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ANNALES HÉBERT ANN = LES SIRATIGRAPHIE ET DE PALLONTOLOGE LABORATOIRE DE GÉOLOGIE DE L'UNIVERSITE PARIS DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE la Faculté les auspices de Fondées sous Par MUNIER-CHALMAS Publiées sous la direction de Émize HAUG Professeur de Géologie à la Faeuïte des Sciences Tome VI ESSAI SUR L'ÉVOLUTION DES CÉRITHIDÉS DANS LE MÉSONUMMULITIQUE DU BASSIN DE PARIS PAR Jean BOUSSAC Ù PARIS LABORATOIRE DE GÉOLOGIE A la Sorbonne 1912 Re Ru f KES | a NIRE PAS (N° 72 (OL EAIQ 0 MIN 0) E UN e 4" b DUC IECUOONNN æ Tr l | = f, 41 A L ik 4 {A ENT ù | nm | e “ | « i { ESSAI SUR l'Évolation des Cérithidés dans le Mésonummulitique DU BASSIN DE PARIS AVANT-PROPOS Du rôle de l'hypothèse en Paléontologie dans la reconstitution des rameaux phylétiques. « La détermination des espèces d'une faune n'épuise pas l'étude de cette faune; il ne suflit pas de connaître les espèces qui la composent, il faut, pour pouvoir se rendre compte des relations de l'ensemble de la faune, connaître les relations de parenté de chacune des formes: il faut savoir de quelles espèces elles dérivent, et à quelles espèces à leur tour elles ont donné naissance. Le travail de détermination, qui est surtout un travail d'analyse, doit nécessairement être suivi d'un travail de synthèse, par lequel le paléontologiste s'efforce de découvrir les relations phylétiques des espèces. » C’est là un travail difficile ; pour beaucoup de formes, en général, la recherche demeure infructueuse; pour d’autres, au contraire, on arrive à reconnaître les espèces dont elles descendent et celles qui en dérivent. » Mais, avant d'exposer les méthodes qui guident le paléonto- logiste dans cette recherche, il est nécessaire de souligner le carac- tère irrémédiablement hypothétique des rameaux phylétiques ; dans l'étude des êtres vivants, en zoologie ou en botanique, la descendance d’une espèce par rapport à une autre peut être un fait d'observation, comme, par exemple, dans les expériences de de Vries; mais en paléontologie, la descendance n'est jamais un 2 JEAN BOUSSAC fait constatable, puisqu'on n’a affaire qu’à des restes fossiles, où aucun acte de pie ne peut être observé; ce n'est donc que d'une facon hypothétique qu'on peut réunir deux formes par un lien de parenté. » Les principes essentiels qui guident les paléontologistes dans cette recherche sont les principes de plus grande ressemblance et de succession continue dans le temps. On admet généralement que des formes ont entre elles des liens de parenté, quand elles se ressemblent entre elles beaucoup plus qu'elles ne ressemblent à toutes les autres, et qu'elles forment un groupe homogène, où les différences sont si subtiles qu’un examen superficiel tendrait à faire croire qu'il n'y a qu'une seule espèce ; tel est, par exemple, le groupe du Cerithium tricarinatum dans l'Éocène du bassin de Paris. En outre, il est nécessaire que les formes que l’on fait dériver les unes des autres se succèdent régulièrement et sans intervalle; la continuité dans le temps est encore le meilleur critérium de la réalité des relations génétiques. Plus il y a de lacunes dans une série phylétique, plus la part de l'hypothèse devient considérable et plus les difficultés de reconstitution devien- nent grandes. » On voit combien ces deux principes sont peu rigoureux et quelle part ils laissent à l'appréciation personnelle, au subjecti- visme : c’est toujours à des appréciations de ressemblance qu'on aboutit. Sans doute, on est guidé souvent par l'existence de formes intermédiaires entre les types qu'on unit par un lien phylétique ; mais ces formes intermédiaires n'existent pas toujours, et, quand elles existent. on peut souvent les interpréter autrement que comme des intermédiaires réels entre les types qu'elles unissent : on peut les considérer, dans bien des cas, comme des fluctuations convcr- gentes d'espèces voisines évoluant parallèlement. Insister sur cet aspect de la question m'entraînerait trop loin, je veux seulement faire remarquer la part considérable d'appréciation personnelle qui entre dans l'établissement des relations phylétiques entre les espèces. » Le principe de succession continue dans le temps n'est pas non plus absolu, car une espèce est presque toujours, pendant un temps plus ou moins long. contemporaine de celle dont elle dérive. On a cru pendant longtemps, sous l'influence des idées de Waagen, qu'une mutation était le résultat d’une modification affectant l'en- semble des individus d'une espèce, de sorte qu'elle remplacçait l'espèce à partir d’un certain moment. On sait aujourd'hui, et cette notion est due surtout aux travaux de de Vries, qu'une mutation ÉVOLUTION DES CÉRITHIDÉS à naît généralement à côté de sa forme souche, et que les deux espèces, l'ancienne et la nouvelle, peuvent vivre plus ou moins longtemps côte à côte. Dans ces cas, qui se montreront peut-être de plus en pius nombreux, le principe de continuité dans le temps est encore applicable, mais celui de succession ne l'est plus. C'est un critère en moins, et la complication des enchainements devient plus grande ; la part d'appréciation personnelle croît en même temps." » 1. Jean Boussac. Du rôle de l'hypothèse en Paléontologie stratigraphique, Revue Scientifique, 1°" janvier 1910: XLVIIL, p. 6. ENIAR OD UC PTON Mon but, en entreprenant cette étude, était de rechercher la filiation réelle d’un certain nombre de Cérithes évoluant dans l'Éocène moyen et supérieur du bassin de Paris, de façon à décou- vrir des faits d'évolution et à distinguer des mutations qui per- missent ensuite d'établir des parallélismes précis avec les régions avoisinantes, comme la Belgique. l'Angleterre, le Massif Armori- cain. J'avais donc surtout en vue l'utilisation stratigraphique des Cérithes. Mais ce sont des fossiles si plastiques. et qui se prêtent si merveilleusement aux études d'évolution. que je me suis atta- ché bientôt avec passion au côté purement paléontologique de la question, et je me propose, dans les pages suivantes, d'exposer, aussi brièvement que possible, les faits les plus intéressants qu'il m'a été permis d'observer. L'intérêt stratigraphique des résultats apparaîtra clairement sur les schémas qui résument, à la fin des paragraphes, l'évolution des différents rameaux. Pourquoi avoir choisi les Cérithes plutôt qu'un autre groupe de Gastéropodes ou de Lamellibranches ? C'est qu'il fallait s'adresser à un genre qui soit suflisamment abondant dans fous les étages successifs de l'Éocène moyen et supérieur du bassin de Paris, pour qu'on puisse suivre, sans interruption, l'évolution des différents rameaux ; il fallait que ce genre fût assez plastique pour varier. et suffisamment orné pour qu'on pût noter facilement ses varia- tions ; il était nécessaire aussi que les exemplaires fussent assez nombreux et assez bien conservés pour permettre d'étudier l'on- togénie des espèces, c'est-à-dire le développement de l’ornementa- tion et du labre, qui nous fournit les indications les plus précieuses sur les relations de parenté des formes entre elles. Les Cérithes sont un des rares groupes qui satisfassent à toutes ces conditions. En outre, s'ils n’ont pas une extension géographique suflisante pour pouvoir servir à l'établissement des synchronismes à grande dis- tance, ils semblent avoir débordé suffisamment leur centre d'évo- lution, qui était le bassin de Paris, pour qu'on trouve de nombreux représentants de différents rameaux dans le massif Armoricain, l'Angleterre et la Belgique, ce qui nous permettra des comparai- sons stratigraphiques très précises entre les formations du bassin de Paris et celles de ces différentes contrées, ÉVOLUTION DES CÉRITHIDÉS 5 Après avoir choisi le groupe des Cérithes, il fallait, pour attein- dre mon but. grouper entre elles les formes qui le composent d’une façon qui correspondiît exactement à leurs relations réelles ; je devais chercher à voir leurs rapports. plutôt que leurs diffé- rences, comme ont fait jusqu ici les paléontologistes du bassin de Paris, qui ont multiplié les espèces d'une façon parfois excessive. Mais sur quels caractères fallait-il baser mes rapprochements, ou, en d’autres termes, quels principes devaient me guider dans ma classification ? M. Cossmann a justement publié, pendant mon travail, le sep- tième volume de ses « Essais de Paléoconchologie comparée » consacré tout entier au « Cénacle des Cerithiacea » ; la question de la classification des Cérithes y est reprise et discutée, mais non résolue. L'auteur commence par critiquer les principes de la classifica- tion proposée par M. Douvillé dans sa belle monographie des fossiles supracrétaciques de la Perse ‘ ; ce savant paléontologiste avait dit (ces lignes mêmes sont citées par M. Cossmann) : « Tout semble indiquer que le canal s’est développé progressivement et que c’est un caractère essentiellement évolutif, c'est à-dire d'’au- tant plus marqué que l'espèce est plus évoluée, plus récente; au point de vue de la classification, son importance est donc tout à fait secondaire. « L'ornementation de la coquille, qui est dans la dépendance directe de la forme du labre, nous a paru, au contraire, avoir une importance bien plus grande ; c’est un caractère nettement séatif et qui permet d'établir des séries assez homogènes pour qu'on puisse les considérer comme constituant des rameaux naturels. « Nous arrivons ainsi à distinguer deux groupes principaux, celui des Cérithidés dans lequel le labre est peu sinueux, très légèrement concave sur le côté ou quelquefois même presque plat, et celui des Campanilidés dans lequel le labre est beaucoup plus infléchi et en forme d’'S inverse : il est très fortement oblique en arrière sur le côté droit ; tantôt il conserve cette obliquité jusqu'à la suture, tantôt il se recourbe un peu en avant dans son voisi- nage. » M. Cossmann avait d’abord été séduit par ces principes : mais il n'a pas tardé à s’apercevoir que « la sinuosité du labre n'a pas le caractère « statif » qu'on serait tenté de lui attribuer : c'est un critérium « évolutif », lui aussi, presque au même degré que le développement du canal cérithial; cette sinuosité complète n'appa- 1. Mission scientifique en Perse. Paléontologie, p. 295. — Paris, 1905. 6 JEAN BOUSSAC raît guère qu à la mème époque paléontologique où le bec initial se transforme en un véritable canal, et j'ajoute même qu'au point de vue plastique de la formation du péristome d'un Cérithe, il ne peut matériellement pas en être autrement, parce que les deux critériums sont mécaniquement solidaires l’un de l'autre. » M. Cossmann nous montre ensuite que la proéminence du pla- fond du labre n'a apparu que chez des formes qui étaient déjà arrivées à un état d'évolution suflisamment avancé pour avoir un canal bien formé : mais c’est une faute de raisonnement d'en conclure que « l'examen d'ouvertures intactes de Cérithes méso- zoiques prouve irréfutablement que la proérmninence du labre est fonclion | pour parler mathématiquement] du développement du bec. puis du canal», puisqu'il existe des espèces, par exemple dans les groupes du Cerithiun vulgatum BruG. et du C. vertagus LANNÉ. qui ont un canal très bien développé avec un labre de profil pres- que droit ; les variations des deux caractères ne sont donc pas liées par un rapport constant. Il aurait fallu conclure simplement que la proéminence du labre a pour condition nécessaire la présence d’un canal déjà bien formé. Cette proposition me paraît difficilement critiquable ;: mais on voit aussitôt que, parmi des genres qui ont un canal également développé. il v en a qui présentent des labres fort différents les uns des autres ; le labre peut donc suivre des destinées différentes dans des séries parallèles, chez lesquelles le canal prend un égal développement ; et M. Cossmann alors n'aurait pas dû continuer, comme il a fait, la phrase précédemment citée, en disant : « Par conséquent, ce critérium (de la forme du labre) est aussi évolutif que l’autre, et en définitive, si on veut fonder une classification de Familles sur des phylums parallèles, présentant des caractères statifs à l'exclusion des caractères évolutifs, il ne faut pas prendre la courbure du labre plutôt que le développement du canal. Dailleurs on risquerait d’être très embarrassé pour le classement d'un certain nombre de coquilles tertiaires chez lesquelles le labre se développe graduellement, même selon l'âge des individus de la même espèce, de sorte qu'à l’état adulte cette espèce devrait, à la rigueur, être classée dans une autre Famille que celle où on la placerait dans le jeune âge : ce serait donc alors un critérium gérontique ! » Je ne m'arrêterai pas à montrer combien il est inattendu de ne vouloir accorder aucune valeur à un caractère, sous prétexte qu'il se développe graduellement avec l’âge, comme si tous les carac- tères d’un adulte ne s'étaient développés graduellement avec l'âge ! ÉVOLUTION DES CÉRITHIDÉS 7 En outre, M. Cossmann ne devrait pas discuter uniquement la valeur de la forme du labre comme caractère statif, mais surtout celle de l’ornementation, puisque M. Douvillé s'était donné la peine de dire que c'était l'ornementation de la coquille qui lui avait paru avoir l'importance la plus grande, et que la forme du labre l'intéressait surtout parce qu'elle avait une influence directe sur l’ornementation. Et nous verrons effectivement que l'orne- mentation des Campaniles, et surtout l'évolution ontogénique de cette ornementation, ont des caractères tout particuliers qu'on ne trouve dans aucun autre groupe de Cérithes. Mais surtout il me semble que c'est la conception même que se fait M. Cossmann d'un caractère évolutif qui est à réviser. Pour lui, un caractère évolutif est un caractère qui évolue; or il est bien évident que tous les caractères évoluent, plus ou moins: il n'y aurait donc que des caractères évolutifs. En réalité. il s'agit de toute autre chose. On a déjà souvent remarqué qu'un même organe pouvait évoluer dans la même direction dans plusieurs phylums parallèles, et présenter ainsi des modifications semblables et se succédant dans le même ordre, mais pas forcément synchroniques : c’est le cas, par exemple, pour les cloisons des Ammonites, c'est le cas aussi pour le canal des Cérithes. De tels organes nous renseignent sur le degré d'évolution, à une époque déterminée, du rameau auquel ils appartiennent, mais nous ne saurons rien sur les rap- ports réels de deux espèces qui auront un canal également évolué. mais dont tous les autres caractères seront différents. Autrement dit, un caractère évolutif n'est pas seulement un caractère qui évolue, car ils évoluent tous, c'est un caractère qui subit la même succession de transformations dans les différents rameaux paral- lèles qui composent un groupe (quelle que soit, du reste, la valeur de ce groupe). et qui, par là même, ne nous renseigne que sur le degré d'évolution et de spécialisation où en est arrivé le phylum où on l'observe. D'autres caractères, par contre, ne sont pas en rapports étroits avec l'évolution fonctionnelle de tel ou tel organe particulier ; ils évoluent plus ou moins avec le rameau phylétique auquel ils appartiennent, mais sont, en général, caractéristiques de chaque rameau : on peut les appeler des caraclères statifs. Ce sont les plus précieux pour la classification. La forme du labre, et surtout l'ornementation me paraissent rentrer dans cette catégorie en ce qui concerne les Cérithes. C'est pour n'avoir pas fait cette distin- üon que M. Cossmann se demande « pourquoi les critériums 8 JEAN BOUSSAC évolutifs seraient relégués au second plan dans la taxonomie des familles, surtout si l'on remarque que tout critérium statif devient évolutif lorsqu'on remonte suffisamment loin dans l'ancienneté des époques géologiques. Puisqu'une famille est un assemblage de genres qui ont un certain nombre de caractères communs, pourquoi exclurait-on de sa diagnose un caractère, sous prétexte qu'il se modifie dans le temps ? Comme ils se modifient tous, avec plus ou moins d'amplitude, à quelle limite s’arrêtera-t-on pour déclarer qu'un criterium est suffisamment statif et peut-être admis comme familial? » Il est pourtant bien démontré aujourd'hui que, si l'on base une classification sur un caractère évolutif, on réunit fatalement, dans un même groupe, les formes des différents rameaux qui en sont au même degré d'évolution, tandis qu'on sépare, dans des groupes différents. les formes d'un même rameau qui en sont à des stades différents ; on méconnaîit ainsi les relations de parenté des formes entre elles, et on constitue des groupes radicalement hétérogènes, des genres fagots ‘. C'est dans cette erreur de méthode que s'engage à fond M. Coss mann, quand il nous dit : « Cette incertitude cesse, au contraire, quand on se guide d'après l'évolution du canal, et quand on cir- conscrit les Familles d'après l'état d'avancement ou la spécialisa- lion de cet organe chez les Cerithiacea.» On ne pourrait dire plus franchement qu'on est décidé à employer une méthode irrationelle de classification. Et aussi, pourquoi ne vouloir se baser que sur un seul carac- ière ? C'est la méthode du criterium, méthode qui me paraît bien mauvaise. M. Cossmann nous dit bien (page 8) « qu'il faut, ici comme dans tous les autres cénacles de Gastéropodes, s'inspirer de l'ensemble des caractères, en accordant peut-être un peu plus d'importance que d'habitude au criterium de l’ornementation des Cérites, qui est un guide précieux lorsque leur ouverture est mu- tilée », mais il se contredit * peu après (p. 60) en disant : « Ce canal, auquel nous attachons une importance capitale, puisque cest le seul moyen de distinguer les Cerithidæ des Proceri- thidæ, est variable dans sa forme et dans sa longueur, et nous verrons que ces variations constituent le meilleur criterium géné- rique qu'on puisse trouver. » Et à la page suivante : « J'ai déjà 1. Le même raisonnement s'applique aux familles. 2, Il est vrai que les premières paroles s'appliquent aux familles, les secondes aux genres; mais je ne pense pas que les méthodes de classifica- ton doivent varier quand on passe des familles aux genres, ÉVOLUTION DES CÉRITHIDÉS 9 indiqué ci-dessus que le criterium générique réside dans la forme, les dimensions et l’inclination du canal cérithial ; quant au crite- rium sous-générique, j'ai adopté la disposition du labre qui — tou- jours plus ou moins incurvé sur son contour latéral — prend sur le contour supérieur, c’est-à-dire au plafond de l'ouverture, un déve- loppement très variable selon le groupe ; enfin les plis pariétaux et columellaires, accessoirement les varices sur la spire, permet- tent de distinguer entre elles les sections d’un même sous-genre. » Et dans tout cela on ne parle guère de l’ornementation. Telle est la méthode du criterium : un caractère est choisi, tout à fait arbitrairement du reste, comme générique. un autre comme sous-générique, un autre comme sectionnel, et les espèces sont distribuées automatiquement, suivant qu'elles présentent ou non ces caractères privilégiés, dans tel genre, tel sous-genre, telle sec- tion ; c’est un procédé rapide, certes, mais un peu artificiel. J'avoue que pour ma part,je n'ai jamais pu reconnaître. d'après le canal. un Cérithe vrai d'un Potamide ; et les résultats mêmes auxquels arrive M. Cossmann me laissent soupconner qu'il éprouve lui-même certaines difficultés dans l'application de son criterium. Je n’en donnerai que quelques exemples, empruntés à des groupes que j'ai étudiés particulièrement. Cerithium denticulatum Laux., par exemple, est placé dans le genre Cerithium. c’est-à-dire, non seulement dans un autre genre, mais dans une autre sous-famille que C. Hericarti Desu., mis dans le genre 7ympanotonus de la famille des Potamidinæ, et qui n'en est qu'une mutation; C. Bonellii Desx. est mis dansle genre Terebralia(Potamidinæ), alors qu'il passe par tous les intermédiaires au C. Blainvillei DEsu., du groupe du C. thiara LaAmK. dans le genre Cerithium. On pour- rait multiplier les exemples : C. mixtum DErr. serait un 77-mpa- notonus, alors qu'il dérive directement du C. tricarinatum Lamk. mut. crispiacense Bous., qui est mis dans le sous-genre Potami- dopsis du genre Potamides, etc. La même méthode ne conduit pas seulement à séparer les formes les plus étroitement unies entre elles, elle rapproche encore dans les mêmes groupes des formes extrêmement disparates : quoi de plus hétérogène que le genre Cerithium tel que l'entend M. Cossmann, comprenant à coté du C. nodulosum Bruc., les Gourmya ventrues et à labre presque droit, les Bellardia à aspect si étrange, les Campanile, les Serratocerithium (parmi lesquels il faut remarquer le C. valdancurtense avec son canal entièrement recourbé en arrière et ne dépassant jamais le plafond de l'ouver- 10 JEAN BOUSSAC ture), les Tiaracerithium, groupe lui-même essentiellement hété- rogène, les Vulgocerithium, etc. D'une manière générale, quand on considère les espèces qui composent les genres ou sous-genres de la famille des Cerithidæ, on peut presque toujours distinguer, dans chacun d'eux, un certain nombre de groupes qui n'ont pas plus de rapports entre eux qu'avec les groupes des genres et sous-genres voisins, et je suis toujours tenté de conclure que de tels genres sont artificiels. On m'objectera peut-être que ce sont là les défauts inévitables d’une première tentative, et que beaucoup de ces groupements ne sont que provisoires. Mais s'ils ne sont que provisoires, pourquoi les consacrer par des noms ? Et puis, n'est-ce pas mettre la char- rue devant les bœufs ? On ne doit pas se soustraire aux principes de la classification généalogique : avant de grouper les espèces, il faut voir comment elles s'enchaînent ; la classification ne doit-être que le résultat des études de phylogénie. Aussi, sauf pour les Campaniles, que je mets à part, je n'ai distingué, dans les Cérithes, ni genres, ni sous-genres; j'ai admis un seul grand genre Cerithium, genre polyphylétique, et j'ai essayé simplement d'apporter ma con- tribution à l'étude des rameaux qu'il comprend, en m'attachant à les suivre dans l’Éocène moyen et supérieur du bassin de Paris ; ce n'est que plus tard, quand d’autres travaux auront fait connai- tre les rameaux des couches plus anciennes et des couches plus récentes, et ceux qui ont évolué dans-:les autres régions, qu'une tentative de synthèse pourra avoir lieu, et qu'on pourra chercher si ces rameaux peuvent être groupés en des genres différents, en se basant sur leurs enchaînements réels. Mais présentement, je le demande encore, quel avantage y a-t-il à consacrer par des noms des groupements artificiels et provisoires ? J'ai donc cherché à suivre pas à pas, dans la succession des couches qui composent l'Évcène moyen et supérieur du bassin de Paris, ces variations chronologiques d’un certain nombre d'espèces qui m'ont donné de bons résultats, et je n'ai pas tardé à m'aperce- voir qu'un bon nombre de formes qui avaient été décrites et étaient considérées jusqu'ici comme des espèces indépendantes, étaient en réalité reliées à d’autres par des liens généalogiques évidents, et n'en étaient que des mutations. Pour opérer ces rapprochements, je me suis basé sur les caractères de l’ouverture, mais surtout sur l’ornementation, et en particulier, sur l'évolution de l’ornementation. Non pas que la loi du parallélisme entre l’ontogénèse et la phylogénèse soit ici applicable ; leur évolution individuelle n'est pas suffisamment ÉVOLUTION DES CÉRITHIDES II lente pour retracer la série des transformations subies par leurs ancêtres, même immédiats. Mais en général, comme nous allons le voir bientôt, l’ornementation des Cérithes se forme par des processus différents dans les rameaux phylétiques différents, même quand elle aboutit dans l'adulte à des formes à peu près semblables. Des rangées de tubercules, des carènes denticulées, des côtes, des nodosités ont bien des manières de se former, et je me suis toujours appuyé sur ce principe que l’évolution de ces ornements devait être la même dans une mème série de formes. Je vais essayer d'expliquer clairement ces faits en étudiant les éléments de l’ornementation des Cérithes. CHAPITRE I LES ÉLÉMENTS DE L'ORNEMENTATION DES CÉRITHES ÉVOLUTION ONTOGÉENIQUE J'étudierai successivement les éléments longitudinaux par rapport à l'enroulement de la coquille, puis les éléments transver- saux (côtes) : je terminerai par quelques mots sur l'évolution du labre, et sur ses rapports avec l'ornementation de la coquille. Filets et cordonnets longitudinaux. — Deux cas peuvent se présenter : a) En général ces éléments naissent directement sur la coquille, plus ou moins tôt après le stade embryonnaire, et ne subissent pas d'évolution particulièrement intéressante. b) Dans le genre Campanile, la plupart des cordonnets ou filets longitudinaux du jeune âge (voir pl. L, fig. 1, 6,7: pl. IL. fig. 7, 8; pl. IL, fig. 3; pl. VIL fig. 3. 4, 6; pl. X, fig. 4) se forment comme je viens de dire, et avec une très grande lenteur : si bien qu'on peut voir le test se soulever peu à peu, une saillie se former lentement, et en fin de compte s’individualiser un nouveau cor- donnet longitudinal. Mais il est un de ces filets qui a une histoire plus compliquée. Tous les jeunes Campaniles ont les premiers tours ornés d’une carène tranchante, et cette carène diminue peu à peu jusqu’à se réduire presque à la même grandeur que les cordonnets qui naissent au fur et à mesure de chaque côté d'elle: l’un donc des filets longitudinaux, qui ornent les tours moyens de tous les Campaniles, résulte de l’abaissement progressif d’une carène iniliale. Un phénomène un peu analogue, mais beaucoup moins accentué que chez les Campaniles, s'observe chez C. echinoides Lam. (pl. XIII, fig. 25) et chez C. Bouei Desu. (pl. IX, fig. 3 et 4). Ces deux Cérithes ont les premiers tours légérement carénés en ÉVOLUTION DES CÉRITHIDÉS 13 avant, et cette petite carène disparaît très rapidement, laissant à sa place un filet longitudinal. Nous venons d'envisager le cas des cordonnets longitudinaux dans toute sa généralité, que ces cordonnets soient lisses ou granuleux. Quand ils sont granuleux, ils peuvent se former presque directement tels quels, aussitôt qu'apparaîit l’ornemen- tation après le stade embryonnaire, comme cela a lieu dans les groupes du GC. serratum, ou du C. semicoronatum, ou chez C. scalaroides typique. D'autres fois les filets restent lisses plus ou moins longtemps, puis ils subissent des étranglements qui s’accentuent peu à peu, et peuvent arriver à les transformer en rangées de granules juxtaposés. Ce processus est particulièrement facile à étudier chez les Campaniles (pl. VIE, fig. 3, 4, 6, et PE fig. 24). Carènes. — Les carènes constituent un des éléments les plus fréquents de l'ornementation des Cérithes, et leur évolution est en général assez simple. Dans C. tricarinatum Lamx., la carène (pl. XII, fig. 29) apparaît sur les tout premiers tours, sitôt après le stade embry- onnaire ; elle se développe ensuite peu à peu, et devient de plus en plus saillante dans l'adulte. Chez d’autres espèces, elle se forme beaucoup plus tard, seule- ment dans l'adulte, par développement d'un filet lisse du jeune âge. C’est ainsi que, dans C. lapidum Lamk. (pl. VIL fig. 15, 16), les premiers tours, arrondis, sont ornés de deux filets lisses très peu saillants, dont l'antérieur se développe et s'élève peu à peu, constituant la carène denticulée de l'adulte. Un phénomène semblable s’observe chez C. echinoides Lamk. et chez C. Bouei Desu.; dans ces espèces (pl. XILIL, fig. 25 et pl. IX, fig. 3, 4, 5), les tours adultes sont ornés de deux carènes denticulées qui, précisément, ne résultent pas du développement de la carène qui orne les ÿremiers tours ; celle-ci s’efface dans l'adulte. Elles résultent, au contraire, du développement des deux filets lisses qui ornent la rampe postérieure des premiers tours, et qui, se soulevant peu à peu, finissent par constituer les carènes de l'adulte. Les carènes sont fréquemment granuleuses ou denticulées ; elles peuvent l'être dès leur apparition, comme dans C. tricarinatum typique et mut. crispiacensis, elles peuvent aussi rester lisses plus ou moins longtemps et ne devenir granuleuses que dans l'adulte, comme dans la mut. vouastensis de la même espèce (pl. XII, tig. 10, I1). Une carène occupe généralement, sur les tours de la coquille, 14 JEAN BOUSSAC une place déterminée, qu'elle conserve pendant tout le cours de son évolution: il arrive exceptionnellement qu’elle se déplace : dans C. Sowerbyi DEsu., par exemple, la carène est placée, dans le jeune âge. sur la partie postérieure des tours, comme dans C. Bouei Drsun., et elle se déplace peu à peu, dans l'adulte, tendant à occuper le milieu des tours. Rangées tuberculeuses ou denticulées. — Les rangées de tuber- cules ou de denticules constituent l’un des éléments les plus fréquents de l’ornementation des Cérithes. Elles ont plusieurs modes de formation radicalement différents les uns des autres et très caractéristiques des différents rameaux phylétiques. Le cas le plus simple est réalisé et farile à étudier chez C. serra- tum Bruc. (pl. XL, fig. 6, 12): les premiers tours sont ornés de trois fins cordons granuleux, mais on voit les granules de la rangée qui borde la suture postérieure s'individualiser peu à peu, se déve- lopper et se transformer finalement, en donnant les épines que portent les tours de l'adulte. Le même processus se constate chez toutes les espèces que comprend le rameau du C. serratum BRuG. et dans les rameaux du GC. cinctum Lamx.., du C. conoideum Lamx., du C. semicoronatum Laux. et du C. denticulatum LAMx. Nous avons un premier processus que nous pouvons caractériser de la facon suivante : formation d'une rangée de tubercules, de denticules ou d’épines. par développement des granules du jeune âge. Si on étudie le développement de C. #tara Lamx. (pl. VL fig. 9), on constate que les quatre ou cinq premiers tours, qui succèdent au stade embryonnaire, sont convexes et ornés seulement de trois filets longitudinaux lisses : puis, brusquement, apparaissent des côtes transversales étroites et saillantes. distantes les unes des autres et affectant toute la largeur des tours. Ces costules ont une destinée particulière : on voit, dans la suite du dévelop- pement, leur partie antérieure s'abaisser peu à peu, puis s’effacer complètement, tandis que leur extrêmité postérieure s'élève peu à peu et se transforme en tubercuies arrondis, qui subsistent alors seuls. Le Cérithe a ainsi, dans l'adulte, des tours ornés d'une rangée de tubercules résultant du développement de la partie postérieure des costules du jeune âge, leur partie antérieure s'étant effacée complètement. Le même phénomène se constate chez toutes les espèces du groupe du C. tiara Lamx., telles que C. Gravesi Desu, C. Blain- oillei Desu., C. labiatum Desn., etc. On trouve aussi un mode très analogue de formation des tubercules dans la petite série ÉVOLUTION DES CÉRITHIDÉS 15 intéressante du C. gouetense Vass., comme nous le verrons plus loin. Dans les espèces que nous venons de citer, le processus en question aboutit à la constitution de l’ornementation de l'adulte : dans d'autres espèces, comme C. Pervinquierei Bous., C. rusti- cum Desx., il semble avoir un rôle dans la formation de l’orne- mentation gérontique. Dans ces formes là, les tours adultes sont ornés de côtes transversales par rapport à l’enroulement, et dont la partie antérieure s’efface sur les derniers tours des vieux individus, pour ne laisser subsister que la partie postérieure con- stituant un tubercule. Les derniers tours des échantillons en question sont donc ornés simplement d’une rangée postérieure de tubercules, qui paraît ainsi résulter du même phénomène que celui que nous avons décrit chez C. tiara LAmx. Mais s'agit-il bien effectivement d'un phénomène semblable ? IL semble que non. Dans le cas du C. Pervinquierei et du C. rusticum, nous avons des formes du groupe de l’echinoides, dont les costules résultent chacune, phylogénétiquement, de la _ soudure de deux tubercules jumeaux, placés sur des carènes paral- lèles ; et l’antérieure de ces deux carènes a, dans tout ce groupe de l’echinoides, une tendance très accentuée à s’effacer et à dispa- raître, laissant seulement subsister la carène postérieure. On conçoit facilement que si cette tendance a persisté dans les formes où les tubercules se sont fondus deux à deux pour former des côtes continues, elle se traduira par l'effacement de la partie de la côte qui correspond au tubercule situé sur la carène antérieure, c'est-à-dire que la partie antérieure de la côte aura une tendance à s’effacer ; cette tendance se manifestera rarement dans les formes simplement adultes, mais toujours dans les formes vieilles. On voit donc qu'il n’y a pas là un phénomène d'ontogénèse aboutissant à l'ornementation de l'adulte et caractéristique d’un rameau, mais simplement un écho, chez deux mutations un peu particulières, d’une tendance de variation qu'on trouve déjà dans leurs formes ancestrales. L'étude de ce phénomène devra donc trouver sa place dans le paragraphe consacré à l'évolution phylo- génétique. Il existe encore des rangées denticulées ou tuberculeuses qui peuvent avoir une autre origine, chacun des tubercules ou des épines qui les composent étant le résultat de l'intersection d'un élément longitudinal(carène) et d'un élément transversal (costule). Si nous examinons par exemple un C. echinoides LAMK., nous constatons que les tours jeunes sont ornés de costules saillantes, 10 JEAN BOUSSAC croisées par des fins filets longitudinaux (pl. XII, fig. 24); au fur et à mesure que ces filets se développent et se transfor- ment en carènes, selon le processus que nous avons décrit plus haut, elles forment des saillies de plus en plus accentuées à leur passage sur les costules, et comme elles finissent par prédominer sur celles-ci, elles attirent seules l'attention, tandis qu'on néglige les côtes devenues peu visibles, et on dit que l'ornementation est constituée par des carènes denticulées. I est facile de com- prendre, cependant, que nous avons ici quelque chose de plus compliqué que de simples carènes denticulées, comme celle du C. tricarinatum Lamx., par exemple, puisque les denticules sont constitués en réalité par la rencontre et la combinaison de deux sortes d'éléments, les carènes longitudinales et les costules transversales. Et si on étudie les variations du C. echinoides Lamx., on con- state facilement que l'importance relative de ces deux éléments n'est pas constante, et suivant que ce sont les carènes ou les costules qui prédominent, on peut dire que l'ornementation est constituée par des carènes denticulées (pl. XIIL fig. 24) ou par des côtes épineuses (pl. XIIT, fig. 9). Il y aura lieu, plus bas, d'étudier les intéressantes variations des relations de ces deux éléments dans tout le rameau phylétique du C. echinoides Lamx. Le même mode d’ornementation existe dans C. Bouei DeEsu. Côtes et nodosités. — Il existe, en plus des ornements hélicoi- daux dont nous venons de parler, et souvent s'y superposant et s'y combinant, des ornements qui sont transversaux par rapport à l'enroulement de la coquille, et que beaucoup d'auteurs appellent longitudinaux parce qu'ils sont parallèles à l'axe : ce sont les côtes. qu'on peut appeler nodosités quand elles sont larges, courtes et saillantes. En général elles apparaissent brusquement, quelques tours après le stade embryonnaire ; les premières sont un peu moins saillantes que les suivantes : leur évolution n'est pas autrement compliquée. C’est ce qu'on constate, par exemple, chez C. tiara Lamk. Les côtes, une fois formées, peuvent subir des destinées difié- rentes, suivant quelles persistent telles quelles dans l’adulte, ou qu'elles donnent naissance, par effacement de leur partie anté- rieure et développement de leur partie postérieure, à une rangée de tubercules ou d’épines, suivant le processus que nous avons décrit plus haut. Chez les Campanile, les côtes et les nodosités qui ornent les ÉVOLUTION DES CÉRITHIDÉS 17 tours adultes ont une origine et une évolution très particulières. Lorsqu'on examine un très jeune Campanile (pl. I, fig. 1; pl. IT, fig. 9; pl. VIL fig. 3, 4; pl. X, fig. 24, etc.), on voit que le premier ornement qui apparaît après la carène médiane est un filet pos- téro-sutural, qui devient rapidement granuleux, se développe et arrive, au bout d'un nombre plus ou moins considérable de tours, à prédominer d'une manière très nette sur tous les autres cordon- nets longitudinaux. Il est alors constitué par une série de tubercules rectangulaires, assez espacés, et disposés à la file les uns des autres. Puis se produit une transformation toujours très rapide. On voit ces tubercules devenir plus saillants, déborder, en quelque sorte, le cordon longitudinal qui les portait, et s'étendre peu à peu sur la partie antérieure des tours que, primilivement, ils n'affec- tuentipoint (DIT ss 4 0pl Tec, 9,03:-pl. VIT, fig..2; pl. IX, fig. 1, 6, etc.). En même temps, les cordonnets longitu- dinaux, qui ornaient cette partie antérieure des tours, s’eflacent progressivement. Et nous avons alors, dans l'adulte, des tours à - peu près dépourvus d'ornementalion longitudinale, ornés seulement de grosses côtes ou de nodosités résultant du développement et de la transformation des granules de la rangée postéro-suturale des premiers tours. Il y a là un processus très particulier et tout à fait caractéri- stique des Campaniles. Évolution du labre. — Il est rare que l'on trouve de jeunes échantillons assez bien conservés pour avoir le labre intact, de sorte qu'en général on n'en connaît que la forme adulte: et il est rare aussi que les stries d'accroissement permettent de se rendre compte de l’évolution qu'il a subie. Cette évolution n'a, en général, rien de bien compliqué. Nous savons que, dans l'adulte, le labre est plus ou moins sinueux : dans le jeune. il l'est un peu moins, voilà tout: dans cer- taines espèces, les caractères essentiels du labre apparaissent très tôt : il en est ainsi dans C. denticulatum Lam. et dans C. tricarinatum Lamx. Le jeune échantillon de cette dernière espèce. figuré pl. XIL fig. 22, et qui n’a guère que douze millimètres de long, à déjà un labre et un canal présentant. au point de vue de la forme, tous les caractères essentiels de l'adulte : maïs il n'est pas encore épaissi ni évasé en pavillon. Cet évasement ne se pro- duit que très tard et n’est même pas encore indiqué sur l'individu de la fig. 2, qui a pourtant déjà 40 mm. de long. C'est un caractère gérontique. Dans d'autres séries, celles du C. echinoides Lamk. et du C. 18 JEAN BOUSSAC Bouei Desx., l’évolution est plus lente, et le labre ne revêt que très tard sa forme définitive. Les jeunes individus de ces deux rameaux ont un labre simplement sinueux (pl. XIII, fig. 3, 4, 25), tandis que les adultes possèdent une échancrure beaucoup plus accentuée, qui est un des éléments caractéristiques de la série, et qui ne se forme que peu à peu. Si on se rappelle que M. Cossmann a montré que la sinuosité du labre et le développement du canal n'apparaissent que progres- sivement dans la série des temps géologiques, on pourra voir, dans les phénomènes d'évolution du labre que je viens de décrire, un nouveau cas du parallélisme entre l’ontogenèse et la phylo- génèse. Rapports entre la forme du labre et l'ornementation de la coquille. — Il semble qu'il y ait un rapport, sinon constant et nécessaire, du moins très fréquent, entre la forme du labre et l'intensité de l’ornementation ; dans tout le groupe du G. echi- noides, dans cette espèce, comme dans le C. rusticum et le C. con- cavum, les variétés lisses ont un labre avec un sinus large et peu profond (pl. XIII, fig. 2, 26 ; pl. XIV, fig. 19. 24), tandis que les échantillons vigoureusement ornés possèdent en général un sinus étroit et profond (pl. XIIL, fig. 20, 24; pl. XIV, fig. 18, ete.). Dans le rameau du C. Bouei, on constate quelque chose d'ana- logue; les formes à ornements peu saillants, comme certains C. Sowerbyi, ont un labre très peu sinueux ; le €. clandestinum, à carènes relativement peu saillantes, a un sinus arrondi, tandis que le C. Bouei typique. à tours fortement carénés, a le sinus du labre profond et anguleux. . CHAPITRE II GENRE CAMPANILE BavyLe in FiscHERr Avant d'entreprendre l'étude détaillée des Campanile du bassin Anglo-Parisien, il convient de définir ce genre et d'en indiquer les caractères essentiels, car il a été l’objet d'interpréta- tions contradictoires de la part des auteurs qui s’en sont occupés. Campanile a été séparé, comme sous-genre de Cerithium, par BaAYLE in Fiscner' (1884); l’auteur le caractérise en ces termes : «Coquille très grande ; columelle simple où munie de plis qui se montrent sur toute la longueur de l'axe columellaire ; ouverture courte; labre sinueux, oblique ; canal fortement tordu. Opercule épique (C. læve, Quoy et Gaimard. Australie)». Cette définition ne laisse aucun doute sur le véritable type du genre : c'est C. læve Quoy et Gaim., vivant sur les côtes d’Austra- lie ; et certains traits de la diagnose, que j'ai soulignés intention- nellement, comme « columelle simple », et «€ orpercule typique », montrent bien que c'est l'espèce actuellement vivante que l’auteur du genre avait en vue. On ne comprend pas, dans ces conditions, pourquoi M. Coss- mann, sans aucune explication et sans renvoyer à la diagnose originale, prend Cerithium giganteun Lamk. comme type de Campanile, alors que cette espèce est simplement citée par Fischer comme exemple d'espèce fossile éocène. Et plus loin, le même auteur considère comime douteuse l'attribution de C. læve, le type même du groupe, au sous-genre Campanile! Dans une publication plus récente*, M. Cossmann dit à propos de C. gigan- teum : «C'est le type du genre Campanile BaAyLe » ; et plus loin : « Après l’Éocène, Campanile paraît s’éteindre et n’est rem- placé aujourd'hui que par une forme des antipodes qui n'appar- lient pas au même groupe ». 1. P. Frscurr. Manuel de Conchyliologie et de Paléontologie conchyliolo- gique. 1 vol. in-8 , 1369 p., 1138 fig., 23 pl. Paris, 1880-1887. Voir p. 680. 2. Essais de Paléoconchologie comparée, p. 91-73. 3. M. Cossmanx. A propos de Cerithium Cornucopiæ Sow Mém. de la Soc. Linn. de Normandie, 1908 ; XXIIL, p. 19-27, pl. U. Caen. Voir p. 27. 20 JEAN BOUSSAC Il est regrettable que, dans un travail qui a précisément pour but de définir et de caractériser des genres, l’auteur se trompe aussi complètement sur les véritables génotypes. Il est regrettable aussi que M. Cossmann ait été suivi par M.P.Oppenheim”. Mais la question ne serait que déplacée si les espèces fossiles n'appartenaient réellement pas au même groupe que C. læve ; or, nous verrons tout à l'heure, quand nous aurons étudié les carac- tères essentiels du genre Campanile, qu'on peut considérer en toute assurance C. læve comme le descendant, plus ou moins direct, des formes fossiles connues. M. Henri Douvillé a eu l’occasion d'étudier de près le groupe des Campaniles* et a montré que ce qui le caractérise essentielle- ment c'est « la grande obliquité du labre dans la moitié antérieure des tours : celui-ci se prolonge ensuite suivant la génératrice du cone dans la moitié postérieure et se recourbe brusquement en avant dans le voisinage de la suture. C'est exactement la disposition que présente le Campanile læve de la Nouvelle- Hollande ». Les fig. 2, 3 a, 8 de la pl. I, 3 de la pl. VE. 9 de la pl. IX, montrent bien cette disposition dans toutes les espèces que j'ai pu étudier. Dans la forme gérontique, la forme du labre s'altère, il s'évase en pavillon; au lieu de dessiner la courbe gracieuse de l'adulte, il tombe obliquement et presque en ligne droite sur la suture, avec laquelle il se raccorde par un angle aigu; c'est malheureusement cette disposition qui a été donnée comme typique par M. Cossmann (loe- cit p:90, pl dl f6 2-5): Un autre caractère essentiel à ce groupe, et dont on n'a pas vu jusqu'ici l'importance, consiste dans l’évolution de l'ornementation, qui s’est montrée constante, dans ses traits essentiels, chez toutes les formes que j'ai pu étudier: C. giganteum Lamx., C. parisiense Desu., C. cornucopiæ Sow., C. Bigoti Cossm., C. rarinodosum Cossm., C. vicetinum Bay. C. Lachesis BAx., C. Charpentieri GrAT., C. læve Quoy et GAIMARD, etc. Cette évolution n'était connue jusqu'ici que dans le C. gigan- teum LamKk., où elle avait été décrite par Deshayes” dans une page fort intéressante qu'il convient de citer; on pourra suivre cette description sur la fig. 24 de la pl. X. et sur la fig. 1 de la pl. II de 1. P OrPpEnuetm. Ueber die Gattung Campanile Bayle und über eine Anzahl von Cerithien, zumal des âlteren T'ertiär. Centralbl. für Min.. Geol. und Pal.. 1909, p. 203-215. Berlin. ‘ >. H. Douvizé. Mission scientifique en Perse. Paléontologie, p. 311-312. 3. Desnayes. Description des coquilles fossiles des environs de Paris, I, pé0or: 200 NC ÉVOLUTION DES CÉRITHIDÉS o1 l'ouvrage précité de M. Cossmann : « Les premiers tours des jeunes individus sont lisses et fortement carénés dans le milieu. A cette carène s'ajoute d’abord à la partie inférieure des tours un rang de petites granulations, puis bientôt parait une petite strie granuleuse ; une seconde strie s'ajoute au-dessus de la carène. Peu à peu cette carène diminue, tandis que les stries augmentent, ainsi que les granulations de la base des tours, de sorte que vers le vingtième tour environ, c'est-à-dire lorsque la coquille a acquis une longueur de près de 2 pouces [54 mm.], la carène est réduite au volume des stries qui l'accompagnent. Ces stries. qui sont granuleuses, finissent par devenir lisses, et enfin elles ont une tendance à s'eflacer lorsque la coquille est parvenue vers le trentième tour. Alors elle a environ 5 pouces [135 mm.]de longueur. Les tubercules de la base se sont constamment accrus, et sur les dix derniers tours ils sont très gros, obtus au sommet, et un peu comprimés sur les côtés. La différence qui existe entre les jeunes individus et les vieux est telle. que l’on pourrait facilement en faire deux espèces, si l’on n'avait des intermédiaires qui servent à établir leurs rapports.» Je n'ai pas cru devoir faire figurer des échantillons adultes de cette espèce très bien connue. Ce qui demeure constant dans l’évolution de l'ornementation des Campaniles, c'est : la forme carénée des premiers tours : l'appa- rition d'un cordon postéro sutural de granules. qui se développe- ront et évolueront pour donner les gros tubercules de l'adulte ; la formation des cordons antérieurs plus ou moins granuleux, en même temps que l'effacement de la carène primitive; et la dispa- rition finale de toute l’ornementation longitudinale sur l'adulte, quand se seront développés les gros tubercules. Au contraire, la forme et la disposition des tubercules de l'adulte, le nombre et les proportions relatives des cordons longi- tudinaux, voilà ce qui est essentiellement variable. On peut se rendre compte de ces faits d'après les fig. 1, 2, 6,7, de la pl. I, la fig. 7 de la pl. IL. représentant le C. Benechi, Bay., les fig. 3-6 de la pl. VIL, représentant C. Bigoti Cossm., la fig. 2 de la pl. IX, représentant C. Lachesis Bay. et la fig. 1 de la pL. IX, représentant C. cicetinum BAY. « Généralement on observe deux cordons spiraux autour de la columelle et quelquefois un troisième sur le plancher. En outre, il existe quelquefois aussi des tubercules variqueux soit au plancher, soit au plafond des tours. Mais ces caractères, bien que fréquents. ne sont pas essentiels, puisqu'ils font défaut dans le représentant actuel du genre » (H. Douvillé). 22 JEAN BOUSSAC En résumé, les Campaniles forment un groupe parfaitement homogène et différencié déjà des autres Cérithes dans le Crétacé ; ils méritent de former un genre. Mais il me faut maintenant légitimer le nom de Campanile donné à ce groupe, en montrant que le Cerithium læve Quox et GaImMaARD en fait bien réellement partie. La carène que nous avons vue exister sur les jeunes tours de tous les Campaniles n’est pas toujours médiane. Dans C. Bigoti (pl. I, fig. 3 et pl. VIL fig. 2-6) elle est très fortement antérieure, et, en même temps, moins élevée. Cette disposition est encore plus accentuée dans C. Charpentieri Basr. de Gaas (pl. L, fig. 3, a et 11) où la carène, granuleuse et peu élevée, est collée contre la suture antérieure des tours. En mème temps, le cordon granuleux posté- rieur apparaît très tôt, de sorte que les premiers tours paraissent concaves, et bordés en avant et en arrière par deux cordons granu- leux Or une disposition analogue est parfaitement reconnaissable sur les tours jeunes de certains spécimens de (. læve, qui ont conservé une certaine ornementation. Ceux qui sont figurés pl E fig. 8, 0. et pl. IL, fig. 5, a, proviennent de la collection de Malaco- logie du Muséum d'Histoire naturelle. où j'ai pu les étudier, grâce à l'obligeance de M. le Professeur Joubin et de son préparateur M. Germain. On voit clairement. sur ces photographies, que les tours Jeunes sont ornés d'une fine carène antérieure, qui s'efface peu à peu dans l’adulte. et d'une rangée postérieure de granules, qui se développent en formant des tubercules obsolètes sur les tours moyens, pour disparaître complètement sur les tours adultes. IL est facile de reconnaitre là les éléments les plus essentiels de l’ornementation du Cérithe géant, la carène initiale des tours et la rangée postérieure de tubercules. Passons maintenant aux caractères de l'ouverture et de la columelle. Les figures citées plus haut montrent combien le profil du labre est identique dans C. læve et dans les autres Cam- paniles ; l'ouverture vue de face témoigne dans le même sens. On voit facilement, sur les échantillons intacts, le pli antérieur de la columelle qui borde le canal. Mais si on a des échantillons brisés, ou si on use la coquille pour voir la columelle des tours internes, on ne voit plus aucun pli. Et cela tient à ce que l'animal, au fur et a mesure quil avance dans sa coquille, remplit, par un dépôt calcaire, la concavité existant entre le pli columellaire et le plafond du tour. Et ce phénomène n'existe pas seulement dans C. læve, on le retrouve, identique, dans certains Campaniles fossiles, par exemple, chez C. Charpentieri de Gaas, où il est photographiable. ÉVOLUTION DES CÉRITHIDÉS 23 L'échantillon brisé, figuré pl. I, fig. 3, montre bien le pli primitif de la columelle, et le dépôt calcaire secondaire qui remplit le canal et se prolonge en formant une mince pellicule sur le reste de la columelle. Quant aux autres plis que possédent certaines espèces, le second pli columellaire et le pli pariétal, nous savons qu'ils-n'ont rien de constant et qu'on ne peut leur attribuer aucune valeur systé- matique. Nous conclurons donc que C. læve appartient bien au même groupe que les Campaniles nummulitiques, dont il possède les caractères essentiels ; mais ses affinités réelles sont masquées par un effacement presque complet de tous les éléments de l’ornemen- tation, qui ne demeurent visibles que chez certains échantillons très bien conservés. Abordons maintenant, après ce préambule trop long, mais nécessaire, l'histoire des Campaniles mésonummulitiques du bassin de Paris. M. Leriche' a montré qu'on pouvait distinguer deux sections ; la première est caractérisée par la présence de deux plis au bord gauche de l'ouverture, l’un bordant le canal terminal, l’autre occupant une position médiane ; elle comprend C. gigan- teum Lamx. et C. auversiense d'OrB. La seconde section possède trois plis au bord gauche : le pli du canal terminal : un pli médian. columellaire ; un pli pariétal ; elle renfermerait GC. parisiense Desn. et C. cornucopiæ SowW. La distinction de ces deux sections est très juste, mais on ne peut la baser seulement sur les plis internes, car nous verrons que le pli pariétal peut manquer dans le rameau du C. cor- nucopiæ. Je me baserai plutôt sur l'ornementation, et je distin- guerai trois rameaux : 1° Le rameau du C. giganteum LAMx.;: pas de pli pariétal, les tubercules de l'adulte restent contre la suture. 20 Le rameau du C. parisiense Desx. ; un fort pli pariétal dans le type; les tubercules de la rangée postérieure des tours se déplacent et viennent former sur le milieu des tours des nodosités presque coniques. 30 Le rameau du C. cornucopiæ Sow ; un pli pariétal dans le type; les tubercules de la rangée postérieure des tours constituent dans l'adulte des côtes noueuses qui peuvent s'étendre d'une suture à l’autre. 1. M. LeRICHE. Contribution à l'étude des Poissons fossiles du Nord de la France et des régions voisines. Mémoires de la Sociéte géologique du Nord, 1906 ; T. V, in-4°, 430 p., 99 fig., 19 pl. Lille. Voir p. 304-305. 2/ JEAN BOUSSAC RAMEAU DU CAMPANILE GIGANTEUM LAMARCK. Le Campanile giganteum Lamx. est une espèce trop bien connue pour que ’entreprenne de la décrire et de la figurer à nouveau: il suffira de renvoyer aux excellentes descriptions et figures de Deshayes' et aux photographies données par M. Cossmann :: j'ajouterai seulement quelques remarques. Comme l'a très bien dit M. Leriche, le C. incomptum de Deshayes n'est pas l'espèce faite par Sowerby et qui se trouve à Bracklesham Bay ; c'est seulement une variété trapue du C. giganteum. Cette variété présente souvent, ainsi d'ailleurs que bien des échantillons typiques, un pli pariétal. très obtus et très effacé, mais néanmoins recon- naissable. La distribution stratigraphique et géographique du C. gigan- teum est intéressante ; il semble localisé dans le Lutétien. Dans le bassin de Paris, on ne le connaît que dans le calcaire grossier : dans le Nord de la France, le Cérithe géant cité dans l'Auversien de Cassel n'est certainement pas le Campanile giganteum LaMKx : les échantillons (moules internes) des collections de la Faculté des Sciences de Lille, que M. Leriche a eu l’amabilité de me montrer. ont une forme pupoide qui les rapproche bien plutôt de C. auver- siense d'OrB. adulte, comme celui qui est figuré pl. IL, fig. 2. En Angleterre, les choses ne sont pas nettes. Cerithium gigan- teum Lamk. a été figuré par J.Sowerby (Min. Conch., Il, p. 199, pl. CLXXX VII, fig. 2) et par J. de CC. Sowerby (in Dixons’ Sussex. p. 101. pl. VE. fig. 10 : 1850) d'après des échantillons provenant de la baie de Bracklesham : tous les auteurs parlent d'un «banc à Cerithium giganteum », qui contient en même temps et surtout C.cornucopiæ Sow.et C. incomptam J.DE C.Sow.in Dixox. mais on n'est pas fixé d'une manière certaine sur la position stratigraphique de ce banc quin'est observable que pendant les grandes marées basses d’équinoxe ; on sait seulement par ©. Fisher! qu'il est au- dessus du banc à Nummulites lævigatus.et au-dessous despremières couches à Ÿ. variolarius, ce qui ne précise rien ; mais ©. Fisher avait assimilé ce banc à celui qui, à Whitecliff Bay, représente la base des assises à Num. variolarius (banc IX ou f de Fisher); et c’est pourquoi, dans ma première note aux CR. de l’Académie des 1. Description des coquilles fossiles des environs de Paris. I, p. 300-30», pl:XLII:; 1833. 2. Essais de Paléoconchologie comparée, VIT, pl. IL, fig. r et 2. pl. I, fig. 1. 3. O Fisuer. On the Bracklesham beds of the Isle of Wight basin. Quart journ. of the geol. Society of London, 4 Déc. 1861: XVIII. p. 65-94, London. ÉVOLUTION DES CÉRITHIDÉS 25 Sciences ', j avais considéré comme auversiens les C. cornucopiæ et incomptum; étant donné qu'ils sont toujours associés à C. giganteam LAwK., je serais plutôt tenté de croire que le banc qui.le contient appartient à la partie supérieure du Lutétien. Cerithium giganteum Lamx. est complètement inconnu dans le Nummulitique du massif armoricain. Sa présence reste douteuse à la Palarea?, dans le comté de Nice. Maïs, dans le Vicentin, nous le retrouvons dans le Lutétien de Monte-Postale, où il a été décrit et figuré par M.de Gregorio * et par M. Oppenheim; les collections du laboratoire de géologie de la Sorbonne contiennent de nom- breux échantillons de C. 2iganteum à tous les âges, provenant de Monte-Postale. C'est bien exactement la même espèce que dans le bassin de Paris, et c’est bien sans raison que M. Cossmann a sus- pecté les déterminations de MM. Gregorio et Oppenheim en disant, à propos de C. vicetinum : «&« Ce Campanile est probablement celui qui a toujours été cité dans le Vicentin et dans les environs de Nice sous le nom de C. giganteum ». Dans l’Auversien, C. giganteum n'existe plus, il est remplacé par une forme qui en est extrêmement voisine et qui a été long- temps confondue avec lui : c'est C. auversiense D'Or8. sp. em. Cette espèce du Prodrome (t. Il, p. 419, n° 1550) est caractérisée par le fait que les tubercules, au lieu d'être pincés et saillants, et séparés les uns des autres par des dépressions, comme dans C. giganteum. sont portés par un bourrelet sutural. en continuité avec la surface latérale des tours, et sur lequelils font à peine saillie dans l’âge moyen (pl. IT. fig. r et pl. IX. fig. 6), et où ils ne sont presque plus visibles dans l'adulte (pl. IL, fig. 2); en outre, les cordons longitudinaux du jeune âge ne sont plus qu'au nombre de trois, mais larges et relativement peu saillants ; on voit bien ces caractères sur la figure donnée par DEsHAYEs (Animaux s. vert. déc. dans le bassin de Paris, pl. LXXIX, fig. 1) et sur l'échantillon de Mary (coll. École des Mines) figuré pl. IX, fig. 6. Ajoutons que 1. J. Boussac. L'évolution des Cérithidés dans l’'Éocène moyen et supérieur du bassin de Paris. CR. Acad. des Sc.; 21 janvier 1907; CXLIV, p. 165-167. — Paris. 2. Voir Jean Boussac. Etudes paléontologique sur le Nummulitique alpin. Mém. Carte géot. Fr., 1 vol. in-4", 439 p., 22 pl. — Paris. Voir p. 285, pl. XVII, fig. 53 et 54. 3. A. DE GREGORIO. Description des faunes tertiaires de la Vénétie. Mono- graphie des fossiles éocéniques de Monte Postale. Ann. de Géol. et de Paléont., Mars 1894: XIV ; in-4°, 55 p., gpl. Palerme. — Voir p.18, pl. IL, fig. 64-65. 4. P. OPPENHEIM. Die Eocänfauna des Monte Postale bei Bolca. Palaeon- tographica, 1896; XLITI, p. 125-221, pl. XII-XIX. — Stuttgart. Voir p. 183, pl. XII, fig. 5. 26 JEAN BOUSSAC cette espèce a, dans l’adulte, une forme pupoïde particulière. Elle n'est connue avec certitude que dans l’Auversien du bassin de Paris, à Auvers, Caumont, la Ferté, Mary, Tancrou, Valmon- dois, Varinfroy, etc. RAMEAU DU CAMPANILE PARISIENSE DESHAYES Je serai très bref au sujet de ce rameau, qui n’a pas de représen- tants absolument certains dans l'Auversien. Le type en est C. pari- siense, espèce du second ouvrage de DEsnAYEs (t. IL p. 117, pl. LXX VI fig. 1; 1864); j'ai cru utile de le figurer à nouveau, (pl. I. fig. 4, pl. Il, fig. 5), pour bien montrerles caractères de l’évolution de l’ornementation et de la columelle. Les tours jeunes possèdent une rangée postérieure de tubercules quadrangulaires, et cinq cordons granuleux couvrant la surface en avant; le cordonnet médian est plus fort que les autres et représente la carène des tout premiers tours. Dans l’adulte, les tubercules de la rangée postérieure se déplacent et viennent former des nodosités qui occupent la partie médiane des tours. Il existe deux plis saillants sur la columelle et un troisième sur la paroi arrière. Je ne connais rien, dans l'Auversien du bassin de Paris, qui se rapproche de cette espèce ; maïs il existe au Bois-Gouët une forme décrite par M. Cossmann sous le nom de Campanile rarino- dosum, et qui a avec C. parisiense Disu. les plus grandes affinités, à tel point qu’on peut la considérer comme en étant une mutation : les photographies (pl. VIIL fig. 4, a) que je donne de l'échantillon type, obligeamment prêté par M. Dumas, montrent que l'évolution de l'ornementation est tout à fat identique et aboutit dans l'adulte à des nodosités semblables. La différence essentielle consiste dans l'absence de pli pariétal dans C. rarinodosum ; mais cette absence est-elle absolue ? M. Boistel m'avait communiqué un échantillon d'âge moyen et brisé. sur lequel on voit nettement (pl. VIIX, fig. 7, a) l'existence d'un pli pariétal, obsolète il est vrai, mais très reconnaissable. Il n'y a pas plus de différences, au point de vue des caractères des plis columellaires. entre C. r'arinodosum et C. parisiense, qu'entre les différentes races et mutations du C. cornucopiæ : nous serons, de plus en plus, amenés à n’attribuer qu'une valeur très relative au pli pariétal, qui peut exister ou manquer dans des formes extrêmement voisines les unes des autres. En résumé. je crois pouvoir considérer C. rarinodosum Cossm., du Bois-Gouët, comme une mutation auversienne du ÉVOLUTION DES CÉRITHIDÉS 27 C. parisiense Desn., mutation très voisine du type par l'ensemble de tous ses caractères, mais en diflérant surtout par l’effacement du pli pariétal. RAMEAU DU CAMPANILE CORNUCOPIÆ SOWERBY Ce rameau est des plus intéressants et donne des résultats extrêmement importants au point de vue stratigraphique. J'étu- dierai successivement la forme typique d'Angleterre, les échan- tillons du Lutétien du bassin de Paris, puis ceux de l’Auversien du Cotentin et enfin ceux des Sables moyens du bassin de Paris. Forme typique du bassin du Hampshire. — Le groupe du C. cor- nucopiæ Sow. avait fait l'objet de toutes sortes de confusions de la part des paléontologistes qui se sont occupé des faunes éocéniques du bassin de Paris et du Cotentin; dans une publication récente, M. Cossmann' vient de corriger les erreurs les plus graves et de remettre de l’ordre dans la question, ce qui nous dispensera de longues discussions et abrégera d'autant mon exposé. Le type du groupe, C. cornucopiæ, est une espèce de J. Sowergx? reprise et figurée par J. DE C. Sowergy dans Dixon (Sussex. p. 1or, pl. VE, fig. 5 ;: 1850) : les échantillons types proviennent de Stubbington, et ceux qui sont figurés dans Dixon, de la baie de Bracklesham ; mais on ignore si la couche qui les fournit appar- tient au Lutétien ou à l'Auversien. Le fait qu'ils paraissent associés à C. giganteum tendrait à prouver qu ils sont lutétiens (voir la discussion plus haut, à propos de C. giganteum, p. 24-25). Cette espèce est rare dans les collections, et je ne puis en indiquer les caractères que d'après les figures. Les tours les plus jeunes qui soient représentés sont ornés d'une rangée postérieure de granules et de trois cordons granuleux antérieurs, parmi lesquels le médian ressort en forme de carène ; ce dernier s'abaisse peu à peu, et en même temps deux nouveaux cordons naissent à côté de lui, l’un en avant, l'autre en arrière, ce qui porte à 5 le nombre total et maximum des cordons longitudinaux ; mais celui du milieu, qui résulte de l'abaissement de la carène, reste toujours plus gros que ses voisins. | Les tubercules quadrangulaires de la rangée postérieure gros- sissent peu à peu et finissent par affecter toute la largeur des tours, 1. M. Cossmann. A propos de Cerithium cornucopiæ Sow. Mém. de la Soc. linn de Normandie, 1908; XXII, p. 19-27, pl. II. — Caen. 2. Mineral Conchology, Il, p. 197, pl. CLXXX VIII, fig. 1, 3, 4: 1818. 28 JEAN BOUSSAC sur lesquels ils forment, dans l'adulte, de grosses côtes noueuses s'étendant d’une suture à l'autre. La base du dernier tour est ornée de gros cordons spiraux irréguliers. Il y a deux plis à la columelle, plus un pli pariétal. bien visible sur la fig. 13 de la pl. VIL. Formes lutétiennes du bassin de Paris. — Le représentant de C. cornucopiæ Sow. dans le Lutétien du bassin de Paris est C. Benechi BAyYaAN, sur lequel a régné pendant longtemps tant de confusion. Comme il n'a jamais été bien figuré, j'ai cru nécessaire d'en donner de bonnes photographies, qui montrent ses caractères a tous les âges (pl. L fig. 1,2,0,5,6,9;pl Il gs. ets; plie ho Sp V- he) Les plus jeunes tours sont pourvus d'une carène médiane, lisse et de deux fins cordonnets suturaux, l’un antérieur, l'autre postérieur. Le cordonnet postérieur se transforme peu à peu et donnela rangée de tubercules quadrangulaires des tours moyens. La carène se transforme en un cordon granuleux ; entre celui-ci et la rangée postérieure se forment deux nouveaux filets spiraux, et encore un autre entre l'ancienne carène et le filet antérieur, ce qui porte à 5 Le nombre des cordons comme dans C. cornucopiæ : et de même que dans ce dernier, le cordonnet médian, dérivant de la carène primitive, est plus fort que les autres, et toujours bien reconnaissable. Les tubercules de la rangée postérieure des tours moyens envahissent peu à peu la surface, et finissent par former de grosses côtes noueuses, s'étendant d'une suture à l'autre sur les tours presque adultes, comme dans C. cornucopiæ, mais s’écartant légèrement de la suture postérieure sur le dernier tour des échan- tillons très âgés (pl. IV, fig. 3). Cette ornementation des tours adultes est assez variable ; sur certains échantillons, comme celui qu'a figuré M. Cossmann (A propos de Cerithium cornucopiæ, pl. IL fig. 4), ou comme celui qui est représenté ici pl. IL, fig. 2. a, les côtes sont moins fortes, plus courbes. plus déclives, assez différentes de celles de C. cornu- copiæ. Les caractères de l’ouverture et de la columelle sont identiques à ceux de C. cornucopiæ : deux plis columellaires et un pli pariétal bien visible. En résumé, les caractères de C. Benechi sont extrêmement voisins de ceux de C. cornucopiæ : il n’y a que de légères ditfé- rences dans la forme des côtes, et ces différences ne sont pas con- stantes, comme on peut le voir sur la figure 3 de la pl. IV, qui ÉVOLUTION DES CÉRITHIDÉS 29 montre un échantillon avec des côtes presque identiques à celles de C. cornucopiæ: si ces deux formes, au lieu de se trouver dans deux bassins différents, avaient été découvertes dans le même gisement, on n'aurait pas songé à en faire deux espèces diffé- rentes. Nous conclurons donc que Campanile Benechi BAYAN sp. n'est qu'une race de Campanile cornucopiæ Sow. sp. Formes de l'Auversier. au Cotentin. — Les représentants du C.cornucopiæ dans l'Auversien du Cotentin, confondus autrefois soit avec ce dernier, soit avec C. Benechi, viennent d'être constitués en espèce distincte par M. Cossmann' sous le nom de C. Bigoti. Les fig. 2, 3, 4 et 6 de la pl. VII permettent de se rendre exactement compte de l’évolution de l’ornementation dans cette forme. Dans son ensemble, cette évolution est très semblable à ce qu’elle est dans C. cornucopiæ et dans C. Benechi; je n'’insis- terai que sur les différences. Tout d’abord, on voit que l'accroissement en largeur est plus lent, de sorte que la pointe est plus allongée. En outre, on cone state que la carène du jeune âge — et le cordon spiral qui en dérive — est située plus près de la partie antérieure des tours, comme cela est bien visible sur les figures 4 et 6 de la pl. VIE, et aussi sur la fig. 5 de la pl. IT de l'ouvrage de M. Cossmann ; il en résulte que, souvent, il n’apparaît qu'un seul cordon longitudinal en avant de la carène, et quand il en apparaît deux, le second ne se montre que très tard. Dans l’âge adulte, les échantillons du Cotentin montrent deux différences importantes avec ceux d'Angleterre. C'est tout d’abord que les côtes n'atteignent plus le bord postérieur des tours, mais en sont séparées par une partie déclive et excavée atteignant presque le tiers de la largeur ; en outre le pli pariétal est très effacé (pl. VIT, fig. 2) et je n'ai jamais vu de varices internes. Mais il ne faudrait pas attribuer à ces différences une valeur absolue : la forme des nodosités costales est variable suivant les individus ; elles s'étendent toujours d’une suture à l’autre sur les tours moyens, comme cela est bien visible sur la fig.2 (pl. VID), et aussi sur les fig. 1 et 2 de la pl. II de M. Cossmann ; en outre il y a des échantillons où, dans l'adulte, les côtes sont aussi fortes que dans les échantillons d'Angleterre, et s'étendent comme dans ceux-ci d’une suture à l’autre (pl.Il, fig. 6). Enfin, en ce qui concerne le pli pariétal, s’il est beaucoup moins saillant que dans C. cor- nucopi®, il existe cependant et est très reconnaissable. 1. M. CossMann. À propos de Cerithium cornucopiæ, etc., déja cité. 30 JEAN BOUSSAC En résumé, les aflinités me paraissent suflisamment étroites entre C. cornucopiæ et C. Bigoti pour qu'on puisse supposer un lien de parenté entre eux et considérer C. Bigoti Cossm. comme une mutation auversienne de C. cornucopiæ Sow. Formes de l'Auversien du bassin de Paris.— On constate dans l’'Auversien du bassin de Paris un véritable épanouissement du rameau du C. cornucopiæ Sow., qui est représenté par trois for- mes différentes : C. paraltum DesnAYes: C. elongatum Boussac, semblant descendre en droite ligne de C. Benechi, et C. Bigoti CossManx. Campanile paratum DEsuAYEs sp. est une espèce du second ouvrage de cet auteur, faite sur un jeune échantillon brisé. J'ai eu la bonne fortune de trouver deux individus adultes, l'un, prove- nant de Coulombs, dans la collection du laboratoire de Géologie de la Sorbonne (pl. X, fig. 9), l’autre, provenant d’Antilly, dans la collection de M. Dautzenberg,qui me l'a aimablement communiqué (pl. I, fig. 2). Cette espèce est très distincte de toutes les autres du même groupe et facile à reconnaitre. La forme est très réguliè- rement conique. Les jeunes tours sont ornés d’une rangée posté- rieure de tubercules quadrangulaires et de trois cordonnets longi- dinaux larges et plats. Celui qui dérive de la carène initiale est le plus large, il est placé très en avant et n'est précédé que par le cordonnet sutural, très étroit. Cette ornementation longitudinale persiste en partie sur les tours adultes, où les sillons sont encore visibles. Les tubercules quadrangulaires des tours moyens se transfor- ment en nodosités qui viennent se placer sur le milieu des tours. La base du dernier tour est sillonnée comme dans tout le groupe du C. cornucopiæ. I1 y a deux plis à la columelle et un pli pariétal peu saillant, mais bien reconnaissable. Campanile paratum Des. sp.appartient incontestablement, par l’ensemble de ses caractères, au groupe du C. cornucopiæ Sow., mais on ne peut guère préciser davantage ses relations phylogéné- tiques. On trouve en outre, dans les Sables moyens du bassin de Paris, de véritables descendants du C. Benechi BAyxAN, dont le laboratoire de Géologie de la Sorbonne possède une belle série et pour lesquels je propose le nom de Campanile elongatum (pl. VI, fig. 3 et pl XIV p.85). Ils sont caractérisés, en effet, par leur forme très allongée et très régulièrement conique; les nodosités de l’adulte forment des côtes 1. Description des animaux sans vertèbres découverts dans le bassin de Paris, IL, p. 118-119, pl. LXXXI, fig. 1; 1864. ÉVOLUTION DES CÉRITHIDÉS OT peu saillantes, courbes, n'atteignant pas les sutures. Par contre, les plis columellaires et le pli pariétal sont fortement accentués, et il existe des varices internes, auxquelles correspond, sur le plancher des tours, un tubercule situé entre le pli pariétal et la paroi externe, et qu'il ne faut pas confondre sur la photographie (pl. XIV, fig. 8) avec un second pli pariétal. Enfin, on trouve encore dans l’Auversien du bassin de Paris des représentants de la mutation Pigoti Cossu. du Cotentin : j'en connais trois spécimens. L'un d'eux fait partie de la collection de Malacologie du Muséum national d'Histoire naturelle et il m'a été obligeamment communiqué par M. Germain, avec l'autorisation de M. le Professeur Joubin (pl. III, fig. 3). C’est un individu jeune provenant de Caumont, et on peut voir l'extraordinaire similitude qui existe entre son ornementation et celle des jeunes C. Bigoti du Cotentin (pl. VIL, fig. 4 et6). On voit là aussi la carène initiale située sur la partie tout à fait antérieure des tours, et qui n'est précédée que d'un seul cordonnet antérieur, sutural ; un second cordonnet apparaît cependant sur le dernier tour. Un autre échantillon provient de Coulombs et fait partie des collections du laboratoire de Géologie de la Sorbonne (pl. X, fig. 2); on y voit les tours mo;ens et les tours adultes ; l'ornemen- tation des uns comme des autres est identique à ce qu'elle est dans C. Bigoti ; comme dans ce dernier, les côtes noueuses des tours adultes n’atteignent pas la suture postérieure ; la base du dernier tour et les caractères de la columelle sont typiques. Enfin, un troisième échantillon provient de Lisy-sur-Ourcq et fait partie de ma collection’ ; il oftre ceci d'intéressant qu'il reproduit la variété que nous avons déjà vue dans le Cotentin et dans laquelle les côtes s'étendent d’une suture à l’autre, comme dans C. cornucopiæ iypique (pl. IL fig. 1, a); l'identité de l’échan- tillon du Cotentin (pl. IL, fig. 6) et de l'échantillon de Lisy est tout à fait frappante. Tous les autres caractères, ceux de l’orne- mentation des tours moyens et ceux de la columelle (pli pariétal très obsolète) sont ceux du C. Bigoti typique. ILest intéressant, au point de vue stratigraphique, de constater que C. Bigoti se retrouve dans l’Auversien du bassin de Paris, et non seulement sous sa forme typique, mais avec les mêmes variétés que dans le Cotentin. | Le tableau suivant résume l’histoire des Campaniles dans le bassin Anglo-Parisien. 1. Je l’ai acquis à la vente de la collection Bourdot, AN BOUSSAC JE 32 A F'itisressr = æ1do2nuuos ‘r) UUNSOPOULIDA ‘!) AUAHIHHANT-AHIOT 110$#14 ‘uw NILNHLO") Dé | 2SU91S11Dd ‘7 2 wunmoqun.$18 ‘r) —+ 1/20u9 2084 FH re el 7 AHIHSANVH AG NISSV Ÿ wnyD6U0)2 ‘”) wunyp4vd ‘r”) + | 2SU21S$4190ND ‘r) SIAVA AG NISSV NAILALN7T HISAHANV N HTINVANV}) S4«a NOILNTOAX T HG HAÔILVNHHIS AVAIAV)], CHAPITRE III GENRE CERITHIUM BRuGUIÈRE RAMEAU DU CERITHIUM FILIFERUM DESHAYES Le Cerithium filiferum Desnayes' du Lutétien ne présente pas dans son développement de métamorphose intéressante ; les plus jeunes tours que j'ai pu observer sont ornés à peu près comme dans l'adulte ; cette ornementation se compose (pl. IV, fig. 9) de grosses côtes obtuses, larges à la base, et qui s'étendent d’une suture à l’autre ; ces côtes sont croisées par des stries très pro- fondes, au nombre de dix à douze, à parois perpendiculaires, et qui laissent entre elles des cordons saillants, à section rectangulaire. Le labre est à peu près droit, épais, festonné ; à l’angle postérieur de l'ouverture est une gouttière très profonde, que limite une côte pariétale très saillante ; le canal est oblique et borné en dedans par une carène fort aiguë. C'est d'après ces caractères de l'ouverture que M. Cossmann classe cette espèce dans le sous-genre Vulgoceri- thium Cossm., quoiqu'ils me paraissent la rapprocher bien plutôt de C.ocirrhoe D'Ors., que le même auteur place dans la section Gourmya BAYLE. Je viens de décrire la forme typique (pl. IV, fig. 9) ; mais il exis- te, à côté, des échantillons (pl. IV, fig. 5) qui présentent des parti- cularités intéressantes. Les cordons longitudinaux sont moins larges, plus arrondis, plus espacés, un peu moins nombreux, et ontune tendance à se couvrir de granules; le filet postéro-sutural est déjà nettement granuleux. Enfin, on voit apparaître dans leurs intervalles un ou deux filets très fins, aussi plus ou moins granu- leux. C’est là une forme de passage très nette au C. globulosum Desxayes* de l’Auversien, qui se distingue précisément du C. fili- Jferum Desu. par des filets principaux arrondis et granuleux. espacés, et entre lesquels se trouvent des filets secondaires extrêmement fins et parfois un peu granuleux (pl. IV, fig. 6 et 13) ; 11 Description des coquilles fossiles des environs de Paris, Il, p. 377-378, pl. XLIX, fig. 15-16 ; 1833. 2. Idem, p. 379, pl. LVIL, fig. 11-13. 34 JEAN BOUSSAC les caractères de l'ouverture sont exactement les mêmes que ceux du C. filiferum, dont c'est une mutation. C. filiferum Desu. est cantonné dans le Calcaire grossier du bassin de Paris ; C. globulosum Desu., qui le remplace dans l'Auversien, a une extension géographique plus considérable. Deshayes le citait a Hauteville, dans le Cotentin ; mais MM. Cossmann et Pissarro ont montré’ que la forme d'Hauteville était un peu différente et l'ont séparée comme variété régionale (le mot de race serait meilleur) sous le nom de altavillense Cossm. et Piss. Les différences, tenant surtout à la forme, qui est du reste très variable, et à une granulation moindre, sont en réalité minimes et ne légitimeraient pas une séparation spécifique. La même espèce a été signalée en 1898 au Bois-Gouët dans la Loire-Inférieure, par M. Cossmann * : «les échantillons du Bois- Gouët, dit-il, paraissent un peu plus trapus et plus coniques; mais cette différence tient probablement à ce que l’on n’en connaît pas d'adultes ». En réalité, cette espèce est fort variable dans sa forme, et les échantillons des collections du laboratoire de Géo- logie de la Sorbonne, recueillis par M. Vasseur, sont plus allongés que celui figuré par M. Cossmann et même que ceux du bassin de Paris en général (pl. IV, fig. 4) ; en outre, ils ont l'intérêt de montrer cerlains caractères intermédiaires avec le Cerithium Dallagonis OPPENHEIM ?, qui occupe dans Vicentin la même posi- tion stratigraphique (zone de Roncà) à Roncà et Monte-Pulli. Comme le globulosum, il est très variable de forme, mais il a des côtes un peu plus saillantes, ses cordons principaux sont fortement granuleux, et il yen a presque toujours deux, situés sur le milieu des tours et plus saillants que les autres : ces caractères sont déjà indiqués sur certains échantillons du Bois-Gouët (pl. IV, fig. 4). BASSIN DE PARIS COTENTIN Bois-GouËr VICENTIN race C. race altavillense | globulosum | Dallagonis AUVERSIEN| C. globulosum.... À LUTÉTIEN C. filiferum 1. Faune éocénique du Cotentin, I, p. 143-144, pl. XVIL, fig. 2; 1900. 2. Mollusques éocéniques de la Loire-Inférieure, 1, p. 163-164, pl. XI, fig. 20; 18. 3. Die eocane Fauna des Mt.-Pulli bei Valdagno im Vicentino. Zeitschr. d. deutsch. geul. Ges., 1894; XLVI, p. 400-403, pl. XX VIII, fig. 1-4. ÉVOLUTION DES CÉRITHIDÉS 35 RAMEAU DU CERITHIUM LAMELLOSUM BRUGUIÈRE Voilà encore une série qui est intéressante par les faits d’évolu- tion qu'elle nous permet de constater et qui ont une réelle valeur stratigraphique. Le chef de file, le Cerithium lamellosum Brug., du Lutétien, est facilement reconnaissable aux trois lamelles saillantes qui ornent sa base (pl.V, fig. 22); le labre est droit, le canal court, bien formé et un peu rejeté en arrière. L'évolution de l'ornementation est très simple, en ce sens que le jeune prend la livrée de l'adulte presque dès les premiers tours qui suivent l'embryon. Cette ornementation consiste en costules plus ou moins espacées, saillantes, croisées par trois ou quatre filets longitudinaux très effacés. C. lamellosum est une espèce très variable. Il y a des individus allongés, d'autres courts et trapus. A côté d'échantillons à tours convexes, à côtes espacées, comme celui de la fig. 21 de la pl. V, il y en a où les tours s’aplanissent et où les côtes sont beaucoup plus serrées (fig. 22 et 23). Ce qu'il y a surtout de remarquable ici, ce sont les variations dans la taille des individus ; à côté de ceux qui sont de taille normale (fig. 21-22), il y en a qui, quoique adultes, sont beaucoup plus petits et ont les mêmes proportions que les grands (fig. 19 et 25). La variation représentée là nous conduit presque insensiblement à C. Morgani Vasseur, de l'Auversien et du Bartonien. Cette muta- tion, dont le type est du Bois-Gouët, se distingue de C. lamellosum par ses tours moins convexes, ses côtes moins saillantes; les cordons — ce ne sont même plus des lamelles — qui ornent la base, sont plus nombreux et beaucoup moins saillants et se relient par une transition graduelle aux filets longitudinaux, quisont icimoins obsolètes (fig. ro et 17). C'est à ses lamelles saillantes, au contraire, qu'on peut reconnaître que le petit individu représenté fig. 23 ap- partient bien au C. lamellosum BruG. Tous les individus du Bois-Gouët sont petits. Dans le Cotentin, à Fresville, par exemple, on trouve des grands échantillons (fig.17). qui montrent que la mutation Morgani Vasseur subit les mêmes variations de taille que la forme souche ; il y a aussi les mêmes variations de forme, comme le montre l'échantillon figuré par M. Cossmann' sous le nom de C. lamellosum Brua&., et qui, à mon avis, est à rapporter au C. Morgani Vasseur à cause de ses côtes peu saillantes et de son ornementation spirale forte, dont les filets passent graduellement aux cordons peu saillants qui ornent 1. Faune éocénique du Cotentin, IL, p. 97, pl. XV, fig. 24. 36 JEAN BOUSSAC la base. Je ne connais pas le vrai C. lamellosum dans le Cotentin. Mais il y a encore, à Orglandes, de petits échantillons, dérivant sans doute du C. Morgani Vass., où les filets longitudinaux, comme les costules transversales, se sont multipliés, et qui sont ainsi pourvus d’une ornementation fine et serrée : c’est le C. Lemoinei Boussac (pl. V, fig. 1). Le rameau n'est pas représenté dans les Sables moyens; pro- bablement que si il l'était, ce serait par le Cerithiun Morgan VAss. ; en tous cas, cette mutation se retrouve dans le Bartonien, à Cresne, et j'en ai fait figurer deux individus bien typiques (pl. V, fig. 14 et 15) ; c’est là une raison sérieuse de croire que C. Morgani Vasseur n’est pas une race locale de C. lamellosum BrucG., mais au contraire une mutation dans le temps. Et cette opinion a été con- firmée par la découverte que j'ai faite, en juin 1907, d'un fragment bien déterminable de cette espèce à Selsey (Sussex, Angleterre). dans la partie supérieure des couches de Bracklesham, avec Num- mulites variolarius Sow. et Alveolina elongata Lamk. L'évolution ne s'arrête pas là ; l'espèce se continue dans le Ludien, où elle est représentée, au Vouast, par une forme petite, avec une ornementation très obsolète (pl. V, fig. 2. a): les cordons lisses qui cernent la base sont eux-mêmes très effacés, et les costules et les filets longitudinaux sont à peine visibles. Je propose le nom de Cerithium Œhlerti pour cette mutation. L'histoire du groupe, bien simple du reste, est résumée dans le tableau suivant : BASSIN DE PARIS COTENTIN Bois-GOUET | HAMPSHIRE LUDIEN C. Œhlerti À BARTONIEN pe AUVERSIEN C. Morgani ue ou + relate à var. LUTÉTIEN À C. lamellosum 1. Cependant M. Cossmann a cité C. lamellosurmn à Acy (Catalogue, IV, p. 23). J'ai pu retrouver, dans la collection Bezançon, à l'Ecole des Mines, les échantillons ainsi déterminés, qui se rapportaient en réalité à C. Morgani. Ils sont figurés pl. V, fig. 8, 8’ et 9 (Note ajoutée pendant l’impression). ÉVOLUTION DES CÉRITHIDÉS 37 GrouPE DU CERITHIUM STRIATUM BRUGUIÈRE Ce groupe est d’une unité incontestable, caractérisé qu'il est par la forme subulée, les tours embrassants. les stries longitudinales. le labre droit, le canal fortement recourbé, la gouttière postérieure. Mais les espèces qui le composent (Cerithium striatum BrucG., C. Jussieui MAxer, C. unisulcatum LamMx., etc.) n'évoluent pas ; elles ont toutes une extension stratigraphique très grande, et on ne peut voir leurs relations. Aussi nous ne nous y arrèterons pas. RAMEAU DU CERITHIUM GOUETENSE VASSEUR Cette intéressante série n’est composée que de deux espèces, C. valdancurtense CossM., du Lutétien du bassin de Paris, et C. gouetense V1ss., de l'Auversien du Bois-Gouët, qui semble être une mutation de la première. Elle nous montre done qu'un même rameau n’est pas représenté par les mêmes formes dans le Lutétien du bassin de Paris et au Bois Gouët, ce qui est une présomption en faveur de l’âge différent de ces deux formations; il est à pré- sumer que si la série est découverte un jour dans l’Auversien, ce sera le C. gouetense qu'on trouvera. C. valdancurtense Cossmanx est une espèce rare qu'on ne trouve que dans le Lutétien supérieur de Vaudancourt, dans le Vexin français. Son ornementation débute par des côtes saillantes et espacées (pl. IV, fig. 12), croisées de filets longitudinaux lisses, au nombre de quatre ou cinq; les costules s'élèvent peu à peu dans leur partie postérieure, qui devient de plus en plus proéminente et se transforme en tubercules saillants, tandis que leur partie anté- rieure s'abaïsse et finit par s’effacer complètement. En même temps. la plupart des filets longitudinaux disparaissent aussi, quelquefois incomplètement ; il n’en reste qu'un seul, chargé de tubercules espacés, en avant de chaque tour. La base est ornée de 3 autres rangées tuberculeuses ; le labre est presque droit, très faible- ment arqué, le canal extrêmement court et recourbé en arrière (pl. IV, fig. 11). Telle est la forme typique. On trouve parfois des échantillons où, d'une facon générale, l’orne- mentation est plus fine : les tubercules sont moins saillants (fig. 11). la rangée antérieure est plutôt granuleuse que tuberculense,les filets longitudinaux persistent davantage ; ces échantillons nous per- mettent de voir comment l’espèce s’est transformée en C. gouetense VASSEUR. Ce dernier a en effet une ornementation plus fine que le 38 JEAN BOUSSAC C. valdancurtense Cossm.; l’évolution est la même (pL.IV, fig.r, a, 2, a), mais plus lente ; elle est bien visible sur le joli petit échan- tillon de la fig. 2, dont l'ouverture même est intacte ; on y voit les costules, croisées par quatre filets longitudinaux lisses et dont la partie postérieure finit par subsister seule ; mais les filets longitu- dinaux persistent dans l'adulte, et l'un d’eux est un peu plus sail- lant, représentant celui qui est tuberculeux dans C. valdancurtense Cossm. Les caractères de l'ouverture sont exactement les mêmes que dans cette dernière forme ; le labre, légèrement arqué dans l’adulte, est tout à fait rectiligne dans le jeune (fig. 2, à). Que C. gouetense VAss. dérive de C. valdancurtense Cossm., cela ne me paraît pas douteux, étant données les affinités que nous venons de mettre en évidence entre les deux formes. Ceux qui clas- sent le gisement du Bois-Gouët dans le Lutétien supérieur consi- déreront C. gouetense Vass. comme une race de l’autre ; pour ma part, étant amené par l'étude de presque tous les autres Céri- thes à mettre le Bois-Gouët dans l'Auversien. je considérerai C. gouetense V Ass. comme une mutation du C.valdancurtense Cossx., pensant que si on ne l’a pas encore trouvé dans l’Auversien du Bassin de Paris, c'est que la série même à laquelle il appartient n'y à pas encore été rencontrée. BASSIN DE PARIS COTENTIN Bois-Gouir | AUVERSIEN EC: gouetense OU f. LUTÉTIEN C. valdancurtense “ee | | RAMEAU DU CERITHIUM TIARA LAMARCK C'est là un groupe plutôt qu'un rameau, mais un groupe bien homogène ; malheureusement les espèces qui le composent évoluent peu et traversent le Lutétien, l'Auversien et le Bartonien sans fournir de mutations intéressantes. Mais je veux montrer combien il est diflicile d'en séparer les différentes formes, combien on observe de passages de l’une à l’autre et comment toutes présentent les mêmes caractères, très particuliers, de l’évolution de l’orne- ÉVOLUTION DES CÉRITHIDÉS 39 mentation et du labre, caractères qui les différencient très nette- ment de la série du C. tiarella Desu., avec laquelle on a eu tort de les réunir sous le nom de T'iaracerithium Sacco. Le type du groupe. le C. tiara LaAMarck, est une petite espèce du Lutétien (elle persiste dans l’Auversien et le Bartonien), repré- sentée pl. VI, fig. 9. Sitôt après l'embryon viennent quatre ou cinq tours arrondis, ornés de deux ou trois filets lisses ; puis appa- raissent brusquement de petites côtes transversales bien saillantes, affectant toute la largeur des tours.et croisées par les filets Llongitu- dinaux, maintenant au nombre de trois ou quatre. Ensuite nous voyons les côtes s'abaisser et s’effacer peu à peu dans leur partie antérieure ; tandis que leur extrémité postérieure devient de plus en plus saillante et se transforme en tubercules arrondis, en forme de gouttes, qui subsistent alors seuls, les filets longitudinaux persistent ou s’effacent, suivant les cas. Le labre, proéminent en avant, présente en arrière un sinus, qui est essentiellement carac- téristique de la série. La forme la plus voisine de C. tiara Lamx. est C. Gravesi Desxayes (Lutétien, Auversien, Bartonien), qui, d'après les ter- mes mêmes de Deshayes, semble être l'exagération, dans toutes les proportions, du C. tiara Lau. Elle est de taille plus grande (pl. VL fig. 10), l’évolution de l'ornementation et le labre sontiden- tiques, toutefois la forme des tubercules est un peu différente. Mais il y a tous les passages, et on est souventembarrassé pour mettre un échantillon dans l'une ou l'autre espèce. C. Gravesi Desn. existe au Bois-Gouët. Il me semble bien probable que Cerithium labia- tum Desx. (Lutétien du bassin de Paris et Auversien du Cotentin) n'en est qu'une variété ventrue. On passe aussi par tous les intermédiaires de C. Gravesi DEsx. à C. Blainvillei Desn. qui existe dans le Lutétien et l'Auversien (pl. VL. fig.11); l'évolution, les caractères du labre sont toujours les mêmes; mais les cordons spiraux antérieurs sont fortement granu- leux, et la rangée postérieure de tubercules est divisée en deux longitudinalement par un sillon qui tend à la dédoubler; cela est bien visible chez un individu d'Orglandes (pl. VI, fig. 5), dansle Cotentin, qui possède une ornementation très élégante et plus fine que dans le type, et qui permet de passer au Cerithium Monthiersi VAssEUR, qui possède des filets longitudinaux plus fins et très nom- breux (pl. VI. fig. 6 et 5); il y a des formes de passage, telles que celles représentées fig. 1 et 2 ; l’espèce est du Bois-Gouët, mais on la trouve aussi dans le Cotentin, à Fresville. En partant encore du C. Blainvillei, une autre modification 4o JEAN BOUSSAC aboutit au C. Bonellii Desu. : il suffit que le sillon qui tend à diviser en deux la rangée postérieure de tubercules s’accentue suflisamment pour que cette division soit complète et que les gra- nules des quatre cordons longitudinaux ainsi constitués se placent en face les uns des autres en simulant des côtes, pour que nous ayonsle C. Bonellii Des. ; un échantillon où le processus n’est pas encore achevé est représenté pl.VL fig.4. Faut-il, sous prétexte que nous avons entre ces formes du même âge, tous les passages, y voir les modifications d'une seule et même espèce ? Je ne le pense pas; ce serait plutôt, à mon avis, des formes dont les affinités s’expli- queraient par une origine commune ; la forme typique de chacune d’elle représenterait un type moyen autour duquel des variations pourraient se produire ; etles variations extrêmes de deux formes voisines pourraient arriver à se rencontrer, comme feraient les oscillations de deux cordes voisines tendues parallèlement, suivant l'heureuse comparaison que m'a suggérée M. (Œhlert. BASSIN DE Paris COTENTIN Bors-GouËET | BARTONIEN | _ < + + race Bonneti | | AUVERSIEN Jù SE D sé “e + r. Monthiersi 2e D | +— var. —+— var. —+ var. —+ LUTÉTIEN | C. tiara C. Gravesi C. Blainvillei C. Bonellii RAMEAU DU C. TURRITELLATUM LAMARCK Voici encore une série où il y a peu de faits d'évolution pro- prement dits à mettre en lumière ; les espèces qui la composent apparaissent toutes dans l’Auversien; elles sont mal délimitées, offrant entre elles tous les passages, et ici encore nous aurons à nous demander si nous avons réellement affaire à plusieurs espèces, ou à une seule. Cerithium turritellatum Lamx.. tel que je l’ai défini dans Palæon- ÉVOLUTION DES CÉRITHIDÉS 4x tologia universalis', est une petite espèce dont le type vient préci- sément de Crépy-en-Valois, où elle est sous sa forme la plus exigüe; c'est une miniature de Cérithe (pl. X, fig. 22). Il est très variable : la plupart de ses variations ont été figurées dans le travail précité. et je n'y reviendrai pas. Les tours peuvent être plus ou moins con- vexes, la forme plus ou moins allongée ou plus ou moins trapue. Je figure seulement, pl. X, fig. 22, un échantillon représentant une variété où on voit apparaître de tout petits plis, transversaux par rapport aux tours. Ce qu'il y a de constant, c’est que la coquille est ornée de trois filets longitudinaux principaux, entre lesquels on en aperçoit de plus fins. Le canal est extrêmement court, à peine formé. Le labre est un peu sinueux en arrière et peu proéminent en avant. Cette petite espèce existe dans l'Auversien et le Bartonien:; dans ce dernier étage, j'en connais des échantillons de Cresne, Marines, Montagny; ils ne diffèrent pas de ceux de l’Auversien. La figure 21 de la pl. X représente un individu de la Butte aux Clochettes, un peu plus grand que celui de la figure 22, et qui accuse la même variation, mais plus accentuée ; il forme nette- ment passage au Cer. crenatulatum DEsu., représenté par la fig. 20 ; il y a tous les intermédiaires entre les deux espèces. Ainsi C. turritellatum Desx. se relie d’une part au €. crenatulatum. Une autre variation conduit à des individus plus grands et plus trapus que ceux de Crépy : tel est celui de la figure 23, qui pro- vient de Mont-Saint-Martin ; mais, à part la différence de taille, tous les caractères sont les mêmes. Si nous nous occupons maintenant du C. crenatulatum DEsn., nous constatons qu'il ne diffère du {urritellatum que par une taille un peu supérieure et une costulation plus actentuée : la partie pos- téricure de chaque tour montre de petits plis très nets (fig. 20) chez les individus les moins costulés, qui se rattachent, par tous les intermédiaires possibles à d’autres individus qui le sont davantage (fig.18 et 19), et où on voit la partie postérieure des plis s’élever en tubercules. On arrive ainsi au C. tiarella DesAYes (fig. 17), dont l’évolution individuelle retrace tous les stades que nous venons d'étudier depuis le turritellatum LAmK., en passant par le crenatu- latum Desu. C. tiarella Desu. est une espèce auversienne et l'échantillon qui, d'après M. Cossmann, aurait été trouvé à Chaumont dans le Luté- tien par le Dr BEezanÇoN, est en réalité un CG. tiara, où les filets 1. Jean Boussac. Fiche de Cerilhium turritellatum LAmMARrCK«. Palaeonto- logia universalis, II, 123; 1907. 42 JEAN BOUSSAC longitudinaux ont persisté dans l'adulte. Il en est de même du C. crenatulatum, dont deux exemplaires auraient cependant été trouvés dans le Lutétien. Quand les deux formes se trouvent dans un même gisement (par ex. à Nogent-l’Artaud), la séparation est ab- solument impossible (fig. 17-20). Aussi, pour la commodité de l’ex- position, considérerons nous que nous avons une seule espèce, C. tiarella DEsn., avec une variété crenatulata DeEsx. Cette espèce existe dans l'Auversien du Cotentin (Fresville et Hauteville) et au Bois-Gouët. On ne la connaît pas dans le Bartonien ; mais elle existait quel- que part à cette époque, car elle réapparaît dans le Ludien ; on en trouve au Vouast de nombreux échantillons ; c’est une forme un peu différente, que je nommerai Cerithium tiarella Desu. mut. ludense (fig. 16) : elle est petite, courte, trapue, à filets toujours lisses. Il existe aussi une forme plus allongée, représentant la variété crenatulata (fig. 15); enfin certains individus tendent à per- dre leur ornementation transversales et deviennent lisses : fig. 11. BASSIN DE PARIS COTENTIN |Bois-GOUËT LUDIEN mut. ludense BARTONIEN AUVERSIEN |C.tiarella-var.- C.crenatulatum-var.- C. turritellatum RAMEAU pu CERITHIUM SERRATUM BRUGUIÈRE Les différentes espèces qui constituent cette série sont bien connues, et il ne m'a pas paru nécessaire de les décrire à nou- veau ; nous allons seulement chercher à découvrir quels sont les rapports de ces formes entre elles; j'ai figuré dans ce but quelques échantillons qui éclairent ces relations d’une manière assez démonstrative. La série est caractérisée, à la fois, par les caractères de l’évolution de son ornementation et par ceux de l'ouverture: c’est du reste ÉVOLUTION DES CÉRITHIDÉS 43 là un phénomène général : l’évolution de l’ornementation seule, comme la forme de l'ouverture seule, ne suflisent pas à caractériser une série ; les deux sortes de caractères sont à considérer. Les très jeunes tours sont ornés de trois fins cordons granuleux (pl. V, fig. 16, 26, pl. XI, fig. 5, 6, 12) à peu près égaux ; mais, peu à peu, celui qui borde la suture postérieure prend plus d'importance, s'élève sur une carène, et ses granules se transforment et se développent de façon à donner les tubercules ou les épines de l'adulte. Le labre est très sinueux, proéminent en avant, excavé en arrière (pl. V, fig. 16, 25, 26); le canal est bien formé. Tout cela a du reste été bien décrit par M. Cossmann dans la 7° livraison de ses Essais de Paléoconchologie (p. 74). Le chef de file est le Cerithium serratum BruGuiÈèrE du Lutétien, type du genre Serratocerithium de M. Vignal (pl.V, fig. 26) ; cette forme est trop bien connue pour que je m'attarde à la décrire ; on la trouve encore, mais rare, dans l'Auversien, à Acy, Mary. Jaignes, Caumont, Vendrest, Crouy : mais une partie des échan- tillons trouvés dans ces localités sont peut-être remaniés. On la retrouve au Bois-Gouët, dans la Loire-Inférieure, avec sa variété Claræ VAssEuUR, qui est un peu plus trapue. Le Cerithium serratum BruG. semble avoir donné naissance, dans l’Auversien, à deux formes, qui ont la même évolution d'ornementation et les mêmes caractères de l'ouverture : C. muta- bile Lamx., et C. tuberculosum Lamx. C. mutabile LaAmx., quoique fort différent dans l'adulte (pl. XI, fig. 4) de C. serratum BruG., a toute la partie jeune de sa coquille identique à la partie correspondante de ce dernier; c’est ce que montre bien la photographie (fig. 5 de la pl. XI) d'un jeune C, mu- tabile, et les fig. 6 et 12 représentant de jeunes C.serratum du Bois-Gouët ; ce n'est que dans l'adulte que les deux formes se différencient : l’une succédant à l’autre, il y a tout lieu de croire qu'elle en dérive. Je ne m'occuperai pas de caractériser C. muta- bile par rapport aux autres formes de la série ; les différences entre ces espèces ont déjà été indiquées par Deshayes et par M. Cossmann ; pour ma part, je ne cherche qu'à découvrir leurs rapports. Cerithium mutabile Lamx. semble n'être connu que dans l’Au- versien ; M. Cossmann l’a cité à Fresville' et le C. Renati Vasseur du Bois-Gouët (pl. XI, fig. 3) n’en est évidemment qu'une race, avec une forme un peu plus allongée, une évolution un peu moins 1. Faune éocénique du Cotentin, 1, p. 141, pl. XVI, fig. 10; 1900. 41 JEAN BOUSSAC rapide, et des cordons longitudinaux un peu plus saillants ; la forme du labre est la même. Je ne m'attarderai pas non plus à démontrer que Cerithium tuber- culosum LamKk.(pl.V,fig.16,20, 24,25) dérive de C.serratum BRuG.: même évolution,même ouverture,même ornementation de l'adulte: il semble être le diminutif de son aîné : les ressemblances sautent aux yeux quand on considère les photographies 25 et 26 de la pl. V. Il convient, à propos de cette espèce, de faire disparaitre de la nomenclature un nom qui ne s'applique qu'à une variété: C. Brocchii DESHAYES ; ce n’est qu'une variété du C. tuberculosum LamKk., dans laquelle les deux filets antérieurs restent finement oranuleux au lieu d'être tuberculeux ; c'est, à mon avis, la seule différence qu'il y a entre les deux formes, et comme on peut montrer tous les passages de l’une à l’autre, et dans de nombreuses localités (fig. 16, 20, 24, 25), il n'y a pas lieu de conserver ce nom. C. tuberculosum LaAMx. persiste dans le Bartonien (Cresne, Marines): il n'est pas connu en dehors du bassin de Paris. BASSIN DE PARIS COTENTIN Bois-GoUËT | ———————————————| f ! BARTONIEN C. tuberculosum AUVERSIEN À C. mutabile race Renati | D TIR LU À DE MAN NL C4 LUTÉTIEN C. serratum RAMEAU DU CERITHIUM DENTICULATUM LAMARCK Ce rameaune comprend que deux espèces, Cerithium denticula- tum Lamx. et C. Hericarti DEsx., mais est parfaitement indivi- dualisé ; l’évolution de l’ornementation est si particulière que les ÉVOLUTION DES CÉRITHIDÉS 45 jeunes avaient été décrits comme une espèce distincte sous le nom de Cerithium gracile par Lamarck. La coquille est lisse pendant un grand nombre de tours, qui sont subulés (pl. X, fig. 13). Puis apparaissent trois rangées de granulations très fines et allongées dans le sens de la suture, et qui parfois se fusionnent en formant des filets continus ; la rangée postérieure devient peu à peu proéminente et se transforme en denticules aigus, les deux autres rangées, antérieures, disparaissent plus ou moins (pl. X, fig. 1). Le canal est court, le labre très proé- minent en avant et fortement sinueux en arrière. Telle est la forme typique ; les proportions de la coquille sont assez variables, l’allon- gement est parfois beaucoup plus grand que dans la fig. 1. L’es- pèce se retrouve dans l'Auversien du bassin de Paris et du Cotentin. A côté de la forme typique, on trouve dans le Lutétien, surtout à Chambors, des individus plus trapus, où l'évolution est plus rapide, et qui sont plus ornés, parce que le filet antérieur des pre- miers tours persiste et se développe en une rangée de denticules, qui, en général, n’arrivent pas à égaler ceux de la rangée posté- rieure : c'est la variété que Deshayes avait séparée sous le nom de Cerithium contiguum (pl. X, fig. 5). Cette variété persiste dans l’Auversien, mais la modification qui l’éloignait du C. denticulatum Lamx. s'accentue davantage, c'est-à dire que la rangée antérieure de denticules arrive à égaler la rangée postérieure : on a alors une variété de Cerithium Heri- carti DESHAYES (fig. 8) ; la forme typique de cette mutation, et qui est en même temps essentiellement caractéristique de l'Auversien, est celle où la rangée médiane des jeunes tours persiste aussi et finit par égaler les deux rangées marginales (fig. 4) ; on a toutes les transitions entre ces formes. C'est le type même qu'on retrouve dans le Cotentin (fig. 3). Pour montrer que l’évolution de C. Hericarti DEsu. est bien la même que celle de C. denticulatum, j'ai fait figurer, grossies 2 fois, des pointes de C. Hericarti prises à Valmondois (fig. 12) et au Fayel (fig. ro et 14), localités où cette espèce est abondante et où C. denticulatum Lamx. n’a jamais été cité. C. Hericarti existe dans le Bartonien, dans les sables de Cresne. 46 JEAN BOUSSAC BASSIN DE PARIS COTENTIN —— BARTONIEN RIMRTA Ro LR k AU N MA Ai UN , 4 ALU } { EN à 1" VE 1ANOTE RU A : ONE TEA Annales Hébert, T. VI Evolutio! Cliches Borremarts Fa — hidés JE ESI Æéog L.Schufrenberger Paris (1) NANTAIS 1 dt MOTA UNE le 2) ER ET OCE CITE Unnabtun TI ÿ ! Up Lis LOT TEEN ENS OM EENNENE MATE " LA tn OTH COURATPA Il MÉDTOTO EN Mini LT CTTATTE CS 2ATCL TN DENT KE aimant! F2 Jean 4 vi UC LCL OUT DE LTETTT RES /ARTTTEA DT HAE Te 6 SIT DR PRIT NU UE 55 N'ATCLLLTI NET ETES UT. | rt AA Or l PE CLIN ALP L Er PAUL, LL LH Qu à ut AT nl C2 HNPPEG pos a à 1171 h nr TON mare a LILTITIRRT 4 k NOTE à A(aS tr net 9e OM NEMNENT " Donna el di fe ipatl l'IE D 100 CURRENT d 1 nn Aa A LATE EE \é 'ATTDENTEU RE de Fan Al 1 PAU GALL A ul UN ET ENTIER EXPLICATION DE LA PLANCHE II Fig. 1. — Campanile Bigoti CossMANX var. 1/1. Auversien. Lisy-sur-Ourcq (coll. Boussac). | Campanile paratum DEesnAYEs sp. 1/1. Auversien. Antilly (coll. Dautzenberg). 3. — Campanile parisiense DESHAYES sp. 1/1. Auversien.Chambors (coll. Boussac); même échantillon que pl. I, fig. 4. 4. — Cerithium echinoides LAMARCKk. 2/1. Lutétien. Villiers-Saint-Fré- déric (coll. Sorbonne). 5. — Campanile læve Quoy et GAIMARD sp. 1/1. Actuel. Port-du-Roïi- Georges (coll. de Mulacologie du Museum). 6. — Campanile Bigoti CossMANN var. 1/1. Auversien. Orglandes (coll. Sorbonne). LS | Campanile Benechi BAyAN sp. 1/1. Lutétien. Trye-Château (coll. Boussac); même échantillon figuré pl. I, fig. 1. 8. — Campanile Benechi BAyAN sp. 1/1. Lutétien. Vaudancourt (coll. Boussac), même échantillon figuré pl. L, fig. 6. JEAN Évolution Annales Hébert, T. VI. (liehés_Borremans SSAC Cérithidés P1L.II Héliog.L Sehiutrernberger. Parts & EXPLICATION DE LA PLANCHE II Fig. 1. — Campanile auversiense DESHAYES sp. 6,8/14,5. Auversien. La Ferté- sous-Jouarre (coll. Sorbonne). 2, — Campanile auversiense DESHAYES Sp. 190, Auversien. Coulomhs (coll. Sorbonne). 3. — Campanile Bigoti CossMANN. 1/1. Auversien. Caumont (coll. de Malacologie du Museum). JEAN BOUSSAC Annales Hébert, T.VI. Évolution des Cérithidés PAT Clichés Cintract, Borremans Helog.L.Schufsenberger Faris Lee ; ! wi | hi ju FA rh Fig. 1. - Ce] ve + [bi] 9. 10, IJ—12- 19: EXPLICATION DE LA PLANCHE IV Cerithiurn gouelense VASSEUR. 1/1. Auversien. Bois-Gouët (coll. Sorbonne), Cerithium gouetense V ASSEUR jeune. 1/1; fig. 2 à: 2/1. Auversien Bois-Gouët (coll. Sorbonne). Campanile Benechi BAYAN sp. 1/1. Lutétien. Chambors (coll.Bous- sac): même échantillon figuré pl. V, fig. 5. Cerithium globulosum DEsHAyEs. 1/1. Auversien, Bois-Gouët (coll. Sorbonne). Cerithium filiferum DESHAYES var 1/1. Lutétien. Ully-Saint-Georges (coll. Sorbonne). Cerithium globulosum Desmayes. 1/1. Auversien, Mary (coll. École des Mines). Cotype. Cerithium (Benoistia) millegranum CossMANN. 1/1. Auversien. Bois-Gouëêt (coll. Sorbonne). Cerithium (Benoistia) muricoides LAMARCK. 1/1 Lutétien. Saint- Laurent (coll. Sorbonne). Cerithium filiferum DesnAYes. 1/1. Lutétien. Damery (coll. Ecole des Mines). Cerithium millegranum CossMANN. 1/1. Auversien. Bois-Gouût (coll. Sorbonne). Cerithium valdancurtense CossMANN. 1/1. Lutétien. Vaudancourt (coll. Sorbonne). Cerilhium globulosum DESHAYES. 1/1. Auversien. Mary (coll. École des Mines). Holotype. JEAN Boussac Évolution des Cerithidés Annales Hébert, T. VI. EIRE Clichés Sohier. Pholotypie Sohier. ON mn! 4 Re Pa al l'a E OR . F ù y + DA: E h ER L2 Pr D CI el LU EXPLICATION DE LA PLANCHE V Fig, 1. — Cerilhiun Lemoinei Boussac. 1/1. Auversien. Orglandes (coll. Sorbonne). Holotype. >, — Cerithiunm Œhlerti Boussac. 1/1. Ludien. Le Vouast (coll. Sor- bonne) Holotype. 3. 4. — Cerithium vilcassinum Boussac. 1/1. Bartonien. Marines (coll. Sorbonne). Fig. 3. holotype. 5. — Campanile Benechi BAYAN sp. 1/1. Lutétien. Chambors (coll. Boussac): même échantillon figuré pl. IV. fig. 3. 6. — Cerilhium einclum LAMARCK. 1/1. Lutétien. Grignon (coll. Sor- bonne). 5. — Cerithium crassituberosum CossMANN et PISSARRO. 1/1. Auver- sien. Nanteuil-le-Haudouïin (coll. Sorbonne). 8, 8, 9. — Cerithium Morgani VAssEuURr. 1/1. Auversien. Acy (coll. Bezancon à l'Ecole des Mines). 10. 11, — Cerithium Morgani VAssEuUR. 1/1. Auversien. Bois-Gouët (coll. Sorbonne). 12 — Cerithium cinctum LAMARCK. 1/1. Lutétien. Passy (coll. Sor- bonne). 13. — Cerithium crassituberosum CossMANN et PISSARRO. 1/1. Auver- sien. Hauteville (coll. Sorbonne). 14,15. — Cerithium Morgani Vasseur. 1/1. Bartonien. Cresne (coll Sorbonne). 16. — Cerithium tuberculosum LAMARCK. 1/1. Auversien. Beauchamp (coll. Sorbonne). 15 — Cerithium Morgani VAssEUR. 1/1. Auversien. Fresville (coll. Sorbonne). 18. — Cerithium Morgani VASSsEUR. 1/1. Auversien. Selsey (coll. Boussac). 19. — Cerithium lamellosum BruGuière. 1/1. Lutétien. Chaussy (coll. Sorbonne). 0. — Cerithium tuberculosum LAMARCK. 1/1. Auversien. Ezanville (coll. Sorbonne). 91-93, — Cerithium lamellosum BruevrkRe. 1/1. Lutétien. Chaussy (coll. Sorbonne). 24. — Cerithium tuberculosum LAMARCGK. 1/1. Auversien. Ezanville (coll. Sorbonne). 5. — ({erithium Brocchii DEsnAyYEs. 1/1. Auversien. Lisy-sur-Ourcq (coll. Sorbonne). 6. — Cerithium serratum Brueuière, 1/1. Lutétien. Boursault (coll. Sorbonne). JEAN Boussac Évolution des Cerithidés Annales Hébert, T. VI. Clichés Sohier. Phototypie Sohier, EXPLICATION DE LA PLANCHE VI Fig 1,2 — Cerilhium Blainvillei DExsHAYES passant au C. Monthiersi VAssEUR. 1/1. Auversien. Bois-Gouët (coll. Sorbonne). 3. — Campanile elongatum Boussac. 1/1 Auversien. Coulombs (coll. Sorbonne). 4. — Cerithium Blainvillei DESHAYES passant au C. Bonellii DESHAYES. 1/1. Auversien. Mary (coll. Sorbonne). 5 — Cerithium Blainvillei DESHAYES. 1/1. Auversien. Orglandes (coll. Sorbonne). 6.79. — Cerithium Monthiersi VASSEUR. 1/1. Auversien. Fresville (coll. Sorbonne). 8. — Cerithium interruptum LAMARCKx. 3/2. Auversien. Le Fayel (coll. Sorbonne). 9. — Cerilhium tiara LAMARGK. 2/1. Lutétien. Villiers-Saint-Frédéric (coll. Sorbonne). 10. — Cerithium Gravesi DESHAYES. 1/1. Lutétien. Vaudancourt (coll. Sorbonne). 11, — Cerilthium PBlainvillei DesnAYes. 1/1. Lutétien. Vaudancourt (coll. Sorbonne). 12,13. — Cerithium angulosum LAmArRCK. 1/1. Lutétien. Douains (coll. Sorbonne). 14. — Cerithium armoricense VASSEUR. 1/1 Auversien. Bois-Gouëêt (coll. Sorbonne). 15. — Cerithium interruplum LaAmaArcx. 2/1 Lutétien. Grignon (coll. Sorbonne). 10 IS Cerithium interruptum LAMARCK. 1/7. Lutétien Douains (coll. Sorbonne) 19. — Cerithium angulosum LAmArcK. 1/1. Lutétien. Douains (coll. Sorbonne). AN Boussac des Cerithi Ji Evolution VI. és Annales Hébert, T. Photolypie Sohier. Clichés Sohier. 10. II. 19. 16 = 2 EXPLICATION DE LA PLANCHE VII Cerithium lapidum Lamarck var. 1/1. Lutétien. Passy (coll. Sor- bonne). Campanile cornucopiæ SowerBy sp. mut. Bigoti CossMANN,. 1/1. Auversien. Cotentin (coll. Sorbonne). Campanile cornucopiæ SowerBY sp.mut.Bigoti CossMANx (jeunes). 1/1. Auversien. Cotentin (coll. Sorbonne). Campanile cornucopiæ SOwERBY sp. mut.? 1/1. Auversien. Orglandes (coll. Sorbonne). Campanile cornucopiæ SowirBY sp. mut. Bigoti CossMANN. 1/1. Auversien. Orglandes (coll. Sorbonne). Cerithium perditum BAYAN (jeune). 5/1. Auversien. Nogent-l’Ar- taud (coll. Sorbonne). Cerithium perditum BAYAN (jeune). 2/1. Auversien. Beauchamp (coll. Sorbonne). Cerithium perditum BAYAN (jeune). 5/r. Auversien. Nogent-l’Ar- taud (coll. Sorbonne). Cerithium lapidum LamARCK var. 1/1. Lutétien. Ferme de l’'Orme (coll. Sorbonne). Cerithium perditum BAYAN. 1/1. Auversien. Beauchamp (coll. Sor- bonne). Cerithium perditum BAYAN. 1/1. Auversien. Nogent-l’Artaud (coll. Sorbonne). Campanile cornucopiæ Sowergx sp. 1/1. Lutétien. Bracklesham Bay (coll. Boussac). Cerithium lapidum Lamarcx var. 1/1. Lutétien Chambors (coll. Sorbonne). Cerith'um lapidum Lamarcx (jeune). 5/1. Auversien Mont-Saint- Martin (coll. Sorbonne). Cerithium lapidum LanaARrex. 1/1. Lutétien. Chambors (coll. Sor- bonne). Cerithium lapidum LaAmaARCKk. 1/1. Lutétièn. Chambors (coll. Sor- bonne). Cerithium perditum BAYAN. 9/1. Auversien. Bois-Gouëêt (coll. Sor- bonne). ù JEAN Boussac Évolution des Cerithidés Annales Hébert, T. VI. BIT Clichés Sohier. Phototypie Sohier, ENENSRE RC PCT ATOS EXPLICATION DE LA PLANCHE VII Fig. 1 el3. — Cerithium Gardneri CossMANN. 2/1. Bartonien. Cresne (coll. Sorbonne). 2, — Cerithium Gardneri CossMAnN. 2/1. Bartonien. Marines (coll. Sorbonne). 4. — Campanile rarinodosum CossMANN. 19/23,5. Auversien. Bois- Gouët (coll. Dumas). >. — Cerithium imperfectum DEsHAYESs. 2/1. Auversien. Fresville (coll. Sorbonne). 6. — Cerithium Gardneri CossMANN. 2/1. Bartonien. Cresne (coll. Sorbonne). 7.a. — Campanile rarinodosum CossMANN. 1/1, Auversien. Bois- Gouët (coll. Boussac). S. — Cerithium imperfectum DEsuAyEs. 2/1. Bartonien. Cresne (coll. Sorbonne). 9.4. — Cerithium imperfectum DESnAYEs. 2'1. Lutétien. Chaussy (coll. Sorbonne). 10. — Cerithium imperfectum DESHAYES var, 2/1. Lutétien, Chaussy (coll. Sorbonne). JEAN Boussac Évolution des Cerithidés Annales Hébert, T. VI. PI. VIII. Clichés Cintract, Sohier. Phototypie Sobier. Fig. ES Qt I] 10, EXPLICATION DE LA PLANCHE IX — Campanile vicetinum BAYAN Sp. 1/1. Lutétien. Monte Postale (coll. Sorbonne). — Campanile lachesis BAYAN Sp. 1/1. Auversien. Roncà (coll. Sorbonne). . — Cerithiurni Bouei DEsHAYES (jeune). 5/1. Auversien KEzanville (coll. Sorbonne). — Cerithium Bouei DESHAYES (jeune). 2/1. Auversien. Lisy-sur- Ourcq (coll. Sorbonne). — Cerithium Bouei DESHAYES (jeune). 2/1. Auversien. Ezanville (coll. Sorbonne). — Campanile auversiense D'ORBIGNY Sp. em. 1/1. Auversien. Coulombs (coll. Ecole des Mines). . — Campanile rarinodosurm CossMANN. 1/1. Auversien. Camphon (coll Sorbonne). — Cerithium Sowerbyi DEsHAYEsS. 1/1. Lutétien. Damery (coll. Sorbonne). — Cerilhium clandestinuin DESHAYES. 1/1. Auversien. Le Guespelle (coll. Sorbonne), — Cerithium Sowerbyi DESHAYES. 1/1. Auversien. Ver (coll. Sorbonne). — Cerithium Bouei DESHAYES var. 1/1. Lutétien. Damery (coll. Sorbonne). — Cerithium Bouei DESHAYES. 1/1. Auversien. Nogent-l’Artaud (coll. Sorbonne). — Cerithiurn clandestinum DESHAYES. 1/1. Auversien. Ver (coll. Sorbonne). JEAN Boussac Évolution des Cerithidés Annales Hébert, T. VI. PIS Clichés Sohier, Cintract. Phototypie Sohier 08 be DUT un LES A U LR : ton Lu MACON TOTAL HU A» Li eu TRES ” ne : i l 1 | 4 ro. à nt nn. L L L M il VEN 4 dun Ro. AN L Ben PPT ra \ ei Pa ra le m1, PT) le F (1 TOLTRQURE NAN a o : La F è L Tan UNE 18, 6. I 9. 10. JET 20. >) (6 22: © pe EXPLICATION DE LA PLANCHE X Cerithium denticulatum Lamanrcex. 1/1. Lutétien. Villiers-Saint- Frédéric (coll. Sorbonne). Campanile cornucopiæ SowerBy sp. mut. Bigoti CossMANN. 1/1. Auversien. Coulombs (coll. Sorbonne). Cerithium Hericarti DesnAyes. 1/1. Auversien, Cotentin (coll. Sor- bonne). Cerithium Hericarti DEsSHAYES. 1/1. Auversien. Mary (coll. Sor- bonne). Cerithium denticulatum LamaARrcx var. 1/6. Lutétien. Chambors (coll. Sorbonne). Cerithium Hericarti Drsnayes. 1/1. Bartonien. Cresne (coll. Sor- bonne). Campanile paratum DESHAYES Sp. 3/4. Auversien. Coulombs (coll. Sorbonne). Cerithium Hericarti DrsnAyes. 1/1. Auversien, Mary (coll. Sor- bonne). Cerithium Hericarti DESHAYESs. 1/1. Bartonien. Cresne (coll. Sor- bonne). Cerithium Hericarti DESHAYES (jeune). 2/1. Auversien. Le Fayel (coll. Sorbonne). Cerithium tiarella ‘EesHAYESs mut. ludense BoussAc var. 2/1. Ludien. Le Vouast (coll. Sorbonne). Cerithium Hericarti DESHAYES (jeune). »/1. Auversien. Valmondois (coll. Sorbonne). Cerithium denticulatum LAMARCKx (jeune). 2/1. Lutétien. Villiers. Saint-Frédéric (coll. Sorbonne). Cerithium Hericarti DEsHAYESs (jeune). 2/1. Auversien. Le Fayel (coll. Sorbonne). Cerithium tiarella DEsnAyEes mut. ludense Boussac. 2/1. Ludien- Le Vouast (coll. Sorbonne). Cerithium tiarella DesxAyes. 2/1. Auversien. Nogent-l’Artaud (coll. Sorbonne). Cerithium tiarella DESHAYES var. passant à C. crenatulatum DesxAY#rs. 2/1. Auversien. Nogent-l’Artaud (coll. Sorbonne). Cerithium tiarella DEsnAYEs var. crenatulalum DESHAYES. 2/1. Auversien. Nogent-l’Artaud (coll. Sorbonne). Cerithiam turrilellatum DEsHAYESs. 2/1. Auversien. Butte-aux-Clo- chettes (coll. Sorbonne). Cerithium turrilellatum DEsHAYES. 2/1. Auversien. Crépy-en- Valois (coll. Sorbonne). Cerilthium turrilellatum DesnAYEes var.o2/r. Auversien. Mont-Saint- Martin (coll. Sorbonne). Campanile giganteum LaAMaArGK sp. 1/1. Lutétien. Chaumont (coll. Sorbonne). JEAN Boussac Évolution des Cerithidés Annales Hébert, T. VI. Clichés Sohier. Phototypie Sohier, { : : : LA Fac A LME UL TT MALTA I k LU fl : = S: AE Bip HS SET A È FAT | | 1 . F : Î A v i ve nr t1 ; k À { Mines . d : +; . n L _ ee AN: n : | . L À # L l } Cet TT TRE ER 1 10 : 4 ai Li : = . f. à de te { £ + À } e 0 da : Ê . : a j = …. + : È 4 Le oui "TR Les ï | PL : il 1 | 2 =: = * a i LÉ 1h NL , | e at l }l " =" [ : =. . f L En il LA : + PA « a . 7 \ : . . L = “ | ol De 7 CE LA 10. 3 (T0 12. TO TA TO 16, 17. EXPLICATION DE LA PLANCHE XI Cerithium submarginatum DESHAYES. 1/1. Auversien. Fresville (coll. Sorbonne). Cerithium conarium DEsnAYESs. 1/1. Auversien. Selsey (coll. Boussac). Cerithium mutabile LAMARGK race Renati VASSEUR. 1/1. Auversien. Bois-Gouët (coll. Sorbonne). Cerithium mutabile LAMARCKk. 1/1. Auversien. Beauchamp (coll. Sorbonne). Cerithium mutabile LaAmarceK (jeune). 2/1. Auversien. Beauchamp (coll. Sorbonne). / Cerithium serratum BRUGUIÈRE (jeune). 2/1. Auversien. Bois- Gouët (coll. Sorbonne). Cerithium Cordieri DESHNAYES race occidentale COSSMANN. 1/1. Auversien. Bois-Gouët (coll. Sorbonne). Cerithium submarginatum DESHAYES. 1/1. Auversien. Whitecliff Bay (coll. Boussac). Cerithium conoideum LAMARCK var. 1/1. Lutétien. Villiers-Saint- Frédéric (coll. Sorbonne). Cerithiun submarginatum DESHAYES. 1/1. Auversien. Montagny (coll. Sorbonne). Cerithium submarginatum DESHAYES var. 1/1. Auversien. Braime (coll. Sorbonne). Cerithium serratum BRUGUIÈRE (jeune). 2/1. Auversien. Bois- Gouëêt (coll. Sorbonne). Cerithium conarium BAYAN. 1/1. Auversien. Le Fayel (coll. Sorbonne). Cerithium Cordieri DEsHAYESs. 1/1. Auversien. Fresville (coll. Sorbonne). Cerithium Cordieri Desnayes. 1/1. Auversien. Ducy (coll. Sorbonne). À Cerithium conoideum LAMARCKk var. 1/1. Lutétien. Hermonville (coll. Sorbonne). Cerithium conoideum Lamarck. 1/1. Lutétien. Nanteuil (coll. Sorbonne) Cerithium conoideum Lamanck. 1/1. Lutétien. Villiers-Saint- Frédéric (coll. Sorbonne). Cerithium conoideum LAMaARGK var. 1/1. Bartonien. Cresne (coll. Sorbonne). Cerithium conoideum LAmARGKk var. 1/1. Auversien. Bois-Gouêt (coll. Sorbonne). JEAN Boussac Évolution des Cérithidés Annales Hébert, T. VI. Clichés Sohier. Phototypie Sohier. : | re LR’ n * pr LD RACIVONNETII Fig. 1- 10, II. 12° 13. 19. 20. EXPLICATION DE LA PLANCHE XII Cerithium tricarinatum LAMARCK. 1/1. Lutétien. Vaudancourt (coll. Sorbonne). Cerithium tricarinatum LAMARCK mut. crispiacense BoussAC. 1/1. Auversien. Crépy-en-Valois (coll. Sorbonne). Cerithium tricarinatum LAMARCK mut. crispiacense BoussAC. 1/1. Auversien. Fresville (coll. Sorbonne). Cerithium tricarinatum LAMARCK mut. crispiacense BoussaC var. 1/1. Auversien. Crépy-en-Valois (coll. Sorbonne). Cerithium tricarinatum LAMARCK mut. arenularium Munier- CHaALMASs. 1/1. Bartonien. Le Ruel (coll. Sorbonne). Cerithium tricarinatum LAMARCK mut. arenularium MunNIER- CHALMAS var. 1/1. Bartonien. Cresne (coll. Boussac). Cerithium tricarinatum LAMARCK mut. vouastense Munier- CaazMaAs. 1/1. Ludien. Le Vouast (coll. Sorbonne). Cerithium tricarinatum LamMARrcK mut. vouastense MUNIER- CHaumas var. 1/1. Ludien. Bois-des-Vignes, près le Vouast (coll. Boussac). Cerithium tricarinatum LAMARCK mut. vouastense MuniEr- CaazmaAs var. 1/1. Ludien. Le Vouast (coll. Sorbonne). Cerithium tricarinatum mut. crispiacense LAMARCKE Var. 1/1. Auver- sien. Crépy-en-Valois (coll. Boussac). Cerithium mixtum DEFRANCE. 1/1. Auversien. Crépy-en-Valois (coll. Sorbonne). Cerithiumn mixtum DEFRANCE. 1/1. Auversien Ezanville (coll. Sorbonne). Cerithium mixtum DEFRANCE. 1/1. Auversien. Ermenonville (coll. Sorbonne). Cerithium mixtum DEFRANCE. 1/1. Auversien. Cotentin (coll. Sorbonne). Cerithium tricarinatum LAMARCK mut. vouastense MunNIER- CHAzMaASs var. 1/1. Ludien. Le Vouast (coll. Sorbonne). Cerithium tricarinatum LAMARCKk var. 1/1. Lutétien. Issou (coll. Sorbonne). Cerithium tricarinatum LAMARGK mut,. crispiacense BoussAc (jeune) 2/1. Auversien. Crépy-en-Valois (coll. Sorbonne). Cerithium trivittatum DEesnAyes. 1/1. Bartonien. Cresne (coll. Sorbonne). Cerithium Andrei VASssEuR. 1/1. Auversien. Bois-Gouét (coll. Sorbonne). JEAN BoussAc Évolution des Cerithidés Annales Hébert, T. VI. Clichés Sohier, Phototypie Sohier ul WA il Ix "0 ral ITR dv ‘M L UN A Lo " En Li Qu EE At; " (Fe EN TAN ET à ou AJ É : ‘1 î M ant OAI LORIENT ji NES = TA] fs mn. à je L # LE te " Li WF ARS UN NE TES TT del AU nl F5} ITA 1 : , pa! HI rh 7” gui j à K À ' à ONE: 2! t il L [ CE s 3 À - ! i EXPLICATION DE LA PLANCIIE XIII Fig. 1. — Cerithium pleurotomoides LAMARCGK var. 1/1. Auversien. Crépy en-Valois (coll. Sorbonne). >, — Cerithium Godini Boussac. 1/1. Bartonien, Montagny (coll. Sorbonne). Holotype. 3,4. — Cerithium Godini Boussac (jeunes). 2/1. Bartonien. Montagny (coll. Sorbonne). 5,7. — Cerithium Godini Boussac. 1/1. Bartonien, Montagny (coll. Boussac). 6. — Cerithium Godini Boussac. 1/1. Bartonien. Cresne (coll. Sorbonne). S. — Cerithium Godini Boussac var. 1/1. Bartonien. Montagny (coll. Sorbonne). y, 10. — Cerithium pleurotomoides LAMARCKk. 1/1. Auversien. Fresville (coll. Sorbonne). \ 11,12. — Cerithium pleurotomoides LamArck var. lineolatum DESHAYES. 1/1. Auversien. Mary (coll. Sorbonne). 13, 15. — Cerithium Pervinquierei Boussac. 1/1. Auversien. Fresville (coll. Sorbonne). 14 — Cerithium Pervinquierei Boussac. 1/1. Bartonien. Le Ruel. (coll. Sorbonne). 16. — Cerithium Pervinquierei Boussac. 1/1. Auversien. Brumier (coll. Sorbonne). 17. — Cerithium echinoides LAMARCK. var. 1/1. Lutétien. Chambors. (coll. Boussac). 18 — Cerithium echinoides LAMaARœK. var. 1/1. Lutétien. Gentilly (coll. Sorbonne). 19. — Cerithium echinoides LaAmaARcKk. Var. 1/1. Lutétien. Villiers-Saint- Frédéric (coll. Sorbonne). 20. — Cerithiam pleurotomoides LAMARCK. 1/1. Auversien. Mortefontaine (coll. Boussac). 21,23, — Cerilhium pleurotomoides LAMARCGK. 1/1. Auversien. Crépy-en- Valois (coll. Sorbonne). 22, — Cerithium pleurotomoides LAMARCK (jeune). 2/1. Auversien. Crépy-en-Valois (coll. Sorbonne). 24. — Cerithiurn echinoides LAmarck. 1/1. Lutétien, Vandancourt (coll. Sorbonne). 25. — Cerithium echinoides LAMARCK (jeune). 2/1. Lutétien. Boursault (coll. Sorbonne). 26. — Cerithium echinoides LAMARCK. var. 1/1. Lutétien. Damery (coll. Sorbonne). 25-30. — Cerithium echinoides LAMARCK. var. 1/1. Lutétien. Villiers-Saint- Frédéric (coll. Sorbonne). JEAN Boussac Évolution des Cerithidés Annales Hébert, T. VI. PIRSEANTITE Clienes Sohier. Phototypie Sohier ne = Fig. 1,5. (o_) GS I4, 15. 16. 17, 19- 20. 2e 22, 24. 25-96. EXPLICATION Cerithium Falloti VASSEUR. 1/1. Sorbonne). Cerithium Falloti VASSEUR. 5/1. Sorbonne). Campanile elongatum Boussac. (coll. Sorbonne). Cerithium concavum SOWERBY. (coll. Sorbonne). Cerithium rusticum DESHAYESs. (coll. Boussac). Cerithium rusticum DESHAYES. (coll. Boussac). Cerithiam rusticum DESHAYES. (coll. Boussac). Cerithium rusticum DESHAYES. Sorbonne). Cerithium rusticum DESHAYES. (coll. Boussac). Cerithium rusticum DESHAYES. Sorbonne). Cerithium rusticum DESHAYES. Sorbonne). Cerithium rusticum DESHAYES. Sorbonne). Cerithium rusticum DESHAYES. (coll. Sorbonne). DE LA PLANCHE XIV Auversien. Bois-Gouëêt (coll. Auversien. Bois-Gouët (coll. 1/1. Auversien. Coulombs 1/1. Lattorfien. Headon Hill 1/1. Ludien. Long Mead End 2/1. Ludien. Long Mead End 1/1. Ludien. Long Mead End 1/1. Ludien. Serrans (coll. Long Mead End 1/1. Ludien. 1/1. Ludien. Le Vouast (coll. 1/1. Ludien. Le Vouast (coll. 2/1. Ludien. Le Vouast (coll. 1/1. Ludien. Long Mead End JEAN Boussac Evolution des Cerithidés Annales Hébert, T. VI. PI. XIV. Clichés Sohier. Phototypie Sohier, pe, 1 SUN fe L'' LIHUEE eu EN D-9. 10-26. 42. | EXPLICATION DE LA PLANCHE XV Cerithium tetratænia CossMANx var. 2/1. Ludien. Le Vouast (coll. Sorbonne). Cerithium Bureaui CossMANx. 1/1. Auversien. Bois-Gouët (coll. Sorbonne). Cerithium tetratænia CossMAxNN. 2/1. Ludien. Le Vouast (coll. Sorbonne). Cerithium tetratænia COSSMANN var. passant au C. ventricosum SoweRrBy. 2/1. Bartonien. Cresne (coll. Sorbonne). Cerithium ventricosum Sowergy. 2/1. Lattorfien. Headon Hill (coll. Sorbonne). Cerithium letralænia CossmaANx. 2/1. Ludien. Le Vouast (coll. Sorbonne). Cerilhium tetratænia COSSMANN var.2/1. Bartonien. Cresne (coll. Sorbonne). Cerithium tetratænia CossManN (var. cf. C. Bureaui). 2/1. Barto- nien. Cresne (coll. Sorbonne). Cerithium tetratænia CossManx. 2/1. Ludien. Le Vouast (coll. Sorbonne). - Cerithium tetratænia CossMAnN. 1/1. Bartonien. Marines (coll. Sorbonne). Cerithium tetratænia CossmAnN. 1/1. Bartonien. Montagny (coll. Sorbonne). Cerithium tetratænia CossMANN. 1/1. Bartonien. Cresne (coll. Sorbonne). Cerithium tetratænia GossMANN. 1/1. Bartonien. Montagny (coll. Sorbonne). — Cerithium tetratænia CossMaAnn. 1/1. Bartonien. Cresne (coll. Sorbonne). Cerithium scalaroides DESHAYES. 1/1. Auversien. Ezanville (coll. Sorbonne). Cerithium scalaroides DESHAYES. 2/1. Auversien. Beauchamp (coll. Sorbonne). Cerithium scalaroides DEsHAyEs. Auversien. Ezanville (coll. Sorbonne). Cerithium scalaroides DESHAYES var. 1/1. Auversien. Whitecliff Bay (coll. Boussac). Cerithium tetratænia CossMANN. 2/1. Bartonien. Cresne (coll. Sorbonne). JEAN Boussac Évolution des Cerithidés Annales Hébert, T. VI. Il, SET, Clichés Sohier. Photolypie Sohier. EXPLICATION DE LA PLANCHE XVI Fig. 1-2. — Chama lamellosa LAMARCKk. 1/1. Lutétien. Grignon (coll. Sor- bonne). 3-8. — Chama fimbriala DEFRANCE. 1/1. Auversien. Montagny (coll. Sorbonne). JEAN Boussac Évolution de Chama lamellosa Lamarck Annales Hébert, T. VI. PIAPQUr Clichés Sohier. Pholotypie Sohier. ANNALES HÉBERT Volumes précédemment parus : Tome I. — René Nicxrës. Recherches géologiques sur les terrains secondaires et tertiaires de la province d'Alicante et du Sud de la province de Valence. 1 vol. in-80, 216 p., 69 fig. texte, 3 pl. phot. 4 cartes géol. col., 4 pl. fossiles. 1892. _ II. — A. Dermms. Recherches géologiques dans le Sud de l’Aragon. 1 vol. in-8°, 199 p., 46 fig. texte, 2 cartes géol. col. 1898. — JIL. — Paul Lemoine. Études géologiques dans le Nord de Madagascar. — Contributions à l’histoire géolo- & gique de l'Océan indien. x vol. in-8°, 520 p., 143 fig. texte, 2 pl. phot., 1 pl. coupes, 1 carte géol. col., Ë 1 pl. fossiles. 1906. — IV. — Robert Douvirzé. Esquisse géologique des Préalpes subbétiques (partie centrale). 1 vol. in-8°, 222 p., 19 fig. texte, 12 pl, phot., 4 pl. fossiles, 5 pl. cartes et profils géol. col. 1906. — V. — Jean Boussac. Études stratigraphiques et paléonto- logiques sur le Nummulitique de Biarritz. r vol. in-8°, 96 p., 1 fig., 24 pl. Les Annales Hébert ne sont pas mises dans le commerce. On. peut se procurer les volumes par voie d'échange, en s’adiessant au Directeur du Laboratoire de Géologie de la Faculté des Sciences de l'Université de Paris, à la SORBONNE. LILLE, — IMPRIMERIE LE BIGOT FRÈRES DL : L76 [TE PARENT" D = # HUE À ñ et MU