Digitized by the Internet Archive in 2011 with funding from University of Illinois Urbana-Champaign htip://www.archive.org/details/essaisurunemonog00bois ESSAI SUR UNE MONOGRAPHIE DES ZYGENIDES. DU TABLEAU MÉTHODIQUE, - DES LÉPIDOPTÈRES D'EUROPE; PAR M. J. A. BOISDUVAL, MEMBRE DE PLUSIEURS SOCIÉTÉS SAVANTES, CONSERVATEUR DU CABINET DE M. LE COMTE DEJEAN,. etc. ———— PARIS, CHEZ MÉQUIGNON-MARVIS, LIBRAIRE-ÉDITEUR, RUE DU JARDINET, N° 19; CROCHARD, LIBRAIRE-ÉDITEUR, RUE DE SORBONNE, N° 9. BRUXELLES, AU DÉPÔT GÉNÉRAL:DE LA LIBRAIRIE MÉDICALE FRANÇAISE. 1829. AVERTISSEMENT. Quoique un grand nombre des espèces qui “composent cet Essai aient déjà été décrites on : : figurées par plusieurs auteurs, j'ai cru faire plaisir à ceux qui s'occupent de lépidoptères, en réunis- . à sant en une sorte de Monographie les travaux à des entomologistes qui m'ont précédé, et en y ajoutant les faits nouveaux et les espèces inédites ‘que j'ai été à même d'observer. J'aurais pu, en “citant beaucoup d’autres auteurs, donner plus : d'extension à la partie synouymique ; mais j'ai ‘pensé que cela était assez inutile, et je me suis © contenté de donner les synonymes des auteurs | -systématiques et des ouvrages iconographiques. = Les sésies, dont Laspeyres nous a donné une _ monographie qui peut servir de modèle pour ; toutes celles que l’on publiera dans la suite, étant ® devenues pour moi le type d’une nouvelle tribu, = je n’ai point cru devoir faire connaître les espé- % ces découvertes dans l'Amérique du nord depuis Œ li AVERTISSEMENT. quelques années : 1° parce que je ne possède point encore de renseignemens suffisans sur leurs mœurs ; 2° parce que, publiant en ce moment l’histoire et l’iconographie des lépidoptères de la partie septentrionale du Nouveau-Monde, j'ai voulu éviter un double emploi; d'autant plus que ce genre n'appartient nullement à la ribu des ZYGÉNIDES. Cependant j'ai décrit deux insectes (thyris fenestrina et vitrina) de cette tribu, pour faire connaître leurs larves et leurs métamor- phoses. Mais ces deux genres, ainsi que celui d’hecatesia et d'ægocera , ne font point partie de la Monographie que je publie en ce moment; j'ai seulement pris occasion de cet opuscule pour en donner la description. Quant au genre cocytia, dont la chenille est inconnue, je crois, après l'avoir examiné avec at- tention, qu’il doit être mis à côté des zygæna; cependant il faut que je dise que M. Latreille, le premier des entomologistes, et dont l’opinion est d'un si grand poids en pareille matière, pense qu'il serait mieux placé dans le voisinage des hesperia, des urania, ou dans la tribu des AVERTISSEMENT. ITi \ CASTNIAIRES , À à côté des coronis et des agarista. J’ai aussi ris sur moi de séparer de la tribu des ZYGÉNIDES les, £enres à antennes pectinées, qui y avaient été réûnis dans le temps par M. La- treille, et d’en créer un nouveau groupe, sous le nom de PROCRIDES. é | Si par leur port, ves insectes se lient d’un côte aux zygæna » ils semblent se réunir de l’autre à divers genres de ma tribu des cnérontames. Ce- pendant cettf division, en partie motivée par les larves, n'était pas tellement indispensable que je n'eusse pu laisser les choses dans l'état où elles \ étaient; mais les espèces à antennes pectinées sont si nombreuses, que j'ai cru faciliter leur étude, en les groupant ainsi que je l'ai fait pour les zygénides; et si le public accueille cet Essai avec bienveillance, je publierai de la même ma- nière la tribu des PRoCRIDES, qui formera la se- conde partie de cet ouvrage. Si d'ici à cette époque on découvre quelques espèces nouvelles appartenant à la tribu des zy- GÉNIDES, j'aurai grand soin de les donner en sup- plément dans la seconde partie de l’ouvrage. C’est [V AVERTISSEMENT. pourquoi je prie toutes les personnes qui s’occu- pent de cette partie de l’histoire naturelle, de vouloir bien me communiquer les espèces qu’elles croiront nouvelles. ” On me reprochera peut-être de n’avoir point assez multiplié les figures, ainsi que je le pouvais, en faisant représenter des variétés; mais cela m'a semblé superflu, et je crois qu’à l’aide du texte on parviendra facilement à reconnaître ces dernières. ,/ 8 À ce sujet, je me permettrai d’engàger les ama- teurs qui détermineront leurs espèces, à ne pas négliger de lire les descriptions, après avoir con- sulté les figures ; car tous les individus d’une même espèce ne se ressemblent pas. Les taches, par exemple, peuvent être plus ou moins grandes, plus ou moins irrégulières ; la bordure des ailes inférieures peut être plus ou moins large, le fond de la couleur plus ou moins foncé, suivant le sexe de ces individus et les localités où ils auront été recueillis, etc. , etc. : ortoutes ces différences ne peuvent être bien rendues qu'à l’aide du texte. Mal- heureusement il y a beaucoup de personnes qui, la plupart du temps, font des erreurs grossières AVERTISSEMENT. V _en déterminant leurs insectes, parce qu’elles.s’en rapportent seulement aux figures, et qu'elles ne lisent jamais les descriptions qui accompagnent les ouvrages iconographiques, et, je ne crains pas de l'avancer, ce mal n’est que trop commun. Parmi les espèces que j’ai décrites, il en est un petit nombre que je n’ai pas pu avoir à ma dis- position ; pour celles-ci, j’ai pris leurs descriptions. dans les auteurs qui les.ont fait connaître les pre-. miers. Si, par la suite, je suis assez heureux pour. me les procurer en nature, je m'empresserai de les faire figurer. J’ai encore profité de la publication de cette Monographie pour donner une sorte de conspectus sur un projet de classification des lépidoptères d'Europe, avec le catalogue des espèces connues, divisées par genres (ou plutôt par sous-genres), et groupées par tribus. Dans ce catalogue, je donne la synonymie des principaux auteurs; je réunis eomme variétés les prétendues espèces nouvelles: qui m'ont paru établies sur des bases trop peu solides pour pouvoir subsister; enfin je donne la description des espèces inédites que je connais. VI AVERTISSEMENT. Je ne puis m'empêcher de faire observer ici que, dans l’état actuel de la science, c’est le comble du ridicule et du scandale de voir des entomologistes, fort recommandables d’ailleurs, donner des noms nouveaux à des espèces connues depuis près d’un siècle, soit qu'ils s’en fassent un plaisir, soit qu'ils négligent de consulter les ouvrages des auteurs qui les ont précédés, et dont les travaux méritent cependant bien que les noms qu'ils ont imposés soient religieusement conservés. Par exemple, quel est l’entomologiste qui n’a pas trouvé ab- surde que, dans ces derniers temps, on ait appelé neriene, la colias palæno; dispar, le polyommatus hippothoe; fasciuncula, le bombix crenata; dives, l’hadena contigua; humeralis, Vhadena thalassina; seladonia, l'hadena protea; charlotta, l'argynnis aglaja? etc., etc., etc. On concoit facilement qu’une espèce réellement nouvelle puisse être dé- crite presque en même temps par deux personnes, et porter deux noms différens; mais, ce qu’on ne comprendra pas, c’est que des espèces, très- bien décrites par Linné, Fabricius, Borkhausen, Ochsenheimer, Treitschke, ou figurées par Ræsel, AVERTISSEMENT. VII Engramelle, Esper, Hubner, etc., soient nommées de nouveau par des auteurs qui regardent comme non avenu tout ce qui a été fait avant eux. Où en serions-nous s'il plaisait à chaque naturaliste de donner ainsi des noms nouveaux aux espèces qu'il décrit? Quel est celui qui, dans quelques années, pourrait débrouiller ce chaos? Je pense donc qu'avant de décrire une espèce que l’on croit nouvelle, il faut se livrer à toutes les recherches nécessaires, pour se bien assurer qu’en effet elle est inconnue. Dans ce catalogue je ne donne pas encore la classification des géomètres et de toutes les autres tribus qui se placent à la suite, telles que pyra- lides, tinéides, crambides , etc. ; j'espère l'offrir plus tard, à la fin de la seconde partie de ma Monographie qui comprendra les PROCRIDES. Je ne terminerai pas sans prier les entomolo- gistes, qui ont bien voulu se charger de faire mes dessins d'en recevoir tous mes remercîmens. Parmi ces personnes, sont M. Duponchel, con- tinuateur de l'ouvrage de Godart sur les Lépidop- tères de France; M. Lepaige, ancien membre de la VIII AVERTISSEMENT. Chambre des Députés, auquel je suis redevable de plusicurs observations curieuses sur les insectes du département des Vosges, et M. Poey, de Cuba, qui s'occupe en ce moment d’un travail fort in- téressant sur les insectes de son pays. Je dois encore témoigner ici ma reconnaissance aux per- sonnes qui ont eu la bonté de m'aider dans mon travail, soit en mettant leurs collections à ma dis- position, soit en m’envoyant les espèces rares qu’elles possédaient; et, dans le nombre de ces personnes, je me plais à distinguer particulière- ment MM. le comte Dejean, le comte de Saporta, Duponchel, Lefebvre, le baron Wimmer, Passe- rini, Bouisset, etc., ainsi que MM. les professeurs du Muséum royal, et surtout M. Latreille, dont les conseils bienveillans ont été pour moi le guide le plus sûr. J. À. BOISDU VAL, Rue Saint-Jacques. n° 101. Paris, ce 30 septembre 1828. RAPPORT DE MM. LATREILLE ET BOSC SUR UN MANUSCRIT DE M. BOISDUVAL à PRÉSENTÉ | A L'ACADÉMIE DES SCIENCES LE 10 SEPTEMBRE 1827, ET INTITULÉ : ESSAI SUR UNE MONOGRAPHIE DE LA TRIBU DES ZLYGÉNIDES. Il est de toute évidence que, vu l’innombrable multitude d’espèces d'insectes que l’on découvre chaque jour, la difficulté de les bien grouper et de les faire bien connaître, lorsqu'on embrasse un système général, il faut restreindre le cercle de ses études, n’embrasser que certaines familles ou même un seul genre, et donner, en un mot, les ouvrages spéciaux appelés Monographies, et qui sont aux sciences naturelles ce que sont les topographies à la géographie générale. Persuadés de cette vérité, divers auteurs ont, à cet égard, x RAPPORT DE L'INSTITUT. rendu de grands services à l’entomologie. Mais ces travaux, quoique très-approfondis et très-dé- taillés, quant à la synonymie et à la partie des- criptive, présentent presque tous une lacune im- portante : rien, ou presque rien de neuf, par rap- port aux mœurs des animaux qui en sont l’objet. Plusieurs de ces ouvrages encore, sont dénués de figures; or, celui dant nous allons rendre compte, est, sous tous ces points, à l’abri de la critique. L'auteur, M. Boisduval, dont les travaux et Île zèle pour les sciences médicales avaient déjà été couronnés par divers prix, qui avait fourni à feu Godart, auteur de l'Histoire Naturelle des Lepi- dopteres de France, bon nombre d’observations curieuses , qui a des relations habituelles avec les savans étrangers, s’occupant plus particulière- ment de cet ordre d’insectes, auquel enfin M. le comte Dejean a confié la garde et la conservation de sa riche collection d'insectes, s’est préparé à la publication de sa Monographie des Zygénides, par huit ans au moins de recherches faites sur le vivant. À la manière des Réaumur, des Degéer, il a commencé par observer la nature sur son théâtre même, et c’est ce qui lui a permis de bien distinguer les différences sexuelles ainsi que les variétés, Nous ne le suivrons point dans l’exposi- tion qu'il fait des changemens qu’a éprouvés Île RAPPORT DE L'INSTITUT. \ XI genre sphinr de Linné; il nous suffira de vous prévenir que Fabricius a formé, avec plusieurs de ces espèces (les sphinx-béliers de Geoffroy) un genre propre, sous le nom de zygæna ; que cette coupe elle-même a ensuite été démembrée, et que tous ces genres composent aujourd’hui, avec les sésies de Fabricius, la tribu des ZYGÉNIDES. M. Boisduval a pensé qu'ilétait convenable, tant elle est étendue, de la scinder en trois, et d’en établir deux nouvelles, sous la dénomination de SÉSIAIRES et de ProCRIDES. La première se compo- sera des genres sesia, thyris, ete., qui vivent dans des tiges, à la manière des cossus. La seconde renfermera les zygénides à antennes pectinées, soit dans les deux sexes, soit dans les mâles seu- lement. Par opposition, la tribu des ZYGÉNIDES propres ne comprendrait plus que celles dont les antennes sont toujours simples. Tel est le sujet de la Monographie qu'il a eu l’honneur de vous offrir. Sept genres, hkecatesia, ægocera, thyris, co- cytia, zygæna, syntomis et psichotoe en font par- tie. Le premier à été formé sur un insecte de la Nouvelle-Hollande, envoyé à l’un de vos com- missaires par M. Alexandre Macleay, secrétaire- général de l’administration de cette colonie. M. Boisduval à cru devoir adjoindre seulement la connaissance de ce genre, ainsi que de celui XII RAPPORT DE L'INSTITUT. d’ægocera, en manière d’appendice; il soupçonne avec raison qu'ils doivent être placés dans le voi- sinage des hesperia, près des agarista et des coro- nis, dans la tribu des casTniaires. Le genre thyris n'appartient pas non plus à sa Monographie, mais il en profite seulement pour faire connaître les chenilles de ces insectes. Quoique M. Boisduval connaisse un bon nom- bre d’espèces nouvelles de sesia de l'Amérique septentrionale, il n’a pas cru devoir les ajouter à la monographie des espèces européennes, pu- bliée par Laspeyres de Berlin, parce qu’il n’a pas encore pu obtenir les renseignemens nécessaires sur les mœurs de ces lépidoptères. Les quatre derniers genres, savoir : ceux de cocytia, zygæna, syntomis et psichotoe, deviennent donc plus spécialement l’objet de sa Monogra- phie. Malgré les travaux de Fabricius, Borkhau- sen, Ochsenheimer, Godart, il règne encore, re- lativement aux espèces et à leur synonymie, une grande confusion, et nous pouvons observer que M. Boisduval n’a rien négligé pour la dissiper. Les généralités précédant cette nomenclature inspirent un vif intérêt par l’exposition de faits nouveaux et curieux. Je ne parlerai pas du genre cocytia, formé d’a- près un insecte très-remarquable, recueilli à la RAPPORT DE L'INSTITUT. XIII Nouvelle-Guinée par M. d’Urville, et qui lui est dédié. Il se rattache, selon l’auteur, aux macro- glosses, par un rameau latéral. Parlons des thyris, dont les habitudes nous étaient entièrement inconnues. On n’en avait dé- crit qu’une seule espèce, celle qu’on a nommée fenestrina. On la rencontre dans diverses con- trées tempérées de l’Europe, et même de l’Amé- rique septentrionale. Elle vole en plein jour à l’ardeur du soleil, sur les fleurs des embellifères, mais surtout sur les cimes des hyèbles et des su- reaux. C’est aussi dans l’intérieur de ces végétaux que vit sa chenille. Elle ressemble, sous ce rap- port, à celles des sésies et des cossus; la chry- salide est pareillement garnie de petites épines, observation que M. Boisduval étend aux nymphes des priones, des capricornes, et généralement à celles de divers autres insectes lignivores. Ces pe- tites épines servent à la chrysalide, à s’avancer du fond de sa retraite jusqu’à son ouverture exté- rieure, pour que l’insecte, parvenu à son état parfait, n’éprouve point d'obstacles à sortir libre- ment. Nous remarquerons, en passant, que plu- sieurs nymphes de divers autres coléoptères, qui, sous la forme de larves, avaient vécu dans la terre, se rapprochent aussi, dans le même but, de sa surface. L'Espagne et l'Amérique du nord, XIV ._ RAPPORE DE L'INSTITUT. ont fourni à notre auteur une seconde et nou- velle espèce de thyris. Le genre zygæna a surtout fixé son attention , et lorsqu'il nous annonce qu'il Pa étudié pendant huit ans, nous ne pouvons nous défendre d’un sentiment d’admiration pour la patience qu'il a montrée à cet égard. Il faut aussi convenir qu'il est le plus nombreux de cette tribu, et que la plupart de ses espèces sont propres à nos climats. Il se compose de petits lépidoptères, dont la couleur dominante est d’un bleu plus ou moins métallique, mélangé de rouge; cette teinte af- fecte, à l’exception du bord postérieur, les ailes inférieures, et forme diverses taches sur les supé- rieures, et dans plusieurs, un anneau sur l’abdo- men, et quelquefois une sorte de collier sur le thorax. Les ailes ne sont jamais unicolores. Le rouge est, dans un petit nombre, remplacé par du jaune, mais ce n’est qu'accidentellement et dans de pures variétés. Les zygènes éclosent à la fin du printemps ou dans le milieu de l'été; elles volent en plein jour, rapidement et en ligne droite, et peu de temps ; elles se reposent isolées ou en petits groupes, sur les têtes des staticees, des scabieuses, des centau- rées, des phyteuma, etc.; c’est toujours sur les fleurs qu’elles s’accouplent, et elles demeurent RAPPORT DE L'INSTITUT. XV ainsi réunies douze à vingt-quatre heures. Le mâle vit encore deux ou trois jours, et la femelle périt après la ponte. L'auteur décrit bien la forme des œufs, qui sont oblongs, jaunâtres ou verdâtres, luisans, et qui éclosent au bout de deux à trois semaines. Il a plusieurs fois rencontré des individus de diverses espèces, accouplés; mais il n’a jamais obtenu d'œufs provenant de ces mariages adul- térins. Il a observé que les femelles non fécondées d’un grand nombre de lépidoptères, qu'il a gar- dées intactes, ne pondent point; mais qu’il n’en est pas ainsi, lorsqu'on les fixe, en traversant, comme on le fait d'ordinaire, leur corselet, au moyen d’une épingle. Attachées de même, les femelles fécondées se débarrassent de leurs œufs plus promptement. Après leur seconde mue, et quoique la saison soit encore assez chaude, et que les alimens ha- bituels ne manquent point, les chenilles s’engour- dissent, ne donnent aucun signe de vie, et restent dans cet état jusqu’au printemps prochain. Ayant alors repris leur activité primitive, elles changent pour la seconde fois de peau, continuent de man- ger, de se développer jusqu’au dernier terme de S leur, croissance, qui a lieu à la fin de mai ou de \ juin. Elles passent alors à l’état de chrysalide; XVI RAPPORT DE L'INSTITUT. une seule espèce cependant, la zygæna achilleæ, éclot de très-bonne heure, comme au commen- cement de mai, et reparaît en juillet ou en août, dans divers départemens méridionaux de la France. Diverses plantes légumineuses herbacées, les trè- Îles, les luzernes, le sainfoin, sont l’unique nour- riture des chenilles. Nous disons des légumineuses herbacées, parce que M. Boisduval leur a vaine- ment offert des légumineuses frutescentes ou ar- borescentes. Dès-lors, les divers noms spécifiques, et pris d’autres plantes étrangères à cette famille, qu'on a donnés à ces insectes, sont-ils impropres. Les chenilles vivent toujours à découvert, solitai- rement ou réunies en petit nombre. Les cocons sont attachés à quelques plantes grêles ; ils sont jaunes ou jaunâtres, de la consis- tance du parchemin ou de la coquille d'œuf, ver- nissés en dehors et en dedans, le plus souvent en forme de bateau, et, dans les autres (ceux des zygènes ayant des taches en forme d’yeux), ovoides. La chrysalide est courte, de peu de consistance, brune, avec les fourreaux des ailes et l'abdomen ordinairement un peu plus pâles. Elle demeure dans cet état deux à trois semaines. C’est tou- jours par l'extrémité du cocon regardant le ciel que sort l’insecte parfait. RAPPORT DE L'INSTITUT. XVII On ne connaît qu’une seule zygène dans la partie septentrionale du nouveau continent. Les régions tempérées de l’Europe, la Syrie, la Perse et le cap de Bonne-Espérance, sont leur patrie. On n’en a pas encore rapporté de la Nouvelle- Hollande. Les syntomis ont de grands rapports avec les iépidoptères précédens; leurs ailes sont toujours noires ou bleuâtres, avec des taches blanches où jaunes, plus ou moins transparentes, et disposées comme dans les zygènes ; leur corps est noir, ou d’un vert bronzé, annelé de jaune ou de rouge. . Elles volent aussi en plein jour; mais moins rapi- dement et moins long-temps que ces derniers lé- pidoptères, et quelquefois en grand nombre, au- tour des buissons. Ces observations, faute de ren- seignemens sur les espèces exotiques, ne s’appli- quent qu'à ia syntomis phegea, la seule que nous possédions en Europe. Les chenilles ressemblent peu à celles des zygènes; elles se roulent à la ma- nière des chenilles de certaines chelonia, et de quelques autres bombicyles ; mais elles font leur coque sous la mousse, sous des feuilles sèches, et son tissu est léger. Elles sont sujettes au même engourdissement que celles des zygènes. Leur chrysalide est-plus allongée. Il'est tres-douteux qu'il existe des syntomis en b XVIII BAPPORT DE L'INSTITUT. Amérique. Ce genre paraît être plus spécialement propre aux climats chauds de l’ancien monde, et jusqu’à la Nouvelle-Hollande. Le dernier genre est celui de psichotoe; il a pour type un insecte à ai- les concolores, à antennes moniliformes, ayant le port des psychés et des syntomis. Il est établi sur une espèce envoyée du Bengale par MM. Diard et Duvaucel. L'auteur décrit quinze espèces de syntomis, dont plusieurs inédites. Le nombre de celles du genre zygène est de quarante-deux, sur lesquels il y en a huit de nouvelles. Sept plan- ches, sur les huit qui accompagnent ce manu- scrit, sont consacrées à ces deux coupes généri- ques. L'autre représente un individu de celles appelées cocytia, hecatesia, ægocera, qui ne com- prennent encore chacune qu’une seule espèce. Nous avons dit plus haut que celles du genre thy- ris se réduisaient à deux. Les descriptions et la synonymie sont très-complètes , et précédées d’une bonne phrase spécifique, en latin. En séparant les sesia et les thyris des zygénides, M. Boisduval a suivi les avis de l’un de vos com- missaires ; il a cru aussi pouvoir détacher de cette tribu les genres à antennes pectinées, soit dans les deux sexes, soit au moins dans les mâles, et il en a formé sa tribu des rRocRIDES. Cependant, comme les procris se lient par des nuances bien RAPPORT DE L'INSTITUT. XIX délicates, avec les zygénides à antennes simples, que leurs habitudes ent quelques rapports, cette séparation n’était pas trop nécessaire. Il n’en est pas de même des sésies et des thyris; leurs che- nilles vivant à la manière de celles des cossus, des hépiales, dans l’intérieur des végétaux, leurs chrysalides offrant des caractères particuliers, il y avait lieu à faire une nouvelle tribu. fl nous à paru aussi que, par les antennes et les palpes, les cocytia avaient autant de ressemblance avec les uranies, les agaristes, qu’avec les zygénides. À ma connaissance, on n’a pas encore découvert au- eune espèce de ces deux genres, ainsi que de ce- lui de zygæna, dans l’Australasie et la Polynésie ; mais ces contrées sont le séjour spécial des aga- ristes et de quelques uranies, recueillies avec les cocyties, par M. le capitaine Durville. Au surplus nous ne voulons point prononcer, mais inviter M. Boisduval à revenir sur cet examen, afin de bien constater les rapports naturels de ces in- sectes. Quoiqu'il n’ait donné à son ouvrage que le titre modeste , Essai d’une Monographie, vous avez cependant pu vous convaincre, par cette analyse, que, tant par l’observation des habitudes des insectes dont il traite, que pour les signale- mens et la synonymie des espèces, il a fait tout XX RAPPORI DE L'INSTITUT. ce qu'on pouvait attendre d’un bon naturaliste, dans l’état actuel de la science. Peu de monogra- phies peuvent être comparées à celle-ci, et vos commissaires sont. d'avis qu'elle mérite de trou- ver place dans les mémoires des savans étrangers, dont l’Académie ordonne l’impression. Paris, ce 1° Octobre 1825. BOSC, Commissaire. LATREILLE, Rapporteur. TABLE DES PRINCIPAUX AUTEURS CITÉS DANS LA MONOGRAPHIE OÙ DANS LE CATALOGUE, BERGSTRASSER , Nomenclatur und Beschreibung der Insecien in der Grafschaft Hanau, im V erlage des Verfassers , 1779 und 1780, in-4. BORKIIAUSEN, Naturgeschichte der europæischen Schmetterlinge nach systematischer Ordnung, vol. IT, Sphinxe, Schwarmer. Frankfurt a. M., 1789, in-8. BOISDUVAL, Annales de la Société Linnéenne de Paris, 1826-1827, in-8. BONNELLI, Mémoire surles Lépidoptères nouveaux de la Sardaigne. Turin, in-4. BRAHM, Handbuch der œkonomischen Insecten - geschichte, in Form eines Kalenders bearbeitet, vol. I. Mayence, 179 CLERK , Icones insectorum rariorum, sectio I. Holmiæ, 1759, in-4. CRAMER , Papillons exotiques. Amsterdam, 1782, in-/. CURTIS, British Entomology, being illustrations and descriptions. “London , 1824, in-8. (Get ouvrage est exéculé avec un luxe et une exactitude remarquables. Je n’en connais encore que trois volumes.) XXIT TABLE DES AUTEURS. CYRILLI (Dominici M. D.), Entomologiæ Neapo- litanæ Specimen, I. Neapoli, 1787, in-fol. DAHL (Georg.), marchand à Wharing, près Vienne, connu dans toute l’Europe par le commerce qu'il fait en insectes: Il est très-peu scrupuleux sur létablisse- ment des espèces nouvelles. DALMAN (J. W.), Analecta Entomologica, 1 vol. in-4. Holmiæ, 1825. — Mémoires de l’Académie suédoise, DEPRUNNER ; Lepidoptera Pedemontana. Augusta- Taurinorum, 1798. DUPONCHEL, voy. Goparr. DRURY, Iilustrations of natural History. London, III vol. in-4. ENGRAMELLE , Papillons d'Europe peints d’après nature , tom. IL. Paris, 1779, in-4. (Les auteurs alle- mands, au lieu de citer Engramelle, qui est l’auteur de l’ouvrage, ont l’habitude de citer Ernst, qui n’en est que le peintre.) ESPER , die Schmetterlinge in Abbildungen nach der Natur, vol. IV. Erlangen, 1779, in-4. FABRICIT Systema Entomologiæ. Flensburg et Lip- siæ , 1779, in-8. — Species Insectorum, tom. IL. Hamburgi et Kilonii, 1701, in-8. — Mantissa Insectorum, tom. Il. Hafniæ, 1787, in-8. — Entomologia Systematica, emendata et aucta, t. LT, pars [. Hafniæ , 1705, in-8. — Genera Insectorum. Kilonii. 1777, in-8. TABLE DES AUTEURS. XXII FISCHER , Entomographia Imperii Russici, vol. IT, in-4, Moscow. FUESSLY, Verzeichniss der ihm tres schwei- zerischen Insecten. Zurich und Winterthur , 1779, in-4. — neues Magazin für die Liebhaber der Entomolo- gie, vol. Il. Zurich, 1785, in-8. GEOFFROY, Histoire abrégée des Insectes qui se trouvent aux environs de Paris, tom. [T. Paris, 1764, in-/. GIORNA, Figlio, Calendario Entomologico. Torino, 1791, in-8. GODART, Histoire naturelle et Iconographie des Lépidoptères ou Papillons de France. (Cet ouvrage, de- puis la mort de l’auteur, est continué par M. Duponchel.) Les cinq premiers volumes sont de Godart. Paris, chez Méquignon-Marvis, rue du Jardinet, in-8. — Encyclopédie méthodique, article papillon, 1 vol. en 2 parlies, in-4. GOEZE , entomologische Beytræge zu Linne’s 12 Ausgaben des Natursystems. Leipzig, 1777. HAWORTH , Lepidoptera Britannica. London. HERBST , Natursystem der Schmetterlinge , XI Theile, mit ausgemahlten Kupfertafeln. Berlin, 1783, in-8. HUBNER (Jacob), Sammlung europæischer Schmet- terlinge. Augsburg, 1796, in-4. (Get ouvrage est le plus complet et un des meilleurs que je connaisse pour l’exactitude des figures. Malheureusement l’auteur est XIV TABLE DES AUTEURS. mort il y a deux ans, et je crains beaucoup que la con-- tinuation ne soit pas aussi parfaite.) HÜFNAGELS Tabellen von den Tagvægeln der Ber- liner Gegend , im zweyten Bande des Berlinischen Ma- gazins, 1766, in-8. ILLIGER, Magazin für Insectenkunde. Braunschweig, bei Karl Reichard, in-8. KINDERMANN, marchand de lépidoptères et bon observateur à Bude. Tous les insectes que l’on recoit de lui sont très-bien préparés , et presque tous élevés, de chenilles. KNOCH, Beytræge zur Insectengeschichte. Leipzig, 1781-1782-1785, in-8. LANG, Verzeichniss seiner Schmetterlinge, u. s. w. Zweite Auflage. Augsburg, 1789, in-8. LASPEYRES (Jacob-Henri), Sesiæ Europeæ iconi- bus et descriptionibus illustratæ. Berlin, 1801, in-4, sumptibus auctoris. LATREILLE, eh Crustaceorum et Insectorum. Paris, IV vol. in- | — Familles He Paris, I vol. in 8. LEFEBVRE, Annales de la Société Linnéenne de Paris, in-8. LINNÉ, Systema Naturæ, tom. I, pars I, ed. XI. Holmiæ , 1766, in-8. — Fauna Svecica, editio altera. Holmiæ, 1761, in-8. — Museum Ludovicæ Ulricæ reginæ. Holmiæ, 1764, in-8. LJUNG, Mémoires de l’Acacéimie de Stockholm. TABLE DES AUTEURS. XXV MARCEL-SERRES, Annales de la Société Linnéenne «le Paris, 1826, in-8. MULLER (C. L.), Fauna Lepidoptera Silesiaca, 1. Abth., 1. Heft, Papiliones. Breslau. NATURFORSCHER ( der}, vi. St. Halle , à XVIIIL. St. Halle, 1782, in-8. OCHSENHEIMER (Ferdinand), die Schmetterlinge von Europa, IV vol:, 1806-1810. Leipzig, in-8. (Cet ouvrage est le plus complet que nous ayons sur les lépidoptères d'Europe. Ochsenheimer a décrit toutes les espèces qu’il connaissait, jusqu’aux bombycites in- eh 779: clusivement , et a donné de plus un catalogue systé- matique des noctuélides. Son continuateur, M. Friedrich Treitschke , a publié, sur le même plan, et avec le même succès, LIT vol. de noctuélides et IT de phaléni des. Sous peu il paraîtra un volume des pyralides. ) PALLAS Reise durch verschiedene Provinzen des rüssischen Reichs. St. Petersburg, 1771. PALLAS Bemerkungen auf einer Reise in die süd- lichen Stadthalterschaften des russischen Reichs, in den Jahren:1795 und 1794. Leipzig, 1799, in-4. PANZER, Faunæ Insectorum [nitia. PETAGNA (Vincentio), Specimen Insectorum ulte- rioris Calabriæ. Francofurti et Moguntiæ, 1787, in-4. — Institutiones Entomologicæ , tom. Il. Neapoli, 1792, in-6. PODA (Nicolaus), Insecta Musei græcensis. Græcit 1761. XXVI TABLE DES AUTEURS. ROSSI (Petrus), Fauna Etrusca , tom. IT. Liburni, 1790 , in-4. | — Mantissa Insectorum, exhibens species nuper in Etruria collectas, tom. IT. Pisis, 1794, in-4. SCHÆFFER , Icones Insectorum circa Ratisbonam indigenorum, tom. I-IIT. Ratisbonæ, 1767, in-4. SCHRANK , Fauna Boica, I. B. Ingolstadt, 1801, in-8. SCHWARTZ , neuer Raupenkalender. Nürnberg, 1791, in-8. SCOPOLT , Entomologia Carniolica. Vindobonæ, 1765, in-8. SCHNEIDER, systematische Beschreibung der eu- ropæischen Schmetterlinge. Halle, 1787, in-8. SCRIBA , Beytræge zu der Insectengeschichte, HT. Heft. Frankfurt a. M. , 1795, in-4. — Journal für die Liebhaber der Entomologie. Frankfurt, 1790, in-8. SULZER, abgekürzte Geschichte der Insecten, nach dem Linnæischen System, I Theile. Winterthur, 1776, in-4. THUNBERG , Dissertationes academicæ Upsaliæ ha- bitæ, vol. IIT. Gœttingæ , 1801, in-8. TREITSCHKE, voy. OcnsenneIMER. VILLERS (DE), Entomologia Linneana, tom. Il. Lugduni, 1789, in-8. VIEWEG , tabellarisches Verzeichniss der in der Churmark Brandenburg einheimischen Schmetterlinge, fasc. TL. Berlin, 1789, in-4. MONOGRAPHIE DES ZYGÉNIDES. GÉNÉRALITÉS. M. Latreille a ainsi caractérisé sa tribu des zygé- nides : Des palpes comprimés, grêles, cylindracés ou cylindrico-coniques, barbus ou hérissés, ayant le troi- sième article très-distinct; des antennes nues ou pecti- nées, en fuseau ou en corne de bélier. Les genres sesia, thyris, ægocera, zygæna, syntomis, procris, atychia, glaucopis, aglaope et stygia, faisaient partie de cette tribu; mais les nombreuses découvertes faites en entomologie depuis plusieurs années, et sur- tout la quantité considérable de lépidoptères nouveaux rapportés de l'Amérique méridionale , m’ont engagé à scinder en trois ce groupe, devenu trop nombreux. Je réunis dans la tribu des sésraires (1) les genres se- sta, sphecomorpha et thyris: dans celle des zYGÉNIDES, je (1) La place de cette tribu n'est pas encore fixée d'une manière positive. 2 MONOGRAPHIE place toutes les espèces à antennes simples, et dont les chenilles vivent à découvert : tels sont les genres co- cytia, zygæna, syntomis et psichotoe ; je réunis dans ma tribu des Procripes toutes les autres espèces dont les antennes sont pectinées, soit dans les mâles, soit dans les deux sexes. Quant au genre stygia, la décou- verte récente de sa chenille n’a engagé à le placer dans ma tribu des ZEUZÉRIDES, à côté des genres cossus, zeu- zera, hepialus, ete. Après avoir examiné avec attention le genre ægorera, je suis resté convaincu qu'on devait le mettre près des hespéries , dans la tribu des CASTNIAIRES, à côté des agarista, coronis, etc., de même que le genre hecatesia, que j'ai établi dans cet ouvrage. Linné, dans ses divers ouvrages, n’a fait qu'un genre de la famille des crépusculaires, sous le nom de sphinæx: mais, voyant déjà que par leur port, leurs mœurs, et surtout par leurs larves, les zygénides en différaient très-sensiblement, il les appela sphinges adsctiæ. Plus tard, Fabricius partagea les lépidopières qui composent actuellement la famille des crépusculaires de M. Latreille en trois genres, sphinx, sesia et zygæna. Quelque temps avant de mourir, dans son Sys{ema Glossatarum, ouvrage qu'il n’a pas eu, le temps de ter- miner , et qui par cette raison n’a jamais été publié, il y ajouia les venres laothoc, ægeria, amala, glaucopis et procris. Tous les autres genres établis depuis sont d’Illiger et de M. Latreille. On voit par ce qui précède que la tribu des zygénides, DÉS ZYGÉNIDES. 5 telle que je l’ai réduite, ne contiendra plus que quatre genres. Cependant, le genre ægocera étant très-peu connu des entomologistes, j'ai profité de cette Mono- graphie pour le décrire et le faire figurer; il en est de même du genre hecatesia , qui est très-intéressant, et que j’ai établi sur un lépidoptère de la Nouvelle-Hollande. J'ai aussi fait figurer la thyris fenestrina et une autre espèce nouvelle du même genre, quoique ces deux in- sectes n’appartiennent pas à la tribu que je me suis proposé de faire connaître ; mais je n’ai pu résister au désir de décrire les larves et les chrysalides de ces deux lépidoptères, que je place dans ma Monographie , ainsi que les deux précédens, en manière d’appendice. Le genre thyris paraît être très-peu nombreux; la seule -{hyris fenestrina a été connue des auteurs; elle se trouve partout où croissent des sambucus ; elle habite également l’Europe et le nord du nouveau continent ; la thyris vitrina , que je décris pour la première fois, a été trouvée en Espagne, et rapportée depuis de Ia Géorgie d'Amérique par M. Leconte. Leurs larves sont nues, cylindriques, blanchâtres, tachetées de pe- tits points réguliers ; elles ont seize pattes, et vivent à la manière des cossus et des sesia, dans les tiges des hyèbles, des sureaux, des légumineuses et des synanthé- rées ; leur chrysalide est raccourcie, pointue et garnie de petites épines qui la rendent un peu scabre. Ce dernier caractère est applicable à toutes les chrysalides dont les chenilles vivent dans l’intérieur des tiges. J'ai observé le même fait pour les nymphes des A MONOGRAPIIE priones, des cérambyx, ete. Il parait que ces épines courtes qui sont sur les deux côtés servent à fixer la nymphe dans l’intérieur de la tige, et lui permettent de se mouvoir et d'arriver jusqu'au bord du trou par où doit sortir l’insecte parfait; car il est certain que les chrysalides des lignivores , après l’éclosion, sont tou- jours placées à l'entrée du trou qui leur a servi d’issue, quoique pendant l’état d'engourdissement elles en soient éloignées de plusieurs pouces horizontalement, ou de bas en haut, ce qui prouve qu’elles peuvent exercer un léger mouvement de progression. Le genre cocytia est le premier de ma tribu des zy- génides; je l'ai établi sur un très-bel insecte rapporté de la Nouvelle-Guinée par M. le capitaine Durville. Le genre zygæna où sphinx-béliers de Geoffroy a été créé par Fabricius, et adopté par M. Latreille et tous,les entomologistes modernes. Ce genre étant pres- que entièrement propre à l'Europe, j'ai dû l’étudier d’une manière plus approfondie; aussi ce n’est qu'après de longues observations, recueillies depuis plus de huit années, que je me suis hasardé à publier cet essai ; enfin, ce n’est qu'après avoir étudié plusieurs fois chaque espèce sous ses différens états que j’ai entrepris cette Monographie. Ce genre a les ailes en toit, plus longues que le corps, les supérieures d’un bleu plus ou moins métallique, avec des taches rouges (rarement blanches ou jaunes ), jamais unicolores. Les inférieures sont presque toujours rouges avec le bord bleu, rarement jaunes ou de la DES ZYGÉNIDES. 5 couleur des supérieures. Le corps est bronzé, bleuâtre, quelquefois cerclé de rouge ou de jaune. La couleur jaune n’appartient pas aux zygènes ; elle n’est jamais qu'accidentelle, et ne se rencontre que dans des variétés. Toutes les fois que les taches des ailes su- périeures seront jaunes, les ailes inférieures et l’anneau de l’abdomen, si c’est le propre de l’espèce, seront constamment de cette dernière couleur. Je ne citerai pour exemple que la zyg. œacus de Fabricius, le sphinx luteola, Hub., la zyg. coronillæ, Fabricius, etc. Les zygènes éclosent toutes à la fin du printemps ou au milieu de l’été : elles volent en plein jour à l’ardeur du soleil ; leur vol est rapide, en ligne directe , et de peu de durée. Ces petits lépidoptères aiment à se repo- ser en petits groupes sur les têtes des statice, des sca- biosa, des centaurea, des phyteuma, etc. C’est toujours sur les fleurs qu’a lieu l’accouplement; elles y restent pendant douze ou vingt-quatre heures. Le mâle vit encore pendant deux ou trois jours , et la femelle périt après avoir achevé sa ponte. Je dois dire ici qu'il n’est arrivé quelquefois de trou- ver des espèces différentes accouplées ensemble ; ainsi j'ai trouvé plusieurs fois la filipendulæ accouplée avec la peucedani, et la trifolii avec Fhippocrepidis. J'ai fait pondre les femelles pour obtenir des hybrides, mais jamais je n'ai été assez heureux pour voir éclore les œufs résultant de ces mariages adultérins, quoique Îles œufs des zygènes éclosent très-facilement. Il est possible cependant que quelques-uns éclosent dans la nature. (o MONOGRAPHIE AU à ; ; J aJouterai encore une autre observation , € est que °2 j'ai renfermé dans des boîtes des femelles non fécondées que j'avais obtenues ex larva; elles ont vécu long-temps en refisant constamment de pondre ; mais si je venais à leur enfoncer une épingle dans le corselet, presque aussi- tôt elles pondaient abondamment. Les femelles fécon- dées, renfermées danslesmêmes circonstances, pondent, mais beaucoup plus vite si on leur perce le corselet. Je crois que tous les lépidoptères sont à peu près dans le même cas; car j'ai répété ces expériences sur un grand nombre d'individus de la famille des bombycites, qui, comme chacun sait, pondent avec la plus grande facilité. C’est ainsi que les bomb. dispar et chrysorrhæa, qui tapissent de leurs œufs tous les arbres de nos bou- levards, n’ont jamais produit d'œufs en captivité, les femelles n'étant ni fécondées ni piquées. Les œufs des zygènes sont ovoïdes, oblongs, jau- nâtres où verdâtres, luisans:; ils éclosent au bout de quinze jours ou de trois semaines au plus tard. , Les petites chenilles, en sortant de l’œuf, sont velues, noirâtres ou brünâtres, sans aucunes taches; elles conservent cette couleur jusqu’à la première mue. Après le second, mais plus ordinairement après le troi- sième changement de peau, elles prennent le dessin qu’elles doivent conserver jusqu’à leur métamorphose. es chenilles adultes sont très-raccourcies, épaisses, vertes, jaunes ou glauques, toujours avec des points ou taches noires disposées régulièrement, et des poils rares et soveux, non tuberculés. DES ZYGÉNIDES. 7 Un fait très-remarquable, c’est que ces petites che- uilles passent l'hiver à lPétat de larves, quoiqu’elles éclosent en été. Dès qu’elles sont écloses, elles com- mencent à manger, et continuent de se nourrir pendant une quinzaine ; puis, quand elles ont subi leur seconde mue, elles cessent de manger, elles s’engourdissent, ne donnant aucun signe de vie, quoique la saison soit encore très-chaude et qu’elles aient une nourriture fraiche et abondante. Elles restent pendant tout l’au- tomne et l’hiver dans cet état de torpeur. Au printemps suivant, dès les premiers beaux jours, elles se réveillent, se donnent beaucoup de mouvement , mangent abon- damment pendant quelques jours, changent de peau pour la troisième fois, et continuent de se développer jusqu’à la fin de mai ou de juin, époque où elles se mettent en chrysalides. Îl est une espèce cependant, zyg. achilleæ, qui éclot de très-bonne heure : aux envi- rons de Paris, il n’est pas extraordinaire de la rencon- trer dès le commencement de mai; elle reparaît en juillet et août dans les parties chaudes de la France. Je l’ai prise moi-même, à cette époque, dans la haute Bourgogne et le Dauphiné : c’est la seule, à ma connais- sance, qui soit dans ce cas. Ce genre de lépidoptères est exclusivement propre aux légumineuses herbacées, telles que coronilla minima, hkippocrepis, lotus corniculatus, siliquosus, compressus, tous les trifolium, les medicago, lhedysarum onobry- chis, ete. En captivité, elles se nourissent indistincte- ment de toutes les plantes ci-dessus; mais j'ai vainement S MONOGRAPHIE , tenté de leur donner des légumineuses frutescentes ou arborescentes. Cela explique très-bien pourquoi on ne rencontre jamais de zygènes dans les pays oùil n'existe point de petites légumineuses, et les noms de peucedani, achilleæ, cynaræ, filipendulæ, lavandulæ, brizæ, etc., ne conviennent nullement à ces insectes, puisqu'ils indui- sent en erreur. Cependant je ne me suis point permis de changer ces noms, qui sont généralement adoptés, car je pense que lorsqu'une espèce porte un nom, bon ou mauvais, on doit le conserver, pour ne point augmenter une synonymie déjà trop embrouillée. Les chenilles des zygènes vivent toujours à découvert, solitaires, ou réunies en petit nombre sur la même plante. Parvenues à leur grosseur, elles filent un coccon qu’elles attachent à la tige de quelque plante grêle ; ce cocon est mince, jaune ou blanchâtre, vernissé en dehors et en dedans, de la consistance du parchemin ou de la coquille d’œuf; le plus souvent en forme de ba- teau, quelquefois en forme d’œuf. (Cette dernière forme appartient aux zygènes à taches ocellées.) La chrysalide est raccourcie, de peu de consistance, brune ou noire, avec les enveloppes des ailes et les anneaux de l’abdomen moins colorés. Elle reste ordi- nairement de quinze jours à trois semaines sous l’état de nymphe. Les zygènes sortent toujours de leur cocon par l’ex- trémité tournée du côté du ciel. Je ne connais qu’une seule espèce trouvée dans la partie septentrionale du Nouveau-Monde; c’est prin- DES ZYGÉNIDES. 9 cipalement dans les régions tempérées de l’Europe qu’on rencontre ces charmans insectes. Il en existe aussi au cap de Bonne- Espérance, mais on en sera peu surpris lorsqu'on saura que nos noctua suffusa , tirrhœa, scapulosa, c. nigrum et plusieurs autres de nos lépidoptères habitent cette partie de l’Afrique. J’en ai vu deux espèces de la Perse et une de la Sibérie; mais tout me porte à croire que ce dernier pays, et sur- tout le plateau central du Thibet, offriraient plusieurs espèces nouvelles. Quant à l’Australasie, je ne pense pas qu’on y en trouve jamais. Le genre syntomis se distingue des zygènes, au pre- mier coup d'œil, par les antennes fusiformes et non en massue, par les quatre ailes, qui sont toujours conco- lores et jamais tachées de rouge. Je ne parlerai pas ici des autres caractères; je les ai exposés en détail en tête du genre. Il a été établi par Illiger sur la zygæna quer- eus de Fabricius, sph. phegea, L. Il lui a donné le nom de syntomis, de cuvrouos, brevis, à cause des palpes, qui sont très-courts. Ces insectes, par leurs mœurs, se rapprochent beau- coup des zygènes; de même ils aiment à voltiger à l’ar- deur du soleil, mais leur vol est plus lourd et moins sou- tenu. On les voit quelquefois, au moment de la plus grande chaleur du jour, voleren grand nombre autour des buis- sons, ce qui a probablement été cause que Fabricius a donné à la phegea le nom impropre de zygæna quercus. Dans leur premier état, ces insectes diffèrent essen- tiellement des zygènes: leurs chenilles ont des tüber- 10 MONOGRAPHIE DES ZYGÉNIDES. cules hérissés de poils longs et roides; lorsqu'on les touche, elles se roulent en boule à la manière de ces chenilles appelées vulgairement écailles ou hérissonnes; elles n’attachent point leur coque à la tige des végé- taux, mais elles se changent sous la mousse ou les feuilles sèches dans un tissu très-léger. La chrysalide est plus consistante et plus allongée que celles des zy- wènes. Les ailes des syntomis sont toujours noires ou bleuàä- tres, luisantes, avec des taches blanches ou jaunes plus ou moins transparentes, disposées comme dans les zy- gènes; leur corps est noir ou d’un vert bronzé, annelé de jaune ou de rouge. Un seul insecte de ce genre est propre aux parties chaudes de l’Europe; mais l’Afrique, la Nouvelle-Hol- lande, et surtout les îles de l’Archipel des Indes, en possèdent certainement un grand nombre. Je ne suis pas sûr qu'on en ait jamais trouvé en Amérique. J’ai vu dans une collection la syntomis cerbera, comme ve- nant du Brésil; mais j'ai d'autant plus de peine à le croire, que cette espèce est propre au Bengale, au Cap de Bonne-Espérance et au Sénégal. Le genre psichotoe est le dernier de ma Monographie ; il est établi sur un très-petit lépidoptère trouvé au Ben- gale par M. Duvaucel. Il est distinct de tous les autres par ses antennes moniliformes et ses ailes dépourvues de taches. e GENRE HECATESIA. Mihi. “ntennis cylindrices, fusiformibus, articulis distincts, pilosis, clava oblongu ; palpis dilatatis, hirsutissimis, articulis viæ distinctis, clypeum ultra non assurgenti- bus; lingua cornea in spiris convoluta. Alis deflexis ; thorace hirsutissimo. Antennes hérissées, fusiformes comme dans les nym- phales, à articles assez distincts jusqu’à la massue ; palpes très-velus, à articles peu distincts, ne dé- passant pas le chaperon. Trompe cornée, roulée en spirale; corselet très-velu; ailes couchées sur le corps. HECATESIA FENESTRATA. Mihi. PL I, fig. 2. I. Alis anticis nigro fuscis, fasciis duabus transversis, albis maculaque diaphana ad costam ; posticis luters, margine lato punctoque discoidali, nigris ; abdomine luteo, serie punctorum nigrorum. Les premières ailes sont d’un brun noir, avec deux bandes transverses d’un blanc très-légèrement jaunêtre et une large tache transparente près de la côte. Cette lache se trouve au milieu de l’aile, occupe un tiers de sa longueur, et présente à son rebord costal une du- plicature très-épaisse. Les deux petites bandes jaunâtres dont j'ai parlé partent des deux extrémités de la tache transparente , et s'étendent jusqu’au bord interne. Les secondes ailes sont d’un jaune fauve, avec une 12 T. + HECATESIA: bordure noire , large et sinuée intérieurement ; elles ont en outre une tache noire discoïdale, qui se lie par un côté à la bordure externe. | Le dessous des premières ailes ressemble au dessus, mais il est plus pâle, et on remarque à leur base une toufle de poils d’un jaune fauve. | | Le dessous des secondes ailes ressemble au dessus. La frange des premières ailes est brune, celle des secondes est entrecoupée de blanc et de noir, et on aperçoit en dessus, mais plus particulièrement en des- sous des quatre, une rangée marginale de petits points blancs. Le corselet est panaché de poils noirs et de poils jaunâtres, avec une touffe de poils fauves à la base de l’épaule; l'abdomen est fauve en dessus et en dessous, avec une tache d’un bleu noir sur chaque incision. Les antennes sont velues, entrecoupées de noir el de blanc, avec la massue noire à sa base, et blanche vers l’extrémité en dessus. Les pattes sont noires än- nelées, ou tachées de blanc jaunâtre. Cette espèce habite la Nouvelle-Hollande, et avait été donnée à M. Latreille par son ami M. Alexandre Mac-Leay, maintenant secrétaire général de l’adminis- tration de cette colonie. GENRE ÆGOCERA. (Lat.) Palpi clypeum ultra tinsigniter assurgentes : articulo se- cundo pilis, in fasciculum producto ct rostriforme, hir- sutissimo. Antennæ distincte fusiformes (in medio cras- siores, et sensim a bast ad apicem graciliores) ; alæ defleræ, superiores trigonæ. Tibiæ squammis elongatis vestitæ. (Lat.) Palpes dépassant le chaperon d’une manière remar- quable; le second article très-velu, garni de poils fas- ciculés réunis en une sorte de bec; antennes fusi- formes, en cornes de bélier, renflées au milieu; ailes un peu en toit dans le repos; les supérieures trian- gulaires; jambes recouvertes d’écailles allongées. ÆGOCERA VENULIA. PL, fig. 3. Æ. A lis anticis ferrugineo-fuscis,vitta longitudinali albida rubro marginata ; alis posticis fulois margine macu- laque discoidali fuscis ; abdomine fulvo. Æ gocera venulia, LaT., Gen. crust. et ins., t. IV, p. 211. Phalæna venulia, Cr., Pap. exot., tab. 165, f. 0. Ægocera venulia, Lar., Dict. d’Hist. nat. Bombyx venulia, Fas., Suppl. ent., 158-0. Elle est de la taille de l’hesperia Aracynthus. Ses premières ailes sont d’un brun-ferrugineux plus ou 14 * « ÆGOCERA. moins obscur, avec une bande blanche longitudinale qui part de la base, et qui s'étend jusqu’auprès du som- met; cette bande se dilate dans son milieu pour for- mer un petit angle, dont le sommet regarde le bord ex- terne de l'aile; elle est en outre bordée par une ligne rouge, et marquée de trois points de la même couleur ; les deux supérieurs se fondent avec la ligne, dont ils ne paraissent être qu’une continuation, et interrompent quelquefois la bande blanche ci-dessus. Les ailes inférieures sont d’un jaune fauve, avec une large bordure et une tache discoïdale d’un brun clair. Le dessous des quatre ailes est beaucoup plus pâle que la face opposée; celui des inférieures offre abso- lument le même dessin que le dessus; celui des supé- rieures est d’un brun très-pâle, avec la bande longitu- dinale d’un blanc-jaunâtre, et les trois points de la surface correspondante d’un rouge-brun assez pâle. L’abdomen est d’un jaune fauve en dessus et blan- châtre en dessous. La frange des quatre ailes est blanchâtre. Les palpes , le corselet et les épaulettes sont d’un blanc grisâtre, quelquefois teinté de jaunâtre. Les antennes sont noires, avec l'extrémité ferrugi- neuse. Les pattes sont jaunes, ponctuées de noir seulement en avant, ce qui les fait paraître entreconpées. Le mâle ne diffère de la femelle que parce qu'il a un pinceau de poils à lPanus. ÆGOCERA. 13 x Parmi tous les individus que j'ai eus à ma disposi- tion, je n'en ai vu qu'un chez qui la bande blanche longitudinale était interrompue par un des points rou- ges : c'est celui que je fais représenter. Elle habite le Bengale. GENRE THYRIS (1). (/lig., Lat.) Palpis cylindrico-conicis, articulo ultimo acuminato. sub- nudo; antennis fusiformibus (in fæmina graciliori- bus) ; tibuis calcaratis ; alis denticulatis abbreviatis. Palpes s’élevant au-delà du chaperon, cylindrico-coni- ques , avec le dernier article presque nu et terminé par une sorte de pointe; antennes fusiformes , plus fortes dans le mâle que dans la femelle; jambes pos- térieures munies de forts ergots; ailes horizontales, courtes, denticulées ; abdomen conique. Chenilles nues, à tête grêle, atténuées antérieurement, vivant dans l’intérieur des tiges. Chrysalides scabres. THYRIS FENESTRINA. PL EL fig. 4. Th. Alis denticulatis, aureo-fuscescentibus, punctis rulfis, maculisque duabus fenestratis. Sesia fenestrata, Scurank, Faun.Boic. 2, B.1; Abth,, S. 235, n. 1/02. Sphinx pyralidiformis, Huex., Sph., tab. 3, f. 16. Thyris fenestrina, Ocus., Schmett. von Eur., t. LE, De POS UE Sphinx fenestrina, Fas., Ent., S. IL 1, 557, 8. Phalæna. fenestrella, Scor., Ent. carn., 217, 538. (De uprs-idoc, fenêtre, à cause des taches transparentes. THYRIS. 17 Le pygmée, Encr., Pap. d'Eur., t. HE, pl. CXXIT, f:207.4%a. b., p.122, Sphinx fenestrina, Borkn., Eur. Schmett., S. 115 u. 195. : Sph. fenestrina, Wien Verz., S. 44, fam. F, n. 8. Sphinx re. Esr., Schmett., Il, T'h., tab. XXIIT, suppl. V, f 1, S. 170. T'hyris A, Gon., Pap. de France, He t. II, pl. XXIIT, f. 1, p. 123. Sphinx fenestrina, Ros., Faun. Etr., 4. 11, 165, 1097. Ce petit lépidoptère a les quatre ailes concolores d’un noir brun de part et d’autre, ponctuées et striées transversalement de fauve doré, avec deux taches trans- versales blanches, très-étroites, plus larges aux infé- rieures qu'aux supérieures; sur ces dernières, elles coupent transversalement tout le disque de laile. Les premières ailes sont un peu denticulées; mais elles le paraissent davantage parce que la frange noire est en- trecoupée de blanc dans deux endroits. Les secondes ailes sont dentelées, avec la frange en- trecoupée de noir et de blanc. Le corps est de la couleur des ailes, avec le quatrième et le dernier anneau blancs en dessous, et jaunâtres en dessus. Les antennes sont grêles, noirâtres; les pattes sont d’un noir brun avec les ergots, les tarses et la partie interne des cuisses antérieures, blanchâtres. 18 THYRIS. La femelle diffère du mâle en ce qu’elle est plus grande, plus brillante, avec les anneaux de l’abdomen moins apparens, et quelquefois nuls. Il y a des individus chez qui les taches transparentes sont interrompues, puncliformes, d’autres chez qui elles sont tellement continues qu’elles forment une espèce de demi-cercle qui traverse le disque des quatre ailes. Ceux que l’on prend en Espagne, en Italie, et parti- culièrement en Toscane, sont presque toujours d’un noir-brun très-foncé, avec un petit nombre de points et de stries fauves. J’en ai vu un très-grand nombre pris en Sicile par M. Alexandre Lefebvre; ils ne diffèrent pas des indi- vidus que nous trouvons en France. La chenille est nue, d’un blanc sale, avec deux lignes latérales de petits points d’un noir brunâtre; la tête, les pattes écailleuses et le dessus du premier anneau sont d’un noir brun; sa partie antérieure est un peu efhlée. Elle vit à la manière des cossus, dans les tiges des sambucus ebulus et nigra, et même dans celle de l’arctium lappa. La chrysalide est raccourcie, légèrement épineuse surles côtés comme celles des sesia. L’insecte parfait éclot en juillet; il vole à l’ardeur du soleil sur les ombellifères, et plus particulièrement sur les fleurs d’hyèbles. Il habite la France, l'Italie, l’Espagne, la Suisse, l'Allemagne et l'Amérique sep- tentrionale. THYRIS. 19 THYRIS VITRINA. Maihi. PL TI, fig. 5. T. Alis subdentatis fuscis, maculis rubris; anticis macula minima, posticis lala, fenestratis. Cette espèce belle et nouvelle est plus d’un tiers plus grande que la fenestrina; ses premières ailes sont d’un brun uniforme , avec deux taches rouges vers l’extré- mité, dont la plus inférieure est près de l’angle interne; elles ont en outre sur leur milieu une tache très-étroite et transverse, d’un blanc transparent. Les secondes ailes sont brunes, avec la base et le bord interne d’un rouge rutilant, et une large tache blanche, presque carrée, sur le milieu du disque; vers l'extrémité, ces mêmes ailes ont deux taches rouges, presque unies par une liture. Le dessous des supérieures est d’un gris-violâtre lui- sant, avec la tache blanche, ocellée de noir. A peine si on y aperçoit quelques vestiges des deux taches rouges de la surface opposée. Le dessous des inférieures est d’un gris violâtre, avec les taches rouges du dessus dessinées en jaunâtre; la tache blanche quadrangulaire du dessus est la même que sur la face opposée. La frange des quatre ailes est brunâtre, luisante , nullement entrecoupée de blanc ni de jaunâtre. Le contour des ailes de devant est entier, celui des inférieures est denticulé. Le corselet est brunâtre, ainsi que la tête ; l'abdomen est rougeâtre rutilant en dessus, et grisâtre en dessous. 20 THYRIS. Les pattes sont brunes, ainsi que les antennes. La chenille, d’après le dessin que j’en ai récu de l'Amérique septentrionale, est d’un jaune roussâtre, avec deux rangées longitudinales de points d’un noir brun et une bande verte sur le milieu du dos. Cette bande est bordée de blanc, et elle s'étend depuis le cinquième anneau jusqu’au dixième. La tête est brune, avec une tache triangulaire de cette couleur sur le pre- mier anneau. Les pattes sont d’un jaune roux. La chrysalide est brune, raccourcie, pointue à l’ex- trémité et légèrement scabre. Cette chenille est assez commune en Géorgie, dans l’intérieur des tiges des phaseolus. Cette espèce se trouve dans différentes contrées de PAmérique septentrionale; on me l’a aussi envoyée comme se trouvant en Andalousie, mais il paraît qu’elle y est beaucoup plus rare que dans les États-Unis. ; TRIBU DES ZYGÉNIDES. Palpes cylindracés, barbus où hérissés, le troisième article très-distinct et quelquefois nu; antennes en fuseau ou en corne de bélier, souvent renflées en une sorte de massue qui s’amincit à l’extrémité, ou cy- lindriques et moniliformes, jamais pectinées ; trompe longue, roulée en spirale; jambes munies à leur extrémité de deux paires d’ergots plus ou moins pro- noncés. Ailes en toit pendant le repos, plus longues que le corps. Chenilles pubescentes ou velues, épaisses, raccourcies, : vivant des feuilles de végétaux , n’hivernant jamais sous l’état de chrysalide, se métamorphosant toujours dans une coque épigée. GENRE COCYTIA. Mikui. Antennis fustformibus, subuncinatis ; palpis dilatatis ex articulis tribus, articulo primo breviori, secundo paulo longiori, ambobusque squammosis, tertio longo, nudo. gracili, cylindrico, ultra frontem ascendente; lingua longa, cornea; alis horizontalibus , vitreis. Antennes longues, en fuseau, se terminant en crochet à l'extrémité; palpes écartés; de trois articles très- distincts : le premier un peu plus court que les deux autres; le second le plus long et garni, de même que le précédent, de poils imbriqués; le troisième long, nu, cylindrique , grêle et dépassant le chaperon ; langue longue et cornée; ailes horizontales, vitrées. COCYTIA DURVILLIT. Afihi (1). PL I, fig. 1. C. Alis omnibus utrinque aterrimis, nervis nigris in disco vitreo, maculaque fulva ad basin; antennis longis fu- siformibus, atris; capite, humeris, corpore, palpis, pec- tore, femoribus et ventre æneo-cyaneis micantibus. Ce beau lépidoptère est de la taille du sphinæ lineata: ses premières ailes sont trigones , d’un noir foncé dans tout leur pourtour, avec le disque vitré, chatoyant et traversé par les nervures de l’aile, qui sont de la même couleur que le fond ; outre cela , il y a près de la nais- —————————————————————— (1) Dédiée à M. d'Urville, savant infatigable, qui fait en ce mo- ment le tour du monde pour la seconde fois. COCYTIA. 29 sance de ces mêmes ailes une belle tache fauve, qui, d’un côté, est bornée par la partie transparente, et des autres par le noir de la base. Entre chaque nervure on remarque des rayons noirs qui naissent dans la couleur du fond, et qui vont se perdre vers le milieu de l'aile ; ces rayons sont un peu plus larges que les nervures elles-mêmes, et se terminent en pointe aciculaire. Le dessous ne diffère du dessus que parce que la teinte générale est plus claire. Les secondes ailes sont arrondies, noires, avec le disque vitré et des rayons aciculaires entre les nervures, comme aux précédentes; vers la base de la côte de ces ailes , il y a une tache d’un jaune d’ocre en dessus, et d’un fauve vif en dessous ; cette tache est cachée par le noir du contour des supérieures, mais en dessous elle s’unit avec celle des premières ailes. Les antennes sont noires , ainsi que le troisième ar- ticle des palpes; le corselet et les épaulettes sont pana- chés de faisceaux de poils courts, d’un bleu noir et d’un vert bleu très-brillans; le corps, le front, la poitrine et les cuisses sont de la même couleur: le ventre est d’un vert-azuré très-chatoyant. Ce nouveau genre habite la Nouvelle-Guinée ; il vole en plein jour dans les bois. \ . C’est jusqu’à présent une des plus grandes raretés entomologiques. M. le capitaine d’Urville n’en a rapporté que trois individus de son voyage autour du monde, lors de l'expédition du capitaine Freycinet. GENRE ZYGÆNA. (Fab., Lat., Ochs:, God.) (1) / SPHINX -BÉLIERS ( Geoff.). a —— SPHINGES ADSCITÆ (Lin.). SPHINX (Esp., Hubn.). ANTHROCERA (Scop.). Palpis cylindrico-conicis , acutis ultra frontem vix ascen- dentibus ; lingua cornea spiraliter convoluta ; antennis claviformibus ; alis maculis discoloribus notatis ; larva obesa, pubescente ; folliculo chartaceo, caulibus herba- ceis ad/fixo. Palpes cylindrico-coniques , pointus, s’élevant un peu au-delà du chaperon; antennes claviformes, renflées brusquement vers leur extrémité; langue longue , roulée en spirale ; ailes bleues ou d’un bleu verdâtre, luisantes, à taches discolores ; abdomen cylindrique, obtus ; chenilles épaisses, pubescentes, raccourcies ; coque d’une consistance solide, coriace , attachée aux tiges des végétaux. Les ailes supérieures sont ordinairement d’un bleu brillant, tirant quelquefois sur le verdâtre ; avec des (1) De &yaœtva, qui signifie poisson à marteau (squalus zygæna). Fabricius a employé ce nom pour indiquer le renflement brusque des antennes vers leur sommet: ZYGÆNA. 29 taches rouges symétriques, rarement blanches ou jau- nes. Les ailes inférieures sont presque toujours rouges, avec la bordure bleue; elles sont-rarement de la couleur des supérieures. Le corselet est arrondi, plus ou moins velu, de la couleur des ailes supérieures, quelquefois un peu blan- châtre ou grisâtre sur les épaulettes. L’abdomen est cylindrique, ordinairement de la cou- leur des ailes supérieures, quelquefois plus foncé, et souvent entouré par un cercle rouge. Les pattes sont ordinairement bleues ou verdâtres, quelquefois un peu jaunâtres ou grisâtres. Les antennes sont d’un bleu foncé, quelquefois blanches ou jaunâtres à leur sommet. Les yeux sont latéraux, de grandeur moyenne. Les zygènes ont le vol lourd, mais rapide, en ligne droite; elles aiment à se reposer sur les fleurs; elles éclosent à la fin du printemps ou au commencement de l'été. 6 TABLEAU ANALYTIQUE| PREMIÈRE DIVISION. ZYGÈNES À TACHES NON OCELLÉES. Ÿ Les deux taches basilaires longitudinaïes et se prolongeant au-delà du milieu de l’aile. A. La postérieure sécuriforme. a. etle bordinterne des ailes rouge. Erythrus. b. dt le bordinterne des ailes de la k couleur du fond......... .. Minos. et un petit point entre les deux É basilaires . .. .. se se cotes VÉUTNCLUM: point de petit point, les ailes : très-petites . .:.....4.:#2#Pathyre. B. La postérieure cunéiforme ...,....... since c-cesc:-e (NUL GC. La postérieure arrondie et les deux basilaires étranglées ou même INTETTOMPUES. . 6e des ee eme sentais cle cie se aioleieele ie ee at NCA DEOSE, D. La postérieure étroite, linéaire et parallèle aux deux basilaires.... Brizæ. E. Un anneau rouge autour de l’abdomen...............,........ Balearica. TT La basilaire interne longitudinale, l’externe courte. { À. Ailes demi-transparentes, un anneau rouge..................... Sarpedon. ttf Trois grosses taches irrégulières. À. Un anneau et le collier rouges ssse ss sense os este sdefeCuvieri. +TtFf Cinq taches plus ou moins arrondies. | À, Ailes un peu transparentes. a. taille très-petite, ailes arrondies. Corsica. il b. ailes étroites lancéolées........ Meliloti. c. corps très-velu........:...... Exulans. i d. nn anneau rouge............. Cynaræ. { e. la tache postérieure sécuriforme. Achillæ. ! . fla tache postérieure avec un pe- tit prolongement oblique... Janthina. un anneau rouge, corselet et anus jaunes ............... COnCinna, B. Ailes d’un bleu foncé. a. les taches grosses, séparées. ... Loniceræ. b. les deux médianes connées..... Trifolü. ftitt Six taches plus ou moins arrondies. pre les taches petites et les antennes ones Mn ieneUres ere 4 jaunes au sommet.......... Medicaginis. L les taches ordinaires et les an- : tennes bleues au sommet... Charon. antennes à sommet blanc, infé- B. infér. presq. Sas ; PRE ; QE PRET DER SnnnE rieures miniacées.......... Lippocrepidis DES ZYGÈNES (1). | 7 b. les taches connées............ Transalpina. c. les taches séparées... ,.,...... Filipondule. g.gles taches séparées et les an- tennes jaunâtres au sommet. Angelicæ. C. Abdomen cerclé de rouge, a. un demi-anneau en dessus...:. Doryenü. b. un anneau complet. ......... Peucedani. les deux taches basilaires et un anneau discolores..,......, Ephialtes. DEUXIÈME DIVISION. L) ZYGÈNES A TACHES OCELLÉES. D. Les quatre ailes bleues. + Taches plus ou moins cerclées de noir. A. Les quatre ailes bleues ie collier blanc et deux taches rouges sur les inférieures... ... Lavandulæ. h point de collier blanc et le mi- ; lieu des inférieures rouge... Stæchadis. B. Les ailes inférieures rouges. a. les six taches séparées... ...... Rhadamanthus. b. les deux postérieures connées... Oxytropis. c. palpes, collier et anneau rouges. Caffra. ++ Taches entourées de blanc ou de jaunâtre. trois taches, le collier et un an- A. Toutes les taches séparées. a. RAS DES P DEAU TOUGES. se sseressosse. Olivieri. L | six taches semblables, le collier L et un anneau rouges. ....... AÆrnthyllidis. six taches, dont la postérieure c. : x : : blanche et semi-lunaire.,... Occitannica. q, 4 six taches, dont la postérieure : rouge et semi-lunaire, ...... OCnobrychis. B. Toutes les taches confluentes. a. collier, anus et anneau rouges.. Fuusta, collier blanchâtre, point d’an- ? NEAU TOURE., . 0 5 510 + socle LALOTISS un demi-anneau rouge en des- e SUSS ee eee coche scalule + OUSLEITN d les taches pâles, miniacées, et ; un anneau rouge trés-large.. . Lula. (1) Nota. Avec ce tableau on peut aisément analyser toutes les espèces connues, à moins que ce ne soit des variétés extraordinaires, comme il s’en présente quelquefois ; mais, avec un peu d'habitude, on parviendra tou- Jours à Les déterminer : ainsi, par exempie, dans le #rifolii, toutes les taches forment quelquefois une bande si- nuense ; si on fait attention aux lobes de cette bande, on verra qu'ils représentent cinq taches confluentes 20 ZYGÆNA. ZYGÆNA ERYTHRUS. PL I, fig. GC. Z. Alis anticis cyaneo-virescentibus, subdiaphanis , ma- culis tribus miniaceis elongatis, valde dilatatis margi- neque interiort miniaceo : posticis miniaceis, tenuiler nigro marginalis ; collari humerisque lutescentibus. Zygæna erythrus, Ocn., Schmett. von Eur.,t. 11, pion 1e Sphinx erythrus, Huex., Sphing., tab. XVIII, f. 87 (fœm.); text., S. 77, n. 1. Sphinx polygalæ, Ese.,t. If, tab. XXXIV, cont. IX, 14 Elle est de la taille de la minos , avec laquelle elle a quelque ressemblance. Ses premières ailes sont d’un bleu terne, quelquefois verdâtre, et un peu transparen- tes, avec trois taches longitudinales, très-dilatées et le bord interne rouge. Les secondes ailes sont rouges, avec une légère bor- dure bleuâtre. Le dessous des quatre ressemble au dessus, mais il est plus pâle. Les antennes sont noires, ainsi que l’abdomen; le collier et les épaulettes sont garnis de poils blanchâtres ; les pattes sont d’un gris jaunâtre. La femelle est un peu plus grande que le mâle ; ses premières ailes sont d’un bleu verdâtre ou jaunâtre, transparentes, et les inférieures sont d’un rouge beau - coup plus pâle. ZYGÆNA. 29 Dans la plupart des individus que j'ai eus à ma dis- position, les taches se confondent; de sorte qu’on pourrait très-bien les décrire en disant que les quatre ailes sont entièrement rouges , excepté l’extrémité des supérieures et la frange des inférieures. Je n’en ai ja- mais vu avec des taches aussi distinctes que dans l’in- dividu femelle: représenté par Hubner pl. 18, fig. 8%. Cette jolie zygène n’a encore été trouvée qu’en Italie, particulièrement dans les Abruzzes. M. Bouisset, ama- teur très-zélé, l’a rapportée des environs de Rome, et M. Lefebvre m'a assuré l’avoir prise en Sicile. Je crois que c’est bien à cette espèce, et non à la minos, que l’on doit rapporter le sphinx polygalæ d’Esper, ZYGÆNA MINOS. PI. I, fig. 7. Z. Alis anticis cyaneis aut virescentibus, maculis tribus elongatis, dilatatis sanguineis, posteriore securiformi ; posticis rubris, margine tenuissimo, cyanescente, an- tennis clavatis. Zygaæna minos, Ocus., Schmett. von Eur., 1. IL p. 29,n. 2. Sphinx minos, Huex., Sphing., tab. II, f. 8 (fœm.); Nr text: 597 Sphinx minos, Wiex Verz., S. 45, fam. G, n. 1. Zygæna pythia, Fas., Mantissa, t. Il, p. 101, n. 2. ZLygaæna scabiosæ, Fas., Ent. Syst., t. IL, p. 386, ». Sphinx pilosellæ, Esr., Schmett., IL, Th., tab. XXIV, suppl. VI, f. », a. b.; tab. XL, cont. XV, f. 3 (larva). pe 30 ZYGÆNA. Sphinx de la piloselle, Excr., Pap. dEur., t. UE, pl. XCV, £ 153. a-d., p. 46. Sphinx piloselle, Borku., Eur. Schmett., II, Th, S. 25}n4195 19 1981u"16/4: Sphinx viciæ, Lanc., Verz. 2 Ausg,, S. 67, n, 6o7, Goo. Sphinx purpuralis, Mur. , Zool, Dan., p. 116, n. 1345. Elle est de la taille de la filipendulæ ; ses premières ailes sont bleuâtres, avec une légère transparence et trois taches rouges longitudinales ; la première part de la base, et s’étend jusqu’au milieu; la seconde, qui part aussi de la base, est plus étroite, et longe la côte jusqu’au- delà du tiers de l'aile; la troisième commence en pointe entre les deux précédentes, et s’étend, en se dilatant, jusque près de l'extrémité, où elle devient sécuriforme. Les secondes ailes sont d’un rouge vermillon de part et d’autre, avec une légère bordure d’un bleu noirâtre. Le dessous des premières ailes est d’un bleu très- pâle, et les taches du dessus ÿ sont aussi d’un rouge moins vif. Les antennes , l’abdomen et le corselet sont noirs, tant en dessus qu’en dessous. Les épaulettes ont quelques poils grisâtres. La frange des ailes supérieures est souvent d’un jaune roussâtre. La femelle est ordinairement d’un vert jaunâtre, avec le collier et les épaulettes blanchâtres; l'abdomen est d’un bleu-verdâtre bronzé. | ZYGÆNA. 91 J’ai vu un très-grand nombre d'individus de cette espèce pris en Sicile par M. Alexandre Lefebvre. Ils sont généralement plus grands que ceux des autres parties de l’Europe, et les femelles sont beaucoup plus jaunâtres. Je crois que ce n’est point à la minos, mais bien à une légère variété de l’erythrus, que l’on doit rapporter le sphinx polygalæ d’Esper. L'’individu que j'ai fait figurer est une femelle prise en Sicile. La chenille ressemble beaucoup à celle de la scabiosæ ; elle est pubescente, d’un jaune plus pâle, et quelquefois verdâtre; sa tête et ses pattes écailleuses sont noirà- tres; elle a, outre cela, sur chaque côté deux rangées -de douze taches noires. La coque est fusiforme , très-allongée et d’un jaune brunâtre; elle se trouve, en mai et en juin, sur le trifo- lium montanum, V'hippocrepis comosa, le lotus cornicula- tus et plusieurs autres légumineuses; ‘elle éclot en juillet et août. Elle se trouve en France, en Autriche, en Hongrie, en Îtalie, en Suisse, etc. ZYGÆNA PLUTO. PL IL, fig. 4. Z. Alis anticis cyaneis aut cyaneo-virescentibus, maculis tribus elongatis rubris, posteriore cuneiformi ; posticis rubris, margine nigro cyanco; antennis clavalis. Zygæna Pluto, Ocns., Schmett. von Eur., t. Il, p. 26, n, 5. m4 22 ZYGÆN A. Sphinx pythia, Huex., tab. XVIII, f. 88 (mas). Elle est de la taille de la minos, avec laquelle elle a de très-grands rapports. Ses premières ailes sont d’un noir bleu ou d’un bleu verdâtre, avec trois taches rouges longitudinales, dont l'intermédiaire cunéiforme, caractère seul qui la dis- tingue de la minos, chez qui cette tache est toujours sécuriforme; d’ailleurs elle est ordinairement plus pe- tite, la massue des antennes est plus mince, les ailes sont plus arrondies vers le bout, et la couleur en est plus sombre; les secondes ailes ont en outre une bor- dure qui va en s’élargissant un peu vers l’angle externe. Elle offre pour le reste tous les caractères de la minos. La femelle est ordinairement verdâtre, avec les épau- lettes blanchâtres. Elle n’a encore été trouvée qu’en Autriche, proba- blement parce qu’on l’aura confondue avec la minos. Elle éclot en juillet. ZYGÆNA LATHYRI. Mihi. PI I, fig. 1. Z. Alis anticis cyaneo-violaceis, subdiaphanis, maculis tribus elongatis, dilatatis rubris, posteriore subsecu- riformi; posticis rubris, margine latiori, cyanescente- violaceo,subdiaphano. Elle est de la taille de la fausta; ses premières ailes : 9 Li A sont d’un bleu violitre , presque transparentes, avec ce ZYGÆNA. on trois taches allongées, savoir : deux à la base, disposées en petit comme dans la minos, et une postérieure com- mençant en pointe entre ces deux dernières pour gagner l'extrémité de l’aile, où elle devient un peu sécuriforme, Les secondes ailes sont d’un rouge-carmin très-pâle, avec une bordure bleuâtre transparente, large à l'angle externe, mais se rétrécissant peu à peu et n’atteignant pas l’angle anal. Le dessous des ailes supérieures est d’un bleu très- pâle, avec les mêmes taches qu’en dessus; celui des ailes inférieures ressemble à la face opposée. Le corselet est d’un noir bleu ou verdâtre, avec les épaulettes et le collier d’un gris blanchätre. L'abdomen est d’un noir bleu. Les antennes sont courtes, fortement en massue à leur extrémité, et d’un bleu très-obscur, Les pattes sont jaunâtres , surtout dans leur partie antérieure. La femelle est un peu plus grande que le mâle, et ses premières ailes sont moins transparentes. Cette nouvelle espèce a été découverte, par M. le comte Dejean, dans les environs de Raguse. ZYGÆNA PUNCTUM. PI. IL, fig. 2. Z. Alis anticis cyaneis aut virescentibus, maculis dua- bus rubriselongatis, puncto intermedio concolore, ma- culaque securiformi ad apicem; posticis rubris, margine cyaneo. 54 ZYGÆNA. Zygæna punctum , Ocus., Schmett. von Eur. , t&. IT, p.06, 1. 7. Cette zygène a été décrite pour la première fois par Ochsenheimer; elle est de la taille de lachilleæ. Ses premières ailes, quelquefois grisâtres, sont bleu ver- dâtre ou noirâtre , avec quatre taches rouges disposées ainsi : deux oblongues et divergentes, partant de la base cemme dans la minos; une autre très-petite et puncti- forme, placée entre les deux taches ci-dessus; enfin une dernière tache sécuriforme vers l'extrémité, à-peu- près comme dans l’achilleæ. Les secondes ailes sont d’un rouge-carmin plus o moins vif, avec une légère bordure bleuâtre. Le dessous des ailes supérieures est plus pâle que la surface opposée ; les taches y sont un tant soit peu plus confondues, et le point caractéristique qui existe entre les deux taches allongées de la base ne sv distingue que difficilement. Le dessous des ailes inférieures ressemble au dessus. La frange des premières ailes est d’un jaune roussä- _tre, très-distincte; celle des ailes postérieures est bleuä- tre; la tête et le corselet sont garnis de poils d’un gris blanchâtre: l’abdomen est d’un noir bleuâtre de part et d'autre; les pattes sont d’un gris jaunâtre; les an- tennes sont assez courtes, d’un noir bleu, et terminées par une massue assez forte. La femelle ne diffère du mâle que parce que le fond IYGÆNA, 29 des premières ailes est &’un bleu un peu jaunâtre ou grisätre. On trouve cette espèce en Hongrie. M. Lefebvre l’a aussi retrouvée en Sicile, où elle est assez commune, ZYGÆNA BRIZÆ. PI. IL fig. 3. Z. Alis anticis subdiaphanis, pailide cyanescentibus; ma- culis tribus oblongis, parallellis, coadunaiis, rubris; posticis rubris; antennis sub clavatis. Zygæne brize, Ocus., Schmett, von Eur., t& HN, Pr 27, 0. 4. Sphinx brizæ, Esr., Schmetït., 1£, Th., tab. XLIIL, cont. XVII, f. 3, 4, fortf., S. 27. Sphinx brizæ, Hugx., Sphing., tab. XVIIT, f 85 (mas). Cette espèce est à peu près de la taille de la scabiosæ:; les ailes supérieures sont un peu transparentes, d’un bleu noirâtre, avec trois taches rouges longitudinales. La première, ou celle qui est le plus près du bord in- terne, est la plus longue : elle s'étend depuis la base jusqu'aux deux tiers de l'aile, en conservant toujours la même largeur; la seconde, ou celle qui longe la côte, commence aussi à la base, et atteint à peine la moitié de la longueur de l'aile; la troisième, qui est la plus courte et cunéiforme, commence en pointe entre les deux autres, et se prolonge vers l’extrémité. Ces trois taches sont quelquefois très-peu séparées l’une de lau- 0 56 ZYGÆNA. tre, et semblent, dans quelques individus, n’en former qu'une seule. Les ailes inférieures sont d’un rouge rose de part et d’autre, avec une bordure bleue, assez large vers l’angle externe , et presque nulle à l’angle anal. Le dessous des ailes supérieures est un peu plus pâle que le dessus; du reste, le dessin est le même. La frange des quatre ailes est d’un bleu un peu gri- sâtre. Les antennes sont grêles et en massue; le corselet est d’un bleu-noirâtre foncé, ainsi que l'abdomen; les pieds sont d’un noir tirant sur le roussâtre. La femelle ne diffère du mâle que par la grosseur de l'abdomen. J’ai vu une variété où les taches rouges et les ailes inférieures étaient d’un rouge pâle et presque jaunâtre. Elle paraît en juillet et en août en Autriche.et en Hongrie. Elle est assez rare. ZYG/ÆNA SCABIOSÆ,. PI IL fig. 6. Z. Alis anticis subdiaphanis, cyancis vel pallide cyanes- centibus; maculis tribus elongatis, angustioribus rubris; posticis rubris, margine nigrescenle; antennis subfili- formibus, vix clavatis. Zygæna scabiosæ, Ocus., Schmett. von Eur. , t. II, p. 28, n. 9. Zygæna scabiosæ, Far., Ent. Syst., II, 1, 586, ». ZYGÆNA. 37 Sphinx scabiosæ, Huzn., Sphing., tab. XVII, f. 86 (mas), text., S. 78, n. 5. Sphinx filipendulæ, Scor., Ent. Carn., p. 190. Zygæna scabiosæ, Scuærr., Icon., tab. XVI, f. 4, 5. Sphinx purpuralis, Muzz., Zool. Dan., p. 116, n. 1845. Sphinx scabiosæ, Esr. , Schmett., IL, T'h., tab. XXIV, suppl. VE £ 3, a. b, S. 187. Sphinx de la scabieuse, Excr., Pap. d'Eur., 1. Il, pl. XCVL, £ 134, a.-d., p« 49; fig. 155, p. 50; Sph. bélier noir à bandes rouges. Sphinx scabiosæ, Borkn., Eur. Schmetl., Il, Th., S. 24, n. 16, S. 192, n. 15. Zygæna pythia, Ross., Faun. Etrus., 1. I, p. 166, n. 1067. Sphinx scabiosæ, Laxc., Narurr., FursLy. Zygæna minos, Scurank, F'aun. Boic. Sphinx scabiosæ, Devuz., Ent. Lin., t. Il, p. 111, n. 47. Les ailes supérieures sont arrondies à l'extrémité, d’an bleu pâle et légèrement transparentes, avec trois taches rouges longitudinales et dilatées extérieurement. Celle qui est le plus près du bord interne commence à la base, et continue, en se dilatant, jusqu'aux deux tiers de l’aile; le milieu de cette tache est fortement étran- glé, et quelquefois comme interrompu. La seconde, qui naît aussi de la base, est longitudinale, et suivie d’une 58 ZYGÆNA: autre tache qui va en se dilatant vers l'extrémité de l’aile. La troisième est arrondie et placée au bout de l'aile. Les ailes inférieures sont rouges de part et d’autre, avec le bord d’un noir bleu et assez large, principa- lement vers l'angle externe. Le dessous des ailes supérieures est d’ur bleu-pâle luisant, et représente tout le dessin du dessus. Les antennes sont longues, très-grêles, et se termi- nent à peineen massue; le corselet est d’un bleu noir. Le corps est grêle, d’un noir-bleu obscur. Les pattes sont jaunâtres. ; J’ajouterai qu'ayant examiné un grand nombre d'exemplaires, j'ai remarqué que dans quelques-uns les taches inférieures et supérieures sont tout-à-fait inter- rompues ; de sorte que l’on pourrait dire que les ailes ont cinq taches, dont deux à la base, une très-pelite vers la côte, et deux oblongues ovalaires vers l'extrémité. Dans d’autres individus, comme: celui figuré par Hubner, on n’observe que deux longues taches continues et étran- glées. | À | La chenille se trouve, en mai et juin, sur le trèfle et plusieurs autres légumineuses herbacées; elle est un peu plus petite que celle de la filipendulæ, d’un jaune doré, et couverte de poils blancs; elle porte sur chaque côté deux rangées de neuf taches noires; la tête est noire, sillonnée de blanc; les -paites, écailleuses, sont noires, avec la couronne blanche ; les stigmates sont comme dans ses congénères; la coque est allongée : a ZIGÆNA. °9 d’un jaune très-brillant et de la consistance du par- chemin. L’insecte parfait éclot vers la fin de juillet ou le commencement d'août. J’ai pris cette zygène dans les Alpes du Dauphiné. M. Alexandre Lefebvre l’a trouvée abondamment en Sicile, Elle habite aussi l’Autriche, la Hongrie et l'Italie. ZYGÆNA BALEARICA. Mihi. PI I, fig. 5. Z. Alis anticis cyaneis aut virescentibus , subdiaphanis, maculis duabus elongatis, maculaque dilataia subsecu- riformi ad apicem; posticis subdiaphanis rubris, limbo lato, cyaneo ; abdomine cingulato. Cette espèce a le port de la sarpedon et la taille de la punctum. Ses premières ailes sont un peu diaphanes, d’un bleu verdâtre, avec trois taches rouges. Deux à la base, d’égale longueur, ets’étendant en divergeant, l’une le long du bord externe, et l’autre le long de la côte, jusqu'au-delà du milieu, et une autre assez grosse et un peu sécuriforme vers l'extrémité. Le dessus de ces mêmes ailes est bleuâtre, pâle, avec les mêmes taches qu’en dessus, mais d’un rouge moins vif. Les secondes ailes sont d’un rouge-pâle un peu trans- parentes, surtout vers l’angle externe, où elles sont lar- gement bordées de bleuâtre par une bande qui gagne à peine l’angle anal. Le dessous ne diffère pas du dessus. Les antennes sont grosses, fortement en massue; le collier, le corselet et les épaulettes sont panachés de /4o ZYGÆNA. poils blanchâtres. Les pattes sont d’un gris jaunâtre ; le corps est d’un noir bleu, avec un anneau rouge assez large vers son extrémité et visible seulement en dessus. La femelle ne diffère du mâle que parce que ses ailes sont moins transparentes, et que les inférieures ont la bordure plus étroite et la couleur rouge plus vive. Cette espèce se distingue de la punctum par l’anneau rouge et l'absence du petit point caractéristique; de la sarpedon, par les deux taches de la base, qui sont très- allongées l’une et l’autre; par la tache de l'extrémité, qui est très-grande et un peu sécuriforme, et par les ailes inférieures, qui sont d’un rouge plus vif. Sa patrie est l'Espagne méridionale et les îles Ba- léares. ZYGÆNA SARPEDON. PI. I, fig. 5 et 8. Z. Alis anticis subdiaphanis, plumbeo-cærulescentibus aut virescentibus, nitidis, maculis tribus elongatis, rubris; posticis diaphanis; rubris, dilutioribus, margine latiort, sinuato , plumbeo: abdominis cingulo rubro; antennis clavatis, nigricantibus; thorace villoso grisescente. Zygæna sarpedon, Ocns., Schmett. von Eur, 1. I, p: 95, n. 8. Zygæna sarpedon, Gon., Pap. de France, t. IF, pl. XXII, n. 8, texte, p. 141. Sphinx sarpedon, Husn., Sphing., tab. IT, fig. 9 (mas), text., S. 83, n. 25. ZYGÆNA. A1 Sphinx trimaculata, Esr., Schmett., IE, Th., tab. XL, cont. XV, fig. 7,.8, fortf., S. 16. Sphinx sarpedon, Borku., Rhein. Mazag., I, B.,S.629, ns19: Zygœna cynaræ,Gon. ,Pap. de France;,t. HE, pl. XXI, n. 7, texte, p. 139 (vix varietas). Les premières ailes sont bleues, luisantes, transpa- rentes, avec trois taches rouges (1), dont deux à la base et une vers l’extrémité. Les deux de la base sont irès-inégales, l’inférieure est trois fois plus longue que la supérieure et très-souvent interrompue; la troisième, qui est vers l’extrémité de l’aile, est ordinairement or- biculaire. Dans un grand nombre d’individus, on aper- coit en outre un très-petit point rouge à la bifurcation de la principale nervure. Le dessous diffère à peine du dessus. La frange est peu apparente et jaunâtre. Les ailes postérieures dans le mâle sont du même ton que les supérieures, avec le disque d’un rose très-pâle, et se fondant avec la couleur de l’aile. Dans la femelle, au contraire, la couleur rose s’étend jusqu’à la bor- dure, qui chez elle est très-étroite. Le corps est d’un bleu noir, avec un anneau rouge sur le dessus de l’ab- domen; les antennes sont très-fortes, et brusquement (1) À l'exemple de tous les auteurs, j'ai dit qu'elle avait trois taches rouges sur chaque aile; mais il serait plus convenable de dire qu'elle en à quatre, car parmi le grand nombre d'individus que j'ai eus entre les mains, il s’en est à peine trouvé deux chez qui la tache inférieure de la base ne fût point interrompue. 42 ZYGÆNA. en massue, Le collier et le corselet sont mélangés de quelques poils grisàtres. Les pattes sont noirâtres, avec le côté interne des cuisses, des jambes et des tarses d’un jaune-roussâtre luisant. La femelle se distingue encore du mâle par son an- neau rouge, qui est beaucoup plus large. Cette zygène habite l'Espagne, le Portugal et nos dé- partemens les plus méridionaux. Elle paraît en juillet; elle se plait sur les petits côteaux arides : on la trouve souvent reposée sur les scabieuses, la lavandula spica et la lavandula vera. Je l'ai prise au mois d’août dans nos montagnes sous-alpines. ZYGÆNA ACHILLEÆ. PI. HI, fig. 1 et 2. Z. Alis anticis cyaneo-virescentibus vel cyaneo-lutescen- tibus, maculis quinque rubris, subtus confluentibus, soli- taria major et securiformt ; posticis rubris, margine cyaneo; collart humerisque pilis albis inductis. Zygæna achilleæ, Ocus., Schmett. von Eur., 1. IL, p. 20, D h0, Zygaœna Loti, Fas., Ent. Sysi., IIE, 1, 387, à. Zygæna fulvia? Far., Gen. Ins. Mant., p. 275, D. 1-2. Sphinx viciæ, Huex., Sphing., tab. 117 Lim ten. S. 70, n. 8; Sph. Loti (mas). Sphinx bellidis, Rusx., Sphing., tab. IE, £. 10 (fæm.). Sphinx triptolemus, Husx., Sphing.; tab. XX, f. 96 ZYSÆNA. 43 (mas); text., £. 78, n. G (la chenille); larv., B., a.-b.; {, 1., a.-b. Sphinx loti, Izuic. N. Ausgs., dessp., 1, B.,S. 38, n°5. F: Sphinx de lachillière, Encr., Pap. d'Eur., t. HX, pi XCIX, f 141, a.-d., p. Go. ; Spainx achilleæ, Esr., Schmett., If, Th.,iab. XXY, suppl. VIE, £ 1, a. b, S. 180. Sphinx achilleæ, Bonku., Eur. Schmett., 1, Th, S. 21, D. 14; S. 191,0. 13, Sphinx bellis, Borkn., Eur. Schmett., 1, Th..S. HG AVS; S) 122,0. 14. Sphinx serpylli, Borxx., Eur. Schmett., 11, Th., S. 166, n. 13, 14, 9. Sphinx scabiosæ. Devis, Eni. Lin, ?. IE, p. 111, n. 48. Les premières ailes sont arrondies au sommet, d’un bleu moins foncé et un peu moins luisant que dans la filipendulæ, avec cinq taches rouges : deux à la base, deux au milieu, et une, beaucoup plus grande, solitaire et sécuriforme vers l’extrémité. Les secondes ailes sont rouges de part et d’autre, avec une légère bordure d’un bleu foncé qui se rétrécit à peiné vers l'angle anal. Le dessous des ailes supérieures est d’un bleu très- pâle, et les taches y sont légèrement confluentes. Le dessous des inférieures ne diffère pas du dessus. La frange des ailes de devant est d’un jaune roussâtre très-apparent. 44 ZYGÆNA. Les antennes sont fortes et d’un noir bleu; le corse- let est bleu panaché de blanc, surtout au collier et aux épaulettes. Le corps est d’un bleu noir, et les pattes d’un jaune blanchâtre ou roussâtre, surtout antérieu- rement. La femelle présente le même dessin que le mâle, mais elle est ordinairement d’un bleu grisâtre ou jaunûtre, avec le collier et les épaulettes plus garnis de poils blan- châtres. Il n’est pas rare de trouver des individus de lun et de l’autre sexe, mais surtout des femelles, chez qui la tache inférieure de la base est réunie avec l’inférieure du milieu de laile. Tel est l'individu que j'ai fait repré- senter pl. IT, fig. 2. Hubner en a fait à tort trois es- pèces. Celui qu’il a appelé sphinx bellis se distingue en ce que la tache supérieure du milieu de l'aile est sépa- rée en deux par une grosse nervure. Le sphinx viciæ qu'il représente fig. 11 est une variété femelle dont la tache sécuriforme est plus petite que dans le commun des individus; il se rapproche beaucoup de l'espèce que j'ai nommée /anthina. Enfin celui qu’il nomme sphinx triptolemus est le type de l’espèce. La chenille, selon Hubner et Scriba, est moins rac- courcie que la plupart de ses congénères; elle est d’un jaune verdâtre, couverte de poils fins et noirâtres, avec deux rangées de taches noires, disposées ainsi : une au commencement et l’autre à la fin de chaque segment : sur chaque anneau on remarque en outre un point jaune orangé; les stigmates sont noirs, ainsi que la ZYGÆNA. 4 tête et les pattes écailleuses. Elle se nourrit sur le lotus corniculatus, les trifolium, V’hippocrepis, etc. Sa coque est ovoïde, blanchâtre, de la consistance de la coquille d'œuf. Cette espèce éclot aux environs de Paris dans le mois de mai; je soupçonne que dans le midi elle donne deux fois, car je l’ai prise à la fin de juillet dans nos dépar- temens méridionaux. Elle est assez commune en France et en Allemagne. ZYGÆNA JANTHINA. Mihi. PL VI, fig. 7. FREE ro ner Z.Alis cæruleo-plumbeis, maculis quinque rubris, posterio- re liturala; posticis rubris, margine tenuiore cyaneo. Cette espèce, que j'avais d’abord confondue avec les variétés de l’achilleæ, me paraît réellement constituer une espèce particulière. Elle est de la taille de l’achilleæ, et elle se rapproche beaucoup de la variété figurée par Hubner sous le nom de sphinx viciæ. Ses premières ailes sont d’un bleu- bronzé peu brillant, avec une légère bordure d’un bleu foncé à l'extrémité, et cinq taches rouges disposées ainsi: deux oblongues à la base, deux orbiculaires au milieu, et une à l'extrémité, qui offre un petit prolongement oblique. Les secondes ailes sont d’un rouge-carmin pâle, avec une légère bordure d’un bleu foncé, et de la même largeur dans tout son trajet. 46 ZYGÆNA. Le dessous des premières ailes est d’un bleu-pâle lui- sant, lavé de rouge sur le milieu, ce qui fait paraître les taches un peu confluentes. Le dessous des ailes postérieures ne diffère pas du: dessus. Le bord de la côte et la frange des ailes supér'eures sont d'un jaune-roussâtre luisant, la frange des ailes inférieures est bleue. Les veux, la tête, les palpes, les antennes et l’abde- men sont d’un noir foncé, avec un reflet un peu bronzé. Le corselet est bleu, mélangé de quelques poils blancs. Les pattes sont jaunâtres, luisantes antérieurer@ænt, et d’un jaune noirâtre postérieurement, La femeile diffère du mâle, que nous venons de dé- crire, en ce qu’elle est un peu plus grande, que ses ailes supérieures sont d’un bleu un peu jaunäire , et que son corselet est beaucoup plus mélangé de poils blanchûtres. Elle se distingue, au premier coup d'œil, de la meli- loti par ses ailes moins étroites et plus arrondies, et surtout par la bordure des inférieures , qui est moins large et nullement sinuée; et de l’achilleæ, par la forme de la tache postérieure. | J’ai pris cette espèce dans les montagnes sous-alpines du hourg d’Oysans; elle volait en assez grande quantité sur les fleurs de la lavandula vera et de l’artemisia co- rymbosa, avec la sarpedon, l'achilleæ et quelques indi- vidus de la scabiosæ. Je l'ai recue depuis des Alpes de Provence. IYGÆNA. 47 La découverte de la chenille prouvera si j'ai eu tort ou raison d’en faire une espèce. ZYGÆNA EXULANS. PI. I, fig. 3. Z. Alis anticis subdiaphanis, cyanescentibus , interduim venis albidis notatis, maculis quinque inæqualibus , sublus concoloribus ; posticis rubris, margine grises- cente-cyaneo: antennis subclavatis cyaneis; pedibus luteis ; corpore pillosissimo. Zygæna exulans, Ocus., Schmti. von Eur, 1. II, p- 40, n. 0. Sphinx exœulans, Husn., Sphing., iab. XX, f. 101, (fœm.); tab. IT, f. 12 (mas). Sphinx exulans, Esr., Schmett., 11, %h., tab. XLI, cont. XVI, fig. 1, 2. Cette espèce est de la taille de l’onobrychis. Ses pre mières ailes sont un peu transparentes, d’un gris-ver- dâtre luisant , avec iles nervures souvent blanchâitres, dans le mâle particulièrement ; celles de la femelle sont souvent bleuâtres, sans veines blanches; mais, dans les deux sexes, la frange, ainsi que le bord interne, soni blancs. Outre cela, elles sont marquées de cinq taches rouges : deux oblongues à la base, dont celle de la côte moitié plus longue que l’autre, deux inégales vers le milieu, et une solitaire près de l'extrémité de l’aile. 48 ZYGÆNA. Dans quelques individus, ces taches paraissent un peu lavées de blanchâtre sur le bord. Le dessous des premières ailes est d’un gris un peu jaunâtre ou bleuâtre, et les taches y sont aussi dis- tinctes qu'en dessus, quoique d’un rouge un peu plus pâle. Les ailes inférieures sont d’un rouge-carmin pâle de part et d'autre, avec une bordure du même ton que le fond des ailes supérieures, Cette bordure n’est que ru- dimentaire près de l’angle anal; mais elle s’élargit en gagnant l’angle externe. Dans les individus qui sont veinés de blane, le corse- let et les épaulettes sont blanchâtres, et d’un bleu noirâtre dans ceux dont les premières ailes sont bleues. Dans l’un et l’autre, le collier est d’un blanc grisâtre. Les antennes sont noires. Les pattes sont jaunes et le corps est extrêmement velu, surtout dans les femelles. Cette espèce éclot au commencement du mois d’août ; elle n’habite que les hautes montagnes des Pyrénées, de la Savoie, de la Suisse et du Tyrol. Il paraît que plus on la trouve haut, plus elle est blanchätre. Je l’ai prise, avec mon ami Alphonse de Brébisson, sur le sommet du Galibier; son vol est lourd, elle aime à se reposer sur le phaca glacialis et sur l’achillæu nana. J'en ai vu quelques individus pris dans les Pyrénées et dans les Alpes de la Styrie, qui ne diffèrent en rien de ceux de nos montagnes. BE 7 tæ ZYGÆNA. ZYGÆNA CYNARÆ. PL IL, fig. 4. Z. Alis anticis subrotundatis, subdiaphanis, virescentibus aut obsolete cærulescentibus, maculis quator rubris (in- terdum media et basali coadunatis) 3 posticis rubris, margine cœruleo-grisescente; abdominis cingulo rubro; antennis nigricantibus, clavatis; thorace villoso, pedi- bus albidis. Zygæna cynaræ, Ocus., Schmett. von Eur., t. I, Sphinx cynaræ, Esr., Schmett. IL, Th., tab. XX XVIL, p+ 42, n. 10. cont. XII, f. 2, 5, 4, fortf., S. ». Sphinx mullefolu, Esr., tab. XLHIT, cont. XVIIL f, 1, 2. Sphinx cynaræ, Huex., Sphing., tab. 17,f. 80 (fæœim.), Sphinx nullefolii, Borku., Eur. Schmett., II, Th., S 239, n. 19, 14. x Elle est un peu plus grande que l’ezulans. Ses pre- mières ailes sont arrondies à l'extrémité, un peu dia- phanes, d’un bleu-pâle peu brillant, avec cinq taches rouges, savoir: deux à la base, oblongues et égales, deux inégales et arrondies au milieu, et une arrondie et solitaire, vers le bout de l'aile, tantôt plus grande et tantôt plus petite que les deux autres. Le dessous de ces mêmes ailes est bleuâtre luisant, avec les mêmes taches qu’en dessus ; mais les deux du milieu tendent à se réunir avec celle de la base, tandis qu'en dessus elles sont éloignées et fort distinctes. A )0 ZYGÆNA. Les secondes ailes sont d’un rouge-carmin clair de part et d'autre, avec une bordure d’un bleu pâle, pres- que nulle près de l’angle anal, mais qui s’élargit en ga- gnant l’angle externe. La frange des ailes antérieures est un peu jaunâtre, celle des ‘ailes postérieures se confond avec la bordure. Le corselet est d’un bleu foncé, les épaulettes sont de la même couleur ; le corps est d’un noir bleu, avec un anneau rouge passablement large, tant en dessus qu’en dessous. Les pattes sont jaunâtres , principalement à leur partie antérieure. Les antennes sont en massue et d’un bleu noir. La femelle est un peu plus grande que le mâle ; elle offre absolument le même dessin, mais l'anneau rouge est plus large. Sa couleur est ordinairement d’un bleu jaunâtre ou verdâtre, et ses ailes inférieures ont une bordure un peu moins large, comme dans l’individu que j'ai fait représenter, et qui a été pris dans les Abbruzzes. Dans quelques individus que m’a envoyés M. le baron Wimmer, l’anneau rouge n’est distinct qu’en dessus. Cette espèce habite l’Autriche, la Hongrie, les envi- rons de Dresde; M. Duponchel l’a prise dans les envi- rons de Rome. Je ne sache pas qu’on l'ait encore trouvée en France. Godart a donné, pl. XXI, fig. o, sous le nom de zygæna cynaræ, une variété de la sarpedon. C’est une >. . a erreur qu'il est important de rectifier. AXYGÆN À, J1 ZYGÆNA MELILOTI. PI IE, fig. 5. Z. Alis anticis sublanceolatis; subdiaphanis, nitidis, grisescenti-virescentibus vel cyanescentibus , maculis quinque rubris: posticis rubris, margine virescent , nigro; aniennts clavatis. Zygæna meliloti, Ocus., Schmett. von Eur., 1. LE, p. 43. Sphinx loti (mas), Huen., Sphing., tab. XVII, f. 82. Sphinx meliloti, Esr., tab” XXXX, cont. XIV, 1-8, fortf., S. 10. Sphinx loniceræ (variet.), Esr., Schmeit., IE, Th., tab. XXV, sup. VIE, £ 3. Sphinx vicie, Borkn., Rhein. Magaz., 1, B, S. 638, Ne 19, Sphinx viciæ, Scurank, lite, Fuss. Cette espèce est un peu plus petite que Pachuilleæ. Ses premières ailes sont étroites, un peu lancéolées, lé- gèrement transparentes , d’un vert-bleuâtre luisant, avec cinq taches rouges disposées comme dans la trifolu; mais elle s’en distingue facilement par la coupe des ailes, qui sont beaucoup plus pointues, et par la tache du milieu qui avoisine la côte, qui est toujours oblongue et séparée. Le dessous des ailes antérieures est d’un bleu-grisâtre pâle, avec les taches aussi distinctes qu’en dessus. Les secondes ailes sont d’un rouge rose de part et d'autre, avec une bordure d’un bleu pâle, passablement D9 ZXGÆNA. large, surtout près de l’angle externe, et un peu sinuée intérieurement. Les antennes, les épaulettes et la trompe sont d’uu noir bleu, le corps est d’un bleu-verdâtre luisant. Les pattes sont un peu moins foncées et de couleur noire. La frange des ailes antérieures est un peu jau- nâtre, très-peu distincte; celle des ailes postérieures se fond avec la bordure. Les deux sexes se ressemblent parfaitement pour le dessin; mais j'ai vu des femelles dont le fond était d’un gris verdâtre. Il arrive quelquefois, mais très-rarement, que les taches se réunissent en une bande irrégulière. La chenille, selon Esper, vit sur plusieurs sortes de trèfles ou autres petites légumineuses; elle est d’un vert glauque, pubescente, avec la tête et les premières pattes d’un brun noir ; les autres sont de la couleur du corps; sur le dos, elle a une ligne blanche longitu- dinale ; chaque incision est marquée d’un point jaune, surmonté par une petite tache noire. Le cocon est al- longé, d’un jaune assez pâle. La chrysalide, suivant le même auteur, est d’un blanc jaunâtre, avec le dos et l'enveloppe des ailes d’un brun noirâtre. Cette espèce éclot à la fin de juin ou au commenceé- ment de juillet ; elle n’est pas très-rare dans certaines parties de l’Allemagne, telles que l'Autriche, la Franco- nie, la Prusse; mais elle est beaucoup plus rare en France : elle n’a encore été trouvée qu'en Alsace. ZYGÆNA. Ja ZYGÆNA CUVIERI Miki. PL II, fig. 6. Z. Alis anticis cyaneo-violaceis, maculis tribus latis, rubris; posticis rubris, margine latiori cyanco; abdo- mine thoraceque nigris, luirsutis; collari cinguloque rubris. Cette belle espèce est de la taille de l’ephialtes. Ses premières ailes sont un peu arrondies, d’un bleu-indigo chatoyant, avec trois larges taches rouges disposées ainsi : la première, qui est à la base, s’étend depuis la côte jusqu’au bord interne; celle du milieu est un peu moins grande, et paraît formée par la réunion de deux taches, dont la plus petite regarde la côte, et la plus grande le bord interne; la dernière, ou celle de l’ex- trémité, est grande, irrégulière, et semble formée par la réunion de deux taches accolées. Les secondes ailes sont d’un rouge tendre de part et d'autre, avec une bordure bleue assez large, et finissant en pointe avant l'angle anal. Le dessous des ailes supérieures ne diffère du dessus que parce qu’il est plus pâle; les taches ont la même disposition que sur la surface opposée. Les antennes sont noires, et se terminent insensible- ment en massue. Le corps est très-velu et noir de part et d’autre, avec un anneau rouge visible en dessus et en dessous. Le corselet est velu comme le corps, et séparé de la têle par un collier rouge très-remarquable. )/ ZYGÆNA. Les pattes sont brunes. Cette zygène a été trouvée aux environs d'Amaden, en Perse, par feu Olivier. M. Labillardièré l’a aussi rapportée de la Syrie. J'ai dédié cette nouvelle espèce à M. le baron Cuvier, dont le nom est si cher à tous ceux qui s’occupent des sciences naturelles. :ZYG/ÆNA TRIFOLIL PI. I, fig. 7. Z. Alis anticis cyaneis, maculis quinque rubris (duabus meduis confluentibus), subtus concoloribus; posticis ru- bris, margine latioricyaneo; antennis clavatis; thorace abdomineque eyaneis; pedibus dilutioribus atris. Zygæna trifolu, Ocus., Schmett. von. Eur., t. II, bp 47: Sphint trifoli, Esr., Schmett., 11, tab. XXXIV, cont, IX, 20: Spluinæ trifolu, Husx., Sphing., pl. LXXX, n. 16. Sphinx des prés, Encr., Pap. d’Eur., t. III, pl. XCVITI, f. 136, a.-e. Sphinx trifoli, Borxn., Eur. Schmett., Th., S. 26, n. 16. Sphinx trifolu, Devuz., Ent, Lin.,t. If, p. 119, n. 94. Sphinx pratorum, Devis, Ent. Lin., t. II, p. 114, n. 60. Les ailes supérieures de cette espèce sont d’un bleu foncé, avec cinq taches rouges aussi distinctes en des- ZYGÆNA. J9 sus qu’en dessous ; il y en a deux à la base, séparées seulement par une nervure, deux au milieu, ordinai- rement réunies. Dans tous les cas, on y distingue tou- jours une ramification de nervure qui est de la couleur du fond. Celle de ces deux taches qui regarde le bord externe est toujours moitié plus petite que l’autre. La dernière tache est solitaire vers le bout de l’aile; les deux de la base sont oblongues; les trois autres sont presque rondes. Dans quelques individus, il existe, en face de la tache solitaire du bout de Paile, un très-petit point rouge ou rudiment d’une sixième tache. Les secondes ailes sont d’un rouge-carmin de part et d'autre, avec une bordure bleue, large, paraissant si- nuée à cause de la dépression qui existe au milieu des ailes : la base de ces mêmes ailes est rayonnée par quelques poils bleus. La femelle ressemble au mâle. Dans quelques exem- plaires, toutes les taches sont réunies en une bande irrégulière ; mais on reconnaît toujours cette variété à la largeur de la frange et à la petitesse de la tache in- termédiaire qui regarde la côte, et qui, quoiqu’elle fasse partie de la bande, se distingue par la nervure dont j'ai parlé plus haut. Les antennes, la trompe, les épaulettes sont d’un bleu noir; le corps est d’un bleu luisant; les pattes et les veux sont d’un noir brun. La chenille vit sur le lotus corniculatus, le trifolium procumbens , l’hippocrepis comosa, etc.; elle est verte ou d’un jaune verdâtre plus ou moins clair, pubescente 96 ZYGÆNA. comme ses congénères; elle a quatre lignes de points noirs, dont deux dorsales et les autres latérales; on remarque en outre sous le ventre un petit point noir sur chaque anneau. Le cocon est allongé, sillonné, et d’un jaune paille, avec la partie inférieure blanchâtre. J’ai vu, dans les prairies humides des Alpes, des branches d’hippophae pour ainsi dire couvertes par les coques de celte chenille. Elle paraît quelque temps avant la flipendulæ; dans les montagnes je l'ai trouvée à la fin de juillet. Elle habite la France, le Piémont, la Hongrie, la Franconie, Autriche; elle est assez commune partout. ZYGÆNA LONICERZÆ, PI IL, fig. 8. Z. Alis anticis cyaneis aut virescenti-cyaneis, maculis quinque majoribus rubris, subtus concoloribus,; posticis rubris, margine cyaneo, subsinuato, el ad angulum analem decrescente; antennis clavalis, atris; pedibus dilutioribus, nigris. Zygæna loti, Fasr., Ent. Syst., IE, 1, 157, 5; Zyg. fuloia, Mantissa, 1. Ïf, 401, 3. Zygæna loniceræ, Ocus., Schmett. von Eur., t. IT, p. 90. Sphinx loniceræ, Esr., Schmett., U, tab. XXIV, suppl. VE, à, a.-b. Sphinx loniceræ, Huex., Sphing., tab. Il, f. 7; (la che- nille) Larv. Lepid., 1, Sphing., 1, Pap., B.,e., f. 1,a.-b. ZYGÆNA. 27 Sphinx des graminées, ExGr., Pap. d’Eur., 1. I, pl XCVIIE, f. 138, a.-d. Sphinx gramunis, Devii., Ent. Lin., t. Il, p. 115, n. 61. Zygæna loniceræ, Gov., Pap. de France, 1. IE, pl. XXI, fig. 4, texte, p. 154. Sphinx loniceræ, Borkn., Schmett., IT, Th., S. 20, n: 19: S.. 121, n. 19; S. 161, n. 13. Elle est de la taille de la filipendulæ, avec laquelle elle a été quelquefois confondue. Ses premières ailes sont d’un bleu foncé ou d’un vert-bleuâire luisant, avec cinq taches rouges assez grosses, et aussi distinctes en dessous qu'en dessus : il y en à deux à la base qui sont ovales, allongées, et par- tagées par une nervure; deux autres inégales au milieu : | celle qui regarde la côte est ovale, l’autre (qui regarde le côté interne) est moitié plus grande, et presque triangulaire; enfin, une solitaire et arrondie vers le bout de l’aile, Les ailes inférieures sont d’un rouge-carmin de part et d'autre, avec une bordure bleue assez large, sinuée intérieurement, et allant en décroissant de l’angle ex- terne à l’angle anal. Outre cela, la base de ces mêmes ailes est rayonnée par des poils de la couleur du fond. Les antennes sont noires; les pattes sont de la même couleur, mais un peu moins foncées; les épaulettes et le corps sont d’un bleu foncé. La variété à taches réu- nies en une seule bande irrégulière est assez rare. 98 ZYGÆNA. La frange des quatre ailes est un peu plus pâle que la couleur du fond. ï J'en ai trouvé en Normandie une variété chez la- quelle les taches sont aussi petites, et même quelquefois plus petites que dans la filipendulæ. Il deviendrait très- difficile de la distinguer de la variété à cinq points de cette dernière, si l’on ne faisait attention à la forme et à la largeur de la bordure des ailes inférieures. dJ’ai obtenu cette variété de chenille, et je suis certain qu’elle se rapporte à la loniceræ : c’est elle que j'ai cru devoir faire représenter. La chenille vit sur plusieurs plantes de la famille des légumineuses, et particulièrement sur le lotus cornicula- tus, l’hippocrepis comosa (je ne l’ai jamais trouvée sur le chèvrefeuille) ; elle est de la taille de celle de la fili- pendulæ. Elle est d’un vert pomme, et elle a, sur chaque côté du corps, deux bandes noires formées de taches interrompues par les incisions : ces bandes s'étendent de la tête à l’anus, et linférieure est plus étroite. On remarque sur chaque anneau un point jaune placé entre les deux bandes; le corps est pubescent, comme dans toutes ses congénères. La coque est allongée, en forme de bateau, et d’un jaune paille. On la trouve souvent attachée aux tiges des graminées. Cette espèce paraît un peu plus tôt que la flipendule. On la trouve dans toute l’Europe septentrionale. ZYGÆNA. 99 ZYGÆNA FILIPENDULÆ. PI, IV. fig. 1. Z. Alisanticis cyaneis autviridibus, nitidis, fusco ciliatis, maculis sex rubris; posticis rubris; margine tenui nigro- cyaneo; abdomine haud cingulato; antennis clavatis. Sphinx filipendulæ, Lin., Fan, Scor., ILric., Viewec., ponA, Suzz., Muic., Scuærr,, Iuzic., W-v. Sphinx filipendulæ, Huex., Sphing., tab. V,f 31 (fœm.); text., S. 80, n. 15; (la chenille) Larv., IL, S. pap. b.-c., f. 1, c.-d. s Zygæna filipendulæ, Ocus., Schmettl. von Eur., t. I, p. 64, n. 14. Zygæna filipendulæ, Gon., Pap. de France, t. I, pl. XXII, £ 2; text., 127. Sphinx de la filipendule, Encram., Pap. d'Eur.,t. I, PL XCOVIL, £:335, a,b::c..d ef, Sphinx filipendulæ, Esr., Schmett., II, Th., tab. XVI, f. a.-e., S. 138; tab. XX XVI, cont. XI, 1.8, S. 233. Le sphinx bélier, Georr., Hist. des Ins., F, II, p. 88, nLLoe Sphinx filipendulæ, Borkn., Eur. Schmett., IX, Th., Sr 22110::.100,:h. 9. VARIÉTÉ. Sphinx chrysanthemi, Husx., Sphing., tab. VIT, £. 17. Sphinx chrysunthemi, Borku., Eur. Schmett., If, Th., S. 166, n. 21-22. 6o ZYGÆNA. Esr., Schmett., 11, Th.,tab. XXXVII, cont. XII, ft 1:-fortfsnS tx. Les ailes supérieures sont d’un vert-bleu luisant, avec un reflet tantôt un peu doré, tantôt d’un bleu in- digo. Sur ces mêmes ailes il y a six taches d’un rouge- carmin vif, disposées deux à deux, et confluentes en dessous. Les deux taches de la base sont ovales, un peu oblongues, les quatre autres sont plus ou moins arrondies et plus petites. Il arrive quelquefois que les taches se réunissent en dessus, et forment une bande rouge irrégulière. Les ailes inférieures sont d’un rouge carmin de part et d'autre, avec une bordure bleue, étroite et garnie d’une légère frange un peu plus claire. La frange des premières ailes est un peu roussâtre. Le corps est d’un bleu luisant ou d’un vert bronzé. Les antennes sont d’un bleu foncé en dessus et noires en dessous. Les pattes sont d’un bleu noirâtre , avec la partie interne des jambes un peu plus pâle. Les deux sexes se ressemblent ordinairement: il ar- rive cependant que l’on trouve accouplés ensemble des individus d’un bleu foncé avec d’autres d’un vert doré; mais ces variations dans la nuance se remarquent dans le mâle comme dans la femelle. On trouve souvent une variété qui n’a que cinq taches rouges. La variété figurée par Esper et Hübner sous le nom de sphinx chrysanthemi est très-remarquable. Au pre- ZYGÆNA. | 6: mier coup d'œil, on la prendrait pour une espèce très- différente; mais, en la regardant avec attention, on voit qu’elle ne se distingue du commun des individus que | parce que les six taches, au lieu d’être rouges, sont brunes, ainsi que les ailes inférieures. La chenille est jaune, pubescente, avec neuf taches sur chaque segment; la tête et les pattes écailleuses sont noires, de même que les stigmates; il y a en outre entre les pattes une rangée longitudinale de points noirs. Le cocon est allongé, sillonné ou plissé longitudinalement d’un jaune-pâle luisant. On trouve cette chenille, en mai et en juin, sur les trèfles et les petites légumineuses. L’insecte parfait éclot au bout de trois semaines. l Elle est commune par toute l’Europe, depuis la fin de juin jusqu’au commencement d'août. ZYGÆNA ANGELICÆ. PL IV, fig. 2. Z. Alis anticis cyaneis, lis quinque rubris {sex tn quibusdam), subtus confluentibus ; posticis rubris, margine nigro ; antennis apice luters. Zygana angelicæ, Ocus., Schmett. von Eur., t. IE, p. 67, n. 18, Zygæna angelicæ, Hugx., Sphing. Cette espèce est difficile à déterminer; elle a de si grands rapports avec la filipendulæ, que j'avoue que, sans l'autorité d’Ochsenheimer, qui en a élevé la che- 69 AXGÆNA. nille aux environs de Dresde, et qui en-a très-bien fait connaître l’histoire, je l’aurais à peine regardée comme une variété. Ses premières ailes sont d’un bleu plus terne que dans la filipendulæ ; tantôt elles ont cinq taches rouges, tantôt six, disposées de la même manière que dans la peucedani. En dessous, ces taches sont confluentes. Les secondes ailes sont rouges de part et d'autre, avec une bordure noire un peu plus large que celle de la filipendulæ, et moins que celle de la peucedani. Les antennes sont d’un bleu noir , avec ‘’extrémité de la massue jaunâtre. Le corselet et l'abdomen sont d’un bleu foncé, et les pattes sont noires. La chenille, suivant Ochsenheimer , est de la taille et de la forme de la peucedant; elle est jaune, finement pointillée de noir, garnie de poils jaunes et de poils noirs; sur son dos, elle a deux séries de taches noires, qui. quand la chenille marche, deviennent interrompues et forment des triangles; la tête est noire, et les pattes écailleuses sont annelées de blanc et de noir; outre cela, on observe sur les côtés plusieurs petites taches noires. Le cocon est fusiforme, d’un jaune vif, et de la consistance du parchemin. Cette espèce éclot en juillet; elle habite l'Autriche, la Hongrie et la Prusse. Probablement qu’elle se trouve aussi en France; mais «elle n’y a pas encore été ob- servée. AYGÆNA. 6 (à ZYGÆNA TRANSALPINA. PI. IV, fig. 3. Z. As anlicis atro-cyaneis aut virescentibus, maculis sex rubris { sæpe connais) ; posticis rubris, margine lato, sinuato, cyaneo; abdomine haud cingulato ; antennis clavalis, nigro-cyaneis. Zygœna transalpina, Ocus., Schmett, von Eur. ,t. U, p. 60, n. 15. Sphinx transalpina, Hüex., tab. II, £ 15 (mas), d 10" (fœm.), text, S. 81, n. 20. Sphinx filipendulæ major, Esp. , Schmett., II, Th., tab. XLI, cont. XVI, f. 4 (mas), fortf., S. 19. Elle est la plus grande de toutes celles qui me sont connues ; elle surpasse d’un tiers au moins la flipen- dulæ. Les ailes supérieures sont d’un vert-bleuâtre lui- sant ou d’un noir bleu, avec six taches d’un rouge carmin, disposées par paires, et souvent counées. Les deux taches de la base sont ovales, les quatre autres sont plus ou moins arrondies. Le dessous de ces mêmes ailes est d’un bleu noir assez clair, et présente les mêmes taches que le dessus; . seulement les deux basilaires, qui en dessus sont sépa- rées par une grosse nervure, se confondent en dessous en une seule tache. Dans quelques individus de l’ur et de l’autre sexe, il n’y a que cinq taches rouges, 64 AVGÆNA. Les ailes inférieures ont les deux surfaces d’un rouge carmin, avec une bordure d’un blea noir, assez large, sinuée intérieurement et garnie d’une frange un peu plus foncée, que l’on voit aussi aux premières ailes. Le corps est d’un vert bronzé ou d’un bleu-noir lui sant. Les antennes sont d’un bleu foncé en dessus, noirä- tre en dessous. Les pattes sont noires, et les cuisses un peu bron- zées. Elle habite la Sicile, l'Italie et les départemens les plus voisins du Piémont. M. Duponchel, entomologiste bien connu, et continuateur de l’ouvrage de Godart, l’a prise assez communément aux environs de Rome, dans les premiers jours de l’été. La chenille de cette espèce m'est inconnue. Cette zygène se distingue de la fiipendulæ par la bordure des ailes inférieures, qui est beaucoup plus large et d’un bleu noir, et par sa taille, qui est beaucoup plus grande. On ne pourra la confondre ni avec la peu- cedant, qui a un anneau rouge, ni avec l'angelicæ, qui a les antennes jaunâtres au sommet, et qui en outre n’a qu’une bordure légère aux ailes inférieures. Dans l'individu décrit par Ochsenheimer, il paraît que les taches étaient confluentes en dessous et connées en dessus. Cette anomalie n’a rien d’extraordinaire : dans toutes les zygènes dont les taches sont réunies en dessus, elles sont souvent confluentes en dessous, ZYGÆNA. 65 Quoique j'aie vu plusieurs individus de cette espèce , je n’en ai cependant pas rencontré qui présentassent ce caractère. L’individu que j'ai fait représenter est une variélé prise en ltalie. ZYGÆNA CHARON. PI IV, fig. 4. Z. Alis anticis cyaneis nitidis, maculis sex minutes, rubris, nigro submarginatts : posticis rubris, margine latiori nigro-cyaneo ; antennis subclavatis. Sphinx charon, Husx., Spluing., tab. IV,f. 21 (mas). Elle est de la taille de la filipendulæ. Ses premières ailes sont d’un bleu-foncé luisant, avec six taches rouges assez petites, savoir : deux oblongues à la base, deux vers le milieu, et deux à l’extrémité de l'aile. Les secondes ailes sont d’un rouge-carmin foncé, avec une bordure assez large, fortement sinuée intérieure- ment et d’un bleu noir. | Le dessous des premières ailes est d’un noir bleuâtre, et les taches du dessus y sont très-distinctes, non con- fluentes; cependant, dans quelques individus, j'ai re- marqué une légère trace rouge sur la nervure médiane, principalement vers l’extrémité, où elle confondait les deux taches du bout, quoiqu’en dessus elles fassent pas- sablement éloignées. La frange des quatre ailes est violâtre. 66 ZYGÆNA. , Les antennes sont entièrement d’un bleu-noir foncé, avec la pointe très-faiblement roussâtre. Le corselet, l’abdomen et les pattes sont d’un vert bronzé. Les deux sexes se ressemblent. Ochsenheimer rapporte, avec doute à la vérité, le sphinx charon de Hubner à la zygæna medicaginis ; mais je crois, après avoir comparé un grand nombre d’indi- vidus de l’un et de l’autre sexe, qu’elles forment deux espèces distinctes. Elle diffère de la medicaginis 1° par la bordure noire des ailes inférieures, qui est toujours moins large; 9° par les antennes, qui sont moins sensiblement roussâtres à leur sommet; 5° parce que la bordure des ailes inférieures s’élargit considérablement vers l'angle externe dans la medicaginis, tandis que dans la z. charon elle ne s’élargit pas; 4° par l’époque de l’éclosion, qui est différente. Mal- heureusement je n’en connais pas la chenille, qui, en achevant de me convaincre , leverait toute espèce de doute. Sa patrie est la Corse, l'Espagne, la Sicile et Ie Pié- mont. Elle paraît en été. ZYGÆNA MEDICAGINIS. PI IV, fig. Z.Als anticis cy aneo-virescentibus, maculis sex mino- ribus {interdum quinque), nigro submarginatis ; posticis rubris; margine latissimo, nigro-violaceo; antennis apice lutescentibus ; pedibus nigris, femoribus pallidioribus. ZYGÆNA. 67 Zygæna medicaginis, Ocus., Schmett. von Eur., t. IE, p. 61, n. 16. Sphinx medicaginis, Huen., Sphung., tab. IV, f. 20 (mas ?) ; text., S. 82, n. 21. Sphinx transalpina, Esp. , Schmett., IE, Th. tab. XVI, f., S. 142 u. 196. Sphinx transalpina, Borku., Eur. Schmett., , Th, S. 1) U. 120, N. 10. De Prun., Lepid. Pedemont, p. 98, n. 105. Elle est de la taille de la filipendulæ; mais elle en diffère par beaucoup de caractères. Les premières ailes, qui sont arrondies vers le bout, sont d’un vert-bleu très-luisant, avec six petites taches rouges de partet d'autre; en dessus, ces taches sont en- tourées d’un petit cercle noir, peu apparent dans certains individus ; les deux de la base sont oblongues et d’égale longueur , les quatre autres sont arrondies. Dans un grand nombre, il n’y a que cinq taches; dans d’autres, la sixième est rudimentaire, et à peine apparente en dessus, tandis qu’elle est très-distincte en dessous. Le dessous de ces mêmes ailes est de la même couleur que le dessus , mais d’un ton plus clair, Les taches du dessus y reparaissent sans se confondre. Les secondes ailes sont d’un rouge carmin de part et d'autre, avec une très-large bordure d’un bleu-. violet noir, fortement sinuée intérieurement; outre cela, les nervures de ces mêmes ailes sont dessinées en 68 ZYGÆNA. bleu violet. La frange des quatre est d’un bleu-violet foncé. Le collier, les épaulettes et le corps sont du même ton que les premières ailes. Les antennes sont d’un bleu noir en dessus, et noires en dessous, avec la pointe roussâtre. Le dessous du corps est bronzé. Les pattes sont noires, avec la partie interne des cuisses et des jambes jaunâtre. Cette belle espèce est propre au Piémont, à la Sicile, à la Calabre et aux États romains. M. Duponchel a trouvé communément la chenille de cette zygène aux environs de Nice, sur les légamineu- ses; mais malheureusement il n’en a point pris la des- cription; il se rappelle seulement que la coque est en bateau, plus raccourcie que celle de la filipendule, et qu’elle éclot au milieu du printemps. J'ai vu des individus chez lesquels la bordure est tellement large qu’elle envahit la moitié des ailes pos- térieures, ce qui, au premier coup d'œil, pourrait les faire confondre avec la :. stæœchadis de Borkhausen, ou lavandulæ de Hubner. ZYGÆNA PEUCEDANI. PI. IV, fig. 6. Z. Alis anticis nigro-cyaneis aut virescentibus, maculis sex rubris, subtus confluentibus ; posticis rubris, mar- gine latiort, cyaneo; abdominis cingulorubro; antennis nigro-cyaneis, apice albicantibus ; pedibus throaceque nigro-Ccyanels. ZYGÆNA. 69 Zygæna peucedant, Ocus., Schmett. von Eur., t. IE, P: 70, n. 20. Zygæna peucedant, Gop., Pap. de France, t. II, pl. XXIL, £ 3; text., p. 130. Sphinx peucedant, Husx., Sphing.,tab. XVE, f. 75-76; text., S. 82, n. 22. | Sphinx du peucedan, Excr., Pap. d'Eur., t. 11, pl. XCVIIL, f. 139, a.-e., p. 56; pl. CXXIT, f. 158, e. (var. ). Zygœna filipendulæ (var.), Fas., Ent. Syst, KL, 1, 280, 1. Sphinx peucedant, Esr., Schmett., IE, Th.,tab. XXV, suppl. VIE, f. ©; S. 191. Sphinx peucedani, Borku., Eur. Schmett., IL, Th., S. 16, 120, 161, n. 11. VARIÈTÉ PREMIÈRE. Variet. Alis anticis cyanets, maculis quinque rubris ; posticis rubris, nigro marginalis ; cingulo abdominis rubro. Sphinx athamantæ, Esr., Schmett., IT, Th, tab. XXXVII, cont. XII, f. 5, 6, fortf., S. 4. Sphinx veronicæ, Borku., Eur. Schmett., I, Th., DUO 09; LA d.: D. 200. VARIÉTÉ DEUXIÈME. Variet. Alis anticis cyaneis, punctis sex flavis ; posticis flavis, nigro-cyanco marginatis ; abdominis cingule [lavo. 70 ZYGÆNA. Zygæna œacus, Far, Mant., t. Il, 102, et Ent. Syst., II, 1, 589, 9. Sphinx œacus, Husx., Sphing., tab. LIL, f. 18; text., S. 82, n. 29. Sphinx œacus, Wien. VErz., S. 49, fam. G, n. 8. VARIÉTÉ TROISIÈME. Variei. Alis anticis cyaneis, maculis binis baseos flavis, tribus disci albis ; posticis flavis, macula alba limboque cyänco ; abdominis cingulo flavo. Sphinx œaque, Excr., Pap. d'Eur., t. TL, pl. CITE, 148, a.-b., p. 69. Sphinx œacus, Esr., Schmett., IX, Th., tab. XXXIIT, cont.-VIIT, f.,1,:8. 217. Elle est un peu plus grande que la fiipendulæ. Ses premières ailes sont, en dessus, d’un vert-bleu luisant, avec cinq ou six taches rouges : deux à la base, deux au milieu, et deux ou une seule vers l'extrémité, (Quand il yen a deux, l’inférieure est ordinairement la plus petite.) Les secondes ailes sont rouges de part et d’autre, avec une bordure noire assez large, sinuée intérieure - ment, et qui, dans certains individus, s'étend jusqu’au milieu de laile. Le dessous des premières ailes est un peu plus pâle que le dessus, et les taches y reparaissent très-confuses. Le dessous des ailes postérieures ne diffère pas du dessus. ZYGÆNA. 1 / Le corps est d’un bleu noir ou d’un vert bronzé, avec le cinquième anneau rouge en dessus et en dessous. Les pattes sont noires. Les antennes sont de la couleur du corps, avec l’ex- trémité de la massue blanchâtre. Cette espèce présente plusieurs variétés remarqua- bles; c’est probablement ce qui a engagé Godart à y rapporter le sphinx transalpina de Hubner ; ce qu’il n’eût certainement pas fait s’il eût eu la nature sous les yeux. La première variété, ou sphinx athamantæ, ne diffère du commun des individus que parce qu’elle n’a que cinq taches rouges. La seconde variété, zygæna æacus de Fabricius, ou sphinx æœacus de Hubner, a toutes les taches des pre- mières ailes, les deux surfaces des secondes, et le cin- quième anneau de l’abdomen jaunes. La troisième variété, ou sphinx æacus d'Esper et d’'Engramelle, a cinq taches sur les ailes supérieures , dont deux jaunes à la base, et les trois autres blanches. Les secondes ailes sont jaunes de part et d’autre, avec un gros point blanc vis-à-vis du sommet. Le corps à aussi un anneau jaune. Il arrive quelquefois, mais très-rarement, de trouver une variété accidentelle qui manque d’anneau rouge ; mais on la reconnaît toujours par l’extrémité des an- tennes, qui est blanchâtre, et par la largeur de la bor- dure des ailes inférieures. La chenille se trouve en mai et en juin sur les légumi- neuses herbacées ; elle est un peu plus grosse que celle 72 2ŸGÆN À: de la filipendulæ. Elle est d’un jaune très-pâle, couverte de poils blanchätres. La tête est noire, tachetée de blanc: les pattes écailleuses sont brunes, annelées de blanc. Sur son dos on aperçoit une ligne noirâtre, et sur chaque côté dix taches noires, composées chacune de deux autres taches, dont une au commencement et l’autre à la fin de chaque anneau, ce qui peut très-bien s’observer quand la chenille marche. Il y a en outre, sur chaque côté, deux raies de points noirs, qui forment une ligne non interrompue quand la chenille est en repos; la première de ces raies est au-dessus des stig- mates, la seconde au-dessus des pattes. La coque est allongée, fusiforme, sillonnée, et d’un blanc argentin. Esper a représenté cette chenille; mais il en a donné une figure très-peu exacte. Je ne lai ja- mais trouvée sur le pucedan ni sur aucune ombellifère. Le papillon éclot en juillet; il se trouve en France, en Allemagne, en Italie, etc, Les deux dernières variétés sont fort rares. ZYGÆNA DORYCNIL. Z. Alis anticis viridibus, punetis sex coccineis ; posticis coccineis, margine latissimo cyaneo; abdomine cingulo SUPT& COECINEO. Zygæna doryenti, Ocns., Schmett. von Eur., t. II, p- 69, n. 10. : N'ayant pu me procurer dans aucune collection, ni obtenir de mes correspondans, la véritable espèce dé- ZYGÆNA. 79 crite sous le nom de dorycnii par Ochsenheimer, je suis forcé d'en donner la description d’après cet entomolo- giste. ‘ Elle est plus petite que la peucedani ; à peu près de la taille de l’hippocrepidis. Les antennes et les pattes sont d’un noir bleu dans toute leur longueur. L’abdomen a vers l’extrémité un anneau rouge qui n’entoure le corps qu’en dessus dans le mâle; mais chez la femelle on aperçoit en dessous quelques atomes rougeûtres dans la direction de l’anneau. | Les ailes supérieures sont d’un vert bronzé, comme dans la plupart des espèces, avec la frange d’un brun violâtre, et six taches d’un rouge vif : deux à la base, plus grandes en dessous qu’en dessus, deux au milieu et deux vers l'extrémité. Les quatre dernières sont à peu près égales et confluentes en dessous. Les secondes ailes sont d’un rouge vif, avec une bordure d’un noir bleu, plus grande dans le mâle que dans la femelle. Suivant Ochsenheimer, on la distingue de la peuce- dani 1° par les ailes plus courtes et plus arrondies; 2° par les antennes d’un bleu noir jusqu’à l’extrémité ; 5° par l’anneau rouge de l’abdomen, qui n’est visible qu'en dessus ; De la flipendulæ, par l'anneau rouge et par les taches plus petites; De lhippocrepidis, par l’anneau rouge. Il paraît que cette espèce est encore fort rare : on ne l’a trouvée jusqu’à présent que dans la Russie méridionale. 74 ZYGÆTA, ZYGÆNA CONCINNA. Z. Alis angustatis, anticis fusco virescentibus, punctis quinque rubris ; posticis rubris, margine exteriore ni- gro; corpore nigro-virescente; palpis, thoracis maculis, ano pedibusque flavis; abdominis cingulo lato rubro (Dalman). VARIÉTÉ PREMIÈRE. Variet. Punctis flavis; segmentis ventralibus omnibus flavo marginatis. VARIÉTÉ DEUXIÈME. Variet. Alis anticis minus angustatis, punctis rubris ; segmentis ventralibus anticis, flavo-punctatis, inter- mediis rubro marginatis. Dazw., Anal. Ent., p. 49: Lepid. Extr., n. 23. Voici une espèce que je n’ai jamais vue en nature; ce que je vais en dire est extrait de l’Analecta Entomo- logica de M. Dalman. Les antennes sont entièrement noires , un peu bril- lanites et en massue. Les palpes sont jaunes, velus et comprimés ; la trompe est longue et noire. La tête et le corselet sont d’un noir-verdâtre brillant, avec les épaulettes et deux points jaunes en avant et en arrière des yeux; il y en a aussi un de la même couleur sur le collier. ZYGÆNA. 79 Les pattes sont jaunes, avec une ligne noire sur les cuisses. Le corps est de plusieurs couleurs : les quatre pre- miers anneaux sont d’un noir verdâtre, avec trois points jaunâtres, dont un assez petit sur le milieu et un autre sur les côtés; les trois anneaux suivans sont rouges, avec un point noir triangulaire sur le milieu; le hui- tième est d’un noir verdâtre, et le dernier, appelé anal, est jaune. Les ailes supérieures sont proportionnellement plus étroites que dans nos espèces européennes, d’un brun- verdâtre peu brillant, avec cinq taches rouges; celle de la base est allongée, et les quatre autres sont disposées deux par deux, comme dans la filipendule. Les ailes postérieures sont rouges, avec une bordure noire assez large , finissant en pointe avant l’angle anal. Le dessous des premières ailes est presque entière- ment rouge par la confluence des taches. M. Dalman en cite deux variétés : La première est remarquable par les anneaux, qui sont largement bordés de jaune, excepté les intermé- diaires, qui sont rouges sur les côtés. La seconde variété a les ailes un peu moins étroites, et tout le rouge chez cette dernière est remplacé par du jaune, comme cela arrive quelquefois dans la variété æacus de la peucedani. Cette espèce se trouve au cap de Bonne-Espérance. 70 ZYGÆNA. ZYGÆNA HIPPOCREPIDIS. PI. IV, fig Ti Z. Alis anlicis atro-cæruleis aut virescentibus, maculis sex cinnabarinis, subtus omnino confluentibus ; posticis rubris, margine cyaneo ; antennis clavatis, apice albis ; abdomine haud cingulato. Zygæna hippocrepidis, Ocus., Schmett. von Eur., t.Îl;p: 63; nu. Sphinx loti, Huex., Sphing., tab. V,f. 32 (fœm. ). Sphinx hippocrepidis., Huex., tab. XVIL, f. 85 (mas). Sphinx hippocrepidis (var. fœn.), Husx., Sphing., text., S. 79, 12; (la chenille), Larv. Sphing., b. c., PA a. b. c. Sphinx astragali, Borkn., Rhein. Magaz., 1, B, S. 691, ti. 12. Sphinx loti, Esr., Schmett., II, Th., tab. XXXWV, cont. X, f. 1, S. 224. Sphinx loti, Borkn., Eur. Schmett., IL, Th.,S. 28, 1 40:29.120.)1:718; Zygæna hippocrepidis, Gon., Pap. de France, t. III, pl. XXXII, n. 5, text., p. 136. Sphinx loti? Devis, Ent. Lin., L. IT, p. 113, n. 59. Zygæna cytisi, Gé»., pl. XXII, f. 6 (variet.). Elle est plus petite d’un tiers que la filipendulæ. Ses premières ailes sont d’un bleu-foncé luisant, avec six taches d’un rouge miniacé, disposées deux par deux. D P ZYGÆNA. 77 Les secondes ailes sont rouges de part et d’autre. avec une bordure noire peu prononcée et un peu sinuée intérieurement. Toutes les ailes ont en outre une petite frange d’un bleu violâtre. Le dessous des premières ailes est bleu; mais les taches y sont très-confluentes. Les antennes sont d’un bleu noir, avec l’extrémité de la massue blanche. Le corps est d’un bleu foncé, avec les pattes d’une couleur plus claire. J’en ai vu une variété chez laquelle toutes les taches étaient réunies en une bande longitudinale, sinuée. On en trouve aussi, mais très-rarement, une légère variété qui n’a que cinq taches au lieu de six. Enfin, j'ai vu un individu chez lequel toute la couleur rouge était d’un rouge minium extrêmement pâle et presque jaunâtre. C’est à cette espèce que l’on doit rapporter la z. cytisi, figurée par Godart pl. XXIL, fig. 6. C’est une variété qui n’est pas très-commune; elle se distingue en ce que les deux taches postérieures sont unies de manière à former un angle peu ouvert, à peu près comme dans celle que j'ai nommée oxytropis, espèce qui est au reste toute différente, et dont les taches sont entourées de noir, comme dans la rhadamanthus. Je ne crois pas que l’on doive y rapporter le sphinx cytisi de Hubner ; je pense, mais sans en être bien certain, que la figure qu’il en donne convient plutôt à l’oxytropis. Cette zygène se distingue facilement de la filipendulæ par la couleur miniacée de ses taches rouges, par sa 78 ZYGÆNA. taille beaucoup plus petite, et par ses antennes blanches au sommet. Hubner donne, pl. XVII, fig. 85, une variété de cette espèce qui est fort remarquable ;: les taches des ailes supérieures sont blanchâtres sur un fond bleu, tandis que les ailes inférieures sont jaunes. La chenille se trouve assez communément en mai et en juin; elle est verte, pubescente, avec les stigmates, la tête et les pattes écailleuses noirs. Sur chaque côté elle a une série de taches noires, dont chacune est coupée en deux par les incisions ; au-dessus de ces taches elle a une ligne noire longitudinale, et au-des- sous une bande jaune, qui s'étend, sans s’interrompre, depuis la tête jusqu’à l’anus. Sa coque est jaune , fusiforme , comme celle de ses congénères. L’insecte parfait éclot en juillet et en août, en France et en Allemagne. Il se trouve assez communément dans le centre de la France, mais il est rare aux environs de Paris. ZYGÆNA ANTHYLLIDIS. Mihi. PI IV, fig. 8. Z. Alis anticis virescentibus, maculis sex rubris ; posticis rubris, margine tenut nigroz abdominis cingulo colla- rique rubris; antennis subclavatis. Elle est de la taille de la medicaginis. Ses premières ailes sont d’un bleu verdâtre, avec six taches rouges, ZYGÆNA. 79 disposées ainsi : deux oblongues à la base, dont celle 5 qui avoisine la côte est moitié plus longue, et se termine en pointe; deux arrondies sur le milieu de l'aile, et deux plus grosses et rondes vers l’extrémité : outre cela, 5 Ja plus grosse des deux postérieures et les deux du milieu sont légèrement bordées de blanc jaunâtre. Les ailes inférieures sont d’un rouge carmin de part et d'autre, avec une bordure noire à peine sensible. Le dessous des ailes antérieures est d’un bleu pâle, et laisse reparaître très-distinctement les taches du dessus, qui n’y sont nullement confluentes. Le bord de la côte est blanc, et les quatre ailes sont garnies d’une frange très-apparente d’un blanc un peu rous- sâtre. Les antennes sont longues, grêles, à peine plus grosses vers l’extrémité. Le collier est d’un rouge pâle, et il y a sur l’abdomen un anneau d’un rouge un peu plus foncé, qui n’entoure pas le corps en dessous. Le corselet est d’un bleu verdâtre, avec les épau- lettes mélangées de quelques poils blanchätres. Les pattes sont jaunes. La femelle diffère très-peu du mâle; elle est un peu plus grande, et le fond de la couleur tire davantage sur le vert. Cette espèce est rare; je n’en ai encore vu que deux individus. Ils avaient été recueillis dans l’Espagne mé- ridionale. 80 ZYGÆNA; ZYGÆNA CAFFRA. PI V, fig. 1. Z. Alis anticis fuscis, punctis quinque sanguineis nigro cinctis ; posticis rubris, margine fusco ; humerts, orbt- culis oculorum palpisque sanguineis ; abdomine eingulo rubro. Sphinx caffra, Lix., Syst. Nat., IL, 806,37; Mus. Lud. Ulr., 362. Zygæna caffra, Fas., Ent. Syst.,t. IIT, p. 390, ñ: 19, Sphinx caffra, Cram., Papill. Exotig., 55 ,: tab. CCCXCIV, f E. Le sphinx bélier brun à points rouges, Encr., Pap. dure, LI :pE CE r45: Elle est de la taille de l’hippocrepidis. Ses premières ailes sont étroites d’un noir brun, avec cinq petites taches punctiformes, rouges et cerclées de noir, savoir : une solitaire et oblongue à la base, deux au milieu, et deux vers l’extrémité de l’aile. Les ailes postérieures sont d’un rouge vif de part et d'autre, avec une bordure noire qui va en s’élargissant depuis l’angle anal jusqu’à l’angle externe. FES Le dessous des premières ailes est noirâtre, avec les mêmes taches qu’en dessus; mais elles n’y sont point entourées de noir. Les antennes sont grosses, en massue, et d’un bleu ZYGÆNA. 51 noir. Les palpes, le tour des yeux, le collier et les épau- lettes sont d’un rouge sanguin. Le corselet est bleuâtre ; l'abdomen est de cette der- nière couleur, avec un anneau rouge. Le dessous du corps, la partie interne des pattes et l'anus sont d’un rouge pâle. Elle habite la Caffrerie, le pays des Hottentots et le cap de Bonne-Espérance. Le père Engramelle, trompé sur lhabitat de cette zygène, l’a figurée à tort parmi les espèces européennes. ZYGÆNA CORSICA. Mihi. PL V, fig. 2. Z. Alis anticis cyaneis, subdiaphanis, maculis quinque rubris ; posticis rubris; antennis clavatis. Cette espèce est une des plus petites de toutes celles que je connais. Ses premières ailes sont d’un bleu ardoisé , légèrement transparentes , avec cinq taches rouges, savoir : deux à la base, deux au milieu et une solitaire vers le bout de l’aile. Les secondes ailes sont d’un rouge tendre de part et d'autre, avec une petite frange bleuâtre. Le dessous des premières ailes est d’un bleu grisâtre, et les taches du dessus y sont toutes confluentes. Les antennes sont grosses, fortement en massue, et d’un bleu noir. Le corselet et l’abdomen sont de la même couleur, tant en dessus qu’en dessous. 82 ZYGÆNA. Les pattes sont d’un noir brun. La femelle diffère très-peu du mâle ; seulement elle est un peu plus grande et d’une couleur qui tire quel- quefois sur le verdâtre. 6 Cette petite zygène est encore peu répandue dans les collections; on la trouve , au mois de juillet, dans les montagnes de l’île de Corse. ZNGÆNA STOECHADIS. PL V, fig. 5. Z. Alis omnibus concoloribus, cyaneis, micantibus; anticis maculis sex (vel quinque) sanguineis, nigro subcinctis; posticis punclo rubro basique rubro radiata ; collari concolore. Sphinx lavandulæ, Husx., Sphing., tab. IV, £ 24; n. text, 9. 70, n. 11. Sphinx stæchadis, Borkn., hein. Magaz., I, B,S. 620, n. 7. Zygæna stæchadis, Ocus., Schmett. von Eur.,t. IT, p. 83, n. 22. Elle est de la taille de la lavandulæ, dont elle n’est peut-être qu’une variété locale. Ses premières ailes sont d’un bleu-verdâtre luisant, avec cinq taches rouges très- distinctes de part et d’autre, cerclées de noir en dessus, et assez petites. Il y en a deux à la base, deux au milieu et une vers l’extrémité. Le bord postérieur est légère- ment noir et terminé par une frange blanchätre. Les secondes ailes sont d’un bleu foncé, avec une ZXGÆNA. 89 large lache rouge, rayonnée à la base, et une autre petite tache arrondie et de la même couleur près de l'angle externe. La frange des quatre ailes est un peu blanchâtre. Le dessous des premières ailes ressemble au dessus ; mais les taches n’y sont pas bordées de noir. Le dessous des inférieures diffère du dessus en ce que la tache rouge de la base y est plus grande, et presque toujours confondue par une liture avec celle de l’angle externe. Les antennes, les pattes et la tête sont d’un noir bleu, ainsi que le collier. Le corps et le corselet sont de la même couleur; les épaulettes sont garnies de quelques poils blancs. La femelle ne diffère pas sensiblement du mâle. ÎIl y a des individus qui ont six taches rouges aux ailes supérieures; d’autres ont les deux taches des ailes inférieures réunies par une petite liture. Cette espèce se distingue aisément de la lavandulæ par l’absence du collier blanc et par la tache rouge de la base des inférieures, qui est beaucoup plus grande. Elle habite le Piémont, l’Espagne et les îles d’Hyères. ZYGÆNA LAVANDULZÆ. PI. V, fig. 4. Z. Alis omnibus cœruleo-virescentibus, micantibus: an- gro cinctis : posticis macula unica vel duabus rubris; collart albo: ticis utrinque maculis quinque rubris, ni antennis clavatis nigro-cyanetis. Zygæna lavandulæ, Far., Ent. Syst., HT, 1, 387, 4. 54 ZYGÆNA. Zygæna lavandulæ, Ocus., Schmett. von Eur., &. IX, p. 84, n. 25. Zygæna lavandulæ, Gon., Pap. de France, +. WT, pl XXII, ÉTostex pi 1/4 Sphinx spicæ, Huex., Sphing., tab. IV, f. 25 (mas); text., S. 79, n. 10. Sphinx de la lavande, Excr., Pap. d'Eur., 1. WE, pl. CE f 145, a. b. Sphinx lavandulæ, Esr., Schmett., I, Th, tab. XXXIV, cont. IX, f. 2, S. 2921. Zygæralavandulæ, Goques., [llustr. Iconog., Déc. I, tab. VIL, f. 2. Sphinx lavandulæ {de la lavande stécade), Dev, Ent. Lin., t.,1, tab. IV, f 20, p.114. Zygaœna lavandulæ, Perac., Instit. Entom., t. IL p. 909, Nn. 12. Sphinx lavandulæ, Borkn., Eur. Schmett., I, Th., Siret 119, mn. 6: Elle est un peu plus grande que la filipendulæ. Les ai- les supérieures sont d’un vert-bleu très-luisant, avec cinq taches rouges, dont deux à la base, deux au milieu et une solitaire vers le bout. Toutes sont cerclées de noir. La frange des premières ailes est blanchâtre, très-visible. Les secondes ailes sont du même ton que les supé- rieures, avec deux taches rouges inégales. Le dessous des premières diffère du dessus, en ce que les taches n’y sont point bordées de noir. Le dessous des inférieures est très-différent du des- ZIGÆNA. 89 sus; au lieu des deux taches rouges, on ÿ remarque une large tache rouge qui occupe tout le disque de l'aile. Leur frange est noirâtre. Le corps est d’un vert-bleu bronzé, avec un collier blanc; les pattes et les antennes sont de la couleur du Corps. Les deux sexes se ressemblent. Dans quelques individus, la base des secondes ailes est rayonnée de rouge jusqu'aux deux points dont j'ai parlé ci-dessus. Cette zygène, l’une des plus jolies du genre, éclot en juillet, et se trouve assez communément dans la France la plus méridionale et en Espagne. ZYGÆNA EPHIALTES. PL V, fig. 5-6. Z. Alis anticis cyaneis aut alro-cyaneis, maculis quatuor disc albis, binis baseos rubris:; posticis cyaneis, ma- cula alba : abdominis cingulo rubro; antennis subbre- vibus clavatis, nigro-cyaneis. Spluinx ephialtes, Lin., Syst. Nat., EL », 806, 56. Zygæna ephialtes, Fas., Mant. et Syst. Entom. Zygæna coronillæ, Fas., Ent. Syst., LL, 1, 388, 8. Zygæna ephialtes, Ocus., Schmett. von Eur., t, I, Po77 nn. 21. Sphinx de la luzerne, Encr., Pap. d'Eur., t. HT, pliGyf44, a. b.,p#063. Sphinx ephialtes, Esr., Schmett., 1, Th, tab. XXI. f..315:1148: 86 ZYGÆNA. Sphinx falcatæ, Wien Verz., S. 49, fam. G, n. 6. Sphinx ephialtes, Borkn., Eur. cvÈ Re Ib 7h28 10 Ii. 118, D. 7, 199, 10, VARIÉTÉ PREMIÈRE. V'ariet. Alis anticis atro-cæruleis, nitidis, maculis binis orbiculatis et puncto disci albis ; ocello baseos rubro, intra circulum album, maculaque oblonga incrassiore. margine rubra: posticis puncto unico albo, margine, pallidioribus ; abdominis cingulo carmineo. Sphinx falcatæ, Husx., Sphing., 1. V, f. 53 (fæœm.), lext., S. 83; Sphinx ephialtes. Zygæna ephialtes, Panz., Faun. Germ., 5, 20. Sphinx medusa, Pass, Reis. Anth. Z., {, Th.,n.67. VARIÈTÉ DEUXIÈME. Variet. Alis omnibus utrinque cœrulescentibus nitidis , superioribus maculis quatuor disci albis, binis baseos luteis ; inferiorcbus macula majora et adjacente minort albis ; abdominis cingulo luteo. Sphinx coronillæ, Huex., Sphing., tab. IE, € 15 (fœm.); text., S. 83, n: 26. Ebphialtes, var. Sphinx de la coronille, Exc., Pap. d’Eur., t. HI, pl CE, f. 146, a. b. 5.16: 1p:/00: 07. Sphinx coronillæ, Esp., Schmett., 1, Th., tab. XXXIII, cont. VIIL f. ©, S. 218. Zygæna coronillæ, Fas., Ent. on III, 1, 588, 8. Zygæna ephialtes (var.), Far., Mant., ET 102, 6. ZYGÆNA. 87 VARIÉTÉ TROISIÈME. Variet. Alis omnibus atro-cæruleis, nitidis, utrinque con- coloribus : anticis maculis disci tribus albis, binis ba- seos luteis ; posticis macula unica alba; abdominis cin- gulo luteo. Sphinx trigonellæ, Esr., Schmett., II, Th, S. 145, tab. XX XIII, cont. VIII, f. 5, 4; Borkn., Lanc. Sphinx de la coronille, Exer., t. ILE, pl. CE, f. 146, cé d'etféple CITE 147, a.'b. Elle est de la taille de la lavandulæ ; ses premières ailes sont d’un noir-bleu foncé, avec six taches, dont quatre blanches et deux rouges; les deux de la base sont rouges, un peu oblongues; les deux du milieu sont blanches et inégales, ainsi que les deux qui avoisinent ie bout de l’aile. Le dessous de ces mêmes ailes est semblable au-des- sus, mais les deux taches basilaires ÿ reparaissent à peine, tandis que les autres sont aussi apparentes qu’en dessus. Les ailes inférieures sont d’un noir bleu de part et d’autre, avec une seule tache blanche. Les antennes, le corselet et les épaulettes, sont du même ton que le fond des ailes; l’abdomen est d’un bleu très-foncé, avec un anneau rouge, La première variété, qui est le sphinx falcatæ de Hubner, se distingue de celui que je viens de décrire, par les deux taches de la base des premières ailes, qui 88 ZYGÆNA. sont : la première, d’un rouge vif; la seconde, blanche, fortement lavée de rouge, surtout dans son milieu; et par la plus petite des taches intermédiaires, qui estrou- geâtre dans quelques individus; l’abdomen est annelé de rouge, comme dans la précédente. La seconde variété, qui est la zygæna coronillæ de Fabricius, diffère de l’espèce proprement dite, ou sphinx ephialtes de Linné, par les deux taches de la base, qui sont jaunes, au lieu d’être rouges; par l’anneau de l'abdomen, qui est aussi jaune, et par les ailes infé- rieures, qui ont une petite tache punctiforme à côté de celle qui est unique dans toutes les autres variétés. Enfin, la troisième variété (la plus généralement ré- pandue), qui est le sphinx trigonellæ d’Esper, et que j'ai fait représenter pl. V, fig. 6, n’a que cinq taches aux ailes supérieures, dont les deux de la base sont jaunes et les trois autres blanches; les ailes inférieures ont une seule tache, et l'abdomen est entouré d’un anneau jaune. Outre ces variétés que je viens de signaler, il n’est pas très-rare d'en rencontrer plusieurs autres, qui sont des variétés de variétés : ainsi, par exemple, j'ai vu la première variété tantôt avec quatre taches blanches, tantôt avec trois. Je possède des individus de la troi- sième variété qui ont quatre taches blanches aux ailes supérieures; et il n’est donc pas étonnant que la plupart des auteurs, et Fabricius lui-même, aient fait quelques espèces de trop. La chenille vit sur le medicago falcata, la coronilla ZYGÆNA. 89 varia et plusieurs autres légumineuses. Elle a beaucoup de ressemblance avec celle de la filipendulæ pour le facies ; elle est tantôt d’un jaune fauve, tantôt d’un jaune pâle ou même verdâtre, avec deux raies longitu- dinales de points noirs; ses poils sont fins et rares, sa tête et ses pattes écailleuses sont d’un noir luisant, ti- rant quelquefois sur le brun. La coque est allongée et d’un jaune paille. C’est vers la fin de juin que cette chenille est parvenue à toute sa grosseur. Cette zygène éclot dans les mois de juillet et d’août; elle aime à se reposer sur la scabiosa syloatica. On ne l’a point encore trouvée en France, mais elle habite plusieurs parties de l'Allemagne , l'Italie, le Piémont, le Val-d’Aost, la Russie, et même la Sibérie. ZYGÆNA OXYTROPIS. Mi. PI. V, fig. 7. Z. Alis anticiscyaneo-virescentibus, maculissex mintaceis, nigro marginatis {duabus apicalibus connatis), subtus omnibus confluentibus ; posticis miniaceis margine nt- gro; collari, humeris corporeque snbvillosis, nigris. Sphinx cytisi, Huex., Sphing., tab IV, f. 26 (mas)? Elle est de la taille de l’hyppocrepidis ; ses premières ailes sont d’un bleu-ardoisé très-luisant, avec six taches d’un rouge minium, entourées par un cercle noir très- distinct; les deux de la base sont oblongues et d’égale longueur; les deux du milieu sont inégales; les deux de l'extrémité sont à peu près égales, connées, et forment, par leur réunion, un angle très-ouvert. 90 ZYGÆENA. Le dessous de ces mêmes ailes est d’un bleu-grisâtre pâle, et les taches du dessus y sont confluentes. Les ailes inférieures sont d’un rouge minium de part et d'autre, avec une bordure d’un bleu noir, plus large et plus foncée que dans la rhadamanthus, et une frange de la même couleur. La frange des ailes supérieures est blanchätre. Le corselet, les épaulettes et le corps, sont noirs en dessus et en dessous. Les antennes sont grosses, d’un bleu-foncé luisant. Ochsenheimer a rapporté à la z. filipendulæ le sphinx cylist de Hubner; mais il serait possible qu’il se fût trompé. Je crois que la figure de Hubner, quoique mau- vaise, pourrait appartenir à l'espèce que je viens de décrire. Quant à celle que Godart a donnée sous le même nom, je suis à peu près certain qu’elle appar- tient à lPhippocrepidis ; mais ni l’un ni l’autre de ces auteurs n’a fait ressortir cette aréole noire qui en- toure les taches, comme dans la z. rhadamanthus. De sorte qu’il est tout naturel de les regarder, dans l’état où elles sont exécutées, comme représentant des varié- tés de la flipendulæ ou de l’hippocrepidis, chez lesquelles j'ai observé, comme Ochsenheimer, que les deux taches du bout de l'aile étaient quelquefois connées. Cette espèce habite le Piémont et l'Italie; elle est encore rare dans les collections. M. Duponchel l’a prise aux environs de Rome, et M. Passerini aux environs de Florence. ZYGÆNA. 91 ZYGÆNA RHADAMANTHUS. PL V, fig. 8. Æ. Alis anticis cyaneo-virescentibus, maculis sex rubris, circulo atro marginatis : posticis rubris, margine cya- neo ; antennis brevibus, valde clavatis : collari thora- ceque pilis albis inductis. Zygæna rhadamanthus, Ocus., Schmell. von Eur., i. IT, p. 86, n. 24. Zygæna rhadamanthus, Gon., Pap. de France, t. UE, pl XXIL, n. 9; tex., S. 79, n. 9. Sphinx rhadamanthus, Esr., Schmett., H, Th, tab. XL, cont. XV, f. 1,0, fortf., S. 13. Borku., hein. Magaz., 1, B., S. 644, n. 22. Elle est de la taille de lonobrychis. Le dessus des premières ailes est d’un bleu-ardoisé luisant, avec six taches rouges, d’égale grandeur, dis- posées deux par deux, et bordées de noir foncé, ex- cepté la supérieure de la base et l’inférieure de l’extré- mité de l'aile. Le bord postérieur est fortement liséré de noir, et se fond insensiblement avec la couleur de l’aile; la frange est d’un gris blanchâtre. Le dessous de ces mêmes ailes est d’un bleu pâle; les taches du dessus y reparaissent, mais elles y sont con- fluentes et non bordées de noir. Les ailes postérieures sont rouges de part et d’autre, avec une bordure d’un bleu noir, terminée par une frange brunâtre, 92 ZYGÆNA. Les antennes sont grosses, courtes, fortement en mas- sue, et d’un bleu noir. Les pattes sont jaunâtres; le corps est d’un noir bleu. Le corselet et le collier sont mélan- gés de poils bleuâtres et de poils blanchâtres. Les deux sexes se ressemblent parfaitement. J’ai vuune variété femelle chez qui les taches étaient confluentes en dessus. Je ne connais pas la chenille de cette espèce, mais je suis porté à croire qu’elle se transforme en un cocon ovoide, comme l’onobrychis. Cette zygène éclot en été, et n’est pas très-rare dans les départemens les plus méridionaux de la France. ZYGÆNA ONOBRYCHIS. PI. V, fig. 1-2. Z. Alis anticis viridi aut cyaneo-nitentibus, maculis sex rubris albo marginatis, postica transversa lunulatu : poslicis rubris margine nigro-cyanco; collari humeris- que albis; antennis clavatis; abdomine rubro cingu- lato vel immaculato. Zygæna onobrychis, Ocus., Schmett. von Eur., 1. IL, p.187, ‘0. 20. Zygæna onobrychis, Gon., Pap. de France, +. UE, pl. XXIL n. 11, tex., p. 146. Zygæna onobryclus, Fas., Ent. Syst., t. IIT, 1, 990, 12. Zygæna carniolica, Far., Mant., p. 102, n. 10, et Fas., Gen. Ins. Mantis., p. 275, n. 5. Sphinx carniolica, Scor., Ent. Carn., p. 189,n. 478. per ZYGÆNA. 99 Sphinx caffra, Esr., Schmett., IL, Th, tab. XVII, f. 3, a. b., S. 152: tab. XLII, cont. XVII, f. 2, 3, 4. Sphinx onobrychis. Sphinx de l'esparcette, Excr., Pap d'Eur., 4. TEL pl. XCIX, f. 148, a. h., p. 57. Sphinx onobrychis, Borkn., Eur. Schmett., II, Th., S. 18, 120, 161, n. 12. Sphinx meliloti, Husx., Sphing. (mas), tab. VI, f. 38; text., S. 83, n. 27. Sphinx hedysari, Huex., Sphing. tab. VI, f. 56, (mas); tab, V, f. 55 (fœm.); (la chenille), Larv. Sph., I, Papsb:'anc:; fs, ab. Sphinx astragali, Husn., Sphing., tab. VI, f. 37 (fœm:);text., S: 84,12, 29. Zygæna onobrychuis, Paxz., Faun. Germ., 32, 23. Zygæna carniolica, Ross., Faun. Etrus., t. IT, p.167, n. 1,069. Sphinx cruenta, Parx., Reis., I, Th, Anh., n. 94. Sphinx carniolica, Viewec, Scaw. VARIÉTÉ PREMIÈRE. V'ariet. Alisanticis cyaneis, nitidis, maculis quinque flavis, singulis albido marginatis, ultima lunart, inferioribus flavis. Sphinx flaveola, Esr., Schmett., IT, Th.,t. XXX VI, cont. XI, f. 1,8. 229. Sphinx flaveola, Husn., Sphing., t. IL, f. 14 (fœm.). Sphinx flaveola, Borkn., Eur. Schmett. , IT hs. 31, N. 22, S. 124, N. 91. 94 ZYGÆNA. VARIÈTÉ DEUXIÈME. (Forsan species diversa. ) V'ariet. Alis anticis nigro-cyaneis; maculis tribus magnis 5 5 pallide rubris, flavo submarginatis ; posticis rubris , nigro marginatis ; collart humerisque albidis. Sphinx sedi, Husx., Sphing., n. 89-156. Sphinx sedi, Borkn., Eur. Schmett., IT, Th., S. 165, n. 17,18; Rhein. Magaz., I, B., S. 647, n.°6. Zygæna sedi, Fas., Mant., t. IL, p. 101, n. 4; Cya- nea, alis anticis maculis tribus connatis: posticis totis rubris. Ent. Syst., III, t. 588, 5. Les premières ailes sont d’un verd-bleu luisant, avec six taches rouges ocellées, c’est-à-dire entourées de blanc, aussi-bien en dessous qu’en dessus; les deux pre- mières sont oblongues et séparées par la nervure mé- diane ; les trois suivantes sont arrondies, et la dernière, qui est vers l’extrémité de l'aile, est semi-lunaire. Les secondes ailes sont rouges de part et d’autre, avec le bord terminal d’un bleu noir et garni d’une frange vio- lette, tandis qu’elle est blanchâtre aux premières ailes. Le corps est bleu ou d’un vert bronzé, avec un col- lier et le bord des épaulettes blancs. Les antennes sont noires, avec la sommité un peu roussâtre. La partie an- térieure des jambes est jaunâtre. Les deux sexes ne présentent point de différence. Cette espèce, extrêmement distincte, est une des plus jolies du genre. Elle présente plusieurs variétés, c’est ce qui est cause que Hubner en à fait à tort cinq espèces. ZNGÆNA. 99 La plus rare et la plus remarquable est le sphinx fiaveola d’Esper, que j’ai fait représenter pl. V, fig. 41. Elle se distingue de l’espèce proprement dite, en ce que les taches rouges sont remplacées par du jaune, et bor- dées de blanc; en ce que les ailes inférieures sont jau- nes bordées de bleu noir, et enfin en ce que l’abdomen offre un anneau jaune. Quant aux sphinx meliloti, hedysari et astragali, de Hubner, ce sont de bien petites variétés; elles ne diffe- rent l’une de l’autre que par la vivacité des taches rouges, et par la bordure blanche de ces taches, qui est plus ou moins prononcée. Je me suis assuré que l’anneau rouge, qui dans les autres espèces est un caractère assez peu variable, est fort inconstant dans cette espèce. Hubner ne regarde comme onobrychis que les individus munis d’un anneau rouge; mais s’il eût élevé beaucoup de chenilles, il au- rait été convaincu, avec Ochsenheimer, que toutes ne forment qu’une seule espèce. J’ai élevé plusieurs fois la chenille de cette zygène : elle est de la taille de celle de la flipendulæ. Elle est pubescente, d’un vert pâle, avec une raie blanchâtre sur le dos, et une série de taches noires triangulaires sur les côtés; immédiatement au-dessous de ces taches, on aperçoit une ligne plus claire qui porte une rangée de points jaunes. La tête et les pattes écailleuses sont d’un brun noirâtre; les stigmates sont noirs. La coque est ovoide, tantôt blanche, tantôt d’un jaune soufre, et de la consistance de la coquille d'œuf. 96 ZYGÆNA. La chenille est assez facile à élever; on la trouve dans les derniers jours de mai, sur le sainfoin (hedysarum onobry chis), le lotus corniculatus, et sur plusieurs autres légumineuses; mais ce n’est qu’en juin qu’elle a acquis toute sa grosseur. L’insecte parfait éclot en juillet. Cette espèce paraît se trouver dans toute l’Europe, quoique moins répandue que la filipendulæ. J'en ai vu un individu recueilli dans la Géorgie d'Amérique, qui ne diffère en rien de ceux que nous trouvons en Europe; j'en ai vu aussi plusieurs qui avaient été pris aux envi- rons de Kislar, près de la mer Caspienne , et qui étaient entièrement semblables à ceux de France et d'Allemagne. N. B. La zygæna sedi, de Fabricius, qui se trouve en Danemark, me paraît être seulement une variété locale ou accidentelle de la précédente, autant que j'ai pu en juger sur un seul individu venant de ce pays. Ochsenheimer partageait aussi à peu près cette opi- nion. N’en connaissant pas la chenille, je vais dire en deux mots ce qui la distingue de lonobryclus. Elle a un peu le facies de Polivieri. Ses premières ailes n’offrent que trois grandes taches d’un rouge pâle, très-légèrement bordées de jaunâtre , formées par la réunion de trois autres. Le corps et les ailes inférieures sont comme dans l’onobrychis. L’individu figuré par Hubner est beaucoup plus rouge que celui que j'ai vu, et la bordure légère qui existe autour des taches paraît être nulle dans celui qu'il a représenté. ZYGÆNA. 97 ZYGÆNA OCCITANIGA. PL VL fig. 5. 2. Alis anticis cyanco-virescentibus, nitidis, maculis quin- que rubris, albo valde marginatis, sexla transversu , alba, lunart; posticis ruberrimis, margine cyaneo ; collart humerisque albidis ; abdominis cingulo late. ruberrimo : antennis clavatis. Zygæna occitanica, Ocus., Schmett. von Eur., & IE, p: 99, n. 26. Zygæna occitanica, Gop., Pap. de France, tom. I, pl. XXIE, n, 12, text., p. 149. | Sphinx phacæ, Huen., Sphing., tab. XXIL, f. 106 (mas), 107 (fœm.); text., S. 84, n. 31. Sphinx occitanica, Devirs., Ent. Lin., 4. IL, p. 114. n. 99, tab. IV, f. 01 {le languedocien). Zygæna occitanica; Prerag., Inst. Ent., t. IL, p. 909, D: 19. Elle a beaucoup de ressemblance avec l’onobrychis, mais elle en est certainement distincte, 1° parce qu’elle n’a que cinq taches rouges, toutes beaucoup plus bor- dées de blanc que dans sa congénère; 2° parce que la sixième tache, qui est semi-lunaire, est toujours entiè- rement blanche; 3° parce que l’abdomen est toujours entouré en dessus d’un large anneau rouge. Je ne connais point la chenille, mais on m’en a en- voyé plusieurs fois la coque, attachée à des tiges de plantes herbacées. Elle est ovoïde, d’un jaune soufre, rarement blanche; ce qu’elle a surtout de remarquable. / 98 ZYGÆNA. c’est qu’elle se termine brusquement par deux pointes obtuses qui viennent s’appliquer contre la tige qui lui sert d'attache. Cette zygène éclot en juillet et août. Elle habite le Languedoc, et particulièrement les environs de Mont- ® il e de s . pellier, où elle est assez commune. Olivier la aussi trouvée en Syrie, «et j'en ai vu un individu qui avait été pris en Barbarie. ZYGÆNA OLIVIERI. Mihi. PI VI, fig. 4. Z. Alis anticis cyaneis aut virescentibus, nitidis, maculis tribus rubris, suboscellatis : posticis rubris, margine tenuiore, cyaneo; antennis clavatis; collart, abdominis- que cingulo rubris. , Cette belle espèce est de la taille de lonobryclus; ses premières ailes sont bleues, avec trois taches rouges, disposées ainsi : la première, qui est triangulaire, oc cupe toute la base, et s’étend du bord externe au bord interne, elle est en outre séparée du fond par une petite ligne d’un blanc jaunâtre; celle du milieu paraît for- mée par la réunion de deux taches, dont la plus petite regarderait la côte : elle est entièrement cerclée de blanc jaunâtre; enfin la dernière est irrégulière et sécuri- forme, très-légèrement entourée de jaunâtre, dans la partie qui regarde la base, tandis que, vers le sommet de l'aile, elle n'offre aucune bordure. Les secondes ailes sont d’un rouge vif, avec une lé- sère bordure bleuâtre ou violâtre. ZYGÆNA. 99 Le dessous des ailes supérieures est d’un bleu très- pâle, lavé de jaunâtre vers la base, et laisse reparaître toutes les taches du dessus; mais ces dernières nv présentent aucun vestige de la bordure , qui est si re- marquable sur la surface opposée. La frange des premières ailes est jaunâtre, celle des secondes est bleuâtre. Les antennes sont d’un bleu noir, grêles à leur base, et fortement en massue à l’extrémité. La tête et les palpes sont noirs, avec un collier rouge. Le corselet, les épaulettes et l'abdomen, sont d’un bleu foncé, avec un large anneau rouge, peu prononcé en dessous. (é | Je n’ai vu qu'un individu, unique de cette espèce; il à été trouvé en Syrie par M. Labillardière, l’un de nos: premiers botanistes. ZYGÆNA HILARIS. PL VE, fig. ». Z. Alis anticis nigro-cyaneis aut virescentious, maculis quinque cinnabarinis, flavo marginatis, confluentibus: posticis cinnabarinis, margine sinuato cyaneo ; collari humerisque albidis ; abdomine haud cingulato. Zygæna hilaris, Ocns., Schmett. von Eur., tom. Î, p: 101, Nn. 50. Au premier coup d'œil, on confondrait cette zygène avec la fausta, dont cependant elle est extrêmement dis- tincte. Ses premières ailes sont d’un bleu noir, avec cinq 100 ZYGÆNA. taches d’un rouge cinabre, entourées de blanc jaunä- tre, et confluentes par la bordure (jamais ou très-rare- ment les taches rouges sont-confondues). La première tache, qui est celle de la base, est large et bordée infé- rieurement par un petit rebord de la couleur du fond de l’aile ; les trois du disque sont carrées, et disposées en triangle; la dernière, qui est vers le bout, est trans- versale et semi-lunaire. Le bord interne de laile est jaunâtre. Le dessous de ces mêmes ailes représente le dessin du dessus, avec le ton beaucoup plus pâle; la bordure, qui entoure les taches, s’y trouve à peine retracée, mais assez, cependant, pour qu’elles soient confluentes. Les secondes ailes sont rouges de part et d'autre, un peu plus pâles que les ailes correspondantes de la fausta. Les antennes et le corps sont d’un noir bleu; les épaulettes et le collier sont blanchâtres ; les pattes sont d’un jaunâtre pâle. . Gette espèce paraît à la fin de juin ou au commen- cement de juillet; elle aime les lieux boisés et un peu élevés. Jusqu'à présent, elle n’est pas très-commune dans les collections. Les premiers individus ont été rap- portés du Portugal par M. le comte d'Hoffmansegg; elle a aussi été retrouvée en Espagne. M. le comte de Saporta l’a découverte en Provence, et, en 1825, j'ai pris, dans le Dauphiné, une variété qui se distingue, en ce que le collier blanc est moins prononcé et interrompu dans son milieu. Cette zygène se distingue de la fausta, 1° par l’ab- ZYGÆNA. 1O1I sence de l’anneau rouge; 2° par le collier, qui est blanc au lieu d’être rouge; 3° par le corselet, qui n’a point de lignes blanches; 4° par l'anus, qui est de la même couleur que le corps; 5° enfin par l’époque d’appari- lion, qui est différente. ZYGÆNA FAUSTA. PI. VI, fig. 6 Z. Alis anticis cyaneis, maculis quinque cinnabarinis , confluentibus, flavo cinctis; posticis cinnabarinis, limbo sinualo, nigro; collart, ano, cinguloque cinnabarinis ; pedibus lutescentibus, thorace albo lineato. Sphinx fausta, Lix., Syst. Nat., 1, 2, 807, 42. Zygæna fausta, Far, Ent. Syst, III, 1,397, 97. Zygæna fausta, Ocns., Schmett. von Eur., t. IT, p- 96, n. 27. Sphinx fusta, Husx., Sphing., tab. V, f. 27 (fœm.); text., S. 84, n. 52; (la chenille), Larv. Lepid., Sph., E, Pap., B., a. b., f. 3, a.-d. Sphinx de la bruyère, Excr., Pap. Het {. LE pliGbif; 149,16: d., p. 61. Sphinx bélier (variété), Grorr., ist. des nsect., t. IE, pe 89. Sphinx fausta, Esr., Schmett., I, Th., tab. XVII, f, 1, a. b., S.: 156: Zygæna fausta, Gon., Pap. de France, à. HI, pl. XXII, n. 13, text., p. 150. Sphinx fausla, Borkn., Eur. Schmett., Il, Th, S. 90, n. 21, S. 124 u. 165, n. 20. 109 ZYGÆNA. Sphinx fausta, Wien. Verz., Iizic., Scurank, LanG., SULZ., FuEs.. Les ailes supérieures sont d’un bleu noir, avec cinq taches d’un rouge cinabre vif, confluentes et légère ment bordées de jaune pâle. La première tache occupe toute la base de l’aile, les trois autres sont en triangle, et se confondent ainsi que la dernière, qui est transver- sale et semi-lunaire. Dans beaucoup d'individus, la ta- che de la base se lie par sa bordure avec les deux du milieu, tandis que dans d’autres elle en est séparée par un espace bleu assez grand, ou unie seulement vers la côte par une liture. La frange est d’un blanc roussâtre. Le dessous de ces mêmes ailes est plus pâle, et on n’apercoit point de bordure autour des taches, quoiqu'elles soient très- confluentes. Les secondes ailes sont rouges de part et d’autre, bordées de bleu noir, avec une légère frange d’un bleu légèrement jaunâtre. Le corps est d’un bleu noir, avec le collier, un large anneau à lextrémité du dessus de l'abdomen, et les côtés de lanus rouges. Le corselet est bleuâtre , avec deux lignes blanchâtres. Les antennes sont grosses et d’un bleu noir, les pattes sont jaunâtres. J’ai trouvé plusieurs fois la chenille, en mai, sur la coronilla minima, Vornithopus perpusillus, et hippocre- pis comosa. Elle est d’un vert clair, avec un collier rou- / geàlre ou orangé, séparé de la tête par une ligne blan- ZYGÆNA. 103 che; les pattes écailleuses et la tête sont noires; les pattes membraneuses sont d’un jaune verdâtre. Elle a sur le dos une ligne brunâtre, et sur chaque côté une raie blanche qui porte, à toutes les incisions, un point noir au-dessus duquel est une tache jaune. Les stigmates sont noirs. Vers le milieu de juin, elle a acquis toute sa gros- seur; elle forme une coque ronde et blanche comme un œuf; la chrysalide est d’un brun noirâtre, avec les enve- loppes des ailes un peu plus foncées. Elle éclot dans les der- niers jours de juillet ou dans les premiers jours d’août. Cette zygène habite presque toute l’Europe méridio- nale et plusieurs parties du Nord; elle se plaît sur les collines élevées et exposées au soleil; elle aime beau- coup à se reposer sur les têtes des scabieuses et celles du phyteuma orbicularis. Il ya quelques individus chez qui les taches rouges sont tellement confondues, que l’on croirait que le fond de la couleur est rouge et les taches bleues. ZYGÆNA FAUSTINA. Z. Alis anticis nigro-viridibus, maculis sex rubris con fluentibus, luteomarginatis : posticisrubris, limbo æqua- li nigro; collari rubro, pedibus nigro-viridibus, cin- guloque abdominis rubro, subtus non coeunte. (Ocus.). Zygæna faustina, Ocus., Schmett. von Eur., tom. Il, p. 99, n. 28. N'ayant pu me procurer cette espèce dans aucune collection, je me suis décidé à en donner la description 104 ZYGÆNA: d’après Ochsenheimer, qui le premier l’a fait connaître. Cette zygène a été confondue avec la fausta, quoi- qu'elle s’en distingue par des caractères tranchans. La taille, la forme, le dessin, sont à peu près de même, mais on la reconnaît aux caractères suivans : 1°. L’anneau rouge de l’abdomen n’est jamais fermé. 2°. Les côtés de l’anus ne sont pas rouges. 3°. Les pieds sont d’un noir verdâtre. 4. Les ailes supérieures sont d’un noir verdâtre, avec les taches d’un rouge plus vif; la bordure est plus claire, d’un jaune blanchâtre; les taches de la base ne sont jamais liées avec la paire du milieu par une liture au bord antérieur. Les lignes jaunes qui dans la fausla lient les taches, manquent dans celle-ci. Cependant la tache supérieure du milieu est bordée en haut par du jaune blanchätre. 5°. Le bord antérieur est de la couleur du fond, avec la frange brunâtre. 6°. Les ailes postérieures sont plus étroites, plus al- longées et moins arrondies: la bordure en est aussi plus étroite, et partout d’une égale largeur, avec une frange brune à peine distincte. Elle habite le Portugal. ZYGÆNA LÆTA. PI. VI, fig. 7. Z. Alis anticis cyaneis aut virescentibus, maculis con- fluentibus, rubro miniaceis, pallidulis, immarginatis ; poslicis mintaceis, margine nigro cyaneo; collari, hu- merts abdominisque eingulo latissimo, rubris. 2YGÆNA. 109 Sphinx lœta, Husn., Sphing., tab. VI, f. 34 et 35; n..text., S: 85, n. 33. Zygaæna læta, Ocus., Schmett. von Eur.; t: IL, p. 100, D. 29: Sphinx læta, Esr., Schmett., Il, Th., tab. XLVI, cont. XXI, f. 2, fortf., S. 36. Sphinx de la bruyère (variété), Encr., Pap. d’'Eur., LL) pl:G fase, ar b., p.61. Borku., hein. Magaz., 1, B.,S. 646, n. 25. Elle est de la taille de la fausta ; ses premières ailes sont bleuâtres, quelquefois un peu violâtres, et quel- quefois verdâtres, avec la majeure partie de la surface couverte par un espace d’un rouge-minium très-clair , et un peu plus pâle vers l'extrémité. Sur ce grand es- pace, qui offre une petite échancrure vers l’angle externe et une un peu plus grande vers l’angle interne, on observe deux taches d’un bleu noir, l’une un peu au-delà de la base de l'aile, et une autre plus petite, et arrondie, vers le milieu. Le bord externe de ces mêmes ailes est bordé par un liseré d’un rose jaunà- tre, auquel fait suite la frange, qui est d’un jaune rous- sàtre. Les secondes ailes sont d’un rouge minium de part et d'autre, avec une bordure d’un bleu noir, assez pro- noncée, et allant en s’élargissant de l'angle anal à l'angle externe; leur frange est bleuâtre. Le dessous des ailes de devant ressemble au dessus, mais il est un peu plus pâle vers extrémité. 106 ZYGÆNA. La tête et les antennes sont noires ; le collier et les épaulettes sont rouges; le corps est d’un noir bleu, avec un large anneau rouge près de l’extrémité; l’anus est noir ou d’un bleu noirâtre; les pattes sont comme dans la fausta. . Cette zygène est rare dans les collections. Elle ha- bite la Hongrie et l'Autriche. On pourrait, en quelque sorte, décrire cette espèce en disant que les ailes supérieures sont d’un rouge pâle, avec une bordure bleue à l'extrémité, et deux ta- ches, de cette dernière couleur, sur leur milieu. r— == = _—— = —— 7 GENRE SYNTOMIS. (Zllig., Lat., Ochs.) Sphinx, Lix., EsP., Huen., Borkn., Scor. Zygana, Fas., Ent. Syst. Amata, Fas., Syst. Gloss. Palpt breves, cylindrict, obtust, ultra frontem non ascen- dentes; antennæ graciles, fusiformes, nunquam pecti- natæ; lingua convoluta; calcares tibiarum posterio rum breves; alæ oblongæ, maculateæ. Palpes très-courts, velus, obtus, cylindriques, ne s’é- levant jamais au-delà du chaperon; antennes (1) longues, en fuseau, grêles, allongées, finissant en pointe très-ob- tuse ; trompe longue, roulée en spirale; jambes posté- rieures munies d’ergots très-petits. Ailes oblongues, allongées, noires ou bleuâtres, avec des taches d’un blanc ou d’un jaune transparent, dis- posées comme dans les zygènes ; ailes inférieures beau- coup plus courtes que les supérieures, de la même cou- leur, et toujours avec des taches semblables à celles des premières ailes. Corps allongé, jamais hérissé de poils, entouré par des anneaux jaunes ou rouges en nombre variable. Chenilles garn'es de petits tubercules hérissés de poils fasciculés et raides, se roulant à la manière des che- lonides, et se métamorphosant dans unttissu très-léger. Chrysalide plus allongée que dans les zygènes. (1) Toutes les espèces que je connais ont l'extrémité des an- tennes plus ou moins blanche. 108 \ SYNTOMIS. Les syntomis ont à peu près les mœurs des zygènes : elles aiment à voltiger à l’ardeur du soleil, mais leur vol est plus long et moins lourd; on les voit souvent voler en très-grand nombre autour des buissons. On ne connaît qu’un seul lépidoptère de ce genre en Europe; mais l’Afrique, l’Asie et la Nouvelle-Hollande en possèdent certainement un grand nombre. Quant à l'Amérique, je ne suis pas sûr qu’on y en ait jamais trouvé. Ge genre habite de préférence les pays chauds de l’an- cien continent, tandis que les zygènes préfèrent les pays tempérés où croissent les légumineuses herbacées. SYNTOMIS PHEGEA. PI. VI, fig. 8. S. Alis omnibus nigro-cyaneis micantibus: anticis macu- lis sex, posticis duabus, diaphanis; abdomine cingulo flavo. Sphinx phegea, Lix., Syst. Nat., Il, 805, 35. Sphinx phegea, Lix., Mus. Ulr., p. 564, n. 24. Zygæna phegea, Fas., Mant., t.'L, p. 101, n. 5. Zygæna quercus, Fas., Ent. Syst., IL, 1, 388, 6. Sphinx phegea, Huex., Sphing., tab. XX, f. 99 et 100 (la chenille); Larv. Lep., U, Sphing., L, £ a. D. Syntomis phegea, Ocus., Schmelt. von Eur., tom. IE, P: 109, n. 1. Syntomis phegea, Go»., Lépid. de France, Crép., 1, pl. XXII, f. 14, text., p. 154. Sphinx du pissentit, Encr., Pap d'Eur., À. HE, pl. CIEL, f. 147, c. d., p. 67. SYNTOMIS. 109 Sphinx phegea, Esr., Schmett., I, Th., tab. XVII. f. 1, 2, S. 144. | Sphinx phegea, Drur., t. I, tab. XXV, f. ». Sphinx phegéa, Scor., Ent. Carn., p. 190, n. 430. Sphinx phegea, Borru., Eur. Schmett., II, Th., S. 3. 116, 19/4, n. 1. Zygæna phegea Perac., Inst. Ent., t. IL, tab. VII, f. 5, p. 506. Ross., Faun. Etr., t. IT, p- 166, n. 1,068. VARIÈTÉ PREMIÈRE. Variet. Alis omnibus atro-cæœruleis : anticis maculis tri- bus rotundatis striolaque transversa versus marginem interiorem ; posticis macula unica ; cingulo flavo. Husx., Sphing., tab. V, f. 30 Esr., Schmett., II, Th., tab. XLVII, cont. XXII, f;, 5; fortt.; 9. 46. VARIÉTÉ DEUXIÈME. Variet. Alis omnibus concoloribus vrolaceis, singulis ma- cula utrinque alba; cingulo flavo. Splunx clelia, Esr., Schmett., IT, Th. tab. XXXIV, cont: IX, f. 1. Sphinx du pissenlit (variété), Excr., Pap. d’Eur., 1. HSpLiCTE fer fs p.67. Sphinx clelia, Bork., Rhein. Magaz., I, B., S$. 626, n. 2. Euuic., N. Ausg. des Wien. Verz., X, B., S. 46, Zus. 110 SYNTOMIS, VARIÉTÉ TROISIÈME. Variet. Alis omnibus concoloribus atro-cœruleis, imma- culatis; cingulo flavo. Sphinx iphimedea, Esr., Schmett., II, Th,, tab. XLVITI, cont. XXII, fortf., S. 49. VARIÉTÉ QUATRIÈME. Variet. Alis omnibus fenestratis, nigro marginatis, nervis atris; cingulo flavo. Cette espèce est un peu plus grande que la z. ephial- tes, avec laquelle on pourrait la confondre en la voyant voler. Les ailes sont d’un bleu noirâtre ou verdâtre de part et d'autre, avec six taches blanches un peu transpa- rentes aux supérieures, et deux seulement aux infé- rieures. Le dessous des quatre ailes ressemble au des- sus. La frange est noire, un peu moins foncée que le fond. * Le corps est de la couleur des ailes, avec le dessus du premier anneau et du cinquième, jaune. On remar- que aussi, sur la poitrine, deux taches de cette couleur. Les pattes sont noires; les antennes sont d’un brun noirâtre, depuis leur base jusqu’au-delà du milieu, et ensuite blanchâtres jusqu’au bout. La femelle est toujours d’un tiers plus grande que le mâle; son abdomen est plus gros, caractère d’ailleurs qui est propre à toutes les espèces de ce genre. Cette espèce offre plusieurs variétés fort remarqua- SYNTOMIS. 111 bles : la première est le sph. phegeus d'Esper, qui n’a que quatre taches blanches aux ailes antérieures et une aux inférieures. La seconde, ou sph. clelia d'Esper et de Borkhausen, est d’un violet rougeâtre, avec une tache blanche sur chaque aile. La troisième, ou sph. iphimedea d'Esper, a les quatre ailes d’un bleu noir, sans aucune tache. La quatrième variété, que j'ai eu occasion d’obser- ver, a les ailes transparentes, avec les contours et les nervures d’un noir bleu. Dans les trois premières variétés, c’est le fond qui a absorbé plus ou moins les taches; dans la dernière, ce sont les taches qui ont envahi la couleur du fond. Toutes ces variétés, et d’autres qu’on découvrira en- core, se rapporteront aisément au type de l'espèce, par le caractère de l'anneau jaune sur le premier et le cin- quième segments de l'abdomen. La chenille est noire, avec de petits tubercules de la même couleur, sur lesquels sont implantés des poils fasciculés, brunâtres, raides et hérissés. La tête et les pattes sont d’un rouge brun. Cette chenille ressemble un peu à celle des chelonia, par ses mœurs. Elle vit sur le pissenlit, la scabieuse, et le plantago lanceolata. En captivité, selon Ochsenheimer, elle se nourrit très- bien avec les feuilles du prunus padus; elle file, sous les feuilles sèches et la mousse, un cocon blanc très- léger. La chrysalide est brune, avec les enveloppes des ailes et le second anneau du ventre jaunâtres; elle 112 SYNTOMIS. éclot à la fin du printemps, plus tôt-ou plus tard, sui- vant la chaleur de l’année. Cette espèce est très-commune en Italie, en Sicile, dans le royaume de Naples, dans l’Archipel, ete. On la trouve aussi en Autriche, en Hongrie, en Dalmatie, en Piémont ; Hasselquist et Olivier l’ont aussi observée en Perse. M. Vanderlinden m’a assuré l'avoir prise aux environs de Bruxelles, et M. Arsène Maille aux en- virons de Rouen. SYNTOMIS SCHGENERRHI. Wiki. PI. VIL fig. à (1). S. Alis omnibus nigris nitidis; anticis maculis sex fe- nestratis, albis; posticis duabus; collari abdominisqu cingulo [lavis. Elle est plus petite d’un tiers que la phegea: ses pre- mières ailes sont noires, brillantes, chatoyant en bleu ou en verdâtre, avec six taches transparentes et iné- gales; une arrondie vers la base, deux plus grandes et carrées au milieu, et trois plus petites et oblongues, vers l'extrémité, dont celle du milieu est la moins apparente. Les secondes ailes sont du même ton que les supé- rieures, ayec une tache ronde, transparente et assez grande, près de leur base, et une autre très-petite vers l’angle externe. Le dessous des quatre ailes est un peu moins foncé que le dessus. (1) Dédiée à M. Schœnerrh de Skara. l'un des entomologistes les plus distingués. SYNTOMIS. 119 Lés antennes sont noires, avec l'extrémité blanche: les palpes, la tête et le corselet, sont d’un noir bleuà- tre ; le collier est jaune; sur chaque côté de la poitrine, il ÿ a aussi deux taches de cette couleur. L’abdomen est bleuâtre, et séparé du corselet par un demi-cerele jaune; outre cela, il est entouré par un anneau entier de cette dernière couleur, vers son extrémité. Les pattes sont d’un noir brun. Dans les mâles, les taches de l’extrémité des ailes supérieures sont plus allongées que dans les femelles; ils ont, du reste, les mêmes caractères. Envoyée du Bengale par MM. Diard et Duvaucel. SYNTOMIS CYSSEA. PI. VIL fig. 2. S. Alis omnibus atris, anticis maculis sex, posticis dua- bus albis, diaphanis ; collart, cinguloque abdomints lu- teo-aurantiacts. Sphinx cysseus, Cr., Pap. Exot., pl. GOCGLV, f. B., p- 124. Elle est plus petite que la cerbera ; ses ailes sont noi- res, brillantes de part et d’autre, avec six taches blan- ches aux supérieures, savoir : une petite, arrondie à la base; deux plus grandes au milieu , et trois moins gran- des, placées transversalement à l’extrémité. Parmi ces trois dernières, celle du milieu est beaucoup plus petite. Les secondes ailes ont deux taches transparentes, comme celles des supérieures. 11/4 SYNTOMIS. Le dessous des quatre ailes ressemble au dessus, mais il est d’un noir un peu moins foncé. Les palpes et le collier sont d’un jaune orangé; la tête, le corselet et les pattes, sont noires. L’abdomen est noir en dessus, un peu blanchätre en dessous, avec le premier et le cinquième anneaux cerclés de jaune orangé; les antennes sont noires, jusqu’au-delà du milieu, et blanchâtres ensuite, jusqu’à l’extrémité. Je ne connais pas le mâle de cette espèce. De la côte de Coromandel et du Bengale. REMARQUE. Cramer, dans son /conographie des Papillons exotr- ques, a figuré , sous le nom de sphinx imaon, pl. CCXLVII, f. Æ., un insecte qui ressemble beaucoup à une syntomis ; mais comme il lui donne Surinam pour patrie, je n’oserais affirmer qu'il appartint réellement à ce genre, 1° parce que, comme je l’ai dit en parlant de la cerbera, je ne suis pas convaincu que l’on trouve des vraies syntomis dans le Nouveau-Monde. Voilà, au reste, sa description, d’après la figure qu'il en donne : Elle est de la taille de la phegea ; ses ailes sont noires de part et d’autre, avec cinq taches transparentes aux supérieures, dont deux oblongues et divergentes à la base, avec une autre très-petite au milieu de l’inter- valle qui les sépare, et deux autres, vers l'extrémité, coupées longitudinalement chacune par une nervure. SYNTOMIS. 119 Les secondes ailes ont à la base une seule tache trans- parente. Les antennes sont filiformes, extrêmement grêles (1). Les premier et cinquième anneaux de l’abdomen sont cerclés de jaune. C’est à tort qu'Ochsenhenner, Schmett. von Eur., tom. Il, p. 111, dans une remarque à la suite de la syntomis phegea, rapporte au genre syntomis le sph. ate- reus de Cramer. Ce petit insecte a les antennes très- pectinées et vient se placer à côté du genre charidea de Dalman, ou gloucopis de Latreille, et rentre évidem- ment dans ma tribu des procrides, qui fera suite à celle des zygénides. SYNTOMIS GODARTII. PL. VI, fig. 3 (2). S. Alis omnibus diaphanis, nervis margineque nigris ; collari abdominisque cingulo flavis. Elle est un peu plus petite que la cerbera; ses premiè- res ailes sont diaphanes, avec le pourtour et les nervu- res noirs, et une tache noirâtre triangulaire, formée par les nervures qui partent de l’extrémnité de la cellule. On pourrait aussi décrire cette espèce en disant qu’elle a les ailes noires, avec sept taches transparentes, c’est-à-dire, en regardant comme des taches particuliè- res chaque espace diaphane compris entre les nervures. (1) L'exiguité des antennes semblerait prouver qu'il n’a vu qu'un insecte sans antennes, car sur la même planche il donne la zyg. caffra avec des antennes semblables. (2) Dédiée à la mémoire de feu Godart, mon maitre et mon ami. 116 SYNTOMIS. Les secondes ailes ont tout le disque transparent, avec la marge noire. Le dessous des quatre ailes ressemble au dessus. Le bord interne des ailes supérieures est en outre un peu concave. | La frange est brunâtre, peu distincte. Le corselet est d’un noir bleu, ainsi que la tête. Les palpes et le col- lier sont jaunes ; l’abdomen est d’un bleu noirâtre, avec un anneaü Jaune vers son extrémité, et un demi-anneau de la même couleur vers sa base. Les pattes sont brunes, plus claires antérieurement. Le mâle a la bordure des quatre ailes et les nervures d’un noir plus intense que la femelle. De la côte de Coromandel, du Bengale et des Mol- luques. SYNTOMIS OCHSENHEIMERI, Hihi. PI. VIE, fig. 4. S. Alis omnibus diaphanis nervis, margineque nigris ; anticis macula nigra triangulart ; collari, pectore et abdomine auranliacis, segmentis ultimis nigris. Elle a le port et la taille de la godartii; ses premières ailes sont transparentes, avec une bordure noire, sinuée intérieurement vers le sommet, mais surtout sur l’avant- dernière nervure, qui est près du bord interne, où elle offre une forte dent noire. On observe, en outre, sur le disque, une tache noire, triangulaire, formée par la réunion des nervures qui partent de la cellule discoi- dale. SYNTOMIS. 117 Le dessous de ces mêmes ailes ne diffère pas du des- sus; seulement la bordure est peut-être d’un noir un peu moins foncé. Le bord interne des ailes est plus concave que dans la godartu. Les ailes postérieures sont assez petites, transpa- rentes, et bordées de noir. Leur dessous est en tout semblable à la surface opposée. Les antennes sont grêles, noires, avec l'extrémité blanche ; les palpes sont noirs. Le collier et la poitrine sont d’un rouge orangé. Le corselet est d’un noir bleu, avec les épaulettes un peu jaunâtres. L’abdomen est d’un jaune orangé en dessus et én dessous, avec les quatre derniers anneaux d’un noir-bleu foncé. Les pat- tes sont d’un jaune roussâtre. Cette espèce habite le Bengale et l’île de Java. SYNTOMIS LATREILLEI. Mihi. PL VIL fig. 5 (1). S. Alis anticis nigris, cyaneo-micantibus, maculis quinque fenestratis ; posticis nigro-cyaneis, macula fenestrata; thorace, segmentisque abdominis flavis. Elle est de la taille de la phegea ; ses premières ailes sont d’un noir bleu ou verdâtre, avec six taches trans- parentes , inégales - une à la base, deux au milieu , et trois autres vers à l’extrémité; parmi ces trois dernières, celle du milieu est la plus petite, el ne semble séparée de l’inférieure que par une nervure. (1) Dédiée au savant entomologiste Latreille. 118 SYNTOMIS, Les secondes ailes sont de la couleur des supérieures, avec une seule tache transparente près de l’angle ex- terne. Le dessous des quatre ailes ne diffère en rien du dessus. Le corselet et la base des premières ailes sont jaunes. L’abdomen et les épaulettes sont d’un noir bleuâtre ou verdâtre, avec six anneaux jaunes. La tête est noire; les antennes brunes, avec l’extré- inité blanche. Les pattes sont brunes, un peu roussâtres dans leur partie antérieure. La frange des quatre ailes est d’un brun verdâtre. Le mâle de cette espèce a les taches un peu plus petites ; il offre du reste tous les caractères propres à la femelle. De Java, boues et de la Chine. SYNTOMIS CERBERA. PI. VIE, fig. 6. S. Alis omnibus nigro-cœruleis; anticis sex, posticis dua- bus maculis fenestratlis; abdomine cingulis sangiuneis. Sphinx cerbera, Drur., t. I, pl. XXV, f. 2, p. 55. Sphinx cerbera, Cr, Pap. Exot., pl. LXXXIIT, ne PR Sphinx cerbera, Hugx., Sphing., tab. XXIIL, £ 110. Sphinx cerbera, Lin., Syst. Nat., 1, 2, 806, 58. Lin., Mus. Lud. Ulr., p. 365, n. 25. SYNTOMIS. i19 Zygæne cerbera, Fas., Ent. Syst., IE, 1, 591, 10. SULZ. , Abgek. Gesch., tab. XXIIL, f. 110. Elle est plus petite que la phegea ; ses premières ailes sont d’un bleu-noir luisant, avec six taches blanches transparentes et inégales : une à la base, deux plus grandes au milieu, et trois plus petites à l’extrémité , dont les deux placées vers l’angle interne ne sont sé- parées que par une forte nervure. Les secondes ailes sont de la même couleur que les supérieures, avec une large tache transparente près de la base, et une autre arrondie et beaucoup plus petite vers l’extrémité. Le dessous des quatre ailes ne diffère en rien du dessus. La frange est bleuâtre, excepté à l’angle des ailes supérieures, où elle est d’un beau blanc. Les palpes, la tête, les épaulettes et le corselet, sont d’un noir bleu. L'abdomen est verdâtre, avec trois et quelquefois quatre anneaux, d’un rouge sanguin, n’entourant le corps qu’en dessus; la base de l’abdomen a de plus, en dessus, une espèce de fer à cheval du même rouge que les anneaux. La poitrine a deux taches d’un rouge sanguin, sur chaque côté. Les pattes sont brunes ou noirâtres. Les antennes sont noires avec l’extrémité blanche. Le mâle est d’un tiers plus petit que la femelle. Cette syntomis habite le cap de Bonne-Espérance, la côte de Guinée, le Sénégal et beaucoup d’autres lieux 190 SY NTOMIS. d'Afrique. M. Duvaucel l’a envoyée du Bengale. J’ai vu, dans la collection de M. Latreille, un indiyidu noté comme venant du Brésil; mais je crains qu’il n’y ait eu une erreur, Car je n'ai point encore vu d'insectes de ce genre recueillis en Amérique. C’est aussi par erreur que Hubner a donné ja: figure de cette espèce parmi les lépidoptères européens. SYNTOMIS PASSALIS. S. Alis nigris, punclis fenestratis : anticarum sex, pos- licarum unico; abdominis segmentis alternatim cya- neis et sanguinets. Zygæna passalis, Fas., Ent. Syst., IL 391, 15. N'ayant vu cette espèce dans aucune collection, je la décris d’après Fabricius. Elle est à peu près de la taille de la phegea ; la tête est d’un noir bleu. Le cor- selet est bleu, avec une tache rousse sur le milieu; l’ab- domen est cylindrique, avec six anneaux bleus, et cinq rouges. Les quatre ailes sont noires; les supérieures, dont la base est d’un jaune un peu doré, sont mar- quées de six taches blanches transparentes. Les secondes ailes ont une seule tache blanche trans- parente. Des Indes orientales. Je lui trouve de si grands rapports avec la creüsa, que je suis porté à croire qu’elle n’en est qu’une variété. SYNTOMIS. 121 SYNTOMIS CREÜSA. PI VIL fig. 7: S. Alis omnibus nigro-cyaneis; anticis maculis sex fenes tratis ; posticis macula unicà ; humeris segmentisque ab- dominis rubris. Sphinx creüsa, Lix., Syst. Nat., p. 806, n. 39. Czerck., Zcon., tab. XLVI, f. 5. Sphinx creüsa, Cr., Pap. Exot., pl. GCXLIIL £ F. Elle est de la taille de la phegea; ses premières ailes sont d’un noir bleu, avec six taches blanches transpa- rentes, et lé bord interne bordé de roussâtre près de la base. Les secondes sont du même ton que les supérieures, et offrent, vers leur extrémité, une tache blanche trans- parente assez petite. Le dessous des quatre ailes ressemble au dessus, mais la bordure rouge des supérieures ne reparaît pas en des- sous. La frange est brune. Le corselet est d’un noir bleu, avec les épaulettes bordées de rouge. L’abdomen est de la même couleur, et entrecoupé par six anneaux rouges, dont chaque est ponctué de rouge plus foncé. La tête et les pattes sont brunes; les antennes sont noires avec l’extrémité blanchâtre. De la côte de Coromandel et du Bengale. 122 SYNTOMIS. SYNTOMIS THELEBUS. S. Alis nigris : anticis maculis quinque, posticis brevis- simis disco-hyalino ; abdomine flavo, nigro annulato (Fas.). Zygæna thelebus, Fas., Ent. Syst., I, 391, 19. Je ne connais pas cette espèce; je la décris d’après Fabricius. Elle est de la taille de la cerbera ; ses premières ailes, qui ont la base un peu jaunâtre, sont noires, avec cinq taches blanches demi-transparentes, et assez grandes. Les secondes ailes sont très-courtes, du même ton que les supérieures, avec tout le disque blanc et trans- parent, comme dans la godarti. La tête est jaune, avec les palpes noirs ; le collier est noir; le corselet est jaune. L’abdomen est jaune , avec six anneaux noirs. Les pattes sont noires, avec l’extrémité blanchâtre. Elle habite la Chine. Appartient-elle bien à ce genre ? SYNTOMIS ANNULATA. PI. VIT et VIIL, fig. 8-2. S. Alis anticis nigris, micantibus, maculis quinque luteis, subfenestratis ; posticis nigris, maculis duabus luteis, basali majore; collari, segmentisque abdominis alterna- tim luteis. SYNTOMIS. 129 Zygæna annulata, Fas., Ent. Syst., II, 389, 11. Elle est de la taille de la phegea ; ses premières ailes sont noires chatoyantes, avec cinq taches d’un jaune orangé (quelquefois un peu transparentes), irrégulières : l’une est à la base, et les autres sont disposées deux par deux ; mais les deux qui avoisinent le sommet sont | séparées en deux par une nervure dans la femelle, tandis que, dans le mâle, la tache qui est tout-à-fait au sommet, étant beaucoup plus petite, n’est point parta- gée par la nervure. Les secondes ailes sont noires, avec deux taches jau- nes, dont une grande à la base, et une autre moins grande, vers l’extrémité, et divisée par une nervure. Le dessous ne diffère du dessus qu’en ce que les taches y sont un tant soit peu plus pâles. Les palpes et le collier sont d’un jaune orangé. La tête et le corselet sont noirs, de même que l’abdomen, qui est entrecoupé par six anneaux d’un jaune orangé. L’anus est terminé par des poils de cette dernière cou- leur, mais un peu plus pâles. Les pattes sont noires; les antennes, du noir bleu, avec l'extrémité blanche. La frange des quatre ailes est d’un noir brun. Outre la différence sexuelle que j'ai signalée ci-des- sus, les mâles ont ordinairement les taches moins fon- cées, et celle de la base des ailes inférieures est beaucoup plus petite. Cependant, parmi le grand nombre d’exem- 124 SYNTOMIS. ‘ plaires que j'ai eus sous les yeux, j'ai rencontré un grand individu mâle, venant de Timor, chez qui toutes les taches sont d’une couleur très-intense, avec celle de la base des inférieures fort grandes. Cette espèce a été rapportée de Timor par Péron et Lesueur, et de la Nouvelle-Hollande par M. Dur- ville, qui l’a prise abondamment aux environs de Port- Jackson. Ce dernier l’a aussi retrouvée à Dory. SYNTOMIS FENESTRATA. PI. VIIL, fig. 1. S. Alis omnibus nigris; anticis nervis aurantiacis maca- lisque quinque fenestratis; posticis maculis binis ; tho- race abdomineque aurantiacis, cingulis atris. Sphinx fenestrata, Drur., tom. Il, pl. XXVIIL £ 5, text., p. 00. Zygæna fenestrata, Fas., Ent. Syst., IT, 592, 20. Elle est de la taille de la phegea; ses premières ailes sont noires, à reflet bleuâtre, avec les trois principales ner- vures orangées, et quatre taches transparentes et iné- gales, savoir : une grande à la base, coupée transver- salement en deux par une espèce de tache noire, plus foncée que la teinte générale; une autre, cunéiforme ou en triangle très-allongé, remplit en partie la cellule ; les deux autres sont vers l’extrémité, et coupées longi- tudinalement par une nervure noire. Les secondes ailes sont noires, avec deux taches trans- HA SYNTOMIS. 129 parentes, séparées par une forte nervure. Le dessous des quatre ailes est brun, avec les taches parfaitement semblables à celles de la surface opposée. La frange est brunâtre aux premières ailes, et un peu plus foncée aux secondes. Les palpes, le collier, le corselet et l’abdomen, sont d’un jaune orangé. La tête est noire. Ty a sur les épau- lettes une ligne, et sur le corselet, une tache cordi- forme, de cette dernière couleur. L’abdomen est entre- coupé par six anneaux noirs, et a, de plus, la moitié d’un anneau noir à sa base en dessus. La poitrine est marquée de jaune orangé; les pattes sont brunes, entrecoupées de jaune ; les antennes sont noires, avec l'extrémité blanche. De la Chine et des Philippines. Fabricius cite, avec un point de doute, à la vérité, le sphinx telebus de Cramer comme synonyme; mais c’est un insecte qui appartient à la tribu des procrides. SYNTOMIS POLYDAMON. PI. VHIL, fig. 5. S. Alis omnibus nigris anticis; maculis novem, luteis, subdiaphanis ; posticis maculis majoribus luteis; abdo- mine virescente, elongato. Sphinx polydamon, Cr., Pap. Exot., pl. CCXXX VII, fig. B. Cette espèce est un peu plus grande que Pannulata ; 126 SYNTOMIS. ses premières ailes sont larges, très-noires de part et d'autre, avec neuf taches jaunes demi-transparentes, et un peu lavées de blanchâtre ; celle de la base est pe- tite, cunéiforme; celle qui vient ensuite est arrondie ; celle qui est vers la côte, dans le milieu de Paile, est quadrilatère; les autres sont disposées parallèlement vers l’extrémité de l’aile. Les secondes ailes sont noires, avec le disque presque entièrement jaune, et divisé en plusieurs taches par les nervures. Le dessous des quatre ailes présente le même dessin que le dessus, mais les taches y sont plus fortement la- vées de blanc, et la couleur noire y est moins foncée. La frange est brune. Le corselet et l’abdomen sont verdâtres, brillans, avec cinq anneaux d’un jaune orangé. Les pattes sont brunes, les antennes noires, avec l'extrémité blanche. Cette belle syntomis se distingue de toutes les autres espèces par son corps long et grêle, et par ses ailes larges; elle habite la Cafrerie, le pays des Hottentots et le cap de Bonne-Espérance. SYNTOMIS SPERBIUS. S. Alis atris ; aticis maculis quinque, posticis unica fe- nestratis ; abdomine atro, fascus duabus flavis; fronte alba (Fas.). SYNTOMIS. 127 Zygæna sperbius, Far., Ent. Syst., IT, 392, 20. Je n’ai vu de cette espèce qu’un individu tellement défectueux, que je n’ai pu le faire figurer; j'aime mieux la décrire, en m’aidant de Fabricius, que d’en donner une figure méconnaissable. | Elle est de la taille de la cerbera. Les premières ailes sont noires, luisantes, avec cinq taches blanches trans- parentes. Les secondes sont du même ton que les su- périéures, avec une seule tache blanche et transpa- rente. La tête est noire, avec le front blanchâtre. Le corselet est d’un noir un peu bleuâtre, avec le milieu jaune. Le corps est noir, avec un anneau à la base, et unautre sur le milieu, jaunes. L’anus est d’un blanc jau- nâtre, et les antennes noires, avec le sommet blanc. Le dessous ne diffère pas du dessus, autant que j'ai pu en juger sur le mauvais individu que je possède. Elle habite l’île de Java et la Chine, d’après Fabricius. SYNTOMIS HUBNERI. Miki. PI. VII, fig. 4. S. Alis omnibus nigris ; anticis maculis quinque fenes- tratis, posticis duabus; collari, humeris segmentisque abdominis luteo-aurantiactis (minima). Cette espèce est la plus petite de toutes celles qui me sont connues; son envergure égale à peine celle de la z. fausta. Ses premières ailes sont noires de part et 128 SYNTOMIS. d'autre, avec cinq taches transparentes et inégales, dont une très-petite à la base, deux triangulaires au milieu, et deux oblongues à l’extrémité; ces deux der- nières sont séparées chacune en deux parties égales par une nervure noire. Les secondes ailes sont de la même couleur que les supérieures, avec deux taches transparentes, dont une, beaucoup plus grande, à la base, et une autre, beaucoup plus petite, vers l’extrémité. Le dessous des quatre ailes est un peu plus clair que le dessus. La frange est d’un noir brun, peu dis- tinct de la couleur du fond. Les palpes, le collier et les épaulettes, sont d’un jaune orangé. La tête et le corselet sont noirs, avec une tache jaunâtre sur celui-ci. L’abdomen est noir, avec six anneaux entiers, et un demi-anneau à la base, d’un jaune orangé. L’anus est noirâtre. Les pattes sont brunes; les antennes noires, avec leur extrémité blanchâtre. _ La femelle diffère du mâle, en ce qu’elle a les taches des ailes supérieures plus grandes, en ce qu'aux ailes inférieures les deux taches sont réunies, et envahissent presque tout le disque; l’anus de cette dernière offre aussi quelques poils jaunâtres. Parmi les femelles que j'ai observées, toutes ne présentaient pas ce dernier ca- ractère, ce qui me porte à croire que celles chez les- quelles il se rencontre sont une variété locale. Elle se trouve à Amboine et à Java. GENRE PSICHOTOE. Mihi. Antennæ crassiusculæ, cylindricæ, medio subcrassiores ex articulis moniliformibus, dislinctissimis , compost- tæ; palpi brevissimi, hirsuti oculos vix attingentes ; abdomen complanatum, dilatatum : alæ horizontales, subnudæ : tibiarum calcares breves. Antennes moniliformes , cylindriques, un peu plus épaisses au milieu, composées d'articles très -dis- tincts. Palpes très-courts, poilus, à articles peu dis- tincts, atteignant à peine les yeux; abdomen aplati, plus large à son extrémité; jambes munies d’ergots courts et coniques; ailes horizontales, demi-transpa- rentes (port d’un psyche). PSICHÔTOE DUVAUCELIT. Mi. P. Alis omnibus atris subdiaphanis ; corpore hirsuto ; scutello annuloque flavis. Ce petit lépidoptère est à peine de la taille de la z. fausta. Ses quatre ailes sont noirâtres, presque dia- phanes, avec les nervures très-distinctes, tant en dessus qu’en dessous. La base des premières ailes est un peu plus noire que le reste de leur surface. Les palpes sont très-noirs, de même que les an- tennes, qui sont moniliformes, et qui paraissent légè- rement velues, en les voyant de côté avec une forte loupe. i90 PSICHOTOE. Le corselet est velu, d’un noir brun. L’abdomen est velu, noir, avec une tache jaune à la base en dessus, et un anneau de la même couleur vers l'extrémité. Le dessous ne diffère du dessus que par l’absence de la petite tache jaune qui existe en dessus à la base de lPabdomen. Les deux sexes sont semblables, à l’exception que le mâle a l’abdomen plus velu. Ce petit insecte, au pre- mier coup d'œil, serait facilement pris pour un psyche, si ses antennes étaient détruites. Trouvé au Bengale par MM. Diard et Duvaucel. Dr re : Sn sonne sors > nm oyere ce men à mm me Dee Al i ! 3 ' RE È L Fe K “à a | À “A A \ | md = re he nv P | : | Ê LI So | ÿ | à & ô | SR À Es K? Î * n° }. LA Î _ ; $ & ri & se + — Les ce a y LD à = LÉ 53 Ve rl TT ro mme Speed à AA 7 2 2 & Pop Of he Hubert, : PE à « RS Ai CTES: ie “des 2% Hi 4e Horn # CE L Dumend Drrerit Free Saupri { , Lez ; GA , ë ; 1 Cocyta Durvilé. 4 lhvris Linestrina . 2 Hecatesia Ænertrata . J lhyris lürina . 7 V n _ n U r d r 9 Ægocera lenula . 6 Zyéæna Lrythrus. S ‘ É v r » . > 7 Zyéæna Minor femelle. VE < VAP: 2: LP DumendT Dirert. 7 Ple Jrubprit il Zygæna Latlare : b Z Y ] æna Zabarta . © 2 L’unetum.. 6 Jeabiose . 5 Prize. VA « larpedon male. LE Pluto. 8 J'arpedon ; Jemelle P. Dumend Direrit . Llee Jeaps 772 7 » ; : t 7 > 7 : , , 1 ZvVoæna Zee, femelle. D Zvéæna Milo fêmele. PA € PAS « D Achlleæ em æ, var). 6 Ü ocre. femelle . 0) Zrulans. 4 Zryoli mäle., ÆE- Cynaræ femelle . ô Lonwereæ femelle (var). Le € € DE P. Durmenil Direrit Zee Jeufpri F , ei t » > : Fe 1 Zyoæna Zépendue. D Zyoæna Hceaguur. U © Le ©Q € ‘ 3 , 2 Angelcæ : (Q L'eucedanr, d Tansafria fem (var) : 7 lppoi repiles : { Charon.. 8 Antlylhits. femelle Le Es al L Dumenil Direxit 1, Zyoæna VS Di LA 9. À. Cafra Corsica . n te hais. Lavandule Parroës Jules : Zy oæna Æplualles var. falcate . È Lphuales var: Zrrgoncle . Oxytropis. Phadamanthus. PL6’: PDT re dr PL S'eutrrit 1 Zvoæna Onobrycher. b Zyoæna Zéerrr. 8 « ” © . n 12 D Onobrychis var Luteolx) 6 lausta . J Cecdannica 4 Leta . =, 4 Olvtert. 8 Syntomis //egca. 42 | Dune Drest t Syntonns Jehænerrhe. Cyssrea . n GCodart. Vchsenheinert. ———— — — — 97 Syntomis Zatedr | Cerbera Creuse . Annulata male. | | | P Dumendt Drert 1 Syntonus Ænesrata . D [= Syntonus /Ærers. lnnutate, fem À ) Psichotoe Pauvaucelie d , l'olydtanon : 6 Antenne de Psichoioc 4 75 HN lanlhirr - UNIVERSITY OF ILLINOIS-URBANA 595.78B636E C001 ESSAI SUR UNE MONOGRAPHIE DES ZYGENIDES$ TU 1