#3 { E =] sn = (es ru LC un UJ © œ oO [es en Digitized by the Internet Archive In 2010 with funding from University of Ottawa htip://www.archive.org/details/essaiduneclassif00buch VI. ESSAI D’UNE CLASSIFICATION ET D'UNE DESCRIPTION DES TÉRÉBRATULES, 2 4 : À PAR LÉOPOLD DE BUCH. f{ [AN \ . VA N : Traduit de l’allemand par HENRI LE COCQ, Ingénieur des Mines (1). NC Ven. , KL PSIT 183% Dr On a fort ingénieusement comparé aux anciennes médailles les coquilles qui gisent rene dans les couches de divers terrains. Les médailles nous font sou- vent connaître avec une grande certitude l'existence et la situation des villes et des états ; elles nous instruisent des coutumes et des usages des peuples, des liens qui ont uni les provinces et qu’on n'aurait pas soupçonnés sans elles. Elles si- gnalent des points isolés sur la surface uniforme du fleuve du temps, en faisant surgir des héros et des rois, et souvent nous retrouvons par leur secours la suite chronologique des événements, qui sans elles échapperait à nos recherches. Il en est de même des coquilles. Ce que la tradition de l'histoire ne peut nous transmettre , les époques des formations, ressort souvent de la considération de quelques uns de ces corps fossiles. Nous sommes introduits dans un nouveau monde par ces figures qui sont comme le péristyle de notre création actuelle, et leur étude nous dévoile, non seulement l’histoire de la terre, mais encore celle de la vie. On peut encore pousser plus loin la comparaison. Par leur simple aspect ou par l’examen isolé d’une seule pièce, les médailles ne nous révèlent pas des choses bien remarquables. Il faut comprendre leur langage; pour cela il faut d’abord (1) En arrêtant que la traduction du travail de M. de Buch sur les Térébratules serait insérée dans les Mémoires de la Société géologique de France, le Conseil a pensé qu’il serait convenable de mettre à même de profiter de cette nouvelle et savante classification les pErsQUnes qui ne pos- sèdent pas les nombreux ouvrages cités dans le texte allemand , et a décidé qu’une figure de chacune des espèces de Térébratules décrites par M. de Buch serait reproduite d’ après les des- sins originaux. M. Michelin a bien voulu se charger de réunir et de fournir les matériaux né- cessaires à la confection des planches qui accompagnent cette traduction. Soc. GEOL. — Tom. 3. — Mém, n° 6. 14 106 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N.6, p. 2.) l'étudier ,et ce travail demande des connaissances très variées et très étendues. De même l'instruction que nous tirons des coquilles est tres bornée et souvent trom- peuse, si la zoologie comparée, l'hydrographie et beaucoup d’autres sciences semblables ne sont pas préalablement étudiées d’une manière approfondie, et ne viennent pas nous apporter le secours de leur lumiere. Ce n’est qu'avec l’aide de ces sciences réunies qu'on pourra se hasarder à présenter à la géologie, comme espèces particulières et propres à autoriser des conclusions géognostiques , des corps de forme diverse, ou à réunir en un même groupe ce qu'un examen isolé aurait fait regarder comme différent. Les zoologistes se sont encore très peu occupés de la détermination de cet alphabet géognostique , ou, s'ils l'ont fait, ils n'ont pas été heureux dans leurs tentatives. Ils ont abandonné cette étude aux géognostes, et ceux-c1 classent les coquilles comme autrefois ils classaient les minéraux. Sans s'inquiéter des causes internes , ils ont formé des espèces d’après chaque différence extérieure, soit que cette différence provienne de causes externes variables et acciden- telles, soit qu’elle résulte de l’organisation des animaux qui habitaient ces en- veloppes. Ces déterminations légères ont une influence si sensible et si fâcheuse, qu’on ne doit pas regarder comme dénué de mérite tout essai, quelque imparfait qu'il soit, pour sortir de ce chaos des espèces et arriver à une classification meil- leure. Après les Ammonites, aucun genre n’est plus important pour la considération géognostique des formations que celui des Térébratules , puisqu'elles se ren- contrent dans toutes les formations de sédiment, et, presque dans chacune, sous une forme caractéristique qui ne reparait que faiblement où même pas du tout dans les formations suivantes ; mais, précisément à cause de cette diversité de formes, la confusion parmi les espèces de ce genre a été en quelque sorte plus grande que pour tout autre genre de coquilles, et quelque dignes d’éloges, quel- que utiles que soient les beaux dessins de Sowerby, ses bonnes et exactes descriptions, on ne peut cependant regarder son travail que comme une simple collection de matériaux arrangés avec soin et exactitude. Dallmann n’a examiné que les genres qui doivent avec raison être séparés des Tércbratules, mais, quant aux Térébratules elles-mêmes, il les a peu étudiées. Lamarck, De- france et Deshayes n’ont point fait de ce sujet une étude approfondie; ils se sont en général contentés de la description d'individus isolés. Histoire des Térébratules. Issu de l’ancienne et illustre famille des Colonna de Rome, encore florissante aujourd'hui; petit-fils d'un vice-roi de Naples, qui lui-même était neveu du pape Martin V; Fabio Colonna, né en l'an 1567, bien supérieur à son époque par son exactitude et son esprit de classification en histoire naturelle, est, de l'aveu EN: 6, pt 5/) DES TÉRÉBRATULES. 107 de tous ses successeurs , le premier qui ait porté son attention sur les Térébra- tules et qui les ait décrites. On trouve quelques unes de ces Térébratules très distinctement figurées dans le Supplément au Traité de Purpurä de Colonna, imprimé à Rome en 1616, et on y lit le passage suivant. Après avoir remarqué que parmi les caractères des co- quilles cités par Pline, il ne s'en trouve aucun qui se rapporte à la différence des valves, il dit : « Anomias conchas illas esse dicimus, quarum alteru pars cohæ- rens, aliquo modo ab alter, effigie aut magnitudine, aut utroque modo differat. ayopos quidem contrarium est verbé vous, quod est similis, par, æqualis, scilicet dissünilis, impar, inæqualis.» Et alors il donne des figures qui prouvent que parmi ces anomies il comprenait des Térébratules, soit lisses, soit plissées ; mais qu’il ne confondait avec elles aucune autre espèce de coquilles. La fig. 1 est la Zerebratula ornithocephala; la fig. 4, la Terebratula biplicata ; deux espèces qui se distinguent particulierement à la tête de deux séries des Térébratules lisses ; elles se trouvent d’après lui en abondance auprès de la ville d’Andria dans la Pouille. Vient ensuite VAnomia triloba , espèce plissée, séparée en trois parties par un sillon profond sur le dos, « lacunosa , senis strits , totidemque strigibus in singulrs lobis. » Cette Térébratule, nous la nommons encore maintenant Z'erebratula lacunosa Les ou- vrages de Colonna produisirent une profonde impression sur les naturalistes. Ce qui avait été remarquable pour lui, dut le paraître aussi aux autres; c’est pourquoi jusque bien au-delà de la moitié du dernier siècle, il ne parut peut-être pas un ouvrage de conchyliologie qui ne parlât de la Concha anomia de Fabio Colonna. Lorsque Martin Lister, d'Oxford, doué d’un coup d'œil perçant et juste, com- menca à tirer les coquilles du chaos où elles se trouvaient, en les classant d’après leurs caractères, etentreprit de les ranger en familles, dont plusieurs sont encore adoptées aujourd’hui; il n’oublia pas la Concha anomia, et il la mentionna lors- qu'il fit paraitre sa judicieuse classification , dans son chef-d'œuvre conchyliolo- gique, en 1685. Mais il avait étendu trop loin le caractère de Colonna, fondé sur la différence des valves , et plus loin que Colonna ne l’eût permis ; par suite de cette extension, des Gryphites, des Huitres et d’autres coquilles encore se trou- vérent mélées avec des Térébratules. Lister s’occupait plus d'approfondir les choses, que de trouver des noms, et, conformément à l'habitude de son temps, il distingua les différentes espèces par des phrases qui équivalaient souvent à des définitions et même à des descriptions entières. La mémoire n'avait pas, pour se rappeler complétement l'image d’un objet, le secours d’une courte expression ca- ractéristique de cet objet. On ne pouvait rien comparer de mémoire ; il fallait constater immédiatement les rapports et les différences surles objets eux-mêmes, ou d’après de longues descriptions qui ne donnaient tous les caractères qu'’iso- lément et non pas sous la forme d'un nom dans une expression générique ; ce qui retardait extraordinairement et rendait très pénible l'étude des sciences naturelles. Le docteur Édouard Llwyd, du pays de Galles, contemporain de 108 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N.6, p.4.) Lister, et avec lui conservateur du muséum d’Ashley à Oxford, mais qui lui était bien inférieur en connaissances et en perspicacité, s’aperçut néanmoins de l’in- commodité qui résulte de l'emploi des phrases. Cette méthode doit encore pré- senter à un conservateur de cabinet de véritables difficultés mécaniques, s’il veut désigner par desétiquettes les objets qu'il rassemble; et cela peut bien avoir été la cause pour Jaquelle sur les étiquettes de sa collection particulière dont Llwyd pu- blia le catalogue en 1698, sous le titre de Zithophylacium britannieum, se trouvent un grandnombre de noms nouvellement inventés,dont quelquesunssontsiheureu- sement choisisqu'ils se sont toujours conservés depuis; comme 4{/veola, Grrphites, Plagiostoma, Trigonella, Crenatula, et dont d’autres eussent pu être conservés éga- lement,comme //amellus, pour les objets nommés plustard XAyncolites; Strigosula; Haæretula, et d’autres encore. C'est là que parait pour la premiére fois le nom de T'erebratula, sans qu'il soit mentionné nullement que c’est l{nomia de Colonna et qu’elle est comprise dans les Anomies de Lister. Peut-être ce nom eut il disparu de nouveau avec les autres, si vers le même temps le docteur Charles-Nicolas Langé, de Lucerne n’eût recueilli avec un grand soin et décrit avec beaucoup d’exacti- tude les fossiles de la Suisse. Il connaissait aussi bien Lister que Llwyd; mais comme il trouva des Gryphites et des Térébratules parmi les Anomies de Lister, il donna la préférence à la distinction de Llwyd, qui parmi les coquilles à valves inégales, séparait les coquilles perforées de celles qui ne le sont pas. Le livre de Langé fut imprimé à Venise, en 1706, par l'entremise du comte Trautmanns- dorf ambassadeur d'Autriche en Suisse. Et de là vint qu'il fut très connu en Italie, de sorte que les conchyliologues italiens qui ont paru plus tard, Gualtieri, Bonanni , ont totalement oublié l’'{zomia de Colonna et ne connaissent que la Terebratula. Jean-Jacques Scheuchzer, studieux collecteur, mais auquel la na- ture avait accordé peu de talent, suivit les traces de Langé et répandit ses opi- nions et sa manière de voir en Allemagne. D'anciens paléontologistes allemands, Bayer et Walch, ne parlent que de Térébratules. La supériorité parut tout-à-fait acquise au nom de Térébratule, et lÆnomia de Colonna fut totalement oubliée. Alors parut Linné. Fidèle à ses principes de priorité, il revint dans l1 douzième édition du Système de la Nature à l/nomia, et ne mentionna presque pas la Te- rebratula. W est tout-à-fait évident , d’après sa caractéristique, qu'il voulait parler de cette coquille, et que, comme Colonna, il ne voulait parler d'aucune autre. Sa caractéristique est la suivante : « Animal, corpore ligul&, emarginatä, ciliatt ; ciliis valvæ superiort affixis ; brachiis linearibus, corpore longioribus, conniven- tibus, porrectis, valvæ alternis, utrinque ciliatis, ciliis affixis valbvæ utrinque. Testa inæquivalvis; valva altera planiuscula, altera basi magis gibba; harum altera bast sæpè perforata. Cardo cicatriculi lineari prominente, éntrorsum dente laterali, valeæ verd planioris in ipso margine.» Quelque obscure et quelque inexacte que soit cette description, on reconnait cependant facilement, comme le remarquent très bien Gray et Blainville ( Dict. d'hist. natur., art. Téréb.), les (N.6,p. 5.) DES TÉRÉBRATULES. 109 bras des Térébratules garnis de franges , et l’on ne voit rien qui puisse convenir aux Anomies, qui sont semblables aux Huîtres, Mais la grande estime que Linné eut pour Lister le porta à réunir à son {nomia tout ce que Lister ÿ avait rap- porté: par suite, les Huitres-anomies , les Gryphites, et même la Calceola de l'Eifel. L'autorité de Linné prévalut; l’4romia reparut partout de nouveau , sou- vent comme Ænornia terebratula, souvent seule. Aussi Chemnitz, dans son grand ouvrage de conchyliologie de 1785, n'emploie-t-l le nom de Térébratule que comme un synonyme des auteurs anciens. Mais malheureusement pour le but qu'il se proposait, Linné avait placé à la tête de la série les Huîtres-anomies, qui n'y étaient que tolérées, afin de mettre ce genre en rapport avec les Huîtres qui les précédaient , et la plupart de ses successeurs n’osèrent pas modifier cette ma- nière de voir; ce n’est qu'Otton Frédéric Müller, le célebre zoologiste danois, qui cite de nouveau la Térébratule seule. Il fut donc le premier qui, d’après l'examen attentif des animaux, et même étayé du propre jugement de Linné, posa comme impossible la réunion des espèces Anomies de ce dernier. Doué d'un esprit profond et rigoureux, Bruguières saisit avec empressement cette ma- nière de voir, lorsqu'en 1788 il donna à la conchyliologie une face nouvelle. Il sépara en quatre ou cinq genres distincts les Anomies si hétérogènes entre elles, en conserva le nom seulement à la division qui se trouve à la tête de la série, et replaça la Térébratule dans les droits qu’elle avait usurpés. Lamarck imposa définitivement son cachet à ces déterminations, lorsque d’abord dans son Système des animaux sans vertèbres, de 1801, puis dans son grand ouvrage sur les mêmes animaux, avec un coup d'œil vaste et perçant, il classa et dé- crivit toutes ces espèces. Le nom d’Æzomia demeura dés lors à un petit genre auquel il n'avait été assigné par aucun des anciens conchyliologues et encore moins par Fabio Colonna, et la Térébratule reprit si complétement la place qu’elle avait usurpée, que, si aujourd'hui on voulait l'en chasser de nouveau, on n'y réus- sirait pas plus que les géographes allemands n’ont réussi à prouver aux répu- bliques transatlantiques qu'elles n’habitent pas l'Amérique, mais la Colombie Les inutiles et infructueux essais de Martin en Angleterre, de Brocchi à Milan : et de Wahlenberg à Upsal, l'ont suffisamment démontré. Par ce moyen, la Térébratule était bien, il est vrai, ramenée aux limites primi- tives que Fabio Colonna avait assignées à l’{romia, mais on était loin encore d'être arrivé à la connaissance de sa véritable nature; le mérite de l'avoir convenablement distinguée et de lavoir établie dans tous ses rapports, appar- tient à Cuvier et à Cuvier seul, ce que prouvent évidemment l'étonnement dans lequel furent les naturalistes, lorsqu’en 1802 il fit paraître son excellente ana- lyse anatomique de la Lingula (Mémoires du Muséum, 1,69), etl'influence qu'eut cet important travail, aussitôt aprèssa publication. La plume puissante de Cuvier avait tracé en peu de mots aux naturalistes la marche qu'ils devaient suivre plus tard, et qu'ils ont en effet suivie, souvent avec une répugnance visible, souvent 110 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION CN: 6, p.6.) sans nommer ni même connaître le maître qui non seulement leur avait frayé le chemin, mais encore les éclairait toujours du flambeau de son génie. La structure de la Lingula , dit Cuvier, est si singuliere, que pour elle seule on devrait former une nouvelle classe de mollusques. Mais elle n'appartient pas seule à cette classe. Les recherches d'Otton-Frédéric Müller ont démontré que la forme de la pré- tendue Patella anomala des mers de Norwége est la même. Les dissections de Poli ont prouvé que la Patella conica de la Méditerranée à une organisation semblable. Enfin , le peu de dessins que l'on possede de Térébratules vivantes montrent qu'elles aussi appartiennent à cette nouvelle classe qui se distingue essentiellement de toutes les autres par le manque de tête et de pied, et par deux bras mobiles garnis de franges. Que maintenant M. Duméril ait in- venté pour cette classe le nom de brachiopodes; que, le premier, il ait arrangé systématiquement les genres qu'elle renferme, c’est ce qu'on peut difficile- ment regarder comme une découverte qui lui soit propre; ce n'est au fond qu'une application de la découverte de Cuvier. Les auteurs systématiques adop- tèrent cette classe avec un vifempressement, et, sans rien ajouter de particulier à la connaissance des genres dont elle se compose, crurent faire beaucoup pour la science en Ja plaçant, tantôt au commencement des mollusques, tantôt à la fin, et en y introduisant d'autres genres qui ne pouvaient nullement y être compris. Lamarck fit un pas de plus, et, à l'instigation de Cuvier, sépara encore les cirrhipedes des mollusques; Cuvier lui-même, en 1817, montra dans la première édition du Aègne animal que les brachiopodes devaient être placés, comme une classe tout-à-fait équivalente, entre les acéphales et les cirrhipèdes, et qu'ils ne devaient être placés nulle part ailleurs, manière de voir qui de- meurera encore long-temps celle de tous les naturalistes profonds. Des travaux plus importants pour la connaissance des Térébratules, que tous ces artifices systématiques auxquels s’attachèrent en Allemagne Oken et Schwei- ger, sont ceux que nous devons aux heureux efforts de Sowerby. Non seule- ment ses figures et ses descriptions sont plus exactes que celles de ses prédéces- seurs et apprennent à connaître un bien plus grand nombre de formesque l’on n’en connaissait avant lui, mais encore il fait voir que certainsindividus, par une espèce de charpente osseuse intérieure en forme despirale, et d’autres par l'accroissement extraordinaire de la valve supérieure par rapport à l'inférieure, se distinguent si bien des autres Térébratules, qu'on ne peut, sans forcer les rapports naturels, les réunir à ce genre. Il figura et décrivit, en 1812, son nouveau genre Producta , et dans le cours de l'année 1816, son genre Spérifer, deux genres qui furent adoptés des le principe, et qui, malgré l'opposition que le savant Deshayes éleva à leur sujeten 1831, se conserveront sans doute sous les noms mieux choisis par Dallmann de Leptæna et de Delthyris, lorsque les déterminations de Sowerby seront mieux précisées et mieux circonscrites. Cette distinction cependant avait (N. 6, p. 7.) DES TÉRÉBRATULES. lui été déjà faite sans qu'on en eût tiré parti, en 1809, par son prédécesseur W. Martin ( Fossilia Derbiensia, p. 6). D'autres genres nouvellement figurés, Pentamerus et Magas, de Sowerby, Strophomena, Strigocephalus, Thecidea , Choristites, Gypidia, Atrypa, Cyrthia, ou ne soutiennent pas un rigoureux examen, ou sont des doubles noms pour des formes déjà nommées; on doit seulement remarquer, parmi ces nouveaux travaux, les travaux analytiques de Dallmann. S'il n’a pas, dans son Mémoire sur les Térébratules, publié en 1898 dans les dissertations de l’Académie de Stockholm, appliqué avec assez de justesse et de rigueur à la classe entière et dans tous leurs détails, certains caractères qui l’engagèrent à créer des genres, des efforts visibles et sincères, pour arriver à beaucoup d’exactitude et à la vérité, lui ont permis de faire un grand nombre de remarques qui avaient échappé aux autres obser- vateurs, et on lui doit la connaissance de beaucoup de caractères inconnus avant lui. Des caractères des Térébratules. Tous les brachiopodes sans exception sont sans tête; par suite ils n’ont ni yeux, ni oreilles, ni langue; ils sont privés de tout organe extérieur des sens. Comme ils sont en outre renfermés entre deux valves, il parait au premier coup d'œil hors de doute qu'ils doivent être compris dans la grande classe des bivalves, parmi les acéphales de Cuvier; mais ces coquilles se distinguent de toutes les autres, de quelque espèce qu’elles soient, par un caractère essentielle- ment remarquable, qui leur appartient à elles seules, et qui, pour la considéra- tion des Térébratules fossiles et pour la détermination de leurs espèces, est de Ja plus grande importance; c’est l’exacte et complète symétrie de leurs parties. Telle est la structure d’un côté, telle est aussi celle de l’autre; de sorte que si l’on divise une coquille de cette classe par le milieu, suivant sa longueur, et per- pendiculairement au bord cardinal, une moitié est exactement la copie de l’autre. Sur le côté droit se retrouve ce qui existe sur le côté gauche ; c’est ce qui n'arrive pour aucune autre coquille , ni même pour aucun animal d’un ordre plus élevé; presque toujours le cœur est placé d’un côté et le foie de l’autre. Les Téré- bratules ont deux cœurs, un de chaque côté, et deux systèmes circulatoires indépendants l’un de l'autre, excepté dans les points où ils communiquent avec les organes de la nutrition. La bouche, l'estomac, le eanal intestinal, sont placés au milieu, et n'occupent dans l'enveloppe de lanimal qu'un très petit espace. Si l'on partageait la coquille en deux portions, à chaque moitié écherrait une partie de ces organes de la nutrition. La même symétrie s’observe dans tous les muscles , et même dans les deux bras garnis de franges singulières qui occu- pent la place du pied des autres bivalves, partie dont la position n'est pas sy- métrique. De quelque manière variée que ces bras se plient et se contournent 112 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N- 6, p. 8.) dans les différentes espèces, un bras suit toujours exactement le mouvement de l'autre, et le plus petit changement de forme sur l'un est répété de la même manière sur l’autre. Celte symétrie doit donc encore se retrouver dans les valves extérieures, et les deux moitiés d’une valve doivent être inversement semblables lune à l’autre, jusque dans les plus petits détails. Ce phénomène, remarquable et frappant, devrait à lui seul déjà autoriser la formation d’une classe tout-à-fait particulière pour ces animaux. On doit, d'apres cela , regarder une Térébratule comme formée de deux indi- vidus qui, quoique habitant des appartements différents, se seraient cependant réunis pour vivre en commun, et auraient, pour leur commodité, placé leur salle à manger entre leurs deux habitations, sous le même toit. Le manteau particu- lier à toutes les bivalves, la peau et l'enveloppe dont la surface sécrète la matière de la coquille, entourent ce couple de Térébratules et leurs organes communs. Là où s’arrétent ces organes, au milieu de la longueur, le manteau n’a plus rien à envelopper ; par suite il se plisse et forme un profond sillon, canal ou fossé qui se prolonge entre les deux individus, suivant la longueur du dos jusqu'au bord extérieur; par conséquent l’enfoncement dorsal que l’on voit sur le bord de chaque Térébratule, ou des formes qui leur sont semblables, est une loi générale pour elles, et résulte immédiatement du caractere particulier de ces animaux. Ilexiste une Térébratule qui présente trés clairement cette économie de la nature, c’est celle que Catullo croyait avoir nouvellement découverte à Padoue, il y a quelques années, en 1827; qu'il décrivit dans sa Zoologia fossile, sous le nom de Terebratula antinomia, et qu'il fit mal dessiner (pl. V, fig. 1 ). Mais elle avait déjà été représentée long-temps auparavant, et d’une manière plus exacte, par Bruguières dans l'Encyclopédie méthodique (pl. 240, fig. 4, a,b), puis de nouveau par Parkinson ( Org. Rem. WI, 16, fig. 4). Ce dernier l’a décrite et nommée Terebr. triquetra. Lamarck lui donna le nom de Terebr. deltoidea. (Bronn. Min. Zeitschr., 1898. 463; comte de Muünster, Jahrb. der min. 1831. A31). Cependant un nom plus ancien avait depuis long-temps la priorité; de plus il est accompagné d'une excellente description et d’un dessin qui repro- duit ce qu'il ya de remarquable et de caractéristique dans la forme de cette co- quille , beaucoup mieux que ceux qui ont paru plus tard; c'est celui de Fabio Colonna; il se trouve à la fin de son Æcphasis stirpium minüs cognitarum. Rome, 1616, p.49. (La fig. 1 de la PI. XIHIT est la copie de la figure de Colonna.) « Diphyam dicimus concham, dit Colonna, non quod ancipitis sit naturæ aut duplicis, ex genttalium maris et feminæ effigie, quam in summo vertice exprimi putatur, sed diphyam, quia duplex, sive bifida aut bipartita, sive gemina concha vi- deatur, veluti si binos mytilos latere eonjunetos natura produxisset. » Cette comparaison est aussi juste que jolie; elle montre immédiatement le caractère particulier de ces êtres, deux individus réunis ensemble, dont la séparation est indiquée par des stries d’accroissement différentes pour chaque partie, ce qui (N.6,p-9.) DES TEREBRATULES. 113 est précisément le caractère saillant d’un Mytilus. La charpente des bras est très courte dans cette coquille; elle n’atteint pas le milieu. Les côtés vont en s’écartant l'un de l’autre d’une manière remarquable. À partir du milieu de la longueur, le manteau n’est plus soulevé par aucun organe, et il s'étend si fortement sur les côtés qu'il se sépare réellement en deux parties. Alors, dans ce point, il n’y a plus de manteau pour sécréter de matiere calcaire, et il ne pent y avoir de valve formée; il reste dans la coquille un véritable trou. En se prolongeant davantage les bords du manteau se touchent de nouveau à la vérité, mais ils ne se réunis- sent plus de manière à former un tout commun ; chaque côté du manteau con- tinue à former ses propres anneaux d’accroissement qui ont leur centre particu- lier, et il reste entre eux un grand enfoncement, On voit donc clairement com- ment le profond sinus dorsal de la plupart des Térébratules plissées, comment le grand enfancement médian qui distingue spécialement toutes les espèces de Delthyris, résulte toujours de cette même organisation et de la séparation de l'animal en deux individus, et comment ce sinus ne diffère réellement, pour des espèces distinctes, que par sa largeur, par la divergence de ses côtés ou par l'avancement du bord antérieur qui, par son propre poids, se recourbe par- dessus le bord de la valve inférieure. : Si, dans une Térébratule, l’un des côtés est lésé par une cause extérieure, si l'animal est arrété dans sa croissance par suite de l'habitude des Térébratules de vivre en société, et par suite aussi de l'impossibilité où il se trouve, attaché qu'il est vers le crochet, de chercher une place meilleure pour se développer, cela n'empêche en aucune manière l’autre côté de s’accroitre suivant les: lois propres à cette espèce. La partie génée est obligée de chercher à s'étendre en s’abaissant ou en s’élevant, et des lors, ce qui se conçoit aisément, le sinus dorsal s’aplanit et disparait. Une semblable irrégularité ne vient donc pas de lois inté- rieures d’accroissement, et il n’est pardonnable qu’à des minéralogistes , et non à des zoologistes , de regarder comme des espèces particulières les formes diverses qui résultent de ces causes perturbatrices extérieures (Terebratula difformis, dissimilis, dimidiata, obliqua, inconstans , etc.). Les brachiopodes tirent leur nom de deux organes singuliers qui laissent la classe entière sans liaison avec les autres classes de coquilles. Quelque ingénieuse et quelque importante que soit cette remarque de Cuvier, que les deux bras des Té- rébratules occupent la place du pied des autres bivalves, qui leur manque, on réussirait difficilement à faire dériver de ce pied, la forme, la position et le mode d'extension des bras. Ils occupent dans la plupart des genres la plus grande partie de l’intérieur de la coquille, et c’est d’eux surtout que dépendent la forme et l'étendue des valves qui les enveloppent. Ce sont deux rubans cornés qui, sur toute leur longueur, sont bordés de franges remarquablement longues et fines. Ces rubans sont fixés à des espèces de charpentes osseuses, libres, tres déliées et très élégantes qui remplissent la coquille de courbes nombreuses, mais tou- Soc. GÉoL.—Tom. 3.— Mém. n° 6. 19 114 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION CN: 6, p. 10.) jours exactement symétriques des deux côtés. C'est là ce que lon sait de cer- tain sur ces organes. Tout le reste parait si difficile à observer, que tous ceux; qui ont voulu jusqu'ici décrire la forme de ces parties, ont toujours cru Îles voir d’une maniere différente. Nous possédons des dessins de la charpente in- térieure de la même Térébratnle, de la Terebratula dorsata, par Gründler, par Chemnitz et par Gotthelf Fischer de Moscou. Chaque dessinateur a eu l'intention de représenter exactement la nature, et cependant ces trois dessins ne se res- semblent que d’une manière tres éloignée. Je vais essayer de décrire ce que j'ai vu moi-même sur la Z'erebratula truncata, et d'en déduire ce que l’on peut re- garder comme général et essentiel aux organes. A l'extrémité supérieure de chaque Térébratule (PL XII, fig. 2 et 3),se trouve une charnière d’une forme simple à la vérité, mais remarquablement solide. Elle se compose de deux fortes dents en forme de bourrelet sur chaque valve; ces dents sont placées symétriquement, et séparées l’une de l’autre par une gouttiére profonde qui se prolonge jusqu'au sommet de la valve. Les dents de la valve supérieure, de la valve la plus grande, sont plus éloignées l'une de l’autre que celles de la valve inférieure ou de la valve la plus petite; elles embrassent ces dernières, et entrent comme une pince dans une petite ouverture placée sur leur côté extérieur. Par ce moyen les deux valves sont réunies ensemble si fortement qu’elles ne peuvent, même pendant la vie de l'animal, s'ouvrir que très peu, et jamais être séparées l’une de l'autre sans qu'on les brise. De là vient qu'il est si rare de trouver des valves de Térébratules isolées, et qu'il est si difficile d’obser- ver la disposition intérieure de ces enveloppes. Du côté intérieur des dents de la valve inférieure, ou de la plus petite, de celle qui, dans les collections, est ordinai- rement en dessus, se trouvent dans la gouttière qui sépare les dents, deux autres dents qui s’avancent comme deux barres ou côtes paralleles, déliées et libres, et qui se prolongent jusqu'au milieu de la coquille. Elles supportent librement la charpente à laquelle sont fixés immédiatement les bras, de chaque côté. On pourrait très bien comparer cette charpente à un fauteuil garni de deux bras très longs et courbés circulairement, La membrane cornée qui porte les franges est fixée sur le bord de ces bras (voy. a, b, fig. 3). Elle est double. Les moitiés sont serrées l’une contre l’autre jusqu'à l'extrémité du bras. Vers le dossier du fauteuil, elles se séparent (voy. c). La partie supérieure s’abaisse en se recourbant devant le dossier et se termine en formant une courte spirale, La partie infé- rieure se prolonge derrière le dossier, toujours maintenue en dessous par un cercle osseux, et se réunit de l’autre côté avec l’autre bras, pour y former encore la partie inférieure de la double membrane, J'ai vu cela très bien , et je crois très distinctement, sur deux exemplaires du Muséum de Berlin. Voici ce qui s’écarte de cela et n’a pas été remarqué par d’autres observateurs où dans d’autres es- pèces : la membrane se termine tout-à-fait vers le bord extérieur et ne retourne pas à partir de ce point; elle est double; elle se divise sur le côté vers la char- (N.6, p.11.) DES TÉRÉBRATULES. 115 niere, et l’une des parties descend dans l’intérieur entre les bras. C'est à peu près le dessin que le peintre Godfroy-Auguste Gründler de Halle a donné de la charpente d’une espèce tout-à-fait différente, de la Tereb. caput serpentis, dessin qui est cité par Cuvier avec éloge (Waturforscher, X, 9° partie, p. 80). D’après d’autres dessins, comme d’après ceux déjà cités de la 'ereb. dorsata, on devrait présumer que la membrane retourne avec les franges dont elle est garnie, lors- qu'elle atteint l'extrémité du bras qui la supporte en dessous, et qu'elle revient vers le commencement. Et, d’après l'excellent dessin de Poli, il n’y a aucun doute que ce ne soit la forme de lOrbicula. Les deux bras forment deux spirales op- posées l’une à l’autre qui rentrent en se repliant dans l’intérieur de la coquille , et qui s'élèvent en formant un grand nombre de tours, depuis la valve inférieure jusque dans la supérieure qui est patelliforme. On pourrait regarder cette figure comme le type du genre Delthyris, Spirifer de Sowerby, dans lequel une spirale opposée se prolonge de chaque côté en formant un grand nombre de courbes depuis le milieu jusqu’au bord (1). Il est impossible , lorsque l’on voit la disposition si compliquée, et cependant si élégante, de ces parties mobiles et flottant librement dans l’intérieur de la co- quille, de ne pas rechercher le but et l’objet d'organes qui, en même temps qu'ils occupent un si grand espace, paraissent être d’une grande importance pour l’économie de l'animal. M. Fischer, dans une dissertation spéciale , destinée à célébrer la présence de M. de Humboldt à Moscou, a émis à ce sujet une opinion que l'on aurait bien de la peine à défendre : il prend ces côtes fines, mobiles et élastiques, pour les organes de la digestion. Pallas, au contraire, et d’après lui M. de Blainville, croient reconnaitre avec certitude les branchies dans les franges des bras. Cependant Cuvier est opposé à cette opinion, et c’est avec raison. Il a découvert dans la Lingula les vraies branchies sur le côté intérieur du manteau, sur le contour duquel elles sont disposées en cercle. Comment pour- rait-on penser, si c’étaient des branchies, que l'animal les allonge à son gré et joue avec elles dans l’eau en les faisant sortir hors de la coquille. C’est là pourtant l'ex- périence qu'a faite Otton-Frédéric Müller; il dit (Vaturforscher, part. 19, p. 163) qu'il a retiré du fond du lac de Drœback , en Norwége, un assez grand nombre de Térébratules, et que, les ayant mises dans un verre d’eau, il les a vues jouer gracieusement avec leurs jolis bras tournés en spirale. Par conséquent je crois (1) L’excellente anatomie de la Zerebratula psittacea de M. Owen, publiée dans le Zoological Jjourn. de Londres, a fait connaître d’une manière plus exacte toute cette organisation intérieure. Ce savant fait voir que les bras sont composés de deux tubes, que l’animal peut à volonté rem- plir d’une certaine liqueur (PI. XIIT, fe. 4.). Le bras ainsi rempli devient roide , se déroule et repousse les valves ; il revient former la spirale dès que l'animal retire la liqueur qui le rem- plissait. Les extrémités de ces bras se regardent dans toutes les T'érébratules ; elles sont tour- nées en sens contraire dans les Delthyris ou Spirifer. > (Note de l’auteur.) 116 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N. 6: p. 12.) que l'opinion de Cuvier est la plus vraisemblable : il pense que ces bras ser- vent à l'animal pour attirer les objets extérieurs nécessaires à sa nourriture. Je pense aussi que cette faculté de s'étendre et de se contracter appartient à l’ex- trémité et non au commencement et au milien des bras. Lorsque l’on considère la membrane placée sur les côtes, à une vive lumière, on remarque que les franges se réunissent toujours vers sa base, et finissent par ne former qu’un ruban continu sur lequel elles se distinguent encore par des stries; de même aussi, ce ruban solide, qui n’est que la membrane, paraît se changer en la sub- stance des côtes. Peut-être cette idée n'est-elle pas éloignée de la vérité, que les franges ne sont séparées l'une de l'autre, ne sont libres et mobiles qu’au som- met, mais qu'avec l’âge elles se réunissent, et qu’alors, comme le manteau , elles sécrètent la liqueur d'où résulte le carbonate de chaux qui forme les côtes et les valves. Par suite, dans la Delthyris, le milieu de la spirale ne servirait à l'animal qu'à soutenir et séparer les valves, et il ne pourrait en faire sortir que l'extrémité hors de la coquille. Un autre caractère important de tous les brachiopodes, et qui est d’une très grande influence sur leur manière de vivre, et par suite aussi sur leur forme, consiste en ce qu'ils s’attachent aux objets étrangers et situés hors de leur coquille, ordinairement au moyen d'un nerf où d’un muscle qui sort d’une grande cavité pratiquée dans la valve supérieure ou dans la plus grande valve. Cette propriété de se fixer les force à vivre ensemble et en société, réunis par milliers dans un même endroit , tandis qu’on n’en aperçoit aucun à une petite distance. Un jeune essaim de brachiopodes se fixe fortement comme sa mére aussitôt qu'il s’en sépare, et ne peut par conséquent s'étendre sur un grand es- pace. Jusqu'à quel point ce séjour dans un espace si resserré ne doit-il pas influer sur la grandeur et le perfectionnement de ces ètres? Leur nourriture même est tout-à-fait dépendante des conditions étrangeres et fortuites de Félé- ment dans lequel ils vivent, et l’on doit en vérité s'étonner bien plus de voir les mêmes espèces répandues dans des mers diverses, que de les voir différer pour la grandeur et même pour la forme, sans que ces différences soient pourtant suffisantes pour autoriser la formation d'une nouvelle espèce. Les Té- rébratules ressemblent en cela aux Huitres et aux autres coquilles qui se fixent d’une manière invariable. Aussi, celles-ci changent-elles de forme et de grandeur suivant la contrée dans laquelle elles se trouvent. Il est facile à un observateur attentif de déterminer le lieu dans lequel une Huiïtre a été pêchée, sans que pour cela l'espèce en soit différente. Le nerf, qui sert à la plupart des brachiopodes pour se fixer , et qui consiste en un grand nombre de filaments allongés, fins et réunis ensemble, est, dans la Lingula, attaché aux deux valves et les maintient séparément. Dans toutes les Térébratules au contraire il est seulement attaché à la plus grande valve, à la valve supérieure, pres du crochet. D'après toutes les descriptions et la plupart des {N. 6, p. 15.) DES TÉRÉBRATULES. 119 figures, il perce le sommet du crochet et sort par une ouverture ronde; certai- nement même les Térébratules tirent leur nom de cette perforation. C’est une idée tout-à-fait fausse et qui empêche de saisir les rapports généraux de tous les genres de brachiopodes Le muscle d’attache est, comme tout muscle de nature semblable, attaché, non pas au manteau mobile, mais au-dessous du man- teau, à la valve. Comme il sort au-dessous de la valve supérieure, il soulève la partie du manteau qui le recouvre. Il ne peut donc pas le percer comme les autres muscles, puisque les directions de ces deux parties sont parallèles. Cette portion du manteau ainsi soulevée est séparée du reste de la masse, et ne üent avec elle que par la base. Elle est étendue sur le muscle d’attache du côté opposé à la valve supérieure, et, comme elle laisse toujours sécréter de ses pores la matière qui forme la coquille, une petite portion de coquille devra entourer le muscle du côté inférieur, et devra ainsi terminer le contour d’une ouverture circulaire au-dessous de la valve supérieure. Je nomme cette petite portion de coquille, terminant l'ouverture , le de/tidium. En même temps que la coquille croiîtra et s’agrandira en largeur, le deltidium augmentera aussi en largeur. Par suite if conserve la forme d’un delta un peu tronqué au sommet, et les diverses périodes de son accroissement sont indiquées sur sa surface par de fines stries horizontales. (Voy. a f b, fig. 5 à $, PI. XIIL. ) Le deltidium, quelque petit et quelque insignifiant qu'il paraisse, résulte donc immédiatement de l'or- ganisation intérieure des Térébratules, et si cette organisation est modifiée, cette partie prendra certainement aussi une autre forme, et indiquera par suite les modifications des parties intérieures. M. Valenciennes est le premier qui ait fait cette remarque, sans toutefois y consacrer une attention particuliére, et probablement il ne l’a pas étendue à un grand nombre d'espèces. C'est Lamarck qui nous l'apprend (4rimaux sans vertèbres, VI):« La rigole de ces coquilles est toujours close par deux petites pièces latérales, qui sont cependant assez écartées et {trop petites pour se toucher, et alors il faut que le reste soit rempli d'une membrane. » I n’en dit pas davantage. M. de Blainville nie cette observation (Dict. d’hist. naturelle, art. Zéréb.), et affirme qu'il n’a pu la répéter sur aucune espèce de Térébratule. Cependant cette partie ne manque jamais. Sowerby, avec son esprit attentif, l’a souvent, mais non pas toujours, exactement indiquée dans ses belles figures. Qui peut en effet la méconnaître dans les grandes Térébratules lisses de la for- mation tertiaire et de la craie, dans la Terebratula longirostris Wahl., ou gigantea Blum., ou ampulla Brocchi, dans lesquelles le deltidium se trouve dans un canal pr Prnde avec une hauteur souvent plus que double de sa largeur? Aussi cette particularité n’a-t-elle pas échappé à l'esprit clairvoyant de M. Deshayes. (Co- quilles de Paris, pag. 388.) Ce deltidium se présente en général sous trois formes distinctes ; et ce qu'il y a de remarquable, c’est que chacune de ces formes caractérise presque exclu- 118 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N. 6, p.14.) sivement une section très naturelle ou une subdivision de Térébratules. Le del- üdium est : 1° Embrassant (amplectens), lorsqu'il ne s’avance pas seulement du côté infé- rieur du muscle ou de l'ouverture dans le crochet, mais qu’il entoure encore la partie supérieure comme nn anneau très délié. (Voy. fig. 5, PL. XIII, Terebratula alatu.) Toutes les Térébratules de cette espèce sont plissées, et les plis augmen- tent en largeur vers le bord, mais demeurent toujours, sauf quelques rares exceptions, en même nombre qu'à leur naissance vers le crochet. Ce sont des plis simples ; 2° Secteur. Le deltidium forme seulement une petite partie du circuit de lou- verture. Les plis de la valve supérieure sont rangés comme des rayons de cercle autour de la partie restante, et ils se bifurquent vers le bord en plus ou moins grande abondance. Ils augmentent considérablement en nombre, mais non pas en largeur; ce sont les Térébratules à plis bifurqués. (Voy. fig. 6, PI. XIIT, Terebratula orbicularis Sow.) Toutes les Térébratules lisses sans exception ont aussi un deltidium secteur, et, pour la plupart, il est beaucoup plus haut que large (voy. fig. 7, PL. XIIT, Terebratula longirostris); tandis que, pour la division précédente , la largeur surpasse de beaucoup la hauteur; 3° Séparé. Le deltidium n'est pas continu dans toute la largeur ; dans les jeunes individus, il se compose de deux parties séparées, précisément comme l'a vu M. Valenciennes. Dans les individus âgés, les deux parties se réunissent et ne forment qu'un tout; cependant on remarque toujours dans le milieu une ligne fine de séparation. (Voy. fig. 8, PI. XIII, T'erebratula pectunculoides.) Toutes les Térébratules fossiles de cette espèce se distinguent par des côtes saillantes, et surtout par une arète cardinale peu courbe , souvent même tout-à-fait droite. Le muscle d'attache est maintenu verticalement par cette partie remarquable, au-dessous du sommet de la valve supérieure. Lorsqu'ensuite, par l’accroisse- ment de la coquille, la partie des valves librement suspendue devient plus lourde, ou agit comme un bras de levier plus long, la coquille se courbe autour de la base du cou comme autour d’un centre; le sommet du crochet vient s’imprimer tout près de la valve inférieure, et le deltidium, souvent même l’ouverture entière du crochet, se trouvent cachés entre les deux valves. Cette courbure n’a pas lieu quand le deltidium manque tout-à-fait; alors le muscle d'attache peut s’é- tendre depuis le sommet de la valve supérieure jusqu’au bord de la charnière, sur un bien plus grand espace, et par conséquent maintenir la coquille entiere avec bien plus de fixité. Ce manque de deltidium caractérise essentiellement le genre Delthyris de Dallmann, Spirifer de Sowerby. Une autre partie de ces coquilles, qui n'est guere moins importante pour la connaissance non seulement des espèces, mais même des genres parmi les bra- chiopodes, et qui résulte immédiatement des relations précédentes, est celle que je nomme area. Lorsque dans une Térébratule librement suspendue, comme par (N. 6, p. 15.) DES TÉRÉBRATULES. 119 exemple dans la Terebratula caput serpentis (Encycl., pl. 246, Hg. 7), la coquille s’accroit et se développe de tous côtés, le deltidium empêche la valve inférieure de suivre dans son accroissement la valve supérieure, vers le crochet; elle est refoulée et obligée de chercher à acquérir en hauteur le développement qu'elle ne peut prendre en longueur. C’est là la cause principale de l'inégalité des deux valves. Par suite du peu de longueur du muscle d'attache, la valve supérieure touche à l’objet auquel elle est attachée. La partie sur laquelle elle repose, et qui avance au-delà de la valve inférieure, s’aplatit par conséquent, et les stries d’accroissement forment sur sa surface une suite de raies horizontales paralleles au bord cardinal; c’est l’area ( voy. c f d, fig. 5 à 11, PL XIIT). Par suite du peu de longueur du muscle et de leur largeur, les Térébratules plissées re- posent par une grande partie de leur valve supérieure sur le corps auquel elles sont fixées ; par conséquent la grandeur de l’area augmente considérablement ; et comme l’area s'accroît en largeur des deux côtés comme la coquille elle-même, il en résulte la forme d’un triangle régulier fortement marquée. Par suite dela grande extension de son muscle d'attache, l’area de la Delthyris s’'accroit considérablement et devient véritablement une de ses parties les plus saillantes. Elle peut dans quel- ques espèces occuper un si grand espace, qu'elle surpasse en grandeur tout le reste de la coquille renfermant l'animal ; et il en résulte une forme si singuliere, que Dallmann n’a pas pu se déterminer à réunir ces individus aux autres espèces ; ils forment d’après lui, sous le nom de Cyrthia, un genre particulier. Mais rien autre chose ne distingue la Cyrthia de la Delthyris que cet accroissement qu'at- teint l’area par un passage insensible. Cette même disposition se présente exacte- ment dans la Calceola, coquille problématique, qui par son area se rapproche im- médiatement du genre Delthyris, et prouve ainside la maniere la plus péremptoire la validité de ses droits à être réunie aux brachiopodes. Un côté tout entier, et de beaucoup le plus grand de la coquille, se trouve être l’area, qui com- mence précisément en pointe et va ensuite en s’élargissant comme dans la Terebratula, la Delthyris et la Cyrthia. La ressemblance de ces deux area est si grande , que M. Defrance s’est laissé entrainer à regarder comme une nouvelle espèce de Calceola, un petit individu du Spirifer cuspidatus Sow, une vraie Delthyris, à n’en pas douter, et M. Deshayes l’a cru d’après lui. (Zrcycl. métho- dique. Vers IT, Calcéole.) Je reviens encore une fois sur l’organisation intérieure des Térébratules, car nous n'avons pas épuisé les propriétés par lesquelles ces coquilles extraor- dinaires se distinguent de toutes les autres, et parmi ces propriétés, il en est encore quelques unes d’où dépendent la forme et les variations de la co- quille, seul objet dont on puisse faire usage pour la détermination des espèces parmi les Térébratules fossiles. On sait que dans les bivalves , les deux parties de la coquille sont réunies et maintenues par des muscles qui s’attachent à leur surface, et vont d’une valve à l’autre par le plus court chemin, à travers l’a- 120 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION UN. 6, p. 16.) nimal. Un muscle, à peu près au milieu de la valve, caractérise la classe des monomyaires; deux muscles aupres des bords de la charnière au-dessous des dents, celle des dimyaires. Les Térébratules ont quatre muscles qui réunissent les deux valves l’une avec l’autre ; ils leur sont même très nécessaires. En effet, d’autres coquilles, outre la charnière, ont encore pour réunir leurs valves un ligament corné et élastique; or, ce ligament ne se trouve jamais dans aucune espèce de brachiopode. La solide charnière dont les Térébratules sont pourvues ne suffirait pas pour soutenir la valve inférieure chargée de tout le poids de Pani- mal, si les quatre muscles ne réunissaient encorele tout ensemble de la manière la plus ingénieuse. Ces muscles sont placés au-dessous de la charnière, et l'im- pression de leur insertion sur la valve forme deux grands creux ordinairement fort visibles. Ce sont ces creux précisément qui, en relief sur les moules de Delthy- ris ou sur les hystérolites, ont engagé les anciens pétréfactologues à faire des com- paraisons peu décentes. Ces muscles ne vont pas immédiatement depuis la char- nière jusqu'à l’autre valve, mais ils traversent l'intérieur de la coquille en diagonale, passent au-dessus de la charpente de la valve inférieure, et ne se réunissent à cette dernière que dans son milieu, sur le côté des bras frangés et assez en avant de la bouche. Telle est la disposition des deux muscles qui partent de la valve su- périeure. Les deux muscles inférieurs ne semblent pas s’avancer aussi loin, et pa- raissent s'attacher devant la charpente à une ligne médiane de la valve supérieure qui s'élève souvent comme un vrai diaphragme. Par suite de cette disposition obli- que des muscles, les Térébratules, comme Cuvier le croit pour la Zirgula, sont non seulement en état d'ouvrir un peu leurs valves autant que les dents de la charniere le permettent, mais encore de les reculer; et cela ne doit pas peu con- tribuer à leur inégalité. L'impression de ces muscles, qui forme une grande cavité dans l’intérieur, et par suite une élévation du côté extérieur des valves, se prolonge sur toute la longueur de la coquille; deux lignes divergentes fixent la limite extérieure du muscle jusqu’au bord de la valve, et on peut distinctement les observer sur chaque Térébratule. Elles forment sur toute la longueur les bords extérieurs du grand sinus médian (voy. fig. 15, PL. XIIT, Terebratula vitrea ; a, b, sont les impressions du muscle , séparées l’une de lautre par un diaphragme saillant}. De là vient que, dans les Térébratules lisses, la valve supé- rieure est distinctement carénée près du sommet et presque jusqu'au milieu de sa longueur, et que ce n'est que prés du milieu que lon commence à apercevoir le sinus dorsal. Quand le diaphragme se continue entre les deux muscles jus- qu'au bord de la valve, le milieu du dos reste élevé comme une arète, et le sinus dorsal, alors très considérable, se trouve partagé en deux grands creux.Il résulte de là deux séries de formes pour les Térébratules lisses ; dans les unes le creux du dos est simple jusqu'au bord, et en saillie sur la valve inférieure ; et dans les autres le dos demeure caréné jusqu’au bord, et est accompagné, des deux côtés, de deux sinus plus ou moins profonds. La premiére de ces séries a pour type la Ze- (N. 6, p. 17.) DES TÉRÉBRATULES. or rebratula ornithocephala Sow.(voy. fig. 12, PL. XIID) ; la deuxième, la T'erebratula biplicata (voy. fig. 13, PI. XIIT). Dans la première, la partie antérieure du bord, ou ce que Sowerby appelle le front, s'élève sur la valve inférieure; dans la deuxième, la ligne de séparation des valves s’abaisse, et la valve inférieure est creusée dans ce point, contrairement aux régles ordinaires. Sur la valve inférieure, les deux lignes ou côtes qui se prolongent du côté ex- térieur des impressions musculaires, sont moins marquées, mais on les suit pour- tant facilement depuis la charnière jusqu’au bord. Elles forment les limites du bourrelet qui, toujours et dans toutes les espèces, est opposé au sinus de la valve supérieure, comme on le remarque sur les figures 12 et 13, dans lesquelles a, à désignent les lignes des muscles de la valve inférieure, et c, d, les lignes des muscles dela valve supérieure.Sur ces figures, les premièreslignes a, b, sont comprises entre les côtes divergentes de la valve supérieure ou enveloppées par ces dernières. On pourrait aussi bien supposer le contraire, et l’on pourrait s'attendre à trouver des espèces dans lesquelles les lignes des côtes de la valve inférieure seraient les enve- loppantes, et celles de la valve la plus longue, ou de la valve à crochet, les enve- loppées. C’est ce qu’on rencontre en effet, quoique assez rarement ; mais alors le caractère de ces Térébratules est si changé , que l’on doit reconnaitre dans ces individus un groupe nouveau qu'il faut isoler. On n’a pas trouvé de Térébratules lisses parmi ces espèces. Les côtes du dos, très serrées, forment moins entre elles un sinus qu'un sillon qui commence à partir du crochet, et se continue jusqu’au bord en augmentant de profondeur ; sur la valve inférieure, lui correspond un fort bourrelet ou bien une côte. C’est la division des Loricatæ, suivant une an- cienne dénomination employée depuis très long-temps. Les côtes présentent fréquemment la disposition intermédiaire entre ces deux dispositions extrêmes. Elles se correspondent alors sur les deux valves, de sorte qu'elles ont l'air de se réunir sur le front; elles forment pour ainsi dire, suivant la longueur des valves, des anneaux saillants ou des cercles qui se touchent au sommet. De là résultent une foule de figures différentes qui toutes semblent se réunir naturellement en une famille; quelques unes d’une forme très singulière, d’autres au contraire d’une forme tres élégante. Elles ont toutes cela de commun, que non seulement la valve supérieure est creusée dansle milieu, mais que la valve inférieure l’est aussi, et à ce caractère on reconnaît facilement cette petite divi- sion. Les espèces qui la composent s'appellent Cénctæ (les entourées). La Tere- bratula diphya, de Fabio Colonna, appartient à cette division, et surtout la jolie Terebratula trigonella, dans laquelle les côtes qui se correspondent, ou les an- neaux des valves se distinguent d’une manière toute particulière. (Voy. la fig. 14, PI. XIII, dans laquelle a, a représentent les côtes de la valve supérieure, db, b celles de la valve inférieure; la coquille est vue du côté du sommet). On ne s'attend pas à ce que des organes comme les ovaires des Térébratules puissent avoir de l'influence sur la forme des valves. Ils s'étendent sur le Soc. GEOL. — Tom. 3. — Mém. n° 6. 16 122 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N. 6, p.18.) côté intérieur du manteau, et sy partagent en plusieurs branches et rameaux, jusqu'a ce qu'ils atteignent le bord. Tant qu'il reste quelque chose de la valve extérieure on ne les voit Jamais, mais on les aperçoit bien, et cela n’est pas rare, comme une empreinte sur des moules intérieurs (PI. XIIT, fig. 16 et 17). La fig. 17 représente exactement les ovaires qui se trouvent sur le moule d’une Te- rebratula lacunosa de Randenberg , près Schaffouse, et on voit des empreintes tout-à-fait semblables sur les moules de la même Térébratule de la formation do- lomitique , analogue au Zechstein, de Humberton en Yorkshire. Ce sont comme quatre troncs principaux qui tous prennent naissance au-dessous des muscles, vers la charnière, sur chacun des côtés, et cela également sur la plus grande et sur la plus petite valve. Le tronc est parallele à la côte , et dirige trois branches principales du côté du bord. La premiere de ces branches se divise de nouveau en branches plus petites qui occupent la plus grande partie de l’espace de ce côté; il ne reste ensuite que peu de place aux deux branches suivantes pour étendre leurs rameaux. De nouvelles observations mettront à même de décider, si cette sorte de disposition est une règle générale pour les ovaires des autres di- visions des Térébratules. L’Orbicula norvegica présente des ovaires tout-à-fait semblables, qui ont été tres bien figurés par Otton Frédéric Müller, dans la Zool. Dan. (1). De la distribution géognostique des Térébratules. Sans leurs empreintes dans les couches des terrains anciens, les genres re- marquables Leptæna (Producta) et Delthyris(Spirifer), dont la connaissance est si nécessaire pour compléter l'étude des brachiopodes, nous seraient aussi inconnus que la suite des rois Indo-Bactriens sans les médailles. Car, loin de se trouver encore vivants, ils disparaissent bientôt dans la suite des formations, et ne reparaissent plus dans les couches plus modernes. Ce qui rend vraisemblable l’idée que ces êtres appartiennent à des genres perdus, et qu'ils ne pourraient plus maintenant se retrouver dans la profondeur des mers. En effet, le muschel- kalk et les couches jurassiques sont un vrai fond de mer, et nous font connaitre, d’une manière assez complète, par les restes qu'ils nous présentent, les êtres qui ont vécu dans la profondeur des eaux au temps de leur formation ; et il n’est pas dans les lois de la nature qu'un genre qui manque dans tant de formations re- paraisse parmi les êtres nouveaux dela surperficie de la terre. Les formes perdues (1) M. Owen, dans son anatomie dela T'erebratula psittacea, a fait voir que les parties que les excellents anatomistes Muller et Poli avaient prises pour des ovaires, etque Muller avait même remplies d'œufs quisortaient à l’extrémité des tubes, n’étaient pas destinées à cet usage, mais que c'étaient des veines par lesquelles le sang est ramené du bord vers le cœur. Les œufs se glissent le longde ces veines, mais n’en remplissent pas l’intérieur. M. Owen a retrouvé les véritables ovaires sous la même forme et dans la même position que daus le reste des bivalves. (Note de l'auteur.) (N. 6, p. 19.) DES TÉRÉBRATULES. 123 ne disparaissent pas non plus tout d’un coup, on en retrouve toujours quelques traces dans les formations voisines de celles qui les renferment ; et en même temps qu'elles cessent de se montrer, on voit paraître d’autres genres de la même classe qui semblent les rem placer. Les Térébratules, qui ne se présentent dans les couches anciennes avec les Delthyris et les Leptæna que comme un genre rare et de peu d'importance , augmentent en ombre, finissent par composer des cou- ches entières, et se montrent alors avec une variété de formes dont elles étaient bien loin à leur apparition. Les premières Térébratules, les plus anciennes, qui se trouvent dans les forma- tions de transition, sont presque toutes striées et à stries très serrées, fortement saillantes ; elles sont rarement véritablement plissées , rarement aussi tout-à-fait lisses. Celles qui sont largement plissées perdent ces plis peu nombreuxavec l’âge; ces plis s’élargissent et disparaissent, En outre, sur ces Térébratules striées, les anneaux d’accroissement sont très marqués et même un peu relevés près de leur bord comme des écailles. De là résulte sur toute la surface de la coquille un des- sin fortement marqué et en forme de treillage, qui donne à beaucoup d’espèces de cette formation un aspect caractéristique et assez facile à reconnaître. L’ani- mal qui a vécu dans ces couquilles parait avoir été plus lourd que l'animal des Té- rébratules récentes, il a dû s’enfoncer dans la valve inférieure et s’y développer. La valve supérieure demeure plate, avec un sinus peu profond , dans le milieu , qui descend jusqu'au bord, et même revient en grande partie sur la valve infé- rieure. Le bord ou le front de cette dernière est presque toujours plus élevéque le milieu de la coquille, et par suite de l'extension qu’elle a prise, son crochet s'imprime si près du crochet de la valve supérieure, que toute trace d’area dispa- raît, et que même l’ouverture du muscle d'attache est entièrement cachée. Dall- mann a mal compris le mode de formation de ce caractere; il a cru que ces Térébratules n’ont aucune ouverture. Il en a fait un genre particulier et les a nommées 4trypa. C'est à ce groupe que se rapportent principalement la T'e- rebratula pugnus de Martin, la T'erebratula acuminata, l'affinis, la platyloba de Sowerby, l’heterotypa, même aussi la prisca de Schlottheim , et les Térébratules voisines de celle-ci, la Z'erebratula aspera;\'explanata, ete., quoique dans ces der- niéres le milieu soit plus élevé que le front ; et ces fossiles suffiraient pour établir uneséparation tranchée entre là formation de transition et les formationsrécentes. Par la Terebratula tetraedra et la triplicata , qui se trouvent dans le lias, cette forme est transportée jusque dans les couches plus récentes; elle finit dans les couches moyennes de la formation Jurassique, avec la Terebratula varians de Schl., coquille , petite à la vérité, mais qui se trouve par millions. On la distin- gue toujours à la saillie du front de la valve inférieure au-dessus de son milieu, quoique l'ouverture du crochet ne soit plus cachée. Les Térébratules si remarquables et si jolies des couches inférieures jurassi- ques, la T. plicatella Sow., la T. decorata Schl., la T. concinna Sow., forment 124 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION CN. 6, p. 20.) le passage des Pugnacées à la forme des Concinnées. La grandeur de la valve inférieure est toujours très prononcée; cette valve ressemble à un vase renflé et élégamment décoré; mais la plus grande hauteur est dans le milieu, et non plus vers le bord. Cette section de Térébratules atteint son maximum de fréquence ( Terebr. lacunosa Schl. ) dans les couches jurassiques supérieures, dans le coral-rag , le Kelloway-rock , dans les couches de calcaire lithographique de Solenhofen et des cavernes de Muggendorf. La hauteur de la valve infé- rieure égale alors à peine la moitié de sa longueur, et sa largeur est considé- rablement augmentée. L'animal n’est plus autant entrainé par son poids dans le fond de la valve, et peut plus facilement s'y maintenir flottant. Avec la 7e- rebratula plicatilis, la T. alata, la T. vespertilio, Térébratules tres dilatées et presque ailées, cette forme cesse dans la formation crétacée et ne se montre plus dans la formation tertiaire. Parmi les Térébratules vivantes on n’en a pas encore vu à plis simples. Les Térébratules lisses sont réparties d’une manière plus constante; elles commencent à se rencontrer en petit nombre, mais pourtant d’une manière Ca- ractéristique, dans la formation des terrains de transition; leur abondance s’accroit promptement, et déjà dans le muschelkalk, formation caractérisée d’une manière si tranchée par ses fossiles, elles paraissent être les seules. Dans les couches moyennes du Jura elles atteignent leur maximum, tant par rapport à l'abondance des individus qu’à la diversité des espèces; autant toutefoisqu'on peut le conclure des observations qu'on a faites jusqu'ici; car il serait bien pos- sible qu'actuellement cette division fût prédominante. Les Térébratules sont des coquilles éminemment pélagiennes qui ne touchent jamais le rivage, et qui même après leur mort ne sont jamais rejetées sur la côte. Ce que nous sa- vons des espèces vivantes se rapporte presque exclusivement aux espèces peu nombreuses qui s’attachent aux autres corps marins et sont retirées avec eux de la profondeur des eaux. Les grands individus qui s’attachent aux rochers ou au fond de la mer échappent à nos recherches. Il est tres vraisemblable cependant qu'ils ne doivent pas être très rares dans ces profondeurs, puis- qu’on voit que non seulement les plus grandes de toutes les Térébratules lisses se trouvent dans les terrains tertiaires, mais encore que l’on a obtenu réellement vivantes toutes les formes lisses qui se montrent dans les couches jurassiques; la Zerebratula biplicata, qui est connue vivante sous le nom de Zerebratula ro- tundata, et la Terebratula ornithocephala, qui trouve très bien parmi les vivantes sa représentante dans la Terebratula globosa (Encycl., pl. 239). Les Loricatées sont encore une forme qui appartient aux couches récentes ; elles commencent à se montrer d’une manière prononcée dans les couches jurassiques supérieures et ne disparaissent plus ; car, parmi les Térébratules vivantes, le plus grand nombre des espèces appartient à cette division, dans laquelle la charniére est droite et le deltidium séparé; elles ont un ligament très court; elles s’attachent {N. 6, p. 21.) DES TÉRÉBRATULES. 195 très fortement aux corps étrangers, si fortement que leur valve inférieure est souvent tout-à-fait plate; par suite on les retire souvent du fond de la mer avec des coraux et d'autres corps marins. C’est à cette division qu'appartiennent la Tereb. truncata, la decollata, la scobinata, la rubra et la disculus de Pallas, et probablement leur nombre s’accroitra beaucoup par des recherches plus attentives. Cependant il n’y a aucune espèce de cette section que l’on puisse regarder comme tout-à-fait identique avec les espèces fossiles; il n’existe jus- qu'à présent une parfaite ressemblance qu’à l'égard de très peu d’espèces, peut-être seulement à l'égard de deux ou trois. La Terebratula vitrea n’est pas rare dans la craie, et la Terebratula striatula de Mantell et de Sowerby, qui se trouve dans la craie et dans les couches jurassiques supérieures , diffère peu de la Térébratule très connue, Terebratula caput serpentis. Mais ce qu'il y a de très remarquable, c'est que quelques espèces vivantes rappel- lent les formes des couches de transition, après un si long intervalle d’interrup- tion. La Terebratula psittacea semble être un modéle de ces Térébratules gigan- tesques de l’'Eifel, d’une configuration si singulière qu'on a nommées Srrigoce- phalus Burtint et Uncites grrphoïdes. Le crochet de la valve supérieure est très allongé comme un vaisseau , et le deltidium qui pousse le muscle d'attache dans le sommet du crochet entoure ce muscle comme dans les espèces plissées ; il est en même temps séparé. Quoique les deux ailes se soient réunies, on recon- nait néanmoins leur séparation originaire à une ligne continue; ce caractère ne se retrouve pas aussi clairement dans les autres Térébratules. Classification des Térébratules. Si l’on n’examine pas avec attention la place que les Térébratules occupent dans la famille des brachiopodes, il sera toujours difficile, peut-être même impossible, de donner une caractéristique exacte et complète du genre, et de le circonscrire d'une maniere précise; mais un coup d'œil rapide sur les autres genres de brachiopodes fera saisir les rapports qui lient ces genres entre eux, d'autant mieux que le petit nombre de genres dont cette classe se compose, et sa sépa- ration tranchée d’avec les autres classes de mollusques, permettent d'établir un principe de classification assez constant pour la classe entière, sans rompre d’une manière violente et fâcheuse les rapports naturels. Cette classification repose sur le mode d'attache de ces êtres. Leur manière d’être tout entière, leur forme et leur accroissement sont déterminés par cette propriété de s'attacher aux corps étrangers; on peut donc supposer avec raison qu'un mode d'attache véritablement différent correspond à une différence dans toute l’organisation intérieure de l'animal. / D’après cette maniere de voir on peut établir à peu près le tableau suivant : 126 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION BRACHIOPODES. (1) Point d'attache au bord de la coquille : Te Au bord de la valve supérieure, au-dessus de l'arête cardinale. Perforalion dans le milieu. Au bord des deux valves, sans charnière. I. LINGULA. est séparé du bord cardinal par un del- tidium. II. TEREBRATULA. (ATRYPA, STRIGOCE- PHALUS, UNCITES, PENTAMERUS, Ma- GAS.) PET A NT HIDE Le muscle d’allache Le muscle d'attache passe par une ou- verlure triangulai- re, dont la base repose sur le bord cardinal, et dont le sommet aboulit au crochet supé- rieur. III. DELTHYRIS. Sans perforation. ET EE TS Probablement les fibres d'attache sortent, sans qu'il y ail perforalion, le long du bord cardinal. Deux valves du même côlé , opposées à l’area. IS. CALCEOLA. Le muscle passe à travers des tu- bes el s’élendsur tout le bord car- dinal, sans per- foralion dans le milieu, sans area. V. LEPTÆNA. (ProDUCTA, STRO- (N. 6, p.22.) Point d'attache sur la surface inférieure de la coquille : CR. CO RS Par une ouvyer- ture perpendi- culaire dansle milieu de Ja surface infé- rieure. VI.ORBICULA Sur toute la surface infé- rieure, sans perforalion. VII.CRANIA. PHOMENA.) SPIRIFER. ORTHIS. (CYRTHIA, Gyri- DIA.) Le deltidium marque donc d’une manière précise à la Térébratule la place qu’elle doit occuper. Si dans la Lingula le ligament était entouré d’une petite pièce calcaire semblable, il serait tout-à-fait pressé contre la valve supérieure, et la simi- litude des deux valves disparaitrait. Si dans la Térébratuleil était moins prononcé, elle appuierait plus fortement sur larea , et s’accroitrait davantage sur les côtés et moins dans le sens de la longueur. La grande area de la Delthyris est une suite du manque de deltidium; le muscle s'éloigne toujours davantage du sommet supérieur et se porte vers la charnière; mais il est suffisamment démontré par la courbure du crochet, qui même quelquefois cache une grande partie de l’area, que pourtant quelques filaments passent toujours jusque dans le sommet. La Calceola se place tout pres de la Delthyris, assurément beaucoup plus près que lon ne pourraitle penser au premier coup d'œil. Dans la Cyrthia déjà, l'area occupe les trois quarts d’un côté , et une grande partie de la valve inférieure est rejetée du côté de la valve supérieure. Dans la Calceola, Yarea forme un côté tout entier, et la plus petite valve repose avec la partie supérieure de Ja plus grande sur l’area , comme sur une base. Le poids de l'animal ne presse plus sur cette valve, par conséquent, il n'existe plus de bourrelet dans son milieu ni d’enfoncement correspondant dans la valve supérieure ; par suite aussi, les valves n'ont plus besoin de fortes dents à la charnière, pour les réunir, comme dans la Ga) La structure des Thécidées n’est pas assez connue pour qu’on puisse faire entrer ce genre singulier dans ce tableau. : (Note de l’auteur.) (N. 6, p.25. ) DES TÉRÉBRATULES. 127 Terebratula et la Delthyris. W suffit pour les maintenir d’une dent médiane, qui entre dans une cavité correspondante. L’area prouve par ses stries d’accroisse- ment horizontales et par sa surface plane, que la coquille repose dessus; elle doit donc être nécessairement adhérente au fond ; mais elle ne doit pas être fixée par des fibres qui passent jusque dans le sommet; car ce sommet se détache et se recourbe ordinairement en dehors et non pas en dedans comme dans la Delthyris. Les area de ces deux genres ont une conformité remarquable qui prouve leur alliance intime; sur toutes les deux les stries horizontales sont cou- pées en forme de treillage par des lignes perpendiculaires : ces lignes sont beaucoup plus marquées vers la charnière et deviennent plus nombreuses et plus fines vers le sommet. Évidemment c’est l'empreinte d'organes qui sortent vers le bord cardinal, et vraisemblablement ces organessont les fibres des muscles qui servent à la coquille pour se fixer. Sur l’area de la Térébratule on ne remar- que jamais de pareilles lignes perpendiculaires ; sur l’area de Ja Delthyris elles sont essentielles et ne manquent jamais : ces lignes indiquent un passage ou une liaison entre cette dernière coquille et la Leptæna, lorsque l’area de la Del- thyris s'aplatit tout-à-fait etdisparaît. Que de rapports encore entre la ZLeptæna et l’Orbicula! Toutesles deux ont la valve inférieure plate; dans toutes les deux, l'animal est resserré dans la valve supérieure et s’accroit dans le sens de la hauteur ; la charnière de la Leptæna avec ses faibles dents est aussi un vérita- ble passage à la charnière sans dents de l'Orbicula; toutes les deux reposent fortement sur le fond par leur surface inférieure, et aucune de leur partie n’est librement suspendue. M. Deshayes n’a pas tout-à-fait saisi de cette manière, les rapports des genres des brachiopodes, quoique certainement il ait mieux fait que tous ses devan- ciers. Sa classification est la suivante (Æncyclop. méthod., vers Il, Brachiop.) : I. Coquilles, qui sont suspendues fortement par un ligament tendineux plus ou moins long. A. Ligament au bord cardinal. LixçuLa, TERFBRATULA, SPIRIFER, STRIGOCEPHALUS, Propucra, Macas. B. Ligament à travers une ouverture située au milieu de la valve inférieure. OrsicuLa. IT. Coquilles, qui ne sont suspendues que médiatement et deviennent libres dans un äge plus avancé. Tuecipra, Cranra, CaLcEora. Certainement la Calceola est plus fortement attachée au fond que la Pro- ducta, et qui pourrait séparer la Crania de l Orbicula et la Calceola du Spirifer ? Del 128 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N. 6, p. 24.) Les Térébratules se partagent assez naturellement, ce me semble, en cinq grandes divisions que le tableau suivant fait connaître : PLICATÆ, PLiIssÉEs. Toute la surface extérieure des valves est couverte sans ordre de plis longitudinaux. ————— —— tidium embrassant. Deltidium secteur. Les plis sont simples, Les plis se bifurquent depuis le crochet jus- qu’au bord; ils augmen- ten t en largeur, mais non pas en nombre. I. PLICOSÆ , A PLIS SIMPLES. TT A ES A. PUGNACEÆ. 8. CONCINNEZÆ. dans leur prolonge- ment, sont disposés autour du crochet comme des rayons, el augmentent en nom- bre vers le bord. II. DICHOTOMÆ, A PLIS BIFURQUÉS. Le bord de la valve ventrale vers le front est plus élevé que le mi- lieu. Le milieu de la valve ventrale est plus élevé que Île bord. OURS ee NS a. FYrLATæ. La coupe transversale de la valve ventrale b. ALaTæ. transversale forme Le contour de la coupe une présente une courbe se repliant sur elle- mème. courbe dont les branches s'éloignent toujours da- vantage l'une de l'outre, TEREBRATULÆ. NON PLICATÆ , non PLISSÉEs. Les protubérances sur la surface des valves sont distinctes, en pelit nombre, et disposées symétriquement sur les côlés. Les côtes s'élèvent à partir du crochet etse continuent jusqu’au bord. - COSTATÆ. A Les côtes de la valve dorsale, qui est la plus grande, sont en- veloppées, celles de la valve ventrale, qui estla plus pelile, sont enveloppantes. Par conséquent elles al- ternent sur les deux valves. Deltidium séparé. III. LORICATÆ. Les côtes se cor- respondent sur les deux valves et se réunissent sur le front , en for- mant une courbe se repliant sur elle-même. IV. CINCTÆ. Observations générales. Les parties saillantes sur les valves ne commen- Ë cent à paraître qu'à partir du milieu de la longueur; les côtes de la valve supérieure ou dela valve dorsalesontenveloppantes; celles de la valve ventrale ou de la valve inférieure sont enveloppées. . LÆVES , LISSES. UC TE ES A. JUGATÆ. Le milieu de Ja valve dorsale est creusé en unsinus vers le front ; le milieu de la valve ventrale est élevé en un bour- relet. D a. Repañnæ. b. ExCAVATÆ. Avecunbord Avec un si- dorsal nus dorsal courbe distinct. ren en arrière. B. CARINATÆ. La valve dorsale est ca- rénée sur toute sa lon- gueur, jusqu’aufront. La valve ventrale est creusée dans Je mi- lieu. A, a. SINUATÆ. bb. Acuræ. La carène de La carène est chaque côté saillaute de_ du frontest puisle bsrd accompagnée jusqu'au d'un sinus. front, sans sinus dorsal. Chaque Térébratule se compose de deux valves, dont l’inférieure se nomme la valve ventrale, et là supérieure la valve dorsale. Dans la description de ces coquilles , manière que | et les diverses parties en sont décrites telles qu’elles paraissent dans cette position. Les aré sont observés et décrits, nous supposons toujours la surface à décrire placée en dessus , de a séparation des deux valves se trouve dans une ligne horizontale ; tes qui entourent les valves, leur position, leur forme et leurs rapports, la valve ventrale étant placée en dessus. Dans les dessins, la valve inférieure , la valve ventrale est aussi en général tournée en dessus , parce que la coquille est toujours pl valve dorsale est appelé le crochet, et le sommet de la valve ven Le contour de la Térébratule est toujours un pentagone. 20.) Parmi les côtés qui comprennent ce pentagone, les côté acée ainsi dans les collections. Le sommet de la trale, le ratis. ( PI. XIEE, fig. 18 à sABet AC, placés (N. 6, p. 28.) DES TÉRÉBRATULES. 129 tout près de la charnière, se nomment les arétes cardinales ; elles entourent la valve dorsale et le crochet. Les arêtes BD, CE, placées sur le côté, sont appelées les arétes latérales. Le côté inférieur DE, qui réunit les arètes latérales, est ap- pelé l’aréte frontale ou le front. Elle termine ordinairement un enfoncement qui se trouve dans le milieu de la valve dorsale, et qui est le sirus. À cet enfoncement correspond sur l’autre valve une élévation; c’est le bourrelet |jugum). L’angle que comprennent les arêtes cardinales est appelé l'argle des arétes cardinales ; il est, soit égal à deux angles droits (fig. 20), soit obtus (fig. 18), soit aigu (fig. 19), selon que les arêtes cardinales se réunissent en ligne droite ou sous un angle obtus, ou sous un angle aigu. AF est la longueur de la coquille, BG est la /argeur, et la plus grande di- mension perpendiculaire à la longueur et à la largeur, est la hauteur ou l’épars- seur. La petite pièce, présentant la forme d’un delta épointé, qui entoure l'ou- verture du crochet, et qui repose sur le bord cardinal (voy. a b, fig. à à 8, PI. XIII), se nomme le deltidiumn. La surface triangulaire qui s'élève du bord cardinal jusqu'au crochet (voy. c d, fig. 5 à 8), est appelée l'area. Les caractéristiques ne peuvent jamais remplacer des descriptions complètes; elles sont plutôt nuisibles qu'utiles. En effet, si elles sont propres à don- ner une prompte connaissance des espèces, ou à établir entre elles une sépa- ration tranchée, elles empêchent de prendre une idée claire et complète de la forme entière dont on s'occupe, à cause de l'accumulation pêle-mêle de tous les rapports; elles font étudier les divisions des corps de la nature de manière à en esquisser le catalogue , et non pas, comme cela doit être , de manière à les réunir en un tableau général, complet et harmonique. Elles affaiblissent et éteignent le désir de rechercher les causes des différences et des ressemblances. Il peut être commode d’être à même de distinguer de la manière la plus tranchée, par un seul caractère, une espèce de toutes celles qui lui sont semblables ; mais comme tout dans les formes organiques est en rapport, iln”y aura aucun caractère de changé sans que tous les autres caractères ne soient changés aussi. Or, qui vou- drait entreprendre de prouver que le caractère que l'on a choisi comme le plus sail- lant a dominé effectivement tous les autres changements de la forme; si cela n’est pas, on a subordonné la véritable étude de la nature à une commodité de cabinet. Les caractéristiques, des Térébratules spécialement, ont mal réussi. Presque tous les naturalistes répètent ce qui est commun, non seulement aux divisions tout en- tières, mais même à tout le genre: comme la perforation du crochet, l'inégale grandeur des valves ou la présence d’un sinus sur la valve dorsale. Et tout ce qu'ils apprennent de plus est ordinairement si vague et si peu caractéristique, que l’on peut rarement s’en servir avec la certitude qu’on marche sur un fond solide. Dallmann et Nilsson doivent seuls être exceptés sous ce rapport. Dans une description on court moins risque de ne présenter que les propriétés générales Soc. GEOL. — Tom. 3. — Mém. n° 6. 17 130 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N. 6, p. 26.) et d’omettre le caractère le plus saillant. Cependant pour faire ressortir immédia- tement, autant que possible, le caractère le plus saillant, on à imprimé en caractéres italiques tout ce qui peut distinguer, spécialement et d’une manière frappante, une espèce de toutes celles qui l'avoisinent. La marche adoptée dans chaque description est la suivante : on jette un coup d'œil général sur la forme entière; on considere la valve ventrale en la supposant placée en dessus; on commence par elle, parce que sa forme, presque dans toutes les divisions, est la plus caractéristique; on considere son profil longitudinal, transversal et latéral, le bord cardinal, l'angle des arêtes cardinales, les arêtes cardinales, les arêtes latérales, le front, l'area, le deltidium; on considere la valve dorsale , en la supposant placée en dessus, le sinus, les ailes, les plis, leur direction, leur forme et leur nombre, les dimensions en longueur, largeur et hau- teur. Les dimensions sont évaluées , la longueur étant prise pour terme de comparaison, excepté la largeur du sinus que lon compare avec la plus grande largeur de la coquille. PLICATÆ. Pflissees. Toute la surface extérieure des deux valves de la coquille est couverte de plis longitudinaux, qui vont en divergeant depuis le crochet jusqu’au pourtour du bord. Les plis s'étendent sans caractère spécial ni symétrie l’un à côté de l’autre, et ils forment sur la surface une division qui n’est ni bien frappante, ni réguliere, ni uniforme des deux côtés. I. PLICOSÆ. Z plis simples. Le nombre des plis sur les valves reste le même, depuis leur origine près de la charnière ; ils augmentent seulement en largeur. Leur forme, en général, est celle d’un toit; une base large et plane, des faces laté- rales inclinées, qui se réunissent vers le haut suivant une arête sail- lante. Dans quelques cas rares, quelques plis se divisent vers le bord; mais ce n’est que le très petit nombre, et les plis augmentent toujours en largeur en se prolongeant vers le bord. Le deitidiumest toujours em- brassant (amplectens), où, en d’autres termes, il s'élève de la base de l’area vers l'ouverture du crochet, bien au-dessus du diamètre horizon- tal de cette ouverture. Le plus souvent l'ouverture se trouve, même en dessus, entourée comme d’un anneau délié. Les plis devenant toujours plus fins en se rapprochant du sommet des valves, finissent par échapper à l'œil ,-ou bien ils s’effacent aisément, probablement méme pendant la vie de l'animal; par suite, le crochet et ie natis paraissent lisses (N. 6, p: 27.) DES TÉRÉBRATULES. 135 ou ne semblent que faiblement striés. Avec une loupe on observe cependant, très distinctement , le prolongement de chaque pli. On n’a pas encore vu, parmi les Térébratules vivantes, de Térébratules à plis simples. A. PUGNACEÆ. PI. XIII, fig. o1. Le bord de la valve ventrale, vers le front, est plus élevé que le rnilieu. Les parties intérieures se portent complétement vers la moitié antérieure de la coquille et abandonnent la région de la charnière, ou bien , comme la valve ventrale est placée en dessous, elles entrainent par leur poids, vers le bord, la partie médiane de cette valve. La valve supérieure suit ce mouvement, et le sinus s’abaisse profondément à partir du bord dorsal, perpendiculairement à la direction de la valve dorsale. Ces formes ont peu de tendance à s'étendre en largeur; aussi très souvent l’épaisseur surpasse la longueur et la largeur, ce qui ne se retrouve pas dans les autres divisions. La valve supérieure ou la valve dorsale n’est qu'un couvercle plat, placé sur l’autre valve qui renferme les par- ties intérieures, comme une boîte. Les plis sont toujours simples. 1. TEREBRATULA ACuminata Martin. Pl XIV, fig. 1. Martin, Fossilia Derbiensia , pl. 32, fig. 5-8. Sowerby, pl. 324, fig. 1, 3; pl. 495, fig. 1-3. Encycl. métkod., pl. 246, fig. 1 (mauvaise figure). Quoique cette Térébratule remarquable se présente presque toujours sans plis, on ne peut pourtant pas la séparer de la division des Pugnacées, à cause de sa parfaite conformité avec ces dernières. Elle n’est même pas positivement sans, plis. On remarque assez souvent, avec un peu d'attention, les indices des plis la- téraux. Ils ne sont visibles que dans les jeunes coquilles; mais dans les individus âgés ils s'étendent et s’effacent. Sowerby a dessiné, pl. 495, des coquilles de cette espèce, dans lesquelles on peut remarquer des plis dans le sinus et sur le bour- relet. De quelque côté qu’on regarde cette Térébratule, son contour est toujours un triangle isocèle, et lorsqu'on a en face le côté ventral, son contour est même un triangle équilatéral. Par suite, elle méritait le nom de 7. tetraedra, avec bien plus de raison que celle à laquelle Sowerby l'a donné. La disproportion des deux valves est extraordinairement grande. La valve dor- sale n’est en effet qu’un couvercle piacé sur la valve ventrale qui est très creuse ; cette dernière est 12 à 16 fois plus épaisse. Elle s'élève à partir de la char- niere, si rapidement d’abord, que pendant quelque temps elle surplombe, et elle atteint le bord sous un angle qui excède 45. Vers ce bord elle est rencon- T3 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N.6, p. 28.) trée par le sinus de la valve dorsale, et présente une pointe triangulaire dont les deux faces latérales, tombant en forme de toit, forment les deux côtés de la valve, et dont la troisième partie forme la surface linguiforme du sinus. 57 de ce sommet on abaisse une perpendiculaire sur la valve dorsale, elle tombera au centre de la surface de cette valve. L'angle des arétes cardinales est très obtus, ordinairement de 150°. Les arêtes cardinales sont deux fois plus grandes que les arêtes latérales qui se réunissent avec elles suivant une courbe arrondie; maiselles sont beaucoup plus petites que l’arête frontale, qui est remarquablement large. L'area n’est séparée par aucune arête de la surface dorsale ; elle s'élève en formant une oreille légèrement bombée, dont la longueur occupe presque la longueur entière de l’arète cardinale. L’ou- verture du crochet demeure toujours cachée sous la valve ventrale. Un grand sinus , qui occupe les trois quarts de la largeur totale de la coquille, s’abaisse sur la valve dorsale à partir du milieu de la longueur; ses deux côtés plats, op- posés l’un à l’autre, se réunissent, particulièrement vers les extrémités, en forme de gouttière. Depuis le front, la direction de ce sinus forme un angle droit avec la surface de la valve dorsale ; ses côtés convergent et se réunissent en pointe avec la valve ventrale, de sorte que celle-ci est un peu refoulée en arrière. Le si- nus, comme Sowerby le remarque, présente ainsi {a forme d'une grande langue; la longueur de cette partie linguiforme est toujours plus grande que celle de la valve dorsale elle-même; elle surpasse cette dernière de plus d’un quart, sou- vent même de près de moitié. ; Les ailes latérales de la valve dorsale atteignent leur plus grande hauteur im- médiatement au-dessus du sinus, et, à partir de là ,s’inclinent doucement vers la charnière, suivant une surface qui s’arrondit successivement. Les valves sont par- tout finement striées depuis le crochet jusque vers le contour, et les stries, quel- que fines qu'elles soient, sont très rarement , et seulement par exception, bifurquées ou dichotomes. Longueur 100; largeur 159 (154-175) ; épaisseur 1 46 (144-150); largeur du si- nus, comparée à la largeur totale, 73(71-76) ; longueur de la langue 135 (127-144). La largeur et l'épaisseur augmentent avec l’âge beaucoup plus que la longueur; l'animal s'enfonce tout entier dans la valve inférieure et la renfle vers la charnière. Cette Térébratule remarquable atteint une grandeur de près de deux pouces; on la voit même rarement plus petite. Elle n’a été vue jusqu'ici qu'en Angleterre et en Irlinde; mais là elle se trouve abondamment. Dans le calcaire de monta- gne (mountain limestone) de Bakewell et Buxton; dans le même terrain à Clithe- roe ( Lancashire ), à Scaliber près de Settle en Yorkshire, et abondamment dans le calcaire noir prés de Cork en Irlande. (N. 6, p. 29.) DES TÉRÉBRATULES. 133 2. TEREBRATULA Pugnus Martin. PI. XIV, fig. 9. Martin, Fossilia Derbiensia, pl. 22, fig. 4, 5. Sowerby, pl. 497 et 496 (reniformis, platyloba); pl. 83, fig. 1 (/ateralis). Le contour &e la valve ventrale, suivant la longueur, s'élève sans courbure importante depuis la charnière jusqu’au bord. Les pointes du bord sont un peu énfléchies vers le bas; c'est pourquoi ce bord semble arrondi. Le bourrelet mé- dian ou le sinus de la valve dorsale renferme cinq (3-6) plis, ressortant à peine l'un au-dessus de l'autre; c'est pourquoi ce bourrelet est, sur sa surface supe- rieure, large et peu bombe. Le bourrelet et le sinus ne paraissent distincts que depuis le milieu de la longueur; les plis latéraux sont larges et deviennent de moins en moins visibles en se rapprochant des arétes cardinales ; ils dispa- raissent tout-à-fait pres de ces arêtes , surtout dans les individus grands et ägés. Dans les jeunes individus on compte huit ou neuf plis de chaque côté, dans les individus àgés seulement cinq ou six. L’angle des arêtes cardinales est tres obtus, il est ordinairement de 130° et descend rarement au-dessous de 120. L’area est très basse, avec une oreille faiblement bombée qui est quatre fois plus longue que haute. L'ouverture très petite, visible seulement dans les jeunes in- dividus, se cache tout-à-fait sous la valve ventrale, et le deltidium qui est em- brassant n’est aussi que rarement visible. La valve dorsale est tout-à-fait plate, neuf ou dix fois plus basse que la valve ventrale; ses deux ailes latérales, et par suite aussi les plis latéraux situés dessus, se trouvent dans une surface horizon- tale jusqu'aux arêtes cardinales; ces plis sont toujours plus distincts et moins effacés que ceux qui leur correspondent sur la valve inférieure. Le sinus est très large, il oceupe ordinairement plus de la moitié de la largeur totale ; sa longueur, depuis les arêtes latérales jusqu’au bord du front de la valve ven- trale, est plus petite que sa longueur depuis la charnière jusqu'aux arêtes laté- rales. Le rapport, entre la hauteur, la largeur et l'épaisseur des individus de cette espèce remarquable, varie tellement que l’on pourrait les prendre pour des es- pèces tout-à-fait différentes, si une transition évidente et un même gisement ne prouvaient que toutes ces formes ne sont que de légères variations de la même espèce. Il paraît évident qu'à cause de la pression continuelle de haut en bas, qu’exerce, surtout près du bord, l'animal en s'accroissant, l'épaisseur aug- mente plus rapidement que la longueur; cette dernière dimension est aussi dé- passée par la largeur. En même temps, des plis latéraux, que l’on apercevait dis- tinctement près de la charnière, disparaissent ou s'étendent; et ensuite même à l'origine ils s’effacent, usés par le frottement. 134 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N. 6, p. 30.) La moyenne des mesures d’une grande quantité d'individus isolés, dont les grandeurs différentes étaient à peu pres dans le rapport de 2 à 3,a donné : Pour les petits individus, jeunes : Longueur 100; largeur 131; épaisseur 92; 4 plis dans le sinus, 8 sur chaque côté (4-9). Pour les grands individus, âgés : Longueur 100; largeur 135; épaisseur 106; 4 plis dans le sinus, 5 sur chaque côlé (3-6). Les variations dans la pente des surfaces, qui du milieu du front ventral s’éten- dent vers les côtés, sont encore très considérables ; quelques formes sont ailées comme la 7. alata (T. platyloba Sow.); d’autres présentent une pente rapide comme la 7. concinna (T. reniformis Sow.) ; mais Sowerby lui-méme regarde toutes ces formes différentes comme les variétés d’une même espèce. Cette espèce de Térébratule est surtout caractéristique pour le caleaire de tran- sition supérieur (/2ountain limestone); elle est très abondante en Angleterre ; Martin la donne comme une espèce très commune dans le Derbyshire ; en Irlande , auprès de Dublin et de Cork; abondante, entre Skipton et Graffington (Glocestershire). Ê 3. TERFBRATULA 7ingens n. PEXINS fig. 3: T. grimace Hérault. Forme singulière; elle se distingue particulierement par la grande et ex- traordinaire disproportion de la longueur par rapport à la hauteur. Quelquefois cette derniere dimension est presque deux fois aussi considérable que la lon- gueur. La valve ventrale s'élève d'abord non seulement perpendiculairement, inais imême suivant une courbe qui surplombe. Depuis le quart de la lon- gueur, où les côtés et le bourrelet se séparent, elle s’élève encore sous un angle de 70 à 80°, jusqu'au bord où elle est refoulée par le sinus de la valve dorsale. Le bourrelet forme un pli unique, lisse, en forme de toit, mais un peu arrondi; deux ou trois gros plis tombent en forme de demi-lune sur les côtés; ils se perdent tout-à-fait vers l’origine. T’angle des arètes cardinales est presque droit; les aré- tes cardinales sont deux fois aussi grandes que les arêtes latérales. Le crochet n’est pas recourbé; par suite, l'ouverture, quoique petite, est bien visible, avec un deltidium large, embrassant. La valve dorsale, qui est plate, est occupée en tres grande partie par un sinus large, profond, lisse et exempt de plis. Les plis latéraux les plus voisins s'élèvent en-dessus comme des cornes, et sont tranchants el aigus; ce sont à beaucoup près les plis les plus forts; deux autres plis beaucoup plus faibles sont placés plus bas et s’inclinent avec les ailes vers l’area. A partir du bord, le sinus est d’abord vertical, puis il se prolonge suivant une courbe (N. 6, p.51.) DES TÉRÉBRATULES. 135 qui retourne vers la valve ventrale, avec des côtés de plus en plus convergents , sous la forme d’une langue longue et très étroite : cette partie en forme de langue est à peu près deux fois aussi longue quela valve ; dans le milieu se prolonge une gouttière qui, à mesure qu’elle approche de la pointe, devient de plus en plus profonde et distincte. Les stries d’accroissement se présentent confusément et forment des deux côtés, près de la gouttière, une rayure en forme de barbes de plume. Par suite de l'accroissement successif des valves, l’enfoncement du sinus vers son extrémité se trouve élevé comme un bourrelet saillant, au-dessus des côtés. Longueur 100; largeur 119; épaisseur 134. Cette espèce remarquable a été découverte par l'ingénieur des mines Hérault, dans l'étage jurassique inférieur, à Moustiers pres de Caen. 4. TEREBRATULA varians Schlotth. PI. XIV, fig. 4. T. obtrita. Defr. T. socialis Phil. Encycl. method., pl. 241, fig. 5. Cette petite et élégante Térébratule est, là où élle se trouve , rassemblée par millions. Des couches entières en sont formées, et en quelque grande abon- dance qu’elle se présente, on la voit rarement plus grosse qu'une moyenne noi- sette. Elle se distingue aisément de ses analogues, surtout par la manière dont la valve ventrale s'élève à partir de la charnière. La valve s'élève d’abord avec une courbure douce et à peine sensible sous un angle de 45° jusque vers le milieu, puis elle monte d’une manière plus roide et tombe rapidement au bord, vers le sinus. Les pointes du bord paraissent comme retroussées par les plis du sinus. Les plis du bourrelet se prolongent en ligne droite depuisle crochet jusqu’au bord. Au contraire, les plis latéraux tombent suivant une courbe qui diffère peu d’un arc de cercle. Les pointes sur les côtés sont tronquées à la base plus fortement et presque perpendiculairement. Le contour de la coquille, vue du côté du front, est un triangle équilatéral ; Va base n’est pas plus grande que les côtés, et trois plis forment, vers le haut où les côtés se réunissent , une pointe seulement un peu émoussée. Le crochet et l’area sont très petits, cepen- dant ils ne sont pas cachés, l’area a une oreille basse et une aréte aiguë du côté du dos. L’angle des arêtes cardinales est ordinairement un peu plus petit qu'un droit. La valve dorsale se réunit sur les côtés, près des arêtes cardinales, avec la valve ventrale, suivant une ligne horizontale qui est dentelée par les plis à par- tir de la moitié de l’arête. Le sinus s’abaisse profondément depuis le milieu de la longueuret entraine avec lui de chaque côté un ou deux plis. Trois ou quatre plis demeurent intacts sur la surface plate du sinus. Le pli le plus voisin de l'aile 136 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N.6, p.52.) latérale au-dessus du sinus est en méme temps le plus élevé, et à partir de celui- ci,les autres plis s'inclinent, en diminuant progressivement de force, et suivant une courbe doucement arrondie, jusqu’à larea. Les arêtes latérales sont arron- dies et très petites comparativement aux arêtes cardinales et à l’arète frontale. De là il arrive que la plus grande largeur de la coquille se trouve au-delà du milieu de la longueur vers le bord. 11 y a quatre ou cinq plis dans le sinus, souvent même sept, rarement troës ; les plus grands individus ont uit ou neuf plis sur chaque côté, et les plus petits seulement six ou sept; ce sont les plus communs. Longueur, 100; largeur, 110 (100-116); épaisseur, 83. Le sinus est les 0,60 de la plus grande largeur. Dans les parties supérieures de l'étage jurassique moyen, en Allemagne. Ra- rement la couche qui est formée de ces coquilles manque, lorsqu'on est pres de la grande couche blanche qui représente l'étage jurassique supérieur. On les voit ainsi en quantité innombrable à Beggingen et à Osterfingen dans le canton de Schaffouse, à Fürstenberg près de Bahlingen , au Wartenberg pres de Dones- chingen, au Bopfinger Nipf, là avec des plis latéraux un peu moins élevés, au-dessus de Thurnau près de Culmbach, près d’Amberg; à Ellrichserbring en Brunswick. En France, on la trouve bien caractérisée et tout-à-fait semblable à celles d’Al- lemagne, à Barjac près de Mende. A Scarborough et Hackness (Yorkshire) dans le kelloway rock. (Phillips. ) Sowerby n’a aucun dessin de cette espèce; celui de Phillips, pl. 6, fig. 8, n’est pas suffisant, et enfin celui cité par Detrance (Æzcyclop. méthod., pl. 241, fig. 5) est très mauvais. 5. TEREBRATULA lvonica n. Pl XIV fon Au premier aspect on est frappé de la grande régularité des plis dont la sur- face de cette élégante Térébratule est couverte. Ces plis ne sont cependant pas fortement saillants, tranchants, et en forme de toit, mais ils sont, surtout sur les côtés, étroitement serrés, de sorte que la plupart du temps on ne voit que le côté extérieur et peu du côté intérieur. Le caractère principal et saillant con- siste dans la proportion des arétes de la valve dorsale. Les arêtes cardinales se réunissent au crochet qui se prolonge en ligne droîte , en formant un angle obtus d’un peu moins de 100°. Ces arêtes sont si courtes qu'une ligne qui réurirait leurs points extrêmes couperail à peine le quart de la longueur de la valve dorsale. Les deux arêtes latérales, beaucoup plus grandes, se prolongent avec une légère inflexion, et une faible convergence vers le front, et se réunissent à lui sui- vant une courbe assez roide. Il résulte de là que la forme du contour est un (N:6; p. 55.) DES TÉRÉBRATULES, 137 pentagone dont deux côtés opposés sont courbes. Rarement, dans les autres Té- rébratules d'espèce analogue, les arêtes latérales surpassent autant en grandeur les arêtes cardinales. La valve ventrale s'élève assez uniformément sous un angle d'environ 45°, et n'est un peu bombée que dans la première moitié. Les pointes des dents du bord sont un peu recourbées en avant. Un deltidium embrassant est ordi- nairement assez distinctement visible, vers le crochet qui est droit. L'area est pe- tite et arrondie du côté du dos. Le sinus de la valve dorsale est remarquablement profond, avec des côtés divergents qui seréunissent presque en pointe. Ordinai- rement sëx, quelquefois zuit plis s'étendent dans ce sinus; mais trois seulement, ou tout au plus quatre se maintiennent dans le fond; les autres sont bien tou- Jours visibles sur les côtés du sinus, cependant ils deviennent de plus en plus plats, et finissent par disparaitre avant d'atteindre le bord. On remarque égale- ment cette continuation et cette disparition de plis vers le bord, sur le bourrelet correspondant de la valve ventrale. Dans d’autres Térébratules, les plis existent dans le fond et on ne les voit pas sur les côtés. La présence des plis sur les côtés du sinus contribue à donner aux plis de cette Térébratule un aspect très régulier. Les ailes latérales de la valve dorsale s’inclinent, suivant une courbe doucement et uniformément arrondie, vers la charnière. Sur la valve entière, se trouvent ordinairement trente-deux plis simples (27-36). Longueur, 100; largeur, 102; épaisseur, 69; largeur du sinus 0,50 de la lar- geur totale. Dans la Livonie moyenne , elle a été trouvée par M. d'Engelhardt, près d’Adsel dans le lit de Aa, dans une couche de calcaire blanc compacte, où cette Térébratule se rencontre en quantité considérable. Tous les individus se ressem- blent parfaitement tant par leur forme que par leur grandeur, qui ordinaire- ment n'est pas tout-à-fait de trois quarts de pouce. Parmi ces coquilles se trouvent des moules d’une bivalve qui, par son bourrelet diagonal contourné, rappelle beaucoup l’Avicula socialis. On ne sait pas positivement à quelle formation peut être rapporté ce calcaire; mais comme M. d'Engelhardt dit que la Tereb. striatissima de Schlott. s'y ren- contre souvent, il est vraisemblable que ce calcaire est une couche supérieur du calcaire à trilobites du pays de Reval. G. TEREBRATULA depressa Sow. PESXIV, 6e.16! Sowerby, pl. 502. Aussi 7. acuta de cette planche {non celle de la planche 150). T. compressa Lam. La valve ventrale s'élève vers le bord, d’abord avec une faible courbure, puis Méw. Géoc. — Tom. 3. — Mém, 6. 18 138 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N. 6, p.54.) en ligne droite, sous une pente de 30 à 40°; quelquefois, outre cela ,le bord est encore un peu retroussé. Les côtés forment deux ailes descendantes. Les arêtes cardinales sont plus grandes que les arêtes latérales, qui sont arrondies. L’angle des arêtes cardinales est à peu près égal à un droit, mais pas davantage. Le crochet est droit, se détachant,et par suite laissant voir l'ouverture. L’area a des arêtes tranchantes vers le dos, et forme une oreille plate qui occupe toute la longueur de larète du côté. Les plis sont très régulièrement répartis sur les deux valves, tranchants, et larges; ils ne sont même pas deviés dans le sinus, ils continuent sur les côtés, à partir du sinus et du bourrelet, et ne se terminent que vers le bord. Les plis sur les ailes latérales de la valve dorsale s'étendent dans ur méme plan, et ne diminuent un peu de force que vers le bord tranchant de la charniere. Tous les plis se continuent presque jusqu’à la pointe du crochet. Sur chaque côté se trouvent ordinairement neuf plis, et six plis dans le smus, 24 ou 25 plis en tout (21-26). Longueur, 100; largeur, 121; épaisseur, 79 ; largeur du sinus, 0,58 de la lar- geur totale. Cette Térébratule a beaucoup de ressemblance avec la Ter. livonica; mais elle se distingue essentiellement de celle-ci par la longueur des arètes cardinales , par sa largeur beaucoup plus grande, par l'élévation beaucoup moindre de la valve ventrale, par le plan dans lequel s'étendent les ailes latérales de la valve dorsale et par des plis plus larges. Elle n’est pas rare dans la marne crayeuse, dans beaucoup de localités auprès du lac de Neuchâtel, derrière Neuchâtel même, à Hauterive, auprès de Cressier, avec beaucoup d’autres coquilles de la formation crayeuse et avec l/mmonites asper Mer., si caractéristique de ces couches de marne. Les coquilles d'Angleterre, de Farrington, sont aussi de la craie; celles de France sont de la craie chloritée, à Coulaines pres du Mans, au Havre, à Beauvais, à Auxerre, à Charrié pres de Saumur. 7. TEREBRATULA Schlottheinit n. PI. XIV, fig. 7. Térébratule tout-à-fait petite, souvent seulement de la grosseur d’une lentille, ordinairement longue de 4 à à lignes, que lon pourrait regarder comme une copie réduite de la 7 tetraedra ; seulement, dans la première, les côtés s’a- baissent comme des ailes; au contraire, dans la 7. tetraedra, is sont droits comme dans les Concinnées. Déjà, depuis le milieu, la valve ventrale s'élève si peu, que lon a quelque peine à distinguer sa faible pente ascendante vers le bord. Quelquefois même le bord est réellement un peu recourbé. La coquille, vue du côté du front, présente un triangle, avec une large base , et dont l'angle supérieur est obtus. L'angle des arêtes cardinales est droit. Les arêtes cardinales sont droites et (N. 6, p. 55.) DES TÉRÉBRATULES. 139 longues ; la ligne qui réunit leurs points extrêmes passe assez exactement par le milieu de la longueur, et par suite par le milieu de la coquille elle-même; elles sont deux fois aussi longues que les arêtes latérales, qui sont un peu courbées et qui se réunissent à elles sous un angle un peu obtus. Le sinus est plat dans le fond et sans plis sur les côtés. Ordinairement il y a quatre plis dans le sinus, et aussi quatre sur le bourrelet de la valve ventrale qui est aplati ; cependant ce nombre peut se réduire à deux. Il est très remarquable, que ces plis du sinus et du bourrelet sont plus étroïts et plus serrés que les plis des ailes latérales; on re- marque aussi trés souvent quelques uns de ces plis qui se bifurquent, mais seule- ment sur le bourrelet et dans le sinus; eette différence dans la forme des plis donne à cette pelite Térébratule, au premier aspect, uneapparence un peu étrange. Les ailes de la valve dorsale s’inclinent doucement vers l’area avec une diminution dans la force des plis ; l’area se réunit avec elles, non pas suivant une arêle ai- guë, mais en formant une surface arrondie. Ordinairement on trouve b ou 6 plis sur chaque côté, par suite 14 à 16 plis en tout. Souvent les plis latéraux paraissent tout-à-fait effacés, et l'on remarque seulement les plis étroits sur le bourrelet et le sinus. Les plis ne vont jamais jusqu’à la charnière, c’est pourquoi les jeunes Térébratules de cette espèce paraissent tout-à-fait sans plis; c’est même lopi- nion de Schlottheim. Longueur, 100; largeur, 107; épaisseur, 68; largeur du sinus, 0,64 de la lar- geur totale. Cette Térébratule est abondante dans la dolomie de Glücksbrunn près de Meiningen, qui appartient au Zechstein, et qui, par les corps organisés qui s’y trouvent, se rapproche plus des formations de transition que du muschelkalk. Elle a été découverte et décrite par Schlottheim (Mémoires de l’Académie de Ba- vière, VI, 17); il la rapporte à la Ter. lacunosa, mais on reconnaît bien vite que cette Térébratule doit être comptée parmi les Pugnacées, et que la diffé- rence des plis sur le bourrelet et sur les côtés suffit pour la distinguer facile- ment des autres ; il sera donc plus convenable de lui donner le nom de celui qui l’a découverte (1). 8. TEREBRATULA tetraedra Sow. PIN fie 18. Sowerby, pl. 83, fig. 4, 5 (mecia). La valve ventrale ne s'élève rapidement que dans le voisinage de la charnière ; à partir du milieu jusqu’au bord, cette pente ascendante peut à peine étre éva- luée à 90°; souvent même elle est moindre, d'où il résulte quelquefois quel- que ressemblance avec la 7. concinna. Les ailes de cette valve tombent assez (1) M. Quenstedt a fait voir qu’elle se trouve encore dans le ragnestan limestone du Yorkshire. (Note de l’auteur.) A 140 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N. 6, p. 56.) rapidement à partir du milieu, et il reste entre le bourrelet et les ailes une surface vide sur laquelle s'étend un seul pli. Ce pli est, depuissa premiere origine au cro- chet jusqu’au milieu même de la longueur, aussi distinct que les autres plis la- téraux. Rarement le crochet est recourbé; par suite, ouverture et le deltidium embrassant demeurent distinctement visibles. L’area est petite, plane, sans stries depuis la moitié de la longueur des arêtes cardinales ; elle a une arête tranchante et une oreille très allongée, placée dans un enfoncement près de la valve ventrale. V'angle des arètes cardinales est très voisin d’un droit, quelquefois même un peu plus grand. Les arètes cardinales continuent jusqu’au milieu de la longueur dorsale et se réunissent, en formant un angle obtus, aux arètes latérales qui sont aussi larges que le front. Cing plis s'étendent dans le sinus, sept plis sur chaque côté, ou à peu près vingt plis en tout; le nombre des plis oscille entre trois et cinq plis pour le sinus, et entre cinq et neuf pour les côtés. Le premier pli sur chaque côté est le plus élevé; tous les autres plis, sur chacune des ailes de la valve dorsale diminuent successivement en hauteur sur un plan assez incliné jusqu’à la charnière. Vu du côté du front, le contour ressemble à wn triangle avec une large base, dans lequel le sommet, au bourrelet, est tronqué à peu près en ligne droite , et dans lequel les angles latéraux sont également tronqués. L'épaisseur, qui n’est que de peu d'importance dans la comparaison d’autres espèces analogues, réunie à d’autres caracteres, la fait promptement et facilement distinguer. La forme tranchante des plis presque jusqu'au crochet est aussi ca- ractéristique pour cette espèce Sa grosseur n'atteint pas celle de la . pugnus ou celle de la 7! acurminata; ce- pendant elle ne fait pas partie des plus petites; ordinairement elle est de la grosseur d’une petite noix. Longueur, 100 ; largeur, 103 (100-111); épaisseur, 76 (73-85). La plupart des Térébratules d'Angleterre (de Whithy) sont plus larges et moins hautes. Cette Térébratule appartient particulièrement aux couches du lias ; cepen- dant on la rencontre aussi, mais plus rarement, dans les couches inférieures de l'étage jurassique moyen. Elle n’est pas rare, et elle est répandue sur un grand espace. Abondante à Whitby dans le Yorkshire, dans l'oolite inférieure de Dun- dry, à Ainhoe près de Bath. En Allemagne , ‘elle se trouve souvent au-dessous de Ja chaine du Jura, à Pforen au Wartenberg , à Waldhausen prés de Tübin- gen, près d'Amberg, à Willershausen près de Nordheim. 9. TEREBRATULA triplicata Phil. PI. XIV, fig. 9. Phillips, Geol. of Yorkshire , pl. 13, fig. 22, 24 (biplicata). , CL! = 5 DE : , 4 Elle est peu différente de la 7! variabilis ; cependant elle l'est assez et d’une (N. 6, p. 57.) DES TÉRÉBRATULES. 141 manière assez précise pour être toujours distinguée. Elle est dans son ensemble moins bombée , et sa forme est plus sphérique que celle de la 7. variabilis ; elle est plus large que longue. La valve ventrale ne s'élève pas avec une courbure uniforme, mais d'abord elle monte presque perpendiculairement, puis sa pente change bientôt, et elle s'élève jusqu’au bord suivant une ligne droite, inclinée de 45°. Les pointes du bord sont verticales et ne sont pas recourbées en avant. Trois plis s'étendent sur chaque côté, il y a deux ou trois plis sur le bourrelet qui correspondent à un ou deux dans le sinus. L’angle des arêtes cardinalesest un peu plus grand qu’un droit. Le crochet est recourbé, ouvertureest petite, mais laisse bien voir le deltidium embrassant. L’area est étroite, sans oreille. La valve dor- sale est complétement plate; aussi les ailes sont situées dans un même plan, avec une inclinaison à peine visible vers les bords latéraux. Longueur, 100; largeur, 112; épaisseur, 88; largeur du sinus, 0,67 de la lar- geur totale. Dans les couches supérieures du lias, à Amberg; près de Wbhitbyen Yorkshire. 10. TEREBRATULA vartabilis Schlotth. PI. XIV, fig. 10. Leonhard, Miner. Taschenb., NI, pl. 1, fig. 4. L’epaisseur et la courbure de la coquille, une longueur et une largeur à peu près semblables, donnent à cette espèce un aspect remarquable. Les plis peu nombreux s’y laissent rarement suivre jusqu’au crochet. La coquille est tout-à- fait lisse dans la partie supérieure. La valve ventrale s'élève rapidement, avec une courbure très régulière, jusqu’au bord, où /es pointes surplombent méme un peu et forment un front émoussé. Le contour que présente la coquille vue du côté du front est un triangle parfuite- ment équilatéral, dont les trois angles sont fortement tronqués. La valve dorsale est partagée par un très large sinus qui occupe toute la largeur du front. Les deux ailes de la valve s'étendent dans un méme plan. Les arêtes cardinales se réunissent sous un angle de 80°, par conséquent moindre qu'un droit. L’area s'étend sur toute leur longueur; elle a à l'origine une oreille remarquablement haute, qui souvent est aussi haute que longue. Le crochet est recourbé et laisse .peu ressortir l’ouverture. Trois plis s'étendent dans le sinus, quatre sur le bour- relet, et l’on en voit trois sur les côtés ; souvent on ne les distingue que par les pointes vers le bord. Si les plis sont indistincts et disparaissent, ce n’est pas qu'ils soient usés, car la plupart du temps ces Térébratules sont pourvues de valves lisses et blanches. Elles sont de la grosseur d’une noisette. Longueur, 100; largeur, 107; épaisseur, 93 ; largeur du sinus, 0,69 de la lar- geur totale. Probablement dans le lias, près d’Amberg. 142 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N.6; p. 58.) 11. TEREBRATULA acuta Sow. PRIVE "fe." Sowerby, pl. 150, fig. 1, 2. Phillips, Geo/. of Forkskire, pl. 13, fig. 25. Encycl. méthod., pl. 255, fig. 7. La valve ventrale s'élève en ligne droite depuis le crochet jusqu’au bord, sous un angle de près de 500. On voit, à partir de l’origine, un seul pli en forme de toit et tranchant en dessus ; deux ou trois autres plis peu distincts s'étendent sur les côtés. Le contour vu du côté du front est un triangle tout-a-fait équilatéral. La longueur du sinus, à partir du bord, est égale à la longueur de la valve dorsale. Les côtés du sinus sont lisses et le fond est une arête tranchante. Dans lelias, à Wiltoncastle et Bilsdale en Yorkshire ; dans l’oolite inférieure, à Staunton-Hill (Gloucestershire), et à Ilminster. Cette Térébratule n'a pas encore été vue dans le Jura allemand. 12. TEREBRATULA 7#M0$@ n. PI. XIV, fig. 12. Zieten, Fürtemb. Verst., pl. 42, fig. 5. La forme de la valve ventrale lui donne une apparence sphérique. Cette valve s'élève rapidement à partir de la charnière, puis elle se courbe cependant avant le milieu, et monte alors très doucement, presque horizontalement, Jusqu'au bord. Dans quelques individus, le dernier quart est même plus élevé que le bord (ce- pendant cela ne peut être considéré que comme une exception et n'arrive pas fré- quemment). La valve dorsale n’est pas plate non plus ; dans le milieu, sur la moitié de la longueur, elle est distinctement bombeée. Le sinus estlarge et plat, avec des plis peu saillants sur ies côtés. Les plis les plus près, au-dessus du sinus, sont de beau- coup les plus élevés, et à partir de ces plis, les deux ailes de la valve tombent très rapidement vers l'area avec une forte courbure.Cette area a une oreille deux fois aussi longue que haute, placée dans un enfoncement de la valve ventrale, et une arête un peu tranchante vers le dos. L’angle des arêtes cardinales est plus petit qu'un droit; il est à peu pres de 8°. Trois, quatre ou cinq pliss’étendent dans le sinus, cènq plis sur chaque côté jusqu'à la moitié de l'aréte cardinale. Mais ces plis forment seulement le bord. 4 partir de la charnière ils sont presque tous bifurqués. La profondeur de ces bifurcations n’est toutefois que la moitié de l'intervalle des grands plis, et par conséquent on peut suivre et distinguer ceux-ci jusqu’à leur origine. La longueur et la largeur de cette Térébratule sont tout-à-fait éga- les, et son épaisseur, partout la méme, est aussi caractéristique. Longueur, 100; largeur, 101 ; épaisseur, 8. Largeur du sinus, 0,70 de la lar- geur totale, Les bifurcations sont souvent peu visibles sur les moules, et il ne reste que les (N. 6, p. 59.) DES TÉRÉBRATULES. 143 grands plis. Comme alors le reste des caractères n’est pas changé, cette coquille se laisse encore facilement distinguer des autres. Quoique la valve extérieure soit conservée, souvent les bifurcations ne se voient pas; elles sont surtout dis- tinctes et frappantes sur les individus silicifiés, comme le sont la plupart des Té- rébratules qui se trouvent dans le lias. Partout dans les couches marneuses supérieures du lias, fréquemment au- dessous du Jura allemand : à Bahlingen dans le Würtemberg, dans le ruisseau de Plienbach près de Boll, à Ofterdingen près de Tübingen, à Blattenhardt, à Denkendorf pres de Stuttgard, dans le chemin du Steinbach près de Kirchheim. En France, à Barjac près de Mende. 13. TEREBRATULA furcillata Theodori. PI. XIV, fig. 13. Elle est analogue à la 7. rimosa; en effet, comme elle, elle est ornée de plis de deux espèces. Les plis fins se perdent avant d'atteindre le bord et il ne reste que“quelques plis très larges. Ce n’est pas seulement une bifureation des grands plis, mais entre chacun de ceux-ci se trouvent deux ou trois plis, ou méme da- vantage. À partir du crochet ils sont très divisés (dichotomés), ce qui n'arrive jamais pour les grands plis dans toute cette division des Térébratules. Très sou- vent ils sont comme coupés par un anneau d’accroissement, et alors il semble que chaque valve soit recouverte par une petite lame à stries serrées; cependant on trouve aussi souvent, pour cette espèce comme pour la 7°. rimosa, des in- dividus à l’état de moules ou ayant conservé leurs valves, qui ne paraissent re- couverts d'aucune lame striée pareille; d’autres dans lesquels on ne voit que les grands plis simples se continuer depuis le bord jusqu’au crochet; même dans ce cas on distingue très bien cette espèce des espèces analogues. Elle est surtout remarquable par sa faible hauteur. La valve ventrale s'élève ra- pidement , à la vérité, mais pas à une grande hauteur au-dessus de la charnière ; elle s’infléchit, même avant la moitié, et atteint le bord presque suivant une ligne horizontale. Trois larges plis sont saillants près de ce bord, sans être aucune- ment recourbés en avant; trois autres plis, rarement quatre, s'étendent sur chaque côté et se terminent à l'extrémité des arêtes cardinales. L’angle des arêtes cardinales est plus grand qu’un droit, cependant ilne va pas souvent jusqu’à 100°. Le crochet est droit. L’area a une petite oreille; elle est couverte de fortes stries d’accroissement qui viennent de la valve dorsale et empéchent l'aréte d ’étre tran- chante. La valve dorsale est ur peu bombée dans le milieu; elle présente un sinus peu profond , large et plat dans le fond , dans lequel se trouvent deux, et plus rare- ment trois grands plis. Le premier pli des ailes latérales est le plus élevé; ces ailes tombent avec une inclinaison sensible et avec une courbure arrondie vers l’area. 144 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N.6; p. 40.) Longueur, 100; largeur, 114( 111-199); épaisseur, 70 (61-84 ); largeur du sinus, 0,67 de la largeur totale. Cette Térébratule tient en grandeur le milieu entre la grande 7. tetraedra et la petite T. rimosa. Elle se trouve réunie avec la 7. rimosa dans les couches marneuses supé- rieures du lias, dans le ruisseau de Plienbach près de Boll, près de Bahlingen; à Pforen près de Doneschingen, à Villershausen près de Nordheim ,à Rottorff sur le Kley prés de Brunswick, au Rautenberg près de Scheppenstedt, au-dessous du monastère de Banz sur le Mein, à Pont-à-Mousson en Lorraine. B. CONCINNEZÆ. PI. XIIL, fig. 22. Le milieu de la valve ventrale est plus élevé que le Lord. L’effort principal du poids de l'animal est concentré dans le milieu de la valve ventrale, et la déprime comme un sac. Le bord frontal reste en arrière, parce que cette pression s'exerce bien plus sur toute la première moitié de la longueur, que sur la dernière vers le front. a. INFLATÆ. PI. XIIL, fig. 24. La coupe transversale de la valve ventrale, prise au milieu de sa longueur, présente dans son contour la moitié d’une courbe revenant sur elle-même, une demi-ellipse ou un arc de cercle. L’inclinaison à partir du milieu de la valve ventrale vers les côtés est par suite d'abord peu sensible; mais plus près des côtés, elle est si rapide que les deux valves se réunissent aux bords latéraux sous un angle peu tranchant, souvent même égal à deux droits. Le bourrelet de la valve ventrale et le sinus de la valve dorsale sont peu sensibles dans ces es- pèces, et le dernier n’est souvent visible que par son prolongement au bord du front. 1/4. TEREBRATULA concinna SOW. Fr PL XIV" REA: Sowerby, pl. 83, fig. 6. L'angle des arétes cardinales est toujours plus petit qu'un droit; ilest or- dinairement de 78°. Le sinus dorsal est très large et tres plat, il forme vers le bord frontal une ligne parallele aux arêtes latérales, mais placée un peu plus haut. Souvent ce sinus est peu visible et ne commence presque qu’au bord. Sept ouhuitplisdanslesinus.L’area est lisse ; elle s'élève en formant une oreille arrondie, qui n’est que deux fois aussi longue que haute. Les plis latéraux entourent cette oreille, en présentant une courbe plate et comprimée, et se rangent plus ou (N. 6, p. 41.) DES TÉRÉBRATULES. 145 moëns exactement à angle droit sur le bord. Sans aucune dichotomie. Trente- trois plis sur la valve dorsale ( 24-36 ). Longueur, 100 ; largeur, 95; épaisseur, 70 ; largeur du sinus, 0,64 de la largeur totale. Dans la mine de Giengen sur la Brenz, se trouvent souvent des Térébratules qui ne different par aucun caractère, pas même par la forme de l'oreille, de la 7! con- cinna ordinaire; mais elles n’ont que 15 à 20 plis simples et que 5 plis dans le sinus. On ne peut les regarder que comme une variété. La valve ventrale est deux fois aussi haute que la valve dorsale, et se distin- gue par l'arrondissement uniforme de son profil. Sur les bords latéraux, les deux valves se réunissent non pas en angle aigu, mais suivant une ligne droite. L'oreille de l'area et la partie de la valve ventrale placée immédiatement en dessus, se trouvent dans un enfoncement, qui se termine au milieu de l’arête car- dinale. Dans les couches jurassiques moyennes, rarement dans les couches supérieures. Avallon ; Sanka près de Cracovie; Angleterre. 15. TErREBRATULA decorata Schlotth. PI. XIV, fig. 15. Encycl. method., pl. 244, fig. 2. La valve ventrale s'élève si rapidement et si considérablement, que ses plis forment tout-à-fait un demi-arc de cercle. Sa plus grande hauteur est même un peu avant le milieu de la longueur. Sur la valve dorsale, se trouve un sinus dont le commencement est déjà sensible à peu de distance du crochet, et qui plus loin s'enfonce tellement que les premiers plis latéraux s'élèvent au-dessus comme des cornes. Du grand prolongement de ce sinus, au-dessus des bords latéraux, à angle droit avec la première direction, il résulte que le contour de la Térébra- tule, vue de côté, est un carré parfait, Les plis sont /arges et en petit nombre. Seu- lement trois ou quatre plis dans le sinus (2-5), et trois ou quatre aussi sur cha- que côté ; treize plis en tout(9-16). L’area est placée, ainsi que le bord de la valve ventrale, dans un enfoncement considérable, et ne s’élève que peu, en pré- sentant une oreille plate et tres allongée. Les anneaux d’accroissement forment sur les larges plis de nombreux dessins semblables à des fortifications. Par suite de son grand gonflemenit , la valve ven- trale est serrée si près du crochet, que l'ouverture du crochet est totalement ca- chée, et que le crochet est recourbé perpendiculairement. Longueur, 100; largeur, 100 ( 85-104 ) ; hauteur, 90 ( 88-95 ). La largeur du sinus est les 0,71 de la largeur totale. La plus grande largeur est près du bord, de sorte que les arêtes latérales dis- paraissent presque entièrement. Soc. GEOL. — Tow. 3. — Mém. n° 6. 19 146 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N.6, p. 42.) Dans les couches oolitiques inférieures de l'étage jurassique à Poix dans les Ardennes , à Moustiers près de Caen; assez abondantes aussi à Amberg. Ces der- nières sont un peu moins hautes, et plus larges que celles de France. Assez abon- dantes auprès de Besançon. Lamarck a pris à tort cette espèce pour la T. tetraedra de Sowerby, opinion contre laquelle Sowerby se prononce. Schlottheim a aussi classé dans sa collec- tion la Térébratule d'Amberg , comme 7°. tetraedra. Gelle-ci appartient aux Pu- gnacées dans lesquelles le bord de la valve ventrale est plus élevé que le milieu. Au contraire, dans la T. decorata, remarquable par sa ressemblance avec une crête de coq, la plus grande partie de la masse de l'animal qu’elle renferme est placée bien plus près du crochet, et entraine par suite la partie médiane de la valve de ce côté. 16. TERFBRATULA énconstans SOW. PI. XIV, fig. 16. Sowerby, pl. 277; fig. 4. L'angle des arètes cardinales est un peu plus grand qu'un droit, il est de 94 de- grés. La valve dorsale est plus large que longue; les arêtes cardinales sont deux fois plus grandes que les arêtes latérales. L’area est arrondie vers l’arête latérale et forme une oreille peu bombée, qui est plus de trois fois aussi large que haute. La valve ventrale surpasse plus de deux fois en hauteur la valve dorsale. Ses plis latéraux s’abaissent suivant une courbe aplatie , pas tout-à-fait perpendiculaire- ment sur le bord. Les plis sont toujours sans aucune bifurcation. Le sinus médian entraine toujours avec lui vers le bas un côté tout entier de la valve, indiffé- remment le droit ou le gauche; 4o plis (38-5o ). Longueur, 100; largeur, 107; épaisseur, 77. Autant la dépression d'un côté pour les autres Térébratules est incapable de servir de caractère, autant cette particularité paraît constante pour cette es- pèce. En effet, aucun individu n’a été vu sans cette dépression. L'absence constante de dichotomie et la forme de l'oreille de l’area , qui déter- mine la disposition des plis latéraux , la distingue de la T. plicatella dont la forme et le contour sont analogues. Dans les couches jurassiques supérieures. À Shotoverhill près d'Oxford, et près de Weymouth. A Ellrichserbring en Brunswick au-dessus de la couche de minerai de fer. 17. TEREBRATULA plicatella Sow. PIX, fig 17 Sowerby, pl. 505, fig. 1. L'angle des arêtes cardinales est plus petit qu’un droit, 55°. La valve dorsale (N. 6, p.45.) DES TÉRÉBRATULES. 149 est si plate que le sinus médian n’est souvent sensible que par son prolongement au-dessus des bords latéraux. Les arêtes cardinales ne sont pas beaucoup plus longues que les arêtes latérales, le bord du front est tout-à-fait de la même largeur. Cette valve se termine vers le crochet par une petite area qui est rarement de la longueur de la moitié de l’arête cardinale, Mais cette area s'élève en présentant une oreille presque de la forme d’un demi-cercle, dont la hauteur est aussi longue que le diamètre. Le côté de cette oreille opposé au crochet est le plus roide. La valve ventrale est au moins trois fois aussi haute que la valve dorsale. Ses plis entourent l’oreille en forme de demi-cercle, et sont disposés tout-à-fait perpendiculairement sur le bord de la valve dorsale. Les plis sont à la vérité larges et tranchants , mais quelques uns d’entre eux, dans le premier quart de la longueur, sont toujours bifurqués , particulièrement au bord du sinus de la valve dorsale et du bourrelet de la valve ventrale, correspondant à ce sinus. Cependant le contour tout entier de la coquille, vu du côté du front, est si régu- lier, qu’il forme un carré un peu bombé seulement du côté ventral. L’oreille, et les premiers plis de la valve ventrale, sont placés dans un exfoncement conside- rable qui ne se termine que vers l'extrémité de l’arète cardinale. Les plis devien- nent si fins près du crochet, qu'ils disparaissent ordinairement tout-à-fait. On compte au bord 42 plis ( 38-48 ) en tout, dont 13 plis (12-14 ) forment le sinus. Longueur, 100 ; largeur, 83 ; hauteur, 56. La plus grande hauteur se trouve en avant du milieu de la longueur. Sowerby a bien représenté la haute oreille et l’enfoncement caractéristique dans lequel elle est placée avec les premiers plis, mais il ne l’a pas entourée de plis, comme cela est pourtant dans la nature. Dans l'étage jurassique moyen. À Chidcock près de Bridport, et tout-à-fait pareille à Croizeville près de Moustiers et à Bayeux (Calvados ). C'est une très jolie, très grande et très élégante Térébratule ;' qui se distingue de la 7. concinna, spécialement par la grande hauteur de la valve ventrale au- dessus de la valve dorsale, et par la dichotomie constante de quelques plis. 18. TEREBRATULA octoplicata Sow. PIPXV He 16. Sowerby, pl. 118, fig. 2. Brongniart, Descr. de Paris, pl. 4, fig. 8. T. gibsiana ? Sow., pl. 537, fig. 1. Cette espèce est à la T° plicatilis, ce que la T. concinna est à la 7. alata. Les côtés de la valve ventrale tombent rapidement vers le bord et ne s'étendent point en ailes. L’angle des arêtes cardinales est droit. Les arêtes cardinales sont arron- dies principalement vers les arêtes latérales, de sorte que les deux côtés for- ment des cercles réguliers qui sont coupés par le front. L'ouverture au-dessous 148 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N: 6, p. 44.) du crochet est très petite, l’area étroite; par suite le crochet n’est que peu prolongé. Le sinus n'est sensible qu’à partir du bord; il est large et plat. Beau- coup de plis serrés et jusqu'à 14 plis, dans le sinus ; 18 ou 19 plis sur les côtés; 5o plis en tout. Longueur, 100; largeur, 102 ( 100-105 ) ; épaisseur, 65 ; largeur du sinus 0,73 de la largeur totale. 18 bis. TEREBRATULA pisum Sow. PI. XV, fig. 18 Bis. Sowerby, pl. 536, fig. 6, 7. Elle ne parait pas différer essentiellement de la 7° octoplicata; elle n’en diffère qu'en grandeur. 8 ou 9 plis dans le sinus ( 5-19 ); 28 en tout. Longueur, 100; largeur, 102; épaisseur, 52 ; largeur du sinus, 0,62 de la lar- geur totale. Position et courbure arrondie des arêtes , contour, area, ouverture, réunion des deux valves vers le bord, tout est pareil dans les deux coquilles. Les deux variétés se trouvent dans les mêmes lieux, dans la marne crayeuse, dans le Sussex, à Rouen; dans le Plänerkalk à Strelhen près de Dresde; abondante à Tœplitz, à Meroniz, à Bochum en Westphalie, dans l'ile de Rugën, à Trzeblitz. 19. TereBraruLA P'illsoni Sow. PL. XV, fi5. 19: Sowerby, pl. 118, fig. 3. Dallmann, pl. 6, fig. T. lacunosa, Wahl., ea e L'épaisseur de cette Térébratule surpasse très souvent sa longueur. On neretrouve guere dans aucune autre espèce un semblable rapport entre les dimensions. Le sinus de la valve supérieure est très large, cependant il ne commence à être visible que vers le bord. Il se prolonge du eôté de la valve ventrale en un talon perpen- diculaire, exempt de plis, qui occupe presque la moitié de la hauteur totale et forme vers le front une ligne horizontale dentelée par les plis. La valve ven- trale ne commence à tomber vers les côtés que lorsqu'elle se trouve immédiate- ment au-dessus du bord; par conséquentelle tombe verticalement. La hauteur de la valve dorsale est plus de la moitié de celle de la valve ventrale. L'ouverture est très petite, et ordinairement tout-à-fait cachée par la valve inférieure. Les plis de la valve ventrale forment un demi-cercle complet sur les côtés, avant d'atteindre le bord. Vers.le front, ils tombent perpendiculairement sur ceux de la valve dorsale qui remontent, ce qui donne au front un aspect tronqué très caractéristique. On remarque 4, jusqu'à 8 plis dans le sinus, 8 jusqu’à 12 sur chaque côté; 7 plis dans le sinus, 10 sur le côté, c'est le plus ordinaire. Longueur, 100; largeur, 107; hauteur, 80 ; largeur du sinus, 0,66 de fa lar- geur totale. (N: 6, p. 45.) DES TÉREBRATULES. 149 Dans le calcaire noir de transition dans le Herfordshire, à Porgrunü en Nor- wège, dans le pays de Christiania; abondante en Gothland, ainsi que dans l'Eifel ( collection de Berlin ). D'après Dallmann, quelques plis doivent être bifurqués dans les individus de Norwège, ce qui est certainement rare, Près de Valogne dans le Cotentin, près de Chimay, longue de treize lignes et épaisse d’un pouce; partout dans le calcaire de transition. A Beauvais, dans la craie blanche (?) { Defrance, Dict. d’Hist. natur. ), ce qui est douteux. 20. TEREPRRATULA Mantiæ Sow. PI. XV, fig. 20. Sowerby, pl. 277, fig. 1. Les arêtes cardinales sont si longues, que les arêtes latérales disparaissent et se confondent avec le front en une courbe plate, de sorte que le contour (comme le remarque Sowerby) forme un triangle équilatéral ayant un côté, celui du front, arrondi. L’angle des arêtes cardinales est tres aigu, 68°. Le crochet est droit et point recourbé. L’area est pourvue d'une oreille placée dans un enfon- cement, et d’une arête tranchante vers le dos. Les ailes latérales tombent presque perpendiculairement vers l’area. Ordinairement un des côtés est déprimé, de sorte que le sinus ne ressort pas distinctement. La plus grande largeur se trouve aux trois quarts de la longueur. Sur les valves s'étendent 25 plis simples. Sowerby en compte 16. Longueur, 100 ; largeur, 05; hauteur, 68. Elle est tres analogue à la 7. concinna; mais elle s'en distingue par sa faible hauteur, et surtout par la grandeur des arêtes cardinales. La pente rapide de ses côtés , et par suite le contour elliptique de sa coupe transversale, la distingue de la T. rostrata. Dans le calcaire de transition de la contrée de Christiania (collection de Schlottheim). Celle figurée par Sowerby est d'Irlande. De Bensberg près de Cologne ( collection de Berlin ). b ALATÆ. PI. XIII, fig. 23. Le contour de la coupe transversale suivant la largeur, forme une courbe dont les branches s’élcignent toujours davantage et plus rapidement l'une de l’autre. Par conséquent, la pente des côtés estd’a bord rapide à partir du dos de la valve ven- trale, puis elle est très douce. Les côtés semblent des ailes attachées à un corps intermédiaire. Les deux valves se réunissent sous un angle aigu, et les plis laté- raux de la valve ventrale descendent vers le bord suivant une courbe très plate et comprimée. 150 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION CN. 6, p. 46.) 21. TEREBRATULA alata Brongniart. PLÉRVS fig. 91: Nilsson, Petrif. suec., pl. 4, fig. 8. Bronguiart, Descr. de Paris, pl. 4, fig. 6. L'angle des arêtes cardinales est un peu plus grand qu’un droit. Les plis sont tous simples sañsaucune bifurcation. L’area s'élève en présentantune oreille allongée et convexe , et se réunit au dos suivant une arèête tranchante. 5 à 7 plis s'étendent dans le sinus dorsal; 13 plis sur chaque côté, par suite 32 à 34 plis en tout. Longueur, 100; largeur, 120 ( 108-135) ; épaisseur, 70 (62-80 ) ; largeur du sinus, 0,63 de la largeur totale. L'arête tranchante de l’area, l'oreille, et absence de toute bifurcation des plis, distingue facilement cette Térébratule de la 7. lacunosa, qui souvent lui res- semble beaucoup. Cette arête est passablement représentée par Nilsson, fig. 8. B. Le sinus qui est peu profond disparait souvent tout-à-fait par l'élévation ou l’a- baissement d’un des côtés, et il en résulte ce que l’on appelle une 7°. dissimilis, diflormis , obliqua. De petits ou de jeunes individus sont souvent très plats, presque sans sinus. Leur hauteur s'accroît avec l’âge; cependant la valve ventrale tombe assez rapidement à partir du milieu vers les côtés et donne à l’ensemble un aspect plus plat que sphérique. Probablement les individus auxquels Schlottheim a donné le nom de T. pectunculata appartiennent à cette espèce, au moins en partie. Les plis sont saillants et tranchants, en forme de toit, avec une large base ; ils sont finement striés sur les côtés par des anneaux d’accroissement. IÎs augmentent rapidement en largeur; ils sont à peine visibles vers le crochet. Cette Térébratule se trouve dans les couches jurassiques supérieures auprès d'Amberg, de Giengen, et souvent auprès de Kelheïm et d’Aue, là, mélée avec des Dicérates. Elle est encore plus abondante dans la craie, à Teltschen dans la vallée de Plau près de Dresde. En France, auprès des Martigues non loin de Marseille; à Saint-Paul-Trois-Châteaux , à Meudon près de Paris, à Beauvais, En Scanie aussi bien dans la craie blanche que dans le grès de la craie. Nilsson. 29. TERFBRATULA lacunosa. PI. XV, fig. 22. Zieten , pl. 41, fig. 5; pl. 42, fig. 4. Schlott., Léonh., Mirer. Taschenb., VI, pl. 1, fig. 2. L’angle des arétes cardinales est droit. Dans le sinus dorsal se trouvent ordi- nairement six plis; le nombre de ces plis oscille entre huit et trois. Sur chaque côté s'élèvent six à sept plis. Les plis latéraux atteignent le bord suivant une courbe si plate que la longueur de la courbe surpasse trois fois sa hauteur. Ordinai- rement le nombre total des plis est de vingt-huit, rarement de trente-quatre. (N.6, p.47.) DES TÉRÉBRATULES. 151 Presque jamais sans dichotomie ou bifurcation de quelques plis; cette dichotomie a lieu sans règle, et plutôt dans le milieu que vers le crochet, V’area présente des anneaux d’accroissement, sans qu’ils forment une oreille ; elle est réunie avec le dos par une courbure arrondie, sans arète tranchante. Longueur, 100; largeur, 120 (115-124); épaisseur, 71 (61-81); largeur du sinus, 0,58 (0,51 0,68) de la largeur totale. La largeur de cette Térébratule est toujours considérablement plus grande que sa longueur; la ligne qui réunit les extrémités des arêtes cardinales, ou la plus grande largeur, passe ordinairement assez exactement par le milieu de la longueur. Les arêtes latérales ne sont que les deux tiers des arètes cardinales. Le sinus dorsal s’enfonce entre les arêtes latérales et occupe plus de la moitié de la largeur totale. Mais cet enfoncement n’est pas profond; il est plat dans le fond, et ne commence à devenir très sensible qu’à partir du bord. Dans le voisinage du crochet, ce sinus renferme assez constamment six plis qui, par suite de bifurcation , augmentent quelquefois jusqu’à huit vers le bord. Cette bifurcation se distingue de celle qui est particulière à la division des Térébra- tules à deltidium secteur, en partie parce qu'elle n’a lieu que pour quelques plis, mais plus encore parce que les plis augmentent toujours en largeur. Ils deviennent aussi plats et peu distincts, vers le crochet, caractère qui n’appar- tient pas aux Térébratules vraiment dichotomes. Ce nombre des plis du sinus peut descendre jusqu’à quatre, rarement jusqu’à trois. Le nombre ordinaire des plis latéraux est de sept ou huit. Rarement l’area présente une oreille très allon- gée; et même alors cette oreille n’est que peu sensible. La valve ventrale est deux fois aussi haute que la valve dorsale; elle s'élève d’a- bord perpendiculairement à partir du crochet, atteint ordinairement sa plus grande hauteur précisément au milieu de sa longueur, et retombe ensuite lé- gèrement vers le bord. Les plis latéraux du bourrelet, qui correspond toujours au sinus dorsal, laissent mieux voir cette pente que les plis médians, qui, par suite d’une transposition et d’un dérangement, semblent assez souvent remonter un peu verticalement. Ce bourrelet a toujours un pli de plus que le sinus, par conséquent sept plis vers le front; et ces plis se bifurquent également à l'endroit où les ailes commencent à se séparer distinctement du bourrelet. La plupart du temps les deux plis les plus extérieurs du bourrelet sont bifurqués. Souvent un côté est dérangé, relevé ou abaissé, et l’on a alors ce qu'on nomme une 7°. dissimilis, dimidiata, etc. C’est cependant plus rare pour cette espèce, que pour la 7. alata et pour des Térébratules semblables qui appartien- nent à la division des Concinnées. Il est assez évident, d’après la figure de Fabio Colonna et sa description, que dans son Ænomia triloba lacunosa , il a voulu parler spécialement de cette Té- rébratule, et Langé et Scheuchzer n’ont confondu avec celle-ci aucune autre coquille. Vraisemblablement Linné a voulu réunir sous le nom de /acunosa 152 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N,6;, p. 48.) toutes les Térébratules dont le sinus dorsal se distingue par une surface supé- rieure plissée. Par conséquent, lorsque les naturalistes suédois veulent réduire cette dénomination à la 7, Y'ilsoni, ils n'ont pas le droit d’invoquer pour cela l'autorité de Linné. Cette Térébratule est très commune dans les couches supérieures jurassiques,; elle est, à cequ'il paraît, caractéristique pour cet étage. On la trouve mêlée avec les nombreux coraux qui forment une grande partie de ces couches, et avec les 4m- monites triplicatus, flexuosus, alternans, bifurcatus. Quelques gisements remar- quables en Allemagne sont les suivants : les hauteurs du Lœgerberg et du Randen près de Schaffouse, Fürstenberg, Giengen sur la Brenz, Bœhringen pres de Gœppingen, le Lochenberg près de Bahlingen , Hohenzollern, Neresheim, Wilibaldsburg près d'Aichstedt, les hauteurs de Streitberg, le Staffelberg sur le Mein. Aussi, quoique un peu rare, à Kellheim sur le Danube. Sowerby n’a aucun dessin que l'on puisse rapporter à cette espèce; par con- séquent elle parait manquer dans les couches oolitiques supérieures en Angle- terre. Au contraire, elle se trouve dans la dolomie (magnesian limestone), d'Humberton en Yorkshire, comme le prouvent beaucoup d'individus du ca- binet de Berlin, que M. de Dechen y a déposés. Comme, dans la dolomie, il ne s’est conservé que des moules, on voit mieux sur ces moules la ramification des ovaires que sur les Térébratuies conservées dans le calcaire. Cette Térébratule ne s’est pas rencontrée dans le zechstein allemand; on ne l’a pas encore trouvée jusqu'ici dans d’autres formations. 23. TEREBRATULA #rélobata Münster. P-XV/ Ge 23; Zieten , Würtemb. Verst., pl. 42, fig. 3. Au premier aspect, cette Térébratule semblerait devoir être comprise dans la division des Pugnacées; mais on remarque bientôt une si grande conformité entre elle et la T. lacunosa, que l'on ne peut les regarder que comme très voisines, En observant de plus près, on reconnait qu’à la vérité le bord de la valve ventrale est notablement plus élevé que le milieu ; mais dans la plupart des individus on apércoit depuis le bord frontal une espèce de fracture qui sé- pare en quelque sorte le milieu, du sinus prolongé. Cela prouve une tendance de l'animal à déprimer le milieu plus que le bord , et c’est en quoi consiste précisé- ment le caractère distinctif des deux divisions des Concinnées et des Pugnacées. En outre, ce qui est décisif, dans les dernières, dans les Pugnacées, le sinus descend toujours perpendiculairement sur la surface de la valve dorsale, et ja- mais en formant un angle obtus. La pente ascendante de la valve ventrale de cette Térébratule est, à la vérité, d'abord rapide, mais elle est loin d'être verticale. Bientôt elle devient plus douce et ne dépasse pas 40 degrés. Le bourrelet est saillant dans le milieu, au- (N. 6, pe 49.) DES TÉRÉBRATULES. 153 dessus du bord frontal, et les côtés restent en arrière comme des ailes, de sorte que la coquille paraît divisée en trois parties, comme une feuille de trèfle. L’angle des arêtes cardinales est droit, et même plus grand. Les arêtes cardinales sont, plus de deux fois, plus grandes que les arêtes latérales. Le sinus de la valve dorsale se prolonge au-delà du bord frontal, souvent une fois aussi loin que la longueur de la valve, mais toujours er formant un angle obtus, qui peut at- teindre 110 à 115 degrés, jamais perpendiculairement. Les ailes sont inclinées obliquement au-dessus du sinus. C’est le troisième pli et non le premier qui est le plus élevé, et à partir de là, les ailes s’inclinent, suivant une courbe forte- ment arrondie vers Varea. Cette area n’a ni aréte tranchante, ni oreille très sensi- ble, propriétés qui sont communes à cette espèce et à la 7’. lacunosa. Une plus grande conformité se retrouve encore dans les plis. Il y a six plis dans le sinus, sept sur le bourrelet, dont quelques uns , ordinairement les plus extérieurs, se dichotoment ou se bifurquent à une distance plus ou moins grande du crochet. Sur les côtés s'étendent neuf plis, dont quelques uns se réunissent aussi vers l'origine, sans règle fixe. Cela fait donc à peu près vingt-cinq plis en tout. Longueur (non compris le prolongement du sinus), 100; largeur, 140; épais- seur, 109; largeur du sinus, 0,65 de la largeur totale. Dans les couches jurassiques supérieures, mélée avec la T. lacunosa. Au- dessus d’Amberg; sur les hauteurs de Streitberg; à Wasseralfingen. 2/4. TEREBRATULA plicatilis Sow. PI. XV, fig. 2e Sowerby, pl. 502, fig. 1 (lata); pl. 118, fig. 1. Brongniart, Descr. de Paris, pl. 4., fig. 5. L’angle des arêtes cardinales est presque toujours plus grand qu’un droit. Les arêtes cardinales sont deux fois aussi grandes que les arêtes latérales, et se réunissent avec elles suivant une courbe arrondie; par suite, le contour paraît plutôt triangulaire que pentagonal. T’oreille de l’'area est plate; au moins trois fois aussi longue que large, avec une arête tranchante vers le dos. Des plis très serrés, tout-à-fait simples, en grand nombre, depuis quarante jusqu’à soixante-dix. Longueur, 100; largeur, 130; épaisseur, 65. A une distance de 6 lignes (mesure de Paris), un espace de 6 lignes comprend 18 plis; dans la 7. alata, le même espace n’en comprend que 10 à 12, rarement 14. Le sinus dorsal est large, occupe plus de la moitié de la largeur totale, et contient à peu près 12 plis; le nombre de ces plis oscille entre 8 et 18. La grande largeur de cette coquille, l'angle obtus des arêtes cardinales, la pente très graduée, depuis le milieu de la valve ventrale jusqu'aux bords la- téraux, la distinguent de la 7. octoplicata, qui est plus sphérique. Elle est exclusivement caractéristique de la formation crayeuse, aussi bien du Soc. GcÉoL.—Tom. 3.— Mém. n° 6. 20 154 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N.6, ç. 50.) grès que de la craie compacte. Dans le premier de ces terrains, près d'Essen sur la Ruhr, avec beaucoup de plis; sur la montagne des lis en Savoie (Brong.). Dans le Sussex, en Normandie, auprès de Tœplitz, sur :: Moen, au Sutmerberg non loin de Goslar. 25. TerepraATuLA V’espertilio Brocchi. PI. XV, fig. 25. Encycl. méthod., pl. 245, fig. 1. Brocchi, conchyl. fossile, pl. 16, fig. 10. Elle est à la 7. octoplicata à peu pres ce que la 7. trilobata est à la T. lacu- nosa. Car, dans cette Térébratule aussi, la valve ventrale s'élève un peu vers le bord, etelle devrait, par conséquent, étre comprise parmi les Pugnacées; mais le sinus ne s’abaisse pas perpendiculairement, au contraire, il forme ux angle st obtus , que l'on peut regarder son prolongement comme un appendice ou comme une queue de la valve dorsale. La pente ascendante de la valve ventrale vers le bord est faible, et ne va pas au-delà de 20 degrés, Le crochet se détache; son ouverture est petite. L'area a une oreille faiblement bombée et une arête dorsale tranchante. L'angle des arètes cardinales est droit. Les arêtes cardinales sont petites; la ligne de jonction de leurs extrémités tombe à peu près au quart de la longueur dorsale. Les arêtes latérales sont de la méme longueur que les arêtes cardinales, presque parallèles, et légèrement courbées, principalement vers le front. Les côtés du sinus sont inclinés suivant une courbe doucement arrondie; les plis, disposés tres régulièrement sur tout l'ensemble, se prolon- gent aussi sur les côtés du sinus, et ne deviennent totalement indistincts et plats que tout-à-fait près du bord. Les plis sont fins et peu élevés, absolument sans dichotomie. 10 plis s'étendent dans le sinus, 21 sur chaque côté, 52 plis en tout. Les ailes s’inclinent très doucement vers l'area, cependant chacune suivant une surface plane et non bombée. Longueur, 100; largeur, 105; hauteur, 67; largeur du sinus, 0,61 de la largeur totale ; largeur de la langue ou du fond du sinus, 0,37. C’est une élégante Térébratule quiest caractéristique de la formation crayeuse; ce que prouvent l'abondance et la régularité des plis ainsi que la petitesse de l’ou- verture du crochet. Près de Rouen à la montagne de Sainte-Catherine; Saint- Quirico près de Siene; près de Périgueux. On peut souvent la prendre pour la 7° alata. Le dessin de Brocchi représente l’angle des arêtes cardinales plus obtus et le sinus plus large. 26. Terszrarucza Mantelliana Sow. PE fie. 20: -Sowerby, pl. 537, fig. 3. L'angle des arêtes cardinales est un peu plus petit qu'un droit. Les arêtes car- (N.6, p.s1.) DES TÉRÉBRATULES. 155 dinales sont aussi grandes que les arêtes latérales; celles-ci sont rondes comme le front, et ne sont que peu interrompues par le sinus. Des plis peu nom- breux, tranchants, et augmentant rapidement en largeur dans le sinus, comme sur tout l’ensemble; caractère qui fait promptement distinguer cette espèce de la T. pisum. 15 plis en tout ; 3 à 4 plis sur le sinus. De la grosseur d’un pois. Longueur 100; largeur, 90; hauteur, 6o. On retrouve une forme et des proportions assez semblables, et une quantité pareille de plis dans quelques Térébratules qui sont d’abord tout-à-fait lisses dans le voisinage du crochet; mais sur lesquelles, au-dessous d’un fort anneau d’accroissement , paraissent tout-à-coup des plis ainsi qu’un sinus dent on ne voyait aucune trace auparavant. Les premieres sont abondantes à Hamsey, Sussex ; dans la vallée de Lugo près de Vérone ( collection de Schlottheim). Les dernières viennent d'Angleterre , de Rügen. Dans la marne crayeuse. 27. TEREBRATULA rostrata/ Sow. Î EPSRVPSHe 7 Sowerby, pl. 537, fig. 12. T. pectunculata Schlotth. Léonh. Miner. Taschenb., VIL. pl. 1, fig. 5. L'angle des arêtes cardinales est très aigu; de 70 degrés. Les arêtes cardi- nales sont deux fois aussi longues que les arêtes latérales ; par suite, ces der- nières disparaissent presque tout-à- fait, et la forme extérieure est celle d'un triangle isocèle avec une courte base. Les arêtes se réunissent ensemble suivant une courbe arrondie. Le sinus est peu marqué, rarement élevé au bord vers la valve ventrale. Tous les plis, peu nombreux, mais tranchants et larges, sont simples jusqu’au crochet. La plus grande largeur se trouve bien au-delà du milieu de la longueur, presque au bord. Vingt-trois plis en tout (17-27); quatre plis dans le sinus (2-4). Longueur, 100; largeur, 108 (84-112); hauteur, 60 (45-68). Dans les couches jurassiques supérieures ; à Grumbach près d’Amberg , à Gien- gen sur la Brenz; en Suisse; dans la marne crayeuse du Sussex ; à Galgenberg près d'Hildesheim. On pourrait peut-être réunir à cette espèce la T. ruciformis et la T. acuta Sow., pl. 502. Deux Térébratules de cette section devraient constituer des divisions princi- pales, tant leur forme est différente de celle des autres, sielles ne se trouvaient pas tout-à-fait seules dans ces divisions; jusqu’à ce qu’on en ait trouvé un plus grand nombre de leur espèce, on doit les placer en appendice. 156 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N. 6, p. 52.) 28. TEREBRATULA peregrina n. PI. XV, fig. 28. La valve ventrale est presque plate; elle n’est que très peu élevée dans le milieu. Au contraire, la valve dorsale s'élève beaucoup et forme immédiate- ment au-dessus du crochet un natis caréné qui s’abaisse ensuite uniformément de tous les côtés. Par conséquent, la plus grande hauteur de cette valve se trouve avant le premier quart de sa longueur; celle de la valve ventrale au milieu de la longueur. Le contour de l’ensemble est tout-à-fait circulaire, sans sinus, de sorte que les arêtes cardinales ne se distinguent pas des arêtes latérales. Le profil a la forme d'un cœur, à peu près semblable au profil d’une Vénus; il est fortement recourbé du côté de la valve dorsale, il l'est peu du côté inférieur. Les arêtes cardinales forment un angle obtus de 115 degrés. T’area est trés courte ; elle a une arête tranchante du côté du dos et une oreille peu élevée. Le crochet est recourbé et l'ouverture qui est très petite se trouve cachée. Les plis, simples, tranchants, etaugmentant rapidement en largeur, s’abaissent vers les côtés, suivant une courbe plate et allongée; ils viennent, à partir des deux valves, se réunir au bord sous un angle tres aigu ; ce bord est par conséquent très tranchant et fortement dentelé par l'extrémité des plis. Trente-cinq plis couvrent la surface, entre eux s'étendent des anneaux d’accroissement extréme- ment fins. Longueur, 100; largeur, 100 ; épaisseur, A5: C'est une Térébratule extraordinairement grande, de plus de deux pouces de Paris de diamètre, d’une très petite hauteur par rapport à sa longueur. Par suite elle parait très plate. De Châtillon près de Die (Drôme); peut-être est-ce une Orthis? Les collections de M. Puzos et de M. Deshayes en contiennent de beaux exemplaires. D'autres Térébratules, avec une valve ventrale plate, n’ont aucun pli simple, et ont Les côtés du bord cardinal de la valve ventrale disposés suivant une ligne, qui est en même temps la plus grande largeur de la coquille, comme la 7°. trun- cata ou la 7. gracilis; mais il ne se trouve dans toute la division des Térébratules plissées, aucune autre espèce dont la valve dorsale surpasse autant en hauteur la valve inférieure. Le dessin de Sowerby, pl. 277, fig. 5 (7. dimidiata), pourrait donner une id éeassez juste du contour et de la division des plis sur la valve ventrale qui est plate. 29. TEREBRATULA Z'heodori Schlotth. PI. XV, fig. 20. Catalog., p. 63. 11. Zieten, Würt. Verst., pl. 43, fig. 2 (T. acuticosta). Les arétes cardinales s'étendent en ligne droite sur toute la largeur, ou, en (N.6, p.55.) DES TÉRÉBRATULES. 157 d’autres termes, l'angle des arêtes cardinales est de 180 degrés. C’est très rare dans cette division des Térébratules. Cette ligne cardinale forme en même temps la pius grande largeur de la coquille. A partir de là, les arêtes latérales conver- gent à peu près en angle droit,et sont coupées, avant de se réunir, par une arête frontale de la même grandeur qu’elles. La surface des deux valves est couverte de plis très tranchants; ils sont plus hauts que larges, ce qui fait paraître leurs in- tervalles très profonds. Trois ou quatre plis s'étendent dans le sinus; six, rarement huit plis sur chaque côté. Le sinus n’est pas visible vers le crochet; il ne l'est que vers le milieu, caractère qui distingue essentiellement cette Térébratule des Del- thyris. Tous les plis, aussi bien dans le sinus que sur les côtés, sont absolument simples, par conséquent ils augmentent assez en hauteur et en largeur. L’area est aussi large que la charnière; elle est couverte de stries d'accroissement fines et horizontales, et a un bord tranchant vers le dos. Cependant sa hauteur est très faible. Dans l'ouverture du crochet, qui n’est jamais recourbé, se trouve un del- tidium très marqué; séparé d’abord, il a bientôt ses deux moitiés réunies, et elles entourent alors presque entièrement louverture. Les parties intérieures de l'animal paraissent se concentrer spécialement dans le milieu de la valve ventrale; en effet l'épaisseur de ce milieu augmente avec la largeur ; elle décroit vers le bord et diminue bien plus rapidement encore vers les côtés qui par suite paraissent ailés. L’épaisseur et la largeur augmentent dans le même rapport, il n’en est pas de même de la longueur. Les petits ou jeunes individus sont par suite plus plats et moins larges que les grands. Longueur. . . . . 100; largear, 130; hauteur, 80; largeur du sinus, 0,48. Pour les jeunesindividus. 1003 — 00 O0! — 0,90. Dans la marne du lias, au monastère de Banz sur le Main et à Boll, à Heinin- gen et Reichenbach près de Goppingen en Souabe. Schlottheim a donné à cette espèce le nom de M. Théodori, très versé dans la connaissance des fossiles de Banz, et de qui il avait recu pour la premiere fois cette Térébratule. Le nom employé par Zieten est postérieur et n’a été counu que postérieurement. II. DICHOTOMÆ. Bifurquées. Trois caractères se réunissent pour distinguer essentiellement et d’une manière précise cette division d'avec toutes les autres. Un deltidium toujours secteur, la bifurcation ou la dichotomie des plis, la continua- tion des plis, sans qu'ils s’effacent sensiblement, Jusqu'au sommet du crochet. Si l’un de ces caractères est moins saillant et moins distinct, la pré- sence des autres sert aussitôt à le faire découvrir. Les plis sont disposés 158 . CLASSIFICATION ET DESCRIPTION CN. 6, p. #4.) comme des rayons autour du crochet qui ressemble à un demi tube recourbé. et ils se cachent, au sommet de la valve ventrale, dans le bord cardinal, en restant toujours distinctement séparés. Ces plis augmentent considérablement. en nombre à mesure qu'ils se prolongent vers le bord, mais peu ou pas du tout en largeur. fs sont rarement tranchants et en forme de toit, mais la plupart du temps arrondis, avec des côtés verticaux. Jamais, dans ces Térébratules, le bord n'est plus élevé que le milieu. Elles ont en général peu de tendance à s'étendre en largeur ou à former des ailes; par suite aussi le sinus est rarement profond, souvent mème il est imperceptible. Le crochet est toujours recourbé du côté de la valve ventrale, et là il est entouré par le deltidium, sur à peu près le quart de son contour. Ce deltidium, quoique séparé d’abord, est pourtant rejoint dans toute son étendue, et une ligne fine de séparation laisse quelque- fois apercevoir qu'il se compose originairement de deux parties réunies dans le milieu. 1. TEREBRATULA subsünilis Schlotth. PL XVI, fig. 1. Schlottheim Petrefactenkunde, p. 264. (T. grafiana n.) Elle a une très grande ressemblance avecla T. /acunosa, et réunit ainsi parun passage presque insensible les deux divisions différentes auxquelles ces espèces appartiennent. Cependant les caractères par lesquels elles se distinguent sont trop précis pour que l’on coure risque de les confondre. La forme générale de cette Térébratule est celle d’une Concinnea. Le bord de la valve ventrale est considérablement plus bas que le milieu ; assez souvent la plus grande hauteur se trouve même avant le milieu de la longueur, Les côtés tombent assez rapidement vers le bord; plus rarement, et seulement dans les grands individus, ils s’abaissent si doucement qu'on pourrait les regarder comme ailés. Le bourrelet est large , bombé, et peu séparé des côtés. L’angle des arêtes cardinales est aigu, jamais droit, ordinairement de 80° (70-90). Le crochet est recourbé presqu’en demi cercle et entouré de forts plis. Souvent aussi l'ouverture est-elle presque totalement cachée. L’area est peu séparée du dos; on remarque dessus des anneaux d’accroissement, ainsi que des plis lon- gitudinaux, et elle passe à la valve dorsale par une courbure tout-à- fait arrondie. L’oreille est trés plate, large, et s'élève très peu. Les arêtes cardinales surpassent les arêtes latérales de moitié, en longueur ; ces dernières s’inclinent rapidement l'une vers l'autre suivant une courbe arrondie, de sorte qu’elles se réuniraient à angle droit devant le front, si cet angle n'était pas tronqué par l’arète frontale. Le sinus est large et plat, avec des plis tranchants, en forme de toit. Tels sont aussi (N. 6, p. 58.) DES TÉRÉBRATULES. 159 les plis des ailes qui s’inclinent assez rapidement vers l'area avec une courbure uniforme. La bifurcation des plis parait aussi bien dans le milieu et au bord qu’au crochet; elle ne semble suivre aucune règle générale. Tantôt elle est plusabon- dante dans le milieu, tantôt sur les côtés; cependant elle paraît moins fré- quente au bord; c'est bien une véritable bifurcation et non pas une interpo- sition d’un pli, d’abord plus délié, entre deux plus grands. Au bord on compte trente-trois plis (31-40), dont neuf ou dix sont placés dans le sinus (9-13); tout pres et autour du crochet même, il n’y a que dix plis, dont quatre seulement descendent plus tard dans le sinus. Longueur, 100; largeur, 104; hauteur, 69 ; largeur du sinus, 0,65 de la largeur totale. Dans les couches jurassiques supérieures, réunies à la 7°. lacunosa. Abondantes prés d’Amberg, près de Heiligenstadt, et au-dessus de Streitberg. L'abondante et constante dichotomie des plis, le natis fortement cannelé vers la charnière par les plis, et l’angle aigu des arêtes cardinales la distinguent par- faitement de la 7° lacunosa. Certains grands individus deviennent très analogues à la 7. plicatella Sow., cependant ils s’en distinguent encore facilement par le caractere particulier à toutes les Térébratules de la division des Dichotomées, et ensuite par le manque d’une oreille courte, verticale, courbée en des- sus en forme de demi-cercle. Les individus d'Amberg sont pour la plupart sili- cifiés, longs ordinairement d’un pouce, quelquefois d’un pouce et demi. Quelques individus plus petits sont moins larges, et laissent apercevoir plus distinctement la dichotomie qui est plus serrée , ainsi quele deltidium secteur au-dessous du cro- chet recourbé. 2. TEREBRATULA oblonga Sow. 5 DA CNE DE E Sowerby, pl. 535, fig. 4, 5, 6. Plus longue que large. La valve ventrale s'élève peu ; sa surface ne s'incline pas non plus beaucoup vers les côtés , de sorte qu'en général elle ne parait que peu bombée. Vers le bord, la valve ventrale tombe si bas qu’elle empiète véri- tablement sur la valve dorsule. Aussi la valve dorsale n’est pas du tout creusée, mais une carène (carena), devenant toujours de plus en plus large et de plus en plus plate, se prolonge depuis le crochet jusqu’au bord. Les ailes latérales tombent ra- pidement des deux côtés vers l’area. Le crochet est droit et détaché, peu ou pas du tout recourbé et entouré à moitié par les plis. L’avea est horizontale, lisse, avec une arête tranchante vers le dos. La charnière de la valve ventrale se détache aussi un peu et présente une area étroite. Les arètes cardinales de cette valve se réunissent en un angle si obtus, qu'elles paraissent presque en ligne droite, et par suite donnent à la valve ventrale, considérée isolément, la forme d’un rec- tangle un peu allongé. Le deltidium est large, quoique secteur, avec une ligne 160 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION - (N: 6, p. 56.) de séparation distincte dans le milieu. L'angle des arêtes cardinales est très aigu, de 5o°. Les arêtes cardinales sont plus longues que les arêtes latérales. Celles-ci, peu ou pas du tout courbées, s'inclinent lune vers l’autre en formant un angle aigu qui est tronqué par le front, de méme largeur qu'elles. Au bord viennent se terminer vingt-six plis; au crochet il n’y en a que seize. La dicho- tomie a lieu principalement dans la moitié supérieure. Longueur, 100; largeur, 80; hauteur, Go. Le dessin etla description de Sowerby s'accordent si exactement pour les parties essentielles avecles coquilles d'Allemagne, que l’on ne peut guere reconnaitre dans ces Térébratules une autre espèce que celle qu’il a figurée. La forme générale, l'area horizontale, le deltidium secteur si distinctement partagé, l'aspect tronqué au front, sont tout-à-fait conformes au dessin , de même que le dos caréné et non enfoncé. Au contraire, on ne voit rien de l’empiétement et de l'ascension de la valve ventrale sur la valve dorsale, caractère qui, quoique peu important, ne manque jamais dans les individus d'Allemagne. Les individus de Sowerby sont du grès de la formation crayeuse, à Farrington, et près de Sandgate dans le comté de Kent. Les Térébratules allemandes de cette espèce se trouvent au con- traire et assez souvent dans les couches supérieures du lias, au Rautenberg pres de Scheppenstedt , etauprès de Schandeloh non loin d'Hildesheim. La nature, pour ainsi dire renversée, de cette Térébratule, avec le dos caréné et la valve ventrale enfoncée, ce qui arrive très rarement pour les Térébratules plissées , la rend particulièrement digne de remarque. 3. TEREBRATULA orbicularis Sow. PLEXVE hes09: Sowerby, pl. 535, fig. 3; fig. 1 et 2, T. flabellula et furcata. Plus longue que large. La plus grande largeur se trouve au-delà du milieu. La valve ventrale est convexe d’abord, atteint sa plus grande hauteur avant le milieu de la longueur, et s'abaisse ensuite doucement, mais profondément vers le bord. Les plis tombent suivantune courbe très plate surlescôtéset s’y réunissent, à partir des deux valves, sous un angle aigu. La valve dorsale atteint aussi sa plus grande hauteur dans la premiere moitié, et présente un sinus très peu prononcé. Le cro- chet se courbe, suivant un angle droit et arrondi, à partir de la valve dorsale vers le haut, et il est entouré jusqu'a l'ouverture par les plis tranchants, comme par des rayons. L'angle des arêtes cardinales est très aigu ; il s'élève à peine au-des- sus de 50 degrés. L’area est lisse, mais avec une arète horizontale à la partie su- périeure, et une arête formant une courbe concave vers le dos. Les plis sont extrémement tranchants et bifurqués; ils ne le sont qu’à l’origine, et dans la pre- mière moitié principalement, peu et rarement vers le bord. Par conséquent ils augmentent en largeur dans les grands individus, il n’y a que les petits ou les (N.6,p 87.) DES TÉRÉBRATULES. 161 jeunes qui laissent apercevoir des plis également larges , et par suite la dicho- tomie, jusque près du bord. Dans les grands , on compte 32 plis au bord (24-38), mais seulement 14 au crochet. Les arêtes latérales et le front se réunissent, sui- vant une courbe continue, qui diffère à peine d’un demi-cercle. Longueur, 100; largeur, 90; hauteur, 61. Très abondante dans l’oolite inférieure , près de Bath. Sowerby dit aussi dans le lias. M. de Dechen l'a trouvée en grande quantité dans une carrière ouverte dans l’oolite, à 2 milles anglais de cette ville, et l’a déposée dans le Cabinet de minéralogie de Berlin. A Weingarten près de Weissenburg, dans un grès brun ferrugineux, qui vraisemblablement appartient aux couches Jjurassiques in- férieures, au-dessus du lias. 4. TEREBRATULA spinosa. PL XNI ts. A. Knorr, P. II, :, pl. 2. IV, fig. 4. Espèce assez sphérique, fortement bombée. Cependant la largeur surpasse toujours la longueur, et quelquefois notablement La valve ventrale s'élève ra- pidement à partir de la charnière, suivant une courbe roide, alteint sa plus grande hauteur avant le milieu de la longueur, et tombe alors plus doucement , et avec une courbure uniforme vers le front. Vue du côté du front, la coquille présente dans son contour un demi-ovale très régulier, par conséquent les plis latéraux tombent presque verticalement vers le bord; la coquille est peu ailée. Le crochet est toujours si fortement recourbé, qu'il ne laisse que rarement voir l'ouverture et le deltidium secteur, qui est au-dessous et très large. L’'area est petite, à peine a-t-elle une oreille; elle présente ordinairement de forts anneaux d’accroissement, et pas de plis. Les arêtes cardinales se réunissent, au crochet, suivant un angle droit; elles sont deux fois aussi longues que les arêtes latérales qui sont arrondies, et de la même longueur que le front. Ta valve dorsale est plate, et atteint aussi sa plus grande hauteur avant le milieu de la longueur. Elle s'enfonce vers le bord en formant un sinus très plat, avec des côtés tres dou- cement inclinés, de sorte que les plis ne sont nullement dérangés par cet en- foncement. Les ailes latérales tombent rapidement vers l’area; effectivement, les deux valves à l’origine diffèrent peu en hauteur. Les plis se dichotoment d’une manière extraordinairement forte; par suite on les voit à peine plus larges au bord qu’au crochet. Ils sont beaucoup plus larges que hauts, et arrondis à leur partie supérieure. Leur accroissement en nombre ne vient pas tant d’une bifurca- tion (comme dans les 7. oblonga;, orbicularis,lacunosa), que del'interposition d’un nouveau pli dans l'intervalle de deux autres. Le nouveau pli atteint aussitôt la largeur des anciens. Par conséquent il n’est pas possible, à cause de cet accroisse- ment rapide, de préciser le nombre des plis. Ordinairement il y a 15 à 18 plis à l'origine du crochet, et environ 4o au bord, le plus souvent3/; rarement plusde 50. Soc. GÉoL. — Tom. 3. —Méim. n° G. 21 162 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N 6, p. 58.) Sur le fond du sinus, on voit 8 à 10 plis. Sur tous les plis s'élèvent de temps en temps de petites épines, à des distances de plus en plus grandes les unes des autres ; ce sont évidemment des saillies du pli vers le bord, qui demeurent isolées par suite de l'accroissement. Cependant ces épines paraissent sortir de l’intérieur du pli,;et on en voit déjà la trace au-dessous de la valve, long-temps avant qu’elles deviennent saillantes. Elles sont aussi brunes, cornées et brillantes , tandis que la valve est blanche et mate. On ne remarque à leur pointe aucune ouverture. Seraient-ce les rayons des branchies qui seraient ainsi saillants? Longueur, 100 ; largeur, 112 (107-118); hauteur, 71 (67-78). Cette Térébratule remarquable est abondante dans les couches jurassiques inférieures , au-dessus du lias. Celles de Muttenz près de Bâle étaient déjà très connues des anciens pétréfactologues. Elles se trouvent pareillement à Blomberg près de Fürstenberg, au Wartenberg, à Schweinsmüuhl près de Rabenstein, à Kasendorf près de Thurnau, au Stuifenberg près de Gœppingen, près de Gien- gen. Réunies en grande quantité près de Venne , au nord d’Osnabrück (collection du Collége ). En France , dans l’oolite ferrugineuse de Croizeville et de Moutiers près de Caen ; à Ranville près de Caen, où , d’après l’assurance de Defrance (Diet. d’hist. nat.), les épines sont longues de 6 lignes. À Saint-Perine près de Falaise. En Angleterre, dans loolite inférieure de Dundry (cabinet de Berlin). Sowerby ne l’a pas figurée. La grandeur de cette espèce est resserrée entre des limites étroites ; elle atteint de 1/2 à 3/4 de pouce de longueur, et rarement davantage. 5. TEREBRATULA senticosa. PI: XVI, fig..5. Zieten, Würtemb. Verst., pl. 44, fig. 1 Espèce tres voisine de la 7. spinosa, garnie comme elle, et aussi fortement qu'elle, d'épines pointues; seulement sa forme aplatie et sa faible hauteur la font facilement distinguer comme espèce particulière. La valve ventrale, aussi bien que la valve dorsale, ne s'élèvent que très peu , et s'étendent bientôt de tous les côtés, de sorte qu'en se réunissant elles forment un bord très tranchant. La valve dorsale est un peu plus haute, et présente à son origine une carène plate et large. Le crochet n’est que rarement recourbé; la valve ventrale enfonce dedans une pointe qui cache souvent le deltidium. Les arêtes cardinales se réunissent sous un angle très aigu, de bo degrés, et mème moins. L’area a une oreille plate ; elle est couverte de plis fins longitudinaux, comme les valves. Les arêtes cardinales vont jusqu'au milieu de la longueur; les arêtes latérales et le front forment une courbe continue. On ne remarque sur les plis nombreux et arrondis aucun accroissement en largeur dans leur prolongement; ils se divisent, particulièrement sur les côtés, comme des vei- (N. 6, p. 59.) DES TÉRÉBRATULES. 163 nes. Souvent il reste dans le milieu seulement 3 ou 4 plis, tout-à-fait sans di- chotomie, depuis le crochet jusqu'au bord, ce qui est très frappant. Très sou- vent aussi les plis sont tout-à-fait dérangés, affaissés et contrariés dans leur pro- longement; phénomène que cette espèce de Térébratule a seule encore présenté jusqu'ici. Quelquefois cela ressemble à un vrai croisement des plis. Les épines sont saillantes , d’une longueur notable, brunes, brillantes et lisses; mais dans les individus dégagés de leur gangue, elles sont bientôt brisées, et l’on ne voit plus sur les plis que les alvéoles dans lesquelles elles étaient enfoncées. Longueur, 100; largeur, 89; hauteur 48. La longueur est toujours plus grande que la largeur ; et la hauteur, même dans le premier quart, n’est pas la moitié de la longueur. Dans le milieu et plus près du bord, cette hauteur est encore beaucoup plus faible, Les individus de 3/4 de pouce sont déjà très grands; ordinairement la lon- gueur ne va guère au-delà de 1/2 pouce ; beaucoup sont encore plus petits. Dans les couches jurassiques inférieures , au-dessus du lias, à Grumbach près d’Amberg. G. TEREBRATULA substriata Schlotth. PI. XVI, fig. 6. Zieten, Würtemb. Verst., pl. 44, fig. 2 (striatula). Elle est plate, et, à l'exception du crochet, presque ronde. Les plus grandes de- viennent plus longues; cependant ordinairement la largeur diffère peu de la longueur. La valve ventrale ne s'élève presque pas; elle s’abaisse vers les côtés et forme vers le front un bourrelet qui ressemble à une grande vague, dans la direction de la longueur. Ce bourrelet devient de plus en plus large; il est très plat, mais cependant distinctement retroussé. Vers la charnière, cette valve est limitée brusquement et n’a aucune oreille sur les côtés. T’angle des arêtes cardi- nales est, sauf de rares exceptions, toujours plus petit qu'un droit ; cependant il ne descend pas au-dessous de 80 degrés. Le crochet est droit, non recourbé, et son ouverture parait considérable, parce que le deltidium est non seulement secteur, mais même séparé; il y a un tres grand nombre d'individus dans lesquels les deux ailes du deltidium ne se sont pas réunies, ce qui fait que la base de l'ouverture va jusqu’à la valve ventrale, Dans les grands individus, le deltidium a ses deux parties réunies ensemble, et sépare tout-à-fait l'ouverture de la charnière. L'area est petite, avec un bord courbé, des plis longitudinaux et des anneaux d’accroissement , mais sans oreille. C’est seulement un recourbe- ment de la valve dorsale. Cette dernière s'enfonce dans le milieu et présente un sinus plat, qui prolonge sensiblement, en avant des côtés, le bord le plus exté- rieur du front. Les plis fins qui couvrent les valves divergent à partir du crochet, d’une manière très élégante. Aucun pli isolément ne devient plus large ; mais 164 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N. 6,p. 60.) des plis fins paraissent se prolonger entre les grands, et augmentent leur nombre très rapidement. Longueur, 100; largeur, 88; hauteur, 40 (37-43). Le prolongement du front, l'absence d'extension en forme d'oreilles de la valve ventrale, distinguent essentiellement cette Térébratule de la 7! striatula Mantell, Sow., qui, à cela près, lui ressemble beaucoup. Elle se trouve en abondance dans les couches jurassiques les plus élevées et dans beaucoup d'endroits. A Schefloch près d'Amberg , sur les hauteurs de Mug- gendorf près d'Heiligenstadt , dans les grandes carrières d’Aue sur lAltmühl et prés de Kellheim même; à Mühlheim près de Tuttlingen sur le Danube, à Gruibingen pres de Boll, sur le Randen , au Lägerberg. On l'a aussi trouvée dans le Muschelkalk de Tarnowitz (collection de Schlottheim-). 7. TEREBRATUr A (Defrancii, Brong.) striatula Mantell, Sow. PI. X VI, fig. 7. T. Münteri Schlott. Catalog. p. 64, n. 50, et Collection. Mantell, Geo. of Sussex, pl. 25, fig. 7, 8, 12. J Sowerby, pl, 536, fig. 3, 4, 5. Phillips, Geol. of Yorkshire, pl. 2, fig. 28. Cette Térébratule a une ressemblance frappante avec la Térébratule vivante T. caput serpentis, tellement que lou pourrait ne les regarder toutes les deux que comme des variétés d’une même espèce. Cependant la 7. striatula demeure con- stante dans ses caractères, qui paraissent suffisants pour établir deux espèces. Il est plus difficile de trouver des différences notables avec la 7°. Defrancir, et vrai- semblablement ces deux espèces devront être réunies comme semblables. Alors le dernier nom ayant la priorité devra être préféré. La forme est celle d’un pentagone très allongé. La valve ventrale s'élève peu et atteint sa plus grande hauteur au-dessus du natis. Ellese maintient à cette hau- teur sans presque s’abaisser jusqu'aupres du bord. Ses côtés se rencontrent sous un angle tres aigu vers la charnière; la, à droite et à gauche du natis et immé- diatement au-dessous du deltidium, ils laissent apercevoir chacun wn petit prolon- gement, deux oreilles qu'a bien représentées Sowerby, toujours si exact dans ses dessins, et que Phillips a figurées encore mieux et d’une manière plus marquée. Ce petit prolongement distingue d’une maniere claire et précise cette Térébratule de la 7°. substriata, qui, sauf cela, lui ressemble beaucoup. Les arêtes cardinales se réunissent sous un angle très aigu, à peu pres de 55°. Dans la 7°. caput serpentis cet angle est presque droit. Les arêtes cardinales vont jusqu’au milieu de la longueur et sont plus grandes que les arêtes latérales qui se prolongent assez en ligne droite et sans courbure marquée. Elles sont plus longues que le front, qui tronque leur angle de jonction. La ligne frontale est courbée dans le milieu (émarginée), par conséquent elle n’est pas prolongée en avant. Cette courbure correspond à un (N. 6, p. 61.) DES TÉREBRATULES. 165 sinus étroit et à peine visible de la valve dorsale; la valve ventrale présente aussi, au bord , un enfoncement tres profond , où au moins elle ne présente jamais un bourrelet, comme la T. substriata. Le crochet est détaché,souvent assez long, avec un deltidium secteur, d’abord séparé, mais bientôt se réunissant avec l’âge. La ligne de séparation des deux ailes est toujours visible, quoiqu’elles soient réunies. L’area n’est qu'une courbure arrondie de la valve dorsale, avec des stries formées par des plis et sans oreille. La valve dorsale est faiblement et largement carénée, elle s'élargit bientôt en tombant uniformément vers les côtés et vers le front. La surface des deux valves est couverte d’une grande quantité de plis fins ou de stries qui n'augmentent jamais en largeur, mais qui, lorsque l'intervalle qu'ils doivent couvrir devient plus grand , recoivent aussitôt entre eux de nouveaux plis. 14 plis entourent le crochet, mais ce nombre augmente bientôt de près du double. À une distance de 10 millimetres du crochet on compte 29 plis sur une lar- geur de 5 millimètres. Dans la T. caput serpentis, dans cette largeur, et à cette distance du crochet, il n’y a que 14 plis, et il y en a 11 autour du crochet. Longueur, 100 ; largeur, 54 ; hauteur, 41, et encore n'est-ce que dans le pre- mier quart. Largeur du sinus 0,40 de la largeur totale. Elle à ordinairement environ un pouce de longueur et 3/4 de pouce de largeur. Cette Térébratule est caractéristique de la formation crayeuse, cependant elle l’est plutôt de ses couches inférieures. Elle se trouve dans le Sussex et dans le York- shire. A Faxoé dans l'ile de Seeland (7. Hünteri). Près de Bochum en Westphalie. 8. TEREBRATULA Defrancii Brongniart. PI. XVI, fig. 8. Brongniart, Descr. de Paris, pl. 3, fig. G. Nilsson, Petrif. Suec. , pl. 4, fig. 7. Encycl. méth., pl. 241, fig. 2. Elle a près de 2 pouces de longueur, et elle est couverte d’une grande quantité de plis fins ou stries. Autour du crochet il y en a 45, à une distance de 10 milli- mètres du crochet un espace de 5 millimètres n’en contient que 23, tandis que la T°. striatula dans les mêmes conditions en laisse apercevoir 29. C’est une différence qui n’est d'aucune importance à cause de la grande division et du grand accroissement des stries. Le crochet est détaché; il est fermé par un deltidium plat, partagé dans le milieu par un fort sillon. Le bord de la valve dorsale forme vers le deltidium un petit bourrelet à arêtes très tranchantes, plat en dessus. On le remarque moins dans la T. striatula, parce qu’elle est plus petite, et que par conséquent elle laisse apercevoir moins distinctement cette partie. Il en est de même des deux oreilles de la valve ventrale dont l'oreille gauche (le crochet étant tourné en dessus ) descend plus profondément vers l’arête cardinale que l'oreille du côté droit. Pour tous les autres caracteres la description ne serait qu'une répétition exacte de celle de la T, striatula. Le sinus aplati de la valve dorsale est quelquefois 106 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N. 6, p.62.) un peu plus visible, mais il est difficile qu'il soit aussi visible et qu’il se prolonge aussi loin vers le crochet que le montre la fig. de Nilsson. Ce qui est plus impor- tant, c'est que Nilsson dit que cette Térébratule est toujours inégale, que le côté gauche de la valve ventrale est un peu plus large que le droit. Dans le fait, l’arête cardinale descend un peu plus bas du côté gauche que du côté droit. C’est exactement la même chose pour la Ÿ. Muünteri (striatula) de Faxoé. La figure de Brongniart ne laisse pas apercevoir cette inégalité si peu propre à une Térébra- tule. Cette inégalité est-elle bien constante? Longueur, 100; largeur, 70; hauteur, 42. Dans la craie blanche près de Meudon, près de Rouen. En Scanie, dans le grès de la craie à Mœrby, Balsberg, Ignaberga. 9. TEREBRATULA chrysalis Schlotth. PI. XVI, fig. 9. Faujas, Montagne de Saint-Pierre, pl. 26, fig. 9. Tres petite espèce, qui ordinairement n’a pas plus de 3 lignes, et qui en a ra- rement 4. Elle est longue et étroite, et ne commence à augmenter sensiblement en largeur que depuis le milieu. La valve ventrale atteint sa plus grande hauteur au natis même; ce natis cache sa base dans l'ouverture remarquablement grande de la valve dorsale, de sorte que dans les jeunes individus, la réunion du del- tidium , d’abord séparé, ne peut avoir lieu. À partir du natis, la valve tombe uniformément de tous les côtés sans bourrelet. Elle est munie de deux oreilles eatrémement grandes sur lesquelles se continuent les plis granulés. Le crochet n’est pas recourbé ; la grande ouverture x mème sa bouche tournée un peu du côté du dos. L’area est assez tranchante vers le dos, concave et pourvue d'une oreille plate. L'angle des arétes cardinales est extrémement aigu, de 58° dans les petits individus, de 65 dans les grands. Les arêtes cardinales se prolongent jusqu’au-delà du milieu de la longueur, et les arêtes latérales se réunissent avec le front, suivant une courbe arrondie et continue. Sur la valve dorsale, qui tombe aussi uniformé- ment de tous les côtés, on ne trouve que rarement entre les plis la trace d’un sinus. Les plis sont tranchants et élevés, cependant plus étroits que leurs intervalles. Ils sont élégamment coupés en travers et granulés par de forts anneaux d’ac- croissement. Leur augmentation vient de l’interposition de plis plus fins dans les intervalles des premiers, et souvent ces nouveaux plis paraissent être tout-à- fait indépendants des plis plus anciens. On compte vingt-trois à vingt-huit plis au bord, sur une longueur de deux lignes et demie. La plus grande largeur se trouve un peu au-delà du milieu, la plus grande hauteur au natis. Longueur, 100; largeur, 65; hauteur, 55. Dans la marne crayeuse de la montagne de Saint-Pierre, pres de Maëstrich. Le docteur Philippi l’a aussi trouvée dans la craie, au Capo Passaro en Sicile CN. 6, p. 65.) DES TÉRÉBRATULES. 167 Dans ces individus le sinus, toujours étroit, est un peu plus distinct; il se pro- longe entre deux forts plis ou deux côtes jusque dans le crochet, et paraît par conséquent établir un passage, de cette forme à celle des Loricatées. 10. TEREBRATULA flustracea Schlotth. Catalog., p. 65, n. 62. Petite Térébratule qui n’a que 3 lignes, et qui est très voisine de la 7. sub- striata. Elle est d'abord tout-à-fait ronde, mais elle devient successivement plus longue. La valve ventrale atteint sa plus grande hauteur dans le milieu et tombe uniformément de tous les côtés. Elle n’a pas d'oreille. Le crochet est un peu courbé et l'ouverture extrémement pétite. L’area manque, L’angle des arêtes cardinales est droit. Les arêtes cardinales ne vont pas tout-à-fait jusqu’au milieu de la longueur. Les arêtes latérales et le front se réunissent suivantune courbe arrondie. La valve dorsale n’est pas carénée, mais laisse apercevoir distinctement un sinus qui dépasse un peu le milieu de la longueur. Cependant ce sinus entraine souvent en bas un côté tout entier et rend les deux moitiés inégales. Les plis fins qui couvrent la surface supérieure des valves ne se dichotoment pas beaucoup et augmentent visiblement en largeur. L'augmentation a lieu aussi par une bifurcation réelle, et non pas par l’interposition de plis plus fins entre de plus grands. On compte à une distance de 6 1/2 millimètres ou 3 lignes du crochet, 36 plis, et à peu près 10 à 12 plis a l'origine. La T. substriata serait couverte de près de 3 fois autant de plis. Longueur, 100 ; largeur, 80; hauteur, bo. On la trouve fortement attachée à des tiges de coraux dans les carrières de Faxoë dans l’île de Seeland. 11. TEREBRATULA gracilis Schlotth. BERNIE re Petrefactenkunde, p. 270. Schlotth. Leonhard, Min. Taschenb., VII, fig. 3. Sowerby pl. 536, fig. 2 (rigida). Petite Térébratule presque tout-à-fait ronde, avec la valve inférieure plate. Ce- pendant il n’y a que les 3/4 du contour qui soient arrondis régulièrement; la partie supérieure se termine en une pointe émoussée. La valve ventrale est non seu- lement tout-à-fait plate, mais elle est même sensiblement enfoncée dans le milieu , et se relève ensuite sur les bords. Le crochet est assez rarement re-- courbé ; l'ouverture qu'il entoure est extrémement petite, de mème que l’area qui n’occupe pas un quart des arètes cardinales. L’angle des arêtes cardinales est un peu plus grand qu’un droit; ces arêtes se courbent ensuite à par- tir du milieu, complétement en cercle. La valve dorsale est carénée sans sinus. Les deux surfaces sont couvertes de plis peu nombreux, mais fortement sail- lants, arrondis en dessus, et granulés par suite de la découpure qu'y forment les 168 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION CN. 6, p. 64) anneaux d’accroissement; cependant ces granulations ne sont ni aussi élégantes, ni aussi grandes, ni autant en forme de perles que dans la 7° chrysalis. I y a 9 plis autour du crochet, 36 au bord, à une distance de 3 lignes 3/4. L’augmen- tation a lieu par l'interposition d’un ou bien de deux nouveaux plis plus fins dans l'intervalle des grands. Au bord ils augmentent tous en largeur et diminuent en hauteur. Leur nombre est faible en comparaison de celui des autres Térébratules dichotomées. Longueur, 100; largeur, 94; hauteur, 32. Dans la craie blanche, au Stubenkammer dans l'ile de Pügen, à Norwich en Angleterre. 12. TEREBRATULA pectita SOw. BESCVIE ra ee Sowerby, pl. 13, fig. r. Brongniart, Descr, de Paris, pl. 9, fig. 3. Nilsson, Petrif. Suec. pl. 4, fig. 9. Le contour de cette Térébratule est un pentagone avec deux côtés plus grands que les autres et parallèles, qui sont formés par les arètes latérales. A l'extrémité supérieure de ces arètes latérales paralleles, se trouve immédiatement l’area qui se prolonge en une ligne presque droite contre la valve ventrale. Les arêtes cardi- nales l'entourent d’un bord tranchant du côté de la valve dorsale. Les deux arêtes se réunissent en dessus à angle droit. L'area forme par conséquent un triangle rectangle horizontal, qui occupe un quart de la largeur de la coquille. Ta valve ventrale atteint sa plus grande hauteur au-dessus du natis, et tombe ensuite avec une courbure très douce vers le bord et les côtés. La valve dorsale se courbe vers le crochet, cependant pas notablement. Vers le front, elle est {argement carénée, avec une surface plane en dessus, qui, au bord, devient un sinus plat. Les côtés tombent rapidement vers le bord. Les valves sont couvertes d’un grand nombre de plis arrondis, avec des intervalles un peu plus larges qu'eux. Autour du crochet il y a 14 plis, dont 4 appartiennent au sinus qui se montre plus tard. A une distance de 6 lignes, il y a 48 plis au bord, dont 8 dans le sinus. L’augmen- tation a lieu par bifurcation. Longueur, 100; largeur, 100; hauteur, 69; largeur du sinus, 0,40 de la lar- geur totale. Dans le dessin de Niisson , la base de l’area fait un angle notable au sommet de la valve ventrale. La figure de Brongniart présente cet angle moins sensible ; elle montre la base presque tout-à-fait en ligne droite. Vraisemblablement cette rupture de la base de l'area est un peu trop grande d'apres Nilsson. Il pense aussi que Brongniart ne fait pas assez ressortir, sur la valve dorsale, la surface plane dont parle Sowerby. Mais cette surface est tres étroite, et paraît encore moins étant couverte de plis. D'apres Smith, c'est une des coquilles caractéristiques du grès de la craie. En CN. 6, p. 63.) DES TÉRÉBRATULES. 169 effet, Sowerby la possédait du Green-Sand du pays de Warminster ; celles de France sont du Havre, celles de Scanie d’Ignaberga; on la trouve aussi auprès de Maëéstrich, à Sérifontaine près de Beauvais, longue de 18 lignes près du Mans, à Caen, au Puy (Defrance, Dict. d’hist. natur., Térébratule), dans le grès de la craie près du ruisseau de Pellykowa en Ostgalizie, rapportée par M. Frédéric Dubois. 13. TEREBRATULA pectiniformis. IPS AU NET Faujas, Montagne de Maëstrich, pl. 37, fig. 5. (Figure très mauvaise. ) Les arêtes latérales se réunissent avec le front en formant une pointe arrondie. Le bord cardinal, en ligne droite, est en même temps la plus grande largeur de la coquille. La plus grande hauteur de la valve ventrale est dans le milieu. Elle tombe, à partir de là, seulement du côté du natis et du front, et non sur les côtés. Ce sont les caractères particuliers par lesquels cette espèce se distingue immédiatement et d’une manière précise de la 7. pectita, qui lui ressemble beau- coup. On pourrait peut-être faire voir que toutes les deux seraient mieux pla- cées dans la division des Loricatées. La valve ventrale est basse et plate; elle n’est que moitié aussi haute que la valve dorsale. À partir du bord cardinal, elle s'élève jusqu’au milieu, comme une vague, sur toute la longueur de ce bord, sans natis sensible. Elle s'élève ainsi d’une manière tres graduelle. À partir du milieu, elle s'enfonce vers le bord en formant un sinus large et plat, avec des côtés très divergents. Les arêtes au bord cardinal forment une ligne tranchante et droîte ; elles déterminent en même temps /a plus grande largeur des valves. Les arètes cardinales se réunissent sous un angle très obtus, de 127 degrés. Elles se terminent au bord cardinal. Les aré_ tes latérales, plus longues, convergent assez rapidement, et ne se laissent pas dis- tinguer d’une manière précise du front, quise termine en une pointe arrondie. Cela donne à la valve ventrale {a forme d'un cœur. L'area est quatre fois plus large que haute, lisse, et avec des bords tranchants du côté de la valve dorsale. Dans son milieu s'élève un grand deltidium, séparé par un léger sillon ; il ne parait nullement en rapport avecl'ouverture à laquelle ilaboutit. Il est beaucoup plus haut que large, et se termine, dans la pointe d’un crochet très fin et peu recourbé, par une ouverture si petite que l'on a souvent besoin d’une loupe pour la trouver. La valve dorsale est fortement carénée, et atteint sa plus grande hauteur dans le milieu. La carène tombe de là uniformément sur les côtés. La forme en cœur du contour est moins frappante sur ce côté. Les plis qui couvrent la surface des valves sont arrondis en dessus avec une base étroite, et encore plus étroite que leurs intervalles. De fréquents anneaux d’aceroissement les rendent rudes, surtout au bord. Ils augmentent par #nterposition ; le nouveau pli se sépare comme un fil Soc. “roc. -— Tom. 3. — Mém. u° 6. 22 170 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N. 6, p. 66.) délié de l’ancien, et atteint rapidement la largeur des plis voisins. La séparation a lieu avec une espèce de symétrie. Sur la valve ventrale, le jeune pli se sépare toujours de l’ancien du côté intérieur; sur la valve dorsale, du côté extérieur. I y a12 plis au nats de la valve ventrale; 27 plis au bord , sur une distance de 4 lignes et demie. C’est aussi la grandeur ordinaire de la coquille. D'un seul pli mé- dian dans l'origine, naissent sur cette longueur à plis dans le sinus. Longueur, 100; largeur, 104, hauteur, 44. De la marne crayeuse près de Maëéstrich. 14. TEREBRATULA (runcata. PL XVL fig. 14. Encycl. méthod., pl. 243, fig. 2. Elle a avec la 7. pectita quelque rapport éloigné, à cause de la disposition presque en ligne droite des arêtes cardinales de la valve ventrale ,et de la largeur de l’area qui occupe toute la longueur du bord cardinal ; en revanche elle se dis- tingue non seulement comme espèce, mais même comme section par la cour- bure de la valve ventrale. Cette valve serait tout-à-fait plate, et tout au plus vers le front un peu plus fortement courbée, si, à partir du premier quart, on ne voyait paraître un sinus ou wn enfoncemcent aplati, qui devient de plus en plus large, et par suite duquel les deux ailes de cette valve semblent légérement élevées dans le milieu. Ses arêtes cardinales ne différent pas sensiblement d'une ligne droite, qui est interrompue dans le milieu par le natis dont la hauteur n’est que peu considérable. Les arêtes latérales, un peu courbées en dehors, forment un angle droit avec cette ligne, se prolongent assez parallelement et se réunissent avec le front qui est large , suivant une courbe continue. La coquille est beaucoup plus large que longue. Le rapport de la longueur a la largeurest : : 100 : 130. L’area s'élève au-dessus du bord cardinal sur toute sa longueur; ses côtés s’abais- sent rapidement, de sorte qu'au sommet du triangle qu'ils forment, ils se réunissent sous un angle obtus de 132 degrés. Cette area est horizontale, plane, cependant fortement striée transversalement par de forts anneaux d’accroisse- ment; elle est séparée de la valve dorsale par une arète tranchante. L'ouver- ture du muscle d'attache est si démesurément grande et large qu'elle occupe plus du tiers de l’area. Il arrive de là que rarement les deux parties du deltidium sé- paré peuvent se réunir, ce qui n'a lieu que pour les vieux individus de cette espèce; comme alors les deux parties isolées sont enlevées très facilement, ou qu’elles tombent d’elles-mêmes;, le deltidium paraît manquer tout-à-fait, et l'ou- verture semble commencerimmédiatement sur la base du bord cardinal. La figure de lZncyrctopédie représente distinctement cette circonstance, comme cela existe réellement dans la nature. La valve dorsale n’a pas de crochet; elle s'élèveun peu jusqu’au premier quart dela longueur avant de tomber verslebord; elle est très plate sur toute sa longueur, mais distinctement carénée. Les plis sont tres serrés ettres ‘ (N. 6, p. 67.) DES TÉRÉBRATULES. 171 nombreux. Il y a 12 plis au commencement de la valve ventrale, il y en a 87 au bord, sur une distance de six lignes. Ils paraissent finement granulés; mais en les observant plus attentivement avec une forte loupe, on reconnait que cette granulation apparente vient du pli lui-même qui s'élève un peu à sa partie supérieure, et forme une petite épine. Cela ne se voit pas dans les coquilles vi- vantes de cette espèce. Longueur, 100; largeur, 113; hauteur, 30. Elle a été trouvée par le docteur Philippi, dans les bancs coquilliers des en- virons de Palerme. M. Frédéric Dubois l’a aussi découverte dans le grès et dans la marne crayeuse, au moulin de Pribulina en Ostgalizie. On ne l’a pas encore trouvée jusqu'ici dans d’autres couches coquillières. Vivante elle n’est pas rare. 12. TEREBRATULA borealis Schlotth. PI. XVI, fig. 15. Catalog. p. 65, n. 88. Schlottheim, Nachtrâge, 1, pl. 20, fig. 6 (T. lacunosa). Elle est réellement assez semblable à la 7°. lacunosa , mais ces deux Térébra- tules sont si différentes l’une de l’autre, surtout par le sinus, qui s'étend sur toute la longueur de la valve que, déjà par ce seul fait, elles ne peuvent nulle- ment être réunies ensemble. La coquille entière est plus large que longue; elle est aussi considérablement haute. La plus grande hauteur de la valve ventrale se trouve dans le milieu, ou même un peu avant, et, à partir de là, elle tombe vers le bord suivant une courbe peu différente d’un demi-cercle, et en présentant la forme d’une Concinnea. A partir de la première élévation du natis, on voit s'élever d’une manière tout-à- fait sensible et distincte un bourrelet, correspondant au sinus de la valve dorsale qui s’élargit successivement et tombe vers le bord frontal en présentant une surface supérieure peu bombée et des côtés lisses Les côtés sont ailés ou en d’autres termesla courbe que formeleur contour s'étend comme une hyperbole et ne revient pas sur elle-même. Par conséquent les plis latéraux descendent vers le bord suivant des courbes aplaties. L’angle des arêtes cardinales parait variable , cependant ilest presque toujours plus grand qu’un droit, rarement plus petit. Les arêtes cardinales sont deux fois aussi grandes que les arêtes latérales qui nes’arron- dissent que vers le front. Le crochet est courbé en avant avec une ouverture oblon- gue jusque dans le sommet. Le deltidium ne forme qu’une très petite partie de cette ouverture ; il est ordinairement caché. L’area est grande, lisse, avec une oreille considérable qui s'élève dans un enfoncement des deux valves. La valve dor- sale se distingue surtout par le sinus qui commence à être sensible et profond à partur de la pointe du crochet; peut-être est-ce le seul exemple de cette particularité dans toute la division des Térébratules plissées. Ce sinus s’élargit vers le bord, et au fieu de deux ou trois plis qui existent à l'origine, on en compte jusqu'à six ou 172 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N. 6, p. 68.) huit vers le bord sur son fond aplati. Les côtés du sinus sont lisses; les plis placés immédiatement en dessus ne sont pas les plus élevés, ce sont les deuxièmes ou troisièmes. À partir de ceux-ci , les autres s’abaissent assez rapidement, en formant une surface plate, vers l'area. Les plis sont distinctement dichotomes par bifurca- tion ; cependant ils augmentent en largeur vers le bord et sont en forme de toit. Trois plis au crochet augmentent jusqu’à huit plis vers le bord, sur chaque côté, de sorte que le bord de la valve dorsale est moyennement couvert de vingt-qua- tre plis, qui entourent le crochet comme huit rayons. Longueur, 100 ;largeur, 122; hauteur, 91; largeur du sinus, 0,57 de la largeur totale. Du Calcaire à Encrines (calcaire de transition) de l’île deGothlan d; de l'Eifel dans le cabinet de Berlin. On ne peut guere douter que la Terebratula plicatella de Suède n’appartienne aussi à cette espèce (Dallmann, p. 56, pl. 6, fig. 2.). Car, d’après la description, le sinus dans cette Térébratule se prolongerait aussi jusque dans le crochet; et le dessin , quelque mauvais qu'il soit, représente distinctement l'oreille de area. Cette coquille paraît par lacomplétement caractérisée. L’abondance des plis dépend de la grandeur. Ne pas parler de dichotomie paraît d'autant plus une faute d’oubli, que le dessin représente distinctement la dichotomie dans le sinus ( fig. 2, a, d.). Cette T. plicatella est une des plus abondantes dans le Gothland , et se trouve assez fréquemment dans un calcaire semblable en Ostgothland, à Borenshult et Husbyfiôl; l’on pourrait réunir aussi à la même espèce l'4trypa canaliculata (Dalimann, pl 4, fig. 4) qui se trouve dans les mêmes lieux que la précédente, et ne laisse réellement remarquer aucun caractere essentiel qui puisse la faire distinguer. 16. TEREBRATULA primipilaris Schlotth. PI. XVI, fig. 16. Catalog. p. 64, et Collection. Le contour extérieur de cette Térébratule remarquable est un pentagone pres- que équilatéral. La valve ventrale ne s'élève qu’au commencement, vers la char- nière ; elle se prolonge ensuite presque horizontalement, avecune très faible pente ascendante, jusqu’au front. Elle ne s’abaisse aussi que faiblement sur les côtés, de maniere toutefois qu'il reste dans le milieu un large bourrelet, plat en dessus. L’angle des arêtes cardinales est obtus. Les arêtes cardinales sont plus courtes que les arètes latérales; celles-ci descendent sur les côtés avec une faible cour- bure et une faible convergence, et se réunissent presqu’à angle droit avec le front qui est plus large qu’elles. Les deux valves ne forment d’aucun côté, en se réunissant, un bord tranchant: au contraire, tout autour jusqu'aux arêtes cardina- les, le bord semble trongué. Le crochet est recourbé, mais il ne se relève que tres peu au-dessus du bord cardinal ;ilentoureune ouverture extrémement petite, dans (N. 6, p. 69.) DES TÉRÉBRATULES. 173 laquelle le deltidium secteur, très petit, n'occupe qu’une très faible section de cercle. Par suite l'area est aussi très petite, avec une oreille plate, sans plis. Au-delà du milieu, la valve dorsale s'enfonce et forme un sinus plat dans le fond, qui se prolonge encore loin et en pointe, du côté de la valve ventrale. Les plis les plus rapprochés sur les côtés s'élèvent comme des cornes, mais les plis sui- vants s’abaissent successivement vers l’area. La forme de ces plis est très remar- quable ; au commencement ils sont simples, se bifurquent vers le milieu, z0on Pas tous, mais seulementquelques uns ,ets’approchent du bord en augmentant de largeur. Mais avant qu'ils l’aient atteint i{s se bifurquent tous, et quelques uns vers le milieu, même en plus de deux parties. Ces nouveaux plis sont plus minces que les plis principaux qui sont comme des troncs d’où sortent les pre- miers. Cela donne à cette Térébratule un aspect tout-à-fait particulier etfacilement reconnaissable. Le crochet est entouré de 14 (11-16) plis; au bord, sur une distance de 5 lignes, il y a 37 (30-42) plis. De ces plis, 13 appartiennent au sinus, vers le bord; ils proviennent de cinq plis au crochet. Longueur, 100; largeur, 102; hauteur, 70; largeur du sinus , 0,58 de la largeur totale. Du calcaire de transition à Gerolstein dans l’Eifel. Elle a été quelquefois en- voyée deBonn sous le nom de Terebratula dichotoma. Une Térébratule qui se rapproche beaucoup de cette dernière est la 7. mar- ginalis, décrite par Dallmann, et mal figurée (pl. 6, fig. 6). Même forme extérieure, même grandeur, même rapport des arêtes, même crochet, même ouverture, même abondance de plis; la description entière s'accorde complétement, sauf le bord, qui est lisse au lieu de présenter jusqu’au bout la bifurcation des plis. Mais ce bord lisse ne paraît pas naturel et peut bien avoir été produit par des circonstances extérieures. Elle est du calcaire à Encrines (calcaire de transition) du Klinteberg en Gothland. La collection de Schlottheim renferme effectivement un individu réuni à une tête de Trilobite de Gothland, dans lequel le bord est divisé comme dans les individus de l’Eifel. Dans cette coquille le bourrelet se poursuit jusque dans le crochet, ce qui ne doit être attribué qu’à un accident. 17. TEREBRATULA Lyra Sow. EL END MoN: Encycl. méth., pl. 223, fig. 1. Sowerby, pl. 138, fig. 2. T. costata Wahl., Nils., Dallm. D'après Sowerby, cette espèce singulière se distinguerait surtout par la longueur remarquablement grande du crochet. Il est à lui seul aussi long que la valve ventrale. Par suite, l'area aussi bien que le deltidium, sont égale- ment longs et distinctement séparés l’un le l’autre. L’area est horizontale 174 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N. 6, p. 70.) (comme dans la 7! pectita), plane et lisse. Le deltidium diminue rapidement vers la pointe, et par suite est secteur d'une manière très marquée. La valve ven- trale aussi bien que la valve dorsale atteignent leur plus grande hauteur dans le milieu, en présentant une pente faible. Leurs larges plis sont abondamment bifurqués, surtout vers le bord. Le sinus parait manquer. Dans le grès de la craie, près de Horningsham ; au Cap la Hève près du Havre. Nilsson pense que sans aucun doute la 7. costata, de Suéde, appartient à cette espece. À la vérité, sa figure n'a pas même la ressemblance la plus éloi- gnée avec celle de Sowerby. La conformité est plus grande dans la description , cependant elle ne l’est pas tellement qu’on eût été porté à réunir ces deux Té- rébratules. Mais le témoignage d'un naturaliste si expérimenté supplée à ce qui manque à la figure et à la description. Dans la craie à Balsberg et Kjugestrand en Scanie. 18. TERERRATULA Gryphus. PI. XVI, fig. 18. Gypidia Conchidium Dallm. Uncites Gryphoides Defr. Pentamerus Knightit Sow. Schlottheim, Nachträge, I, fig. 7. Une des plus grandes Térébratules connues; elle est si frappante par son crochet dégagé, long, grandement relevé, et recourbé vers la pointe, que l'on se refuse à reconnaître dans cette forme une Térébratule. Cependant le carac- tère principal ne lui manque pas; la séparation du muscie d'attache d’avec la charnière par un deltidium intermédiaire. Les cloisons intérieures, que Sowerby et Dallmann, regardent comme caractéristiques pour un nouveau genre, sont communes à toutes les Térébratules, mais plus ou moins grandes suivant les espèces. Les cloisons, que Dallmann a figurées, et qui convergent au-dessous de la valve ventrale, descendent toujours entre larea et le deltidium , et servent de support aux dents. On les trouve également dans les Térébratules vivantes et même tout-à-fait semblables à celles de la 7. Gryphus, seulement divergentes dans la 7°. psittacea. La forme, abstraction faite du crochet, est celle d’un rhombe , avec les deux côtés supérieurs très longs et les deux inférieurs trés courts et avec des angles for- tement tronqués. Sa plus grande largeur est aux trois quarts de la longueur de la coquille. La valve ventrale a sa plus grande hauteur dans le milieu, et tombe rapi- dement, vers la fin presque perpendiculairement dans le crochet; elle descend, au contraire, avec une courbure tres faibie vers le bord. Les arêtes de cette valve sont inclinées l’une sur l’autre de 50 degrés ; cependant leur sommet dans le cro- chet ne forme pas un angle aigu, mais plutôt un segment de cercle. L’angle des arêtes cardinales est extraordinairement aigu, ordinairement de quarante (N.6, p.74) DES TÉRÉBRATULES. 175 degrés. Les arêtes cardinales descendent jusqu'aux trois quarts de la longueur de la coquille. Puis les arêtes latérales se réunissent sous un angle obtus, tronqué, sans front; elles n’ont souvent qu’un tiers de la longueur des arêtes cardinales. L’area s'élève jusque vers le sommet du crochet et descend aussi loin que les arêtes cardinales. Elle présente une oreille considérable, faiblement bombée, qui est fortement couverte par des anneaux d’accroissement et non par des plis. L’'arètede l’area, du côté du dos, estarrondie. Ledeltidium, qu’on ne peut pas bien reconnaitre dans les petits individus , a la forme d’une partie de la valve ventrale et lui est contigu. Sur ce deltidium les stries d’accroissement se réunissent des deux côtés, dans le milieu, en formant un angle; ou en d’autres termes il est cou- vert de séries en forme de barbes de plumes , présentant un angle tourné vers le haut. Il ferme la huitième partie de l'ouverture assez considérable qui se trouve au sommet du crochet.Dansies grands individus, cedeltidium estcomprimé et disparait; le crochet parait alors vide. Ce crochet est rarement droit, le plus souvent il est tordu dans sa courbure; il dévie même en plusieurs sens, ce quise conçoit très bien si l'on s’imagine la coquille fixée seulement au sommet d’un si long crochet, et le reste libre; cette torsion n'aurait pas lieu si le muscle d'attache avait rempli tout l’espace resté ouvert depuis le sommet jus- qu’à la base de la charnière. La valve dorsale est peu bombée, presque plate sur le dos, cependant sans trace de sinus. Elle tombe insensiblement vers le front, mais perpendiculairement vers les arêtes cardinales. Les deux valves sont couvertes de plis serrés qui se dichotoment par bifurca- tion. Ils sont au moins deux fois aussi larges que leur intervalle, et, à leur origine , aussi distincts que vers le bord. Dans une longueur de huit lignes il se trouve 25 (21-29) plis au bord, 14 au sommet. Les Térébratules de Suede pa- raissent avoir des plis un peu plus larges et en forme de toit, qui augmentent un peu plus en largeur. Il y a quatorze plis au sommet du crochet, vingt-cinq plis au bord. Les plis de la surface plane du dos ne sont pas bifurqués dans ces individus , il n’y a que ceux des côtés. Dans les petits individus : Longueur de la plus grande valve 100, petite valve 68, largeur 65, hauteur 50 GTS NME TE 2, — 100 — 9 — 73 Dans les grands individus : Longueur de la plus grande valve, 100 — 797 — 66 — 53 OUR RS UNS Ne USE RE OO ME AIS Ont y 2168 Les plus grands individus ont jusqu’à deux pouces et demi de longueur, les plus petits seulement trois lignes, et entre ces limites on en trouve de toutes les gran- deurs. Très abondante dans la grauwacke au Klustein près de Gladbach non loin de Cologne. Elle l'est moins près de Bensberg. Petite à Gerolstein. Celles de Suède ne se trouvent qu’au Klinteberg en Gothland dans le calcaire 150 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N.6, p.72) de transition, celles d'Angleterre dans le mountain limestone à Downton dans le Herfordshire et pres de Walbrookdale. On trouve un passage complet depuis la 7°. psittacea vivante, par la 7. /yra de la craie, jusqu'à la 7. gryphus de la formation de transition. On n’a Jamais contesté à la première de celles-ci sa nature comme Térébratule; on peut donc encore moins chercher dans la dernière une forme particulière , apparte- nant à un genre tout-à-fait différent. Mais elles forment évidemment une petite famille particulière, que l’on pourrait très bien nommer Rinchora, comme Y'a fait Dallmann. 19 TErREBRATULA prisca Schlotth. PI. XVI, fig. 19. Schlottheïm, Nachträge, 1, pl. 17, fig. 2. Sowerby, pl. 324, fig. 2 (T. affinis). Lecaractere particulier de cette espèce, répandue au loin, consiste dans la pres- sion extrêmement marquée que l'animal renfermé dans la coquille exerce sur la partie supérieure ou cardinale de la valve inférieure ou ventrale. Plus la coquille est grande, plus cette partie s'élève et se courbe, et le bord ou le front reste en arrière. C'est le caractère précisément opposé à celui des Pugnacées, dans les- quels l'animal se porte tout entier vers le front, et s'éloigne du bord cardinal, ce qui fait que le bord de la valve ventrale dans ces Térébratules est toujours re- marquablenient élevé. Cette propriété de la 7. prisca fait que , dans les individus qui ont atteint toute leur croissance , la valve ventrale non seulement s'élève si rapidement, à partir de la charnière , qu’elle paraît ordinairement verticale à l'origine, mais encore qu'elle surplombe un peu quelquefois. Cependant elle se courbe bientôt, long-temps avant le premier quart de sa longueur; elle atteint, par une pente douce, sa plus grandehauteur aumilieu de la longueur, et tombe à partir delà, avec une courbure peu prononcée et à peine sous un angle de 30 degrés, jusque vers le front. La partie supérieure forme un bourrelet légèrement bombé, qui ne se distingue pas du tout ou qui se distingue à peine des côtés. Ces côtés tombent rapidement et uniformément vers le bord. Les arêtes cardinales sont placées l'une à côté de l’autre, suivant une ligne droite, qui n'est interrompue que par la saillie du crochet, Elles se réunissent en formant un coin arrondi, à angle droit, avec les arètes latérales qui descen- dent perpendiculairement et sont plus courtes qu'elles. Ces arêtes latérales, qui ne sont que peu arquées, se réunissent, en formant une plus grande courbe, avec le front ; qui est aussi large que les deux arêtes cardinales ensemble, et qui est rarement interrompu et abaissé par le bourrelet et le sinus. L'area est s/ petite, qu’elle est presque complétement cachée; elle a des bords très tranchants du côté de la valve dorsale. L'ouverture aussi, qui est petite par (N.6, p. 73.) DES TÉRÉBRATULES. 197 elle-même, est bientôt cachée par le renflement de la valve ventrale, et ne peut être aperçue que dans les individus jeuneset dont les valves sont encore peu bom- bées. Alors elle est distincte, avec un deltidium très caractérisé. La valve dorsale ne parait être qu’un mince couvercle placé sur la valve inférieure; elle ne s'accroît que suivant son contour et pas en hauteur. Elle est presquetout-à-fait plate et fai- blement et très largement carénée dans le voisinage du crochet. Le sinus s'enfonce à partir du milieu; il est d’abord très large, mais avec des côtés très convergents sans séparation tranchée etdistincte d’avec les ailes. La pointe du sinus est arrondie’ Les plis des valves sont très forts et tres saillants ; cependant ils sont arrondis en dessus, Jamais tranchants. Ts sont abondamment bifurqués dans un âge avancé encore plus qu'au commencement. Par conséquent, souvent, au lieu d’être plus larges au bord , ils sont réellement plus minces que dans le milieu. Autour du crochet il y a 15 plis, dont le nombre s'accroît jusqu’à 64, dans une distance d’un pouce ; les plis sont coupés par de forts anneaux d’accroissement, si fortement, qu'ils paraissent même un peu retroussés. Ces anneaux deviennent de plus en plus serrés à mesure qu'ils s'approchent du bord; par conséquent, le bord finit par devenir tout-à-fait rude, et la surface paraît encore plus distinctement striée en forme de treillage. Longueur, 100 ; largeur, 104; hauteur, 70; largeur du sinus, 0,65 de la largeur totale. Cette variété est surtout abondante dans la Grauwacke à Bensberg et Glad- bach près de Cologne ; ensuite en Angleterre, dans le Malvern-Hills (Glos- tershire), à Dudley et près d'Horncastle. Ilyaune autre variété, Var. Ængusti-costata, encore plus répandue, qui pourrait être regardée comme une espèce particulière, s’il n’y avait pas de l’une de ces va- riétés à l’autre un passage insensible.C’est l’Ærom1a ou Atrypa reticularisde Suède. Elle se fait remarquer d’abord par ses plis beaucoup plus serrés, ensuite par sa plus faible largeur; cette dimension est bien moindre que sa longueur; enfin, par la forme de la valve dorsale, qui n’est pas tout-à-fait plate, mais dont les ailes , particulièrement à l’origine, s’abaissent considérablement vers les deux côtés. Les plis sont sensiblement plus serrés sur le bourrelet et dans le sinus. Il y a encore dans cette variété 13 ou 14 plis au crochet, il y en a 84 à une distance d’un pouce. Le sinus est très peu creux, mais il se distingue sur le dos, à partir du premier quart, par une large surface. La valve ventrale tombe rapidement, ce- pendant assez uniformément dans tous les sens, à partir du milieu comme d’un centre. La pente vers le crochet n’est pas beaucoup plus rapide que celle vers le bord. Longueur, 100; largeur, 85; auteur, 72. Telles sont toutes celles que lon trouve dans le calcaire de transition d’Ober-Kunzerdorf près de Fry- bourg dans la Basse-Silésie. La fig. 2, pl. 4 de Dallmann, pourrait, sans er- reur, être regardée comme représentant cette Térébratule de Silésie. La des- cription aussi s'accorde parfaitement. Longueur, 100; largeur, 97; hauteur 63. Soc. céo. — Tom. 3. — Mém. n° 6. 53 178 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N. 6, p. 74.) Les Térébratules de Suède se trouvent très abondamment dans le calcaire de transition de Gothland et dans le schiste argileux (Thonschiefer ) de Westgo- thland. Des individus tout: à-fait semblables se trouvent près de Blanckenheim dans l’Eifel, réunis à d’autres, dans lesquels la pente des ailes de la valve dorsale diminue successivement. Cette valve est plate, et la valve ventrale plus bombée vers le crochet. On ne peut pas nier que cette Térébratule n'ait quelque ressemblance avec la Térébratule vivante, 7°. dorsata, qui se trouve dans le détroit de Magellan. Ce- pendant celle-ci n’a pas une aussi grande disproportion entre la hauteur de la valve ventrale et celle de la valve dorsale. Elle a aussi une très grande ouver- ture pour le muscle d'attache, et une area distincte et triangulaire. Var. explanata, aspera Schlotth., Nachtr., pl. 18, fig. 2 et 3. Dallm., pl. 4, fig.3. Schlottheim a, avec beaucoup de raison, regardé cette forme comme de jeunes individus de la 7’. prisca. En effet, on peut suivre cette Térébratule dans tous les degrés de sa croissance, depuis la 7. explanata tout-à-fait plate, Jusqu’äala 7'.prisca, considérablement renflée. A la vérité, Dallmann dit que la différence des plis est si considérable, quela '.aspera toujours plus petite, n’a que le quart des plis des gran- des. Mais il a oublié que par la bifurcation les plis augmentent toujours dans les grands individus. Autour du crochet il n’y a toujours que 13 à 15 plis. On n’a encore trouvé cette Térébratule que dans les lieux où se trouve également la T. prisca. Comme la valve ventrale est encore peu élevée et qu’elle s'étend au- dessus de la charnière, l'ouverture du crochet, le deltidium et l’area se laissent apercevoir dans presque tous les individus, et on les voit si bien que l’on ne conçoit pas comment ces parties ont pu échapper à un observateur aussi at- tentif que Dallmann , et comment il a pu être porté à établir son genre Atrypa, qui-n'existe pas. La T. aspera appartient à la variété à plis serrés, avec les ailes de la valve dor- sale tombantes, la 7. explanata au contraire, à la variété pourvue d'ailes plates et s'étendant dans un plan. Pour cette dernière , on trouve les rapports sui- vants : longueur, 100; largeur, 193 ; hauteur, 42. La hauteur n'est donc qu'un peu plus de la moitié de ce qu’elle devrait être ; la largeur est aussi trop grande, et prouve que la coquille s’accroit beaucoup plus dans le sens de la longueur que dans celui de la largeur. (N. 6, p. 75.) DES TÉRÉBRATULES. 179 NON PLICATÆ. Non plissees. III. LORICATÆ. Les côtes dorsales de la grande valve sont enveloppées, celles de la valve ventrale sont enveloppantes, ou autrement dit, les côtes dorsales sont comprises entre les côtes ventrales. Les côtes sont en nombre dé- terminé et disposées d’une manière tout-à-fait symétrique sur les deux côtés, sauf quelques cas rares dans lesquels les côtes médianes seules sont saillantes. Ces coquilles sont en général plus larges que longues, peu élevées; le bord cardinal de la valve ventrale est droit, rarement il est courbé; elles ont une large area. Le deltidium est souvent séparé, ou, autrement dit, ses ailes ne sont pas réunies, et laissent un intervalle libre. Le sinus situé entre les côtes dorsales s'étend toujours depuis le bord jusqu'au crochet, et une côte médiane ou un bourrelet lui correspond sur la valve ventrale et se continue jusqu'au natis. 1. TEREBRATULA pectunculoides. Schlotth. PI XVIL fe 1. Zieten, Würtemb. Verst., pl. 43, fig. 4 (T. tegulata). Le contour, sauf la charnière, est en général un peu ovale; plus rarement il est circulaire. Sur la valve dorsale s'élèvent deux côtes dorsales, rapprochées l’une de l’autre. Tout près de celles-ci se trouvent deux côtes latérales plus petites; plus loin deux côtes cardinales encore plus petites; enfin, tout près de celles-ci, et éga- lement prés du bord cardinal, deux petites côtes qui souvent sont à peine sépa- rées des côtes cardinales. Par conséquent, il y a huit côtes sur la valve dorsale. En rapport avec ces côtes, on remarque sur la vale ventrale, précisément dans le milieu, une côte médiane, puis deux côtes latérales qui enveloppent le sinus et les premières côtes de la valve dorsale ; enfin deux côtes cardinales avec encore deux côtes plus petites qui leur sont réunies. Cela fait en tout sept côtes. Ce nombre et cette disposition des côtes se retrouvent même dans les plus petits individus et ne changent pas avec l’âge. Les côtes, présentant la forme d’un toit, sont tranchantes en dessus et augmentent rapidement en largeur. Les intervalles entre la côte médiane et les côtes latérales de la valve ventrale sont tres profonds, beaucoup plus profonds que les autres intervalles situés à côté, et par suite de cela , le fond du sinus de ja valve dorsale est au contraire beau- coup plus élevé que les intervalles compris entre les côtes dorsales et les côtes latérales. La valve ventrale s'élève très sensiblement à partir de la charnière et Soc. c£oL, -— Tom. 3. — Mém. n° 6. 24 189 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N. 6, p. 76.) se bombe. Par conséquent, les côtes forment dans le commencement une courbe qui ne se prolonge en ligne droite que versle bord. La valve dorsales’élève moins rapidement, mais en revanche aussi elle s'élève jusqu’au bord, quoique sous un angle très faible. Le bord cardinal, au-dessus de la valve ventrale, se prolonge suivant une ligne droite, qui est à peu près en même temps la plus grande lar- geur de la coquille. Les arêtes cardinales s’élévent par-dessus, enveloppent une area large mais peu élevée, et se réunissent au-dessus du crochet, en formant un angle obtus de 106 à 115°. L’area n'est pas tout-à-fait aussi large que le bord cardinal ; elle est horizontale, plane, avec de fortes stries d’accroissement, et présente une arête tranchante du côté de la valve dorsale. Le deltidium joint rarement; par suite, l'ouverture du crochet parait fort grande. Lors même que les deux ailes du deltidium sont réunies, il reste toujours entre elles une ligne de séparation assez sensible. Sa base est très large; ses côtés sont paralleles aux arêtes cardinales. Les arêtes latérales sont plus grandes que les arêtes cardi- nales; elles s’inclinent l’une vers l'autre jusqu’à ce qu’elles atteignent le front qui est formé par la base de la côte médiane. Les deux valves sont couvertes d’an- neaux d'accroissement très forts et très serrés. Par suite; les côtes sont découpées en zigzag sur le dos et sur les côtés. La longueur varie d’une ligne à un demi- pouce. Longueur, 100; largeur, 112; hauteur, 6/; largeur du sinus, 0,36 de la largeur totale. Dans les couches jurassiques les plus élevées à Grumbach près d’Amberg. Petite sur les hauteurs de Streitberg et d'Heiligenstadt. À Nattheim près de Giengen. Il serait à désirer que le nom donné par Zieten à cette Térébratule püt se conserver à la place de celui employé par Schlottheim, qui prête trop facilement à la confusion avec la 7. pectunculus, d'autant plus que la 7. tegulata de Schlottheim de Maestrich n’a été ni figurée, ni décrite; ce n’est en réalité qu’un fragment indéterminable qui existe dans sa collection. 2. TERFBRATULA Sayi Morton. PI. XVII, fig. 2. Le contour, sauf la charnière, est tout-à-fait rond. La valve ventrale n’a point de natis; elle ne s'élève qu'avec une courbure très faible, presque insensible, mais régulière, jusque vers le milieu, puis un peu plus rapidement vers le front. Néanmoins ce n’est que la côte médiane; c’est pourquoi la partie comprise entre les deux côtes latérales est enfoncée comme un sinus peuprofond. Lesantres côtes ne s’inclinent presque pas vers le bord. Outre la côte médiane et les deux côtes latérales, se trouvent encore quatre côtes cardinales sur les côtés. Cela fait onze côtes ou plis sur la surface ventrale, auxquels correspondent nécessairement (N. 6, p. 77.) DES TÉRÉBRATULES. 18r douze côtes sur la valve dorsale. Toutes ces côtes se terminent à la charnière avec une égale netteté et avec une égale grandeur. En se prolongeant, elles aug- mentent rapidement en largeur et en hautéur; elles sont tranchantes en dessus avec des surfaces latérales très planes et inclinées. Les anneaux d’accroissement sont érès fins, presque insensibles , et par conséquent ne produisent qu’une très faible rayure oblique sur la surface latérale des côtes. La côte médiane est ordi- nairement accompagnée depuis le milieu de sa longueur de 2 petits plis qui se détachent de chaque côté, et auxquels correspondent 2 plis situés sur la valve dorsale du côté intérieur du sinus. D’autres plis sont aussi quelquefois accom- pagnés de semblables rejetons, qui sont toujours placés sur le côté intérieur vers le milieu. Les surfaces latérales sont complétement et très éléganment ponctuées en noir. Ces côtes sont très serrées les unes contre les autres. Les arêtes ventrales du bord cardinal ne sont que très peu inclinées l'une vers l’autre ; on peut les regarder à très peu près comme en ligne droite. L’angle des arêtes cardinales est obtus, de 115°. Les arêtes cardinales sont un peu cour- bées , et vont jusqu'au milieu de la longueur. L’area présente un bord dorsal très tranchant, et se sépare du bord cardinal au milieu de l’arête cardinale; elle est presque six fois aussi large que haute; elle est droite et se détache. Le delti- dium n’est que deux fois aussi large que haut ; ses ailes ne sont que rarement réunies ; par conséquent, une partie de l'ouverture qui est grande touche le bord cardinal. La valve dorsale atteint sa plus grande hauteur au-delà du milieu. Cependant là aussi la courbe suivant laquelle elle s'élève est très plate, et seu- * lement vers le bord elle est plus rapide que vers le crochet. Les bords des deux valves forment en se réunissant un grand tranchant. Longueur, 100 ; largeur, 107; hauteur, 48 ; largeur du sinus, 0,24 de la lar- geur totale. Cette Térébratule remarquable est longue de 6 lignes, et se trouve dans le grès vert de la formation crétacée de Neéw-Jersey. Elle a été décrite par Say dans le American Journal de Sillimann, IL, 45, sous le nom de Terebratula plicata, déjà appliqué à une autre espèce. M. Samuel G. Morton la de nouveau reproduite comme Z'erebratula Sayi dans le American Journal of sciences, XVII, 277. Elle a été envoyée à Berlin par M. Feuchtwanger. 3. TeresraruLa pulchella Nilsson. PL. XVII, fig. 3. Nilsson , Petrif. Suec., pl. 3, fig. 14. Aucune figure ni aucune description ne sont aussi exactes qu'on pourrait le désirer. D’après le dessin, la valve ventrale est considérablement élevée vers le bord, et ses arêtes vers le bord cardinal se réunissent, non pas en ligne droite, mais sous un angle obtus de 150°. Parmi les côtes, la côte médiane, deux côtes 182 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N.6, p.78) latérales et deux côtes cardinales, paraissent seules se réunir aux natis; cela fait seulement céxq côtes, auxquelles correspondent six côtes sur la valve dorsale. Entre chaque côte principale se trouve une forte côte intermédiaire isolée qui se perd entre les deux autres avant d’atteindre l’origine. L’angle des arêtes cardinales est droit, le crochet est fortement recourbé en avant, avec une ouver- ture très petite et un deltidium jorgnant, non séparé. Le sinus de la valve dorsale parait notablement plus profond que l'intervalle des côtes latérales. Cette Térébratule est toujours petite , longue de 3 lignes, et se trouve dans la craie blanche auprès de Charlottenlund en Scanie. 4. TEREBRATULA Jferita n. PI. XVII, fig. 4. Térébratule de la forme d’un rhombe assez régulier, dont les angles aigus se trouvent au sommet des arêtes cardinales et vers le front, et dont les côtés sont formés par les arêtes cardinales et par les arêtes latérales. L’angle inférieur n’est que peu tronqué par le front. La valve ventrale est, outre la côte médiane, couverte encore de quatre côtes sur chaque côté, par conséquent de zeuf côtes , et la valve dorsale de dix. Ces côtes, lorsqu'elles ont atteint avec une large base et une faible hauteur le milieu de leur longueur, s’'écartent les unes des autres en formant une courbe; elles divergent beaucoup plus rapidement qu'auparavant, et vers le bord se retroussent un peu verticalement. En même temps, la côte médiane augmente beaucoup en largeur; elle est très fortement retroussée vers le bord, et bifurquee à son extrémité. Cette fente ne continue jamais jusqu’au milieu de la côte, et se perd bientôt en une ligne fine, quoique vers le bord elle divise véritablement la côte en deux parties. A cette fente cor- respond dans le sinus de la valve dorsale un pli fin, qui disparaît bientôt. Toutes les côtes se réunissent au crochet ou au natis. La large côte médiane seule aug- mente rapidement en Jargeur, demeure de beaucoup inférieure en hauteur aux côtes latérales , et semble presque se perdre au milieu d’elles à l'extrémité. La valve ventrale s'élève à partir du natis avec une forte courbure, atteint sa plus grande hauteur avant le milieu, et tombe alors avec une pente douce jusqu’au bord retroussé du front. L’angle des arêtes cardinales est un peu obtus; il est de 94°. Les arêtes cardinales et les arêtes latérales sont de la même longueur. Le crochet est droit, séparé, coudé, avec une très petite ouverture. L'area, pourvue d'une arète dorsale arrondie, n’atteint pas le milieu de la longueur des arètes cardinales. Le deltidium a ses deux ailes réunies , et présente une ligne de sépa- ration fine et à peine visible dans le milieu. Les anneaux d’accroissement sont très fins et peu saillants. De 3 lignes 172 de longueur. Longueur, 100; largeur, 114; hauteur, 55; largeur du sinus, 0,40 de la lar- geur totale; au milieu de la lôngueur, la largeur du sinus n’est que de 0,15. Dans le calcaire de transition de l'Eifel, probablement à Gerolstein. (N. 6, p. 79.) DES TÉRÉBRATULES. 183 Cette singulière Térébratule a évidemment beaucoup de rapports avec la 7. diodonta de Gothland, décrite par Dallmann (Dallm., p. 50, pl. 6, fig, 4). Mais dans celle-ci, le pli médian est fendu jusqu’au natis, et un pli correspondant va jusqu'à la pointe du crochet. Les plis ou les côtes ne sont pas plus fortement di- vergentes depuis le milieu, et ne sont pas retroussées vers le bord. Malgré le dessin et la description, il est très probable, mais il n’est pas entiérement prouvé, que la 7. diodonta, ainsi que la T. bidentata, appartiennent à la division des Loricatées. 5. TEREBRATULA loricata Schlotth. PI. X VIT, fig. 5. Zieten, Wuürtemb. Verst., pl. 43, fig. 6. (T. truncata.) Sowerby, pl. 537, fig. 3. (T. truncata.) Le contour inférieur est presque circulaire. La forme du pentagone subsiste néanmoins toujours; ses deux côtés supérieurs, formés par les arêtes cardinales, convergent fortement, ses deux côtés inférieurs convergent peu. Le front forme le cinquième côté. La valve ventrale paraît divisée en deux parties , le bourrelet et les deux côtés, parce que le bourrelet est tres fortement saillant et très élevé sur la surface de la valve, même à partir du natis. On ne trouve qu'à l’origine la division régu- liére des côtes telle qu’elle a lieu dans les Loricatées, c’est-à-dire deux côtes la- térales, deux côtés cardinales, et quelquefois encore deux côtes tres voisines du bord cardinal, et dans le milieu le bourrelet ou la côte médiane; ou bien sur la valve dorsale, deux côtes élevées qui comprennent un sinus profond et large, deux côtes latérales , et deux, ou plus rarement quatre côtes cardinales. Toutes ces côtes se réunissent en un point commun, au natis ou au crochet. Mais à peine ont-elles quitté leur point de départ, que déjà elles commencent à se diviser chacune séparément, de manière à former une gerbe indépendante des autres. Cette division a lieu avec une régularité et une symétrie qui ne se présentent Ja- mais dans la section des dichotomées; c’est-à-dire que de la côte médiane se séparent de chaque côté deux branches plus petites, faibles à leur origine, et peu saillantes, et de chaque côte latérale, vers le côté intérieur, une branche semblable. Ces côtes secondaires se renforcent , et bientôt se divisent à leur tour suivant les mêmes lois que les côtes principales. La surface est par conséquent couverte de plis alternativement plus hauts et plus fins. Par suite d’une pareille division, il arrive que dans les individus de 6 lignes de longueur , au lieu de cinq plis primordiaux, on en compte trente, neuf sur chaque côté et douze sur le bourrelet. Des anneaux d’accroissement tres forts et très nombreux, dont le bord est même un peu retroussé, découpent toutes ces côtes en petites parties granulées qui donnent jà la surface entière l'apparence très marquée d’un treil- lage. 184 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N. 6, p. 80.) Les bords de la valve ventrale vers la charnière sont peu courbes; cependant ils ne forment pas tout-à-fait une ligne droite. Ordinairement ils se réunissent sous un angle de 1500. La valve ventrale tout entière ne s'élève pas beaucoup, elle ne s'élève qu’au-dessus du natis. Sans le bourrelet qui est très fortement saillant, elle paraîtrait tout-à-fait plate. Par conséquent, les bords des deux valves se réunissent en formant un tranchant. L'angle des arêtes cardinales est de 85° ; il n’est pas tout-à-fait droit. Les arêtes cardinales ne s'étendent pas plus loin que l’area. A partir de là, les arêtes laté- rales, plus longues et courbées, s’abaissent, en convergeant moins fortement que les premieres arêtes, et sont tronquées par le front qui est aussi grand que l'arête cardinale. L'area n’est que peu courbée; elle est couverte de stries d’accroissement fortes et horizontales. Elle est aussi longue que le bord cardinal, et quatre fois plus large que haute. Le deltidium est large; ordinairement il est séparé de manière seule- ment à ce que la grande ouverture située à la pointe du crochet se prolonge par une fente ouverte jusqu’au bord cardinal. ( Zieten a bien représenté ce deltidium dans la figure f'qui est grossie; seulement sur cette figure on a donné aux plis des directions qui ne sont pas naturelles. Ils devraient tous concourir vers le natis comme vers un centre commun. ) Sur la valve dorsale, les côtes dorsales s’élevent extrêmement haut ; les autres disparaissent au contraire. Par conséquent, les ailes latérales tombent rapide- ment et sont peu élevées. Le sinus, même à partir de la pointe du crochet , est distinct et profond, avec des côtés plats. Il devient rapidement, mais cependant graduellement, plus large vers le bord. La grandeur de ces Térébratules varie entre 2 172 et 7 lignes. Pour les grandes, de 6 lignes : Longueur, 100; largeur, 96 ; hauteur, 64 ; largeur du sinus , 0,52 de la largeur totale ; au milieu de la longueur, 0,34. Pour les petits individus, de 2 172 lignes : Longueur, 100; largeur, 110; hauteur, 51; largeur du sinus, 0,41 de la largeur totale. La longueur et la hauteur augmentent avec l’âge aux dépens de la largeur. Dans les couches jurassiques les plus élevées, à Grumbach près d’Amberg, sur les hauteurs de Streitberg , à Nattheim près de Giengen, au Lochenberg près de Bahlingen. L'individu figuré par Sowerby est de Farringdon , par conséquent probablement de la craie; ce qui est remarquable. 6. TerEBraTuLA Menardi Lamarck. PL. XVII, fig. 6. Parmi les côtes, il n’y a de saillantes que les deux côtes dorsales , et elles for- ment un sinus qui commence 4 partir du crochet et se continue jusqu’au bord (N. 6, p- 84.) DES TEÉRÉBRATULES. 185 en s’élargissant. Sur la valve ventrale s'élève un bourrelet correspondant au sinus de la valve dorsale ; les deux ailes s'élèvent aussi par suite des côtes qu’elles recelent; ces côtes sont ezveloppantes et rangent la coquille parmi les Lori- catées. Les deux valves sont couvertes d’un grand nombre de plis dichotomes, qui sont disposés en forme de toit, mais qui augmentent pourtant par insertion, et non par bifurcation. 11 y a dix plis au crochet, vingt-sept au bord, à une distance de 4 lignes. De ces plis, quatre se trouvent dans le sinus, mais ils n’atteignent pas le crochet. Des anneaux d’accroissement sont placés à une grande distance les uns des autres, et au bord plus qu’à l’origine. La valve ventrale est plus large que longue; elle n’est presque pas élevée dans le milieu. Le bourrelet ne s'élève aussi que par suite des enfoncements qui se trouvent sur le côté. Les arêtes au bord cardinal sont en ligne droite. Au-dessus s'élève, en les recouvrant un peu, l’area, qui est tout-à-fait plate, et qui présente des bords dorsaux tres tranchants et une base dont la longueur égale presque celle du bord cardinal tout entier. Le deltidium est large aussi, il occupe à lui seul un tiers de l’area , et forme plus du quart du contour de l’ouverture qui est grande. L’angle des arêtes cardinales diffère peu d’un droit. Les arêtes cardinales sont plus courtes que les arêtes Ja- térales. Celles-ci descendent assez parallélement, et ne se courbent en dessous que vers le front. De 4 lignes de longueur. Longueur, 100 ; largeur, 118 ; hauteur, 66; largeur du sinus, 0,41 de la largeur totale. Dans la craie à Coulaines près du Mans. Cette Térébratule a de commun avec la T. reticularis le manque de côtes laté- rales saillantes. 7. TEREBRATULA rehicularis Schlotth., Sow. PI. XVII, fig. 7. T. coaretata Park., Sow. T. decussata Lam. Sowerby, pl. 312. Encycl. méth., pl. 245, fig. 4. Le contour présente un pentagone très allongé par suite de la longueur du cro- chet; mais la valve ventrale forme un pentagone parfaitement régulier. La valve ventrale n’est élevée qu’au natis, et encore là elle ne l’est que peu; elle tombe ensuite vers le bord plus bas que là d'où elle était partie. Les côtés et le bourrelet forment une surface à peine discontinue, et, dans la vue prise à partir du front, le bourrelet se trouve à la méme hauteur que les côtés dans une méme ligne horizontale, et n’en est séparé que par deux sillons. (La vue prise à partir de la charnière, Encycl., fig. 4, c, fait remarquer cette même forme.) La valve ventrale n’est donc point élevée; sa hauteur n’atteint que le tiers de celle de la valve dorsale. De toutes les côtes caractéristiques, les deux côtes dor- 19) CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N. 6, p. 82.) sales ont une supériorité marquée sur les autres. Par leur forte saillie elles impriment à la forme extérieure son caractère particulier. Elles sont serrées l’une contre l’autre, et ne divergent pas beaucoup. Le sinus qu’elles comprennent entre elles n’acquiert pas une grande profondeur; et par suite aussi le bourrelet qui lui correspond sur la valve ventrale n’acquiert pas une grande élévation ; méme sur les moules, cette partie paraît comme une surface plane. Au natis et au crochet, on reconnaît, mais on ne reconnait que faiblement l'élévation des côtes latérales. Les côtes cardinales ne sont pas plus faciles à distinguer, parce que ces côtes se dichotoment promptement et considérablement par l’érsertion de stries fines, de sorte que la surface supérieure tout entière paraît couverte de stries serrées, alternativement fines et fortes. Sur une longueur de 5 lignes, on compte au bord cinquante-six à quatre-vingt-six stries , dont douze à dix-huit couvrent le bourrelet. Comme des anneaux d’accroissement, aussi serrés que ces stries longitudinales, encore plus forts que celles-ci, mais n'ayant pas leurs bords retroussés, les coupent transversalement , il en résulte sur la surface des deux valves un dessin remarquable ettres élégant, en forme de treillage. L'angle des arctes ventrales à la charnière est de 120°. L’angle des arêtes cardinales au contraire est très aigu ; il n'est que de 6o° ou guère plus. Par suite l'area est droite et n’est que peu courbée à son extrémité ; elle est arrondie du côté de la valve dorsale, et couverte de stries et de forts anneaux d’accroissement. Le del- tidium est entier; il n’entoure qu’une petite partie de l'ouverture, et il est or- dinairement aussi haut que large. Les arêtes cardinales descendent jusqu’au milieu de la longueur de la valve ventrale, et sont presque deux fois aussi lon- ales. Celles-ci convergent en présentant des bords con- gues que les arêtes latér s, puis ensuite concaves auprès du front. tournés, d'abord convexes en dehor Les côtes cardinales de la valve dorsale forment une demi-courbe qui est plus ers le bord que vers le crochet, Ce dernier s'élève en se recourbant jus- e l'ouverture de son sommet soit parallele à la direction des valves. Les ailes latérales de la valve dorsale tombent très rapidement sous un angle de bo vers le bord, et sont légèrement concaves, souvent presque plates. Rare- ment cette Térébratule a 172 pouce de grandeur; ordinairement elle a de 4 à 5 plate v qu'à ce qu lignes. Longueur,100; largeur, 79; totale ; largeur du sinus dans le milieu, 0,33. Dans les individus de France, la largeur est de 92; par suite, la longueur est un hauteur, 62; largeur du sinus, 0,50 de la largeur peu plus faible. Dans l’oolite moyenne à Grumbach pres d'Amberg, près de Caen (Calvados); à Hinton et dans d’autres lieux près de Bath; dans beaucoup d’endroits du Wilishire. (J. Farey Stratifical Index , par Sowerby, 1v.) eillissées à leur surface, se détruisent assez facilement. Les moules Les valves, tr , mais conservent cependant le sinus ou Ja qui restent ont alors un aspect lisse (N. 6, p. 85.) DES TÉRÉBRATULES. 187 surface dorsale , et par suite le caractère distinctif des Loricatées , savoir : que les côtes dorsales sont les enveloppées, et les côtes ventrales les enveloppantes. 8. TEREBRATULA antiplecta n. PI. XVIL fig. 8. Le comte de Münster conserve à Baireuth, dans sa riche collection, des échan- tillons qui sontun vrai conglomérat de Térébratules; ils sont indiqués comme ve- nant de la vallée de Caprun, où l'on passe , après Rauris, pour arriver à Heiligen- blut, dans le Salzburg ; cette indication paraît demander confirmation. Il y a dans ces échantillons trois espèces de Térébratules réunies. On distingue en premier lieu la 7. concinna , à Yaide de laquelle on peut assez bien déterminer la forma- tion, comme appartenant à l’oolite moyenne; ensuite la 7! pala ; enfin , beau- coup d'individus qui sont tout-à-fait semblables à la Z. biplicata. Mais si on les examine plus attentivement, on trouve que les plis ne sont pas placés sur le côté ventral, mais sur le côté dorsal; et que le sinus qu'ils comprennent entre eux monte jusque dans le crochet. Ils appartiennent donc aux Loricatées, et sont, par leurs plis, opposés à la 7°. biplicata. Comme on ne trou ,e que des moules, on ne peut apercevoir de stries sur leurs surfaces ; cependant on doit présumer qu'il y en a sur les valves. La forme générale est celle d’un triangle, équilatéral dans les petits individus, avec une base plus courte dans les grands. Sur la valve ventrale s'élèvent deux côtes fortement divergentes à partir du milieu , et qui comprennent entre elles une large côte médiane; vers le natis, elles se réunissent toutes ensemble. Sur la coquille naturelle, on les verrait probablement séparées jusqu’au natis. Sur l'au- tre valve, leur correspondent deux côtes dorsales, plus rapprochées l’une de l’au- tre, et elles se prolongent depuis le crochet jusqu’au bord; deux côtes latérales tranchantes, fortement saillantes, forment les bords latéraux. La valve ventrale ne s'élève que très doucement à partir du natis, mais elle s’abaisse rapidement sur les côtés qui correspondent à la forte élévation des co- tes latérales sur la surface dorsale. L’angle des arêtes cardinales est de 70°; les arêtes cardinales sont très longues, et se prolongent jusqu'au-delà du milieu de la longueur. es arètes latérales, qui forment avec elles un angle obtus, n’ont pas la moitié de leur longueur, et comme elles se réunissent avec elles suivant une courbe arrondie, la forme pentagonale se change à très peu près en celle d’un triangle. Le front est large, il a les deux tiers dela longueur des arêtes cardinales. Les arêtes ventrales , au bord cardinal, se réunissent sous un angle de 40°. L’area au-dessus est arrondie du côté de la valve dorsale ; le crochet est recourbé, et son ouverture touche la pointe de la valve ventrale. Le deltidium reste caché. Longueur, 100; largeur, 84; hauteur, 63; largeur du sinus 0,28 de la largeur totale; dans le milieu de la longueur , 0,15. Pour les petits individus, longueur, 100 ; largeur, 100; hauteur, 63. Soc Géo. — Tom. 3. — Mém. n° 6. 29 188 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N. 6,p. 84.) Très évidemment, cette Térébratule, avec un bord cardinal fortement brisé et peu de plis, se trouve au commencement ou à la fin d’une série qui se prolonge par toutes les autres formes de cette division jusqu’à la 7. Sayi, dans laquelle le bord cardinal est en ligne droite, et dans laquelle onze plis se distribuent sur les valves. IV. CINCTÆ. Les côtes se correspondent sur les deux valves et se réunissent vers le front et sur les côtés suivant une courbe revenant sur elle-même (1). Les proéminences et les enfoncements des valves se correspondent res- pectivement de sorte qu'à un enfoncement sur lune des valves est op- posé un enfoncement sur l’autre valve; il en est de même des proémi- nences. Lorsque les côtes ne se détachent pas distinctement, on peut néanmoins, d’après cette correspondance réciproque des inégalités, recon- naître qu’elles se réunissentsuivant une courbe quise continueau-dessous de lacoquille, et par conséquent déterminer la division à laquelle appar- tient la T'érébratule qu’on examine.Comme une valve esttout-à-fait sembla- ble à l’autre dans toutesses inégalités, la ligne de séparation des valvessur les côtés et vers le front ne peut se courber ni en dessus ni en dessous, et particulièrement vers le front. C'est une ligne parfaitement Lorizontale ou paralèlle à la direction de la surface des valves , et perpendiculaire à la longueur de la coquille. Les Térébratules appartenant à cette divi- sion ont rarement plus de quatre côtes sur chaque valve. Elles sont, sauf ces côtes , tout-à-fait lisses et sans plis (excepté la 7°. amplitoma) ; elles sont en outre plates pour la plupart; très rarement elles sont épaisses ; les bords cardinaux de la valve ventrale sont toujours courbés, et quel- quefois sous un angle bien marqué. 1. TEREBRATULA pectunculus Schlotth. PL. XVII, fig. 1°. Schlottheim lui-même la confond avec de petits individus de la 7. pectuncu- loides. Cependant ces deux Térébratules se laissent facilement distinguer lune de l’autre par la correspondance des côtes sur les deux valves, dans la première coquille, et par leur alternance dans la seconde. Chaque valve est couverte de six côtes tranchantes et saillantes, savoir : deux côtes ventrales ou dorsales entre lesquelles est comprisle front; deux côtes laté- rales, qui, à partir des deux valves, se réunissent au inilieu des arètes latérales, (1) C’est à M. le professeur Bronn qu’on doit d'avoir remarqué ; pour la première fois, cette correspondance des côtes, (N..6, p. 85.) DES TÉRÉBRATULES. 189 et deux côtes cardinales placées immédiatement sur le bord cardinal. Ces côtes se réunissent toutes, également élevées et également tranchantes, au natis et au crochet. A ces côtes s'ajoute encore, d’une manière tout-à-fait symé- trique sur les deux valves, une côte médiane , aussi saillante que les précédentes, mais beaucoup plus fine, qui s’affaisse successivement à partir du front, et dis- parait avant d'atteindre l'origine. Cette côte ne manque jamais ; assez rarement elle est accompagnée sur les côtés de deux autres côtes plus basses qu’elle, qui montent encore moins haut ,et ressemblent à des côtes secondaires entre les côtes ventrales et latérales, ou entre les côtes dorsales et latérales; il existe même aussi de ces côtes secondaires entre les autres côtes; elles se correspondent toujours sur les deux valves , et sont, à l’origine, faiblement élevées entre les côtes prin- cipales. Cependant la forme la plus simple est de beaucoup la plus ordinaire. De forts anneaux d’accroissement (12-20) se prolongent entre les côtes, comme les fils transversaux d’une toile d’araignée , et présentent dans chaque intervalle une forte concavité tournée en dehors. Les deux valves différent peu en hauteur; la valve ventrale est un peu bombée, atteint sa plus grande hauteur au-dessus du natis, et tombe alors uniformément vers les côtés; ses arêtes vers le bord cardi- nal n'ont qu’une inclinaison insensible l’une sur l’autre, et peuvent être regardées comme en ligne droite. Les arêtes cardinales se réunissent au-dessus du crochet, sous un angle de 105 degrés. Elles sont un peu plus courtes que les arêtes laté- rales, et aussi grandes que le front. L’area est aussi longue que le bord cardinal, horizontale et plate, avec un bord dorsal tranchant, Cependant elle s'élève un peu vers le bord cardinal, et se réunit la , suivant une surface courbe, avec une petite surface qui descend des côtes cardinales de la valve ventrale. Le deltidium n'a que rarement ses ailes réunies. De 2 172 à 3 lignes de grandeur. Longueur, 100; largeur, 116; hauteur, 60; largeur du sinus, 0,42 de la largeur totale. Dans les couches jurassiques supérieures, près d’Amberg. Il est évident, d’après les étiquettes de sa collection, que Schlottheim a spécia- lement regardé cette Térébratule comme la 7°. pectunculus. I n’est pas aussi clair, d'après la figure imparfaite qu’ils donnent, que Langé et Scheuchzer aient aussi voulu indiquer la même Térébratule sous ce nom ; cependant c’est probable. On ne peut pas la retrouver parmi les Térébratules décrites par Lamarck ou par Defrance. 2. TEREBRATULA trigonella Schlotth. PI. XVII, fig. 2°. Zieten, ÆWürtemb. Verst., pl. 43, fig. 3. T'. aculeata Catullo. 1. Hæœninghausi Defrance, Dict. d'hist. nat. Quatre côtes très saillantes caractérisent cette espece. Deux côtes plus longues so nt placées dans le milieu, et deux plus courtes immédiatement au-dessus du 190 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N: 6, p. 86.) bord cardinal. Ces dernières sont limitées sur chaque valve par une petite sur- face plane et verticale qui, au bord cardinal même, se réunit dans un méme plan avec la petite surface qui lui est opposée. C’est un caractère distinctif, quine man- que jamais, et qui fait paraître les arêtes cardinales fortement tronquées. La surface qui correspond à la valve dorsale est l’area elle-même. Les deux surfaces de la valve ventrale ou les arêtes ventrales se réunissent vers le bord cardinal, sous un angle bien marqué, ordinairement de 94 degrés. L’angle des arêtes cardi- nales au crochet est un peu plus aigu ; cependant il ne l’est que d’un petit nombre de degrés, puisque le crochet ne s'éloigne que peu de la valve ventrale.Toutefois, il n’atteint que rarement 90 degrés; on pourraitadmettre 85 degrés comme la mesure la plus ordinaire. La grandeur des arêtes est indiquée par le point où les côtes se réunissent à partir des deux valves. Cependant, le rapport de grandeur de ces arêtes est variable. Dans les petits individus, les arêtes cardinales sont les plus longues; dans les grands individus, ce sont les arêtes latérales. Ce dernier cas paraît être néanmoins le plus rare. Les arêtes latérales sont à peu près de la même longueurquele front. Les anneaux d’accroissement entre les côtes sont fins, etor- dinairement, mais cependant pas toujours, ils tournentleur concavité versle bord Le deltidium est large , fermé; il présente une ligne de séparation dans le milieu, et forme plus du tiers de l'ouverture qui est notablement grande. Les deux val- ves sont au reste peu élevées : la valve ventrale atteint sa plus grande hauteur au-dessus du natis; la valve dorsale, dans le milieu de sa longueur. De 2 179 à G li- gnes de longueur. La collection de Schlotiheim renferme un individu de Tarno- viz, de 9 lignes de longueur et de 1 pouce de largeur. Long., 100; larg., 115; haut., 56; sinus des côtes , 0,41 de la larg. totale. Dans les couches jurassiques les plus supérieures et dans le muschelkalk ; il est très remarquable qu’elle ne se trouve pas dans les couches intermédiaires; ce- pendant on ne peut remarquer aucune différence essentielle dans les individus de ces deux formations. Dans la roche qui forme le mur du gite de la mine de Frédérich à Tarnoviz, près de Stubendorf non loin de GrossStrehlitz (muschelkalk). Près de Schef- floch non loin d’Amberg, à Oberfellenbach au-dessus du Streitberg, à Ieiden- heim ,à Aue près de Kellheim sur le Danube; très abondante à Rovegiana, dans le val d’Agno au-dessus de Vicence. Catullo dit qu'elle se trouve dans le muschel- kalk. Cependant on rencontre avec elle en même temps des Térébratules lisses. avec une carène tranchante, et d’autres petites Térébratules qui appartiennent à la petite division de la 7. biplicata. 3. TEREBRATULA quadrifida Lamarck. PI. XVII, fig. 3°. Quatre côtes sur les valves ; elles sont peu élevées. Par suite, les sinus qu’elles forment ne sont que peu profonds et pourvus de côtés plats. ls se réunissent vers (N. 6, p. 87.) DES TÉRÉBRATULES. igt le natis et le crochet: il en est de même des côtes. Ces côtes divergent forte- ment, et sont sensiblement saillantes au-dessus du bord; par conséquent, les trois sinus qui se correspondent sur les deux valves, le sinus médian et les deux sinus latéraux forment de profondes entailles vers le bord. Les deux valves sont peu élevées, et différent peu l’une de l’autre en hauteur. L’angle des arêtes cardinales est obtus ; il s'élève jusqu’à 110°. Les arêtes cardinales vont jusqu’au milieu de la longueur; les arêtes latérales sont beaucoup plus petites que le front. L’area est plane avec un bord dorsal tranchant; elle est moitié aussi longue que les arêtes cardinales, et dans la première moitié, elle est pour- vue d’une oreille plate. Elle remonte obliquement du côté de la valve ventrale, et paraît se réunir là avec la surface qui descend de la côte cardinale de cette valve. Mais cette surface n’est pas plane comme dans la T. trigonella ; son arête est arrondie du côté de la côte. Le deltidium est fermé ; il est moi- tié aussi haut que large; l'ouverture est un peu recourbée. De 13 lignes de lon- gueur. Longueur, 100 ; largeur, 110 ; hauteur, Bo; écartement des côtes, 0,43 de la largeur totale. De Sainte-Marie-du-Mont, département de la Manche; près de Bayeux, et près de Caen dans les couches jurassiques moyennes. Defrance. 4. TereBraTuLa numismalis Lamarck. PI. XVIL, fig. 4°. Encycl. méthod., pl. 240, fig. 1. Zieten, Würtemb. Verst., pl. 39, fig. 4, 5. Elle ressemble à un disque plat, pentagonal; d'autant plus qu'aucune de ses par- ties n'avance plus que l’autre , pas même le crochet. Les côtes ne sont pas du tout saillantes ; mais on reconnait leur correspondance sur les deux valves à la cor- respondance des proéminences et des enfoncements. On peut bien suivre jusqu’au crochet et au natisles deux sinus médians , aussi bien celui de la valve ventrale que celui de la valve dorsale ; cependant leur enfoncement n’est sensible qu’à partir du milieu. On ne peut reconnaître les côtes latérales que d’après les angles où elles se terminent, et où elle se réunissent en un même point avec les arêtes latérales et cardinales. La valve ventrale atteint sa plus grande hauteur bien avant le milieu; sa dernière pente vers l'area, quoique petite, est presque verticale, et rappelle la surface verticale qui, dans la T. trigonella, se réunit avec l’area suivant un même plan. L’angle des arêtes cardinales devient de plus en plus obtus à mesure que la grandeur desindividus augmente; dans les petits individus il est de 95°; dans les individus moyens, qui sont les plus com- muns, il va jusqu’à 106°; dans les individus d’une grandeur peu ordinaire, de plus d’un pouce de longueur , cet angle peut atteindre 116°. Les arêtes different 192 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N. 6, p. 88.) peu en grandeur. Les arêtes latérales etcardinales se réunissent en s’arrondissant successivement; lesarètes latérales et le front forment un angle saillant. Le front est plus petit que les arètes latérales, et profondément antaillé par les deux sinus du milieu. L’area est d’une petitesse remarquable. EMe ne descend pas jusqu'à la moitié de l’arête cardinale , et sa largeur est aussi extraordinairement petite, Du reste , elle est plane, avec un bord dorsal tranchant. L'ouverture du crochet est aussi extrémement petite, petite comme celles qu'il n'est habituel de voir que dans les Térébratules de la formation crétacée. Malgré cela cependant, le delti- dium est très large; il est bien trois fois plus large que haut, et se termine pres- que en pointe, pour ne former qu'un petit secteur de l'ouverture. Longueur, 100; largeur, 100; épaisseur, 40; au milieu de la longueur 34; largeur du sinus, 0,41 de la largeur totale. C’est une coquille caractéristique pour la détermination des couches supé- rieures du lias, ou des couches qui renferment spécialement les Bélemnites du lias. Elle se trouve abondamment, et comme presque partout, à l’état de pyrite, sur le Plienbach près de Boll, près d’Eislingen, à Blattenhardt, à Denckendorff, à Gonningen entre Tübingen et Hechingen, près de Bablingen; très grande à Scheffloch et Eckersdorff près d’Amberg. Abondante au Rautenberg près de Scheppenstedt, et à no sur le Kley près de Brunswik; elle a été rapportée au cabinet de Berlin par M. le professeur Hoffmann. On ne la connait pas en Angleterre. 5, TEereBrATULA victnalis Schlotth. PISE VITE fig. ste Sowerby, pl. 446, fig. 4 (7. cornuta). C'est un pentagone fortement prononcé, presque équilatéral avec les angles latéraux arrondis et les valves d’une épaisseur remarquable, Sa plus grande largeur estdans le milieu de la longueur. La valve ventrale n'est que moitié aussi haute qne la valve dorsale, renflée dans le premierquart, mais s’aplatissant considérablement dans les autres parties. Les côtes médianes sont déjà sensibles à partir du natis, et ressortent versle bord comme des pointes; mais le sinus qui se prolonge dansleur intervalle ne commence à se creuser que vers le milieu. Les arêtes ventrales au bord cardinal se réunissent sous une inclinaison de 128° l’une vers l’autre. L'angle des arêtes cardinales est un peu plus grand qu'un droit, ordinairement de 94°. Les arêtes cardinales sont convezxes ; les arêtes latérales concaves (remar- que que fait Sowerby); cependant cette particularité ne ressort pas d’une manière également distinctedans tousles individus. Cesarétes se réunissent les unes avec les autres, suivant une courbe fortement arrondie, en face du milieu de la largeur de la coquille. Te front est fortement creusé entre les cornes que forment les côtes. L’area est un peu courbée , presque aussi longue que les arêtes cardinales , avec une arête tranchante à la partie supérieure vers le crochet, Ce crochet (N- 6, p. 89.) DES TÉRÉBRATULES. 193 est le plus souvent fortement recourbé en avant, et par suite le deltidium est caché. Il est notablement plus large que haut, et ne remplit qu’une petite par- tie de l'ouverture. La valve dorsale atteint aussi sa plus grande hauteur dans le premier quart. Les côtes forment d’abord sur la carène une petite surface plane qui se creuse de plus en plus profondément, jusque vers le front. A en juger par les nombreux anneaux d’accroissement, ce sinus est dans l’origine peu visible et s’augmente avec l’âge. Ordinairement la longueur est de 6 lignes ; cependant elle va aussi jusqu’à 10. Longueur jusqu'à l'extrémité des cornes, 100 ; largeur, 85; hauteur, 65; lar- geur du sinus, 0,43 de la largeur totale. Dans la partie supérieure des couches jurassiques moyennes de Muggendortf et d’Amberg, près d’Aarau , à Ilminster. Avec la valve ventrale plus élevée au Rautenberg près de Scheppenstedt. Elle se distingue de la T. digona , spécialement parce qu’elle est plus large dans le milieu que vers le bord, tandis que la 7. digona augmente toujours, et atteint sa plus grande largeur vers le bord. 5 bis. TERFBRATULA indentata. PI. XVII, fig. 5° bus. Sowerby, pl. 445, fig. 2. Zieten, Würtemb. Verst., pl. 30, fig. 8; et pl. 44, fig. 3. Ce n'est probablement qu’une variété de l'espèce précédente ; elle est plus longue que large, et présente la forme d’un ovale. Les arêtes cardinales et laté- rales forment une courbe continue, et ne sont pas nettement séparées les unes des autres. La plus grande largeur se trouve encore dans le milieu. La hauteur au contraire est quelquefois si considérable que le sinus placé entre les côtes médianes ne paraît plus du tout, et que les côtes forment seulement sur les deux valves des arêtes tranchantes qui aboutissent au front, et le séparent des arêtes latérales. Longueur, 100; largeur, 74; hauteur, 61; largeur du sinus, 0,50 de la lar- geur totale. Elle se trouve sur les hauteurs moyennes de Streitberg , de Muggendorf. A Amberg, réunie à la 7. vicinalis. Celles d'Angleterre se trouvent à Banbury au- dessous de l’oolite. A Reichenbach, Gruibingen et Burckhalden près de Boll. Dans le Würtemberg. A Hohnstein près de Dresde, dans la carrière de cal- caire de ce lieu. 94 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N. 6, p.90.) 6. TEREBRATULA digona Sow. PI. XNIL, Ge. 0. Sowerby, pl. 96. Encycl. méthod., pl. 240, fig. 3. T. marsupialis Schlotth. Sa forme est celle d’un triangle allongé. Les arêtes cardinales descendent en divergeant d’une manière continuesur les côtés , et remplacent tout-à-fait les aré- tes latérales , ou autrement dit ces dernières ne convergent pas, mais descendent verticalement , de sorte que /a largeur du front est en méme temps la plus grande largeur de la coquille. Par suite, il ne reste sur chaque valve que deux côtes qui présentent un bord latéral tranchant, de sorte que les deux valves sur cha- que côté se réunissent suivant un méme plan vertical; ces côtes elles-mêmes ne ressortent pas distinctement. Le front n’est que peu enfoncé; le plus souvent c’est une ligne droite. L’angle des arêtes cardinales est plus petit qu’un droit; il est de 76 à 82°. Les arêtes cardinales sont courbes jusque vers le milieu ; elles se prolon- gent ensuite en ligne droite. La valve ventrale n’est renflée que tout-à-fait à son origine , et encore là même ne l’est-elle pas fortement. Sa plus grande hauteur se trouve vers le milieu de la longueur; elle tombe ensuite rapidement, et se réunit avec la valve dorsale vers le front en formant souvent un bord si tranchant que les deux valves paraissent tout-à-fait plates, et reposer l’une sur l’autre sans rien contenir intérieurement. La valve dorsale n’est que très légère- ment bombée , et tombe peu vers les côtés, excepté depuis l'arête de la côte, où alors la pente latérale est verticale. L’area se perd avec le côté, et n'est visi- ble qu'au crochet. Le deltidium , un peu plus large que haut, est séparé dans le milieu par une ligne fine. De 8 à 9 lignes de longueur. Longueur, 100 ; largeur, 73 ; hauteur, 50. La hauteur est très variable. Dans les couches supérieures de l'oolite moyenne à Muggendorf. Très abon- dante au dessus de la grande oolite près de Bath; dans le cornbrash près de Brad- ford , à Felversham. A Ranville dans le Calvados, pres de Caen, de Valognes. Près du Mans, de Domfront, de Dijon, d'Angers. 7. TEREBRATULA lagenalis Schlotth. DPI XVI pt Elle se distingue par sa longueur extrémement grande bar rapport à sa largeur ; et, comme la valve dorsale a une carène lisse , ensemble de cette coquille pré- sente une ressemblance frappante avec un petit batean. La valve ventrale s'élève peu rapidement , atteint sa plus grande hauteur avant le milieu, et ne tombe un peu plus rapidement que tout-à-fait près du front, (R. 6, p. 91.) DES TÉRÉBRATULES. 195 où les deux côtes qui correspondent à celles de la valve dorsale sont plus fortement saillantes , et forment entre elles une surface plane. L'angle des arêtes cardinales est de 6o°, si la plus grande largeur se trouve au-dessous du milieu; il est de 70°, si la plus grande largeur est au-dessus du milieu. Les arêtes cardinales sont courbes, tantôt plus longues, tantôt plus courtes que les arêtes latérales, qui sont très concaves et qui se réunissent avec elles suivant une courbe arrondie. Le front forme une ligne horizontale sans courbure ni entaille ; les deux valves se réunissent là suivant une ligne horizontale ; ce qui fait facilement distinguer cette espèce des Térébratules semblables qui appartiennent à la 7. biplicata. T’area a une arête dorsale arrondie, et elle est sans trace d'oreille. Des stries d’accroisse- ment partant du dos s’y prolongent. Le deltidium a une large base, il est secteur. La valve dorsale surpasse la valve ventrale en hauteur. Elle est carénée à l’ori- gine, vers le crochet; mais elle s'étend bientôt, et atteint le front en présentant sur le dos une surface plane qui se réunit à la surface semblable que pré- sente la valve ventrale, Sur les côtés, la valve tombe assez rapidement vers le bord. Longueur, 100; largeur, 5o; hauteur, 53. Dans les couches inférieures de l’oolite moyenne à Wéschnau près d’Aarau (la plus grande largeur se trouve au-dessous du milieu ), et à Grumbach prés d'Amberg ( la plus grande largeur est au-dessus du milieu ). 8. TEREBRATULA bullata Sow. PI. XVIII, fic. 8. Sowerby, pl. 435, fig. 4; pl. 438, fig. 2 (7. bucculenta). Elle est précisément l'opposé de la 7. lagenalis. Ce que celle-ci a de plus en longueur, celle-là le gagne en épaisseur, et cela a lieu même dans les plus petits individus. La valve ventrale forme, à partir du natis jusqu’au front, un demi- cercle complet dont la plus grande élévation se trouve au milieu de la longueur. La valve dorsale présente presque aussi exactement la forme circulaire , avec un crochet si fortement recourbé qu'il touche presque le natis de la valve ventrale. Vers le front, apparaissent très nettement et très distinctement les deux côtes qui se correspondent sur les deux valves et se réunissent là; /es deux valves sont un peu creusées entre ces deux côtes. L'angle des arêtes cardinales diffère peu d'un droit. Les arêtes cardinales forment avec les arêtes latérales un arc de cercle comprimé, et ne sont pas séparées les unes des autres. L’area s'élève en présen- tant une petite oreille, et a une arête dorsale tranchante vers la pointe du cro- chet. L'ouverture n’est pas grande. De 3 à 6 lignes de grandeur. Longueur, 100 ; largeur, 92; hauteur, 80; largeur du sinus, 0,51 de la largeur totale. Soc. GEOL. — Tom. 3. — Mém. n° 6. 26 196 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N 6; p. 992.) Dans l'oolite moyenne de Grumbach près d'Amberg ; dans l’oolite inférieure de Nunney et de Frome en Angleterre. 9. TEREBRATULA diphya Fabio Colonna. PI. XVIII, fig. 9. T. triquetra Park. T. delioidea Lam. T. antinomia Catullo. Encycl. méthod., pl. 210, fig. 4. Cette singulière Térébratule doit aussi être comprise dans cette division , puis- que les proéminences et les enfoncements se correspondent sur les deux valves, et qu'une proéminence sur un côté n'entraine pas un enfoncement sur l’autre. La coquille entière est un triangle, mème ordinairement un triangle équilutéral dont les angles à la base sont arrond s en arcs de cercle. Les deux valves sont plates et séparées de la maniere la plus précise en deux parties totalement dif- férentes dans le sens de la longueur ; de sorte qu'une moitié se trouve du côté droit, et Fautre du côté gauche. On reconnait tres facilement ce caractire aux anneaux d'accroissement qui se continuent jusqu'au bord, arrondis en arcs de cerele. Chaque moitié a pour ces anneaux d’accroissement un centre particulier au natis où an crochet, et ces anneaux ne se touchent que dans l’enfoncement du milieu, mais ne se confonilent pas les uns dans les autres. L'angle des arêtes cardinales est de 92 degrés. Les arètes cardinales sont déjà courbes à l'origine ; elles sont complétement courbées en demi-cercle vers le front. Les arètes latérales manquent. Le front est profondément échancré dans le milieu, par suite des deux enfoncements longitudinaux des valves. Il se com- pose là de deux segments de cercle. La valve inférieure ou ventrale paraît, sur toute l'étendue du front, recouvrir un peu avec son bord la valve dorsale comme un couvercle de boite. Les deux valves tombent presque perpendiculairement vers le front en présentant une arête tranchante; ce qui forme autour du front une surface annulaire plane. 44 milieu des deux valves se trouve une ouverture triangulaire, qui traverse la coquille de part en part, et n’est nullement-recou- verte. Au-dessous du milieu, les valves se réunissent de nouveau après s'être rap- prochées successivement. Cette ouverture, qui suppose une véritable séparation du manteau, empêche précisément la réunion des anneaux d’accroissement de chaque côté. L'area se trouve tout entiere sur le côté; elle ne monte pas jus- qu'au crochet : en effet, ce crochet est si fortement recourbé, que la valve dor- sale remonte sur le côté ventral, et touche le natis de la valve ventrale. La partie supérieure de l’area est par conséquent totalement cachée. L'ouverture du cro- chet est grande et allongée, ce qui est contraire au caractère distinctif de toutes les Térébratules de la craie. De plus d’un pouce de longueur. (N. 6, p. 93.) DES TÉRÉBRATULES. Longueur, 100; largeur, 112; hauteur, 33. De la craie. Colonna ne dit pas de quel lieu venait celle qu'il a figurée et dé- crite, Cependant, ce doit être de l'Italie supérieure, où elle paraît se trouver fré- quemment. Catullo ( Zoologia fossile, 207) l'a découverte près de Grezzano, dans le val Pantine au-dessus de Vérone, dans les Sette Commune et près de Bel- lune. Sennoner l'a vue près de Trient. Une très jolie moitié, qui se trouve dans la collection de Schlottheim, est indiquée comme venant des frontières françaises du canton de Bale, De Châtillon, pres de Die. M. Gras l’a vue entre le L:e et Val- drome près d’Arthemale, département de la Drôme. D'après un envoi de M. le 167 conseiller des mines, Pusch de Varsovie, cette remarquable Térébratule se trouve aussi dans les Carpathes, au sud de Cracovie, à Fogocznick, près de Nonitary; longue de 2 pouces 1/4, large de 2 pouces 3/4, dans un conglomérat, où se trouve aussi l’{mmoniles contractus Sow., par conséquent, vraisemblablement dans la formation jurassique. Au contraire, celle figurée par Macquart (J’oyage vers le Nord, pl. 7, fig. 2), venant du pays de Moscou, est probablement de la formation crétacée. La figure de l'Encyclopédie, pl. 2/0, fig. 6, montre cette Térébratule avec des angles aigus vers le front, mais, du reste, avec l'ouverture du milieu, avec les doubles anneaux d’accroissement, et avec le bord de la valve ventrale replié. Telle est aussi à peu près celle de la collection de Schlottheim. Dans cette der- nière, les ovaires paraissent aussi très distinctement au dessous de la valve. Ce sont 6 ou = grandes branches ou canaux qui parcourent toute la longucur de la coquille , depuis le crochet, et qui ne se divisent guère en petits rameaux que vers le front, et peu surle côté. La branche placée dans le milieu n’a. comme on peut bien le présumer d’avance, aucun rameau qui aille d'un côté de la valve à l'autre. 10. TEREBRATULA ériangulus Lamarck. PI. XVIIL, fig. 10. Encycl. méthod., pl. 241, fig. v. Sa forme est celle d’un triangle régulier avec des angles aigus et des côtés qui sont plus grands que la base. C’est un passage à la 7° diphya; mais elle n’a pas ses deux côtés séparés, et les anneaux d’accroissement se prolongent depuis l'origine, sans interruption , sur les deux côtés. La valve ventrale est plate; seulement , sur les bords latéraux , elle se courbe perpendiculaïrement, principalement dans le premier quart de la lon- gueur, où elle descend plus bas, et forme une espèce d'oreille du côté de la valve dorsale. Cette valve se prolonge vers le front , en restant plate jusqu’au-dessus de l'arête frontale ; là elle se courbe pernendiculairement, et pénètre très profondée- ment dans la valve supérieure. L’angle des arêtes cardinales est très aigu; il at- 198 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N. 6, p. 94.) teint à peine Go degrés. Les arêtes cardinales sont complétement droites, et se réunissent immédiatement avec le front , sans qu'il y ait d’arétes latérales. Ve front a les deux tiers de la longueur des arêtes cardinales, et il est profondément courbé dans le milieu. Cette courbure correspond à un faible enfoncement de la valve ventrale. L’area est horizontale; elle n’est visible que sur les côtés; au-des- sous du crochet , elle est cachée par le rebord de la valve dorsale, qui est recourbé par dessus. L'ouverture est grande; le deltidium ne forme pas plus de la huitième partie de son contour. La valve dorsale n'est que légèrement et faiblement bom- bée; elle l’est plus vers le crochet, moins vers le front; mais on ne remarque au- cun enfoncement dans le sens de la longueur. Le rebord vers l’area est tranchant jusqu'un peu au-dessous du milieu de la longueur. La plus grande lirgeur de l& coquille est la largeur du front D'un pouce degrandeur, et même davantage. Longueur, 100; largeur, 93; hauteur, 57. Elle a été trouvée par M. Sennoner près de Trente. L'individu figuré dans l'£z- cyclopédie venait probablement de France. Lamarck n’indiqne pas le lieu de son gisement. Le dessin fait trés bien ressortir les ovaires ; ils ont non seulement un tronc principal dans le milieu , qui se divise symétriquement vers le bord, mais encore deux autres tiges qui se prolongent également à partir de l'origine, et se ramifient vers les bords latéraux. La grande conformité de cette Térébratule avec la 7. diphya, la correspon- dance des arêtes des côtés, qui se réunissent aux extrémités du front en formant un angle saillant, ne permettent point d’assigner une autre place à cette Térébra- tule. Cependant l'absence d’enfoncement dorsal, lempiétement du bord de la valve inférieure sur celui de la valve supérieure, sont des caractères qui sont contraires à la parfaite correspondance des valves. 11. TerepraTuLA saeculus Martin. PI. XVIII, fig. 11. Martin, Foss. Derb., pl. 46, fig. 1, 2, Sowerby, pl. 446, fig. 1. Dallmann, pl. 6, fig. 9. (7. didyma.) Elle est ronde, presque sphérique. La valve ventrale s'élève rapidement, atteint sa plus grande hauteur près du natis, et tombe ensuite en s’arrondissant d’une maniere continue vers les côtés et vers le front. Dans le milieu se creuse un faible enfoncement, qui se réunit, vers le front, avec l’enfoncement qui partage la valve dorsale. Les arêtes au bord cardinal se réunissent sous un angle de 54 degrés. Elles forment à leur point de réunion une pointe avec laquelle la valve ventrale s'enfonce sous le crochet. L’angle des arêtes cardinales est de 86 degrés. Les arêtes cardinales sont courtes; les arêtes latérales sont plus longues et courbées en are de cercle; le front est peu large ec eu higne droite, sauf le faible enfoncement du (N.6, p. 93.) DES TÉRÉBRATULES. 109 milieu. L’area n’est pas marquée, et il n’y a d’apparent que le bord recourbé dela valve dorsale. Le deltidium de la petite ouverture se cache ordinairement sous le crochet. En effet, ce crochet est fortement recourbé, de sorte que l'ouverture ne paraît pas plus en dessous que sur son sommet. La valve dorsale atteint aussi sa plus grande hauteur dans le premier quart, et tombe ensuite doucement vers le front; elle tombe plus rapidement, et en s'arrondissant, vers les côtés. Le sinus commence à paraître au point le plus élevé de la valve dorsale, comme une ligne fine qui s'élargit vers le front qu’il divise en deux parties. Une très légère inflexion de la ligne frontale, d’ailleurs horizontale, du côté de la valve ventrale, montre que le sinus dorsal a plus d'importance que celui qui lui correspond sur l’autre valve; c’est un léger passage à la division des Térébratules lisses. Longueur, 100; largeur, 100 ; hauteur, 66: Du calcaire de transition de Gothland ; très abondante dans un calcaire sem- blable, à ce que dit Martin, dans le Derbyshire auprès d'Eyem et de Middleton, et aussi près de Matlock. 12. TEREBRATULA amphitoma Bronn. PI. XVIII, fig. 12. Jahrb. für Min., MI, 62. La correspondance des proéminences des deux valves, et l’enfoncement qui, sur les deux valves, se prolonge jusqu’à la charniere, font ranger cette Térébra- tule dans la division des Cénctæ ; cependant il n'y a pas de côtes saillantes ; tout est arrondi, et les valves sont couvertes de plis , Caractère qui ne se retrouve dans aucune autre espèce. Elle est beaucoup plus large que longue. Un sinus médian la divise en deux par- ties tout-à-fait séparées. La valve ventrale s'élève rapidement jusqu'avant le milieu de la longueur; là elle est bombée; elle tombe ensuite dans tous les sens et se réunit tout autour avec la valve dorsale en présentant un bord très tranchant. L’angle des arêtes cardinales est très obtus , de 115°. Les arêtes cardinales, assez droites , se terminent avant le milieu de la longueur; les arêtes latérales forment un arc de cercle, et ke front continue cet arc jusqu’à l'enfoncement et à l'appro- fondissement du milieu. Le front est plus long que les arêtes cardinales. L’area est tout-à-fait petite et étroite; elle ne s'étend que sur le quart de la longueur de l’arête cardinale. Par conséquent , le deltidium est aussi très petit, et l'ouverture du crochet est d'un si petit diamètre, qu’on ne l’aperçoit que rarement. Ce- pendant, dans quelques exemplaires, cette ouverture est trés distincte. Le crochet n'est que très peu recourbé. Le sinus de la valve dorsale commence dans le crochet, et se continue en présentant des côtés plats et fortement divergents jusqu’au bord. Les deux moitiés ainsi séparées forment un bourrelet qui tombe rapidement, surtout du côté des bords latéraux. Les plis qui couvrent les deux 200 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION UN. 6, p.95) valves sont sur les côtés , très larges et plats en dessus ; dans le sinus, ils sont beaucoup plus minces et plus tranchants, cowme on le voit dans la Delthyris aperturata. Quelques uns des | lis se dichotoment, surtout parmi les plis minces du sinus. En tout on compte 26 à 30 plis à une distance de 5/4 de pouce, à partir du crochet. Longueur, 100; largeur, 137; hauteur, Go. Cette Térébratule a été découverte par M. Pusch, de Varsovie, dans le calcaire de transition de Kielce en Pologne , où elle se trouve en grand nombre, et pré- sente un conglomérat dans lequel les individus sont accumulés les uns sur les autres. Celle décrite par M. Bronn est de Dürrenberg près de Hallein. Elle a évidemment beaucoup de rapport avec une Delthyris par suite du sinus qui se continue jusque dans le crochet, et de la nature de ses plis. Mais la correspondance de ses enfoncements, et surtout la petite area, le deltidium et l'ouverture du crochet, empéchent de la classer parmi les Delthyris (1). V. LÆVES. Zaisses. Les côtes de la valve supérieure ( de la valve dorsale ) sont envelop- pantes, celles de la valve inférieure ( de la valve ventrale) sont enve/op- pées. Par conséquent, chaque pli ou chaque proéminence sur une valve correspond à un enfoncement sur l'autre. Les parties saillantes sur les valves ne commencent à paraître qu'à partir du milieu de la longueur. Ces Térébratules ont pour la plupart une plus grande tendance à s'étendre dans le sens de la longueur que dans celui de la largeur. Elles sont fixées aux rochers et aux tiges de coraux au moyen d'un musele d'attache plus ou moins long, et flottent librement suspendues. Il ré- sulte de là que leur area n'est jamais très distinctement séparée de la valve dorsale; qu'elle n'est jamais aussi plate, ni avec des bords dorsaux aussi tranchants que dans les Loricatées qui reposent sur le sol, et dans d'autres Térébratules de la section des Térébratules plissées. Le besoin d'établir la distinction des espèces d'après la considération de l'animal, et non d'après celle de la coquille, se fait d'autant plus sentir dans cette section, que l'on n’a pour se guider dans la plupart des cas que la forme extérieure qui varie d’une manière très diverse pour les mêmes espèces, suivant les différentes circonstances de la vie de l'animal. On doit alors recourir, pour la détermination des espèces, à l'examen d'un (1) M. de Buch a reconnu depuis qu'il n'existe pas réellement de deltidium, et que c'est en effet un Spinifer. (Notedu Traduct.) (N. 6, p.07.) DES TÉRÉBRATULES. 901 grand nombre d'individus. Le deltidium est secteur dans toutes les es- pèces; quelquefois il est très long. Souvent on reconnaît à une ligne de séparation qui se trouve dans le milieu, que dans l'origine il devait être formé de deux pièces que cependant l’on voit réunies. A. JUGATÆ. Dans le milieu de la valve dorsale, de la valve supérieure, un sinus se creuse vers le front ; dans le milieu de la valve ventrale s'élève un bourrelet correspon- dant à ce sinus. Par suite, la valve dorsale est toujours plate et large et n’est jamais aussi saillante, surtout dans le sens de sa longueur, que dans les Térébra- tules carénées. Au contraire , le bourrelet de la valve ventrale devient quelque- fois comme une carène, et reproduit ainsi la forme inverse de ces Térébratules. L’arète frontale, vue de face, du côté du front, présente toujours une courbure plus ou moins forte du côté de la valve ventrale , vers le bas, dans la position naturelle de la coquille , vers le haut, si la valve ventrale est en dessus, comme c'est ordinaire dans les collections. a. REPANDÆ. Le sinus de la valve dorsale se reconnait plutôt à la courbure de l’arète fron- tale vers la valve ventrale qu'à un enfoncement véritable existant entre Îles côtés. La valve dorsale est cambrée du côté de la valve ventrale ; elle est r'ecourbée en arrière, quoique d’une manière insensible, pour quelques espèces. ( La 7. incisa et la 7°. encurva doivent être regardées comme des exceptions. ) 1. TEREBRATULA vulgaris Schlotth. PI. XIX, fig. 1. Zieten Würtemb. Verst pl. 39, fig. 1 ( excellente figure). S'il est déjà difficile, pour les Térébratules lisses, d'établir des caractères géné- raux bien définis et bien tranchés, cela l’est encore davantage pour une espèce dont le gisement prouve suffisamment qu'elle doit former une espèce particu- lière tout-à-fait séparée des espèces analogues, mais qui, cependant, se présente sous des formes si éloignées les unes des autres, que rarement on peut retrouver dans chaque individu isolé tous les caractères distinctifs. Il ne reste guère alors d'autre moyen que de rechercher les caractères sur un grand nombre d'indi- vidus avant de se déterminer; de cette maniere, à l’aide de cette comparaison, on parvient, malgré la diversité des formes sous lesquelles elle se présente, à comprendre quelque chose à cette Térébratule, si caractéristique pour la forma - tion du muschelkalk. Un caractère capital et une propriété saillante, quelque insignifiante qu'elle 202 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N.6, p. 92.) puisse paraitre d’abord, consiste dans /a forme de la valve ventrale. Elle s'élève, à partir du bord cardinal, beaucoup moins rapidement que dans les espèces ana- logues, et atteint en s'arrondissant plus doucement sa plus grande hauteur dans le milieu de la longueur. Sa surface tombe vers le bord en présentant une courbure uniformément arrondie ; par conséquent, le natis demeure en ar- riére ; et ne se distingue pas très nettement. Il en résulte qu'au natis, près du bord cardinal, et depuis ce bord jusque vers le milieu, on voit se détacher comme une ligne foncée la charpente intérieure qui sert de soutien aux bras frangés; ordinairement elle paraît comme un exfoncement assez plat à la place du nas, ou encore comme un sillon délié, qui quelquefois est creusé très profon- dément sur les moules. Le contour de la valve ventrale est cérculaire ; seule- ment le front avance un peu, et, là aussi assez souvent, on remarque sur la valve un bourrelet plat en dessus, dont les arêtes s'élévent peu. La plus grande largeur de la coquille se trouve un peu au-dessus de la moitié de la longueur. L'area se distingue peu de la valve dorsale ; et seulement daus les vieux indivi- dus dont le crochet est très recourbé, elle a au-dessous de ce crochet un bord dorsal tranchant. Le deltidium est très large, moitié aussi large que l'area , et quatre fois aussi large que haut. Dans les vieux individus, dans lesquels le cro- chet est très fortement recourbé, il est caché. Alors aussi, le front s’avance davantage en avant, le bourrelet est sensiblement élevé vers le bord frontal, et le col du crochet est plus renflé que dans les jeunes coquilles. L’angle des arétes cardinales est droit. Y n’est jamais si grand dans les espèces analogues. Les arêtes cardinales n’atteignent pas tout à-fait le milieu de la longueur, et forment avec les arêtes latérales et avec le front une courbe circulaire continue. L'ouverture n’est pas grande; elle est plus petite que dans la 7°. ornithocephala, et plus grande que dans la 7! carnea ou la 7. numismalis. Le deltidium forme un quart du contour. La valve dorsale n’est largement caréñée que vers le crochet ; elle n'est pas beaucoup plus élevée que la valve ventrale, et tombe régulière- ment vers les bords comme la surface d’un cône très aplati. Les stries longi- tudinales qui apparaissent au-dessous de la coquille dans toutes les Térébra- tules, ressortent quelquefois dans cette espèce d'une manière si sensible , que l’on a cru voir dans de tels individus une espèce particulière (7, radiata), Lon- gueur de 4 lignes à 1 pouce, ordinairement de 9 à 10 lignes. Longueur, 100 ; largeur, 89 (87-90) ; hauteur, 53. La largeur du bourrelet est de 0,39 de la plus grande largeur. Elle appartient à la formation du muschelkalk, et en est spécialement Ja coquille caractéristique. Elle est même presque la seule qui se présente dans cette formation; mais là où elle se trouve, c'est par millions; c'est dans les assises tout entières. Dans les carrières de Bindloch et de Berneck près de Bai- reuth, près de Rothenburg-sur le Neckar, en Thüringe pres de Querfurt, à Jarnowitz en Silésie. (N- 6, p. 99.) DES TÉRÉBRATULES. 203 Une variété remarquable est celle de Tarnowiz, présentée par Schlotiheim comme la 7. radiata. lle est allongée ; l'angle des arêtes cardinales est aigu et fortement élevé au-dessus de la valve ventrale: des stries distinctement séparées les unes des autres se prolongent en forme de rayons sur sa surface; mais comme elle se trouve avec les Térébratules ordinaires et régulieres, qu'elle ne se présente que rarement; qu’en outre, l’enfoncement vers le natis est encore visible, on ne peut regarder cette division que comme une variété accidentelle de la forme type. On peut assurer avec certitude que cette Térébratule ne se trouve pas dans les autres formations. Si l’on rencontre des individus qui lui sont semblables ; de maniere à les confondre avec elle, on ne les trouve jamais réunis ensemble, inais seulement comme des raretés ; il est donc probable que ce sont des variétés accidentelles d’une autre forme. CRETACEZÆ. »° 2-6. Petite famille qui ne se présente que dans la craie, mais qui se distingue par quelques caractères communs à toutes les espèces qui la composent. Dans toutes ces espèces, le crochet est très petit, mais toujours recourbé en dessus. Le del- tidium est placé verticalement par-dessous, et se termine à une ouverture extré- mement petite, souvent à peine visible au-dessous du crochet. Ilest séparé de la valve ventrale par un petit intervalle libre. Les bords latéraux de la valve ven- trale , dans la longueur de l’area, débordent un peu au-dessus de l’autre valve en présentant un bord très tranchant, et forment un petit angle saillant dans le voisinage de la charnière. La surface des deux valves est très finement, très délicatement et très régulièrement ponctuée, 2. TEREBRATULA carnea Sow. PI. XIX, fig. 2. Brongniart, Descr. de Paris, pl. 4, fig. 7. Sowerby, pl. 15 (7. subrotundu, ovata). Forme presque ronde.et discoïde à cause de sa faible hauteur. Les deux valves différent peu l’une de l’autre en hauteur. La valve ventrale at- teint sa plus grande hauteur dans la moitié cardinale desa longueur,et s'élève ordi- nairement très rapidement vers le natis ; elle retombe ensuite en présentant une surface très plate vers les bords; cependant sa pente est plus rapide vers les côtés que vers le front , de sorte qu’au bord frontal on aperçoit une apparence de bourrelet et une légère élévation du bord frontal du côté de la valve ventrale. Vers la charnière, cette valve présente une pointe qui déborde un peu au-des- sus des arêtes, qui forment, en se réunissant, un angle très obtus. L’angle des Soc. cÉoL. — Tom. 3. — Mém. n° 6, 27 204 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N. 6, p. 100.) arêtes cardinales est obtus de 120°. Les arêtes cardinales sont peu courbes et descendent quelquefois jusqu’au milieu de la longueur; dans les individus jeunes et plats, elles ne vont que jusqu'au quart. Là elles forment avec les arêtes latérales un angle qui interrompt la rondeur du contour de la coquille, qui sans cela sérait trés uniforme. Les arêtes latérales et le front sont moins distinc- tement séparés. L'area étroite, quelquefois presque horizontale, avec des arêtes dorsales tranchantes, descend presque jusqu'a l'extrémité des arêtes cardinales. En face de l'area viennent se terminer les anneaux d’accroissement de la valve ventrale, en présentant également une arête tranchante, Le dernier de ces anneaux est toujours un peu plus saillant que ceux qui sont plus anciens. De la résulte sur la derniére moitié de l’arête cardinale un angle tranchant, saillant, suivant lequel les deux valves se réunissent. Le crochet est petit, très recourbé, et présente à son sommet we très petite ouverture (comme là plupart des Térébra- tules de la craie). Le deitidium s’élève verticalement au-dessous de l'ouverture ; il est presque toujours séparé de la valve ventrale par un intervalle libre. Il est très large ; sa largeur est plus de quatre fois sa hauteur; il forme par conséquent un triangle {rés aplati, et il est couvert de fortes stries d’accroissement, qui, à partir de chaque côté, se réunissent en formant un angle dans le milieu. Ces stries transversales sont coupes par des stries longitudinales, et présentent un dessin treillissé exactement comme celui qu'on voit sur l’area des Delthyris. La valve dorsale est plate; elle n’est sensiblement carénée que vers le crochet; cette carène disparaît totalement vers le front. On n’aperçoit pas cependant un véri- table enfoncement sur la valves cet enfoncement n’est signalé que par unelégere courbure du bord frontal, du côté de la valve ventrale, De G lignes à 2 pouces 1/2 de grandeur. Longueur, 100; largeur, 88; hauteur, 53. La hauteur est souvent plus faible, et ne s'élève pas a au-dessus de 43. C'est ce qui parait avoir lieu aussi pour la 7° Zens Nilss. (Petrif. Suec., pl. 4, fig. 6), co- quille qui, à ce qu'il paraît, n’est qu'une variété de la Ÿ. carnea. Elle n'est pas rare dans la craie blanche, pres de Meudon , dans le Sussex, près de Bochum, au Galgenberg près de Quedlinburg, entre Rattenberg et Achen- rein dans le Tyrol; à Stubbenkammer dans l'ile de Rügen. Il serait dificile de trouver des caractères distinctifs suffisants entre cette Té- rébratule et la T° vitrea, qui est vivante. 3. TÉREBRATULA encisa Muüntet, Catalog. de Schlotthéïm, p. 55, n. 51, La collection de Schlottheïim renferme sous ce nom plusieurs grands et beaux exemplaires de la craie de Faxoë en Seeland. Is ont avec la Z, carnea tant de (S-8,p, 104) DES TÉRÉBRATULES, 305 rapports, et cela relativement à des caractères essentiels que l'on ne peut, sans de graves inconvénients, séparer ces deux espèces l'une de l’autre; il ne serait même pas impossible que, par une suite de passages, elles ne se réunissent en une seule espèce, Cependant cette Térébratule appartient très certainement à 1 division des Carinatées, En effet, non seulement elle est carérée depuis le crochet jusqu'au front, maisencore la valve ventrale est creusée en sinus vers le bord, Elle est plus longue que large, d'une forme ovale, La valve ventrale s'élève ra- pidement depuis la charnière jusque vers le milieu, mais uniformément sur toute la largeur, sans natis proéminent; elle retombe ensuite de même du côté du front, et ne s'ahaisse que peu sur les côtés, Vers le front, et déjà à partir du milieu, elle se creuse en un sinus très plat, mais bien sensible, Comme dans la 7, carnea, une pointe s'élève sur les bords au-dessus de la charnière, Le crochet est aussi recourbé que dans celle-ci, et l'ouverture aussi petite, Le deltidium s'élève ver- ticalement, et est séparé de la valve ventrale par un espace libre comme dans la T. carnea. Corame dans celle-ci, l’area étroite et très allongée forme, avec les stries d'accroissement de la valve ventrale, dont les bords tranchants avancent les uns au-dessous des autres, wn angle saillant vers extrémité des bords cardi- naux, L'angle des arêtes cardinales est de 86 degrés. Les arêtes cardinales sont peu courbes jusqu'au-delà du milieu de la longueur; par conséquent, la plus grande largeur se trouve vers le milieu. Elles ne forment point, avec les arêtes latérales , un angle , mais seulement une courbe arrondie ,et celles-ci, à leur tour, sont distinctement séparées du front, La carène de la valve dorsale est, à la vérité, large et plate en dessus, dans la dernière moitié, cependant elle est distincte- ment continue jusqu'au bord, et le bord dorsal s'élève en formant une courbe considérable correspondant à cette carène, du côté de la valve dorsale, La valve inférieure de cette coquille est très finement ponctuée, beaucoup plus finement que ne le sont ordinairement les Térébratules de la formation jurassique. La sur- face se trouve tout aussi finement ponctuée que dans la 7° eurnea, Depuis 1 pouce jusqu'à 1 pouce 1/2 de grandeur. Longueur, 100; largeur, 82 ; hauteur, 53. 4. TenegratuLa semiglobosa Sow. PI. XIX, fig, 4. Brongniart, Dese, de Paris, pl, 9, fig. 1. Sowerby, pl. 15 (7. intermedia, subundata),. On la prendrait facilement pour une variété âgée de la T.carnea, à cause de sa grande épaisseur et de son apparence sphérique, si l'angle des arêtes cardinales n'était pas toujours plus petit qu'un droit. La valve ventrale a de même une pointe au natis vers la charnière. Elle s'élève jusque vers le milieu, et retombe vers le bord comme su 206 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N. 6,p. 102.) tant une courbure uniforme; seulement vers le front elle présente un large bour- relet auquel correspond une forte courbure du bord frontal du côté de la valve ventrale. Dansles jeunes individus, comme dans la 7°. carnea, les anneaux d’ac- croissement s'avancent au-dessus des côtés en formant un bord tranchant. Le cro- chetest trés fortement recourbé, si fortement, qu'il repousse la petite ouverture, et même le deltidium , tout-à-fait près de la valve ventrale; par conséquent, il ne reste aucunintervalle entrele erochetetla valve. Dans les vieux individus surtout, cette courbure est très prononcée, de sorte que la valve dorsale est si fortement enflée vers le col du crochet, que ce col, comme dans les Térébratules-de transition, s'avance véritablement au-dessus du crochet. L’angle des arêtes cardinales est de 88 degrés. Les arètes forment un pentagone assez rectiligne, dans lequel les arêtes cardinales sont un tiers de fois plus grandes que les arêtes latérales. En pro- fil, ces arêtes forment une ligne courbée en forme d'$ , les arêtes cardinales de la valve dorsale étant courbées vers le haut, et les arêtes latérales vers le bas. La valve dorsale est très bombée; elle atteint sa plus grande hauteur avant la moitié de la longueur ; elle devient ensuite tres large sur le dos; puis elle se creuse en un sinus large, plat et très peu profond, dont le fond avance d'autant plus sur les- côtés, que les anneaux d’accroissement sont plus serrés, et, par suite , attestent age plus avancé dela coquille. De 1 pouce 1/2 de longueur: Longueur, 100; largeur, 85; hauteur, 66. Dans la craie blanche, mélée la plupart du temps avec la 7°, carnea, montagne de Sainte-Catherine pres de Rouen, Warminster, Bochum , île de Rügen, Char- lottenlund en Scanie, ile Moen, Nienstedt au Hartz. 5. TeresraTuLa pumila Lamarck. PI. XIX, fig. 5. Sowerby, pl. 119, (Magas pumilus). Brongniart, Desc. de Paris, pl. 4, fig. 9. Trés petite Térébratule , qui se distingue très bien par sa valve ventrale plate, presque tout-à- fait plane. Elle a cependant dans sa forme beaucoup derapportavec la 7. éncisa ; etles deux espèces pourraient facilement se réunir en une seule. En effet, aussi dans la 7, pumila, cette valve s'abaisse suivant sa largeur entière vers le front, ce qui est imperceptible dans les tres petits individus. Autrement, il \ a peu de différence entre l'élévation du milieu et celle des côtés; le natis lui-même ne s'élève pas au-dessus de cette surface plane. Vers la charnière, la valve est tout-à-fait cachée sous /e crochet qui s'avance par-dessus ; au contraire, les bords latéraux débordent, en présentant une aréte saillante au-dessus de la valve dor- sale. Les arêtes vers la charnière se réunissent, au natis, suivant ne ligne droite. Le contour des valves forme une courbe circulaire , dans laquelle on ne distingue (N.6 , p. 105.) DES TÉRÉBRATULES. 207 pas bien la longueur des différentes arêtes. L’areaet le deltidium s'élèvent verticale- ment au-dessus de la valve ventrale. Au sommet du deltidium , et au sommet du crochet qui'est fin et recourbé, se trouve l'ouverture, qui est très petite, et qui laisse facilement distinguer un bord un peu épaissi. La carène de la valve dorsale s’élargit bientôt. Les côtés tombent rapidement, et la valve tout entière est cour- bée en forme de démi-lune. Dans le milieu du front apparait distinctement un enfoncement que l’on peut suivre assez loin en remontant. C'est un sinus qui probablement se distingue plus facilement dans les grands individus. Les deux surfaces sont tres finement ponctuées. De 3 à 4 lignes de grandeur. Longueur, 100; largeur, 91; hauteur, 51. Dans la craie blanche, en Angleterre et à Meudon près de Paris. Les rapports de cette Térébratule avec les autres espèces particulières à la craie justifieraient déjà par eux-mêmes cette opinion, que tout ce que Sowerby à invo- qué pour en former un genre particulier tient à des accidents, lors même que les individus de la collection de Schlottheim ne laisseraient pas apercevoir de la ma- nière la plus distincte l'ouverture ronde au crochet, et le deltidium entrant dans gette ouverture. 6. TereBraTuLA a2curva Schlotth. PL. XIX, fig. G. Catalos., p. 65, n. 92. (T: exsecata.) On ne peut pas ne pas la reconnaître pour une Térébratule de la formation crétacée. Un crochet petitet pointu, l'ouverture extrêmement petite quis’ y trouve, l'espace libre qui sépare le crochet du natis de la valve ventrale, et surtout un bord tranchant et saillant qui termine la valve ventrale au-dessus de l'area, sont tous les caractères qui réunissent en un même groupe plusieurs espèces de cette formation. A ces caractères, la T. ércurva réunit celui d’un puissant sérus dorsal qui occupe presque toute la largeur de la coquille. La valve ventrale présente sur toute sa surface une voüte très uniforme. Elle s'élève rapidement dans le commencement, atteint sa plus grande hauteur dans le milieu, mais ne s’abaisse ensuite que peu vers le front. Sa pente en est d'autant plus rapide et plus roide sur les côtés. Vue du côté du front, elle présente le con- tour d’une elipse assez étroite. Le crochet est recourbé verticalement ; il est très petit, et la très petite ouverture qui s’y trouve échapperait peut-être à l'ohserva- tion siun bord épaissi vers l'orifice ne la rendait plus remarquable, Le deltidiun est vertical. L’area, présentant des arêtes arrondies et une oreille plate, se cache sous le bord fortement saillant de la valve ventrale. L’angle des arètes cardinales diffère peu d’un droit. Le contour des arêtes est un pentagone allongé vers le cro- chet, et dans lequel les arêtes cardinales sont droites, et les arètes latérales cour- bées suivant un arc aplati. Les arêtes cardinales sont plus longues que les arètes 268 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N, 6, p. 101,) latérales; elles sont aussi longues que le front qui est très large, La valve dorsale est plate, et se creuse à partir du milieu en un large sinus dont les côtés sont arrondis, À partir du bord frontal, ce sinus se courbe à angle droit vers la valve ventrale, de sorte que l'arête frontale, dans le milieu et presque dans toute son étendue, est profondément érfléchie du côté de la valve ventrale, Le sommet du sinus présente un angle arrondi. De 8à 10 lignes de longueur. Longueur, 100; largeur, 93; hauteur, 65. Largeur du sinus, 0,71; par consé- quent près des 374 de la largeur entière de la coquille. Dans la craie blanche à Faxôe en Seeland (collection de Schlottheim ), à Gal- genberg pres de Quedlinburg ( collection de Münster ). Elle devrait être , d'après la règle, rangée dans les £xcavate. 7. TEREBRATULA ovoides Sow. PI. XIX, fig. 7. Sowerby, pl. 100 (7°, lata). La valve ventrale de cette grande Térébratule n'est jamais aussi haute que celle qui lui est opposée ; dans les jeunes individus, elle a méme un aspect tout- à-fait aplati. Elle présente une pointe émoussée vers la charnière, et s'élève vers le front en un bourrelet peu saillant; elle atteint sa plus grande largeur au-delà du milieu; ordinairement cette dimension surpasse la longueur en grandeur. L'angle des arêtes cardinales diffère peu d'un droit. Les arêtes cardinales sont un peu courbées en dehors, et ne sont pas beaucoup plus grandes que les arêtes latérales. Ces arêtes se réunissent à angle droit suivant une courbe arrondie. L’area est large, présente une oreille plate et une arête dorsale fortement arrondie, Le deltidium en occupe seulement une petite partie, quoiqu'il soit beaucoup plus large que haut. Le crochet est très peu courbe; l'ouverture qui s’y trouve est très grande, et a son orifice placé obliquement par rapport à la direction des valves , comme dans la 7. gigantea. Ya valve dorsale n'est pas carénée; elle s'étend uniformément à partir du crochet vers les côtés. Un sinus n'est guére visible vers le bord que par la saillie de la ligne frontale vers la valve ventrale. Longueur, 100; largeur 90 (96) ; hauteur, 50 (41). Dans le gres de la formation crétacée (Greensand) à Saint-Georges au-dessous d'Angers , et pres de Lovestoft dans le Suffolk. 8. TerEBRATULA longirostris Wahlenberg. P1. XIX, fig. 8. Nilsson, Petrific. Suec., pl. 4, fig. 1. Forme extraordinairement longue avec un col étroit. La plus grande largeur (N 6, p.108 ) DES TÉREBRATULES. 269 se trouve aux 374 de la longueur. La valve ventrale n’est pas haute; la courbe qu’elle décrit depuis le natis jusqu'au front est très plate. Dans toute l'étendue du contour, même vers l’area, les bords des deux valves reposent étroitement serrés l’un sur l’autre. V’area est formée parla valve dorsale qui retourne sur elle- même ; le deltidium en occupe seul la moitié; cependant il est plus haut que large. Non seulement le crochet de la valve dorsale est considérable ment prolongé , mais encore il est tout-à-fait droit ; il n’est nullement courbé; par conséquent, l'angle des arêtes cardinales est extrémement aigu, et ne dé- passe pas 5o°. Le deltidium paraît se trouver dans un petit enfoncement; il est couvert de fortes stries d’accroissement un peu convexes. L'ouverture du cro- chet est très grande , et son orifice est placé obliquement par rapport à la direc- tion des valves. La valve dorsale, depuis le crochet jusqu’au front, ne présente aussi qu'une faible courbure; la saillie du bord frontal du côté de la valve ven- trale fait reconnaitre la dépression qui existe vers le front, et l'élévation d’un bourrelet correspondant surla valve ventrale. Au-dessous des anneaux d’accrois- sement, et sur la surface finement porrctuée des valves, on aperçoit très distinc- tement de fines stries longitudinales. De 1 172 à 2 pouces de longueur. Longueur, 100; largeur, 50; hauteur, 46. WE Dans le grès de la formation crétacée en Scanie pres de Balsberg et sur PIfosjo , à Blekingen près de Morby; dans la craie marneuse près d’Essen sur la Rubr. M. Nilsson pense que le deltidium élevé, si caractéristique pour cette espèce, ne s’avance pas dans l'intérieur de l'ouverture , et ne doit pas par conséquent être considéré comme une pièce qui entoure l’ouverture. Ce n’est qu'une illusion. Le muscle d'attache, placé dans l’intérieur de l'ouverture use et polit d'autant plus, du côté du deltidium, les cloisons intérieures que celui-ci presse dessus de tout le poids de la coquille; par conséquent, la ligne de séparation est bientôt effacée par le frottement. Cependant cela n'arrive, pas toujours, et dans les coquilles d’Essen cette séparation est tout-à-fait visible dans l'intérieur, d’aatant plus que les stries d'accroissement de la partie du contour de l'ouverture, qui est formée par la valve dorsale, sont dirigées verticalement le long de la séparation du deltidium, et ne font pas suite aux stries de la partie intermédiaire. Ce fait est encore prouvé par les deltidium séparés qui n’ont point encore leurs ailes réu- nies: tant que ces ailes ne sont pas jointes, l'ouverture n'est jamais compléte- ment fermée. 9. TEREBRATULA orrithocephala Sow. PI. XIX, fig. 9. Sowerby, pl. 101, (7. lampas.) Zieten, Würtemb. Verst., pl. 30, fig. 2. Elle est très voisine de la 7° biplicata, et peut être facilement confondue avec elle, si l’on n’examine pas des individus bien caractérisés. Le manque d’un 210 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N: 6, çp. 106.) pli médian sur le dos, et d’un sinus correspondant sur la valve ventrale, est un moyen de distinction sûr et facile. La valve ventrale atteint sa plus grande hauteur avant le milieu, et tombe ensuite en s'aplatissant sur les côtés. Dans le milieu se prolongent vers le front deux arêtes divergentes, qui forment vers le bord x bourrelet large et plat en dessus. Le crochet est fortement recourbé en avant, et si fortement dans les vieux individus, que l'ouverture touche la valve ventrale. Cette ouverture est extrémement grande , et présente des bords recourbés. Par là les variétés rondes se distinguent facilement de la 7! carnea. L'area n’a d’arètes aiguës que sous le crochet. Le deltidium forme un quart du contour de l'ouverture. L’angle des arêtes cardinales est plus petit qu'un droit; il est de 81e (76-85). Les arêtes car- dinales se réunissent avec les arêtes latérales, en formant wne courbe continue et uniforme, et dans les vieux individus, elles sont un peu plus longues. Alors la plus grande largeur se trouve un peu au-delà du milieu de la longueur ; ordinai- rement elle est au milieu même. Le front est coupé droit , et forme une ligne horizontale qui n'est nullement courbée. 11 a à peu près le tiers de la largeur. La valve dorsale est moins haute que la valve ventrale; elle atteint sa plus grande hauteur immédiatement au-dessous du crochet, s'aplatit ensuite beaucoup, et présente dans le dernier quart un sinus plat et large, recourbé en arrière vers la valve ventrale, et qui fait avancer le front en forme de langue en avant des côtés. Les jeunes individus sont souvent tout-à-fait ronds ; on les distingue alors de la 7. vulgaris à l'angle aigu des arêtes cardinales et au natis élevé qui fait que la plus grande hauteur se trouve avant le milieu. Ils s’allongent avec l’âge, mais finalement ils ne s’allongent pas beaucoup. La valve inférieure est toujours ponctuée très élégamment et très régulièrement (ex quinconce). La ponetuation est plus grande que dans les Térébratules de la craie. De 7 lignes à 1 pouce 174 de grandeur. Longueur, 100; largeur, 80; hauteur, 54; largeur du bourrelet, 0,37 de la lar- geur totale. Ordinairement, dans les couches jurassiques 720y7ennes , plus rarement dans les couches supérieures, mélées ave la 7. biplicata. À Rabenstein près de Bai- reuth, dans la vallée de Romans au-dessous du Staffelberg près de Banz; au- dessous du Gräfenberg, sur le Nipf au-dessus de Bopfingen, au-delà de Was- seralfingen près d’Aales, près de Bahlingen, au-dessus de Spaichingen, au Wartenberg pres de Doneschingen, sur l'Egg au-dessus de Woschnau pres d'Aarau ; dans loolite supérieure : près d'Urach, près de Giengen sur la Brenz pres de Neresheim, dans le Cornbrash (oolite moyenne ) entre Oxford et Woodstock. (N.6, p. 107.) DES TÉRÉBRATULES. air 10. TERERRATULA elongata Schlotth. PI. XIX, fig. 10. Schlottheim, Nachträâge, 1 , pl. 20, fig. 2. Mém. de l' Acad. de Munich pour 1836, pl.7, fig. 7 et fig. 3 (T. lata).1 C’est un triangle étroit. Les deux valves sont plates sur le dos, et se terminent en un tranchant semblable à un ciseau. La valve ventrale atteint sa plus grande hauteur au natis, par conséquent avant le premier quart dela longueur. A partir de là, elle ne s'abaisse que très peu vers le front, et elle ne commence à tomber sur les côtés qu’au-dessus des bords latéraux. Comme la longueur sur- passe de beaucoup la largeur, et que la plus grande largeur ne se trouve que tout près du front, la surface des valves s'accroit jusqu’à ce que, vers le bord, le front occupe la largeur tout entière. Sur la valve dorsale, cette surface est courbée presque en demi-cercle d'un côté vers le crochet, de l’autre vers la valve ventrale.En dessus, vers la charnière, la valve ventrale se termine en formant une pointe, quoique déjà ses bords eux-mêmes se réunissent sous un angle tres aigu. Le crochet est tellement recourbé que l’orifice de l'ouverture est parallele à la direction des valves. L’area s'élève en présentant une oreille aplatie, et n’a point d’arête dorsale tranchante. L’angle des arêtes cardinales est très aigu , il est de 70°. Les arêtes cardinales descendent jusqu'aux 37h de la longueur; les arêtes latérales, formant avec ces dernières un angle très obtus, ne sont qu’un tiers de fois aussi longues, et le front, qui présente un bord droit et horizontal , est au moins deux fois aussi grand que les arêtes latérales. Dans les individus petits et jeunes, l'angle compris entre les arêtes latérales et le front est arrondi, et n’est pas aussi saillant que dans les grands. La surface de la valve dorsale se creuse un peu dans le milieu; au contraire la valve ventrale s'élève en formant une carène plate et qui se prolonge jusqu'au front ; le front est un peu courbe dans le milieu. Longueur des grands individus , 6 à 7 lignes; des petits, 3 à 4 lignes. Pour les grands individus : longueur, 100; largeur, 72; hauteur, 51. Pour les petits : largeur, 85; hauteur, 44. Ces coquilles s’accroissent donc rapidement en longueur et peu en largeur. Dans le calcaire de transition de Grundt au Hartz; en quantité innombrable dans la dolomie du Zechstein de Glücksbrunn pres de Meiningen. 11. TEREBRATULA linguala n. Elle a de la ressemblance avec la 7° elongata, et aussi beaucoup avec la 7 pru- num ; elle en est très voisine. Comme dans celle-ci, la valve ventrale ne s'élève que peu au-dessus de la hauteur qu’elle atteint au natis ; dans quelques individus, la plus grande hauteur est au bord même; dans d'autres, la ligne terminale sui- Soc, cÉoL. — Tom. 3. — Mém. n° 6. 28 212 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N.6,p. 104.) vant la longueur s'abaisse un peu dans le voisinage du front. Les côtés forment un toit incliné, mais ils ne se réunissent pas suivant une arète tranchante; au contraire ils présentent un bourrelet obtus dont le sommet est plat en dessus. Ce bourrelet s’avance au-dessus du front. L’angle des arêtes cardinales est très obtus ; peut atteindre 105°, mais il parait devenir plusaigu dans les grands in- dividus. Le arêtes cardinales ne s'étendent pas loin; elles se terminent avant le premier quart de a longueur. Par conséquent, là se trouve aussi 4 plus grande largeur de K coquille. Viennent ensuite les arêtes latérales, plus de eux fois aussi longues et presque parallèles; elles se terminent au front qui a lu forme d'une demi-lune. Vue parallèlement à la largeur, l'arête frontale s'élève vers la valve ventrale, non pas en formant un triangle (comme dans la 7°. pru- num), mais en présentant une courbe large et tout-à-fait plate en dessus. Le cro- chet, l’area et l'ouverture sont excessivement petits ; ces deux dernières parties cependant sont visibles. La valve dorsale est remarquable et caractéristique. Le crochet se prolonge d'abord en formant une carène tranchante; mais les côtés s’étalent bientôt et atteignent les bords en présentant une très faible pente. Aussi la carène à t-elle disparu en s’aplatissant avant d'atteindre le milieu. La valve est éout-a-fait plane , elle se courbe vers la valve ventrale en formant un angle obtus , et se ter- mine par une arête arrondie, de sorte que la valve entiere dans toutes ses parties ressemble à une langue. Les bords latéraux vers le front ne s’élevent que peu au-dessus de cette langue, et seulement assez pour montrer que cette partie moyenne est un sinus très plat et très large. On ne remarque sur les moules ni stries longitudinales ni anneaux d’accrois- sement. Ces Térébratules sont petites; leur grandeur n’est que de 3 à 5 lignes; rarement elles ont plus de 7 lignes. ? Longueur, 100; largeur, 76; hauteur, 54 ; largeur du sinus, 0,69 de la largeur totale. Dans le calcaire ancien (älteren Kalkstein) des environs de Pragues avec des Trilobites. Au-dessus de la maison de correction près d'Hoff, avec la Delthyris speciosa. b. EXCAVATÆ. Le sinus de la valve dorsale se creuse d’une manière nette et distincte entre les côtés. 12. TerrgRATULA cassidea Dallm. PLXIX, fig: 192000 Dallmann, Mém. de l Acad. de Suède pour 1827, pl. 5, fig. 5 (4trypa cassidea ). Quelquefois elle est plus longue que large, quelquefois aussi elle est plus large que longue. La valve ventrale atteint sa plus grande hauteur dans le milieu. Un bourrelet peu distinct se prolonge dans le milieu jusque vers le front. Vers la (N:6, p. 109) DES TÉRÉBRATULES. 213 charnière, la valve se termine en une pointe saillante qui pénètre profondément dans le crochet de l'autre valve. Ordinairementle deltidium disparait, de sorte que le bord de l'ouverture repose immédiatement sur cette pointe. L’angle des arêtes cardi- nales est obtus, de 110°; mais il descend, surtout dans les vieux individus, jus- qu'au-dessous d’un droit. Les arêtes cardinales divergent fortement, se ter- minent au milieu de la longueur, et forment avec les arêtes latérales un angle droit. Le front est au moins de la même longueur que les arêtes latérales; il est droit et horizontal. Y’area est la valve supérieure retroussée ; le deltidium n’est visible que dans les jeunes individus. La manière dont la valve dorsale est enflée vers le col du crochet est remar- quable. Dans les vieux individus, elle avance au-dessus du crochet. Elle s’abaisse immédiatement à partir du col,et s’aplatit vers le bord. Déjà, depuis le quart de la longueur, e sinus apparait dans le milieu comme un léger aplatissement. Visible et distinct, quoique peu profond, il se prolonge jusqu’au bord, et , par consé- quent , ce bord est un peu infléchi du côté de la valve ventrale. Au-dessous des anneaux d’accroissement concentriques, on aperçoit des stries fines et sem- blables à des plis; elles forment avec les anneaux un dessin treillissé. De 4 à 8 lignes de longueur. Longueur, 100; largeur, 84; hauteur, 64. Dans le terrain de grauwacke à Bensherg près de Cologne. Dans l’Ostgothland pres de Borenshult dans le calcaire de transition. Dans le Zechstein, au pied du Kohnstein près de Salza non loin de Nordhausen. Celles-ci forment un large pentagone : largeur, 105; hauteur, 60. La pointe saillante de la valve ventrale dans le crochet, le fort gonflement du col et le sinus aplati de la valve dorsale, font facilement ‘distinguer cette espèce au milieu de toutes les variations de forme, et donnent aux individus , au premier aspect, un air de famille qui les fait recon- naitre. Par conséquent, on peut ne regarder que comme une variété la Térébra- tule suivante : 19 bis. TEREBRATULA sufflata Schlotth. PI. XIX, fig. 12 bis. Mém. de l’Acad. des se. de Bavière pour 1817, pl. 7, fig. 10. Sa grandeur n'est que de 3 à 4 lignes, et même beaucoup plus petite; cependant les anneaux d’accroissement , fortement serrés les uns contre les autres vers le bord, prouvent que ces coquilles sont déjà parvenues au terme de leur croissance. Elles sont plus épaisses que celles de Bensberg ou de Salza, autrement ellesleur res- semblent complétement. Le sinus dorsal monte quelquefois jusqu’au-delà du mi- lieu, et le col du crochet est renflé et très large. Longueur, 100; largeur, 93; hauteur, 69 ; largeur du sinus, 0,47 de la largeur totale. Elles se trouvent en quantité innombrable dans le calcaire caverneux ( Zechs- 214 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N. 6, p. 110. tein) ou dans la dolomie de Glücksbrunn à Meiningen. D'autres encore plus petites, si petites qu'elles n’atteignent pas une ligne, et qu'on trouve dans le calcaire de Schmerbach près de Gotha, sont encore plus voisines par leur forme de la cassidea. Yà les couches paraissent totalement remplies de ces petites Tére- bratules. 13. TEREBRATULA tumida Dallm. PI. XIX, fig. 13. Dallmann, Mém. de l'Acad. de Suède pour 1823, pl. 5, fig. 3. La largeur surpasse la longueur. Les deux valves sont très épaisses et très ren- flées dans le voisinage de la charnière, mais elles tombent rapidement, et leurs bords se réunissent sur les côtés et vers le front en formant un grand tranchant. La valve ventrale atteint sa plus grande hauteur bien avant le milieu; vers la char- nicère, elle s’avance en formant ( comme on le voit dans beaucoup de Térébra- tules de la formation de la grauwacke ) une pointe qui se cache sous le crochet, qui est court et recourbé. Depuis le milieu, on voit paraitre sur cette valve un large bourrelet; il est /exdu par un sillon près du bord frontal. Ce sillon ne remonte pas loin. | L'angle des arêtes cardinales est très obtus, de 115°; par conséquent, les arêtes cardinales divergent beaucoup, et se terminent avant d'atteindre le milieu de la longueur. Un arrondissement très considérable les réunit suivant un angle aigu avec les arêtes latérales , et celles-ci sont coupées droit par le front qui est de la même largeur. Sur les côtés du crochet on ne peut apercevoir que très peu de l’area. Le deltidium et l'ouverture sont totalement cachés. W paraît que le bord de la valve ventrale empiète même un peu sur l’area, à peu près comme dans la division des Delhyris, auxquelles Dallmann a donné le nom d’Orthis. La valve dorsale, dans sa forme générale, dans son gonflement rapide, dans sa pente vers les bords, ressemble à la valve ventrale ; elle est tout-à-fait sans carène. À partir du point où elle atteint sa plus grande hauteur, un sillon se prolonge dans son milieu comme une ligne continue, jusqu'au bord frontal. Les côtés s’inclinent de plus en plus, mais en demeurant toujours tres plats, vers ce sillon, et forment vers le bord un siaus aplats qui se recourbe un peu vers la valve ventrale et produit une courbure remarquable du bord frontal,en présentant la forme d’un triangle obtus. Dans ce sinus, on remarque quelquefois quelques plis; même sur les côtés on en aperçoit quelques traces. De 10 lignes de longueur. Longueur, 100; largeur, 131 ; hauteur, 68. Dallmann donne cette mesure : largeur, 1173 hauteur, 73. Dans le calcaire de transition de l'ile de Gothland. En Allemagne, en france, ou en Angleterre, cette Térébratule n’est pas connue. 14. TEREBRATULA concentrica n. Elle a beaucoup de rapport avec la 7: tumida quant à sa forme extérieure et \ (N. 6,p. 111.) DES TÉREBRATULES. 215 à son sinus; mais elle s’en distingue essentiellement par une hauteur plus uni- forme et par l’enflure moins considérable de la coquille vers la charnière. De 1à il résulte que l'ouverture n’est pas cachée, ais qu’elle ressort distinctement sur chaque individu. La valve ventrale atteint sa plus grande hauteur dans le premier quart, et ne s’abaisse ensuite que peu vers le bord.Un large bourrelet s'élève à partir du milieu. Vers le bord cardinal se trouve une pointe d’une grandeur médiocre qui pénètre dans l'ouverture du crochet, détruit le deltidium et occupe sa place. Sur les côtés de cette pointe, la valve avance un peu, et présente par suite un bord tranchant qui se prolonge jusqu’à la moitié de la largeur de l’area. Le crochet n’est que peu recourbé; l'ouverture, considérablement grande, a son orifice placé en arriere, obliquement par rapport à la direction des valves ; par conséquent, elle n’est jamais horizontale. L’angle des arêtes cardinales est ordinairement de 97°, quel- quefois il est plus petit. Les arètes forment wn pentagone assez rectiligne , com- primé ou large, semblable à celui de la 7. tumida, avec des côtés qui diffèrent peu en grandeur. Les arêtes cardinales n’atteignent pas le milieu de la longueur. La valve dorsale est peu bombée , sans carène , et, à partir du crochet méme , se prolonge sur toute la longueur un sillon profond qui, dans les 374 de sa lon- gueur,se poursuit comme un sinus à côtés divergeant rapidement; ce sillon se ter mine vers le front. Le front est infléchi par ce sinus du côté &e la valve ventrale, et s’avance un peu en avant des côtés. La surface tout entiere des deux valves est couverte d'anneaux d'accroissement serrés les uns contre les autres, formant des stries concentriques, dont les bords tranchants sont un peu retroussés, et qui, par suite, sont très saillantes. Les fines stries longitudinales ordinaires sont tout-à-fait effacées par ces stries transversales concentriques , et ne peuvent être aperçues qu'a la loupe. Longueur, 100; largeur, 103; hauteur, 62; largeur du sinus, 0,50 de la lar- geur totale. Dans le calcaire de transition de Gerolstein dans l’Eifel , avec la Delthyris ros- érala. 15. TEREBRATULA æquirostris Schlotth. Elle a, par son grand sinus dorsal qui occupe presque la largeur entière de la coquille, une grande ressemblance avec la 7. éncurva de la craie ; mais cette res- semblance n'existe que dans la forme extérieure, et ne se retrouve pas pour les caractères si essentiellement distinctifs des Térébratules de la craie. La valve ven- trale est considérablement renflée ; elle s'élève verticalement vers le natis, et tombe ensuite tout-à-coup avec une ample courbure jusque vers le front. Sur les bords latéraux, vers l’area , bien loin de présenter une arête tranchante, elle est comprimée au contraire, de sorte que, des deux côtés, là où les valves se réüu- nissent vers l’area, elle forme une Lunule tout-à-fait semblable à la Lunule des 216 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N. 6, p. 112.) Conchiféres. La pointe du natis est comme un second crochet qui est recourbé en arrière et touche le crochet de la valve dorsale. Par suite de cela, on ne voit que la partie inférieure des ailes du deltidium; on ne voit pas non plus toujours l'ouverture; cependant on l’aperçoit quelquefois. Elle est petite, mais beaucoup moins petite que dans les Térébratules de la craie. Dans le milieu, le dos de la valve ventrale s’élargit et forme un bourrelet indistinct dont les bords divergent rapidement, et dont la partie supérieure est plane, et même quelquefois légère- ment creusée. L'angle des arêtes cardinales est droit; les arêtes cardinales se pro- longent bien au-delà du milieu; es arêtes latérales sont moitié aussi longues, en forme de demi-lune ; le front au contraire est droit, horizontal, et peu inférieur en longueur aux arêtes cardinales. La valve dorsale est aussi renflée, et par suite elle atteint sa plus grande hauteur vers la charniere ; mais elle n’est que moitié aussi haute que la valve ventrale. Le dos devient tout de suite plat et large , et les côtés ne sont inclinés que tout-à-fait près du bord. Le milieu se creuse bientôt en un large sinus qui, vers le front, s’avance du côté de la valve ventrale; par suite l’arête frontale est fortement infléchie vers cette valve. Le milieu de cette courbure présente une ligne droite, et non une arète formant un angle arrondi. La surface supérieure est très fortement ponctuée; cependant elle ne l'est pas si finement que l'on ne puisse remarquer que ces points ne sont pro- duits que par le croisement des anneaux d’accroissement et des fines stries longitudinales. Ce sont les cavités qui se trouvent entre ces lignes qui se croisent. De 9 à 10 lignes de longueur. Longueur, 100; largeur, 103 ; hauteur, 78 ; largeur du sinus, 0,75 de la largeur totale. Dans le calcaire de transition près de Reval, collection de Schlottheim. 16. TerrBrarTuLAa prunum Dallm. PI. XIX, fig. 16. , Dallmann, Mém. de l' Acad. de Suède pour 1827, pl. 5, fig. 2. Y'est une forme extraordinaire , par conséquent caractéristique. La valve ven- trale s'élève avec une faible courbure jusqu’au quart de la longueur, puis elle parait se prolonger presque avec une égale hauteur, et ne s’abaisse un peu que vers le bord. Le milieu de la valve est une carène bien caractérisée depuis le natis jusque vers le front. Les côtés tombent comme un toit jusque vers le bord; en des- sus, ils forment entre eux un angle de 90°. Le front, vu en face, ressemble à un triangle isocèle avec une large base. L'angle des arêtes cardinales est obtus, ce- pendant il est peu frappant, parce que les arètes cardinales sont trés petites. Elles n'atteignent pas le quart de la longueur. Les arêtes latérales se réunissent à elles suivant une courbe arrondie; élles sont trois fois plus longues, se prolongent sur les côtés parallèlement , et ne sont que peu courbées. Par suite, le front est égal (N..6, p.115.) DES TÉRÉBRATULES. 217 en grandeur aux deux arêtes cardinales réunies. Le crochet, quoique pas très saillant, repose cependant sur le natis, et le deltidium, ainsi que l'ouverture, sont tout-à-fait cachés. L’area ne se distingue pas non plus nettement de la valve dorsale. La valve dorsale est renflée à l’origine, puis elle s’élargit bientôt, et se creuse vers le milieu en un sinus plat dont les côtés se réunissent en formant une pointe au-dessous du front, de sorte que la courbure de l’arète frontale vers la valve ventrale présente la forme d'un triangle. Ye sinus n’est au reste pas profond, et s’étend sur toute la largeur du front. Le triangle que forme le sinus en se prolongeant fait un angle obtus et non un angle droit avec la valve dor- sale. Depuis 10 lignes jusqu'à plus d'un pouce de grandeur. Longueur, 100; largeur, 81; hauteur, 68; largeur du sinus, 0,56 de la lar- geur totale. La carène de la valve ventrale, le parallélisme des côtés, et la hauteur uni- forme à laquelle se maintient la carène, ainsi que la longueur du sinus qui se prolonge en pointe, font facilement distinguer cette Térébratuie de toutes celles qui lui ressemblent. Dans le calcaire de transition de Gothland. 17. TEREBRATULA curvata Schlotth. PI. XIX, fig. 17. Schlottheim, Vachtr., I, pl. 19, ig,:2. C’est une forme singulière qui se lie immédiatement à la 7. acuminata, et établit un passage complet à la classe des Pugnacées. La valve ventrale , au lieu d’avoir le dos à peu près parallele à la valve dorsale, se réunit avec elle suivant un angle droit. Elle s'élève verticalement , forme une courbe, et s'élève de nou- veau vers le front à peu près verticalement. Par suite, elle est (dans les individus adultes) si peu pliée en avant qu'une perpendiculaire abaissée du bord sur la valve dorsale atteint cette dernière un peu ez2 avant du milieu de sa longueur. Cousidérée dans son ensemble, la valve ventrale a a forme d'une selle; la carène est arrondie en dessus. L’angle des arêtes cardinales est de 105°. Les arêtes car- dinales sont deux fois aussi longues que les arêtes latérales, qui se réunissent avec elles à angle droit. Le crochet et le natis sont serrés l’un contre l'autre; par conséquent l'ouverture ne se voit que dans les jeunes individus. La valve dor- sale est tout-à fait plate , semblable à un couvercle; elle commence par avoir une carène faible à partir du crochet. Mais bientôt se creuse nn profond sinus qui occupe la largeur entière du front ; alors non seulement elle fait d’abord un angle droit avec sa première direction, mais encore vers la fin elle se recourbe en arrière au-dessus de la valve ventrale. Ce changement de direction a lieu successivement dans une moitié de circonférence de cercle ; et les bords latéraux du sinus convergent, en présentant une courbe circulaire semblable, jusqu'à ce 218 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N. 6, p. 114.) qu'ils se réunissent ez pointe. Cette pointe est d'autant plus frappante , que les surfaces latérales du sinus se réunissent dans le fond suivant un angle obtus, en formant un canal. Dans les jeunes individus, ce sinus ne paraît pas aussi pro- longé ; par suite la pente ascendante de la valve ventralen’est pas encore verticale; elle n’est jamais de 45°; tant l'animal en grossissantse retire dans la partie car- dinale ! tant il s'étend peu suivant la longueur! De 7 lignes de longueur. Individus adultes : longueur, 100 ; largeur, 132; hauteur, 114. — jeunes : — 100; — 1993 — 47. Elle a été découverte par M. le conseiller des mines Pusch, de Varsovie , dans le calcaire de transition (Grauvackenkalkstein) à Radzielnia. Gora près de Kielce en Pologne. La coquille que Schlottheim,dans sa Petrefactenkunde, 280, a nommée 7. cur- sata , et qui vient de l’Eifel, est fort différente de celle-ci. Elle n'appartient pas aux Térébratules, c'est une Delthyris. On le reconnait facilement au sinus qui se prolonge sur toute la longueur, à partir du sommet du crochet; ce sinus est commun à toutesdes espèces de Delthyris. B. CARINATÆ. Le dos est caréné sur toute sa longueur jusqu’au front. La plus petite valve {la valve ventrale ) est creusée dans le milieu. Par conséquent, la ligne frontale, vue en face du front, présente une courbure dans le milieu, du côté de la vale dorsale. C'est un caractère certain pour reconnaître les espèces de cette division dans les cas douteux. a. SINUATÆ. Deux sinus se prolongent dans la moitié inférieure de la valve dorsale, de chaque côté de la carène. C’est le sinus primitif de cette valve qui est divisé en deux parties, par la carëne qui s'élève dans le milieu. Deux plis correspondant à ces deux sinus s'élèvent sur la valve ventrale, avec un sinus étroit dans le milieu. 1. TEREBRATULA biplicata. PLXX, fi. 1. Sowerby, pl. go et 437, fig. 2, 3; aussi fig. 1 (T. sel!a), et pl. 436, fig. 4 (T. maxillata). Zieten, Würtemb. Verst., pl. 40, fig. 3. C'est un pentagone allongé , dont l'angle supérieur est trèsaigu. La coquille est toujours beaucoup plus longue que large, ce qui frappe d'autant plus que la plus grande largeur ne se trouve qu'au-delà du milieu, souvent même qu'aux 274 de la longueur. (N.6, p. 115.) DES TÉRÉBRATULES. 219 La valve ventrale n’est que peu élevée, et présente une faible pente depuis le naüis jusqu'au front. La plus grande hauteur se trouve un peu avant le milieu. Depuis ce milieu, et dans les jeunes individus après ce milieu, on voit se creuser successivement jusqu'au front un sinus que limitent de chaque côté deux plis caractéristiques. Un nouveau sinus, plus plat, plus éloigné de la ligne médiane, sépare ces plis d'avec les côtés. L’angle des arêtes cardinales est aigu de 99 à 75”; quelquefois il est encore plus aigu. Les arêtes cardinales descendent en ligne droite jusqu’au-delà du milieu, et sont séparées des arêtes latérales par un angle, qui pourtantest arrondi. Cesarètes, plus petitesde moitié, courbées en arcde cercle, forment de chaque côté le contour du sinus latéral; et le front forme, en présen- tant une courbe aplatie, le contour du sinus médian. L’area a des arêtes dor- sales arrondies , renversées, et de forts anneaux d’accroissement; elle s'élève en formant une oreille plate, et s'étend si loin vers le crochet qui est très fortement recourbé, qu'il ne reste au deltidium qu’un huitième de l'ouverture à remplir. La valve dorsale est très caractéristique. Le pentagone formé par les arêtes ressort plus distinctement. Les arêtes latérales paraissent former des lignes droites un peuconcaves, et le front présente une ligne horizontale à peine courbée, quiréunit les deux sinus de la valve. Le crochet est très recourbé, et forme wne carène qui se prolonge saillante jusqu'au bord du front. Déjà même avant le milieu de la longueur, deux larges plis latéraux se séparent de ce dos, et déterminent des deux côtés de la carène deux sinus qui se prolongent en se creusant de plus en plus profondément. Nue du côté du front, la valve ventrale en dessus, /a partie moyenne de la ligne frontale se creuse ordinairement sous un angle de 80°; plus rarement elle présente des côtés formant un angle obtus. Dans ces caractères rentrent ceux des nombreuses variétés de cette espèce. Les plus saillants, outre la grande carène qui partage le sinus et les deux plis qui en résultent, sont le faible gonflement de la valve ventrale, la plus grande largeur qui se trouve toujours au milieu, et la rencontre sous un angle des arêtes cardinales et des arêtes latérales. Ces derniers caractères distinguent facilement et nettement cette espèce de la 7° perovalis. Au contraire, le rapport de la lar- geur à la longueur, celui du sinus ou de la distance des plis à la largeur, l'angle des arêtes cardinales, et maint autre caractère semblable, varient tellement, que l’on pourrait très facilement, dans les collections, former une grande quantité d'espèces. Si l’on veut cependant établir des divisions, on s'aperçoit bientôt qu'elles ne sont susceptibles d'aucune circonscription rigoureuse, et par suite qu'elles ne peuvent être considérées que comme des variétés qui demeurent assez conformes à une même espèce, et qui ne doivent leur existence qu'à des conditions diverses de la vie de l'animal, et non à une organisation différente. Quelques unes des variétés les plus remarquables sont les suivantes : 1. TereBraTuLA biplicata plana. DelEgg au-dessus de Wæœschnau près d’Aarau. La valve ventrale est presque tout-à-fait plate; l'angle des arêtes cardinales Soc. GÉoL. — Tom. 3. — Mém. n° 6, ; 29 220 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION UN. 6, p.116.) est très aigu , il ne va jamais jusqu’à 70°. Les plis sont très tranchants et très profonds. Longueur, 100; largeur, 94; hauteur, 42. Ecartement des plis ven- traux : 0,40 de la largeur totale. 2. TEREBRATULA biplicata lata. C'est la plus ordinaire. Elle est abondante près de Moustiers non loin de Caen. Les plis sont peu saillants; les sinus larges et plats; l'angle des arêtes cardinales de 75°; l'angle avec les arêtes latérales , ar- rondi. Presque sur tous les individus on aperçoit, à partir de la pointe jusqu’au bord, des raies longitudinales tout-à-fait fines. S'il s’est conservé quelque partie de la valve, elle est finement plissée comme la 7. Defrancii. Au-dessous des stries les moules paraissent finement ponctués. Ce caractère est toutefois commun à tous les individus de cette espèce, et se remarque encore plus dis- tinctement sur les Térébratules noires d’Aarau. Les anneaux d’accroissement sont fins; sur les individus d’Aarau ils sont placés comme des écailles les uns sur les autres, principalement vers le bord. Longueur, 100; largeur, 82; hau- teur, 54. Plis ventraux : largeur, 0,54 de la largeur totale. 3. TEnepnaTuLra biplicata acuta. Elle est petite et pointue. Dans la marne crayeuse du Jura, près de Neuchâtel, à Haute-Rive. Les plis sont saillants et serrés les uns contre les autres. La faible grandeur de cette Térébratule, qui n’est que de 6 lignes, pourrait faire penser qu’elle devrait former une espèce sé- parée, si dans de semblables couches de marne crayeuse, on ne trouvait des Térébratules de cette espèce d’un pouce et demi de grandeur. Longueur, 100 ; largeur, 80 ; hauteur, 52. Plis ventraux : largeur, 0,34 de la largeur totale. 4 TerezraruLA hiplicata inflata De Grumbach près d'Amberg. La valve ventrale se bombe , atteint sa plus grande hauteur avant le milieu, et tombe suivant une courbe vers le bord. La valve dorsale est aussi très bombée, et la carène n’est aplatie que par les sinus. Les stries longitudinales des valves sont faciles à aper- cevoir sur les moules qui sont jaunes. De 5 à 7 lignes. Longueur, 100; largeur, 76; hauteur 66. Plis ventraux : largeur, 0,40 de la largeur totale. Sowerby, pl. 90, a figuré de jeunes Térébratules de cette espèce, d’après les- quelles on reconnait distinctement que les plis ne sont saillants que dansles vieux individus, et que dans les jeunes le front demeure sans inflexion, de sorte qu'il est difficile de reconnaitre dans cette forme ronde ces coquilles qui plus tard sont allongées d’une manière si frappante, et qui sont doublement plissées. La faible élévation de la valve ventrale et l'angle des arêtes cardinales sont alors presque le seul caractère qui puisse guider. Par conséquent les jeunes individus ne peuvent être considérés comme déterminés d’une manière précise, que lors- qu'on a trouvé les individus âgés qui leur correspondent. On reconnait l'âge en partie aux anneaux d’accroissement qui, vers le bord, sont très serrés les uns contre les autres, en partie an bourrelet qui entoure l'ouverture du muscle d'at- tache , et qui est comprimé d’une maniére remarquable du côté de la valve ven- trale. Dans les jeunes individus on ne trouve pas un pareil bourrelet ; le deltidium CN. 6.p. t17.) DES TÉRÉBRATULES. a21 ferme immédiatement l'ouverture; et le crochet et l'ouverture sont à peine recourbés en avant. Dans les couches jurassiques moyennes et dans la formation crétacée : So- werby ne la connaît que dans ce dernier gisement : dans le grès vert près de Warminster, dans la marne crayeuse près de Cambridge, à Hunstanton. Egalement dans la marne crayeuse près de Bochum en Westphalie; la variété n°3, acuta, se trouve dans les marnes de Neuchâtel. Les Térébratules d’Aarau et des environs de Woœschnau se trouvent dans les couches inférieures de l’oolite moyenne; on les rencontre aussi sur le Nipf près de Bopfingen; très jolies et très grandes à Croizille près de Moustiers non loin de Caen; à Szczerbakow près de Wisliza non loin de Cracovie à 180 toises de profondeur. Dans l’oolite supérieure près de Pappenheim, près d’Heidenheim, Donzdorf, Geislingen, Gruibingen. 2. TEREBRATULA perovalis Sow. PE XX "pe, 2! Sowerby, pl. 436, fig. 2, 3. Zieten, Würtemb. Verst., pl. 40, fig. 1. (T, énsignis). La forme ovale est caractéristique pour cette Térébratule et la fait aisément reconnaitre. La coquille est plus longue que large; la plus grande largeur se trouve au milieu , ou peut-être même avant le milieu de la longueur. Les arêtes cardinales et les arêtes latérales se prolongent sur les côtés, en formant une courbeovale,non interrompue, continue, régulière. La valve ventrale est élevée dans le premier quart, et à partir de là s’abaisse considérablement vers le front. Les deux plis, qui vers le front comprennent entre eux un sinus, ne paraissent qu'après le milieu et ne deviennent jamais considérables. Ils ne sont visibles que dans les individus qui ont atteint toute leur croissance. Dans les jeunes individus, l'ovale formé par les deux côtés se prolonge d’une manière régulière au- dessus du bord frontal,et une légère inflexion de ce bord frontal dans le milieu fait seule reconnaîtrele sinus qui plus tard doit se former là.Sur la valve dorsale les plis nesont aussi visibles qu’à partir du milieu, et demeurent toujours très plats. La ca- rène, à partir du crochet, s’aplatit aussi trés promptement, et s'élargit. Le crochet est très courbé, de sorteque l'ouverture est Aorizontale où parallèle à la direction des valves. L'area est petite ; ce n’est qu’une partie recourbée de la valve dorsale, avec des anneaux d’accroissement continus et sans arêtes tranchantes. Le delti- dium est plus large que haut. Grandeur: depuis 3 lignes jusqu’à 2 pouces, et même davantage. Longueur, 100; largeur, 72; hauteur, 48. Largeur du sinus ventral, 0,42 de la largeur totale. Dans les couches jurassiques moyennes et supérieures et dans la craie, à Mous- 222 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION EN. 6, p. #18.) tiers près de Caen; abondante au-dessus du lias, à Lucy-le-Bois près d’A- vallon. Dans l'oolite supérieure, au-dessous du Wilibaldsburg près d’Aichstedt, près de Pappenheim, près d'OEttingen, au-dessus du Streitberg près d'Heili- genstadt, près d'Amberg. Dans la craie de Gignac sur l'étang de Berre non loin de Marseille. Les Térébratules d'Angleterre, figurées par Sowerby, viennent des couches jurassiques inférieures de Dundry près de Bristol; il y en a de très bien caractérisées, avec des anneaux d’accroissement tres fins et le front de la valve ventrale recourbé, à Angoulin près de La Rochelle, et à Loix dans lile de Rhé; dans ces deux endroits, dans les couches jurassiques supérieures. Une variété de cette espece est la térébratule nommée T. insignis par M. Schü- bler. Elle ne laisse voir que des traces de plis et qu’un faible enfoncement dans le milieu du bourrelet de la valve ventrale. Pour le reste, elle ne differe pas du type de lespéce. Daus l’oolite supérieure à Nattheim et à Abegg près d'Ulm, à Leisacker pris de Neuburg sur le Danube, à Kellheim et à Aue, aussi à Faxoë en Seeland. À Os- trowice près de Sanka non loin de Cracovie, dansl'oolite moyenne (découverte par M. Zeuschner ). 3. TEREBRATULA gigantea Schlotth. LE es. 9. Schlottheim , Petrefuctenhunde, p. 278. Deshayes, Coguilles de Paris, pl. 65, fig. 1 (7. bisinuata). Sowerby, pl. 576 (7. variabilis). Les côtés forment un ovale qui présente une inflexion convexe dans le milieu. Sa plus grande largeur se trouve dans le milieu. La valve ventrale s'élève en for- mant une voñte aplatie, et atteint vers le milieu sa plus grande hauteur. Cette voûte s’abaisse rapidement surtout sur les côtés (caractère par lequel cette espèce se distingue tres bien de la 7° perovalis ). Deux plis se prolongent sur cette valve; ils sont assez plats et serrés l’un contre l'autre; ils atteignent le bord en compre- nant entre eux un sinus. L’angle des arètes cardinales est grand ; il'oscille autour de 80°. Les arêtes car- dinales étant courbées dès l'origine rendent cette détermination difficile, Cepen- dant linclinaison différente des arêtes cardinales et des arêtes latérales permet bien de distinguer le point où elles se terminent et où elles se réunissent, et l'on reconnait assez nettement le pentagone avec des côtés arrondis. L’area est très large, sans arétes tranchantes, pas même vers le crochet; elle présente des stries d’accroissement fortes et courbes. A l'endroit où elle est contiguë au deitidium, on voit un bord élevé, dont le côté extérieur est marqué par une ligne tranchante qui va du crochet jusqu'au bord cardinal. Les stries d’accroissement ne s'étendent pas au-dela. Le deltidinm forme un sixième de l’ouverture; il est fortement strié par des lignes d’accroissement en forme de barbes de plume ; il ne laisse jamais (N. 6, p. 119.) DES TÉRÉBRATULES. 923 voir de séparation. L'ouverture est très grande; elle est oblique par rapport à la direction des valves (caractère auquel M. Deshayes attache une importance capi- tale), et elle a dans les vieux individus des bords fortement recourbés, principa- lement en avant, du côté du deltidium, qui alors est séparédel’ouverture, dans l'intérieur , par plusieurs assises d’accroissement en forme de cercles. La valve dorsale est {arge et peu bombée. La carène ne commence que vers le milieu à s’é- lever au-dessus des sinus qui la bordent de chaque côté, et demeure jusqu’au bord plate et large; par conséquent il en est de même des sinus : souvent même ils sont difficiles à distinguer. Le crochet est recourbé, mais il est bientôt ronqué fortement par l'ouverture qui est grande et oblique. On remarque sur la surface, des anneaux d’accroissement forts et nombreux, dont les bords sont rudes et saillants. Comme à l'ordinaire, ils sont beaucoup plus nombreux dans le voisi- nage du bord. De 2 à 3 pouces de grandeur. Longueur, 100; largeur, 79 (76-88); hauteur, 50 (47-51). Largeur du sinus ventral, 0,34 (0,33-0,36) de la largeur totale. Abondante dans les couches tertiaires à Astrup près d’Osnabrück, au Domberg près de Bünte, dans le Meklimbourg. Dans les environs de Paris à Grignon, Par- nes, Chaumont, Courtagnon, Mouchy (calcaire grossier), et à Valognes.. 4. TereBRATULA ampulla Brocchi. PI. XX, fig. 4. Brocchi, Conchiol. subap., pl. 10, fig. 5. M. Deshayes ( Coquilles de Paris, 389) recommande fortement de ne pas con- fondre cette espèce avec la 7. gigantea; il dit que la position de l'ouverture au sommet distingue ces deux espèces d’une manière précise et avec une grande con- stance. Cette observation paraît très fondée; cependant elle a encore besoin d’être confirmée d’une manière plus précise; car, avec beaucoup de Térébratules conformes à celle-ci, M. le professeur Hoffmann en a rapporté d’autres de Sicile qui ont l'ouverture placée comme la 7. gigantea. On reconnait bien le pentagone formé par cette coquille, quoique encore ici les bords latéraux forment un ovale continu et fortement infléchi. Va valve ven- trale s'élève considérablement jusque vers le milieu; cependant, vers le front, les plis ne forment que les arêtes d’un bourrelet peu saillunt, au bord duquel se laisse à peine apercevoir un enfoncement médian. Une carène sur la valve dor- sale correspond à ce bourrelet, et se continue jusqu’au bord, et deux sinus sur les côtés forment une seule et même surface très peu creusée. Dans la 7°. gigan- tea, on aperçoit toujours mieux les deux plis, tant sur la valve ventrale, que sur le dos. L’angle des arétes cardinales est grand, souvent de SG, et Jamais au- dessous de 78°. Les arêtes cardinales se terminent un peu avant le milieu de la longueur; les arêtes latérales sont un peu plus longues et arrondies; enfin, le front 224 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N. 6, p. 420.) forme entre les deux arêtes latérales une véritable troncature horizontale. L'area est presque horizontale, avec des bords dorsaux arrondis. L'ouverture placée à la pointe du crochet est horizontale , autrement dit, son orifice est parallèle à la direction des valves. En effet, le crochet est considérablement recourbé, tellement que le bord de l'ouverture touchela valve ventrale; par conséquent, le deltidium, qui est très large, se cache sous ce bord.Cependant on le voit ressortir sur les côtés. Le petit bourrelet ou le bord de l'area contigu au deltidium est moins frappant que dans la T. g'gantea. La ligne qui termine l’area est bien encore visible vers le crochet, mais elie ne l’est pas vers le bord cardinal. L'ouverture du crochet est au reste petite, et ce n’est que dans un âge avancé, à cause de ses bords ren- versés, qu'elle devient aussi grande que Brocchi l'a figurée. La valve dorsale n’est carénée que vers l’origine; elle devient bientôt plate, et ce n'est que rarement que l’on aperçoit vers le front des sinus encore distincts et un large pli médian placé entre ces sinus. Les anneaux d’accroissement sont plus fins, et ne se recouvrent pas autant en forme d'écailles que dans la 7. gi- gantea, Longueur, 100; largeur, 80; hauteur, 52; largeur du bourrelet de la valve ventrale, 0,40 de la largeur totale. Elle est répandue dans les marnes tertiaires supérieures dans toute l'Italie. Dans le Piémont, vallée d'Andona. Elle est abondante à Castel Arquato Piacenza. Pres de San Geminiano et Lajatico en Toscane, en Calabre ( Scilla Vana Spec.), au cap Plemyrium près de Syracuse, où elle a été trouvée dans un très bel état de conservation par M, le docteur Philippi qui l'a rapportée à Berlin. 5. TErREBRATULA Harlani S.-G. Morton. PI. XX, fig. 5. Silliman, 4meric. journ. of sciences, XVII , pl. 3 , fig. 16, et fig. 17 (7. fragilis). Elle est deux fois plus longue que large; par conséquent, elle est étroite, avec des côtés parallèles. Elle est de forme oblongue. La valve ventrale atteint sa plus grande hauteur à peu de distance da natis. À partir du milieu , se prolongent en divergeant deux plis indistincts, et au-dessus du front apparaît entre eux un en- foncement très aplati. Vers le bord cardinal, cette valve est arrondie; elle ne présente pas de pointe. Les arêtes cardinales sont arrondies déjà même vers le crochet, de sorte qu’on ne peut déterminer avec certitude l'angle qu'elles for- ment entre elles. La largeur demeure la méme depuis le premier jusqu'au dernier quart de la longueur, de sorte qu'il n’est pas possible de distinguer les arêtes cardi- nales des arêtes latérales. Le crochet est très recourbé; cependant l'ouverture parait placée obliquement. Elle est très grande. Le deltidium est presque aussi haut que large, avec de fortes stries d'accroissement. La carène de la valve dor- sale est très large; cependant elle est quelquefois distincte avec deux sinus laté- (N.6, p.121.) DES TÉRÉBRATULES. 225 raux, dans le voisinage du front. Dans les grands individus, ces sinus sont à peine marqués. De fins anneaux d’accroissement couvrent les valves naturelles. Ils dis- paraissent sur les moules. Longueur de 1 172 à 1 374 pouce. Longueur, 100 ; largeur, 56; hauteur, 50; largeur du sinus de la valve ven- trale, 0,41 de la largeur totale. Dans le grès vert de la formation crétacée, dans la Nouvelle-Égypte et dans d’autres lieux sur la Delaware. New-Jersey. M. Feuclitwanger en a rapporté des exemplaires à Berlin. La collection deSchlottheim en renferme de tout-à-fait sern- blables , seulement plus petits, de 8 à 10 lignes de longueur, venant du Kressen- berg près de Traunstein en Bavière. 6. TEREBRATULA globata Sow. PI. XX, fig. 6. Sowerby, pl. 436, fig. 1, et pl. 435, fig. 3 (T. spheroïdalis). Zieten, Würtemb. Verst., pl. 4o, fig. 6 (T. bullata). Sa forme circulaire et sa grande hauteur qui lui donnentsouvent une apparence sphérique la font aisément distinguer. Si on la regarde en face du front, la valve ventrale en dessus , on aperçoit toujours une courbure de la ligne frontale vers le bas 3 par ce caractère, elle se distingue tout de suite de la 7. bullata qui lui ressem- ble beaucoup, et on reconnait facilement la division à laquelle elle appartient. La valve ventrale atteint sa plus grande hauteur dans le milieu, et s’abaisse unifor- mément de tous les côtés. Sa hauteur est toutefois variable. La largeur est moindre que la hauteur ; elle n'est pas de beaucoup inférieure à la longueur. L'égalité de ces deux dimensions, réunie à une hauteur si considérable , forme le caractère dis- tinctif de cette espèce. La valve ventrale a une pointe dans le milieu , versle bord cardinal. L’angle des arêtes cardinales est de 87°. Les arêtes cardinales forment avec les arêtes latérales un demi-cercle, etsont aussi longues qu’elles. Le crochet est très recourbé, tellement que l'ouverture est ordinairement horizontale. Ta valve dorsale s'élève et s’abaisse en formant un demi-cercle, sans carène saillante, et sans plis ni sinus. Dans beaucoup d'individus, ce qui reste des valves est tres finement ponctué; ce n’est pas un caractère particulier, c'est ce qui arrive à toute Térébratule lorsque la partie extérieure des valves a disparu.De 8 lignes à 1 pouce 17/4 de grandeur. Longueur, 100; largeur, 84; hauteur, 65 (64-70). Dans les couches inférieures de l’oolite moyenne, à Bergen près de Weissen- burg en Nordgau, près de Bopfingen, à Sauka prés de Cracovie, au Braanen- berg près de Wasseralfingen , au Stuifenberg près de Gœppingen. En Angleterre, à Nunney et Dundry près de Bristol; à Malton, Westow, Whitwell dans le Yorkshire (Philips). On en trouve de 2 172 pouces de grandeur à Croizille près de Moustiers non loin de Caen. 226 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N. 6, p.122.) La T. obesa de Sowerby, pl. 438, fig. 1, ne peut-elle pas être rapportée à cette espèce? On n'y reconnait pas de différences essentielles ; elle est aussi de la craie. b. ACUTÆ. La carène se prolonge saillante depuis le crochet jusqu'au front, et s'abaisse uniformément et rapidement jusqu’au bord, sans sinus intermédiaire. La valve ventrale est en forme. d’écuelle, et largement creusée. -7. TEREBRATULA rmpressa Bronn. Pl XXS feu Zieten, Vürtemb. Verst., pl. 39, fig. 11. Le contour de cette petite Térébratule remarquable est circulaire, sauf le cro- chet, qui encore n’est que peu saillant ; à cela se joint une grande érégulité dans la hauteur des deux valves. La hauteur de la valve dorsale est tellement plus grande, que la valve ventrale ne paraît qu'un couvercle placé dessus. La plus grande hauteur de la valve ventrale est au natis même. Les côtés se maintien- nent à la même hauteur jusque dans le milieu. Le milieu se creuse, et forme un enfoncement aplati, qui s'élargit de plus en plus, et qui finalement, vers le front, occupe la moitié de la largeur des valves. On aperçoit toujours, dans le milieu, au-dessus du natis, et jusqu'au-delà de la plus grande hauteur, une ligne qui in- dique la cloison qui supportait les deux bras frangés. Au bord cardinal, la valve présente un arrondissement uniforme sans pointe. L'angle des arétes cardi- nales est droit; les arêtes cardinales se prolongent jusqu'au milieu, et ne sont guére plus longues que les arêtes latérales; celles-ci sont de la même grandeur que le front quiest horizontal. La ligne frontale, vue de face, présente une grande courbe creusée vers le côté dorsal. L’area est petite, plane , avec des bords dor- saux un peu tranchants. Le deltidium a une large base, et forme plus du quart du contour de l'ouverture. Cette ouverture elle-même, placée à la pointe du cro- chet, est petite, beaucoup plus qu'on ne devrait s’y attendre d'après un crochet si fortement recourbé. En effet, la valve dorsale, déja vers le col de ce crochet, est si fortement renflée dans le milieu de la carène, que là, dans le premier quart de sa longueur, elle atteint sa plus grande hauteur. Elle tombe ensuite sur les cotés et vers le front comme un cône dont le sommet serait courbé vers la valve ventrale. On aperçoit sur les valves, principalement vers le bord, de forts anneaux d’accroissement, mais qui ne sont pas serrés les uns contre les autres. Longueur, 100; largeur, 89; hauteur, 62. De 4 à 7 lignes de grandeur; on en trouve aussi souvent de beaucoup plus petites. | Cette espece se trouve par millions dans les marnes qui forment la base des couches jurassiques supérieures remplies de coraux; elle est tout-à-fait carac- (N. 6, p. 195.) DES TÉRÉBRATULES. 227 téristique pour cette marne. On ne Ja voit manquer nulle part dans tout le Wür- temberg, là où se montre le terrain jurassique ; au Stuifenberg près de Wisgol- dingen, à Reichenbach au-dessous de Bœbringen, à Gruibingen prés de Boll, au Randen près de Schaffhouse , au Lægerberg près de Bade au-dessous d’Ho- henzollern, plus petite près d'Urach; grande, au contraire, au-dessus de Thur- uau près de Baireuth. 8. TEREBRATULA angusta Schlotth. ELEXX he. 8. Schlottheim, Petrefactenkunde , p. 285. La valve dorsale ressemble au sabot du pied d’un cheval. Elle a une carène élevée et un crochet fortement recourbé. Elle conserve sa hauteur jusqu'au mi- lieu, et tombe ensuite rapidement vers les bords, en présentant une carène continue jusqu’au front. La plus grande largeur se trouve beaucoup au-dessous du milieu de la longueur; et, à partir de là, le contour des valves est arrondi; en dessus, vers le crochet, il forme un triangle aigu. La valve ventrale n’a aucune hauteur ; elle a plutôt la forme d’une cavité. Dans le milieu , se prolonge sur toute la longueur jusqu’au front un sillon étroit, sem- blable à peu près au dissépiment d’une graine de café, et , à partir des bords, les côtés s’inclinent doucement vers ce sillon. Vers le front, la valve est un peu cour- bée vers la valve dorsale, de sorte que la ligne frontale, vue de face, paraît dans le milieu s’érfléchir vers le bas. Au bord cardinal, les arêtes de la valve forment une pointe de 74°. L’angle des arètes cardinales est extrémement aigu ; il est ordis nairement de 63, angle que présentent peu d’autres Térébratules. Les arêtes car- dinales sont des lignes droites; elles surpassent d’un tiers en longueur les arêtes latérales. Celles-ci et le front forment une courbe arrondie et continue. L’ouver- ture du crochet est petite et presque tout-à-fait cachée. En effet, la courbure de ce crochet est si forte que le col ressort en avant de l'orifice, ou, autrement dit, parait renflé, caractère qui est propre à beaucoup de Térébratules lisses des for- mations anciennes. L'ensemble de cette Térébratule présente la forme d’une petite £xogyra columba. Sa grandeur n’est que de 2 172 à 4 lignes. Longueur, 100; largeur, 74; hauteur, 52; cette hauteur ne vient que de la valve dorsale. De la roche qui forme le mur dans la mine de Frédéric à Tarnowitz en Silésie, dans le muschelkalk. Ce gisement est très remarquable , car les Térébratules du muschelkalk se bornent presque exclusivement à la 7. vulgaris. En outre, la T. angusta a conservé ses valves avec leur éclat nacré naturel, tandis que les au- tres restes organiques de cette formation ne sont ordinairement que des moules intérieurs. Soc, GÉoL. -— Tom. 3. — Mém, n° 6. 30 228 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N. 6, p. 194.) 9: TERERRATULA Pala. PIE, ho"; Dans la belle collection de fossiles du comte de Münster, à Baireuth, la plus grande collection d'Allemagne, se trouvent des morceaux d’un conglomérat de Térébratules dans du calcaire blanc compacte dans lequel la 7! concinna est réunie à deux espèces bien caractérisées, la 7°. antiplecta et la T. Pala. On indique comme lieu du gisement de cette roche la vallée de Caprun, sur le chemin de Rauris, en Salzburg: donnée qui mérite confirmation. La 7. Pala présente deux côtés parallèles, coupés à angle droit par le front, comme serait à peu près la 7°. digona. Mais la valve dorsale présente une carène élevée, et son contour longitudinal forme un demi-cercle. La valve ventrale n'est qu'un couvercle concave sans élévation. À partir du bord cardinal, se prolonge dans le milieu une ligne ou un sillon dont les côtés s’inclinent comme les côtés latéraux d’une gouttière. La surface ventrale entière présente ne courbure con- cave vers le haut, depuis la charnière jusqu’au premier quart, ensuite vers le bas, du côté du front. La ligne de séparation des deux valves sur le côté surt cette cour- bure; la ligne frontale s'incline vers le côté dorsal, suivant une courbe gui oc- cupe toute l'étendue du front. Les arètes ventrales, au bord cardinal, sont cour- bées, et se rencontrent sous un angle obtus, sans former de pointe, L'angle des arêtes cardinales est de 65°. Les arètes cardinales sont très courtes, se terminent au quart de la longueur, et n'ont que la moitié de la longueur des arêtes latérales qui se prolongent parallèlement. Le front est encore plus large. Le crochet est très fortement recourbé, cependant son col n’est pas saillant; et il n’est pas recourbé assez loin pour que son ouverture, qui, au reste, n'est pas très grande, soit cachée. De même, le deltidium est visible dans toute son étendue; il forme plus du quart du contour de l'ouverture. La valve dorsale s'élève en présentant une courbure uniforme jusque vers le milieu, et s’abaisse en suivant la même courbure vers le front. Sur les côtés, sa pente est au contraire roïde et rapide. À partir du milieu, se prolongent deux arêtes divergentes qui ne s’aperçoivent que très indistinctement, et qui se terminent dans les angles formés par le front et les arêtes latérales. De 7 lignes de longueur. Longueur, 100; largeur, 74; hauteur, 62; la hauteur ne provient que de la valve dorsale. 10. Teresrarora rucleata Schlotth. PI. XX, fig. 10. Zieten, Würtemb. Verst., pl. 39, fig. 10. De la grandeur et de la forme d’une noisette (Schlotth., pag. 281). La valve ven- trale est plate , mais elle n'est pas concave. Deux ailes latérales s'élèvent au-dessus du milieu, et tombent ensuite vers les bords latéraux. À partir du natis, se creuse (N.6, p. 125.) DES TÉRÉBRATULES. 229 dans le milieu un sinus, qui se prolonge jusqu’au front en s’approfondissant de plus en plus et en présentant des côtés divergents. Avec ce sinus, la valve infé- rieure avance au-dessus du front, et emprète fortement sur la valve supérieure, le fond aplati du sinus étant recourbé du côté de la valve dorsale de manière à former un angle droit avec sa premiere direction. Un semblable sinus et un sem- blable empiétement d’une valve sur l’autre viennent ordinairement , et on peut dire suivant les règles, de la part de la valve dorsale, et non de la part de la valve ventrale. La Térébratule est donc retournée pour ainsi dire ( resupinata). Le cro- chet est tres fortement recourbé; il a un colfortement renflé, de sorte qu’ilavance souvent au-delà de la pointe, L'ouverture n’est pas petite; elle est placée horizonta- lement, et touche la pointe de la valve ventrale. Par conséquent, le deltidium n’est visible qu’en dessus, vers le bord de l'ouverture, du contour de laquelle ilforme la huitième partie. Les arêtes ventrales au bord cardinal sont dirigées presqu'en ligne droite, et sont interrompues dans le milieu par une pointe émoussée, dirigée vers l'ouverture. L'area a des arêtes dorsales courbées et arrondies. La valve dorsale est très bombée; à partir du milieu, la carène ne s’abaisse que peu vers le front ; elle descend d'autant plus rapidement versles côtés, en formant des surfaces courbes. À l’origine même, la carène n’est pas tranchante; à partir du milieu, elle présente à sa partie supérieure une surface peu bombée, qui, au-dessus du front, forme un bourrelet correspondant au sinus de la valve ventrale. Cebourrelet, plat en dessus, donne à l’ensemble de la coquille un caractère tout-à-fait particulrer et distinctif. L’angle des arêtes cardinales est de 76° (74-78). Les arêtes cardinales se terminent avant le milieu de la longueur ; les arêtes latérales sont courbes et plus grandes; elles se prolongent sur les côtés parallèlement ou en convergeant faiblement, et sont limitées horizontalement par la ligne frontale qui est courbée. De 4 à 7 lignes de longueur Longueur, 100; largeur, 95; hauteur, 75; largeur du sinus, 0,60 de la largeur totale. Dans les couches jurassiques supérieures près d’Amberg, au-dessus du Streit- berg, au Stuifenberg près de Gœppingen, an dessous de Fürstenberg, et proba- blement dans beaucoup d’autres lieux de position géologique semblable. Elle a été quelquefois confondue avec la 7. resupinata de Sowerby; mais celle- ci n’a pas le bourrelet de la carène dorsale aplati en dessus; elle s’abaisse vers le front en présentant un sinus beaucoup plus large, et a l’angle des arêtes cardi- nales plus grand. 11. TERFBRATULA resupinata SOow. PRE. Di. Sowerby, pl. 150, fig. 3, 4. Elle est large, ailée. La valve ventrale est plate, et son natis peu élevé se trouve dans le même plan que les côtés. Mais an très large sinus se creuse bientôt dans 230 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION CN. 6, p. 126.) le milieu; il va en s'élargissant de plus en plus, et vers le bord, il occupe plus de la moitié de la largeur. Le fond du sinus s’avance du côté de la valve dorsale , et se courbe pour arriver là, de manière à former un angle non seule- ment droit, mais méme un peu aigu. Ses bords convergent jusqu'à ce qu'ils se réunissent au-dessus de la valve dorsale en présentant une pointe émoussée. Les arètes ventrales, au bord cardinal, se réunissent au-dessous du natis en formant un angle de 10°. Le crochet est fortement recourbé, de manière que la petite ou- verture est horizontale, et que son bord touche le natis. Le col du crochet est peu renflé. La plus grande hauteur de la valve dorsale n’est pas dans le milieu ; elle se relève rapidement jusqu’au front, et elle est comme retroussée par la langue de Ja valve ventrale qui remonte; même déjà à partir du crochet, la carène est vrès large, avec une pente faible et uniforme vers les bords latéraux. La partie re- troussée vers le front forme un petit toit auquel se rattachent, comme des ailes, les pentes latérales. L’angle des arètes cardinales est droit. Les arêtes cardinales n'atteignent pas le quart de la longueur; elles sont cependant d’un tiers plus grandes que les arètes latérales qui sont courbées en forme de demi-lune; le large front, au contraire, est énfléchi dans toute son étendue par le sinus. De 3 à 8 lignes de longueur. Longueur, 100; largeur, 123; hauteur, 71; largeur du sinus, 0,62 de la largeur totale. Dans les couches jurassiques moyennes; cependant cette Térébratule n’a pas encore été vue en Allemagne. M. le professeur Zeuschner, de Cracovie, l’a décou- verte dans les Carpathes au sud de Cracovie, près de Rogoeznick, non loin de Szafley, où elle se trouve avec l/mmonites Murchisonæ et d’autres fossiles ju- rassiques. Celles décrites par Sowerby sont d'Ilminster, dans l’oolite inférieure. Les positions dans lesquelles elles sont figurées ne sont pas bien choisies; la des- cription parait s'accorder avec les Térébratules des Carpathes, quoique Sowerby dise que la coquille est plus longue que large; ce qui pourrait motiver seulement l'établissement d’une variété. 12. TEREBRATULA strigocephalus Defrance. Defrance , Dict, d'hist. nat., pl. 55. (Strigocephalus Burtini). Cette Térébratule extraordinaire est placée ici en appendice, en attendant que la place qu'elle doit occuper soit déterminée, plutôt que par suite de titres bien précis pour être introduite dans cette division. Son deltidium bien caractérisé et tres saillant, l'ouverture placée au sommet du crochet et séparée du bord cardi- nal, ne permettent pas de la séparer des Térébratules. Ses valves lisses et non plissées la placent dans la division des Térébratules lisses. La carène qui se pro- longe sur toute la longueur du dos, et la ligne frontale infléchie du côté de la valve dorsale, la font rapporter aux Carinatæ ; enfin, par le manque de sinus sur (N. 6, p. 197.) DES TÉRÉBRATULES. 231 les côtés de la carène, elle appartient aux Æcutæ; elle a toutefois tant de carac- tères particuliers, et elle en a de si tranchés, qu'il est impossible de lui trou- ver beaucoup de rapports avec les espèces dans le voisinage desquelles elle est placée. Son crochet très saillant lui donne beaucoup de ressemblance avec la 7. gry- phus. La valve ventrale s'élève assez haut et assez rapidement jusqu’au milieu; puis elle tombe vers les bords en présentant tout autour une courbure uni- forme. Seulement, vers le bord cardinal, la surface bombée qu'elle forme se prolonge si loin, que son bord le plus extérieur est caché. Les arêtes du bord cardinal forment une courbe très plate, peu différente d’une ligne droite; elles se réunissent, sans être interrompues dans le milieu par aucune pointe saillante. Le crochet de la valve dorsale est fortement recourbé. L’area s'étend sur ses bords jusqu'au sommet. Cette area est plane; elle présente des bords dorsaux tranchants, et elle est couverte de stries d’accroissement horizontales; ces stries sont recoupées par des stries perpendiculaires; c'est un caractère particu- lier à toutesles espèces de Delthyris,et qui ne se retrouve sur l'area d'aucune autre Térébratule. Le Deltidium est d’une largeur extraordinaire ; occupe plus de la moitié (0,56) de la largeur de l’area , et cependant il est aussi haut que large; il est embrassant, et il se prolonge tout-à-fait au-dessus de l'ouverture, qui par con- séquent est complétement séparée de la valve dorsale. C’est encore un caractère tout-à-fait contraire à ceux des Térébratules lisses. Les stries d’accroissement, rudes et saillantes, qui recouvrent le deltidium;, présentent une ligne de séparation qui prouve qu'il est toujours diviséen deux ailes. L'ouverture estovale , présente un bord tranchant à sa partie inférieure, et ne se trouve pas immédiatement au- dessous de la pointe du crochet. En effet, de même que dans les vieux individus dela 7! gigantea ou de la T. biplicata, le deltidium est séparé du bord intérieur de l'ouverture par une nouvelle ligne de démarcation, de même on voit une nou- velle ligne de démarcation du muscle d'attache à la partie supérieure de l'ouver- ture; cette ouverture a été remplie successivement vers le haut par une ma- tière semblable à celle dont est formée la coquille. On observe également cet accroissement venant d'en haut dans quelques espèces deDelthyris, ainsi que dans la Thecidæa. L'angle des arètes cardinales est presque exactement de 90°. Les arêtes cardinales se terminent un peu avant le milieu de la longueur; elles different peu en grandeur des arêtes latérales, qui convergent beaucoup plus fortement, et se réunissent avec les premieres en s’arrondissant successivement. Le front est petit; il fait suite aux arêtes latérales, et présente à son sommet une courbe aiguë. La valve dorsale n’est carénée qu'à l'origine; le col du crochetse prolonge en arriere, mais n’est pas renflé. La plus grande hauteur de la valve se trouve avant le milieu, et surpasse de beaucoup la hauteur de la valve ventrale. À partir delà, elle tombe uniformément de tous les côtés, comme la surface d’un cône aplati, sans présen- ter autrement de carène saillan'e. La longueur varie de 1 à 3 172 pouces, et 232 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION (N. 6, p. 123. peut-être même davantage. C'est probablement la plus grande de toutes les Té- rébratules. Longueur, 100; largeur, 90; hauteur, 59. On pourra probablement la réunir aux Ayncoræ, et en former une petite fa- miile avec les 7. gryphus, lyrra, et psittacea. Dans la Grauwacke, au Klutstein près de Gladbach et près de Bensberg non loin de Cologne; près de Lüdenscheid. M. Defrance dit qu'elle se trouve aussi dans les environs de Chimay sur la Meuse. TÉRÉBRATULES, RANGÉES PAR TERRAINS. Formation tertiaire. gigantea. ampulla. ———_—].—— | OR US LU ee NAN Re UNS | flustracea. pectiniformis. truncata. chrysalis. a] Ci L4 La . . = . . . Formation crétacée. GCARNEA. incisa. semiglobosa. pumila. incurva. ovoides. longirostris. S'ayi. gracilis. PISUM. OCTOPLIGATA. alala. PLICATILIS, vesperüilio. peregrina. lyra. pulchella. Menardi. Defrancii. Harlani. pectita. striatula. mantelliana. depressa. triangulus. diphya. EEEEE———_—_—_—_— substriata. trigonella. pectunculus. pectunculoïdes. alata LACUNOSA. trilobata. rostrata. subsimilis. perovalis. IMPRESSA. nuclealq. Format. jurassique supérieure. inconstans. varians. moyenne. BIPLICATA. ornithocephala. bulluta. lagenalis. ORBICULARIS. oblonga. plicatella. CONGINNA. pala. antiplecta: decorata. ringens. SPINOSA. senticosa. resupinata. quadrifida. DIGONA. vicinalis. inférieure, lias. acuta. rimosa. furcillata. NUMISMALIS. variabilis. TETRAEDRA. triplicata. T'heodori. Muschelkalk. VULGARIS. trigonella. angusta. Zechstein. | SCHLOTTHEIMI. elongata. sufflatu. lacunosa. ferita. WizLsowt. Mantiæ. acuminata. pugnus. livonica. primipilaris, GRYPHUS. stigocephalus. concentrica. cassidea. prunum. borealis. Lumida. œquirostris. curvala. PRISCA. linguata. Grauwacke et Calcaire. UN. 6, p- 129.) DES TÉRÉBRATULES. LISTE DES NOMS DE TÉRÉBRATULES LE PLUS GÉNÉRALEMENT CONNUS. 233 f (Les noms imprimés en italique indiquent les Térébratules décrites dans ce Mémoire. Un second nom après un premier indique sous quel nom la Térébrasule se trouve décrite. Quaut aux noms seuls, le manque de dessin ou de d les espèces qu'ils désignent.) Page. Aculeata Caruzo, trigonella. Aculeata, Risso. Acuminata Law., biplicala. Acuminata SOW.......... 101 Acuminala ScnLOTTE. Acuta Sow. 150. ...ssr..e 142 Acula Sow. 502. Acuta Scucorrn., rostrala. Acuticosta Zieren, Theodori. Aculidens Ercaw. Æquirostris ScaLOTTH. . . . - » 219 Aflinis Sow., prisca. Alata Lam., BRoncn........ 100 Amphitoma Bnonn.......+.: 199 Ampulla Lam... ss... 229 Angulata Lam. Angusta SouLOTTH..,....... 227 Antinomia Caruzro, diphya. Antiplecta..........s...... 187 Aperta BLarnv. Approximala SCHLOTTH., pumila. Arenacva (vivante). Articulus Lam. Aspera ScnLoTTu. ;prisca. Bicanaliculata Scuzorm., bi- plicata. Bidentala HisiNGEr. Bifida Dern., quadrifida. Biforata Scuzorrs., Delthyris. Bilobata Bzainv. (vivante ). Bipartita Brocer, incurva. Biplicata Sow............. 218 Biplicata Puice., triplicata. Birostris Lam. Bisinuata Law. . gigantea. Bisuffarcinata SenLoTTu., per- ovalis. Borealis Scuzortn.........+ 171 Bucculenta Sow. Bullata Suws... sosie 195 Canaliculata Darcw. , borealis. Cancellata Eicaw., prisca? Gapensis vivante). Caput serpentis Liv. (vivante). Cardita Risso (vivante ;. Cardium Lam. Garinata Law. Carnea SOW.-e.ronoeesrs 200 Gassidea Darrum...:........ Chrysalis Seurotru......... Coarctata Panx., relicularis. Complanata Broccur. Compressa ScnLoTre., numis- malis. Compressa Lax., depressa. Goncinna S0w........... Concava Lam., pumila ? Concentrica:.. Cor Law. Cordata Risso. Cornuta Sow., digona: Costala Darzu., Lyra. Crassicosta DaLLm. Crenata Scurorrm., peclita. Crumeua Sow. Cuneata DarLu. Cuneata Russo ( vivante ). Curvata ScuLOTTH. ...,..... Curvirostris DazLu. Decorata SchLOTTH.,....,.. Decussata Lam, relicularis. Decussata Russo (vivante). Deformata Eicuw., æquiros- tris affin. Defrancit Lam............. Deltoidea Las, diphya. Dentata Ercuw., decorata? Dentala Bzaiv. (vivante ). Depressa Sow...... Depressa Lam. Delruncata ( vivante). Dichotoma Gozpr., primipi- laris. Didyma Darz., sacculus. Diflormis Lam. Digona Sow.... Dilatata BLarnv. (vivante). Dimidiata Scuzorru. , lacunosa, Dimidiala Eicuw., Delthyris. Diodonta Dar. Diphya.................. Disculus (vivante ). sos ss... Dissimilis Scuzorrm., lacunosa. Dorsata Lun. ( vivante ). Elata CaruLco. eoncinna. Elegans Dern. Eliminala Car., letraedra. Page. 212 Elongata ScnrorTru. ........ 166 Elongala Sow., carnea. Emarginata Sow. Explanata Seucorri., prisca. Exsecata, incurva. Feria, 22. Fimbria Sow. Flabellula Sow. Flabellum Dern. Flavescens BLarnv. (vivante). Elustracea ScuzorTru........ Fragilis Monr., Harlani. Fragilis Scuzorru., Delthyris. Furcata Sow. Furcillata Tueon... Galeala Darru. Gallina Broncx., alata, 144 214 escriplion suffisante ne permel pas de déterminer exactement Page. 211 182 Gaudichaudi Bzamv. (vivante ). Gervilliana Derr., chrysalis. Gibsiana Sow., octoplicata. Gigantea SCuzOTTH.,....... Globata Sow......... Globosa Lam. ( vivante). Globosa Ercaw.. Willsoni? Gracilis ScnporTrm.......... 217 Granulosa Lam, Gryphus Scurorrn......... Harlani Morron..... Haslata Sow. Helvetica Scenzorri. Hemisphærica Sow., gracilis. Heterotypa Bron. Hetcroclita Dern. Hæœninghausi Dern., trigo- nella. Impressa BRoNn........... Inæquilatera Gozpr. Incisa MUNTER....... Inconstans Sow..... Incrassala Ercaw., Delthyris. Incurva ScuLOTTH..... Indentata Sow. vicinalis. Insignis Scnusz., perevalis. Intermedia Sow., carnea. Jrregularis ( vivante ). Kleïnii Lam. Lacunosa ScuLOTTu. . : Lacunosa Suecor., Willsoni. Lævigata Nixs. 165 194 196 ss 234 Page Lævigala Seucorrn., Dellhyris. Lagenalis Scurotru...... +. 194 Lampas Sow., ornithocephala. Lata Sow. 100, ovoides. Lala Sow. 502, plicalilis. Lata Scuzorrn., elongata. Lala Bn., cassidea ? Latleralis Scuzorrs. , ornitho- cephala. Lateralis Sow., pugnus. Laxa Scuzorru., biplicata. Lens Nics., carnea var. Lenticularis WauLens., Lep- (æua. Lima Lam. Lineata Sow., Delthyris. Linguala. . + suisse ssssesse 214 ete etlL00 Longirostris WanLens....... 208 Loricata Sencorrn......... 189 Lunaris ScuvseL., digona. Lynx Ercuw., Delthyris. Livontca . ... .. LyraSow........ ........ 179 Mantelliana £ow........... 154 Mantiæ Sow............... 149 Marginalis Dazzu. primipila- ris. Marsupialis ScuLorru., digona. Maaillata Sow., biplicata. Media Sow., tetraedra. MenardiiLamt. sc ouais. 0l hlicula Dazzu. Minor Nuirs. Mouticulata Scuzortrs. Alulticarinata Lam. Müuteri Scezorrs., striatala. Nomada Eicuw., teltracdra. Nucella Dazcu. Nuciformis Sow. Nucleata SCuLOTTH..,,..... 228 Numismalis Lam.:......... 191 Obesa Sow., globata. Obliqua ScuLottu., lacunosa. Oblonga Sow....,..,..... 159 ObovataSow.,oroithocephala. Obsoleta Sow., tetraedra. Obürita Lam., varians. Oblusa Sow., oruiihocephala. Octoplicata Sow........... 147 Omalogastyr leur, Orbicularis Sow........... 160 Ornithocephala Sow........ 209 Ovalis Lam. Ovata Sow., carnea. Ovoudes SOWaps-e steph ss Pala . Pectinata BLarnv. 208 228 vivante. Pectiniformis L'ausas........ 169 Peclita So: Arret 08 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION Tage. Pectunculata ScnLorru., lacunos4. Pectunculoides Scuzorra..... 179 Pectunculus Seuzotra......, 188 Pedata Brown. Pedemontana Lam. Pelargonata Sencorrn., Leptæna. BéTeTNIN AR etes ecole e 1 DO Pérovals SONEE Re Rte ca CEA Phascolina Law. PisuMISOWs see. eu ete LUS Pisum BLainv. (vivante ). Platyloba Sow., pugnus. Plebeja Darew., minor Nics. Plicatella Sow., Lam....... 146 Plicatella Suecor., borealis. Plicatilis Sow.......::.... 155 Porrecla Sow. Primipilaris Sceurorra.,..... 172 Prisca SCHLONTIT. el. sisi slaie 170 Pruniforinis CATULLO. Prunum Darzu. .....:....,. 216 Psiltacea Lin. (vivante) Pugnus MARTIN se een esR10O PulchellaiNirs se 2-2. 101 PumilarLAMS-ERteece 1200 Punctata Sow. ornithocephala. Punctala Blainv. (vivante). Pusilla Eicuw. Quadrata Risso (vivante ). Quadrifida Lam...........4. 190 Quadriplicata Zieren, lelraedra. Quinqueplicata Zigren, telracdra. Radiata Lam, Radiata Scuzorra., vulgaris. Regularis Scacorru. Reniloriwis Sow. pugnus. Renicrii CaruLLo. Rescisa Der. Resupinata Sow............ Resupinala Manr., Sow., Del- thyris. Reticularis Wauc., Dazzx., prisca. Reticuluris Scurorru., Sow.. Rhowmboïdalis Nics., incurva, 229 185 Rigida Sow., gracilis. IRIMOS Crete eeetetese 42 Ringens. ee M ssel else 154 Rotundala { vivante ). ROSTALSOW nc = sers ste ee DD Rubra( vivante), Satculus, SoWits re see street 08 Sanguinea | vivante), Sanguinolenta (vivante }, Sayi MonTON.,........:.... 180 Schlollheimi. cuvette 10158 Scobinata ( vivante ). Sella Sow., biplicata. Semicircularis Ercuw., Dellhyris., (N. 6, p. 150.) Page Semiglobosa Sow.... 205 Senticosa ScuLorTu,..,..,,., 162 Serrata Sow. Sexangula Dern. Sinuosa Broccnt, Soldaniana Risso, Soricina DErr. Spathica Lan. Spathulata Waur., Nicsson. Spheroïdalis Sow., globala. Spinosa ScuLOTTH, .,.,..,. Squamala Licaw. . 161 Sirialulnh etre nets a al . Strigocephalus. ..........,.. 250 Subrotunda Sow., carnea. Subsimilis Seuzorrn........ 158 Substriala Senzorrn........ 168 Subtrilobata ( vivante ). Subundata Sow., carnea. Subvitrea (vivante ). Suffarcinata Scurorru., Lep- læna. Sufflata SceLorrn., cassidea. Tegularis Scuzorru. Tegularis Zieren , pectuncu- loïdes. Teretior Ercaw., cassidea ? TetraedraSow............. 1569 Tetraedra Lam., decorata. Theodort ScuroTrn......,.. 156 Triangularis Darzu. Triangulus Lau... MSN 07 Trigonella Scurortn....,... 189 Trilobata Münsren. ..,..... 15% Triplicata Paz. . 0 40 Triquetra Pank., diphya. Triquetra Sow. Truncata...... Tulipa Risso. Lumida DATA Eee Tumida Eicuw. Umbonella Lam., bullata. Undata Dern, Unguiculus Eicnw. Urua antiqua [usso. V'ariabilis SeuLorrn..,..,.. Variabilis Sow., gigantea. V'arians ScuLOTTH. ........ 100 Ventricosa Hanzmann, orni- thocephala. Ventricosa BLarnv, (vivante). Vermicularis ScuLorru. Verrucosa Eicuw. Fespertilio Broccur. . - . Vicinalis SCuLOTTH.. +... Vulgaris SenLorrm,....."... Willsont SOW... se vessie sosessesses 170 154 192 201 148 Mt] &t (N.6,p 151) DES TÉRÉBRATULES. 2 EXPLICATION DES PLANCHES. Les figures de la planche XIIT, relatives à l’étude générale des Térébratules, sont toutes extraites du mémoire allemand de M. de Buch, dont nous venons de donner la traduction, sauf la fig. 4, qui est tirée d’un ouvrage du même auteur sur les Delthyris. Les planches XIV à XX présentent la suite des Térébratules décrites par M. de Buch; ces figures ont été copiées d’après les auteurs cités dans le mémoire allemand ; l'explication des planches indique les ou- vrages d’après lesquels ces copies ont été faites. Le mémoire même de M. de Buch contient les dessins de plusieurs Térébratules non encore figurées ou mal figurées par les auteurs; ils ont été reproduits ici. Sept espèces de Térébratules sont décrites dans le mémoire allemand sans qu'il soit indiqué de figures correspondantes. Deux de ces Térébratules ont été figurées d’après des individus nommés, l’un par M, de Buch lui-même, l’autre par M. Voltz. PLANCHE XIII. Fis. 1 TEerEsrarTuLa déphya, copiée d’après Fabio Colonna. - phya ; P Fig. 2. Charpente osseuse intérieure de la TEREBRATULA truncata, d’après Poli. ? Fis. 3. Dessin représentant les bras frangés et la manière dont ils sont placés sur la char- pente intérieure dans la TEREBRATULA truncata. Fig. 4. Dessin des bras en spirale de la TEresraTuLA psittacea , d’après Owen. Fig. D. TEresraruLa alata, présentant un deltidium embrassant. Fig. 6. — orbicularis , présentant un deltidium secteur. Fig. 7 — longirostris , présentant un deltidium secteur. Fig. 8. — pectunculoides, présentant un deltidium séparé. Fig. 9. Decruvis aperturata , sans deltidium, avec une ouverture triangulaire dont la base repose sur le bord cardinal, et dont le sommet monte jusque dans le crochet , et avec une area treillissée. Fig. 10. — cuspidata, sans deltidium ; l’ouverture triangulaire et l’area treillissée sont plus longues que la valve ventrale. Fig. 11. Carceora sandalina. La première figure montre l’area treillissée sans ouverture, occu- pant tout un côté de la coquille; la deuxième fait voir la position des deux valves d’un même côté de la coquille; ia petite valve est enlevée , et on voit la cavité dans laquelle sa dent s’insère , et le bord crénelé par les filaments qui sor- tent de l’intérieur et produisent sur l’area les stries verticales. Fig. 12. TeresraruLa ornithocephala. Le bord frontal présente une courbure de la valve dor- sale vers la valve ventrale. La valve ventrale montre un bourrelet sail- Jant dans le milieu. Fig. 13. — biplicata. Le bord frontal présente dans le milieu une courbure de la valve ventrale vers la valve dorsale; a, b sont les côtes ventrales enveloppées, et e, d les côtes dorsales enveloppantes, ou autrement dit, a, b sont les côtes ventrales comprises entre les côtes dor- sales c, d. Fig. 14. — trigonella. Les côtes a a, bb, se correspondent; par conséquent les proéminences et les enfoncements se correspondent sur lesdeux valves: Fig. 15. Impressions musculaires et leurs lignes terminales dans la TEREBRATULA virrea. Soc, céoL, — To, 3. — Mém. n° 6. 3x CLASSIFICATION ET DESCRIPTION CN. 6, p. 152.) Fig. 16. Ramifications de l'ovaire de la TeresraruLa tetraedra. Fig. 17. Ramifications de l'ovaire de la TErEBrATULA lacunosa. Fig. 18, 19, 20. l'igures présentant diverses variations du contour extérieur des Térébra- tules. Fig. 21. Teresrarucs pugnus. Type des Pugnaceæ ; le bord est plus élevé que le milieu, Fig, 22. = lacunosa. Type des Concinneæ ; le milieu est plus élevé que le bord. Fig. 23. — alata. Type des Concinneæ alatæ ; les deux branches de la courbe que présente Le contour extérieur s’éloïignent de plus en plus l’une de l'autre. Fig. 24. — concinna, Type des Concinneæ inflatæ. Le contour présente une courbe revenant sur elle-même. PLANCHE XIV. Fig. 1 Teregratuza acuwminata Martin, d'après Sowerby, pl. 324, fig. 1. Fo. 9. = pugnus Martin, d’après Sowerby, pl. 497, fig. 1. Fig. «3. — ringens Mérault, d’après de Buch, pl. 2, fig. 31. Fig. 4 — varians Schlotth., d'après de Buch, pl. 1, fig. 19. Fig. 5 — livonica de Buch , d’après de Bach, pl. 2, fig. 30. Fig. 6. _— depressa Sow, d’après Sowerby, pl, 502, fig. 2. Fig: "7: — Schlottleimii de Buch , d’après de Bach, pl. 2, fig. 32. Fig. 8. = tetracdra Sow., d’après Sowerby, pl. 83, fig. 4. Ris 9: — triplicata Phil, d'après Phillips, pl. 13, fig. 22, (7. biplicata) et 24 (T'. triplicata), Fig. 10. = variabilis Schlotth., d'après le Miner. Taschenb. de Léonhard , t. VII, pl. 1, fig. 4. Fig. 11. — acuta Sow., d’après Sowerby, pl. 150, fig. 1. Fig. 12. — rimosa de Buch , d’après Zicten, pl. 42, fig. 5. l Fig113: — Jurcillata Yheodori, d’après un exemplaire de la collection de l'Ecole des Mines. Cette Térébratule vient du lias supérieur d'Urweiler (Bas-Rhin), Fig. — concinna Sow., d'après Sowerby, pl. 83, fig. 6. Fig. 15. _ decorata Schlotth., d’après de Buch, pl. 2, fig. 36. Fig. 16 — inconstans Sow., d'après Sowerby, pl. 277, fig. 4. PLANCHE XV. Fig. 17. Teresraruza plicatella Sow., d’après Sowerby, pl. 503, fig. 1. Fis. 18. — octoplicata Sow., d’après Sowerby, pl. 118, fig. 2. Fig. 18 bis. — pisun Sow., d'après Sowerby, pl. 536, fig. 7. Fig. 19. — Willsoni Sow , d'après Sowerby, pl. 118, fig. 3. Fig. 90. — Mantiæe Sow., d'après Sowerby, pl. 277, fig. 1. Hiehoi — alata Brong., d’après Brongniait, pl. 4, fig. G. Fig. 22. — lacunosa d’après Zieten, pl 41, fig. 5 (7, multiplicata) poux les deux figures à gauche; d'après Zieten, pl. 42, fig. 4 (T, inæquilatera) pour la figure à droite. Fis. 192, — trilobata Münster, d’après Zieten, pl. 42, fig 3. Fig. 24. = plcatilis Sow., d’après Sowerby, pl. 118, fig. 1. Fig. 925. — vespertilio Brocchi, d'après Brocchi , pl. 16, fig. 10. Fig. 26. — mantelliana Sow., d'après Sowerby, pl, 537, fig. 5. CN. 6, p. 155. DES TÉRÉBRATULES. 237 Fig, 27. — rostrata Sow.., d’après Sowerby, pl. 537, fig. 1. Fig. 28. — peregrina de Buch, d’après un exemplaire de la collection de M. Puzo:. Fig. 29: — Theodori Schlotth., d’après Zieten, pl. 43, fig. 2 (7. acuticosta ). PLANCHE XVI. Fig. 1. Teresraruza subsimilis Schlotth., d’après de Buch, pl. 2, fig. 28. Fig. 2. — oblonga Sow., d’après Sowerby, pl. 535, fig. 6. Biens — orbicularis Sow., d’après Sowerby, pl. 535, fig. 3. Fig. 4. — spinosa Knorr, d’après Knorr, pl. 3 IV, fig. 4. Fig. 5. — senticosa d’après Zieten , pl. 44, fig. 1. ; INEONCE — substriata Schlotth., d’après Zieten , pl. 42, fig. 2 (T. striatula). Fis: 7: _ striatula Mantell, d’après Mantell, pl. 95, fig. T, 8, 12. Fig. 8. — Defrancii Brongn., d’après Brongniart, pl. 3, fig. 6. Fig. 9. — chrysalis Schlotth., d’après Faujas, pl. 26, fig. 9. Fig. 10. Aucune figure n'étant citée pour la TEeresrArura fustracea , cette espèce n’a pu être représentée. Fig. 11. — gracilis Schlotth , d’après de Buch, pl. 2, fig. 33. Fig. 12. — pectita Sow., d’après Sowerby, pl. 138, fig. 1. Fig. 13. — pectiniformis d’après de Buch, pl. 3, fig. 41. Fig. 14. — truncata d'après l'Encycl. méthod., pl. 243, fig. 2. Fig. 15. — borealis Schlotth., d’après Schlottheim, pl. 20, fig. 6 ( T. lacunosa). Fig. 16. — primipilaris Schlotth., d’après de Buch , pl. 2, fig. 29. Mio d7: — lyra Sow., d’après Sowerby, pl. 138, fig. 2. Fig. 18. — gryphus, d'après Schlotthenn , pl. 1, fig. 1. Fig. 19. — prisca Schlotth., d’après Schlottheïm , pl. 17, fig. 2. PLANCHE XVII. Fig. 1. TeresraruLa pectunculoïdes Schlotth., d’après Zieten , pl. 43, fig. 4. Fig. 2 — Sayi Morton, d’après de Buch, pl. 2, fig. 38. Fig. 3. — pulchella Nilsson , d’après Nilsson, pl. 3, fig. 14. Fig. 4. — ferita de Buch, d’après de Buch, pl. 2, fig. 37. Fig. 5: — loricata Schlotth., d’après Zieten, pl. 43, fig. 6 (7. truncata). Fig. 6. — Menardi Lamarck , d’après de Buch, pl. 3, fig. 42. Fiv-nr — reticularis Schlotth., Sow., d’après Sowerby, pl. 312, fig 5, 6(7. re- ticulata ). Fig. 8. — antiplecta de Buch , d’après de Buch, pl. 2, fig. 39. ee TE — pectunculus Schlotth., d’après de Buch, pl. 2, fig. 34. Fig. 92* — trigonella Schlotth., d’après Zieten, pl. 43, fig. 3. His non — quadrifida Lamarck , d'après de Buch, pl. 2, fig. 27. Fig. — numismalis Lamarck, d’après Zieten, pl. 39, fig. 5. Fig. 5* — vicinalis Schlotth., d’après Sowerby, pl. 446, fig, 4(T cornuta). Fig. D*bis. — indentata d'après Sowerby, pl, 445, fig. 2. Fig. 6* — digona Sow., d’après Sowerby, pl. 96. PLANCHE XVIIL. Fig. 7. Teresraroza lageralis Schlotth., d'après de Buch , pl.3, fig. 45. Fig. 8. — bullata Sow., d’après Sowerby, pl. 435, fig. 4. 238 Fig. 9 Fig. 10 Fig. 11 Fig. 12 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION DES TÉRÉBRATULES. (N.6,p.154.) diphya Fabio Colonna, d'après l'Encycl. méthod., pl. 240, fig 4. triangulus Lamarck, d’après l'Encyel. méthod., pl. 241, fig. 1. sacculus Martin, d’après Sowerby, pl. 446, fig. 1. amphitoma Bronn , d’après de Buch, pl. 3, fig. 45. PLANCHE XIX. Fig. 1, TeresraruLa vulgaris Schlotth., d’après Zieten, pl. 39, fig. 1. 2. carnea Sow., d’après Brongniart, pl. 4, fig. 7, Fig. 3. Aucune figure n'étant citée pour la TeresraTuLa éncisa, cette espèce n’a pu être représentée. Fig# Fig. 5. Fig. N6- Éige 7e Fis. 8. Fig. 9. Fig. 10. Fig. 11. Fig. 12 Fig. 1 Fig. 2. Fig. 3. Fig: 4. Fig. 5. Fig. 6 Fig. 7 Fig. 8 Fig. 9 Fig. 10 Fig. 11 Fig. 12 semiglobosa Sow., d'après Brongniart, pl. 9, fig. 1. pumila Lamarck, d’après Brongniart, pl. 4, fig. 9. incurva Schlotth., d’après de Buch, pl. 2, fig. 40, ovoides Sow., d’après Sowerby, pl. 100, fig. 1. longirostris Wahlenberg, d’après Nilsson, pl. 4, fig. 1. ornithocephala Sow., d'après Sowerby, pl. 101, fig. 2. elongata Schlotth., d'après Schlottheïm , pl. 20, fig. 2, Aucune figure n'étant citée pour la TErEBraTuLA lingugta, cette espèce n’a pu être — représentée. cassidea Dallm., d’après Dallmann, Mém. del’Acad. de Stockholm pour 1827, pl. 5, fig. 5. sufflata Schlotth., Mém. de l'Acad. des Sc. de Bavière pour 1817, pl. 7, fig. 10. tumida Dallm., d’après Dallmann, Mém, de l’Acad, de Stockholm, pour 1827, pl. 5, fig. 3. | Aucune figure n'étant citée pour la TeresraruLa concentrica de Buch, cette espèce n’a pu être représentée, Idem. FA EN LS PR FE pour la TeresraruLa æquirostris Schlotth, prunum Dallm., d'après Dallmann, Mém. de l’Acad. de Stockholm pour 1827, pl. 5, fig. 2. curvata Schlotth , d’après Schlottheim, pl. 19, fig. 2, a b. PLANCHE XX. . TeresraTuLA biplicata d’après Sowerby, pl. 90. perovalis Sow., d’après Soweiby, pl. 436, fig. 3. gigantea Schlotth., d’après Deshayes, pl. 65, 6g. 1. ampulla Brocchi , d’après Brocchi, pl. 10, fig. 5. Harlani Morton, d'après Morton, Sillimanu Americ, journ. of scien- ces XVIII, pl. 3, fig. 16 et fig. 17 ( T. fragilis). globata Sow., d’après Sowerby, pl. 436, fig. 1. impressa Bronn, d’après de Buch, pl, 1, fig. 11. angusta Schlotth., d'après de Buch, pl. 2, fig. 33. pala d'après de Buch, pl. 3, fig. 44. nucleata Schlotth., d’après Zieten, pl. 39, fig. 10. resupinata Sow., d'après Sowerby, pl. 150, fig. 3, 4. strigocephalus Defr., d’après le Dict, d’hist, naturelle, pl. 75. —— titi © Q © Er — —— Mem: dela Soc: Geol: de l'rance M CLIL N°6 RIFEAT Jome IL, PL: XI. Lu. Roger & Cf rue Richer, 7 . «l Mèem: de la Soc: Géol: de France Mem:N°6.PI-B. Tome Ill, Pl: XIV. I. PLICOSÆ A, PUGNACEA Ru VAS \K AN fil DAS DUT) B. CONCINNEÆ 72 Liflatæ : Me: dela Soc: Géol: de France M N° Mem: N. 6. PI C [ome Ill. Pl: XV Men: de la Soc: Géol: de France Mém: N° 6. PL:D Tomaglil PL: XVL. IL DICHOTOMÆ Luf. Royer # UE rrre XVI om. ll. P] T Mém. N°6.PLE Trance F Mém de la Soc: Geol: de LORICATA. [ILE IV:CINCTA:. 7 Jath. Roger & Cr Richer ? Mém. de la Soc. Geol. de France Mem. N°6 PF Tom. IL PL XVIL Jath Roger & Cr Richer: Z sr, A7 a À ï Pol Mem. de la Soc. Geéol. de France Mem. N° 6 PI G Tom. Ill. PL XIX V. LAVNES A. JUGATAÆ a h'epandeæ & Excavatæ Lith. Roger & Cr Richer. Z : Mem de la Soc Geol. de France Mém N°6. PLH. Tom. Ill PL XX B. CARINATÆ a. Suuutlæ 6. Aculæ. Lith Roger & C'tr Richer, 7 Buch, Léopold de Essai d'une classifica- tion et d'une description des térébratules PLEASE DO NO S FROM THIS POCKET UNIVERSITY OF TORONTO LIBRARY se AN à 4 007 8 | POS ITEM C 07 17 LL Æ | L= an Z o à Lu © Z Z Q [°2] L=] [°2] eo