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Lie es “ay LR #. | Al nn 1€ HN Nb di ST} 7e, AYNAS NE QAR N'ES = n" : LES à : 2 Lez dx tr LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE NX Fa QL 644 O/2z Pas. \BIEUDES C : #7 : | vh CL " DE LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE, CHARLEMOBERTHUR Fascicule V (2° Partie) RENNES IMPRIMERIE OBERTHÜR 1911 near 3 El. — re “= te ns E et + RE D sac EE D. _— … : : pe | À A UT Lan MEN Dre à à : 4 | \ « r . Révision iconographique des Espèces de Phalénites (Geometra, Linné) Enumérées et décrites par Achille GUENÉE, dans les volumes IX et X du Species général des Lépidoptères, publiés à Paris, chez l'éditeur Roret, en 1857. Achille Guenée naquit à Chartres, le 1° janvier 1809, et mourut à Châteaudun, le 30 décembre 1880. Lorsqu'il eut achevé ses études et obtenu le titre d’Avocat qu'il se plut toujours à porter, 1l se consacra à peu près exclusivement à la Lépidoptérologie, et jusqu’à la fin de sa vie, il ne cessa point de s'intéresser aux Papillons. Je me suis trouvé en relations avec Guenée pendant près de vingt ans, j'ai fait plusieurs voyages entomolo- giques en sa compagnie et nous avons entretenu une correspondance suivie. C’est donc d’après mes souvenirs personnels que je rapporte ici les traits principaux du caractère de l’un des maïtres français de la Science entomologique. Ai-je besoim de dire que mon intention est, avant tout, d'être véridique ? 8 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Plein d’urbanité et de modération, très courtois et ordinairement fort obligeant, Guenée était un compagnon de relations agréables et avec qui on aimait à se ren- contrer. Il avait d’ailleurs acquis une haute culture intel- lectuelle ; 1l se trouvait pourvu d’une érudition très vaste et 1l était doué d’un sens littéraire très affiné, comme la plupart des personnes instruites, au temps passé. Contemporain des illustres savants dont les travaux et les découvertes mériteront toujours le respect et l’admi- ration des hommes : Ampère, Arago, Cuvier, Geoffroy Saint-Hilaire, Fresnel, Thénard, Chevreul, Niepce, Daguerre, etc., Guenée vivait à l’époque où florissaient également ces grands Ecrivains qui, pendant la première partie du XIX° siècle, ont apporté aux lettres françaises autant de gloire que les immortels classiques du temps du Grand Roi. l’évoque le souvenir impérissable de Lamartine, Victor Hugo, Alfred de Musset, Casimir Delavigne, Béranger, Alfred de Vigny, Victor de Laprade, Brizeux, Théophile Gautier, Mérimée, Cousin, Augustin Thierry, Michelet et tant d’autres poètes, prosateurs, philosophes, historiens dont la France aura limprescrip- tible droit d’être à jamais fière devant les autres Nations du Monde; car ces brillants Génies que notre Patrie a enfantés ont noblement contribué à accroître le patrimoine intellectuel de l'Humanité tout entière. Pendant la jeunesse de Guenée, l’enseignement public était loin d’avoir revêtu le caractère utilitaire vers lequel on a cru devoir l’orienter de nos jours. Les maîtres de l'adolescence possédaient alors au plus haut degré les traditions de la Grèce et de l'Italie. Aussi les jeunes générations françaises d'où sont sortis tant de célèbres écrivains, recevaient-elles les plus belles leçons inspirées LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 9 par les modèles de l'antiquité grecque et latine. L’édu- cation de nos aïeux avait été longuement et presque exclusivement dirigée vers un idéal dont Homère, Eschyle, Eunpide Sophocle Cicéron, Virgile, Horace, . Tacite étaient les inspirateurs. Les passions qui ont jadis animé Athènes et Rome n’ont-elles pas trouvé en Corneille et en Racine, qui les ont fait revivre par d’incomparables chefs- d'œuvre, leur sublime expression dans le plus pur et le plus noble langage français? Achille Guenée, au cours de ses études, avait excel- lemment profité du savoir et du talent de ses professeurs. Non seulement il réussissait fort bien à tourner des vers français, mais encore il écrivait en latin avec facilité, élégance et distinction. Son style fut toujours un modèle de correction et de clarté. Comme le style c’est l’homme, suivant la parole de Buffon, je pense intéresser les Entomologistes contemporains en faisant réimprimer dans la présente Partie II du Volume V des Ætudes de Lépidoptérologie comparée, deux opuscules assez peu connus et dus à la plume fine et légèrement ironique de Guenée : Les Entlomologistes peints par eux-mêmes et Des noms en ÆEntomologie. Ces écrits humoristiques ont paru en 1842 et 1843, dans le Recueil de la Société libre de l'Eure, imprimé à Evreux, chez Jules Ancelle. Ils feront apprécier la direction d'esprit et le tempérament littéraire de Guenée, mieux que je ne saurais l’exposer, même en donnant un plus grand développement à la reproduction de mes souvenirs (*). J'ai toujours entendu Achille Guenée discuter avec sang-froid, s'exprimer dans un langage extrêmement (*) Voir pages 61 et suivantes. re) LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE châtié. Il fut indulgent, sauf envers Duponchel. Son commerce était habituellement empreint d’aménité. On l’estimait comme érudit et on le respectait pour sa sincérité et sa probité scientifiques. Son esprit, très appliqué, se plaisait à méditer sur les divers problèmes et sur la philosophie de lHistoire naturelle; il aimait notamment à s’entretenir avec ses compagnons de voyage, des questions litigieuses que pouvait susciter la détermination des Espèces capturées au cours de la chasse. Cependant dans ces discussions très instructives pour moi et dont j'ai tant de fois profité, Je constatais dans le caractère de Guenée une curieuse contradiction. Pour ce qu'il livrait à l'impression, Guenée était obligé de se montrer précis. On s'accorde d’ailleurs à reconnaître que ses ouvrages sont empreints de tact, de bon sens et de netteté dans les appréciations. Pourtant la difhculté qu'il éprouvait à fixer son opinion, au cours de la conversation, contraste singulièrement avec la précision qu'il lui fallait nécessairement apporter dans ses livres. La réflexion solitaire prolongée lui était probablement néces- saire pour venir à bout de ses doutes et trouver enfin pour lui-même une base solide de conviction; mais j'ai tant de fois constaté chez Guenée, alors qu'il discutait sur les sujets entomologiques avec ses amis, une telle irrésolution, une difficulté si grande à se faire une manière de voir durable et certaine, que ses hésitations perpétuelles me sont restées dans la mémoire, comme un trait saillant des dispositions de son esprit. S1l exprimait un avis, il ne tardait pas à le reprendre; 1l changeait incessamment d'opinion et, toujours chancelant, il ne savait jamais à quel parti s'arrêter. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE II Evidemment, si Guenée n’avait pas été par-dessus toute chose préoccupé de la recherche de la vérité, il ne se serait point embarrassé dans des tâtonnements sans fin. Ses tergiversations continuelles étaient la preuve des scrupules de sa conscience et la cause en est incontesta- blement honorable ; mais il y a, en toute circonstance, une mesure qu'il vaut mieux ne pas dépasser. Dans un autre ordre d'idées, la vérité m'oblige à dire que Guenée avait une tendance à montrer une regrettable parcimonie. Bien que disposant d’une belle aisance et n'ayant jamais eu besoin de travailler pour vivre, Guenée semblait éprouver une peine exagérée lorsqu'il devait se résoudre à une dépense, si nécessaire fût-elle. En voya- geant dans la compagnie de Guenée, mes amis et moi, nous fûmes maintes fois témoin de ce parti-pris d'économie excessive qui suscitait parfois des incidents dont il était impossible de ne pas sourire. Mais je reste aujourd’hui le dernier survivant des Entomologistes qui ont connu Guenée intimement, et dès lors étant désormais seul à pouvoir témoigner de ces épisodes de la vie ordinaire, je me bornerai à exposer comment ce penchant à la limitation des dépenses fut la cause d’une fâcheuse insuffisance dans la documentation entomologique dont disposa Guenée. Le prix que lui coûtait tel ou tel papillon l’intéressait à un si haut point que je trouve très souvent ce prix inscrit sur les étiquettes, à la suite de l’indication du nom et de la provenance de l'échantillon; et comme un spécimen de qualité inférieure coûtait chez les marchands-naturalistes moins cher qu’un individu très pur, Guenée se contentait de réunir dans sa collection des papilions de fraîcheur médiocre ou même un peu incomplets, du moment qu'une économie devait en résulter pour lui. 12 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE De la part d'un auteur aussi fécond et aussi averti, consacrant sa vie à écrire des ouvrages entomologiques de la plus haute importance, un pareil travers était scien- tifiquement dommageable, parce que l’extrême économie est incompatible avec la constitution de la documentation indispensable pour disserter en parfaite connaissance de cause sur les sujets entomologiques. Guenée, faute d’un nombre d'exemplaires assez grand pour pouvoir observer exactement la variation des Espèces, a été trop fréquemment amené à ériger en Espèce dis- tincte une simple variété, ce qu'il n’eût pas fait si les transitions lui avaient été mieux connues. On ne peut donc s'empêcher de constater que Guenée eût évité bien des erreurs d'appréciation sil avait dépensé un peu plus largement en vue de se former une documentation numé- riquement suffisante, et l’on sait pourtant bien que les moyens ne lui manquaient pas pour cela. Quoi qu'il en soit, les Hétérocères exotiques de taille petite ou même moyenne et de couleur peu voyante, se trouvant, il y a plus d’un demi-siècle, peu recherchés par les amateurs parisiens, Guenée put profiter de ce dédain assez généralement pratiqué pour se composer une collection de Voctuélites, Delloïdes, Pyralites, Phalé- niles et Micros relativement assez riche en Espèces et sans y dépenser beaucoup d'argent. Après le décès de Guenée, ses héritiers me vendirent les papillons et les livres que Guenée, dans le cours de sa vie, était parvenu à rassembler. La collection de Lépidoptères n'avait pas un aspect très flatteur et ne paraissait point séduisante ; mais la bibliothèque contenait plusieurs ouvrages anciens et intéressants. Je les compulse LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 13 fréquemment et j'y trouve çà et là des annotations écrites par Guenée; elles sont généralement très judicieuses. Les Rhopalocera, Sphingide, Bombycide et Noctue appartenant à feu Guenée se trouvaient piqués dans des petites boîtes de bois vitrées, ou même entièrement formées au moyen de morceaux de verre convenablement taillés. Chaque Espèce était ainsi renfermée dans une caissette qui lui était spéciale. Sur le bois ou le verre de l’un des côtés de la boîte, Guenée avait collé une notice micro- calligraphiée, indiquant le nom, la synonyme, la localité des exemplaires, le prix payé pour les obtenir, soit en argent, soit en échange, enfin, des observations relatives aux particularités de l'Espèce. Au contraire, les Deltoides, Pyralites, Phalénites et Microlépidoptères étaent tout autrement rangés. Les échantillons de ces familles étaient alignés dans des boîtes vitrées de dimension assez grande que contenaient des armoires, ainsi que c'était la mode à Paris, autrefois. Les collections Boisduval, Fallou, Pierret, Bellier de la Chavignerie étaient ainsi classées dans des tiroirs en ébénisterie généralement très soignée, et ces tiroirs étaient superposés dans des casiers rayonnés. Avec le petit nombre d'exemplaires pour chaque Espèce qu'on avait coutume de conserver en ces temps-là, les collections de papillons ne tenaient pas une place très considérable dans les appartements parisiens. Cependant le docteur Boisduval avait consacré toute une vaste chambre au logement de sa collection de Lépidoptères qui était du reste, à Paris, la plus importante de toutes. Je me souviens qu'au milieu de ce musée privé du docteur Boisduval s'élevait un gradin presque toujours chargé de jolies plantes fleuries. C’est que Boisduval était un botaniste très renseigné 14 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE et un amateur fervent de l’'Horticulture. Il lui plaisait de réjouir en toute saison ses yeux de la vue des plus belles fleurs; je n'ai point oublié les superbes bouquets de lilas qui ornaient parfois son cabinet et y apportaient une vision et un parfum de printemps, lorsque la rigueur de lhiver sévissait au dehors. Au déclin de sa vie, Boisduval habitait à Paris, rue des Fossés-Saint-Jacques, où j'allais souvent lui rendre visite. Les Entomologistes étrangers, en voyage à Paris, ne manquaient pas de se présenter chez le D° Boisduval où laccueil le plus affable leur était réservé. J'ai conservé le souvenir des honorables rencontres que Je fis maintes fois chez lui. À tous ses visiteurs, Boisduval présentait ses fleurs; il semblait même plus fier de ses connaissances horticoles que de sa science entomologique, et 1l s’arrêtait avec complaisance sur telle ou telle plante dont il aimait à détailler le charme et les particularités. Souvent nous nous rencontrions nombreux chez le docteur Boisduval, qui nous traitait avec la plus amicale bonhomie. Que de fois, en compagnie de Fallou, d'Emmanuel Martin, de Depuiset, ai-je admiré les papillons alors si rares qui avaient été envoyés ou rapportés par Kinder- mann, Rambur, Dahl, Anderregg, Daube, Ménétriès, Lorquin, Goudot, Delegorgue, ou bien qui avaient été possédés par Latreille ou Dejean! Boisduval et Guenée ont, chacun pour une part, colla- boré au Species général des Lépidoplères. Tous deux étaient des lettrés et des savants; mais il semble qu'ils étaient comme l’antithèse l’un de l’autre. Boisduval avait la décision rapide et définitive ; 1l ne s’attardait guère au sujet qu'il traitait. Admirablement doué pour la synthèse, il avait facilement de larges vues d'ensemble. Guenée était plutôt analyste; le temps semblait avoir peu de LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 15 valeur pour lui et il ne craignait pas de consacrer de longues heures à l'étude d’un détail dont Boisduval ne se serait pas préoccupé bien longtemps. Ayant jadis beaucoup fréquenté les deux maîtres français de la Lépidoptérologie, étant devenu lacquéreur de leurs collections, continuant pour ainsi dire à vivre dans leur contact, puisque sans cesse mes yeux retrouvent leurs traces manuscrites, tant sur les étiquettes où 1ls ont précisé la détermination de leurs papillons que dans les annotations figurant sur les ouvrages feuilletés par eux avant moi, j'ai conservé fidèlement le respect de leur souvenir. Les personnalités si différentes de Boisduval et de Guenée sont toujours présentes à mon esprit; aussi, m'efforçant aujourd’hui de donner des renseignements impartiaux sur les traits essentiels du caractère des vieux savants qui collaborèrent au Species général des Lépi- doptères, et dont le nom brilla d'un si vif éclat parmi les Entomologistes du milieu du dernier siècle, je me figure que je reste comme une transition entre les temps passés et les temps actuels. Quelquefois je forme le projet d'écrire des sortes de mémoires dans lesquels seraient retracés les événements entomologiques d'autrefois et dépeints les hommes qui vivaient à l’époque de ma jeunesse. Quelques-uns mont favorisé de leurs conseils et plusieurs voulurent bien être mes amis. Je pourrais aussi parler des faits plus anciens et que je n'ai pas vus, mais dont la tradition m'a été transmise par ceux qui en avaient été les contemporains. C’est ainsi que jai entendu si souvent parler de Feisthamel, de Pierret, de Rambur, de Daube, de Rippert de Beaugency, de Dardoin et de beaucoup d’autres ama- teurs français et étrangers, comme je puis moi-même 16 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE parler aujourd’hui en connaissance de cause de Boisduval, de Guenée, de Millière, de Bellier de la Chavignerie, de Fallou, de Guiilemot, de Constant, de Lafaury, qui ont, avant moi, accompli leur destinée. Quelle ardeur entomologique était la leur! Comme ils étaient actifs, vaillants, intrépides pour marcher! Quelles merveilleuses découvertes 1ls ont réalisées! Il me semble que les jeunes générations pourraient trouver des enseignements et des exemples dans ces évocations d’un passé qui fut si laborieux, où le zèle était si grand et la fatigue de longs voyages si peu redoutée. Aujourd'hui nous pouvons, grâce aux moyens rapides de communication, nous transporter à une grande distance sans beaucoup de peine, ni beaucoup de temps; mais si nous nous reportons, par la pensée, à l’époque où les chemins de fer et les automobiles ne sillonnaient point encore le monde, représentons-nous l’interminable lon- gueur des voyages en diligence, surtout lorsque, comme Al. Pierret, on quittait Paris pour aller chasser les papillons dans les montagnes les plus reculées des Alpes ou des Pyrénées. Les Entomologistes de ce temps-là ne pre- naient guère souci de leurs aises et, bravant toutes les fatigues et les incommodités, ils ne pensaient qu'aux progrès entomologiques à réaliser. C’est ainsi que Pierret père, par affection pour son fils Alexandre qui devait succomber à une maladie de poitrine, le 26 mai 1850, ne craignit pas d’aller jusque dans les Etats napolitains pour recueillir quelques exemplaires de la Melanargia Arge (Amphaitrile), si rare dans les collections, vers 1845. Plusieurs fois, Guenée, en me parlant de Pierret dont il se plaisait à rappeler le très sympathique souvenir, me raconta qu'ayant appris l'existence d’une Æuchelia aco- LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 11ÿ beæ jaune, dans une collection de Strasbourg, Pierret n’hésita pas, en vue d'obtenir pour sa collection cette Aberration remarquable, à prendre à Paris la diligence pour Strasbourg et à entreprendre ainsi un voyage de plusieurs journées. Avant son départ, il ne s'était donné que le temps de réunir dans un carton qu’il emporta avec lui, une quantité de papillons rares susceptibles de com- penser largement le sacrifice qu'il ne craignait pas d’aller demander à l'amateur alsacien. Mais, avant de publier ces souvenirs du temps passé, je dois aborder un travail d'un autre ordre, qui me fera vivre en compagnie de Guenée, pendant bien des jours. Il me faut, pour rendre intelligible un ouvrage considé- rable, revoir, une à une, toutes les Espèces dont Guenée s'est occupé et, après une étude minutieuse, remettre à M. J. Culot les papillons destinés à être représentés. Je suivrai donc pas à pas les volumes IX et X du Species général ; je ne changerai rien à l’ordre, ni à la nomencla- ture; jJ'annoterai seulement à l’occasion; j'ajouterai des documents restés ignorés de Guenée et qu'il me paraîtra utile de faire connaitre sans plus attendre; mais j'aurai souci de respecter l’ordonnancement du grand travail produit en 1857, par le premier Entomologiste qui ait osé entreprendre l'étude des ?halénites du monde entier, après avoir vaillamment accompli, pour les Voctuélites, les Delloïides et les Pyralides, le même effort. Jusqu'à la publication des volumes V, VI, VII, VIII, IX et X du Species général, nul, depuis Linné, n'avait cherché à classer l’universalité de ces papillons de nuit jusqu'alors si généralement dédaignés. En effet, si les amateurs du nulieu du XIX° siècle s’intéressaient à la faune d'Europe, ils négligeaient très généralement les 2 18 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Hétérocères exotiques, ainsi que je l'ai dit plus haut. Les rares échantillons qu'ils en possédaient dans leurs collec- tions étaient tenus à part des autres, sans dénomination et souvent sans localité précise, tels des corps sans âme. Guenée eut le mérite de n'avoir pas reculé devant un travail immense, qui exigeait une contention d'esprit très prolongée et une persévérance qui ont droit à toute notre reconnaissance. Le Species général étant un ouvrage d’un achat facile, je le suppose entre les mains de mes Lecteurs et je m'abstiendrai de faire réimprimer dans le Vol. V des Etudes de Lépidoplérologie comparée et dans ceux qui le suivront, le texte auquel il est s1 aisé de recourir dans les volumes IX et X du Species général. Je me bornerai à le commenter et surtout à l’éclairer au moyen de figures que je considère comme indispensables. Pas de bonne figure à l'appui d'une descriplion, pas de nom valable, ai-je dit maintes fois déjà. Grâce aux excellentes figures dues au talent si apprécié de M. Jules Culot, je m'efforcerai donc de rendre intelli- gibles et valables les descriptions écrites par Guenée et qu'aucune figuration n’a éclairées jusqu'ici. Les explications que j'ai fournies, notamment dans la - Part. T du volume V des Æudes de Lépidoptérologie comparée, au sujet de ma résolution très arrêtée de considérer comme nulles et non avenues les descriptions sans figures, mont déjà valu des observations fort intéressantes. | J'ai eu la satisfaction de voir un certain nombre d’'Entomologistes adhérer à ma proposition, sans aucune réserve, et même parfois dans les termes les plus chaleu- reux; mais Je dois à la vérité de dire que certains Lépi- LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 19 doptérologues ont plaidé les circonstances atténuantes et invoqué notamment la tradition en faveur des descripteurs sans figures. Un de mes jeunes amis, éditeur lui-même d’un ouvrage pourvu d’une figuration extrêmement remarquable sur les Papilionide et les Pieridæe de la faune paléarctique, m'a opposé une objection fort intéressante. « À cause du prix élevé auquel revient la publication des bonnes Planches coloriées, me dit ce distingué Naturaliste, ne craignez-vous pas qu'on vous reproche d’écarter les travaux des Ento- mologues qui ne possèdent pas les ressources financières suffisantes pour subvenir aux frais des Planches en question? » Je répondrai que les Sociétés entomologiques, dans chaque Nation, ont pour but de pourvoir, aux lieu et place des Auteurs et grâce aux sommes fournies par les coti- sations de leurs membres, à la publication du texte et des Planches des travaux qui leur sont remis. Puis, je prierai mon correspondant d'observer que ce ne sont pas toujours les Entomologistes peu fortunés qui publient des ouvrages dépourvus de Planches. En effet, ce sont trop souvent les Auteurs les plus favorisés des dons de la fortune qui paraissent le moins disposés à se charger des soins et dépenses nécessaires pour éclairer par des figures explicatives leurs descriptions trop obscures. Il ne me convient pas de citer les noms d’Entomologistes vivants, malgré les exemples très probants qui me sont offerts. Je préfère m'en tenir aux faits désormais histo- riques et j'invite mon jeune ami précité à considérer les œuvres de deux Lépidoptéristes dont le nom est justement illustre parmi nous : Cajetan Felder, qui fut bourgmestre de Vienne, et John Henry Leech, l'organisateur du voyage 20 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE — de Pratt et Kricheldorff en Chine, le long des rives du fleuve Vang-tsé-Kiang et jusqu'aux frontières sino-thibé- taines. Tous deux, Felder et Leech, ont publié des figures superbes qui ne laissent généralement aucune hésitation quant à l'identification des Espèces représentées, aussi bien dans Reise der Fregatte Novara que dans Puiterflies from China, etc. Mais si Feldertet Leech -ont eutlemérnitesdentaire paraître une figuration excellente, ils ont eu le tort de publier une foule de descriptions d'Espèces dont, par négligence sans doute, ils n’ont pas donné la figure. Je déclare avoir été inhabile à comprendre quoi que ce soit aux descriptions écrites par Felder, dans le Vol. I, Rhopalocera, de Novara et dans d’autres ouvrages beaucoup moins importants; de même je ne puis rien déterminer d’après les descriptions que Leech fit imprimer dans 7e Annals and Magazine of Natural History, 1897. Cette dernière publication concerne les Phalénites de la faune sino-thibétaine. On peut aisément identifier les Geometræ dont le dessin est imprimé en noir dans cette publication périodique; mais je considère comme incompréhensibles les nombreuses descriptions de papil- lons de cette famille que n’accompagne aucune figure. Aussi, je n'en puis tenir aucun compte, au cours du travail qui va suivre. Personne, je pense, ne peut attribuer à un manque de ressources financières, pas plus chez Felder que chez Leech, l'absence de figures pour une partie notable des Espèces qu'ils ont décrites. Je continue à solliciter, au sujet de ma proposition, l'expression de toutes les opinions, afin qu’elles deviennent assez exactement connues pour faire au Congrès d'Oxford, LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 2] en 1912, l’objet d’un examen approfondi et d’une discussion publique. L’excellence de la cause que je défends avec la plus énergique et persévérante conviction me fait espérer qu’à Oxford je pourrai rallier la grande majorité des Lépidop- téristes pour l'adoption du principe : Pas de bonne figure à l'appui d'une description, pas de nom valable. Déjà aujourd’hui personne ne peut prétendre, avec quelque apparence de raison, que la figure n’est pas très utile pour faire comprendre une description. Il suffira de reconnaître que la figure n’est pas seulement très utile, mais qu'elle est wécessaire. Ainsi nous sauverons la Nomenclature entomologique de l’irrémédiable et inextri- cable désordre. Je n'ai point d'autre ambition que de concourir à rendre à la Science un aussi signalé service. Aix-en-Savoie, Juin 1911. CrHares OBERTHUR. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE [D] D e Guenée divisa les Phalénites en 26 familles, savoir : POURAPIERYD A 0... Espèces 1:à 70 PT ENNOMEDÆ D mure cer bee —- 77 à 285 III. — ŒNOCHROMIDÆ ................... —— 286 à 293 DV AMPHIDA SUD EE. — 294 à 318 NB OARMID Eee csmese _ 319 à 511 VIE VBOLETOPIDÆ 2... eee — DI2Va DTA VIT NCGEOMECRIDÆ 2 eee — 515 à 621 VITI-Æ= MECOCERYDÆ un A. — 622 à 625 ER PARA D RS n nee ossuttete —— 626 à 649 Xe. ÉPAVRIDE 0 créer eme — 650 à 6093 NT = VACIDALID AU cree ee — 694 à 924 XAT- = MICRONIDA 2 rcemesrce-see — 925 à 966 NUE = MOCABERIDE ns tenssegeeecae — 067 à 097 DIN NA CR RDA ER rer ceeece — 998 à 1070 NV. CPIDONID ER... Mere soreccosunons — 1071 à 1228 NN Mel VAI oo ésau ee none -— 1220 à 1242 XVII = ZERENIDAE cer eneceuesreee -- 1243 à 1207 VIT AGDE nee sente — 1208 à 1319 NX = ÉVBERNID eee ee — 1320 à 1330 NX: TARENTID A ser urnes — 1331 à 1099 KT PE UBOLIDE ere ccte eee — 1700 à 1743 RON 4 — SIONIDE ner rem emm sense — 1744 à 1757 RTE MA ED ET E RRee edermaroneeres _ 1758 à 1760 NN IV. = "ÉRADEINTDANS ES ire. — 1761 à 1770 RUE EE MPLOCEDE EU remit een -— 17LNA NT 77A OX NI AV EOCHROSMD AT er ces —— 1775 à 1780 La 1° Famille : URAPTERYDÆ, contient 12 Genres qui sont : Urapteryx, Leach; Ripula, Gn.; Chœrodes, Gn.; Idiodes, Gn.; Cirsodes, Gn.; Sabulodes, Gn.; Eutrapela, Hbn.; Mucronodes, Gn.; Cimicodes, Gn.; Clysia, Gn.; Oxydia, Gn.; Cyclidia, Gn. L'histoire de ces 12 Genres est contenue dans le tome I des Uranides et Phalénites (1X° du Species général des Lépidop- tères), depuis la page 26 jusqu’à la page 63. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE [LS] [®S] I. — Famille : URAPTERYDÆ N° 1. URAPTERYX CROCOPTERATA, Kollar-Guenée (S7. G. p. 29). Non figurée jusqu'ici; du moins je suis resté inhabile à trouver une figuration de l'Espèce qui, étant de grande taille et très commune, est devenue bien connue. Swinhoë, dans la Part. II du Catalogue of Eastern and Australian Lepidoptera Hete- rocera in the Collection of the Oxford University Museum (p. 230 et 231), prétend que Crocofterata, var. À. Guenée (Sg. G., p. 20), est la Vebulosa, Butler, et que Crocopterata, var. B, Guenée (S. G., p. 20), est Czrrina, Warren. Cifrina n'a jamais été figurée; quant à Vebulosa, Butler en a publié une assez bonne figure sous le n° 8 de ia PI. CXIII de la Part. VI de Z/lustrations of typical specimens of Lepidoptera Heterocera in the Collec- tion of the british Museum. Dans la collection Guenée, 1l reste seulement un @ de Crocopterata; ce ©, d’un beau Jaune, est dépourvu de macule aux ailes inférieures et montre seulement le croissant gris qui clôt l’espace cellulaire. La var. A est repré- sentée par un seul OC en très mauvais état, mais reconnaissable et assimilable à Vebulosa, Butler, comme Swinhoë a eu raison de le dire. Quant à la var. B Guenée, elle est représentée dans sa col- lection par une Q, comme il est indiqué à la page 20 du Speczes général; mais la var. B, selon Guenée, n’est nullement la c/r2na, Warren, ou du moins l’'Espèce qu'on semble s’accorder en Angleterre pour désigner sous ce nom. Swinhoë n’a donc pas réussi, dans cette circonstance, à reconnaître exactement le papillon décrit par Guenée. La Crocopterata, var. B de cet auteur, est d’un beau jaune safrané comme le G, et dans ses ailes, elle ne diffère de celui-ci que par la grosse macule irré- gulière, formée de deux taches contiguës d'un gris noirâtre, occupant le disque des ailes inférieures. 24 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Je fais figurer sous le n° 826 de la PL EXXXNWI, la var. B de Crocopterata, d'après le type de la collection Guenée, portant comme désignation de localité : Bengale. Crocopterata est abondamment répandue dans la région de Siao-Lou et Tse-Kou, dans l’Assam, le Sikkim, au nord de Bornéo, à Perak, à Java et au Japon (Yokohama). Felder et Rogenhofer ont figuré sous le n° 13 de la PI. CXXII, dans Wovara, avec le nom de Urapteryx Pretoria et l'indication de provenance : Indes orientales (Lorquin), une Espèce voisine de Crocopterata. Feu Doherty l'a récoltée abondamment à Macassar (Célèbes), en 1806, et Waterstradt l’a rapportée de Mindanao, en 1904. J'ai tout lieu de croire que l’exemplaire représenté par Felder et Rogenhofer, vient également des Philippines où avait chassé Lorquin. Mais, conformément à la loi de variation qui atteint les espèces du groupe de Crocop- lerata (genre Thinopteryx, Butler), la Prætoria offre à Célèbes, comme à Mindanao, une Aberration dont le disque des ailes est presque uniformément teinté de brun clair et par conséquent très analogue à la var. À, Guenée (Webulosa, Butler), de Croco- terata. Je fais figurer un exemplaire G' de cette Aberration, avec le nom de Zorquini, d'après un exemplaire de Mindanao, sous le n°7 ,8271de la Pl SVT Georg Semper, dans la 5° liv. du Vol. IT (Æeterocera) de l'ouvrage Die Schmetterlinge der Philippinischen Inseln, cite aux pages 601 et 602 la TAinopteryx Pretoria et parle de la variation qu’elle présente; mais il n’en donne aucune figure. À Célèbes, les papillons sont généralement plus grands que dans les autres îles; en conformité de cette tendance locale à l’agran- dissement des ailes, la 7'Æinopteryx Pretoria est plus développée à Célèbes qu'a Mindanao. N° 2. URAPTERYX POLITIATA, Cramer-Guenée (Sg. G., p. 30). L’'Espèce est bien figurée par Cramer, mais avec le nom de Politia, sous le n° E de la PI. CXXXIX. Guenée possédait 2 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 25 l’un de Cayenne, l’autre du Brésil. L'Urapteryx Politiata, selon Guenée, est très répandue dans l'Amérique du Sud, où elle est généralement commune. Ma collection contient une nombreuse série d'exemplaires provenant de Huambo et Chachapoyas (Pérou), Cochabamba (Bolivie), Guyane française, Nouvelle- Grenade, Ile Dominique, Matto-Grosso (Brésil), Santa-Catharina (Sud-Brésil), Paraguay central. L’Espèce varie sensiblement pour le ton plus ou moins citron ou orangé de la couleur jaune du fond des ailes et pour le développement ou le rétrécissement des taches et dessins bru- nâtres aux quatre ailes et de la tache subapicale, brune ou centralement blanchâtre bordée de brun, aux ailes supérieures. Voici en quels termes Cramer décrit Politia (p. 65) : « Cette Phalène arpenteuse, dont les deux surfaces ont la même couleur et dont les ailes inférieures sont à queue, a des antennes fili- formes, et la trompe est roulée. Sa demeure est à Suriname. » N° 3. URAPTERYX COMPLICATA, Guenée (Sg. G., Atlas, PI. 6, fig. O, p. 30). Guenée a fait figurer une © appartenant à la collection du Muséum national d'Histoire naturelle à Paris. Il possédait un venant d'Haïti. Je le fais représenter sous le n° 833 de la PI EXXXNVT N° 4. URAPTERYX ILLITURATA, Guenée (Sg. G., p. 30, 31). Guenée possédait une Q; je la fais figurer sous le n° 835 de la PI LXXXVI. Guenée dit que //{liturata vient de Cuba. I1 semble évident que Complicata et Illiturata sont deux formes de Politia, Cramer (Politiaia, Guenée). Je fais représenter Politia, sous le n° 834 de la PI LXXXVI du présent ouvrage, d’après un exemplaire de parfaite conservation, pris à Cauca (Nouvelle-Grenade) par de Mathan, à la fin de l’année 1897, 26 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE afin de servir de terme de comparaison avec les Complicata, [lliturata et Bernadaria. Je fais figurer avec ce nom de Bernadaria, sous les n°% 831 et 832 de la PI. LXXXVI, le Get la Q d’une Espèce voisine de Politia, Cramer, et dont je n’ai pas encore vu paraître la représentation. L'Espèce en question a été prise en grand nombre d'exemplaires à la Serra de Bernada (Prov. Pernambuco, Brésil), par M. Gounelle, en 1895. M. Ch. Pujol me l’a aussi envoyée, en 1896, de Cachimbo (Prov. Bahia, Brésil). Elle varie beaucoup pour la couleur jaune qui est de nuance citron ou orange et pour le développement des taches brunes sur les ailes. La dispo- sition des taches brunes sur le fond jaune des ailes différencie spécifiquement Bernadaria de Politia. N° 5. URAPTERYX SAMBUCATA, Goed.-Guenée (Sg. G. p. 31). Grande Phalénite très bien connue, répandue en Angleterre, en France (Evreux, Rennes, Château-du-Loir, Uriage), Suisse, Allemagne; elle présente parfois des Aberrations intéressantes. Charles Barrett donne sous le n° 1 ® de la PI. 260, la figure d'une Jolie variété de Sambucata, de la coll. S. Webb (Tze Lepid. of the british Islands, Vol. VI). Je publie moi-même, sous le n° 830 de la PI LXXXVI, la représentation d'un de l'Ab. Olivacea, Standfuss, d’après un exemplaire pris au Taunus, près Wiesbaden. N° 6. URAPTERYX PERSICARIA, Ménétr.-Guenée (Sg. G. p. 32). Guenée n’a pas vu Persicaria; je crois que c'est la forme à fond des ailes plus blanc, avec des stries fines et nombreuses sur les ailes, que l’on trouve en Asie, notamment au Fort-Naryne, dans le Turkestan oriental; c’est probablement une race de l'E buleata. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 27 N° 7. URAPTERYX EBULEATA, Guenée (Sg. G. p. 32). Guenée possédait une Q que je fais représenter sous le n° 828 de la PI LXXXVI. Il y a en Asie une grande quantité d'Urapteryx ressemblant à notre Sambucata, d'aspect très soyeux, d’une blanc Jaunâtre pâle et très finement striées de gris. J'ai reçu beaucoup d’exem- plaires de la région chinoise limitrophe du Thibet oriental, ainsi que du Sikkim (Lachin-Lachoong), de Shillong, et des collines Khasia, en Assam. Le colonel Swinhoë réunit sous le même vocable d'Ebuleata (Eastern and Australian Lep. Het, Part. I, p. 228, 220), les Urapteryx Multistrigaria, Kantalaria et Yer- burii; mais je suis porté à croire qu'il existe quelque confusion à propos de toutes ces formes, dans lesquelles des observations ultérieures feront sans doute reconnaître des Espèces séparées. M. John Henry Leech a augmenté le désordre, en décrivant dans Te Annals and Magazine of Natural History, 1897, mais sans donner de figures, les Urapterÿx latimarginaria et costi- strigaria, deux espèces blanches, dit-il, de l’ouest de la Chine, qui me paraissent alliées aux précédentes, mais sans qu'il soit possible de s'en rendre compte exactement, faute de la figuration nécessaire. N° 8. URAPTERVX PODALIRIATA, Guenée (Sg. G., p. 32). C'est une Espèce très élégante dont je fais figurer un C' sous le'n° 629 de RrBL'LXXXVT. Podaliriata habite Bornéo, Célèbes, Perak, l’Assam (Naga), Java et le Sikkim (Lachin-Lachoong). J'ai fait figurer avec le nom de Kernaria, dans la XVIII liv. des Etudes d'Entomologie, sous le n° 20 de la PI. 2, une très belle Espèce de Tse-Kou, extrêmement variable et dont ma collection contient une soixantaine d'exemplaires. J'ai reçu de 28 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Tien-Tsuen une Espèce voisine de Kernaria, mais très distincte, que Je fais figurer avec le nom de Adonidaria, sous le n° 836 CLEMENT SO QAR Il existe dans la région chinoise qui longe la frontière orientale du Thibet un certain nombre d'Espèces d'Urapteryx dont quelques-unes sont fort jolies. J. H. Leech a décrit et figuré dans 7e Annals and Magazine of natural History, 1807, p. 192 et PI. VI, fig. 2, avec le nom de sxbpunctaria, une Urap- leryx qu'il dit du Japon, et avec le nom de siwzlaria, fig. 3, une autre Urapteryx, de « Central and Western China ». Je connais parfaitement les deux Espèces dont je possède une assez nom- breuse série d'exemplaires; mais il ne me paraît pas que l’exem- plaire de subpunctaria, figuré sous le n° 2, vienne du Japon. Dans les îles japonaises, à Yokohama et Wileman, la ligne brune médiane qui descend du bord costal au bord anal des ailes inférieures ne forme pas un angle droit comme dans l’exemplaire figuré par Leech. C'est au Su-Tchuen qu’il en est ainsi; au Japon, la ligne transverse est droite et elle ne s’infléchit légèrement que pour aboutir à l’angle anal et non pas au bord anal. Je fais figurer, pour faire cesser la confusion dans cette affaire, sur la PRESS IILE Fig. 837, Siaolouaria, Obthr., © (nouvelle Espèce), de Siao- lou ; Fig. 838, subpunctaria, Leech, d'après une © de Mou-Pin; Fig. 830, subcurvaria, Obthr., ©, du Japon (Maculicaudaria, var.?); Fig. 840, subcurvaria, Obthr, ©, de Siao-Lou. N° 9. URAPTERYX TESSERATA, Guenée (Sg. G. p. 32). Je fais figurer sous le n° 841 de la PI LXXXVII, le O' type du Brésil. I] me paraît bien que Negpheloleuca Ardania, H. Druce, figurée sous le n° 1 de la Tab. 42, dans Bol. centr. Amer. Heter. est la même Espèce que Z'esserata, Guenée. Cette double appel- LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 20 lation donnée à une seule et même Espèce démontre encore une fois que Herbert Druce a été inhabile à reconnaître dans le Species général l'Espèce qu'il a de nouveau décrite et figurée, ce dont il ne serait pas juste de lui faire reproche, vu la difficulté trop grande de déterminer exactement les Lépidoptères, d’après la description seule. N° 10. URAPTERYX BREVIARIA, Huebner-Guenée (Sg. G. p. 33). La figure donnée par Jacob Huebner (Zz#raege sur Sammlung exotischer Schmetterlinge, n* 597, 598) est excellente, comme d’ailleurs toutes celles de l’admirable Iconographie dont nous sommes redevables à Huebner et à ses continuateurs. Il est inutile, dans ces conditions, que je fasse reproduire de nouveau l’Urap- lLervx breviaria. N° 11. URAPTERYX PLATINATA, Guenée (S2. G., p. 33). Je fais figurer l’exemplaire type de la collection Guenée, sous lé? 842rde da PL ERXXNWTIE N° 12. URAPTERYX SATURNIARIA, Herrich-Schaeffer-Guenée (SANG p: 33) Guenée n’a pas connu la Sa/urniaria, si bien figurée sous le n° 414, dans Sammlung neuer oder wenig bekannter aussereuro- paeischer Schmetterlinge, par le D' Herrich-Schaeffer. Ma collection contient 4 exemplaires envoyés de Chachapoyas (Amazonas, Pérou), par Marc de Mathan, en 1889; une Q de Cochabamba (Vungas del Espiritu-Santo, en Bolivie), prise par P. Germain en 1888, et un G d'Ambato (Equateur). Felder et Rogenhofer ont figuré sous le n° 7 de la PI CXXTI, dans Novara, avec le nom de Urapteryx quadrifilata, une Espèce assez voisine de Saturniaria, d'après un O', du Brésil. Je possède 30 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 19 exemplaires qui ont été récoltés à Chachapoyas, Cochabamba, Chanchamayo (Pérou), à l'Equateur oriental et au sud du Brésil. Herbert Druce, dans Biologia centr. Amer, a figuré sous les n® 26 et 28 de la Tab. 50, avec les noms de Byssodes Neœvia et Nazada, deux Espèces voisines que je n'ai jamais vues en nature. Je fais moi-même représenter sous le n° 843 de la PI LXXXVII Urapteryx Caucaria S, de Cauca (Nouvelle- Grenade), prise par de Mathan, en 1807; sous le n° 844, Urap- leryx Chanchamayoria, Œ de Chanchamayo (Pérou), recueilli par de Mathan, en 1880, et sous le n° 845, Urapteryx Balzapam- baria, de Balzapamba (Equateur), envoyé par de Mathan en 1891. Je possède un seul © de Caucaria; mais ma collection contient une petite série d'exemplaires des deux autres Espèces. N° 13. URAPTERYX AREATA, Cramer-Guenée (S. G., p. 34). Guenée ne l’a point vue. La fig. D de la PI LVI de l'ouvrage de Cramer semble rappeler Wahomelaria, Herr.-Schaeff., en plus clair; mais il y a quatre lignes parallèles le long du bord mar- ginal des inférieures qui me paraissent caractéristiques. Dès lors, pas plus que Guenée, je ne connais Ayeata, en nature. Je fais figurer avec le nom de Collareata, sous le n° 846 de la PI. LXXXVII, une © de la Guyane française, recueillie par Constant Bar. Collareata ressemble un peu à Areata; mais elle me paraît spécifiquement différente. Herrich-Schaeffer figure sous les n° 71 et 72, dans Sammlung ausser. Schmett., une ÜUrapteryx charmante dont Guenée fait mention dans les termes suivants, à la page 202 du Vol. X, à propos du Genre Abraxas : &« M. Herrich-Schaeffer a publié dans sa collection d'Exotiques (71, 72) une jolie Géomètre de Venezuela qui a quelque rapport avec une des miennes; mais Je suis loin de pouvoir affirmer qu'elle appartienne au Genre Abraxas. Il l'appelle Histrionaria, nom que dans tous les cas LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 31 Re il faudrait changer, puisqu'il a déjà été employé par M. Westwood. » Je crois que l'Ais/rionarta, Herrich-Schaeffer (71, 72), est plutôt une Espèce d'Urapteryx que d'Abraxas. J'en possède 7 exemplaires venant de diverses contrées de l’Amérique du Sud. Avant de quitter le Genre Urapteryx, je publie la représen- tation de trois petites Espèces que je rapporte à ce Genre et que je crois non encore figurées : Aristidaria, de Siao-Lou (PI LXXXVIL fig. 847); Barbaria, de Johann Albrechts Hoche, Kamerun (Afrique occidentale; Conradt; 1896) — (même Planche, fig. 848); Sabasaria, de Lolodorf, Kamerun (Afrique occidentale; Conradt, 1804) — (PI LXXXVII, fig. 849). Le faciès de l'Espèce de Siao-Lou est analogue à celui des Espèces de l'Afrique occidentale et cette ressemblance entre une Espèce chinoise et une Espèce africaine constitue, à mon avis, un fait intéressant parce qu'il se présente rarement. N° 14 RiPuLA MAHOMETARIA, Herrich-Schaeffer - Guenée (S2. Gp. 34): N° 15. RIPULA MEXICARIA, Guenée (Sg. G, p. 35). Très bien figurée par Herrich-Schaeffer sous les n° 69 et 70. L'Espèce est très commune dans diverses localités du Pérou (Huambo, Chachapoyas, Chanchamayo, Tambillo), en Bolivie, au Paraguay central, au Brésil (Matto-Grosso, Santa-Catarina) ; je l'ai aussi reçue du Honduras, de Costa-Rica et de Nouvelle- Grenade. Mahometaria varie pour l’accentuation des taches et des dessins très délicats qui ornent les ailes; « 47 exicaria, dit Guenée, est bien voisine de Mahometaria et peut-être n’en est-elle qu'une variété locale? » C'est tout à fait exact; Wexicaria diffère moins de Mahometaria que certains exemplaires du Brésil, de Honduras 32 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE et de Bolivie que j'ai sous les yeux. Le nom de Mexicaria est sans raison d'être et 1l y a lieu de l’annuler. Je fais figurer avec le nom de Sirinopteryx rosinaria, sous le n° 861 de la PL LXXXVIIT, une Espèce sino-thibétaine voi- sine de Szrinopteryx rufivinctata, \WNIK. Rosinaria diffère de rufivinctata par l’ondulation de ses lignes transversales et la forme du bord marginal des ailes inférieures. De même, je publie les figures de Micronissa Doddaria (PI XCIIT, fig. 910), et de Myrtela moupinaria Q, de Mou-Pin (PI LXXXVIII, fig. 858). Le O' de Myriteta moupinaria à les antennes pectinées comme dans Myrteta brunneiceps, Warren. Moupinaria ressemble à Ocernaria, Swinhoë; mais elle n’a pas la ligne subbasilaire brune, ondulée, parallèle à la transversale qui descend de l'angle apical des supérieures au bord anal des inférieures, et qu'on remarque chez Ocernaria. Les Myrteta sont des Phalénites indo-chinoises assez rares. La Sznensaria, Leech, figurée par cet auteur (Awx. and Mag. Nat. Hast., S. 6, Vol. XIX, PL VI, fig. 13), voisine de Planana, WIk., mais moins rembrunie, n'existait qu'à l’état d’un exem- plaire unique dans la collection Leech. Je ne possède moi-même que deux échantillons. Je fais représenter (PI. XCII, fig. 900), avec le nom de Urapterydia Conradtaria, une Espèce découverte en 1808 par L. Conradt, à Johann Albrechts Hoehe, en Kamerun (Afrique occidentale). N° 16. CHŒRODES TETRAGONATA, Guenée (Sx. G. p. 36); — Lépid. compar., PI, XC, fig. 880. N° 17. CHŒRODES SECTATA, Guenée (Sp. G., p. 36); — Lépid. compar., PI. XC, fig. 881. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 33 N° 18. CHŒRODES INVISATA. Guenée (Sp. G., p. 37); — Lépid. compars Pl XC;10, Lg. 882; ©, lg. 883. La Tetragonata a les queues fines et aiguës. Guenée en a publié la figure sous le n° 1 de la PI. 8 de l’Af/as du Sz. G. La Sectata a les queues plus obtuses; /nvisata, surtout la ©, porte une légère échancrure sous l’apex, comme le dit Guenée, et la ligne transversale présente un autre aspect. Je fais figurer Tetragonata d’après un exemplaire du Pérou; Sectata d, d'après l'exemplaire type de la coll. Guenée, et /nvisata Get Q, d'après les types de la coll. Guenée. Felder et Rogenhofer, qui n'ont pas reconnu Sec/ata, dans la description faite par Guenée, l'ont figurée avec le nom de #zflaria, d'après un exemplaire de Pebas, sous le n° 1 de la Tab. CXXII de Novara. Invisata, comme on le verra plus loin, tombe en synonyme de Onustaria, Huebner (Zutrege, 667, 668). N° 19. CHŒRODES STRIATA, Stoll-Guenée (Sg. G. p. 37). Guenée dit ne pas avoir vu S/riata figurée par Stoll sous le n° 7 de la PL XXXIV. J'ai rapporté à Sériata, dans ma col- lection, une © de Chimbo (Equateur) envoyée par de Mathan, en 1892. Cette Q est bien couverte de stries plus serrées et plus nombreuses que chez les autres CAærodes; mais mon exemplaire manque du liséré marginal blanc aux ailes inférieures, qui caractérise S/rzata dans la figure donnée par Stoill; dès lors Je ne crois pas, mieux que Guenée, connaître la véritable S/rzafa, Stoll, et je modifie la détermination que j'avais d’abord adoptée. N° 20. CHŒRODES ONUSTARIA, Huebner-Guenée (S. G., p. 37). Guenée dit ne pas avoir vu Onustaria, Huebner (Zw#r. fig. 667, 668). Je possède un grand nombre d'exemplaires tout à fait référables à l'excellente figure donnée dans le Zw/r@ge. Je crois que l’{nvisata, Guenée, est spécifiquement conforme 3 34 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE à Onustaria. Dès lors Znvisata, Guenée, sera un nom qui tombera en synonyme d'Oyustaria. J'ai fait figurer /yvisata, Guenée, pour permettre de se rendre compte du bien fondé de l’identifi- cation d’/nvisata à Onustaria; ce qui sera facile en comparant les figures publiées dans le présent ouvrage à celles antérieu- rement données dans Z#/re ge. Druce a figuré dans Biologia Centr. Am., sous le n° 2 de la Tab. 42, avec le nom de Marciana et sous le n° 3 de la même Tab. 42, avec le nom de Martina, deux Chærodes qu'il place dans le Genre Æschropteryx, Butler. Je possède Marciana et Martina; je trouve Marciana, avec ses queues aiguës, bien peu différente de Tetragonata. Ce doit être la même Espèce. Druce (Biol. Centr. Americana, Heterocera, Vol. IL p. 11), rapporte Biflaria, Feld. et Rog., comme synonyme de 7'etra- gonata, Guenée. C'est une crreur, puisque 7'e/ragonata a les queues aiguës et que Bzhlaria a les queues obtuses. Druce, au contraire, établit correctement (/oc. cit, p. 11) la synonymie de Onustaria, Huebner, et /nvisata, Guenée; mais comme 1l s’est trompé pour différencier Sectata, Guenée, à queues obtuses (qu'il n'a pas reconnue dans la description du Species Général), de T'etragonata, à queues aiguës, dont il avait la figure à sa dispo- sition, il en résulte que la synonymie du Groupe I du Genre Chærodes doit être rectifiée et établie comme suit : ! Tetragonata, Guenée (Sp. G., p. 36. Atlas, PI. 8, fig. 1). Marciana Druce (Bol) Centr. Am, He. I pa RCE, | Ho); à Fos Guenée(S 2 ,C. p.36). Bifilaria, Feld.-Rog. (Novara, Tab. CXXII, fig. 1). Onustaria, Huebner (Zutrege, 607, 668). ne Guenée (SZ. G., p. 37). Incaudata, Guenée (Sp. G., p. 30). D Sinata St olMPP SRI ie 7): 5. Martina, Drace (Bzol "Céntr. Am, Het. W\tp 12080147 fig. 3). 3 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 45 Les Chœrodes Tetragonata, Sectata et Onustaria sont très répandues dans l'Amérique méridionale (Nouvelle-Grenade, Pérou, Brésil, Bolivie). N° 21. CHŒRODES INCURVATA, Guenée (S. G., p. 37. Atlas, Pis, 2). L'Espèce est assez bien figurée d’après une © de la collection Boisduval que j'ai sous les yeux et qui vient de l'Amérique du Nord. N° 22. CHŒRODES TRANSVERSATA, Drury-Guenée (Sx. G, p. 38). Drury a publié une figure médiocre au n° 2 de la PI. VIII du Vol. I de Zllustrations of Natural History, imprimé à Londres en 1770, d’après un individu « de la Nouvelle-York, où 1l fut pris sur le 12 de juillet ». Je possède plusieurs exemplaires, dont les deux échantillons ayant fait partie des collections Boisduval et Guenée. N° 23. CHŒRODES GONIATA, Guenée (S. G. p. 38). Ma collection contient deux des types achetés par Guenée à la vente de la collection Feisthamel, après la mort de ce dernier. Mais je crois inutile de donner aucune figure des CAærodes Incurvata, Transversata, Goniata, d'autant plus qu’elles ont été plusieurs fois figurées et qu'elles sont parfaitement connues aux Etats-Unis où elles sont considérées comme des variations d'une seule et même Espèce. A. S. Packard, dans A Monograph of the Geometrid Moths or Phalaenidae of the United States, ouvrage publié à Washington (Government printing Office), en 1876, représente, sous les n° 63, 64, 65, 66, 67 et 68 de la PI. XIII, les diverses variétés de l'Espèce; sous le n° 20, la che- nille, et sous le n° 20 4, la chrysalide. 36 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Packard, qui fit jadis le voyage de France pour voir les Phalénites de Guenée, réunit sous le même nom de 7 ransversata les 3 CAærodes : Incurvata, Transversata et Goniata. I] dit con- naître les transitions entre ces diverses formes. N° 24 CHŒRODES INCAUDATA, Guenée (SZ. G., p. 39). Je possède le S' type; je l'ai envoyé à M. Culot pour modèle; mais comme 1l est mutilé, ainsi que le dit Guenée, J'ai fait com- pléter la figuration au moyen d'un exemplaire frais et complet pris à Chachapoyas (Pérou), par de Mathan, en 1880. La CAaærodes Incaudata à une queue dont le /ypicum specimen, dans la collection Guenée, se trouve accidentellement privé. On peut considérer /ncaudata comme une forme d’Onustaria, Huebner, à qui je la rattache dans l'établissement de la syno- nymie du Groupe 1, publiée plus haut. Ma collection contient plus d’une centaine de CAærodes Incaudata, tous do, pris au Pérou par de Mathan et Oswald Schuncke. Je possède deux Espèces de CAærodes me paraissant restées non figurées jusqu'ici : l'une de Cochabamba, en Bolivie, prise par P. Germain, en 1888, et l'autre de Matto-Grosso (Brésil), envoyée en 1886 par le même P. Germain, qui chassa jadis pour nous en Amérique, pendant quelques années. J'ai désigné ces deux CZærodes sous les noms de Cochabambaria et Mattogros- saria. Le nom de /ncaudata conviendrait bien mieux à Matto- grossaria qui se distingue des autres CAærodes sud-américains par son manque de queues. Ma collection contient Oo exemplaires semblables, tous Œ. Quant à Cochabambaria, elle est voisine, mais très distincte de Prochærodes Columbipennis, Druce (Bzol. Centr. Americ., Tab. 42, fig. 24); les deux lignes qui descendent du bord costal au bord interne des ailes supérieures, affectent une direction tout à fait différente de la diagonale qui, chez les autres CAærodes, traverse les ailes, depuis l’angle apical des supérieures au bord anal des inférieures. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 37 Cochabambaria est figurée sous le n° 874 de la PI XC et Mattogrossaria sous le n° 885 de la PL XCI de ce Vol. V (Part. II) des Etudes de Lépidoptérologte comparée. N° 25. IDIODES APICATA, Guenée (Sp. G., p. 40). N° 26. IDionEs MITIGATA, Guenée (Sg. G., p. 40. Atlas, PL 13, re N° 27. IDIODES INSPIRATA, Guenée (Sg. G. p. 40). N° 28. IDIODES RINATA, Guenée (S. G., p. 40). N° 29. IDIODES PRIVATA, Guenée (SZ. G., p. 41. Aflas, PL 14, fig. 4). Le Genre /diodes comprend dans le Species Général cinq Espèces, toutes d'Australie. Guenée a fait figurer deux Espèces d'Idiodes dans l'Atlas: Mitigata et Privata. Les types font partie de la collection du Muséum national de Paris. Dans la collection Guenée, il y a : Apécata; mais l’'exemplaire n’est pas conforme à la description du type qui est indiqué dans le Species Général comme appartenant à la collection du Muséum national de Paris. Peut-être Guenée aura-t-il obtenu plus tard le spécimen qu’il a cru pouvoir appeler : À picata, dans sa collection, en faisant une identification par à peu près? D'Inspirata, je vois dans la collection Guenée quatre ©, dont le type que je fais figurer sous le n° 859 de la PI LXXXVIIT, et trois autres reçus sans doute après la description initiale, avec le faux À picata. Felder et Rogenhofer ont donné dans VMovara, sous le n° 3 de la Taf. CXXIV, une figure qui doit être exacte du O' d’/diodes Inspirata, Guenée. De Rinata, il y a le seul Œ type que je fais reproduire sous le n° 860 de la PL LXXXVIII:; comme le dit Guenée, il est bien possible que Rinata soit une simple variété de /nsprrata. Mais pour les motifs que j'ai expliqués plus haut (p. 5), Guenée disposait d'un trop petit nombre d'exemplaires de chaque Espèce pour se trouver en état d'en apprécier la variation. 38 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE M. Dodd m'a envoyé un petit nombre d’/diodes très variés, pris a Kuranda; mais ce n’est pas avec cette documentation que je me sens capable d'établir moi-même les différences spécifiques dans le genre /diodes, dont la variabilité semble considérable. N° 30. CIRSODES ACUMINATA, Guenée (Sg. G., p. 41). N° 31. CIRSODES MACILENTATA, Guenée (Sg. G. p. 42). N° 32. CIRSODES LEODORATA, Guenée (S2. G., p. 42). Guenée décrit trois Espèces du genre Czrsodes et il n’en figure aucune. Druce, dans Bol. Centr. Americana, a réussi à reconnaître et à représenter correctement la Czrsodes Acuminata, sous le n° 5 de la Tab. 42. J'en possède 8 exemplaires; l’'Espèce est assez variable; tantôt elle présente sur les ailes supérieures, en dessus, un gros point noir situé dans la bande ombrée qui descend transversalement depuis l'angle apical des ailes supérieures jus- qu'au bord anal des inférieures; tantôt ce point noir manque. Guenée décrit, avec ce point noir, la Q qu'il possédait, et il décrit les deux C' de sa collection, sans ce point qui leur manque en effet; mais la Q peut, tout aussi bien que le G, être dépourvue du point noir en question. Acuminata habite l'Amérique méridionale : Sud-Brésil et Pérou. Je me demande si Macilentata peut être raisonnablement envisagée comme une Espèce distincte d'Acuminata ? Je fais hourer sous les MMS/0betS70tde la PI RC Me CE ES Macilentata, types de Guenée; ils viennent de Colombie, dit cet auteur. P. Germain m'a envoyé de Cochabamba, en Bolivie, et de Mathan a capturé à Moyobamba et à Chachapoyas une forme de Cirsodes dont je possède en tout 8 exemplaires et qui étant comme Macilentata d'un jaune plus ocracé et plus foncé qu’A cu- minata, dont la ‘forme typique se trouve aussi à Moyobamba, paraît être une variété assez notable de Macilentata et témoigner LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 39 en faveur de la séparation spécifique d’Acuminata et de Maci- Lentata. Te fais figurer un exemplaire C' de Bolivie, sous le n° 875 de la PI. XC, avec le nom de Var. Ywngaria, pour rappeler la Yunga del Espiritu Santo, où le papillon a été capturé. Quant à Zeodorata, très différente des autres Czrsodes, la Q type, de Colombie, se trouve représentée sous le n° 878 de la PI. XC. Je fais figurer sous le n° 877 un O' Leodorata, chez qui la forme des ailes est moins anguleuse et les dessins plus nets et mieux définis. Il a été envoyé de Bolivie, par P. Germain. Druce figure avec le nom de Paragonia Maculata, sous le n° 2 de la Tab. 08, dans Bol. Centr. Amer., une belle Phalénite paraissant très voisine, mais distincte de l’Espèce que j'appelle Abaria (*) et dont je fais représenter, sous le n° 851 de la PI LXXXVIII, un cg pris à Cochabamba, en Bolivie, par P. Germain. Une autre Espèce, appelée par moi Abadiraria (**), est figurée sous le n° 850 de la PI. LXXXVIII, d’après un O' pris à Huambo, au Pérou, par de Mathan, dans le 4° trimestre de 1880. Enfin Je fais reproduire sous le n° o11 de la PI. XCIIT, avec le nom d’A éæaria (***), une © prise par de Mathan, à Tarapoto, au Pérou, pendant les chasses qu’il fit de mai à août 1886, dans cette localité. Je possède un © d'Abæaria pris à Matto-Grosso, au Brésil, par P. Germain, dans la même année 1886. Ces trois Paragonia m'ont paru fort intéressants et dignes d'être l’objet d’une illustration. (*) Le nom. d’Abaria vient d’une ville de la Phocide, appelée Aba, du nom d’Abas, fils de Lyncée et d'Hypermnestre. (**) Le nom d’Abadiraria est celui d'une pierre que Rhée, femme de Saturne, emmaillota, lorsqu'elle mit Jupiter au monde, pour la présenter à son mari qui dévorait tous ses enfants mâles, de crainte qu'ils ne le détrônassent. Saturne dévora cette pierre et Métis lui donna un vomitif qui la fit rendre. On la conserva depuis à Delphes, dans le temple d'Apollon. (*#*) Le nom d'Abaearia vient du surnom Abaeus quelquefois donné à Apollon, à cause d’un temple qu'il avait à Aba, avec un oracle célèbre, un de ceux que Crœsus envoya consulter. 40 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Le sixième Genre de la famille des Urapteryde dans le Species Général a été appelé par Guenée Sabulodes et il est composé d’'Espèces américaines qu'on reconnaîtra à leurs ailes pales et sablées, qui les font ressembler à des Cabera, dit Guenée. Les Espèces de Sabulodes forment trois Groupes et sont au nombre de neuf dans le Species Général. Le 1* Groupe com- prend les six Espèces suivantes : N° 33. DOSITHEATA, Guenée (Sg. G., p. 43). N° 34. COLOMBIATA, Guenée (S$. G., p. 44). N° 35. MUSCISTRIGATA, Guenée (Sg. G., p. 44). N° 36. ACIDALIATA, Guenée (Sp. G., p. 44). N° 37. DENTINATA, Guenée (SZ. G., p. 44). N° 38. PECTINICORNATA, Guenée (Sg. G., p. 45). Guenée possédait ces Espèces, sauf la dernière qu'il indique comme faisant partie de la collection du Muséum national de Paris. Il n'en a fait figurer aucune. Je combie cette lacune regrettable, en représentant sous les n° 856, Dositheata; 855, Columbiata; 852, Muscistrigata; 854, Acidaliata; 853, Dentinata; tous les cinq de la PI LXXXVIIT. Le deuxième Groupe se compose de deux Espèces que Guenée n'a pas plus figurées que les Espèces du premier Groupe. Ce sont : N° 39. EXHONORATA, Guenée (S$. G., p. 45). N° 40. CABERATA, Guenée (SZ. G., p. 45). Enfin le troisième Groupe comprend une seule Espèce que Guenée a figurée dans l’Aflas, sous le n° 6 de la PI. 6; c'est : N° 41. SABULODES HIMERATA, Guenée (SZ. G., p. 46). LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 41 Je fais figurer Exkonorata sous le n° 868 de la PI LXXXIX et Caberata sous le n° 862 de la même PI LXXXIX. Les Sabulodes G' paraissent être des papillons très communs dans l'Amérique du Sud; ma collection contient un nombre considérable d'exemplaires dont je suis surtout redevable à Marc de Mathan qui chassa pour nous, pendant près de trente années, dans diverses contrées du Para, de la région des Ama- zones, du Pérou, de l’'Equateur et de la Nouvelle-Grenade, et à P. Germain qui explora différentes provinces du Brésil et quelques cantons de la Bolivie. C’est ainsi que J'ai sous les yeux une centaine d'exemplaires de Caberata presque tous G, rangés à la suite des deux types G' et Q de la collection Guenée. Avec cette série, on peut se rendre compte des variations de l'Espèce, elles sont assez sensibles; la couleur jaunâtre est très pâle à Santa-Catharina (Sud-Brésil), plus foncée au Pérou (Chancha- mayo, Chachapoyas, Huambo) et surtout à Cochabamba, en Bolivie, où certains exemplaires paraissent rougeâtres; de plus, les bandes d'ombre, les points noirs, les atomes qui sont répandus comme une poussière sur la surface des ailes sont plus ou moins atténués ou accentués. En dessous, l'ombre subapicale des ailes supérieures est plus ou moins large et prononcée. J'ai cru devoir faire représenter à côté d’un des types de Guenée, un échantillon de Bolivie chez qui les ombres et dessins sont plus accentués et la couleur générale d’un ocre rougeâtre plus foncé (n° 863, PI. LXXXIX). J'ai appelé cette forme Boliviaria. Chez Exhonorata, les ombres sont plus ondulées et le contour extérieur des ailes est plus anguleux que dans Caberata. Les pattes sont très fortes, longues et épaisses, et je vois un pinceau de poils noirâtres assez fourni sortir de la première articulation de la troisième paire de pattes, un peu comme dans les C' de Syrichthus Alveus. Cette particularité est reproduite sur la PI LXXXIX, fig. 868. Il y a un très grand nombre d'Espèces de Sabulodes. Quelques- unes sont extrêmement voisines d’autres Espèces. 42 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Je dois faire observer que Z'efracis ægrotata, Guenée? var. Polygrapharia, Felder et Rogenhofer (Novara; G'; Tab. CXXII, fig. 5), de Brésil et Colombie, n'est nullement la Tefracis ægrotata, Guenée, mais bien une Sabulodes, dont je possède un grand nombre d'exemplaires du Pérou. Par des transitions, elle se rapproche extrêmement de Caberata et d'Exhornata. Druce a figuré sur la Tab. 42 de Biol. Centr. Americ. diverses Espèces de Sabulodes, un peu indécises, de couleur ocre pâle assez terne. Gustav Weymer et Peter Maassen ont figuré dans l'ouvrage publié à Berlin en 1800, sous le titre de Zepidopteren gesammelt auf einer Reise durch Colombia, etc. in den ]ahren 1808-1877, von Alphons Stuebel, trois Espèces de Sabulodes, sur la Taf. VIII; mais le dessinateur et lithographe A. Weyding, d'Elberfeld, a malheureusement produit un travail très défec- tueux. La coupe des ailes est généralement mauvaise et l’identi- fication, dans les conditions d'exécution des planches du voyage de Stuebel, est très souvent impossible. Il faut des figures pour rendre les descriptions intelligibles; mais les figures doivent être réalisées avec exactitude. Autrement elles ne rendent aucun service et représentent un effort inutile. Je crois devoir faire représenter les Espèces suivantes qui ne me paraissent pas avoir été figurées jusqu'ici : GORGOPHONARIA, Obthr. (PI. LXXXVIII, fig. 857), du Sud du Brésil (Santa-Catharina), voisine de Columbiata, mais avec les lignes et les ombres des ailes supérieures plus ondulées et moins obliques. ANIMATA, (Obthr. (CPIMEORAIX Vs. 860) erande Especende Bolivie, d’un brun rougeûtre brillant. GORGORISARIA, Obthr. (PL LXXXIX, fig. 864). Jolie Espèce, dont J'ai reçu 10 © de Bolivie; le dessous est remarquable par son centre d’un gris blanchâtre argenté et sa bordure brun noirâtre, avec une petite réserve apicale gris blanchâtre. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 43 MIMULATA, Obthr. (PI. LXXXIX, fig. 865), de Bolivie et du Pérou, d'une couleur brun rouge très sombre, en dessus; bord des ailes légèrement festonné; dessous des ailes brun noir, avec la base des inférieures d’un gris blanchâtre. J'ai reçu un grand nombre de © de Cochabamba, en Bolivie. Garlepp, collecteur pour le compte de feu Staudinger, l’a prise à la Paz. Staudinger m'en a fourni une paire avec le nom 2% litteris de Mimulata que je maintiens. MIMALLONATA, Obthr. (PI. LXXXIX, fig. 866), de Chachapoyas, au Pérou; voisine de Mimulata, mais plus claire et très différente en dessous. GORGYTHIONATA, Obthr. (PI LXXXIX, fig. 872), de Cocha- bamba; d'un brun rougeâtre, avec les bords plus clairs et le tour des ailes sans dentelure, n1 feston. GORTYNIARIA, Obthr. (PI. LXXXIX, fig. 86;), d'après un © pris par de Mathan, à Huambo, au Pérou. GORGYRARIA, Obthr. (PI. LXXXIX, fig. 871), de Cochabamba, en Bolivie. GORGONIARIA, Obthr. (PI. XCIII, fig. 907), ©, de Balzapamba, en Equateur; Espèce très distincte et devant peut-être figurer dans un Genre spécial. GORGOSARIA, Obthr. (PI LXXXIX, fig. 870), de Cochabamba, en Bolivie. GONNAPEARIA, Obthr. (PI. LXXXIX, fig. 873), de la Paz, en Bolivie, prise par Garlepp. PETROPOLISARIA, Obthr. (PI. XCIII, fig. 909), de Petropolis, au Brésil; petite Espèce prise par P. Germain, en mai 1885. SCHUNCKEI, Obthr. (PI. XCIII, fig. 908), de Chanchamayo; envoyée par Oswald Schuncke, qui chassa pour nous, autrefois, avec feu Otto Thieme, à Panama, et qui alla ensuite se fixer au Pérou où 1l a collecté les Insectes, avec zèle et succès. Il à répandu le produit de ses chasses dans beaucoup de collections allemandes et françaises. 44 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE CENCHRIARIA, Obthr. (PI. XCII, fig. go1), de Pérou et Bolivie; l'individu figuré a été pris par de Mathan à Chachapoyas. CEPHALIONARIA, Obthr. (PI XCII, fig. 002), de Bolivie: très voisine, mais semblant spécifiquement distincte de Cerambaria, Obthr. (PI. XCII, fig. 003), qui a les ailes supérieures traver- sées par des lignes dont la direction est différente. MONASTICARIA, Obthr. (PI XCII, fig. 004), de Chachapoyas, à laquelle je conserve le nom sous lequel j'ai reçu un échantillon de Loja (Equateur), bien que ce nom, dont aucune figure n’a consacré l'application, soit pour moi nul et non avenu. MOLORCHARIA, Obthr. (PI. XCII, fig. 905), de la Paz, en Bolivie. Dans la plupart de ces Espèces, je ne connais que les Pourtant presque toutes semblent abondantes; mais les © pro- bablement moins mobiles, échappent à l'attention des chasseurs. N° 42. EUTRAPELA CLEMATARIA, Sn eo Race (SÉNG: P. 47. Espèce très bien représentée comme Phalena Clemataria, en même temps qu’une branche de Clematis rosea, sur la PI. CI du magnifique ouvrage intitulé : Aistoire naturelle des Lépidoptères les plus rares de Géorgie contenant Leurs caractères systéma- tiques, les particularités de leurs différentes métamorphoses avec les plantes qui leur servent d'aliment, composée d'après les observations de M. Jean Abbot, qui a résidé plusieurs années en ce pays, par Jacques Edouard Smith, D. M. M. S.R, membre de l’Académie impériale Nature Curiosorum, des Académies de Stockholm, Turin, Lisbonne, Upsal, Lunden, Philadelphie et de la Société d'Histoire naturelle de Paris, président de la Société Linnéenne. L'ouvrage, rédigé en anglais et en français, comme celui de Drury, orné de Planches superbement gravées et coloriées avec LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 45 le plus grand soin, a été imprimé à Londres, par T. Bensley, en 1707. La Planche 101 donne la figure de la chenille, de la chrysalide et du papillon G' et ©. Le nom vulgaire français donné par Smith est : Le Grand Arpenteur au bout des ailes recourbé. N° 43. MUCRONODES PHYLLATA, Guenée (Sg. G. p. 48). N° 44. MUCRONODES OBRUNDATA, Guenée (SZ. G., p. 48. Aflas, PI: 4, fig 7). Les deux Espèces de Mucronodes décrites par Guenée pro- viennent du Brésil. Quand Je dis : les deux Espèces, c'est pour me conformer à l'appréciation de Guenée; car Je suis convaincu que PAyllata et Obrundata appartiennent à une seule et même unité spécifique. Je fais cependant représenter PAyllata, sous le n° 886 de la PI XCI. En comparant la figure d'Obrundata à celle de PAyllata, on partagera, je pense, mon opinion, quant à la réunion de PAyllata et d'Obrundata en une seule Espèce. Je fais figurer en outre, sous les n° 887 et 888 de la PI XCI, deux Mucronodes non encore illustrées : Bolivars ©, Obthr, de Balzapamba (Equateur), et Germaini G, Obthr., de Cochabamba (Bolivie). La Mucronodes Germaini S' porte des stries fines, droites, assez nombreuses sur les ailes supérieures, en dessus, et sur toute la surface des inférieures, en dessous; l’apex des ailes supérieures n’a pas de bec saillant. Quant à Bolivari ©, elle na pas de petite tache blanche costale en dessus et en dessous, comme PAyllata et Obrundata, à la naissance de la double ligne transversale; de plus, cette double ligne, chez Bolivari, descend droit du bord costal et sans décrire, à son origine près de la côte, le petit angle ou crochet qu'on remarque chez PAyllata et aussi chez Obrundata. De plus, comme chez Germaini, l'angle saillant du bord marginal des ailes inférieures est encore plus proéminent et plus accentué. Je possède une seule Q de Bolivari et deux © de Germaini. Je crois que ce sont des Espèces très voisines, mais distinctes, sans toutefois oser l’affirmer avec con- 46 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE viction. Ce sont peut-être les deux sexes d’une même unité spécifique ? N° 45. CIMICODES PALLICOSTATA, Guenée (S2. G., p. 49) — CCépid compar:, Nol. V, Part APP ENXCIDRRE REG N° 46. CIMICODES NIGROLITURATA, Guenée (Sp. G., p. 49) — (Lépid. compar, Vol. V, Part. II, PI. XCI, fig. 804). N° 47. CIMICODES LATATA, Guenée (S2. G., p. 50) — (Lépid. compar, Nol. NN, Part. PERRET He 800)! N° 48. CIMICODES CLISTHENATA, Cramer-Guenée (Sg. G., p. 50). Des quatre Espèces de Czmicodes citées par Guenée, une seule a été figurée, c’est la CZis/henata, Cramer ,P1. CCCXCVII, fig. L). La figure donnée par Stoll (Cramer) est assez grossière, mais très reconnaissable. Je crois que Pallicostata, Guenée, est une forme de CZisthenata; la couleur du fond des ailes est plus unie chez Pallicostata. Nigrolilurata me semble également appartenir à la même Espèce : Clisthenata. D'ailleurs Guenée pressent qu'il en soit ainsi; 1l dit (p. 49) : « Toutes les Espèces sont extrêmement voisines et Je crains même quelque double emploi. » Cimicodes latata, Guenée, paraît être la même que Cimicodes Manoaria, Feld. et Rog. (Novara, PI. CXXII, fig. 14). Latata et son synonyme Manoaria sont, suivant moi, avec Pallicostata et Vigroliturata, des formes d’une Espèce très variable à laquelle appartient également C/is/henata. Les Cimicodes varient sensiblement pour la taille et la cou- leur; mais les deux lignes transversales parallèles des ailes supérieures sont indicatives pour l'unité spécifique. Je connais une autre Espèce dont l’apex des ailes supérieures forme un bec pointu et dont le dessous des ailes est très parti- culier. Je l’ai appelée CAzmboaria et je la fais représenter sous le n° 892 de la PI. XCI, d’après une © prise à Chimbo (Equateur) LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 47 par de Mathan. Je possède la même CÆimbouarta de l'île Portal, au Maroni (Guyane française). De Mathan et Schuncke ont rencontré au Pérou une Phalénite qui me paraît assez référable au genre Cimicodes. Je la fais représenter sous le n° 896 de la PI XCII avec le nom de Oswaldaria. À Chimbo, de Mathan a pris un seul O' d’une Pha- lénite dont les pattes sont longues et ont certains articles démesurément gros. Ses ailes supérieures sont traversées par deux lignes qui ne sont pas droites, mais courbes dans une partie de leur parcours; ces deux lignes descendent du bord costal au bord interne. Je place cette Espèce au moins provisoirement dans le genre Cimicodes et je la fais figurer avec le nom de A/czmaria sous le n° 897 de la PI. XCII. C'est à la suite du Genre Czmicodes qu'il conviendrait sans doute de placer le Genre Hygrochroa, Felder et Rogenhofer, dont sont figurées deux Espèces : Davalliata et Galbanaria, sous les n* 12 et 124, 13, 134, 14 et 14a de la Tab. CXXIV de Novara. Je fais figurer deux belles Espèces avec le nom de Vitellinata, sous le n° 890 de la PI. XCI, et avec le nom de Paulinaria, sous le n° 801 de la même PI. XCI. Vitellinata n’est pas rare à Cochabamba (Bolivie) et à Cha- chapoyas (Pérou). J'ai reçu une seule Q de Paulinaria, prise à Moyobamba (Pérou) par de Mathan. J'incorpore dans le genre H ygrochroa, une jolie Espèce à lignes un peu excentriques que j'appelle Miraria et que je fais représenter sous le n° 906 de la PL XCII d’après une Q prise à Teffé (Amazones), par de Mathan. Je pense que les deux Espèces appelées par moi : Zeonidaria et Voyalidaria peuvent être placées au voisinage des ygro- chroa. Je figure Leonidaria sous le n° 898 de la PI. XCII et Noyalidaria, sous le n° 800 de la PI. XCIT. La première a été prise au Pérou et en Bolivie et l’exemplaire figuré vient de Chachapoyas; elle varie pour la teinte brune plus 48 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE ou moins foncée du dessus des ailes; l’autre vient de Guyane et du Pérou; l’exemplaire représenté a été rapporté de Moyobamba. N° 49. CLYSIA COMICIATA, Guenée (Sg. G., p. 51). N° 50. CLYSIA CRURARIA, Herrich-Schaeffer-Guenée (SZ. G. Di) N° 51. CLYSIA TASIMATA, Cramer-Guenée (Sg. G., p. 52). Je pense que Comiciata, Cruraria et Tasima sont des formes d’une seule et même Espèce très variable, dont Herrich-Schaeffer a figuré, sous le n° 198, une variation à laquelle il a donné le nom de Cyuraria, tandis que Cramer avait, le premier, figuré, avec le nom de 7Z'asima, une autre variation, sous les n® D et E de la PI CCXL. La Comiciata est plus grêle, moins robuste; c'est la race du Brésil méridional et du Paraguay. On trouve l'Espèce depuis le Mexique jusqu'à l'Uruguay. J'en ai réuni une série considérable d'exemplaires. La Clysia Tasima est un véri- table protée. Mais Je m'étonne infiniment que Guenée ait colloqué l’Occz- duata dans son genre CZysia. Il est vrai qu'il fait suivre d'un point d'interrogation le nom du genre C/ys1a. Quoi qu'il en soit, CZysza Occiduata est plutôt une Cimzcodes qu'une C/ysia et doit se placer près de l’Espèce que j'ai appelée A lcimaria. N° 52. CLYsIA? OCCIDUATA, Guenée (S. G., p. 52) — (Lépid. Compar NOolN, Part. IL PL XCL ke 689) La Microgonia Rhodaria figurée par Herrich-Schaeffer, sous le n° 348 de Samml. aussereurop. Schmetterlinge me paraît être une forme d'Occiduata; VHerbita Medama, Druce (Biol. Centr. Amer., Tab. 43, fig. 7) appartient très probablement à la même unité spécifique. Druce n’a point reconnu Occiduata dans la des- L LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 49 cription de Guenée; dès lors tout ce qui a été écrit au sujet d'Occiduata, dans Biologia Centr. Americ., se trouve inexact. Le type Occiduata que je fais figurer sous le n° 889 de la PI. XCI est la forme extrême d’une variation dont je possède les transitions vers RLodaria et Medama qui est une autre forme extrême, au point de vue de l’uniformité de teinte et du manque de robustesse. L'Espèce ne paraît pas rare au Pérou et en Bolivie. Personne n'a reconnu Occiduata dans la description de Guenée. Il est vrai, ainsi que Je le rapporte plus haut, que la collocation par Guenée d'Occiduata, même avec un point d'interrogation, dans le genre CZysia, à côté de T'asima, ne pouvait qu'engendrer la confusion dans l'esprit de ceux qui essayaient de comprendre les descriptions du Species Général. Une jolie Clysia est l’Espèce de Bolivie à laquelle j'ai donné le nom de S’ Argentaria. Elle est figurée sous le n° 045 de la PEEXCVE Le genre Uxrydia contient dans le Species Général 23 espèces. Toutes sont américaines. Le 1° groupe est formé par une seule Espèce que Herrich- Schaeffer a très bien figurée sous le n° 340, avec le nom de Vzlpecularia. N° 53. OXYDIA VULPECULARIA, Herr.-Sch.-Guenée (Sz. G. p. 54). Varie passablement pour la teinte plus ou moins jaune ou rougeâtre des taches du milieu des ailes et la délimitation de ces dites taches, relativement à la couleur brune du fond des ailes. Vwlpecularia paraît commune en Bolivie (La Paz, Cocha- bamba); au Pérou (Chanchamayo, Huambo, Huancabamba) ; en Nouvelle-Grenade (Cananche); au Brésil. 50 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Le 2° groupe comprend : N° 54. OXYDIA CAPNODIATA, Guenée (S3. G., p. 54). N° 55. OXYDIA BENDIATA, Guenée (Sg. G. Aflas, PI. 4, fig. 4, P. 54). N° 56. OXYDIA TESTINATA, Guenée (Sg. G., p. 55). N° 57. OXYDIA VINOSATA, Guenée (S2. G. p. 55). N° 58. OXYDIA DECLINATA, Guenée (Sp. G. p. 55). L'Oxydia Capnodiata, dont la tache costale-subapicale rap- pelle, comme le dit Guenée, la Capnodes Irene, est figurée sous le n° 922 de la PI. XCIV. C’est une Espèce abondante au Brésil (Nouvelle-Fribourg), en ‘Colombie, au Pérou et en Bolivie. Elle varie sensiblement pour la taille et l’accentuation des taches noi- râtres sur le dessus des ailes. Ma collection contient 75 O', mais pas une seule Q. La Bendiata a été figurée par Guenée d’après un exemplaire dont le fond des ailes est d’une couleur brun clair uni. Herrich-Schaeffer figure sous le n° 481, avec le nom d’Acro- semia decurtaria, une variété d'Oxydia Bendiata, Guenée, ainsi qu'il le reconnaît d’ailleurs lui-même, en inscrivant, entre paren- thèses, après Acrosemia decurtaria, le nom donné par Guenée. En considérant une longue série d'échantillons recueillis en Bolivie, au Pérou et à l'Equateur, il me paraît que Bendiata est extrêmement variable. Je fais représenter sous le n° 030 de la PI XCVI, la variété Æarpalionaria, de Chanchamayo, au Pérou, et sous le n° 023 de la PI. XCIV, la variété Farpalyciaria, de Cochabamba, en Bolivie. Il y a au Pérou une Espèce très voisine, mais paraissant bien distincte par les dessins du dessous des ailes, tandis que par le dessus, elle ressemble beaucoup à Æarpalionaria; je fais figurer sous le n° 040 de la PI. XCVI, avec le nom de Harmonidaria, cette Oxydia, d'après un © pris à Huambo, par de Mathan, pendant le 4° trimestre 1880. La forme des ailes et la frange LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE st contribuent à caractériser la différenciation spécifique à laquelle l’analogie du dessus des ailes empêche de penser tout d’abord. Ma collection contient d’autres exemplaires pris par de Mathan à Chachapoyas, au Pérou. L'Oxydia Testinata a le dessous des ailes d’un brun clair uni poivré de petits atomes noirs. Je fais figurer sous le n° 021 de la PI XCIV, le O' type venant de Nouvelle-Fribourg, au Brésil; je possède un autre O' de Cochabamba, en Bolivie. T'estinata a les articles des pattes velus. Chez les autres Espèces d'Oxydia, la villosité des pattes est nulle ou moins épaisse. Declinata, dont je fais figurer la Q type, du Brésil, sous le n° 034 de la PI. XCV, ainsi qu'un O' pris à Huambo (Pérou), par de Mathan (PI. XCV, fig. 033), est une Espèce très variable, répandue dans une grande partie de l’Amérique tropicale. Les antennes des ©, chez les Oxydia ci-dessus mentionnés, sont généralement filiformes. Druce figure dans Bz0o1. Centr. Amer. sous le n° 5 de la PI. 43, avec le nom de Æerbita Artayctes, une Espèce ayant les antennes légèrement pectinées; ma collec- tion contient 2 O' de cette Æerbita Artayctes venant, l’un de Bolivie, l’autre de Colombie. L'Oxydia Vinosata dont je fais figurer, sous le n° 027 de la PI. XCV, la © type provenant du Brésil, ayant les ailes traver- sées par une ombre oblique descendant depuis le bord costal où elle prend naissance tout près de l’apex, est bien distincte des précédentes Espèces. Dans le groupe IIT, Guenée classe deux Espèces : 7 7ychiata et l'rapezsata. N° 59. OXYDIA TRYCHIATA, Guenée (Sg. G., p. 56). N° 60. OXYDIA TRAPEZATA, Guenée (Sp. G. p. 56). Je fais représenter le type 7Z7ychiata, sous le n° 024 de la PI. XCIV. L'Espèce est commune en Bolivie et au Pérou; elle 52 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE varie pour l'intensité de la couleur brune uniforme du fond des ailes et l’accentuation de la tache orangée entre les deux lignes transversales des ailes supérieures, au contact du bord inférieur des ailes. Je fais figurer une variété de T7ychiata, de nuance plus accentuée que le type, sous le n° 037 de la PI XCVI. L'exemplaire représenté vient de’ La Paz, en Bolivie. L'Oxydia Trapezata (PI. XCV, fig. 9020), paraît plus rare que les autres Oxrydia dont ma collection renferme des centaines d'exemplaires. En outre du spécimen type de Guenée, je ne pos- sède qu'un seul C de 7'rapezata. 11 a été pris à La Paz. Je fais figurer sous le n° 028 de la PI. XCV, avec le nom de Bararia, un exemplaire d'une Espèce d'Oxydia, dont je n'ai trouvé le dessin dans aucun ouvrage entomologique. Bararia a été capturée à l’île Portal, au Maroni, par feu mon digne ami Constant Bar. Garlepp, qui collectait pour feu Staudinger en Bolivie, et qui s'y rencontra avec notre chasseur P. Germain, a envoyé deux Jolies Espèces d'Oxydia. L'une d'elles, que j'appelle ScAunc- kearia, a été trouvée également au Pérou par Oswald Schuncke (Chanchamayo) et par de Mathan (Moyabamba, Huambo). L'autre portera le nom de Garlepparia. Schunchearia est figurée sous le n° 041 de la PI XCVI et Garlepparia sous le n° 036 de la même PI XCVI. Les exemplaires figurés viennent de Chanchamayo et des bords du Rio-Songo, en Bolivie. Ce sont des Espèces de taille relativement petite, de couleur brun sombre et d'aspect plus frêle que les autres. Le 4° groupe des Oxydia contient deux Espèces : N° 61. OxvDIA MIXTATA, Guenée (S2. G., p. 56). N° 62. OxvDIA MUNDATA, Guenée (Sg. G. p. 57; Atlas, PI. 10, for) LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 53 Les types des deux Espèces viennent du Brésil. Je ne les possède ni l’un, ni l’autre. Guenée les indique comme existant dans la collection du Muséum national de Paris. Je me déclare incapable d'arriver à savoir, d'après la description, ce que peut bien être Wix/ata, et dès lors j'ignore si ma collection en contient quelqu’individu. Quant à Mundata, Guenée en ayant publié la figure, j'ai pu y rapporter 3 O' pris par P. Germain au Paraguay central et une © envoyée par le même chasseur de Petropolis, où elle fut capturée en mai 1885. Dans le 5° groupe, figurent quatre Espèces : N° 63. OxvDpIA MEXICATA, Guenée (S2. G. p. 57). N° 64. OxYDIA CLARATA, Guenée (SZ. G., p. 57). N° 65. OXYDIA APIDANIATA, Cramer-Guenée (Sg. G., p. 58). N° 66. OxvDIA HISPATA, Guenée (S3. G., p. 58). Guenée a décrit l’'Oxydia Mexicata, d'après un O' de la coll. Guérin dont il fit l'acquisition plus tard; je puis donc, le pos- sédant dans ma collection, en donner la figure sous le n° 030 ed PLAN. L'étiquette de localité écrite par Guérin est libellée : OUrzxaba. C'est ce même nom : Orixaba que Guenée a fait imprimer dans le Species Général. Druce n'a pas reconnu dans la description rédigée par Guenée, l'Oxydia Mexicata dont le dessous des ailes est cependant si particulier. Il est vrai que la description de Guenée n’est guère explicite sur ce point essentiel. Dès lors, dans Biologia Centrali Americana, Druce, qui y a traité la partie des Lepidopt. Heteroc, a déclaré (Vol. II, p. 25), en parlant de Mexicata ét Clarata, que les deux Espèces lui étaient inconnues : « Both this and the following species are unknown to me ». Aussi a-t-il fait figurer Mexicata, avec le nom d’A7/axa, sous les n*® 12, 13 et 14 de la PI. XLIII de ce magnifique ouvrage. Il m'est permis d’invoquer cet exemple à l’appui de mon opinion 54 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE que la description seule ne permet pas de reconnaître un papillon. Le principe que J'ai tant de fois exprimé : Pas de bonne figure à l'appui d'une description, pas de nom valable, paraît toujours plus justifié. Dès lors le nom d’A7/axa rendu, le premier, intelli- gible, grâce à la figuration publiée dans Biol. Centr. Amer., pri- merait celui de Mexicata non reconnaissable par la description seule. L'Espèce se trouve répandue en Nouvelle-Grenade, au Pérou, en Bolivie, au Paraguay; elle varie beaucoup pour la couleur du fond des ailes. Toute la partie des supérieures comprise entre la base et la ligne transverse commune qui descend de l’apex au bord abdominal, paraît comme de la soie brillante; mais le bord extérieur est d'aspect moins satiné. Je fais figurer sous le n° 038 de la PI. XCVI, avec le nom de var. Caucaria, un © brun plus foncé que le type, pris par de Mathan à Cauca, en Nouvelle-Grenade. L'Oxydia Clarata à pour type un © pris à Cordova, au Mexique, très probablement par feu Sallé; elle me paraît être la même Espèce que l'Oxrydia Hispata, du Brésil, et ces deux Oxydia sont, suivant moi, des variations de l’Apzdania, dont Cramer a représenté deux O' sous les lettres C et D de la PI. CCLIL. Il convient d'observer que Cramer, à la page 103 de son ouvrage, donne le nom d’Apidania aux deux Arpenteuses de Surinam, et que Guenée, suivant une méthode qui lui est familière, a transformé À pidania en A pidaniata. Cramer attribue au papillon figuré sous la lettre D, le sexe Q. Il se trompe; les deux À pidania représentées sous les lettres C et D sont des Of L'Oxydia Batesi, Felder et Rogenhofer (Novara, PL CXXITI; d' fig. 15), est une variété d'A pidania, ainsi que les Auteurs autrichiens semblent d’ailleurs le préjuger. L’Oxydia Unicolor, Druce (Biol. Centr. Americ., PI. XCVIII, fig. 6) est une variété d'A pidania, comme Bicolor, du même auteur (Loc. cit, PL. XCVIIT, fig. 4). Je suis porté à croire que Gastropachata, Guenée (Sg. G. n° 75), est tout simplement la Q d’Apidania, de sorte que les Oxydia Clarata S, Guenée; Hispata S, Guenée,; Batesi G, Feld. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 55 et Rog.; Unicolor Œ, Druce; Bicolor d, Druce; Gastropachata ©, Guenée, appartiennent à la même unité spécifique que À pidania, Cramer. Gastropachata serait juste la Q de la Var. Brcolor. Je fais figurer Clarata, sous le n° 942 de la PI. XCVI; Hispala, sous le n° 026 de la PI. XCV, et Gastropachata, sous le n° 016 de la PI. XCIIL. À pidania, avec ses nombreuses variétés, se ren- contre dans beaucoup de contrées de l'Amérique tropicale. Ma collection contient une grande série provenant de localités diverses et offrant des variations transitionnelles très intéres- santes. Le 6° groupe contient les dernières Espèces du genre Oxydia : N° 67. OXYDIA PEOSINATA, Guenée (Sp. G., p. 59). N° 68. OxvpiIA DISTICHATA, Guenée (Sp. G., p. 50). N° 69. OxypIA NIMBATA, Guenée (Sp. G. p. 59). N° 70. OxYDIA VESULIATA, Cramer, Guenée (Sz. G. p. 60). N° 71. OXYDIA PALYNATA, Guenée (SZ. G., p. 60). N° 72. OXYDIA SATURNIATA, Guenée (Sg. G. p. 61). N° 73. OXYDIA PLATYPTERATA, Guenée (Sg. G. p. 61). N° 74. OXYDIA AGLIATA, Guenée (Sp. G., p. 62). N° 75. OXYDIA GASTROPACHATA, Guenée (Sp. G., p. 62). Mais cette dernière est, comme je le dis ci-dessus, la Q d'A pidania, Cramer. Je fais figurer sous le n° 917 de la PI XCIV le Peosinala, type de la coll. Guenée, et sous le n° 918 de la même PI. XCIV, le G Distichata, type de la même collection. Je crois que ce sont des variétés de Vesulia, Cramer (PI. CCXL, fig. B, C), que Guenée a transformée en Vesuliata. Cette Arpenteuse, comme dit Cramer, est répandue dans l'Amérique tropicale où elle offre 56 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE des races locales assez caractérisées, quoique certaines varient beaucoup elles-mêmes; ainsi est-il de Veswlia. Je fais figurer sous les n° 019 et 020 de la PI. XCIV, 1 O' et 1 Q Vesulia. Le a été pris à Matto-Grosso (Brésil) par P. Germain; la © vient de la Jamaïque. Ma collection contient un grand nombre de Veszlia de diverses provenances améri- caines ; tous les exemplaires que j'ai vus ont une tache noire près de l’angle apical des ailes inférieures, en dessus; cette tache noire est plus ou moins marquée; mais 1l me semble qu'on peut toujours en percevoir la trace. Quant aux Uxrydia Nimbata et À gliata, 1 me paraît probable que Nimbata est le et Agliata la Q d’une même Espèce. Guenée a pris l’une de ses © Agliata pour un C'; sa collection contient 2 @O et non.T1 © et … ©, commeul'le prétend 2ntort (p#02); Je fais figurer sous le n° 015 de la PI. XCIIT, la ©, qu'il décrit avec la ligne des supérieures géminée. L’Espèce est extrêmement variable. Je possède de nombreux exemplaires des deux sexes venant du Pérou, de Bolivie, de l’Equateur. 51 À gliata appartient à la même unité spécifique que Nimbata, ladite Aglzata reste cependant une race bien différente de Nimbata; je fais donc figurer le G' A gliata sous le n° 914 de la PI XCIII, d’après un exemplaire pris à Chanchamayo, au Pérou, par Oswald Schuncke. Nzmbata C'est représenté sous le n°1013 ède la PI EXCLU L'Oxydia Palynata est une Espèce plus petite que les précé- dentes ; elle a un aspect tout particulier. Je fais figurer le O' type sousdle node El CT Je crois que Saturniata, Guenée, représentée sous le n° 925 de la PI XCIV, est la © de Polla Preditaria, Herrich-Schaeffer (n° 416). Guenée dit (p. 36), à propos de cette Præeditaria, qu’elle pourrait bien appartenir au genre CAærodes. Guenée n'avait pas vu Preditaria, en nature, ce qui explique sa méprise. J'ai sous les LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE É7 yeux un grand nombre d'exemplaires pris à la Guyane française, au Brésil (Matto-Grosso), au Paraguay central, au Pérou, à la Nouvelle-Grenade. L'identification de Preditaria Get de Satur- niata Q ne fait aucun doute pour moi. La priorité du nom appartient à Præditaria, Herrich-Schaeffer. Quant à Platypterata, Guenée l'a figurée dans l’Aflas du Species Général; dès lors c'est une Espèce très facile à recon- naître. Cependant Herrich-Schaeffer a figuré l’Espèce en question, avec le nom de Cratoptera Recurvaria, sous les n° 483 et 484. Il s’est pourtant bien rendu compte qu'il courait grand risque de commettre un double emploi; car, à la page 83, après l'énoncé du nom nouveau donné par Herrich-Schaeffer, on peut lire entre parenthèses et avec un point d'interrogation, le nom d’Oxydia Platypterata, Guenée. Druce a établi exactement dans Biol. Centr. Americana (II, p. 27), la synonymie entre Platypterata, Guenée, et Recurvaria, Herrich-Schaeffer; mais je ne partage pas l'avis de Druce, lorsqu'il inscrit Maftererr, Felder et Rogenhofer, comme synonyme de Platypterata. Je considère Natterer: comme une unité spécifique tout à fait distincte. Je fais représenter 3 Espèces d’'Oxydia qui me paraissent non encore figurées. Les descripteurs sans figure me pardonneront-ils d’avoir pris à ma charge les frais de cette figuration qui n’a pas été essayée jusqu'ici, du moins d’après les recherches que J'ai faites? Je n'ose m'en faire l'illusion; mais de leurs réclamations, je n'ai cure; je pense les avoir suffisamment fixés sur mes dispo- sitions. Donc, sous le n° 035 de la PI. XCV se trouve représentée l'Oxydia Falcaturata, d'après un d' pris par P. Germain, en Bolivie. Le long bec apical distingue cette Oxrydia de toutes les autres. Sous les n° 043 et 044 de la PI. XCVI, je fais figurer le © et la Q de l'Oxydia Mathani; le C a été pris à Chachapoyas, 58 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE au Pérou, par de Mathan, et la Q à Cochabamba, en Bolivie, par P. Germain. L’Espèce présente de nombreuses variations; mais les caractères essentiels restent généralement bien indiqués chez tous les individus. Enfin les n°*931,et 032.de la Pl XOVSonticonsacres 4h représentation de l’Oxydia Ockendeni, prise à Agualani (Cara- baya), au Pérou, à l'altitude de 0.000 pieds, par Ockenden, pen- dant la saison sèche, en avril 1005. L’Oxydia Ockendeni est une Espèce très variable et les Q surtout paraissent très diversement colorées. La dernière Espèce classée par Guenée est la Cyclidia Substig- maria, parfaitement figurée par Huebner. C’est une Espèce très commune dans l'Inde et l'Ouest de la Chine où elle présente une forme géographique spéciale. Je suis porté à croire que le genre Cyclidia ne doit pas trouver sa place dans les Phalénites, mais plutôt dans les Drepanulide. Cependant je ne connais pas les premiers états des Espèces du Genre Cyclidia et je ne puis, dans ces conditions, proposer un classement définitif. A ] à Mr 2 PSN ET ja M ER Ù CDs" #4 PES he Jii | 1 WE fi RCE Di x] “: % 4 2 LAN 2 4piil I cr QU PEN. LS : | : ANT on! AURA l À (l Tree D nee Eu De qe PE ee nn nd vw QE ré - d Ca [Le : Sn ns FA 1" » à | FT Écrits humoristiques de Guenée (Voir page Q du présent ouvrage) 1.— Les Entomologistes peints par eux-mêmes Par M. Achille GUENÉE (Extr. du Recueil des Travaux de la Société libre de l'Eure, pour 1842.) Nous sommes arrivés au temps de la franchise absolue. La litté- rature abonde aujourd’hui en portraits d’après nature, tracés avec d'autant plus de liberté que, chez ces hommes peints Zar eux- mêmes, c'est le romancier qui dessine le savant, et le journaliste qui croque l’épicier; mais, dans ce panorama de toutes les condi- tions humaines, je m'aperçois, sans surprise du reste, qu'on a oublié une petite famille, peu nombreuse sans doute, surtout chez nous autres Français, mais qui n’en vaut pas moins peut-être la peine d'être connue : je veux parler de cette classe de naturalistes qui, parmi les nombreuses études de la nature, a choisi celle des infini- ment petits. Je sais que beaucoup d'hommes qui se disent graves, considèrent cette étude et les hommes qui s'y livrent, comme atteints et convaincus de puérilité; mais, leur opinion fût-elle juste, c’est souvent à propos de petits objets que s’agitent les grandes passions, et les travers de l'esprit humain sont parfois plus curieux à observer dans leurs effets que dans leurs causes. Le microscope que je vais vous présenter, peut vous faire aper- cevoir de curieux détails et justifier ainsi notre devise : Nazura maximè miranda in minimis. 62 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Je vous initierai donc, Messieurs, aux petits secrets de ces exis- tences toutes pleines de bonheur et d’obscurité. Au risque de passer pour un faux frère, je vous ferai toucher, sans honte comme sans modestie, tous les points par lesquels nous appartenons, nous aussi, aux faiblesses et aux mérites de l'humanité; le portrait sera fait réellement cette fois devant un miroir, et pour comble de désinté- ressement, Je renoncerai en votre faveur à concourir à la prime que M. Curmer accorde à ses lauréats. Ce n'est pas que bien des écrivains n'aient parlé de nous, et j'en pourrais citer un grand nombre, depuis La Bruyère jusqu'au mo- derne Balzac; mais aucun ne nous à fait l'honneur de s'occuper de nous d'une manière sérieuse; et tous, à l'exemple de l’implacable auteur des Caractères, se sont contentés de frapper en passant sur nos ridicules. Et d’abord, qu'est-ce qu'un entomologiste? La définition n'est pas aussi simple qu'on pourrait le croire : car chez ces êtres, comme dans leurs collections, 1l y a une foule de variétés. Il y a l’entomologiste collectionneur, dont la vocation n’est point spéciale, et qui ne fait qu'obéir au développement particulier de son crâne, qui l’a voué dès sa naissance à la manie des collections. IT ramasse et amasse des insectes, comme 1il ramasserait des plantes, des coquilles, des médailles, des bouquins; et souvent, en effet, il cumule tous ces goûts. Réunir le plus possible d'objets soigneu- sement rangés et étiquetés, pouvoir se vanter de posséder seul tel Carabus ou tel Elzévir, tel est son suprême bonheur. Du reste, il use peu ou point de ses propriétés une fois acquises; chaque objet a sa place dans son casier et dans sa mémoire, mais il ne sort pas plus de l’un que de l’autre. Il y a l'entomologiste commerçant, qui reporte sur la science une vocation pour le négoce qui n'a pu s'exercer autrement. Celui-là ne rêve qu'échanges, correspondances, comptes ouverts, ventes et achats. Ce qui n’est pour le premier qu’un moyen de se procurer les objets qui lui manquent, devient pour lui un but principal. Tombe- t-1l sur une espèce recherchée, il en remplit ses boîtes, son chapeau, LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 63 ses poches. Il cote la valeur de chaque objet, et consent à rabattre quelques centimes s’il lui manque une patte ou une antenne; mais il n’estime en général que la #archandise irréprochable, et il pré- férera se passer toute sa vie du papillon le plus curieux, s’il n’est muni d'un certificat constatant qu'il n’a jamais volé et que la fatale épingle a terminé son existence à peine commencée. Du reste, il déploie dans l'exercice de ses goûts une activité, une adresse, un arsenal de ruse et d'éloquence commerciales qui l’auraient mené loin dans une aure partie. C'est un commis-voyageur perfectionné. Pour l’entomologiste voyageur, les insectes ne semblent qu’une occasion de courir le monde; son imagination ardente lui repré- sente sans cesse des forêts obscurcies par le vol des lépidoptères, ou des prairies dont chaque brin d’herbe est chargé d’un coléop- tère. L'expérience ne le guérit point, et s’il a parcouru quatre parties du monde, c'est dans la cinquième qu'il placera cet impossible Eldorado. C'est du reste un héros pour le courage et la persévé- rance; les dangers ne sont rien pour lui, et partout où surgit un Cook, un Laplace, un d'Urville, il ne manque jamais à l'appel. Son opposé est l’entomologiste observateur, qui sort peu de son jardin, où il passe sa vie à suivre les manœuvres du nécrophore ou les pérégrinations de la fourmi. Celui-là lit peu ou point de livres, et les faits les plus connus étant nouveaux pour lui, le nombre de ses Jouissances défie les plus étroites limites. Aussi ce goût d'obser- vation se rencontre-t-1l souvent dans les hommes les plus 1llettrés, chez lesquels il témoigne d'une franche admiration pour les beautés naturelles. L’entomologiste classificateur est tout différent : il vit au milieu des livres et accepte généralement comme prouvés tous les faits qui y sont consignés, ou plutôt 1l s'en inquiète peu. Un coléoptère a-t-1l quatre ou cinq articulations aux tarses, voilà pour lui la question capitale. Il écrira des volumes pour prouver que tel qui paraît avoir quatre segments, en a réellement cinq; seulement le cinquième n'est pas visible, voilà tout. Il se soucie médiocrement des affinités réelles des espèces entre elles et de la conformité de mœurs ou d’habi- tudes par laquelle la nature semble avoir voulu les rapprocher; 64 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE pour lui, la vie même est une faculté accessoire : il n’étudie que des cadavres. Enfin il y a l’entomologiste vulgairement nommé amateur, à qui le ciel n’a départi qu’une seule étincelle du feu sacré. Il ne recueille que les insectes les plus brillants, ne se tourmente nullement pour trouver leurs noms et leurs genres, et emploie tout son temps et tous ses soins à les disposer avec la symétrie d’un maître d'hôtel, dans des cadres élégamment dorés qu'il append dans sa chambre à coucher, au-dessus du piano ou de la causeuse. Le véritable entomologiste lui-même échappe rarement a quelques-uns de ces défauts ou, si l’on veut, de ces ridicules. Seu- lement, ce qui est pour les autres un but, n’est pour lui qu'un moyen. Î[l rassemble les faits connus, cherche à en découvrir de nouveaux, les groupe en mille manières diverses et en extrait des idées d’une fécondité que ne soupçonnent pas ceux qui sont étran- gers à ces mystères. Il étudie les mœurs avec attention et curiosité, mais sans être poursuivi par ce besoin de trouver des miracles, qui dévore incessamment certains faiseurs de livres : car il sait que la nature est assez grande par elle-même pour que ses merveilles n'aient pas besoin d’être exagérées; mais il sait aussi que cette belle simplicité dérobe souvent la perfection de ses œuvres aux yeux de l'observateur inattentif. Aussi, un brin d’herbe ployé, une écorce tuméfñée, un trou dans le sable, tout est pour lui matière à réflexion. Cette réflexion ne l’abandonne pas même dans ses recherches de simple chasseur : car il a éprouvé qu'elle le dirige mieux que le hasard; aussi trouve-t-1l souvent une abondante récolte en restant patiemment courbé là où d’autres ont passé en courant. Se hasarde-t-1l à publier le résultat de ses investigations, il dédaigne ces descriptions isolées de genres ou d'espèces nou- velles qui font presque toujours sacrifier la science à la satisfaction d'une puérile vanité, et il aime mieux donner son nom à des idées qu'à des insectes. Enfin, qu'il parcoure les champs ou qu'il reste dans son cabinet, qu'il tienne les filets ou la plume, l’entomologie est toujours pour lui à la fois une étude et un délassement, un travail et un plaisir. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 65 —— —] —— ———_ _ _:—]—]——]—] |] ——] —] |—]-————— — —]] ] —] ——]—]— ]——— ]— ——]—]————.—.—.….—.————_—_—ZEaEaE—EaEE— J'aurais pu vous parler de ces susceptibilités ombrageuses, de ces polémiques aigres-douces, de ces discussions de priorité, petites jalousies et grandes vanités, auxquelles l'entomologiste paye tribut comme tout le reste des savants, gemus irritabile; mais tout cela a été dit cent fois et mieux que je ne pourrais le faire. J'aime mieux le suivre maintenant dans sa vie sociale, et vous raconter ses tribulations publiques et ses joies privées. Il n’est guère de ville, grande ou petite, qui ne recèle au moins un entomologiste; et comme il est généralement peu soucieux de son accoutrement, comme 1l pousse quelquefois l’oubli du respect humain jusqu'à passer dans les rues enseignes déployées, 1l y est promptement remarqué. Or, dans une petite ville, qui dit remarqué, dit critiqué. Et combien y a-t-il en France de grandes villes qui ne soient pas petites villes sous ce rapport? Il faut donc qu'il se résigne à subir les inconvénients de l'excentricité, c'est-à-dire à être regardé avec un étonnement peu flatteur par les dix-neuf ving- tièmes des habitants, pour lesquels, — faire comme tout le monde, — est la suprême loi. Aussi, la partie masculine de la population l'accuse-t-eile de manquer de maturité dans les idées, tandis que la partie féminine (je ne parle pas seulement des femmes) lui reproche de ne pas porter de sous-pieds à ses pantalons. Le filet surtout fournit aux hommes graves un argument sans réplique. Il est vrai que la plupart des entomologistes, effrayés de ce hourrah universel, déguisent ingénieusement cet instrument réprouvé sous la forme irréprochable d'une canne; mais, une fois sorti de la ville, il faut bien se décider à le déployer, et les promeneurs du dehors ne tardent pas à surprendre le flagrant délit. Or, les gens raison- nables ne peuvent s’habituer à regarder un filet autrement que comme un jouet d'enfant, même ceux qui respectent la virilité dans le fusil de l’ornithologiste ou le râteau de l’horticulteur. Tel qui comprendra parfaitement qu'un homme sérieux s'occupe à faire de la tapisserie ou à tourner des tabatières, ne lui pardonnera pas de chasser des papillons. Enfin, les gens instruits eux-mêmes, qui sont convaincus de la nécessité et de l'élévation des sciences naturelles, ont une peine infinie à admettre l’entomologie au même rang que 5 66 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE l'étude des grands animaux, comme si la nature avait proportionné à la grosseur ou tarifé au kilogramme l'intérêt et la beauté de ses productions. Mais les blâmes les plus violents que l’entomologiste ait à subir, sont ceux de cette classe de personnes qui mettent au premier rang l'utilité, et qui conçoivent difficilement qu'on puisse être supporté sur la terre, à moins d'y spéculer sur les grains ou d'y auner des étoffes. Ces personnes, qui sont fermement convaincues qu'elles n'exercent leurs — professions — que pour le plus grand bien de l'humanité, ne trouvent pas assez de dédains pour l'homme qui se voue à une science s1 peu productive, et généralement elles se con- tentent de l’accueillir au passage par un magnifique haussement d'épaules. Enfin, il n’est pas jusqu’à ces gens inoffensifs, ces hommes 201 voluntatis, dont parle l'Ecriture, qui ne jettent aussi leur part d'improbation au pauvre entomophile; seulement ceux-là sont plus doux dans leurs jugements, et plaignent plutôt qu'ils n'accusent. J'en ai entendu s’écrier, avec une compassion parfaitement sincère : Quel dommage que ce pauvre M. N*** ait la cervelle dérangée! un Jeune homme qui pouvait aller à tout! Ce n'est pas tout : quand l’entomologiste est rentré dans la vie commune, quand il a quitté son attirail de chasseur pour l’habit noir et les gants Jaunes (les gants jaunes sont bien déchus au- Jourd’hui), et qu'il se risque à aller dans une soirée prendre sa part de ce plaisir qu'on vous vend au pied carré, ses tribulations ne sont pas finies. Sans doute la politesse enchaîne alors les langues et maintient les épaules dans leur position horizontale; mais 1l devient la proie des phraseurs, qui, après avoir passé la Journée à sacrifier au dieu Argent dans leurs diverses officines, éprouvent secrètement, malgré leurs dires, le besoin de se réhabi- liter à ses yeux du délit de lèse-intelligence. Ainsi, un grave per- sonnage s'écriera, en lui prenant la main : « Ah! monsieur, croyez » que Je sens tout ce qu'il y a de poésie dans vos études favorites! » Et moi aussi, monsieur, J'étais né pour aimer la nature; et tout » mon regret est que mes occupations m'empêchent de l’admirer LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 67 » sans distraction. » — Ou bien un autre, l’abordant ex abrupto : « Ah! mon cher, j'ai pensé à vous aujourd’hui : figurez-vous que » J'ai rencontré dans mes bois un insecte magnifique (suit la des- » cription pittoresque dudit insecte, lequel est le plus habituelle- » ment de toutes couleurs). Savez-vous que c'est une douce occu- » pation que la vôtre, et que j'envie parfois votre bonheur? » — Ou encore, c'est l’homme politique du lieu, le candidat qui a échoué le matin, ou dont la pétition au ministère est restée sans effet « Mon Dieu, monsieur N***, que vous êtes heureux de n'avoir » point d'ambition, et que vous êtes véritablement sage de pré- » férer vos jouissances tranquilles aux misérables plaisirs de la » vanité satisfaite! » Eh bien ! tous ces mensonges dorés qu’autorise la politesse, sont peut-être plus difficiles à endurer pour l’entomologiste que les dédains sincères de ces mêmes personnages : car ils prouvent que ces hommes qui lui accordent la perspicacité des yeux du corps, ne lui supposent pas assez de bon sens pour deviner que le plus désintéressé d’entre eux, s'il était condamné à quitter ses places, ses honneurs, son argent, pour ces occupations dont il vante la douceur, y périrait de regret et d’ennui. Telle est à peu près l'opinion qui a cours sur l’entomologiste, contre laquelle il lui serait à peu près inutile de se débattre, et qu'il accepte aussi avec une résignation tout à fait stoique; mais, si nous abordons le chapitre des dédommagements, peut-être réus- sirai-je à faire considérer son sort comme un peu moins digne de compassion. N'attendez pas au reste que j'entreprenne de vous dénombrer un à un les mille petits bonheurs de cette race privi- légiée. Mes collègues, qui s’inquièteront peu que je vous aie dévoilé leurs ridicules en crayonnant quelques caricatures dans lesquelles aucun d'eux ne se reconnaïîtra (par la bonne raison d’ailleurs que je n’ai eu en vue aucun d’eux en les traçant), ne me pardonneraient peut-être pas une divulgation trop complète de leurs joies intimes. Faites-vous donc entomologiste, si vous voulez avoir une idée des transports qu'excite la découverte d’une espèce ou d’un fait nou- veau, si vous voulez apprécier avec quel empressement fébrile on 68 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE rompt les cachets et les liens d’un envoi longtemps attendu, avec quelle avidité on lit l'ouvrage nouveau en se passionnant pour ou contre les idées de l’auteur, avec quelle satisfaction on découvre le premier un passage de Linné ou de Fabricius qui fait jaillir une lumière subite sur un point contesté : si vous voulez savoir avec quelle allégresse on part pour une expédition entomologique, avec quelle gaieté on supporte l'orage ou le soleil, et combien est déli- cieuse la tasse de lait, qui ne fait pourtant que constater l'immense appétit du chasseur, quand, après une récolte abondante, il s'ache- mine vers son domicile le cœur plein comme la boîte qu'il porte, en rêvant à la distribution de ses richesses; enfin, si vous voulez éprouver ce que vous chercherez en vain partout ailleurs, — #x plaisir qu'alimente la passion et que ne suit point le regret. Charles Nodier a dit quelque part : « Il y a quelque chose de » merveilleusement doux dans cette étude de la nature qui attache » un nom à tous les êtres, une pensée à tous les noms, une affection » et des souvenirs à toutes les pensées, et l’homme qui n’a pas » pénétré dans la grâce de ces mystères, a peut-être manqué d'un » sens pour goûter la vie! » Ceci n'est pas seulement finement pensé et élécamment écrit, c'est encore profondément vrai. Voulez-vous vous en convaincre? Emmenez avec vous un entomologiste par une belle journée de printemps ou un beau soir d'été, et, quand la fraîcheur et le calme auront chassé par degrés le souvenir de vos affaires ou de vos soucis, quand vous ne songerez qu'à jouir des charmes de la pro- menade, examinez votre compagnon : 1l éprouve comme vous le bien-être qui court dans tous vos membres; sa poitrine aspire comme la vôtre le souffle pénétrant de la brise; comme les vôtres, ses yeux se reposent sur les harmonieuses couleurs du paysage; ses narines dilatées pompent aussi les odeurs que la terre répand dans l'air rafraichi; son oreille est remplie comme la vôtre des bruits de la vie qui éclate autour de vous, et pourtant au milieu de ces Jouissances perce une légère inquiétude. Il s'arrête brusquement pour interroger les arbres et les gazons; au milieu de la conver- sation la plus animée, vous surprenez son regard obstinément LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 69 attaché sur un point mystérieux; ce qui vous semble l’espace est pour lui un monde dont les actions le distraient incessamment ; en un mot, il exerce un sens qui vous est inconnu. Elle est donc bien absolue, cette passion qui poursuit son but au milieu des plaisirs comme au travers des dangers; elle est donc bien pleine d'intérêt, cette science qui inspire des goûts que rien n'arrête, et devant lesquels s’'efface tout ce qui remplit la vie du reste des hommes! Et si vous croyez que J'exagère, écoutez encore Charles Nodier : « Faites comprendre, dit-il, si vous le pouvez, à une âme éperdue » d'amour, qu'il est un moment de vos jours passés dont sa ten- » dresse ne peut combler le vide éternel, et que cette minute dont » la rivalité impérieuse et triomphante éclipse tous vos plaisirs, » est celle où vous avez trouvé le Carabus auronitens ! I] n'y:a » cependant rien de plus vrai. » Après ces paroles de l’aimable écrivain que les entomologistes sont fiers d’avoir compté dans leurs rangs, tout ce que je pourrais ajouter serait sans force. Je ne puis cependant finir sans rappeler une de leurs plus grandes jouissances, qui est aussi une de leurs meilleures qualités, et 1l y aurait une véritable ingratitude de ma part à la passer sous silence, car plus d’une fois j'en ai éprouvé les agréables effets. Je veux parler de cette fraternité qui règne parmi eux et qui les réunit tous dans une même famille, depuis le plus humble amateur jusqu'au membre de l’Institut, depuis le simple soldat jusqu'au pair de France (car nous avons de tout cela parmi nous). Oui, dans maint hôtel des plus fastueux, quand le maitre, fatigué d'importunités, a consigné tous les visiteurs, qu’on annonce un entomologiste, et la porte s'ouvrira pour lui. Et quand le voyageur, jeté par le hasard ou les affaires à quelques cent lieues de son foyer, cherche vainement une figure amie parmi les étrangers qui l'entourent, et se sent le cœur serré par la conscience de son isolement, l’entomologiste, lui, ne perd Jamais l'espoir de voir un front se dérider pour lui et de sentir une main serrer la sienne. Achille GUENÉE. Ru ke me. ‘ WT ee ee en NOR Pau 1 | #4 APP EI FRA LLEE an AT RA \ PA "aies À, 6 Joltpal, ladiiie té ANER 2 ‘u4b Ve MIRRE L | PE CT AMELT 1 MIE à : 3 à ; | FRA ee PUR) FIM œ- ® : V' Der LMI EN: nf Pe - | PRE ET Le t ÉLNO . d = Le | R veus l ù DOME HE ES | j { | di L L À ; DEL" Pa TN déeité i OUR SNA mis L 44e [1 SNA LL : M COURS PAUL LES | : M 1 er. #4 ARE A T2 S QLya ir: 0 RLCOTOT, «0 tiV AS . è __ ot ni) +} 11 di 7 ter L T : LL eFy DEL [7 a! miel, " A | de } = CR DOTE LUE 7072 DER nd À 14 re PULAT 2 RE À Din : à del he | | PES NL Li de: QT 2 ve VS TAUX QE « 2 2. — Des Noms en Entomologie Par M. Achille GUENÉE (Extrait du Recueil de la Société libre de l'Eure, 2° Série, T. 4.) Chez les détracteurs de l'Entomologie dont je vous parlais l’année dernière dans une petite bluette à laquelle vous me par- donnerez, Messieurs, d’avoir la fatuité de vous renvoyer, en voyant que j'ai du moins le bon sens, assez rare chez un auteur, de sup- poser que vous l’avez déjà oubliée, règnent deux opinions sur les noms en Histoire naturelle. Les uns pensent que l'unique but des fatigues que subit inces- samment un entomologiste au dehors et de la laborieuse minutie avec laquelle il étudie au dedans, est de trouver un insecte encore inédit auquel 1l puisse faire imposer son propre nom par quelque obligeant confrère, et d'arriver enfin à la gloire de voir ce nom, que ses ancêtres lui ont transmis à grand'peine pur de toute souil- lure, figurer sur un catalogue de papillons ou de coléoptères avec une terminaison qui manque rarement de le rendre ridicule aux yeux du public. Les autres sont convaincus qu'en Entomologie l'abondance des mots couvre la pauvreté des idées, et que les volumineux ouvrages que les libraires ont eu la bonhomie d'éditer depuis Aldrovande Jusqu'à nos jours, ne sont que des sortes de Dictionnaires de l'Aca- démie, où l’on compense la peine qu’on se donne d'inventer un mot par le plaisir de lui trouver une définition. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Tr (LS) Et ici je m'interromps pour vous faire observer que j'accepte avec courage toutes les difficultés de la situation, et que je n'hésite pas à formuler tout d’abord les deux opinions les plus meurtrières; Car enfin J'ai laissé de côté cette portion du public qui ignore qu'il existe des noms et des livres en Entomologie, et qui regarde la cochenille comme une graine et le ver à soie comme un animal du même ordre que ceux dont elle se débarrasse à l’aide des anthel- mintiques que lui prescrit son docteur : Puis cette autre portion, un peu plus éclairée, qui a été forcée d'apprendre, pour subir quelque examen ou obtenir quelque brevet de capacité, qu'il existe une science du nom d’'Entomologie et des ouvrages qui en traitent, mais qui, ayant retenu, à la satisfaction des examinateurs, que les insectes sont divisés en huit ordres, n'a pas jugé à propos de pousser plus loin ses investigations sur cette matière. Ni enfin cette classe de réfléchisseurs pratiques auxquels l’ins- truction a fait défaut, et qui, en voyant passer un entomologiste armé d’un filet, se livrent à une discussion approfondie pour savoir auquel de ces deux usages 1l est le plus probablement destiné, à savoir : pêcher des poissons dans les fossés ou prendre des chauves- souris pour quelque usage mystérieux ou médicinal ). Rien de tout cela; je dédaigne cette tâche facile et je m’attaque d'abord aux gens qui tranchent dans le vif. Aussi suis-je obligé de convenir, avec les premiers, qu'il y a quelque chose de fondé dans leur critique. Il faut donc bien que Je leur accorde qu'il existe bon nombre d’entomophiles débutants qui, dans leurs courses ou leurs acquisitions, sont incessamment préoccupés du désir de ren- contrer des espèces nouvelles pour accoler leur nom à quelques- unes, et, comme le dit je ne sais plus quel Bouilly ou Demoustier entomologique, — passer à la postérité sur les ailes d’un papillon, — pauvres Jeunes gens qui s'imaginent que la gloire se vend au détail, et qui font bon marché de la célébrité, laquelle, après tout, n'est pas chère par le temps qui court. (1) Historique. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 7a Mais, je vous prie, est-ce nous qui avons le monopole de ce genre de baptême, et n’existe-t-1l point, à votre connaissance, des horticulteurs qui abusent bien autrement que nous de l'invention? Que sont nos quelques mille espèces d'insectes auprès des myriades de variétés ou d’hybrides que les amateurs de Roses ou de Pelar- gonium fabriquent et baptisent chaque jour ? C’est là que les dédi- caces se versent à pleines mains et que l’immortalité se distribue à qui en demande. Approchez, Henriettes, Hortenses, Maries, etc. choisissez les fleurs auxquelles vous voulez attacher votre souvenir, et il faudra qu'il soit bien pauvre, l’horticulteur qui vous refusera cette galanterie : et ce ne sont pas seulement vos noms de jeunes filles que les fleurs revendiquent comme par une délicate analogie; les noms de famille en sont aussi, et les plus bizarres. Et vous, princes, barons, marquis, achetez un renom æ@re perenmius; vous passerez à la postérité avec tous vos titres, et votre nom marchera inséparable à jamais de la particule qu’on a insolemment retranchée a Voltaire et que vous refusez à Béranger. Mais laissons là les horticulteurs qui n'ont pas, au moins que Je sache, la prétention de faire autorité en Histoire naturelle, et, puisque voici la question des noms propres sur le tapis, examinons dans quelles limites 1ls devraient être admis en Entomologie. L'usage a prévalu en Botanique de consacrer les noms des hommes chers à la science, en les donnant à des genres nouveaux d'arbres ou de plantes. Cet usage a sans doute produit quelques noms peu harmonieux; mais la majeure partie est d’une euphonie supportable (Adansonia, Fagonia, Bauhinia) : quelques-uns même (Dahlia, Magnolia) sont d’une suavité particulière. Les rares essais qu'on a tentés en Entomologie pour appliquer cet usage ont complètement échoué, et les noms de Xeaumuria, Cuvieria, etc, ne sont pas nés viables. On aurait grand’peine à rendre compte de cette différence entre deux sciences si voisines : toutefois la raison en est, je crois, que Linné et Fabricius, qui ont tracé chez nous le chemin aux nomenclateurs, ont imposé à un assez grand nombre d'espèces les noms de savants ou de simples collecteurs de leur temps, en sorte qu’il a été impossible après cela 74 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE d'ajuster un nom propre générique avec un nom spécifique égale- ment propre. Mais l’immortel Suédois ne s'attendait guère, en consacrant à ses amis et à ses élèves quelques-unes des nombreuses espèces qu'il créait, à l'abus qu'on ferait plus tard de cette faculté. Il ne soup- çonnait pas qu'en recommandant ainsi au souvenir des entomolo- gistes les noms de l’auteur de la Biblia nature, ou ceux des Rœsel et des Réaumur, il autorisait ses successeurs à zmortaliser ceux d'obscurs collecteurs ou même de gens tout à fait étrangers à l'Entomologie. Je sais et je n'ose citer une foule de noms qui ne rappellent pas le plus petit service rendu à la science et qui obligent les naturalistes futurs à garder le souvenir d'un fils ou d'un neveu du nomenclateur, bons bourgeois fort recommandables peut-être, mais qui n'ont rien à démêler avec les insectes. D’autres entomolo- gistes, en voyant nos faunes déjà remplies des noms des dieux et des héros de la fable, ont cru pouvoir étendre le privilège aux grands hommes de la vie réelle, et jusqu'aux célébrités de notre époque. N'a-t-on pas fait dans ces derniers temps une Hespérie de l'auteur de Don Quichotte, et un Satyre d'Abd-el-Kader? Que diraient Scipion et Annibal en se voyant voltiger, sous la forme d'innocents papillons, dans les pays où ils ont livré de sanglantes batailles? Et vous, Horace, Tacite, Virgile, aviez-vous espéré cette espèce d'immortalité ? Peut-être donc éviterions-nous ces deux écueils en nous bornant à imiter Linné en cela comme en tant d'autres choses. Contenu dans de justes limites, l’usage des noms propres n’a rien que de convenable. Les noms mythologiques, d’ailleurs, sont depuis si longtemps entrés dans la langue, qu'ils désignent plutôt, pour ainsi dire, des choses que des personnes, et qu'on ne peut les ranger dans cette catégorie. Leur emploi poétise encore l'étude de la nature, et leur application est souvent assez heureuse. Cet Apollon qui ne descend jamais du sommet des montagnes, ce Faune qui sautille sur les rochers des forêts, cet ÆZec/or dont les ailes portent encore la trace sanglante des vengeances d'Achille, cet Aflas, le géant des insectes, ne peuvent porter des noms plus caractéristiques et LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 75 en même temps plus gracieux. Quant aux dédicaces, si l’on se borne à perpétuer par ce moyen le souvenir de voyageurs zélés pour l'Entomologie, de savants qui ont fait faire quelques pas à la science, ou même de simples collecteurs dont les découvertes ont été fécondes et qui ont ouvert leurs trésors aux écrivains, qui ne trouvera juste et de bon goût cette légère récompense accordée à leurs modestes services? qui s'étonnera de leur voir élever ces humbles monuments avec les matériaux mêmes de leurs décou- vertes? Ainsi tomberait le ridicule que le bon sens public aurait épargné à l’usage, mais qu'il a déversé sur l'abus. Ces inconvénients, vous le pensez bien, avaient été sentis avant moi, et, pour y échapper, bien des naturalistes s'étaient décidés à adopter de préférence un autre usage Linnéen : celui de donner aux espèces les noms des plantes sur lesquelles elles vivent. Rien de mieux, sans doute; mais là encore est un écueil à éviter. D'une part, la même plante sert de nourriture à vingt, à cent insectes du même ordre, et, de l’autre, la même espèce d'insectes met sou- vent à contribution vingt plantes différentes, quoique appartenant le plus souvent à la même famille. Il en résulte que, dans le premier cas, le nom de la plante, une fois pris par un animal, n'est plus accessible à tous ses commensaux, et que, dans le second, il y a au contraire embarras sur le choix; que, dans les deux cas enfin, la dénomination n’est plus exclusive et caractéristique, seules qua- lités pourtant que ce genre de baptême aurait eu le mérite de lui communiquer. Il semble donc à propos de ne l'appliquer qu'au petit nombre d'espèces qui, ne vivant que sur une seule plante, s'en nourrissent encore à l'exclusion des insectes du même ordre. Et puis il ne doit être administré que par un observateur scrupuleux et bon botaniste, de peur qu'une plante faussement désignée n'in- duise enverreur les races futures d'entomologistes, et ne les fasse par suite douter de l'identité même de l'espèce. Et ne croyez pas que ce soit chose si aisée : Linné lui-même, docteur s'il en fut 7% utroque jure, s'y est trompé un beau jour en nommant ÆEvonymella une espèce qui ne mange que du cerisier, et Padella une autre qui vit exclusivement sur des Prunus. Les auteurs qui l'ont suivi, les 76 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE uns respectant son erreur, les autres ayant la prétention de corriger le maître, ont embrouillé la question à qui mieux mieux, de sorte qu'aujourd'hui tel qui croit posséder à fond la langue du pays, est exposé aux mêmes déceptions que Figaro, qui ne possède, lui, que le fond de la langue. Après les noms mythologiques, les noms propres et les noms de plantes, il ne reste plus guère à la disposition de l'inventeur d'une nouvelle espèce que ceux tirés de la couleur ou dérivant de l’ana- logie de l'insecte avec quelque autre production naturelle; car nous n'avons pas, comme les botanistes, la ressource de ces adjectifs complaisants qui arrivent au premier appel, et qui reviennent et reviendront périodiquement, dans tous leurs genres, jusqu’au juge- ment dernier, époque où l’on cessera définitivement et sans remise de découvrir des espèces nouvelles. Ainsi, chez nous point de &wl- ganis, de pratensis, d'ofhcinalis, point d'angusti-, de lati-, de rotundi-, de cordifolia, point de wajor, minor où medius; ou, si quelques-unes de ces dénominations se retrouvent en Entomologie, elles sont employées depuis longtemps, et ainsi désormais inacces- sibles : car nous avons l'habitude de ne point nous servir deux fois du même nom spécifique, au moins dans la même famille, habitude qui prévient toute confusion pour la mémoire, et qui défie tous bouleversements génériques présents et futurs; partant, habitude à conserver, malgré les sophismes germaniques qui ont été récemment dirigés contre elle. Or, les noms tirés de la couleur étaient excellents sans doute au temps où l'on renfermait en 2 vol. in-8° toutes les espèces connues; mais, aujourd'hui que les insectes blancs se comptent par cinquan- taines, les insectes gris par centaines, les insectes noirs par milliers, cette ressource est devenue bien illusoire. En vain a-t-on varié les terminaisons et épuisé tous les synonymes du Gradus ad Par- nassum; en vain alba s'est-il tourné d'abord en albaria, albata, albalis, albana, albella, puis en nivea, lactea, cana, candida, eburnea (chacun de ces synonymes multiplié par les terminaisons ci-des- sus); en vain a-t-on recouru aux périphrases les plus forcées et aux équivalents les plus excentriques, accusant telle Noctuelle d'être LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE DS NI blême, ou félicitant telle Piéride d'être virginale, reprochant à tel Bombyx d’être sans ornements, ou déguisant telle Tinéide en fan- tôme pâlissant.… Hélas! tous ces moyens sont usés, et maintenant les esprits les plus élastiques et les faiseurs de charades les plus exercés y meurent à la peine. Quant aux noms tirés des analogies de forme ou de ressem- blance, ils ont subi absolument les mêmes vicissitudes. D'abord heureux et pleins de justesse, ils sont devenus forcés et invraisem- blables à mesure que les inventeurs ont trouvé la place prise. Les Sesia, autrefois justement assimilées à des guêpes et à des abeilles, sont maintenant comparées à des tipules et à des fourmis. Cer- taines tinéides, par la délicatesse de leurs ailes et les cils dont elles sont garnies, ressemblaient aux plumes de quelques oiseaux : on a depuis mis à contribution toute l’Ornithologie pour chercher dans ces genres les analogies les moins excusables; le bois mort, la pierre couverte de lichens, l'or, l'argent, le feu, la terre, le soleil et les étoiles, tout a été comparé, exploité, usé. Vous commencez, Messieurs, à avoir quelque pitié de nous, et aussi, ce qui vaut mieux, à soupçonner que le choix des mots en Histoire naturelle, n’est pas si indifférent que vous l'aviez supposé d'abord, et que le croient les frondeurs dont J'ai parlé plus haut. En effet, dans une science où les matériaux s'amassent incessam- ment autour de nous avec l'inexorable patience de ces polypiers qui, bien que composés d'unités presque invisibles, finissent par former des îles et des continents tout entiers; dans une science où le nombre des volumes nécessaires à la description des espèces d'un seul ordre est déjà presque effrayant à imaginer, n'est-il pas à propos d’abréger le plus possible et de faire servir leur nom et leur place à en donner une première idée? Telle espèce dont la déno- mination est juste et caractéristique, dont la place dans la méthode est bien accusée, dont l’Labifat est bien indiqué, est déjà à moitié reconnue, et l'on n'a plus qu'à vérifier, pour ainsi dire, en lisant sa description. Mais en voici assez sur les noms spécifiques. Il me reste main- 78 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE tenant à vous parler des noms de genres, sur lesquels les savants sont encore infiniment moins d'accord. S1 vous n’aviez jamais vu fabriquer du chocolat ou faire de la toile, nous entrerions ensemble dans l’arrière-boutique d’un confi- seur ou dans le réduit d'un paysan normand, et, au sortir de là, vous auriez acquis le secret de ces invariables fabrications, au point de pouvoir saisir vous-même le rouleau ou la navette. Il n’en est pas ainsi de la confection des mots qui servent à désigner un genre entomologique; et, quoique les savants qui s’en mêlent ne soient pas nombreux, dix visites ne pourraient suffire à passer en revue leurs différents procédés. Nous pouvons cependant, pour votre édi- fication, les diviser en deux classes principales. La première veut que les noms soient significatifs, à peine de nullité, c'est-à-dire qu’elle exige que le nom d’un genre rappelle une forme, une couleur ou une manière de vivre qui soit propre à tous les insectes qu'on y renferme. La difficulté n’est pas insurmontable, quant aux espèces actuel- lement connues; mais ce qui fait le désespoir de ces créateurs de noms, c'est que la nature, qui n’a point prévu les nomenclateurs, se laisse de temps en temps surprendre une espèce nouvelle qui rentre forcément dans un genre existant, et à laquelle manquent pourtant les caractères dont on a tiré son nom. On vous a parlé en botanique de ce genre à feuilles d'or dans lequel surgit un beau Jour une espèce à feuilles argentées (1), en sorte que le nom de l'espèce contredisait celui du genre. Eh bien, les cÆrysophyllum argyrophyllum ne manquent pas en Entomologie, et je pourrais vous en citer plusieurs. Je vous vois pourtant une objection sur les lèvres : pourquoi, dites-vous, ne pas tirer le nom d’un genre du caractère essentiel qui vous sert à le reconnaître, et sans lequel ce genre n'existerait pas? De cette manière, toutes les espèces qu’on découvrira par la suite, ou n’entreront point dans ce genre, ou seront nécessairement bien nommées. Hélas! Messieurs, vous n'êtes (1) CArysophyllum argyrophyllum. _tr-spétindi LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 70 pas naturalistes, et cela se voit de reste, vous qui croyez qu'il existe un caractère constant, un stigmate indélébile et toujours saisissable, à chacun des groupes que la nature a distribués sur la surface du globe, vous qui croyez... Mais nous entrons ici dans une question de fond, et quelle question! Sachez-moi gré de vous en épargner l'ennui, à moi qui l’ai discutée dans une série de mémoires, aux- quels je me garderai bien de vous renvoyer. Revenons, sl vous plaît, à la forme sur laquelle nous pouvons gloser à notre aise. Les partisans des noms significatifs ont tous dans leur biblio- thèque un dictionnaire de Planche ou de Schrévélius : car 1l est reconnu que la langue grecque peut seule fournir des dénomina- tions convenables. C’est une vérité qui a été sentie bien avant les entomologistes par tous les inventeurs de pommades, huiles pour la chevelure, opiats pour les dents, et autres drogues que je n'ose nommer. Un nom doit donc être formé de deux mots grecs, dont l’un désignera la forme ou la couleur d’un organe, et l’autre l’or- gane lui-même. Or, vous ne voyez encore rien là que de très simple, puisqu'il suffit de chercher la signification grecque de ces deux mots, puis de les accoupler ensemble, #0re solito, et sans même être tenu d'en faire un tout harmonieux ou facile à prononcer, qua- lité considérée en Histoire naturelle comme un luxe inutile. Mais que de peines vous ignorez | S1 l'inventeur veut que son œuvre soit durable, il faut qu'il se garde bien d'employer un nom déjà déterré par quelque autre dans le Planche ou le Schrévélius sus-mentionné; sans quoi, le premier successeur qu'il aura dans la classification (et de notre temps ils ne se font pas attendre) le sabrera impitoyablement pour y en substituer un autre de sa façon. Il ne lui en coûtera, pour vous voler. ainsi votre paternité et se faire passer pour le créateur de votre genre, que la peine d'écrire au bas du sien une petite note où 1l rappellera que votre nom a été déjà appliqué à un autre groupe d'insectes d’un autre ordre. La confusion entre les deux séries d'êtres que désigne ce nom, est impossible à faire ou ridicule à supposer ? peu lui importe; l'Entomologie, à son dire, est une reine qui ne peut souffrir, dans toutes les provinces de son empire, deux 80 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE familles du même nom, si loin qu'elles habitent l’une de l’autre. Je connais même des savants si susceptibles à cet égard, qu'il leur suffit, pour venir ainsi pondre dans votre nid, que le nom choisi par vous ait déja été employé pour désigner des oiseaux, des poissons ou des quadrupèdes. Voyez en effet où en serait la science si on exposait les observateurs de la nature à confondre une teigne avec une morue (1), ou un éléphant avec une fourmi! Or, quel travail que celui d'étudier la nomenclature de toutes les sciences naturelles pour nommer un groupe de coléoptères ou de papillons! Les partisans des noms significatifs allèguent en faveur de leur opinion des raisons qui paraissent assez plausibles : ils disent que, puisqu'on charge la mémoire d'un mot, il est juste et convenable d'y attacher une idée; que, par réaction, cette idée aidera la mé- moire à le retrouver, tandis qu'un nom sans signification serait abandonné au hasard. Ils prétendent, à l'exemple des chimistes, que le nom indiquant les principales qualités du genre, en sera une sorte de description abrégée sans cesse présente à l'esprit. Enfin, ils soutiennent qu'il n'est pas impossible de trouver, même en grec, des mots composés harmonieux, ou du moins supportables à l'oreille. Les partisans des noms génériques sans signification apportent à l'appui de leur système des raisons qui ne paraissent pas moins bonnes. Que nous importe, disent-1ls, la peine que vous vous donnez pour bâtir vos noms grecs, dont les trois quarts, quoi que vous fassiez, ne peuvent se prononcer qu'avec une grimace, si cette peine n'aboutit qu'à enfanter une dénomination qui deviendra fausse tôt ou tard dans quelques-unes de ses applications? La moitié de vos Héliothides ne vole que la nuit, vos Zi/hosies vivent plus souvent sur les arbres que sur les pierres, vos PAlogophores ne portent plus de flammes; on a trouvé des Leucanies rouges et des Xanthies crises; vos Awmphipyres, vos Héliophobes, vos Anthophiles ne recherchent ni plus n1 moins les lumières, l'ombre ou les fleurs, que (1) Genre PAycis. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 81 toutes les autres noctuelles. Toutes ces dénominations qui nous induisent en erreur sur les formes ou les habitudes de leurs groupes, sont donc plus mauvaises que si elles ne signifaient rien du tout. Voyez au contraire les noms donnés au hasard : nos 7'Xaïs, nos Coliades, nos Vanesses, nos Psyche se prêtent à toutes les trans- formations, admettent toutes les découvertes nouvelles, et défieront les critiques jusqu'à la consommation des siècles. Il est facile de comprendre la perplexité dans laquelle se trouvent les entomologistes qui n’ont point adopté exclusivement l'un des deux systèmes, et qui voudraient pouvoir baptiser leurs découvertes sans s’exposer aux récriminations de l’un ou de l’autre parti. Plusieurs ont de secrètes préférences auxquelles ils n'osent obéir, de peur, ou de soulever contre eux l’indignation des helléno- philes, ou de donner prise aux critiques des puristes et des cher- cheurs d’étymologie. J'en connais un qui a cru se tirer d'affaire et trouver ces régions intermédiaires où Icare ne sut pas se main- tenir, en accouplant au hasard des syllabes d’origine évidemment grecque, puis en corrigeant cette concession par une note où 1l déclare que son mot n’a aucune signification, et que ce serait peine perdue que de la chercher, conjurant ainsi à l'avance le ressenti- ment de l’étymologiste désappointé dans ses recherches. J'en sais un autre qui Jette dans un chapeau des syllabes écrites sur des fragments de papier, et qui en tire successivement deux, trois ou quatre, jusqu'à ce qu'il en résulte un nom d’une longueur raison- nable, se réservant ainsi de renvoyer les reproches des grammai- riens au dieu Hasard, qui se rit de toutes les récriminations. Mais pour deux ou trois qui déclinent ainsi l'autorité de la grammaire, 1l s’en trouve dix qui subissent le joug des puristes, et qui, en créant laborieusement un nom, tremblent d'y omettre une lettre ouwun accent : car ceux-là sont gens à les tondre de près, et tout ce qu'on a dit des savants en #s n’est rien auprès de ce qu'on pourrait dire des savants en ». N'a-t-on pas proposé, tout derniè- rement, de refaire en entier le vocabulaire entomologique (), rem- (1) M. Burmeister; Mémoires de la Soc. des Nat. de Moscou. 82 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE plaçant dans ce mot un 7 par un 5, un &w par un o, supprimant a cet autre une tête mal sonnante ou une queue de mauvais goût, refondant en partie et souvent changeant en entier les noms le plus anciennement connus, sous prétexte d’une orthographe trop peu hellénique ou d’un espri/ mal placé? O inventeurs de Cromo-duro-phäne, G fabricants de métal 2inofor, vous tous qui fondez ensemble le grec et le latin comme la gomme-laque avec la cire, le plomb avec l'antimoine, vous qui ornez de noms arabes la farine de cacao, et de noms chinois la fécule de pomme de terre, si un pointilleux confrère, ayant poussé ses études jusqu'en quatrième, osait attenter à vos compositions sous prétexte de rectification grammaticale, vous sauriez bien pour- suivre devant les tribunaux cette audacieuse atteinte à vos brevets d'invention, et justice vous serait rendue; mais la pauvre Entomo- logie, dont aucune sanction pénale ne protège les œuvres, dont aucuns dommages-intérêts ne défendent les monuments, est exposée à chaque instant à voir ses plus classiques éléments remis en ques- tion, sans même qu'il en coûte au novateur les frais d’un brevet de perfectionnement. Consolons-nous pourtant, en pensant que tous ces réformateurs de syllabes, tous ces restaurateurs de mots s’agitent dans leur petit coin sans grand résultat, et que tous les entomologistes n’en gardent pas moins imperturbablement dans leur mémoire les anciens noms et le respect des anciens maîtres. Eh bien! qu'en dites-vous, Messieurs? Croyez-vous maintenant que ce soit chose si facile que de donner un nom, quand on le veut nouveau, juste, expressif, et qu'on se voit sur les bras l’onéreux bonheur d'une centaine de filleuls? N’avez-vous point à présent quelque indulgence pour ces pauvres entomophiles, que l'inépui- sable fécondité du Créateur des choses force à créer incessamment des mots pour les reconnaître chacune dans leur petit groupe, et vous éviter le danger de confondre, vous, agriculteurs, un ennemi avec un innocent, ou même un utile serviteur; vous, pharmaciens, un poison avec un remède; vous, industriels, un animal productif avec un parasite importun; vous tous, enfin, dans vos loisirs et dans LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 83 vos promenades, une jolie créature qui vient se poser sur votre main pour vous faire admirer cette grande nature si féconde en petites merveilles, avec un de ces beaux brigands d’opéra-comique qui cachent sous leur manteau d'or un stylet empoisonné ? Accusez donc la nature et non pas nous, qui ne sommes que ses humbles teneurs de livres, de ce que l'Entomologie est maintenant une science si fort encombrée de mots, que l'étude seule de ces derniers est devenue une source de discussions et de théories, et, finalement, le sujet d’un article si long, si long, que je remercie à l'avance ceux d’entre vous qui ne se seront endormis qu'à la moitié de leur lecture. Achille GUENÉE. LA la De NRTILE . ñ ( r | " Le > pr ns + n "te PR S m SJ m b < [a — = pe p 0 . ee D] e — » ue 4 . Te la, ' — ül N ; _ 4 * ne — ML , x - _ « * D CLR { = À dl if 2 SL rh re ñ | 1, * } j a III Observations recueillies par M, Harold Powell Au cours de son exploration des environs d’Aflou (Sud-Oranais), pendant le printemps et l'été de l’année 1911, sur la Symbiose des Fourmis et des chenilles de Lycæna. Lycæna Bellargus. La chenille vit sur les fleurs d’un petit Zo/us, plante commune sur les coteaux secs aux environs d'Aflou, surtout du côté nord- ouest-nord-est. C’est du moins avec les fleurs de cette plante que je l'ai nourrie en captivité. Nous n'avons trouvé que quatre exem- plaires de la chenille, dont deux, sous le Zofus en question; une, sous une pierre; et une autre, à l'entrée d’une fourmilière. Dans trois cas, les chenilles étaient accompagnées de fourmis, et la quatrième avait des fourmis près d'elle J'ai remarqué deux Espèces de fourmis avec ces chenilles; toutes deux sont petites. Chaque chenille semble avoir deux fourmis qui lui sont spéciale- ment attachées, mais pas de deux espèces différentes de fourmi. Les fourmis, très agiles, ne quittent jamais pour longtemps la chenille. Elles lui courent sur le dos, s’arrêtant très souvent pour lui chatouiller, avec les antennes, le 8° segment abdominal, qui est aplati dorsalement. C'est sur ce segment, un peu en arrière des stigmates, et un peu plus éloigné du centre dorsal, que se trouvent les points blancs (un de chaque côté du dos) d’où la chenille fait sortir les tubes blancs, lorsqu'elle est chatouillée par les fourmis. 806 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE J'ai souvent observé, et pendant longtemps, les manœuvres de la fourmi et de la chenille. Si cette dernière est en bonne santé, et qu'il y a quelque temps qu’elle a été privée de la fourmi, elle sort ses tubes, ou un seulement — (car leur mécanisme est indépendant), — aussitôt qu'elle se sent touchée par la fourmi; mais elle rentre les tubes quand celle-ci est tout près d'eux, pour les sortir encore, lorsqu'elle s’en éloigne un peu. De ce fait, je conclus qu’elle ne tient pas à ce que la fourmi touche les tubes mêmes; cependant elle doit fournir une goutte de substance qui reste probablement attachée au point blanc d’où sort le tube. Je n'ai Jamais réussi à voir sucer quoi que ce soit par la fourmi. Elle paraît se contenter de passer rapidement les antennes sur le segment, et de les laisser quelquefois en contact un instant avec les points blancs. Il est possible qu’elle ramasse le liquide exudé, sur ses antennes, et qu'elle les suce ensuite. J'ai remarqué, en effet, qu'elle s'arrête de temps en temps pour nettoyer ses antennes avec ses pattes. J'ai fait ces observations entre le 17 et le 25 mai. Les chenilles trouvées entre ces dates ne se sont pas bien comportées en captivité. Les premiers jours, elles mangeaient; puis elles ont abandonné peu à peu toute nourriture. Leur couleur vert foncé a terni, et les lignes de taches jaunes en chaînette ont perdu leur éclat brillant pour tourner au jaune blanchâtre sale. Les fourmis les fréquentaient tou- Jours, mais ne réussissaient pas souvent à leur faire sortir leurs tubes. Deux fois, j'ai remplacé ces fourmis par de nouveaux sujets de la même espèce. Une fourmi que J'ai rapportée de la campagne dans un tube, et que J'ai observée, après l'avoir mise en présence des chenilles très ternies alors, et qui n'avaient pas mangé depuis une dizaine de jours, a été d’abord effrayée. Elle courait rapidement dans la boîte. Bientôt elle est arrivée sur une chenille. Elle s'est arrêtée, et au bout d’un instant, elle a commencé à passer ses antennes sur le dos, en s’approchant des 7° et 8° segments abdo- minaux. La chenille a paru indifférente, et'la fourmi a bientôt recommencé sa course dans la boîte. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 87 OR ———— La 3° chenille qu'elle a rencontrée a sorti immédiatement un de ses tubes blancs. La fourmi s'est fait une toilette en passant ses pattes sur ses antennes, se peignant pour ainsi dire, puis elle est montée sur le dos de la chenille et s’est ‘appliquée à la caresser avec ses antennes. Par moments, je la voyais sortir ses tubes, mais je n'ai rien vu prendre par la fourmi. Elle s'arrêtait assez souvent pour brosser ses antennes et faire un tour sur le dos de la chenille. Les chenilles tissaient de légers tapis de soie sur les parois de la boîte, et finalement la plus grosse s'est chrysalidée vers le 16 juin, sans s'être attachée, la chrysalide reposant librement sur la terre. Elle était d’un vert foncé, mais pas vif. Les ptérothèques étaient transparents. Deux autres chenilles, les plus petites, sont mortes. Une autre à continué à vivre dans un état léthargique. Le 1° juillet, j'ai rapporté quelques fourmis à la maison, pour essayer une fois de plus de photographier chenille et fourmi ensemble. Après bien des essais, une des fourmis est restée en place, et la chenille aussi. J'ai exposé quatre plaques panchromatiques qui ne sont pas développées encore, maïs J'espère que cette fois 1l y aura un résultat; car, pour les deux dernières plaques, les poses ont été assez bonnes. Ce même jour, j'ai réussi enfin à savoir au juste ce qui se passe entre fourmi et chenille. Je les ai laissées ensemble au soleil, et la chenille est devenue plus active. J'ai remarqué que la fourmi, qui se tenait sur le dos de la chenille, sa tête vers le bout postérieur, paraissait moins s'in- quiéter des tubes que d'un petit point blanc verdâtre, situé vers l'arrière du 7° segment abdominal, au centre dorsal. Sa bouche était juste au-dessus de ce point, et ses antennes brossaient le 8° segment. Au bout d’un instant, le point blanc verdâtre, qui est en réalité une petite fente fermée dans un pli du segment, s'est entr'ouvert, laissant échapper une goutte de liquide clair. La fourmi a baissé sa tête instantanément pour sucer la goutte. L'opération n'a pas duré 88 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE un quart de seconde. Elle s'est répétée plusieurs fois dans l’espace de cinq minutes. Entre temps, les tubes sur le 8° segment étaient éjectés par inter- mittence, développant au sommet une sorte d'étoile transparente. Lorsqu'un tube paraissait — (les deux ensemble étaient générale- ment éjectés), — la fourmi se précipitait pour l’atteindre, avec un mouvement extrêmement rapide; mais instantanément le tube était retiré. Je ne sais si ces tubes secrètent un liquide. Je n'ai pas pu en apercevoir, mais J'ai très bien aperçu la gouttelette exudée par la fente du 7° segment. Les trois nouvelles fourmis que J'ai laissées dans la boîte, n'ont pas quitté la chenille de tout l'après-midi; du moins, 1l y en avait toujours une en place sur le dos, et lorsqu'une autre s'approchait de la partie postérieure, elle l'en chassait. La chrysalide ne tardera pas à éclore. Les ptérothèques sont devenus noirs, et on voit une rangée de taches orangées antémarginale. C’est donc une ©. Pour les chenilles de la 2° génération, il est évident qu’elles ne peuvent se nourrir des fleurs du Zo/us (?) puisqu'elles sont déjà passées. Les feuilles leur servent de nourriture probablement. J'ai trouvé deux fois à Sebdou la chenille de cette espèce sous des pierres; mais Je n'ai pas réussi à les faire chrysalider. Les fourmis ne s'occupent nullement de la chrysalide. J'ai examiné plus tard, sous le microscope, le tube éjecté. Il s'ouvre au sommet un peu comme une anémone de mer, exposant des filaments blancs. Aucun liquide n’en sort. Est-ce que ces organes ont pour fonction de produire un parfum agréable aux fourmis? Ceci me semble probable. L’organe du 7° segment seul distille le fluide. Lampides Bætica et Lycæna Iolas. 13 juillet 1911... —- Le Poste Optique n'est pas occupé cette année; tous les télégraphistes étant au Maroc. Un Assas était sta- LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 89 tionné au sommet; il reste là-haut huit jours de suite et il y couche la nuit; mais il n’a pas le droit d'entrer dans le Poste. Un fort vent d'ouest soufflait et l'atmosphère n'était pas très limpide. On apercevait cependant le Djebel Mackna et le Ksel; ce der- nier à près de 100 kilomètres de distance. Les montagnes vers Laghouat se voyaient bien. Autour du sommet, il y avait des buis- sons de chêne vert, et des Æ£phedra rabougris. Deux G. Cleopatra circulaient autour de la maison et quelques 7'kecla Esculz fréquen- taient les buissons de chêne. Le versant ouest-nord-ouest est en pente très rapide et complètement couvert de petits chènes verts et de genévriers. À la descente de ce côté, nous avons été surpris par une courte mais violente averse de grêle. J'ai vu voler plusieurs Lampides Baetica et Colias Edusa. À part cela, rien que des Semele et Zycaon. Dans un ravin entouré à moitié de rochers calcaires, nous avons trouvé trois buissons de Colutea Arborescens. Dans les gousses, nous avons pris 5 chenilles presque adultes de Zampides Baetica et 2 de Lycæna Tolas. Deux des chenilles de Baefica étaient accompagnées de fourmis; mais les Zolas vivaient seules. Une des Zolas avait déjà la teinte rougeâtre sur le dorsum, qui indique qu’elle va bientôt se préparer a se chrysalider. La chenille de Baetica est plus bombée, plus compacte que celle de Zolas. Ses segments ne sont pas chevauchants, n1 ridés transver- salement et les incisions qui les séparent ne sont ni si profondes ni si sinueuses que chez Zolas. On voit que Baeñica n'est pas une chenille faite pour vivre uniquement, comme /olas, dans des gousses. Elle y passe sa vie certainement dans bien des cas, mais elle peut très bien vivre à découvert. Zolas, au contraire, est des- tinée à vivre enfermée, à l'abri de l'air libre. Son manque de cou- leur et sa forme lâche le témoignent bien d’ailleurs. La couleur de la chenille de Z. Baetica est très variable. Des cinq exemplaires pris aujourd’hui, aucun n’est absolument pareil à l’autre. L'un est d’un gris paille teinté de verdâtre, avec la ligne vascu- 00 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE laire d'un gris foncé net; et la double rangée de traits obliques sur les flancs en teinte plus claire, mais peu nette. Un autre est beaucoup plus foncé, brunâtre, à ligne vasculaire beaucoup moins nette, mais avec les traits obliques mieux con- trastés. Un troisième est de couleur paille, avec la ligne vasculaire d’un gris un peu carminé, très nette; les deux rangées de traits clairs sont séparées par des espaces d'un brun rougeûtre. Le quatrième ressemble assez au troisième, mais le fond a une teinte verdâtre. Le cinquième est d’un joli vert légèrement Jaunâtre. Ses traits sont plus clairs, plus jaunâtres, ainsi que le rebord latéral. Il y a trace d'une ligne vert jaunâtre en bordure du centre dorsal, qui éclaircit les extrémités de la rangée supérieure de traits obliques. La ligne vasculaire est gris noirâtre, légèrement carminée. L. Baetica a la glande à miel du 7° segment abdominal bien développée, ainsi que les tubes télescopiques (fans) du 8° segment. Elle peut évidemment se passer de fourmis, puisque, sur cinq exemplaires à peu près adultes, nous en avons trouvé trois dans des gousses hermétiquement closes et sans fourmis. Les deux autres exemplaires avaient une fourmi chacun. S1 le service que rend la fourmi est de protéger la chenille contre ses ennemis en échange du miel fourni par la glande, on pourrait se demander si cette protection est bien nécessaire dans le cas de chenilles vivant à l’intérieur de gousses et paraissant à l'abri des atteintes d'Hyménoptères et de Diptères. Mais, si la gousse fermée garantit la chenille contre les Diptères — (et ceci est probable), — elle n'offre pas un abri sûr contre les Hyménoptères. J'ai trouvé l'an dernier des petites fourmis forte- ment bâties, à tête rouge, en train de dévorer des jeunes chemilles de Zolas dans les gousses, et aujourd’hui, j'ai remarqué la même espèce de fourmi dans quelques gousses où 1l n’y avait pas de chenilles cependant. Dans d’autres gousses, il y avait de petits Ichneumons, des Chalcides, je pense. Je ne sais pas s'ils s'attaquent aux chenilles de Zycænide, mais je les ai vus, deux fois, dans LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE O1 , des gousses contenant la chenille du microlépidoptère du Bague- naudier (Grapholitha sp.?). Les fourmis protectrices pourraient très bien tenir ces ennemis à l'écart. Ce qui me semble curieux c’est qu'on ne trouve pas /ozjours les fourmis amies avec les chenilles. L'association paraît être plutôt exceptionnelle. Deux gousses contenant chacune une chenille de Z. Baetica avaient été percées; mais les trous étaient soigneusement fermés par les chenilles avec un rideau de soie. Est-ce que les trous ont été faits par les chenilles elles-mêmes, en changeant de gousse, ou est-ce qu'ils sont l’œuvre de fourmis venues pour faire une visite passagère ? Ce problème, et d’autres encore, ne peuvent être résolus que par des observations prolongées et minutieuses sur place. Aujourd'hui je n'ai pas pu les continuer, mais je reviendrai aussitôt que possible passer une Journée entière ou plusieurs, si cela est nécessaire, sur ce versant nord-ouest du Sidi-Okba. Je pense que nous trouverons des Baguenaudiers dans d’autres ravins de ce côté. Avant de se préparer à se chrysalider, la chenille de Z. Baetica, comme celle de Zolas, devient d’un rouge vineux pâle par places. Ce sont les parties les plus foncées qui prennent cette teinte, c'est- a-dire les espaces entre les traits obliques et l’entourage des stig- mates. Le reste est moins foncé, mais un peu rougeâtre. Chez Zolas, tout le dorsum rougit. Nous sommes descendus jusqu’à l’Aïn-Belkacem, une très faible source dans un enfoncement de terrain. Nous avons mangé tard sous un figuier. à côté de la source. Plusieurs petits orages ont passé du nord-ouest au sud-est, pendant l’après-midi, en laissant tomber quelques grosses gouttes. À Aflou, il a plu fortement pen- dant quelques minutes. En quittant la source, nous avons suivi le bas de la montagne en marchant vers le nord-est. Les OQercus ne dépassent pas l'extrémité de la chaîne. Ils sont ensuite remplacés par de beaux genévriers, et le terrain, jusqu'alors calcaire, devient sablonneux. On passe sur des grandes dalles et rochers de grès 02 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE dans un ravin qui descend entre la pointe nord-est du Sidi-Okba et l’'embranchement de Sidi-Boulefa, et on rejoint la route de Tiaret près de la Fontaine du Génie, à environ 3 kilomètres 700 d'Aflou. Cette dernière étape ne nous a pas fourni grand’chose quelques Daplidice var. Albidice seulement. Nous avons pris des touffes d’ÆZelianthemum (très sèches maintenant), des Euphorbes et du Genévrier pour la nourriture des chenilles. Grande averse orageuse à 0 heures du soir. 17 GueRTONEnE. — Après avoir fait notre provision d’eau à la Fontaine du Génie, nous nous sommes dirigés à travers les ravins de grès et les petits champs d'orge, faucillés déjà pour la plus grande partie, droit sur l'éperon nord-est du Sidi-Okba. En arrivant sur je sommet de la montagne, il y avait un peu plus de Papillons. Nous sommes montés par un ravin à pente très raide, dont le fond était humide par places. Dans ce ravin pous- saient des églantiers, quelques rares chèvrefeuilles, des chênes verts et les deux genévriers. L'apparition de Zampides Baetica et l'aug- mentation du nombre des Colias Edusa indiquaient la présence du Baguenaudier. Nous en avons trouvé deux buissons, en effet, de ce côté, mais sans gousses. Pieris Rape volait dans le ravin, et autour des buissons circulaient quelques G. Cleopatra Œ. J'ai pris aussi Pararge Megaera, papillon rare à Aflou. Je n’ai pas encore vu ici un seul buisson de RAamnus alaternus, qui existe certaine- ment, comme le prouve la présence de C/Zeopatra. Un indigène que J'ai rencontré ce matin avait deux branches de ce Rhamnus, qu'il avait trouvé quelque part sur la montagne. Il l’appelait « Saferra » et allait en faire un remède. Plus haut, une barre de rochers calcaires traverse le ravin, et là J'ai vu le premier S. Prieuri de la journée. Arrivés sur un épaulement de la montagne, nous avons pris le versant ouest à nu1-hauteur. Ce versant, très en pente et très boisé, est coupé par de nombreux ravins peu profonds mais en pente rapide. Il y a un léger épaulement à 1/3 de la hauteur, tout le long de la montagne. C’est surtout en dessous de ce rempart qu'on LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 03 trouve les Baguenaudiers. Ils sont assez nombreux par places, mais souvent sans gousses. On les trouve toujours sur un terrain en pente et le plus ordinairement poussant au milieu des chênes. Dans quelques-uns des ravins, plus humides que les autres, poussent des aubépines et des églantiers. G. Cleopatra vole, mais il est rare. Epinephele Lycaon est très abondant et se tient dans les buissons de chênes verts, à l'ombre. Quelquefois, on en fait sortir 20 ensemble d’un chêne ou d’un cenévrier un peu isolé, surtout vers le soir; mais 1ls ne sont pas du tout faciles à prendre, à cause de leur vol irrégulier. Ils s'en vont dans toutes les directions, cherchant un nouvel abri dans les buissons touffus. S. Semele, moins abondant, a les mêmes habitudes, et Ca/ocala Conversa aussi; mais cette dernière est très difficile à prendre. Satyrus Prieuri se pose aussi à l’ombre, mais 1l ne rentre pas dans les buissons et ne se pose jamais que sur la terre ou sur les rochers. Il se laisse assez bien approcher ici, et je n’en ai point manqué aujourd'hui. C'est une espèce peu abondante. Nous n’en avons pris que cinq dont quelques-uns en mauvais état. Lampides Baetica était commune, surtout autour des Baguenau- diers sur lesquels les © pondent. L'œuf est déposé sur les folioles, rarement sur les calices, et dans ce cas en dehors, non pas en dedans comme chez Zolas. Certains buissons isolés en portaient des quantités; les feuilles les mieux placées en ayant souvent une quinzaine; souvent trois ou quatre sur une même foliole. Pour la plus grande part, ces œufs étaient vides. La jeune chenille s'en va trouver une gousse dans laquelle elle s'introduit. Elle vit ensuite sur les graines. On n'en trouve cependant pas un nombre correspondant au nombre d'œufs vides sur la plante. Sur le Baguenaudier, elle ne doit vivre à cette époque que dans les gousses; car, en cherchant sur les feuilles, on n'en trouve pas, et en battant le buisson, on n'en fait pas tomber. O4 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Au moment des fleurs, elles y vivent peut-être; mais maintenant on ne trouve des fleurs que très exceptionnellement. Nous avons ouvert des centaines de gousses aujourd'hui, en fai- sant bien attention à leur contenu et à leur état. Les chenilles de Baetica étaient bien plus nombreuses que celles de /olas. Elles étaient très variables comme couleur et netteté des dessins. Les plus remarquables avaient les parties foncées d’un brun vineux. J'en ai trouvé une d'un bleu verdâtre extraordinaire, avec dessins à peine perceptibles. La forme verte n’est pas rare. Baetica ferme toujours avec de la soie les trous par lesquels les fourmis ou elle-même sont entrées. On ne trouve jamais dans une gousse restée percée et ouverte, soit une chenille de Paefrca, soit une chenille de Zolas. Nous avons trouvé des chenilles de toutes les tailles des deux espèces; Jamais de chrysalides, ce qui prouve qu’elles quittent les gousses pour se chrysalider. On trouve des gousses percées dont les graines ont été toutes mangées. Elles contiennent les excréments de la chenille disparue. Il est très rare de trouver plus d’une chenille dans une seule gousse, ce qui est avantageux pour la conservation de l'espèce, sur- tout pour /olas, puisqu'elles sont cannibales. Pour ce qui concerne leurs rapports avec les fourmis, on peut dire que les espèces se ressemblent, en notant néanmoins que la chenille de Zo/as est moins fréquentée par elles que ne l’est celle de Baetica. IT est en somme rare de trouver des fourmis associées avec ces chenilles. Elles paraissent pouvoir s'en passer parfaitement. On trouve de grosses chenilles dans des gousses n'ayant qu'un petit trou bien bouché, par lequel est peut-être passée une fourmi, ou qui a été fait peut-être par la chenille elle-même. Le plus souvent, surtout pour les petites espèces de fourmis, on les trouve dans des gousses sans chenille, mais qui ont été habitées par des chenilles. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE O5 Nous avons trouvé quatre espèces de fourmis (*) dans les gousses. 1° espèce. — Grande, élancée, très agile. Tête et la plus grande partie de l'abdomen noires; corselet, taille et pattes d’un jaune un peu brunâtre et demi-transparent. Rare. Trouvée trois fois avec Tolas; une fois avec Baetica; une fois seule. 2 espèce. — Moins grande, très agile, toute noire, un peu plus LA / LA \ commune que la précédente. Trouvée seule et avec les deux espèces. 3° espèce. — Petite, toute noire; abdomen un peu triangulaire. Se trouve par deux à cinq à la fois dans les gousses inoccupées où Je crois qu'elle mange les graines. En captivité, Je l’ai vue monter sur le dos de Baetica et lui caresser le 8° segment abdo- minal avec ses antennes. Je l’ai trouvée une fois dans une gousse avec une chenille de Baetica; Charles David l’a trouvée aussi avec une chenille. Ressemble beaucoup à la fourmi généralement associée avec L. Bellargus. Commune. 4° espèce. — Petite, tête rouge, abdomen noir. Fréquente les gousses sans chenilles, par deux à la fois généralement. On la voit souvent dans les gousses qui ont été occupées par la chenille du Micro (Grapholitha?) du Baguenaudier. Je l'ai trouvée une fois dans une gousse avec une jeune chenille morte de /olas à moitié dévorée. Nous ne l'avons jamais trouvée avec une chenille vivante. Commune. Ichneumon. — Un petit Ichneumon noir, à ailes diaphanes, se rencontre assez souvent dans les gousses trouées, surtout dans celles qui ont contenu une chenille du Micro. On en trouve de un à trois à la fois. Ils ne semblent pas être éclos dans ces gousses puisqu'on n'y trouve pas trace de leurs cocons. J'en ai pris un dans une gousse contenant une peau qu'avait (*) Je compte publier les noms génésique et spécifique des Fourmis dont M. Harold Powell écrit la description succincte et dont il m'a envoyé des échan- tillons, dès qu’il aura été possible d’en obtenir la détermination. Ch. OBTHR. 96 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE laissée, en muant, une chenille de Z. Baetica; mais je ne l'ai jamais vue avec une chenille de Zycænide vivante. Quelques jeunes chenilles de Z. Zolas sont d'un blanc brunâtre et ont l'air maladif. Au retour à la maison, ce soir, J'ai noté que deux de ces petites chenilles, au tiers de leur taille environ, avaient été trouées par des larves d'Apanteles (?) qui, après avoir quitté la chenille, avaient formé leurs petits cocons blancs cylindro-ovoides sur les parois des gousses et dans la boîte. Il reste à savoir si ces parasites de Zolas sont de la même espèce que l’Ichneumon trouvé dans les gousses. Une chrysalide de Z. Baetica formée dans la journée du 18, a été aussitôt dévorée à moitié par des chenilles de Bae/ica qui se trouvaient dans la même boîte. Désormais Je sépare des autres, au fur et à mesure, toutes les chenilles qui se préparent à se chrysa- hider. Nous avons déjeuné à l’Aïn-Belkacem et au retour nous avons fait le même chemin, un peu plus bas sur la montagne, et toujours en examinant des gousses. Nous sommes rentrés à Aflou à 8 heures et demie du soir. J'ai pris deux photographies (*) du versant ouest du Sidi-Okba, et une d'un buisson de Colutea sur lequel nous avons pris plusieurs che- nilles des deux espèces. Le vent soufflait avec tant de violence que je ne sais si cette dernière donnera un bon résultat. La chenille du Micro du Baguenaudier est beaucoup moins abon- dante ici que l’an dernier à Géryville, sur le Djebel-Ksel. Harold POWELL. (*) Je suis heureux de publier, dans le présent Vol. V (Part. II) des Z/udes de Lépidoptérologie comparée, les photographies diverses obtenues à Aflou, par M. Harold Powell jusqu'à ce jour (10 septembre 1911). Ch. OBTHR. Fr. a Re" De =) …. hr . CR en re % Les DA co _ 2 ÉL LS | = s':e 4 "7 LR RTS LEE she 5 : — Tr 1 el - (red À IV Observations rectificatives et complémentaires relatives aux Hesperidæ. 1. — Carcharodus Lavateræ, Altheæ et Bæticus. Dans le Volume IV des Etudes de Lépidoptérologie comparée, aux pages 370-376, et dans le Volume V (1"° partie), aux pages 194- 106, j'ai traité de l’histoire des Carcharodus français et exprimé mon opinion qui, à cette époque, inclinait en faveur de la réunion spécifique des trois formes : Lavatere, Althee et Bæticus. J'ai même publié sur la PL LXIV la figure de 16 exemplaires (n*® Goi-616) appartenant à ces trois Carcharodus, et en vue d'appuyer cette opinion. Mais toute étude sur un sujet quelconque incite à de nouvelles recherches, afin de faire naître la lumière sur des points signalés comme litigieux. C’est ainsi que M. Charles Lacreuze, de Genève, a entrepris de vérifier, au moyen de la comparaison des Genttalia, si Lavatere, Altheæ et Beæticus représentent réellement trois unités spécifiques distinctes ou trois formes d’une même unité. Je publie ci-dessous les observations dont je suis redevable. à M. Lacreuze, ainsi que des photographies qui paraissent fixer dé- sormais la vérité. Les Carcharodus Lavatere, Alihee et Beticus, d'après la com- paraison de leurs Genitalia, constitueraient trois Espèces distinctes et non trois formes d’une même Espèce. 100 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Voici donc les observations sur le genre Carcharodus, écrites par M. Charles Lacreuze : « Les caractères secondaires des Espèces appartenant au Genre Carcharodus offrent, d'une Espèce à l’autre, des transitions si par- faites que M. Charles Oberthür, dans le IV® fascicule de son ouvrage : Etudes de Lépidoptérologie comparée, posait aux Lépi- doptéristes le problème suivant : « Carcharodus Lavateræe, Altheæe, Bæticus forment-ils trois » Espèces distinctes, ou peut-on les réunir en une seule et même » unité spécifique? » Ainsi posé, ce captivant problème peut être envisagé à différents points de vue. Les observations qui vont suivre sont des notes comparées rela- tives à la structure anatomique des parties chitineuses qui forment les armatures mâles et femelles des trois Espèces de Carcharodus citées ci-dessus, savoir : Lavateræ, Esper, Altheæ, Hübner et Pe- ticus, Rambur. Ces notes ont été rédigées d'après des préparations faites par moi. Ces dernières portent le même numéro que les insectes exa- minés qui tous possèdent une étiquette de provenance exacte. Les préparations des armatures mâles sont photographiées de profil, avec enlèvement de la valve gauche, de façon à laisser voir le dispositif interne. L'armature femelle, ainsi que l'appareil de ponte, sont disposés de profil, sans aucune coupure. Les photo-micrographies sont dues au talent de mon distingué collègue et ami J. Jullien. Grâce à une reproduction absolument exacte, elles donnent une idée précise de ces différentes armatures. CARCHARODUS LAVATERÆ, Esper; ©, PL E, fig. 1. Examen microscopique fait sur des insectes provenant des loca- lités suivantes : Martigny, Viège, Fully (Valais); Monte Carlo; Sierra-de-Alfacar (Andalousie); Iselle (versant italien du Sim- LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE IOI plon); Gèdre (Hautes-Pyrénées); Amasia (Asie Mineure); Elisa- bethpol (Caucase). La base de l’uncus est épaisse, évidée intérieurement; l’extré- mité est large, à terminaison crochue; entre la base de l’uncus et la valve, on constate l'existence d’une membrane U). L'ædoeagus est tubuleux, garni de quelques épines très clair- semées; l’orifice terminal a la forme d’une cuiller. Les valves sont très élargies à leur base, comparativement à leur longueur ; elles sont évidées intérieurement; l'extrémité en est arrondie, garnie d’une dentelure plus ou moins prononcée et 1irré- gulière; leur surface est garnie de poils tactiles abondants surtout à l'extrémité. Le style forme un prolongement interne, volumineux, très allongé et rugueux à sa surface. Nous comparerons par la suite le style des Espèces qui nous occupent et nous verrons que la forme du style est très différente selon les Espèces. Le saccus, c'est-à-dire la partie de l’armature qui s'insère dans la partie inférieure de l'abdomen (sternum), est allongé et n'offre rien de particulier; les deux parois latérales, reliant l’uncus aux valves, présentent dans leur milieu une saillie assez développée. Je n’ai pas observé de variations proprement dites chez les indi- vidus de provenances très différentes que J'ai examinés. CARCHARODUS LAVATERÆ, Esp.; ©, PL E, fig. 2. Observations faites sur un nombre restreint d'exemplaires pro- venant du Caucase, du Valais et de Monte-Carlo. L'oviducte est terminé par deux lamelles chitineuses en forme de valves, garnies à leur surface de poils tactiles très développés. Ces poils servent sans doute à diriger la ponte sur une partie favo- rable de la plante, future nourricière de la progéniture. (1) L’utilité de cette membrane n’est pas encore bien établie; elle existe chez tous les Carcharodus paléarctiques. 102 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE De la base de ces deux petites valves partent, à l’intérieur de l'abdomen, deux tubes, élargis à leurs deux extrémités. Ces tubes doivent servir à projeter en avant, ou à retirer en arrière l'appareil de ponte; mais je n'ai encore aucune preuve de cet emploi. La face ventrale est fortement chitinisée : en dessous s'ouvre l'orifice de la poche copulatrice. CARCHARODUS ALTHEÆ, Huebner; ©, PL F, fig. 3. Examen microscopique fait sur des insectes provenant de Ge- nève, Martigny (Valais); Iselle (versant italien du Simplon); Larche (Basses-Alpes); Odessa (Russie mérid.); Amasia. Base de l’uncus plus svelte que chez Zavateræ; en revanche, la partie terminale est moins dégagée; l'extrémité est garnie d’un crochet. L’ædoeagus tubuleux est dépourvu d'épines; la partie distale est effilée et la partie interne légèrement renflée. Le style a l’aspect d’un bouton allongé; sa surface est très épi- neuse, garnie d'une forte pilosité. L’extrémité de la valve est carrée avec les angles légèrement arrondis; la valve étant concave, le pourtour intérieur s’infléchit légèrement en dedans. Le saccus est normal et les deux lamelles latérales possèdent, comme chez Lavateræ, deux saillies, mais moins prononcées. CARCHARODUS ALTHEÆ, Huebner; ©, PI F, fig. 4. Examen microscopique fait sur des exemplaires venant de Larche (Basses-Alpes), du Valais et d'Amasia. Au premier abord, l’armure © de cette espèce diffère beaucoup de celle de Lavateræ; l'oviducte est terminé par deux valves rec- tangulaires, alors que chez Lavatere elles sont triangulaires; leur partie postérieure est arrondie. Les deux tubes chitineux internes sont longs et grêles; ils s’in- LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 103 sèrent à la partie supérieure des valves, tandis que chez Zavateræ ils s'insèrent au milieu. Sur la face ventrale on remarque une poche chitineuse très déve- loppée et rectangulaire, terminée extérieurement par un orifice bilobé; à l’autre extrémité un canal chitineux se dirige à l’intérieur de l’abdomen. CARCHARODUS BÆTICUS, Rambur; ©, PI G, fig. 5. Examen microscopique fait sur des exemplaires provenant du Valais, de l'Andalousie, de Catalogne, de Malaga, de Madrid et d'Amasia. L'uncus de cette Espèce est plus dégagé que chez Alfheæ et fortement garni de poils à sa surface; la partie postérieure, s'in- sérant dans le dernier anneau de l’abdomen est aussi plus dégagée que chez Althee. L'ædoeagus est effñilé; sa forme se rapproche un peu de celui d'Alfhee. Les valves sont très arrondies à leur extrémité, évidées intérieu- rement et munies partiellement d’un rebord dans leur partie interne; l'extrémité est garnie de poils tactiles; les rebords des valves sont légèrement repliés intérieurement. Le saccus est allongé; il n'offre rien de particulier; les deux saillies des bandes latérales sont plus courtes que chez les Espèces précédentes. Les insectes que j'ai examinés n'offrent pas de variations sen- sibles dans la forme des diverses pièces composant l’armure, bien que les individus soient de provenances très différentes et que plusieurs d’entre eux soient difficiles à déterminer spécifiquement, si l'on n'examine que leurs caractères extérieurs. CARCHARODUS BÆTICUS, Rambur; ©, PI. G, fig. G. Examen fait sur des exemplaires provenant du Valais et d'Amasia. 104 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Les valves de l'oviducte sont triangulaires, avec l'extrémité garnie de poils tactiles. Les valves ont, par leur forme, une certaine analogie avec celles de Lavateræe, mais rien de commun avec celles d'Al/hee. Les deux tubes internes sont gros à leur point de jonction avec les valves; 1ls s’élargissent en forme de massue à leurs deux extrémités. La poche chitineuse située sur le sternum est très différente de celle d'Al/heæ; son extrémité est en forme de bec; à sa partie supé- rieure on observe l’orifice d'un canal. OBSERVATIONS. — Après l'examen anatomique et comparatif des armures génitales Get ©, et des appareils de ponte des Car- charodus Lavatere, Altheæ et Beæticus, nous pouvons affirmer, en nous appuyant sur les caractères différentiels qui les distinguent, que nous sommes en présence de trois unités spécifiques spéciales. En effet, lorsqu'on se trouve en présence d'insectes d’identifi- cation douteuse, c’est-à-dire que l’on ne sait trop à quelle Espèce rattacher exactement, nous croyons que l’examen des armatures, tant mâles que femelles, permet de lever tous les doutes. Espérons que, par la suite, notre opinion sera confirmée par l'étude de la biologie comparée de ces trois Espèces. Les individus dont les Genitalia sont représentés dans cet ouvrage proviennent des localités suivantes : N° 301. Carcharodus Lavatere Œ, Viège (Valais). N° 020. — Lavatere ©, Elisabethpol (Caucase). N° 22. Carcharodus Althee d, Martigny (Valais). N° 247. — Altheæ Q, Amasia. N° O5. Carcharodus Beticus Œ, Malaga. Nes — Bæticus ©, Andalousie. Charles LACREUZE. Genève, août 1911. » LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 105 Pour faire connaître la valeur du mot : Ædoeagus, que M. Charles Lacreuze a employé, en écrivant la description de la structure anatomique des parties chitineuses qui forment les armatures Cet © des Carcharodus Lavatere, Althee et Beticus, je crois utile de transcrire ci-dessous un renseignement dû à l'obligeante compétence du D’ Prof. Reverdin, l’un des maitres genevois de la science anatomique entomologique. Ce renseigne- ment est extrait d’une lettre que m'a écrite mon ami Reverdin, à la date du 16 septembre 1011 : « On appelle : Ædoeagus, une pièce de l’armure génitale, ou tube chitineux à travers lequel passe la terminaison du canal déférent, lequel paraît érectile, au moins dans cette partie termi- nale qui sort de l'extrémité de l’Ædoeagus pendant la copulation, et représente en quelque sorte le véritable pénis chez ces insectes. Le canal déférent paraît pénétrer dans ce tube chitineux en avant de son cul-de-sac terminal ou proximal; le cul-de-sac sert, dit-on, à loger les muscles qui produisent l'érection du pénis ou canal déférent. Pour se rendre bien compte de tous ces détails de l'appareil, il faudrait non pas procéder, comme nous le faisons, en faisant bouillir l'abdomen dans la potasse, ce qui dissout les parties délicates et ne laisse subsister que le squelette externe, mais plutôt procéder par coupes microscopiques en série. Il est évident que nous ne connaissons, par nos modes de préparation, qu'une partie des organes, et cette partie n’est peut-être pas la plus intéressante. La difficulté consiste à faire de bonnes coupes; l'enveloppe chitineuse est à la fois dure et fragile et se brise sou- vent, lorsqu'on réussit à la couper ». Le D'T. A. Chapman emploie la même désignation Ædoeagus qu'il écrit comme je la reproduis, avec Æ en un seul signe, tandis qu'il sépare la voyelle o de la voyelle €, à la seconde syllabe du mot. Ch. OBTHR. 106 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 11. — Rectification concernant les Syrichthus Fritillum et Malvæ. Dans le Volume IV des Etudes de Lépidoptérologie comparée, aux pages 380-300, J'ai entrepris de traiter de l’histoire des Syrichthus Fritillum et Malve. De son côté, mon savant ami le D' Prof. Reverdin, de Genève, s’est attaché à l'étude des Espèces litigieuses du Genre Syrichthus et il a cherché, dans l'observation comparative des Genitalia, la solution de problèmes spécifiques pour lesquels l'examen des seuls caractères extérieurs ne fournit pas la certitude recherchée. J'ai pu profiter, au mois de mai 1911, d'une conférence extrêmement intéressante donnée à Genève par le D’ Prof. Reverdin, lors de l'exposition entomologique organisée dans cette ville, avec un si grand succès, par la Société lépidopté- rologique. La projection des photographies excellentes et très agrandies ? des Genitalia qui fut faite à cette conférence, démontre avec évi- dence la distinction spécifique des Syrichthus Fritillum et Malve. J'espère que le D’ Prof. Reverdin publiera bientôt le résultat de ses observations. L'exposé si lumineux de la question, tel que je l'ai entendu à Genève, m'a révélé un ensemble de vérités désormais acquises. Grâce à l'étude comparative des Genitalia, nous possédons un moyen de fixer la distinction spécifique de Lépidoptères dont les caractères extérieurs, tout en présentant un faciès un peu spécial et qui, par cela même, est un avertissement, n’offrent cependant pas le point différentiel stable, immuable, clairement perceptible et qui dispense de toute autre recherche. Tel est d’ailleurs l’avis de M. Charles Lacreuze exprimé plus haut. Le D’ Prof. Reverdin pense que le Syrichthus appelé Fritillum par Huebner et figuré par cet Auteur sous les n° 464 et 465, n'est pas référable avec certitude au Æritillum, Rambur. Peut-être le Fritillum, Huebner, représenterait-1l plutôt le Syrzchihus que nous appelons aujourd'hui C?rs2, d'après Rambur? Mais Rambur ayant LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 107 figuré les Genitalia du Syrichthus qu'il désigne sous le nom de Fritillum, nous pouvons, grâce à cette figuration, savoir exactement ce qu'est le Fritillum selon Rambur et y rapporter l'Espèce que nous différencions présentement de Malve. Le D' Prof. Reverdin a acquis en outre la conviction que le Syrichthus Malvoides, Elwes et Edwards, n’est autre que le F724llum, Rambur. D'après les constatations faites par le D' Prof. Reverdin, Malve se trouve, seul, en Angleterre, en Bretagne, dans la France septentrionale et centrale; tandis que Fritillum, Espèce méridio- nale, paraît vivre seule, c'est-à-dire à l’exclusion de WMalve, en Espagne, en Italie, dans les Pyrénées-Orientales et les Alpes du Valais et du Tessin. Il y a cependant des localités où Malve et Fritillum confinent, comme Melanargia Galathea et Lachesis, comme Papilio Podalirius et Feisthamelz. J'ai pris Malve au Mont-Revard, près Aix-en-Savoie, et j'ai lieu de croire que Fritillum ne se trouve pas bien loin d'Aix; de même je crois bien avoir capturé, à Cauterets, les deux Espèces : Malve et Fritillum. Quoi qu'il en soit, il paraît désormais certain que J'ai commis des fautes de détermination dans la figuration que j'ai publiée sur la PI. LIV du Vol. IV des Etudes de Lépidoptérologie comparée. Si les n° 440, 460, 451, 452, 453, 454 et 455 de cette PI. LIV sont bien des Fritillum, Rambur (ec Huebner); les n° 458, 450, d'Alsasua; 460, de Cauterets; 461, 462, 463, de Vernet-les-Bains sont des Fritillum et non des Malve, ainsi que je l'ai prétendu à tort. J'ai donné le nom de Fritillans aux n° 461, 462 et 463; ce nom ne doit être maintenu dans la Nomenclature que si on le considère comme utile pour désigner une variété de F72#11lum. Les n° 456 et 457, des environs de Rennes; 464, de Cauterets; 465, du Mont-Revard; 466 et 467, de la lande de Caden (Mor- bihan) me semblent être des Male, ainsi que je les ai déterminés. Cependant le n° 464 ne pourrait être déterminé avec certitude qu'après examen des Genitalia. Voilà, me semble-t-il, la rectification à mon travail, rendue néces- saire par les consciencieuses et savantes recherches du D’ Prof. Re- 108 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE verdin. La Vérité scientifique étant l'unique but que je poursuis, je ne veux pas différer davantage la publication des corrections que . . . . ® A a. Je crois devoir faire actuellement subir à mon ouvrage publié en avril 1910. Il ne m'en coûte du reste nullement de confesser une erreur commise de bonne foi dans une notice qui a eu pour résultat de préparer les voies à la connaissance de la vérité tant désirée. Rennes, 1° juillet 1911. Ch. OBTHR. 1]. — Syrichthus Andromedæ, Wallengren, dans les Pyrénées. Dans le Volume IV des Etudes de Lépidoptérologie comparée (p. 398), Je déclare que Je n’ai jamais rencontré, dans les Pyrénées, le Syrichthus Andromede; aussi je ne cite le Syrichthus en ques- tion, comme Espèce pyrénéenne, que d’après le témoignage de M”*° de la Bèche-Nicholl. Cette année 1011, J'ai fait un séjour de trois semaines à Gavarnie, en Juillet. Le temps était généralement superbe et les papillons abondaient. J'eus le plaisir de voir plusieurs fois, durant mon séjour à Gavarnie, MM. Rowland-Brown, Brisbane-Charles Somerville- Warren, George Bethune-Baker et Albert H. Jones qui se livraient avec succès à la chasse entomologique dans les montagnes qui entourent le pittoresque village de Gavarnie. Cependant, avant d'arriver dans les Hautes-Pyrénées, MM. Row- land-Brown et Brisbane Warren avaient consacré quelques journées à l'exploration lépidoptérologique des environs des Eaux-Bonnes, dans les Basses-Pyrénées; ces habiles chasseurs avaient eu la chance de capturer, non ioin des Eaux-Bonnes, quelques exem- plaires du Syrichthus Andromede. Ts eurent la générosité de m'offrir deux échantillons de cette jolie Espèce. M. Rowland-Brown, qui possède la langue française de façon à en apprécier toutes les finesses, eut l’obligeance de rédiger, pour LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 109 le présent Volume des Æ7. de Lépid. comparée, la Notice suivante qu'on lira avec le plus vif intérêt. Je renouvelle à M. Rowland- Brown l'expression de ma vive et cordiale gratitude. « Pendant quelques jours, dans cette saison (juillet 1911), j'ai chassé les papillons dans les Basses-Pyrénées; J'y étais accompagné par mon ami M. Brisbane C. S. Warren, membre de la Société entomologique de Londres. Le 7 juillet, ayant fait l'ascension par la route qui traverse les grands bois de hêtres des Eaux-Bonnes, du côté de l’ouest, nous suivions le sentier qui conduit à Anoullas et vers le col de Lurdé. Après une heure de marche, traversant des pâturages fleuris et montant toujours, nous arrivèames dans une vallée étroite, parsemée de rochers, agrémentée de rhododendrons, au pied du col. C’est là même que nous capturâmes l'Æesperia (Syrichthus) Andromede, non seulement le 7 juillet, mais aussi les 10 et 12 Juillet, où nous renouvelâmes la même excursion. Mais je dois ajouter que M. Warren captura un seul exemplaire de la même Espèce, le 8 juillet, alors que le temps était très orageux, près d’une ber- gerie, en tête de la vallée de la Sourde, à presque la même altitude que dans l’autre vallée, c'est-à-dire à environ 1.800- 1.000 mètres. Il est probable que cette jolie Hesperia Andromede vole en juillet, dans toutes les grandes montagnes, au voisinage des Eaux-Bonnes. J'avais déjà pris Andromedæ sur le mont Stelvio, en 1005, dans des localités présentant un aspect ana- logue. C'est encore sur les pentes du pic de Goupey, appelé aussi Cezy, que nous avons rencontré une autre intéressante Espèce pyrénéenne : Âepialus Alticola, par une altitude d'environ 2.000 mètres. Gavarnie, 25 juillet 1911. H. ROWLAND-BROWN. » 110 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE IV. — Observations sur le Syrichthus Mohammed, Obthr., faites à Aflou, par Haroin Poweir, de mai à septembre 1911. Syrichthus Mohammed, Obthr. Le 30 mai 1911, sur les coteaux à 3-4 kilomètres à l’ouest d'Aflou, avant d'arriver aux marabouts de Sidi-Boulefa, nous avons trouvé une plante de la famille des Labiées, poussant par petites plaques, et sur laquelle vivaient des chenilles d'un Syrichthus, en nombre considérable. La chenille de ce Syrichthus, lorsqu'elle est jeune encore, réunit par de forts fils de soie les bords d'une des feuilles allongées de la Labiée et se nourrit du parenchyme de l'extrémité de la feuille. Il y a toujours une petite ouverture à cette extrémité; mais le reste est clos. Quand la chenille a atteint le dernier stade, elle quitte cette habitation pour en former une autre plus ample, composée généralement de deux ou trois feuilles réunies ensemble; elle s'établit alors plus haut sur la plante. La petite ouverture de l'extrémité se remarque encore dans la nouvelle /ente, et la chenille en sort pour manger le bout des feuilles de son habitation et celles qui l’avoisinent. Elle ne mange ni beaucoup, n1 souvent. Nous avons pris plus de 60 chenilles entre 10 heures du matin et 4 heures du soir, et dans tous les cas, les chenilles étaient au repos dans l'intérieur de leurs /entes. On peut en déduire que normalement elles ne mangent pas entre ces heures-là de la Journée. Presque toutes étaient dans leur dernier stade et beaucoup paraissaient avoir atteint tout leur développement. Nous n'avons pas trouvé une seule chrysalide, mais sur certaines plantes J'ai trouvé des /entes vides de chenilles adultes; celles-ci avaient certainement quitté les plantes. Ces deux faits paraissent indiquer que la chenille va se chrysalider ailleurs. Les /entes des chenilles adultes sont assez voyantes. Sur certaines belles touffes isolées, LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Tu nous en avons trouvé jusqu'à huit, mais là où les touffes sont nombreuses et moins développées, les /entes sont beaucoup plus espacées. Certaines /aques n’en ont point du tout. Dès le commencement de juin, plusieurs chenilles en cage ont quitté leurs feuilles et sont allées se placer sur la mousseline, après avoir marché assez longtemps. Elles faisaient gondoler, par des fils de soie couvrant ainsi les creux dans lesquels elles se tenaient, la mousseline, qui était tendue cependant. Elles sont devenues très pâles, d'un jaune blanchâtre; presque toute trace de gris sur le dorsum ayant disparu. Le 4 juin, une d'elles a commencé à faire un cocon dans un coin de la cage. Elle travaillait lentement. Pendant trois Jours Je l’ai aperçue par transparence, occupée à compléter son cocon. Le 8 juin, l'œuvre semblait être terminée. La chenille reste alors immobile dans son cocon de soie blanche, qui est de la densité de celui d'Orgyia Splendida Q. Une seconde chenille a commencé son cocon, le 6 juin, et d’autres ont bientôt suivi. Nous avons retrouvé cette Espèce dans diverses localités, au nord et au nord-ouest d’Aflou, notamment dans les champs incultes avoisinant la route de Tiaret, à 2 kilo- mètres 1/2 du village. Sa plante nourricière aime bien le voisinage des champs d'orge et pénètre souvent dans ces champs. Nous ne l'avons vue nulle part aussi abondante que sur les coteaux, vers les marabouts de Sidi-Boulefa. La chenille diminue considérablement de volume avant de commencer son cocon. Adulte, elle a de 18 à 20 millimètres de longueur; elle est assez grosse, avec les segments très distincts. Comme forme, elle ressemble beaucoup à celle de Carcharodus Alceæ. Toutefois, son cou n'est pas aussi mince que dans cette Espèce. La tête est sans points saillants; le sillon central est assez prononcé; la tête est noire; la surface en est granuleuse, avec de nombreux courts poils de couleur brun doré, sauf quelques-uns qui sont plus longs et de couleur blanche. Le prothorax est jaune, avec une plaque dorsale de couleur orange brunâtre, ou brun rougeâtre, allongée, avec éclaircie jau- nâtre au centre. Les segments suivants sont d’un gris bleuâtre 112 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE tendre sur le dorsum; ils sont d'une intensité et d’une étendue très variables. La couleur fondamentale est jaune assez pâle, et elle se montre aux incisions, et sur les parties latérales, jusqu'aux petits plis marqués en noir, au-dessus des stigmates. Le rebord latéral est jaune, ainsi que les bases et les pattes membraneuses. La surface centrale du ventre est d'un grisâtre mélangé de Jaune sur les segments du thorax et les deux premiers de l’ab- domen; sur les autres, elle est jaune. Les pattes écailleuses sont d'un Jaune orangé; le dernier article est brun. Les sous-divisions des segments sont bien marquées. Il y en a 4 bien distinctes sur les segments abdominaux, jusqu’au 8° inclus. Les 3° et 4°, sous divisions, sont télescopiques et de couleur jaune. Quand la che- mille arrive à la taille adulte, ces sous-divisions se montrent mieux, les segments étant gonflés, et ceci explique en partie l'augmentation du jaune dans la chenille à cette époque. Mas, à part cela, le gris devient plus pâle et finit par disparaître entiè- rement avant que la chenille ne se mette en cocon. Au commen- cement du dernier stade, le gris est plus étendu et s'étend même jusqu’au rebord latéral. Dans le stade précédent, la chemille est presque toute grise, et d’un gris plus foncé. La ligne du centre dorsal est noire. Elle commence à l'arrière du prothorax et se continue fine sur les deux autres segments thoraciques. Sur les segments abdominaux, elle est plus large, mais interrompue, formant une série de taches triangulaires à sommets très allongés. C’est sur la 1" sous-division de chaque segment que la tache est plus large, plus noire; elle est continuée en diminuant de largeur sur les 2° et 3° sous-divisions et manque sur la 4°. La série se termine sur le 0° segment abdominal. Il y a une deuxième ligne noire, formée par une série de taches, inté- ressant généralement la 1" sous-division des segments seulement. Cette 2° ligne de taches est mince et souvent très faible. Une troisième ligne noire en série de taches bien développées se trouve au-dessus des stigmates. Sur chaque segment abdominal, cette ligne renferme deux taches principales : une sur la partie anté- rieure de la 1° subdivision, l’autre sur la partie postérieure de LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 113 la seconde subdivision; les deux taches sont réunies par un trait noir de peu d'intensité. Cette dernière ligne limite la partie grise du dorsum, chez ja plupart des chenilles adultes. Pendant le mois de juin, les chenilles ont continué de faire des cocons. Le plus souvent, elles s’enferment dans les feuilles pour accomplir cette métamorphose; mais dans la nature, elles ne doivent pas s'en servir souvent; car on ne trouve point dans les feuilles, à l’état libre, les chenilles qui ont cessé de manger. Je remarque cependant qu'aucune chenille ne s’est chrysalidée (24 juin). Elles paraissent estiver. On les voit par transparence, dans les cocons, placés contre la mousseline de la cage. Elles ont diminué considérablement de volume, et surtout de longueur. Elles sont décolorées, d'un blanc un peu grisâtre. J'ai encore trouvé quelques chenilles actives, le 16 juin, en campagne. A cette époque, la plante nourricière commençait à fleurir — (la fleur est d'un mauve rosé) — et les feuilles étaient devenues assez coriaces. En ouvrant la cage à 6 heures du soir, le 26 juin, J'ai eu le temps tout juste d'apercevoir un magnifique Syrichthus Proto ou plutôt Mohammed éclos. Il a pris le vol immédiatement et a disparu au delà du mur de la cour. Je ne m'y attendais pas, d'autant plus que toutes les feuilles que j'ai ouvertes et tous les cocons fixés sur les parois de la cage ne contiennent que des chenilles et aucune chrysalide. C’est inexplicable! Le 30 juin, Charles David a pris dans un ravin, à 2 kilomètres au nord-est d'Aflou, un Syrichthus qui me semble être P7010. Il en a pris quelques-uns, les jours suivants, et j'en ai vu aussi, mais l’Espèce est très rare. Sur la pente d’une colline, à l'Oued- Medsous, j'en ai suivi un, pendant plusieurs minutes, le 12 juillet; mais Je lai manqué et il a disparu. Pendant tout le mois de juillet, les chenilles sont restées sans changement dans leurs cocons, du moins dans ceux qui sont sur la mousseline de la cage. Elles se retournent de temps à autre. Ainsi la tête qui se trouve, un jour, à un bout du cocon, peut être, le lendemain, à l’autre bout. Elles sont un peu plus rabougries. 8 114 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Le 3 août, pendant l’après-midi, j'ai aperçu dans la cage une belle Q de S. Hohammed fraîchement éclose. Cette fois, il n’y a pas eu d'accident, et après l'avoir laissée, le temps nécessaire pour bien sécher ses ailes, je l’ai placée dans le flacon à cyanure. Le 4 août, J'ai examiné toutes les feuilles roulées et cousues, contenant des chenilles de Syrichthus, pour me rendre compte de leur état. J'ai trouvé en tout 55 chenilles et 2 chrysalides, dont une vide. C’est sans doute de cette chrysalide vide qu'est sorti le papillon d'hier. Le 14 août, dans la matinée, est éclose une autre belle Ode Mohammed. Le 15 août, J'ai trouvé 3 nouvelles chrysalides dans la cage. Les chenilles se mettent donc à se chrysalider d'une façon plus sérieuse. Le 19 août, est éclos le premier Œ. Il est largement lavé de blanc jJaunâtre. Dans la matinée du 20 août, est éclose une autre @ Le 21 août, j'ai trouvé dans la cage, à 11 heures du matin, une © de Syrichthus Proto ! À O heures du matin, ce papillon n'était pas éclos. Voici l'explication de ce fait : Le Syrichthus Proto est une espèce assez voisine de Wohammed dans ses habitudes et dans sa chenille, quoique très distinct à l'état de papillon. Enroulées dans les feuilles de la plante qui nourrit Mohammed, se trouvaient évidemment quelques chenilles de P7ro10. Il n'y en avait que peu. J'ai imaginé que ces chenilles de Proto représen- taient une forme plus uniformément grise de Mohammed. I] y en avait de jeunes, très grises (4° stade), ce qui m'a fait dire que la chenille de Mohammed, dans son avant-dernière livrée, était à peu près d’un gris uniforme. Il est possible que les quelques che- nilles dans l’avant-dernier stade que je possédais, soient toutes des Proto. Néanmoins il est très vrai que la chenille de Mohammed montre d'autant moins de jaunâtre qu'elle est plus jeune. J'ai remarqué une chenille adulte presque uniformément grise, que Je LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE mie supposais être une Aberration de Mohammed. C'était d'un Proto qu'il s'agissait sans doute. Proto mange donc cette plante Labiée aussi bien que le Har- rubium et elle estive. Il y a eu deux éclosions de Mohammed, le 22 août. J'ai pu photographier une ©, peu de temps après sa naissance. Elle est éclose un peu avant 10 heures du matin, et Je l'ai trouvée sur un brin sec de graminée. À ce moment, ses petites ailes n'avaient pas commencé leur développement. Elles étaient ouvertes. Je me suis préparé ‘aussitôt à la photographier; mais quand tout était prêt et la © bien au point, ses ailes étaient déjà presque développées. Elles étaient fermées alors, et pendaient. 15 minutes après, elle les a ouvertes en grand; mais en conservant aux supérieures une pente assez forte. Les antennes faisaient à peu près angle droit par rapport à l'axe du corps. Dans cette position, elle inclinait toujours la surface supérieure de ses ailes vers la lumière, et pivotait pour ainsi dire sur ses pattes, pour maintenir cette orien- tation, si on tournait légèrement la tige qui la supportait. Elle n'aurait pas tardé à prendre le vol, si Je ne l’avais mise dans un endroit obscur. Là, elle a fermé ses ailes; le papillon aime à se reposer au soleil, les ailes grandement ouvertes, les côtés des supérieures en angle droit, par rapport à l'axe du corps, les antennes écartées et légèrement relevées; mais sa position normale, après un vol, montre le papillon avec les ailes ouvertes aux trois quarts ou aux deux tiers; les supérieures sont bien relevées, ainsi que les antennes. Au repos complet, par temps sombre et la nuit, les ailes sont fermées. Il y a eu de nombreuses éclosions, fin août et au commencement de septembre; généralement de 1 à 4 par jour, toujours dans la matinée, entre 7 heures et Oo heures. Ces derniers temps, il n'est guère éclos que des mâles. Je n’ai plus obtenu d’éclosion un seul Syrichthus Proto. CHRYSALIDE. — Elle ne diffère pas bien appréciablement pour la forme de celles des autres Syrichthus de ma connaissance. Les 116 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE yeux sont grands, assez proéminents et largement séparés. Les maxillae sont larges et proéminentes à leur base, et le fourreau de la trompe s’allonge, libre du corps, bien au delà des ptéro- thèques, arrivant au-dessus de la partie antérieure du 8° segment abdominal, légèrement courbé vers l'abdomen, qu'il touche presque ou même tout à fait. L'apex falqué des ptérothèques dépasse très peu le 4° segment abdominal. La partie qui couvre les franges est large et va en s’élargissant jusqu’à l'apex. La massue de l'antenne est bien indiquée. Le thorax est fort, bombé, mais pas très saillant. Le stigmate prothoracique est noir, saillant, au-dessus de l'épaule. L’abdomen, à partir du 4° segment, est courbé ventra- lement. Le cremaster est long, légèrement courbé en « bec de Curculionide » et garni de petits crochets à l'extrémité, par les- quels la chrysalide est attachée aux soies garnissant le cocon. Les stigmates abdominaux sont ovales et d’un brun clair. Le dessus de la tête, le thorax, les segments abdominaux et les yeux sont garnis de poils très courts, peu nombreux, d'un brun doré. Ils sont plus denses et plus longs sur le dessus de la tête et sur les derniers segments abdominaux qu'ailleurs. Les gaines des membres en sont dépourvus. La couleur de la chrysalide est d’un carné die un peu Jaune sur les côtés. Les parties thoraciques sont un peu plus foncées, ainsi que les yeux, la tête et le cremaster. La chrysalide, plus pâle au début et plus uniforme comme couleur, subit pendant son existence courte (15 à 20 Jours) une modification presque continuelle dans sa coloration, avec tendance régulière à se foncer. Quelques jours avant l'éclosion, la tête, le thorax, les yeux et les membres prennent une teinte de prune noire, tandis que l’abdomen ne se modifie pas encore. Ce n'est qu'un jour avant l’éclosion que l'abdomen se fonce beaucoup; mais 1l ne devient Jamais aussi noir que les parties dépendant du thorax. Comme les autres chrysalides de Syrichthus, celle de Mohammed est recouverte d'une fine pulvérulence blanche (b/oom), qui s'enlève et disparaît facilement. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 117 Les papillons éclosent donc, au nombre de 2 ou 3, chaque matin, et il y aura une assez belle série d'exemplaires. Trois se sont abîmés pendant le trajet d'Aflou à El-Kheicha, étant éclos dans les boîtes que nous avions emportées en route avec nous. Ces exemplaires pourront être utilisés pour l'analyse anatomique. Il sera en effet très intéressant de comparer l’armature génitale de Mohammed et de Proto, non pas que cet examen me paraisse nécessaire pour prouver la distinction spécifique de ces deux Syrichthus, mais pour fournir un supplément d'information tou- jours désirable. Il me semble impossible, en effet, de confondre Mohammed et Proto, si l'on a une série de papillons de chaque Espèce sous les yeux. Cependant, puisque Staudinger et Rebel, dans leur Catalog 1001, indiquent à tort Mohammed comme variété de P7ro10, 1l est utile de réunir tous les arguments en vue de corriger l'erreur éditée et propagée par le Catalog en question. Il est curieux que je ne voie pas voler Mohammed à la campagne dans les localités où nous avons trouvé les chenilles. Pourtant nous n'avons pas pu récolter toutes les chenilles et nous en avons certainement laissé. Harold POWELL. V.— Observations faites sur les mœurs des Syrichthus Carlinæ, Cirsii, Alveus-Bellieri et Armoricanus, par Marcez Renrous. « Il y a déjà plusieurs années que j'ai essayé de connaître la ponte des Syrichthus ; mais, pour le groupe d’Alveus, je n'étais pas arrivé à un résultat satisfaisant, la connaissance des diffé- rentes formes m'ayant manqué alors. Grâce aux Ævudes de Lépidoptérologie comparée, je suis arrivé à distinguer des formes que je ne connaissais pas et à avoir une idée plus nette de celles dont l'existence m'était imparfaitement connue. où 118 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Cette année, Je n'ai pu réaliser des observations que sur quatre formes : Alveus, Huebner; Carline, Rambur; Cirsii, Rambur, et Armoricanus, Oberthür. Ces observations, encore très incomplètes, mont pourtant permis de constater des différences très appré- ciables entre certains de ces œufs, et pourront, je l'espère, contri- buer à éclaircir la question d’'A/veus et des formes voisines. À Zermatt, du milieu de juillet au milieu d'août 1011, Alveus, Hbn. (Alveus-Bellieri, Obthr.) et Carline, Rbr., n'étaient pas rares, depuis les bords de la Viège jusque sur les montagnes qui ferment la vallée, mais seulement à une altitude maximum de 1,900 mètres. Plus haut, jusqu'à 2,300 mètres, je n'ai trouvé que l’'Alveus-Ryffelensis, Obthr. Carline, Rbr., semblait être apparue un peu plus tard qu'Alveus, Hbn.; cependant, les deux formes volaient dans les mêmes parages, mélangées, l’une à l’autre. En les observant, J'ai été surpris de constater que la © de chacune des formes recherchait des plantes différentes pour y déposer ses œufs. Les 23, 20, 30 juillet, 3 et 9 août 1011, J'ai vu pondre 10 Alveus, ce qui ma permis de recueillir 15 œufs. Tous ces œufs, sans exception, étaient déposés sur des ÆZelianthemum vulgare, géné- ralement sous les feuilles. Jamais je n'ai remarqué une seule Alveus © semblant vouloir pondre sur d’autres plantes. Les quatre © de Carline que J'ai observées les 28, 30 Juillet, 3 et 9 août, m'ont procuré 7 œufs, tous pondus sur des Potentilla verna ; aucune des Q Carlinæ que J'a1 vues n'ont fait attention aux elianthemum. Les œufs de Carlinæe et d'Alveus sont de forme plus ou moins hémisphérique; 1ls sont ornés d’une vingtaine de côtes allant du pôle de l’œuf à la base; la surface est encore rayée de stries parallèles à la base, en sorte que l'œuf est divisé en une série de rectangles, dont les contours se trouvent en saillie. Les côtes sont plus marquées dans l'œuf de Carline que dans celui d’Alveus. Au moment de la ponte, et encore quelques heures après, les deux œufs sont vert pâle; celui de Carline a cependant une teinte LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 119 un peu plus jaune. Après un ou deux Jours, l'œuf de Carline devient d’un orangé vif, tandis que celui d’Alveus reste vert, J'ai obtenu l'éclosion des chenilles d'Alveus après 12 ou 14 jours; à l'issue de ce même espace de temps, l’œuf de Carlinæ a perdu sa couleur orangé, pour ne conserver qu’une légère teinte jaune vers sa base. La chenille semble formée dans l'œuf. Actuel- lement encore, les œufs sont dans le même état, ils n'éclosent pas et ne se flétrissent pas non plus. Peut-être les chenilles ne doivent sortir de l'œuf qu'au printemps ? J'avais espéré trouver Conyzæe, Guenée, aux environs de Zermatt, afin d’en observer la ponte, mais je n’en ai pas remarqué un seul exemplaire en 1911. Pour obtenir des renseignements sur C2752, Rambur, je suis allé au pied du Jura, près de Gex (département de l'Ain). Là, dans les pentes brûlées par le soleil, les Czrs2i ne sont ordinairement pas rares. Le 19 août 1011, il y en avait déjà un certain nombre, surtout des Œ. Les Q n'étaient cependant pas introuvables. J'ai réussi à en observer trois qui, chacune, ont pondu un œuf. Ces Q ont cherché des Potentilla verna, sur lesquelles elles se sont posées. Contrairement à mon attente, ce n’est pas sur la Potentilla qu'elles ont déposé leur œuf, mais bien sur des herbes sèches, qui se trou- vaient sous les Potentilla, où dans leur voisinage immédiat. J'ignore si c'est là la façon ordinaire de pondre des Czrsu. Je ne pense pas que les Graminées, sur lesquelles ces © ont pondu, puissent servir de nourriture aux chenilles. [l me semble plus probable que la plante nourricière est la Potentilla. L'œuf de Cirsii est semblable à celui de Carline ; il a la même forme, la même couleur, les mêmes côtes accentuées. Peut-être sa taille est-elle très légèrement inférieure; mais pour pouvoir attri- buer une valeur à ce caractère peu marqué, il faudrait pouvoir disposer d'un grand nombre d'œufs de chaque forme et constater la constance de la taille pour chacune des formes. Un des œufs est devenu orangé après 24 heures; les deux autres ont acquis cette coloration après deux jours. Douze Jours plus tard, cette coloration a disparu, comme cela avait été le cas 120 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE pour Carline. La chenille semble formée dans l'œuf, mais jus- qu'ici Je n'en ai pas obtenu l'éclosion. Il est possible que l'œuf hiverne, ce qui expliquerait que les Q ne se donnent pas la peine de pondre sur la Potentilla, les feuilles de cette plante se desséchant pendant l'hiver. En ce qui concerne Ayrmoricanus, je dois reconnaître que le hasard m'a bien servi. Le 29 août, j'étais dans mon jardin, obser- vant, par habitude, le vol des papillons. Je remarquai bientôt un Syrichthus qui me parut être une Q. Par précaution, j'ai été chercher mon filet pour la capturer après avoir observé la ponte d'un ou plusieurs œufs. À mon retour, la © volait toujours au milieu de la pelouse; elle rasait la terre et se posait fréquemment sur les feuilles de Pozentilla reptans, mais je n’ai pas remarqué quelle y ait pondu. Enfin elle arriva sur un fraisier (Fragaria vesca) et pondit un œuf sous une feuille. À ce moment, J'ai capturé la Q et recueilli l'œuf. Peu après, une autre © apparut au même endroit; elle pondit deux œufs sous des feuilles de Potentilla reptans. De nouveau, J'ai pris la Q et les œufs. L'œuf d'Armoricanus ressemble à celui d'Alveus; il a les mêmes côtes atténuées et la même couleur verte. Cette couleur persiste également jusqu'au moment de l’éclosion de la chenille. Il y a cependant une grande différence de taille entre ces deux œufs, celui d’'Alveus a presque un millimètre de diamètre, celui d'Ar/”mo- ricanus à à peine un peu plus d'un demi-millimètre. Je pense que cette différence de taille est trop grande pour pouvoir être attribuée à une variation individuelle; d'autre part, les 3 œufs d’Aymori- canus étaient tous également petits, et les 15 œufs d’'Alveus avaient tous la même taille. Les chenilles d’Armoricanus sont sorties des œufs, après 10 Jours. Elles ont aussitôt tissé quelques fils, à l'abri desquels elles ont commencé à ronger les membranes des feuilles de Potentilla reptans. En résumé, les œufs de C?rs% ne présentent pas de différence notable. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE I21 L'œuf d'Alveus est très différent, par sa couleur surtout, de ceux des deux formes précédentes. L'œuf d'Armoricanus se rapproche de celui d’Alveus, mais s’en distingue par sa taille plus petite. Si réellement les œufs de Carline et de Cirsz hivernent, il y aurait là une nouvelle circonstance biologique qui les séparerait de ceux d’Alveus et d’Armoricanus. » Genève, le 22 septembre 1911. Marcel REHFOUS. Une nouvelle Arctiide ” dévastatrice de l'orge Cymbalophora Haroldi, Obthr. La nouvelle Espèce d’Arcriide découverte par l’habile chasseur Harold Powell, dont la collaboration si dévouée et si intelligente m'est infiniment précieuse, sera figurée dans le Vol. VI des Ærudes de Lépidoptérologie comparée. J'ai donné à l’Arciide découverte aux environs d'Aflou par Harold Powell, le nom de : C ymbalo- phora Haroldi. Déjà, sous le n° 657 de la PI. LXXI du volume V, javais représenté la Cymbalophora Powelli, découverte par Harold Powell à Géryville (Voir Vol. V, Lépid. compar., p. 152). Je donne ci-dessous un extrait des lettres écrites par M. Harold Powell, les 11 et 13 septembre, et traitant de l’histoire de la nou- velle Cymbalophora : « Je donnerai bientôt des renseignements sur la nouvelle Cymbalophora que j'ai découverte et dont la chenille dévastait les champs d'orge, lorsque nous sommes arrivés à Aflou, en mai 1911. C’est une Espèce très curieuse et peut-être n'est-elle pas même une véritable Cymbalophora ? Je crois que la chrysalide de la nouvelle Arctiide a trois segments mobiles, ce qui n'est pas le cas, me semble-t-il, pour les véritables Cybalophora ; mais ce fait reste à vérifier: je sais seulement que les chrysalides de Trichosoma sont rigides. La Q de la nouvelle Espèce, que Jj'ex- 124 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE pédierai dans le prochain envoi, a de très petites ailes et elle ne peut pas voler. Ces ailes ne remplissent qu’un tiers environ des ptérothèques, lorsque le papillon se développe dans la chrysalide; elles s’allongent un peu après l’éclosion. La © est munie d'un organe musical plus petit que celui du . La Q aussi, lorsqu'on la touche, donne un petit cri, mais plus faible que celui du ©! Ce cri est produit par le frottement de la cuisse et de la dernière patte contre le tambour dont l'aspect est micacé. Après l’éclosion, la Q reste dans le cocon, tandis que le G' en sort pour développer ses ailes. Il me reste à apprendre si l’accouplement a lieu dans le cocon, ou bien si la © en sort, après cet acte accompli. Je sais que l’éclosion se fait le matin, entre 8 et 11 heures, et le papillon devient actif dès les premières heures de l'après-midi. Il ne bouge pas la nuit; son cri ressemble au tic tac d’une montre, mais il est plus rapide. Le papillon G' est remarquable; ce n’est pas la Powell: de Géryville, mais une Espèce plus petite, lui ressemblant assez comme dessin. Les ailes antérieures sont très allongées; les posté- rieures, très petites, sont rosées. Les antennes sont très courtes, droites. Le thorax est couvert d’un duvet blanchâtre; l'organe musical est très développé et le papillon crie, lorsqu'on le touche. J'ai fait des dessins de la chenille et de ia chrysalide; J'ai photographié le O' vivant; mais les photographies ne sont pas encore révélées. » Harold POWELL. ERRATA & CORRIGENDA Aux VoLumes III, IV ET V (PARTIE Î) des Études de Lépidoptérologie comparée. Bien que j'aie pris soin de rectifier à la main, dans presque tous les exemplaires des Ætudes de Lépidoptérologie comparée que j'ai livrés au Public, les fautes diverses d'impression reconnues dans les Volumes III, IV et V (Part. I) de l'ouvrage en question, je crois devoir faire imprimer ici le relevé général des corrections qu’il convient de faire subir au texte. Volume III. Page 131, 10° ligne; lire : La Pieris Rape, au lieu de : La Pieris Naÿi. Page 164, 9° ligne; lire : PL. XLII, au lieu de : PI. XIII. Page 177, note, 5° ligne; Zire : Bred, au lieu de : Bread. Page 177, note, 6° ligne; Zire : at Butts Lawn, au lieu de: aht Butts Lawn. Page 212, 7° ligne; après : Je n’ai pu jusqu'ici vérifier le fait, ajouter ces mots : mais je reste très sceptique, ainsi que je l’expose ci-dessus. Page 214, 16° ligne; Zire : Polyommatus, au lieu de : Polyammatus. Page 328, 8° ligne; Ze : Erebia Euryale, au lieu de : Erebia En- ryale. Page 4006, après le N° 45, ajouter : 46. SATYRUS HANSII, larve, Sebdou (Algérie). Page 407, 8 ligne ; ire : PUNCTIFERA, au lieu de : PUNCTIGERA. Page 410, 14° ligne ; après : 110, ajouter : 120. Page 412, 1° et 2° lignes; Les numéros des figures 148 et 149 sont inter- vertis,; la fig. 148 représente : EUBOLIA BIPUNCTARIA-MARITIMA et /a fig. 149 représente : EUBOLIA PERIBOLATA. 128 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Volume IV. Page 18, lignes 6 et 9 en remontant; Page 307, ligne 2 en remontant; Page 308, ligne 7; Page 639, lignes 4 et 6; lire : de la Bèche-Nicholl, au Lieu de : de la Bâtie Nicholl. Page 20, ligne 17; dire : Misserghin près d'Oran, au lieu de : Sebdou. Page 75, lignes 0, 10 et 11; d’après le renseignement donné par Harold Powell, l'observation de M. Holl ne concerne pas 7'hecla Ilicis-Cerri, mais Æsculi-Powelli. Page 121, ligne 0, Zre : Sikkim, au lieu de : Sikkin. Page 128, ligne 1; re : nos vulgaires, au lieu de : nous vulgaires. Page 133, lignes 3 et 4; lire : Argentorati (Argent.), au lieu de : Argen- tinensis. Page 151, ligne 12 en remontant; lire : O', au lieu de: Q. Page 170, ligne 2; lire : dessus, au lieu de : dessous. Page 246, ligne 13, et page 481, ligne 13; ire : Reid, au lieu de : Ried. Page 250, lignes 5 et 6; Zire à la place de la phrase imprimée : L’Ab. quadripunctata, Tutt, a, sur le dessus des ailes, deux points blancs, dont un sur le disque des ailes inférieures. Page 364, lignes 9 et 10 en remontant; Zire : la troisième, au lieu de: celle du milieu. Page 408, à la fin de la dernière ligne; lire : O', au lieu de : ©. Page 431, dernière ligne; lire : en 1787, au lieu de : en 1877. Page 435, 0° ligne en remontant; lire : Die Zygaenen, au lieu de : Die Zygaener. Page 494, lignes 16 et 17; supprimer Les mots : et moins large. Page 522, ligne 19; après Les mots : et bien spécifiquement différents, mettre un point et virgule. Page 620, ligne 109; Zire : V'Ab. Tricolor, au lieu de : V'Ab. Weileri. Page 632, dernière ligne; lire : Tricolor, au lieu de: Weileri. Page 640, ligne 15; lire : Moricandia, au lieu de : Câprier; et ligne 16; supprimer les mots : (Capparis droserifolia). Page 668, ligne 9, N° 264; lire : O', au lieu de: ©. Page 669, ligne 3, N° 285; supprimer Les mots: Œ et. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 120 Page 670, ligne 3, N° 300; lire: Speyeri, au lieu de: Peyeri. Page 690, avant-dernière ligne ; lire : De Joannis, au lieu de : O. Joannis. Page 691, ligne 10; ZYGAENA ACHILLEÆ; lire : page 662, au lieu de: page 654. Page 601, ligne 11; ZYGAENA TRANSALPINA ; lire : page 662, au lieu de : page 654. Page 601, ligne 12; ZYGAENA TRIFOLIH; lire : page 663, au lieu de : page 655. Volume )V:1Part.y 1: Banc ro, hene ts: re; sousile NON dela Taf. IV, IV Theil..…… Page 42, ligne 6; lire : au 15 mai 1011, au lieu de : au 10 mai 1911. Page 50, ligne 2; lire : 420, au lieu de : 430. Page 69, ligne 12 en remontant; /ire : Belle et robuste Espèce de Sicile. Paseuoz, ligne 16; Zreclles N°30) et 5 (Q), au lieu de : les N° 3 (') et 4 (Q). Page 132, ligne 11 en remontant, lire : états, au lieu de : éclats. Page 132, ligne 3 en remontant, lire : 1773, au lieu de : 1873. Page 181; j'ai omis de donner le nom de l’Aberration figurée par Barrett sous la fig. 4 à de la PI. 60. M. Charles Blachier, de Genève, m'a fait connaître que cette Aberration avait reçu les noms de G#leti, André et Confluens, Schultz. Page 190; je fais figurer dans le Vol. VI des Etudes de Lépidoptérologie comparée, non dans le Vol. V, la Q Auebneri du Cap Ferra. Page 301. Il y a une faute dans l'agencement de la composition typo- graphique concernant les N°% 4, 5 et 6 : Manastabal, Hiempsal et Adherbal. 11 convient de rapprocher ces noms de leurs numéros, comme pour Powelli, Unicolor, etc., et ne pas maintenir un vide au-dessous de : 3 Ÿts. An Sp. propr.? Je considère en effet Wanastabal, Hiempsal ct Adherbal, comme des espèces distinctes, sans qu’il y ait pour cela aucun doute. Page 337, ligne 1; lire : TRICHOSOMA, au lieu de : TRICHOSONA. s En outre des corrections précitées, j'ai publié à la page 347 du Vol. V, Part. I, une première série de 5 corrections à faire au dit Vol. V, Part. I. Cet errata n'est pas répété ici. Prière au Lecteur de s'y reporter. Nos Nos EXPLICATION DES PLANCHES PUBLIÉES DANS LA PARTIE II DU VOLUME V des Etudes de Lépidoptérologie comparée. PLANCHE LXXXVI. 826. URAPTERYX CROCOPTERATA ©, Kollar, var. B. Guenée (S2. Gal., p. 29; typicum specimen) ; Région Indienne. 827. THINOPTERYX PRÆTORIA, Felder; var. Lorquini ©, Obthr.; Mindanao. 828. URAPTERYX EBULEATA Q, Guenée; Inde; typic. specim. 829. URAPTERYX PODALIRIATA d, Guenée; Assam. 830. URAPTERYX SAMBUCATA, Goed. Ab. Olivacea d, Standfuss; Taunus. 831 URAPTERYX BERNADARIA Œ et Q, Obthr.; Serra-de-Bernada 832) (Pernambuco). 833. URAPTERYX COMPLICATA ©, Guénée ; Haïti; typic. specim. 834. URAPTERYX POLITIA Œ', Cramer; Cauca (Nouv.- Grenade). 835. URAPTERYX ILLITURATA O, Guenée ; Cuba; typic. specim. 836. URAPTERYX ADONIDARIA Œ, Obthr. ; Tien-tsuen. PLANCHE LXXXVIL. 837. URAPTERYX SIAOLOUARIA Q, Obthr. ; Siao-Lou. 838. URAPTERYX SUBPUNCTARIA Q, Leech; Mou-Pin. 839. URAPTERYX SUBCURVARIA ©, Obthr. ; Japon. Nos Nos Nos 840. 841. 842. 843. 844. 845. 846. 847. 848. 849. 862. 863. 864. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE URAPTERYX SUBCURVARIA Q, Obthr.; Siao-Lou. URAPTERYX TESSERATA ©, Guenée; Brésil; typic. specim. URAPTERYX PLATINATA Q, Guenée,; Brésil; typic. specim. URAPTERYX CAUCARIA O', Obthr.; Cauca (Nouv.- Grenade). URAPTERYX CHANCHAMAYORIA , Obthr.; Chanchamayo (Pérou). URAPTERYX BALZAPAMBARIA O', Obthr. ; Balzapamba (Equateur). URAPTERYX COLLAREATA ©, Obthr.; Guyane française. URAPTERYX ARISTIDARIA O', Obthr.; Siao-Lou. URAPTERYX BARBARIA ©, Obthr.; Kamerun. URAPTERYX SABASARIA O, Obthr.; Kamerun. PLANCHE LXXXVIII. PARAGONIA ABADIRARIA , Obthr.; Huambo (Pérou). PARAGONIA ABARIA Œ, Obthr.; Cochabamba (Bolivie). SABULODES MUSCISTRIGATA Q , Guenée ; Santa-Catharina (Brésil) SABULODES DENTINATA O', Guenée ; Brésil ; typic. specim. SABULODES ACIDALIATA ©, Guenée ; Brésil ; typic. specim. SABULODES COLUMBIATA Q, Guenée; Brésil; typic. specim. SABULODES DOSITHEATA O', Guenée; Brésil; typic. specim. SABULODES GORGOPHONARIAC', Obthr. ; Santa-Catharina (Brésil) MYRTETA MOUPINARIA ©, Obthr.; Mou-Pin. IDIODES INSPIRATA O', Guenée; Australie ; typic. specim. IDIODES RINATA ©, Guenée; Australie; typic. specim. SIRINOPTERYX ROSINARIA ©, Obthr.; Siao-Lou. PLANCHE LXXXIX. SABULODES CABERATA ©, Guenée; Brésil; typic. specim. SABULODES CABERATA, Guenée, var. Podiviaria ©, Obthr.; Cochabamba (Bolivie). SABULODES GORGORISARIA ©, Obthr.; Cochabamba. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 133 N°s 865 866. 867. . SABULODES EXHONORATA Œ', Guenée; Santa-Catharina (Brésil) N°5 874. . CIRSODES MACILENTATA, Guenée; var. Yungaria ©, Obthr.; NPA SABULODES MIMULATA O', Obthr.; Cochabamba. SABULODES MIMALLONATA ©, Obthr.; Chachapoyas (Pérou). SABULODES GORTYNIARIA d, Obthr.; Huambo (Pérou). . SABULODES ANIMATA O', Obthr.; La Paz (Bolivie). . SABULODES GORGOSARIA Œ', Obthr.; Cochabamba. . SABULODES GORGYRARIA ©, Obthr.; Cochabamba. . SABULODES GORGYTHIONATA Œ, Obthr.; Cochabamba. . SABULODES GONNAPEARIA ©, Obthr.; La Paz. PLANCHE XC. CHŒRODES COCHABAMBARIA d', Obthr.; Cochabamba (Bolivie). Yungas del Espiritu santo (Bolivie). . CIRSODES MACILENTATA Œ, Guenée; Colombie ; typic. specim. . CIRSODES LEODORATA Œ, Guenée ; Cochabamba (Bolivie). . CIRSODES LEODORATA Q, Guenée ; Colombie; typic. specim. . CIRSODES MACILENTATA ©, Guenée ; Colombie ; typic. specim. . CHŒRODES TETRAGONATA, Guenée, G'; Chachapoyas (Pérou). . CHŒRODES SECTATA, Guenée, '; Brésil; typic. specim. . CHŒRODES INVISATA, Guenée, O'; Brésil; typic. specim. . CHŒRODES INVISATA, Guenée, Q ; Brésil; typic. specim. . CHŒRODES INCAUDATA, Guenée, O'; Chachapoyas. Conforme, sauf la mutilation des aïles inférieures, au typicum specimen de la coll. Guenée que M. Culot a également eu sous les yeux pour établir la figure 884. PEANCHE: XCT. CHŒRODES MATTOGROSSARIA ©, Obthr.; Matto-Grosso. 886. MUCRONODES PHYLLATA Q, Guenée; Brésil; typic. specim. 887. MUCRONODES BOLIVARI ©, Obthr.; Balzapamba (Equateur). 134 Nos Nos 888. 889. 890. 907. . SABULODES SCHUNCKEI ©, Obthr.; Chanchamayo (Pérou). LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE MUCRONODES GERMAINI ©, Obthr.; Cochabamba. CLYSIA OCCIDUATA O', Guenée, Brésil ; typic. specim. HYGROCHROA VITELLINATA ©, Obthr.; Cochabamba. . HYGROCHROA PAULINARIA Q, Obthr.; Moyobamba (Pérou). . CIMICODES CHIMBOARIA Q, Obthr.; Chimbo (Equateur). . CIMICODES LATATA Q, Guenée; Rio-de-Janciro; typic. specim. . CIMICODES NIGROLITURATA ©, Guenée; Nouvelle-Fribourg (Brésil) ; typic. specim. PLANCHE XCII . CIMICODES PALLICOSTATA ', Guenée; Brésil; typic. specim. . CIMICODES OSWALDARIA Œ', Obthr.; Huambo (Pérou). . CIMICODES ALCIMARIA ©, Obthr.; Chimbo (Equateur). . HYGROCHROA LEONIDARIA ©, Obthr.; Chachapoyas. . HYGROCHROA NOYALIDARIA ©, Obthr.; Moyobamba (Pérou). . URAPTERYDIA CONRADTARIA ©, Obthr.; Kamerun. . SABULODES CENCHRIARIA ©, Obthr.; Chachapoyas. . SABULODES CEPHALONIARIA d', Obthr.; Cochabamba. . SABULODES CERAMBARIA ©, Obthr.; Cochabamba. . SABULODES MONASTICARIA Œ', Obthr.; Chachapoyas. . SABULODES MOLORCHARIA ©, Obthr.; La Paz. . HYGROCHROA MIRARIA ©, Obthr.; Teffé. 0 PLANCEEÆXCIIE. SABULODES GORGONIARIA Q, Obthr.; Balzapamba (Equateur). . SABULODES PETROPOLISARIA O', Obthr.; Brésil. . MICRONISSA DODDARIA ©, Obthr.; Townsville (Queensland). . PARAGONIA ABÆARIA Q, Obthr.; Tarapoto (Pérou). . OXYDIA PALYNATA ©, Guenée; Brésil? typic. specim. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 135 Nos Nos Nos 913: 014. 915: 916. et 931 ) 932 ) 033: 034. 035: OxYDIA NIMBATA Œ, Guenée; Rio-de-Janeiro; typic. specim. OXYDIA AGLIATA , Guenée; Chanchamayo (Pérou). OXYDIA AGLIATA ©, Guenée; Brésil; typic. specim. OKYDIA GASTROPACHATA Q, Guenée; Brésil; typic. specim. PLANCHE XCIV. . OXYDIA PEOSINATA O', Guenée; Brésil; typic. specim. . OXYDIA DISTICHATA ©, Guenée ; Brésil; typic. specim. . OXYDIA VESULIA ©, Cramer; Brésil. . OXYDIA VESULIA ©, Cramer; Jamaïque. . OXYDIA TESTINATA Guenée ; Brésil ; typic. specim. . OXYDIA CAPNODIATA Œ, Guenée; Brésil; typic. specim. . OXYDIA BENDIATA, Guenée; var. /Æ/arpalyciaria ©, Obthr.; Cochabamba (Bolivie). . OXYDIA TRYCHIATA Œ', Guenée; Brésil; typic. specim. . OXYDIA SATURNIATA ©, Guenée; Brésil? typic. specim. PLANCHE XCV. . OXYDIA HISPATA O', Guenée; Brésil; typic. specim. . OXYDIA VINOSATA Q, Guenée; Brésil; typic. specim. . OXYDIA BARARIA Œ, Guenée; Guyane française. . OXYDIA TRAPEZATA O', Guenée; Brésil; typic. specim. . OXYDIA MEXICATA GO, Guenée; Orixaba (Mexique); typic. specim. OxYDIA OCKENDENI Œ et Q, Pbthr.; Agualani (Pérou). & OXYDIA DECLINATA ©, Guenée ; Huambo (Pérou). OXYDIA DECLINATA ©, Guenée; Brésil; typic. specim. OXYDIA FALCATURATA O', Obthr.; Cochabamba (Bolivie). N° 0926. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE PLANCHEr"XCVI. OXYDIA GARLEPPARIA ©, Obthr.; Rio-Songo (Bolivie). . OXYDIA TRYCHIATA O', Guenée; La Paz (Bolivie). . OXYDIA MEXICATA, Guenée; var. Caucaria ©, Obthr.; Nouv.- Grenade. . OXYDIA BENDIATA, Guenée; var. Æarpalionaria S, Obthr.; Chanchamayo (Pérou). . OXYDIA HARMONIDARIA ©, Obthr.; Huambo (Pérou). . OXYDIA SCHUNCKEARIA Œ', Obthr.; Chanchamavyvo (Pérou). . OXYDIA CLARATA GO, Guenée; Cordova (Mexique); typic. specim. . OXYDIA MATHANI ©, Obthr.; Chachapoyas (Pérou). . OXYDIA MATHANI ©, Obthr.; Cochabamba (Bolivie). . CLYSIA S ARGENTARIA ©, Obthr.; Cochabamba (Bolivie). IMP. OBERTHUR, RENNES (2437-11). ( x 0 , kf : = sÉà 7" ‘ i M y" = an et pme tite os De trt PA nn tire pe sante ALU NN : | ‘ - - et à ; ne ; : Fes , = SN ONE EC CRT ll Lépidoptérologie comparée. PL LXXXVTI imp. Obicrthur Rennes -] Culot lithos: uÉps à puix pt PAST om ps RME Lépidoptérologie comparée. PI. LXXXVII +4 Culotlithosculpse pinx = Eee Lépidoptérologie Lrap. Oberthür. Rennes comparée. PL LXXX VIII -/. Culot lithosculps & pinx. 18 PE SA pre ' tt 4 L1 hi Le, 1 0 Lt hotel oi \N ur] (hi vit, } Ar Ü A Ar à Lépidoptérologie comparée. PE LXXXIX mp. Oberthur Rennes -/. Culot lithosculps & pinx V 2 a LI LA LL ES QE UT LE COUR pe RS Eu EE es LT port aagvet, Mel Ë 4 Li 6 À . 7 £ x Lépidoptérologie comparée. PI.XC u mp. Oberthür, Rennes e/. Culot lithosculps & pinx EU à L ; LS AD ar * comes 1 gras Le [LE bépidoptérologie LComparée. mp. Oberthür Rennes -/. Culot lithosculps & pinx Lépidoptérologie comparée. P1. XCH Zmp. Obertiur. Rennes ON ET on CVUUETEUEN EVENE POP NEED TUE ne Ne EN DINAN NT NN NN ANNE NME NTM NNNNNNR EAN En NM Then TArrP na Tre net e no errn na ren trente een NN re nn té en rene TENTE EEE E EEE PET EEE CPE Per IEEE î CONTENT Un accouplement de ZYGÆNA LOYSELIS. — Aflou, 16 juin 1911. a es à Lépidoptères d'Algérie LAMBESSA STAUDINGERI Q, au repos. — Aflou, 17 ® AQU OISE Lépidoptères d'Algérie Pre Hi: PACHYPASA LINEOSA O' et Q sur un tronc de /uniperus Phæœnicea. — Aflou, 23 juin 1911. Le O' est né d’une chrysalide apportée d'Hyères ; il est de teinte gris blanchâtre; la © provient d’une chrysalide trouvée à Aflou, sur un génévrier; elle est brune. Premiers états des Lépidoptères d'Algérie AANAAAEAAAEANLAEAUNETP APE PERTE EE EEE CE PRTENEPPPRP EP EEE RENE REP CRETE TPE eee Pre NP ENT PTE PU TENTE NUE TON EN ETES O TE ETTE MIE Une chenille adulte de SATYRUS POWELLI et deux chenilles de SOMABRACHYS CODETI 5 Ÿ ; la plus petite a la ligne et les verrues roses. — Aflou, 26 mai 1911. œhegt é Premiers états des Lépidoptères d'Algérie Chenille de LYCÆNA BELLARGUS-PUNCTIFERA, avec la fourmi en place sur le dos. Aflou, 1% juillet 1911. Premiers états des Lépidoptères d'Algérie Chenille de LYCÆNA BELLARGUS-PUNCTIFERA, avec la fourmi en place sur le Aflou, 1° juillet 1911. mm 4, Sr mrt e Premiers états des Lépidoptères d'Algérie Pire pa Deux chenilles de THESTOR et une chenille de LYCÆNA BELLARGUS, en cercle autour d’une tige. Aflou, 26 mai 1911. Premiers états des Lépidoptères d'Algérie Pr: Je Chenille de THESTOR sur une fleur d'Onobrychis argentea. — Aflou, $ juin 1911. Premiers états des Lépidoptères d'Algérie Chenille adulte de SMERINTHUS ATLANTICA, sur peuplier. — Aflou, 22 juillet 1911. Fr ds Luisa lé } pue à ml 7 Cidità LE OUEN \fs [pas 1 Premiers états des Lépidoptères d'Algérie hi? cat nr 4e vo Chenilles de CELERIO MAURETANICA, sur l'Euphorbe, dans leur dernière livrée. Aflou, 4 juillet 1911. Premiers états des Lépidoptères d'Algérie | EL RS Chenilles adultes (plus petites que nature) de CELERIO NICÆA, sur Euphorbe. Aflou, 27 juin 1911 (formes : mélanisante à gauche et ordinaire à droite). 1 4 2 » A- sd | HR AN DRE , CES APE ES ER OT RCE) TE d'a Premiers états des Lépidoptères d'Algérie PI = Chenilles de CELERIO NICÆA sur Euphorbe, jeunes et chenilles de CATOCALA ELOCATA ou OBERTHURI, sur une tige de peuplier. — Aflou, 15 juin 1911 (dimensions réduites). Premiers états des Lépidoptères d'Algérie PAIE CE nt rer cr nc a ee COCOON TV IEP ESEITNIOUNUENMNNIENEEECeECeneeeeneereceereeeereereecrereeereercereerteeezeerteereeereeerztertRECEEETCEEIEE SE OR EE OR EEE ICONE 4 Semen ee mdr se Chenilles (grossies) d'EUPREPIA POWELLI ; celle qui est sur la fleur a mué pour la dernière fois et estive. Premiers états des Lépidoptères d'Algérie Pre eee ne nn enen en en en COTE TITITITITITE # À A gauche, chenilles adultes de CYMBALOPHORA HAROLDI, Obthr., dévastatrice de l'orge ; à droite, sur une tige droite, chenille adulte, mais dans son avant- dernière livrée, de l'EUPREPIA CALIGANS-POWELLI, Obthr.— Aflou, 16 juin 1911. 1101 IBU OZ “NOHY — ‘2IS{VY.J INS VOHISONANOHD 9P SO[[EUOUD XNOP J9 AUIILOHY,P SO[[LUOUD XNO(T 914981V,.P Sou9]dopidaT7 Sap Ss]2]9 SisIWU9d nes ren eape ne rnq anne en net nat teen dans ant ARR ARR RR EE Pe PT Enr Se Rte tt see ttes e eee] ARNO RAR ARR RAR RARE RUE RAR R AREA RUE RAR ARR ARR ARR ARR ARNAUD ARR RM AMAR ANA R AURA ENN RARE ARR ERN EE AREA N EN ENCANNNN NME TRE CL = s'rà EN qe É me mur v Po t Premiers états des Lépidopteres d'Algérie asset ALL EE " VERSET PEL CLASSOE ET ER LL ARLES LR RETT ENT sde nnen ut asantst acute Le Chenille adulte et cocon de DIPLURA LOTI-BRUNNEA sur //elianthemum. Aflou, 9 juillet 1911. Premiers états des Lépidoptères d'Algérie de MALACOSOMA LUTEA, sur une tige florifère d'une Ombellifère. Aflou, 15 août 1911. N.: DS AR cute on pere ce . De se er wc \ k PE Premiers états des Lépidoptères d'Algérie BAT Ten ee NE TEE SEE LEONE ECOLE LOL EEE EE EEE EOTEUUT CONTINENT E 3 : H Deux chenilles de MALACOSOMA LUTEA adultes ct au-dessous d'elles, une chenille de LAMBESSA STAUDINGERI sur //elianthemum. — Aflou, 2 mai 1911. TT Eee LE Eee EN EEE LEE rer O TEEN EE EENETEEEEECEEEEEEEEEEEEEEREE CONTIENT COPIE A A A A LÉ A nn CT MORE ot NÉ free, een ESS vé/he à Front ee F ee sy, Qulrilit " ROC * « Premiers états des Lépidoptères d'Algérie Pre ja ocre ss | a eee D Trois chenilles adultes supposées de LEMONIA PHILOPALUS, dernière livrée. Aflou, 23 mai 1911. ‘1161 IC O7 ‘nOHY ‘SRJ0T ANS IVUVISVNVIN ‘S OP OJ[IUOU2 oUN J0 2979840 SIYIAQOU() INS IVUNAHAY SAHOVHHVINOS 9P So[[IUoY9 XN)(T n era H : 4 ê À COOTPTEEEE PTE E TETE TENTE CODEC ONE ELEC LINE EEE RTE EO OL EE EEE TETE EN EEE ET NN EN TT EN COTON TEEN ENT NET ETIEN rene nn en nn en ee NRA 0 EN REP UD UN RD RON RO NO EP UN NOR UN NN UN NN RON ON UN TR NN ROUEN DO A UÉ OR ADR ONU T ONE UN ON ENT N NAN EONEUATUT UN NUE RERO N ND NUS NEA CETTE | Al METAL 214981V.P Sois]dopida Sap S2]9 Si9ILU94d Premiers états des Lépidoptères d'Algérie ES # Aa NL 5 D es Chenilles de SOMABRACHYS : celle qui entoure la tige d’Zelianthemum, en haut, est ADHERBAL ; en bas, est CODETI 5 #. —. Aflou, 28 mai 1911. Premiers états des Lépidoptères d'Algérie Chenille adulte de SOMABRACHYS CODETI (forme 5 b) vue de dos, sur Æelian- themum (les parties foncées sont d’un pourpre vineux). — Aflou, 24 juillet 1911. Premiers états des Lépidoptères d'Algérie Chenille adulte de SOMABRACHYS CODETI (forme 5 b) vue de côté, sur /elianthemum. — Aflou, 24 juillet 1911. Premiers états des Lépidoptères d'Algérie RER ++ é Chenille de CATOCALA PUERPERA, sur une branche de saule. Aflou, 4 juillet 1971. LERCRES D Æ ER RE 0e M , ‘ | É ‘ ONE < “Pa . N ; ; ; À és, so LC : 2 | ( : : k + LA 1 E- " j : X . me É " ; ; Ê nl 0 » f À Ne : 1 s | Ü \ A : l ; J 4 ; Ë ; | J 4 2% L ; | F . ÿ : L, L L 4 mL ! "s ; x PES PA 6 k 4 à L 1 À ’ té À | ste £ à | : | = sde Sd qe d = ven Tes DR ES À M ET NEN ï { + L L — SANS RE ON ST à Sn dei Het me pe - ddmss : : LE RE QUE MERE GS AS DE SE EE : L < (2 . Premiers états des Lépidoptères d'Algérie Pres he Chenilles de SPINTHEROPS SPECTRUM, sur Xetama. — Aflou, 20 juin 1911. 1161 1EU 9 — “SIONVTHIJY VN#OXT 39 ONEHANH SINMVHOOHINVY JU9IOA NO UOIIEA ‘JOIUET vw 4 € mob dot A MAD ARAR An nn an en nt LR RM A tt nt et tn nn tte A te dt dt t tte a dat ta nant 211981V LRQ | -1161 umi / ‘noyy — ‘SAHILHOINAS. S9P JU2ANOI 9$ onb ureito} 99 Ans 3500 = = se = Fra < . L 7 = ‘ pis le Pa é Le L e -s De CL o - è . e L - el e À — x £ N ? " « & > Je D ; . . “ Le A FR & = ; F } ‘ : " Pr. Æ f CE , 1e u 0 eo A + Eu r #. u s L UE a - ù °4 : FRS rs ' Lu ’ « si 1 es de se ART” . 7 Da SE * ÿ : - ï : 7 IVe r ” #2 Dr Lo TT SAS | ‘1161 joJpinf 1€ — ‘soqeiy S2] ed p/non oojodde ‘nisntogiq,p sogno) ‘ued-juvae,] t fnopy t IPUN, NP PU2IUIT °7T RS ia cena ee Se US nn me LIT 211981V - "1100 9 AC TNONVE SENS NIV EL VINIV AE | PEPRTIEON foutu L-ULV 911981V PAT 3 £ PE EE RAT, / L'Est ; [4 1 4 À à ! A n -(Sorruoy2) VHGIAV'T VNIIAX ‘(SU0909) VSOHNIT VSF4AHOVA UoANOI) 0S ‘smuogrun/ So] SUECI “IHAVHV'I-VNVHO VINOAV A ‘SITHSAOT VNÆ 947 ‘(SO[[IUOU2) OLOW 39 AANNVHOIT SAHLHOIHAS SADVAMAINAUY 19 SNOUVTTAH VN#ÆOAT ‘VSSINISSVIN SILIHVOITD JUOAIA UIUIIH} 99 INS ‘pUOF NE onbndo 93504 39 tqNO-IpIS-poqof(y ‘uvrd jUEAU SUCP murs WnaSÂT 9 Sono) “vanuvy] Sniadiun] 9P SuOSsIMq *EJIVP SONO} : EJO[NOE-IPIS SI9A XNEY107) Le 5 es CRIE # æ anis one ventre Sn te ee Net matter Pannes ail dates De Nate dns. A Me Al ep are Et " mn k* ‘1161 jopyenf £1 — ‘uossinq 99 9p S2SSN08 SO] SUEP SODANOI) 9J9 JUO ITIHMOQ-SVIOI FN#OXT 9P SO[[IUy) SInoISN[4 ‘EAHO-IPIS-I9{IŒ NP 1S2nO JUESI9A O[ INS ‘239 ‘SJIDA-SOUQU9 9P NOITIW NE S#22524094D V97H70,) 9 UOSSMAE rit AS Busssnrssssennannniss ORNE TERRE TEEPENET TEE EEE T EEE EE TETE TETE EEE EE EE EEE EEE EE EEE CEE COPRPTETET ENTIER CETTE EEE Teen EEE EE EE EEE EEE TETE EETEEEEEEEEEEEEENEUE uM ‘Id 211981 "1101 joppinf 1€ — ‘339 ‘VHHANHNX ‘TANHILHHHO VIVOOLVI “VOLIENVILY SAHININANS So] JUOAIA sjonbsor ins noy,p sorteid sop srorjdnod 3» sopnes ATEN 211981V . lez . 1161 joppeml 1€ — “ourrox oun e À [I oyonves8 t ‘VIVIdO VIVOOIVO 9P 9H[820T ‘NOHJV.P SOHICIX 214981 “1161 Joppinl 71 — ‘NOVOXT ATAHAdANIAH 19 VSHHANOO VIVIOLVI | SNOHANQ 30 IINOSF VIDHHL ANOd 9JU20] *OUTUUILL-UIVI 9P 159 & 3° SNSS9p-NE DUI[O2 E[ INS SJIOA-SOUQUT + da Te Eds cerdre rer rer er ere een re rene A TPE EE PPTTTN TETE PE VD ET PET TETE PTT PET OTETTEPPENEE Per ETenmTe Peu EE EU CUT ENEN EEE A ETAALE £ À Ë LESC OA La à M PRES HE ; M. 214981V LOIRET = È i a ve sep Hautes-Pyrénées PL. La VUE DU! LAC DE GAUBE Tout au fond du lac se trouve le pré parsemé de gros blocs de rochers et de pins où volent Zycæna Tithonus, Escheri-Rondoui, Pararge Hiera, Zygœna Exulans, Cleogene Peletieraria, etc. Au delà du lac, derrière les conifères, commence la localité de Zygæna Anthyllidis. Sur la pente (ou raillère), à droite, voltigent Zycæna Orbitulus-Oberthüri, Colias Phicomone, des Argynnis, Melitæa et Erebia diverses. — Juillet 19r1. ra Doors De “1 pt de on , 0e de Hautes-Pyrénées PE CIE VUE DU LAC DE GAUBE Le sentier muletier, sur la pente de la montagne, à droite, est la localité où la Zycæna Orbitulus-O berthiri est généralement plus abondante. La Zygæna Contaminei se rencontre parfois à une certaine hauteur, sur la pente pierreuse, là où il y a des Æryngium. Hautes-Pyrénées Poser VUE DE L'HOTEL DU VIGNEMALE, Situé entre le village de Gavarnie et le cirque. L'éclairage électrique de l'Hôtel attire, certains soirs, un assez grand nombre de Bombycides, Noctuelles et Géomètres, notamment : Chelonia Caja, Arctia Maculosa-Simplonica, Mamestra Leucophæea-Pyrenaica, Ha- dena Dentina-Latenai, Dianthæcia Cesia, Acidalia Contiguaria, Larentia Caæruleata, Tophaceata, etc. Hautes-Pyrénées Pr Et VUE DU CIRQUE DE GAVARNIE Le pont jeté sur le torrent joint le sentier muletier, à droite, et qui conduit vers le Cirque, à l'Hôtel du Vignemale établi à gauche, mais invisible dans cette photographie. C’est sur ce sentier que les Syrichthus Alveus, Seyratulæ, Carthami, Sao, Hesperia Comma, Lineola, Thaumas, Carcharodus Lavateræ tantôt voltigent avec rapidité, tantôt se reposent sur les flaques de boue du chemin. Souvent des Zycæna Pyrenaica des- cendues des hautes montagnes, se rencontrent aux heures les plus chaudes du jour, mélangées aux Hespéries, avec les autres Espèces de Zycæna Ægon, Argus, Agestis, Dorylas, Corydon, Minima. 1e ge CRE Hautes-Pyrénées Price BERGER MONTANT VERS LES PATURAGES DU MARBORÉ Dans le fond s’étage le Cirque de Gavarnie. C’est en continuant l’as- cension entreprise par le berger, que l’on voit successivement apparaître les Ærebia Epiphron-Pyrenaica, Sthennyo, Gorgone, Dasydia Septaria, Psodos Quadrifaria-Pyrenæaria et Trepidaria, Hepialus Alticola. After sar . C4 ere re 1 : # Hautes-Pyrénées PL: DEVANT LA CHAPELLE DE HÉAS Au fond, la Munia. Héas était autrefois un lieu de pèlerinage très fréquenté. On sy rend de Gèdre ou de Gavarnie par un sentier muletier qu'on est en train de transformer en une route carrossable et qui s’embranche un peu au-dessus de Gèdre, sur la grande route de Luz à Gavarnie. M. le Chanoine Coste a fait à Héas, en juillet 1911, un séjour très fructueux pour la Botanique dont il est en France un des maîtres les plus autorisés. À 200 mètres en amont de la Chapelle de Héas, il y a une petite plaine formée par les graviers du Gave. C’est une excellente localité pour le Parnassius Apollo- Pyrenaica. Dans les prairies, on trouve les Espèces ordinaires de la faune alpine, par 1,300 mètres d’altitude environ. L pe L nn # Q 4 ou “ ci se A gs = LL v a. ri 3 mn Terre LL. ne 3 LL Hautes-Pyrénées PHARE TRÉMOUSE Dôme de Trémouse et vue de la Munia. C’est de Héas qu'on part habituellement pour se rendre au cirque de Trémouse. Au fond du cirque, dans les éboulis, on voit voltiger Ærebia Gorge-Ramondi, Erebia Lefeb- vrei, Dasydia Seplaria. Pr Hautes-Pyrénées Sur le chemin qui conduit au Pic du Midi de Barèges. C’est une excel- lente localité pour capturer sans grandes difficultés l’'£rebia Lefebvrei. En juillet 1911, l’Erebia T'yndarus-Rondoui fut capturée pendant l’ascen- sion du Pic du Midi. On trouve au même lieu : Pieris Callidice et Zygæna Anthyllidis. Hautes-Pyrénées PTE] PREMIÈRE TERRASSE, EN MONTANT DE GAVARNIE VERS POUYASPÉ Au fond, le Cirque de Gavarnie. Sur les blocs calcaires éparpillés dans cette terrasse et la suivante (PI. LK), on peut récolter les fourreaux fusiformes de Oreopsyche Leschenaulti et les fourreaux en hélice de Apterona pusilla. Le Pclyommatus Gordius et la Melitea Didyma-Alpina fréquentent ces plateaux et butinent sur les fleurs, au milieu des gazons. Hautes-Pyrénées PL Lx SUR LE PLATEAU GAZONNÉ, EN MONTANT DE GAVARNIE VERS POUYASPÉ (Voir, pour les Lépidoptères, la notice concernant la PI. Li): Hautes-Pyrénées PE Li GAVE DESCENDANT DU TAILLON C’est près de ce gave que l’on commence à trouver la Zycæna Pyrenaica. Toutes les pierrailles dont l'image est reproduite sur les PI. Li, m,n,0, sont un lieu de prédilection pour les Ærebia Lefebvrei, Epiphron-Pyre- naica, Gorgone, Lappona-Sthennyo, Tyndarus-Dromus. C'est aussi une excellente localité pour y trouver l’'Euprepia Rippertii-Rondoui. Hautes-Pyrénées PR COTE DE POUYASPÉ Localité dite : SAINT-BERTRAND. La ZLycæna Pyrenaica voltige sur les monticules de petites pierres calcaires entremêlées d'une végétation courte, au milieu de pelouses d’un gazon ras. L'éclosion du papillon a lieu en juillet. Plusieurs exemplaires d et Q furent capturés à Saint-Bertrand et lieux voisins, en 1911. Sur une pente dominant le torrent qui coule en avant des pierrailles, mais qu'on ne peut voir dans cette photographie, pousse l’'Eryngium Bourgati, Ombellifère sur laquelle vit la chenille de Zygæna Contaminei. ben quite ne, en me À n ? ‘ e À " . d - : 4 L 3 ASS ture CL « s°… *- » . E : : £ , À | = . « PA b 2 F = . PM À j » 4 A - A A Fr PURE + 1 3 Me 2 , L 7 | Ca « We LL L Lie , n à ‘ He % } &-) # n - rs ‘ + “ » 1 ” + _ : Fr + Sur à Lt + FETE z : NE ., : Li + * : | ; x w Le . L m… ù à _ L * 7 x = 2e te =. pur ns pq de que À ef Hautes-Pyrénées Pis COTE DE POUYASPÉ Vue du Taillon. Pierrailles où vole la Zycæna Pyrenaica. La Dasydia Septaria et V'epialus Alticola habitent, en outre des Ærebia et Æuprepia signalées sur les PI. Ll et Lm, au milieu des graminées qui végètent dans les interstices des pierres. Hautes-Pyrénées Pris COTE DE POUYASPÉ En haut, on aperçoit les Sarradets. Plus bas, pierrailles habitées par la Lycæna Pyrenaica et les autres Espèces de Lépidoptères énumérées sur ESPN En ete Hautes-Pyrénées Pi. LD - he. a - L 7 +.” L ou, * » ‘a "és ” s n 4 4 ei 2, . 2 . D. #Æ ‘ iines 287. qe , “ ee. La MT _ Et De re, _ * PRADE SAINT-JEAN, ENTRE GAVARNIE ET LE CIRQUE Dans le pré de gazon ras, qui se trouve au nord et au pied de la montagne boisée de pins, où pousse en abondance Île bel Zris Xiphioides, vole en grande quantité l’Ærebia Tyndarus. La Liparis Salicis abonde parfois sur les Salix, dans les grèves du gave qui coule à gauche, en bas, derrière les pins. À gauche il y a de belles touffes d'Aconit Napel où l’on trouve la Plusia Variabilis, à l'état de chenille et de chrysalide. La Lycæna Arion, très obscure, vole par là. Un peu en aval, a été capturée l'Erebia Stygne-Gavarnica. Dans l'éclaircie blanchâtre que l’on voit au milieu des pins, l'£rebia Lefebvrei fut capturée le 14 juillet 1910. Sur la pente de la colline, à gauche, on peut récolter, en juin, une Oreopsyche probablement inédite, à moins que ce ne soit Leschenaulti-nigricans. Pararge Hiera se rencontre aussi sur ce coteau. À droite, un peu en aval des parois du cirque, se trouvent : Ærebia Sthennyo, Zygena Exulans et Anthyllidis, Mamestra Marmorosa-Microdon. Aragon Pz. Ma COTÉ MÉRIDIONAL DES PYRÉNÉES Vallée de l’Ara. Aragon HAUTE VALLÉE DE L'ARA RTE — Aragon PL. Me VALLÉE D'ARRAZAS OÙ D'ORDESA Avant d'arriver à l'Hôtel de la Brèche de Roland (c'est la maison qu'on voit sur la gauche), vole le Papilio Feisthamelii qui, dans les Pyrénées françaises, habite surtout la partie orientale. M. Rondou l'a trouvé une seule fois à Gavarnie. Aragon PL. Md CASA OLIBAN C'est près de cette maison que vole une forme très belle de Parnassius Apollo, avec Lycena Dorylas et Zygæna Dubia; cette Zygæna n'habite pas sur le versant septentrional des Hautes-Pyrénées; on la trouve en France, dans les Pyrénées-Orientales. Mme de la Bèche-Nicholl y a capturé la AMelitwa Cinxia qui n’a pas encore été trouvée dans la vallée de Luz. SAINT-ZACHARIE (Var). Sources inférieures de l'Huveaune. 10 septembre 1911. Localité où M. Gédéon Foulquier a chassé les Syrichthus. SAINT-ZACHARIE (Var). — Sous-bois touchant les sources inférieures de l'Huveaune où volent quelques Syrichthus Foulquieri dans les parties ensoleillées. 10 septembre 1911. ‘INDIE U9 9NPUYJ2 ONA —— ‘OUNVOANH] 9P SOINOIIOFULT S99INOS SOI Jueton0} sI0oq-SN0S AIAVHIV/-LNIVS DONC JE A Var PL. Nd SAINT-ZACHARIE (Var). — Petits sentiers débouchant aux sources inférieures de l'Huveaune. Dans la partie gauche on trouve quelques Syrichthus Cirsu ct Foulquieri. — 10 septembre 1911. ‘uonsonb uo spy9uilS SOL oyo10uoo1 1omb{no u09p99 IN ‘1101 ‘dos o1 — ‘snyyIruts SET IOJOA 104 oO nb so91n0s S09 JUEJUOWOI U9 1509 {OUNVOANF, 9P SOINOLIDFUL S991N0S SP 9JLO1P R SoHjau sonb[onb & ons UOTIUA — ‘AMIVHOVZ-INIVS + 14) k que \ DATENT Tan En DE EE ; o Ees- ras > É SE L: Li = x Æ é + 2 1e Poe y Et aALx C2 La +4 : CAN 2" : ANANAAA À RARAA AT MN ARARAR AN ee AAA ARR EAAARA A 4 À fR A) AAA AAA *A ARR AR ANAAA AA Li ne | | AAA AN AAA REP PE ANNE RAARAAIE ARMMARE A ARRARRAR RAA ne À AA AA | | | AR AAA RARES ARR RER RNA ARR AA | | NRA AP AAAAA n AP AA) FPS RAARAASR AA AAAA A, SARA CeCEPREFR, RFA AAAAAR AA RAR RAA ARR, A |) ARR AAA AR PAP CO CENSSS AA AAA AAA PAAAAANA a | AAA ANAR | ANAAS A AP AAAR AR PR AAA AAA A ARR SARA : Anan: MANN A Ana à A AA | | A AA AANE ARR RAA AAA AS A A @ RAR RAAARRRAAAARAARA AAA AL AAAPARAR RAA Ana) FA AA AAA AAA AAA NA | À APR AR AR RAR PPRRRRRRRRAANA A A AAA | mn NA RAR AA Re ARR IRAAR AAA AA asia An AAA NYAAAAR | ' A A A A A nn, A ANA AA RARE IR RAT s e MAR A AR ARR ARR MR RAR MAAAAAR PE A AAA ARAAANT TER RARAAAZ AAAANNARRRREAÀ RARAAAES EAST RA ARR AR AAA ne Rs 8