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LÉPIDOPTÉROLOGIE

COMPARÉE

PAR

Charles OBERTHUR

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IMPRIMERIE OBERTHÏJR Mars 1918

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Charles OBERTHUR

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IMPRIMERIE OBERTHUR Mars 1918

RÉVISION DES CASTNIINAE

A LA MEMOIRE

DU

D" BOISDUVAL

AUTEUR

DE L'UNE DES PLUS IMPORTANTES MONOGRAPHIES

QUI AIENT ÉTÉ PUBLIÉES

SUR LES CASTNIES AU SJÈCLE DERNIER

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Jfan-J}a|U]^l( -Alphonse DÉCHAUFFOl'R DE BOISDUVAL, ne ("11 1799, à Tichcvillc (Orne).

Docteur en médecine, chevalier de la Légion d'honneur, l'un des plus célèbres entomologistes du XIX'' siècle, mort à Ticheville, le 30 décembre 1879.

AVANT-PROPOS

Il y a vingt siècles, Marcus Tullius Cicéron, ce grand citoyen de l'antique République romaine, après avoir écrit son Traité sur Caion U ancien ou de la Vieillesse^ écrivit le Traité de V Amitié.

C'était, dit-on, en l'an de Rome 709, c'est-à-dire 48 ans avant Jésus-Christ et un an avant la mort de l'Auteur qui périt, comme le dit l'histoire, assassiné par les sicaires, sous le commandement du tribun Popillius Lenas et par ordre du triumvir Antoine. La République était alors en proie à de véritables déchirements ; Cicéron avait le cœur rempli d'angoisse ; mais momentanément retiré à la campagne, il trouva le loisir et la force d'âme de composer plu- sieurs ouvrages philosophiques et notamment le Traité de VA^mtié qu'il adressa à son cher et fidèle Atticus.

L'auteur de ce Traité déclare que, la sagesse exceptée, l'amitié est le don le plus précieux que les dieux aient fait aux hommes <( excepta sapientia, quidquam mehus homini sit a diis immortalibus datum »,

VIII AVANT-PROPOS

Au cours de ma carrière, j'ai trop agréablement goûté les charmes de l'amitié pour ne pas partager l'opinion exprimée par Cicéron et qui résulte d'ailleurs de la réalité même des choses. Aussi m'a-t-il plu infiniment, au cours de la publication des Etudes de Lépido piérologie com- parée, de présenter à mes Lecteurs le souvenir resté bien vivace et toujours cher à mon cœur, de plusieurs de mes amis disparus.

Qu'on me permette, en pensant à Boisduval, à Guenée, à Fallou, à Emmanuel Martin, à Constant Bar, à l'abbé Fettig et à tant d'autres, de m'approprier les paroles sui- vantes de Montaigne qui, lui aussi, a écrit sur l'amitié : <i nous nous cherchions avant que de nous estre veus et par des rapports que nous oyions l'un de l'autre, qui faisoient en nostre affection plus d'effort que ne porte la raison des rapports, ie croys par quelque ordonnance du ciel. Nous nous embrassions par nos noms : et à nostre première rencontre, nous nous trouvâmes si prins, si cogneus, si obligez entre nous que rien dez lors ne nous feut si proche que l'un à l'autre ».

Quelle était la raison des rapports, selon l'expression de Montaigne, qui m'unissaient à mes amis ? C'était l'Entomologie, science aimable entre toutes et qui jouit du privilège délicieux de créer l'amitié ou union des cœurs, tendant puissamment ad benevolentïani conjtmgendam ïnter hommes.

Hélas ! si j'ai goûté le charme de l'amitié, sans m'en rassasier jamais, j'ai connu aussi l'amertume de la sépa- ration. Combien d'amis très chers ai-je déjà vu tomber, la plupart, il est vrai, dans un âge avancé, mais si pleins de mérites et d'expérience !

AVANT-PROPOS IX

L'âge est inexorable et Cicéron, dont j'invoque plus haut une parole qui nous fut heureusement conservée, a écrit, au sujet de la destinée humaine, une vérité qui, depuis deux mille ans, ne s'est point altérée : Senecius aetatis est ■pcraciïo; coimiiorandi cnini naiitra devcrsorium îzobis, non habltandï, dedïi. La vieillesse est le dernier acte de la vie ; la nature nous a mis sur cette terre non pour l'habiter toujours, mais simplement pour y demeurer en passant.

Aujourd'hui, si c'est l'un de nous qui achève sa carrière, demain ce sera un autre. Lors donc que je regarde ma collection, combien de papillons me rappellent, par leurs étiquettes mêmes, écrites de la main de mes vieux amis, ceux qui ne sont déjà plus. De même les Entomologistes qui jetteront les yeux sur les déterminations et observa- tions que j'ai moi-même écrites, ressusciteront dans leur pensée cette succession de Naturalistes à laquelle j'aurai appartenu et dont ils seront, pour un temps, les conti- nuateurs.

Cependant, si les hommes passent et disparaissent très rapidement, les tendances des générations nouvelles semblent toujours de plus en plus avides de lumière. Chacun, parmi ceux qui sont le plus récemment entrés dans la carrière, essaie de développer les connaissances acquises par les anciens. De toutes parts, en des sens bien divers, l'activité de la pensée humaine se manifeste enflammée et pleine de curiosité.

Dans le domaine entomologique d'où je n'entends point sortir, c'est, comme en toutes choses, l'action incessante et ininterrompue pour le progrès et la marche en avant.

AVANT-PROPOS

D'ailleurs l'ardeur au travail n'est pas sans compensa- tions pour les esprits qu'elle anime ; au milieu des malheurs des temps actuels, ceux que leur âge retient dans leurs foyers, s'adonnent avec un zèle croissant aux études spé- ciales qui leur sont chères ; car, outre la satisfaction intime de concourir, modestement sans doute, mais laborieu- sement, — à l'accroissement des connaissances scienti- fiques, patrimoine de l'Humanité tout entière, ils trouvent, en se livrant à leur travail préféré, la source si précieuse de la patience, de la fermeté d'âme, de la résignation.

Voilà donc pourquoi, malgré tant d'obstacles matériels suscités par la guerre, la publication des Etudes de Lépï- doptérologie comparée n'a pas encore été suspendue, ni môme un peu longuement interrompue. On voit toujours briller une Hamme au foyer ; aucune traverse n'a jusqu'ici réussi à l'éteindre ; car, en dépit des mauvais jours, l'amitié et le zèle de mes savants collaborateurs ajoute sans cesse à mes travaux personnel? l'important appoint de leurs labo- rieux efforts.

L'amitié est une force et ses effets ne restent point stériles.

Ce ne sont pas, comme on a pu s'en rendre aisément compte, mes moyens seuls qui travaillent et qui agissent pour les Etudes de Lépidoptérologïe comparée. Dieu merci, plusieurs de mes chers amis se trouvent encore pleins de vie et de forc(\ Aussi, par une grâce bien douce dont j'adresse au C\ç\ l'expression de ma plus sensible gratitude, j'éprouve la satisfaction de me voir encore non point isolé, mais bien plutôt entouré d'amis qui sont mes actifs coopérateurs, pleins d'obligeance et de talent.

AVANT-PROPOS XI

Dans les Etudes de Lépïdoptéroiogie comparée, beau- coup de travaux ont déjà paru, œuvre de collaborateurs aussi zélés pour le progrès des Sciences naturelles que dévoués à l'œuvre entomologique illustrée dont j'ai pris l'initiative, il y a déjà plusieurs années.

MM. Serge Alphéraki, Henry Brown, D^ T. A. Chapman, P. Chrétien, D'' Courvoisier, j. W. H. Har- rison, Constant Houlbert, Lacreuze, Ferd. Le Cerf, Gaston Melou, Harold Powell, Orazio Querci, Rehfous, D'' Reverdin. Rondou, Rowland- Brown, Standfuss (ce dernier récemment atteint par la mort), Comte Turati, ont déjà signé des travaux, souvent de grande importance, dans l'ouvrage que j'édite avec le concours artistique si distingué, si consciencieux et infiniment précieux pour moi, de M. Jules Culot et de ses filles. Mesdames Laugier et Millo.

Chacun de mes collaborateurs a exprimé, dans les Etudes de Lépïdo ptérol o gie comparée, sa pensée, comme cela lui a convenu, même si, par certains points, elle se trouvait différente de la mienne, ou bien si elle énonçait une critique de mes propres ouvrages, de sorte que je m'honore d'avoir ouvert une libre tribune pour la Science entomologique oii chacun peut exposer, dans la plus entière sincérité de sa conscience, sa conception personnelle, en son intégralité. Joignant mes travaux à ceux des autres, j'ai pu produire, grâce à la bonne volonté de mes amis, réalisant ainsi parfaitement l'accord des bonnes volontés (' benez'olentiae conjunctioneni », un véritable faisceau de documents entomologiques au moyen desquels nos succes- seurs se rendront compte de la méthode et de l'opinion

XII AVANT-PROPOS

professée par d'assez nombreux Lépidoptéristes et non des moins qualifiés du commencement du XX*" siècle.

Maintenant, c'est la Monographie des Casinia qui se trouve publiée en ce XV" Volume des Etudes de Lépi- doptérologie comparée, œuvre tout à fait personnelle de M. le Professeur Constant Houlbert et dans laquelle il s'est révélé un excellent et très avisé novateur.

Peu d'hommes ont su faire profiter les autres de l'étendue et de la variété de leurs connaissances, aussi amplement que M. Houlbert.

Travaux sur la Botanique phanérogamique et cryptoga- mique, sur les divers ordres d'Insectes, Manuels d'ensei- gnement classique comprenant non seulement les Sciences naturelles dans leur ensemble, mais aussi les Sciences chimiques, telle est l'œuvre considérable du Professeur Houlbert qui jamais n'a cessé de travailler. Un ouvrage étant terminé, c'est un nouveau travail qu'il entreprend; son ardeur laborieuse fut constamment inlassable.

Cependant M. Houlbert n'avait point encore consacré son loisir à l'étude spéciale d'un groupe de Papillons. Pour son début dans la question lépidoptérologique, j'estime que la Monographie des Castnïa est un travail magistral et qui fera toujours à son Auteur le plus grand honneur.

Il eut à sa disposition ma collection qui contient celles de Boisduval, de Guenée et de Constant Bar et il a pu voir tous les specimina typica du Species Général des Lépidoptères Hétéroceres (Vol. I : Sphingides, Sésiides, Castnides) qui existaient encore au moment le D"" Bois- duval, avant de se retirer en Normandie, me céda tous les papillons qu'il avait réunis au cours de sa longue carrière.

AVANT-PROPOS XIII

De plus M. Bouvier, l'éminent et très libéral Professeur du Muséum national d'Histoire naturelle à Paris, eut l'obligeance de nous confier toute la collection de Castnia que possède le premier et plus important établissement scientifique de France. Cette riche collection est fort intéressante, attendu qu'elle est composée de nombreux échantillons souvent pourvus d'étiquettes de provenance très précise et qu'elle renferme encore quelques exem- plaires de la collection Latreille qui ont servi à Godart pour les descriptions de VEncyclopédie méihodiq7ie. Nous prions M. le Professeur Bouvier d'agréer l'expres- sion de notre meilleure gratitude.

M. Houlbert a découvert un caractère de distinction spécifique très curieux dans les plantules en forme de palette qui sont situées à l'extrémité du dernier article des tarses chez les Casinïa et il en a fait des dessins excellents, car il est fort habile dans l'art difficile de reproduire, avec la plume ou le crayon, les organes anatomiques que révèle le microscope.

De même il sait rendre avec une fidélité parfaite l'aspect des papillons eux-mêmes. M. Houlbert n'est pas seulement un savant naturaliste, ayant étudié toutes les branches de l'PIistoire naturelle, c'est aussi un artiste dont le talent se trouve toujours empreint de ce souci supérieur de la vérité qui forme la base de sa conception scientifique.

Naturellement M. Houlbert a appliqué, tels que l'observation prolongée des échantillons naturels le lui a fait entendre, l'ordonnancement analytique et la classi- fication même des Castnia, les unes par rapport aux autres.

XIV AVANT-PROPOS

Toujours, il a voulu remonter aux sources ; il a tenu à lire et à méditer toutes les descriptions, à voir toutes les figures. Aucune recherche bibliographique ne l'a rebuté. De plus, non content de s'instruire lui-même au moyen d'une documentation complète, il a fait ce que nul Auteur n'avait essayé jusqu'ici dans la Lépidoptérologie, c'est-à- dire qu'il a présenté à ses Lecteurs tous les textes inté- ressants, ainsi que la reproduction photographique de toutes les figures, d'après les ouvrages qu'il est parfois bien malaisé d'obtenir et de consulter.

De cette façon, la critique exprimée par M. Houlbert se trouve appuyée par des preuves dont chacun peut apprécier immédiatement la valeur et sans avoir besoin d'entreprendre des recherches qui coûtent un temps pré- cieux et sont souvent loin d'aboutir au résultat désiré.

Il est, en effet, quelquefois difficile de se procurer le livre auquel il paraîtrait pourtant essentiel de recourir. On sait combien d'ouvrages entomologiques, déjà anciens, sont devenus rares et comme il est malaisé de savoir en quelle bibliothèque il est encore possible de rencontrer les exemplaires subsistants.

Jusqu'ici, les Auteurs des ouvrages entomologiques se bornaient à présenter de sèches citations bibliographiques vraies ou fausses, devant lesquelles on s'arrêtait, incom- plètement renseigné, faute de pouvoir exercer le contrôle désirable.

Pour la monographie des Casinia, M. Houlbert a donc innové une méthode à laquelle je souhaite de nombreux imitateurs.

C'est à mon sens la saine et vraie critique scientifique,

AVANT-PROPOS XV

pleine de probité, productrice de lumière, ouvrant la porte à la vérité.

Je félicite de son bel ouvrage mon cher ami C. Houlbert, l'un des excellents et dévoués Professeurs de notre Uni- versité bretonne qui est une des gloires de la ville de Rennes, studieuse cité.

Au temps, déjà un peu éloigné, le suffrage de mes concitoyens m'avait investi de la charge de concourir à l'administration de ma ville natale, j'étais l'adjoint au Maire, délégué à Tlnstruction pubHque. On m'excusera de rappeler que j'éprouve toujours une satisfaction intime très profonde, lorsque j'évoque le souvenir de mes efforts en vue de témoigner effectivement ma sympathie à l'Univer- sité de Rennes. C'est ainsi que je ne suis pas resté étranger à la décision qui fut prise d'achever la construction et l'aménaofement de l'Ecole de Médecine et de Pharmacie de Rennes, précieux instrument de travail professent des hommes de grand mérite, parmi lesquels figure mon ami Houlbe'rt.

Les fonctions que je remplissais m'ont valu d'approcher les honorables membres de l'Enseignement supérieur de notre Université. J'ai apprécié leur profond savoir, leur désintéressement, leur dévouement à la carrière de leur choix, leur sincère respect de la liberté de l'opinion et de l'indépendance de la pensée, base de la dignité humaine.

Je rends, en la personne de M. le Professeur Constant Houlbert, à ces hommes qui sont de si distingués servi- teurs de la Science, l'hommage qu'ils méritent si bien.

Les Professeurs peuvent être justement comparés aux Militaires qui servent la Patrie pour l'honneur plutôt que pour l'argent.

XVI AVANT-PROPOS

.Semblant indifférents à Xniin sacra famcs qui pourtant presse si généralement le cœur des mortels, les Maîtres de l'Enseignement envisagent leur devoir envers la Science avant toute autre préoccupation.

La satisfaction sereine de leur conscience, jointe à la juste considération de leurs concitoyens, fait pour eux la compensation des profits dont ils n'ont cure, tenant cons- tamment leur âme élevée vers le noble idéal auquel ils ont dédié leur vie.

Rennes, 15 décembre 191 7.

Charles OBERTHUR.

II

Révision monographique de la Sous-Famille des CASTNIINAE

Par C. HOULBERT, Professeur à l'Université de Rennes.

INTRODUCTION

Depuis l'époque déjà lointaine oii elle fut fondée par Emile Blanchard (i), la famille des Casiniidae n'a pas cessé de solliciter la curiosité des entomologistes ; aussi, est-ce avec une certaine émotion, mais non sans fierté, que nous verrons notre travail à la suite des grands noms de Westwood et de Boisduval.

Lorsque M. Charles Oberthiir nous ht l'honneur de nous conher la revision des Castnies de sa collection, nous nous rendîmes très bien compte des grandes difficultés que nous aurions à surmonter; cependant, nous ne nous défendons pas d'avoir cédé au plaisir d'étudier l'un des plus beaux groupes d'Hétérocères qui existent, et de

(i) Blanchard (E.). Histoire naturelle des Insectes, Paris, 1840, Vol. III, Orthoptères, Névroptères, Hyménoptères, Lépidoptères, etc., p. 472, in-S».

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

collaborer aux Eludes de pidopiérologie comparée aux côtés du maître éminent c|ui dirige cette publication depuis plus de vingt années, avec une activité qui ne s'est jamais démentie et un désintéressement auquel tous les savants du monde entier rendent hommage.

Le groupe des Castnies, auquel Latreille et Godart appliquaient, non sans raison, le nom d'Hespéries-Sphinx, est intéressant à une multitude de points de vue, mais surtout parce qu'il nous fournit l'exemple d'une famille tout entière de Nocturnes ayant acquis, petit à petit, sous l'influence de circonstances qui nous sont malheureusement inconnues, les habitudes et l'aspect des vrais Diurnes, tout en conservant les caractères les plus nets et les plus repré- sentatifs du type hétérocérien. Le cas n'est pas unique ; on en rencontre un certain nombre d'autres exemples et chez les Noctuidés, mais nulle part, à notre avis, le curieux phénomène auquel les biologistes ont donné le nom de convergence, ne s'est exprimé d'une manière plus variée, ni sur une plus vaste échelle que chez les Castniidés,

Il est certainement très remarquable de constater que la plupart des adaptations du type rhopalocère se trouvent pour ainsi dire en germe chez les Castniidés : certaines formes présentent, en effet, le faciès et l'allure des Hespé- ridés {A. Pyrrhopygoides) ; d'autres {Phalaris et Argus) ont l'aspect de nos Satyridés : Nasca, Erycina et Pelo- fioides sont presque des Lycénidés ; les plus nombreuses, enfin, ont acquis la robe et la silhouette des Piérides [Cronis, Licîis, Evallhe, etc.), des Héliconidés {B. Siniu- lans) et même, jusqu'à un certain point, celles des Nym- phalidés (A. Cacica, Papilionaris, Oberihurï (PI. color. CDXXXVIII, fig. 3780); la coupe très hautement diffé- renciée, qui nous est présentée par le genre Papilio, a même été réalisée chez les Castnies, puisque notre Gazera Zagraeoides mime d'une façon très étroite le Papilio

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE

Zagraeiis de Duuhleday. En revanche les grandes races sylvatiques du phyliim Dacdaltis (PL E, fig. 39) ont conservé la sombre livrée des Noctiiélides, et c'est pro- bablement chez ces morphes géantes, lorsqu'on les connaîtra mieux, que nous retrouverons les plus nombreux vestiges des mœurs nocturnes qui ont être, à l'origine, l'apanage de la famille tout entière.

Nous n'essayerons pas, après tant d'autres, de justifier la position des Castnies dans la classification; on peut certes placer ces Lépidoptères, avec les Sphinx et les Notodontides, en tête de tous les Hétérocères, parmi les anciens Crépusculaires de Latreiile ; il est d'ailleurs diffi- cile de trouver une place qui leur convienne mieux, en tenant compte, tout à la fois de leurs caractères anato- miques et de leurs habitudes. En réahté, les Castnies constituent un groupe très particulier, très isolé, qui pourrait trouver place dans les Grypocères de Karsch. Elles tiennent, du fait de leurs origines, tous les traits fondamentaux du type hétérocérien, tout en ayant acquis, par des adaptations progressives, un certain nombre des aspects qui sont devenus la marque de ce qu'on est convenu aujourd'hui d'appeler le type rhopalocérien. C'est ce mélange harmonieux, de caractères ancestraux et de caractères acquis, qui domine, ainsi que nous le verrons dans les pages qui suivent, toute l'histoire naturelle des Castnies.

Les documents qui ont servi à établir notre Révision des Castnies sont les plus importants de tous ceux qui existent en France et peut-être même à l'étranger; c'est, en premier heu, la riche collection de M. Charles Oberthùr, si bien ordonnée pour l'étude des variations, et qui renferme 105 espèces ou variétés (ensemble, environ 425 exemplaires) réparties en 33 genres.

D'autre part, avec l'autorisation de M. le Professeur E.-L. Bouvier, membre de l'Institut, M. Fernand Le Cerf

LEPIDOPTEHOLOGIE COMPAREE

nous a communiqué, sans aucune exception, tous les Castniid?E de la collection du Muséum d'Histoire naturelle, parmi lescjiicls se trouvent quelques types de Godart, avec divers exemplaires anciens rapportés par Delalande, A. d'Orbigny, Lacordaire, Salle, etc.

Il nous est infiniment agréable, à l'heure oc notre travail va recevoir les honneurs de la publicité, d'exprimer à nou- veau, à M. Charles Oberthiir, toute notre reconnaissance pour l'accueil si amical que nous avons toujours trouvé près de lui.

Nous adressons, en même temps, tous nos remercie- ments à M. le Professeur Bouvier, pour la bienveillance avec laquelle il nous a facilité l'étude des documents du Muséum de Paris, ainsi qu'à M. Le Cerf, dont les connais- sances si précises, en lépidoptérologie, nous ont permis de résoudre plusieurs problèmes très délicats d'affinités.

Enfin, en terminant, nous tenons aussi à exprimer à M. Adam Boving, attaché au Bureau d'entomologie du Département de l'Agriculture à Washington, toute notre gratitude pour les renseignements qu'il a bien voulu recueillir pour nous aux Etats-Unis.

Rennes, le 20 janvier igi8.

C. HOULBERT.

PREMIERE PARTIE

RÉSUMÉ BIOLOGIQUE ET CARACTÈRES GÉNÉRAUX DES CASTNIES

CHAPITRE PREMIER "

Révision succincte des caractères anatomiques utilisés dans la Classification

A part leur faciès si varié, leur riche coloration et la forme si particulière de leurs antennes, on peut dire que les Castniinae possèdent tous les autres caractères des Hétérocères les plus nor- maux, y compris le frein aux ailes postérieures ; cet organe est même ici, en général, très développé et son aspect est extrême- ment précieux pour distinguer les sexes lorsqu'on ne peut pas avoir recours à l'examen direct des organes génitaux. Nous allons donc examiner rapidement les diverses régions du corps chez certaines Castnies des plus caractéristiques ; mais, nous nous bor- nerons à relater les faits les plus utiles à la classification de la famille et à la distinction des espèces.

I. Tête. La tête, chez les Castniinae, est toujours bien déve- loppée, mais jamais très large ni appliquée sur la partie antérieure du thorax, ainsi que cela se voit chez les Hespéridés (Fig. i B).

Yeux. Les yeux sont toujours très grands, comme il con- vient à des insectes hautement adaptés et qui ne redoutent pas la lumière du jour; mais les facettes, qui ornent la surface cor- néenne, sont relativement petites ; nous en avons compté respec- tivement 730 et 650 par millimètre carré che? C, Licus et chez

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LÉPIDOPTÊROLOGIE COMPARÉE

A. OhertJiiiri (Fig. 2); ce sont des nombres du même ordre que nous rencontrons chc;: les Sphinx, les Catocala, les Hes- péries, etc. (i); on ne peut donc pas dire, avec Burmeister, que, par le caractère des facettes, les Castnies se rapprochent plus des Diurnes que des Crépusculaires; en réalité, à part les différences cjui résultent des dimensions absolues de l'appareil visuel, nous ne croyons pas (]u'il )' ait, sous ce rapport, de grandes variations chez les Ilétérocères.

FiG. 1. Tète d'Eupalamides Schreibersi : A, vue de face; B, vue de profil. An, antennes; CE, œil; Pa, palpes; Tr, spiritiompe ; E, épicrane ; C, clypeus {Imité de Mikan).

De chaque côté de la tête, accolé contre le bord interne de l'œil composé et un peu en arrière de l'insertion des antennes, nous trouvons un petit ocelle jaunâtre très brillant; ce caractère nous ramène nettement du côté des Hétérocères, car on ne trouve jamais d'ocelles chez les vrais Diurnes, à l'état adulte.

Palpes. Dressés en avant de la tête et appliqués contre le front, de chaque côté de la spiritrompe (Fig. I A, Pa), les palpes se présentent sous l'aspect de deux petits appendices coniques, recouverts d'écaillés; si l'on débarrasse ces organes des écailles

(i) Nous estimons que, chez Castma Oberthùri, le nombre des taccttes, pour la surface totale de chaque œil, n'est pas inférieur à 12.000.

LÉPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

II

qui masquent leur structure, on voit qu'ils sont formés de trois articles inégalement développés (Fig. 3 P'), mais le dernier de ces articles est toujours très petit. Les différences de forme et de position des palpes ont été utilisées, dans la classification des espèces, par George Gray et par le D*" Boisduval.

SpiRITROMPE. La spiritrompe est longue, bien qu'elle n'atteigne jamais les dimensions qu'on observe, toutes propor- tions gardées, chez les Sphingidés; elle est, en général, complè- tement nue, mais sa surface chitineuse est ornée de stries obliques dans presque toute son étendue.

Antennes. Les antennes, qui sont certainement les organes les plus caractéristiques des Castniidés, sont robustes et, en général, bien développées. Très unes dans leur partie funiculaire, elles se continuent par une sorte de massue allongée, fusiforme, terminée par une petite pointe recourbée en forme de crochet et dont l'extrémité est garnie d'un faisceau de poils écailleux (Fig. 3 A); Burmeister les dit cylindriques ; cependant, dans un grand nombre de cas, nous avons observé qu'elles sont plus ou moins comprimées dans leur région subrhopalienne et par suite

assez fortement carénées sur les côtés. La face supérieure des antennes est recouverte, dans toute son étendue, d'écaillés très petites, fortement appliquées ; en dessous, au contraire, les écailles sont entremêlées d'un grand nombre de petites soies rigides; le nombre des articles qui les composent varie peut-être avec les espèces; chez Amauta Oberthûn nous en avons compté 85. Une organisatiori analogue ne se rencontre que dans la famille des

5

Fig. 2. Portion très grossie de la cornée ocu- laire chez Amauta Oberthiiri pour montrer l'agencement des facettes. Co, cornée om- matidienne ; Cr, cônes cristallins (Orig. x 90).

l?

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

liespéridés; toutefois, il convient de remarquer que, dans cette dernière famille, le crochet terminal des antennes est toujours beaucoup plus long et beaucoup plus fui que chez les Castniidés.

II. Thorax. Le thorax est ovale, mais notablement allongé, pour permettre l'insertion des puissants organes de la locomotion que sont les ailes; les ptérygodes i^é paillettes)^ presque toujours recouverts d'écaillés de coloration un peu différente de celles des

régions voisines, sont ordinairement bien développés ; très sou- vent aussi leur pointe s'avance, en arrière, jusque sur l'insertion des ailes secondes.

Fio. 3. Palpes et antennes grossis, chez Aiininfa Oberthiin. P, palpe iî;olé avec son revêtement d'écaillcs; P', le même, laissant voir ses trois articles; A, massue antennaire (Imité de Mikan).

Pattes. Les pattes sont, comme toujours, formées de cinq régions distinc- tes inégalement déve- loppées : la hanche, le trochanter la cuisse ou fé)iinr, la jarnhe (Jibia) et le tarse; elles sont recouvertes d'écaillés dans toute leur étendue, mais sont relativement grêles, par rapport à la taille de l'msecte; elles ressemblent peut-être plus à, celles des Diurnes qu'à celles des autres Crépusculaires (Fig. 4).

Les pattes de la paire antérieure sont courtes, semblables dans les deux sexes; Burmeister parle d'un grand éperon qui serait fixé près de la base du tibia, dans l'angle de l'articulation du genou. En réalité, nous trouvons à cet endroit un organe très curieux dont il n'est peut-être pas très aisé de concevoir toute l'utilité et qui se présente, non pas sous l'aspect d'un éperon.

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

13

mais sous celui d'un petit sac aplati, ovale allongé, terminé par une courte épine brune. Ce petit sac est recouvert d'une pubes- cence dorée à reflets soyeux; à l'état naturel il est, en grande partie, caché par un épais faisceau de poils squameux qui ne laissent voir que sa pointe. Contrairement à ce que dit Burmeister, ce sac, chez A. Obcrthiiri tout au moins, ainsi que chez plusieurs autres espèces, n'est pas fixé à V angle du genou, mais beaucoup plus bas, à peu près au tiers supérieur de la longueur des tibias (Fig. 5 Ep.).

FiG. 4. Aspect d'ensemble, du côté gauche, des trois paires de pattes chez Amauta Oherthûri (Orig. x 2,5).

Le D"" Berlese nous donne quelques renseignements sur les fonctions probables de cet organe bizarre que les anatomistes modernes désignent sous le nom d'épiphyse tibïale ; nous ne saurions mieux faire que de rapporter ici les paroles du savant entomologiste italien; jugeant par analogie, nous sommes d'ail- leurs entièrement d'accord avec lui, relativement aux usages pré- sumés de l'épiphyse tibiale : cet appareil est une brosse dont l'insecte se sert principalement popr nettoyer ses antennes et ses yeux, lorsque, après avoir butiné sur les fleurs, ces organes viennent à se trouver mouillés par des liquides ou recouverts par le pollen.

Voici, concernant les fonctions probables de l'épiphyse tibiale, les explications de M. le D"" Ant. Berlese ;

H

LÈPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

(( Negli Eteroceri le cose son molto diverse. » Già nei più bassi erano stati osservati speciali sproni detti cplfisï, tutti villosi e fusiformi, molto alti nclla tibia del primo paio, quasi alla sua meta c sono essi piutosto molli e tutti reves- titi più o mcno fittamente di peluria. Cosi si vedano nei Bombi- cidi nelle Noctite e nei Mïcrolepidotteri.

» Ma nelle Sfingidi l'apparechio è molto più perfezionato e ciascuno puo averne essata contczza anche alla lente, essami- nando la faccia interna délie tibia di una Acheroniïa Atropos, dove esso è molto voluminoso e cospicuo (quasi due rnillimetri di lunghezza) o nella Sphinx Ligiistri, dove è di poco minore.

» Si tratta di una spéciale pro- duzione abbastanza soffice e quasi carnosa, di forma ovale, acuta air estremità, di color bruno, che benissimo spicca sul resto délie squame involucrali circostanti, la quale è a circa meta délia faccia interna délia tibia anteriore ed è tutta circondata da lungo orlo di lunghe squame di cjuelle che rico- prono tutto l'insetto.

» Anche ad occhio nudo, ma me- glio alla lente, si vede la superficie esterna di questa appendice riflet- tente la luce como un lucido velluto e ciô dipende dal fatto que essa è coperta di fittissime e rigide setole spiniformi, rotondate ail' estremità, nascenti regolatamente di una cuti- cola divisa in spéciale reticola-

m

Tarse

m

Fra. 5. Patte antérieure gauche (l'.lmuuta Oberthiiri vue du côté interne pour montrer la situa- tion et la forme de réjjiphyse tibiale Kp. (OriR-. x20).

zione.

» Questa adunque è una vera e propria spazzola, soffice per la mollezza medesima di tutta l'appendice, come si conviene ad una delicala peluria di squame caduchc como è quella delle farfalle.

LÉPIDOPTÊROLOGIE COMPARÉE

15

Ma, VI ha di più. L'orlo esterno di questa spazzola è taglientc e tutto arricchito di spme rigide e lunghette, in gran numéro, disposte regolarissimamente su una sola linea, formanti un fitto pettine dei più belli que siano negli insetti. Cosi queste eleganti e belle créature hanno sempre pronto in ciascun arto anteriore un molto appropriato spazzolino ed insieme un opportunissimo pettine per conservare alla loro vesta quello splendore per cui sono fra le piii ammirate degli esseri viventi (i). »

Pa. P;

FiG. 6. Dernier article des tarses pour montrer la diversité des plantules et des paro- nyques chez les Castnies. Pa, paronyques ; Pt, Pu, plantules; Gr, griffes (Orig. x50). A) Ainauta Oherthuri Houlb. ; B) Cyparissios Daedalus Cram. ; C) Eupalamides Schieiherm Mikan.

Les pattes de la 2'' paire sont un peu plus longues que les anté- rieures; un certain nombre d'auteurs disent qu'elles sont <( remar- quables par la grosseur du premier article des tarses » ; ce carac- tère n'est sûrement pas général; en tout cas on n'observe rien de semblable ni chez Amauta Oberthuri, ni chez Castnia Licus, ni chez la plupart des Castnies que nous avons examinées; lorsque cette particularité se manifeste, ce ne peut être, à notre avis, qu'un signe de sexualité; on ne l'observerait, en effet, que chez les

(i) liERLESE (D^ Ant.). Gii Insetti, loro organizzazione, svilu-pfo, abitii- diiii e rafforti coW uomo. Milano, 1909, Vol. I, p. 249, gr. in-8°.

l6 LÉPIDOPTÊROLOGIE COMPARÉE

femelles et encore pendant la vie. Les tibias de la paire moyenne sont munis, en avant, un peu avant leur extrémité, de deux épe- rons sensiblement égaux (Fig. 4).

Les pattes postérieures sont très longues et presque toujours ornées, en plus de leur revêtement d'écailles, de nombreux poils bruns, flexueux, surtout sur les articles des tarses; les tibias portent, près de leur extrémité, deux paires d'éperons tiès forts (Fig. 4) ; l'éperon interne de chaque paire est notablement plus grand que l'externe.

Tous les articles des tarses sont garnis de nombreuses épines en dessous; le dernier porte deux griffes acérées, lobées à leur base, ordinairement séparées par une large planlule (Fig. 6 A, B, C) ; sur les côtés, se voient de petits paronyques (Fig. 6 Pa^ terminés par des faisceaux de poils.

Comme l'organisation des pattes est très uniforme, dans toute la sous-lamille des Castniinés, on n'a pas utilisé jusqu'ici les caractères qu'elles présentent ni pour la classification ni pour la détermination des espèces ; les observations que nous avons faites, dans cet ordre de faits, nous ont cependant montré que les paro- nyques et les plantules pourraient rendre de très grands services à ce point de vue. La Fig. 6 nous permet d'apprécier les différences considérables qui peuvent se présenter; nous voyons, par exemple, en A, la disposition qui existe chez Amauta Oberthiirï Houlb. ; ici la plantule est étroite et présente la forme d'un fer de lance; les paronyques sont terminés par un pinceau de longs cils flexueux; en C, chez Eiipalamides Schreïhersi Mikan, les plan- tules sont très larges, en forme de palettes triangulaires à bord antérieur droit; c'est cet aspect que nous rencontrerons le plus souvent chez les C astniinae ; et, comme nous l'avons pris comme terme de comparaison, c'est lui que nous désignons, au cours de notre travail, sous le nom de type eupalaniidïen ; les pinceaux des paronyques sont encore ici très longs, mais leur développe- ment n'est en aucune façon lié à la forme des plantules. En B, contrairement à ce que nous venons de voir, la plantule est

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE I7

absente et les paronyques sont réduits à leur pièce basale : c'est la disposition qui existe chez Cyparissias Amazonensïs et chez toutes le^ espèces de la souche phylétique Daedalus. Au cours des chapitres qui vont suivre nous examinerons, autant que faire pourra, la structure de ces petits organes dans les différents groupements ; nous pourrons ainsi nous convaincre que si les dis- positions qu'ils présentent n'ont pas un caractère de fixité absolue, leur aspect peut devenir néanmoins l'un des éléments essentiels des diagnoses qui servent à définir nos principales souches phylétiques.

Ailes. l.a constitution des ailes, chez les Castniidés, est la même que chez la plupart des autres Hétérocères ; cependant, les variations de forme, susceptibles de servir à la systématisation des espèces, furent remarquées de très bonne heure. J. Dalman déjà, dans l'Introduction à la première Monographie qui ait paru sur ce groupe, note que, chez Castnia Licus, les ailes et la forme générale diffèrent de ce qu'on peut voir chez les autres espèces : (c Castnia Licus reliquis certe forma absimilis est; ita ut si filtres sfecies una eadeinque forma deprehenderentur proprium easdem genus efficere facillime crederes ».

Plus tard, George Robert Gray, Fr. Walker et le D"" Bois- duval, utilisèrent aussi, mais sans lui attribuer la même impor- tance, la forme des ailes pour la classification; en revanche, le Prof. Westwood et le D'' H. Burmeister attachaient, eux, plus d'importance à la nervation.

Les auteurs modernes, notamment M. le D'' Strand, pensent qu'on ne doit pas négliger les particularités si complexes du dessin et de la distribution relative des couleurs à la surface des ailes (i) ; il est certain que, pour obtenir un groupement tant soit peu satisfaisant des espèces, il faut tenir compte de tous ces

(i) Il s'agit ici, non pas de la variation des couleurs, d'après les lois de l'albinisme et du mélanisme, si bien étudiées par M. Charles Oberthûr, mais seulement de leur distribution, c'est-à-dire du fattern, au sens donné à ce mot par les entomologistes anglais.

iS

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

caractères à la fois; c'est à quoi nous tâcherons de nous appli- quer tout spécialement dans la suite de ce travail.

Les ailes antérieures sont, en général, largement triangulaires (exception pour les espèces de la tribu des Gazerini elles sont ovalaires comme chez les Héliconidés, p. 69, PI. B °), mais leur forme est souvent un peu différente suivant les sexes; chez les mâles, le bord externe est, en général, ou droit, ou légèrement concave, ce qui fait paraître l'angle apical relativement accentué;

Fio. 7. ^ Silhouette des ailes antérieures chez le mâle (A) et chez la femelle (B) d'Amauta Oberthiiri (d'apr. nat. x !)•

chez les femelles, au contraire, ce même bord externe est arrondi, quelquefois même très convexe, et l'angle apical paraît plus obtus; les silhouettes ci-jointes (Fig. 7 A et B), des ailes antérieures, chez Amauta Oberthiiri, font ressortir ces différences avec une très grande netteté. Ce caractère est à peu près général, à notre avis ; ce n'est guère que dans les genres Cereies et Orthia que nous trouvons des ailes antérieures à peu près de même forme chez les mâles et chez les femelles.

'Nervation. Si la forme des ailes antérieures n'admet qu'un petit nombre de variations, la distribution des nervures, par

NERVATION DES AILES

Planche A.

Nervure radiale

Nervure médiane

Nerv. 80us-costale Nervure costale..

R, R, R*

1

M. à M„ les cinq branches de la nervure médiane; Fr, frein, N. cub., nervure cubitale. Ailes postérieures. - 1, cell. discoïdale ouverte; 2, cell. discoïdale fermée.

FIG. 8. Nervation des ailes antérieures et postérieures chez Amauta Oberthïiri.

20 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

contre, se iMcsentc à nous avec des caractères assez divers. Pour comprendre tous les avantages que W'estwood et Burmeisler ont retiré des particularités de la nervation, au point de vue de la systématique, nous allons étudier, avec quelques détails, l'aile d'Amaiiia Ohcrlhiiri, c'est-à-dire de l'une des espèces que l'on peut considérer comme l'une des plus typiques dans la sous- lainille des ('astnunés (Fig. 8).

De même que chez tous les autres Lépidoptères, la charpente nervurale des ailes antérieures tire son origine de trois troncs prin- cipaux. Le r"" tronc constitue à lui seul la nervure sotis-costalc (Fig. 8); il est surtout bien visible à la face inférieure de l'aile et ne se ramifie jamais; après avoir parcouru toute la partie anté- rieure du disque, un peu en arrière de la vraie costale, il se termine tout près du bord, dans la région apicale. Le 2" tronc, qui est le plus important de tous, se divise, dès sa base, en deux branches divergentes : nervure radiale et nervure médiane, qui enclosent entre elles l'espace, d'étendue variable, que nous désignons sous le nom d'aire discoïdale. Cet espace est simple chez la plupart des Lépidoptères, mais ici, chez les Castnies, il est subdivisé en deux, trois et même quelquefois quatre compartiments de second ordre l^ar des nervures récurrentes; nous avons ainsi, dans les cas les plus compliqués, analogues à celui que nous présente Auiauta Oberthiïri (Fig. S) : a, une cellule antéradïale comprise entre le tronc principal et le 2*^ rameau de la nervure radiale'; b, une cellule prédisco'idale entre la radiale et le pli discoïdal ; C, une cellule viétadiscoïdale, en arrière du pli indiqué ci-dessus et enfin d, la cellule frcjnédlane, située entre le tronc principal et le prolongement du 3'" rameau de la médiane. C'est dans cette aire discoïdale que nous trouxerons les variations les plus remar quables de la nervulation des Castnies; nous aurons d'ailleurs bien des fois l'occasion de revenir sur ce sujet.

La nervure radiale qui limite, ainsi que nous venons de le voir, l'aire discoïdale en avant, se divise en six branches; les trois premières : Rj, R._,. R.,, très rapprochées, restent parallèles au bord antérieur et vont se terminer dans la région de l'angle apical ; les trois autres : R^, R^, R^, soutiennent le disque au

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

delà de l'aire discoïdale et vont se terminer près du bord externe (Fig. 8).

La nervure médiane, de son côté, donne naissance à cinq rameaux très divergents : M^^, M^, M^, M^, M., qui tous se dirigent vers le bord externe.

Le 3'' tronc nervural est aussi, généralement, simple; cependant, il se complique quelquefois par l'adjonction de plis longitudi-

Fio. 9. Ailes vues en dessous chez Amauin Olterlliiiri, pcmr luontier la disposition du

frein. A, chez le c^ ; B, chez la 9- An, ailes antérieures ; Ap, ailes postérieures ; F, crin ou soie rigide ; R, coulisse ; C, corps

de l'insecte (Orig. x 2).

naux, pouvant aller jusqu'à la formation de veines rudimentaires ; tout cet ensemble constituera pour nous les nervures cubitales (Fig. 8, A/', cub).

Les ailes postérieures ont une forme toujours très différente de celle des antérieures; toutefois, dans son ensemble, leur réseau nervural, quoique plus simple, est identique (Fig. 8). La nervure costale manque fréquemment et Burmeister dit que la « cellule discoïdale » est toujours ouverte; c'est là, sans constestation pos- sible, une généralisation trop absolue; nos observations person- nelles, ainsi qu'un certain nombre de dessins de Westwood, de George Gray, etc., nous ont montré, qu'aux ailes secondes, l'aire discoïdale était parfois presque aussi compliquée qu'aux anté- rieures (Voir notamment Y fanema Hiibneri, p. 407).

22

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

l'rein. Nous trouvons également, aux ailes postérieures, l'un des organes caractéristiques de la grande majorité des Hétérocères: c'est la soie rigide (ou le faisceau de soies rigides) destinée,

conjointement avec un autre organe fixé sur les ailes supérieures, à assu- rer le battement syn- chrone des deux paires d'ailes pendant le vol (Fig. 9); l'appareil, as- sez compliqué, à l'aide duquel ce synchronisme est réalisé porte le nom d^ frein.

Le frein se compose de deux parties : le crïn (c'est la soie dont nous parlions tout à l'heure), qui part de la base anté- rieure des ailes secondes, et n'est autre chose, en

Fig. 10. Différentes formes d'écaillés à la surface réalité, qUC la nerVUre

des ailes chez Amauta Oberthiiri. A, écailles du „„cl^':iU cai'llanfA ^f rlp

milieu du disque; B, vers les bords du disque; COStaïC SaïUantC et QC-

C, en mélange, çà et là, sur le disque; D, écailles o-pp'ée de la membrane

du bord abdominal ; E, poils écailleu.x de la région ^ °

discoïdale ; F, grandes écailles blanches de la alairc TlV Duis UnC frange (Orig. x 160). . ' ^ '

coulisse en forme de crochet, due à une excroissance lobée de la radiale des antérieures (Fig. 9, R).

Nous savons, depuis les travaux de Phelipe Poey, directeur du Musée zoologique de la Havane (2), que le crin est tantôt simple,

(i) Ceci nous expliijue ])our(juoi il n'y a pas de nervure costale aux ailes postérieures chez la plupart des Hétérocères.

(2) Poey (Ph.). Observations sur le crin des Léfidoftères de la tribu des Crépusculaires et des Nocturnes (Ann. de la Soc. Entomol. de France, 1832, Vol. I, p. 91-94).

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 23

tantôt double, triple ou même multiple. Chez les Castnies, de même que chez tous les Hétéroceres il existe, le crin est tou- jours simple chez les mâles, alors qu'il est formé d'un faisceau de 2 à ^ soies chez les fernelles. Par contre, la coulisse saillante, en forme de crochet, que nous venons de signaler, ne possède l'aspect d'une excroissance latérale que chez les mâles (Fig. 9, A, R) ; chez les femelles, les soies multiples sont retenues par une touffe de poils couchés, lixée sur le premier rameau (M^, Fig. 8) de la nervure médiane. Nous avons donc un moyen très com- mode de reconnaître le sexe des Castnies sans recourir à l'examen des organes génitaux, examen qu'il nest d'ailleurs pas toujours facile de pratiquer, surtout si l'on ne veut pas sacrifier des échan- tillons rares ou uniques.

Ecailles. On trouve chez les Castnies, comme chez la plu- part des Hétéroceres, une très grande variété d'écaillés; on peut même dire qu'il y a toutes les transitions possibles de formes entre le poil simple et les lamelles étalées qui constituent les écailles proprement dites (Fig. 10). La plupart de ces écailles portent, sur leur face supérieure, un système très riche de stries parallèles qui décomposent les radiations lumineuses à la manière des réseaux; nous avons compté, sur les grandes écailles ovales qui recouvrent la partie centrale du disque alaire, une moyenne de 80 stries par écaille; comme la largeur de chaque écaille est d'environ 160 [j., cela nous donne environ 500 stries par millimètre linéaire; on s'explique des lors comment se pro- duisent, à la surface des ailes, ces merveilleuses couleurs aux reflets métalliques, lorsqu'on regarde obliquement les Castnies étalées, en tournant le dos à la source lumineuse. Les premiers entomologistes ont toujours été très frappés par la splendeur de ce phénomène qui s'observe, indépendamment de la pigmentation, aussi bien sur les espèces à coloration terne que sur celles qui sont les plus richement décorées.

La production de ces belles couleurs métalliques, vertes, violettes ou bleues irisées, est considérée, avec raison sans doute, comme

24

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE

l'un des caractères appartenant en propre à la fannllc des Castmidae ; de fait, no'us n'avons jamais trouvé des reflets sem- blables dans aucune autre famille; lorsque ce phénomène se ren- contre, comme par exemple chez quelques Noctuidcs, il a toujours infiniment moins d'éclat.

De tous les Lépidoptères, ce sont aussi les Castnics qui nous montrent les écailles de la plus grande taille; cependant chez quelques espèces, notamment chez Orthii Thcrapon, les écailles sont relativement petites et ne dépassent pas les dimensions ordinaires; dans ce cas, les effets de dif- fraction de la lumière à la surface des ailes, sont aussi beaucoup moins riches; la beauté de ce phénomène, chez les Castnies, paraît donc bien réellement liée à la struc- ture, au développement et à la grandeur exceptionnelle des écailles.

III. Abdomen. -- L'abdomen des Castnies est conique et ne présente, exté- rieurement du moins, aucun caractère par- ticulier pouvant servir à la classification ; sa longueur, sauf dans les genres Cabirns et Boisdnvalia, dépasse rarement la limite des ailes postérieures ; on observe fré- quemment, mais non toujours, à son extré- mité, un faisceau de poils écailleux plus ou moins développé.

Organes génitaux. Si l'abdomen varie peu dans sa forme, les armures génitales, en revanche, nous présentent des agencements spéciaux qui en rendent l'étude fort utile et fort importante. Bien que l'examen des organes desséchés soit peu favorable à l'interprétation exacte d'appareils aussi compliqués.

FiG. 11. Annule gOnitale du mâle <S.'Amnuta Cacka. V, valves, couvertes de soies dressées ; U, uncus ; T, tegnien ; E, manchon de tissu conjonctif enveloppant l'œdeagus ; Œ, œdeagus (d'après un croquis de M. Le Cerf).

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

^

nous donnons néanmoins ici le résumé des observations que nous avons pu faire sur les exemplaires de grande taille que nous avons été autorisé à sacrifier, et que nous complétons à l'aide des croquis très expressifs, qui nous ont été obligeamment commu- niqués par M. Fernand Le Cerf, préparateur au Muséum d'His- toire naturelle de Paris.

I" Armure génitale des mâles. - L'armure génitale des Cast- nies est organisée sur le plan ordinaire des Lépidoptères Hétéro- cères; on peut dire, cependant, qu'elle est caractérisée, che^ les

Fio. 12. A, armure génitale d* 6.' Amauta Cacica, vue de côté. X, valves ciliées; U, uncus ; T, tegmen ; CE, œdeagus; S, .saccus. B, sommet de l'œdeagus très grossi et vu de côté (d'après les croquis de M. Le Cerf).

mâles, par la brièveté de l'uncus, et par le grand développement des valves. La description que nous donnons ici, et c|ue l'on pourra suivre sur les figures correspondantes, s'applique plus spéciale- ment aux espèces de la souche phylétique Cacica.

L'uncus (Fig. Ji et 12, U) est assez large, légèrement sinué à son extrémité, mais, en général, élégamment lobé sur ses côtés; il se raccorde avec le tegmen ( T) par une dépression peu accusée ; à son extrémité postérieure l'uncus porte de longs cils rigides; sa pointe est un peu recourbée et sa face inférieure est concave; sur les côtés, se voient les deux branches du scaphium, égalemenc terminées par une pointe rembrunie et ciliée, branches qui repré- sentent, croit-on, les vestiges du 10* sternite abdominal.

ARMURES GENITALES

Planche A\

^^

Armure génitale de Cnutniomcra (l'hneosema) Bcuadoremis Ç. Ov, ovipositor ; Ab, scié- rite abdominal ; L, apodcmes sfyliforines servant à la fixation des muscles faisant mouvoir les pièces de l'armure génitale.

FiG. 12 /fis. Reproduction, en partie schématique, de l'armure génitale d'une Castnie femelle (d'après les croquis de M. F. Le Cerf).

LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE

2;

Les valves (V) sont larges, arrondies en avant et ciliées plus ou moins richement sur leur bord et sur leur face externe ; leur face interne est également ciliée; chaque valve se prolonge en arrière par une large pièce chiti- neuse qui est le saccus (S) ; ces deux pièces se réunissent sur la ligne médiane en une large plaque qui représente vraisemblablement le sternite abdominal du 9^ seg- ment.

L'œdeagus ''Oe} se présente, comme toujours, sous l'aspect d'une longue tige chitineuse, lé- gèrement courbée et terminée, à son extrémité libre, par un ren- flement ovoïde muni d'une ouver- ture allongée; c'est par cette ou- verture que se dévî-.gine la mem- brane péniale au moment de l'ac- couplement.

Un peu au-dessus de la gaine qui renferme l'œdeagus (Fig. 73 'er, G), nous trouvons, entre les deux valves et immédiatement en dessous de l'uncus, un lobule ovale, charnu, très saillant, por- tant une ouverture triangulaire à son extrémité; ce lobule repré- sente la tout à fait dernière par- tie de l'abdomen et l'ouverture qui le termine est Vajius (Fig. 73 ier, A). Ce lobe est probable- ment soutenu, à sa base, par les deux petites lamelles chitineuses issues des branches correspondantes du scafhium.

Fig. 12 ter. Armure génitale de Cast- niomera (Phaeosema) Ecuadorensis Ç, vue de côté ; les lettres comme précé- demment (d'après un croquis de M. Le Cerf).

28 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Toutes ces pièces sont réunies entre elles par des membranes molles qui leur permettent de légers déplacements sous l'action des muscles qui les commandent.

2" Armure génitale des femelles. J /armure génitale des femelles présente une très grande uniformité dans toute la sous- famille des Castniinae; l'organe essentiel dont elle se compose est l'oviscapte {Ovïfosiîor, Ov. Fig. 12 bis et 12 ter) le plus souvent caché par le faisceau de poils qui entoure l'extrémité de l'abdomen, mais aussi quelquefois saillant au dehors, surtout chez les femelles qui ont effectué leur ponte.

Les figures 12 bis et J2 ter, qui nous montrent en dessus, en des- sous et sur le côté, d'après des croquis de IM. F. Le Cerf, l'armure génitale d'une femelle de la souche phylétique Humboldti, laissent voir l'oviscapte saillant, formé de deux espèces de palettes chitineuses garnies de longs cils sur toute leur surface, mais princi- palement à leur extrémité. Les valves de l'oviscapte sont réunies, en dessus et en dessous, par une membrane molle, fortement plis- sée; le tout forme une sorte de tube qui peut se distendre pour le passage des œufs au moment de la ponte.

Tout cet ensemble est protégé, en outre, par un anneau chitineux (Ab) provenant des derniers sclérites abdominaux ; cet anneau, bien développé en dessus et en dessous, est, au contraire, en grande partie membraneux sur les côtés; cette disposition favo- rise évidemment l'écartement latéral des valves pendant les courts instants se fait l'émission des œufs. Les deux petites tiges chitineuses (L, Fig. 12 bis et 12 ter) qui prolongent les valves de l'oviscapte à l'intérieur du corps, tout à fait analogues à celles qui sont également fixées sur le sclérite abdominal (Ab), indiquent que les valves représentent elles-mêmes un anneau modifié et adapté à des fonctions spéciales. Par analogie avec ce qui est admis par les anatomistes, on peut, à notre avis, considérer les valves chitineuses de l'oviscapte, de même que l'uncus des mâles, comme les vestiges du 10" segment abdominal; toutefois les

LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE 29

valves seraient les homologues des scaphia, plutôt que de l'uncus lui-même.

Nous ne voulons pas insister sur ces points très discutés de la morphographie des génitalia ; mais nous ne voulons pas non plus négliger de signaler les faits susceptibles d'apporter quelques éclaircissements à la nomenclature.

CHAPITRE II Premiers états et métamorphoses des Castnies^

Nous possédons très peu de documents concernant les pre- miers états et la vie évolutive des Castnies; notre rôle se bornera donc ici à réunir et à coordonner tous les ren- seignements qu'il nous a été possible de nous procurer sur ce sujet. On sait déjà, par les relations concordantes des auteurs, que ces Papillons sont de vrais diurnes par leur ma- nière de vivre; si leur vol, d'une très grande puissance , s'effectue , pour un bon nombre d'espèces, en pleine lu- mière du soleil, ils ne quittent jamais cepen- dant d'une façon com- plète, « l'ombre des forêts oii ils sont nés (i) ».

La plupart des espèces butinent sur les fleurs en bourdonnant et en volant; elles déroulent leur longue trompe avec une très

Fio. 13.

EupalamiUes Schreibeiai au repos, vu en dessus (d'après Mikan x 1).

(i) Les Gazerini, notamment, se tiennent toujours cachés dans l'épaisseur des fourrés « lorsque ce n'est pas l'heure de voltiger »; m^ais ils s'enfuient précipi- tamment, comme nos Callimorphes, aussitôt qu'ils sont découverts.

32 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

grande rapidité en passant d'une fleur à l'autre; mais on les voit aussi, très fréquemment, se reposer à plat, sur la terre, sur les branches desséchées des buissons, et même sur les troncs des arbres, à la façon de nos Catocala; en général, cependant, leur vie se passe à la cime des grands arbres, se trouvent les fleurs qu'elles recherchent et dont l'odeur les attire de très loin. Au repos, elles reploient leurs ailes en toit ainsi que le font la plu- part de nos Sphingidés (Fig. 13).

Les Castnies sont des Lépidoptères essentiellement sylva- tiques; leurs chenilles nues se nourrissent de la moelle succu- lente des Bananiers et de certaines plantes cactoïdes; quelques- unes s'enfoncent à l'intérieur des bulbes des Orchidées et dans les Broméliacées qui croissent en parasites sur les arbres des grandes forêts tropicales ; leurs chrysalides elles-mêmes y restent abritées, pendant toute la durée de la nymphose, dans des cocons grossiers, formés de fibres végétales entrecroisées (Voir p. 37).

* *

Comme tous les auteurs qui ont eu l'heureux privilège de con- sulter les documents anciens, nous avons pu constater que la che- nille représentée par M"" de Mérian, dans son travail sur les Insectes de Surinam, PI. 36, se rapportait à un Morphidé de grande taille, mais nullement au Castnia Liens Fabr. (i) (Voir ci-contre, PI. B, Fig. 14). Le D"" F. Klug, conservateur du Musée d'Histoire naturelle de Berlin, est donc le premier qui ait eu l'occasion de signaler, en 1848, deux chrysalides de VOrthia Therapon; ces deux chrysalides avaient été extraites des bulbes languissants d'une Orchidée du genre Cataseium par M. Sello, directeur des jardins royaux de Sans-Souci, près Potsdam. L'une de ces chrysalides a été figurée dans le travail du D"" Klug,

(i) MÉRIA.V (Sybille de). Melamorphosis Itiseclorum Si<riname>isis, etc. Walk, Amsterdam, 1705, gr. in-folio avec 60 pi.

FiG. 14. Castnia Licim, dp Surinam (Rpproduet. d'apivs M"* Sybille do Mérian, loc. cit., PI. 36). La fonne de la tache noire, à la base des ailes postérieures, concorde presque complètement avec le même caractère dans la figuration de Drury (voir p. 222},

34

LÊPIDOPTÊROLOGIE COMPARÉE

consacré au genre Synenion (i); d'après sa forme allongée et d'après les rangées transversales d'épines qui ornent les segments de l'abdomen, on peut la comparer à celle des Sésies et des Cos- sidés, dont la manière de vivre est d'ailleurs identique; F. Klug adoptait cette conclusion, confirmée depuis par les intéressantes observations du D"" Philippi.

C'est, en effet, au D"" R. Philippi, directeur du Musée d'Histoire naturelle de Santiago (Chili), que nous sommes redevables des premières observations qui ont été publiées, concernant les che- nilles des Castniidae, par l'occasion qu'il eut de décrire et de figurer les principales phases de l'évolution de Caslnia {ELina)

FiG. 15. Chenille d'une femelle de Castniu (Eluiu) Eudesmia R. G'ray, peu de temps avant la chrysalidation : A, vue en dessus; B, vue sur le côté (d'ap. Philippi x 1).

Eudesmia, dont les transformations s'effectuent à l'intérieur des tiges d'une Broméliacée, le Pourreiia coarctata. Voici d'ailleurs Ici reproduction ïn extenso du travail de M. le D"" Philippi, d'après la Gazette entomologique de Stetiin, 1863, p. 337 et suivantes (2).

;< So viel ich weiss, kennt man bisher die erstcn Zustànde von Castnia noch nicht. Chile besitzt eine hiibsche Art dièses Gesch-

(i) Klug (F.). Ueber die Le-pidofteten-Gattung Synemon, nebst einem Nachirage iiber Castniae (Ahhandl. d. Akad. der Wissensch. zu Berlin, 1848, p. 245-247, ri. I, fig. 8 et 9).

{2) Philippi (D' R. A.). Métamorphose von Casinia (Entomologische Zeitung herausg. von d. entom. Vereine zu Stettin, 24. Jahrgang, 1863, p. 337)-

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

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lechtes, welche durch ihre prachtvollen, metallischen Farben an die tropischen Schmetterlinge erinnert, Castnia Eudesmia Gray. Sie kommt nicht blos in der Provinz Concepcion vor, wie es bei Gay ZooL, VII, p. 47, angege'ben ist, sondern wird auch bei Valparaiso, Santiago, etc., im Monat December nicht eben selten angetroffen. Man findet sie fast ausschliesslich um die sehr honigreichen B lumen einer gigantischen Broméliacée, der Puya Mol. oder Pourretia R. et F., herumfliegen, und zwar bei Tage; der Flug ist ziemlich schwerfàliig und erinnert an den Flug von Aglia Tau. Herr von Landbeck der den Schmetterling ofter gefangen hat, meint sich zu erinnern, dass er in der Ruhe die Fliigel aufgerichtet, fast wie ein Tagfalter tràgt (i).

FiQ. 16. Chrysalides de Castnia (Elinu) Eudexinia R. Giay, vues de trois côtés différents; A, en dessus ; B, en dessous ; C, de profil ; D, un segment de la région abdominale, vu en dessous, montrant les fausses pattes ; R, un œuf, grandeur naturelle ; F, jeune che- nille peu de temps après l'éclosion.

» Lange Zeit ist es mir nicht gelungen, zu erfahren, wo die Raupe lebt und wie sie beschalfen ist. Manche Umstànde machten es wahrscheinlich, dass sie sich im Innern der Stengel der Puya aufhalte, und vor einigen Wochen ist dies zur Gewiss- heit geworden, indem Herr Ferd. Paulsen in denselben aufge- wachsene Raupen entdeckt hat, die sich in der Gefangenschaft verpuppt und den Schmetterling gegeben haben. Es ist mùhsam.

(i) On remarquera ici un certain nombre de contradictions avec les indications données précédemment; le vol à' Agita Tau n'est pas lourd [schwerfàliig] comme le dit l'auteur, et la figure d'Eufalamides Schreibersi, reproduite d'après Mikan (Fig. 13), montre que les ailes ne sont pas dressées « wie ein tagfalter triigt ». Elina Eudesmia doit se comporter comme les autres Castmidœ.

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sic zu erlangen. Der Chagual oder Cardon, wic die FuurreUa coarctata mit dem cinheimischcn Namen heisst, wàchst in einiger Menge erst am Fuss dcr Cordilleren, in 6 bis 8 Stunden Entfer- nung von Santiago ; der Stamm ist dicht mit Steifen, am Rande dornigen Bléitter bewachsen; man muss mit einem Seil denselben von den Felsen herunterreissen und mit einem Beil sorgsam spalten, was nicht abgeht, ohne dass man sich die Hànde zersticht, und mit dem einigen Gummi welches der Chagual in Folge seiner Verletzung durch die Raupe ausschwitzt, beschmutzt. Das Vorhandensein dièses Gummis ist ein ziemlich sicheres Zeichen, dass im Stamm Raupen stecken. Ist kein Gnmmi ausgeflossen, so kann man sich die Mùhe sparen, nach Raupen zu suchen.

» Die ausgewachsenen, dem Verpuppen nahen Raupen, welche mir Herr F. Paulsen mitgetheilt hat, smd ausgestreckt 4 i/^ ZoU lang, an der breitesten Stelle 9 Linien breit und wohl 6 Lmiea dick. Sie sind halbdurchsichtig. namentlich sieht man auf dem Riicken ein schwarzliches Gefiiss durchschimmcrn, griinlich weiss, glanzend, kahl, wenn man vvill, einem Engerling àhnlich (Fig. 15). Das Kopfschild ist heller oder dunkler rothbraun; auf dem ersten Brustring ist eine braunrothe Zeichnung, fast hufeisenformig, hinteri offen und vervv^achsen, vorn scharf be- grenzt, oft mit einem Ast jederseits und vor derselben, nah am Vorderrand stehen zwei ovale, braune Fleckchen. Auch das Aftersegment hat eine rothbraune oder rostgelbe zeichnung, welche aus ciner breiten, dem Hinterrande parallelen Querbinde besteht, die nach vorn in der Mitte ein Spitzchen ausschickt. Die Luftlôcher sind ebenfalls rostgelb und die sehr kurzen Brustfiisschen gelblich. Die Oberkiefer smd dunkelbraun, fast schwarz, die Fressspitzen entzogen sich bei den fortwàhrenden, raschen Bewegungen des Thieres einer genaueren Beobachtung, und ich durfte die Raupe nicht todten. Zwei geschwungene, nach hinten in einen spitzen Winkel convergirende vertiefte Linien auf dem Kopfschild ein Dreieck ab, welches drei Hocker- chen tragt. Eine Reihe von Borsten, umgiebt, in einiger Ent- fernung, den Rand des Kopfschildes. Das erste Segment der

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Brust ist der breiteste Theil des g-anzen Korpers, reichlich zweimal so breit als das Kopfschild; es tréigt oben ein paar Borsten und ist sonst glatt. Die beiden folgenden Segmente nehmen an Breite ab und sind zusamraen kaum langer als das erste; jedes ist oben wieder durch zwei Querfurchen getheilt und die zweite und dritte Faite snid in ihrer vorderen Hàlfte, mit kleinen, erhabenen Kornchen oder Spitzchen von dunkel- brauner Farbe besetzt, die der Raupe beim Fortkriechen in den von ihr gefressenen Gàngen von grossem Nutzen sein miissen.

Fia. 17.

Un cocon i-enlei'iiiant. une chrysalide de ((ist)ii(i l,E!inii) Enilesiniii R. Giay (d'ap. Philippi x 1).

Die Bauchsegmente sind bis auf das letzte ziemlich gleich breit und gleich lang, und, von der Seite betrachtet, auf dem Rùcken stark gewôlbt ; die sieben ersten zeigen jederseits in der vordern Hàlfte eine vertiefte Langslinie und dazwischen eine Ouerfurche, hinter welcher grade auf der Mitte des Riickens eine quer ovale oder lângliche, mit klemen schwarzbraunen Spitzchen versehene Stelle sich zeigt. Vor und hinter dieser Stelle stehen je zwei Borsten, sonst sind die Segmente vollkommen kahl. Die letzten Glieder haben diese rauhen Stellen nicht; das vorletzte ist vor dem Hinterrand mit einer Reihe Borsten besetzt und eine àhnliche Borstenreihe umgiebt den Rand des letzten Segmentes. » Die drei Brustfusschen sind, wie bereits oben bemerkt, auf- fallend kurz. Das dritte, vierte, fùnfte und sechste Bauchseg- ment tragen je em Paar kùrzer, hàutiger Fusse, welche queroval sind, (Fig. i6, D), einen Kranz von strahlenformig gestellten

3S LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Erhabenlicitcn habcn uncl ausserdcin rin^sum mit feinen Rauhig- keiten besetzt sind. Ebenso sind die beiden Nachschieber beschaffen.

Die im Vorstehenden beschriebene Raupe ist zufolge ihrer Dimensionen unsfreitig die eines Veibcliens. Eine andere, klei- nere, obgleich ebenfalls dem Verpuppcn nahe, halte ich fiir ein Mannchen. Sie unterscheidct sich sonst nur durch dunklere Zeichnung des Kopfes und ersten Brustsegnientes.

Die Raupe spinnt im innern des Chagual-Stammes die Abschabscl, Bruchstucke von Schuppen, Blattern u. s. w. zu einem wohl 5 Zoll langen und i I/2 Zol dicken Gehàuse zu- sammen (Fig. 17), dessen innere Wandung sie ziemlich dicht mit einem weissen Gespinnst iiberzieht.

Die Puppe ist bei 2 i/4 Zoll Lange fast acht Linien breit und ebenso dick, hinten abgestumpft und das letzte Segment endet nicht in eine Spitzc; es ist im Gegentheil abgestutzt und zeigt vier, in einen Kreis gestellte und mit Rauhigkeiten besetzte Hocker (Fig. 16, A, B, C). Die Tlieile, welche dem Kopf, der Brust und den Flugcln des vollkommenen Insectes entsprechen, sind lebhaft kastanienbaum. Der Hinterleib ist auf der Bauchseite sehr hell, gelblich, auf der Riickenseite dunkler, rothlich braun; die letzten Segmente allmiilig dunkler, das letzte kastanienbraun. Auf der Rùckenseite erblickt man eine den Kopf abgrenzende Querfurche und eine erhabene Eàngslinie auf dem braunen Theil ; nach hinten sind die Futterale der Vorder - und Hinterfliigel deutlich von einander zu interscheiden. Auf der Bauchseite erkennt man am Kopf vorn die Lage der Augen, welche durch zwei ovale Erhabenheiten angedeutet ist. Die Fiihler stecken ei einem besondern Futteral, welches zwei Làngsfurchen und zahlreiche Querfurchen hat. Eben so zeigen Zunge und Beine besondere Futterale und ragen die Futterale der Hinterbeine ùber die der Fliigeldecken etwas hinaus. Dass fiir aile dièse Theile abgeson- derte, durch so tiefc Furchen getrennte Futterale vorhanden sind, scheint mir sehr auffallend. - Die Segmente des Hinterleibes haben vom drittcn an jedes auf dem Riicken, nahe am Vorder- rande, eine Querreihe feiner. dunkelbrauner Dornen, die auf dem

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achten und neunten am grôssten sind und kurz vor dem Hinter- rande haben sie eine zv/eite Querreihe von Spitzchen, die sehr viel kleiner und erst bei einiger Vergrosserung als solche zu eikennen sind. Die Bauchseite zeigt auf dem vierten, fùnften und sechsten Segment eine schwache Erhabenheit, die dicht vor dem Hinterrand liegt, quer gestaltet, vorn schwach ausgebogen und jederseits abgerundet ist. Es liegt auf der flachen Hand, wie leicht es bei dieser Beschaffenheit der Puppe werden muss, sich spaterhin bis an die Oberflache des in den Stengel gefres- senen Ganges eraporzuarbeiten, dam.it der Schmetterling beim Sprengen seiner Huile gleich in das Freie gelangt.

» Die Raupen, welche ich beobachten konnte, gaben keine Excremente von sich, auch fand ich deren keine in dem Gespinnst der Puppen, so dass ich dieselben nicht beschrieben kann.

» Die Eier, (Fig. i6, E), haben ziemlich Grosse und Gestalt, ja auch die Farbe eines Weisenkornes und sind an beiden Seiten gleichmàssig abgerundet. Die jungen Ràupchen, die daraus her- vorgehen, sind,roth und mit langen Bôrstchen besetzt. (Fig. i6, F). Die Vëranderungen, welche sie erfahren, bis sie zu Verpuppung reif sind, sind mir unbekannt, ebensowenig vermag ich zu sagen, ob sie ihre Verwandlung im Laufe eines Jahres durchmachen, oder dazu mehrere Jahre bedùrfen.

» In den Blùthenstengeln des Chagual lebt eine zwcite Raupe, v^elche einen kleinen, weisslichen, noch unbeschribenen Ziinsler liefert. »

Nous avons cru devoir reproduire ces observations en entier, parce que les renseignements biologiques concernant les Castnies sont très rares et que nous trouvons ici un certain nombre de détails intéressants, en même temps qu'une description complète de la chenille d'une espèce bien déterminée. Cette larve res- semble, en somme, à celle des Priones par son large segment pro- thoracique, mais plus intimement encore, cela va sans dire, à celles des Cossus et des Zeuzera; elle possède, comme ces der- nières, quatre paires de pattes ventrales et une paire anale; elle

40 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

est blanche, charnue, avec des soies peu abondantes, dressées; sa tête est d'un brun fauve ainsi que l'extrémité postérieure du corps. Lorsque cette chenille est complètement développée, elle tisse un large cocon composé de brindilles, de fragments de feuilles et de fibres végétales, rattachés les uns aux autres avec des fils de soie. La chrysalide est d'une coloration châtain sombre, avec les segments abdominaux plus pâles (Fig. 15, 16 et i;).

Deux autres observations, concernant Elina Endesmïa ont été publiées postérieurement au travail de M. le D' Philippi ; l'une en 1882, par Mr. A. G. Butler, dans les Transactions of the Ento mological Society of London, p. 4; l'autre en 1884, par Mr. P. Crowley, dans les Proceedings du même périodique, p. i. Ces observations ne nous apportent aucun fait nouveau ; nous nous contenterons de les résumer en quelques mots, lorsque nous donnerons la description à.^ Elina Eudesmia (Voir p. 343).

M. le D"" Edv^. Poulton, professeur de Zoologie à l'Université d 'Oxford, a publié, en 1909, quelques indications relatives à Castnia {Orthia) T liera f on que nous rapporterons également en leur lieu et place (Voir p. 504).

Enfin, nous avons nous-même eu l'occasion d'étudier, dans la collection de M. Charles Oberthùr, les œufs et les cocons de certaines espèces ; pour ces derniers, notamment, nous avons même pu reproduire (p. 314) l'un des curieux cocons fibreux de Paysandisia (Castnia) Josepha Obthr. Les œufs, chez Elina Icarus, sont ovoïdes, allongés, de couleur crème et très fortement cannelés; examinée au microscope, leur surface nous a paru abso- ment lisse.

Nous venons de voir que la chrysalide des Castnies est allon- gée et qu'elle porte, sur ses divers segments abdominaux, les épines caractéristiques qui ont été signalées chez Therapon et chez Endestnia; elle ressemble certainement beaucoup à celle des Hépiales et des Xyleutes. Est-ce l'indice d'une ances- tralité lontaine ou un simple phénomène de convergence à

lf:pidoptérologie comparée 41

l'identité du mode de vie, il est évidemment difficile de se pro- noncer sur ce point, mais nous penchons plutôt pour la seconde interprétation.

En résumé, les premières phases de l'évolution des Castnies, et cela bien inégalement, n'ont guère pu être observées jusqu'ici que chez sept ou huit espèces : Eudesmia, Therapon, Licoïdcs (sous le nom de Liens), Satrapes, Garleppi, Boïsduvali, Acraeoidcs et Josepha; on peut, sans aucun doute, admettre que les choses doivent se passer de la mêmic manière pour toutes les autres espèces, néanmoins nos connaissances sont trop incom- plètes pour qu'on puisse essayer de généraliser quoi que ce soit sur ce suiet.

CHAPITRE III

Résumé historique de la classification des Castnies.

Les Castnies, très peu nombreuses, connues des auteurs anciens, et caractérisées en quelques lignes dans les divers ouvrages de Fabricius, restèrent, jusqu'en 1807, dans le grand genre Papïlio, créé par Linné.

Vers cette époque, l'étude des Lépidoptères se compliquant de plus en plus, par suite des découvertes effectuées dans les diffé- rentes parties du monde, Fabricius comprit qu'il était devenu nécessaire d'établir des subdivisions génériques plus nombreuses, mais moins étendues. Dans son Systema Glossatorum, ouvrage dont il avait en grande partie terminé la rédaction au moment de sa mort, il créa un très grand nombre de genres nouveaux, fondés sur les différences de forme des antennes et des palpes; l'ancien genre PapiVio permit d'établir, à lui seul, 40 subdivisions nou- velles; l'une de ces subdivisions, la 7^ fut précisément le genre Castnia, genre qui fut maintenu, par Fabricius, dans les Papillons de jour, entre les Cethosia et les Euplaea.

Le Systema Glossatorum ne fut jamais publié par son auteur; Fabricius mourut en 1808, avant d'avoir le temps de le faire; on dit même que le manuscrit fut perdu; nous ne connaissons, en tout cas, cet ouvrage que par le petit extrait en quelques pages qui en fut donné, en 1807, par Illiger dans le Tome VI de son Magazine fur Itisektenkunde, p. 277 (i). « Bei dem Interesse das dieser Gegenstand gerade gegenwartig hat, dit Illiger,

(i) Le D' Boisduval a également jugé utile de publier une traduction de cet ouvrage dans son S-pecies général des Léfidoftères, Rhopalocères, 1836, Vol. I, p. 79-91. Notons que dans la traduction anglaise, qui en avait déjà été donnée en 1830 par Mr. John Children, dans le Philosofh. Magaz. de Taylor, le nom de Castina est imprimé par erreur au lieu de Castnia.

J

44 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

beniitzc ich die giinstige Gelegenheit, dièse Gattungcn zur Er- kcnntniss des entomologischen Publikums zu bringen, da der erste Baud, i("nes Systeiiia Glossatonivi vor Ostern nicht crschei- nen kann... Ich habe die Artnamen der Entomologia Syslema- tica beibehalten; in dem Syst. Glossatorum werden sie hàufig mit andern, besonders mit den von der Pflanze genommenen Namcn vertauscht, auf der die Raupe Icbt. »

Voici la diagnosc qui nous intéresse :

Castnia. Taster zwei, kurz, dreigliedrig; dritter Glied sehr kurz, walzenformig, nakkt. Fùhler geknopft : Kolbe mit ve- rengter pfriemenfôrmiger Spitze; Beine gleich, vollstàndig.

Papilio Icarus Cram., Cyparissias, 0 routes, 13 Art (i).

Illiger dit qu'il a traduit fidèlement, en allemand, (( treu ver- deutscht », les caractères du genre créé par Fabricius.

Cex extraits, dont les entomologistes apprécieront tout l'in- térêt, constituent les seuls renseignements que nous ayons sur les caractères généraux des Castnies d'après les vues de Fabricius; l'auteur ajoute d'ailleurs, dans une note additionnelle, qu'il n'a pas encore pu classer, dans aucun de ses genres, les espèces sui- vantes : Papilio Ceneus, CHREMES, Hesperiis, Mirus, Pinthaeus, Darius y Daedalus, Polyuienus et Nerina.

Fabricius ayant ainsi créé le genre Castnia, les auteurs qui vinrent ensuite s'occupèrent surtout à décrire les nouvelles espèces. Nous allons passer en revue les ouvrages de ceux qui essayèrent, en outre, d'en réaliser la distribution méthodique.

!

La description des premières Castnies, considérées alors

comme des Papilio, est antérieure d'environ vingt ans au Sys-

tema Glossatorum; l'ouvrage de M"*' de Mérian, fut représenté

(i) Boisduval traduit ainsi qu'il suit la Notice d'Illiger [loc. cit., p. 80) :

« 7. Genre Castnia. Deu.x palpes courts, à trois articles; le troisième très

court, cylindrique, nu. Antennes renflées en bouton à l'extrémité ; massue

avec une petite pointe subulée, courbée. Pattes égales et complètes.

Pafilio Icarus, cyfarissias, orontes. (13 espèces).. »

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 45

Castnia Liens, remonte, en effet, à l'année 1705, et le Thésaurus d'Albert Seba, il est encore question de la même espèce, porte la date de 1765; treize espèces avaient donc déjà été décrites et figurées, ainsi que nous l'avons vu, par D. Drury, par Cramer et par Fabricius lui-même, au moment 011 parurent les quelques feuilles du Systema Glossatorurn sauvées par Illiger.

Nous avons déjà reproduit Castnia Licus d'après M"^ de Mérian (Voir PI. B, Fig. 14) ; il nous parait également utile de faire connaître la figuration de Seba, ainsi que certains renseigne- ments puisés dans le Thésaurus (i); nous pourrons comparer ces documents avec ceux que Drury et Cramer nous apportèrent plus tard (Voir p. 222), et nous convaincre ainsi que l'espèce de Suri- nam, par l'aspect de la tache noire, à la base des ailes inférieures, est une morphe bien spéciale qu'il ne faut pas confondre avec les formes voisines de la Guyane française, ni, à plus forte raison, avec les formes brésiliennes de la même souche phylétique.

(i) Seba (Alb.). Locufletissimi rcrum natiiraliiim Thesauri acciirata descriftio et iconibus ariificiasissimis exfressio-Ofus, cui in hoc génère, niillum ■par extitit. Amstelaedami, 1734- 1765, 4 vol. in-folio, édit. Merkum, texte latin et français.

Certains documents nous apprennent que la collection d'Albert Seba fut acquise, en 1752, par l'Académie de Pétersbourg, mais il y a tout lieu de croire que déjà, à cette époque, les insectes qu'elle renfermait avai^t été dispersés. Nous lisons, en effet, les lignes suivantes dans la Préface du Tome IV :

« On a vu, dans la préface du troisième Tome, que l'auteur infatigable avait fait graver d'après nature tout ce qui devait entrer dans le dernier volume et l'avait rangé à peu près dans l'ordre usité de son temps (Seba mourut l'année 1736). Ainsi, quoiqu'il eut suivi un arrangement plus méthodique que dans les Volum.es précédents, il s'en fallait bien encore qu'il eût atteint la perfection que l'on a mise aujourd'hui dans l'histoire naturelle à cet égard. Il nous a fallu suivre malgré nous l'ordre des planches gravées ; nous n'aurions pu faire autre- ment, sans des innovations et des dérangements considérables. »

« Mais ce qui est bien plus digne de nos regrets, c'est la perte de cette immense et magnifique collection d'Insectes, qui peut-être n'aura jamais d'égale, même dans les plus riches Cabinets des Princes de l'Europe. Tel est le sort ordinaire de ces trésors naturels amassés à grands frais par des curieux... Lorsqu'en 1752, on vendit publiquement à Amsterdam, le Cabinet du Défunt, on vit, à l'inspec- tion du Catalogue, que toute cette partie manquait. »

« Nous avons dû, en qualité de commentateurs, faire mention de cette perte irréparable, d'abord pour rendre justice au travail et aux soins infinis de Mr. Seba, et ensuite pour excuser les fautes qu'on pourrait remarquer dans cet ouvrage. »

46 LÉPIDOPTÊROLOGIE COMPARÉE

Aux explications de la Planche XIX, Fig. il et 12 du IV" volume de l'ouvrage de Seba, nous lisons :

Papillon brun handelé de blanc; espèce de P. Danaïde mâle de Linné.

Le Texte, p. 25, concernant les « Papillons des divers pays dont la patrie est incertaine » est ainsi conçu : (( Les ailes anié- rieiires de ce Papillon Américain sont teintes de bnin, veinées de noir, et marquées de deux taches obliques blanches, qui ont du noir sur le côté; ses ailes postérieures, à moitié brunes, sont rayées de noir, blanches au juilieu, ensuite noires et ornées de taches d'un beau rouge; le bord de la partie noire est pareillement rouge; V envers est d'un brun uniy marqué de quelques taches blanches, rondes et obliques; tout le tour des taches qtii se voyent sur les ailes postérieures est d'jin rouge pâle et terne ».

Cette description, vieille de 150 ans, est certainement aussi claire et aussi explicite que beaucoup d'autres publiées de nos jours; elle est, par surcroît, accompagnée d'une ûgure très suffi- sante pour caractériser l'espèce dont il s'agit; si l'Art. 25 du Code de Nomenclature, concernant la L^oi de Priorité, n'exigeait la publication d'v.n Nom d'après les principes de la dénomina- tion binominale, ce serait à Albert Seba et non pas à Drury qu'il faudrait attribuer la paternité du Castnia Liens.

Les auteurs qui précèdent, y compris Fabricius et Linné, ne furent, en somme, que des descripteurs de Castnies ; ce fut le professeur Johann Wilhelm Dalman, conservateur du Musée de l'Académie de Stockholm, qui réalisa le premier groupement rationnel des espèces connues de ce genre; il en décrivit 18, dont 4 considérées comme nouvelles, dans les Transactions de l'Aca- démie suédoise, et fit remarquer que C. Liciis différait de toutes les autres espèces par ses ailes, plus allongées et partiellement hyalines, ainsi que par son abdomen plus long que les ailes; il se demande si ces différences ne constituent pas l'indication d'un genre voisin : « An ptoprrum et si propinquum genus hae discre- pantiae indicant ? » et, de fait, dans la liste qu'il dresse à la fin de son travail, il place Castnia Cronns dans une seconde section

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE

Planche B\

A. Castnie américaine de Seba, vue en dessus (grand, nat.).

B. Castnie américaine de Seba, vue en dessous (grand, nat.).

FiG. 17 bis. Une Castnie américaine, probablement le Castnia Liais de Cramer, ou une espèce très voisine (d'après Albert Seba).

4'o LÉPIDOPTÊROLOGIE COMPARÉE

et (.as/jiia Linv.s dans une troisième, sans préciser davantage sa manière de voir. Cette première ébauche d'une classification des Castnies remonte à 1824 (i).

La même année, 1824, parut le travail de J. B. Godart dans V Encyclopédie jnèthodïqiie, Vol. IX, p. 794-801 ; c'est une simple série de descriptions, qu'aucune intention taxinomique n'a diri- gée, et 18 espèces sont également mentionnées; quelques-unes de ces espèces avaient appartenu autrefois à Latreille; deux seulement sont restées dans la Nomenclature avec le nom de Godart, ce sont Marcel-Scressi et Decussata.

Quatorze ans plus tard, en 1838, Mr. George Robert Gray reprend la question et décrit 29 espèces dans les Transactions de la Société entomologique de Londres, p. 140 à 149 (2). Après avoir rappelé l'essai plus ancien de Dalman, l'auteur propose de distribuer les Castnies en cinq sections, basées principalement sur la structure des palpes et sur la forme des ailes; les sections de Mr. Gray furent définies ainsi qu'il suit :

I. Thosc with tho palpi very long, closcly applicd to thc hcad, and covered with short scales, The fore-wings are subtriangular, thickly clothcd with scales, with the exterior margin straight, or slightly rounded ; the lowcr wing bcneath with one guide.

C. Cijparissias, Licus, Eralthe, Fonscolombei, etc.

II. Those with the fore-wings elongate-triangular ; thc hindwings are cxpanded, with thc posterior margin somcwhat truncate. C. Ardaliis, Palatinus.

III. Thosc with the palpi short, reaching half way towards the base

of the antennae, and covered with long scales ; the fore-wings covered with small scales, with the exterior margin rounded. The outer margin of ail promincntly fringcd with long scales.

C. Hûbneri.

IV. Thosc with the wings covered with minute scales, partly diapha-

nous ; the fore-pair with the exterior margin rounded, similar also in the hind pair, with three wing-guides. C. Cochrus, Linus and Acraeoides.

(i) Dalman (J. \\\). Prodromus monogra-phiae Castniae, generis Lefido- fterorum, Holmiae, 1825, in-4°, 28 p. avec 1 pi. en couleurs.

{2) Gray (Georges-Rob. ). Synopsis of the Sfecies belonging to the Geniis Castnia (Trans. of the Entom. Society, London, 1838, p. 140).

LÉPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 49

V. Those with the antennae similar to the outers, but the hook at the apex is formed of large scales. The head of the maie is very broad, as the cyes are much larger than in the femalc. Ail the wings hâve the outcr margin rounded with a narrow fringe of small scales, and with four wing-guides. The sexes diffcr much in color. C. Nicon^ Thais.

Disons tout cle suite que l'arrangement systématique de Gray repose sur de très bonnes bases anatomiques et que rien de meilleur n'a été proposé jusqu'ici; pourtant il faut bien recon- naître que ce cadre est aujourd'hui trop étroit pour comprendre toutes les Castnies découvertes dans ces 80 dernières années ; il a donc été nécessaire de l'étendre pour l'adapter à l'ensemble de nos connaissances actuelles.

En 1854, Mr. Francis Walker, dans son Catalogue de^ Lépidoptères Hétérocères, Part. I (1), essaya de fonder la classi- fication des Castnies uniquement sur la forme des ailes ; mais, comme il ne tint aucun compte des vues générales de G. Gray, l'arrangement .systématique qu'il propose ne repose pas sur des bases solides ; la critique en a été faite depuis longtemps et si nous l'indiquons ici, c'est seulement à titre documentaire.

Nous arrivons maintenant au grand travail d'ensemble du D"" Boisduval, c'est-à-dire à l'une des plus importantes Mono- graphies descriptives qui aient jamais été publiées sur la famille des Castniidés. Le Species général des Lépidoptères Hélérocères, qui renferme l'histoire des Sphingides, des Sésiides et des Castnides, porte la date de 1874 (2); ce fut d'ailleurs, ainsi que le fait remarquer M. Charles Oberthiir, le (( dernier ouvrage de science pure )> composé par le célèbre conservateur de la collection du comte Dejean (3); l'auteur, « qui avait toujours ressenti une

(i) Walker (Fr.). Catalogue 0] Le-fidofiera Heterocera (List of the Spécimens of Lepidopterous Insects in the Collection of the British Muséum, London, 1854, Part. I, 278 p. in-12).

(2) Boisduval (D^ J. A.). Sfecies général des Léfidoftères Hélérocères, Paris, 1874, Tome premier : Sphingides, Sésiides, Castnides, 568 p., 11. PI. color. in-8°.

Cet ouvrage ne fut, en réalité, publié qu'au mois de février 1875.

(3) Oberthijr (Ch.). Notice nécrologique sur le Docteur Boisduval (Ann. de la Soc. entomol. de France, 1880, p. 135). « Respectueux conservateur de l'ordre m.ême que M. Boisduval avait adopté pour ses Lépidoptères, je m'abstins de toute modification à sa classification. Je conservai même ses

50 LÉPIDOPTÈROLOGIE COMPARÉE

prédilection pour ces robustes Papillons en avait réuni plusieurs séries déjà fort nombreuses ».

Boisduval divise les (^astnies en quatre genres très inégaux : Castnia, Ceretes^ Orthïa et Gazera, ainsi caractérisés :

1. Genre : Castnia : Palpes divergents, de trois articles, écaillcux,

montant à peine au niveau du front ; le dernier article petit et conique. Trompe moins longue que le corps. Antennes en massue, cylindriques, jamais ciliées, ou scabres, terminées par une très petite houppe soyeuse. Pattes écailleuses avec les jambes munies de deux ergots. Corselet robuste, écailleux. Abdomen conique, un peu plus court que les ailes inférieures. Ailes larges, sans dentelures, recouvertes d'écaillés grossières, b(!aucoup plus larges que dans aucun autre genre Lépido- ptères. Les inférieures munies d'un crin comme les Sphinx. 53 espèces.

Ce genre était le plus riche de tous, puisqu'il réunissait, à lui seul, cinquante-trois espèces. Parmi les caractères énumérés ci-dessus, un certain nombre appartiennent à tous les insectes de la famille; ils ne sauraient être, dès lors, considérés comme géné- riques.

2. Genre : Ceretes : Tête petite, pourvue de deux stemmates.

Antennes de longueur moyenne, ayant une longue massue fusiforme, se terminant en pointe. Palpes très velus, appliqués fortement sur le front, non divergents, à articles indistincts. Corselet assez robuste. Abdomen assez fort, cylindro-conique, ne dépassant pas les ailes inférieures. Ailes larges ; les supé- rieures un peu sinuées sur leur bord extérieur, avec le sommet un peu pointu ; les inférieures ayant les deux nervures médianes très rapprochées et coudées en sens inverse, mais ne se joignant pas pour former une cellule fermée.

étiquettes qui existent toujours chez moi telles qu'il les avait écrites, et afin que la collection du D"" Boisduval restât toujjurs elle-même dans la mienne, avec laquelle elle faisait corps désormais, je pris soin de fi.xer à l'épingle de tous les Papillons une étiquette imprimée portant : Ex Musaeo Doctoris Bois- duval. »

Ces sages précautions, prises par M. Charles Oberthûr, lorsqu'il devint accjué- reur de la collection Boisduval, en 187b, permettent donc de retrouver toujours, avec une certitude absolue, les types qui ont servi à établir les descriptions du Sptiies.

LÊPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 5I

Les espèces de ce petit groupe ont, en dessous, sur une bande discoïdalc, quelciues points blancs. Elles sont toutes du Brésil. 3 espèces.

Ce genre est très naturel, bien que Westwood ait critiqué quelques-uns des caractères sur lesquels il avait é'é fondé. Le dichroïsme si accentué des cfcf et des Q Q aurait été, à notre avis, suffisant pour le définir et, d'après nous, il doit être conservé.

3. Genre : Orthia : Tête petite, pourvue de deux stemmates.

Antennes proportionnellement assez longues, en massue fusi- forme, terminée par une petite pointe. Palpes très velus, très courts, à articles indistincts. Corselet peu développé. Abdomen cylindroïde, peu robuste, ne dépassant pas les ailes inférieures. Ailes allongées, assez étroites ; les inférieures ayant, près de la base, une petite cellule elliptique fermée. 6 espèces.

Boisduval divise ce genre en deux sections qu'il ne définit pas ; il est évidemment impossible de le maintenir dans les limites et avec les caractères qui lui furent assignés par le Species.

4. Genre : Gazera : Antennes en massue allongée, terminées par

une petite houppe soyeuse, à peine visible. Palpes courts, arrivant à peine au milieu du front, de trois articles, dont les deux premiers confondus et le troisième très distinct, nu et pointu. Tête assez petite, pourvue de deux stemmates. Ailes allongées, héliconiformes, à écailles moins grossières que dans les Casinia proprement dites; les inférieures munies d'un frein et ayant la cellule discoïdale étroite, fermée en angle aigu. Abdomen cylindroïde, un peu plus long que les ailes inférieures. 6 espèces.

Ce genre est certainement le meilleur et le plus naturel de ceux qui ont été créés par Boisduval.

En 1877, le Prof. J. O. Westwood, après avoir passé en revue les diverses classifications proposées, ne croit pas qu'il soit possible d'arriver à une distribution méthodique et satisfaisante

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

des Caslnics (i). « l prcltT, ilit il, to regard the Spccies as constituing a single genus and shall content myself by dividing theni nil(.) two sections :

i"^ Thosc uith thr loio \vinj,'s more or Icss broad and triangular il. i tishiiii.

j"'' Thoso witli tlic loK" winjrs more or Icss clongatc-ovatc, tlu- latter ncarly toi rospondinj^ witli liol-duvaTs ^^cnus Cjuzcra.

Ainsi W'estwodd, malgré les critiques qu'il a opposées au sys- tèiiK^ de classilication du 1)'' Boisduval, est amené, par la force des choses, à reconnaître lui-niènie la légitimité de la subdivision générique Gazera. Comme, d'autre part, M. le Prof. Wcstwood avait fait une étude très approfondie des caractères de la nervu- lation des ailes chez les Castnies, il ne nous paraît pas inutile de mettre ici ses conclusions en regard d'un autre travail, dont nous disons quelques mots plus loin, (i I hâve thought it advisable to trace thèse vcins and their branches to a normal state in order, if possible, to ascertain thcir significance, either as scxual, spécifie, subgcneric or generic character. It appears to me that we hâve now suflicient materials before us to assume that they possess no higher than spécifie importance. » \^Loc. cit., p. 163).

Nous n'avons pas une grande estime pour la taxinomie de M. Buchecker; et, nous nous serions même abstenu de citer son tiavail dans cette introduction historique, s'il ne renfermait une ébauche de classification, basée aussi sur la nervation des ailes. Westvvood, avec sa haute autorité, vient de nous dire ce qu'il faut penser de ces caractères appliqués à la définition des genres, l.a classification de M. Buchecker, en son état actuel, repose sur des croquis seulement; comme aucune explication ne vient les commenter, il est impossible de savoir si l'on a bien saisi la pensée de l'auteur {2).

(i) Weestwood (J. O.). A Monograph of the Le fido fierons Genus Castnia and sonie a/lied Groufs (Trans. of the Linnean Societv, London, 1877, broch. 53 p., 6 pi., n. et col., in-40).

(2) Hc'.HKeKKK (A.). Systema Entomologiae : Cn.Uniii, iSSo, in-S", jS i>laniiies.

LÊPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

53

Nous trouvons tout d'abord, dans la famille des Castnidae, deux subdivisions : Castnïnae et Athinae, auxquelles, on ne sait pourquoi, le nom de Familles est encore laissé (i). Ces deux familles {tribus), qui sont définies par les caractères des ailes inférieures (Fig. i8), nous semblent basées sur ce fait que les branches de la médiane sont au nombre de quatre, bien déve- loppées dans la première, et au nombre de trois seulement la 4^ étant toujours rudimentairc dans la deuxième. Si ce dispositif était général et aussi accentué que l'indiquent les cro- quis de M. Buchecker et, de cela nous doutons fort, la famille

Fig. 18.

Nei-vation des ailes postérieures dans les deux tribus Ctistnintie (A) et Athinae (B), d'après M. Buchecker (/oc cit., pi. I).

(/nbu) des Athinae, représentée par le seul genre Athis, corres- pondrait, dans une certaine mesure, au genre Ceretes de Bois- duval. Or, ne l'oublions pas, ce caractère ne constitue nullement une observation originale à l'actif de M. Buchecker; il a été emprunté à George Gray, et répond, comme le dit Westwood (p. i66), non pas à l'aile postérieure de Chrêmes {Thais), mais à celle de Marcel-Serresi (2). La tribu desAthinae, selon Buchecker, repose donc sur un caractère inexactement interprété et de valeur systématique à peu près nulle.

(i) D'après les règles de la terminologie internationale, à cette époque, l'auteur a probablement eu en vue deux tribus.

(2) Hind wings with the « deux nervures médianes très rapprochées et cou- dées en sens inverse, mais ne se joignant pas pour former une cellule fermée. »

54 LÊPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Dans la Irihu des L as/niriac, toutes les autres espèces sont réparties dans dix genres différents : genres créés avec des noms nouveaux ou avec Ic^s anciennes dénominations d'Hiibner. Pour les uns : C/nciiics, Corybanthcs, Proviethciis, Cabirus et Dou- bledaya, il y aurait, au centre de l'aile antérieure, quatre cellules discoïdales plus ou moins nettes; tandis que dans les autres : genres Casinia, Euphrosy)u\ Herrichia, Graya et Geyena, seules jiersisteraient les cellules post costale et prèniéd'ianc (voir : Ner- vation, p. 20, Fig. 8), par suite de la disparition du pli rétro- gressif (i). Dans chacun do ces groupements, la bifurcation des branches de la radiale, fournirait encore des caractères de second ordre, utiles à la distinction des espèces. Tout cela est fort beau, en théorie; malheureusement ces caractères n'ont pas la constance et la généralité qui semblent leur avoir été attribuées par l'auteur. On pourra être surpris des restrictions que nous indiquons ici, n'ais, tous ceux qui ont abordé la question savent que, malgré leur grande taille, la nervation des C'astnies n'est pas toujours facile à interpréter.

En résumé, il ne nous paraît pas possible d'admettre les sug- gestions de M. Buchecker; les rapprochements qu'elles imposent, comme par exemple Cronis à côté de Therapon (^Paradoxa)^ dans le genre Herrïchia; Daedalus à. côté de Procera {Panamensis)^ dans le genre Graya, ne sont pas heureux ; nous continuerons donc à nous en rapporter, pour ce qui concerne les caractères fournis par la nervation des ailes, aux conclusions du Professeur Westwood.

Un dernier cadre de taxinomie, relatif au genre Casinia, a été proposé par M. le D"" Strand dans le grand ouvrage de Seitz : Les MacroUpïdopteres du Globe, 2'' partie, tome VI, p. 7. Le D"" Strand rappelle, tout d'abord, que les essais qui ont été faits jusqu'ici, dans le but de subdiviser le genre Casinia, n'ont pas réussi et que seul, le genre Gazera, est encore, « de temps en temps », considéré comme une coupe possible ; il s'efforce ensuite

(i) C'est ce que nous avons appelé le /// discoïdal.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE

PLANCHK B».

A ^

Section d'une aile nyniphale cl- htnuih l'icxiiipus 8 ou 9 jours avant l'éclosion. C. tr, cellule tricliogvne ; Bu, membrane basais ; hp, cellule hypodermique; E, écaille en formation ; /'/■, prolongements fournis par les cellules hypodermiques (d'après Mayer).

A même coupe que ci-dessus, mais quelques jours seulement avant la fin de la nymphose. - B, portion supérieure de la membrane alaire perpendiculaire à la direction des nervures. Mêmes lettres que ci-dessus; Am, amibocytes (d'après Maver).

FiG. 19 et 10 bis. Croquis schématiques destinés à montrer l'évolution des écailles chez les Lépidoptères,

56

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

d'établir des groupements qui n'ont d'autre but, dit-il, que de

« faciliter l'orientation et la définition des espèces, sans leur

attribuer une importance nomenclatoïrc (sic) ; c'est, en somme,

la classification de Westwood avec un

essai de groupement des espèces, qui est

adoptée.

issff^^^^^^cmx*

.«flIIIIIIBilMj

Au point do vue systématique, le tra- \ail de M. Strand, il faut bien le recon- naître, est un progrès réel, et même un grand progrès, lorsqu'on le compare à tout ce qui a été fait jusqu'ici. La variation des couleurs à la surface des ailes, dont les lois sont bien connues, ne peut évidem- ment pas nous donner des caractères assez précis pour qu'ils puissent servir à la dé- nmtion des espèces; mais, il n'en est pas de même de la disposition relative de ces mêmes coideiirs et des dessins, géné- ralement très fixes, qui résultent de la répartition des écailles. Tout le monde sait que la structure anatomique comparée des ailes, et surtout des écailles (Fig. 19 et ig bis), n'a pas été étudiée assez complè- tement chez les Lépidoptères; nous ne connaissons presque ri.ni des règles qui président à l'agencement des petits trabé- cules qui relient entre elles les deux membranes de l'écaille (Fig. 20) (0, et pourtant il n'est pas douteux que la disposition de ces trabéculcs, leur nombre, leur étendue, n'exercent une influence très marquée sur la circulation des liquides nutritifs et par suite sur la distribution des pigments (2).

Fu;. 20. Coupe transver- sale, légèrement scliénia- tisée, d'une écaille de ha- nais Plexiijpus, prise sur une chrysalide, quelques jours avant l'éniergence.

A, coupe transversale mon- trant les piliers chitincu.\ ;

B, écaille, vue en dessus, coupée à sa partie supé- rieure (Imité de Mayer).

(i) Maykr (A. G.). T/ie develofment of the wing scales and their figments in Butterflies and Moths (Bull. Mus. Comp. Zool., 1896, Vol. XXIX, p. 209-236, 7 Planches.

(2) Landois (H.). Beiiràge zur Entwickelungsgesch. der SchmetterJings- flûgel, in der Rau-pe und Puffe (Leipzig, Zeitschr. Zool., 1871, mit 11 Tafeln, in-S») .

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 57

Le D' Ant. Berlèse fait les remarques suivantes : (( per le squame il processo è quelle che ho indicato, ma la cellula tricogena ritraen- dosi abbandona speciali tramezzi chitinei che uniscono assieme le due faccie délia squama, la quale intanto è divenuta molto piatta, ed ancora una délie faccie, quella rivolta verso la lamina alara ed il corpo, si arrechisce di rilievi longitudinali a forma di costole parallèle, che determinano uno spéciale aspetto striato délia squama e servono a darle consistenza » {toc. cit., p. 483).

Le dessin général de l'aile dépend évidemment, dans une cer- taine mesure, de la structure anatomique de l'écaille; et, c'est d'après cette structure que doivent prendre naissance les caractères très fixes dont parle M. Arnold Pictet (i), « caractères que l'expé- rience n'arrive pas à amoindrir ou à modifier » et c qui se re- trouvent parmi plusieurs espèces d'un groupe ou d'un genre ».

L'essai de classification de M. Strand, trouvant sa raison d'être, comme les précédents, dans les caractères les plus minu- tieux de l'anatomie, peut donc se justifier; nous en acceptons le principe, nous réservant seulement de le modifier et de le préciser dans les détails.

M. Strand admet 25 subdivisions dans le genre Casinia, 6 dans le genre Gazera, plus 1 1 espèces d'zncertae sedis, dans un Appen- dice qui termine l'ouvrage; en ce qui nous concerne, nous nous sommes efforcé de rattacher ces incertae sedis aux groupements qui les réclament et de rendre aussi rationnelle que possible la classification des Castnies ; nous considérerons que notre but aura été atteint si, du fait de notre travail, l'étude de cette inté- ressante famille se trouve ainsi facilitée.

(i) Pictet (Arnold). Jiecherche^ ex-périmentales sur les mécanismes du Mélanisme et de V Albinisme chez les Léfidoficres, Genève, 1912, p. 268.

CHAPITRE IV Arrangement systématique des Castnies.

La difficulté la plus sérieuse que l'on rencontre, lorsqu'on veut établir une classification des Castnies, réside dans la distribution méthodique des espèces de la tribu des C as t mini puisque, depuis Boisduval, tous les auteurs sont d'accord sur les limites de la tribu des Gazerini. Si nous isolons d'autre part, dans le genre Ceretes, les deux ou trois espèces caractérisées par leur dichroïsme sexuel, toutes les autres formes restantes devront trouver place dans de nouveaux cadres définis, ainsi que nous venons de le dire, par le dessin des ailes, principalement des ailes antérieures.

Examinons donc sous ce point de vue les grandes formes noctuidiennes : Daedalus, Aniazo7iensis, Gityanensis^ Geroji, Preissi, etc.; nous trouvons, chez toutes ces espèces, ujte bande blanchâtre, transversale, partant du bord antérieur de l'aile et se dirigeant vers l'angle anal (Fig. 35); c'est là, avec un certain nombre d'autres particularités anatomiques, un caractère de groupe ; et, comme nous supposons que toutes les espèces qui le possèdent ont avoir, dans le passé, des ancêtres communs, nous les considérons comme appartenant toutes à la même lignée et leur ensemble constitue pour nous la souche fhylétique Cypa- RISSIAS.

De même, nous formons avec Cacica, Procera, Oberthiiri, Papi- lionaris, etc. une deuxième souche phylétique, la souche -phylétique Amauta, dont le caractère le plus visible est d'avoir, aux ailes antérieures, une bande transversale blanche ou jaunâtre, sensi- blement parallèle ati bord externe (Fig. 43).

En procédant de la même manière pour toutes les autres espèces, nous obtenons 33 groupements spéciaux, d'étendue très

60 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

inégale, mais tous caractérisés par l'analogie du dessin aux ailes antérieures. Dans les cas, peu nombreux d'ailleurs, les ailes antérieures présentent une trop grande uniformité d'ornementa- tion, nous avons eu recours aux caractères des ailes secondes ; c'est dans ces conditions que nous avons été amené à définir les souches phyiétiques HUMBOLDTI et LiCUS, d'après la présence ou l'absence des taches maculaircs rouges au bord externe des posté- rieures (Fig. 67 et 72).

Si parfaite qu'elle soit, une classification ne peut jamais pré- tendre à la perfection absolue; tous nos groupements, nous devons le reconnaître, ne peu\'ent malheureusement pas être définis par des caractères d'une égale valeur ni d'une égale ûxité ; et pour quelques-uns, si nous ne voulons pas étendre outre mesure le nombre des subdivisions phyiétiques, les limites seront forcé- ment conventionnelles; il en est ainsi, par exemple, de la souche phylétique Pylades (Fig. 62), nous plaçons côte à côte Mathani, Fiisca et V etaguana; ici, néanmoins, nous avons été guidé par l'aspect des plantules que nous avons trouvées avec des formes identiques ou presque (Fig. 63) chez Pylades et chez Govara. Quoi qu'il en soit de ces difficultés, nous espérons qu'à l'avenir on pourra toujours, sur ces bases et à la lumière des nou- velles découvertes, interpréter nos diagnoses et les rectifier s'il y a lieu.

Afin de ne pas introduire de trop grandes modifications dans la Nomenclature, nous avons, à l'exemple de M. Buchecker, mais sous un autre point de vue, utilisé les anciens noms de Hiibner et d'Herrich-Schaeffer pour titulariser nos sources phyiétiques ; cha- cune d'elle acquiert ainsi, d'après notre manière de voir, la valeur systématique d'un genre, mais il va sans dire que les noms ainsi choisis ont un sens tout à fait différent de celui qu'ils avaient dans les anciennes classifications; toutefois, nous avons réservé le nom de Castnia aux formes les plus caractéristiques de la tribu, lesquelles, par un heureux hasard, se trouvent être aussi celles qui, comme Castnia Licus, furent les premières connues et les premières décrites,

T.ÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 6l

La diagnose complète et les caractéristiques essentielles de nos divers groupements seront indiquées dans la deuxième partie de notre travail, qui traite de l'histoire et de la classification des espèces.

Il nous a toujours paru indispensable d'attribuer, selon l'usage, à chacune de nos souches phylétiques, le nom de la forme prin- cipale qui a servi à l'établir : des expressions telles que souche phylétique Daedalus, souche phylétique Cacica, seront, en effet, comprises de tous et laisseront dans l'esprit l'idée d'un type bien défini ; elles équivalent en définitive à ceci : souche phylétique ayant pour type Daedalus, Cacica, etc. Mais, nous avons dit, d'autre part, que les souches phylétiques devaient être considérées comme équivalentes à des genres, nous aurions donc être amené, par la force des choses, à choisir, pour ces genres, les mêmes noms que pour les souches phylétiques. Evidemment l'Art. 23 du Code de Nomenclature n'interdit pas les appella- tions tautonymiques, mais, s'il est tolérable d'user de cette liberté dans quelques cas exceptionnels, il ne faut pas, à notre avis, en faire abus, aussi avons-nous reculé devant l'emploi, trente-trois fois répété, de deux mots identiques ou presque : telle est la laison qui a déterminé notre conduite ; s'il y a contradiction apparente à dire que les espèces du genre Castnia appartiennent, par exemple, à la souche phylétique LiCUS, cette contradiction disparaît si l'on veut bien admettre la convention que nous avons proposée ci-dessus.

62

LÉPIDOrTEROI.OGIfc: COMPARÉE

Classification des CASTNIINAH

Atm lie iloniuM uno iiloo cronsoinhlo du plan de rlassifiration (luc nous axons adoi^ô, nous dressons ici le tableau synoptique de tous les y;Toupeinenfs et île toutes k^ subdivisions qui sont proposés dans ce tiavad.

Sous-Famillo : CASTNllNAE 1- Iribu : CASTNllNl

1. Souche riivLÊTiQCE Haedalus

r*" Genre : Cyparissias :

T"' Stxiion : Diitddlns, GuydNcnsis, Ainazoncnsis,

Grandis, Gcroft, Bolivicnsis. 2" Stvtion : Prcissi.

II. - Souche rHVLÉTiQUE Cacica

j (knie : Amauta :

1''' Section ; Obcrthuri

J'" Section : CdCfCct, Ptoccra.

3'" Section : Pa/>ilioH(iris, Atucihysiithi, Anihii-

tcusis, l 'clufitid. 4'" Section : Hoiieci.

III. Souche phylétique Pvlades 3*^ Genre : Corybantcs :

I"" Section : Pylades, Mat haut.

2' Section 3' Sçction

Fusca, Dolopia. y era^uana, Govara,

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 63

IV. Souche phylétique Schreibersi 4" Genre : liupalamides : Schreibersi, Actor, Zerynthia.

V. Souche phylétique Humboldti

5" Genre : Castniomera :

résection (Melanosema) : Atymnius. 1" Section ''PhaeOSEMA) : Humboldli, Salasia, Afftms, Ecuadorensis, N ew7nanni, Drucei.

VI. - Souche phylétique Licus

O" Genre : Castnia : Licus, Licoides, Licoidella, Alboiftaculata, Macularifasciala, Laiira et var. Rubromaculata.

VIT. Souche phylétique Harmodius T Genre : Erythrocastnia : Harmodius.

VIII. Souche phylétique Evalthe

8" Genre : Xanthocasfnia :

r" Section : Evalthe, Rvalthoides, Evaltheformis, Evalthonida, var. FLexifasciata, Euphrosyne. 2" .Section : Viryt, Vicina.

IX, Souche phylétique Dalmanni g" Genre : Graya : Dalmannii.

' X. Souche phylétique Hegemon lo"^ Genre : Athis :

i""' Section : Hegemon, japyx, 0 restes, var. Leo- poldtna, Menetriesi, Boisduvalii, var. Beskei, Herrichii. 2" Section : Papagaya, Fabricii, Ciela. 3" Section : Fyrrhopygoides.

04 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

XI. Souche phylétique Josepha II* Genre : Paysandisia : Josepha.

XII. Souche phylétique Icarus

12'' Genre : lilina : Icanis, Invaria, Icaroides, Jordani, var. En- delechia, Julurna, Pénélope, Eudesmia, Le Cerfi.

XIII. Souche phylétique Chrêmes

13'" Genre : Ceretes : Marcel-Serresi, Thaïs, var. Gracillima, Inornata.

XIV. Souche phylétique Phalaris 14' Genre : Sympalamides :

i'" Section : Minion, Mygdon, Rnbro phalaris,

A rgus. 2* Section : Subvaria, Al toi as data, Sora. 3" vSection : Chelone.

XV. Souche phylétique Hùbneri 15^ Genre : Ypanema :

l""*^ Section : Hiibneri, var. Sternbergii, Uru-

gîiayana, var. Cinerascens, Strigata. 2" Section : Decussata, var. Fidvipyga.

XVI. Souche phylétique Amycus

16" Genre : Scliaefferia : Amycus, Alboinsignata, Meditrina.

XVII. Souche phylétique Inca 17" Genre : Aciloa :

r" Section : Inca, var. Mexicana, Clitarchi, Bria- 7 eus, Orizabensis, Ahala, KutiLa, var. Ruti- lo'ides, Bogota, Fuscorubra. 2* Section : Palatinus, Palatinoides, Staudingeri, Superba.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 65

XVIII. -- Souche phylétique Pallasia

18' Genre : Imara : Pallasia, var. U inbratnia, var. Laiviitata, Satrapes, var. Catkarïnea.

XIX. Souche phylétique Galinthias 19" Genre : Spilopastes : Galinthias.

XX. Souche phylétique Cochrus 20'' Genre : Prometlieus : Cochrus, Garbei, Cochroides.

XXI. -- Souche phylétique Therapon 21^ Genre : Orthia :

I'''" Section : Thcrafon, Archon, Amalthea, Dé- lecta. 2^ .Section : Hecktiae.

XXII. Souche phylétique Diva 22'' Genre : Cyanostola : Diva, Tricolor, var. MacuUfera.

XXIII. Souche phylétique Cronis

23" Genre : Haemonides : Cronis, var. Cornïngii, Lutea, Strandi, Odila, Cronida, var. Pebana.

XXIV. Souche phylétique Acraeoides 24" Genre : Herrichia : Acraeoides.

XXV. Souche phylétique Hécate 25" Genre : Ircila : Hécate.

66 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Tribu ; GAZHRINI

XXV] . --- Souche phylétique Gramivora 26" Genre : Tephrostola : Gramivora, Farana, Fenestrata.

XXVn. Souche phylétique Mimica 2f Genre : Xanthospila : Mimica.

XXVIII. Souche phylétique Marcus 28' Genre : Enicospila : Marcus.

XXIX. Souche phylétique Linus

29* Genre : Cabiriis : Linus, HeUtomoides, Miclia, Linoides, Dodona.

XXX. Souche phylétique Pellonia

50* Genre : Boisduvalia :

i""" Section : FelLonia, Son gai a, M elanolimbaia, Albicornis, Biicklcyi, Michaela, Ecuadoria, Mars, Amazonica, Melessus, Gratina.

Section : Truxilla.

3'' Section : Tarapotensis, Siraidans, Praedala, Fersonata, Cononia.

XXXI. Souche phylétique Zagraea

31" Genre : Gazera : Zagraea, Hahneli, GarUppi, Zagraeotdes, Daguana, Cycna, Colombina, Carilla, Salvina, Jnanita.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 67

3^ Tribu : PELASGINI

XXXII. -- Souche phylétique Pelasgus 32^ Genre : Nasca : Pelasgus, FuLvofasciata, Unifasciata.

4^ Tribu : PELOPIINI

XXXIII. Souche phylétique Erycina 33'' Genre : Westwoodia : Erycina, Felopia, Felopioides.

Nous terminerons cette première partie de notre travail par un tableau analytique qui permettra, dans la mesure oii cela est possible, la détermination rapide des tribus et des genres ; mais, comme Classification et Détermination sont deux choses très différentes, il ne faudra pas s'étonner de voir ici, utilisés dans nos tableaux, des caractères qui ne se retrouveront pas ensuite dans nos diagnoses génériques.

Les Castnies, dans leur ensemble, forment un groupement si homogène que, bien souvent, l'ordre adopté par nous pourrait être modifi-é sans inconvénients ; si nous avons suivi cet ordre, c'est qu'il nous a paru, dans l'état de nos connaissances, le plus rationnel et le plus méthodique, mais nous n'avons nullement la prétention de croire qu'il est immuable et dé&nitif. Les décou- vertes que l'avenir nous réserve apporteront certainement des modifications à notre manière de voir; néanmoins nous avons la conviction que notre travail ne sera pas sans utilité pour ceux qui, plus tard, voudront, comme nous, s'attacher à l'étude passion- nante des Castniidés.

CARACTÈRES DES TRIBUS

Planche B*'.

FIG. 21 à 2;

Caractères particuliers de la nervation de la sous-famille des Castniinae

dans les quatre tribus

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

Planche B^.

Fio. 21 his. Type de C'astniini {Athis Jaj.yx HuLuer).

Fio. 22 6;.s. Type de Gazerini {(,'mcia Gnrleppi Preiss).

A. Type de Pelasgini

(^>iasca l'clùsgus).

B. Tjpe de Pelopiini {M'cstwoodia l:'ri/cina).

FiG. 21 bis et 22 bis. Silhouette et ornementation des ailes, pour montrer les caractères généraux des quatre tribus qui composent la sous-famille des Castniinae.

70 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE

TABLEAU ANALYTIQUE DES TRIBUS ET DES GENRES

I Ailrs à coloration variabU', ornées do bandes ou de points ; aire discoïdale des antérieures fermée et composée de

2, 3 ou 4 compartiments (Fig. 21, 25, 26) 2

Ailes d'un bleu violacé très foncé uniforme, avec une seule

bande transversale oblique, jaune ou blanche aux anté- rieures ; aire discoïdale des antérieures ouverte, ne for- mant pas de compartiments limités (Fig. 22, 27). III. PELASGINI

(p. 63Q)

2. Nervure anale des ailes antérieures portant, un peu au delà du milieu, une petite branche obliriuc dirigée vers

l'arrière (Fig. 24) IV. PELOPIINl

(P- 647)

- Nervure anale des ailes antérieures ne portant pas de

branche oblique (Fig. 21, 23) 3

3 Ailes antérieures plus ou moins larges, triangulaires, à

bord externe droit ou peu arrondi (Fig. 21, 26). I. CASTNIINI

(P- 79) Ailes antérieures ovales allongées, à bord externe très

arrondi fFig. 23^ II. GAZERINI

(P- 553)

i^" Tribu : CASTNIINI (Castmes Nvmph.\l1oi}- ormes)

Ailes antérieures ornées de 1-2 bandes transversales simples, accompagnées ou non de points de même cou- leur, mais jamais de bandes longitudinales (Fig. 28)...

Ailes antérieures ornées de dessins plus ou moins com- pliqués, formés de points, de bandes comournées ou ramifiées; lorsqu'il y a des bandes transversales, elles sont accompagnées de bandes longitudinales (Fig. 29).

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

71

'' Une l)andc blanche ou jaune, transversale, unique clans \ la région cliscoïdale de Taile [Vig. 28 A, R)

/ Deux bandes transversales, blanches, dans la région dis-

FiG. 2S.

Bande transversale du centre de l'aile disposée oblique- , ment, du bord antérieur à l'angle interne (Fig. 28 A)... 5

\ Bande transversale sensiblement parallèle au bord externe 3 , (Fig. 28 R) 4

f Bande transversale large, fortement sinuée, ou en forme

de chevron (Fig. 30) Corybantes

\ (p. 177)

Disque des ailes inférieures hrun^ avec une bande trans- l verse jaune, rouge ou bleuâtre et des points de même

A ! couleur le long du bord externe (Fig. 43) AmaU'J'A

^ ) iP- '23)

\ Disque des ailes inférieures blancs, avec une large bcu-dure

\ rouge brique (Fig. 92) Grava

(p. 282)

Fig. 29.

/ Bande transversale des ailes antérieures jaune, accom- l pagnée d'une autre bande continue, de même couleur

\ dans la région apicale (Fig. 81) Xanthocastma

5 / (p. 260)

j Bande transversale blanchâtre, accompagnée d'une bande

t maculaire de même couleur, mais beaucoup plus courte,

\ daiis la région apicale 6

72

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

6

Ailos postcrieurcs traversées par une grande bande oblique i blanche ou rosée (Fig. 32 A)

/

.Ailes postérieures à fond brun uniforme, sans bande transversale, ornées seulement de points jaunâtres ou rouges (Fig. 32 L)

' Ailes postérieures sans aucune tache rouge le long du

i bord marginal (Fig. 67) Castnio.mer.-v

- * . . ^ (P- '99)

^ i Ailes postérieures a\'ec un système de taches rouges ou

' orangées le long du bord marginal (Fig. 72) Castxia

(p. 219)

-Ailes postérieures ornées de points jaunâtres ou blancs sur 1 i(^ disque ou le long de la marge (Fig. 35) Cyparissias

8

(P- 91) I Ailes postérieures ornées de points rouges le long du bord

externe (Fig. 80) Erythrocastnia

(P- ^5 0

Ailes postérieures de colojatiun différente chez les mâles l et chez les femelles (PI. col. CDL, Fig. 3807-3808)... Ceretes

9 . (p- 352)

' Ailes postérieures de même coloration et de même dessin

chez les mâles et chez les femelles 10

10

Ailes antérieures ornées de bandes obliques plus foncées

convergeant vers le milieu du disque (Fig. 29 A)... EUPALAMIDES

(p. 156)

Ailes antérieures ornées de bandes plus ou moins régu- lières, mais ne convergeant pas vers le milieu du discjue (Fig. 29 R, E) II

ASPECTS VARIÉS DES AIRES DISCOÏDALES Pl . B^.

FiG. 31. A, aile antérieure à quatre conipai-timents tllHCdidaux ; D, iiile antéiieure à deux eoiiiiiaitiments discoîdaux.

FiG. 32. A, ailes postérieures avec une large bande claire ; L, ailes postérieures avec des points blancs jaunâtres.

FiG. 33. A, aile postérieure à trois compartiments discoïdaux : R, aile postérieure à un seul compartiment discoïdal.

FiG. 31 à 33. Croquis schématiques de la nervulation et de l'ornementation des ailes chez quelques Castnies,

74 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

j

Aire discoïdale des ailes antérieures à 3 ou 4 comparti- ments bien limites (Fig. 31 A) 13

/ Aire discoïdale des ailes antérieures en partie ouverte, à

\ I ou 2 compartiments (Fig. 31 D) 12

Ailes antérieures ayant, dans la région de l'angle apical, 1-3 ])etites fenêtres transparentes, inégales, dcpourvu(>s

\ d'écaillés (Fig. 175) Orthia

12 (p. 40)

Ailes antérieures ornées de bandes et de points, mais n'ayant pas de fenêtres transparentes dans la région de

l'angle apical (Fig 138) Ypanema

(p. 402)

/

Ailes antérieures ayant, dans la région de l'angle apical,

\ 2 ou 3 fenêtres transparentes (Fig. 151) AciLOA

13 } (P- 43^)

/ Ailes antérieures n'ayant pas de fenêtres transparentes V dans la région de l'angle apical 14

Cellule discoïdale des -postérieures complètement close en

1 avant, et formant deux compartiments bien limités (Fig.

\ 33 A) 15

14 i

/ Cellule postcostale des postérieures partiellement ouverte

en avant, réduite, dès lors à un seul compartiment

(Fig. S3 R) Herrichia

(P- 54^)

, Ailes postérieures blanches ou d'un jaune très pâle avec

une bordure noire (Fig. 185) Haemomdes

(p. 520)

Ailes postérieures bleues bordées de brun avec des points

' ou une marge rouge (Fig. 177) Cvanostola

(p. 509)

Ailes postérieures noires, brunes ou rouges avec des dessins

de forme très variée (Fig. 129) 16

Ailes antérieures de coloration grise ou brune, presque

V uniforme, à dessins peu compliqués et peu visibles 17

16 . , . . ,

Ailes antérieures a coloration grise, brune ou roussatre,

à dessins compliqués et bien marqués . 18

LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE

75

17

18

Ailes antérieures uniformément grises, avec une bande

étroite de taches blanches transversale (Fig. 96)... Paysandisia

(P- 309) Ailes antérieures presque uniformément rousses ou brunes,

avec des bandes nébuleuses plus sombres (Fig. 94) Athis

(p. 286)

Bandes brunes sur fond clair, formant des dessins irrégu-

liers, mais à direction transverse 10

Bandes brunes sur fond clair, mais parcourant le disque

liarallèlemcnt au bord externe (Fig. 94) (Hegemon : 2^ section)

(P- 303)

Bandes claires sur fond brun, parallèles au bord externe,

ou nombreux points disséminés 21

Fig. 34.

, Ailes antérieures grises avec des bandes blanches, irré- I gulières, transversales et de nombreux fointillcs de j mcme coîdeur (Fig. 145) SCHAEFFERIA

^9 \ ., _ (p- 417)

i Ailes antérieures grises ou brunes avec des bandes brunes I en damier ou transverses, sans -pointillé blanc (Fig.

34 A, R, S) 20

20

Ailes postérieures ornées de nombreux points blanchâtres

ou rouges (Fig. 129) Sympalamides

(P- 378) Ailes postérieures ornées de dessins rayonnants continus ou

interrompus (PI. I^. Fig. 134) (Phalaris : 2" et 3'' sections)

(P- 307)

/ Ailes antérieures ornées de nombreux points dissé-

\ minés (Fig. 162) Spilopastes

^M A-, . ^P- 476)

i Ailes antérieures ornées de bandes claires non disposées

y en points disséminés (Fig. 34) 22

76 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Bandes claires des ailes antérieures en lobes irrcgulicrs,

j ni maculaircs, ni alij^-ncrs (Fig. i6o) Imara

i (P- 464)

\ Bandes claires des ailes antérieures maculaircs alignées

22 ^ ])arallèlcment au bord extcrn(> (Fig. 163) Prometheus

(p. 480)

Bande claire des ailes antérieures parallèle au bord externe,

ocellée de 5 points noirs à sa base (Fig. 1Q4) IRCILA

(P- 548)

Tribu : GAZERINI

(CASTNIES HÉLICONIFORMES)

/ Ailes antérieures de coloration uniforme, grises ou noires

l sans aucune tache 2

Ailes antérieures de coloration non uniforme, avec une ou

/

plusieurs taches claires plus ou moins étendues : jaunes, rougeâtres ou blanches 3

(Les Cjuatre ailes concolorcs, grisâtres et substransparcntes dans toute leur étendue (Fig. 195) Tephrosiola (p- 554) !Les quatre ailes noires ; mais, sur les postérieures, une tache jaune ovale vers le milieu du disque (Fig. 196). Xanthospila (p. 560)

/ Ailes antérieures avec une seule tache jaune discoïdale ;

l ailes postérieures d'un rouge brique (Fig. 197; Enicospila

) (p- 563)

^ \ Ailes antérieures avec des taches mélangées jaunes, I blanches ou rouges, plus ou moins nombreuses et plus \ ou moins étendues 4

Les quatre ailes noires avec des taches blanchâtres ou

jaunes, translucides (Fig. 201) Cabirus

4 { (p- 566)

Les quatre ailes avec des taches noires, rouges et jaunes

mais non translucides 5

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

77

Ailes antérieures d'un rouge jaunâtre ou d'un rouge brun,

1 ornées de bandes noires (Fig. 206) Boisduvalia

\ fp. 582) '

j Ailes antérieures d'un rouge jaunâtre ornées, en plus des f l^andes, de npmbreux points séparés blancs ou jaunes,

souvent alignés le long du bord externe (Fig. 221) Gazera

(p. 617)

3^ Tribu : PELASGINI

(Castnies Libvthéiformes)

Un seul genre. Ailes antérieures noires avec une bandé

jaune ou blanche, transversale (Fig. 232) Nasca

(p. 640)

4'^ Tribu : PELOPIINI (Castnie.s Ervcimformes)

Un seul genre. Ailes postérieures noires avec une large bordure d'un vert émeraude argenté (Fig. 235).... Westwoodia

(p. 648)

DEUXIÈME PARTIE

CHAPITRE PREiVIIER

Sous-Famille : CASTNIINAE r"^ Tribu : CASTNIINl

I. SOUCHE PHYLÉTIQUE DAEDALUS

(Genre CVPARISSIAS)

La première mention et la première figure, concernant le repré- sentant le plus connu de ce beau groupement, sont dues à Pierre Cramer, dans son ouvrage intitulé : Papillons exotiques des trois -parties du Monde, etc., édition princeps, publiée à Utrecht et Amsteldam, en 1775.

Pour les espèces signalées antérieurement à son travail, Cramer conserve les noms tels que Linné les a adoptés dans la XIP édition du Système de la 'Nature; mais, pour les autres, dit-il, (( dont on ne trouve nulle part de description, je leur ai donné, à son exemple, des noms de Héros Grecs ou Romains, pour éviter, de cette manière, le mieux possible, toute confusion (loc. cit. : Descript. des Planches, t. I, p. 9). » Comme application de ce principe, il attribue à l'un des plus grands Lépidoptères de sa collection le nom de Daedalus, en souvenir du fameux mécanicien et artiste grec qui construisit le Labyrinthe, et il ajoute :

(( Ce rare papillon diurne appartient, suivant la division de Mr. Linnaeus, aux Papillons panachés {Pap. Dan. Fest.). La

80 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

singulière structure des masses de ses antennes diffère de celles des autres Papillons Diurnes. Je n'en connais que six espèces, qui aient ainsi les antennes grainées. Quand on est tourné le dos du côté de la lumière, tenant la partie postérieure du Papillon vers soi, et que l'on regarde le côté supérieur et le côté inférieur, les ailes et tout le corps paraissent être d'un beau vert chatoyant, de sorte que sa couleur brune disparaît entièrement. Ce Papillon se trouve en Amérique, et il m'a été envoyé des Berbices, il se tient dans les bois. On le trouve aussi à Suriname ; mais ceux-ci sont plus petits (i) [loc. cit., p. i (17)]. »

Si la Notice de Cramer n'était accompagnée, dans le même ouvrage, d'une très bonne figure {Planches, t. I, pi. i, A, B), elle pourrait à peine être considérée comme une description valable ; telle fut sans doute l'opinion des auteurs qui vinrent ensuite, car déjà Fabricius, l'année suivante, dans son Gênera Insec tormn, Chilonh, 1776, p. 257, reprit la description du Daedalus en y ajoutant quelques précisions ; mais, comme Fabricius avait déjà décrit un Papilio Daedalus dans le Systcnia Entoinolo- giœ (2), il se trouva obligé de changer le nom donné par Cramer et adopta celui de Cyparïssias, fâcheux exemple des nécessités inévitables de la synonymie. Ce dernier nom fut maintenu dans la science jusque vers 1825, sous l'influence de Godart et de Latreille.

Voici la brève description de Fabricius :

Papilio D. F. Cyparïssias; alis integerrimis nigris; fasciis duabus albis, anteriorum (3) obliquis, posticarum punctatis.

Papilio Daedalus Cram., Ins., I, Tab. I, ftg. A, B.

Habitat in America meridionali.

Antennae clavatae clava acuminata. Alae nigrae certo situ viridi colore splendentes.

(i) Cette dernière remarque de Cramer, relativem.ent à la taille plus petite des exemplaires de Surinam, est à noter soigneusement.

(2) Hamatiumida Dœdalus, Fabr., Syst. Entomol., 1775, p. 482, 174.

(3) Ce mot, dans les autres ouvrages de Fabricius, postérieurs au Gênera Inse< torum, a été changé en antuarum.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 8l

Cette description suffisait sans doute alors aux besoins des entomologistes, car elle est reproduite, sans changements, par tous les auteurs contemporains et dans tous les ouvrages de Fabricius, jusques et y compris VEntomologia systematïca, en 1793, t. III, pars. I, p. 39, 115.

En cette même année, 1793, parut le VP volume du grand ouvrage de Johann-Friedrich-Wilhelm Herbst : Natursystem aller bekannten in = imd ausldndischen Insekten als eine Fort- setzung der von Buffonschen Naturgeschichte, Berlin, Pauli, 1785- 1806, mit. illum. Kupfertafeln, in-folio.

Bien que Herbst subisse toujours l'influence de Fabricius, puisqu'il conserve le nom de Cyparissias, il juge évidemment que la courte diagnose du professeur de Kiel ne suffit pas ; il en établit une autre beaucoup plus complète et qui me paraît avoir servi de modèle à tous les auteurs qui se sont, dans la suite, occupés de Daedalus. Voici la description de Herbst {loc. cit., t. VI, p. 10); elle est d'ailleurs accompagnée d'une excellente planche, reproduction légèrement améliorée de celle de Cramer {Kupfertaf., t. I, Tab. 118, fig. i, 2).

Papilio Cyparissias. Cram., Ins. I, Tab. I, fig. A, B. Papil. Daedalus.

<( Den ersten Anblick nach sollte man diesen Schmetterling f ast f lir einen Nachtvogel halten. Die Oberflugel sind oberhalb braun schwarz, am Aussenrande etwas fahler, und in einer gewissen Richtung hat die Grundfarbe einen grùnlichen Glanz. Zwei milchweisse Binden gehen vom Vorderrande ùber das Feld weg, erreichen aber nicht den Hinterrand ; die untere ist nur wenig wellenfornig, die obère aber ist weit mehr gebogen, viel Kiirzer, und sheint aus drei bis vier zusammengeflossenen Mondflecken zu bestehen; vor ihr am Hinterrande stehen noch drei weisse Flecken neben einander, so wie vor der untern ein einziger. Unten ist die Grundfarbe brauner, an der Spitze und dem Aussenrande breiter gelbraun; die Binden sind auch hier, nur steht vor denselben hinter der Aussenrand, eine ganze Reihe

82 LÉPIDOPTÊROLOGIE COMPARÉE

weisser Flecken, die nach dcr Spitze zu schwarz eingefasst sind, und an der Spitze ganz in schwarz iibergehen. Die Unterfliigel sind oberhalb auch braunschwarz, innerhalb nach Wurzcl zu mit braunen Haaren besetzt; ausserhalb stehcn zwei Reihen unglei- cher weisser Flecken, Unten ist die Grundfarbe umbrabraun, und die weissen Flecken haben eine schwarze Einfassung. Die Fiihlhôrner haben am Ende, einen langezogenen zuletzt zuges- pitzen Knopf. Der Leib ist haarig, und hat oben und unten die Farbe der Fliigel; so auch die Fiisse, die insgesamt zum Laufen geschickt sind. »

« Das Vaterland ist das mittàgige America. »

Nous arrivons maintenant en 1824 (i). Jean-Baptiste Godart, ancien proviseur du Lycée de Bonn, collaborateur et continuateur de Latreille à V Encyclopédie méthodique, termine, dans cet important ouvrage, la révision systématique de tous les Papillons diurnes jusqu'alors connus. Godart adopte le genre Caslnia, créé en 1807 par Fabricius, et donne une description nouvelle du Daedalus, qui se trouve, di-il, à Surinam, dans les bois. Quoique la description de Godart soit très vague, il ne nous paraît pas impossible de préciser la provenance des exemplaires qu'il a eus sous les yeux; l'espèce, dit-il, a de « sept pouces à sept pouces et demi d'envergure (soit 19 à 20 centimètres). Le dessus des ailes est d'un brun noirâtre chatoyant en vert ou en violet, selon les aspects, avec deux bandes blanches. »

Ces dimensions, ainsi que nous le verrons plus loin, nous paraissent bien supérieures à la taille ordinaire des formes de la Guyane (2) ; elles s'accordent très bien, au contraire, ainsi d'ail- leurs que la coloration générale (( d'un brun noirâtre », avec tous les caractères que nous trouvons réunis chez les formes plus robustes des grands bassins de l'Orénoque et de l'Amazone.

Boisduval prétend que Godart n'a jamais vu Daedalus en

(i) Bien que le titre du Vol. IX de V Encyclopédie porte la date de 1819, on sait que la 2.^ partie, rédigée par Godart, ne fut publiée qu'en juillet 1824. (2) Voir p. 80 la remarcjue de Cramer.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 83

nature et que sa description est faite d'après la ûgure de Cramer. C'est une hypothèse invérifiable, mais vraisemblable et que con- firmerait, dans une certaine mesure, l'observation que nous venons d'indiquer.

Quoi qu'il en soit, la description la plus complète, concernant Castnia Daedalus Cram. à l'heure actuelle, est toujours celle de Herbst, reproduite précédemment in-extenso; celle du D"" Bois- duval, en langue française, dans le tome P'' du Species général des Lépidoptères Hétérocères, Pans, 1879, p. 499, nous est plus accessible, mais cette description laisse encore une impression de vague assez troublante; et, pour ce qui est de la femelle, nous sommes portés à penser que Boisduval lui-même n'a pas eu à sa disposition d'autres documents que les anciennes figurations de Herbst et de Cramer.

Nous mentionnons seulement, pour mémoire, les auteurs tels que Dalman (1825^ Westwood (187;), Druce (1881), Strand (1913), qui vinrent ensuite, et qui ont écrit sur Daedalus; leurs descriptions sont, ou bien très brèves, et dès lors insuffisantes, ou bien ne font que résumer en quelques lignes les écrits anté- rieurs.

Voilà donc, brièvement retracée, l'histoire des connaissances que nous ont laissées les anciens relativement à Daedalus, con- naissances très incomplètes et fréquemment en contradiction avec les renseignements plus nombreux et plus précis que nous possé- dons aujourd'hui; il nous apparaît déjà que le phylum Dœdalus doit être représenté, non pas par une spécification unique, mais par une série de formes toujours excessivement rares et localisées ; nous sommes convaincu que beaucoup d'auteurs n'ont vu aucun Daedalus en nature, puisque ceux-là même qui, comme Godart, prétendent avoir eu sous les yeux des échantillons de Surinam, en donnent des descriptions qui, chose bizarre, conviendraient infiniment mieux aux morphes amazoniennes.

84 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Que conclure de toutes ces contradictions ? C'est que, comme nous, sans doute, les anciens se sont trouvés en présence de plu- sieurs individualités différentes du groupement Daedalus; mais, peu avertis des faits de la variation et trop strictement soumis, d'autre part, à l'autorité de Cramer, ils se sont, la plupart du temps, contentés de déterminations approximatives ; tout ce qui pouvait être, selon leurs vues, rapproché avec assez de vraisem- blance de la figure donnée par le vieux maître hollandais, fut considéré par eux comme Daedalus. On ne tenait pas compte alors des variations de couleur et de dessin dues aux influences locales; en d'autres termes, la notion d'espèce, suivant la tra- dition linnéenne, était interprétée beaucoup plus largement qu'aujourd'hui. De nos jours, instruits par l'expérience et par une connaissance plus approfondie des premiers états, nous savons qu'il faut attacher une grande importance aux plus petites parti- cularités de l'adaptation et qu'il suffît parfois d'influences à peine saisissables pour amener des divergences très sensibles parmi les différentes unités d'un même phylum.

Toutes les considérations qui précèdent, à n'en pas douter, sont applicables non seulement aux grandes espèces qui consti- tuent la souche phylétique Daedalus, mais aussi, certainement, à la plupart des anciennes espèces du genre Castnia; plusieurs collectivités que les entomologistes ont considérées jusqu'ici comme des espèces indivises sont, en réalité, des groupements de morphes affines, dans lesquelles il conviendra de faire des sub- divisions nouvelles. Comme nous aurons de nombreux faits de ce genre à signaler, il nous a paru préférable d'exposer ces vues générales au début de notre travail, afin de n'avoir pas à y revenir trop longuement dans la suite. Cependant il est encore une chose que nous nous reprocherions de ne pas indiquer dès maintenant et qu'il est indispensable de retenir; c'est que les anciens auteurs eux-mêmes, et cela probablement sans s'en rendre compte, ont implicitement reconnu la supériorité des figures sur les meilleures descriptions ; tous ont été influencés par la docu-

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 85

mentation de Cramer et ils ont en quelque sorte apporté, par avance, au principe si éloquemment défendu par M. Charles Oberthùr : « pas de nom valable sans une bonne figure à l'appui », l'autorité d'une expérience qui a pu, dans la suite, se trouver méconnue ou volontairement obscurcie, mais qui n'a cessé cependant d'être fortifiée chaque jour par toutes les conquêtes qui ont marqué le progrès des sciences entomologiques.

Nous sommes ainsi amené, par les faits eux-mêmes, à pra- tiquer une sélection très sévère dans la documentation ancienne. Nous sommes bien résolu, tant que faire se pourra, à nous en rapporter avant toute chose aux meilleurs travaux iconogra- phiques et à n'accorder aux descriptions écrites, nonobstant la Loi dite de priorité, qu'une valeur très relative; ce sont ces tra- vaux qui nous serviront de base pour l'appréciation des maté- riaux que nous allons avoir à examiner, et c'est sous leur patro- nage incontesté que nous voulons placer notre Révision mono- graphique des Castniinae.

Ayant ainsi écarté les entraves qui auraient pu gêner notre travail analytique, examinons donc simplement les documents naturels; nous essayerons ensuite d'en dégager des conclusions.

Bien que l'événement puisse paraître extraordinaire, lorsqu'il s'agit de lépidoptères de si grande taille, une attention exces- sive n'est cependant pas nécessaire pour constater qu'il existe, dans les grandes collections, au moins trois espèces (ou sous- espèces) de Castniinae désignées jusqu'ici sous le nom de Dae- dalus. Ces trois espèces (ou sous-espèces), cela va sans dire, sont toutes originaires de l'Amérique du Sud, mais chacune d'elles habite un district bien délimité et des localités très distinctes. Il peut, certes, s'effectuer des mélanges, et on concevrait diffici- lement qu'il en fût autrement; mais ces mélanges, vraisembla- blement peu nombreux, ne pourront évidemment se produire que

86 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

dans les zones de contact, c'est-à-dirc aux confins des aires de distribution géonémiques ; à part cela, dans un district donné, chacune des espèces paraît régner sans conteste et presque à l'ex- clusion des deux autres.

Ces principes étant posés, nous nous trouvons en présence d'une première difficulté; aucune des deux espèces que nous avons sous les yeux ne correspond, d'une façon absolument ]3arfaite, à la figuration des Uitlandsche Kapellen, et comme il est prouvé que les dessins de Cramer sont toujours très exacts (i), nous sommes conduits à penser que les figures A, B des Papillons exotiques représentent une troisième morphe, très rare, inconnue de nous actuellement, ou qui, du moins, si elle existe encore dans quelque collection ancienne, y est restée jus- qu'ici insoupçonnée; c'est donc cette forme et celle-là seule qui devra être considérée comme le spécimen typiciim de l'espèce, c'est-à-dire comme le vrai Daedalus selon Cramer ; toutes les autres, qui s'en distinguent, et par leur provenance et par un Certain nombre de caractères différentiels, sont des species novae qui demandent à être décrites et que nous allons essayer de définir aussi exactement que possible.

1-a première des trois espèces arrivées, ainsi que nous venons de l'expliquer, à notre connaissance sous le même nom collectif, est évidemment, dans l'ordre chronologique, le Daedalus type de Cramer; cette espèce habite, d'après les indications des Uitlandsche Kapellen^ les vallées boisées du Rio Berbice, qui coule du sud au nord, dans la Guyane anglaise, parallèlement au grand fleuve Essequibo

La haute vallée du Berbice arrive jusqu'aux vallonnements des monts Guacanayas, qui s'étendent entre Radcliff et Cumaka; quoique isolé en apparence, le petit cours d'eau qui la parcourt fait partie du riche réseau hydrographique qui descend des cas-

(i) Cf. Oberthûr (Ch.). Observations sur quelques es fèces de Saturniidœ d'Afrique (Etudes de Lépidopt. comparée, Fasc. W bis, 1910, p. 28 ; et : "Révision icono graphique des esfhes de Pliaténites [toc. cil., Fasc. XII, 1916, p. 146).

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 87

sures de la Sierra Essari; il se trouve ainsi, par cette voie, par des seuils dont l'altitude est inférieure à 800 mètres (i), en communication directe avec le territoire de la rivière Mapuera, et par suite avec l'immense bassin drainé par le fleuve Amazone et ses affluents. Dès lors, si le Daedahis de Cramer n'est pas une morphe franchement amazonienne, il en possède néanmoins tous les caractères; nous pouvons parfaitement le considérer comme l'une de ces espèces de contact dont nous parlions précédemment (p. 86) et que l'on rencontre toujours, en nombre plus ou moins grand, sur les confins des grandes aires de distribution zoolo- giques.

La deuxième espèce, celle qui semble être venue immédiatement après Daedalus dans les collections européennes, est principale- ment originaire de la Guyane française; nous la désignerons sous le nom de Gnyanensis. Cette espèce est de taille plutôt moyenne; l'envergure des plus grands exemplaires que nous avons sous les yeux ne dépasse pas 16 centimètres; la coloration des ailes supé- rieures, en dessus, est un brun fauve roussâtre à peu près uniforme, avec la bordure un peu plus claire; la bande blanche oblique, qui va de la côte antérieure au bord interne, est bien marquée, mais elle est toujours reliée, au point blanc qui la termine, par un espace rétréci et n'en est que très rarement séparée ainsi que cela a lieu dans les figures de Daedahis publiées par Cramer et Johann Herbst ; la bande maculaire de l'angle apical forme un arc arrondi dont la convexité, du côté interne de l'aile, est ton'] ours très régu- lière (PL E, fig. 39) ; les ailes inférieures sont d'un brun un peu plus foncé et possèdent les deux rangées caractéristiques de taches blanches signalées par les auteurs.

La troisième espèce, celle de la région forestière du haut Ama- zone et du Marailon, sera pour nous Cyparissias Amazonensis ; elle est, en général, beaucoup plus grande que la précédente; la

(i) La puissance du vol, clans les grandes espèces, leur permet évidemment franchir avec facilité des obitacles de cette altitude.

88 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

bande blanche qui traverse l'aile supérieure et la tache maculaire apicale existent toujours ; mais cette dernière, au lieu de former un arc régulier, est proéminente du côté interne et très anguleuse; la comparaison des figures (PI. F, hg. 40, et PI. col. CDXXXVII, lig. 3.779} permettra de saisir ces différences beaucoup mieux que ne le pourrait faire une longue description.

La collection de M. Charles Oberthùr renferme trois exem- plaires dont l'envergure varie entre 16 et 19 centimètres; il existe, cela va sans dire, des échantillons plus petits, dont la taille ne dépasse guère celle des formes guyanaises, mais néanmoins cette troisième morphe, brasilo-péruvienne, reste toujours très distincte par sa taille et par l'ensemble de ses caractères, qui ne permettent pas de la confondre avec la forme moins massive des Guyanes.

En s'avançant plus à l'ouest, les entomologistes ont encore signalé, sous le nom de Daedalus, mais vraisemblablement à tort, quelques autres formes que nous n'avons pas vues en nature; c'est ainsi que M. Herbert Druce mentionne Daedalus à Chiriqui (Colombie occidentale), dans l'Equateur et dans le Haut-Ama- zone (i); ces diverses localités jalonnent bien la répartition de l'espèce telle que nous nous la représentons dans la zone équa- toriale, mais elles étendent singulièrement son aire de distribution vers le nord ; cela nous permet de croire qu'on arrivera encore à rencontrer, dans ces régions septentrionales, quelque morphe nouvelle appartenant à la même filiation. Quoi qu'il en soit, il semble aussi que, dans cette direction, nous ne sommes pas loin d'atteindre la limite extrême de l'aire de distribution; Mr. Druce, en effet, s'exprime ainsi : u Apparently a common species in Guiana and the Amazons valley; thence it spreads to the State of Panama, where, however, it would appear to be less abundant, a single spécimen only having come under my notice {loc. cit., p. 24) ».

(1) Druce (Herbert). luseda Lcpdopera Helerocera (Biologia Centrali- Americana, 1881, p. 24),

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

89

En plus des espèces que nous venons d'indiquer, nous consi- dérons comme appartenant encore à la même souche phylétique que Daedalus les Castnies suivantes : Geron de Kollar {nec Preiss) ; Boliviensis Houlb. ( = Geron Preiss) ; Prcissi Staudg., ainsi que VEupalamides Grandis décrit récemment par M. Karl Jordan dans les Novitaies Zoologicœ.

Différences sexuelles. Les différences sexuelles de la souche phylétique Daedalus sont, en général, peu accusées dans les di- verses morphes qu'il nous a été donné d'examiner; on ren- contre cependant , dans la race amazo- nienne principale- ment, une particula- rité importante sur laquelle les descrip- teurs n'ont pas assez J^j insisté, c'est la pré- sence, chez les fe- melles, dans toute la région centrale des ailes antérieures, en dessous, d'un plantis d'écailles dressées, donnant un aspect velouté très caractéristique; chez les mâles, au contraire, la région correspondante est recouverte de poils très longs, très fins et très soyeux.

Ces différences, très faciles à apprécier, se retrouveront proba- blement chez un certain nombre d'espèces du même phylum; nous n'hésitons pas à leur attribuer la valeur d'un caractère sexuel de premier ordre.

FiG. 3.5. Schéma gciiéral de l'ornementation des ailes antérieures dans la souche ijhylétiquo DcrUalus.

go

LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

En résumé, bien que formé par un ensemble d'espèces assez disparates au premier abord, le groupement Daedalus est, en réalité, très homogène. Toutes les morphes qui le composent ont les deux paires d'ailes de même couleur et portent, sur les anté- rieures, une bande oblique transversale s'étcndant, du milieu de la côte, jusque dans la région de l'angle anal ; la région apicalc

est aussi, le plus souvent, orné de dessins clairs : bandes, arceaux ou ma- cules (fig. 35).

Sur les ailes inférieures nous ne trouvons jamais que des points séparés et diversement disposés.

Le dernier article des tarses est dé- pourvu de planiule entre les griffes ; les paronyques sont rudimentaires en ce sens qu'ils sont réduits à leur pièce basale et que le pinceau de soies flcxueuses qui les termine manque tou- jours à l'extrémité de cette pièce (Fig. 36). Nous n'avons malheureuse- ment pas pu étudier la disposition de ces organes chez toutes les espèces; mais, si ces particularités étaient générales, elles consti- tueraient un caractère excellent pour définir le genre Cyparusias.

Fig. IÎO. Dernier artit-Ie ties tarses pour montrer qu'il n'y a lja.s (le plant ules entre les gritfes.

L'aire de distribution des espèces de ce groupe paraît corres- pondre, vers le nord, à la partie septentrionale de la grande vallée de l'Amazone et aux petits bassins secondaires des fleuves Essequibo, Corentyne et Maroni, qui se jettent dans l'Océan Atlantique; vers le sud elle s'étend certainement assez loin, peut- être jusqu'au centre du Brésil, mais nous n'avons pas de rensei- gnements suffisants pour en tracer les limites.

Les représentants de cette grande souche phylétique sont tou- jours très rares dans les collections; on n'en connaît jusqu'à ce jour que huit espèces; mais, à notre avis, le nombre des formes qui existent doit être beaucoup plus grand,

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

91

Afin de ne pas surcharger la nomenclature d'une expression nouvelle, nous adoptons, comme appellation générique, le nom de Cyparissias, employé autrefois par Fabncms pour désigner le Daedaliis de Cramer.

Pour clore cette longue exposition, il ne nous reste plus qu'à dresser le tableau analytique des espèces et à énumérer les carac- tères spéciaux des différentes morphcs du genre Cyparissias.

i'^' Genre : CYPARISSIAS

nov. gen.

Ce beau genre, que nous constituons avec toutes les grandes espèces guyano-amazoniennes voisines de Daedalus, peut être caractérisé ainsi qu'il suit : Ailes antérieures ornées d'une bande oblique blanche, transversale, partant du bord costal, pour aboutir dans la région de l'angle anal ; dessins arqués ou macules blanches dans la région subapicale (Fig. 35).

Ailes postérieures avec un certain nombre de taches blanches disposées parallèlement au bord externe; pas de plantule libre entre les griffes des tarses.

Tableau analytique et description des Espèces

Bande blanche de l'angle apical formée de deux

gros points contigus et d'un croissant placé dans

le intercôte (PI. Il, fig. 42) C. Preissi.

I { Bande blanche de l'angle apical en forme d'S

irrcgulicr, très ouvert (Fig. ^,1) C. Boliviensis.

Bande blanche de l'angle apical en forme d'arc

arrondi ou anguleux (Fig. 39-40) 2

Bande blanche de l'angle apical accompagnée de

^ points submarginaux (Fig. 3g) ^

ï Bande blanche de l'angle apical non accompagnée

de points submarginaux C. Grandis.

I Bande blanche de l'angle apical arrondie en arc

\ du côté interne de l'aile (Fig. 3g et 41) 4

^ Bande blanche de l'angle apical proéminente et

anguleuse du côté interne de l'aile (Fig. 40) 5

92 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Ailes postérieures avec une bordure noire très nette \ portant six taches blanches (PI G, fig. 41) C (jrioii.

4 .

f Ailes postérieures avec deux rangées de taches

blanches mais sans bordure noire (PI. E, fig. 3g). C. Guyanoisis.

Ailes supérieures d'un brun foncé presque noir; la bande blanche qui la traverse est suivie d'un point blanc isolé (Pi. C, I). fig. 3.S et 38 bis) C. Dtcdalus.

)

i Ailes supérieures d'un brun foncé olivâtre; la f bande blanche transversale est toujours reliée \ au point qui la termine (PI. E, fîg. 40) ('• Amazonciisis.

i'"" Section

Une tache claire sinuée ou en forme d'arc dans la région subapicale.

I . Cyparissias Daedalus Cramer. Papillons exotiques des trois parties du Monde, 1775, Vol. I, p. 9; PI. I, fig. A, B.

Nous rappelons que la meilleure description de cette espèce est celle de J. Herbst in 'Natursysteni aller hekanten in ■■= und auslàndischen Insekien, Vol. VI, p. 10 (Voir p. 81); malheureu- sement l'indication de patrie, .( mittdH<^e Anierika » est trop vague. On pourra aussi consulter la description de BoiSDUVAL : Species général des Lépidoptères Hétérocères, 1874, p. 499.

Aucun exemplaire du Cyparissias Daedalus (PL C, Fig. 38, et D, Fig. 38 bis) n'existait dans la collection du D'' Boisduval lorsque M. Charles Oberthiir en fit l'acquisition en 1879. Bois- duval indique qu'il est redevable de cette espèce à MM. Bar, a qui ont découvert les chrysalides à Cayenne, dans le tronc d'un bananier »; on peut admettre qu'il y a ici une erreur d'identi- fication, puisqu'il s'agit d'espèces provenant de la Guyane fran- çaise et non pas des Guyanes occidentales (i). Nous avons sous les yeux trois des exemplaires récoltés par Constant Bar; leurs

(i) « On peut considérer comme certain que beaucoup d'Espèces connues par

les Anciens ne sont plus en notre possession; celles que Cramer, jiar exemple,

avait remues de Surinam ou des Berbices ont cessé de parvenir aux Entomologistes européens, parce que personne n'a plus récolté de papillons à Surinam ni aux Berbices, localités la faune paraît un peu spéciale et est spécifiquement diffé- rente de celle des autres régions américaines même peu éloignées. » (Cf. Ch. OberthÛR : htiides de Lêfidoftérol. romfaréc, 1916, Fasc. XII, texte, p. 147)-

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 93

caractères, ainsi que nous l'avons déjà dit, ne concordent pas d'une façon absolue avec ceux que Boisduval attribue à Dae- dalus; nous doutons dès lors, fortement, que ce soient les types qui aient servi à la description du Species général ; incontestable- ment, la description dont il s'agit s'applique bien mieux aux morphes amazoniennes de la race Amazonensïs Houlb. qu'à celles de la Guyane française; nous ne serions pas étonné que Boisduval lui-même, ne se soit laissé influencer par la figuration de Cramer.

Nous ne pouvons malheureusement pas tenir compte, autant que nous l'aurions voulu, des figures grossières données par M. Buchecker (Syst. entom. Castnia, 1880, PL 17); la présence de quelques caractères assez nets nous montre cependant que l'auteur a bien eu réellement l'intention de représenter un Daedahis de Cramer. Si le dessinateur a été sincère, et rien ne nous permet de penser qu'il n'en soit pas ainsi, nous avons la preuve qu'une morphe analogue, sinon identique, au vrai Dae- dahis, existe encore quelque part dans les collections; il serait donc très important de savoir quelle est l'origine des documents utilisés par M. Buchecker.

En résumé, nous ne connaissons pas, en nature, la morphe géante que Cramer a représentée sous le nom de Daedalus; nous savons bien que ce n'est pas une solution d'admettre l'existence de formes, en quelque sorte théoriques et purement iconogra- phiques; cependant, à notre avis, et jusqu'à nouvel ordre, nous pensons que le nom de Daedalus ne doit s'appliquer qu'aux morphes de Surinam, strictement conformes à la figuration de Cramer (PI. C, fig. 38, et PI. D. fig. 38 bis).

2. Cyparissias Guyanensis Houlb. Diagnoses de Castnies nouvelles et rectification de quelques noms indûment employés (Etudes de Lépidoptérologie comparée, 191 7, Fasc. XIII, p. 50, PI. I, fig. I : Castnia Guyanensis).

Tête, thorax et abdomen d'un brun fauve uniforme, un peu plus clair en dessous ; les yeux sont très saillants, bordés en

94 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

arrière d'un liséré très fin de poils argentés; les antennes sont longues, d'un brun rougeâtre et atteignent environ la moitié de la marge antérieure de l'aile ; leur massue, graduellement épaissie, se termine par une pointe recourbée et ornée d'un fais- ceau de poils divergents.

Les ailes antérieures sont triangulaires, et leur marge est arron- die dans la région de l'angle apical; la nervure subcostale, très saillante, forme une sorte de carène en avant de laquelle le bord costal, dans les deux tiers inférieurs de l'aile, est déprimé et rabattu. La couleur générale est un brun fauve sensiblement uni- forme, très légèrement roussâtre avec, cependant, une tonalité brune un peu plus accentuée dans la région moyenne du disque; le long du bord externe on distingue quelquefois une bande assez large, légèrement cendrée; la frange est blanchâtre. Il existe sur l'aile deux bandes claires d'un blanc crème, l'une oblique, à peu près rectiligne, part du bord antérieur un peu au-dessous du milieu et traverse le disque en se dirigeant vers l'angle interne; cette bande se termine à un point blanc arrondi, faisant partie d'une ligne d'autres points semblables disposés parallèlement au bord externe. La deuxième bande blanche occupe la région de l'angle apical; elle n'est pas continue comme la première, mais formée de points disposés en un arc régulier dont la con- vexité est tournée vers l'mtérieur de l'aile (PI. E, Fig. 39) (i).

Les ailes inférieures sont arrondies, d'un brun un peu plus foncé que les supérieures; elles portent, dans les deux tiers de leur base, de longs poils bruns très soyeux; dans leur tiers exté- rieur, entre la limite des poils et le bord marginal, se voient deux séries concentriques de taches blanches disposées dans les inter- côtes et dont les plus larges sont dans les espaces internervuraux médians.

En dessous, le dessin des ailes supérieures est identique à celui du dessus; le dessous des inférieures est d'un roux jaunâtre uni-

(1) Les indications de cette forme, avec l'ordre indiqué par les grandes caj)i- tales alphabétiques, simples, redoublées ou accentuées, s'appli(jtient aux Planches noires intercalées hors texte dans le cours du volume.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE ÇÇ,

forme ; les points blancs sont, en général, beaucoup moins bien marqués qu'en dessus.

La collection de M. Charles Oberthiir renferme trois cfo" recueillis dans la Guyane française par Constant Bar; pour deux d'entre eux, l'étiquette de provenance porte simplement la men- tion : Cayenne.

De la collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris nous avons pu examiner cinq exemplaires très beaux (4 cf et i Q ), pro- venant, non seulement de la Guyane française (Cayenne, Saint- Georges-Oyapock), mais encore de la Guyane hollandaise (Aoua, Maroni), et même du Venezuela (Sarare).

3 . Cyparissias Amazonensis Houlb. Diagnoses de Castnies nouvelles^ etc. (Etudes de Lépidoptérol. comparée, 191 7, Fasc. XIII, p. 51, PI. II, fîg. 2 : Castnia Amazonensis).

Tête, thorax et abdomen d'un brun foncé olivâtre, le dessous un peu plus clair; les antennes sont d'un brun noir, mais leurs massues sont rougeâtres en dessous et à la pointe.

Ailes antérieures triangulaires avec leur marge arrondie dans la région de l'angle apical; la nervure subcostale est aussi très saillante, et en avant, le bord antérieur de l'aile est rabattu. La coloration fondamentale est le brun olivâtre avec des parties beaucoup plus foncées sur le disque. Il existe aussi deux bandes claires; la première traverse obliquement la région médiane du disque dans la direction de l'angle interne; la deuxième, au-des- sous de la courbure apicale, est discontinue; elle se relie, du côté du bord externe, à quelques points blancs très inégalement déve- loppés ; du côté interne, elle s'élargit en une macule triangulaire transparente, traversée par la subcostale et par les 3'' et branches de la radiale; on voit, le long du bord externe, une bande régu- lière assez large, un peu plus claire que toute la région discoïdale (PI. F, fig. 40).

Les ailes inférieures sont arrondies; elles offrent les mêmes caractères que dans l'espèce précédente, sauf que les points blancs

96 LÊPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

internervuiaux de la bande interne s'élargissent en s'approchant du bord antérieur. En dessous, le dessin des ailes supérieures est le même qu'en dessus; pour les uiférieures, la coloration est d'un fauve roussâtre uniforme, mais les points blancs sont beaucoup moins bien marqués qu'en dessus (PI. color. CDXXXVII, 3779) (0-

Nous avons étudié quatre exemplaires magnifiques de cette espèce dans la collection de M. Charles Oberthiir, trois cfcf et une Q ; tous ont été récoltés, en mai et juin, dans la région du Haut-Amazone par M. Marc de Mathan, les uns aux environs de Santo-Paulo-d'Olivença, à la frontière occidentale du Brésil, les autres à Caballo-Cocho, par conséquent en territoire péruvien.

Obs. Nous rapportons encore à cette espèce, sans aucun doute possible, un exemplaire de l'ancienne collection Guenée dont la provenance est douteuse ; cependant, à notre avis, la coloration générale des ailes, le système des taches blanches dans la région de l'angle apical, le rattachent incontestablement aux morphes amazoniennes ; voici les renseignements qui accompa- gnent cet insecte, sur une étiquette écrite de la main de Guenée

Castnia Daedalus Cr. Patria ? Cayenne.

<( Je ne puis déterminer cette espèce dans les auteurs. Serait-ce la Geron de Kollar dont je n'ai pas vu la figure ? et que Bois- duval a décrite imparfaitement et brièvement sur cette même figure ? Toutes réflexions faites, elle me paraît n'être que la Daedalus Cr. malgré les imperfections de la figure et des des- criptions. ))

« Elle est de Cayenne, MM. Bar l'ont trouvée en chrysalide dans le tronc d'un Bananier. »

Cette dernière assertion cadre mal avec le point d'interrogation qui précède; d'ailleurs Guenée ne veut pas dire par qu'il tient ce renseignement directement de MM. Bar; croyant être en

(i) Les indications présentées sons cette forme : PI. col. ou PI. color. s'applicjuent aux planches en couleur dues à l'habile pinceau de M. J. Culot. Toutes sont placées à la fin du volume.

LÊPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 97

présence de Daedalus, il reproduit simplement l'indication qui termine la description de Boisduval {loc. cit., p. 499).

Aujourd'hui, avec les éléments de comparaison dont nous dis- posons, il nous est beaucoup plus facile d'établir nos identifi- cations, mais nous comprenons fort bien quelles ont être, il y a quarante ans, les hésitations d'Achille Guenée.

Avant de terminer l'étude de la morphe amazonienne, il n'est pas non plus inutile de rappeler que Daedalus Cramer, quoique originaire de la Guyane hollandaise, se rapproche cependant beaucoup plus de Cyp. Aniazonensis que de Cyp. Guyanensis ; la description primitive et toutes les adaptations que les descrip- teurs en ont faites ne laissent aucun doute à ce sujet; chez presque tous les auteurs anciens nous retrouvons, en effet, les mêmes expressions; qu'on en juge :

Cramer iloc. cit., p. i), (( quand on regarde le Papillon du côté de la lumière les ailes et tout le corps paraissent d'un beau vert chatoyant, de sorte que sa couleur brune disparaît entiè- rement. »

Fabricius iloc. cit., p. 39), (( Alae nigrae certo situ viridi colore splendentes. »

Herbst {loc. cit., p. 10;, « Die Oberfliigel smd oberhalb hraun schwarz. )>

Boisduval lui-même, qui prétend pourtant avoir établi sa des- cription sur des échantillons provenant de la Guyane, dit : « les ailes supérieures sont d'un brun foncé », et plus Icin : « la femelle est plus grande que le mâle; ses ailes sont plus noires. »

GODART [Encycl. méthod., p. 797) : (( le dessus des ailes est d^un brun noirâtre. »

Westwood {loc. cit., p. 167) : " C. alis fuscis metallico niten- tibus. » Nous pourrions même invoquer le texte de M. E. Strand, le

dernier descripteur des Castniidés {in Seitz, p. 70) : oben im

Grunde 7natt schwarz etwas olivenfarbig angeflogen. »

9^ LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Des citations qui précèdent il résulte clairement que tous les auteurs depuis Cramer, à l'exception de Westwood, ont eu en vue, sous le nom de Daedalus, une grande Castnie à ailes brunes et à reflets verts chatoyants.

Or, comme nous l'avons vu, cet ensemble de caractères convient infiniment mieux aux représentants de la race des Amazones qu'à l'une quelconque de la forme des Guyanes.

De tous ces faits nous tirons à nouveau la conclusion que Cramer et Stoll, dans les Papillons exotiques, PI. I, fig. A, B, ont représenté, sous le nom de Daedalus, non pas la forme rousse des Guyanes, mais la race brune des Amazones; c'est ce qui a fait croire à Boisduval que la figure de Cramer, quoique fort exacte, était (( un peu trop noire ».

Nous avons une nouvelle preuve de la prudence qu'il faut apporter dans nos appréciations, lorsque nous nous permettons de juger les travaux des anciens; M. Charles Oberthiir l'a dit avant nous et avec bien plus d'autorité; mais nous sommes tout particulièrement heureux en ce moment d'avoir son approbation et ses conseils, pour l'interprétation assez laborieuse de certains faits concernant la systématique des Castnïidae.

Cyparissias Amazonensis a déjà été figuré : Cf. HOULBERT : Diagnoses de Casinies nouvelles, PL I, Fig. 2, mais nous le repré- sentons à nouveau dans ce travail (PI. Y , Fig. 40), ainsi que son congénère de la Guyane (PI. E, Fig. 39), afin de bien mettre en relief tous les faits que nous venons d'exposer.

4. Cyparissias Grandis Jordan. Two new American Moths (Novitates Zoologicae, 1917, Vol. XXIV, i, p. 59 : Eupalamides grandis).

Il semble que la petite Notice, publiée par nous récemment {Etudes de Lépidopt. comparée, 19 17, Fasc. XIII, p. 49 à 87), a déjà porté ses fruits. Il a suffi de ramener l'attention des zoo- logistes sur les Castnïidae pour qu'immédiatement, l'un des

LÉPIDOPTEROLOGIE COMPAREE _ 99

groupes les moins connus de cette importante famille s'enrichisse d'une forme nouvelle; M. Karl Jordan, conservateur du Dépar- tement de l'Entomologie au Musée de Tring, vient, en effet, de faire paraître, dans le dernier volume des Novilaies Zoologicae, la description d'une espèce qu'il estime très voisine de Dœdaliis et qu'il désigne sous le nom à'Eupalamides Grandis.

Peut-on dire que la description de M. K. Jordan aurait beau- coup gagné à être accompagnée d'une photographie, ou même d'un petit croquis, si simple qu'il fût ? nous aurions pu ainsi nous rendre compte de la constitution de la tache subapicale, qui semble, en effet, tout à fait caractéristique de cette espèce.

Quoi qu'il en soit, voici la description de M. Jordan :

« Cf Q. E. dedalo simillimus, pallidior, alis anticis sine maculis submarginalibus ante ramum primum radialem (costam sextam) atque infra totis squamosis. »

(( Hab. French Guiana (type), Surinam, British Guiana and the Amazons. In thèse countries two species occur, apparently side by side. The one which I take to be dedalus Cram. (1775) = Cyparissias Fabr. {1777), has one or more submarginal spots on the forewings between the first radial (Ri = vein 6) and the Costa, both above and below; the forewings beneath in the maie is strongly hairy from near the base to two-thirds, and glossy in the centre, and in the female is covered with narrow hair-like scales between base and oblique band. In the second species the scaling in the underside of the forewing is normal, i. e. there is no coat of hair in either sex ; the apical area of the forewings a.nd the whole hindwing, beneath, are much paler than in E. dedalus, and there are no submarginal spots from Ri forward on the forewing. The cf genitalia also differ to some extent, as will be explained in another place. »

<( Eupalamides Hiibn. (1822 ?) is a well-defmed genus, both sexes being characterised inter alïa by the hairiness of the upper- side of the hindwing and the absence of the paronychia and pulvilli. » (Novitates Zoologicae, 191 7, Vol. XXIV, i, p. 59.)

100 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Il est bien vrai qu'Hiibner créa, vers 1822 (1) {\ù-rzeichniss bekannter Schmetterlïnge, p. ici), le genre Eupalamides pour le Daedalus de Cramer, rangé dans la famille de ses Telchines terribiles; mais il appliqua aussi ce nom, à la même époque, à l'espèce qu'il désigne sous le nom de Ctesiphon, et qui n'est autre que le Schreïbersi Mikan ; il l'imposa même {Zntràge, TII, fig. 639-640) au Decussata de Godart ; il semble donc que nous aurions dû, d'après la Loi de Priorité (Art. 32), conserver le nom générique à.^ Eupalamides pour les espèces du groupement Daedalus^ au lieu de l'appliquer, ainsi que nous l'avons fait, à la souche phylétique Schreïbersi.

Eupalamides, en grec, signifie main parfaite (eu, bien, TraXau-Tj, main) {2) ; en choisissant cette expression, Hùbner a certainement eu en vue la structure du dernier article des tarses. M. Jordan dit que ce genre est bien défini, et qu'il peut être caractérisé by the absence of ihc paronychia and pulvilli. Un genre ne saurait jamais être bien caractérisé par des caractères négatifs, c'est-à-dire par l'absence ou par l'imperfection des organes qui ont servi à l'établir; néanmoins, nous avons constaté en effet (Voir p. 90) que les plantules {pulvilli) n existent pas chez les différentes espèces, Guyanensis et A.mazonensis, voisines de Daedalus, et que les paronyques sont rudimentaires.

A notre avis, une main (tarse) ainsi constituée ne peut pas être considérée comme une jnain parfaite; chez Schreïbersi (Cte- siphon), au contraire, le dernier article des tarses porte, entre les griffes, une large plantule en forme de palette et, sur les côtés, deux paronyques bien développés (V'oir Fig. 53, p. 145); la main de Ctesiphon est donc beaucoup mieux organisée que celle de Daedalus.

Ce sont ces considérations qui nous ont conduit à rejeter le nom à.^ Eupalamides pour les espèces du phylum Daedalus, et

(i) Nous sommes ici d'accord avec M. Jordan, la date de 1816, sur le titre et à la fin de la Préface, ne peut s'a])pliquer qu'aux cinq premiers feuillets du V erzeichniss.

(2) Nous savons (jue les anciens entomologistes comparaient volontiers le tarse des Insectes à la main des animaux supérieurs

LÉPIDOPTÈROLOGIE COMPAREE 101

à le conserver pour la souche phylétique Schreibersi. En agissant ainsi, nous avons la conviction de pénétrer avec beaucoup plus d'exactitude dans les véritables intentions d'Hiibner.

5. Cyparissias Geron Kollar. L e fiel opter or um Brasïlïae specïes novae Iconïbus illustratac (Annalen des Wiener Muséums, der Naturgeschichte, 1839-40, t. 2, p. 21;, PI. XIII, fig. i).

Nous possédons très peu de renseignements concernant cette belle espèce; V. Kollar, qui la décrivit en 1839 sur un exem- plaire Q unique, originaire de Cuyaba (Brésil), dit qu'elle fut capturée par J. Natterer, mais il ne donne aucun autre rensei- gnement sur les particularités de sa capture ou de son habitat; il en publie une très bonne figure, comme annexe à la courte notice insérée dans les Annales du Musée d' Histoire naturelle de Vienne sous le titre : Lepidoptera Brasiliensia species novae iconïbus illustratae, PI. XIII, fig. I.

M. Paul Preiss, ainsi qu'on peut le voir, s'est trompé du tout au tout (voir p. 103) quand il prétend étudier et représenter un nouveau çS de cette espèce provenant de Bolivie {Neue und seltem Art en, 1899, p. 7); Strand, en bon copiste, reproduit l'erreur de Preiss, mais ce n'est qu'un début, nous en verrons bien d'autres à son actif.

Tous les autres auteurs qui ont parlé de Geron se sont bornés à résumer la description de Kollar, mais généralement ils l'ont altérée au point de rendre l'espèce méconnaissable. Comme il est aujourd'hui très difficile de se procurer les Annales du Musée d'Histoire naturelle de Vienne, nous pensons qu'il sera agréable aux entomologistes de trouver ici, reproduite in extenso, la des- cription originale de Geron.

Voici cette description :

Castnia Geron, Tab. 13, fig. i- « C. alis fnsco griseis, certo situ violaceo viridique nitentibus, siiperioribus supra^asciis

102 LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

dtiabits albis, siib/iis niedio pilis Ion gis barba fis; inferioribris sifpra basi discoque barbatïs, iiiargïnc postico flavido viacidatis, sjtbtns dense squamosis, duplïci série e macidis albis obsoletïs. »

(( Longit. corporis 2 poil, et tdtra; alanim expansio 5 poil. ^ lin. Species perquam singularis ad maximas in hoc génère pertinet et rarissima esse videtur; cum unicum tantum spécimen absque antennis nidefcssus naturac scrutator J. Natterer attulerit. »

c( Caput fusco olivaceum, lineola pone oculos utrinque alba, palpis fusco griseis. )>

(( Thorax supra fusco olivaceus, vittis m medio albido griseis, antice posticeque coalitis. »

(( Abdomen undique, thorax subtus pedesque fusco grisei. »

« Alae superiores supra fusco, griseo oHvaceoque nebulosae, certo situ modo violacée, modo viridi nitentes, fascia média obliqua subcontigua alterave apicis maculari ex flavo albidis, série macularum ejusdem coloris scd magis indeterminatarum ad marginem posticum. »

(( Alae inferiores basi discoque loco squamarum pilis longio- ribus vestitas, fusco griseae, limbo olivaceo, série macularum intra- marginalium flavidarum sex. »

(( Subtils : Alae superiores disco pilosae, fascias in pagina supe- riori memoratae transparent, maculae ad marginem posticum vero hic majores, magis determinatae ; color fusco griseus; posteriores basi discoque densissime squamosae, dilutms fusco griseae, quam in limbo, qui duplici série macularum obsoletarum, confiuentium coloris flavo-albidi instructus adparet. Fimbriae alarum omnium albidœ. »

« Habitat in Brasilia, in Cyaba; a J. Natterer pro Museo lecta. »

Comme on le voit (PI. G, fig. 41), aux ailes supérieures, Gcron porte encore les deux bandes blanches caractéristiques du genre Cyparissias, mais la bande apicale est fortement disloquée et maculaire. Aux inférieures, la rangée interne des macules

LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE IO3

blanches n'existe pas non plus, elle est seulement représentée par un gros point transverse, bigéminé, placé tout près du bord abdominal ; la marge des quatre ailes est d'un blanc jaunâtre.

Nous n'avons jamais vu Geron en nature; il n'en existe, croyons-nous, qu'un seul exemplaire authentique, c'est celui qui a servi à la description de Kollar et qui est sans doute toujours conservé au Musée zoologique de Vienne. I.a localité de Cyaba (probablement Cuyaba), Geron a été capturé, se trouve dans la partie sud-occidentale du Brésil, vers le 16" parallèle; c'est la région accidentée qui descend des contreforts du Matto-Grosso, vers la haute vallée du Santo Lourenço, affluent du Paraguay. Il est probable que cette espèce constitue, vers le sud, l'un des derniers représentants de la souche phylétique Daedahis; sa rareté nous porte à croire qu'on est, en effet, tout près de la limite de dispersion de ce beau groupement.

6. Cyparissias Boliviensis Houlb. Diagnoses de Castnies nouvelles, etc. (Etudes de Lépidoptérol. comparée, 191 /, Fasc. Xril, p. 52 : Castnia Boliviensis nom. nov. -= C . Geron Preiss, nec Kollar).

Ainsi que nous venons de le démontrer, Tespèce décrite et représentée par P. Preiss dans : l>Jeuc nnd seltene Arien des Le-pidopteren-Genus Castnia, p. 7, Taf. II, fig. 3, sous le noni de Geron, n'est pas Geron Kollar. L'acceptation tout allemande de cette erreur par M. le D'" E. Strand dans l'ouvrage de Seitz n'y peut rien changer; nous sommes donc obligé d'imposer une appellation nouvelle à cette espèce; et, pour rappeler son origine, nous la désignons sous le nom de C. Boliviensis.

Comme nous n'avons jamais vu non plus Cyparissias Boli- viensis en nature, nous nous bornons à reproduire la description de M. Paul Preiss :

(( Unterseite : Vorderfliigel und Hinterflùgel schmutzig gelb- braun, das Mittelfeld der ersteren zu beideri Seiten der hellen

104

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Binde dunckler; letztere im Altcrwinkcl mit einem rund lichen und cinem zweiten, schmalen, nach der Mitte gerichteten Flecken von lichter Fàrbung, die gelblichcn Flcckenrcihen der Oberseite hier kleincr und verschwommcn. »

M. Preiss ajoute, de bonne foi sans doute, puisqu'il ne connaît pas le vrai Geron : <( Das vom cT wcsentlich abweichend gezeich- netc und gefarbtc, viel grôsserc Q bildct Kollar (1839) ab. n

Fio. :i7. C!/i>(iiiK>i(is BoUvicnsis Iloulb. considcié, à toit, comme étant le llrron Koll. par M. l'ieiss (d'après P. Preiss). C'oirparcr avec la Fig. i, PI. G.

Cette phrase insidieuse est vraisemblablement destinée à laisser croire que l'auteur a consulté Kollar; cependant, elle ne trompera personne, car la comparaison de la figure que nous donnons ici (Fig. 37) avec la PI. G, Fig. 40, lèvera tous les doutes à ce sujet. Quant au D"" Strand, il néglige systématiquement de relever les erreurs de M. Preiss, mais pourquoi se croit-il obligé d'y ajouter deux absurdités ? il compare le soi-disant Geron à Daedalus Cramer, et nous lisons, en effet, à la page 7 du Tome VI des Macrolépidoptères de la Faune américaine : a C. geron Koll.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE I05

(I, a) est une espèce bien plus petite qu'on trouve au Brésil. » Or, ces deux assertions sont fausses; Geron Kollar est une grande espèce qui atteint au moins 15 centimètres et demi d'envergure; elle est donc à peine, par sa taille, inférieure à Daedalus; de plus, le Geron selon Preiss, que M. Strand représente en 1 a, PI. I, n'est pas du Brésil, il provient de Rio-Juntas, Bolivie; le texte de M. Preiss est formel, il suffisait de le lire : (( Das vorliegende cf von Garlepp am Rio Juntas in Bolivien in einer Hohe von 1000 m. gefangen (P. PREISS, loc. cit., p. 8).

Comme on le voit, l'exemplaire représenté par M. Paul Preiss a été capturé à peu près sous la même latitude que Geron Koll., mais à plus de 250 kilomètres de distance, dans la direction de l'ouest. Cette particularité, à elle seule, aurait suffire pour faire penser à la possibilité d'une nouvelle spécification, surtout dans ces répfions.

2^ Section

Deux macules jaunâtres contiguës dans la région suba])icale et un petit point on forme de croissant situé au-dessous.

7. Cyparissias Preissi Staudg. Societas entomologica, 1899, t. XIV, p. 21.

Cette espèce, originaire de la région du Haut-Amazone, fut décrite pour la première fois, en 1899, par M. Paul Preiss sous le nom de C. Staudingerï ; mais, comme Herbert Druce avait déjà désigné sous ce nom une variété àTnca dans : Annals and Magasin of Natural History, 1896, t. XVIII (6), p. 28, il a fallu adopter une autre appellation spécifique. Le D"" Otto Staudinger, possesseur de l'espèce, fit la rectification obligatoire dans le 3 de Societas entomologica, et pour n'être pas en retour d'ama- bilité, il la redédia à son premier descripteur M. Paul Preiss; ainsi donc, aujourd'hui C. Preissi Staudg. = 6". Staudingeri Preiss, mais non pas Staudingeri Druce.

I06 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Nous donnons la description primitive de P. Preiss avec la reproduction du t}'pc (PI. II, Fig. 42) pour tous ceux qui ne pourraient pas consulter les Neue iind seltcnc Arten des Lepi- dopteren-Geniis Castnia :

(( Fiihler dunkel mit briiunlich gelber Keulenspitze. Bei gewisser Beleuchtung tritt dcr dcn meisten Castnien cigenthiim- liche griine Schiller auf. An einen zweiten mir gegenwartig (1899) noch vorliegenden, etwas grôssern cf ersehe ich, dass die Fransen der Vorderflùgeln, am Innenwinkel, und die der Hintcr- fliigeln in halber Breite aussen weiss sind, was bei dem abgebil- deten, stark geflogenen Exemplare nicht mehr zu erkennen w^ar. Untcrseite : Schmutzig gelbbraun, im Mittelfelde der Vorder- flùgeln dunkelbraun, sonst mit den gleichen Flecken und Binden der Oberseite. »

« Dièse stattliche neue Art steht neben Daedalus Cram. und ist Herrn Dr. Otto Staudinger zu Ehren benannt. Von Michael in Iquitos, obérer Amazonas, gefangcn. » {loc. cit., p. 7.)

Voici maintenant la petite notice rectificative du Dr. Stau- dinger :

<( Auf der ersten Tafel bildet Herr Preiss eine grosse, neue Art ab, von der ich zwei von O. Michael bei Iquitos (am obern Amazonas gclegen) gefangene cfcT crhiclt, die er nach mir benennt. Da Mr. Herbert Druce bereits in der Biologia Central- americana cine Art aus Chiriqui (die ich spàter auch aus Bolivien erhielt, nach mir benannte, so freue ich mich die Gelegenheit zu haben, die Castnia Staudingeri Preiss in Preissi Stdgr. umtaufen zu kônnen, um dadurch dem ebenso liebenswiirdigen wie tàtigen Verfasser des sohônen Werkes eine Kleine Aufmerksamkeit erweisen zu kônnen. »

Il nous paraît nécessaire de constituer, avec Cyparissias Preissi^ une deuxième section de la souche phylétique Daedalus ; aux ailes supérieures, la bande claire de l'angle apical, chez les

LÉPIDOPTEROLOGIE COMPAREE IO7

espèces de cette deuxième section, est, en effet, réduite à deux gros points contigus, séparés par le troisième rameau de la radiale; dans le premier espace internervural des branches de la médiane, existe une petite tache blanche en forme de croissant, tournant ses pointes vers le bord externe; aux ailes inférieures, les bandes blanches maculaires ont perdu leur régularité; la plus interne est réduite à un gros point placé près du bord antérieur ; l'externe, formée de six points inégaux (les deux derniers allongés), n'est plus parallèle au bord externe, comme cela se voit dans les espèces de la première section.

Iquitos est une ville du Pérou, dans la haute vallée du Maraiion ; elle est située entre le 3^ et le parallèle sud, non loin de la frontière occidentale du Brésil.

Nous reproduisons Cyparissias Preissi Staudg. en grandeur naturelle (PI. H, fig. 42) d'après les Neue und seltcne Arten.

En résumé, nous voyons, par les documents qui précèdent, que la souche collective Daedalus n'est pas représentée, ainsi qu'on l'avait cru jusqu'à ce jour, par une seule unité spécifique, mais bien par un ensemble de formes dont nous ne connaissons sans doute encore qu'une faible partie. Toutes ces formes sont loca- lisées dans les régions les plus chaudes du continent sud-amé- ricain; leur aire de distribution géographique ne paraît pas s'étendre au delà de 10°, en dessus et en dessous de la ligne équatoriale, sur les territoires du Brésil, du Pérou, des Guyanes et de la Colombie.

Ces régions sont excessivement vastes ; elles renferment encore un grand nombre de districts inexplorés et nous sommes certes loin de connaître les richesses infinies de la faune lépidoptérique qu'elles nourrissent.

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9e

LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE

121

II. - SOUCHE PHYLÉTIQUE CACICA

(Genre Amauta)

Nous rapprochons ici, dans un même groupement, toutes les espèces dont le faciès général rappelle celui de Cacica, c'est-à- dire dont les ailes supérieures sont traversées, en dessus, par une seule bande jaune plus ou moins large, sensiblement perpendicu- laire au bord postérieur ; en plus de cette bande, il existe, le plus souvent, tantôt à droite, tantôt à gauche, quelquefois des deux côtés en même temps, des points jaunes ou rou- geâtres, de forme variable, mais généralement peu déve- loppés (Fig. 43).

Sur les ailes inférieures, on observe toujours une bande oblique, jaune, rouge, violacée ou bleutée, accompagnée ou non de points de la même cou- leur, disposés parallèlement au bord externe. Cette bande, qui traverse le disque du bord antérieur à l'angle anal est, tantôt continue {Pa-pilionaris), tantôt maculaire et festonnée [Oberthnrï) sur une certaine partie de son étendue.

Malgré les différences de coloration que nous venons d'indi- quer, toutes ces espèces, on ne saurait le méconnaître, sont étroi- tement alliées entre elles; toutes, on peut le dire, sont construites sur le même schéma. Nous proposons de donner à cet ensemble le nom générique à' Aviauta, tiré aussi de l'histoire des Incas, et

Fig. 4-:i. ScliPina général de rornementa- tion des ailes antérieures dans la souche phylétique Cacica (D'après nature).

122

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

si nous choisissons Cacïca comme terme de comparaison, c'est que cette espère, la plus anciennement décrite, est aussi la mieux connue (i).

Nous trouvons, dans la filiation des espaces dont l'ensemble constitue la souche Cacica, quatre systèmes de coloration diffé- rents aux ailes inférieures.

Dans une première subdivision, que nous considérons comme

la plus primitive au point de vue phy- létique, la bande transversale des ailes inférieures, ainsi que les points le long du bord externe, sont jaunes; quelques écailles rouges mélangées s'observent seulement dans la région de l'angle anal. Cette disposition spéciale des Amantes xanthochroiqties, constituera pour nous la première section du phylum Cacica.

Le deuxième groupement, celui des Amantes érythrochroïques, compren- dra Cacica et Procera; ici, la bande transversale des ailes inférieures est d'un rouge plus ou moins vif, ainsi que les points marginaux ; ce sera la I seconde section du phylum Cacica. Le troisième système renferme toutes les espèces dont les ailes inférieures sont traversées par une bande violette ou bleutée; quelques points plus clairs, parsemés d'écaillés rouges, peuvent coexister ou non le long du bord externe. Nous avons ainsi la série des Amantes cyanochroiques qui comprend : Papilionaris Antethystiiia, Ambatensis et Veliitina, comme 3^ section du phylum Cacica.

1- iG 41. Dernier article des tarses pour montrer la plan- tule en fer de lance chez .1. Oberthiiri (D'après nature).]

(i) On donnait, chez les Péruviens, an temps des Incas, le nom à\4mau/es aux philosophes chargés d'enseigner à la jeunesse les découvertes faites dans les sciences.

LÉPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 12^

Enfin, nous isolons, dans un quatrième groupement, la seule espèce Hodeei; ici la bande transversale des inférieures est jaune et fortement élargie en son milieu, tandis que les points margi- naux sont rouges; nous avons donc, semble-t-il, un mélange des caractères d'Oberlknn avec ceux de Cacïca. De plus, dans l'élar- gissement très prononcé de la bande médiane, nous voyons le germe d'une disposition qui deviendra l'une des caractéristiques les plus importantes des souches Licus et Evalthe.

Hodeei se trouve être ainsi le seul représentant des Amante'; hélérochroïques, c'est-à-dire de la 4"" section du phylum Cacica

2" Genre : AMAUTA nov. gen.

Ailes antérieures d'un brun noir ou d'un brun olivâtre, ornées, en dessus, d'une bande transversale jaune sensiblement parallèle au bord externe, avec un petit point de même couleur, arrondi ou en forme de croissant (exception pour Procern) dans la région de l'aire discoïdale.

Ailes inférieures brunes ou noires, traversées par une bande oblique jaune, rouge, violacée ou bleutée et portant quelquefois, mais non toujours, une série de points jaunes ou rouge-orangé, disposés parallèlement au bord externe.

Dernier article des tarses avec une plantule allongée en fer de lance (fîg. 44).

Tableau analytique et description des Espèces

/ Ailes postérieures ornées d'une bande transversale 1 rouge ou jaune avec, en outre^ un certain ^ nombre de points marginaux 2

Î Ailes postérieures ornées d'une bande transversale bleue ou violette, mais dépourvues de points marginaux , 3

T24 I.EPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

Ailes postérieures ornées d'une bande transversale rouge avec des points marginaux de même couleur 4

Ailes postérieures avec une bande transversaK- jaune et six points marginaux de même couleur (PI. J, fig. 47) A. Obcrthiiri.

Ailes postérieures ornées d'une large bande trans- versale jaune et de points marginaux rouges (,P1. L, fig. 51) 1. Hodcci.

/' Ailes antérieures marc|uées d'un jiuinl blanc dan^^

\ la région discoidale (PI. I, fig. 46) .1. Cacica.

' I Ailes antérieures dépourvues de point blanc dans

( la région discoidale (PI. col., fig. 3781) A. Procera.

Bande transversale bleue des ailes inférieures

V sensiblement élargie en son milieu 5

4 Bande transversale bleue des ailes inférieures / de même largeur dans toute son étendue (PI. K,

fig. 50) A. Ambalcnsis.

Bande transversale bleue des ailes inférieures

V submaculaire et festonnée dans toute son

c étendue (PI. col., fig. 3782) A. Vclutiii.i.

I Bande transversale ble\te des ailes inférieures

continue dans toute son étendue 6

(Ailes antérieures d'un brun olivâtre, avec un point discoïdal arrondi ; ailes postérieures d'un noir très foncé (PI. J, fig. 48"! --1. Papiliouaris.

6 \ . .

J Les deux paires dailes d'un brun noir à peu près

f de même tonalité ; point disco'idal des anté-

V rieures en forme de croissant iPl. K. fig. 4Q'. .. A. Ainctl'ystina.

i""* Section : Amantes xanthochroiques. Bande transversale des ailes postérieures et points marginaux jaunes.

8. Amauta Oberthùri Houlb. - - Diagnoses de Castnies nou- velles, etc. (Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1917, Fasc. XIII, p. 52, Pi III, fig. 3 : Castnia).

Au point de vue phylogénétique, les pigmentations de nuance jaune ou jaunâtre semblent toujours avoir précédé les diverses

LÊPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 125

tonalités du rouge et du violacé; c'est pourquoi nous considérons Amanta Oberthiirï comme l'une des morphes les plus primitives de la souche Cacica.

Tête, thorax et abdomen bruns ; les yeux sont, comme de cou- tume, très saillants et les palpes dépassent à peine le niveau du front; les antennes sont également d'un brun foncé, à massue longue, plus pâle en dessous, et terminées par une petite pointe courbée en dehors.

Pattes postérieures à tarses noirs.

Ailes supérieures triangulaires, à bord externe régulièrement courbé; en avant, le bord costal s'arrondit très notablement dans la région de l'angle apical; le dessus des ailes est d'un brun velouté très foncé avec des reflets d'un vert chatoyant, il est tra- versé par une étroite bande jaune commençant un peu en arrière du bord costal et venant aboutir .lu bord postérieur; une petite macule allongée jaunâtre s'observe vers la limite des cellules discoïdales (PL color. CDXXXVIII, iig. 3780).

Les inférieures, en dessus, ont la même couleur fondamentale que les supérieures; elles sont traversées en écharpe par une bande jaune allant du bord antérieur jusqu'à l'angle anal; cette bande, si on la suit de l'avant vers l'arrière, comprend d'abord trois gros points arrondis ou rectangulaires (le i^'' transverse); vient ensuite une chaînette de trois festons à concavité tournée vers le bord externe, puis le tout se termine par une bande sinueuse, légèrem.ent irrégulière, s'étalant dans la région de l'angle anal elle finit par un pointillé diffus. En dehors de cette bande oblique médiane, se trouve, dans les espaces intra- nervuraux, une succession de six gros points arrondis, jaunes, disposés parallèlement au bord externe.

En dessous, la coloration est la même qu'en dessus, mais avec un mélange d 'écailles rouges plus abondant aux ailes infé- rieures; le dessin des ailes supérieures est le même qu'en dessus, mais le point discoïdal, qui est quelquefois peu apparent ou tota- lement effacé, a d'autres fois nettement la forme d'un 1; de plus, il existe, en dehors de la bande jaune, une série de sept à huit

120

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

macules jaunâtres, alignées parallèlement au bord externe, et dont les deux plus grosses sont 2 et 3, en comptant à partir de l'angle interne.

Aux inférieures, la bande médiane oblique est maculaire dans toute son étendue.

KiQ. 4Ô. Amauta Oherthiiri Houlb. Reproduction exacte, et en grandeur naturelle, de l'e.xeinplaire Ç qui a servi à la description primitive de l'espèce (Houlbert : loi: cit., PI. ni, fig. 3).

En résumé, A. Oberthûri est exactement construit sur le même plan que Cacica; la seule différence essentielle réside dans ce fait que la bande médiane oblique des ailes postérieures est beaucoup plus étroite chez Oberthiin et qu'il existe six gros points jaunes le long du bord externe, alors qu'on n'en compte que cinq {rojtges) chez Cacica. Il convient de noter cependant

LÉPIDOPTÊROLOGIE COMPARÉE 12/

que, chez certains exemplaires de Cacîca, on observe un sixième point maculaire très petit, près du bord antérieur, et que la colo- ration rouge typique prend quelquefois une teinte orangée tirant sur le jaune.

Nous dédions cette magnifique Castnie à M. Charles Oberthùr, qui nous a permis de l'étudier dans sa splendide collection, et qui a bien voulu faire à notre travail l'honneur de figurer à côté des siens dans le XV' Fascicule de la Lépidoptérologie comparée.

Plus de trente exemplaires existent dans la collection Ch. Oberthiir ; tous proviennent de Balzapamba et de Zaruma, Equateur, c'est-à-dire des régions les plus chaudes de l'Amé- rique du Sud.

Obs. La petite Notice parue récemment dans le Fasci- cule XIII de la Fépidoptérologie comparée : Diagnosc de Castnies' nouvelles et rectifications de quelques noms indihnent employés, nous a valu une lettre très aimable de M. George Talbot nous informant c:^\' Amaiita Oberthiiri Houlb. était absolument identique à l'espèce publiée, sans figure ( !), il y a lO ans, par M. Herbert Druce, sous le nom de Castnia ANGUSTA {Annals and Magaz. of Natural History, 1907, vol. XX, p. 505). M. Talbot s'est assuré de ce fait en comparant la photographie qui accom- pagne notre description « avec le type de Druce ».

Nous acceptons cette rectification; elle est dans les possibilités que nous admettions; voici, en effet, ce que nous disions de Castnia Angitsta dans la partie inédite de notre manuscrit faisant suite à la petite Notice indiquée ci-dessus : << Nous ne connais- sons pas cette espèce en nature et, comme elle n'a jamais été figurée, nous n'avons aucun document qui nous permette d'émettre une opinion valable sur sa position systématique. Nous la croyons voisine d'.A. Oherthiiri, mais ce serait encore le cas de répéter ici, pour la centième fois, que la plupart des descriptions sans figure sont sans utilité ».

128 LÊPlDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Voici la description de Caslnia Angusta telle que l'a établie M. Druce {loc. cil., p. 505).

« Maie. Head, collar, teguLx, thorax and abdomen dark brown; legs blackish brown. Primaries dark brown, bluish at the base ; the veins near the outer margin irrorated with pale blue scales; a pale yellow spot at the end of the cell, beyond which a narrow yellow line crosses the wing from the costal to the inner margin near the anal angle; the fringe yellow : secondaries dark brown, shot with bluc at the base, crossed beyond the middle by a band of narrow, crescent-shaped, yellow spots, which extend from near the apex to the anal angle; a submargnial row of six rather large round yellow spots, starting from the apex; the fringes of both wings yellow. Underside considerably paler brown : primaries, the yellow band much wider than above, a submarginal row of eight yellow spots extends from the apex to the anal angle; secondaries crossed by two rows of yellow spots, the first below the middle, the second submarginal, on the outer margin the spots are edged with reddish brown. »

Expanse 6 1/2 inches.

Hab. - Ecuador, Los Lanos [Mus. Druce).

Nous avions étudié, avec la plus grande attention, la descrip- tion qui précède, mais nous déclarons, en toute loyauté, qu'il nous avait toujours été impossible de nous faire une opinion ferme concernant l'espèce à laquelle elle s'applique; si M. G. Talbot, au contraire, a été immédiatement fixé, ce n'est certes pas au texte de notre description qu'il le doit.

Nous entendons profiter de cette petite expérience qui n'a pas été organisée pour les besoins de la cause pour affirmer plus que jamais que la documentation iconographique est tou- jours incomparablement supérieure à la documentation descrip- tive. Chacun jugera l'incident comme il l'entendra et bien que nous acceptions, ainsi que nous l'avons dit, sans la moindre arrière-pensée, la rectification ci-dessus mentionnée, nous mainte- nons néanmoins Amauta Oberthnri dans la nomenclature. Nous

LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 12^

soutenons qu'en dehors de Druce, et de ceux qui ont pu consulter directement les types de sa collection, personne ne pouvait savoir, avant notre publication, ce qu'était véritablement Castnia An- giista; c'est à la figuration à.' Amant a Obertkûri que la grande majorité des entomologistes auront la connaissance exacte de cette espèce.

Quoi cju'il en soit, nous remercions vivement M. G. Talbot, pour la très gracieuse communication qu'il a bien voulu nous faire parvenir.

Section : Amantes érythrochroïgues. Bande transversale des ailes postérieures et points marginaux rouges.

g. Amauta Cacica Boisd. in Herrich-Schaeffer. Ajisser- enrofaïschcr Schmetterlinge, 1S54, PI. LIV, fig. 143.

On doit associer, à juste titre, les noms de Boisduval et d' Herrich-Schaeffer, lorsqu'il s'agit d'exposer l'histoire de nos connaissances relativement à Cacica. L'important ouvrage d' Herrich-Schaeffer : Sammbing neite oder wenig bekannter aiissereuro-pàischer Schmetterlinge, fut publié à Ratisbonne de 1850 à 1858; il renferme 120 planches gravées sur cuivre et la représentation de 511 espèces très habilement coloriées au pin- ceau; c'est en même temps un ouvrage de classification; on y trouve, en effet, quelques considérations générales sur les genres et même des tableaux synoptiques de détermination, mais aucune indication morphologique relativement aux espèces repré- sentées.

La première description de Cacica est celle du D"" Boisduval, dans le Species général des Lépidoptères hétérocères, p. 502 ; Boisduval s'attribue la dénomination de l'espèce et la note, très suggestive, qui accompagne sa description, a peut-être le sens d'une discrète réclamation. (( Nous avons prêté, dit-il, au savant entomologiste Herrich-Schaeffer toutes les Castnies

130 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

figurées flans son remarquable ouvrage {Sammlung Aussereuro- pàischer Sc/i)nel/crli}!i^c), moins cependant la Cronïdes (!) et V Eudesmia qui n'appartenaient pas à notre collection ». Il était bien à prévoir qu'en donnant communication de ses Castnies à Herrich-Schaeffer, Boisduval leur avait, à l'avance, imposé des noms dans sa collection ; ces noms ont, en général, été maintenus, ainsi que nous l'apprend la petite notice qui précède le Cata- logîie Systématique^ P- 53 : « Die zahlreichen Artnamen, welche von Herrn Boisduval in literis i^sic^ gegeben wurden, habe ich, als von mir zuerst bekannt gemacht, mit H. S. Exot (Nette aussereuropàischer Schuictterlinge) bezeichnet ».

Nous n'insisterons pas sur cette question de priorité; si Herrich-Schaeffer a omis d'indiquer que le nom de Cacica lui avait été suggéré par Boisduval, il a eu, en revanche, le mérite très appréciable de donner, vingt ans avant la description du Species général, une excellente représentation coloriée des docu- ments qu'il avait reçus.

Nous avons sous les yeux l'exemplaire de la collection Bois- duval qui a servi de modèle au D"" Schaeffer; nous constatons que la figure est la représentation parfaitement exacte du type, mais, pour être complet, nous reproduisons ici cet exemplaire par la photographie (PI. 1, fig. 46).

Boisduval, dans sa description de Cacica, dit que les ailes supérieures sont ornées d'un point blanc discoïdal bien marqué, et qu'il existe, sur les inférieures, entre la bande rouge et le bord externe, une série de cinq gros points de la même couleur. Le corps, dans les deux sexes, est d'un brun noirâtre, nuancé de rouge en dessous de l'abdomen ; chez les mâles, la bande oblique transversale et la rangée des points sur les ailes secondes, seraient d'un rouge orange, tandis qu'elle est d'un rouge franc chez les femelles, notamment comme chez celle figurée par Herrich- Schaeffer. On aurait pu croire exacte cette indication de Bois- duval, car Goudot, qui lui avait envoyé l'espèce de Colombie, déclarait avoir trouvé le mâle et la femelle accouplés, sur les bords de la rivière Magdalena. Il y a cependant une confu-

LÉPIDOPTÉROLÔGIE COMPARÉE Î3Î

sion, dont Boisduval n'est probablement pas responsable ; les deux exemplaires dont il parle, les seuls d'ailleurs qu'il ait jamais possédés, étaient deux femelles; chez l'une, les taches des ailes inférieures sont, en effet, non pas rouges, mais d'un jaune orangé. Cette particularité n'a rien qui doive nous surprendre; elle est conforme à la Loi de Variation, ainsi que M. Charles Oberthùr l'a si clairement démontré dans tous ses ouvrages, et notamment dans la Livraison XX des Etudes d'Entomologie, p. 42. En réalité, ce n'est pas par des différences de coloration que les cf Cf de Cacica se distinguent, à première vue, des Q Q , mais bien plutôt par la forme générale des ailes antérieures qui sont en triangle allongé et très pointues dans la région de l'angle apical ; les figures 45 et 47, PL J, permettront d'apprécier ces différences qui semblent exprimer un caractère à peu près général chez les Castniidîc.

Les échantillons du D' Boisduval, auxquels deux autres ont été ajoutés, existent toujours dans la collection de M. Charles Oberthùr; tous, sans exception, proviennent de la Colombie cen- trale; nous relevons les indications suivantes sur les étiquettes : Bogota, Cauca (Distrito de Pereira) ; quant aux deux exemplaires types qui ont servi à la description du Species général (p. 502), ils ont été, comme nous l'avons dit, capturés par Goudot sur les bords du Rio Magdalena.

Le Muséum d'Histoire naturelle de Paris nous a communiqué un exemplaire cf d'A. Cacica Boisd. provenant aussi de Colombie et portant comme localité d'origine : Santa de Bogota.

10. Amauta Procera Boisd. Species général des Lépidop- tères hétéroches, 1874, P- S^S-

Cette remarquable espèce, qui ne représente sans doute qu'une adaptation géographique de Cacica, possède cependant des caractères très fixes qui permettront de la distinguer toujours et sans difficulté; Boisduval, qui le premier la fit connaître {Species

132 LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

général des Lépiiioptcrcs héléroc'crcs, p. 503), résume ses carac- tères en ces termes :

<( Le corps est d'un noir brun de part et d'autre. Elle a le même port et la même taille que la Cacica, c'est-à-dire 13 centi- mètres d'envergure. Elle est de même d'un noir brun à reflets verdâtres. Les ailes supérieures, dont la frange est blanche, sont traversées, sur leur tiers postérieur, par une raie blanche, droite, régulière, ne touchant pas tout à fait à la côte.

)) Les ailes inférieures offrent, un peu au delà du milieu, une bande transverse, assez étroite, rouge, un peu crénelée, et dilatée à l'angle anal. Entre cette bande et l'extrémité, il y a, en outre, une série de quatre gros points de la même couleur.

» Le dessous des ailes est brun avec le même dessin qu'en dessus, sauf qu'il est beaucoup moins indiqué sur les inférieures que sur la face opposée. »

Boisduxal ajoute : (( Cette belle espèce diffère de la Cacica par ses ailes supérieures un peu plus pointues au sommet, par F absence de la petite tache blanche discoïdale, par ses ailes infé- rieures dont la bande transverses est moitié plus étroite, et enfin par le dessous des ailes qui est entièrement d'un brun uniforme ainsi que le corps. »

Les remarques de Roisduval sont parfaitement exactes; ce- pendant lorsqu'il croit trouver une différence essentielle entre Procera et Cacica dans les ailes supérieures « un peu plus pointues au sommet », cela tient tout simplement à ce qu'il avait devant les yeux un mâle de Procera et une femelle de Cacica (voir page 130). De même, la largeur plus faible de la bande rouge transversale des ailes inférieures est encore un caractère sexuel; les mâles de Cacica, sous ce rapport, n'ont rien à envier à ceux de Procera

L'exemplaire qui a servi au D"" Boisduval pour la description du Species général provenait du Mexique; il n'a malheureuse- ment pas donné d'autre indication à son sujet; cet exemplaire existe toujours, en parfait état, dans la collection de M. Charles

LÉPrDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 133

Oberthùr; grâce an merveilleux talent de M. J. Culot nous en donnons ici une représentation très fidèle sur la PI. color. CDXXXIX, fig. 3781 de ce travail; on pourra ainsi utilement le comparer à Cacica, également reproduit par la photographie, PL I, fig. 46.

Herbert Druce, dans les Lepidoptera-Heterocera de la Bio- logia Centrali-Americana, 1883, t. I, p. 25, n'admet pas la distinction entre .4. Cacica H. S. et A. Procera Boisd. ; les raisons qu'il en donne nous paraissent aujourd'hui bien extraordinaires sous la plume d'un entomologiste aussi averti.

(( This species, dit-il, has a wide range in Central America, in South America it is restncted to the valley of the Magdalena. )>

Il y a une première erreur qui est le point de départ de toutes les confusions énoncées dans la suite par Herbert Druce; l'espèce qui est largement répandue dans toute l'Amérique cen- trale est' ^. Procera Boisd.; tandis que celle restrïcted to the valley of the Malgdalena est strictement et exclusivement Cacica H. S. ; dès lors, le reste de la notice s'explique aisément . AI. H. Druce a connu Procera Boisd. qui est, en effcl, une espèce très répandue dans toute l'Amérique Centrale et jusqu'au JMexique ; mais il est probable qu'il n'a jamais connu Cacica autrement que par la figuration d'Herrich-Schaeffer.

(( The spécimens before me differ from H.-Schaeffer's figure in wanting the white spot ai the end of the discoidal ail of the pri- maries. Through the kindness of Mons. Ch. Oberthiir, I hâve been enable to examine the type of Boisduval's C. procera, and find that it does not differ in any respect from C. cacica, except in wanting the white discoidal spot; and I cannot but think that it is a mistake on the part of Herrich-.Schaeffer, in inserting this spot, and believe his figure to hâve been taken from a rubbed spécimen. I hâve now before me a considérable number of examples from widely différent localities, and do not find the slightest trace of the spot referred to. »

I H LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE

Il n'en pouvait être autrement; la surprise de M. H. Druce vient de ce qu'il n'a eu sous les yeux que des Procera Boisd. et pas un seul exemplaire de Cacica.

Nous n'aurions pas attaché d'importance à l'erreur de M. Her- bert Druce, mais il nous semble qu'elle a eu des conséquences plutôt fâcheuses; non seulement M. Paul Preiss ne la relève pas, dans ses Abbïlditngen der Exotischcn 1\' achtschme'terlïnge, 1888, p. 7, mais il la sanctionne en représentant, à la PI. IX, fîg. 2 de son travail, un C. Procera de Chiriqui sous le nom de Cacica; M. Strand lui-même, dans le grand ouvrage d'Adalbert Seitz, Die Grossschnietterlïnge der Erde, accepte trop légèrement les documents de ses devanciers; l'espèce qu'il représente, sous le nom de Cacica, PI. i b, n'est autre chose qu'un Procera Boisd.

Il est regrettable de voir des confusions de ce genre se per- pétuer avec tant de légèreté dans des ouvrages qui ont la pré- tention de représenter la science mondiale.

Le premier document iconographique qui soit venu à notre connaissance, concernant Procera, est une figure assez grossière du travail de Buchecker {Systema Entoniologiœ : Le-pidoptera, Castnidœ, etc., PI. 15, fig. 20). Sous le nom de Graya fanamensis Bucheck., cette planche 15 représente, en effet, avec des détails anatomiques relatifs à la nervation des ailes, un exemplaire pro- venant de Panama ; par erreur certainement le dessinateur a représenté la bande blanche des ailes antérieures comme s'éten- dant, sans discontinuité, du bord interne jusqu'au bord costal; au point elle aboutit, la bande blanche s'étale même un peu, à droite et à gauche, le long de la marge antérieure ; aucun entomologiste ne peut admettre une semblable particularité; tous, au contraire, notent formellement que la bande blanche s'arrête toujours avant d'avoir atteint le bord costal antérieur; C. pana- mensis Buch. tombe alors tout simplement en synonymie de A. Procera Boisd. Nous ne connaissons pas les ab. bivittifera et macida de Strand, mais elles nous paraissent acceptables,

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 135

Rappelons avant de terminer que AI. P. Preiss : Abbddungen, PI. IX, iig. 2, et E. Strand (in Seïlz, PL i b~), représentent, sous le nom de Cacica, des formes absolument typiques de Procera Boisd. Il convient aussi de dire que, à l'exception de la Colombie (Rio Magdalena), toutes les localités indiquées par Herbert Druce {loc. cit., p. 25) pour C. Cacica : GUATEMALA, Polochic valley, San Juan; NICARAGUA, Chontales; CoSTA-RiCA; PA- NAMA, Chiriqui, Buguba, se rapportent sans aucune espèce de doute à Procera. Jusqu'ici Cacica n'a été trouvé que dans la Colombie centrale et jamais au-dessus du parallèle de Bogota, tandis que Procera est répandu dans toute l'Amérique centrale, jusqu'au Mexique, c'est-à-dire jusque vers le 18® degré de lati- tude. Parmi les grands Castniidae, cette espèce est certainement l'une de celles qui remontent le plus loin vers le nord.

Un exemplaire extrêmement beau de cf Procera, obtenu ex larva, et qui nous a été communiqué par le Muséum d'Histoire naturelle de Paris, vient de Chiriqui, dans la région de Panama.

3'' Section : Amautei> cyanockroïque.^. Bande transversale des ailes postérieures bleue ou violacée.

II. Amaiita Papilionaris Walk. Catalogue of Lepid optera heterocera, 18, Part. XXXI, Supplément i, p. 42 : Castitia).

Boisduval, ainsi qu'il l'indique, ne connaissait pas A. Papilio- naris Walk. à l'époque 011 il rédigeait le Species général; le connut-il plus tard? cela paraît douteux, car aucun échantillon de cette espèce n'existait dans sa collection, au moment M. Charles Oberthiir en ût l'acquisition, en 1879. Pourrait-on même trouver beaucoup d'entomologistes qui puissent se flatter de posséder le vrai Papilionaris, c'est-à-dire un exemplaire abso- lument conforme à la description de Walker et à la figure qu'en

136 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

a donnée Westwood en 1877 (A Monograph of the Le pid opterons Genus Castnia, etc.. p. 175, PI. XXI, fîg. 3).

Avant de répondre à cette question, il convient de consulter les documents originaux; voici tout d'abord la description pri- mitive de Mr. Francis Walker :

(( Castnia PapiliONARIS. Salurale ferrugineo-fusca, anrco viridique micans, pectus venterque ochracea; alœ anticce puncto (lise ait f as Claque exteriore obliqua ftavis; posiicœ nigricantes, fascia clentata cyanca.

» Deep ferruginous-brown. Plumes of the hcad, of the thorax, of the pectus, and of the wings with brilliant golden or green reflections, var}'ing according te the aspect in which they are viewcd. Pectus and abdomen beneath ochraceous. Fore wmgs with a pale yellow discal point, and with an exterior slender straight oblique pale yellow band ; under side with the point elongated into a lunule, and with a broader band, the latter tra- versing an irregular ochraceous space. Hind wings blackish, with a dentatc blue band, which is indicated on the under side by the absence of ochraceous scales elsewhere prévalent. Length of the body 20 lines; of the wings 64 lines.

» This species is most nearly allied to C . cacica.

» A. Bogota. From Mr. Stevens' collection. »

Il existe une différence assez notable entre cette description et la diagnose de Westwood; parlant de la coloration générale, Fr. Walker dit ; Salurale ferrugijico-fusca, pectus venterque ochracea; or Westwood prétend que « the ochraceous colour of the body described by Mr. Walker is simply the resuit of the rubbed condition of the spécimen in the British Muséum )>. Pour lui, il semble bien que la coloration fondamentale du corps et des ailes antérieures n'est pas le brun ferrugineux, mais un '( brun obscur » différent de ce qui avait été observé par Walker. A notre avis, ces contradictions proviennent d'un malentendu; elles résultent de ce que les deux auteurs ont eu en vue des insectes tout à. fait différents, quoique de même provenance, mais catalogués sous le même nom.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 137

Westwood était professeur de zoologie à l'Université d'Oxford, et il y a tout lieu de penser que l'exemplaire de Pa-pi- lîonaris qui a servi à l'illustration de la pi. 31, dans son travail, provenait du Musée de cette célèbre Université. Quoi qu'il en soit, nous trouvons une raison de plus de nous conformer à la règle de conduite adoptée au début de ce travail et, sans rejeter absolument la description de Walker, nous considérons que le Papilionaris type est celui qui a servi à l'illustration du travail de Westwood; nous en donnons ici une reproduction fidèle (PI- J' ^-g- 48), afin de fixer une fois pour toutes les caractères essentiels de cette espèce.

M. Embrik Strand a copié avec un médiocre souci d'exacti- tude, comme toujours, la figure de Westwood ; après un mélange d'observations bizarres, les caractères de Cacica sont entre- mêlés avec ceux de Papilionaris dans un fatras absolument inin- telligible, il s'exprime ainsi : « Contrairement à notre figure, les ailes antérieures et postérieures des exemplaires de Papilio- naris, que j'ai sous les yeux, sont d'une couleur presque unifor- mément foncée et la tache discoïdale claire de l'aile antérieure est plus petite >\

Inutile de faire remarquer que les exemplaires dont parle ici le D"" Strand sont tout autre chose que des Papilionaris Westw.

M. von Dalla Torre donne aisle à toutes les divagations de Strand dans le Lepidopterorum Catalogus, pars 15, p. 5; il les aggrave même en ce qui concerne Procera, car Procera Boisd., nous l'avons vu, est une espèce parfaitement valable, mais dût- elle n'être considérée que comme une variété, il faudrait la rap- procher de Cacica et non pas de Papilionaris, cela va sans dire ; d'autre part, bivittifera et macula Strand sont des aberrations de Procera et n'ont rien de commun avec Papilionaris.

Maintenant que nous avons défini, d'une façon que nous croyons exacte, l'identité du Papilionaris Westwood-Walker, examinons les éléments que nous fournissent les collections. Il existe, dans la collection de M. Charles Oberthiir, cirq exem- plaires appartenant incontestablement à la même souche phy-

138 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

létique; ils possèdent, en effet, la même silhouette générale, le même système de eoloration, mais ils sont cependant tellement différents du Papiiionans type qu'on peut, à notre avis, distin- guer trois espèces nouvelles. D'après le dessin de Westv/ood, le véritable Papilionaris Walk. est franchement bicolore, les ailes supérieures présentant une coloration brun roussâtre tout à fait caractéristique, tandis que les ailes inférieures seules sont à fond noirâtre; ici, au contraire, les quatre ailes pos- sèdent le même fond noir uniforme; quant aux bandes jaunes et bleues qui les ornent, elles sont toujours beaucoup plus étroites que dans le type de Westwood ; la tache jaune discoï- dale est aussi vraisemblablement plus petite (i); ce sont évi- demment des formes analogues à celles auxquelles M. Strand fait allusion dans son travail {ioc. cit., p. 8). Quoi qu'il en soit, voici les caractères essentiels des trois nouvelles espèces que nous avons cru pouvoir distinguer dans la section cyanochroïque de la souche Cacica

12. Amauta Amethystina cf Houlb. - - Diagnoses de Caslnies nouvelles, etc. (Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1917, Fasc. XIII, p. 54 : Castnia).

Tête, thorax et abdomen couverts d'écaillés brunes et de poils écailleux en dessus; en dessous, la coloration est légèrement modifiée par la présence d'écaillés rouges au bord postérieur des sternites abdominaux.

Les ailes, en dessus, sont d'un brun noirâtre très foncé; l'exis- tence, sur les supérieures, d'écaillés rouges mélangées leur donne un ton olivâtre un peu différent des inférieures i^Pl. K, fig. 49).

Les ailes supérieures sont nettement triangulaires avec leur bord antérieur arrondi dans la région de l'angle apical ; une

(i) On sait aujourd'hui, après vérification sur l'exemplaire type, que le point discoïdal des ailes antérieures de la figure de Westwood, PI. XXXI, fig. 3, a été notablement exagéré par le dessinateur.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE I39

bande jaune, de deux millimètres de large dans sa moitié anté- rieure, les traverse dans une direction à peu près perpendiculaire au bord postérieur; cette bande, sensiblement droite, part de la courbure apicale et va aboutir dans la région de l'angle interne; il existe un point discoïdal très petit en forme de croissant.

Les ailes inférieures sont arrondies et traversées obliquement par une bande bleuâtre à reflets d'améthyste; cette bande, qui part du bord antérieur, s'élargit dans sa partie médiane et vient se terminer en pointe fine dans le voisinage de l'angle anal; dans la région radiculaire de l'aile, surtout le long du bord abdominal, on voit deux épais faisceaux de poils écaïUeux, analogues à ceux qui recouvrent les deux premiers tergites abdominaux.

En dessous, les quatre ailes présentent un semis d'écailles rouges beaucoup plus abondant qu'en dessus; aux supérieures, la bande jaune transversale se retrouve, mais elle est un peu plus large et dégradée du côté du bord externe; le point discoïdal est linéaire; aux inférieures, la bande bleue est remplacée par une raie noirâtre, peu distincte mais de même orientation.

Malgré sa coloration générale qui est très foncée et le point discoïdal beaucoup plus petit, cette espèce est celle qui se rap- proche le plus de Papilïonarïs Walk.-Westw. ; l'étiquette qui l'accompagne indique comme provenance Panama; cette origine n'a rien d'invraisemblable, toutefois c'est jusqu'ici le seul repré- sentant de ce beau groupement signalé en dehors du territoire de la République de l'Equateur.

13. Amaiita Ambatensis q Houlb. Diagnoses de Castnies nouvelles, etc. (Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1917, Fasc. XIll, p. 55).

Tête et thorax couverts de poils écailleux d'un brun olivâtre très foncé; abdomen conique, de même coloration que le thorax.

Ailes antérieures triangulaires arrondies, d'un brun olivâtre velouté; frange blanche; une bande jaune, étroite et légèrement

Î4Ô LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

courbée, les traverse; cette bande, qui part un peu avant la cour- bure apicale, est continue quoique formée d'une série d'arcs internervuraux à convexité externe; sa largeur, qui ne dépasse pas un millimètre, est beaucoup plus faible que dans l'espèce précédente. Il existe un point discoïdal ovoïde.

Les ailes inférieures sont d'un noir velouté; elles sont aussi traversées obliquement, à peu près dans leur milieu, par une bande plus claire, d'un bleu violacé, sensiblement parallèle au bord externe; la frange est brune. Contrairement à ce qu'on observe chez Papilionaris et chez Aineihy situa, la bande bleue possède la même largeur dans toute son étendue et n'est pas dilatée en son milieu (PI. K, iîg. 50).

En dessous, la coloration fondamentale est le roux olivâtre avec un mélange plus ou moins abondant d'écaillés rouges oran- gées ; aux supérieures, la bande jaune et le point discoïdal sont bien marqués, plus larges qu'en dessus ; aux inférieures, une bande brunâtre, un peu sinuée en avant, correspond à la bordure interne de la fascie bleue.

Pattes d'un roux brun orangé; tarses postérieurs noirs.

En résumé, cette espèce est caractérisée par l'étroitesse et la courbure des bandes bleues et jaunes qui ornent ses ailes.

L'exemplaire unique, Q, de la collection Charles Oberthùr, a été recueilli par J. Stolzmann dans la vallée du Pastaza, pro- vince d'Ambato (Equateur).

14. Amaiita Velutina Houlb. Diagnoses de Castnies nou- velles, etc. (Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1917, Fasc. XIII, p. 56).

Cette magnifique Castnie est certainement l'un des plus beaux représentants de la section phylétique Papilionaris.

Les quatre ailes sont d'un brun noir velouté très franc; cepen- dant, les supérieures, sous une certaine incidence, accusent une tonalité olivâtre qui tranche un peu sur le noir des inférieures;

LEPIDOPTÉROLÛGIE COMPARÉE I4I

chez les mâles, le bord externe est assez notablement excavé au- dessous de l'angle apical.

Les ailes supérieures sont traversées par une bande jaune, dont la largeur dépasse à peine un millimètre; cette bande est droite; elle part de la courbure apicale pour se terminer à environ un cen- timètre du sommet de l'angle interne; le point discoïdal est petit; la frange est jaune (PI. color. CDXL, fig. 3782).

Les ailes inférieures, d'un noir profond, sont traversées, aux deux tiers de leur étendue, par une bande bleue, légèrement élargie en son milieu ; cette bande est maculaire dans sa partie antérieure et s'atténue en pointe très fine dans la région de l'angle anal ; sur certains exemplaires, on observe, le long du bord externe, quelques îlots peu distincts d'écaillés rouge orangé qui rappellent la maculature marginale du groupement Cacica; cependant ici, cette maculature ne se développe jamais au point de devenir un caractère essentiel de l'espèce; la frange des inférieures est noire.

En dessous, comme chez les espèces précédentes, on trouve des écailles rouge orangé en assez grande abondance; la bande jaune et le point discoïdal sont bien développés aux antérieures, et, le long du bord externe, s'ajoute même, chez les cf, une série de sept ponctuations rougeâtres dans les espaces internervuraux ; aux inférieures, la bande noire qui suit le bord interne de la fas- cie bleue est bien visible; elle se termine, dans la région de l'angle anal, par deux petits arcs clairs exactement placés sur le prolongement de la bande bleue qui existe en dessus.

Cette espèce a été reçue de Guayaquil qui est, comme on le sait, le grand port d'exportation de la République de l'Equateur; mais il est probable qu'elle vient de l'intérieur du pays, c'est-à- dire des régions sylvatiques situées à l'est de la chaîne des Andes.

Nous avons également étudié, dans la collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, un très bel exemplaire à' Amant a Yelntina Q, 73, provenant de Macas (Equateur).

142 LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

4" Section. : Amantes hélérochr orques.

Bande transversale dos ailes postérieures jaune et points marginaux

rouges.

15. Araaiita Hodeei Obcrlhiir. - Etudes d' Entomologie, 1881, Livr. VI, p. 29. PL IV, fig. I.

Nous ne pouvons mieux faire, pour cette belle espèce, décou- verte en Nouvelle-Grenade, que de répéter ce qu'en a dit M. Charles Oberthiir, qui Ta décrite et figurée pour la première fois en 1881, dans ses Etudes d'Entomologie, PL IV, Fig. i; nous la reproduisons ici à nouveau, PL L, Fig. 51.

» Les ailes supérieures sont d'un brun rouge en dessus et tra- versées par une bande droite, blanche, commençant un peu après le bord costal et venant joindre le bord inférieur. Les ailes infé- rieures, en dessus, sont d'un brun noirâtre avec le bord extérieur rougeâtre, à peu près comme aux supérieures. Elles sont tra- versées par une bande d'un jaune nankin d'abord maculaire, puis se noyant dans une tache assez large rouge brique, laquelle tache occupe l'angle anal. La frange du bord anal est du même rouge brique, tandis que, par ailleurs, la frange aux quatre ailes est brun noir. Entre la bande jaune nankin et le bord extérieur, il y a cinq taches intranervurales, à peu près cunéiformes et rouge brique.

» En dessous, le dessus est assez exactement reproduit à cela près que les ailes inférieures et le bord extérieur des supérieures, surtout vers l'apex, sont sablées de rouge brique; puis, la bande maculaire rouge des inférieures, comprise entre le bord terminal et la bande jaune paille se compose de six taches intranervurales au lieu de cinq qu'on voit seulement en dessus, et cette bande de taches maculaires intranervurales se prolonge, aux supérieures, entre la bande blanchâtre et le bord externe jusque vers le bord costal.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 14:5

» En dessus, le thorax et l'abdomen sont bruns; l'anus est rougeâtre; en dessous, la couleur rougeâtre couvre tout le corps. »

Cette magnifique Castnie a été dédiée à M. le chanoine Hodée, qui fut pendant de longues années professeur de sciences phy- siques et naturelles au collège Saint- Vincent, à Rennes, et dont M. Charles Oberthiir avait été l'élève ; elle provient de la Nouvelle-Grenade (Colombie), de Papillons récoltés surtout aux environs de Santa Rosa, et de Carare; l'exemplaire g représenté ici, PL L, Fig. 51, fait partie de la collection de M. Charles Oberthiir; c'est probablement le seul qui existe jusqu'ici dans les collections.

Le çS nous est inconnu.

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Planche J.

Fie. 47 ^ - Amauta Ohcrtliun Houlb. - Exemplaire type cf, grandeur naturelle ^C.ll. Ch. Oberthur) (Voir la g, dans le texte, fig. 45' P- '^6).

Fk;. 4.S. - Avumia PapUionans Wcstwood. - Exemplaire type, grandeur naturelle. Reproduction d'après Wcstwood {Joe. cit., PL XXXL hg. 3)-

Planche K.

Ftc. 40. Ai):autii Amethystma Houlb. Type C?, vvi en dessus, grandeur natun d'après l'exemplaire de la coll. Ch. Obcrthlir.

Fie. 50. Aiinutta Aiiibatnisis Houib. Type P. vu en dessus, grandeur naturelle, d'après l'exemplaire de la coll. Ch. Oberthùr.

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LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 153

m. - SOUCHE PHYLÉTIQUE SCHREIBERSI

(Genre EUPALAMIDES)

Avant d'aborder l'étude très confuse des formes dont l'en- semble constitue pour nous la souche phylétique Schreibersi, il nous paraît utile de faire connaître les considérations que le D*" Boisduval avait cru devoir développer, dans son S-pecies général des Lépidoptères Hélérocères, p. 500, à propos de la première espèce décrite, qu'un botaniste tchèque, le Professeur Johann Christian Mikan, de Prague, fit connaître en 1820, dans un ouvrage sur la flore et la faune du Brésil.

<( Cette belle Castnie, dit Boisduval, a été décrite ou figurée presque simultanément par quatre auteurs sous des noms diffé- rents. Il est même assez difficile de dire auquel appartient la priorité. Mikan en a donné une bonne figure en 1820, et l'a dédiée au savant directeur du Muséum de Vienne, Cari Anton von Schreibers. En 1824, Godard, de son côté, la dédia à La- treille, surnommé à juste titre le prince des Entomologistes. En

1825, Dalman l'a décrite sous le nom d'Acior. Nous ne savons si c'est avant, ou vers la même époque, que Hùbner l'a figurée sous celui de Ctesïphon (PI. N, fig. 57). Le titre de son ouvrage porte la date de 1806, mais les planches ont été publiées succes- sivement jusqu'en 1825. Ce qu'il y a de positif, c'est qu'il ne la connaissait pas en 18 16 puisque son Catalogue ne mentionne que les espèces représentées dans l'ouvrage de Cramer. Ce n'est qu'en

1826, l'année même de la mort de ce célèbre iconographe, que les planches, contenant plusieurs espèces de Castnies, nous sont parvenues. »

Ainsi donc, d'après Boisduval, une seule et même Castnie, E. Schreibersi, aurait été, depuis Mikan, décrite et figurée sous quatre noms différents; de semblables exemples ne sont pas rares dans l'histoire de nos connaissances entomoiogiques. En ce qui

154 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

nous concerne, le souci de fournir une documentation puisée aux sources les plus sures, nous a amené à lire les descriptions origi nales et à rechercher toutes les figures anciennes jusqu'ici publiées, afin de les comparer entre elles et aux échantillons naturels qui sont à notre disposition dans la collection de M. Charles Oberthiir. Or, nous avons constaté que ces figures : Sclireibersi Mikan ; Ctcsiphon Hiibnei ; LalreïUcï Godart, selon Perty, et Actnr Dalman, représentaient non pas une seule et même espèce, mais bien, pour le moins deux espèces parfaitement distinctes.

Les reproductions que nous donnons ici ne peuvent, à notre avis, laisser aucun doute à ce sujet.

Incontestablement, la description de Mikan vient la première en date; on sait, en effet, aujourd'hui que les vingt et une pre- mières planches du 2" Volume des Saimnhnigen d'Hùbner étaient terminées- en décembre 1821 (i), mais que la planche 76, de ce 2'' Volume, se trouve représenté L l est f lion, n'a pu, par consé- quent, paraître avant 1S22; d'autre part, la fin du Vol. IX de V Encyclopédie Méthodique, sont décrites les Castnies, remon- tant à l'année 1824, il en résulte que le Laireillei de Godart (2), de même que Ciesiphon Hùbner, doivent tomber en synonymie de Schreibersi

Nous ne connaissons pas la provenance de la très belle Castnie publiée vers 1822 (Voir p. 151) par Jacob Hùbner, sous le nom de Ctesiphon. Quelque regrettable que soit cette lacune de la docu- mentation d'Hùbner, nous n'hésitons pas cependant à recon- naître, en Eiipalamides Ctesiplion, le Schreibersi Mikan; l'espèce brésilienne que nous avons sous les yeux en quatre exem- plaires cfcf, dans la collection de M. Charles Oberthùr, repré- sente aussi Schreibersi. Pour appuyer notre manière de voir, nous donnons ci-après une reproduction de la planche 76, fig. i, des

(i) ScuiJDKR (S.). Jlistorica Sketch of the generic Names froposrd for Btitterflies (Proceed. of the American Academv of Arts and Sciences, Uoston, 1875, Vol. X. p. 96.

(2) C'est nous qui rectifions la dénomination spécifit|ue [Latreillei au lieu de Latreille) conformément à l'art 14 des Règles de la Nomenclature interna- tionale.

LÉProOPTÉROLOGlE COMPARÉE "• 155

Sammlungen (PI. N, fig. 57), et de l'un des exemplaires de la collection Ch. Oberthiir rjui s'en rapproche le plus (PL L bis, ûg. 54 bis^. La description du D"" Roisduval, dans le Species général des Lépidoptères Hétérocères, p. 500, convient parfai- tement à toutes ces espèces, puisqu'elle a été établie d'après les échantillons naturels dont nous venons de parler ci-dessus.

L'examen comparatif des quatre exemplaires Schreibersi, de l'ancienne collection Boisduval, nous a montré que cette Castnie varie un peu quant à la disposition des taches aux ailes secondes ; certains exemplaires, ce sont les plus nombreux, sont dépourvus de toute maculature; en dessous, ils se rapportent alors exacte- ment à la figuration de Mikan (PI. M, hg. 54-55) ; un autre nous montre « une série transverse de points bleuâtres ;) absolument comme le Ctesiphon d'Hiibner (PL N, fig. 57).

Des intermédiaires doivent exister, mais nous n'en avons vu aucun.

Pour compléter la documentation relative à cette espèce, nous devons ajouter, qu'en 1830, le D' Maximilien Perty, dans le grand ouvrage de Spix et Martius (i), ayant à décrire et à repré- senter des Papillons du Brésil, donna, sous le nom de Casînia Latreillei God., la figure d'une très belle Castnie, à laquelle il crut pouvoir appliquer la diagnose en trois lignes de V Encyclo- pédie : )) Cast. alis integris, atris, nitidis : anticis fascia albida, obliqua, bif.da; posticis vitta longitudinali arctique maculari cœsiis. Y, Quelles raisons de principe avaient conduit le D'' Perty à faire cette identification? il ne s'en est jamais expliqué; mais nous ne serions pas étonné que ce fût tout simplement la mécon- naissance des travaux qui avaient paru antérieurement sur ce sujet, car les références bibliographiques du travail sont des plus rudimentaires. Quoi qu'il en soit, les entomologistes qui, à partir de cette époque, s'adonnèrent à l'étude des Castnies, purent rai-

(i) Perty (M.). Delecius animalium articulatorum, quae in idnere -per Brasiliam annis 1817-1820 jussu et atcsfiriis Maximiliani Josefhl Bavariae régis augustissimi -peracto, collegerunt D^ J. D. de Sfix et D'' C, F. Ph. de Martius, Monachii, 1830-1834, 111-4° p., PI. XXX, fig- 7.

IS6

T,EPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

sonnablemcnt penser que le Caslnïa Lalreïllci de Godart, ayant ainsi reçu, dans l'ouvrage de Perly, une sorte de consécration iconographique, se trouvait dès lors à l'abri de toute erreur d'interprétation. Nous ne sommes nullement sûr qu'il en soit ainsi ; les contradictions qui se remarquent entre le texte français

de V Encyclopédie et la figuration du Delcctns nous portent à penser que Perty a cru avoir sous les yeux, mais sans aucune certitude, dans une Cast- nie du Brésil, la morphe répondant à la description de Godart. Jusqu'à ce qu'une comparaison di- recte puisse être faite entre cette figure et l'exemplaire type de la collection Latreille, nous restons à la merci d'une erreur de détermination; cette erreur était naturel- lement plus facile à l'époque de Perty, les Castnies étaient encore si rares et si mal connues.

N'ayant aucun moyen de résoudre cette difficulté, nous nous contentons de reproduire ici la soi-disant Castnïa Latreillci secundum Perty (PI. N, fig. 58) ; par la comparaison avec les autres espèces, nous acquerrons, dans tous les cas, la certitude qu'il s'agit d'une morphe de grande taille, sensiblement diffé- rente d'Ar/6'/' Dalman, mais qui n'est peut-être, au fond, qu'une Q albinisante de Schreibersi (i).

FiG. 52. Schéma de l'ornementation des ailes antéiieuies dans la souche phylétique Schrei- beisi.

(i) l'out ce qui précède était, depuis quelque temps, composé lorsque l'occasion nous a été donnée d'examiner les Castnies de ce groupe appartenant au Muséum d'Histoire naturelle de Paris; nous avons pu ainsi constater que le C. Latreillei, type [ex coll. Latreille)^ figurant sous le 38 (PI. M, fig. 56), était bien iden- tique au Schreibersi de Mikan.

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

15;

Nous trouvons enfin, dans Ntinqnajn oliosus, 1870, Vol. I, p 8, une dernière description de Ctesiphon faite par le D"" L. Schaufuss sur un échantillon naturel de la collection Kaden, à la générosité du comte Hoffmansegg. Comme cette description concorde, de tout point, avec celle de Boisduval, nous avons un nouveau motif de croire, si nous n'en avions la preuve par ailleurs, que Schreibersi et Ctesiphon sont bien deux noms s'appliquant à la même espèce.

Il est d'ailleurs à présumer que Boisduval, lors de la rédaction du Species, n'a pas employé nom de Schreibersi sans consulter l'ouvrage de Mikan; s'il accepte ce nom, c'est donc que le papillon re- présenté par cet auteur est analogue à ceux qui existent dans sa collec- tion. Comme tous les exemplaires de la collection Boisduval sont des Cte- siphon Hùbner, il en résulte que :

Schreibersi Mikan = Ctesiphon Hiibn. = LatreiUei Godart.

Quant à l'exemplaire figuré par Dalman sous le nom àJ Actor, il doit rester, vraisemblablement, en dehors de ces difficultés; malgré l'opinion contraire de Boisduval, nous per- sistons à le considérer comme une espèce tout à fait à part, différente de Schreibersi; la reproduction que nous en donnons plus loin (PI. O, fig. 59) suffira, à notre avis, pour dissiper tous les doutes à. ce sujet.

Le dessin des ailes antérieures, absolument analogue à celui des espèces précédentes, nous montre que le Cnstnia Zerynthia de Robert Gray doit aussi faire partie de la souche phylétique Schreibersi (PI. O, fig. 60).

Nous reprenons, pour ce groupement, le nom générique d'Etipa-

FiG. 53. Dernier article des tarses chez Eapahiinides Schreibersi Mi- kan. — Pa, paronyques ; Pu, plan- tule en forme de palette élargie ; G'r, griffes (Orig.).

158 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

lamides (i), créé par Hubner {Catal., 18 16, p. lOi), mais sans lui attribuer un sens spécial. La structure du dernier article des tarses est, en effet, à peu près la même que dans la plupart des autres subdivisions des Castniidés (Fig. 53).

3" Genre : EUPALAMIDES Hubner.

Vcrzeichniss bekanntcr Schmctterlingo, 1816, p. loi.

Lépidoptères de grande taille; ailes antérieures d'un brun noir, ornées de deux bandes obliques plus foncées, l'une en forme de flamme, l'autre étalée dans toute la région du bord interne; ces deux bandes se rapprochent dans la partie moyenne du disque, on elles se détachent nettement sur des espaces plus clairs (Fig. 52). L^ne grande tache sombre occupe aussi la région de l'angle apical ; en son milieu existe un espace grisâtre ou même deux macules blanches géminées.

Ailes postérieures brunes avec des taches violacées ou blanches, bordées de noir avec ornementation de points jaunes.

Dernier article des tarses avec une plantule en palette trian- gulaire, élargie transversalement (Fig. 53).

Tableau analytique et description des Espèces

(Ailes postérieures traversées par une bande blanche, avec le long de leur bord externe une large bor- dure noire portant deux rangées irrégulières de I points jaunes (PL O, fig. 60) E. Zrrynthia.

(Ailes postérieures d'un brun grisâtre dans toute leur étendue, avec seulement quelques taches claires bleues ou violacées 2

I Ailes inférieures ornées de quatre points margi- i naux arrondis, mais dépourvues de tache bleue

\ longitudinale (PI. O, fig. 5q~) E. Actor.

2 \ . . , .

Ailes inférieures ornées de taches bleues ou vio- lacées longitudinales et de points marginaux plus ou moins nombreux (Pl. M, fig. 55 et 57) E. Schreiberst.

(i) Du grec, di bien, ira/a ur, main.

LÉPIDOFTÈROLOGIE COMPARÉE I 59

i6. Eupalamides Schreibersi Mikan (PI. L bis, fig. 54 ter, et PL M, fig. 55). Delecins Florœ et Faunœ Brasiliensis, 1820, Vindobonae, in-foL, fig.

Voici la description originale à' Eupalamides Schreibersi; nous devons cette description, ainsi que les photographies et les dessins qui l'accompagnent, à l'amabilité de M. Fernand Le Cerf, prépa- rateur au Muséum de Pans, qui a bien voulu les relever pour nous dans l'ouvrage de Mikan.

Castnia alis anticis supra ex riifo fuscis, macula magna, basan implente, subrhomboïdali, pallidiore, in fasciam albidam abrup- tam et obliteratam cxcur rente, altéra breviore a costae medio descendenti; subîus e fusco nigris, lacteo bifasciatis : fasciis obliqins, extrorsum conflut-ntibus et ad angulum alae posticum in gyrum productis ; posticis supra atris, in medio macida oblonga, biramea, caesia, lilio heraldico non absrmili, piinctoquc iino alterove huic extrorsum adjacente et concolore, notatis : S7ibtns nigricantibns, versus mar ginem albido irroratis.

Hanc e maximis hujus generis speciem, nuper e Brasilia allatam (loco, ubi captata, non indicato), e collectione insec torum Musei Historiae naturalis Caesarei bénévole mecum com- municavit ejusdem Musei, de cujus incrementis et distributione systematica optime méritas est, Praefectus Eques de Schreibers, in Entomologia et aliis historiae naturalis disciplinis versatus, nec non missionem naturae scrutatorum Austriaco-Brasiliensem cura et studio prosecutus. .A.ntecedat in illius honorem denomi- nata aliis speciebus novis, in hoc opère promulgandis.

Descriptio Caput pilis fuscis vestitum. Oculi ex rufo fusci. Palpi squamis testaceis, lateralibus bifariam adpressis, basalibus longioribus et radiatim divergentibus, dense obtecti. Lingua castanea, pagina extima (non obtecta) nigricante vel nigra. Antennae longitudine abdominis, rufo vestitae, clausa laterc interne albida.

i6o

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Thorax squamis fuscis, adpressis, dorsalibus mmutis, anticis et lateralibus majoribus, tectus. Pcctus e fusco testaceum.

Alae anticae supra ex rufo fuscac, colore ad margines satu- ratiore, macula magna pallidiore, subrhomboidali, alae basin implente, apice suo acuto médium alae attingente ibique in fas- ciam albidam, obliteratam, excurrente, alia ejusdem coloris huic proxima, oblique a costa descendente, versus prioris apicem directa, sed breviore, similiter abrupta et obliterata; subtus nigrae, apicibus fuliginoso-nigris, fasciis binis lacteis, oblique

a margine alae antico ad pos- ticum excurrentibus, in medio confluentibus, ad angulum pos- ticum (margine intacto) in gyrum angulo parallelum pro- ductis : gyro venis alae inter- rupto; posticae supra atrae, m medio macula oblonga, apice (margine postico propinquo) biramea, caesia, ob ramos api- cales recurvas et basin dila- tatam lilio heraldico non absi- mili, punctoque uno alterove luiic extrorsum adjacente et concolore, notatae ; basi squa- mis erectis elongatis, linearibus et cuneiformibus intermixtis va- ricoloribus, versus médium et angulum analem excurrentibus, dense obsitae; subtus fuliginoso-nigrae, versus marginem pos- ticum albido vel caerulescente irroratae, punctis minutissimis ad angulum analem in lineam obliquam, utrinque abruptam, accumu- latis ; punctis subinde aliquot majoribus, distantibus, albidis, série margini propinqua et parallela dispositis. Alae omnes supra infraque viridi et violaceo varicolores : supra m anticis colore viridi, in posticis violaceo praevalente, subtus aequa distributione uno cum altero alternante. Retaniculum, seta simplici, fuscum.

Fia. ôi. Pattss antérieure (A) et pcs térieure (,Bl d'Eiipnlamideg Schreibersi Mikan. Reproduction d'après Mikan. Grossissement x 12.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE

Planche L^'".

FiG. 54 l'is. Ewpalamides Schreibcrsi JMikan, cf, cf. Vu en dessus, grnjideur naturelle (D'après un exemplaire de la ccillection Charles Oberthur. )

FiG. 54 ter. Eitpala))iidcs ScJireibersi Alikan. Vu en dessous; Q grandeur naturelle

(D'après Mikan).

102 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Pedes testacea-fusci (Fig. 54). Abdomen ovato incrassitum, supra thoraci, subtus pectori concolor; squamac illius basales, basalibus alae posticae similes et simul varicolores.

Mas fcminac simillimus, excepte abdomine attenuato et gra- ciliore.

Nous avons pu étudier, en nature, une belle série à.^Eupa- lamides Schreibersi Mikan, appartenant à la collection de M. Charles Oberthiir (4 cfcf) et à celle du Muséu.n de Paris (2 cf et I q). Tous viennent du Brésil, malheureusement nous ne connaissons pas les localités d'origine; pour un seul exemplaire de la collection Ch. Oberthiir l'étiquette de localité porte pour mention : Bahia. Dans Tua des exemplaires de la collection du Muséum de Pans, 38, les ailes inférieures sont entièrement d'un brun uniforme; des îlots d'écaillés bleues, dans la région médiane du disque, nous montrent cependant que nous sommes en présence d'une variation mélanisante de Schreibersi Mikan. Chez Ac/or Daim., les taches bleues marginales possèdent une orientation différente.

17. I:upalainides Actor Dalman. Frodromus Monographiae Castniae, generis Le pid opter or uni (Act. Holm., 1824, p. 398, 2, Tab. V, f. i).

La deuxième forme de Castnie, se rattachant au phylum Schreibersi, est la belle espèce décrite par Dalman sous le nom à' Actor en 1824. Voici la description originale de Dalman et la reproduction àWctor d'après son travail (PL O, fig. 59).

c( C. alis superioribiis fusco-olivaceis maculis obscurioribiis fasciaqiie obliqua sordide alba; inferioribus nigris, punciis inira- ntarginalibus caeridescentibus. Tab. I, fig. i ; Act. Holm., anno 1824, p. 398, 2; Tab. V, f. i.

Habitat in Brasilia, Dom. Westm., Mus. Reg. Ac. Scient.

LÉPIDOPTÉROLOGIE rOMPARÉE 163

Mas? Statura omnmo C. l can, sed major. Longit. corporis 1 poil. 10 lin. Expansio alarum 5 pollicum Parisiensium.

Antennae dimidio corpore longiores, fusco-fenugincae, subtus pallidiores. Caput fuscum, palpis concolonbus, oculorum orbita pallida. Thorax fuscus. squamosus, certa luce viridi-micans. Abdomen thorace duplo longius, conicum, fuscum; segmentum pnmum squamis elongatis hu-sutum, reliqua squamulis appressis vestita; anus squamis elongatis rigidis barbatus. Corpus subtus fuscum totum, pedibus concolonbus.

Alae superiores supra fuscae, olivaceo micantes; in medio fascia albida ochraceo polluta, lata, obliqua, indeterminata, cui inscripta est fasciola costalis nigro-fusca, alteraque apicem occu- pans. Alae infenores totae nigrae, certo situ e viridi nonnihil micantes, maculisque intra margmem aliquibus caerulescentibus, série digestis.

Subtils alae superiores fuscae, haud micantes, macularum ves- tigiis, fasciaque alba distmctiore. Alae posticae nigrae, immacu- latae.

Var. B. ahs posticis nigris, macula magna caerulescenti, pos- terius subtriloba. Q ?

Habitat m Brasilia, Mus. Dom. SCHÔNHEP.R.

Il nous serait difficile d'ajouter quoi que ce soit à cette des- cription; il est certain que la forme et la disposition des quatre petits groupes de points bleus, aux ailes inférieures, ne rappellent en rien ce que nous avons vu précédemment.

En ce qui concerne la femelle supposée, dont Dalman parle en dernier lieu (yar. B), avec une grande tache bleue, subtrilobée en arrière, aux ailes postérieures, il est certain qu'il s'agit d'une forme typique de Sckreibersi.

En résumé, dans la souche phylétique que nous venons d'étu- dier, la plupart des auteurs ont travaillé sur des matériaux rares, avec des moyens d'information bien inférieurs à ceux que nous possédons aujourd'hui; les confusions et les inexactitudes que nous relevons dans leurs travaux ne doivent donc pas nous

104 I.ÉPIDOPTÉROLOGIE ( OMPARÉE

étonner; Hiibner, notamment, est bien excusable d'avoir imposé le nom de Ctesiphon au Schreibersï de Mikan; ces deux auteurs travaillaient vers la mcme époque et s'ignoraient probablement. M. le D' Strand, dans le grand ouvrage de Seitz {MacroLé- pidopt. du Globe, Fauna Amencana, p. 9), cite Actor Dalman comme une variation de Schreibersi, dépourvue de taches bleues aux ailes postérieures; la PI. O, Fig. 59 montre que cette dernière appréciation n'est pas tout à fait exacte; les quatre petits îlots de pointillés bleus disposés le long du bord externe ne peuvent pas être négligés, et leur disposition n'est pas comparable à quoi que ce soit de ce qui existe chez Schreibersi.

18. Eupalamides Zerynthia G. R. Gray. Synopsis of the Species bclonginf to the Gemis Castnia (Trans. Entom. Soc. London, 1838, p. 144).

Mr. George Robert Gray fit le premier mention de Zerynthia, en 1838, dans son Synopsis des Castnies; mais la courte dia- gnose latine qu'il en donne est trop brève pour permettre une appréciation exacte de cette belle espèce.

En 1857, E. Ménétriés, directeur du Musée entomologique de Petrograd, ayant à établir le Catalogue des collections de l'Aca demie impériale des Sciences de Russie, fut amené à décrire à nouveau cette espèce sous le nom de Langsdorffii; il la représenta même avec une très grande fidélité sur la PI. XI, Fig. i, de son travail.

Voici la description très détaillée de Ménétriés.

CastnîA Lamgsdorffii Nob. Catal. de la Coll. entom.

de l'Acad., Tab. XI, fig. i. ? Zerynthia Gray. Transact. of the Entom. Soc. of

London, Vol. II, p. 144, n" 11. Enverg. 4 p. 3/4.

« Cette belle espèce est de la taille de la Cast. Latreillei God. et lui ressemble par ses ailes supérieures.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 165

)) En dessus, les ailes supérieures présentent leur grande tache brune, près du sommet, moins en triangle; elle est de teinte plus claire sur son milieu, qui est de plus orné de deux petites taches carrées, transparentes ; la bande oblique en sautoir, qui part du milieu du bord antérieur, est beaucoup plus large à sa base, mais également bordée de blanc sur ses bords; puis, au lieu de la tache convexe qui orne le milieu de l'aile de la Latreillei, c'est une bande droite qui part tout près de l'extrémité de la bande en sautoir, vient en s'élargissant atteindre le milieu du bord interne de l'aile et est nuancée de blanchâtre à son côté interne qui est bien limité, tandis que le côté externe de cette bande se fond dans une teinte plus claire qui occupe toute la région de l'angle interne. Les ailes inférieures ont leur base largement colorée de noir à reflets d'un vert bronzé; toute la partie médiane de l'aile est traversée par une large bande d'un blanc mat, qui devient un peu plus étroite vers le bord antérieur; enfin tout le bord extérieur et postérieur est largement d'un brun foncé, sur lequel reposent des taches irrégulières d'un fauve clair et qui sont presque placées sur deux rangées parallèles à ces bords ; ces ailes sont de plus frangées de blanc. » (PI. P, fig. 61.)

» En dessous, les ailes supérieures offrent leur sommet ainsi que le bord externe d'un brun clair; tout le reste du fond de l'aile est d'un blanc un peu jaunâtre, sur lequel se dessinent les taches du dessus, telles que la tache du sommet, celle en sautoir qui part du bord antérieur, une autre plus interne qui lui est parallèle, ainsi qu'une grande tache irrégulièrement orbiculaire, blanche dans son milieu, et placée près de l'angle interne; toutes ces bandes et taches, dis- je, sont d'un brun très foncé, à reflets vert bronzé et opalin selon les inflections {sic) de la lumière. Les ailes inférieures ont leur première moitié blanche, surtout la bande médiane du dessus qui est ainsi indiquée, et l'autre moitié est d'un gris fauve clair, présentant quelques taches de teinte encore plus claire; enfin, de l'angle interne part une bande noire, en zig-zag, qui remonte obliquement, et une autre qui lui est infé- rieure mais presque effacée; puis, un peu plus haut que le milieu

l66 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

de l'aile, se voit un gros point roussâtre d'où part une ombre, d'une teinte un peu plus claire, qui se dirige vers le bord anté- rieur. La tête et le corselet sont d'un brun foncé, ainsi que le premier article de l'abdomen qui offre de plus des reflets d'un vert bronzé; le reste de l'abdomen est d'un blanc mat, excepté le pinceau de poils de l'extrémité qui est roux : le thorax, les palpes, le côté interne des cuisses et tout le corps sont d'un blanc mat; les jambes, les tarses et les antennes sont d'un brun rou- gcàtre.

)) Je dois avouer que la diagnose de la Zcrynthïa Gray est trop courte et trop imparfaite pour m'assurer que mon espèce lui fut identique ; c'est pourquoi j'ai préféré lui assigner un nouveau nom.

» J'ai rapporté cette espèce de la province Diamantine, au Brésil, et me fais un devoir de la dédier à M. de Langsdorff, chef de l'expédition scientifique russe, dont je fus le Zoo- logue (i). ))

Les incertitudes qui se présentèrent devant M. Ménétriés sont, aujourd'hui, en majeure partie solutionnées; les espèces nouvelles décrites par George Gray, dans son Synopsis, appartenaient, ainsi qu'il le dit lui-même, à la collection de M'"^ Children. Or, une partie tout au moins de ces collections fut acquise par le British Muséum, et c'est ainsi que Mr. A. Butler a pu donner, dans ses Illustrations of t y pic al Spécimens of Lepidoptera Heteroccra, PI. I, fig. 5, sinon la représentation du spécimen typicum de Gray, celle, tout au moins de l'un des cotypes de la même collection. Nous pouvons ainsi nous assurer que les noms : Zeryntliia Gray et Langsdorjfii Ménétr. s'appliquent bien à une seule et même unité spécifique.

Nous avons pu étudier quatre exemplaires superbes d'Eupala- mides Zerynthia Gray, dans la collection de M. Charles Oberthiir

(i) MÉNÉTRIÉS (K.). linumeraiio cor forum animalium Musei imferialis Academiae Scienliarum Petropolitana, Pars. II, Lepidoptera Hetçrocera, 1857, p. IJ7.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 167

(PI. O, fig. 60), tous proviennent du Brésil, sans indication pré- cise de localité; il en est de même des deux exemplaires cf et Q de la collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris. West- wood (loc. cit., p. 170) indique aussi la Bolivie pour certains échantillons du Musée d'Oxford.

Nous n'avons rien à dire de la documentation iconographique de M. Preiss; elle est exacte; celle de Strand (in Seitz : Macro- lépidoptères dît Globe, t. VI, PI. 3 a) en est une copie.

Planche M.

Fie;. 55. /ùipii/(!i/;idcs Schreibeisi Mikan. \\i en dessus; Ç> grand, nat. (D'après Mikan!

Fu;. 50. - liiipalainidiw (Castnia) I.alrcillci. ._^ , Godart (=A". Schrcibrrsi M/kiin).

\u en dessus; grand, naturelle. Reproduction d(^ rexem]ilaire type (|ui a servi à (iodart

])our établir ia deseriiition de l'Encyelopédie (Coll. du Muséum de Paris).

Planche N.

Fie. 57. lùipdlainidcs Ciesiplioii Hiibn. [—Eupal. Sclircibersi Mikan); o', grandeur naturdlo \\\ en ch^ssus '^D'après J. Hiibncr, PI. 141, fig. i).

li;. 5S. -- Exipalainidcs ÎMtrcïllci Codart. d'après Pcrty (PI. XXX. fig. 7); n, grandeur naturel vue en dessus (\'tiir le ty[)e de (Jodart. PI. M, fig. 56).

Planche O.

FiG. 59. EupalûDiides Actor IJalman. \'u en dessus, grandeur naturel U (Reprod. d'a]n-ès Dalman, TalD. I, fig. i).

Kk;. 60. - liupdlûiuidrs Zeryïitlua Grav. \'u on dessus; cf grandeur natun (1)'a])rès un exemplaire de la coll. Ch. (^herthur)

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LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

177

1\ . - SOUCHE PHYLÉTIQUE PYLADES

(Genre CORYBANTES)

Nous avons été amené à réunir ici, à la suite de Pylades et de Mathani, un certain nombre de Castnies qui n'ont probablement entre elles que de très lointaines relations phylogéniques ; toutes sont de grande taille et fort peu répandues dans les collections, aussi est-il difficile d'éta- blir l'ensemble des carac- tères qui permettraient de définir avec précision leurs affinités réciproques.

Le dessin des ailes est variable, ainsi que la colo- ration; la nervation pa- raît identique, mais elle n'a pas été étudiée avec assez de détails pour qu'on puisse en tirer des conclusions. En ce qui nous concerne, nous avons pu examiner les plantules du dernier article des tarses chez quatre espèces différentes : nous avons constaté qu'elles se présentaient sous la forme d'un ove à peu près régulier chez Pylades (Fig. 63), Fusca et Govara; chez Mathanï et Zerynthïa, elles revêtent, au con- traire, la forme en palette élargie que nous avons déjà rencontrée dans la souche phylétique Schreihersi (Fig. 53).

D'après l'ensemble des caractères et en considérant, d'autre part, la distribution géographique des six espèces signalées dans ce travail, nous avons cru pouvoir établir trois sections distinctes.

Fio. fi2. Schéma général de l'ornementation des ailes antérieures dans la souche phylétique Py- lades.

1/8 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Les espèces de la i""'" section, comprenant Pylades et Mathani, habitent principalement les Guyanes et la vallée moyenne du fleuve Amazone : elles sont caractérisées par la présence, aux ailes antérieures, d'une large bande oblique blanche ou grisâtre plus ou moins lobée (Fig. 62) ; dans la 2" section, nous avons placé Fusca et Dolopia, qui sont distribuées beaucoup plus à l'ouest

dans la République de l'Equateur et dont les ailes portent une large macule grisâtre, arrondie, dans la ré- gion discoïdale (PI. col, fig. 3798) ; enfin, dans la 3^ section, nous avons placé Y eraguana et Govara, qui re- montent vers le nord en Colombie et jusque dans l'Etat de Panama; les ailes antérieures portent une large bande claire en forme de chevron (PI. R, fig. 66).

En résumé, les six grandes espèces actuellement connues de la souche phylétique Pylades, appartiennent

Fig. 63. Dernier article des tarses . . . / . ^

chez covybantes Vyiades Cran.er. ^ux zoncs nettement cquatorialcs,

- Pa paronyques; Pu plantule ^ ^j ^ ^ prévoir que bien dcS

on forme de spatule ovoïde ; Gr, ^ '■

griffes (Ong.). formcs restent encore à découvrir,

surtout dans la 2* section. Nous avons adopté le nom générique de Corybantes (i) pour l'ensemble des Castniinae que nous groupons autour de Pylades; ce nom est à Hiibner (Verzeichniss, 18 16, p. loi) ; le groupe- ment auquel il s'appliquait était aussi caractérisé par la présence de bandes claires aux ailes supérieures : « die Schwingen schief hellstreifig », mais on y trouvait, rapprochées, six espèces d'affi- nités fort différentes.

(i) Nous conservons l'orthographe primitive d'Hiibner [Catal. 1816, p. ici) conformément à l'art. 19 du Code de Nomenclature internationale.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE I/Q

Genre : CORYBANTES Hùbner.

Verseichniss bekannter Schmeiterlinge, 1816, p. loi.

Espèces de grande taille, dont les ailes antérieures portent des bandes claires de forme variable ou simplement de grandes macules arrondies; les plantules des tarses sont ovales ou en forme de palettes élargies (Fig. 63 et 63 ^^).

Tableau analytique et description des Espèces

; Ailes antérieures portant, vers le milieu du disque, une bande transversale oblique, blanche ou gri- sâtre (fig. ôa"! plus ou moins lobée 2

Ailes antérieures portant, vers le milieu du disque, une large macule arrondie grisâtre et plusieurs autres de même couleur alignées parallèlement au bord externe (PI. col., fig. 3798I 3

Ailes antérieures portant, dans leur partie médiane, une large bande claire, brisée, en forme de chevron (PI. R, fig. 66) 4

Ailes postérieures ornées, parallèlement au bord externe, d'une rangée de macules jaunâtres, con- tig^uës, avec chacune un gros point noir en leur milieu (PI. Q, fig. 64) C. Pyladcs.

Ailes postérieures ornées de deux rangées inégales de taches jaunes triangulaires, bordées de rouge (PI. Q", fig. 65) C. Mathani.

Ailes antérieures avec deux taches noires en forme

de croissant le long du bord interne (i) C. Dolo-pia.

Ailes antérieures avec deux taches noires en forme d'angle, au-dessus du bord interne (PI. color., fig. 3798) C. Fusca.

(i) « Below thç sfiots on the inner rnargin are two lunular-shafed black marks. »

15*

l80 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Ailes postcricurt's noires, ornées, le long de leur bord externe, d'une série de grandes niiuiile- roug-es continues (PI. color., fig. 3S02) C. Govnra.

Ailes postérieures, rouges dans leur moitié externe avec une large bande noiri' Iransverse, continue (PI. R. lig. tt^ C. Veraguatta.

r" Section

Bande transversale des ailes antérieures fortement lobée à son bord externe.

19. Corybantes Pylades Cramer. Papillons exotiques des trois parties du Monde, 1782, PI. CCCLXXXVIl, fig. A, B.

On ne peut pas considérer les vagues indications de l'ouvrage de Cramer comme une description suffisante pour donner une idée nette de cette belle et rare espèce; les études de Godart et de Dalman, qui sont basées sur la figuration de Stoll, ne nous apportent par conséquent aucun élément nouveau d'appréciation; la description de Boisduval {Species, p. 501), établie d'après quelques beaux exemplaires de la Guyane, se trouve être dès lors la meilleure et la plus complète; nous la reproduisons ici, en même ti^mps que l'un des types de la collection Charles Obcrthiir (PI. O' fig. 64 bis).

(( Cette belle et rare espèce est au moins aussi grande que Daedalus. Ses ailes sont d'un noir brun chatoyant en vert, selon les aspects, comme, du reste, cela a lieu dans la plupart des espèces du même genre.

» Les ailes supérieures ont deux larges bandes transverses, sinuées, d'un blanc sale, saupoudrées d'atomes obscurs, dont la première est située un peu au delà du milieu, et la seconde plus courte, entre celle-ci et le sommet.

» Les ailes inférieures sont d'un noir plus foncé, et offrent, parallèlement au bord postérieur, une large bande rouge, ou d'un

LÉPIDOPTEROLOGIE COMPAREE l8l

rouge légèrement fauve, dentée en dedans, et divisée dans le sens de sa longueur par une rangée de taches noires orbiculaires, dont les trois dernières sont confluentes.

» L.e dessous des ailes supérieures est brun, avec les bandes du dessus d'un fauve rougeâtre ainsi que le bord interne; ces mêmes ailes ont, entre les nervures, des espèces de taches oblongues ou éclaircies longitudinales, demi-transparentes.

» Le dessous des ailes inférieures est d'un noir brun sau- poudré d'atomes d'un gris jaunâtre, la bande terminale a la même forme qu'en dessus, mais elle est obscure et à peine rou- geâtre.

>) La femelle, qui est énorme, diffère du mâle en ce que ses ailes supérieures ont, entre la base et le milieu, une large bande mal définie, d'un blanc sale.

» Cette espèce est fort rare dans les collections. Nos individus proviennent de chrysalides trouvées par hasard, à Cayenne, par le capitaine Cathernault, dans le tronc d'un bananier.

» Godart et Dalman l'ont décrite sur la figure de Cramer. »

Sur les cinq exemplaires de la collection Charles Oberthùr, quatre sont originaires de la Guyane française; deux proviennent de l'ancienne collection Boisduval et ce sont les types qui ont servi à établir la description qu'on vient de lire; deux autres ont été recueillis de 1879 à 1884 par M. Constant Bar; le 5*, enfin, a fait autrefois partie de la collection Guenée; sur son étiquette d'origine, il porte, avec un point de doute, la mention Para, ce qui tendrait à faire croire que l'espèce s'avance, vers le sud, jusque dans les Guyanes brésiliennes. Cette indication est tout à fait vraisemblable puisque le bel exemplaire décrit et ûguré par M. Preiss {Neue und seltene Arten, p. 8, PI. III, fig. i) a été capturé à Manicoré, par conséquent dans les régions méridionales de la province des Amazones; la figuration de M. Paul Preiss a été reproduite par le D"" Strand.

Nous avons pu en outre étudier cinq exemplaires appartenant à la collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris; tous

l82

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

proviennent de la Guyane française et nous relevons les indica- tions d'origine qui suivent : Cayenne, Saint-Georges-Oyapock, La Mana, Maroni.

20. Corybantes Mathani Oberthùr. Lépidoptères d'Amé- rique (Etudes d'Entomologie, 1881, Vol. VI, p. 30, PL 4, Fig. 2).

Cette superbe espèce, l'une des plus belles de la famille des Castniidae, paraît être excessivement rare. Il nous semble bien qu'elle n'a jamais été retrouvée depuis 1879, époque oîi M. Marc

de Mathan la découvrit à Teffé (Ama- ;;oncs) et que les trois seuls exemplaires qui existent sont les deux Q Q qui se trouvent actuellement dans la collec- tion de M. Charles Oberthiir plus le cf, de petite taille, de la collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, dont nous parlons plus loin. La figure ci-jointe (l'ig. 63 bis'), nous montre que la plantule est encore du type eupala- midien, mais avec les angles antérieurs très saillants.

L'un de ces exemplaires de la col- lection Ch. Oberthiir a servi à rédiger la description originale des Etudes d' Entomologie que nous reproduisons ci-après.

« Taille de Daedalus. En dessus, d'un brun luisant avec reflets verdâtres; les supérieures traversées par deux bandes maculaires partant du bord costal et se réunissant de façon à former un angle aigu dont le sommet repose sur la nervure antépénultième, au delà de laquelle se trouve, dans l'espace intranervural, un croissant, der- nier prolongement de la bande intérieure qui est irrégulière,

Fig. 63 his. Dernier article des tarses chez Coryhantes Mathani Obthr. Pa, parony- ques ; Pt, plantule ; Gr, griffes (Orig.).

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

183

formée de taches transparentes toutes contigviës, tandis que la bande extérieure n'est composée que de quatre taches également transparentes, laissant entre elles deux espaces intranervuraux inoccupés (PI. Q". fig. 65).

» Cette transparence n'existe que par le moins d'adhérence des écailles qui sont d'ailleurs moins serrées que dans le reste de l'aile et qui sont brunes.

FiG. 63 ter. Corybantes Mathani Obthr. cT grandeur naturelle (d'après un exemplaire de la collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris).

» Les ailes inférieures sont traversées à peu près parallèlement au bord extérieur par une double bande maculaire, irrégulière, l'une incomplète, d'un brun rougeâtre. Les écailles, dans ces deux bandes maculaires, sont comme celles des supérieures.

» Le dessous reproduit le dessus, mais les taches y sont plus dilatées.

» Thorax et abdomen bruns, avec des reflets bleuâtres bril- lants en dessus comme en dessous. »

La figure qui reproduit Castnia Mathani Obthr. dans les Etudes d^ Entomologie est due au pinceau de M. d'Apreval; elle

184 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

est absolument irréiirochablc tant au point de vue de la forme qu'au point de vue du coloris, et il n'était pas possible de repro- duire la nature avec plus de sincérité. M. Strand l'a représentée, en partie, dans l'ouvrage de Seitz {Gross-Schmetterl. d. Erde, Fauna E\ot., V^l, pi. 3 c), mais il a négligé d'indiquer la source de sa documentation.

A côté de l'exemplaire du Brésil, signalé ci-dessus et recueilli par M. de Mathan, il existe en outre, dans la collection Ch. Ober- thùr, un exemplaire capturé par Constant Bar à la Guyane fran- çaise.

Toute cette partie de notre travail était déjà composée lorsque nous avons reçu communication d'un mâle de petite taille (8 cen- timètres d'envergure), de cette espèce, appartenant à la collection du Muséum de Paris. Cet échantillon précieux, le seul qui soit probablement connu à l'heure actuelle, nous a présenté un ensemble de caractères tout à fait identiques à ceux qui sont énumérés dans la description précédente; les petites différences qui existent portent sur la forme des ailes antérieures, dont l'angle apical est beaucoup plus prononcé que chez les Q Q, et sur la bande fauve des ailes postérieures qui n'est développée que dans la région de l'angle anal.

Nous sommes heureux de pouvoir reproduire ici ce rarissime Corybanthes Mathani ç^ (Fig. 63 te:r~) qui est originaire de Saint- Georges-Oyapock, dans la Guyane française.

2* Section

Ailes antérieures avec une large macule arrondie vers le milieu cki disque.

21. Corybantes Fusca Floulb. Diagnoses de Castnics nou- velles, etc. (Etudes de I.épidoptérologie comparée, 191 7, Fasc. XITI, p. 67).

A la suite de Corybantes Mathani, et appartenant certairement à la même souche phylétique, nous trouvons, dans la collection

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE l8s

Charles Oberthiir, une nouvelle morphe, de grande taille, que nous décrivons sous le nom de Coryhanies Fusca à cause de sa coloration brune généralisée (PI. color. CDXLVl, Fig. 3798).

Cette espèce provient de l'Equateur; elle a été recueillie en 1S94, à Balzapamba, province de Bolivar, par M. de Mathan.

i'ête, thorax et abdomen d'iui brun foncé uniforme, aussi bien en dessus qu'en dessous avec, toutefois, les segments dorsaux de l'abdomen un peu plus foncés et bordés d'écaillés blanches à leur bord postérieur; antennes entièrement brunes sauf l'apex qui est un peu plus pâle.

Ailes antérieures triangulaires brunes, de même que la tête et le thorax, avec un beau reflet vert soyeux; un peu avant le milieu, en contact avec la nervure subcostale, se trouve une grande macule arrondie un peu plus claire, mais peu visible ; sur le milieu du disque, parallèlement au bord externe, existe une bande par- tiellement maculaire, de même coloration s'étendant jusque dans la région de l'angle apical; du côté du bord interne, cette bande pâle est suivie de deux petites taches noires anguleuses ; tout le bord interne est plus clair.

Les ailes secondes sont de même coloration que les supérieures dans leur partie basale, elles portent de longues écailles séti- f ormes ; dans tout le reste de leur étendue, jusqu'au bord externe, elles sont d'un brun noirâtre velouté; à la limite de ces deux régions court une rangée de cinq macules blanches allongées, partant du bord abdominal et se terminant par une tache arron- die au milieu du disque, dans le 4'' espace internervural. La frange des quatre ailes est blanche mais très étroite.

En dessous, on retrouve les mêmes dessins qu'en dessus, mais la coloration eat d'un brun plus uniforme; les macules blanches des ailes inférieures sont bordées de noir et toute la région de l'angle anal est nuancé de la même couleur.

Deux exemplaires cfcT de cette belle espèce existent dans la collection de M. Charles Oberthiir; la très exacte représentation

l86 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

en couleur (PI. CDXI.VI, Fig. 3798), duc à l'habile pinceau de M. J. Culot, permettra d'apprécier ses rapports de parenté très certains avec Mnthani.

22. Corybantes Dolopia Drucc. Descrift. of jive new Sfecïes of lleteroccra (Ann. and Mag. of Nat. Hist., 1907, 2, Vol. XX (7), p. 505).

Cette espèce, décrite - mais non figurée par Herbert Druce, a été laissée par M. Strand dans ses inceriae sedis. Après une étude très attentive du texte, nous croyons pouvoir la rapprocher de notre Corybanlhes Fusca. Nous prions M. George Talbot de vouloir bien encore ici comparer la figuration coloriée de notre travail avec l'exemplaire type de la collection Druce.

(( Feniale Head, collar, tegulae, thorax and base of the abdomen dark brown; abdomen black; antennae black, the tips pale brown. Primaries dark brown glossed with green; a large greyish-brown spot at the end of the cell, beyond which the wing is crosscd from near the apex by a séries of dull greyish-brown spots, those nearest the apex very indistinct ; the spots are edged with black ; below the spots on the inner margin are two lunular- shaped black marks : secondaries black, the base shot with bluish green ; a row of brownish-white spots crosses the wing from near the anal angle almost to the apex, the fringe brownish-white. The underside of both wings pale brown, with ail the spots much more distinct and ail edged with black. »

Expanse : 7 3/4 inches.

Hab. Ecuador, Los Lanos {NLiis. Druce),

LÊPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 187

3'' Section

Ailes antérieures avec une large bande claire en forme de chevron.

23 . Corybantes Veraguana Westwood. - A monograph of the Lepidofterons Genits Castnia and some allied Groups (Trans. of the Linnean Soc. London, 1877, Vol. I (2* sér., Zool.), p. 168.

Westwood décrivit et figura cette espèce, en 1877, d'après un exemplaire du Musée d'Oxford (PL R, fig. 66) ; cet exemplaire qui était, paraît-il, le seul connu à cette époque, avait été envoyé, quelques années auparavant, à MM. Godman et Salvin par un de leurs collecteurs nommé Arcé; pour rappeler qu'il avait été recueilli à Veraguas, dans l'Etat de Panama, Westwood lui donna le nom de Veraguana. Mr. Herbert Druce, qui nous donne ces renseignements, dans le volume de Biologia C entrait- Amer i- cana, consacré aux Lépidopteres-Hétéroches, 1883, texte p. 24, a reproduit très exactement, dans son Atlas ^ Tab. 4, fi.g. 4, la figuration de Westwood. Cette espèce nous est donc connue par deux bonnes figures et par une description originale; voici cette description, telle que Westwood l'a établie dans le Vol. I de la série des Transactions de la Société linnéenne de Londres, p 168.

« C. thorace alisque unticis castaneo-brunneis his basi cœndeo viridique nitentibus, in med.io fascia lata valde angulata, antice albida, postice bninnescettte, punctisque nonnullis ovalibus versus apiceni albidis; alis posticis chabyleo-nigris, fascia pone médium (e maculis ovalibus composita) margineque postico aurantiaco- rufis, abdomine nigro. Long, cor p. une. 2 i\^. Ex p. alar. antic. une. 6 lin. 7.

» Hab. Veragua {Salvin). In Mus. Hopeiano Oxoniae (olim Saunders).

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

» This very fine new species is allied to C. Cacïca Bdv., H.-Sch., but has the fore wings rather less triangular, and they do not possess the small oblong cell seen in other species, formed by the connexion of the second and third branches of the sub- costal rein by a small transverse vcinlet. »

24. Corybantes Govara Schaus. Isieiv Species of Heterocera from Tropical America (Journ. of the New- York Ento- mological Society, 1896, Vol. IV, p. 147).

Bien que ce détail ne soit mentionné nulle part dans la des- cription qui précède, le Corybantes Y eragiiana de Westvvood ne représenterait, paraît-il, que le sexe femelle de cette belle espèce; le mâle nous serait resté inconnu jusqu'en 1896, époque à laquelle Mr. William Schaus le décrivit, dit-on, sous le nom de Castnia Govara, dans le Journal of New-Yor/c entomological Society, p. 147. Il est certain que le C. Govara de Schaus ne diffère, en aucune façon essentielle, du V eragiiana de Westwood ; le dessin des ailes antérieures, en dessus, est sensiblement le même quoique plus accentué; la principale différence s'observerait aux ailes inférieures qui sont entièrement noires chez Govara, avec seule- ment une rangée marginale de grandes taches rouges (PI. color. CDXLVIII, fig. 3802).

Voici la trop courte description de Mr. Will. Schaus, qui sup- pose être en présence d'un cf de \' cragiiana Westw. :

Castnia Veraguana Wtw.

Castnia veraguana Westvv^ood, Trans. Linn. Soc. Lond., sér. 2, Zool., I, p. 168, pi. 30, fig. I, Druce, Biol. Centr. Amer. H et., p. 24, pi. 14, fig. 4.

(( I hâve recently obtaincd what I believe to be the cf of the above species. The primaries agrée very well with the type figured, only the subapical white spots are more oblique in my spécimens. The secondaries differ in being very velve^y black

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE

189

with a marginal row of large red spots extendmg on to the fringe. Expanse, io<S-i30 mm.

» Habitat : Cohmibia.

» Should my description refer to a new species tlien I pro- pose for it the name of C. govara » (i).

Tout cela manque de précision ; à notre avis, et quoi qu'en pense M. le D'' Strand, il n'est point du tout sûr que Y eraguana et Govara représentent les deux sexes d'une même espèce. Nous avons pu étudier, dans la collection de M. Charles Oberthiir, deux très beaux exemplaires femelles de cette morphe superbe, provenant aussi de Colombie; or, par leur aspect général, ce sont des Govara plutôt que des Y era- guana; toutefois les ailes inférieures ne sont pas entièrement noires ; dans l'un des échantillons la tache noire postmédiane est complètement entou- rée de rouge, comme chez Y eraguana type, dans l'autre le noir envahit presque entièrement le disque ; les

plantules des tarses (Fig. 63^^), bien qu'un peu différentes de ce qui se voit chez Cor. Pyladcs, ont cependant, dans leur ensemble, la même forme générale.

En résumé, nous ne sommes pas éloigné de croire que Yera- guana Westw. et Govara Schaus sont deux espèces voisines, mais néanmoins distinctes ; ainsi que nous venons de le voir, ce n'est

Fig. 63 iv. Dernier article des tarses chez L'o> yhiniteH Govara Schaus. Pa, paro- nyques ; Pt, plantule ; Gr, griffes COrig.).

( I ) Nous sommes redevables de la description originale de C. Govara, ainsi que de quelques autres (Gramivora et Corrufta), à M. Adam Bôving, du Muséum National de Washington, qui a bien voulu prendre la peine de les copier pour nous dans le Journal of the New-York Entomologie al Society. Nous prions M. A. Boving de vouloir bien accepter ici nos remerciements les plus cordiaux.

15 a

igo LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE

pas la disposition relative des taches noires et rouges, aux ailes inférieures, qui peut servir à caractériser ces deux espèces, mais bien le dessin des ailes antérieures ; la tache en chevron du milieu du disque n'a pas la même forme chez les deux espèces ; elle est toujours beaucoup plus fortement bordée de noir dans les formes colombiennes et il n'y a jamais, dans les morphes du type Govara, que deux macules transparentes à la région de l'angle apical, tandis qu'il y en a toujours trois chez V eragiiaua.

Enfin, l'abdomen n'est pas entièrement noir, ainsi que West- wood le laisse entendre {ahdomine mgro) ; il est très nettement rouge en dessous et quelquefois aussi à l'extrémité en dessus. Les deux femelles du type Govara, que nous trouvons dans la collection Ch. Oberthiir et dont nous avons pu examiner les armures génitales, proviennent des régions andiques de la Co- lombie centrale, Etats de Cauca (Juntes) et de Cundmamarca (Cananche); elles y ont été recueillies par M. Marc de Mathan en 1898 et 1900.

N'ayant pas vu en nature l'exemplaire du Musée de Tring dont parle M. le D"" Strand {Macrolép du Globe, p. 14), nous sommes bien obligé d'admettre l'indication qu'il donne relati- vement au sexe; à en juger par la figure (forme des ailes anté- rieures et extrémité de l'abdomen) nous doutons fort que ce soit un mâle. S'il en était ainsi cependant, l'hypothèse de deux espèces distinctes que nous avons posée au début de cet article s'en trouverait notablement renforcée; dès lors, s'il existait des mâles et des femelles du type Govara, en Colombie, il y a tout lieu de croire qu'il en serait de même pour le type Veraguana à Panama. Quoi qu'il en soit, on ne connaît jusqu'à aujourd'hui, de ce dernier type, que la femelle du Musée d'Oxford, primiti- vement décrite et figurée par Westwood.

Le cf Veraguana nous reste par conséquent toujours inconnu; et, malgré la suggestion de M. le D' Strand, nous croyons bien qu'il en est de même pour le c? Govara.

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LÉPIDOPTÊROLOGIE COMPARÉE

199

SOUCHE PHYLÉTIQUE HUMBOLDTl

(Genre : Castniomera).

Toutes les Castnies pouvant se rattacher à la morphe Hum- boldti constituent un ensemble très homogène caractérisé princi- palement par le dessus des ailes supérieures et par Vabsence de taches marginales rojtges on orangées le long du bord externe des postérieures; la coloration générale varie du noir foncé, chez A.tymnius, au brun fauve ou au brun rougeâtre clair chez TsI ew- manni et Dnicei; mais, dans les formes moyennes les plus typiques, la couleur fondamentale est le brun chocolat plus ou moins foncé {Humboldtï) ; les ailes supérieures sont toujours plus sombres que les inférieures.

L'ornementation des ailes supé- rieures peut se réduire à une bande blanche transversale ; c'est le cas d'Atymnius, mais, dans la section Humboldti, nous trouvons, en outre, une bande maculaire sinuée, formée de 5 à 6 gros points blanchâtres, dans la région de l'angle apical ; cette bande maculaire est toujours très apparente et bien marquée chez les femelles; chez les mâles elle est, au contraire, plus ou moins éteinte par le brun fondamental des ailes; la bande transversale médiane est toujours aussi plus étroite et plus irrégulière chez les mâles que chez les femelles.

Aux ailes postérieures, la bande blanche oblique est large et bien marquée; sauf chez Dnicei, elle s'étend toujours du bord antérieur à l'angle anal et parcourt le disque de l'aile en s'élar- gissant; souvent aussi sa bordure interne est nuancée de violet

17

FiG. 6". Schéma général de l'ornenientation des ailes dans la souche phylétique Hum- boldti.

200

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

i^Ph. Salasia). Nous proposons de constituer un genre, avec toutes les espèces de la souche phylétique Hmnboldîi, sous le nom de Castniomera fi).

Les variations que nous venons de passer en revue nous ont également conduit à distinguer, d'après le dessin des ailes, dans la souche phylétique Huinboldti, deux sections très inégales, aux- quelles nous attribuons la valeur de sous-genre : la T* section,

qui comprend la seule morphe Atymnins (PI. S, fig. 69-70), est caractérisée par la coloration noire très franche du fond des quatre ailes et par l'absence (?) complète de bande maculaire subapicale, aussi bien chez les cf que chez les Ç . Nous n'avons malheureusement aucune donnée exacte concernant l'habitat d^Atymnius; c'est une forme brési- lienne et nous savons seulement, par une indication vague de Perty, qu'elle se rencontre principalement dans les régions équatoriales; nous j-'iG. us. - Dernier article des tarses rangcons Atymnïits dans le SOUS-

chez Castniomera (Vhneosenut) -n f i / \ i

Ecadoremis. - Pa, pan.nyques ; genre McLanosema (2), pour bien crthï^îorig.;:'''""'^"^'" ' '••' "marquer que le noir domine dans

la coloration générale des ailes.

La 2' section renferme toutes les espèces qui se peuvent plus étroitement rattacher à Humboldli, c'est-à-dire qui présentent, en plus de la bande blanche médiane, une deuxième bande macu- laire formée de cinq ou six points blancs dans la région de l'angle apical (Fig. 67); nous réunissons tout cet ensemble sous

(i) Du grec : meros f>artie, pour indirjuer que ce groupement est une subdi- vision de l'ancien genre Castnia.

{2) Du grec : mêlas noir et sênia marque distinctive.

LÈPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 201

le nom subgénérique de Phaeosema (i), pour rappeler que c'est kl coloration brune qui domine chez les espèces les plus caracté- ristiques.

Tous les Phaeosema connus n'ont été rencontrés jusqu'ici que dans la République de l'Equateur, la Colombie et sur divers points de l'Amérique centrale.

Nous avons étudié la plantule des tarses chez Castniomera {Phaeosema) Ecuadorensis Houlb. ; elle se présente sous la forme d'une palette triangi.ilaire élargie du type eupalamidien (Fig. 68).

Genre : CASTNIOMERA nov. gen.

Les espèces de ce genre sont de taille moyenne; toutes portent, en dessus, aux ailes supérieures, une bande blanche oblique, trans- versale, partant du milieu de la côte et aboutissant à l'angle interne ; on trouve en outre, le plus souvent, une bande maculaire formée de 5 ou 6 points blancs ou grisâtres dans la région de l'angle apical (Fig. 67).

Le caractère essentiel se trouve aux ailes postérieures qui ne portent qu'une large bande et jamais de macules rouges ou orangées le long du bord externe.

Plantule du type eupalamidien (Fig. 68).

Tableau analytique des Sections

/ Ailes antérieures avec une seule bande blan- che transversale dans la région moyenne de

laile {P^ Section) (PI. S, fig. 70) S.-g. : Melanosema

ip. 202). Ailes antérieures avec deux bandes blanches,

l'une continue, dans la région médiane de l'aile ; l'autre maculaire, dans la région sub-

apicale (Fig. 67) (2^ Section) S.-g. : Phaeosema

(p. 206).

(i) Du grec : fhaios brun et sema signe distinctif.

202 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE

r" Section

Ailes antcripures sans aucune tache en dessus, dans la région de l'angle apical, tout au moins chez les mâles.

(Sous-Genre : Melanosema).

25 . Castniomera (Melanosema) Atymnius Daim. - Prodromus Monographiae Castnïae genens Lepidop.'erorum, 1824, p. 12.

Cette espèce, décrite par Dalman en 1824 et représentée par Perty en 1834 seulement, a donné lieu, même de nos jours, à de graves erreurs d'identification ; la plupart des auteurs l'ont con- fondue avec l'une ou l'autre des nombreuses morphes de la section Hnmboldti (i).

La description la plus accessible qui nous ait été donnée de cette espèce est celle du D"" Boisduval que l'on peut lire dans le Species général des Lépidoptères Hétéroches, 1874, p. 528 ; cependant, à titre documentaire, nous tenons à donner ici la description primitive de Dalman.

(( C. alis supra ni gris fascia alba obliqua, superiorum angusîa, inferioruni posterhis dilatala, margine immacv.latis ; antennarunt apice, abdomine corporeque subtus albidis.

)) Castnia Atymnius, Act Holm.., 1824, p. 400, 6.

» Habitat in Brasilia, Dom. Westin., Mus. R. Ac. Scient. Holm.

» Nimis affinis C. Lico, sed major et differre videtur colore obscuriore et defectu fasciolae subapicalis m alis anticis, punc- torumque ferrugineorum in alis posticis.

(i) La figuration donnée par Emile Blanchard dans XlHstoire naturelle des Insectes, Vol. III, Lépidoptères, Pi. 19, sous le nom de Castnia Alhymnia, s'applique, sans contestation possible, à Castniomera Humboldii. Dans le texte p. 473, le nom spécifique est, à tort, orthographié Atymnus.

LÈPIDOPTÊROLOGIE COMPARÉE 203

» Longitudo corporis fere i 1/2 poil. Expansio alarum 4 poil. Paris.

)) Antennae nigrae, clava apice testacea. Caput fuscum palpis pallidis. Thorax nigro-fuscus. Abdomen conicum, album, dorso infuscato, segmentoque primo squamis elongatis fuscis hirto. Corpus subtus album, pedibus concoloribus, tarsis ferrugineis. Anus in nostro specimine non nisi squamis brevibus barbatus.

» Alae omnes supra saturatius nigrae ; in medio f ascia obliqua superiorum tenui alba, infenorum nivea, versus angulum aaalem dilatata, situ et proportione omnino ut in C. Lico. Alae subtus dilutius fuscae, superiores medio saturatiores, et praeter fasciam mediam obliquam etiam fasciolis duabus e maculis albis inter- ruptis notatae, omnino ut C. Lico. Alae inferiores griseae, fascia iata alba. Margo alarum inferiorum undique omnino immacu- latus, superiorum vero angulus inferior albo ciliatus, ut in affi- nibus (Joe cit., p. 12) ».

L'indication d'habitat donnée par Dalman (( in Brasilia » est malheureusement beaucoup trop vague. Perty précise un peu plus (( in Brasilia aequatoriali >>. mais il ne donne lui-même aucune précision concernant les localités.

Nous appelons l'attention des entomologistes sur ces mots de Id description de Dalman : alae supra nigrae... saturatius nigrae; en dessus les quatre ailes de C. Atyninius Ualm. sont, en effet, d'un noir très franc; Boisduval, qui posséda deux exemplaires de l'espèce, dit qu'elles sont d'un noir foncé; toutefois, pour bien apprécier les difficultés en face desquelles nous nous sommes trouvé, il faut lire la description de Westwood en entier {loc. cit., p. 172) : (( C. alis anticis nigro-fuscis metallico nitidis, fascia média albida obliqua fere recta ad angulum analem extensa alteraque subapicali valde sinuata e maculis 5 vel 6 formata (interdum obliteratis); alis posticis fuscis extus plus minusvc brunneis ; fascia magna alba obliqua média versus costam atte- nuata et ad angulum analem valde dilatata, fimbria partim alba ; antennis apice fulvis. Long. corp. une. i Va i Vè- Expans. alar. antic. une. 3 1/2 3 %.

204 LÈPIDOPTÊROLOGIE COMPARÉE

» Var. a maculis subapicalibus albis in alis anticis valde dis- tinctis (Columbia, Nicaragua, Bogota).

» Var. Q fascia média alarum anticarum alba distincta, fascia maculari subapicali fere obliterata squamis nonnullis pallidio- ribus tantum distinguenda, vel omnino obliterata (ut in figura Pertii), alis posticis brunneis albo fasciatis (Columbia, St. Es- tavan, Venezuela).

)) Var. y fascia média et fascia subapicali alarum anticarum fere obsoletis (Nicaragua, Santa Martha, Guatemala, Mexico) )>.

Au début, lorsque nous avons commencé l'étude d'Aiymnius, nous ne doutions pas que l'illustre professeur de l'Université d'Oxford, avec sa grande expérience, n'ait apprécié les choses avec exactitude, notamment en ce qui concerne les femelles, que Dalman et Boisduval n'ont jamais connues. Celles-ci, évidem- ment, peuvent différer des cTcT par la présence d'une bande maculaire de cinq taches blanches dans la région apicale des ailes antérieures, car c'est un caractère que nous avons tou- jours observé dans toutes les morphes de ce groupe, mais nous ne pouvons pas affirmer qu'il soit général. Pour notre part, nous n'avons jamais vu aucune femelle authentique d' Atymnius et, après avoir lu tout ce que les auteurs ont écrit sur ce sujet, nous sommes porté à croire qu'ils n'ont pas été plus favorisés que nous. La coloration nigro-fiisca, attribuée par Westwood aux ailes antérieures, exprime imparfaitement ce qu'on peut observer sur les échantillons eux-mêmes; quant aux ailes postérieures, elles seraient, d'après Westwood, simplement brunes {fuscae), alors que nous les voyons d'un noir profond {saturatius nigrae) et de même tonalité que les antérieures.

Nous en concluons que toutes les Castnies de Colombie, du Nicaragua, du Mexique et du Venezuela décrites par Westwood sous le nom d'Atymnius ne représentent pas du tout VAtymnws de Dalman ; il s'agit très certainement de quelques-unes des nombreuses races géographiques qui, dans les régions subéqua- toriales avoisinant l'isthme de Panama, gravitent autour de la morphe Huniboldti.

LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE 205

11 existe, dans la collection de M. Charles Oberthùr, cinq d'cf Atymnms bien authentiques et parfaitement conformes à la figu- ration de Perty; deux d'entre eux ont fait partie de la collection Boisduval, les trois autres sont de réception plus récente, 1876- 1882, mais tous proviennent bien de la région sud-orientale du Brésil; l'étiquette qui les accompagne porte Santo Antonio dos Brotos, province de Rio de Janeiro; des trois exemplaires cfcf de la collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, ceux dont on connaît exactement l'origine, viennent également da la pro- vince de Rio de Janeiro. Nous estimons que c'est la véri- table et unique patrie à! A.tymnhis et que toutes les autres localités, bien plus septentrionales, indiquées par Westwood et Herbert Druce : Panama, Nicaragua, Costa-Rica, Honduras, Guatemala, doivent s'appliquer aux différentes morphes de la section Humboldii. M. Paul Preiss décrit {Neue und seltene Arten, etc., p. 10) et représente, Taf. VIII, fiig. i, d'une façon tout à fait erronée, sous le nom à.Wtymnius, une Q de Cuba qui, de même, ne peut se rapporter qu'à Humbcldti ou à l'espèce très voisine que nous avons désignée sous le nom d'Affinis; l'expression qu'il emploie en parlant des ailes antérieures : V orderfLûgel kajfeebraun, ne laisse aucun doute à ce sujet.

La figuration de M. Embrik Strand, PL 26, est admissible à la rigueur; mais l'espèce n'est pas, comme il le croit, largement répandue dans l'Amérique centrale. Si l'échantillon qui a servi à l'artiste ne venait pas du Brésil, indication qui manque dans le texte du Tome VI, nous sommes encore en présence d'une autre espèce ; le noir des ailes n'est, en effet, pas le noir profond et velouté du véritable Atyninius Daim.

En résumé, Castniomera {Melanosema) Atymnhts (Pi. S, fig. 70) est une espèce tout à fait différente de Phaeosema Hum- boldti, aussi bien par sa coloration générale que par sa distri- bution géographique; tous les exemplaires exactement identifiés que nous connaissons proviennent des régions méridionales du Brésil et plus spécialement de la province de Rio de Janeiro.

En dépit des indications de M. Strand, nous croyons que, dans

âo6

LÈPIDOPTÈROLOGIE COMPARÉE

cette espèce, le mâle seul est actuellement connu; en tout cas, il nous paraît difficile d'admettre la femelle, originaire de Colombie, représentée sous le nom de Graya Atymnius par M. Buchecker, PI. i8, fig. 23, à moins toutefois que cette femelle n'ait été capturée sur les confins les plus méridionaux des régions colombiennes, dans les vallées de l'Iça ou de la rivière Napo.

2" Section

Ailes antérieures avec une bande maculaire de taches blanches ou grisâtres plus ou moins nettes dans la région de l'angle apical.

(Sous-Genre : Phaeosema).

Tableau analytique et description des Espèces

Bande transversale blanche des ailes antérieures s'arrêtant vers le tiers antérieur du disque (P!. col., fig. 3789^ C. Drucei.

Bande transversale blanche des ailes antérieures

s'étendant jusqu'au bord costal (PI. col., fig.

3784) 2

Ailes antérieures avec la bande oblique blanche et

les taches apicales bien marquées 3

Ailes antérieures avec la bande blanche et les

taches apicales presque effacées (PI. S, fig. 71). C. Ecuador cns'js.

Coloration générale des quatre ailes d'un brun

roux uniforme 4

Coloration générale des quatre ailes d'un jaune

rougeâtrc uniforme (PI. color., fig. 3787) C Ncivmanni.

Fascie blanche des ailes inférieures nettement

lavée de violet sur les bords 5

Fascie blanche des ailes inférieures sans reflet violet sur les bords (PI. col., fig. 3784) ^- HumboUti.

Taches blanches des ailes antérieures d'un blanc

mat ou légèrement jaunâtre (PI. col., fig. 3785). C Salasia.

Taches blanches des ailes antérieures très nette- ment lavées de rose (PI. col., fig. 3786) C Affinis.

LEPIDOPTÈROLOGIE COMPARÉE 20/

26. Castniomera (Phaeosema) Humboldti Boisd. Species général des Lépidoptères Hétéroceres, 1874, p. 528.

Quoique présentant des caractères très tranchés et bien qu'elle ait été décrite de la façon la plus exacte par le D^ Boisduval, peu d'espèces ont été l'objet, de la part des auteurs, d'aussi nombreuses et d'aussi inexplicables confusions. Aucun exemple ne pourrait mieux servir à faire ressortir l'inutilité à peu près complète, on pourrait même presque dire le danger, des descrip- tions sans figures ; Castniomera Humboldli est facile à distin- guer, entre toutes les autres morphes voisines et pourtant, comme on le verra, pas un parmi les auteurs qui ont écrit sur ce sujet depuis le D'' Boisduval, n'a interprété cette espèce exactement, à tel point que si l'exemplaire unique, qui a servi à la description du Species général, avait été détruit, personne aujourd'hui ne pourrait se flatter de pouvoir reconnaître Humboldti.

Ainsi, M. le D"" Strand, qui a cependant consulter pas mal de documents et qui semble même avoir eu à sa disposition les exemplaires de la collection Staudinger, n'a pas su en faire une appréciation correcte; ce qu'il représente sous le nom de Hum- boldti avec sa variation Riifolimba (PI. i c), ce ne sont autres choses que deux formes absolument typiques de Castniomera Drucei Schaus ; tout le monde pourra s'en assurer.

Westwood {loc. cit., p. 180) reproduit simplement, en l'abré- geant, la description de Boisduval; il fait remarquer que, sur les exemplaires du Muséum de Paris, la bande maculaire subapicale est constituée par des taches obsolètes : <( Fascia 5-macularis subapicalis alarum anticarum in individuo Boisduvalliano guttas duas subcostales albas supra gerit; haec fascia, in individuis Musaei Gallici e maculis fere obsoletis constat ».

On s'explique aujourd'hui très bien les motifs de ces diffé- rences : à l'époque Westwood écrivit son travail (1877), il n'y avait qu'un seul exemplaire Q ^''Humboldti dans la collection

208 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Boisduval, alors que, vraisemblablemeiiL, tous les échantillons du Muséum de Paris étaient des mâles; nous savons aujourd'hui, en effet, que les taches claires de la région subapicale, toujours bien développées chez les Q Ç, sont, au contraire, chez les cfcf, tou- jours plus petites et plus ou moins effacées.

En résumé, Castniomera {Fhaeosemd) Huviboldti Boisd. est une espèce qui paraît absolument inconnue des auteurs; nous représentons ici les deux sexes (PI. color. CDXLI; cf, fig. 3783; f^g- 37S4) et reproduisons la description originale; l'un de ces exemplaires, la femelle, est le type même de Boisduval, trouvé à la Nouvelle-Grenade et nommé par lui en souvenir du célèbre explorateur Alexandre de Humboldt.

Voici la description, d'après le texte du Species, p. 528.

(' Elle est un peu plus grande que V Aiymnius avec les ailes plus pointues au sommet.

)) Les supérieures sont d'un brun noirâtre, avec un reflet oli- vâtre très prononcé; elles sont traversées, du milieu de la côte à l'angle anal, par une bande blanche, atténuée inférieurement ; elles ont, en outre, du côté du sommet, une bande courte, flexueuse, maculaire bien nette, composée de cinq taches un peu oblongues.

» Les ailes inférieures sont cPim brun roux (i) à leur extré- mité, traversées par une bande d'un blanc pur, sinuée en dedans, et s'élargissant insensiblement pour arriv^er à l'angle anal; leur frange est entièrement blanche.

» Le dessous des premières ailes offre le même dessin qu'en dessus, mais la bande sinueuse qui précède le sommet est un peu moins maculaire qu'en dessus et les trois points situés près du bord terminal sont plus gros que dans les espèces voisines.

» Le dessous des secondes ailes est d'un gris brun avec la bande blanche comme sur la face opposée; il y a, en outre, sur

(i) Nous appelons l'attention sur ce caractère que nous retrouvons partout clans la souche phylétique Humboldti.

LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE 209

le disque, un peLit œil blanchâtre, cerclé de brun, caractère que nous n'avons observé dans aucune autre espèce.

» Les antennes ont la massue ferrugineuse.

)) Cette belle espèce, que nous dédions à la mémoire du célèbie Alexandre de Humboldt, a été trouvée à la Nouvelle-Grenade.

» Coll. Bd. Très rare. )>

La morphe typique Humboldti habite exclusivement la Co- lombie et nous ne croyons pas trop nous avancer en disant que la forme brunneata de Honduras, signalée par M. Strand, n'est qu'une femelle de Salasïa Boisd.

La collection de M. Charles Oberthiir renferme six exemplaires, 4 Cfcf et 2 Q Q de (7. Humboldti; les uns viennent de Colombie ('Muzo, Toquiza), les autres du Venezuela.

27. Castniomera (Phaeosema) Salasia Boisd. Sfecies

général des Lépidoptères Hétéroceres, 1874, p. 529.

Cette espèce, très intéressante, que le D"" Strand {Loc. cit., p. 8) considère, à tort sûrement, comme une variété à^Atymnius, a été fort bien comprise et fort bien décrite par Boisduval ; le caractère essentiel se trouve aux ailes inférieures qui sont noires vers la base avec un reflet vert; a elles sont traversées, comme dans les espèces du même groupe, par une bande d'un blanc pur, mais à reflet violâtre, légèrement sinuée en dedans et s'élargissant insen- siblement pour gagner l'angle anal ».

La mention de ce reflet (( violâtre », signalé par l'auteur du Species, est tout à fait caractéristique de cette espèce ; nous le retrouvons, parfaitement visible, non seulement sur l'exemplaire type de l'ancienne collection Boisduval, mais dans quatre autres exemplaires cfcf et Q Q, nettement conformes et provenant tous de Honduras.

De toutes les morphes de la section Humboldti, celle-ci paraît

210 LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

être l'une de celles dont l'habitat est le plus septentrional; Bois- duval dit qu'il l'a reçue du Mexique, ce qui est possible; mais, en réalité, il ne connaissait pas la provenance exacte de l'exem- plaire qu'il a décrit.

Il est facile de voir, par le texte du Species, que l'exemplaire de Salasia décrit par Boisduval était un mâle : <( les supé- rieures, dit-il, sont d'un noir brunâtre, à reflet verdâtre; elles sont marquées d'une bande linéaire très étroite, ou plutôt d'une raie enfumée, allant du milieu de la côte à l'angle interne; en voit, en outre, vers le sommet, mais très faiblement, l'empreinte de la bande sinuée du dessous )>.

L'exemplaire que nous reproduisons ici (PI. color. CDXLI, fig. 3785) est, au contraire, une très belle femelle de la collection Charles Oberthiir; comme l'un des sexes seulement était connu du D"" Boisduval, il en résulte que la documentation concernant cette espèce se trouve maintenant complète.

l-e Muséum d'Histoire naturelle de Paris nous a communiqué trois exemplaires bien authentiques de C. Salasia, qui viennent également du Mexique.

28. Castniomera (Phaeosema) Affinis floulb. Diagnoses de Castnies nouvelles, etc. (Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1917, Fasc. XIII, p. 57).

Comme dessin et comme coloration, cette espèce ressemble tout à fait à C. Salasia Boisd. Elle en diffère toutefois, aussi bien chez les çj que chez les Q, par l'absence du reflet violacé sur le contour de la tache blanche aux ailes inférieures; l'unique femelle que nous avons pu étudier présente, en outre, sur la bande et sur les taches blanches des antérieures un reflet rosé que nous n'avons rencontré chez aucune autre espèce; ce reflet rosé a été parfaitement rendu par M. J. Culot sur la PI. CDXLII, fig. 3786 de notre travail.

LÉPIDOPTÊROLOGIE COMPAREE 2ÎI

Castniomera Affinis est aussi de Colombie, comme Hwnboldti; mais ses quatre ailes ont une coloration d'un brun marron à peu près uniforme, tandis qu'elles sont nettement bicolores chez Hiiniboldii.

29. Castniomera (Phaeosema) Ecuadorensis Houlb. Bia-

gnoses de Castnies nouvelles, etc. (Etudes de Lépidop- térologie comparée, 191 7, Fasc. XIII, p. 57).

Encore une morphe de la section Huinboldtï et l'une des plus répandues semble-t-il (PI. S, ûg. 71).

Nous avons sous les yeux, dans la collection de M. Charles Oberthùr, douze exemplaires cfO' et deux Q Q ; tous proviennent de la République de l'Equateur, provinces de Rios et de Bolivar.

Chez les femelles, on trouve, comme toujours, sur les ailes antérieures, une bande oblique d'un blanc jaunâtre partant du bord costal et aboutissant dans la région de l'angle anal, puis une bande maculaire sinueuse, formée de cinq taches blanches un peu en dehors, du côté de l'angle apical; aux inférieures, la tache blanche est, dans son ensemble, plus étroite que dans l'es- pèce précédente.

Chez les mâles, la tache blanche des ailes inférieures est tout à fait identique à celle qui existe chez les Q, mais, aux ailes supérieures, la bande oblique et les taches maculaires de l'angle apical ne sont indiquées que par des silhouettes grisâtres. La coloration fondamentale des quatre ailes est le brun marron uni- forme comme chez Affinis.

Le D"" Strand a signalé, sous le nom de Defasciata, une forme (j qui pourrait être voisine de l'espèce que nous venons de nom- mer; malheureusement, comme cette forme n'est pas figurée et que sa provenance n'est pas indiquée, il nous est impossible de savoir à quelle morphe de la section Humboldti il convient de la rapporter.

212 LÉPIDOPTÉROT.OGIE COMPARÉE

30. Castniomera (Phaeosema) Newmanni Guenée in Houlb. -- Diagnoses de Casinies nouvelles, etc. (Etudes de Lépi- doptérologie comparée, 191 7, Fasc. XIII, p. 58).

Nous trouvons sous ce nom, dans la collection de M. Charles Oberthùr, une curieuse espèce inédite ayant appartenu autre- fois à Achille Guenée. Par sa coloration d'un jaune roussâtre très franc, cette espèce ne ressemble à aucune autre de la section Humboldti, pourtant c'est le même dessin et le même faciès général (PL CDXLII, % 3786).

Chez les femelles, la bande transversale oblique des ailes anté- rieures est large et bien marquée ; il en est de même des taches maculaircs de l'angle apical; aux inférieures, la tache blanche présente la même forme et la même disposition que chez Affinis. En dessous, on retrouve la coloration jaune roussâtre du dessus avec le dessin de toutes les morphes du même groupe.

Chez les mâles, la coloration des quatre ailes en dessus est également le jaune roussâtre, mais la bande transversale oblique et les taches de l'angle apical ne sont plus représentées que par une vague teinte grise. La tête, le thorax et la partie antérieure de l'abdomen sont recouverts de poils bruns; l'extrémité posté- rieure de l'abdomen est d'un blanc grisâtre.

Guenée attribue, comme patrie, à cette espèce la Colombie avec un point de doute; mais il n'a connu que la femelle; les deux mâles que nous avons pu, en outre, étudier dans la collection Oberthùr viennent de Matachin (Panama) ; la concordance des localités est suffisante pour nous montrer que nous sommes encore en présence d'une espèce bien tranchée et probablement assez répandue dans l'Amérique centrale.

En plus des deux cfcf de la collection Ch. Oberthiir, une belle série de cette espèce (9 cf et i Ç) ) nous a été communiquée par le Muséum d'Histoire naturelle de Paris; d'après la provenance des exemplaires que nous avons sous les yeux, l'espèce ne serait pas

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 21 3

seulement répandue dans la région de Panama, mais aussi en Guatemala, en Colombie septentrionale et au Venezuela. M. F. Le Cerf nous fait remarquer que les exemplaires de Panama diffèrent un peu de ceux de Colombie et il n'est pas éloigné de croire que cette race représente le véritable Ftitilïs selon Walker.

En Colombie et au Venezuela, toujours d'après M. Le Cerf, dont les suggestions nous paraissent très acceptables, l'espèce donne deux formes : la première, à bande blanche des ailes infé- rieures peu courbée, presque recti ligne et évanescente vers le haut (n°' 126-127); l'autre, chez laquelle cette bande est plus déve- loppée et nettement sinuée (n°^ 128 à 131).

31 . Castniomera (Phaeosema) Drucei Schaus. 'New Species of Heteroce.ra front Costa Rica (Ann. and Magaz. of Nat. History, 191 1, Vol. VII (i), p. 191).

Fr. Walker décrivit, d'une façon très sommaire, sous le nom de Fuiilis, en 1856 {Catal. of Lepidope.ra Heterocera, Part. VIT, p. 1581), une Castnie du Nicaragua, dont l'interprétation a donné lieu à un certain nombre de difficultés. Boisduval, nous ne savons pour quel motif, ne fait aucune mention de cette espèce. West- wood le premier, en 1877, émit quelques doutes sur la validité de Fîitilis ; il la considère comme une variété d^Atymnius, chez laquelle les bandes blanches, médiane et subapicale des ailes antérieures, étaient presque effacées; il déclare d'ailleurs que la description de Walker a été établie d'après deux spécimens flétris et en mauvais état du British Muséum : <( front two old faded and ruhbed spécimens ».

En 1883, Mr. Herbert Druce, dans Biologia Centrali Anieri- cana, t. I, p. 26, croyant reconnaître la Castnie de Walker dans une espèce de Costa-Rica, s'exprime ainsi : <( This species is very distinct from Castnia Atymnus, though Prof. Westwood considers it the same in his memoir on this genus, stating that the type in the British Muséum is only a rubbed and faded

214 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

spécimen of C. Atymmis. Having before me a long série of spécimens in the finest condition, I find that C. Fiitilis differs in many respects from C. Alymniis, and that it must be retained as a distinct species. A Costa-Rican example is figured ».

On ne s'expliquerait pas les contradictions qui existent entre la manière de voir de M. Druce et celle du Prof. Westwood, si l'on ne savait aujourd'hui que les observations des deux auteurs ])ortaient, en réalité, sur deux espèces différentes. M. William Schaus, pour trancher la difficulté, a pris la peine de comparer, dans les collections du British Muséum, la figuration d'Herbert Druce avec le type même de Walker; il a pu ainsi constater que la morphe de Costa-Rica, figurée dans la Biologia Centrali Anie- ricajia, n'était nullement référable à l'espèce du Nicaragua décrite sous le nom de Fiitilis. Walker croyait que son C. Fulilis devait être placé près d' Atyinnius (very nearly allied to C. Atyin- Jiius), mais il serait facile de démontrer que Walker, ainsi que Westwood d'ailleurs, et tous les auteurs de ce temps ont con- fondu, sous le nom d' Atymnius, la plupart des morphes de la section Humholdti. M. le D"" Strand, dans le grand ouvrage de Seitz, t. VI, p. S, s'est approché plus près de la vérité en ce qui concerne l'espèce de Druce; mais, bien que connaissant le travail de Schaus, il reste hésitant et, selon lui, le Castnia Futïlis Druce (^nec Walker) pourrait être simplement considéré comme un q* d'Humbold/i.

Les figurations en couleur du (^f et de la Q (PI. CDXLIII, ^g- 3789 €t fig. 3790), que nous donnons ici d'après les exem- plaires de la collection Ch. Oberthiir, permettront de vcir que C. Futilis selon Druce n'est ni une forme d' Atymnius (Cf. PI. S, fig. 70) ni une forme d'Hwnboldtï (Cf. PI. CDXLI, ^^%- 3783 et fig. 3784); c'est une espèce distincte parfaitement valable, appartenant au même phylum, cela va sans dire, mais à laquelle M. W. Schaus a eu raison d'impos^er un nom nouveau.

En dehors de la coloration rouge brique clair des ailes infé- rieures, cette espèce se distingue surtout par la forme toute par- ticulière de la tache blanche aux mêmes ailes. Cette tache, en

LEPIDOPTÊROLOGIE COMPARÉE 21 5

effet, ne s'étend pas dans toute la largeur du disque, ainsi que cela se voit chez Atymnïiis et dans toutes les autres morphes voisines de la section Humboldti, elle s'arrête à un centimètre environ du bord antérieur, et cette particularité qui est le caractère essentiel de cette espèce a été parfaitement mise en évidence dans le texte et dans la figuration de l'ouvrage d'Her- bert Druce.

Pour compléter la documentation relative à cette espèce, il est indispensable de faire connaître la description originale de Will. Schaus, car Mr. Druce, dans la Biologia, s'est borné à transcrire la diagnose très courte et beaucoup trop vague de Fr. Walker.

Castnia Drucei Schaus.

« ç^. Head, thorax, and basai half of abdomen dorsally dark brown ; abdomen otherwise whitish buff. Fore wings dark brown, shaded with dark green, an indistinct pale band from middle of costa to tornus, varying in intensity. Hind wings : the base dark brown, otherwise light reddish brown, except a large white area at anal angle and inner margin tapering to a point medially at vein 5. Fore wings below light brown; the transverse band broad, white, preceded by a reddish-brown shade and followed by a dark brown shade to a postmedial wavy white band from costa to vein 4 ; f aint subterminal whitish spots, chiefly between veins 3 and 5. Hind wings below light brownish buff; a fine reddish medial line broken into spots near inner margin which is white, and followed by a faint brownish shade down curved to anal angle ; f aintly darker marginal shades. »

Expanse : 84 mm.

(( The female differs in having the transverse band on fore wings white, and there are six postmedial white spots, the three lower ones between veins 4 and 7 outcurved. »

Expanse : 89 mm.

Hab. Rio Grande, Guapiles, San Geronimo. At Avangarez a maie form was found which has the fore wings almost as light

x8

2 1 6 LÊPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

reddish brown as the hind wings and the transverse line on the fore wings very distinct. »

« Castnia Druce.ï is well figured in the <( Biologia » as C. fu- tilis Wlk. but is quite distinct. The type of C. futilis is probably only a form of C. Atymnuis Daim, as already suggested by Westvvood. »

Nous devons aussi faire remarquer, en terminant, que les figures données par M. Strand, dans les Macrolépidopteres du Globe, i VI, PI. I r, sous les noms de Hiimboldti et Rufolimba, repré- sentent deux exemplaires parfaitement caractérisés de Drucei Schaus; il est probable que M. Strand continue à confondre, sous le nom d'A^yjnftius, les nombreuses morphes de la section Hum- boldti qui habitent les diverses régions de l'Amérique centrale.

Les difficultés relatives à C. Futilis ont reposé, comme on le voit, dès l'origine, sur l'interprétation, absolument impraticable, d'une description sans figure. C'est la publication d'Herbert Druce et avant tout la figuration de l'espèce qu'il considérait, à tort, comme étant le Futilis de Walk., qui a permis de rectifier cette première erreur. Combien de problèmes analogues existe-t-il encore dans la littérature entomologique? problèmes qui ne pour- ront jamais être élucidés, à moins que la diagnose primitive ne soit complétée par une exacte représentation des espèces en litige (i). Quoi qu'il en soit, le nom de C. Futilis Walk. doit être rayé de la nomenclature, ou tomber en synonymie de l'une des nombreuses formes de la section Humboldti (3); Futilis Druce, espèce absolument distincte, originaire de Costa-Rica, ne peut dès lors conserver son nom ; elle devient le Casiniomera (Phaeo- semà) Drucei Schaus.

(i) Depuis sept ans, avec une conviction que rien ne décourage, M. Charles Obertliùr s'applique à cette tâche, en ce qui concerne les Phalénites décrits par Guenée dans les Vol. IX et X du Sfecies général des Léfidoftères.

(2) Nous avons déjà fait ressortir (p. 205) (.[u'Aiyinnius était une espèce des parties les plus méridionales du Brésil ; C. Futilis Walk. doit donc se rapporter à l'une des formes de la section Humboldti qui habitent bien plus au nord, dans les régions boisées de la Colombie et de l'Amérique centrale.

LÈPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 217

Nous avons étudié deux exemplaires parfaitement typiques de Drucei (i cf et i q) dans la collection de M. Ch. Oberthùr et un exemplaire o" de la collection du Muséum d'Histoire natu- relle de Paris. A propos de cette espèce, M. F. Le Cerf nous fait, avec raison, remarquer que la figuration de M. Paul Preiss (Joe. cit., p. 1 1, PI. VJII, fig. 4), indiquée comme étant celle d'un cf, est en réalité une Q ; les taches apicales des ailes antérieures et leur bord externe très arrondi, ne laissent aucun doute à ce sujet. Cette erreur continue à être propagée dans le grand ouvrage de Seitz par M. Strand et dans le Catalogue de M. Dalla Torre.

2l8

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

M. - SOUCHE PHYLETIOUE LICUS

(Genre : Castnia).

Il existe un grand nombre de Castnies la disposition des bandes blanches, aussi bien sur les ailes antérieures que sur les ailes postérieures, est absolument analogue à celle que nous venons d'observer, dans le chapitre précédent, chez Castniomcra Huni- boldli, avec cette différence que nous trouvons en plus, parallè- lement au bord externe des ailes posté- rieures, une série de macules rouges ou orangées, de grandeur variable (Fig. 72), dont le nombre varie de deux à huit; l'ensemble constitue pour nous la souche phylétique Liens.

Le Papilio Liens, originaire de Su- rinam, semble avoir été la première espèce connue de la grande famille des Castniidae ; M"^ de Mérian le repré- sente, en effet, déjà avec précision dans .son Atlas, autrefois si apprécié, des Insectes de Surinam, dont la première édition parut en 1705; Panzer nous apprend, d'autre part, qu'il faisait éga- lement partie du <( Cabinet » d'Albert Seba, apothicaire d'Ams- terdam, représentant de la Compagnie des Indes, mort en 1736; il faut cependant arriver jusqu'au grand ouvrage de Drury : Illustrations of N atitral History, London, i770,Vol. I,Tab. XVI, fig. I et 2, pour trouver cet insecte sous une dénomination bino- minale, avec une description complète et une figuration coloriée. « En vérité, dit Drury, les occasions fréquentes que j'ai eu d'observer le grand penchant que toutes les espèces d'insectes ont à flétrir et périr, espécialement les phalènes et les papillons.

Fiu. "2. Schéma général de l'ornementation des ailes dans la souche, phylétique Licus.

lepidoptérologie comparée

219

m'a premièrement donné l'idée de les garantir de l'oubli en les faisant dessiner (loc. cit.. Préface, t. 1, p. XIl). )>

Pierre Cramer représente le Papilio Liens à nouveau en 1779 (PapUlons exotiques des trois parties du monde, Vol. III, taf. CCXXIII, fig. A-B) et Johann Goeze* (i), la même année, le signale également dans ses Entomologische Beitràge, t. HT, p. 223.

A cette ancienne espèce sont venues s'ajouter, dans les collec- tions, à partir de 1820, un certain nombre de morphes nouvelles que les auteurs ont souvent confondues entre elles et avec le Licits primitif. Les recherches que nous avons faites, jointes aux obser- vations que nous serions heureux de provoquer, nous permettront sans doute, dans un temps peu éloigné, de fixer, avec plus d'exactitude, les rapports phylogéniques de cet ensemble, et de délimiter plus siirement ses diverses unités spécifiques.

La distribution géographique du groupement licoïdien nous paraît sen- siblement équivalente à celle que nous avons observée pour la souche phylé- tique Huniboldti; les espèces qui fré- quentent la grande vallée de l'Ama- zone débordent, en effet, fréquemment d'une part vers les Guyanes, d'autre part vers l'Equateur et vers la Colom- bie; les formes que l'on rencontre dans

ces régions sont, le plus souvent, très spécialisées ; ce fait s'ex- plique, car nous pouvons les considérer comme les descendants d'individus s'étant pirogressivement éloignés du centre primitif de dispersion et ayant acquis, de ce fait, dans leur nouveau milieu, des caractères qui les ont amenés petit à petit à l'état de véritables races géographiques.

Fig. 73. Dernier article des tarses chez Vastnia LiroUicg, Boisd. Pa, paronyques ; Pf, plantule en forme de palette triangulaire élargie ; Cr, cro- chets (Orig. ).

(i) GoEZE (Johann August). Entomologische Beitràge zu des Ritter Linné zwôlften Ansgabe des Natursysiems, Leipsig, 1777-79, 3 ^'o'- ir>-8°.

220 LÉPIDOPTÊROLOGIE COMPARÉE

Nous avons examiné les plantules des tarses sur un certain nombre d'individus du groupement licoïdien ; elles ont la forme de palettes élargies, à peu près semblables à celles que nous avons observées chez Eupalajnides Schreibersi.

Nous conservons le nom générique de C astnia pour les espèces de ce groupe, parce que l'espèce type, ainsi que nous l'avons expliqué, a été, de toutes les Castnies, la première décrite et la première figurée.

ô'' Genre : CASTNIA Fabr.

Systema Glossatorum, 1807.

Ailes antérieures ornées, en dessus, d'une bande blanche ou grisâtre transversale, partant du bord antérieur et aboutissant dans la région de l'angle niterne; de plus, il existe, dans la région de l'angle apical, une bande maculaire formée de 5 à 6 points blancs ou grisâtres. Aire discoidale divisée en quatre comparti- ments (Fig. 73 bis).

Ailes postérieures avec une large bande blanche, oblique, tra- versant entièrement le disque de l'aile et une rangée de macules rouges ou orangées disposées parallèlement au bord externe CFig. 72).

Plantule des tarses en forme de palette triangulaire, élargie en avant (Fig. 73).

Tableau analytique et description des Espèces

Bande blanche transversale des ailes anté- rieures, maculaire dans toute son étendue j •' (PI. U, fig. 79) C. Macularifasciata.

Bande blanche transversale des ailes anté- rieures continue (fig. 72) 2

Bande transversale des ailes antérieures

recouvertes d'écaillcs grisâtres dans les deux

sexes (PI. U, fig. 78) C. Licoidella.

2 V

i Bande transversale des ailes antérieures

' blanche ou d'un blanc jaunâtre, très nette

\ dans les deux sexes 3

LÉPIDOPTÊROLOGIE COMPARÉE 221

/ Bande blanche maculairc de l'angle apical i bien développée dans les deux sexes (Pi. T ' color., ifig. 3797) C. Alboinaculata.

I Bande blanche maculaire de l'angle apical

\ obsolète chez les mâles 4

l Bande blanche des ailes ■postciieures macu- 4 ) laire C Lmirn.

V Bande blanche des ail^s postérieures continue. 5

Bord supérieur, de la tache blanche des ailes postérieures (c terminé en coin au-dessus de V extrémité de V abdomen » (PI. T, fig. 74)... C. Liciis.

Bord supérieur de la tache blanche des ailes 5\ postérieures en S très ouvert et se terminant

a l'angle anal (PI. T, fig. 76^ C. Ltcoides.

Avec une large tache rouge dans la région de l'angle anal (PI. color., fig. 3788).

var. Riihromaciilata.

32. Castnia Licus Drury. Illustrations of Natnral History, 1770, \'ol. 1, p. 30, PI. XVI, fig. I et 2.

Les anciens auteurs ont connu des formes de Lépidoptères que nous n'avons jamais revues; le Castnia Licus, décrit et figuré par Drury, nous semble être dans ce cas. Cette espèce, d'après les nidications du texte, avait été reçue de Surinam; mais, comme elle nous présente un certain nombre de caractères que nous ne retrouvons pas dans les autres morphes de la Guyane, nous croyons devoir donner ici le texte de Drury in extenso, ainsi que la figure originale du même auteur (PI. T, fig. 74 et 75). L'espèce ainsi définie sera pour nous le vrai Licus; elle n'existe dans aucune des grandes collections que nous avons pu étudier, et si, par un heureux hasard, quelque naturaliste la retrouvait un jour, ce serait rendre un vrai service à l'entomologie de la faire con- naître dans tous ses détails par une nouvelle description et par une bonne représentation photographique.

La description de Boisduval, concernant Castnia Licus inspe- ctes, p. 526), ne s'accorde que très imparfaitement avec celle de

222 LÉPIDOPTÊROLOGIE COMPARÉE

\ Illustration of 'Nattiral History. Drury a décrit et représenté un mâle provenant de Surinam (Guyane hollandaise), tandis que Boisduval n'a eu en sa possession sous le nom de Liens qu'une petite femelle de provenance inconnue, mais que, d'après ses caractères, nous estimons originaire de C'ayenne (Voir p. 231).

« Il déployé ses ailes presque quatre pouces.

» Le Dessus. Les antennes sont brunes obscures, mais plus pâles à leurs extrémités, proche desquelles elles sont formées en nœuds, comme celles des papillons en général, néanmoins elles terminent en pointe. Les Yeux noirs. La Tête et le Corcelet brune foncée presque couleur de chocolat. \J Abdomen couleur de crème chargée, mais proche du corcelet brune chargée; laquelle couleur continue pour plus de deux tiers le long du dessus, dimi- nuant par degrés. Les Ailes Supérieures sont d'une belle cou- leur brune foncée presque de couleur de chocolat. Une barre étroite, irrégulière et inégale, s'élève dès le milieu du bord anté- rieur au coin inférieur, d'une couleur de crème foncée. Entre cette barre et le bout, dès le bord antérieur, une autre barre irrégulière et tortue, d'une couleur beaucoup plus foncée, court presque la moitié au travers de l'aile, vers le coin inférieur; et de là, le long du bord extérieur, court une nuance faible, qui s'étend jusqu'au bout. Les Ailes Inférieures sont de la même couleur brune foncée que les supérieures, et ont une barre blanche qui s'élève justement au-dessous du milieu du bord antérieur, et courant transversalement et s'élargissant par degrés, finit au bord abdo- minal, s' étendant de cet coin, au dessus de V extrémité de Vabdo- men (i). Six taches quarrées couleur d'orange de différentes gran- deurs, sont placées le long des bords extérieurs de chacune de ces ailes.

» Le Dessous. - - La Poitrine et les Pieds sont couleur de crème chargée. \J Abdomen un peu plus claire. Les Ailes Supé- rieures, dans leur milieu, sont couleur de chocolat chargée, envi-

(1) Nous indiquons en italiques les e.xpressions de Drury (jui, comme sur le dessin, fixent le caractère des ailes inférieures.

lepidoptérologie comparée ^23

ronnées près des Bouts d'une couleur de faon obscure, mais près des épaules plus claire. Les deux barres irrégulières, vues en dessus, sont ici très distinctes et plus larges. Le long du bord extérieur sont trois taches blanches, ou plutôt couleur de perle, deux desquelles sont ovales, l'autre seulement demi-ovale. Les Ailes Inférieures, près des épaules, sont d'une couleur grise faon, mais plus chargée aux bords extérieurs. Une barre couleur de perle pâle s'élève près du milieu du bord antérieur et finit à l'extrémité de l'abdomen, s'élargissant par degrés comme en dessus, mais n'est point si large que là. Au-dessous de cette barre se trouvent quelques taches faibles, et proches du bord extérieur, d'autres orange pâle, sont à peine visibles. Les bords de toutes les ailes sont unis.

» Je l'ai reçu de Surinam. )>

Ajoutons que, dans Castma Liais (icono graphicus) Drury, la frange des quatre ailes est noire en dessus; au contraire, dans toutes les espèces de la Guyane française que nous connaissons, la même frange possède toujours un peu de blanc, ne fût-ce que dans la régipn de l'angle interne des antérieures.

Telle qu'elle nous apparaît, la Castnie de Drury se rapproche évidemment des autres formes de la Guyane qui sont sous nos yeux; cependant, la forme arrondie de la tache noire basale aux ailes inférieures ne permet pas de l'identifier avec aucune d'elles; si imprévu qu'il soit, ce caractère a être interprété avec exacti- tude par le dessinateur; car, non seulement Drury en a donné une précision formelle dans .son texie, mais les figurations de Cramer i^Pap. exot., Vol. UT, PI. 223, Fig. A) et de Seba, nous montrent la même particularité. Sur la reproduction que nous avons donnée, dans la première partie de ce travail (Fig. 14, p. 47), de l'une des planches de VHistoire générale des Insectes de Surinam, nous pou- vons même constater que M"" de Mérian s'est également trouvée en présence d'une morphe identique. Le Castnia Liais de la Guyane hollandaise est donc une espèce très spéciale, nettement définie, mais étroitement localisée et qui paraît n'être plus connue

224 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE

actuellement des entomologistes que par les représentations iconographiques de M"' de Mérian, de Seba, de Cramer et de Drury.

La forme générale des ailes antérieures, la présence d'une (( barre blanche, irrégidïerc et tortue cV une couleur beaucoup plus foncée )> dans la région de l'angle apical nous porte à penser que l'exemplaire unique qui a servi à la figuration de Drury était un mâle de bonne taille moyenne.

Les renseignements biologiques, transcrits ci-après, ont été rapportés, par leur auteur, à Casinïa Licus Fabr. ( i ) ; mais, étant donnés les caractères de la morphe en question, ainsi que sa pro- venance, nous croyons qu'il s'agit plutôt d'une forme guyanienne de Licoïdes Boisd. Quoi qu'il en soit, comme cette espèce paraît causer de sérieux dégâts dans les plantations de canne à sucre à la Guyane anglaise, nous ne saurions mieux faire que de résumer la petite Notice qui lui a été consacrée, en 1905, par Mr. C. L. Marlatt, dans le Bulletin entomologique du Département de l'Agriculture de Washington (2).

« 7^he appearance of an important new sugar-cane pest in Demerara, British Guiana, has some interest for us.

)) That this new cane insect may come north seems doubtful, as the family to which it belongs is essentially tropical. The adults, larvae, pupae, and eggs of this insect, together with canes shoving the larval burrovvs and containing the larvae, were trans- mitted to Col. G. B. Brackett, pomologist of the Department, by Mr. B. Howell Jones, of Georgetown, Demerara, who gave a rather interesting account of it in a letter which is quoted below. The insect proved to be Castnia Licus Fab. and the only known food habit hitherto recorded is the breeding of the larvae in the Upper Orinoco in the roots of an orchid.

(i) Fabricius a mentionné cette espèce sous le nom de l.icas [Mantiss. insect., 2, p. 26, 1787), mais c'est Drury qui la décrivit le premier en 1773.

(2) Marlatt (C. L.). The giant sugar-cane borer (Some miscellaneous results of the Work of the Bureau of Entomology. Bull. 54, 1905, p. 7, i pi. noire).

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

Planche R-^.

d

FiG. J2i ^'^- Evolution de Castnia Licoides Boisd., indiquée à tort sous le nom de Liens Fabr. par M. C. L. Marlatt. rt, insecte adulte, b, c, sa chenille; d^ l'œuf; e, /, g, h, la chrysalide; i, tige de canne à sucre minée par une chenille.

220 LËPlDOPTÉROLOGIE COMPAREE

» Mr. Jones's letter is a niost interesling contribution to the knowledge of the history of this insect, and it is significant that now that it has found a food plant furnishing abundant means of reproduction it brecds in enormous numbers. 1 quote the letter referred to in full :

GEORGETOWN, DEMERARA, BRITISH GUIAXA

Novembcr 28, 1904 ; G. B. Bkackett, Esq.

(( liEAR Sir : I am taking ihr libcrty of sending you a small box con- taining the cggs, catcrpillars, chrysalis, and butterfly that has bccn doing somc damage to jome of our cane fields. It is enterely nevv to us hère, though some planters say the hâve seen it before, but the did not think it did much damage. In the présent case it is doing a grcat deal of damage, and a f ( \v childrcn with nets hâve raught upward of a thousand of the butterflies in a week. At présent the attack is confined to one estate, but, of course, it may spread. This is the third year it has been noticed. In thc^ iwo first years compara ivcly slight damage was donc, but at ])resent timc a great deal of damage has bccn don(\ The catcr- pillars enter the cane both from the bottom, close to the root, and work upward through four or five joints, or enter above and work downward, forming a chrysalis at the bottom of the carre or in the ground at the base of the carre. The caterpillars appear in October and Novembcr, and, as this is our chief reapin season, many of them are destroycd by the mill. Thcy hâve been found in fields of loose vcgetable soi! which hâve been top-dressed with filter-press refuse. »

« My object in writing to you is to ask you if you woukl ])ut this bcforc the entomologist of your Department to sce if the butterfly is known, and to ascertain its name, if it is. It also might be intcresting to those engaged in studying the cultivation of sugar-cane and the diseasc from which it suflFers. »

« Hoping I am not giving you too much trouble and trespassing on your kindness, ix-licvc me, yours faith fully. »

B. HOWELL JOXE.S.

« In a subséquent letter, under date of February 2, 1905, Mr. B. Howell Jones gives a additional information that the plague of thèse insect still continues on the Enmore estate and many thousands of the moths are being caught weekly. He says

LEPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 22/

the only remédies so far practiced are catching the moths and destroying the grubs when found. An attempt to attract the moths by putting a strong light in the fields at night was without success. »

La Planche précédente, R ^, a été reproduite d'après le travail de Mr. C. L. Marlatt.

33. Castnia Sebai sp. nov., PL R^, Fig. A et B.

En examinant avec attention les très intéressantes planches de l'ouvrage d Albert Seba, M. Charles Oberthiir a découvert une deuxième Castnie, qui n'avait été jusqu'ici remarquée par aucun entomologiste. Cette Castnie appartient évidemment encore à la souche phylétique Liens; nous la reproduisons ici, PI. R^, Fig. A et Fig. B ; et, pour rappeler son origine, nous proposons pour elle le nom de Sebai.

Voici comment s'exprime à son sujet le savant apothicaire d'Amsterdam, dans le Thésaurus rerum naturalium, Vol. IV, p. 2; :

« Le dessus des ailes antérieures du Papillon est de couleur de plomb bleuâtre à veines noires, et chaque aile a le long de son bord un tour de petites taches blanches, et plus en dedans deux taches blanches et longues, dont le centre est d'un brun pâle. Les ailes postérieures sont d'un brun foncé vers leur commencement : vient ensuite une bande blanche qui les traverse; elles se terminent enfin par une couleur grise obscure, ornée de taches rouges, qui ont quelque peu de blanc au milieu. Le dessous des ailes anté- rieures est d'une couleur de plomb foncée, orné de petites marques rondes et blanches, et de deux taches longues, blanches et bordées de noir. Celui des ailes postérieures est d'un gris roussâtre, blanc au milieu, bordé de noir.

» Cet insecte vient aussi de Surinam.

» La chenille de ce Papillon est d'un jaune clair, entourée d'an- neaux ou de bandelettes noires, bifurquées sur le dos, du milieu

228

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Planche RB.

FiB. A. Cmtnia Sehai Houlb. ; l'exemplair.- est rejiroduit de grandeur naturelle

et vu en dessus

FiG.

B. Castnia Scliai Houlb. ; l'exeinplaire est reproduit de grandeur naturelle et vu en dessous.

FiG. j^ ter. Castnia Sebai Houlb. ; reproduction d'une Castnic figurée et sommairement décrite par Alfred Seba, dans le Thésaurus rérum naturalium, Vol. IV, PI. XXI, fig. 9-1 1.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 229

desquelles s'élèvent de petites éminences couvertes d'un poil très court. »

Le titre de la Planche {loc. cit.. Texte, p. 15) nous donne en outre les renseignements suivants :

Planche XXI. Papillons des colonies hollandaises en Amé- rique, Fig. 9-1 1, Papillon bleuâtre rayé de noir, et tacheté de blanc et de gris. Espèce de Danaïde viâle de Linné (*).

Le petit signe placé ici, après le nom de Linné, indique qu'il n'est fait nulle mention de cette espèce dans les diverses éditions du Systema Naturœ; mais il pourrait se faire que ce soit à un exemplaire de cette morphe que convienne le nom de plumbeo- cœrulescens employé par Goeze.

34 Castnia Licoides Boisd. ( = Liens Hiibn.). Species général des Lépidoptères Hétérocères, t. I, 1874, p. 527 (PI. color. C.DXLIV, fig. 3;93-3;94)-

Nous n'avons jusqu'ici rencontré, dans tout le groupe des Castnies, aucune morphe aussi riche en variétés géographiques que Castnia Licoides. La description de Boisduval est acceptable ; il y est dit que l'espèce « habite la province de Sainte Catherine au Brésil ». Nous ignorons 011 Boisduval a puisé ce renseigne- ment; comme il n'existait dans sa collection aucun exemplaire de Licoides provenant du Brésil, nous sommes convaincus que l'éminent auteur du Species a rédigé sa description en ayant seu- lement sous les yeux la planche XVI de l'ouvrage d'Hùbner {Sammhmg exotïsche Schmetterlinge, t. II) se trouve la repré- sentation très fi,dèle d'une Castnie désignée sous le nom de Liens. Boisduval s'était évidemment bien aperçu que la figure d'Hiibner ne concordait pas avec celle de Drury; et c'est le motif qui l'a conduit, vraisemblablement, à changer le nom de Licus Hiibn. en celui de Licoides.

Nous avons sous les yeux, dans la collection de M. Charles Oberthiir, un grand nombre de formes, de provenances très variées, qui peuvent avec quelques variantes être rapportées à

230

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Licoïdes Boisd.; mais, entre toutes, il faut bien le reconnaître, ce sont les formes du Brésil qui correspondent le mieux à la des- cription du Specics. Un petit détail pourtant a être, selon nous, quelque peu exagéré par le dessinateur : c'est la denture externe de la bande blanche qui traverse obliquement les ailes antérieures. Boisduval appelle l'attention sur ce détail; or, nous ne le retrouvons, avec une aussi forte accentuation, sur aucun autre des exemplaires qui sont passés entre nos mains. L'absence

Cellule antéiadiale ''ellule prédisciiïdale Cellule iiiL-tadiscoîflale

Cellule prêiiiédiane.

Xerv. subcosta

Nerv. costale

Les 6 branches de la radiale. I ! -r

.Nerv. médian

Nerv. radiale

Nerv. post-médiane.

FiG. 73 IV. Silhouette et nervation des ailes antérieures chez Castiiia Licoidcs Boisd. (Orig. x2). M,, Mj, Mj, M^, branches de la médiane.

d'une deuxième bande blanche maculaire, dans la région de l'angle apical, nous indique aussi que l'exemplaire qui a servi à l'illustration de l'ouvrage d'Hùbner était un mâle.

Pour bien apprécier toutes les variations de cette espèce, nous croyons devoir reprodurc ici la description de Boisduval et les Fig. I et 2 de la XVr Planche d'Hùbner (PI. T, fig. 76). Pour

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 23 1

le port et pour la taille, dit Boisduval, l'espèce serait très voisine de Licus (i), mais la massue des antennes est jaune. Cette parti- cularité n'est pas générale.

« Les ailes supérieures sont de même d'un brun noir chatoyant en vert, avec une bande linéaire blanche, dentée en dehors, allant du milieu de la côte à l'angle anal (2). Il n'y a pas de bande sinuée à l'extrémité; la frange est blanche. »

« Les ailes inférieures sont d'un noir brun, traversées dans leur milieu par une bande blanche, à reflet un peu violet, dentée en dehors, s'élargissant insensiblement pour arriver à l'angle anal ; le bord terminal est divisé par un cordon de sept taches rouges dont l'anale est double et plus petite. »

Le dessous des ailes supérieures est brun avec la bande blanche sinuée dans sa partie antérieure; on retrouve sur cette face la bande flexueuse de Licus, mais elle est plus étroite et plus éloignée du sommet; les trois ou quatre petites taches blanches du bord marginal sont comme chez les espèces voisines. »

« Le dessous des ailes inférieures est à peu près comme dans Licus, sauf que les taches rouges du bord terminal sont à peu près aussi indiquées qu'en dessus. »

« Elle habite la province de Sainte Catherine au Brésil. »

La nervation des ailes antérieures, dans les espèces du genre Castnia (Fig. 73 ^^), peut être considérée comme représentant l'un des types les plus parfaits de ces organes, dans l'ensemble de la famille et pourra servir de terme de comparaison pour appré- cier le degré d'évolution des autres espèces.

Tout ce qui précède, amsi qu'on peut s'en rendre compte, dans la description de Boisduval, correspond exactement aux caractères que l'on trouve sur la figuration d'Hiibner, mais à cela seulement; de plus, cela ne s'applique qu'aux exemplaires

( I ) Il n'en pouvait être autrement, car c'est une femelle de Licoides que Boisduval pos.sédait dans sa collection et qu'il a décrite, sous le nom de Licus, dans le Sfecies des Léfido-pt. Hé/éroccres, p. 526 ; il en résulte que toute la synonymie qu"il a donnée à cet article est à rectifier.

(i) C'est ce que nous appelons aujourd'hui V angle interne,

19

23:

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

mâles, car chez les femelles, il existe toujours, aux ailes supé- rieures, une deuxième bande blanche maculaire, dans la région de l'angle apical. Dans l'ouvrage de Boisduval, c'est la des- cription de Cast. Licu.s (Sfecies, p. 526) qui doit être rapportée aux femelles de Licoides (i); et, comme il y est dit que les ailes inférieures ne portent, en dessus, le long de leur bord externe, qu'une rangée de « cinq à six taches rottges », nous en concluons que l'exemplaire qui a servi à l'établissement de cette description provenait de la Guyane et non du Brésil.

Cet exemplaire d'ailleurs existe toujours; il est conservé, avec

la sollicitude éclairée qui convient à un docu- ment de cette impor- tance, dans la collection de j\î. Charles Oberthiir ; et, bien qu'il ne soit accompagné d'aucune étiquette de provenance, l'ensemble de ses carac- tères nous confirme ab- solument dans l'opinion que nous venons d'expo- ser (PI. color. CDXLIV,

fig- 3;92).

Quelques lignes plus loin, Boisduval dit aussi {Species, p. 527) qu'on « rencontre quelquefois des femelles dont les ailes supé- rieures, d'un brun grisâtre, sont presque dépourvues, en dessus, de la bande sinuée de l'extrémité. » Nous avons examiné l'exem- plaire qui a motivé cette remarque; ce n'est nullement, comme le croit Boisduval, une femelle anormale de Licus, mais tout simple- ment un mâle, parfaitement typique, de Castnia Licoidella Strand.

Nous ne sommes pas d'accord avec Boisduval en ce qui concerne la Castnie représentée par M"" de Merian dans son Histoire géné-

FiG. 73 V. Armure génitale du cf «le Castnia Licoides; vue de face. V, valves ; S, scaphium ; U, uncus ; A, anus ; G, gaine de l'œdeagus (Orig. X 30).

(i) Voir la note de la page

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 2-^3

raie des Insectes de Surinam, édit. Desnos, 1771, planche 36. Ainsi qu'on peut le voir par la comparaison des figures Cast, Lîcus iïcono graphicHs) Druiy est une morphe spéciale qui ne peut pas être confondue avec Licoides, il est possible que les deux formes puissent vivre mélangées sur les confins de leurs aires respectives de dispersion, mais, en général, elles sont cantonnées dans des districts isolés et bien délimités.

Pour l'interprétation des Fig. 73 ^ et 73 ^^ se reporter à la description des armures génitales des cfcf, /""'' Partie, p. 25 et suivantes.

Passons maintenant en revue les variations géographiques de Castnia Licoides; il y a, presque dans chaque pays, une race particulière, ayant son faciès bien défini et son habitat bien délmiité. Nous pouvons les distinguer ainsi qu'il suit :

I . Six ou sept grandes taches rouges ou orangées

au bord externe des ailes inférieures (1) 2

- . ^loins de six taches rouges ou orangées au

bord externe des ailes inférieures Race guyaniennc.

2. Tache blanche des inférieures très large dans

toute son étendue ; coloration noire veloutée. Race -péruvienne.

- Tache blanche des ailes inférieures modérément

large, très rétrécie en avant 3

3 Six ou sept grandes taches d'un rouge pourpré. Race brésilienne. -. Six ou sept taches dun rouge orangé Race vénézuclienyic

I. Race brésilienne. C'est la race type de Cast. Licoides, et ce sont les exemplaires mâles de cette race qui correspondent le mieux à la description de Boisduval {Species, p. 527). Les ailes sont d'un brun noir un peu roussâtre et il existe 6-7 grandes taches rouges au bord externe des inférieures. En dessous, la bande blanche apicale des antérieures est généralement continue.

(i) Nous ne faisons entrer ici en ligne de compte que les taches rougeâtres de taille notable et bien développée.

!34

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE

Six exemplaires cfcf existent dans la collection de M. Charles Oberthiir, tous provenant de la vallée de l'Amazone : Para, Obidos, Cameta.

Huit exemplaires cfcf et deux Q Q existent également dans les collections du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, auxquels nous ajoutons trois exemplaires de l'Equateur et de la Bolivie, qui nous paraissent appartenir à ce groupement par leurs carac- tères.

2. Race vénézuélienne. Ressemble tout à fait à la précédente, seulement ici les 6-7 taches du bord externe des secondes ailes

sont d'iai orangé jaii-

r

■" ^^

^^^yi^-»-.

FiQ. "3 IV. Annure génitale du cC de Castnin Li- coides, vue de côté. T, tegnieu ; U, uneus ; V, valves; Œ, œdeagus (Oiig. x '2H).

naire et non pas rouges. En dessous, aux ailes antérieures, les trois ta- ches posté'ieures de la bande apicale sont sé- parées.

Il existe neuf exem- plaires cf et I Q prove- nant de Merida (Vene- zuela) dans la collection de M. Charles Oberthiir. La collection du Mu- séum de Paris nous pré- sente également trois échantillons provenant du Venezuela; nous y rattachons quelques formes de Colombie et de Panama qui se distinguent par la coloration jaune rougeâtre ou tout à fait jaune des points submarginaux aux ailes inférieures.

3. Race guyanienne (PI. col. CDXLIV, fig. 3792). - - Nous admettons dans ce groupement non seulement les formes des Guyanes, mais aussi quelques-unes de la partie nord et nord- orientale du Brésil ; les formes moyennes sont caractérisées par la présence de 4-5-6 taches rouges orangées aux ailes inférieures (i).

(i) C'est un exemplaire de C. I.icoides Boisrl. de l.i race guyanienne qui est représenté dans le Règne Animal de Cuvier, édit. 1850, Insectks, Atlas, PI. 145 Fig. I, et non pas, ainsi nue cela est indiqué à tort, le C. l.icus de Cramer.

LÈPIDOPTÈROLOGIE COMPARÉE 235

La description de Casltiia Liais de Boisduval (Species, p. 526) se rapporte aux femelles do ce type. Neuf exemplaires cfcf et quatre Q O se trouvent dans la collection de M. Charles Oberthiir, auxquels nous pouvons joindre les 38 exemplaires (34 cf et 4 Q ) de la collection du Muséum de Paris.

A cette race des Guyanes^ nous devons également rattacher une variété intermédiaire, qui a été rapportée de l'île de la Trinidad par Miss Margaret Fountaine en 191 1 et à laquelle nous avons donné le nom de Licoides form. insularis. Cette forme, dont les ailes sont d'un beau brun noir velouté, ne montre jamais plus de 4 taches rouge orangé au bord externe des inférieures; par là^ elle se rapproche des formes normales guyaniennes; par ailleurs, le bord interne de la tache blanche, aux mêmes ailes, est presque rectiligne comme dans les formes du Venezuela.

Trois exemplaires cfcf dans la collection de M. Ch. Oberthiir; deux cfcf et une Ç) dans la collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris.

4. Race péruvienne. Les individus de cette race sont remar- quables par leur grande taille; la tache blanche aux ailes infé- rieures est très large et il existe au moins six gros points rouges le long du bord externe (PL U, fig. 'Jj').

Huit exemplaires cfcf dans la collection de M. Ch. Oberthiir; tous proviennent de Chanchamayo, Pérou. Cette belle race n'est pas représentée dans les collections du Muséum d'Histoire natu- relle de Paris.

La synonymie ancienne ne doit être acceptée qu'avec la plus grande pnidence dans cette section de Castnïa Licoides, si riche en variations géographiques, c'est pourquoi nous ne croyons pas utile de la discuter. Westwood, lui-même iloc. cit., p. 173), fait un mélange inextricable de toutes les espèces du groupe; il va jusqu'à dire que Liens et Licoides sont des espèces supposées non distinctes ôiAtyninius; nous sommes étonnés de voir une opinion semblable émise par le savant professeur de l'Université d'Ox-

2^6 LÉPIDOPTÊROLOGIE COMPARÉE

ford. Les figures données par M. E. Strand {Macrolépidofteres dît Globe, PI. 2 a, sont exactes, et, bien que l'auteur ne donne aucune indication à ce sujet, nous pensons, étant donnés leurs caractères, qu'elles représentent un mâle Liccides et une femelle {Licus, à tort) de la race péruvienne.

En résumé, dans l'énumération des caractères qu'il attribue à Licus et à Licoides, Boisduval fait des confusions de sexes qui rendent ses descriptions absolument inutilisables. Il convient donc de rétablir ainsi les concordances systématiques du Species avec notre travail :

Notre Liens correspond aux figurations de Drury, de Cramer, de Seba et de M"" de Merian;

Notre Licoides : c'est Liens Q + Licoides O" et Q de Bois- duval ; une bonne figuration en est donnée dans l'ouvrage d'Hiibner.

35. Castnia Licoides, var. Rubromaculata Houlb. Dia- gnoses de Castnies nouvelles, etc. (Etudes de Lépidopté- rologie comparée, 1917, Fasc. XIII, p. 6û).

Nous trouvons au Brésil, région du Matto-Grosso et dans les Andes de Bolivie, une variété très remarquable du Castnia Li- coides Boisd. ; nous lui donnons le nom de Rubromacidata à cause de la tache rouge orangée qui se trouve à l'extrémité de la bande blanche des ailes inférieures, dans la région de l'angle anal. Cette tache, qui peut être plus ou moins étendue, suivant la taille des exemplaires n'est pas le seul caractère distinctif de cette très intéressante variété (PL col. CDXLII, fig. 3788).

TJn exemplaire de la collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, en provenance du Venezuela, nous a aussi présenté un rudiment de tache rouge dans la région de l'angle anal. Cette particularité pourra peut-être s'observer chez toutes les races de Licoides.

LËPÏDOPTÈROLÔGlE COMPARÉE 237

En dessus, tant aux ailes supérieures qu'aux ailes inférieures, nous retrouvons tous les caractères essentiels de Castiîia Licoides type; le long du bord externe des inférieures existent les six ou sept taches rouges de la race brésilienne, mais la tache blanche qui traverse le disque, le plus souvent, n'atteint pas le bord anal; elle en est séparée par une tache ovale rouge orangé (i).

En dessous, aux antérieures, nous retrouvons aussi les deux bandes blanches caractéristiques, mais avec un reflet violacé; la bande sinuée de l'angle apical est ici continue; quant aux petites taches, au nombre de quatre ou cinq, qui courent parallèlement au bord externe, elles sont ici entièrement rouges ; aucune d'elles n'est blanche, pas même les supérieures comme cela se voit dans les autres races de Licoides.

En somme, on peut dire que notre Castnia Rubromaculata occupe, dans la section des Castnies licoïdes, une place analogue à celle d'Amau^a Hodeei dans le groupe de Cacica, c'est une tache rouge à l'angle anal des inférieures qui les distingue l'un et l'autre des exemplaires typiques de l'espèce.

La collection de M. Charles Oberthiir renferme deux mâles de cette variété; l'un, très petit (envergure 72 millimètres), a été recueilli en 1888 à Cochabamba (Bolivie) par P. Germain ; l'autre, relativement grand (enverg. 86 millim.), provient des environs de Cuyaba (Brésil). Un cf de cette variété, mais appar- tenant à la race vénézuélienne, existe également dans la collection du Muséum de Paris.

36. Castnia Licoidella Strand (PL U, Fig. 78). Les Macro- Ufidopteres du Globe, Faune américaine, \^ol. VI, p. 8, PI. 2 b.

Nous conservons, pour cette élégante Castnie, le nom qui lui a été donné par M. E. Strand dans le grand ouvrage de Seitz

(i) Dans les exemplaires les plus petits, cette tache rouge est seulement indiquée.

238 LÉPIDOPTÈROLOGIE COMPARÉE

{Les MacroUpidoperes du Globe, t. VI, p. 8). M. Strand n'a pas décrit Licoidella, car il la considérait seulement comme une forme de Liens; elle appartient évidemment à la section Licîis, mais c'est une espèce parfaitement distincte et qu'on n'a pas ren- contrée jusqu'ici du moins à notre connaissance en dehors des régions andiques du Pérou; elle se distingue, à première vue, de toutes les autres espèces de Castnies par la coloration générale de ses ailes antérieures, qui est le châtain clair un peu gris, lavé de brun.

Nous la décrivons ainsi qu'il suit :

Mâle. Tête, thorax et abdomen recouverts en dessus d'écaillés brunes; la coloration brune s'atténue progressi,vement sur les derniers anneaux de l'abdomen et passe au gris cendré ; tout le dessous du corps présente cette même coloration. Antennes à massue brune sauf l'apex qui est rougeâtre.

Ailes antérieures d'un gris clair, traversées obliquement par une bande blanche allant du bord costal antérieur à l'angle interne; dans la région de l'angle apical, il existe six taches gris brunâtre, formant une bande sinuée peu distincte; la base de l'aile, jusque vers le tiers du disque, est dégradée de brun; la bande blanche oblique sur ses deux côtés ainsi que la bande maculaire sinuée sont fortement lisérécs de brun ; tonte la région apicale ainsi que le bord externe jusqu'à l'angle interne sont également lavés de brun.

Les ailes inférieures portent, en leur milieu, une large bande blanche saupoudrée de points brun violacé à son bord externe; son bord interne est limité nettement par une tache brune qui part de la région costale et s'étend jusqu'à l'angle anal en formant un .S très ouvert (PI. U, Fig. ;"8). Le long du bord extérieur de l'aile, on voit sept taches jaune orangé dont les plus larges sont au milieu; la dernière, en partie fusionnée avec la tache blanche, est souvent peu visible. La frange est brune dans l'ensemble, sauf dans la partie antérieure du bord externe.

En dessous, nous retrouvons les mêmes dessins qu'en dessus, mais la coloration est plus claire; la bande sinuée de l'angle apical,

LÊPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 239

aux antérieures, est continue dans toute son étendue et près d'elle, parallèlement au bord externe, court une rangée de cinq taches claires dont les deux dernières sont un peu variées de rougeâtre, mais les quelques taches orangées du bord externe qui transpa- raissent sont beaucoup moins visibles.

Femelles. La femelle présente les mêmes caractères et la même coloration que le mâle, mais elle est généralement plus grande. Aux ailes antérieures, la bande transversale oblique est plus large, un peu arquée et saupoudrée de brun ; les six taches grises de la bande maculaire apicale sont bien nettement visibles; en dessous, ces six taches sont réunies en une bande continue comme chez le mâle.

Provenance : PÉROU : Tarapoto, Moyobamba (M. de Mathati).

Nous avons étudié une série de 20 exemplaires (15 cf et 5 q) dans les collections de M. Charles Oberthiir et du Muséum d'His- toire naturelle de Paris et nous avons ainsi pu nous rendre compte de la réelle fixité des caractères de cette intéressante espèce.

37 Castnia Alhomaculata Houlb. Dtagnoses de Castnies nojivelles, etc. (Etudes de Lépidoptérologie comparée, igi/, Fasc. XIII, p. 5g, PI. IV, fig. 4).

Cette belle Castnie, dont la coloration générale est le brun noir velouté, a été certainement jusqu'ici confondue avec Licus et Licoides selon Boisduval. Voici ses caractères différentiels les plus tranchés (PI. color. CDXLIV, fig. 3/93-3794)-

Mâles et Femelles. Tête, thorax et première moitié de l'abdomen bruns en dessus; à sa partie postérieure, l'abdomen devient grisâtre et cette coloration est celle qu'on retrouve sur tout le corps en dessous; antennes brunes un peu rougeâtres à l'apex.

Les quatre ailes sont d'un brun noir velouté chatoyant, rehaussées d'un magnifique reflet vert violacé lorsqu'on les

240

LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

regarde à l'opposé de la lumière. Aux antérieures, il existe tou- jours, aussi bien chez les çj que chez les Q, deux bandes blanches, l'une oblique, transversale, assez large, courbée à son bord externe et irrégulièrement sinuée; la seconde, dans la région de l'angle apical, est formée de 5-6 taches blanches, disposées en deux groupes, l'un touchant le bord costal, l'autre plus bas, un peu en dehors et orienté en sens inverse; chez les Q Q, les taches blanches sont toujours beaucoup plus petites que chez les cfcf; la frange est blanche, au moins dans la région de l'angle interne.

FiG. 73 VII. Caatnia Albomaculata Houlb. 9 grandeur naturelle, vue en dessus (Dirigii. de Cautnics nour., PI. IV, Fig. 4).

Aux inférieures, on trouve la bande blanche caractéristique du groupe, mais ici cette bande s'élargit relativement peu en arrière et, du côté de la racine de l'aile, esl presque rectïligne (Fig. 73^^^) ; du côté externe, la bande blanche est sinuée dans les espaces internervuraux et devient maculaire en se raf-prochant du bord antérieur. Près du bord externe, on voit 5 taches rouges dont deux plus grandes; la 5", près du bord anal, est très petite.

En dessous, nous retrouvons le même dessin qu'en dessus; tou- tefois, aux premières ailes, les trois taches antérieures de la bande

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 24I

blanche apicale sont au contact et forment une bande continue, tandis que les trois autres restent toujours séparées. Aux ailes secondes,' toute la région de l'angle radiculaire est d'un gris brun cendré beaucoup plus accentué que dans les autres espèces ; seules, les deux grandes taches rouges du bord externe transpa- raissent en dessous; très souvent, surtout chez les Q qui ont pondu, l'oviscapte est très saillant à l'extrémité postérieure de l'abdomen.

Ainsi donc, dans cette espèce, les caractères extérieurs des cf et des Ç) sont identiques, et, aux ailes antérieures, la bande blanche maculaire de Vangle apical est tonjours visible en dessus, tandis que chez toutes les autres espèces de la section Liens, que nous connaissons, les taches maculaires de l'angle apical sont peu visibles ou complètement obsolètes.

Cette superbe Castnie est originaire des régions nord et nord- occidentales du Pérou et du Brésil; elle semble habiter les grandes plaines forestières de la vallée du Haut-Amazone et de quelques-uns de ses affluents; M. de Mathan l'a rencontrée à Iqui- tos et à Chanchamayo (PÉROU), à Cananche (COLOMBIE) et à Santo-Paulo-d'Olivença (Brésil).

On la distinguera, à première vue, de toutes les autres espèces, ses voisines, par sa belle coloration brune, presque noire et par le bord interne de la tache blanche des ailes inférieures, presque droit et non courbé en S ouvert comme dans les autres espèces.

Nous trouvons, dans la collection de M. Charles Oberthiir, six exemplaires de cette belle espèce, quatre cfcf et deux Q Q.

38. Castnia Macularifasciata Houlb. Diagnoses de Castnies nouvelles, etc. (Etudes de Lépidoptérol. comparée, 191 7, Fasc. XIII, p. 61).

Nous rattachons encore à la souche phylétique Liens une morphe très remarquable de la Guyane française, caractérisée surtout par ce fait que la bande blanche transversale des ailes

24^ LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE

antérieures, au lieu d'être continue, est formée de taches séparées et de grandeur inégale, d'où le nom de Maciilarifasciata (PI. U,

fig- 79)-

Les ailes antérieures sont d'un brun olivâtre et marquées de deux bandes blanches obliques ; la première de ces bandes tra- verse l'aile à peu près en son milieu, du bord costal à l'angle interne; elle est formée de deux gros points blancs, suivis de cinq autres plus petits, alignés et presque contigus; la seconde bande, dans la région de l'angle apical est presque continue mais n'atteint pas le milieu du disque.

Les ailes inférieures sont traversées obliquement par une bande continue d'un blanc pur mais assez étroite et s'élargissant à peine en arrivant vers l'angle anal. Quelques taches d'un rouge orangé pâle le long du bord externe.

Le dessous des ailes supérieures est brun, mais les deux bandes blanches, correspondantes à celles du dessus, y sont mieux mar- quées et presque continues.

Le dessous des inférieures est d'un blanc grisâtre avec la même bande blanche qu'en dessus.

Nous ne trouvons malheureusement, dans la collection de M Charles Oberthùr, qu'un seul exemplaire femelle et un peu défraîchi de cette très curieuse espèce.

Les mâles nous sont inconnus.

39. Castnia Laura Druce. Descriptions of five new Species of Castiiia from Tropical South-America (Ann. and Magaz. of Natural History, 1896 (6), Vol. XVII, p. 216).

Il n'est pas douteux que cette espèce, par l'ornementation de ses ailes antérieures, n'appartienne à la souche phylétique Liens; mais, la bande blanche maculaire. qui traverse le disque des infé- rieures, du bord antérieur à l'angle anal, lui donne une allure toute particulière au milieu des autres espc( es du genre Castnia. Elle est en quelque sorte l'inverse de notre C . Maciilarifasciata,

LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 243

et nous désirons vivement qu'une représentation photographique en soit publiée, par ceux de nos collègues anglais qui peuvent faci- lement consulter la collection laissée par M. Herbert Druce.

« Primaries brow^n, crossed from about the middle of the costal margin to the anal angle by a vv^ide white band, which becomes narrower near the anal angle; six round white spots nearest the apex, the first three in a straight line, the second three beyond slightly curved outwards ; the fringc brown and white; underside as above excepting that the white band and spots are more dis- tinct, and, in addition, a marginal row of large orange-yellow spots extending from the apex to the anal angle, those nearest the apex being the smallest. Secondaries brown, crossed below the middle from the costal margin-nearly to the anal angle by a row of large pure white spots and a marginal row of large orange-yellow spots extending from the apex to the anal angle; the fringe brown; the underside very similar to the upperside, but paler in colour. Head, antennae, thorax, abdomen, and legs dark brown, the anus orange. »

« Expanse 4 inches. »

« Hab. : Brazil, Chapada (Mi(s. Druce). »

19 a

Planche S.

FiG. 6g. Castiiiojiirra (M elanosciiia) Aiyiiniiiis J)alm. Exemplaire cf, grandeur naturelle, vu en dessus { =t astiiiû Spixi Pertv loc. cit., PL XXXI, fig. 2).

FiG. 70. Casiiuoniera [Mcldiiosciiia) AtyimiiKS Daim.

l\('])r()ducti(>n directe, grandeur naturelle, d'après un exemplaire

de la coll. Ch. Oberthùr.

Fig. 71. -- I '(i.di>io)iicra (Fliacosoiui) Ecuddornisis Houlb.

Reproduction directe, grandeur naturelle, d'après un exemplaire

de la coll. Ch. Oberthiir.

Planche S'

FIG. 73 bis. - - Castuia Liens, vu en dessus. Reproduction d'aprè. Crame, (Papillons exotiques, PI. CCXXIII. fig. A).

î-k;. 7;, /rr. - Castniij Liens, vu en dc^ssous. R

(Papillons exoti((ues, PI. CCXXIII, tig. ]\).

eproduction cKaprès Cramer

Planche T.

FiG. 74. Castnia [Leucocastnia) Liens Drury. Exemplaire cS, vu en dessus. R( j)r()ducti()n d'après J. Hiibiier, PI. LXXVIII, fig. 1.

FiG. 75. Castnia Liens Drury. Reproduction de l'exemplaire typt en dessus, d'après Drury, PI. XVI, fig. i.

FlG. 76. Castnia Liens Drury. -- Rei)roduetion de l'exemiilaire type en dessous, d'après Drury, IM. X\'I, tig. 2.

20 b

Planche U.

FiG. "]"]. Castnia Licoides Buisd. Race péruvienne; reproduction directe, jrrandeur naturelle, d'ajnès un exemplaire de la coll. Ch. Oberthiir.

FiG. 78. Castnia Licoiddla Strand. Reproduction directe, ;rantleur naturelle, d'après un exemplaire de la coll. Ch. t)berthtir.

FlG. 70. -- i'astnia M dciiliirifdsridlii Houlb. - Reproductioîi dir'-cte, t^randeur naturelle, de rexem|)laire type de la cuil. Ch. Oberthiir.

LÊPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

253

VII. SOUCHE PHYLÉTIQUE HARMODIUS

(Genre : Erythrocastnia).

En conformité des principes qui servent de règle à notre travail, nous choisissons, pour cette souche phylétique, le nom d'Harjno- diuSy parce que c'est sous ce nom que l'espèce type a été repré- sentée par Cramer pour la première fois. Pour l'appellation générique, nous proposons le nom ^Erythrocastnia, qui rappelle que l'es- pèce, par ses ailes antérieures, se rap- proche du genre Castnia, mais qu'elle ne possède, aux ailes postérieures, que les grandes taches rouges du bord marginal (Fig. 80), sans la bande blanche qui occupe, dans le groupe précédent, la plus grande partie de la région médiane du disque.

Le genre Erythrocastnia (i) peut être considéré comme une sorte d'inter- médiaire entre le genre Castnia et la souche phylétique Evalthe; il ne ren- ferme jusqu'ici qu'une seule espèce, qui a été rencontrée dans les Guyanes et dans les régions moyennes de la vallée de l'Amazone.

?IQ. 80. Schéma de l'ornemen- tation des ailes antérieures dans la souche phylétique Uarmodius.

f Genre : ERYTHROCASTNIA nov gen

Ailes antérieures ornées, en dessus, d'une large bande blanche, légèrement sinueuse le long de son bord externe et traversant le disque du bord antérieur à l'angle interne (Fig. 80). Comme dans le genre précédent, on observe de plus, dans la région de l'angle apical, une bande maculaire disloquée formée de six points blancs, disposés en deux groupes de trois.

(i) Du grec : ericthros, rouge et Castnia, nom générique.

254

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

Ailes postérieures entièrement brunes à la base et dans leur région médiane, portant seulement, le long du bord marginal, une rangée de 7 ou 8 grandes macules rouges ; la 2" tache, près de l'angle anal, est souvent recoupée par une bandelette noire qui se raccorde avec le fond brun du disque.

Les plantulcs des tarses, quoique peu élargies en avant, sont du type eupalamidien (Fig. 80 bis).

40. Erythrocastnia Harmodius Cramer. -- Papillons exotiques des trois parties du momie, 17, Vol. 111, PI. 223, fig. C-D.

Ici, comme pour Evalthe, nous n'avons pas le choix de l'inter- prétation; l'espèce a été décrite pour la première fois en 1775,

par Fabricius, dans le Systema Ento- mologiae, sous le nom de Syphax, et il est indiqué, douze ans plus tard, dans les Mantissa Insectoriim, Vol. II, p. 26, que Syphax est l'équivalent du Papilio Harmodius de Cramer. La figure de l'ouvrage de Cramer (Papill. exot., Vol. III, PI. 223, C-D) correspond, en effet, sufftsamment avec les échantillons naturels que nous avons pu observer, pour que l'opinion de Fabricius soii adoptée, mais nous conservons le nom ^Harmodius (PI. V, fig. 82-83) parce que c'est sous ce nom que l'espèce a été figurée pour la première fois.

Comme tous les auteurs qui ont étudié les Castniidas sont d'accord en ce qui concerne Sy phax -Harmodius. nous reproduisons ici la des- cription qui nous paraît la plus claire et la plus complète, celle du D"" Boisduval, avec les remarques qui l'accompagnent.

« A l'époque Godard publiait le nouveau volume de V Encyclopédie méthodique (i), les Musées et les Collections

Fig. 80 hix. Dernier article des tarses chez Erythrocastnia Harmodius Cram. Pa, paro- nyques ; Pt, plantules ; Cr. cro- chets ou griffes (Orig.).

(i) Il s'agit du tome IX, rédigé par Latreille et Godart après la nwrt d'Olivier.

LEPIDOPTÊROLOGIE COMPARÉE 255

particulières étaient bien pauvres en Castnies. Il n'est donc pas très étonnant que ce savant auteur, qui n'avait guère à sa dispo- sition que les figures de l'ouvrage de Cramer, ait pris l'espèce dont il s'agit pour une variété de la Licus, à laquelle elle ressemble par ses ailes supérieures.

» Elle a environ 10 centimètres. Ses ailes supérieures sont d'un brun noirâtre, avec la frange blanche et un léger reflet verdâtre; elles sont marquées de deux bandes blanches, dont la première presque droite, un peu atténuée inférieurement, descend du milieu de la côte à l'angle interne, et dont la seconde, courte, sinuée, maculaire, composée de cinq taches, est située vis-à-vis du sommet.

» Les ailes inférieures sont brunes, avec une large bande ter- minale rouge, coupée par les nervures, un peu sinuée en dedans, et dilatée vers l'angle anal; la frange est brune.

» Le dessous des premières ailes est brun ; il diffère du dessus en ce que la bande fiexueuse, maculaire, descend plus bas et est composée de huit taches.

» Le dessous des secondes ailes est d'un brun pâle, traversé au milieu par une bande noirâtre, obsolète; la bande terminale rouge est beaucoup moins tranchée qu'en dessus, plus étroite et un peu maculaire.

» Décrite sur un très bel exemplaire pris à Cayenne par Année.

» Ni Dalman, ni Godart n'ont vu cette espèce. »

Boisduval est trop absolu en ce qui concerne Godart; nous avons ici sous les yeux, et nous reproduisons ci-après, à l'aide de la photographie (Fig. 80 ter), l'exemplaire de l'ancienne collec- tion du Muséum qui a servi, en partie, à établir la description de V Encyclopédie (p. 797). Godart, personnellement possédait, en fait de Lépidoptères, une collection qui passait pour l'une des plus belles de Paris ; il eut, en outre, à sa disposition, en plus des collections nationales du Jardin du Roi, les collections de Du- Iresne, de Valencienne et de Latreille. Le texte de VEncyclopédie ne laisse d'ailleurs aucun doute à ce sujet, Godart a pu examiner au moins un exemplaire d'Hannoclius en nature et sa description

256 LÊPIDOPTÊROLOGIE COMPARÉE

n'est pas basée uniquement sur la figuration de Cramer. Son erreur provient de ce qu'il considère Harmodiiis-Syphax comme une variété de Liens qui serait privée de la bande blanche médiane des ailes inférieures.

a La bande blanche des ailes inférieures, dit-il, est quelquefois oblitérée. Il rrive même quelle manque totalement (i), comme dans la variété que les auteurs ont donnée sous le nom de Syphax. »

Tout ce qui précède ces lignes, dans ['Encyclopédie, se rap- porte à l'une des nombreuses formes de Licoides dont nous avons parlé dans le chapitre précédent.

La figuration en couleurs que nous donnons à la fin de notre travail (PI. color. CDXLV, Fig. 3797) a été faite d'après un échantillon de la collection Charles Oberthùr; elle représente l'exemplaire o" qui a servi à la description de Boisduval dans le Species général des Lépidoptères Hétérocères.

Erythrocastnia Harjnodius vit dans les Guyanes, mais on l'a également rencontré vers le sud, dans la province brésilienne de Grao-Para (Obidos, Cameta, Belem, etc.). Strand le figure exacte- ment dans le grand ouvrage du D"" Seitz : Die Gross-Schmetter- linge der Erde : Fauna Ainericana, Abteil. I, pi. 2 d.

Nous avons eu nous-même l'occasion d'étudier douze exem- plaires de cette belle espèce; sept d'entre eux (5 d"cf et 2 <:^ Q^ faisaient partie de la collection Charles Oberthiir; les cinq autres (3 Cfcf et 2 (^ <:^^^ appartenaient à la collection du Muséum de Paris. Parmi ces derniers, ainsi que nous le fait remarquer ami- calement M. Fernand Le Cerf, figure, sous le lï' 87, l'exemplaire qui a donné lieu aux remarques de Godart (Voir ci-dessus, p. 255); et qui est, en outre, intéressant « parce qu'il montre des taches blanches diffuses sur les taches rouges de la bande rudi- mentaire interne à l'angle anal )>.

(i) C'est nous qui soulignons.

LÈPIDOPTÉROLÔGIE COMPARÉE 257

VII. - SOUCHE PHYLÉTIQUE EVALTHE

(Genre : Xanthocastnia).

Un très grand nombre de formes ont certainement été confon- dues, par les auteurs, sous le nom d'Evalthe. La première descrip- tion du Lépidoptère qui devrait être considéré comme le type de ce phylum a été donnée par Fabricius en 1775, dans le Systema Entomologïae, p. 480, mais la description de Fabricius est si brève, si vague, que, malgré la petite explication qui la suit, il est aujourd'hui impossible de savoir de quel insecte il s'agissait; jugeons-en :

Evaltke, 166, P. D. F. (i) alis integerrimis, fuscis : anticis fasciis duabus iiavis, posticis fascia flava rubraque.

Flabitat in Indiis (2). M71S. Lugdunense (3).

« Statura praecedentis (il s'agit de C. Syphax), at minor. Alae fuscae. Anticae fasciis duabus flavis, quarum altéra in medio, altéra versus apicem, marginem haud attingens. Posticas fascia flava in medio et rubra maculari in margine. Subtus anticae con- colores, posticas rufo pulverulentae, fascia flava. »

Ainsi donc, pour Fabricius, seront Evalthe : tous les Danaï Festivi qui auront deux bandes jaunes aux ailes antérieures, une bande de même couleur au milieu des ailes postérieures et des taches rouges le long de leur bord externe. Etant donnés les progrès de la science et les nombreuses découvertes faites depuis

(i) Ces initiales, P. D. F., constamment employées par les anciens auteurs, après les noms d'espèces, signifient ici Papiliones Danai Festivi et se rapportent à la classification de I/inné.

{2) Par cette expression « In Indiis », Fabricius désignait indistinctement l'Amérique ou les Indes ; mais il employait plus généralement les termes « In India » ou « In India orientali » lorsqu'il voulait parler des contrées asiatiques.

(3) Il s'agit évidemment ici de Leyde : Lugdunum Batavorum.

558 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

l'époque de Fabricius, cette définition conviendrait aujourd'hui à au moins cinq formes évalthoides que nous nous efforcerons de distinguer les unfs des autres.

Pour savoir exactement quel insecte Fabricius avait sous les yeux lorsqu'il écrivit cette description, il faudrait évidemment visiter les Musées de Leyde et de La Haye qu'il indique dans ses ouvrages, mais les j>récieux échantillons y sont-ils encore ? c'est douteux.

Quoi qu'il en soit, nous avons néanmoins une référence exacte; dans le Species Insecionini, de même que dans son Entomologïa Systematica, qui sont, parmi les ouvrages de Fabricius, les derniers il soit question d'Evalthe^ cette espèce est donnée comme étant le Papilio Dardanus de Cramer. Dès lors, nous n'avons plus le choix de l'interprétation; par l'autorité de Fabricius lui- même, tout échantillon conforme à la figuration de Cramer (PI. X, fîg. 84-85) devra être considéré comme Rvalthe type. Cette inter- prétation, ainsi qu'on va le voir, ne va pas sans quelque difficulté.

Dalman, en 1824, dans sa Monographie des Ca.slnies, essaya, avec une bonne volonté évidente, de mettre un peu de lumière dans ces obscurités, mais il est probable qu'il n'eut pas assez de maté- riaux à sa disposition; lisons cependant ce qui suit avec atten- tion :

(( C. cor pore supra fusco snbtits cum pedibus rufo; alis nigris, anterioribus fascia fasciolaque fiavis; posterioribiis supra fascia flava macidisque rubrïs; subtus rubris fascia maculari flava. >>

a. Alarum posteriorum fascia flava intégra, unicolor, nec cum intramarginali confluens.

Castnia Eualihc Act, Holm. 1824, p. 401, n" 8.

* Pap. Dardanus Cram., Tab. 17, fig. E. F.

* Pap. Dan. Fest. Eîialthc Fabr., E. S. III, I, p. 45, 136.

* Pap. Eualihus Herbst., Tab. 137, lig. i, 2.

Var. j'5. Alarum inferiorum fascia flava abbreviata rubro ter- minata et ad angulum analem cum intramarginali rubra confluens. Tab. nostr., fig. 3.

LÈPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 259

Habitat a. Surinami m sylvis, Cramer; fi. in Brasilia, Dom. Westin. Mus. R. Ac. Scient. Holm.

Longitude corporis i poil., i lin. Expansio alarum 3 poil. 3 lin.

■V-, qualem depinxerunt Cramer et Herbst haud vidi. Ab inse- quente nostra diferre videtur abdomine supra haud rubro sed fusco, fascia média alarum inferiorum angustiore, nec posterius rubro limbata.

Var. fi. Antennae nigrae clava subtus pallida. Caput nigro- fuscum, palpi fusci, basi albidi. Thorax supra fuscus, squamosus. Abdomen conicum thorace duplo longius, rufo-aurantiacum dorso segmentoque basai i fuscis. Corpus subtus rubro-aurantiacum, pedibus concoloribus, pectore grisescente.

» Alae superiores nigrae, fascia flava determinata, ante médium costae incipiens et ad angulum inferiorem usque ducta; versus apicem alae fasciola tenuior praecedenti sub-parallela, marginem haud attingens. Subtus concolores, sed pallidiores, versus costam et apicem rubricantes.

)) Alae inferiores supra nigrae, in medio fascia lata flava, extus abbreviata, 5 maculis constans, posticum versus aurantiaco terminata ; ante marginem posticum séries e maculis 4 vel 5 ruf o- aurantiacis, ad angulum analem cum fascia discoidali omnino confluentibus. Subtus rubro-aurantiacae, fascia média discoidali flava, c maculi 4 vel 5 majoribus intimis, tribusque minoribus externis composita.

» Obs. Cl. Fabricius spécimen nimis pallidum (vetustum ?) descripsisse videtur. »

{Prodroiii. Monogr. Castniac, p. 14-15)-

Ainsi donc, Dalman n'a pas vu d'échantillon qu'il puisse iden- tifier avec les Fig. E et F de la PI. XVII des Papillons exotiques : (■■ qualem depinxerunt Cramer et Herbst haud vidi »; en déses- poir de cause, il désigne cette forme inconnue par la lettre a et elle diffère, dit-il, de celle qu'il a sous les yeux, sa Var. |3, par V'abdo7nen qui est rouge et non fauve en dessus ; par la bande

26o LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

tfiédiane des ailes inférieures, plus étroite et non bordée de rouge en arrière. Hélas ! même à l'aide de ce subterfurge, Dalman n'a pas résolu le problème; sa var. a n'est pas Evalt/ie; comme il est facile de s'en rendre compte par la comparaison des figures (PI. X, fig. 86), c'est XEuphrosyne de Perty qui est, en effet, du Brésil.

Et, en fin de compte, nous retombons toujours sur la même difficulté; qu'est-ce donc que le Dardanus de Cramer '■!

En réalité, si nous considérons la Planche XVII, fig. E et F des Papillons exotiques, et si nous comparons l'échantillon repré- senté à tous ceux qui ont passé devant nos yeux avec le nom d'Ei'althc, nous constatons qu'aucun n'est conforme d'une façon absolue. La description pittoresque de Cramer ne suffit pas à nous éclairer. « Ce Papillon, dit-il, a le bout des antennes de la même forme que le Dedalus. Cette espèce se nomme, à Surinam, Papillon des bois [i). Les ailes chatoyent de part et d'autre d'un beau reflet vert; les six jambes semblent porter des épines aux côtés intérieurs. »

Comme nous ne voulons pas revenir sur ce que nous avons dit au début de la 2*' partie de ce travail (^p. 86) concernant l'exac- titude des documents iconographiques anciens, nous en concluoiiS que le Dardanus de Cramer c'est-à-dire le véritable Evalthe, teste Fabricius est une espèce que nous ne connaissons plus. Si elle existe encore quelque part, dans quelque collection privi- légiée, elle y est certainement méconnue et confondue avec les autres morphes évalthoïdes. Nous avons eu la chance de pouvoir étudier, dans la collection Charles Oberthiir, plusieurs formes de Cayenne; et nous pouvons affirmer que, malgré l'opinion con- traire de Boisduval, elles ne correspondent avec les figures de Cramer ni pour la couleur ni pour le dessin.

Nous n'avons vu aucun échantillon évalthoïde de Surinam ; tous proviennent de la Guyane française, mais l'expérience nous a

(i) On reconnaît ici l'oripine du rensçifrnçnnent fourni par Dalman : Habitat V. Surinami in sylvis (p. 257),

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

261

montré que ces deux pays, quoique voisins, sont, le plus souvent, habités par des morphes différentes. A notre avis, les formes géographiques qui se rapprocheraient le plus du Dardaniis- Evalthe Cramer sont, non pas les formes guyanaises, mais bien les formes brésiliennes de la vallée de l'Amazone. M. le D'' Strand adopte, comme étant Evalthe, la forme figurée dans l'ouvrage de Donovan (A/z E fit orne of the 'N attirai History of ihe Insects of India, p. 15, PL 22); c'est s'éloigner beaucoup de la conception de Cramer; E. Donovan ne donne d'ailleurs dans son texte aucune précision d'habitat; il en résulte que ni M. Strand, ni nous, ni personne, ne savons quelle est la provenance exacte àJEvalthe selon Donovan. Se rapprochant de ce schéma, c'est-à-dire avec une bande jaune très régulièrement maculaire aux ailes inférieures, nous ne connais- sons que la race géographique du Honduras; mais, comme nous n'avons à notre disposition qu'un seul exem- plaire Ç) de cette race, nous ne vou- lons pas nous hasarder à tirer une conclusion.

J.-B. Godart, dans XEncyclo-pèdi^ méthodique, p. 798, indique très formellement Surinam et le Brésil comme provenance de son Evalthe ; ce renseignement confirme notre manière de voir, cepen- dant, il y a encore de la confusion dans la description de Godart car il parle d'individus chez lesquels la bande jaune des ailes inférieures « est remplacée par une grande tache semi-Uinaire de sa couleur » ; ces derniers mots ne peuvent évidemment se rappor- ter qu'à Euphrosyne ou à notre Evaltheformis, qui sont effective- ment de la Guyane ou du Brésil.

Inutile de discuter ici la description de Westwood {lac. cit., p. 181) quatre espèces différentes, quoique distinguées par des lettres grecques, sont réunies sous le même nom.

FiG. 81. Schéma général de l'ornementation des ailes anté- rieures dans la souche phylé- tique Evalthe.

202

LÉPIDOPTÊROLOGIE COMPARÉE

En résumé, et jusqu'à nouvel ordre, nous continuerons à réserver le nom d'Evalthe aux morphes de Surinam, inconnues de nous,

qui répondent exactement à la figura- tion des Papillons exotiques de Cra- mer; quant aux autres formes à double bande jaune aux ailes antérieures sauf Evalthoides de Strand que nous adoptons nous les considérons comme des espèces géographiques suf- fisamment tranchées et nous les distin- guerons d'après les indications du tableau qui suit la définition du genre.

Nous proposons, pour cet ensemble, le nom générique de Xanthocastnia (i) destiné à rappeler que, sauf la colo- ration jaune des bandes aux ailes antérieures, le faciès général et, dans une certaine mesure, la disposition maculaire des inférieures les rapprochent des Castnies vraies, plus que de n'importe quel autre groupement.

Fio. 81 hix. Dernier article des tarses chez Xunlhocastnia Evalthonida Houlb. Va, pa- ronyques ; l't, plantules ; Cr, crochets ou griffes (Orig. ).

8" Genre = XANTHOCASTNIA nov. gen.

Ailes antérieures ornées de une ou deux bandes jaunes placées, l'une, très légèrement courbe, vers le milieu du disque; l'autre, plus étroite, dans la région de l'angle apical (Fig. 8i). Ailes inférieures traversées, dans leur milieu, par une bande également jaune, plus ou moins maculaire, suivie, le long du bord externe, d'une rangée de taches rouges arrondies ou subrectangulaires.

Les plantules des tarses sont faiblement triangulaires, avec leur bord antérieur arrondi ; elles sont accompagnées de pziro-

(i) Du grec xanthos jaune et Castnia non générique.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 263

nyques bien développés et doivent, par conséquent, être rattachées au type eupalamidien (Fig. 81 bis).

Tableau analytique et description des Espèces

Deux bandes jaunes obli',|ues aux ailes antérieu- res en dessus (i''<^ Section] 2

Une seule bande jaune oblique aux ailes anté- \ rieures en dessus {1^ Section) 6

Ailes inférieures entièrement rouges en dessous

dans toute leur étendue (sauf la bande jaune). 3

Ailes inférieures plus ou moins lavées de noir en dessous, au moins en dedans de la bordure jaune 5

Bande jaune des ailes inférieures (en dessus) continue ou submaculaire 4

Bande jaune des ailes inférieures réduite à une large macule ovale dans la région centrale du disque (PI. Z, fig. go) X. Euphrosyne.

Bande jaune des inférieures fortement arquée et continue ; de la même largeur dans toute son étendue (PI. X, fig. 84) X. Evalthe.

Bande jaune des inférieures élargie dans sa partie terminale et submaculaire denticulée à son bord externe (PI. color., fig. 3795) A'. Evalthefonnis.

Disque des inférieures {en dessous) uniformé- ment lavé de brun ; le plus souvent avec un point blanc vers la base de l'aile (PI. Y, fig. 87) X. Evalthoidcs.

Disque des inférieures {en dessous) avec une bordure noire élégamment dégradée en dedans de la bande jaune ; un vague point brun vers la base de l'aile (PL Y, fig. 88) X. Evalthonida.

Une seule bande jaune pâle oblique sur les ailes

antérieures en dessous (PL Z, fig. 91) X. Viryi.

Deux bandes jaune pâle obliques sur les ailes

antérieures en dessous (PL color,, fig, 3796).., X, \'icina.

?64 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

iT" Section

§ I. Deux bandes jaunes obli(|ues aux ailey antérieures.

41. Xanthocastnia Evalthe Fabr. SysL Entouiol., ^77S^ p. 480 {^Papilio).

Dardamis Cram., Papillons exotiques, P). XVII, Fig. E, F.; Eualthus Herbst., Natursysteni in- und auslànd^ Insekten, Taf. CXXXVII, Fig. 1-2;

Evalthe x. Daim. « Alarum posteriorum fascia flava intégra. » Act. Holm., 1824, p. 401, n" 8.

Evalthe Godart, Encyclopéd nièlhod., 1824, p. 797 : les échan- tillons de Surinam seulement.

? Evalthe a Westw. A monogr. of the Lepid. Genus Castnicc, 1875, P- i8^; l^-'' échantillons de Surinam au Musée d'Oxford, mais non pas ceux de l'Equateur. Les termes de la description de Westwood, <' alis posticis fascia média submaculari flava, » ne correspondent pas exactement à ce qu'on voit sur le dessin de Cramer; la bande médiane jaune- des ailes inférieures n'est pas siibmaculaire mais continue (PI. X, fig. S4-85).

En somme, ju&qu'ici, la description primitive de Fabricius (p. 257) et la figuration cJc Cramer, sont les seuls documents que nous puissions rapporter strictement à cette espèce.

42. Xanthocastnia Evalthoides Strand in Seitz {Macrolépidopt. du Globe, p. 8, PI. 3 a).

? Evalthe x Westw., Monograph. Castniœ, 1877, p. 181.

La description de .Strand est insuffisante, m.ais la figuration qu'il a donnée rendra plus facile la comparaison avec les autres espèces voisines.

LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE 265

D'après lui, ce qui caractérise Evalthoides, c'est que les taches médianes jaunes, sur les ailes postérieures, sont réunies en une bande continue, tandis qu'elles sont séparées chez Evalthe {i).

Nous avons sous les yeux, dans la collection de M. Charles Oberthiir, dix exemplaires cf et Q de la morphe Evalthoides Str., la partie principale de la bande jaune, aux ailes inférieures (PI. Y, fig. 87), est, en effet, continue; toutefois, sa partie antérieure devient généralement maculaire ; mais, ce que M. Strand a omis de nous dire c'est qu'en dessous, à ces mêmes ailes inférieures, il existe, le plus souvent, un point blanc jaunâtre tout à fait carac- téristique que nous ne retrouvons dans aucune autre morphe (2).

La collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris ne nous a fourni qu'un exemplaire Q de cette espèce, originaire de l'Equa- teur, vallée du Rio Napo.

Evalthoides Str. habite le bassin du haut Amazone et de ses affluents, dans les régions ils coulent au pied des Andes du Pérou et de Bolivie. Les principales localités que nous relevons sur les étiquettes de provenance sont : BOLIVIE : Cochabamba {P. Germain); BRÉSIL : Santo Paulo d'Olivença; PÉROU : Pebas, Cavallo-Cocho (J\d. de Mathan)\ RÉPUBLIQUE DE l'Equateur : Guayaquil.

43. Xanthocastnia Evalthonida Houlb. {loc. cit., p. 66, PI. IV, fig- 5) ( "= Evalthc Boisd. p. part, et Auct.).

En remontant vers le nord, dans la région des Andes de Colombie et jusque dans l'Amérique centrale (Honduras), nous trouvons encore une belle grande Castnie, caractérisée par ses

(i) Rappelons ici que les taches jaunes sont, en effet, bien séparées sur les ailes inférieures à'Evalihe selon Donovan, mais qu'elles ne le sont pas chez le Dardanus de Cramer, qui est le véritable Evalihe (voir p. 264).

{2) Ce point blanc jaunâtre disparaît quelquefois, mais le plus souvent il est très visible; nous serions heureux que M. Strand voulût bien vérifier ce caractère sur les échantillons qu'il a à sa disposition ; si son observation concorde avec la nôtre, on pourra alors considérer l'établissement de la forme Evalthcides comme tout à fait définitive.

206 LÈPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

ailes, d'un beau noir velouté, et par quelques particularités des bandes jaunes qui les traversent. Pour rappeler que cette espèce ne sort pas du cadre évalthoïdien oij se meuvent les morphes précédentes, nous l'avons désignée sous le nom d'Evalthonida (PI. Y. fig. 88).

Ailes d'un noir franc avec un reflet velouté; aux antérieures, la première de^ bandes jaunes est large, légèrement dilatée en son milieu et progressivement atténuée vers l'angle interne qu'elle atteint souvent en faisant un petit crochet le long du bord. La seconde bande, près de l'angle apical, est très étroite, presque linéaire et légèrement festonnée.

Aux inférieures, la bande jaune est anguleuse, tantôt entière- ment maculaire, tantôt subcontinue dans sa partie postérieure; cette bande est étroite, souvent irrégulière et denticulée à son bord externe. Une grande tache rouge fait suite à la bande jaune et couvre tout l'angle anal ; le long du bord, existent 4 ou 5 macules rouges dont les plus larges sont au milieu.

En dessous, on retrouve, aux antérieures, le même dessin qu'en dessus; aux inférieures, la bande jaune est toujours maculaire et est bordée en dedans par un élégant dégradé brun qui s'étend plus ou moins vers la base de l'aile; un vague point noir se dis- tingue sur le fond rouge dans la région radiculaire.

La frange est noire aux ailes inférieures.

Nous avons trois exemplaires de cette belle espèce dans la collection Charles Oberthiir; tous proviennent de Cananche (Colombie) ils ont été recueillis par M. de Mathan.

Les deux exemplaires de la collection du Muséum de Paris (n"* 81-82) viennent vraisemblablement de Santa de Bogota.

43 bis. Xanthocastnia Wagneri Buchecker. Syst. Entomol. Castnia, 1880, Taf. XX, fig. 26.

Cette espèce, grossièrement représentée par M. Buchecker, est une morphe de la souche phylétique Evalthe voisine ô^Evaltho-

LEPiDOPTËROLOGlE COMPARÉE 267

riida; la bande jaune des ailes inférieures est plus maculaire et les taches rouges marginales plus accentuées en dessous, mais ces différences n'excèdent pas le cadre des variations indivi- duelles. Wagne/i ne peut être que notre Evalthonida ou tout au plus la morphe voisine de Honduras que nous avons désignée sous le nom de var. Flexifasciata.

44. Xanthocastnia Evalthonida, var. Flexifasciata Houlb.

(loc. cit., p. 67).

Nous avons aussi, de Honduras, un exemplaire présentant le même ensemble de caractères que l'espèce précédente à l'excep- tion de la frange qui est presque blanche et de la bande jaune apicale des ailes antérieures qui est plus large et festonnée; nous en faisons la variété Flexifasciata.

45. Xanthocastnia Evaltheformis Houlb. {loc cit., p. 64) (= Evalthe Boisd. p. part. Species des Lcpidopt. H été- roches, p. 514 et Auct.).

Nous donnons ce nom aux morphes de la Guyane française qui répondent à la première partie de la description d'Evalthe selon Boisduval; voici cette description :

« Elle varie pour la taille depuis 7 jusqu'à lO ceiitimètres. Ses ailes supérieures sont d'un brun noir, chatoyant en vert selon les aspects; elles sont marquées de deux bandes parallèles très nettes, d'un jaune citron, dont la première, très légèrement courbe, com- mence un peu avant le milieu de la côte, pour arriver à l'angle interne, et dont l'autre, très étroite, linéaire, est située entre celle-ci et le sommet. 1^

(( Les ailes inférieures sont noires comme les supérieures, tra- versées au milieu par une bande étroite, un peu maculaire, d'un jaune citron, suivie, sur le bord terminal, d'une rangée de taches rouges arrondies. »

268 LÊPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

<( Le dessous des premières ailes est semblable au dessus, sauf que la côte et le sommet sont un peu lavés de rouge. »

<( Le dessous des secondes ailes est entièrement rouge (i), avec une bande maculaire, jaune, correspondant à celle de la face opposée. »

(( Telle est la description de V Evalthe d'après les exemplaires que nous avons reçus de Cayenne, et parfaitement conformes à la .^igure donnée par Cramer sur un individu de Surinam. »

D'après les indications de provenance le reste de la descrip- tion s'applique probablement encore à Evaltheformis Houlb. et non pas, comme le croit Boisduval, à VEufhrosyne de Perty ; nous reviendrons sur ce ix)int en temps utile.

La description qui précède, amsi qu'il est facile de s'en rendre compte, convient très bien à notre Evaltheformis; cependant Boisduval ne fait pas assez ressortir l'aspect tout spécial de la bande jaune aux ailes inférieures. Ici, cette bande jaune est en réalité formée de deux parties : l'une maculaii'e, formée de trois points, alignés à partir de la côte; l'autre, beaucoup plus large, continue et denticulée à son bord externe, occupe le reste du disque jusqu'à la tache rouge. Nous ne trouvons cette dispo- sition dans aucune autre espèce (PI. color. CDXLV, fig. 3795).

Si Boisduval dit que la bande jaune des ailes inférieures est étroite, remarquons qu'il parle par comparaison avec ce qu'il croit être VEîiphrosyne de Perty oix cette bande est exception- nellement large; cependant nous pouvons observer, dans la col- lection de M. Charles Oberthiir, un exemplaire d' Evaltheformis, la tache jaune des ailes inférieures est aussi grande que chez Euphrpsyne; la description de Boisduval paraît d'ailleurs avoir été faite sur uiî exemplaire de petite taille et de mauvaise venue

Il existe cinq exemplaires d' Evaltheformis dans la collection Ch. Oberthiir; tous proviennent' de la Guyane française ils ont été recueillis par Méaux et Constant Bar.

(i) C'est nous qui soulignons.

LÊPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 269

La collection du Muséum de Paris nous a fourni également trois exemplaires (n"^ 83, 84, 85) de même provenance.

46. Xanthocastnia Euphrosyne Perty. Delectus AmmaLium

articulatonon in Brasilia collectoruni, 1830, p. 155, PI. 31,

fig. I Cf. Evalîhe, var. |3.. Dalman, Prodr. Manogr. Cas/nicg, 1825, p. 14,

PI. I, Fig. 3, O. Evalthe, var. Boisd., Spe.aes Lépid. Héicr., 1874, P- S^S- Pertyi Buchecker, Syst. Ent. Castn., PL 19, Fig. 25, cf et Q .

Cette espèce, souvent confondue dans les collections avec les formes évalthoïdiennes du Brésil septentrional et de la Guyane, en diffère cependant toujours très nettement par la forme ovalaire de la tache jaune aux ailes inférieures. Chez les Q, cette tache jaune est largement bordée de rouge à son bord postérieur.

Dalman décrivit et figura le premier la femelle de cette espèce, en 1824, dans son Prodr 07ne monographique des Castnies, PI. I, fig. 3 ; mais il la considéra comme une variété d' Evalthe et ne lui donna pas de nom spécial. La description de Dalman est très précise; l'ayant déjà reproduite, p. 258, avec la figure originale qui lui correspond (PI. X, fig. 86), nous ne la répétons pas ici.

En 1830, le D"" Maximilien Perty, « in R. JJniversitate Mona- cenci zoologicas disciplinas insigni cum lande docens, » dans son grand ouvrage sur les Articulés du Brésil, fit connaître, sous le nom à' Euphrosyne, le cf de cette espèce, resté jusque-là inconnu. Dans son ensemble, la description de Perty concorde avec celle de Dalman; cependant, l'érudit zoologiste bavarois ajoute un certain nombre de précisions qu'il est utile de rapporter.

« Quoad colores et forma C. Eualîhe Hbst, Pap. Dardano Cram. simillima, sed multo minor, et colorum distributione diversa. Alae anticae fusco-nigrae, chalybeo-micantes, fascia média inté- gra postice rufescente et externa dimidiata angusta flavis, angulo

70 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE

postico e squanuilis albido-ciliato. Alae posticae fusco nigrac, sine nitore, macula paene média flava, cum margine interne rufescente conflucnte, série ad marginem posticum c maculis aurantiacis extus sensim minoribus, marginulo extremo e squa- mulis fusco-ciliato. Alae anticae subtus pallidiores, ad apicem rufescentes, fascias flavas sicuti in pagina superiorc offerentes. Alae i^osticac subtus ferrugineo-rufac, nervis nigris, macula média et tribus parvis externis flavis, marginulo postico e squamulis nigro-ciliato. Corpus supra fusco-nigrum, abdominc rufescente, ano ferruginco; subtus cum pedibus rufescens. Antennae nigrae cl a va subtus rufescente.

» Habitat ad flinuen Aniazonnm. »

Cette diagnose ne laisse rien à désirer; nous la complétons par une reproduction photographique (PI. Z, fig. 89-go) qui facilitera la comparaison avec les échantillons naturels et avec la documen- tation correspondante de Dalman (p. 258). Bien que ]a description de Perty soit postérieure à celle de Dalman, comme ce dernier n'avait pas imposé d'appellation spéciale à cette espèce, c'est le nom (ïEiiphrosyjte qui doit être maintenu, d'après les usages établis dans la nomenclature.

Il existe deux exemplaires d'Eiiphrosyne, un cf et une Q, dans la collection Ch. Oberthiir; l'aspect extérieur des deux sexes est peu différent; cependant, comme toujours, chez le O*, l'angle apical des ailes antérieures est beaucoup plus accentué que chez les femelles. Un exemplaire cT dans la collection du Muséum de Paris.

Ces trois exemplaires proviennent du Brésil, sans indication précise de localité; mais nous croyons, avec Perty, que l'espèce se trouve surtout dans la vallée de l'Amazone; nous ne serions pourtant nullement étonné si on la retrouvait un jour ou l'autre, plus au nord, jusque dans les Guyanes, 011 certaines morphes éval- thoïdes (par ex. : Evaltheiormis'), revêtent un faciès qui rappelle EiLphrosyne de très près,

LEPIDOPTËROLÔGIE COMPARÉE IJl

2^ Section.

Ailes supérieures ne portant, en dessus, qu'une seule bande jaune oblique, transversale.

Il nous reste maintenant, pour terminer letude du phylum évalthidien, à signaler deux espèces caractérisées par ce fait qn'en dessus, sur les ailes antérieures, on ne trouve qiiiine seule bande jaune oblique, transversale. L'une de ces espèces est connue depuis longtemps, c'est Yiryi Boisd. (PI. Z, ûg. 91); l'autre, Xanthocastnia Vicina, n'a jamais encore été décrite ni figu.ée. On peut distinguer ces deux espèces par les caractères suivants :

Chez Viryz on ne trouve, aux ailes antérieures, en dessous, qu'une seule bande jaune oblique, tandis que chez Vicina, nous trouvons, sur le dessous des ailes inférieures, deux bandes jaune pâle, obliques.

47. Xanthocastnia Viryi Boisd. Species général des Lépi- doptères Hétérocéres, 1874, Vol. I, p. 515, PI. XI, fig. 3.

Boisduval a, le premier, décrit et figuré cette espèce, qu'il avait reçue de M. de l'Orza; voici la description originale :

« Elle est un peu plus grande que VEvalihe typique, dont elle a le port et le faciès. Ses quatre ailes sont d'un brun noir, cha- toyant en vert, selon les aspects ; les supérieures sont traversées, du milieu de la côte à l'angle interne, par une bande oblique régulière, d'un blanc à peine soufré. Les ailes inférieures sont marquées, un peu au delà du milieu, d'une bande maculaire jaune, formée de quatre taches séparées par les nervures, dont la plus interne de ces taches se fond vers l'angle anal avec un espace d'un rouge brique. Outre cela il y a, comme chez Evalthe, près du bord terminal, une série de cinq à six points du même rouge. La frange des ailes est brune.

2/2 LÉPIDOPTÊROLOGIE COMPARÉE

» Le dessous des ailes suiDerieures est brun avec la même bande qu'en dessus, et le sommet lavé de rouge brun.

» Le dessous des secondes ailes est d'un rouge pâle, comme dans Evalthc et Eiiphrosync, avec les mêmes taches qu'en dessus.

» Cette nouvelle espèce ne pourra pas être confondue avec Evalthe ni avec Eiiphrosyne qui ont chacune deux bandes jaunes sur les ailes supérieures.

» M. de rOrza, qui s'est défait généreusement en notre faveur du seul exemplaire qu'il possédait dans sa collection, lui avait imposé le nom de Yiryi, comme témoignage de son amitié pour M. Viry, entomologiste distingué à Nancy. C'est avec plaisir que nous nous sommes empressé de l'adopter. »

La Castnia Yiryi habite le Mexique.

Telle esf la description de Boisduval ; elle est claire, formelle; il n'est pas possible de confondre Yiryi, qui n'a qu'une seule bande jaune aux ailes antérieures, avec Evalthc ou Eiifhrosyne c|ui on ont deux. Nous sommes surpris de voir (]ue Westwood n'admet point la manière de voir de Boisduval; l'illustre profes- seur de l'Université d'Oxford réunit en une seule toutes les espèces du phylum évalthoïdien; c'est abusif et inexact.

Herbert Druce, in Biol. Centr.-Americ. Heteroc, I, p. 27, n'est pas beaucoup mieux fixé; il admet que Yiryi n'est que la forme septentrionale ^Evalthe « it is clearly the northern form of C evalthe » ; cela pourrait se dire, à la rigueur, des formes d'Evalthonida Houlb. qui remontent jusque dans l'Amérique centrale; mais, à coup sûr, pas de Yiryi.

Nous avons sous les yeux, dans la collection de M. Charles Oberthiir, deux exemplaires parfaitement authentiques de Yiryi, car l'un" d'eux est celui qui a servi à la description et à l'illus- tration du Species (PI. Z, Fig. 91).

Il n'y a donc aucune espèce de doute sur la validité de cette belle espèce qui constitue même, pour nous, le type d'une section particulière dans la nombreuse série des formes évalthoïdes.

LÈPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 273

48. Xanthocastnia Vicina Houlb. Diagnoses de Castnies nouvelles, etc. (Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1917, Fasc. XIII, p. 67).

Bien que possédant, à peu près, les mêmes caractères généraux que Viryi, cette espèce s'en distinguera toujours, et sans la moindre difficulté : en dessus, par l'aspect maculaire de la bande oblique des ailes postérieures, formée de 7 petits points jaunes, anguleusement alignés depuis la côte jusqu'à la tache rouge de l'angle anal; en dessous, par les deux bandes jaunes des ailes antérieures (PL CDXLV, fig. 3796).

Le dessus des ailes, dans les quatre exemplaires que nous avons sous les yeux, est d'un beau noir velouté très franc, et, aux ailes inférieures, le nombre des points rouges bien déve- loppés, le long du bord externe, est toujours de cinq ou six. En dessous, aux ailes antérieures, la partie rougeâtre s'étend le long de la côte et dans toute la région de l'angle apical ; chez Viryi, au contraire, elle descendrait plutôt le long du bord externe.

L'abdomen est noir en dessus, rougeâtre en dessous.

Cette espèce a été capturée à La Chima, République de l'Equateur, en 1893, par M. Marc de Mathan.

?2 a

Planche V.

f^IG. 82. Erythrocastnïa Harmodius Cramer. Exemplaire vu en dessus, grandeur naturelle Reproduction d"a]irès Cramer [Papillons rxofi(/iies des trois parties du Monde, Vol. III, PI. CCXXIII, fig. C).

FiG. 83. !irytJirocast)iia //arinodiiis Cramer. Exemplaire vu en dessous, grandeur naturelle. Reproduction d'après Cramer (Papillons evoiii/tirs des trois parties du A/onde, Vol. III, Pi. CCXXIII, fig. D).

Planche X.

FiG. <S4. X(inthocast}iia E-i'altlic Fabr. (Papilio Dardanus Cramer). Exemplaire vu en dessus (D'après Cramer : Pa-p. cxot., I, PI. 17, fig. E)

FiG. CS5. XaiitliociTstnia Evaltlie Fabr. [Papilio Ihxrdaniis Cram(>r). E.xcmplaire vu en dessous (D'après Cramer : Pap. exot., I, PI. 17, fig. F

FiG. iS6. Xaiitliocastiiid 1-litplirosync Perty. Reprod. de l'exemplaire décrit et figuré par Dalman sous le nom de Casiuia Evalihe (PI. I, fig. 3).

Planche Y.

FiG. 87. XaiitJiorastiiia ETûlt.'ioidcs Strand.

Reproduction directe, grandeur naturelle, vu en dessus, d'un exemplaire Q , ajipartenant à la collection Ch. Oberthiir.

FiG. 88. Xautliocastniii Evalthoiiida Houlb.

Reproduction directe, grandeur naturelle, vu en dessus, d'un exem]ilaire cf, ap]iartenant à la collection Ch. Oberthiir.

25 b

Planche Z.

Fu;. So. Xanthocast}iia Eiiflirosyne Pcl■t3^ Exemplaire Q ( ?) vu en dessus. Reproduction d'après Perty, loc. cit., PI. XXXI, fig. i.

FiG. Si. - .\'inith(iciist)ii(! Eiiplirosyne Perty. Reproduction directe et v\\ grandeur naturelle d'un exemjilaire O ajjpartenant à la coll. Ch. Oberthiir.

"IG. 8j. Xantliocastnia \ iryi Boisd. Reproduction directe de l'exem- plaire type ayant servi à Boisdu\al pour établir la description du Spccics (coll. Ch. Oberthiir).

23 c

LÈPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE

283

IX. - SOUCHE PHYLÉTIQUE DALMANNI

Genre : GRAVA).

Si nous considérions seulement les caractères des ailes anté- rieures, il nous faudrait placer la souche phylétique Dalmanni immédiatement à la suite du genre AmautA; dans les deux cas nous trouvons une bande claire, relativement étroite, disposée parallèlement au bord ex- terne. Mais, si nous tenons compte des ailes infé- rieures, le rapprochement indiqué ci-dessus n'est plus possible; nous nous trouvons en présence d'un schéma ornemental entiè- rement différent.

Après avoir beaucoup hésité sur la place qu'il convient d'assigner h. Dal- manni dans la classifica- tion, il nous a semblé, en dernière analyse, que cette espèce pouvait être rap- prochée d'Or estes et d'He-

gemon; la silhouette des ailes inférieures et la disposition des dessins ont, en effet, des rapports évidents. Ce rapprochement ne s'impose pas, toutefois, d'une façon absolue, mais aucun autre ne nous a paru meilleur ou plus facile à justifier; Dalmanni est une espèce isolée et qui est toujours restée très rare dans les collections.

FiG. 92. Schéma général de rornenientation des ailes antérieures dans la souche phylé- tique Dalmanni.

24

284 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Nous reprenons, pour cette espèce, le nom générique de Graya, créé par Ruchecker, mais appliqué par lui à des morphes d'allures morphologiques très diverses; il nous a semblé équitable de réa- liser, de cette manière, les intentions de Boisduval en ce qui concerne la mémoire de George Gray.

Graya Dalmanni est originaire du Brésil, malheureusement nous ne possédons aucun renseignement relatif aux régions qu'il habite.

Genre : GRAYA Buchecker.

Systema Entoniologiae, Castnia, 1880.

Ailes antérieures triangulaires, d'un brun grisâtre un peu ferrugineux portant, un peu après le milieu, une raie oblique d'un blanc pur allant de la côte au bord interne (Fig. 92). Ailes infé- rieures d'un brun olivâtre à la base, ornées, dans la région médiane du disque, d'une large bande blanche transversale, atteignant le bord abdominal ; tout le bord marginal est rouge brun avec un cordon de taches noires assez grosses et bien marquées.

Les extrémités tarsales sont du type eupalamidien; toutefois, les angles des plantules sont légèrement arrondies sur les côtés (Fig. 93)-

49. Graya Dalmannii C. R. Gray. Synopsis of the Species belonging to the Geniis Castnia (Trans. Ent. Soc. London, 1837, p. 145).

La description de George Robert Gray ne suffit pas pour carac- tériser cette intéressante espèce ; nous la reproduisons cependant, à titre documentaire, et à cause des difficultés qu'elle soulève en ce qui concerne les femelles jusqu'ici tout à fait inconnues.

(( Alis anticis ferrugineis, maris fasciis duabus obsoletis ; feminae olivaceis fascia alba angusta, et punctis hyalinis duo-

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

285

bus; posticis rubris, basi, strigis maculisque juxta marginem, nigris; maris disco flavo. et feminae albo. )) Al. exp. cf 3 V2". 9 4"- Habitat in Brasilia. In coll. D. Childrense.

Lorsque Boisduval visita le British Muséum, en 1853, il fut accueilli avec la plus grande cordialité par George Gray et par son frère, le célèbre naturaliste Edward Gray, directeur de la section de zoologie des grandes collections britanniques; mais, s'il jeta un coup d'œil sur le groupe des Castnies, il est probable qu'il ne vit pas les exemplaires types de Graya Dalmannu, qui étaient encore la propriété personnelle de M™^ Children.

Ce fut un nommé Joseph Becker, entomologiste de Wiesbaden, qui, ayant reçu des Lépidoptères du Brésil, com- muniqua cette belle Castnie à Bois- duval (( comme une rareté de premier ordre » ; l'illustre auteur du Species, la croyant nouvelle, la publia dans son ouvrage, p. 498, sous le nom de Grayi, en souvenir de George Gray, mort en 1872. Il est indispensable de faire re- marquer que la description de Bois- duval, contrairement à l'opinion reçue, fig. 9:{. Dernier article des

j . ^ tarses chez Graya Dalmanm,

s applique exclusivement aux mâles de R. Gray. Pa, paronyques-,

/- . r^ j ■•//■- ■\ 1 r ^"' plantules du type eupala-

Last. Dalmannu (= Grayi), car les te- midien, mais légèrement arron-

,„„n 1 , , . dies en avant et sur les côtés;

melles lui resteront aussi toujours in- ^,^^ griffes (Orig.). connues; les deux exemplaires qui exis- taient dans sa collection et dont l'un servit à la description du Species, sont, en effet, des mâles, nous avons pu nous en assurer directement par l'examen des armures génitales. Personne jus- qu'ici n'a décrit les femelles de Dalmannii Gray; quant aux figures, celle donnée par Buchecker, pi. 4, sous le nom erroné de Zerinthia, est manifestement celle d'un mâle, la coupe des ailes

286 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

antérieures et le pinceau d'écailles jaunâtres à l'extrémité de l'abdomen ne laissent aucun doute à ce sujet; la seule représen- tation qui pourrait, à la rigueur, être acceptée comme celle d'une femelle est celle de Westwood {loc. cit., pi. XXX, fig. 5); la maculature des ailes antérieures, l'absence du liséré jaune au bord costal des postérieurs et du faisceau pygidial, sont des caractères qui n'ont pas d'analogues chez les mâles que nous connaissons.

Il ne faut pas non plus, par ailleurs, confondre Graya Dal- inannii R. Gray { = Grayi Boisd.) avec une autre Castnie signalée également par Boisduval dans le Species des Lépidoptères, p 512, sous le nom de Dalmannii. Cette dernière, considérée à tort comme étant l'espèce de Gray, n'est autre chose que le Castnia Hegeiiion, décrit et représenté par Kollar, en 183g, in Annnlen des Wiener Muscum fur Naturgeschichte, p. 217, Taf. XI Tl, Fig. 2. A propos de cette espèce, Mr. Arthur Butler fait remarquer que le mâle de la description de Robert Gray (Joe. cit., p. 145) est probablement identique avec le ç^ Hegevion de Kollar.

Nous sommes absolument de cet avis, l'expression de Gray : maris disco ilavo ne peut pas s'appliquer aux mâles de Dal- mannii R. Gray, qui ont, sur le disque des ailes postérieures, une grande tache blanche et non pas jaune.

Les figures que nous donnons ici (PL W, fig. 98-99) et (PI. A^^, fig. loi) contribueront, nous en avons l'espoir, à lever toutes les difficultés d'interprétation relatives à ces deux espèces.

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

287

X. SOUCHE PHYLÉTIQUE HEGEMON

(Genre : Athis).

Nous réunissons ici, dans un même groupement, un certain nombre d'espèces, assez disparates, en apparence, mais qui pré- sentent cependant toutes un schéma d'ornementation à peu près identique aux ailes antérieures. Nous avons divisé cet ensemble en trois sections : dans la première, à laquelle nous donnons pour type la morphe Hegemon (PL A^, fig. ici), nous groupons toutes les espèces dont les ailes antérieures portent une ou plusieurs bandes sombres parallèles au bord externe, sur un fond brun. Dans la deuxième (type Papagaya, PI. B^, fig. 106) sont rangées les espèces les ailes antérieures portent des bandes som- bres sur un fond clair. Enfin, dans la troisième section, constituée par la seule espèce Pyrrhopygoides (PL color. iig. 3821), les ailes anté- rieures sont également brunes, mais elles portent, en outre, cinq petits points grisâtres dans la région de l'angle apical.

Toutes ces espèces habitent les régions centrales et méridio- nales du Brésil ; quelques-unes cependant s'écartent, vers l'ouest, jusqu'en Bolivie {Boisduvalï) et jusque dans les régions andiques de la République de l'Equateur.

Hiibner avait déjà catalogué l'une des espèces les plus carac- téristiques de ce groupe sous le nom à.^ Athis; nous conserverons cette appellation générique pour grouper tout cet ensemble, en signalant toutefois ç\\\' Or estes présente des caractères tant soit peu aberrants par rapport à ceux que nous considérons comme

1 !(}. 9-1. Schéma généra! de l'orne nientation des ailes antérieures dans la souclie phylétique Hege- mon.

288

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

les plus représentatifs de la souche phylétiquc He.gcmon et que, par rornementation de ses ailes antérieures, il nous offre un dessin que nous trouvons généralisé dans la souche phylétique PhaJnris.

10-^ Genre : ATIIIS Hubner.

Verzeichniss hehannter Schmetterlinge^ 1816, p. loi.

Ailes antérieures triangulaires, ornées de larges bandes brunes

sur un fond de même tonalité ou sensi- blement plus clair (Fig. 94); quelques espèces portent, en outre, quelques macules blanchâtres ou transparentes dans la région de l'angle apical {Boïs- duvali); vers le milieu de l'aile, tout près de la côte et l'atteignant quelque- fois, se voit une tache ovoïde ocellée ou entièrement brune.

Les ailes inférieures portent un dessin souvent très compliqué de taches noires et rouges et sont, le plus souvent, échancrées le long de leur bord externe près de l'angle anal, 'ursï ^he'^T^- ^«::lï Les plantules des tarses sont ovales,

Koiiar. - l'a, paronyques légèrement obtuscs en avant ; les paro-

tnangulaires, a pointe grêle ;

Pu, piantuie ovale, coupée ob- nvqucs sont lamcllcux commc dans le

tusément en avant ; Gr, grif- fes (Orig.). phylum précédent (Fig. 95).

Tableau analytique et description des Espèces

Ailes inférieures d'un jaune orange dans presque toute leur étendue, simplement fes- tonnées de brun le long de leur bord externe (PI. A„ fig. 102) A. fapyx.

Ailes inférieures à disque blanc, jaunâtre,

rouge ou bicolore, bordées ou non de noir... 2

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 289

' Région centrale du discjuc des inférieures entiè- rement blanche '5

Région centrale du disciue des inférieures d'un jaune pâle, bordée ou non de noir 4

Région centrale du disque des inférieures d'un

rouge jaunâtre ou d'un rouge écarlate 6

Moitié basale des ailes inférieures rouge ; le reste d'un jaune rosé avec des taches noires \ ovales, en anneaux (PI. C^, ûg. 107) A. Fabric'ii.

Ailes postérieures avec une large bordure noire

ornée de taches rouges (PL A^, fig. 103) A. Orestes.

3 \ Ailes postérieures avec une large bordure rouge décorée de taches noires (PL Aj, fig. 101) Q A. Hegcmon

Région discoïdale des ailes inférieures d'un

jaune pâle uniforme 5

Région discoïdalc des ailes inférieures jaune en avant, blanche le long du bord abdominal (PL W, fig. 100) (3 A. Hegemon.

Région discoïdale des ailes inférieures d'un jaune clair sur fond rouge orangé (PL C,. lig. 108) A. Ciela.

Ailes antérieures avec trois taches transpa- rentes dans la région de l'angle apical (PL B^, fig. 105) A. Henichu.

Ailes antérieures dépourvues de taches trans- parentes dans la région de l'angle apical (PL color., fig. 381S) A. Menetriesi.

Région discoïdale des ailes inférieures d'un rouge écarlate ou d'un blanc rosé, avec taches noires 7

Région discoïdale des ailes inférieures d'un jaune rougeâtre ; noire le long du bord abdo- minal (PL color., fig. 3821) A. Pyrrho-pygoides.

290 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE

Ailes antérieures éclaircies sur le milieu du disque ; postérieures rouges avec deux bandes l noires continues (PI P.,, f\g. to6) A. Pn-pagayn.

\ Ailes antérieures d'un brun uniforme sur le

' , milieu du disque; postérieures av^ec une large

j bande noire parsemées de taches rouges

F (PI. color., fig. 3819) A. Boisduvali.

Ailes inférieures d'un l)lanc rosé (PI. B,, fig. 104 bis) var. Bcsckci.

i"" Section

Ailes antérieures portant, sur un fond brun, une eu plusieurs bandes brunes parallèles au bord e.xterne (I).

50. Athis Hegemon Kollar. Lepidopterorum Brasïliae Spc- cies novae iconibiis ilhtstratae (Ann. des Wiener Mus., 1839, Vol. I, p. 217, Taf. XIII, % 2).

Cette espèce est l'une des plus belles et l'une des mieux carac- térisées de tout le groupe des Castnies ; Boisduval, cependant, l'a confondue avec une autre espèce très différente et l'a décrite, dans le Species, p. 512, sous le nom de Dalmanïi. Afin d'éviter tout motif de confusion dans l'avenir, nous croyons utile de reproduire ici la figuration originale (PI. W, fig. 100) et la des- cription primitive de Kollar. Voici cette description :

« C. alis superioribus supra brunneis, basi fasciaque média, extus bipartita, obsolète saturatioribus ; inf erioribus supra rubris, macula baseos, striis duabus ad angulum analem nigrofuscis, f ascia média flava ; subtus f errugineis, omnibus basi, inf erioribus er margine interno albis.

» Longit. corporis i poil, j Un.; alarum expansio 5 poil, et ultra.

(i) Cette bande brune se réduit, chez Orestes, à un îlot plus sombre ocelle de gris, dans la région de l'angle apical.

LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE 29 1

» Cnstniac Falatino C'ram. et Daim, magnitudine colorumque distributione quodammodo similis, liabitu vero Cast. Fonsco- lombe Encycl. meth. proxima species.

» Aniennae, caput, thorax et truncus supra brunnea, subtus cum palpis pedumque femoribus et tibus alba.

)) Abdomen utrinque album, segmente anali ferrugineo peni- cillato.

» Alae superiores brunneae, macula baseos indeterminata, fas- ciaque média versus marginem externum, seu costam bipartita, saturatioribus, sed valde obsoletis ; certo situ versus marginem posticum violaceo adspersae adparent.

» Alae infer'iores ex croceo rubrae ; basi macula magna e squamis longioribus nigris, medio fascia latiore abbreviata flava versus marginem internum albicante; striis duabus intramai gi- nalibus, versus angulum analem confluentibus nigris, anteriore breviore, posteriore magis extrorsum protracta, una alterave non- nunquam fere deleta.

» Subtus : Alae superiores; coloris brunnei dilutioris, seu potius rufi, macula baseos fasciaque média hic magis distinctae et invicem confluentes; costa basi squamulis albis tecta.

» Alae ïnferiores basi albidae, sensim sensimque versus limbum pallido rufescentes, macula ad angulum analem ferruginea.

» Habitat in Brasilia ad Rio Janeiro; Schott pro Musée legit. »

La description qui précède, ainsi qu'on peut s'en rendre compte par la coloration assignée aux ailes inférieures, ne con- cerne que les mâles d'Hegemon; il est probable que Kollar ne connaissait pas les femelles de cette espèce, chez lesquelles, comme le dit bien Boisduval, le disque des ailes est d'un blanc de neige et non p^s jaune.

D'autre part aussi, chez les femelles, le bord externe des ailes antérieures est arrondi et les taches claires sont plus accentuées que chez les mâles (PI. A^, fig. loi).

Nous avons pu étudier, dans la collection de M. Charles Oberthiir, cinq exemplaires de cette belle espèce, quatre mâles

292 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

et une femelle; tous proviennent du Brésil, de la province de Rio de Janeiro; pour l'un d'eux, Santo Antonio dos Brotos est précisé comme localité d'origine.

Nous avons également pu examiner, dans la collection du Muséum de Paris, l'exemplaire cf qui fut ladis déterminé sous le nom de Dahnaniï par Boisduval.

51. Athis Japyx Hiibner. Sammlung exotischer Schmetter- Linge, 1806, Vol. II {Athîs), PL 75, ûg. i, 2 çf (i).

Avec Japyx nous rentrons dans le domaine des réalités; la première figuration de cette belle espèce par Hiibner et sa des- cription par Godart dans V Encyclopédie Méthodique, paraissent avoir été faites à la même époque, ce qui fait que les auteurs, suivant leurs préférences, la désignent presque indifféremment, soit sous le nom de Japyx avec Hiibner, soit avec Godart sous le nom de Fonscolombei. La désignation de Hiibner a siirement le bénéfice de l'antériorité; mais il n'y a, à notre point de vue, aucun intérêt à tenir compte des discussions qui ont été agitées à ce sujet. Fidèle au principe qui nous a toujours guidé dans ce travail, nous accordons à la documentation iconographique une importance beaucoup plus grande qu'à la documentation écrite; de sorte que, quelles que soient la date et l'exactitude de la des- cription de Godart, c'est pour nous le nom de Japyx qui a seul autorité clans la nomenclature; Fonscolombei sera un bon syno- nyme, synonyme qui aura même pour lui, ce qui n'est pas tou- jours le cas, l'avantage d'être appuyé par la première description écrite acceptable.

Cette première description, nous ne l'utiliserons cependant pas, parce qu'elle a été établie sur des documents incomplets; nous reproduisons ici celle du D"" Boisduval {Spectes, p. 497), la plus

(1) Et non pas dans : Zutràge zur Sammlung exot. Schmetterlinge ainsi que l'indifiue le Catalogue de Dalla Torre, p. 14.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 293

précise et la plus claire qui existe, parce qu'elle a pour base des éléments nombreux, d'une authenticité absolue; et, dans tous les cas, parfaitement conformes à la figuration origniale de Hiibner.

(( Godart a dédié cette grande Castnie à M. le comte Boyer de Fonscolombe, entomologiste à Aix, en Provence, mais comme le nom de Japyx, donné à cette espèce par Pliibner, nous paraît avoir l'antériorité, nous l'adoptons de préférence.

)) Le mâle a 10 et la femelle 1 1 i/^ centimètres. Ses ailes supé- rieures sont d'un roux olivâtre, très chatoyantes, marquées sur leur tiers postérieur d'une raie oblique brune, allant de la côte au bord interne; elles ont, en outre, au-dessous de la côte, une tache blanchâtre, arrondie, un peu obsolète, et, sur la bande brune oblique, un petit point blanc.

)) Les ailes inférieures sont d'un fauve orangé vif avec la base d'un brun olivâtre; l'extrémité est d'un rouge ferrugineux, avec une rangée de gros points, d'un brun un peu roussâtre, vers l'angle externe seulement. L'extrémité des nervures offre aussi, sur un fond assez intense, des taches d'un brun roux (PI. A^, fig. 102).

» Le dessous des premières ailes est d'un rouge brique avec la bande transverse assez obsolète.

» Le dessous des secondes ailes est d'un jaune d'ocre, avec trois raies noirâtres incomplètes, dont les deux premières sinuées et la dernière maculaire et un peu effacée.

» Le corselet est de la couleur des premières ailes. L'abdomen est d'un jaune un peu fauve.

» La femelle a les ailes supérieures moins pointues au sommet, d'une couleur plus ferrugineuse, avec cinq taches blanches, dont quatre alignées sur la bande transversale brune et une plus grosse sous la côte. Ses ailes inférieures sont marquées sur leur bord terminal de deux rangées de taches d'un brun roux ferrugineux.

» Cette espèce n'est pas très rare; on la reçoit souvent du Brésil. Godart n'a connu que la femelle. ))

294 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Nous ne croyons pas que cette magnifique Castnie soit aussi commune que le pense le D"" Boisduval ; tous les auteurs qui en ont parlé sont très brefs en ce qui concerne ses caractères et sa provenance ; Westwood, qui énumère souvent de nombreuses loca- lités d'origine, ne nous donne aucun renseignement pouvant nous servir à établir la distribution géographique de cette espèce; les indications les plus directes que nous ayons sont celles que nous puisons dans la collection de M. Charles Oberthùr; nous trou- \ons douze exemplaires magnifiques, g mâles et 3 femelles qui proviennent sans exception des anciennes collections Boisduval et Achille Guenée; les étiquettes d'origine portent Brésil, quelque- fois Brésil (Palmer), sans plus.

La collection du Muséum d'Ilistoire naturelle de Paris renferme sept exemplaires (6 c/ et i q) ; quelques étiquettes d'origine portent les mentions suivantes : Rio de Janeiro et Est-Rio, Itaba- poana.

En résumé, le q* de cette espèce a été figuré, sous le nom de Japyx, par Hiibner, et c'est la Q que Godart a décrite dans V Encyclopédie (p. 799) sous le nom de ¥ onscolombei; mais, comme le fait déjà remarquer Guenée : à date égale, « c'est le nom du mâle qui doit toujours prévaloir ».

Le dessin en noir de M. Paul Preiss (Jibbïldiingen der Exot. Nachi. Schnietterl., taf. IX, fig. 3) ; celui en couleur de M. le D"' Strand {Macrolépid. du Globe, Fauna exci., p. 13, taf. 5 b), représentent tous les deux des mâles parfaitement caractéristiques de ] apyx-F onscolombei.

Athis {Castnia) Japyx est également figurée dans le Diction- naire d'Histoire naturelle de d'Orbigny, Paris, 1873, PI. VIII, fig. I.

52. Athis Orestes Walker. Catalogue of Lepidoptera Hete- rocera, i^^^], Part I, p. 26.

Quoique rare, cette gentille espèce a été redécrite, après Walker, par un certain nombre d'auteurs; c'est Ménétriès qui a donné les

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

295

détails les plus complets sur ses caractères extérieurs, en 1860, dans l'ouvrage intitulé Enumeratio Corporuvi animalium Museï hnperialis Acad emiae scïentianim Peiropolinae, Pars. II, Lepi- dopt. Heterocera, p 118. Il la décrit longuement sous le nom de Castnia Vmbrata (Fig. 95 bis') et la représente, en dessus et en dessous, sur la PI. XI, fig. 2, du même ouvrage. Les exemplaires qui ont servi à la description de Ménétriès avaient été pris par M. Bescke à Moro Ouemado (Brésil), province de Rio de Janeiro;

Fig. 95 h'm. Athis Vmhrata Ménétr. {= Oreste.s Walk.). Reproduction, dessus et dessous, d'après l'ouvrage de MénétrlÈs (Grand, naturelle).

ceux qui ont été étudiés par le D"" Boisduval avaient la même provenance. Quelques-uns, parmi les 10 exemplaires qui existent aujourd'hui dans la collection de M. Charles Oberthùr, portent sur leurs étiquettes d'origine les noms de : Para, S*° Antonio dos Brotos et Novo Friburgo; ils ont été récoltés soit par P. Germain soit par M. Auguste Vincent, de Lyon.

Parmi les quatre exemplaires du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, M. Le Cerf nous fait remarquer un cf à teinte roussâtre avec, aux ailes inférieures, les taches rouges plus pâles, en partie centrée de blanc et plus nombreuses que chez le type.

296 LÉl'IUOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Cette espèce nous paraît assez fixe; cependant, pour être sûr de bien la définir à l'aide de ses caractères essentiels, nous repro- duisons ici la description primitive du Spécimen typicwn de Walker.

u FîtscUy cyaneo et viridi varia; antennae suhtus ferrugineae; abdomen albidîim; alae anticae basi fasciisque tribus fuscis guttaqiie hyalina; posticae fascia la ta obliqua alba maculisque biseriatis aunintiacis, subtus ferrugineae. »

<( Hrovvn, with blue and green reflectioiis. Antennae ferrugi- nous beneath. Abdomen whitish. Fore wings dark brown at the base, and with three dark brown bands ; first oblique, forked hindward; second not extending beyond half the breadth from the fore border, incluclmg a hyaline spot; third extending along the apical margin; under side orange, with brown bands nearly similar to those above. Hind wings with a broad oblique white band which is widcned behind, and with two row of orange spots ; under side f erruginous instead of brown, with the excep- tion of a brown spot on each inner angle. Lcngth of the body 15 lines; of the wings 40 Imes. »

Brésil, Venezuela, d'après les collections de Bâtes et de Becker.

Au lieu de reproduire la ûg. 2, PL II, de l'ouvrage de Butler, représentant l'un des spécimens typiques du British Muséum, nous donnons ici (PI. A^, fig. 103), l'un des exemplaires, parfai- tement concordants, de la collection Ch. Oberthiir.

Var. Leopoldina. Strand reproduit Orestes Walk. {loc. cit., PI. 3 a), très probablement d'après Butler; il signale, en outre, une forme Leopoldina provenant de la province de Espirito- Santo, laquelle diffère, dit-il, du type <( par la bande blanche de l'aile postérieure fortement réduite, large seulement de 2 à 4 millim., décomposée en taches suivant la longueur de l'aile et n'atteignant pas le bord interne ».

Deux exemplaires cTcf

Nous n'avons jamais eu l'occasion d'observer la forme Leo~ poldina.

LÉPIDOl'TÉROLOGIE COMPARÉE 297

53. Atliis Menetriesi Boisd. Species général des Lépidop- tères Hétérocères, 1874, p. 511.

Nous sommes ici en présence d'une forme extrêmement voisine de la précédente, la décoration des ailes est presque identique avec cette différence qu'il n'existe aucune tache transparente dans la région apicale des ailes antérieures et que les macules qui ornent la bande noire des postérieures sont orangées au lieu d'être jaunes.

Boisduval considérait comme une femelle l'exemplaire de Menetriesi sur lequel a été établie la description du Species; les anciens entomologistes accordaient beaucoup trop d'importance à l'aspect extérieur de l'abdomen pour l'appréciation des sexes; ici, comme dans beaucoup de cas, ce caractère a été une cause d'erreur certaine ; nous nous sommes, en effet, assuré, par l'examen direct des genitalia, que l'exemplaire en question était non pas une femelle, mais un mâle; la forme des ailes antérieures et du frein suffisent d'ailleurs à le démontrer; on pourra s'en con- vaincre pa,r la figure de l'une de nos planches coloriées, qui repro- duit, avec la plus grande sincérité, l'unique Castnia Menetriesi de l'ancienne collection Boisduval (PI. color. CDI.III, Fig. 3818).

Voici ce que nous lisons dans le Species, p. 5 1 1 :

(( Elle est à peu près de la taille de la femelle de l'espèce précédente, dont elle a le port ainsi que de la Dalniani.

» Ses ailes supérieures sont pointues au sommet, comme dans ces deux espèces; elles sont d'un brun noir assez obscur, avec deux bandes transverses d'un noir plus foncé, dont l'antérieure bifide et la postérieure sinuée ; outre cela, ces deux bandes ][Daraissent réunies par un rameau latéral ; le long de la côte, on voit aussi deux taches plus pâles que la teinte générale.

» Les ailes inférieures sont noires, marquées vers leur milieu d'une grande tache jaune, transversale, sinuée çn avant, suivie

2q8 lépidoptérologie comparée

en arrière, du côté de l'angle externe, de quatre à cmq ponits orangés, alignés, et d'un autre point semblable rejeté en dehors. La gouttière abdomniale est blanche.

» Le dessous des premières ailes est noir, lavé de fauve vers l'angle interne, avec trois bandes d'un blanc jaunâtre, bien mar- quées, dont deux en forme de bandes courtes, sous la côte.

» Le dessous des scc(?ndes ailes est en grande partie de cou- leur blanche, avec l'extrémité d'un gris violâtre; l'angle anal est brunâtre et marqué d'une liture noue, qui s'éteint insensible- ment le long de la portion violâtre.

» Le corselet est de la couleur des ailes supérieures. L'ab- domen est noir à sa base et ensuite entièrement blanc. L'anus est ferrugineux.

» Nous ne connaissons que la femelle (i), nous l'avons reçue du Brésil. Le mâle en diffère beaucoup pour la couleur.

)) Nous avons dédié cette espèce à feu notre ami Ménétriés, directeur et conservateur des collections entomologiques de l'Aca- démie de Saint-Pétersbourg. »

Comme la plupart des formes de ce groupe, A. Menetricsi pro- vient du Brésil, mais nous n'avons aucun autre renseignement sur la localité elle a été capturée.

54. Atliis Boisduvalii W'alker. Catalogue of Lepidoptera Helerocera (Lepidopt. Insects in the Collections of the British Muséum, Part I, 1854, p. 27).

Nous donnons d'abord la description originale de Walker et une figuration coloriée d'après les exemplaires de la collection de M. Charles Oberthiir (PI. color. CDLIV, Fig. 3819 cf, 3820 cf);

(i) Nous rappelons (lue runkjue exemplaire de Mcuctriesi, qui fit autrefois partie de la collection Boisduval, actuellement en la i)ossession de M. Charles Oberthiir, est un mâle et non i)as une femelle; la description de Boisduval est parfaitement exacte, mais son erreur, relativement au sexe, est certaine,

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 299

il nous semble, en effet, que cette espèce a été interprétée bien trop largement par les auteurs.

(( Fîisca ; antcnnae ferrugineae ; abdomen fins miniisve iulviun; alae cyaneo virïdique micantes; anticae fascia obliqua obscuriore maculaque antica Ihnpida, subtus aurantiacae, nigro variae, afice fiiscae; -postice aurantiacac basi mar gineque postico luacnlïs internipto nigns. »

(i Brown. Antennae ferruginous. Abdomen tawny on each side and beneath, or wholly tawny. Wings with blue and green reflections, rather more angular than in thosc of the three pre- ceding species. Fore wings brown, darker at the base, and with a darker oblique band which is widened in front and behind, or is interrupted in the middle, and includes in front a small limpid spot ; under side orange, brown at the tip, and with three or four black marks in the disk. Hind wings orange, black at the base, and along the hind border with a broad black band which \x\- ciudes an irregular partly double row of orange spots; under side wholly orange. Length of the body 14 lines; of the wings 34 lines. )i

a) Brazil. From Mr. Milne's collection.

b) Brazil. From Mr. Becker's collection.

La figure PI. B^, fig. 104, reproduit l'exemplaire des Illustra- tions of the typical Spécimens in the Collection of the British Muséum, PI. L, fig. 4; cet exemplaire est celui de la collection Becker; c'est donc, en fait, l'un de ceux qui ont servi à établir la description qui précède.

Ainsi, d'après tous les documents que nous venons d'indiquer, les ailes inférieures, chez A. Boisduvalii Walk., sont noires avec une bande centrale orange ou écarlate {scarlet) ; malheureuse- ment jusqu'ici les mâles paraissent avoir été seuls observés dans cette espèce.

Si l'on s'en rapportait aux opinions des auteurs, résumées dans le récent Catalogue de Dalla Torre (Lepidopterorum Cata-

25

300 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE

logns, CasTNIID.î:, IQ13, p. 12), il faudrait admettre que les femelles de Boisduvalï seraient représentées par des formes telles que Herrïchn d'Herrich-Schaeffer ; nous ne pouvons pas admettre cette suggestion et voici pourquoi. Nous avons sous les yeux, dans la collection de M. Charles Oberthiir, l'exem- plaire qui fut prêté par Boisduval à Herrich-Schaeffer, et qui figure, parfaitement représenté d'ailleurs, sous le 144, dans le Sainniliing der aussereuropàischer Schnietterlinge. Or, cet exem- plaire, ainsi que nous avons pu nous en assurer par l'examen direct des organes génitaux, n'est pas une femelle, mais un mâle; la silhouette des ailes antérieures et le frein suffisent à le démon- trer, si l'on n'avait pas, pour lever tous les doutes, les caractères de l'armure génitale; le faisceau d'écaillés jaunâtres qui termine l'abdomen a peut-être été représenté d'une façon trop régulière par le dessinateur ; mais tous ceux qui ont étudié d'assez près les Castnics ont pu se convaincre que ce faisceau est souvent plus développé chez les mâles que chez les femelles; il ne faut donc tirer aucune conclusion de sa présence.

D'ailleurs, si l'on y regarde de très près et si l'on compare, point par point, tous les caractères de Boïsduvali et d^Herrichii, on acquiert très vite la conviction que l'on est bien en présence de deux espèces distinctes et non pas des deux sexes d'une même unité. Boisduval lui-même avait eu, au début, cette impression : (( Nous avions pris, dit-il, la femelle pour une espèce nouvelle, que nous avions dédiée au savant auteur de travaux nombreux sur les l^épidoptères ».

Plus tard, sans doute sous l'influence de M. Becker, il changea d'opinion et il eut bien tort, car c'est à la faiblesse de ses convic- tions que l'on doit attribuer, depuis cette époque, tout le chaos de la nomenclature en ce qui concerne cette espèce.

Remarquons d'un autre côté que A. Boisduvali vient du Brésil, tandis que Herrichii est originaire de Bolivie; on ne sau- rait évidemment voir, dans cette différence de provenance, même une simple présomption d'une diversité spécifique, néanmoins c'est une indication que nous ne devons pas négliger.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 3OI

Le système des taches aux ailes supérieures est bien plus com- pliqué, chez Herrichi que chez Boisduvali, ainsi qu'on peut le voir par la comparaison des hgures (PI. color., fig. 3820, et PL B^, fig. 105); la grande bande claire, qui traverse en écharpe les ailes inférieures, est jaune et non pas écarlate; enfin la disposition des macules à. l'intérieur de la bande noire du bord externe n'est pas du tout la même dans les deux espèces.

En résumé, .4. Boisduvali est une espèce brésilienne dont les femelles sont jusqu'ici restées inconnues ; Herrichi est une autre espèce du même phylum dont, à l'inverse, on ne connaît que les formes mâles.

Des quatre échantillons d'.4. Boisduvali cf qui existent dans la collection Ch. Oberthùr, trois proviennent des régions de Bahia, de Pernambuco et de Santa Catharina; la 4®, ayant appar- tenu à Achille Guenée, est notée avec un point de doute comme originaire de la Nouvelle-Fribourg.

Nous avons en outre étudié, dans la collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, deux cfcf Boisdjwali dont les carac- tères sont identiques à ceux de la collection Ch. Oberthùr; l'un provient de Bahia, l'autre de la province de Espiritù Santo.

Il nous reste maintenant à dire quelques mots d'une troisième forme de Castnie décrite en 1857 par Ménétriés sous le nom de Besckei et que tous les entomologistes ont considéré jusqu'ici comme un mâle de Boisduvali. Il y a, dans l'ouvrage de Méné- triés {Enumerat. cor p. anim. Mus. Pelrop., p. 129, pi. XI, fig. 3) une contradiction que nous ne pouvons pas nous expliquer; c'est la différence entre la coloration des ailes inférieures signalée dans le texte « le reste de l'aile est cVun rouge de sang » et celle, d'un rosé pâle, que nous constatons sur la fig. 3 de la PI. XL II ne semble pas qu'on puisse attribuer cette contradiction à une négli- gence du dessinateur; les illustrations de Ménétriés sont toujours très exactes et l'auteur a bien eu sous les yeux le lépidoptère ainsi représenté; s'il a cru pouvoir le comparer à Herrichii il a sans doute été amené à cette manière de voir précisément par la couleur très pâle des ailes inférieures; mais, à notre avis, nous

302 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE

nous trouvons encore ici en présence, ou bien d'une espèce parti- culière, ce qui serait indiqué par le dessin très simplifié des ailes antérieures en dessous, ou bien d'une simple variété albinisante de Boisdiivali, ce que la communauté d'origine permet aussi de penser. Quoi qu'il en soit, nous nous rallions plus volontiers à cette dernière manière de voir; mais, pour ne négliger aucun des moyens qui pourront, à l'avenir, permettre d'éclaircir cette ques- tion, nous reproduisons ici la description originale de Mené i nés ainsi que la figure de son Castnïa Besckei; on pourra ainsi cons- tater à quel point le dessin des taches, aux ailes inférieures, est concordant avec ce qui existe chez Boisdnvali.

55. Athis Boisbuvali var. Besckei Ménécr. Emimerano corpofuiu animal. Mus. bn perlai. Acad. scient. Petropolï- tanac, Pctropoli, 11*' Part., 1877, p. 129, PI. XI, fig. 3.

(( Cette espèce a la plus grande ressemblance avec la C . Hcr- rtchii Boisd , H.-Schaeffer, Lepïdopt. exotic, fig. 144; cependant j'ai cru qu'elle différait assez pour être distinguée par un nom particulier.

)) L'exemplaire que nous possédons est un mâle et ne diffère pas de la C". Herrïchu par la coupe de ses ailes, seulement il est plus petit. Les trois petites taches transparentes des ailes supé- rieures reposent de même sur une tache brune, mais qui est moins triangulaire, étant plus étroite près du bord antérieur; cette tache se continue en une bande oblique qui atteint le milieu du bord interne de l'aile, et n'a rien de commun avec la bande transver- sale du milieu de l'ai'le, laquelle est réduite à une tache ronde peu apparente et qui touche le bord antérieur. Les ailes infé- rieures ont leur base d'un brun foncé chatoyant de verdâtre, teinte qui descend da\antage le long du bord interne ou abdo- minal; le reste de l'aile est d'un rouge de sang avec deux bandes dentées, parallèles au bord postérieur, qui se touchent un peu à la moitié de leur longueur, et dont la plus externe atteint l'angle externe; la frange du bord externe est rouge (PI. B^, fig. 104 bis).

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 303

)) Eli dessous, les ailes sont d'un rouge un peu plus orange; les supérieures présentent, comme en dessus, la tache transparente posée sur une grande tache qui est un peu brune, et la tache arrondie du dessus qui touche le bord antérieur est plus foncée, surtout inférieurcment elle est presque noire; au milieu du bord interne et proche de ce bord, est un petit point noir, d'où part de chaque côté un trait oblique brunâtre, ce qui forme un V très ouvert. Les ailes inférieures ne présentent pour tout dessin que la trace des deux bandes du dessus, qui sont d'une teinte un peu pkis foncée que le fond. La tête et le corselet sont d'un brun foncé; les deux premiers articles de l'abdomen sont d'un brun foncé chatoyant de verdâtre et le reste de l'abdomen est d'un blanc jaunâtre en dessus, avec le pinceau de poils qui le termine roussâtre; mais les côtés et le dessus du corps, ainsi que les pattes, sont d'un jaune doré, excepté les palpes et une large bande longitudinale qui part de la bouche et descend jusqu'au milieu du thorax, qui sont d'un blanc éclatant. Les antennes sont d'un brun roussâtre.

)) Cette espèce a été envoyée de Bahia par Mr. Bescke, à qui je l'ai dédiée, pour honorer la mémoire de cet intrépide collec- teur. »

Nous ne connaissons Besckei que par la figuration de Méné- triés, mais tout, même dans le détail des caractères, nous incite à la rapprocher de Boisduvali plutôt que de Herrichi. Remar- quons que la provenance Bahia est la même que pour Boisduvali, tandis que le seul exemplaire connu d'Herrichi est de Bolivie.

En résumé, pour nous, A. Besckei Ménétr. est une variété albi- nisante de Boisduvali.

56. Athis Herrichii Boisd. in Herrich-Schacffer. -- Sammlung

neuer oder wenïg bekaniiter aussereurop. Schmetlerlinge, 1854, PI. 54, 144.

Boisduval, qui croyait que cette espèce représentait le sexe femelle de celle qui porte son nom, s'exprime ainsi {Sfeaes,

^04 LEPIDOPTEROLOGÎE COMPAREE

p. 510) : « La femelle diffère beaucoup du mâle par la taille et par la couleur; tout ce qui est rouge dans le mâle est d'un jaune pâle chez elle. Son abdomen, au lieu d'être brun, est d'un blanc jaunâtre ».

Nous avons déjà expliqué (voir ci-dessus, p. 300) qu'Herricki différait de B oisduvali, non seulement par la couleur, mais par la disposition des taches aussi bien aux ailes antérieures qu'aux inférieures. Comme Herricki n'a jamais été décrit, nous croyons utile d'en donner ici une courte diagnose pour compléter le dessin d'Herrich-Schaeffer que nous reproduisons également (PI. B,, fig. 105).

Ailes antérieures triangulaires portant, le long du bord externe, une tache noire s'étendant jusqu'à l'angle interne; trois autres taches noires séparées par des plages plus claires s'étendent, en travers, sur le disque, l'une à la base, l'autre au milieu et la 3^ dans toute la région de l'angle apical ; vers le milieu de cette tache apicale se voient trois espaces dépourvus d'écaillés et par conséquent transparents ; les deux supérieurs beaucoup plus grands que l'inférieur qui est ponctiforme.

Ailes inférieures légèrement échancrées au bord externe, d'un brun noir velouté à la base; une large bande d'un jaune pâle traverse le disque du bord antérieur au bord abdominal ; la région postérieure est noire et porte une série de taches également jaune pâle, disposées autrement que chez Boisduvali; à l'angle anal se trouve une tache d'un rouge brique qui conflue souvent avec les taches jaunes.

Antennes d'un roux clair; abdomen jaune pâle en dessus et en dessous.

En dessous, la coloration générale est le jaune pâle, relevé çà et de taches roussâtres; on retrouve, aux ailes supérieures, le même dessin que sur le dessus, mais plus accentué; aux ailes inférieures le système maculaire est très peu accentué.

L'exemplaire qui nous a servi à établir cette description a fait autrefois partie de la collection Boisduval; il porte encore son

LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 305

étiquette d'état civil et d'origine écrite de la main de l'auteur du Species ; nous croyons même, sans cependant pouvoir l'affirmer, que cet exemplaire est celui-là même qui a servi à l'illustration de l'ouvrage d'Herrich-Schaeffer ; en tout cas c'est un mâle en tout point identique avec la figure 144 des Samm- lungen; ce fait seul suffit à prouver ç\WHerïichi ne peut pas être la femelle de Boisduvali.

Nous savons (\\x'Herricki est originaire de Bolivie; mais, aucun détail plus précis n'a jamais été fourni sur les localités il a été capturé.

2" Section

Ailes antérieures portant, sur un fond clair, une ou plusieurs bandes brunes parallèles au bord ext("rne.

'^2 . Athis Papagaya Westwood. A Monograph of ihe Lefi- dopteroiis Geniis Castnïa and some allied Groups (Trans. of the Linn. Soc. Lond., 1877, p. 170, tab. XXX, ûg. 6.

Nous connaissons cette belle Castnie par la description de Westwood, qu'accompagne une très bonne figure dans le Vol. I, 4" partie, seconde série des Transactions de la Société Linnéenne de Londres. I_,'espèce, qui paraît très rare, est représentée, dans la collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, par trois magnifiques exemplaires, i cf et 2 Q ; pour le mâle seul (n*' 22), la localité d'origine, Rio Grande do Sul, est indiquée.

Voici d'ailleurs la description originale de Westwood; la fig. 106 de notre Planche noire B^ est une reproduction très ûdèle de A. Papagaya selon Westwood.

Castnia Papagaya : « Corpore crasso fulvo-fuscescente, abdominis lateribus magis rufis ; alis anticis ovali-trigonis, in medio saturate fulvescentibus, basi et margine apicali obscurio-

3o6 LÉPIDOPTÉROLÔGIE COMPARÉE

ribus maculaque média costali fusca bipartita, medio pallidiore, fasciaque obliqua irregulari fusca inter médium alae et apicem, ad costam et margincm inlcrnum dilatata, in medio angustata er ibi subobliterata, maculam parvam albam prope costam inclu- dente; alis posticis rotundatis chalybeo-nigris, fasciis tribus transversis e maculis ovalibus compositis, rubris fimbriaque lutes- cente; antennis rufescentibus; alis subtus ru&s, anticis nigro variis. Long. corp. une. i \%. Expans, alar, antic. une. 3 %. »

Hab. Papagaya {Rogers). In Mus. Ilopeiano Oxoniae (olim Saunders).

Cette espèce est remarquable par son corps très robuste et par ses ailes relativement courtes; si l'on en juge par l'aspect général et par la forme des mâles, elle est très voisine de Boisduvali, mais néanmoins très distincte; comme localité d'origine nous trouvons noté : Rio Grande do Sul.

Papagaya est une localité des régions les plus méridionales du Brésil; M. E. Strand signale encore, dans la province de Rio Grande do Sul, une variation de cette espèce caractérisée par la bande brune des ailes antérieures tout à fait interrompue au milieu et par les bandes noires des ailes inférieures qui sont largement réunies par le « saupoudré noir » des nervures inter- médiaires. Il propose de donner à cette forme le nom de Gran- densis. Jusqu'à ce que des découvertes nouvelles nous aient permis de mieux connaître cette variation, nous pouvons accepter cette manière de voir.

s'a. Athis Fabricii Svvamson. Zoologïcal Illustrations of new, rare, or ïnteresting Animais, 1822-23, Vol. III, PL 149.

Athis (^Castnia) Fabricii est encore l'une des espèces très rares que nous ne connaissons que par des indications bibliogra- phiques; la plupart des auteurs qui en ont parlé paraissent d'ail-

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 30;

leurs avoir été obligés de s'en rapporter, comme nous, à l'ouvrage de Swainson. Nous ne pouvons donc mieux faire que de repro- duire ici les documents originaux, c'est-à-dire la description, malheureusement très brève, et la figure mentionnées plus haut (PL C„ fig. 10/).

(( C. alis anticis, suprà ferrugineis; posticis rufis, fasciis 3 undatis, nigris, masculis ovatis interstinctis, ornatis.

» Anterior wings above ferruginous ; posterior ru fous, with three waved bands of black, between which are imperfect oval spots. »

.Swainson ajoute : u The insects of this genus form one of the most singular groups among the Lepidoptera; they are few in number, and confined to the tropical régions of America; flying only during the meridian heat, and then with incredible rapi- dity : they fréquent tPie narrow hilels of thick forests, occa- sionally resting, far above the ground, on the trunks of trees. The species hère figured is very rare, and came from tlie Diamond district of Brazil : it is named after the illustrious entomologist who first founded the genus. The bases of the wings beneath are furnished, m the maie, with a spiral socket and horny spring, similar to those of the Phalaenidae ».

Nous avons tenu à rapporter ces renseignements parce que tout ce qui concerne la biologie des Castniidés est très peu connu; la planche reproduite ici nous montre aussi, qu'au repos, sur les branches des arbres, l'attitude de cette Castnie, avec ses ailes repliées en toit, est tout à fait analogue à celle des Lasiocam- pidés.

M. le D'' Strand, in Seitz : Macrolép. du Globe, VI, PI. 4 e, en a publié une reproduction exacte ; mais, ce que Buchecker donne, à la PI. 5, fig. 7 de ses grossières illustrations sous le nom de Castnia Fabricii Swainson est un vague ]apyx de Hùbner.

Il est encore utile de remarquer que le nom spécifique Fabricii a été employé abusivement pour désigner plusieurs Castnies diffé-

308 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

rentes; il en .est résulté une synonymie très compliquée et telle cju'il est parfois tout à fait impossible de savoir quelle forme les auteurs ont eue en vue.

59. Athis Ciela Boisd. in Herrich-Schaeffer. Sammlung aussereurop. Schmctterl., 1S54, PI. 109, fig. 486-487.

Cette espèce est très belle; malheureusement les échantillons qui ont exister autrefois, dans la collection Boisduval, ont disparu. Nous la connaissons donc seulement par la description du Species, p. 532, et par l'excellente figuration qu'en a donnée Herrich-Schaeffer; nous reproduisons ci-après l'une et l'autre (PI. C,, fig. 108).

Envergure, environ 8 centimètres, (c Ses ailes supérieures sont d'un gris blanchâtre chatoyant en vert ou en violet, avec la base, le bord terminal, une grosse tache sous-costale et une bande transversale de couleur brune; la bande transversale située sur le tiers postérieur est sinuée; elle se dilate sur la côte et sur le bord interne, de sorte qu'elle est un peu étranglée dans son milieu.

» Les ailes inférieures sont d'une belle couleur orange, avec un arc discoidal noir; leur tiers postérieur est marqué d'une rangée de taches, un peu oblongues, un peu plus pâles que le fond, séparées par des nervures noires et renfermées entre deux lignes ondulées, d'un noir foncé.

» Le dessous des premières ailes est d'un jaune un peu fauve, avec les bandes et taches du dessus dessinées en blanc lavé de jaune.

» Le dessous des secondes est d'un brun grisâtre pâle; la moitié postérieure est blanchâtre, avec les mêmes taches que sur la face opposée, sauf qu'ici elles sont d'un blanc grisâtre.

» Cette espèce est encore assez rare. Nous l'avons reçue de Bahia et de Pernambouc.

» La figure donnée par M. Herrich-Schaeffer est parfaite. »

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 300

Boisduval avait prêté à Hernch-Schaeffer toutes les Castnies qui figurent dans : Smmnlung aussereiiropàischer Schniefterlinge, à l'exception de Cronides et d' Eiidesmia (i); il n'y a donc pas de doute; cette belle espèce a faire autrefois partie de la collection Boisduval ; mais tous les échantillons prêtés à Herrich- Schaeffer furent-ils restitués à leur propriétaire? Nous l'ignorons.

3' Section

Ailes antérieures traversées obliquement par une bande grisâtre et portant cinq points de même couleur dans la région de l'angle apical.

60. Atliis Pyrrhopygoides (j' Houlb. Diagnoses de Castnies nouvelles, etc. (Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1917, Fasc. XIll, p. 72).

Ailes antérieures triangulaires, d'un brun olivâtre, arrondies le long de la côte dans la région apicale et à sommet bien mar- qué; une bande grisâtre oblique traverse le disque du milieu costal à l'angle interne qu'elle n'atteint pas; une bande macu- laire, formée de cinq petits points, de même couleur, mais beau- coup moins visible, occupe la région subapicale. En dessous, ces deux bandes sont plus visibles; toute la base de l'aile est brune, tandis que le reste est d'un brun rougeâtre.

Les ailes inférieures sont également triangulaires, subsinuées le long de leur bord externe et légèrement prolongées en un lobe arrondi à l'angle anal; la coloration fondamentale de ces ailes est un noir roussâtre velouté; une large tache semi-annulaire se voit dans la région antéro-latérale et une bandelette blanchâtre ou jaune grisâtre se trouve à l'angle anal dont la marge est rou- geâtre.

En dessous, les ailes postérieures sont d'un rou.x plus ou moins violacé, mais toute la région du bord abdominal jusqu'à la racine

(ij Voir p. 129, généralités concernant Amaula Cacica.

VO LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

de l'aile est d'un gris verdâtre ù reflets chatoyants; la disposi- tion de la tache semi-annulaire est la même qu'en dessus.

Tête, thorax et abdomen bruns en dessus; en dessous, l'abdo- men est d'un gris rougcâtre; l'anneau pygidial est rouge avec une moucheture d'écaillés noires en dessus.

Cette gracieuse petite Castnie, dont trois exemplaires cfcf existent dans la collection de M. Ch. Oberthiir, provient de Zaruma, Equateur, d'où elle a été rapportée, en 1891, par M. de Mathan. Nous lui donnons le nom de Pyrrhopygoides, en raison de son aspect général, qui rappelle de très près celui du genre Vyrrhofyge, de la famille des Hespéridés. M. J. Culot l'a repro- duite en couleurs, avec une très grande fidélité, sur la PI. CDLl V, fig. 3821, de notre travail.

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

311

XI. SOUCHE PHYLÉTIQUE JOSEPHA

(Genre : Pavsaxdisia).

J.a très belle Castnie, décrite et figurée en 191 3 par M. Charles Obcrthùr dans les Etudes de Lépldoptérologie comparée, Fasc. IX, p. 63, PI. CCLVII, fig. 2 164-2 165, sous le nom de Josepha, présente des caractères si particuliers que nous la con- sidérons comme le représentant d'une souche phylétique toute spéciale. La forme des ailes antérieures, avec les rudiments de la bande transversale oblique qu'on y observe, ne rappellent que de très loin le dispositif du phylum îcarus et, quant aux ailes inférieures, leur élé- gant dessin des taches noires et blanches sur fond rouge, n'a pas d'analogue connu dans toute la tribu des Castniinés.

Cette jolie espèce est origi- naire de l'Uruguay ; nous adop- tons pour elle le nom générique de Faysandisia, qui rappelle la localité d'où elle a été rapportée par un rennais, M. Joseph Petit. l,es Castnies de l'Uruguay et de la Républicjue Argentine présentent toutes des caractères très particularisés ; nous sommes, en effet, dans ces régions, à la limite de l'extension du groupe vers le sud, il est donc naturel d'y voir les espèces s'éloigner de plus en plus des types ancestraux.

FiG. 9(). Sehéina général de roinenien- tation des ailes antérieures dans la sou- che phylétique Jogepha.

Il' Genre : FAYSANDISIA nov. gen.

Ailes antérieures d'un gris rosé uniforme dans toute leur étendue, avec quelc]ues points noirs (cTo*) ou deux taches claires discontinues {Q Q) partant de la cellule discoïdale et se dirigeant

^12

LEPIUOPTEROLOGIE COMPAREE

transversalement vers l'angle niternc (Fig. 96). Ailes inférieures d'un rouge orangé, portant dans leur milieu une grande tache noire de forme irrégulière marquée centralement de macules blan- châtres.

Le corps, en dessous, est d'un gris un peu jaunâtre; les an- tennes sont d'un gris brun.

La lamelle libre des plantulcs (Fig. 97) est ovale et nous a paru fortement bombée en avant.

61 . Paysandisia Josepha Obthr. Nouvelle espèce de Castnïa de V Uruguay (Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1913, Vol. IX, I, p. 63, PI. CCLVII, fig. 2164 cf ; 2165 Q ).

Voici comment M. Charles Oberthiir établit les caractères de cette très belle Castnie dans ses Etudes de Lépidoptérologie comparée :

<( M. Jos. Petit, l'un de mes compa- triotes, a rapporté d'un séjour qu'il a fait à Paysandù (LJruguay) une nou- velle Espèce de Cas/nia dont il m'a offert quatre exemplaires obtenus d'é- closion.

» J'ai reçu en même temps trois co- cons. Ces cocons sont grands et forméi d'un tissu végétal très serré de fibres fines et dures, ayant une apparence de chiendent. Le papillon a le corps gris ainsi que les ailes supérieures en dessus. Cette couleur grise, un peu rosée par transparence du dessous, donne un reflet soyeux ; elle est tra- versée depuis la base, vres le bord ter- minal, par deux traits formés d'atomes noirâtres, qui viennent obliquement rejoindre (dans les deux exemplaires Q seulement) deux petites taches claires, formant un alignement allongé (PI. Cj, fig. 109).

Fig. 97. Dernier article des tarses c'iez Vaynandiniu Jose- pha, Obthr. Pa, paronyques très grêles, à pointes dressées; l'n, plantule petite, arrondie, en forme de pelote : Gr, grif- fes (Orig.).

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 313

» Les ailes inférieures sont d'un rouge orangé, un peu plus foncé à la base que vers le bord terminal qui est nettement liséré de noir; au milieu des ailes inférieures une grande tache noire de forme irrégulière est centralement marquée de taches blan- châtres, légèrement bordées de jaune orangé; ces taches forment deux groupes : l'un de deux taches ovales, l'autre de quatre taches; la dernière de ces quatre taches aboutit au bord anal; elles sont plus grandes chez les q* et plus éloignées du bord terminal.

» En dessous, les ailes supérieures ont le disque d'un rouge orangé et l'apex gris; les inférieures, sur les bords, sont d'une couleur nankin, avec un mélange de gris et d'orangé, et l'on aperçoit la tache noire qui transparait du dessus avec une accen- tuation plus ou moins accusée. Dans cette tache noire envelop- pante, les taches blanchâtres ont l'apparence d'être un peu trans- parentes. Le corps, en dessous, est d'un gris un peu jaunâtre; les antennes sont d'un gris brun.

» Le cT, en dessous, diffère un peu de la Q par ses ailes infé- rieures plus grises, ses nervures paraissant plus saillantes et plus accentuées et ses taches blanches formant une série plus régu- lière. »

Aux quatre exemplaires dont il est question ci-dessus et que nous avons pu étudier dans la collection de M. Charles Oberthùr, viennent de s'en ajouter huit autres, toujours dus à la libéralité de M. J. Petit; tous sont d'une très grande fraîcheur, et deux d'entre eux, un O* et une Q, ont été figurés en couleurs, dans le Fasc. IX de la Lépidoptérologie comparée, avec la plus grande exactitude, par M. J. Culot.

Nous reproduisons ici l'un des dessins exécutés autrefois par M. Culot (PL C, &g. 109), ce qui permettra d'apprécier les carac- tères des ailes en dessus et en dessous.

M. Joseph Petit a bien voulu nous donner les détails biolo- giques qui suivent :

Le P. ] oscpha vole très rapidemeiU. à la façon des Sphinx, mais en plein midi, autour des Palmiers à feuilles épineuses à l'intérieur desquels vit la chenille qui est blanchâtre et à tête brune. L'éducation

314

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

de la chenille est difficile à réaliser, mais la recherche des cocons, prescjue toujours fixes à l'aisselle des pétioles, fournit aux chasseurs le moyen d'obtenir rapidement un grand nombre de Papillons vivants. Les (eufs sont jiondus sous les feuilles; à l'éclosion, les ])etites chenilles gagnent l'intérieur des troncs elles creusent, dans la moelle, de larges galeries, cjui s'entrecroisent dans tous les sens et qui ne sont pas sans causer quelque ])rcjudice aux Palmiers.

Nous avons eu l'occasion d'étudier également trois jolis cocons de Caslnia {Faysandisia) Josepha Obthr. dans la collection de M. Charles Oberthiir. Ces cocons n'ont pas moins de six centi-

FlG. 97 hix. Cocons de l'aysandisin Joxcpha, giandnir naturelle. D'après nature (Coll. de M. (^harles Oberttiiir).

mètres de long-ueur; ils sont formés de nbres brunâtres grossiè- rement entrecroisées et collées entre elles, surtout à l'intérieur, à l'aide d'un mucus qui durcit fortement à l'air. Les parois chiti- neuses des chrysalides ont probablement été extraites après réclo?ion ; en tout cas nous n'en avons trouvé aucune trace à l'intérieur des cocons.

Nous représentons ici (Fig. 97 bis) ces trois cocons, en grandeur naturelle, par la photographie, à titre documentaire.

Planche W.

FiG. 98. Graya Dalmanni R. Gray. Reproduction, d'après Westwood, de la première figuration de cette espèce {Loc. cit., PI. XXX, fig.5, O ).

FiG. 99. Graya Dalmanni R. Gray. Reproduction dirc^ctc d'un exemplaire faisant partie de la collection Gh. Oberthùr.

FiG. 100. Athh Hciicmon Kc.llar. -- Reproduction {oc cit., PI. XIII, fig. 2). ^ Décrit par erreur natvuuui^ par Boisduval.

d'après Kollar sous le nom de

26

Planche A^.

FiG. loi. -- Athis Hegnuon Kcllar. Reproduction d'après nature d'un exemplaire g de la collection Charles Oberthiir.

FiG. I02. Aihis Japyx Hiibner (=...-1. t onscolombci Godart). Repro- duction d'après Hiibner {loc. cit., PI. LXXV, fig. i).

Fk;. 103. Athis Orcstfs Walker. Rejn-oduction d'après nature d un exemplaire de la colh-clion Ch. Oberthur.

26

Planche B^

FiG. 104. Athis Boisâuvali, var. Bcskei Ménétr. Reprodviction claprès INIénétriès [loc. cit., PI. XI, fig. 3).

FiG. 105. Athis flerriclii Boisd. Hcrr.-Scharff. Reproductinn d'après nature du type représenté par Herrich-Schaeffer (PI. 54, n" 144).

FlG. 106. Athis Papiii^dyij Westwood. Keprijduction de l'exemplaire figuré par Westwood {loc. cit., PI. XXX, fig. 6).

Planche C^

FiG. 107. Ailiis Fahricii Swainson. Rt'i)r()duction du type tiguré par Swainson {loc. cit.^ PI. 149).

FiG. 108. Ath'is Ciela Boisd. Reproduction du type fij^un par Herrich-Schaeffcr {loc. cit., PI. 109, fig. 486).

FiG. 109. Paysandisia Josefha Obthr. Rej^-odurtion de l'un des exemplaires figurés dans les Etudes de Lc-pidoptcrologic comparée. PL CCLVII, fig. 2105.

26 c

LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

323

XII. SOUCHE PHYLÉTIQUE ICARUS

(Genre : Elina).

Nous réunissons ici, dans un même groupement, une série de formes caractérisées principalement par la présence, aux ailes antérieures, en dessus, de deux bandes transversales obliques sensiblement parallèles; la première de ces bandes, légèrement sinueuse, part du bord antérieur, vers le tiers de la côte et s'avance jusqu'à l'angle interne; la deu- xième, distante de la première d'environ un centimètre, se ter- mine un peu au-dessous du milieu du bord externe. Dans certaines espèces, et notamment dans le type Icanis, il existe une macule blan- châtre allongée (PI. D^, ûg. 113), rudiment d'une troisième bande, dans la région apicale.

Aux ailes inférieures, la colo- ration fondamentale est le rouge, le plus généralement; mais, par mélanisme, le brun peut envahir presque tout le disque de l'aile,

c'est ce qu'on observe chez Eudesiuia; en sens inverse, par albi- nisme, c'est le blanc qui domine {Jutiirna, Endelechiii) ; dans tous les cas, la décoration, en noir, forme des bandes transversales ou des ovales diversement combinées (PI. E^, F^, fig. 117 et 118).

Les neuf représentants connus de la souche phylétique îcarîis s'échelonnent depuis les Guyanes jusqu'au delà des régions méridionales du Brésil ; on trouve quelques morphes en Uruguay et à la République Argentine; une espèce très particularisée

■27

Fig. 110. Schéma général de l'orne- nientation des ailes antérieures dans la souche phylétique îcciriis.

324

LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE

{Eudesynia') se cantonne même au Chili, sur le versant occidental de la chaîne des Andes; c'est d'ailleurs, croyons-nous, la seule espèce qui ait été rencontrée jusqu'ici au Chili, et c'est aussi, de toutes les Castnies, celle qui s'avance le plus loin vers le sud.

Nous rattachons au phylum Icariis, une curieuse petite forme {Elina Le Cerfi) découverte à la République Argentine; mais, comme ses caractères sont aussi très spécialisés, nous croyons indispensable de l'isoler à part, dans une section distincte.

On constatera donc, en résumé, que si la forme Icarus type, descend, vers le sud, jusqu'à la hauteur du 25" parallèle, elle reste

néanmoins la forme septentrionale par excellence; son centre d'habitat paraît être, en effet, la partie inférieiu-e du bassin de l'Amazone et la zone côtière arrosée par les fleuves Oyapock et Maroni (i). Les espèces Invaria et Icaroïdes s'avancent déjà beaucoup plus bas dans le sud du Brésil, mais la morphe Jordani et son aberration extrême Endelechia, sont franchement méridionales et n'ont jamais été si- gnalées jusqu'ici en dehors du Para- guay et de la République Argentine.

Ces quatre représentants, bien tran- chés de la souche phylétiquc Icarus, sont mieux, à notre avis, que de simples races géographiques ; nous les considérons comme des espèces parfaitement valables et de fait nous ne connaissons, jusqu'ici, aucune forme intermédiaire qui permette de passer de l'une à l'autre par les voies ordinaires et prévisibles de la variation.

FiG. m. Dernier article des tarses chez Elinn Icarun, f'ram. /'n, paronyque; l'ii, plaii- tule ; Gr, griffes (orig.).

(i) Boisduval dit avoir revu lcarii<; Cram. de Guatemala; le fait est possible, mais l'exemplaire visé ne devait pas être originaire de l'Amérique centrale; Herbert Druce a déjà contesté cette manière de voir et nous sommes de son avis. 1 The only aiithority for the statement that this species occurs in Central America appears to be Boisduval, ;ind therefore requires confirmation, the spçciçs being a southern one. « [Biol. Centr. Amer. HetEROÇKRA, Vol. I, p. 25)

LÊPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 325

12^ Genre : ELINA

nov. sren.

Ailes antérieures grises ou d'un gris brunâtre avec deux ou trois bandes blanches obliques transversales (Fig. iio); aux ailes inférieures existe un système de bandes noires ou d'ovales sur un fond de couleur variable : blanc, rouge ou brun. La nervation présente la disposition la plus répandue dans la tribu des Cast^ niinœ, mais les deux cellules moyennes de l'aire discoïdale sont incomplètement séparées et les branches 3 et 4 de la radiale se bifurquent au delà de l'angle précostal (Fig. 112).

La plantule des tarses est du type eupalamidien; mais les paronyques sont très développés (Fig-. m).

Tableau analytique et description des Espèces

I Trois bandos blanches transversales sur les ailes anté-

\ rieurcs dans les deux sexes 2

I Deux bandes blanches transversales sur les ailes anté-

V rieures dans les deux sexes ■,

' Trois bandes noires continues parallèles au bord externe

sur les ailes inférieures (PL Dj, fig. 113) E.Icarus.

\

I Une seule bande noire irrégulière le long du bord V externe des inférieures (PI. E,, fig. 117) E.

Ailes inférieures ronges ornées de bandes ou de taches

ovales, noires 4

Ailes inférieures d'un brun noir avec deux rangées de 3 < points plus clairs disposées parallèlement au bord I externe (PI. F,, fig. 122) E.Eudesmia.

. Ailes inférieures blanches avec des taches rouges et

noires diversement disposées 7

/ Bandes transversales des ailes antérieures sensiblement

\ parallèles c

<, -^

I Bandes transversales des ailes antérieures arquées et

( divergentes (PL F,, fig. 123) E. Le Cerfi.

326 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

' Trois bandes noires formées de points sépares avec quelques petites taches blanches arrondies sur les l ailes inférieures 6

j Mélange de taches ponctiformes et de lignes noires 5 arquées limitant des ovales incomplets avec taches

l)lanches allongées sur les inférieures (PI. E,, fig. 118) E. Jordani.

Même dessin ; mais dans leur ensemble les ailes inférieures sont blanches au lieu d'être rouges (PI. E,, fig. 120) var. Endclechia

\

Dessins des ailes inférieures d'un noir franc (PI. color. ,

6 ] (fig- 379') f^- Icnroidcs.

\ Dessin des ailes inférieures brun.^ E. Penelo-pe.

Ailes postérieures bordées de noir avec deux taches noires ; l'une triangulaire près du bord antérieur, l'autre allongée s'étendant jusque dans la région de -, l l'angle anal (PL F,, fig. 121) E. Jtthtrna.

Ailes postérieures bordées de noir, avec des taches noires elliptiques, ombrées de rouge en dehors et en dedans (PI. Ep fig. 120) var. Endelcchia.

62. Hlitia Icarus Cramer. Papillons exotiques des trois par- ties du Monde, i;;9, p. 26, PL XVII 1, fig. A et B.

Pierre Cramer, qui fut le premier à faire connaître cette belle espèce, s'exprime ainsi : « Ce Papillon, du genre des Danaides panachées a ses six pattes armées chacune d'un fort onglet et le derrière pointu : ce qui dénote que c'est une femelle (i). En tenant la partie postérieure du Papillon du côté de la lumière et l'inclinant un peu, on voit un verd ravissant, que réfléchit toute la partie supérieure. Il vient de Surinam, et se trouve, avec les autres Papillons de cette planche, dans le cabinet de M. le Baron Rengers. » (PI. Dj, hg. 113-114.)

(i) Cramer veut évidemment [)arler ici de l'oviscapte, qui fait quelquefois saillie à l'extrémité de l'abdomen chez les femelles.

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE ^?;

Bien que représentant une forme mélanisante à dessins très accentués, les figures A et B de l'ouvrage de Cramer concordent suffisamment avec les échantillons naturels provenant de la Guyane et de la partie septentrionale du Brésil.

Jacob Hiibner {Samml. exotisch. Schmetterl., Vol. I, PI. yy, fig. 3 et 4 donne aussi une figure très exacte d'icarus g ; c'est une forme brésilienne, dont la provenance n'est pas connue, mais déjà un peu différente, par la maculature des ailes inférieures, de ce que nous voyons à la Guyane.

M. Karl Jordan, in Novitates zoologicœ, 1906, représente, sous les figures 1-4 de la PL X, une Q d'Icarus type (fig. i) et quelques variations très curieuses d'une morphe voisine; la der- nière surtout, fig. 4, est une forme tout à fait albinisante tout le rouge des ailes postérieures est remplacé par du blanc; voici le texte qui accompagne ces figures {Novil. zoolog., p. 760).

Thèse four forms (i), which occur together, at least in Paraguay belong doubtless to one variable species. There appears to be nothing that distinguishes them from one another but the amount ol white on the hindwings. The short subapical band of fig. i is also no constant différence. The white f orm is endelechia Druce. »

Si l'iconographie est riche en ce qui concerne Icanis et ses prin- cipales variations, les descriptions de la forme type sont, au contraire, plutôt rares ; nous reproduisons ici celle du D"" Bois- duval {Species, p. 503), qui a été établie d'après une femelle de la Guyane (Cayenne), mais en faisant remarquer toutefois que les renseignements qu'il donne sur le mâle se rapportent à une autre espèce.

« Elle a de 10 à 12 centimètres. Elle est d'un gris brunâtre très chatoyant en vert (Fig. 112).

» Ses ailes supérieures sont traversées par deux bandes blanches, obliques, dont la première, plus étroite, s'étend du tiers antérieur de la côte jusqu'à l'angle anal, et la seconde, plus

(i) Ces quatre formes appartiennent, en réalité, à trois espèces différentes, ainsi que nous l'établirons plus loin.

328

Lr.PIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

courte et un peu plus larj:^c, située sur le tiers postérieur, n'atteint pas les bords.

» Les ailes inférieures sont rouges, traversées par deux bandes noires n'arrivant pas jusqu'au bord abdominal; la première de ces bandes est très courte; la seconde est séparée, le plus ordinai- rement, de la bor- dure, par de grosses nervures noires; la bordure est noire, assez large, divisée par un cordon de taches de la cou- leur du fond, dont les trois premières sont souvent lavées de blanc.

» Les ailes supé- rieures ont, en des- sous, trois bandes obliques blanches, la base rouge, avec un point discoïdal et une grosse tache vers l'angle anal, également rouges. » Le dessous des ailes inférieu- res est rouge avec une bande angu- leuse, blanche; les taches de la bordure sont également presque blanches.

y> Le mâle est dun tiers plus petit que la femelle que nous venons de décrire; ses ailes inférieures sont entièrement rouges avec trois bandes maculaires noires; outre cela, on voit entre le milieu et Vangle externe deux ou trois taches blanches corrcspon-

Fio. 112. .Silhouette et nervation des ailes chez Elina Icaritg cf, Ciaiii. Ad (1, 2, 3, 4), aire discoîdale ; Ne, nei- vuie costale; /•'/■, fiein composé d'une seule soie (Imité de Westwood ) .

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 329

dant à la bande anguleuse du dessous. Ces taches blanches existent, même quelquefois chez certaines femelles.

» L abdomen du mâle est presque d'un rouge briquetc; celui de la femelle est lavé de rouge sur les côtés. »

)) Nous l'avons reçue de Cayenne, du Brésil et de Guatemala. Boisduval ajoute : il paraît que cette espèce était fort rare dans les collections du temps de Godart et de Dalman, car les descrip- tions qu'ils en donnent sont faites d'après l'ouvrage de Cramer. »

Nous avons ici sous les yeux, dans la collection de M. Charles Oberthiir, les deux exemplaires qui ont servi à l'établissement de cette description ; ce qui est dit de la femelle est pratiquement exact ; toutefois, Boisduval a négligé d'indiquer une troisième bande blanchâtre, très petite, qui se trouve dans la région de l'angle apical et dont l'existence a une importance capitale pour la distinction des espèces dont il s'agit ; en ce qui concerne le mâle, ainsi que nous l'avons dit, une rectification est nécessaire. Nous trouvons encore, en effet, dans la collection Ch. Oberthiir, un autre cf de la Guyane, ayant appartenu autrefois à Achille Guenée, et qui porte bien, même très accentuées, les trois bandes blanchâtres caractéristiques des ailes antérieures (PI. E^, fig. 115)- C'est ce mâle, à notre avis, qui est le vrai cf ^lcarus\ les dessins du dessous et îa maculature des ailes inférieures ne laissent aucun doute à ce sujet (i), tandis que le mâle indiqué par Bois- duval, d'une provenance beaucoup plus méridionale (Brésil, Para- guay), appartient à une espèce jusqu'ici confondue avec Icarus et que nous décrivons ci-après sous le nom d'Icaroides; un exem- plaire de cette espèce Icaroides a été représenté par M. Karl Jordan dans le Vol. XIII des Novitates zoologicœ, 1906, pi. X, fig. 2. Dans ce même volume, sur la même planche, la fig. i repré- sente bien une Q type Icarus \ la troisième bande blanche de l'angle apical y est très visible, mais les figures 3 et 4 appar-

(i) Nous avons d'ailleurs vérifu' les faits par rexamen direct de l'armature 'énitale,

330 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

lienneiil sûmiK-iit ;i une autre espèce; de sorte que, sur ia même ])lanche, trois espèces différentes ont été réunies sous le mcine nom.

Al Jordan admet, il est vrai, (|uc la forme blanche qu'il figure sous le n" z|. est Endelechia d'Herbert Drucc; cela est possible, la provenance ne contredit pas cette assimilation, mais alors J'.U'lclccJiia renferme autre chose que des formes albines, car la fij^- 3 ^^ l'i Planche X fies Novitales représente certainement un type prescjue normal de cette même espèce, c'est-à-dire un type ayant les ailes inférieures rouges. Comme c'est M. Jordan qui a le premier signalé cette morphe, il nous est agréable de la lui dédier.

Nous avons pu étudier, en outre, dans la collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, deux très beaux exemplaires iXlranis, i cf et i Q , dont les caractères concordent exactement avec ceux des échantillons de la collection Ch. Oberthiir. Ces deux exemplaires viennent également de la Guyane française.

De tout ce qui précède nous pouvons conclure que toutes les variations aujourd'hui connues et rapportées inexactement à J carits type, ou à ses alliés les plus immédiats, forment, en réalité, quatre espèces bien distinctes, aussi bien délimitées par leurs carac- tères propres que par les particularités de leur distribution géogra- phique.

Maintenant (jue nous avons passé en revue tout ce qui se rapporte à Icarus type, jetons un cxn\\) (\\v\\ rapide sur les trois autres m.orphes voisines; la représentation fidèle que nous en donnons nous cJispensera d'ailleurs d'entrer dans de longs détails à leur sujet.

63. Hlina liivaria Walk. Catalogue of Lepïdoptera Hetero- ccra (List of the Spécimens in thc Collection of the British Muséum, Part. T, 1854, p. 23).

Voici, en ce qui conc<'rne cette esjxxe, la descrii^tion originale de Walker, et la figuration (ju'en a donnée Butler en 1877 (PI. E^,

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 33 I

« Fiisca; corpus sublus et abdomen testacea; alae cyaneo viri- dique nitentes; anticae fasciis tribus hyalinis; fosticae rufae basi albidae, fascia antica maculari hyalïna, fascia breviore margi- neque postico nigris, hoc macuUs 2 vel j rufis.

» Brown. Body bcncath and abdomen testaceous. Wings with blue and green rcflcctions. Fore wings with three hyaline bands, two oblique, the third short, nearer the tips, and upright. Hind wings red, whitish at the base, in front with a hyaline short band composed of oblong spots, and with a shorter black band; hind border black, with two or three red spots.

» -/. Rio-Janciro. From Mr. Stevens' collection. »

64. Elina Icaroides Houlb. - - Diagnoses de Castnies nou- velles, etc. (Etudes de Lépidoptérologie comparée, 191 /, Fasc. XIII, p. 62).

Nous avons sous les yeux, dans la collection de M. Charles Oberthùr, un exemplaire parfaitement typique de cette espèce, c'est le mâle dont Boisduval a parlé dans le Species, p. 504, et qu'il rapporte à tort à I car us. D'autre part, si nous tenons compte de la forme arrondie du bord externe des ailes antérieures, nous pouvons admettre que la Fig. 2 donnée par M. Karl Jordan, dans les Noviiates zoologicce, 1906, Vol. XIII, PL X, représente très probablement une femelle de la même morphe; les deux sexes nous sont donc connus, l'un en nature, l'autre iconographique- ment.

Ailes antérieures triangulaires d'un brun chocolat légèrement olivâtre, coupées droit ou même un tout petit peu excavées au bord externe; il existe, sur le disque, deux bandes blanches trans- versales obliques; l'une, en forme de fuseau, est placée dans le tiers inférieur; elle part du bord costal et se dirige vers l'angle anal, qu'elle n'atteint pas; l'autre, un peu au delà du milieu de l'aile, n'atteint pas non plus le bord externe; sur presque tout leur pourtour, ces deux bandes blanches sont ornées d'un petit

28

332 LÊPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

liséré rouge; tout du long du bord postérieur, de la racine à l'angle interne existe une bande d'un châtain plus clair.

Les ailes inférieures sont entièrement rouges; le long de la marge externe existe une bordure noire continue, diminuant pro- gressivement de largeur et disparaissant dans la région de l'angle anal; sur le disque, dans les espaces internervuraux, existent trois séries de macules noires, bien séparées, les unes ovales, les autres en forme de chevrons ou de croissants ; dans la région antérieure, on voit en outre trois points blancs intercalés.

Le dessous, dans l'ensemble, reproduit les dessins que nous avons trouvés en dessus; mais aux antérieures il existe trois bandes blanches obliques séparées par des fascies noires; aux inférieures, en opposition avec les taches blanches du dessus, se voient trois bandes rectangulaires contiguës.

La frange des quatre ailes est grisâtre, finement bordée de noir à sa base; l'abdomen est rouge brique en dessus, d'un gris fauve en dessous (PI. color. CDXLIIl, ûg. 3791).

Notons c]ue, dans l'espèce précédente Icarus, l'abdomen, en dessus, est d'un brun rougeâtre aussi bien chez le mâle que chez la femelle.

L'exemplaire unique, provenant de l'ancienne collection Bois- duval, et qui a servi à établir cette description, ne porte pas d'étiquette de provenance. D'après l'indication du Species, il est raisonnable de penser qu'il vient du Brésil; l'échantillon presque identique (qui nous paraît être une femelle), représenté par M. Karl Jordan, in Novitales Zoologicœ, 1906, PI. X, fig. 2, provient du Paraguay.

Nous trouvons enHn, dans la collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, sous le 67, une jolie Q à Icaroides Houlb. dont l'étiquette d'origine porte : Santa Cruz de la Sierra (Bolivie centrale).

Il serait désirable d'avoir des renseignements plus nombreux et plus précis sur l'habitat de cette curieuse espèce.

I.ÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 333

65 . Ëlina Jordani Houlb. Diagnoses de Castnies nou- velles, etc. (Etudes de Lépidoptérol. comparée, 191 7, Fasc. XIII, p. 63).

Cette espèce, à notre avis, est tout à fait distincte d'Icariis. Nous la dédions à Mr. Karl Jordan, qui en a donné, le premier, une figuration très exacte dans le Vol. XIII (1906) des Novi- tates Zoologicae, PI. X, ûg. 3.

Ailes antérieures d'un brun olivâtre, triangulaires, mais légè- rement arrondies à leur bord externe; comme dans l'espèce pré- cédente (Jcaroides Houlb.), il existe deux bandes blanches trans- versales obliques bordées intérieurement d'un fm liséré rouge.

Les ailes inférieures sont presque entièrement rouges; il existe aussi, à leur bord externe, une étroite bande noire continue, mais cette bande se termine brusquement avant l'angle anal, au lieu de diminuer progressivement ; les taches noires qui ornent le disque sont les unes arrondies en avant, les autres en forme de bandelettes arquées limitant des ovales incomplets. Dans la par- tie antérieure, les six premiers espaces internervuraux sont ornés de taches blanches allongées, et trois petites taches de même couleur se voient encore près de l'angle anal. L'abdomen est d'un brun olivâtre en dessus, avec un faisceau de poils rouges à son extrémité (PI. F^, fig. iiq).

Cette morphe, sans aucun doute, appartient à la souche phy- létique Icariis, cependant elle ne présente jamais, comme VIcarus type de Cramer, la bande blanche de l'angle apical, en dessus, aux ailes antérieures, c'est pour cela que nous la distinguons du type; comme elle ne peut pas, non plus, dériver d^Icaroides, il ne nous restait d'autre ressource que d'en faire une espèce spé- ciale. Nous pensons que les découvertes de l'avenir confirmeront notre manière de voir, mais nous serions heureux de voir M. Jor- dan reprendre lui-même l'étude de la curieuse espèce qu'il nous a, le premier, fait connaître.

Nous sommes aussi d'avis que, lorsque la coloration blanche envahit toute l'aile inférieure, nous sommes en présence de la variété Endelechia signalée par Herbert Druce.

28*

334 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

66. Elina Jordani var. Endelechia Drucc. Descriptions of nezv Species of Lepidopiera Hcterocera froni Central and South America (Proceedings of the Zoolog. Soc. of London, 1893, p. 280).

Nous reproduisons la description originale des Proceedings et, comme figuration, l'un des deux beaux exemplaires cjui nous ont été obligeamment communiqués par le Muséum d'Histoire natu- relle de Paris ^Pl. G^ fig. 121-122).

(( Primaries pale brown, almost white along the inner margin, a short white streak near the base, and a white band crossing the wing beyond the middle, f rom the costal to the outer margin ; the fringe pale brown. Secondaries pure white, the veins near the outer margin edged with bright red, a lunular-shaped black mark at the end of the cell, tickly irrorated with red on the inner side, a round black spot near the apex, and a submarginai low of elongated spots edged with red on the inner edge; the outer marghi and the veins black; the fringe pale brown. Under- side similar to the upperside, but paler in colour and entirely without any red round the black markings. Head, thorax, and legs pale brown ; abdomen greyish white. Antennae wanting. );

Expanse : 3 ^/^ inches.

Hab. : Argentine Republic, Corrientes (Mus. D).

Nous n'avons rien à ajouter à cette description; les caractères de l'exemplaire représenté dans l'ouvrage de M. Preiss {Nciic und Seltene Arien, PI. 2, fig. 2) et reproduit par Strand, con- cordent suffisamment avec la diagnose de Druce; l'exemplahe représenté par M. Jordan {Novitates, 1906, PI. X, fig. 4) est encore plus albinisant; tous ont pour patrie le Paraguay et la République Argentine; ceux du Muséum d'Histoire naturelle de Paris (i cf et I g), dont nous avons parlé ci-dessus, viennent aussi de la République y\rgentine; l'étiquette d'origine porte :

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 335

Chaco de Santa Fé, Las Garzas; bords du Rio de Las Garzas; ils ont été capturés en 1Q03 par E. Wagner.

67. Elina Juturna Hopffer. Isleiie oder weniger bekannte Schnie.it erlhige., etc., 1S56, Heft. II, p. 6, Taf. IV, fig. 3.

Juturna paraît être l'une des espèces les plus rares de la grande famille des Castniidae, car depuis Hopffer, qui la décrivit et en donna une excellente figure pour la première fois en 1856, très peu d'entomologistes ont eu l'occasion de l'étudier en nature.

L'ancienne collection Boisduval renfermait un bel exemplaire que nous avons pu étudier à loisir dans la collection de M. Charles Oberthiir et qui, à part la taille, est parfaitement conforme à la figuration de Hopffer; c'est cet exemplaire qui a servi de base à la description du Sfecies (p. 508) ; on peut donc, par consé- quent, accorder à la description de Boisduval la même valeur qu'à celle de Hopffer, au point de vue de l'exactitude.

Pour ne rien changer au plan de notre travail, nous reptodui- sons ici la description originale de Hopffer et une photogravure de son Juturna (PI. F^, Fig. 120); les lecteurs de langue fran- çaise consulteront avec fruit le texte du Species (i).

« C. alis anticis sii-bra fuscis, nitïdis, fasciis duabus medïis obliquis duabusque ad apicem înaadaribus albis, subtus basi rubra albo-hyalinis maculis niar gineque nigris; posiicis utrtni- que cyaneo-micantibus, niveis, macula discali fasciaque externa sinuata latissima aterrïmis rubro marginatis. Exp. alar. ant. f 6'".

)) Eine der schonsten bekannten Castnia-Arten von Brasilien, aus der ViRMOND'schen Sammlung. In Gestalt und Grosse mit einem mànnlichen Icarus Cr. ùbereinstimmend.

» Fùhler, Oberseite des Korpers und Vorderfliigel schwàrzlich braun mit etwas grauer Beimischung; Fùhlerspitze und Ein-

(i) Tl s'agit de la description d'.4 wjc.vj.

336

LEPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE

fassung dcr Augen rothbraun; Hinterleibsspit/.e gclbroth ; Palpen, Brust iind Untcrseite der Beine weiss, Oberseite der letzteren braunroth, Bauch hell gelblich grau (Fig. 112 dis).

» Ueber die Oberfliigel, welche am mehreren Stellen rothlichen Anflug zeigen, laufen 4 weisse Binden, von denen 2 die Mitte des Flùgels einnehmen und in schrager Richtung von der Cos/a nach

dem Aussenrande ziehen ; die ^ beiden anderen befmden sich an

der Spitz e des Flùgels, laufen dem Aussenrande parallel, errei- chen aber nur die Mitte des Flù- gels und sind durch die Adern in kappenformige Flecke aufge- lost. Die Unterseite der Ober- fliigel ist durchsichtig weiss; Ba- sis, Costa und Hinterv/inkel sind roth angelegt; Aussenrand, eine Fleckenbinde vor demselben und 2 grossere Flecke unter der Mitte

Fig. 112 hU. Neivation des ailes postérieures chez Elina Juturna cf Hopffer. a, h, c, les trois coiiipar- tinients de l'aire discoïdale (Imité de Westwood).

der Costa sind schwarz gefàrbt

und derjenige von ihnen, welcher den Aussenrand der Mittelzelle besetzt, hat in semer Mitte ein weisses Mondchen, umgeben von rothen Atomen.

» Die Unterfliigel sind auf beiden Seiten schneew^eiss, an der Basis mit groben, hell graubraunen Schuppen besetzt und in der Mittelzelle mit einem schwarzen, roth geraudeten Fleck geziert, welcher auf der Unterseite nicht roth umzogen, sondern halb roth, halb schwarz gefarbt ist. Den Aussenrand nimmt eine sehr breite, tief sammetschwarze Binde ein, welche an ihrer Innen- seite einen tiefen Sinus und an beiden Seiten eine rothe Ein- fassung zeigt. Dièse letztere ist an der Innenseite der Binde linienformig, an der Aussenseite wo sie oberwàrts wenigstens die Franzen nicht ganz beriihrt kappenformig gestaltet und die oberen Kappen schliessen schneeweise Monde ein.

)) Aile Flùgel haben weisse Franzen und zeigen auf beiden Seiten einen pràchtigen cyanblauen Schiller. »

LÊPIDOPTEROLOGiE COMPAREE 337

D'après la figure destinée à illustrer la description qui pré- cède, il nous semble que l'exemplaire qui a servi à l'étude de Hopffer est une femelle d'assez grande taille; l'exemplaire de la collection Charles Oberthùr est, au contraire, de sexe différent; il possède, cependant, aussi les deux bandes blanches parallèles de la région apicale qui sont l'un des caractères distinctifs des femelles.

Dans l'ouvrage de M. Paul Preiss Çsi eue und seltene Arien, etc., p. 7, Taf. II, fig. I, C. Intiirna par erreur) nous trouvons une courte description et une très bonne figure du sexe mâle. Les caractères, dans l'ensemble, sont les mêmes que chez la femelle; mais, aux ailes antérieures, il n'y a, de bien nettes, que les deux bandes blanches obliques de la région médiane de l'aile, ainsi qu'on peut le voir à l'aide de la figure ci-jointe.

Castnia Juiurna est originaire du Brésil; l'exemplaire de la collection Ch. Oberthiir (ancienne coll. Boisduval) vient de la province de Minas ; celui de M. P. Preiss de Rio Grande do Stil. M. Strand (/?« Seitz : Macrolépidopt. du Globe, p. 13, fig. Q) b) a reproduit l'exemplaire de Preiss; mais il applique le nom de Faraguayensis à une morphe du Paraguay signalée par Bur- meister {Descri-pi. phys. de la p. Argentine, 1880, Atlas, p. 5/) et caractérisée par ce fait que (( la grande bordure noire externe des ailes postérieures est interrompue par deux séries de taches blanches, bordées de roux, parallèles au bord externe ».

Nous ne possédons pas des documents suffisants pour nous permettre d'apprécier avec exactitude la morphe du Paraguay signalée par M. le D"" Burmeister.

68. Elina Pénélope Schaufuss. Die exotischen Lepïdoptera heterocera dcr friiher Kaden schen Smnmlung (Nunquam otiosus, 1870, t. I, p. 9).

Cette espèce, du Brésil, a été décrite pour la première fois ainsi qu'il suit par Schaufuss dans les Zoologische Miitheilungen de son éphémère Revue.

33^ I.ÉP1D0PTÉR0L0GIE COMPARÉE

« ni-ni litJriis m l''orin(i) iind Zeiclinung ganz ahnlidi, die Oberseilo abcn- in Al loin l)lass<^r, die Zeichnung auf den Kintcriliigeln hraun statl srhvvarz, die iiussere Ouerbinde der Oborllùgel sowic wcissen Tropfon dcr Untcrflugel fast vcrloschen ; auf der Unterscite der Oberiiugcl aile drei Binden bestimnit ausgepriigt, im Uebrigen opalisirend wie Icarus und vielleicht nur Varietàt.

» Lat". : 78 mm. »

Lastnid Pénélope nous est inconnue en nature; et, comme elle n'a jamais été figurée, nous ne pouvons rien dire à son sujet. Acceptons donc l'opinion de Schaufuss qui la considère, quoique avec un \)cn d'hésitation, comme une variété d'icanis; la remarque que « die iiussere Ouerbinde der Oberfliigel fast verloschen sind », nous porte à croire qu'il s'agit plutôt d'une des variétés méridionales qui ont deux bandes blanches obliques aux ailes antérieures, que du véritable type Icarus, chez lequel il en existe, le [)lus S(ju\<'nl, trois I)ien développées en dessus.

69. l:Iina Ëudesmia G. R. Gray. Synopsis of thc Species belonging to the Genus Castnia i^Trans. Entoin. Soc. Lon- don. 1838, p. 145).

Les Castnies paraissent fort rares au Ghili; il y a une anomalie très curieuse alors qu'au Brésil, sous les mêmes latitudes, elles semblent encore assez abondantes, aussi bien au point de vue des espèces qu'au point de vue du nombre des individus; leur dispersion a se faire de l'est à l'ouest, mais la chaîne des Andes semble avoir été, de tout temps, un obstacle presque insur- montable à leur propagation vers l'occident.

Castnia ]iiides))iia a été décrite très brièvement pour la première fois par Mr. George Robert Gray, en 1838; l'exemplaire unique

(i) Dans le texte de Strand (GrosssehmrHerl. der Erde, p. 8), il est dit : « Dem Icarus in Farbe... ganz ivhnlich »; c'est une interprétation troj) libre; Scluiufiiss II voulu iiarler île lu forme et non de la couleur.

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

339

qui servit à établir la diagnose originale appartenait à la collec- tion de M""' Children ; ces renseignements nous sont confirmés par Walker {loc. cit., 1854, p. ig) et par Arthur Butler, qui donne, en 1877, dans les îlhistratïons of Lepidoplera Heterocera (p. 3, PI. I, fig. 2), une très bonne figuration du type de Children passé, depuis lors, des mains de son possesseur dans la Collection du British Muséum.

Nous croyons utile de reproduire ici cette documentation origi- nale; voici la description de Gray :

« C. alis griseo-fnscis, fimbria alba ; anlicis fasciïs obliquis duabus albïs; posticis nigris, cœrideo-nitidis, basi faciisque macii- larihus duabiis nibris, maculis pupillis albis, margïne posteriore griseo-fusco. Al. exf. 4" y'".

» Habitat in Chili. In coll. D. Children^'. »

Il est difficile, ainsi qu'on peut le voir, de se faire, à l'aide de la description qui précède, une idée précise du type Endesmia selon G. Gray; mais, l'examen de la figure donnée par Butler (PI. Gj, fig. 123), nous permet de voir qu'il s'agissait d'une femelle; la silhouette des ailes antérieures et l'abdomen, terminé en cône prolongé, ne laissent, croyons-nous, aucun doute à ce sujet.

Si nous examinons maintenant les au- tres figures d'Eudesnna (Claude Gay : Historia fisica y polzlïca de Chile, 1852, p. 47, Lam. 5, fig. 8, et Herrich- SCHAEFFER : Aussereurop. Sckmetterl , 1854, I, fig. 140, 141), car cette espèce, bien que fort rare, possède une assez riche iconographie, nous constatons que les exemplaires représentés par les deux échantillons cfcf ayant appar- tenu autrefois au D"" Boisduval et que nous avons pu étudier dans la collection de M. Charles Oberthiir, sont tout à fait conformes à

r&m

Fig. 112 ter. Dernier ar- ticle des tarses cliez VHnii EudcKmia Oiay. l'a, pa- ronyques ; l'I, p!antule ; Ci\ crochets ou griffe.s (Or g.).

340 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

la figuration d'Herrich-Schaeffer; les plantules des tarses, ainsi qu'on peut le voir par la Fig. 1 1 2 ter, sont triangulaires mais fortement arrondies sur leurs angles antérieurs; les paronyques sont grêles et effilés. La morphe observée par Claude Gay pré- sente, au contraire, un certain nombre de petites différences qui ne sont peut-être que des variations dues à la nourriture ou à l'habitat. Quoi qu'il en soit, la description de M. Gay nous inté- resse, puisqu'elle nous permet de compléter les renseignements que nous avons pu réunir sur les deux sexes de cette espèce; voici cette description :

C. EUDESMIA, Griy Animal Kmgdom. t. XIV.

« C. alis anticïs supra fusco-ctnereis, fasciis albïs obliqitis duabus iiiarginem ■posticnm haud attingentibiis; sîtbius albo-fer- rugineis variegatis, basï macîdaque média obliqua nigris ; posticis nigris, apïcc fusco-cïnereis inaculis rubris, medio albidis in serïe- biis dispositis. Enverg. alar. 3 poil, i/^,

» Cuerpo de un moreno negrusco. Palpos y borde posterior de los ojos blanquizcos. Antennas nigras. iVlas anteriores por encinia de un moreno entrecano mas pâlido hâcia el borde interne, con dos fajas oblicuas, blancas, no alcanzado la extremidad ; dichas alas por debajo variadas de blanco y de bermejo, con la base muy salpicada de escamas negras, una larga mancha oblicua negra hacia el medio del borde costillar y la extremidad de un gris pâlido. Alas posteriores negras con la extremidad de un moreno pardusco y dos hileras de manchas de un rojo de carmin, con algunas escamas blancas en su medio; las manchas de la primera hilera mucho mas anchas que las de la segunda. Estas alas, por debajo, son semejantes y solo ofrescen en la parte negra algunas escamas de un bello color de azul. Abdomen moreno con la extremidad guarneada de pelos de un bermejo rojizo.

» Esta especie se halla en las cercanias de Concepcion. »

Claude Gay ne mentionne pas, dans cette description, la tache rouge orangée qui remonte le long du bord abdominal des ailes postérieures, ni le reflet rouge brique qui s'observe à la base du

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 34 1

disque. Ces caractères ne se retrouvent cependant pas dans les autres exemplaires que nous avons eu l'occasion d'examiner. Cette particularité nous porte à croire que les Eiidesmia de Concepcion pourraient bien représenter une variation intéressante, et rela- tivement fixe, du type original. Jusqu'à nouvel ordre, nous consi- dérons donc la forme décrite par Claude Gay comme une forme distincte; ce sera pour nous la variété Chilena.

Notons pour terminer que Castnia Eudesiuia est la seule espèce de la famille des Castniidés qui ait été jusqu'ici observée au Chili; elle n'y est d'ailleurs pas très rare; ses chenilles vivent dans le tronc d'une Broméliacée appartenant au genre Pourretia {P. coarctata). Voici, à son sujet, quelques renseignements com- plémentaires intéressants, publiés par Mr. P. Crowley :

« Mr. P. Crowley exhibited eggs, larval galleries, pupae and imagos of Castnia Eitdesmia Gray. The spécimens had been lately received f rom Valparaiso by Mr. Watkins. The eggs greatly ressembled grains of white Vk'heat in size and colôur; the larval galleries (so-called cocoons) appeared to consist of silk and sawdust, and were exceedingly tough and hard ; they were f rom one foot to sixteen inches long and about four inches in circum- ference; in some instances they were very closely adhèrent to the spiny leaf of the food-plant {Pourretia coarctata) ; the empty pupa-case protruded from the sidc of thèse galleries, after the manner of a Cossus pupa, which it much resembled. »

{Proceed. Entorn. Soc. Lond., 1884, p. i).

Nous avons pu étudier, dans la collection du Muséum d'His- toire naturelle de Paris, deux magnifiques exemplaires cfcf d'Eu- desmia; tous deux ont été fournis par C. Gay et viennent du Chili, mais il n'est donné aucun détail sur les localités d'origine.

Ces exemplaires sont d'ailleurs absolument semblables à ceux de la collection Ch. Oberthùr et ne portent pas, le long du bord abdominal des inférieures, la jolie bande orangée caractéristique de la var. Chilena.

342 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

70. Elina Le Cerfi Dalla Torre. Lepidopteronmi Cata- logiis, Pars. 15, Castniid.î:, 191 3, p. 7.

Le premier, M. F. Le Cert, Préparateur au Muséum d'Histoire naturelle de Paris, a fait connaître par une description et une très bonne figure cette petite, mais très élégante espèce, sous le nom de Wagneri, dans Revista Chiiena de Historia natural^ 191 1, Vol. XV, p. 31, fig. 3; mais, comme il existait déjà une forme évalthoïde représentée sous ce nom par Buchecker en 1880 {Syst. Entom. Castrna, PI. 20, fig. 26), le nom proposé par M. Le Cerf, d'après la Loi de priorité, ne pouvait plus être maintenu; c'est pourquoi K. W. von Dalla Torre, dans le Lepidopieroriim Catalogua de Junk., pars. 15, p. 7, a adopté le nom de Le Cerfi.

Il est juste de voir le nom de M. Le Cerf rattaché à celui de cette jolie petite Castnie et nous approuvons complètement la modification réalisée par M. Dalla Torre; cependant, nous ne pouvons pas nous empêcher de remarquer que le travail de Buchecker, purement iconographique et d'une exécution par trop rudimentaire, ne saurait constituer une source de documentation autorisée. Il est d'ailleurs plein d'erreurs et de contradictions; on le consulte par acquit de conscience, mais il ne faudrait pas lui accorder plus de considération qu'il n'en mérite.

Cela dit, voici la description originale de M. F. Le Cerf dans la Revista chiiena (i).

(( Ailes supérieures un peu allongées vers l'apex, assez étroites, d'un gris roussâtre assez foncé, reflétant en vert pâle, avec deux lignes blanches obliques.

» La première de ces lignes commence au tiers basai de la nervure sous-costale et se dirige vers l'angle interne qu'elle

(i) Lk Cerf (Ferrl.). Description d'une nouvelle esfèce de Castnia {loc. cit., p. 31, fig. 3).

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 343

n'atteint pas; elle est légèrement convexe, un peu renflée vers le milieu et s'atténue rapidement pour enfin se perdre dans un semis assez diffus d'écaillés claires qui règne au bord interne de l'aile.

» L'autre ligne, plus large, située entre la première et l'apex, commence également à la sous-costale et se dirige, en décrivant une concavité régulière, vers le bord externe, avant lequel elle se termine au niveau de M2.

» Les ailes inférieures, régulièrement arrondies, sont rouge orangé avec tout l'espace abdominal gris très pâle et deux séries de taches blanches cernées de noir placées l'une sur le disque et l'autre parallèle- ment au bord de l'aile.

)) La bande discale se compose : vers la côte d'un point noir qui suit une large

tache blanche un peu carrée ^'^- "^ iv. - EUna Le Cerfi Dalla Torre. -

^ Reproduotion en grandeur naturelle du dessin

mcluse dans une épaisse ^n couleurs qui nous a été amicalement com-

111 unique par M. Le Cerl.

bordure noire et à laquelle

fait suite une tache blanche étendue, se fondant d'une part dans

la teinte claire du bord abdominal et limitée vers le disque par

une bande noire ouverte qui s'unit à la bordure de la tache

carrée.

» Le dessous des quatre ailes reproduit le dessus, un peu pâli, sur un fond rouge cuivre ; sur cette face, les bandes blanches des ailes supérieures sont bordées de noir comme celles des infé- rieures.

» La frange, qui est assez fortement endommagée, paraît con- colore aux supérieures et blanche aux inférieures.

» Tête, thorax et abdomen du même gris roussâtre que les ailes supérieures.

» Antennes grises avec l'extrémité jaunâtre.

» Type I çf in coll. Muséum de Paris ; provenance : Répu- blique Argentine (Misiones), Haut-Parana, Villa Lutecia, envi- rons de San Ignacio, E. R. Wagner (XII, 1909).

28 4

344 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE

)) Cette petite espèce appartient au groupe de 6. Icarns Godt. dont elle a le genre de dessin et la coloration générale. »

M. Le Cerf ayant eu l'amabilité de nous offrir un exemplaire de son travail, la figure en noir de la Revue chilienne est coloriée de sa main, nous avons le plaisir de pouvoir reproduire ici avec une très grande exactitude cette jolie et rarissime Castnie (PI. Y, fig. I2i); mais nous avons eu également la hatisfaction d'étudier le type en nature dans la collection du Muséum d'His- toire naturelle de Pans et de recevoir de M. Le Cerf lui-même toutes les indications relatives à cette curieuse espèce.

Tlanche D^

FlG. 113. liiuia Icariis Cramer. Rciirochictinn en cU^ssus de Texemplaire Q figuré par V. Cramer [loc. cit., I, PI. XVIII, fig. Al

Fu;. 114. ICliiia I Cdiits (."YZiViww Ke|M(idurti(in on dessous de re\'e7ii|)laii-e Q figuré par P. Cramer iloc. cit.. PI. W'III. fig. i>)

29

FiG. 115. liluia Icanis Cramer. Reproduction, on dessus, de rcxemplaire Ç) figuré par Hiibner [^loc. cit., PI. 77, fig. 3).

FiG. 116. /ili>iii /ciints Cramer. Reproduction d'ai^rès nature, en dessous, d'un exemplaire de la collection Ch. Oberthiir.

Vu:. 117. lil'ma hiîiuin W'alker. - Re|)roduction du spccniini typiciiin figuré par A. Butler {^loc. cit., I, PI. II, fig. 4).

29

Planche F^.

FiG. 1 18. Elina Icaroides Houibert. Reproduction de Pexemplaire type figuré par M. Jordan {Novit. zocl.^ igo6, PL X, fig. 2).

Fk;. I ig. Elina ] ordani Houibert. Reproduction de l'exemplaire type figuré par jNI. Jordan {\'ovit. soolog., 1906, PI. X, fig. 3).

Fig. 120. EVina Jiiturua Hoi^tter. Reproduction de l'exemiilaire ç figuré [)ar Hopft'er [loc. cit., PI. W . fig, ^).

Planche G^

^'^'•'- •-•• ~ ^'^^'"'^ Jordam. var. Endelcchui Druœ. Rc])i-oduction cl après naturr crun exemplaire Ç appartenant à la coll. du ^fuséum d'Hist. naturelle de Paris.

^'I('- 122. EUna ] or dam, var Eyidrlcchia ])ruce. Reproduction dapres nature d'un exemplaire cf appartenant à la coll. du Aluséum d Hist. naturelle de Paris.

^"'^■- '-^^\r '^^''"' Endcmia K. Gray. - Reproduction da,,rè. nature dun exemplaire (S appartenant à la coll. Ch. Ob.'rthur.

L.EPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

353

XIII. SOUCHE PHYLÉTIQUE CHREMES

(Genre : Ceretes).

Boisduval avait déjà, semble-t-il, très nettement pressenti l'obligation se trouveraient un jour les entomologistes de rapprocher les espèces qui suivent, en un même groupement taxi- nomique, puisqu'il avait constitué avec elles son genre Ceretes; malheureusement les caractères assignés à ce genre par l'auteur du Species, n'ayant pas assez de géné- ralité, les auteurs n'accordèrent pas à cette manière de voir l'attention qu'elle méritait.

Mieux renseignés aujourd'hui par la découverte de nouveaux faits et par une documentation plus abondante, nous savons que le caractère essentiel du groupement Chrêmes, celui qui semble n'admettre aucune exception, c'est l'extraordinaire dimorphisme de coloration qui s'observe aux ailes pos- térieures, chez les mâles et chez les femelles de toutes les espèces. C'est

chez les cf toutefois que nous rencontrons les variations de cou- leur les plus remarquables, car, chez les Q, les ailes inférieures sont toujours rouges, avec une ornementation de bandes et de points noirs diversement combinés. Ces différences dans la colo- ration, suivant les sexes, ont été la cause d'un grand nombre de méprises ; ainsi, en ce qui concerne Marcel-Serresi, notamment, le çf et la g ont été pendant longtemps considérés comme appar- tenant à deux espèces distinctes ; d'autre part, la coloration rouge des ailes et l'analogie de l'ornementation chez les femçlles, sont

FiG. 124. Schéma général de l'ornementation des ailes anté- rieures dans la souche phyléti- que Chrêmes.

30

354

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE

encore venus compliquer le problème, et de tout cela est résulté un enchevêtrement de noms et de descriptions que nous ne pou- vons rectifier que par une lecture attentive des textes anciens et

par une comparaison très minutieuse des échantillons naturels. Il serait hau- tement désirable d'étendre nos con- naissances en ce qui concerne les espèces de ce groupe, afin de von- si nos conclu- sions pourront se généraliser.

Nous adoptons le genre Cereles dans les mêmes limites que le D'' Boisduval; toutefois, dans les pages qui suivent, nous essayerons de remettre un peu d'ordre dans ces classifications et d'in- diquer les causes qui ont amené de si bizarres contradictions dans la nomen- clature.

Les deux (ou trois) espèces aujour- d'hui connues du phylum Chrcines ha- bitent le Paraguay, la Bolivie, ainsi que les régions les plus méridionales du Brésil; elles sont toujours très rares et très localisées.

FiG. 12.5. Dernier article des tarses (ihe-iCeretes ThuisBiuiy, l'a, paronyques très grêles ; l't, plantule, en palette trian- gulaire arrondie en avant; 6'r, griffes (Orig.).

13^ (iENRE : CERETES Boisd.

Species général des Lépidoptères Hétérocèrcs, 1874, p. 535.

En dessus, les ailes supérieures, aussi bien chez les mâles que chez les femelles, sont d'un gris brun ou d'un gris ferrugineux avec trois bandes transversales plus sombres (Fig. 124); les quatre compartiments de l'aire discoïdale sont bien séparés, mais les branches 3 et 4 de la radiale, au lieu de partir d'un même point, ont des origines différentes au sommet de la cellule précostale (Fig. 126).

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

355

Les ailes inférieures, chez les Q Q, sont toujours rouges, avec deux ou trois bandes noires parallèles au bord externe. Chez les çj'cf, les ailes inférieures sont tantôt grises, comme les anté- rieures {Marcel-Serresi), tantôt d'un bleu lavé de gris dans la plus grande partie du disque {Chrêmes).

Les plantules des tarses sont triangulaires (Fig. 125), un peu arrondies en avant et sur les côtés; les paronyques sont étroits et longuement effilés.

Tableau analytique et description des Espèces

(Tableau analytique des q)

Ailes postérieures rouges ornées de 2-3 bandes noires continues, parallèles au bord externe

(PI. color., fig. 3807) C. Thats.

Taille petite. Bandes noires des ailes infé- rieures plus ou moins réduites (PI. color., fig. 3806) A^ir. Gracillima.

Ailes postérieures rouges ornées de 2-3 bandas maculaires, parallèles au bord externe (PI. color., fig. 3805) C. Marcel-Serre si.

(Tableau analytique des cf)

Ailes postérieures grises (comme les antérieures) ornées d'une rangée de taches blanches en forme de flèches le long du bord externe (PL color., fig. 3804) C. Marcel-Serre si.

Ailes postérieures d'un noir profond à reflets bleus, ornées de taches rouges à leur bord an- téro-externe (PL color., fig. 3808) C. Thais.

Taille petite. Même dessin et même colo- ration que le type, mais d'un ensemble plus réduit ; le point blanc des ailes infé- rieures, en dessous, est très petit, var. Gracillima.

356 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

;i . Ceretes MarceI=Serresi Godart (i). Encyclopédie métho- dique, 1824, Vol. IX, p. 800.

Cette espèce est remarquable, ainsi que nous l'avons dit, par le dichroïsme très accentué qui existe entre le mâle et la femelle au point de vue de la coloration des ailes inférieures, à tel point que J.-B. Godart, qui la fit connaître le premier à l'aide des échantillons de la collection Latreille, décrivit le mâle sous le nom de Marcel-Serres et la femelle sous celui de Fabricii; cette erreur initiale de Godart, très explicable pour l'époque oii il écrivait, a été la source de confusions nombreuses et de diffi- cultés qui se sont traduites par une extrême complexité de la synonymie; il suffit, pour s'en convaincre, de lire les remarques de Gray {loc. cit., p. 148), de Ménétriés {loc. cit., p. 127) et de Boisduval {Specïes, p. 538). Le moyen le plus sûr de ne pas s'éloigner de la manière de voir de l'auteur au milieu de toutes ces contradictions, c'est de nous en rapporter aux descriptions originales ; nous reproduisons donc ici le texte de V Encyclo- pédie.

<3 Castnia Marcel-Serres. Ailes postérieures d'un gris brun (PI. color. CDXLIX, fig. 3804).

'( Cast. alis integris, supra fuscis, nicidis, fasciis obsoletis car- neo-grisesceniihns : anticarunj. tribus continuis, posticarum duabus macidarihus.

» Elle a près de deux pouces et demi d'envergure. Le dessus des ailes est d'un brun enfumé, chatoyant en vert ou en violet selon les aspects, avec des bandes transverses et peu prononcées d'un gris incarnat. Les bandes des premières ailes sont au nombre de trois, dont l'intermédiaire sinuée, la postérieure ter-

(i) Godart avait écrit Marcel-Serres; mais, à l'exemple de George Gray, et conformément à l'article 14 des Rt-gles de la Noinçnçjature internationale, nous rectifions en Marcel-Serresi.

LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE

357

minale, mais ne couvrant pas le sommet. Les bandes des secondes ailes sont au nombre de deux, et formées, l'une par des taches presque quadrangulaires, l'autre par des lunules renversées. La frange de ces dernières ailes est en outre blanchâtre (Fig. 126).

» Le dessous des premières ailes est d'un gris chatoyant, avec l'extrémité traversée par une bande bifide de taches blanchâtres. Le dessous des secondes ailes est d'un gris rougeâtre, avec trois lignes brunâtres, transverses et ondulées dont l'antérieure dis- coïdale et marquée d'un double point blanc. Le corps et les antennes sont de la couleur des ailes.

» Dédiée à M. Marcel de Serres, connu par plusieurs écrits, professeur de géologie et de minéralogie à la Faculté des Sciences de Montpellier.

)) Du Brésil; collection de M. Latreille. »

Q Castnia Marcel-Serres. Ailes postérieures d'un rouge brique. Castnia Fabricii Godart, Encyclop., n" 15, p. 8co (PI. color. CDXLLX, fig. 3805).

r( Cast. alis inte- gris; anticis siiprà carneo - grisescenti- bîis, nitidis, strigis dtiabiis macidàqi'.e inter média ferriigi- tieis; posticis testa- cets fasciis duabns niactdaribus margi- neque crenato nigris.

« il n a guère Fio. 126. Nervation des ailes antérieures chez Ceretes

nnp rlpiiv T^z-Mir-f^c M'iifel-Senesi God. «, h, c, d, les quatre compartiments

4UC UCLIX pouces de l'aire discoïdale ; 1, 2, 3, 4, 5, les cinq branches de la

d'envereure L e des- "P'^ure radiale ; M„ M,. M„ M„ les quatre branches de la

° ' "" médiane {Imité de Westwood).

sus des premières

ailes est d'un gris incarnat chatoyant avec deux lignes transverses et une tache intermédiaire, ferrugineuses. Le bord postérieur est en outre ferrugineux, principalement vers le sommet.

;58

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

» Le dessus des secondes ailes est d'un rouge brique avec deux bandes maculaires, et une bordure crénelée, noire. Les deux bandes sont courbes et placées transversalement entre le milieu et l'extrémité de la surface (Fig. 126 bis).

» Le dessous des quatre ailes est d'un rouge briqueté pâle, avec des lignes noirâtres qui ne sont que la répétition des caractères du dessus et sur le milieu de l'antérieure desquelles on voit, aux secondes ailes, un double point blanc ocellé.

))Du Brésil; collection de M. Latreille. ))

D'après les remarques qui se trouvent au début de la descrip- tion, ce Lépidoptère, pour Godart, paraissait (( êcre l'un des sexes de celui que M. Swainson a figuré sous le nom de Castnia Fabricii ». C'est pour cette raison qu'il avait adopté le même nom. La comparaison des figures (PL Cj^, Fig. 107) et les indi- cations que nous avons données p. 35Ô permettront de voir que

cette opinion n'est pas exacte. Le C. Fabricii selon Godart, qui répond à la description pré- cédente, est bien la femelle du Marccl-Serresi; il ne doit pas être confondu non plus avec le Cet et es (^Castnia) Thais de Drury, qui n'est qu'une forme minime de Chrêmes Fabr.

De l'avis de tous les auteurs, le ç^ Marcel-Serresi Godart a été suffisamment bien figuré par Lliibner {Ziitràge zur Samml. exot. Schmetterlinge, 1832, p. 27, fig. 711-712) pour qu'il n'y ait aucun doute sur son identité. Nous le représentons cependant ici à nouveau (PL H^, Fig. 126, et PL color. CDXLIX, Fig. 3804), ainsi que la femelle qui n'a jamais été figurée (PL coloriée CDXLIX, fig. 3805), afin de permettre à tous les entomolo- gistes de le déterminer en toute certitude et de le distinguer des espèces voisines avec lesquelles il a été si souvent confondu.

Fio. 126 hu. Nervation des ailes posté- rieures chez Ceretes Marcel-Serresi cT God. a, b, les deux compartiments de l'aire discoïdale {Imité de Westwood).

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 359

Cerestcs Marcel-Serresi varie beaucoup pour la taille, cela est certain. Le D' Strand propose de distinguer les plus petites f.ormes des mâles sous le nom de pusîllhna; la proposition n'est pas déraisonnable, mais elle est peu praticable; ces mâles très petits, dont parle M. Strand, avaient une envergure d'environ 37 mm.; or nous avons vu des femelles plus petites encore, faudra-t-il aussi les distinguer par un nom ? Comme il n'y a pas de raison pour que, demain, un autre représentant de la « kidtur » ne vienne aussi proposer un nom spécial pour les très grandes formes, on voit cette méthode peut nous conduire.

La collection Charles Oberthiir renferme ii exemplaires de Ceretes Marcel-Serresi, 8 cT et 3 Q ; les uns sont originaires du Brésil, probablement des environs de Rio de Janeiro; les autres proviennent des régions centrales du Paraguay ; la plupart cnt été recueillis par P. Germain en 1885.

La collection du Muséum d'Histoire natiu-elle de Paris nous a, de son côté, fourni sept exemplaires de Marcel-Serresi, 5 cf et 2 O ; tous proviennent du Brésil, mais sans aucune indication de localité.

/2. Ceretes Thais Drury. - Illustrations of N attirai Hisiory, 1782, p. 20, PI. XVJ, fig. 4.

Discuter toutes opinions émises relativement à cette espèce, serait faire, à notre avis, un travail très peu utile. En réalité, à l'exception de Boisduval, qui fut assez heureux pour posséder quelques-uns des dix exemplaires que nous avons aujourd'hui sous les yeux dans la collection de M. Charles Oberthiir, et que nous croyons pouvoir réunir sous le nom de Thais, au sens l'entendent aujourd'hui tous les entomologistes, bien peu d'au- teurs semblent avoir connu en nature la très élégante petite forme à laquelle Drevv Drury imposa, il y a plus de 130 ans, le nom célèbre de la courtisane grecque qui devint la femme de Ptolémée. Un certain nombre de collectionneurs l'ont toujours

360 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

confondue avec la Q à ailes rouges de Marcel-Serresi Godart, ce qui est une erreur certaine; d'autres, plus avisés, soutinrent qu'elle n'était autre chose qu'une forme minime du Papilto Chrêmes Ydhr.^Corybanies Nicon Hiibner; ceux-là seuls étaient dans le vrai (PL H^, hg. 128).

Bien que la description de Drury soit un peu vague, elle est pourtant suffisamment explicite; il nous paraît indispensable de la reproduire ici à titre documentaire, avec la iig. 4 de la Planche XVI des Illustrations. Voici cette description :

(( Déployé ses ailes amplement deux pouces et demi.

)) Le Dessus. Les Antennes brunes et en nœuds à leur extré- mité. — Les Yeux noirs. Le Corcclet et V Abdomen rouge bruns. Les Ailes Supérieures totalement rouge bruns, avec deux barres ou raies d'une couleur plus claire qui les traversent dès les bords antérieurs aux postérieurs et aux extérieures ; une traversant le milieu de l'aile, l'autre plus proche des bouts. Les Ailes Inférieures sont oranges; la partie basse est noire le long des bords extérieures, sur laquelle est placée une rangée de taches quarrées couleur d'orange, celles proches des coins supé- rieures s'étendent jusques au bord même. Une ligne noire tra- verse aussi ces ailes, commençant juste au dessous du corps, et courant presque aux coins supérieurs.

» Le Dessous. Les Ant ennuies sont rouge brun. Comme aussi le Corcelet. \J Abdomen jaunâtre. Les Ailes Supé- rieures sont d'une couleur d'argille jaunâtre, avec trois lignes noires qui les traversent transversalement, celle du milieu est la plus large. Les Ailes Inférieures sont orange brunes, avec une petite tache blanche près du centre. Les bords de toutes les ailes sont simples ou unis.

» Je l'ai reçu du Brésil.

» Il est certainement un non décrit. »

La description de Drury, si nous nous en rapportions à la date ofiîcielle du IIP volume des Illustrations, remonterait à l'année

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 361

1782; mais nous lisons dans la Préface (p. IV) que : (( en vérité les descriptions furent faites environ l'année 1775 ».

La description de Thaïs, notons ce fait, fut donc établie d'après un exemplaire femelle, de bonne taille moyenne (7 cm. d'envergure), originaire du Brésil.

Onze ans plus tard, en 1793, Fabricius décrivait, à son tour, dans VEntomoLogie Systématique, t. III, p. 47, une Castnie à ailes rouges, de taille un peu supérieure à celle de Thaïs Drury, mais dont la maculature noire des ailes inférieures était beaucoup plus accentuée. Bien que les travaux de Drury dussent être assez répandus à cette époque, l'illustre professeur de Kiel crut avoir affaire à une espèce nouvelle; il la rangea dans le groupe des Danai Festïvi sous le nom de Chrêmes {loc. cit., 144). Il ajoute d'ailleurs que son PafiLïo Chrêmes est représenté en couleur dans le Vol. m de l'ouvrage de Mr. Jones, tab. 72, ûg. 2.

En 1824, J.-B. Godart décrivit, sans le représenter, sous le nom de Thalaira, un nouvel exemplaire Q de cette espèce qu'il consi- dère comme très peu différent de celui qui avait servi à la figu- ration de Drury; nous avons cet exemplaire précieux sous les yeux, dans la collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris (n° 121); nous pouvons ainsi constater que la description de Godart est très exacte et que son 'Thalaira correspond bien, comme aspect, à la moyenne des femelles de cette espèce.

Entre 1824 et 1826, à une date qu'il est impossible de préciser plus exactement, Jacob Hùbner, dans la Sammlitng exotischer Schmetterlinge, Vol. II, tab. 138, fig. 1-2, représente, sous le nom de Corybantes Nicon (PL H^, fig. 127 et 128), les deux sexes d'une espèce au sujet de laquelle il ne donne malheureusement aucune indication.

Ainsi donc, vers 1826, les entomologistes admettaient l'exis- tence de trois espèces différentes, dont ils ne soupçonnaient nul- lement les affinités : Thaïs Drury, Chrêmes Fabricius et Nicon Elùbner. Les choses restèrent en cet état jusqu'en 1854. -^ cette époque, Mr. Francis Walker, Assistant des services d'Entomo-

362 LÉPIDOPTÉROI.OGIE COMPARÉE

iogie au British Muséum de Londres, fut assez heureux pour retrouver les Icônes de W. Jones; le premier il put ainsi recon- naître, dans le I-af. C lue tues de Fabncius, non seulement une Castnie, mais constater que cette Castnie devait être identifiée avec le Lépidoptère figuré par Hùbner sous le nom de Corybantes NicoTi (PL Hj, fig. 127 et 128). Comme les deux sexes de Cory- bantes Nicon ont été parfaitement représentés par Hiibner, nous nous trouvons donc maintenant en possession de tous les éléments susceptibles d'asurer l'identification complète de Chrêmes Fabr. et subsidiairement de Thaïs Drury (PI. I^, fig. 131)

Une confirmation de ces faits importants nous est d'ailleurs fournie par Westwood dans les Tratîsaciions de la Société lin- néenne de Londres en 1S77; nous ne pouvons pas nous dispenser de citer ce document. Après avoir accepté l'identité spécifique de Papilio Chrêmes Fabr., Corybantes Nicon Hùbn. et Papilio l'hais Drury, le savant professeur de l'Université d'Oxford s'exprime ainsi :

(( From the great diversity of the sexes of this and following species, and the variableness in the intensity of their markings, there has been great confusion in their nomenclature.

» The description of C. Chrêmes (female) given by Fabricius is scarcely sufiîcient to distinguish it from the smaller species, although his words <( fasciis duabus d would irnply simple and iiot irregular stripes, and his description of the fore wings (( subtus fere concolores et diliitiores », apply to it better than to the female of C. Marcelserresi. Mr. Walker, from in inspec- tion of the original drawings of Jones's (( Icônes » Danai, pi. 72, referred the F'abrician insect to the C. nicon of Hiibner. A copy of the figure of Joncs was madc by Donovan, and is preserved in the Hopeian collection at Oxford. By the kindness of Mr. Drewitt, the relative of Mr. Jones, and the présent possessor of the volume of his « Icônes » I hâve been enable to verify the figure and insect, the fascia beyond the middle of the fore wings being quite straight, and extending to the anal angle; the apical

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 363

margm of the fore wings is but slightly rounded; and me black edge of the hind wmgs does not extend to the outer angle.

» The figure of Drury of his Pap. thaïs (III, pi. 16, lig. 4) exhibits several characteres hitherto unnoticed, which clearly identify it with Hiibner's figure of the female of C. nïcon. Thèse are the subtruncate (instead of strongly rounded) apical margm of the fore vvings, the curved (nistead of quite straight and transverse) inner edge to the central pale fascia of the fore wings, and the fulvous outer angle of the hmd wmgs, towards which the second black fascia emits two or three short strigae or smal oval spots. In the females of C. Marcelscrresi thèse strigae or spots are united to the marginal fascia, which is extended to the outer angle.

» The maies of the two species are at once distinguished by the undersides of their fore wings bemg broadly black in th? maie of C. Chrêmes, and pale brownish grey in that of C . Mar- celserresi.

» I cannot but think the unique female described by Bois- duval as agreeing with « la figure donnée par Drury très exacte » is a very small female of ihais, m.easuring only 5 centimètres in the expanse of the fore wings, whereas the female which he des- cribes of thais (his C. Chrêmes') measures 9 centimètres, d

Ces opinions très précises de Westwood résument, à notre avis, parfaitement tout le débat ; aucun doute ne peut subsister en ce qui concerne les identifications proposées et comme, d'autre part, l'Article 28 de la Loi de Priorité est formel : lorsque plu- sieurs espèces {ou sous-espèces) doivent être réunies pour n^ en former qu'une seule, c'est le nom le plus ancien qui doit être choisi », c'est donc, dans le cas qui nous occupe, le nom de Thais Drury qui doit être conservé; Chrêmes Fabr. et Nicon Hiibn. doivent tomber en synonymie.

Pour compléter les renseignements qui précèdent, nous tenons à ajouter la description de Boisduval, la plus complète et la plus claire de toutes celles qui existent ; cette description

)64

LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE

s'applique d'ailleurs aux deux sexes, qui sont si différents, et a l'avantage d'avoir été établie sur quelques-uns des échantillons que nous avons pu étudier dans la collection de M. Charles Oberthiir; voici cette description, avec la représentation en cou- leurs, par M. J. Culot, de deux exemplaires cf et Q choisis parmi les plus beaux de ceux dont il est parlé ci-dessus (PL color. CDL, fig. 380; et 3808).

N'oublions pas qu'il s'agit du Chrêmes Boisd. {Species, p. 536;).

« Quoique cette Castnie soit assez bien décrite par Fabricius, personne, jusqu'à présent, ne. l'avait reconnue, d'autant plus que cet auteur lui donne l'Afrique pour patrie. M. Walker, qui a eu

la bonne fortune de pouvoir consulter les Icônes de Jones, est le premier qui lui ait restitué son véritable nom. Go- dart, la prenant pour la Thaïs de Drury, lui avoit donné le nom de 7 halaira, parce que Fabricius, dans les Mantissa, avait déjà décrit, sous le nom de Thaïs, un Lépidoptère diurne ! (2).

)) Le mâle a 8 et la femelle 9 centimètres. Le premier est d'un noir bleuâtre chatoyant en vert, avec des bandes transverses obs- cures, alternant avec des bandes d'un grisâtre un peu incarnat. » Les ailes inférieures sont d'un noir bleu très chatoyant, avec une bordure rouge commençant à l'angle externe et se terminant brusquement, bien avant d'arriver à l'angle anal.

FlQ. 126 ter. ■— Nervation des ailes antérieures chez Ccreieit Thais Drury = C'hiemex Boisd. a, b, c, d, les quatre coiiipartinients de l'aire discoïdale (Imité de Weniwood).

(2) II s'agit d'un Nymphalidé, le Cirrocinoa {Paf.) Thais Kahr., (K'-crit dans les Mantissa Insectoriim, t. II, j). 64, 601, en 1787.

LEPIUOPTÉROLOGIE COMPARÉE

3^5

» Le dessous des premières ailes est brun à reflet violet, avec une bande orangée, très largement bifide (Fig. 126 ter).

» Le dessous des secondes ailes est d'un roux brunâtre très chatoyant, avec deux bandes ferrugineuses un peu obsolètes, situées au delà du milieu, dont la première est précédée d'un ou de deux points blancs.

)) Le corselet et l'abdomen participent de la couleur des ailes.

)) La femelle {Thalaira Godart) a les ailes supérieures d'un brun olivâtre chatoyant en vert avec la base et deux bandes obliques d'un gris incarnat.

» Les ailes inférieures sont rouges avec deux bandes et le bord marginal noirs; la première de ces deux bandes est sinuée; il y a, en outre, entre les deux et le bord marginal, des nervures noires.

» Le dessous des premières ailes est rouge à la base, ensuite d'un rouge orangé, avec deux bandes noires et l'extrémité brune.

» Le dessous des secondes ailes est d'un rouge briqueté, avec

deux bandes brunâtres, obsolètes, Fig. 126 IV. Nervation des ailes pos-

di, / . , térieures chez Ceictet' Tliuiis iJiuiy =

ont 1 antérieure est marquée chrême, Boisd. - a, b, c, les trois

dp niiatrp à r\nn nointc; hlanr^ compartiments de l'aire discoidale

ae quatre a cinq points Diancs ^^J^^^,■^^ ^^ westwood). (Tig. 126^^).

» Nous avons reçu du Brésil plusieurs exemplaires parfaite- ment frais.

» Fabricius et Godart n'ont connu que la femelle. »

Nous trouvons huit exemplaires de cette belle espèce, cinq cfcf et trois Q Q, dans la collection de M. Charles Oberthiir; tous viennent du Brésil et ne sont malheureusement accompagnés d'aucune autre indication de localité.

La collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris nous fournit, en outre, neuf exemplaires de Thais, 3 cfcf et 6 Q Q \ huit proviennent du Brésil, mais le neuvième, 123, capturé dans

366 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

la République Argentine, porte, sur son étiquette d'origine : Chaco de Santa Fé, Las Gar/.as; bords du Rio de Las Garzas.

Westwood Joe. cil., p. 185) indique également, d'après les manuscrits de Rurchell, les localités suivantes des régions méri- dionales du Brésil : Alinas-Geraes, Rio de Janeiro, between Sapezal and Conceiçao c umbrcso sylvae densae, volatil et colo- tibiis Phalenae )). 11 y a donc une concordance suffisante entre ces différentes indications.

;3. Ceretes Thaïs, var. Gracillima subsp. nov. = Ceretcs Thaïs Boisd. nec Drury. Species général des Lépidoptères Hétérocères, 1874, p. 537 (PI. color. CDXLIX, fig. 3806).

On a sans doute remarqué que Westwood, dans les citations précédentes, avait élevé quelques doutes relativement à l'iden- tifiication de la petite Castnie décrite par Boisduval sous le nom de Thaïs, avec la véritable Thaïs de Drury : I cannot but think, dit-il, the unique female described by Boisduval as agreeing with « la figure donnée par Drury très exacte )>, is a very small female of thaïs. (7est la taille, véritablement très petite (5 centi- mètres d'envergure), de l'exemplaire de Boisduval, qui attire surtout l'attention de Westwood; ajoutons qu'on peut encore noter quelques autres légères différences.

Il est incontestable qu'au point de vue de la taille, la Castnie de Drury (7 centimètres d'envergure) se montre intermédiaire entre les exemplaires normaux de Ceretes Thaïs ( = Chrêmes Fabr.), qui ont une' envergure de 8 à 9 centimètres, et le Ceretes Thaïs selon Boisduval ; il est donc à peu près certain qu'on pourra trouver tous les intermédiaires possibles entre ces deux extrêmes. Dans tous les groupes de Lépidoptères on peut aussi vérifier cette loi générale : à mesure que la taille diminue le dessin des ailes se simplifie. Dans l'espèce qui nous occupe, lorsqu'on arrive aux formes les plus minimes, on voit que les bandes noires des ailes inférieures, au lieu de rester larges et réunies par les nervures, se

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 367

réduisent à des bandelettes irrégulières très rétrécies : c'est le cas de la petite morphe décrite par Boisduval. Nous sommes bien en présence d'une forme de Thaïs, mais c'est une Thaïs très fluette, assez différente de la Thaïs Drury ïconographïca pour mériter un nom nouveau; nous proposons pour elle la désignation de Gracïllima.

D'après les lois de la variation, si exactement interprétées par ]\L Charles Oberthiir, nous pourrions même prévoir une Thaïs plus réduite encore, c'est-à-dire une forme les ailes inférieures seraient entièrement rouges et toute trace de tache noire aurait disparu; il y a des probabilités bien grandes pour que de telles Thaïs existent dans la nature; le hasard, un jour, nous les fera peut-être découvrir.

Inversement, en remontant vers Chrêmes ÇL haïs form. major) l'échelle des tonalités, il pourra arriver que, dans certains exem- plaires à pigmentation très riche, la coloration noire envahisse presque toute l'aile inférieure; nous aurons alors des formes très mélanisantes : c'est le cas des mâles. Le dimorphisme si remar- quable, qui se manifeste entre les deux sexes, dans toutes les espèces de la souche phylétique Chrêmes, ne tient donc, en défi- nitive, qu'à une différence, en plus ou en moins, dans la pigmen- tation.

Revenons maintenant à notre Thaïs gracile; Boisduval la décrit en ces termes :

« Elle a de 5 à 5,5 centimètres. Au premier aspect elle offre un grand rapport avec la femelle de Fabrïcïï (i). Les ailes supé- rieures sont à peu près du même ton, mais les bandes transver- sales ont une tout autre forme (2). Celle du milieu, au lieu d'être droite, est courbe, sinuée, anguleuse, interrompue et couvre quel-

(i) Sous ce nom de Fabricii, Boisrluval a en vue la femelle à ailes inférieures rouges de Marcel-Serresi ; il ne faut pas confondre avec le véritable Castnia Fabricii Swainson (PI. C^, fig. 107), cjui est une espèce bien diiïérente.

(2) C'est nous cjui soulignons, car ce caractère des bandes brunes aux ailes supérieures est tout à fait important pour distinguer Thais de certaines femelles de Marcel-Serresi.

368 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

qucfois une partie de la base; la suivante est un peu courbe, très régulière, allant du tiers postérieur de la côte à l'angle anal; le bord terminal a la bordure d'un brun ferrugineux comme les bandes transverses.

» Les ailes inférieures sont d'un rouge briqueté vif, avec deux bandes noires, étroites, dont l'antérieure un peu coudée, et la seconde non interrompue; le bord terminal est un peu noir près de la frange, ainsi que les nervures.

Le dessous des premières ailes est d'un rouge briqueté pâle, avec la première bande du dessus un peu sinuée et obsolète, tandis que la seconde est noire, bien marquée, très régulière, non bifide et interrompue couune dans la Fabricii (2).

» Le dessous des secondes ailes est d'un fauve orangé, avec la trace de deux bandes transverses un peu plus obscures, dont l'antérieure est marquée de deux petits points blancs.

» Le corps est brun en dessus et rougeâtre en dessous.

)) Nous possédons seulement une femelle; nous ignorons com- ment est le mâle, qui offre peut-être une tout autre couleur. La figure donnée par Drury est très exacte. »

Le D"" Boisduval exagère un peu, ainsi qu'on peut s'en rendre compte par la comparaison des figures; sa description de Castnia Thais concorde bien avec les caractères de l' isotype que nous avons sous les yeux ; mais il n'y a pas de doute que la figure donnée par Drury n'ait été établie à l'aide d'un exemplaire à taches noires plus accentuées. Il est aussi très vrai, ainsi que le dit encore Westwood {toc. cit., p. 186), que certains caractères « hitherto unnoticed » permettent d'identifier clairement le Pap. Thais de Drury (III, pi. 16, fig. 4) avec la femelle de Nicon figurée par Hiibner. Les reproductions de ces diverses espèces que nous donnons ici (PI. Hj, fig. 127 et 128) permettront à tous les entomologistes de se faire une opinion stable dans cette partie si embrouillée de la nomenclature.

(i) Voir la note 2, page ])réccdente.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 369

Quelles que soient les raisons qui nous ont conduit à accorder à la petite Castnie de Boisduval une attention toute particulière, nous ne serions pas allé jusqu'à proposer pour elle un nom nou- veau si l'auteur du Species ne lui avait consacré une description très explicite et si elle n'avait, postérieurement, fait l'objet des remarques suggestives de Westwood.

L'un des exemplaires de Ceretes Thaïs var. Gracillinui de la collection Charles Oberthùr vient des environs de Rio de Janeiro; nous sommes donc probablement en présence d'une morphe caractéristique des régions les plus méridionales du Brésil; le dichroïsme sexuel étant, comme nous l'avons dit, la règle dans toutes les espèces de ce groupe, tout nous portait à penser que le mâle jusqu'ici inconnu de Ceretes Thaïs \ar. Gracillima devait présenter une coloration très différente de celle de la femelle, ainsi que cela se voit dans les deux sexes de Marcel-Serresi; c'est ainsi, en effet, qu'il en est, dans la nature; nous avons sous les yeux, dans la collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, un exemplaire cf de la variété Gracillima qui, à part la taille et la simplification du dessin sur les ailes, rappelle tout à fait les cfcf de grande taille de la forme type.

Nous ne savons ce que peut être l'hypothétique Cast. Thaïs? selon Schaufuss {Nunquarn otiosiis, p. 10), qui serait de Géorgie; il y a sûrement une erreur d'identification ou une erreur d'ori- gine.

74. Ceretes Inornafa Walker - Characters of undescribed Species of Helerocerous Lepidoplera, i86g, p. 106 (Cast nia).

Nous ne connaissons cette espèce que par la description qui en a été donnée, en 1869, par Mr. Francis Walker ; d'après l'auteur, elle faisait partie, à cette époque, de la collection de M. T. Chapman : (( The following seven species are in the col- lection of T. Chapman, Esq., of Glasgow ».

31

3/0 LÉriDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Nous avons essayé d'obtenir quelques renseignements concer- nant Cerctes Inornata Walk. ; voici 'a réponse que M. Charles Oberthiir a reçue à ce sujet de M. le Dr. Th. Algernon Chapman, ancien Vice-Président de la Société entomologiquc de Londres :

<( I do not know anything about Castnïa inornata; possibly my father had a or the spécimen, which seems the only expia- nation of your supposing I hâve it, but if so, I certain ly hâve it not, nor know where it is. My fathers exotic spécimens were distributed in various ways of which I hâve no record. )j

Cette lettre indique, à notre avis, qu'il faudra radicalement supprimer Ceretes Inornata dans la nomenclature; en tout cas, si on en tient compte, on ne devra le faire que sous une forme hypothétique et avec toutes les réserves qu'impose la situation.

L'espèce a existé, elle existe encore, incontestablement; mais, comme la description écrite ne suffit pas pour qu'on puisse être assuré d'en faire une identification exacte le jour l'on par- viendra à la retrouver; comme, d'autre part, le type semble perdu ei. qu'aucune figure n'a jamais été établie pour en fixer les carac- tères, nous sommes donc en présence d'un de ces '< Ignota » dont il est ainsi parlé dans le Fascicule VII, p. 37, des Ehides de Lépi- doptcrologie comparée :

« La connaissance de l'Espèce est basée, non pas sur la description presque toujours inintelligible, mais sur le papillon- type lui-même. Seulement, du moment que le spécimen typicum, document fragile et périssable, n'existe plus, c'est-à-dire dans le cas l'on peut dire : The type is lost, si une bonne figure n'a pas été publiée antérieurement à la perte du spécimen typicum, la description est jugée insuffisante pour permettre de reconnaître l'Espère, qui entre alors dans la catégorie des Ignota (i). »

(i) Cf. Ch. Oberthur. /.a Nomniclalun^ an Congrès d'Oxford (Etudes de Lépidoptérol. comparée, iqi,3, Fuse. VII, p. 37),

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 3/1

En conséquence de ce qui précède, nous devons donc, jusqu'à nouvel ordre (i), considérer Ceretes Inornata comme un nomen niiduni. Nous reproduisons, toutefois, la description originale de Mr. Francis Walker, mais elle n'a pour nous d'autre valeur que celle d'un document d'information.

(( Castnia inornata F^m. Ferrugineo-fusca subtus cer- vina, abdominis dorso nigricante macidis luteis ornato, alis antïcïs fasciis diiabus fuscis obliquis indeterminalis reniformi obscure cinerea fusco jnarginata. »

« Female. Ferruginous-brown, fawn-colour beneath. Fron- tal tuft porrect, lanceolate, extending rather beyond the head. Palpi porrect, slender, not extending beyond the head. Antennae subclavate ; tips pale cinereous. Abdomen blackish above, shorter than the interior border of the hind wings; each segment with a transverse luteous spot. Fore wings with two irregular oblique brown bands which are diffuse on the outer side and hâve bet- ween them a reniform dark cinereous mark, which is bordered with brown; under side with two irregular dark brown bands beyond the middle, hrst composed of patches, second much abbre- viated hindward ; marginal space fawn-colour. Hind wings with a fringe of very long hairs, which extends across the disk from near the interior border. Hind wings beneath with an irregular abbreviated ferruginous line across the disk, including at its fore end a whitish dot. Length of the body lo lines ; of the wings 31 lines.

» This species belongs to the group of which C. Chrêmes is the type. »

La patrie de cette espèce est malheureusement inconnue.

En résumé, Marcel-Serresi et Thaïs constituent deux espèces bien distinctes, remarquables par le dichroïsme sexuel qui existe

( I ) Nous nous plaçons dans le cas le plus avantageux, mais bien peu vrai- semblable, où le type de l'ancienne collection T. Chapman viendrait à être retrouvé.

372 LEPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE

entre les mâles et les femelles. S'il peut exister parfois quelque hésitation lorsqu'on se trouve en présence d'exemplaires femelles mal caractérises, en revanche la confusion est tout à fait impos- sible lorsqu'on considère les types qui ont été publiés ei: surtout lorsqu'on se trouve en présence des mâles. On connaît très peu les mâles des formes minimes analogues à Gracillima, nous savons cependant que, dans leur ensemble, ils se montrent très différents des femelles, ainsi que cela se voit dans les formes uiajor.

La figure rudimentaire donnée par Buchecker {Syst. Eut. Castn., PI. I, çf et Q ) sous le nom de Chrêmes Jonesi représente une espèce très voisine du Chrêmes tel que nous l'entendons ici; cependant, on peut remarquer quelques différences légères, dans la disposition des taches brunes aux ailes antérieures; aux ailes inférieures, en dessous, le nombre des points blancs présente une régularité que nous n'avons jamais observée chez les femelles du Ceretes Thaïs '^Chrêmes') qu'il nous a été donné d'observer.

Enfin l'espèce que le D"' Strand donne sous le nom de Thaïs, dans les Macrolépïdopteres du Globe, VI, pi. 8 ^, est bien la forme Q du type Chrêmes selon Fabricius; toutefois, l'artiste a donné, aux tach.es rouges des ailes postérieures, une trop grande régularité et a exagéré le reflet vert des ailes antérieures.

Obs. Nous ignorons totalement ce que peut être le Castnïa 'Morphoides Walk., car les descriptions de Walker {Cat. Lepïd. Heter. Bril. Mus., XXXT, 1864, p. 43) et de Boisduval {Specics, p. 506) ne suffisent pas, si explicites qu'elles soient, pour nous donner une idée nette de cet insecte; Westwood le donne comme identique au Coryhantes Nicon de Hùbner; c'est une opinion qui nous paraît rationnelle et que nous adoptons, d'autant plus que l'exemplaire désigné sous le nom de Morphoides, appartenant aux collections du British Muséum, a être vérifié directement par le savant auteur de la Monographie des Çaslnies,

LÊPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 373

XIV. SOUCHE PHYLÉTIQUE PHALARIS (0

(Genre : SVMPALAMIDES).

Fabricius avait décrit autrefois, dans VEntomologie systéma- tique, sous le nom de Phalans, 138, un Lépidoptère qu'il rap- portait à ses Danai Festivi (genre Fapilio) et qui a, de tout temps, grandement intrigué les entomologistes. La description de Fabricius est très succincte et tout à fait insuffisante pour qu'il soit possible de se faire une idée, même approximative, de l'espèce qu'il avait en vue. Toutefois, l'illustre professeur de Kiel indique qu'elle répondait à un exemplaire de la collection de M. Jones, représenté sous la fig. 2, PL 75, dans le travail iconographique et probablement inédit de cet auteur. Voici la description de Fabricius :

(( 138. P. F. alis integerrimis fiiscis : posticis strigis duabus macularïbus albis. »

Papïlio Phalaris. Jon. fig. pict, 3, Tab. 75, fig. 2.

Habitat. Dom. Jones.

(( Antennae clava elongata, acuta. Alac supra fuscae, anticac immaculatae, posticae fasciis duabus fere tnar ginalibus e macuUs' exalbidis. Subtus omnes variegatae anticae basi fuscae. »

Ainsi Fabricius a probablement emprunté le nom de Phalaris à l'ouvrage de M. Jones; pour lui-même il ne semble pouvoir revendiquer que la priorité de la description.

Tous les auteurs, sans exception, ont accepté Phalaris selon Fabricius; il est visible qu'ils ne se sont pas donné la peine de

(i) La morphe que nous avons choisie comme type, pour donner son nom à cette souche phylétique, est* le Phalaris Godart (= Mimon Hûbner) et non pas le Phalaris selon Fabricius.

374 LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

consulter les documents anciens; Godart, le premier en date, dans VEncyclopédie méthodique, p. 799, reproduit la diagnosc indi- quée ci-dessus, mais ce qu'il décrit, comme nous le verrons, est tout autre chose que le Phalaris de Fabricius.

Voici maintenant Donovan, in Tlie Na/uralist's Rcposiiory, p. 95 ; grâce à lui nous avons quelques précisions et une repro- duction authentique des peintures de Jones.

c( This very choice and truly interesting insect is one among the number of those rarities of the Papilio tribe which has been made known to the scientific world, through the entomological writings of Fabricius, but of which no figure is extant in the v/orks of any author : it is from the description only that the species can be at présent known, and it is for this reason, with no small degree of pleasure we are enabled to add upon this occasion, as in many former instances, that the identity of the species has been determined upon the same authority as that to which Fabricius was himself indebted for his description of the insect. The delineations in the annexed plate are f aithful copies from the original drawings of Mr. Jones, which Fabricius has described, and to which his work refer; and we rest persuaded, that this circonstance alone necd be only mentioned to ensure the attention they so justly merit in the mind of every enligh- ' tened naturalist.

» The painting to which Professor Fabricius refers for the figure of Papilio Phalaris, in the collection of Mr. Jones, is the second figure, tab. 75, of the third volume. Those figures, for it is both the upper and the lower surface that are delineated, are copied from a spécimen in the cabinet of Mr. Jones : its habitat was thcn unknown, and it is with regret we must alow, that it is not in our power even now to supply the deficiency. We recoUect having seen an example of the same, or a very similar species many years ago, among a parcel of insects collected in the interior of Africa, about four hundred miles above Sierra Leona,

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 375

and we bave been inclined to believe upon this recollection that it may possibly be a native of that région of the globe.

» The antennae of this insect is somewhat fusiform like that of certain families of the Linnaen Sphinges being tickest from the middle towards the end, and termmatmg m a setaceous point, a circumstance noticed by Fabricius m the vvords « Antennae clava elongata, aciita. » His description of this species is rather too concise and can scarcely fail to dérive some material eluci- dation from the ligures now submitted. ))

A ces renseignements, très clairs et très explicites, il nous suffira de joindre la reproduction de la Planche 47 de l'ouvrage de Donovan pour convaincre tous les entomologistes que le Papïlio Fhalarïs de Jones et de Fabricius n'est ni le Castnia Phalaris de Godart, ni celui de Boisduval, m celui d'aucun des auteurs qui ont écrit sur ce sujet depuis VEnlomoLogie systéma- ùque (PI. I^, fig. 132).

Est-ce môme un Castniidé ?

Si, comme le suppose Donovan, le Pap. Phalans de Fabricius provient réellement des régions occidentales de l'Afrique, il est difficile d'admettre que nous puissions nous trouver en face d'un véritable Castniidé, puisque toutes les Castnies habitent l'Amé- rique du Sud, exclusivement, et qu'aucune d'elles n'a jamais été rencontrée au delà du 20° de latitude nord. Cependant, si nous voulons bien nous rapporter aux faits anciens dont l'existence nous a été révélée par la Géologie (i), nous nous rappellerons cp'avant la dislocation complète du continent africano-brésilien, les dernières connexions qui existèrent entre l'Amérique du Sud et l'Afrique se firent précisément par cette région de Sierra- Leone et l'isthme brasilo-sénégalais qui permit aux Lépidoptères africains de coloniser l'Amérique méridionale (et inversement) jusque vers la fi.n des temps crétacés.

(i) Voir Ch. Obertuur, C. HoulbëRT, F. P. Donn. Contribution à r étude des grands Léfidoftères d'Australie (Etudes de I.épidoptérol. comparée, 1916, Fasc. XI bis, p. 96).

3/6 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Le centre évolutif des Castniiiiés, c'est un lait hors de doute, doit être cherché dans les régions équatoriales de l'Amérique du Sud; on peut le situer, avec assez de vraisemblance, dans les régions forestières de la grande dépression amazonienne; c'est, en effet, à partir de là, aussi bien vers le nord que vers le sud, que les espèces vont en se raréfiant, en même temps que le nombre des individus diminue. Mais, si les vraies Castnies se sont mon- trées tout d'abord sur le sol brésilien, si c'est qu'elles ont accompli les phases principales de leur évolution, il n'est pas déraisonnable d'admettre qu'elles aient eu, dans leur lignée, quelque ancêtre africain ; dès lors pourquoi le Pap. Phalaris de Fabricius, avec l'ensemble de ses caractères, qui sont à la fois ceux des Sphinpidae, des Castniidae et des Agaristidœ, ne serait-il pas Tun des descendants de ces ancêtres africains, c'est-à-dire l'un des représentants actuels des anciens Procasînïidœ.

Cette suggestion ne diminue en rien, il est à peine besoin de le dire, l'intérêt qui s'attache à l'étude du Pap. Phalaris de Fabricius; au lieu de considérer ce très curieux spécimen comme un accident isolé, comme une énigme indéchiffrable de la Lépi-, doptérologie, nous éprouverions, au contraire, une certaine satis- faction à pouvoir le rattacher, même par un lien fragile, à la souche phylétique dont il se rapproche le plus.

Papïlïo Phalaris Fabr., cela est évident, n'est pas un Cast- niidé; ce n'est pas non plus un Hespéridé; mais, comme il faut cependant le faire rentrer dans l'un des cadres actuels de la systématique, nous nous rallions à l'opinion très avertie de M. Charles Oberthiir qui a bien voulu, sur nos instances, apporter sa grande expérience à la solution de ce problème, et nous le considérons, jusqu'à nouvel ordre, comme un Aganstidé. Or, comme il est facile de s'en convaincre, c'est parmi les Agaris- tidœ seulement que nous trouvons des antennes comparables à celles qui ornent la tête du Pap. Phalaris; et, d'autre part, quelques-uns d'entre eux, parmi les plus typiques, comme par exemple Metagarista Maenas et Triphœnoides, sont encore étroi- tement cantonnés aujourd'hui dans les régions sénégaliennes et du West Africa.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 377

Voici donc l'opinion différente et beaucoup plus vraisemblable que M. Charles Oberthiir a bien voulu développer pour nous; nous la soumettons également à l'appréciation des Entomologistes.

« Consulté par mon ami M. le Professeur C. Houlbert, sur la question de savoir à quelle famille de Lépidoptères pouvait bien appartenir l'Espèce représentée, en dessus et en dessous, avec le nom de Papilïo Phalaris (PI. XEVII, fig. I, i), par Donovan, dans The Naiuralist's Reposïtory, j'exprime mon avis, comme suit :

)) Le Papïiïo Phalaris, selon Donovan, ne peut pas être rangé parmi les Castnies ; la nervulation et la forme des antennes s'y opposent.

)) Pour la nervulation, Phalaris serait un Nyniphalide; pour les antennes, un Agaristide.

» Mais les antennes figurées par Donovan sont-elles celles qui doivent légitimement appartenir au papillon? Je ne le crois pas.

» Les figures données par Donovan paraissent cependant pleines de probité; elles ne reproduisent pas toujours la coupe exacte des ailes des papillons, parce que le dessinateur n'avait pas le talent nécessaire pour obtenir, dans tous les cas, ce résultat évidemment très désirable, mais elles sont reconnaissables et identifiables à des papillons existant réellement.

» Dès lors, jugeant d'après les autres figures publiées dans The 'Naturalist' s Reposïtory et qui reproduisent des Espèces de Lépidoptères que nous connaissons en nature, je ne doute point que le papillon représenté avec le nom de Papilïo Phalaris n'ait réellement existé conforme à la figure, bien que je n'aie jamais vu un échantillon susceptible d'être identifié à la figure en ques- tion. Seulement les antennes sont-elles bien celles du papillon représenté ou sont-ce des antennes d'emprunt?

» J'ai dit que le Papilïo Phalaris possédait la nervulation d'un Nymphalide, bien qu'il ait des antennes d' Agaristide; il y a là, en effet, une contradiction que j'explique comme suit :

178 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

» je SUIS porté à penser que, dans le Fapilio Phalaris, les antennes représentées sont des antennes d'emprunt, et voici pourquoi : Jadis, les papillons n'étaient pas expédiés des con- trées tropicales en Europe, dans des papiers, avec les ailes fer- mées, de telle façon que le soin de l'étalage de leurs ailes fût réservé aux destinataires européens.

» Les Entomologistes d'autrefois piquaient et préparaient leurs papillons sur la place même ils en opéraient la capture. Aussi envoyaient-ils en Europe le produit de leurs chasses lépi- doptérologiques tout prêt à être fixé dans les boîtes de collec- tions.

)) Le résultat de cette méthode était qu'un nombre énorme d'exemplaires arrivaient à destination brisés. Il suffisait d'un gros abdomen détaché pour que tout le contenu d'une boîte fiit compromis. Les antennes tombaient les premières

)) Les frères Bar, de l'île Portai, au Maroni, ont toujours pra- tiqué cette méthode.

)) J'ai bien souvent regretté les dégâts survenus, pendant la traversée, dans les boîtes de papillons qui m'étaient destinées.

» A l'arrivée des papillons abîmés, on recollait les morceaux et j'ai connu des réparateurs de papillons d'une extrême habi- leté; ainsi fut Alphonse Depuiset, marchand d'insectes, établi à Paris, 17, rue des Saints-Pères. Ce véritable artiste restaurait à la perfection les papillons dont les ailes avaient été déchirées; il recollait corps et antennes de telle sorte que l'échantillon, au sortir de ses mains, paraissait presque intact. Mais il fallait savoir choisir les véritables morceaux. Nous savons qu'il n'en a pas toujours été ainsi.

B Dans l'ouvrage iconographique de G. Jablonsky, continué par Johann Friedrich Herbst : Natursystem aller bekannten in- und auslàndischen Insekten^ 1783-84, Tab. XXXVII, fig. 3 er 4, le Pap. Eq. Ach. Ripheus est représenté avec les antennes en massue d'un Rhopalocère, ce qui indique que la tête véritable a été remplacée par la tête empruntée à une tout autre Espèce; capui adulteratuv. ! Sur la Tab. XLTV, aux figures i et 2, la

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

379

substitution d'une partie fausse à une partie vraie est plus remar- quable encore; pour former le Pap. Eq. Ach. Miltiades, l'arrière- train tout entier d'un Papïlio Ajax a été ajusté à l'avant train d'un Papïlio Demoleus ou Epius.

)) Par ces exemples, ne se trouve-t-on pas autorisé à supposer eue des antennes ont pu, de même, être recollées au Papïlio Pha laris qui les avait accidentellement perdues, et qu'au lieu des véritables antennes d'un Nyjnphalïde, que réclamait la nervula- tion de ses ailes, un raccommodeur ignorant aura collé des antennes d' Agarislide, sinon même de Nyctalemon. La bonne foi de Donovan ne peut être suspectée. Il y a eu erreur probablement involonJ;aire dans le collage et c'est tout.

» En résumé, pour moi, Papïlio Phalarïs Donovan n'est pas une Castnia, mais un Nymphalzde, dont les antennes ont été empruntées à un Agarislide (Voir PL I^, fig. 132).

» Charles OberthÛR. »

Finalement il paraît tout à fait impossible de continuer à admettre le Pap. Phalarïs de Fabricius parmi les Castniidae; l'espèce à laquelle on pourrait, à la rigueur, conserver ce nom, serait le Castnia Phalarïs de Godart {Encyclopédie, p. 799); mais, comme il est aujourd'hui certain que la PL CXLII de l'ouvrage d'Hùbner (Sammlung exo- tischer Schmetterlinge, t. II), oii cette espèce est représentée sous le nom de Sympalamides Minwn, a été publiée avant 1824, nous conservons ces deux derniers noms, pour éviter toute confusion, et pour bien marquer que nous accordons plus d'importance aux documents iconographiques qu'aux documents purement des- criptifs.

FiG. 129. Schéma général de l'ornementation des ailes dans la souche phy- létique Phcihiris.

38o

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

^^ Genre : SYMPALAMIDES Hùbner.

Samnilung cxotischcr Schmctterlinj^e, t. II, 1822-26.

Ce genre renferme, dans les limites nous l'avons établi, trois sections inégales et probablement sans relations phylétiques entre elles ; ce sont les exigences de la systématique qui nous ont conduit à les réunir et l'on ne saurait méconnaître que le schéma du dessin, aux ailes supérieures, dans les deux premières sections, n'ait de grandes analogies; la y section diffère certainement des

deux précédentes, c'est néanmoins dans ce groupement que son introduc- tion nous a paru le plus justifiée.

Ailes antérieures d'un gris brun ou d'un brun olivâtre, avec une bande oblique plus sombre s'étendant du milieu de la côte jusque dans la région de l'angle interne (Fig. 129) elle s'étale en forme de massue. Dans la région de l'angle apical existe égale- ment une large macule irrégulière, éclairée dans son milieu et bordée infé- rieurement d'un liséré blanc.

Ailes inférieures ornées de deux ou trois rangées de taches plus claires ou de bandes blanches transversales (PI. I, et J,).

Les plantules des tarses sont triangulaires, arrondies en avant, et accompagnées de paronyques trapus, étalés en petites houppes (Fig. 130).

PiG

- Dernier article de^ tarses chez Sympalainides Mi- mon Hubner. l'a, paronyques en forme de petites houppes étalées ; Pt, plantules, triangu- laires, élargies en avant ; Gr, griffes (Orig.)

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 38 1

Tableau analytique et description des Espèces

Ailes inférieures brunes ornées de taches isolées ou continues : blanches, rouges ou d'un jaune rosé très pâle 2

Ailes inférieures brunes à la base avec une large bande marginale jaune bordée exté- rieurement de rougeâtre (PI. Ij, fig. 134).... C. Suôvdriii. Bande noire parallèle au bord externe

presque eflfacce (PI. J^, fig. 135). var. Dioncca.

Ailes inférieures ornées de taches blanches continues en forme de festons, dégradées

vers l'extérieur (PI. Jj, fig. 137) S. Chclonc.

Ailes inférieures ornées d'un grand nombre de taches blanches et d'un blanc rosé très pâle,

isolées (PL color., fig. 379g) .V. Million {— Plialaris).

Bande transversale brune des ailes supérieures étroitement bordée de

blanc vnr. Albofasciata.

Ailes inférieures ornées de trois rangées de taches d'un jaune rougeâtre (PI. Ij, fig. 133). ^'. Mygdoii.

Ailes inférieures d'un brun violacé, ornées de

nombreuses taches rouges (roses) disposées

comme chez Phalaris (PI. color., fig. 3800). .V. Rtihrophalaris. Ailes inférieures d'un brun noir avec des

taches rouges allongées, moins nombreuses

et disposées autrement que chez Phalaris

(PI. color., fig. 3801) S. Argus.

I" Section

Ailes inférieures brunes ornées de taches isolées : blanches, rouges, ou d'un jaune rosé très pâle.

75. Sympalamides Mimon Hiibner. Sammhing exotischer Schmetterlinge, 1822-26, Vol. II, Taf. 142, fig. i, 2. =^ Castma Phalaris Godart.

La description de Godart était peu explicite; nous reprodui- rons ici celle de Boisduval, qui est plus complète, et qui a, en

^82 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

outre, le mérite d'avoir été faite sur les exemplaires que nous avons sous les yeux, exemplaires qui sont d'ailleurs absolument identiques à ceux qui ont servi à établir la description de VEncy- clopédie Méthodique.

(( Elle a de 8 à 12 centimètres. Ses ailes supérieures sont d'un gris obscur, ou d'un gris un peu blanchâtre, à reflet verdâtre; leur base est noirâtre; elles sont, en outre, marquées de deux bandes brunes, dont l'une se dirige du milieu de la côte vers l'angle anal, et dont l'autre, assez rapprochée du sommet, est bifide, oblique en sens inverse, et coupe la première pour arriver au milieu du bord interne.

» Les ailes inférieures sont d'un gris brunâtre jusqu'au delà du milieu, ensuite plus ou moins noires, divisées par deux rangées parallèles de taches blanches, ou plutôt blanchâtres, dont celles de la première série sont plus grosses et un peu plus oblongues.

» I.e dessous des premières ailes est blanc avec des bandes noires bien détachées; la bande bifide renferme une tache blanche, ei l'autre est marquée, près de la côte, d'une tache annulaire plus ou moins nette, également de couleur blanche.

» Le dessous des secondes ailes est grisâtre avec les taches moins bien indiquées qu'en dessus; le milieu de l'aile est tra- versé par une petite ligne noire flexueuse.

» Cette espèce est la plus commune de toutes celles que l'on reçoit du Brésil.

» Dalnian ne l'avait pas vue, il la mentionne seulement d'après Fabricius. »

Cette remarque est exacte; mais, lorsque Boisduval ajoute, en parlant d'une confusion de Ménétriés, que « la Mimon de Hùbner... est bien la même que la Phalaris de Fabricius (i) », c'est lui qui est tout à fait dans l'erreur.

Nous reproduisons ici le spécimen typiciun (Planche color. CDXLVII, flg. 3799) qui a servi à la description de Boisduval

(i) f^:i seule com.paraison exacte est celle-ci ; Sym-palamides Mimon lliibncr = Castnia riialaris Godart nec Fabricius.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE :^<S^

et le Synipalamides Mimon de Hubner (PI. J^, fig. 133); on pourra se convaincre que les deux figures représentent bien une seule et même espèce sous deux noms différents.

Nous avons, dans la collection de M. Charles Oberthiir, treize exemplaires de Sympalamides Mivion Hùbn.; chez les o", au nombre de 10, le bord externe des ailes antérieures est presque droit et la macuïature se détache peu sur le fond brun. Chez les Q , au contraire, le bord externe des antérieures est arrondi et les lâches brunes sont nettement limitées sur le fond grisâtre. Tous proviennent du Brésil; quelques-uns portent la mention : Rio Janeiro, Parana, S'® Catherine; ce sont, comme on le voit, les régions les plus méridionales.

La collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris nous fournit, en outre, dix exemplaires de Sympalamides Mimon, 9 cTcf et I Q ; tous viennent également du Brésil; pour quatre d'entre eux, l'étiquette d'origine porte la mention : Rio de Janeiro.

;6. Sympalamides Mimom var. Lombardi Le Cerf z;z Uttens.

Nous trouvons, dans la province de Parana, dont la faune lépi- doptérologique présente des variations si remarquables, lorsqu'on la compare à celle de Sao Paulo ou des environs de Rio de Janeiro, une forme tout à fait spéciale, qui est peut-être une race méridio- nale de Mimon, mais qui pourrait aussi, sans inconvénient, être considérée comme une espèce distincte. M. F. Le Cerf, qui nous a signalé tout particulièrement cette morphe curieuse, dans la collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, propose de la désigner par le nom du voyageur, M. P. Lombard, qui l'a récem- ment découverte.

Nous nous rendons bien volontiers aux suggestions très justes de M. F. Le Cerf et nous donnons ci-après quelques-unes des caractéristiques particulières de M imon- Lombardi (P ig. 130 bis).

384

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

Le dessus des ailes antérieures est absolument le même que chez 5. Mimon Hiibner, mais les colorations sont plus fondues. Aux ailes inférieures, nous trouvons deux séries submarginales de taches blanches, comme chez Mijnon, mais plus allongées et

beaucoup plus mar- quées ; ces taches blan- ches se fondent avec la région centrale du dis- que qui tend à devenir entièrement blanche.

En dessous, le dessin des ailes est absolu- ment identique à celui de Mi)non; toutefois, les bandes noires pa- raissent plus marquées, surtout dans la région de l'angle anal.

Il existe deux exemplaires cfcf, de petite taille, dans la collec- tion du Muséum d'Histoire naturelle de Paris; tous deux ont été capturés, en 191 2, par M. P. Lombard, dans la région de Monetes, province de Parana (Brésil méridional).

FlG. 1-iO Uix. Si/iiipaliinudeK Miinoit, vai . Loiiihciiii Le Cerf, cf trian<leiir naturelle (Coll. du Musi'uiii de l'aris).

//. Sympalamides Mygdon Dalman. - Prodruunis Monogra- phiae Castniae (Act. Holmiae, 1824, p. 403, n" 13).

C'est Dalman qui a, le premier, décrit et représenté cette espèce. Comme tous les auteurs sont d'accord, à l'exception de West- wood, sur la valeur spécifique de Mygdon^ il nous suffira de faire connaître la description de Dalman et de reproduire la figuration très exacte qu'il a donnée de cette espèce (PI. J^, fig. 134).

« C. corpore fusco-griseo; alis fuscis, superioribus fasciis obs- cnrioribîis et pallidioribus ïndeterminatis ; inferiorïbus fasciis dnahus intramat ginalibus e maculis Inteis. Tab. nostr., fig. ?,

» Habitat in Brasilia Dom, Westin., Mus. R Ac. Scient, Holm.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 385

» Statura C. Ain y ci, saepius tamen major, et abunde distincta, magis variegata, coloribus vero minus eminentibus.

» Longitude corporis 10 ad 13 lin. Expansio alarum 2 poil. 4 lin. ad 2 poil. 10 lin. Paris.

» Caput fuscum, intermixtis squamis ferrugineis, palpis con- coloribus basi albis. Antennae fusco-ferrugineae, subtus palli- diores. Corpus supra fuscum, subtus pallide griseum, pedibus concoloribus; tibus tarsisque ferrugineo squamosis, compressis.

» Alae superiores supra pallidius fusco-olivaceas, fasciis tribus obscuris obliquis, média intégra subflexuosa, reliquis abbreviatis ; ante apicem juxta fasciam tertiam striga e punctis 3 albis, saepe obsoletis, et omnes hae signaturae haud manifestae, sed plus minusve confluentes. Alae inferiores supra nigrae vel nigro fuscae; nitra médium et marginem fasciae duae e maculis 7 vel 8 lutescentibus, quarum anterior sinuata et ante illam saepius fasciolae interioris vestigium (PL J^, fig. 134).

» Pagina infcriore. alae superiores basi fuscae, medio pallide lutescentes, fascia média obliqua, nigra, apice bifida, et fasciola intra-apicali abbreviata nigra, maculis 3 albis inscnpta; ante marginem ochraccum striga nigra. Alae inferiores sub-ochra- ceae maculis pallidis obsoletis paginae superioris, maculisque fasciae intermediae antice nigro terminatis.

(( Vidimus etiam specimina pallidiora, obsoletiora, colore sub- albido, ubi descripta lutea. »

Ainsi que nous l'avons indiqué ci-dessus, Westwood (J-oc. cit., p. 17g) ne distingue pas cette espèce de Phalaris Godart = Mimon Hûbner. L'opinion du savant professeur de l'Université d'Oxford pourra, à première vue, provoquer quelque surprise, elle n'est cependant peut-être pas tout à fait insoutenable. Il faut bien avouer que les seules différences, entre Mygdon Dalman et Phalaris God., sont des différences de coloration; si nous nous donnions la liberté de colorier en jaune rougeâtre certains exem- plaires de Phalaris, nous obtiendrions des individualités artifi-

380

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

ciel les qu'on ne pourrait séparer de Mygdon qu'avec de ^^randes difficultés. Cependant, dans l'ensemble, Mygdon est d'un brun beaucoup plus sombre que Phalaris God. et il existe, aux ailes supérieures, des ocellations qu'on ne retrouve jamais chez Pha- laris.

Strand {Joe. cit., p. 9) considère Mygdon comme une variété

de Phalaris ; la fe- melle qu'il représente sous ce nom, sur la PL 4, en a, nous paraît être un exemplaire de petite taille et légère- ment albinisant; il en est de même, dans l'ouvrage de M. Paul Preiss, ce que nous trouvons à la PL I,

Fio. 130 ier. Nervation des ailes antérieures chez Sijm- j^p- ^ soUS Ip nom (\p

jHtlamides Myydon Daim, pour montrer la disposition de ^" "'

l'aire discoïdale formée de quatre compartiments bien Mycdon Daim. est délimités {Imité de. IVestivood).

une femelle à taches blanches encore plus accentuées que l'exemplaire figuré par M. Strand.

Sympalamides Mygdon est presque toujours indiqué du Brésil ; on possède peu de renseignements sur les localités qu'il habite; c'est une espèce probablement très rare; il n'en existe qu'un seul exemplaire cf Q dans la collection Cn. Oberthùr.

Dans la collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, nous trouvons quatre exemplaires très beaux, 3 cfcT et i Q, ori- ginaires de la République Argentine (Chaco de Santa Fé, Las Garzas, bords du Rio de Las Garzas), que nous avons cru, tour d'abord, pouvoir rapporter à S. Mygdon, mais qui représentent probablement une espèce nouvelle.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 387

/8. Sympalamides Rubrophalaris Houlb. Diagnoses de

Castmcs nouvelles, etc. (Etudes de Lépidoptérologie com- parée, J917, Fasc. XIII, p. 69).

Cette nouvelle espèce ressemble beaucoup à Mygdon et à Mïmon {Phalaris God.); elle s'en distingue par les taches des ailes inférieures qui sont rouges au lieu d'être blanchâtres, d'où le nom que nous lui avons donné (PI. color. CDXLVII, âg. cf 3800).

Les ailes supérieures sont d'un gris olivâtre, beaucoup plus foncé chez les mâles que chez les femelles; la base porte une grande tache brunâtre losangique et, en outre, deux bandes brunes obliques, séparées par des espaces plus clairs. La première bande brune part du milieu du bord costal et va s'épanouir dans la région de l'angle anal; la seconde est ovale, sinuée et se continue par un espace brun jusqu'au sommet de l'angle apical.

Les ailes inférieures sont à fond brun violacé chez les femelles, presque noir chez les mâles; il existe, le long du bord externe, deux bandes maculaires de taches rouges (cf) ou orangées (q); la frange est grisâtre.

Chez les femelles, on voit, vers le milieu du disque, une bande blanche s'étendant sur six espaces internervuraux ; de plus, les taches médianes de la bande maculaire externe sont plus ou moins variées de blanc (PI. color. CDXLIX, fig. Q 3803).

En dessous, nous retrouvons, aux ailes antérieures, le même dessin qu'en dessus, mais les taches blanches y sont plus nettes et mieux limitées; aux ailes inférieures, le fond est d'un vert grisâtre, mais les dessins noirs et rouges sont beaucoup moins réguliers qu'en dessus.

Il existe deux exemplaires de cette très belle espèce dans la collection de M. Charles Oberthùr ; le mâle vient de Santo Antonio do Barra, province de Bahia (Brésil) ; la provenance

52*

388 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

de la femelle n'est malheureusement pas mdiquée, mais nous la supposons également des régions centrales du Brésil.

79. Sympalamides Argus Boisduval. Species général des Lépidoptères Héiéroccres, 1874, P- 522.

Nous ne possédons guère, relativement à cette espèce, que la description de Boisduval, reproduite ci-dessous.

(( Elle a environ 12 centimètres. Ses ailes supérieures, pointues au sommet, sont d'une teinte brune obscure qui oblitère en partie des bandes d'une couleur plus foncée, disposées comme dans les espèces précédentes, mais beaucoup moins distinctes ; cependant on voit toujours, dans la fissure de la bande bifide, trois petites taches blanches plus ou monis marquées, un peu confluentes.

)) Les ailes inférieures sont noires avec trois rangées paral- lèles de taches mal alignées, dont celles des deux premières séries sont blanches, plus ou moins cerclées de roux vif, et celles du bord marginal, qui sont presque ponctiformes, d'un fauve orangé, ainsi que la frange de l'angle anal.

» Le dessous des ailes supérieures est d'un blanc un peu jau- nâtre, avec les bandes du dessus bien détachées en noir et une tache blanche transversale dans la fissure de la bande bifide ; la base et le bord terminal sont d'un roux brunâtre.

)) Le dessous des ailes inférieures est d'un gris brunâtre à reflet vert, avec les taches du dessus obsolètes, reparaissant en blanc; la première rangée est précédée d'une raie maculaire très noire.

» Le corps est brun avec l'anus rouge.

» Chez la femelle on voit sur les secondes ailes une tache fauve entre le disque et la base.

» Décrite sur deux individus très purs, mâle et femelle élevés ou pris au Brésil par Beske. »

Le mâle, que nous reproduisons ici (PI. color. CDXLVII, fig. 3801), est celui qui a servi à Boisduval pour la description

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 389

du Species; quant aux femelles, nous ne les connaissons pas; celle dont parle Boisduval ne faisait probablement pas partie de sa collection.

Strand représente, sous le nom ai Argus, dans le grand ouvrage de Seitz, Pi. 6 a, une forme très caractéristique qui n'est pas du tout V Argus de Boisduval; il suffira, pour s'en convaincre, de la comparer avec le type. Cet Argus selon Strand possède bien trois rangées de taches tuai alignées aux ailes inférieures, mais ces taches sont entièrement rouges et non pas blanches cerclées de roux vif, comme cela se voit sur le spécimen iypicum de Boisduval. Il existe de plus, chez Argus Boisduval, le long du bord abdominal des inférieures, une large bande grisâtre que nous ne retrouvons pas sur la figuration de Strand. 'L'Argus de M. Strand est l'espèce que nous avons nommée Rubrophalaris.

Dans cette souche phylétique à très faible dispersion, il semble qu'à chaque morphe blanche corresponde un homologue à taches rouges, représentant très probablement l'une des formes limites de la variation.

Ces espèces à taches rouges sont toujours très rares ; il serait très intéressant de savoir comment se présente leur distribution sur le territoire brésilien, par comparaison avec les espèces à taches blanches. Il serait aussi très utile de savoir si leur nourri- ture est la même et si leurs chenilles présentent des caractères particuliers.

2' Section

Ailes inférieures brunes à la base avec une large bande marg-inale jaune, bordée extérieurement de roug^eâtre.

80. Sympalamides Subvaria Walker. Catalogue of Lepi- doptera Heterocera, Brit. Mus., 1854, Pars I, p. 25.

Nous n'avons aucune objection à faire en ce qui concerne les deux formes que les auteurs désignent sous les noms de S7ib-

390 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

varia et Dionaea; les documents que nous avons pu étudier sont en petit nombre; ils suffisent cependant pour nous permettre de rectifier quelques erreurs. Nous nous bornerons à reproduire ici la description originale de Walker et la très bonne figure donnée par Arth. Butler dans les Illustrations of typical spécimens Lepi- dopt. Heteroc, 1877, PI. 2, fig. i.

(( Fusca, viridi-nitens ; abdomen apice ftdviim; alae anticae macidis nonnidlis magnis pallidionbus, guttisque duabus vel tribus semihyalinis subapicalibus, subtus testaceae fusco fas- ciatae; alae posticae mar ginibus posticis fidvis fusco guttatis.

» Brown with slight green reflections. Tip of the abdomen tawny. Fore wings with some large paler blotches, and with two or three semihyahne dots near the tip ; under side testaceous, brown at the base and at the tips, and with two irregular darker brown bands in the disk. Hind wings tawny towards the hind borders, near which there is a row of slightly connected brown dots.

» Rio Janeiro. From Mr. Stevens' collection. )>

Deux ans après l'apparition du travail de Walker, M. Cari Hopffer, conservateur du Musée de Berlin, publia à son tour, sous le nom de Dionaea {Neue Schmettcrlinge Mus. Berlin, 1856, Vol. II, PI. 5, fig. 2), une petite Castnie qui n'est évidemment qu'une forme simplifiée de Subvaria Walk., car les très légères différences que l'on remarque, dans la coloration et dans le dessin des ailes inférieures, ne dépassent pas l'ordre des \ariations sub- spécifiques (PI. Jj, fig. 135).

La plupart des auteurs qui ont écrit sur ce sujet ne paraissent pas avoir été mieux documentés que nous en ce qui concerne Subvaria; Westwood {loc. cit., p. 177, et PI. 30, fig. 3) ne dis- tingue pas cette espèce de Phalaris, ce qui est une très grosse erreur. Le D"" Strand (in Seitz : Macrolépid. du Globe, PL 4 a) reproduit sous le nom de Phalaris un Subvaria type. Il est vrai qu'il rectifie, dans son texte {loc. cit., p. 9), l'étourderie du dessi- nateur, mais il commet, immédiatement après, une seconde con-

LÉPIDOPTÊROLOGIE COMPARÉE 391

fusion, non moins considérable, lorsqu'il représente, comme une chose nouvelle, sous le nom de Sitbvariana {loc. cit., PI. 4.^2) (i), la forme minime caractérisée par la disparition, à peu près complète, de la bandelette noire parallèle au bord externe des ailes infé- rieures. Cette petite forme, ainsi que nous l'avons indiqué ci- dessus, et ainsi qu'il sera facile de s'en convaincre par la compa- raison avec le t3^pe (PI. J^, fig. 135), n'est autre chose que Dionaea.

Le D'' Strand, cela n'est pas douteux, a négligé de remonter aux sources de la documentation ; il est fâcheux qu'il n'ait pas pris la peine de consulter le travail d'Hopffer, car il se rend ainsi responsable d'une erreur, qui va continuer à se propager pendant quelque temps, grâce à la popularité, bien imméritée d'ailleurs, du grand ouvrage de Seitz.

La valeur scientifique de cet ouvrage, nous le savons aujour- d'hui, a été kolossalement surfaite; mais il sera malheureusement impossible à bien des entomologistes de rectifier toutes les erreurs dont il est bourré.

Nous avons pu étudier deux mâles de cette rare espèce; l'un appartenant à la collection de M. Charles Oberthùr, l'autre de la collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris; tous deux proviennent du Brésil, sans indication de localité.

81. Sympalamides Subvaria var. Dionaea Hopff. Islenc oder wenigcr bekannle Schmetierlinge, etc., IP Heft, 1856, p. S, Taf. V, fig. 3.

Nous devons faire aussi quelques remarques en ce qui concerne la description de Dionaea par Boisduval [Species, p. 523); cette description ne s'applique nullement, ainsi qu'on pourrait le croire, à Dionaea Hopff., mais bien à Subvaria Walk. Il n'y a, dans l'ancienne collection Boisduval, qu'un seul exemplaire qui puisse être rapporté à cette subdivision spécifique, c'est le Sîib- varia type, provenant « de l'intérieur du Brésil n, et qui a servi,

(i) Soub le nom de Snbvaria.

392 LÊPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

sous le nom de Dionaea, à établir la description du Specïes. Boisduval, nous ne savons sous quelle influence, avait étiqueté ce type Dionaea {Klicgii), mais il y a une erreur manifeste; la comparaison avec les figures originales (PI. J, et Fig. 130^^) ne peut laisser aucun doute sur ce point. Cet oubli, dans la correc- tion d'une erreur pourtant si facile à rectifier, nous avait beaucoup surpris, car Boisduval possédait l'ouvrage de Hopffer qui lui a\'ait été offert en hommage par l'auteur lui-même.

Nous croyons avoir trouvé l'explication de cette négligence dans V Avertissement du. Species qui débute ainsi : (( Le volume que nous offrons aujourd'hui au public est commencé depuis plus de vingt années et totalement terminé depuis six ans. Inutile de dire que les tristes événements survenus en France n'ont pas peu contribué à retarder sa publication ». VA plus loin (p. Il) : <( Notre Species, ainsi que nous l'avons dit plus haut, étant achevé depuis longtemps, nous n'avons presque rien changé à notre manuscrit. Nous avons laissé subsister les noms tels que nous les avions donnés en 1853 aux Sphmgides de la collection du British Muséum chaque espèce porte encore aujourd'hui une étiquette écrite de notre main ».

Telle est, à notre avis, l'origine des confusions qui ont per- sisté jusqu'à la fin, dans les écrits de Boisduval, entre Subvaria type et sa variété Dionaea; car, si les noms des Sphingides ont été laissés tels quels dans le manuscrit du Species, il est probable que la même chose s'est produite pour les Castniidés. En tout cas, la lumière ne pouvait être introduite dans cette question que par la production des documents originaux ; c'est ce que nous avons fait et nous nous félicitons grandement d'avoir pu, grâce à la bienveillance inépuisable de M. Charles Oberthiir, apporter à ce sujet quelques précisions nouvelles.

Voici, d'ailleurs, la description originale de Hopffer :

Castnia Dionaea n. sp.

« C. alis anticis ferrugineo-fuscis fasciis duabus obscurioribus obsoletis; posticis basi nigro fuscts limbo ftdvo. Mas. Exp. alar. ant. 2" i'".

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

393

» Mit Casinia Hiibneri Latr. in der Grosse, mit C. Amycus Cram. im Fliigelschnitt ùbereinkommend.

» Fùhler und die ganze Oberseite des Kôrpers dunkelbraun, die ersteren an der Innenseite dcr Kolbe, die Beine und der Bauch hell gelbbraun. Die Oberfliigel sind dunkel rostbraun mit 2 nicht ganz deutlichen, schwarzbraunen Ouerbinden; die eine làuft von der Mitte der Costa, nach dem Hinterwinkel, ohne denselben zu erreichen, die zweite, sicht hinter der ersten, ist schr kurz wellig gebogen und nach _, .._ ^.

dem Aussenrande ze- richtet; die Basis der Flùgel hat die Farbe der Binden. Die

HinterHùgel sind von der Basis bis zur Mitte dunkel schwarzbraun , die Aussenrand nimmt eine breite . innen gekerbte, rothgelbe Binde ein , durch

deren Mitte eine feine braune Linie zieht. -— Die Unterseite aller Flùgel ist rothbraiinlich gelb. Die Basis und die beiden Binden der Oberfliigel sind schwarz; die Basalhàlfte der Unterfliigel ist cbenfalls schwarz, doch scheint die Grundfarbe stellenweise etwas durch. Die Franzen der Oberfliigel sind graubraun, die der un- teren gelbbraun.

» Ein Exemplar von Brasilien au s der ViRMOND'schen SammlunP". »

Si/tnpdliiiiiiilps Siiliratia var (Repiodiu^tion d'aiiri

JJioiKO'd Hoiiffer Hopffei).

En résumé, nous pouvons accepter, selon les suggestions de Strand et du Lepidofteronim Catalogus, XV, p. 9, de considérer Dionaea Hopff. comme une variété de Subvaria Walk. ; mais, ainsi que nous l'avons démontré plus haut, le nom de Siibvariana n'a plus aucune raison d'être et doit être rayé de la nomencla- ture,

394 I.ÉI'IDOrTÉROLOGIE COxMPAREE

S2. Sympalamides Albofasciata Schauf. Dic exotischcn Lcpvloptera hctcrocera der friiher Kaden' schen Samm- lung (Nunquam otiosus, 1870, Vol. I, p. 10).

Nous ne connaissons de cette espèce, qui existait en un seul exemplaire dans l'ancienne collection Kaden, que la courte des- cription, en allemand, qui en a été donnée par Schaufuss dans Niinquatn oliosus; voici cette description :

« Grosser als Mïinon, oben ebenso gezeiclmet, dic Oberfliigel jedoch beiderseits der braunen Querbmden mit weisser. Schma- 1er Kante eingefasst und mit verwischtem Weiss ausgefiillt; Unterfliigel mit drei weissen Fleckenlagen, dieselben schwarz und zimmetbraun eingefast, àhnlich wie bei Phalaris, doch ist das Weiss ùberwiegend ausgebreitet ; unten dem Letzteren sehr ahnlich (vielleicht nur dessen Q ?). Lat. : 88 mm. (i) »

L'espèce vient du Brésil; la description qui précède ne suffît })as pour que nous puissions nous en faire une idée exacte; mais nous ne sommes pas éloigné de croire qu'elle n'est, en effet, comme le suggère l'auteur, qu'une femelle de Phalaris God. Il serait utile de revoir, au Musée de Dresde, l'exemplaire qui a motivé la description de Schaufuss. afin de l'identifier d'une façon définitive.

83. Sympalamides Sora Druce. - Descriptions of Five neiu Spccies of Castnia (Ann. and Magaz. of Nat. History,

1896, t. XVII, p. 21/).

(^ Q . Primaries dark brown, marked somewhat as those of C . Mygdon, but considerably darker ; the f ringe brown. Secon-

(i) Pins fjrancJe cjne Mîinon\ le dessin est le même en dessus, toutefois, hi binde transversale brune, aux ailes supérieures, est étroitement bordée de blanc <le chaque côté et rem])lie de blanc estnmpé ; ailes inférieures avec trois bandes de tacfies blanches bordées de noir et de brun, comme chez Phalaris, mais le blanc est ici prépondérant; en dessous très semblable à la jjrécédente (Phalaris) , ])çu\-i\rç sa Q? Envergure ^^ millim. Brésil. « [7'rad. de rallemand.)

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 395

daries black ; a large dark orange-yeilow spot at the end of thc cell and two wide bands of large dark orange-yeilow spots extendmg from the costal margni to the anal angle; the fiirst band just below the cell, the second round the outer margin; the fringe vellow. Head, antennae, thorax, abdomen, and legs dark brown, the anus yellow.

Expanse : çf } Vi, Q 3 % mches.

Hab. '— Paraguay, San José (Mtis. Druce).

Nous n'avons vu aucun exemplaire naturel susceptible d'être identifié avec S Sora Druce, mais il nous semble tout à fait raisonnable de rattacher cette espèce à la souche phylétique Phalaris. M. F. Le Cerf pense, et nous adoptons volontiers sa manière de voir, que ce que Mr. Herbert Druce a décrit sous le nom de Sora n. sp. n'est autre chose qu'une Q de Mygdon Daim. ; nous appelons surtout l'attention sur la bordure blanche qui limite, de part et d'autre, la bande bifide obscure des ailes anté- rieures.

3* Section

Ailes inférieures brunes ornées de bandes claires isolées ou continues et plus ou moins fondues.

84. Sympalamides Chelone Hopffer. Neue oder weniger bekannte Schmetierlïnge der Insekten-Sanimlung des k'ônigl. Zoologïschen Musei der Universitàt zu Berlin, 1856, Heft lî, Taf. IV, fig. 1-2.

Nous ne connaissons Sympalamides Chelone que par les des- criptions qu] en sont données dans les ouvrages de Cari Hopffer (voir ci-dessus^i et de Boisduval (^Sfecies, p. 530). La figuration originale des exemplaires types du Musée de Berlin, ainsi que la PI. n, fig. 6, du travail de Preiss {Neue und. seltene Arten des Lepidoptcren-Genus Castma), suffisent pour nous donner une idée nette de cette rare espèce; mais, comme l'ouvrage d'Hopffer est très rare et que beaucoup d'entomologistes n'auront peut-être

igô

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

jamais l'occasion de le consulter, nous croyons utile de reproduire ici la description primitive et les deux figures qui l'accom- pagnent (PI. Jj, cf, fig. 136)-

(( 6 . ûljs nnticis niaris cinereis, feuiinac fusco-cinereis, faschs du a bus maris uiurïnis obsoletis, feniinae albïs; posticis aterrimis cyaneo-micantibus, fascia sïnuat o-an giilata fiisca albido margi- iiata. Mas. Fem. Exp. alar. ant. Mar. 2'' ç'". F cm. f j'". n

Fig. 1.30 V. SyiiijKilamides Clielon-^ Hopiler. Reproduction, en grandeur naturelle, d'après Hopfler, d'un exemplaire mâle.

(( Kopf und Vorderleib oberwàrts aschgrau, Hinterleib, so wie die ganze Unterseite des Korpers, gelblich grau mit schwarzen Ilinterràndern der Segmente.

» Oberflùgel des Mannes oben aschgrau mit 2 verloschenen, etwas helleren, gelblich grauen Querbinden, von denen die eine in schràger Richtung von der Mitte des Vorderrandes zum Hin- terwinkel zieht, wahrend die zweite, v^ellig gebogen, mehr nach der Spitze zu, vom Vorderrande bis zur Mitte der ersteren Binde lauft, vv'o sie dieselbe beriihrt. Beim Weibchen ist der Grund schwarzlich graubraun und die deutlich abgesetzten Binden sind weiss und in ihrer Mitte durch braunlich Nebel verdunkelt. Die Unterfliigel sund bei beiden Geschlechtern tief schwarz dunkel- blau schillernd, rnit einer winkelig geschwungenen Mittelbinde

LÉPIDOrTÉROLOGIE COMPARÉE

397

von dunkel schvvarzbrauner Farbe beim Mànnchen, von hellerem Braun beim Weibchcn, bei beiden Geschlechtern aber mit gelblich weissen Ràndern ; von hellerer graubràunlicher Farbe ist auch die grobbeschuppte Basis der Flugel. Am Aussenrande smd sie schmal aschgrau eingrefasst und die gleichfarbigen Franzen

FiG. 130 VI. Si/mjmlamides CheJonc Hopffer. Reproduction, en grandeur naturelle, d'après Hopfler, d"ua exemplaire femelle.

durch eme feine braune Saumlinie abgesondert. Die Unter- seite aller Flugel beider Geschlechter zeigt 2 Farben : die sàmmtlichen Rander der Flugel, ihre Basis und die Binden smd màusegrau, der Rest der Flugel tief schwarz gefarbt und mit schônen cyanblauen Schiller ùbergosscn.

)) Drei Exemplare, zwei Mànnchen, ein Weibchen von Mexico. »

Ces trois exemplaires existent probablement encore au Musée de Berlin; en tout cas, les indications données par Preiss {loc. cit., p. 8) et par le D'' Strand (m Setlz, p. 9), n'ajoutent rien à la description reproduite ci-dessus.

32 a

Planche H^.

FiG. 126. Ceretes Marcel-Scrrcsi Gociart. Reproduction d"un cxem- ])lairo cf appartenant à la coll. Ch. Obcrthur, et tout à fait id('ntic|ur à ci'lui figuré par Geyer sous le nom à^AiJiis [Zutràgc, fig-. 711).

Fit;. 127. Ceretes Thais Drury. Reproduction de l'exemplaire <3 figuré par Hiibncr sous le nom de Corybanies Nicon (loc. cit., PI. CXXXVIII,, fig. i).

Fu;. uS. Ceretes Tliûis Drury. Rejn-oduction de rexemjilaire Q figuré ]3ar HiibncM" sous li- nom de ('ory/xiiiles X/eoii [/oe. cit.. Pi. CXXXVIII, fig. 2).

3 5

Planche P.

FiG. 131. Ccretcs Tliais Drury. Reproduction cle rexcmjîlairc fio-uré par Drury {Illustr. of Mai. Nist., PI. XVI, fig. 4;.

FiG. 132. Reproduction, d'ajîrès Donovan (77/r .\,i/iinilisfs Rcpository , PI. 47), du Pa]Mllon décrit ])ar Kabriciu^ sous le nom de PJudarf<, et considéré à tort comme une Ca-^tnie.

33 a

Planche y.

FIG. I

Syvtpalamidcs /l/inion Hijbnor. Reproduction, en dessus,

de Texemplaire figure par Hiibncr {loc. cit., PL CXLII, fig. i).

Fro. 134. Sym-pahiviides Mygion Dalman. Reproduction de l'exem- plaire C figuré par Dalman [loc. cit., PI. I, fig. 2).

"10. 133. SyDipaliiinidcs Subi'iiiia A\';i!ker. -- Reproduction de l'exem- plaire type figuré par Arth. lUuler {l(U\ cit.. V\. II, fig. 1).

33b

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

405

XY. SOUCHE PHYLÉTIQUE HÛBNERI

(Genre : Ypanema).

FiG. 138. Schéma général de l'orne- inentation des ailes dans la souche phy- létique Hiibneri.

Nous réunissons, dans cette souche phylétique Hiibneri, quelques espèces de petite taille, caractérisées par leurs ailes antérieures qui sont ornées de bandes blanches et de points agréablement variés (Fig. 138). Le schéma de cette décoration n'est cependant pas établi sur un plan uniforme; aussi est-ce dans la ner- vation des ailes, étudiée avec beaucoup de soin par J. Westwood, que nous avons cherché les motifs qui justifient ces rapprochements.

En dehors de l'aire dis- coïdale, si curieusement disposée aux ailes infé- rieures, nous devons re- marquer, aux ailes anté- rieures, les bifurcations imprévues qui donnent naissance aux ra- meaux 2, 3, 4 et 5 de la nervure radiale

(Fier. 140).

La coloration, toujours uniformément

brune, des ailes inférieures, nous a permis

d'isoler, dans une section spéciale, la morphe

Decussata\ dans une autre section, nous

avons placé Hiibneri, Strigata et Vru-

guayana, dont les ailes inférieures sont plus

ou moins variées de rouge, de jaune ou de

rouge fauve.

Nous avons étudié la plantule des tarses chez Ypanema Decus-

sata Godart, et nous avons constaté qu'elle se rapprochait de

ce que nous avons déjà trouvé dans la souche phylétique Icarus;

34

FiG. 139. Dernier arti- cle des tarses chez Ij)»- nenia Decussata Goa. Pa, paron.vques ; l't, plantule ; Gr, grifies (Orig.).

406 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

les paronyques (Fig. 139) sont de même très larges et terminés par de gros pinceaux flexueux.

Comme appellation générique, nous avons choisi le nom d^Ypa- nema, qui est celui d'une localité brésilienne fut, semble-t-il, découverte l'une des espèces les plus caractéristiques de ce phylum.

15* Genre : YPANEMA nov. gen.

Ailes antérieures brunes, noires ou d'un gris cendré, ornées de bandes blanches obliques et quelquefois de points de même coloration; les deux dernières branches de la radiale sont tou- jours bifurquées.

Les ailes inférieures sont ornées de macules blanches et rouges formant, le plus souvent, deux bandes parallèles au bord externe ; l'aire discoïdale est formée de trois cellules bien distinctes (Fig. 140).

Les plantules des tarses (Fig. 139) sont triangulaires, mais fortement arrondies en avant et sur les angles; les paronyques sont larges et terminés par des faisceaux de poils flexueux.

Tableau analytique et description des Espèces

/ Ailes postérieures d'iin brun uniforme ornées seule- ment de cinq taches blanches (PI. K,, fig. 144) V- Decussata.

Extrémité de l'abdomen d'un rouge fauve en dessous et sur les côtés var. Fiilvi-pyga.

Ailes postérieures plus ou moins variées de rouge, de

jaune ou de rouge fauve 2

Disque des ailes postérieures brun, semé tachés claires, avec la région de l'angle anal jaunâtre (PI. Kl, fig. 143) Y.Stngata.

Disque des ailes postérieures plus ou moins varié de rouge avec des taches blanches 3

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

407

Ailes antérieures brunes avec deux bandes transver- sales maculaires et une horizontale allongée. Points blancs des ailes inférieures peu développés (PI. col.,

fig. 3828) Y.Hûbneri.

Points blancs des ailes inférieures bien déve- loppés (fîg. 141 bis) var. Stenibergii.

Ailes antérieures noires avec des bandes blanches

diversement articulées (PI. Kj, fig. 142) Y. (' iui;uyaiia.

Ailes antérieures de couleur cendrée (PI. col.,

fig. 3826) .- var. Cinerascens.

r'= Section

Ailes postérieures plus ou moins vaiùées de rouge, de jaune ou de rouge fauve.

85 . Ypanema Huebneri Latreille in Cuvier. Règne animal, 1830, Vol. III, p. 439, PI. 20, fig. 2.

Le D'' Boisduval explique, dans le Species général des Lépi- doptères Hétérocères, p. 516, qu'il a prêté cette Castnie à Latreille pour qu'elle puisse être figurée dans la deuxième édition du Règne animal de Cuvier.

Or, comme nous avons encore, dans la collection de M. Charles Oberthùr, le cotype, au moins, de l'exemplaire de Boisduval représenté dans l'ouvrage de Cuvier, et que, d'autre part, le texte du Species a été probablement établi sur ce même exemplaire, nous sommes donc, autant qu'on peut l'être, tant au point de

vue de la fi.guration qu'au point de vue de la description, en possession de documents de première main,

Fig. 140. Nervation des ailes, pour montrer la disposition des aires discoïdales et la bifur- cation des branches de la radiale chez Yjm- nema Hubneri Boisd. (Imité de Westuood).

4o8 LÉIMDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Le nom de Hubneri n'appartient pas à Latreille, bien que tous les auteurs aient cru devoir le lui attribuer. C'est une créa- tion du D"" Boisduval, un hommage rendu par lui à la mémoire du célèbre iconographe d'Augsbourg; l'espèce en question était cataloguée sous ce nom, dans sa collection, avant de figurer dans le Règne Anhnal ; Latreille ne fit que reproduire les indications C}u.'il avait reçues. Les preuves de tout ceci nous sont fournies : en premier lieu par le Species (p. 516), le nom de Boisduval figure avant celui de Latreille, à la place nous avons coutume de le trouver pour les espèces qui sont sa création; en second lieu par l'étiquette qui accompagne le type et qui est ainsi libellée : Hubneri B. L^ Brasilia; les deux majuscules (B. L*.), qui suivent le nom spécifique, signifient, selon nous : B oisduval-Latreille. Au reste, le texte du Règne Animal, édit. 2, t. III, p. 439, que nous reproduisons ici, avec la figuration originale d^HiibtierJ, confirme entièrement ce que nous venons d'exposer.

Dans une Note, relative à la PI. XX, Latreille ajoute en effet . (' Les Lépidoptères, représentés sur cette planche, nous ont été communiqués par M. Boisduval, l'un des naturalistes actuels, qui connaît le mieux cet ordre d'Insectes. 11 a bien voulu y joindre les descriptions suivantes :

Castnie HÛBNER, de grandeur naturelle. Ailes supérieures brunes, avec deux bandes obliques blanches et presque macu- laires au delà du milieu des ailes. Ailes postérieures noirâtres avec la côte et la base rougeâtre, et deux rangées de gros points vers l'extrémité dont la postérieure marginale est d'un rouge minium et l'autre blanche. Dessous des quatre ailes offrant le même dessin que le dessus, mais presque entièrement rougeâtre, excepté le milieu des inférieures et le côté externe de la bande terminale des premières qui sont noirs.

Abdomen du même ton que les ailes.

Amérique méridionale. De la collection de M. le comte Dejean.

Ainsi donc, en qui concerne Hubneri, tout ce qui est attribué à Latreille dans la 2^ édition du Règne Animal de Cuvier appar-

LÉriDOPTÉROLOGIE COMPAREE 409

tient en réalité à Boisduval : le type représenté sur la PI. XX, est l'exemplaire qu'il avait obligeamment prêté; le nom, est celui sous lequel l'espèce figurait antérieurement dans sa collection; la description elle-même est celle qu'il envoya à Latreille et qui semble avoir été utilisée sans aucun changement. Il nous est donc permis, nous avons même l'obligation, d'après l'Article 21 du Code de nomenclature, de restituer le nom d'Hiibneri à Bois- duval, qui en est « l'auteur responsable » et le véritable créateur (i).

La description à'Hiibneri dans le Species général des Lépi- doptères Hétérocères, p. 516, étant un peu plus explicite que la précédente, nous croyons utile de la reproduire également, afin de bien fixer les caractères de . _-^,. cette espèce.

(( C'est une des plus pe- tites espèces; elle n'a pas plus de 5 centimètres.

» Ses ailes supérieures sont d'un brun roux, avec deux bandes blanches un peu ma-

1 HM J 1 FiG. lu. Ypanenin Hiibneri Boisd.

CulaireS, parallèles, de lar- Reproduction du dessin publié en 1830, par

geur égale, dont la première Latreille. dans le Règne Animai de Cuvier.

^ (Communiqué par II. Le Cerf.)

s'étend du milieu de la côte

presque jusqu'à l'angle interne, et dont la seconde, plus courte,

est située entre celle-ci et le sommet.

» Les ailes inférieures sont d'un rouge un peu briqueté, tra- versées au milieu par une bande très noire, marquée d'une rangée de points blancs mal alignés; la partie rouge de l'extrémité est divisée en taches cunéiformes par les nervures; le bord abdo- minal est d'un brun roussâtre.

(i) Article 21. L'auteur d'un nom scientifique est la personne qui, la première, a publié ce nom accompagné d'une indication, d'une définition ou d'une description à moins que, du contexte, il résulte clairement quune autre personne est responsable dudit nom, ainsi que de Vindication, de la définition ou de la descrifiion qui Vaccomfagite.

410 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

» Le dessous des premières ailes est d'un rouge ferrugineux avec les mêmes bandes blanches qu'en dessus, mais ici la posté- rieure est bordée en dehors par une ligne très noire.

» Le dessous des secondes ailes est semblable à la face opposée, seulement les points blancs sont un peu plus gros.

)) Elle se trouve au Brésil, d'où on Id reçoit très rarement. »

Coll. Bd.

M. le D' Strand signale {Macrolépulopl. du Globe, t. VI, p. 12) deux variations intéressantes dJHûbneri : une première forme îinpura résulte d'une simple modification dans la couleur des bandes blanches et des taches sur les ailes, qui sont d'un « jaune d'ocre sale )> en même temps que la coloration générale brune des ailes (( est un peu plus foncée )) : La deuxième forme htdeconi se produit lorsque les points blancs des ailes postérieures tendent à s'effacer, en dessus. Nous croyons reconnaître cette forme Inde- cor a dans un exemplaire de la collection Charles Oberthiir que nous reproduisons ici à coté du type (PI. col. CDLVI, fig. 3827 et 3828). Quant à la morphe que M. Strand représente sur la PI. 6 ^ de son travail, ce n'est pas, comme il le croit, le type Hûbnerï Boisd., mais une variété voisine décrite et représentée pour la première fois par Kollar en 1839, dans les Annales du Musée d'Histoire naturelle de Vienne, sous le nom de Sternbergii. Dans cette morphe, les taches blanches du disque, aux ailes infé- rieures, sont très développées; la bande claire, horizontale, du bord interne des antérieures est large, tandis qu'elle est seulement indiquée par un trait très fin dans le type Hûbnerï. Nous ne sommes pas sûr du reste que le dessin de M. Strand ait été établi d'après un échantillon naturel ; il paraît n'être qu'une reproduction améliorée de la figuration de Kollar.

Aucun renseignement ne nous permet non plus de nous pro- noncer sur l'espèce représentée par M. Buchecker {Loc. cit., Taf. 26, fig. 32) sous le nom Geyeria Castnioides ; mais nous la considérons également comme une forme mal interprétée de Sternbergii Kollar.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

411

Pour conserver à la variété Slernbergii, qui paraît d'ailleurs beaucoup plus répandue que le type Hûbnerï, son individualité subspécifique, nous reproduisons ici (Fig. 141 bis) la description originale de Kollar et la Fig. 4 de la PI. XII qui l'accompagne dans le périodique précité.

86. Ypanema Hûbnerï var. Sternbergii Kollar. Lepidop- teromm Brasïliae species novae ïconibus iilustratae (Ann. d. Wiener Mus., 1839, p. 216, PI. XII, fig. 4).

c( C. alis superionbus supra fusco brunneis, fasciis duabus albis, anteriori longiori subcontigua, posteriori venis alarum interrupta : posterio- ribus basi limboque rubris, disco nigro al- bo maculato.

)) Longit. cor ports 7-10 lin.; alannn cx- pansio 2 poLl. 2 poil. / lin.

» Castniae Euphro- syne Perty forma et magnitudine valde af- finis, sed colore et pic- tura omnino diversa

Fig. 141 b/.'s. Yimnemu Sti'i)ihergii Kollar. Repro- duction de la figure publiée par Knllai-, en 18.39, dans 1rs Annales du Mnaeam de Vienne.

species.

» Caput et Prothorax fuscus, squamulis ferrugineis inter- mixtis.

» Palpi albidi.

» Antennae fuscae, clava subtus ferruginea.

» Thorax utrinque, Abdomen supra fuscum, lateribus ferru- gineum subtus flavidum.

» Pedes fusco ferrugineoque squamosi.

» Alae superiores supra fusco brunneae, violaceo micantes, fasciis duabus albis, anleriore longiore in medio costae incipiente

4t2

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

et oblique versus angulum postirum decurrente; posteriorc abbre- viata, venis alae in maculas 7 divisa extusque arcu nigro cincta.

» Alae inferiores supra basi fasciaque intramarginali e ma- culis 8 rubro-ferrugineis, disco nigro, fascia arcuata e maculis 7 albis instructo, margine interno fusco.

» Sublus Alae omnes rubro-ferrugineae, ceteroquin paginae superiori conformes, nervis versus limbum nigris, llmbriis omnium griseis, antécédente Imeola nigra. )>

Habitat in Brasilia, in Y panema; a J. Natterer pro Museo lecto.

La localité d'Ypanema, dont il est question ici, se trcuve pro- bablement dans les régions sud-occidentales du Brésil.

87. Ypaneraa Uruguayana Burmeister. Descripi. phys. de la Républ. Argentine, 1880, Atlas, 2" livr., p. 56.

Le D"" Burmeister, ainsi qu'il le dit dans V Avertissement qui sert d'introduction au texte de son Atlas k pour donner plus de valeur scientifique » à ses publications, réunit, dans son travail, toutes les observations qu'il a recueillies, non seulement à la République Argentine, mais encore dans les pays environnants.

C'est grâce à cette extension, donnée à son projet primitif, que nous pouvons lire, dans les Additions et Corrections du Volunie V, p. 56, la description d'une petite Castnie provenant de Paysandij, dans la vallée de l'Uruguay, et qui, peur cette raison, a reçu de lui le nom à^ Uruguayana.

Voici cette description ; la figure reproduite ici, par la photo- graphie, est celle qui a été donnée par M. Paul Preiss d'après un exemplaire provenant également de l'Uruguay (PL K^^, Fig. 142); elle correspond suffisamment, en tant que nous pou- vons nous en assurer, puisque le dessus seul a été représenté, à la description de Burmeister.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 413

« Forme, grandeur et couleur égales à celles de la C. Huebnerï Boisd. ( = ^- Sternbergï Kollar). Surface supérieure des ailes et du corps noire; bouche, poitrine et ventre blancs; pattes avec une ligne blanche sur les hanches et sur les cuisses; les quatre jambes et les tarses postérieurs blancs, avec des épmes noires. Antennes noires, la pointe externe blanche. Front, orbites postérieurs, bord de la collerette, des épaules et du dos avec une ligne blanche. Abdomen noir en dessus, les anneaux bordés de jaune de chaque côté. Dessus des ailes antérieures noir; tout le bord et les franges blancs, ainsi que quatre raies : une longitudinale à la base, deux obliques au milieu, la quatrième parallèle au bord externe, partant de la seconde oblique; une petite tache blanche entre ces deux raies du bord antérieur. Ailes postérieures noires en dessus, franges blanches; la surface marquée de trois bandes roses onduleuses, maculaires, réunies par des ramifications entre elles; les taches les plus grandes signées de blanc. Dessous des ailes comme le dessus, sauf le disque basilaire des antérieures, qui est jaune, et la base des postérieures, qui est grise.

» Trouvé à Paysandù, dans la Bande-Orientale (i). »

Ainsi donc, aux termes de la description que nous venons de transcrire, le dessus des ailes antérieures est noir dans cette espèce, tandis qu'en dessous le disque basilaire est jaune et la base des postérieures grise.

Or, nous trouvons, dans la collection de M. Charles Oberthùr, une forme extrêmement voisine de la précédente, au point de vue de l'ornementation des ailes, mais qui en diffère toutefois par la couleur grise et non pas noire des ailes antérieures en dessus, ainsi que par le dessous des mêmes ailes; ici, le disque n'est pas jaune à la base, mais traversé par trois bandes rouges séparées par des raies blanches reproduisant le dessin du dessus.

(i) C'est sous ce nom {Banda oriental^ que les géographes espagnols dési- gnaient autrefois les régions qui constituent aujourd'hui la République de rUrugua\'.

414^ LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Nous considérons cette jolie petite Castnie, recueillie par M. E. Kinkelin, dans les mêmes régions qui furent autrefois \isitées par Burmeister, comme une variété très intéressante d' U rngiiayand ; et, pour rappeler la coloration pâle de ses ailes antérieures, nous l'avons désignée sous le nom de Cinerascens.

88. Ypanema Uruguayana, var. Cinerascens Houlb. DLj- gnoses de Casttiies nouvelles, etc. (^Etudes de Lépidop- térologie comparée, 191 7, Fasc. XIII, p. 79 : Castnià).

Dessus des ailes antérieures d''un gris pâle cendré, avec un système de bandes blanches disposé comme dans l'espèce-type; ailes inférieures bordées de noir et portant sur la partie centrale du disque, qui est rouge, quatre taches noires irrégu- lièrement arrondies; le tout est entremêlé de taches blanches plus abondantes et confiuentes dans la région de l'angle anal.

En dessous, on retrouve, aux antérieures, le même dessin qu'en dessus; toutefois, sauf une légère bordure costale et une autre plus large, le long du bord externe, qui sont noires, tout ce qui est gris cendré sur le dessus est ici d'un rouge orangé; les bandes blanches sont un peu plus élargies qu'en dessus.

Aux inférieures, le rouge ne persiste, en dessous, que le long du bord abdominal et dans la région de l'angle anal; les taches noires ont la même étendue et la même disposition qu'en dessus; mais la partie centrale du disque est d'un blanc rosé.

La frange est blanche aux quatre ailes (PI. color. CDLVI, fig. 3826).

Un exemplaire o* unique dans la collection de M. Charles Oberthùr; l'étiquette de provenance porte Banda Oriental, sans indication plus précise de localité.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 415

89. Ypaneraa Strigata Walker. Catalogue of Lepidoptera Rctcroccra (List of the Spécimens of Lepidopt. Insects m the Collection of the Bntish Muséum, Part. I, 1854, P- 30).

L'interprétation de cette espèce ne donne lieu à aucune diffi- culté; tous les auteurs paraissent d'accord pour l'appiéciation de ses caractères; cependant, la forme représentée par M. Buchecker sous le nom de discoidalis (Syst. Entom., Castnia, 1880, taf. 35, fig. 31), ainsi que celle du D' Strand dans les Macrolépidopteres du Globe, 6 ù, nous montrent, aux ailes supérieures, quelques petites mouchetures et des points rouges que nous n'avons jamais observés aussi accentués sur les exemplaires naturels de la col- lection Ch. Oberthùr, pas plus que sur les figurations originales de Alénétriès et de Butler; par ailleurs la tache claire de l'angle anal semble pouvoir varier du jaune clair à l'orangé.

Conformément aux dispositions de notre plan nous reprodui- sons ici la description primitive de Walker.

« Fnsca, cyaneo vlridïque vana; abdomen subtus albidum apice fulvuni; alae antïcae vittis duabus basalibus, fascia angu- lata maculari inacidisque novnullis aprcalïbus albis, subtus rufes- centes ; alae posticae vittis duabus submar ginalibus macularibus albis, subtus albae diniidio postico rufescente vittis duabus macularibus albis.

y> Brown with blue and green reflections. Abdomen whitish beneath, tawny at the tip. Fore wings with two short nearly parallel white stripes from the base to near the middle; beyond thèse is an angular varying white band composed of spots, some of which are more or less confluent ; a few irregular white spots towards the tip forming an imperfect band ; under side reddish towards the base. Hind wings with two submarginal stripes of white spots, the outer band luteous at each end ; a whitish stripe

4l6 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

occasionnai ly towards the base; under sidc white, hind half reddish with two stripes of white spots, the inner stripc some- times bordered in front with black. Length of the body 11-12 hnes; of the wings 27-32 lines. »

a) Pernambuco.

b) - ?

Boisduval, après avoir donné, de cette espèce {Spccies, p. 519% une très bonne diagnose qui complète, sur quelques points, la description de Walker, ajoute :

(( Nous en avons reçu une paire du Brésil d'une pureté remar- quable, où sa chenille, nous a-t-on dit, vit dans les bulbes des Orchidées » ; il s'agit là, sans aucun doute, des deux exemplaires très frais que nous avons pu étudier dans la collection Ch. Oberthiir. Lorsqu'il reçut cette espèce, Boisduval la consi- déra comme nouvelle, car il la dota d une étiquette avec le nom de Melaleiica, mais ce nom ne fut jamais utilisé; la description de Walker le reléguait par avance dans la synonymie, ainsi qu'il en arriva trois ans plus tard (1857) pour le nom de Godartii proposé par Ménétnès dans le Catalogne de la Collection de V Académie impériale des Sciences de Sairit-Pétersbourg. Bois- duval, à ce sujet, éprouva peut-être un certain dépit de s'être laissé devancer : (c Nous regrettons beaucoup, dit-il, que M. Walker ait décrit cette espèce avant Ménétriès. Car nous aurions été bien heureux de lui conserver le nom de Godartii, qui rappelle celui de l'auteur de l'article Papillon de l'Encyclo- pédie : ouvrage que nous considérons comme un véritable monu- ment scientifique, surtout si on se reporte à l'époque 011 il a été écrit, et le peu de matériaux que feu notre ami Godart avait à sa disposition ».

La description de Ménétriès est très complète ; tous les carac- tères extérieurs de la morphe y sont minutieusement analysés; l'auteur termine par quelques remarques qui ne sont pas sans intérêt. (( Cette espèce, dit-il, doit être placée près de la C. Hub-

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 417

neri Latr. Cuv., Règne Animal, Vol. III, PL XX, fig. 2(1), avec laquelle elle a beaucoup de rapports et forme la IIP Divis. établie par Gray, dans les Transact. of the entom. Soc. of London, Vol. II, p. 141 ».

(( J'ai dédié cette espèce à mon ancien ami et maître, l'auteur du 9" volume de l'Encyclop. méth., etc. Je l'ai rapportée de la province Diamantine, au Brésil. » (PI. K^, Fig. 143.}

La province Diamantine, dont nous trouvons souvent la men- tion dans les anciens auteurs, correspondait, croyons-nous, aux régions minières de Minas-Geraës et de Bahia; avec l'indication précédente de Walker, c'est la seule précision de localité que nous ayons en ce qui concerne Y panerna Strigata.

Il n'y a aucune raison, ainsi que le fait remarquer M. W. Dalla Torre, dans le Lepidopteronim Catalogjis, Castniidas, p. 12, de séparer C. Godarlii, à titre de forme individualisée, de Strigata Walk. ; le Godartii de Ménétriès n'a rien qui le distingue des formes les plus typiques de Strigata.

Nous avons pu étudier deux beaux exemplaires d'F. Strigata dans la collection de M. Charles Oberthùr; ce sont les exem- plaires qui ont appartenu à Boisduval et qui ont servi à établir la description du Species.

2" Section

Ailes postérieures d'un brun uniforme, ornées seulement de cinq taches blanches.

ço. Ypanema Decussata Godart. Encydopcd. Méthodique, t. IX, 1824, p. 799.

Cette Castnie compte parmi les plus anciennes qui furent connues et il semble bien que, jusqu'ici, l'opinion des auteurs n'a

(i) Cette référence se rapporte à la 2^ édition du Règne Animal de Cuvier, publiée en 1830, et qui ne comprenait que quatre volumes.

4l8 I.ÉPJDOI'TÉROLOGIE COMPARÉE

jamais xarié relativement à l'ensemble des caractères cjui lui furent attribués par Godart, son premier descripteur dans VEul ytlopédie méthodique.

La description de Godart est trop brève; celle de Boisduval ne nous donne pas encore entièrement satisfaction, mais elle a Tavantage d'avoir été établie sur des exemplaires en très bon état, à l'aide desquels nous avons jiu en vérifier la parfaite exac- titude; voici cette description.

« Elle a de 6 à 6 V^ centimètres. Elle est d'un noir olivâtre chatoyant.

» Les ailes supérieures ont deux bandes blanches en sautoir, dont l'inférieure, qui se prolonge presque jusqu'au bord ter- minal, s'appuie, vers l'angle interne, sur deux croissants blancs disposés transversalement ; outre cela, il y a près du sommet une bande courte, blanche, sinuée, composée de quatre taches de la même couleur.

» Les ailes inférieures ont, un peu au delà du milieu, une bande transverse, maculaire, blanche, formée de cinq taches dont la seconde est rejetée en dehors.

» Le dessous des premières ailes ressemble au dessus, sauf que le rameau inférieur de la bande en sautoir ne reparaît pas.

» Le dessous des secondes ailes est d'une teinte roussâtre avec la bande maculaire bordée en avant par une raie sinueuse brune.

» Nous l'avons reçue plusieurs fois du Brésil.

» Cette Castnie est très bien représentée par Hiibner. »

La figuration donnée par Llùbner (i), dessus (n° 639) et dessous (n" 640) est évidemment très sincère, mais l'exemplaire était de petite taille; tous ceux que nous avons pu étudier, dans la collection de M. Charles Oberthùr, sont notablement plus grands (PI. K^, Fig. 144 et 144 bis).

Hiibner (Geyer) décrit cette espèce sous le nom de Eupala- mides decussatus, mais il lui attribue pour patrie (heimaih) Java;

(i) IltJBNF;R (J.). Zutràge zur Sammlung exotischer Schmetierlitige (Fortsetz.iing (4) von Cari Geyer). Aug'^burg, 1832, p. 14.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 419

c'est une impossibilité sur laquelle nous n'avons pas besoin d'insister.

A côté de caractères fort bien interprétés, tel que celui qui concerne la tache blanche du milieu des ailes antérieures {literam magnam V siipinani simulante), nous devons signaler cette inexactitude relevée dans Westwood. L'illustre entomologiste d'Oxford indique, pour Decussala, une variété ce. alis ma gis mac II lût is = C. Mclalcuca, Boisduval, M S., in Mus. Parisiens i. Nous avons expliqué ci-dessus (p. 416) que le nom de Melaleuca avait été attribué par Boisduval non à Decitssata, mais bien à Strigata. Comme ce sont deux espèces qui se ressemblent beau- coup à première vue, si la confusion dont parle Westwood existait bien au Muséum de Pans, c'est qu'il y avait eu une transposition d'étiquette momentanée; en tout cas, la correction obligatoire a Clé depuis longtemps réalisée par M. F. Le Cerf.

Quoi qu'il en soit, Y . Deciissata est encore une espèce exclu- sivement brésilienne; bien que nous n'ayons pas de renseigne- ments précis à son sujet, nous pensons qu'elle peut vivre dans les mêmes régions que la précédente.

Nous avons pu étudier sept exemplaires de cette espèce, cinq a}^partenant à la collection de M. Charles Oberthùr et deux à la collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris. Tous sont des cTcf. Sur l'étiquette d'origine, de l'un des exemplaires du Muséum (n° 79), nous lisons : Brésil méridional, Monetes (Etat de Parana); l'autre exemplaire, de la collection du Muséum (n" 78) est celui qui a servi à Godart pour établir la description de V Encyclopédie.

91 . Ypanema Decussata var. Fulvipyga Strand. Macro- lépidoptères du Globe, 1913, t. VI, p. 12.

AL le D'' Strand signale, sous ce nom, une forme de grande taille dont nous ne connaissons rien en dehors des quelques lignes qui lui sont consacrées dans l'ouvrage de Seitz. Voici le texte de l'édition française (p. 12), légèrement retouché :

420 LÉPIDOFTÉROLOGIE COMPARÉE

« Je donne le nom de Fnlvipyga form. nov. à une forme Q de grande taille (enverg. qi millim.) différant par l'angle anal de l'aile postérieure, qui porte une tache jaune rougeâtrc, et par la moitié basale du dessous de l'aile postérieure qui est d'un blanc pur, tandis qu'elle est d'un jaune sale et un peu plus grande chez la forme principale, ù

LÉPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

421

XVI. - SOUCHE PHYLÉTIQUE AMYCUS

(Genre : Schaefferia).

Les espèces avec lesquelles nous avons établi la souche phylé- tique Aniycus sont en très petit nombre, mais elles forment un ensemble très homogène; le schéma du dessin, aux ailes supé- rieures, est identique partout ; les seules différences que l'on observe sont celles qui sont particulières aux sexes. Chez les mâles, ainsi que l'explique Boisduval, les ailes sont traversées, un peu au delà du milieu, par une bande claire, très fortement sablée de noirâtre, et allant de la côte à l'angle interne; une bande analogue existe chez les femelles, mais elle est plus large, presque entièrement dépourvue d'atomes noirâtres, par conséquent beaucoup plus blanche (Fig. 145)

L'ancien type, Amyais, de Cramer, était originaire de Surinam et il semble bien, en effet, que cette espèce soit particulière aux Guyanes. Si l'on ren- contre, dans ces régions, quelques-unes des variations qu'elle est susceptible de fournir, c'est, néanmoins, vers le sud, dans la grande vallée de l'Amazone, que se peuvent observer plus fré- quemment les formes Alboinsigmta et Meditrina. Nous consti- tuons, avec ce petit groupement, le genre Schaefferia, que nous dédions au savant contemporain de Boisduval, le D*" Herrich- Schaeffer.

Fig. Irtô. Schéma général de l'ornementation des ailes dans la souche phylétique -Ami/cus.

16' Genre : SCHAEFFERIA nov. gen.

Ailes antérieures brunes ou d'un brun noir, traversées un peu au delà de leur milieu par une bande claire, très blanche chez les

55 *

42 2 LÉPIDOI'TÉROLOGIE COMPARÉE

femelles (Fig. 14s), simplement grisâtre et sablée d'atomes bruns chez les mâles. Dans la région apicale, un peu avant d'atteindre le sommet, une petite tache blanche allongée éclaire l'intérieur ou la bordure externe d'une grande macule noire.

Ailes postérieures à fond rouge dominant, avec des bandes noires, ou brunes avec des taches rouges ou entièrement d'un gris bleuâtre uniforme.

Les plantules dos tarses (Fig. 146) sont on forme de palette triangulaire élargies et coupées droit, en avant.

Tableau analytique et description des Espèces

Ailes intérieures rouges avec des bandes noires; ou, d'un brun foncé avec des taches rouges plus ou moins étendues 2

/ Ailes inférieures d'un gris bleuâtre uniforme, sans

\ aucune tache rouge (PI. Lj, fig. 150) V. Mcdilr'nia.

Ailes inférii'ures à fond rouge dominant, ornées de trois bandes noires parallèles au bord externe (PI. col., fig. 3825; V. Aiiiycus (1).

Ailes inféricaires à fond brun dominant, ornées de points rouges et dune bandt' de même couleur le long du bord abdominal (PI. L^ fig. 149)... S. Alboiustgnita.

92. Schaefferia Amycus Cramer. Pap/llons exotiques des trots parties du Monde, 1779, Vol. 3, p. 60, Taf. CCXXVIl, fig. D. E.

Cette espèce est l'une de celles qui furent les plus ancienne- ment connues, puisqu'elle faisait déjà partie du cabinet de Cramer il y a cent cinquante ans. Bien que M. Strand la dise « très dispersée dans l'Amérique du Sud » et très variable {loc. cit., p. 13;, nous pensons qu'il y aura surtout lieu de la consi-

(i) Chez un certain nombre de formes mclanisantes, le brun domine aux ailes inférieures; mais, l'aspect des taches rouges et surtout la disposition des macules à l'angle apiral, permettent cependant de reconnaître cette espèce.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

423

dérer comme susceptible de donner un grand nombre de varia- tions locales, et ce sont ces variations que l'on devra s'appliquer à distinguer lorsqu'on les possédera en nombre assez grand pour en faire une étude complète. Cramer dit qu'elle vient des Ber- bices (i); il donne une représentation très exacte du dessus et du dessous, de sorte que nous avons un excellent point de départ pour l'appréciation de la forme qui devra être considérée comme typique, car quelques-unes des variations ont été, semble-t-il, trop légèrement rapportées à Amycus. Nous ne pouvons pas faire état de la des- cription de Godart {Encyclop. Mé- thod., IX, p. 79S), ni de celle de Dalman (^Frodr. Monogr. Casiniœ, p. 19), puisque, comme le dit Bois- duval, aucun de ces auteurs n'a vu cette rare espèce en nature ; en re- vanche, la description du Spccies général des Lépidoptères Hétérocères, p. 504, nous paraît s'appliquer très exactement au type à.' Amycus; elle a d'ailleurs été établie sur deux exem- plaires provenant de Surinam et ces

deux exemplaires, ainsi que nous avons pu nous en assurer dans la collection de M. Charles Oberthiir, sont sensiblement concor- dants avec la figuration de Cramer.

Nous croyons donc utile de reproduire ici le texte original du Species.

« Elle a environ 8 centimètres. Ses ailes supérieures sont d'un brun noir, sablées de quelques atomes blanchâtres; elles sont tra- versées, un peu au delà du milieu, par une bande blanche, courbe, un peu sinuée en dedans, très fortement sablée de noirâtre, allant

FiG. 146. Dernier article des tarses chez Schaetferia Amycus, Crain. Pu, paronyques ; Vt, plantules ; (ir, griffes (Orig.).

(i) L'un des deux gouvernements de la Guyane anglaise, traversé par le petit fleuve côtier qui lui donne son nom.

424 LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

de la côte à l'angle interne; entre cette bande et la base, il y a sur la côte le commencement d'une autre petite bande blanche; on voit encore, un peu avant d'arriver au sommet, deux petites taches blanches superposées, ou réunies comme dans la figure de Cramer.

» Les ailes inférieures sont noires à la base, ensuite rouges avec une bande transverse noire; le bord terminal est noir, divisé par un cordon de taches rouges (PI. L^, Fig. 147 et 148).

» Le dessous des premières est largement rouge à la base avec la bande transverse entièrement blanche.

» Le dessous des secondes ailes est complètement rouge, avec l'apparence de deux bandes parallèles, d'un rouge plus obscur; outre cela, il y a sur la première de ces deux bandes, non loin de r angle externe, deux points blanchâtres cerclés de brun.

» Décrite sur deux exemplaires mâle et femelle que nous avons reçus de Surinam. »

Boisduval commet ici une erreur qu'il est important de relever; les deux exemplaires d'Ajnycus qu'il a étudiés ne sont nulle- ment, comme il le croit, de sexe différent : ce sont deux mâles; nous nous en sommes assuré par l'examen direct des organes génitaux. Il en résulte que les femelles de cette espèce sont jus- qu'ici restées inconnues; car, ni Westvv'ood, ni le D"" Strand ne se sont suffisamment appliqués à les distinguer. Grâce à la riche documentation que nous trouvons dans la collection de M. Charles Ôberthiir, et dans celle du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, nous sommes aujourd'hui en mesure de combler cette lacune; nous allons non seulement indiquer les caractères spéciaux de la Q Amyciis, mais la représentation en couleur de la PI. CDLV, fig. 3825, permettra de ne plus la confondre, comme l'a fait Boisduval, avec les formes çf ayant accidentellement le bord externe des ailes antérieures un peu arrondies.

Westwood (loc. ciL, p. 181) est, avec Boisduval, le seul auteur qui ait donné une description tant soit peu complète, mais trop générale de Schaefferia Ar/iycus d'après des échantillons naturels; le savant professeur de l'Université d'Oxford complète même

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 425

sa description par des considérations qui ne sont pas dépourvues d'intérêt; l'espèce varie, dit-il, « disco alaruni fosticarum oninlno nigro, maculisque ruiis niulto rninorïbus fere obsoUtis ». Il ter- mine enfin par l'observation suivante :

(( As this species differs in the greater or less amount of red markings on the hind wings, I ain much inclined to consider the C. meditrina of Hopffer to be an extrême variety in which the red has entirely disappeared. The less acute apex of the fore wings relied upon by Boisduval appears to me to be the sexual (female) character ». La suggestion de Westwood nous paraît acceptable; on peut, en effet, considérer les formes dont les ailes inférieures sont tout à fait noires comme représentant l'une des limites extrêmes de la variation du phylum Amycus.

Nous avons étudié quatre exemplaires de Schaefferia Aniycus Cram. dans la collection de M. Charles Oberthiir; deux de ces exemplaires (deux cfcf) proviennent de l'ancienne collection Boisduval, l'un d'eux est reproduit ici (PI. L^, fig. 148) ; la femelle, arrivée plus récemment et représentée en couleurs avec une très grande exactitude par M. J. Culot (PL CDLV, Fig. 3825), est certainement originaire des régions méridionales du Brésil, très probablement de la province de Rio de Janeiro.

Nous trouvons aussi deux très beaux exemplaires du phylum Amycus, i c? et i Q, dans la collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris; la femelle porte, comme localité d'origine -. Montevideo (Uruguay); mais il conviendra d'étudier cette morphe avec plus de soin, car nous ne sommes pas éloigné de la considérer comme spécifiquement distincte de Schaefferia Amycus Cram.

93 . Schaefferia Alboinsignita Strand Les Macrolépidopières du Globe (Fauna Exotica, 191 3, Vol. VI, p. 13, PL 5 d).

Westwood a représenté, PL XXX, fig. 4 de son travail, sous le nom de Castnia Ainycus, var., une morphe femelle dont il n'indique pas la provenance, mais que nous avons tout lieu de

426 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

croire originaire du Brésil. Cette morphe, ainsi qu'on peut s'en assurer par la comparaison des figures, n'est nullement référable à VA7nyci/s type, de Cramer; l'absence de tache rouge dans la partie centro-basale de l'aile inférieure et la disposition toute difl'érente des macules, indique que nous sommes en présence d'une nouvelle individualité spécifique, ou tout au moins d'une variation géograpliique locale très intéressante.

M. le D'' Strand (loc. ci/., PI. 5 d) a, de nouveau, représenté cette curieuse espèce d'après Westwood ; mais, constatant qu'elle possède (( une large bande blanche transversale aux ailes anté- rieures )^ et que (( le dessin rouge de l'aile postérieure se présente autrement » que chez Afnycîis, il lui donne le nom de : Albo- insig7iita.

Nous acceptons cette manière de voir, en notant toutefois que la bande transversale blanche des ailes antérieures, qui paraît si caractéristique à M. Strand, est tout simplement l'attribut des femelles; il est probable que les mâles, jusqu'ici inconnus de cette forme, portent seulement, sur les ailes antérieures, des taches grisâtres, semblables à celles que l'on observe chez les cfo* ^'-^ type Amycus. Notons encore que la forme, à ailes inférieures presque entièrement brunes, représentée à tort par M. Strand (^loc. cit., PI. 5 d) comme étant une femelle A77iycîts, est, en réalité, un mâle de sa var. Trisiicula.

Schaciferia Alboinsignita Strand ayant été insuffisamment décrite, nous croyons utile de joindre, à la figuration de West- wood (PI. L^, fig. 149), quelques indications complémentaires.

Q. Ailes antérieures noires variées de taches plus claires et parsemées de grandes écailles d'un blanc grisâtre; vers le milieu une large bande blanche, transversale, oblique, fortement sinuée à son bord inférieur part de la côte et s'avance jusqu'à l'angle interne; la base de l'aile est aussi recouverte de taches brunes, confluentes, d'un dessin irrégulier; enfin, dans la région de l'angle apical, une tache noire, allongée, se trouve bordée, en dehors, par quelques points blancs ; le long du bord externe,

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 427

chaque nervure se termine par une petite tache noire, triangu- laire, élargie.

Les ailes inférieures ont une coloration générale brune avec un reflet bleuâtre à la base et dans la partie moyenne du disque; le long du bord abdominal, se voit une bandelette rouge continue, qui fait retour sur le disque elle est suivie de cinq points de la même couleur; le long du bord externe, mais dans la moitié anale seulement, existe de même une bande maculaire formée de quatre points rouges.

Le (/ de cette espèce est inconnu. Elle est vraisemblablement originaire du Brésil, tandis que les exemplaires typiques d'Aju-ycus sont toujours des Guyanes.

Nous ignorons presque tout de la forme pour laquelle M. E. Strand propose le nom de Tristicida; la région d'origine : Blumenau, Espiritu-Santo, nous porte à penser qu'il s'agit bien plutôt d'une morphe dérivée à' Alboinsïgnïta que d'une variation ^Amycjis Cramer.

94. Schaefferia Meditrina Hopffer. Neiie oder weniger bekamite Schvietterlmge der Insekten-Sammhm g der konigl. Zool. Miiseï der IJniversitàt zu Berlin, 1856, II, Heft, p. 8, Taf. 5, ûg. 4.

Cette espèce appartient bien, ainsi que l'a indiqué Westwood {loc. cit., p. 182), à la souche phylétique Amyais, dont elle repré- sente, pourrait-on dire, l'un des termes extrêmes de variation; cependant tous les auteurs la considèrent comme une espèce dis- tincte; on ne possède, la concernant, aucun autre renseignement que ceux donnés par Hopffer dans sa description originale. Bois- duval a interprété cette description dans le Species général des Lépidoptères Hétérocéres, p. 505 ; nous reproduisons ici le texte primitif de Hopffer; les lecteurs français auront toujours la ressource de le compléter, s'ils le jugent nécessaire, avec celui du Species.

428

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

« C. alis anticis virescenti-nigris, fascia undulata obliqua gut- tisque ad costam tribus albis ; posticis aterrimis cyaneo-mican- tibus. Exp. alar. ant. 2" 5'". »

(( Ein einzelnes, beschàdigtes Exemplar aus BrasiUen, vcn Herrn Dr. Chavannes zum Geschenk erhalten, kommt mit A?uycus Cravi. F ein in dcr Gcstalt und ziemlich auch in der Grosse ùberein.

» Die an ihrem Innenrande patcUenformig ausgezogenen Oberflùgel sind griinlich schwarz, in gewissem Lichte dunkel-

FiG. 150. Schnefferta Meaiirtna Hopffer. Reproduction de la figure originale publiée par Hopffer en 1836.

griin glanzend; durch ihre Mitte làuft eine schràge, wellige, vveise Binde von der Mitte des Vorderrandes nach dem Hinter- winkel; vor derselben bemerkt man ein, hinter derselben zwei unter einander stehende weise Fleckchen dicht unter der Costa.

Auf der Unterseite sind sie tief schwarz mit dunkelblauem Schiller, ihre Basis ist gelbroth, die weise Mittelbinde tritt sehr grell hervor, das Feckchen vor derselben ist verloschen, die beiden anderen dagegen sind in eine kurze Strieme verwandelt.

Die Unterfliigel sind auf beiden Seiten tief schwarz mit cyanblauem Schiller und schneeweisen Franzen. »

Boisduval fait, avec raison, remarquer que cette espèce a un peu le port à.' Aniycus, sauf que le sommet des ailes antérieures est

LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 429

plus arrondi ; la remarque est exacte ; toutefois la forme arrondie de l'extrémité apicale des ailes antérieures tient à ce que le seul exmplaire connu et représenté jusqu'ici est un exemplaire femelle. Aucun renseignement n'a été donné jusqu'ici sur les mâles; sans aucun doute leurs ailes doivent être beaucoup plus nettement anguleuses que celles des femelles. Nous trouvons, dans la collec- tion de M. Charles Oberthùr, un mâle que l'on pourrait, peut-être, rapporter à cette espèce, cependant nous n'osons pas nous pro- noncer sur cette identification (PL L^, fig. 150).

Westwood (loc. cit., p. 182) note aussi, avec raison, la parti- cularité suivante : « The hind margin of the fore wings has the dilated patch of elongated scales noticed in the description of the preceding (i), and to which neither the description of Hopffer nor that of Boisduval allude ». Westwood n'est pas éloigné de croire que Meditrina n'est qu'une variation à.^ Aniycus ; elle vient d'ailleurs également du Brésil et est toujours restée fort rare.

La figure ci-jointe, reproduite d'après Hopffer (Fig. 150), per- mettra d'identifier facilement cette espèce et de la distinguer à! Amycus.

(i) Il s'agit de Castnia (Schaefferia) Afnycus Cram. dans l'ouvrage de Westwood.

35 ^

Planche K'.

Fk;. 142. ypimcma rruguayana Burmcist. Rcjn-oduction d'un (■xcm])lairr cf fij^-iirr par W. P. Pieiss (loc. cit., PI. II, fig. 4).

Fie;. 143. - ypajioiia Slri^,!/,/ Walkcr. Rc|)roductii)n de Foxcmplaire figurr par .Mcnétriès sous le nom de ('(ist)ii<i (iodarti (loc. cit., PI. XI, fig. 4).

Fk;. 144. y panciiin Denis.sata Ciodart. Reproduction, d"après natun d'un cxcniplairo faisant partie de la collection Ch. Oberthur.

36

Planche L^

FiG. 147. ScJiaeffcria Aiiiycns Cramer. Reproduction, on dessus, de rexemjîlaire cf figuré \)3.x P. Cramer {loc. cit., PI. CCXX^'II, fig. 1)).

FiG. 14.S. Srhaeffcria Amycus Cramer. Reproduction, en dessous, de l'exemplaire cf figure par P. Cramer {loc. cit., PI. CCXXVII, fig. E).

FiG. i4q. Schdcffcria Alhoiïisii^iiita Strand. Reproduction de rexemplair<' Q figuré par W'estwood [loc. cit., PI. XXX. fig. 4).

Fk;. 150. Schaeffcrid Mcditri)ui Hopffer. Reproduction, d"a]:)rès nature, d'un exemplaire ç appartenant à la collection Ch. Oberthur.

LÉPIUOPTEROLOGIE COMPAREE

435

XVII. - SOUCHE PHYLÉTIQUE INCA

(Genre : AciLOA).

La souche phylétique Inca représente l'un des plus beaux groupements de la tribu des Castniinae; c'est en même temps l'un de ceux qui renferment les formes les plus nombreuses et les plus variées.

La caractéristique essentielle des espèces de ce groupe, c'est la présence, aux ailes antérieures, d'une bande brune (sensiblement droite chez les mâles, incurvée vers le dehors chez les femelles) partant de la région apicale et venant abou- tir vers le milieu du bord postérieur (Fig. 151). On remarque en outre, dans la région apicale, suivant les espèces et suivant les sexes, un, deux ou trois points transparents ; l'un de ces points, celui qui est placé entre les branches 3 et 4 de la radiale, est, en général, beaucoup plus grand que les autres; c'est lui

qui persiste lorsque le nombre des points, ainsi que cela se voit dans la section Palatinus, se trouve réduit à l'unité.

C'est dans cette souche phylétique Inca que nous trouvons les belles espèces de Castnies, telles que Rutila, Brïareus et Ahala; l'ensemble du groupe semble cantonné dans les vallées de la chaîne andique, depuis le Pérou jusqu'au Mexique; cependant, comme toujours, le grand bassin de l'Amazone et la région des Guyanes renferment des espèces très amples et très richement décorées.

Bien que l'ornementation des ailes antérieures puisse se sim- plifier notablement, ainsi que cela s'observe, par exemple, dans les formes Rutila et Rutiloides, le schéma générique ne s'efface

37

Fig. 151. Schéma général de l'or neinentation des ailes dans la souche phylétique Inca.

-130 LÉPIDOl'TÉROLOGIE COMPARÉE

jamais complètement; nous proposons pour cet ensemble le nom d'Acilocf, qui rappelle celui d'un personnage de l'histoire des Incas.

i/' Genre : ACILOA nov. gen.

Ailes antérieures brunes ou d'un brun rouge, traversées obli- quement par une ligne sombre qui part du bord interne pour aboutir dans la région de l'angle apical (Fig. 151), un peu au- dessous des points transparents ; le long du bord antérieur, une tache brune ovale, souvent éclaircie dans son centre, se dirige vers le milieu de l'aile en recouvrant légèrement l'extrémité de l'aire discoïdale.

Ailes postérieures rouges, plus ou moins largement bordées de noir, avec de grandes macules ou des bandes de même couleur sur le disque.

Les plantules des tarses, triangulaires et arrondies en avant (Fig. 152), apj)artiennent au type eunalamidien.

Tableau analytique et description des Espèces

(Ailes antérieures d\in roux grisâtre ou d'un roux orangé dans toute leur étendue, en dessus 2

^ Ailes antérieures d'un jaune crème dans les deux j tiers inférieurs du disque, ])uis avec une large f bande brune le long du bord externe (PI. O^. \ fig. 15g) A. Supcrha.

Ailes antérieures traversées par une étroite bande brune droite ou sinueuse, allant du milieu du bord interne vers l'angle apical \

Ailes antérieures avec une bande brune indistincte

parallèle au bord externe (PI. X,, fig. 156) .4. Stdiidiiii^cii.

Ailes antérieures d'un rouge orangé ou d'un roux brunâtre, sans aucune bande brune en dessus 3

Ailes antérieures d'un rouge orangé uniforme, avec i (luelcjucs taches brunes à l'apex et dans la région 3 ' discoïdale (PI. col., fig. 3823) A. h'utila.

I Ailes antérieures d'un brun chocolat uniforme en

dessus (PI. Oj, fig. 158J A. Hogota.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 437

/. Angle apical des antérieures avec une seule tache

) transparente 5

^ I Angle apical des antérieures avec deux ou trois

[ taches transparentes 7

I Ailes postérieures jaunes dans toute la partie V interne et abdominale du disque ; rougeâtres à

5 <^ l'angle externe 6

/ Ailes postérieures rouges ou rougeâtres dans toute

i leur étendue A. (^ Athala.

. Ailes postérieures bordées d'une large tache noire I portant 4-5 petits points rougeâtres (PI. col.,

,\ fig. 3813) A. Palatinus.

I Ailes postérieures bordées de taches orangées ' séparées par les lignes noires des nervures

(PI. col., fig. 3815) A.Palatinoides.

Bord des ailes postérieures largement bordé de noir avec une ou deux rangées de -taches jaunâtres

triangulaires (PI. col., fig. 3816) A. Briareus.

-1 l Var. OrirMbensts.

Bord des ailes postérieures Hr oitement bordé de noir avec, sur le disque, une bande noire, continue ou maculaire, parallèle au bord externe 8

Ailes inférieures ornées, en dessous, d'une rangée de points arrondis, parallèle au bord externe g

Ailes inférieures ornées, en dessous, d'une bande grisâtre continue, parallèle au bord externe (PI. col., fig. 3812) A. Fuscorubra.

Ailes antérieures ornées, en dessus, d'une seule macule allongée, transversale, s'étendant de la côte à l'extrémité de la cellule discoïdale (PI. col., fig. 380g) A. Q AJiala.

Ailes antérieures ornées, en dessus, de deux taches brunes transversales, s'étendant du bord antérieur à la cellule discoïdale 10

Ailes postérieures d'un jaune rougeâtre orangé, avec une tache noire plus ou moins large à la base

I0.( (PI. col., fig. 3810) (i) A. Inca.

Ailes postérieures d'un rouge plus ou moins vif

sans tache noire à leur base (PI. col., fig. 381 1). A. Clitarchn.

(i) Ces deux diagnoses s'appliquent principalement aux mâles Inca et Cliiarcha; chez les femelles, l'ornementation des ailes est, en général, un jjeu plus compliquée.

438

LÉPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

r" Section

Ailes antérieures avec deux points inégaux, transparents à l'angle apical.

95. Aciloa Irtca Walker Catalogue of Lepïdoptera Heie- rocera (List of Lepidopt. Insects in the Collect. of the British Muséum, 1854, Part. I, p. 24).

Parmi les nombreux documents concernant cette espèce, nous nous attachons, en premier lieu, cela va sans dire, à la descrip- tion originale de Walker. Cette description, comme toutes les descriptions sans figures, ne suffirait pas, à elle seule, pour axer

dans notre esprit les caractères de la morphe à laquelle doit être attribué le nom d'Inca; heureusement qu'ici nous avons un précieux document iconogra- phique qui va nous permettre d'iden- tifier Inca avec une très grande préci- sion et une absolue certitude ; nous vou- lons parler de la figuration des Speci- mina typica du British Muséum, par Mr. Arthur Gardiner Butler, publiée en 1877 (i). L'exemplaire mâle qui a servi à cette figuration provient de Honduras et a fait partie de la collec- tion Dyson; c'est précisément l'un de ceux qui ont été à la disposition de Mr. Fr. Walker, lorsqu'il établit, pour la première fois, la des- cription d'Inca (2).

FiG. 152. Dernier article des tarses chez Aciloa Inia Walker. Pa, paronyques ; Pi, i>lan- tule ; Gr, griffes (Orig.).

(i) Butler (Arthur Gardiner). Illustrations of typical sfecimens of Lepido-ptera Heterocera in the Collection of the British Muséum, London, 1877, t. I, p. 3, pi. I, fig. 3.

(2) C'est l'exemplaire mexicain, noté ci), de la collection Hartweg, qui a été décrit par Mr. Fr. Walker,

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 43g

Nous sommes donc en présence de documents de première main et l'identité d'une espèce ne saurait guère être établie avec plus d'exactitude. Il nous paraît indispensable de reproduire ici et la description de Walker et la figure donnée par A. Butler (i)

(PI. M,, fig. 151).

Castnia Inca, MSS.

(( Fnsca, cyaneo et viridi niicans; alae anticae ferrugineae, vel cinereae, striga obliqua fasciisqiie undulatis fuscis guttisque duabiis subapicaJibus hyalinis, subtus nigro fasciatae; alae pos- ticae nigrae fascià lata aurantiaca guttisque albidis vel auran- tiacis posticis marginalibus, subtus pallidiores. >>

« Brown, with blue and green reflections. Fore wings ferru- ginous or cniereous, with an oblique streak and with imperfect undulating bands of brown, and with two hyaline dots near the tips; under side brighter ferrugmeous and with black bands. Hind wings black, with a broad orange band, and with a row of whitish or orange spots along the hmd border; under side testaceous, with a curved brown stripe in front, brown with whitish or testaceous spots towards the hmd border. »

à) Mexico. From M. Hartweg's collection.

b) Venezuela. From M. Becker's collection.

c) Honduras. From M. Dyson's collection.

Butler ajoute : (( The Mexican spécimen differs much from the two others. The fore wmgs are more ferrugmous. The hind wings are orange, black at the base, and with a black stripe, between which and the black hind border there is a row of black- divided spots. »

Ainsi donc, la description de Fr. Walker et la figuration du spécimen typicum qui s'y rapporte, s'appliquent à un mâle d'Inca, provenant de Honduras. Les femelles de cette espèce sont au- jourd'hui connues, mais elles n'ont jamais été décrites; les dessins

(1 ) Voir note i de la page précédente.

440

LÉPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

de leurs ailes antérieures sont beaucoup plus clairs et beaucoup plus accentués que chez les mâles (Fig. 152 bis). La remarque précédente de Butler, relative aux différences qu'il a constatées sur l'exemplaire du I\Texique, suppose une autre morphe du même phylum, très voisine, cela va sans dire, mais jusqu'ici confondue avec înca sous le même nom et sous la même diagnose. Nous pro- posons pour cette espèce, que nous décrivons ci-après, le nom de Mexicana.

Il existe dans la collection de M. Charles Oberthùr six exem- plaires c^cT d'Aciloa Inca ei une Q ; cinq d'entre eux proviennent

FiG. 152 hù. Aciloa Inca Walk. 5, grandeur naturelle, d'après un exemplaire de la collection Ch. Oberthùr.

du Honduras (PI. color. CDLI, fig. 3810), et portent, sur leur étiquette d'origine, San Pedro Sula; ils ont été capturés en 1897 par Erich Wittkugel. La Q est originaire de Chiriqui; elle avait été considérée, à tort, par Staudinger comme une variété de Cli- tarcha. Enfin, la collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris nous a, de son côté, fourni neuf exemplaires d'A. Inca, 8 cfC? et I Q ; tous ont été capturés par Génin, en 191 2, au Mexique, dans l'Etat de Vera-Cruz.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 44I

L'exemplaire rf figuré par M. Preiss (Isleue und seltene Arten..., taf. Il, fig. 5) et reproduit par le D"" Strand (loc. cit., 5 à) appartient bien à cette espèce; sa patrie est aussi le Hon- duras.

Notons enfin que la Castnie cf, figurée par Westwood sous le nom de Clitarcha (Joe. cit., pi. XXXI, fig. i) n'est autre chose c|u'un cf d'Ijîca. Nous sommes absolument de l'avis de M. Her- bert Druce sur ce point {Btol. Cenir. Amer., 1883, t. I, p. 26).

En ce qui concerne Aciloa Staudingerï, il nous paraît impos- sible d'accepter la suggestion de M. le D'' Strand, qui propose de considérer cette forme comme la femelle d'Inca; nous indi- querons plus loin (p. 458) notre manière de voir.

96. Aciloa Inca, var. Mexicana nom. nov. (PL M^, fig. 152).

Nous trouvons dans Herrich-Schaeffer, sous le nom d'Inca, Sainmlung nener oder ivenig bekcumter ans s er euro -pais cher Schrnetterlinge, PL CIX, n"'' 488 et 489, la représentation, dessus et dessous, d'une Castnie qui nous paraît légèrement différente de la précédente et susceptible d'en être séparée. Cette Castnie, qui est vraisemblablement une Q, est, d'après le Systematisches Ver- ziichniss du même ouvrage, p. 53, originaire de Mexico. Or, si nous nous rapportons à la remarque de Butler, certains exemplaires du Mexique, catalogués sous le nom d'Inca, différeraient de ceux du Honduras et du Venezuela par un certain nombre de particularités.

Remarquons d'autre part que c'est à cet Aciloa Inca, selon Herrich-Schaeffer, que doit correspondre la description du D"" Boisduval, dans le Species des Lépidoptères Hétérocères, p. 524, puisque, comme nous le savons, à l'exception de Cronides et d' Eudesrnia, toutes les Castnies que l'on peut voir dans l'ou- vrage d' Herrich-Schaeffer lui avaient été prêtées par Boisduval.

Nous trouvons encore à la même époque, dans C. H. Hopffer {Neue oder weniger bekannte Schrnetterlinge, 1856, Heft. II, p. 6, Tab. IV, fig. 2), la description et la figuration d'une Castnie g de même provenance dont les caractères nous pa-

442 LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

raissent identiques, dans leur ensemble, à ceux de l'espèce signalée par Boisduval-Hcrrich-Schaeffer. De fait, nous admettons que tcutes ces descriptions et représentations s'appliquent à une seule ei" même espèce; mais, comme cette espèce n'est probablement pas le type Inca selon Walker, nous proposons d'en faire une variété sous le nom de Mexïcana; nous connaissons donc, de Me.xicana :

Une Q, par la description et la figuration du travail de Hopffer {loc. cit., 1856, p. 6, Tab. IV, fig. 2).

2" Une deuxième Q, par le dessin d'Herrich-Schaeffer {loc. cit., 1856, p. 56, PI. 109, fig. 488-489).

Les deux sexes, par la description de Boisduval tort sous le nom d'Inca), dans le Species, p. 524.

Toutefois il nous paraît indispensable, pour donner une idée nette de cette variété, de reproduire in extenso les documents ori- ginaux que nous venons de citer.

Description de Hopffer :

« C . alis anticis fusco-ferrugineis striga obliqua fasciisque abruptis fuscis guttisque duabus subapicalibus hyalinis ; pos- ticis nigris fascia lata média serieque macidarum marginali au- rantiacis. Exp. alar ant. 5" /'" j" ^"' . »

« In Grosse und Flùgelschnitt mit Castnia Palatinus Cr. iiber- einstimmend. Fiihler schwarz, gegen die Spitze der Kolbe hell rothlichbraun. Kopf und Thorax oberhalb dunkelbraun ; Hin- terleib hellbraun; Palpen, so wie die ganze Unterseite des Kor- pers nebst den Beinen hell graugelb. Oberseite der Vorder- fliigel bràunlich rostfarben mit dunkleren Zeichnungen, beste- hend : in einer Schràgstrieme, welche von der Spitze des Fliigels zur Mitte des Innenrandes làuft und in 2 abgebrochenen Querbinden, welche schràg von der Mitte der Costa nach dem Aussenrande gerichtet sind, ohne denselben jedoch zu erreichen. Die Spitze des Fliigels ist ebenfalls dunkler angelegt und kônnte als dritte Ouerbinde gelten, in der sich 2 ovale Glasfleckchen befinden. Die Unterseite der Vorderfliigel ist gelb, nach der

LÉPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE 443

Basis zu rothgelb, an den Ràndern graubraun ; die beiden abge- brochenen Querbinden sind hier tief schwarz und verbinden sich wie dies auch schon oberwàrts geschieht an ihrem Ende durch einen Zwischenast und schliessen einen geiben Fleck ein.

)) Die Oberseite der Hinterflùgel ist schwarz mit einer breiten, orange farbenen Querbinde in der Mitte des Flùgels und einer Reihe von 8 gleichfarbigen, rundhchen Fecken vor der Aussen- rande, von denen die beiden letzten, im Analwinkel, verbunden sind. Die Unterseite ist graubraun mit hellerer, gelblich brauner Mittelbinde und Randflecken, die jedoch weniger deuthch als oberwàrts hervortreten. Der Analwinkel ist hier schwàrzlich an- gelegt und zwischen Vena cosialis und siibcostalis zeigt noch eine belle lanzettformige Querbinde. »

Zwei Exemplare aus Mexico von Herrn Otto Friedrich ge- sammelt (i).

Il nous a été impossible jusqu'ici d'étudier Aciloa Mexicana en nature; quelques-uns des exemplaires qui furent prêtés à IJerrich-Schaeffer n'ont jamais fait retour à la collection Bois- duval; mais, comme il est à espérer que d'autres exemplaires, de même provenance, se retrouveront çà et dans quelques collec- tions, nous appelons l'attention de nos collègues entomologistes sur ce point et nous serons très heureux de recevoir toutes les observations qu'ils voudront bien nous communiquer à ce sujet.

97. Aciloa Clitarcha Westwood. A Monograph of the Lepi- dopteroiis Geniis Castnia (Trans. Linn. Soc. London, 187;, Vol. I, p. 176, PI. 31, Fig. I).

Bien que les caractères de cette espèce soient très différents et que sa taille soit, en général, beaucoup plus grande, les ento-

(i) HOPFFER est persuade que l'espèce qu'il décrit est la mêm.e que celle de Walker : « Ungiinstige Verhaltnisse sind dem Erscheinen dièses Heftes entgegen- getreten, nachdem die Tafeln schon seit 2 Jahren fertig dalagen. Die obige Art ist unterdessen von Walker a. a. O zwar kurz, aber kenntlich beschrieben worden. »

444 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

mologistes ont cependant (luelquefois hésité à la distinguer d' IiiCij; cette hésitation pro\ient sans doute de ce que Westwood, le premier auteur qui l'ait fait connaître, a décrit et figuré, comme étant le mâle de Clïtarcha {Joe. cit., pi. 31, fig. i), une morphe de Panama qui n'est autre chose c]u'un mâle d'inca.

L'erreur de Westwood n'avait point échappé à Mr. Herbert Druce; on peut lire, en effet, dans la Biologia Centralï-Ameri- cana, Lcpulopt. HeJcrocera, Vol. I, p. 27, les remarques sui- vantes :

(( The spécimen figured by Prof. Westwood as the maie of this specics, I believe to be the maie of Castnia Inca. The true maie of C. Clïtarcha now figured is a much larger insect, agreeing much more closely with the female. It has the outer margins of the secondaries black instead of orange, as in that species. »

L'opinion des entomologistes est d'ailleurs aujourd'hui par- faitement renseignée sur ce point; les véritables mâles de Cli- larcha ont été, petit à petit, introduits dans les collections et l'on a pu constater que leurs caractères concordaient avec ceux des femelles, seules connues et seules décrites autrefois (PI. color. CDLI, fig. 381 1).

Voici, d'après Westwood, la description de Clïtarcha Q.

« Fœm. alis anticis niagnis obovalibus apice subacutis, stra- mineo-albis, brunneo-fusco variegatis, maculis in medio e costa literam // magnam reversam valde obliquam rude simulantibus, striolaque tenui denticulata fere ex apice versus basin marginis interni extensa, apiceque ipso fuscis, hoc punctis tribus albis (intermedio multo majore) notato, limbo etiam fusco; alis pos- ticis laete fulvis basi magis rufis, fascia rufescente inter médium et^ apicem alae seriem macularum nigrarum includente limboque denticulato nigro; corpore toto fulvo thorace saturatiore, subtus pallidiore (PI. Mj, fig. 153).

)) Mas Diulto minor, alis anticis saturate fulvis notulis fœminœ multo minus distinctis; alis posticis basi paullo obscuriorihus, aliter ut in fœmina notatis. Long, cor p. maris fere une. i y2, fœm. une. I %. Expans. alar. antie. maris une. s 14/ fœm. une. 5- >'>

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 445

« This species is closely allied to C. Inca, the figures of which hitherto published appear to represent female spécimens. The female of the présent species has the fore wings much more strongly variegated ; and the broad black border of the hmd wings in C. Inca, with its row of pale straw-coloured spots, is remplaced by a richly coloured and marked margin m C. Cli- tarcha. The cell and branches of the postcostal vein of the fore wing are arranged as ni 6. Lalreïllii, the third and fourth branches separating at a considérable distance beyond the cell.

» Hab. Panama (Salvin), Nicaragua {Beil). In Mus. Ho- peiano Oxoniae. »

Il convient de retrancher, du texte qui précède, tout ce qui se rapporte au prétendu mâle Cliiarcha, dont la description doit êt;re rectiliée ainsi qu'il suit :

Ailes antérieures d'un brun roux avec un syslèmc de taches brunes et jaunâtres absolument analogue à celui de la femelle (PI. color. CDLI, f]g. 381 1); aux ailes inférieures, la disposition et l'étendue des taches noires sur le fond rouge brique est éga- lement pareil; en dessous les taches noires sont moins accentuées et moins étendues qu'en dessus.

Contrairement à ce que pense Westwood, la taille des mâles n'est pas inférieure à celle des femelles; on pourra s'en con- vaincre par la figure ci-dessus indiquée, obtenue d'après un mâle Clitarcha de la collection de M. Charles Oberthiir.

La collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris nous a également présenté un très beau cf de Clitarcha, originaire de Panama.

9b. Aciloa Briareus Guenée, nom. ineditum. In C. HouL- BERT : Diagnoscs de Castnïes nouvelles, etc. (Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1917, Fasc. XIII, p. 70).

Nous trouvons sous ce nom, dans la collection de M. Charles Oberthùr, deux exemplaires, le cf et la Q, d'une magnifique Castnie qui n'a jamais encore été décrite; l'un de ces exemplaires.

446 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

le cf, provient de l'ancienne collection Boisduval, et nous sommes bien étonné que le savant auteur du Species général des Lépi- doptères n'en ait jamais donné la description ; le second exem- plaire, la Q, a appartenu autrefois à Achille Guenée qui l'avait lui-même reçu de M. Doublcday. Sur l'étiquette, écrite de la main de Guenée, qui accompagne cet exemplaire, nous lisons, au- dessous du nom, Briareus, le renseignement qui suit : <( Je ne puis trouver cette belle espèce dans aucun auteur. Comme c'est une Q, il est possible que le cf, qui est peut-être très différent, ait déjà été décrit. »

Le mâle est, en efïet, comme dans toutes les espèces de ce groupe, un peu différent de la femelle, mais pas autant que le supposait Achille Guenée. Nous donnons ci-après la description des deux sexes, mais nous conservons le nom proposé par le savant continuateur du Species; l'espèce appartient évidemment à la même souche phylétique que Clitarcha, toutefois elle en dif- fère assez notablement par la coloration et par la disposition des taches noires aux ailes postérieures.

Mâle. Ailes antérieures d'un roux sombre assez foncé, avec un système de taches brunes entremêlées de taches plus claires difficile à décrire; la disposition de l'ensemble rappelle, de très près, ce que nous trouvons chez Clitarcha; il y a, touchant le bord costal, deux taches claires s'étendant vers l'intérieur de l'aile, mais ne dépassant pas les premières branches de la radiale; dans la région apicale, existent toujours trois petits points ovales, hyalins, celui du milieu ayant un diamètre à peu près double des latéraux (PI. color. CDLIII. fig. 3816).

Les ailes inférieures sont noires à la base et sur la plus grande partie de leur étendue le long du bord externe, elles portent, entre les deux parties noires, une bande rouge brique assez large entrecoupées de lignes noires au moins sur les nervures externes. Deux rangées maculaires de taches d'un jaune rosé se voient sur la bande noire externe; la première do ces rangées, c'est-à-dire la plus interne, est formée de quatre ou cinq points, mal limités, dans les espaces internervuraux; la deuxième, la plus externe.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 447

comprend 7 à 8 taches claires, allongées, dont les deux dernières, en remontant vers l'angle interne, sont rouges, en totalité ou en partie comme la bande qui les précède.

Tête, thorax et abdomen bruns, beaucoup plus pâles en dessous.

En dessous, nous retrouvons le même système de dessins qu'en dessus; toutefois, aux îlots de taches brunes des ailes antérieures correspondent une série de maculatures d'un noir velouté très franc et mieux limitées; la base des ailes est d'un rouge orangé. Aux ailes inférieures, correspondant à la tache brune du dessus, nous trouvons un espace blanchâtre ou ovale allongé, encerclé de brun; le long du bord externe, nous retrouvons les deux ran- gées de taches claires, mais celles du rang interne sont beaucoup mieux marquées dans la région de l'angle anal.

Femelle (PI. color. CDLIII, flg. 3817). La femelle est tout à fait semblable au mâle, mais sa taille est plus grande; le bord externe des ailes antérieures est également plus arrondi et les taches claires beaucoup plus blanches.

Le dessin des ailes inférieures est, de même, identique à celui du mâle; l'abdomen est fortement parsemé d'écaillés rouges en dessus.

Dans les deux sexes, la frange des premières ailes est brune; celle des secondes ailes est blanche; on voit aussi toujours, aux ailes postérieures, dans la bande rouge et près du bord externe intérieur un point noir, vaguement pupille de rouge.

Il n'est pas douteux que les deux exemplaires à^Aclloa Briareus qui nous ont permis de caractériser cette espèce n'aient pour patrie l'Amérique méridionale; malheureusement nous n'avons, ni pour l'un ni pour l'autre, aucune indication de localité.

09. Aciloa Orizabensis Strand. Les Macrolépidoptères du Globe (Faune Américaine, Vol. VI. p. 11, PI. 8^).

Nous ne connaissons pas en nature la forme de grande taille désignée sous le nom d' Orizabensis par M. le D"" Strand; d'après ce que nous pouvons en juger par la figuration des Macrolépi-

448 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

doptl'rcs du Globe, l. VI, PI. VIII, 'îxç,. Se", cette espèce, inter- médiaire entre Inca et i lilarcha, et (|iie l'auteur ne place à côté de Clitarcha qu'avec un point de doute, nous paraît plutôt devoir être rapprochée de Briareiis Guen.; la tache noire de bordure, aux ailes postérieures, présente la même disposition et si le dessin des ailes antérieures n'a pas les mêmes tonalités, le schéma en est néanmoins à peu près identique.

II y a dans cette souche phylétique un certain nombre de pro- blèmes qui ne pourront être résolus que lorsqu'on connaîtra un plus grand nombre de Castnies des régions de Mexico et d'Ori- zaba.

loo. Aciloa Ahala Druce. Descripllons of hve riew Sfecies of ( asfnia /i-om l ropïcol South Amenca (Ann. and Magaz. of Natiiral History, 1S96, p. 217)

Cette espèce, fort jolie?, jjaraît extrêmement rare dans les collections et c'est avec la plus grande satisfaction cjuc nous avons pu en étudier deux exemplaires très frais, un ç^ et une Q, dans la collection de M. Charles Oberthiir. L'examen direct des échantillons naturels nous a permis de constater que la descrip- tion de M. Herbert Druce s'a[)pliquait exclusivement à un mâle : u a svK/ll white spot close to tlie apex » est bien, en effet, l'une des caractéristiques des mâles (PI. color. ('DLIV, fig. 3822). Dans cette espèce, comme dans quelques autres de ce groujDe, on trouve, chez les femelles, trois points blancs transparents, à l'angle apical. De plus, le bord externe d(>s ailes antérieures est très arrondi et la ligne brune, qui traverse l'aile, est beaucoup plus large et beaucoup plus courbée que chez les mâles (PI. CDI., fig. 3809).

A part ces réserves, la description de Mr H. Druce est très exacte et nous nous faisons un devoir de la reproduire ci-après.

« Primaries pale brownish fawn-colour, crossed beyond the middlc by a curved brown linie; a large round darker brown

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 449

spot at the end of the cell, and a small white spot close to the apex ; the veins blackish ; the f ringe pale brown ; underside bright orange. Secondaries deep orange-yellow, the veins black, the outer margin edged with black; a row of small black dots extends from the anal angle partly across the wing : underside very similar to the uppersidc. Head, antennae, thorax and upper- side of the abdomen pale brown; anus yellow; underside of the hcad and front of thorax white; underside of abdomen pale yellow. »

Expanse 2 i/^ inches.

Hab. Amazons {Mus. Druce).

Les deux exemplaires de la collection de M. Charles Oberthùr proviennent également de la province des Amazones.

it.ii . Aciloa Rutila Felder. Reise der Œsîer/eichiscken Fre- gatte Novara um die Et de, Lepidopt., Wien, 1875, Tab. LXXIX, ôg. i.

Cette superbe Castnie, de couleur de feu, publiée par MM. Rudolf Felder et Alois Rogenhofer dans l'Atlas des Hété- rocères du Voyage de la Novara, semble aussi fort rare dans les collections. Les premières descriptions qui en ont été données, par Boisduval et par Westwood, furent faites sur le dessin de Felder, mais elles ne mentionnent, il n'en pouvait être autrement, que les caractères du dessus. On peut dire que, même aujour- d'hui, les caractères du dessous des ailes de Rutila type sont encore inconnus ; M. Paul Preiss a bien, il est vrai, publié, dessus et dessous, sous le nom de Rutila {Neue Art en, etc., Taf. VIII, fig. 2) un deuxième exemplaire du Pérou, mais cet exemplaire, de même qu'un autre identique, reproduit en couleurs dans l'ou- vrage de Strand (in Seitz : Macrolépidopt. du Globe, Faun. Exot., Taf. 7 a), n'est pas absolument conforme au type de Felder; il porte, en effet, le long de la marge externe des ailes postérieures, une bande noire, assez large, ornée d'une rangée de

450 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE

points rouges en son milieu. Les reproductions que nous donnons ici du type Rutila de Felder (PI. color. CDLV, fig. 3823) et du dessin de I\I. Paul Preiss, permettront d'apprécier ces différences. Aciloa Rutila Feld. provient des chasses de M. Bâtes, qui furent, pour la plupart, effectuées dans les parages de Teffé (ancienne Ega), c'est-à-dire dans les régions moyennes de la vallée de l'Amazone, tandis que le Riitila, selon Preiss, vit beaucoup plus à l'ouest (Iquitos), dans les régions préandiniques.

Nous considérons la morphe péruvienne représentée par M. Preiss comme une variété géographique du Rutila Felder et, pour rappeler l'analogie des caractères, nous proposons de la désigner sous le nom de Rutiloides.

Pour résumer les considérations qui précèdent, nous repro- duirons la description de Boisduval, mais nous la compléterons, pour les caractères du dessous, à l'aide d'un exemplaire de la collection Ch. Oberthûr, tout à fait conforme au type, et qui fut capturé dans la Guyane française par Constant Bar.

Voici la description de Boisduval {Species, p. 496) :

(( Cette grande et belle Castnie a de 13 à 14 centimètres d'en- vergure. Ses ailes supérieures, un peu plus arrondies que dans Japix, sont d'un ton beaucoup plus rouge; elles offrent, sur le milieu de la côte, une tache de couleur brune, en forme de pince (i), et, avant l'extrémité, une rangée mal alignée de gros points plus obscurs que le fond, dont le supérieur est noir pupille de blanc.

» Les ailes inférieures sont entièrement d'un rouge brique, traversées, entre le milieu et l'extrémité, par une série bien alignée de huit petites taches noires (2) ; outre cela il y a, près de la frange, une ligne marginale noire, qui se prolonge un peu sur les nervures en petites taches cunéiformes. On voit aussi, sur

(i) Cette tache, bien qu'elle soit un peu plus vague, a bien aussi, sur Texem- plaire de la Collection Ch. Oberthiir la forme en jjince cjue l'on remarque sur le dessin de Felder.

{2) Nous appelons l'attention sur ce caractère, tout à fait différent de ce qu'on observe chez Rutiloides.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 45 I

le bord terminal des premières ailes, entre les nervures, une rangée de taches cunéiformes obsolètes.

» Le corselet et l'abdomen sont de la couleur des ailes supé- rieures. ))

Elle a été rapportée de l'Amazone et fait partie de la collection de M. Felder, à Vienne. Cet entomologiste distingué en a donné une très belle figure, sur laquelle nous avons fait notre description. »

Dessous (PI. color. CULV, fig. 3823). En dessous, la colo- ration des ailes supérieures est d'un rouge un peu plus pâle qu'en dessus; tous les pomts bruns, dont parle Boisduval, ainsi que la tache en pince du bord costal, sont reproduits en dessous, mais avec une tonalité plus accentuée.

Les ailes inférieures sont d'un rouge grisâtre beaucoup plus pâle qu'en dessus. En plus des taches du bord externe, qui sont reproduites en brun, mais atténuées, on voit, vers le milieu du disque mais plus près du bord antérieur, deux points bruns, arrondis, placés l'un au-dessus de l'autre, à 7 ou 8 millimètres de distance.

L'exemplaire, malheureusement unique de la collection Ch. Oberthùr, est une femelle; comme elle nous paraît entière- ment conforme au type de Felder, nous avons cru utile de la représenter dessus et dessous, afin de donner, aux entomologistes qui seront assez heureux pour retrouver cette morphe splendide, une base d'appréciation aussi complète que possible.

102. AciLOA Rutila var. Rutiloides nom. nov. (PL N^, fig. 154).

Voici la brève description qu'en donne M. Preiss [loc. cit., p. II).

(( Fiihler dunkel. Vorderflugel bràunlich rothgelb mit etwas dunkleren Schattirungen ; Hinterflùgel feurig gelbroth, mit tiefschwrarzer Randzeichnung. Die Fransen in der Farbe der

38

452 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE

Flùgel. Unterseite erheblich heller, besonders bei den Hinter- fliigeln. Korper oben bràunlich rothgelb, untcn hell gelblich.

» Vaterland Brasilien. - Das vorliegende Stiick aus Iquitos obérer Amazonas. »

En terminant, nous faisons remarquer que la tache brune du bord costal des ailes antérieures n'a pas ici, surtout en dessus, la forme en pince si caractéristique qui s'observe chez le type Rutila. Les documents que nous avons sous les yeux ne nous permettent pas d'aller jusque-là, mais, nous ne serions pas étonné qu'on en arrive, un jour ou l'autre, à considérer Rutiloides comme une espèce voisine, mais parfaitement distincte de Rutila. li faut de nouvelles découvertes pour nous fixer sur ce point.

103. Aciioa Bogota Strand. Macrolépidoptères du Globe, Fauna Exotica, 191 3, Vol. VI, p. 12).

D' Aciioa Bogota, nous ne savons rien d'autre que ce qu'en dit M. le D"" Strand dans le grand ouvrage d'Adalbert Seitz {Macrolépidopteres du Globe, Fauna Exotica, S'' i, p. 12). D'après ce qu'on peut en juger par la figuration en couleur publiée depuis, dans Lepïdoptcra Niepeltiana, Zirlau, 1914. PI. IV, fig. 22, cette espèce, par sa coloration générale ainsi que par la présence d'une bande noire au bord postérieur des ailes secondes, doit plus se rapprocher de Rutiloides que de Rutila; elle représente à notre avis, dans les Andes de Colombie, une nou- velle variation localisée de cette mtéressante souche phylétique.

Voici donc les caractères d'Aciloa Bogota d'après le texte français légèrement rectifié quant à la forme, des Macrolépi- doptères du Globe.

C. Bogota, cf (PI. O^, fig. 158). Ailes antérieures d'un brun rouge, plus sombres dans la région de la cellule discoïdale; franges blanches tout au moins en arrière; la marge interne étroi- tement bordée de noir. En dessus et en dessous, la région médiane

LÉPIDOPTÉROLOGIE COAIPAREE 453

de l'aile est d'un jaune orange, mais la coloration devient d'un rouge plus vif vers la base; au bord antérieur se trouve une bande large d'environ 2 millimètres; cette bande s'élargit graduellement et arrive à atteindre une largeur de 7 millimètres dans la région de l'angle apical; elle se continue, mais s'amincit ensuite en se dirigeant vers l'arrière jusqu'à la nervure 2; de elle se pour- suit jusqu'au bord interne, sous la forme d'une bande noire, trois fois profondément dentée du côté interne. Dans l'aire mar- ginale un saupoudré noir s'étend aussi jusqu'aux nervures 3 à 5. Tache discocellulaire transversale, d'un noir profond, longue de 2 millimètres et large de i mm. 2.

Les deux côtés de l'aire postérieure sont de couleur orangée, avec une bande marginale d'un noir profond, large de 5 milli- mètres, un peu rétrécie toutefois à l'avant et finement dentée en dedans ; en dessus, on observe sur chacun des intervalles i à 4 une petite tache à reflet bleuâtre; en dessous, la bande noire est coupée transversalement et finit entre les nervures 5 et 6, on trouve encore des taches semblables, même un peu plus grandes.

En dessus le corps est noirâtre; le dessous et les extrémités sont de couleur orangée. Envergure 42 millim. ; longueur des ailes 25 millim. Bogota (Type dans la coll. W. Niepelt).

Cette espèce est originaire de Colombie; la femelle est in- connue.

104. Aciloa Fuscorubra Houlb. Diagnoses de Castnïes nou- velles, etc. (Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1917, Fasc. XIII, p. 73).

Nous désignons sous ce nom une Castnie superbe découverte au Pérou, en 1866, par M. de Mathan; nous ne connaissons mal- heureusement que l'un des sexes de cette espèce, la femelle, mais elle se distingue néanmoins à première vue de toutes les autres formes de la souche phylétique Inca, par ses ailes inférieures d'un rouge brique clair, coupées parallèlement au bord externe

58 *

-154 LÉPIDOPTÉRDLOGIE COMPAREE

d'une large bande noire qui s'atténue et s'efface presque entiè- rement, avant d'arriver à la marge antérieure (PI. color. CDLl, lig. 3812).

Les ailes antérieures sont d'un roux brun uniforme avec un certain nombre de taches sombres plus ou moins visibles; vers le milieu du disque, on distingue une aire un peu plus claire limitée, du côté de la racine de l'aile, par un espace brun s'éten- dant jusqu'à l'insertion et en dehors, du côté du bord externe, par une ligne brune, sinuée s'étendant jusqu'à la région du bord postérieur. Au milieu de cette aire éclaircie, se trouve une tache sombre s'étendant, vers l'avant, jusqu'au bord costal; le bord externe est arrondi comme toujours chez les femelles.

Dans la région apicale de l'aile, se voient trois fenêtres trans- parentes dépourvues d'écailles, celle du milieu environ quatre fois plus grande que les fenêtres latérales.

Ailes inférieures d'un rouge brique clair, plus pâles le long du bord abdominal et dans la région de l'angle anal; une tache sombre occupe la base de l'aile jusqu'au tiers du disque environ; une large bande noire transversale part de l'angle anal et s'avance parallèlement au bord externe et en diminuant de lar- geur dans la direction de l'angle interne elle s'efface; une étroite ligne noire suit le bord externe. I.a frange est blanche ou d'un blanc grisâtre aux quatre ailes.

En dessous, les antérieures sont d'un beau rouge orangé avec trois groupes de taches plus sombres; l'une de ces taches, la plus grande, est située vers l'extrémité de la cellule discoidale et est rattachée au bord antérieur par une bande d'un rouge brun; la région de l'angle apical et le bord externe sont d'un gris fauve.

Les inférieures sont en entier d'un jaune fauve avec des taches d'un rouge brun plus foncé, la bande noire du dessus transpa- raît en gris devenant d'un jaune orange dans la région de l'angle anal. La frange est d'un jaune fauve aux quatre ailes, mais devient un peu brune vers l'angle apical des antérieures.

L'espèce que nous venons de décrire se rapproche incontesta- blement d'inca var. Staudingeri Druce; cependant l'ensemble des caractères ne permet pas d'identifier ces deux formes.

LÉPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 455

Nous avons pu étudier un exemplaire Q , très frais, de cette belle espèce dans la collection de M. Charles Oberthiir. Cet exem- plaire, originaire du Pérou, région de Tarapoto, est, croyons-nous, le seul qui soit connu jusqu'à ce jour.

Section

Ailes antérieures avec un seul point transparent à l'angle apical.

105. Aciloa Palatinus Cramer. Papillons exotiques des trois ■parties du Monde, 1779, Vol. Il, p. 98, PL CLIX, fi.g. B.C.

C'est Cramer qui, le premier, en 1777, lit connaître cette remarquable Castnie ; la ligure qu'il en donne, et que nous reproduisons ici (PL O^, fig. 157), est suffisamment exacte pour permettre d'identiûer l'espèce avec certitude, mais sa descrip- tion, beaucoup trop succincte, ne peut nous donner aucune précision; nous n'en retenons que l'indication de provenance, ainsi formulée : « Il (A. Palatinus') est de Suriname et se trouve au cabinet de Madame J. J. Châtelain, née Smith ». Nous ne voulons pas davantage faire état de la description de Godart; l'éminent collaborateur de Latreille à VEncyclopédie métho- dique n'a pas connu l'espèce en nature; il s'est borné, ainsi que nous l'apprend le D'" Boisduvai, à interpréter la figuration de Cramer; la première description un peu complète se trouve donc être, par suite, celle de J. W. Dalman, établie d'après un exem- plaire authentique de la collection Schœnherr; nous reproduirons cependant ici la description du D"" Boisduval, plus accessible aux lecteurs français.

« Les ailes supérieures, un peu allongées, sont d'un brun un peu roussàtre, à reflet verdâtre, avec la base, une grosse tache sous-costale et une raie oblique transverse un peu plus obscure; la ligne oblique va du bord interne auprès du sommet, elle S2 dilate et elle est marquée d'un point blanc transparent.

456 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

» I-es ailes inférieures sont noires, travcisées au milieu par une large bande bien nette, d'un blanc jaunâtre, sauf vers l'angle externe, elle est d'un fauve orangé; le bord marginal est marqué d'une rangée de cinq à six points d'un jaune orange.

» Le dessous des premières ailes est blanchâtre, lavé de fauve avec une tache annulaire noire sous le milieu de la côte; le sommet est brunâtre, avec le même point transparent qu'en dessus.

» Le dessous des secondes ailes est blanchâtre, avec une petite bande noire, très courte, sur le milieu du bord externe; le bord terminal offre une bande brunâtre, devenant noire en arrivant à l'angle anal ; les points marginaux de la face opposée repa- raissent en gris blanchâtre.

» Le corselet est brun, l'abdomen est noir à la base et ensuite d'un blanc faiblement jaunâtre. L'anus est d'un roux brun.

» Cette espèce est toujours fort rare dans les collections. Nous l'avons reçue de Cayenne elle a été prise par M. Bar. »

L'exemplaire ç^ qui a servi à établir cette description existe toujours dans la collection de M. Charles Oberthùr; nous avons ainsi pu nous assurer que ses caractères essentiels ont été parfai- tement interprétés ; dans la âg. C, PI. CLIX de l'ouvrage de Cramer, le dessous des ailes antérieures est d'un rouge plus franc et la bande brune des ailes inférieures est plus nettement limitée, mais ces particularités, ainsi que nous avons pu nous en assurer, se présentent fréquemment sur les échantillons mélani- sants et l'identité des deux formes ne saurait être l'objet d'aucun doute.

Depuis 1874 cinq autres exemplaires de cette intéressante espèce sont venus enrichir la collection de M. Charles Oberthiir; l'un d'eux, avec son oviscapte saillant à l'extrémité de l'ab- domen, peut être facilement reconnu pour une femelle (PI. color. CDLII, fig. 3814). La coloration et l'ensemble du dessin pré- sentent les mêmes caractères que chez les mâles; toutefois, le bord externe des ailes antérieures est, comme toujours, beaucoup

LÊPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 457

plus arrondi; le point transparent de l'angle apical existe et, à ce propos, il n'est peut-être pas inutile de faire remarquer que, chez les çf, ce point, signalé comme simple par les auteurs, est parfois doublé d'un autre, beaucoup plus petit, dans l'espace internervural qui suit iPl. color. CDLIl, fig. 3813).

Tous les Valatinus que nous avons eu le loisir d'étudier ont pour patrie les Guyanes (Cayenne, Surinam, Demerara) ; cepen- dant M. Walker {loc. cit., 1854, p. 25) signale un exemplaire de la collection Bâtes provenant de la province de Para (Brésil), ce qui nous porte à penser que l'espèce doit s'avancer quelque peu veis le sud dans la basse vallée de l'Amazone.

Inutile de s'arrêter, en ce qui concerne Palalinus, sur le travail de Buchecker {loc. cit., taf. 12, fig. 16); la figure est, il est vrai, vaguement reconnaissable, mais si rudimentaire, comme colora- tion et comme dessin, qu'on ne peut pas l'utiliser pour une iden- tification sérieuse. Plus extraordinaire encore est la figuration de M. Paul Preiss Œeue 7md. selteue Arten) ; l'auteur décrit un soi- disant Palat'tnus de Rio de Janeiro (!) (p. 8), et représente, comme étant le Palatïniis de Cramer (fig. 4), un Hegcmon çf typique de Kollar. Cela prouve que M. Paul Preiss ne connaît pas Palalinus et qu'il n'a jamais consulté l'ouvrage de Cramer; décidément la science allemande est toujours vaste et sûre : Deutschland ûber ailes.

M. Dala Torre, cela va sans dire, accepte toutes les erreurs de son compatriote.

Nous représentons ici un mâle et une femelle d'A. Palalinus (PI. color. CDLII, fig. o^, 3813; g, 3814), afin que les entomo- logistes puissent toujours, avec certitude, différencier cette espèce de la morphe înca, différenciation que ne permettent générale- ment pas les seules descriptions écrites.

En plus des échantillons signalés ci-dessus, appartenant à la collection Charles Oberthùr, nous avons pu étudier trois autres exemplaires de Palalinus dans la collection du Muséum de Paris; ces trois exemplaires viennent aussi de la Guyane française, l'un d'eux a été capturé dans la vallée du Maroni.

45^ LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

io6. Aciloa Palatinoides g Houlb. Diagnoses de Castnies nouvelles^ etc. (Etudes de Lépidoptérologie comparée, 191 /, Fasc. XITI, p. 72).

Les mâles de l'espèce Palatinus sont toujours beaucoup plus nombreux que les femelles dans les collections; sachant, par expérience, combien les deux sexes sont parfois dissemblables dans ces arrangements phylétiques, nous aurions certainement été tentés de rapporter à Palatinus le bel exemplaire dont la description suit, si nous n'avions déjà eu sous les yeux, avec une certitude absolue, plusieurs mâles parfaitement authentiques de cette espèce (PI. color. CDLII, fig. 3815).

La silhouette générale et l'ensemble du dessin sont les mêmes que chez Palatinus \ les différences les plus essentielles se ren- contrent aux ailes inférieures, la tache orangée de la base est plus étendue, mais où, par contre, la bande noire qui part de l'angle anal est beaucoup plus étroite; il en résulte que, au lieu de trouver le long du bord postérieur de l'aile, des taches toutes petites et puncti formes, comme chez Palatinus, nous avons ici une série de grandes macules contiguës, seulement séparées les unes des autres par les filets noirs des nervures.

En dessous, les ailes antérieures sont d'un orangé pâle légè- rement rembrunies dans la région de l'angle apical; il existe, le long du bord externe, quatre macules ovoïdes brunes bien mar- quées (deux points noirs seulement se voient à la même place chez Palatinus) ; les ailes inférieures sont d'un blanchâtre crème, légèrement rosé; les taches sonibres du bord externe sont bor- dées, en dedans, d'un arc roux, mais les deux dernières taches, près de l'angle anal, sont très foncées.

Un seul exemplaire cf de Palatinoides existe dans la collection Charles Oberthùr; il a été recueilli en 1890, par M. Marc de Mathan, dans les plaines nord-est du Brésil ; il est probable que cette espèce se substitue petit à petit à Palatinus à mesure qu'on

LÉPIDOPTÉROT,ûGIE COMPAREE 459

s'avance vers l'ouest et qu'on atteint les vallées supérieures du bassin de l'Amazone.

Comme on peut le voir par la comparaison des ûgures, en dessus la coloration des ailes supérieures est d'un brun plus roux; l'abdomen est d'un blanc jaunâtre avec un pinceau d'écaillés orangées à son extrémité.

Cette jolie morphe appartient, incontestablement, à la même souche phylétique que Palatinus ; il ne serait pas impossible, ainsi que M. F. Le Cerf nous l'a suggéré, que nous nous trouvions en présence du mâle de l'espèce mentionnée ci-après et dont M. H. Druce a décrit la femelle sous le nom de Slaitdingeri.

107. Aciloa Staudingeri Druce. Descnpl. of sovie new Gênera and Species of Heterocera (Ann. and Magaz. of Natural History, 1896, Vol. XVIII, p. 28).

Cette morphe est certainement très voisine d'inca et comme, dans ce phylum, les Q g sont toujours beaucoup plus claires que les (fcf, la remarque du D'' Strand, tendant à faire considérer Staudingeri comme la femelle d'Inca aurait pu être acceptée avec une certaine vraisemblance; aujourd'hui cependant, il n'en peut plus être ainsi; nous connaissons très bien les Q Q d'Inca et nous pouvons nous convaincre (Fig. 152 bis) que le dessin des ailes antérieures est tout différent de ce qui se voit chez Staudingeri.

Le dessin des taches brunes, aux ailes supérieures, en tant que nous pouvons en juger par la figuration du Biologia Centrali- Americana, i8g6, Vol. III. Tab. 68, fig. 8, présente un certain nombre de différences avec Inca; il est d'ailleurs assez difficile d'asseoir un jugement définitif sur une espèce qui ne nous est connue que par la figuration d'Herbert Druce, toutefois une chose est certaine, c'est qu'il n'est plus possible aujourd'hui d'accepter la manière de voir de M. le D"" Strand {Macrolép. du Globe, t. Vil. p. lO (PL N^, fig. 156).

_;6c) T.ÉFIDOPIKR(M.OGIE COMPARÉE

Voici d'ailleurs la description originale de Mr. Herbert Druce : <( Primaries rcddish-brown, shading yellowish-brown in the middle; a large brown spot at the end of the cell and three similar brown spots near the anal angle; two round hyaline whitc dots ncar the apex; the fringe yellowish-brown; secon- daries dcep orange, shading to pale yellow in the middle and on the inner margin, the base black, thickly clothed with dark brown hairs; a wide band of dcep black submarginal spots extends from the anal angle almost to the apex, the spots be- coming smaller near the apex; the outer margin edged with blackish-brown, more broadly so near the anal angle; the fringe yellow; the underside of the primaries orange, that of the secon- daries pale whitish -yellow, with the markings as above, but quite indistinct; head, antennae and thorax reddish-brown; abdomen blackish-brown at the base, then to the anus thickly irrorated with yellow scales, the anus orange; the underside of the thorax and abdomen yellowish-white; the legs dark reddish-brown above, whitish beneath. Expanse 4 inches. »

Hab. Panama (Chiriqui), in mus. Staudinger.

La description d'Herbert Druce s'applique à une Q ; Mr. G. Talbot nous rendrait encore ici un très grand service s'il voulait bien comparer l'exemplaire de la collection Joice avec notre o' Palalinoidcî, afin de voir si nous ne sommes pas en présence des deux sexes d'une seule et même espèce sous deux noms différents

loS. Aciloa Superba Strand. ],cs Macrolépidoptères du Globe, Part. Il, Fauna Ainericana, Vol. VI, p. 11, fig. 5 <2.

Nous ne connaissons de même cette espèce que par la courte description de Strand; voici cette description d'après le texte de l'édition française, avec la reproduction de la figure qui lui correspond (PI. O^, fig. 159).

« De Chanchamayo (Pérou) ; occupe une place particulière par sa bande large, d'un noir profond, parallèle au bord des

LÉPIDOPTÊROLOGIE COMPARÉE 46 1

ailes secondes, contractant vivement avec la bande voisine jaune clair. La bande médiane claire des deux ailes postérieures est de même couleur en dessous et pareille à celle du dessus; les parties foncées sont d'un brun rougeâtre, à l'exception de l'angle anal de l'aile postérieure et à la moitié postérieure de la bande post- médiane de l'aile antérieure qui sont noirs. »

La simple mention (( Pérou, » indiquée par le Catalogue de M. Dalla Torre (loc. cil., p. 12), est trop vague, puisqu'une loca- lité de la région des Andes (Chanchamayo) est nettement pré- cisée par M. Strand. Il serait certainement très désirable d'avoir quelques renseignements plus précis sur la distribution géogra- phique des espèces de cette région.

Planche M^

FiG. 151. Aciloa luca Walkrr. -- Reproduction, d'après A. Butler, de l'exemplaire que nous considérons comme type dlnca [loc. cit., PI. I> fig- 3)-

FiG 152. ^ Aciloa luca, var. Mcxicana Houlb. Reproduction de l'exemplaire tvpe fitruré par C. Hopffer [loc. cit.. PI. IV. fig. 2).

Fig. 153. Aciloa ClitarcJut \\ estwood. Reproduction de l'exemplaire type figure par Westwood iloc. cit., PI. XXXI, fig. 1).

Planche N^

FiG. 154. Aciloa Ruiiloides Preiss. Reproduction de rexemplairc type figuré par M. P. Preiss [N eue Arten, PL VIII, fig. 2).

FiG. 155. Aciloa Orizabensis Strand. Reproduction de rexcmplaire type figuré par M. E. Strand [loc. cit., PL 8 e).

Fig. 156. Aciloa Staiidi)if^eri Druce. Reproduction de rex<<m])laire type figuré par .Mr. Herbert Druce (Biol. Ccntr. Amer.. PL LXX'III, fig. 8).

Planche O^

FiG. 157. Aciloa Palatinus Cramer. -— Reproduction de rexcmi)l;iir( type figure par P. Cramer {loc. cit., CLIX, fig. B).

!• IG. 15S. Acilon />Oi;ota Strand. Reproduction de I'cxem])laire type figuré ])ar M. le J)'' Strand (Lepidopt. \v:pcltunui. PI. IV, fig. 22)".

Fu:. 150. —Aciloa Siipcrba Strand. Reproduction de rexem])laire type figure par M. le D"- Strand {Macrolcp. du Globe, PI. 5 a).

LÉPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

469

XVII. SOUCHE PHYLÉTIQUE PALLASIA

(Genre : Imara).

I

Bien que les morphes qui la composent puissent varier dans une mesure assez large, la souche phylétique Vallasia présente néanmoins une réelle homogénéité; le schéma du dessin, aux ailes antérieures, permet de distinguer très nettement les deux espèces principales : Pallasia et Sa- trapes ; il conserve cependant une généralité suffisante pour caractériser le phylum tout entier. La disposition des taches claires sur fond brun forme un ensemble sensiblement pa- rallèle à l'axe principal de l'aile dans les morphes du type Pallasia, tandis que c'est la disposition trans- versale qui domine dans le type 5a- trapes. Le plan maculaire, suivant lequel les taches claires sont distri- buées est difficile à définir (Fig. 160);

l'étude des figures et des reproductions que nous donnons ici permettra d'en saisir l'économie.

Toutes les espèces connues jusqu'ici de la souche Pallasia proviennent des régions centrales du Brésil, et, jusqu'à nouvel ordre, on peut considérer la province de Matto-Grosso comme étant le centre de distribution de ce phylum.

Nous avons choisi le nom d^Imara, tiré de l'histoire des Incas, comme nom générique pour désigner tout cet ensemble; ses carac- tères essentiels vont être définis ci-après.

Fig. 160. Schéma général de l'ornementation des ailes anté- rieures dans la souche phylé- tique Pallasia.

40

4 70

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE

i8'' Genre : IMARA nov. gen.

Ailes antérieures à fond brun, ornées de taches claires disposées en trois groupes ; le groupe principal, celui que nous considérons comme le plus typique, comprend une bande sinueuse plus ou moins large, dirigée dans le sens de l'axe de l'aile (PI. color. CDLVIII, fig. 3884 et 3885); le deuxième groupe forme une tache arrondie dans le voisinage de l'angle interne; cette tache reste toujours indépendante; elle ne se confond avec la bande

médiane que dans la morphe Lativil- tata; comme ^'^ groupe nous considérons la macule costo-apicale, courte dans le type Pallasïa (PI. color. CDLVIII, fig. 3884), beaucoup plus large et trans- versale dans le type Satrapes (PL P^, fig. 167). Ces trois groupes de taches peuvent être indépendants et nettement séparés, mais on remarque des con- fluences plus ou moins larges dans les diverses variétés.

Ailes postérieures avec un système Fig. 161. Deinier article de., ^c ncrvurcs rayonnantes très fortement tarses chez /«<„.« VuUa,ia accentué; toujours largement bordées

Eschsch. Va, paronyques ru- ' J «

din.entaires ; Pt, piantuie; G'r, ^c noir et avcc dcs bandcs maculaircs

griffes (Orig.).

rouges plus ou moins développées. Plantules des tarses en palette arrondie, coupée obtu.sément à son bord antérieur; paronyques rudimentaircs (Fig. 161).

Tableau analytique et description des Espèces

Ailes antérieures avec uyie large bande claire, obli(|ue, souvent isolée des deux autres grandes taches (|ui s'étendent le long du bord interne (PI. P,, fig. 168). 2

Ailes antérieures avec une petite macule ovale, le plus souvent isolée des taches claires qui s'étendent dans le sens de l'axe de l'aile (PI. col., fig. 3834) 3

LÉPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 47 I

I Bordure marginale noire des ailes inférieures ornée V de points rouges à son bord interne (PI. col.,

2, fig- 3832) I. Satrapes.

f Bordure marginale des ailes inférieures avec les points

\ rouges inclus dans le champ noir /. CatJiarina.

l Disque des inférieures traversées par une bande

1 blanche (quelquefois maculaire) mais très nette (PI.

l col., fig. 3836) I.Pallasia.

] Disque des inférieures avec la bande transversale j très sombre ou presque effacée (PI. col., fig.

3834) var. Umbratida.

Disque des inférieures largement jaune dans sa ^ partie basale var Laihittata.

109. Imara Pallasia Eschscholtz. Beschreibung muer aus- làndischer Schinetterlïnge nebst Abbïldungen (Kotzebue Reise, III, Theil, 1821, p. 217, PL VI, ûg. 27).

Tous les auteurs sont d'accord en ce qui concerne Pallasia Eschsch. ; tous admettent que les formes décrites par Dalman {Prodr. Monogr. Castniœ, 1825, p. 17) sous le nom d^Ardalus (i) et par Godart, dans V Encyclopédie Méthodique, t. IX, p. 798, sous le nom de Brécourt, représentent bien une même unité spécifique. Cette manière de voir peut évidemment se soutenir, néanmoins on peut s'assurer par la figuration d'Eschscholt-'. reproduite ici (PI. P^, fig. 166) que la bande des taches rouges aux ailes postérieures est beaucoup plus développée chez le Pallasia type que dans les formes Ardaliis et Brecourti (2). Dans ces conditions, la comparaison des textes pouvant être aussi utile que celle des figures, nous croyons mdispensable de rapporter ici la description originale d'Eschscholtz :

(i) Quum jam diu in usu fuit indere Papilionibus nomina ex Mythologia sumta, nomina virorum nostri aevi minime videntur iis immiscenda. Supersunt mille species aliorum generum, rjuibus haec sine ullu collisione imponi possunt (Dalman, loc. cit., p. 17).

(2) Godart a décrit cette espèce sous le nom de Castnia Brécourt; nous réta- blissons la désinence du nom spécifique suivant les règles de la nomenclature.

47-2 LÉPIDOl'TÉROLOGIE COMPARÉE

(( C. alis anficis fusco-vir entibus , griseo-fasciatis, posiicis atris, fascia baseos pituclhijue viarg'tnis albïs^ fascia média maculari ntbra.

)) Aus Brasilien.

» In Hinsicht der Grosse uncl Zeichnung hat sie grosse Arhiilirhkcit mit. C. Liens. Die Gnmdfarbe der Vordcnflugcl ist dunkcl olivengriin; auf ihr bcmcrkf man zwci Fleckcn und zackige ],angsbindc von braunlichgraucr Farbe. Der kleinstc dreieckige FIcck licgt ani Vorderrandc iibcr die Mitte desselben hinaus, der zweite dreimal so grosse ani Hinterrande dem Hinter- winkel nahe ; die Binde zwischen beiden, indem sie vom Hinter- rande, der Wurzel nàher, gegen die Spitze hin sich erstreckt, und von ihrcr obern Ilalftc einen breilen Ast nach dem aussern Rande hin schickt. Die Hinlerfliigel sind an der Basis bràun- lichviolett, dann folgt gegen die Mitte zu eine breite weisse mit braunen Rippen durchzogene Querbinde. Die Grundfarbs des iibrigen hinteren Fliigeltheils ist schwarz. In diesem steht eine aus acht zicgelrothen Flecken besteliende Querbinde, an welchcm die dem Vorderrande nàheren Flecken die kleinsten sind. Ganz am aussern Rande stehen fiinf grossere und zwei ganz kleiiie weisse Punkte. An der Unterseite der Vorderfliigel schimmert die Grundfarbe blau ; die mit dem grossen Fleck zusammcn- gelaufene Binde und der kleine Fleck sind hier gelblich weiss; am aussern Rande hat sich noch eine Reihe von siebcn viereckigen weisslichgrauen Flecken eingcfunden. An der Fliigelwurzel am Vorderrande bemerkt man einen rothen Streifen. Die zeichnung der Hinterfliigel auf der Unterseite, unterscheidet sich nur dadurch von der Oberseite, dass die Binde und Flecken hier grosser und eckiger geworden sind. Der Lcib ist braun, oben grùnschimmernd ; das letzte G lied des Leibes gelblichroth, Fiihler schwarz, Beine mit rothen Streifen. »

Bien que les caractères de Pallasia soient en général assez fixes, cette morjDhe présente cependant un certain nombre de variations qui ont été bi(-n interprétées par le D"" Strand {Macro-

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 473

lé'pidoplères du Globe, II, Part. Vi, p. 10). Les différences indi- (jiiées entre Breconrli Godart et Fallnsia Esch., relativement à la bande blanche des ailes postérieures, qui serait continue dans le premier cas et divisée par des nervures noires dans le second, doivent être attribuées à des variations sexuelles ; nous avons constaté, en effet, que les femelles, dans cette espèce, sont plus blanches que les mâles et que la coloration des nervures de leurs ailes est toujours moins accentuée.

Quoi qu'en pense M. le D"" Strand, c'est plutôt par la colora- tion jaunâtre de la bande claire des ailes postérieures que la

Vw,. 161 ht». Imnra (Castnia) Ardiiliis var. Daim., vu en dessus; grandeur naturelle (d'après Westwood) (=l'n1l(iiiifi Esch.). C'est la forme que M. Strand désigne et reproduit sous le nom de LatirUtata.

forme reproduite par West'wood (Fig. 161 dis), dans sa Mono- graphie des Castnies, diffère du type d'Eschscholtz ; néanmoins le nom de LativïUata qu'il indique peut être accepté.

Nous avons pu étudier trois exemplaires de Pallasta-Lati- vittata, 2 cfcf et i Q, dans la collection de M. Charles Oberthiir, plus trois mâles provenant de la collection du Muséum de Paris; l'un de ces mâles, catalogué sous le n" 76, est celui qui a été décrit par Godart, dans VEncyclopédie, sous le nom de Brécourt.

Quant à la morphc Brecourtiï de Preiss {loc. cit., p. g, PI. iV, ^^S- .s), pour laquelle M. Strand propose, avec raison, le nom

474 LEPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE

âiUmbratiila, nous la considérons, sinon comme une espèce, tout au moins comme une fort belle variété locale. Il existe, dans la collection de M. Charles Oberthùr, un exemplaire Q absolument concordant et qui provient également de la localité brésilienne de Santa Catharina.

Nous trouvons enfin, dans la collection Charles Oberthiir, un exemplaire Q, plus voisin d'Umbratula que de Lativittata, chez lequel presque toute la bande blanche des ailes postérieures est envahie par une coloration noirâtre. Nous proposons pour cette forme nouvelle, représentée en couleur sur la Planche CDLVIII de notre travail (Fig. 3834), le nom de Nigrescens.

iio. Imara Satrapes Kollar. Lepïdopteronim Brasiliae Species novae iconibus illiistratae (Ann. des Wiener Muséums, 1839. Vol. I, p. 216, Taf. 12, fig. 3).

Castnia Satrapes présente un certain nombre de variations qui ont été, en général, très exactement mterprétées par West- wood ; la description primitive de Kollar, que nous reproduisons ci-dessous, avec la figuration originale de Satrapes (PL P^, fig. 167), permettra d'apprécier tous les points de contact entre ces différentes variations.

(( Castnia Satrapes. C. alis superionbus supra viridi fuscis ; fasciis duabus latis flavidis fusco adspersis, altéra ad marginem internum, altéra versus apicem; inferioribus fiavo rubris, radiis limboque nigro, hoc fiavo maculato ; subtus omnibus ejusdem coloris sed magis dilutis, basi costae superiorum rubra. ))

Longit. corporis i poil. 5 lin.; alarum expansio j poil. 6 lin.

(( Species haecce et antecedens peculiarem Castniarum fami- liam, alis posticis radiatis formare merentur et tum ob alarum formam tum ob picturam magnam similitudinem cum speciebus, Acreae Fabr., Papilionum generis, praecipue cum Acrea Thalia Cr. habent, ob characteres tamen essentiales, Castniis proprios, ab iis separari non possunt.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

475

» Ajîtennae dimidiam corporis longitudinem aliquantulum superantes, nigrae. Caput, thorax et truncas supra viridi fusci, subtus cum abdojnine flavida, cujus tamen segmentum ultimum fusco penicillatum.

» Palpi flavo squamosi, -pedcs rubri.

» Alae superiores margine inteino sinuato, postico convexo, supra obscure viridifuscae, fascia versus apicem transversa lata abbreviata flavida fusco adspersa, alteraque ejusdem coloris lon- gitudinali ad marginem internum, in medio alae ramulo cum fascia transversa juncta, maculaque viridi-fusca in medio mar- p-inis interni notata.

FiG. 161 ter. Imara Satrapes Koll. Reproduction grandeur naturelle d'un exemplaire femelle, d'après Westwood.

» Alae inferiorcs supra ex ilavo rubrae, radiis decem lim- boque lato nigris, hoc flavo maculato, maculis intramargina- libus sex.

» Subtus : Alae superiores fascias supra memoratas offerunt flavas absque atomis fuscis, praeterea maculas ad marginem pos- ticum quatuor flavidas costaeque basim rubram ; inferiorum color areae dilutius flavido-ruber, maculae limbi fiavae majores,

4/6 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

quam in pagina superion, accedunt maculae ad angulum analein très cacrulescentes, quarum interior reliquis major.

» Habitat in Brasilia, in Malo grosso; J. Natterer pro Museo legit. »

Ainsi donc le vrai type de Satrapes, comme l'a très bien indiqué Westwood (J-oc. cit., p. 175), est celui dont le disque des ailes inférieures est d'un rouge jaunâtre avec La tache claire des * antérieures non séparée transversalement « ut in ûgura KoUari » (PI. P^, iig. 167). Westwood signale encore, à côté du type, une deuxième forme : tnacidis palliais alaruni anticarum sepa- ratts (Fig. 161 ter); c'est sa var. j3; il en donne une très bonne représentation sur la Planche 31, fig. 4, de son travail.

Nous croyons utile de reproduire aussi cette forme intéressante, car c'est elle qui, à part la séparation complète de la tache claire aux ailes antérieures, se rapproche le plus, à notre avis, du Satrapes de Kollar (PI. O^, fig. 170); elle en diffère cependant par quelques autres caractères, notamment par la présence d'une petite tache rouge ovalaire à la base des ailes antérieures et par la coloration tout à fait jaune des six taches marginales.

Remarquons que la coloration brune des taches, aux ailes anté- rieures, est très foncée, presque noire; Kollar dit formellement : « supra obscure viridifuscae » et la fig. 4 de Westv^ood (PI. 31) reproduit parfaitement ce caractère essentiel de Satrapes.

Or, si nous examinons avec attention la troisième forme indi- quée par Westwood, sa Vair. y, nous voyons que, tout en con- servant le même aspect, les taches sombres des ailes antérieures possèdent une coloration brun roussâtrc mais non pas noire ; de plus, le disque des ailes postérieures est jaune avec une série de neuf points rouges entièrement inclus dans la grande bordure noire marginale : (( alis posticis flavidis nigro limbatis, linibo série macidarum rubrarum intus notato ». Cet ensemble nous paraît suffisant pour élever, à la hauteur d'une véritable unité spécifique, la Var. y de Westwood; M. Paul Preiss est déjà entré dans cette voie, en faisant, de cette variation, sa var. Catharïna, que nous décrivons ci-après.

LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 477

Nous n'avons vu, en nature, aucun exemplaire de Satrapes conforme à la figuration de Kollar et à celle de Westwood (PL 31, fig. 4); les seules formes représentées dans les collections que nous avons eues à notre disposition se rapportent toutes à des cfcf de /. Catharina Preiss.

III. Imara Catharina Preiss. 'Ncue und seltene Arten der Lepidopleren-Geniis Castnia, 1899, p. 7, Taf. 1, fig. i cf» et Taf. IV, fig. 3 g).

Ce ne sont pas seulement les différences de coloration et de dessin qui nous ont conduit à séparer les deux formes voisines, Catharina et Satrapes à l'état d'espèces distinctes, mais si nous considérons que Satrapes, ainsi que l'indique Kollar, provient des régions du Matto-Grosso, tandis que Catharina ne semble avoir été rencontrée jusqu'ici que dans la province de Rio Grande do Sul, c'est-à-dire à plus de 1.500 kilomètres plus bas, dans la partie la plus méridionale du Brésil, il serait bien extraordinaire de voir cette espèce, plutôt rare, répandue sur un si vaste terri- toire; les espèces rares ont une distribution géographique très limitée, c'est une loi qui n'a été, jusqu'ici, infirmée par aucune exception.

Nous acceptons, pour cette espèce, la suggestion de Strand, à savoir un dimorphisme sexuel très accentué et se traduisant, chez les 9 Q, par la coloration d'un jaune plus intense des ailes inférieures, et par la présence, chez ces mêmes femelles, des taches rouges qui ornent si élégamment la bande noire margi- nale.

En résumé, les figures : 5, PI. 31 de la Monographie de Westwood, et 3, PL IV de l'ouvrage de Paul Preiss (Neue und seltene Arten') représentent, toutes les deux, un Imara Catha- rina Q ; quant au çj', il a été représenté pour la première fois dans le susdit ouvrage de Preiss, PL I, fig. i (i).

(i) Le D>' Strand : Macrolèfidofthres du Globe, t. VI, PI. 46, reproduit les figures de Preiss

478 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Lorsque Boisduval écrivit son Species, il n'avait à sa dispo- sition, dans sa collection, qu'un seul exemplaire de la souche phylétique Satrapes-Catharina; or, cet exemplaire unique, qu'il décrivit sous le nom de Satrapes {Species, p. 523) est, d'après nos conceptions actuelles, un mâle de Catharina; il en résulte que, si le nom de Catharïna doit être conservé, c'est néanmoins la description de Boisduval, beaucoup plus complète et beaucoup plus claire que celle de M. Preiss, qui a la priorité; il nous parait donc utile de reproduire ici cette description.

(( Envergure 7 V^ centimètres. Ses ailes supérieures sont d'une couleur olivâtre foncée, à reflet verdâtre, marquées de deux bandes d'un blanc un peu violâtre, légèrement saupoudrées d'atomes olivâtres; la première de ces bandes couvre le bord interne; elle est un peu semi-lunaire, divisée transversalement par une raie interrompue de la couleur du fond ; la seconde bande est oblique, sinuée et se dirigeant, du tiers postérieur de la côte, au milieu du bord terminal qu'elle n'atteint pas com- plètement.

)) Les ailes inférieures sont d'un jaune d'ocre, avec les ner- vures noires; le bord terminal est largement d'un noir profond, divisé, près de la frange, par une série de petites lunules d'un jaune d'ocre.

» Le dessous des ailes supérieures offre, sur un fond brun, les mêmes taches qu'en dessus, mais d'un jaune d'ocre, avec l'ori- gine de la côte d'un rouge un peu ferrugineux.

» Le dessous des ailes inférieures diffère du dessus en ce que la bordure est ferrugineuse en avant dans toute sa longueur et divisée par deux rangées de lunules dont les antérieures sont bleuâtres et plus petites, et les autres d'un jaune d'ocre corres- pondant à celles de la face opposée.

» Le corselet est d'un brun olivâtre. L'abdomen est d'un jaune d'ocre pâle avec le dos un peu grisâtre.

» Nous devons cette Castnie à la munificence de M. Deyrolle, qui l'avait reçue du Brésil. Elle est rare, nous n'en avons vu que deux exemplaires. »

LËPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 479

Nous avons pu nous assurer que la description de Boisduval est exacte et qu'elle s'applique, dans tous ses détails, à l'exem- plaire unique qui existe encore dans la collection de M. Charles Oberthiir (PL Q„ hg. 169).

Rappelons toutefois pour terminer que, chez les femelles, la coloration des ailes inférieures est d'un jaune beaucoup plus vif et qu'il existe une rangée de neuf points rouges dans les espaces internervuraux, à l'origine de la bande noire marginale. Comme toujours, en outre, le bord externe des ailes antérieures est con- vexe, arrondi, tandis qu'il est droit ou même légèrement sinué chez les mâles.

Nous ne connaissons pas les formes (S Rîi-fïmaculata et Aber- rans, signalées par M. Strand ; mais leurs caractères, si remar- quables qu'ils paraissent, ne sortent pas des limites prévues entre lesquelles peuvent se mouvoir toutes les variations de Catha- 7Ïna (i).

Un d* d'/. Catharina, provenant du Brésil, mais sans autre indication de localité, se trouve également dans la collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris.

(i) Nous lisons dans Preiss [loc. cit., p. 7) : « Die dièse constant auftretende Varietàt von der nach Kirby in Brasilien vorkommenden Stammform nicht unwesentlich abweicht, erlaube ich mir, dieselbe eigens zu benennen und meiner lieben Frau zu widmen. »

480

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

XIX. SOUCHE PHYLÉTIQUE GALINTHIAS

(Gcnio : Spilopastes).

Devant l'impossibilité nous nous sommes trouvé de ratta- cher le dessin des ailes antérieures de Galinthias à n'importe quelle autre morphe de la tribu des Castniïni, nous avons pris le parti d'isoler cette espèce et de la considérer comme le repré- sentant d'une souche phylétique séparée. Nous espérons que de

nouvelles découvertes, dans les régions méridionales du Brésil, nous feront connaître d'autres exemplaires du même phyluin; il serait bien extraor- dinaire que cette espèce fût tout à fait isolée dans un groupe si vaste et les variations sont parfois si déconcer- tantes.

Nous proposons ici le nom de Sfi- lopastes : du grec sfilos, tache, et pasios, saupoudré, pour rappeler la curieuse distribution des macules blanches et noires, dans les intercôtes, à la surface des ailes antérieures (Fig. 162). Ailes postérieures à nervures rayonnantes très accentuées, comme dans le groupe précédent.

Nous n'avons vu, en nature, qu'un seul exemplaire de Spilo- pastes Galinthias, de la collection du Muséum d'Histoire natu- relle de Paris. Il ne nous a pas été possible d'étudier en détail les caractères des plantules et des paronyques; toutefois, ces organes nous ont paru conformés sur le type eupalamidien.

Fir,. \Q1. Schéma généial de rorneiiientation des ailes anté- rieures dans la souche phylé- tique GaUnthiax.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE ^8t

ic/ Genre : SPILOPASTES nov. gen.

Ailes antérieures triangulaires, ornées d'un système de taches blanches et noires, rectangulaires, placées dans les intercôtes et dirigées dans le sens des nervures; ailes postérieures largement bordées de noir avec une rangée discale de sept petits points blancs disposés transversalement dans les espaces internervuraux et une autre rangée de macules roussâtres le long du bord externe (Fig. 162).

112. Spilopastes ûalinthias Hoppfer. Isleuc oder wenïger bekannte Schvietterlinge der I nsektenSaniviliing Berlin, 1856, p. 7, PL rV, fig. 4.

Cette belle Castnie, ainsi que nous l'apprend le D"" Boisduval, (( a été rapportée du Brésil par M. Langsdorf, et fait partie aujourd'hui de la riche collection du Musée de Berlin ». On ne sait sans doute rien de plus, ni rien de plus précis sur les loca- lités d'origine, car M. Paul Preiss {Neue und- seltene Arien, etc., p. 8, PI. IV, fig. 2), qui indique et figure un exemplaire (;^, en apparence différent de celui de Hoplfer, se borne à dire ceci : « Das Vaterland dicser siemlich isoUrt dastehenden Art ïst Bra- silien ». D'après Westwcod {loc. cit., p. 172), l'exemplaire de Galinthias qui se trouve également au Musée d'Oxford serait originaire de la Nouvel le-Fribourg. C'est la seule indication de localité que nous ayons pu relever dans la littérature des Castnies.

Nous ne connaissons guère cette espèce que par les figures qui en ont été publiées, mais, comme l'ouvrage de C. Hopffer n'est pas très répandu, nous croyons utile de reproduire les renseigne- ments qu'on y trouve consignés (PI. Q^, fig. 171).

482 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

(( C. û/is antiàs acuminatis fuscis nitidis^ lincolis albis et nigris alternis in intcrstitus vcnarurn; postiers nigris albo-fas- ciatis. Ex p. alar. ant. 2" 10'" 3".

(( Grosse von Castnia Orestes Boisd. Walk. und auch im Fliigelschnitt dicscr Art àlinlich ; da dcr Aussenrand jedoch in seiner Mitte etwas ausgeholt ist, so tritt die Spitze des Fliigels mehr hervor und dieselbe zeigt sich schàrfer zugespitzt, als dies bei irgend einer der bekanntcn Artcn der Fall ist.

(( Fiihler schwarz mit braunlicher Innenseite der Kolbe; Palpen braun und weiss behaart; Kopf und Thorax von der Farbe der Oberiliigcl, Hinterleib oben braungrau, unten grau- gelb ; Beine rothbraun mit Schneeweisser Unterseite der Schenkel.

» Die Oberfliigel sind oberwârtz dunkelbraun mit mehr oder weniger Beimischung von Roth und haben einen olivengriinen Glanz. In a lien Zwischenraumen dcr Adern zeigen sich Làngs- striemen, welche, deren ganze Lange einnehmen und aus abwech- selnd weissen, oder gelblich weissen und schwarzen Striemcheh zusammengesetzt sind. Die Unterseite w^eicht dadurch von den obcrcn ab, dass die Basis und die Rànder bràunlich roth gefàrbt sind und dass die Striemchen in den Zwischenraumen der Adern breiter werden und zu Ouerbinden von weisser und schwarzer Farbe zusammentreten, deren làngliche Flecke durch die roth- braunen Adern getrennt, werden.

» Die Oberseite der Hinterfliigcl ist schwarz mit breiter, weisser Querbinde, welche durch die dicken schwarzen Adern in làngliche, schrnale Flecke aufgelost wird. Der breite schwarze Aussenrand, hinter dieser Bmde, zeigt 2 Reihen unregelmàssig gestellter und nich sehr deutlicher, weisslicher Fleckchen und dicht vor den Franzen eine zusammenhàngende Reihe hell- brauner Flecke. Auf der Unterseite verbreitert sich die weisse Mittelbinde fast bis zur Basis des Fliigels und hat, wie oben, cinen blàulichen oder griinlichen Glanz. Der Aussenrand hinter der Bindc ist braunroth mit 2 Reihen meist viereckiger, weisser Flecke, deren Innenseite schwarz gesàumt ist.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 48^

» Zwei Exemplare von Rio (i) ans der von Langsdorf'schen Sammlung. »

Nous avons pu étudier un exemplaire cf de cette très rare Castnie dans la collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris ; nous savons que cet exemplaire vient du Brésil mais aucune indication n'est donnée sur les régions qu'il habite.

Si nous comparons Galinthias aux autres espèces de Castnies aujourd'hui connues, elle nous paraît tout à fait isolée; il est impossible de la rattacher à aucun des groupements que nous avons étudiés jusqu'ici.

(i) Sans doute Uio-de-Janeiro.

484

LEPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE

XX. SOUCHE PHYLÉTIQUE COCHRUS

(Grnrc : PrometheuSj.

La souche phylétiquc C ochriis ne renferme qu'un petit nombre d'espèces; mais il nous apparaît que ces espèces s'isolent très nettement de toutes les autres dans la grande tribu des Cast- nuiii. Le dessin des ailes est, en général, très simple et se réduit

à des taches blcinches ou grisâtres sur fond noir ou fond brun (Fig. 163); l'abdomen, en dessus, tout au moins sur les derniers seg- ments, est orné de bandes rouges et blanches, alternatives. La nervation des ailes antérieures est également intéressante à étudier ; contraire- ment aux indications données par Westwood iloc. cit., p. 161) les quatre cellules de l'aire discoïdale nous ont paru bien développées et nous avons toujours trouvé les branches 3 et 4 de la radiale reliées par une petite nervure transversale (Fig. 165).

Le caractère le plus remarquable de la nervation, c'est l'ori- gine commune des branches 2 et 3, ainsi que la bifurcation qui donne naissance aux branches 4 et 5 de la radiale. Aux ailes inférieures la cellule discoïdale postérieure (Ad) est seule fermée; l'antérieure ne présente que des plis transversaux rudi- mentaires (Fig. 165).

Nous avons conservé, pour les espèces de ce groupe, le nom générique Vromethejis anciennement adopté par Hùbner.

Fig. I(i3. Sclit'iua grin'ial d rornenicntati.iii des ailes anit: rinirc.s dans la scmche pli\ li'ti(|Ui C'oc/irus.

LÉPiDOPTÉROLOGIE COMPAREE

485

>o^ Genre : PROMETHEUS Hùbner.

Sammlung exotischer Schmetterlinge, 1819.

Ailes antérieures brunes ou noires avec une bande plus claire, un peu au delà du milieu et paral- lèlement au bord externe ; cette bande claire est bordée, vers l'inté- rieur de l'aile, par une raie noire s'étendant jusque dans la région de l'angle apical ; vers l'extérieur, elle est aussi fortement ombrée par une région sombre réunissant les taches noires des espaces internervuraux (Fig. 163).

Ailes inférieures noires avec, vers le milieu du disque, une large bande blanche ovoïde, divisée par les lignes noires des nervures ; près du bord externe quelques taches blanches en nombre variable.

Dernier article des tarses avec une plantule triangulaire, arrondie en avant; paronyques trapus en forme de pinceaux (Fig. 164).

Fig. 161. Dernier article des tarses chez rrometheus Co- chrus, Fabr. Pu, paronyque ; Pt, plantule ; 6V, griffes (Orig.).

Tableau analytique et description des Espèces

Ailes inférieures ornées, vers le milieu du disque, d'une grande tache blanche ovoïde et de trois ou quatre points rectangulaires près du bord externe (PL R,, fig. 172)

Ailes inférieures avec une bande transversale formée de 8 macules ovoïdes et une rangée de petites lignés blanches le long du bord externe (PI. R,, fig. i74)..

P. Cochrus.

P. Garbei. 41

486 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

113. Prometheus Cochnis Fabr. Mantissa Insectorum {Fa- pilio), 1787, Vol. 11. p. 25. Entomol. System, entend, et aiicta, 1793, Vol. 111, Pars. 1, p. 42.

Ainsi nommée par Fabricius, très probablement en souvenir d'un personnage antique.

Bien que cette espèce ne paraisse pas présenter des variations bien nombreuses, ni bien caractéristiques, M. le D'' Strajid a cru utile de distinguer un certain nombre de formes basées sur des caractères bien fugaces, puisqu'il ne s'agit, en réalité, que du nombre, très variable, des petites taches blanches submarginales aux ailes postérieures. Nous ne voyons aucun inconvénient à ce que les variations, même les plus minimes, soient notées avec beaucoup de soin; il est même nécessaire qu'il en soit ainsi; mais, désigner par un nom spécial chacune de ces variations, c'est à notre avis leur attribuer beaucoup trop d'importance et encom- brer, sans utilité aucune, les chemins déjà bien peu praticables de la nomenclature.

Plusieurs auteurs, parmi les anciens, eurent l'occasion d'étudier simultanément cette espèce au début du XIX* siècle; comme leurs travaux furent publiés presque en même temps, soit en 1824, soit un peu avant, et vraisemblablement sans qu'aucun d'eux ait eu connaissance des matériaux utilisés par son concur- rent, il ne faut pas s'étonner de la voir présentée sous trois noms différents : Hùbner la représente, sans la décrire, sous le nom de Prometheus Casmilits (loc. cit., PL LXXIX, fig. 1-2); et, d'après la classification adoptée, la range parmi les Papiliones Gentiles, qui correspondent, en partie, aux Danaïdes bigarrées de Linné; Dalman l'apprécie beaucoup mieux; il la décrit et la représente à sa véritable place dans sa Monographie des Castnies, p. 16, Tab. 1, fig. 4, sous le nom de Castnia maris; enfin Godart, dans YEncyclopédie Méthodique, parvient à interpréter avec exactitude les brèves descriptions de Fabricius et à recon-

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 487

naître que le Papilio Cochrus des M an tissa Insectorum, 2Ô3, et de V Entomologie systématiqtte, n" 125, n'était autre qu'une Castnie. Mais, comme Godart ne connaissait pas les dessins de Jones, souvent cités cependant par Fabricius, il nous faut arriver jusqu'à l'ouvrag-e de Donovan, The Natîiralist's Repository, en 1827, pour voir avec certitude que les noms de Prometheus Cas- milus Hiibn., Castnia maris Daim, et Castnia Cochrus Godart s'appliquaient en réalité à une seule et même espèce. Godart, comme Dalman, indique que l'espèce est du Brésil; il est donc présumable que le savant collaborateur de Latreille n'eut devant lui qu'un exemplaire indéterminé, provenant de ce pays, et que, par une étude très attentive des textes, il parvint à identifier cet exemplaire inconnu avec le Cochrus de Fabricius : ce fut son grand mérite (PI. color. CDLVII, fig. 383 0-

Quoi qu'il en soit et tout incomplète qu'elle nous apparaisse, nous croyons devoir reproduire ici la description originale de Fabricius d'après V Entomologie systétnaiique, p. 42, 125.

« P. F. alis integerrimis concoloribus atris; fascià maculari alba, ahdomine sanguineo ; cingulis atris.

)) Habitat. Mus. Dr. Hunter.

» Magnus et crassus. Antennae nigrae clava acuminala. Tho- rax et pectus atra, rubro maculata. Abdomen basi atrum, apice rufum cingulis quatuor atris, albo marginatis. Anus ater. Alae omnes concolores, atrae, fascia abbreviata, maculari, alba. Pedes atri, geniculis ru&s. »

Il n'est pas inutile de noter que, d'après la description qui précède, les quatre ailes de Cochrus sont concolores et noires (( alae omnes concolores, atrae » ; pourtant Donovan, en s'ap- puyant sur les dessins de Jones, d'après lesquels aurait été établie la description des Mantissa Insectorum, conteste l'exac- titude de cette appréciation.

(( From the description of this species, dit-il, to be found in the Fabrician writings, the entomologist would be led to con-

488

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

ceive that ail thc wings are of a deep black : this is not correct, for the anterior wing-s are of a fuscous colour; it is only the posterior wings that are of a dcep black : this errer it must be of some importance to correct; in ail other respects the Fabrician description is very accurate. »

Ce texte est formel et la reproduction coloriée du dessin de Mr. Jones donne, certes, un grand poids à l'observation de

n Donovan ; cependant, nous

ne sommes pas convaincu que l'interprétation de Fa- bricius puisse être, à ce point, considérée comme inexacte; Dalman aussi a étudié un exemplaire dont les ailes étaient concolores et noires, « alœ omnes ni- grœ ».

Cet exemplaire, repré- senté en couleurs dans la Monographie des Castnies, PI. I, fig. 4, porte, sur les ailes antérieures, une bande blanche transversale dont les limites sont probable- ment un peu trop accusées ; aux ailes inférieures, nous trouvons quatre petites taches blanches, allongées, submarginales.

Nous n'allons pas jusqu'à croire que ces exemplaires, aux ailes antérieures d'un noir profond, dont parlent les anciens auteurs, soient des représentants d'une morphe distincte et jusqu'ici mé- connue, mais ils sont probablement référables à une race locale dont nous ne pouvons pas apprécier l'exacte valeur parce que

Fig. 165. Nervation des ailes antéiieures et pos- térieures chez l'rojiietheus Cochrus Fabr. pour montrer la constitution des aires discoïdales : 1, 2, 3, II, aire discoïdale des ailes antérieures ; Ad, aire discoïdale des postérieures ; Fr, frein (Orig. en partie).

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 489

nos connaissances, en ce qui concerne la distribution géographique de cette espèce, sont trop incomplètes. Quoi qu'il en soit, comme le Casinia maris de Dalman nous semble synthétiser assez exac- tement la race aux ailes antérieures très noires, nous croyons utile de la reproduire ici (PL R^, fig. 173) avec la description originale qui lui correspond.

« C. corpore lîigro, niaculis pectoris abdonàneque ruhris; alis concoloribus nigrzs, superioribus fascia ïnfenoribus macula discï subpalmata albis. Tab. nostr. fig. ^.

» Habitat in Brasilia ad Rio Janeiro, Dom. Froelich, Mus. Reg. Ac. Scient. Holm.

» Longit. corporis i poil. 4 lin. Expansïo alarum j 14 pol- licum.

» Species valde distincta; alae superiores quam in praeceden- tibus magis rotundatae, fascia haud obliqua, sed margini exte- riori parallela quod m hoc génère inconsuctum; abdomen ratione alarum quam m il lis quoque longius.

» Antennae vix dimidii corporis longitudine, supra nigrae, subtus testaceae, clava distmcta, acuminata, supra atra, subtus cmerea. Caput nigro-violaceum^, fronte rubricante. Palpi per- breves, nigri, apice testaceo. Lingua basi fusca, apice pallida. Oculi nudi, fusco-testacei. Thorax niger, supra maculis 4 puni- ceis, scilicet 2 collaribus, 2 humeralibus; subtus punctis rubro- aurantiacis pluribus notatus. Abdomen magnum, conicum, tho- race plus duplo longius; segmenta i et 2 nigra, subtus ad latera rubro-maculata ; segmenta reliqua pulchre rubro-aurantiaca vel miniacea, margine nigricante punctis al bis terminato ; anus fas- ciculo brevi nigro. Pedes nigri, geniculis rubra-aurantiacis ; tibiae anticae brevissimae, intus tuberculo vel callo distincto notatae, reliquae rectae, compressae, manifeste bis-bicalcaratse; tarsi tfbiis evidenter longiores.

» Alae omnes nigrae, vix nitidse, nisi certo situ ad fuscum vergentes; in superioribus pone médium alae fascia sordide alba, margini exteriori parallela, intus Imea atra terminata, nec costam

490 T.ÉPIDOPTKROLOGIE COMPAREE

nec margincni interiorcm altingens; in posticis macula magna alba, discoidalis, nervis c}uinque partibus divisa, indc subpal- mata, et versus marginem posticum puncta 3 vel 4 alba, obsole tiora. Alae subtus omnmo concolores. »

En résumé, toutes ces variations de teintes aux ailes supé- rieures, ainsi que nous avons pu nous en assurer, tiennent le plus souvent, non pas à des différences spécifiques, mais à des diffé- rences de provenance et quelquefois à la sexualité; elles nous paraissent purement individuelles; chez les femelles, et c'est le cas, croyons-nous, de l'exemplaire de Dalman, la tonalité des ailes est toujours plus foncée que chez les mâles Ci. les détails de la mosaïque sont moins accentués. L'exemplaire représenté par Donovan est au contraire un mâle; la maculature de ses ailes antérieures concorde assez bien avec ce que nous avons pu observer sur les anciens échantillons de Boisduval dans la collection de AI. Charles Oberthùr, ainsi que sur les trois exemplaires, i cf et 2 Q Q, de la collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, que nous avons eus à notre disposition.

La silhouette des ailes nous montre aussi très nettement que les deux exemplaires figurés par Ivl. Strand {in Seitz, Macrolé- pîdopt. du Globe) représentant deux sexes différents : l'un /. conibinata, 8 c, est un Cochnis mâle, vraisemblablement; l'autre, Cochrus (type), est une femelle.

La figuration de M. Paul Preiss est très bien interpréLée (loc. cil., PI. VIII, ûg. 5) ; il convient cependant de dire que la patrie de cette espèce n'est pas le Chili; l'indication fautive de Kirby, signalée par cet auteur, est probablement due à une erreur typo- graphique.

Enfin, il est difficile de faire état des dessins grossiers de Buchecker {loc. cit., PI. 21, fig. 27); une chose cependant est certaine; c'est que, contrairement aux appréciations de l'auteur, les deux exemplaires représentés sont des femelles; le lieu d'ori- gine : Mexico, donné pour l'un des soi-disant mâles {figure supé- rieure') est une nouvelle inexactitude ajoutée à tant d'autres.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 491

Cette espèce, toujours assez rare, est représentée par trois exemplaires dans la collection de M. Charles Oberthiir, deux çfçf et une Q ; la provenance de cette dernière est seule indiquée : Caraça (Province de Matto-Grosso?), Brésil. Pour deux des exem- plaires du Muséum de Paris les provenances indiquées sont Minas- Geraës et Rio de Janeiro.

114. Prometheus Garbei Foetterle. Descnpçào de Lepidop- teros novos do Brazïl (Revista do Mus. Paulista, 1902, Vol. V, p. 639, PI. XVI, fig. 6).

Nous ne connaissons pas cette intéressante espèce en nature ; nous nous bornons donc à reproduire la description et l'excellente figure que M. José G. Foetterle en a donnée, en 1902, dans la Revue brésilienne indiquée ci-dessus (PL R^, fig. 174).

(( Esta especie é muito chegada a Castnia Cochrus Fabr.- lambem a recebi sob este nome do Rio Grande do Sul. No Estado de S. Paulo ella occorre nos mattos no Rio Batalha.

)) Tendo présentes 8 exemp lares, infelizmente s6 cfcf- O com- primento das azas anteriores varia entre 40 e 50 mm. o do corpo entre 29 e 41 mm.

» A cabeça, as antennas e os palpos sào pretos; o thorax é preto em cima e em baixo, sem furta-cor algum. Os primeiros segmentos abdominaes sâo èm cima pretos, os 5 ultimos sâo meio-pretos, meio-vermelhos, com uma fina orla branca na ponta posterior.

« O abdomen da Castnia Cochrus é de cor semelhante, todavia na mesma os 5 ultimos anneis abdominaes sào ve'rmelhos com uma estreita beira posterior prêta, emquanto na minha especie os anneis sào coloridos na mesma largura de vermelho e de preto. No lado ventral é o abdomen preto com fina orla branca na extremidade posterior dos segmentos. O pello anal é preto.

» As azas anteriores sào na face superior pardacento-cinzentc- pretas com furta-côr verdejante. Uma faixa sujo-branca vae

492 LÉPIDOPXrÎROLOGIE COMPAREE

da beira antcnor obliquamcnte até a bcira intcrior. Entre esta faixa c a beira anterior as azas sâo quasi prêtas, emquanto ellas fora da mesma sâo mais claro-bruno-cinzentas.

» Na beira anterior e interior a faixa é mais larga, coberta de cinzento-negro, de modo que s6 no meio a cor branca sobre- sahe. No beira interior vae desde a faixa até a raiz das azas um largo borrâo cinzento-preto. Para fora a faixa é dcmarcada por um risco muito preto, o quai a baixo da beira anterior, â quai nâo chega, é dobrado para fora em forma de gancho. Na Castnia Cochrus tambem se acha uma faixa branca obliquamente por cima das azas, porém a mesma é mais apagada, nào chega nem a beira exterior e é demarcada para dentro por um risco preto, direito.

» As azas posteriores sào avelludado-pretas com um furta- côr azul e verde. Por cima do meio das azas passa una faixa branca, que as veias dividem em 6 manchas redondas alongadas. No exemplar da figura consta a mesma de 7 de taes manchas. Alguns exemplares têm ainda acima da primeira mancha um pequeno borrào branco mais ou menos distincto. Perto da beira exterior ha uma série de 7 a 8 manchas brancas de forma irre- gular. Em alguns exemplares chegam a formar riscos estreitos, em quanto que em outros existem manchas redondas irregulares no meio da beira exterior.

» Na face inferior as azas sào de côr mais fraca, com o mesmo lurta-côr como em cima. A faixa das azas antenores tem quasi a dupla largura, nào chega aqui nem a beira anterior nem a interior e é dividida no meio pelo risco preto, que no lado superior a délimita para fora. A metade interior é amarellenta, a exterior lacteo-branca. A risca prêta na extremidade superior é s6 levemente curvada para fora, sem forma de gancho. Em todos os exemplares acha-se na cellula mediana por baixo da sub-costal um risco duplo amarello, mais o menos distincto.

'( O desenho das azas posteriores é exactamente como na face superior, somente a côr da faixa transversal é mais amarellenta.

» Dedico esta especie ao meu amigo Sr. Garbe, a quem devo agradecer muitos e valiosos exemplares de minha collecçâo. ))

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

493

Cette espèce, qui ne paraît pas encore avoir été signalée jus- qu'ici dans les collections européennes, se rapproche évidemment plus de Cochrus que de n'importe quelle autre; elle habite les régions les plus méridionales du Brésil, mais nous ne connaissons rien de ses mœurs ni de sa distribution géographique.

41 a

Planche P^

FiG. i66. Imara Fallasïa Eschscholtz. Reproduction du type figure par Eschscholtz {Kotzcbue Rcist\ PI. VI, fig. 27).

Fit;. 167. Imara Satrapes Kollar. Reproduction du type primitif figuré par Kollar {!oc. cit., PI. XII, fig. 3).

1-IG. 168. Imara Satrapes Koll. Reproduction dajn-ès Westwood d'un ex(>mplaire Q grandeur naturelle (PI. XXXI, fig. 4) d "une variété

dV. Satrapes KoW. =Ii)iara Catharii'a Prciss.

Planche Q^

FiG. i6q. Imara CatJiar'uui Preiss. Rc]M'oducti()n, d'après nature, de l'exemplaire cf décrit par Boisdiival sous le nom de Satrapes (Coll. Ch. Oberthur).

FlG. 170. Imara Catliarina Preiss. Reproduction d'un exemplaire considéré, par J. Westwood, comme une var. à' Imara Satrapes KoU. {loc. cit., PI. XXXI, fig. 5).

FlG. 171. Spilopastes Galinthias Hopflfer. Reproduction de l'exem- plaire type figuré par HopflPer {loc. cit., PI. l\ . fig. 4).

Planche R^.

FiG. 172. Fromcthcus CocJiriis Fabr. Reproduction de rcxeniplaire figuré par Hubner sous le nom de Fromcthcus Casmïlus (loc. cit., LXXLX, fig. i).

FiG. 173. Promctiiens Cochms Fabr. Reproduction de Texemplaire figuré par Dalman sous le nom de Castnia Maris {loc. cit., PI. 1, fig. 4).

FiG. 174. Fromcthcus Garbci Foett. Reproduction de l'exemplaire type figuré par M. Foetterle [Rcvista Paulista, PI. X^'I, fig. 6).

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE

501

XX[. SOUCHE PHYLÉTIQUE THERAPON

(Genre : Orthia)

Nous avons réuni, autour de la morphe Therapon, la plus anciennement connue dans ce groupe, un certain nombre d'espèces plus récentes qu'il nous a été impossible d'étudier en nature et que nous ne connaissons que par les descriptions de Burmeister et d'Herbert Druce; nous ne pouvons donc donner aucune précision sur ces espèces ; et, si nous les rat- tachons à la souche phylétique Therapon, c'est sur les indications des auteurs qui les ont fait con- naître.

Nous rattachons aussi à ce grou- pement la forme Hechtiae; il est bien certain que si le dessin des ailes postérieures se trouvait sim- plifié par la disparition des points transversaux, le schéma du pattern se rapprocherait singuliè- rement de celui de Therapon.

La distribution géographique des différentes formes de ce groupe est des plus disparates ; c'est dans le sud du Brésil et en Argentine, que semblent se rencontrer, de préférence, les morphes caractéristiques du type Therapon, tandis que la forme Hechtiae est originaire du Mexique. D'après la description de Mr. William Schaus, la forme Délecta, de Costa-Rica, avec ses <( five large black spots » aux ailes inférieures, nous paraît, pour le moins, aussi voisine de Hechtiae que de Therapon.

Conformément à la manière .de voir de Boisduval, nous con- servons, pour ce g^roupement, le nom générique à.' Orthia.

FiG. 175. Schéma général de Toine- mentation des ailes antérieures dans la souche phylétique Theraiwn.

4J

502 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

21" Genre : ORTHIA Boisduval.

Specics général des Lépidoptères Hétérocères, 1874, p. 539.

Ailes antérieures allongées, étroites, traversées obliquement, de la base jusque vers le sommet, par une ligne brune, étroite, bien marquée; dans la région de l'angle apical, cette ligne se recourbe un peu vers le dehors pour atteindre la marge antérieure ; vers le milieu du disque quelques points bruns limitent vaguement un espace arrondi (Fig. 175).

Ailes postérieures largement bordées de brun.

Plantule des tarses triangulaire, arrondie à son bord antérieur (Fig. 176); paronyques bien développés, présentant, à leur extré- mité, plusieurs pinceaux de poils séparés.

Tableau analytique et description des Espèces

Ailes inférieures orangées ou d'un beau rouge, avec, le long de leur bord externe, une large bande noire ornée de 5-8 points blancs 2

Ailes inférieures d'un rouge grisâtre avec, à leur

base, un dessin brun, allongé, varié de rouge 3

Ailes inférieures d'un jaune rougeâtre, avec cinq larges points noirs, disposés parallèlement au bord externe 0. Délecta.

Ailes antérieures avec une bande brune et cinq ma- l cules noires, discoïdales, très accentuées (PI. S,,

2 fig. 181) 0. Thcrapou.

f Ailes antérieures d'un jaune brun uniforme, presque

immaculées O. Arc/ton.

Ailes inférieures d'un rouge grisâtre avec, à leur I base, un dessin allonge, brun, varié de rouge (Pl.

\ S„ fig. 182) O. l/cchttae.

3 <

(Ailes inférieures d'un orangé rougeâtre, ornées d'un point noir arrondi, à l'extrémité de la cellule dis- coïdale O. Amalthnca.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

503

1'' Section

Bande noire des ailes antérieures rcgîiHèrement courbée.

115. Orthia Therapon Kollar. Lepidofteroruni Brasiliœ specïes novœ iconïbus ïlliistratœ (Ann. des Wiener Mus., 1839, p. 218, Taf. XIII, fig. 3).

Castnïa Therapon est une espèce facile à identifier, et il ne s'est jamais produit, semble-t-il, aucune divergence de vues parmi les auteurs à son sujet; voici la description primitive de Kollar et la reproduction (PI. S^, fig. 181) de l'exemplaire type qui lui a servi à l'éta- blir. Cet exemplaire, il convient de le noter, avait perdu ses antennes ; le des- sinateur les a remplacées par deux soies filiformes qui donneraient une idée tout à fait fausse de ces organes si l'on ne connaissait cette particularité; mais l'examen de l'excellente figure de Herrich-Schaeffer, sous le nom d^ Orthia par ado xa, in Aiissereiiro- pàischer Schmetterlinge, fig. 16, 17, faite d'après l'un des échantillons de la collection Boisduval, nous permettra de rétablir les faits et nous donnera une idée absolument complète, dessus et dessous, de cette belle espèce.

Voici la description de Kollar :

Castnïa Therapon. (( C. alis superionbus elongatis, supra flavescenti-rufis, margine mterno striaque ab angulo baseos in- terno versus apicem oblique decurrente, macula costae punc- tisque duobus infraapicalibus nigro-fuscis; inferioribus rubris, margine postico nigro, série punctorum flavorum ; subtus omnibus

Fig. 1"<J. Dernier article des tarses chez Orthin Therapon Kollar. Pa, paronyques ; l't, plantule ; Or, griffes (Orig.).

504 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

pallide rubris, supcnoribus macula costae sinuata, mferioribus margine postico nigris, hoc duplici série punctorum coerulescen- tium flavorumque.

» Longit. corporïs i poil.; alanim exfansio j poil.

» Ad species rariores pertinere videtur, unicum enim fuit spé- cimen inter tantum insectorum in Brasilia allatorum numerum.

» Anlennae desunt. Caput inter oculos nigro squamosum, palpis albis.

» Thorax, truncus et abdomen supra ex tiavo rubra, subtus alba.

» Pedes anteriores rufo fusci, posteriores albi.

)) Alae superiores haud consuetae plurimarum Castniarum formae, sed magis elongatae, margine postico convexo, supra fla- vescenti rufae, margine interne late fusco, linea ab angulo baseos interne oblique versus apicem decurrente, quin ipsum apicem attingat, punctis infraapicalibus duobus macu laque costae média obsoleta, intus sinuata, nigro-fuscis.

» Alae inferiores supra flavescenti rubrae, margine postico late nigro serieque punctorum sex, quorum tria interiora flavida, tria exteriora ex flavo rubra.

» Subtus : Alae omnes ex flavido rubrae, superiores apice fuscescentes, macula costae média intus sinuata nigra; inferiores margine postico nigro, seriebus punctorum duabus, in hocce limbo nigro, anteriore caerulescentium, posteriore flavorum. »

Habitat in Brasilia ad Rio Janeiro; Schott pro Museo legit.

Nous conseillons de lire également la description du D"" Bois- duval dans le Species général des Lépidoptères Hétérocère<;, p. 540 ; cette description renferme un certain nombre de précisions qui n'ont peut-être pas été suffisamment notées dans le travail de Kollar :

(( La femelle que nous avons prêtée à M. Herrich-Schaeffer, qui en a donné une très bonne figure, dit Boisduval, diffère seu- lement du mâle en ce que la bande jnarginale des secondes ailes est divisée, en dessus, par une série de petites taches d'un jaune

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 505

d'ocre ». De toute évidence, le D' Boisduval s'exagère l'impor- tance de ce caractère; la particularité qu'il signale existe bien, mais on trouve aussi des mâles avec des points blancs sur la bordure marginale des secondes ailes; il s'agit de variations individuelles et, tout au plus, pourrait-on admettre qu'en général le système des points blancs est plus développé chez les femelles que chez les mâles, mais leur absence, chez quelques individus mâles, ne saurait être considérée d'une façon absolue comme un caractère sexuel.

Boisduval ajoute encore, parlant toujours d'O Therapïon (i) : « Elle se trouve au Brésil elle paraît être assez rare, car depuis plus de trente années nous n'en avons obtenu que trois indi- vidus ». Ces trois « individus », 2 cfcf et i Q, existent toujours dans la collection de M. Charles Oberthùr; nous avons pu les étudier à loisir et constater notamment que l'exécution en cou- leurs, par Herrich-Schaefler, de l'exemplaire indiqué ci-dessus, était d'une parfaite fidélité.

Un quatrième exemplaire, une femelle très fraîche, capturée en 1893 par M. E. Gounelle dans l'Etat de Pernambuc (Serra de Communaty) est venue s'ajouter à la collection Ch. Oberthiir; le système des taches blanches, sur la bordure marginale des ailes postérieures, est un peu différent, aussi bien en dessus qu'en dessous, de ce qui se voit sur l'exeniplaire Boisduval-Herrich- Schaeffer; de plus, à l'angle apical des antérieures, existe un point blanc bien marqué; le dessous est d'un rouge vermillon uniforme sans aucune tache, à l'exception des taches blanches que nous venons de signaler sur le dessus. Ces petites différences, rapprochées de celles du même ordre que nous constatons sur un exemplaire du Brésil représenté par M. Snellcn (2) dans le

(i) KoUar écrit Therafon.

{2) Snellen (P. C). leis omirent de cerste toesianden van Castnia The- RAPON Kollar (Tijdsch. v. Entom., 1895, t. XXXVIII, p. 9-11).

La figure de Therafon donnée par Buchecker (System. Entomol. Castnia, 1880, Taf. XXVI, fig. 33), sous le nom de Herrichia -paradoxa II. S., est reconnais- sable, mais c'est tout ce qu'on en peut dire. Quant à celles de M. Paul Preiss {Neue Arten, etc., ]>. 11, Taf. VIII, fig. cf 3) et du D^ Strand [Macroléfid. du

506 LÊPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Tïjdxchrifl voor Euto)iiologie, 1895, PL I, ûg. i, nous amènent à penser que cette espèce doit présenter un certain nombre de variations géographiques encore inconnues. Nous signalons ce point à la curiosité des Lépidoptérologistes ; le Brésil est si grand qu'on peut espérer y rencontrer encore de nombreuses formes de Therapon.

On possècie un certain nombre de renseignements concernant les premiers états d'Orihia Therapon Koll. Sa chenille, d'après Snellen {loc. «/., p. g), vit dans une orchidée brésilienne, YOnci- diiini crispum. D'autre part, M. Edward Poulton, professeur de zoologie à l'Université d'Oxford, nous a fourni, en IQOQ, les détails intéressants qui suivent (i) :

« Professor Poulton exhibited an example of the rare Castniid moth Castnia Therapon Kollar, captured on December 26th 1908, flying in his orchid-house at Broadstone, Dorset, by Dr. A. R. Wallace. The empty pupa-case, also exhibited was found among the roots of a Stanhopea, which had been more than a year in Dr. Wallace's possession. Its previous history was set forth in the following statement received by him from Mr. Hall, of Buenos-Ayres : « The Stanhopea I sent you had been in my con- scrvatories for some years. It originally came from Santos, Brazil (Province of Saô Paulo) ». Dr. Wallace has written to Professor E. B. Poulton concerning this very interesting observation : « As Mr. Hall's conservatories are in the suburbs of Buenos-Ayres, the Castnia is hardly likely to hâve inhabited that treeless région. Southwest of Santos there appears to be an almcst uninhabited tract of hilly country betvveen the Sierra and the sea, and there- fore probably forest-clad and more likely to produce both the Orchid and the moth. I should not wonder if the coast forest cvery traveller wants to get into the « interior » and away from

Globe, Faun. Exot., p. 12, Taf. 7 a), elles nous paraissent, de tout point, accep- tables ; une précision de localité utile à noter nous est donnée par M. Preiss : « Das vorliegende Exemplar meiner Sammlung von Metz in Santos gefangen. » (i) Poulton (Ed.). A rare Castnia bred from an Orchid in En gland (Proceed. of the Enlom. Soc. London, 1909, p. XXXV).

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 507

the coast. Of course, « soiue years » may mean « more the one » and the plant having been gathered when dry and dormant the insect may hâve delayed in emerging. »

La collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris nous a fourni deux exemplaires très frais, i cf et i Q, d'Orthia The- rapon Koll.; tous deux portent, comme mention d'origine : Rio de Janeiro.

116. Ortbia Archon Burmeister. Description physique de la République Argentine, Atlas, 2" livr., 1880, p. 56.

Encore une espèce simplement décrite et non figurée ; nous devons, contre toute raison, la maintenir dans la nomenclature puisque la Loi de Priorité nous y oblige; mais, une fois de plus nous constatons l'inutilité à peu près absolue des descriptions sans figures. L'auteur, il est vrai, nous avertit que, à part la taille, qui est double, la forme, chez Castn. Archon, est identique à celle de Castn. Therapon; or, je le demande à n'importe quel entomologiste de bonne foi, peut-on identifier avec certitude des espèces qui ne sont séparées que par des nuances dans le dessin ou par de simples différences de tonalité dans la coloration ?

Cela dit, voici la description d'Orthia Archon d'après H. Burmeister :

« C. fusco-testacea; alis anticis salis angustis, aciitis, ininia- cidatis; posticis aurantiacis, macula niagna dis ci sinuosa nigra, cum macidis sex albidis, in fasciam transversam congestis. Exp. alar. ./-,/ 1^'' {lo-ii cm.).

» La forme est identique à celle de la Castnia Therapon {Orthia Therapon Boisd., I. 1., II, 540, i), mais du double de grandeur. Couleur générale jaune grisâtre tirant sur le brun ; ailes antérieures longues de deux pouces et larges de un pouce, d'un jaune brun, avec les franges externes blanches; le bord postérieur et une bande longitudinale du milieu d'un brun noi- râtre un peu plus foncée. Ailes postérieures orange, bordure

5o8 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

externe finement noire, franges comme celles de la C. Therafon; au milieu une grande tache noire sinueuse, interrompue au centre par six taches ovales blanchâtres, qui forment une bande trans- versale sinueuse, chaque tache occupant une des cellules margi- nales. Dessous des ailes et du corps d'un jaune grisâtre plus clair, les régions basilaires des quatre ailes orange et les posté- rieures présentant l'indication des mêmes taches de la surface supérieure (i). »

De la province de Catamarca (Rép. Argentine).

La description qui précède, quoique sortie de la plume d'un étranger, n'est pas plus obscure qu'une foule d'autres descrip- tions françaises que nous pourrions citer; elle est même beaucoup plus explicite que la plupart des descriptions de Walker et de George Gray ; malgré cela, cependant, nous nous déclarons incapable de fixer la position exacte d'Orthia Archon dans la classification; si nous la maintenons au voisinage de. Therafon, c'est simplement pour nous conformer aux indications de l'auteur. Remarquons que la province de Catamarca se trouve dans les régions andiques de la partie nord-occidentale de l'Argentine, à la frontière chilienne.

117. Orthia Amalthaea Druce. The Entomolog. Monthly Magazine, 1890, Vol. XXVI, p. 69.

Nous nous bornons encore à reproduire ici la description d'Herbert Druce, ne connaissant rien de plus de cette espèce, que l'auteur compare aussi à Orthia Therapon.

(i) Le Dr BuRMEiSTER s'excuse, dans la préface du Vol. V, consacré aux Lépidoptères, des incorrections qui se rencontrent dans ses écrits : « il me reste, dit-il, à prier le lecteur d'excuser les germanismes perpétuels du texte français. Bien que je me fusse adjoint un jeune français pour corriger mon texte original, il n'a pu rétablir parfaitement les phrases étrangères, parce qu'il connaît peu les objets traités. Ainsi mon texte est un mélange de pensées allemandes et de mots français, et ne respecte pas partout le vrai génie de cet idiome élégant. J'espère cependant que le lecteur n'aura jamais éprouvé d'embarras à comprendre les pensées de l'auteur, exprimées dans une langue qui lui est étrangère.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 509

(( Primaries dark brown, partly crossed from the costal margin by two white bands, the first near the base, the second beyond the middle. Secondaries reddish-orange, with a round spot at the end of the cell, and a mark between it and the inner margin, both black; a submarginal row of black spots with white ocelli extend from the apex to the anal angle; the marginal line black; the fringe of both wings brown. Under-side of both wings uni- formly orange-red; the outer band of the primaries shows on the under-side, where it is broadly edged with black; the spots on the secondaries are the same as above, but much smaller; the head, thorax, and abdomen above pale brown, on the under-side orange-red ; the legs reddish-brown. Exp. 3 inches.

Hab. Brazil.

This species is allied to Castnia Therapon Kollar.

118. Orthia Délecta Schaus. Islew Species of Heterocera from Costa Rica (Ann. and Mag. of Nat. Hist., 191 1, i. Vol. VII (8), p. 192).

Un simple croquis, pourvu qu'il fût exact, nous serait bien plus utile que les copieuses descriptions de M. Schaus, pour apprécier les caractères et les affinités de cette espèce.

« o*. Paipi white in front. Frons black with some brown out- wardly. Vertex, collar, and thorax brown, shading to reddish brown on abdomen above; abdomen below orange-yellow; thorax whitish-grey ; legs chieily reddish brown ; coxae white. Fore wings reddish brown, thinly irrorated with duU brown; a large round spot at end of cell; a dark brown line from middle of inner margin to apex, somewhat obsolescent above vein 7 ; a sub- terminal small white spot edged with dark brown between 7 and 8; cilia dark brown. Hind wings reddish; a black shade at base of inner margin; hve large black spots from near tornus to vein 6, and a smaller brown spot above vein 6; a narrow brown

44

5IO LÉPIUOPTÉROLOGIE COMPARÉE

terminal shade, inwardly lunular and partly irrorated by a black line, from tornus to vem 6.

» Expanse 49 mm.

» Hab. Esperanza. »

« Ç). Fore wings yellow, faintly tinged with green, more darkly shaded at apex, on inner margin beyond line, and on discal spot which is larger and extends on the costa; the subter- minal white spot larger, and tliere is another minute white spot below vein 7; the basai third shaded with light reddish brown. Hind wings reddish yellow; the veins orange; the spots smaller, edged with reddish brown, somewhat indentate on veins, and the black line more distinct.

» Expanse 57 mm.

)) Hab. Cordova, Mexico. »

2" SECTiorîf

Bande brune des ailes antérieures migiilairenicut brisée vers le milieu du disque.

119. Orthia Hechtiae Dyar. - Descriptions of sonie ncw Species and gênera of Lepïdoptera froni Mexico (Pro- ceed. U. S. National Mus., i9io,Vol. XXXVIII, p. 269).

(( Gray, the fore wings shaded with black at base below ccll and in an angular mark at end of cell ; a white band, starting near base, runs along above médian vein to origin to vein 2, thence fills the interspace 2 and 3 and runs obliquely upward toward costa just beyond the cell, terminating at vein 7. Hind wing orange-red, darker shaded in cell and submarginal ly ; a strongly bent black band at end of ccll, a submarginal row of pear-shaded spots and the margin narrowly black, the black running inward a littlc on the veins. Expanse, 65 mm.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 51I

)) One maie, Tehuacan, Mexican, June, 1909 « on Hechtia » (R. Mùller).

» Type. Cat. No. 13038. U. S. N. M. »

La description qui suit a été extraite d'un travail de M. Har- rison Dyar sur les formes non décrites des Lépidoptères accu- mulés dans les collections du Muséum National des Etats-Unis et provenant <( from the Republic of Mexico >.\ Cette description concorde suffisamment avec la figuration qui a été donnée, sous le même nom, par M. le D"" Strand dans le grand ouvrage de Seitz {Macrolépidoptères du Globe, Vol. VI, p. 16, PI. 8 a), ainsi qu'avec un exemplaire de même provenance que nous avons pu étudier dans la collection de M. Charles Oberthùr; c'est cet exemplaire que nous reproduisons dans ce travail (PL S^, fig. 182).

La collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris nous a également fourni deux très beaux exemplaires c^cf d'Orihia Hechtiae Dyar provenant du Mexique, mais sans indication de localité.

44*

512

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

XXll. - SOUCHE PHVLÉTIQUE DIVA

(Genre : Cyaxostola).

Au début de V Advertïsement qui sert d'introduction au tra- vail où il décrit cette merveilleuse Diva, M. Arthur Gardiner Butler s'exprime ainsi : <( The great necessity for recognizable figures of Lepidoptera is a thmg which, in common with other working Entomologists, I hâve long and deeply felt. Complex descriptions without illustrations of any kind to assist in their détermination, are, to say the least, a severe tax upon the patience and ingenuity of ail who wish satisfactorily, to interpret them »

Il ne sera probablement pas inutile de faire remarquer que le désir de M. Arth. Butler, justifié dans tous les cas, l'est peut- être plus encore ici, lorsqu'il s'agit d'une espèce qui, comme Diva, varie par degré? insensibles lorsqu'on passe d'un pays à l'autre. Les formes du nord, c'est-à-dire celles que l'on rencontre dans les Répu- bhques de Honduras et de Guatemala, sont en général plus petites que celles qui vivent en Colombie; Herbert Druce avait déjà noté ce fait dans Bïologia C entralï-Amencana (Lepidopt. Heterocera, Vol. I, p. 27), après rénumération de toutes les localités oii Diva aurait été, d'après lui, rencontrée : « This fine species, dit-il, is gênerai ly distribued throughout Centra] America. The spécimens from the Volcan de Chiriqui, differ from the type in several respects; the primaries are of a much darker colour, and almost without the metallic spots; the orange marginal band of the secondaries is çi.lmost wanting, being broken up into two or three

FiG. 177. Scliénia géiii'- lal de roineiiieiitation des ailes antérieures dans la souche phylé- tique T)iva.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

513

Spots close to the apex. Some spécimens recently obtained by the British Muséum from Colombia agrée best with those from Chiriqui. I think it quite probable that the more southern form may prove to be a distinct species ; but upon that point I do not at présent feel certain, not havmg as yet a good séries for comparison. I hâve figured a Chiriqui example, showing its différence from the more northern form, already figured in Mr. Butler's « Lepidoptera Exotica. »

Boisduval {Species, p. 531) généralise trop vite lorsqu'il dit

que « Butler a figuré, sous le nom de

Diva, le mâle de la C. Tricolor de

M. Felder )> ; cela est tout à fait inexact;

pour être complet, le D"" Boisduval au- rait dû ajouter que Diva, selon Butler,

est originaire du Nicaragua, tandis que

le C. Tricolor de Felder provient des

régions centrales de la Colombie ;

Butler a donc ûguré le mâle de l'une

des formes septentrionales et Felder la

forme Ç) type des morphes méridionales ;

s'il s'agit bien, ainsi que le croit M. Her- bert Druce et ainsi que nous le croyons fig. irs

tarses

nous-même, de variations géographiques Butler. /'«. paronyques ; /v

' s & r ^ plantule; iU-, griffes (Ong.).

assez différentes pour qu'on puisse les

considérer, sinon comme deux espèces, au moins comme deux sous-espèces distinctes, la remarque de Boisduval, au lieu de le résoudre, complique inutilement le problème de Diva-Tricolor.

Il nous paraît dès lors utile de reprendre la question par sa base afin de montrer que les divergences de vues des auteurs n'ont pas d'autres causes que les variations peu étendues, mais cepen- dant très nettes de la morphe Diva. Remontons donc jusqu'aux premiers documents originaux, c'est-à-dire à la description de Butler et à la figuration qui la complète (PI. S^, fig. 183).

Quelle que soit la conclusion qu'on adopte, c'est-à-dire que Diva et Tricolor soient considérées comme deux unités spéci-

Dernier article des chez Cyanostola Dira

514 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

fiques différentes, ou comme deux variations géographiques d'une même morphe, ces formes sont tellement isolées dans la tribu des Cas/niini qu'il est indispensable de les mettre à part dans un genre spécial ; nous proposons, pour ce groupement générique, le nom de Cyanostola (i) qui fait allusion à la coloration bleue des ailes inférieures.

22^ Genre : CYANOSTOLA nov. gen.

Ailes antérieures brunes, traversées obliquement, du milieu de la côte au bord interne, par une large bande irrégulière d'un roux ferrugineux assombri chez le mâle, beaucoup plus claire chez les femelles. Ailes inférieures noires avec la partie centrale du disque d'un bleu sombre et la bordure d'un fauve orangé (Fig. 177).

Plantules des tarses du type eupalamidien; paronyques grêles (Fig. 178).

Tableau analytique et description des Espèces

Taches rougcâtres des ailes postérieures, en des- sous, toujours biett séparées et jamais conflucntes entre elles chez les Q (PI. col., fig. 3824) C. Dira.

Taches rougcâtres des ailes inféiieures, en des- sous, mal limitées et confluentes entre elles chez les g (PI. Sj, fig. 184) C. Tricolor.

Bandes marginales rouges des ailes postérieu- res, en dessus, en macules séparées var. Maculifcra.

120. Cyanostola Diva Butler. Lepidoptcra Exotïca (Descript. and Illustrât, of Exotic Lepidoptera, 1869- 1874, p. 46, PI. XVII, fig. 1-2).

Voici la description originale de Butler :

" cf > Q- Alae anticae supra fuscae; fascia postmedia diffusa obliqua ochraceo-fusca punctoque ante apicem aurantiaco; puncto

(i) Du grec : Cyanos, bleu, et slolc, vêtement.

LÉPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 515

discoidali, tribus in série triangulari postmediis ei: duabus sub- analibus, inaequalibus, ovalibus, flavo-argenteis; posticae caeru- leae purpureo-tinctae ; fascia decrescente marginali aurantiaca, introrsum nigro late limitata; ciliis nigris; corpus fuscum.

» Alae subtus rufo-fuscis; anticae area basali purpureo viri- deque certo situ micante, area apicaii, apice excepte, ochrea, maculis quatuor oblongis decrescentibus nigris ante apicem positis, una rufescente in série eadem discali ; maculis subana- libus supernis ochreo-albis ; posticae fascia média nebulosa ma- culisque quinque lunularibus, distmctis, ferrugineis ; corpus fuscum ; exp. alar. cf une. 2, lin. 1 1 ; Q une. cire. 3, lin. 3.

» Chontales (Janson). Coll. B. M. »

(( This beautiful Castnia is somewhat like a species figured on one of the uncoloured provisional plates for the fourth part of the Lepidoptera of the Novara Voyage, as C. Tricolor, but the différences, in the frontwings especially, between the two species, seem to justify their séparation. »

Ainsi donc, dès l'origine, M. Butler considère que Diva et Tricolor sont deux espèces différentes; d'ailleurs, en ce qui con- cerne le dessous des ailes postérieures, notons bien les termes de la description qui précède : (( posticae fascia média nebulosa maculisqiie qiànqiie lunularibus, distinctis, ferrugineis » ; ce caractère s'observe également sur les formes méridionales, mais il y est incomparablement moins net ; si Butler a seulement repré- senté, dessus et dessous, un mâle de Diva (PI. S^, fig. 183), n'oublions pas que sa description s'applique aux deux sexes et que le caractère des taches est toujours beaucoup plus précis, beaucoup plus accentué chez les femelles que chez les mâles.

Examinons maintenant Tricolor. A. G. Felder en a donné une excellente figure dans l'Atlas des Hétérocères du Voyage de la Novara (PI. LXXIX, fig. 3); les descriptions qui devaient accompagner ce volume n'ont jamais été publiées, mais le dessin nous sufht amplement; nous savons, par l'Explication alphabé-

5l6 LÉPIDOPTKROLOGIE COMPARÉE

tique dos Planches {^Erklàrung der Tafeln, LXXV bis CVII), p. 3, que l'exemplaire représente par Felder provenait de Santa de Bogota, c'est-à-dire du centre de la Colombie; c'est, croyons-nous, la localité la plus méridionale cette jolie Castnie ait été signalée.

Les anciens auteurs croyaient que Tricolor différait de Droa par la bande transversale des ailes antérieures, plus claire et mieux délimitée, et surtout far trois; macules jaunâtres tr ans -pa- rent es situées au voisinage de l'angle interne. Or, nous avons constaté que ces deux caractères, le dernier surtout, constituaient des caractères sexuels et rien d'autre; les macules transparentes de l'angle interne, au nombre de deux chez les mâles, sont tou- jours au nombre de trois chez les femelles. Cette confusion d'espèces et cette confusion de sexes ont été le point de départ de toutes les difficultés d'interprétation qui se sont produites dans la suite à propos de Diva et de Tricolor ; il est donc urgent de remettre un peu d'ordre dans la nomenclature.

En résumé, les noms de Diva et de Tricolor ne doivent plus être considérés comme des synonymes ou comme s'appliquant aux deux sexes d'une seule et même espèce; C. Diva et C. Tri- color sont deux espèces voisines, mais parfaitement distinctes, de la même souche phylétique. Nous avons des cfcT Diva et des Q Q Diva de taille médiocre : c'est la race du Nicaragua, de Honduras et du Guatemala; mais nous avons aussi des çf çf Tricolor et des Q Q Tricolor, de taille beaucoup plus grande, c'est la race méridionale type, de Colombie; pour bien faire saisir toutes ces particularités et séparer, pour chaque race, les faits connus d'avec ceux qui sont à élucider, nous résumons tout ce qui précède à l'aide du petit tableau synoptique qui suit :

C. Diva Butler,

cf. Décrit et figure par Butler : l.e-phioftcra Exotica, 1869-74, p. 46, Taf. X^^l, fig.

r -, ; 1-2-

lormc septentrionale, ' . ,

taille médiocre / ^' Connue, mais insuffisamment caiactensee f par la description de Butler (loc. cit.,

p. 512).

\

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 517

cT. Boisduval décrit, à tort, sous le nom de Tri-

^ ,, [ color (Species, p. ç^i) le mâle de Diva,

C. TRlCOLORFelder, ,^ .^\ j^ ^^^^^^ de Butler,

forme méridionale, s , r, , ^7

crrande taille. / ^' Figurée par Felder : J^ctsc der Novara, 1874,

" [ Taf. LXXIX, fig. 3, mais non décrite

\ jusqu'à ce jour.

Enfin nous trouvons encore, dans la région de Panama (envi- rons de Chiriqui) une troisième forme de variation, plus voisme de Tricolor que de Diva, caractérisée par l'aspect maculaire de la bordure rouge des ailes postérieures, c'est la forme Maadïfera indiquée par M. Strand dans les Macrolépidofteres du Globe. p. 13, PI. 6 r/ (par erreur sous le nom de Diva).

Nous ne connaissons rien de la forme Chiriquiensis, également signalée par M. Strand.

11 nous semble utile de compléter les indications qui précèdent par quelques détails d'organographie en ce qui concerne les morphes non décrites ou insuffisamment décrites.

C. Diva Butler (Voir la description originale, p. 512).

La Q présente, dans son ensemble, les mêmes caractères que le çf, mais la tache claire, d'un gris ferrugineux, aux ailes anté- rieures, est beaucoup plus nette et beaucoup mieux limitée que chez les mâles; on observe, dans la région discoïdale, quatre ou cinq petits points transparents et, un peu plus en arrière, vers l'angle interne, trois macides ovales transparentes (celle du milieu la plus grande) ; vers la base de la région discoïdale, dans la partie rembrunie, se voit un petit point à reflet bleu qui existe aussi chez les mâles. L'ornementation des ailes inférieures, en dessus, est absolument analogue à celle des mâles.

C'est en dessous, aux ailes inférieures, chez les femelles, que l'on pourra le plus facilement apprécier les caractères particu- liers de Diva. Ces caractères consistent en ceci que les cinq taches d'un rouge ferrugineux qui sont disposées parallèlement au bord externe sont ici toujours très nettes, bien limitées et jamais con-

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE

fluentcs entre elles, ainsi que cela se voit le plus souvent chez les çfçf Diva et dans les deux sexes chez Tricolor. La figure en couleur que nous donnons à la PI. color. CDLV, fig. 3824 de ce travail, permettra d'apprécier ce caractère avec la plus grande facilité. La nervation des ailes (Fig. 179 et 180) nous permettra d'apprécier la constitution des aires discoïdales.

Les trois exemplaires de Diva, deux cfcf ^^ ^"^ Q> ^^^ nous avons pu étudier dans la collection de M. Charles Oberthiir, pro- viennent de Honduras, ils ont été recueillis en 1895, par M. Erich Wittkugel, à San Pedro Sula.

Fig. 179. .\ile antérieure de Cyunostoln Diiu Butl. : a, b, c, d, les quatre compartiments de l'aire discoîdale.

Fig. 1»0. Aile postérieure de

CyanoatoUi Diva Butl. : a', 0',

cl, les trois conipartiinents de l'aire discoîdale.

La collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris nous montre un cf Diva de Costa-Rica, ayant absolument les mêmes caractères que ceux de Honduras et du Nicaragua.

121. Cyanostola Tricolor Felder. -^ Reise der Osterreichischen F régal te Novara ir.ji die Erdc, Lepidopt., Wien, 1874, Tab. LXXIX, fig. 3.

La description de Boisduval, dans le Species général des Lépi- doptères Hétéroches, p. 531, ne s'applique pa^, ainsi qu'on l^ourrait le croire, aux deux sexes de Tricolor (PL S,, fig. 184).

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 519

Boisduvai, nous en avons acquis la preuve par l'examen des exemplaires de sa collection, n'eut eu réalité à sa disposition qu'une seule femelle de Trïcolor et ne connut jamais Diva Q. Nous avons la conviction que la première partie de la description du Species, celle qui s'applique au soi-disant ç^ de Trïcolor, a été établie d'après le dessin de Butler; cette description, parfai- tement concordante, ne concerne donc que le mâle de la morphe Diva; comme elle fait double emploi avec la description latine de Butler précédemment reproduite p. 512, nous ne la répétons pas ici.

Il résulte de tout ce qui précède qu'aucune diagnose écrite n'a jamais résumé les caractères du mâle et de la femelle Trïcolor; on ne peut pas, en effet, considérer comme une description valable les trois lignes très vagues que Boisduvai a consacrées à la femelle de cette espèce.

Le cf de Trïcolor a les ailes supérieures triangulaires, mais le sommet apical est moins prononcé que chez Dïva; la bande transversale oblique, de couleur jaunâtre, un peu ferrugineuse, est toujours plus claire que chez Dïva et presque aussi accentuée chez les mâles que chez les femelles. Dans la région discoïdale, le point jaunâtre d'aspect transparent est relativement large et, dans la région de l'angle interne, se voient, comme chez Dïva, deux taches d'un jaune pâle près de l'angle interne. Les ailes inférieures sont noires avec un reflet bleu violacé, avec une bor- dure d'un rouge orangé, un peu crénelée vers le dedans.

Le dessous des ailes supérieures présente le même dessin qu'en dessus ; toutefois la bande oblique est plus nette et sa coloration d'un rouge ferrugineux un peu plus chaud.

Le dessous des ailes inférieures est d'un brun roussâtre avec deux bandes de taches ferrugineuses un peu confuses; l'une de ces bandes part du milieu du bord antérieur et vient aboutir à l'angle anal; la seconde est parallèle à bord externe et se com- pose de taches arquées mal limitées dans les espaces interner- vuraux ; la frange est entièrement noire.

520 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE

On ne connaît jusqu'aujourd'hui T ncolor Q que par la figu- ration de Felder ; voici un résumé de ses caractères extérieurs d'après l'exemplaire ayant autrefois appartenu à Boisduval, et qui fait maintenant partie de la collection Ch. Oberthiir.

Ailes antérieures triangulaires, coupées droit à partir de l'angle apical et largement arrondies dans la région de l'angle interne; le fond des ailes est d'un brun noirâtre avec une large bande irrégulière, d'un jaune ferrugineux allant du milieu de la côte à l'angle interne; du côté externe, à la limite de cette bande claire et de la tache brune subapicale se voient quatre taches transparentes, l'inférieure étant la plus grande; du côté interne, légèrement noyée dans la bordure de la région sombre de la base de l'aile, se trouve une tache arrondie de même aspect que les précédentes et, dans la région de l'angle interne, trois grandes taches transparentes ovales, l'inférieure étant ici la plus petite.

On trouve, aux ailes inférieures, en dessus, un dessin et une coloration absolument semblables à ceux des mâles. En dessous, les caractères des ailes inférieures ne diffèrent pas sensiblement de ceux des mâles; mais ici, toujours, les taches ferrugineuses disposées parallèlement au bord externe, sont mal limitées et n'ont jamais la netteté que nous avons observée chez Q Diva.

L'ancien exemplaire Tricolor Q de la collection Boisduval, ainsi c[ue les deux mâles qui, depuis, sont venus compléter la collection Charles Oberthiir, proviennent tous de Colombie; sur les étiquettes les localités d'origine sont indiquées, nous trou- vons Santa de Bogota et Toquiza, Llanos de San Martin.

122. Cyanostola Tricolor var. Maculifera Strand.

M. le D'' Strand signale et représente cette variation intéres- sante de Tricolor dans les Macrolépid opter es du Globe ^ Part. Exotica, p. 13, fig. 6 d fpar erreur sous le nom de Diva) ; elle est caractérisée par ce fait que (( les bandes marginales rouges de

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 52 1

l'aile postérieure sont parfois déconiposées en taches ». Nous avons également observé cette variation sur un exemplaire (j* de la collection Ch. Oberthiir et nous ne serions pas étonné d'ap- prendre que cette forme se maintient, dans la région de Panama, avec une très grande fixité de caractères. Elle nous paraît former un trait d'union naturel entre les formes méridionales de la Colombie centrale et les formes septentrionales du Nicaragua et de Honduras; elle rappelle, en effet, Trïcolor par ses ailes infé- rieures, surtout en dessous, tandis que la maculature des anté- rieures la rapproche davantage de Diva.

Le (^ unique de cette forme que nous avons eu l'occasion d'observer est d'assez grande taille (envergure 82 millim.); il vient de Chiriqui ; dans l'ensemble, les ailes antérieures sont fortement rembrunies, et ne portent, chacune, que deux petites taches transparentes bien visibles ; cet exemplaire présente donc, à la fois, les caractères de Maculïfera et ceux de C hirïquiensis Strand.

44 a

Planche S^

FiG. i8i. Ort/iia Tlicrapon Kollar. Reproduction de l'exemplaire type figure par Kollar [loc. cit., PI. XIII, fig. 3).

FiG. 1S2. OrtJiia Hcchiiae Dyar. Reproduction, d'après nature, d'un exemplaire appartenant à la collection Ch. Oberthùr.

FiG. 184. Cyanostola Tricolor Fcklcr. Reproduction de l'exemplaire type figure par Felder [loc. cit., PI. LXXIX, fig. 3).

45

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE

525

XXI II - SOUCHE PHYLÉTIQUE CRONIS

(Genre : Haemonides)

Tl est impossible, même à l'observateur le moins prévenu, de ne pas être frappé par l'analogie des caractères que nous pré- sentent toutes les gracieuses Castnies blanches que nous grou- pons autour de Cronis Cramer, choisi comme type. Comme tou- jours, c'est le dessin des ailes antérieures qui nous fournira les motifs essentiels du rapprochement ; mais, les variations qui s'observent aux ailes inférieures nous permettront, dans la plupart des cas, de définir les espèces.

Quelle que soit l'espèce que l'on con- sidère, nous trouvons toujours, dans la région centrale du disque des anté- rieures, deux plages plus ou moins éten- dues, blanches ou légèrement bleutées, séparées par une bande noire, passant sur l'aire discoïdale et se dirigeant vers le bord externe (Fig. 185). Le long de ce bord externe, nous trouvons en outre,

dans la région inférieure, cinq ou six macules blanches de forme variable et, au-dessus, dans la région apicale, une ou deux rangées de macules identiques ; sur les angles huméraux du thorax et le long du bord costal antérieur, à la base de l'aile, se voient des taches rouges plus ou moins étendues.

Aux ailes inférieures, la forme et l'étendue de la bordure noire, le long du bord externe, varient suivant les espèces et suivant les sexes.

Dans son ensemble, la souche phylétique Cronis habite les Guy ânes et les parties nord du bassin de l'Amazone; les espèces paraissent distribuées dans la direction est-ouest, depuis l'Oya- pock jusqu'au Pérou,

46

Fig. 185. Schéma général de l'ornementation des ai- les antérieures dans la souche phylétique Cronis.

526

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE

Nous avons conservé, pour ce phylum, le nom générique d' Haoï/onides, déjà employé par Hiibner, en i8i6, pour dési- gner le Pafïlïo Cronis de Cramer.

23" Genre : IIAEMONIDES Hiibner.

Vrizoichniss bekanntcr Schmcltcrlinge. 181O, j). 101.

Ailes supérieures noires ornées de taches blanches ; une très

grande ( Q ), longitudhiale, dans la

^'iSw-'^^ïÀîif région médiane; une autre plus petite,

'^^Mi^''^ ^^^ s'étendant quelquefois jusqu'au bord

l|^/^ !%wM antérieur. Le long du bord externe,

'V'^!'\'®ï^ d'autres taches claires sont alignées,

fef:^>^^->^%vi sur une seule rangée, de l'angle interne

^^ jusque vers le milieu de l'aile; ensuite

en deux rangées dans la région de

l'angle apical fFig. 185).

- Les ailes intérieures sont d un blanc

^ ' jaunâtre plus ou moins accentue, avec

une bordure noire se raccordant aux

FiG. 186. Dernier article des nervureS tarses chez Haemonides Vio-

,m/., Boisd. -Pa. paronyques ; ] gg plantulcS dcS tarSCS Ont la formC

l'I, plantule ; Gi, griffes (Orig.). '

de palettes sinuées sur les côtés et arrondies en avant (Fig. 186); les paronyques sont terminés par de petits mamelons ciliés, à droite et à gauche des plantules.

Tableau anai-ytique et description des Espèces

Ailes inférieures jaunes ou d'un blanc jaunâtre avec

une bordure noire très étroite 2

Ailes inférieures jaunes ou dun blanc jaunâtre avec une bordure noire, ornée de points blancs, large I d enviroti i centimètre 4

I Ailes inférieures d'un blanc jaunâtre avec une bande I maculaire de trois points grisâtres dans les espaces \ internervuraux 4-5-6 (PI. col., fîg. 3830) H. Cand'ida.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 527

Disque des ailes inférieures jaune ou d'un blanc jau- 1 nàtre uniforme, sans aucune tache 3

2 Disque des ailes inférieures d'un blanc jaunâtre, tra- I versé obliquement par une raie d'un gris bleuâtre

en forme d'S très allongé (PI. T,, fig. 190) (i) //. Sirandi.

i Ailes supérieures bordées de noir avec des taches claires

i d'un bleu azuré {^g. 187) //. Cronis.

^ } (var. Corningii, fîg. 189).

I Ailes supérieures bordées de noir avec des taches claires

de couleur jaune citron H. Lutea.

Bordure noire des ailes postérieures portant six petits I points allongés le long du bord externe (PI. T^, fig.

\ 191) H. Cronida.

4 (var. Pebana, fig. 192).

I Bordure noire des ailes postérieures portant huit gros ' points arrondis le long du bord externe (PI. col., fig.

3829) H. Odila.

123. Haemonides Cronis Cramer. Papillons exotiques des trois parties du Monde, 1777, Vol. 2, PI. CLXXVII, % A (Q).

Tous les auteurs, qui se sont occupés des Castnies, ont parlé de Cronis ; mais, en dehors du vieux naturaliste hollandais Pierre Cramer, qui l'a décrite succinctement et figurée dans son grand ouvrage consacré aux Papillons exotiques, aucun, selon nous, ne l'a vue en nature. Encore aujourd'hui, ainsi que nous allons le voir, pas une seule des morphes représentées sous ce nom n'est exactement référable à la Cronis selon Cramer, mais procédons par ordre; nous allons placer sous les yeux du lecteur tous les documents relatifs à cette discussion et, pour avoir des bases sûres d'appréciation, nous reproduisons ici la ûg. A de la PI. CLXXVIII des Umtlandsche Kapellen et la description ori- ginale de Cramer

(i) Cette bande bleuâtre nous paraît être une raie de la face inférieure de l'aile, vue par transparence en dessus.

528

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

(( Fig. A. Cronis. C'est ici la Femelle du Papillon, repré- senté dans la Première partie, PI. LX, fig. C. Les ailes infé- rieures jcauncs et le défaut de la raie blanche, au bord extérieur

Fig. 187. Piens Cromssn Godart. Cette espèce, que Cramer avait pris^; pour le niâlr cVHaeiiionides Cronis, n'est pas uni" Castnie. C'est un papillon t'antaisi.<te reuunstitutt par un collectionneur ignorant, avic une tête de rhopalucèrc et les ailes postérieures d'un Piéride. (D'après Crniner, VI. LX, fig. C.)

Fig. 188. Haemonides Cronis 9 Cramer.

Cette espèce, originaire de Surinam, est probablemeni très rare et très localisée.

(D'après Cramer, PI. CLXXVIII. fig. A.)

des ailes supérieures, vers leurs jointures, sont presque toute la différence entre ce dernier mâle. En dessous les ailes sont sem- blables au dessus de la figure. Les antennes finissent par une

LÉPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 529

petite pointe en forme de crochet, justement comme celles des Papillons des bois : Pap. Dedahis, Icarus, etc., et des Plébéiens nobles. On l'a pris à Suriname et il se trouve maintenant au Cabinet de Mr. L. Juliaans. »

La description qui précède est tout à fait insuffisante pour donner une idée nette de l'espèce en question; la préoccupation dominante de l'auteur a été de faire ressortir les différences qui existent entre son Cronix Q de Surinam (Fig. 188) et un autre soi-disant Crop.is cf des Indes occidentales (Fig. 187) représente dans le même ouvrage, Vol. I, PI. LX, âg. C. Nous allons voir bientôt ce qu'il faut penser de ce Cronis cT; le D'" Boisduval a discuté la question; sa manière de voir nous paraît être l'expres- sion exacte de la vérité.

Nous pourrions négliger le travail de Godart dans VEncy- clopédie inéîhodiqve (1824) et celui de J. Dalman, dans les Actes de l'Académie des Sciences de Stockholm (1824), puisque ces deux auteurs n'ont jamais vu Cronis, et ne l'ont décrit que d'après les documents iconographiques de Cramer. Cependant les remarques qui accompagnent leurs descriptions nous montrent qu'ils apercevaient déjà quelques difficultés dans les apprécia- tions du vieux maître hollandais : (( L'individu que Cramer a pris pour la femelle de son papillon Cronis, dit Godart {loc. cit., p. 801), nous paraît être une Castnie, tant par la forme des antennes que par celle de la cellule discoïdale des secondes ailes (i) ».

Dalman, de son côté, s'exprime ainsi qu'il suit {loc. cit., p. 405, n" 16) : (( Hujus speciei marem esse Lepidopteron Tab. 60 f. C. delineatum, contendit Cramer, sed vix rite. In figura citata enim nec antennae acuminatae, nec alarum nervi ut in hoc génère solitum, et alae inferiores majores magisque rotundae, unde potius faciès Papilionis ».

'0 Le premier de ces caractères, on peut le voir par la note qui précède, n'avait pas échappé à Cramer.

530 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE

L'ordre des dates nous amène maintenant au travail du D"" Boisduval (1874), dans lequel nous trouvons, résumé, tout ce qu'il a été possible d'apprendre sur ce sujet; n'y pouvant rien ajouter, en ce qui concerne Cronïs secundum Cramer, nous repro- duisons in extenso le texte du Sfecies (p. 534).

« Nous n'avons jamais vu cette espèce de Surinam, qui n'existe, à notre connaissance, dans aucune collection en France. Il y en a un exemplaire en Angleterre, éclos, nous a dit Ed. Doubleday, dans une serre chaude l'on cultivait des plantes tropicales. Il n'est pas douteux, dans ce cas, que la chenille ou la chrysalide n'ait été transportée de la Guyane en Europe avec quelque bana- nier ou autre plante (i).

» D'après la fi g". 178 de Cramer, les ailes supérieures sont noires avec des taches blanches disposées ainsi : une très grande, longitudinale, sur le disque, une beaucoup moins grande vers le milieu de la côte, et les autres beaucoup plus petites, disposées sur trois rangées (2), dont la première est incomplète, formée de trois taches ; dont la seconde est composée de neuf taches bien alignées, et enfin dont la troisième, placée presque sur la frange, est formée de points. Outre cela, l'origine de la côte est rouge.

» Les ailes inférieures sont d'un blanc jaunâtre, avec une très petite bordure noirâtre, crénelée.

)) Le dessous, selon Cramer, est semblable au dessus ; ce qui est d'autant plus probable que dans la Cronida qui en est très voisine, les deux faces se ressemblent.

(i) Il s'agit sans doute ici du spécimen de la collection D. Loddiges au(|uel George Gray a consacré la courte Notice que voici : Mr. Bowerbank has kindly shown me the spécimen taken in Messrs. Loddiges's nursery, which I consider a female. It differs frora Cramer's figure, in the base, spots on the thorax and marks on the head being white. Beneath the hinder wings, the inner and marginal bands are black; thèse bands are connected by means of narrow bands running along the nervures, thus forming cells somewhat like those ou the upper surface. The e.xpance of wings is 3 Va inches from tip to tip [Synopsis of the Sfecies belonging to the Genus Castnia, Trans. entom. Soc. London, 1838, Vol. II, p. 146).

(2) C'est nous qui soulignons ces caractères sur les<]uels nous aurons à revenir.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 53 I

» Le corselet est noir marqué de deux points rouges. L'ab- domen est de la couleur des secondes ailes.

» Cramer a donné, PL 60, fig. C, la figure d'un individu qu'il dit être le mâle, et que Godart a décrit sous le nom de Pierïs C/onissa, et nous-même, dans notre Sfecies (i), sous celui de Pîeris Cronis (Fig. 187). Il est bien évident que, par les antennes ef: les ailes inférieures, cet individu est une véritable Piéride, tandis que ses ailes supérieures ont tous les caractères de la Castnia Cronis; c'est ce qui nous fait croire aujourd'hui que Cramer a été victime d'une mystification.

» Voilà selon nous ce qui est arrivé : un mâle de la Castnie dont il s'agit a eu la tête et la partie postérieure détruites par un accident, et un amateur, sans y attacher la moindre impor- tance, Ta réparé, en lui substituant la tête et la p'^rtie poslérieure d'une Piéride. »

L'examen des figures 187 et 188 confirme de tout poinr l'hypo thèse suggérée par le D'" Boisduval.

Ainsi donc, nous restons en présence d'un seul Cas/ nia Cronis ç authentique : c'est celui représenté t. II, sous la fig. A, PI. CLXXVIII des Papillons exotiques de Cramer; toutes les autres formes signalées depuis. : par Buchecker, dans le Sysi. Entoin. Castma, 1880, taf. II, fig. 3, sous le nom d'Herrichia; par M. le D*" Strand, dans les Macrolépidoptères dji Globe, VI, p. 12, taf. 6 c, sont certainement différentes; ce sont des morphes voisines, appartenant à la même souche phylétique, mais leur provenance et l'analyse, même superficielle de leurs caractères, ne permettent pas de les identifier avec le Cronis de Surinam qui passa sous les yeux de Cramer. L'exemplaire de la collection Loddiges, dont parle George Gray (Voir ci-dessus, p. 530), et dont la provenance est sans doute discutable, diffère lui-même du véritable Cronis par un certain nombre de caractères ; en tout cas, si cet exemplaire {y aide mutilât us) existe encore au British

(i) Species génér. des Lt-pidopt. : Pafillons diurnes. Vol. I, 1S36, p. 548.

532 LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

Muséum (i), il serait utile d'en refaire une étude attentne afin que toute discussion soit close à son sujet.

Reprenons donc maintenant l'analyse des formes indûment rapportées à Cronis selon Cramer, et qui nous sont connues autre- ment que par des descriptions écrites. Nous trouvons, en premier lieu, dans l'ouvrage de Buchecker {loc. cit., taf. II, fig. 3) un Herrickia Cronis de Surinam, dont la coloration fondamentale, aux quatre ailes, est un jaune citron uniforme; or, dans le Cronis de Cramer, les ailes inférieures seules sont jaunes tandis que les ailes supérieures sont d'un blanc légèrement azuré; le système des points blancs dans la région externe des ailes antérieures n'est pas non plus le même dans les deux morphes; enfin, la colo- ration noire du thorax s'étend largement sur les quatre premiers segments de l'abdomen, ce qui ne s'observe pas sur le Cronis de Cramer. Tous les entomologistes savent que la plupart des Papillons de Surinam, qui ont servi aux travaux des anciens auteurs, il y a une centaine d'années, n'ont presque jamais été revus dans les collections; la faune de ces régions est si riche et si variée que si, pour des raisons qui nous échappent, les chasses n'ont pas pu être faites exactement aux mêmes époques et dans les mêmes districts, la chance de rencontrer des espèces, absolu- ment identiques à celles qui ont été capturées autrefois, est tout à fait aléatoire. Quand une morphe est susceptible de produire plusieurs variations, on observe que ces variations sont, en général, très localisées; les plantes qui nourrissent les chenilles peuvent n'exister que dans quelques clairières de la forêt; si le hasard ne permet pas à quelque chasseur intrépide de retrouver ces points précis, des formes que l'on vit une fois peuvent continuer à rester, pendant des siècles, des énigmes pour la systématique.

C'est dans ces conditions que nous croyons pouvoir admettre que le Herrickia Cronis selon Buchecker, quoique originaire de Surinam, est spécifiquement différent du Cronis selon Cramer;

(i) Westwood, loc. cit., p. 183.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAl^EE

nous proposons pour cette morphe nouvelle le nom de Lutea, qui lui convient parfaitement et qui rappellera la coloration fonda- mentale de ses ailes.

Si nous examinons maintenant l'échantillon représenté par M. le D"" Strand sous le nom Cronius (pi. 6 c) (i), Cronis dans le texte (p. 12), nous trouvons bien la couleur pâle azurée aux ailes supérieures; mais, la disposition des macules le long du bord externe se fait toujours sur deux rangées; il existe, en outre, une bande étroite d'un gris bleuté qui transparaît en travers du disque sur les ailes inférieures et qui donne à cette morphe un caractère tout à fait différent de ce qu'on peut observer chez Cronis. Nous proposons donc, pour cette espèce, le nom de Strandï, parce que c'est M. le D"" Strand qui, le premier, l'a fait connaître.

En résumé, l'étude attentive de tous les documents que nous venons de rapprocher nous permet de poser les conclusions sui- vantes :

En ce qui concerne Castnia Cronis, aucun élément nouveau n'est venu s'ajouter aux connaissances qui nous ont été léguées par les anciens; nous ne possédons, comme type représentatif de l'espèce, rien autre chose que le document iconographique de Cramer ;

Toutes les autres morphes, rapportées à Cronis par les auteurs, doivent en être distinguées sous des noms spéciaux; c'est ainsi que nous avons cru devoir adopter le nom de C. Lutea pour la forme représentée par Buchecker {loc. cit., pi. 2, âg. 3) et celui de C. Strandi pour l'espèce dont la ûg 6 c, PI. VI des Macrolé- pidofteres du Globe nous a donné l'aspect général;

Nous n'avons pas de données suffisantes pour apprécier la morphe de la collection Loddiges; mais, d'après les indications de George Gray {Loc. cit., p. 146), il y a tout lieu de supposer qu'elle est encore différente de la véritable Cronis de Cramer.

(i) Il y a évidemment un lafsus calami im.putable au dessinateur.

534 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE

En dehors des indications que nous \'enons d'exposer ci-dessus, nous avons encore trouvé, dans la collection de M. Charles Oberthùr, deux formes du phylum cronidien, qui ne sont réfé- rables ni au type Cronis de Cramer ni à aucune des morphes Liitca ou Straudi; il nous parait donc indispensable de décrire, au moins succinctement, toutes ces morphes nouvelles, sur les- quelles nous n'avons jusqu'ici que des renseignements très incom- plets.

124. Haemonides Cronis Cram. var. Corningii H. Edwards. Birth of a Beautiful exotic Lefïdopterous Insect in Nczv-York rinsect Life, 1891, Vol. III, p. 316, fig. 29) (% 189)-

Une bonne représentation photographique de cette variété, dont la provenance est malheureusement incertaine, a été donnée par l'auteur en même temps que les renseignements qui suivent :

Some years since Mr. William Grey, of Albany, called my attention to a most beautiful Casinia of which he has raised both cf and g from the roots of an orchid in the hot-house of Erastus Corning, esq., of Albany, and vvas so good as to furnish me with an excellent drawing of the cf insect, as well as to allow me a sight of the spécimens, from which I made at the time a tull description, intended for publication in « Papilio )>. By some means, however, my notes were mislaid and hâve only now been recovered. I hasten, therefore, to place on record the facts with référence to the species, and if thèse lines should reach the growers of orchids or liliaceous plants, to beg them to look care- fully in their plant-houses for any such strange visitors as the présent. The larvae of the Castnias and those of the allied genus Synenion are internai feeders, and are found in the stems or roots of plants belonging to the natural orders Broméliacées, Iridaceœ, Liliaceœ, Amaryllidacece, and Orchidaceœ. The pupa, like that of Cossus, and Hepialus, is furnished with a séries of small hooked spines on the segments of the abdomen, and when ready to undergo its change to the imago state works itself by

LEPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 535

aid of thèse spmes close to the entrance of its barrows, the pupa being protruded beyond it on the émergence of the insect. In the excellent, but too brief, monograph of the group by Prof. J. O. Westwood are given excellent figures of the transformations of a Chilian species. C. eudesmia Gray, which will give a clear idea of the structure of the early stages. The species in question differs considerably from the type to which it must be referred, and I propose, therefore, to distinguish it by a varietal name, viz :

« Ground coloiir of the wings, velvety black (Fig. 189}. Disk with a clear white mark, running parallel with internai margin, and reaching nearîy to the base, whence it is separated by a narrow black line from ano- ther white triangular spot which touches the thorax, at the extrême base of the wing. On the upper edge this mark runs obliquely but almost pa- rallel with Costa, to about the conter of the wing; there it is eut off straight along the cor- ner of the médian vein. The

Space thus inclosed COVerS ^'•'- l**^- - Uonnonides Cronù, var. Cor-

*■ ninijii H. Edwards. Cette espèce est

about One third of the Whole «ignalée, par rauteur. comme originaire

du Mexique.

wing. On the costa is a large

ovate spot, and 2 oblong spots at the apex, ail clear white. The costa is reddish at the base. Secondaries yellow-white, with rather narrow black margin slightiy dentate on the inner edge. Beneath, the markings are repeated, but the ovate mark on costa of primaries, is hère triangular, and there is a second triangular mark nearer the apex. Head black, with 2 white spots at the base of the antennœ, and I in front. Thorax also black, with red line at the sides, and 4 transverse white dashes. The red line at base of costa is also carried on to the thorax. Adomen cream white, with the tip orange. Beneath, the abdomen and thorax are clear

536 LKPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

whitc, the cox;c and tibia* black. Expanse 62 millimètres. Length of body, 28 milHm. i cT, i Q. Raised from roots of Lcrlia majalis in the hot-house of Eratus Corning, esq. Albany, N. Y. by Mr. W. Grey.

Habitat, Oaxaca, Mexico.

In Cramer, in which C. Cronïs is figured, the locality is given as Surinam, and in Herrich-Schasfîer, Sarnml. ausser. Schm., fig. 142, C. cronïda, which is bclieved by Westwood to be but a form of Cronis, the country is quoted as « Guyane française ». It is therefore, probable that our species is a strongly marked local form of the same insect. The figure of Cramer, Vol. I, p. 60, fig". C, differs from the Albany spécimens in having the large subtriangular discal mark smaller, and by the présence of a broad white basai dash above this mark i. e., between it and the Costa. The submarginal spots are also much larger and more sharply defined than in Corningii, those in the apex of the latter being lost in the brown cloud of the ground color. The secon- daries, too, in Cramer's figure are wholly without the marginal black band, and are represented as pure white. In H.-Schaeffer's figure of C. Cronida, another System of marking prevails on the secondaries. The marginal band is very broad, occupying one third of the wing, is waved inwardly about the middle, and mcloses a séries of six small white spots, mostly ovate in shape. The primaries bear a greater ressemblance to Corningii than they do to Cronis Cramer.

125. Haemonides Lutea nom. nov. {^Herrichia Cronis Bucheck. nec Cramer), in HOULBERT. Diagnoses de Castnies nouvelles, etc. (Etudes de Lépidoptérol. comparée, 19 17, Fasc. XIII, p. 75).

Comme il n'existe pas de texte pour accompagner les planches du travail de M. Buchecker, la description qui suit, que nous établissons à titre provisoire, se rapporte à la fig. 3 de la PI. 2 du Syst. Entomologiae : Castnia.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAPÉE 537

Ailes antérieures à fond jaune, entièrement bordées de noir, avec une petite tache rouge à l'insertion; en avant, le long du bord costal, une tache jaune triangulaire s'étend jusqu'à la tache médiane du disque, dont elle n'est séparée que par une mince ligne noire; le long du bord externe, s'étendent deux rangées de taches blanches, l'une complète, voisine de la marge; l'autre formée seulement de trois macules allongées dans la région de l'angle apical.

Les ailes inférieures sont entièrement jaunes, sauf une étroite bordure noire le long du bord externe ; les nervures sont aussi marquées par de fines lignes noires.

Le thorax et les trois premiers segments de l'abdomen sont noirs; la partie postérieure de l'abdomen est jaune avec l'extré- mité d'un brun orangé.

On ne sait rien des caractères du dessous.

Cette espèce serait de Surinam, mais on n'a aucun autre détail ni sur son origine ni sur les particularités de sa capture.

126. Haemonides Strandi nom. nov. ( = 6'. Cronis Strand nec Cramer, loc. cit., pi. 6 c), m HoULBERT. Diagnoses de Castnies nouvelles, etc. (Etudes de Lépidoptérol. com- parée, 191 7, Fasc. XLII, p. 75).

Ailes antérieures d'un bleu pâle azuré entièrement bordées de noir sur tout leur contour (PI. T^, fig. 190) ; une large tache trian- gulaire, d'un bleu azuré, part du bord externe et s'étend en pointe vers l'arrière; ces deux taches sont séparées par une bandelette noire peu épaisse ; le long du bord externe, existent, au milieu de la bordure noire, deux rangées de taches azurées, l'une complète, parallèle à la marge, est formée de neuf points dont les quatre antérieurs sont plus petits; la seconde, dans la région de l'angle apical, ne comprend que trois macules allongées.

Les ailes inférieures sont d'un jaune pâle dans toute leur étendue, sauf la bordure externe qui est noire et élargie à la nais-

538 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

sancc des nervures; une bande transversale d'un gris bleuté, courbée en S très ouvert, traverse le disque du bord antérieur vers l'angle anal; une petite macule noire, de forme irrégulière, se voit tout à fait à la racine des ailes postérieures.

Tête, antennes et thorax noirs, avec seulement deux points rouges aux angles huméraux et deux autres points blancs un peu en arrière plus rapprochés. Abdomen d'un jaune pâle en dessus avec l'extrémité orangée.

Cette forme est probablement une femelle; sa patrie serait la Guyane, mais aucune indication précise n'a été donnée sur ce point.

127. Haemonides Odila Houlb. Dïagnoscs de Castnies nou- velles, etc. (Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1917, Fasc. XIII, p. 76-77).

Cette charmante petite Castnie blanche, que nous dédions à l'une des plus gracieuses petites-filles de M. Charles Oberthiir, a été recueillie au Pérou, en 1884, par M. de Mathan; elle appar- tient sans aucun doute au phylum cronidien, mais se distingue de toutes les espèces qui précèdent par la bordure des ailes posté- rieures qui porte, chez les cfcf, une bande maculaire de huit points blancs. Les femelles nous sont jusqu'ici inconnues.

Depuis la publication de notre première Notice sur les Castnies, dans le Fasc. XIII des Etudes de Lépidoptérologie comparée, nous avons été amené à comparer très minutieusement les parti- cularités du dessin et de la coloration des ailes des deux jolies morphes péruviennes que nous avions désignées sous les noms de Castnia Odila et de Castnia Candida. De cet examen nous avons retiré la conviction que ces deux morphes sont bien deux individualités spécifiques différentes, et qu'elles ne peuvent, en aucune façon, être considérées comme les deux sexes d'une seule et même espèce.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 539

La représentation en couleur, si artistique et si fidèle, des deux exemplaires de la collection Charles Oberthùr, sur la PI. CDLVI de notre travail (Fig. 382g et Fig. 3830), permettra, à tous les entomologistes, de contrôler notre manière de voir.

Ainsi qu'on pourra, d'ailleurs, s'en rendre compte par la lecture de nos Diagnoses, les deux exemplaires nouveaux qui ont servi à établir nos descriptions peuvent être considérés comme ayant été recueillis sensiblement dans la même région; les localités de Cavallo Cocho et Moyobamba, quoique séparées par une notable distance kilométrique, sont situées, toutes les deux, dans la vallée supérieure du fleuve Amazone et se trouvent évidemment dans les mêmes zones de végétation.

Il y a lieu, d'autre part, d'appeler l'attention des lépidoptéro- logistes sur les formes femelles, trop peu connues, du phylum cronidien ; la courbe arrondie du bord externe des ailes antérieures, l'ampleur des ailes secondes et la simplification fréquente des dessins noirs le long de leur bordure, sont des particularités dont la signification ne doit pas être négligée.

Les caractères principaux ôUHaemonides Odila peuvent donc être résumés ainsi qu'il suit :

cf. Ailes antérieures largement bordées de noir, avec une tache blanche triangulaire, allongée, subtransparente et avec un reflet nacré sur le disque; à l'intérieur de la bordure noire, le long du bord costal, on trouve une macule blanche triangulaire dont la base s'appuie sur la subcostale; trois ou quatre macules gri- sâtres, allongées, s'observent un peu plus loin dans la région de l'angle apical. Une série de points blancs arrondis est dis- posée le long du bord externe; les cinq derniers de ces points, ceux qui s'avancent jusqu'à l'angle interne, sont très nets.

Les ailes inférieures sont d'un blanc jaunâtre très pâle; mais le long du bord externe existe une bande noire, large de 4 à 5 millim., au milieu de laquelle se voient huit macules blanches arrondies dans les espaces internervuraux (PI. color. CDLVI, fig. 3829).

54Û LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

En dessous, le dessin est absolument le même qu'en dessus.

Thorax noir, sauf, sur les côtés, au niveau des épimères pro- thoraciques et mésothoraciques, se voient des taches rouges pourpres qui se prolongent de 6 à 8 millim. le long de la costale.

Abdomen blanc, avec le bord postérieur des segments bordé de jaune; l'extrémité porte, comme toujours, un faisceau de soies squamnii formes orangées.

Haemonidcs Od'da cf provient de la grande plaine nord-orien- tale du Pérou arrosée par le fleuve Amazone; son étiquette d'ori- gine porte Cavallo Cocho, mai-juillet 1884.

128. Haemonides Candida Houlb. Diagnoses de Castnies nouvelles, etc. (Etudes de Eépidoptérologie comparée, 1917, Fasc. XIII, p. yy).

Encore une jolie Castnie blanche du phylum cronidien; cette espèce provient également du Pérou; elle a été recueillie, en 1887, à Moyobamba, par M. Marc de Mathan. Toutes les Castnies de ce groupe revêtent, plus ou moins, le faciès des Piérides; celle-ci, par sa silhouette générale et par sa taille, pourrait être comparée à la Piéride du chou (q Pieris brassicœ), si commune dans notre pays, d'où le nom de Candida que nous lui avions donné dans nos Diagnoses, p. 77.

O- Ailes antérieures d'un blanc pur, nettement bordées de brun noirâtre le long de leur bord postérieur et sur les côtés ; en avant, le long du bord costal, la bordure brune est interrompue, vers le milieu de l'aile, sur une étendue d'environ un centimètre. Une bandelette brune, brisée en son milieu, part de la racine de l'aile et traverse longitudinalement toute la partie blanche du disque; une autre bandelette brune part du bord postérieur et remonte vers l'angle apical, elle se bifurque; entre les deux branches de la bifurcation, dans les espaces internervuraux se trouvent trois points blarics estompés intérieurement; le long du bord externe,

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 54I

existent des macules blanches, de plus en plus allongées et presque confluentes, dans la région de l'angle interne.

Ailes inférieures d'un blanc entièrement jaunâtre très pâle à reflet nacré; le long du bord externe, existe seulement un étroit liséré noir avec des élargissements de même couleur à l'insertion des nervures (PL color. CDLVI, fig. 3830)-

La frange est blanche aux ailes postérieures, d'un brun pâle aux antérieures.

En dessous, aux ailes antérieures, le dessin est le même qu'en dessus, avec cette différence que la bandelette brune longitudi- nale n'est représentée que par transparence et par une petite flamme brune dans la région médiane du disque; la bande brune transversale n'est bien marquée que dans la région de l'angle apical; elle s'efface ensuite de plus en plus et transparaît seule- ment dans la traversée des trois derniers espaces internervuraux. Toutes les macules blanches, le long du bord externe, sont nettes et bien limitées.

Aux ailes inférieures, nous trouvons la même disposition qu'en dessus, mais, en outre, trois points noirs arrondis et alignés s'observent dans les espaces internervuraux 4, 5 et 6.

Tête et thorax bruns avec des mouchetures blanches s)^mé- triques ; les régions des épimères prothoraciques et mésothora- ciques portent aussi des taches pourpres; la base de la costale, sur une longueur de 5 à 6 millimètres, est également pourprée; l'abdomen est d'un blanc jaunâtre avec la pointe orangée; l'ovis- capte, légèrement saillant à l'extrémité de l'abdomen, présente les caractères ordinaires.

Le pays de Moyobamba, d'où provient cette Castnie, se trouve dans la partie septentrionale du Pérou, au pied des premiers contreforts de la région andinique.

47

54^ LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE

1.29. Haemonides Cronida Boisd. -Hernch-Schaeffcr. Samm- lung ausserenrop. SchnieltcrL, 1854, PI. LUI, iig. 142.

Herrich-Schaeiïer, ainsi que nous venons de l'indiquer, a figuré un mâle de cette espèce, mais sans le décrire; cette figuration, très sincère, et mieux qu'une longue description, a suffi pour fixer les caractères de l'espèce en question; depuis cette époque il n'y cl jamais eu, parmi les auteurs, la moindre hésitation; il n'en est pas de même, tant s'en faut, lorsque les espèces ne nous sont connues que par des descriptions écrites.

Quoi qu'il en soit, la première diagnose écrite relative à cette espèce, a été donnée par Mr. Francis Walker, en 1856, dans le Catalogue des Lépidoptères du Briiish Muséum, Pars Vil, p. 1581. Cette diagnose est trop brève; pour rester dans le plan de notre travail, qui consiste à réunir, pour chaque espèce, les documents les plus précis, en même temps que les plus complets, nous repro- duisons ici la description de Boisduval, Species, p. 535 (PI. T^, fig. 191).

« Le mâle a 8 et la femelle loMi centimètres. Elle est voi- sine de la Cronis de Cramer (i).

» Ses ailes supérieures sont noires avec des taches blanches disposées à peu près comme dans la Cronis, savoir : une très grande, longitudinale, sur le milieu; une médiocrement grande sur la côte, et les autres plus petites à l'extrémité; ces dernières sont alignées, au nombre de quatre ou de cinq seulement, et sont précédées, vers le sommet, de trois autres taches blanches allon- gées; il y a en outre, sur les nervures, une série de petits points blancs, très peu indiqués ; l'origine de la côte est rouge comme dans la Cronis.

(i) Boisduval ne s'explique pas sur ce point, mais c'est sans doute pour rappeler cette parenté, qu'il a donné à cette espèce le nom de Crotnda\ l'un des exem- plaires qui lui ont appartenu porte, sur son étiquette, le nom de Cronoides Herr.- Schaeff . ; ce nom est certainement inédit et ne doit être considéré que comme un synonyme de Cronida.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 543

» Les ailes inférieure': sont d'un blanc un peu jaunâtre avec une large bordure noire, divisée par un cordon de gros points d'un blanc un peu jaunâtre.

» Le dessous des ailes est semblable au dessus, sauf que la tache discoïdale des ailes supérieures occupe plus d'étendue.

)^ Le corselet est noir, marqué de deux pomts rouges, avec le collier blanc, interrompu. L'abdomen est d'un blanc jaunâtre de part et d'autre, avec l'extrémité anale d'un jaune d'ocre.

La femelle ne diffère du mâle que par sa taille plus grande ec par la bordure des ailes inférieures plus large, avec les ponits plus gros.

» M. Herrich-Schaeffer a figuré le mâle sur un exemplaire de Surinam appartenant au Muséum de Stuttgart. Nous devons à l'obligeance de M. Depuiset une très belle femelle prise dans la Guyane française.

» Nous regardons cette Castnie comme fort rare. »

Il existe, dans la collection de M. Charles Oberthùr, deux exem- plaires : I cf et I Q de cette belle Castnie, parfaitement conformes à la figuration d' Herrich-Schaeffer et à la description de Bois- duval ; tous deux viennent des Guyanes et sont caractérisés par la coloration dlanc jaunâtre des ailes inférieures. Un exemplaire cf de la collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, capturé dans la région du Maroni, présente une coloration presque iden- tique.

Nous appelons l'attention des lépidoptérologistes sur cette parti- cularité, ainsi que sur la coloration correspondante de l'abdomen, car nous trouvons, en dehors des Guyanes, très lum vers l'ouest, en remontant la vallée de l'Amazone, dans les régions de Pebas (Pérou) et de Santo Paulo d'Olivença (Brésil), une moq^he abso- lument identique, comme taille, comme silhouette générale et comme dessin, mais 011 la coloration de toutes les parties claires des ailes est non pas le blanc jaunâtre, mais le blanc pur.

Les dessous sont également très semblables ; toutefois, dans les exemplaires péruviens, les trois points bleutés du bord externe,

47*

544 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

qui occupent la région de l'angle apical, sont toujours beaucoup plus grands que dans les formes guyanaises; chez les cfcf même, de la morphe type (Guyanes), ces points n'existent pas; il ne se trouve donc, le long de la bordure externe, que les cinq macules ovalaires qui s'étendent sur la région de l'angle interne.

Ces différences, dans l'ornementation des ailes, sont faibles évidemment, cependant elles sont très nettes; nous n'osons pas leur attribuer une valeur spécifique, mais elles nous paraissent suffisantes pour justifier la création d'une très bonne variété géographique à laquelle nous proposons de donner le nom de Pebana (i).

A part la coloration générale et les petites différences de la maculature que nous venons d'indiquer sur le dessous des ailes antérieures, la description de Boisduval convient également bien à notre variété.

130. Haemonides Cronida var. Pebana Houlb. -- Diagnoses de Castnies nouvelles, etc. (Etudes de Lépidoptérologic comparée, 191 7, Fasc. XIII, p. 79).

Ailes d'un blanc pur, largement bordées de noir; en dessous, aux ailes antérieures, chez les cfcf, on trouve une petite mouche- turc noire à l'angle radiculaire et huit macules blanches le long du bord externe, mais les trois antérieures sont ponctiformes.

Nous avons sous les yeux deux exemplaires de H . Cronida var. Pebana (i) dans la collection de M. Charles Oberthiir; l'un de ces exemplaires est reproduit ici, PI. T^^, fig. 192.

Les localités de provenances des deux morphes qui précèdent sont, comme on le voit, très éloignées et nous n'avons jamais entendu dire qu'aucun autre exemplaire ait été jamais rencontré dans des régions intermédiaires de la province ou de la vallée de l'Amazone. Dans ces conditions, il est parfaitement possible que

(i) Du nom de Prbas, ville du Pérou située sur le fleuve Amazone.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 545

nous nous trouvions en présence de deux espèces voisines, mais néanmoins distinctes ; les caractères extérieurs ne nous permettent pas d'apprécier facilement les différences spécifiques, mais il est probable que si nous pouvions étudier les chenilles, il en irait tout autrement. Peut-être sommes-nous ici en présence d'un pro- blème analogue à celui qui permit de confondre, pendant si long- temps, dans notre pays même, deux espèces cependant banales, Piens rapae et Picris Mann'i.

546

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

XX1\ . SOUCHE PHYLÉTIQUE ACRAEOIDES

(Genre : Herrichia)

Les espèces des groupes qui précèdent possédaient toutes, dans leur ensemble, le faciès général des Rhopalocères, Piérides et Nymphalidés; celle dont la description suit peut être de même comparée aux Acraeidés. Quelle est la signification exacte de ces apparentes affi- nités ? Nous ne saurions développer ici ce point sans sortir des limites' assignées à notre travail; disons seulement qu'à notre avis, on peut voir de curieux phénomènes de convergence l'influence du milieu a joué le principal rôle; toutefois, nous ne devons pas omettre de dire que ces abusives ressemblances ne portent que sur la sil- houette générale et sur l'ornementation externe; les caractères anatomiques et la nervulation des ailes restent toujours ceux des véritables Hétéro- cères.

Nous adoptons, pour ce groupe, le nom générique d'Henichia, créé par M. Buchecker ; mais nous ne conservons, dans ses limites, que les espèces qui se peuvent raisonnablement rapprocher d^Acraeoides; Herrichia paradoxa Herrich-Schaeff. (= Orthia Therapon Koll.), publié sous ce nom par M. Buchecker, restera donc rattaché au genre Orthia (Voir p. 497).

FiG. 193. Schéma géné- ral de l'oinenientation des ailes dans la sou- che phylétique Acrdeoi- des.

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

547

2^" Genre : HERRICHIA Bucheck.

Systoma Entomologiae, Castnia, iSSo, pi. 2.

Ailes antérieures d'un fauve roussâtre terne, depuis la base jusqu'au delà du milieu et ensuite brunâtres jus- qu'au bord externe avec, toutes les nervures noi- râtres et bien marquées ; une grande tache jau- nâtre disposée transversa- lement se voit un peu au delà de l'aire discoïdale

(Fig- 193)-

Ailes inférieures fauves

avec une bordure noire. En dessous, les points qui di- visent la bordure margi- nale sont beaucoup mieux marqués et presque en forme de petites lunules.

Nous n'avons pas étudié les caractères des plantules et des paronyques.

Une seule espèce qui se rencontre dans toute l'étendue du territoire brésilien et jusque dans les Guyanes.

FiG. 193 bis. Silhouette et nervation des ailes chez Henichia Aciucoides R. Gray. n, h, c, trois compartiments de l'aire discoïdale ; tm, ner- vure subcostale ; d, cellule discoïdale de l'aile postérieure (Kii partie originale).

131. Herrichia Acraeoides G. R. Gray, in Griffith. Animal Kingdoîu, 1832, 15, Taf. LUI, fig. 4.

Bien que représentée avec une grande exactitude dans un certain nombre de publications anciennes, cette espèce a donné lieu, de la part des auteurs, à des confusions assez inattendues;

548 LÉPIDOPTÉROI.OGIE COMPARÉE

Westvvood {loc. cit., p. 193), remet bien au point toutes les diffi- cultés concernant Acraeoides, en ces termes :

(( It is surprising that Mr. Walker should not hâve perceived from Kollar's excellent figure that C. Actinofhcrus (placed by Walker in his section i of subdiv. 2) is identical wilh C. Acraeoides of Boisduval, which he places in his section 3. Deceived by this error, D"" Boisduval, who, like Walker, simply repeats or translates Kollar's character of AcHnophorus, lias also given the new supposed species as distinct, placing C. actino- P h or us in the genus Castnia, and C Acraeoides in that of Orthia, »

Ainsi donc, d'après Westwood, les noms spécifiques Acraeoides Gray et Aciinophorns Kollar s'appliquent à une seule et même espèce; il nous a été facile de vérifier l'exactitude de cette obser- vation, aussi bien par la comparaison des figures publiées que par l'examen des échantillons naturels de la collection Charles Oberthiir. Le nom d' Acraeoides, ayant la priorité, doit être main- tenu, mais la description de Kollar étant la plus ancienne en même temps que la plus précise et la plus complète, nous la repro- duisons ci-après avec la figure originale qui l'accompagne dans les Annales du Musée de Vienne, 1839, P- 215, Taf. XIT, fig. 2.

Castnia ACTINOPHORUS. (( C. alis superioribus nigris, radiis plurimis viridi fuscis, basi fasciaque apicis abbreviata dilute flavis; posticis luride rubris; radiis limboque nigris, hoc llavo-maculato.

T. Longit. corporis ç lin. / poil.; alarum expansio 2 poil, j lin.

2 poil, o lin. » Antennae dimidiam corporis longitudinem fere aequantes,

nigrae. » Caput nigro squamosum, puncto pone oculos utrinque albido. » Palpi margine superiore flavidi, inferiore nigri.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 549

» Prothorax (collare) niger, squamis ad latera subtusque aliquot

flavis. » Meso- et Metathorax niger, petagiis (scapulis) flavis. )) Abdomen supra nigrum, subtus Havum, nigro annulatum. )) Pedes nigri, coxis anteriorum flavo squamosis.

» Alae suferiores margine interiore subsinuato, postico convexo, supra nigrae, vindifusco radiatae, radiis versus apicem bifidis, cum venis alarum nigris aiternantibus, macula baseos obsoleta, fascia versus apicem sat lata, abbreviata flavis.

)) Alae inferiotes supra ex flavido rubrye, radiis decem limboque nigris, illis basi angustioribus, m eorum decursu sensmi sensimque latioribus, hoc flavo maculato, maculis septem intramarginalibus, in interstitiis radiorura nigrorum seriatim digestis.

)) Subtils : Alae superiores nigrae, macula baseos, fasciaque apicis magis conspicuae, illa ex flavido rubra, haec flava, versus angulum posticum interruptim protracta; in alarum posticarum limbo nigro maculae supra memoratae majores, quandoque divisas, ita ut duplicem seriem formare vi- deantur.

)) Habitat in Brasilia ad Rio Janeiro; Joan. Natterer et Shott legerunt. »

Boisduval signale, en outre, que cette espèce ressemble telle- ment à y Acraea Thalia ce par le port et par le faciès » qu'elle est fréquemment confondue avec le Nymphalide de ce nom dans les collections.

Nous croyons devoir reproduire ici (Fig. 193 ter) la figure à' Acraeoides donnée par le D'" Boisduval, PI. XIV, Êg. i du Species général des Lépidoptère^' : Papillons Diurnes; on ne trouve pas, dans cette figure, aux ailes inférieures, en dessus, les « points jaunâtres » qui sont signalés dans le texte (p. 541) comme

550

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE

divisant la bordure, points qui sont si nettement visibles dans XActinophorus de Kollar (PI. Uj, fig. 198).

M. le D"" Strand signale une forme nervosa, de Sao Paulo, qui se distingue du type par ce fait que les taches blanches des ailes postérieures sont tout à fait libres et par conséquent entièrement placées en avant de la bande noire margmaic qui est elle-même fort rétrécie. Nous ne connaissons rien qui soit référable à cette forme nervosa {Macrolépid. du Globe, t. VI, p. 15).

Nous avons résumé en quelques mots, dans les généralités de la par- tie, p. 3 1, les phénomènes les plus caractéristiques de l'évolution des Cast- mïdae; voici maintenant quelques renseignements biologiques, concernant ""'sM'y';'',- "■""«"'■';'" n"""n^ ■i'';-'""^- Hen-. H enickia Acraeoides, et

Schaeft. (d api(>s BoistUival). On ne trouve pas ici '

les nept taches jaunes intermarginnies sur la bor- Dubliés en IQOQ DaJT iluie dos ailes inférieuies. ^ y y r^

M. Griinberg dans la Deutsche Entomolog. Zeitschrift, p. 127- 130 (i). La chenille, assez semblable à celle des Sesiidés, subit ses transformations dans les tiges succulentes d'une Orchidée très commune au Brésil, dans la région de Sao Paulo, V Oncidiuîn varicosuni; la nymphose s'accom- plit à l'intérieur des bulbes de la plante nourricière; c'est dans ces conditions que furent recueillis les deux échantillons vivants d'Herrichia Acraeoides que le Musée zoologique de Berlin reçut en 1909, avec les enveloppes pupales qui les avaient protégés.

Nous avons pu étudier, dans la collection de M. Charles Oberthiir, sept exemplaires d'Herrichia Acraeoides des deux sexes; trois ont appartenu au D"" Boisduval et les étiquettes dont ils sont pourvus ne nous donnent aucun renseignement sur leur

(1) Grûnbkkg (K.). Zur Melamorfhose von Caslnia Acraeoides Gray (Deutsche Entomol. Zeitschrift., 1909, p. 127).

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 55 I

origine; les quatre autres, i Q et 3 cf, ont été capturés par P. Germain aux environs de Rio de Janeiro. C'est donc le Brésil méridional, ainsi que l'a déjà indiqué Kollar, qui paraît être le véritable centre de dispersion de cette belle espèce.

C'est l'un de ces exemplaires que M. J. Culot a reproduit en couleurs (PI. col. CDLXII, fig. 3846) avec son talent habituel.

La collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris nous a en outre fourni quatre exemplaires d'Acraeoides provenant de la Guyane et du Brésil.

552

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

XX\ SOUCHE PHYLÉTIQUE HECATE

(Genre : Ircila)

Vers 1850, à l'époque Boisduval communiquait au D"" Herrich-Schaeffer, de Ratisbonne, les exemplaires de sa collection pour l'ouvrage nititulé : Samvilung neuer oder wenig bekannter ausser euro fais cher Schmetterlinge, et, même beaucoup plus tard, lorsque parut le S-pecies (1875), on ne connaissait pas

encore suffisamment les caractères généraux des Castnies pour se rendre compte de l'importance de cette espèce au point de vue géonémique.

Le D"" Boisduval, au surplus, en ignorait la provenance réelle; il la croyait originaire du continent sud- américain ; c'est Westwood qui nous apprend, probablement d'après des renseignements recueillis au Musée d'Oxford, que sa patrie véritable était l'île d'Haïti. Nous sommes donc en présence d'une espèce insulaire; c'est presque la seule, d'ailleurs, connue jusqu'à ce jour dans la sous- famille des Castniinés; et, dès lors, ses caractères si spéciaux peuvent s'expliquer par l'influence de l'isolement géographique (i). Hécate constitue pour nous le type d'un genre parfaitement distinct auquel nous appliquons le nom d'Ircila, tiré, comme la plupart de ceux qui précèdent, de l'histoire des Incas.

FiG. 194. Schéma général de l'oinenientation des ailes an- térieures dans la souche phy- létique Hécate.

(i) liouLBKRT (C). /.a Loi de la Taille et révolution des Coléoftères (Congrt-s international de Zoologie, 1913, Monaco, p. 723, 14 fig. in-S»).

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE S"^-

25'' Genre : IRCILA nov. gen.

Ailes antérieures d'un brun uniforme un peu roussâtre, avec deux bandes blanches: l'une de ces bandes, qui part du bord interne pour aboutir dans la région de l'angle apical, porte cinq macules brunes, diminuant de diamètre dans les cinq espaces internervuraux correspondants (Fig. 194); la seconde bande se branche obliquement sur la première et va aboutu' vers le milieu du bord costal antérieur.

Ailes inférieures d'un fauve orangé vif, traversées, au delà du milieu, par une bande noire sinuée, n'atteignant ni le bord anté- rieur ni le bord anal. Marge noire très étroite raccordée avec les nervures.

Nous n'avons pas étudié les caractères des plantules et des paronyques.

132. Ircila Hécate Herrich-Schaeffer. Saminlung neuer oder wenig bekannter ausscreuropàischer Schmetterlinge, 1854, T. I, fig. 139.

Il ne semble pas que cette rare espèce ait été introduite à nouveau dans les collections européennes depuis l'époque déjà ancienne le D"" Herrich-Schaeffer la représenta, dans son grand travail relatif aux Lépidoptères exotiques Hétérocères (Fig. 139), d'après un exemplaire appartenant à Boisduval.

Aucune description n'accompagnant les illustrations de cette dernière partie de l'ouvrage d' Herrich-Schaeffer, il faut arriver jusqu'à la publication du Species, en 1874, pour avoir un résumé écrit des caractères de cette espèce. L'exemplaire qui a servi à la documentation d'Herrich-Schaeffer existe toujours dans la col- lection de M. Charles Oberthiir ; la description originale du Species (p. 531), et la figure que nous reproduisons ci-après

47 a

554 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE

(PI. II,, fig. 199) compléteront donc tout ce que la littérature et l'iconographie peuvent nous apprendre siu' cette espèce. .

« Elle a près de 8 centimètres. Ses ailes supérieures sont d'un brun uniforme, un peu roussâtre, chatoyant, avec deux bandes blanches, dont l'une oblique, part presque du sommet pour arriver au bord interne, avant lequel elle devient bifide; cette bande commence par trois petites taches transparentes et se continue en formant de petits anneaux réunis en chaînettes ; la seconde bande, qui est oblique en sens inverse, prend naissance au milieu de la côte et se termine en s'anastomosant avec l'autre.

» Les ailes inférieures sont d'un fauve orangé vif, traversées, un peu au delà du milieu, par une bande noire, un peu sinuée en avant, dentelée en arrière et se prolongeant sur les nervures jus- qu'à la bordure, qui est brunâtre et très étroite.

)) Le dessous des premières ailes est fauve, avec le sommet noirâtre et l'empreinte des bandes de la face opposée; les trois petites taches transparentes sont aussi bien indiquées qu'en dessus.

» Le dessous des secondes ailes est d'un brun grisâtre pâle, avec une bande transversale, plus obscure, correspondant à celle du dessus.

» Nous ne savons pas au juste de quelle contrée de l'Amérique méridionale provient l'unique exemplaire qui exisLe dans notre collection.

» Herrich-Schaeffer en a donné une excellente figure. »

Westwood, ainsi que nous l'avons dit, est le seul entomologiste {loc. cit., p. 174) qui ait donné, en ce qui concerne cette espèce, une indication précise d'origine; il lui assigne pour patrie l'île d'Haïti, probablement d'après les renseignements qui lui ont été fournis par les exemplaires du Musée d'Oxford.

Nous aurons à rappeler l'importance de ce fait lorsque nous étudierons la distribution géographique des Castniidés.

Planche T^

FiG. 190. Hacniouidcs Strandi Houlb. Reproduction de l\'xemplaire type figuré par M. le D'' Strand (loc. cit., PI. 6 c).

W s^

FiG. IQ2. Haemonidcs Cronida Herr.-Schaeff. Reproduction de l'exemplaire cf figure par Herrich-Schaeffer [loc. cit., PI. LUI, fig. 142).

FiG. 193. Haemonidcs Cronida, var. Pebana Houlb. Reproduction, d'après nature, d'un exemplaire Q faisant partie de la collection Ch. Oberthtir.

48

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

557

2' Tribu : GAZERINI

XXVI. - SOUCHE PHYLÉTIQUE GRAMIVORA

(Genre : Tephrostola)

Nous ne connaissons aucune autre Castnie pouvant se rappro- cher de cette curieuse petite espèce décrite, pour la première fois, en 1896, par M. William Schaus. Les deux paires d'ailes, dans l'ensemble, ont une coloration brun olivâtre tout à fait caractéristique; transversalement, dans la partie médiane du disque et un peu plus loin, dans la région subapicale, se voient des espaces semi- diaphanes reliés entre eux, sur lesquels ressortent fortement les nervures brunes (Fig. 195).

Aux ailes inférieures se voient, de même, un certain nombre d'espaces internervuraux dia- phanes, allongés.

Fig. 195. Schéma général de l'orne- mentation des ailes dans la souche phy- Ictiqiie Gramivora.

Nous n'avons jamais vu l'espèce type en nature; nous n'avons, dès lors, pu étudier l'aspect des plantules.

Nous proposons le nom générique de Tephrostola (i) pour les espèces de ce groupe; il est probable qu'on arrivera à y ajouter quelques unités nouvelles, lorsqu'on pourra explorer avec plus de méthode les régions méridionales du Brésil.

(i) Du grec : tefhra^ cendre, et stole^ vêtement ; allusion à la coloration cendrée olivâtre des écailles.

49

558 LÉPIDOrrÉROLOGIE COMPARÉE

24'' Genre : TEPHROSl'OLA nov. gen.

Ailes d'un brun olivâtre en dessus, d'un brun clair en dessous; un grand espace clair, rendu transparent par l'absence ou la rareté des écailles, occupe la moitié distale de l'aile antérieure sans arriver cependant jusqu'au bord externe; vers le milieu de cet espace existe une grande tache sombre appuyée le long du bord costal (Fig. 195).

Aux ailes inférieures, cinq espaces internervuraux allongés sont également transparents, plus deux macules identiques un peu avant l'angle anal.

Nous ne connaissons que trois espèces appartenant à ce genre, mais chacune d'elles offre probablement un certain nombre de variations.

Tableau analytique et description des Espèces

/ Ailes antérieures ornées d'un large espace diajihane

y interrompu dans son milieu par une tache brunr-... 2

I Ailles antérieures portant seulement une petite macule I diaphane, ovale, au sommet de la cellule discoï-

dale r. P,i!

aita.

I Ailes postérieures d'un (< brun rougeàtro à la base » l avec une rangée de points également bruns rou- ] geâtres le long du bord externe T. Graiiiiiora.

I Ailes postérieures concolores dans toute leur cten- I due, avec des points d'un brun olivâtre clair le \ long du bord externe (PI. col., fig. 3847) T. Feticstrata.

133. ïephrostola Graniivora Schaus. New Species of Heie- rocera frov: Tropical Amenca (Journ. of New York Entomol. Society, 1896, Vol. IV, 4, p. 147).

(' Body light brown above, whitish underncath ; the patagiae iridescent olivaceous green. Prmiarics light brown, somewhat

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 559

olivaceous at the base and along the inner margin; on the outer half of the wing a large semi-diaphanous space, not reaching the margins and crossed by brown vems, also interrupted antenorly by a large brown spot extendmg from the costal margin. Secon- daries brown, reddish at the base; a terminal row of reddish brown spots on the outer margin, preceded by a large semi-dia- phanous space. Underneath the wings are much paler. Expanse, 64 mm.

» Habitat : Sao Paulo, S. E. Brazil.

» This species was discovered by E. D. Jones Esq., who tells me that it is found flying in the grasses after the manner of certain Noctuidae. »

Le type de cette espèce existe sans doute au Muséum de New- York; il serait désirable qu'une figuration coloriée en soit publiée, afin qu'on puisse voir en quoi elle diffère de la forme qui suit.

134. Tephrostola Parana Strand. Macrolépdoptcres du Globe (Fauna Americana, Vol. VI, p. i;, PI. 8 d).

Nous ne connaissons cette forme que par les quelques mots qui lui ont été consacrés par M. Strand, à la suite du type (?), dans le grand ouvrage de Seitz, et par la figuration correspon- dante; voici une brève indication de ses caractères d'après le texte français :

(( La forme Q Parana ne doit guère être spécifiquement diffé- rente de Gramivora, mais elle est plus petite (45 mm.) ; l'aire translucide de l'aile antérieure n'est pas coupée au milieu par la tache brune; dans la cellule de l'aire antérieure se trouve une tache translucide, et les deux ailes ont une étroite bande margi- nale brun noirâtre.

» De Castro, Parana, Musée de Tring. »

La figuration donnée par M. Strand, bien qu'imparfaite, nous montre clairement qu'il s'agit, non d'une simple variation, mais

500 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

d'une espèce tout à fait différente de Graniivora; au lieu d'un grand espace diaphane, coupé par une tache brune s' avançant du bord costal vers l'intérieur du disque, on ne trouve qu'une macule ovale plus claire au sommet de la cellule discoïdale.

Les ailes inférieures non plus ne présentent pas les caractères qui, d'après nous, doivent exister sur le véritable Graniivora. Nous saisissons encore sur le vif l'utilité des figurations; sans le secours du dessin, nous aurions continué à considérer Parana comme une simple forme du Graniivora.

135. Tephrostola Fenestrata sp. nov.

Il nous eût été impossible de résoudre les difficultés qui pré- cèdent si nous n'avions très heureusement trouvé, dans la collec- tion de M. Charles Oberthiir, une troisième morphe appartenant à la même souche phylétique, et que nous considérons comme plus voisine du type Graniivora que le Parana de M. Strand. Cette troisième morphe est nouvelle ; néanmoins, bien qu'on puisse y voir nettement, aussi bien aux ailes antérieures qu'aux ailes postérieures, les « semi-dïafhanous spaces » et même le (( large brown spot » (des antérieures), signalés par M. W. Schauâ, nous ne trouvons pas aux ailes postérieures, ni la « base rou- geâtre » ni la rangée terminale de points (c brun-rougeâtres » le long du bord externe. La figuration, très artistique et très sincère de cette espèce, par M. J. Culot (PI. co). CDLXII, ûg. 3847), nous montre bien des points bruns le long de la marge externe, mais, si ces points sont plus clairs, ils ne sont nullement rougeâtres ainsi que le veut la description du type. Pour rappeler les grands espaces semi-diaphanes des ailes, nous proposons pour cette espèce le nom de Fenestrata.

Voici la description que nous avons pu établir d'après les quatre exemplaires mâles qui sont passés sous nos yeux.

cf. Ailes antérieures et postérieures d'un brun olivâtre uniforme. Aux antérieures existe, comme chez Graniivora, un grand espace

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 561

semi-transparent s'étendant du milieu de l'aile jusque dans la région subapicale; cet espace est interrompu, en son milieu, par une tache brune, légèrement arquée, s'avançant dans les espaces internervuraux de la radiale ; le bord postérieur et la région de l'angle interne montrent quelques espaces plus clairs.

Aux ailes postérieures, les six premiers espaces internervuraux sont également transparents dans la partie supéro-médiane du disque; vers l'angle anal, les deux premiers points marginaux sont transparents; les six autres, qui suivent, sont d'un olivâtre clair.

En dessous, le dessin est le même qu'en dessus, mais l'en- semble est un peu plus clair.

Les quatre exemplaires de la collection Ch. Oberthùr sont originaires des régions les plus méridionales du Brésil ; tous viennent de la vallée du Parana; pour l'un d'eux la localité d'origine est indiquée : Castro.

En résumé, nous considérons que la souche phylétique Gra- mivora est aujourd'hui représentée par trois espèces ; toutes habitent les régions méridionales du Brésil, dans les vallées arrosées par le fleuve Parana et ses affluents.

56:

LEPinOPTEROI.OGIE COMPAREE

XXVII - SOUCHE PHYLHTIQUE MIMICA

(Genre : Xanthosi'ILA)

Ne possédant, en ce qui concerne les deux espèces qui seules, jusqu'à ce jour, représentent la souche phylétique Mimica, que des documents bibliographiques, nous est impossible de donner des précisions analogues à celles que nous nous sommes efforcé de rapporter pour les autres groupes.

La silhouette générale des ailes nous porte à croire que ces espèces doivent être rangées dans la tribu des Gazerini; c'était aussi l'opi- nion de Westwood.

Les ailes antérieures, dans ce phylum, sont noires ou tout au moins très brunes et d'une colora- tion uniforme ; c'est la grande tache jaune, unique, sur les ailes postérieures, en dessus, qui consti- tue le caractère distinctif (Fig. 196). Felder n'a pas expliqué pourquoi il avait imposé le nom de Mimica à l'espèce représentée dans l'Atlas du Voyage de la Novara; il a sans doute voulu indiquer qu'elle était mimique d'une autre Castnie: et, de fait, on pourrait, sans trop d'invrai- semblance, la comparer à certaines formes mélanisantes de Pro- metheus Cochrus.

Le bassin de l'Amazone et la Colombie, ont été signalées les formes mimicoïdes, nous indiquent déjà que les espèces de ce groupe doivent avoir une distribution géographique assez étendue; il est probable que de nouvelles découvertes viendront compléter nos connaissances, lorsqu'on pourra explorer ces régions plus minutieusement et plus méthodiquement.

Fig. 196. Schéma général do rornementation des ailes dans la .souche phylétique Mimica.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE CÔ^

Nous proposons, pour ce groupement, le nom générique de Xanthospila (i), destiné à rappeler la grande tache jaune des ailes inférieures.

2(f Genre : XANTHOSPILA nov. gen.

Ailes antérieures triangulaires, allongées, d'un brun noir uni- forme, avec seulement un nuage plus sombre au bord inférieur de l'aire discoïdale, à la base et le long du bord externe.

Ailes inférieures de même coloration, beaucoup plus petites que les antérieures et portant, vers le milieu du disque, une grande tache ovale, jaune pâle (Fig. 196).

Nous ne savons rien des caractères que peuvent présenter les plantules et les paronyques au dernier article des tarses.

Tableau analytique et description des Espèces

Ailes postérieures ornées, au voisinage de l'angle anal, y dune large tache jaune, ovale (PI. U, fig. 200) A'. Miiiiica.

I ^ Ailes postérieures ornées, au voisinage de Tangle anal, f d'un point rouge accompagné d'un semis d'ccailles V blanches {2) X. Cornt-pia.

136. Xanthospila Mimica Fclder. Reise der œsterreïchischen Fregatle. Novara uni die Erde, 1875, t. II, p. 7, Taf. 79, fig. 4.

Cette espèce fut représentée pour la première fois par Felder, dans l'Atlas du Voyage de la Novara, Vol. II, PL 79, fig. 4; mais c'est Westwood qui en établit, deux ans plus tard, la pre- mière diagnose dans les Transactions de la Société Linnéenne

(i) Du grec : xantitos, jaune, et sfiios, tache.

(2) Cette diagnose a été établiç d'après la description de M, William Schaus.

564 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

de Londres, 1877, t. 1, p. 191. La description de Westwood, que nous reproduisons ci-dessous, est accompagnée, dans le même ouvrage, d'une excellente figure en couleur représentant une femelle, dont les caractères généraux, sauf quelques détails, sont identiques à ceux qui nous étaient connus par la figuration de Felder. Cette concordance dans les caractères et l'identité de provenance des deux exemplaires étudiés, exemplaires qui sont, croyons-nous, les seuls connus jusqu'ici, nous permettent d'ac- cepter comme définitifs les renseignements concernant cette espèce (PI. Uj^, fig. 200).

Voici la description de Westwood :

(( C. Alis fusco-nigricantibus, certo situ parum metallicis, anticis clongatis basi obscurioribus, squamis nonnullis rufis juxta tegulas; posticis macula magna transverso-ovali inter médium et angulum analem flavescente : capite nigro, punctis duobus ante antennas, linea tenui postica pone oculos, thoracis macula minuta antica albis; tegulis rufis; abdominis segmentis inter- mediis lateribus rufo angulariter maculatis, squamisque albis strigas brèves latérales ad basin segmentorum formantibus, an- tennis nigris, clava subtus f ulva ; coxis anticis et 2 posticis geni- culisque pedum 4 anticorum rufis : abdomine subtus utrinque albo maculato, segmentis intermediis macula parva rufa in medio notatis. Long. corp. une. i V^. Expans. alar. antic. une. 3 lin.

» Hab. Amazonia. In Mus. Hopeiano Oxoniae (olim Sauii- dcrs). ))

Westwood ajoute les remarques suivantes : (( This remarkable species is, as to its colours, unique in the group ; its wing are also of peculiar form, giving it an aspect quite alien to its allies; it possesses the elongated cell at the base of the branches of the subcostal vein; but the 3rd and 4th branches arise at some dis- tance beyond the cell ».

Nous avons déjà été à même de constater l'importance de ces particularités, en effet, très remarquables, dans les généralités concernant la ptérologie des Castniidés (Voir p. 17),

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 565

La représentation de A'. M'unica, par M. le D'' Strand, dans les Macrolépidoftcres du Globe, Faune Américaine, t. VI, PI. 6, fig. e, paraît être une reproduction, légèrement interprétée, de la figuration de Westwood.

137. Xanthospila Corrupta Schaus. A'^ze/ Species of Hetero- cera from Tropical America (Journ. of New York Entomol. Society, 1896, Vol. IV, 4, p. 147).

Nous croyons pouvoir placer cette espèce à la suite de Mimica à cause du point rouge qui orne ses ailes inférieures au voisinage de l'angle anal, mais nous n'avons pas d'autre document, pour appuyer notre manière de voir, que la brève description qui suit :

<( Entirely dark brown, changing to dark metallic green in certain lights; the anus orange red. At the anal angle of the second aries a red spot adjoining some creamy white clusters of scales which extend towards the center of the wing. Underneath the wings are powdered with reddish scales, forming and in- distinct terminal band on the pnmaries and two more distinct bands on the secondaries. Expanse, no mm.

)) Habitat : Colombia. »

566

LÈfPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

XXVIII. SOUCHE PHYLÉTIQUE MARCUS

(Genre ; Enicospila)

Encore un groupement que nous ne connaissons que par des documents bibliographiques ; toutefois, il est bien cer- tain que si la silhouette générale des ailes permet de rattacher Marais à la tribu des Gazerini, la grande tache jaune, unique, des ailes antérieures, nous montre cette espèce comme abso- lument isolée dans la sous-famille des Castnïmae (Fig. 197).

Nous proposons le nom générique

à.^ Enicospila (i), pour la morphe

Marcus et pour les espèces qui pour-

FjB. 197. Schéma général de TO^it vciiir sc rattacher à cllcs dans la

rorneiiientatlon des ailes dans -,

la souche phylétique Marcus. oUlLC.

27' Genre : ENICOSPILA nov. gen.

Ailes antérieures allongées, d'un brun presque noir, avec, dans la région de l'aire discoïdale, une grande tache jaune crème, à bords irréguliers (Fig. 197).

Ailes inférieures d'un rouge brun uniforme, avec quelques étroits rayons plus clairs dans la région de l'angle anal.

Tête, thorax et abdomen de même coloration que les ailes inférieures.

i) Du grec : enikos, unique, et spiîos, tache.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 567

138. Enicospila Marcus Jordan. Some neiv and some unfi- gured Lepidoptera (Novitates Zoologicae, 1908, Vol. XV, P- 253).

Nous avons deux documents pour apprécier cette espèce : la description primitive de M. Karl Jordan dans les Novitales Zoo- logicae. et la figuration donnée par M. le D*" Strand dans le grand ouvrage de Seitz : Macrolépidoptères du Globe, Fauna Exotica, Vol. VI, Taf. 8 c. La figuration de M. le D"" Strand doit être exacte ; en tout cas nous n'avons jamais entendu dire que M. Jordan l'ait contestée; nous la reproduisons donc ici à titre documentaire (PI. U^, fîg. 201) ; elle a plus de valeur à nos yeux que la description écrite, dont voici cependant le texte intégral :

(( Q. Upperside of head, thorax, and of the first abdominal segment dark green, shot with bluish and purple, rest of body ochraceous rufous.

» Forewings métal lie dark green ; distal margin strongly rounded before centre; at middle of costal margin a large irre- gular creamy patch. Hindwing ochraceous rufous, but so densely suffused with purple-black that the ground-colour is distinct, only before anal angle and in a small area in the cell, the wing having in certain lights a blue gloss, changing into green at the base.

« Underside of forewings purple-black, with some ochraceous rufous scales along the submedian vein, at the costa and at the edge of the creamy patch. - Hindwing ochraceous rufous, the veins as well as the distal and costal margins purple-black.

» Length of forewing : 42 mm. »

Si la figuration de xM. le D'' Strand correspond bien à la morphe décrite par M. Jordan, il faut avouer que cette espèce doit occuper une place tout à fait à part dans la famille des Castniidés. La femelle seule semble avoir été observée jusqu'à ce jour; sa patrie serait Pebas (Pérou), dans la vallée supérieure du fleuve Ama7,one.

50 ^

568

I.EPinOPTEROLOGIE COMPAREE

XXIX - SOUCHE PHYLÉTIQUE LINUS

(Genre : Cabirus)

La description originale de Cramer, dans le troisième volume des Papillons exotiques, p. 1 1 1, ne peut pas nous donner une idée suffisamment nette du type de l'espèce qui nous occupe ici; mais, la figure destinée à l'illustrer, dans l'Atlas du même ouvrage,

PL 257, fig. A, ne nous laisse aucun doute à ce sujet. Grâce à cette figure, nous avons le point de dé- part, le jalon initial, qui nous per- mettra toujours de nous guider, sans la moindre hésitation, au milieu des nombreuses et subtiles variations que nous pouvons observer dans l'ensemble du phylum Linus.

Nous sommes ici, sans aucun doute, en présence d'un groupement extrêmement homogène dont les individus, en s'écartant de leur centre primitif d'évolution, se sont petit à petit, mais très faiblement modifiés ; les modifications sont si légères, si exac- tement graduées, que l'on peut suivre en quelque sorte, sur les ailes, toutes les étapes de la dispersion, depuis les formes aux maculatures fauves, presque transparentes, de la Guyane {Limis type), jusqu'aux formes brésiliennes et du Pérou, dont le dessin et la coloration sont très peu modifiés, mais assez, cependant, pour permettre aux auteurs de distinguer la morphe dite Heli- co7îioides. Nous n'avons pas assez de documents pour parler de la morphe Periivïana indiquée par M. le D"" Strand (loc. cit.,

Fig. 201. Schéma général de l'oi- nenientation des ailes dans la souche phylétique Linus.

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

569

p. 14^ mais, par le peu que nous en savons, elle paraît bien rentrer dans l'orbe des variations de cette curieuse souche phy- létique.

Ainsi donc, nous conser\'ons ici, avec les auteurs les plus autorisés, Linus et Heliconïoides comme deux espèces distinctes; en ce qui concerne la première de ces espèces, c'est la description du D"" Boisduval qui vient dans l'ordre des dates; c'est aussi la plus complète et nous la reproduisons plus loin.

Nous reprenons, pour cet ensemble, le nom générique de Cabirus, déjà employé par Jacob Hùbner en 181Ô.

29*- Genre : CABIRUS Hubner.

Vorzcichniss bekanntcr Schmctterlingo, 1816, p. 102.

Ailes antérieures noires, avec trois bandes d'un jaune pâle semi-transparentes; l'une de ces bandes est placée près de la base ; une autre, transversale, s'étend du bord antérieur jusqu'à la région de l'angle interne; la troisième, ovale, couvre la région subapicale; en plus de ces bandes on observe une série marginale de cinq à sept points blancs (Fig. 201).

Ailes inférieures également noires, avec le disque d'un jaune pâ^e et une rangée de points de même couleur le long du bord externe.

Au dernier article des tarses, nous trouvons des plantules trianp-ulaires, ^ . r.

^ =" ' Fig. •^\jî. Dernier article des

arrondies en avant et des paronyques ^^''^^^ '"•'«'z Cahim^ Lhms

^ . 1 y 1 Cramer. l'a, paronyques ;

a pinceau peu développé (Fig. 202). /'^plantuIe;^';, griffes (Orig.).

570 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Tableau analytique et description des Espèces

Jinrd costal des ailes antérieures lareement teinté

\

I ' de jaune (PI. Vj, fig. 205) (". IJeliconioidcs.

\ Bord costal des ailes antérieures entièrement noir... 2

Bordure noire des ailes postérieures ornée de points

jaunes pâles plus ou moins nombreux 5

Bordure noire des ailes postérieures sans aucune tache jaune (i) C. Mie ha.

Tache jaune des ailes inférieures très petite (2) C. Dodona.

i Tache jaune des ailes inférieures ovale, ne dépas- 3 sant guère le milieu du disque (PI. V_,, fig. 204)... C. Linus.

' Tache jaune des ailes inférieures triangulaire, allon- gée, dépassant beaucoup le milieu du disque C. Linoidcs.

139. Cabirus Linus Cramer. Papillons exotiques des trois parties du Monde, 1782, Vol. 111, p. m, PI. 257, fig. A.

La description qui suit est celle du D"" Boisduval, d'après le Species général des Lépidoptères Hétéroceres, p. 544.

(C Cette espèce a le port d'un Héliconide, notamment du Xan- thocleis psidiz, dont elle a à peu près la livrée.

» Elle a 10 centimètres. Ses ailes supérieures sont d'un noir profond, avec trois bandes d'un jaune pâle, demi-transparent, disposées ainsi : une longitudinale à la base, divisée en quatre par des nervures noires, une autre oblique, partant du milieu de la côte, pour se diriger vers l'angle interne, coupée en deux taches inégales, dont la supérieure, presque ronde, est plus petite; l'autre, plus grande, est divisée par des nervures noires en quatre rayons inégaux; enfin, la troisième bande est oblique, sinuée un

(i) « The oiiter mar^in black. »

(2) « Witli llie middle liyaliiie sjiace very small. »

LEPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE

57Ï

peu avant le sommet; outre cela, elles ont une série marginale de sept points, d'un blanc pur.

» Les ailes inférieures sont noires; le disque est d'un jaune pâle demi-transparent, avec les nervures de la même couleur; vers l'angle externe le limbe est divisé par deux ou trois taches d'un jaune pâle, s'alignant du côté de l'angle anal, avec trois points blancs très petits.

» La tête, le corselet et la poitrine sont ponctués de blanc, comme chez la ^Y. Psidii. L'abdomen est brun en dessus avec les quatre premiers an- neaux jaunes sur r r, r, r, R* les côtés. Le ventre est noir avec deux rangées de taches jaunes. Les anten- nes sont noires avec la massue jaune.

» La femelle res- semble au mâle. »

Boisduval consi- dérait cette espèce conmie très rare; il ne possédait, en effet, d'après ce que nous en apprenons par le Species, que deux exemplaires, pris tous les deux aux environs de

Cayenne, l'un par Théodore Lacordaire, l'autre par Leprieur; nous n'avons pas retrouvé ces deux exemplaires dans sa collec- tion; mais M. Charles Oberthùr a pu réunir 15 autres individus, des deux sexes, provenant des mêmes régions; l'espèce n'est donc pas si rare que le croyait Boisduval. Nous trouvons en outre, parmi les importants documents que possède M. Ch. Oberthiir,

Fio. •Ml his. Silhouette ci iieivaUon des ailes chez Cdhinis Liiiiis Ciani. /, a, 3, i, les ([uatie compartiments de l'aire discoïdale antérieuie; cd, cellule djscoïdale posté- rieure; R, 11,, Rj, R,, R., les cinq branches de la radiale; M', M", M'", MlV, les l)ranc!ies de la médiane (Orig. et en partie d'aprPs WeBtwood).

5;? LEPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE

quatre exemplaires de la vallée de l'Amazone, qui nous montrent <|ue l'espèce n'est pas cantonnée à la Guyane, mais qu'elle s'étend très loin vers l'occident, jusque dans les régions du Matto-Grosso et de Santo Paulo d'Olivença; elle n'est donc pas exclusivement guyanaise, ainsi qu'on l'avait cru jusqu'ici.

Nous trouvons, d'autre part, sept exemplaires de C. Lïmis, 5 cTcf et 2 Q (^, dans la collection du Muséum d'Histoire natu- relle de Paris; tous proviennent de la Guyane française et nous donnent, au pomt de vue des localités, les indications suivantes : Caycnne, Maroni, La Mana.

Westwood signale enfin, dans les collections de l'Université d'Oxford ou du British Muséum, des exemplaires provenant du Guatemala; il y a tout lieu de croire que ces formes, très septen- trionales, doivent être toujours rapportées à Lïnus plutôt qu'à Heliconioides.

140. Cabirus Heliconioides Boisd.-H.-Schacffer. - Sanimiung neuer oder ivenig bekannter aussereurofàischer Schnet- lerlinge, 1853, PL XXVllI, fig. 15.

Presque tous les auteurs, même dans les écrits les plus récents, se sont obstinés à ne voir, dans Helicûnioides (i), qu'une forme géographique, autrement dit une variation individuelle de Linus; c'est une erreur manifeste et d'autant plus incompréhensible qu'Herrich-Schaeffer, dès 1853, avait figuré cette morphe de la façon la plus exacte dans l'ouvrage mentionné ci-dessus. L'exem- plaire qui a servi à l'illustration du travail d'Herrich-Schaeffer ayant appartenu au D' Boisduval, nous l'avons aujourd'hui sous les yeux dans la collection de M. Charles Oberthiir; pour mon- trer que la fig. 15 des Aiisser euro pais cher SchmetterLingc est une

(i) Boisduval écrit Heliconides; bien que ce soit lui. ([ui ait fourni au D"" Schaeffer la plupart des docum.ents qui ont servi à illustrer le Sammlinig aussereurofdischer Schmeiterlinge, avec les noms qu'il avait antérieurement adoptés et qui figuraient déjà dans sa collection (Voir p. 150), nous conservons le nom <.V]ie}icomoides, plus conforme aux règles de la dérivation. Ce faisant, nous obéissons, d'ailleurs, à l'Art. 19 du Code de Nomenclature internationale.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 573

reproduction très fidèle du type, nous le représentons ici à nou- veau par la photographie (PL V^, fi.g. 205).

L'erreur des entomologistes vient de la conviction qui pré- valut pendant longtemps que Limis était une espèce exclusive- ment guyanaise et que toutes les variations voisines (?) que l'on pouvait observer au Brésil étaient des Heliconioides; M. le Prof. Westwood, avec sa grande expérience, a longuement discuté cette question {loc. cil., p 192), cependant il est facile de voir que tous les arguments dont il fait état, reposent sur ce fait qu'il existe, au Brésil, des exemplaires (( wilh tlic veins of the disk of tlie hind ivings concoLoruiis », ce qui est le caractère principal de Limis, concurremment avec d'autres dont les ailes sont « clothed with black scales )>, marque distinctive d^Hdicojiioîdes, et le savant naturaliste conclut : « thiis neither in sise, shape, nor vîarkings can vje specifically dïstiuguish betiueen the spécimens of this species ».

On voit clairement, d'après ce cjue nous avons dit ci-dessus, d'où provient l'erreur de Westwood; pour lui, tous les exem- plaires brésiliens que les nervures des ailes inférieures soient concolores ou revêtues d'écaillés noires sont des Heliconioides; li ne tient aucun compte de la forme de la tache jaune, ce qui n'est pourtant pas négligeable; en un mot il n'a pas saisi ce fait capital que, dans le centre du Brésil, côte à côte, dans la grande vallée de l'Amazone, cohabitent les deux espèces voisines : l'une étant le véritable Linus, avec sa tache ovale, d'un jaune pâle et semi-transparente aux ailes inférieures (i); l'autre étant V Heli- conioides type d'Herrich-Schaeffer avec sa tache triangidaire, nervulée de noir, tout à fait différente de ce qui se voit chez Linus, ainsi qu'on peut s'en rendre compte par les figures com- paratives ci- jointes (PI. V^, fig. 205).

Boisduval, documents en main, avait déjà soutenu cette ma- nière de voir; il n'est pas inutile de rapporter ici son argumen- tation :

(i) Ce sont les formes que nous avons signalées ci-dessus et tjui se rencontrent à Santarenx, au Matto-Grosso, à ObydoSj à Santo-PauIo-d'Olivença.

574 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE

« Quelques auteurs qui n'ont probablement jamais vu la véri- table Linus de la Guyane, y rapportent l'espèce du Brésil, qui s'en rapproche assez, au premier coup d'œil, quoique très différente par les caractères suivants :

» Elle est un peu plus grande, avec les ailes plus larges (i) ; 2" les bandes ont un reflet un peu roussâtre et non d'un jaune très pâle comme dans le X. Psidïï: 3" la bande longitudniale de la base a une tout autre forme; 4" les rayons de la grande tache situés près de l'angle interne sont plus longs et les deux infé- rieurs s'unissent aux deux premiers points blancs marginaux; 5" les ailes inférieures sont d'un jaune demi-transparent à reflet roussâtre, traversées, au-delà du milieu, par une bande étroite, noire, un feu étranglée dans sa far lie supérieure (2) ; le disque est coupé far des nervures noires (2) et non par des nervures de la couleur du fond ; 7" la bordure est noire, précédée d'une rangée de six taches cunéiformes renversées, s 'alignant avec une septième plus petite et deux points blancs à l'angle anal; le dessous des ailes inférieures est d'un jaune à reflet presque doré avec une bande noire, un peu maculaire dans son milieu, presque demi- circulaire, commençant au-dessous de la côte pour arriver à l'angle anal; la côte est largement jaune et non noire comme dans la Linus; enfin, en arrière de la bande transversale noire, la couleur jaune du fond forme une bande dentée en scie, à grosses dents obtuses, blanches à ieur sommet.

» Elle se trouve au Brésil d'où on la reçoit assez souvent. C'est cette espèce que nous avons vue dans toutes les collections sous le nom de Linus.

» La figure du mâle est très bonne dans l'ouvrage de M. Herrich-Schaeffer. »

(i) Boisduval s'exagère évidemment l'importance des différences de taille; il existe, en effet, dans la collection de M. Ch. Oberthiir, plusieurs exemplaires Q de Linus, de la Guyane parfaitement typiques, qui ne le cèdent en rien, pour les dimensions, et qui dépassent même les plus {grands exemplaires à^Heli- conioides que nous connaissons, du Brésil.

(2) C'est nous qui soulignons l'importance çt la généralité de ces caractères chez Heliconioides.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 5/5

Ainsi donc, ranal}'se minutieuse et très exacte de Boisdu\al fait parfaitement ressortir les différences qui existent entre Limis Cram. et HeHconioides Herr.-Schaeffer. Ces différences, ainsi que nous avons pu nous en assurer, sont réelles et il n'y a point de doute que ces deux morphes, quoique très voisines, ne repré- sentent cependant deux unités spécifiques parfaitement distinctes ; les exemplaires brésiliens de Linus conservent toujours leur aspect très typique et n'accusent jamais aucun caractère intermé- diaire entre les deux espèces; comme toujours, chez les Q Q, le bord externe des ailes antérieures est plus arrondi que chez les cfcf, mais cette particularité se rencontre et se retrouve aussi bien chez Limis que chez Heliconioides.

En résumé, la souche phylétique Lïniis renferme au moins deux espèces bien distinctes : l'une, Linus type, de Cramer, se rencontre dans les Guyanes et dans toute la vallée de l'Amazone jusqu'à Santo Paulo d'Olivença; l'autre, HeHconioides Herr.- Schaeff., n'est connue jusqu'à présent que du sud du Brésil et les districts on la rencontre le plus communément paraissent être les régions de Rio de Janeiro et de Novo-Friburgo.

M. le D'' Strand {in Seitz : Macrolèp. du Globe, p. 14) signale une îoxvîve Peruviana (de Tarap, Pérou) (i) qu'il rapproche d'Heli- conioides; comme les renseignements qu'il donne ne portent pas sur les caractères les plus essentiels, ils sont par suite insuffisants pour nous permettre de saisir les affinités réelles de cette nouvelle morphe; mais il est certain que la figure qu'il reproduit, dans l'ouvrage cité ci-dessus (PI. 7 c), sous le nom d' HeHconioides, est un Limis absolument typique; le dessinateur ignorant, croyant bien faire, a certainement accentué plus que de mesure la colo- ration des nervures.

Il en est de même des documents que nous apporte M. Paul Preiss {Abbild. exot. 'Nachtschmett., 1888, p. 7, Taf. IX, fig. 4); il s'agit encore ici, incontestablement, d'un Linus typique et non

(i) Sans doute, Tarafoto.

576 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

pas ô!Helico7îioides comme il le croit ; le texte correspondant, qui nous apprend d'ailleurs que l'exemplaire en question provenait des Amazones et des régions nord du Brésil, confirme tout ce que nous avons avancé sur ce sujet.

Nous trouvons un bel exemplaire de C Heliconioides cf dans la collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris; cet exem- plaire unique est noté Brésil sans aucune indication de localité.

141 . Cabirus Micha Druce. Descriptions of five new species of Castnia front Tropical South America (Annals and Magazm of Natural Ilistory, 1896 (6), Vol. XVII, P- 217).

A côté des mori)hes brésiliennes Linus et Heliconioides, doit se placer une autre forme, encore plus méridionale, provenant du Paraguay, et qui a été décrite par Druce sous le nom de Micha. Nous ne connaissons pas cette espèce; le seul document que nous ayons pu nous procurer, la concernant, c'est la description origi- nale d'Herbert Druce que nous reproduisons ci-dessous.

'( Primaries and secondaries hyaline, slightly irrorated with black scales; thc veins ail black; the costal, outer, and inner margin edged with black : primaries very broad ; a black band crosses the wing beyond the cell from the costal margin to the anal angle, and on the inner margin near the anal angle is a large round black spot ; a black band crosses the cell about the middle ; two white elongated spots about the middle of the outer margin. Secondaries crossed below the middle from the costal margin to the anal angle by a wide curved black band, the outer margin black. Head, antennae, abdomen, and legs black; sides of the abdomen greyish, with a white spot on the last three segments; thorax spotted with white.

» Expanse 4 ^ inches.

» Hab. Paraguay {Mus. Druce). »

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 577

M. Strand {loc. cit., p 14) sij^nale encore, du Paraguay, une forme Michana qui différerait de Micha par un certain nombre de caractères insuffisamment définis.

142. Cabirus Linoides Strand. MacroUpidop!. de la Faune américaine. Bombyx et Sphinx, 191 3, t. VI, p. 14, PI. 8 b.

Sous le nom de Linoides, M. .Strand décrit une nouvelle espèce qui est, d'après lui, « apparentée à Linus »; la figure, qui accom- pagne le texte un peu trop succinct de la description, nous montre, en effet, qu'il ne s'agit ni de Liniis ni d'Hehconioides.

Les dessins de l'aile antérieure sont plus étroits et bl:î,ncs; les nervures des deux ailes ne sont pas écaillées de noir; les taches submarginales des ailes postérieures sont blanches et beaucoup plus petites que celles de Linus, etc. Paramba, 3500, III, 1897, Saison sèche (Type au Musée de Tring).

Bien que les renseignements qui précèdent soient très incom- plets, nous pouvons admettre cette espèce, qui est représentée dans l'ouvrage de Seitz (PL S c) par un assez bon dessin.

143.. Cabirus Dodona Druce. Descript. of five new Species of Castnia frorn Tropical S oui h America (Ann. and Magaz. of Nat. History, 1896 (6), Vol. XVII, p. 218).

Cette espèce appartient encore, cela est absolument certain, à la souche phylétique Linus, mais nous ne la connaissons pas en nature; nous nous bornons donc, en ce qui la concerne, à repro- duire la description originale d'Herbert Druce, laquelle renferme, d'ailleurs, des documents comparatifs très intéressants.

Castnia Dodona. - « Primaries long and narrow, hyaline, the vems ail black; the apical band oval and very wide; a black band crossing the middle of the cell. Secondaries with the middle hyaline space very small, and a wide black band crossing the

50 a

5/8 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

wing from the costal margin to thc anal angle; the outcr margin black, with some small white spots at thc anal angle. Head, thorax and abdomen black ; antennae black, the tips ycllow ; the sides of the abdomen pale ycllow : » Expanse 4 % inches. )>

H (7b. Ecuador, Sarayacu {^Biickley, Mus. Driice).

This species is al lied to Castniii linus, Cram., and was included with it by Wcstwood, who also sank Cashiia Iwliconioides, Herr.- Schaetf. 1 now hâve four species of this group, which are easily separated from each outer and are geographically quitc distinct; they are as follows :

Cas/ma Linits, Cram. Hab. Guiana, Surinam, Cayenne.

Cast7iia dodona, Druce. Hab. Amazons, Ecuador.

Castnia heliconïoïdes, Herr.-Schaeff. Hab. North-west and South-east BraziL

Castnia micha, Druce. Hab. Paraguay.

The resemblance between thèse species of Castnia and the following species of Pencopidae from the same localitics is vcry remarkable :

Anthoniyza brotes, Druce, resembles Castnia linus, Cram. Anthomyza Buckleyi, Druce, resembles Castnia Dodona, Druce Anthomyza Swainsoni, Druce, resembles Castnia helicotiioides, H.-S.

From Paragua}' I hâve not yet received any species of Antho- myza.

Planche U^.

\ /

FiG. HjS. Herricliia Acraeoiics R. Gray. Reproduction de rexcmplaire figuré ])ar Kollar sous le nom de Castnia Actinophorus {loc. cit., PL XII, fig. 2).

FiG. 19g. Ircila Hccatc Hcrr. SchaeflF. Reproduction, d'après nature, d'un exemplaire appartenant à la collection Ch. Oberthiir.

FiG. 200. XantJiospila M'niiica Felder. Rejjroduction de l'exemplaire Q figure par Westwood {loc. cit., PI. XXXII, fig. 7).

SI

Planche V^.

FiG. 203. Enicospila Marcits Jordan. Reproduction de l'exemplaire figuré par M. le D'' Strand [loc. cit.. PI. Se).

FiG. 204. t abints Llnns Cramer. Reproduction de rexemjilaire type figuré par P. Cramer [loc. cit., PI. CCLA'II, fig. A).

FiG. 205. Cabinis Heliconioidcs Herr.-Schaeflf. Reproduction de l'exemplaire type ayant servi à établir la figuration d'Herrich-Schaefl^er (Coll. Ch. Oberthùr).

LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE

583

XXX - SOUCHE PHYLÉTIQUE PELLONIA

(Genre : Boisduvalia)

Nous réunissons ici, dans un même ensemble, autour de la morphe Pellonia, toutes les Castnies de l'ancien genre Gazera, qui nous montrent une disposition schématique des dessins noirs, aux ailes antérieures, sur un plan à peu près identique. Il est diffi- cile, évidemment, de définir ce plan en quelques lignes ; nous pouvons dire cependant, qu'il comporte, dans la grande majorité des cas, la présence, dans la région discoïdale, d'un gros point noir, tantôt isolé (Fig. 206), tantôt réuni aux bandes transversales qui l'accompagnent (PI. Y^, fig. 215). Au-dessous de ce point, court généra- lement, dans le sens du grand axe de l'aile, une bande très sinueuse, dont le segment terminal se raccorde de diverses manières avec la bordure externe. Les ailes inférieures sont variées de rouge et de noir dans des proportions variables.

Nous distinguons trois sections dans le phylum Pellonia. Dans la i" section, nous rangeons toutes les espèces qui, comme Ama- zonica et Melanolïmbata, portent le gros point noir qui vient d'être signalé, isolé ou non, dans la région métadiscoïdale des ailes antérieures; cette section est la plus nombreuse; les espèces qui la composent vivent toutes dans les régions occidentales de l'Amérique du Sud, depuis la Nouvelle-Grenade et le Haut- Amazone jusqu'à la Bolivie.

La 2"" section, qui ne comprend qu'une seule espèce, Boisdu- valia Truxilla, est originaire de Colombie; elle possède aussi,

52

Fig. 206. Schéma général de l'ornenientation des ailes dans la souche phylétique Pellonia.

584

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

sur ses ailes antérieures, le point non- discoïdal, mais ses ailes postérieures sont entièrement brunes.

La 3'' section renferme cinq espèces seulement; on peut lui donner comme type Boisduvalïa Shnulans ; ici, le point noir discoïdal n'est jamais distmct des autres bandes noires de l'aile, sauf chez Tarapotensu; mais on doit remarquer que, dans ce cas,

il appartient à la bande sinueuse axiale et qu'au lieu d'être placé à la partie tout à fait externe de la cellule discoï- dale, il en occupe la partie inférieure; c'est pour cela que nous l'avons qua- lifié de prédis coïdal; le reste du dessin est d'ailleurs très différent de ce que nous pouvons observer dans les deux premières sections. Les cinq espèces de la 3" section nous semblent aussi habiter de préférence les régions andiques du Pérou, de la Colombie et de l'Equateur. Nous avons choisi pour cet ensemble le nom générique de BoïsduvaUa; il était juste que le nom du D'' Boisduval ne fût pas oublié dans une étude sur les Castnies, puisque ce sont les exemplaires de son ancienne collection qui ont formé le noyau des importants documents que M. Charles Oberthiir a mis, avec tant de bonne grâce, à notre disposition.

L'kj. 207. Dernier article des tarses chez Boixiluriilid Melano- limbutd Stranil. /'<(, paro- iiyques ; l't, jilantule ; (Ir, griffes (Orig. ).

30"^ Genre : BOISDUVALÏA nov. gen.

Ailes antérieures généralement assombries dans leur tiers infé- rieur en dessus, mais devenant plus claires dans leur milieu et un peu au delà; région apicale noire ou ornée de quelques taches. Vers le milieu de l'aile, près du bord costal, existe un gros point

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 585

noir arrondi, placé normalement sur la dernière portion de l'aire discoïdale (Fig. 206). Au-dessous de ce point, le disque est par- couru, dans le sens axial de l'aile, par une ligne très contournée, se raccordant, vers le dehors, avec la partie noire du bord externe.

Ailes inférieures de couleur rouge brique, plus ou moins lavées de brun, ornées de bandes noires continues ou maculaires.

Plantule des tarses en forme de palette arrondie en avant; paronyques lamelleux à bords fortem.ent ciliés (Fig. 207).

Tableau analytique et description des Espèces

Ailes antérieures avec un gros point noir, isole

ou non, dans la région métadiscoïdale (i) 2

Ailes antérieures sans point noir isolé dans la

région discoïdale (3*= Section) 13

Ailes postérieures avec des taches rouges et

noires plus ou moins étendues (i'"* Section). 3

Ailes postérieures entièrement brunes l'excep- tion de la frange qui est rougeâtre) (2^ Sec- tion) (PL Z,, fig. 218) B. Tnixilla.

! Ailes antérieures avec une rangée de taches sub- 1 marginales jaunes s'étendant plus ou moins \ loin vers l'angle apical (quelquefois réduites

3 ,' à trois près de l'angle interne^ 8

Ailes antérieures sans rangée de taches submargi- nales ou avec seulement 1-2 maculatures à l'angle interne 4

,' Dernier tiers apical des ailes antérieures en-

\ tièrement noir (PI. Wj, fig. 211) B. Bt4ckleyt.

4 '

) Dernier tiers apical des ailes antérieures avec

\ des taches jaunes 5

(i) On trouve aussi un point noir isolé chez B. Tarafotensis, mais ce point est placé dans la 'région radiculaire de l'aire discoïdale [région -prédise oïdal e] .

586 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Point cliscoïdal noir des ailes antérieures en

contact avec le bord externe (PI. Y,, fig. 217). 1>. Cratiiia.

Point discoïdal noir des ailes antérieures très

nettement séparé du bord externe 6

Taches jaunes submarginales se raccordant avec

^ , la tache jaune apicale (PI. Y,, fig. 216) B. Mclcssus.

b {

Taches jaunes submarginales indépendantes de

la tache jaune subapicale 7

Bande noire transverse, des ailes postérieures, plus étroite que les bandes rouges (PI. Y,, fig. 215) B. Amazonie a.

' Bande noire transverse, des ailes postérieures, plus large que les bandes rouges (PI. X,. fig 214) B. Mars.

' Un point noir, bien isolé, sur fond jaune rou- geâtre, sans aucune autre tache, sur le tiers . inférieur des ailes antérieures (P. Xj, fig. 213). B. MicJuirli.

Un point noir, isolé ou non, dans la région dis- coïdale des antérieures avec des bandes lon- gitudinales de même couleur 9

Ailes postérieures presque entièrement noires, \ avec un peu de rouge au bord antéro-externe

5 (PI. \V,, fig. 209) 10

/ Ailes postérieures très nettement variées de

rouge et de noir 11

Bande rouge des ailes postérieures s'étendant [ parallèlement au bord antérieur (PI. A\'j, fig.

\ 20q) B. Pcllonia.

I Bande rouge des ailes postérieures s'étendant latéralement le long du bord externe (Fig. 207 bis) B. Straiidi.

i Point noir dis 1 isolé

scoïdal des ailes antérieures bien

12

II

Point noir discoïdal des ailes antérieures non

isolé (PI. Wj, fig. 210) B. Sortgdta.

Antennes brunes au moins à leur base dans la

partie funiculaire 13

Antennes d'un jaune pâle dans toute leur éten- due, en dessus et en dessous (PI. col., fig. 3837) B. Alhicornis.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE ^87

/ Ailes postérieures d'un rouge brique avec

V 5-6 bandes noires allongées intcrnervurales

j^ (PI. X^, fig. 212) B. Ecuadoria.

I Ailes postérieures rouges ou brunes avec une

large bande noire continue (PI. col., fig. 3840) />. MelanoUmhntn.

/ Bande jaune subapicale des ailes antérieure-^

^ à bords rectilignes (PL Z,, fig. 219) B. Shmtlans.

I Bande jaune subapicale des ailes antérieures

V maculairc ou à bords sinués 15

Angle apical des ailes antérieures entièrement

\ noir (PI. Zj, fig. 220) /.'. Cononia.

T- \7\.:. : (ononiûidcs.

) i f Angle apical des ailes antérieures avec une tache

jaune ou une bande sinueuse 16

( Un point noir isolé dans la région ■prédiscoidale \G\ (PI- col., fig. 3839) A'. Tarafotcnsis.

\ Pas de point noir isolé dans la région discoïdalo. 17

Ailes postérieures avec deux bandes noires parai - y lèles et continues sur le disque />. Pcrsonaia.

' / - Ailes postérieures avec une seule bande macu- I laire et très irrégulière sur le disque (PI. col.. \ fig. 3842) B. Praedata.

r' Section

Ailes antérieures d'un brun sombre, avec un gros point noir dans la région métadiscoïdalc.

144. Boisduvalia Pellonia Druce. Descriptions of four new Sfecies of Ca^inia from Sont h Ajnerica (Entomolog. Monthly Magazine. 1890, Vol. XXVL p. 70).

Décrite par Mr. Herbert Druce, en 1890, cette espèce a été figurée, neuf ans plus tard, par M. Paul Preiss à l'aide d'un très bel exemplaire de Bolivie {Neîie Arien des Lepidopt.-Genus

5S8 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Castnia, p. 9, Taf. V, fig. i, et l'af. VII, fig. 12, cf)- Comme nous ne possédons, concernant cette espèce, que très peu de renseigne- ments en dehors de ceux fournis par les auteurs cités ci-dessus, nous nous bornons à reproduire la description originale de H. Druce, à laquelle nous joignons (PI. W^, fig. 209), la photo- graphie d'un Pdlonia de la collection de M. Charles Oberthiir, parfaitement concordant avec la description d'Herbert Druce et la figuration de M. Preiss.

« Primaries : the apical third deep black; from the base to beyond the middle orange-brown, shading off to pale yellow where is joins the black. A large round black spot at the end of the cell; a broad black line from the base extending beyond the middle of the cell ; then curved downwards, beyond which is a narrow black line of the same shape reaching the outer margin; a wide black band extends from the base along the inner margin, but does not reach the anal angle. Secondarics deep black, with the costal margin and apex broadly bordered with bright orange-brown. The under-side, the same as above, excepting that the black markings are ail smaller.

» The fringe of the primaries black, that of the secondaries vvhite. The head, thorax, and the upper-side of the abdomen black. The collar and the sides of the abdomen streaked with orange-brown. The under-side of the abdomen orange-yellow, banded with black. The antennae yellow, black at the base. Legs dark brown.

)) Hab. : Upper Amazons.

» A fine distinct species, allied to Castnia Bucklayi, Druce. »

Ainsi que nous l'avons dit, nous avons pu étudier, dans la collection de Al. Charles Oberthiir, le très bel exemplaire de Pellonia dont il est question ci-dessus, exemplaire provenant également de Bolivie, région de Cochabamba (Yunga del Espi- ritu Santo).

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 589

145 . Boisduvalia Straiidi Niepelt Abbildungen und Beschrei- bungen neiier und ivcnig bekannter Lepidoptera aus der SaniMÏung \N. Niepelî (Lepidoptera Niepeltiaiia, 19 14, p. 24, Taf. X, ûg. 2).

Voici la description originale de cette espèce, l'une des plus récemment publiées.

« Steht C. Pellonia Druce am nàchsten. Kopf schwarz, Fiihler weisslich gelb, in der basalen Hàlfte braun. Thorax schwarz, mit leichter heller Behaarung auf der Mitte. Abdomen schwarz mit gelber Rùcken- und gelbroter Seitenlinie, mit letzterer parallcl eine weissgelbe Bauchlinie. Die 3 letzten Segmente unterseits ^elbrot mit schwarzcn Einschnitten.

FiG. 207 bis. Bumiavaiia Strandi Niepelt

Reproduction de l'exemplaire type, grandeur naturelle, d'après le travail de M. E. Strand

(Lepidoptera Niepeltiana, Taf. X, flg. 2.)

» Die Grundfarbe der Vorderflùgel ist oberseits rôtlichgelb, am Analwinkel heller, der Apex ist breiter schwarz als bei pellonia und làsst nur ein Viertel des Aussenrandes am Hinter- winkel, welcher schwarz gerandet ist, frei. Am Hinterrand liegt, iiber die Mitte hinausgehend, ein schwarzer lang-ovaler Basal- fleck, so dass das rotgelbe Médian feld die Form einer breiten Ouerbinde erhalt, in welcher an der Subcostale ein krâftiger,

590 LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

schwarzer Wurzelstrich uncl von gleicher Farbe ein halbkreis- fôrmiger Fleck in dcr Zelle, sowie ein solcher kleiner, runder jenseits dieser stehen.

» Hinlerfliigel schwarz mit gelbroter Binde iiber dex Apex, welche sich verschmalernd bis zur Mitte des Vorderrandes und am Ausscnrande als sublimbaler, einmal unterbrochener, schmaler Strcifen bis zur Rippe 4 fortsetzt. Proximal ist dièse Binde ausgezackt.

» Unterseite wie oben, das Schwarz mit braimlicher Anfiug. Hinterfliigel mit rotgelbera Vorderrandstreif, in diesem ein schwarzer Wisch in der Mitte und parai lel dazu ein rotgelber Fleck im schwarzen Vorderrandteil. Vorderflugellânge 42 mm.

» G. Strandï ist eine getreue Copie von Heliconius bicolorata. Benannt zu Ehren des Herrn D' E. Strand, Berlin.

» I g Bolivia [Orig.-Art.]. »

D'après la figure que nous reproduisons à la page qui précède fFig. 207 bis), il est facile de voir que Boisdiivalia Strandi est très voisine de Pellonia, et peut-être plus encore de Melanolim- bata; on pourrait peut-être la considérer comme une forme méla- nisante de cette dernière espèce.

146. Boisduvalia Songata Strand. Macrolé-pidoft. du Globe, Fauna americana, 191 3, Vol. VI, p. 15, PI. %b.

M. Strand {loc. cit., p. 15, PI. '^ b) distingue, sous le nom de Songata, une forme qui se différencierait du type <( par l'absence complète de la tache noire dans la bande transversale de l'aile antérieure » et qu'il présente comme une variation de Pellonia. Cette forme est évidemment très suggestive, mais il est, à notre avis, impossible de l'identifier avec Pellonia; c'est une fort belle espèce, parfaitement distincte de Pellonia (PL W^, fig. 210), et qui habite, comme cette dernière, les régions accidentées de la Bolivie (Rio Songo à Rio Suapi) (Musée de Tring).

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 5g I

147. Boisduvalia Melanolimbata Strand. In Seitz Gross- sclinietterlitige der Erde, Fauna Exotica, Vol. VI, p. 15, Taf. 8 <? = 6r\ Buckleyi Preiss (nec Druce).

Cette espèce, qui paraît assez commune au Pérou, a été con- fondue avec le Buckleyi de Druce et décrite sous ce nom par M. Preiss dans les Neue und seltene Arten des Lefïdopt.-Genus Castnia, p. 9; l'exemplaire figuré par M. Preiss dans le même ouvrage, Taf. V, fig. 2, et Taf. VÏI, fig. 10 cf, provient de Chanchamayo (Pérou) ; c'est toujours en restant dans la même confusion que M. Preiss indique l'Equateur comme patrie de cette espèce; Buckleyi Druce est bien, en effet, de l'Equateur, mais Buckleyi Preiss (^=^ Melanolimbata Strand) n'a jamais été rencontré qu'au Pérou (Chanchamayo) et en Bolivie, par consé- quent beaucoup plus au sud, mais toujours, cependant, dans la région andique.

Voici la description de M. Preiss ; elle serait certes très insuffi- sante, si elle n'était accompagnée d'une très bonne figuration de l'espèce (loc. cit., Taf. V, fig. 2, et Taf. VII, fiig. 10 C?).

(( Castnia Buckleyi. Vorderfliïgel schrnutzig graubraun, mit dunkJerer Zeichnungsanlage, im Innenwinkel aufgehellt ; Hmterfliigel gelbroth, dunkel gezeichnet. Unterseite lichter. Thorax und Hinterleib oben dunkel, letzerer an den Seiten gell- braun mit dunklem Langsstreifen, unten weisslich.

» Vaterland Ecuador (i), Das vorliegende Stùck aus Chan- chamayo. »

M. le D"" Strand (loc. cit., édit. française, p. 15) parle de cette espèce en ces termes. ^ « La forme du Pérou que Preiss a

(i) L'Equateur est, en effet, la patrie de G. Buckleyi Druce, mais non pas celle de Melanolimbata.

592 I.ÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

représentée cuinine Buckleyi, diffère de BuckUyi décrite de l'Equateur par l'absence de taches submarginales claires dans les deux ailes, et aussi par les dessins qui ne sont pas pareils chez les deux formes (voir la figure originale de Buckleyi dans Proc. Zool. Soc. London, 1882, Taf. LX, fig. 3, et les PI. V, fig. 2, et VII, fig. 10, de Preiss). J'ai donc donné un nouveau nom à l'espèce représentée par Preiss (j'ai examiné le type de Preiss !) ».

Nous n'avons rien à ajouter aux remarques de M. le D"" Strand; nous avons pu étudier nous-même. dans la collection de M. Charles Obcrthiir, huit exemplaires de Buckleyi Preiss {iiec Druce)=A/^- lanolimbata Strand; tous concordent bien avec les descriptions et les figurations qui précèdent; tous viennent aussi de Chancha- mayo (Pérou), ils ont été capturés par M. Oswald Schunke en 1904 et 191 2. Il existe des exemplaires presque entièrement bruns, ainsi que cela est indiqué dans l'ouvrage de Seitz, PI. 8 e\ ce sont surtout les mâles; mais les femelles sont en général beau- coup plus claires (PL color. CDLX, fig. 3840 cf et 3841 g).

La collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris nous a, de son côté, fourni un bel exemplaire Q de B. Melanolïmbata Strand, originaire de Bolivie.

148. Boisduvalia Albicornis Houlb. Diagnoses de Castnies nouvelles^ etc. (Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1917, Fasc. XIII, p. 80).

Appartenant toujours à la même souche phylétique que Mela- nolïmbata, existe, dans la collection de M. Charles Oberthùr, une très curieuse espèce, provenant aussi de Tarapoto et se rappro- chant beaucoup plus du Buckleyi Druce que le Tarafotensis de M. Preiss. Nous avons donné à cette espèce le nom d' Albicorms, à cause de la coloration de ses antennes qui sont d'un blanc crème dans presque toute leur étendue, aussi bien en dessus qu'en

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

593

dessous, tandis que ces mêmes organes, chez Buckleyi Druce et Tarapotensis Preiss, sont noirs ou tout au moins très so.nibres, en dessous, dans leur partie funiculaire.

Ailes antérieures d'un jaunâtre assom- bri dans leur tiers inférieur en dessus, mais devenant plus claires dans leur mi- lieu et un peu au delà ; région apicale noire. Vers le milieu de l'aile, près du bord costal, se voit un gros point noir arrondi, absolument analogue à celui qui existe chez FeLlonia. Au-dessous de ce point, le disque est parcouru, de la base à la région de l'angle interne, par deux lignes courbes, noires, se raccordant au bord inférieur de la cellule discoïdale; la ligne qui rejoint ce point de raccord au bord externe est légèrement incurvée et sa concavité est tournée vers l'angle apical; le long du bord postérieur, une tache sombre allongée s'étend de l'inser- tion à l'angle interne, elle porte une éclaircie qui se fond quelquefois avec la coloration fondamentale du disque (PL col. CDLIX, fig. 3837 Cf, et 3838 Q).

Les ailes inférieures ont une coloration générale rouge brique plus ou moins lavée de gris; elles sont bordées de noir sur tout leur contour postérieur et portent, sur le disque, une bande hori- zontale noire continue chez les cfcf, maculaire chez les Q Q ; les espaces internervuraux sont légèrement flammés de jaune à l'inté- rieur de la bordure noire.

En dessous, l'ornementation des ailes est la même qu'en des-

'((!. 208. .Silhouette c-t nervation des ailfs c'iez un BoiSDUVALlA des groupes Alhiruniis Hoiilb. ft MeUinoUmbata Strand. (i, nervure subcostale; fi, aire d.scoïdale ; c, cellule discoïdale de l'aire

postéi'it iiip (Orig.).

594 LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

sus; toutefois, la coloration générale est toujours plus pâle et les taches noires sont moins accentuées.

L'abdomen est d'un brun roux en dessus, d'un brun noir plus ou moins foncé en dessous, avec le dernier article rouge (le des- sous est entièrement rouge brique chez les Q ) ; les antennes sont d'un blanc crème aussi bien en dessus qu'en dessous.

Trois exemplaires dans la collection Ch. Oberthiir, deux cfcf une g ; tous sont très frais et proviennent de Tarapoto (Pérou;. Parmi les échantillons qui ont été introduits dans le commerce par Staudinger sous le nom de Tarapotensis, on trouve quel- quefois des exemplaires d'Albicornis ; grâce aux figures en couleur indiquées ci-dessus, nous espérons qu'à l'avenir toute confusion pourra être évitée entre ces espèces.

149. Boisduvalia Buckleyi Druce. Descriptions of a new Genus and sonie new species of Heterocera (Proceed. Zool. Society London, 1882, p. 778, PI. LX, fig. 3).

Grâce à la figure en couleurs qui accompagne la brève des- cription de Mr. Herbert Druce, nous pouvons avoir une opinion assez précise sur cette curieuse espèce; ia présence d'un gros point sombre vers le milieu de l'aile antérieure, un peu au delà de la cellule discoïdale, et la disposition des taches noires longitudi- nales, nous portent à croire qu'on doit la rapprocher de Melano- limbata ou d'Albicornis plutôt que de Triixilla Westw. D'autre part, nous n'avons vu, dans aucune autre espèce, des séries si régulières de points jaunâtres à la bordure postérieure des ailes (PI. W,, fig. 211).

Voici la description originale de M. Herbert Druce :

(( Allied to C. Truxilla, Westwood. Anterior wings more dusky, the basai third only being black, a marginal row of yellowish spots, not reaching the apex. Posterior wings of the maie black, banded along the costal margin to the middle of the hind

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 595

margm with orange-brown. Female : the anterior wings the same as the maie ; posterior wings rich orange-brown, with a marginal row of pale orange-yellow spots, the outer margin black.

» Expanse 3 i/£' inches.

» Hab. Ecuador, Intaj {Buckley).

)) Mr. Buckley only obtained a pair cf this fine species. »

Dans les quelques lignes qui servent d'introduction à son travail, Mr. Herbert Druce indique que les espèces qu'il décrit sont désormais jointes à sa collection.

150. Boisduvalia Michaeli Preiss. Neite und seltene Arien des Le-pidopteren-Genus Caslnia, 189g, p. 9, Taf. V, hg. 5, et Taf. VII, fig. 7 cf.

B oisduvalia Michaeli est une petite espèce (envergure : 62 à 65 millim.) à ailes antérieures jaunâtres, rappelant un peu le schéma des Castnies zagroïdes; elle porte un point noir bien isolé sur ses ailes antérieures.

(( Fùhler dunkel, hinter der Mitte hellgelblich. Vorderflùgel gelb, an der Wurzel orange angeflogen ; Hinterfliigel schon orange; beide mit tiefschwarzer Zeichnung und hellgelben, fast weisslichen, in der Abbildung zu dunkel ausgefallenen Aussen- rand- und Apicalflecken. Fransen dunkel, an der Spitze der Hinterfliigel weiss. Unterseite bel 1er.

» Von Herrn Otto Michael, dem Reisebegleiter D"" Hahnel's, in Sao Paulo de Olivença, obérer Amazonas, gefangen, und dem- selben zu Ehren benannt. ))

Nous ne connaissons pas B. Michaeli en nature et c'est une espèce dont les mâles seuls ont pu être observés jusqu'à présent; cependant, à notre avis, il n'y a aucun doute, la présence du point noir mésodiscoïdal aux ailes antérieures montre que nous

59(J LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

sommes bien en présence d''une espèce appartenant à la première section du phylum Pellonïa. Nous la reproduisons (PL X^, fig. 213) d'après l'ouvrage de M. Preiss.

151. Boisduvalia Ecuadoria Westwood. - - A Monograph of the Le.fidopteroiis Genns Castnia and some alliée! Groups (Trans. of the Linnean Society, 1877 (2), Vol. I, 4, p. 189, PL XXXIl, fig. 6).

Cette espèce, ainsi que le fait remarquer M. le D"" Strand ijoc. cit., p. 15) est si caractéristique qu'il n'est pas possible de la confondre avec aucune autre; Westwood, tout en la comparant à Truxilla, la considère cependant comme tout à fait différente d'après les caractères de la nervulation. A notre avis, B. Eciia- doria doit plutôt être rapprochée des formes claires de Melano- limbata Strand; elle possède, en effet, comme cette espèce, un gros point sombre un peu au delà de la cellule discoïdale et dans la bande claire, au-dessous de ce point, une ligne brune en forme d'S très ouvert, dont la convexité est tournée du côté de la région apicale. C'est là, ainsi que nous l'avons dit précédemment, en dehors de la coloration des antennes, le caractère le plus essentiel permettant de distinguer Melanoliîubata Str. de notre Albicornis.

Quoi qu'il en soit, nous reproduisons ici la description origi- nale de Westwood, ainsi que la Fig. 6 de la PL XXXII ; étant données l'étendue des plages jaunes et la tonalité des taches brunes, nous sommes très porté à croire que Westwood s'est sim- plement trouvé en présence d'une forme très albinisante de Melanolimbata. S'il en est ainsi, la distribution géographique de cette dernière espèce est plus étendue qu'on ne l'a cru jus- qu'ici ; nous l'admettons volontiers (J-oc. cit., p. 189).

Voici la description de Westwood :

« Alis anticis oblongo-ovatis apice rotundatis; e basi ultra médium obscure lutescentibus, apice lato fusco; cellula basali

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 59;

fusco margmata, macula média rotunda subcostali, striga obs- cura média, alteraque majore margmis intemi fuscis ; alis posticis obscure fulvis nebula magna ex angulo anali versus médium alae extensa fimbriaque fuscis; corpore fusco; collari fascia média transversa thoracis, latenbusque abdominis lutescenti-albidis ; antennis lutescentibus ; alis subtus magis rufescenti-fulvis, apice fusco, posticis stria tenuis transversa subbasali fusca. Long. corp. une. I 1/4- Expans. alar. antic. une. 3 Ys-

» Hab. Ecuador. In Mus. Hopeiano Oxoniae i^olim Saun- ders). »

^^''estwood ajoute : « This species so closely rescmbles C. Truxilla in gênerai form and appearance that it might easily be considered to be a variety of that species; but the arrange- ment of the veins proves them to be totally différent, there being a very distinct elongate-ovate cell in C. Ecuadoria, formed at the base of the branches of the postcostal vein, the 2nd, 3rd, 4th, 5th and 5*th being emitted at nearly equal distances apart at the extremity of the ceil (PI. XXVIII, fig. 10).

AI. le D"" Strand {in Seitz, Macrolépidopteres du Globe, Fauna Exot.}, se borne à citer Ecuadoria; et, à la PI. 6 <?, sous le nom erroné d'Ecuadoriita, reproduit, du moins je le pense, la figure de Westvvood en l'interprétant légèrement.

En résumé, il n'y a jusqu'ici qu'un seul exemplaire connu de B. Ecuadoria, c'est celui du Musée d'Oxford, reproduit ci-dessus (PI. Xp fig. 212) d'après l'ouvrage de Westwood.

152. Boisduvalia Mars Druce {Jiec Preiss). Descriptions of a new Genus and some new Species of Heterocera (Pro- ceed. Zool. Society London, 1882, p. 778, PI. LX, fig. 2).

Cette espèce est brièvement décrite dans le même travail que la précédente; elle est accompagnée d'une très bonne figure qui

598 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

permet de fixer, autant que cela peut se faire, sa position systé- niatique (PI. X^, fig. 214).

« Allied to C . Cononia, Westwood. Similar in shape and colouir, the band of the antenor wings dusky yellow, instead of pure white as in Cononia; posterior wings crossed by a wide central black band extending almost to the outer margin, not broken up into small spots as in Cononia.

y> Expansé 3 % inchcs.

» Haô. Ecuador, Sarayacu [^BuckLey^.

» A well-marked species, easily distmguished from C. Co- nonia. »

M. le D"" Strand distingue, avec raison, selon nous, sous le nom '•■ de B. Amazonica, une forme certainement très voisine de Mars Druce, mais qui se rencontre aux environs de Pebas (Pérou), dans 1 la vallée de l'Amazone.

153. Boisdiivalia Amazonica Strand (= G. Mars Preiss, nec Druce). -— Les Macrolépidoptères du Globe. Section I. Faiina Amencana, 1913, p. 15, Taf. y b.

M. Preiss qui, le premier, nous a fait connaître cette espèce par un très bon dessin, s'est abstenu de la décrire, parce qu'il la croyait identique avec le B. Mars de Druce; il suffit de comparer les figurations respectives, que nous reproduisons ici (PI. Y^, fig. 215), pour s'assurer que si nous sommes en présence de deux espèces très voisines, ces espèces sont néanmoins parfaitement distinctes. Ainsi que le fait aussi remarquer M. le D"" Strand {loc. cit., p. 15) (( la forme principale (c'est-à-dire Mars Druce), diffère de cette Amazonica par la bande médiane oblique, noire, de l'aile postérieure, qui est plus courte et plus étroite, et, en conséquence, beaucoup plus étroite que la partie rougeâtre qu'elle renferme; la bande marginale noire de l'aile postérieure est aussi plus étroite, la bande transverse costale, submédiane, noire de

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 599

l'aile antérieure est plus courte et les bandes longitudinales noires de cette aile plus étroites que chez Amazonica (i) ».

D'après M. Preiss, l'exemplaire unique ôJ Amazonica Str. ( = Mars Preiss, ne.c Druce), a été recueilli à Pebas, dans la vallée supérieure de l'Amazone, par M. le D"" Hahnel.

154. Boisduvalia Melessus Druce. Descriptions of four new Species of Castnia front South America (Entomol. Monthly Magazine, 1890, Vol. XXVI, p. 70).

Cette espèce fut déente en 1S90 par M. Plerbert Druce, mais non figurée; quelques années plus tard (1899), M. Paul Preiss, in ISI eue und seltene Arien des Lepidopteren-Genus Castnia, p. 9, Taf. V, fig. 3 (Ç)) et Taf. VII, fi.g. 9 (cf), redécrivit et ûgura, sous le même nom, en noir et en couleurs, une Castnie provenant aussi de la vallée supérieure du fleuve Amazones et qui serait le Melessus de Druce. Comme jusqu'ici M. Druce n'a pas contesté le bien- fondé de cette assimilation, nous avons donc les meilleures raisons de la croire exacte ; la comparaison des textes ne s'oppo- sant pas à cette interprétation, nous reproduisons simplement les documents en question (PI. Y^, fig. 216).

Voici la description originale de M. Plerbert Druce :

(( Primaries : the apical third black, crossed close to the apex by a band of three large yellow spots, vvhich join a marginal row of yellow spots extending to the anal angle; the basa two-thirds of the wings reddish-brown ; the costal margin black ; a large black spot at the end of the cell joined to the costal margin on the upper-side ; a central black curved line crossing the middle of the vv^ing from the base to the outer margin just above the anal angle; a wide black band extends along the inner margin.

(i) Nous nous excusons de reproduire ce texte dénué d'élégance et à ]ieine correct ; c'est un document, nous le donnons tel quel.

53

6oo LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Secondaries black, crosscd from the base to the apex with a wide orange-red band, which is brocken before it reaches the apex; a marginal rovv of orangc-red spots extend from near the apex round the outer margin, but do not reach the anal angle; the under-side, as above, but paler in colour. The head, thorax, upper-and under-side of the abdomen and legs deep black; an orange-red line on each side of the abdomen. The base of the tegulae orange-brown ; a yellow band crosses the middle of the thorax. Antennae yeliow.

» Hab. Upper Amazons.

» This species is very distinct, but is allied to Castnïa Gratina Westw. )>

La trop courte description de M. Paul Preiss \loc. cit., p. 9) n'ajoute aucune donnée nouvelle au texte de M. Druce; mais elle précise que les exemplaires qui ont servi à l'illustration des 'Neue und seltene Arien (Taf. V, fig. 3, Q, et Taf. VII, ûg. 9, cf) pro- viennent de Jquitos (Pérou). (( Das abgebildete Pârchen von Michael in Iquitos erbeutet )>.

155. Boisduvalia Gratina Weslwood. A Monograph of the Lepidopterous Geniis Castnia and s orne allied Groups (Trans Linnean Society London, 1877 C^)» Vol. I, p. 188, Tab. 32, fig. 4).

Par l'ornementation de ses ailes antérieures et surtout par la présence d'un gros point noir à l'extrémité de la cellule discoï- dale, cette espèce se rattache très nettement au groupe de Buc- kleyï-M elanolimhata ; elle serait même, pourrait-on dire, un Mela- nolimbata typique si elle ne possédait, dans la région apicale, une large bande jaune, alors que toute cette région, chez Mela- nolimbata, est noire, sans aucune tache. Westwood trouve, dans la nervation, et surtout dans la disposition des branches de la postcostale, des motifs de la rapprocher de Cycna; cette inter-

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 6oi

prétation nous semble un peu forcée; elle ne tient pas compte, en tout cas, des données qui nous sont fournies par le faciès général. Quoi qu'il en soit, voici la description de Westwood ; la repro- duction photographique du type permettra d'en apprécier les principaux caractères (PI. Y^, fig. 2iy).

(i Alis anticis oblongo-ovatis apice subrotundatis f ulvis ; striga costali prope basin, altéra subcostali tertiaque multo majore prope marginem internum, striga undulata obliqua discoidali, macula rotunda média cum margine antico connexa, plaga magna obliqua inter médium et apicem, limboque apicali dentato nigris; alis posticis aurantiaco-rufis, striga subcostali, fascia lata média e margine anali fere ad angulum externum extensa limboque den- tato nigris ; capite albo maculato, collo lato f ulvo fascia trans- versa tenui flavida; abdomine nigricante lateribus segmentisque 5 apicalibus subtus f ulvis; thorace subtus albido vario; antennis albidis. Long. corp. une. i %. Expans. alar. antic. une. 4 i/^.

» Hah. Amazonia. In Mus. Hopeiano Oxoniae (olim Saun- ders).

» This species is closely al lied to C. Cycna, but has the fore wings less rounded ; the arrangement of the cell and branches of the postcostal vein agrées with that of C. Cycna. »

Nous avons déjà expliqué ci-dessus pourquoi notre opinion n'était pas celle de J. Westwood en ce qui concerne les affinités de Gratina; notons encore que cette espèce porte, sur ses ailes inférieures, une large bande noire transversale, absolument ana- logue à celle qui existe chez Melanolimbata, alors que rien de semblable ne peut s'observer chez Cycna.

A défaut d'autre caractère, nous permettant d'être fixé sur le sexe de l'exemplaire Craiina décrit par Westwood, nous pensons, étant donnée la silhouette des ailes inférieures, que cet exem- plaire était un mâle.

I-a femelle de cette espèce est donc inconnue.

53

602 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

2" Section

Ailes i)ostéiieures entièrement brunes; un point noir discoïdal aux antérieures.

156. Boisduvalia Truxilla Wcstwood. A Monograph of the Lepïdopterons Gemis Castnia and some allïed Groupa (Trans. Linnean Society London, 1877 (2), Vol. 1, p. 190, PI. XXXII, fig. 3).

Cette espèce est surtout remarquable par l'étendue des colo- rations brunes qui envahissent presque totalement les ailes infé- rieures et la plus grande partie des ailes antérieures; l'existence d'un point sombre sur le disque, un peu au delà de la cellule discoïdale, nous montre que cette morphe doit encore être ratta- chée à la sous-section Melanolimbata. Si nous ne tenions compte que de la large bande jaune qui occupe la région moyenne du disque aux ailes antérieures, nous serions tenté de la rapprocher à.' Ecuadoria ; de fait, nous pourrions dire que Truxilla est un Ecuadoria très mélanisant (PI. Z^, fig. 218).

Le Prof. Westwood la décrit en ces termes :

i( AHs fuscis. anticis oblongo-ovatis apice rotundatis macula magna média lutescente e costa oblique versus angulum internum extensa, guttam parvam obscuram fuscescentem versus costam includente; gutta parva lutea prope angulum internum nebu- lisque duabus oblongis pallidioribus prope marginem internum; alis posticis ovalibus fuscis, basi ipsa ad marginem analem squamis fulvis notata ; corpore fusco, capite albo-maculato, pa- tagiis fulvo marginatis; abdomine fusco, latenbus anguste fulvis ; abdomine subtus basi et apice fulvis, segmentis intermediis nigris, griseo marginatis; antennis fuscis, apice fulvis; alis subtus palli- dioribus, Costa posticarum fulva. Long. corp. une. i i/^. Expans, alar. antic. une. 3 \/^.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 6o'

» Hab. Columbia. In Mus. Hopeiano Oxoniae (olim Saun- ders). »

(( This obscurely coloured species is remarkable for its elon- gated fore wings (which are rounded at the apex) and its oval hind wings. In the fore wings there is no cell formed by the basai portion of the branches of the postcostal vein; nor is there any transverse connexion between the 3rd and 4th branches of the same vein (See Plate XXVIII, fig. 12).

Westwood n'avait pas été sans remarquer les analogies du faciès qui existent entre Eciiadorïa et Truxïlla : (( This species so closely resembles C. Truxilla in gênerai form and appearance that it might easily be considered to be a variety of that species; but the arrangement of the veins proves them to be totally différent ». Nous savons que Westwood accorde, avec juste raison, une grande importance aux caractères de la nervation; cependant, il faut aussi remarquer que ces caractères peuvent être aussi quel- quefois modifiés très profondément par des adaptations locales.

3^ Section

Ailes antérieures d'un i^run sombre, sans point noir dans la région discoïdale.

157. Boisduvalia Tarapotensis Preiss. Neue und seltene Artett des I.efidopt.-Genus Castnia, 1899, p. 10, Taf. VI, fig. 5; Taf. VII, fig. II, cf.

Cette espèce est originaire des régions orientales du Pérou (Tarapoto) ; Preiss la considère comme très voisine de Buckleyi et cependant elle ne porte pas, aux ailes antérieures, le gros point noir arrondi si caractéristique de cette subdivision phylétique. \ la place de ce point nous trouvons une grande tache sombre, allongée transversalement, plus claire en son milieu; la macula-

6o4

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

ture des ailes inférieures rappelle, il est vrai, un peu vaguement, ce que l'on observe chez Buckleyi, mais le dessin dérive, incon- testablement, d'un autre schéma.

Nous avons eu la satisfaction d'étudier Tarapotensis en nature, à l'aide d'un très bel exemplaire de la collection de M. Charles Oberthiir, et nous avons constaté que cette espèce était, en réalité, voisine de Simulans Boisd. La ûgure en couleurs que nous donnons ici (PI. col. CDLIX, fig. 3839), grâce au talent de M. J. Culot, permettra à tous les entomologistes de se faire une opinion précise sur cette morphe Tarapotensis; ils pourront, en même temps, vérifier qu'elle concorde très exactement avec les documents publiés par M. Preiss : description dont le texte suit avec la reproduction (¥\g. 208 bis) de la PI. VI des Selteue A rten.

FiG. 208 hh. Boisduralia Tarapotensis Preiss.

Reproduction de l'exemplaire type d'après l'ouvrage de M. Paul Preiss.

{Heltene Arten, Taf. VI, fig. 5.)

Voici le texte original de M. Paul Preiss ;

« Fuhler hellgelblich mit dunklem Wurzelthcil. Grundfarbe der Vorderiiùgel matt (grau-) bràunlich, der Hinteifliigel bràun- lich gelb mit gelblicher Aufhellung an Saume, beider Zeich- nungen schwàrzlichbraun. Unterseite : Blàsser ; Grundfarbe hell bràunlich mit gelblichem Verlauf nach aussen, Zeichnungen und Verdunkelungen matt schwàrzlich braun. Plmterleib ockergelb.

LÊPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 605

oben mit breiten, seltb'ch mit schmalen, matt braunem Liings- streifen, unten schwarzHch bestàubt. Fransen dunkel.

» Der C. Buckleyi nahestehend, ist sie sicher eme von ihr verschiedene Art. Das einzige Stiick aus Tarapoto ôstl. Peru. »

L'exemplaire unique de la collection Charles Oberthiir, qui nous a permis de préciser les affinités de cette espèce, provient aussi de Tarapoto (Pérou).

138. Boisduvalia Simulans Boisd. Species général des Lépi- doptères Hétérocéres, 1874, Vol. I, p. 547, PI. XI, fig. 4.

L'exemplaire unique, qui permit à Boisduvai de faire connaître les caractères de cette belle espèce, existe toujours dans la collec- tion de M. Charles Oberthiir; la figure 4 de la Planche XII du Species, gravée par Corbié d'après les modèles de Pou jade, en est une reproduction parfaitement exacte. Cette espèce, paraissant toujours rare dans les collections, nous donnons à nouveau ici figure et texte les documents très précis qui nous ont été laissés par le D'' Boisduvai (PI. Z^, fig. 219).

« Cette curieuse espèce a le port et la taille du Lycorœa Ceres. Les ailes sont bien entières, sans dentelures ; les supérieures sont d'une teinte roussâtre enfumée, depuis la base jusqu'au delà du milieu, avec une tache oblique d'un brun noirâtre à l'extrémité de la cellule discoïdale; la partie postérieure de ces mêmes ailes est d'un brun noir, coupée par une bande oblique, droite, partant de la cote et n'arrivant pas jusqu'au bord externe; outre cela, il y a, à partir de l'angle interne, une rangée de trois ou quatre points jaunâtres qui ne remonte pas jusqu'au milieu du bord extérieur; le bord interne, la nervure médiane et la côte sont plus ou moins brunâtres.

» Les ailes inférieures sont d'un fauve roussâtre, traversées au delà du milieu par une bande noire maculaire; elles ont en

6o6 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

outre, à rextrémité, une espèce de bordure noirâtre formée de taches cunéiformes; cette même bordure offre, vers l'angle anal, deux points jaunâtres et un point semblable vers l'angle externe.

>i Le dessous des ailes supérieures est fauve depuis la base jusqu'à l'angle interne; il est, en outre, marqué de deux bandes obliques d'un jaune d'ocre, dont l'antérieure très courte et la seconde correspondant à celle de la surface opposée.

n Le dessous des ailes inférieures diffère du dessus en ce qu'il y a entre les dents de la bordure une rangée de taches jaunâtres et une raie longitudinale, noirâtre, située entre la base et le milieu.

» Le corselet est brunâtre. Le dessus de l'abdomen est d'un brun pâle, avec une ligne dorsale d'un blanc sale, obsolète. Le dessous du corps est fauve avec une bande latérale noire, longi- tudinale. La poitrine est tachetée de jaune. Les antennes sont brunâtres avec la massue jaune.

» On prendrait volontiers cette castniaire pour une héliconide du genre Lycorcea, dont elle paraît presque une contrefaçon.

» Décrite sur un exemplaire unic]ue que nous a offert M. Dey- roi le.

» Cette espèce, dont nous ne connaissons que la femelle, habite la Colombie. »

Nous nous sommes expliqués (p. 40), dans le Chapitre II de ce travail, sur ces phénomènes de convergences que les anciens auteurs appelaient « variations parallèles )> ou <( contrefaçons ». Peu de familles nous en montrent des exemples aussi nombreux et aussi parfaits que celles des Castniidés.

M. le D"" Strand {loc. cil., p. 15, t. 7 b) mentionne très briève- ment B. Simulans; il fait cependant remarquer que ce qui dis- tingue à première vue cette belle espèce de toutes les autres morphes voisines, c'est « la bande transversale droite et fortement marquée de la moitié terminale de l'aile antérieure )>. Cela est parfaitement exact.

1

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 607

Si elle n'est pas une simple copie de la Planche XI du Species, la figuration de Simulans par M. le D"" Strand a certainement été exécutée d'après un échantillon naturel presque identique à celui qui servit de type au D' Boisduval.

159. Boisduvalia Praedata Iloulb. Diagnoses de Castmes nouvelles, etc. (Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1917, Fasc. XIII, p. 82)

Nous avons déjà eu l'occasion d'étudier, dans les Etudes de Lépidoptérologie comparée, une nouvelle morphe de Castnie, très voisine des deux précédentes, mais qui ne peut cependant être confondue ni avec B. Mars d'Herbert Druce, ni avec Amazonica Strand.

Nous avons donné à cette espèce le nom de Praedata, en sou- venir des circonstances qui ont marqué la fin de ses pérégrinations maritimes; les seules indications que nous possédons sur son origine nous font savoir qu'elle fut, avec d'autres, expédiée de Guayaquil (Equateur); c'est bien la région se trouvent dis- tribuées la plupart des espèces de ce groupe. On peut assigner à notre Boisduvalia Praedata les caractères suivants :

Ailes antérieures d'un rouge ocracé assombri dans leur moitié inférieure, plus claires vers leur extrémité, avec une bande jaunâtre transversale, courbée et légèrement maculaire, allant du bord costal dans la direction de l'angle interne. Toute la région apicale est d'un brun noir, sauf cette bande transversale jaunâtre et un petit point blanc, près du bord externe, dans le 4" espace intranervural. De la base, partent aussi deux bandes longitudinales plus ou moins brisées; l'une, en avant, s'avance le long de la sous-costale; l'autre, en arrière, un peu en avant du bord marginal; trois flammes jaunâtres occupent les extré- mités des espaces interner vuraux dans la région de l'angle interne (PI. color. CDI.X, fig. 3842 q).

6o8 I.ÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Ailes postérieures d'un rouge bruiue dans toute leur étendue, avee une nîarg;e noire, nettement dentées à la terminaison des nervures; sur le disque, quelques points noirs sont alignés trans- versalement; le plus gros, qui se trouve vers l'angle anal, est légèrement éclairé de jaune à son bord externe.

En dessous, le dessin des quatre ailes est le même qu'en dessus; toutefois, on trouve aux inférieures une bande brune allongée et à milieu rouge près de la marge antérieure; cette bande existe aussi en dessus, mais la partie rouge centrale est beaucoup moins accentuée.

Thorax noir avec une bande humérale rouge en avant et tra- versé «Ml son milieu par une autre bande jaune. L'abdomen, qui est noir en dessus, est rouge en dessous et sur les côtes; son pre- mier anneau, en arrière du thorax, est recouvert d'écaillés rouges. Les antennes sont d'un jaune crème, en dessus et en dessous, dans toute leur étendue.

L'unique exemplaire que nous avons pu étudier est une femelle; le mâle nous est inconnu.

(\"tte espèce habite l'Equateur.

160. Boisduvaliu Personata \\ alker. - - C(if(iIo^iie of Lcfidop- tcra Heierocera, /th Séries J.ist of Lepidopterous Insects of the British Muséum, 1804, Suppl' Part XXL p. 43^

Les renseignements que nous possédons, concernant cette espèce, manquent de précision; tous les auteurs qui (Mit essayé de s'en faire une idée nette, à l'aide de la seule description de W'alker, ont reconnu l'impossibilité absolue d'interpréter avec exactitude les caractères d'une niorphe qui n'a été illustrée par aucune figure. Xous nous bornons donc à reproduire ici la diag- nose originale avec les remarques que sa lecture a suggérées à J. Westwood.

<t Fusca, aureo-viridi niicans, subtus flava ; antennae apice flavescentes ; abdomen subauratum, vittis duabus ochraceis ; alae

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 609

cervinas sat angustae, lituris nigro-fuscis, fascia marginali flaves- cente maculata; anticae vitta discali strigas quatuor emittente; posticae vittis duabus parallelis extus abbreviatis. »

(( Body brown, pale ycllow beneath. Head, thorax, base of the abdomen and most of the wings with golden green reflections. Antennae dingy yellowish towards the tips. Abdomen speckled with numerous slightly gilded scales; an ochraceous stripe along each side. Wings elongate, rather narrow, somewhat fawn- coloured above, mostly pale yellowish beneath ; markings blackish brown, most defmite on the under side; marginal band containing a row of pale yellowish spots. Fore wings with a discal stripe, which extends from the base to nearly two-thirds of the length and emits two streaks inward to the costa and two others outward to the hind part of the exterior border. Hind wings with two parallel discal stripes, which are abbreviated extcriorly. Length of the body 14 lines; of the wings 36 lines.

)) Nearly al lied to G. Liniis.

» a. Guayaquil. From Mr. Steven's collection. )>

Boisduval, avec sa grande expérience, a essayé, dans le Species général des Lépidoptères Hétéroceres, p. 546, d'interpréter la description qui précède; son effort a été inutile; Westwood {loc. cit., p. 188), sans plus de succès, a résumé la question en ces termes :

« The above description is unintelligible, as may be seen hy M. Boisduval's attempt to translate it into French, and by his inability to perceive its apparent identity with his Gazera Simîdans. The gênerai colour of the four wings is obscure luteous, with black markings; thèse consist of an oblique patch, arising on the Costa before the middle, dilated towards the middle of the wing into an elongated patch; beyond the middle is a broad oblique band reaching to the middle, followed by four more distinct luteous longitudinal spots preceding the broadly black apex; the inner margin is dusky; the hind wings are rather

6lO LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

lighter luteous in the middle of thc disk; ihe costa, a central bar, and the apiral markin black, the îatter vvith four white dots on its inner edge ncar the outer angle. Expans. alar. antic. lin. 36.

» Hab. Guayaquil. In Mus. Britann. ii

Bien qu'il ne l'indique pas d'une façon formelle, il y a tout lieu de croire que le Prof. Westwood a examiné, au British Muséum, l'exemplaire type de Walker; quand il dit qu'on peut le rapprocher de Sinmlans Boisd., il est probable qu'il s'agit seulement de la nervation, à laquelle Westwood attache avec raison une grande importance. Mais, comme Fr. Walker donne son Personata comme (( nearly allied ta G. Linus », il paraît diffi- cile à première vue de concilier ces deux opinions, en apparence si contradictoires; toutefois, si on se rappelle que Walker accor- dait une importance toute particulière à la forme des ailes, on peut à la rigueur admettre un Personata ayant ses quatre ailes (T un ']aune obscur, avec la maculature de Siniulans.

Les entomologistes ne pourront donc être fixés sur la position systématique de cette espèce que le jour une bonne figure de Personata Walk. aura été publiée.

t6i . Boisduvalia Cononia Westw. A Monograph of ihe Lepîdop'eroT.s Gcniis Castnia and some allied Groups (Trans. of the Linnean Society, 1877 (2), Vol. I, p. 188, PI. XXXII, fig. 5).

La description de Westwood, avec la très bonne figure qui l'accompagne, sont les seuls documents qui nous soient parvenus concernant cette belle espèce ; nous les reproduisons l'un et l'autre (PL Z^, fig. 220).

« Alis anticis elongato-ovalibus apice rotundatis, dimidio basali obscure luteo-fulvo, striga postcostali plagaque magna

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 6ll

prope marginem internum nigris, hac striolam pailidiorem mclu- dente; macula média (prope costam) postice angulata ejusdem coloris fasciaque obliqua (e maculis 5 ovalibus constante) inter médium et apicem alae albida; alis posticis saturate fulvis, fascia postcostali maculis quinque ovatis pone médium, ad marginem analem majoribus et connexis, limboque apicali nigris ; capite albo punctato, collo postice f ulvo ; fascia transversa média tho- racis flavida; abdominis fusci lateribus anguste fulvis, segmentis ventralibus basalibus et apicalibus fulvis, intermediis nigris. Long. corp. une. i Ys. Expans. alar. antic. une. 3 %.

» Hab. Ecuador. In Mus. Hopeiano Oxoniae (oHm Saunders').

» This species is nearest allied to C. Eaïadoria, with which tlie arrangement of the cell and branches of the postcostal vein of the fore wings nearly agrées ; but the transverse vein closing this cêll is longer, in conséquence of which the branches 3 and 4 arise wider apart. )>

Il est très possible que B. Cononia, par la nervation des ailes, soit très voisin d'Ecuadoria, ainsi que l'indique Westwood ; mais ce sont des particularités qui doivent être communes à toutes les espèces de la souche phylétique Pelloma. Il existe, en revanche, des différences assez notables si nous considérons seulement l'ensemble de la maculature; on ne trouve jamais, notamment, chez Ecuadoria, la bande maculaire des taches blanc- jaunâtre qui traverse l'aile antérieure, dans la direction de l'angle interne.

L'exemplaire représenté par Westwood paraît être une femelle; comme il n'en existe pas d'autres, à notre connaissance, dans les collections, il en résulte que le cf de cette espèce est probablement toujours inconnu.

M. E. Strand {Lepidopleru Niepeltiana, p. 24) signale aussi B. Cononia de Canelos, Equateur.

53 a

6l2

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

162. BOJSDUVALIA CONONIA vor. Cononioides Strand. A bbildungen und Besc/ireibungen neuer nnd ivenïg bekannter Lepidopl. ans de/ Satuiulnng 11'. hlïefeU., 1914, p. 24.

'< Ein Q von dcrsclbcn Lokalitat wie vorige Art. Mit C. Pellonïa Druce verwandt, aber im Hinterflùgel ist eine breite subcostale rote Làngsbinde vorhanden (statt wie bei pellonïa ein rotes isoliertes Hinterrands- und ein ebensolches Subapical-

FiG. 208 1er. Boisduvalia Cononia, var. Cononioides.

Reproduction de l'exemplaire type, grandeur naturelle, d'après le travail de M E. Stiand.

(Lrpidojitriu Mciiclfinna, Taf. X, f:g. 1.)

feld) und diese Binde hangt mit einer etwa ebenso brei^^en roten sublimbalen Binde zusammen. Im Vorderflùgel ist das gelbe Querfeld ausgedehnter, indem es (abgesehen von der daselbsL schmalen schwarzen Saumbinde) auch das ganze Feld 3 ein- nimmt. Bei -pelloma erstreckt sieh von der Rippe 2 der Vorder- flùgel bis zur Basis des Hinterrandes ein breites schwarzes Feld, das hier nur durch eine ganze schmale Binde, die eine entfernt G-àhnliche Fiç^ur bildet, ersetzt wird. Die Basalhàlhte dev F"uhler schwarz bei pellonïa, wàhrend hier nur die Basis ge schwarzt ist. Flùgelspannung ^"j mm [Orig-Art.].

Planche W^

FiG. 209. Boisditvdlia Pcllonia Druce. Reproduction dircrtr d'un exemplaire très caractéristicjue de la coll. Ch. Oberthiir.

FiG. 210. Boisiiivalia Songata Strand. Reproduction d(> Texemplaire figuré par AI. le l)"^ Strand {Macrol. du Globe, PI. 8, /').

FiG. 211. /j'oisthiTû/it! Iliicklcyi Druce. Reproduction de rexem})lairc type figuré par Mr. Herbert Druce {Procced., 1882, PI. LX, fig. 3).

54

I

Planche X^

FiG. 2 12. IhnsdiiTaliii Ecuador'ui Westwood. Reproduction di Toxemplairr typi^ figuré par \\'est\vood {loc. cit., PI. XXXII, fig. 6).

FiG. 213. Boisditi<aliii Michacli Prciss. Reproduction de rcxemplaire type figuré par M. Prciss [Selieuc Artoi, PI. ^', fig. 5).

FiG. 214. Boisduralia Mars Drucc. Reproduction de Tcxcmplaire type figuré par Mr. Herbert Druce {loc. cit., Pi. LX, fig. 2).

54 -^

Planche Y^

FiG. 215. BoisdiiTûliii Aiuazo)iica Strancl (= Mars Preiss). Repro- duction de l'exemplaire figuré par M. E. Strand {loc. cit., PI. 7 b).

FiG. 216. Boisduvalia M dessus Druce. Reproduction d"un exem- plaire Ç> figuré par Î\I. Preiss {Seltene Arien, PI. V, fig. 3).

FiG. 217. Boisduvalia Cratiiia Westwood. Rciîroduction de l'exem- plaire type figuré par AX'estwood {loc. cit., Pi. XXXll. fig. 4).

54

I

Plan'che Z^

Fk;. 2 1 s. I^oisdii7'alia Tntxilla Wcsuv. Reproduction de rexemplaire type figuré jiar J. \^\■st\\ ood [loc. cit., PI. XXXII, fig. 3).

FiG. 2iq. Boisditiuilia Si/intliuis Boisd. Reproduction de Tcxemplaire type figuré par Boisduval {Species gcn. Hcicr., PI. XI, fig. 4).

FiG. 220. Boisdu'.'alia Cononia West. Reproduction de l'exemplaire type figuré par J. Westwood {],oc. cit., PI. XXXII, fig. 5).

54 ^

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

621

XXXI. SOUCHE PHYLÉTIQUE ZAGRAEA

(Genre : Gazera)

Bien que ce groupement phylétique soit très voisin du précé- dent, il nous a paru indispensable de réunir, autour de Zagraea, toutes les espèces qui présentent le même ensemble de caractères et que nous n'aurions pu rattacher à Pellonia sans torturer la systé- matique.

Ici, le schéma du dessin, aux ailes antérieures, comporte une bande claire, médiane, dirigée horizontalement et se terminant, tantôt par une simple fusion avec la coloration noire fondamentale {Zagraea), tantôt par un élargis- sement jaunâtre faisant face à la bande transverse discoïdale {Za- graeoides). I,e dessin d'ensemble est à peu près identique chez les autres espèces ; toutefois, dans chacune, nous trouvons une modification au plan général qui permet de la caractériser ; comme il serait très difficile de définir des variations 011 n'entrent en jeu quelquefois que de très petits détails, nous avons fait un large appel à la photographie, qui rend des nuances qu'aucune expression verbale ne peut exprimer avec clarté.

Les dix espèces actuellement connues et appartenant à la souche phylétique Zagraea vivent dans les régions occidentales de l'Amérique du Sud, depuis ia Bolivie jusqu'aux Cordilières de Chiriqui ; ce sont probablement des papillons sylvatiques, fréquentant les montagnes boisées qui s'étagent sur les deux versants de la chaîne andique.

55

FiG. 221. Schéma général de l'orne- mentation des ailes dans la souche phylétique Zagraea.

622 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Nous conservons, pour cet ensemble, le nom générique de Gazera, créé par Boisduval, mais dans une acception plus res- treinte.

3r Genre : GAZERA Boisduval.

Spccics gcncral des Lcpidoptcies Hctérocèrcs, 1S74, p. 545.

Ailes antérieures noires avec des bandes longitudinales fauves diversement disposées; deux bandes obliques, de même couleur, coupent généralement l'aile dans le sens transversal (Zagraeay Fig. 221), mais ces bandes peuvent aussi se réduire à des macules Ij disposées sans ordre apparent {(^olombma, PI. CC, fig. 229).

Ailes inférieures orangées ou d'un fauve rougeâtre, le plus souvent ornées de taches ou de bandes noires disposées transver- salement.

Plantule des tarses ovale-anguleuse, rétrécie en avant (Fig. 222) ; paronyques à pinceaux peu développés.

Tarleau analytique et description des Espèces

/ Ailes postérieures a\ ec une large bordure noire sen-

\ siblement droite à son bord interne 2

) Ailes postérieures av(^c une bordure noire iri's ncltc-

\ ment dentée à son bord interne 3

/ Marge noire des ailes postérieures entière jusqu'au

\ bord abdominal (PI. CC, fig. 230) G. Salvina.

2 <

/ Marge noire des ailes postérieures fortement cchan-

V crée à l'angle anal (Pl. CC, fig. 231) , G. Juan'ita.

Ailes postérieures d'un rouge orangé, sans aucun point ni bande noire sur le disque (Pl. BB, fig.

3 l 228) G. Cycna.

Ailes postérieures d'un rouge brique, ornées, sur le

disque, de points alignés ou de bandes, continues. 4

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 623

/ Ailes antérieures ornées d'une maculature jaune ou

\ abondamment variées de jaune 5

4 S

j Ailes antérieures rougeâtres à la base et ornées

( d'une maculature blanche (PI. CC, fig. 229) G. Colomhina.

j Tache noire allongée du bord postérieur des ailes

i [miiérieures) continue 6

I Tache noire allongée du bord postérieur des ailes j (untérieurçs) interrompue de manière à former r un gros point noir à l'angle interne (PL AA, fig.

\ 225) G. Zagraeoïdes.

Bande claire allongée -parallèle au bord postérieur \ atteignant les taches marginales du bord externe. 7

6 Bande claire allongée parallèle au bord postérieur I n'atteignant pas les taches marginales du bord

externe (PI. BB, fig. 227) G. Daguana.

Bande noire supérieure {des ailés antérieures) dilatée en un gros point noir dans la région dis- coïdale (PI. BB, fig. 226^ G. Garleppi.

Bande noire supéri -ure {des antérieures) non dilatée

dans la région discoïdale 8

; Bande noire supérieure étroite, brisée à angle droit

\ dans la région discoïdale (PI. AA, fig. 224) G. Hahncli.

' Var. : Canelosina. I Bande noire supérieure élargie et fondue avec le 1 noir du bord costal (PL AA, fig. 223) G. Zagraea.

163. Gazera Zagraea Felder. Reise der ôsterreichischen Fre- gatte Novara, 1875, Vol II, Tab. LXXIX, ûg. 2.

La date 1875, donnée dans le document bibliographique qui précède, est celle qui figure au titre du Volume II, partie, du Voyage de la Novara; mais la Planche LXXIX de cet ouvrage, G. Zagraea se trouve figuré pour la première fois, a été, en réalité, publiée en 1868, ainsi que nous le fait connaître une petite indication de l'éditeur placée au bas de ladite Planche

624

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

Ceci explique comment Boisduval put donner, en 1874, dans son Species général des Lépidoptères Hétérocères, Vol. I, p. 547, une description assez complète de G. Zagraea d'après la figure du D^ Felder.

D'ailleurs, tous les autres documents que nous possédons sont concordants et l'accord des entomologistes est complet en ce qui concerne cette belle espèce (PI. AA, ûg. 223).

Ni le D"" Boisduval, ni Westwood ne connaissaient G. Zagraea en nature, à l'époque ils rédigeaient leurs travaux sur les

Castnies ; les premiers exemplaires qui arrivèrent sous les yeux des lépidopté- rologistes, après l'ouvrage de Felder, paraissent être ceux qui furent repré- sentés par M. Herbert Druce dans le Volume m de la Biologia Cenirali- Americana (Lepidoptera Heterocera), publié en 1883.

M. Druce s'exprime en ces termes :

« Tliis fine species resembles Papdio Ascolïus Felder, m its gênerai colora- tion. The spécimens figured, I believe

FiG. 222. - De.-nier article des ^-q j^g gg^CS ; but Onlv havmg tWO tarses chez Gtizern Zagraen ■' <=>

Felder. - Pu, paaonyques ; l't, examples, I am unablc to détermine

plantule; Gr, griffes {Oriy.).

this point with absolute certainty. D' Staudinger's spécimen is a femaîe and agrées well in ail respects with D"" Felder's figure. ))

Les deux figures. Planche 4, fig. i et 2, de la Biologia Cen- trali-Americana représentent bien, en effet, les deux sexes de Zagraea; elles sont, en tout cas, absolument conformes aux échan- tillons correspondants de la collection de M. Charles Oberthùr, sur lesquels nous avons pu faire les vérifications nécessaires.

Signalons encore, en terminant, une remarque de M. Preiss {loc. cit., p. 10) qui dit que le çT est différent de la femelle; cette

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

625

remarque nous paraît fondée; on peut en vérifier l'exactitude sur les échantillons représentés par M. Herbert Druce, et nous retrou- vons les mêmes différences sur les deux exemplaires très frais de la collection Ch. Oberthiir; le mâle est toujours plus petit; ses ailes antérieures sont plus sombres que chez la femelle et la maculature jaune, dans son ensemble, est beaucoup moins déve- loppée.

FiG. 222 bis. Gazera Zagraea FelJer. Reproduction grandeur naturelle d'après un exemplaire 9 de la collection Cliarles Oberthiir.

Nous reproduisons ici la description de Boisduval [Species, p. 547) et plus loin (PL AA, fîg. 223), la figuration de Rudolf Felder d'après le Y oyage de la Novara :

(( Un peu moins grande que la Columbina dont elle a tout à fait le port. Ses ailes supérieures sont noires, avec une bande longitudinale fauve, sinuée, un peu irrégulière, coupée par les nervures, partant du milieu de la base et se prolongeant vers le bord postérieur; outre cela, il y a sur le milieu de la côte un petit

626 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

trait, et au-dessous de celui-ci une tache un peu triangulaire de la même couleur, divisée par les nervures; l'extrémité postérieure offre deux rangées parallèles de taches blanches, lavées de jaune; mais la première rangée ne descend pas au delà du milieu de l'aile.

» Les ailes inférieures sont fauves avec une rangée transver- sale de six ou sept taches noires; la bordure est noire, divisée intérieurement par une série de longues dents appartenant à la couleur du fond.

» Le corselet est brun avec le collier et des points fauves. L'abdomen est d'un jaune fauve, avec une bande dorsale brune un peu dilatée à son extrémité.

» Décrite d'après la &gure donnée par M. Felder. Elle a été prise à Panama. Coll. Felder.

» M. Felder compare avec raison cette espèce au P. Zagraeus, car elle en a véritablement le port et un peu le faciès. »

L'Amérique centrale et tout particulièrement la région de Panama semblent être l'habitat relativement restreint de cette espèce; M. Herbert Druce, dans la Biologia, signale les localités suivantes : Chiriqui, Bugaba, Boqueron ; les deux exemplaires de la collection Oberthiir proviennent également de Chiriqui. Il va sans dire que la morphe de Colombie, représentée d'une façon si rudimentaire par M. Buchecker sous le nom de Zagraeus, n'est nullement identique au Zagraea Felder ; autant que nous pouvons en juger, elle se rapporterait plutôt à l'espèce que nous décrivons plus loin (p. 630) sous le nom de Zagraeoides.

164. Gazera Hahneli Preiss. Neue und seltcne Arten des Lepidoptercn-Gemis Castnia, 1899, p. 10, Taf. VI, &g. 2, et Taf. VII, fig. 5 cf.

De même que pour un certain nombre d'autres formes du même groupe, nous ne connaissons cette espèce que par la description et les dessins de M. Paul Preiss; elle est aussi de petite taille

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 627

(^envergure 61 millimètres) et appartient sûrement à la souche phylétique Zagraea (PI. A A, flg. 224).

M. Preiss présente les caractères de Hahneli ainsi qu'il suit :

(( Fiihler bis nahe der schlanken gelblichen Keule oben dunkel, unten von der Mitte ab in lichtere Fàrbung iibergehend. Vor- derflugel im Basaltheil und der unteren Làngshàlfte schmutzig (grau-) braun. Hinteriliigel bràunlichgelb; beide schwàrzlich gezeichnet, mit licht ockergelben Flecken und Binden. Unter- seite ein wenig blàsser.

(( Der C. Zagraea Feld. sehr àhnlich, von ihr jedoch haupt- sâchlich durch bedeutend geringere Grosse, bleichere Fàrbung und verànderte Lage uncl Form des Hinterrandfleckens auf der Vorderflùgelunterseite verschieden.

» Zum Andenken an den durch seine langjàhrigen, erfolgrei- chen Sammelreisen in Sudamerika um die Lepidopterolcgie sehr verdienten, 1877 in Manicore verstorbenen D'' Hahnel benannt,der das Thier in Valera, Venezuela, endeckt hat. »

La description qui précède, ainsi que les figures qui servent à l'interpréter, se rapportent exclusivement à des exemplaires femelles ; les mâles de cette espèce sont donc inconnus.

L'espèce habite le Venezuela.

165. Gazera Hahneli var. Canelosina Strand. Abbil- dungen und Beschreibungen neiier und ivenig bekanntey Lepidoptera ans der Sarnmlung W . Niepelt (Lepidop- tera Niepeltiana, 1914, p. 24, Taf. X, fig. 3).

« Ein Q von Canelos in Ecuador, 800 m.

» Von der nach einem c^ beschreibenen Castnia Hahneli Pr. weicht dies Q nicht mehr ab, als dass der L^nterschied vielleicht nur sexuell sein wird. Die Grosse ist bedeutender : Fliigel- spannung 67 mm, die Fiihler sind nur an der Basis schwarz.

628 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

sonst hellgelb, wahrend sie beim cf, m der ganzen Basalhalfte schwiirzlich sind, die distale g-elbc Ouerbinde der Vorderflùgcl ist vorn schwach gekriimmf und aussen ein wenig gezacht, hinter derselben findet sich im Fclde 4 ein kleiner, kiirzcr, kommafor- miger, galber Làngsfleck, der beim cf ganz fehlt, was aucht mit einem àhnlichen, weiter saumwarts gelegenen Fleck im Felde 3 der Fall ist. Ira Hinterfliigel sind gelbe sublimbale Flccke nur in den Dorsal feldern vorhanden, wahrend solche beim cf sich

FiG. 222 ter. Gazera Hahneh, var. Canelosina Strand.

Reproduction de l'exemplaire type, en grandeur naturelle, d'après le travail de M. Sirand.

(Lepidoptera yiepeltiana, Taf. X, fig. 3.)

langs des ganzen Saumes ânden ; die rote Sublimbalbinde, worin die gelben Flecke gelegen sind ist aus zusammenhàngenden (beim cf getrennten) Flecken gebildet. Abdominalriicken ein- farbig schwarz, abgeschen von der Basis, wahrend er beim cf eine schmale gelbe Mittellàngsbinde tràgt. Sollten die angege- benen Unterscheide mehr als sexuell sein, so moge dièse Form den Namen Canelosina Strand bekommen [Orig-Art.]

Cette espèce est, en effet, très voisine de Hahnelï et la repro- diiction que nous donnons ci-dessus (fig. 222 ter') permettra de l'identifier avec certitude.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 629

166. Gazera Garleppi Preiss. l^ene und seliene Arten des Lepidopteren-G enus Castnia, iSgg, p. 9, Taf. VI, fig. i, et Taf. VII, ûg. 2 Ç).

(( Fûhler dunkel, Keule licht ockergelb, Kopf schwarz, weiss punktirt. Thorax und Hinterleib àhnlich wie bei der vorigen Art. Beine dunkel. Palpen weiss gescheckt. Grundfarbe der Vorderiliïgel schmutzig (rauch-) braun, Zeichnungen tiefschwarz, Binden und Flecken hell ockergelb ; Hinterflugel bràunlich orange (gelbbraun), Zeichnungen schwarz ein Làngsstreifen am Vorderrande innen und einige Flecken im Afterwinkel licht ockergelb. Fransen dunkel. Unterseite. die rauchbraune Anlage der Oberseite der Vorderflugel, sowie die Hinterflugel hell bràunlich-orange, die hellen Flecken der Oberseite hier lichter, fast weiss lich. Das neue Art ist von C. Zagraea Feld. insbe- sondere durch die Stellung der Apicalbinde der Vorderflugel, durch die Fleckenbinde der Hinterfliigel, und die Form und Lage des charakteristischen Fleckens am Hinterrande der Vor- derflûgelunterseite verschieden.

» Ich benenne sie dem durch die Erschliessung hoch-andiner I-epidopteren bekannt geworden Herrn Gustav Garlepp zu Ehren, welcher dieselbe m Bueyes, siidôstliches Bolivien, in dem einen vorliegenden Stiicke gefangen hat. )>

Garleppi possède, surtout aux ailes antérieures, un ensemble de caractères qui permettent de la rapprocher à la fois de Zagraea et: de Zagraeoides; c'est une espèce d'assez grande taille, dont l'envergure atteint 90 millimètres (PI. BB, flg. 226),

Le mâle de cette espèce est seul jusqu'ici connu.

630 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

167. Gazera Zagraeoides Iloulb. Diagnoses de Castnies

nouvelles, etc. (Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1917, Fasc. XIII. p. 83, PI. IV, fig. 6).

Nous donnons le nom de Zagneoides à une grande espèce de Colombie, très voisine de Zagrœa Felder, mais s'en distin- guant néanmoins par des caractères très nets et très constants.

Au point de vue de la taille et de l'aspect général, à première vue, Zagrœoides ressemble beaucoup à Zagrœa; l'ensemble des taches jaunes, aux ailes antérieures, présente à peu près la même disposition, à l'exception de la grande tache allongée suivant l'axe de l'aile qui se dilate en jaune à son extrémité, tandis qu'elle reste étroite et toujours colorée en brun rouge chez Zagrœa. L'ensemble des taches noires, le long du bord postérieur de l'aile, est à noter; cet ensemble, qui forme une tache continue chez Zagrœa, est le plus souvent interrompu avant d'arriver à l'angle interne chez Zagrœoides, de manière à former un gros point noir arrondi, tout à fait caractéristique de l'espèce (PI. color. CDLXI, ûg. 3844).

Aux ailes inférieures, dont le fond est rouge brique, nous trou- vons aussi des taches jaunes allongées le long du bord marginal, mais ces taches, relativement étroites, restent toujours nettement rectangulaires, alors qu'elles s'élargissent, dans leur partie basale, chez Zagrœa (i).

En dessous, la disposition des taches est la même qu'en dessus; la grosse tache noire des ailes antérieures est tout à fait isolée; quant aux points, transversalement alignés, des ailes postérieures, ils sont plus larges vers la côte; chez Zagrœa, au contraire, nous trouvons, aux ailes antérieures, deux macules allongées et gémi- nées, tandis qu'aux postérieures les points internervuraux dimi- nuent de largeur en se rapprochant du bord costal.

(1) Ce caractère est toujours plus accentué et plus facile à observer chez les femelles que chez les mâles.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 63 I

En dessus, l'abdomen est rougeâtre sur les côtés avec une bande dorsale brune élargie sur les trois derniers segments; en dessous, il est jaune avec une bande noire ventrale.

Nous avons pu étudier, dans la collection de M. Charles Oberthùr, deux exemplaires femelles de cette belle espèce; tous deux proviennent de Colombie : Santa de Bogota. L'exem- plaire Q, très frais, que nous a fourni la collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris (n" gg) provient aussi de Colombie.

Le mâle nous est inconnu.

168. Gazera Daguana Preiss. Isleue iind seltene Arten des Lepidopferen-Genus Castnia, 1899, p. 10, Taf. VI, fig. 6; Taf.VII, fig. 6 g.

Nous ne connaissons cette espèce que par la courte description de M. Preiss; cette description est heureusement accompagnée d'une très bonne figure noire (PI. BB, fig. 227), qui nous permet de situer Daguana à sa véritable place, plus près de Zagraeoides que de Zagraea, contrairement à l'opinion de M. le D"" Strand.

Voici la description originale de M. Preiss :

« Fiihlerschaft schwarz, Keule bràunlich mit hellgelbem Langsstrich. Vorderflùgel schwefelgelb, im Basaltheile ein wenig verdunlcelt ; Hinterfliigel hellorange mit hellgelben Aus- senrandflecken ; Zeichnungen der Flligel schwarz ; Fransen dunkel, von der Spitze der Hinterfliigel ab weiss. Unterseite : Wie oben, etwas blasser; Saumfleckenbinde der Vorderflùgel weiss, die der Hinterflugel gelblich weiss. Thorax gelb, ge- zeichnet. Hinterleib oben matt bràunlich ; zerstreut gelb be- schuppt, unten weiss, seitlich mit dunklem Làngsstreifen.

» Das abgebildete Stiick vom Rio Dagua, westlichstes Colum- bien. »

Cette espèce, qui semble n'être représentée que par une femelle dans les documents de M. Preiss, appartient évidemment à la

632 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

sous-section des Zagraea; elle se rapproche de Zagraeoides sur- tout par la bande jaune longitudinale des ailes postérieures, très différente de ce qui existe chez Zagraea, aussi bien par la forme que par la couleur.

Dagunnn est originaire des régions les plus occidentales de la Colombie; c'est une morphe de petite taille puisque l'envergure des échantillons décrits ne dépasse pas 68 millimètres; le mâle, semble-t-il, est resté jusqu'ici inconnu.

169. Gazera Cycna W'cstwood. A Monograph of the Lepi- dopterous Genus Castnia and so;ne allied Groups (Trans. of the Linnean Society, 1S77 (2), i, p. 191, Tab. 32, fig. 2).

C'est encore en Colombie qu'a été rencontrée cette belle espèce, qui constitue l'un des représentants les plus remarquables de la souche phylétique Zagraea. D'après le professeur J. Westwood, c}ui la décrivit le premier sur des exemplaires du Musée d'Oxford, la taille doit être assez variable; il signale, en effet, comme var. nimor, un exemplaire dont l'envergure n'est guère supérieure à 9 centimètres, tandis que, chez le type, cette même envergure atteint presque 13 centimètres et demi.

D'après ce que nous avons pu observer, les mâles, dans cette espèce, sont toujours beaucoup plus petits que les femelles.

Voici la description originale de Westwood, avec une repro- duction photographique de son type Cycna (PL BB, fig. 228).

(( Alis anticis subovatis fusco-nigris, basi, costa, striga média (e basi ad médium alae extensa) margineque postico obscure fulvis, striga média subcostali obliqua, macula ovali discoidali, fascia obliqua inter médium et apicem maculisque 9 magnitudire variis albidis; alis posticis laete aurantiacis, extus in flavum pallescentibus, limbo intus acute dentato nigro; capite albo- punctato; antennis albidis basi nigncantibus ; thorace fascia

LÉPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE 633

antica transversa fulva maculisque duabus posticis albidis ; abdomine fusco, lateribus ventreque fulvis. Long. corp. une. i Vè. Expans. alar. antic. une. 4.

» Var. niinor (exp. al. ant. une. 3 i/4) faseià basali alac antieae et striga margmis postiei obsoletis, eolonbus etiam magis vividis.

» Hab. Columbia. In Mus. Hopeiano Oxoniae (olim Saiin- ders).

» The broadly ovate fore wings and the nehly eoloured hind wings, with their strongly dentatcd black border, distmguish this speeies, whieh agrées with C . Ecuadoria, in the arrangement of the cells and branches of the subcostal vein of the fore wings. »

M. Paul Preiss (Neue und seltene Arten, p. 9, T. V, \^I et VII) a également décrit et représenté G. Cycna; ses descriptions et représentations s'appliquent aux deux sexes; elles ont donc, en une certaine mesure, un avantage sur celles de Westwood, qui n'a sans doute connu que la femelle.

Quoi qu'il en soit, il semble bien qu'il n'y ait pas de difficulté d'interprétation en ce qui concerne cette espèce; tous les auteurs sont d'accord sur l'ensemble des caractères et nous avons pu nous-même effectuer les vérifications nécessaires sur un exem- plaire mâle dans la collection de M. Charles Oberthùr. Cet exem- plaire, qui provient de Cananche (Etat de Cundinamarca), Colombie, nous semble même plus voisin du type westwoodien que ceux de M. Preiss (PI. VU, fig. 7), auxquels M. Strand (Joe. cii., p. 16) a donné le nom de Modificata parce que « la tache blanche, qui se trouve derrière la tache transversale à l'extrémité de la cellule de l'aire antérieure, se confond avec la rangée des taches postmédianes qui se trouvent ainsi former une bande continue ».

Pour bien montrer ces différences, dont l'importance, à notre avis, est très faible au point de vue systématique, nous repro- duisons également le mâle Cycna f. modificata d'après M. Paul Preiss (PI. CC, &g. 229). Les entomologistes pourront ainsi iden- tifier facilement les variations du çS Cycna dans leurs collections.

034 LÉPinOPTÉROLOGIE COMPARÉE

I/O. Gazera Columbina Boisd. - Speàes général des Lépi- doptères Hélérocères, 1874, Vol. I, p. 546.

Cette belle espèce, décrite pour la première fois par le D"" Bois- duval, n'a jamais été figurée; nous sommes heureux de pouvoir réparer ici cette omission (PI. CDLXI, fig. 3843), grâce à la bien- \ cil lance de M. Charles Oberthùr; on pourra ainsi apprécier très nettement tous ses caractères et constater, ainsi que MM. West- wood et Herbert Druce l'ont depuis longtemps déjà fait remar- quer, combien elle est voisine d'une autre morphe de la région de Panama décrite par Westwood sous le nom de Salvina.

Voici la description de Columbina d'après le Species, p. 546 :

(( Elle est très grande, elle a 12 centimètres. Ses ailes supé- rieures sont d'un noir foncé; elles ont, à la base, deux bandes longitudinales d'un roux un peu enfumé, dont l'inférieure se termine par deux rayons blanchâtres ; outre cela, il y a, sur le milieu de la côte, un petit trait blanc, et au-dessous de celui-ci, près de la principale nervure, une tache blanche arrondie, plus bas et plus en dehors deux taches blanches cunéiformes ; l'extré- mité postérieure offre deux rangées parallèles de taches blanches inégales, les unes rondes, les autres allongées.

» T.es ailes inférieures sont d'un fauve vif, avec une bordure noire crénelée, et une rangée de points blancs; outre cela elles offrent, au delà du milieu, deux ou trois points noirâtres disposés transversalement.

» Le dessous des premières ailes présente les mêmes carac- tères que le dessus, sauf que les deux bandes de la base sont fauves.

» Le dessous des secondes ailes diffère de la face opposée en ce qu'il y a, au-dessous de la côte, une bande transverse noire, et en ce qu'il existe sur le bord terminal une rangée de taches cunéiformes blanches dont la pointe se perd dans la couleur fauve.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 635

» Le corselet est noir avec le collier blanc et des points de la même couleur. L'abdomen est brun sur le dos, dans la moitié antérieure, et ensuite entièrement blanc de part et d'autre.

» Les antennes sont d'une couleur testacée.

» Nous devons cette espèce à l'obligeance de M. de l'Orza, qui en avait reçu une paire de la Nouvelle-Grenade. »

L'exemplaire offert au D' Boisduval par M. de l'Orza existe toujours dans la collection de M. Charles Oberthiir. C'est lui qui a servi de modèle pour la figure en couleurs (PI. CDLXI, fig. 3843) et pour la photographie (PI. BB, fig. 228) que nous donnons dans ce travail; cet exemplaire est une femelle; le mâle semble toujours inconnu et l'espèce doit être fort rare. A notre connaissance, aucun autre exemplaire n'a jamais été jusqu'ici signalé, ni dans les collections particulières ni dans celles des srrands Musées d'Etat.

171. Gazera Carilla Schaus. New Species of Heterocera front Costa Rica (Ann. and Magaz. of Natural. History, 191 1, I, Vol. VII (8), p. 192;.

Nous ne possédons aucun renseignement qui nous permette d'apprécier la valeur systématique de cette espèce; M. William Schaus la dit voisine de Zagraea, nous acceptons donc cette opinion :

Voici la description originale de M. Schaus :

cf. Antennae yellow, black at base. Head black, spotted with white; white lines behind eyes ; collar black, shaded with green, edged posterioriy with yellow. Thorax dark brown, the patagia black shaded with green ; yellow spots on mesothorax and meta- thorax. Abdomen above rufus at base, shading to green-grey, a latéral ruf ous band ; a sublateral black stripe ; underneath whitish yellow. Legs black, streaked with white; coxae yellow. Fore wings black; the basai half of cell and a broad fascia

636 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

above inncr margin f rom base to beyond vein 2 reddish brown ; a spot a end of celi and streak on costa above it yellow, irro- rated with pale olive-brown ; a postmedial quadrate, downwardly oblique, brownish patch crossed by vein 3 ; a subterminal oblique row of spots frora costa to vein 4, yeilowish, thickly irrorated with pale olivc-brown; a marginal row of yellowish-white spots, smaller and quadrate between vein 3-6, otherwise elongated, thc subcostal spots irrorated with brown. Hind wings ru fous; a broad black fascia along subcostal ; the outer margin black, deeply dentate inwardly on veins, the mterspaces with yeilowish spots at their base; a postmedial black fascia from vcins 2-4. Underneath the spots on fore wings are chiefly clear yellow. » Expanse g6 mm.

» Hab. Carillo.

» Allied to G. Zagraea, Fcld. but the basai brown markings are entirely différent.

Cette espèce, de grande taille et probablement très rare, ne paraît être représentée jusqu'ici que par un exemplaire mâle.

172. Gazera Salvina Westwood. - A Monograph of the Lepi- doptcruits Genus Castnia and s orne allied Groups (Trans. Linnean Society London, 1877 (2), Vol. I, p. 190, Tab. })2,

% 0-

Ne connaissant pas cette espèce en nature, nous reproduisons simplement les documents, description et figure, publiés par M. le Prof. Westwood (PL CC, lig. 230).

(< Alis anticis oblongo-ovatis nigricantibus, basin versus vittis duabus longitudinalibus obscure rufescentibus, maculisque novem, magnitudine variis, discoidalibus, serieque submarginali macu- larum novem albidarum (maculis apicem appropinquantibus lon- gionbus) ; alis posticis fulvis, costa limboque lato integro nigris,

I.ÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 637

hoc maculas sex submarginales parvas albas includente capite et thorace nig^ris, illo albo maculato, patagiis albo marginatis ; antennis fulvis, basi obscurionbus ; alis subtus similiter ac supra coloratis, posticarum costa et striga parallela subcostali nigris : abdomine fulvo, apice obscuriore; subtus medio sterni abdomi- neque albidis. Long. corp. une. i %. Exp. alar. antic. une. 4 i/è-

Hab. Veragua {Salvin). In Mus. Hopeiano Oxoniae (olim

Saunders). »

(( The arrangement of the branches of the postcostal vein ni this species is peculiar, there being no basai cell formed by the transverse junetion of the middle branches; the third branch springs f rom the second at a considérable distance from the base of the latter ; and the 4th and 5th branches arise at a considérable distance from the transverse base of the 6th branch (i. e. b 5*), which forms the termination of the discoidal cell. »

Si nous nous bornons à considérer seulement le faciès général, et si nous cherchons à comparer G. Salvina aux autres espèces connues du genre Gazera, sans tenir compte des particularités de la nervation indiquées ci-dessus par Westwood, nous trouvons que cette espèce doit être rapprochée de Columbina. Il existe quelques différences, de peu d'importance, dans la distribution des taches blanches aux ailes antérieures, mais le caractère dis- tinctif capital, c'est la présence, aux ailes postérieures, d'une large bordure noire, s'étendant de la côte à l'angle anal et au milieu de laquelle sont distribuées six taches blanches dans les espaces intemervuraux.

La coloration de l'abdomen, en dessus et en dessous, est aussi très différente dans les deux espèces. L'exemplaire unique, décrit et figuré par Westwood, est une femelle de grande taille (enver- gure 113 millimètres); l'espèce paraît spéciale à la région monta- gneuse des environs de Panama,

5S »

638 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

173. Ga/era Juanita Prciss. Nene und seltene Arien des Lepidopteren-Genus Castnia, 1899, p. 10, Taf. VI, fig. 3, et Taf. VII, fig. 13 Q.

(( Fiihler oben hcllgclb, untcn braunlich. Kopf schwarz, weiss punktirt. Palpen dunkel, weiss gescheckt. Bcine braun. Hinterc Hiilfte des Halskragens gelb, ebcnso die Schulterdecken und die Zeichnungen des Thorax. Hinterleib oben orange, die letzten Segmente verdunkelt, mit weisslichen Schùppchen weitlauôg iiberstreut, unten weiss, seitlich mit dunklem Langsstreifen. Vor- derilugel schon schwefelgelb, an der Wurzel orange ange- flogen, mit schwarzer Zeichnung und dunklen Fransen; Hinter- fliigel gesiittigt gelborange, mit tief schwarzer, einige gelbc Flecken enthaltender Aussenhàifte, und weissen Fransen. Un- terseite heller, namentlich das Orange auf der Hinterflugelober- seite bis fast zu Schwefergelb abgeschwàcht.

» Dièse ausgezeichnete, neue Art, in einen einzigen defecten (aber frischen) Exemplare vertreten, stammt vom Rio San Juan, westlichstcs Nord-Columbien. »

Juanila compte parmi les plus grandes espèces du genre Gazera; son envergure est d'environ 105 millimètres; la femelle seule est jusqu'ici connue (PL CC, fig. 231).

Planche AA.

FiG. 223. Giiit'ra Zagraea Feldcr. Rcprtjcluction de rcxemplairc typo figuré par Rudolf Feldcr {loc. cit., PI. LXXIX, fig. 2).

^2f^i>5S^

FlG. 224. Gazera HnJnicli Preiss. Reproduction de l'i^xcmplaire type figure par AT. Preiss {loc. cit.., PI. \'\. fig. 2).

FiG. 225. Gazera 7.agracoidcs Iloulb. - Reproduction, d'a])rès nature, de l'cxi'mplaire type faisant partie de la coll^'ction Cli. Oberlhur.

Se

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

645

3^ Tribu : PELASGINI

XXXI I. - SOUCHE PHYLÉTIQUE PELASGUS

(Genre : Nasca)

Les Castnies de petite taille qui viennent se grouper autour de Pelas gus présentent des caractères et un faciès tellement parti- culiers que nous avons cru devoir les isoler dans une tribu spé- ciale. Le schéma ornemental des ailes est d'une grande simplicité et se réduit, pour les espèces actuellement connues, à une bande jaune ou blanche, traver- sant obliquement le disque des antérieures du bord costal antérieur à l'angle interne (Fig. 232). Cette bande oblique est assez large et varie très peu dans sa forme et dans ses dimensions; ce- pendant, le petit crochet rentrant qui la termine, dans la région de l'angle interne, ne s'oriente pas de la même manière chez toutes les espèces ; il nous fournit des variations spécifiques très faibles, il est vrai, et un peu délicates à appré- cier, mais néanmoins très nettes, lorsqu'on a, devant soi, des exem- plaires en séries assez nombreuses.

Bien des auteurs ont remarqué, avant nous, les curieuses res- semblances qui existent entre les représentants de la souche phylétique Pelasgus et certaines espèces de la famille des Letno- midae; notre Nasca Fidvofasciata, par exemple, de Chambireyacu, est presque identique aux Limnas pheredus Linn. et episatnius des mêmes régions; c'est un nouvel exemple à ajouter aux nom- breux cas de convergence que nous avons déjà cités.

57

Fig. 232. Schéma général de l'orne- nientation des ailes dans la souche phy- létique Pelasgus.

646

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

La Silhouette et la nervation des ailes sont aussi très particu- lières; mais le fait le plus remarquable, déjà noté depuis long- temps par M. le Professeur Westwood, c'est la disposition de l'aire discordale qui ne nous montre aucune cellule fermée (Fig. 234), et les branches 2, 3, 4 et 5 de la radiale qui proviennent des bifur- cations de troncs plus primitifs. Aucun autre groupement de Castnies ne nous a montré une nervulation possédant ces caractères et ce fait, joint à la simplicité du dessin chro- matique, justifie, à notre point de vue, la création de la tribu des Pelas gini.

Toutes les espèces de la souche phylétique Pelas fins aujourd'hui connues paraissent can- tonnées dans le bassin du grand fleuve Ama- zone et dans les Guyanes ; vers l'ouest on les rencontre jusqu'au Pérou.

Nous avons choisi, comme appellation gé- piantuies; 6v, griffes nériquc, pour les espèces de ce groupe, le nom de Nasca. tiré de l'histoire des Incas; mais il serait à désirer que de nouvelles découvertes vinsse^it compléter nos connaissances en les appuyant sur de plus nom- breux documents.

32" Genre : NASCA nov. genus.

Ailes antérieures noires ou d'un brun violacé uniforme, tra- versées, du milieu de la côte à l'angle interne, par une bande oblique jaune d'ocre ou blanche, un peu dilatée dans son milieu et généralement recourbée en crochet à son extrémité inférieure (Fig. 232).

Ailes postérieures de même coloration sans aucune tache.

Les plantules des tarses sont de forme triangulaire avec leur bord arrondi en avant; les paronyques sont bien développés (Fig- 233)-

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 647

Tableau analytique et description des Espèces

Ailes antérieures traversées par une bande

oblique jaune d'ocre 2

Ailes antérieures ti'aversées par une bande

oblique blanche (PI. DD, fig. 238) N. Vnifasciata.

Dessous des ailes d'un roux violacé ; bande jaune formant un crochet accentué en arrière (PI. col., fig. 3845) \". Fidvofasciata.

Dessous des ailes d'un noir franc ; bande jaune ne formant pas de crochet en arrière (PI. DD, \ fig- 237) V. Pelasgus.

174. Nasca Pelasgus Cram. Papillons exotiques des trots parties du Monde, 1779, Vol. III, PI. CCII, ûg. D.

Bien que cette espèce soit l'une des plus anciennement connues, elle ne donnera pas lieu à de longues discussions; car, ainsi que le dit Boisduval, la plupart des auteurs qui en ont parlé, y com- pris Fabricius, ne l'ont jamais vue en nature; leurs diagnoses et leurs descriptions ont toujours été faites d'après la ûgure qu'en a donnée Cramer (PL DD, fig. 237). A titre documentaire, voici l'une des descriptions les plus anciennes, celle de Fabricius, dans V Entomologie systématique, 1793, p. 46, 139.

(( P. F. alis integerrimis concoloribus : anticis virescentibiis; fascia ftdva, posticis nigris immaculatis.

» Papilio Pelasgus. Cram. Ins. 17, tab. 202, fig. D.

» Habitat Surinami.

)) Antennae nigrae, unanatae. »

En réalité, nous devons au D' Boisduval la première descrip- tion un peu complète de cette espèce, établie d'après des échan- tillons naturels, car les vagues indications de Cramer ne peuvent

648

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE

pas suffire à nous en donner une idée nette; voici donc, repro- duite d'après le Species général des Lépidoptères Héférocères, p. 541, la description de Boisduval ;

(( Elle a 6 centimètres. Ses

ailes sont noires avec un beau reflet bleu, ou d'un bleu tirant sur le vert.

» Les supérieures sont tra- versées, du milieu de la côte à l'angle interne, par une bande f^ jaune d'ocre, un peu dilatée dans son milieu et un peu re- courbée à son extrémité infé- rieure.

» Le dessous des quatre ailes a le même reflet bleu ^ „, ^.,. ,, . , .,

FiG. 234. Silhouette et nervation des ailes

qu'en dessus; la bande jaune «'^^^ ^"^'^^ PeUmjus westw. - L-aire

discoïdale («) des ailes antérieure^; est est comme en dessus mais entièrement ouverte et les deux blanches

moyennes de la radiale çont bif urquées ; un peu plus large. c, cellule dlscoïdale (En partie originale).

» Le corselet et l'abdo- men sont d'un noir bleuâtre. Les pattes sont rougeâtres. » Nous en avons reçu une paire très fraîche de la Guyane. »

Aux deux exemplaires de la Guyane dont parle ici Boisduval s'en est ajouté un autre, provenant de la collection Bar, dans la collection Ch. Oberthùr; les caractères extérieurs de ces trois exemplaires sont bien conformes à la description de Boisduval; nous voyons par que la morphe guyanienne est d'assez grande taille et que la bande transversale des ailes antérieures, d'un jaune d'ocre mat, offre une courbure assez régulière de son bord externe, ayant sa plus grande largeur au niveau des rameaux 2 et 3 de la médiane (PI. DD, fig. 238) ; la pointe terminale de la bande jaune, dans la région de l'angle interne, est obtuse et à peine prononcée.

Si nous examinons la morphe désignée par Felder sous le nom de Unifasciata {Reise der Novara, Lépid. Hétéroc, PI. LXXIX,

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 649

fig. 5), nous trouvons des caractères absolument identiques; la seule différence réside dans la coloration de la bande transver- sale des ailes antérieures qui est blanche au lieu d'être jaune. Nous aurions pu, à l'exemple de quelques auteurs, considérer Unifasciata comme une variété de Felasgus; cependant, comme les caractères de cette dernière espèce sont très fixes ; que rien dans les altérations chromatiques de la bande ne peut nous faire pressentir l'existence de termes de passage entre Pelasgus et Uni- fasciata, nous nous en tenons, jusqu'à nouvel ordre, à l'opinion du D"" Boisduval qui considère Unifasciata comme une espèce distincte de Pelasgus.

Nous avons pu également étudier deux exemplaires Q Q de A'. Pelasgus provenant de la Guyane française (Cayenne et Haut- Carsevenne) dans la collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris.

175. Nasca Fulvofasciata Houlb. Diagnoses de Casinies nouvelles, etc. (Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1917, Fasc. Xin, p. 80).

La collection de M. Charles Obertbur nous montre égale- ment une deuxième morphe appartenant à la souche phylétique Pelasgus et qui, à notre avis, se distingue du type par un certain nombre de caractères assez tranchés, sans parler du reflet géné- ral du dessous des ailes qui est d'un roux violacé, notablement plus pâle que dans les vrais Pelasgus.

Cette deuxième morphe, toujours de petite taille (envergure 20-22 millim.), est originaire du Pérou ou des parties les plus occidentales du Brésil ; tout en présentant un ensemble de carac- tères absolument identiques à ceux de Pelasgus, nous remarquons que la bande claire, transversale, des ailes antérieures est d'un jaune beaucoup plus franc que dans l'espèce type; la courbure postérieure de cette bande se modifie déjà légèrement dans les formes brésiliennes de Santo-Paulo-d'Olivença; mais, dans les exemplaires péruviens de Huallaga (Chambireyacu), la bande

650 LÉFIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

claire forme une brisure très nette à son bord extérieur avec une

pointe en crochet assez accentuée dans la région de l'angle

interne (PI. col. CDLXII, fig. 3845, et PL noire DD, âg. 238).

Tous ces petits détails ne constituent pas, évidemment, un

ensemble de variations bien

^^^^ . ^^^^ étendu ; néanmoins, nous les

HB^^^v A^^^^^^M considérons comme suffisants

^Ê^ ^^^^Ê^^^^^^w pour donner ces petites

j^^^^^M^^^^B^ morphes brasilo-péru viennes

^^^^B^ ^^^^^ tout au moins les caractères

d'une race géographique dis-

FiG. 231 hin. Nasca Fuhofasciata Houlb. tilictc, et nOUS propOSOnS de Reproduction directe, grandeur natu- relle, d'un exemplaire 9 de la collection donner à CCttC raCC le llOm de (h. Oberthûr.

Fulvofasciata; dès lors, la souche phylétique Pelasgits se présente à nous comme formée de trois morphes principales qui sont :

Nasca Pelasgus Cram. (type) de la Guyane.

Nasca Fulvofasciata sp. nov. (type), Pérou (PI. col. CDLXX,

fig- 3845)-

Nasca Unifasciata Felder (type), Guyane et Amazones.

176. Nasca Unifasciata Felder. Reïse des oesterreichischen Fregatte Nova/a um die Erde, 1875, Atlas, PI. LXXIX, fig- 5-

La description du type Pelas giis a été donnée ci-dessus d'après les auteurs qui ont eu, les premiers, l'occasion d'observer cette espèce; nous avons, d'autre part, indiqué de façon suffisante, croyons-nous, les caractères distinctifs de la race géographique Fulvofasciata; il ne nous reste plus qu'à reproduire la descrip- tion de iV. Unifasciata d'après Boisduval (p. 542); l'auteur du Species est le premier qui ait établi, par écrit, un résumé des caractères de cette espèce, son premier fondateur, Rudolph Felder, n'en ayant donné qu'une représentation iconographique dans l'Atlas du Voyage de la Novara.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 65 1

(( Elle est un peu plus petite que Pelas gus, dont elle a tout à fait le port (PI. DD, fig. 239).

» Ses ailes supérieures sont noires, à reflet d'un noir bronzé; elles sont traversées, du milieu de la côte à l'angle interne par une bande un peu arquée, d'un blanc pur, à peu près semblable pour la forme à la bande jaune de Pelas gus; la frange est blan- châtre.

» Les ailes inférieures sont sans taches, d'un noir à reflet bleu.

» Le dessous des quatre ailes est semblable à la face opposée.

» Le corselet et l'abdomen sont d'une teinte bronzée. Les pattes sont noirâtres.

» Elle se trouve dans l'Amazone, 011 elle est très rare. »

La description qui précède a été établie d'après la figuration de Felder, car Boisduval ne connut jamais cette espèce en nature; il indique, d'après V Erklàrung der Tafel du Voyage de la Novara, p. 3, ç\\.\' Umfasciata a été recueillie au Brésil, dans la vallée de l'Amazone; or, nous avons sous les yeux, dans la col- lection de M. Charles Oberthùr, deux exemplaires parfaitement authentiques d'Unifasctala, et qui proviennent, eux, non plus du Brésil, mais de la Guyane française. Il en résulte que l'aire de distribution géographique de cette espèce est plus étendue qu'on ne l'avait cru tout d'abord; si l'on arrive à constater que cette distribution concorde presque entièrement avec celle de Pelas gus, ce sera un argument de plus en faveur des entomologistes qui croient (\\i'l' nifasciata n'est qu'une variété albinisante de Pelasgus.

Nous trouvons également deux exemplaires cfcf de iV. Um- fasciata dans la collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris ; tous deux sont originaires de la Guyane française.

Le A''. Pelasgus représenté par M. le D"" Strand dans les Macro- lépidoptères du Globe, PI. 8 a, est certainement un exemplaire de la forme guyanienne.

652 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

4 1 nbu : PELOPIINI

XXXI 11. SOUCHE PHYLÉTIQUE PELOPIA

(Genre : Westwoodia)

Les espèces à l'aide desquelles nous avons constitué le grou- pement phylétique Felopia pourraient être, à un certain point de vue, rapprochées du phylum précédent ; cependant, elles s'en distinguent toujours par l'ornementation des ailes qui n'est pas établie sur le même schéma, mais surtout par la nervulation qui présente un caractère inconnu chez tous les autres / .^^Sm ^astniidés, sauf peut-être dans la souche phylé- tique Acraeoides ; il y aura lieu d'étudier plus attentivement les deux groupes à ce point de vue, et sur de nombreux exemplaires.

Les ailes antérieures sont brunes, dans l'en-

i semble (Fig. 235}, mais quelquefois variées de

'^ ma'gén^a^'de ^'iol^t à la basc (W . Erycino) ; les postérieures sont

rornementation également brunes, mais toujours bordées, dans les

dos ailes dans la ta ' .1 '

souche phyiéti- espèccs auïourd'hui connues, d'une élégante marge

que l'elopiit. ^ •' ^j o

gris émeraude, divisée par les nervures noires, La nervation des ailes antérieures nous montre, comme dans la grande majorité des Castnies, une aire discoïdalc divisée en quatre compartiments; mais elle présente, en outre, vers le milieu de la nervure anale, une petite branche oblique, dirigée vers l'arrière, tout à fait caractéristique de la tribu des Pdopiini.

On trouve, cependant, une disposition analogue, plus compli- quée même, chez Herrichia Acraeoides (Fig. 193 bis) ; ici, en effet, la nervure anale porte, en son milieu, une branche bifurquée; si,

LÉriDOPTÉROLOGIE COiMPAREE

653

pour une raison ou pour une autre, la rameau antérieur de cette bifurcation venait à disparaître, il resterait une disposition tout à fait identique à ce qui existe chez 11'. Erycina (Fig. 236).

Nous devons aussi noter la ressemblance très étroite que l'on peut remarquer entre les petites Castnies de ce groupe et quelques espèces de la famille des Lemoniidae ; notre Westwoodia Pelo- pioides, par exemple, rappelle de très près le Xenandra pasi- nata Thicme ; c'est là, ainsi que nous l'avons expliqué, un phénomène de convergence, c'est-à-dire une adaptation à des conditions de vie iden- tiques, et non pas, comme on pourrait le croire, un exemple de mimétisme à rôle défen- sif.

Toutes les espèces connues de la souche phylétique Pe- lofïa habitent les régions occi- dentales de 1 Amérique du pj^ 236. silhouette et nervation des ailps SI /^ 1 1 1- , , chez Westuoodiu Erjcina Westw. a, aire

Ud : V^OlOmbie, Jiquateur et di«oïclale des ailes antérieures; h, la ner- , , vure cuhitale émet une courte hanche vers

rerOU; nous les rangeons sous le miUeu du bord postérieur (En partie ,, ,, ^. / , . 1 originale).

1 appellation générique de

Westwoodia, en l'honneur du Prof. Westwood qui, le premier, fit connaître l'espèce la plus ancienne et la plus caractéristique •de ce groupe.

33^ Genre : WESTWOODIA nov. gen.

Ailes antérieures d'un brun foncé uniforme ou relevées, d'un reflet violacé à leur base, mais sans former un dessin bien accentué. Ailes postérieures brunes avec une assez large bordure d'un vert émeraude très brillant (Fig. 235), rehaussé même quelquefois d'un reflet argenté {W . Erycina) \ les nervures, très noires, tranchent très nettement sur le fond brun, et à plus forte raison sur la marge verte.

654 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Tableau analytique et description des Espèces

Ailes postérieures avec une bande rouge le long \ de leur bord antérieur (PI. DD, fig. 240) H'. Erycina.

I Ailes postérieures sans bande rouge à leur bord

antérieur 2

' Ailes antérieures d u)i gris verdâtrc en dessous IF. Pelopia.

2 ^ Ailes antérieures di^n brun violacé uniforme en

dessous (PI. col. CDLXIII, fig. 3848) H'. Pclopioidcs.

177. Westwoodia Erycina Westwood. Descriptions of some new Exotic Specïes of Moîhs (Proceed. Zool. Soc. I.ondon, 1S81, p. 141, PI. XII, fig. 4 {Casima Hyperbius).

La jolie petite Castnic, dont nous donnons ci-après la descrip- tion d'après des documents empruntés à J. Westwood, avait tout d'abord été considérée comme un rhopalocère et placée dans la famille des Erycinides; ses habitudes au repos, son vol plutôt lent, comme celui de nos Lycénides, semblaient justifier cette assimilation; mais ses caractères, mieux étudiés, l'ont fait défi- nitivement ranger dans la sous-famille des Castniinae.

On ne connaît rien des particularités de son évolution et aucun renseignement n'a été donné sur les plantes qu'elle fréquente et qui probablement nourrissent sa chenille.

Cette espèce est toujours très rare ; nous ne l'avons jamais vue en nature et il semble bien, qu'à part les collections de MM. Godman et Salvin, le Musée de l'ITniversité d'Oxford est le seul établissement public elle soit indiquée.

(( Species minima in génère : alis antïcïs nigro-fuscis, certo situ metallice, basi chalybeo-, apice viridi-nitidis ; alis posticis supra ckalybeo-nigris, costa laie sanguinea, dimidio postico laete viridi-argenteo, venis niqris divisa; corpore antennisque nigris chalybeo tinctis.

» Expans, alarum aniicaruni lin. ic).

LÉPinOPTÉROLOGIE COMPARÉE 655

» Hah. Eastern Ecuador (Buckley). In Mus. Salvin et God- man; etiam in Mus. Hopeiano Oxoniae.

» This lovely little msect formed part of a collection of insects from Eastern Ecuador, belonging- to Messrs. Godman and Salvin, to whom the Hcpeian Collection is indebted for a spé- cimen. It was at first regarded as a Butterfly and placed in the family Erycinidae, to some of the species of which it bears a striking ressemblance. The arrangement of the veins of the wings, however, proves its position in the genus Castnia, wilh none of the species of which, however, does it possess a very decided relationship. The branches of the postcostal vein form an oblong cell in front of the anterior division of the discoidal cell, which is closed in its upper part by the angulated base of the two discocellular veins (See hg. i, p. 142, b 5* and c 3*). The anal vein emits a short branch in the middle of its hinder margin. »

Mr. Clarence Buckley, by whom this species was captured, informs me that he took the spécimens at Sarayacu, in a little clearing caused by the fall of a tree, thtir habit being to sit with the wings open (flat ?) on the tops of young leaves, then to take a slow fiight round the clear space without fluttering the wings, and to settle again at the old place, whence, after remaining for a few minutes, the set off again for another round. He only found the species in this one spot, although there were plenty of similar open spaces caused by iailen trees in the neighbourhood. The îight of ail the Castniae is generally very rapid ; but in this one it is just the reverse, and they were very easy to take either sitting or flying. He never took more than one any day ; and sometimes for two or three weeks they seemed to disappear, when suddendly one would be found in the same spot and on the same tree.

\Y estwoodia Erycina Westw. est le type d'un groupement qui paraît tenir, dans la famille des Castniidae, le même rôle que

656 I.RPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

nos Lycaenidac parmi les rliopalocères; c'est un phénomène de convergence dont nous trouvons de très nombreux exemples chez les l.épidoptères.

La région de Sarayacu, Mr. Cîarence Buckley captura le premier cette intéressante espèce, se trouve dans les régions nord-orientales de la république du Pérou, et non pas dans l'Equateur, ainsi qu'on pourrait le supposer d'après le travail de Westwood; on peut donc, raisonnablement, lui assigner comme centre de distribution la vallée de la rivière Ucayali.

178. Westvvoodia Pelopia Druce. Descriptions of four neiv Species of Castnia frum South Ajnenca (Entomol. Monthly Magazine, 1890, Vol. XXVI, p. 69).

Cette espèce, qui habite la Colombie, se distingue très nette- ment de la précédente par ses ailes jjostérieures qui ne sont pas bordées de rouge en avant ; les antérieures ne portent pas non plus, vers le milieu du disque, la bande violacée que l'on observe chez Erycina

<( Primaries black, with ail the veins deep black, streaked with greenish-grey ncar the anal angle. Secondaries deep black, the outer margin broadly greenish-grey crossed by the black veins, but not glossy, as in Castnia Erycina Westw. Underside of both wings greenish-grey almost to the base, vvherc it is black ; the veins ail black. The head, antennae, thorax and upper-side of the abdomen deep black. The under-side of the thorax and legs black ; the abdomen bright red. Exp. i i/è inch.

» Hab. Interior of Colombia.

» This beautiful littlc species is allied to C . Erycina Westw. from which it is at once distmguished by its much blacker colour, greyish-green under-side, and the bright red under-side of the abdomen, which is not banded with grecn as in C. Erycina.

11 est regrettable qu'on n'ait pas de renseignements plus précis relativement à la provenance de cette espèce; l'indication :

LÉPinOPTÉROLOGIE COMPARÉE 657

Colombie, sans plus, est bien vague; le petit nombre de documents que nous avons recueillis sur l'habitat de ces espèces nous porte cependant à croire qu'il s'agit des plaines tout à fait méridio- nales, c'est-à-dire des régions arrosées par les affluents du Ma- ranon, tels que les rivières Napo et Putumayo qui coulent vers les limites communes de la Colombie, de l'Equateur et du Pérou.

179. Westwoodia Pelopioides Houlb. - Diagnoses de Castmes nouvelles, etc. (Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1917, Fasc. XllI, p. 84).

Nous donnons à cette espèce, originaire de l'Equateur, le nom de Pelopioides pour indiquer qu'elle est extrêmement voisme de Pelopia Druce. La taille et le faciès général sont les mêmes, et, comme les petites différences que nous observons ne portent que sur des particularités de coloration, peut-être sommes-nous seulement en présence d'une simple variation locale, c'est-à-dire d'une race géographique de Pelopia.

L'exemplaire unique de cette espèce que nous avons eu l'occa- sion d'observer, dans la collection de M. Charles Oberthiir, est un mâle; les ailes antérieures sont entièrement d'un brun noir enfumé en dessus, avec les nervures noires très accentuées, mais elles ne sont pas bariolées de gris verdâtre au voisinage de l'angle interne, ainsi que cela existe chez Pelopia (i). En outre, le dessous des ailes anté- fig. 236 lu. - westwoodia Peio-

^ j > pioides Houlb. Reproduction di-

rieures est, non pas d un gris ver- ^.^^.^^ grandeur naturelle, d-un

dâtre {greenish grey almost to thc ^^^"^^^^.^ ^ "^^ '^ '=°"^'='*"" ''^ base), mais d'un brun violacé uni- forme, sauf à la base la coloration est presque noire. On peut caractériser Pelopioides ainsi qu'il suit :

(i) « Streaked with greenish grey near the anal angle. »

57

658 I.ÉPIUOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Ailes antérieures d'un brun roussâtre de plus en plus assombri et presque noir dans leur moitié inférieure; les nervures sont d'un noir intense et très marquées. Ailes inférieures d'un noir profond, mais avec une large bordure d'un vert bleuâtre satiné, entre- coupée par les nervures (PI. col. CDLXII, hg. 3848).

En dessous, les ailes antérieures sont d'un brun violacé cha- toN'ant, plus éclairci et lavé de bleuâtre dans la région apicale ainsi que le long du bord externe; la coloration et le dessin des inférieures sont les mêmes qu'en dessus. La tête, les antennes, la partie supérieure du thorax sont noirs ; sur les côtés, le thorax est rouge brique. L'abdomen manque malheureusement dans l'exem- plaire que nous avons étudié; il y a tout lieu de croire qu'il est d'un rouge clair comme chez Pelopia.

L'étiquette d'origine, qui accompagne cet échantillon, porte cette seule indication : Ecuador.

Peut-être encore pourrait-on penser que Pelopia et Pelopioides représentent les deux sexes d'une même espèce; mais, comme Mr. Herbert Druce ne nous renseigne pas de ce côté, il nous est impossible d'exprimer une opinion ferme à ce sujet. Espérons que de nouvelles découvertes nous permettront bientôt de résoudre ces petites difficultés.

Planche BB.

FlG. 226. --- Gazera Gailr/^pi Prciss. Reproduction clc l'cxcmiilairr type fif^uré par M. Preiss [loc cit., PI. W, fig- 1).

FIG. 227. - Gazera Dapuana Preiss. ^ Reproduction de l'exemplaire type fij^nn-é par M. Paul Preiss {loc. cit., PI. VI, fig. 6).

FlG. 228. Gazera Cycna Westw. ^- Reproduction de Texemplaire t>i)c> figuré par J. Westwood [loc. cit., PI. XXXII, fig. 2).

S6:

Planche CC.

Fio. 22g. Gazera Cycna form. M odifirata Strand. - - ReprocUiction do Tcxcmplairc t^'pi' fit^'-un' ]iar A!. Prciss (lui. cit., PI. Yl\, fit,''. 7).

FiG. 230. Casera Salvina Westwood. Reproduction de l'exemplaire type figuré par J. ^\\'Stwood {loc. cit., PI. XXXII, fig. i).

FiG. 231. Ca~C)a Jiuniita. Pn-iss. Rcjn-odurtion de l'exemplaire tyjjc figuré par M. Paul Prei^^s \^luc. cit., PI. VI, fig. 3J.

56b

Planche DD.

FIG. 237. A'(jsrû Pelasgus Cramer. Reproduction de l'exemplaire type figuré par P. Cramer Ijoc. cit., PL CCII, fig. D).

FiG. 239. Nasca Unifascmia Felder. Reproduction d'après nature d'un exemplaire conforme, appartenant à la collection Ch. Oberthur.

FiG. 240. }Vcst7.'oodia Erycina WvsXw. j-Jeproduction de l'exemplaire type figuré par J.Westwood (Procrrd. Zool. Soc , 1S81, PI. XII, fig. 4^-

S8

TROISIÈME PARTIE

GÉONÉMIE ET SYSTÉMATIQUE

I. - ORIGINE PHYLÉTIQUE ET CENTRES DE DISPERSION DES CASTNIES

Les Castnies, pour autant que nous pouvons en juger aujour- d'hui, paraissent avoir subi, dans le cours des temps, un mode d'adaptation si uniforme, qu'il nous est impossible de retrouver, sauf dans leurs traits généraux, les relations qui ont exister autrefois entre elles et les autres grands groupements d'Hétéro- cères. On admet que la famille se compose actuellement de quatre rameaux bien distincts, mais très inégaux, aussi nettement séparés par quelques-uns de leurs caractères les plus essentiels que par les particularités de leur distribution géographique (Voir Carte, PI. EE, fig. 241).

Le seul caractère qui soit vraiment commun à l'ensemble des quatre sous-familles de Castniidés réside dans l'aspect et dans la structure des antennes, dont la massue fusiforme est toujours terminée par un petit faisceau de soies rigides. Les autres carac- tères , notamment ceux de la nervation, peuvent différer assez fortement; quant aux merveilleux reflets irisés, qui excitèrent tou- jours si vivement l'admiration des entomologistes chez les vraies Castnies, ils ne se manifestent pas, dans les trois derniers rameaux, avec plus d'intensité que chez certaines subdivisions de Noctuélides déjà citées (p. 24). Ce caractère, de même que la plupart de ceux qui donnent à ces beaux Papillons leur indivi- dualité si marquée, est donc un caractère de perfectionnement ; il est très probablement lié, ainsi que nous l'avons indiqué précé- demment, au développement exceptionnel des écailles en surface.

59

662 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Quoi qu'il en soit, les vraies Castnies, celles avec lesquelles nous a\'ons constitué notre premier groupe, c'est-à-dire la sous-famille des Castnûnac, paraissent aujourd'hui exclusivement confinées dans les régions les plus chaudes ou semi-tempérées de l'Amé- rique méridionale et centrale; les plus grandes espèces, telles que Pj'ladcs, Mat ha ni, etc., habitent la zone forestière équatoriale et ne semblent pas s'en écarter.

Le deuxième groupe, qui n'est représenté que par une seule espèce : Penip/iigostola syneinonistïs Strand, est spécial à l'île de Madagascar (Carte, PI. EE, fig. 241); il est rationnel de créer, avec cette espèce, la sous- famille des Pemphigostolinac, bien que ses caractères, tout au moins ceux relatifs à l'ornemen- tation des ailes, aient engagé les entomologistes à le rapprocher des Synemon australiens; c'est cette particularité qui a sans doute engagé M. Strand à choisir le nom de Synemonistïs.

Il est tout à fait extraordinaire de voir qu'aucun Castniidé n'ait jamais été rencontré dans l'Afrique continentale, tout au moins dans les régions situées en face de la grande île de Mada- gascar; ce fait doit être rapproché de certains autres, passa- blement nombreux, qui nous montrent la faune lépidoptéro- logique de Madagascar toujours d'autant plus distincte de celle de l'Afrique australe qu'on s'adresse à des espèces plus anciennes.

^^6 'h" groupe, la sous-famille des Neocaslniinae, appartient à l'Inde et à l'archipel indo-malais; il ne renferme que trois espèces, mais assez différentes pour qu'on ait pu en former les deux genres Tascïna et Neocastnia; ce groupe présente, au point de vue anatomique, une particularité bien digne d'attirer l'attention; la spiritrompe, toujours si bien développée chez les autres Castnies, ici, n'existe pas; ce caractère ne se retrouve que chez les Hépialidés, qui sont aussi, du moins on l'admet, des Lépidoptères très anciens.

Le groupe, que l'on ne saurait se dispenser de rattacher également au centre phylétique des Castniidae, est celui qui

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 663

constitue pour nous la sous-famille des Synemoninœ. Ce groupe, qui habite exclusivement l'Australie, n'offre pas les nombreuses lignées d'adaptation analogues à celles qui caractérisent la sous- famille des Castniinae; il est homogène, très peu varié, et ne renferme guère qu'une trentaine d'espèces, toutes de petite taille. Leurs antennes, il est vrai, sont construites comme celles des vraies Castniniés, mais leurs ailes n'offrent pas les brillants phé- nomènes d'irisation que nous retrouvons toujours, même chez les espèces de Castnies qui s'en rapprochent le plus par leurs dimen- sions, telles que Hiïbncrï, Ainycits et Unignayana.

Par ailleurs, la coupe des ailes et la nervation, sont tout à fait différentes de ce qu'on peut observer dans les Castniinae stricto sensu.

La présence des Isi eo castniinae, mentionnées ci-dessus, à la bor- dure sud-occidentale de la région indo-chinoise et dans la partie péninsulaire de l'archipel malais, n'a rien qui doive nous sur- prendre. Rappelons-nous, en effet, que la grande plate-forme émergée,' le continent australo-indo -mal gâche commença à se morceler à l'époque liasique, mais persista néanmoins jusque vers le milieu du senonien, sur l'emplacement actuel de la mer des Indes. On peut même parfaitement admettre que la dispersion primitive des Castnies, le groupe étant considéré dans son en- semble, s'est effectuée avant la dislocation du continent de Gondwana; et que, dès lors, l'existence des quatre îlots isolés de cette curieuse famille s'explique sans difficulté; ces quatre îlots ont persisté dans les seules régions ils ont trouvé les conditions favorables à leur développement, alors que partout ailleurs, n'ayant pu se maintenir, les Castnies se sont éteintes dans la suite des temps.

Il n'y a aucune impossibilité à ce que que le centre primitif de dispersion des Castnies n'ait été l'Inde ou le continent indo- malgache; de là, vers le sud-est, se serait avancé le rameau qui s'est spécialisé en Australie, donnant ainsi naissance aux ancêtres des Synemon, tandis que, d'autre part, vers le sud-ouest, aurait

LÉPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 665

progressé la branche voisine qui aboutit au Pemphigostolinés, à Madagascar. Le groupe le plus riche, celui des vraies Castnies, reste néanmoins celui dont l'origine nous paraît la plus embar- rassante; si, dans l'hypothèse précédente, nous admettons, pour la famille tout entière, une origine monophylétique, on doit dès lors supposer que les Castniinae ont émigré vers l'ouest, à travers l'Afrique, et qu'elles ont gagné l'Amérique par l'isthme bra^ilo- sénégalais, au cours des temps secondaires; lors de la disparition de cet isthme, vers la fin des temps crétacés, le groupe s'est trouvé isolé en Amérique il a pris un très grand développement et il a trouvé les conditions favorables qui lui ont permis de réaliser la remarquable évolution qui aboutit aux formes actuelles. Ce qui nous fait penser que c'est par le seuil brasilo-sénégalais que s'est réalisée la migration des Castniinae, c'est que c'est dans les régions centrales du Brésil, dans la grande vallée de l'Ama- zone, que se rencontrent les formes les plus nombreuses et les plus variées. Lorsqu'on s'avance au contraire vers le nord ou vers le sud, les espèces diminuent de nombre et deviennent très loca- lisées; dans ces deux directions, on s'éloigne sans aucun doute du centre de dispersion normal des Castniinae.

Une forte objection cependant peut être opposée aux vues qui précèdent. Si les ancêtres primitifs des Castnies, partant de l'Inde ou du continent mdo-malgache, ont traversé l'x^frique pour venir coloniser l'Amérique, comment se fait-il qu'aucun rameau de ces anciens émigrants ne se soit fixé en Afrique au passage ? On peut évidemment dire que les conditions biologiques, qui existaient autrefois dans l'Afrique équatoriale, ont fortement changé depuis l'époque secondaire et que s'il était resté quelques- unes de ces colonies elles auraient pu disparaître depuis. L'hypo- thèse s'appuie sur des possibilités non sur des faits précis, et l'objection que nous signalions tout à l'heure reste en réalité sans réponse. En revanche, l'ensemble de tous les faits relatifs à la distribution géographique des Castniinae, s'expliquerait beaucoup mieux si nous admettions, pour le groupe tout entier, une orig-ine

666 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

polyphylétique ; pourtant cette manière de voir recule la difficulté; mais, à notre avis, ne la résout pas. L'avenir nous éclairera sans doute; mais, il faut bien l'avouer, à l'heure actuelle, les docu- ments que nous possédons ne sont pas suffisants pour nous per- mettre d'établir le schéma des migrations des Castnies au cours des temps géologiques. Aucune Castnie, à notre connaissance, n'a été rencontrée jusqu'ici à l'état fossile; la paléontologie ne peut donc nous fournir aucun renseignement sur l'ancienneté relative du groupe ; les premiers Rhopalocères connus remontant à l'époque tertiaire {oligocène), nous pouvons donc, sans aucune crainte d'erreur, admettre pour les Castnies une ancienneté au moins égale, sinon supérieure.

En Amérique, de part et d'autre de l'équateur, les Castnies se rencontrent, du côté sud, jusque vers le 40° de latitude; tandis que, vers le nord, elles ne paraissent pas dépasser le 20® degré.

En dehors des conditions climatologiques, dont il est indis- pensable de tenir compte, cette particularité peut s'expliquer par le fait que, du côté sud, l'émigration n'a été gênée par aucun obstacle sérieux; le groupe a donc pu s'étendre sur toute la sur- face du continent sud-américain. Dans la direction du nord, au contraire, l'expansion n'a pu se faire qu'à travers l'étroite bande de terre qui constitue l'isthme de Panama; cela, à notre avis, peut expliquer pourquoi, de ce côté, le nombre des espèces émigrées a toujours été infiniment moins grand.

Nous constatons, d'autre part, aussi bien vers le nord que vers le sud, qu'aux limites extrêmes de l'aire de dispersion, les espèces se raréfient et deviennent très spécialisées; c'est ainsi que les formes Hiibnerï, fosepha, Le Cerfi, ne se trouvent qu'en Argen- tine et en Uruguay ; Eudesmia, la plus méridionale de toutes les Castnies, n'a jamais été rencontrée qu'au Chili.

Dans l'Amérique centrale et au Mexique, nous observons de même des espèces inconnues ailleurs; telles sont, par exemple. Diva, Chelone, Hechtiae, etc.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE

6^7

Planche FF

r

AMÉRIQUE CENTRALE ET MÉRIDIONALE

668 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Dans les îles qui jalonnent le pourtour de la mer des Antilles, deux espèces ont été jusqu'ici signalées; l'une (C Licoides form. msitlaris), probablement émigrée du continent, appartient à la souche phylétique Liens, et se trouve à l'île de la Trinidad; l'autre ilrcïla Hécate, H. S.), est une forme réellement insu- laire; elle vit à Haïti et représente, sans aucun doute, l'un des derniers descendants d'un phylum isolé dans cette île aux époques antérieures.

Dans le centre du continent, c'est-à-dire dans les grandes vallées du Parana, de l'Amazone et de l'Orénoque, vivent les groupes les plus riches, tant au point de vue des espèces qu'au point de vue des individus, par exemple : Liais, Evalthe, Icarus, Pellonia, Linns, etc. ; ces régions, toutefois, ne sont pas dépour- vues de formes spécialisées, puisque c'est que nous trouvons Mimica, M arc us et Dalmanni; mais seulement peut se voir le mélange des formes communes et des formes rares, car, aux confins des aires de dispersion, ce sont toujours les formes rares qui dominent.

11 est un fait sur lequel il convient d'appeler aussi l'attention des entomologistes. Lorsqu'on examine la carte sur laquelle nous avons repéré les localités ont été récoltées les Castnies (PI. FF, fig. 242), nous voyons que les régions les mieux pourvues sont : la vallée de l'Amazone, les Guyanes, l'Equateur et la Colombie; un peu plus loin, vers le sud, ce sont les provinces côtières et subcôtières du Brésil, depuis la baie de Bahia jusqu'à l'estuaire du Rio de la Plata. On commettrait une erreur certaine si l'on en concluait que cette distribution apparente représente la distribution réelle des Castnies dans l'Amérique du sud. Les apparences ne sont telles que parce que ces régions sont les mieux connues, les plus habitées, et qu'elles ont été explorées avec le plus de soin par les chasseurs d'insectes.

A l'inverse, dans les plaines préandiques de la Bolivie orien- tale, ainsi que sur le grand plateau qui s'étend sur presque toute la province de Matto-Grosso, on constate une sorte de vide, une

LÉPIDOPTÊROLOGIE COMPARÉE 669

lacune; il faut entendre que ces contrées, très difficiles d'accès, n'ont été que très rarement ou pas du tout visitées par les cher- cheurs de Papillons; le jour l'on pourra les explorer et en étudier la faune, on y fera certainement des découvertes inté- ressantes ; il en sera de même pour la grande plaine argentine comprise entre la frontière chilienne et l'embouchure du Parana, qui a à peine été entrevue au point de vue lépidoptérologique.

II. CONCLUSIONS GÉNÉRALES

En résumé, les Castniini se rencontrent dans toute l'étendue de l'Amérique du sud; toutefois, les grandes formes noctui- diennes, telles que Daedahts, P y lad es, Mafhani, etc, habitent principalement la vallée de l'Amazone et les Guyanes et ne s'éloignent jamais beaucoup de la ligne équatoriale.

Les Gazerini ne se rencontrent qu'en Equateur et en Colombie; il semble bien qu'on n'en a jamais vu dans le centre et le sud du Brésil, non plus que vers le nord, à partir de l'isthme de Panama. Ce sont donc des formes relativement localisées : toutes ne s'écartent guère non plus du voisinage immédiat de la ligne équatoriale.

Les Pelas gini sont des Guyanes et de la moyenne vallée de l'Amazone; nulle part ailleurs ils n'ont été observés.

Les Pelopiini paraissent jusqu'ici cantonnés à l'ouest des Andes, en Equateur et en Colombie.

L'étude d'ensemble que nous venons de faire nous a montré la famille des Castnïidae comme tout à fait distincte et tout à fait isolée dans la grande classe des Lépidoptères ; il est im- possible, à notre avis, de la rattacher à aucune autre famille des Hétérocères actuels. Certains auteurs cependant, par exemple Sir William Hampson, ont pensé qu'il fallait chercher les alliés les

6/0 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

l^lus proches des i\ishiinuie parmi les Noctuides, et ils ont conclu que les relations des deux groupes pouvaient être établies par l'in- termédiaire du genre Hecatesia. Les Hecatesia, cela est vrai, possèdent aussi des antennes terminées en massue, mais la struc- ture de ces organes est très différente de ce qui se voit chez les Castniinés; ainsi, par exemple, il n'existe pas de faisceau de soies rigides à l'extrémité de la massue antennaire.

On peut cependant à la rigueur admettre que les Castniidés représentent un rameau détaché depuis longtemps de la grande famille des Noctuélidés; encore aujourd'hui, d'ailleurs, beaucoup d'espèces de cette dernière famille, surtout parmi celles qui vivent dans les régions les plus chaudes du globe, ne redoutent nullement la lumière du jour; de ce fait, elles ont souvent, comme les Castnies, revêtu les couleurs vives qui sont l'apanage presque exclusif des Rhopalocères dans nos régions. On peut aussi très bien admettre que les influences du milieu : chaleur, lumière et nourriture, ont été très considérables sur certains Noctuélidés des contrées tropicales, et que ces influences, favo- rables à l'activité des Papillons, se sont traduites par une adap- tation qui a fait perdre peu à peu, à c]uelques-uns d'entre eux, la plus grande partie des habitudes primitives.

Si cette adaptation n'est pas absolument identique à celle des Rhopalocères, on peut la considérer, en tout cas, comme parallèle et dès lors, tous les motifs de ressemblances que nous avons indiqués entre les Castnies et nos vrais Diurnes nous apparaissent comme des phénomènes de convergence, ayant abouti plus ou moins à masquer les caractères de l'ancestralité.

Le travail qui précède renferme les descriptions de i8o espèces ou variétés, dont 35 peuvent être considérées comme nouvelles; pour deux d'entre elles : 'N ewmanni et Briareus, nous avons conservé les noms choisis par Achille Guenée, mais qui ne furent jamais publiés. Si nous tenons compte, d'autre part, des quelques rectifications que nous avons été amené à faire, nous voyons que

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 671

le nombre des Castnies arrivées à notre connaissance depuis les derniers travaux de Fabricius, c'est-à-dire dans l'espace d'un siècle, se trouve augmenté d'environ 170.

Nous sommes évidemment encore loin de connaître toutes les espèces, mais nous avons l'espoir que notre travail constituera une étape utile pour les recherches futures et qu'il pourra servir de base à de nouvelles généralisations.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 673

Catalogue systématique

de la

Sous-Famille des CASTNIINAE

Les espèces marquées d'un astérisque (*) sont celles que nous n'avons pu étudier en nature; nous ne les connaissons que par des documents iconographiques ou i)ar les descriptions, souvent très incomplètes, qui en ont été données.

Tribu : CASTNIINI

(Castnies Nymphalidiformes)

I. Souche phylétique Daedalus.

I'" Genre : CYPARISSIAS, Houlb. Etudes, de Lépidoftcrologic comparée, 1918, Fasc. XV, p. 91.

I. Une tache claire sinuée ou en forme d'arc dans la région subapicale.

1. *C. Daedalus, Cramer. Papillons exotiques des trois parties du Monde, 1775, Vol. I, p. 9, PL I, fig. A-B {Papilio).

Pafilio D. F. Cyparissias, Fabr., 1776. Castnia, Fabr., Systema Glossatorum, 1807 = Castnia Dédains, Auct. Guyane hollandaise : Surinam,

6/4 LÉPIUOPTÉROLOGIE COMPARÉE

'2. C. Guyanensis. Houlb. Dia^noscs de Castuics >ioiivcllcs et reciifieattou de quelques noms hidûmcnt emfloyés (Etudes de Lépidoptéiult);j;it.' comparée, 1917, Fasc. XIIT, p. 50, PI. I, l'ii;. I : CasUna Guyanensis). (luvANE FRANÇAISE : Cavennc.

o. C. Amazonensis, Houlb. - Diui^noses de Cas/nies nouvelles, etc. (l''.tudc.s de Lépidoptérologie comparée, 191 7, Fasc. XI 11, p. 51, PI. Il, ii^^ z : Castnia Amazonensis). Brésil : Réj;ion du Haut-Amazone, Santo Paulo d'Olivença. Pérou : Caballo-Cocho.

4. *C. Grandis, Jordan. Two new American Mollis (Novitates Z(H)logicae, 191 7, Vol. XXIV, i, p. 59) {Eufalamidcs grandis). (iUYANE : Surinam et région de.s Amazones.

0. *C. Geron, Kollar. -— Lcfidofterorum Brasilia^ sfccies novae Iconibus illusiratae (Annalen des Wiener Muséums, etc., 1839-40. Vol. II, p. 217, PI. XIII, fig. I : Castnia Geron, Kollar, nec Preiss). I3RÉSIL : Cuvaba, province de Matto-Grosso.

(). *C. Boliviensis, Houlb. Diagnoses de Casinies nouvelles, etc. (Etudes de Lépidoptérologie comparée, 191 7, Fasc. XIII, p. 52) {Castnia Boliviensis, nom. nov. = C. Geron, Preiss, ncc Kollar). Bolivie : Rio Juntas.

S" 2 Deux macules jaunâtres contiguës dans la région subapicale et un petit point en forme de croissant situé au-dessous.

7. *C. Preissi, Staudg. Nette und Seliene Arten des Lefidofteren- Genus Castnia (Societas entomologica, 1899. Vol. XIV, p. 21 : Castnia Staudingeri, 1899, Preiss). Brésil : Région du Haut- Amazone, Iquitos.

LÉPIDOPTÉROI.OGIE COMPARÉE 6/5

II. Souche phylétiquc Cacica.

2'^ Genre : AMAUTA, Houlb.

Etudes de Lcpidoptérologu comparée, 1918, l''asc. XV, p. 1J3.

S" I. AMAUTES XANTHUCHROigUES.

Bande transversale des ailes postérieures et points marginaux jaunes.

8. A. Oberthiiri, Houlb. Diagnoses de Castnies nouvelles, etc.

(Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1917, Fasc. XIII,

p. 52, PI. m, fig. 3) {Castnia Oberthuri, He.ulb. = C. angusta,

1907, Druce).

Equateur : Balzapamba, Zaruma, Los Lanos (Herb. Druce).

S" 2. AMAU'XES ÉEYTHROCHROÏyUES.

Bande transversale des ailes postérieures et points marginaux rouges.

\) . A. Cacica, Boisd. in Herrich-Schaeffer. Saminlung aiisscr- europdischcr Sclimetierlinge, 185^, Vol. l, PI. LIV, lïg. 143 {Castnia Cacica, Auct.). Colombie : Bogota, Cauca (Distrito de Pereira), Rio Magda- lena.

10. A. Procera, Btàsd. Species général des Lépidoptères hétéro- céres. 1874, p. 503 {Castnia Procera, Boisd. = C. Pana- mensis, Buchecker). Mexique {Boisduval) ; Amérique centrale {Herb. Druce) ; Colombie : Chiriqui {Preiss).

6;6 LÉPIDOPTKROLOGIE COMPARÉE

S" 3. A.MAITES CYANOCHROÏQUES.

Bande transversale des ailes postérieures bleue ou violacée.

11. * L Papiiionaris, Walk. Catalogue of Lcpido fiera heterocera,

1864. l'art. XXXI. Supplément i, p. 42 (Castma PafiUo- naris. 1877. Wostwood). Colombie : lio^utta.

12. A. Amethystina, Huulb. Diagnoses de Castuies nouvelles, etc.

(Etudes de Lépidoptérologie comparée, 191 7, Fasc. XIII, p. 54) (Castnia Amethystina'). Colombie : Panama.

lo. A. Ambatensis, Houlb. Diagnoses de Casinic s nouvelles, etc. (Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1917, Fasc. XIII, p. ^^) (Castnia Ambatensis). Equateur : Province d'Amhato, vallée du Pastazza.

l'i . A. Velutina, Hciulb. Diagnoses de Castnies nouvelles, etc. (Etudes de Lépidoptérologie comparée, 191 7, Fasc. XIII, p. 56) (Castnia Velutina). Equateur : Guayaquil.

4. Amautes hétérochroïques. Hande transversale des ailes postérieures jaune et points marginaux ronges.

15. A. Hodeei, Obthr. Lépidoptères d Amérique (Etudes d'Ento- mologie, 1881. Livr. VI, p. 29, PI. IV, fig. i) {Castnia Hodeei). Colombie : Santa Rosa, Carare.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 677

III. Souche phylétjque Schreibersi.

3^ Genre : EUPALAMIDES, Hùbn. Verzcichniss hckanntcr SclimcitcrUngc, 1816, p. loi.

1(3. E. Schreibersi, Mikan. Delecius Florac et Famiac Brasilicnsis, 1820, Vindebonac (i) {Castnia Schreibersi, 1820, Mikan = Eupalamidcs CtesipJwn, 1S22, Hiibn. = Casinia Latreillei, 1824, Godart). Brésil : Sans indication de localité.

17. *E. Actor, Dalman. Prodromiis Monografhiae Casiniae, generis

Lepdofterorti7n (Art. Holmiae, 1824, p. 398. Tab. V, fig. i) {Casinia Actor, Daim.). Brésil : Sans indication de localité."

18. E. Zerynthia, G.-R. Gray. Synopsis of the S-pecies belonging

to the Gemis Castnia (Trans. Entom. Soc. London, 1838, p. 144) {Castnia Zerynthia, Boisd. C. Langsdoriii, Ménétr.). Brésil : Province Diamantine.

IV. Souche phylétique Pylades. 4* Genre : CORYBANTES, Hiibn.

Verzcichniss bekanntcr Schmettcrlinge, 1816, p. loi. I. Ailes antérieures avec une bande transversale plus ou moins lobée.

19. C. Pylades, Cramer. Papillons exotiques des trois parties du Monde, 1782, Vol. IV, PI. CCCLXXXVII, fig. A-B {Castnia Pylades, Auct.). Guyane française : Cayenne. Brésil : Para {Guenée) ; Amazones, Manicoré {P. Preiss).

il) L'ouvrage de J. C- Mikan ne porte ni pagination ni numéros d'ordre pour les planches.

60

6/8 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

2U. C. Mathani, Obthr. Lépidoptères d'Amérique (Etudes d'En- tomologie, 1881, Eivr. VI, p. 30, PI. 4, fig. 2) {Casinia IMaiiiani, Auct.). Brésil : Amaxones, région de Teffé (de ISJalhan) ; Guyane i-kan- ÇAISE (C. Bar.).

S" 2. Ailes antérieures avec une larj^e macule arrondie vers le milieu du disque

2J . C. Fusca, Houlb. Diagnoscs de Casinies nouvelles, etc. (^Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1917, Fasc. XIII, p. 67) Caslnia Fusca, Houlb.). Equateur : Balzapamba, prov. de Bolivar (.1/. de Matlian).

2'2 . *C Dolopia, Druce. Description of -jive neiv species of Hete- roccra (Ann. and Magaz. of Nat. Hist., 1907, 2, Vol. XX, ]). 505 {Castiiia Dolopia, Druce). Equateur : Los Lanos {Mus. Druce).

S*' 3. Ailes antérieures avec une large bande claire en forme de chevron.

23. *C. Veraguana, Westw. A Monograp of the Lepidopterous Genus Castnia and some allied Croups (Trans. of the Ijn- nean Soc. London. 1877, Vol. I {2" ser. ZooL), p. 168, PI. 30, iig. i) {Castnia Veraguana). Etat de Panama : Veraguas {Mus. d'Oxford).

2'i. C. Govara, Schaus. New Species of Heierocera from Tropical America (Journ. of the New-York Entom. Society, 1896, Vol. IV, p. 147) (Castnia Govara). Colombie : Etat de Cauca (Juntas) et de Cundinamarca (Cananche) {de Mathan).

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 67g

V. Souche phylétique Humboldti. Genre : CASTNIOMERA, Houlb.

Etudes de Lé-pidoptcrologic eonifarce, 1918, f'asc. XV, p. 201.

So I. Ailes antérieures noires, sans aucune tache en dessus.

(Suu'j-Genre .: Melanosema).

25. -^. Aîymnius, Dalrna'!. Prodrounts Monographiae Casiniac

generis Lepidopterorum, 1824, p. 12 {Castnia Atymnius = Castnia Sfixii, Perty). Brésil : Région sud-orientale : Rio de Janeiro, Santo Antonio dos B rot os.

2. Ailes antérieures avec une bande maculaire blanche ou grisâtre.

(Sous-Genre : Phaeosema).

26. C. Humboldti, Boisd. Sfecies général des Lépidoptères hété-

rocères, 1874, p. 528 [Castnia Humboldti. Auct.). Colombie : Sans indication de localité.

27. C. Salasia, Boisd. Species général des Lépidoptères Hétéro-

cères, 1874, p. 529 {Castnia Salasia). Honduras. Mexique ( ?).

28. C. AflSnis, Houlb. Diagnoses de Castnies nouvelles, etc.

(Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1917, Fasc. XIII, p. 57) {Castnia). Colombie : Sans indication de localité.

29. C. Euadorensis, Houlb. Diagnoses de Castnies nouvelles, etc.

(Etudes de Lépidoptérologie comparée, 191 7. Fasc. XTIT, p. 57) {Castnia). Equateur : Provinces de Rios et de Bolivar.

30. C. Newmanni, Guenée, in Houlb. Diagnoses de Castnies nou-

velles, etc. (Etudes de Lépidoptérologie comparée, 191 7, Fasc. XIII, p. 58) {Castnia). Panama ; Matachin.

68o LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

31. C. Drucei, Schaus. New Spcc'ws of Heierocera from Cosia- Rica (Ann. and Magaz. of Natural History, 191 1, Vol. VII I, p. 191 {Castnia Drucei. Schaus.) ( = Casfnia Fuiilis, Druce). GosTA-RiCA : Rio Grande, Guapiles, San Gerunimo.

VI. Souche phylétique Licus. Genre : CASTNIA, Fabr.

Systana Glossatorum, 1807. (Sous-Genre : Leucocastnia, Ht^ulb.).

32. *C. Licus, Drury. Illustraiions of Natural History, 1770, Vol.

T, p. 30, PI. XVI, fig. I et 2 {Castnia, Auct.). Guyane hollandaise : Surinam.

33. *C. Sebai, Houlb. Révision mouografhique de la Sous-famille

des Castniinae (Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1918, Fasc. XV. p. 227, PI. R^, fig. 73 ter). Guyane hollandaise : Surinam.

3i. C. Licoides, Boisd. S-pecies général des Lépidoptères Hétéro- éères, Vol. I, 1874, p. 527 (Castnia IJcus, Auct.). Licoides f(!rme /nsularis, Houlh. liRÉsiL : Vallée de l'Amazone. Para. Obidos, Cameta, etc. ;

Venezuela : Merida. GuYANES ; Ile de la Trinidad; Pérou : Chanchamayo.

35. C. Licoides, var. Rubromaculata, Houlb. Descriptions de Castnies nouvelles, etc. (Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1917, Fasc. XIII, p. 60) {Castnia). Brésil : Cuyaba, région du Matto-Grosso; Bolivie : Ccx-ha- bamba, régions andiques.

3(). C. Licoidella, Strand. Les Macrolépidoptères du Globe, Faune Américaine, Vol. IV, p. 8 {Castnia). Pérou : Régions andiques; Tarapoto, Moyobamba {de Mathan).

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 68 1

37. C. Albomaculata, Houlb. Diagnoses de Castnies nouvelles, etc.

(Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1917, Fasc. XIII, PI. IV, fig. 4) {Castnia). Brésil : Santo Paulo d'Olivença ; Colombie : Cananrhe ; Pérou : Chanchamayo {de MatJian).

38. C. Macularifasciata, Houlb. Diagnoses de Castnies nou-

velles, etc. (Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1917, Fasr. XIII, p. 61) {Castnia). Guyane française : Sans indications de localités.

:19. *C. Laura, Druce. Descriptions of five new Species of Castnia from Tropical America (Ann. and Magaz. of Nat. 1896 (6), Vol. XVII, p. 216) {Castnia). Brésil : Chapada {Mus. Druce).

VIL Souche phylétique Harmodius. r Genre : ERYTHROCASTNIA, Houlb.

Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1918, Easc. XV, p. i-^t^.

40. E. Harmodius, Cramer. Papillons exotiques des trois parties du Monde, 1779, Vol. III, pi. 223, fig. C-D {Pap. Harmodius, Cram. = Pap. Syphax (1775) Eabr. {Castnia Syphax, Fabr.). Guyane française : Cayenne. Brésil : Province de Grao Para, Obidos, Belem, Cameta, etc.

VIII. Souche phylétique Evalthe. Genre : XANTHOCASTNIA, Houlb.

Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1918, Fasc. XV, p. 262. I. Deux bandes jaunes obliques aux ailes antérieures.

41. *X. Evalthe, Fabr. Systema Entomologiae. 1775, p. 480 {Pafilio Livalthe, Fabr. = Pap. Dardanus Cram.) {Castnia, Auct). Guyane hollandaise ; Surinaïft.

682 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

42. X. Evalthoides, Strand., in Seitz. Les Macroléfidopièrcs du

Globe, Faune Américaine, Vol. VI, p. 8, PI. 3 a {Castnia). Brésil : Santo Paulo d'Olivença; Bolivie : Cochabamba; PÉROU : Pebas, Cavallo-Cocho ; Equateur : Guayaquil.

43. X. Evalthonida, Houlb. Diagnoses de Castnies nouvelles, tic.

(Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1917, Fasc. XIII, PI. IV, fig. 5) [Castnia = C. Evalthe, Boisd., p. part., et Auct.). Colombie : Cananche {de MatJian) ; Honduras.

43 bis. X. Vagneri, Buchecker. Sysi. Entomol. Castnia, 1880, Taf. XX, fig. 26 {Castnia = A'. Evalthonida (?), Houlb.). Colombie : Sans indication de kx:alité.

44. X. Evalthonida, var. Flexifasciata, Houlb. Diagnoses de

Castnies nouvelles, etc., 191 7, p. 67 {Castnia). Honduras : Sans indication de localité.

45. X. Evaltheformis, Houlb. Diagnoses de Castnies nouvelles, etc.

(Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1917, Fasc. XI II, p. 64) {Castnia = C. Evalthe, Boisd., p. part, et Auct.). Guyane française : Sans indication de kxralité.

46. X. Euphrosyne, Perty. Delect. animal. articuL, etc., 1830-34,

p. 155, PL 31, lig. I {Castnia C. Evalthe, var. B. Daim. = C. Pertyi, Bucheck.). Brésil : région de l'Amazone.

S" 2. Ailes supérieures ne portant, en dessus, qu'une seule bande jaune

transversale.

47. X. Viryi, Boisd. Species général des Lépidoptères héiéroceres,

1874, Vol. I, p. 515, PL XI, fig. 3 {Castnia Viryi, Boisd.). Mexique : Sans indication de localité.

48. X. Vicina, Houlb. Diagnoses de Castnies nouvelles, etc.

(Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1917, Fasc. XIII, p. 67) {Castnia). Equateur : La Chima {de iMathan).

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 683

IX. Souche phylétique Dalmaniii. Genre : GRAYA, Houlb.

Efi/dis de Upidopérologic comparée, 191 8, Fasc. XV, p. 284.

49. G. Dalmanni, R. Gray. Synopsis of the Specics bdongiug to the Gcniis Castma (Trans. Entom. Soc. London, 1837, p. 145) (= Castnia Grayi, Boisd.). Brésil : Sans indication de localité.

X. Souche phylétique Hegemoîl. 10" Genre : ATHIS, Hiibn.

Verzeiclmiss hckannter Schniclierlnigc, 18 16, p. 10 1.

go I. _ Ailes antérieures avec une ou plusieurs bandes brunes parallèles au bord extenie.

50. A. Hegemon, Kollar. Lepidopierorum Brasiliae Species novae

Iconibus illustralac (Ann. des Wiener Muséums, 1839, Vol. I, p. 217, PL XIII, fig. -' {Castnia Hegemon, Koll. = Cast. Dalmanii, Boisd.). Brésil : Rio de Janeiro, Santo Antonio dos Brotos.

51. A. Japyx, Hùbner. Sammlung exotischer Schmeiterlinge, 1806,

Vol. II, PI. 75, lig. 1, 2 cS {Castnia fapyx. Boisd. - C. Fons- colombei, Godart). Brésil : Rio de Janeiro, Itabapoana.

52. A. Orestes, Walker. Catalogue of Lepidoptera Hctcrocera,

1854, Part. I, p. 26 {Castnia Umbrata, Ménétr.). Var. Lcofoldina, Strand in Seitz. Brésil, Venezuela ; la var. provient de la province de Espiritu- Santo (Brésil).

684 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

53. A. Menetriesi, Boisd. Spccies général des Lépidoptères Hété-

roccrcs, 1874, p. 511 (Castnia). Brésil : Sans indication de kx-alité.

54. A. Boisduvalii, Walker. Catalogue 0/ Lepidopfera Heterocera,

1854, Part. I, p. 27 {Castnia). Brésil : Bahia, Pernambuco, Santa Catharina, Nouvelle-Fri- bourg.

55. *A. BoiSDUVALi, var. Beskei, Ménétr. Enumeratio corporum

animal. Mus. imper. Acad. scient. Petropolinac, 1877, Part. II, p. 129, PI. XI, fig. 3 {Castnia). Brésil : Bahia.

56. A. Herrichii, Boisd., in Herrich-Schaeffer. Sammliing ueiier

odcr îvcnig bckannter ainscrcurop. Schmettcrlinge, 1854, PI. 54. 144 {Castnia). Bolivie : Sans indication de localité.

2. Ailes antérieures avec une ou plusieurs bandes brunes sur fond clair.

57. A. Papagaya, Westwood. A monograpli of thc Lcpidoptcrous

Genus Castnia and some allied Groups (Trans. of the Linnean Soc. London, 1877, p. 170, Tab. XXX, fig. 6) {Castnia Papagaya). Brésil : Papagaya; Rio Grande do Sul.

58. *A. Fabricii, Swainson. Zoological Illustrations of new, rare,

or interesting Animais, 1822-23, Vol. II, PI. 149 {Castnia Fabricii, Swains.). Brésil : province Diamantine.

59. *A. Ciela, Boisd., in Herrich-Schaeffer. Sammlung ausscrcurop.

Schmetterlinge, 1854, PI. 109, fig. 486-487 {Castnia). Brésil : Bahia, Pernambouc.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 685

S" 3. Ailes antérieures avec cinq points grisâtres dans la région de l'angle apical.

GO. A. Pyrrhopygoides, Houlb. Diagnoses de Castuics nou- velles, etc. (Etudes de Lépidoptérologie comparée, 191 7, Fasc. XIII, p. 72) {Casinia). Equateur : Zaruma.

XI. Souche phylétique Josepha. 11^ Genre : PAYSANDISIA, Houlb.

Etudes de Lépidofierologie comparée, 1918, Fasc. XV, p. 311.

6t. P. Josepha, Obthr. Nouvelle espèce de Casinia de l Uruguay (Etudes de Lépidoptérologie comparée, 191 3, Vol. IX, i, p. 63, PI. CCLVII, fig. 2164 cf, 2165 g) {Castnia). Uruguay : Paysandù (/. Petit).

XII. Souche phylétique Icarus.

i2« Genre : ELINA, Houlb. Etudes de Lêpdopcrologie comparée, 1918, Fasc. XV, p. 325.

62. E. Icarus, Cramer. Papillons exotiques des trois parties du

Monde, 1779, Vol. I, p. 26, PI. XVIII, fig. A et B {Papilio Icarus = Castnia Icarus, Boisd.). GuYANES : Surinam, Cayenne.

63. *E. Invaria, Walk. Catalogue of Lepidoptera Heterocera, 1854,

Part, I, p. 23 {Castnia). Brésil : Rio de Janeiro.

686 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

i)'i. K. Icaroides, Houlb. Diagnoscs de CasUiies nouvelles, etc. (Etudes de Léi^idoptérologie comparée, 1917, Fasc. XI il, p. 62, Cas fui a). Brésil; Paraguay.

T). *E. Jordani, Houlb. Diagnoses de Castnies nouvelles, etc. (Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1917, Fasc. XIII, p. 63, Castnia).

Paraguay : Sans indication de localité.

06. E. Jordani, \ar. Endelechia, Diuce. Descriptions of nciv Sfecies of Lepidoptera H et tracera froni central and Sont h America (Proceed. of the Zoolog. Soc. of London, 1893, p. 280) {Castnia). RÉPUBLIQUE Argentine : Corrientes. Las Garzas.

67. E. Juturna, Hopffer. Neue oder zceniger bekannte Schmetier-

lîuge, etc., 1856. Heft. Tï. p. 6, Taf. IV, fig. 3 (Castnia). Brésil : province de Minas; Rio Grande do Sul.

t)7 /'/a-.*E. Juturna, form. Paraguayensis, iJurm. - Dcscri ptioii phy- sique de la République Argentine. 1880. Atlas, p. 57 (Castnia). PARAGUA^■ : Sans indication de Un-alité.

68. *E. Pénélope, Schaufuss. Die cxotischen Lepidoptera heterocera

der initier Kaden^schen Sammlung (Nunquam otiosus, 1870, Vol. I, p. 9, Castnia). Brésil : Sans indication de localité.

09. E. Eudesmia, R. Gray. Synopsis of the Species helonging to the gcnus Castnia (Trans. Entom., Soc. London, 1838. p. 145) (Castnia). Chili : Concepcion.

70. E. Le Cerfi, Dalla Torre. Lepidopterorurn Catalogus, 191 3, Pars 15. Castniidae, p. 7 = Castnia Wagneri Le Cerf. Revista chilena de Historia natural., 1911, Vol. XV, p. 31,

fig- 3- République Argentine : (Misiones), Haut-Parana, Villa Lute- cia, environs de San Ignacio (R. Wagner).

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 68/

XIII. Souche phylétique Chrêmes. ly Genre : CERETES, Boisd.

Spccics général des Lèfido'pûrcs Jictéroceres, 1874, p. 535,

71. C. Marcel=Serresi, Godart. Encyclofédie méthodique, 1824,

Vol. IX, j). 800 (Casinia Marcel-Serresi cf ; C. Marcel-Serresi Q = Castn. Fabricii, Godart). Brésil : Rio de Janeiro. Paraguay : Régions centrales.

72. C. Thais, Dnuy. lUusiraiions of Natural History. 1782,

Vol. II r, PI. 16, fig. 4 {Papilio Chrêmes, Fabr. = Cory- hantes Nicon, Hiibn.).

Forma minima C. Thais, Boisd. ~- var. Gracillima, Houlb. Brésil : Régions méridionales; Rio de Janeiro.

73. C. Thaïs, \ar. Gracillima, Houlb. Révision monograph, de la

Sous-famille des Castniinae (Etudes de Lépidoptérologie com- parée, 1918, Fasc. XV, p. 366, PI. color. CDXLIX, Cercles Thais, Boisd. nec Drury). Brésil : Rio de Janeiro.

7'i. *C. Inornata, Walker. -^ Characiers of uudescribed Species of Hetereocerous Lepidoptera, 1869, p. 106 (Cas/nia). Patria ?

XIV. Souche phylétique Phalaris. i4« Genre -. SYMPALAMIDES, Hubn.

Sammlung exoiischer Sclimetierliuge, 1822-26.

So I. Ailes inférieures brunes ornées de taches blanches, rouges ou d'un jaune rosé très pâle.

75. S. Mimon, Hiibn. Sammlung exoiischer Schmelterlinge, 1822-26, Vol. Il, Taf. 142, fig. I, 2. Brésil : Rio de Janeiro, Parana, Sainte-Catherine.

688 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

7(). S. MiMON, \ar. Lombardi, Le Cerf, /;/ liittris. Révision mono- grapliiquc de la sous-famille des CasUiiinae (Etudes rie Lépi- (lopférologie comparée, 1918, Fasr. XV, \. 383, fit;-. 130 (^/s). Brésil : Monctes, province de Parana.

77. S. Mygdon, Dalman. Prodromus Monografhiac Castniac (Act.

Holmiae, 1824, p. 403, 13, Casiuia). Brésil et République Argentine.

78. S. Rubrophalaris, Houlb. Diagnoscs de Casfnics nouvelles, etc.

(Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1917, Fa.sc. XIII, p. 69, Castnia). Brésil : Santo Antonio ck) Barra, province de Bahia.

70. S. Argus, Boisd. Species général des Lépidoptères Hétéroceres, 1874, p. 522, Castnia. Brésil : Sans indication de localité.

S" 2. Ailes infcrieurts brunes à la base avec une large bande marginale jaune bordée de rongeâtre.

80. S. Subvaria, Walker. Catalogue of Lepidoptera Heterocera

of Brit. Muséum, 1854, Pars. I, p. 25 {Castnia Subvaria, Walk. = C. Dionaea, Hopffer.). Brésil : Rio de Janeiro.

81 . S. Subvaria, var. Dionaea, Hopffer. Neue Schmetterlinge

Mus. Berlin, 1856, Vol. II, PI. V, fig. 2, Castnia). Brésil : Sans indication de localité.

82. *S. Albofasciata, Schauf. Die exotischen Lepidoptera lieterocera

der friiher Kaden'schen Sammlung (Nunquam eti<isus. 1870. Vol. I, p. 10, Castnia). Brésil : Sans indication de localité.

SI). *S. Sora, Druce. Descriptions of five Species of Castnia (Ann. and Magaz. of Natural History, 1896, Vol. XVII, p. 217, Castnia). Paraguay : San José {Mus. Druce).

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 689

S" 3- Ailes inférieures brunes ornées de bandes claires isolées ou continues.

84. *S. Chelone, Hopffer. Ncuc odcr wcnigcr bckanntc Schmettcr- linge, etc., 1856, Heft. II, PI. IV, tig. 1-2 {Castnia Chelone). Mexique : Mexico.

XV. Souche phylétique Hubneri. 15" Genre : YPANEMA, Houlb.

Etudes de Lépdoftérologie comparée, 191 8, Fasc. XV, \). 406.

S" I. Ailes postérieures plus ou moins variées de rouge, de jaune ou de rouge fauve.

85. Y. Hubneri, Latreille, /;/ Cuvier, R'egtie animal, 1830, Vul. III,

p. 439, PI. XX, fig. 2 {Castnia Hiihneri^ Boi.sd.). Brésil : Ypanema.

86. *Y. Hubneri, var. Sternbergii, Kollar. Lepidopterorum Bra-

siliac species novae iconibus illusiraiae (Annal, des Wiener Museuin, 1839, p. 216, PL XII, fig. 4, Castnia). Brésil : Ypanema.

87. *Y. Uruguayana, Burmeister. Description physique de la Répu-

blique Argentine. 1880, Atla.s, 2" livr., p. 56 {Castnia). Uruguay : Paysandù, Banda-Oriental.

88. Y. Uruguayana, var. Cinerascens, Houlb. Diagnoses de

Castnies nouvelles, etc. (Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1917, Fasc. XIII, p. 79, Castnia). Uruguay : Banda-Oriental.

89. Y. Strigata, Walker. Catalogue of Lepidoptera Heterocera

(List of the Spécimens of Lepidopt. Insects in the Collection cf the British Muséum, Part. I, 1854, p. 30). Brésil : Pernambouc {Walker); province Diamantine {Mcnétr.).

6gO LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

S" 2. Ailes ]iostcrieiires d'un brun uniforme ornées seulement de cincj taches blanches.

DU. Y. Decussata, Gixlart. Encyclopédie mcihodiq^uc, 1824, Vol. IX, p. 799 (L aslnia decussata). Brésil : Sans indication de localité.

y] . Y. Decussata, var. Fulvipyga, Strand. Arv Macrolcpidoptercs du Globe, Faune Américaine, Vol. VI, p. 12. Brésil : ( ?).

XVI. Souche phylétiquc Amycus.

16"^ Genre : SCHAEFFERIA, Houlb. /■'.tudes de Lépidoptérologie comparée, 191 8, Fasc. XV, \). 421.

'.>'2. S. Amycus, Cramer. Papillons exotiques des trois parties du Mofidc, 1779, Vol. m, p. 60, PI. CCXXVI. fiiî. D-E {Castnia Amycus). Guyane hollandaise : Surinam.

î>o. S. Alboinsignita, Strand. Les MacroUpidoptcrcs du Globe, Fauna Americana, Vol. VI, p. 13, PI. 5 d, Castnia. Brésil : Blumenau ( ?).

U'i. S. Meditrina, Hopffer. Ncue oder wenigcr bckannte Schmet- terlinge dcr Insekteri-Sammlung der K'onigl. 7.ool. Mtisei dcr Universitài zu Berlin, 1856, Pleft II, p. 8, Taf. 5, fig. 4, Castnia. Brésil : Sans indication de localité.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 6qI

XVII. Souche phylétjque Inca. i;^ Genre : ACILOA, Houlb.

Eiiidcs de Lcpidopcrologic comparée, 1918, Fasc. XV, p. 436.

S" I. Ailes antérieures avec deux points inégaux, transj)arents à l'angle apical.

95. A. Inca, Walker. Catalogue of Lepidoptera Heierocera. 1854, Part. I, p. 24 (Castnia Inca). Honduras : San Pedro Sula. Venezuela.

'.)(). *A. Inca, var. Mexicana, nom. nov. Révision monographique de la Sous-jamille des Casiniinae (Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1918, Fasc. XV, p. 441) (= Castnia Inca, Herr.- Schaeff.). Mexique : Mexico.

97. A. Clitarcha, Westwood. .4 Mouagraph of the Lcpidopterous

Genus Castnia (Trans. of the Linnean Society London, 1877, Vol. I, p. 176, PI. XXXI, lig. I, Castnia). Colombie : Région de Panama. Nicaragua :

98. A. Briareus, Guenée, /';/ Houlbert. Diagnoscs de Casinies nou-

velles, etc. (Etudes de Lépiduptérologie comparée, 191 7, Fasc. XIII, p. 70, Castnia). Patrie : ?

99. *A. Orizabensis, Strand. Les Macrolépidoptires du Globe,

Faune Amériraine, Vol. VI. p. 11, PI. 8 c, Castnia. Patrie : ?

100. A. Ahala, Druce. Descriptions of five new Species of Castnia

front Tropical South America (Ann. and Magaz. of Natural History, 1896, p. 217, Castnia). Brésil : Amazones.

692 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

lui. A. Rutila, Kuldei". Rcisc dcr ostcrrcickischcii Frcgaite Novara um die Erde, Lepidopt. Wien., 1875, Tab. LXXIX, fig. i, Castnia. Brésil : Vallée de l'Amazone, Teffé.

102. *A. Rutila, var. Riitiloides, nom. nov. Révision monographique

de la Sous-jamillc des Castuiinae (Etudes de Lépidoptérologie (•(imparée, 1918. Fasc. XV, \). 451) (= Castnia Rutila, Preiss. ). Brésil : Vallée de l'Amazone, Iquitos.

103. *A. Bogota, Strand. Les Macrolépidopteres du Globe, Faune

Américaine, Vol. VI, p. 12. Castnia. Colombie : Régions andiques.

104. A. Fuscorubra, Houlb. Diagnoses de Castnies nouvelles, etc.

(Etudes de Lépidoptérologie comparée, 191 7, Fasc. XITT, p. 73, Castnia). PÉROU : M. de Mathan, 1856.

S** 2. Ailes antérieures avec un seul point transparent à l'angle apical

105. A. Palatinus, Cramer. Papillons exotiques des trois parties

du .Monde, 1779, Vol. II. j). 98, PI. CLIX, fig. B-C {Papilio Palatinus, Cram. = Castnia Palatinus, Boisd.). GuvANEs : Surinam, Cayenne.

106. A. Palatinoides Q, Houlb. Diagnoses de Castnies nou-

velles, etc. (Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1917, Fasc. XIII, p. 72, Castnia). Brésil : Vallée de l'Amaizone.

107. *A. Staudingeri, Druce. Descriptions of somc new Gênera and

Species of Heterocera (Ann. and Magaz. of Natural History, 1896, Vol. XVII, p. 28, Castnia). Panama : Chiriqui {in Mus. Staudinger).

108. *A. Superba, Strand. Les Macrolépidopteres du Globe. Fauna

Americana, Vol. VI, p. 11, PI. 5 a, Castnia. Pérou : Chanchamayo.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 693

XVIII Souche phylétique Pallasia. i8« Genre : IMARA, Houlb.

Eludes de Lèfidopérologic coniparce, 1918, Fasc. XV, p. 470.

109. I. Pallasia, Eschscholtz. Beschreibung ncucr auslàndischer

Schmcttcrlhigc, etc. (Kotzebue Reise, 182 1, III Theil, p. 217, PI. VI, fig. 27) {Castiiia Pallasia, Esch. = C. Ardalus, Daim. = C. Brccoiirti, Godait). Form. : Nigrescens, Houlb. Brésil : Santa Catharina.

110. I. Satrapes, Kollar. Lefidopcrorum Brasiliae Sfecies novae

konihus illustraiae (Ann. des Wiener Muséums, 1839, Vol. I, p. 216, Taf. 12, fig. 3, Castnia). Brésil : Région du Matto-Grosso.

111. I. Catharina, Preiss. Ncuc und seltene Artcn dcr Lcpidoptc-

ren-Gemis Castnia, 1899, p. 7, Taf. I, fig. i o", et Taf. IV, fig- 3 Q {Castnia). Brésil : Rio Grande do Sul.

XIX. Souche phylétique Galintliias. i9« Genre : SPILOPASTES, Houlb.

Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1918, Fasc. XV, p. 481.

112. S. Galinthias, Hupffer. Ncue oder zvenigcr bckanntc Schemcttcrlinge, etc., 1856, p. 7, Pi. IV, fig. 4 [Castnia Galinthias). Brésil : Rio de Janeiro, Novo-Friburgo,

ei

6ç)4 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

XX. Souche phylétique CochrilS. 2o« Genre : PROMETIIEUS, Iliibn.

Sciiniiiliiih^ i.\<>/isi/ur Sc!iimthiiiii[:^c, i8u).

\\'.\. P. Cochrus, Fahr. MiViiissa ///.uc/on////, 1787, X'ol. Il, [>. _•:; {Casiiiia Coclirus, Fabr. = Promet liens Ca<iiiiiliis, Hiilui. = Casinia Maris, Daim.). Brésil : Rin de Janeiro.

ï[\. *P. Garbei, Foelterk'. Dtscripçào de Lcpïdopicros )iovos do Brasil (Revista do Mu.s. Paulista, 1902, Vol. V, p. 639, PI. XVI, fig. 6, Casinia). Brésil : Rio Grande do Sul.

XXI. Souche phylétique Therapon. 2^ Genre : ORTHIA, Boisd.

Spccics i^ét/t'rai des Lcpido/thes lutcroccrcs, 1874, p. 5^^9. S" I. Hnnde noire des ailes antérieures rcgitlii rrvniit ccuirbce.

115. O. Therapon, Kollar. Lcpidoptcronim Brasiliac spccics novae

Icoiiibtis illiistratae (Ann. des Wiener Muséums. 1839. p. Ji8, PI. XllI. llg. 3) {Castnia Therapon, Koll. -- Orthia para- doxa, Herr-Schaeffer). Brésil : Rio de Janeiro; Serra de Communaty (Ftat de Per- namhuc) ; Santos (prow de Sao Paulo).

116. *0. Archon, Burmeist. Description physique de la République

Argentine, Atlas, 2" Livr., 1880, p. 56, Castnia. RÉPUBLIQUE Argentine : prt)vinre de Catamarea.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 695

117. *0. Amalthaea, Diikv. - The iMitdiiiol. Monlhly Magazine,

1890, Vol. XXV f, |). 69, Castnia. iikJÎ.siL : Sans indication de localilr.

118. *0. Délecta, Schaiis. Nnv Spcàcs oj HcUroctra jroni Cos/n

Rica (Ann. and Magaz. of Natural History, 1911, I, Vol. VIF (8), p. 192, Castiii(i). Costa Rica : c/, E.speranza. Mexique ; Coidova, Mexico.

S" 2. liaiiclc aoire des ailes aiiU'ricurcs an^nJairrmcnt brisée.

II*.). O. Hechtiae, Dyar. Désenflions oj some new Spccics and gcucra of Lcpidoptcra from Mexico (Proceed. U. S. National Mus., 1910, Vol. XXXVI IT, p. 269) {Castnia Ilcchliac). Mexique : Mexico.

XXII. Souche phylétjque Diva. 22* Genre : CYANOSTOLA, Houlb.

l'Jndcs de Lcpidopicrologic comparée, 1918, l"'asc. XV, p. 514.

120. C. Diva, Butler. Description and Illustrai, oj Rxotic Lepi- doplcra (I-cj)idop(cra Kxolica, 1869-74, p. .]6, IM. XVII, lig. 1-2) {Castnia Diva, 15utl.). CosTA-RiCA ; Nicaragua : Ch(intale.s {/anson); Honduras : San Pedro Snla.

1:^1. C. Tricolor, Felder. - h'eisc dcr ostcrreic/iisclicn /-'re^atte Novara iim die lîrde, 1875, Atlas, IM. l..\XIX, fig. 3 {Castnia). Colombie : régions centrales ; Santa de lic^gota, Toquiza, IJanos de San Martin.

122. C. Tricolor, var. Maculifera, Strand. Les Macrolépidoptcrcs du (jlol)e, l''aune Américaine, Vol. VI, p. 13, PI. 6 </, Panama : Chiriqui.

6q6 lépidoptérologie comparée

XXIII. Souche phylétique Croilis. 23« Genre : HAEMONIDES, Hiibn.

Vcrzcichiiiss bckaimtcr Scliiucficrliiigc, 1816, p. loi.

123. *H. Cronis, Cramer. Papillons exotiques des irais parties du Monde, 1777, V()]. II, PL CLXXVII, fig. A ( Q ) {Papilio Cronis, Q, Cram. = Castnia Cronis, Boisd.). Guyane hollandaise : Surinam.

12i. *H. Cronis, var. Corningii, H. Edwards. Birth of a Beau- iifiil exotic Lefidofterous Insect in Nezu-York (Insect Life, 1891, Vol. III, p. 316, fig. 29, Castnia). Mexique : Oaxaca, Mexico.

125. *H. Lutea, Houlb. Diagnoses de Castnies nouvelles, ei(\ (Etudes de Lépidoptérologie comparée, 191 7, Fasc. XIII, p. 75, Castnia) (= Herrichia Cronis Bucheck.). Guyane hollandaise : Surinam ?

120. *H. Strandi, Houlb. Diagnoses de Castnies nouvelles, etc. (Etudes de Lépidoptérologie comparée, 191 7, P'asc. XIII, p. 75, Castnia) (= Castnia Cronis, Strand, nec Cramer). (JUYANES : Sans indication de localité.

127. H. Odila, H<iulb. Diagnoses de Castnies nouvelles, etc. (Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1917, Fasc. XIII, p. 76, Castnia). PÉROU : régions orientales du Pérou, Cavatlo Ctx-ho.

I2S. H. Candida, Hnull). Diagnoses de Castnies nouvelles, etc. (Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1917, Fasc. XIII, p. 77, Castnia). PÉROU : Moyobamba.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 697

J20. H. Cronida, Boisd.-Herrich-Schaeffer. Sainmluug aiisscrctiro- fàhclicr Schmetterlinge, 1854, IM. LUI, fit;. 142. (jUYANES : Sans indication de localité.

130. H. Cronida, var. Pebana, Houlb. Diagnoses de Casiuics nouvelles, etc. (Etudes de Lépidoptérologie comparée. 191 7, Fasc. XIII, p. 79, Castnia). PÉROU : Pebas, vallée de l'Amazone.

XXIV. Souche phylétique Acraeoides. 24; Genre : HERRICHIA, Buchecker.

Systenia Entoniologia, Castnia, 1880.

131. H. Acraeoides, R. Gray, in Griffith. Animal Kingdom, 1832, Vol. XV, PI. LUI, fii;. 4 {Cas/nia Acraeoides, Gray = Castnia Actino-phoriis, Kollar, 1839). Brésil : Rio de Janeiro.

XXV. Souche phylétique Hecate. 25« Genre : IRCILA, Houlb.

Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1918, Fasc. XV, p. z,c^t^.

132. I. Hécate, Herrich-Schaeffer. Sammlung neuer oder wenig hekannter aussercnropàischer Schmetterlinge, 1854, PI. I, fîg. 139 {Castnia). Haïti : Sans indication précise.

698 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

2- Trihu : GAZERINI

(Castnies Hélicc^nikokmes)

XXVI. Souche phylétique Gramivora. 2& Genre : TEPIIROSTOLA, Houlb.

fitudi's de Lcpidopicrologic coni[arci\ 1918, l"":isc. XV, p. 558.

i;),"). *T. Gramivora, Srhaus. Nnv Spccus of Hctcroccra from Tropical A/inricti (Jouni. nf Nevv-Yuik Enlumol. Scxnety, 1896, Vol. IV, n" 4, ]). 147) (Cas/nici). Hrésil : S;io l'aulo.

\'-Vi. *T. Parana, Strand. Les H/acroIépidopfèrcs du Globe, Faune Américaine, Vol. VI, [1. 17, PI. % d, Casfiihi. Brésil : Parana ( ?).

135. T. Fenestrata, Houlb. Révision motw graphique de la sous- famille des Castniiiiac (Etudes de Lé[îidoptérologie comparée, 1918, Fasc. XV, p. 560). Brésil : rétrions méridionales.

XXVII. Souche phylétique Milllica. 27^ Genre : XANTIIOSPILA, Houlb.

Eludes de Lépidoplérologic comparée, 1918, Fasc. XV, )>. 563.

l))!). *X. Miinica, Felder. Reisc der ôslcrreiclùschen F regalle

Novara inu die Erde, 1875, Vol. II, p. 7, PI. LXXIX, fig. 4 (Casffiia). Brésil : Région des Amazones.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 699

'M. -^X. Corrupta, Schaus. Nczv Specics of llctcroccra front T/ofical America (Journ. of New-York Enlomol. Srriety, 1896, Vol. IV, 4, p. 147, Castnia). Colombie : Sans indication de localité.

XXVIII. Souche phylétique Marcus. 28« Genre : ENICOSPILA, Houlb.

Etudes de Lépidoptérfllogie coniparcc, 191 8, Fasr. XV, p. 566.

lijiS. *E. Marcus, Jordan. Some nc-o and some iinfigurcd Lepidop- tera (Novitates Zoologicae, 1908, Vol. XV, p. 253 {Castnia). Pérou : Pebas.

XXIX. Souche phylétique Linus. 29" Genre : CABIRUS, Hûbn.

Verzcicliniss hekanntcr Sclimetterlinge, 181 6, p. 102.

139. C. Linus, Cramer. - Papillons exotiques des trois parties du

Monde. 1782, Vol. III, p. m, PL CCLVIT, lig. A {Paptlio Linus, Cramer Castnia Linus, Dalman = Gazera Linus, Boi.sd.). Guyane françai.se : Cayenne. Brésil : Vallée de l'Amazone.

140. C. Heliconioides, Boisd.-H.-Schaeffer. Sa?nn?lung neuer oder

ivenig bekannter aussereuropàischer Sclimetterlinge, 1853. PI. XXVIII, fig. 15, Castnia. Brésil : régions méridionales, Rio de Janeiro, Novo-Friburgo.

141. *C. Micha, Druce. Descriptions of flve neiv Specics of Castnia

from Tropical South America (Ann. and Magaz. of Xatural History, 1896 (6), Vol. XVII, p. 217, Castnia). Paraguay : {Mus. Druce).

700 LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

142. *C. Linoides, Strand. Les Macrolépidoptères du Globe, Faune

Américaine, 1913, Vol. VI, p. 14, PI. 8 b, Castnia. Paramba {Mus. de Tring.).

143. *C. Dodona, Drure. Descriptions of five iic-w Species of Castnia

from Tropical South Afnerica (Ann. and Magaz. of Natural History, 1896 (6), Vol. XVII, p. 218, Castma). Equateur : Vallée de l'Amazone.

XXX. Souche phylétique Pellonia. 3o<^ Genre : BOISDUVALIA, Houlb.

Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1918, Fasc. XV, p. 584.

S" I. Ailes antt'rieures d'un brun sombre, avec un gros point noir dans la région métadiscoïdale.

144. B. Pellonia, Druce. Descriptions of four neiv Species of Cast-

nia from Sont/i America (Entomol. Monthly Magaz., 1890, Vol. XXVI, p. 70 {Castnia). Bolivie : Gxhabamba ; région du Haut-Amazone.

145. *B. Strandi, Niepelt. Abbildungcn und Besclircibungen ncucr

und zuenig bekannter Lepidoptera, etc. (Lepidoptera Xiepel- tiana, 1914, Vdl. I, p. 24, PI. X, fig. 2) {Castnia). l^^OLiviE : Sans indication de localité.

146. *B. Songata, Strand. Les Macrolépidoptères du Globe, Faune

Américaine, 1913, Vol. VI, p. 15, PI. 18*^, Gazera. Bolivie : du Rio Songo au Rio Suapi.

147. B. Melanolimbata, Strand. Les Macrolépidoptères du Globe,

Faune Américaine, 1913, Vol. VI, p. 15, PI. 8 e, Gazera = G. Buckleyi, Preiss, nec Druce. Pérou : Chanchamayo.

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 7OÎ

l-'i8. B. Albicornis, Houlb. Diagnoses de Cast>iics nouvelles, etc. (Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1917, Fasc. XIII, p. 80, Castnia). PÉROU : Tarapoto.

I'i9. *B. Buckleyi, Druce. Descriptions of a uciv Geniis and some new Species of Hcterocera (Proceed. Zool. S(X. London, 1882, p. 778, PI. LX, fig. 3. Castnia). Equateur : Intaj.

150. *B. Michaeli, Preiss. Neue und Scltene Arten des Lepidof-

teren-Genus Castnia, 1889, p. 9, Taf. V, fig. 5, et Taf. VII, fig. 7 çS, Castnia. Brésil : Santo Paulo d'Olivença.

151 . *B. Ecuadoria, Westwood. A Monograph of tJic Lepidopterous

Genus Castnia and some allied Groitfs (Trans. of the Lin- nean Society London, 1877 2, Vol. l, 4, p. 189, PI. XXXII, fig. 6, Gazera). Equateur : Sans indication de lo<\ilité.

152. *B. Mars, Druce (nec Preiss). Descriptions of a new Genus

and some neiv Species of Heteroccra (Proceed. Zool. Society, London, 1882, p. 778, Pi. LX, fig. 2, Gazera). Equateur : Sarayacù.

153. *B. Amazonica, Strand. Les Macrolcpidoptères du Globe,

Faune Américaine, 191 3, Vol. VI, p. 15, Taf. 7 b, Gazera = G. Mars, Preiss, nec Druce). Pérou : Pehas.

154. *B. Melessus, Druce. Descriptions of four new Species of

Castnia from South America (Entom. Monthly Magazine, 1890, Vol. XXVI, p. 70, Casttiia). Brésil : Vallée supérieure de l'Amazone.

155. *B. Cratina, Westwood. A Monograph of the Lepidopterous

Genus Castnia and some allied Groups (Trans. of the Lin- nean Society London, 1877 2, Vol. I, p. 188, PI. XXXII, fig. 4) {Gazera). Brésil : Amazones.

702 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

!^" J. Ailes ])()sU'iieiirc.s entièrement brunes avec un point noir discoïdal

aux antérieures.

150. B. Truxilla, WestAvood. A Monografh of the Lcpidoptcrous Gciius Casinia and somc allied Grou-ps (Trans. Entom. Lin- iiean Sec. Lundon, 1877 (2), Vol. 1, p. 190, l'I. XXXII, Iig. 3 {Casinia). Colombie : Sans indication de localité.

S" 3. Ailes antérieures d'un brun sombre, sans point noir, ou bien le point noir est placé à la base de la région discoïdale.

157. B. Tarapotensis, Preiss. Neue und seltenc Arien der Lcpi-

dopiercn-Gcnus Casinia, 1899, p. 10, Taf. VI, fig. 5, et Taf. VII, fig. II, cf, Casinia. PÉROU : Tarapoto.

158. B. Simulans, Boisd. Spccics général des Lépidopicres Hêié-

rocércs. 1874, Vol. I, p. 547, PI. XI, fig. 4, Gazera. Colombie : Sans iiidicalii)ii de localité.

159. B, Praedata, Houlb. Diagnoses de Casinics nouvelles, etc.

(Etudes de Lépidoptérologie comparée, 191 7, Fasc. XIII, p. 82, Casinia). Equateur : Guayaquil.

liK). *B. Personata, Walker. Catalogue of Lepidopiera Hcicrocera (List of Lepidopterous Insects of the British Muséum, 1864, Supp', Part. XXI, p. 43, Casinia). Equateur : Guayaquil.

161. *B. Cononia, Westwood. A Monograph of ihe Lepidopterous Genus Castnia and some allied Groups (Trans. of the Lin- nean Society London, 1877 2, Vol. I, p. 188, PI. XXXII, fig. 5, Gazera). Equateur : {Mus. d'Oxford); Canclos {K. Sirand.).

|()2. * H. Cononia, var. Cononioides, Strand. Abbildungen und Beschreibutîgen ncuer und wenig bckannicr Lepidopiera, etc. (Lepidoptera Niepeltiana, 1914, Vol. I, p. 24, PI. X, tii;;. i) {Casinia). Equateur : Canelos.

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 703

XXXI. Souche phylétique Zagraea. 31" Genre : GAZERA, Boisd.

Spccics général des Lépidoptères liétcroceres, 1874, p. 543.

163. G. Zagraea, Felder. Reise dcr osterreichischen Fregafie

Novara, 1875, Vol. II, PL LXXIX, fig. 2 (Castnia Zagraea Feld). Amérique centrale : Chiriqui, Bugaba, Boqueron.

164. *G. Hahneli, Preiss. Ncue iind seltene Arteti der Lépi-

doptère n-Getius Castnia, 1899, p. 10, Taf. VI, fig. 2, et Taf. VII, fig. 5, cf, Castnia. Venezuela : Valera.

165. *Cî. Hahneli, \'ar. Canelosina, Strand. Aùbiid/inge// itud

Beschreihuiigen neiier iind ivenig bekannter Lepidoptera, etc. (Lepidoptera Xiepeltiana, 1914, Vol. I, p. 24, PI. X, fig. 3) (^Castnia). Equateur : Canelos.

166. *G. Garleppi, Preiss. Neue und seltene Art en der Lepi-

dopteren-Genus Castnia, 1899, p. 9, Taf. VI, fig. i, et Taf. VII, fig. 2, Q, Castnia. Bolivie : région sud-orientale, Bueyes.

167. G. Zagraeoides, Houlb. Diagnoses de Castnies nouvelles, etc.

(Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1917, Fasc. XIII, p. 83, PL IV, fig. 6, Castnia). Colombie : Santa de Bogota.

168. *G. Daguana, Preiss. Neue und seltene Arten der Lepi-

dopteren-Genus Castnia, 1899, p. 10, Taf. VI, fig. 6, et Taf. VII, fig. 6, Q, Castnia. Colombie : Vallée du Rio Dagua.

/04 LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

KJ9. G. Cycna, Westwood. .4 Monograph of ihc Lcfidoficrons Gcnus C'astnia and somc allicd Groti-ps (Trans. of the Liii- nean Sdcicty London, 1877 2, Vol. I. p. 191, Tal>. XXXI I, fig. 2) {Castfiia). Coi.OMBiF. : Canarhc (Etat ck' Cundinamarra).

170. G. Colombina, Boisd. - Spccics général des Lépidopicrcs Ilété-

roccrcs, 1874, Wn. 1, p. 546 {Gazera). Colombie : Sans indication de localité.

171. *(i. Carilla, Srhaus. Neu' Species of Hctcrocera jroni Costa

Rica (Ann. and Magaz. of Natural History, 191 1 i, Vol. VIT, p. TQ2) {Casfnia). Costa Rica : Carillo.

IT'J. *G. Salvina, Westwood. A Monograpli of the Lepidopterous Genus Castnia and somc allie d Groups (Trans. of the Lin- nean Scx^iety Lonflon, 1877 2, V(jl. I, ]). 190, Tab. XXXTT, tiu. i) {G aie r a). Panama : Régions montagneuses.

\7-\. *G. Juanita, Preiss. Neuc iind seltene Arien der Lepi- dopteren-Genus Castnia, 1899, p. 10, Taf. VI, fig. 3, et Taf. VII, fig. 13, Q, Castnia. Colombie : Rio San Juan.

Tribu : PELASGINI

(Casïnies Libythéiforme.s)

XXXII. Souche phylétique PelasgUS.

32^ Genre : NASCA, Houlb.

Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1918, Fasc. XV, p. 646.

T'i. N. Pelasgus, Cramer. Papillons exotiques des trois parties du Monde, 1779, Vol. 111, PI. CCll, fig. D {Papilio Pelasgus, Cram. Castnia Pelasgus, Boisd.). GuYANES : Surinam, Cayenne.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 705

J75. N. Fulvofasciata, Houlb. Diagnoses de Castnies nou- velles, etc. (Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1917, Fasc. XIII, p. 80, Castnia).

PÉROU : Huallaga (C^hambirevacii).

170. N. Unifasciata, Felder. Rcisc der ôsierrcichischcn Frcgaife Novara uni die Erde, 1875, Atlas, PI. LXXIX, fig. 5, Casf- nia.

Brésil : Vallée de l'Amazone. Guyane française :

4-- Tribu : PELOPIINI

(Castnies Eryciniformes)

XXXIII. Souche phylétique Erycina. ^y Genre : WESTWOODIA, Houlb.

Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1918, Fasc. XV, p. 653.

177. *W. Erycina, Westwood. Descriptions of some new lixoiic

sfccies of Moths (Proceed. Zcol. Soc. London, 1881, p. 141, PL XII, lîg. 4) {Castnia Hyperhius. par erreur). S^quateur : Région orientale, Saravacîi.

178. *W. Pelopia, Druce. Descriptions of four neiv Species of

Castnia from South America (Entomol. Monthly Magazine, 1890, Vol. XXVI, p. 69, Castnia). Colombie : Sans indication de. localité.

17U. W. Pelopioides, Houlb. Diagnoses de Castnies nouvelles, etc. (Etudes de Lépidoptérologie comparée, 1917, Fa.sc. XIII, p. 84, Castnia). Equateltr : Sans indication de localité.

LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE JOJ

EXPLICATION DES PLANCHES

PLANCHE CDXXXVII.

^'" 3779- CvrARissiAS Amazoxensis cf, Houlb. ; Santo Paulu d'Olivença, Brésil {M. de Maihan, juin-juillet 1883).

PLANCHE CDXXXVIIL

X" 3780. Amauta OberthÛRI Q, Houlb.; Balzapamba, Province de Bolivie, Equaieur {M. de Maîhau, novembre à février 1884).

PLANCHE CDXXXLX.

3781. Amauta Procera cf, Boisd. ; Mexique. D'après l'exemplaire type de l'ancienne collection Boisduval.

Considéré à tort comme synonyme de Cacica H. S. par ^L Dalla Torre {Lcfidoft. Catal., p. 5).

PLANCHE CDXL.

X*^ 3782. Amauta Velutina q, Houlb.; Guayaquil, Equateur. D'après un exemplaire de la collection Ch. Oberthiir.

PLANCHE CDXLI.

Xo8,-x3. Castniomera (Phaeosema) Humuoldtj d", Boisd.; Toquiza, Llanos de San Martin, Colombie, avril-mai 1878. D'après un exemplaire de la collection Ch. Oberthiir.

3784. Castniomera (Phaeosema) Humboldti q, Boisd. ; San

Estevan, près Puerto-Cabello, Venezuela {Hahnel; de Sagatî, juin-juillet 1877). Exemplaire de la collection Ch. Oberthur.

3785 . Castniomera (Phaeosema) Salasia q , Boisd. ; San Pedro

Sula, Honduras {Erich Wittkugel). D'après un exem- plaire de la collection Ch. Oberthiir.

■08 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

rLAXCHK CDXI.ll.

X'"* 3-.S6. Castmomera ^Phakoskma) Akums _, , lldulb. ; Cauca, Juntas, COLO.VDUE (.1/. de Mdi/inii, clccembrr-janvicr 1898). Type de la collection Ch. Obcrtliùr.

3787. Castmomera (Phakosema) Xewma.nni g, (]ucncc; Colom- lilE ? D'après un exemplaire de l'ancienne collection Ach. Guenée.

378S. Castxia Licoides, var. RiiîROMACULATA cT, Houlb. ; Cuyaba, .Matto-Grosso. Brésil. Collection Ch. Oberthiir.

PLANCHE CDXLIII.

X"'' 3789. Castniomera (Phaeosema) Drucei (j, Schaus. ; Saluja, Panama ? Collection Ch. Oberthiir.

3790. Casimomera (Phaeosema) Drucei g, Schaus.; Chiricjui,

1892, Panama. Coll. Ch. Oberthiir.

3791. Elina Icaroides cf, Houlb. - D'après un (xemiilairc de

l'ancienne collection Boi>duval.

PLANCHE CDXi.n'.

X"*3792. Castnia Licoides Q. Boisduval. Type, d'ajjrès un exemplaire de l'ancienne collection Boisduval.

3793. Castnia Alhomacx'Lata cf, Houlb. ; Santo Paulo d'Olivenra,

Amazones, Brésil {M. de Mathau).

3794. Castnia Alhomaculata Q, Houlb.; Ljuitosj Amazones,

Brésil (.1/. de Mathan).

PLAXCHE CDXLW

Xo»3795. Xanthocastnta Evalthefor.mis g, Houlix ; Ciuyane fran- çaise. — D'après un exemplaire de l'ancienne collection C. Bar.

3796. XanthOCAS'1'NIA VICINA d", Houlb. ; La Chima, EQUATEUR

{M. de Maihan, 1893).

3797. Erythrocastnia HarmODIUS cf, Cramer; Guyane française,

Cayenne D'après un exemplaire de l'ancienne collection Boisduval.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 709

PLANCHE CDXLVI.

No 3798. CORVBANTES FUSCA cf, Hoiilb. ; Balzapamba, Prov. de Bolivar, {M. de MatJian, 1893-1894). Coll. Ch. Obcrthur.

PLANCHE CDXLVIL

N°8 3799. SVMPALAMIDES MlMON cf, Hiibn. D'après un exemplaire de rancienne collection Ach. Guenée.

3800. SVMPALAMIDES RUBROPHALARIS o', Houlb. ; Antonio do

Barra, Prov. de Bahia, Brésil (Gounelle, 1888). Coll. Ch. Oberthûr.

3801. SvMPALAMiDES Argus cf, Boisd. ; BRÉSIL. D'après un exem-

plaire de l'ancienne collection Boisduval.

PLANCHE CDXLVIIL

N" 3802. COP.YBANTES GovARA Q, Schaus. ; Cananche, Etat de Cundi- namarca, Colombie (AL de Mathan, 1900). Coll. Ch. Oberthiir.

PLANCHE CDXLIX.

N°» 3803. SVMPALAMIDES RUBROPHALARIS Q, Houlb. D'après un exem- plaire de la collection Ch. Oberthiir, 1S94.

3804. Ceretes Marcel-Serresi cf, Godart; Rio de Janeiro, BRÉSIL

(P. Germain, i883''i. Coll. Ch. Oberthiir.

3805. Ceretes Marcel-Serresi q, Godart. D'après un exem-

plaire de l'ancienne collection Boisduval.

3806. Ceretes Thaïs, var. Gracillima q, Houlb. (= Thais, Boisd.).

D'après un exemplaire de l'ancienne collection Boisduval.

PLANCHE CDL.

N°s38o7. Ceretes Thaïs q, Drury. D'après un exemplaire de la collection Ch. Oberthiir.

3808. Ceretes Thaïs cf.. Drury; Rio de Janeiro, BRÉSIL. Collec-

tion Ch. Oberthiir.

3809. ACILOA Ahala q, Druce ; Matachin, Pan.'^MA (O. Schunke,

1877). Coll. Ch. Oberthiir.

62

7IO LÉPIDOPTÉRÛLOGIE COMPARÉE

PJ. ANCHE CDU.

\"8 3>Sio. AciLOA IXCA CT, Walkcr; San Pedro Sula, HONDURAS (Erich Wittkugcl, i8q7). Coll. Ch. Oberthur.

3811. AciLOA Clitarcha (S, Westwood; Honduras. D'après un

excmj^lairc de la collection Ch. Oberthur.

3812. AciLOA FuscORUliRA Q, Houlb. ; Taraputo, PÉROU (M. de

Matlian, 1886). Collection Ch. Oberthur.

PLANCHE CDLII.

X"''3Si3. AciLOA Palatinus cf. Cramer; Cayenne, Guyane Française. D'après un exemplaire de l'ancienne collection Boisduval.

3814. AciLOA Palatinus q. Cramer; Cayenne, Guvane Française.

Collection Charles Oberthur.

3815. AciLOA Pai.atinoides Cf, Houlb. ; Pebas, vallée de l'Amazone,

PÉROU (M. de ÎNlathan, 1815). Peut-être le Cf de Siiuidin- gcri Druce (Co]l. CIi. Oberthur).

PLANCHE CDLIII.

N"'« 3816. AciLOA Briareus cT, Guence. D'a])rès un exemplaire de l'ancienne collection Boisduval.

3817. AciLOA Briareus Ç. Guenée. D'après un exemplaire de

l'ancienne collection Ach, Guenée.

3818. AiHis Menetriesi Cf, Boisd. ; Brésil. D'après l'exemplaire

unique de l'ancienne collection Boisduval.

PLANCHE CDLIV.

N°'38i9. AlHIs Boisduvali cf, Walker. D'après un exemplaire cata- logue sous le nom de Beskci dans l'ancienne collection Ach. Guenée.

3820. Athis Boisduvali d", Walker; Santa Catharina, BRÉSIL.

Quelque peu diflfcrent du précédent par la disposition des taches sombres aux ailes antérieures.

3821. Athis PYRRHOrvcoiDES cS, Houlb.; Zaruma, EQUATEUR

{M. de Mathan, 1891). Coll. Ch. Oberthur.

3822. AciLOA Ahala cf, Druce; La Chima, Equateur {M. de

Matlian, 1893). Coll. Ch. Oberthiir.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 71I

PLANCHE CDLV.

N''»3823. AciLOA Rutila Q, Felder; Guyane française. D'après un exemplaire de la collection Ch. Oberthiir, récolté par C. Bar.

3824 CvANOSTOLA DiVA Q, Butler; San Pedro Sula, Honduras (Erich Wittkugel, 1895). Coll. Charles Oberthiir.

3825. Schaefferia Amvcus q, Cramer; Brésil (Pahncr). Collec- tion Charles Oberthiir.

PLANCHE CDLVL

N°»3S26. Yl'ANEMA Uruguayana cf, var. Cinerascens, Houlb. ; Banda Oriental, RÉPUBLIQUE ARGENTINE (E. Kinkelin). Collec- tion Ch. Oberthiir.

3827. Ypanema Hûbneri g, var. Indecora, Strand. ; Brésil.

D'après un exemplaire de l'ancienne collection Boisduv'al.

3828. Ypanema Hûbneri cf, Boisd. Type; Cuyaba, prov. de Matto-

Grossc, Brésil, 191 i. Collection Ch. Oberthiir.

3829. Haemonides Odila cf, Houlb. ; Cavallo-Cocho, PÉROU '(M. de

Mathan, 1884). Collection Ch. Oberthiir.

3S30. H.^EMONIDES Candida Q, Houlb. ; Moyobamba, PÉROU (M. de ■Mathan, 1887). Collection Ch. Oberthiir.

PLANCHE CDLVIL

N°s 3831. Prometheus Cochrus cf, Fabr. ; Brésil. D'après un exem- plaire de l'ancienne collection Boisduval.

3832. I>L4RA Satrapes cf, Kollar; Brésil. D'après un exemplaire

de l'ancienne collection Boisduval.

3833. Cabirus Linus cf. Cramer; Santo Paulo d'Olivença, BRÉSIL

(M. de Mathan, 1883). Collection Ch. Oberthiir.

PLANCHE CDLVIIL

N^8 3834. iMARA Pall.-^sia, var. Nigrescens Houlb.-Eschsch. Forme Q très mélanisante; Santa Catharjna, BRÉSIL, Collection Ch. Oberthùr.

712 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE

^'"^•^35- iMARA Pallasia cT, Eschsch. ; BRÉSIL (Palmcr). D'après un exemplaire de la collection Cli Oberthiir.

3836. iMARA Pai.lasia Q, Eschsch. ; Brésil (Pt/liner). D'après un exem]ilaire de la collection Cli. Oberthiir.

PLANXHE CDl.lX.

N"«3,S37. BOISDUVALIA Alukorms cf, IKuilb. : Tarai)otH, vallée de l'Amazone, PÉROl' {M. de Mailian, 1885^ Collection Ch. Oberthiir.

3X38. BoiSDUVALIA Aluicorms g. Houlb. ; Tara])oto, vallée de l'Amazone, PÉROU (/!/. de Mnthan, 1886). Collection Ch. Oberthur.

383(). BOISDUVALIA Tarapotexsis cf, Preiss. ; Tarapoto, vallée de l'Amazone, PÉROU (/!/. de Maihan, 1885). Coll. Charles Oberthiir.

PLANCHE CDLX.

X''«384o. BOISDUVALIA .\IELA.\0LIMHATA cf, Strand. ; Chanchamayo, La ]Merced, PÉROU (O. Srhunke, 1900). Coll. Ch. Oberthiir.

3841. BOISDUVALIA Mela.xOLIMUATA g. Strand.; Chanchamayo, La

^lerced, PÉROU (O. Scliiiiike, 1900). Collection Ch. Ober- thiir.

3842. BOISDUVALIA Prakdaia g, Houlb.: Guayaquil, Equatkur.

D'après un exem])lairc de la collection Ch. Oberthur.

PLANCHE CDLXL

X"8 3843. Gazf.ra CoLo.MiaxA g, Boisd. ; Colombie. Exemplaire type de l'ancienne collection Boisduval.

3844. Gazera Zagraeoides g, Houlb. ; Santa Fc de Bogota, Colombie. D'après un exemplaire de la collection Ch. Oberthur.

PLANCHE CDLXIL

N"8 3845. Nasca FULVOFASCIATA Q, Houlb. ; Chambireyacù, près Yuri- maguas-Huallaga, PÉROU (1/. de Mafhan, 1885). Coll. Ch. Oberthur.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 713

X"« 38^6. Herrichia Acraeoides cf. R. Gray; Rio de Janeiro, Brésil {P. Gcrmabu i8<S3). Collection Ch. Obcrthur.

3847. Tephrostola Fexestrata Cf, Houlb. ; Province de Parana,

Brésil. D'après un exemplaire de la collection Ch. Ober- tliur.

3848. WESTWOODIA PELOPIOIDES.cf, Houlb. ; EQUATEUR. ])"après

un exemplaire de la collection Ch. Oberthiir.

FIN

TABLE SYSTÉMATIQUE

DES MATIÈRES

Pages I. AVANT-PROPOS (Ch. Oberthur) v

II. Révision monographique de la Sous^Famille des Castniinae

(c. houlbert) 5

Introduction 5

PREMIERE PARTIE

RÉSUMÉ BIOLOGIQUE ET CARACTÈRES GÉNÉRAUX DES CASTNIES

CHAPITRE PREMIER

Révision succincte des caractères anatomiques utilisés dans la classification.

I. Tête et ses Appendices g

Yeux g

Palpes 10

Spiritrompe ; antennes 11

II. Thorax et ses Appendices 12

Pattes ; epiphyse tibiale ; plantules 12, 14, 15

Ailes; nervation; frein; écailles 17, 18, 22, 23

III. Abdomen et armures génitales 24

Armure génitale des mâles 25

Armure génitale des femelles 28

l6 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

CHAPITRE II

Pages

Premiers états et métamorphoses des Castnies 31

Caractères des chenilles *. 34

Chrysalides et cocons 37

CHAPITRE III

Résumé historique de la classification des Castnies 43

Création du ^'■cnrc Casi'MA par Fabricius 44

Les précurseurs de Fabricius : Albert Seba 45

Classification de G. R. Gray 48

Classification de Boisduval 49

Classification de W'estwood 51

Classification de Strand 54

CHAPITRE IV

Arrangement systématique des Castnies 59

Tableau synoptique des Castniinae 62

Tableau analytique des Tribus et des Genres 70

DEUXIEME PARTIE

LES GRANDES SOUCHES PHYLÉTIQUES

I. Tribu des Castniini (1) 7g

1. Souche phylétique Dacdalits : 79

2. Souche phylctic|uc Cacica 121

3. Souche phylétic|ue Schreibersi 153

(i) Pour tout ce tjui conLenie les espèces : histori(|iie et descriptions, consulter la table alphabétique des matières, j). 719.

LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE 717

Pages

4. Souche phylctiquc Pylndes 177

5. Souche phylétique Humholdti iqç)

6. Souche phylétique Liens 218

7. Souche ])hylétique HariuoAius 253

8. Souche phylétique Evalthc 257

g. Souche phylétique Dalmanni 283

10. Souche phylétique Hegemon 287

n. Souche phylétique JosepJia 311

12. Souche phylétique Icariis 323

13. Souche phylétic|ue Chrêmes 353

I-). Souche phylétique Phalaris 373

15. Souche phylétique Hûbneri 405

16. Souche phyléticiuc Aniycus 421

17. Souche phylétique hica 435

18. Souche phylétic{ue Pallasia 46g

jg. Souche phylétique Galinthias 480

20. Souche phyléticjue Coe/ints 484

21. Souche phylétique Thern-pon 501

22. Souche phylétique Diva 512

23. Souche phylétic|ue Cronis 525

24. Souche phylétique Acracoides 546

25. Souche phylétique Hécate 552

II. Tribu des Gazerini 357

26. Souche phylétique Gramivora 557

27. Souche phylétique Mimica 562

28. Souche phylétique Marcus 566

2g. Souche phylétique Linus 568

30. Souche phylétique Pellonia ^83

31. Souche phylétique Zagraea 621

III. Tribu des Pelasgini 645

32. Souche phylétic|ue Pelas giis 645

IV. Tribu des Pelopiini 652

11. Souche phylétique Erycina 652

l8 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

ïroisip:me partie

GÉONÉMIE ET SYSTÉMATIQUE

Pages

I. Origine phylétique et centres de dispersion des Castnies.. 66i I. Conclusions générales 66q

Catalogue systématique de la Sous^Famille des Castniinae. 673

Exl'r.ICATTOX DKS PLANCHES 707

Table systématique des Matières 715

Taule ad'habétique des Genres et des Espèces 719

TABLE ALPHABÉTIQUE

des Genres et des Espèces

Les noms de (jENRES sont imprimés en petites cajiitales ; ceux des espèces étudiées dans ce travail en elzévir ordinaire; les synonymes en italiques.

Pages

aberrans {Iniara) Strand 479

AciLOA Houlb. {nov. gen.) 436

acraeoides {Herrichia) R. Gray. PI. color. CDLXII, 3S46 547

acraeoides {à.'ci.Yirh'^ 'QohdwvaX) HcrricJiia. Fig. 193^^^ 550

actinopJtonis Kollar {Herrichia). PI. U^, fig. igS 548

actor {Ewpalamides) Dalman. PL O, fig.. 59 163

afifinis {Castniomera) Houlb. PI. color. CDXLIl, 3786 210

ahala {Aciloa) Drucc. PI. color. CDL, 3809 et 3822 448

albicornis [Bcisâuvalia) Houlb. PI. color. CDLIX, 3837-3838 592

albofasciata {Symfalainides) Schauf 394

alboinsignita [Schaefferia) Strand. PI. Lj, fig. 149 425

albomaculata {Castnia) Houlb. PI. color. CDXLIV, 3793-3794 239

amalthaea {Orihia) Druce 508

Amauta Houlb. {nov. gcn.) 123

amanonensis Houlb. {Cyparissias) PI. F, fig. 40 115

amazonensis {Cypanssias) Houlb. PI. color. CDXXXVII, 3779 95

amazonica {Boisduvalia) Strand. PI. Y^, fig. 215 598

ambatensis {Ammita) Houlb. PI. K, fig. 50 139

amcthystina {Amauta) Houlb. PI. K, fig. 49 138

amycus {Schaefferia) Cramer. PI. color. CDLV, 3825 422

amycus Cramer {Schaefferia). PI. Lj, fig. 147-148 425

angusta Drucc (.4 maiita) 127

archon {Orthia) Burmeister 507

ardalus Dalman {Imara). Fig. 161 bis 473

argus {Sym-palamiies) Boisd. PI. color. CDXLVII, 3801 388

LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE

Pages

A'i'Hls Ilubnrr 288

atymnius [('(istiiio)iicra) Dalman. PI. S. fii^. 6-70 202

ini>(Uitio)iiiiciil,tti!s (loczc (iastHia) 219

B(\skei (Ai/lis l>oisdit-,'ali. \a.x.) Ménctriè^ 302

bivittifcra iAmaiita) Strand 137

hogox^i. {Ac il oa) Strand. PI. O,, fig. 104 452

Bdisduvali (.4////.V) Walkcr. PI. color. CDLIV, 3S19-3820 298

Boisdiirali Walker (Ai/iis). PI. Bj, fig. 104 299

BoisDl'VALlA Houlbcrt {nov. gen.) 584

bolivicnsis {Cyparissias) Houlb. Fig. 37 103

Brécourt Godart {Imarà) 471

Brccourti Prciss {Iniara ) 473

Briarc'us {Aciloa^ Guencc. PI. color. CDLIII, 3816-3817 445

brunncata ( Castriioni cra ) Strand 209

Bucklcyi {Boisdui'alia) Druce. PI. \V,, fig. 211 594

Ihickleyi Prciss {Boisdîiralia) 591

C.MtIRU.S HubncM- 569

cacica {Amauta) Hcrr-Schacffcr. PI. I, fig. 46 129

candida {llaemonides) Houlb. PI. color. CDLVI, 3830 540

canclosina {Gazera Hahneli, var.) Strand, fig. 222tcr 627

carilla {Casera) Schaus 635

casmiliis Habncr {Prometheus). PL R,, fig. 172 486

C ASTXI.A Fabr 220

CASTNIIDAE 66i

Castniidcs 66 1

CASTNIINAE (Sous-Famille) 62, 79, 662

Castniini (Tribu) 62, 79

casinioides Bucheckcr {Geyeria Ypanema) 410

Castniomkra Houlb. {7tov. gen.) 201

catharina {Iniara) Prriss. PI. Q^, fig. 169-170 477

Ceretes Boisduval 354

cerynthia Prciss {Eu-palamides) err 167

choilonc {Syinfalanndcs) Hopffer. Fig. 130^' et i3o'^"i 395, 396

chiric|uiensis {Cyanostola) Strand 517

C H REME.s Fabr 36 1

ciela {Athis) Herr-SchacfFer. PI. C,, fig. 108 308

cincrasccns {Yfanema Uruguayana, var.)- PI- color. CDLVI, 3826... 414

clitarcha {Aciloa) Wcstwood. PI. color. CDLI, 3811 443

LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 72I

Pages

clitarclui ^^'('st^vnod (Aciloa). PI. INI,, fig-. 153 443

Cochrus {Promclheus) Fabr. PI. color. CDLVII, 31S31 486

colombina {Gazera) Boisduval. PI. color. CDLXI, 3843 634

combinata {Prometheus) Strand 490

cononia {Boisduvalia) Westwood. PI. Z^, fig. 220 610

cononioidcs {Doisduvalia Cononia, var. ) Strand. Fig. 2oS.tcr 612

Corningii {Haemonid.es Cronis, var.) H. Edward-. Fig. 189 534

corrupta {XantJi ospila ) Schaus 565

CORVBAXTE.s Hiibncr 170

cratina {Boisiiivalia) Westwood. PI. Y^, fig. 217 600

cionida {Haemonides) Herr-SchaeflF. PI. T,, fig. 192 542

cronis [Haemonides) Cramer. Fig. 1S8 527

ctesi-phon Hiibner {Ett-palamidcs). PI. N, fig. 57 153

CVAXOSTOLA Houlbert {nov. gen.) 512

cycna (Gazera) Westwood. PL BB, fig. 228 632

cycna forni. modificata (Gasera) Strand. PI. CC, fig. 229 633

C'S'l'ARlssiAS Houlb. {nov. gen.) 91

cyparissias Fabricius 80

Daedalus [Cyparissias) Cramer. PI. C, fig. 38-38 ^/V 92

daguana {Gazera) Preiss. PL BB, fig. 227 631

Balmanni Boisd. ( = Hegemoft KoUar) 286

Dalmanni {Graya) R. Gray. PL AV, fig. 98-99 284

dardaniis Cram. ( —- Evalthc Fabr.) PL X, fig. 84-85 25S

decussata [Ypanenia) Godart. PL Kj, fig. 144 417

délecta [Orthia) Schaus 509

dionaea [Synipalaïuides Subvaria, var.). Fig. 130^"^ 391

discoidalis Buchecker {Ypanema) 415

diva {Cyanostola) Butler. PL color. CDLV, 3824 514

dii'a Butler {Cyanostola). PL Sj, fig. 183 515

dodona {Cabirus) Druce 577

dolopia [Corybantes) Druce 186

Donbledaya Buchecker 54

Drucei [Castniomcra) Schaus. PL color. CDXLIH, 378^-3790 213

ecuadoria [BoisduTalia) Westwood. PL X,. fig. 212 596

ecuadorensis {Castniomera) Houlb. PL S, fig. y\ 211

Elina Houlbert {nov. gen.) 325

endelechia [ELina ] ordani^ var.). PL G^, fig. 121-122 334

Enicospila Houlbert {nov. gen.) 566

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

Pages

rrycina [W'cstîi'oodin) \\\-st\v. PI. 1)1), û^. 240 654

Ervthrocastnia Houlb. {}io7\ ,i;<'«.) 253

rxalthus Horbst 264

cudcsmia {l-'lina) R. Gray. IM. (i,. fi<^. 123 338

EUPALAMIDES Hiibner 158

Ku])hrosync' {Xanihocastniti) Perty. PI. Z, fîg. 89-90 269

Eu-pbrosync (XanthocastBia = Z:.'/</>//r6'j_)'»t' Perty Buchock.) 26g

c'valthc {XantJiOi'astnia\ Fabr 257, 264

cvalthe Daim. (= Euphrosynr Prrtyi. PI. X. fi'g. 8b 258

cvalthcformis [Xanthocastnia) Houlb. PI. color. CDXI.W 3795 267

ovalthoides {Xmithocastttia) Strand. PI. Y, fig. 87 264

ovalthonida (XatitJtocastnia) Houlb. PI. V, fig. 88 265

Fabricii Latreillc {= Marccl-Serresi Godart> 356

Fabricii {Athis) Swainson. PI. C, fig. 107 306

fenestrata {Tephrostola) Houlb. PI. color. CDLXII. 3817 560

flexifasciata {Evalthonida. var.) subs. nov 267

Fonscolomhei Godart (Ailiis) 292

fulvipyga {Y-panenia Vectissaiii, var. i Strand 419

fulvofasciata (Nasca) Houlb. PI. color. CDLXII. 3845 649

fulvofasciata (.\'(7.ST<7) Houlb. Fig. 234 è/i' 650

fusca {Corybantes) Houlb. PI. color. CDXLVI, 3798 184

fuscorubra (Aciloa) Houlb. PI. color. CDLT. 3812 453

futilix Walkor ( Castnioviera) 213

galinthias (SpUopastcs). PI. Q,. fig. 171 481

Garbei (Proii/ot/iftis) Foctterlc. PI. R,, fig. 174 491

Garleppi {(uiscra) Prciss. PI. BB, fig. 22b 629

Gazera Boisduval 622

Gazerini (Tribu) 557

gcron (Cyparis'sias) Kollar. PI. G,, fig. 41 101

Gcyeria Bucheckcr 54

Godarti ^[énctriès {Ypanema) 416

govara {Corybantes) Schaus. PI. color. CDXLVIII, 3802 188

gracillima {Cercles Thaïs, var.) Houlb. PI. color. CDXLIX, 3806.... 366

gramivora {Te-phostola) Schaus 55^

grandensis {Athis) Strand 306

grandis {Cyparissias) Jordan 98

Grava Bucheckcr 284

Grayi Boisduval (= Graya Dahnanni R. Gray) 285

guyanensis {Cyparissias) Houlb. PI. E, fig. 39 93

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE

/-':>

Pages

Haemonidp:s Hùbncr 526

Hahncli (Gazera) Prciss. PI. AA, fig. 224 626

harmodius i Erythrocastnia) Cram. PI. color. CDXLV, 3797 254

hannodhts Cramer. PI. V, fig. 82-83 -54

Hécate {Ircila) Herr-Schaefî. PI. Uj, fig. 19g 553

hechtiae {Orthia) Dyar. PL S,, fig. 182 510

liegcmon {Athis) Kollar. PI. \\', fig. 100; A,, fig. 101 290

heliconioides {Cabirns) Herr-Schaeff. PI. V,, fig. 205 572

Herrichia Buchecker 54

Herrichii [Athis) Boisduval. PI. B,, fig. 105 303

Hodeei [Amauta] Oberthiir. PI. L, fig. 51 142

Hubneri {Yfancma) Latreille. PI. color. CDLVI, 3828 407

//«T'Hfn Latreille-Boisd. Fig. 141 409

Humboldti {Castnioniera) Boisduval. PI. color. CDXLl, 3783-3784... 207

hyferbhis AVe.stw. {Westnioodia) par erreur 654

icaroides {Elina) Houlb. PI. color. CDXLII, 3791 331

icaroides {Elina) d'après Jordan. PI. Fj, fig. 118 331

icarus {Elina) Cramer. PI. ]),, fig. 113-114 326

icarus (d'après nature, coll. Ch. Oberthiir). PI. Ej, fig. 116 347

icanis {sccitjid. Hiibner). PI. E,, fig. 115 326, 347

Imara Houlbert {nov. gen.) 470

impura {Y-panenia) Strand 410

Inca {Aciloa) Walker. PI. color. CDU, 3810 438

Inca WsWiçx (secKiid. Butler). PI. M^, fig. 15] 439

Iiica Walker {Aciloa). Fig. 1 52 bis 440

indecora {Y-panema Hubneri, var.) Strand. PI. color. CDLVI, 3827... 410

inornata {Cercles) Walker 369

'invaria {Elina) Walker. PL E,, fig. 117 330

Ircila Houlbert {nov. gen.) 553

Japyx {Athis) Hiibner. PL A^, fig. 102 292

Jonesi Buchecker (= Ceretes Thaïs Drury) 359

Jordani {Elina) Houlb. PL F^, fig. iig 333

Josepha {Paysandisia) Obthr. PL C^, fig. 109 312

Josepha Obthr. {Paysandisia) cocons. Fig. gy b>s 314

Juanita {Gazera) Preiss. PL CC, fig. 231 638

juturna {Elina) Hopffer. PL Fj, fig. uo 335

Langsdorffi Ménétr. {Eupalaviidcs). PL P, fig. 61 164

lativittata {Imara) Strand 473

/24 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE

Pages

Latrcillci Godart [EtipiUainidcs]. PI. M, fin. 56 154

Latrcillei Fcny (Eufalamidcs). PI. N, û^. 58 155

laura {Castnia) Drucc 242

Le Cerfi [Elina) Dall.i Torrc. Fig. 112^"^ 342, 343

Lcopoldina (Ai/tis Orestes, var.) Strand 296

liras Fabr. (r;/ jwte) 224

licoidella iCtistnia) Strand. PI. U, fig. 78 237

Ucoidcs {Castnia) Boisduval. PI. color. CDXLIV, 371)2 229

licoidcs Boisd. (Castnia) évolution. Fig. 73 /^/^ 225

lie oides Boisd. (race péruvienne). PI. U, fig. 77 235

licus (Castnia) Drury. PI. T. fig. 75-76 221

licus (sec. Cramer). PI. S, fig. y;^ bis et y^ trr 223

licus (sec. Hiibner = licoides Boisd.)- P'- T, fig. 74 229

linoides (Cabirus) Strand 577

linus (Cabirus) Cramer. PI. color. CDLVII, 3S33 570

Lombardi (Sympalajnides Mimon, var.) Le Cerf. Fig. 11,0 bis 383

lutea (Haeinotiidcs) Houlb. nom. nov 536

macula (Aniauta) Strand 137

maculifera (Cyanostola Tricolor, var.) Strand 520

macularifasciata (Castnia) Houlb. PI. U, fig. 70 241

Marcel-serres Godart 356

Marcel-Scrresi (Ceretes) Godart. Pi. color. CDXLIX, 3804-3805. 356

Marcel-Serre si (secund. Hiibner). PI. Hj, fig. 126 356

marcus (Enicospila) Jordan. PL V,, fig. 203 567

nuiris Dalman (Promctheus). PI. R,, fig. 173 487

mars (B oisdtivalia) Drucc. PI. Xj, fig. 214 597

ynars Preiss ( amazonica Strand) 598

Mathani (Corybantes) Obthr. PI. Q', fig. 65 182

Mathani 0\i'Cn.r. (Corybantes). Fig. 03 ^^r cf 183

meditrina (Schaefferia) HopfFer. Fig. 150 427

meditrina HopflF. (exempl. coll. Ch. Obcrthiir). PI. L,. fig. 150 428

melaleuca Boisd. (Yfanema) 416

mclanolimbata (B oisduvalia) Strand. PI. color. CDLX, 3840-3841... 591

Mel.^nosema Houlbert (nov. gen.) 202

melcssus (B oisduvalia) Drucc. Pi. Y,, fig. 216 599

Menetriesi (Athis) Boisd. PI. color. CDIJII, 3818 297

moxicana (Aciloa Inca, var.) Houlb. PI. ]\I,, fig. 152 441

micha (Cabirus) Drucc 576

Michaeli (B oisduvalia) Preiss. PI. Xj, fig. 213 595

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 725

Pages

michana (Cahinis) Srtancl 577

mimica {Xnnthospïlà) Felder. PI. U^, fig. 200 563

mimon [Syrnpalamides) Hiibncr. PL color. CDXLVII, 3700 381

7iniiio}i [secund. Hûbner). PL Jj, fig. 133 383

modificata [Gazera cycna, form.) Strand 633

morphoides Walker (Castnia) 372

mygdon [Syiit-palapiides) Dalman, PL J^, fig. 134 384

Nasca Houlbert {7W7<. gen.) 646

Neocastxia Hampson 662

NEOCASTNIINAE (Sous-Famille) 662

nervosa {Herrichia) Strand 550

Newmanni (Casiniomera) Guenée. PL color. CDXLII, 3787 212

Nicon {Corybantes) Hiibner. PL H^, fig. 127-128 361

nigresceus {/ nuira Pallasia, var.) Houlb. PL color. CDLVIII, 3834... 474

O h erthûr i YioxxXh. {A^nauta). Fig. 45 Q 126

Oberthuri (Amauta) Houlb. PL color. CDXXXVIII, 3780 124

Oherthûri Houlb. PL J, fig. 47 cf 147

Odila {Haemonides) Houlb. PL color. CDLVI, 3829 .' 538

Orestes (Atliis) Walker. PL Aj, fig. 103 294

Orthia Boisduval 502

orizabensis {Aciloca) Strand. PL Nj, fig. 155 447

palatinoides {Aciloa) Houlb. PL color. CDLII, 3815 458

palatinus 'Aciloa) Cramer. PL color. CDLII, 3813-3814 455

palatiiiiis Cramer. PL Op fig. 157 455

Pallasia [Imara] Eschscholtz. PL color. CDLVIII, 3835-3836 471

Pallasia (d'après Eschscholtz). PL Pj, fig. 166 471

papagaya (Athis) Westwood. PL Bj, fig. 106 305

papilionaris (Amauta) Walker. PL J, fig. 48 135

■paradoxa Herr-SchaefiF. (Ori/tia) 503

paraguayensis (Elina) Strand 337

parana {Tefhrostola) Strand 559

Pavsandisia Houlb. {nov. gen.) 311

pebana [Haemonides Cronida, var.) Houlb. PL T^, fig. 193 544

Pelasgini (Tribu) 645

pelasgus [Nasca) Cramer. PL DD, fig. 238 647

pclasgiis (reprod. d'apr. Cramer). PL DD, fig. 237 648

pellonia [Boisduvalia) Druce. PL Wj, fig. 209 587

63

726 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Pages

pi'lopia {]\'csi7L'ooJia) Diucc 656

Pelopiini (Tribu") 652

])el()pi()idos {]\'csi7c>oodi(i) Houlb. PI. color. CDLXII, 3Si(S 657

PEMPHIGOSTOLINAE (Sous-Famille) 662

Pcm-pli igostola syncinonistis Stran ',! 662

Pcnclo-pc Schauffuss. (Elina) 337

])ersonata {BoisduTalia) Walkor 608

Frrtyi lUichecker {Xanthocastitia) 26()

])i'iu viana ( Cahiriis) Strand 575

Phakosema Houlb. {nov. gen.) 206

phalnris Fabr. (d'après Donovan). PI. I^, fig. 132 374

plialaris Godart {Sympalamides) 38 1

■phalaris AVcstwood {— Sym-pal. Sub-7'aria Walk.) 390

flunihcocacrulcscens Goc^ze {Cnstniû) 229

pracdata {Boisinvalia) Houlb. PI. color. CDLX, 3842 607

Prcissi {Cyparissias) Staudg. PI. H, fig. 42 105

procera (Ainauta) Boisd. PI. color. CDXXXIX, 3781 131

Prome THEUs Hiibner 485

pusillima {Cerctes) Strand 359

Pyladcs {Coryhantes) CramiM-. PI. Q, fig. 64 et 64/;/.? 180

j)yrrhopygoides {At/iis) Houlb. PI. color. CDLIV, 3821 309

rubromaculata U'asbiia Licoidcs,va.r.) Houlb. PI. color. CDXI.II, 3788 236

rubrophalaris {Sympalaiiiides) Houlb. PI. color. CDXTA'II, 3800-3803. 387

rufimaculata (hnara) Strand 479

riijolimba Strand {Phaeosema ) 207

rutila iAcilon) Fcldcr. PI. color. CDLV, 3823 449

rutiloidcs {Aciloa Rutila, var.) Houlb. PI. N,, fig. 154 451

salasia {Castnio niera) Boisd. PI. color. CDXLI, 3785 20g

salvina {Gazera) Westwood. PI. CC, fig. 230 636

satrapes {/iiiara) Kollar. PI. color. CDf.VII, 3832 474

satrapes (reprod. d'après Kollar). PI. P,, fig. 167 474

satrapes, var. (d'après Westwood). PI. P.. fig. 168 475

SCHAEFFERIA Houlbert (nov. gen.) 421

Schreibcrsi {Eupalamides) Mikan. PI. M, fig. 55 161

Schreihersi 'M'û^ân {Eupalamides). Fig. 54 ^zV et 54 ^rr 161

Sebai {Castnia) Houlb. Fig. j^^ter 228

simulans {Boisduvalia) Boisd. PI. Z^, fig. 219 605

sora {Sympalamides) Druce 394

LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 727

Pages

songata {Boisditi-alia) Strand. PI. ^^",, fig. 210 5qo

Sl'ILOPASTES HoulbiTt {11 ov. gcii.) 481

Spixi Pcrty (Cdstriioniera) 203

Staiidingcri [Aciloa] ])ruc(\ PI. X,, fig. 156 450

Staiidiiigcri Prciss ( Cy-parissias) , 105

Stcn-nbergi {Yfaneiiui Hûbneri, var.). Fig. 141 bis 411

Strandi (Hacii/oiiides) Houllî. PI. Tj, fig. iqo 537

Strandi {Boisdiii'aUa) Ni(^pclt. Fig. 2oy bis 589

strigata (Yfau-.'via) Walkcr. PI. K,, fig. 143 415

subvaria {Syinpalaniidcs) Walkcr. PI. J,, fig. 135 389

suhvariana Strand ' Syin-palainides) 39 1

supçrba {Aciloa) Strand. PI. Oj, fig. 159 460

SVMIWLA.MIDES Hiibner 380

SvXEMOX DoLibleday 662

SYXEMOXIXAE (Sous-Famille) 663

synonoiiisiis Strand [Peuipliigostola) 662

SypJtax Fabr. (— Erythrocastnia Har>iiodiiis Cram. 254

tarapotcnsis {PoisduTalia) Preiss. PI. color. CDFIX, 3830 603

f(frûpolensis Prc\-^?i (BoisdiiTiiliû). Fig. 208 bis 604

Ta.scina Westwood 662

Tephrostola Houlbort Ow!'. gcn.) 558

Thais {Crreics) Drury PI. color. CDL, 3807-3808 359

Thais (rc]:»rod. d'après Drury). PI. I,, fig. 131 360

Thais Schauff uss ( Castnia) 369

thalaira Godart {Ccretes) 361

thcrapion Boisdu va I ( O rth ia) 505

thcrapon [Orthia] Kollar. PI. S^, fig. 181 503

tricolor yCyanostola) Fekk-r. PI. Sj, fig. 184 518

tristicula {Schacfferia) Strand 427

truxilla {Boisduvalia) Westwood. PI. Z^, fig. 218 602

umbrata (/l///?\f) Ménétriès. Fig. 95 i5'f5' 295

umbratula {Imara) Strand 473

unifasciata {\'asca) Fcldrr. PI. DD, fig. 239 650

uruguayana {Ypaneuia) Burmeist. PI. K,. fig. 142 412

vclutina {A)/iauia) Houlb. PI. color. CDXL, 3782 140

vcraguana (Corybanics) \\"cst\v. PI. R, fig. 66 187

vicina {Xaiitliocastiiia) Houlb. PI. color. CDXLV^, 3796 273

Viryi (Xautlwcastuia) Boisd. PI. Z, fig. 91 271

LÉriDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Pages

XaXTHOCASTNIA Iloulb. [JIOT. i^CH.) 262

Xaxthosi'Ila Houlb. {tiOT. gen.) 563

Yl'ANEMA Houlb. [nov. gen.) 406

zagraea Fclder (Gazera). Fig. 222 bis 625

zagraca {Casera) FcIdcr. PI. AA, fig. 223 623

zagracoides {Gazera) Houlb. PI. color. CDLXI, 3844 630

zagraeoides Houlb. (rcprod. d'apr. nature). PL AA, fig. 225 631

zagraeus Buchecker {Gazera) 626

zerynthia (Eupalatiiidcs) R. Gray. PI. O, fig. 60 164

U'agnert Buchecker {Xanthocastma) 266

Wagneri Le Cerf (= Elina Le Cerfi Dalla Torre) 342

Westwoodia HoullDert {nov. gen.) 653

ERRATUM

Page 6, ligne 25 : Nasca, Erycma et Pelopioides sont presque des Lycénidés. Supprimer la virgule entre Nasca et Erycina; ici Erycina. est un nom spécifique.

Page 13, ligne 17 : fopr nettoyer ses antennes; il faut lire : four nettoyer ses antennes.

Page 17, ligne 18; au lieu de : Castnia Liens reliqiiis il

faut lire : Castnia Linns reliqias

Page 43, ligne 18; au lieu de : avoir le temps de le faire

il faut lire : avoir eu le temps de le faire.

Page 46, ligne 29; au lieu de : C. Licus, il faut lire : C. Linus.

Page 137, ligne 23; au lieu de : donne aisle à toutes les diva- gations; il faut lire : donne asile à toutes les divagations.

Page 339, ligne 30; au lieu de : bien que fort rare; il faut lire : bien que très localisée.

Page 393, légende de la fig. 130"^ au lieu de : Sympalamides Subraria, etc. ; lisez : Sympalamides Subvaria, var. Dionaea.

Page 396, ligne 3; l'indication PI. J^, cf, ûg- 136 est à sup- primer. Les deux figures en question n'ayant pu trouver place dans la PI. J^ ont été imprimées dans le texte, aux pages 396 et 397, fig. 130^' et 130^1.

Page 412, ligne il : Y panema ou Ipanema est une petite ville de la province brésilienne de Sao Paulo.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Page 435. ligne j; au lieu de : groupement de la tribu des CastiiiiiKje, il faut lire : groupciiwut de la tribu des Castniini.

Page 452, ligne 17; au lieu de : Fauiia exotica, i, p. 12; lisez : Fauna exotica^ Vol. \'l, p. 12.

Page 457, ligne 24; au lieu de : M. Dala Torre, lisez : M. Dalla Torre.

Page 459, ligne 30; au lieu de : Macrolép. du Globe, t. VII; lisez : Macrolép. du Globe, t. VI.

Page 477, en note : au lieu de : /. 17, PL 46; il faut lire : /. 17, PI. 4h.

Page 597, ligne 24 ; au lieu de : reproduit ci-dessus ; rectifiez : reproduit ci-après.

^Y^

IMP. OBERTHUR, RENNtS.

Lepidoptérologie comparée

PI . CJ3XXXVII

/ CuloJ. lilhcsiulps.H pmy.

Lepidoptérologie comparée

Pl.CDXLTI

J. Cu/ol. lillwsci/lps. lipinx

Lepidoptérologie comparée

Pi . CDXXXVIII

J. Culot, lilhosculps. Supinx

Lepidoptérologie coinparée

PLCDXXXIX

f/ Culol. liHiPsrulps. Hpiii.K

Lepidoptèrologie coinparée

P1_CI]XL.

rj. Culol, lilhosculps & ^wnx

Tï^ï05Wp^

Lepidoptérologie comparée

Pl.GDXLT

. / Culol. lifhosculps fk piax

Lepidoptérologie coinparée

Pl.GDXLTII

,J.('ulol lithosriilps H pinx.

Lepidoptérologie comparée

PI . CDXLTV

-/ Cuhl lilhpsriilps K pinx

Lepidoptérologie comparée

Pl.CDXLV

(t^

,; v^'

Kt.;^

./ CiiM. rillh'snilps.& pioK

Lepidopterologie comparée

Pl.CDXLVT

rJ Ciilol. Iithosnilps. « /V/;.\

Lepidoptérologie coiriparée

PI . CDXLVII

t/ Cu/ol ////losculps. ft piox

Lepidoptérologie coraparée

PI . GDXLVIII

'ICtiloI, lilhcsculps.fx piiiK.

Lepidoptérologie coinparée

PI . CDXLTX

J. Culot, /UhoACulfjs ti-pioK

Lepidoptérologie comparée

Pl.CDL

-/ Ctii'ol lilhoscid/js. il piitx

Lepidoptérologie comparée

PI.CIILI

<J. Culol, lilhosi'ulps. ft pinx^

Lépidoptérologie comparée

Pl.CDLE

3814

J Culot, lilliosriilps. R pinx

Lepidoptérologie comparée

PLCDLIII

J. Culot, U/liosriiJps. .t plnx

Lepidoptérologie comparée

P1_CDLIV

J. Culol, lilhosculps. S: pinx.

Lepidoptérologie comparée

PLCDLV

t/ Culot, litlwsculps. Ik.pinx.

Lepidoptérologie comparée

PLCDLVI

>l Culol, lilliosrulps. &piax

Lepidoptérologie comparée

PLGDLVII

J. Ciilol, liHipsriilps- H pinx.

Lepidoptérologie comparée

Pl.CDLVIII

J. Culot, lilhosiiilps ft pinx

Lepidoptèrologie comparée

Pl.CDLIX

tJ.Culol, lithosculps. Hi.piax

Lepidoptérologie comparée

PL GDLX

aJ"^

L^

, rr C>

J'

J. Ciilol, lillwsculps & pioK.

Lepidoptérologie comparée

PL GDLXl

J. Culol. tilhosculps . « pinx

Lepidoptérologie coiriparée

PL CDLXll

I.Culot, lilhosculps H piax.

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