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Le PES L'Z ZI TT 4 VAL StY 4 Le Chr Vap ve Gp ons Pots Ah Cr end [+ = lu A & TA : FE cou ER aout € ho UT LA org ap. Te epottr FE Er. | RE Co Per To din) D. rente va Fù à AT de PRE 77 AR A en eu A fete. _— 1Ca un de # 2272 E je M D. PE jte pe Der TT PUR T TC Re és ou D'ac g PE mt | - ap Vol vou, Lecce, LA ae fes TA à trente. À la fe bla fe) CVtre 225 Lu neige ge fe Be Ve << 20 ES na Ph fre ms, fac JE te PE An A Coupag mail CS “4 Chant #e Vers TT CRE A2 D. en TE O7 LITE fre SES 18 CP Los ES ROUE. CP lon M en Che beta L plat À VAE TPE Jess Vrees APR AMEIANE 10 1.- D Ame prrlair, tom rene pp OP AT RES ne dun D nt = 7 Le Teupe Le. Cale hee far. | | PAS à Cale Ue à 7/51 s DRE «à VE À : 4 is 1 EL eg " LE | ee 2 TUBES DE LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE ChAeRLES OR GTELUR T'/ Fr UF | D Fascicule IV?is Ne 4, \$> V4 CETTE Le RENNES IMPRIMERIE OBERTHUR Décembre 1910 re RVRE SDS SAME NA Pendant que M. J. Curor, de Genève, procède avec le talent supérieur que tous les Entomologistes lui reconnaissent, à la gravure lithographique des Planches qui, au nombre d'environ 35, doivent illustrer le Vol. V des Æ?udes de Lépidoptérologie comparée, je publie, sur un format et une qualité de papier appropriés aux reproductions des clichés photographiques, un Fascicule qui portera le N° IV bis, dans la série des mêmes //udes. Je me suis appliqué, dans le présent Fascicule IV bis, à reproduire quelques Planches anciennes de Saturniideæ et à faire ressortir, par comparaison avec les Espèces ou Formes de Lépidoptères que nous connaissons aujourd'hui, notre ignorance des Espèces connues des vieux Auteurs, et l'incertitude où nous restons pour lidentification de quelques-unes de nos Espèces actuelles, par rapport à celles anciennement connues. De plus, j'ai cru utile de mettre sous les veux des Entomologistes, quelques photo- graphies des paysages de la région désertique dans la province de Constantine, comme complément à la Notice rédigée par V. FaROULT et imprimée aux pages 640-645 du Vol. IV des Æfudes de Lépidoptérologie comparée. Rennes, Novembre 1910. CHarLes OBERTHUR. Observations sur quelques Espèces de SATURNIIDÆ d’Aîfrique I. — Thyella Zambesia, Felder et Rogenhofer. Dans le Zweiter Band (Lepidoptera Heterocera) du bel ouvrage : Reise der Œsterreichischen Fregatte Novara um die Erde, publié à Vienne, en 1874, Rudolf Felder et Alois Rogenhofer ont donné, sous le n° 5 de la Tab. LXXXV, l'excellente figure d'une Saturnnde à fond des ailes gris verdâtre, orné d'un lavis rosé s'étendant le long du bord costal de l'aile inférieure, d’après un © venant de la région du Zambèse, en Afrique. Une ©, avec le nom d'Aw/herea Zambesia, à été figurée plus tard, en 1885, dans Bertrege zur Schmetterlingskunde von P. Maassen und Aug. Wending, sous le n° 06. La chenille jaune ponctuée de noir et couverte d’épines noires, a été représentée sous le n° 97, la chrysalide, sous le n° 08 du même ouvrage. Selon les indications de la référence, l'Espèce venant de Zanzibar existait dans la collection Maassen et dans la collection dite : Univ. Mus. de Berlin. Il me semble, d'après les documents que je possède, reconnaître trois formes distinctes de Zambesia. Chez l'une (fig. A), la ligne noire submarginale qui descend, aux ailes supérieures, depuis le bord costal jusqu'au bord inférieur, est sinueuse et formée d’une série de croissants, dont la partie creuse regarde le bord marginal des ailes. C'est cette forme que \V. L. Distant a figurée avec le nom de Angelica Zambesina Walker, sous le n° 4 de la Tab. V de l'ouvrage intitulé : /#secta transvaaliensia, présentement en cours de publication, à Londres. La © représentée par Distant, paraît provenir du Missionnaire H. A. Junod, Pr comme le G' dont je donne la photographie, et avoir été également recueillie à Shilouvane, dans le Zoutpansbere. Chez une seconde forme (fig. B), qui est de plus grande taille, cette ligne noire est beaucoup plus droite; de plus, l’espace gris verdâtre de la base des ailes supérieures est délimité extérieu- rement par une ligne noire d’abord droite, puis formant un angle aigu et rentrant, tandis que dans $ ÉTUDES DE LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Fig. A THYELLA ZAMBESIA d, Feld.-Rog., la précédente Espèce (fig. A), la ligne noire extrabasilaire en qi sinueux et d’une direction générale plus arrondie Chez la troisième (fig. C), qui est pour la taille analogue ginale est droite à peu près comme dans l’exemplaire de la fig de Shilouvan: iestion affecte un mouvement plus à la fig. À, la ligne noire submar- > le] B; mais la ligne qui limite exté- Fig. B l'HYELLA ZAMBESIA-ZANGUEBARICA d, Ch. Obthr., de Zanzibar. ÉTUDES DE LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE (e] rieurement l'espace basilaire gris verdâtre, est sinueuse comme dans la fig. À et le dessin diffère de la fig. B. De la race représentée sous la fig. À, je possède 1 © et 1 © dont je suis redevable à M. le Pasteur Henri À. Junod, de Saint-Blaise, près Neuchâtel, en Suisse; de la fig. C, ma collection contient 1 d'et 5 Q rapportés, ainsi que l’exemplaire de la fig. A, par M. junod, de Shilouvane, Zoutpansberg, Nord-Transvaal, en 1006. De la grande race reproduite par la fig. B, j'ai 1 Get 1 Q capturés à Zanzibar, par M. Achille Raffray, et 2 Œ'et 3 Q venant de Zanguebar (Nguru) et de Tabora (Ounyanyambé) où les ont recueillis, il y a environ 25 ans, les Pères A. Le Roy et Hauttecœur. Fig. C. — THYELLA ZAMBESIA-RECTILINEA ©, Ch. Obthr., de Shilouvane. Rudolf Felder et Alois Rogenhofer représentent, dans la Novara, plutôt une race analogue à la fig. À, tandis que Maassen et Wending semblent donner une race plus conforme à celle que représentent les fig. B et C, si l’on s’en rapporte, pour l'identification, au caractère de la ligne noire submarginale, tantôt ondulée, tantôt droite. En ce qui concerne la ligne noire extrabasilaire, le dessin que présente la fig. À peut être considéré comme concordant avec la figure publiée dans Woevara. Les fig. B et C démontrent, par le dessin de la ligne noire extrabasilaire qui est différent, la distinction qu'il y a lieu de faire entre les deux races; mais il convient d'observer que si, chez les G', la ligne noire extrabasilaire présente une forme distincte dans les deux races, chez certaines ©, la différence de ce caractère se trouve un peu atténuée; en tout cas, la fig. 06 de l'ouvrage de Maassen et Wending, représentant une Q, cadre à peu de chose près, avec la race de Shilouvane. 10 ÉTUDES DE LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE En résumé, il me paraît donc qu'il existe en Afrique orientale trois formes ou races de Zambesia : 1° Zambesia, Felder et Rog. (Novara, Tab. LXXXV; ©, fig. 5), caractérisée par la sinuosité des lignes noires extrabasilaire et submarginale, aux ailes supérieures, en dessus. C’est la forme que Je représente dans la fig A; les deux sexes sont semblables. 2° Rectilinea, Obthr. (, fig. C). La Q est, comme je l’expose ci-dessus, représentée par Maassen et Wending, sous le n° 06, avec le nom de Zambesia; cette race est caractérisée par le trait noir submarginal rectiligne aux ailes supérieures, en dessus. Dans les ©, le trait noir extrabasilaire, décrivant une sorte de demi-cercle, depuis le bord antérieur au bord inférieur des ailes supérieures, est un peu variable suivant les individus; quelquefois son dessin est moins brisé que chez le œ (Ag. C), et assez conforme à la fig. 96 donnée par Maassen et Wending pour la Q. 3° Zanguebarica, Obthr. (O' fig. B); sensiblement plus grand que Zambesia et rectilinra; le trait noir extrabasilaire individuellement assez variable, mais présentant généralement, surtout chez les ©, la ligne droite et l'angle aigu rentrant, comme dans l’exemplaire reproduit sous la fig. B; le trait noir submarginal est rectiligne comme dans la fig. C. En dessous, :l est remarquable de constater que les traits noirs si différents en dessus, tantôt rectilignes et tantôt ondulés, semblent être légèrement ondulés, et de la même façon, pour les trois races. Je pense que Sonthonnax, dans le 3° fascicule de l'Essai de classification des Lépidopières producteurs de soie, publié à Lyon, en 1001, a représenté la forme Zambesia figurée par Felder et Rogenhofer ; le trait noir submarginal est ondulé, mais le trait noir extrabasilaire est plutôt comme dans Zanguebarica. Les figures publiées par Sonthonnax ont été malheureusement trop peu soignées et traitées sans la minutieuse observation de tous les détails qui pourtant devrait être la règle invariablement suivie par tous les Auteurs. Il. — Bunæa Senegalensis, Olivier. Il s’agit d'une Saturniide très anciennement décrite et figurée, venant du Sénégal et que Je n'ai jamais vue en nature. Je crois intéressant de publier une reproduction de la description et de la figure, à cause de la rareté de l'ouvrage où l'Espèce se trouve mentionnée. Cet ouvrage est le tome premier d’un Choix de Mémoires sur divers Objets d'Histoire naturelle, par MM. Lamarck, Bruguière, Olivier, Hauy et Pelletier, formant les collections du Journal d'Histoire naturelle, à Paris, che (s2c) les Directeurs de l'Imprimerie du Cercle Social, rue du Théâtre-Français, n° 4, l’an 4° de la Liberté (1702). Voici ce qu'on lit aux pages 344 et suivantes de ce livre ÉTUDES DE LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE II Observations générales sur les Chenilles fileuses et description d'une nouvelle espèce de Bombix. Par G.-A. OLIVIER, D. M. « Les Bombix, autrement nommés PAalènes fleuses, appartiennent à l'Ordre des Lépidoptères, et sont distingués, ainsi que les Papillons et tous les Insectes de cet Ordre, par quatre ailes mem- braneuses, recouvertes d’une poussière écailleuse qui se détache au moindre frottement. Liés de près aux Phalènes, les Bombix présentent, comme ces dernières, des antennes plus ou moins pectinées, une trompe très courte, souvent unperceptible, roulée en spirale, et placée entre deux antennules courtes, comprimées et velues. Linné n'ayant établi que trois genres dans l'Ordre des Lépidoptères, a compris les Bombix dans celui de Phalène, et les a placés dans les deux premières divisions sous les noms de A#/act et de Bombyces. Cramer a suivi les divisions du Naturaliste suédois. M. Geoffrcy a séparé du genre Phalène, établi par Linné, les Teignes et les Ptérophores, et l’a divisé ensuite en deux grandes familles, dont la première répond au genre Bombix. De Geer, après avoir séparé les Ptérophores sous le nom de Phalènes-Tipules, a divisé le genre Phalène de l'illustre auteur du Système de la Nature, en plusieurs familles; c'est à peu près dans les deux premières que les Bombix sont ren- fermés. Enfin, l’auteur de l'ouvrage intitulé : Papillons d'Europe, désignant tous les Lépidoptères sous le nom générique de Papillon, les distingue en Papillons de jour et Papillons de nuit; 1l divise ensuite ceux-ci en sept classes, dont les Bombix forment la première sous le nom de #zleuses. Il est assez généralement connu que la plupart des Insectes ont à passer par trois états bien différens et qu'on a cru devoir envisager comme autant de métamorphoses. Ce qui peut-être n'est pas aussi généralement connu, c'est que le premier état qu'on nomme imparfait, dans lequel l'animal, pour ainsi dire emmailloté, enveloppé des langes de l'enfance, n’est presque, aux yeux de tout le monde, qu’un objet de dédain ou même d'effroi, c'est que cet état, vulgairement désigné sous les noms de Larve, de CAenille, présente ordinairement l’Insecte dans l’époque de sa vie la plus inté- ressante pour nous, soit par rapport à sa manière de vivre, soit par rapport à son industrie. Dans l’état qu'on nomme parfait, l'insecte destiné à remplir une fonction plus importante pour la Nature que pour nous, s'empresse de s'acquitter du som de se reproduire; en effet, à peine est-il parvenu à son dernier développement, à peine a-t1l satisfait au besoin pressant de se reproduire, qu'il cesse de vivre. Nous allons donc jeter un coup d'œil rapide sur les Bombix, lorsqu'ils sont sous leur première forme. Un corps allongé, cylindrique, composé de douze parties, qu'on nomme anneaux ou segmens; une tête écailleuse garnie de deux mandibules, seize pattes au plus, et jamais moins de huit, dont les six premières ou antérieures sont écailleuses et incapables de s’allonger ou de se raccourcir d'une manière sensible, quoiqu’elles puissent plus ou moins se recourber, et dont les autres, que l'Insecte peut allonger ou raccourcir, gonfler ou aplatir à son gré, et qui varient par leur nombre, relati- vement aux différentes espèces, sont membraneuses; tels sont les caractères généraux et les plus 12 ÉTUDES DE LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE apparens, qui doivent faire distinguer au premier coup d'œil les larves des Lépidoptères, connues particulièrement sous le nom de Chenilles. En nous fixant maintenant aux Chenilles de Bombix, nous dirons aussi qu’elles ont en général le corps allongé, presque cylindrique, assez mol, lisse ou couvert de tubercules, de poils et composé de même de douze anneaux distincts. Leur tête est formée de deux plaques hémisphériques, d'une substance solide. Leur bouche est munie de deux mâchoires assez grosses et assez dures, figurées en forme de cueillers à bords tranchans, par le moyen desquelles elles rongent les feuilles des végétaux; quelques espèces ont leurs mâchoires encore plus solides, plus fortes et beaucoup plus tranchantes ; aussi sont-elles destinées à attaquer le bois même. Au-dessous de la bouche, on peut remarquer une petite ouverture qui a été nommée Æ7/ère et qui doit effectivement servir à mouler le fil de soie qui en sort. Les Chenilles de Bombix ont ordinai- rement seize pattes; quelques-unes cependant n’en ont que quatorze et un très petit nombre n'en a que douze; nous ferons remarquer que ces pattes membraneuses sont terminées, comme dans toutes les Chenilles, par un nombre considérable de petits crochets, disposés en couronne ou en demi- couronne, propres à servir de crampons sur les arbres, les feuilles et autres corps où l'Insecte se trouve. La faculté de filer ou de former de la soie, que l'on a reconnu depuis si longtemps aux Chenilles, a été spécialement accordée par la Nature à celles des Bombix; mais leurs produits en ce genre diffèrent beaucoup selon les espèces. Les unes, vivant en société, forment des tissus ou enveloppes de soie sous lesquels elles passent ensemble le premier tems de leur vie, à l'abri des intempéries de l'air et de la voracité des oiseaux. Quelques autres attachent un simple fil sur les corps où elles se trouvent, et, semblables à la plupart des araignées, elles évitent le péril qui les menace et se laissent tomber; suspendues à leur fil, elles ne remontent, par le moyen même de cet appui, que lorsqu'elles n’ont plus à craindre aucun danger. Parvenues à toute leur grosseur, ou à leur dernier accroissement, après avoir subi différentes mues ou changemens de peau, les Chenilles de Bombix cessent de manger, se vident de tous leurs excrémens et se filent une coque de soie, dans laquelle elles doivent passer par leur second état et se métamorphoser en Chrysalides, nom particulièrement affecté aux Nymphes des Lépidoptères. Les coques de ces Chemilles fileuses sont ordinairement ovales, elles sont plus ou moins dures et formées d'une soie plus ou moins fine et diversement colorée. L'industrie des Chemilles qui se filent des coques de soie où elles se renferment pour subir leur transformation en sûreté, est connue assez généralement. À qui le ver à soie, qui est une Chenille de Bombix, ne l'a-t-il pas montré? Mais il y a bien des variétés dans la structure, dans la figure des coques de différentes Chenilles, dans la manière de les suspendre, de les attacher, de les tra- vailler, qui méritent sans doute d’être aussi bien connues. Nous réservons à une autre occasion Îles connoissances générales et la plupart des détails vraiment curieux et instructifs que ce sujet inté- ressant a pu fournir aux observateurs. Toutes les Chenilles de Bombix n'ont pas, comme le ver à soie, la faculté de se construire une coque entièrement soyeuse. La matière à soie est si peu abondante dans quelques espèces, qu'elles ne parviendraient pas à se former une coque assez solide, si elles ne faisaient entrer, dans sa for- ÉTUDES DE LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE I [2] mation, d’autres matières. Il en est qui tapissent l'intérieur de leurs coques, dont le tissu est assez lâche, d'une liqueur jaune, molle, semblable à de la bouillie, qu'elles font sortir de leur anus; la Chenille la saisit aussitôt avec ses mâchoires, la porte en différents endroits, après quoi elle l'étend et l’unit partout, en frottant avec sa tête; cette liqueur sèche bientôt et se présente en poussière très fine lorsqu'on ouvre la coque. Il est d'autres Chenilles fileuses qui, n'ayant pas aussi une assez grande provision de soie, et n'ayant pas encore la ressource de la matière jaune dont nous venons de faire mention, se servent des poils qui recouvrent leur corps; la Chenille commence d’abord à construire sa coque de pure soie, après quoi elle détache facilement peu à peu avec ses mâchoires, tous les poils; elle les applique sur la couche de soie et les y fixe solidement en filant par dessus. Il y a enfin des Chenilles fileuses fournies de très peu de soie, privées de la poudre Jaune, rases ou à peine velues, qui dès lors doivent se trouver dans la nécessité de reccurir à des matières étrangères, pour rendre leur coque aussi solide et aussi opaque que leur conservation semble l’exiger, quelques-unes rapprochent et lient ensemble plusieurs feuilles, d'autres emploient des liens d'herbes, des rognures ou de la sciure de bois; elles en font un amas suffisant avant de commencer leur travail: ensuite elles les lient ensemble avec de la soie et s'occupent à les faire entrer dans la cons- truction de la coque. On peut toujours établir pour règle générale que toutes les Chenilles de Bombix filent une coque plus où moins épaisse, plus où moins solide, formée d'une soie plus où moins belle, et dont le tissu est plus où moins serré. Le plus grand nombre construit cette coque sur les arbres, les arbrisseaux ou les plantes qui les ont nourries; d’autres les construisent dans Îes broussalles, contre un mur ou le tronc d'un arbre, sous une pierre; la plupart des espèces qui doivent passer l'hiver dans l'état de Chrysalide, s’enfoncent dans la terre et après s'être donné un espace assez grand, en pressant de toutes parts la terre qui les environne, elles y construisent leur coque. Il est aussi un grand nombre de ces Chenilles fileuses qui, parvenues un peu tard à leur croissance, n'ayant pu avant l'hiver passer à leur transformation, se construisent leur coque dans la terre, pour se mettre à l'abri des rigueurs de la saison, tandis que, pendant l'été, elles se contentent de filer leur cocon entre des rameaux d'arbres. L'état de Chrysalide, qui succède à celui de Chenille, est un état de faiblesse, d'impuissance et presque d’immobilité, qui exigeait sans doute les précautions, les süretés les plus grandes de la part de cette dernière. Nous ne donnerons pas maintenant à ce second état l'attention qu'il peut encore mériter. Nous nous contenterons de dire, en finissant, que les Bombix, après avoir resté dans la coque qui les renferme et sous la forme de chrysalide, quinze, vingt ou trente Jours, après y avoir passé souvent l'hiver et même quelquefois un an ou deux, doivent se dépouiller de l'enveloppe de Nymphe, percer la coque et se montrer sous leur dernière forme, sous celle d'Insecte ailé et parfait. L'étude de l'Histoire naturelle peut être envisagée sous deux aspects. On à pu, il est vrai, ne la considérer d'abord que comme une occupation purement agréable, plus où moins propre à exciter et satisfaire la curiosité, sur des objets plus ou moins dignes d'être connus. Cette première considé- ration a sans doute déjà obtenu une latitude qui seule pourrait rendre cette étude très importante et bien digne de justifier le goût de ceux qui s'y livrent. Mais il est une autre considération qu'on 14 ÉTUDES DE LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE ne peut plus lui refuser, qui doit lui réunir tous les suffrages et lui donner une importance bien plus grande aux yeux des économistes, c'est celle qui lie les relations de cette étude avec les progrès des arts les plus utiles. Quelle que soit cependant l'utilité que nous retirons de la seule espèce de Chenille fileuse dont nous avons su mettre à profit le produit, nos avantages à cet égard là sont encore bien bornés, puisqu'on pourrait peut-être aisément les étendre bien davantage. Il faut avouer qu'on a beaucoup trop négligé de faire des expériences relatives à la matière à soie, non seulement lorsqu'elle a été mise en œuvre par l’insecte, mais lorsqu'elle est encore dans les réservoirs qui la contiennent, sous la forme d'un fluide épais et visqueux. Réeumur, celui de tous les naturalistes qui s'est attaché avec le plus de génie et de succès, à prouver l'utilité de l’étude de l'Histoire naturelle, par rapport aux arts fondés sur l'agrément ou sur nos besoins, croit avec raison que la matière à soie de toutes les Chenilles fileuses pourrait être employée à faire des vernis. On a fait mention que dans les provinces d'Yucatan, à côté du Mexique, le vernis le plus ordinaire est fourni par certains vers qui viennent sur les arbres du pays et que les Indiens font bouillir dans un chaudron plein d’eau; une espèce de graisse qui surnage et que l’on retire est la matière même d’un vernis qui devient extrêmement dur en se figeant. Nous ne doutons pas que ces vers ne soient des Chenilles fileuses peu différentes de celles d'Europe, et il serait à désirer que l’on s'empressat de faire, soit avec le ver à soie, soit avec d'autres chenilles du même genre, des expériences convenables sur une substance qui, à beaucoup près, n’est pas encore bien connue, et qu'il serait bien intéressant de connaître. Combien d’autres richesses nous vaudraient la plupart des Chenilles fileuses, si nous entreprenions de mettre en œuvre toutes les coques de soie qu'elles savent se construire! Peut-être serait-il difficile, ou même impossible, de parvenir à trouver quelque espèce qui nous fournit une soie aussi belle que celle de la Chenille qui se nourrit du mürier. Mais, outre que le ver à soie ne peut être élevé que difficilement, ou même sans profit dans une grande partie de l'Europe, quelques espèces, même parmi les plus communes et les plus répandues, pourraient nous fournir une soie, sinon aussi belle, du moins aussi utile. La Chenille du Bombix grand Paon se construit une coque très solide et dont le fil est aussi fort qu'un cheveu; on ne peut douter qu'il ne se dévidât avec facilité, si on le soumettait à des épreuves et la soie qu'on en retirerait pourrait être employée à des étoffes dont le mérite serait moins attaché à la finesse qu'à la solidité. On a pu déjà voir, dans le mémoire que J'ai donné sur l'utilité de l'étude des Insectes, qu'on pourrait peut-être élever sans peine dans nos climats méri- dionaux l'espèce de Chenille qui fournit aux Madécasses une soie très propre à être filée et dont ils forment différents tissus. Ce ne sont pas seulement les coques, mais les nids même de quelques chenilles, formés de pure soie, qui pourraient donner lieu à des essais utiles. La soie qui ne pourrait pas être filée pourrait être cardée et servirait utilement à différentes fabriques, telles que celles des bas, des draps, des feutres, des ouates, du papier, etc. Quelques épreuves, qu'on a déjà faites, sont très propres à encourager les amis des arts. M. Geoffroy fils, officier au bataillon d'Afrique, m'a remis, à son retour du Sénégal, deux cocons qui méritent de fixer un moment notre attention. Ils sont attachés aux rameaux des arbres par une substance soyeuse très forte, de huit à dix lignes de longueur, et qui ressemble au pédicule d’un ÉTUDES DE LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 15 fruit. Le cocon est un peu plus gros que celui du ver à soie et 1l est formé de deux enveloppes; l'une extérieure, tres forte, mince, lisse, semblable à du parchemin; l’autre intérieure, semblable au cocon du ver à soie, mais plus forte, plus épaisse et aussi fine. La couleur de ces deux enveloppes est d’un gris blanchâtre tirant un peu sur le roux. La seconde enveloppe, que je n'ai soumise à aucune épreuve, me paraît très propre à être dévidée et filée comme celle du ver à soie; et elle aurait sur celle-ci l'avantage de fournir une bien plus grande quantité de soie. Si la Chenille qui produit ce cocon pouvait être élevée aussi facilement que celle du ver à soie, Je ne doute pas qu'il ne fût très avantageux de la transporter dans nos colonies américaines et surtout à Cayenne, avec l'arbre dont elle se nourrit : ce serait un moyen de plus de hâter la prospérité de cette dernière colomie. M. Geoffroy avait obtenu le Bombix pendant la traversée, mais les ailes étant mal développées il ne le soigna pas et le perdit. D’après la description qu'il m'en fit à son retour, Je soupçonne que c'est le même que celui dont je donne ici la description et la figure. Les voyageurs au Sénégal ou dans les contrées voisines pourront nous donner un Jour, à ce sujet, des détails plus certains et plus circonstanciés et nous faire connaître, non seulement l’Insecte parfait, mais encore l'arbre sur lequel il se nourrit. En attendant que nous ayons des notions plus certaines, je donnerai la des- cription d'un Bombix que M. de Sade, lieutenant de vaisseau, m'a envoyé et qu'un de ses amis avait pris au Sénégal avec plusieurs autres Insectes. BOMBIX B. Ailes étendues, cendrées, avec une raie blanche; les antérieures BOMBVX B. Alis patentibus cinerers, striga alba; anticis macula fenestrali, pos- avec une tache vitrée, les postérieures fois ocello majori nigro. Tab. 17, avec une grande tache oculée, noire. NS 2 PIERRE Inter maximas numeranda. Corpus cinereum, capite pedibusque nigris. Ale antice bast fusco- cinereæ, dein obsoleta alba, ante medium cinereæ, in medioque fuscæ macula oblonga fenestrata, post maculam striga alba nigraque, ante apicem albescentes apiceque fusce. Postice fuscæ macula media magna oculari migra ferrugineo alboque cincta, post maculam striga alba arcuata. Ce Bombix doit être placé parmi les plus grands. Le corps est cendré, avec la tête et les pattes noires. Les ailes supérieures sont d’un gris obscur à la base, marquées ensuite d’une raie blanchâtre; elles sont grises avant le milieu, obscures au milieu avec une tache oblongue vitrée, plus étroite et arrondie à l'extrémité, entaillée à la base. On remarque une raie droite, blanche et noire, ensuite de blanchâtre et de gris obscur à l'extrémité. Les inférieures sont noirâtres, avec la base plus pâle et une grande tache au milieu, oculée, ovale, noire, entourée de ferrugineux et de blanc; derrière cette tache on voit une raie arquée, blanche, et une légère poussière blanche vers l'extrémité et des taches noirâtres autour de la tache vitrée. Le dessous des inférieures est cendré, avec une grande tache ovale et l'extrémité noirâtres. Il se trouve en Afrique vers le fleuve du Sénégal. » Reproduction de la Planche qui accompagne le Mémoire de G.-A. Olivier, D. M. AMunlbert del. Zenwrd dire. Fig. D. — BUNÆA SENEGALENSIS Q (dessus et dessous). ÉTUDES DE LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 7 IT. — Bunæa Deyrollii, Thomson. A la page 344 du Tome deuxième des Archives entomologiques ou Recueil contenant des lustrations d'Insectes nouveaux ou rares, par James Thomson, ouvrage qui est daté de 1858 et qui fut mis en vente au bureau du Trésorier de la Société entomologique de France, rue Haute- feuille, 10, à Paris, se trouve imprimée la description de la Sa/wrnia Deyrollu. La figure colorée a paru comme frontispice. Elle est reproduite photographiquement sous la figure E du présent ouvrage. La description originale est conçue dans les termes suivants : « 653. Saturnia Deyrollu, Thomson. Envergure, 20 cent. Frontispice. Aüïles supérieures sinuées; les inférieures également sinuées, avec une saillie anguleuse dans leur milieu, qui leur donne un aspect tronqué; le dessus des prenuères est d’un brun roux traversé par deux raies d'un brun noir; l'une, vers la base, s'appuyant extérieurement sur une bande d’un gris blanchâtre rosé, et l'autre située un peu au delà du milieu, oblique de dehors en dedans, nettement coupée, bordée intérieurement par une ligne d’un gris blanchâtre qui se dilate sur la côte pour former une espèce de tache triangulaire de sa couleur; le côté externe de cette même raie limité par un large espace transyersal d'un gris blanchâtre, qui se fond insensiblement avec la couleur du limbe; ces mêmes ailes offrant, entre les deux raies dont il vient d'être question, une tache diaphane triangulaire, placée à l'extrémité de la cellule discoïdale, s'appuyant à sa base sur un petit espace un peu plus obscur que la teinte générale. Le dessus des secondes ailes d’un brun roux extérieurement, d’un brun noirâtre dans le reste de leur surface; sur cette partie obscure, elles offrent un grand œil noir, un peu ovalaire, à iris d’un rouge violet, cerclé de rose un peu grisâtre; en arrière de cet œil, les ailes traversées par une raie arquée, d’un rose pâle un peu lavé de gris, s'étendant du bord abdominal presque jusqu'à la côte; entre la partie obscure et la partie plus claire, on remarque encore une traînée d’atomes blanchâtres, se fondant insensiblement avec la teinte de l'extrémité. Le dessous des quatre ailes d'un gris un peu rosé, avec l'extrémité largement d’un brun marron; la tache diaphane des supérieures fortement encadrée de brun marron, surtout dans la cellule discoiïdale; l'œil des inférieures est remplacé par une tache du même brun. Thorax et abdomen d'un brun roussâtre sans aucune tache; antennes pectinées comme dans les espèces du même groupe. Cette belle Sa/wrnia se rapproche un peu des S. Afzelu et Phedusa; elle a été décrite sur un individu Q rapporté du Gabon par M. Henry Deyrolle, auquel je l'ai dédié. » co 1) ÉTUDES DE LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Plus tard, en 1872, Maassen figura sous les n° 18 et 10 de la seconde livraison (Zweite Lieferung) de Beitrege zur Schmetterlingskunde, avec le nom de Bunæa Deyrollei, d'après un exemplaire du Gabon, faisant partie de sa collection, une Q de Saturnude que je crois distincte de Deyrollu, Thomson Cette Deyrollei D, Maassen (zec Thomson), est représentée en dessus et en dessous sous les lettres F et F/ du présent ouvrage. Fig. E. — BUNÆA DEYROLLIH, Thomson, du Gabon. Mais si je connais exactement Peyrollez oO Maassen, d’après des exemplaires recueillis à Cameroons, Stanley-Falls, Thoumby (Congo), Lulua-Sankuru (Haut-Kasaiï), qui figurent dans ma collection, je déclare ignorer Deyrolli ©, Thomson, qui me paraît tout à fait distincte de Dey- rollei Q, Maassen Le supposé Deyrollei G' a été figuré par Maassen sous les n° 80 et 81; mais Je ne crois pas que la Saturnide représentée en dessus et en dessous, sous les n°’ 80 et 81, soit le G de l'Espèce Q hgurée sous les n°* 18 et 10. ÉTUDES DE LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 19 Cependant, comparant la figure coloriée de Deyrollz Q, Thomson, avec Deyroller: Q, Maassen, je trouve entre les deux Bunæa une différence spécifique fondamentale. La tache vitreuse de l'aile supérieure, formant la moitié d'un ovale, chez les deux Bunæa : Deyrollu et Deyroller, est suivie, chez Deyrolli, Thomson, d’une demi-circonférence un peu ovalaire, entièrement noire, qui complète, avec la tache vitreuse, un ovale qu’entoure un anneau de forme allongée et de couleur rouge. : Cameroons. Fig. FR: 3UNÆA DEYROLLEI ©, Maassen (Congolensis, Ch. Obthr.) dessus; di Cet anneau rouge qui distingue si évidemment Deyrolliü, Thomson, fait absolument défaut dans Deyroller, Maassen. La Bunæa que j'ai figurée, avec le nom de Æeroum, sous le n° 446 de la PI LIIT du Vol. IV des Ætudes de Lépidoptérologie comparée et dont je possède 2 ©, de Kuyambi, Ubemba, Afrique orientale, présente une tache vitreuse à peu près de même forme que Deyrollu, Thomson, et, comme celle-ci, entourée d’un anneau ovalaire rouge, ce qui prouve que l’anneau en question peut exister ÉTUDES DE LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 20 chez certaines Saturnudes d'Afrique. Mais pour une infinité de caractères, Æeroum ne peut être confondue avec Deyroll, Thomson. Ce qui est surprenant, c'est que la description de Thomson ne pas mention de cet anneau rouge qui entoure l’ovale demi-noir et demi-hyalin des ailes fasse supérieures ; sans la figure qui nous renseigne à cet égard nous n’aurions rien connu de ce caractère essentiel Fig. F'. — BUNÆA DEYROLLEI Q, Maassen (Congole Ch. Obthr dessous; de Cameroons. Les deux Deyrollei, Maassen, paraît donc être une toute autre Espèce que Deyrollz, Thomson noms different pour une seule voyelle. Est-ce suffisant pour différencier les appellations des deux Je ne le pense pas. Deyroll et Deyrollei sont en définitive le même vocable Espèces distinctes ? le nom de Deyrollir Je désigne don ave le nom de { on g Le NSTS la Devyroll 2, Maassen, laissant à la Bus : décrite et figuré. dans les Archives entomol TIQUES de Thomson ÉTUDES DE LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 21 Pour faciliter la comparaison immédiate, je fais figurer 1ci, sous la lettre G, la représentation, d'après photographie, de l’exemplaire de la Bunæa Heroum qui a déjà servi de modèle à M. J. Culot, pour le volume précédent où elle est figurée en couleurs, sous le n° 446 de la PI. LIIT. Fig. G. — BUNEA HEROUM ©, Ch. Obthr., de Kuyambi, Ubemba (Afrique orientale). IV. — Bunæa Meloui, Riel. Cette Bunæa a été élevée de la chenille par M. Gaston Melou, Directeur d'Ecoles, à Kaolack (Sénégal). Elle a été répandue dans diverses collections par cet Entomologiste très zélé. Le D: Ph. Riel l’a décrite dans le Bulletin de la Société entomologique de France (1910, p. 63-64), mais il ne l’a point encore figurée. Meloui est une Bunæa voisine de Epithyrena, Maassen; Patruelis, Distant (/»secta transvaaliensia, Tab. VII, fis. 14); T'yrrhena, Westwood; Melinde, Maassen; Pallens, Sonth.; je donne quelques reproductions phototypographiques de la Bunæa Meloui, sous les lettres H, H', H/, H//' et H/// et je la fais représenter en couleurs dans le volume V, sous les nn 653 et 054 de la PI XIXe Il est assez difficile actuellement d'arrêter son opinion sur la question de savoir si toutes les Bunæa que j'ai citées plus haut sont des Espèces distinctes, ou si tout au moins quelques-unes sont seulement des formes d’une même Espèce africaine polymerphe et variant suivant les localités. LS) [B) ÉTUDES DE LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE La Bunæa Meloui dont je possède un grand nombre d'exemplaires ex larva, parmi lesquels quelques-uns sont nés à Rennes et même se trouvent encore tout frais éclos ou prêts à éclore aujourd'hui, 20 septembre 1910, au moment où j'écris ces lignes, est fort variable, surtout au point de vue de la taille, de la forme des ailes et de la couleur du fond qui est plus ou moins rosée. PES Fig. H. — BUNxA MELOUI ©, Riel, de Kaolack. Fig. H/. — BuNÆA MELOUI ©, Riel, de Kaolack. ÉTUDES DE LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Fig. H/. — BuNæÆA MELOUL ©, Riel, de Kaolack. , Riel, de Kaolack. L®) Fig. H/. — BUNxA MELOUI 24 ÉTUDES DE LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Fig. H'/. —— BuNæÆA MELOUI CO, Riel, de Kaolack. Je ne crois cependant pas Meloui spécifiquement distincte de Pallens, Sonthonnax (Essai de classification des Lépidoptères producteurs de soie, 3° fascicule, p. 35; PI. XVII, fig. 1); d'autre part, Je considère Pallens comme le Œ et Zornata, Sonth., comme la Q d'une même unité spécifique. Les Bunæa Epithyrena, Maassen (O', fig. 86, 87) et Welinde, Maassen (O, fig. 02, 93) de l'Afrique orientale, sont elles-mêmes des variétés de coloration, avec les dessins ordinaires plus ou moins accentués, d’une Espèce qu’on ne peut pas raisonnablement séparer de Pallens-Inornata. Dans ces conditions, Æpithyrena, Melinde, Pallens, Inornata, Melouz ne seraient que des formes d'une même unité spécifique; mais Melowi, par sa taille généralement plus petite, l'absence, sur le dessous de ses ailes, des taches brunes s1 bien indiquées chez Æpithyrena, Maassen (fig. 87), doit conserver sa dénomination, au titre d’une race géographique occidentale, comparativement aux races de l'Afrique orientale : Zanzibar, Zanguebar, région du lac Tanganika. Les Bunæa à l'état parfait ont été rarement obtenues de l'éducation de la chenille dans l'Afrique orientale. Le plus souvent elles ont été trouvées par hasard, en échantillons isolés. Au contraire, à Kaolack, M. Gaston Melou s'étant livré très soigneusement à l'élevage des larves, a eu le très grand mérite de nous renseigner sur le degré de variation de la Bunæa Meloui et de plusieurs autres Espèces dont il nous a envoyé un grand nombre de papillons parfaitement purs. Les chrysalides de Meloui formées au Sénégal et arrivées à Rennes, en excellent état de vitalité, sont nues comme des chrysalides de Spzinx et sans aucune soie pour les entourer. ÉTUDES DE LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 25 V. — Bunæa vinosa, Riel. Découverte au Sénégal par M. Gaston Melou et décrite, mais non encore figurée (septembre 1910), par le D’ Rüel, dans le Bulletin de la Soc. ent. France, 1910, p. 64. Je fais représenter en couleurs dans le volume V des Æzudes de Lépidoptérologie comparée, sous le n° 536 de la PI. LXX, un exemplaire © de Bunæa vinosa, qui a été obtenu de la chenille à Kaolack. VI-VII. — Bunæa Alcinoë, Cramer et Bunæa Cafñfraria, Stoll. Lorsque je lus dans l'ouvrage de M. W. L. Distant, intitulé : /nsecta transvaaliensia, à la page 58 (Liv. III, mars 1903), la synonymie adoptée par cet Auteur pour Bunæa Alcinoë et de laquelle il résulterait que AZcinoë, Cramer (Stoll, Pap. exot., IV; PI CCCXXII, À, B) et Caffraria, Stoll (Szppl. Cramer; Pap. exot., PI. XXXI, fig. 2, 2 c) appartiennent à une même unité spécifique, Je déclare que j'éprouvai un sentiment d’étonnement et même d'incrédulité. Peut-être les lecteurs du présent livre partageront-ils cette impression, icrsqu'ils compareront les deux figures précitées, publiées dans l'ouvrage de Cramer? Je les reproduis d'ailleurs par la photographie : Caffraria, sous les lettres K et K’ et A/cinoë, sous les lettres I et I’. Je transcris ci-dessous les termes dans lesquels C&jffraria est décrite aux pages 141 et 142 du Supplément aux Papillons exotiques des trois parties du Monde, par Pierre Cramer. Ce Supplément fut publié à Amsterdam en ;701 par Stoll, qui fut le continuateur de l'ouvrage de Cramer et qui était membre de la Société des Contemplateurs de la Nature, à Halle. «& Cajffraria. À la première vue on prendrait ce Porte Miroir pour une variété de la PAal. Capensis cu la Cytherea de Fabricius. Il en diffère pourtant visiblement, ce qui se manifeste clai- rement, en les comparant ensemble. Les antennes sont minimes et fortement plumacées. La trompe est imperceptible. La tête et le corselet sont couverts d'un poil brun rouge laineux et l'abdomen d'un poil semblable d'une couleur jeaune sale. Le fond des ailes est pour la plus grande partie d'un brun rougeûtre, avec des bandes et des taches blanches. La plus grande tache blanche quarré, sur le milieu des ailes supérieures, et les petites taches rondes dans la tache oeillée jeaune obscure, bordée de blanc, sur les inférieures, sont d'un transparent corné. En dessous, de la Fig. 2, C, les pattes sont d’un Jeaune sale et toutes garnies de forts onglets. Les aîles, jusque à la bande trans- versale d’un brun pâle, sont couvertes d’un poil rouge de rose pâle. Le reste des aîles est gris, au milieu blanc, et brun vers les bords. Les veines Jeaunes des aïîles sont très visibles dans cet Insecte. Monsieur Vaillant l’a pris au Païs des Caffres. » Quant à A/cinoë, je donne comme suit, la copie de la description imprimée à la page 67 des Pagillons exotiques (vol. IV). — « Fig. À, B. A/croë. —— Les antennes de ce beau et rare Phalène FS 20 ÉTUDES DE LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Fig. K BUNÆA CAFFRARIA, Stoll (dessus) Fig. K BUNÆA CAFFRARIA, Stoll (dessous), du Païs des Caffres : d’après Stoll (PI. XXXI, fig. 2, 2c (Phal. Atiaci) sont plumacées. La trompe est imperceptible à l'œil. Sur les ailes supérieures se trouve une petite tache cornée transparente. Le corselet est couvert d'un poil brun et l'abdomen d'un poil couleur rousse. La plus grande partie du dessous des ailes est ornée d'un petit poil blanc en forme de duvet. Je ne connais pas sa Patrie. Son possesseur actuel est Son Excellence, M. le Baron Rengers. » ÉTUDES DE LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 27 + ne n& ‘ AE W pattttoà 1 AN! Fig ile BUNÆA ALCINOË, Stoll (dessus). Erprele BUNÆA ALCINOË, Stoll (dessous) (d’après Stoll, PI. CCCXXIIT, fig. À et B). 28 ÉTUDES DE LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Je dois toutefois observer que je n'ai jamais vu en nature une Caffraria ni une A/cinoë qui soient conformes aux figures publiées dans l'ouvrage de Cramer. D'ailleurs, la figure d’Alcinoë, telle qu’elle est donnée par Distant sous le n° 7 de la Tab. IV de Zusecta transvaaliensia ne concorde ni avec Caffraria, Stoll, ni avec A/cinoë, Stoll. Sans doute, les Entomologistes anglais, pas plus que les autres, ne connaissent exactement les Caffraria, Stoll, et A/cinoë, Stoll. Mais de ce que les Espèces figurées par Stoll, nous sont restées inconnues, 1l ne s'en suit nullement que les reproductions données par Stoll, — tout au moins dans la forme qui en a été représentée par cet ancien Auteur, — soient inexactes. J'ai toujours reconnu, en effet, que les figures publiées par Cramer et Stoll étaient très sincères. Lorsqu'on possède véritablement l'Espèce même ou la forme que ces anciens Auteurs ont eu en vue, on reconnait que les figures exécutées sous leur direction sont rigoureusement conformes à la nature. Je citerai, comme preuve, le fait suivant : Sur la PI. XL de l'ouvrage intitulé : Exotische Schinetierlinge von D' O. Staudinger un D' E. Schatz, 1 Theil. Exotische Tagfalter von D' ©. Staudinger (Verlag von G. Loewensohn, in Fuerth-Bavern, 1888), Feu Staudinger a figuré deux Espèces d’'Æyxica avec les noms de Sophomisba, Cramer et d'Aelia, Cramer. L'Eunica Sophonisba Q a été primitivement figurée par Cramer sous les lettres À et B de la PI CCXCV. Je la possède parfaitement conforme; ma collection renferme aussi le Œ. J'ai reçu la vraie Sophonisba, Œ et Q, de feu mon ami Constant Bar, qui avait recueilli l'Espèce à l’île Portal, au Maroni, tout près de la Guyane Hollandaise. Staudinger possédait une Espèce voisine, mais très distincte, venant du Haut-Amazones; j'en possède également $ d et 2 Q parfaitement identiques à la figure donnée par Staudinger, mais ne concordant nullement avec le vrai Sophonisba de Surinain. Staudinger a probablement pensé que Cramer avait publié une figure inexacte, alors 1l s'est contenté d’une identification par à peu près; il a eu tort. Mais sur la même Planche XL, Staudinger a commis, pour la seconde fois, à propos d'Ewnica Amelia, la même faute qu'il avait déjà faite pour Sophonsba. Cramer a figuré sous les lettres B et C de la PI. CXXXVI, Awelia, qui est très caractérisée, par le gros trait blanc en zigzag des ailes inférieures, en dessous. Staudinger ne possédant pas la vraie Awelia, pas plus d’alleurs que la vraie Sophonisba, qui proviennent toutes les deux de la Guyane et dont je me trouve possesseur grace à Constant Bar, a cru devoir faire figurer, avec le nom d’Aywelia, l'Espèce du Haut-Amazones dont ma collection renferme une longue série d'exemplaires bien conformes à celui qui a servi de modèle pour la figure donnée par Staudinger, mais absolument distincts de la vraie Awelia publiée par Cramer. La figure publiée par Cramer répond pourtant très exactement à une réalité, ainsi que J'ai pu m'en rendre compte et c'est seulement grâce aux récoltes faites par Bar, dans une région tout à fait analogue à celle de Surinam, que j'ai pu établir la preuve irréfutable de la rigoureuse vérité des figures données par Cramer. Il convient donc de se montrer très circonspect, lorsqu'il s'agit d'identifier des Papillons aux figures données par Cramer. Si le Papillon qu'il s'agit de déterminer ne cadre pas parfaitement avec la représentation offerte dans l'ouvrage du vieux maitre hollandais, l'expérience démontre ÉTUDES DE LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 29 que ce n'est point pour inexactitude dans la figure qui aurait été mal dessinée et incorrectement interprétée par le peintre, mais tout simplement parce que nous ne possédons pas la même Espèce ou la même forme d'Espèce que Cramer eut à sa disposition, il y a plus d'un siècle. Voilà les raisons pour lesquelles je crois que Caffraria, Stoll et A/cinoë, Stoll, n'ont pas été l'objet de figures fantaisistes. Nous ne devons donc pas les envisager largement et les considérer comme étant censées représenter ce que nous connaissons actuellement. Pour moi, Stoll eut sous les yeux des Papillons tels qu'ils sont figurés dans son ouvrage. [1 faut simplement savoir avouer que nous ne les connaissons pas exactement et ne pas chercher à faire des identifications qui ont les plus grandes chances d’être erronées. Je suis convaincu que l’A/cinoë secundum Distant (/usect. transvaal., Tab. IV, fig. 7), n’ap- partient pas à la même forme que A/cinoë, Stoll (PI. CCCXXII, fig. À, B), et surtout pas à Caffraria, SOINS es 20) Je pense donc que A/cinoë, Stoll, et Caffraria, Stoll, sont des formes tout à fait spéciales et parfaitement caractérisées. D'ailleurs Rothschild, aux pages 38 et 30 dans Notes on Saturnidæ (Novitates Zoologice, I], 1805), admet que Cafiraria et Alcinoë soient deux Espèces tout à fait distinctes. Aussi je passe en revue les diverses formes géographiques africaines voisines de Caffraria, Stoll, et d'Alcuoë, Stoll, dont j'ai pu obtenir des échantillons. en exprimant, pour chacune de ces formes, l'opinion que son étude me suggère; mais je ne me rallie pas encore à la synthèse proposée par Distant qui applique une seule dénomination à Caffraria, Stoll, et à A/cinoë, Stoll. J'attends du reste à connaître les différences imprévues et pouvant résulter de la connaissance comparative des premiers états des diverses races, comme aussi je ne désespère pas de la redé- couverte des Espèces-type figurées par Stoll. 1° Bunæa Caffraria, Stoll. Je déclare de nouveau n'avoir jamais vu en nature un papillon exactement semblable à la Saturnide Caffrarta, figurée par Stoll, sous les n° 2 et 2 c de la PI. XXXI et dont J'ai fait repro- duire les figures au moyen des procédés photographiques, sous les lettres K et K/, dans le présent ouvrage. La PBunæa Caïffraria parait, du reste, présenter des races géographiques dont le facies est homogène pour tous les mdividus d’une même contrée, malgré les variations individuelles qui peuvent se remarquer, notamment en ce qui concerne la forme de la tache vitreuse de l’aile supérieure et la dimension de la tache ocellée de l'aile inférieure. La position de cette grosse tache ocellée de l’aile inférieure varie également par rapport à l'ombre brun foncé ou ligne épaisse, commune aux deux ailes et descendant du bord costal de l'aile supérieure pour aboutir au bord anal de l’inférieure. Je fais reproduire la photographie de la race de Grahamstown, sous la fig. L. Cette race est petite; les parties blanches sont très étendues sur le dessus des ailes, la tache ocellée des inférieures se trouve placée au milieu de la ligne brune commune qu'elle interrompt. Je possède 3 Œ. C’est la 30 ÉTUDES DE LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE forme qui me paraît, parmi celles que je connais, plus rapprochée de Caÿfraria, Stoll; mais chez Caffraria, Stoll, la ligne bianche, extrabasilaire, commune, est, aux inférieures, anguleuse et non droite; de plus, la tache cornée, hyaline, des supérieures est bordée sur trois côtés d’un trait noir épais, accompagné vers la base d’un large croissant blanc qui manque dans les individus que Je possède de Grahamstown. Grâce à des exemplaires de Grahamstown pouvant vraisemblablement exister plus analogues que ceux de ma collection, au type Caffraria, Stoll, il est possible qu'on arrive à considérer la race Higonle BUNÆA CAFFRARIA? d, Stoll, de Grahamstown. de Grahamstown comme identifiable à Caffraria. C'est pour cela que je lui attribue le nom de Caffraria, mais bien entendu en tenant compte de toutes les réserves formulées ci-dessus. 2° Bunea Caffra, Boisduval. Dans le Catalogue des Lépidoptères recueillis par M. Delegorgue, pendant les années 1838-1844, à Port-Natal, au pays des Amazoulous et dans La contrée de Massilicatsi (Paris, 1847), le D' Bois- duval donne le nom de Caffra à une Saturnia qu'il mentionne dans les termes suivants à la page 601: « 150. Sa/urnia Caffra, Boisd., Caffraria, Stoll. Pays des Amazoulous Cette espèce forme avec l’Alcinoë de Cramer et une autre espèce de Madagascar non encore décrite, un petit groupe qui lie le PZedusa de Drury aux autres Sa/urma. » Je fais représenter sous les figures M et M/ un © et une © de Natal représentant la Bunæa Caffra, selon Boisduval, dans le Voyage d'Adulphe Delegcreue. Le fond des ailes est d’un ÉTUDES DE LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 31 Fig. M.— BUuNÆA CAFFRA ©, Boisduval (Voyage de Delegorgue, IT, p. 601), de Natal. Fig. M/.— BUNÆA CAFFRA ©, Boisduval, de Natal. brun rouge vineux, peu foncé; les parties claires des ailes, en dessus, sont rosées ; la tache diaphane des ailes supérieures est, du côté extérieur, généralement bifurquée; le grand ocelle des ailes infé- rieures a le centre transparent, dans une lunule rouge orange assez large; cette lunule est entourée de noir et de gris rosé; ce grand ocelle a son extrémité extérieure contiguë à la ligne brune commune ÉTUDES DE LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE (e] qui descend du bord costal des supérieures au bord anal des mférieures. Caffra, Boisduval, diffère donc de Caffraria, Stoll, par le caractère assez important résultant de la différence de position de la tache ocellée aux ailes inférieures, par rapport à la ligne ou ombre brune Je possède une Q plus grande prise à Ladysmith, par le D' Charles Henri-Martin. Je la fais Hi: igurer sous la lettre N. Fig. N. BUNÆA CAFFRA ©, Boisduval, de Ladysmith. C’est la même Caÿfra, selon Boisduval, que M. le Pasteur Henri A. Junod a récoltée à Shi- louvane et que Miss L. C. de Beer a élevée de la chenille à Barberton, dans le Transvaal. Seulement la race de Shilouvane déjà plus grande qu'à Natal est plus grande encore à Barberton. Je fais reproduire photographiquement un © et une Q de Barberton, sous les lettres O et O”. La plus grande race paraît exister au Zanguebar (fig. P Miss de Beer a obtenu à Barberton un © aberrant quant à la position de la tache ocellée des ailes inférieures. La ligne ou ombre brune commune se trouve interrompue, comme dans Caÿffraria fig. L), par la tache ocellée qui, en outre, se trouve dépourvue du cercle extérieur blanchâtre qui se remarque chez tous les autres exemplaires. La tache orange, centralement marquée d'une sorte de triangle hyalin, est simplement entourée de noir. J'ai dédié cette Aberration à Miss de Beer et je l’ai appelée De Beer: fio R Fig. O. — BUNxA CAFFRA O', Boisduval, de Barberton (forma Barbertoma, Ch. Obthr.). . Boisduval, de Barberton (forma Parbertomia, Ch. Obthr Fig. O/.— BUNÆA CAFFRA + Fig. P. — BUNÆA CAFFRA ©, Boisduval, de Nguru (Zanguebar) (forma Zanguebarica, Ch. Obthr.). Fig. R.— BUNÆA DE BEERI O', Ch. Obthr., de Barberton (Transvaal). ÉTUDES DE LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE [23] Un Fig. S.— BuNÆA CAFFRA-DURBANIA d', Ch. Obthr., de Durban (Natal). Fig. S'.— BuNÆA CAFFRA-DURBANIA O, Ch. Obthr., de Durban (Natal). Il existe une race de Caÿffra, que l’on trouve à Durban. Ma collection contient 7 Œ et 3 sarfaitement conformes entre eux. Ils sont distincts de / SRE Caffra, Bdv. par la couleur brune, moins rouge, plus foncée et plus noirûtre. La chenille est noire avec des épines courtes, épaisses, pointues, noires sur les premiers anneaux, Jaunes sur les autres; ÉTUDES DE LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 20 sur chaque côté on voit une série de taches orangées. La forme de Durban est généralement plus grande que la Caffraria, Stoll, mais un peu plus petite que Caÿfra, Boisduval, de Shilouvane et Barberton. La tache vitreuse des ailes supérieures à la bifurcation peu accentuée. Bien que la photographie non colorée soit impuissante à rendre la différence du ton brun entre les diverses Bunæa Caïffra, J'en publie cependant, sous les lettres S et S/, une reproduction photo- graphique Fig. T. BUNÆA ALCINOINA ©, Ch. Obthr., de Mpala (Tanganika). 3° Bunæa Alcinoë, secundum Distant. La Bunæea figurée par Distant, avec le nom d’A/cinoë, sous le n° 7 de la Tab. IV de /nsecta transvaaliensia, est de grande taille, d’une couleur brune, obscure, noirâtre, très différente d’A/cinoë, Cramer, qui manque notamment de la ligne claire extrabasilaire commune, de la large éclaircie costale près de la base des supérieures et de l'éclaircie apicale triangulaire qui, chez l'AZcinoë, selon Distant, est jointe à la bande droite aux supérieures, d’abord un peu courbée, puis droite aux infé- rieures, descendant du bord costal des supérieures au bord anal des inférieures ÉTUDES DE LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE (eS N De plus, l'Alcinoë, Cramer, a la tache orangée ocellée des ailes inférieures privée de l'inis central hyalin. En dessous, les différences sont également considérables. Cependant il n'est pas douteux que A/cimoë, selon Distant, ne soit l’un des termes de la transition entre Caÿffraria et Alcinoë, si toutefois Caffraria et Alcinoë sont les deux termes extrêmes d’une même unité spécifique ? De la région de Mpala (Tanganika), J'ai reçu une race assez conforme à celle figurée par Distant. Je donne une photographie de la © sous la lettre T. La même forme se rencontre dans l'Afrique occidentale, à l'Ogowé et jusqu’en Cazamance; mais dans l'Ouest-Africain, les couleurs sont plus rouges, plus rosées, moims noirâtres que dans le Fig. T/. — BUNÆA ALCINOINA ©, Ch. Obthr., de Madagascar. Sud-Est Africain. Le thorax et la base des ailes, en Cazamance, sont couverts d'une épaisse pilosité d’un rouge vineux plus foncé aux ailes supérieures et s'éclaircissant en rose vif aux inférieures. Ce n’est cependant qu'une question de coloration pour différencier les races orientale et occidentale. Mais ce n'est point l'A/cinoë, Cramer, et j'appelle A/cinoina la forme dont Distant a figuré le d' et dont je représente photographiquement la ©, sous la lettre T. À Madagascar, on trouve une forme d'Alcinoia que je fais reproduire sous la lettre T/; elle ne semble pas différer essentiel- lement de la race de Tanganika; la ligne transversale blanchâtre, intérieurement parallèle à la ligne brune plus épaisse, est seulement plus apparente et plus nettement détachée dans la forme de Madagascar. ÉTUDES DE LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE (#2) (o_e) VII. — Bunæa Aslauga, Kirby. oi C’est une des formes de Madagascar; elle est de couleur blonde plus claire. Je reproduis un G sous les lettres V et V/, sans pourtant pouvoir affirmer que ce soient bien exactement et une les deux sexes d’une même unité spécifique. La © pourrait appartenir à une autre Espèce? La figure publiée sous le n° 1 de la PI CXLII dans A4 10 the Identification of Insects, edited 4 LU « by Charles Owen Waterhouse, est bonne et rend très bien l'aspect du dessus du papillon Kirby p. 44; PI. XI, fig. 3 Fig. V. BUNÆA ASLAUGA aile de Nossi-Bé. (secundum Sonthonnax, Lab. Etud. Soie, Fascic. III J'ai reçu le G' de Nossi-Bé; la a pour toute indication de localité : Madagascar. Je pense qu'As/auga est une Espèce spéciale du Genre Bunea, alliée à Alcinoë, mais distincte IX. Bunæa Diospyri, Mabille. Il en est de même de la petite Diospyri qui habite Madagascar, comme Aslauga et que je fais représenter dans la fig. X. ÉTUDES DE LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 39 Fig. V. — BUNÆA ASLAUGA? Q, Kirby, de Madagascar. F Fig. X. — BUNÆA DIOSPYRI ©, Mabille (Sonthonnax, Lab. Etud. Soie, Fascic. III, p. 45; PI. XI, fig. 2), de Madagascar. 40 ÉTUDES DE LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE X. _ Nudaurelia Belina, Westwood. XI. — Imbrasia Ertli, Rebel. XII. Gonimbrasia Osiris, Druce. Feu mon très honorable et aimable ami Westwood décrivit en 1840, dans les Proceedings of the Zoological Society of London et figura sous le n° 2 de la PI. VIII, avec le nom de Sa/uwrnia Rips NUDAURELIA BELINA ©, Westw., de Rikatla. Belina, une belle Espèce que M. le Pasteur Henri A. Junod a élevée de la chenille, dans le pays de Rikatla (Delagoa-Afrique du Sud). M. Junod voulut bien m'envoyer des chrysalides vivantes. Plusieurs de ces chrysalides donnèrent leur papillon à Rennes et je constatai de belles variations de couleur. # La fig. Y représente un O' dont le fond des ailes est brun olivâtre. Seulement aux ailes infé- rieures, le disque, surtout près du bord costal, est d'un rose vineux. La Q figurée sous la lettre V’ est entièrement d’un brun olivâtre, sans aucune éclaircie rougeâtre, tandis que le G' représenté dans la fig. Y// a le fond des ailes entièrement d'un rouge vineux. C'est Fig. V/ ÉTUDES DE LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Fig. Y/. — NUDAURELIA BELINA Westw., de Rikatla. — NUDAURELIA BELINA ©, Westw., var, /unodi, Ch. Obthr., de Rikatla AI ÉTUDES DE LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Fig. Fig. W. — IMBRASIA ERTLI Q, Rebel, Rikatla. + Z GONIMBRASIA OSIRIS . Druce, du Transvaal. + ÉTUDES DE LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 43 du reste le seul exemplaire qui soit d’une couleur aussi uniformément rouge et je le désigne sous le nom de var. /#nodi. La chenille de Belina, d'après un exemplaire que J'ai reçu de Natal, est épineuse, avec la tête noire, les anneaux du corps couverts de petites plaques d’un blanc jaunatre et les imcisions noires. Dans le Vol. IV des Etudes de Lépidoptérologie comparée, J'ai fait figurer, sous le n° 444 de la PI LIT, avec le nom de /#brasia Ertli, la Q d’une Saturnide de Rikatla, dont la chenille, représentée sous le n° 445 du même Volume IV, est bien différente de celle de Nzdaurelia Belina; je fais représenter sous la lettre W l’image photographique de cette /mbrasia Ertli Q; de même je fais représenter sous la lettre Z l’exemplaire qui a servi de modèle à la figure 534 de la PI. LVIII des Ærudes de Lépidoptérologie comparée, représentant Gonimbrasia Osiris Q, Druce. On peut voir avec quelle fidélité M. J. Culot a reproduit le papillon que je lui avais remis. La représentation en noir par procédés photographiques ne vaut évidemment pas la figuration en couleurs, mais elle peut singulièrement aider à reconnaître et à distinguer les grands Lépi- doptères. Je crois que l'emploi combiné des figures coloriées et des photographies peut être extrê- mement utile pour multipher la figuration et faciliter ainsi l’exacte identification des Espèces et des Races, Formes ou Variétés des Papillons. Il Notes pour servir à établir la Faune Française et Algérienne des Lépidoptères (SUITE). Voir pour le commencement, les volumes IIT et IV. Anthocharis Falloui, Allard et Calicharis Nouna, Lucas. L'Anthocharis Fallou vit sur Moricandia Arvensis et la Calicharis Nouna sur Capparis Dro- serifolia. M. Faroult m'a envoyé d'El-Outaya, où il chassait pour moi, en mai 1910, des rensei- gnements sur ces deux Prérides. Je les ai fait imprimer aux pages 640-645 du Vol. IV des Etudes de Lépidoptérologie comparée. J'ai en outre reçu de M. Faroult des photographies prises sur les lieux mêmes où vivent les Aw/ocharis Falloui, Pechi et Calicharis Nouna. Je les fais reproduire ici, pensant que ces documents sont de nature à intéresser les Entomologistes. Déjà les Lépidoptéristes anglais ont publié plusieurs vues photographiques de leurs localités de chasse. De plus, ils ont reproduit par la photographie des scènes de la vie des Papillons. Je trouve l’idée excellente et je m'efforcerai de suivre le bon exemple que nous ont donné nos confrères d'Outre-Manche. Une branche de Capparis Droserifolia, avec chenilles de Calicharis Nouna, sur une feuille. (Phot. FAROULT, mai 1910). Un pied de Capparis Droserifolia, plante nourricière de la chenille de Calicharis Nouna, sur le flanc d’un monticule de Gypse, à El-Outaya. (Phot. FAROULT, 10 mai 1910). ia, sur un rocher, à. Benet-Karouba, près El-Outaya. Un pied de Cappa (Phot. FAROULT, 10 mai 1910). Campement Faroult et Plaine d'El-Outaya, près du Rocher-Rouge, localité où vole Anthocharis Pechu. {Phot. FAROULT, mai 1910). Le Rocher-Rouge et le campement Faroult (4 kilomètres de la gare d'El-Outaya, 28 kilomètres au nord de Biskra, Prov. de Constantine). (Phot. FAROULT, 10 mai 1910). —— IMP. OBERTHUR, RENNES (3037-10) Dr D Pa PAP PA PA PP qq, NS PP, PP PP FPS ARR FEREECELEEEE AA A PReRaAnAan2e à 22 ARAARA a Ro à RARRRRRRRS Pa Pa Pa Pa Pa 2 PR Pa Pa fn, Pa PA PA PA PA a | = =2225S2SSSSR2222E ERA TS ‘ FR fn pr J TS PNA A A GP A PA PA PR PA PA PP Em Pa PP PA pp, pe OS Aaadk FRPRCECCCEEES 2 22 = ARRARREE Anannmanaman E ARE annn ne ea | RAR RC AAARARRR , SARA a 2 AAA AR n NES 22222 2222222222 2- PA Pa PA Pa Pa PA Pa PA PAP NN NPA ns A AA RRARARr nm ne PRESS CA CA AA = AAA #1 RES a== 2 = - : a ARRAF AAA RAA FETE 22 RARES AEPPET Arsaa: AA | PAPA AA FA FA ARE ananaanannAs» an PAP re ue ARARPPRAST ET nan, PAPA Pan aan RES ENS rl = A z RES ARRETE RAR? 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