étendue de leurs rangées jusqu’à leurextrémité. Il n’y a pas de dents inter- maxillaires. Celles qui garnissent les os ptérygo-palatins de- viennent de moins en moins courtes. Non D'ailleurs, la tête ne présente aucune particularité notable dans les plaques qui la recouvrent. Deux nasales , une seule plaque soit en avant, soit en arrière de l’œil. Parmi les six lames sus-labiales, la troisième et la quatrième bordent l’œil en dessous. | | | Les écailles du tronc sont lisses, en losange sur le dos , un peu plus grandes et comme carrées sur les côtés. Les gastros- ièges ne se relèvent pas sur les flancs , et les urostèges sont divisées comme dans la plupart des autres genres de cette famille des Leptognathiens. Les côtés du ventre sontarrondis. La pupille est ronde, et les narines s'ouvrent entre deux plaques. : | Une seule espèce semble appartenir à ce genre , au moins quant à présent. PLATVPTÉRYX DE PERROTET. Platypteryxæ Perroteti. Nobis. Caracrères. Corps brunâtre en dessus: d’un gris blanchâtre en dessus; deux bandes brunes latérales et deux sous le ventre réunies en une seule sous la queue. DESCRIPTION. EcaizLure. La plaque rostrale, qui est très-petite, est presque carrée. Les inter-nasales, aussi pelites que la rostrale, ont chacune cinq pans; deux par lesquels elles se soudent à la rostrale et trois plus longs, dont les uns se joignent entre eux, et deux les unissent à la frontale et aux na- sales. Les pré-frontales, oblongueset à sept pans inégaux, sont à peu près quatre fois plus grandes que les inter-nasales. Deux de ces pans, très-petits, s’u- nissent à la sous-oculaire et à la troisième sus-lahiale, deux moins courts 502 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. se terminent à l’œil et à l’inter-nasale; un extrêmement étendu s'appliquesur Ja frénale. Enfin, un dernier moins long que le précédent, s’unit au bord correspondant de l’autre plaque dans la ligne médiane. ; La plaque frontale, très-grande, a trois angles égaux ; ses bords sont tous les trois arqués légèrement. Les sus-oculaires, semblables pour l’éten- due aux inter-nasales, ont cinq angles irréguliers : contrairement à ce qui a liéu ordinairement, eiles sont très-courtes; elles sont moins étroites en arrière qu’en devant où elles ne tiennent qu'aux pré-frontales. Les pariétales se terminent en arrière par un angle aigu; celui de leurs bords qui est dirigé en avant et en dehors, est droit ; il se porte vers la tempe, derrière la post-oculaire. Les nasales sont fort petites : la première est presque carrée et la se- conde pentagonale. La frénale, plus développée, surtout selon sa longueur, offre quatre angles. La post-oculaire, du tiers de l'étendue de la sus-ocu. laire, est en trapèze sub-rectangle. | Il y a six squammes temporales de chaque côté, L’une d’elles très-longue et fort étroite est enclavée entre la pariétale et les quatrième et cinquième sus-Jabiales. Les cinq autres plus courtes que la pousse occupent à la suite un espace triangulaire. Les deux premières des six sus-labiales sont petites, tandis que les qua- tre qui suivent sont grandes et inégales, car la cinquième est plus déve- loppée que les trois autres , et la sixième et dernière moins que la troisième et encore moins que la quatrième. La troisième sus-labiale s’élargit gra- duellement d'avant en arrière ; elle est de même forme que les pariétales et fait partie de l'entourage de l’œil où elle s’unit à la pré-frontale, ce qui empêche la frénale d’y arriver, car ici, il n’y a pas de plaque pré-oculaire. La quatrième sus-labiale borde également l'œil. La plaque mentonnière est moins grande que la rostrale, plus longue que large et pentagone. I! y a sept paires de plaques sous-labiales. Les plus remarquables sont la deuxième et la troisième, qui sont fort longues et tellement étroites qu’elles pourraient être considérées comme linéaires. Les deux seules plaques sous-maxillaires sont réellement très-grandes ; elles sont presque en triangles scalènes, mais on devant, leur sommet est tronqué, tandis que par derrière, leur angle est fortement arrondi. Derrière ces deux plaques, on voit une gran@e squamme à cinq côtés, puis commence immédiatement la série des seutelles inférieures. Il y a cependant, lelong descinq dernières plaques sous-labiales, une sé- rie de quatre écailles allongées. Le tronc est revêtu de 15 rangées d’écailles longitudinales, on en compte LEPTOGNATHIENS, G. STÉNOGNATEE, 503 six sur la queue. Quatre gulaires ; 443 à 144 gastrosièges, une anale sim- ple et 16 à 26 urostèges. y... 25 OÙ 26 ; the Denrs. Maxillaires ————, Palatines, 12 à 13. Ptérygoïdiennes, 28. 23 ou 24 Cororarion. Tout le dessus du corps est de couleur de terre de Sienne brûlée et les parties inférieures d’un blanc grisätre. Il règne sur les côtés deux bandes d’uñ brun noirâtre, qui se prolongent depuis la gorge jusqu’à l'orifice du cloaque; elles se réunissent et se confondent pour atteindre le bout de la queue. Plus haut, sur les flancs , on en voit une autre sem- blable. Sur le dos, il y a trois séries parallèles de gouttelettes brunes et espa- cées. Le dessus de la tête est marbré de brun et de fauve. Il y a une petite tache noirâtre sur l'œil et une deuxième plus grande en arrière, une troi- sième sur chaque tempe et enfin, une quatrième sur les deux côtés de Ia nuque. | Bruensions. La tête n’a, en longueur, que le double de sa largeur. Le diamètre des yeux égale le quart de l’entre-deux des orbites. Le tronc est trente-trois à trente-six fois plus long qu’il n’est épais au milieu ; la queue en occupe à peu près le douzième. La longueur totale est de 0,488 chez lun des sujets examinés ; l’autre est plus court. La tête est longue de 0,916 ; le tronc 0",432 ; queue 0,040. Ce Serpent a été découvert dans les monts. Nilcherry (Indes-Orientales), par le voyageur Perrotet, et sous le nom duquel nous désignons cette es- pèce. VII. GENRE. STÉNOGNATHE. — STENOGNA- THUS (4). Nobis. CARACTÈRES ESSENTIELS. Les os sus-maxillaires à peu près d'égale épaisseur ; les ptérygo-palatins droits, évasés en N ren- versé ; les os de la tête rapprochés en avant, pour former un museau pointu. CARACTÈRES NATURELS. Corps cylindrique, peu comprimé, à écailles lisses, carrées sur les flancs, losangiques et non he De reve » angustus, arctus, étroit, faible, et de Trébos » ächoire, 504 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. hexagones sur la ligne dorsale moyenne; gastrostèges larges dans lesens de la longueur, formant près du tiers de la cir- conférence du tronc ; urostèges sur un rang double. Tête quatre fois plus longue que large, à museau pointu ; Je dessus du crâne plane dans toute l'étendue des fosses tem- porales. Les ossus-maxillaires presque droits, étroits et grêles, non déprimés, à crochets nombreux, serrés, rapprochés entre eux, ayant une courbure peu marquée et leur pointe dirigée en arrière. : Les ptérygo-palatins longs et droits, peu élargis en avant, où ils sont réunis en angle fort aigu , et se trouvent garnis d’un grand nombre de crochets sur toute leur longueur. Narines grandes, circulaires, s’ouvrant dans la première plaque nasale ; yeux grands, à pupille ronde. | Nous n'avons jusqu'ici rapporté à ce genre que l'espèce sul- vante, qui n’était pas encore décrite et dont nous avons pu observer deux individus. Ce genre a quelques rapports avec celui qui suit ou les Ischnognathes, qui ontlesécailles du corps carénées et non lisses et polies, et les crochets beaucoup plus espacés entre eux. STÉNOGNATHE MODESTE. Sfenognathus modestus. Nobis. CaracTÈères. Seule espèce connue, dont le corps est d’an brun rougeâtre en dessus et sur les ‘côtés. DESCRIPTION, Ecaizzure. La plaque rostrale est extrémement petite, concave, triangu- laire , plus haute que large à sa base, qui est légèrement échancrée. Les inter-nasales, à peu près carrées, nesont pas plus développées que la rostrale. Les pré-frontales sont grandes, à cinq pans inégaux, qui s'unissent à l'inter-nasale et au bord de l’œil par deux d’entre eux qui sont très-courts ; deux autres très-longs servent à les réunir et à 1es joindre à la frontale et à la sus-oculaire. Enfin, par un derniey hort, celte plague pré-frontale s'ap- puie sur la frénaie, LEPTOGNATHIENS. G. STÉNOGNATRE, 505 La plaque frontale oblongue, est curviligne en avant ; par-derrière , deux de ses bords se joignent à la suture commune de la sus-oculaire et de la pariétale. Les sus-oculaires , moins longues que les précédentes , sont cou- pées carrément par leurs bouts, dont l’antérieur est de moitié moins large que l’autre. Les pariétales, d’un tiers plus longues que la frontale, se rétrécissent graduellement. Par un de leurs côtés, elles tiennent aux sus-oculaires ; ce pan descend le long de la post-oculaire supérieure. La première plaque nasale est en grande partie percée par le trou des narines : elle serait carrée, si par le bas, qui forme un angle obtus, elle ne pénétrait entre les deux premières sus-labiales. La seconde nasale, plus haute et plus etroite, est un trapèze rectangle, qui s'appuie par le bas sur la deuxième sus-labiale. La frénale très-longue est un quadrilatère à peu près régulier. Les post- oculaires sont pentagonales , mais celle d’en haut est un peu moins petite que l'inférieure. | Chaque tempe est recouverte, le long des pariétales, par une grande squamme oblongue, qui touche aux post-oculaires et celle-ci est suivie d’une autre, encore plus allongée, qui se trouve parfois divisée en deux portions inégales et l’on voit au-dessous quatre écailles losangiques au-devant des- quelles on en observe une qui a cinq angles. Les quatre premières plaques sus-labiales , dont le nombre total est de huit, sont moins développées que les quatre autres. La première est en tra- pèze, la seconde pentagonale et la troisième en carré, ainsi que la qua- trième ; ces deux dernières se trouvent situées au-dessous et au-devant de - Ja frénale. La cinquième sus-labiale , à cinq bords inégaux , s'applique par le plus long sur la frénale ; par les deux plus courts, elle touche le bord de l’œilet la sus-labiale qui la précède. La sixième est quadrangulaire, pius dilatée cependant en bas que par le haut, qui borde l'œil et soutient la base de la post-orbitaire inférieure. La septième sus-labiale, aussi haute que large, est pentagone. La huitième plus allongée est un quadrilatère oblong, dont le bord supérieur , au lieu d’étre rectiligne, offre un angle extrême- ment ouvert. La plaque mentonnière est petite; c’est un triangle considérablement élargi. Il ya, de chaque côté, huit lames sous-labiales. Il n’y a que deux plaques sous-maxillaires qui forment ensemble un grand disque à dix pans. Immédiatement derrière ces plaques, il se trouve un carré de quatre squammes élargies que deux gù trois scutelles gulaires séparent de la première gastrostège. On voit sous la gorge, une triple série oblique d’écailles oblongues, à quatre où cinq pans, 505 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. Il y à 45 rangées'longitudinales d’écailles sur le dos et six sur la queue ; 3 gulaires ; 162 à 465 gastrostèges, 1 anale non divisée et 50 à 54 urostèges, : 39 1 DeExrs, Maxillaires . Palatines, 20. Ptérygoïdiennes, 26. A] Cororarion. Les deux individus de cette espèce que nous avons eu 0C- casion d'observer ont les écailles du dos et des flancs d’un brun reugeâtre au centre et plus sombre au pourtour. Sur l’un, le dessus de la tête est un mélange de ces deux teintes et sur l’autre, d’un brun olivâtre. Chez tous les deux, le dessous de la tête, les gastrostèges et Les urostèges sont d’un brun jaunâtre ou verdâtre assez foncé, Dimensions. La tête a en longueur un peu plus du double de sa largeur entreles tempeset cette longueur est quadruple de la largeur du museau. Les yeux sont énormes ; leur diamètre est près de moitié de l’espace inter-or- bitaire. Le tronc est trente-quatre à trente-sept fois aussi long que large dans son milieu. La queue fort déliée, est un peu moindre du sixième, car chez l’un, dont la longueur totale est de 0,455. La Téfe a 0",017, le Tronc 0%,349 et la Queue 0",067. Paie. Ce Serpent est originaire de Java. A IX.e GENRE. ISCHNOGNATHE. — JSCHNOGNA- THUS (4). Nobis. Caracrires gssenriess. Os sus-mavillaires faibles, mais non aplatis : les ptérygo-palatins comme courbés sur eum-mé- mes en dehors; mais rapprochés en devant pour former avec les méchoires un museau mince el pointu. CARAGTÈRES NATURELS. Ce genre, d’après la faiblesse, l’al- longement et le peu de matière osseuse qui entre dans la com- position des os maxillaires, tant supérieurs qu'inférieurs, a le plus grand rapport avec celui que nous avons nommé Sfé- nognathe, mais il en diffère surtout par ses écailles qui sont a Se a A Mg M RE A RS (1) De Ir05, grêle, délié, menu ; et de Fy«0es, mâchoire, pour indi- quer l'extréme minceur des 05 qui forment les mâchoires. LEPTOGNATIIENS, @. ISCHNOGNATIHE. 507 carénées et par la disposition ainsi que par le petit nombre comparé des crochets qui sont ici très-distincts, ou séparés les uns des autres. D'ailleurs, les ptérygo-palatins, quoique droits et à peu près parallèles dans la région postérieure, éprouvent une courbure, qui semble suivre la partie corres- pondante de l'orbite, en rapprochant les deux pièces entre elles, ce qui n’a pas lieu dans le genre S/énognathe. Son crâne est aussi un peu moins long; la cavité des orbites est plus dis- tincte, surtout par sa courbure postérieure. Ici, elle occupe à peu près le tiers de la longueur totale. Le dessus de la boîte osseuse est tout-à-fait plane, et non convexe, avec une ligne saillante en arrière. : Les écailles, comme nous venons de le dire, sont munies d’une ligne saillante; elles sont allongées et comme fendues ou bifides à leur pointe postérieure. Les gastrostèges se relè- vent un peu sur les flancs, quoique les côtés du ventre soient arrondis. Les narines ovales, sont dirigées de devantenarrière; elles paraissent garnies d’une petite valvule. Ce Serpent, décrit et figuré par M. Holbrock, se trouve dans l’Amérique au nord, tandis que le Sténognathe n’a été recueilli jusqu'ici qu’à Java. | ISCHNOGNATEHE pe DEKAV. Jschnognathus Dekayi. Nobis. {Tropidonotus Dekayi. Holbrook.) Caracrères. Le dessus du corps d’un gris olivâtre ; une bande sur le dos d’un blanc jaune, avec des taches noires de chaque côté; gastrostèges d’un blanc gris, portant chacune en dehors deux pe- tits points noirs, SYNONYWIE. 1842, Holbrook. North Americ. Herpététég LA VI, pag. 53, pl. 44. 1842. Dekay. Fauna Newyork. Reptiles pag. 46, pl. 44, fig, 50. 1853. Baird and Girard. Catal. north Am. p. 485. Sioreria Dehsyi. (Frop. ordinatus, Storer ? Report, p. 223), 508 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. DESCRIPTION. Ecarzzure. La plaque rostrale paraît d'abord étre à trois pans presque égaux , mais on peut y distinguer sept pans irréguliers. Le plus grand de tous est échancré pour le passage de la langue; deux moins longs sont joints aux nasales : deux plus courts et obtus sont enclavés dans les nasales et enfin, deux plus petits encore se joignent aux premières sus-labiales. Les inter-nasales, moins étendues d’un tiers que les pré-frontales, sont des trapèzes rectangles, dont l’angie externe et postérieur est aigu. Les pré-frontales, moins longues que larges, ont cinc côtés inégaux. La frontale offre en avant un premier bord à peu près droit, deux laté- raux presque parallèles et aussi longs que le précédent ; deux postérieurs réunis, plus courts que l’antérieur. Les sus-oculaires sont deux fois plus longues que larges et à peine plus étroites en avant que derrière; leur extrémité antérieure est coupée obli- quement pour former un angle oblus, qui s’enclave entre la pré-frontaie et la pré-oculaire. Les pariétales sont allongées, mais rétrécies d’avant en arrière où elles ont chacune une pointe tronquée et tiennent par un de leurs bords à la sus-oculaire, en longeant la post-oculaire supérieure. L’unique nasale est soudée à la frénale, ces deux plaques, ainsi réunies, forment un quadrilatère oblong dans le milieu duquel est pratiquée la pe- tite fente verticale au-dessous de la narine. Cependant, quelquefois, ces plaques sont distinctes et alors la première est obiongue et la “ecoute ne l'est pas. La pré-oculaire ne paraît pas divisée; cependant elle l'était, peut-être accidentellement, dans deux sujets que nous avons étudiés ; tandis que chez les cinq autres, elle est entière et représente ure plaque plus haute que lerge et à cinq pans inégaux, dont le plus grand est le postérieur ; les deux plus petits sont l’un en bas et l’autre en haut. Les deux antérieurs sont moyens en proportion et réunis en angle obtus. Les post-oculaires ont cinq bords; elles gont plus longues que larges, Dans quelques exemplaires, ces plaques sont confondues ou d’un côté seu- lement ou des deux côtés. Il y a trois squammes aux tempes : une fort grande pentagone ou hexa- gone oblongue, deux petites presque en losanges, situées l’une au-dessus de l’autre derrière la première qui touche elle-même aux post-oculaires comprises entre la pariétale et les trois dernières sus-labiales. Les sept plaques sus-labiales sont à peu près égales en hauteur; les trois premières et la cinquième sont pentagones: ainsi que les quatrième ct LEPTOGNATHIENS, G. SSCHNOGNATHE, 509 cinquième, qui sont cependant quelquefois carrées ou rectangulaires; la septième est trapézoïde, La plaque mentonnière a trois côtés égaux, Il y a sept paires de plaques sous-labiales. Les premières sont réunies en V, qui pénètre en arrière entre les plaques sous-maxiilaires anté- rieures, qui sont une fois plus longues que larges. Les postérieures, longues et rétrécies, sont un peu en trapèze et disposées de manière à laisser entre elles un grand espace angulaire dans lequel sont logées trois squammes claires après lesquelles la série des gaslrostèges commence immédiate- nent, mais il y atrois rangées obliques d’écailles oblongues, irréguliè- rement hexagones, de chaque côté de la gorge. à On compte, sur la longueur du tronc, 15 à 17 rangées d’écailles et 6 à 8 à la queue. Il y a 3 ou 4 gulaires, 120 à 140 gastrostèges el 39 à 58 uros- + 16 à pus DenrTs. Maxillaires Fa Palatines , 9 ou 10. Ptérygoïdiennes , 17 ou 18. Cororation. Il y a deux variétés, dont la coloration est analogue à celle de certains Tropidonotes ou d’autres serpents ripicoles, dont les écailles sont, comme ici, en losanges allongées avec une carène, et légèrement échancrées à leur extrémité libre. ; Variété A. La tête, en dessus, est d'un brun clair tirant sur l’olivâtre et plus ou moins vergeté de noir. fl n’est pas rare de trouver cette couieur noire recouvrir presque entièrement les plaques pariétales. En général, on voit une tache noire sur quelques unes ou sur la plupart des lames la- biales, principalement sur celles qui sent situées sous l'œil. Un trait noir coupe aussi ordinairement la tempe de haut en bas à peu près au-dessus de l’angle de la bouche. Les parties supérieures et latérales sont d'un gris olivätre, excepté sur le milieu du dos et de la queue où règne une bande un peu jaunätre, Co- toyée par une série de taches noires simple ou double, Tout le dessous du corps serait uniformément blanchâtre sans les piquetures noires qui se voient sur les bords externes des gastrostèges. Variété B. Sur un individu,nous avons remarqué une tache nummulaire, une sorte de disque d’un brun sale sur les côtés du cou et une autre sem- blable sur la nuque. La bande dorsale jaune et les taches qui la bordent sont moins prononcées que dans l’autre variété. Les côlés du ventre sont fortement jaspés de noir et non simplement piquetés. Dimensioxs. La tête a plus du double en longueur qu’en lärgeur. Les yeux ont presque en diamètre la moitié de l’étendue de l’espace inter-or- bitaire, Le tronc est 31 à 42 fois aussi long qu'il a d'épaisseur dans son + 510 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. milieu. La queue fait près du cinquième de la longueur totale du corps qui est de 0,372. Tête, 0m,012. Tronc, 0",986, Queue, 0,074. Parne. L'ischnognathe de Dekay est originaire de l'Amérique du nord : on le trouve, à ce qu’il paraît, dans une grande étendue de ce Continent. Nous l'avons reçu aussi du Mexique. Nous savons par M. Holbrcok qu'on l’a observé dans divers états de l'Union, à la Louisiane, dans le Massachussets, dans le Michigan, dans l'Etat de New-York. M. Holbrook dit que ce Serpent se tient de préférence dans les lieux où l'herbe est abondante et qu’ilse nourrit de gros insectes. Nous avons pu constater qu'il est oyo-vivipare. L Xe GENRE. BRACHYORRHOS. = BRACHYORRHOS Kuhl (4). E CARACTÈRES ESSENTIELS. Os sus-maæillaires faibles, mais non en lame, suivant uncligne droite, garnis de crochets obliques, qui se portent en dedans ; des os palatins arrondis en avant pour former la courbure arrondie du museau. CaracrÈREs NATURELS. C’est en raison de la faiblesse ou du peu de développement des mâchoires, qui sont ici grêles , al- longées en ligne droite que nous avons rapproché ce genre de ceux dits Sfénognathe et Eschnognathe. | Comme chez ces derniers, la tête est allongée, conique ou pointue en avant ; le crâne est, eneflet , quatre fois plus long que large. Les os sus-maxillaires sont linéaires , mais Iégère- ment comprimés et courbés sur leur longueur ; leur tranche inférieure est garnie de petits crochets égaux, inclinés par leur pointe en dedans, mais implantés verticalement. Les os ptérygo-palatins sont tout à fait droits, rapprochés en avant sous un angle aigu et garnis de crochets nombreux sur toute Du ie dt ie ia (1) De Bræzus , brevis, court, et de Oppos ; uropygium, cauda, queue LL LEPTOGNATHIENS. G. BRACHYORRIICS. SA leur étendue. La mâchoire inférieure est grêle, armée aussi de crochets nomhreux , peu courbés et légèrement inclinés en arrière ; ils règnent sur les deux tiers du bord antérieur. Le tronc est cylindrique, un peu plus épais cependant dans la région moyenne. Il est revêtu d’écailles lisses, presque car- rées à peu près égales entre elles. Les gastrostèges ne se rele- vent pas jusque sur les flancs, qui sont arrondis. Les uros- tèges, comme c’est le propre de tous les genres de cette Fa- mille, sont distribuées sur deux rangs. BRACHVORRHOS BLANC. Brachyorrhos albus. Kubhl. ( Coluber albus. Linné. ) Caracrères. Corps d’un bleuâtre terne, roussâtre sur lesflancs:; régions inférieures blanchâtres, excepté sous la queue, dont les bords sont roussâtres. Synonvie. 1784, Coluber albus. Linné, Mus. Adolph. Frid. , pag. 24, tab. 44, fig. 2 4758. Coluber Fo Linné. Syst. nat. Edit. 40, tom. I, p. ie Coluber albus. Linné. Syst. nat. Edit: 42, tom. I , pag. 818, 490. à nat bn. Laurenti. ue Rept., pag. 73. n.° 143. 114. Le Blanc. Daubenton. Anim. Quad. ovip. Serp. ( Ency- ie méth., pag. 592). 1788. Coiuber aibus. Gmelin. Syst. nat. Linn. Tom. I. part. 3, pag. 1093, n.° 190. 1789. La Blanche. Lacépède. Hist, Quad, ovip. Serp. Tom. ÎT, pag. 483 (d’après Linné.) 1790. Siumpfschwanzige natier. Merrem. Beitr. IL, pag. 50, tab. 7. (Descript. et fig. originales.) ; 1802. Cotuber albus. Latreille. Hist. Rept. Tom. IV, pag. 445. (D'après Linné.) 1802. Coluber brachyurus. Shaw. Gener. Zool. Vol. III, pag. #70. 1803. Coluder albus. Daudin, His Rept. Tom. VII, p. 49. (D'après Linné.) 519 OPFIDIENS AGLYPHODONTES. 4820. Natrix albus. Merrem, Tent. Syst. Ampli, pag. 94, 4820. Coluber brachyurus. Kuhl. Beitrage II, Abtheil, pag. 89, …….… Brachyorrhos albus. Kuhl. Erpét. de Java, non publiée. C’est le synonyme indiqué par M. Schlegel. 1827. Brachyorrhos albus. F. Boié. Isis. Tom. XX. p. 519. Brachyorrhos Kuhlii. Ejusd. loc. cit. Erpét. de Java, pl. 23, fig. 1. 1828. Atractus trilineatus. Wagler. Isis, 1828, pag. 741, tab. 40, fig. 1-4. Brachyorrhos Kuhlii. Ejusd. loc. cit. 4837. Calamaria brachyorrhos. Schlegel. Essai physion. Serp. Ton. I, pag. 131, ettom. IE, pag. 33, n.° 6, pl. 1, fig. 21-23. DESCRIPTION. © Ecarzzore. La plaque rostrale est petite, un peu plus haute que large à la base et quoigu’elle paraisse triangulaire, elle a réellement cinq pans. Les inter-nasales, aussi grandes chacune que la rostrale, sont en trian- gle équilatéral. Les pré-frontales, moins longues que larges, ont sept pans inégaux ; par trois, qui sont les plus grands, elles s’unissent à la pré-ocu- laire et aux secondes ainsi qu'aux troisièmes sus-labiales; deux petits les joignent à la sus-oculaire et à la seconde nasale; les deux moins courts les unissent en partie entre eux et à la frontale. Cette frontale est hexagone, à pans inégaux. Les sus-oculaires, deux fois plus longues que larges, sont coupées carrément en devant et se terminent en arrière par une pointe fort obtuse. Les pariétales sont en apparence deux losanges allongées, dont l’un des sommets est aigu, mais fortement tronqué. Les nasales sont toutes les deux petites. La première est en trapèze et la seconde en pentagone. C'est une portion descendante de la pré-frontale qui remplace la frénale. La pré-oculaire est un quadrilatère oblong en hauteur, plus étroit à sa base qu’au sommet qui touche à la sus-oculaire. Les deux post-oculaires sont égales en surface ; l’une est presque carrée et l’autre à cinq ou six pans. Indépendamment d’un certain nombre d'écailles semblables à celles qui garnissent le cou, chaque tempe est recouverte de deux squammes en LEPTOGNATHIENS. G. BRACHYORRHOS. #13 quadrilatère oblong, qui bordent la pariétale; elles sont séparées l’une de l'autre par une écaille lozangique. La première de ces deux grandes tem- porales, un peu moins longue que ia seconde, touche en avant les post- oculaires. Les plaques sus-labiales augmentent successivement en hauteur depuis la première jusqu’à la sixième inclusivement, car la septième est de moi- tié moins élevée que celle qui la précède. La plaque mentonnière a trois bords, dont les latéraux sont plus courts que l’antérieur. Il y a sept paires de lames sous-labiales. Il n’y a qu’une seule paire de plaques sous-maxillaires; elles sont trés- grandes. Leur forme est celle d’une ellipse, dont le bout serait tronqué en avant; elles sont séparées des premières gastrostèges par quatre ou cinq rangs transversaux de squammes un peu en losange. Il y a 17 rangées d’écailles longitudinales au tronc; 14 ou 13 à la queue. 20-22 18 CocorarTion. Linné avait nommé ce Serpent Abus, probablement par ce que l'individu unique qu'il avait eu occasion d’observer était décoloré par suite de son long séjour dans la liqueur; mais tout le dessus de son corps est d’un brun schisteux irisé de bleuâtre; les côtés sont roussâtres, surtout par le bas, qui passe au blanc jaune sur les régions inférieures, ex- cepté sur les bords des urostèges, qui sont d’un brun marron sur les côtés et en dedans. Dents. Maxillaires . Palatines, 12 à 14, Ptérygoïdiennes, 30, Les jeunes sujets, d’une teinte plus claire en dessus, ont trois raies plus foncées, quelquefois interrompues de distance en distance. Dimensions. La tête est un peu plus de deux fois plus longue que large au milieu des tempes. Les yeux n’ont en longueur que le tiers de l’espace inter-orbitaire. Le tronc est 25 à 27 fois plus long que large dans son milieu, et la queue n’a guère que le huitième ou même le douzième de la longueur totale qui est de 0,507. Téte, 0",016. Tronc, 0,447. Queue, 0n,0%4. Parme, Le Brachyorrhos albus s'est rencontré à Amboine et à Java où l'ont recueilli Leschenault et puis Lesson et Garnot qui nous en ont transmis plusieurs individus, REPFILES, TOME VII. 39. 514 OPHIDIENS AGLYPMHODONTES. XI.e GENRE. STREPTOPHORE. —STREPTOPHO- RUS (4). Nobis. CARACTÈRES ESSENTIELS. Les 0S sus-mavillaires faibles, à peu près aussi larges que hauts et droits. Les ptérygo-palatins sim- ples ou non élargis considérablement en arrière ; tous les cro- chets simples, dont la pointe est dirigée en bas el en arrière du côté du pharynx. : CARAGTÈRES NATURELS. Corps très-grêle , mince, allongé à queue conique ; le derrière de la tête ou la nuque constam- ment d’une autre couleur , plus pâle que le vertex ou le cou, et formant ainsi une sorte de collier. Tête courte, petite, à museau arrondi, de même grosseur en arrière que le tronc qui est cylindrique comme dans les Calamariens. Mâchoire supérieure étroite et dont les os ne dépassent pas l'orbite. Lesos ptérygo-palatins sont plats, droits, séparés on non, réu- pis entreeux en avant et non courbés en lyre. Cräne trois fois plus long que large, à sommet arrondi. Ecailles du corps en losange allongée, fortement um-caré- nées et paraissant comme striées. Gastrostèges ne se redres- sant pas jusques sur les flancs, dont la surface, par cela même, est cylindrique. Les narines sont grandes, à orifice à peu près circulaire, pratiqué entre deux plaques nasales. Les veux grands; la pupille est allongée, elliptique dans le sens vertical. Les quatre espèces rapportées à ce genre peuvent être d’a- bord distinguées entre elles par leur couleur ou par ce qu’elles og À mm 6 (1) De Erpemro@opes , torquatus, qui a un cercle autour du cou, de Zroëmros , Un collier, et de @oses , qui porte, LEPTOGNATHIENS. @. STRÉPTOPHORE. À. 515 n’ont pas de taches distinctes, comme l’une d'elles, qui est celle dite de Séba et qui porte sur le tronc de grandes marques noi- res, arrondies et souvent transverses, Elle a le ventre blanc. Les trois autres n’ont pas de taches. L'espèce dite à deux bandes porte, sur les bords externes des gastrostèges , deux lignes ou raies blanches avec une raie noire au milieu du ventre. Chez les deux autres, les plaques ventrales, autrement di- tes les gastrostèges, sont d’une même teinte, tantôt grise, avec la gorge noire, telle est celle dite S. de Droz: tantôt d’un blanc pur, comme celle que nous désignons sous le nom spé- cifique de S. de Lansberg. TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPÈCES DU GENRE STREPTOPHORE, avec de grandes taches noires, arrondies . 4 + : 1, S; De Séba, Tronc EE grises; gorge noire 2, S. DE Droz. ünicolores fe d’un blancpur. + 3, S. DE LANSBERG. sang taches; gas- _ trostèges noiresau milieu, bordsblancs. 4. S. DEUX BANDES. ” LR 26 m9 PP PTT RSR RE VE, SSP Re ER 1. STREPTOPHORE DE SÉBA. Séreptophorus Sebæ. Nobis. CaracrÈères. Une grande tache noire sur tout le dessus de la tête ; une autre grande carrée sur le cou; entre ces taches, un collier. D’autres taches sur le tronc et les flancs: ventre blanc, sans taches. . Sept plaques sus-labiales, dont la troisième et la quatrième tou- chent à l'œil. , Synonyme, 1734. Séba. T. I, pag, 20, pl. 11, fig. du bas, à droite. Serpentula Ceylonica. 39, 516 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. DESCRIPTION. Ecarzzure. La plaque rostrale, paraissant triangulaire, a Cependant sept pans inégaux, un grand, échancré, livrant passage à la langue; deux sou- dés aux nasales antérieures; deux plus courts, réunis sous un angle obtus qui se place entre les nasales; deux encore plus petits, joints aux premiè- res sus-labiales. Cette plaque rostrale ne se rabat point en haut sur le mu- seau, et elle porteen bas, et surle milieu, un enfoncement semi-circulaire. Lesinter-nasales sont fort petites, en trapèze sub-rectangle, dont le som- met aigu se dirige en dehors et en arrière. Les pré-frontales, quatre fois plus grandes que les inter-nasales, ont trois longs côtés presque égaux entre eux, et trois fort courts, qui touchent à la nasale postérieure, à la sus-oculaire et au globe de l’œil. La frontale a cinq bords, l’un en avant, qui est curviligne, deux latéraux un peu convergents ; e£ deux postérieurs réunis; ceux-ci sont d’un tiers moins étendus que l’antérieur. Les sus-oculaires oblongues sont coupées carrément à leurs deux bouts, et sont un peu moins étroites en arrière que par devant. Les pariétales, d’un tiers plus longues qu’elles ne sont larges, touchent à la sus-oculaire par un de leurs bords qui longe la post-oculaire supérieure; par un des côtés qui côtoient la tempe, et par leur bord interne, elles se joi- gnent sous un angle aigu, dont le sommet est fort tronqué. La première plaque nasale serait carrée, si elle n’était en arrière forte- ment entamée par le trou des narines. La seconde a cinq angles inégaux; quoique aussi haute que la précédente, elle est moins large, un peu - COncave. ï La frénale est un quadrilatère oblong, qui s'étend jusqu’à l’œil, parce qu’il n’y a pas de pré-oculaire. Les deux post-oculaires, fort étendues, sont étroites, surtout la supérieure, et allongées dans le sens vertical. Sur la tempe, on voit unegrandesquamme oblongue, contiguë aux post- oculaires ; elle en précède deux autres oblongues aussi et superposées, qui sont moins développées, et qui s'appuient sur la dernière sus-labiale. Der- rière ces trois squammes, il y a deux rangs verticaux, chacun composé de trois écailles plus grandes que celles du cou, mais qui ne sont pas carénées comme ces dernières. Parmi les sept plaques sus-labiales, la troisième et la quatrième tou- cent à l'œil; elles deviennent graduellement plus hautes, à partir dela première, jusqu’à la sixième inclusivement; tandis que la septième est moins élevée, quoique plus longue que celle qui la précède immédiate- ment. LEPTOGNATHIENS. fl. STREPTOPHORE. 2. 517 La plaque mentonnière a trois côtés, dont les deux postérieurs sont moins longs que l’antérieur. Il y a huit paires de plaques sous-labiales. Les premières sont réunies derrière la mentonnière en formant un V à branches très-écartées, qui s'enfonce en arrière entre les plaques sous-maxillaires antérieures. Celles- ci sont des carrés, tronqués en devant, un peu arrondis derrière. Les sous- maxillaires postérieures, moins longues que les précédentes, sont coupées carrément en devant; en arrière, elles ont un angle aigu et laissent là, entre elles, un espace occupé par la portion antérieure d’une grande écaille pen- tagone. Cette squamme se trouve immédiatement suivie de la première gastrostège. . La gorge présente, à droite et à gauche, deux ou trois rangées obliques d’écailles presque carrées, cependant un peu plus longues que larges, Il y a, sur la longueur du tronc, 17 rangées d’écailles et 6 à la queue; 4 plaques gulaires ; 131 à 138 gastrostèges et de 44 à 56 urostèges, 16 Ê Denrs. Maxillaires, - Palatines, 7 à 8. Ptérygoïdiennes, 20. CocoraTion. Le dessous et les côtés de la tête et du cou sont d’un beau noir. Il s'élève des lèvres, vers l’occiput, un demi collier d’une teinte blan- châtre. Toutes les plaques des lèvres sont plus ou moins encadrées de noir. Le dessus du tronc et les flancs, ainsi que la queue, sont d’une couleur de chair ou d’un brun roussâtre, mais on voit sur le dos et sur le dessus dela queue, une double série de taches noires, qui parfois se transforment en bandes transversales. Le ventre, le dessous de la tête et de la queue sont d’un blanc jaunâtre, rarement tacheté de noirâtre. Dimensions. La tête est du double plus longue qu’elle n’est large entre les tempes. Le diamètre des yeux est du tiers de l’espace qu'occupe l’in- tervalle des orbites. Le tronc est de 33 à 49 fois plus long qu’il n’est épais dans son milieu. La queue est de quatre à cinq fois plus courte que le reste du corps qui, chez le plus grand spécimen, a 0,318. Tête, 0m,010, Tronc, 0,247. Queue, 0,064. Parme. Le Streptophore, que nous venons de faire connaître, est ori- ginaire du Mexique. La collection du Musée possède quelques individus dont les couleurs sont bien conservées. Ossenvarions. Ce Serpent n’a encore été décrit par aucun auteur, mais on en trouve une représentation ou plutôt une image reconnaissable, mal- gré la mauvaise exécution de la gravure, dans le Trésor du célèbre pharma- cien d'Amsterdam. 518 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. 2, STREPTOPHORE pe DROZ. Streptophorus Droziï, Nobis. CaracrÈères. Le dessus du corps tout-à-fait brun, avec un col lier occipital jaune; en dessous, la gorge et la mâchoire infé- rieure noires, séparées par ce collier, ou par une raie transversale blanche. Sept plaques à la lèvre supérieure; la quatrième touche l'œil. DESCRIPTION. Ecarzeure. Il y a dans cette espèce, comme chez celle qui précède, sept plaques sus-labiales, mais c’est la quatrième seulement, et sans le concours de la troisième, qui complète le cadre de l'orbite. La troisième sus-la- biale est plutôt un carré, qu'un trapèze. La quatrième touche en avant la frérale par son angle supérieur et la post-oculaire inférieure s’avance beau- coup sous le globe de l’œil. Il y a 19 rangées d’écailles sur la longueur du tronc, 9 à la queue, 4 gu- laires, 143 gastrosièges, une anale non divisée et 51 urostèges, ii 18 , | Dexrs. Maxillaires pi: Nous ne connaissons pas le nombre des pa- latines ni des ptérygoïdiennes. Cocorariox, Le dessus du corps et les flanes sont de couleur de suie fon- cée, à l’exception des tempes et de la région occipitale, qui ant une teinte jaunâtre; tout le dessous est d’un jaune brun. Dimënsions. La tête est près de deux fois plus longue qu'elle n’est large entre les tempes. Les yeux n’ont en long que le tiers de l'intervalle des or- bites entre eux. Le tronc est près de 38 fois plus long qu'il n’est épais. La queue est à peu près du cinquième de la totalité du corps, qui est de 0,279, la tête ayant 0",011, le tronc, 0,214, et la queue, 0,054. Parre. Ce petit Serpent nous a été envoyé de la Nouvelle-Orléans par M. Droz. | 3. STREPTOPHORE DE LANSBERG. Séreptophorus Lansbergi. Nobis. (Calamaria Lansbergii. Schlegel.) Caracrènes. Tout le dessus du corps d'un noir bleuâtre, avec les tempes, le derrière de la tête et la lèvre supérieure d’un blanc sale, Les gastrostèges d’un beau blanc pur. Ù LEPTOGNATHIENS. G. STREPTOPHORE. 9. 519 Huit plaques sus-labiales, dont la quatrième et la cinquième touchent le bord de l'orbite. Synonvute. Calamaria Lansbergii. Schlegel, Musée de Lee. DESCRIPTION. Ecarrcure. Cette espèce a, comme nous venons de l'indiquer, une paire de plaques sus-labiales de plus que les Streptophores JRct la description précède. Ici, au moins dans l’exemplaire objet de notre examen, la sixième sus- labiale du côté droit touche l'œil, mais il est facile de reconnaître que c’est accidentellement, la post-oculaire inférieure manquant absolument à droite. Cette lame sus-labiale, que cette espèce nous montre en plus, est la troi- sième de la rangée. Elle représente un trapèze rectangle, dont le sommet aigu est en haut et en arrière. Quant aux deux qui la précèdent et aux cinq qui la suivent, elles ressemblent aux deux premières et aux cinq dernières de l'espèce dite de Séba. Dans le Streptophore, qui fait le sujet de cet article, la plaque frénale est un peu plus allongée, mais la post-oculaire inférieure est au contraire plus courte, de sorte qu’elle ne se prolonge point du tout sous l'œil. Il y a 19 rangées d'’écailles le long du tronc, 8 à la queue, 4 gulaires, 138 gastrostèges et 44 urostèges. Dents. Nous n'avons pas eu la possibilité d’en compter le nombre. CororarTion. Les plaques pariétales, la nuque, la lèvre supérieure et les tempes sont d’un blanc pâle, nuagé de brun roux. Les autres régions de la tête sont d’un noir bleu, ainsi que le dos, les flancs et le dessus de la queue. Toutes les parties inférieures du corps seraient blanches uniformément, si les urostèges n'étaient bordées de noirâtre. Dimensions. La tête a une longueur double de sa largeur. Les yeux ont le tiers de l’espace inter-orbitaire. Le tronc est trente-neuf fois à peu près aussi long qu’il est large ; la queue n’est guère que la sixiéme partie du corps qui, en totalité, a 0",327. Téte, 0n,012, Tronc, 0%,255. Queue, 0m,060, Parrie., Un spécimen de cette espèce, que nous avons étudié, appar- tient au Musée de Leyde où il a été envoyé de Caracas par M, Lansberg. Le Musée de Paris en possède maintenant un exemplaire. 920 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. 4. STREPTOPHORE DEUX-BANDES. Streptophorus bifasciatus. Nobis. Caracrères. Tout le dessus du tronc d’un noir foncé, avec un collier blanc; toutes les gastrostèges noires dans leur milieu et bordées de blanc, formant ainsi deux bandes blanches latérales. Six plaques sus-labiales, dont la troisième et la quatrième tou- chent à l’œil. DESCRIPTION. Formes. Ce Serpent est plus svelte, plus élancé que les autres RUES phores, comme on peut s’en assurer par ses dimensions. Ecarzcure. Par les écailles de la tête, il ne diffère pas de la première espèce. II a, le long du tronc, 19 rangées d’écailles, 6 à la queue ; 3 gulai- res, 145 gastrostèges, une anale simple et 89 urostèges. DenrTs. Nous n’en connaissons pas le nombre. CororarTion. Le noir profond et le blanc pur sont les couleurs essen- tielles. Ainsi, le dessous de la tête, et le cou, qui sembleentouré d’un collier, sont d’un beau blanc, de même que les côtés du ventre et de la queue où il forme une belle bande latérale. Le noir couvre toutes les autres ré- gions. Dimensions. La tête est deux fois aussi longue que large; les yeux ont en longueur le tiers de l’espace inter-orbitaire ; le tronc est à peu près qua- rante-sept fois aussi long qu'il est épais. La longueur totale du corps est de 0m,347. Tête, 0m,009. Tronc, 0n,271. Queue, 0m,067. Patrie. Ce Serpent provient du Mexique. L’exemplaire que possède notre Musée a servi à la description que nous venons d'en faire. XII. GENRE. STREMMATOGNATHE — STREM- MATOGNATHUS (4). Nobis. CARACTÈRES ESSENTIELS. Méchoire supérieure grêle, mais comme tordue sur elle-même par le mode d'implantation des (1) De Zrpégpua=aros , tortuosus, ce qui est tortu, et de Dyélor » mâchoire, LEPTOGNATHIENS. G. STREMMATOGNATHE. 591 crochets, dont la série antérieurement est dirigée en bas et en dehors, et offrant postérieurement des crochets, dont les pointes sont en dedans. CARACTÈRES NATURELS. Îl n’est pas étonnant que les Ophio- Jogistes, et Oppel le premier, aient placé ce Serpent avec les Bongares. On reconnaît, en effet ici, un corps très-comprimé avec des écailles médianes plus larges sur le dos. Comme ce- pendant la région dorsale n’est pas en carène, et comme d’ailleurs, il manque des crochets cannelés en avant des os sus-maxillaires, cet Ophidien n'appartient pasà notre groupe des Protéroglyphes. Aussi, malgré ces analogies extérieures, nous avons dù l’en séparer, pour suivre l’ordre des familles naturelles. Ce Stremmatognathe, car nous n’en connaissons qu’une espèce, a la tête courte, arrondie. Le crâne mis à nu paraît être deux fois plus long que large. Le museau est tout-à-fait mousse ou arrondi. Les os sus-maxillaires, quoique faibles et minces, semblent formés de deux portions qui ont, sur leur longueur, des direc- tions différentes ou comme torses sur elles-mêmes. La pre- mière qui est antérieure, placée en avant de l'orbite , porte des crochets courbes, mais dirigés un peu en dehors et en bas, ayvecunerainure externe, qui donne probablement attache à des fibres musculaires. L'autre portion , qui commence sous l'orbite, est, au contraire , couchée horizontalement , et les - dents ou les petits crochets qu’elle supporte, sont dirigés en dedans, de sorte que cette mâchoire semble avoir été tordue sur elle-même, comme nous avons voulu l'indiquer par le nom assigné à ce genre, qui d’ailleurs se rapproche de tous ceux de la famille des Leptognathiens, dont les mâchoires sont grêles, faibles et courtes et les crochets nombreux et fort déliés. Les écailles du tronc sont lisses, généralement sub-rhom- boïdales ; mais celles de la région dorsale moyenne sont plus 524 : OPHIDIENS AGLYPHODONTES. grandes que les autres, hexagones et plus larges transversa: lement. | Les gastrostèges ne s'étendent pas jusque sur les flancs et comme dans la plupart des autres genres de ce groupe, les urostèges sont distribuées sur un double rang. La totalité du ventre est transversalement arquée. N Nous ne rapportons au genre Stremmatognathe que l’es- pèce suivante, dont la description complètera les détails qui seraient inutiles ici. | STREMMATOGNATHE DE CATESBY. Stremmatognathus Catesbyi. Nobis. ( Coluber Catesbyii. Weigel. } (1). CaraAcTÈèREs. Des bandes noires, coupant transversalement le dessus et les côtés du corps, sur un fond fauve ou blanchâtre. SYNONYMIE. 1735. Dipsas zeilonica, etc. Scheuchzer. Phys. sacra, tom. IV. pag. 1494, tab. 739, fig. 8 — Vipera isebequensis. Ejusd. loc. cit., pag. 4311, tab, 660, fig. 6. 1803. Coluber compressus. Daudin. Hist. Rept. Tom. VI, pag. 247. 1810. Bungarus leucogaster. Oppel. Musée de Paris. 1820. Natrix compressus. Merrem. Tent.Syst. Amph., p. 407, (D'après Daudin.) | — Coluber Catesbeii. Ejusd. loc. cit.. pag. 128. 4827. Dipsas Catesbyi, F. Boié, Isis. Tom. XX, pag. 550, n.° 9, Dipsas compressus. Ejusd. loc, cit., pag. 550, n.° 41. 1830. Dipsas ( Coluber Catesbyii. Weigel.) Wagler. Syst. amph., pag. 181. | 1837. Dipsas Catesbyii. Schlegel, Essai physion. Serp, Tom, I, pag. 162 ; tom. II, pag. 279, pl. 41, fig. 21-23, (1) Meyer, Zool. Arch, Vol. IT, pag. 55 et 66, d’après M. Schlegel et Merrem. : LEPTOGNATHIENS. G. STREMMATOGNATHE. ‘529 4840, Dipsas Catesbyii. Filippo de Filippi. Catal. ragion. Serp. Mus, de Par. (Bibliot.ital, Tom. XCIX), DESCRIPTION. Ecaronre. La plaque rostrale, quoique ayantsept pans, à l’apparence d’un triangle. Les inter-nasales sont des trapèzes rectangles, dont le sommet aigu est en arrière et en dehors. Les pré-frontales un peu élargies ont six pans inégaux; par les trois plus petits, elles tiennent à la nasale, à la frénale et à la pré-oculaire supérieure. La frontale est hexagone ; ses bords antérieurs sont réunis sous un angle très-court et sont plus longs que les postérieurs; les deux latéraux conver- gent d’avant en arrière. Les sus-oculaires ont la même longueur que la frontale; elles sont de moitié plus larges devant qu’en arrière ; elles sont coupées à leur bout an- térieur presque carrément et soudées à la pré-oculaire supérieure. Les pariétales, tronquées en arrière, sont là plus larges qu’en avant où elles se joignent à la frontale. Celui de leurs bords qui touche la sus-ocu- laire adhère aussi à la post-oculaire supérieure. La plaque nasale fort grande et oblongue , serait en trapèze rectangle, si par un cinquième pan, elle ne venait rejoindre la pré-frontale. La fré- nale est tantôt trapézoïde, tantôt presque carrée et toujours près de moi- tié plus petite que la nasale. | Les pré-oculaires sont aussi hautes que la frénale, mais de moitié plus étroites. L’inférieure est à quatre pans irréguliers ; la supérieure pentago- nale : son bord antérieur et celui qui tient à la sus-oculaire forment un angle sub-aigu, dont le sommet est contigu à l’un de ceux de la frontale. Il n’y a, le plus souvent, que deux post-oculaires ; mais quelquefois trois ou quatre : elles sont, dans ce cas, d'autant plus hautes que leur nombre est moindre. ue L'espace compris entre la plaque pariétale et les trois dernières sus-la- biales.est rempli par trois ou cinq squammes, dont une seule, toujouss assez développée et allongée , vient toucher aux post-oculaires. Les six premières plaques sus-labiales sont pentagones, presque d'égale étendue et à peu près aussi longues que larges. Les septième et huitième sont plus élevées en hauteur qu’en travers; l’une est moins grande que l'autre. La mentonnière est triangulaire ; ses pans latéraux sont plus courts que l’antérieur, On compte dix paires de plaques sous-labiales. Celles de la premiére paire se joignent derrière la mentonnière et forment un V dont la pointe 024 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. ne s'enfonce pas entre les sous-maxillaires antérieures, quiseraient carrées si elles n'étaient pas un peu rétrécies en avant. Les postérieures, un peu plus courtes , mais aussi larges que les précédentes, ont cinq ou six pans inégaux ; elles sont séparées de la première scutelle gulaire par une ou deux paires de squammes, moins grandes qu'elles, mais à peu près de la même forme. Il n’y a que 13 rangées d’écailles sur la longueur du corps et & à la queue, 3 ou 4 gulaires, 162 à 174 gastrostèges, 1 anale simple et 82 à 90 urostèges doubles. Dents. Maxillaires, _ Palatines, 8 à 9. ÉHérreoiennes 14 ou15. COLORATION. Le bout du museau est marbré de blanc à de noir; une bande, d'un blanc assez pur, quelquefois roussâtre, se rend d’un bord dela bouche à l’autre, en passant sur le chanfrein ; une sorte de calotte noire re- couvre la tête en dessus et descend des deux côtés de l'œil, pour y former une grande tache quadrangulaire. Le cou est entouré d’un demi-collier fauve dans lequel se confond le blanc uniforme que présente la seconde moitié de la lèvre supérieure. La gorge et les régions sus-céphaliques seraient complètement blanches, sans la présence de plusieurs taches noires situées ordinairement, deux sur le menton , deux sur les plaques sous-maxillaires et une vers l'arrière des branches de la mâchoire inférieure. Le tronc et la queue sont coupés transversalement, en dessus et sur les côtés, par une suite de bandes noires en nombre variable de trente-cinq à quarante-deux , dont les intervalles fort étroits sont d’une teinte qui varie d’un blanc fauve à un brun rougeâtre. Le ventre est blanc, avec ou sans piquetures noires. En général , les bandes du dessus de la queue se prolongent en dessous par leurs extrémités. Druexsions. La longueur de la tête égale à peu près deux fois sa largeur en travers des tempes. Les yeux ont en diamètre la moitié de l'intervalle que laissent entre eux les orbites. Le tronc est de cinquante à soixante fois aussi long qu’il est large dans son milieu. La queue est du quart ou du cin- quième de la longueur totale qui est de 0,538 chez le plus grand individu, dont la tête mesure 0,013 ; le fronc 0405 ; la queuc 0,120. Parme. Nous avons reçu ce Serpent, dont nous avons in: exem- plaires, de Cayenne et de Surinam. Ossenvarions. C’est sous la responsabilité de Merrem , de Wagjler et de M. Schlegel, que nous le signalons comme étant le coluber Catesbyi de Weigel, ne connaissant pas l'ouvrage dans lequel ce dernier auteur pa- raît l'avoir ainsi désigné. SYNCRANTÉRIENS. 595 XI.® FAMILLE. — LES SYNCRANTÉRIENS. CONSIDÉRATIONS PRÉLIMINAIRES SUR CETTE FAMILLE. Caractères. Serpents dont toutes les dents sont lisses, dis- tribuées sur une même ligne , mais avec les dernières plus lon- ques , sans intervalle libre au devant d'elles. Le caractère essentiel de cette Familleest indiqué par l’é- tymologie même du nom que nous avons employé pour la désigner. (1). Toutes les espèces qui s’y rapportent avaient été rangées et devaient, en effet, être confondues avec les Couleuvres qui formaient seules un genre, lequel comprenait auparavant presque les deux tiers de l’ordre entier des Serpents. Linné n'avait indiqué, pour la plupart des Ophidiens, que le genre Coluber. On n’avait pas alors remarqué les particularités que pré- sentent les dents lisses des Serpents que nous avons nommés Aglyphodontes à cause du caractère anatomique essentiel tiré de l’absence du sillon. Ces particularités nous ont paru assez importantes, pour permettre la division de ce Sous-Ordre en douze Familles. Nous en avons déjà étudié dix. Les deux der- nières, qu'il nous reste à passer en revue, sont fondées sur une disposition remarquable du système dentaire. Elle consiste en ce que les dernières dents, celles qui occu- pent l’extrémité postérieure de la série sus-maxillaire sont beaucoup plus longues et plus robustes que celles qui les précèdent. Si elles n’en sont pas séparées par un espace libre (1) De zu ensemble. Cum; et de Kpavryoes, denis postérieures, pos- tremi dentes. 526 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. ou par un intervalle qui en romprait la série, ce sont des Syncrantériens. Si, au contraire, ainsi que cela s’observe dans Ja famille suivante, il y a une interruption au devant de ces grandes dents, nous aurons à étudier d’autres Serpents que nous avonsnommés, à cause de cette particularité, les Diacrantériens. Nous avons fait figurer cette double disposition sur la première planche, n.“8et9, dans nôtre Prodrome inséré dans les Mémoires de l’Académie des sciences , tome XXII. Nous en reproduisons la copie dans les planches qui font partie de l’Arzas du présent Ouvrage. (PL. 76, fig. 4 et 5.) Pour arriver à déterminer et à classer les Serpents si nom- breux qui sont de véritables Couleuvres, et dont la confor- mation extérieure offre malheureusement trop peu de prise quand on veut s’en servir pour établir un arrangement systé- matique convenable, on est heureux de pouvoir prendre pour base des caractères anatomiques. On Îles rencontre dans les combinaisons du système dentaire, qui sont très-variables chez les Aglyphodontes, mais fort constantes dans chaque grand groupe de ce Sous-Ordre. Nous avons insisté à plusieurs reprises , et en particulier aux pages 168 et suivantes de ce présent volume, sur les dif- férences bien tranchées que présente l’appareil dentaire dans chacune des douze familles des Aglyphodontes. Nousne nous arrêterons donc pas à reproduire l’'énumération de ces parti- cularités distinctives des Syncrantériens comparés aux autres Serpents colubriformes. | Nous ne dirons rien ici de particulier sur les mœurs et les habitudes de ces Serpents, car elles sont les mêmes que celles dé la plupart des Ophidiens non venimeux, ou qui appartien- nent au grand sous-ordre des Aglyphodontes. La plupart de ces Serpents sont terrestres et, comme nous venons de le dire, aucun n’est armé de venin, Beaucoup d’es- pèces habitent de préférence les lieux herbeux et les bords des eaux douces dans lesquelles elles nagent, souvent à lasuper- . SYNCRANTÉRIENS. 597 ficie, en distendant par l’air leur long poumon qui, gonflé ainsi, les fait surnager, en même temps qu’elles jouissent à un haut degré de la faculté de se diriger par les flexuosités varia- bles et volontaires de leur longue échine ; quelques-unes peu- vent même plonger;longtemps et se mettre ainsi en embuscade dans leseaux courantes pour s’y procurer une nourriture qui consiste en petits poissons et d’autres animaux vertébrés. Les espèces de certains genres préfèrent les lieux secs et les ter- rains sabloneux. Dans l’un des genres, dont le corps et la queue sont très- allongés, on a reconnu des mœurs analogues à celles des Dendrophides et des Herpétodryas, avec lesquels en effet, les auteurs avaient placé plusieurs espèces, parce qu’elles se tiennent ordinairement sur les branches, qu’elles entourent de leurs replis, ou dans les arbrisséaux, cachées sous le feuillage où elles restent très-longtemps nt pour y épier leur proie. Quatre genres et plus de quarante espèces sont rapportés à cette Famille, dont nous présentons ici la distribution ue la méthode analytique. | Caracrères. Serpents Aglyphodontes, à crochets postérieurs en série continue avec ceux qui les precèdent.et sans intervalle entre eux. EE © (l , | carénées ou àlignesaillanté . . . 2. TRoPIDOKOTE. | médiocre; écailles} arrondi, peu allongé. 3. CoronezLe. lisses; museau Queue tronqué ettrès-court. 4. Simores. irès-longue et formant près dela moitié dutronc. . , 1. LEPTOPHIDE, 528 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. LT GENRE. LEPTOPHIDE.—LEPTOPHIS (1). Bell, CARACTÈRES ESSENTIELS. Serpents à crochets dentaires sans sullons , formant une série continue, maïs les postérieurs plus longs que les autres ; ayant le corps étroit et la queue très- longue. On reconnaît ces Serpents d’après ces indications. maisnous pouvons y ajouter d’autres détails. [ls sont, en général, très- grêles et fort longs : leur cou est mince en avant, de sorte que la tête, qui est longue elle-même, paraît un peu élargie en arrière. Les flancs et la queue étant un peu comprimés, font paraître le ventre anguleux en ce que ses gastrostèges sem- blent s’y joindre brusquement et que les urostèges , distri- buées sur deux rangs, paraissent également se redresser. Les écailles sont plus ou moins obliques, lisses chez quel- ques espèces, carénées chez d’autres. Les plaques sus-crâniennes sont au nombre de neuf, comme chez la plupart des Serpents. La rostrale est plus large à sa base et à peinerabattue sur le museau. La frontale moyenne se termine en arrière en un angle plus ou moins obtus , mais en avant, elle est élargie. Il y a une naso-frénale et une naso- rostrale, entre lesquelles l’orifice des narines est percé ; une pré-oculaire, deux ou trois post-oculâires , neuf sus-labiales , dont la cinquième et la sixième , et quelquefois la quatrième touchent à l'œil. Les plaques inter-maxillaires de la mâchoire inférieure sont au nombre de quatre; celles de la paire anté- rieure sont généralement moins longues que les postérieures. C'est avec les Dendrophides que les espèces de ce genre ont le plus de rapports ; mais elles en diffèrent parce que leurs (1) De A:rros , grêle, gracilis, et de O'@is , serpent, SYNCRANTÉRIENS. G. LEPTOPHIDE. 529 crochets dentaires ne sont pas absolument semblables entre eux. C’est cependant en raison de cette analogie, surtout pour les deux espèces dites queue lisse et émeraude que Boié, et par suite M. Schlegel, avaient inscrit ces deux espèces parmi les Dendrophides, et que M. Reinhardt y a placé également l’es- pèce que nous désignons , d’après lui, sous le nom de Chenonti. Le genre Leptophide, outre les trois espèces dont il vient d’é- tre question et deux Herpétodryas nommés par M. Schlegel, l'un perlé et l’autre Dipsas, en renferme quatre de plus. I devient un groupe assez naturel, excepté pour lune des es- pèces, dont les formes sont plus lourdes et dont la tête est à peine distincte du cou : c’est le Leptophis 10e Wiferus qui lie les Leptophides aux Tropidonotes. Ce genre a été fondé par M. Th. Bell, et voici le résumé du travail que ce savant naturaliste a inséré dans le Zool. jour- nal, t. 11, p. 922, sous ce titre : On Leptophina a group of Serpents comprising the genus Dryinus of Merrem and a newly formed Genus proposed to be named Leptophis. & Parmi les genres qui ont été établis, par suite du démem- brement du grand genre Coluber de Linné, aucun, dit M. Bell, n’est plus naturel que le genre Dryinus de Merrem; mais en examinant quelques autres Couleuvres de Linné, dont la con- formation et le genre de vie sont analogues, je trouve entre elles et ces Dryinus assez d’affinités pour les placer dans une même division générale ; quoique, sans le moindre doute, elles puissent être considérées comme génériquement distinctes des vrais Dryinus. C’est pour ces différents Serpents que je pro- pose le nom de Leptophis. » Les détails que M. Bell donne sur ce groupe des Leptophi- niens (Dryinus et Leplophis) faisant connaître des particula- rités intéressantes sur ce dernier genre; nous continuons cet extrait. « Tous les Serpents compris dans ces deux genres, dit-il, vivent dans les bois, et s’enroulant sur les branches des ar- REPTILES , TOME VII, J4, 930 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. bres, ils glissent de l’une sur l’autre avec élégance et rapidité. Leurs habitudes, la gracieuse légèreté de leurs formes, l'éclat des reflets métalliques des téguments de quelques uns d’entre eux et les teintes brillantes et changeantes de quelques autres, les placent parmi les espèces les plus intéressantes de l’ordre des Ophidiens. Leur nourriture se compose de grands insectes, de jeunes oiseaux efc., que les dimensions remarquables de leur tête, la largeur de leur bouche et la grande dilatabilité du cou et du tronc leur permettent d’avaler, malgré la petitesse apparente du diamètre de ces parties dans l’état de repos. » & Par leurs caractères généraux, les deux genres compo- sant ce groupe sont très-étroitement unis. Le corps est extré- mement long en proportion de sa largeur ; la queue atteint à plus de la moitié de la longueur du tronc, et dans quelques espèces, elle lui est égale; la tête est large et longue. La prin- cipale différence entre les deux genres consiste dans la forme du museau. Dans les Dryinus, la mâchoire supérieure dépasse l'inférieure, et elle est considérablement amincie vers l’extré- mité libre qui, dans quelques espèces, est distinctement poin- tue, relevée et mobile. Dans les Leptophides, le museau est obtus et la mâchoire supérieure dépasse à peine l’inférieure. » À ces différences, nous ajoutons cette autre très-1mportante, que les espèces rangées dans notre méthode, sous le nom de Dryinus, appartiennent au sous-ordre des Ophidiens opistho- glyphes, tandis queles Leptophides font partie de celuidesAgly- phodentes et sont classés dans la famille des Syncrantériens. C’est également cette disposition du systême dentaire qui éloigne ces Serpents d'arbres, que nous nommons Leptophides avec M, Th. Bell, des autres espèces arboricoles Aglypho- dontes, comprises dans le genre Dendrophide; ces dernières, enraison de l'égalité de longueur et de volume de leurs dents sus-maxillaires, ayant dû prendre place dans la famille des, Isodontiens, où elles constituent, comme nous l'avons vu, le premier groupe. SYNCRANTÉRIENS. G. LEPTOPHIDE. D94 À son genre Leptophide, M.Th. Bellrapporte quatre espèces: 4. Le Lept. purpurascens (Oxybelis æneus) ? 2.0 Le Lept. Ahætulla que nous conservons sous le nom de Lept. liocercus. 5.° Le Lept. œstivus Re devient l’Herpetodryas œstivus. (Isodontien.) Lo Le Lept, Mancas qui, comme le pense Wagler, ne pa- raît être autre chose que le Maniar de Russel, lequel est lui-même rapporté, avec raison, par M. Schlegel, au Dendrophis pictus. De ces quatre espèces, une seule fait donc partie du genre Leptophide tel que nous le délimitons : c’est le Coluber Ahæ- tulla de Linné ou liocercus du Prince de Neuwied, et elle devient le type autour duquel nous groupons plusieurs autres espèces. Wagler, qui a adopté ce genre, n’y range que le Coluber Ahætulla auquel il rapporte comme synonymes: Col. Richar- dii, Bory de St.-Vincent, et Col. liocercus, Neuwied. M. Schlegel n’admet pas le genre Leptophide. Du Leptophis ahætulla ou liocercus que Wagler, à l'exemple de Bell, a rangé dans ce genre, il fait un Dendrophide qu'il place en tête de ce dernier genre. Il en est de même de notre Leptophide émeraude nt , pour Jui, est un Dendrophide. Quant à notre Leptophide perlé, M. Schlegel le considère comme un Herpétodryas. Il en est de même pour notre Leptophide olivätre qu'il place dans ce dernier genre un peu vague, en lui donnant, comme désignation spécifique, le nom d’Herpetodryas dipsas, destiné à rappeler certaines analogies avec les Dipsadiens. Les observations qui précèdent expliquent pourquoi nous placons ici l'espèce que:M. Reinhardt a nommée Dendrophis Chenoni et qu'il a le premier fait connaître. Enfin, trois autres espèces qui appartiennnent à ce groupe sont nouvelles. 94 .* *‘AUXVAIIO *KONAH!) N'STIVUALVI SHANVE tn Æ *SANONVIA-SAHIVL 7 = *'TVUTLLUHA = e "ACAVUINA DA Æ (2) *NIVOIX HN < 2 *SAGNYT-XNAQ a = ‘AIS d ot Tr eR (=. cs *ASSII-A0 HN RE" Cet EE 72 TONSAID UN açdus açeue onbejd : sagu9189 uOU no sossI] JU017 9[ ANS 9 9[qn0pP + * + + * *“sopueq 9p sed es A a + + *Sapuvq S9p = co *T ‘9 * sed jueyonoy Âu apeugay onbejd £sto4) K "T''L ° HOUR JUEUIN0) “LT 'e ‘nou S911P[N90-Js0d S0[LIQ[-SNS {sapnu {S9]I0J-S91) "Le ‘mu 2 É S9PUEG"FAN9P SOUQILI R SAIIIPI9 Dee * + + + + *saounsIp ‘ajuaiedde SA Ce: po + + + + sounel soanjogonout sop ‘ sajueqqtes outod e [EU SOURIS + + + + + ononb eI 9p SoIIIL99 SJ ans Sau9109 9p Juiod f afpnu Ent —©©2#5 0 — en 0 NE ‘AŒHdOLAAT AUNHO9 NAT SHIAdSA SAG AAÔLLdONXS AVATAYL ‘2U01 NP S2[[29% Lo | SYNCRANTÉRIENS. G. LEPTOPHIDE. À, 59 I. ESPÈCES A ÉCAILLES CARÉNÉES. 1. LEPTOPHIDE QUEUE-LISSE. Leptophis liocercus. ; Neuwied. (Coluber ahætulla , Linnæus.) CaracrÈèREs. Pas de plaque frénale. Ecailles du tronc carénées, celles de la queue lisses. Synonymie. 1734. Séba. Thesaurus, Tom. IF, pl. 20. 1754. Coluber Ahætulla. Linnæus. Mus. Adolph. Frid. pag. 35, pl. 22, fig. 3. Dans cet ouvrage, l’auteur renvoie à ses Amænitates Acade- micæ Tom. I, pag. 115 et à son Systema naturæ p. 34, n.° 14. 1768. Natrir Ahætulla. Laurenti. Synopsis Reptiliun. p. 79. 4771. Le Boiga. Daubenton. quad. avip. Serp. Enc. Méthod. 1789. Le Boiga. Lacépède. Quadr. Ovip. et Serp. Tom. IT, pe 223 pl 14, he. 4 (1) 1802. La Couleuvre Boiga. Latreiïlle. Hist. des Rept. Tom. IV, pag. 112. 4802. Shaw. General Zool. Tom. III, part. 2 pag. 550. 1803. La Couleuvre Boiga. Daudin. Rept. Tom. VII , p. 63, pl. 84, tom. III part. 2. 1824, Coluber Richardäii. Bory de Saint-Vincent. Ann. des Sc. . natur. Avril. p. 408. 1824. Coluber liocercus. Neuwied. Abbild. zur. Nature. Bras. Livr. x1v , pl. 4. 1826. Leptophis ahætulla. Bell. (Th.) Zool. Journ. Tom. If, pag. 328. 1830. Leptophis “ie Wagler. Syst. Amph. pag. 183, Gen. 58. 1831. Ahætulla. . . ... Gray. Synopsis. Rept. pag. 16. (3) On peut citer comme un des morceaux les plus élégants de notre littérature la brillante description que M. de Lacépède a faite de ce beau Serpent. , 554 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. 1837. Dendrophis liocercus. Schlegel. Phys. des Serp. Tom. I, pag. 1456 et Tom. II, pag. 224. 1848. Dendrophis liocercus. Guichenot. Fauna Chilena. Rep- tiles, pag. 88. CR de Chile por CI. Gay.) DESCRIPTION. Formes.-La légérelé des formes, la longueur et la gracilité de la queue déjà signalées par Linné (Mus.), font de ce Dons le type le plus remar- quable du genre. Les yeux sont grands ; le museau est assez court et horizontal. La fente de la bouche est un peu ondulée vers les commissures des lèvres. Ecaicszure. L'absence de la plaque frénale est le caractère si essentiel- lement distinctif, qu'il pourrait suffire à lui seul pour s'opposer à toute confusion entre cette espèce et ses congénères. Il y a, de plus, dans la conformation et dans la disposition des autres plaques de la tête , des particularités utiles à signaler. Ainsi, les frontales antérieures beaucoup plus larges que longues, sont fortement rabattues sur les faces latérales du museau où elles occupent, chacune de son côté, la place de la plaque frénale et descendent jusqu'aux sus-labiales , qui sont fort basses, surtout les trois où quatre premières, à cause de l’étendue de l’espace occupé par ces pré-frontalés et par les fron- to-nasales, qui repoussent en bas lés deux nasales entre lesquelles la na- riné est percée. Auù delà de ces quatre premières sus-labiales , il y en a deux plus hautes, qui touchent à l'œil, et enfin, le nombre de neuf est complété par trois autres plaques. Les sus-oculaires sont un peu bombées et leur bord interne arrondi est en contact avec le pan latéral correspondant de la frontale moyenne, lequel estlégèrement concave. L’extrémité postérieure de cet écusson central pré- sente un angle oblus. Les pariétales, peu développées, et à pan externe oblique d’arrière en avant et de de dehors en dedans, sont séparées des lames sus-labiales par trois plaques temporales formant ensemble un triangle à sommet an- térieur. < Il y a une pré-oculaire concave, deux et quelquefois trois post-oculaires. Les écailles du tronc sont carénées, et disposées sur 15 rangées longitu- dinales ; celles de la queue, au contraire, sont lisses. Gastrostèges : 161-167 ; 1 anale double ; urostèges : 148-150 également divisées. Toutes’ces plaques des régions inférieures forment une sorte de carène SYNCRANTÉRIENS" G. LEPTOPHIDE. À. 595. : dans le point où elles se plient pour gagner soit les flancs, soit les côtés de la queue. Cororarion, Linnæus, dans son langage élégant ef concis , a donné une excellente représentation des couleurs de ce Serpent à reflets métalliques, lorsqu'il a dit (Mus.) : D'une couleur verte et dorée très éclatante; écailles _du dos noires à leur pointe, d’où résulte, par la réunion de ces macula- tures , l'apparence de lignes noires transversales ; une bande noire traver- sant l'œil. Tel est , en effet, le système de coloration d’un certain nombre d’indi- vidus de cette espèce, mais ce n’est pas celui que le Prince de Neu- wied a décrit et et figuré que nous trouvons exact pour d’autres échantillons qui sont , comme le dit l’illustre voyageur , d’un gris-brunâtre en dessus, ayant l’extrémité antérieure des écailles vertes, avec les carènes des écailles dorsales plus foncées que tout le reste et enfin, avec le dessus de la tête d'un vert clair. M, Schlegel signale, un L. Liocercus rapporté du Chili pour le Musée de Paris par M. d’Orbigny et qui est d’une belle teinte verte uniforme. On pourrait, à l'exemple du savant Ophiologiste de Leyde , considérer ce Ser- pent comme le type d’une variété de climat. Dimensions. Ce Serpent a quelquefois plus d’un mètre. Le fait le plus important est la longueur proportionnelle de la queue relativement au tronc qui est lui-même gréle et très-allongé. Nos mensurations sont presque complètement d'accord ayec celles du Prince de Neuvwied , car il indique la . queue comme ayant les sept douzièmes de la longueur totale et nous trou- vons sur les nombreux échantillons de notre collection, qu’elle en occupe les deux tiers. Parme. Nous possédons un grand nombre d'exemplaires , qui nous ont été adressés del’Amérique du Sud, les uns du Chili, par M. d'Orbigny (Variété verte), d’autres de Cayenne et quelques-uns du Brésil par MM. de Castelnau et Emile Deville. Nous en avons reçu de la Trinité et M. Plée en a envoyé de la Martinique. Morurs. Ce Serpent se met en embuscade sur les branches où il attend les oiseaux, et tous les petits vertébrés grimpeurs. Il se nourrit aussi de Reptiles. Wagler et M. Schlegel ont trouvé dans le ventre de ce no plu- sieurs débris reconnaissables d'oiseaux tels que ceux d’un Pluvier et d'un Tangara. | Opservarions, Ainsi que le fait remarquer M. Schlegel , ce Serpent dé- signé d’abord sous le nom de Ahætulla par Linné est de la même espèce que celui qui est représenté dans Séba (Tom. IT, pl. 20.) et qui a été suc- cessivement rapporté à différeñts genres. C’est, en définitive, le même 556 OPHIDIENS AGLYPHODONTES, Ophidien que celui qui a été nommé plus tard Boiga par nos auteurs fran- çais. M. le Prince de Neuvwied l’a très-bien représenté d’après l'individu qu'il a donné au Musée de Leyde. M. Gray , dans son Synopsis of Rept. p. 16, en a constitué le type d’un genre sous le nom de Ahætulla et Wagler, qui a adopté le nom de Zepto- phis proposé par M. Th. Bell y a conservé cette espèce, à l'exemple de ce savant Erpétologiste anglais. 2, LEPTOPHIDE MEXICAIN. Leptophis mexicanus. Nobis. CaracrÈères. Ecailles à fortes carènes sur le tronc et sur la queue; deux post-oculaires ; huit paires de plaques sus-labiales ; teinte d’un vert à reflets métalliques, très-analogue à celle du Leptophide queue lisse. (1) Le DESCRIPTION. Formes er Ecaicrure. La ressemblance entre ce Leptophide et celui qui vient d’être décrit est très-frappante, si l’on s’en tient à la conforma- tion générale. Quand on l’examine avec attention, on découvre cependant des différences fort notables et qui démontrent que ces deux Serpents ap- partiennent à des espèces parfaitement distinctes. 1.0 Ici, les écailles de la queue sont carénées comme les écailles du troné; ce caractère, qui est commun aux six espèces du genre placées à la suite de la première est donc, relativement à celle-ci, un caractère im- portant. 2.0 De plus, la plaque frénale ne manque pas et présente les dimen- sions ordinaires. 3.° Puis, au lieu de neuf paires de plaques sus-labiales, il n’y en a que. huit dans le L. mexicain. C’est également un bon moyen de distinction relativement au Leptophide émeraude où l’on en compte neuf; mais en outre, il y a, chez ce dernier, une particularité qui manque dans notrenou- velle espèce : nous voulons parler du contact qui a lieu chez le L.émeraude, entre les extrémités du bord antérieur de la frontale moyenne avec l’ex- (1) Chez cette espèce, comme chez toutes celles qui suivent, dans ce genre, on voit une plaque frénale. Son absence chez le L. queue lisse est donc une exceplion remarquable qui a dû être signalée dans la diagnose, SYNCRANTÉRIENS, G. LEPTOPHIDE. 9. 097 {rémité supérieure des pré-oculaires repliées sur la face supérieure du mu- seau. 4° Les écailles du tronc sont moins grandes, en losanges moins allon- gées, et par suite, moins obliques que celles du Leptophide queue lisse, qui, d’ailleurs en a deux rangées longitudinales de plus, car il en a 17 et le L. mexicain en a 15 seulement. On compte chez ce dernier 157-169 gas- trostèges, une anale divisée et 138-154 urostèges sur un double rang. 5. Une dernière dissemblance enfin, démontre que l’espèce décrite ici est distincte de celle qui la précède et de celle qui la suit: c’est la diffé- rence d’origine. Tandis, en effet, que la première est de l'Amérique du Sud et l’autre de la côte de Guinée, la nouvelle a été recueillie au Mexique. CozorarTion. Les reflets métalliques de la belle teinte verte qui colorent les téguments, rappellent le brillant systéme de coloration des Leptophi- des queue lisse et émeraude. Derrière la tête, il part, de chaque côté, une ligne noire interrompue, qui ne tarde pas à disparaître. Dimensrons. Le sujet le plus long porte 1m,26 et la queue occupe pres- que le tiers de la longueur totale, car elle à Om,46 ; la tête et le tronc ont ensemble Om,80. Patrie. Les deux individus qui représentent cette espèce nouvelle au Musée de Paris proviennent du Mexique. Ils ont été l’un et l’autre acquis par l'Administration. 3. LEPTOPHIDE ÉMERAUDE. Leptophis smaragdinus. Nobis. (Dendrophis smaragdinus. Boié.) Caracrères. Ecailles à fortes carènes sur le dos et sur la queue; deux post-oculaires; teinte d’un vert brillant, uniforme, sans bandes. SYNONYMIE. Dendrophis smaragdinus, Boie. Erpétologie de Java (manuscrit). 1837. Dendrophis smaragdina, Schlegel, Physion. des Serp. t.r, p. 198et t. 11, p. 237. DESCRIPTION. Forues. Cet Ophidien est svelte, élancé ; la queue est longue et très-dé- liée. La tête est plus épaisse et le museau plus long que dans l’espèce pré- 558 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. cédente. Les yeux, comme dans cette dernière, sont très-grands, si même ils ne le sont davantage. Ecarzcure. Le bord antérieur de la frontale moyenne est fort large et il touche, par chacune de ses extrémités, à la pré-oculaire, qui se replie sur la face supérieure de la tête. Les fronto-nasales sont plus longues d’avant en arrière que les frontales antérieures. Il y a neuf paires de plaques sus-labiales et deux post-oculaires. Les écailles sont carénées, allongées, losangiques et ma sur le tronc en 15 rangées. longitudinales. On compte 159 gastrostèges, une anale double et 154 urostèges égale- ment divisées. Cozorarion. Quand l’épiderme est détruit, la couleur est un beau vert émeraude plus foncé vers les flancs que partout ailleurs, Il y a, en outre, des reflets métalliques encore visibles quand l'enveloppe épidermique est intacte, mais alors l’animal est d’un vert plus foncé, comme nous pouvons le constater sur un échantillon bien conservé. M. Schlegel indique de petites bigarrures blanches, qui se voient quel- quefois sur les côtés du cou. Nous ne les trouvons pas. Dimensions. L'exemplaire le plus long du Musée dé Paris a Om,89 en y comprenant la queue, dont l’étendue est de Om,55. Pari. Le Musée de Paris n’a possédé pendant long-temps qu’un seul individu originaire de la côte de Guinée êt portant une ancienne étiquette ainsi conçue : Couleuvre cyanée (Coluber cyaneus). Séba II, XLIIE, 2. Dernièrement, on a reçu de M. Aubry-Lecomte, qui a fait un envoi tré$-in- téressant d'animaux du Gabon (juillet 4853), un spécimen moins grand que celui dont nous venons de faire connaître les dimensions, mais en trés- bon-état de conservation. L’exemplaire, qui a servi de type à Boié faisait partie de l’ancien Cabinet de Leyde, qui depuis , en a reçu de la Côte-d'Or. Cette espèce, comme on le voit par les détails qui précèdent, est donc originaire de la côte occidentale d'Afrique, Orsenvarions. M, Schlegel a bien constaté la disposition des dernières dents sus-maxillaires et qui est commune à tous les Serpents que nous avons, par cela même, rapportés à la famille des Syncrantériens. Cet ha- bile zoclogiste indique aussi le développement d’un des lobes de la glande salvaire. # SYNCRANTÉRIENS. G. LEPTOPHIDE, 4, 599 4. LEPTOPHIDE PERLÉ. Leptophis margaritiferus. Nobis. CaracTères. Ecailles du tronc à carènes peu saillantes et por- tant chacune une tache d’un jaune vif se détachant sur un fond d'un brun verdâtre : d’où résulte, sur les régions supérieure et latérales du tronc et de la queue, une élégante moucheture. Synonyme. 1837. Herpetodryas margaritiferus, Schlegel. Es- sai sur la Physionomie des Serp. t. I, p, 151 et t. IE, p. 184. DESCRIPTION. Cette espèce se distingue des deux précédentes, outre les caractères énon- cés dans la diagnose et ceux que nous indiquons plus loin, par la forme plus cylindrique du tronc qui est, en même temps, un peu plus court et plus ramassé. La tête est épaisse, légèrement bombée en dessus, assez distincte du tronc. Les yeux sont grands. Xl n’y a rien de particulier à noter relativement aux plaques sus-cépha- liques, si ce n’est qu’elles sont assez peu developpées. La frénale est basse, la frontale antérieure se repliant, par son extrémité externe, sur la face latérale du museau. ï On compte neuf paires de plaques sus-céphaliques, dont la quatrième contribue à peine à former le bord orbitaire inférieur, qui est presque ex- clusivement constitué par les cinquième et sixième plaques. Les sous-maxillaires antérieures, au lieu d’être un peu moins longues que les postérieures, comme dars les espèces précédentes, leur sont égales. M. Schlegel a compté 19 rangées longitudinales d’écailles; nous n’en trouvons que 17. Il y a 115 gastrostèges environ, une anale double et 113 urostèges également divisées. CororaTion. On peut dire, avec M. Schlegel, qui a le premier décrit cette espèce, d’après un individu alors unique au Musée de Paris, (p. 184), que le joli dessin dont elle est ornée la rend tout-à-fait remarquable et en fait une des plus belles parmi les Serpents d’arbre. Les mouchetures jaunes qui sont en nombre égal à celui des écailles, puisque chacune de celles-ci en porte une, donnent à cette livrée, ainsi perlée de jaune sur les teintes sombres du fond, un aspect élégant qui rappelle, par sa disposition générale, le plumage de la pintade. Le desus de la tête est d’un brun jau- nâtre, Le bord postérieur de chaque gastrostège et de chaque urostège est 540 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. plus ou moins bordé d’un brun foncé, qui se détache sur la nuance vert- jaunâtre des régions inférieures. Drmexsions. Ce Serpent est d’une taille à peu près égale à celle des deux premières espèces ; la queue est égale à la moitié dé la longueur to- tale de l’animal. Parri. L'individu type del’Herpetodryas perlé, de M. Sehlegel, a été adressé de New-York par M. Barabino. Depuis, nous en avons reçu deux beaux échantillons, pris par M. A. Morelet, dans le Peten (Amérique cen- trale), et quatre autres originaires, les uns du Mexique, les autres de la Nouvelle-Orléans. M. Duchassaines en a recueilli un à Panama. 5. LEPTOPHIDE A DEUX*BANDES. Leptophis bi-vittatus. Nobis. Caracrères. Ecailles à carènes bien apparentes ; deux plaques post-oculaires. Sur la ligne médiane du dos, deux bandes noires commencant à un décimètre environ en arrière de la tête et sé- parées, dans toute leur longueur, par un Re intervalle où se voit la couleur du fond. DESCRIPTION. Formes. Par toute leur conformation, les Serpents que nous rangeons _ dans cette espèce, se rapportent bien au genre Leptophide. Le corps est assez grêle et la queue longue. La tête est distincte du tronc; elle estun peu DORE sur le vertex et le museau est légèrement incliné en bas. Ecarrzure. Les neuf plaques sus-céphaliques ordinaires; aucune n'offre des particularités qui méritent d’être spécialement signalées. II faut dire cependant que la largeur de la plaque frontale moyenne diminue peu de son bord antérieur à son extrémité postérieure où elle se termine en un angle obtus. L’œil est bordé, en arrière, par deux post-oculaires. De plus, il y a, de chaque côté des pariétales, quatre grandes plaques temporales disposées sur deux rangs. On compte neuf paires de sus-labiales, dont la quatrième atteint l’œil par son angle supérieur et postérieur, mais la por- tion inférieure du cercle squammeux de l'orbite est surtout formée par les cinquième et sixième. Les sous-maxillaires antérieures sont plus courtes que les postérieures. Les écailles du tronc forment 17 rangées Jongitudinales, SYNCRANTÉRIENS. G. LEPTOPHIDE. 6. D4 Ïl y a 452 gastrostèges, 1 anale, double et 109 urostèges également divisées. | CororarTion. La teinte générale des parties supérieures est un vert bru- nâtre élégamment relevé, dans la première moitié du tronc environ, par de petites lignes jaunes très-fines qui, occupant les bords de la moitié anté- rieure de la losange que représente chaque écaille, forment un nombre considérable de petites taches jaunes angulaires, à sommet antérieur. Dans le premier décimètre environ de la longueur du dos, on voit des stries transversales irrégulières formant de petites bandes interrompues. Au delà, l’aspect change, car à partir de ce point, deux bandes d’un brun ‘foncé commencent ; elles sont assez larges et séparées, dans toute leur étendue, par un petit intervalle où paraît la couleur plus claire du fond. Elles se continuent jusqu’au bout de la queue. Il faut noter enfin qu'au niveau du milieu du tronc, on voit apparaître sur chaque flanc, une ligne fine de la même nuance que les deux bandes médianes et se prolongeant comme elles jusqu’à la pointe de la queue. Derrière l’œil, il y a une large tache noire. Le bord libre de chaque gastrostège est plus ou moins complètement bordé de noir. Rien de semblable ne se voit sur les urostèges. Dimensrons. Le plus grand de nos échantillons est long de 0m,68, ainsi répartis : 4% pour la tête et le tronc, et 24 pour la queue. Patrie. C’est dans la Nouvelle-Grenade (Amérique du Sud), que ces Serpents ont été trouvés. Le Muséum en possède trois parfaitement iden- tiques et dont deuxnt bien conservé leurs couleurs. Le troisième est un peu plus altéré, mais on remarque cependant très-bien sur ses téguments … toutes les particularités du systême de coloration que nous avons décrites plus haut. 6. LEPTOPHIDE TACHES BLANCHES. Leptophis albo- maculatus. Nobis. Caractères. Carènes des écailles extrêmement prononcées sur toutes les rangées longitudinales du tronc et de la queue; yeux très-grands; sur toute la longueur du dos et de la queue, deux sé- ries latérales et parallèles de taches blanches. DESCRIPTION. Forues. Par l’ensemble de sa conformation, cet Ophidien se rapproche 542 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. des Leptophides déjà décrits. Cependant, les flanes et les côtés de la queue sont plus arrondis et la queue est proportionnellement moins longue. Ecancure. Les neuf plaques sus-Céphaliques ordinaires. La plaque frontale moyenne est large en avant et peu rétrécie en arrière où elle se termine en un angle obtus. Il y a trois post-oculaires et neuf paires de plaques sus-labiales. La quatrième, par son angle supérieur et postérieur, touche à l’œil, mais le bord squammeux orbitaire est presque complète- ment formé inférieurement par les cinquième et sixième plaques de Ja lè- vre. Au-delà, ces plaques ont plus de hauteur que celles qui les précèdent. Les sous-maxillaires postérieures sont plus longues que les antérieures. On compte 17 rangées longitudinales d’écailles, 160 gastrostèges, 1 anale double et 74 urostèges également divisées. Cororariox. Autant qu’on peut en juger, d’après le seul individu que la Collection possède, la teinte générale des parties supérieures est un brun verdâtre foncé. Il n’y a pas de taches sur le vertex; la lèvre supérieure est jaunâtre et surmontée de chaque côté, derrière l’œil, d’une petite bande noire. A un décimètre environ en arrière de la tête, on voit apparaître, de cha- que côté du d6s, de petites taches blanches irrégulières, occupant, sur trois ou quatre écailles, les points par lesquels ces écailles se touchent; elles sont bordées de noir. Elles sont fort régulièrement espacées, séparées entre elles par un espace d’un centimèlre environ et elles se continuent jusqu’à l'extrémité de la queue. Sur la ligne médiane, il y a une série de petites lignes transversales noires, flexueuses, régulièrement espacées et séparées par un intervalle d’un demi-centimètre seulement, de sorte que leur nombre est double de celui des taches ocellées qui viennent d’être dé- crites, En dessous, la teinte est d’un vert olive à peine marqué de noir, mais dans les points où l’épiderme s’est détaché, on voit de nombreuses macu- latures aux extrémités de chacune des plaques de la région inférieure, et le milieu de chaque gastrostège porte un petit trait longitudinal noir. Diuexsroxs. Le tronc et la tête ont une longueur de 0,57 et la queue de 0,18. En tout 0,75, Parnis. Le type de cefte espèce que nous n’avons pu rapporter à aucune de celles qui sont décrites par les auteurs provient de Java, et le seul échan- tillon par lequel elle nous est connue a été donné à notre Musée par l'il- lustre professeur 3, Müller de Berlin, gYNCRANTÉRIENS. G. LEPTOPHIDE. Ÿ. B4% 7. LEPTOPAIDE VERTÉBRAL. Leptophis vertebralis. Nobis. e Caracrères. Une seule plaque pré-oculaire , la frénale tenant lieu de l’inférieure et s'étendant jusqu’à l'œil, dont elle contribue ainsi à former en avant le cercle squammeux orbitaire (1). Une ligne claire sur le milieu du dos, coupée, à INLENYA RES égaux ef réguliers, par une série de points noirs. DESCRIPTION. Formes: Entre cette espèce et la précédente, on remarque certaines analogies de conformation ; cependant la queue est ici d’une longueur pro- portionelle un peu plus considérable , la lête un peu plus épaisse et l'œil un peu plus grand. : Ecarnrure. C’est surtout par la forme bizarre de la plaque frénale que le Leptophide vertébral se distingue de tous ses congénères. Cette plaque, en effet, se prolonge, d’une manière insolite, au devant de la pré-oculaire unique, pour venir s'étendre jusqu’à l'œil, en tenant la place de la seconde pré-oculaire. 1 y a trois post-oculaires. On compte neuf paires de plaques su3-labiales, dont la quatrième et la cinquième touchent à l’œil et dix paires desous-labiales. Les sous-maxillaires antérieures sont plus larges et plus courtes que les postérieures. Les écailles du tronc portent des carènes bien apparentes; elles sont allongées et disposées sur 17. rangées longitu- dinales. IL y a 165 gastrostèges, 1 anale double et 104 ee également di- visées. CoLorarTion. Outre les caractères déjà indiqués, ce nouyeau Leptophide offre des particularités distinctives. DT (4) Dans le tableau synoptique de la division des espèces , nous avons opposé au Leptophide vertébral le L. taches-blanches , par ce caractère que sa plaque frénale ne touche pas à l’œil. Ilest à peine nécessaire de faire observer que ce caractère, employé pour faciliter la construction du tableau, est commun à tous les Leptophides autres que le vertébral. Or , de même que l'absence de cette plaque, chez le L., à queue lisse, constitue un caractère essentiellement distinctif, on peut attacher de l'importance, comme moyen de classification, à la PER + de la frénale chez le Z. vertébral, 544 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. Ainsi, sur un fond d’an brun verdâtre, on voit courir sur toute Îa ligne médiane du dos, depuis l’occiput, une série de petites taches noires occu- pant à peine la largeur de deux écailles et disparaissant un peu au delà de l'origine de la queue. Elles sont séparées entre elles par un intervalle de 0,008 environ et coupent ainsi très-régulièrement une ligne dorsale plus claire que le fond et qui paraît même blanche dans les points où l'épi- derme manque, Aucune autre tache ne se voit sur les régions supérieure et latérales du tronc, dont la région inférieure, au contraire, qui est d’un jaune branätre, porte une série de bandes grisâtres irrégulières, qui occu- pent le bord antérieur ou adhérent de chaque gastrostège et de chaque urostège. De plus, chacune de ces grandes plaques, tant du ventre que de la queue, est marquée, à ses deux extrémités, d’un point noir. Ces points, au reste, commencent à être visibles seulement au delà du premier quart du tronc. C’est également à partir de ce point, que la bordure sombre du bord antérieur devient apparente. Il n’y a pas de taches sur la iêle, mais au- dessus de la lévre, qui est d’une couleur claire, on voit, de chaque côté, une petite bande noire étendue de l’œil à la commissure. Diuexsions: La longueur totale du seul échantillon de cette espèce nou- velle, dont il devient le type, est de 0,8%, ainsi répartie : Téte et Tronc, long. 0,57. Queue, long. 0,927. Patrie. Ce Serpent a été pris à Manille par M. Liautaud , chirurgien- major de la frégate la Danaïde, et qui en a fait présent au Muséum. II. ESPÈCES A ÉCAILLES LISSES. 8. LEPTOPHIDE BANDES-LATÉRALES. Leptophis latefalis. Nobis. Sur un fond d’un brun verdâtre, de petits traits blancs occupant irrégulièrement l’un des bords des écailles, et en nombre variable suivant les individus ; sur chaque flanc, une bande jaune étendue le plus souvent de la tête à l'extrémité de la queue, mais quel- quefois interrompue vers le milieu de la longueur du tronc. DESCRIPTION. Formes. Cette espèce, un peu moins élancée que les précédentes , s’en distingue aussi par le volume proportionnel moins considérable des yeux, Le museau est un peu incliné en bas, vers son extrémité antérieure, SyYNCRANTÉRIENS. G. LEPTOPHIDE, 8. 545 Ecarzrore. Les neuf plaques sus-céphaliques. La frontale, moins effilée que dans la plupart des Leptophides, a une largeur presque égale en avant et en arrière, où elle.se termine en un angle obtus; elle est un peu moins jongue que les sus-oculaires. Les pariétales sont courtes et ramassées; la frénale est presque carrée; il y a une seule pré-oculaire haute et deux post-oculaires. On compte huit paires de plaques sus-labiales, dont la quatrième et la cinquième touchent à l'œil et neuf à la lèvre inférieure ; la cinquième est la plus grande de toutes. Les sous-maxillaires antérieures sont beaucoup moins longues que les postérieures. Les écailles qui sont lisses, sont disposées sur 19 rangées longitudinales. Gastrostèges : 161-166; anale double, urostèges également divisées : 91-95. CoLorarion. Le trait le plus saillant dans la disposition des teintes, est la présence sur chaque flanc d’une bande jaunâtre claire qui, sur tous nos échantillons, à l’exception d’un seul, se prolonge depuis la tête jusqu’à l'extrémité de la queue. Elle n’occupe pas complètement la largeur des écailles qui forment les quatrième et cinquième rangs au-dessus des gran- des plaques inférieures, dont elle est quelquefois séparée par de peti- tes linéoles blanches, dans cette région, formant un dessin fort élé- gant en suivant régulièrement les bords latéraux des écailles d’une même rangée , lesquelles se trouvent ainsi avoir chacune une bordure blanche ovalaire , interrompue à ses deux bouts. Ces mêmes petites linéoles sont également répandues d’une façon irrégulière et en nombre variable sur le dos, et en relèvent ainsi plus ou moins la teinte brun-verdâtre assez foncée. À chaque extrémité des gastrostèges, on remarque un point noir; tan- tôt ces points sont accompagnés de mouchetures noires ; tantôt , au con- traire , les régions inférieur?s sont d’un brun jaunâtre uniforme. Dimexsions., Tête et Tronc, 0",57. Queue, 0",25. Long. totale, Q",80. Patrie. Les types de ce Leptophide, dont nous n’avons trouvé la des- cription dans aucun auteur, ont été adressés de Madagascar au Muséum. Ils sont au nombre de quatre, 9. LEPTOPHIDE DE CHENON. Leptophis. Chenonit. Nobis. {Dendrophis Chenonii Reinhardt.) CaracrÈèREs, Teinte générale d’un vert clair, quelquefois rele- REPTILES , TOME VII, 30. 546 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. vée par de petites taches jaunes régulièrement disposées sur le milieu du bord externe des écailles. Synonyme. 1843. Dendrophis Chenonii, Reinhardt, Beskri- velse af nogle nye slangearter (Det Konglike Danske videnska- bernes selskabs Naturvidenskabelige og Mathematiske afhand- linger, t. X, p. 246, tab. 1, fig. 13 et 14. DESCRIPTION. Forwes. La conformation générale de ce Serpent justifie parfaitement le rang que M. Reinhardt lui a assigné parmi les espèces arboricoles. Si nous ne le laissons pas avec les Dendrophis, c'est qu'il n’est pas Isodon- tien comme ces derniers. En raison de la disposition du systéme dentaire, il a dû prendre place dans la famille des Syncrantériens, et parmi ceux-ci, dans le genre Lep- tophide, qui réunit les Serpents d'arbre rapportés à ce groupe. Ecarzzure. Les particularités distinctives tirées de la conformation des plaques du vertex sont peu nombreuses. La plaqué frontale moyenne est allongée et assez étroite, parce que les sus-oculaires sont larges et il en résulte que les bords latéraux de la fron- tale avec lesquels ils sont en contact par leur bord interne et convexe sont, au contraire, COnCaves. Les pariétales sont étroites. Il y a une pré-oculaire et deux post-oculaires. La frénale, plus longue que haute, représente un parallélogramme ré- gulier. On compte neuf paires de plaques sus-labiales dont la quatrième , par son angle supérieur et postérieur, ainsi que la cinquième et la sixième tou- chent à l’œil ; dix paires de sous-labiales et deux de sous-maxillaires de lon- gueur presque semblable. ÿ ; Les écailles du tronc sont lisses et disposées sur 15 rangées longitudina- les. Le nombre des gastrostèges, compté par M. Reinhardt sur quatre individus, a varié de 164 à 177 et par nous, sur trois échantillons, a été de 165 à 171. L’anale est double et nous trouvons 110-115 urostèges égale- ment divisées; M. Reinhardt a noté 108-126. CororaTiox. Le naturaliste Danois a indiqué seulement la teinte verte de ce Serpent dont il dit dans la diagnose : Corpore toto læte viridi. Il y a cependant une particularité remarquable du systéme de Coloration qui consiste en un semis trés-régulier de petites taches jaunes. Elles sont toutes placées sur le milieu du bord externe de l’écaille où l’on n’en voit qu'une, SYNCRANTÉRIENS. G. LEPTOPHIDE. O et AO. BAT si ce n’est sur la rangée médiane, dont les écailles en portent une de cha- que côté. Elles forment, par leur ensemble, des lignes longitudinales ponc- tuées. Chez le seul individu où nous les voyons, elles ne dépassent pas la première moitié du tronc. Tout le reste est uniformément vert. Les régions inférieures sont plus claires et l’on n’y voit aucune tache, ni aucune bande, de même que sur la tête. Dimensions. La longueur totale du plus grand spécimen est de-0",93, la téte et le tronc ayant 0",66 et la queue 0m,27, Parrie. Ce grand Leptophide a été acquis par Bibron en Hollande, comme étant le Dendrophide de Chenon, ainsi que l’indiquait, au reste, une étiquette fixée à l’animal à l’époque de l'acquisition et qu’on a con- seryée. La description qui précède, faite d’après nature, convient en tout point à celle de M. Reinhardt. Il n’y a donc pas de doute sur l'identité de ce sujet avec les types du zoologiste Danois, qui nous apprend que cette espèce habite la côte de Guinée. L'origine du spécimen dont je viens de parler n’est pas connue ; mais les deux autres que le Musée de Paris pos- sède, ont été recueillis en Afrique, l’un par M. D’Arnaud pendant l’expé- dition au Nil blanc qu'il commandait, et l’autre au Cap de Bonne-Espé- rance par M. Jules Verreaux. 40. LEPTOPHIDE OLIVATRE. Leptophis GIE Gÿ Nobis. {Herpetodryas dipsas, Schlegel.) Caracrères. Plaque anale simple; teinte générale d’un vert olive foncé et uniforme en dessus, et d’un jaune brunâtre en des- sous, beaucoup plus foncé en arrière que dans la région anté- rieure. SYNONYME. 1837. Herpetodryas dipsas, Schlegel. Essai sur la physion. des Serp., t. I, p.153, ett. IE, p. 197. . DESCRIPTION, Formes. La phrase suivante de M. Schlegel explique le classement qu'il a adopté pour ce Serpent: « Il rappelle par ses formes, dit-il, l’'Er- CS PO RE ARE A A R (1) Nous avons substitué cette épithète à celle de Dipsas par le mo- tif qui, plusieurs fois dans cet ouvrage, nous a guidés pour de semblables changements, les dénominations génériques ne pouvant pas, en bonne no- menclature, être employées comme noms spécifiques, 30." 548 OPHIDIENS AGLYPHODONTES, pétodryas caréné, mais il a la tête plus large qu’à l’ordinaire, et par cette raison, assez semblable à celle des Dipsas, genre dont il se distingue en ce que ses grands yeux ont une prunelle orbiculaire. » Ces remarques sont parfaitement justes; mais cette espèce arboricole, malgré les analogies de sa conformation générale avec les Herpétodryas , ne peut pas étre laissée dans ce groupe qui appartient, comme nous l’avons vu, à la famille des Isodontiens. Quant au nom spécifique proposé par le savant Erpétolo- giste Hollandais, nous avons expliqué, dans la note qui précède, pourquoi nous ne l’avons pas accepté. Le corps est un peu comprimé; l’abdomen est assez convexe’et revétu de bandes extrémement larges. Ecarcrure Les neuf plaques sus-céphaliques ordinaires. Les écailles du tronc lisses et lancéolées sur le cou, deviennent très-larges sur les par- ties postérieures en prenant une forme carrée ou hexagone. Elles sont disposées sur 13 rangées longitudinales. On compte 194 gastrostèges, 1 anale non divisée et 150 urostèges dou- bles. CozoraTion. Nous reproduisons les indications données par M. Schle- gel d’après l’échantillon du Musée de Paris et qui est le type de l’espèce. Elles sont , d’ailleurs, très-exactes, « Un beau noir (ou plutôt une teinte olivâtre foncée) oceupe tout le dessus; le dessous de la queue est plus clair et cette teinte pâlit encore, à mesure qu’elle s’avance vers la tête où elle forme des marbrures souvent très-fines et disposées par taches. La teinte de fond des régions inférieu- res, laquelle est d’un jaune d’ocre brunâtre, devient alors très-apparente, en occupant l’abdomen et le dessous de la tête jusqu'aux lèvres et en se prolongeant sur les côtés du cou, sous la forme de larges taches trian- gulaires. Dimensions. Ce Serpent est très-grand. Sa longueur totale est de 1",85, ainsi décomposée : T'éte et Tronc 1,26, Queue 0,57. Parme. C’est aux Célébes que MM. Quoy et Gaimard ont recueillile bel et grand Ophidien que M. Schlegel a le premier décrit en le consi- dérant, avec raison, comme le type d’une espèce nouvelle, Il est encore unique dans notre Musée, SYNCRANTÉRIENS. G. TROPIDONOTE. 549 II.e GENRE. TROPIDONOTE. — TROPIDONOTUS. Kuhl (4). CARACTÈRES ESSENTIELS. Les mâchoires lonques , les crochets de la supérieure formant une série longitudinale continue , quoique les dermers, ou les postérieurs, soient généralement plus forts el plus longs à peu près de moitié, el jamais cannelés; les écailles du dos, et le plus souvent celles des flancs, portant une ligne saillante ou une sorte de carène. Queue médiocre pour la longueur. Les véritables caractères de ce genre, tels que nous venons de les exprimer, sont faciles à reconnaître. D'abord, comme chez toutes les Couleuvres syncrantériennes, les crochets lisses | ou sans cannelures qui sont tous semblables pour la cour- bure et pour la forme, restent disposés sur les os maxillaires et principalement à la mâchoire supérieure, en une rangée con- tinue. Quoique leur longueur relative ou réciproque varie suivant l’âge et les espèces , on remarque constamment que les deux ou trois derniers crochets sont du double plus longs et plus gros que ceux qui les précèdent. C’est, au reste, ce que nous avons cherché à indiquer en donnant à la famille dans laquelle ce genre se trouve très- notablement inscrit, le nom de Syncrantériens, indiquant qu'il ya de grosses dents postérieures faisantsuite, sans intervalle, à celles qui leur sont antérieures. Cette particularité les distingue des Serpents bre dags la Famille suivante, caractérisée par un espace intermédiaire libre, par le défaut d’un ou de deux crochets de la série et PEER CPP MR LU SAN LEE RE OUR OR EU TT AG ET PRE PACA RE PA ALL (LOUE ERP QE # (1) De Tporis=idos , carina, ligne saillante du milieu , carène , et de Noros, dorsum , dos. A 550 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. ensuite par la présence, au-delà de cet intervalle, de trois ou quatre dents toujours plus longues que les antérieures ; caf souvent même leur longueur est le double. Nous avons cher- ché à exprimer par le terme composé de Diacranfériens ce fait anatomique. Nous verrons, en effet, dans cette dernière famille, que plusieurs espèces, analogues par les écailles ca- rénées et désignées comme des Tropidonotes ou Natrix par les auteurs, doivent être, pour la plupart, considérées comme des Amphiesmes en particulier. | Quoique ce nom assez expressif de Tropidonotes ait été donné par Kubh! pour désigner plusieurs espèces du Japon, nous avons dû cependant séparer celles-ci, comme Boié en avait déjà fait connaître la nécessité, parce que la carène des écailles ne peut suffire. M. Schlegel, s’en tenant aussi à ce seul caractère, avait rapproché dans ce genre un assez grand nombre d’espèces qui devaient être transportées dans d’autres familles, ainsi que nous l’indiquons à la fin de ces considérations prélimi- naires sur ce genre, car M. Schlegel n’a pu véritablement les caractériser que par une sorte d’instinct heureux qu’il possède, pour distinguer par la physionomie des espèces qui semblaient Jui indiquer , au premier coup d'œil, leur analogie réelle. Comme ces Ophidiens sont les Couleuvres quise rencontrent le plus ordinairement dans nos climats, ils sont, par cela même, le plus généralement connus. Leur corps est allongé, cylindrique , insensiblement plus gros vers la région moyenne. Leur tête plate est longue, principalement à cause desmächoires qui permettent uneforte dilatation de la bouche et qui se trouvent donner par suite une grande largeur à l’occiput ; aussi, le cou implanté entre les extrémités postérieures de ces mâchoires qui dépassent le crâne, est-il en apparence plus étroit; mais il grossit ensuite insensiblement en arrière, il devient ainsi un peu conique et ne tarde pas à se confondre avec le reste du tronc. SYNCRANTÉRIENS. G. TROPIDONOTE. 554 Les narines sont situées vers le bout d’un museau arrondi ; elles sont rapprochées l’une de l’autre et leur pertuis est presque vertical. Les yeux sont également assez relevés au-dessus des bords labiaux, généralement un peu saillants et courhés , ce qui donne à la fente de la bouche, qui est d’ailleurs LATTES une sorte d’obliquité , surtout quand les branches de la mà- choire inférieure s’écartent, en se séparant l’une de apte £ vers la symphyse du menton. La queue, le plus souvent prolongée en pointe , varie pour la longueur, Quoique plus courte chez les mâles, elleest, à sa base, à peu près du même diamètre que le tronc. Les uros- tèges sont constamment distribuées sur deux rangs et par conséquent toujours doubles. La plupart habitent les lieux humides et le voisinage deseaux où ils nagent avec facilité, le plus souvent à la surface ; aussi quelques auteurs les ont-ils désignés sous le nom de Nafrix , ou sous celui de Serpents d’eau. C’est même ce qui a - donné lieu à beaucoup d’erreurs ou à des fautes des classification, comme nous aurons à le faire connaître dans la synonymie de quelques espèces qui, sur la simple indication de Serpents d’eau, ont été rapportées aux genres Hydrus, Hydrophis , Enhydris, dont elles sont très-distinctes. Nous avons eu occasion d’en observer nous-même dans de petits courants d’eaux chaudes et même dans les Pyrénées, au fond des torrents provenant de la fonte des glaces. Ces Cou- leuvres restaient, tantôt blotties sous les pierres, tantôt rou- . Iées et cachées en partie dans le sable ou dans la vase pour saisir au passage les batraciens et les petits poissons qui sont entrainés par le courant, et dont ils font le plus ordinairement leur nourriture principale. On trouve un assez grand nombre de Tropidonotes dans l'Amérique du Nord, et M. Holbrook, dans sahelle et savante Erpétologie, en décrit dix, 552 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. Ce sont les suivants : 1, Fasciatus, Linnæus ; 2, Sipedon , id.; 5, Erythrogaster, Shaw ; 4, Taxispilotus, Holbrook ; 5 , Niger, id. ; 6, Rigidus, Say ; 7, Sirtalis, Linnæus ; 8, Ordi- nalus, id. ; 9, Leberis, 1d.; 10, Dekayi, Holbrook. Quelques observations préliminaires sur ce sujet, avant la description des espèces, nous paraissent indispensables. ‘Nous devons dire d’apord que le Tropidonote de Dekay (n.° 40) inscrit pour la première fois par M. Holbrook dans ies cadres zoologiques n’a pas pu être conservé par nous dans ce genre, ni même dans la familledesSyncrantériens. Il adéjà été décrit précédemment (p. 507), car il est devenu , dans la famille des Leptognathiens, le type du genre Ischnognathe, qui ne comprend encore que cette espèce ( Ischnognathus Dekay). Quant au Tropidonote à taches régulières (T. Taxispilo- tus H., n.° 4), nous ne le possédons pas, et comme la diagnose que ce zoologiste en donne est presque uniquement fondée sur le systême de coloration, i: nous est difficile de le classer d’une manière sûre et complètement satisfaisante. Nous nous bor- nerons donc à donner un extrait de la description de M. Hol- brook, après avoir fait connaître toutes les autres espèces. Les Tr. sipedon, erythrogastre et noir (n.ss 2, 5 et 5), mal- gré les différences du système de coloration, ne nous parais- sent pas pouvoir être conservés comme espèces particulières , vu l’absence de caractères spécifiques suffisamment distinctifs. Ils noussemblent ne constituer que des variétés du Tr. à bandes {Tr, fasciatus n.° 1). Nous cherchons à le démontrer dans la description de ce Serpent. Nous trouvons dans la collection des représentants du Tr. rigide, (n.° 6) et du Tr.sirtalis ou bi-ponctué (n.e 7) , mais nous ne croyons pas qu'il y ait lieu d’éloigner de ce dernier le Tr. ordinatus (n.° 8), qui n’en est qu’une variété. Les caractères du Tr. leberis ou seplem-vittatus de Say (n°9) nous paraissent suffisants pour faire admettre cette es- pèce que le Musée de Paris possède. SYNCRANTÉRIENS. G. TROPIDONOTE. 553 Nous rapportons encore au genre Tropidonote une autre Couleuvre des Etats-Unis que Linnæus a, le premier , nom- mée Coluber sauritus, Elle est rangée par M. Holbrook dans le genre Leptophide, mais nous pensons, avec M. Scalegel , que ce Serpent, malgré ses formes assez élancées , appartient moins à ce genre qu'à celui des Tropidonotes. Enfin, les Collections renferment deux autres Serpents américains, dont les caractères généraux sont trop analogues à ceux des Syncrantériens, qui forment le genre très-naturel dont il s’agit, pour qu’ils aient pu être placés ailleurs. L'un de ces Ophidiens offre , dans l'aspect comme tuber- culeux des plaques du menton, une particularité suffisante pour qu’il puisse devenir le type d’une espèce nouvelle à la- quelle nous donnons un nom qui rappelle ce caractère. Elle devient pour nous le Tropidonote à barbe /Tr. pogonias) IL y a deux individus parfaitement semblables. L'autre espèce nouvelle que nous établissons d’après l’exa- men de deux sujets d'âge différent, pourrait presque devenir le type d’un genre nouveau sans ses analogies frappantes avec les vrais Tropidonotes, car elle présente la même disposition dans les pièces de l’écaillure situées autour de l'œil que Îles Couleuvres fer à cheval et à raies parallèles, rangées par nous, à cause de cette particularité, et à l'exemple de Wagler, dans le genre Périops de la famille des Diacrantériens. Contraire- ment à tous les autres Tropidonotes , celui-ci a l’œil bordé en dessous de deux scutelles situées au-dessus des sus-labiales. Nous le nommons Tropidonote Cyclopion {Tr. Cyclopion). En résumé, nous décrivons donc sept Tropidonotes de l’A- mérique du Nord, et de plus, un huitième en appendice. On trouvera encore dans ce groupe une espèce qui n'avait _ jamais été décrite ; c’est le Tropidonote demi-bandes, origi- naire des îles de l'Océanie. Les autres sont déjà connus et ont été rangés par M. Schle- gel dans ce vaste genre qui renferme en outre, dans son Essai, . 504 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. , plusieurs espèces que nous avons dû en détacher, en raison de la disposition de leur système dentaire. Tels sont d’abord ses Tr. chrysargos,rhodomelas , sub-miniatus, tigrinus et stolatus, qui constituent la plus grande partie de notre genre Am- phiesme dans la famille des Diacrantériens. Son Tr. scaber est, comme on l’a vu, le type du genre Rachiodon de la fa- mille des Leptognathiens. ( T. VIE, p. 491.) Quant aux espèces dites par Daudin, Coluber umbratus et Coluber mortuarius, et dont le savant zoologiste de Leyde fait des Tropidonotes, nous ne savons pas suffisamment les distin- guer des variétés que nous avons admises dans le Tropidonote à quinconces, dont M. Schlegel , d’ailleurs , les rapproche, pour que nous puissions les inscrire dans notre cadre. Nous avons éprouvé un certain embarras, quand nous avons voulu signaler chaque espèce de ce genre par un caractère par- ticulier, facile à saisir. Toutes, en effet, se ressemblent par leur conformation générale et par les caractères qui les ont fait réunir sous un même nom. Ainsi, toutes ont la série con- tinue des crochets sus-maxillaires, dont les derniers ou les postérieurs sont plus longs que les autres, et chez: toutes, la forme des écailles qui recouvrent la région supérieure du tronc, a une grande analogie ; elles sont, d’ailleurs, constam- ment relevées d’une saillie longitudinale que l’on nomme une. carène, et cette suite de lignes exubérantes produit, le long du dos, une série de cannelures ou des lignes de stries enfoncées. En dehors de ces caractères, il est difficile d’en trouver d’au- tres très-importants , qui soient spéciaux aux espèces , et qui permettent de lesdistinguer entre elles. Pour arriver à leur détermination , nous avons cependant pu nous servir de quelques particularités tirées de l’écaillure de latête ou du tronc et de la distinction des couleurs. C’est ce que montre le tableau synoptique mis en regard de cette page et que nous avons dû en séparer en raison du nombre des espèces que ce genre réunit, TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPÈCES DU GENRE TROPIDONOTE. ne 0 CARAGTÈRES ESSENTIELS, Crochets sus-masillaires postérieurs plus longs et sur une même ligne; écailles carences. A ———— — SL ———————— touchantle/bord'de LR M A I OC EE CN TRE SERRE" unique; sus-labiales ; SUrmOnNtées)par ES SOUS-OCUIAITES . CN A Tr 7e D CYÉLORIONS très saillantes ; avec une plaque frénale 4 | äituberculebisarilants ms. CR LC NE CN ET TE 0: POGONTAS: £ double; menton pa dixsnenfé net hit 1. on ns RE RO SU LEE RS: A lisse ; rangées d'écailles en long : © VINBtz{rois ne 2 ne. sn: Re MR Te Ent AUBANNES: LI o 4 simple ; deux points jaunes sur le dessus de la tête . . . . . . . . . . . . . «+ . . + . + . .« . . . . . . 10. T. Bi-roxorvé. o 5 simple et une seule plaque nasale . . . + . , . . . . . . . . . . . . « . . . . 46. T. Arno, 5 distincte; anale STE D = un collier jaunetetiquelquefois noir... 0 MNT. A COLTIER, o Eu £ sept et distinctes. 2 +, sun. à CRT CD Carnsoïor: 8 double ; inter-nasale PA = ? sans collier; raies du dos grandes taches . . . . . 2. T. Vrénnn. = nulles; gastrostèges à . E deux points latéraux . . , 15. T. Vinarant, & j S double; sus-labiales . (quatre. . . 4. T. Hypre. f 8 dix-neuf; post-oculaires | j m . trois. . . . 11. T. Savnre. faibles ; frénale huit; rangs des écailles en long : unicolore. . . . ,. . 19. T. Penruné. quinze; tronc ; \ plus de sept à demi-anneaux . . . 20. T. DeMI-BANDES. deux, terminées en pointe au sommet. . , . . . 14. T. EN Quinconce. neuf; sous-labiales ÿn bordant l'œil avec des points nombreux. . ,. 17. T. SPILOGASTRE, i trois ; à gastrostèges distinctes . 18. T. Ropaxni. sans points; bandes | l nulles. . . 15. T. TRIANGULIGÈRE. |E | ; OUT EEE ET AT De nee MO climat Let MR ac nn runs TU nef GNU SN Pet ne EE ARNO ES SETCHELOES: | REPTILES, vu. (En regard de la page 554). Le] © Se : 2 2e, s ë * 1 ] Ai A EU AA é LE mt L1 EE] LT . “: ( PACE 14 l'E TE a EE ER TRACER re re # ” s #“ AS AS érnnn LA ns | fr ue NA 1 NEA é ’ À ve L AURAS > A7 AHGA TT « # ANNE ” h ART lé ré 2 0 LÉ ble (ou  #1 Abe à 4 1) é 270." d hd Res LRO A ES v° { à PROS T 'OU ZT ER AUDE £ y 4 D AL L Fr 7 k # « . , 72 u "1 4% La Æ : - "# L # } ? 2" ( v % nr pe * L ps C < ù % Eu s , Ÿ è } 114 : œ , f, SYNCRANTÉRIENS. G. TROPIDONOTE. À. 5)9 4, TROPIDONOTÉE A COLLIER. TROPIDONOTUS NATRIX, vulgairement LA COULEUVRE À COLLIER. {Natrix torquata. Gesner. } Caracrères. Le dessus du tronc et les côtés d’un gris-bleu plombhé, avec des taches quadrilatères noires; les gastrostèges à taches noires alternantes ou continues : une sorte de collier de plaques d’un jaune pâle ou blanchâtre s’élevant sur la nuque, suivi ou bordé en arrière de grandes taches noïres jointes, ou réunies sur la tête, et qui, quelquefois, existent seules. Synonyme. Natrix des anciens auteurs. Priscien, au 6e siècle, dit que ce mot latin, quand il indique un Serpent, reste masculin et féminin. Lucain, en effet, écrit : Natrix violator aquæ. 4621. Gesner. De Serpent. nat. pag. 140, Natrix torquata. Pline indique aussi le nom de Colubra. 1684. Hydrus seu Natrix. Rob. Sibbald. Prodromus Hist. Scotiæ 1llustratæ. 1693. Ray. Synopsis animal. pag. 334. 1734. Séba. Thesaurus. Tom. If, pl. IV. pag. 2 et 3, CVIet CIX. Le corps ouvert. Serpens indigena communis. 4749. Linné. Amœnit. Acad. 1. I, pag. 416, n.° 33. 1764, Id. Museum. Adolph. Frid. I. 27. pl. 21 fig. 2. 1788. Id. Gmel. Syst. nat. pag. 1100. C. Natrix. 1768. Laurenti. Synopsis Reptil. pag. 75, n.° 149. Natri vul- garis. : 1778. Gronovius. Zoophylac. I. pag. 23, n.° 443. 1781. Van Lier. Slange. n.° 1. pag. 34 et pl. 5. 1783. Boddaert. Nova act, Acad. Cæsar. VII, p. 24, n.° 30. 1784. Daubenton. Dict. encycl. Erpét. Couleuvre à collier. 1789. Lacépède. Quad. ovip. IE. p. 147. pl. 6, n.0 2, 1802. Shaw. Gener. zool. tom. VIT, p. 446, Ringed Snake. 1802. Daudin. Hist. nat, Rept. VIT. pag. 84, pl. 82, n.° 1. 1801. Latreille. Rept. in-18. tom. IV, pag. 38. 1832. Lenz. Schlangentunde. pag. 485. Coluber natrix. 1837. Schlegel. Phys. Serp. t. L. 166, n.01, t. II, 303, Tropi- danotus natrix. 556 OPHIDIENS AGLYPHODONTES 1840. Prince Bonaparte pag. 172 et 173. Fauna. ital. 14831. Eichvald. Zool. specialis. natrix et Trop. ater. 1841. Id. Fauna Caspio-caucasica. p. 106, pl. 22, fig. 4-2. 1840. Nordmann. Fauna pontica. Var. nigra tab. 11 et var. colchica tab. 12, n.° 1. T. III. pag. 350. DESCRIPTION. Cette espèce de Couleuvre est la plus commune dans nos contrées et dans presque toute l’Europe. Nous en avons même reçu des individus de l'Asie et de l'Afrique. Elle recherche généralement les lieux humides par- ce qu'elle fait sa principale nourriture des grenouilles, des mulots, des rats, qu’elle recherche en se jetant dans les eaux, à la surface desquelles on la voit nager rapidement en imprimant à toute la longueur de son corps des sinuosités et des inflexions successives. Nous en avons cependant recueilli souvent au premier printemps, loin des eaux et au bas de très- hautes murailles exposées au soleil. Elles y étaient endormies, après être sorties des intervalles laissés entre les pierres, et formant des cavités où elles étaient restées engourdies pendant les quatre ou cinq mois d'hiver. Nous croyons devoir faire remarquer cette particularité, parce que les lieux dont nous parions étaient fort secs, entourés de fortifications et sans aucun amas d’eau. La tête est distincte du tronc, large en arrière; cette largeur est surtout remarquable chez les vieux individus. M. le Prince Ch. Bonaparte a tres- bien représenté cette particularité dans sa Faune. Les narines, percées entre deux plaques, sont grandes et un peu dirigées en haut. Les neuf plaques sus-céphaliques ordinaires, un peu ramassées. On compte une pré-oculaire, trois post-oculaires ; sept paires de sus-labiales, dont la troi- sième et la quatrième touchent à l'œil. La carène des écailles n’est pas très-saillante. Elles sont disposées, comme dans le plus grand nombre des Tropidonotes, sur 19 rangées longitudi- nales. Il y a 163 à 172 gastrostèges, 1 anale doubie et 60 à 68 urostèges également divisées. Cozorarion, Les couleurs du fond même de la peau varient cie rablement chez les divers individus que nous avons pu observer vivants ou déposés dans les liqueurs conservatrices. On les a distingués comme au- tant de variétés et Daudin en indique neuf auxquelles nous pourrions en ajouter plusieurs autres; mais chez toutes, les marques d’un jaune plus ou moins pâle, ou tout-à-fait blanches, qui occupent la nuque et qui sont sui- vies d’une ou deux grandes plaques accolées, d’un noir tranché, lesquelles »” SYNCRANTÉRIENS. G. TROPIDONOTE. À. 507 existent quelquefois seules, sans collier jaune, caractérisent suffisamment cette espèce qui a été reconnue, comme nous venons de l'indiquer dans la synonymie, par la plupart des naturalistes. Cependant M. de Nordmann, tab. 11 de la Fauna pontica, donne la figure d’une variété nigra dont le dos est, en effet, noir sur le dos, piqueté de points blancs, surtout dans le quart antérieur, ainsi que sous les urostèges et chez lequel le collier jaune ne se retrouve pas. Est-ce une espèce distincte? Quoique les taches noires, disséminées d’une manière plus ou moins ré- gulière sur les flancs, soient quelquefois brunes, jaune sale ou d’un brun plus ou moins rougeâtre, Le dessous du ventre est en grande partie noir, ou d’un brun foncé, avec des taches blanchâtres ou jaunes. Toujours le noir s’y trouve distribué tantôt sur une même bande continue, mais à bords découpés carrément, tantôt par plaques carrées, alternant en travers, dans leur situation respective, ou tout-à-fait irrégulières. Voilà ce que nous avons pu observer le plus souvent. (1) M. Schlegel pense que la plupart de ces variétés, “tue la teinte et la dis- tribution des couleurs, proviennent peut-être de la différence des tempé- ratures des lieux où on les a observées. D’après nos propres rewarques, nous pensons que ces modifications de teinte ne tiennent pas à ces cir- constances, parce que sur une trentaine d'individus vivants à la même époque, qui ont passé sous nos yeux et dont nous avons pu suivre longtemps les habitudes, nous n’avons jamais trouvé deux individus absolument sem- blables. Parmi ceux du nord de la France, en particulier, nous en avons vus, dont la teinte générale était presque bleue, immédiatement après leur dépouillement naturel de l’épiderme qui s'était renouvelé quatre ou cinq fois. Au reste, nous pouvions jusqu’à un certain point, hâter ou détermi- ner ces époques de mue, en leur fournissant à volonté, et à des intervalles de temps plus ou moins prolongés, l’eau dans laquelle nous les forcions ‘ de séjourner pendant quelques heures ; ou bien, au contraire , nous retar- dions la mue en les privant d’eau, et en quelques jours, cette surpeau était comme salie; elle prenait une teinte plus grise. Généralement les individus mâles sont plus petits, plus agiles et mieux colorés que les femelles. Leur queue est aussi plus courte, quoique plus grosse à la base. (1) Gesner décrit si bien ce Serpent auquel il donne le nom de Natrix torquata que nous croyons devoir transcrire ce qu'il dit de ses couleurs. « Colore, cineres sunt. Nota eorum insignis in collo maculæ candi- dantes et pallidæ, torquis instar, non tamên absolventis circulum îin- ter ulrasque maculas in summo cervicis angustum est interstitium duarûm forté squamulardm, Maculæ nigræ post torquem sunt. 558 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. Drmexsions. La longueur des individus varie beaucoup : on a vu de vieilles femelles qui avaient atteint plus d’un mètre. Un trés-beau spéci- men rapporté de Sicile par Bibron a 1,58, la queue est comprise dans ce chiffre pour 0,29. Le plus grand nombre n'a jamais que la moitié et même le tiers de cette taille. On conçoit que leur diamètre suive les mêmes proportions, de trois centimètres à 0,015 et même à 0m,01 seulement. Nous avons cependant des individus pris en France et dont le tronc, avec la tête, a 12, et la queue 0,25, OsservaTions. Il nous est plusieurs fois arrivé quand, au premier prin- temps, nous rencontrions de grosses femelles endormies à l’ardeur du so- leil, de remarquer dans un sillon longitudinal qui règne alors le long de leur dos, par suite de leur abstinence d’hivernation pendant laquelle elles ont beaucoup maigri, de remarquer, disons-nous, une humeur fluide comme huileuse. Cette sorte d'huile porte une odeur désagréable et infecte. Les doigts s’en impreignent si fortement qu’il devient très-difficile de s’en débarrasser. Au reste, souvent aussi, au moment où l’on saisit ces reptiles, il laissent sortir par le cloaque non seulement les matières fécales et la bouillie claire des urines, mais une humeur très-puante, fournie par une glande anale particulière. Ces émanations sont probablement destinées à les protéger, en dégoutant les oiseaux de proie et les animaux carnassiers, qui répugnent alors à en faire leur nourriture. Ces Couleuvres se trouvent assez souvent non loin des habitations, au moins pendant la belle saison. Elles profitent des tas de pailles rassem- blées en meules, près des grandes cultures, pour s’y introduire et y dépo- ser leurs œufs, qui sont réunis ordinairement en chapelet ; le nombre de ces œufs varie de 9 à 15. Ils sont joints entre eux par une matière glu- ante qui, lorsqu'elle est desséchée, forme une sorte de ligament flexible et un peu élastique. La coque de ces œufs est molle et blanche. On en trouve souvent dans les famiers des grandes basses-cours des fer- mes : ils ont donné lieu, dans les campagnes, à un préjugé qui est vèri- tablement excusable, et en voici la raison. Comme il n’est pas rare que de vieux cogs, par on ne sait quelle circonstance, qui parait liée à l’affaiblis- sement de leurs organes génitaux, pondent des sortes d’œufs ou de coques molles, comme membraneuses, sur lesquelles il semble manquer la matière calcaire qui donne de la solidité aux œufs de poules, on a trouvé quel- quefois de ces petits œufs qu’on nomme hardés et qui avaient été évidem- ment pondus par des cogs. Si l’on examine Jeur contenu, jamais on n’y trouve que de la glaire ou une sorte d’albumine épaisse, sans germe et sans vitellus, D'un autre côté, cependant, des œufs à peu près semblables pour le volume et la mollesse de l'enveloppe, mais qui provenaient véritable- ment de la Couleuvre à collier, comme on a pu s’en assurer, en observant SYNÉRANTÉRIENS. G. TROPIDONOTE. À. 559 le développement du germe, ayant été trouvés dans les mêmes circonstances on les a considérés comme étant les mêmes que les œufs kardés pondus | par les vieux coqs. De là, comme on le comprend, est née la croyance que ces mâles âgés pouvaient produire des Serpents. Un autre préjugé bien plus répandu, parce que le fait a été, dit-on, fort souvent vérifié et parce que des auteurs graves, de grands et célèbres na- turalistes l'ont consigné comme réel, dans leurs ouvrages, c’est que ce Serpent, qui aimerait beaucoup le lait, emploie quelque procédé pour se rapprocher des vaches pendant leur sommeil. II saisirait alors un des pis de la mamelle et y resterait suspendu en entourant la cuisse de l’ani- mal des replis de son corps. Ainsi transporté, le Serpent, suivant cette tradition, suce et tête à loisir le lait: ce qui même ne déplait point aux va- ches ; elles sembleraient même l'appeler dans certains cas. Or, comme nons ayons cherché à le démontrer ailleurs (1), il y a de grandes difficultés anatomiques et physiologique nécessaires à rappeler ici qui s’opposent à ce qu’on admette la possibilité d’un pareil manège. D'abord, quand on examine la structure des pièces osseuses qui cons- tituent le pourtour de la bouche d’un Serpent, ce qu’il est surtout facile de faire chez celui-ci, on reconnaît 1.° que ses deux mächoires sont mu- nies d’une série longitudinale de dents pointues, acérées, courbées en cro- chots, dont toutes les pointes sont dirigées en arrière vers la gorge; 2.° que les os palatins et ptérygoïdiens forment une seconde paire de mâchoires supérieures internes armées de la même manière et même d’un plus grand nombre de dents présentant encore une disposition semblable. Par consé- quent, cette première circonstance que le mamelon serait saisi entre les deux mâchoires, deviendrait la perte inévitable du Serpent, et par suite déterminerait une très-grave inflammation de la mamelle de la vache. Car fous ces crochets, courbés dans le même sens et en arrière, deviendraient autant d’hameçons qui, pénétrant dans les chairs, ne pourraient en étre extraits que par autant de déchirures, dont l’effet pernicieux serait com- parable à celui que produirait une lame de scie à dents aiguës, bien dis- tinctes et qui ne se trouveraient pas sur le même plan. Il faut se rappeler aussi que pour opérer la succion, au moins telle que l’exercent les mamifères lorsqu'ils tétent, il faut que le vide puisse s’opérer dans la bouche, dont la cavité est fermée par les lèvres, les joues, la base de la langue, l’épiglotte et par le voilé du palais. C’est dans ce but évidemment, que les arrière-narines s'ouvrent derrière le voile du palais, chez les mammifères, au devant du pharynx; la respiration peut alors s’exécuter librement après chaque mouvement de succion et pen- dant que la gorgée de liquide remplit encore la cavité de la bouche, (1) Voir tome VI, pages 159 et suivantes, 560 © OPHIDIENS AGLYPHODONTES. Or, tout cela est impossible chez les Serpents. Leurs narines s'ouvrent directement dans la bouche ; il n’y a pas de lèvres charnues en avant, pas de luette ou de voile du palais en arrière, pas d’épiglotte et de plus, la glotte ou l’orifice par lequel l'air pénètre dans les voies aériennes est aussi placée dans la bouche. Enfin, la langue elle-même, étroite et linéaire, ne pourrait s'appliquer sur la mamelie pour la faire appuyer sur le palais hé- rissé d'ailleurs de cette sorte de carde à pointes aiguës, dont nous venons d'indiquer la composition, si admirablement disposée pour retenir la proie qui ne peut étre avalée qu’en une seule pièce, sans jamais être découpée par morceaux. Pari. La collection du Muséum réunit un très-grand nombre d’indi- vidus de cette espèce de Tropidonote. Tous offrent des différences dans la distribution des couleurs et surtout pour les taches. La plupart sont par- venus des pays éloignés, parce qu’on devait supposer qu'ils étaient diffé- rents de ceux qu’on rencontre dans nos départements. Cependant, ils of- frent presque tous le caractère essentiel de la tache plus ou moins jaune des tempes, suivie d’une marque noire à l’origine du cou, mais quelques- uns et en particulier le grand spécimen de Sicile déjà cité, n’a que les ta- ches noires. Plusieurs ont été recueillis en Italie, en Sardaigne, en Dalma- tie. Nous en avons reçus d'Alger, de la Morée, de la Sicile, du Levant et méme de la Norwège. Ce Serpent paraît commun aux environs de Berlin. 2. TROPIDONOTE VIPÉRIN. Tropidonotus Viperinus. Schlegel. (Coluber Viperinus. Latreille.) Caracrères. Corps d’un gris verdâtre ou d’un jaune sale, por- tant au milieu du dos une suite de taches brunes ou noirâtres, très-rapprochées , on unies entre elles , et formant une ligne si- nueuse ; les flancs ornés de taches isolées, en losange , dont le centre est d’une teinte verdâtre. Synonyme. 1768. Laurenti. Synops. Rept., pag. 89. Coronella tessellata. PE 1802. Latreille, Rept. Tom. IV, pag. 49, fig. #4, planche sans n.°, en regard de la pag. 32. 1803. Daudin. Rept. Tom. VIT, pag. 125, 1820, Merrem. Syst, amph,, pag. 126, n.° 427. 1820. Mikan, d’après M, Schlegel, T, IT, p. 325, SYNCRANTÉRIENS. 6. TROPIDONOTE. 2. 564 4823. Metaxa. Monograph., pag. 34. Coluber gabinus. 4825. Frivaldszky. Monogr., pag. 46. 1837. Schlegel Phys. Serp. Tom. f, pag. 169, n.e 17; tom. II, pe 325, pl. 12, fig. 44 et 15. Tropidonote vipérin. 4840. Bonaparte (Charles) Iconogr, Fasc. 41. Natrix gabina. voir T, chersoïdes. 1830. Wagler. Syst. amph., pag. 179. G, 47, cite pour syno- nymes de la Coronella tesselluta de Laurenti l’Hydrus de Pallas et le Coluber viperinus de Daudin comme le jeune âge du Natrix chersoïdes ou ocellata recueillie en Espagne par Spîx et indiquée comme venant du LE, ainsi que le Natrix lacertina et le Bahianensis. M. Schlegel , d’après des individus adressés au Musée de Leyde, qui portent des raies dorsales jaunes, avait cru devoir les rapporter à la Couleuvre vipérine; mais ceux que possède notre Muséum, et qui proviennent du Levant , forment véritablement une espèce distincte, qui sera pour nous l’Ocellata ou le Chersoïde décrite On dans l’article suivant. DESCRIP TION. Le nom de Vipérine qui a été donné à cette Couleuvre par Latreille, semble avoir été suggéré par cette particularité que cette espèce offre, sur la ligne moyenne du dos, une série de taches brunes ou noirâtres , soit contigües, soit tout-à-fait liées entre elles, et présentant ainsi une ligne ondulée , soit, ainsi que l’auteur le dit, formant une raie en zig-zag noi- râtre, comme cela se remarque chez la vipère. Cette ressemblance est telle, que j’ai été moi-même victime de cette ana- logie en saisissant imprudemment le Pelias Berus qui m’a fait à la main droite des piqûres suivies d’assez graves accidents, dont je donne le récit à l’article relatif à cette espèce vénénifère, Depuis, en comparant trois individus à peu près de même grosseur, ap- partenant cependant aux trois genres différents de la Vipére aspic, du Pe- lias Berus et du Tropidonote vipérin, il nous aurait été difficile de les distinguer , si nous n’avions pu, comme naturaliste » reconnaître ces es- pèces à certains caractères essentiels : 1.° la Vipère et le Pélias, à leurs crochets antérieurs sillonnés, saillants ct perforés ; et 2.° la première, à son vertex entièrement revêtu de petites écailles en recouvrement; la deuxième, aux plaques qui occupent la portion antérieure du front, et 3.2 la derniére, REPTILES , TOME VII, 36, ee .. « 562 | | OPHIDIENS AGLYPHODONTES. enfin, aux grandes plaques et surtout à l’écusson central qui garnissent toute la portion supérieure du crâne. La tête n’est pas très-distincte du tronc ; le museau est épais. Les neuf plaques sus-céphaliques ordinaires. Les narines sont grandes et percées entre deux plaques. Il y a une pré-oculaire et quelquefois deux ; toujours deux post-oculaires. La lèvre supérieure est protégée par sept paires de plaques, dont la troisième et la quatrième touchent à l'œil. La carène des écailles n’est pas fort saillante. Elles sont disposées sur Î9 rangées longitudinales, On compte 151 à :154 gastrostèges ; l’anale est “double ; il y a 53 à 55 urostèges également divisées. CororarTion. Au reste, tous Les individus qui doivent étre rapportés à cette espèce de Tropidonote n’ont pas, comme nous avons dû l'indiquer dans la diagnose, la série sinueuse et continue de taches noires, qui rampe sur le dos. Quelquefois, ces taches sont tout-à-fait distinctes et séparées. Les marques noires qui sont situées, soit dans des échancrures sinueuses, soit latéralement dans les interstices des taches, se retrouvent presque constamment. Il y à, en outre, sur les flancs, des taches transversales noi- râtres qui, dans quelques variétés, sont plus grises ou d’une teinte ver- dâtre dans leur centre. Chez la plupart des individus, on remarquesur les parties latérales et postérieures de la tête , les lignes obliques qui, partant de derrière l'orbite, se réunissent en V sur la nuque. Cette particularité donne encore à ces Serpents plus d’analogie avec les vipères. ; Les gastrostèges sont jaunes et plus ou moins couvertes de taches d’un noir bleuätre, et disposées en séries pius ou moins régulières. Druexsions. Le plus grand sujet du Muséum est long de 0=,67, dont On,11 pour la queue. Parais. Le Tropidonote vipérin se trouve dans le midi de la France, assez souvent dans les environs de Paris, où nous l'avons rencontré plu- sieurs fois. On l’a reçu de Sardaigne, d'Espagne et d'Algérie. Nous regardons comme une espèce distincte, dont la description va suivre, le T'ropidonote chersoïde ou ocellé, que les auteurs ont ainsi dé- signé, à cause de ses taches ocellées sur les flancs. 3. TROPIDONOTE CHERSOIDE. Tropidonotus chersoïdes vel ocellatus. Wagler. (Natrix cherscoïdes et ocellata. Wagler.) Caracrènes, Corps brun verdâtre en dessus , avec deux raies SYNCRANTÉRIENS. G. TROPIDONOFE. 9. 565 larges, longitudinales et parallèles, d’un jaune pâle sur le dos, sé- parées entre elles par une bande noire. D'ailleurs, la plus grande ressemblance pour les flancs et le dessous du ventre avec le Tropidonote vipérin. SyNonyMIE. 1823. Frivaldszky. Mon: Serp. Hungariæ, p. 46. 1824. Natrix cherscoïdes et ocellata. Wagler. Serp. Brasil. p. 29-32. tab. 10. fig, EL ; tab. 11. fig. I. 4827. Sturm. Mikan. Faun. Rept. Coluber tessellatus, fig. 1829, Cuvier. Règne animal. Tom. ff, pag. 84. La Vipérine. 4830. Tropidonotus cherseoïdes et ocellatus. Wagler. Syst. amph., pag. 179. 1837. Schlegel, Ess. phys. Serp. Il, pag. 326. Variété du Viperinus. DESCRIPTION. Comnié nous venons de l'indiquer à l’article précédent , et comme a eu soin de le faire remarquer M. Schlegel, ce Serpent a la plus grande ana- logie de forme et de mœurs avec la Couleuvre vipérine, dont elle ne sem- blerait être qu’une simple variété de climat. Cependant, en France et dans le nord-de l'Allemagne, on ne rencontre pas des individus avec la raie noire continue sur le dos et les deux longues raies blanches qui la bordent ne sont pas alors indiquées. El paraît, ainsi que nous l'avons dit ailleurs, que le docteur Spix ayant recueilli ce Serpent en Espagne, et l'ayant ensuite rapporté avec ceux qui provenaient réellement du Brésil, a donné lieu aux deseriptions de Wagler et aux figures que ce zoologiste a fait dessiner sur les planches 10 et 11, sous les noms de Natrix cherscoïdes et ocellata, variétés bivittata, ce qu'il a reconnu plus tard dans une note 2 de la page 179 de son ue Am- phibiorum. CoLorariox. Les Tancs et le dessous du ventre varient tellement pour les taches, qu’il faudrait en faire un grand nombre de variétés, comme cela se voit, au reste, dans l'espèce dite Vipérine. Nous ne donnons donc comme caractère spécifique que la présence des deux raies longitudinales blanches. : Parmi. Les individus que possède notre Musée national proviennent de l'Algérie, de l'Italie et des régions méridionales de la France. El est évident pour nous, comme pour M. Schlegel, que c’est ce même erpent trouvé dans les régions les plus méridionales de l’Europe que Laurenti a fait connaître le premier sous le nom de Coronella tessellata et que M, Fitzinger a également reconnu dans le Musée de Vienne comme 0 56% OPHIDIENS AGLYPHODONTES, provenant de la Carinthie, de la Hongrie. de l’Autriche et de l'Italie ; M. Mikan, en Bohême, MM. Metaxa et le prince Bonaparte, en Italie. Wa- -gler, dans le second cahier deson Iconographie, la décrit sous le nom de Gabina et comme un Nairix. Les individus de notre Musée ont été recueillis, les uns en Espagne , près d'Algésiras, par MM. Quoy et Gaimard ; d’autres proviennent de la Mo- rée, par Bory St.-Vincent, ou de Rome; enfin , de la côte d'Alger, par M. Guichenot : Ossenvarions. Ilest difficile de dire si c est au Tr. vipérin ou au Tr. chersoïde qu’appartient le Serpent recueilli sur les bords de la mer Cas- pienne par M. Ménétriés qui lui a donné ie nom de Coluber vermiculatus, ou si ce n’est pas plutôt, comme le suppose M. de Nordmann, le Tropi- donote hydre. Nous répétons que les variétés, pour la distribution des taches, sont si nombreuses parmi ces Tropidonotes rapportès au Viperinus et au Cher- soïdes, qu’il devient fort embarrassant de les caractériser et de les rap- porter à l’un plutôt qu’à l’autre. Nous nous bornons donc à indiquer sous la seconde dénomination, les individus qui portent les deux raies longitu- dinales plus ou moins marquées par leur pâleur. Nous avons examiné les têtes osseuses des trois espèces de Natrix » Vi- perinus et Chersoïdes, Toutes sont semblables dans la conformation des pièces solides, dans la forme et la proportion des crochets, dont les trois ou quaire postérieurs des sus-maxillaires sont plus longs et surtout dans l'o- bliquité interne de la série des dents sous-maxillaires, les palatins s’éten- dant en arrière jusqu’au coude qui va rejoindre la triple articulation des os maxillaires avec l’os carré ou intra-maxiilaire. 4. TROPIDONOTE HYDRE. Tropidonotus hydrus. Fitzinger. (Coluber hydrus. Pallas.) Caracrères. Trois pré-oculaires , quatre post-oculaires; ré- gions supérieures d’un brun-olive, le plus souvent ornées de ta- ches noires, régulièrement disposées en quinconce ; les régions inférieures jaunâtres, tachetées de noir. Synonymie. 4811. Coluber hydrus. Pallas, zoographia Rosso- Asiatica, t. III, pag. 36. Idem. Rathke Beitrage zur fauna der Krym, (Mem, des sa SYNCRANTÉRIENS. G. TROPIDONOTE. 4. s, 565 vants étrangers de l’Académie des sciences de Saint-Péters- bourg, t. TT, pag. 306, pl. 4, fig. 1-7. 1837. Idem. Krynicki, p. 55. 1831. Tropidonotus tantalus et gracilis, Eichwald, Zoologia specialis, t. LIT, pag. 173. 4840. Tropidonotus hydrus, de Nordmann, Faune pontique . (Voyage dans la Russie méridionale sous la direction du Comte À. Demidoff), t. KEF, pag. 349, pl. 40. 4841. Idem. Eichwald. Fauna caspio-caucasica , pag. 110, pl. 24, fig. 1-5. DESCRIPTION. D'après l'ensemble de sa conformation, cette Couleuvre se rapproche beaucoup de nos Œropidonotes à collier et viperin dont elle a les habi- tudes. Les quatre squammes post-oculaires et la différence d'origine sont les meilleurs motifs de son classement dans un groupe spécial. Les écailles sont carénées, un peu bifurquées à leur extrémité libre et disposées sur 19 rangées ; les plus rapprochées des gastrostèges sont lisses. On compte 167 à 180 PNR ee 4 anale double et 62 à 65 urostéges également divisées. Dexrs. En examinant les têtes des deux individus provenant l’une du Levant, par Olivier, et l’autre de la Perse, nous avons reconnu, outre le caractère distinctif et très-évident des Syncrantériens, une disposition toute particulière des os ptérygo-palatins, qui constituent une seconde mâchoire supérieure interne trés-allongée, du double de l’externe en éten- due ; c’est que la portion palatine ou antérieure se trouve comme coudée ou portée en dehors au point de sa jonction avec les os ptérygoïdiens, et que les deux os réunis sont garnis, de chaque côté, de trente érochets au moins, Courbés en demi cercie, quoiqu'’ils soient très-grêles. CoccRaTION. M. Nordmann et M. Eichwald insistent sur les différences que présentent souvent les couleurs de ce Serpent, lesquelles varient sui- vant l’âge ; ce qui rend la détermination de cette espèce difficile. C'est à ue “cause et aux différences individuelles, qu’il faut atribuer, selon ces zoologistes, la formation d'espèces purement nominales établies aux dépens de l'Hydre. M. Eichwald d’abord, le reconnaît pour les espè- ces qu'il avait nommées Tr. tantalus et gracilis, et que Fitzinger avait déjà supposé ne pas représenter des types distincts, L'auteur de la faune 566 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. Caspio-caucasique pense qu'il en est de même pour les Coluber reticula- . latus et Ravergieri de NE. Ménétriés. Les taches noires, indiquées dans la diagnose, constituent la particularité la plus remarquable du système de coloration. « Quelquefois, dit M. de Nordmanr, qui a joint à son texte une très-belle planche, les taches man- quent et le dessous du corps apparaît, surtout après la mue du printemps, d’un rouge de sang, plus souvent encore, d’un jaune plus ou moins intense avec des taches noires. Diuexsioxs. Le plus grand des échantillons du Musée de Paris a une . longüeur totale de 0,87 ainsi répartis : Téte et Tronc, 0m,79. Queue, 0,17. M. Eichwald indique des dimensions à peu près égales (2 pieds 9 pou- ces de longueur totale, la queue ayant 5 pouces 5 lignes). ParriE. « Elle habite les rivages de la mer Caspienne, le voisinage de l'embouchure des fleuves qu’elle reçoit , et les îles environnantes. » (Eich- vald.) « Trés-commun, dit M. de Nordmarn, dans toute la Russie méridio- nale ; poursuit les espèces de Gobius sur la plage d’Odessa. » Nos échantillons proviennent du voyage du naturaliste que nous venons de nommer, et de ceux d'Olivier dans le Levant, et d’Aucher-Eloy en Perse. $#, TROPIDONOTE A BANDES. Tropidonotus fasciatus. Linnæus. (Vipère brune. Catesby?} Caracrères. Tête distincte du tronc, qui est épais et assez long, queue médiocre. Plusieurs variétés, par suite des différences of- fertes par le système de coloration, qui est, en général, foncé, marqué de taches latérales dans deux variétés ; de bandes longitu- dinales dans une troisième, et uniforme dans deux autres, dont l’une est, en dessous, d’un rouge de cuivre. Synonvure. 4784. The brown viper Catesby. The natural his- tory of Carolina pl. 45. (1) 1766. Coluber fasciatus, Linnæus, Syst. nat. 12 a. édit, p.378. hot sigset pose Den. te its Vo NON D le SEE (4) Voyez au paragraphe intitulé : Observations, les motifs qui nous portent à considérer, avec M. Holbrook, cette prétendue vipère comme identique à ce Tropidonote, SYNCRANTÉRIENS. G. TROPIDONOTE. D, 567 1788. dem. Linnæus. Syst. nat, edente Gmelin, à, E, Eee p. 1094. | 1802. La Couleuvre à stries, (Coluber porcatus). Latreille, d’après Bose, Hist. nat. des Rept. t. IV, p. 82, pl. en regard, fig. 4. 4803. Idém. Daudin. Hist. nat. des Rept, t. VIE, p. 204, 4803. Idem. Bosc. Nouv. dict. d’hist. nat.,t. VE, p. 392. 4835. Coluber porcatus. Harlan. Medical and physical resear- ches. p. 149. 14842. Tropidonotus fasciatus. Holbrock. North American her- petologv, t. IV, p. 25, pl. 5. 4842. Idem. Dekay. Newyork Fauna, Repit. Ce ne nn p. 47, d'après Holbrook. 1853. Nerodia fasciata, Baird and Girard, Catalogue, p. 39, n.02: Voyez, pour compléter la synonymie, les indications données sur ce sujet, en tête des articles consacrés à chacune des varié- tés de ce Tropidonote. DESCRIPTION. Par l’ensemble de ses formés, ce Serpent est bien un Tropidonote. La tête est assez large et distincte du cou ; les lèvres sont un peu renflées ; les narines sont petites ct les yeux légèrement dirigés en haut. Il y a une pré-oculaire, trois post-oculaires ; huit paires de plaques sus- labiales, dont la quatrième seule touche à l'œil, la post-oculaire inférieure se prolongeant plus ou moins en avant à la région sous-orbitaire, Toutes les écailles du dos sont carénées et un peu bifurquées à leur ex- trémité postérieure; mais ce sont surtout celles de la région postérieure du tronc et de la queue, dont la carène est la plus saillante. Dans toutes les variétés, si ce n’est dans celle à raies longitudinales, où l'on compte 21 rangées , il y en a 23. Le nombre le plus ordinaire de ces rangées, dans le genre Tropidonote, étant de 49, nous avons pris cette dif- férence comme caractère distinctif dans le tableau synoptique des espèces. Gastrostèges 137 à 144; anale double; urostèges 60 à 65 également di- visées. GororarioN., Les distinctions établies entre plusieurs Tropidonotes par M, Holbrook, sont surtout fondées sur les différences du système de co- jorafion, Nous les aurions admises avecce savant Erpélologiste, en lenant 568 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. compte également des particularités relatives à la distribution géographi- que et qu’il a énumérées avec tant de soin, si nous avions retrouvé ces dif- férences aussi tranchées que M. Holbrook les indique.Comme, au contraire, à l'identité des autres caractères spécifiques chez tous ces Tropidono- tes, il nous a paru se joindre un peu de confusion dans les couleurs, sur- tout pour le T'r. à bandes et pour le Sepedon, nous avons cru plus conve- nable de les classer seulement comme types de variétés. Le Tropidonote à bandes proprement dit, a pour caractèresprincipaux, selon l’Erpétologiste que nous citons, de présenter sur les flancs une suile de trente taches environ, d’une teinte rouge, obiongues ou triangulaires, séparées les unes des autres et non réunies sur la région dorsale par des bandes transversales. re Variété dite TROPIDONOTUS SEPEDON. Holbrook. { Coluber Sipcdon. (1) Linnæus, d’après Kalm. ) CaracrÈènes. Corps foncé en dessus avec une rangée, sur cha- que flanc, de taches sub-quadrangulaires, d’un brun rougeûtre , réunies par une bande transversale d’un blanc sale, bordée de noir. Synonyuix. 1767. Coluber Sinedon. Linnæus. Syst. nat., 12. édit. Tom. I, p. 379, n.° 217. 1771. Le Sipède. Daubenton. Quadr. ovip. Encycl. méth. 4788. Coluber Sipedon. Linnæus. ed. Gmelin. Syst. nat, T.I, pars. 3, p. 1098, n.° 217. 1789. Le Sipède. Lacépède. Quadr. ovip et Serp. T. IL. p. 305. 4789. Idem. Bonnaterre. Ophiologie, p. 63. 4802. La Couleuvre Sipède. Latreille. T, EV, p. 177. 4802. Coluber Sipedon. Shaw. Tom. EE, part. IX, p. 496. 1803. La Couleuvre Sipedon. Daudin. Rept. T. VIF, p. 148. 1820. Coluber Sivedon. Merrem. Tentamen, p.124, n.° 122. Tous les auteurs cités jusqu'ici se sont bornés à reproduire la phrase caractéristique de Kalm, complétement insuffisante, pour (1) Gesner, De Serp. p. 118 118, dit que le nom de Zyredwy, qu'il traduit par putredo , indiquait, chez les Grecs, un Serpent dont la mor- sure produisait la pourriture, U SYNCRANTÉRIENS. G. TROPIDONOTE. 5. 569 permettre de distinguer cette Couleuvre de tout autre espèce, (Coluber fuscus cum 144 scutis abdominalibus, caudalibus, 73). Dacvdia seul a cru retrouver ce Sépedon, mais les quelques indi- cations contenues dans son livre sont également trop vagues. M. Holbrook avoue lui-même (p, 34) qu'il est bien difficile de re- connaître l'Ophidien qui est pour lui le Sépédon d’après la des- cription que Kalm en a donnée, à moins, dit-il, que ce naturaliste n'ait précisément pris pour type un individu à bandes transver- sales à peine visibles , comme cela arrive souvent. Ce sont les zoologistes américains qui ont véritablement éclairé l’histoire de ce Serpent. C’est à M. Harlan, et spécialement à M. Holbrook, qu’il faut recourir pour en prendre une connaissance exacte. De Il ya lieu de, penser, avec ce dernier zoologiste, que M. Har- lan en a parlé ans deux passages de ses Medical and physical researches, p. 114 et 124 sous les noms de Coluber Sipedon et de Coluber cauda schistosus. 1839. Coluber Sipedon. The watter-adder, H. Storer. Reports on the Fishes, Reptiles and Birds of Massachusetts, p. 228. 1852. Tropidonotus Sipedon..Holbrook. North Amer. Herpet. Tom. IV, p. 29, pl. 26. DESCRIPTION. Nous avons déjà dit que, ni d’après l’examen des individus que nous croyons pouvoir rapporter à la Couleuvre Sépédon, ni après la lecture at- tentive de l’article qui lui est consacré dans l’Erpétologie de M. Holbrook, nous ne trouvons des caractères spécifiques suffisamment distinctifs. Les particularités ne résident que dans la disposition des couleurs. CororarTion. Les teintes s’altérant dans l’alcool, nous empruntons à M. Holbrook la description qu’il en donne et dont voici la traduction. La tête est foncée en dessus. Les mâchoires ont une teinte olive, nuan- cée de jaune et relevée par des lignes noires sur les sutures des plaques labiales. Les régions supérieures sont d’un brun foncé. Sur chaque flanc, on voit une série de grandes taches sub-quadrangulaires, d’un brun rougâtre s’é-: tendant jusqu'aux gastrostèges. Du bord supérieur de chaeune de ces taches , il part une bande claire, transversale, qui la réunit à la tache 570 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. correspondante du côté opposé. Ces bandes sont bordées de noir, en avant et en arrière. Elles sont fort belles dans le jeune âge, mais chez l'adulte, elles ne sont pas toujours très-apparentes, si ce n’est quand l’animal vient de se dépouiller de son épiderme, car alors on les retrouve constamment , au moins sur la ligne médiane. La description de M. Storer diffère de celle-ci, en ce qu’il ne parle pas de ces bandes, dont il fait mention seulement comme livrée du jeune âge. La gorge est d’un blanc sale ; le fond de la couleur de l'abdomen est le même, mais il est souvent nuancé d’un brun rougeâtre, avec de petites lignes sinuenses de la même teinte foncée. Divexsioxs, Le plus grand individu de cette variété est long de 1,09, dont 0,84 pour la tête et le tronc et 02,95 pour la queue. Parrie. Il faut noter que M. Holbrook regarde le Sipedon comme étant en quelque sorte le Tropidonote à bandes du Nord ; le Serpent auquel il réserve exclusivement ce dernier nom, se Her particulière- ment dans les Etats du Sud. Au reste, la zône d'habitation du Sépédon est fort étendue, car ce zoologiste dit qu’il est commun dans les eaux sta- gnantes ou peu rapides des Etats du Nord et du centre de l’Union, et il l’a vu sur les côtes depuis le New-Hampshire jusqu’au Delaware. | Deux spécimens du Musée de Paris, qui se rapportent évidemment à cette Variété, nous ent été adressés, l’un de Charleston, par M. Holbrook, et l’autre de New-York, par Milbert. Mogurs. Les habitudes du Sepedon ne diffèrent pas de celles du Tropi- donote à bandes proprement dit; comme lui, il recherche pour sa nour- riture les grenouilles, les crapauds et les poissons. On le trouve ordinaire- ment dans les lieux humides ou près des ruisseaux, des petites rivières, des lacs ou des mares, et souvent il se place sur les branches qui pendent au- dessus de l’eau. II.e VartéTé dite TROPIDONOTUS ERYTHROGASTER, Holbrook. (Coluber erythrogaster. Shaw.) Caracrères, Régions supérieures couleur de poussière de brique pilée, avec une nuance verdâtre sur les flancs ; l'abdomen etle dessous de la queue d’une teinte rouge cuivrée. Synonyure, 1802. Coluber crythrogaster, Shaw. General Zo0= logy, Tom, TE, p, 458. SYNCRANTÉRIENS. G. TROPIDONOTE, D. 5741 Antérieurement, Catesby avait signalé cette Couleuvre ( The matural history of Carolina, Florida and the Bahama islands , 4731-1784, tom. A1, p. 46). Il l’a désignée sous le nom: Serpent à ventre de cuivre ( copperbellied Snake.) M. Holbrook nous apprend que le nom vulgaire est Ventre de cuivre ( Copper-belly }. DESCRIPTION. Le Muséum a reçu, il y a plusieurs années, de Savannah (Etats-Unis), par les soins de M, Désormeaux, une Couleuvre qui offrait la particularité suivante inscrite de la main de Bibron sur l’étiquette du bocal: « Tout le dessous du corps et les lèvres d’un beau rouge. » Par son système dentaire et par tous ses autres caractères, elle a dû prendre rang dans le genre Tropidonote. L'examen que nous en avons fait, ainsi que d’un autre spécimen, qui a comme cet échantillon type, le dos unicolore et le ventre sans aucune tache, et malheureusement décoloré comme chez le précédent, nous a montré la plus frappante analogie avec le Tropidonote à bandes. Aussi, en l'absence de caractères distinctifs suffisants et n’en trouvant pas non plus qui soient tranchés, après la lecture comparative de la des- cription donnée par M. Holbrook, nous pensons que ce Serpent ne peut être inscrit que comme représentant une Variété. CozorarTion. Les indications fournies par la diagnose sont les seules qu’il y ait à donner, en raison de l'absence complète de bandes ou de ta- ches sur toutes les parties du corps. Parrie. « Jamais, dit M. Holbrook, je n’ai entendu parler de la pré- sence de ce Serpent dans les Etats situés au nord de la Caroline du Sud. On le trouve dans ce dernier Etat, dans la Géorgie. l’Alabama et les rives septentrionales du golfe de Mexico. Le professeur Green possède un spé- cimen pris fort à l’ouest, car il provient du comté d’Amity , dans la Loui- sSiane. » - Qutre notre Couleuvre de seen celle que nous avons également mentionnée déjà, a été prise aux environs de la Nouvelle-Orléans par M, de Givry qu'en a fait présent au Muséum. Moxurs. L'analogie la plus grande se retrouve encore, relativement au Tropidonote à bandes, quand on étudie le genre de vie @es Couleuvres à entre rouge qui habitent les mêmes localités, mais en moins grand nom- bre, et qui recherchent les mêmes proies, 572 OPHIDIENS AGLYPHODONTESSS XIIe Vaniéré dite TROPIDONOTUS NIGER. Holbrook. { North American Herpetology. t. IV ; p. 37, pl. 9.) Caracrères. Régions supérieures d’un brun foncé, quelque- fois presque noires ; la gorge d’un blanc de lait; l'abdomen et le dessous de la queue couleur d’ardoise plus ou moins relevée au milieu par du blanc. DESCRIPTION. Ici encore, de même qué pour les deux variétés précédentes, nous ne voyons pas de motifs suffisants pour considérer ce Tropidonote noir, dont le Muséum possède un spécimen, comme le type d’une espèce spéciale. * Nous sommes d'autant plus disposés à le considérer comme une simple variété, que d’autres Couleuvres sont quelquefois privées de même des particularités du système de coloration qui leur sont habituelles et sont toutes noires. Tels sont, par exemple, le Tropidonote à collier (Tropido- notus natrix) et le Zamenis vert et jaune (Zamenis viridi-flavus) de la famille des Diacrantériens. Cororariox. On a, dans la diagnose, une description suffisante des cou- leurs. : Damensions. C'est ce Tropidonote qui, dans cette espèce, nous.offre la plus grande taille. Il a une longueur totale de 1,19 ainsi répartis : Tête et Tronc, 0,92. Queue, Om,27. Parrie. « Ce Tropidonote, dit M. Holbrook, semble être particulière- ment un animal du Nord, car jusqu'ici, il n’a jamais été vu dans la Pen- sylvanie, quoiqu'il soit abondant dans les Etals de la Nouvelle-A ngleterre où il est connu sous le nom de Serpent d’eau. » Il ajoute : « Cet animal, dans le Kew-Hampshire, représente le Tropi- donotc à bandes du sud et le Tropidonote Sipedon des Etats du milieu. » Le dessin donné par ce Zoologiste est fait d’après un bel échantillon pris aux environs de Cambridge et que lui avait adressé M. H. Siorer de Boston. La localité précise du spécimen äu Muséc de Paris n’est malheureuse- ment pas indiquée ; on sait seulement qu’il provient des Etats-Unis d’où il a été rapporté avec beaucoup d’autres Reptiles par M. Richard, qui a fait une grande partie des beaux dessins de l’Erpétologie de M, Holbrook, SYNCRANTÉRIENS. G@. TROPIDONOTE. D, 975 JV. Vaniéré. À CINQ RAÏES LONGITUDINALES. Ma Schlegel, CaracTères. Sur le dos et sur l’origine de la queue, trois larges raies jaunes, longitudinales, parallèles, et sur chaque flanc, une bande semblable, se détachant toutes sur un fond d'un brun noi- râtre, qui couvre également les gastrostèges et les urostèges, si ce n’est sur la région médiane, qui est parcourue par ur large ru- ban jaune, à bords parallèles chez l'adulte. Chez les jeunes sujets, il est constitué par une série longitudinale de triangles jaunes, parfaitement réguliers, à sommet antérieur, et dont les dimen- sions augmentent depuis la tête jusqu’au milieu du tronc, puis diminuent ensuite, à partir de ce point jusqu’au cloaque. Au de- là, sous la queue, la forme triangulaire est moins apparente. DESCRIPTION. / En l’abserce de bons caractères spécifiques, qui permettent de distin- guer cet Ophidien du Trop. à bandes, nous restons dans la mémeincertitude que M. Schlegel, qui pense que ces Couleuvres, qu’il a vues dans notre Musée, sont peut-être les types d’une espèce particulière. Les particulari- tés suivantes viendraient à l’appui de cette opinion. Elles sont relatives à deux caractères tirés de l’écaillure. Tandis que chez tous les individus rap- portés aux trois premières Variétés, il y a 23 rangées longitudinales d’é- cailles, nous n’en trouvons ici que 21. De plus, au lieu de trois post-ocu- laires, ces Serpents n’en ont que deux. Parrie. Les trois individus que nous possédons ont été adressés de la Nouvelle-Orléans par M. Barabino. Dans le jeune âge, tous les Tropidonotes à bandes, même ceux qui pro- viennent de la variété noire, se ressemhlent par leur système de colora+ tion, dont le trait distinctif consiste en taches latérales, plus ou moins net- tement réunies par des bandes transversales. Nous trouvons dans cette conformité d’apparence des jeunes sujets un motif de pius, pour ne considérer tous les Tropidonote qui viennent d’être décrits dans cet article que comme des variétés. \ OrsenvarTions. Peut-étre faut-il rapporter au Tropidonolus fasciatus le Wampum snake de Catesby représenté sur la pl. 58 de son ouvrage, 574 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. Cette figure est bien peu reconnaissable, aussi faut-il noter que Linnæus ne l'a citée qu’avec doute. El nous paraît fort difficile de croire avec M. Holbrook que ce Wampum , à teintes bleues magnifiques et qui, con- trairement à ce qu’on observe chez les Tropidonotes, a les écailles lisses, soit notre Calopisme erythrogramme. Nous sommes bien plus de l'avis de cet habile naturaliste, quand il rap- porte à notre Tropidonote la Vipère brune de Catesby, car il motive ainsi son opinion : « Je crois, dit-il, pag. 27, qu’il faut le considérer comme étant le même, parce que cette vipère brune de Catesby a probablement été dessinée d’après un spécimen dont les particularités du systême de coloration n'étaient pas bien apparentes, comme cela arrive souvent chez les vieux individus vers l’époque où la mue va se faire. Il n'ya alors en- tre le Tropidonote à bandes et cette Vipère d’autre différence que celle qui se tire de l’absénce des crochets à venin dont l’animal est armé sur le dessin de Catesby. Il ne faut, au reste, attacher aucune importance à la présence des dents sur ce dessin, et à ce que Catesby rapporte du danger des blessures que ce Serpent peut faire, car il en dit autant de sa Vipère noire (Heterodon niger) qui n’est point venimeuse. » « Une autre raison, ajoute M. Holbrook, de croire à l'identité de la Vipère brune et du Tropidonote à bandes, c’est que, après un séjour de douze ans dans la Caroline et la Virginie, Catesby signale celte Vipère comme étant commune dans ces deux pays. Or, aucun des Serpents qui y sont un peu abondants ne peut être comparé à cette Vipère brune, si ce n’est le Eropidonote dont il s’agit. C’est à, d’aitleurs, l’opinicn du profes- seur Gedding, qui pense comme moi, à cet égard, d’après les nombreuses occasions qu’il a eues d'examiner avec soin cette Couleuvre. » On voit, d’après ces détails dans lesquels il nous a semblé nécessaire d'entrer pour motiver notre manière de voir, pourquoi nous ne pensons avec M. Schlegel que la Vipére d’eau de Catesby (Water viper), figurée pl. 43, soit la représentation du Tropidonote à bandes et pourquoi, par conséquent, nous ne mentionnons pas ici toutes les synonymies qui se rat- tachent à cette Vipère et qui nous semblent mieux convenir au Trigono- céphale piscivore qui nous paraît étre le même que notre Trigonocé- phale arlequin (Er. Histrionicus)? ou que l’un des autres Serpents com- pris dans ce genre. | 6. TROPIDONOTE POGONIAS. Tropidonotus Pogontias. ( Nobis. ) | Caracrères. Toutes les écailles fortement carénées et formant des lignes longitudinales saillantes sur toute la longuenr du dos SYNCRANTÉRIENS, G. TROPIDONOTE. 6. 573 et de la queue. Les cinq plaques sous-maxillaires antérieures mar- quées de points saillants tuberculeux. Corps d’un gris sale , à taches brunes irrégulières foncées, formant latéralement des bandes transversales sur les flancs, vers la partie moyenne du tronc. DESCRIPTION. Cette espèce nous paraît nouvelle ou non décrite. Elle a les plus grands rapports, par les écailles du dos et du dessus de la queue avec le Tropidonote à bandes. Les trois individus, de très-grandes dimensions, que nous en avons examinés, proviennent aussi de l’'Amé- rique septentrionale. Ce qui nous a porté à les distinguer, ce sont les tubercules très-singu- liers qui font saillie sous le menton et sur les cinq pièces de la région an- térieure de la gorge, d’abord sur la plaque impaire triangulaire ou la men- tonnière, mais qui n’a que cinq ou six de ces tubercules, puis sur les deux premières sous-labiales à forme ovale, allongée, pointues aux deux bouts, et enfin sur les grandes plaques losangiques ou sous-maxillaires antérieures qui, par leur rapprochement, laissent entre elles le sillon gulaire. On en voit aussi quelques-uns, mais qui sont moins apparents, sur les deux ou trois premières plaques sous-labiales. Chez un de nos individus , toutes les plaques de la tête sont comme ridées et offrent, par cela même, un aspect tout particulier. Comme ces tubercules saillants sont très-caractéristiques, nous nous en sommes servis pour désigner l’espèce qui semble ainsi porter une sorte de barbe malade ou une mentagre ; ( zuyævsas barbu ). Nous nous sommes assurés sur les têtes osseuses que par les erochets, ce sont bien des Syncrantériens. - Nous devons ajouter comme caractères dont il faut tenir note, quoiqu'ils n'aient pas une très-grande importance, parce qu’ils ne montrent pas des différences bien tranchées comparativement au Tropidonote à bandes , qu'il y a une pré-oculaire et trois post-oculaires, qui forment presque com- plétement le bord inférieur de l’orbite, car des huit paires de plaques sus- labiales, la quatrième seulement touche à l’œil par une petite portion de son bord supérieur, Les écailles du tronc, qui sont fortement carénées, surtout à la région postérieure du tronc et sur la queue, sont bifurquées à leur extrémité pos- térieure et sont disposées sur 27 rangées longitudinales. Ce nombre de rangées longitudinales, l’un des plus considérables qu'on trouve dans le genre Tropidonote, est un bon caractère distinctif du Pogonias, 576 OPHIDIENS AGLYPHODONTES On compte 140 à 142 gastrostèges , 4 anale double; ét 75 urostèges également doubles. CororaTion. Nos échantillons sont assez décolorés et sur un fond d’une teinte passée, qui était probablement un brun verdâtre, comme il est pos- sible de le voir encore dans quelques points; on remarque des taches brunes, transversales et dilatées sur les flancs et qui rappellent l’aspect gé- néral du Tropidonote à bandes. Draexsioxs. Le plus grand de nos trois échantillons a une longueur to- tale de 1,06, ainsi répartis, T'éteet Tronc , 0,81. Queue, 0®,95, Paris. Nous avons déjà dit que le Pogonias est originaire de l’'Amé: rique du Nord, Ossenvarions. Les analogies entre ce Serpent etle Tropidonote à bandes sont si nombreuses que nous le considérons avec une certaine hésitation comme le type d’une espèce nouvelle. Peut-être n’est-il qu’une variété de sexe ou d’âge de ce Tropidonote. Cependant, en présence de cette simili- tude remarquable chez trcis individus, il était indispensable de la signaler d’une façon toute particulière, æ 7. TROPIDONOTE CYCLOPION. Tropidonotus cyclopion ({}. Nobis. Canacrères. Deux plaques sous-oculaires au-dessus du bord supérieur des lames sus-labiales et complétant ainsi, avec les post- oculaires, la pré-oculaire et la sus-oculaire ou surciliaire, le cer- cle squammeux de l’œil à la formation duquel les sus-labiales, contrairement à ce qui a lieu d’ordinaire, ne contribuent pas. Narines ouvertes, de chaque côté, dans une seule plaque nasale ; vingt-neuf rangées longitudinales d’écailles. DESCRIPTION. Si, au premier abord, on est tenté de considérer cette Couleuvre amé- ricaine comme identique au Tropidonote à bandes dont, comme le Pogo- nias il a le port et la physionomie, on voit bientôt, par l'examen des ca- ral st cet 9. dd ve 6 ne sa time fe ne 2 I AS CREER (1) De Kyxawmtoy, le cercle qui entoure la pupille, ce que l’on nomme vulgairement le blanc de l'œil, par allusion à l'entourage de l'œil par les scutelles, f F SYNCRANTÉRIENS. G, TROPIDONOTE. 8. 577 ractères qui viennent d'étre énoncés dans la diagnose, qu'il en diffère réellement et peut-être même plus encore que ce Pogonias, Nous ne nous arréterons done pas à détailler les autres particularités de ce Serpent, va Il a les neuf plaques sus-céphaliques dinres mais un peu ee sept paires de sus-labiales. Les écailles du tronc sont carénées: elles le sont plus fortement à la région postérieure et sur la queue. Il est remarquable qu’elles soient dis- posées sur 29 rangées longitudinales , le nombre le plus ordinaire de ces rangées étant de 19 et ne se trouvant que par exception de 23 ou seule- ment de 15. Gastrostèges, 144; anale double; Cubes 65 également divisées, Cozorariox. L'un de nos échantillons , qui est de petite taille, et dont l'identité avec le plus grand est complète en tout point, a tout-à-fait perdu ses couleurs. L'autre, d’un brun verdâtre foncé, présente sur le dos des bandes noires sinueuses , transversales et formées par de petites taches juxta-posées, qui occupent chacune une petite portion seulement de l’é- caille sur laquelle elle se dessine. Ces bandes sont d’ailleurs plus ou moins interrompues, et quelquefois peu visibles. Les régions inférieures sont, en avant, inégalement maculées de brun: en arrière, et surtout sous la queue, c’est surtout cette teinte sombre qui devient la couleur de fond et la nuance claire n’apparaît plus que sous l'aspect de taches jaunâtres, bien nettement circonscrites, de forme et fe grandeur variables. Dimensions. Le plus grand spécimen a une longueur totale de 1",13, ainsi répartis : Téte et Tone 0m,89. Queue, 0,94. _ Parme. Cetindividu DOME de la Nouvelle-Orléans. L'autre est d'o- rigine inconnue. 8. TROPIDONOTE RÜUDE. Tropidonotus rigidus. Holbrook. (Coluber rigidus. Say.) Caractères. Narine ouverte dans une seule plaque et surmon- tant une fente verticale de cette même plaque ; régions supérieu= res d’un brun uniforme ; ventre d’un jaune brunâtre ; sur le mi- lieu de chaque gastrostège, deux taches noires oblongues, dis- posées de façon à former deux lignes longitudinales et paral- lèles. REPTILES, TOME Vil. te 578 _ OPHIDIENS AGEYPHODONTES. SYNONYMIE, 1825. Coluber rigidus. Say. Journ. Acad, nat, Scien. Philad. Tom. IV, pag. 239. 1835. Idem, Harlan. Phys. and Med. researches, pag. 118. 1842. Tropidonotus rigidus. Holbrook. North. Amer. Herpet, Tom. IV, pag. 39, pl. 10. DESCRIPTION. Fonues. La téle est presque confondue avec le trone, qui est robuste et arrondi. Les narines ont leur orifice interne dirigé en dehors et en haut. EcazLure, Les neuf plaques sus-céphaliques ordinaires. Il faut noter : la forme de la frontale moyenne , qui est large proportionnellement à sa longueur, et qui est à peine plus étroite en arrière, où elle se termine en pointe obtuse, qu’à son extrémité antérieure ; l’étroitesse du bout anté- rieur des sus-oculaires ; enfin, les petites dimensions des fronto-nasales, - SYNCRANTÉRIENS. G. TROPIDONOTE. 9. 581 râtres, parfaitement régulières et situées parallèlement de chaque côté de la ligne médiane. Elles résultent de la disposition symétrique de taches Car- rées. Elles s'arrêtent au cloaque. » Dimexsioxs. Le plus long des Don du Muséum a 0®,59, la Tête et le Tronc ayant 6,43 el la Queue, 0m,16. Pari. Les trois spécimens ont êté adressés de la Caroline, (Charles- ton) en particulier, par MM. Lherminier , Holbrook et Richard. Il paraît, d’après M. Holbrook, que cette Couleuvre est abondante aux Etats-Unis et spécialement dans la Pensylvanie , dans les Etats de Michi- gan, de New-Jersey, de l'Ohio et de New-York. Mozurs. Comme les autres Tropidonotes , celui-ci est un Serpent d’eau. On possède, à cet égard, des observations directes d’un naturaliste améri- cain, M. Peale. Ogservarions, Le nom de Leberis ayant été appliqué par Linnæus à un Serpent qu'il supposait venimeux et son opinion ayant été admise, mais sans contrôle, par la plupart des naturalistes jusqu’à Shaw, qui a rappelé les doutes de Gray à cet égard, il nous semble important de présenter ici les remarques intéressantes de M. Holbrook. Nous devons surtout les men- tionner parce qu’elles motivent l'emploi que nous avons fait, avec ce na- turaliste, du nom de Leberis pour désigner l'espèce dont il s’agit. « Je suis heureux, dit-il, de pouvoir réintégrer dans le Catalogue des Reptiles de l'Amérique du Nord et à la place qui lui convient, cette espèce longtemps méconnue, car je n’ai pas le moindre doute qu’elle représente le Coluber Leberis de Linnæus, comme on peut le voir par les détails qui suivent : « Kai qui a, le premier , découvert cet Ophidien et en a donné la dia- gnose abrégée reproduite par Linnæus, a résidé peu de temps dans le De- laware et dans la Pensylvanie d’où il s’est rendu dans le Canada. Or, le seul Serpent marqué de lignes foncées (fasciæ lineares nigræ) qu'on ait, jusqu'ici , trouvé dans la portion du continent américain où il a voyagé est la Couleuvre dont il s’agit. » « À la vérité, Kalm regarde cet animal comme venimeux et en cela, il a été suivi par un certain nombre de naturalistes bien excusables, au reste, car ils n’avaient jamais vu ce Serpent. Ses observations d’ailleurs ont été superficielles. On lui a dit que les morsures étaient vénéneuses et il l’a cru. La même erreur à été commise par Catesby relativement à l’Hétérodon noir , que sur une semblable assertion, il a représenté dans son ouvrage comme armé de crochets à venin, » ” € El faut ajouter qu’on n’a encore trouvé aucune espèce de Soléno- glypne dans le pays parcouru par Kalm , à l'exception du Serpent à son- nettes et du Copperkead (Trigonocéphale cenchris ), et l'Erpétologie de 582 OPHIDIENS AGLYPHODONTES, _ces contrées est peut-être mieux connue que celle de toutes les autres par- ties des Etats-Unis. » « Quoique le nom proposé par Say soif très-convenable pour désigner cette espèce, il ne peut être conservé, celui donné par Linnæus ayant le droit d’antériorité. » Au reste cette dénomination empruntée aux anciens, n’a pas une si- gnification précise. 40. TROPIDONOTE BI-PONCTUË. Tropidonotus bi-pune= tatus. Schlegel. (Coluber sirtalis et ordinatus. Linnæus.) (1) Caractères. Piaque anale simple: corps d’un brun verdâtre, tantôt uniforme et foncé ; tantôt, et c’est ce qui se remarque le plus souvent, d’une teinte moins sombre et parsemée de taches noires régulièrement disposées, avec une ou trois raies longitu- dinales plus ou moins apparentes ; le dessus de la tête brun, avec deux points jaunes réunis sur la ligne de jonction des plaques pariétales ; sur les flancs , qui sont légèrement bleuâtres, des ta- ches noires en séries interrompues ; les gastrostèges d’un brun jaunêtre unicolore, avec un pu point noir à chacune de leurs extrémités costales. Synonyme. 4731-1754. Green Spotted Snake (Serpent vert ta- cheté). Catesby The nat. Hist. of Carolina. Tom. IL, pl. 53. 4766. Coluber ordinatus. Linnæus.. Syst, naturæ, 12, Edit. Tom. 1,p.379. {Parvus, cœrulescens, nigro maculato nebulo- sus ; latera serie punctorum nigrorum.) 4766. Coluber sirtalis. Linnæus. Syst. nat., 12 édit. Tom.lI, pag. 385. (Vittæ tres viridi-cœrulescentes in corpore fusca tenui striato } D’après Kalm. 4784. Le Sirtale. Daubenton. Encyclop. méthodique, 1784. L’Ibibe. Idem. 1788. Coluber ordinatus. Linnæus. Syst. Nat. Edente. Gmelin. Tom. I, Pars. 3, pag. 1097. Coluber sirtalis. Idem, p. 1097. ST ST (4) On verra plus loin les motifs qui nous ont engagés à rapporter au Tropidonote bi-ponctué les synonymes qui se rattachent à l’une et à l’au- tre des Couleuvres que Linnæus a nommée sértalis et ordinatus. Le pre- mier de ces noms est ancien ; mais très-vague. 1 SYNCRANTÉRIENS, 4. TROPIDONOTE. AO. 585 1789. L'Ibibe et le Sirtale. Lacépède. Quad. ovip. et Serp. Tom. IT, pag. 311 et 323. 1802. La Couleuvre sirtale. La Couleuvre ibibe ([Coluber or- dinatus.)/ La Couleuvre bi-ponctuée (fondée, selon M; Hol- brook , sur l'examen d’une siriale rapportée de la Caroline par Bosc). Latreille. Hist. nat. des Rept. T. IV, p. 69, 70 et 85. 1802. Sirtal snake. Shaw. Gener. Zool. Tom. III, part.2, pag. b35. 1803. La Couleuvre ibibe. (Coluber ordinatus) considérée com- me la même que la Bi-ponctuée de Latreille ; La Couleuvre sir- tale. Daudin. Hist. nat. des Rept. Tom. VII, p. 181 et p. 146. 1820. Coluber Hurrig ordinatus et Coluber natric sirtalis. Merrem.Tentamen. pag, 93 et132. 1826. Coluber ordinatus. Fitzinger, neue Classification der Rept. , p. 58, n.° 58, 1835. Coluber sirtalis et Coluber ordinatus. Harlan. Medical and physical researches , p. 116 et 113. 1837. Tropidonotus bi-punctatus. Schlegel, physion, des Serp. Tom, I, pag. 168 et Tom. II, pag. 320. 1839. Coluber sirtalis et Coluber ordinatus. Storer, Reports on the Fishes , Reptiles and Birds of Massachusetts, p. 221 et 293. 1842, Tropidonotus sirtalis et Tropidonotus ordinatus. Hol- brook North American Herpet. Tom. IV, p. 41 et 45, pl. 11 et 12. 4842. The striped snake, Tropidonotus tænia. Dekay. New- York fauna, Reptiles, pag. 43, pl. 13, fig. 27 représentant une seule ligne dorsale et portant , de chaque côté de cette bande médiane, deux séries de taches noires alternes. (Ces particularités se rapportent aux caractères du Tr, ordinatus donnés par M. Holbrook. Le nom de Coluber tænia est emprunté à Schæœpff qui, dans son Voyage en Amérique, Tom. [, p. 496, décrit cette Couleuvre comme ayant trois bandes j jaunes sur un fond brun noirâtre. _ 1853. Eutainia sirtatis et ordinate. Baird and Girard. Catal.s pag. 30 et 32, 584 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. DESCRIPTION. Formes. En voyant M. Holbrook séparer si positivement l’une de l’autré les deux Couleuvres, dont nous venons de présenter la synonymie et qu'il considère comme différentes, surtout parce que , dit-il, les deux points des pariétales se remarquent toujours chez la Bi-ponctuée et ne se retrou- vent jamais chez l’autre, nous avons un peu hésité à confondre sous un méme titre tous les synonymes qui se rapportent à ces deux Serpents. Nous devons dire cependant que, malgré les nombreux éléments decom- paraison fournis par les riches collections du Muséum, nous ne pouvons pas faire deux groupes distincts parmi ces Tropidonotes. Nous avons, en effet, des échantillons qui, par leurs trois lignes jaunes longitudinales, et par les deux petites taches du vertex, ressemblent, de la manière la plus frappante , à l’animal représenté sur la planche 2 de l'Erpétologie de M. Holbrook, avec cette dénomination : Tropidonotus sirlalis, ce qui est, pour lui, le synonyme de bi-punctatus. D'un autre côté, il y en a quelques-uns qui, avec des séries de taches noires très-apparentes, et une ligne dorsale moins sombre que le fond et à peine visible, se rapportent à la pl. 12 du même ouvrage. Nous serions donc tentés de considérer, avec l’auteur, ces derniers comme représentant le Tropidonotus ordinatus. Nous ne pouvons cependant pas admettre cette identité, car de même que les autres, ces spécimens portent la double pe- tite tache occipitale qui, selon les indications du savant naturaliste Amé- ricain , sont la marque distinctive du Sirtale. Serait-ce donc que le véritable Coluber ordinatus serait inconnu au Musée de Paris? l Nous ne pouvons pas le croire, quand, abstraction faite de la particula- rité des deux petites taches du vertex, nous comparons queiques-uns de nos spécimens au Tr. ordinatus de la pl. 12 de M. Hclbrook. On voit qu’il y a là une certaine difficulté pour les zoologistes, qui vou- draient laisser flgurer dans leurs cadres ces deux Serpents comme types d’espéces distinctes. Cet embarras, dont on trouve la preuve dans les ou- vrages de M. Schlegel et de M. Dekay, est bien justifié par l’étude atten- tive de tous les échantillons de notre Musée. On ne peut pas, en effet, grouper dans deux catégories bien distinctes ces Serpents, de manière à réunir, d’une part, les individus à trois bandes claires sur un fond uniforme, et d’autre part, ceux à séries longitudi- nales de taches noires , avec une bande médiane peu apparente, car ces différences ne sont pas très-nettement tranchées. Il importe même de noter ici que M. Storer et M. Holbrook décrivent SYNCRANTÉRIENS. G. TROPIDONOTE,. AA. 585 chez le Sirtale des taches noires petites, il est vrai, mais nombreuses et alternes comme les taches plus grandes du Trop. ordinatus. Il y a là, une analogie de plus. Il est donc permis de conclure de tout ce qui précède que l’on peut, à défaut de véritables caractères spécifiques , et en présence des différences peu tranchées du système de coloration , considérer les Coluber sirtalis et ordinatus comme appartenant à une seule même espèce. Pour compléter, relativement au système de coloration, ce qui a été dit plus haut sur ce sujet, nous ajouterons que chaque gastrostège porte à l’une et à l’autre de ses extrémités un point noir assez volumineux, se présen- tant souvent avec l'apparence d’une tache demi-circulaire. Ils forment, de chaque côté , une série longitudinale. Les jeunes sujets ont tous sur le dos, des taches noires en série régu- lière. La ligne claire médiane ne se voit pas toujours et sur aucun, on ne remarque les lignes latérales. Du reste, les taches noires des extrémités et les deux petites maculatures jaunes du vertex ne manquent jamais. Telles sont les particularités qui nous sont offertes par trois individus rapportés du Texas par M. Trécul et de Savannah par M. Harpert. Parrie. M. Holbrook admet, relativement à la distribution géographique, une différence que nous nous bornons à énoncer ne pouvant pas la vérifier sur nos individus, puisqu'il ne nous est pas possible de les rapporter à l’une plutôt qu'à Pautre des espèces qu’il décrit. « Le Trop. ordinatus , dit-il, habite les Etats du Sud et ne dépasse pas au Nord le Maryland où même sa présence n’est pas bien démontrée. Le Sirtale, au contraire , se trouve dans tous les Etats Atlantiques depuis le Maine, jusqu’à la Floride inclusivement ; il habite aussi les payssitués à l'Ouest des monts Allegbany.» Nos échantillons proviennent de la Virginie et des environs de Charles- ton et de New-York. Ils ont été adressés par M. Poussielgue, par M. Noi- sette et par Milbert, M. Plée en a envoyé un beau spécimen de la Mar- tinique. 41, TROPIDONOTE SAURITE. Tropidonotus squrita (1). (Coluber saurita. Linnæus.) CaracTÈres. Corps grêle et irès-long, surtout dans la région (1) Ce Serpent, dit Lacépède, a beaucoup de rapports avec les lézards gris et les lézards verts, non-seulement par les nuances de ses couleurs, mais encore par son lite, et voilà pourquoi il a ce nommé Saurite, du L grec Zœvpes, lézard, 586 _ OPHIDIENS AGLYP HODONTES. de la queue; le dessus du tronc d’un brun foncé, avec trois lignes longitudinales d’un jaune verdâtre, dont une est médiane ; le des- sous du corps, sans taches et d’une même teinte, est pâle dans toute son étendue. Synonvuie. 1731. Catesby. Carolin. Tom. II, pag. 50. Ribbon Snake (Serpent ruban). 1766. Linnæus. System. naturæ édit. 12, Tom. I, pag. 385. Coluber saurita. 1771. Daubenton. Encyclop. méthod. 4789. Bonnaterre. Ophiol., pag. 58, pl. 73, n.°15. Idem. Lacépède. Quad. Ovip. Serpents , pag. 308. Le Saurite. 4802. Latreille. Rept. in-18. Tom. IV, pag. 178. 1802. Shaw. Zool. gener. Tom. III. 1803. Daudin. Rept: Tom. VII, pag. 104, pl. 81, nn tronçon. 4820. Merrem. Tentam. Syst. SR: p:122,n.015. Natrix saurita. 1825. Say. Rocky mountains. I. pag. 389. Coluber Proximus. 1826. Fitzinger. Neue classif, der Rept., pag. 59, n.° 68, Colu- ber saurita. 4827. Harlan. Journ. acad. natur. scien. Philad. Tom. V, part. 2, pag. 229. 4835. Harlan. Med. and phys. researches, pag. 115 et 416. Coluber saurita et proximus. 4837. Schlegel. Phys. Serp. Tom. I, pag. 469, n.° 145. Tom. IT, pag. 323. Tropidonotus saurita. 1839. Storer. Rept. Massachussets, pag. 329. 4842. Holbrook. North. Americ. Herpet. Tom. IIT, pl. 4. Leptophis sauritus. —Dekay. New-York. Fauna Ribbon Snake. Leptophis saurita. Rept., pag. 47, pl. 11, fig. 1. 4853. Baird and Girard. Catal. Rept. North, Amer., pag. 24 129. Eutainia saurita, Faireyi, proxima. DESCRIPTION. Cette espèce de Tropidonote s'éloigne, jusqu'à un certain point, de la plupart de celles du méme genre, parce qu’elle est, proportionnellement SYNCRA NTÉRIENS. G. TROPIDONOTE,. AA. 587 à ses diamètres, beaucoup plus grêle, et qu’en arrière, sa tête est presque de Ja même grosseur que le cou, qui est plus aminci lui-même que les autres tégions du tronc. La queue est aussi très-longue, très-effilée ; elle forme plus du quart et méme près du tiers de l'étendue générale du corps. On s'explique ainsi pourquoi M. Hoïbrook en a fait un Leptophide. Sans certains rapports qu’on remarque entre cette Couleuvre et les Tro- pidonotes , portant sur la forme de la tête, la position des narines, les pe- tites dimensions des yeux, dont nous avons été frappés nous-mêmes, comme M. Schlegel, nous l’aurions rangée dans le premier genre de Ja fa- mille des Syncrantériens, mais en |la laissant parmi les Tropidonotes, on peut la considérer, avec celui dit des Seychelles, comme établissant, en quelque sorte, le passage des Leptophides aux Tropidonotes. Les trois caractères indiqués dans la diagnose font aisément distinguer ce Serpent de ses congénères. CoLoraTion. Le dessus du corps est brun, avec trois lignes longitudi- nales étroites, d’une couleur claire, dont l’une est médiane. Le dessous de la tête est entièrement d’un brun foncé, car la ligne du milieu ne com- mence qu’à la nuque. Il y à cependant deux petits traits jaunes au devant de œil et un autre derrière, un peu plus bas. Nous voyons, sur quelques-uns de nos exemplaires, de petits points jaunes sur chique plaque occipitale analogues à ceux du Tropinodote bi- ponctué. M. Holbrook dit, à ce sujet, qu'il les a toujours vus chez les indi- vidus recueillis dans les Etats du Sud; mais qu’ils manquent parfois chez ceux des Etats du Nord. Quelquefois, ajoute-t-il, ce point est double sur chacune des deux plaques; mais cela est rare. Il est vrai, comme le dit ce naturaliste, que le trait jaune, situé au dé- devant de l'œil, donne à ce Serpent une physionomie particulière. Le Muséum en possède plusieurs individus ; ils sont en très-bon état de conservation, mais tous ont été, à ce qu’il paraît, altérés dans la couleur des raies et des gastrostèges, qui sont d’une teinte jaune, tandis que Catesby et Ja plupart des observateurs, comme Palissot de Beauvois et Bosc, disent que ces mêmes parties sont de couleur verte plus ou moins foncée. Dimensions. Cet Ophidien peut, à ce qu’il paraît, atteindre une lon- gueur de quatre pieds (mesure anglaise). Aucun de nos échantillons n’est aussi grand. Nous n’en ayons pas qui dépassent un mètre; les dimensions de la queue égalent à peu près le tiers de la longueur totale. Patrie. Nous ayons fait préparer les têtes de deux individus, dont l’un provenait de M. Ghuisbreght, indiqué comme recueilli à Oaxaca, dans le Mexique et un autre de la Nouvelle-Orléans. L’un des exemplaires qui onf servis à notre description , avait 616 adressé de New-York par M. Mfilbert, 588 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. Mocurs. On dit que ce Serpent, qui est très-répandu dans toute l'Amé- rique du Nord, grimpe avec assez de facilité sur les branches des arbres, et que souvent, il se tient en embuscade sous les écorces des platanes , derrière lesquelles il s’abrite. Nous apprenons de plus, par M. Dekay, la particularité intéressante que, outre les gros insectes dont il se nourrit, il recherche les grenouilles et les crapauds , ce qui prouve que, comme les Tropidunotes, il aime les lieux humides et le bord des eaux. O»servaTIONS. C'est probablement par suite de quelque erreur, que nous trouvons dans la diagnose de M. Schlegel (page 169) l'indication de raies longitudinales noires sur un brun foncé; ces lignes étant jaunâtres , ou comme l’ont observé les auteurs qui ont parlé des individus qu'ils avaient observés vivants, d’une teinte verdâire claire, ainsi que M. Schle- gel le dit lui-même ( Tome IT, pag. 321). Ce zoologiste croit que le Ser- pent décrit par les naturalistes américains sous le nom de Æutainia Faireyi, est une variété de la présente espèce. Relativement à l’identité du Coluber proximus de Say, il est d'accord avec M. Holbrook. 12. TROPIDONOTE nes SEYCHELLES. Tropidonotus Seychellensis. Nobis. (Psammophis Seychellensis. Schlegel. ) CaRACTÈRES. Dessus du corps d’un brun foncé avec des taches alternativement blanches et brunes; une bande blanchâtre, bor- dée de noir, naissant de la commissure de la bouche et s'étendant le long du cou. Museau un peu tronqué à l’extrêmité d’une tête plate, longue et conique, un peu excavée sur la ligne médiane ; pas de plaque frénale; corps grêle ; queue longue. Synonxmis. 4837. Schlegel. Psammophis Seychellensis. Phys, Serp. Tom. I, pag. 155, n.° 4; tom. IE, pag. 212. DESCRIPTION. La forme assez élancée de ce Serpent et la longueur proportionnelle de sa queue le rapprochent de l'espèce précédente, et ainsi que nous l'avons dit à propos de ce dernier , on aurait pu placer en tête du genre Œropi- donote, le Saurite et le Trop. des Seychelles, comme établissant une sorte de transition des Serpents arboricoles aux Serpents qui fréquentent les eaux et leur voisinage, SYNCRANTÉRIENS. G. TROPIDONOTE. 49. 589 " La tte a cela de particulier que le museau est un peu tronqué et sem ble en quelque sorte coupé carrément, par suite de la direction peu oblique de la plaque rostrale et surtout parce qu’elle ne se rabat nullement sur le museau. L'œil est petit, La particularité la plus intéressante fournie par l'étude des plaques de la tête est l’absence de la frénaie. Ce Serpent est le seul, parmi les Tropi- donotes, chez lequel cette plaque manque. Aussi, avons-nous pu nous servir avec avantage de ce caractère dans la construction du tableau sy- noptique , comme nous en avons déjà fait usage pour la distinction des Leptophides, qui ont tous cette plaque, à l'exception du Zeptophide queue-lisse, que par cela même, il est toujours facile de distinguer de ses congénères. Il y a une pré-oculaire, trois post-oculaires ; neuf paires de plaques sus-labiales, dont les quatrième, cinquième et sixième touchent à l’œil. Toutes les écailles du tronc portent une faible carène, qui est très-peu apparente sur celles de la queue. Elles sont disposées sur 17 rangées lon- gitudinales. Gastrostèges , 187-198; anale double: urostèges, 104, également divisées. CoLorATION. L'échantillon donné par Dussumier est malheureusement le seul dont les teintes ne soient pas complétement altérées. On remarque, sur le dos, comme l’a noté M. Schlegel, de petites macu- latures blanches et-d’autres presque noires se détachant sur un fond d’un brun foncé , mais ces points noirs et blancs ne nous paraissent pas aussi nombreux que le dit ce zoologiste. Les régions inférieures, qui sont jau- nâtres , sont abondamment marbrées de brun-noirâtre. Nous trouvons très-apparentes, sur l’exemplaire en bon état de conser- vation, deux raies noires séparées par une bande blanche fine et un peu ondulée ; elles commencent à l'extrémité du museau, occupent le hord su- périeur des plaques sus-labiales, passent sous l’œil et vont se perdre sur les côtés du cou. Dimensions. Les spécimens du Musée de Paris, mesurés par M. Schlegel, ont l’un 0",73 pour la tête et le tronc et 0,51 pour la queue, et l’autre 0,49, plus 0®,18. Ce sont des proportions analogues que nous trouvons sur le nouvel échantilion plus grand que les autres. Sa longueur totale est de 1,11 ainsi répartis : T'éte et Tronc, 0",79, Queue, 0m,29, Parrie.Les sujets rapportés par Péron et Lesueur sont tout- -à-fait déco- lorés par leur long séjour dans l’alcool et peut-être par leur exposition à l'effet de la lumière, Sur l'un des bocaux, nous trouvons une ancienne éti- > . 590 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. queite de la main de l’un de ces voyageurs portant, avec un numéro d'or- dre, les lettres I. S. Leur signification est démontrée par ce fait qu'un échantillon de la même espèce a été rapporté par Dussumier des îles Sey- chelles. Cette identité d'origine a servi à M. Schlegel pour la dénomina-+ tion spécifique de ce Sérpent. Depuis cette époque, la Collection s’est en- richie d'un nouveau spécimen, acquis à Londres, en 1845, par Bibron. Osservarioxs. C'est sur l'examen de deux individus que M, Schlegel a établi cette espèce qu’il avait rangée, d’après la physionomie, dans le genre Psammophis ; mais nous nous sommes assurés qu’ils ont les dents posté- rieures plus longues que celles qui les précèdent, sans aucun intervalle libre , ces dents allongées n'ayant pas de rainures. Ce sont donc bien pour nous dés Syncrantériens et des Tropidonotes, comme d’ailleurs, les écailles carénées du dos semblaient l'indiquer. 43, TROPIDONOTE À TRIANGLES. Tropidonotus trianguli- gerus. Schlegel. Caracrères. Corps brun, un peu verdâtre en dessus ; entière- ment jaune ou blanchâtre sous la longueur du trone ou avec quel- ques taches marbrées, plus ou moins foncées, irrégulières, quel- quefois formant de simples bordures noirâtres aux gastrostèges ; museau long et conique ; des taches triangulaires sur les flancs. Synoxyure. Tropidonote à taches en triangles. Schlegel. Essai sur la Phys. des Serpents. Tom. I, pag. 167 et Tom. II, pag. 311, pl. 12, fig. 1,2 et3. DESCRIPTION. Le tronc est assez long ; la tête est distincte du tronc ; elle est plane en dessus , et présente une certaine épaisseur. Les yeux sont grands. Les neuf plaques sus-céphaliques ordinaires. Les narines comme chez la plupart des Tropidonotes, sont percées entre deux plaques. L’œil est bordé en ayant par une pré-oculaire, en arrière par trois post-oculaires et en des- sous par les quatrième, cinquième et sixième plaques de la lèvre supé- rieure , qui en a neuf paires, ti Les écailles du tronc à carène assez saillante, sont disposées sur 19 ran- gées longitudinales, M, Schlegel , qui donne aussi ce nombre comme étant le plus habituel, indique cependant les nombres exceptionnels 47 et 23, SYNCRANTÉRIENS. G. TROPIDONOTE. Â9. 594 Les gastrostèges, peu étendues d’avant en arrière , remontent sur les flancs. On en compte 141 , l’anale est divisée et il y a 88 urostèges doubles, CocorarTion, Les individus qui appartiennent évidemment à cette es- pèce sont tellement décolorés par leur long séjour dans la liqueur, que nous sommes obligés de nous en rapporter à M. Schlegel, qui a eu sous les yeux de très-bonnes figures faites sur le vivant et qui lui ont été fournies par MM. Reinwardt et Boié. Voici comment il indique cette coloration, dont nous retrouvons cepen- dant des traces bien évidentes sur un sujet donné à notre Musée par celui de Leyde. « Ce Tropidonote inédit est remarquable par les larges taches en triangle et d’un rouge vermillon qui ornent ses flancs. Elles sont le plus souvent séparées par quelques plaques noires et s’évanouissent à mesure qu’elles approchent des parties postérieures. Le dessus est d’un vert oli- vâtre foncé ; le dessous d’un jaune d’ocre avec des bandes abdominales quelquefois marbrées ou bordées de brun ; quelques individus offrent ce- pendant des taches très-obsolètes, et j'en ai vu sur lesquels on pouvait à peine découvrir les traces de ce dessin, » « Les couleurs s’effaçent en grande partie après la mort: le rouge se ternit , le vert devient gris noir et le jaune passe au brunâtre. » « Les petits ressemblent à leurs parents sous le rapport des teintes. » Enfin , ajoute, M. Schlegel, ce Serpent est particulièrement reconnais- _Sable à deux raies noires , qui bordent les plaques au-dessous de l'œil. Dimensions. Le savant naturaliste hollandais qui a fondé cette espèce et qui nous sert ici de guide donne les chiffres suivants Om,84 plus 0",31, Notre plus grand spécimen est long de 0",90 seulement , le tronc et la tête ayant 0,61, et la queue, 0,29, Parrig. Reinwardt et Boié ont trouvé ce Serpent à Java, où il habite les ruisseaux et les champs inondés dans le voisinage de Buitenzorg. Il se nourrit de grenouilles. Outre le sujet donné par le Musée de Leyde, nous en possédons un rap- porté de Java par Diard, et un troisième par M. Kunhardt , de Lima- Poulou (Sumatra). Sur la tête osseuse du spécimen recueilli par Diard ; nous avons constaté les véritables caractères d’un Aglyphodonte Synerantérien , c’est-à-dire que les os maxillaires supérieurs portent en arrière des crochets, qui sont plus longs que les autres, quoique rangés sur la méme ligne, 592 OPHIDIENS AGLYPHODONTES, 1%, TROPIDONOTE QUINCONCE. Tropidonotus quincun< ciatus. Schlegel. (Hudrus palusiris. Schneid étre) Caracrères. Corps très-gros, d’un brun verdâtre en dessus, avec des rangées de taches grises ou noires, allongées , distri- buées régulièrement en quinconces, quelquefois réunies par raies en longueur ; les gastrostèges jaunes, ayant souvent une bor- dure noire, et l’une d’elles présentant antérieurement une dila- tation externe de forme triangulaire. Deux petites lignes noires obliques, sous et derrière l’œil; quatrième et cinquième sus-la- biales touchant l’œil par leur bord supérieur terminé en pointe. Synonvure. 1792. Schneider. Hist. nat. et litt. Amphib, Fase. I, pag. 249. Hydrus palustris. 1800. Russel. Serp. ind. Tom. IT, pag. 25, pl. 20. Paragodoo, et pl. 14, ad., pag. 28, pl. 33. Neelikoea, 1802. Shaw. Gener. zoology. Tom. III, p. 4, pag. 369. Marsh- Hydrus. 1802. Latreille. Rept. in-18. Tom. IV, pag. 203. | Enhydris piscator, 205. E. Palustris, p. 20. 1803. Daudin. Rept. Tom. VIT, pag. 440. Couleuvre treil- lissée. C. anastomosatus, d’après le Neelikoea. Russel, pag. 38, pl. 33 et pl. 14, adulte , et pag. 176, La Coul. Bramine, d'après la pl. 20 de Russel Paragodoo. 4827. Merrem. Syst. Amph. Tent., pag. 122, n.05 4114, et 124, n.0 121. Natrix piscator et Natrix palustris. 1829, Gravenhorst. Vergl, ubersicht. Col. Melanozostus , pag. 402. | 1834. Reuss. Ad. Museum Senckenberg. Col, Hippus , pag. 450, pl. 9, fig. 2 1837, Schlegel. Tom, {, pag. 167, n.° 2. Tom. IT, pag. 307. Col, quincunciatus, pl. 12, fig. 4 et 5. Oppel. Coluber funebris. Manuscrit, sur le bocal qui contient J'un des individus, ‘ SYNCRANTÉRIENS. G. TROPIDONOTE. 14. 595 DESCRIPTION. Plaque rostrale non rabattue sur le museau, Narines ouvertes entre la nasale et la post-nasale. Plaque pré-oculaire plus haute que la frénale et remontant un peu sur la région supérieure de la tête. Trois plaques post- oculaires : le long du bord externe de la pariétale, deux grandes plaques temporales, dont la postérieure l'emporte sur l’antérieure en longueur et en Jargeur. Derrière les pariétales, sur la ligne médiane et dans le petit angle rentrant qu’elles forment entre elles, une écaille plus grande que celles qui l’environnent, simulant une sorte de plaque occipitale. Neuf plaques sus- labiales, dont la quatrième et la cinquième touchent l'œil dans une très- petite étendue, leur extrémité supérieure se terminant en pointe ; les trois dernières sont beaucoup plus grandes que celles qui les précèdent ; deux plaques sous-maxillaires, dont les postérieures sont du double plus longues que les antérieures. CoLorarTion. Les marques les plus notables et à ce qu'il paraît les plus constantes, puisqu'elles sont indiquées par les auteurs qui ont pu observer cette espèce, consistent en lignes noires obliques sur un fond gris, qui se voient sur les côtés de la face, la première au-dessous de la région moyenne inférieure de l'orbite et la seconde en arrière. Une troisième ligne, plus courte, est située entre les précédentes , mais cette dernière n’est pas cons- tante, car nous ne la retrouvons pas chez la plupart des individus que nous possédons. Ces trois lignes se rendent obliquement de haut en bas et de devant en arrière, vers une bande qui longe la partie postérieure de la mâ- choire pour se porter vers la ligne médiane du cou, en se rapprochant de celle du côté opposé, dont elle reste cependant séparée par un intervalle gris où l’on voit deux autres bandes noires longitudinales, plus ou moins -prolongées sur le dos et le plus souvent dans toute son étendue. Les gastrostèges sont tellement larges, qu’elles occupent un grand tiers du diamètre du tronc. Elles sont fort aplaties. Les flancs sont garnis de plaques ou de très-grandes écailles blanches et séparées, à des intervalles à peu près égaux, par de grandes taches noires, quadrilatères, au-dessus des- quelles il s’en trouve d’autres plus petites sur deux rangées, disposées réellement en trois bandes interrompues, mais dont l’ensemble constitue comme des allées distribuées en quinconce. Cependant quelquefois, ces taches , au lieu d’étre distinctes, se trou- vent réunies et forment alors des raies longitudinales. C’est alors, comme le fait observer M. Schlegel , le Coluber melanozostus de M. Gravenhorst. D’autres fois, la réunion en travers de ces taches a déterminé la distinc. tion en deux autres espèces désignées sous les noms de funebris et de si muatus par Oppel et par Reinwardt, REPTILES, TOME VII, 38: 594 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. Nous croyons, en effet, avec M. Schtegel que ces dénominations ap- partiennent à des espèces purement nominales. Voici , d’ailleurs, et d’après nos échantillons, la description des trois Variétés qu'il est convenable d'établir dans cette espèce. Variété A. Le long de chaque flanc, une série de grandes taches noïres ; sur le dos, des taches également noires, à peu près rondes, plus ou moins nombreuses et distinctes les unes des autres. Le Coluber funebris d'Oppel présente ce système de coloration d’une manière très-nette. C'est aussi à cette variété que se rapportent les individus chez lesquels cet ensemble de taches est un peu moins apparent. Variété B. Comme dans la précédente, ii y a, le long de chaque flanc, une série de taches noires, mais plus grandes et presque quadrilatères et plus espacées les unes des autres. Sur le dos, on voit de grandes taches blanches , bordées de noir , formant en quelque sorte un triangle allongé dont la base est externe et le sommet, qui est interne, atteint presque la ligne médiane ; mais au delà du premier tiers du corps, ces taches devien- nent moins apparentes. Les individus qui appartiennent à cette variété sont originaires des Phi- lippines. Variété C. Les régions supérieures et iatéraies du tronc, jasqu'à l'ori- gine de la queue, sont parcourues par cinq lignes noires, dont les latérales offrent un peu plus de largeur que les trois du milieu. Entre chacune de ces bandes noires, on voit une fine raie blanche en zig-zag , formée par une série longitudinale de petites lignes blanches , qui bordent successive- ment le côté externe d’une écaille, puis le côté interne de l’écaille qui suit. . Danscette variété, comme dans celle que nous avons décrite sous la lettre À, le bord adhérent de chacune des gastrotèges est noir, tandis que dans la variélé B, le ventre est tout à fait unicolore. Quant à la coloration générale on peut dire que la teinte de fond , chez tous les individus, à quelque variété qu’ils appartiennent, est un brun ver- dâtre plus ou moins foncé. Chez tous, on voit deux petites raies noires, l’une partant du bord inférieur de l'œil et allant rejoindre le bord libre de la lèvre inférieure, au niveau de la sixième ou septième écaille sus-labiale ; l'autre, née de l’angle antérieur et externe de la pariétale, se dirige obliquement en arrière, vers la huitième ou la neuvième plaque sus-labiale. Nous devons ajouter que les différences dans la disposition des cou- leurs soht tellement nombreuses, que malgré la distinction nous venons de chercher à établir entre trois types assez bien définis, il est difficile de faire rentrer exactement chaque spécimen dans l’une ou l’autre de ces va- riétés , en raison de petites particularités que présentent quelques indivi- dus et qui auraient presque nécessité la formation de variétés nouvelles. SYNCRANTÉRIENS, G. TROPIDONOTE. 15. -. 595 Druexsroxs. Ces Serpents sont les plus grands et les plus volumineux des Tropidonotes. Le diamètre transversal du tronc peut atteindre jus- qu’à 0%,035 ou 0,040 et la longueur totale excède quelquefois un mètre. ParriE. La collection nationale possède un assez grand nombre d’indi- vidus de cette espèce. La plupart proviennent des Indes du Malabar, du Bengale , de Pondichéry et des Philippines. Nous en avons chtenu un par échange du Musée de Marseille dont l’o- rigine réelle nous est inconnue. Tous ces échantillons nous ont offert, comme nous l'avons dit, de grandes différences dans les couleurs. Parmi les individus rapportés de la Cochinchine par Diard , nous avons pu en choisir un pour faire préparer une tête osseuse , qui nous a offert tous les caractères du genre. Mosurs, Russel donne des détails sur le genre de vie des individus qu’il a recueillis dans les environs de Bombay et de Calcutta. Ces Serpents, comme tous ceux de ce genre, recherchent les lieux inondés ; l’un d’eux contenait un poisson qu'il a rendu au moment où il fut saisi. OsservarTions. M. Duvernoy a décrit et figuré les glandes saïivaires et les mustles des mâchoires de cette espèce de Serpent dan$ le Tome XX VI des Annaies des sciences naturelles , pl. 7, fig. 1 et 2. 15. TROPIDONOTE VIBAKARI. Tropidonotus vivakari. Boié. CARACTÈRES. Gorps grêle , à tête peu distincte du cou pour la lärgeur ; queue longue , se terminant insensiblement en pointe ; écailles ovales, allongées, très-peu carénées; dessus du tronc d’un brun ciair, quelquefois avec une raie dorsale plus foncée ; gas- irostèges fort pâles, saus taches, du tiers de la largeur du corps ; chacune marquée en dehors, près des flancs, d’un point brun al- longé. SynONYMIE. 1826. Tropidonotus vibakari. Boié. fsis, 1826, pag. 207. 4826. Idem. von Siebold , pag. 207. Fauna Japonica, tab, 5. 1837. Idem. Schlegel, des Physion. Serp, Tom. de pag. 168, n,0 10 ; Tom. II, pag. 316. DESCRIPTION. La tête est peu épaisse, à peine distincte du tronc : le museau est large et obtus ; les yeux sont petits, La queue est grêle. C’est, d’ailleurs, un Serpent de petite taille. Les neuf plaques sus-céphaliques Grue ires, Les fronto-nasaies et la 88." 396 OPIHDIENS AGLYPHODONTES. frontale moyénne sont très-peu développées ; cette dernière se terfine, en arrière, par un angle très-obtus. Les narines, percées entre deux plaques, sont grandes. L'œil est bordé en ‘avant, par une pré-oculaire , en arrière, par trois post-oculaires; et en bas, par les troisième et quatrième plaques de la lèvre supérieure, qui en à sept. Les écailles qui ent une forme allongée, sont à peine carénées : elles sont disposées sur 19 rangées longiludinales. Gastrostèges 145-151; anale double ; urostèges 66-69 également divisées. CocorATION, L'’altération'des teintes de nos échantillons nous force à re- produire ici la courte description que M. Schlegel a donnée dans les ter- mes suivants : « La couleur dominante est un brun jaunâtre très-pâle ; le dessous est plus clair. On voit quelquefois une raie dorsale foncée. Un demi-collier blanc orne les côtés du cou. Les lèvres offrent la même teinte et sont bor- dées de brun, » « Les petits ont le dessus plus foncé et Îles côtés de l'abdomen ornés d'une série de petites taches en forme de points. » Ces points ne manquant chez aucun de nos trois échantillons, nous nous sommes servis de ce caractère pour distinguer cette espèce dans le tableau synoptique. Nous ne trouvons pas la raie foncée du dos que l’auteur de l'Essai men- tionne dans son texte. Dimensions. Nous lisons dans ce livre les chiffres suivants qui répré- sentent la taille des plus grands individus choisis dans une trentaine qui ont été vus par M. Schlegel, 0,43 plus 0,16. Notre spécimen le plus long à 0,45. (Téteet Tronc 0m,54. Queue 0m,11.) Parme. Le Musée de Leyde a reçu ce Serpent du Japon, par les soins de M. de Siebold, On en a donné trois pour notre Collection, 16. TROPIDONOTE ARDOISÉ. Tropidonotus schistosus Schlegel. (Coluber schistosus. Daudin.) Canacrères. Trone d'uñ gris plombé ou ardoisé en dessus ; ventre jaune; tête courte, conique ; yeux petits; narines fappro- chées et dirigées en dessus d’un museau déclive sur les côtés, percées dans une seule lae et à plaque fronto-nasale, ou in- SYNCRANTÉRIENS. G. TROPIDONOTE. 16. 07 ter-nasale, unique et triangulaire ; écailles à carènes médiocre- ment saillantes. | Synonyute. 4801. Chitice. Russel. Serp. des Indes. T. IE, pl. 4. 4803. Coluber schistosus. Daudin, Rept., Tom. VIT, pag. 132. 4837. Tropidonotus schistosus. Schlegel. Phys. Serp. Tom, F, n,°13, pag. 168; Tom. IT, pag. 319. DESCRIPTION. Ainsi que le fait remarquer M. Schlegel, ce Serpent est bien un Tro- pidonote, puisqu'il a les écailles fortement carénées, quoique la figure citée de Russel les montre lisses, ce qui a été cause que Daudin qui n’en a parlé que d’après la représentation que le zoologiste anglais en a laissé dans son bel ouvrage, a laissé cette espèce dans le genre Couleuvre. Tout l’ensemble de sa conformation , d’ailleurs , le peu de longueur de la queue, et la situation des narines prouvent bien que cet Ophidien doit avoir le méme genre de vie que ses congénères. IL a la téte courte, mais prolongée en avant et assez étroite, de sorte que les narines, qui offrent la particularité d’être ouvertes dans une seule plaque, . Sont rapprochées vers la ligne médiane. L'espace qui les sépare est peu considérable, parce qu'il n'y a qu’une inter-nasale ou fronto-nssale, dont la forme est triangulaire. La frontale moyenne est courte , aussi large en arrière qu’en avant, ses bords latéraux étant parallèles; les deux postérieurs se réunissent en un angle obtus. El y a une pré-oculaire, trois post-oculaires , huit à neuf paires de sus- labiales. Par suite de cette irrégularité que nous n’avons observée chez au- eun autre Tropidonote, ce sont ou les 3.° et 4.°, ou les 4.° et 5.° qui tou- chent à l'œil. Les écailles que Russel a dites lisses (p. 5.) ont une carène, qui n’est pas très-prononcée. Elles sont disposées sur 19 rangées longitudinales. On compte 447 à 450 gastrostèges , 1 ana!e double et 67 à 72 urostèges égale- ment divisées. Cozorarion. Ainsi que le nom spécifique semble destiné à le faire con- naître, ce Serpent est d’une couleur ardoisée ou bien d’un gris plombé uniforme, plus foncé vers le dos qui fait une saillie en dos d'âne; les flancs open une série interrompue de petites lignes noires ; le ventre est d’une léinte plus pâle tirant sur le jaune, sans aucune tache. Dans les individus observés par M. Schlegel, il existait une pelite raie noire derrière l'œil, ce que nous n'avons pu reconnaître chez ceux 508 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. qui, comme ceux du Musée de Leyde, provenaient du Bengale et même sur les échantillons reçus des Philippines où ils ont été recueillis par MM. Sganzin , Milius et Lamarre-Piquot. DimÈxsions. Le plus grand de nos échantillons a une longueur totale de 0,77, la Téte et le Tronc y étant compris pour 0,62 et la Queue pour Om,15. Parrie. C’est des Indes-Orientales, du Bengale et de Pondichery , en particulier , et des îles Phi lippines que le Muséum a reçu les Tropidonotes ardoisés qui font partie de nos Collections. Ils lui ont été adressés par Les- chenault, par MM. le baron Milius, Lamarre-Piquot et Moquier. Des échantillons parfaitement identiques aux précédents ont été rap- portés de Madagascar par M.Sganzin auquel le Muséum est redevable d’un grandnombre de Reptiles, très-intéressants, recueillis dans cette île. 17. TROPIDONOTE SPILOGASTRE. Tropidonotus spilo- gaster. Boié. Caracrères. Corps en dessus de couleur grise, avec des taches noires et des raies plus pâles sur le dos ; tout le dessous d’un blanc jaunâtre, portant de nombreux points noirs. Synonvure. 1826. Boié. Isis. tom. XXI, p. 559. 1837. Variété du Tropidonote quinconce. Schlegel. Phys. des Serp. T. II, pag. 309. 1839. Idem. Eydoux et Gervais, Voy.® de la Favorite, Tom. V, Zool, , pl, 28, p. 69. DESCRIPTION. Ce Serpent, considéré par M. Schlegel comme ne représentant qu'une variété de climat (des Mariannes) du Tropidonote quinconce en est réel- lement bien distinct. D'abord , il se trouve dans d’autres localités que les Iles Mariannes, et de plus, il présente des caractères qui se remarquent sur tous nos échantillons et qui permettent de le prendre, à l'exemple de Boié, pour le type d’une espèce particulière. Ainsi, les plaques sus-labiales , quoiqu’elles soient au nombre de neuf paires , ainsi que chez le Tropidonote quinconce , ne sont pas disposées de la méme façon, relativement à Kœil. Tandis, en effet, que chez ce dernier, deux de ces plaques ne font partie de la bordure squammeuse de l'œil que SYNCRANTÉRIENS. G. TROPIDONOTE. A7. 599 par leur extrémité supérieure terminée en pointe, ici, au contraire, com- me c’est le cas le plus ordinaire, la cinquième et la sixième atteignent l'œil par leur bord supérieur, qui est rectiligne, et en outre, la quatrième touche un peu à l’œil par son angle supérieur et postérieur. ‘La constance du semis de points qui couvrent les gastrostèges est une particularité bien caractéristique. La tête est distincte du tronc et le museau est obtus. Les yeux sont da moyenne grandeur. Les neuf plaques sus-céphaliques ordinaires. La fron- tale moyenne est courte et large, surtout à son bord antérieur. Il y a deux pré-oculaires , trois post-oculaires, | Les écailles portent une carène assez saillante. Elles sont disposées sur 49 rangées longitudinales, . Gastrostèges 150 à 156 ; anale double ; urostèges 75 à 92 our di= visées. Cororariox. Le trait principal et qu’il importe de signaler tout d’abord, consiste dans la présence, sur chaque gastrostège, de plusieurs séries dé points noirs se détachant sur un fond jaunâtre. Les plus externes forment sur l’une et sur l’autre des extrémités de chacune de ces grandes plaques, une double rangée régulière, qui s’étend depuis la tête jusqu’au cloaque. Sur le milieu des gastrostèges et entre ces quatre lignes ponctuées, il se trouve plusieurs autres points irrégulièrement disposés ; de sorte que le ventre offre un grand nombre de piquetures noires, qui se retrouvent, sous la queue, mais avec beaucoup plus d’irrégularités. En dessus, la teinte générale est un gris plombé, relevé par des bandes longitudinales plus claires et plus ou moins apparentes, selon les indivi- dus. On voit, en outre, des taches noires, assez régulièrement espacées et formant par leur ensemble des bandes en long, mais interrompues. Une tache blanche orne la nuque et quelquefois sur le cou, il y a deux autres taches également blanches, Drugxsioxs. Notre plus grand spécimen est long de 0m,91, La Téfe et la Tronc ont 0,"65 et la Queue 0,26. . Patrie. Nous n'avons pas reçu le Trop, spilogastre des Mariannes, mais nous en avons de Manille. Il faut citer d’abord l'individu rapporté par MM. Eydoux, et Souleyet, qui a servi à la description et au dessin donné par M. Gervais dans le Voyage de la Favorite. Des échantillons nombreux ont élé recueillis dans la même localdé par MM, Adolphe Parrot, Pusseuil ei Perroitet, 600 OPHIDIENS AGLYPHODONTES: ‘48. TROPIDONOTE RUBANNÉ. Tropidonotus vittatus. Sehlegel. (Coluber vittatus. Linnæus.) Caracrères. Tronc grêle, trés-allongé, régulièrement partagé en noir et en blanc, le long du dos, par trois lignes noires et deux blanches , et en dessus, par des bandes transversales noires, qui bordent le tiers postérieur des gastrostèges blanches en diminuant successivement de largeur de dehors en dedans. Synonymie. 1726. Scheuchzer. Biblia sacra. Tab. 661, fig. 8 4734. Séba. Thesaur. Tom. II, pl. 45, n.° 5, et # 60, n.05 2,3, js Linné. Mus. Adolph. Frid., pl. 18, fig. 2 778. Gronovius. Zoophyl. Tom. I, pag. 23, n.° 119. ne Boddaert. Nov. act. Acad, curios. T. VIT, p. 21, n.° 47. 1784. Daubenton. Diction. Encyel. Erpét. Le Hoques (1). 1788. Gmelin. Syst. nat., n.° 1098. 1789. Lacépède. Tom. IT, pag. 300. 1801. Russel. Serp. Indes. Tom. IT, pl. 35. 1802. Shaw. Gener. Zoology. Tom. IIf, pag. 533. 1802. Latreille in-18. Rept. Tom. IV, pag. 175. 4803. Daudin. Rept. Tom. VII, pag.130. Couleuvre rubannée. 1820. Merrem. Syst. Amph., pag. 119, n.° 183. C. Natrix vittatus, 1837. Schlegel. Phys. Serp. I, pag. 168, n.° 12. Tom. II, pag. 318. DESCRIPTION. Par l’ensemble de ses formes, cette espèce se rapporte bien au genre Tropidonote. La régularité de ses couleurs ne permet de la confondre avec aucune autre. CoLorarion, Quoique ce Serpent ne porte que deux teintes, le noir et le (1) Séba ayant dit que cette sorte de Serpent produit un sifflement com- me railleur (cavillatorium) , qui semble inviter les passants à admirer sa beauté, qui est en effet très-remarquable, Daubenton a traduit ce mot, SYNCRANTÉRIENS. G. TROPIDONOTE. 18. 604 bianc, elles se trouvent si admirablement et symétriquemet distribuées sur les diverses parties du corps, qu'il en résulte des dessins et des con- tours des plus agréables à l'œil , ainsi que nous allons essayer de le faire connaître. Avant de parler des lignes blanches distribuées sur le fond noir qui revêt tout le dessus de la tête, et dont nous aurons à décrire particu- lièrement les contours symétriques , nous dirons d’abord que toute la lon- eueur du dos est parcourue par des bandes noires et blanches. Celle du milieu est étroite, comparativement aux deux latérales, qui ont le double de sa largeur et se trouve longée par deux larges bandes blanches. - Les bandes noires latérales sont tranchées sur le blanc en ligne droiteen dedans, mais en dehors , sur le bord qui touche les plaques ventrales ou les gastrostèges, il règne un feston blanc étroit, dans chacune de ses si- nuosilés, il encadre une tache noire large ou plutôt élargie. Celle tache se continuant elle-même comme une bordure mince le long de chaque gas- trostège, dans près des deux tiers de son étendue elle reste d’un beau blanc. Il résulte, de cette dispositon, des bandelettes transversales régu- lières, noires et blanches, du plus agréable effet. Il survient un changement à la queue: comme les urostèges sont dou- bles, chacune d'elles porte une petite marque noire triangulaire, bien dis- tincte, dont la base est en avant, et chacun de ces petits triangles noirs di- minue successivement, en proportion régulière, jusqu’à l'extrémité de la queue, qui se termine insensiblement en pointe. Chez quelques individus, les lignes noires du dos se continuent jusqu’à la dernière extrémité de la queue. Chez d’autres, les petits triangles noirs se joignent entre eux sur la ligne médiane et forment ainsi une raie ondu- lée noire, étroite, médiane, enveloppée de blanc ou d’une sorte de petit feston, dont les concavités diminuent im perceptiblement jusqu’à la dernière extrémité. Quant aux lignes sinueuses de la tête, qui sont blanches sur un fond noir, leur distribution n’est pas toujours la même. Nous lrouvons cons- tamment le bord orbitaire encadré de blanc et chacune des écailles labiales également bordée de noir. On voit, sur la région moyenne du vertex, deux points blancs rapprochés, mais bien distincts sur un fond noir; puis sur la nuque, une double ligne sinueuse, symétrique, simulant, en quel- que sorte, de doubles accolades opposées, mais réunies entre elles par leur point moyen de jonction réciproque. Il vient ensuite une ligne courbe blanche ou jaunâtre dans la concavité de laquelle se trouve enclose la par- tie antérieure élargie de la grande tache noire de la nuque, qui semble produire la ligne noire médiane du dos. Il faut observer avec soin la surface des écailles du dessus du tronc pour y reconnaitre la ligne saillante, longitudinale, ou la carèné qui caractérise 602 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. les Tropidonotes sur la série des écailles blanches en particulier. On ne la distingue bien que sur celles des écailles dont l’épiderme a pris une teinte grise. On la voit mieux sur la longueur des écailles tout-à-fait noires. Parris. Séba indique ce Serpent comme originaire de l'Amérique mé- ridionale. Il le désigne sous le nom de Terregone. M. Schlegel cependant l'a reçu de Java par centaines ; il a su qu'il fourmillait dans les lieux inon- dés , près des lacs et des rivières. Séba, comme cela lui est si souvent ar- rivé, a donc commis ici une erreur relative à la patrie de ce Serpent. Il existe dans nos collections une très-belle variété de cette espèce de Tropi- donote. Tous viennent de Java, et nous avons recu du Musée de Leyde des échantillons également recueillis dans cette ile, La tête osseuse de l’un des individus de cette espèce nous a offert une particularité bien notable dans l’arrangement des crochets qui garnissent les os ptérygo-palatins; au lieu d’être bien distincts et séparés les uns des autres , ils se trouvent ici entremélés avec d’autres au nombre de trois ou quatre, de manière à constituer une sorte de brosse, dont les pointes sont divergentes. OsservarTions. Nous avons cherché à connaître la raison qui avait porté Daubenton à désigner ce Serpent sous le nom de Moqueur, et nous l'avons trouvée dans la note que Séba a jointe à la figure, d’ailleurs fort mal enlu- minée, qu’il en a donnée et que nous traduisons ici : « Cette sorte de Ser- pent produit un sifflement comme raïlleur (Cavillatorium), tout-à-fait trompeur, qui semble inviter les passants à contempler sa beauté »; puisil ajoute : « Parmi les Serpents, celui-ci est des plus remarquables par sa grace et par ses belles formes, » { 49, TROPIDONOTE PEINTURÉ. Tropidonotus picturatus. Schlegel. CaracTÈères. Tête et cou de couleur améthiste; les côtés du cou presque blancs, avec deux raies noires et une autre derrière l'œil ; le dessus du corps d’un brun schisteux noirâtre, le dessous d'un jaune citron pâle ; les gastrostèges bordées de rougeâtre avec une tache brune vers les flancs ; quinze rangées longitudi- nales d’écailles. Synoxyu1e, 1837. Le Tropidonote varié. Schlegel. Physion. Serp. Tom, 1,pag, 107, n,° 8; tom, IE, pag. 314,n,°8 , pl. 42, FES RTS | | | | SYNCRANTÉRIENS, &. TROPIDONOTE, 20. 603 DESCRIPTION. Ce Serpent a été, pour la première fois, décrit par M. Schlegel , qui lui a donné le nom spécifique indiqué par M. Müller. Le Musée de Leyde en possédait cinq individus recucillis à la Nouvelle-Guinée près la baie Lobo. C’est d’après l’un de ces exemplaires qu'a été exécutée, sur les lieux mêmes, une belle figure par feu Van-Oort, qui accompagnait les voyageurs hol- landais. Un exemplaire a été donné par le Musée de Leyde à celui de Paris, mais déjà nos Collections en possédaient un individu rapporté par MM. Quoy et Gaymard, et M. Schlegel a reconnu son identité avec le Tr. peinturé. Nous avouons que dans l’état d’altération des couleurs , il nous aurait été difficile de bien déterminer cet exemplaire. Nous avons, au reste, constaté que c’est un Syncrantérien. Le caractère le plus important que nous fournisse ce Tropidonote est tiré du petit nombre des rangées longitudinales d’écailles. IL est le seul dans le genre, qui n’en ait que quinze rangs, Les carènes de ces écailles ne sont pas fort saillantes. Gastrostèges, 136 à 158 ; anale double, urostèges, 66 à 70, également divisées, On compte buit paires de plaques sus-labiales , dont la quatrième et la cinquième touchent à l'œil. Les pariétales sont fort larges. Il y a deux pré- -oculaires et trois post- oculaires. CororATron. En raison du mauvais état de conservation de nos spéci- mens, nous ne pouvons donner d’autres détails sur les couleurs que ceux qui ont été indiqués par M. er Ils sont suffisamment signalés dans Ja diagnose. Dimensions. Ce Serpent est de petite taille, 0",48, la queue ayant Om,12. Para, Nouvelle-Guinée. 20. TROPIDONOTE DEMI-BANDES. Tropidonotus semi- cinctus. Nobis, Caracrères. Dos brun cendré, à bandes transversales d’un noir foncé, plus larges que le fond de la teinte, mais se touchant sur la ligne médiane et s’arrétant sur les flancs, pour se confondre complètement sur la queue. Les gastrostèges très-larges occu- pant plus de la moitié de la circonférence du tronc ; presque sans 60% OPHIDIENS AGLYPHODONTES. taches au milieu, mais marquées en dehors et sur leur tiers pos térieur, d’une large bande noire. DESCRIPTION. Cette espèce, qui nous parait tout-à-fait nouvelle, a été recueillie par MM. Lesson et Garnot à la Nouvelle Guinée et par M. Jules Verreaux en Australie. La tête est peu longue, le museau plutôt court ; les yeux sont grands, à pupille ronde. Les plaques de la tête, comme cela se remarque ordinai- rement chez les Tropidonotes , sont assez ramassées. Il y a deux pré-ocu- laires, trois post-oculaires et huit paires de sus-labiales, dont les 3°, 4° et 5° touchent à l’œil. Les écailles du tronc sont très-grandes et toutes sont ca- rénées comme dans l’espèce précédente ; elles sont disposées sur 15 rangs longitudinaux. Gastrostèges 160 ; anale double ; urostèges 46 sous la queue mutilée du plus grand individu, qui est long de 1,08, la queue ayant 0",20 mais elle est tronquéc. Sur un jeune individu , elle entre pour le tiers dans la lon- gueur totale. Le tronc a en diamètre plus de 0",035 dans sa région mo- yenne ; il n’a guère que 0,02 dans la partie antérieure et surtout près de la tête avec laquelle le cou se confond. CoLorarTiox. Tout le dessus du crâne est d’un brun foncé ; mais le pour- tour de la lévre supérieure est d’un blanc jaune, sans aucune tache. Toute la partie inférieure est de la même teinte, ainsi que toutes les gastrostèges qui suivent au nombre de douze et il n’y a là encore qu’une légère macu- lature latérale se présentant comme des points qui vont successivement en augmentant d’étendue, de manière à former le tiers des bandes noires transversales indiquées dans la diagnose. La queue est très-longue et pointue et les urostèges en double rang qui restent également très-larges, quoique diminuant successivement d'étendue, ne laissent plus voir de partie moyenne blanche ou jaune. Commeles taches noires se touchent, on ne voit plus sur les côtés que des taches jaunes ar- rondies. Ogservarions. Nous n’avons aucun renseignement particulier sur ce Serpent. Comme les écailles et toute l’organisation sont celles d’un Tropi- donote, il est très-présumabie que ses habitudes sont les mêmes que celles des espèces du même genre et qu’il recherche le voisinage des eaux où se rencontrent les animaux dont il fait sa nourriture. Nous nous sommes assurés que c’est bien un Syncrantérien, SYNCRANTÉRIENS. G. TROPIDONOTE, 605 APPENDICE. (Extrait de M. Horrrook.) TROPIDONOTE À TACHES RÉGULIÈRES. Tropidonotus taxispilotus. Holbrook. 1843. North American Herpet. Tom. IV, p. 35, pl. 8. Caracrères, Tête sub-ovale allongée , couverte en dessus de grandes plaques; corps allongé ; mais épais ; d’un brun chocolat clair, avec une triple série de taches noires sub-quadrangulaires et cblongues. DESCRIPTION, La plaque frontale ést très-régulièrement quadrilatère; Îles sus-orbi- taires sont oblongues, à pointe obtuse en avant. Les pariétales sont larges, arrondies, et portent, en arrière, des échancrures irrégulières, Il y a, de chaque côté , deux grandes plaques temporales. Les fronto-nasales sont en triangle à sommet tronqué. La narine est ouverte entre deux plaques na- sales quadrilatères. L’œil est bordé en avant par une pré-oculaire en pa- rallélogramme, et en arrière, par deux post-oculaires de grandeur presque égale. Les plaques sus-labiales complètent en bas le cercle squammeux de l'orbite ; ces plaques de la lèvre supérieure sont au nombre de huit paires. Les narines sont grandes et ouvertes en dehors et un peu en haut, prés de l’extrémité du museau. Les écailles du tronc sont hexagonales et fortement carénées, échancrécs à leur bout postérieur ; la queue est épaisse à sa base, sub-triangulaire et longue. Quelquefois , les taches du tronc se réunissent, en formant des bandes transversales. Les plaques des régions inférieures sont d’un blanc sale, couvertes dans leur milieu d’un semis très-fin de petites mouchetures noires. Quelque- fois, on voit un point noir à l’une et à l’autre extrémité de chacune de ces plaques. M. Holbrook n’a jamais vu que deux échantillons de cette espèce ; il les avait reçus de la partie de la Caroline du Sud voisine de la mer et des en- virons de Ja rivière Altamaba en Géorgie. SEEN ang 606 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. Nous avons inscrit, dans notre Prodrome, sous le nom de TRoPIDONOTE pr JaurËs, Tropidonotus Jauresi, un Serpent rapporté par cet officier supérieur de la marine, à la suite du voyage de la frégate Za Danaïde. En l’examinant de nouveau, nous lui trouvons une assez grande analogie avec le Tropidonote bi-ponctué, dont ii se rapproche aussi par la présence de deux petits points jaunes sur le vertex. Il s’en éloigne cependant en ce que le dos est parcouru par deux traits noirs peu apparents, situés, l’un à droite et l’autre à gauche de la ligne médiane. On doit noter, en outre, l’alsence des points noirs sur les extré- mités des gastrostèges. Les deux individus types sont d’ailleurs plus grands et plus volumineux que le bi-ponctué. Comme cependant ils n’offrent pas de caractères spécifiques suffisam- ment tranchés , et commeleur système de coloration, d’ailleurs , est fort altéré, nous nous bornons à signaler ici ces Couleuvres comme ne rentrant bien dans aucune des espèces décrites. Toutefois , il n’est guère possible, contrairement à ce que nous avions cru d’abord, de leur assigner un rang spécial. De nouveaux échantillons seraient nécessaires pour démontrer qu’ils appartiennent bien réellement à une espèce distincte. Une difficulté de plus provient de l'ignorance où nous sommes relative- ment à la patrie de ces Ophidiens. / Nous indiquons ici quelques synonymies qui ont été omises dans ja dés- cription des espèces. TroriponorE A couter. 4817 et 1830. Cuvicr. R. anim. 4,5° édit. Tom. II, pag. 70, et 2.° édit. Tom. IT, pag. 84.—1820. Merrem. Tent. pag. 124. — 1823. Metaxa (L.) Monogr. de Serp. de Roma, pag. 33.—1826. Rissos Eur. mérid. Tom. III, pag. 90. — 1828. Millet. Faune de Maine-et-Loire. Tom. II, pag. 623. (Cette espèce est figurée dans la Faune française, pl. 17, fig. 1.) — 1850. Wagler, pag. 179, p. 47. — 1855. Metaxa (T.) Mem. Zool. mediche, pag. 33. — 1841. Guichenot, Explor. de l’Alg. Rept. pag. 20. TrorinonoTe virérin, 1817 et 1830. Cuvier. R. anim. 41.'° édit. Tom. If, pag. 70, et 2.° édit. Tom. IE, pag. 84. — 1826. Risso. Eur. mérid. Tom. III, pag. 90.—1828, Millet. Faune de Maine-et-Loire. Tom. IT, pag. 624. — 18%1, Guichenot. Explor. de l'Alg. Rept, pag. 21. SYNCRANTÉRIENS. G. CORONELLE. 607 HILe GENRE. CORONELLE. — CORONELLA. Laurent. Caracrkres. Serpents à crochets sus-maæillaires plus longs et sur la même ligne que les autres, sans intervalle ; à tronc al- longé; queue médiocre ; écailles lisses ; museau arrondi ef peu allongé. Ce genre diffère de celui des Tropidonotes en ce que ses écailles ne sont pas carénées, ou ne portent pas des lignes saillantes. Les espèces ont généralement la tête médiocre, ou relativement à celles des genres voisins, plutôt petite et peu distincte du tronc qui est cylindrique, et un peu plus gros au milieu. Les yeux sont petits, à pupille ronde. La queue est courte et presque aussi grosse à sa base que le tronc lui- même. | Après avoir comparé les grandes squammes qui recouvrent le dessus du crâne, nous y voyons les neuf plaques ordinaires. La plaque rostrale remonte sur le museau en pointe plus ou moins obtuse. La frontale moyenne est un peu plus large que longue. Les narines sont ouvertes entre deux plaques. Parmi les lames sus-labiales , deux touchent à l'œil par leur bord supérieur. | Tel qu'il est constitué , ce genre comprend, outre les espèces qui sont des Coronelles pour Laurenti et pour M. Schlegel : d’abord, l’Herpetodryas Getulus de M. Schlegel, et en le plaçant ici, nous sommes d'accord avec M. Holbrook ; puis la Coronelle de Say qui n’est, en définitive, qu’une va- riété très-constante de la précédente , mais fort distincte par la coloration , et enfin, l’espèce que M. de Blainville a dési- gnée et décrite sous le nom de Coluber Californiæ. Wagler a fondé sur la Coroneila austriaca seu lœvis et avec celle qui a été désignée sous le nom de Girundica , le genre 608 OPHIDIENS AGLYPHODONTES, Zacholus qui signifie colérique; mais il nous a été impossible de l’adopter, les caractères n'étant autres que ceux employés par Laurenti pour son genre Coronelle. Maintenant ce genre, tel que l’a établi M. Schlegel dans son Essai sur la physionomie des Serpents , se trouve ici tout- à-fait démembré; mais nous avons conservé pour type la Couleuvre lisse, à l'exemple de Laurenti. Voici la liste des espèces que nous en retirons et que nous faisons suivre du tableau synoptique de celles qui y restent inscrites. | 4, Coronella venustissima. C’est pour nous, un Serpent pa Sténocéphalien , du genre Erythro- Jampre n.° 5 2. C. Merremü. C’est bien un Aglyphodonte ; mais un Dia- crantérien , du genre Liophis n.° 5. 9.0 C. Reginæ et L.o C, Cobella. Il en est de même pour ces deux espèces n.o 2 et 4. 5. C. Baliodera. Isodontien du genre Ablabès n.° 6.0 C. Chilensis. Opisthoglyphe, Dipsadien, du genre Di. sas n.° 4, 7.° C. Rhombeata. Opisthoglyphe, Platyrhinien, du genre Hypsirhine n.° 4. 8. C. Rufescens. Opisthoglyphe, Dipsadien, du fOE Hé- térure n.° À. 9, C. Rufula. Isodontien, Première espèce du genre Abla- bès. 10.0 C. Aurora. Lycodontien , du genre Lamprophis n.° 2. 41,0 C. Octo-lineata. Syncrantérien, du genre Simotès n.° 7, 412. C. Russellii. Syncrantérien , du genre Simotès n,° 4, DT RS OS ER 609 La SYNCRANTERIENS. G. CORONELLE, ‘AVS 4Q 7) _ ‘opnjouod ‘ xneouue sues 6 *ANIVHO V FR ee ‘9n)}6qu 1 xneouue e *ATIINNY *SQuiW98 9[81S0Z E ‘oçduns ‘MAUOMIVD AG ‘”) ‘NVosNUI 9j ANS onjyjequi uou | *NDSIID *”) ‘£ " *2}1019 oçeue onbe[d 9[PJ3S01 PJ 9[qN0p 9p 91QUOU ne SafeIqI-sns { 2848] * ASIVITAUOL 7) ‘G ‘Jun | *“ASSIT °7) °F “dos "XTTANOYO9 AUNAO NC SHIHASA SAGE ANÔLLAONAS AVATAVE 39. REPTILES , TOME VII, 610 OPHIDIENS AGLYPHODONTES, 1. ESPÈCES A PLAQUE ANALE DOUBLE. 1. CORONELLE LISSE. Coronella lævis seu Austriaca. Laurenti. (Coluber Austriacus. Linnæus.) CaracrÈèRes. Corps d’un brun jaunâtre, à surface luisante, avec des marbrures noirâtres, le plus souvent disposées en deux séries longitudinales, parallèles ; le dessus de la tête offrant des lignes noires , régulières ; le dessous du ventre varie pour les couleurs, qui sont le plus souvent marbrées de gris. Synonyme. 4766. Linnæus. Coluber Austriacus. Syst. nat. 12 édit. 1768. Laurenti. Coronella Austriaca. Synopsis. Rept. pag. 84. n.0 184, pl. 5, fig. 1. | 1788. Linné et Gmelin. Coluber Austriacus. Syst. nat., pag. 4114. 1789. Lacépède. La Lisse. Col. lævis. Quad. Ovip. Tom. IT, pag. 158, pl. 2, fig. 2. 1802. Shaw. General. Zoology. Tom. IIT, pag. 515. 1804. Daudin. Hist. Rept. Tom. VII, pag. 19. La Couleuvre lisse. | 1823. Metaxa. Serpent. Roma. Monographia, pag. 39 et 40. 1823. Frivaldszky. Monogr. Serpent. Hungariæ, pag. 39. 1830. Wagler. Zacholus Austriacus. Syst. Amph., pag. 190. 1832. Lenz, Schlangenkunde, pl. VIE, fig. 10, pag. 505-508. 1837. Schlegel. Phys. Serp. Tom. IT,pag. 65. Coroneila iævis. 4840. Bonaparte (Ch.) Faun. ital.. Fasc. [. Coluber Austriacus. Fig. mas, Fæmina et juv. DESCRIPTION. Formes. Cette Couleuvre ,'qui ne paraît jamais atteindre une grande taille, comparativement à quelques-unes des espèces de notre pays, a le corps cylindrique, la tête petite et peu distincte du tronc, la queue courte, très-forte à sa base et les yeux petits. SYNCRANTÉRIENS. G. CORONELLE. À. 611 Ecazcure. Les neuf plaques sus-céphaliques ordinaires. On peut ce- pendant noter Îles particularités suivantes : 1. [a rostrale se rabat beau- coup sur le museau où elle a la forme d’une petite plaque triangulaire à sommet aigu; 2. les inter-nasales sont petites et représentent des trian- gles, dont la base est en arrière; 3.° les sus-oculaires sont courtes et l’ex- trémité postérieure de la frontale moyenne les dépasse; 4.° les pariétales | présentent en avant un angle qui vient se loger entre la frontale moyenne et la sus-oculaire du côté correspondant ; 5.° il y a sept paires de plaques sus-labiales , la troisième et la quatrième touchant à l'œil. Les écailles du tronc sont lisses, rhomboïdales et disposées sur dix-neuf rangées longitudinales. Gastrostèges : 160 à 164 ; 1 anale double: urostèges 60 à 64 , également divisées. Cororarion. Les régions supérieures sont d’un brun verdâtre, quelque- fois à peine tachetées de noir, le plus souvent cependant , ornées de macu- latures noires formant, avec plus ou moins de régularité, deux séries lon- gitudinales et parallèles, plus apparentes à la région antérieure du tronc que partout ailleurs. Les régions inférieures sont plus claires: mais souvent très-obscurcies par des marbrures noires, qui leur donnent même quelquefois uné teinte fort sombre. | Sur la tête, on voit des lignes et de petites taches noires assez régulières et presque toujours une petite bande également noire derrière l'œil. Dimensions. Le plus grand de nos nombreux échantillons a une Jlon- gueur totale de 0°”,62, ainsi répartis : Téte et Tronc, 0,49: Queue, 0",13. Parrie. Cétte espèce habité l’Europe centrale et méridionale. Le Musée de Paris, et en particulier la Ménagerie , en ont réçu de différentes pat- ties de la France. Nous en avons aussi des spécimens rapportés d’'Odessa, par M. de Nordmann, ét de Sicile par Bibron qui avait fait dans ce pays de riches et intéressantes collections pour notre Etablissement national. OBservaT:ons. Cette espèce est ovo-vivipare ; nous en avons eu plusieurs fois la preuve à la Ménagerie. C’est un fait, au reste, qui a été observé par un assez grand nombre de naturalistes. | _ Les jeunes ont généralement la portion postérieure de la tête presque noire et le dos marqué de taches noires, très-régulièrement distribuées , en séries longitudinales, 39." 612 OPHIDIENS AGLYPHODONTES, 2. CORONELLE BORDELAISE. Coronella Girundica. Nobis. (La Couleuvre Bordelaise. Daudin.) Caraorères. Le dessus du corps d’un gris cendré, avec des bandes transversales d’écailles noires ; ventre jaunâtre, avec des- taches noires en formes de quadrilatères plus ou moins réguliers. Synonymie. 4804. Daudin. Tom. VI, pag. 432. 1804. Gallicus. Hermann. Observat. Zoolog. Tom. E, p. 281. 4817. Cuvier. Règne animal. Tom. IE, pag. 70. 4820. Coluber. Merrem, Tent. syst. amph. n.° 6, pag. 1408-61. 1840, Coluber Riccioli ? Bonaparte (Ch.) Fauna. DESCRIPTION. M. Schlegel confond cette espèce avec la €. lisse ; mais elle en diffère cependant : 1.° par le nombre de ses plaques sus-labiales, qui est de huit et non de sept ; 2.° par la forme de sa plaque rostrale, qui, le plus habituel- lement, remonte à peine sur le museau où elle se termine par un angle très-oblus ; tandis que dans la Lisse, cette plaque remonte beaucoup plus et se termine par un angle aigu ; 3.° par son système de coloration, parce que dans la Bordelaise , il y a une série unique de taches noires sur le dos et que dans la lisse, comme nous l'avons dit, les taches plus petites sont placées sur deux rangées parallèles ; du moins, cela se voit sur la partie an- térieure du tronc ; 4.° Enfin, comme l’a noté Daudin, la plupart des pla- ques du ventre et de la queue sont à moitié noires et disposées soit alter- nativement , soit dans des sens opposés. Les écailles sont lisses, hexagones ou rhomboïdales, imbriquées , dispo- sées sur 21 rangées; on a compté 17% à 190 gastrostèges et 62 à 64 uros- tèges sur chaque rang double. La queue semble se terminer en une pointe cornée, à Dimensions. Dans l'individu que Daudin à décrit , la longueur était d'un pied neuf pouces, et la queue avait cinq pouces et demi. Le plus grand du Musée de Paris a 0,72, dont 0,57 pour la Téte et le Tronc ei 0",15 pour la Queue, Parme. C’est dans le midi de la France que ce Serpent paraît habiter de préférence. On ne le trouve pas aux environs de Paris, Il a quelquefois été adressé vivant à la Ménagerie, SYNCRANTÉRIENS* G. CORONELLE. 5. G15 On voit dans la collection du Muséum des échantillons originaires des environs de Toulon, d’Algérie et d'Athènes et les donateurs sont MM. Mercier , le professeur Laurent, M. Guichenot et M, Domnando. 3. CORONELLE GRISONNE. Coronella cana. Nohis. (Coluber canus, Linnæus.) Caractères. Corps d’un brun rouge, avec quatre grandes ran- gées de taches œillées, au moins dans le jeune âge ; dans l’état adulte, la couleur est d’un gris olivâtre ou brun, plus ou moins foncé. La plaque anale est double et la rostrale étroite. Synonymx. 1735. Ammobates Africanus ex Guinea. Séba. Thes, Rer. Nat. Tom. IT, tab. 3, fig. 1778. Coluber canus. Linné. Mus. Adolph. Frid., Ï, pag. tab. 11, fig. 1. 1784. Le Grison. Daubenton. Po à Méth. 4789. Idem. Lacépède. Quad. ovip. et Serp. Tom.IT, p. 193. 1790. Coluber canus. Merrem. Beitrage III, pag. 15, pl. 1. 4802. Coluber Ammobates. Shaw. Gener. Zool. IIT, pag. 481, 1804. La Couleuvre Grison. Daudin. Rept. VI, pag. 359. 4802. Idem. Latreille. Rept. Tom. IV, pag. 147. 4837. Coluber canus. Schlegel. Ph. Serp.tom. KE, p. 155, n°47. 4849. Smith (Andrew) Illustr. of the Zcol. Africa, pl. 44 à 47. Cette espèce a été ainsi nommée par Linné. fl a dit, en parlant d’elle, que son tronc est blanchâtre avec des bandes brunâtres, sé- parées , transverses , sur les côtés desquelles on voit épars deux points de blanc de neige, mais M. Schlegel et aussi plus particu- lièrement M. Smith, donnent des indications plus exactes sur les modifications remarquables que subit le système de coloration. DESCRIPTION. Les caractères les plus saillants de celte espèce consistent : 4.9 Dans la forme de la tête, qui est plus allongée que chez les autres Co- ronelies ; 2.° dans celle de la plaque rostrale, qui est étroite à sa base et qui paraît par cela même haute, avec des bords parallèles depuis la base jusqu’à leur réunion supérieure en un angle très-obtus ; 3.° dans les dimensions 614 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. des deux premières plaques sous-maxillaires, qui sont beaucoup plus longues que celles qui viennent ensuite, Cette espèce étant originaire du Cap, M. Smith, qui l’a observée vivante et figurée, a pu aussi très-bien la décrire et nous allons présenter ici l'ex- trait de ses observations. Cocorarion. Après avoir donné, en regard de la pl.14, une diagnose latine et la synonymie , M. Smith dit: « Adulte. PI. 14. Couleur en dessus, d’un brun noirâtre profond , en dessous d’un violet noirâtre, livide et pâle ainsi que les deux ou trois rangs les plus inférieurs des écailles des flancs , excepté leur extrémité li- bre qui est de la couleur du dos. Le bord postérieur de chacune des gas- trostèges et des urostèges est plus clair que le reste de la plaque, il est de- mi-transparentcta un aspect comme nacré. Les yeux sent d’un brun foncé. Telles sont les couleurs le plus habituelles et les particularités les plus fréquemment observées, chez les adultes; mais chez beaucoup d'indiviaus, la couleur des régions supérieures est plus claire et chez beaucoup d'au- tres, elle est au contraire plus foncée , et même d'un noir brillant. Cetéclat varie du plus au moins dans chaque spécimen. « Variété À.—P1. 15. Couleur. La tête, le dos et les côtés sont d’un brun verdâtre , varié de taches d’un brun noirâtre disposées sur trois ou quatre rangs longitudinaux , un de chaque côté, les deux autres tantôt réunis , tantôt séparés dans presque toute l’étendue de la ligne médiane du dos. Quand ces taches sont réunies, de manière à former un rang irrégulier, les points de jonction sont l’angle antérieur et interne d’une tache de l’un des côtés , avec l’angle interne et postérieur de l’une des taches de l’autre côté, ce qui donne à ces taches l’apparence d’une marqueterie; elles ressemblent, dans leur arrangement, à deux rangs de cases noires d’un échiquier. Ces La- ches sont ou d’une couleur uniforme dans toute leur étendue , ou elles por- tent de petites marques ou des lignes dentelées d’une couleur blanche, ou d’un blanc jaunâtre. La région inférieure des flancs et la face inférieure ont une teinte intermédiaire entre la couleur paille et un jaune rougeûtre. » Les plaques abdominales et en particulier celles qui sont éloignées de la tête sont marquées de brun. Le bord postérieur des plaques abdominales est demi-transparent et brillant. L'extrémité libre des écailles de la région inférieure des flancs est de la même couleur que le dos. Il a quelques petites taches sur les parties latérales de la tête. « Variété B.— PI. 16. Couleur. Le dos et la région supérieure des flancs sont d’une teinte orangée rougeâtre ; elle est plus foncée dans quelques points que dans d’autres, Les parties ainsi colorées sont traversées par de larges barres irrégulières SYNCHANTÉRIENS, G. CORONELLE, 5, 615 d'un brun rouge pâle et terminées à leur extrémité externe par du brun- noirâtre foncé. La région inférieure des flancs est d’une teinte orangée, un peu rougeâtre, ombrée d’un rouge-brun et traversée dans le sens vertical par les extrémi- tés des bandes transversales dont il vient d’être question plus haut, les- quelles, en descendant ainsi sur le bas des flancs , deviennent plus claires et sont marquées, à leur extrémité qui avoisine les gastrostèges, par une ta- che d’un jaune citron, souvent accompagnée d’une petite tache foncée. Les régions inférieures tiennent le milieu entre le jaune et la teinte de la . terre de Sienne. Les gastrostèges sont tachetées, ainsi que les côtés dé la tôle. | « Jeune (1). PI. 17. Couleur. En dessus, d’un brun-jaunâtre pâle, avec des taches quadrangulaires et des bandes longitudinales d’un brun-orangé foncé, irrégulièrement ondulées et dentelées ; la plupart de ces taches sont plus foncées sur leurs bords que dans le reste de leur étendue et en dehors de cette teinte plus sombre , il y à généralement un bord étroit d'un blanc de perle. ‘ Les côtés de la tête, le bas des flancs et les régions inférieures sont d’un blanc de perle. Les flancs portent également des taches, ainsi que l'abdomen. Les taches des régions supérieures et latérales sont disposées chez quel- ques individus sur quatre rangs réguliers ; chez d’autres, elles n'en forment que deux, un de chaque côlé, et chaque tache a la forme d'un sablier pla- cé transversalement. » A la suite de cette description des variétés, Smith ajoute qu'il existe de très-nombreuses différences parmi les individus , lesquelles peuvent être cependant assez facilement rappbrtées à chacun des trois types des variétés qu’il admet dans cette espèce. Il en est de même aussi pour les jeunes , qui présentent des dissem- blances entre eux. k Chacune de ces races qu'il a représentées, sont considérées, dit encore Smith, comme des espèces distinctes tant par les indigènes du Cap, que par les Européens qui y sont fixés , et la variété figurée dans la pl. 14, est connue dans la colonie sous le nom de Serpent noir. Mosurs. Les adultes, et les individus d’âge moyen, se trouvent générale- ment dans les plaines sèches et spécialement dans celles dont le terrain est meuble et sablonneux et porte, çà et là, de petits arbrisseaux. (1) El donne les synonymes qui se rapportent au jeune âge et destinées pour les auteurs qui les ont employées à désigner de prétendues espèces . particulières, 616 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. Les jeunes se trouvent communément sur les petits tertres souvent pier- reux , qui avoisinent les plaines. Les adultes et ceux d'âge moyen se cachent dans les trous qu’ils rencon- trent ou dans les terriers, excepté quand la faim ou le désir de se placer dans les lieux frappés par le soleil les force à en sortir , et si alors ils sont découverts, ils s’enfuient promptement vers les retraites les plus voisines. Il arrive souvent cependant, qu'ils se laissent approcher sans paraître éprouver de la crainte. En pareille circonstance, ce serpent montre beau- coup de hardiesse, et si on l'attaque, il se prépare au combat, en élevant perpendiculairement la tête et le cou au-dessus du tronc. Alors ces reptiles font sortir la langue hors de la bouche et l'y font rentrer avec une grande rapidité. Quand l’animal a pris la fuite, il arrive souvent qu’il se retourne et se prépare à la défense contre son agresseur. La force des adultes est grande lorsqu'ils viennent à se contracter. Dimensions. D'après M. Smith, la taille ordinaire de ce Serpent est de cinq à six pieds (mesure anglaise) quand il est adulte; mais il n’est pas rare de ttouver des individus qui ont même plus de sept pieds de longueur. Notre plus grand échantillon a une longueur totale de 1,93. Téte et Tronc, 1°,63. Queue, 0,30. Parrie. Nos échantillons sont originaires du en de Bonne-Espérance. II. ESPÈCES A PLAQUE ANALE SIMPLE. 4%, CORONELLE LA CHAINE. Coronella Getulus. Nobis. (Coluber getulus. Linnæus.) CaRACTÈRES. Corps un peu comprimé latéralement, où il de- vient anguleux ; en dessus, d’un noir bleuâtre, avec des bandes transversales jaunes, formant une sorte de chaîne ou de chape- let par leur réunion sur les parties latérales ; le ventre est jau- nâtre avec des taches carrées noires. Synonymie. 1743. Catesby. Hist. of Carolina. Chain-Snake, pl. 52. Anguis annulatus. 4735. Séba. Thesaurus naturel. Tom. IT , pl. 53, fig. 1. 1778. Linné. Systema naturæ. edit. 12, pari, 1, pag. 382, Col, getulus. 1788, Ed. de Gmelin, pag. 1106, SYNCRANTÉRIENS. G. CORONELLE. 4. 617 4789. Lacépède. Quad. ovip. Tom. ET, pag. 300, La Chaîne. 4802. Shaw. Gener. Zool. Tom. FEI, pag. 467. 4802. Latreille. Rept. Tom. ITT, pag. 88. 4803. Daudin. Rept. Tom, VI, pag. 314, pl. 77. 4. 1826. Fitzinger. N. clas. Rept., p. 56. Pseudelaps. 1829. Peale. Cont. Macl. Lyc. E, pl. 5. 4835. Harlan. Med. and phys. Researches, p.122. Col. getulus. 1837. Schlegel. Phys, Serp, Tom. FA , p. 498. Erpetodryas, UE CP ns Holbrook. North Amer. de Vol. IT, pag. 95, pl. 21. Coronella. 4853. Baird and Girard. Catal. of Rept., pag. 85, n.° 4. Ophi- bolus getulus. DESCRIPTION. Formes. Cette espèce et les deux suivantes sont les plus grandes du genre. Elle appartient bien plus, par tout l’ensemble de ses caractères, au genre Coroneile qu’au genre Herpétodryas où M. Schlegel l’a placée. La tête est petite, à museau court et arrondi, peu distincte du tronc, qui est à peine plus haut que large ; la queue est courte, robuste à sa base et terminée en une pointe aiguë, emboîtée dans un étui squammeux. Les yeux sont petits. Ecarrzure. Les neuf plaques sus-céphaliques ordinaires. La frontale moyenne, qui est large, se termine, à son extrémité postérieure, en un angle aigu. La frénale est petite. Il y a une pré-oculaire, deux post-oculaires; sept paires de plaques sus-labiales, dont la troisième et la quatrième tou- chent à l'œil, et huit paires de sous-labiales. Les écailles du tronc sont lisses, courtes, rhomboïdales, disposées sur 21 rangées longitudinales. On compte 209 gastrostèges, 1 anale simple et 48 urostèges. CoLorarTion, « Le Getulus, dit M. Holbrook, est un de nos plus beaux Serpents, etses couleurs sont très-remarquables. » Comme cet habile Er- pétologiste a eu souvent occasion de voir cette Couleuvre vivante, nous lui emprunterons l'indication des détails qui sont moins apparents lorsque l'animal a séjourné dans l'alcool. On n’a plus alors que l’ensemble du sys- tème de coloration caractérisé ici par les grandes taches claires en anneau qui se dessinent très-nettement sur la teinte générale. « Celle-ci, sur toutes les régions supérieures, est brillante et du plus beau noir de cor- beau. La plaque rostrale est blanche à son centre et sur chaque plaque du 618 OPHIDIENS AGLYPHODONTES, vertex, on voit une ou plusieurs petites taches d’un blanc de lait; celles de la plaque frontale moyenne forment une petite barre transversale. » Le tronc est orné de bandes transversales ou anneaux blancs, à peu près à égale distance, et au nombre de vingt-deux environ. Ces anneaux sont étroits et formés de petites taches analogues à celles dont nous donnons une indication détaillée dans la description de la Coronelle de Say. Dans l’es- pèce dont il s’agit ici, ces taches occupent, sur deux rangées transversales et contiguës des écailles du tronc , les points les plus rapprochés de la ligne de contiguité, et se confondant ainsi, forment les bandes claires. Chacune de ces bandes, en arrivant sur les flancs , se bifurque ; l’une de ses bran- ches va rejoindre d’un côté le prolongement antérieur de la bifurcation de la bande suivante et l’autre de ses branches se réunit à la fourche posté- rieure de la bande qui la précède. De là, résulte une ligne sinueuse laté- rale, continue, qui, avec les portions transversales, constitue la série des anneaux. Elle se renfle de distance en distance , à sa partie inférieure et forme, sur le ventre, une série de taches blanches, alternes avec les bandes transversales du dos. Dans tout le reste de leur étendue, les régions infé- rieures sont à peu près de la même teinte, si ce n’est qu’elles sont plus brillantes encore et nuancées de violet. Druexsioxs. Le plus grand spécimen du Musée d de Paris a unelongueur totale de 12,35, la tête et le tronc ayant 12,18, et la queue 0,17. Parme. On peut voir dans la description de l’espèce suivante qu’un des motifs qui peuvent la faire considérer comme distincte de celle-ci, est la prolongation beaucoup plus au nord de sa zône d'habitation. La Coronelle chaîne reste plus confinée dans les Etats méridionaux de l’Union. Elle paraît, selon les indications de M. Hclbrook, ne pas dépasser, commelimite septentrionale , l’état de New-York au Sud et s'étendre jusqu’à la Floride. Nos échantillons ont été adressés de la Caroline, par M. Lherminier; de la Virginie, par M. Poussielgue; de New-York, par Milbert ; et enfin, le Musée a un spécimen de la Collection de Bosc. M. Holbrook dit que Dau- din s’est trompé en assignant la Louisiane comme patrie à cette Coronelle. Osservarions. Cette Couleuvre porte, aux Etats-Unis , le nom vulgaire de Serpent chaîne, Serpent tonnerre, Serpent roi. El y passe pour étre l'en- nemi le plus acharné du Crotale. Quoique M. Holbrook Vait vu une fois avaler un de ces Serpents venimeux avec lequel il était enfermé dans une cage, et que la même observation ait été faite une autre fois par le docteur Binney, M. Holbrook ne sait rien de positif sur celte inimitié pro- verbiale, à SYNCRANTÉRIENS. G. CORONELLE. 5. 619 ÿ, CORONELLE DE SAY. Coronella Saut. Holbrook. (Coluber Sayi. Dekay.) Caracrères. Régions supérieures d’un bleu noirâtre, nuancé de violet; sur chaque écaille et sur chaque grande plaque du ventre et de la queue , une tache de blanc de lait. Synonyme. Coluber Sayi. Dekay (manuscrit). 4842. Coluber Sayi. Dekay. Fauna. New-York. Rept., p. 41. 4842. Coronella Sayi. Holbrook. North. Amer. Herpet. Tom. TEI, pag. 99, pl. 22. Œxclus. Syn. Coluber Sayi. Schlegel , et voyez les Observations à la fin de cet article.) 1833. Ophibolus Sayi. Baird and Girard. Cat. of Snakes , pag- 84, n.° 3. DESCRIPTION. La conformation générale de ce Serpent est très-analogue à celle de l'espèce précédente; quoique les caractères qu’on en peut tirer ne soient pas très-saillants, on peut dire, avec M. Holbrook, que la tête de la €. de Say est un peu plus petite que celle de la C. Chaîne; que le corps est plus - court et la queue plus longue en proportion. Il résulte de cette ressemblance, que les caractères fournis par les pla- ques de la tête ne sont pas assez tranchés pour qu’il y ait lieu d’insister sur cêtte partie de la description. Les écailles du troncisont lisses, disposées sur 19 à 21 rangées; la pla- que anale est simple. Cozorarion. C’est surtout d’après les différences remarquables des cou- leurs que ce Coronellien peut être considéré comme le type d’une espèce distincte. Il n’y a plus ici cette disposition régulière des taches qui représentent , jusqu’à un certain point, les anneaux d’une chaine dans la Coronelle dé- crite dans l’article précédent. En dessus, comme en dessous, mais avec la différence habituelle des teintes des régions supérieure et inférieure , la Coronelle de Say est d’un bleu noirâtre nuancé de violet, pendant la vie. Sur ce fond, on voit se dé- tacher un grand nombre de taches blanches, qui offrent cette particularité, qu'il n’y en à jamais qu'une seule sur chaque pièce de l'écaillure. Sur les 620 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. gastrostèges, elles en occupent toute l’étendue comprise entre le bord anté- | rieur et le postérieur, mais leurs dimensions transversales sont très-varia- bles ainsi que leur situation. Il en résulte une grande irrégularité dans la position respective des portions blanches et des portions bleu-noirâtres de l'abdomen. Sous la queue, e’est vers les extrémités externes des urostèges que sont placées les taches blanches. Sur les écailles du dos et des flancs, ila tache n’occupe qu’une petite place. Leur position varie beaucoup sur chacune d'elles. Si elles en occu- pent le centre, elles paraissent isolées ; elles‘deviennent confluentes , au contraire, quand c’est sur les points de contact des écailles qu’elles sont placées. On comprend comment il peut résulter de cet arrangement que ces petites marques forment tantôt des taches plus grandes quand elles sont ainsi qnatre par quatre ; tantôt de petites barres sinueuses , soit en long, soit en travers, si auprès de cette agglomération, il s’en trouve une ou deux autres, et qu’il y ait ainsi contact entre elles. C’est bien par une disposition analogue des portions blanches des écail- les du tronc que sont formées les lignes de la Coronelle chaîne; mais la différence principale consiste en ce que, dans cette dernière espèce, les taches sont beaucoup moins nombreuses et sont disposées avec une extré- me régularité. Fu , De petites mouchetures se voient sur la tête de la C. de Say , et chaque plaque sus-labiale et sous-labiale est noire à son bord antérieur et à son bord postérieur. Dimensions. Le plus grand échantillon de notre Musée ést long de 1,42, la tête et le fronc ayant 1",24 et la queue 0,18. Parrie. Ici encore, il se trouve dee motifs de considérer le Coronelle dont il s’agit comme distincte de la précédente, Voici, en effet, ce que M. Holbrook dit à ce sujet. « Leur distribution géographique est très-différente. La Coronelle de Say se trouvant à 7 ou 800 milles plus loin dans le Nord des Etats-Atlantiques de l’Union que la Co- ronelle chaine. Si ces deux Couleuvres, dit-il, ne constituaient que des variétés, on devrait s'attendre à les rencontrer toutes deux dans les mêmes localités. » Nous ferons observer à cetle occasion, que malgré l'importance assez réelle de cette particularité relative à ce que les zoologistes nomment l’'Ha- bitat, elle peut cependant quelquefois être négligée comme caractère spé- cifique. C’est ainsi, par exemple, sans parler d’un assez grand nombre de Reptiles, dont la distribution géographique est quelquefois très-variable, que dans le genre Tropidonote, comme on l’a vu, nous avons dû ne pas nous y arrêter pour le classement de certaines Couleuvres rapportées à ce genre, ét qui sont, pour plusieurs Erpétologistes, les types d'espèces dis- SYNCRANTÉRIENS. G. CORONELLE. 6. 624 tinctes. Nous avons, en effet, négligé cette considération, quand par tous leurs autres caractères, elles nous semblaient devoir prendre rang seule- ment comme variété du Tropidonote à bandes. Les échantillons de la Coronelle de Say conservés au Musée de Paris, ont été adressés de la Louisiane, par M, Teinturier, ou en particulier de la Nouvelle-Orléans. OzservarTions. En comparant la description que M. Schlegel a donnée dans son Essai, tom. II, pag. 157, de l'espèce nouvelle à laquelle il à im- posé le nom de Couleuvre de Say, on voit qu’elle est fort différente de la Coronelle décrite dans cet article. Les différences sont, d’après les termes mêmes du savant Erpétologiste de Leyde ; 1.° l’égalitéen longueur de toutes les dents; 2.° la présence d’une carène sur les écailles et celles de notre Coroneile sont complète- ment lisses ; 5.° la forme particulière du museau; et 4.° les particularités du système de coloration. Ces deux derniers caractères nous font supposer que cette Child n’est peut-être pas nouvelle, comme le pense M. Schlegel, et qu’il serait possi- ble qu’elle appartint, dans la famille des fsodontiens où son système den- daire doit lui faire prenäre place, à l'espèce dite Pituophis blanc et noir (Pituophis melanoleucus), et au genre Rhinechis, dont les Pituophis cons- tituent un sous-genre. { Tome VII, page 233.) Gn comprend, d’après ce qui précède, pourquoi, contrairement à ce que M. Holbrook a fait dans son Erpétologie, nous ne citons pas dans la syno- nymie de la Coronelle de Say, le Coluber Sayi, de M. Schlegel. 6. CORONELLE ANNELÉE, Coronella doliata. Eolbrook. | (Coluber doliatus. Linnæus.) LL CarAcTÈREs. D'une couleur rouge écarlate, avec vingt-deux paires d’anneaux noirs, séparés, à chaque paire, par un intervalle d’un blanc pur. Synonvuie. 1766. Coluber doliatus, Linnæus, Syst. Nat. Edit. 42. Tome I, pag. 379. 1771. L’Annelé. Daubenton. Encyclop. Méth. 1788. Coluber doliatus. Linn. Gmelin. tom. I, pars3, p.1096. sie L’Annelée. Lacépède. Quadr, COR a Tom. Ii, pag. 294. 1802. La Couleuvre annelés, Latreille. Rept. Tom. IV, p. 126. 022 OPHIDIENS AGLYPHODONTES 1803. La Couleuvre cerclée. Daudin. Hist. Rept. Tom. VII, pag. 74. 4827. Coluber doliatus. Harlan. Journ. Philad, Tom. V, p. 362. 4837. Coronella coccinea. Schlegel. si sur la physion. des Serp. Tom. I, pag. 135. Tom. IT, pag 1842. Coronella doliata. Fine tale) Americ. Héipet. Tom. IIL, pag. 108, pl. 24. 1853. Ophibolus doliatus. Baird and Girard. Catal., p. 89, n°8. DESCRIPTION. Formes. Ce Serpent, par sa conformation générale y se rapproche des autres Coronelliens. Il a, en effet, la tête peu distincte du tronc, qui est cylindrique , assez court et terminé par une queue peu prolongée, ro- buste à sa base et finissant en pointe assez aiguë ; ses yeux sont petits. El se distingue cependant très-nettement de tous ses congénères par son remarquable système de coloration et par &’autres caractères tirés de la disposition de ses écailles. # EcarzLure. La première particularité à noter est la direction très-oblique de devant en arrière de la portion inférieure de la plaque rostrale: d’où résulte un peu de proéminence du museau ; la mâchoire supérieure étant plus prolongée en avant que les os sous-maxillaires. Il faut mentionner, en outre ; la largeur , en même temps que la brié- veté de la plaque frontale moyenne et les petites dimensions des pariétales. Il y a une pré-oculaire , deux post-oculaires, sept paires de plaques sus- labiales, dont la troisième et la quatrième touchent à l’œil et neuf à dix paires de sous-labiales. Les écailles sont lisses, rnomboïdales et disposées sur 21 rangées longi- tudinales. . On compte 196 sisosiÈes ; À anale simple et 58 urostèges doubles. CozorarTion. Les anneaux noirs géminés, qui sont la particularité la plus remarquable de la livrée de cette espèce, s’altérent peu dans Falcool, mais il n’en est pas de même de la teinte générale qui, é’écarlate qu'elle est pendant la vie, devient plus ou moins blanchâtre par l’action de la lu- mière et de la liqueur conservatrice. Pour avoir une idée exacte des belles teintes de ce Serpent , il faut donc se reporter au texte de M. Holbrook qui l’a vu vivant, et qui dit: « La moitié antérieure de la tête est d’un rouge clair; l'autre moitié est d’une teinte noire, qui, le plus souvent , se confond avec le premier anneau. Éé tronc est écarlate, cerclé par vingt-deux anneaux géminés, d’un noir dé jais SYNCRANTÉRIENS, G. CORONELLE. 7. 6925 et séparés l’un de l’autre, dans chaque paire, par un espace étroit, de cou- leur blanche. Ces anneaux noirs n’entourent pas toujours complétement le tronc, mais le plus souvent, ils se réunissent l’un à l’autre sur la ligne mé- diane à la région inférieure qui, partout ailleurs, est blanche. » Les jeunes ne diffèrent pas des adulles, si ce n’est peut-être par une régularité plus parfaite. Dimensions. La plus grande Coronelle annelée du Musée de Paris a une longueur totale de 1,02 ainsi répartis: Téte et Tronc, 0",87 ; Queue, 0,15. Pare. Nous avons des individus pris à la Nouvelle-Orléans et donnés par M. de Givry. D’autres ont été adressés du Mexique et en particulier d’Oaxaca par M. Guisbreght et l’on a acquis un très-bel exemplaire ori- ginaire du Coban (Vera-Paz) dans la République de Guatemala. Osservarions. Nous nous rangeons à l’avis de M. Holbrook en considé- rant cette Coronelle comme se rapportant au Coluber doliatus de Linnæus suivi dans cette détermination par tous les zoologistes cités dans la sy- nonymie. Il ne nous a donc pas été possible de conserver à cette espèce le nom de Coronelle écarlate (Coronella coccinea) proposé par M. Schlegel, qui re- connait lui-même qu’elle pourrait bien être la même que celle dont on trouve l'indication dans le Système de la nature du célèbre naturaliste Suédois. 7. CORONELLE DE LA CALIFORNIE. Coronella Cali- forniæ. Nobis. (Coiuber Californiæ. De Blainville.) Caracrères. D'un brun noir, avec de grandes raies ou taches jaunes entre deux bandes longitudinales de même couleur; queue noire en dessous; plaque anale simple ; rostrale non ra- battue sur le museau. 1835. Blainville. Nouvelles annales du Muséum. Tom. IV, pl. 27, n.° 1, pag. 292. DESCRIPTION. Nous donnons l'analyse de la description de M. de Blainville, complétée par les détails que nous a fournis l'observation de cette Couleuvre. Tête grosse, déprimée à museau court, obtus; queue courte, conique et 624% OPHIDIENS AGLYPHODONTES. aiguë; narines latérales, échancrant deux nasales et touchant à la fronto- nasale; yeux médiocres. Ecuzcure. Ecailles petites, losangiques, entuilées et parfaitement lisses, disposées sur 25 rangées longitudinales. Les gastrostèges sont assez larges et ne remontent pas sur les flancs. On en compte 226; l’anale est simple etil y a 58 urostèges. CororaTion. Couleur d’un brun noir, jaunâtre en dessous , une grande ligne jaune interrompue, parcourant tout le milieu du dos; sur les flancs, un semis de taches jaunes simulant plus ou moins des bandes irrégulières. Dimensions. Longueur 0",59, dont 02,10 pour la queue. L'auteur fait observer que les dents sus-maxillaires postérieures sont plus longues que les autres. Cette disposition anatomique, constatée égale- ment par nous, à motivé le classement de cette espèce parmi les Syncran- tériens, et par tout l’ensemble de sa conformation , elle ne pouvait être placée, parmi les genres de cette famille, que dans celui des Coronelles. _ Ce Serpent a été rapporté de la Californie par M. Botta, correspondant de l’Institut, alors voyageur du Muséum. L'échantillon type est unique. IV. GENRE. SIMOTÉS. — SIMOTES. Nobis. Caracrères. Corps cylindrique, de même grosseur de la tête à la queue, qui est conique et fort pointue. Museau très-court, comme tronqué, à plaque rostrale très-fortement repliée sur le museau, où elle se termine en pointe. Ecailles lisses ou sans ca- rène : les mâchoires courtes, peu dilatées; à bouche petite ; les dents sus-maxillaires sur une même rangée et dont les poslé- rieures sont plus longues. Notre collaborateur Bibron avait cru devoir , avec raison , séparer du genre des Coronelles ou des Couleuvres , l'espèce indiquée dans les auteurs par le nom de Russel, qui l’avait déjà désignée sous la dénomination malaise de Kaila-tutta dans son bel ouvrage, car c’est ainsi qu'on appelle ce Serpent sur Ja côte de Coromandel. SYNCRANTÉRIENS, G. SIMOTÈS. 625 Bibron avait été frappé de la forme et de la direction de la plaque rostrale, qui est oblongue et conique, et se relève sur le front de manière à simuler un cône, dont la base serait en bas, sur le milieu du bord labial. Provisoirement, sans doute, il avait indiqué cette particularité comme propre à devenir le caractère essentiel du genre qu'il avait désigné sur l’un des bocaux avec le nom de Conorhina. Il ne nous a pas paru possible de le conserver, car ce n’est pas véritablement en cône que le museau se présente. C’est une sorte de front retroussé obliquement; ayant un peu de ressemblance avec ce qu’on retrouve chez les Hétérodons de la famille des Diacrantériens. Les espèces réunies sous le nom que nous croyons meilleur parce qu’il n’exprime qu’une apparence (1), doivent être sé- parées des nombreux Serpents colubriformes, dont tous les crochets sus-maxillaires sont à peu près de même longueur et à égale distance les uns des autres. Ici, en effet, comme dans les trois premiers genres de la famille des Syncrantériens, les dernières dents de la mâchoire supérieure sont, le plus sou- vent, au moins du double plus longues que celles qui les pré- cèdent, sans laisser cependant entre elles un espace libre, comme dans la famille suivante, celle des Diacrantériens. Les Simotès ont généralement le corps grêle, long, cylin- drique , avec une queue conique , diminuant insensiblement vers la pointe et formant à peine la cinquième ou la sixième partie de la longueur totale, Leurs écailles sont lisses, ce qui sert surtout à les distinguer des Tropidonotes, qui les ont carénées ; leurs gastrostèges lar- ges en travers, mais courtes et très-serrées entre elles, cor- respondent à peu près au tiers de la circonférence du tronc. La tête est petite, à peine plus large que la portion du cou qui la supporte et avec laquelle elle se confond. (1) Siuurss, simitas (Plaute), aspectus nasi retusi, aspect d'un vi- " gage camard , SCMUS, Camus, REPTILES, TOME VIL, 40, 626 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. | Les plaques syncipitales sont peu distinctes et en raison de la brièveté des mâchoires, l’orifice de la bouche doit se trou- ver borné et rétréci. C’est en cela surtout que les Simotès dif- fèrent des Xénodons, mais surtout des Hétérodons, qui ont les crochets postérieurs isolés sur leur rangée et dont la tête large et assez longue, offre ainsi plus d’ampleur pour l’écar- tement des mâchoires; par suite, ces derniers ont aussi la plaque rostrale plus large et elle est proportionnellement moins allongée. Cr, ces particularités d'organisation, con- trairement à ce qui s’observe chez les Simotès, doivent per- mettre aux Hétérodons d’avaler de petits animaux vertébrés, et ils n’en sont pas réduits à se nourrir d'insectes, comme les Serpents aux quels nous les comperons. Les couleurs varient dans les espèces. Pendantla vie, leurs teintes sont, dit-on, très-vives. La plupart, en efiet, portent des taches transversales distribuées par séries sur le dos ; d’autres offrent des raies ou des lignes en long, ce qui permet de distinguer les espèces en deux groupes. Parmi celles que nous rapportons à ce genre, deux seule- ment avaient été décrites et figurées. L'une d'elles, dont Rus- sel a fait dessiner deux individus, a été inscrite par Daudin , sous le nom de Couleuvre Russélie, et placée par M. Schlegel dans le genre Coronelle. L'autre, plus anciennement connue, est la seule de ce genre qui soit originaire de l’Amérique du Nord, les autres provenant des Indes. MM. Schlegel et Hol- brook l’ont placée avec les Hétérodons mais elle en difière cependant par les dents postérieures non séparées des autres par un intervalle, et par la conformation de la bouche , qui est petite et par cela même peu dilatable; elle a donc dû être séparée de ces derniers, quoique la disposition de la plaque rostrale soit à peu près semblable et qu’il y ait un grand rap- port de physionomie entre elles et les vrais Hétérodons. Les sept espèces que nous avons réunies sous le nom de Si- motès sont faciles à distinguer les unes des autres, SYNCRANTÉRIENS. G. SIMOTÈS. 627 Nous devons faire observer qu’il existe une petite différence dans la manière dont le genre Simotès est composé ici et dans notre Prodrome. | Quoique le nombre des espèces soit le même, nous en décrivons maintenant une nouvelle qui n’est pas mentionnée dans ce Mémoire : c’est le Simotès trois-marques (Simotes tri- notatus). Une autre, au contraire, qui y était inscrite, le Si- motès arrosé (Simoles aspersus) Nobis, ne peut pas être con- servée. Frappés de l’analogie du système de coloration de cet Ophidien et de celui que nous avons rangé dans la famile des Calamariens, sous le nom de Ofigodon sub-griseum (Voyez pag. 57 de ce tome VII), nous avons de nouveau examiné avec soin le système dentaire. Nous nous sommes ainsi con- vaincus que les individus considérés par nous comme les types de cette espèce nouvelle de Simotès n’ont pas de dents au palais et que, par conséquent, ils doivent rentrer dans l'es- pèce du genre Oligodoni, à laquelle leur système de colora- tion, d’ailleurs, les’rattache de la façon la plus évidente. Voici un tableau synoptique propre à permettre la dis- tinction des sept espèces. ‘ trois. 3 . 3, S, TROIS-MARQUES: par taches conjointes deux. , , 2. S; DEUX-MARQUES: trois pâles, une médiane, deux laléraiés 6. S. TROIS-RAIES, raies en long DRE huit, dont deux au cou. , . , +. 5. S. HUIT-RAIES. | isolées, distinctes 1. S. D£ RUSsEL. | Dos à noires | RUES réunies 2à 2. . 7. S. ÉCARLATE. i blanches, liserées denoir 4. S. BANDES-BLANCHES | bandes transverses | 628 À OPHIDIENS AGLYPHODONTES, 1. SIMOTÈS DE RUSSEL. Simotes Russelii. (Coluber Russelius. Daudin.) CaracrTères. Tronc cylindrique, très-grêle , de même grosseur partout, excepté à la queue qui est courte et conique. Le dessous du ventre sans taches; dos partagé par des bandes noires, dente- lées, bordées de blanc. Synonyme. 1796. Katla tutta. Russel. Serpents de la côte de Coromandel. PI. 35 et 38, pages 41 et 43. 1802. Coluber arnensis. Shaw. Gener. Zool. Tom III, part. 2, pag. 526, d’après la pl. 38 de Russel, où il n’y a pas de bandes sur la tête et où celles du tronc sont plus larges et moins nom- breuses. 1803. Couleuvre Russélie, Daudin. Hist. des Rept. Tom. VI, p.395, pl. 76, n.°2, copiée de Russel. 1820. Idem. Merrem. Tentam. , pag. 98. 1837. Coroncella Russelii. Schlegel. Physionomie des Serpents. Tom. I, pag. 137. Tom. IT, pag. 79, n.° 14, DESCRIPTION. Les six premières espèces que nous rapportons à ce genre se ressemblent beaucoup entre elles par la forme générale et par les taches, qui sont ran- gées en travers sur le dos. | Celle dont nous parlons d’abord est véritablement la même que Russel a _ figurée et dont l’image a été reproduite par madame Daudin. Elle se dis- tingue surtout par les bandes transversales noires et très-nombreuses, bor- dées de blanc, qui se voient, à des intervalles égaux, sur toute la longueur du dos. ; Nous ferons remarquer seulement que la tête n’est pas plus large que le cou avec lequel elle se confond , ét comme les mâchoires sont courtes et que l'ouverture de la bouche est petite, cette région offre la plus grande analogie avec celle d’un lézard scincoïdien. Il faut noter , comme étant la particularité la plus intéressante, la forme tout-à-fait singulière de la plaque rostrale, qui par sa portion supérieure se rabat très-fortement sur le bout du museau et représente, dans cette région, un triangle à sommet aigu, dirigé en arrière, et qui s’enfon- ce entre les plaques fronto-nasales ou inter-nasales, dont les dimensions SYNCRANTÉRIENS. G. SIMOTES. À, 629 d'avant en arrière, sont, par suite de cette disposition, peu étendues vers laligne médiane, oùelles se touchent seulement par le sommet des triangles qu’elles représentent. En raison de son épaisseur, cette plaque, en se re- pliant, donne une apparence singulière , à l'extrémité du museau , qui, au lieu d’être arrondie, comme à l'ordinaire, présente un bord droit et semble , en quelque sorte, coupée carrément. La plaque frontale moyenne est très-courte et fort large. Les pariétales sont également ramassées et à bord externe légèrement arrondi. Il y a une pré-oculaire, deux post-oculaires , sept paires de sus-labiales, dont les troisième et quatrième touchent à l'œil. Les écailles du tronc sont lisses, de forme rhomboïdale et distribuées en 47 rangées longitudinales. Gastrostèges 190 ; 1 anale ; urostèges divisées 47. €Cororarion, Les lignes régulières, qui ornent le dessus du crâne , sont d’abord un bandeau antérieur, qui s'étend d’un œil à l’autre ; celle qui vient ensuite est dirigée obliquement à droite et à gauche, de manière à former un chevron, dont la pointe antérieure, très-aiguë, arrive jusque sur le mi- lieu de l’écusson central ou plaque frontale moyenne et ses deux extrémités libres se prolongent sur les côtés du cou. Dans l’un des individus, chez le- quel les couleurs ont été le moins altérées , nous voyons, dans le milieu de l’écartement des branches du chevron, une tache pyramidale noire, ou d’un brun foncé, ayant la pointe en ayant, puis sur le cou, un second che- vron, beaucoup plus évasé , toujours d’une teinte noire, liserée de blanc devant et derrière. Sur toute la longueur du dos, à des intervalles à peu près égaux, règne la série des lignes transversales noires, bordées de blanc, au nombre de quarante-huit et probablement en nombre variable, car Russel n’en a re- présenté que quarante et Daudin parle de vingt à quarante; ce sont les mêmes nombres que M. Schlegel indique. Dimensions. L’individu décrit par Russel n’avait que huit pouces anglais : le nôtre a une longueur totale de 0",75 et sa queue est fort courte, comme le dit le naturaliste anglais, car elle n’est comprise dans cette étendue que . pour 0,10. Pare. Cette espèce provient des Indes orientales: selon Russel, elle se trouve communément au Vizagapatam. Il l’a figurée deux fois, à la pl. 35 sous les noms indiens de Katla-iutta et à la pl. 38 sans nom. Commeila dit que ce Serpent lui a été adressé d’Arnée, Shaw a créé, à l’aide de cette dénomination géographique, l'épithète Arnensis pour désigner la Couleu- vre dont il s’agit. Russel fait observer que si les deux Ophidiens représen- tés sur les pl. 35 et 38 n’appartiennent pas à la même espèce , ils ont du moins ane très-grande ressemblance, 650 OPHIDIENS AGLYPHODONTES, Manille : Eydoux et Souleyet. Russel a reconnu la disposition caractéristique dusystème dentaire de nos Syncrantériens, car il dit que les dernières dents postérieures de chaque côté de la mâchoire d'en haut sont plus longues que les autres. 2, SIMOTÈÉS DEUX MARQUES. Simotes bi-notatus. Nobis. CARACTÈRES. Corps cylindrique, à peu près de même grosseur de latête à la queue qui est courte, conique, très-pointue. Le dessus du corps brun-jaunâtre, à écailles lisses, comme carrées ; le dessus du dos partagé à des intervalles à peu près égaux de deux à trois centimètres, par deux petites taches rhomboïdales rapprochées et comme réunies en X par leur angle interne. DESCRIPTION. Ce petit Serpent offre la plus grande analogie par ses dimensions, ses formes générales et par toutes ses apparences extérieures avec l'espèce pré- cédemment décrite ; mais il en diffère par la forme des plaques de Ja tête et par son système de coloration. Notons d’abord les particularités distinctives de l’écaillure du vertex et du museau. Ainsi, comparé au Simotès de Russel, on voit que la portion de la plaque rostrale repliée sur le museau, est moins grande et terminée par un angle moins aigu. Il résulte des dimensions moindres de cette rostrale, que les fronto-nasales ou inter-nasales sont plus étendues d’avant en arrière. Sa plaque frontale moyenne est moins large et plus longue. Ses yeux sont moins petits et sa mâchoire inférieure est plus courte. CozoraTion. Sur le dessus de la tête, on remarque trois chevrons suc- cessifs comme emboîtés successivement les uns dans les autres. Cesche- vrons sont blanes, bordés de noir, comme dans l'espèce que nous avons nommée Albo-cinctus; mais ici ces marques sont tout autres. Le premier cheyron, l’antérieur , est le plus petit; ilenveloppe le bout du museau, s'étend sur la lèvre supérieure et s'arrête à l'œil, en avant; mais en bas, il se joint à la partie élargie du cn chevron, qui s’avançan{ sur l’écusson central, s’élargit en dehors et recouvre la commissure des mâchoires , en se confondant avec le chevron antérieur. Le troisième che- vron blane , toujours liséré de noir ou de brun, est plus pointu en avant. En arrière , il se recourbe pour se joindre à la branche du côté opposé ; mais celle-ci rentre en dedans sur la ligne moyenne ; son milieu est très- GYNCRANTÉRIENS, G. SIMOTES. 9. 651 blanc et le tout représente ainsi un cœur de carte à jouer, dont l’échancrure serait en bas ou en arrière. Les autres marques qui règnent sur le dos sont deux petits carrés noirs en dehors, gris au centre, qui se joignent par la portion la plus anguleuse de manière à représenter le chiffre 8 posé en travers et dont les bouts, au lieu d'être arrondis , seraient carrés. Il y a bien quelques petites taches sur les flancs ; elles sont distribuées sur une méme ligne, à certains intervalles, dont la plupartcorrespondent les uns au-dessous des taches conjuguées et les autres à l’espace compris entre ces marques doubles. Les gastrostèges au nombre de 181 ne portent aucune marque. Tout le dessous du corps est d’une teinte blanche uniforme, ne laissant distin- guer que les étroites et nombreuses squammes qui les forment. Nous avons compté 41 urostèges doubles. Parrie. L'individu que nous venons de faire connaître a été rapporté des côtes du Malabar par M. Dussumier en 1838. Nous l’avions d’abord re- gardé comme une variété de la Couleuvre Russélie ; mais les détails don- nés plus haut ne laissent pas de doute sur la valeur des différences spé- cifiques. 3, SIMOTÈS TROIS MARQUES. Simotes tri-notatus. Nobis. 1 CaracrÈères, Corps plus volumineux que celui de tous les au- tres Simotès, un peu comprimé, confondu avec la tête et à queue courte et robuste ; à ventre plat et à gastrostèges étroites. Sur cha- que flanc, une série de taches d’un brun foncé, bordées en haut par une ligne courbe noire, à concavité inférieure et réunie par une série médiane de taches de la même nuance, également bor- dées de noir et assez exactement hexagonales. Toutes ces taches très-régulièrement disposées ont une longueur de 0",016 à 0,018 et sont séparées entre elles par des intervalles égaux de 0,03, : DESCRIPTION. La disposition de la plaque rostrale est tout-à-fait remarquable, Sa moi- tié supérieure est très-fortement repliée sur le museau où elle représente un triangle parfaitement régulier, à sommet postérieur aigu. Il résulte de celte conformation que le museau qui est court semble, en quelque sorte, 632 OPHIDIENS AGLYPHODONTES, coupé carrément. En raison de la brièveté de la tête, les neuf plaques dont sa face supérieure est recouverte sont courtes et ramassées. Les narines sont grandes et percées entre Jeux plaques. La plaque fré- nale est carrée. Il y a deux pré-oculaires et deux post-oculaires. . On compte huit paires de sus-labiales, dont les quatrième et cinquième touchent à l'œil. On voitentre les mâchoires une paire de grandes plaques, suivies de trois autres paires de plaques beaucoup plus petites. Les écailles du tronc, qui ont une forme rhomboïdale peu allongée, sont disposées sur 21 rangées longitudinales. Les gastrostèges, qui sont étroites, parfaitement horizontales dans leur partie moyenne et relevées sur les flancs, forment un angle dans le point où elles se redressent. Elles sont au nomhre de 189; l'anale est simple, non divisée. La queue , dont la partie inférieure est plate, porte 49 paires d’urostèges. Cozorariox. La teinte générale est d’un brun jaunâtre, trés-finement pi- queté de brun plus sombre. C’est cette seconde teinte que présente la tri- ple série de taches des régions supérieures, lesquelles sont surtout rendues apparentes par leur pourtour noir que borde un fin liseré blanchätre. La tête est unicolore, on voit cependant au-dessous de l’œil une tache d’un brun foncé. Il part de l’occiput une tache de cette même teinte, qui se divise, pour se porter de chaque côté du cou, sous la forme d’une grande tache brune bordée de noir , irréguliérement ovalaire, à bord postérreur ondulé et bordé de noir. La longueur de cette tache depuis son origine, jusqu’à l'extrémité de chacun de ses prolongements latéraux, est de G6",04 environ. Les gastrostèges sont jaunes, marbrées ce brunâtre, trés-peu nombreu- ses à la région antérieure. Ces marbures deviennent tellement abondantes vers les régions postérieurés , que la teinte claire finit par disparaître com plètement. L’angle que forment, de chaque côté, les plaques inférieures en se repliant en haut est rendu très-apparent par un trait jaune qui parcourt, à droite, comme à gauche, cette ligne anguleuse dans toute son étendue, Divexsions. Notre spécimen a une longueur totale de 0",77; la Téfe et le Tronç ayant 02,66 et la Queue 0m,11. Patrie. L'échantillon, type de cette espèce nouvelle, dont nous n’avons trouvé nulle part la description, est unique au Musée de Paris où il a été adressé de Chine par M. Gernaert, à qui cet établissement est rede- able d’un assez grand nombre d’animaux recueillis dans ce pays, SYNCRANTÉRIENS, G@. SIMOTÉS. 4, 659 &. SIMOTÈS BANDES BLANCHES. Simoles albocinetus. cu Nobis. (Atlas, pl. 82, fig. 1.) Caracrères. Semblable en apparence au Simotès de Russel, mais au lieu de bandes transversales noires bordées de blanc, des lignes transverses blanches, liserées de noir et les gastrostèges marquées chacune, à certains intervalles rapprochés et réguliers, de deux petits carrés noirs. DESCRIPTION. La conformation générale de cèt Ophidien est fort analogue à celle du Simotès trois-lignes. Comme ce dernier, il a le tronc un peu plus haut que large ; les régions inférieures, tout-à-fait planes, sont réunies aux latérales par une ligne anguleuse. La plaque rostrale se rabat fortement sur le museau par sa moitié supé- rieure, qui se termine en arrière par un argle très-aigu. Les neuf plaques sus-céphaliques ordinaires, courtes et ramassées, comme chez les espèces précédentes, mais surtout comme chez la première et la troisième. La fré- nale est haute et carrée. Il y a une pré-oculaire et deux post-oculaires, mais ce qui caractérise surtout cette espèce, outre son élégant système de coloration, c’est la présence sur la quatrième sus-labiale de deux petites plaques sus-oculaires. Il en résulte qu’il n’y a que la cinquième des huit plaques de la lèvre supérieure, qui touche à l'œil. Les écailles du tronc, qui sont lisses, sont disposées sur 19 rangées longi- tudinales. Gastrostèges : 175; 1 anale; urostèges, 47 paires. Cororarios. Ce petit Simotès est très-réguliérement orné de lignes, qui sont actuellement d'un beau blanc ; mais qui peut-être étaient rouges pen- dant la vie de l'animal, comme cela arrive pour le Simotès écarlate quand il est conservé dans l’alcoo!. Voici d’ailleurs l'indication de l'apparence extérieure de cette jolie Cou- leuvre. C’est sur un fond brunâtre, que l’on remarque les bandes blanches qui ornent le dos, au nombre de dix-huit. Ces lignes transversales, bordées de noir devant et derrière, sont un peu dilatées dans la région médiane du dos. pi Entre ces bandes, qui sont très-régulièrement cspacées, et séparées par 654 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. un intervalle de 0,015, leur propre largeur étant de 0",005 à 0,004, on voit une double ligne noirâtre , transversale , ondulée, Ces demi-anneaux géminés très-fins et peu apparents, sont également éloignés des bandes blanches auxquelles ils sont interposés. Le dessus de la tête offre, au devant des yeux, une bande blanche, qui s’élargit en se terminant à la lèvre supérieure ; puis on voit un chevron - blanc, arrondi, en fer à cheval, blanc, liseré d’une ligne noire, étroite. Le sommet de ce chevron occupe l'intervalle des yeux, mais il se prolonge et s’élargit considérablement sur les côtés du cou, pour se joindre par une courbe inférieure et régulière à la première des dix-huit bandes transver- sales, la seule qui soit ainsi liée, toutes les autres étant isolées et indépen- dantes les unes des autres.” Les gastrostèges nous ont offert un caractère notable; quoiqu'’elles soient très-nombreuses, fort petites et rapprochées, et sans taches dans la région moyenne, on voit ici, à des intervalles à peu près égaux, et sur la portion la plus voisine des flancs, une série de petites taches carrées, noires, distri- buées le plus souvent deux à deux, de manière que chacune des bandes transverses blanches aboutit à l’une de ces taches, et qu’il y en a le plus souvent deux autres paires, l’une à droite et l'autre à gauche, entre les deux bandes. Dimensions. Notre Simotés n’est long que de 0",25. Le Tronc et la Téte ont 0,21 et la Queue 0®,04. | 1 Parme. L'échantillon type, unique jusqu’à ce jour, dans la collection du Muséum, provient des Indes-Orientales, d’où ila été rapporté par M. Lamarre-Piquot. 5. SIMOTÉS À HUIT RAIES,. Simotes octolineatus, Nobis. (Elaps octo-lineatus. Schneider.) (Atlas, pl, 82, fig, 3.) CaracrTÈres. Fond de la couleur d’un jaune pâle, parcouru en dessus par huit raies longitudinales d’un brun foncé rougeâtre et souvent par six seulement ; toujours les deux médianes très-lar- ges, réunies entre les yeux ; une bande transversale brune , pas- sant sur les yeux et sinueuse en avant ; derrière chaque œil, une ligne brune, semi-lunaire ; entre les lignes brunes du tronc, la teinte du fond paraît sous forme de lignes jaunes étroites ; tout le dessous jaune , sans aucune tache. SYNCRANTÉRIENS. G. SIMOTES. D 659 Synonvure. 4801. Elaps octo-lineatus. Schneider, Hist. Amph, Fasc. IL, pag. 299. 1803. Couleuvre à huit raies. Daudin. Hist. ru Tom. VII, pag. 17. 4837. Coronelle à huit raies. Schlegel. Phys. Serp. Tom. I, pag. 137. Tom. IT, pag. 77, n.° 13. On trouve indiquée dans cet ouvrage , la pl. 38 de Russel com- me se rapportant à l'espèce dont il s’agit, mais elle représente, comme nous l'avons dit, le Simotès de Russel et nous ne trouvons dans cette grande et belle iconographie aucune figure relative à cette espèce. DESCRIPTION. Ce Serpent , qu'avait reconnu Schneider dans la collection de Bloch à Berlin , et dont on ignorait l’origine , vit dans les Indes. Ce nom de huit raies donne une idée fausse; car ce nombre ne se trouve que sur un de nos échantillons. Lesautres , qui lui sont parfaitement iden- tiques pour toui le reste, n’ont que six lignes, comme on va le voir par la description qui suit. La conformation générale de ces Simotès est semblable à celle des autres espèces. La tête est courte, épaisse et confondue avec le tronc, qui est à peu près de même grosseur partout, excepté à la queue qui est conique et médiocrement longue. Il est légèrement comprimé latéralement et les gas- trostèges forment une ligne faiblement anguleuse, en se relevant vers les flancs. Comme chez les autres Simotès , la plaque details) très-large à sa base est fortement relevée sur le museau où elle se termine en arrière par un angle aigu. Les neuf plaques de D Le ordinaires. La narine est percée entre deux nasales. Il y a une frénale , une pré-oculaire , deux post-oculaires. Une particularité assez rare se remarque chez ce Serpent ; elle est rela- tive à la position anormale de l’unedes plaques temporales , qui présentant à son bord inférieur un angle aigu , s’enclave, par cet angle, entre les cin- quième et sixième sus-labiales. Celles-ci se trouvent, par cela même, écar- tées l’une de l’autre et ne se touchent plus que par un point vers le bord de la lèvre. Ces plaques, d’ailleurs, sont au nombre de six paires ; la troi- sième et la quatrième touchent à l'œil. Les écailles du tronc sont lisses et forment 17 rangées obliques. 656 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. Les gastrostèges, qui sont nombreuses, varient de 172 à 185 ; l’anale est simple ; il y a 54 à 53 urostèges doubles. | Cororarion. La tête est jaune, en dessus, comme en dessous : sur le devant, on voit une bande oblique brune, plus large en avant et se portant sur les orbites qu’elle traverse pour se terminer, de chaque côté, à la lèvre supérieure. Plus en arrière et sur les côtés du cou, on voit une double bande oblique, brune, un peu en croissant, à concavité dirigée en avant et plus large en bas où elle s’élend sur le cou, en passant derrière la com- missure des lèvres. Les raies longitudinales moyennes sont les plus larges ; elles sont sépa- rées entre elles par uneligne jaune, étroite ; mais cette ligne jaune ne com- mence que sur la nuque , de sorte que les deux larges raies brunes se joi- gnent en avant et se prolongent en une pointe, qui s'étend jusque sur l'é- cusson central, occupant ainsi l’espace que laissent en divergeant les deux raies collatérales qui se portent sous le cou. Des deux autres raies, quilon- gent chaque flanc, la plus inférieure est de moitié plus étroite que celles du milieu. Ces six raies, en diminuant successivement de largeur , arrivent jusqu’à l'extrémité de la queue. Sur un de nos échantillons, le seul où elle paraisse, la troisième bande brune latérale, beaucoup plus étroite que les autres et moins foncée, court le long de la ligne anguleuse formée par le redressement des gastrostèges. Les régions inférieures jaunes, sont complètement unicolores. : Dimexsions. Notre plus grand spécimen a une longueur totale de 0,51, la Tête et le Tronc ayant 0",42 et la Queue 0",09. Parrie. Le Simotès qui se rapporte complétement par ses huit lignes à la description parfaite que Schneider a donnée de cette espèce a été adressé de Singapoure (Indes-Orientales) par M. Fontanier. Un autre à six lignes, a été rapporté du Bengale par Duvaucel. Le Muséum, en outre, en a reçu trois également à six lignes, de M. Kunhardt, qui les avait recueillis à Sumatra. 6. SIMOTÉS A TROIS LIGNES. Simotes trilineatus. Nobis. Caracrères. Le dessus et le dessous du corps d’un brun foncé rougeâtre , avec une ligne dorsale médiane jaune et une autre li- gne festonnée bordant les flancs et l'extrémité correspondante des gastrostèges. DESCRIPTION. Cette espèce dont nous ne trouvons aucune indication dans les auteurs , « SYNCRANTÉRIERS. G. SIMOTES, 7, 637 a été déposée au Muséum comme receuillie sur le continent de l’Ende par Diard. Bibron l'avait inscrite sous le nom de Conorhine qui, comme nous l'avons dit, correspond au genre que nous nommons aujourd'hui Simolès. Comme ses congénères , ce Serpent a la tête confondue avec le tronc ; elle est courte, épaisse et Le museau esi un peu incliné en bas. Le corps est grêle , de même grosseur partout et peu comprimé. | La portion de la plaque rostrale rabattue sur le museau est un peu moins grande que chez les autres Simotès. | Les narines sont percées entre deux plaques. El y à une frénale, une pré- oculaire et une post-oculaire ; sept paires de plaques sus-labiales , dont les troisième et quatrième touchent à l’œil. Les écailles du tronc sont lisses, un peu lancéolées et distribuées sur 17 rangées longitudinales. Gastrostèges : 145 ; anale simple ; urastèges doubles : 54, CoLoration. Nous avons peu de détails à ajouter aux caractères présen- tés dans la diagnose. Cependant , il y a quelques particularités à indiquer pour les raies qui tranchent seules sur le fond brun-rougeâtre du reste du COps. Ainsi, la ligne médiane du dos ne commence à être distincte que sur le cou. Elle est d’abord fort étroite ; puis elle s'élargit sensiblement et quoique restant jaune en dehors , le milieu présente de petites taches bru- nes , mais sur Ja queue, où cette ligne jaune continue de s'étendre jusqu’à sa pointe, la teinte n’est plus allérée dans le milieu. Quant aux lignes latérales festonées , elles sont plutôt blanches que jau- nes ; elles bordent, comme nous l'avons dit, l'extrémité libre et extérieure des gastrostèges ; mais_elles s’effacent un peu sur les bords de la queue, dont les dimensions sont plus considérables que dans Jes autres espèces. Cette ligne latérale, du côté de la tête, se recourbe en dedans régulière- ment sur le cou, mais sans rejoindre la ligne médiane qu'elle dépasse en avant. Les écailles sus-iabiales sont blanchâtres, surtout en arrière, vers la commissure. Parrie. Nous avons déjà dit que ce Simotès est originaire des grandes Indes, où il a été recueilli par Diard. 7. SIMOTÉS ÉCARLATE. Simoëcs coccineus. Nobis. (Coluber coccineus. Blumenbach.) (Atlas, pl. 82, fig, 2.) Caracrères, Corps très-mince, cylindrique, ou de même gros« 658 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. seur depuis la tête jusqu’au cloaque; tête à museau conique ; queue courte, très-pointue ; les gastrostèges d’un blanc d’argent sans taches , courtes et larges ; des bandes transversales noires, réunies deux à deux; maisse joignant entre elles, presque carré- ment, sur les flancs et dans l'intervalle desquelles se voient , de chaque côté, des taches noires carrées ou arrondies. Synonyme. 14331. Herrare (d'après Blumenbach.) Hist. des Indes-Occident. Hadres de Hormigas. 1789. Catesby. Hist. Carol. pl. 60. Bead-Snake (1). 1786. Blumenbach. Magaz. Lichtenstein et Voigt. Vol. V, pag. 40, pl. 5. 4788. Linné. Gmelin. Syst. nat. pag. 4097. Coluber coccineus. 1801. Latreille. Rept. in-18, Tom. IV, pag. 138, fig. pag. 86, n.° 2. Couleuvre écarlate. 1803. Daudin. Rept. Tom. VII, pag. 43, pl. 83, fig. 1 1820. Merrem. Teni. Syst. &mphib. pag. 145, n.0 114. Elaps coccineus. 1826. Audubon. Birds, pl. 52. Harlequin Snake ? 1827. Harlan. Journal Acad. Scien. Philad. Tom. V, pag. 356. Col. coccineus. 1835. Idem. Physic. and med. Researches. À. 119 idem. 4837. Schlegel, Phys. Serp. Tom, !. pag. 141, et Tom. II, pag. 102. n.° 3, pl. 3, fig. 15et16. 4842. Holbrook. North. Amer. Herpet. Tom. Fe. pÈ 125, pl. 30. Rhinostoma coccineus. 1853. Baird and Girard. Catal. of Rept. North. Amer. pag- 113. Rhinostoma coccineus. DESCRIPTION. La forme générale de ce Simotès est absolument la même que celle qui distingue les espèces de ce genre et que nous avons indiquée. La tête est (1) D'après la conformation générale du Serpent représenté par Catesby et surtout d’après la tête, nous pensons bien que c’est notre Simotés. IL faut cependant reconnaître, avec M. Holbrook, combien le coloriage de celle planche est défectueuse et représente imparfaitement la Couleuvre dont il s’agit. Aussi cet auteur hésite-t-il, dans la détermination, entre cette Couleuvre et l’Elaps Fulvius. (North. Amer. Herpet. Tom. III, à la suite de l’article consacré à la description de cette dernière espèce.) SYNCRANTÉRIENS. G. SIMOTES. 7. 639 petite, sans aucune apparence de cou ou de rétrécissement en arrière. Les yeux sont petits ; la queue est courte; le museau est pointu et comme co- nique, et c’est à cette espèce qu'on aurait pu très-convenablement appli- quer le nom générique de Conorhine, provisoirement indiqué par Bibron, pour désigner certaines espèces de notre collection, ainsi que nous l'avons dit précédemment page 525. Cette conformation du ctevant de la tête et de la plaque rostrale en par- ticulier, expliquent aussi le rapprochement fait par M. Schlegel entre cette espèce et les Hétérodons. Nous devons dire cependant que dans notre mé- thode de classification, il ne pouvait étre accepté par nous, puisque les Hé- térodons sont des Diacrantériens." La tête d’ailleurs est moins dilatable et le tronc plus arrondi que chez les Serpents rapportés à ce dernier genre. : Quant au Rhinostome, dont les caractères, donnés par M. Fitzinger, qui a établi cette coupe générique, conviendraient assez à notre Serpent ; c’est un genre que nous n’avons pu adopter en raison des analogies très-grandes, qui rapprochent la Couleuvre écarlate des autres Simotés. La plaque rostrale est grande, épaisse et repliée sur le museau où elle se termine en arrièrre par un angle pointu, au lieu de former, en se repliant une ligne horizontale, comme dans les autres Simotès ; elle représente dans le point où elle change de direction, le sommet un peu arrondi d’un cône, La frontale moyenne est très-large en avant, et par suite les sus-orbitai- res sont étroites. Les narines sont percées entre deux plaques. Il y à une pré-oculaire; deux post-oculaires et six sus-labiales de chaque côté, dont la seconde et la troisième touchent à l'œil. Les écailles sont lisses, distribuées sur 49 rangées au tronc et sur 6 à la queue. | Les gastrostèges sont larges et non anguleuses dans le point où elles se replient pour monter vers les flancs ; on en compte 176 : ce grand rom- bre tient à ce que leur étendue d’avant en arrière est peu considérable. I y a 43 paires d’urostèges. Les nombres donnés par M. Holbrook se rap- prochent beaucoup de ceux-ci, savoir : 188 et 39, ù Cororarion. Ce Serpent, dont notre Musée possède un assez grand nombre d'individus, provenant tous de l'Amérique du Nord, semble avoir été très-altéré dans le fond de sa couleur, qui était sans doute d’un rouge vermillon pendant la vie, ainsi que son nom spécifique l'indique ; mais par suite de son immersion prolongée dans l'alcool , sa teinte générale est d’un jaune pâle, cependant la distribution des taches, qui se voient sur le dos, est tout-à-fait conforme à celle qu’indiquent les auteurs. Ainsi, on voit le long du dos, à des intervalles à peu près égaux, des bandes noires, transversales, réunies deux à deux en laissant entre elles, un petit espace peut-être jaune pendant la vie ; mais ces bandes lorsqu'elles sont parvenues 640 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. sur les flancs, se réuuissent , les postérieures aux antérieures de la série . suivante, de manière à encadrer tous les larges espaces laissés libres entre les anneaux géminés qui se trouvent ainsi entourés par une sorte de bor- dure. On voit en outre, sur les flancs, une série de taches noires, plus ou moins arrondies, dont la plupart correspondent au bas des barres transversales. Toutes les gastrostèges sont d’une même teinte, sans taches, et M. Hol- brook nous apprend que pendant la vie elles sont d’un blanc d’argent. Il faut noter enfin que la partie antérieure de la tête est jaune, avec une bande transversale noire, justement derrière les yeux. Parme. La zône géographique de cette espèce est fort limitée, dit M. Holbrook, car il peut indiquer avéc certitude dans les Etats-Atlantiques seulement, l'étendue de pays comprise depuis le trente-quatrième degré de latitude jusqu’au golfe du Mexique. Nos échantillons, en effet, proviennent soit de Charleston (dans la Caro- line du Sud), d’où ils nous ont été envoyés par M. le professeur Holbrook, par M. Ravenelet par M. Noisette , soit de l'Etat de Virginie où M. Pous- sielgue a recueilli un jeune individu, qui, de même qu’un autre, plus jeune encore, démontre l’idendité parfaite du système de coloration à tous les âges. Enfin, nous avons deux beaux échantillons trouvés aux environs de la Nouvelle-Orléans, | Moeurs. Le Serpent écarlate, dit M. Holbrook, est très-timide, et vit presque toujours caché: rarement, il se déplace à moins qu'il ne soit pour- suivi ou que, pressé par la faim, il recherche sa nourriture, qui se compose, essentiellement, de différentes espèces de Sauterelles, comme on le sait par Palissot de Beauvois et par. le savant auteur de l'Erpétologie de l'A- mérique du Nord. DIAGCRANTÉRIENS EN GÉNÉRAL, Gal XIL® FAMILLE. — LES DIACRANTÉRIENS. CONSIDÉRATIONS PRÉLIMINAIRES SUR CETTE FAMILLE. CARACTÈRES ESSENTIELS. Serpents dont tous les crochets soni lisses : mais les deux derniers sus-maæillaires sont plus longs et séparés de ceux qui les précèdent par un espace sans crochets. Le nom sous lequel nous désignons cette famile est destiné à indiquer la particularité que présentent ces Serpents dans la longueur, la distribution et la forme des dents qui garnis- sent les os de leur mâchoire supérieure. Ces crochets, tous lisses ou sans rainure sur leur courbure antérieure, sont cependant différents entre eux, d’abord, par la disproportion relative de leur longueur, car les derniers ou les postérieurs sont plus volumineux et souvent de moitié plus longs que ceux qui les précèdent ; ensuite , 1ls en sont évidem- ment distincts ou séparés par un espace libre ou un intervalle “qui semble les isoler. C’est ce que nous avons cherché à dé- noter en composant ce mot de Dracrantériens (1), propre à caractériser ces espèces comme appartenant à une famille bien distincte dans le sous-ordre des Aglyphodontes. Ce sous-ordre, malheureusement très-nombreux , offre par cela même, de grandes difficultés pour la distinction des es- pèces , car les formes apparentes des Serpents qu’il comprend, leur physionomie, ainsi que leurs mœurs, étant les mêmes pour un assez grand nombre, ils ne présentent plus assez de ca- ractères pour faciliter une classification systématique. , (1) De Aix , séparément, seorsim, separatim , et de Kpayrfens » dents postérieures, postremi dentes, REPTILES , TOME VII, £1, 642 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. C'était une grande difficulté qui nous a beaucoup embar- rassés, et nous avons été heureux, M. Bibron et moi, de pou- voir faire emploi d’un caractère aussi positif que celui qui est fourni par le système dentaire, pour obtenir un ar- rangement que nous regardons aujourd’hui comme très-na- ture]. Quoique les Naturalistes qui nous ont précédé dans cette étude des Serpents, aient réellement reconnu et noté chez certaines espèces, des dents postérieures plus longues que les autres et placées sur la même rangée, ou série longitudinale, que celles qui garnissent les os sus-maxillaires , ils n'avaient pas cru devoir les séparer ou les étudier à part dans les cias- sifications des genres parmi lesquels ils avaient réuni les Couleuvres en général, comme les Tropidonotes, les Coro- nelles, les Homalopsis, les Psammophis. Cependant, cette particularité remarquable dans la distri- bution et l’arrangement des dents, a un but et nous paraît liée à la manière de vivre de ces Serpents ou du moins à j’acte de la préhension et à la faculté qu’ils ont de retenir plus forte- ment leur proie. Celle-ci se trouve ainsi arrêtée d’une manière beaucoup plus solide et assurée , lorsque déjà elle est parvenue vers l’arrière-bouche, dans l’acte de l'infropulsion, malgré sa résistance naturelle. Nous trouvons donc, dans la présence de plusieurs dents plus longues et plus grosses, placées tout-à-fait en arrière , le moyen de séparer ou de distinguer entre eux deux groupes principaux, très-voisins, en deux familles naturelles. Dans l’une d'elles, ces dernières dents ou crochets sus- maxillaires postérieurs forment une série continue, ce sont nos Syncrantériens. Dans l’autre, qui réunit les genres, et, par cela même, les espèces nombreuses que nous allons faire con- naître ici, la série longitudinale des dents supérieures se trouve interrompue, parce qu’il ÿ a, Comme nous le répétons, (ex DIACRANTÉRIENS EN GÉNÉRAL. 64: un intervalle ou un espace libre entre les longues ( dents pos té- rieures et celles qui les précèdent et qui sont plus courtes. Nous avons divisé ces Serpents Diacrantériens en dix genres bien distincts. | L'un d’eux peut être reconnu, à la première inspection, d’a- près la forme bizarre de son museau, qui est tronqué oblique- ment, relevé sur le front en forme de coin triangulaire, et porte une arête, une sorte de carène médiane. C’est celui qui a été désigné sous le nom de Héférodon (n.° 10.) Dans les neuf autres genres, réunis dans la même famille , le museau est arrondi, comme il l’est, au reste, dans presque toutes les Couleuvres. Formant un groupe des espèces dont les écailes des flancs, comme celles du dos, portent une ligne saillante qu'on nomme une carène, nous avons pu les sépa- rer pour en former, par ce motif, deux autres genres qui, avec certaines particularités, nous ont offert surtout une notable différence dans la position des yeux, ces organes étant rap- prochésentre eux et presque verticaux dans les Hélicops (n.° 8), tandis qu'ilssont éloignés l’un de l’autre et latéraux dans le genre que nous désignons sous le nom nouveau d'Amphiesme (ns 7). | | | | Dans toutes les espèces comprises dans les genres suivants, les écailles du dos étant lisses chez les uns et carénées chez les autres, les flancs ne sont jamais recouverts que par des écailles lisses. Elles varient, il est vrai, pour la forme , car tantôt elles sont allongées, ou plus ie en travers, et tan- tôt à peu près carrées, rhomboïdales ou arrondies. Les genres, dont toutes les écailies des flancs sontallongées, nous ont ofiert cette particularité que dans l’un , celui des Zaméms, (n.° 4), la plaque sus-orbitaire ou surciliaire dé- borde l’œil en dehors et forme ainsi une sorte de saillié, tandis que dans les deux autres genres, d’ailleurs analogues par la forme allongée des écailles des flancs, la plaque sus-orbitaire n'offre rien de spécial à noter, Tels sont les Uromacres(n.e 6), à." 64 | GPHIDIENS ACLYPHODONTES. dont la queue est très-longue, ainsi que leur nom l'indique , et les Xénodons (n.c 9), chez lesquels la queue conserve à peu près ses rapports ordinaires avec la longueur du tronc, dont elle est le cinquième au plus. Il y a, en outre, d’autres ca- ractères distinctifs pour les Xénodons, mais il est inutile de les énumérer ici. D'après la marche analytique que nous venons d'indiquer , il reste quatre genres, dont les écailles sont lisses et carrées sur les flancs et dont le museau est arrondi. Parmi eux, il en est un bien remarquable, parce que son dos est relevé et comme saillant en toit, ce qui donne au tronc l'apparence d’avoir été comprimé. En raison de cette conformation, nous avons nommé ce genre Sfégonote (n.° 5). Dans les trois derniers, le dos est arrondi, comme dans la plupart de nos Couieuvres; mais chez l’un d'eux, la tête est très-large en travers, et surtout, l’occiput semble porté sur une sorte de cou ou de rétrécissement de l’échine. Tel est le genre que Wagler a nommé Périops (n.° 2), remarquable surtout par la présence, au-dessus des plaques sus-labiales, de petites squammes sous-oculaires. Chez les autres, la tête est à peu près de la même largeur que le cou qui la supporte, et il n’y a pas de plaques sous-oculaires, mais la queue est fort courte dans le genre Liophis (n.° 5), et au contraire, relativement au tronc, elle est longue dans les Dromiques (n.° 1) , qui se trouvent ainsi placés à la tête de la famille. Le tableau synoptique suivant aidera beaucoup dans la classification analytique, car la série des numéros rétablit à peu près l’ordre naturel que l'exigence ou la marche du sys- tème semble avoir dérangé. 645 ” NS EN GÉNÉRAL, F2 DIACRANTÉRIE PRÉ, £ ee one, *SIHAOIT ‘€ ‘* 9]iN09 + jounonb ‘ojouijsip nod *HNÜIKOUG ‘FE * onsu0] 9191 ‘ puor *SdOIHIX *& ‘SAIIP[NI0-SN0S { N09 Np 9J9U1SIP) SOP dura (saremoans soo8uoye 1% 6 *SINANVZ ‘ÿ ‘* 9J1QI0,[9P SNSSOP-NE SOJUEIIIES SOUCI SP SAIIIE99 : PUOI *SdODIIA SO * °° * * * * * sayooiddei 39 XNP)1)I9A - : XN9 S99U9109 nas *ANSHIBANY ‘Z * * * * OJJNP] 2P UN] SAUSIO) ‘ XNEAYPI *NOGOUHLHET OF * * * * + * + + + + + + + + * xnoqn$ue WHO) J9 sNSS9p U9 ?A9[01 “SNJ / *a4Q1] 2110 049JU? un 1DT sasqno s9p sooamdps no 5299081 ‘ sanfuoy snjd saunortogsod sa ‘ sassup sjuap so) Sa)N0T ‘SAUTLIVUVT} pm —_—— Pme "SNAIUMLNVUHDVIE SA ATIINVA VI AG SHUNTI SA HNÔLLAONLS QVHTIAVE * RE ER PR DT TT, h L 6 ke] d Ë 4 h j ë & à k 616 OPHIDIENS AGLYPHOPONTES. [7 GENRE. DROMIQUE. — DROMICUS (4). Nobis. CARACTÈRES ESSENTIELS. Corps allongé, à queue longue, à écailles lisses, carrées, éourtes, distribuées en séries peu obli- ques ; occiput de même largeur que le cou. Parmi les Ophidiens Aglyphodontes , dont les deux grosses dents sus-maxillaires posée ieures sont plus longues que celles qui les précèdent, et s’en trouvent séparées par un in- tervalle libre, ce genre se distingue pat plusieurs autres Par ticularités. D'abord, les écailles du tronc ne portent pas une ligne saillante médiane, ou une carène, telle qu’on l’observe dans plusieurs genres, tels que les Hélicops, les Amphiésmes et dans quelques Hétérodons, qui ont d’ailleurs lé museau re- troussé et anguleux. On peut remarquer, en outre, que la surface du tronc est tout-à-fait lisse et polie, que les écailles _$ont quadrilatères, courtes et entuilées, et il faut noter enfin l'étendue proportionnelle de la queue, comparativement aux éspèces du genre Liophis. Cette réunion d'espèces, que nous avons cru devoir rappro- cher , constitue un genre spécial. La plupart, comme nous le verrons en les étudiant successivement les unes après les autres, avaient été distribuées dans plusieurs attres groupes. Ainsi au genre Dromique, appartiéndront les espèces que (1) De Asowixôs, bon coureur. Ce genre a été établi par Bibron dans l’Histoire de l’île de Cuba, de M. Ramon de la Sagra, publiée en 1843, en collaboration avec feu Cocteau, Zen à son amy, DIACRANTÉRIENS. 6. DROMIQUE. 647 différents naturalistes, et en particulier M. Schlegel , avaient placées les unes, tels que les D. coureur êt rayé avec les Her- pétodryas et les autres, comme les D. de Temminck, des An- tilles et de Plée, parmi les Psammophis. Le premier motif qui nous a fait éloigner ces Ser pents du rang que M. Schlegel leur avait assigné est la disposition et la structure du système dentaire. Les vrais Psammophis , en effet, sont pour nous desOpisthoglyphes Anisodontiens, et ceux dont il est ici question sont, aucontraire, des Agtyphodontes, car ils n’ont pas les dents cannelées en afrière. Les deux es- pêcés que nous avons dû séparer du genre Herpétodryas, pour les ranger dans celui des Dromiques, bien que tous soient Aglyphodontes, ne pouvaient rester dans le premier de ces deux genres, puisque les Herpétodryas n’ont pas les dernières dents séparées des autres crochets par un intervalle sans dents, ou par un espace libre. ° Ce caractère, fourni par les dents, n’a pas échappé à l’habile Erpétologiste de Leyde qui, à-propos de l'Herpétodryas rayé; a bien soin d'indiquer que la dernière dent de la mâchoire supérieure dépasse celles qui la précèdent, maïs n’attachant pas à cette particularité de l’organisation la même importance que nous, il a cru devoir s’en tenir aux apparences physiono- miques, d’après ses idées Le qui ont été la base de sa classification. Il y à cependant des différences assez tranchées que Bibron a énumérées, ainsi qu'il suit, dans l'Histoire des Reptiles de l'ile dé Cuba que nous avons ndiéuéé en note, lorsqu'il a dit: « Les Dromiques ne ressemblent à l’Herpétodryas carinatus , type de ce groupe générique établi par Boié, ni par l’ensemble de leur conformation extérieure, ni par la structure dé leür tête, ni par leur système dentaire , ni par leur mode d’écail- Jure, ni même par leur manière de vivre. En effet, les Dro- miques n’ont, comparativement aux Herpétodryas , que des formes médiocrement svelies et le corps peu comprimé, c'est- 648 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. à-dire que, sous ce rapport, ils se rapprochent davantage des Couleuvres proprement dites. Leur tête, dont les os, en géné- ral, ne sont pas aussi minces, et les mastoïdiens, en particu- lier, aussi courts, est distinctement plus étroite, surtout vers le museau, qui n’est non plus ni si large, ni si obtus au bout ; leurs yeux, au lieu d'offrir un volume énorme, sont d’une moyenne grandeur; leurs dents, sans être très-fortes, ne pré- sentent ni la gracilité, ni l’acuité de celles des Herpétodryas, et la dernière ou les deux dernières dents de chaque rangée de la mâchoire supérieure sont constamment plus longues que les autres, ce qui ne s’observe pas chez les Herpétodryas. Leurs écailles, outre qu’elles sont toutes dépourvues de ca rènes, n’affectent pas cette disposition en séries obliques si évidente dans ces derniers. Enfin, les Dromiques dont la rep- tation, à ce qu’il paraît, est des plus rapides, ne quittent guère le sol , recherchent de préférence, pour en faire leur proie, les reptiles et les petits mammifères terrestres; tandis que les Herpétodryas, qui se nourrissent principalement d’oi- seaux et de Batraciens anoures dendrophiles, se tiennent habi- tuellement sur les arbres , le long des branches desquels ils montent, descendent, se glissent sans efforts apparents, grace à lasouplesse dont jouissent toutes les parties de leur corps grêle et excessivement allongé. » (Loco citaio, p. 221.) Nous avons réuni dans ce genre dix espèces qui ont entre elles tant de rapports naturels, que ne trouvant pas assez de caractères, très-nettement distinctifs et comparables, dans les particularités qui auraient pu servir à les mieux caractériser, nous avons eu recours à l'indication fournie par les taches et les couleurs, ainsi qu’on le verra dans le tableau synoptique qui suit. 649 » DIACHANTERIENS. DROMIQUE, Ge ‘AUOTONINN °Œ °£ “TINBG-IKUG "AURAINONY *XAOU-HU LNH A *HONIAUAT AG ‘a914 44 *SATHINY SHA *HAVU *HIVOSIUL °‘YA4ENO) "€ (4 & G ati œ Œ Œ Œ ‘1 + 6 0e + + + + e + + *j100 oNbRq9 919HI0p AIOU OUSIL UN : SIA TU SOHOL} SUES + ‘jou puoy un ans sounel 2e bavuu no s0t "UOIAOUD U9 SOIUNPA } HEAR S0190) SoJIou M "te *sojouusip | *99810;-S91} ‘SUPIPOLU AUN 101) 9p-sutout SOI NO S2U90) L/ *SAILOU S2U98] S2P : XN9P oujeub op suioti ‘0[qN0p 9UU09 OULIPAU VI ‘ 19 S104) | } * * _*AIOU 9P S29p40q soiva / * + gun 39 xn9p ‘ S104j sind ‘ juLAG U9 axenb + + -ounef o1ju9 { s9}101)9 ‘sounef (©) GO ————— “IAÜINOUG AUNTI NC SAPAASA SU ANAÔLLAONXS AVTIAVE 650 OPHIDIENS AGLYPHODONTÉS. Quelques observations doivent être faites sur ce tableau pour en faciliter l’usage. Ainsi, le Dromique coureur qui est placé en tête des espèces à raies n’est pas constamment rayé, et c’est même ce motif qui nous a engagés à décrire trois Variétés. Celle où les ré- gions supérieures sont parcourues par quatre lignes étant ce- pendant la plus commune et la plus généralement répandue dans les Antilles et dans l'Amérique du Sud, ilnous a semblé qu'il était convenable de la prendre pour type. Le Dromique des Antilles (n.° 4), groupé parmi les espèces à trois raies, est rangé danscette catégorie, surtout d’après la description de M. Schlegel, qui en a sans doute vu plus d’é- chantillons que nous. Les nôtres, qui sont en petit nombre, sont généralement unicolores. L'un d’entre eux, cependant , comme on peut le voir dans l’article que nous consacrons à celte espèce, se rapproche par son système de ccloration des spécimens du Musée de Leyde. Il faut enfin noter que le Dromique unicolore ([n.e 3) , bien qu'il ne porte pas de raies longitudinales, ni de taches prepre- ment dites, et que par cela même, il se distingue bien de ses congénères, a cependant quelquefois la teinte brune uniforme de ses régions supérieures , relevée par de petites linéoles noires. 4. DROMIQUE COUREUR. Dromicus cursor. Nobis. (La Couresse. Rochefort.) Caracrères. Corps d’un brun rougeâtre en dessus, parcouru, le plus souvent, par quatre raies longitudinales jaunes , étroites ; deux dorsales et deux latérales, quelquefois bordées de blanc; gastrostèges jaunes. Synonyme. 1658. Couresse ou Coureresse. Rochefort. Hist, hai. Ant., pag. 127, DIACRANTÉRIENS. G. DROMIQUE. 4. 651 1789. La Couresse. Lacépède. Hist. quadr. ovip. et Serp. Tom, II, pag. 281, pl. 14, fig. 2 1790. La Couresse. Bonnaterre. Eucycl. méth. Ophiol., pag. 27, pl. 42, fig, 3 4798. Coluber fugitivus. Donndorf (J. A.) Zoologische beytra- ge. Tom. III, pag. 206, n.° 29. 1801. Die Laufnatter. Beschtein. Lacepede’s naturg. Amphib. vol. 4, pag. 55, tab. 6, fig. 2. 4802. Coluber cursor. Shaw. Gener. zool. vol. 3, part. 2, pag. 510. ‘. 1802. An X. Coluber cursor, Labioillé. Hist. Rept. Tom. IV, pag. 195. 1803. An XI. Coluber cursor. Daudin, Hist. Rept. Tom. VI, pag. 41, et Tom. VIII, pag. 404, n.° 68. 1818. Coluber cursor. Moreau de Jonnès. Journ. de Phys. Septembre, pag. 133, cah, 88. 1820. Idem. Merrem. Tentamen. Syst. Amphib., pag. 143, 10: gt Herpetodryas cursor. Schlegel. Physion. des Serp. Tom. Ï, pag. 153; Tom. Il, pag. 199. | 1843. Dromique coureur. Dromicus cursor. Cocteau os Erpét, de Cuba. (Hist. polit. et nat. de cette île, par M. Ramon de la Sagra , pag. 225.) DESCRIPTION. Lé museau é8t obtus. Plaqué rostrale semi-cireulaire supérieurement , à peine oblique, non rabattue sur sa face supérieure, qui est assez maniféste- ment dirigée en bas: mâchoires de même longueur, plaques frontale et pariétale d’étendue semblable, à peine rétrécies en arrières ces dernié- res sont souvent échancrées à leur bord externe auquel tiennent deux grandes plaques temporales. Huit paires de plaques sus-labiales, dont la quatrième et la cinquième seules touchent à l’œil. Plaque frénale un peu plus haute que longue ; sous-méxillaires postérieures, de même longueur que les antérieures. Les écailles du tronc, tout-à-fait lisses, sont losangiques et leurs dimen. sions transversales tendent d'autant plus à se rapprocher de celles du dia- mêire antéro-postétieur qu'elles sont plus éloignées de la tête, 652 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. Ecailles : 17 rangées longitudinales au tronc ; sur 26 individus, un seul, appartenant à la variété B, n’en porte que 15 ; 4-6 à la queue. Gastrostèges : 136-145 dans la deuxième variété, et 181-193 dans la pre- mière et la troisième ; 4 anale divisée ; 100-113 urostèges également divi- sées. 21-2 Dents. Maxillaires —— croe Pire 15. Plérygoïdiennes 23-95. Ces der- nieres s'étendent jusqu’à l’articulation de l’occipital avec l’atlas. PARTICULARITÉES OSTÉOLOGIQUES. La face supérieure de la tête est assez plane et l’espace compris entre le bord antérieur de la cavité orbitaire et la branche transversale de l’os inter-maxillaire n’égale RTS le tiers de la longueur totale de la tête. c Cororarion. Les différences offertes par les nombreux individus que la collection renferme et qui proviennent de différents pays sont assez tran- chées pour autoriser l'établissement de trois variétés. Variété À. Dans cette première catégorie, nous placons les individus auxquels conviennent la description fort incomplète , il est vrai, de Lacé- pède et celle beaucoup plus exacte de M. Schlegel. Le fond des régions supérieures est variable ; c’est-à-dire que la sine brune dont elles sont revêiues, offre des nuances intermédiaires du brun fauve jusqu’au brun-noirâtre ; mais on y voit toujours, et c'est là, ce qui caractérise la variété dont il s’agit, quatre lignes ponctuées blanc-jaunâtres étendues depuis l’occiput jusqu’à l'extrémité de la queue. Deux de ces lignes, formées chacune par une seule rangée de points, sont situées à l'endroit où la face supérieure du dos s'incline pour se confondre avec les flancs. Les deux autres, beaucoup plus latérales, et consutuées par deux rangées de points, si ce n’est à la queue, règnent un peu au-Gessus du niveau de la jonction des flancs et de l’abdomen. En dessous, l'animal est d’un brun-jaunâtre, relevé seulement par des maculatures bordant l’une et l’autre extrémité de chaque gastrostèse ei de chaque urostège , s'étendant, çà et là, jusque vers la ligne médiane. Dans le jeune âge , on trouve, de très-bonne heure, sur un fond unifor- mément brun , les premières traces des lignes blanches tirant sur le jaune. C'est de la Martinique, d’où provenait le type décrit par Lacépède, qu'ont été envoyés quelques-uns des échantillons appartenant à cette pre- mière variété. Les autres ou sont d’origine inconnue , ou ont été recueillis soit à Cayenne, soit à la Guadeloupe , soit enfin à New-York. La différence dansle systéme de coloration est indépendante du climat, car un individu, adressé des Etats-Unis, rentre dans la seconde variété. Variété B. Le type de celle-ci a été fourni par le nombreux envoi de M. Ramon de la Sagra et a été décrit par Bibron dans Hour del’île de Cuba, DIACRANTARIENS. G. DROMIQUE. À. 655 À la Havane, en parliculier, il en a été pris un individu, qui rentre dans cette catégorie, ainsi qu’un autre, originaire de New-York. Nous em- prantons à l'ouvrage cité la description suivante : « Un beau noir d’ébène et un jaune, passant parfois à l'orangé, sont les deux seules teintes qu’on ob- serve à la surface du corps. Quelquefois, le premier règne seul sur toutes les parties supérieures de ce Serpent ; mais le plus souvent, il y sert de fond de couleur au second qu’on voit former une bandelette étroite, de chaque côté du dessus de la tête , deux séries latérales et parallèles de pe- tites taches sur la moitié postérieure de l'animal et un petit encadrement autour de la plupart des écailles de la moitié antérieure du tronc, un cer- tain nombre d’autres restant entièrement noires, et cela par places en lo- sanges , à petite distance les unes des autres, sur le milieu du dos. Le jaune est la teinte qui domine à la face inférieure du corps où le noir est simple- ment étendu en bordure transversale sur la marge postérieure de toutes les scutelles ventrales et sous-caudales » (P. 226.) l Dans cette variété , comme dans la précédente, la tête porte quelques maculatures blanc-jaunâtres irrégulières. Klles se présentent sous la forme de petiteslignes chez les jeunes sujets, dont la face inférieure est d'une teinte semblable, disparaissant successivement, plus ou moins, sous la couleur noire , dont se teignent les gastrostèges et les urostèges. Le dos est d’un noir uniforme. Variété C. Un seul individu, adressé du Brésil et dont tous les caractères spécifiques font un véritable D. coureur, ne doit former qu’une variété. Bibron a dit , ilest vrai, que M. Schlegel a signalé à tort l'animal dont il s’agit , comme se trouvant dans cette contrée de l'Amérique méridionale. Nous ne trouvons cependant, d’après un minutieux examen comparatif, à côté de toutes les ressemblances, qu’une forme un peu plus carrée du mu- seau, dont la plaque rostrale a une direction tout à fait verticale. Quant à la coloration. voici ce qui s’observe. Sur un fond ,uniformément brun et très-analogue à la teinte propre aux individus de la première variété, il rè- gne, tout le long de la région dorsale, au lieu des lignes d’un blanc-jaunà- tre ponctuées, deux lignes noires circonscrivant dans leur intervalle une bande brune, un peu plus foncée que le reste du corps et chaque flanc porte une autre bande, qui se distingue également de la teinte générale par une nuance un peu plus obscure. Le ventre est jaunâtre, avec des maculatures foncées aux extrémités des gastrostèges et des urostèges , comme dans la variété À. La têle est partout, à sa face supérieure, de même couleur que le tronc. Drugnsions. La tête a, en longueur, environ le double de sa largeur prise vers le milieu des tempes ; celte largeur est une fois plus considérable que celle du museau, au devant des narines, Dan des côtés de la région 654 GPHIDIENS AGLYPHODONTES, sus-orbitaire à l’autre côté, ilexiste un espace qui n’est pas tout à fait le double de celui qu’occupe le diamètre jongitudinai des yeux. La hauteur au tronc, à sa partie moyenne, en dépassse un peu la largeur ; surtout dans les variétés A et € où il est moins arrondi que dans la variété B; auss dans cette variété, la longueur totale, sans y comprendre la queue, est-elle à sa largeur moyenne dans le rapport de 36 ou 37 à 1, tandis que, pour les deux autres , elle est comme 48 à 1. Dans la première et la troisième variétés encore, la queue est comprise, en moyenne, trois fois et demie environ dans la longueur totale, elle n’en est donc pas le tiers ; mais elle en est plus du quart. Elle est proportionnel- lement plus allongée dans la deuxième. | Dimensions du plus grand de nos individus : Téfe, long 0,024 ; Trone, long 0,60 ; Queue, long 6,26. Dimensions totales, 0,884. Patrie. Les détails donnés dans la description des variétés ont déjà fait connaître que cette espèce est surtout commune aux Antilles. C’est à MM. Keraudren, Plée et Alex. Rousseau que sont dûs les échantillons de la Martinique ; à M. L'herminier ceux de la Guadeloupe ; à M. Ramon de la Sagra ceux de Cuba ; à M. Phil. de Poey ceux de la Havane , èn particu- lier. M. Robert en a recueilli à Cayenne. Les individus reçus de New-York proviennent de Milbert, celui du Brésil de M. Vauthier. Deux de ces Dro- miques un jeune et un adulte, tout à fait conformes à la première variété, proviennent de Delalande, qui les avait rapportés de Rio. Nous avons dit enfin, que pour quelques-uns de nos échantillons, nous n’avons de rencsei- gnements ni sur l’origine , ni sur les roms des donateurs. Moeurs. Le trait le plus saillant du genre de vie de cette espèce est la rapidité de sa reptation à laquelle Rochefort a emprunté la dénomination sous laquelle il l’a désignée. « Elle est aussi timide que peu dangereuse, dit Lacèpède ; elle se cache ordinairement lorsqu'elle aperçoit quelqu'un ou s'enfuit avec tant de précipitation que c’est de là que vient son nom de Couresse ou Coureresse. » M. Moreau de Jonnès confirme ces faits en di- sant , dans sa Monographie: « Les habitudes de ce reptile sont celles d’un animal timide, faible et dépourvu de tout moyen de défense. C’est dans la fuite qu’il cherche toujours sa süreté ; et le besoin d'échapper à ses enne- mis lui fait contracter une rapidité de locomotion, dont les autres Ophi- diens des Antilles n’offrent aucun exemple. » Ce méme observateur réfute l'opinion vulgaire que la Couresse attaque et combat victorieusement le Trigonocéphale fer de lance. DIACRANTÉRIENS. G. DROMIQUE. 2. 658 2, DROMIQUE RAYÉ. Dromicus lineaius. Nobis. (Coluber lineaius. Linnæus.) + Caracrères. Tronc brun terne, avec trois lignes longitudi- nales plus foncées et bordées de noir, naissant de la tête et se prolongeant jusqu’à l'extrémité du corps. Synonvuie. 4733. Séba. Thes. Tom. II, pl. 1, fig. 9. Serpens Xeqüipiles. pl. 2, n° 4. Serp. Lemniscata, pl. 9, n.° 2°? pl. 42, n° 3, pl. 42, n.° & jeune, représentant la femelle du Chayque suivant Lacépède et Daubenton. 1735. Scheuchzer. Phys. sacra. Tom. At tab, pocxv, n.°2, Ex Mus. Link, n.° 53. 4754. Coluber lineatus. Linné. Mus. Ad. Frid. pag. 30, tab. 12, fig. 1 et tab. 20, fig. 1. | 4784, Daubenton. Quad. ovip. se pag. 668. 1789. La Rayce. Lacépède. Hist. nat. Serp. Tom. II, p. 215. 4802. Latreille. Rept. Tom. 1V, pag. 151. Idem. 1804. Daudin. Hist. des Rept. Tom. VII, pag. 28. La Cou- leuvre rayée. 4802. Shaw. Gener. Zool. Tom. III, pag. 529. 1820. Merrem. Tent. Syst. Amph., pag. 112, n.° 75. Natriæ lineatus. 4837. Herpetodryas one Schlegel. re sur la Phys. des Serpents. Tom. IE, pag. 191. DESCRIPTION. Formes. Serpent de petite taille, dont la tête, peu volumineuse et étroite, se distingue à peine du tronc, qui est presque cylindrique et d’un diamè- tre un peu plus considérable à sa partie moyenne que vers ses extrémités. Le museau est court, obtus, arrondi, légèrement incliné en bas, et un peu recouvert par l'extrémité de la plaque rostrale, qui se termine en angle ob- lus. La queue est longue et eflilée. Les yeux proportionnellement parais- sent assez grands et les lignes de jonction du plan supérieur de la tête avec les plans latéraux sont arrondies. EcaizLure, La plaque frontale moyenne, quoique ne dépassant pas en 625 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. longueur les pariétales, semble allongée, sans doute parce qu’elle est, le plus souvent, étroite. 11 y a huit paires de sus-labiales peu élevées, dont les quatrième et cin- quième touchent à l'œil. La frénale est un peu plus longue qne haute. Les sous-maxillaires postérieures ont la même longueur que les antérieures. Toutes les écailles sont lisses; les moyennes ont moins de largeur que les latérales. La forme en est losangique et de plus en plus rapprochée du qua- drilatère vers les régions postérieures. | Écailles : 19 rangées longitudinales au tronc , 4-6 à la queue. Scutelles : 1 gulaire , 163-166 gastrostèges, 1 anale divisée, 72-82 uros- tèges également divisées. Tels sont les nombres fournis par six individus et très-analogues à ceux donnés par Linné ; mais sur les huit que nous pos- sédons, il y en a deux originaires de Santa-Cruz, rangés par Bibron dans cette espèce, et qui diffèrent assez notablement des autres, par le nombre des rangées longitudinales des écailles du tronc, lequel n’est que de 17, et par celui des gastrostèges et des urostèges , dont on compte 197-208 et 53- 66. RE à : qe > DexTs. Maxillaires Egis Palatines, 13. Ptérygoïdiennes, 28, s'étendant au-delà de l'articulation de l’occipital avec la première vertèbre. PARTICULARITÉS OSTÉOLOGIQUES. La face supérieure du crâne est un peu bombée; il en résulte une légère inclinaison de son extrémité antérieure que la branche montante de l'os inter-maxillaire vient rejoindre en se di- rigeant trés-obliquement d’avant en arrière et un peu de’ bas en haut. La cavité orbitaire a des dimensicns assez grandes. La largeur de cs frontaux est à leur longueur dans le rapport de 21/2 à 4 : ils ne sont donc pas larges. Cozorarion. La teinte générale est brune ; quand l’épiderme est enlevé, elle est d’un gris blanchätre. Le trait caractéristique et qui a motivé la dé- nomination spécifique de cet Opaidien, c’est la présence constante sur - toute la longueur de l'animal, depuis l'extrémité du museau, jusqu’à celle de la queue, d’une ligne médiane, d’une nuance plus foncée , assez large, chez certains individus, pour fermer une véritable bande. Moins considé- rable que dans le Dromique de Temminck, ce dessin rappelle cependant beaucoup celui de cette äernière espèce. La bande , de chaque côté, est bordée d’une fine raie noire consistant en une série de petites taches longi- tudinales situées sur la partie moyenne des écailles qui les supportent. Deux lignes latérales noires, beaucoup plus étroites que celle du milieu, si ce n’est cependant sur la tête où elles sont larges, commencent au ni- veau des narines , se continuent derrière l'œil et se prolongent jusqu’à la terminaison de l’appendiee caudal, C'est ce système de coloration que Linnæus a dépeint dans les termes DIACRANTÉRIENS. G. DROMIQUE. 9. 657 suivants, in Aus. AU. Fr. p.30: Fruncus supra cærulescens, lineis lon- gitudinalibus fuscis quatuor. Area fusco-cærul escens ; longitudinalis , inter lineas duas intermedias longitudinaliter dorsum eæcurrit. Il résulte de la disposition des lignes sur la tête , que sa partie médiane paraît plus foncée et se trouve entourée par une teinte plus claire, qui la sépare des régions latérales foncées comme elles. Les lèvres , ainsi que les parties inférieures, sont d’un brun-jaunâtre parfaitement uniforme. Dimexsioxs. La longueur de la tête est le double de sa largeur au niveau des tempes ; cette dernière est, elle-même, une fois plus considérable que celle du museau au devant des narines. Le diamètre longitudinal des yeux est un peu plus de la moitié de l’espace transversal sus-inter-orbitaire. Entre la hauteur et la largeur du tronc mesurées à la partie moyenne, la différence est peu considérable. Cette largeur est à la longueur, à peu près dans le rapport de 1 à 47. La queue est sensiblement égale au quart de la longueur de l’animal, ce qui rentre dans les mensurations de Linnæus, qui dit : Cauda 1/5 seu 1/4 totius, Cette proportion n’est plus la même sur les deux échantillons de Santa- Cruz déjà signalés. Leur queue, en effet , est plus courte et n’atteint guëre que le sixième des dimensions totales. La similitude complète des carac- tères spécifiques et la très-grande analogie du système de coloration ne nous semblent pas permettre, malgré ces différences, d'établir une espèce nou- velle, Nous nous y croyons d'autant moins autorisés que les deux indivi- dus dont il s’agit, nous paraissent fort jeunes et que nous n’en avons pas de plus âgés provenant de la même localité. Dimensions du plus grand de ces Dromiques : T'éte, long 0,018. Tronc, long 0,242. Queue, long 0,156. En tout , il a 0",616. Parme. Le Dr. rayé a été trouvé à la Guyanne par M. Schombourg, à Surinam par Leschenault de la Tour et Doumerc. C'est aM. A. D'Orbigny que le Muséum est redevable des exemplaires recueillis à Santa-Cruz. Nous trouvons sur l'étiquette d'un bocal l'indication de l'Amérique du Nord, mais comme il n’y a pas de nom de voyageur, nous donnons celte origine avec doute. Nous ne possédons pas la variété de climat provenant du Brésil, indi- quée par M. Schiegel et qui a cela de particulier , suivant ses expressions, que « les trois raies sont moins distinctes, interrompues et composées d’un grand nombre de taches, particulièrement sur les bords des raies, ce qui en augmente le nombreet le porte au double. Les écailles sont souvent bor- dées de noir : cette disposition des teintes forme un dessin fort joli. » Les ndividus types de cette Variété ont été adressés au Musée de Leyde par REPTILES, TOME VII, 42 658 OPIIDIENS AGLXPRODONTES. ceux de Vienne et de Berlin. L'un portait le nom de Coluber Chaïmissontii c'est la dénomination que M. Wiegmann avait donnée & une Coronelle qui parait étre le Bromique de Temminck. _ L'autre était étiqueté comme Coluber monitiger, e 3. DROMIQUE UNICOLORE. Dromicus unicolor, Nobis. Caracrères. Corps d'un brun uniforme, pointillé de noir, plus pâle en dessous; une petite ligne brune derrière l’œil ; le pour- tour de la bouche plus pâle. DESCRIPTION. Fonwes. Tête peu distincte du corps, dont la forme est à peu prés cylin- drique, par suite du peu de saillie des gastrostèges dans le point où elles se relèvent vers les flancs. Le voiume au tronc, après avoir augmenté graduel- lement jusqu’à la région médiane, diminue insensiblement au-delà de ce point. Le museau, un peu obtus, est faiblement inc liné en bas ; sil est court et la plaque rostrale ne se rabat pas sur son extrémité (rame La queue est longue et efñlée. | Ecarcure. La plaque frontale moyenne est médiocrement allongée et un peu plus courte que les pariétales. il y a huit paires de sus-labiales, dont les troisième, quatrième et cin- quième touchent à l’œil. Cette dernière et surtout celles qui la suivent sont hautes. Les sous-maxillaires postérieures sont plus longues que les anté- riéures. #4 Ecailles : Rangées longitudinales au tronc 17 ; à la queue 4-6. Scutelles : { gulaire, 168 gastrostèges ; { anale divisée ; 115-122 urosté- ges également divisées ou en rang double, 13 x , sn Dents. Maxillaires er Palatines, 8. Ptérygoïdiennes, 20 ne s'étendant pas sur les os qui les supportent, au-delà de la érète très-peu saillante que l’occipital présente à sa face inférieure, au devant de son articulation avec l'atlas. Elles sont petites et serrées, | PanTicuLaniTés osTéoLzoGiques. La tête, dans son ensemble, paraît lon- gue et étroite. Ce sont les os frontaux surtout qui contribuent à cette con- formation, car leur longueur est le double de leur largeur à Ja partie moyenne, Le museau proportionnellement est court ; il n’y a, en effet, du bord antérieur de l'orbite, à l'extrémité antérieure de la tête, que le quart à DIACRANTÉRIENS, G. DROMIQUE. 4 639 poine de l'espace compris entre le trou Oceipital et la lame (transverse de los inter-maxillaire, dont la branche montante, très-fréle, vient rejoindre presque verticaiement les os du nez, qui forment, avec les os frontaux, un plan un peu oblique de haut en bas. Cororarior, Le nom même par lequel nous désignons celte espèce indi- que l’uniformité de teintes qui la caractérise. Une nuance brune revét tou- tes les parties supérieures. Elle est relevée par un pointillé noir très-fin, visible seulement sur deux de nos individus, et formant des lignés trans- versales en zig-zag, comme par portions d’anneaux distincts. Un brun jau- nâtre règne sur les régions inférieures. Enfin, la coloration des lèvres est un peu plus claire que celle du reste de la tête, et il ÿ a une petite ligne foncée derrière l'œil. Un jeune sujet a les plaques céphaliques noirâtres, relevées par quelques lignes jaunes. Damexsroxs. Le moins pelit de nos échantillons, da qui, vu sa petite taille, n’est peut-être pas complètement adulte , a une longueur totale de 0m,55, ainsi répartis : T'éfe long 0m,02. Tronc 0",35. Queue 0",18. Sur deux autres individus, on constate, comme sur celui-ci, que la queue est à peu près égale au tiers des dimensions longitudinales. Parrie, Nous ignorons complétement l'origine de ce Serpent. 4, DROMIQUE DES ANTILLES. Drormicus Antillensis. Nobis. (Psammophis Antillensis, Schlegel.) Caracrènes, Corps d’un brun-jaunâtre presque uniforme, ou avec trois lignes brunes foncées, dont celle du milieu plus étroite est comme double; les gastrostèges jaunes, avec quelques taches noires, irrégulières. SynonNYMIE. 4837. Psammophis Anfillensis. Schlegel. Essai sur la Physion. des Serp. Tom. £, p. 455 et Tom. IT, p. 214, n.° 5. DESCRIPTION. ; Fête conique , peu distincte du tronc, dont la forme est allongée et dont je volume va en augmentant jusque vers la région moyenne et semble ensuite diminuer graduellement. Le museau est conique et un peu pointu à son Été la plaque rostrale ne se rabat pas sur la région supérieure; elle est presque demi- circulaire en dessus et oblique dans toute sa hauteur d’arrière en avant. La plaque frontale, médiocrement allongée , est plus courte que les pa- 42," 660 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. riétales , qui sont elles-mêmes un peu rétrécies en arrière et à leurs bords | externes, par lequel elles se joignent aux trois grandes plaques temporales. On compte huit paires de lames sus-labiales, dont les troisième, qua- trième et cinquième touchent à l'œil. Cette derniére et les trois qui la sui- vent sont plus élevées. La plaque frénale est, le plus ordinairement , aussi haute que longue. Les sous-maxillaires postérieures sont plus longues que les antérieures. L’abdomen est assez convexe et les flancs ne sont pas an- guleux. La queue est longue et effilée. Les écailles sont losangiques et de plus en plus quadrilatères , vers la région postérieure du tronc ; toutes sont lisses et un peu plus petites au milieu que sur les côtés. Ecailles : rangées longitudinales au trone 19 ; un seul spécimen n’ena que 17 ; à la queue 4-6. Scutelles : 4 gulaire ; gastrostèges, 175-192 ; 1 anale divisée ; 155-138 urostèges également divisées, 20-22 ! ) Dexrs. Maxillaires, 23.23 ; palatines, 42-13 ; plérygoïdiennes , 53-38, s'étendant , sur les os qui les supportent, jusqu’au niveau de l'articulation de l’occipital et de l’atlas. Les petites différences entre les nombres ci-dessus sont établies par l'examen comparatif de deux têtes. CozorarTion. Rien de bien tranché ne se remarque dans les teintes de celte espèce, dans laquelle il serait peut-être possible de reconnaître cepen- dant deux Variétés, en admettant comme propre à l’une d’elles la descrip- tion de M. Schlegel indiquée dans les termes suivants: « Un brun-jau- nâtre occupe le dessus ; le dos est orné de trois raies étroites et noirâtres, dont la médiane est composée de deux lignes fines et serrées ; on voit sur les flancs deux autres raies plus larges et constituées par un grand nombre de petits points ; elles se prolongent sur les côtés de la tête, en passant par l'œil. » L'autre variété serait caractérisée par la feinte uniformément brune de toutes les parties supérieures et par l'absence presque complète des taches et des lignes noires dont il vient d’être question, ce qui s'applique, en par- ticulier, à un mâle. Comme cependant, sur l’an de nos individus qui se rapproche assez du type de l’Erpétologiste Hollandais , nous ne retrou- vons qu'imparfaitement les caractères énoncés par lui, et comme il dit que le dessin, tel qu’il l’a décrit n’est bien apparent que sur les très-jeunes sujets, ce qu’il ne nous cst pas donné de constater par nous-mêmes , man- quant d'échantillons du premier âge, nous croyons devoir nousen tenir à la description contenue dans le passage cité, sans admettre des variétés constantes, DIACRANTÉRIENS. G. DROMIQUE, 9. 661 Notons enfin que les parties inférieures sont jaunes , avec quelques ma- culatures noires, irrégulières, plus ou moins apparentes. ménsrons, La tête n’a pas tout-à-fait, en longueur, le double de sa largeur , prise vers le milieu des tempes, laquelle est un peu plus de deux fois et demie aussi considérable que celle du museau au devant des narines et c'est par suite de cette différence, qu’il est conique. D’un des côtés de la région sus-inter-orbitaire à l’autre, il y a un espace plus que double du diamètre longitudinal des yeux. La hauteur du tronc, à sa partie moyenne, en dépasse un peu la lar- geur, qui est à sa longueur , la queue non comprise, dans le rapport, en moyenne, de 1 à 45. | La queue égale à peu près le tiers de la dimension totale de l'animal à car elle y est comprise un peu plus de trois fois etmême chez un sujet, elle est beaucoup plus longue et il ne s’en faut guère qu’elle en égale la moitié. Dimensions du plus grand de nosindividus: Tete, long 0,028; Tronc, 0,750 ; Queue, 0,370 ; Longueur totale, 17,148. Parrir. C’est de la communauté d’origine de tous les individus compris dans cette espèce, que M. Schiegel a emprunté le nom de Antillensis par lequel il l’a désignée et que nous conservons , bien que l'un de nos indi- vidus, sans nom de donateur, il est vrai, soit indiqué comme provenant de l'Amérique du Sud. Tous les autres ont été recueillis aux Antilles, à St.-Jago, dans l’île de Cuba , par M. Coris, à S.te Croix et à St.-Thomas par M. Richard, à la Guadeloupe par M. Donzelot et à la Martinique par AE. Plée, mais les échantillons de ces deux dernières localités ont été don- nés au Musée de Leyde. 5. DROMIQUE DE PLÉE. Dromicus Plei. Nobis. Caracrères. Écailles lisses , quadrilatères ; deux raies dorsales noires , parallèles, quelquefois réunies, sur les régions antérieu- res, par de petites lignes noires transversales, ondulées ; une sé- rie de taches en avant sur les flancs ; une ligne noire, ponctuée, de chaque côté, à l’extrémité des grandes plaques des régions in- férieures. DESCRIPTION. Fonues. Tête allongée, un peu conique, à peine dislinele du corps, qui 662 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. est assez arrondi, par suite de la convexité de l'abdomen et de la forme peu anguleuse des gastrostèges, dans le point où elles se redressent vers les flancs. Le museau ést court, quoique contribuant par sa conformation à la for me un peu conique de toute la tête. La queue est assez longue et effilée. Ecarzrure. La plaque rostrale se replie à peine sur le museau. La pla- que frontale est allongée, de même longueur que les pariétales, dont le bord externe tient à trois temporales d’inégale dimension , les deux pre- mières étant beaucoup plus petites que la troisième. Il y a neuf paires de sus-labiales, on les cinquième et sixième tou- chent l'œit. La frénale est plus re que haute. Les sous-maxillaires postérieures sont plus longues que les antérieures. Les écailles du tronc, losangiques en avant, se rapprochent de plus en. plus du quadrilatère, vers les parties postérieures; elles sont toutes lisses et plus petites sur la ligne médiane que latéralement. Ecailles : Rangées longitudinales au tronc 17, à la queue 4-6, Scutelles : 1 gulaire, 163-187 gastrostèges, 1 anale divisée, 91-93 uros- tèges également divisées. 21 Dents. Maxillaires on Palatines, 15. Plérygoïdiennes, 91, s'étendant sur les os quiles supportent jusqu’à l'articulation de loccipital avec l’atlas. Cororario. La teinte générale des parties supérieures est un brun uni- forme peu foncé, en général, presque noir cependant sur un de nos indi- vidus. A une très-petite distance de l’occiput, et de chaque côté de la ligne médiane, commencent deux bandes noires, étroites, parfaitement paral- lèles, si ce n’est tout-à-fait en arrière et sur la queue où elles vont en se rapprochant, et éloignées l'une de l’autre, sur le dos, de 0m,006 à 0,010, suivant les individus. De distance en distance , mais à de courts inter- valles, elles sont réunies par de petites lignes, en zig-zag, noires, bordées de blanc en avant, visibles, seulement à la région antérieure et nulles sur . quelques-uns de nos échantillons. Plus en dehors, sur les flancs ,ilexiste des taches noires, irrégulières, qui, au-delà de la première moitié du trone, constituent, par leur disposition en série, une ligne prolongée seulement jusqu’à l'origine de la queue. En outre, au bord antérieur des extrémités de chaque gastrostège et de chaque urostège, on voit une petite tache noire : de l’ensemble de toutes ces maculatures, résulte une bande ponctuée, occupant à droite et à gau- che, sur toute la longueur de l’anima!, la ligne de jonction des scutelles et de la plus basse des rangées longitudinales d’écailles. DIACRANTÉEIENS, G. DROMIQUE. 6. 6635 La coloration brune semble un peu plus claire que partout ailleurs, im- médiatement en dehors du dessin formé, sur la ligne médiane, par les rayures longitudinales et transversales dont il est question plus haut. En dessous, c’est par exception que l’on remarque une bordure posté- rieure noire sur les gastrostèges , qui sont , ainsi que les urostèges, d’un brun jaunâtre plus ou moins foncé, suivant que la teinte des parties supé- rieures est, elie-même, plus ou moins sombre. Les lèvres se détachent nettement par la couleur jaunâtre des plaques labiales qui sont entourées de noir et le dessous de la tête est marbré de noir et de jaune. Divensions, La longueur de la téte a environ le double ss la largeur qu’elle présente au niveau des tempes, laquelle est presque le triple @e celle du museau au devant des narines. Le diamètre antéro-postérieur de l'œil est, à peu de chose près, égal à la moilié de l’espace sus-orbitaire. Le tronc est 46 à 48 fois aussi long que large à sa parlie moyenne et daps ce point, la hauteur ne dépasse la largeur que de 0,005. La queue est comprise trois fois et demie à quatre fois &ans la longueur totale. . Dimensions du plus grand de nos individus : T'éie long. 0,03. Tronc 0m,71. Queue 0m,95. En tout 0,99. Parriw. C’est en l'honneur de M. Plée qui a adressé ce Serpent de la Martinique qu'il a reçu le nom par lequel nous le désignons. M. Beauper- thuis en a recueilli dans la province de Vénézueia dans la Colombie ; et le Musée en a acquis un échantillon provenant du Mexique. 6. DROMIQUE DE TEM MINCK. Dromicus Temminchii. Nobis. (Psammophis Temminciii. Schlecel.) Caracrères. Dos brun parcouru par une large bande médiane, d’un brun plus foncé, quelquefois même noire et bordée, de cha- que côté, par une ligne ponctuée blanche , visible surtout en avant ; sur chaque flanc, une bande d’un brun plus clair que la médiané et plus ou moins apparente, Sur toutes les écailles qui ne sont pas recouvertes par ces rayures, une fine moucheture noire. Syronvuie. 1833. Coronella Chamissonii. Wiegmann Nova ac- la, xvit, pars. 4, p.246, pl. 19. Sous ce nom, Wiegmann a re- présenté le Dromique de Temminck, ear c’est à l'espèce dédiée à Chamisso par Hewmprich que la description se rapporte. 664% OPHIDIENS AGLYPHODONTES. 4837. Psammophis Temminckii. Schlegel. Essai sur la phys. des Serp. Tom. I, p. 156 et Tom. IT, p. 218, pl. 8, fig. 14 et 15. 4848. Idem. Guichenot. Fauna Chilena. (Hist, de Chile por CI. Gay. Zool. Tom. IT, pag. 83. DESCRIPTION. Formes. Tête légèrement effilée en avant, à peine distincte du tronc, qui , bien qu’il soit un peu comprimé, semble Cependant presque cylin- drique. Il est un peu plus volumineux à sa partie moyenne que partout ail- leurs. L’abdomen est convexe et les flancs sont arrondis. La queue est lon- gue et effilée. : Ecarzrure. La plaque rostrale ne se rabat pas sur le museau. La plaque frontale moyenne est, le plus souvent, assez allongée. Elle est de même longueur que les pariétales, qui sont en contact, par leur bord externe, avec des temporales petites et irrégulières , au nombre de cinq ou six. Il y a huit paires de plaques sus-labiaies, dont les quatrième ct cinquiè- me touchent à l’œil et dont les trois dernières sont de moyenne grandeur. La frénale est aussi haute que longue, Les plaques sous-maxillaires postérieures sont de même longueur que les antérieures. Les écailles , plus. petites à la partie moyenne du tronc que sur les côtés, sont toutes lisses , de forme losangique, maïs de plus en pius quadrilatè- res, à mesure qn’elles s’éloignent davantage de la tête. | Elles sont disposées sur 19 rangées longitudinales au tronc et sur 6 à la queue. Gastrostèges : 179 à 196 ; anale double; urostèges : 100 à 122 paires. 10-18 L UE Dexrs. Maxillaires, Ho 1e0 ; palatines , 7-10; ptérygoïdiennes, 13-45. Tels sont les résultats fournis par la numération des dents sur deux têies sur l’une desquelles ces organes étant moins volumineux sont en plus grand nombre. Les os ptérygoïdiens en sont garhis, sur l’une etsur l’autre, seu- lement jusqu’au niveau de la crète transversale dont est relevée la face in - férieure de l’occipital, à une petite distance au devant de son articulation avec l’atlas. - Panricucarirés osréozogiques. La face supérieure de la tête est à peu près plane, si ce n’est tout à fait en avant où l'extrémité des os du nez s'in- cline très-faiblement en bas, pour venir rejoindre la lame montante un peu oblique de l'os inter-maxillaire, dont la branche transversale est renflée , à sa partie moyenne, en un petit tubercule mousse. Les os frontaux sont, proportionnellement, assez longs et leur largeur, à leur partie moyenne, où ils sont un peu rétrécis , est égale à la moitié de leur longueur, DIACRANTÉRIENS. G. DROMIQUE. 6. 665 CocorarTion. Teinte brune sur Ja partie supérieure du tronc, dont la ré- gion moyenne, ainsi que celle de ja queue, sont parcourues, dans toute leur étendue, par une bande régülière, d’une largeur insensibiement décrois- sante, occupant de trois à cinq rangées longitudinales d’écailles, là où elle est le plus large , et une seulement à l'extrémité de la queue. Elle se déta- che sur la nuance générale par une coloration d’un brun foncé et presque noir chez quelques sujets et particulièrement sur ses limites latérales. Elle est bordée, de l’un et de l’autre côté, d’une ligne ponctuée blanche, qui, très-visible en avant, l’est surtout sur la tête où elle part, le plus habituel- lement, de la narine. Chaque flanc porte une autre bande brune, un peu plus claire que la précédente cependant et inégalement apparente selen les individus. Elle sa prolonge jusqu’au bout de l’appendice caudal. En outre, chaque écailie, dans les parties non recouvertes par ces rayures, présente, à peu d’ex- ceptions près, une fine moucheture noire. La partie inférieure du tronc est d'un brun-jaunûtre, offrant des diffé- rences individuelles dépendant de ce que les gastrostèges sont tachetées de noir , tantôt à leurs extrémités seulement, tantôt dans une plus ou moins grande étendue de leur bord postérieur, tantôt enfin sur toute leur surface. Les plaques sus-labiales sont d’un blanc-jaunâtre quelquefois bordé de noir en haut ; elles constituent, par leur ensemble , une bande qui tranche, comme celle dont nous avons déjà parlé, sur la couleur brune de la tête et lui donnent un agréable aspect. Dans le jeune âge, il n'y a pas de différence avec ce qui vient d’être dé- . cri chez l'adulte ; seulement la teinte générale est plus claire. Dimensions. La tête n’a pas tout-à-fait, en longuéur, le double de sa largeur prise vers le milieu des tempes, laquelle est deux fois et demie aussi considérable que celle du museau au devant des narines d’où résulte la forme conique précédemment indiquée. D'un des côtés de la région in- ter-orbitaire à l’autre , il y a un espace plus considérable que le diamètre longitudinal des yeux , mais il n’en est pas le double. La hauteur du tronc, à sa partie moyenne , en dépasse un peu la lar- geur , qui est à sa longueur, la queue non comprise, dans le rapport, en moyenne, de { à 44, La queue est comprise un peu plus de trois fois et de- mie dans la longueur totale, elle n’en est donc pas le tiers, mais elle en est pius du quart. Dimensions du plus grand de nos individus : Téte, long 0",030 ; Tronc, long 0,710 ; Queue, 0,305 ; Longueur totale, 1m,075. Sur cet exemplaire en particulier, la queue a des dimensions plus consi- dérables que sur les autres sujets, 666 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. Parnie, Cette espèce est originaire du Chili et nous n’en avons reçu des échantillons que de ce pays. Nous les devons à M. Gay, à MM. Gaudi- chaud et d'Orbigny qui nous en ont adressé de Valparaiso ; à Lesson et Garnot, à M. Niboux , qui faisait partie de l’expédition de la Vénus. C’est de Talkahueno, ou Talcaguno qu’en ont rapporté MM. les Docteurs Hom- bron et Jacquinot, à la suite de leur voyage sur l'Astrolabe et la Zélée. En- fin, c'est de cette même contrée de l'Amérique méridionale que provien- nent les individus acquis à des marchands d’objets d'histoire naturelle. 7. DROMIQUE DEMI-DEUIL. Dromicus leucomelas. Nobis. Le Caracrères. Le plus souvent, des taches blanches ou jaunes sur un fond noir; quelquefois, cependant, ces taches sont peu apparentes et l’on ne voit que des maculatures brunes. DESCRIPTION. Forues. La tête est conique et par sa largeur au niveau des tempes , elle est assez distincte du tronc, qui est peu comprimé latéralement et presque cylindrique, les gastrostèges ne formant point un angle en se relevant vers les flancs. La queue est robuste et effilée. Ecaiczure. La plaque rostrale est plane , légèrement oblique de bas en haut et d’arrière en avant, nullement rabattue sur la face supérieure. La plaque frontale est large, à peu près de même longueur que les pariétaies, qui sont elles-mêmes courtes et larges, et au hord externe desquelles tien- nent trois grandes temporales. Huit paires de sus-labiales , dont les troisiè- me, quatrième et cinquième touchent à l'œil ; cette dernière et les trois sui- vantes sont hautes. La frénale est un peu plus longue que haute. Les plaques sous-maxillaires postérieures sont plus Dre que les anté- rieures. Les écailles du tronc sont toutes lisses’, plus petites à la région médiane que latéralement. Leur forme losangique passe graduellement à une forme quadrilatérale, de la région antérieure à la postérieure. Elles sont dispo- sées sur 19 rangées longitudinales au tronc et 6 sur la queue. Gastroslèges , 191-205 ; 1 anale divisée; 415-144 urostèges également divisées, 19 x F . Dexrs, Maxillaires rats Palatines, 12, Piérygoïdiennes, 82, Ces der- & DIACRANTÉRIENS. @, DROMIQUE. 7. 667 hières, très-pelites et très-serrées, se pralansent jusqu’à l'articulation de l'oecipital avec l’atlas. Cororarion. Les différences offertes par les individus qui, par tous leurs caractères, doivent étre rangés avec celte espèce, obligent à décrire sépa- rément deux variétés. Variété A, C'est à celle-ci que convient surtout la dénomination de D. demi-deuil. Sur un fon brun foncé et même noir des parties supé- rieures, comme le montre un es sujets de la collection, des taches blan- ches, irrégulières, de grandeur variable, occupant rarement la ligne mé- diane, sont disséminées sur les deux tiers environ du tronc qui, dansie reste de son étendue, a une teinte uniforme, si ce n’est cependant au ni- veau de la ligne moyenne, où se voit une étroite bande noire, d’autant moins apparente, que la nuance générale est plus sombre. La région inférieure est, en avant, d’un brun jaunâtre, abondamment piqueté de petits points noirs au niveau de la mâchoire inférieure et dela gorge ; il est parsemé de taches semblables, de plus en plus nombreuses à partir de ce point jusqu’au milieu du tronc; puis il finit par être complé- tement caché par elles, de sorte que la dernière moitié du ventre et toute la face inférieure de la queue sont d’un brun noirâtre et même noires. Les pièces du bouclier céphalique sont brunes. Nous pensons devoir rattacher à cette variété un individu tout-à-fait dé- pouillé de son épiderme, dont les quelques parcelles qui en restent sont brunes ; mais ses téguments, ainsi denudés, sont d’un gris brun uniforme que relèvent à peine de petites taches linéaires noires, irrégulièrement disposées et occupant d'ordinaire l’un @es bords des écailles. Les païties inférieures, d'un brun jaunâtre, sont piquetées de petits points noirs qui, acquiérant plus de volume vers le tiers postérieur du tronc, constituent deux bandes. Toutes les gastrostèges, depuis l'origine de cette double ligne, sont plus couvertes par cette teinte noire, ainsi que les urostèges. VanéTé B. Les individus appartenant à cette seconde variété seraient complétement noirs, si Lout-à-fait en avant, à la région inférieure, on ne voyait un peu de brun jaunâtre en partie caché par de nombreuses macu- laiures noires. Jeuxs ace. Nous ne savons pas exactement à quelle variété rapporter de jeunes individus d’un brun peu foncé. Le caractère le plus remarquable de leur coloration est une ligne dorsale méciane noire, dont il reste quelques traces sur un de nos individus adultes. Be chaque côté de la tête, derrière l'œil, on voit une bande foncée, qui devient de raoins en moins apparente, à mesure qu'elle s'éloigne de son origine. Le ventre, mais surtont la face 668 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. inférieure de la queue, sont parsemés de petites taches foncées, assez ré- gulières. Druexsions. Sur les sujets adultes, la longueur de la tête est à sa lar- geur , au niveau des tempes, dans le rapport de 5 à 3, celte largeur est le triple de celle du museau au devant des narines, et d’un des côtés de la région sus-inter-orbitaire à l’autre, il existe un espace égal à deux fois et demie le diamètre longitudinal des yeux. La largeur des différentes par- ties de la tête est moins marquée chez les sujets de plus petite taille. Chez les uns et chez les autres, la hauteur et la largeur du tronc, à la partie moyenne, sont comme 22 est à 18 ou comme 15 est à 12. La queue offre à peu près le tiers, en général, de la longueur totale; elle en a cependant la moitié chez le plus grand de nos individus, dont voici les dimensions : T'éte long. 02035. Tronc 0,835. Queue 0,420. Lon- gueur totale 11,29. ; Parrie. C’est d’un point très-circonscrit des Antilles, que provient cet Ophidien, car ce n’est que de l’île Marie-Galande, de la Guadeloupe et de la Basse-Terre, en particulier, que nos échantillons nous ont été adres- sés par M. Hotessier , par le général Donzelot et par M. Bauperthuis, qui a pris deux individus dans la rivière des Gallions de la Basse-Terre. 8. DROMIQUE A VENTRE ROUX. Dromicus rufiventris. Nobis. {Coluber rufiventris. Mus. de Berlin.) Caracrères. Corps brun en dessus, avec des taches irans- versales, plus ou moins distinctes, réunies en arrière pour former une ligne ou bande étendue jusqu’au bout de la queue; des taches de rouille sur les gastrostèges. DESCRIPTION. Formes. La tête est peu distincte du corps qui, après avoir graduelle- ment augmenté de volume, jusqu’a sa partie moyenne, va en diminuant, à partir de ce point. , La queue est longue, robuste et assez effilée. Le museau est légèrement conique, assez court, non recouvert en dessus à son extrémité par la plaque rostrale , qui est presque semi-circulaire su- périeurement et oblique, dans teute sa hauteur, de bas en haut etd’arrière en avant. DIACRANTÉRIENS, G, DROMIQUE, 8. 669 Roaïzzure. La plaque frontale est à peu près de même longueur que les pariétales, quine s’étendentpas loin, en arrière, et dont le bord externe est en rapport avec quatre ou cinq temporales de petite dimension, Huit paires de sus-labiales, dont les troisième, quatrième et cinquième touchent à l'œil; cette derniére et les trois qui la suivent sont élevées. La frénale est aussi haute que longue. Les plaques sous-maxillaires postérieures sont plus longues que les antérieures. Ecailles : 25 rangées longitudinales au tronc , 8 à la queue. Gastrostèges 211-216, 1 anale divisée et 118-119 urostèges égaiement divisées. Daexrs. Nous n'avons pas pu en compter le nombre, mais nous avons constaté les dimensions plus considérables des deux dernières dents du maxillaire supérieur, séparées par un petit intervalle de celles qui les pré- cèdent. CororarTion. Les deux seuls individus de cette espèce que nous possé- dions sont assez décolorés: on peut cependant encore reconnaître que la teinte des parties supérieures est un brun presque uniforme, plus foncé en arrière qu’en avant, et sur lequel se détache, par une coloration plus in- tense, une série de maculatures transversales. D'abord bien distinctes, elles finissent par se confondre, à partir du milieu du tronc et elles forment, par cette réunion même, une assez large bande médiane prolongée jusqu’à l'extrémité de la queue. Ces taches commencent à une très-petite distance de la tête : à partir de ce point, elles sont bordées, de l’un et de l’autre côté, par une ligne fine d’un brun semblable , et qui prenant naissance au bord postérieur de la narine, peut être suivie plus ou moins loin. Les bandes transversales sont séparées , là où on les distingue bien net- tement, par des espaces à peu près égaux à elles-mêmes et d’une nuance plus ciaire et rendus apparents encore par de petits traits blancs, dont beaucoup d’écailles sont bordées. C'est à l'aspect des régions inférieures, qu'est empruntée la dénomina- tion employée au Musée de Berlin pour désigner tette espèce et que nous avons conservée, quoiqu’elle ne constitue pas un caractère très-saillant, Les gastrostèges, d’un brun jaune, ne commencent à présenter qu’à partir de la région moyenne, à peu près, un pointillé d’abord couleur de rouille, puis de plus en plus fauve et abondant, occupant spécialement le bord su- périeur de chaque scutelle. À partir de l’anus, la région inférieure est, toute entière, d’un brun plus foncé. La tête est, en dessus et en dessous, d’une teinte assez claire, brun ver- dâtre, avec un léger dessin noir sur Ja plaque frontale et de petites taches blanches, irrégulières, sous la mâchoire inférieure, Draexsioxs,. La longueur de la tête est un peu moins du double de sa 679 GPHIDIENS AGLYPHODONTES. largeur prise au niveau des tempes, et dans ce point, elle est précisément trois fois plus large que le museau au devant des narines, D’an des côtés de la région inter-orbitaire à l’autre, il y a, sur le plus grand de nos su- jets, dont les yeux sont remarquablement petits, un espace triple de leur diamètre EE Chez l'autre, la proportion n'est plus là même, elle est comme 7 : Il n’y a pas une nent très-marquée, à la partie moyenne , entre la lergeur et la hauteur du tronc; cette deénière est cependant un peu plus considérable, La queue est comprise trois fois et un tiers dans‘la longueur totale. Dimensions du plus grand de nos individus : T'éte long. 0m,026. Tronc 0,635. Queue Om,985. Longueur totale 0m,946, PATRIE. L'un de nos échantillons donné per ls Musée de Ébéaë à celui de Paris, est originaire du Brésil; l’autre, acheté à Londres, par notre collaborateur Bibron, ne porte pas d'indication de pays. x 9. DROMIQUE ANGULIFÈRE. Dromicus angulifer. Nobis. CaracrÈres, Sur le dos, des taches noires, allongées , réunies en chevrons anguleux, et laissant entre elles des intervalles iné- gaux. SYNONYME. 1843. Dromique angulifère et Coluber cantherige- rus, Couleuvre porte-chevrons. Bibron. Erpétologie dans l’'Hist. phys. polit. et natur. de l’ile de Cuba, de M. Ramon de la Sagra, p. 222, et Atlas, pl. 27. La seconde dénomination, quine se trouve qu’au bas du des- sin, doit être remplacée par celle de Dromique angulifère. DESCRIPTION, Fonmrss. Le corps est arrondi en dessus, faiblement ‘aplati en dessous , à peine anguleux au niveau du redressement des gastrostèges vers les flancs, et un peu comprimé de chaque côté. Il est plus étroit que la tête, immédiatement derrière l’occiput, et il augmente graduellement de gros- seur; mais à partir du milieu du tronc, il va en diminuant jusqu’à l'ex- trémité de la queue qui est très-cffilée et qui entre pour près du tiers dans la longueur totale de l'animal. La téte à la forme d’une pyramide quadrangulaire arrondie à son $om- DIACRANTÉRIENS. €. DROMIQUE. 9. 671 mel et dont lés deux faces latérales sont distinctement moins larges que la supérieure ét l'inférieure. ; Le museau, un peuoblus, est très-légérementineliné en bas et la plaque rostrale se rabat à peine sur son extrémité supérieure; elle est assez échan- crée à son bord inférieur et présente une direction faiblement oblique de bas en haut et d’arrière en avant ; de cette inclinaison et de la petite saillie de la lèvre supérieure en avant de l’inférieure, il résulte que l'extrémité de la tête semble taillée en biseau. Ecacun£. La plaque frontale est plus courte que les pariétales ; toutes les trois sont étroites en arrière; au bord externe de celles-ci tiennent deux grandes plaques temporaies. Huit paires de sus-labiales, dont les troisième, quatrième et cinquième touchent à l'œil. : Cette dernière est très-haute, de même que les suivantes, sur lesquelles elle l'emporte cependant par ses dimensions. La frénale est aussi haule que longue, et les sous-maxillaires antérieures sont plus courtes que les postérieures. Les écailles du tronc, parfaitement lisses, ont quatre angles dirigés, l’on er avant, l’autre en arrière, et les deux derniers latéralement ; sur les {rois quarts antérieurs de l’élendue du tronc, ces écailles sontplus dilatées en Jong qu’en large ; maïs sur le quart postérieur, leur largeur égale leur lon- sueur, et sur la queue, le diamètre transversal finit par l'emporter sur le longitudinal. d A Ecailles : 17 rangées longitudinales au tronc ; 4-6 à la queue. Gastrostèges : 165-477 ; 1 anale divisée; 107-122 urostèges également divisées. . TA 45-15 k ne À Denrs, Maxillaires , = Palatines, 8-9. Piérygoïdiennes, 21-22, s'é- tendant an peu au delä de la première vertèbre, PARTICULARITÉS OSTÉOLOGIQUES. Toute la face supérieure de la tête est légèrement bombée ; l'extrémité antérieure des os du nez est un peu diri- gée en bas à la rencontre de la branche montante de l'os inter-maxillaire qui est presque verticale. De l'extrémité du museau au bord antérieur de l'orbite, il y a un intervalle égal au tiers de la longueur totale de la tête. Cororariox, Cette espèce offre en dessus, sur un fond d’un brun fauve ou roussâtre, des taches noires plus ou moiïrs allongées, réunies pour la plupart deux à deux, de manière à constituer une série dorsale de chevrons ou d’angles aigus, laissant entre eux des intervalles très-irréguliers ; la ré- gion inférieure est uniformément jaunêtre. C’est de la disposition des ta- ches, que le nom de ce Dromique a été emprunté. Druensions, La tête a, en longueur, presque le double de sa largeur prise 672 OPHIDIENS ACLYPHODONTES. vers le milieu des tempes; cette largeur est tripie de celle que le museau présente au devani des marines. D'un des côtés de la région inter-orbitaire à l’autre côté, il existe un espace qui est à peu près le double du diamètre longitudinal des yeux. Il n’y a pas de différence notable entre la hauteur et la largeur du tronc, mesurées à sa partie moyenne. Sa longueur totale, sans y comprendre la queue, est à sa largeur moyenne dans le rapport de 56 ou de 38 à 1. La queue représente à peu près exactement, en moyenne, le tiers de cette longueur. Le plus grand individu de la Collection offre, ainsi que Bibron l’a in- diqué dans l’Erpét. de Cuba, les dimensions suivantes : Tête, long. 0"033. Tronc, long. 0",760. Queue, long. 0",585. Dimen- sions totales : 1m,178. Pare. M. Ramon dela ci a fait don auTTuséum d’un assez grand nombre d'individus de cette espèce, provenant tous de l’île de Cuba, sans désignation précise de localité ; un seul, provenant de la collection de Cocteau, est indiqué comme originaire de la Havane, en particulier. 49; DROMIQUE TRISCALE. Dromicus triscalis. Nobis. (Coluber triscalis. Linnæus.) Caracrènes. Dos d’un gris verdâtre, à quatre raies comme do= rées en avant, puis distribuées successivement en trois, en deux et enfin n’en formant plus qu’une seule, qui se prolonge au-dessus de la queue. Syxonvuie. 1768. Coluber triscalis. Linnæus. Systema nat., 12.° édit., p. 383. | 4788. Idem. Linnæus. Gmelin. Syst. nat. Tom.i, pars3, pag, 1110. 1789. Lacépède. Hist. nat. des Serpents, édit. in-12. Tom. L pag. 387 ; 4.0, tom. II, pag. 199. 1801. Latreille. Hist. nat. Reptiles, in-18. Tom. IV, p. 103. 1803. La Couleuvre triscales Daudin. Rept. Tom. VE, p. 377. M. Schlegel, dans une note placée à la fin de la description des espèces du genre Couleuvre, tom. IE, Phys. des Serpents, p. 172, cite comme une bonne figure qui représenterait la Couleuvre triscale de Linnæus Séba, tom. IT, tab. 38, n.° 3; ce dessin ne nous semble pas avoir beaucoup de rapport avec les Serpents que nous avons inscrits sous ce dernier nom, DIACRANTÉRIENS. G. DROMIQUE. 10. . 675 f DESCRIPTION. Nous avons retrouvé dans la Collection deux individus qui portaient encore pour ancienne étiquette le nom de Couleuvre triscale ou à trois échelons. C’est sur l’une d’elles que nous avons pu, d’après la tête osseuse préparée, reconnaître les deux gros crochets postérieurs de la mandibule séparés des autres par un espace libre, mais ces Serpents sont tellement décolorés, soit par leur long séjour dans l’alcool , soit par leur exposition prolongée à la lumière, que nous avons dü nous en rapporter, pour les teintes, à la description faite d’abord par M. de Lacépède , et qui a été copiée par la plupart des auteurs. Forwes. La tête est assez distincte du tronc; le museau est effilé, peu épais ; les yeux sont de moyenne grandeur. Ecaiccure. Les neufplaques sus-céphaliques ordinaires, très-ramassées; la rostrale remonte à peine sur le museau. Les narines sont petites :: percées entre deux plaques. La frénale est carrée. Il y a une pré-oculaire haute, qui se replie un peu sur la face supérieure du museau et deux post-oculaires. On compte huit paires de plaques sus-labiales ; les cinq premières, sur- tout les quatrième et cinquième sont plus basses que les trois dernières. Les sous-maxillaires antérieures sont plus longues que les postérieures. Les écailles sont lisses, rhomboïdales et disposées sur 17 rangées longi- tudinales. Il y a 193-195 gastrostèges, 1 anale double et 84 paires d’urostèges. Cororarion. La diagnose qui est la reproduction de la courte descrip- tion donnée par M. de Lacépède , renferme les seuls détails que nous puissions présenter sur les teintes dont cette Couleuvre était ornée pen- dant la vie. Dimensions. Téte et tronc , 0,40. Queue, 0m,105. Longueur totale, 0,505. Parrie. Nous ignorons l’origine des deux anciens exemplaires du Mu- séum. Linnæus, dans sa douzième édition , dit que eette Couleuvre habite les Indes, et Gmelin, dans la treizième, ajoute qu’on la rencontre aussi dans l'Amérique du Sud, REPTILES, TOME VI, | 43 674 OPHIDIENS AGLYPHODONTES, Le GENRE. PÉRIOPS. — PERIOPS (4). Wagler. CaraACTÈRES EssENTIELS. Des scutelles sous-oculaires placées au-dessus des sus-labiales ; corps allongé, arrondi, à écailles des flancs lisses et non oblongues ; maïs à peu pres carrées ; tête très-distincte du cou, qui est étroit et comme amincti. Le nom donné à ce genre indique une particularité remar- quable en ce qu’elle lui est tout-à-fait spéciale ; car chez tous les autres Diacrantériens, le bord inférieur de l’œil touche aux plaques de la lèvre supérieure qui s'étendent jusque- là , tandis qu'ici, les scutelles sous-vculaires complètent le cercle squammeux de l'orbite avec les pré-oculaires et les post-oculaires. La tête des espèces de ce genre est assez large en arrière, quoique elle soit allongée, mais comme le tronc commence ensuite par une portion un peu effilée, elle s'en distingue de suite. La queue est médiocre en longueur. Les écailles qui recouvrent les flancs sont lisses ; cependant celles qui sont correspondantes à la région moyenne du dos, surtout en ar- rière, sont légèrement carénées ou comme pliées sur la lon- sueur, ce qui produit un peu de saillie. Les narines sont percées dans deux plaques. Le dessus de la tête est revêtu de neuf plaques comme à l'ordinaire, chez l’une des espèces, mais l’autre en porte assez souvent onze , ce qui estrarechezlesophidiens. Les sus-labiales, comme nous l'avons dit, sont séparées du bord de l'œil par de petites squammes caractéristiques du genre. Les plaques sous-maxil- oo (1) De Itept , autour, circà , et de Q4 , œil, oculus, à cause des pla- ques qui bordent en dessous le pourtour du globe oculaire, DIACRANTÉRIENS. G. PÉRIOPS. 4. " 678 laires Antérieures sont plus courtes et plus larges que les postérieures. Ce genre, établi par Wagler, ne diffère ecllemen pas beaucoup de ceux près desquels 1l est placé. Il ne réunit que les deux espèces que nous y rangeons. C'est, comme on l’a vu précédemment (Tom. VIT, p. 576), une disposition analogue du cercle squammeux de l'orbite , qui nous à déterminés à considérer le Tropidonote cyclopion comme le type d’une espèce distincte. La Couleuvre à raies parallèles offre, le plus souvent, dans le nombre des plaques de la tête a du museau des différences notables quand on la compare à la Couleuvre fer-à-cheval, mais elle a cependant trop de rapport avec cette dernière, ii tout l’ensemble de son organisation, pour qu’on puisse l'en séparer génériquement. M. Schlegel les a rapprochées, l’une et l’autre, des espèces qui forment, dans notre méthode, le genre Zaménis très-peu différent du genre Périops. Ces deux Couleuvres ont le museau un peu incliné en bas , et les yeux grands, à pupille ronde. Elles se distinguent d’ail- leurs très-nettement par les caractères énumérés dans la des- cription de chacune d'elles. , Comme il n’y a que deux espèces qui puissent tre inscrites dans ce genre, il est facile deles distinguer. L'une a ja plaque qui précède l’orifice du cloaque simple ou unique; c’est celle que nous avons inscrite sous le n.° 4, dite fer-à-cheval. La seconde a cette plaque double ou ose c’est le n.° 2 Ou P. à raies parallèles | 4. PÉRIOPS FER-A-CHEVAL. Periops hippocrepis (1). Wagler, { Coluber hippocrepis. Linnæus.) Caracrbres. Plaque anale double ou divisée; plaque frénale ünique ; neuf paires de plaques sus-labiales ; écailles lisses. (4) Linnæus donne ainsi explication de ce nom (Mus, Ad. Frid.) « Oc- ciput fascia arcuata instar ferri equint inflexma. » 43 se 676 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. Synonymie. 4754. Coluber hippocrepis. Linnæus. Mus. Ad. Frid., p. 36, tab. 16, fig. 2 1766. Idem. Idem. Syst. nat. Edit. 12, Tom. I, p. 388. 1768. Natrix hippocrepis. Laurenti. Synopsis Reptilium, p. 71, n* 155. | 1778. Le Fer à cheval. Daubenton. Encyclop. méth. 1788. Coluber hippocrepis. Linnæus. éd. Gmelin, Tom.Ï, part. 3, p. 1117. | 1789. Le Fer-à-cheval. Lacépède. Hist, Quadr. ovip et Serp. Tom. II, p. 320. 1801. Idem. Latreille. Hist. Rept. Tom. IV, p. 130. 4802. Coluber hippocrepis. Horseshoe snake. Shaw, Gen. Zoo- loëy. Tom. IIE, part. 2, p. 518. 1803. Le Fer à cheval. Daudin. Hist. Rept. Tom. VI, p. 249. 1820. Coluber hippocrepis. Merrem. Tentamen, pag. 105, n.° 50. » 4820. Natrix Bahiensis. Wagler. Spix. Serp. Bras., pl. 10, fig. 2, mais ce Serpent que Wagler lui-même a rapporté plus tard à cette espèce et qu’il reconnaît n’avoir pas été pris au Brésil, avait été recueilli en Espagne. 1827. Couleuvre. . . . . Geoffroy St.-Hilaire. Description de l'Egypte, pl. 4, fig. 3. 1830. Periops hippocrepis. Wagler. Syst. amph. , pag. 189, 071. 1832-1841. Coluber hippocrepis. Prince Ch. Bonaparte. Fauna ital., pl. sans n.° et texte sans pagination. 1837. Coluber hippocrepis. Schlegel. Essai sur la phys. des Serp.. Tom. I, p. 149, et tom. II, pag. 164, pl. 6, fig. 15 et 16. 18... Périops fer à cheval. Guichenot. Reptiles. RPREER eue de l'Algérie, p. 19.) DESCRIPTION. Formes et Ecaircure, Celte espèce est extrémement facile à distinguer de la suivante, non-seulement par les caractères indiqués dans la diagnose, mais par le système de coloration. Comme le Périops à raies parallèles, celui-ci a la tête longue, large, et le museau manifestement incliné en bas, DIACRANTÉRIENS. G. PÉRIOPS. À. 677 Les frontales antérieures sont larges et rabattuessur la région frénale. Les plaques temporales, au nombre de seize, sont petites. Les écailles sont longues, très-obliques, entuilées et émoussées à leur pointe, lisses, disposées sur 27 rangées longitudinales ; 246 gastrostèges : anale double; urostèges 98. Les gastrostèges remontent un peu sur les flancs ; la queue est assez forte, peu longue, plate en dessous, ainsi que le ventre. Cororarion. Les teintes varient beaucoup , cependant le fond de la peau paraît d’une couleur jaune terne ou d’un brun rougeâtre , avec des taches noires ou foncées sur les régions supérieures du tronc; ces taches sont presque carrées sur les flancs. Le dessus de la tête est marqué de lignes transversales, qui sont surtout les seules bien remarquables dans les jeunes individus. Souvent, on voit sur la tête une raie courbe en ellipse, dont Linné s’est servi pour désigner cette espèce sous le nom de fer-à-cheval, mais elle n’est pas constante. Le dessous du ventre, dans les individus adultes , est fortement tacheté de noir. | Au reste, chez les nombreux exemplaires que la Collection du Muséum renferme, nous observons plusieurs variétés. Le plus souvent , la tête est brune chez les grands individus adultes, et nous en avons possédé de vi- vants plusieurs fois ; on y voit deux ou trois chevrons bordés de jaune, mais avec une ligne brune intermédiaire. Ces chevrons sont ouverts en ar- rière et plus ou moins arrondis en avant. Fréquemment, le dos porte une série de marques rhomboïdales, plus larges en travers , d’une teinte brune, encadrée de lignes jaunes. Dans les jeunes individus rapportés d’Alger par M. Hipp. Lucas, et sur- tout chez l’un d’eux, le fond de la peau est d’un gris cendré. Les taches dorsales, qui forment une série longitudinale, sont brunes et arrondies. Le dessous du tronc n’a aucune tache, excepté sur les bords des gastrostèges. Le collier en fer-à-cheval est plus marqué sur la nuque et s'étend un peu sous lecou. Dimexsions. Le plus grand spécimen de la Collection a une longueur totale de 1,66, le tronc et la téie ayant 1m,59, et la queue 0,36. Les in- dividus que la Ménagerie a possédés ne dépassaient pas un mètre. Parrie. Ces Serpents se trouvent très-communément en Italie, en Es- pagne, sur les bords de la Méditerranée, en Sardaigne , aux environs de Gibraltar. Ils sont communs dans le nord de l'Afrique, en Algérie , aux environs de Tunis, et même en Egypte. Linnæus dit, et beaucoup de zoologistes ont répété, d’après Ini, que cette Couleuvre est américaine, tandis qu’elle est réellement originaire de l’Eu- 678 OPHIDIENS AGLYPHODONTES, rope méridionale et du nord de l'Afrique. Cette erreur du grand natura- liste provient peut être, comme le fait remarquer M. le prince Ch. Bona- parte, d’une fausse indication fournie par un marchand, qui espérait sans doute donner ainsi plus de valeur à ce Serpent. Opservarions. Nous ne savons pas quelle espèce Linnæus a voulu dési- gner par les noms de Coluber domesticus ; aussi n’avons-nous pas pu, contrairement à M. Schlegel , la rapporter au Fer-à-cheval. Il nous reste également quelque incertitude sur le Coluber diadema de Bonelli, cité par Gené. 2, PÉRIOPS RAIES be Periops prransrss Wagler. (Couleuvre à raies paralièles , Et. Geoffroy St.-Hilaire). Caracrères. Plaque anale simple ou non divisée; neuf, et le plus souvent, onze plaques sus-céphaliques (1) ; trois frénales; dix ou douze paires de sus-labiales; écailles du milieu du dos à ca- rènes peu saillantes, mais d'autant plus distinctes, qu’on les exa- mine plus loin de la tête. Toutes les autres écailles lisses, et c’est à tort que Wagler a mentionné les écailles lisses comme l’un des caractères du genre Périops, les carènes dans cette espèce étant très-évidentes. Synonyure. 1809. Couleuvre à raies parallèles. Geoffroy. Des- cription de l'Egypte. PI. 8 des Reptiles, fig. 1 et 1’. 1827. Reptiles d'Egypte, in-8.°, pag. 89. £a Couleuvre à raies parailèles. (4) Sar cinq exemplaires, dont trois ont vécu à la Ménagerie, ce nom- bre est de onze, par l'addition d’une paire supplémentaire de fronto-na- sales qui manque sur le type de M. Geoffroy et sur un jeune individu rap- porté par M. Botta, à l'époque de son voyage sur les bords de la Per rouge, avec un autre sujet plus grand, chez lequel cette paire de plaques se voit très-nettement. Chez un des échantillons à onze plaques, il y en a une dou- zième très-petite entre le bord antérieur de la frontale et les fronto-na- sales. Chez un autre enfin, recueilli à Sfax, ce sont des frontales antérieures qui sont en supplément, et en outre, il y a, au devant de la frontale mo- yenne, de très-petites plaques, au nombre de trois. Ces différentes anomalies, qui sont fort rares chez les Serpents, se re- trouvent aussi pour les plaques sus-labiales el constituent un caractère particulier de cette espèce. DIAURANTÉRIENS, G. PÉRIOPS, 2, 079 4837. Schlegel. Phys. Serpents. Tom. If, pag. 163, Coluber Cliffordii : pl. 6, fig, 13-44. DESCRIPTION. La tête est longue ; le museau très-manifestement incliné en bas, est mousse, large, d’une largeur égale depuis son extrémité antérieure jus- qu'aux yeux ; la bouche est très-largement fendue. . Cette espèce, comme le dit M. Schlegel, peut être distinguée de toutes les Couleuvres par la disposition des plaques de la tête. Il est, en effet, bi- zarre de les trouver, le plus souvent, au nombre de onze (1). | Quand l'écaillure sus-céphalique présente cette disposition, qui est presque normale, tant elle est fréquente, elle est composée des neuf plaques ordinaires, et en outre, d’une paire de fronto-nasales supplémentaires, læ paire habituelle étant d’ailleurs plus petite qu’à l'ordinaire. Ou bien, ce sont les frontales antérieures, qui sont doubles, comme on le voit sur un jeune sujet de la collection. La frontale moyenne est séparée anormalement, à son bord antérieur, chez un sujet, par une petite plaque supplémentaire, des frontales anté- rieures. Chez un autre, qui est celui à quatre frontales antérieures, ces pla= ques supplémentaires sont au nombre de trois. Les sujets adultes ont douze paires de plaques sus-labiales contraire- ment à ce qui se voit d'ordinaire chez les Ophidiens, iln’y en a que dix chez les jeunes individus. | Les squammes temporales sont très-nombreuses et semblables aux écailles du cou. Des trois frénales, deux sont placées l’une au devant de l’autre, et la troisième, superposée à ces dernières, est un peu reployée sur la région sus-céphalique. Les écailles du tronc sont très-obliques et disposées sur 29 à 31 rangées longitudinales ; celles de la partie médiane du dos sont plus pointues et plus allongées que les latérales, dont elles diffèrent, en outre, par la carène, qui les surmonte, et qui est d’autant plus apparente, qu’on examine les écailles plus loin de la tête. Il faut ajouter qu’on les voit mieux sur les jeunes sujets que chez les adultes. Le corps est allongé , la queue est forte et très-peu effilée, plate en dessous. Les gastrostèges ne remontent pas sur les flancs: elles sont au nombre de 223-241 ; l’anale est unique, nen divisée, Il y a 70-74 urostèges. (1) K y en a onze également, mais cette disposition est touf-à-fait nor- male dans les Pifuophis (Isodontiens, tom. VII, p. 252). 680 OPHIDIENS AGLYPHODONTES. Cocorariox. Le fond de la couleur est d’un gris verdâtre ou brunâtre , avec des taches brunes, très-prononcées, formant trois séries longitudinales; une dorsale ou médiane, composée de taches plus larges en travers, comme àtrois dents devant et derrière et deux latérales. Ces taches sont parcou- rues par de petites lignes noires, courtes el parallèles ; de là, sans doute, le nom qui a servi à M. Geoffroy pour désigner celte espèce. Le ventre est blanchâtre et les gastrostèges sont très-larges. Nous ne trouvons pas le trait noir bordant la jonction de ces plaques ventrales, dont parle M. Isidore Geoffroy. Peut-être ont-elles été altérées par l'alcool dans lequel ce Serpent est conservé. Dimensions. La longueur totale du plus grand des sept individus que la Collection possède est de 1",40. Parrie. Cette espèce est originaire d'Egypte. M. Geoffroy a déposé dans le Musée l’exemplaire qui lui a servi de type. M. le docteur Clot-Bey, qui a plusieurs fois enrichi notre Ménagerie des Reptiles, nous en a adressé trois beaux sujets, qui ont vécu assez longtemps. Il s’en est trouvé deux individus, l’un adulte, l'autre jeune, dans les envois faits par M. Botta pendant son voyage sur les bords de la mer Rouge. En- fin, M. Spina, consul à Sfax (régence de Tunis), y arecueilliun exemplaire de petite taille, que nous avons cité pour les anomalies de ses plaques sus- céphaliques. ; III. GENRE. STÉGONOTE. — STEGONOTUS (1). Nobis. CARACTÈRES ESSENTIELS. Corps comprimé, à dos élevé, for- mant une ligne en saillie continue ; écailles des flancs lisses , presque aussi larges que longues ; museau arrondi. Ce genre se distingue, au premier aspect, de tous ceux qui ont été rangés dans la même famille, dont le caractère essen- tiel est tiré des longues dents lisses terminant la rangée de l'os sus-maxillaire, et séparées des autres par un petit espace li- (4) De Zréyos, un toit, tectum, et de Nwrer , le dos. Dorsum, terga, dos en toit, DIACRANTÉRIENS. G. STÉGONOTE. 681 bre. Il est remarquable par la forme particulière du tronc, qui est comprimé, de sorte que le dos parait faire une saillie comme tranchante. Il diffère encore par la largeur particulière de la tête et du museau, ce qui semble avoir entraîné, par suite, l’écartement des yeux et le peu de différence entre la largeur et la lon- gueur de la plaque frontale moyenne, enfin par le peu de volume du cou, qui est plus mince que le reste du tronc. Par tout l’ensemble de son organisation, cet Ophidien a des rapports de ressemblance avec le grand genre , maintenant démembré des Herpetodryas, tel que M. Schlegel l’a cons- titué. Aussi a-t-il envoyé l'individu que nous décrivons sous le nom d'Herpétodryas Mülleri, qui lui avait été donné au Musée de Leyde, mais la plupart des Herpétodryas de l’auteur de la Physionomie des Serpents sont pour nous , comme on l’a vu, des Isodontiens ou des Syncrantériens, et c’est parmi les premiers que nous avons conservé ce nom de genre Herpéto- dryas. | | Le Serpent dont il s’agit ici doit donc devenir, parmi les Diacrantériens, le type d’un genre distinct pour lequel il était nécessaire de créer un nom nouveau. Nous avons fait préparer la tête osseuse de l’espèce unique qui nous a été adressée pour notre Musée par celui de Leyde. Nous allons la faire connaître. Vu en dessus, le crâne est très-large, surtout dans la ré- gion des orbites, dont les fosses sont très-excavées, mais non fermées en arrière. Les quaire frontaux réunis forment une losange pointue en avant et un peu tronquée derrière. Les frontaux antérieurs sont triangulaires et les postérieurs pres- que carrés. Les sutures longitudinale et transversale qui les joignent forment une ligne saillante en croix. C'est derrière les orbites que se trouve la plus grande éten- due transversale du crâne, et des angles orbitaires postérieurs, naissent deux lignes saillantes, qui viennent se joindre et se 682 OPHIDIENS AGLYPHODUNTES. confondre sur la saillie moyenne de l’occiput. Les mastoïdiens sont parallèles au crâne , arrondis et courts, à peu près de la longueur cependant des intrà-articulaires, qui sont plus larges à cette extrémité qu'ils ne le sont dans le point par lequel ilsse joignent aux autres os des mâchoires. L'os sus-maxillaire est long, courbé sur lui-même en avant. I s'étend jusqu’à la hauteur de l’anglesus-orbitaire postérieur. Les premiers crochels, ceux qui correspondent à la cour- bure antérieure de cet os sus-maxillaire sont très-grêles, au - nombre de quatre ou cinq, qui vont en croissant de longueur de dedans en dehors. {l semble qu’il existe là un petit inter- valle. Il vient ensuite quatorze ou quinze crochets, qui aug- mentent successivement de force ou plutôt de longueur , car ils restent grêles. Enfin, on voit l'intervalle caractéristique qui précède les deux ou trois derniers crochets, dont la pointe est tout-à-fait dirigée en arrière. Les os ptérygo-palatins sont excessivement dilatés et éten- dus en largeur. Els offrent en dedans une rainure très-pronon- cée ; les transverses sont larges et si courts, qu'ilssont à peine distincts. Ils semblent accolés au sus-maxillaire : comme une apophyse entre les deux os. Les crochets du bord libre des pa- lato-ptérygoïdiens sont grêles et très-nombreux ; nous avons pu compter dix-neuf palatins et vingt-huit ptérygoïdiens; en tout, quarante-sept. La base du crâne, en dessous et entre les orbites , présente un large et long sillon. STÉGONOTE DE MULLER. Stegonotus Mülleri. Nobis. ( Herpetodryas Miülleri. Musée de Leyde.) Caracrènes. Tout le dessus du corps d’un brun fauve ; la queue plate en dessous et comme triangulaire. DIACRANTÉRIENS, @.. ZAMÉNIS, 683 DESCRIPTION. La tête est distincte du cou par une plus grande largeur de l’occiput, et généralement, la partie antérieure du tronc est plus étroite que la posté- rieure. Quand on étudie les plaques du vertex, on voit que la rostrale est large à sa base et arrondie dans la région frontale. I! y a deux fronto-nasales car- rées, un peu arrondies en devant; deux frontales antérieures, larges , un peu rabattues sur le frein et échancrées en arrière; une frontale aussi large que longue et qui, par cela même, paraît courte ; elle est coupée carrément en avant et finit en pointe obtuse. Les deux sus-oculaires forment un an- gle rentrant, entre la frontale et les pariétales et, plus large en arrière sur les post-oculaires. Les pariétales sont larges, très-longues , et se terminent en pointe arrondie. Les narines sont percées entre deux plaques. On voit deux plaques en avant sur le bord de l'œil. Les plaques sus-labiales sont au nombre de huit, dont la quatrième et la cinquième touchent à l'œil, comme dans les ÆZamenis. Les gastrostèges sont au nombre de 220; les urostèges, dont nous avons compté une centaine, sont'en rang double. Duensions. Le {ronc’et la téte ont une longueur de 1"002 et la queue de 9m,080. Longueur totale : 47,032, Par. Nous ne connaissons pas d’autres descriptions de cette espèce, originaire de Java, et qui nous a été donnée, en 1845, par le Musée de Leyde comme provenant du savant professeur Y, Müller, de Berlin. IVe GENRE. ZAMÉNIS. — ZAMENIS (4). Wagler. Caracrënes. Corps allongé, égal, arrondi, à écailles ob- longues, lancéolées, hsses ; léle oblongue, carrée, à plaques sur- ciliaires saillantes sur l'orbite : écusson central étroit. Le corps est cylindrique ; les écailles qui le recouvrent sont ner (1) De Zayscyms, véhément, irascible , vehemens, tracundus. 68% OPHIDIENS -AGLYPHODONTES, toutes semblables et en grand nombre, Les formes sont assez élancées ; la queue est longue. A l'exemple de Wagler, qui a fondé ce genre, nous l’a- doptons en y plaçant quelques espèces, qui ont entre elles assez d’analogie pour pouvoir être ainsi rapprochées, mais ce ne sont pas absolument les mêmes que celles qui y ont été rap- portées par ce zoologiste, Nous prenons , il est vrai , comme lui, la Couleuvre verte et jaune pour type , mais sa seconde espèce appartient à notre famille des Isodontiens , où elle est décrite sous le nom d’Elaphe d’'Esculape (Tom. VII, p. 278.) Nous admettons de plus, dans ce groupe, trois autres espèces. Nos Zaménis sont donc : 1. La Verte et Jaune {Z. viridi- flavus) ; 2. la C. à bouquets (Z. florulentus) ; 5.° la C. à rubans /Z. {rabalis) qui, quoique moins élancée que la pre- mière, lui ressemble cependant beaucoup ; 4.° le Tyria de Dahl /Z. Dalhu) de Fitzinger, placé par M. Schlegel parmi les Psammophis, mais à tort, car il n’appartient pas, comme les Serpents qui doivent seuls conserver ce nom au sous- ordre des Opisthoglyphes : c’est au contraire un Aglypho- donte ; 5,° enfin, un Serpent qui ne peut rentrer dans aucune des espèces déjà décrites et que nous nommons Zaménis mexicain. M. Schlegel, au reste, justifie bien la réunion que nous pro- posons ici pour ces différentes espèces , si ce n’est la qua- trième, car il décrit les trois premières, les unes à la suite des autres, dans son vaste genre Couleuvre. Quant aux Couleuvres fer-à-cheval et à raies parallèles qu’il en rapproche, nous avons vu, dans l'étude du genre précé- dent, les motifs qui doivent faire adopter le genre Périops. La principale différence qui en distingue les Zaménis est surtout l'absence des plaques sous-oculaires qui, étant constantes chez les Périops, leur ont valu le nom par lequel Wagler les a désignés le premier. De plus, on ne retrouve dans aucune des espèces de Zamé- DIACRANTÈRIENS. @. ZAMÉNIS. 685 nis , l'une ou l’autre des particularités suivantes , et qui sont propres à la Couleuvre à raies parallèles , savoir : trois pla- ques frénales, des plaques sus-céphaliques supplémentaires , des carènes sur les écailles médianes du dos, et enfin une pla- que anale double. Du reste, lesanalogies de conformation sonttrès-frappantes, et cependant la tête est moins distincte du tronc que chez les Périops. Le tableau synoptique suivant dirige dans la distinction des espèces que-nous avons pu distribuer dans ce genre, d’a- près le nombre des plaques qui bordent la lèvre supérieure, la forme de la plaque rostrale et la distribution des couleurs, TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPÈCES DU GENRE ZAMÉNIS. à petites lignes jaunes, formant des dessins variés . . . 1. Z. VERT ET JAUNE. saillante sur le devant du front . . . Z. À RUBANS. Vertex 2 sans lignes; rostrale ; à bandes le long du corps. 5. Z. MEXICAIN. non saillante sans bandes ;\æœillées. . 3. Z. LE Daur. cou à taches nulles .« . 4. Z. À BOUQUETS, 636 OPHIDIENS AGLYPHODONTES, 4. ZAMÉNIS VERT ET JAUNE. Zamenis viridi-flavus, Wagler. Caracrères. Le dos el les flancs d’un vert foncé avec le centre des écailles en général tacheté de jaune ; les gastrostèges d’un jaune pâle et quelques points noirs. Synonyuie. C’est une des espèces qui se rencontrent le plus or- dinairement dans tout le midi de l’Europe , tellement que Dau- benton l’a fait connaître sous le nom de Couleuvre commune. C’est dans les diverses contrées de l’italie, qu’elie a été le plus souvent décrite par les auteurs. | 4640. Anguis Æsculapiiniger. Aldrovandi. Serp. Lib. I, cap. 16, p. 263, fig. en regard de la page 270. 4653. Anguis Æsculapii vulgaris. J. Jonston. Hist. Serp. FE, lib. T; tit. 2, cap. 15, p. 22, tab. 5, fig. 3. Ces deux figures, dont la première est beaucoup plus recon- naissable que la seconde, sont reproduites par Ruysch (H.) 4748. Theatrum animalium. Tom. IT, avec le texte de Jonston. 1768. Natrix gemonensis? Laurenti. Synopsis, p. 56. 4771. Colubro uccellatore. Cetti. Histoire de Sardaigne. Tom. IIT. pag. 41. 1778. Couleuvre commune. Daubenton. Encyclop. méthodique. 1789. Couleuvre verte et jaune. Lacépède. Serpents. EF, p. 437, fig., pl. 6,n.0 1. ; 178$. Couleuvre commune. Bonnaterre. Ophiologie, p. 28 , n.° 60, pl. 88, fig. 3. 1802. Coluber atro-virens, Shaw. General Zoology. Tom. INF, part. 2, p. 449. 4802. La Couleuvre verte et jaune. Latreille. Hist. Rept. Tom. IV, p. 88. 1803. Idem. Daudin. Hist. Rept. Tom. VE, p. 292, et Coluber personatus, tom. VIIE, p. 324. pl. C, fig. 2, jeune. 1817 et 1830. La Verte et Jaune. Cuvier. Règne anim. 11e éd. Tom, If, p. 70, et 2.° édit., Tom. ET, p. 84. 4820. Coluber atro-virens. Merrem, Tent. Syst, amph, p. 410, n.° 69. DIACHANTÉRIENS, G. ZAMÉNIS. À. 687 4893. Coluber. . . . . Frivaldsky. Serp. Hungariæ, p. 43. 4823. Coluber atro-virens. Metaxa (L.). Monografia de Ser- pente di Roma, p. 36. (Vulg. fl Milordo, il bello). 4828. Couleuvre verte et jaune. Millet. Faune de Maine-et- Loire. Tom. 11; pt: 631. Couleuvre glaucoïde. Idem, même ouvrage, préface, p. 16. 4830. Zamenis viridi-flavus et personatus. (juvenis). Wagler. Syst. Amphibior. p. 488, gen. 73. 4832-1841. Coluber viridi-flavus. (Colubro verde et giallo). Prince Ch. Bonaparte. Fauna, pl. sans n.° et texte sans pagi- nation. | 1833. Coluber atro-virens. Melaxa (Telem.) Mem. zool.-medi- che, p. 35. | 4837. Couleuvre verte et jaune. Schlegel. Essai physion. des Serp. Tom. I. pag. 148, et tom. IE, p. 460, pl. 4, fig, 11 et 12. _ 4848. Couleuvre glaucoïde. Delalande (l'abbé). Annales de la Société académique de Nantes, 9.® vol. de la 2. série, page 236, avec une fig. Le Directeur du Séminaire de Nantes, au Musée duquel cette Couleuvre appartient, ayant bien voulu noùs adresser les échantillons de M. l’abbé Delalande , déjà reconnus par M. Millet pour appartenir à sa Couleuvre glaucoïde , nous avons pu nous assurer de leur identité parfaite avec la Verte et Jaune. DESCRIPTION. Fonues. Cette Couleuvre qui, comme le dit avec raison M. Millet, est une des plus belles de l’Europe, à le tronc cylindrique et svelteet la queue eflilée ; la tête est assez épaisse et le museau un peu oblus. Ecairrure. La plaque rostrale, plus haute que large, remonte un peu sur le museau. Les pariétales sont plus grandes et plus rabattues sur