Y VAL : 4 CHOC AT MO pan Fr ACL NN EEE v MU ee Se se ERA E M ENUA MPAVEVEUE NT SEC M 9 LES JA Ÿ MES JEU UUAUE CO LLECTION JENNVS OF | Fr WILLIAM SCHAUS VUE JU VTT à JUNE VUE W) PRESENTED SUAUES TOTHE e NATIONAL MUSEUM MAR Eur MCMV PRARAA PT f\ a APP 11 AAAAAA FERA  45 CAASARARMARA 111 AAA AA SA PA a AAAAA AR SP NAT La > AAA AAA AA PAIN NN AN A AI A e ANAAAA: AAA}; AAA AAAAAAAAAA AAA AAA PAR ARR A RAR AA RRAARAA AAAFA NA AA AAAA ET PT PO OP CON E mt L { . : ŒE L sf A | ; .à : æ . : hi. : _ T é »., AA m és N 4 FL] | = Na LP =". D ' L %, En "n LE V ( PLAN É : pe e La L - ï L | % M © %, , L 55 : n ES » et L : mn =, à a M — A.h -. RE D : : We, : o x, "+ , vs : L AU LE il Du DIX Lo Dr : NI : L \ [0 (Une EPUDES DE LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Chirres OBERTEUR Fascicule VI RENNES IMPRIMERIE OBERTHÜR Juillet 1912 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE se HUE DE RPIDOPIEROLOGIE COMPARÉE PAR CHARTS OPBER TEIUIR. Fascicule VI EU ré OT : > \AN N EFFTESS FORT » # PSN ‘Ü, (S Que ù <Ÿ 4. nrout © RENNES IMPRIMERIE OBERTHÜR 1912 PRÉFACE Je n'avais pas l'intention de fatiguer davantage mes Lecteurs en accumulant, cette fois encore devant eux, les raisons toujours si sérieuses et si pressantes qui militent en faveur du principe : Pas de bonne figure à l'appui d'une description, pas de nom valable. Cependant il me semble que Je dois leur faire part d’une opinion fort sage, à mon avis, que le Docteur Thomas Algernon Chapman, l’heu- reux et sagace « discoverer » de Callophrys Avis, a récemment émise dans 7e Ænlomologisls Record and Journal of Variation. L'opinion du D' Chapman, à laquelle je me rallie volon- tiers, est exprimée dans un article intitulé : Zepidoptero- logy. No description of a Species valid without a Figure, THIN ÉtÉMITDTIMENAUR pires 230 et 240 dun, 9 du VOS september rorrtdansleJournalprécité: Je crois devoir donner la traduction française de la partie des observations formulées par le D' Chapman et commen- çant par ces mots : « [t seems, howewer, more immediately important to discuss the point that M. Oberthür has insisted on for many years and which he proposes to bring before the Entomological Congress at Oxford next year ». 8 PRÉFACE On s’est efforcé, dans la traduction, de rendre aussi exac- tement et littéralement que possible la pensée de l’auteur. «_.……. Il semble cependant d'une importance plus immé- diate de discuter le point sur lequel M. Oberthür insiste depuis plusieurs années et qu'il se propose de présenter au Congrès Entomologique, à Oxford, l’année prochaine. II exprime ainsi sa pensée : « Sans bonne figure à l'appui d’une description, pas de nom valable; dès lors la priorité du nom appartient au premier [Iconographe plutôt qu'au premier Descripteur. » On devrait bien étudier cette pro- position avant la réunion du Congrès. — M. Oberthür dit que, pour sa part, il a déjà décidé de traiter comme non avenues les descriptions sans figure ; 1l les rejette comme des choses inutiles. Cependant il ne voudrait pas trop insister sur ce point; c’est ainsi qu'il se propose de faire figurer ces espèces de Guenée qui jusqu'alors ne sont connues que par la description. À part leur caractère souvent vague, il est presque impossible aujourd'hui de disposer du temps nécessaire pour parcourir un grand nombre de descriptions. La raison principale pour accepter la proposition de M. Oberthür est que les dessins peuvent être faits maintenant bien plus exactement et à un prix bien moins élevé qu'il y a quelques années. Cependant nous n'avons pas tous la facilité de recourir à l’aide de M. Culot et un mauvais dessin est pire que rien. [1 semblerait donc que le minimum à demander est une bonne photographie qui ne peut pas être bien coû- teuse et qui, à l'exception de la couleur, montre tout ce qui est vraiment essentiel. Il semble nécessaire aussi de fixer la date après laquelle cette loi deviendra absolue; ainsi, par exemple : un an après la publication des travaux du Congrès. La question PRÉFACE e la plus diffcile et la plus embrouillée est de savoir jusqu'à quel point la loi sera rétrospective. IT semble raisonnable que là où aucun doute n’a été soulevé quant au nom, l’action rétrospective n'aurait aucun droit de s'exercer; mais là où quelque doute serait soulevé, le nom serait passé sous silence, à moins qu'il n’y ait un dessin à l'appui. Sans des dispositions conditionnelles de ce genre et peut-être une ou deux autres, faire passer la loi simplement serait peut-être ajouter à la confusion suscitée en ce moment faute de figures, plutôt que la dissiper. Donner les planches de types qui jusqu'ici n'ont pas été représentés, comme M. Oberthür se propose de le faire, serait extrêmement désirable et devrait être fait par tous ceux qui ont également en leur possession des types, ou qui savent où 1l y en a. Un excellent exemple en ce genre nous est donné par M. Hamilton H. Druce, dans ses /{lustrations of African Lycænide from type specimens in the Berlin Museum.» Je retiens particulièrement la proposition suivante « It seems, therefore, that the minimum to be demanded, is really a good photograph, which is by no means costly, and except colour, shows all that is really essential ». Ne venons-nous pas de voir appliquer très heureusement cette idée par le Comte Turati, dans le Bulletin n° 14 de la Société Entomologique de France, année 1911? Au lieu de se borner à faire imprimer d’inintelligibles des- criptions, sans les éclairer d'aucune illustration, le Comte Turati publie, à l'appui du texte où il a consigné ses obser- vations, la représentation phototypographique des papillons qu'il décrit. Si le papier sur lequel le Bulletin est actuelle- ment imprimé était de meilleure qualité et plus approprié à son but ; si d'autre part le tirage typographique des clichés 10 PRÉFACE photographiques avait été plus soigné, le résultat aurait été excellent ; mais tel que le travail du Comte Turati se trouve présenté, je l'estime très satisfaisant et constituant un pro- grès considérable sur l’ancienne routine, parce qu'il donne immédiatement à lesprit, par les yeux, un renseignement essentiel et que nulle description ne peut égaler. Grâce à la reproduction photographique de toutes choses, si rapidement obtenue de nos jours, les gazettes quotidiennes renseignent réguhèrement leurs lecteurs par l’image ; je citerai le Journal parisien Æxcelsior qui, récem- ment (novembre 1911), publiait la notice reproduite textuel- lement ci-après : « Nos lecteurs se souviennent que nous leur avions demandé quelle formule, empruntée à quelque grand poète ou prosateur français, leur paraîtrait convenir pour être placée en épigraphe au-dessous du titre d'Æxcelsior. L’empressement avec lequel ils ont bien voulu répondre à cette question, nous invita à leur demander en outre de choisir entre les diverses sentences que nous avions retenues dans leurs envois. La majorité des suffrages, dans cette seconde consultation, s’est portée sur la belle parole de Napoléon (envoyée par le colonel A... L...): Le plus court croquis m'en dit plus long qu'un long rapport. Nombre de personnes ont choisi le vers attribué à Musset : Par l'image, tu sors de ton ombre, 6 Pensée! Mais aucune d’entre elles n’a pu nous désigner dans quelle poésie de Musset il se trouvait. PRÉFACE II Enfin d’autres lettres nous sont parvenues de lecteurs qu'aucune des formules choisies ne satisfaisait. L'une d'elles, de M. l'abbé Colboc, curé de Pierrecourt, en Nor- mandie, nous signale ces deux vers du //isanthrope, acte III, scène V : Et je voudrais, pour moi, que l'on me fit savoir Que ce gu'avec clarté l'on peut me faire voir. Laquelle de ces deux épigraphes — celle de Molière ou celle de Napoléon — nos lecteurs préfèrent-1ls?... » Pour ma part, je trouve la phrase napoléonienne plus nette et plus précise que toute autre et je n'hésite pas à affirmer que la plus simple photographie m'en dit plus long qu'une longue description. Jai cité l'avis du D' Chapman; je suis trop impartial pour ne pas présenter aux Entomologistes que la question intéresse, un son de cloche tout différent. C’est dans le n° 10 du Vol. XXIII de 7e Æntomologists Record que je trouve exprimée, à la page 271, en réponse à l’article du D' Chapman, l'opinion de M. G. T. Bethune-Baker. Je déclare tout d’abord que j’éprouve pour M. Bethune-Baker les sentiments d’une très vive et cordiale sympathie ; j'ai eu le plaisir de le voir à Gavarnie, en juillet 1911, en même temps que MM. Henry Rowland-Brown et Albert H. Jones. Je n’oublierai jamais la charmante courtoisie de ces dis- tingués Gentlemen et je suis d’ailleurs trop sincèrement libéral pour m'alarmer en quelque façon d'entendre exprimer une opinion opposée à la mienne, d'autant plus que nul ne conteste le droit que j'ai de répondre et de défendre mes convictions. D'ailleurs M. Bethune-Baker n’est certainement pas un 12 PRÉFACE descripteur sans figure bien obstiné et semblant incorri- cible. Sans doute 1l a commis ce qui est, à mon sens, une erreur de jeunesse, en publiant dans les 7 ransactions of the Entomological Society of London, de 1888, aux pages 117-121, sous le titre de : Descriptions of some new species of Lepidoptera from Algeria, une petite quantité de descriptions sans figures, — pour moi #7ecogrisable, — concernant des papillons des environs de Sebdou, récoltés par Herr Pech, de Budapest; mais revenant à une saine appréciation des choses, 1l a donné, dans le Vol. XVII des 7 ransactions of the Zoological Society of London (August 1903), une Revision du Genre Awmblypodia, groupe superbe de la fanulle des Zycemdæ, avec 5 Planches, dont 3 en chromolithographie, d’après les des- sins et la mise sur pierre de W. Purkiss. C’est une magni- fique illustration et rien n'est plus juste que de féliciter M. Bethune-Baker du beau et utile ouvrage dont la science entomologique lui est redevable. Ceci étant dit, je présente la traduction des observations de M. Bethune-Baker. Un autre, avant lui, m'avait déjà accusé de vouloir imposer le silence aux pauvres. Jai déjà fait connaître combien cet argument était spé- cieux, puisque les principaux descripteurs sans figures de l’époque contemporaine sont plutôt très fortunés; mais Je dois présenter les idées de M. Bethune-Baker comme suit : LÉPIDOPTÉROLOGIE Par °G:T."BETAUNE-BARER ENS PIS AIRES « Tout ce qui nous vient de la plume de M. Charles Oberthür nous intéresse, et quand une de ses théories est PRÉFACE 15 soutenue par le D° Chapman, même s’il le fait avec cer- taines réserves, 1l convient d'examiner le sujet avec atten- tion. Je fais allusion à la question de décrire les insectes sans dessin; car M. Oberthür donne à entendre qu'il se propose de traiter de telles descriptions de « zon est ». Si OnNSC Fancedit à Cet avis, quellen serait le résultat, Ce serait que les gens riches seuls pourraient décrire quelque chose, à l'exception peut-être de quelques cas rares ou isolés. Pour cette raison, bien que n'étant pas républicain, je suis forcé de protester contre une telle façon d'agir. Mais il y a aussi d’autres raisons : le D° Chapman lui- même en soulève une : « C’est que nous n’avons pas le temps d'examiner à fond de telles descriptions ». Nous sommes en effet trop habitués à tout ce qui nous rend la vie facile et nous épargne de la peine. Je me demande à ce propos si la science même doit être abaissée à ce niveau? Supposer que nous n'avons pas le temps de lire est, selon moi, la manière certaine de jeter la confusion dans la science; car il faut se rappeler que beaucoup d'auteurs parsèment leurs descriptions d'observations variées dont plusieurs sont des acquisitions précieuses pour la science, puisqu'elles portent sur les théories des autres et que sou- vent elles aident beaucoup à les prouver ou à les réfuter. À part cela, cependant, il est rare que Je sois incapable d'identifier un insecte, d’après une description récente. Et encore, que deviendraient les milliers de descriptions qui ont déjà été écrites et celles qu’on écrit actuellement? Les mettre au panier est impossible. Cette question en soulève une autre plus importante encore : si on acceptait, en général, une telle façon d'agir, ce serait réduire au néant ‘toute la littérature et toute la nomenclature de notre partie de Zoologie. La Loi de Priorité est maintenant générale- 14 PRÉFACE ment reconnue. Une proposition pareille jetterait cette Loi aux vents. À cette époque de l'histoire du Monde, il me semble que c’est une chose sérieuse, une chose à conjurer, que chaque homme soit lui-même la Loi — (« should be a law unto himself »). — Un homme, si grand soit-il, ne peut adopter une telle mamière de voir, sans ébranler tout ce qui l’a précédé et s'il continue à agir ainsi contre le consentement de l'opinion générale et de l'accord interna- tional, 1l ajoutera beaucoup à la somme de littérature qu'il faut consulter et à la difhculté de traiter de la question qui concerne l’Éspèce, sans parler de ce qui se trouvera ajouté sans nécessité à la synonymie. » M. Bethune-Baker est certainement plus conservative, — comme on dit, Je crois, en Angleterre, — queje nelle suis moi-même, en paraissant se refuser à vouloir corriger les anciens usages, même si les vieilles coutumes sont reconnues mauvaises pour quelques-uns de leurs effets. Nul ne peut contester que les descriptions accompagnées de bonnes figures valent mieux que les descriptions sans figures. Le Congrès international de Bruxelles, en août 1910, en à jugé ainsi puisqu'il a émis le vœu suivant « [tis desirable that descriptions be, as far as possible, accompamed by figures ». Et en publiant d'excellentes figures de Zyceride du genre Arblypodia, M. B. Baker a pratiquement démontré qu'il pensait comme moi, à ce sujet. Dès lors, si nous constatons aujourd'hui les conséquences dommageables de ce qui se faisait au temps passé et si nous souffrons maintenant de certaines pratiques d’autrefois, n'avons-nous pas le droit légitime de susciter des amélora- tions? Est-ce s’insurger contre une Loi intangible que de PRÉFACE 15 signaler un abus et de demander qu'il soit réformé ? Pas plus que M. B. Baker, je ne suis partisan des procédés révolutionnaires ; mais le respect exagéré du passé engendre la négation du progrès. À mon sens, il faut toujours essayer de mieux faire. « /l est désirable que les descriptions soient accom- pagnées de figures » : tel fut le vœu du dernier Congrès entomologique. Grâce à la photographie, même les gens « peu fortunés » peuvent illustrer les descriptions qu'il leur plait d'écrire. Pourquoi laisser se perpétuer une tradition déplorable et que M. B. Baker a lui-même abandonnée. » D'autre part, je suis tout à fait d'accord avec le D Chapman pour l’idée qu'il a ainsi exprimée : « the time required to wade through a number of descriptions is, in the present day, almost prohibitive » et je ne comprends pas l'opposition que M. B. Baker formule contre cette opinion. De nos jours, en effet, le temps semble avoir une valeur toujours plus grande; le temps n'est-il pas l'étoffe dont la vie est faite? Le but auquel il faut tendre, c’est d'utiliser le temps au mieux; mais n'est-ce pas une véritable barbarie d’oser prétendre que nous devons continuer à perdre de longues heures pour lire d’interminables descriptions «do wade through a number of descriptions ». Les des- cripteurs sans figure ont-ils vraiment le droit moral de continuer à imposer aux Entomologistes une perte de temps considérable pour lire et méditer leur prose, alors qu'il leur serait si facile de ménager un temps précieux et de fournir, tout au moins, avec une photographie, le ren- seignement qui éviterait des recherches prolongées et une grande fatigue ? Avec son esprit si avisé et son expérience consommée 16 PRÉFACE de PÉntomologie, le D Chapman, à qui tout le monde reconnait une rare et précieuse rectitude de jugement, peut rendre à la Science des services infiniment plus importants en consacrant son temps aux études biologiques, fauniques et critiques dans lesquelles 1l excelle, qu'en cherchant, par la lecture et la méditation prolongée de descriptions sans figures, à deviner d’obscurs et toujours incertains rébus. Enfin M. Bethune-Baker n'est-il pas trop rigoriste lors- qu'il dit : « We are accustomed to laboursaving machines and to everything being done to make life easy and to save us trouble ». Assurément nous jJouissons, au commencement de ce XX’ siècle, de toutes les récentes découvertes qui nous permettent de voyager plus vite, de correspondre plus facilement, surtout de gagner du temps pour le transport de nos personnes et de nos idées. Les trains-éclair de che- mins de fer, la télégraphie sans fil, la téléphonie, l’automo- bilisme constituent des progrès merveilleux permettant aux hommes de réaliser beaucoup de choses en peu de temps. On ne se doutait guère, il y a cent ans, de tous ces moyens rapides de se déplacer et d'échanger sa pensée. Cependant nous ne cessons de chercher mieux encore et il semble que nous sommes devenus insatiables de perfectionnement. Mais est-il vrai de prétendre que nous sommes pour cela devenus indolents, paresseux et tellement attachés à nos aises que le travail, même le plus dur et le plus opiniâtre, puisse nous faire peur ? Je ne le crois pas. L'activité humaine n'a jamais été plus énergique que de nos jours. Tout ce que nous sommes parvenus à connaître Jusqu'ici et à réaliser depuis ces dernières années, est la preuve d’un immense, universel et laborieux effort. Ce nouvel argu- ment n'ébranle donc pas ma conviction. En résumé, que PRÉFACE 17% voulons-nous ? d’abord sortir de hésitation où nous laissent toujours les descriptions sans figures ; notre idéal, c’est de pouvoir nous rapprocher le plus près possible de la vérité, dans les déterminations et les identifications entomolo- giques. De plus, si nous cherchons à obtenir plus de faci- lhités pour travailler, si nous réclamons un supplément de documentation qui nous éclaire plus vite et plus sûrement, nous n’entendons nullement cesser d'étudier et jouir d’un doux repos. Seulement nous protestons contre un mauvais emploi de nos heures auquel nos contradicteurs voudraient continuer à nous contraindre. Notre temps a quelque valeur et nous estimons qu'il mérite bien qu’on le respecte. Aussi nous ne nous croyons pas coupables d’anarchie, lorsque nous rappelons aux descripteurs sans figures — qui, pour la plupart, sont fort bien rentés, ainsi que je le disais plus haut, — que, s'ils ne veulent pas prendre la peine de publier, avec leurs descriptions, des figures suffisamment explicatives, nous considérerons leurs descriptions comme nulles et non avenues. Et comme il faut bien que quelqu'un commence, j'ai résolu de prendre l'initiative du procédé pratique qui con- siste à ignorer, de parti pris, les descriptions sans figures qui ne cessent de surgir dans toutes les langues et dans toutes sortes de journaux et revues. Il faut en effet venir à bout de résistances fondées sur des motifs que, par cour- toisie pour mes contradicteurs, je préfère passer sous silence. Après tout, le temps perdu ne se regagne jamais. S1 un homme s’obstine à décrire des Lépidoptères, sans les figurer, et s’il s’imagine que nous consentirons plus long- temps à gâcher nos heures pour essayer de déchiffrer des logogriphes, alors qu'on nous refuse systématiquement 2 18 PRÉFACE l’image au moyen de laquelle nous nous trouverions immé- diatement avertis et exactement renseignés, nous croyons avoir le droit de protester contre cette méthode égoïste. Il y a assez de descriptions sans figures déjà écrites et qui sont là comme un obstacle à tout travail entomologique ayant la vérité pour objectif. Il est temps d'en finir et de mettre un terme à ce flot débordant; mais, dans le différend présentement ouvert, à quel genre d'opinion est-il vraisemblable que l'avenir don- nera définitivement raison ? Pour répondre, transportons-nous par la pensée, si vous le voulez bien, mes chers Confrères en Entomologie, vers le siècle prochain, au delà de lan 2000. Notre carrière terrestre sera finie et nous autres, les Lépidoptéristes actuel- lement vivants, nous qui dissertons et discutons aujourd'hui avec une chaleureuse conviction, nous aurons rejoint cet autre Monde où tant de savants amis nous ont déjà pré- cédés. Toutefois, dans un siècle, 1l y aura vraisemblable- ment encore quelques papillons sur la terre et par consé- quent des hommes pour les aimer, les chercher et les étudier. Eh bien! que pourront fare les Entomologistes des temps futurs ? Sans pour cela prétendre à jouir du don de prophétie, il me semble qu'il n’est pas malaisé d'exprimer des pré- somptions raisonnables, en se figurant quelle pourra bien être la situation. 51 le flot des descriptions sans figures continue à monter toujours, — ce qu'à Dieu ne plaise, — les hommes du XXI" siècle, en quête de certitude et amateurs de la vérité, sauront seulement à quoi s’en tenir, lorsqu'ils se trouveront devant une bonne figure, telle que M. J. Culot a coutume PRÉFACE 19 de les faire. Alors il est très probable qu'ils se garderont bien de lâcher la proie pour l'ombre. Le nom qu'ils adopteront pour désigner une Espèce de Lépidoptère, ce ne sera pas celui que leur suggèrera une description toujours obscure, incomplète, source d’in- certitude et de perpétuelle hésitation; ce sera bien plutôt le nom qui aura été, cent ans auparavant, attribué à un dessin reproduisant exactement la forme des ailes et des divers organes, la position des taches, leur couleur et défi- nissant ainsi avec précision tout au moins les caractères extérieurs de l'être qui pourra être l’objet d’une étude de la part de nos successeurs. Mais je n'ai pas fini avec mes contradicteurs. Ce que le D° Chapman et moi, nous avons dit, chacun de notre côté, a semé l’émotion et l'inquiétude parmi les descripteurs sans figures. M. Louis B. Prout, un Spécialiste très réputé pour la famille des Geometre, s'est senti atteint par une proposi- tion qu'il juge, aussi lui, subversive de l’ordre établi. Dès lors il a fourbi ses armes et m'a décoché quelques javelots. Cependant, si tous les adversaires étaient animés les uns contre les autres d'autant d'hostilité personnelle que M. Prout en ressent vis-à-vis de moi et réciproquement, je crois qu'on les appellerait plutôt des amis. Je serais en effet très heureux pour ma part que M. Prout éprouvât pour moi autant de sympathie et d’amicale estime que j'en ai pour lui. Voilà donc avec quels sentiments nous allons guerroyer l’un contre l’autre, M. Louis Prout et moi. 20 PRÉFACE C’est aux pages 263, 264, 265 du même n° 10 du Vol. XXIITI de 7° ke Entomologist®s Record que M. Prout, F. E. S. a fait insérer son article intitulé : « Descriptions ou Figures ». M. Prout commence en reconnaissant l'importance des questions soulevées par l’article du D° Chapman; puis il entre dans le vif du litige. «_.…. Mais la question telle que M. Oberthür la pré- sente est réellement celle de savoir si la figure est indis- pensable. On sait, d'après ses écrits et sa correspondance, qu'il estimerait une Espèce plus validement établie par la figure seule que par la description seule! Et même, sans admettre que cette position extrême soit discutable, 1l est évident que le cas à considérer est principalement celui de descriptions complémentées par une figure, en regard de figures complémentées par une description. Quelle est donc la plus importante, la description ou la figure ? Sans hésiter, J'afirme que c’est la description. Celle-ci, comme l’affirme M. C. Davies Sherborn, est l’ou- vrage de l’auteur lui-même ; tandis qu'ordinairement il faut confier l'exécution de la figure à la main d’un autre. Natu- rellement le travail peut et doit être surveillé par l’auteur ; mais il y a des occasions innombrables d'omissions ou d'inexactitudes. Et, dit le D° Chapman, « une mauvaise figure peut être pire que rien ». De son côté, M. Oberthür dit : « sans bonne figure, » etc. Mais voici le premier point sérieux. La loi que M. Ober- thür préconise est absolument impraticable..….…….. 51 nous insistons sur une « bonne » figure, quel en sera le crité- rium? [l'est certain que l'ouvrage de M. Culot conservera toute sa valeur pendant plusieurs futures générations ; mais PRÉFACE 21 il faudrait supprimer tout de suite la plupart des figures des Géométrides de Maassen et de Felder, — pour ma part, du moins, — et d’autres suivront comme le critérium de la tendance actuelle sans qu'il y ait, à aucune période, pré- sente ou future, une unanimité même approximative sur ce qui est valable. Le second point sérieux et plus subtil est celui que le D' Chapman reconnaît comme « difhcile et embrouillé » : la loi proposée peut-on la rendre rétrospective ? 1 oui, alors même le superbe ouvrage de M. Culot, sans doute menace ruine, Dans vingt ans d'ici, si le progrès continue avec la même rapidité qu'aujourd'hui, on pourra accorder au D' Chapman « le minimum à demander » (une bonne photographie) et un autre coup de balai rétrospectif annu- lera la valeur de tout travail à la main. Dans cinquante ans d'ici, la demande minimum sera une bonne photographie de chaque détail de la morphologie externe. Dans cent ans d'ici, il ne faudra rien moins que l'addition de l’anatomie interne pour nous contenter, et chaque fois la nomencla- ture presque entière sera supprimée, à moins que quelques millionnaires philanthropes ne viennent au secours de la Lépidoptérologie et ne fournissent à toutes les vieilles des- criptions de nouveaux détails, avant que des milliers de « self-advertisers » n'aient eu le temps d’annoncer leurs propres collections sous des noms nouveaux. Personnellement, j'ai identifié avec certitude, bien plus d'espèces d’après les descriptions seules, que d’après les dessins seuls et en fait de travail d'identification, j'ai eu ma part. M. Mevyrick me dit qu'il est aussi de mon avis. J'ai reconnu très peu des espèces de Felder sans l’aide de ses « types »; les quelques-unes de Maassen, je les at iden- tifiées à l’aide du texte ; mais je détermine constamment les PRÉFACE (e) D espèces sans figures de Mevrick, Warren, Dognin, Turner EL'aUtres: Me permettra-t-on encore une réflexion? Le manque de logique qui attribue la valeur seule à « une figure » (dans l’acception ordinaire du mot) ressort d’une façon frappante lorsqu'on jette un coup d'œil sur le genus 7'kalassodes, que tout récemment j'ai cherché à reviser. Une seule bonne figure (de wizg-markings, etc.) conviendrait à un nombre considérables d'espèces, et pour l'illustration, la seule chose utile consisterait en des dessins agrandis des palpes, des pattes inférieures, du front, etc.; mais les distinctions sail- lantes sont mieux comprises par quelques simples paroles. J'espère que le Congrès d'Oxford, tout en se faisant l'avocat de la désirabilité des figures (surtout pour les détails de structure), ne cherchera pas à entraver la science par une règle qui n’est point nécessaire et qui est presque imprati- cable. » M. Prout, comme je l'ai dit plus haut, ne conteste pas l'importance de la question que j'ai soulevée ; mais 1l pré- férerait que les choses restassent telles qu’elles sont. Tout en espérant que le Congrès d'Oxford voudra bien déclarer, comme l'a fait le Congrès de Bruxelles, que les figures sont désirables, 1l ne semble pas y tenir essentiellement. | 51 M. Prout a fait dans sa vie beaucoup d'identifications (« and T have had my share of work to do in identifica- tion »), J'ai essayé moi-même d’en faire un certain nombre et, avec l'expérience que j'ai pu acquérir dans ce sport, je regrette de conserver une conviction absolument différente de celle que M. Prout exprime ainsi : « Personally, I have identified many more species with confidence from des- criptions alone than from figures alone ». PRÉFACE 23 Que M. Prout me permette de lui faire observer que sil se satisfait plutôt de la description seule que de la figure seule, pour la détermination de ses Geometre, c’est que les figures toujours précises et nettes (je parle des bonnes) s'opposent à l'identification par à peu près, tandis que les descriptions, avec leur imprécision ordinaire, l’omission constante de certains détails dont la figure fait état, se prêtent nueux à une identification plus probable que cer- taine et dont 1l est d’ailleurs aussi malaisé de contester la validité que de la prouver. Qui donc a jamais reconnu dans les descrpitions de Guenée que telle prétendue espèce était simplement la © d’une autre, ou n'était qu'une variété ou forme même peu distincte de telle autre? Qu'on se reporte à la revision critique et illustrée que je donne des Ænno- mide dans le présent ouvrage et l’on constatera aisément la multiplicité d'erreurs que nul jusqu'ici n'avait soup- çonnées. Qu'on examine au contraire les planches des Ü/rapte- rydæ publiées dans la Part. II du Vol. V des Æ?udes de Lépidoptérologie comparée et tout de suite, sans efforts, on reconnaîtra que J'ai eu tort de considérer le N° 899 de la PL XCIT comme une Espèce distincte du N° 906 de la même Planche. On supprimera ainsi purement et simple- ment de la nomenclature le nom de /7ygrochroa Miraria qui est simplement la Q d’Æ/ygrochroa Noyalidaria. Aurait-on reconnu ce double emploi, sans les excellentes figures dessinées par M. Culot ? Je ne m'arrête pas à disserter sur la contradiction qui existe dans l’article un peu humoristique de M. Prout où je lis d’abord : « It is clear that the work of M. Culot will be safe for some Generations to come »; puis, quelques lignes plus loin : « If it can, then even M. Culots superb 24 PRÉFACE work is doubtless tottering to its fall, etc... » Suivant la première proposition, l'ouvrage de M. Culot serait presque immortel; selon l’autre, tout en étant superbe, 1l menace- rait ruine | Jadmets volontiers qu'on aura plus tard besoin de recourir à l'examen des organes internes des papillons; ce que nous avons trop généralement négligé d'étudier jusqu'ici, mais ce que nous commençons à faire pour les S'yrichthus. Aussi je ne suis pas éloigné de croire que l’étude des Genitalia et de bien d’autres détails deviendra de plus en ; | : ne , is plus nécessaire dans l’avenir. C’est la loi du progrès scien- tifique ; mais les figures publiées par Rœæsel de Rosenhof, avant même que Linné ait publié la X° édition du S'ys/ema Nature, auront toujours, grâce à leur perfection, un mérite qui permet de renouveler pour cet artiste, non moins habile peintre que savant Naturaliste, la parole d'Horace : A/onu- mentum exegil aere perennius. De quel descripteur sans figures, pourra-t-on dire qu'il a achevé d’édifier un monument plus durable que lairain ? Est-ce du fécond Walker dont les descriptions sont mécon- naissables, lorsque les types sont perdus ? Nous l'avons examinée de nouveau la Zist of Species described by Walker and Nielner from Ceylon of which the descrip- lions are insu fhcient for identification and the types lost. Elle est longue cette liste, mais elle est instructive. Chacun peut d’ailleurs la lire à la page 53 de la part. IX « 7 Xe Macrolepidoptera Heterocera of Ceylon » by George Francis Hampson, dans les /{{ustrations of typical spe- cimens of Lepidoptera Heterocera in the Collection of he British Museum. Ten ai déjà fait mention précédem- ment et je dois la signaler encore à l'attention des Ento- PRÉFACE LS) ur mologistes qui seront les juges du débat. Cette liste des types perdus et dont les descriptions sont insuffisantes pour lidentification des Espèces, démontre en effet de quelle illusion sont la victime ceux qui prétendent qu'ils déter- minent aisément les Espèces d’après les descriptions seules. Comme c’est dans le British Museum et dans les grandes collections privées de l'Angleterre que se trouvent renfermés les /ypical specimens d’un nombre considérable d'Espèces, nos bons et honorables amis, les Entomologistes anglais, déterminent en réalité, le plus ordinairement, non pas d’après les descriptions seules, mais par comparaison avec les {ypical specimens. Aussi quand les /ypical specimens sont perdus, {ke descriptions are insufficient for identifr- calion. M. Louis B. Prout recourt lui-même — et très sagement d’ailleurs — à l'examen des /ypes, afin d'obtenir l’exacte identification des Espèces. C’est précisément parce que M. Prout se trouvait embar- rassé pour identifier avec certitude des Espèces décrites par Guenée qu’il s’est adressé à moi, afin d’être renseigné avec précision et d’après l’examen comparatif des {ypical spe- CUMENS. C’est cette circonstance qui m'a valu l’avantage de devenir l’un de ses correspondants. En définitive, je me trouve de moins en moins ébranlé dans mes convictions et J'ai de plus en plus la certitude de défendre la plus juste et la plus utile des causes. Le passé, nous n’y pouvons rien, à moins que chacun ne fasse pour les types qu'il possède ou qu’il connaît, ce que Je fais moi-même pour les types de Guenée. Clerck, 1l y a un siècle et demi, l’avait déjà fait pour une partie des types de Linné et c’est ainsi que Clerck a assuré, 26 PRÉFACE dans une certaine proportion, une base solide à la nomen- clature. Nous-mêmes, nous empêcherons, en publiant, grâce à M. Culot, de bonnes figures des types encore existant dans notre collection, qu'un grand désordre et qu'une domma- geable confusion continue à faire souffrir les Entomologistes contemporains et prépare à nos successeurs un trouble toujours croissant et jusqu'à un certain point capable de susciter le découragement. Mais si le passé exige une liquidation urgente et labo- rieuse, ne laissons pas les abus se perpétuer à l’époque présente. Que le Congrès d'Oxford émette un vote qui corrobore et complète le vœu déjà émis à Bruxelles! Puisque les Entomologistes présents à Bruxelles, en août 1910, ont reconnu l'utilité des figures pour accompagner les descriptions, mettons-nous d'accord à Oxford pour adopter tout au moins la proposition du D° Chapman relativement à l'emploi de la photographie. J'ajoute un renseignement très indicatif. Il me paraît mériter qu'on le considère. Voici les faits : Dans le Species Général, Hélérocères, Tome I, Bois- duval a publié, avec la date de 1874, l’histoire des Sphin- gides, Sesiides et Castnides. L’Auteur français expose dans l'Avertissement, qu’ « en Angleterre, M. John-Edward Gray, Directeur de la partie zoologique du British Museum, lui a permis, avec la meilleure grâce, d'étudier et de décrire tous les Sphingides de cet établissement hors ligne. » Plusieurs années après que Boisduval eut visité le British Museum, à Londres, Walker parut et visita à son tour les richissimes collections britanniques. [1 décrivit un nombre considérable d’//étérocères et conserva la plupart des noms manuscrits précédemment donnés aux Sphingide par Bois- PRÉFACE [a] DT duval; mais, soit par transposition erronée des étiquettes que Boisduval avait écrites et fixées à lépingle des papil- lons, soit pour toute autre cause, l'application des noms donnés par Boisduval fut souvent changée par Walker qui transféra à une Espèce le qualificatif de l’autre. Cependant Boisduval avait conservé les notes prises par lui-même au British Museum, vers l’année 1840, si les ren- seignements que J'ai recueillis à ce sujet sont exacts. Dès lors les noms donnés primitivement par Boisduval et attri- bués à certaines Espèces, ayant été maintenus par Walker dans ses descriptions, mais attribués à des Espèces diffé- rentes, il s’ensuivait que les noms ne concordaient plus. Dans ces conditions une confusion regrettable ne pouvait manquer de se produire le jour où Boisduval, confiant dans le maintien des noms qu'il avait donnés et dans leur exacte attribution aux Espèces mêmes qu'il avait déterminées, viendrait à publier lui-même les notes qu'il avait prises et décrirait à son tour les Sphingide. 51 les descriptions avaient réellement la valeur que cer- tains Entomologistes s'obstinent à leur attribuer, 1l eût été possible, en lisant les descriptions écrites respectivement par Walker et par Boisduval, d'établir une synonyme exacte, simplement au moyen de l'étude comparative des descriptions publiées par les deux Auteurs. Cependant un des Entomologistes les plus distingués de notre temps, le D' Karl Jordan, dont le mérite supérieur est universellement reconnu et apprécié, n’a pas cru que la seule comparaison du texte des descriptions de Walker et de Boisduval pût suffisamment l’éclairer. Voulant produire une œuvre excellente, comme M. Walter Rothschild et lui- même ont coutume d’en gratifier la Science entomologique, le D’ Karl Jordan a simplement recouru à la comparaison 28 PRÉFACE des /ypical specimens. Comme, heureusement, ils n'étaient pas tous perdus, il a été possible de les examiner et de les confronter. Ce sont donc les specimina typica de Walker et de Bois- duval, et non les descriptions de ces Auteurs qui ont fourni à mon ani Karl Jordan la lunuère dont 1l nous a fait tous profiter. fai eu le plaisir de l’assister dans la partie du travail qu'il a accomplie chez moi, à Rennes; j'ai cherché avec lui et pour lui, les specimina typica de Boisduval qui se trouvent dans ma collection. Ensemble nous avons exa- miné les papillons. Le texte des descriptions nous a prin- cipalement servi, dans les cas litigieux, à constater, grâce à l'indication de quelques détails purement individuels des Sphingide, si c'était bien réellement le specimen typicum ou /ype ayant servi à la description que nous avions sous les yeux. Mais je ne me souviens pas que la lecture des descrip- tions nous ait servi à autre chose. Grâce à cette circonstance qu'un grand nombre de spe- cinana typica de Sphingide existent encore, la synonymie a pu être établie avec les plus grandes chances d’exactitude ; mais si les specimina lypica avaient été détruits ou perdus, les descriptions n'auraient été d’aucun secours effectif et il serait advenu de la synonymie des Sphingide décrits par Walker et par Boisduval, ce que Sir F. G. Hampson cons- tate pour les « Species from Ceylon of which the des- criplions are insufficient for identification and the types lost ». D'ailleurs voyez plutôt ce que l'Hon. Walter Rothschild, Ph. D. et Karl Jordan, M. A. L., Ph. D. exposent dans les Novitates Zoologice, Vol. IX, Supplément; À Revision of the Lepidopterous Family Sphingide ; 1903; Intro- PRÉFACE 20 duction, page IX : « An important point for the satisfac- tory progress of our work was a comparison of the long series of types of Walkers and Boisduvals descriptions, contained respectively in the magnificent collection of Mons. Charles Oberthür and in the British Museum. À closer study of these specimens than had hinterto been attempted was absolutely necessary. For Boisduval when visiting the British Museum in the forties of the lost cen- tury, has named in manuscript and made notes upon the Sphingidæe of that collection, which names were for the greater part adopted by Walker in 1856, but often applied to other species than those for which Boisduval has intended them to stand. This muddle became intensified by Bois- duval, who, in his Monograph published in 1875, gave descriptions taken from his own specimens and applied the before-mentionned manuscript names to species which he beheved to be the insects he had named in the British Museum, but which were often not the same. Moreover, Boisduval failed to recognise many of the Walkerian spe- cies, and described them again under new names. The confusion thus occasioned has, we hope, been successfully cleared up in the present Revision. » Je pense qu'on peut traduire les observations ci-dessus relatées comme suit : « Une chose importante pour que notre ouvrage ne laissât rien à désirer, c'était la comparaison du grand nombre de types des descriptions de Walker et de Bois- duval, contenus respectivement dans la magnifique collec- tion de M. Charles Oberthür et dans le British Museum. Une étude de ces spécimens plus serrée qu’elle n'avait été tentée jusqu'ici, était absolument nécessaire. Quant à Bois- 30 PRÉFACE duval, lors de sa visite au British Museum, dans les envi- rons de 1840, il avait nommé en manuscrit les Sphingide de cette collection et pris des notes à leur sujet. Ces noms manuscrits furent pour la plus grande partie adoptés par Walker en 1856, mais souvent appliqués à d’autres espèces que celles pour lesquelles Boisduval avait eu l'intention de les établir. Le trouble fut aggravé par Boisduval. En effet, dans sa Monographie publiée en 1875, celui-ci donna les descriptions prises d’après ses propres spécimens et appliqua les noms manuscrits ci-dessus mentionnés aux Espèces qu'il avait cru être représentées par les insectes qu'il avait ainsi dénommés au British Museum, mais qui souvent n'étaient plus les mêmes. De plus Boisduval ne réussit pas à reconnaître beaucoup d'espèces de Walker et les décrivit de nouveau sous de nouveaux noms. La con- fusion ainsi occasionnée a été, nous l’espérons, heureuse- ment débrouillée dans la présente Revision. » Voilà donc la vérité! Personne ne parvient à déterminer exactement d'après les descriptions: Boisduval n'y a pas mieux réussi que nous-mêmes. Aussi, dans l'intérêt de la stabilité de la Nomenclature entomologique que je désire consolider et non détruire, il me paraît mdispensable que chaque description soit accompagnée d'une figure qui l'explique et la rende rapidement reconnaissable. Je compte donc proposer au Congrès d'Oxford, en 1912, l'adoption du principe : « las de bonne figure à l'appui d’une descrip- lion, pas de nom valable ». Mais j'estime, d'accord avec le D' Chapman, que dans bien des cas, la publication d'une reproduction photographique du papillon décrit peut suffire. Alors, pour le passé, je demande la figuration, désormais aussi rapide que possible, des specimina lypica PRÉFACE 31 existant encore dans les collections diverses ; et, pour l'avenir, j'insiste afin que la validité d'aucune description ne soit admise sans que tout au moins une photographie donne la représentation et la claire vision du papillon décrit. Je défends avec constance, depuis de longues années, la même idée; J'y apporte sans doute toute la chaleur de ma conviction ; mais je me garde de vouloir offenser personne et J'assure encore une fois tous mes contradicteurs que notre divergence de vues n’altère ni l'estime, m1 l'amitié que j'a pour eux. Je revendique la hberté de plaider la cause à laquelle je suis attaché, en complète indépendance de lan- gage, et Je crois pouvoir bien sincèrement affirmer que je ne conteste à personne le droit de répondre à mes argu- ments avec autant d'énergie que J'en apporte moi-même pousles#présenter autPublic "Après tout, le "Congres d'Oxford sera juge de la proposition qui lui sera soumise. Je convie donc tous les Entomologistes à s’y intéresser et à exprimer leur avis motivé. CuHarLes OBERTHUR. Paris, novembre 1911. PÉPIDOPIÉROLOGIE COMPARÉE Le Genre et le Sous-Genre J'ai reçu de mon ami Serge Alphéraky, de Saint-Pétersbourg, un travail relatif aux Notions de Genre et de Sous-Genre, dans la classification zoologique, et je partage d’une manière générale les opinions exprimées par l’Auteur. Si la limite du Genre est parfois difhcile à fixer, — ce dont pratiquement tous les naturalistes-classificateurs se sont trop sou- vent rendu compte, — comment déterminera-t-on celle du Sous- Genre ? En réalité, il n’y a pas de règle, n1 de principe certain sur lequel on puisse s'appuyer pour subdiviser le Genre, attendu que la réalisation de l’idée de Gexre oblige le classificateur à descendre dans des subdivisions déjà poussées à l'extrême. Le Sous-Genre, quand il est créé par un Auteur, est plutôt le résultat d'une impression circonstancielle, arbitraire et fantaisiste, sujette à changements comme toutes les spéculations insuffisamment pré- cises et restant quelque peu vagues. J'apprécie beaucoup la citation des faits d'hybridation constatés dans la Nature et rapportés par M. Serge Alphéraky. Il les a soigneusement observés au cours de sa carrière entomologique si 3 34 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE laborieuse et si féconde. Les renseignements qu'il nous donne sont d’une haute portée scientifique et 1l conviendra d’en tenir compte, d'autant plus qu'étant donné le caractère et la compétence de M. Serge Alphéraky, il ne viendra à personne l'idée d'en contester l’authenticité. Je ne puis cependant me trouver d'accord avec M. Serge Alphéraky, lorsqu'il prétend reconnaître la preuve d’une consan- guinité ancestrale pour deux Espèces, dans le fait que certains exemplaires de ces deux Espèces se ressemblent à un tel point que l’on se trouve impuissant à décider à laquelle des deux Espèces 1ls appartiennent. Nous n'avons pas assisté à la création des Espèces. En réalité, nous ignorons absolument comment elles ont été produites sur la Terre. Nous savons que les Espèces n’ont pas toujours existé et par conséquent qu'elles ont eu un commencement. Mais comment s’est produite leur apparition sur notre Planète ? Nous ne pouvons le dire avec la certitude d’être véridiques. Les origines sont mys- térieuses et chacun de nous édifñie des hypothèses auxquelles :1l s'attache avec plus ou moins de conviction; mais si chacun de nous incline tout naturellement vers la théorie qui convient mieux à la disposition de son esprit et aux sentiments philoso- phiques dont il se trouve animé, nul homme ne peut apprendre aux autres comment et dans quelles circonstances le Papilio Machaon, par exemple, et d’ailleurs toutes les autres Espèces ont apparu sur la Terre. Nous constatons leur existence ; nous pouvons même être certains, grâce aux images qui nous sont parvenues et sur lesquelles telles Espèces sont reproduites, que ces Espèces vivent depuis un assez grand nombre d’années. Mais nous n'avons pas encore eu la bonne fortune de réaliser l'idéal formulé par le poète latin : Felix qui potuit rerum cognoscere causas ! Cette réserve faite, je remercie mon ami Serge Alphéraky de sa collaboration précieuse et dont j'espère profiter encore, s’il LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 3 UT plaît à Dieu de laisser à chacun de nous le temps et les moyens de travailler ensemble. Rennes, novembre 1911. CHMOIPAREER: Sur les Notions ‘ Genre ” et ‘“ Sous-Genre ” dans la Classification zoologique Par Serge ALPHÉRAKY. Si un animal quelconque diffère par des caractères suffisamment distincts des autres animaux de la même famille, 1l représente non seulement une Espèce à part, mais il devient, encore, le représentant d’un Genre séparé. Si quelques autres animaux de cette même famille, différant entre eux par des caractères d’une valeur taxionomique moindre, c'est-à-dire par des caractères seulement spécifiques, ont cependant une structure pareille à celle du premier individu, ils doivent venir se ranger auprès de lui, dans le même Genre. Voilà pourquoi il est des Genres composés d’une, de deux, de dix et même d’un plus grand nombre d'Espèces, très proches les unes des autres par leur structure, mais qui peuvent, en même temps, différer considérablement entre elles par leur apparence extéHeUre. Beaucoup de Genres sont composés d'Espèces extrêmement semblables par la taille, la forme, les tissus dont elles sont recou- vertes, la disposition du dessin, la coloration, etc., et dont la parenté générique apparaît, de prime abord, évidente, incontes- table. De tels Genres sont appelés : za/urels où homogènes. Les Genres composés d'espèces dissemblables en apparence, mais liées par des caractères génériques communs, sont nommés : Genres hétérogènes. Il existe encore des Genres où se trouvent artificiellement 36 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE entassées des Espèces qui n’ont entre elles aucune parenté réelle, mais qu’on y a sans doute réunies provisoirement. On les appelle : Genres artificiels, collectifs ou provisoires; car 1ls n’ont aucune chance d’être maintenus, lorsqu'une revision sérieuse en sera faite. Quelques-uns de ces Genres artificiels ont déjà subi ce sort et leur démembrement a parfois été tel, qu'il n’en est rien resté; ou bien 1ls ont été limités à une ou deux Espèces seulement, au lieu de contenir des dizaines d'Espèces, comme précédemment. Il suffit de mentionner les Genres : Anas, Fuligula, Anser dans l’Ornithologie; les Genres Zuperina, Noctua, Hadena, A grotis parmi les Lépidoptères, comme exemples de ce que sont les Genres artificiels. Chaque Espèce, ou membre d’un Genre, doit absolument pos- séder Zous Les caractères propres au Genre, et si l’une d'elles possède, ne füût-ce qu'un seul caractère en plus, où bien s'il lui en manque un, elle doit être exclue dudit Genre et être placée dans un Genre à part. Il peut se rencontrer des cas où, malgré l'absence ou la présence d'un caractère générique, l’ensemble des autres caractères indique sûrement que telle Espèce ne peut être séparée génériquement des autres. Il est alors presque certain que le caractère distinctif, qui jusque-là était considéré comme générique, n'est, réellement, que d'une valeur taxionomique inférieure, c'est-à-dire d’une valeur spécifique seulement. Nous voyons des exemples pareils, tant dans le système des Lépidoptères que parmi les autres classes d'animaux. Il est souvent fort difficile de résoudre de telles questions, et leur élucidation donne généralement ample matière à discussion entre Zoologues. Le meilleur remède, dans ce cas, consiste, à notre avis, à exclure les Espèces des Genres, où leur position paraît être incertaine, et à les transférer dans des Genres spéciaux. Un tel procédé nous semble préférable à celui de laisser dans des Genres. auxquels elles s'adaptent mal, des Espèces de position incertaine, — incertae sedis. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 37 Chacun sait que le nombre des différentes Espèces d'animaux est immense et que ces Espèces appartiennent à autant de Classes, Ordres, Familles, et ainsi de suite, que l’exigent les caractères qui doivent servir à leur classement. Or, ces caractères diffèrent souvent essentiellement. Il arrive, en effet, que les caractères qui servent à la distribution des Espèces parmi les différents Genres, sont souvent fort dissemblables. Sans parler du fait que les caractères qui conviennent pour le classement des oiseaux, sont tout à fait inapplicables à celui des poissons, ou des reptiles, nous savons que les caractères qui suffisent à classer les insectes d’un Ordre peuvent ne pas convenir aux insectes d'un Ordre voisin. Si nous allons plus loin, nous verrons que non seulement dans les différentes Familles d’un Ordre d'insectes, mais encore parmi les différents Genres d’une même Famille, les caractères d'une même catégorie peuvent être d’une importance taxionomique fort différente. Prenons pour exemple le Genre des Noctuélites /sochlora, Stgr. Ce Genre est composé d'Espèces pour la plupart extrèmement homogènes et voisines les unes des autres, ayant la même struc- ture, le même habitus, souvent la même coloration, etc. C'est un Genre des plus uniformes qui existe, à cause de la proximité mutuelle des Espèces qui le composent. Mais, en même temps, nous voyons que ces Espèces ont les antennes bien diffé- remment formées et que cette différence existe pour les deux sexes. Cette différence dans la structure des antennes, chez les Isochlora, permet de sûrement distinguer les Espèces les plus proches; elle n'est donc pas taxionomiquement d’une valeur générique, mais seulement spécifique. À côté des ZsocAlora, dans d’autres Genres de Noctuélites, nous trouvons parfois toutes les Espèces possédant des antennes d'une même structure et d’un type uniforme. Dans ce dernier cas, nous voyons que la structure des antennes est d’une importance autrement grande et qu'elle acquiert une valeur taxionomique, non plus spécifique, mais éminemment générique. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE ®e®) CO Il en est de même des organes de reproduction, dont la structure peut grandement varier dans des Espèces très voisines et être au contraire presque pareille chez d’autres Espèces appartenant indubitablement à des Genres différents. Ce dernier cas nous paraît être désastreux pour ceux qui croient que, dans la classification des Lépidoptères, les organes de reproduction sont appelés à jouer un rôle absolu et décisif, et que ce caractère est le seul infaillible, même pour la distinction des catégories supérieures à celle du Genre. Heureusement que pour l’ensemble de la classification zoologique, un engouement exagéré concernant l'importance du caractère donné par les organes génitaux, comme taxionomique absolu pour les Espèces, Genres, Familles, etc., n’est répandu, jusqu'ici, que parmi un cer- tain nombre d'Entomologistes, tandis que la grande majorité des Zoologues, qui s'occupent aussi d'autres classes d'animaux, trouvent nécessaire de se baser sur l’ensemble des caractères d’une Espèce, mais non sur un caractère unique. Il est vrai et certain que dans les Genres homogènes, lorsque la proximité et la ressemblance des Espèces sont très grandes et qu'il est évident que la séparation de ces Espèces s’est produite à une époque récente et qu’elle continue même à se produire encore à l'heure qu'il est, nous pouvons constater une instabilité très grande dans les différentes formes animales. Ainsi, certains exemplaires de deux Espèces voisines peuvent parfois se ressembler à un tel point que l’on se trouve impuissant à décider à laquelle des deux Espèces ils appartiennent. De tels individus nous prouvent, avec évidence, que la souche première (la forme aïeule) de ces Espèces récentes, contenait les germes des caractères qui se sont développés ultérieurement et ont, ainsi, donné les caractères distinctifs que nous leur voyons aujourd'hui. Parfois certains individus convergents des deux Espèces en question nous laissent dans des doutes sérieux et ne nous per- mettent pas de dire avec certitude à laquelle de ces deux Espèces ils appartiennent. Seuls, ceux qui ont fait une étude spéciale de certains groupes LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 30 d'insectes savent généralement reconnaitre la vraie nature, même de tels sujets convergents. Mais les indices qui les guident dans cette identification sont des impressions souvent impossibles à expliquer, tant ces indices sont délicats et peu prononcés. Ils se sentent, ils se devinent plutôt qu'iis ne se laissent constater par démonstration. En pareil cas, lorsque nous trouvons dans la structure de l'appareil génital une différence, cette dernière peut venir en aide au classificateur et peut même être le seul moyen de résoudre sûrement la question. Mais nous croyons qu'il faut vériher les limites de la variabilité que les organes génitaux de chaque espèce peuvent atteindre, avant d'accepter ces appareils comme suffisamment caractéristiques pour fixer la question de l'Espèce. Nous croyons, personnellement, que la structure de l'appareil génital sera trouvée bien plus sujette à varier d'individu à individu d'une même Espèce, qu'on ne le suppose actuellement. Ainsi, nous croyons qu'il a déjà été prouvé que l'appareil génital, dans les différentes variétés géographiques du Papilio Machaon, peut être d'une variabilité très considérable. S'il en est ainsi d'une Espece, n'est-il pas probable qu'il en sera de même de tant d’autres ? Il ne faut pas oublier que la difficulté pour discerner certains sujets convergents de deux Espèces voisines est souvent encore augmentée par l'existence d'hybrides produits par l’accouplement entre des individus de deux différentes Espèces. Ces hybrides se rencontrent dans la nature bien plus fréquemment qu'on ne le croit généralement. Beaucoup de Naturalistes acceptent, avec une défiance marquée, l'existence de tels hybrides, malgré le nombre de cas authenti- quement reconnus. Et quand de pareils sujets leur sont soumis, et qu'ils ne peuvent nier le fait, les incrédules préfèrent les ignorer et évitent d'en parler! Ces hybrides sont alors tenus par eux pour des individus intermédiaires, qui servent simplement à montrer que les deux Espèces qui les ont produits appartiennent en réalité à une même Espèce. Ce désir de réunir différentes Espèces en une est parfois très grand, parmi les Naturalistes; et l'intensité 40 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE de cette tendance nous a été récemment prouvée dans le T. XXXIX des Æorae Societatis Entomologicae Rossicae, p. 640, où un très éminent lépidoptériste, M. Kusnezov, réunit spécifi- quement la Colias Marco-polo à la Colias Wiskotti, à titre de forme de celle-ci. Nous supposons que cette réunion aura été faite d’après la similitude de la structure de l'appareil génital de ces deux Coliades, car nous ne voyons pas d’autres raisons qui auraient pu amener l’auteur à une telle réunion de deux Espèces certainement distinctes l’une de l’autre. Il nous est impossible, 1c1, de discuter au long la question du rôle que l'étude des organes génitaux sera appelée à jouer dans la classification des Lépidoptères; nous croyons pourtant que ce rôle sera important; mais, si la classification de cet Ordre d’in- sectes ne devait reposer que sur l'étude de ces organes, il en résulterait des choses fort curieuses, fort singulières, comme nous en avons déjà pu constater plusieurs dans la littérature lépidop- térologique de ces dernières années. D'ailleurs, quels que soient dans l'avenir les résultats des études des organes reproducteurs des Lépidoptères, nous croyons bien sincèrement que la base de la classification de tous les Ordres d'animaux restera, à Jamais, l’ensemble des caractères extérieurs, et qu'il en sera de même pour les Lépidoptères. Il est reconnu que bien des Espèces d'animaux s’entrecroisent, non seulement sous l'influence de l’homme, mais aussi bien à l’état sauvage. Ainsi, les hybrides sont fort communs dans les familles : L'etraonide, Phasianide, Anatide, etc, parmi les oiseaux; — les Cyprinide et les Acipenseride, parmi les poissons. Les geures comme : Colias, Saturnia, certains genres des Sphingide, de même que les Zygænæ et bien d’autres, nous offrent continuel- lement, parmi les Lépidoptères, des témoignages nouveaux et irréfutables d'entrecroisement, parfois même entre Espèces de différents Genres. Pourquoi donc, malgré l'évidence de tels faits, se trouve-t-1l encore des Naturalistes qui persistent à douter de leur authenticité et prétendent qu'on ne peut prouver, dans ces cas, n1 le fait même de l'accouplement d'individus de différentes LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE AI _ Espèces, ni que ces individus hybrides en soient réellement le résultat ? Pourtant, chez beaucoup de représentants de Genres homogènes, tels que : Colias, Saturnia, Zygæna, les caractères génériques sont souvent si intimement fusionnés avec leurs caractères spécifiques, qu'il paraîtrait même étrange que des accouplements nombreux entre leurs Espèces n'eussent pas lieu. Nous-même, nous avons rencontré des Colias H yale accouplées avec des Colias Erate; — des Hyale avec des Edusa,; — des Lrate avec des Edusa. Nous avons pris des individus qui étaient, indubitablement, le produit de tels accouplements, dans les steppes de la Russie méridionale. Nous avons trouvé un ?. À pollo, var. Szbzrica, accouplé avec une femelle de Parnassius Discobolus, dans le Thian-Chan, en 1870. Nous y primes aussi, à l'endroit même où fut rencontré ce couple, un mâle magnifique et fort grand, qui est un irréfutable hybride de ces deux espèces. Nous avons vu, depuis, quelques autres individus du même hybride, mais chez aucun les caractères des deux parents n'étaient aussi clairement exprimés que dans cet individu, qui doit se trouver encore dans la collection du Musée Zoologique de notre Académie des Sciences. = Jadis, nous avons eu entre les mains de nombreux hybrides de différentes Espèces d’esturgeons, qui étaient alors extrêmement nombreux dans la mer d’Azov, et le nombre d'hybrides de diffé- rents oiseaux, que nous connaissons de visu, est fort respectable. Aussi croyons-nous avoir le droit d'affirmer catégoriquement que l’hybridation entre différents animaux est loin d'être un phéno- mène de grande rareté, et il ne nous reste qu’à nous étonner de l'incrédulité à cet égard de certaines personnes. IT en est autrement des Genres hétérogènes. À l'heure qu'il est, on peut constater une tendance marquée à subdiviser ces derniers Genres, en ne laissant à chacun d'eux qu'un nombre restreint d'Espèces, comparativement à la quantité qu'ils contenaient auparavant. Autrement dit, on est porté à rendre les Genres aussi naturels que possible. Cette tendance est 42 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE plutôt à encourager qu'à blâämer; car, pour le progrès de notre chère Science. qui doit viser à la connaissance intime des diffé- rentes Espèces d'animaux, 1l n'est rien de plus déplorable qu’un mélange de ces dernières sans qu'elles aient aucune relation générique entre elles. C'est encore pis avec les Genres purement artificiels : 1l est évident que leurs préconisateurs ne se font pas toujours une idée nette de la différence qui existe entre les caractères génériques et les caractères spécifiques. Toutefois, on commence aujourd’hui a démêler, petit à petit, et à élucider toutes ces questions. Seu- lement nous voyons que certains auteurs, en accomplissant ce travail utile, tombent parfois dans l’autre extrémité et subdivisent des Genres qui ne devraient pas l'être. Ainsi, nous ne voyons pas de raison suffisante pour séparer génériquement les Vaxesse Polychloros et ÜUrtice, en plaçant cette dernière dans le Genre A glaiës, comme le font, actuellement, certains Lépidoptéristes anglais. Il en est de même du Genre Æuvanessa, où l’on place l'Anfiopa. Si l'on acceptait les Genres A glais et Euvanessa, il n'y aurait pas de raison pour ne pas séparer génériquement aussi la Pyraneis Card de l'Atalanta; l'insecte parfait de la Belle- Dame ne différant pas moins du Vulcain ou Amiral, par ses caractères spécifiques, que Ürtice et Antiopa ne diffèrent de Polychloros. Aussi nous paraît-il évident que les Auteurs qui séparent l'Urtice du Genre Vanessa ont pris pour génériques des carac- tères purement spécifiques. Néanmoins, le démembrement des Genres, même exagéré, est encore de beaucoup préférable à la réunion dans des Genres artificiels d'Espèces génériquement distinctes. En effet, une telle séparation d'Espèces, toute abusive et inutile, peut avoir son bon côté, qui est celui de nécessiter une étude minutieuse des sujets mêmes, afin de pouvoir créer pour elles de nouveaux Genres. Si même cette étude n'ajoutait rien d’utile à la classification défi- mitive, elle aurait toujours le mérite d'avoir tant soit peu com- plété notre connaissance des animaux eux-mêmes. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 43 Mais, ce qui nous semble absolument inutile à la Science, tant au point de vue théorique qu’à celui de la pratique pure, c'est la subdivision en Subgenus, ou Sous-Genre. En effet, que doit représenter une telle subdivision ? C'est, apparemment, une catégorie dont les caractères distinctifs doivent être d’un ordre supérieur à celui des caractères spécz- figues, mais, en même temps, ils doivent être inférieurs, taxiono- miquement, aux caractères génériques. Le Sous-Genre doit donc présenter une dépendance du Genre lui-même et indiquer une certaine sxbordination à ce dernier, car il n'en est qu'une subdivision. Ainsi, dans la majeure partie des cas où l'on propose l’établis- sement de Sous-Genres, il n'y a aucune possibilité de prouver qu'ils soient, en effet, inférieurs taxionomiquement aux Genres dont on veut en faire des subdivisions, et non les reconnaitre comme une quantité égale, voire même supérieure, au Genre, qui est envisagé comme la notion plus importante, dans la hiérarchie systématique. Or, une fois qu'il est impossible de prouver une telle dépendance, ou infériorité, comment peut-on définir avec précision ce que la subdivision en Sous- Genre présente en réalité ? Quant à son application dans la classification au point de vue pratique, le Sous-Genre n’a, selon nous, rien qui puisse parler en sa faveur. Pour prouver son inutilité, nous ne citerons que l'exemple suivant : il y a de cela quelques années, un Naturaliste bieu connu établit pour un groupe d'oiseaux un nouveau Sous-Genre. Cependant, dans ses écrits ultérieurs, ce même auteur ne citait plus ces oiseaux sous le nom du Sous-Genre, par lui créé, mais bien sous celui du Genre, dont il avait séparé ce groupe d'oiseaux. Et, malgré cela, cet auteur continue à considérer ces OÏSCAUX comme étant distincts du Genre sous le nom duquel il les cite dans ses propres travaux ! Sans nous arrêter plus longtemps sur les difficultés purement pratiques que la catégorie Subgenus présenterait pour la classt- fication zoologique, posons encore une question : Quel critérium 44 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE possédons-nous pour définir si tels caractères sont d’une valeur générique, ou subgénérique, du moment que, comme nous l'avons déjà dit, les Naturalistes trouvent souvent difficile de décider si certains caractères sont génériques ou seulement spécifiques ? Si, en maintes occasions, les Zoologues sont loin d'être d'accord sur ces dernières questions, comment arriveraient-1ils Jamais à s'entendre sur une catégorie de caractères qui devraient être intermédiaires entre les deux. L'établissement de Sous-Genres, dont les limites sont plus que vagues, — impossibles même à être tant soit peu clairement pré- cisées, — ne ferait-1l pas accroître les difhcultés et ne donnerait-il pas encore plus ample matière à dissension, qu'il n'apporterait d'ordre dans le système ? S1 l’auteur d'un Sous-Genre insiste sur le fait qu'une espèce donnée appartient non à un Genre à part, mais à une catégorie inférieure, à une subdivision dudit Genre, — qu'il défende son point de vue dans ses écrits, qu'il le prouve et l'explique dans ses travaux; — mais qu'il ne tâche pas de l’introdure dans la classification et dans la nomenclature zoologiques, où cette catégorie ne pourra Jamais occuper une position défimie et stable! Notons encore un fait curieux : c'est justement parmi les défenseurs des Sous-Genres que l’on rencontre le plus souvent des personnes disposées à admettre dans le système, non seule- ment des Genres très hétérogènes, mais encore les Genres les plus artificiels, c'est-à-dire les Genres où sont insérées les espèces évi- demment non congénères. Il me semble que dans aucune des branches de la Zooïogie, l’on ne trouve une subjectivité d'opinions comme dans la classi- fication proprement dite. Il est bien rare de rencontrer deux auteurs parfaitement d'accord sur les différentes questions de cette branche de notre Science, si importante pourtant, et qui, en somme, devrait être la base par excellence de la Zoologie. Il y a de cela quelques années, travaillant à la monographie d'un groupe d'oiseaux, nous nous sommes trouvé en face d’opi- mions tellement divergentes, chez différents auteurs, par rapport LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 45 au classement des nombreuses Espèces de cette famille d'oiseaux, que nous ne savions plus qui écouter, n1 qui suivre, de manière que nous fûmes obligé de revoir de fond en comble l'immense littérature sur ce groupe, — besogne qui nous coûta plusieurs années d’un travail assidu. C’est alors que nous comprimes à quel point les opinions étaient subjectives chez différents auteurs, même parmi Îles plus éminents. Nous vimes alors que la distinction entre ce qui est un caractère générique et un caractère purement spécifique était par eux, souvent, envisagée tout diversement. Et si l’on n'est pas arrivé encore à une entente définitive sur la valeur taxionomique des caractères génériques et spécifiques, comment en serait-1l pour les caractères intermédiaires, comme ceux de la catégorie Sous-Genre ? En conséquence, voici comment nous tàächerons de résumer ce que nous venons d'exposer dans cette Notice : 1° Tous les caractères génériques doivent être présents chez chaque membre d'un Genre. 2° L'absence, ne fût-ce que d’un seul caractère, qui a une valeur générique, ou bien, au contraire, la présence d’un caractère de même valeur. en plus, chez une espèce, nécessite l'exclusion de cette dernière et son placement dans un Genre à part. 3° Un tel caractère, quoique même peu accentué et très subtil, s'il est vraiment d’un ordre générique, est absolument suffisant pour la séparation de l’'Espèce donnée de ses autres soi-disant congénères. 4° La subdivision, ou catégorie, dite : Sous-Genre, par suite de l'impossibilité, où nous sommes, de la caractériser avec précision et de la distinguer de la notion Genre, doit être exclue de la classification du Règne animal. S. ALPHÉRAKY. Mars 1911, Saint-Pétersbourg. FE Observations sur les Hesperidæ du Genre Syrichthus Au moment où J'écris ces lignes, plus de cinquante années se sont écoulées depuis le jour où la Société entomologique de France me fit l’honneur de m'admettre au nombre de ses membres. Lorsque mon souvenir remonte à un demi-siècle en arrière et que Je revois, dans ma pensée, les hommes et les choses de ce temps-là, je constate l'importance de l'évolution qui s'est accom- plie dans la mentalité des Entomologistes et dans la méthode employée pour la formation des collections, la recherche et l'étude des documents scientifiques. Je reconnais aussi quelle difficulté certaines idées nouvelles, bien que constituant un véritable pro- grès, rencontrent pour obtenir droit de cité. Actuellement l'observation comparée des Genilalia est partout pratiquée; on y trouve d’ailleurs un élément singulièrement utile pour fixer la notion de l’Espèce, bien qu'il se présente des cas où la distinction spécifique ne semble pas ressortir de la compa- raison des Organes en question; ainsi en est-il pour les Sphingide : Celerio Vespertilio, Hippophaës, Euphorbie. Mais, contrairement à ce qui se fait très généralement aujourd'hui, les Lépidoptéristes du siècle dernier s’en tenaient, pour différencier les Espèces, à l'examen des caractères extérieurs et biologiques qui, du reste, n’ont rien perdu de leur valeur. Afin d'éclairer leurs doutes, ils ne recouraient guère à d'autre lumière. Cependant, un médecin de Tours, le docteur Rambur, 48 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE avait découvert, avant l’année 1840, dans l'examen comparatif des Genitalia, un principe excellent pour la séparation des Espèces litigieuses de papillons. Malgré des moyens d’investi- gation rudimentaires par rapport à ceux dont disposent les Anatomistes d'aujourd'hui, Rambur avait très judicieusement appliqué l'étude comparée des Genitalia à la distinction spéci- fique des Æespéries. Les Savants modernes ont confirmé l’exac- titude des dessins publiés par Rambur dans la Faune entomo-, logique de l'Andalousie (Paris, 1838 et 1830). Aussi est-1l Juste de ne pas laisser oublier que le vieux Maître français eut, le prenuer, le mérite de concevoir et de pratiquer une méthode qui, dans maintes circonstances, contribue puissamment à produire un élément très précieux d'information, source du lumineux rayon de vérité. Dans les collections anciennes, j'ai trouvé plusieurs exemplaires de Syrichthus portant, fixée à leur épingle, une étiquette écrite par Rambur. Le temps, depuis pres de trois quarts de siècle, a jauni le papier; l'encre a pàli; mais je possède ainsi la preuve que Rambur avait distribué à ses amis les cotypes des Espèces qu'il avait distinguées et dénommées : Cirsu, Serratule, Onopordi, etc. Nul ne conteste aujourd’hui la valeur des dis- tinctions tout au moins de Forme, sinon d'Espèce, que Rambur avait établies. L'instruction supérieure dont Rambur était pourvu n'était point ignorée; on savait que c'était le chasseur le plus perspicace et le plus avisé; car, lorsqu'il passait quelque part, c'est à peine s'il laissait à glaner après lui. Pourtant l'importance de la découverte de Rambur fut méconnue. Ni Boisduval, ni Duponchel, ni Guenée, n1 de Graslin, qui entretinrent avec Rambur, pendant un certain temps au moins, des relations très suivies et qui furent certainement avertis par Rambur lui-même, ne se soucièrent de recourir à l'examen anatomique et comparatif des Gertalia, pour la différenciation des Espèces critiques de Lépidoptères. C’est que le caractère fougueux de Rambur, et son excentricité, pour ne pas dire plus, avaient singulièrement réduit l'autorité LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 49 qu'auraient dû lui valoir ses talents. Faute d’avoir su, dans bien des cas, garder la mesure, comme il convient, Rambur, d’ailleurs empressé à tout entreprendre et ne sachant jamais rien finir, manquant de persévérance, d'ordre et de discipline dans les idées, ne paraît pas avoir tiré tout le parti des excellentes qualités naturelles dont il était doué. De même il n’a pas semblé jouir parmi ses contemporains de la considération que lui méritait pourtant la somme extraordinaire de connaissances qu'il avait su acquérir dans les diverses branches de l'Histoire naturelle. Il n’en est pas moins vrai que la découverte faite par Rambur est devenue la base d’un progrès très réel. Aussi s’accorde-t-on aujourd'hui pour rendre hommage à la Science et aux travaux du Médecin-Naturaliste, qui fut également expert en Botanique, en Malacologie et dans les divers ordres d'Insectes. Pierre Rambur, né à Ingrandes (Indre-et-Loire), le 21 juillet 1801, mourut le 10 août 1870, à Genève, où il s'était retiré. De Graslin avait été l’ami d'enfance de Rambur; le caractère des deux hommes était aussi différent que leurs principes politiques et religieux étaient opposés. Cependant ils restèrent toujours unis par les liens d’une sincère amitié. De Graslin avait été le compagnon de chasse de Rambur, en Andajiousie, pendant l’année 1835. Ce fut lui que la Société entomologique de France chargea d'écrire l'éloge funèbre du savant naturaliste Rambur, et on peut lire le très intéressant récit de la vie d’un des maitres français de notre Science, dans les Aznales de 1872, aux pages 207-306. Une notice bibliographique des travaux de Rambur fut dressée par M. P. Mabille et occupe, à la suite de la notice nécrologique par A. de Graslin, les pages 307-312 dans les Arnales de la Société entomologique de France, 1872. Un des Lépidoptéristes les plus distingués de notre époque, aussi sympathique par son affabilité et sa souriante bonne grâce que respectable par sa très honorable et longue carrière chirur- gicale qu'ont illustrée tant d’inventions ingénieuses, le docteur J. Reverdin, présentement professeur honoraire à l’Université de Genève, a proclamé récemment la haute valeur des travaux de 4 50 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Rambur. J'attache le plus grand prix au témoignage de l'Ento- mologiste si autorisé qui met au service de notre Science son expérience consommée des investigations anatomiques et sa laborieuse ardeur. 51 le docteur Rambur est l’auteur initial du principe d’après lequel s'établit la différenciation spécifique entre les deux Syrichthus Malve, Linné, et Fritillum, Rambur, ce sont les observations multipliées, les études approfondies du docteur Reverdin qui nous ont fourni la connaissance exacte et complète de toutes les circonstances de ce fait extrêmement intéressant en lui-même et pour les conséquences philosophiques qui en découlent. Je dois dire que le travail du docteur Reverdin peut être considéré comme un modèle de méthode, de clarté et de probité scientifique. Aucune circonstance n’a été négligée, aucun détail n'a été oublié. Voici en résumé ce que le docteur Reverdin a constaté Deux Espèces de Syrichthus : Malve et Fritillum, existent en Europe, semblant s’exclure l’une l’autre des lieux qu’elles habitent. Leur faciès est le même. C'est tout au plus si, pour fruit d’une étude prolongée sur un nombre considérable d'exemplaires, l'œil peut, en envisageant les caractères extérieurs seuls, obtenir une expérience lui permettant de distinguer spécifiquement, sans erreur, les deux Syrzchthus en question. Encore doit-on juger d'après une impression, sans trouver aucun caractère extérieur, constant et tangible, auquel on puisse se rapporter pour séparer les deux Espèces. Mais du moment qu'on observe les Geuitalia, la lumière se fait; la distinction apparaît irrécusable, évidente. Il semble certain que les deux Espèces vivent indépendantes l’une de l’autre, sans mélange possible. J'ai vu la démonstration saisissante et incontestable, fournie par la projection photographique des préparations anatomiques merveilleusement réalisées chez le docteur Reverdin. J'ai entendu ses explications si intéressantes, malgré l’aridité du sujet, et pré- LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 51 sentées avec un tact et une clarté qui ont charmé l’auditoire dont je faisais partie. Je suis resté plein d’admiration pour le docteur Rambur dont, il y a trois quarts de siècle, le crayon a tracé, avec une précision suffisante, le caractère distinctif présenté par la structure d’un organe caché. Je rends aussi un très Juste hommage au mérite du docteur Reverdin qui, perfectionnant et complétant la découverte jadis réalisée par son confrère, a solidement assis la base d’après laquelle seront bientôt établies avec certitude les différences spécifiques qui existent entre les autres Syrichthus demeurés litigieux. De plus, j'ai trouvé un sérieux élément de méditation dans l'étude comparative des Genitalia de ces deux petits Lépidoptères : Malve et Fritillum. Il y a des considérations philosophiques auxquelles nul Natu- raliste ne peut refuser son attention; elles sont le but des obser- vations et des efforts de tous ceux qui, constatant loyalement des effets, en recherchent sincèrement les causes. Je prends la liberté de développer toute ma pensée et d'exposer les faits dont nous sommes témoin. Chaque Espèce possède des caractères qui lui sont propres et notamment un caractère particulièrement important : les Genitalia. Les Genitalia en question sont constitués par un mécanisme dont chaque sexe ne possède, si je puis m'exprimer ainsi, qu'une frac- tion. La réunion de ces deux organes est en effet nécessaire pour produire la synthèse du mécanisme, c’est-à-dire la combinaison des deux pièces ou appareils distincts, constitués pour concorder ; mais ces appareils se trouvent répartis entre deux imdividus différents qui ont, chacun, à parcourir une carrière personnelle et indépendante de l’autre. Nécessairement, ces deux fractions d’un mécanisme dont l’une est le complément de l’autre, doivent, pour la même Espèce, s'adapter parfaitement; d’un autre côté, nous reconnaissons que l'adaptation serait le plus souvent impossible entre les deux sexes interchangés d’'Espèces pouvant paraitre très voisines, si l’on 52 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE envisage seulement leurs caractères extérieurs, mais restant bien distinctes par leurs caractères anatomiques. Il résulte de cette constatation qu'il a dû y avoir à l’origine de la vie de chaque Espèce, la constitution en deux parties distinctes et attribuées, chacune, à un individu différent, d’un mécanisme compliqué. Une fraction de ce mécanisme est devenue le caractère des individus mâles et l’autre fraction a constitué l’attribut des individus femelles; mais la concordance parfaite des deux fractions du mécanisme est indispensable pour la continuité de la vie de l’Espèce. Si une comparaison peut être admise pour définir la situation, il y aurait d’un côté une clef et de l’autre une serrure; seule, la clef préparée pour la serrure peut en faire agir le mouvement. Je me demande, en présence de cette situation, comment on pourrait récuser l'intervention d’une Intelligence dont la puis- sance infinie ne dédaigne pas de se manifester dans les plus petites choses. Est-1l raisonnable de penser qu'une opération aussi compliquée ait pu s’accomplir ex partie double, sous la seule poussée d’une force inconsciente et que n'aurait pas dirigée, avec une impeccable sûreté, la plus intelligente des Volontés. Ne s'est-1l pas agi, en effet, de dissocier avec une perfection absolue un organe infiniment délicat et de répartir entre deux êtres dis- tincts, chaque fraction d’un mécanisme dont la synthèse aboutit à la plus exacte concordance ? Un autre progrès obtenu depuis un demi-siècle a été la consta- tation des Zozs qui président à la variation des êtres organisés. Lorsque je commençai à profiter des conseils de mes aînés, l’en- semble des observations qu’ils avaient réalisées n'avait pas encore atteint l'ampleur nécessaire pour faire rayonner devant eux la connaissance d’une vérité présentement acquise. Nos prédécesseurs considéraient trop généralement les Aberrations chez les Lépi- doptères comme un jeu de la Nature produisant de temps en temps des monstres qu’ils ne pensaient pas devoir se représenter LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 53 de nouveau dans des conditions analogues, sinon même identiques. L'intérêt des sujets dits : aberrants, consistait surtout pour les anciens Entomologistes, dans la rareté de ces échantillons anor- maux. J'ai même connu des naturalistes qui, paraissaient de parti- pris négliger de rechercher et de collectionner les exemplaires atteints de variation. Je me souviens que feu Alexandre Constant et Camille Jourdheuille étaient du nombre de ces Lépidoptéristes pour qui l'étude des exemplaires aberrants paraissait indifférente. Souvent, lorsque A. Constant et moi, nous chassions ensemble dans les montagnes de l'Estérel, je mettais la conversation sur les varia- tions des Espèces, les formes géographiques, les règles naturelles d’après lesquelles il me semble que se présentent les Aberrations. J'admirais toujours la science si profonde et si sûre de mon cher compagnon, notamment en botanique et en microlépidoptérologie, ainsi que la haute culture dont son esprit était orné; car Constant fut un des lettrés les plus distingués que j'aie rencontrés, et c'était un véritable plaisir de s'instruire à son contact et de goûter sa conversation. Mais il resta toujours réfractaire à l'étude vers laquelle je me sentais moi-même plus volontiers attiré. Il en était ainsi chez Camille Jourdheuille; il m'a déclaré lui-même un Jour, à Paris, qu'il se bornait à rechercher pour chaque Espèce les sujets les plus normaux, d’ailleurs les plus grands et les plus beaux. En examinant avec lui quelques boites de sa collection, je me rendis compte de la méthode d'après laquelle il l’avait formée. Nous étions aux antipodes, lui et moi. Cependant n'est-il pas intéressant de constater que par exemple l’aberration Z'aras du Syrichthus Malve, constituée par le déve- loppement et la confluence des taches blanches sur les ailes supérieures en dessus, se retrouve, produite d’après le même principe, sur les ailes de Celænorrkinus Maculosa-Refulgens, Obthr. (Etudes d'Entomologie; XX; PI VI; fig 05), et de Daimio Sinica-Epitaras, Obthr. (Bulletin Soc. entom. France; avril 1007)? D'ailleurs les Azgiades Comma et Sylvanus pré- sentent également chacune une même sorte de variation, par la 54 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE confluence des taches de leurs ailes inférieures, en dessous. L’Ab. Faunus, Turati, donnée par Sylvanus, est en effet absolument conforme à l'Ab. Faunula, Obthr., que présente Comma (Etudes d'Ent.; XX; PI VI; fig. 85). A ce sujet, 1l me semble intéressant de faire connaître que cette Ab. Faunula se montre plus fréquente à Gavarnie que dans tout autre lieu. En juillet 1911, 2 exem- plaires en ont été capturés dans les environs du village de Gavarnie, l’un par M. Bethune-Baker, l’autre par mon petit-fils Henri Oberthür; un C' avait déjà été capturé à Gavarnie, le 23 août 1908. C’est ainsi que ma collection renferme aujourd’hui 3 exemplaires ' très semblables entre eux de l’'Ab. Faunula, de même qu'elle contient aussi plusieurs © de l’Ab. Faunus (Lépi- doptérologie comparée, IV, p. 360 et 361), également très ana- logues individuellement et ne présentant, les uns par rapport aux autres, que des différences presque insignifantes. J'ai rappelé plus haut, comme c'était justice, les excellents travaux de Rambur, relativement aux Syrzchthus. Bien que chaque publication nouvelle en suscite généralement d’autres et soit comme une invitation à compléter l'étude d’un sujet qui n'a été qu'ébauché, J'ai exposé ci-dessus que Rambur n'avait pas réussi jadis à exciter assez l'attention des Lépidoptéristes pour les faire s'intéresser à ce Genre d'Æesperide, dont les nombreuses Espèces européennes sont restées, Jusqu'à ces derniers temps, trop négligées par les amateurs. Il a fallu que tout récemment les Entomologistes si laborieux et si zélés de la Société lépidoptérologique de Genève dirigeassent leurs études du côté des Syrichthus, pour appeler l'attention de leurs confrères sur ce Genre trop longtemps délaissé. Je citerai, parmi les travaux les plus notables et les plus instructifs, la Note sur l'armure génitale mâle de quelques Hespéries paléarc- tiques, par le D’ Jacques L. Reverdin (Bulletin Soc. lépid. Genève, Juin 1910, p. 1-16; PI. 4 (color); PI. 5, 6 (photo). M. C. Lacreuze (Bull. Soc. lépid. Genève, 1910, p. 30-44; PI. 3 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 55 (color), a aussi publié des Observalions très jJudicieuses swr Les Hespérides de la Suisse. Peut-être me sera-t-il permis d'ajouter que les Notices sur les Syrichthus de la Faune de l’Europe occidentale et de l'Algérie que J'ai fait paraître dans le Vol. IV des Æ7udes de Lépridopté- rologie comparée, avril 1910, p. 377-415; PI. LIV, LV, LVI, LVII (color), ne sont pas restées étrangères au mouvement qui tend actuellement à rendre les Entomologistes moins indifférents à la classification et à la détermination des Syrichthus. On étudie maintenant les Espèces de ce Genre ambigu et difficile, dans tous leurs états, au point de vue extérieur comme au point de vue anatomique et biologique. C'est ainsi que J'ai pu insérer dans le Vol. V, Part. Il, des Ætudes de Lépid. comparée, des observations excellentes sur la ponte et sur les œufs des Syrichthus, dues à M. Marcel Rehfous, de Genève. De son côté, mon dévoué et si expérimenté collaborateur, M. Harold Powell, m'a transmis des documents précieux sur cer- tains Syrichthus algériens. Enfin j'ai reçu de mon généreux ami Gédéon Foulquier, de Marseille, non seulement les belles photo- graphies qui ornent le Vol. V, Part. II, de ces Æ/udes et qui font connaître l'aspect des lieux fréquentés par les Syrichthus en Provence, mais aussi une série nombreuse et superbe des Syrichthus du Var, surtout d'Alveus-Foulquiert et de Cirsu. De son côté, M. Victor Cotte, naturaliste à Digne, a récolté pour moi, très assidûment, tous les Syrickfhus qu'il a pu rencon- trer dans les environs justement fameux, entomologiquement parlant, de sa résidence. M. Orazio Querci, de Formia, qui se dévoue avec une ardeur si passionnée à l'étude de la Faune entomologique de sa belle Patrie, m'a envoyé une assez grande quantité de documents récoltés avec une intelligence et un som qui méritent toute la gratitude des amis des Sciences naturelles. Enfin mon petit-fils Henri Oberthür et moi-même, nous nous sommes attachés, en juillet 1011, à la capture des Syrzchthus qui fréquentaient les pelouses et les chemins, autour de Gavarnie. 56 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Mais je n'ai pu réaliser le projet que J'avais formé d'aller en 1911 récolter les Syrichthus dans les Charentes, qui sont bien l’une des localités entomologiques les plus riches et les plus attrayantes du beau pays de France. Il reste donc toujours des lacunes de quelque côté. Cependant, malgré la nécessité que Je sens de posséder des documents complémentaires plus importants sur la Faune de l’Aunis et de la Saintonge et aussi des environs de Paris, où 1l y a beaucoup d'Espèces de Syrichthus offrant des morphes intéressantes et relativement fort mal connues, je me hasarde à publier de nou- veau et sans plus attendre, des observations qui, sans rien cons- tituer peut-être de scientifiquement définitif, permettront — Je l'espère du moins — de gravir un nouveau degré vers la vérité à laquelle nous aspirons. Ne possédant pas l'expérience voulue pour me livrer à l'étude éminemment délicate des Genilalia, je laisserai à d’autres plus compétents que moi en cette matière le soin de compléter mon travail par les observations anatomiques qui leur sont devenues fanulières et où 1ls ont acquis une incontestable maîtrise. Mon si aimable et honorable ami, le D' Reverdin, a déjà entrepris des investigations anatomiques sur certains Syrzchthus algériens dont J'ai eu le plaisir de le pourvoir. [l sera mon contrôleur, car mes travaux ont sans doute besoin d'être con- firmés par les siens. Je me bornerai donc, dans ces Observations, à des remarques d'ailleurs très généralisées sur les Syrzchfhus, que je considérerai plus spécialement au point de vue de leurs caractères extérieurs dont l'importance n'a évidemment rien perdu de sa valeur. En réalité, les caractères extérieurs en question ne méritent pas plus d’être dédaignés que les caractères anatomiques. Il faut tout envisager : l'œuf, la chenille, la chrysalide, l’imago, la bio- logie, les plantes nourricières. Aucun détail n’est dénué d'intérêt. Les caractères anatomiques, plus que les caractères extérieurs, restent, dit-on, assez décisifs pour trancher en dernier ressort la séparation spécifique. Toutefois, il me paraît utile de préciser ici LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Ur NI très nettement ma pensée au sujet des conséquences révélées par la comparaison des Genitalia envisagés au point de vue de la séparation spécifique. J'y ai déjà fait allusion au commencement de cette notice à propos des Sphingide du Genre Celerio, et Je m'appuierai encore sur les Celerio en question pour énoncer mon opinion telle que je la conçois présentement. Si, par une étude comparative minutieusement dirigée sur un nombre assez considérable d'exemplaires, 1l est démontré que des différences constantes et fondamentales sont constatées dans les Genitalia des Lépidoptères, — même au cas où les insectes par- faits paraissent extérieurement très semblables, tels que les Syrichthus Malve, Linné, et Fritillum, Rambur, — la distinction spécifique démontrée par la différence des Gemtalia doit être prononcée. Mais il peut se faire que les Geitalia soient très analogues entre des Lépidoptères dont les caractères extérieurs sont suff- samment distincts. Ainsi en est-il des Celerio Euphorbie et Vespertilio déjà cités. Alors la similitude des Genitalia ne prouve nullement l’homogénéité spécifique et les Celerio Euphor- biæ et Vespertilio restent deux Espèces très distinctes l’une de l’autre, bien que leurs Genitalia soient assez pareils pour que, dans la Nature, librement, les Ceferio en question s'accouplent et produisent les hybrides que nous connaissons. Les Genttalia ont donc, comme caractère spécifique, la même valeur que tous les autres caractères; mais rien de plus. Si un caractère suffisamment important est constamment diffé- rent, soit à l'extérieur, soit anatomiquement, il est valable pour la séparation spécifique entre les êtres qui possèdent ce caractère et ceux qui ne le possèdent pas. Mais lorsque les Geritalia se trouvent exactement conformes entre des êtres très constamment différents à un autre point de vue, la différence constante observée en dehors des Genitalia suffit amplement à constituer la séparation spécifique. Telle est la façon dont 1l me semble que la question des Gexitalia doit être considérée. 58 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Ces principes étant exposés, je passe à l'étude des Syrichthus, par région géographique. Il y a des Syrichihus partout, sur les plus hautes montagnes et au bord de la mer, dans les pays les pius froids, tels que la Laponie; dans les régions tempérées; dans la zone tropicale, en Inde et dans l'Afrique du Sud. Ce sont des papillons très actifs, aimant à se reposer sur les gazons ras et sur la terre nue. Leur vol est rapide. Le dessus de leurs ailes a le fond noir parsemé de taches blanches. Le dessous des ailes inférieures présente généralement les caractères extérieurs spécifiquement distinctifs. 1 Amérique septentrionale. Les Entomologistes américains ont publié quelques magnifiques travaux sur les Lépidoptères des Etats-Unis, entre autres W. H. Edwards, à qui nous sommes redevables du superbe ouvrage : l’he Butterflies of North America. Le premier volume est daté de 1874; la seconde série porte le millésime 1884; sur la XVIII° et dernière livraison de la 3° série se trouve imprimée la date : 1807. Les illustrations au crayon hthographique et coloriées à la main sont excellentes. On trouve dans le Vol. IT une Zzs4 of Species of the diurnal Lepidoptera of America North of Mexico, et dans cette liste, qui semble avoir été l’objet d'un soin très attentif, sont énumérées, sous les n®% 551-500, 10 Espèces de Pyrgus, Genre pro parte, synonyme de Syrichthus. Cinq de ces Pyrgus ont été décrits par Boisduval, dans Îles Lépidopières de Californie (Ann. Soc. entom. Belgique, 1869), sous les noms suivants : Syrichlus (sic) Ozlus, Linné; Auralis, Boisd.; Cespitalis, Boisd.; Scriptura, Boisd.; Ericetorum, Boisd. Ces Æesperidæ sont signalées ou décrites par Boisduval aux pages 22 et 23 de la première partie; mais pour la deuxième partie LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 59 supplémentaire, les pauvres petites bêtes avaient perdu toute faveur; voici en effet les 4 lignes que le D' Boisduval consacre aux Æesperide, à la page 63 des Lépidopières de la Californie : « Hespérides. — Nous n'avons aucune Espèce à ajouter à celles que nous avons décrites précédemment. M. Lorquin, sachant que ces Lépidoptères sont peu recherchés des amateurs, ne s'est pas appliqué à en découvrir de nouvelles. » Je relève, comme suit, les Espèces de Pyrgus cataloguées par Edwards : Pyrgus, West. 551 — Æricetorum, Bd. 552 — Oceanus, Edw. 553 — Domicella, Erichs. Var. Nearchus, Edw. 554 — T'essellata, Sc. Var. Montivagus, Reak. 555 — Centaureæ, Ramb. 556 — Philetas, Edw. 557 — Cespitalis, Bd. 558 — Xanthus, Edw. 559 — Scriptura, Bd. 560 — Vessus, Edw. Dans l’Advertisement du Vol. I, signé : W. H. Edwards, Philadelphia, March 1868, je lis l'observation suivante : « Many Californian species were described by D' Boisduval, in the A#». Soc. Ent. de France, none of which have been figured, except two or three in Doubleday’s Genera... Nearly all the early descrip- tions are defective in certainty, being too brief, or too carelessly written, to enable us to identify the species, often applying to two or more as well as one, and often being utterly 1rre- cognisable. » W. H. Edwards n'a donc pas plus de disposition que Je ne m'en reconnais à moi-même pour se rendre exactement compte, 60 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE - au moyen des descriptions, fussent-elles écrites par Boisduval, des Espèces qu'elles sont censées dépeindre. Je livre, en passant, l'opinion de W. H. Edwards à l'appréciation de quelques amis qui se prétendent passés maîtres dans l’art divinatoire. Félicitons- les d’avoir été gratiñés par le Ciel d’un don aussi précieux et aussi rare! Nous autres, à qui une si exceptionnelle faveur n'a point été octroyée, nous sommes obligés d’avouer modestement notre impuissance. Mais les Boisduval's typical specimens étant encore dans ma collection, aussi bien pour les Æesperide de Californie que pour les Sphinside, dont l'examen fut nécessaire au D' Karl Jordan, ainsi que Je l’expose dans la Préface du présent Volume VI, Je profite de cette circonstance heureuse pour confier la figuration des types au talent insigne de mon ami Culot. On verra donc pour la première fois, dans le présent Volume VI des Ætudes de Lépidoptérologie comparée, la représentation des types des Syrichthus Ericetorum, Boisd.; Cesfitalis, Boisd.; Ruralis, Boisd., et Scriptura, Boisd. Cependant Cæespilalis et Ruralis sont-ils deux Espèces différentes, comme l’a cru Bois- duval, ou deux variétés d'une seule et même Espèce? Je penche vers cette dernière opinion. En dessus, les deux specimina fyprica de Ceæspitalis sont plus sombres, plus obscurs, avec les taches blanches moims développées que les deux specimina typica de Ruralis. En dessous, les ailes inférieures de Cæsfitalis sont, comme en dessus, plus sombres, moins blanchies et plus obscurcies de brun rougeûtre. Il ne me semble cependant pas que les carac- tères ci-dessus relatés soient suffisants pour légitimer la séparation des deux Espèces : Cæspitalis et Rurales. J'inmcline donc pour la réunion en une seule unité spécifique des deux Syrichihus cali- forniens. Edwards, dans le texte rapporté plus haut, déclare que « beaucoup d'Espèces californiennes ont été décrites par Bois- duval, mais qu'à part 2 ou 3 dans le Genera de Doubleday, aucune n'a été figurée ». Edwards ajoute : « Presque toutes les premières descriptions LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE GI ne donnent aucune certitude, étant trop abrégées et écrites avec trop peu de soin pour permettre d'identifier les Espèces; elles s'appliquent d’ailleurs souvent à deux Espèces où même à un plus grand nombre, aussi bien qu'à une seule, et fréquemment elles sont absolument méconnaissables ». Les Syrichthus Scriptura, Boisduval, et Æricelorum, Boisduval, sont des unités spécifiques très distinctes et qu'on ne peut con- fondre avec aucune autre Espèce, ainsi que le démontre la figu- ration publiée dans cet ouvrage. Ericetorum ne fait pourtant pas partie du Genre Syrichthus, tel que je crois devoir le limiter; mais Je l'ai fait figurer comme étant l’un des : Boësduval's unfigured typical specimens. Un autre magnifique ouvrage consacré à l’histoire des papillons de l'Amérique du Nord est : 7’ke Butterflies of the Eastern United States and Canada, with special reference to New- England, by Samuel Hubbard Scudder, publié par l’auteur, à Cambridge, et daté de 1880. Les Syrichthus sont appelés Æesperia par Samuel Scudder. Les deux Espèces suivantes sont citées : Montivaga, Reak., et Centaureæ, Boisduval. Cette dernière Espèce habite le Nord de l'Europe et la Sibérie orientale aussi bien que les collines cana- diennes, Long-Island, Washington, Coalburgh, l'Ouest de la Virginie, les Montagnes-Rocheuses. Montivaga est figurée par S. Scudder sous le n° 9 de la PE 15, et Centaureæ sous le n° 5 de la même PI. 15, d’après de bonnes gravures sur bois imprimées en noir. La distribution géographique de Montivaga et de Centaureæ se trouve représentée sur les cartes 2 et 3 de la Plate 20, dans l'ouvrage de Scudder. Montivaga a une aire d'habitation consi- dérable de l'Atlantique au Pacifique et dans tous les Etats-Unis, depuis la Californie, le Dakota, l'Iowa, l'Ohio et la Pensylvanie au Nord, jusqu'aux extrêmes limites Sud de l’Union. Au contraire, Centaureæ n’a encore été trouvée en Amérique que dans quelques localités peu étendues, du moins du côté de l'Atlantique. 62 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 2° Amérique du Sud. Je connais plusieurs Espèces de véritables Syrzchthus provenant d'Haïti, de S. Antonio de Barra, dans la province de Bahia; du Paraguay; du Chih; de la République Argentine. Ainsi que nous pouvons le remarquer à toute occasion, une partie des Espèces de Syrichlhus sud-américains a été figurée et une autre partie a été simplement décrite. Naturellement, il est impossible de savoir exactement à quoi s'appliquent ces descrip- tions sans figure. Il faudrait, tout comme pour les Sphingide, voir les specimina 1ypica. Dans la Aistoria fisica y politica de Chile, par Claudio Gay (qui s'intitule : cxdadano chileno), publiée à Paris, en casa del Autor, avec la date de 1847, on peut voir sur la Zamina ÿ* de los Lepidopteros et sous le n° 10, la figure du Syrzcthus (sic) Americanus, Blanchard. Les fig. 0 a et 0 6 sont consacrées à la représentation d'un Syricthus Flavomaculatus, Blanchard, Kes- périe qui n'est pas référable au Genre Syrick!hus, mais au Genre Butleria. Edwyn C. Reed a publié à Santiago-de-Chile, en 1877, Una Monagraña de las Mariposas C'hilenas. y est fait mention de deux véritables Syrichtus (sic*) Americanus et Notatus. Aucune Hespérie n'est figurée sur les 3 Planches qui accompagnent la Monograña de Reed. En 1805, toujours à Santiago-de-Chile, Vicente Izquierdo a publié des Wotas sobre los Lepidopteros de Chile; 11 y est question du Pyrgus Americanus, « una de las Hesperias mas comunes de Chile ». (*) On remarquera les différentes façons dont les Auteurs ont écrit le mot : Syrichthus. Je crois que toutes les variations ont été exécutées au point de vue (ortho) graphique. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 63 Une étude très intéressante sur 7°%e Butterflies of Chile fut insérée dans les 7 ransactions of the entomol. Society of London, 1903. Elle est due à mon ami H. J. Elwes, qui, voyageur infati- gable, quitta, en novembre 1001, sa belle résidence de Colesborne, se rendit à Buenos-Aires et de là passa les Andes pour gagner Santiago. M. Elwes désigne les Syrichthus sous le nom de Hesperia. | cite, dans son travail de revision, Æesperia Fusca, Reed (Trans. Ent. Soc. London, 1903, PI XIIL fig. 1 et 2); Hesperia A mericanus, Blanchard; Hesperia Fulvovittatus, Butler, décrit, mais non figuré, d'après un seul échantillon rapporté du Chili par Edmonds; 7Zrisignatus, Mabille ( 7rans. Ent. Soc. London, 1003, PI. XIII, fig. 3,4). Ma collection contient une paire de cette Zesperia Trisignatus, Mab.,, secundum H. J. Elwes. Mais j'ai reçu de M. Arthur von Lossberg, de Valdivia, à qui je suis redevable de nombreux envois de papillons chiliens, une Espèce de Syrichlhus que je ne vois figurée nulle part et que H. J. Elwes ne mentionne point dans son travail intitulé : 7e Butterflies of Chile. Je le fais figurer avec le nom de Zossbergi. Le fond des ailes en dessus est d'un brun noir, avec très peu de petites taches qui sont d’un blanc sale; la frange n'est pas d’un blanc pur. En dessous, Lossbergz est de la même teinte brune sur les ailes inférieures que l’Æesperia Man- gana, Rebel, figurée sous le n° 0 de la Taf.1, dans Lepidoptera aus Sudarabien und von der Insel Sokotra (Wien, 1007); mais le fond brun des ailes, chez Lossbergr, est coupé par trois éclaircies : basilaire, médiane et marginale. Bien que ma conviction, due à une longue expérience et à l'étude d’un nombre considérable de papillons, soit fermement arrêtée quant à l’inutilité des descriptions seules pour dépeindre claire- ment une Espèce et produire la certitude indispensable à lidenti- fication, je ne suis pas assez absolu dans mes idées pour avoir négligé de lire la description de Pyrgus Fulvovittatus, écrite par Arthur Gardiner Butler et imprimée aux pages 475 et 476 dans les Transactions of the Entomological Society of London, 1881. J'ai donc lu et relu, par scrupule de conscience, la prose de 64 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE À. G. Butler, et J'avoue mon impuissance à me représenter, d’après la description, le papillon que Butler a décrit. Combien Butler eût été mieux avisé s'il avait publié la figure de son Pyrgus Fulvovittatus ! Butler a accompagné son mémoire d’une Planche coloriée qui est très bonne. Mais une partie seulement des Espèces décrites s’y trouve représentée. Pourquoi ce traitement inégal ? Toujours est-1l que je reprends pour mon compte, à propos de Pyrgus Fulvouittatus, Butler, ce que.W. H. Edwards dit au sujet des Syrichthus californiens décrits par Boisduval, « being utterly irrecognisable ». Lorsque mon ami J. Culot aura, avec sa précision ordinaire, reproduit la figure du Syrzchthus Lossbergi, Obthr. chacun sera fixé exactement sur la manière d’être du Syrichthus en question. IT n'y aura plus ni hésitation, n1 doute, et les partisans les plus obstinés des descriptions sans figure seront les premiers à se servir de la représentation que J'aurai publiée, pour y trouver la base certaine de leurs observations, s’il y a lieu. Plusieurs fois déja, j'ai rendu hommage à la magnifique direction qui a présidé à la publication de Biologia Centrali- Americana, by Frederick Du Cane Godman et Osbert Salvin (RAopalocera, 1870-1901). Sur la PI. 00, se trouvent figurées : Hesperia Montivaga (n° 28, 29 et 30) et Vofata (n°* 31, 32); et sur la PI. o1, Chzomara Asychis (n° 1, 2, 3), Espèce très voi- sine des Syrichthus. Ploetz a décrit, sans les figurer, des Zesperia du Mexique, avec les noms d’Albescens, Insolatrix, Ajutrix, Lycurgus et Varus. Mais Godman et Salvin ne sont, pas plus que d’autres, capables de deviner l'énigme posée par les descriptions sans figures, tout au moins par celles dudit Ploetz. Voici en effet ce que disent (Vol. IL, p. 449) les honorables Auteurs de la Bz0ologia : « Ploetz names several other forms from Mexico and Central America, but we have quite failed to recognize them from his tabular descriptions ». LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 65 Je n'ai pu trouver nulle part la figure de deux Espèces de Syrichthus sadaméricains que j'appelle : Odilia, de Port-au-Prince (Haïti), d'où me l’a envoyé le Frère de l’Instruction chrétienne Odile-Joseph, et Bakiensis, de S. Antonio de Barra. Ce sont de petits Syrichthus dont le fond noir, en dessus, est parsemé de taches blanches très petites. En dessous, Odzlia a les ailes supérieures d’un noir mat et les inférieures blanches tra- versées par 4 bandes de taches cerclées de noir. Bahiensis est plus pâle, tant en dessus qu’en dessous; les infé- rieures sont blanches, avec deux bandes maculaires brun clair : basilaire et subbasilaire. Le bord marginal est accompagné d’une bande brune qui se subdivise en deux parties pour arriver au bord anal. Je possède 7 exemplaires de Bakiensis et 1 seul d'Odilia. Le présent Volume VI contient la figuration de ces deux nou- velles Espèces de Syrzchthus sud-américains : Odilia et Bahiensis. 3° Europe, Asie et Afrique du Nord. Ayant sommairement passé en revue les Syrichthus de la Faune néoarctique et de la Faune néotropicale, avec le but de donner plutôt, pour les Espèces de ces Faunes, des renseignements géné- raux qu'une étude très approfondie, je traiterai avec plus de détails l’histoire des Espèces de la Faune paléarctique. Il semble que ce sont surtout les Entomologistes des Etats-Unis qui se trouvent qualifiés pour nous instruire au sujet des papillons vivant sur leur vaste territoire, et il est difacile à leurs confrères d'Europe de se rendre immédiatement compte de tous les travaux et de toutes les découvertes qu'ils poursuivent avec une incessante et inlassable activité. Il leur sera cependant agréable, j'en ai l'espoir, de voir, dans le présent ouvrage, la figuration de quelques Espèces américaines qui furent seulement décrites par Boisduval et à propos desquelles ils ne sont sans doute pas encore parfai- tement fixés. Qt 66 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Les Espèces de la Faune européenne, asiatique et africaine du Nord constituent plusieurs groupes assez différemment caracté- risés. Certaines Espèces ne sont point litigieuses et ne prêtent à aucune difficulté. D'autres, au contraire, ne sont pas encore suff- samment étudiées pour que toute la lumière soit actuellement obtenue, en ce qui les concerne. ASIE ET EUROPE ORIENTALE Syrichthus Bieti, Obthr. Espèce commune à Tà-tsien-lou. J'en ai publié la figure sous le n° 50 de la PI. 6, dans la XI° livraison des Æ/udes d'Ento- mologie parue en décembre 1886. À cette époque, les chasseurs thibétains n'étaient pas très habiles et les papillons que me transmettait feu Mgr Félix Biet, Evèque de Diana, Vicaire apos- tolique du Thibet, n'étaient pas toujours fixe and perfect. Je crois devoir faire représenter de nouveau le Syrichthus Bieti, d'après des échantillons plus purs que le premier figuré. Le Of est, en dessus, très distinct de la Q ; celle-ci ayant le fond des ailes rendu plus sombre par le rétrécissement des taches blanches. Feu le Père Delavay m'avait envoyé du Yunnan une Jolie morphe de Bze/r; sur le dessous des ailes inférieures de la ©, la maculature est beaucoup plus épaisse et d’un brun rouge; j'ai désigné cette morphe de Bzefi avec le nom de Yzrnana et j'en publie la figure avec celles de Pzeri, de Tâ-tsien-lou. Peut-être même Yznnana est-elle une Espèce distincte de Bieti ? Syrichthus Dejeani, Obthr. Tâ-tsien-lou. Diffère de Bze/i par la forme de ses ailes plus étroite, moins arrondie et par la disposition des taches blanches, surtout en dessous, aux ailes supérieures dont le fond est beau- LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 67 coup plus pâle. Les taches des ailes inférieures sont autrement disposées : en deux groupes qui sont séparés par une ligne assez droite, transverse, médiane. La tache supérieure, en forme d’Y, est d’un brun roux assez foncé; l’inférieure, marginale, marquée de quelques points blancs, est d’un brun beaucoup plus pâle. La frange est entrecoupée de gris clair. Le Syrichthus Dejeani paraît rare. On pourrait dire que Dejeani est intermédiaire entre Bei et Delavayi. Syrichthus Delavayi, Obthr. Yunnan. Figurée dans la XV° liv. des Æ7udes d'Entomologie, sous le n° 31 de la PI. III. Feu Leech a figuré la même Espèce dans Butterflies from China, sous le n° 5 de la PI. XLI, avec le nom d’Oberthire. La morphe de Tâ-tsien-lou (Oberthiüri) n'est pas absolument semblable à celle du Yunnan. Celle-ci est plus grande et a les taches du des- sous des ailes inférieures plus grises et moins rougeûtres ; de plus, les taches sont plus serrées et plus rétrécies dans la morphe de Tâà-tsien-lou que dans celle du Yunnan. La figure que j'ai publiée dans les Æ7udes d'Entomologie (loc. cit.) est excellente. Je fais représenter la morphe de Tâ-tsien-lou, d’après des exemplaires en bon état de conservation. J'ai expliqué dans la XVI° livraison des Æ/udes d'Entomologie (Préface; p. VI, IX et X) comment feu Leech m'ayant demandé de lui communiquer les épreuves des 3 Planches de la Liv. XV, avant qu’elles ne fussent coloriées, je fus victime de la confiance que je lui témoignai. Il profita en effet de la communication que je lui fis des Planches en question, pour essayer de me gagner de vitesse, en faisant imprimer dans un supplément, tiré tout exprès, du journal : Æn/omologist (KXIV, Suppl. June 1, 1801, p. 57), les descriptions des mêmes Espèces thibétaines que je fis moi-même paraître, avec d'excellentes figures, en ce même mois 68 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE de juin 1801. Les figures des Æesperide, dans Butterflies from Caina, ne parurent qu'en avril 1894. Qui donc a le droit de revendiquer la priorité pour les noms attribués à ces Espèces de papillons thibétains ? Syrichthus Maculatus, Bremer. Le Syrichtus (sic) Maculatus fut initialement décrit par Otto Bremer et William Grey dans PBeitraege sur Schmetterlings- Fauna des Noerdlichen China's, en 1853. Voici quelle est la dia- gnose latine : « Alis supra : nigrescentibus; anticis fasciis duabus interruptis et lunula mediana alba; posticis punctis albis bise- rialibus; — subtus : anticis 1sdem ut supra, attamen apice casta- neo; posticis castaneo albopue (s2c) fasciatis. » Bremer est le fondateur de l’Espèce; il l’a figurée; mais il reconnaît que sa figure est mauvaise; car dans Lepidopleren Ost-Sibiriens (Mémoires de l’Académie impér. des Sciences de Saint-Pétersbourg, 1864), Bremer, citant le Pyrgus maculatus, fait l'observation que je transcris comme suit : « Die citirte Abbildung ist in der Färbung der Unterseite der Fluegel verfehlt, indem die Spitze der Vorderfluegel sowohl, als die dunkelen Binden und Schatten der Hinterfluegel, bei frischen Exemplaren, rothbraun gefaerbt sind. » Il a été fait une certaine confusion entre Maculatus, Zona et T'aibetanus, et aussi au sujet des variétés de Maculatus et de Zona. Leech, dans Butterflies from China (p. 476, PL XLI, fig. 2), me parait mettre les choses au point; mais s'il reste encore quelques doutes à éclaircir, la figuration faite par M. Culot aidera à produire la pleine lumière. Le Syrichthus Maculatus qui a été décrit d'après un spécimen de Pékin appartient à la même morphe que le Père Xavier Mouton a trouvée à Léou-Fang et que je fais figurer dans le LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 69 présent ouvrage; mais les ailes inférieures, en dessus, peuvent avoir — ou n'avoir pas — deux séries de points blancs « posticis punctis albis biserialibus ». Dans les deux exemplaires que je fais figurer, l’un a les ailes inférieures présentant les points blancs alignés en deux séries; chez l’autre, il n'y a guère qu'une seule série à paraître; encore est-elle relativement faiblement : indiquée. Staudinger et Rebel n’ont pas compris ce que sont réellement les Syrichthus asiatiques : Maculatus, T'hibetanus, Zona. Dans leur Catalog 1901, faute sans doute d’une étude suffisamment attentive ou faute de documentation, Staudinger et Rebel ont induit en erreur les trop nombreux Entomologistes qui, dévote- ment et les yeux fermés, acceptent toutes les affirmations de ces Auteurs. Maculatus, Thibetanus et Zona ne sont pas des variétés d’une seule et même unité spécifique, comme le prétendent Stau- dinger et Rebel dans le Ca/alog 1901, mais bien trois Espèces séparées. La figuration qui paraîtra dans le Volume VI des Etudes de Lépidoptérologie comparée renseignera mieux que tous les discours, ainsi que je l’expose ci-dessus. Quoi qu'il en soit, Staudinger a décrit, sans la figurer, dans le Vol. VI des Mémoires sur Les Lépidopières, par N. M. Romanoff, imprimé à Saint-Pétersbourg, en 1892 (p. 216, 217), une variété Amurensis de Maculatus. Staudinger caractérise ainsi cette variété Amurensis, par comparaison à Maculalus : « Die var. Amurensis hat ausser diesen weissen Mittelflecken stets eine mehr oder minder weisse Fleckbinde vor dem Aussen- rande der Hinterfluegel, die auch auf der Unterseite als eme vollstaendige, eckige weisse Querlinie fast stets deutlich zu erkennen ist... » Je crois que ce texte peut être traduit littéra- lement en français comme suit: La var. Awwrensis a constam- ment, en dehors de ces taches blanches médianes, une bande de taches blanches devant le bord extérieur des secondes ailes qui se reconnaît aussi sur la face inférieure comme une ligne trans- versale blanche, entière, formant un coude et à peu près cons- tamment distincte. 70 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Seulement Staudinger a-t-1l connu le véritable Waculatus auquel il compare Awurensis ? Voici ce qu'en pense Leech (But. from China, p. 576, 577) : « In my paper on the « Butterflies of Japon and Corea (Proc. Zool. Soc. Lond., 1887 », | erroneously included Pyrgus Sinicus, Butler, as a synonym of Æ. Maculata, and I regret to find that Staudinger (Rom. sur Lép., VI, p. 217), has perpetuated this error. His remarks on what he considers to be the typical form of À. Maculata clearly indicate that he had P. Sixicus -— H. Zona under observation, and his description of Maculata, var. À mur- rensis, really refers to typical Æ. Maculata. » Ce que dit Leech me paraît facile à rapporter en français; Je présente donc la traduction comme suit : « Dans ma notice sur les Papillons du Japon et de la Corée, j'ai, par erreur, signalé Pyrgus Sinica comme synonyme de /7. Maculata, et je regrette de constater que Stau- dinger a perpétué cette erreur. Ses remarques sur ce qu'il considère comme la forme typique de Æ. Maculata indiquent clairement qu'il a eu sous les yeux P. Sinicus, qui égale À. Zona, et sa description de Maculata var. Amurensis se rapporte réellement — (par la comparaison qu'il établit) — à la typique À. Macu- lata ». Il est inutile de faire observer ici que Leech place le Syrichthus Maculatus dans le Genre Æesperia et en féminise la terminaison. Groum Grgimailo a trouvé à Amdo la var. Awmurensis conforme aux exemplaires de Mandschourie. Ménétriès, dans Exumeratio corporum animalium Musaer Im. Acad. Scient. petropol., figure, sous le n° 5 de la T. V, Pyrgus Maculatus, Bremer, de Pékin. Les collections Boisduval et Guenée contiennent, chacune, un exemplaire de Maculatus qui leur fut donné par Ménétriès. C'est bien le Maculatus, Bremer et Leech, que Ménétriès a connu, et il n’a commis aucune erreur de déter- mination. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 71 La figure de Maculatus, sous le n° 21 de la PI. 10, dans K40- palocera Nihonica, by H. Pryer, Yokohama, 1886-1880, est très grossièrement exécutée; mais elle représente bien Maculatus. Je possède des Maculatus pris au Japon (Yokohama), à Léou- Fang (Chine), à Amdo, à l'ile Askold, à Chang-Haï et dans l’'Amurland. Je ne l’ai point reçue de Tà-tsien-lou. Syrichthus Zona, Mabille. Pryer figure sous le n° 22 de la PI. 10 et avec le nom de Sinicus, Butler, la morphe de Yokohama. Elle est grande, obscure en dessus; le dessous des ailes inférieures est souvent d’un brun rougeûtre. Leech représente, d'après de beaux dessins qui lui ont été envoyés, dit-il, la var. A/bistriga, sous le n° 1 de la PI. XLI, dans Butterflies from China; 11 représente aussi une morphe que j'ai appelée Bocki, sous le n° 3 de la même PI XLI. J'ai reçu cette morphe, dont le dessous est plus pâle, du Kiang-Si, où l'ont capturée, en 1804, les chasseurs du Malacologiste Carl Bock. L'Espèce varie pour le développement des taches blanches sur le dessus des ailes, mais surtout pour la teinte plus ou moins rougeâtre, brune ou grisâtre du dessous des ailes inférieures. Je fais figurer : 1° le Syrichthus Zona-Sinicus, d'après un individu de la région chinoise au nord de Pékin, et d’après un autre de Yokohama; 2° la var. A/bzstriga, Mabille, d’après un individu pris dans le nord de la Chine, comme Zona-Simicus, et 3° la var. Bocki, d'après deux très beaux échantillons du Kiang-Si. * Syrichthus Thibetanus, Obthr. Je crois que Leech a eu raison de dire que 7 Xibetanus est une Espèce à part et non une variété de Maculatus, comme Je le pen- LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE — ee ———…—#>—————"—" NY D sais, lorsque je ne disposais que de très peu d'exemplaires. J'ai fait figurer 7 kbetanus, sous le n° 27 de la PI. IIT, dans la XV° livraison des Ætudes d'Entomologie. Chez T'Aibetanus, ainsi que Leech l’a remarqué, « the outer band of spots on secondaries 1s not elbowed »; en effet, la bande extérieure de taches sur les ailes inférieures n'est pas coudée. Le dessus des ailes est marqué chez le G' de taches blanches assez larges formant deux séries communes, descendant du bord costal des supérieures au bord anal des inférieures. Par le dessous, T'hibetanus semble assez intermédiaire entre WMaculatus et Zona. Je n'ai jamais vu d’autres exemplaires de 7'Azbetanus que ceux qui proviennent de la région de Tâ-tsien-lou, Moenia et Tchang- Kou et du Vunnan. C’est une Espèce assez commune; mais elle arrive rarement en bon état, à cause du peu de dextérité des chas- seurs thibétains pour tuer avec l'extrémité de leurs doigts les papillons qu'ils capturent. Syrichthus Reverdini, Obthr. Espèce très rare, ou très localisée, dont, en plus de 30 années de chasse, je n'ai reçu que deux GO‘ pris à Tâ-tsien-lou, l'un au printemps de 1806 et l’autre en 1800. Le dessus est très obscur; les ailes inférieures sont d’un brun noir avec un simple soupçon d’éclaircie, par transparence des parties blanchâtres du dessous; sur les supérieures, les taches blanches sont très réduites. Le dessous des supérieures est gris pâle vers la base, un peu plus foncé vers le milieu. La frange, la côte et l'apex sont, en dessous, d’un blanc jaunâtre comme le fond des ailes inférieures qui est marqué de taches d’un brun ohvâtre, disposées un peu comme chez Ardromede et Sibirica. J'ai dédié ce joli Syrichthus à mon ami le D' Jacques L. Reverdin, professeur honoraire à l'Université de Genève, dont les beaux travaux anatomiques ont si bien fait progresser la Science ento- mologique. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 73 Syrichthus Poggei, Lederer. L'Hesperia Poggei a été décrite par Lederer dans Wiener entomologische Monatschrift, 1858, p. 141, au cours d’une notice intitulée : Nock einige syrische Schmetterlinge. L'Espèce fut recueillie par Kindermann, « in Mehrzahl auf den Bergen um Damask ». Je crois qu’elle n’a pas encore été figurée, et comme ma collection contient quelques exemplaires co-types que possédait le D' Boisduval, je fais figurer un O', que J'ai tout lieu de croire pris par Kindermann. J'ajoute la figuration d’une © d’Akbès, en Syrie. Groum Grshimaïlo (*) m'a envoyé la morphe de Pogget qu'il avait élevée de la chenille dans la Boukarie orientale, en 1885. On constate qu'elle est, en dessus, plus sombre; en dessous, toutes les couleurs et tous les dessins sont plus accentués. Groum donne d’intéressants détails sur Poggei, à la page 503 du T. IV des Mémoires sur les Lépidoptères, par N. M. Romanoff (Saint- Pétersbourg, 1800). La chenille de Poggez se trouve représentée sous la fig. 4 de la PI. XVIII dans le Vol. IV des mêmes Mémoires. Je ne connais pas en nature le Pyrgus Lutulentus, Groum- Grshimaïlo (Mémoires, IV, p. 504, 505 — PI. XXI; fig. 6 a, 6 b). Syrichthus Staudingeri, Speyer. Ce Syrichthus, qui est très abondant aux environs du Fort- Naryne, dans le Turkestan oriental, d’où je l'ai reçu en grand nombre d'exemplaires de M. S. Akulin, prend pour nous autres, Entomologistes français, un intérêt tout particulier, parce que l'Espèce a été rencontrée en Algérie, à Sebdou, au mois d'octobre 1007, par M. Harold Powell. À Sebdou, la forme paraît un peu (*) Le nom de M. Groum-Grshimaïlo a subi plusieurs mutations orthogra- phiques. Je reproduis ici l'assemblage de lettres qui est imprimé dans le Tome IV des Mémoires de Romanoff. 74. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE plus petite et un peu plus jaunâtre en dessous qu’au Fort-Naryne, dans la province Semirechgensee. Je remets à M. Culot, pour figuration, la morphe ordinaire de Fort-Naryne, ainsi que celle de Kouldja, qui est plus petite et plus claire. Je fais représenter aussi la var. Proteus, Stgr. dont les ailes inférieures, en dessous, sont d’une teinte rose saumon. Dans les Mémoires sur les Lépidopières, par N. M. Romanoff, a la page 106 du Tome I (Saint-Pétersbourg, 1884), H. Christoph, auteur d'un travail intitulé : Lepidoptera aus dem Achal-Tekke- Gebiete, signale S/audingert, dans les termes suivants : « In einem trockenen Bachbette bei Nuchur flog diese Art in einzelnen Exemplaren. Die wenigen gefangenen Stuecke sind etwas heller als die Turkestaner ». — C'est-à-dire en français : « L’Espèce volait en exemplaires isolés dans le lit desséché d'un ruisseau, près de Nuchur. Le peu d'exemplaires pris sont de teinte un peu plus claire que ceux du Turkestan. » La fig. 7 de la PI. VI qui représente S/audingeri paraît, comme disait Guenée, mal coupée. Je ne connais pas la var. Prometheus figurée par Groum sous le n° 1 de la PI. XVIII du Vol. IV des Mémoires sur les Lépi- doptères, par N. M. Romanoff. Je prie le lecteur de se reporter à la notice écrite par Groum, aux pages 408 et 400 des Mémoires précités, relativement à Proteus ct Prometheus. Syrichthus Antonia, Speyer. Superbe Syrichthus très distinct de tous les autres par les bandes jaune d’or qui ornent ses ailes inférieures, en dessous. Antonia est extrêmement commun au Fort-Näryne, dans le Turkestan oriental. M. $S. Akulin m'envoie, chaque année, de nombreux échantillons d'Artonia. C'est près de Sidæ qu'il faut placer Ayz/oma, à cause de l'analogie des ailes inférieures, en dessous. L'Espèce a été figurée par Groum, dans la morphe Gigantea, sous le n° 2 de la PI. XVIII dans le Vol. IV des LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 75 Mémoires sur les Lépidoptères, par N. M. Romanoff. D'après Groum (/oc. cit, p. 501), Antoma-Gigantea préfère la zone des steppes couvertes d’Ay/emisia; elle vole en mai et Juin. Je fais figurer 1 C'et 1 Q Antoma-Gigantea, de Fort-Naryne. Syrichthus Nobilis, Stor. Figuré. par Groum sous lé n° 3 de la PI XVIII, dans le Vol. IV des Mémoires sur Les Lépidoptères, par N. M. Romanoff. L'Espèce se trouve à Samarcand et au Fort-Naryne. Groum l’a rencontrée dans des localités couvertes de PAlomis et de petits arbrisseaux d’Aséragalus, sur les pentes occidentales des Monts Ghissar et dans le district de Farab (/0c. caf., p. 500). Je fais figurer un de Fort-Naryne et une © de Samarcand. La morphe du Fort-Naryne paraît plus foncée que celle de Samarcand. Dans les Mémoires, il est regrettable que les figures peintes par Lang et gravées par Castelli soient trop souvent raides, dépourvues de moelleux et de naturel. Les PÆlomis citées par Groum sont des plantes de la famille des Labrées. Il en existe un nombre consi- dérable d'Espèces; elles affectionnent l'Asie tempérée et la région méditerranéenne. Quant aux As/ragalus, ce sont des Papilionacées dont environ 000 Espèces se rencontrent dans tout l'hémisphère boréal, l'Afrique et l'Amérique australes. En France, on compte environ 25 Espèces d’As/ragalus. Syrichthus Phlomidis, Herrich-Schaeffer. Le D' G. A. W. Herrich-Schaeffer a figuré PAlomidis, en dessus et en dessous, à la Tab. 2 des Æesperides Europ. fig. 8 et O, ouvrage paru vers 1843. La figuration d'Herrich-Schaeffer est excellente. Je considère comme bien difficile de surpasser la valeur des Planches du célèbre Iconographe de Ratisbonne, le continuateur de Jakob Huebner. À la page 153 du texte, l’auteur 70 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE donne la Turquie pour patrie à l'AÆesperia Phlomidis qui lui fut communiquée par von Frivaldszky. L'Espèce est répandue depuis la presqu'île balkanique en Europe jusqu'à l'Asie centrale. Je possède des exemplaires de Furquie; Amasieh (Kindermann; Funcke); Grèce, Akbès; Taurus, où Ch. Delagrange captura Phlomidis à Berud-Dagh, en juillet 1800. Kindermann avait répandu cette Espèce, avec le nom de /ason qu'elle portait dans la collection Boisduval. Je fais figurer une Q remarquable par la grosseur de ses taches blanches en dessus, jadis envoyée par Kindermann. Syrichthus Tesselum, Huebner. Espèce bien connue, répandue depuis la Russie méridionale jusqu'à l'Asie centrale. Huebner a très bien représenté la forme de Russie, sous les n° 469 et 470. Les variétés sont très intéressantes. Lederer a fait connaître sous le n° 7 de la Taf. I, dans Verkandlungen des zoologisch- botanischen Vereins in Wien; Band. V; 1855, la morphe Vowas, décrite à la page 103, dans un article intitulé : Verzeiëchniss der von Franz Zach bei Beirut gesammelten Schmetterlinge. La figure donnée par Julius Lederer, un Viennois qui s'était adonné à l'étude des papillons syriens, est très bonne. De son côté, Otto Bremer, dans le Nachtrag de Lepidopteren Ost-Sibiriens, insbe- sondere des Amur-Landes gesammelt von den Herren G. Radde, R. Maack und P. Wulfhus, Saint-Pétersbourg, 1864, a décrit à la page 06, avec le nom de Pyrgus Gigas, et figuré sous le n° 3 de la Tab. VIII, une autre morphe de 7'esselum. Je fais figurer dans le présent ouvrage T'esselum ©, Hbn, de Russie, d'après un exemplaire envoyé par Eversmann; Nomas ©, Lederer, de Konia, en Anatolie; Gzgas, Bremer, de Sidemi, en Mandschourie, et Dilutior, Ruehl, du Fort-Naryne, dans le Tur- kestan oriental. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 77 Syrichthus Cribrellum, Eversmann. Herrich-Schaeffer a publié 2 excellentes figures de Crzbrellum, sous les n° 12 et 13 de la Tab. 3 de Zesperides Europ. L'espèce avait été apportée par Eversmann aux Entomologistes parisiens, lorsque ce savant russe, qui a écrit de si importants travaux sur la Faune des Lépidoptères de sa patrie, vint en France, afin de se faire soigner pour une maladie de poitrine. Les chasseurs Kindermann, qui firent de si remarquables récoltes en Asie- Mineure, en Turquie et en Russie méridionale, envoyèrent aussi des Cribrellum capturés par eux, à Boisduval, Guenée et autres Entomologistes du dernier siècle. Enfin Becker, de Sarepta, a récolté un très grand nombre de Lépidoptères, aux environs de cette localité célèbre dans les fastes de la Lépidoptérologie. Je fais figurer un Cribrellum Q provenant d'Eversmann, pre- mier descripteur de l’Espèce, et un G' de Sarepta. Je ne connais pas la var. Obscurior, Stgr., de Daourie et de l'Amour. Syrichthus Orbifer, Huebner. Les figures 803, 804, 805 et 806, dans Sammlung Europaerscher Schmetterlinge errichtet von Jacob Huebner in Augsburg, 1805, représentent très exactement Oyrézfer. L'Espèce est commune à Akbès ; on la trouve aussi au Turkestan où elle donne la morphe Lugens, Stgr. En Europe, on rencontre Orbifer en Grèce, en Hongrie, en Crimée. Boisduval, dans l’/cones Aastorique des Lépidoptères nouveaux ou peu connus, donne en dessus et en dessous la représentation du Syrichthus Orbifer. Je fais figurer la morphe Lugens, qui n’a jamais été figurée, et la morphe typique pour comparaison. Je pense que la morphe Azlaris, Stgr. (al. maculis albis majoribus pluribusque) est celle qui se rencontre assez fréquemment à Akbès et que je fais figurer également. 78 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Syrichthus Galba, Fabricius. Semble habiter presque toute la presqu'ile indienne; elle est commune à Trichinopoli, Lower Pulneys (P. Castets et Honnoré); Khasia Hills, Naga Hills (Assam); Ceylan; on la trouve aussi au Sikkim. Ma collection contient un exemplaire étiqueté Szperna, Moore; il est identifiable à Galba. Elwes et Edwards, dans À Revision of the Oriental Hesperidae, pensent (p. 157) que Evanidus, Butler; Zebra, Butler, Watson; Æellas, de Nicéville, sont référables à Galba. Pour Æellas, je partage cette opinion, pour Evanidus, je déclare n'être pas fixé. L'aspect de Galba rapproche beaucoup cette Espèce indienne des Syrichthus sud-africains. Je fais figurer la forme de Trichi- nopoli et celle plus obscure des collines Naga; ceux-c1 faisaient partie de la collection Shervill, qui fut vendue à la salle Stevens, à Londres, le 10 décembre 1883. Feu mon laborieux ami, Lionel de Nicéville, a publié dans Journ. Bomb. Nat. Hist. Soc. 1889, Vol. IV, sous le n° 9 de la PI. B, la figure de l'Æesperia Hellas, qu'il a décrite à la page 77, avec des remarques très intéressantes sur Galba, Evanidus et la var. Adenensis, Butler, que je fais représenter dans le Vol. VI de Lépidopt. comparée. Le dessous des ailes inférieures est très dif- férent entre Galba et Adenensis. Chez Galba, la bande médiane est ordinairement continue sur le dessous des ailes inférieures, « usually continuous ». Mais il paraît que ce caractère est irré- gulier, € it is often broken up into groups of spots, particulary in some specimens from Aden, and 1s described as characteristic of A. Evamdus; this does not, however, appear to be a constant feature... » En somme, Galba a la bande médiane du dessous des ailes inférieures non interrompue, tandis que Ævanidus a cette bande divisée en trois taches bien séparées. Je ne possède pas d’exem- plaires parfaitement transitionnels; cependant je fais figurer un C d’Aden, plus pâle, with the band divided into three well- LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 79 separated spots, mais avec la bande moins nettement séparée que la variété très caractérisée A denensis d'Evanidus. Pour moi, j'inclinerais à la séparation spécifñique de Galba et Evanidus; mais je ne possède qu'une cinquantaine d'exemplaires, et je reconnais que c'est une documentation insufhsante pour se former une opinion précise sur la question. Galba a aussi été pris à Djibouti. Syrichthus Cynaræ, Rambur. Herrich-Schaeffer a très bien figuré le Œ de Cynare sous les ntetbetla © sous les n#0etr7des Tab. 1ret 2 des Îles- perides Europ. Toutefois, le d' représenté par Herrich-Schaeñfer a les taches blanches exceptionnellement élargies et développées. Guenée possédait des exemplaires de Sarepta qu'il avait achetés à Staudinger (il a soin d'écrire sur l'étiquette : rare et chère). Il avait aussi reçu un échantillon de Ménétriès. Dans la notice que Guenée a consacrée à Cynare, je lis les observations suivantes : « Cette Espèce est voisine d’Alveus et ne s'en distingue, à proprement parler, que par sa taille et la largeur des taches blanches dont la cellulaire est surmontée de deux et même trois virgules blanches au lieu d’une seule. Le disque des mêmes ailes est noir en dessous ». JÉuiS représenter#2 ONet"n ©, tous provenant de Sarepta. Cynare S présente à l'articulation de la dernière paire de pattes une touffe de poils comme on le remarque chez A/veus; mais ces poils sont plus blonds et moins noirûtres. Syrichthus Speyeri, Stger. Feu Staudinger a décrit dans le Vol. III des Mémoires sur les Lépidoptères, par N. M. Romanoff, dans une notice ayant pour titre : Neue Arten und Varietaeten von Lepidopteren aus dem Amur-Gebiet, un Syrichthus qu'il appelle Scelothrix Speyerr. La 80 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE figure en est reproduite sous les n°” 5 za et 5 # de la PI MI, dans les Mémoires précités. Speyer: est une Espèce très sombre dont je figure le G'et la © d’après des individus que Staudinger m'avait envoyés comme venant de la Sibérie orientale (Ost-Sajan). Syrichthus Alpina, Erschoff. Jolie Espèce très abondante dans le Turkestan oriental, variant pour les ailes inférieures surtout, qui sont plus ou moins obs- curcies par la couleur du fond, ou éclaircies par une tache blanche médiane. Groum a figuré sous le n° 5 de la PI XXI, dans le Vol. IV des Mémoires, par Romanoff, avec le nom de Darwasica, la morphe obscure d'A/prna. Dans le présent Volume VI des Etudes de Lépidoptérologie comparée, je donne la figure de Darwazica et d'Alpina Set ©; Alpina provient du Fort-Naryne et Darwazica de Samarkand et du Transalaï (ex Groum). Syrichthus Cashmirensis, Moore. Décrit par Moore à la page 274 des Proceedings of the scientific meelings of the zoological Society of London, for the year 1874 et figuré en dessus seulement, sous le n° 7 de la PI. XLIITL Je fais figurer les deux faces. L’exemplaire représenté dans ce Vol. VI de Lépidopt. comparée vient de Kulu. Il est très voisin d'Alpina-Darwazica, mais le dessous des ailes inférieures me paraît différent; cependant pas plus que Darwazica n'est distinct d'Alpina. Dès lors il est bien possible qu'A/pina soit une simple morphe de Cashmirensis. Les deux descriptions, celle d'Erschoff et celle de Moore, portent la même date 1874. Syrichthus Sibirica, Reverdin. Le D' Jacques Reverdin a décrit et fait figurer à la perfection, par les soins de mon ami J. Culot, dans le Bulletin de la Société LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE BI lépidoptérologique de Genève, Vol. IT, fasc. 2, août 1911, sous les n® 13 et 14 de la PI. IT, avec le nom d'Æesperia Sibirica, une nouvelle Espèce de Syrichthus que Bang-Haas lui avait vendue comme variété d'Andromedeæe récoltée dans l’Altaï. Feu Staudinger m'avait fourni la même Szézrica, 11 y a déjà longtemps, mais comme variété de Centaureæ, provenant d'Ost- Sajan (Sibérie méridionale). Je crois inutile de faire figurer de nouveau Szbzrica. M. Culot ne saurait faire mieux que ce qu'il a déjà fait, et 1l est aisé aux Entomologistes contemporains de se reporter aux publications excellentes de la Société lépidoptéro- logique de Genève. Je ne connais pas le Syrichthus Geron, Watson, de Perse et du Belouchistan. Dès lors, je n’en puis rien dire. Ayant achevé la revision iconographique des Syrichthus d'Asie et d'Europe orientale, du moins d’après ce que j'en connais, je dois maintenant entreprendre l'étude des Espèces de l’Europe occidentale et de l’Algérie. EUROPE OCCIDENTALE ET ALGÉRIE Précédemment, je me suis surtout étendu sur les Syrzchlhus d'Asie et de l'Europe orientale, et J'ai essayé d'écrire une revision exacte des Espèces qui habitent la vaste région comprise entre le Japon et les frontières de la Hongrie. J'ai fait figurer toutes les Espèces connues de moi, sauf Sébirica, Reverdin, pour la raison que J'ai exposée, lorsque J'ai mentionné cette nouvelle Espèce qui a fait l’objet d’une récente et excellente figuration. Pour la même raison, il me paraît superflu de m'arrêter de nouveau sur certaines Espèces européennes telles que Carthami, Serratulæ, dont j'ai moi-même publié des figures exécutées avec le plus grand soin et la plus heureuse réussite, par M. J. Culot, 6 82 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE notamment pour le Vol. IV des Zfudes de Lépidoptérologie comparée, auquel je prie d'ailleurs le Lecteur de vouloir bien se reporter. D'autre part, et avec une compétence à laquelle je me plais toujours à rendre un juste hommage, mon ami le D" Reverdin a publié dans le Bulletin de la Société lépidoptérologique de Genève (Vol. IL fasc. I, juim 1910), une Wofe des plus instructives swr l'armure génitale mâle de quelques Hespéries paléarctiques. Dans ce travail, le D' Reverdin cite les Espèces suffisamment caractérisées pour que la détermination en soit aisée : Szde, Carthami, Sao, Cacalie, Andromede et Centauree. Je partage absolument sa manière de voir. Les Espèces ci-dessus désignées sont bien connues; elles ont été figurées d’une manière très sufhisante. On peut les mettre hors de cause; mais 1l y a le lot des Espèces /ifigieuses : Alveus, Carline, Cirsii, Onopordi, Armoricanus. Qui donc peut se flatter aujourd'hui de pouvoir apporter la pleine lumière à leur sujet ? Malve et Malvoides (Fritillum, Rambur) sont maintenant débrouillées, grâce aux travaux anatomiques du D" Reverdin; mais 1l reste encore à découvrir le signe extérieur caractéristique de leur séparation spécifique. | Le travail du D' Reverdin est à lire en entier; 1l est condensé dans 16 pages auxquelles 1l faudra toujours recourir. D'ailleurs le mémoire du D' Reverdin est accompagné d’une illustration superbe, signée : J. Culot. On voit la représentation parfaite (Vol. 2, PI 4) d’Alveus, forme de montagne et de plaine; de Carline,; d'Onopordi; de Serratule, forme de montagne et de plaine; de Crrsu,; de Fritillum, Rambur; de Sgpeyeri. En outre, les PI. 5 et 6 présentent une série de détails anatomiques photo- graphiquement reproduits. Le Bulletin de la Société lépidoptérologique de Genève nous présente encore des Observations de M. C. Lacreuze, Sur les Hespérides de la Suisse. Une excellente Planche exécutée par M. J. Culot — c’est tout dire — représente les Zesperia Malve- T'aras et Pseudotaras, Lacreuze; Carthami; Alveus (de Marti- LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 83 gny); Cirsi (de Gex); Sao; Cacalie et Andromede. Des détails anatomiques dessinés avec une fnesse extrême complètent cet estimable travail. Ce n'est pas tout. Toujours dans le Bulletin de Genève, et tout récemment (août 1911), le D' Reverdin, poursuivant avec un zèle infatigable le cours de ses consciencieux travaux sur les Æespérides, a fait paraître une notice de 20 pages sur les Fesperia Malve, Linné; Fritillum, Rambur ; Melotis, Duponchel ; Sibirica, Reverdin. Deux Planches photographiques et une Carte illustrent l'étude du D' Reverdin. Mais, à Genève, nos chers confrères de la Société lépidoptérologique jouissent d’une facilité toute particulière pour la figuration des papillons dont ils écrivent l’histoire. Le maître Jules Culot demeure parmi eux et c’est vite fait de lui remettre les modèles qu'il reproduit si bien. La PI 11 du Vol. 2 du Bulletin de Genève nous offre donc la figuration des Syrzchthus suivants que mon ami Reverdin appelle Æesperia, comme l'ont fait Staudinger et Rebel pour le Catalog 1901 : Malvorides, d'Italie méridionale et centrale, de Vaucluse, d'Espagne, et Ab. Semzconfluens, du Valais; Melotis Set O de Syrie; Malve, de Versoix, Rennes, Budapest, Somerset, Bois des Frères, près Genève; Szézrica Get Gide l’Altaï. Je me garderai donc de remettre la question sur les Espèces européennes, dont les Lépidoptéristes de Genève s'occupent avec tant de zèle et que J'ai déjà citées comme hors de cause; Je me bornerai à disserter sur les Espèces suivantes : Alveus, Cirsi, Onopordi, Armoricanus, Carline, restées litigieuses; Proto, Mohammed, Leuzseæ, Sao, Ali, Therapne. La connaissance de la Faune algérienne, grace aux chasses de M. Harold Powell, poursuivies avec tant de persévérance et d'intelligence, se complète progressivement. J'essayerai de fournir sur les Syrichthus algériens tous les renseignements dont 1l est possible de faire état, à l'heure actuelle. De même Jj'apporterai quelques documents en vue d’aider à produire la lumière sur le groupe toujours embarrassant d’A/veus. 84 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Ce n'est pas d'hier que le Genre Syrichthus présente aux Naturalistes-Classiñicateurs des difficultés difficiles à vaincre. Dans l'/cones historique des Lépidopières nouveaux où peu connus, portant la date de 1832, le docteur Boisduval, à la page 230, croit devoir faire part de la confusion qui régnait à cette époque dans la connaissance des Syrzchthus. Je dois dire que le célèbre Docteur, s'il s'est rendu compte du chaos, s'est bien gardé d'y porter remède. Cependant il est intéressant de citer le texte tout entier de l'Observation écrite par Boisduval : « Quoique le Genre soit peu nombreux, 1l n’en existe peut-être pas un parmi les Rhopalocères où les Espèces soient plus mal connues et dont la synonymie soit aussi embrouillée. Fabricius a donné le nom de Malve à une Espèce qui n’a aucun rapport avec celle de Linné et qui ne se trouve point en Suède. Ochsenheimer a confondu le Carthami avec le Tesselum. Godart a fait de même; et en prenant le Æritillum pour le Malve de Linné, 1l y a rapporté comme variété l’Alveus d'Ochsenheimer. La confusion est si grande qu'il serait à désirer qu'aucune Espèce ne fût encore décrite. Après avoir essayé d'’éclaircir un peu ce point, Je crois cependant être arrivé au résultat suivant : Le véritable Walveæ de Linné est l’Espèce que nous connaissons sous le nom d’Alveolus où d'Hespérie du Chardon. Elle offre parfois une variété chez laquelle les taches du milieu des pre- mères ailes sont réunies et forment une large bande blanche. Cette variété est le Papilio Altheæe de Borkausen, Lavatere, de Fabri- cius, Malvæ minor (variété) d'Esper (*). Le Papilio Malve, de Fabricius, n'étant point celui de Linné, a reçu le nom de Malvarum par Iliger et Ochsenheimer, qui se sont aperçus de l’erreur. Hübner a suivi Fabricius et a conservé le nom de Walve. Il faut lui rapporter comme variété le Papilio Altheæ d'Hübner, Hespérie de la Guimauve de Godart. Le Papilio Lavatere, étant des plus distincts, est beaucoup (*) Z'aras, Bergstræsser. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 85 moins embrouillé : seulement Fabricius ayant déjà donné le nom de Lavateræ à une variété mentionnée plus haut, il a imposé à cette Espèce celui d’Afcee. Le Papilio Side est tellement distinct par le dessous de ses ailes inférieures que tout le monde l’a bien reconnu. Le Papilio Tesselum est une Espèce méridionale que Godart dit à tort commune aux environs de Paris. Elle est même rare dans le Midi de la France. C'est aussi à tort qu'Ochsenheimer y a rapporté le Bigarré d'Ernst, qui répond au Plain-Chant de Geoffroy ou Carthami d'Hübner. Le Carthami d'Hübner est un des plus communs aux environs de Paris et ailleurs. Il répond sans le moindre doute au Bigarré d'Ernst et au Plain-Chant de Geoffroy. Il forme une Espèce à part bien distincte de T'esselum et plus voisine de Fritillum. L’'Alveus d'Hübner (PI. 09) et d'Ochsenheimer a été pris par Godart pour le même que le /'r2/2/lum. Le Fritillum se trouve surtout dans les montagnes et jusqu'en Lapènie (sic). Godart a cru qu'il répondait au Malve de Linné; et comme il l’a confondu vraisemblablement avec le Carfhami, il le dit très commun aux environs de Paris. Les individus figurés par Hübner sur la Planche 02 ne sont rien autre que des Fritillum. Quant aux Papilio Proto et Sao, il n'y a point eu de confusion a leur égard. » Après ces Observations rectificatives, susceptibles de recevoir elles-mêmes maintes rectifications explicatives, Boisduval décrit dans l’/cones le Proto et le figure (PI. 46; fig. 4,5); le T'herapne, figuré sous les n* 6 et 7 de la même PI 46; l’Orbifer, figuré sous les n° 1 et 2 de la PI. 47; et le Cacaliæ, quil appelle Alveus et qu'il figure comme Alveus sous les n° 1, 2 et 3 de la PL 46. Voilà comment Boisduval réussit à apporter l’ordre et la lumière, au lieu et place de la confusion, dans le Genre 80 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Syrichthus ! C'est à Cacalie qu'il donne le nom d’Alveus. Stupete gentes! comme le dit Boisduval lui-même dans l’un des livres qu'il nous a laissés. Je dois ajouter que J'ai trouvé dans la collection Boisduval un mélange d'Espèces de Syrichthus à qui était pourtant attribué le même nom. En définitive, il semble que Rambur est bien le seul Entomologiste qui ait vu clair dans la spécification du Genre Syrichthus, 11 y a environ trois quarts de siècle, à l’époque où Boisduval, Duponchel et lui-même publiaient en France d'im- portants travaux. D'ailleurs Rambur, à la page 69 (en Note) du Catalogue Systémat. des Lépidopt. de l'Andalousie, critique ainsi la cri- tique de Boisduval : « M. Boisduval, dans ses Zcones, I, p. 230, tout en cherchant à débrouiller les espèces de ce genre, y ajoute encore à la confusion qui y règne, en figurant sous le nom d'Alveus celle que nous avons appelée plus tard Cacalie, et en prenant l’Alveus d'Hübner pour le Ær2/1llum ». On voit, par ce qui précède, que Rambur et moi, nous sommes du même avis. Syrichthus Alveus, Huebner. Je me suis étendu sur l’histoire d'Alveus, aux pages 402-415 du Vol. IV des Etudes de Lépidoptérologie comparée. D'après les récentes observations qui ont été faites au sujet d'Alveus et de ses prétendues variétés, je crois que Carlinæ, Cirsti, Armori- canus, Onopordi doivent être considérés comme des Espèces distinctes d’'Alveus. Dès lors Foulquierr, Bellier:, Ballote, Numida, Ryffelensis restent à étudier en vue de savoir si ce sont réellement des morphes d'Alveus, ou bien si l’un ou l’autre de ces Syrichthus que J'ai décrits ct figurés dans le Vol. IV précité, par exemple Ballotæ, Numida, peuvent constituer une unité spécifique distincte. Cependant je crois dès maintenant que ÆFoulquieri doit être définitivement considéré comme une simple variété d’Alveus. On LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 87 pourra aisément se rendre compte de ce qu'est réellement Foulquieri, en considérant les figures 487 et 488 de la PI. LVI, dans le Vol. IV de Zéfidopl. comparée. Pour parfaitement con- naître oulquiert, ainsi que je l’expose déjà ci-dessus (page 55), j'ai fait appel, pendant l'été 1011, à l’obligeance inépuisable de mon ami Gédéon Foulquier, de Marseille, qui, avec sa géné- rosité ordinaire, a bien voulu correspondre à mon désir dans la plus large mesure. En même temps, M. Victor Cotte récoltait pour moi, à Digne, tous les Syrichthus qu'il rencontrait; et, de mon côté, avec le concours de mon petit-fils Henri, je capturais à Gavarnie, en juillet 1011, les Syrichthus en aussi grand nombre que possible. Je me trouve donc disposant, en outre de mon matériel ancien, d’un matériel nouveau assez important, en vue des comparaisons nécessaires. Or, voici à quoi je puis conclure : Foulquieri est une morphe d’'Alveus très spéciale et très Jolie. C’est bien exactement Foulquier: que Duponchel a figuré, avec la dénomination erronée de Carthami (rectifiée dans le texte), sous les n° 3 et 4 de la PI. XLIT du Supplément (Diurnes, Hespérides), d’après un individu envoyé par le comte de Saporta. La figuration donnée par Duponchel et par moi-même me paraît tout à fait suffisante pour faire apprécier le caractère saillant de Foulquieri, qui consiste dans l'opposition très vive des teintes claires et foncées, sur le dessus des ailes. Les parties noires sont nettes et très accentuées, et le reste est d’un gris Jaunâtre. L'ensemble est très brillant. En dessous, la couleur des taches qui ressortent sur le fond blanc des ailes inférieures varie du Jaune généralement un peu ocracé au brun clair très vif. À Digne c'est encore l'oulquieri qu'on rencontre en Juillet; mais dans une forme atténuée comparativement à celle de Æoul- quieri du Var et des Bouches-du-Rhône; cependant, malgré cette atténuation dans la vivacité de leur aspect général, les A/veus des parties chaudes et d’altitude relativement peu élevée des environs de Digne, sont encore référables à Foulqutert. Lorsqu'on s'élève dans les montagnes des Basses-Alpes, c’est 83 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Bellieri qui remplace Foulquieri. Je possède quelques exemplaires paraissant transitionnels entre Foulquieri et Bellierz. Cette dernière morphe est, je crois, celle qu’on rencontre le plus ordinairement, sinon même exclusivement, à Larche. Je l'ai prise au col du Mont-Genèvre (Hautes-Alpes), le 18 juillet 1006, et dans les environs de Ryffelalp (Valais), à la fin de juillet 1002. Les figures 400 et 491 de la PI LVI (Zépfid. compar., Vol. IV) rendent très bien le caractère de Bellieri En dessus, c’est un Foulquieri, un peu plus atténué parfois que celui de Digne; en dessous, les dessins jaunes, sur les ailes inférieures, se trouvent considérablement rétrécis. Foulquierr, Bellieri et Alveus-Alveus, dans les montagnes, volent en juillet et jusque dans les premiers jours d'août. Les G' passent les premiers; les Q semblent éclore un peu plus tard que le C' et rester fraiches quelques Jours de plus. Bellieri me parait être, comme Æoulquiers, une morphe d'Alveus, non une Espèce à part. Ma collection contient un Alveus pris en mai, à Lectoure (Gers). Par le dessous de ses ailes inférieures, 1l se rapproche sensiblement de Bellierr. T1 serait bien intéressant pour moi de connaître, au moyen d’un grand nombre d'exemplaires, la morphe d’A/veus qui habite les plaines du Sud- Ouest de la France. Je ne possède jusqu'ici qu'un nombre d'in- dividus trop restreint de cette région qui paraît nourrir une faune entomologique curieuse. Je m'efforcerai d’ailleurs de combler, en 1912, quelques lacunes de ma documentation, ainsi que J'ai été assez heureux pour le faire en 1011, grâce à M. Gédéon Foulquier, à M. Victor Cotte et à mon petit-fils Henri Oberthür. En attendant, n'étant pas fixé sur Ballote, Ryffelensis et Numida, à propos desquels ma documentation n'a pas changé, Je crois que J'aurai très peu à ajouter à ce que J'ai écrit relati- vement à A/veus, dans le Vol. IV des Ætudes de Lépidopléro- logie comparée. La documentation sur C2rs2, dont je suis surtout redevable à MM. G. Foulquier et V. Cotte, nécessitera plutôt quelques détails supplémentaires. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 89 J'y pourvoirai dans l’article suivant. Je crois cependant utile, en ce qui concerne A/veus, de proposer la nomenclature suivante, qui me paraît résumer et établir nettement la situation actuelle de cette Espèce, comme je la comprends : Alveus, Huebner; O', 461; Q, 402, 463. — Ramb.; Faun. Andal.; PI 8; fig. 3. — Obthr.; Lépid. compar.; Vol. IV; PL EVI: fig. 402, ©, Cauterets; fig. 493, Q, Vernet-les- Bains. — Reverdin; Bull. Genève; Vol. Il; PL 4; fig. 10, Pied du Jura. Var. Foulquieri, Obthr.; Lépid. compar.; Vol. IV; PI LVI; fig. 487, O, Entrevaux; 488, ©, Saint-Zacharie; 489, d, Bouches-du-Rhône. Carthami, Dup. (Alveus, in text. p. 259, 260); Suppl; PL XI Ph. et 41Brovence. Var. Bellieri, Obthr.; Lépid. compar.; Vol. IV; PL LVI, fe 400, O, arche; 401, O,Ryfielalp, Var? Ballote, Obthr.; Lépid. compar.; Vol. IV; PI LVI; fig. 494, 405, Norvège. Var? Numida, Obthr.; Lépid. compar.; Vol. IV; PL LV; fig. 484, 485, 486, Lambèse. Var. Ryffelensis, Obthr.; Lépid. compar.; Vol. IV; PI LIV; fig. 470, 471, Ryffelalp. — Lacreuze; Bull. Genève; Vol. Il; PL 3; fig. 3, Martigny. — Reverdin, Bull. Genève; PI 4; fig. 3, Chandolin. Toutefois, avant de passer à l'étude complémentaire de l'h1s- toire de Czrsi, je crois qu'il sera agréable aux Entomologistes de lire une description charmante des lieux qui sont, en Provence, la localité préférée de Æoulquieri et de Czrsu. Ce ne sera du reste pas une description sans figure, car M. Gédéon Foulquier m'a très obligeamment mis à même de publier dans la Part. II du Vol. V des Æ/udes de Lépidoptérologie comparée, \a photo- graphie des délicieux paysages de la région de Saint-Zacharie 90 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE (Var), d’où proviennent les Syrichthus Foulquieri et Cirsu. Je passe donc la plume à mon excellent ami Gédéon Foulquier et je me délecterai, avec tous les amis de la Nature, en lisant la peinture très fidèle des sites que M. Foulquier connaît si bien et qu'il aime tant. Avant lui, — il y aura bientôt un siècle, — les savants et si zélés Naturalistes de Saporta et de Fonscolombe, qui étaient les amis de Boisduval et de Duponchel, avaient parcouru, le filet à la main, les agrestes campagnes qui entourent leur château de Montvert. Moi aussi, il y a 35 ans, J'ai passé par Saint-Zacharie et J'ai visité la Sainte-Baume. J'ai précieusement conservé dans mon sou- venir la vision ravissante des collines « où le baume flétri sous le pied qui le foule, répand ses parfums sous vos pas. » Jamais je n'oublierai la suavité de ces énormes buissons de roses qui, en Juin 1876, présentaient leur floraison généreuse au voyageur gravissant la pente de la montagne, pour parvenir au couvent hospitalier, à l'entrée de la forêt. Mais c’est bien plutôt à M. Gédéon Foulquier qu'il appartient de nous dépeindre son pays de prédilection, maintenant c’est lui qui parle : SAINT-ZACHARIE ET LA SAINTE-BAUME « L'un des sites les plus célèbres de la Provence, c'est la Sainte-Baume, en provençal : Baouma, qui signifie caverne, grotte. Depuis dix-huit siècles, ce site admirable a reçu bien des visites. Il est toujours fréquenté par les touristes, par les savants, par tous ceux qui ont le culte de la tradition et des souvenirs. Cette tradition et ces souvenirs se rattachent à Marie-Magdeleine, la belle et la plus célèbre des pécheresses repenties. Après son arrivée miraculeuse dans une baie de Provence, près du lieu qu’on appelle encore Saintes-Maries-de-la-Mer, en Camargue, Marie-Magdeleine serait venue à la Sainte-Baume, où, d’après la légende, pendant LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE OI 33 ans, elle expia dans la solitude, la prière et la plus austère pénitence, ses égarements passés. La Sainte-Baume n'est pas seulement connue par sa grotte sacrée, mais encore par sa luxuriante forêt domaniale, de 130 hectares, qui se développe sur le versant septentrional de la montagne comme un immense manteau d'émeraude. Que de splen- dides feuillées enchevêtrées ! Quelle profusion de couleurs variant avec les saisons! Les chênes, les pins, les hêtres, les frênes, les trembles, les tilleuls, les érables, les cornouillers, les houx, les 1fs y poussent avec vigueur, dans une confusion harmonieuse, livrés aux enlacements des lierres et de quelques lianes, telles que le Sceau de la Vierge (Tamus Communis), le Berceau de la Vierge (Clematis Vittalba) et la Lonicera Etrusca. Le sous-bois est d’une richesse florale inouïe et variée; aussi les Botanistes y font-ils de fréquentes herborisations, toujours fructueuses. Les Entomologistes parcourent également cette loca- lité privilégiée et des découvertes fort intéressantes y ont été faites, notamment pour les Coléoptères. Mais on y trouve aussi de précieux papillons. N'est-ce pas, en effet, sur les hauteurs de la chaîne même de la Sainte-Baume, au pic de Saint-Cassien, par 1,100 mètres d'altitude, que M. Harold Powell, l'intrépide chas- seur, en cherchant les Lépidoptères, au mois de juin 1901, fut étrangement étonné de rencontrer le Parnassius Mnemosyne qu voletait mollement sur les fleurs purpurines d'une Fumariacée : le Corydalis Solida, plante nourricière de la chenille. Ce Par- nassien est surtout l'hôte élégant des solitudes des Alpes et des Pyrénées, et avant la découverte qu'en fit M. Harold Powell, on n’en soupçonnait point [a présence à la Sainte-Baume. Dans le voisinage immédiat de la Sainte-Baume, se trouve le village de Saint-Zacharie, fraîche et riante localité baignée par l'Huveaune. On ne peut séparer Saint-Zacharie de la Sainte- Baume : des liens intimes les unissent. J'affectionne particuliè- rement le site de Saint-Zacharie. J'aime ses collines parfumées des senteurs balsamiques du thym et de la lavande; J'aime ses bocages enchanteurs et toujours verts dans lesquels je m'égare si 02 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE volontiers avec délices; J'aime les allées ombreuses du parc de Saporta et du vieux domaine de Montvert; J'aime les sentiers sauvages du Défend et du Mont-Régagnas; J'aime ses prés aban- donnés si jolis dans leurs haïllons de plantes parasites; J'aime le charme délicieux des bords de l’'Huveaune,; J'aime enfin Saint- Zacharie pour sa riche faune lépidoptérologique et pour les heures heureuses et inoubliables que j'ai passées dans son terri- toire à la recherche des insectes. Quand on se rend à Saint-Zacharie par la route de Marseille, le regard est attiré, un peu avant l'entrée du village, par une grande construction aux lignes droites, campée fièrement sur une immense plate-forme; c'est le château de Montvert, qui fut la résidence des Saporta et des Boyer de Fonscolombe. Ces châte- lains, qui jouissaient dans le pays d’une grande considération et étaient si estimés pour leur bonté, cultivaient avec passion les Sciences Naturelles. Le comte de Saporta et le baron de Fons- colombe, son beau-père, se livraient avec ardeur à la chasse des papillons; c'est à eux que l'on doit la découverte de plusieurs espèces intéressantes. Le comte de Saporta fit, vers 1840, la découverte, dans les plâtrières des environs d’Aix-en-Provence, d'un Lépidoptère fossile, découverte qui sembla un fait tellement neuf que des doutes furent émis sur l'authenticité de cette empreinte. La Société entomologique de France, à qui la nouvelle de cette trouvaille fut annoncée, émit le désir de connaître en nature ce Lépidoptère fossile. Le comte de Saporta, sur l'invi- tation de Duponchel, consentit à se désaisir pour quelques jours de ce précieux échantillon en l’envoyant en communication. Ce fut le docteur Boisduval qui présenta à la Société la précieuse incrustation, et 1] nomma ce papillon fossile Cy{lo Sepulta. I est regrettable que le Genre Cyllo ait disparu de notre faune provençale. En 1845, Boyer de Fonscolombe fit paraître à Aix-en-Provence un ouvrage excessivement intéressant, fruit d’une expérience labo- rieusement acquise, dans lequel se trouve indiquée la première époque observée de l'apparition des principaux insectes et de la LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 93 floraison des végétaux. Ce livre, que je consulte toujours avec fruit et plaisir, a pour titre : Calendrier de Faune et de Flore (*) pour les environs d'Aix. Mais les environs de Saint-Zacharie y sont aussi très fréquemment cités. Boyer de Fonscolombe envoyait de fréquentes communications à la Société entomologique de France, dont 1l faisait partie. J'ai sous les yeux une petite brochure avec gravure très finement exécutée par Duponchel, donnant la description d’une Psyche à laquelle Boyer de Fonscolombe avait conservé son nom provençal Febretta, qui signiñe petite fièvre, fièvre légère. Les cultivateurs donnent en effet cette dénomination à ce papillon parce qu'ils s'étaient imaginés que la chenille et son fourreau, pris intérieu- rement, étaient un remède efficace contre les fièvres intermittentes. Cette communication fut faite à la séance du 7 mai 1834. Il m'est impossible d'exprimer la joie intense que Je ressens (*) Je possède un exemplaire du Calendrier de Faune et de Flore pour les environs d'Aix, ou première apparition des principaux insectes et première florai- son des végétaux qui s'y trouvent, par M. Boyer de Fonscolombe. Aix; Impri- merie de Mme Vve Tavernier, rue du Collège, 20, MDCCCXLV. Ce Calendrier faisait partie de la bibliothèque du Dr Boisduval et le 127 feuillet du Calendrier de Faune et de Flore porte cette mention manuscrite: « À M. Boisduval, hom- mage de l’auteur H (ou N°?) B. F. ». Comme M. Gédéon Foulquier cite l’ou- vrage — malheureusement trop peu répandu — de M. Boyer de Fonscolombe, j'ai éprouvé le désir de faire plus ample connaissance avec un livre qui prouve la science aussi étendue que précise de celui qui l’a rédigé. L’avant-propos est d’une lecture fort attrayante. On y trouve rapportés les noms des naturalistes ou des maitres qui habitaient la Provence, vers 1845, Botanistes et Entomologistes, qui florissaient à cette époque et dont les travaux faisaient école : Castagne, botaniste; Teissier, botaniste à Aix; de Fontvert, président du tribunal de Sis- teron; Dejean, Boisduval, Duponchel dont les catalogues servaient de règle pour la nomenclature entomologique des Coléoptères et des Lépidoptères, ainsi que Meigen et Macquart (Diptères); Gravenhorst (Ichneumonides) ; Lepelletier (Tenthrèdes) ; Vanderlinden, Toussaint de Charpentier et Sélys-Longchamp (Libellulidées), enfin Solier, le célèbre coléoptériste, capitaine du Génie à Mar- seille. L’Auteur énumère les insectes de tous les ordres et les plantes. Il semble connaître aussi bien l’Entomologie dans son entier que la Botanique. Tout est net, correct et soigneusement observé. Le Calendrier de Faune et de Flore est une œuvre excellente et la mémoire de son auteur mérite d’être honorée. Je relève les Espèces de Syrichthus citées dans le Calendrier : Alveus (8 juillet) ; Fritillum (6 juillet); Malve (14 avril); Proto (20 juin); Sao (28 avril; 9 juillet); Sidæ (27 mai). Ch. OBTHR. 94 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE tous les ans, dès que le joyeux printemps, chassant les mauvais jours, me permet de me livrer de nouveau à la chasse des papillons, gracieux insectes que Victor Hugo a appelés des « Pastels vivants ». Les environs de Saint-Zacharie, par les expositions diverses correspondant à des sites variés, sont infiniment agréables à parcourir, et les captures qu'on y fait sont pleines d'intérêt. Dans ce beau domaine de Montvert qui, malheureusement, comme bon nombre de localités, n’a été épargné n1 par la cognée du bûcheron, ni par l'envahissement des cultures, volent dès la fin d'avril et en mai, dans les clairières des bois taillis, les Anthocharis Cardamines, Euphenoïdes, Belia, Bellezina, la Leu- cophasia Duponcheli, la Lycæena Melanops, auxquelles succèdent, vers le milieu du mois de mat, 7’ ais Medesicaste, Melitæa Dejone, Lycæna Sebrus, C'yllarus et sa très rare variété © noire Anderreggt, capturée une seule fois le 24 mai 1900. À la même époque, sur les pentes ensoleillées et sèches où poussent en abondance les Dorycnium suffruticosum et le Chordon-Roland (en patois provençal : Panicaou, pan blanc d'asé), volent les Zygœna Rhadamanthus, Sarpedon, Lavandulæe-Consobrina, pour faire place peu de temps après à la belle Zycæna lolas, relati- vement commune dans le vallon sauvage de Guilleminard, où le baguenaudier pousse spontanément en assez grande abondance. Immédiatement en arrière du château de Montvert, sur la lisière du bois, on capture communément vers le 15 juin la Lycæna Escheri, dont la race est superbe et du reste semblable à celle qui se trouve dans toute la région de la Sainte-Baume. La variété Q Æoulquier, Obthr, dont les taches marginales fauve orangé des ailes supérieures commencent même au bord costal, est également commune. Dans cette même partie du domaine, l'Argynms Hecate vole en juin, à l'ombre des grands chênes. Dans nos environs, Fecale est peu répandue; Je ne l'ai prise qu'à Montvert et à la Sainte- Baume, dans le vallon de Béton, appelé plus vulgairement va//on des fraises. La Fragaria Vesca y pousse en effet naturellement et LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 95 en telle abondance qu'on marche littéralement sur le tapis de verdure formé par les fraisiers. Cette partie de la Sainte-Baume est une des plus riches au pont de vue entomologique et botanique. Au mois de juilet, quand, par la grande chaleur, on visite, à Montvert, les endroits secs, mais ombragés, on fait lever en grand nombre la Zycæna Dolus, posée sur les tiges des graminées. On trouve de très beaux types très purs, ainsi que la variété V2//a/a, Obthr., bien nette; mais aussi on rencontre communément des exemplaires formant tous les passages entre le type et cette variété. C’est aussi à cette époque que les Zygena Hippocrepidis et Ærythrus sont excessivement communes. Ces deux Zygæna paraissent s’exclure; elles voisinent très étroitement, mais ne sont jamais ensemble. Vers fin août, la Zygæna Fausta vole partout jusqu'à la fin de septembre. Je signale la superbe variété Zugdu- nensis, prise une seule fois, fraichement éclose, le 29 août 1900. La capture de cette belle et rare forme a particulièrement attiré mon attention. Tandis que les Fausla type se trouvaient en grand nombre sur les capitules lilas, globuleux de la Scabiosa Maritima, V'exemplaire lava en question avait choisi pour butiner une fleur jaune d’un chardon assez rare dans le voisinage. Par mimétisme, le papillon et la fleur se confondaient presque. Les sources inférieures de l’Huveaune sont un site idyllique de Saint-Zacharie. Pour s'y rendre, on emprunte la route de Nans, excellente iocalité entomologique au pied même de la chaîne de la Sainte-Baume. On suit la route jusqu’au commen- cement de la rude et pittoresque montée de la Sambuc. De là, on aperçoit à droite, dans le fond du ravin, les sources; un petit sentier, en pente douce, y conduit en quelques minutes. Ce sont ces localités, dont la photographie a reproduit l'aspect, qui figurent dans la Part. II du Vol. V des Ætudes de Lépidopté- rologie comparée. Le trajet de Saint-Zacharie aux sources mêmes peut être effectué en trois quarts d'heure d’une marche modérée. Le chemin à parcourir est des plus agréables; 1l suit l'Huveaune presque constamment, et pendant les fortes chaleurs de juillet et 96 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE d'août, les magnifiques arbres qui bordent la rivière miniature projettent sur la route ensoleillée et poudreuse une ombre bien- faisante. À quelques minutes des sources, à droite du chemin forestier de Nans, en allant à la ferme de la Mantelette, s'ouvre un superbe vallon de peu détendue, magnifiquement encadré par les collines environnantes; c'est ie vallon aux Syrzchthus. C'est, en effet, dans cette localité relativement restreinte que j'ai goûté la joie de capturer A/veus-Foulquieri, Obthr. Ce beau Syrichthus paraît vers le 15 juillet et son apparition se prolonge jusque dans les premiers Jours d'août seulement. Il n'est pas rare. Voici le relevé de mes captures de cette année : 15 Juillet, 2 exemplaires; 23 Juillet, 30 exemplaires; 30 juillet, 35 exemplaires; 6 août, 40 exemplaires. Huit jours après, les Alveus-Foulquieri avaient complètement disparu et faisaient place aux Syrichthus Cirsi, Rambur, si remarquables par le dessous des ailes coloré d’un rouge vineux très chaud. Sans solution de continuité, Czrs2i vola jusqu'en sep- tembre. Voici le relevé de mes captures de cette forme superbe : 13-14-15 août, 30 exemplaires; 20 août, 30 exemplaires; 27 août, 35 exemplaires; 3 septembre, 3 exemplaires purs seulement ; 10 septembre, quelques exemplaires absolument usés. Dans la capture de ces deux Syrichthus, je n'ai rien remarqué de parti- culier; cependant Je crois à l'existence de deux espèces bien dis- tinctes. Je me propose d'examiner l’année prochaine, de très près au point de vue larvaire, si possible, ces deux Syrichihus. Mes observations et mes recherches se dirigeront dans ce sens. De même Je me propose d'observer si le Syrichthus Cirsii a, comme Je le suppose, une apparition de printemps. En même temps que les Syrichthus Alveus-Foulquiert et Cirste, on voit voler le Syrzchthus Sao. Ce petit Syrichthus n'est pas très répandu et les exemplaires différent entre eux, relativement au dessous des ailes inférieures qui est plus ou moins foncé. Le vallon des sources inférieures de l'Huveaune que J'ai appelé, à cause des trouvailles que j'y ai faites : Va/lon-aux-Syrichthus, et que mes amis de Saint-Zacharie connaissent maintenant par LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE O7 ce nom, est également fréquenté, indépendamment des intéressants Syrichthus ci-dessus, auxquels s'ajoutent Szdæe et Proto, par d’autres papillons dont la capture m'a été fort agréable. Le /amides Roboris, que je considère comme rare dans le voi- sinage immédiat de la Sainte-Baume, est au contraire abondant dans le Vallon-aux-Syrichthus. Cette année, J'ai eu la satisfaction extrême d'en récolter du 18 juin au 14 Juillet, en faisant des chasses hebdomadaires, 34 exemplaires de toute beauté. C’est sur les fleurs blanchâtres de l’orpin (Sedum Dasyphyllum), qui croit par plaques sur les vieux murs et les lieux pierreux bien exposés au soleil, que /amides Roboris aime à venir butiner. Il suffit d'examiner avec soin cette Crassulacée pour y voir plusieurs Roboris. Il n'y a qu’à laisser tomber doucement le filet sur la plante pour capturer aisément toute la série qui sy trouve rassemblée. C'est encore dans ce coin charmant que Zephyrus Quercus vole un peu partout, vers le 15 juillet, avec les Zygæna Hilaris et Occitanica, ainsi que de fort nombreuses A7gynnis Adippe, Paphia et sa variété /mmaculata, laquelle est assez rare. Je signale la capture, le O juillet 19011, de la belle aberration A/bovir gata de Zephyrus Quercus, remarquable par l’éclaircie blanche, large, sur le dessous des ailes inférieures. Cette localité est aussi fréquentée par la jolie Zycæna Meleager, vers la mi-juillet. » Syrichthus Fritillum, Huebner, et var. Cirsii, Rambur. Herrich-Schaeffer figure, sous les n° 33 et 34 de la Tab. 6 des Æesperides Europ., Cirsu d. À la page 156 de Sys/ematische Bearberitung der Schmetter- linge von Europa, erster Band, die T'agfalter, Regensburg, 1843, le D' G. À. W. Herrich-Schaeffer dit, à propos de Ær2tillum, Huebner, 464, 465, ce qui suit : « Czrsa in Ramburs Faun. Andalous. scheint mir ganz diese Art zu bezeichnen; unter 7 O8 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE fritillum scheint er etwas anderes zu verstehen, vielleicht Alveolus ». Le premier membre de la phrase ci-dessus rapportée est facile à comprendre. Il me semble qu'on peut le traduire correctement comme suit : « Czrs2, dans la Faune de l'Andalousie de Rambur, me paraît désigner tout à fait cette Espèce » — (c’est-à-dire fritillum, Huebner, 464, 465). — Le second membre de phrase me semble incorrect. Le sujet er du verbe sckeint me semble se rapporter à Rambur ; mais alors 1l eût fallu qu'Herrich-Schaeffer écrivit : scheint Rambur, au lieu de : scheint er. En admettant que mon interprétation soit la bonne, le second membre de phrase voudrait alors dire : « Sous le nom de /7i/illum, il (Rambur) me paraît comprendre autre chose, peut-être A/veolus ». Quoi qu'il en soit, Herrich-Schaeffer estime que Ær2/llum, Huebner, 464, 465, est la même chose que Cérsë, Rambur. Le D’ Reverdin, M. Charles Blachier et moi-même, nous avons déjà conçu la même hypothèse. En comparant de nouveau aux Czrs22 de ma collection les figures 464 et 465 de Huebner, je me sens de plus en plus porté à croire que le nom : #ritillum, Huebner, 464 et 465, s'applique à la même unité que le nom : Czsu, Rambur. Dès lors le nom : C2rs22 tombe en synonymie devant le nom spécifique plus ancien : Fritillum. Herrich-Schaeffer ajoute à l’article Æ7242lum, Huebner, 464 et 465, le renseignement suivant : « Mittel und Suedeuropa; August ». En effet /riillum (Cirsië) habite le milieu et le sud de l'Europe et vole en août. Ma collection contient maintenant plus de 500 exemplaires classés de Æ7itillum (Cirsii) et je trouve facilement, dans ce nombre, des exemplaires se rapportant aux fig. 33 et 34 (O') données par Herrich-Schaeffer et 464 et 465 (Q) présentées par Huebner. Il me semble que la race d'Arcine, près Genève, dont je suis redevable à mon obligeant ami Charles Blachier, ressemble très bien aux figures 33 et 34 d'Herrich- Schaeffer, tant par la couleur blanc vif, la dimension et la dispo- sition générale des taches du dessus des ailes (fig. 33), que par LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 00 la teinte rouillée du dessous des secondes ailes (fig. 34). Les G de Digne ont généralement l’éclaircie des ailes inférieures, en dessus, d’une couleur non pas blanche, mais carnée. Quant à la © fritillum, Huebner, avec son éclaircie d’un fauve clair sur le dessus des ailes inférieures (464) et ses secondes ailes d’un brun rougeâtre et comme rouillé, présentant une sorte de coloration rosée sur les nervures qui ressortent au milieu de l'éclaircie blanche médiane-costale (465), je crois qu'on rencontre dans les Basses-Alpes, comme dans le Var, des exemplaires qui s'y rapportent presque parfaitement. Mon opinion, c'est donc que le nom Æriillum, Huebner, Q 464 et 465, désigne non pas l’Espèce voisine de Malve (Malvoides, sec. Elwes; Fritillum, sec. Rambur), mais bien plutôt celle que nous appelons Cz752, Rambur. Cependant ce nom de Czrsi doit être maintenu pour désigner la morphe parisienne de #r2#1llum, Huebner, © 464 et 465, laquelle représente bien plutôt la race méridionale que la morphe septen- trionale de l'Espèce. J'ai déjà donné une figuration assez considérable de C2rs2, sur la PI LVI du Vol. IV des Etudes de Lépidoptér. comparée. Les n*® 502, 503, 504 représentent Cz752, d'Angoulême; 505, de taille plus petite, est de Sicile; 506 O° est de Digne; 507 © est de l'Ariège, et 508, à taches des inférieures en dessous gris noirâtre et non rougeûtre (var. Æerrichu), est de Digne. Je fais figurer de nouveau 2 ©, l'une de Saint-Zacharie, l’autre de Digne, à cause de leur analogie avec /'r2tillum, Huebner, 464 Éb05; ct'en outrei2 0" et 10 de Saint-Zacharie, 2 6° et 1 Q de Digne, ce qui donnera une représentation très complète de Æ74- tillum, Huebner, et fixera, je l'espère, exactement l'œil du Lecteur. Par comparaison avec ces 8 Æritillum, je fais figurer 4 exem- plaires de la var. Czrsü, Rambur, morphe parisienne beaucoup plus petite. L'un des exemplaires figurés provient de Rambur (7 coll. Boisduval), et porte une étiquette avec le nom : Crsz, qui me paraît être de l'écriture même de Rambur. 100 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Cette variété Czrs22 se trouve depuis Paris jusqu'en Touraine; elle devient un peu plus grande en descendant vers le sud-ouest. La morphe sicilienne n'est pas plus grande que celle de Paris. En Allemagne, dans la région rhénane et à Schwalbach, d’après des exemplaires de la collection Kuwert, on trouve Czrs2 assez conforme à celui de Touraine. J'ai reçu deux très beaux Fri/illum © de la République d’An- dorre; mais avec deux exemplaires seulement d’une localité, il est impossible de se trouver convenablement édifié sur la morphe géographique à laquelle 1ls appartiennent. Voici comment 1l me semble que la nomenclature doit être actuellement constituée, relativement à Ær2/illum et à Czrsur, au moyen des publications antérieures à la présente : Fritillum, Huebner; ©, fig. 464, 465. Patrie? Cirsu, Rb,, Herr-Schaett.; © ho. 33, 84 Patrie: Cirsu, Rb, Obthr.; Lépidoptérol. comparée; IV; PI. LVI; fig. 502 O, 503 Q, 504 O, Angoulême; 506 o, Digne; 507 ©, Ariège. Carsi, Rb., Lacreuze; Bull. Genève; Vol. Il; PL 3; is 4 © Gex; Reverdm; Vol Il Pl 4 emo ramelan Var. Czrsu-Siciliae, Obthr.; Lépid. compar.; IV; PL LVI; fig. 505 S, Sicile. Var. Carsu, Rambur; Faur. Andal.; PI.8; fs. 12 Paris. Tour! Var. Hernichu, Obthr.; Lépid. comp.; IV; PL LVT; fig. 508 Entrevaux. Il conviendra d'ajouter à l’art. #ri/1llum, Huebner (1 ligne du précédent tableau), les figures des exemplaires de Digne et Saint-Zacharie, lorsqu'elles seront publiées dans le présent Volume VI, et à l’art. Czrsz, Rambur (avant-dernière ligne), les figures des exemplaires de Paris. Le Syrichthus Cirsii est certainement une Espèce nettement à part. Elle paraît vivre exclusivement dans les régions calcaires. Je remercie de nouveau et très cordialement M. Gédéon Foulquier LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE IOI de la peine qu'il a prise avec tant de complaisance pour me documenter relativement à la belle forme de Saint-Zacharie. J'ai aussi trouvé dans M. Victor Cotte, de Digne, un dévoué colla- borateur. Je connais, grâce à MM. Gédéon Foulquier et V. Cotte, la génération d'août; mais celle du printemps, en Provence, me reste encore Jusqu'ici inconnue. Voici donc comment, au moyen des documents de Provence, le Syrichthus Fritillum (Cirsi, Rambur) peut, à mon sens, se caractériser : Le fond des ailes, en dessus, est d’un noir vif. Aux supérieures, les taches blanches sont plus grosses chez les c' que chez les ©, et fortement accusées. La frange des 4 ailes est blanche, entrecoupée de noir aux ailes inférieures; l’éclaircie (il s'agit de la race provençale) est d’une couleur carnée, un peu ocreuse, ressortant généralement très nettement sur le fond des ailes. En dessous, le fond des supérieures est d’un ton noir mat, avec les taches blanches comme en dessus; les inférieures ont les parties blanches un peu nacrées, traversées par des nervures rou- geatres, ressortant sur un fond d'un rouge brique un peu carminé. Le dessous de l'abdomen est d’un gris blanchâtre avec les côtés rosés, les pattes sont également rosées. La variété parisienne Cirsii, Rambur, est beaucoup plus petite, à coloration très atténuée, avec le fond des ailes inférieures non pas rouge brique, mais brun roux. Cette variété parisienne mérite d’être désignée par le nom : Cirsii qui la distingue de la morphe méridionale : Fritillum qu'on peut considérer comme spécifiquement typique, d'après la figure donnée par Huebner et même en tenant compte du dernier terme de la mention Wzrtel und sudeuropa, si vague qu'elle soit, fournie par Herrich-Schaeffer. En aucun cas, Fritillum G' ne peut être confondu avec Alveus Œ. Les © seraient parfois moins nettement séparables, principalement lorsqu'elles ont un peu volé et qu'elles sont légèrement défraîchies. M. Delahaye, d'Angers, qui trouve Fritillum à Chaloché, près d'Angers, a transmis à M. le D'-Prof. Reverdin l'observation sui- vante dont je reçois l’obligeante communication : « Les deux 102 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE taches blanches de l'extrémité de la cellule, aux ailes supérieures, en dessus, sont, chez Ayrmoricanus et les Espèces voisines : Serratule, Malve, en forme de croissants qui tendent à se joindre par les cornes et à former une circonférence entourant le petit cercle noir régulier; au contraire, chez les Czrs22 de Chaloché la tache blanche infracellulaire est droite, large et fait comme la base horizontale d'une arche avec l’autre qui en est la voûte recourbée; parfois même elle est garnie d'une pointe médiane et aurait tendance à devenir un peu concave du côté de la base ». Cette remarque est fondée et je trouve que M. Delahaye a vu très Juste, en l’exprimant, comme Je le rapporte ci-dessus. Etant donné l'intérêt de la question, je n'ai pas hésité à faire figurer dans le présent ouvrage, ainsi que je l’expose ci-dessus, 12 exemplaires de Æ7241llum et Cirsu, d'abord pour la comparaison efficace des deux races : méridionale et parisienne, puis pour bien fixer l'opinion des Entomologistes et leur faciliter l'étude du Genre Syrichthus. Vu la difficulté de bien classer les Espèces, beaucoup d'amateurs négligent la récolte et dédaignent la détermination des Syrick- thus. Il en résulte non seulement une lacune dommageable dans la connaissance des morphes locales de ces intéressants Lépidop- tères, mais encore, pour nos confrères, la perte d’un très grand élément de plaisir entomologique et d’attrait au point de vue de la chasse, de la récolte et de l'observation. D'accord avec mon excellent ami Reverdin, je m'efforcerai de contribuer à lever les doutes et à faciliter l'identification des Syrichthus, notamment au moyen de nombreuses bonnes figures. Mais 1l faut le concours de tous, pour produire la lumière désirée. Syrichthus Carlinæ, Rambur. Carlinæ est une Espèce alpine, non pyrénéenne, du moins d’après l’état de nos connaissances actuelles. Elle affectionne les LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 103 prairies alpestres et elle se repose volontiers sur la terre un peu humide, vers 1.500 mètres d’altitude. Je crois n'avoir rien à cor- riger à ce que J'ai fait imprimer sur Carline dans le Vol. IV des Etudes de Lépidoptérologie comparée, aux pages 408 et 400. Pour moi, Carlinæ est une Espèce spéciale, relativement aisée à distinguer des autres. Le D'-Prof. Reverdin a observé très judi- cieusement un caractère intéressant pour reconnaître Carine. Ce caractère consiste, sur le bord marginal des ailes inférieures, en dessous, en une éclaircie blanche, presque rectangulaire, formant, dans le même espace intranervural, comme un prolongement (pourtant interrompu par la couleur brune du fond) de la tache blanche médiane; celle dont la partie supérieure va aboutir au bord costal. Cette tache blanche existe aussi chez AZveus et chez Cirsu; cependant, dans cette dernière Espèce, non seulement elle est moins nette, mais souvent elle se trouve envahie par la teinte rouge du fond des aïles et elle devient ainsi oblitérée. Guenée définit Carlinæ, dans sa collection, comme suit « Dessous des premières ailes noir jusqu’au bord, à côte blanche, dessous des secondes ailes rouillé à taches très nettes; la tache cellulaire carrée et peu échancrée extérieurement ; gouttière abdo- minale noirâtre dans toute sa longueur; puis une bande parallèle blanche liée au milieu à une tache ronde. Taches subterminales peu sagittées; dessus des premières ailes avec une tache blanche cellulaire en €, et avec un trait virgulaire au-dessus. C’est bien la Carline de Rambur et c’est lui qui l'a le mieux décrite; mais c'est aussi la Æ7itillum des Thérésiens; Engramelle l’a reçue de Gerning comme telle. Quant à Huebner, ce n’est pas absolument hors de doute ». Tout cela était écrit en caractères microscopiques sur le côté de la petite boîte où étaient enfermés les 6 Carlinæ que Guenée avait pris à Zermatt, en 1864. L'étiquette existe encore, fixée à l'épingle du G' placé en tête de la série des 6 exemplaires précités. Seulement tout le monde ne voit pas de la même manière; c'est ainsi que Je trouve ovale la tache cellulaire jugée carrée par Guenée, 104 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Syrichthus Armoricanus, Obthr. J'ai déjà dit qu'en dehors de Walve, on ne trouvait Jusqu'ici d'autre Espèce de Syrichthus, dans la Bretagne armoricaine, que celle à laquelle J'ai donné le nom d'Armoricanus. Mais depuis que J'ai distingué Armoricanus, qui paraît en effet une Espèce très distincte, quoique très voisine de Carline, on la retrouve partout et l’on peut dire d'Armoricanus que c’est un Syrichthus très répandu et qui n’est ni Alveus, n1 Cersu, ni Carline, ni Onopordi, quoique ressemblant à tous les quatre. J'ai fait figurer Armoricanus, sous les n% 509 à 520 de la PI. LVII, dans le Vol. IV des Æfudes de Lépidoptérologie comparée. Les n° 500, 510,-511, 512, 513, 514, 515, 610, 6r7ederla PI PIENIRE sont indubitablement des Armoricanus; mais je crois avoir fait erreur en attribuant à Ayrmoricanus les n°* 510 et 520 de Sierra- Alta; il est probable que ce sont des Æritillum (Czrsu). Le n° 518, de la Lozère, reste douteux pour moi. Il faudra sans doute que l'examen anatomique nous fixe à cet égard. Je suis redevable à M. Orazio Querci d’une longue série d'Aymoricanus pris à Polleca (Caserta), dans les Monts Aurunci, par 700 mètres d’altitude, en mai 1910; à Formia, en octobre; à Vallegrande (Monte Meta), le 12 août 1910, par 500 mètres d'altitude; à Mainarde (Monte Meta), le 12 août 1911, par 900 mètres d'altitude. Victor Cotte a pris Armoricanus, à Digne, en août 1911. Je l'ai pris à Florence, au mois de Juin 1907. L'Armoricanus italien ressemble beaucoup à celui de Bretagne et ne constitue pas une morphe géographique différente. De Graslin le possédait de Saxe (Stgr.) avec le nom de Fret1llum. Boisduval avait donné le même nom de Fritillum à un d' et le nom de Czrsii à un autre ' dans sa collection. Guenée lui avait appliqué le nom 2x letter. de Jaceæ et avait distingué spéci- fiquement 3 exemplaires, ainsi que je le rapporte à la page 412 du Volume IV; mais il en avait appelé 3 autres, pris à Chà- teaudun, Alveus-Centralis. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 105 M. Harold Powell a pris Arworicanus, dans les Pyrénées- Orientales, en septembre 1008. J'ai sous les yeux plus de 200 exem- plaires formant la preuve d’une unité spécifique bien distincte, sans variation géographique appréciable. C’est un Syrichthus plutôt petit, comme Carline, dont il diffère en dessus par des taches blanches plus grosses, sur les ailes supérieures, l’accen- tuation de l'éclaircie médiane des ailes inférieures, et en dessous, par les taches brunes des ailes inférieures plus nettement écrites et l'éclaircie rectangulaire blanche, marginale moins grande et plus imprécise. Il y a dans la collection Boisduval un exemplaire G' malheu- reusement bien fatigué, mais encore reconnaissable, portant à son épingle deux étiquettes superposées, très vraisemblablement écrites par Rambur. La première étiquette porte le nom Boisduval; la seconde porte le nom : Carline. Rambur, ainsi que je l’ai déja exposé, avait fait une distri- bution à ses amis des Espèces de Syrichthus qu'il avait distin- guées et nommées, afin de fixer les Entomologistes de son temps sur la valeur de ses investigations relatives aux Syrzchthus; le document que j'ai dans la main, vieux de plus de 75 ans, est presque certainement un co-type de Rambur ou tout au moins un échantillon déterminé par lui et en vue de faire exactement connaître l'Espèce : Carline. Malheureusement ce Carine, Rambur, ne porte aucune indication de provenance. Les anciens auteurs prenaient généralement trop peu de souci de l'indication de ce renseignement essentiel. Rambur a publié une description de son Scelotrix Carline, dans le Catalogue systématique des Lépidoptères de l’'Andalouste, à la page 72; il termine en disant que : cette Espèce habite les Alpes. Il est donc probable que le Carlinæ co-type de Rambur vient des Alpes; mais les Alpes sont grandes et hautes. On com- prend tout l'intérêt qu’il y aurait à connaître le lieu où a été pris Carlinæe, Rambur. Maintenant encore trop d'Entomologistes négligent de pourvoir leurs papillons d'étiquettes très précises de localité. Qu'il me soit permis, dans l'intérêt de la Science, de 106 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE signaler encore une fois cette lacune dans la documentation offerte par maintes collections. Quoi qu'il en soit, Je suis convaincu que J'ai bien représenté Carline, Rambur, sous les n°° 406, 407, 408, 400, 500 et 501 de la PI LVI dans le Vol. IV des Etudes de Lépidoptérologie comparée. Syrichthus Onopordi, Rambur. J'ai donné une figuration importante d'Onopordi, sous les n°621, 522,523, 124, 525,1020, 527,5291520, 530161 Leiden PI LVII, dans le Vol. IV des Etudes de Lépidoptér. comparée. Je possède, dans la collection Boisduval, un Uropordi avec une étiquette écrite par Rambur; sur cette étiquette figure la localité : Granada. Je le fais figurer dans le présent Vol. VI; il est cer- tainement co-type de la description initiale de Rambur. C’est un papillon vieux de 77 ans et encore bien conservé et intact. Rambur donne une description détaillée de son OUxopordi dans le Catalogue systémat. des Lépid. de l'Andalousie et 11 termine (p. 73) par cette observation : « Il se trouve des individus qui ressemblent beaucoup à Czrsii ». Cette assertion a amené mon attention sur une petite, mais très intéressante série de Syrichthus, provenant tous de Corse, faisant partie de l’ancienne collection Bellier où ils se trouvaient avec l'étiquette Uzopordi, Rambur. Il y a en effet, dans cette série, sous le nom d'Oxopordi, des Cirsii appartenant à une petite race dont les ailes inférieures ont, en dessous, les dessins ordinaires teintés de brun et non de rouge; puis il y a de grands et beaux Aymoricanus dont les ailes inférieures, en dessous, sont d'un brun roux. Bellier n’a pas distingué Onopordi, Armoricanus et Cirsii. Comme les Syrickthus de Corse sont peu connus, je fais représenter, dans le Vol. VI des Etudes de Lépidoptérologie comparée, Armoricanus et Cirsi pris dans cette île par Bellier. Guenée a mélangé également dans sa collection Cirsi, Armo- ricanus et Onopordi, Cependant il ne paraît pas sûr de ses LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 107 déterminations; c’est ainsi qu'il intitule : Onopordi Var? un prétendu Onopordi qui est un véritable Czr527. M. Orazio Querci a pris à Polleca (Caserta), dans les Monts Aurunci, par 700 mètres d'altitude, à la fin de mat 1910, une race très particulière d'un Syrichlhus qui reste pour moi un peu énigmatique. J'hésite à rapporter cette race à Onopordi qui se trouve très abondamment dans l'Italie centrale et qui présente dans cette région une morphe bien conforme à celle du Midi de la France et référable sans aucun doute à Oropordi, Rambur. J'ai appelé: Querca, le Syrichthus de Polleca, remarquable par la couleur claire des ailes inférieures, en dessus, et le rétré- cissement des taches brun olivâtre des mêmes ailes, en dessous. Le fond blanc des ailes inférieures se trouve très largement développé. M. Querci a recueilli un petit nombre d'exemplaires seulement de cet Oropordi-Quercii. Je me déclare de nouveau être hésitant quant au rattachement spécifique de ce Querci à Onopordi; cependant, procédant par la méthode éliminatoire des Espèces voisines, c'est à Onopordi que je reviens. Je possède 8 exemplaires jusqu'ici pris dans le même lieu et assez conformes les uns aux autres. Onopordi existe dans la collection Boisduval comme Onopordi, Rambur, d'après 2 exemplaires espagnols, et comme /‘ritillum, O., sans indication de patrie. Syrichthus Leuzeæ, Obthr. J'ai figuré cette Espèce tout à fait distincte, sous le n° 10 de la PL III, dans la VI° Liv. des Etudes d'Entomologie qu a paru en 1881. La description y est imprimée à la page 60. Je possédais alors un seul exemplaire Je prie le Lecteur de se reporter à la notice qui est imprimée à la page 380 du Vol. IV des Ætudes de Lépidoptérologie comparée. Je la complète en fai- sant représenter dans le Vol. VI, 1 Get 1 Q venant tous les deux de Sebdou. 108 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Syrichthus Proto, Esper. J'ai peu de chose à ajouter à la notice qui a paru aux pages 377 et 378 du Vol. IV des ÆZudes de Lépidoptérologie comparée. Mais le dessous des ailes inférieures est variable, et pour la comparaison immédiate avec Mokammed, je transmets a M. Culot, pour les figurer, les exemplaires suivants : 1 O', à dessous des ailes inférieures rose saumoné, de Sebdou (août 1907); 1 ©, à ailes inférieures d'un brun ochracé, de Yakouren (août 1907); 1 ©, à ailes inférieures d’une couleur saumonés plus foncée que le C' et à taches blanchâtres réduites, tant en dessus qu'en dessous, venant de Cordoue (fin juillet 1870). Syrichthus Ahmed, Obthr. Lambèse, en juin; décrit d’après 3 ©. Voisin de Mohammed et de Proto; mais, en dessus, plus gris et sans vestiges d’atomes jaunes; la frange blanche et plus courte que chez Mohammed; la dentelure des ailes est un peu moins profonde; mais elle est plus accentuée que chez Proto; le corps est gros et robuste; en dessous, le fond des supérieures est gri- satre et non noir vif comme chez Wohammed, où noir mat, comme chez Proto; les taches blanches sont plus fondues; les inférieures sont d'un gris olivâtre et non rouge brique ou Jaune orangé; les taches blanches sont moins brillantes que chez Mohammed, moins porcelanées; elles sont aussi plus larges. Les ailes infé- rieures sont très différentes de Proto, par leur bord marginal. Syrichthus Mohammed, Obthr. J'ai fait représenter Mokammed pour la prenuère fois, sous les figures 23 a et 23 © de la PI. V, dans la XTII° livraison des Etudes d'Entomologie, añn de confirmer la description qui avait été imprimée dans le Bulletin Soc. ent. France, 1887, p. XLVIIT. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 109 Mais comme Mohammed est resté une Espèce assez rare et que certains Auteurs d'ouvrages entomologiques ne possédaient pas l'Espèce en question, ils ont cru devoir en nier la validité et considérer Mohammed tout au plus comme une variété de Proto. J'ai discuté cette affaire aux pages 370 et 380 du Vol. IV des Etudes de Lépidoptérologie comparée. I n'est pas Jusqu'au nom Mohammed qui n'ait été amendé et critiqué. Il y a en effet des collectionneurs qui croient se consoler de ne pas pouvoir combler une lacune dans leurs boîtes, en essayant de se persuader que l'Espèce dont ils regrettent d’ailleurs sincèrement de n'être pas encore possesseurs, est une non-valeur. J'en ai connu ainsi et des plus fameux. Cependant, pour leur faire admettre la validité spécifique d’un papillon, il suffisait de leur offrir le spécimen litigieux. Alors le procès était jugé de suite et on eût été mal venu de venir de nouveau contester ce qu'ils contestaient eux- mêmes avec une si énergique conviction, peu de temps aupa- ravant. Il faut compter avec la faiblesse humaine. Après tout, qui donc est parfait? Maintenant, grâce à M. Harold Powell, Ao/ammed est connu dans ses différents états et je suis pourvu d'une documentation telle qu'avec la meilleure volonté de nier la valeur spécifique de Mohammed, 11 me parait impossible de faire partager cette opinion à un confrère de bonne foi, comme 1l s'en trouve encore un très grand nombre parmi nous. je fais figurer quelques échan- tillons de Mohammed, Espèce qui peut compter parmi les plus belles du Genre Syrichthus. Il y a chez Mohammed un caractère assez intéressant, c'est le trait noir très fin, mais très vif, qui souligne les taches blanches nacrées sur le dessous des ailes inférieures. Ce caractère n'existe n1 chez A%med, n1 chez Proto. Syrichthus Sao, Huebner. Rambur colloque Sao dans le Genre Battus, Scopoli, et dit que Sao est un véritable protée pour les couleurs et le dessin 110 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE des ailes inférieures, en dessous. Malgré cela Sao est un des Syrichthus les plus reconnaissables et il ne semble pas que l’'Espèce puisse donner lieu à quelque contestation. Je prie le Lecteur de se reporter aux pages 384, 385 et 386 du Vol. IV des Etudes de Lépidoptér. comparée. Je fais figurer de nouveau quelques exemplaires de la morphe algérienne à taches jaunes dont J'ai déja figuré, avec le nom de 7’ Xerapnoides, un GC, sous le n° 448 de la PI LIV. La morphe algérienne à taches blanches est celle que J'ai jadis désignée sous le nom de A/z. J'en fais figurer à nouveau quelques exemplaires. AFRIQUE TROPICALE Syrichthus Spio, Linné. Le Prof. Chr. Aurivillius, dans =ecensio critica Lepidopte- rorum Musaei Ludovicae Ulricae quae descripsit Carolus a Linné, nous fait connaître, aux pages 124 et 125, et d’après les figures 3 et 34 de la Planche coloriée qui accompagne sa Aecensio, ce qu'est le Syrichthus Spio linnéen. Les figures 3 et 34 sont la copie de figures restées inédites, peintes par Clerck : « Copiae hgurarum Clerckt ». Aurivillius, qui a communiqué au « Celeb. R. Trimen, viro lepidopterorum Africae-Meridionalis peritissimo » la copie de la figure faite par Clerck, relate l’opinion exprimée par Trimen, comme suit : « As regards ?. Spio, I could never find anything in Linné's description sufficient to determine what species of Pyrgus he meant, and so omitted it from my list. Now that I see your copy of Clerck’s unpublished figures of Linné’s type, I think that we may consider Spzc to be the same species, that Cramer figures as Virdex ». Quant à moi, Je ne possède aucun Syrichfhus qui se rapporte à la figure peinte par Clerck et reproduite par Aurivillius, et LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE III mon opinion, c'est que le Spio linnéen, — si la figure faite par Clerck est exacte, — est une Espèce différente de Vzrdex et que nous n’avons pas retrouvée en Afrique. Syrichthus Vindex, Cramer. Figurée par Cramer, sous les n° G et H de la PI. CCCLIIT. Je ne connais rien qui soit bien conforme à la figure citée ci-dessus, publiée dans le Vol. IV des Papillons exotiques des trois Parties du Monde, par M. Pierre Cramer; Amsterdam et Utrecht, 1782. Cependant il y a dans la collection Boisduval une Q en très bon état, portant une étiquette écrite par Latreille et que je reproduis comme suit: « Véndex,; Ency.; page 785; Cramer 353. G. H. Cap ». Je fais figurer en dessus et en dessous cet exemplaire qui a été déjà reproduit, mais en dessus seulement, dans Ze Genera of Diurnal Lepidoptera, by Edward Dou- bleday, John O. Westwood et William C. Hewitson; London, 1850-1852, sous le n° 6 de la PL. LXXIX, avec le nom : Pyrgus Vindex (Latreille). Le papillon avait été communiqué aux Auteurs anglais, ainsi que bien d'autres, par Boisduval. Le Syrichthus Vindex (selon Latreille) est très répandu en Afrique; je possède des exemplaires provenant du Cap de Bonne- Espérance; de Sierra-Leone (Mocquerys); de Verulan, dans le Natal (Spiller); de Delagoa-Bay; de Zanguebar, d'Escarpment (Doherty, 1900); de Nguelo, dans l’Usambara; de M’pala, dans la région de Tanganika; de Zoutpansberg, dans le Nord-Trans- vaal (H. Junod, 1905). Je fais représenter avec la © de la coll. Latreille, un O' de l’Usambara. Syrichthus Dromus, Ploetz. Cette Espèce est très voisine de V?xdex, elle est distincte dans le dessous de ses ailes inférieures dont les taches brunes sont 112 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE nettement séparées les unes des autres par une bande médiane, assez large, d’un blanc jaunûtre. Voici comment Roland Trimen caractérise Pyrgus Dromus, dans le Vol. III de Soufh-A frican Butterflies (p. 283) : « Closely allied to ?. Vindex (Cram.). White spots similarly arranged, but mostly somewhat larger, notably so (in fore-wing) last spot of discal series and third of submarginal series, and (in hind- wing) median band ». Dromus est répandue dans une grande partie de l'Afrique tropicale. Les exemplaires de ma collection proviennent des localités sui- vantes : M’pala (Tanganika); Delgoa; Natal; Delagoa-Bay; Usambara; Nord-Transvaal; Zanguebar. Je fais figurer 1 G de M’pala que je rattache à Vzrdex, mais qui paraît presque faire la transition, par le dessous de ses ailes inférieures, entre Vrrdex et Dromus; en outre, le présent volume contient la représentation de Dromus. comme suit : un O' de Delagoa-Bay; une © de Natal; une paire de Zanguebar, où la morphe est plus obscure que dans l'Afrique du Sud. Syrichthus Ploetzi, Aurivillius. C'est l'Espèce à fond des ailes très noir, et que M. Mabille a fait figurer en reproduction photographique et avec le nom de Spio, sous le n° o de la PI. 3, dans les Anal. Soc. ent. France, 1800. Le Syrichthus Ploetzi se trouve sur la côte occidentale d'Afrique. Je fais figurer 1 C' de Guinée, qui se trouvait dans la collection Boisduval, avec le nom (2x Lit.) de Hibiser, et une Q de Sierra-Leone prise par le D' Clements. Le dessous des ailes inférieures est, chez ?loetzi, très distinct des autres Espèces. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 119 Syrichthus Mañfa, Trimen. Décrite à la page 386 et figurée, en dessus seulement, sous le n° 12 de la PI. VI, dans 74e Transactions of the Entomo- logical Society of London, 1870. Redécrite dans South-A frican Butterflies, à la page 284. L'exemplaire que je fais figurer sous les deux faces, comblant ainsi une lacune dommageable pour la connaissance de l’Espèce, vient de Kimberley. Syrichthus Delagoae, Junod. Découvert par M. Junod; décrit aux pages 233 et 234 et figuré sous le n° 3 de la PL IT, dans la Faune entomologique de Delagoa (Neuchâtel, 1000), par H. A. Juncd, Missionnaire, d’après un seul exemplaire que je n'ai pas vu. Selon la figure, les ailes inférieures, en dessous, sont traversées par une bande médiane blanche, depuis le bord costal jusqu’au bord anal. Syrichthus Melaleuca, Obthr. Jolie petite Espèce de Kitanga, dans l'Afrique orientale allemande, voisine de Delagoæ, Junod; présentant, comme Delagoæ, une bande transversale, unique, sur le milieu de l'aile inférieure, en dessous, mais paraissant spécifiquement distincte, par la largeur de la tache blanche médiane de l’aile inférieure, en dessus; la plus grande largeur de l’aile inférieure dont la forme est d’ailleurs plus arrondie et la disposition, en traits allongés, de la ligne submarginale de points blancs, commune aux quatre ailes. La figure donnée par M. Junod est un peu grossière. M. Junod a disposé d’un seul exemplaire; moi-même, je ne possède qu’un échantillon. Peut-être les Syrichthus Delagoæ et Melaleuca appartiennent-ils à une même unité spécifique ? 8 114 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE C'est ce que nous feront connaître les documents qui pourront être ultérieurement recueillis. Syrichthus Asterodia, Trimen. Figuré sous le n° 6 de la PI 5, dans XAopalocera Africae Australis, by Roland Trimen, Lendon, 1862-1866. C'est une petite Espèce qui se trouve dans l'Afrique du Sud. Je fais repré- senter un C' et une Q venant du Transvaal. Syrichthus Agylla, Trimen. Seulement décrite à la page 286, dans Sou/k-African But- Lerflies; mais non figurée. Je possède un exemplaire qui se trouvait dans la collection Guenée. En dessus, les taches des ailes supérieures sont d’un blanc pur; ces taches sont un peu plus larges et un peu autrement disposées que chez As/erodia. Aux ailes inférieures, les taches submargi- nales sont un peu plus grandes; la tache ronde basilaire est bien marquée. En dessous, les bandes brunes des ailes inférieures sont plus larges; la base est brune. Syrichthus Transvaaliæ, Trimen. Cette petite Espèce n'a pas été plus figurée jusqu'ici qu’A gy/la. Je crois que je la possède de Kimberley; maïs la description de Trimen, que J'ai lue et relue, ne me donne aucune certitude que le papillon dans ma collection soit bien exactement identifié. On ne connaissait que deux exemplaires de Z'ransvaalie, en 1880, lorsque l'ouvrage de Trimen : South-A frican Butterflies, à paru. Depuis cette époque, on a dû retrouver plusieurs exemplaires de cette rare Hespérie. Cependant le D' W. J. Holland, auteur de À prelëminary Revision of the Hesperidae of Africa (Proc. Zool. Soc. London, LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 115 1896), déclare ne pas connaître À gy/la; 1l ne semble pas davan- tage avoir vu Zransvaalie. Peut-être ne les a-t-1l pas reconnus avec la description seule ? Syrichthus Diomus, Hopffer. Admirablement figuré sous les n° o et 10 de la Taf. KXVII, dans 2° W. Peters Naturw. Reise nach Mozambique. Je fais figurer la morphe sénégalaise de Diomus, d'après un exemplaire pris à Thièse, en avril 1887. Au Sénégal, la taille est quelquefois plus petite; les bandes des ailes inférieures, en dessous, sont généralement plus brunes et plus épaisses; mais la disposition des taches blanches, en dessus et en dessous, paraît être la même au Sénégal et en Mozambique. Syrichthus Ferox, Wallengren. C’est, d’après Holland, l'Espèce que Staudinger a fait figurer sur la PI. 100 de Æxotische T'agfalter (Fuerth, 1888), avec le nom de Sandaster, Trimen. La différence entre Ferox et Diomus porte principalement sur la forme (arrondie chez Ferox) de la bande maculaire blanche des ailes inférieures, en dessus, et sur la dispo- sition des bandes des ailes inférieures en dessous. Notamment, le bord terminal des ailes inférieures, en dessous, est bien plus largement teinté de brun chez Ferox que chez Diomus. Il faut lire la synonymie présentée par Holland, dans sa Preliminary Revision, à la page 23, et l'extrait d’une lettre écrite par Trimen, à la page 24, relativement à la question Ferox et Diomus. Syrichthus Sandaster, Trimen. L’Espèce est décrite aux pages 201 et 202, dans Soxt}-A frican Butterflies. Je ne crois pas la posséder dans ma collection et je 110 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE ne puis en faire état, ne l'ayant pas vue; pas plus d’ailleurs qu'il ne m'est possible de parler en connaissance de cause de l’Espèce suivante dont je n'ai pas idée. Elle a été seulement décrite et Jamais figurée. Syrichthus Nanus, Trimen. Décrite aux pages 200 et 201, dans Souxt-A frican Butterflies. Trimen l'avait d'abord considérée comme une variété de Sa/aspes. Les Syzchthus africains Nora, Ploetz; Zazra, Ploetz; Abs- condita, Ploetz, ont été seulement décrits et non figurés. Holland, dans la Preliminary Revision, s'exprime dans les termes suivants que Je livre à la méditation des Descripteurs sans figure : 1° € This species Voya is unknown to me, and may be identical with some other species. The description 1s very unsatisfactory »; et 2° plus loin : « This species (Zazra), is only known to me by the brief and unsatisfactory description of Ploetz »; 3° enfin : « (Abscondita), The descriptions 15 too shight to base any con- jecture upon it as to what the Author intended thereby. » De même les Syrichthus d'Europe non figurés et seulement décrits par Rambur : Protheon et Galactiles (Catal. systémat. Lép. Andal., p. 70 et 68), sont presque universellemert considérés comme méconnaissables et leurs noms ne sont même plus cités. Syrichthus Machacoana, Butler. Arthur G. Butier, dans une notice 07 Butterflies from British East-Africa. (Prôc. Zool. Soc. Lordon, 1809), a décrit (p. 426) et figuré (PI XXV, fig. 6), avec le nom de Pyrgus Machacoana, une jolie Espèce prise par Crawshay au pays des Machakos, les 6, 7 et 26 juin 1808. Ce Syrichthus est voisin, mais semble bien distinct des Espèces dont la description va suivre. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 117 Syrichthus Rehfousi, Obthr. Région de M’pala, près du lac Tanganika. Espèce assez grande; en dessus, d'un noir vif, avec les taches d’un blanc pur et la frange interrompue et de blanc et de noir. Les taches blanches des supérieures consistent en une série sub- marginale moniliforme qui se prolonge le long du bord terminal, aux inférieures; une rangée de 3 taches contiguës assez grosses, costales, subapicales; 2 taches cellulaires grosses; en dessous de la nervule médiane et jusqu'au bord interne, il y a une série de 4 taches intranervurales, disposées en ligne oblique, d’abord de forme arrondie, puis de forme allongée; aux inférieures, on remarque une rangée médiane de taches formant un ensemble relativement court et gros. En dessous, le centre des ailes supérieures est noir; la côte et le bord interne sont blanchâtres. Les taches blanches sont comme en dessus; mais il y a une assez grosse éclaircie, le long du bord terminal, un peu plus bas que le groupe costal-subapical. Aux inférieures, sur un fond blanc, on voit trois bandes descendant du bord costal vers le bord anal, mais ne l’atteignant pas. Les deux premières bandes : la basilaire et la subbasilaire, ne sont pas très densément marquées d’atomes bruns; la troisième est un peu sinueuse et d’un brun olivâtre régulier, uni, pas trop foncé. Le dessous du corps est blanc. Dédié à M. Marcel Rehfous, membre de la Société lépidopté- rologique de Genève. Syrichthus Lacreuzei, Obthr. Zoutpansberg, Nord-Transvaal. Dessus maculé à peu près comme Dromus, fortement et lar- gement. En dessous, le fond des quatre ailes est blanchâtre, avec le disque des supérieures noir; aux inférieures, deux bandes 118 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE brunes : la première subbasilaire, courte, arrêtée sur un trait oblique, brun, avant le bord anal qui est largement blanchûtre; la seconde bande brune, un peu courbe, semblant formée de taches ovales contiguës, ne touchant n1 au bord costal, n1 au bord anal, ni au bord marginal avec lequel elle n’est pas parallèle. Dessous du corps blanc. Dédiée à M. Lacreuze, membre de la Société lépidoptérolo- gique de Genève. Syrichthus Leucomelas, Obthr. Région de M'pala; Lac Tanganika. Dessus des ailes noir vif avec de très grosses taches blanc de crème, disposées à peu près comme chez Dromus,; mais aucune Espèce, à ma connaissance, n'a la maculature blanche aussi grosse. Diffère de Dromus, en dessous, par l’étroitesse des bandes brunes transverses aux ailes inférieures. Je me suis demandé si Leucomelas est une morphe de Dromus, plutôt qu'une Espèce séparée. Dans l’état de nos connaissances, 1l est difficile de trancher une semblable question. La figurat:on publiée dans le présent ouvrage fera exactement connaître le rapport entre Dromus et Leucomelas. Syrichthus Mangana, Rebel. Je ne connais que par la figure Oo de la Taf. I, dans Lepi- dopteren aus Arabien und Sokotra, von Prof D' H. Rebel (Wien, 1007), l’'AÆesperia Mangana, voisine de Sataspes, mais paraissant une Espèce distincte. Syrichthus Sataspes, Trimen. Petite Espèce figurée sous le n° 7 de la Plate 5, dans À4opa- locera Africae Australis. Je fais représenter un d' du Cap. Il LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 119 me semble que c'est bien exactement Safaspes,; les taches jau- nâtres des ailes supérieures, en dessus, sont un peu rétrécies dans l'exemplaire qui sert de modèle à la figure publiée dans Île présent ouvrage. Syrichthus Secessus, Trimen. Décrite et figurée dans Proceed. Zool. Soc. London, 1891, à lIERpatenroz et sous le n° 22 de Ta PI IX," d'après 2 G! recus d'Omrora. Je possède un seul exemplaire de Natal, pris par le Missionnaire H. Junod. Je fais figurer cette Hespérie encore peu connue. Syrichthus Colotes, Druce. Holland figure sous le n° 11 de la PL 1, dans À preliminary Revision of the Hesperide, V'Hesperia (Pyrgus) Colotes, Druce. La figure 11 paraît faite d’après un individu de taille exagérée. L'auteur prend soin d’avertir dans Æyrrata et Corrigenda, que : « Plate 1, fig. 11, the line giving dimension was omitted by the lithographer; Expanse in nature, 3/4 in. » Je fais figurer à la grandeur réelle, un exemplaire de ma collection, provenant d'Angola. Voici donc que Jachève une Preliminary Revision of the Hesperide of the Genus Syrichthus, Bdv. (Hesperia, Latreille; Pyrgus, Huebner), étendue aux Espèces du monde entier. Je ne me dissimule pas l'insuffisance actuelle de mes connaissances et de ma documentation pour traiter d’un pareil sujet, de façon à espérer que l'œuvre ait, en quelque façon, un caractère définitif. Ce n'est que l'essai d’une revision préliminaire dont je puisse maintenant, sans une ambition exagérée, aborder la publication. 120 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Cependant, comme une étude en suscite toujours d’autres, Je n'ai pas reculé devant les difficultés de l’entreprise. Les Espèces non seulement africaines, mais américaines, asiatiques et même européennes, sont Jusqu'ici restées fort mal connues. Dans la plupart des collections, elles sont mélangées et confondues, sans avoir été l’objet d'aucun travail attentif. Beaucoup d'Espèces africaines encore ignorées doivent se trouver jointes à d’autres anciennement connues et porter le même vocable. Mais, grâce aux excellentes figures dessinées par M. J. Culot, 11 me semble qu'un peu de lumière se trouvera apporté dans quelques parties d’une étude attrayante, mais toujours singulièrement obscure. Mise defhciat vita, je serai peut-être un Jour mon propre correcteur; car Je pressens des communications de documents au moyen desquels, en rectifiant le passé, il sera probablement possible de préparer un sérieux progrès, pour l'avenir. Rennes, décembre 1011. CHARLES OBERTHUÜR. PIX Notice sur la région de Ta-tsien-lou Ayant disserté dans le présent Volume VI des Æ/udes de Lépidoptérologie comparée, sur les papillons de la région de Ta-tsien-lou, je crois intéressant pour mes Lecteurs de leur donner la traduction d’une notice sur la Chine occidentale, écrite par F. Kingdon Ward, et imprimée dans le numéro du 18 novembre 10911 du journal : 74e National Review, China, published weekly at Shanghai, China, by the National Agency, 25 Nanking Road, sous la direction de Walter Kirton. C’est à M. Watson, de Manchester, le zélé Lépidoptériste et très habile éducateur de Sa/urniade, que je suis redevable de la communi- cation de cet intéressant document. La traduction française est due à Mistress Easted que je remercie très respectueusement de son gracieux et très obligeant concours. Le pays de Ta-tsien-lou est, depuis les mois de septembre et octobre 1911, le théâtre d'événements tragiques causés par les bri- gands et les révolutionnaires chinois. Actuellement (décembre 1011), le Séminaire des Missions Etrangères, à Paris, est privé de toute communication avec Ta-tsien-lou, et il est bien à craindre que plusieurs Missionnaires français n'aient succombé. Par son éloignement de tout secours européen, la Mission catho- lique du Thibet a toujours été exposée aux pires dangers et déjà 122 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE beaucoup de Missionnaires ont versé leur sang sur la terre qu'ils sont allé évangéliser. Jadis j'avais reçu de feu le Père Déjean une notice que Je reproduis textuellement ci-dessous; elle donne des indications précises sur les altitudes et à ce point de vue, elle est précieuse a consulter. Je m'en suis partiellement servi au cours de mes études entomologiques; mais je n’en ai pas donné jusqu'ici la reproduction intégrale. Voici donc ce que le Père Déjean me manda, il y a déjà longtemps; cependant comme la nature n'a pas changé, malgré la Révolution chinoise, les observations du Père Déjean ont conservé toute leur valeur. CH. OBTHR. a /ndications générales sur l'altitude et Le climat des régions stno-lhibéiaines explorées par Les chasseurs de papillons chinois et thibétains. La=tsien lou... 30,03,58” Latitude Nord. Altitude 3,200 mètres. Bathange se 29,59,49” » » 2,459 » Verkalo:..#....%. 29,02,30” » » 2,671 » VATÉDONPES -sstiascnes se conne este ce pr atet » 3,480 » AtEN-CSE (UMR AN eee ec csepen » 3,360 » Éou-tsé-kianp (VURDAn) 2 ee » 2,103 » TS kKOU NN QIDAR NE » 1,093 » RÉGION DE TA-LOU : OASIS Altitude 1,600 mètres. Chapa ou. out kiaO Re » 1,500 » Le LE SEA RE PR NE PRE NE ie er PAR Sr ns » 3,300 » NeV-tOU ns trans ne ee ee » 1,000 » SIN VE hIEN ee » 1,200 » OA ESRENE DOUTER NN ee on nt » 1,300 » Che-kKfa-Krabis se RE » 700 » NATOhÉ One See ee ra ee D CAE » 650 » LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 123 RÉGION DE SIAO-LOU : MED AAN-CRAM 4. deep ecuesssees Altitude 4,000 mètres. L'ENTENTE ES EE ERRUES » 700 » ZONE SÈCHE De novembre à mai peu de pluie, quelques neiges. Ta-tsien-lou, Bathang, Yerkalo, Varégong, Oua-se, Chapa, Hoa-lin, Ngy-tou, Tsin-ky-hien. ZONE HUMIDE Pluie toute l’année, surtout de novembre à mai. A-ten-tse, Lou-tse-kiang, Tse-kou, Hoang-ngy-pou, Che-kia-kiao, Ya-tcheou. Cette zone humide est en même temps la plus chaude. FORÊTS À part Tse-kou et le Lou-tse-kiang, les pays parcourus par nos chasseurs n’ont pas de grandes forêts; sur le Ta-lou et le Siao- lou, à part quelques forêts près des passes de montagne, on ne trouve que des bois particuliers ou petites forêts privées appar- tenant à quelques propriétaires. PAPILLONS DU GENRE Parnassius. Les Parnassius ne se trouvent qu’à Ta-tsien-lou et aux environs, dans les endroits rocailleux; le vent ne leur fait pas peur, mais ils ne sortent que par un beau soleil. Observations. — Les hauteurs fixées plus haut ont été déter- minées par les voyageurs, à part celles que je donne, au juger, pour la petite route de Cha-pa à Va-tcheou, points déterminés. Sous le nom de Siao-lou je désigne aussi les vallées de Mou-pin et Lou-chan, convergeant vers Ya-tcheou, comme celle de Tien- tsuen, et dont les hauteurs doivent assez se rapprocher. La zone 124 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE humide, du moins au Se-tchouan, est un pays à thé; 1l n’est pas cultivé dans la zone sèche. Sous la désignation Chasseurs thibé- lains, Jinmdique les papillons qui ont été recueillis par des chrétiens thibétains, couchant sous une petite tente, ou un abri naturel, même à la belle étoile, dans les hautes montagnes, aux environs et Jusqu'à plusieurs Journées de marche de Ta-tsien-lou; très souvent à des hauteurs où la végétation se borne à quelques plantes basses et à des graminées. » L. DÉJEAN. Voici maintenant la traduction de l’article « Nature and Science. À Naturalist in Western China, by F. Kingdon Ward », paru dans « 7e National Review. China. Vol. X, 18* November, 1011. 28% day, 0” moon, 3° year of FIM Elsuan Tuns n%172 « NATURE ET SCIENCE Un Naturaliste dans la Chine occidentale. Tatsienlu est situé dans un défilé profond, abrité de trois côtés par des montagnes couvertes de neiges éternelles. Les étés y sont frais, les hivers extrêmement froids, et M. Edgar, du C. I. M, a fait remarquer quelle influence contraire sa position dans ce creux profond exerce sur la température d'hiver. En effet, TFatsienlu, à cause de l'invasion de l'air froid qui descend des montagnes qui l'entourent et qui se trouve ensuite enfermé dans les vallées étroites, a un hiver plus rigoureux que les plateaux qui s'étendent vers l'Ouest et qui sont situés 3,000 ou 4,000 pieds plus haut. Ces conditions contraires, cependant, n'influent pas sensi- blement sur la végétation; étant donné une chute de pluie égale, l'influence d’une température moins élevée en hiver est pour ainsi LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 12 Ur dire nulle. C'est le vent qui influe sur l’évaporation, qui est 1ci l'agent principal. Par conséquent, Tatsienlu, sur le bord occidental de Mantze-Marches, présente la flore typique qui émerveille chaque voyageur dans la Chine occidentale; des forêts magni- fiques (*), des masses de brillantes fleurs de toutes les couleurs et de toutes les nuances, des buissons en fleurs aux doux parfums et dont celui qui fréquente les plaines ne peut avoir qu'une faible conception. Tatsienlu se trouve aussi dans l'enceinte de la Chine occidentale exposée aux tremblements de terre et en éprouve fré- quemment les légères secousses; un sismographe sans doute en enregistrerait un bien plus grand nombre. Son rapport ancien avec l’activité volcanique est démontré par un certain nombre de sources chaudes dans le voisinage, dont quelques-unes ont formé, à travers les âges de précipitation, de grandes terrasses de tuf calcaire. On a prétendu qu'il y avait tout près de la ville, un ancien cratère occupé autrefois par un lac qui, ayant subitement rompu ses bornes s'était précipité sur la ville, la détruisant com- plètement par le déluge de rochers que les torrents ont apportés; plus tard elle fut reconstruite sur son site actuel. Tout le rayon montagneux de la Chine occidentale est dans la dernière phase d'activité volcanique. Les sources chaudes sont fréquentes dans le Szechwan occidental (**) et le Nord-Ouest du Yunnan, tandis que depuis Tatsienlu jusqu'à Batang et de là à A-tun-tsi, au sud, les tremblements de terre sont relativement fréquents. Des rochers volcaniques et métamorphiques couvrent une grande étendue, mais Je n'ai Jamais vu, en cette région, quelque chose qui ressemble à un cratère volcanique. Cependant il en existe certai- nement dans la Chine occidentale, car, dans le voisinage de T'engyueh, dans le sud du Yunnan, deux cônes presque intacts (*) Il s’agit évidemment de sites différents de ceux que le P. L. Déjean a eus en vue; ce qui explique la contradiction entre le récit de Ward et les indications du P. Déjean. (**) L’orthographe anglaise diffère de la nôtre; mais elle rend à peu près les mêmes consonances. Il s’agit du Se-tchouan ou Su-tchouen. 120 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE s'élèvent au-dessus de la plaine et les lits de lave donnent au paysage une physionomie très frappante. Selon l'opinion d’un membre de l’Zndian Geological Survey, ces volcans étaient encore en activité longtemps après la Conquête Normande. Il est possible cependant que, dans ce pays mystérieux, qui se trouve au delà du Haut-Salwen, on découvre encore des volcans en activité. Les pics immédiatement au sud de latsienlu s'élèvent à une altitude de 22,000 pieds environ, la ligne de neige se trouvant entre 17,000 et 18,000 pieds. On rencontre quelques glaciers assez grands, mais Je n'ai pas eu l’occasion de constater s'ils avançaient ou s'ils reculaient. Cependant Je suis disposé à croire que, dans un temps géologique assez récent, les glaciers étaient bien plus communs dans ces régions qu'ils ne le sont à présent, et qu'ils ont en grande partie disparu, soit à cause d’une dépression générale de toute la région, ou, ce qui est plus probable, à cause d’un changement de climat. Ainsi, toutes les vallées hautes du versant Yangtze-Mekong offrent des indices de la formation de glaciers (glaciation) et on peut en dire autant de plusieurs vallées sur le versant Mekong-Salwen. Regardons maintenant le pays au point de vue botanique; la même zone de végétation s'étend sur toute cette région monta- gneuse, depuis 8,000 pieds à la ligne de neige, jusqu'à l’ouest du plateau de Thibet, interrompue seulement par les régions arides des profondes vallées de Yunnan (celles de Kinsha supé- rieur, Mekong et Salwen); mais la culture mérite à peine d’être mentionnée. Les herbages se présentent, partout où il se trouve une humidité suffisante, à 0,000 pieds. Là, abondent les hautes herbes et beaucoup de fleurs aux couleurs brillantes, qui nous sont familières dans les prairies anglaises : Awcolie, Soucis d'eau, Lugule, Primevère jaune, Iris, Rlianthus, Pedicularis, Cardamine, Spiræa, Pivoine, etc. Üne zone semblable qu’on peut appeler prairie alpine, se trouve entre 13,000 et 15,000 pieds, sur le versant extrêmement pluvieux de Mékong-Salwen avec, cependant, un grand mélange des espèces alpines plus rares : Meconopsis, Saxi- frages, plusieurs variétés de Lys et de Primevères, So/danella, LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 12 =": beaucoup de Renonculacées, Caryophyllées, etc, etc. Mais l'effet général est absolument pareil. Au-dessus des herbages à 10,000, à 12,000 pieds, ou à un peu plus, des forêts d’arbustes et de hautes forêts prédominent; celles-c1 sont particulières aux pentes humides exposées au nord. Dans les forêts de buissons se trouvent beaucoup de ces arbustes que les horticulteurs aiment à cultiver dans les jardins anglais, tels que : Syringa, Deutsia, Chèvre- feuilles et d'autres Caprifoliacées, H ydrangea, Rhododendrons, Roses et ainsi de suite, avec de nombreuses fougères (Polypo- dium, etc.), Geranium roses, Arum, Orchidées (Cypripedium) et beaucoup d’autres encore. La haute forêt se compose principa- lement d'arbres conifères : Abies et Larix, ainsi que d'espèces au feuillage caduc, telles que : Ærable, Bouleau, Chêne, Saule, Aulne, Celastracées, Pyrus, etc.; à quelque distance cependant, les sapins toujours verts sont de beaucoup l'essence dominante, de sorte que nous pouvons l'appeler fort convenablement la zone des forêts de sapins. Ici, la brousse se compose principalement de plantes qui affec- tionnent l'ombre : « deep shade plants », deux espèces de Pyrola au doux parfum, beaucoup de /acinthes, Corydalis, Oxalis, etc, qui poussent sur un tapis de mousse, avec de nombreuses fougères, lichens, champignons vénéneux. À 12,000 pieds environ, la forêt de sapins cède la place à la forêt de chênes; les arbres, plus ou moins rabougris, poussant serrés : forêts naines, pourrait-on dire; et à 14,000 pieds environ, les arbres disparaissent complètement ; ici commence la région alpine qui s'étend de la limite des arbres jusqu’à la ligne de neige située, à quelque chose près, entre 17,000 et 18,000 pieds. D'épais buissons de rhododendron, très désa- gréables à traverser, si on s’y engage par mégarde, se trouvent ensuite sur un millier de pieds; mais peu à peu.les plus hauts buissons cèdent la place à des espèces n'ayant que quelques pouces de hauteur qui, à leur tour, deviennent de l’herbage alpin (15,000 pieds), rochers dénudés et screes, avec, par-ci par-là, des plantes très spéciales, jusqu’à ce qu’on arrive enfin à la ligne de neige. C’est dans la zone des prairies alpines que le botaniste se 128 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE trouve dans un paradis de fleurs merveilleuses. À 15,000 pieds J'ai trouvé le fameux Meconopsis jaune regardé, tout récemment encore, comme chose fort rare, non pas que ce soit positivement rare (au-dessus de Mékong j'en ai vu le versant des montagnes tout Jaune, et la plante est répandue certainement à travers la Chine occidentale depuis Kansu jusqu'à Yunnan), mais à cause de sa situation très éloignée. On rencontre aussi plusieurs bril- lantes espèces bleues, jusqu'à 17,000 pieds d'altitude, mais Je n’en ai aperçu aucune qui ne füt pas déjà montée en graines, avant d'entreprendre d’herboriser dans le Vunnan, en 1911, où Je n'ai pas découvert moins de trois espèces. Ce qui caractérise la haute zone alpine, ce sont plusieurs belles Primerères (*), parmi lesquelles une brillante espèce d’un rose foncé (*) Mgr Félix Biet m'a raconté, à propos de ces belles primevères de Ta-tsien-lou, un épisode très intéressant du départ de Pratt, lorsqu'il faisait de l’entomologie à Ta-tsien-lou. Il survint, me raconta Meyer Biet, un orage de grêle, au mois de juillet, et cet orage ayant été très violent et ayant causé quelques dégâts, les Lamas prétendirent que Pratt, en tuant des papillons, avait irrité les divinités de la montagne et que c'était à cet étranger qu'il était légitime d'attribuer la cause de cet orage, expression de la colère divine. La xénophobie étant un des caractères de la nation chinoise, l’accusation reçut créance et occa- sionna une agitation telle que les jours de Pratt se trouvèrent en danger. Prévenu à temps, il serra ses bagages et décampa, abandonnant le celestial cottage qui l’avait abrité dans la montagne. Pratt emporta son riche butin entomologique et il n'’oublia pas une primevère dont la beauté l’avait charmé. Cette primevère, plantée dans une marmite de campement pourvue d’une anse et dont le fond avait été percé de quelques trous pour l'écoulement de l’eau d'arrosage, fut prise à la main par Pratt et transportée après bien des péripéties jusqu'à Changhaï. La marmite voyagea de Changhaï à San-Francisco, traversa toute l'Amérique du nord, arriva saine et sauve à New-York et prit le chemin de l'Angleterre. A Londres, Pratt avait toujours sa marmite que rendait précieuse la délicieuse primevère de Ta-tsien-lou qui s'y trouvait plantée. Mais Pratt, à la gare, à Londres, ayant trouvé sa femme et sa fille venues pour le recevoir, déposa sa marmite à terre. Après les effusions bien naturelles de la joie de se revoir, lorsqu'on a accompli un aussi périlleux voyage, Pratt ne retrouva plus sa mar- mite qui lui avait été volée, presque entre ses jambes, et la primevère fut perdue. Tel fut le récit que me fit Mgr Büiet, dans mon jardin, à Cancale, alors qu'ensemble nous nous entretenions des montagnes de Ta-tsien-lou, des paysages de Chine, de la faune et de la flore de ce lointain pays. Regardant la baie que nous dominions du haut de la falaise, Mgr Biet me disait: « Voyez la côte, en face de nous; quelle distance y a-t-il d’une rive à l’autre ? Eh bien le fleuve Yang-tse-kiang, vers le milieu de son cours, est plus large que toute la baie, depuis Cancale jusqu'au Mont-Dol; jugez de sa grandeur et de sa puissante majesté ! » Ch. OBTAR. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 129 et une espèce naine, bleue, qui souvent pousse assez serrée pour colorer en bleu plusieurs mètres carrés de terrain; de nombreux Saxifrages dont les plus remarquables sont des espèces jaune d'or; des Gentianes bleues qui rappellent celles des Alpes de Suisse, de grandes Arémones bleues ou blanches; des }7241{laria jaune soufre, des Didymocarpus et une foule d’autres fleurs, presque chaque vallée présentant au chercheur enchanté quelque chose de nouveau. Un éclat de nuance exceptionnellement bril- lante est de règle chez les fleurs alpines et on a attribué ce phé- nomène à l'effet direct de l'altitude. Mais puisque cette augmen- tation d'éclat commence à se manifester dans les Alpes de Suisse, à 10,000 pieds et même à moins et dans le Vunnan, pas avant 14,000 pieds, cette explication ne parait pas satisfaisante; le phénomène, en effet, coincide assez avec le commencement de la région alpine, en dépit de l'altitude. Les pentes situées au midi, sur lesquelles les neiges d'hiver fondent de bonne heure, expo- sées à la forte lumière du soleil et d'où la radiation intense a lieu la nuit, présentent généralement des « screes » presque nus au-dessus de 15,000 pieds. Mais ici on trouve des plantes clair- semées, lesquelles, bien que rarement belles, offrent des particu- larités plus intéressantes que leurs compagnes plus fortunées; car les conditions dans lesquelles elles vivent sont hostiles à la majorité des plantes : le manque d’eau dû à la porosité du « scree », la chaleur extrême du jour (les rochers se chauffent rapidement) et le froid extrême de la nuit dus à la radiation rapide; souvent ce sont les côtes en face du midi qui sont exposées aux vents forts qui montent de la vallée; une intensité plus grande de lumière due à la réflexion et plusieurs autres condi- tions extraordinaires. Etudier la question de savoir comment il est possible à ces plantes de résister à tant de conditions adverses ce serait entamer une discussion technique; 1l suffñt donc de dire qu’en général elles sont caractérisées par : rapetissement, tassement (beaucoup d'entre elles sont « cushion-plants »), feuilles rouges, racines profondes, nature velue, fleurs bien visibles, mais rarement écla- 9 130 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE tantes. On pourrait dresser une assez longue liste de « scree- plants » mais ce sont peut-être le Composite et le genre Corydalis qui sont les mieux représentés, bien que les Caryophyllées et les Potentilla soient certainement les plus frappantes et celles qui réussissent probablement le mieux. On est un peu étonné de trouver des abeilles très occupées, à une altitude de 16,000 pieds, des papillons presque aussi haut et d'innombrables mouches jusqu'à la limite des plantes en fleurs, quand on se rappelle qu'aux Iles-Britanniques les abeilles ne montent pas au-dessus de 3,000 pieds. Les montagnes autour de Tatsienlu n'offrent pas la suite complète de végétation qu'on remarque dans plusieurs parties de Yunnan, car par insuffisance de pluie, plusieurs de ces zones passent inaperçues. La suite de la végétation dans ces montagnes est indiquée grossièrement par les deux diagrammes ci-après, où À représente la complète gradation dans les régions des grandes pluies d'été et B les zones où, comme à Tatsienlu, Batang et A-tun-tsi, 11 tombe bien moins de pluie. Note. Les zones sont nommées d’après le dominant, l'espèce la plus frappante, ou d’après la végétation la plus caractéris- l PI S tique. La Région Alpine depuis la limite supérieure des arbres, prise à une altitude de 14,000 pieds jusqu'à la ligne de neige, prise à 18,000 pieds, au-dessus de laquelle se trouvent les neiges éternelles. Ligne de neige. 18,000 pieds. Herbage alpin. 17,000 pieds. Pâturage alpin. 16,000 pieds. Région alpine. Buissons de Rhododendrons . ù ; 15,000 pieds. (espèces naines), Forêt découverte, petits ; Le ; 14,000 pieds. Limite d'arbres. arbres. Forêt Alnus (Aulne). 13,000 pieds. Forêt de Âhododendron 12,000 pieds. et Abies (Sapin). 11,000 pieds. Région de forêts. Forêt de Chênes, et l 10,000 pieds. Arbres à feuillage caduc. $ 9,000 pieds. Diagramme À. Montagnes où tombent de fortes pluies l'été. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 13] Ligne de neige. 18,000 pieds. Herbage alpin et « Scree ». 17,000 pieds. Herbage alpin. 16,000 pieds. Région alpine. Buissons de Rhododendrons ; 15,000 pieds. (espèces naines) Rhododendrons et 14,000 pieds, Limite d’arbres. forêt d’Abtes. 13,000 pieds. Forêt d’arbustes à 2,000 pieds. | feuillage caduc, arbres 11,000 pieds. Région de forêts. clairsemés, etc. 10,000 pieds. | Pâturage et région aride. 9,000 pieds. / Diagramme Z. Montagnes où les pluies d'été sont modérées. Quant aux animaux, toute cette région montagneuse, les Mantze-Marches, comme on les appelle généralement, fourmillent de gros gibier, bien que nous n’ayons fait aucune chasse et que nous n'ayons rien pris de plus gros qu'un chien sauvage, ce qui était assez fréquent dans les buissons de RAododendrons à 15,000 pieds d'altitude. Nous avons pris au piège des rats d’eau, des souris et des musaraignes, parmi lesquels se trouvaient plu- sieurs espèces nouvelles, ainsi qu'une petite belette, d'espèce peu connue, que nous avons prise aussi dans les hautes altitudes. Cependant, sur le bord des Marches du Yunnan, j'ai eu la chance de voir du gros gibier et si J'avais chassé, au lieu d’herboriser, J'aurais pu prendre des sujets intéressants. Les Léopards sont très communs autour d’'A-tun-tsi et un de mes hommes en a vu un, en plein jour, emporter un mouton qui se trouvait près de la tente du berger. Une autre fois, mon chien a commencé d aboyer furieusement et nous avons entendu le craquement des branches dans les fourrés, ce qui trahissait la présence d’un léopard. La plus grande surprise que j'aie éprouvée c'était de voir dans la forêt un gros ours noir se dresser sur ses pattes de derrière à dix pas de moi! J'ai vu aussi des daims et des ovidés sauvages (precipice-sheep) dans cette région. » F. KINGDON WARD. IV Les ZYGAENA de l'Italie centrale J'ai demandé à mon ami Orazio Querci, jadis en résidence à Formia, tout près de Gaëte, de vouloir bien rédiger pour le Volume VI des Etudes de Lépidoptérologie comparée, une notice sur chacune des Espèces de Zygaena observées par lui-même dans l'Italie centrale ou Lazio, c'est-à-dire dans l'antique Latium, pays des Latins. Ce nom de Latium vient de latere qui veut dire : se cacher. Saturne chassé du Ciel par Jupiter, obligé de quitter l'Olympe et de se dérober à la poursuite du fils qui l'avait détrôné, vint se réfugier dans l'Italie centrale où il rassembla les hommes encore à moitié sauvages et épars dans les forêts des montagnes, leur donna des lois et imposa le nom de Latium à la contrée qui avait été pour lui un asile très sûr. Mais ce fut au temps déjà moins mythologique, quoique pas- sablement fabuleux où Latinus, fils de Faunus et de Marica, était roi du Latium que le pieux Enée, fils d'Anchise et de Vénus, aborda en Italie et demanda à Latinus l'hospitalité. Enée devint le gendre et l'héritier de Latinus et cette légende fut chantée, il y a vingt siècles, par Virgile, auteur de l'Enéide, le grand poème national où sont décrites les origines de Rome. Une histoire considérée comme moins incertaine, remonte pour le Latium, à l’an 744 avant Jésus-Christ. C'était le temps où 134 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Romulus, le premier des sept rois, ouvrit un asile à tous les aven- turiers. Depuis cette époque, de combien de guerres et de travaux accomplis par les hommes, la campagne romaine n’a-t-elle pas été le théâtre? La surface du sol a été modifiée bien des fois. Cependant 1l est probable que la création des Espèces de papillons qui, de génération en génération, se sont succédé jusqu’à nos Jours, remonte à une antiquité beaucoup plus lointaine encore que la fondation de Rome. Malgré la fragilité des Lépidoptères, il semble raisonnable de penser que les échantillons dont nous constatons aujourd’hui l'existence dans la campagne romaine, sont la descendance des ancêtres qui vivaient bien avant l’époque de Romulus. Mais de quelles traverses ces pauvres papillons n'ont-1ls pas eu a souffrir? Sans doute de nombreuses et florissantes colonies ont disparu avec les plantes qui les nourrissaient; tandis qu'ailleurs, l'Espèce pouvait être tranquille. Dès lors, par des migrations graduelles, les lieux jadis dévastés, puis ensemencés &e nouveau au moyen des graines que portent les vents, ont pu se trouver habités par les mêmes Espèces qui y avaient prospéré autrefois et qui y retrouvaient les conditions nécessaires à leur existence. Je sais bien que Jj'exprime des hypothèses; mais elles me paraissent vraisemblables. Quoi qu'il en soit, M. Orazio Querci a magistralement étudié la faune lépidoptérologique actuelle du Latium. Il y a apporté un zèle et une intelligence que Je n'ai jamais vu surpasser. Alors, 1l m'a paru nécessaire de faire profiter la Science des observations si nombreuses et s1 judicieuses réalisées par M. Orazio Querci. J'ai prié mon aimable et toujours si obligeant ami d'accompagner le mémoire que Je l’invitais à écrire, d’une notice descriptive concernant les localités explorées par lui. II me paraît en effet très intéressant d'associer la peinture du paysage à l'histoire même des Lépidoptères. L'étude de la Nature comporte tout un ensemble de considéra- tions qui sont inséparables; Je me figure que les observations biolo- LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 1e Ur giques concernant tel ou tel papillon, ont pour complément indis- pensable, l’exposé des relations de l’insecte avec les plantes, aussi bien celles qui nourrissent sa chenille que les fleurs sur lesquelles le papillon aime à se reposer; un aperçu de la constitution géolo- gique du sol est nécessaire et, comme synthèse de toute cette documentation, le tableau du site dans lequel se déroule la vie évolutive du papillon achève de fixer un point historique important. Car « en ce monde où tout change sans cesse », qui peut dire que le paysage d'aujourd'hui sera celui de demain ? M. Orazio Querci n'est pas seulement un Entomologiste parfaitement instruit et n’oubliant aucun détail; il est aussi un amant passionné de la belle nature qui, nulle part au monde peut- être, n'exerce un charme plus attrayant et plus doux qu'en Italie, sa bien-aimée patrie. Lui aussi peut dire : Axch'10 son pittore; car avec sa plume, 1l nous fait voir, comme avec une photographie en couleurs, sa chère colline Solaro qui bientôt ne sera plus qu'un souvenir, les chemins durs et raboteux du Mont Petrella, les feuillées de ses montagnes Mainarde, toujours imprégnées de l'humidité qu'y entretiennent les pluies continuelles. M. Orazio Querci ne se console pas de la destruction des beaux arbres qui sont sacrifiés à l'exploitation toujours plus intensive et exclusive- ment utilitaire du sol. Je partage ses regrets. Que sera la surface de notre planète, dans deux ou trois siècles, lorsque l’activité humaine, fébrile et effrénée, aura détruit, pour des profits souvent bien aléatoires, les forêts qui sont la parure de la terre, et réduit la faune et la flore aux animaux de basse-cour et aux plantes alimentaires ? Les anciens n'étaient pas destructeurs des sites naturels comme les modernes. C’est de l'ère des chemins de fer que date l’exploi- tation brutale et sans mesure des forêts, le défrichement de tous les coins de terre, la guerre sans merci à tous les animaux, à tous les végétaux qui ne semblent pas susceptibles d'être domestiqués. Mais qu'y pouvons-nous ? Les personnages qui se font l'illusion de croire qu'ils sont les pionniers du progrès, ne comprennent pas nos cris d'alarme et 130 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE comme ils paraissent les plus nombreux et les plus forts, nous n'avons pas l'espoir de voir accueillir nos protestations. Essayons donc de profiter des moyens que nous avons encore, au commencement du XX° siècle, pour étudier la faune et la flore naturelles autour de nous. En attendant que l'Histoire naturelle ne devienne une sorte d'Archéologie, constatons avec exactitude ce dont nous sommes témoin et donnons une publicité durable à nos observations. Elles seront utiles à nos successeurs. Je remercie cordialement M. Orazio Querci d’avoir si aimable- ment correspondu à mes vues. Il manie avec une remarquable élégance la langue italienne qui se prête admirablement par la variété, la richesse et la précision de ses termes aux descriptions de la nature. Le style de M. Orazio Querci se distingue par une animation qui donne à tous ses récits une originalité aussi expressive que vivante. J'ai pourvu moi-même à la traduction, regrettant d'être trop souvent resté impuissant à faire valoir en français le texte italien, comme J'aurais aimé à le faire. Je crois cependant que J'ai exactement reproduit la pensée de l’auteur et je l'ai prié pour plus de sûreté de revoir lui-même la traduction que J'ai écrite. M. Orazio Querci entend parfaitement les langues française et anglaise et il joint à son remarquable talent de natu- raliste, celui d'être un philologue et un littérateur distingué. Rennes, février 1912. Charles OBERTHÜR. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 137 Notizie sulle ZYGAENA del Lazio meridionale. La zona di terreno nella quale noi abbiamo cacciato 1 lepidotteri, dal 1903 al 1911, comprende il gruppo dei monti Aurunci, 1} monte Cairo e le montagne Mainarde, le quali formano 1l lato mer1- dionale del monte Meta. Questa zona, corrispondente al Lazio nuovo dei Romani, & ora politicamente aggregata alla provincia di Caserta; ma, geograf- camente, appartiene all’ Italia centrale, che ha per limite meridio- nale il fume Garigliano e la vetta del monte Meta. I monti Aurunci costituiscono l’estremo lato sud dell” Anti- Appennino romano, che comincia nei pressi di Roma, coi Coll Laziali, continua, coi monti Lepini, e termina, al fume Garigliano, col massiccio degli Aurunci, che si erge, quasi a picco, sul lato nord del golfo di Gaeta. Il monte Petrella, alto 1,533 metri sul livello del mare, è 1l più elevato del gruppo; intorno ad esso stanno : il monte S. Angelo (1,402 metri), Ravegrande (1,316 metri), Revole (1,307 metri), Ruazzo (1,316 metri), Faggeto (1,259 metri) e molti altri di minore importanza. Il versante sud del massiccio montuoso, che si specchia nel golfo di Gaeta, è assolutamente arido e, nella parte più elevata, senza la minima traccia di vegetazione. Solo negli ultimi dechivi, immediatamente prossimt al mare, la vita vegetale si manifesta maravigliosamente rigogliosa. Sono giardini di aranci e di limomi, ampie estensioni di uliveti e vigneti, coltivazione varia ed intensa di cereali ovunque. E facile comprendere come tali condizioni di terreno siano tutt'altro che propizie allo sviluppo dei lepidotter1; difatti la zona si pud dire ne sia affatto priva. Solo nelle vicinanze di Formia, dietro la stazione ferroviaria, fra 1 luoghi ricoperti di una cultura lussureggiante, esiste una vera oasi : la collina denominata So- laro. Essa è formata da balze scoscese di terreno, impossibili a 138 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE coltivarsi per la loro orrida conformazione, difficilissime anche a praticarsi. Geniste, caprifoglio, graminacee e labiate selvaggie germogliano imdisturbate fra 1 massi calcarei ed offrono cosi asilo a legioni di insetti. Purtroppo, fra pochi mesi, la dinamite ed 1l piccone faranno sparire quella incantevole collina, ove noi abbiamo passato 1 giorni più felici della nostra vita. Su quel luogo sorgeranno 1 fabbricati della grande stazione ferroviaria di Formia, che sara la più importante della nuova linea direttissima, che congiungerà Napoli a Roma. Per non assistere alla distruzione di quella mirabile collina noi abbiamo abbandonato per sempre la nostra residenza di Formia. Sulla collina Solaro e nei sottostanti ripiani, cominciano in gennaio ad apparire 1 primi e poco numerosi esemplari di Zygaena Transalpina. In aprile, la generazione di questa specie è nel suo pieno sviluppo e nei primi giorni di maggio pud dirsi esaurita. Malgrado le condizioni oltremodo favorevoli, non si ha una seconda generazione. Verso la metà di maggio apparisce la Zygaena Rubicundus ed al principio di giugno, oltre a quest’ ultima specie, si trovano anche degli esemplari di Zygaena Punctum e di Carniolica. Dalla fine di giugno in poi, nessuna Zygaena si mostra più nei dintorm di Formia. Per salire dalla marina alle alte vette circondanti 1l monte Petrella, vi son parecchie strade; tutte perd faticossissime a percor- rersi. La via diretta è la più difficilmente accessibile. Da Formia, st giunge a Maranola per una strada rotabile, ma in pessimo stato di manutenzione. Da Maranola, per sentieri scoscesi, camminando di buon passo, si pud salire in tre ore al monte S. Angelo e da li, in altre tre ore, al Petrella. Durante tutto questo lungo cammino, si pud esser certi di non raccogliere, nel giugno, che pochissimi esem- plari di Zygaena Punctum. La regione prossima al Petrella era oltremodo ricca di lepidot- teri; ma anche li, la mano dell’uomo sta compiendo la distruzione di questi graziosi insetti. Il bosco di faggi venne in gran parte tagliato in questi ultimi due anni ed il taglio continua ancora LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 139 intensamente. Dove prima erano alberi secolari è ora 1l deserto; nelle belle radure, dove tante volte noi cacciammo lieti fra le alte felci, non vi è più vestigia di erba. Tutto è stato distrutto, abbru- ciato. Quando nelle nostre caccie sentivamo il tonfo dei colossal: faggi, che crollavano abbattuti dalla scure del legnaïolo, c1 sem- brava che il crepitio dei rami ed il cupo rombo della caduta si ripercotessero nei nostri cuori e li lacerassero. Fuggivamo lontano, sperando che la distanza c’ impedisse di udire l'eco di quella rovina. Anche le più alte praterie della montagna sono adesso. inten- samente coltivate a grano ed a granturco. Il contadino italiano, che emigra all'estero, non ha, lontano dalla sua patria, che il pensiero di tornarvi col peculio sufficiente per lavorare la sua terra natale; quando ritorna, si dà, con vera frenesia, a costruire case campestri ed a dissodare 1 terreni fin allora incolti. Cosi, nelle vaste campagne dell’Italia meridionale, sorgono ovunque innu- merevoli case coloniche dalle quali il contadino accudisce ai suoi lavori o li sorveglia. La incolta natura viene a mano a mano vinta dall’industre mano del lavoratore, ma le farfalle spariscono. Se non fossi Entomologo, vedrei con incondizionato piacere la manitestazione della esuberante vitalità del mio Paese; ma, pur- troppo, la gioia dell” amor patrio m1 viene turbata dall'amarezza che mi procura il pensiero che caccie entomologiche sono sempre più diffcili ed improduttive. Alla base del cono del monte Petrella si trova la fontana di Canale. Essa è una scarsissima sorgente d’ acqua, ma unica in tutto il versante meridionale dei monti Aurunci. Il possesso di quest’acqua fu causa di rivalità e di una lite giudiziaria, che durd più di cento anni, fra 1 Comuni di Esperia, Spigno Saturnia e Maranola, che confinano appunto alla sorgiva. Due strade di accesso al Petrella partono da Spigno Saturnia, un piccolo e povero villaggio situato a circa 400 metri di altitudine, a cui si pud pervenire da Formia per mezzo di una pessima via carrozzabile. Una delle vie mulattiere si stacca a sud di Spigno Saturnia € s'inerpica per un sentiero appena tracciato, su una 140 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE terra rossastra per 1 mineral di ferro che contiene ed assai friabile. Poi il sentiero s’interna in un fitto bosco di piccoli faggi e, con infiniti Zig-zag, giunge al colle e di là alle radure delle Neviere. Per superare la distanza da Spigno alle Neviere occorrono non meno di quattro ore di penosissima salita. La località delle Neviere era una delle più amene e propizie alle caccie entomologiche, ma, per il taglio del bosco, tutto è stato distrutto. Mentre prima, per andare dalle Neviere alla fontana di Canale, di cui avanti ho parlato, si doveva attraversare il superbo bosco di Campitelli, ora, fra le due località, si stende una landa incolta e sassosa. Il bosco di Campitelli era davvero maraviglioso; composto di enormi faggi, che innalzavano verso il cielo 1 loro tronchi dritti e di smisurata grandezza, con lunghe e regolari file di alberi, che davano al luogo l’ aspetto di una cattedrale. Il suolo, ove non poteva mai giungere un raggio di sole, era tutto ricoperto di foglie secche, che attutivano ogni rumore. L’ altro sentiero, a cui innanzi ho accennato, si dirama a nord di Spigno Saturnia; prima, scende dolcemente in una valle, poi s’inerpica per la montagna. E talmente aspro, che spesso ho veduto 1 mul scivolare sulle pietre levigate e cadere al suolo. Ma, quando la salita è superata, la incantevole vista che offre la valle del Petrella, fa presto dimenticare il faticoso cammino. À simistra si erge 1] monte Petrella rivestito di un bosco fittissimo di Faggi; a destra si vedono le nude balze del Ravegrande; nel mezzo si stende la bella valle lunghissima, pianeggiante, ricoperta di erbe. Il piacere di trovarsi in quella deliziosa località dura fino a che incomincia a farsi sentire la sete poichè il versante settentrionale del Petrella è affatto privo di acqua sorgiva. Mia moglie e mia figlia, nel 1911, trascorsero tutto 1l mese di giugno in una capanna di legno sperduta nella valle del Petrella. Quando 1l tempo era buono, si sentivano pienamente felici, poichè 10 avevo cura di mandar loro da Formia tutto ciù che era necessario. Per l’ acqua da bere, si provvedeva a mezzo di un mulo, che portava un barile, e che veniva condotto da un contadino a fornirsi di LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 141 acqua alla fontana di Canale. Occorreva valicare la cresta del Petrella e scendere nel versante meridionale : non meno di set ore di viaggio ! Ma, durante 1 temporali, la situazione diveniva estremamente precaria ed una volta, nel corso di una bufera che imperversd per quattro giorni, nessun mulattiere volle avventurarsi sul monte a portare le provviste. Io stesso dovei caricarmi sulle spalle un pesante sacco e recarmi alla valle sotto una pioggia dirotta. Trovai mia moglie e mia figlia, che non avevano mangiato da 36 ore, durante le quali avevano dovuto lottare con l’acqua, che aveva invaso la capanna e col vento, che minacciava di abbatterla. Quando giunsi, invece di narrarmi le loro avventure, si affretta- rono a mostrarmi una superba Sorrentina-Adflata ed una Carnio- lica a quattro macchie, che avevano raccolto durante le loro caccie, prima che si scatenasse la furia degli elementi. Alla valle del Petrella, si pud giungere anche per una via rela- tivamente assai piu agevole di quelle sopra descritte, partendo da Esperia, un bel paesetto, che già trovasi a più di 500 metri di elevazione. Un sentiero fiancheggiante il Rio Faggeto, conduce alla Valle in meno di quattro ore. Percorrendo, verso ovest, tutta la valle del Petrella, si giunge ad una località chiamata Cisterna Cupa a causa di una profon- dissima cisterna di acqua piovana, che vi si trova. Da Cisterna Cupa, la stradetta scende nella valle di Polleca, e quindi, costeg- giando 1l Rio Polleca, termina ad Esperia. In tutte le localita che ho nominato, appariscono, verso la fine di maggio, le Zygaena Oxytropis ed Ochsenheimeri, ed a primi di giugno, quando la generazione delle Oxyfropis è quasi esaurita, schiudono insieme le Zygaena Purpuralis, Transapennina, Charon, Lonicerae, la forma Soyrentina della Transalpina e Carniolica. Alla fine di giugno sbocciano le ubicundus ed ultime appariscono le Punctum. Se le caccie entomologiche sono disagevoli sui monti Aurunci, sul monte Cairo sono talmente disastrose che io non ho mai voluto condurvi la mia famiglia. Î sentieri del monte Cairo sono di 142 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE accesso difficilissimo; manca assolutamente l’acqua sorgiva e si è costretti a bere quella di cisterna piena di vermicaattoli rossi; di tanto in tanto bisogna difendersi con la rivoltella dall’assalto dei ferocissimi cani randag1. Sul monte Cairo, nelle mie escursioni, sempre alla fine di giugno, trovai solo Zygaena Ochsenheimeri e Transalpina. Per chi ha vissuto lungo tempo sui monti Aurunci, le montagne Mainarde sembrano un paradiso terrestre. La via rotabile, che par- tendo da Atina termina ai Coll al Volturno, perviene a circa 000 metri di elevazione e faclita moltissimo le ascensioni. Sulle Mainarde vi sono, in ogni luogo, sorgenti di acqua purissima; le località sono oltremodo favorevoli alle caccie dei lepidotter1. Nel 1011, la mia famiglia rest due mesi e mezzo sulle Mai- narde e, se le continue pioggie non avessero ostacolato le nostre ricerche, noi saremmo tornati a Formia con una enorme messe di Zygaena e di Ropaloceri. Nei primi giorni del mese di luglio, noi trovammo Zygaena Erythrus, Transapennina, Transalpina ed ÆEphialtes; poi, in agosto, Rubicundus, Ochsenheimeri e Carniolica. Le nostre tre principali località di caccia : Colline di Formia, Valle del Petrella e Montagne Mainarde si trovano in condiziont assolutamente differenti l’una dall’altra. Le colline di Formia, esposte a pieno mezzoggiorno, sono asciutte, ricoperte perennemente di vegetazione rigogliosa; in esse l’inverno non esiste, 1 venti non vi giungono. La valle del Petrella, resta sotto la neve fino a maggio; è esposta a tramontana e sarebbe asciuttissima, data l’assoluta mancanza di corsi d’ acqua, se non vi si stabilisse quasi sempre una fitta nebbia. Le montagne Mainarde sono invece intersecate in ogni senso da corsi d’acqua e le continue pioggie rendono la località ancor più umida ed ubertosa. La vita vegetale comincia in giugno e dura fino a tutto settembre in condizioni assai favorevoli. La costituzione geologica è esclusivamente calcare ed uniforme in tutto il Lazio meridionale. La vegetazione è erbacea sulle colline LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 143 di Formia. Sui monti Aurunci e sulle montagne Mainarde le migliori località di caccia sono le radure prossime ai boschi di quercia o di faggio. Zygaena Erythrus, Hüb. Ho raccolto, nel Lazio meridionale, un numero assai limitato di esemplari di Zygaena Erythrus, perchè questa specie non si trova, insieme alle altre Zygaene, nelle località dove mia moglie e mia figlia si recavano abitualmente a cacciare 1 lepidottert. Quando, nelle caldissime giornate di luglio, percorrevo in bici- cletta lo stradale, che va da Formia a Cassino, mi fermavo spesso nei pressi di S. Giorgio a Liri, per ricercare gli esemplari di Zygaena Erythrus, che a volte trovavo appoggiati sugli steli sec- chi nei campi dove era stato tagliato 1l grano. Gli individui, soli- damente aggrappati al loro appoggio, per resistere alla furia del vento, sembravano offrire una facile preda, invece, al minimo sen- tore del pericolo, si levavano e, con volo rapido ed in linea retta, sfuggivano sovente alla cattura. Ho trovato la Zygaena Erythrus, sempre nei campi di grano ed in scarsa quantità, anche lungo la via rotabile, che da $. Apollinare va a Vallefredda, lungo la salita da Cassino a Terelle (alle falde del monte Cairo) e sulla strada, che da Atina conduce a $S. Biagio Saracinisco e quindi alle montagne Mainarde. La specie sembra molto poco variabile e non ne ho potuto fare uno studio accurato causa la insufficienza dei document raccolti. Non ho mai trovato 1l bruco. Zygaena Rubicundus, Hüb. La Zygaena Rubicundus è comunissima e diffusa in tutta l'Italia centrale e meridionale : se ne trovano esemplari a tutte le altitudini. Da fanciullo, ventisette anni or sono, la vidi per la prima volta 144 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE net dintorni di Roma, la mia Città natale; e fu proprio questo lepidottero, che, con la sua grande bellezza, desto allora in me, bambino di dieci anni, la passione per |’ entomologia. L’ ho poi ritrovata sul Gran Sasso d’ Italia (negli Abbruzzi), sul monte Vul- ture (in Basilicata), ed infine in tutto il Lazio meridionale. Ho sempre avuto una predilezione spiccata per questa Zygaena e volevo assolutamente scoprirne 1l bruco, ma tutte le mie ricerche erano state vane. L’onore di questa scoperta doveva spettare a mia figlia Erilda, che anch'ella, all'età di dieci anni, sulla collina Solaro, prossima a Formia, riusci a discernere, fra la folta vegeta- zione, la larva tanto desiderata. Sapevo che l’insetto perfetto schiudeva, in quella località, verso il 15 di magg:io, e fin dal principio della primavera ne avevo ricer- cato inutilmente il bruco. Il 1° maggio 1909 mia figlia ed 10 ci recammo sulla Collina Solaro, decisi ad esplorare sistematicamente ogni filo di erba ed ogni sasso, per riuscire nel nostro proposito. Ci dividemmo la zona da esaminare, e, curvi sul terreno sotto :l sole cocente, iniziammo le ricerche. Dopo poco mia figlia m1 venne incontro saltando precipitosamente, di sasso in sasso, e gridando « L’ ho trovato ». Ella conosceva benissimo 1 bruchi delle Zygaene, ma non so come abbia potuto intuire che, quello, era pro- prio della Rubicundus! Difatti, 11 26 maggio 1900, usci dalla cri- salide la bella farfalla, che occupa un posto cosi importante nella nostra vita. Il bruco della Zygaena Rubicundus, maestrevolmente figurato da Mr. Culot, alla Tavola LXXXV, n° 824, degli Etudes de Lépi- doptérologie comparée, in base agli esemplari viventi da me speditigli, è adulto in aprile e maggio sull” Eryngium Amethy- stinum,; si racchiude in un bozzolo giallo paglierino di forma allungata, donde l’insetto perfetto schiude dopo circa 20 giorni. Sui monti Aurunci, i bruchi si rinvengono in giugno, pure sulla pianta suddetta. La Zygaena Rubicundus è assai notevole per la stabilità dei disegni e per 1l fatto che il numero delle femmine è straordinaria- mente inferiore a quello dei maschi. Ho raccolto e preparato parec- LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 145 chie centinaia di esemplari di Rubicundus, senza poter mai riscon- trare alcuna aberrazione. I maschi di Zygaena Rubicundus hanno volo alto e sostenuto; in quanto alle femmine, anche se nate di recente, è difficile non rinvenirle accoppiate. La Zyvaena Rubicundus convive con tutte le altre Zygaenine e, specialmente sui monti Aurunci, con la Pur- puralis; mai perd ho trovato unioni ibride fra le due specie affini. Zygaena Purpuralis, Brünich. Ë una specie molto comune nella localitàa Fraine dei monti Aurunci. Nel 1911 ne rinvenimmo pure scarsi esemplari nella Valle del Petrella. Sviluppa in giugno e si offre in molteplici forme dovute alla magoiore o minore dilatazione delle macchie delle ali anteriori. Sono anche frequenti gli esemplari in cui, oltre alle macchie nor- mali della specie, vi è diffusione di rosso anche alla base delle ali anteriori, al di sotto della costola inferiore. Cid conferisce alla Zygaena V aspetto di una Æyythrus. Nel 1004 trovai a Fraine dei curiosi esemplari, che ora sono nella collezione Rostagno di Roma, e che hanno la valva genitale spiccatamente rossa. Negli anni secuenti non ci fu più possibile di ritrovare tale forma, malgrado si avesse cura di esaminare tutte le Pyrpuralis, che c1 capitavano sott occh1o. La Zygaena Purpuralis dei monti Aurunci vola poco e si limita a passare da un fiore all’altro suggendo avidamente nel calice. Si notano spesso, sui fiori, degli intricati viluppi di maschi occupati a disputarsi una femmina. Quando cominciavano le nostre caccie sull’alta montagna 1 bru- chi avevano già formato la crisalide. Solo di queste c1 fu possibile raccogliere buon numero. Zygaena Transapennina, Calb. La Zygaena Transapennina non è comune nel Lazio meridio- nale : si trova in giugno in una limitata località della Valle del 10 140 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Petrella e lungo la via rotabile, che da Itri conduce al Santuario della Civita Farnese; in luglio, ne abbiamo rinvenuto qualche individuo presso S. Biagio Saracinisco. Gli esemplari di questa specie s’innalzano spesso con volo sostenuto; ma, d'ordinario, stanno raggruppati nei boschetti, all’ombra delle felci e dentro 1 calici dei fiori. Quando le riunioni di 7’ ransapennina vengono disturbate, la maggior parte degli esemplari si lasciano cadere in terra, dove corrono rapidamente per nascondersi tra le foglie. La specie è molto variabile, ma la variabilità si limita alla tendenza di quattro fra le cinque macchie della ali superiore, a confluire fra di loro (esclusa la macchia basale superiore). La fascia indaco delle ali posteriori ha spessore costante in tutti gli esemplari da noi raccolti. L’aberrazione piu frequente consiste nella confluenza delle due macchie basali; la confluenza contem- poranea delle macchie basalhi e della macchia apicale con la mac- chia media superiore, è estremamente rara. La disposizione dei tre tratti cuneiformi in questa aberrazione, ricorda 1 disegni della Scabiosae tipica; pero le due Zygaene differiscono totalmente nella struttura delle ah, che tanto nella Z'7ansapennina tipica, quanto nelle sue aberrazioni, sono sempre marcatamente arroton- date all’apice. La 7 7ansapennina del Lazio meridionale differisce da quella del Lazio centrale, raccolta dal Comm. Rostagno, per la sua squamatura molto poco profusa, che conferisce alla Zygaena una tinta chiara e trasparente. Non ho mai potuto rinvenire 1l bruco della Zygaena T'ransapen- nina. Zygaena Ochsenheimeri, Zeller. La Zygaena Ochsenheimeri à comune in tutto il Lazio meridio- nale, ma solo nei luoghi la cui altitudine sul livello del mare supera i 400 metri. Sui monti Aurunci comincia a schiudere nei primi giorni di giugno e la generazione dura tutto il mese. Se ne LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 147 trovano esemplari in gran numero lung 1l sentiero, che da Spigno Saturnia conduce al Monte Petrella, nelle località Polleca e Fraine, prossime al Monte Revole, nella Valle del Petrella e nella Valle di Canale. Sul monte Cairo, la Zygaena Ochsenheimer: è frequente sol- tanto in giugno, mentre sulle Mainarde, ai fianchi meridionali del Monte Meta, apparisce solo a luglio imoltrato e dura fino ai primi di settembre. Perd, a mezzo agosto, vi è una sosta nello sviluppo, e gli individui che nascono successivamente differiscono da quelli normali per le dimensioni e per la conformazione delle ali. Quando questi esemplari riposano sugli steli rassomigliano piuttosto a Zygaene Charon. Non mi è stato possibile accertare, se, anche sui Monti Aurunci, si manifesta tale generazione tardiva. La nebbia e le bufere, già frequenti in primavera su quelle montagne, aumentano d’ intensità durante l’estate; tutti 1 nostri tentativi di ascendere al Petrella, nei mesi di luglio o di agosto, andarono falliti per l’inclemenza del tempo. La Ochsenheimer: è una Zygaena molto quieta : non l’ ho mai veduta spontaneamente volare. Le femmine, e specialmente quelle dei Monti Aurunci, che hanno l addome sproporzionatamente erande, quando sono disturbate preferiscono lasciarsi cadere in terra, anzichè aprire le ali al volo. Si trovano molto spesso dei maschi di Ochsenheimeri accoppiati con femmine di altre specie di Zygaena. Nel giugno 1903, mia mopglie trovd alla Valle del Petrella, un maschio di Ochsenheimer: in copula con una femmina di Syntomis Phegea. 1 due esemplari, ancora accoppiati, sono nella collezione del Comm. Rostagno di Roma. Nel giugno 1911, mia figlia, pure nella Valle del Petrella, raccolse un maschio di Ochsenheiëmert, che copriva una femmina di {no Notata. Malgrado tutte le nostre cure le due Zygaenine si separarono subito. La Zygaena Ochsenheimer: del Lazio meridionale è estrema- mente variabile. Si trovano, in ispecial modo al Petrella, esemplari enormi, che offrono un singolare contrasto con quelli della gene- 148 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE razione tardiva delle Mainarde. La pagina superiore delle ali anteriori presenta tutte le possibili variazioni di numero e di dis- posizione delle macchie. La forma a cinque macchie è assai rara, ma è comune quella in cui la macchia apicale à ben ridotta. Quando le macchie sono sei, vi è sovente confluenza fra le due macchie medie o fra le due apicalhi. La confluenza contemporanea delle macchie apicali e medie si accenna solo imperfettamente. L’ ampiezza della fascia color indaco delle ali posteriori varia molto nelle femmine. In alcune la fascia si limita ad un filo sottile ed uniforme, in altre si espande più ampia e dentata. Degna di speciale attenzione è la variabilità della pagina infe- riore delle ali superiori. La forma normale è quella con se macchie congiunte dal « Nebelstreif »; ma in parecchi esemplari la fusione delle macchie è completa in modo che la pagina inferiore delle ali superior: risulta di uno splendido colore rosso scarlatto. Per contrasto vi sono pure, ma rarissimi, degli individui con le sei macchie nettamente separate, che spiccano distinte sul fondo color indaco intenso. Generalmente, quando fra le sei macchie della pagina superiore ve ne sono delle confluent, 1l rosso delle ali posteriori e della pagina inferiore è molto accentuato diffuso. Gli esemplari viventi, che presentano il fenomeno della vzr2- descenza nella pagina superiore delle ali anteriori sono di una straordinaria bellezza. La viridescenza persiste, molto attenuata, anche nell'insetto disseccato. Poco conosco dello stato larvale della Zygaena in questione, perchè ho raccolto solo due bruchi, prossimi alla metamorfosi, che non riuscii a portare in Formia, per confrontarli con la figura del bruco della F/1pendulae, prima che si racchiudessero nel bozzolo. Mi sembra perd che il bruco non somigli a quello di F7/2pendulae rappresentato dall Hoffmann. Lo lo avevo preso per quello della Rubicundus, scoperto da mia figlia Erilda a Formia e riprodotto alla figura n° 824, Tavola LXXKV degli Etudes de Lépidopté- rologie comparée. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 149 Zygaena Punctum, O. La Zygaena Punctum è diffusa in tutta la zona del monti Aurunci : in giugno a Formia, alla fine dello stesso mese nelle valli del Petrella e del monte Revole. Si trova pure in giugno lungo la squallida e sassosa strada, che dal monte S. Angelo scende al mare. Non si rinviene affatto sulle pendici del monte Meta, nè sul monte Cairo. Molta variabilità nella disposizione ed estensione delle mac- chie delle ali anteriori; assoluta costanza nella estensione del margine delle ali posteriori. Molti esemplari di Zygaena Punctum hanno le ali superiori col rosso tanto diffuso, da rassomigliare per- fettamente a piccole Rubicundus. Solo dal! esame delle zampe si riconoscono le due specie. La Punctum è una grazioza Zygaena svelta e rapida nel volo; predilige le località aride e sassose. Il bruco rappresentato alla figura n° 823, Tavola LXXXV, degli Etudes de Lépidoptérologie comparée (ma per insufficienza delle mie indicazioni, erroneamente indicato come bruco delia Àubicundus), vive in giugno sull’Æryn- gium Amethystinum, insieme a quello della Rubzcundus. Zygaena Achilleae, Esp. La Zygaena Achilleae è stata da noi rinvenuta nel Lazio meri- dionale, esclusivamente nella località Fraine e Valle di Petrella, sui monti Aurunci. Vola poco e preferisce starsene quietamente a suggere 1 fiori. Anche la variabilità di questa specie è limitata alla maggiore o minore estensione o confluenza delle macchie delle ali anteriori. La maggiore abbondanza di esemplari si verifica nella metà del mese di giugno; il bruco non è stato mai rinvenuto da noi. 150 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Zygaena Charon, Hub. La Zygaena Charon è rara nel Lazio meridionale e si trova solo nelle due località dei monti Aurunci, indicate quali sede dalla Zygaena Achilleae. Verso sera si vede raramente alzarsi qualche maschio, con volo incerto e tremolante. D’ ordinario, gli esemplari di Charon stanno nascosti fra 1 cespugli di rovo o sotto la pagina inferiore delle felci. Piuttosto che volare, saltano, come piccoli erilli, procurando di nascondersi, dove gli steli sono più intricati, oppure si lasciano cadere in terra fingendo di esser mort. La variabilità si limita sempre alla maggiore o minore esten- sione della macchia apicale, che tende od a confluire con quella vicina, oppure ad impicciolire. Mai perd ho potuto trovare esem- plari nettamente a cinque macchie, e questa circostanza, unita al costante arrotondamento del} apice delle ali anteriori, m’ induce a ritenere, secondo l’ opinione espressa dal Comm. Rostagno, a pag. 103, del suo Lepidoptera Faunae Romanae, che la Charon ita- liana sia un'unità specifca, differente dalla #eliloti dell'Europa centrale. Fra i pochi esemplari da noi raccolti ne abbiamo rinve- nuti solo due : un maschio ed una femmina, con l’addome annu- lato da un cerchio rosso. I maschi della Zygaena Charon hanno spesso le macchie rosse della pagina inferiore delle ali superior: nettamente separate e distinte; nelle femmine le macchie sono confluenti, ma vi sono delle eccezioni a tal regola. Il bruco della Caron è a noi ignoto. Avremmo voluto farne ricerca in maggio (poichè la specie schiude nel mese di giugno); ma il cattivo tempo ci ha sempre impedito di accedere, in quell’epoca, sul!” alta montagna. Zygaena Lonicerae, Schwn. La Zygaena Lonicerae, benchè generalmente assai comune nella penisola italiana, è rarissima nel Lazio meridionale, e se ne tro- LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 151 vano pochi esemplari soltanto sui monti Aurunci. Sviluppa in giugno e gli individu: stanno abitualmente appoggiati sugli steli di erba offrendo una facilissima cattura. Gli esemplar:i sono ordi- nariamente molto grandi e vivamente colorati. Non ho mai rin- venuto aberrazioni : le cinque macchie della pagina superiore delle ali anteriori corrispondono esattamente alle macchie, nette e per- fettamente distinte dal fondo, della pagina inferiore. Nulla posso dire del bruco, che non c1 riusci di trovare. Zygaena Transalpina, Esp. Nella notizia da me redatta ed inserita nel V° vol. degli Etudes de Léprdoptérologie comparée, ho trattato del modo con cui à diffusa la Zygaena Transalpina nel Lazio meridionale, delle differenti razze speciali per ognuna delle località da noi esplorate e dei differenti costumi di ogni razza. Le nostre accurate ricerche di questa Specie, eseguite dal gennaio all’agosto 1011, non mi permettono di aggiungere nulla in più di quanto già esposi; ma, in base a considerazioni venute alla mia mente in seguito allo studio della pregevole memoria del Sig. Pictet intitolata /wf{uence de l'alimentation et de l'humidité sur la variation des papillons, credo opportuno fornire dati precisi relativamente alle condizioni di ambiente, in cui sviluppano le ben distinte razze della collina Solaro presso Formia, della valle del Petrella e della limitata località delle montagne Mainarde in cui si ritrova la Specie. La collina Solaro, riparata dai venti di settentrione dal gran massiccio dei monti Aurunci, è un vero paradiso terrestre. L’ in- verno vi è sconosciuto; 1 hori e le erbe vi crescono in ogni mese. E una località oltremodo asciutta, perchè il ruscelletto, denomi- nato di Caravalle, che serpeggia ai piedi della collina serve mira- bilmente a dirigere al mare le acque piovane. Non ho mai visto, in nove anni di mia residenza in Formia, che la nebbia si sia fermata su quella località. Ë agevole comprendere come, in condi- zioni di vità cosi favorevoli, la larva, che compie il suo sviluppo 152 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE in inverno, trovi sempre cibo abbondante e possa fornire insetti perfetti robusti ed intensamente pigmentati. Le balze dei monti Aurunci, esposte a perfetta tramontana, sono ricoperte dalla neve fino a maggio. Finita la neve, cominciano le pioggie dirotte e, quando non piove, vi staziona la nebbia. Non- dimeno la località non è eccessivamente umida, poichè non vi sono corsi d’acqua perenmi e perchè le pioggie vengono rapidamente assorbite dal terreno calcare e straordinariamente permeabile. Qua e là, nelle valli del versante nord del Petrella, si trovano profonde buche, scavate dalle acque e per le quali le acque stesse sfuggono, per raccogliersi in copiose sorgenti soltanto ai piedi del massicio montuoso. L'ambiente manca dunque di quella perenne satura- zione acquea, che, dalle esperienze del Dr. Pictet risulta sia uno dei pricipahi fattori del melanismo. Ed infatti la 7'ransalpina del Petrella si offre, generalmente, nella forma Sorrentina, in cui 1l melanismo non è soverchiamente accentuato. La Coronilla Emerus, che serve di esclusivo nutrimento alle larve di Zygaena Tran- salpina della collina Solaro, non esiste sui monti Aurunci, dove 1 bruchi debbono nutrirsi di altra pianta, che non «1 è stato possi- bile conoscere, ma certamente di più difficile digestione. Inoltre, la vegetazione, nell’alta montagna, è scarsissima, anche al principio della primavera. Da questa alimentazione insufficiente deve deri- vare la riduzione nella mole dell’ insetto perfetto e la sua gracilità. Le montagne Mainarde, freddissime in inverno ed in prima- vera, sempre umide per pioggie, nebbie, gran numero di corsi d'acqua perenni, che intersecano 1l terreno in ogni direzione, offrono tutte le condizioni necessarie perchè una specie, cosi su- scettibile a variare quale & la Transalpina, vi si mostri general- mente con esemplari di piccolissime dimensioni ed affetti da eccessivo melanismo. Nemmeno sulle montagne Mainarde si trova la Coromlla della Collina Solaro, che 1 bruchi della Transalpina digeriscono con estrema facilità, tanto che, appena usciti dalla diapausa larvale, compiono rapidissimamente tutte le mute e giungono in pochis- simi giorni alla piena maturita. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 153 La deficiente ingestione di foglie sempre umide, quali sono quelle delle Mainarde, deve certamente contribuire à prolungare la durata dalla vita larvale ed a diminuire la ninfosi con conse- guente produzione di forme albine, cosi comuni sulle Mainarde e sconosciute a Formia o sui monti Aurunci. Ritengo, secondo M. Charles Oberthür, come casi di albinismo, dovuti ad alimen- tazione difficile ad assorbire e a digerire le forme in cui al rosso, ordinario nella Transalpina, si sostitisce 1l color roseo, aranciato, giallo, cosi frequenti negli esemplari delle montagna Mainarde. Il bruco della Zygaena Transalpina della Collina Solaro, è mirabilmente riprodotto da Mr. Culot, alla Tavola LXXXV degli Etudes de Lépidoptérologie comparée. Ho allevato molti di questi bruchi e reputo opportuno fornire indicazioni relativamente alla loro metamorfosi. I bruchi di 7ransalpina della collina Solaro sono di facilissimo allevamento : essendo assai voraci crescono con grande rapidità. Tutti, senza eccezione, 1 bruchi da noi raccolti ed affidati alle cure di mia figlia giunsero a formare la crisalide. Essi vennero da noi nutriti esclusivamente con la Coronilla Emerus ma c1 riserviamo, se potremo averne degli altri, di tentare la nutrizione con diffe- renti vegetal. Nessuno di essi, anche se raccolto maturo, era affetto da parassiti. Il bruco, giunto a completo sviluppo, si ferma sulla parete della gabbia, forma un sottile strato di seta, poi tende 1 fil, che costi- tuiranno l’armatura del bozzolo. Dopo aver costruito una specie di amaca, il bruco si rivolta sul dorso ed emette dall’ano un liquido giallo, che spinge con la testa nella trama dei fili di seta. Con un giorno di lavoro l’opera esterna è compiuta e l’involucro dissecca. I bruchi compagni di prigionia hanno una spiccata pre- dilezione a divorare tale involucro, lasciando la crisalide allo sco- perto. Dopo 25 giorni circa, dalle ore 7 alle 10 del mattino, esce 1l lepidottero, che verso 1l mezzodi è già pronto pel volo. 154 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Zygaena Ephialtes, L. Ë rarissima nel Lazio meridionale. C1 fu possibile rinvenirne qualche esemplare, che svolazzava tra 1 fiori di sambuco, insieme a molte Syntomis Phegea, nella salita che da Cassino conduce ad Atina ed in quella che da Atina va ai Coll al Volturno. La loca- lità, dove la specie si mostrd più numerosa, si trova nella regione Riparossa, presso il Ponte Rotto, dove dalla via rotabile si stacca il sentiero che sale alle montagne Mainarde. Tutti gli individui da noi raccolti sono della forma gialla con tutte la aberrazioni inerenti a detta forma. Zygaena Oxytropis, B. Si trovano esemplari isolati di questa specie in tutta la regione dei monti Aurunci, ma solo ad altitudine superiore ai 500 metri sul livello del mare ce, preferibilmente, nei luoghi dove cresce la salvia. L’ epoca normale della apparizione della farfalla è 1l mese di magoio ed il principio di giugno. Le Zygaene Oxytropis hanno volo rapidissimo e sostenuto, la loro cattura è diffcilissima e, nella maggior parte dei casi, gl esemplari sono guasti a causa appunto del volo incessante. Nel maggio 1900 presi un notevole individuo con sole cinque macchie, che ora trovasi nella collezione di M. De Beaulieu di Cannes. Tutti gli altri esemplari da noi catturati avevano le mac- chie apicali ben sviluppate e confluenti. Anche le altre macchie sono più o meno confluent: fra di loro. Zygaena Carniolica, Scopoli. Questa bellissima Zygaena, che ha il solo torto di essere ovunque comunissima, è oltremodo abbondante nel Lazio meridionale, a tutte le altitudini. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 155 Sulle colline di Formia e sui monti Aurunci, se ne trovano numerosi esemplari in giugno. La vera sede della Specie & perd il prato di Vallegrande, presso il Ponte, sul fume Mollarino, dove s’inizia la forte salita di S. Biagio Saracinisco. La Zygaena Carniolica à dotata di lunghissima vitalità. Abbiamo contrassegnati degli individui nati alla fine del mese di luglio e li abbiamo ritrovati, con le ali completamente desquamate, fino a settembre inoltrato. La sera, nel prato di Vallegrande, si trovavano veri grappoli di Carmioliche, le une addossate alle altre, lungo uno stelo. Rimovendo l’appoggio tutte le Zygaene, che vi si erano attaccate, si lasciavano cadere in terra e vi restavano immobili. La Zygaena Carniolica del Lazio meridionale ha raramente l’'addome annulato. Le variazioni della Specie sono innumerevoli e credo che sarebbe molto interessante riunirne un miglhiaio di esemplari per vedere se ve ne fossero due uguali. Tra le forme spiccatamente aberranti da noi catturate ritengo sia notevole quella, che manca assolutanente della macchia cen- trale superiore, che mia moglie e mia figlia presero nel giugno 1911 alla Valle del Petrella, poco prima che si scatenasse la violenta bufera che diede loro molto da fare per tre giormi, isolate in una capanna sperduta fra 1 monti. 156 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE TRADUCTION FRANÇAISE Notice sur les ZYGAENA du Latium méridional. La zone de terrain dans laquelle nous avons chassé les Lépi- doptères, depuis 1003 jusqu’à 1911, comprend le groupe des monts Aurunci, le mont Cairo et les montagnes Mainarde qui forment le côté méridional du mont Meta. Cette zone correspond au nouveau Latium des Romains; elle est maintenant politiquement réunie à la province de Caserte; mais géographiquement elle appartient à l'Italie centrale qui a pour limite méridionale le fleuve Garigliano et la cime du mont Meta. Les monts Aurunci constituent l'extrême flanc méridional de l'Anti-Apennin romain qui commence dans les environs de Rome, avec les collines du Latium, se continue avec les monts Lepini et se termine au fleuve Garigliano, avec le massif des Aurunci, qui se dresse comme à pic, sur le côté nord du golfe de Gaëte. Le mont Petrella, haut de 1,533 mètres au-dessus du niveau de la mer, est le plus élevé du groupe. Autour de lui, se trouvent le mont S. Angelo (1,402 mètres), le Ravegrande (1,316 mètres), le Revole {1,307 mètres), le Ruazzo (1,316 mètres), le Faggeto (1,259 mètres) et plusieurs autres de moindre importance. Le versant sud du massif montagneux qui se mire dans les eaux du golfe de Gaëte, est absolument aride et sans la moindre trace de végétation, dans sa partie la plus élevée. Ce n'est que dans les dernières pentes, immédiatement rapprochées de la mer, que la vie végétale se manifeste avec une merveilleuse vigueur. Ce sont des jardins d'orangers et de citronniers, de larges surfaces LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 15 ST plantées d'oliviers et de vignes; en tous lieux, une culture variée et intensive de céréales. Il est facile de comprendre comment une telle accommodation du sol se trouve aussi peu propice que possible au développement des Lépidoptères; en réalité on peut dire que la région en est entière- ment privée. Il ne se réncontre une véritable oasis que dans les environs de Formia, derrière la voie du chemin de fer, au milieu des lieux couverts de luxuriantes cultures. C’est la colline appelée Solaro. Il y a des pentes escarpées, que leur conformation abrupte rend impossibles à cultiver et même très difficiles à parcourir. Les genêts, le chèvrefeuille, les graminées et les labiacées sauvages poussent, sans avoir à souffrir aucun dérangement, au milieu des blocs de rochers calcaires et offrent ainsi asile à des légions d'insectes. Cependant dans peu de mois, la dynamite et la pioche feront disparaître cette colline enchanteresse où nous avons passé les plus heureux jours de notre vie. C’est en cette place que s'éléveront les constructions de la station du chemin de fer de Forma, laquelle sera la plus considérable de la nouvelle ligne qui reliera très directement Naples à Rome. Pour ne pas assister à la destruction de cette admirable colline, nous avons abandonné pour toujours notre résidence de Formia. Sur la colline Solaro et sur les replis de terrain qui sont à sa base, les premiers et peu nombreux exemplaires de la Zygaena Transalpina commencent à paraître dès le mois de Janvier. En avril, la génération de cette espèce se trouve dans son plein déve- loppement et dès les premiers jours de mai, on peut dire qu'elle est finie. Malgré les conditions particulièrement favorables, 1l n'y a pas de seconde génération. Mais vers la mi-mai, les Zygaena Rubicundus apparaissent et aux premiers jours de Juin, outre cette dernière espèce, on rencontre aussi quelques exemplaires des Zygaena Punctum et Carniolica; à partir du commencement de juillet, aucune Zygaena ne se montre plus aux environs de Formia. Pour s'élever des bords de la mer jusqu'aux plus hautes cimes qui environnent le mont Petrella, il y a plusieurs routes; seule- 158 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE ment toutes sont très fatigantes à parcourir. La voie directe est la plus difficilement accessible. De Formia, on gagne Maranola par une route carrossable, mais en très mauvais état d'entretien. De Maranola, par des sentiers abrupts, en marchant bon pas, on peut monter en trois heures au mont S. Angelo et de là en trois autres heures, au Petrella. Durant toute cette longue route, on peut être certain, de ne recueillir en juin que très peu d'exemplaires de Zygaena Punctum. La région la plus voisine du Petrella était autrement riche en Lépidoptères; mais là aussi, la main de l’homme a été l'instrument de la destruction. Des bois de hêtres ont été en grande partie abattus au cours de ces deux dernières années et l’abatage est encore mené vivement. C'est maintenant le désert nu là où étaient jadis des arbres séculaires. Dans les belles clairières où tant de fois nous avons été si heureux de chasser au milieu des hautes fougères, 1l n'y a plus trace d'herbe. Tout a été détruit, saccagé. Lorsque dans nos chasses, nous entendions le fracas des hêtres énormes qui s'écroulaient renversés sous la cognée du bücheron, il nous semblait que le crépitement des branches et le bruit sourd de la chute se répercutaient dans nos cœurs, en les déchirant. Nous nous enfuyions au loin, espérant que la distance nous préserverait du douloureux écho de cette ruine. Aussi les plus hautes prairies de la montagne sont maintenant cultivées intensivement en froment et en blé de Turquie. Le paysan italien qui émigre à l'Etranger, n’a, loin de sa patrie, que l'idée d'y rentrer avec le pécule suffisant pour cultiver sa terre natale; lors- qu'il y revient, il se met avec une véritable frénésie à construire des cabanes champêtres et à défricher les terrains restés jusqu'alors incultes. C’est ainsi que dans les vastes campagnes de l'Italie méridionale, on voit s'élever partout d'innombrables chaumières d'où le paysan pourvoit à la surveillance et à la bonne exécution de ses travaux. La nature sauvage se trouve peu à peu vaincue par la main laborieuse du cultivateur, mais les papillons disparaissent. Si je n'étais pas Entomologiste, je verrais, certainement avec une satisfaction sans réserve, la preuve de l’exéburante vitalité de mon LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 159 pays; mais le contentement patriotique est troublé chez moi par le regret que J'éprouve, en voyant les chasses entomologiques devenir toujours plus difficiles et moins fructueuses. À la base du cône du mont Petrella se trouve la fontaine de Canale. C'est une source peu abondante, mais unique sur tout le versant méridional des monts Aurunci. La possession de cette eau a occasionné des rivalités et un procès Judiciaire qui a duré plus de cent ans, entre les communes d’Esperia, Spigno Saturnia et Maranola, lesquelles confinent à la source même. Deux routes d'accès au Petrella partent de Spigno Saturmia, petit et pauvre village situé à environ 400 mètres d'altitude et auquel on peut parvenir de Formia au moyen d'une détestable voie carrossable. Une des routes muletières se détache au sud de Spigno Saturnia pour grimper par un sentier à peine tracé sur un sol rendu rougeâtre par les minerais de fer qu'il contient et de plus très friable. Ensuite le sentier s'enfonce en plein bois de petits hêtres et après une infinité de détours, gagne le coteau et de là les clairières des Neviere. Pour franchir la distance depuis Spigno aux Neviere, vers le Petrella, on ne s’en tire pas à moins de quatre heures de très pénible montée. La localité des Neviere était une des plus agréables et propices aux chasses entomologiques; mais la! coupe de tout le bois a occa- sionné une destruction complète. Tandis qu'autrefois pour aller des Neviere à la fontaine de Canale, dont J'ai parlé plus haut, on tra- versait le superbe bois de Campitelli, maintenant, entre les deux places, s'étend une lande inculte et pierreuse. Ce bois de Campitelli était en effet merveilleux; il était composé d'énormes hêtres qui élevaient vers le ciel leurs troncs droits, extraordinairement hauts; les alignements prolongés et réguliers des arbres donnaient à la localité l'aspect d'une cathédrale. Le sol que ne pouvait jamais atteindre un rayon de soleil, était tout couvert de feuilles sèches qui étouffaient tous les bruits. L'autre sentier dont j'ai fait tout d'abord mention, se dirige au nord de Spigno Saturnia; d’abord il descend en pente douce dans une vallée; ensuite il grimpe par la montagne. Il est tellement 160 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE raide que J'ai souvent vu les mulets perdre pied sur les pierres glissantes et s'abattre sur le sol. Mais quand la montée est finie la vue enchanteresse qu'offre la vallée du Petrella a rapidement fait oublier la fatigue du chemin. À gauche, le mont Petrella se dresse revêtu par un très épais bois de hêtres; à droite on voit les précipices dénudés du Ravegrande et dans le milieu, s'étend au loin, en s’aplanissant, une belle vallée couverte d'herbe. La jouis- sance de se trouver dans ce site délicieux, dure jusqu'à ce que la soif commence à se faire sentir. Le versant nord du Petrella est en effet privé de toute source d’eau vive. Ma femme et ma fille, en 1911, ont passé tout le mois de juin dans une maisonnette de bois, perdue dans la vallée du Petrella. Quand le temps était favorable, elles se trouvaient parfaitement heureuses, parce que J'avais soin de leur envoyer de Formia tout ce qui leur était nécessaire. Pour l’eau potable, on s'approvisionnait au moyen d'un mulet portant un baril et que conduisait un paysan pour se fournir d’eau à la fontaine de Canale. Il fallait franchir la crête du Petrella et descendre dans le versant méridional : pas moins de six heures de route! Mais pendant les orages, la situation devenait extrêmement pré- caire; une fois, au cours d'un ouragan qui dura furieux durant quatre jours, aucun muletier ne consentit à s'aventurer sur la mon- tagne, avec les provisions. Je dus alors charger sur mes propres épauies un sac très pesant et me rendre à la vallée sous une pluie battante. Je trouvai ma femme et ma fille qui n'avaient pas mangé depuis 36 heures. Elles avaient dû lutter tout ce temps-là, contre l'envahissement de l’eau dans la maisonnette et contre la violence du vent qui menaçait de la renverser. Lorsque j'arrivai, au lieu de me raconter leurs aventures, elles se mirent en devoir de me montrer une superbe Sorrentina-Adflata et une Carntolica à quatre taches qu’elles avaient capturées pendant leur chasse, avant que la fureur des éléments ne se déchaînât. Mais on peut parvenir à la vallée du Petrella par une voie rela- tivement plus aisée que celles ci-dessus décrites, en partant d'Esperia, joli petit village situé à 500 mètres d'altitude. Un sentier LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE IO1I longeant le Rio Faggeto, conduit à la vallée, en moins de quatre heures. En parcourant vers l’ouest toute la vallée du Petrella, on par- vient à une localité appelée Cisterna Cupa à cause d'une citerne très profonde d'eau de pluie qui s’y trouve. De Cisterna Cupa, le chemin descend dans la vallée de Polleca et de là côtoyant le Rio Polleca, aboutit à Esperia. Dans toutes les localités que j'ai nommées, apparaissent, vers la fin de mai, les Zygaena Oxytropis et Ochsenheimer:i; aux pre- miers Jours de juin, quand la génération d'Oxytropis est presque disparue, on voit éclore ensemble les Zygaena Purpuralis, Tran- sapennina, Charon, Lonicerae, la forme Sorrentina de Transalpina et Carmolica. À la fin de juin, la Rubicundus sort de sa chrysalide et, finalement, la Puncium apparaît. S1 les chasses entomologiques sont malaisées sur les monts Aurunci, sur le mont Cairo elles sont tellement pénibles que Je n'ai pas voulu y conduire ma famille. Les sentiers du mont Cairo sont d’un accès très difficile; l’eau de source fait totalement défaut. On est réduit à boire l'eau de citerne remplie de petits vers rou- geâtres,;, de temps en temps, 1l faut se défendre avec le revolver, contre l'attaque des chiens errants dont la férocité est extrême. Sur le mont Cairo, dans mes excursions, toujours à la fin du mois de juin, je n'ai trouvé que les Zygaena Ochsenheimert et Tran- salpina. Pour celui qui a longtemps vécu sur les monts Aurunci, les montagnes Mainarde semblent un paradis terrestre. La voie car- rossable qui partant d’Atina aboutit aux Coll al Volturno, parvient à environ 000 mètres d'élévation et facilite énormément les ascensions. Il y a partout des sources d’eau très pure; les loca- lités sont extrêmement favorables à la chasse des Lépidoptères. En 1911, ma famille est restée deux mois et demi sur les Mai- narde et si les pluies continuelles n'avaient pas contrarié nos recherches, nous serions revenus à Formia, avec une énorme moisson de Zygaena et de Rhopalocères. sis 102 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Aux premiers Jours de juillet, nous trouvâmes Zygaena Ery- thrus, Transapennina, Transalpina et Ephialtes; puis en août, Rubicundus, Ochsenheimeri et Carniolica. Nos trois principales localités de chasse : Collines de Formia, Vallée du Petrella et Montagnes Mainarde se trouvent dans des conditions absolument différentes, l'une par rapport à l’autre. Les collines de Formia exposées au plein midi, sont sèches, recouvertes toute l’année d'une végétation vigoureuse; chez elles, l'hiver n'existe pas; les vents ne s'y font pas sentir. La vallée du Petrella reste sous la neige jusqu'à ma; elle est exposée au vent du nord et elle serait très sèche, étant donné le manque absolu de cours d’eau, s'il ne s'y fixait pas presque tou- Jours un brouillard épais. La végétation n'y a quelque richesse qu'en mai et en Juin. Les montagnes Mainarde sont au contraire coupées en tous sens par des cours d’eau et les pluies continuelles rendent la localité encore plus humide et fertile en végétation. La vie végétale commence en Jui et se prolonge jusqu'à la fin de septembre dans des conditions très favorables. La constitution géologique est exclusivement calcaire et la même dans tout le Latium méridional. La végétation est herbacée sur les collines de Formia. Sur les montagnes Mainarde et les monts Aurunci, les meilleures localités de chasse sont les clairières très voisines des bois de chêne et de hêtre. Zygaena Erythrus, Huebner. J'ai récolté dans le Latium méridional un nombre assez restreint d'exemplaires de la Zygaena Erythrus parce que cette Espèce ne cohabite pas avec les autres Zygènes, dans les localités où ma femme et ma fille se transportaient habituellement pour chasser les Lépidoptères. Quand, dans les très chaudes journées de juillet, je parcourais en bicyclette la route qui va de Formia à Cassino, je m'arrètais LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 163 souvent dans les environs de S. Giorgio a Liri, pour rechercher les exemplaires de Zygaena Erythrus que parfois je trouvais posés sur les tiges sèches, dans les champs où le blé avait été coupé. Les papillons solidement fixés à leur point d'appui pour résister à la violence du vent, semblaient offrir une proie facile; tandis qu’au contraire à la moindre appréhension du danger, ils s'élevaient en un vol rapide et en ligne droite, échappant souvent ainsi à la capture. J'a1 toujours trouvé la Zygaena Erythrus, dans les champs de blé, mais en petite quantité; je l'ai prise aussi le long de la voie carrossable qui va de S. Apollinare à Vallefredda, le long de la montée de Cassino à Terelle (pentes du mont Cairo), et sur la route qui d'Atina conduit à S. Biagio Saracinisco et de là aux montagnes Mainarde. L’Espèce semble très peu variable; mais je n’ai pas pu en faire une étude soignée à cause de l'insuffisance des documents récoltés. Je n'ai jamais trouvé la chenille. Zygaena Rubicundus, Huebner. La Zygaena Rubicundus est très commune et répandue dans toute l'Italie centrale et méridionale. On trouve des exemplaires à toutes les altitudes. Dans mon enfance, il y a de cela 27 ans, je la vis pour la première fois aux environs de Rome, ma ville natale, et ce fut précisément ce Lépidoptère dont la grande beauté éveilla en moi, garçon de dix ans, la passion entomologique. J'ai plus tard retrouvé la Zygaena Rubicundus sur le Gran Sasso d'Italia (Abruzzes) sur le mont Vulture (Basilicate) et enfin dans tout le Latium méri- dional. J'a1 toujours eu une prédilection très vive pour cette Zygaena dont je voulais absolument découvrir la chenille; mais toutes mes recherches étaient restées vaines. L’honneur de cette découverte devait être réservé à ma fille Erilda qui, à l’âge de dix ans, sur la 104 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE colline Solaro très voisine de Formia, réussit toute seule à distinguer, au milieu de l’épaisse végétation, la chenille si désirée. Je savais que l’insecte parfait apparaissait dans cette localité vers le 15 mai et, depuis le commencement du printemps, j'avais inutilement recherché la chenille. Le 1° mai 1000, ma fille et moi, nous nous transportämes sur la colline Solaro, décidés à explorer systématiquement tous les brins d’herbe et toutes les pierres, afin de réussir dans notre dessein. Nous nous partageâmes la région à examiner et, courbés sur le sol, nous commençâmes notre recherche sous les rayons brülants du soleil. Au bout de peu de temps, ma fille vint à ma rencontre, en sautant rapidement de pierre en pierre et en criant : Je l'ai trouvée! Elle connaissait très bien les chenilles des Zygaena, mais je ne sais pas comment elle avait pu deviner que cette chemille-là était justement celle de Xub:1- cundus. En effet, le 26 mai 1900, le beau papillon qui occupe une place si importante dans notre vie, sortit de la chrysalide. La chenille de la Zygaena Rubicundus magistralement figurée par M. Culot sous le n° 824 de la PI. LXXXV des Etudes de Lépi- doptérologie comparée, si l'on s'en rapporte aux exemplaires vivants que Je lui ai expédiés, est adulte en avril et mai, sur l'Eryngium Amethystinum; elle se renferme dans une coque jaune paille de forme allongée d'où l’insecte parfait sort après vingt Jours environ. Sur les monts Aurunci, les chenilles se rencontrent en Juin, Justement sur la plante précitée. La Zygaena Rubicundus est remarquable par la constance des dessins et par le fait que le nombre des femelles est extraordi- nairement inférieur à celui des mâles. J'ai recueilli et préparé plusieurs centaines d'exemplaires de ubicundus, sans avoir pu Jamais rencontrer aucune aberration. Les mâles de Zygaena Rubicundus ont le vol haut et soutenu. Quant aux femelles, même fraîchement écloses, il est difficile de ne pas les trouver accouplées. La Zygaena Rubicundus vit avec toutes les autres Zyeènes et, spécialement sur les monts Aurunci, avec la Purpuralis; pourtant je n’ai jamais trouvé d'union hybride entre les deux Espèces voisines. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 165 Zygaena Purpuralis, Brünich. C’est une Espèce très commune dans la localité Fraine des monts Aurunci. En 1911, cependant, nous n’en trouvames que de rares exemplaires dans la vallée du Petrella. Elle éclôt en juin et se présente en de multiples formes dues au plus ou moins grand développement des taches des ailes anté- rieures. On trouve aussi fréquemment des exemplaires chez les- quels, en outre des taches normales de l'Espèce, il y a une expansion de couleur rouge à la base des ailes antérieures au-dessous de la côte inférieure. Cela donne à la Zygaena l'aspect d'une Ærythrus. En 1904, je trouvai à Fraine des exemplaires curieux qui sont maintenant dans la collection Rostagno de Rome et qui ont la valve génitale colorée de rouge éclatant. Dans les années suivantes, il ne nous fut plus possible de retrouver des formes semblables, malgré le soin que nous prenions d'examiner toutes les Pwrpuralis qui nous tombaient sous les yeux. La Zygaena Purpuralis des monts Aurunci vole peu et se borne à passer d’une fleur à l’autre, en suçant avidement dans le calice. On remarque souvent sur les fleurs des groupes de mâles confondus les uns dans les autres, occupés à se disputer une femelle. Quand nos chasses commençaient sur la haute montagne, les chenilles avaient déjà formé leur chrysalide. Il nous fut possible de récolter seulement un bon nombre des dites chrysalides. Zygaena Transapennina, Calb. La Zygaena Transapennina n'est pas commune dans le Latium méridional; elle se trouve en juin dans une localité restreinte de la vallée du Petrella et le long de la route carrossable qui, d'Itri, conduit au sanctuaire de la Civita Farnese; en juillet, nous en avons retrouvé quelques individus près de S. Biagio Saracinisco. 166 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Les exemplaires de cette Espèce s'élèvent souvent au moyen d'un vol soutenu; mais d'ordinaire ils se tiennent par groupes dans les petits bois, à l'ombre des fougères et dans l'intérieur du calice des fleurs. Quand les réunions d'individus de 7'ansapennina viennent à être troublées, la majeure partie des échantillons se laisse tomber à terre où 1ls courent rapidement pour se cacher parmi les feuilles. L'Espèce est très variable; mais la variabilité se borne à la ten- dance de quatre taches, parmi les cinq des ailes supérieures, à confluer entre elles. C’est la tache basale supérieure qui est réfrac- taire à cette confluence. L'épaisseur de la bordure indigo des ailes postérieures est constante chez tous les exemplaires récoltés par nous. L'aberration la plus fréquente consiste dans la confluence des deux taches basales; mais 1l est extrêmement rare de constater la confluence simultanée des taches basales et de la tache apicale avec la médiane supérieure. La disposition des trois traits cunéi- formes dans cette aberration, rappelle les dessins de la Scabiosae typique, cependant les deux Zygaena diffèrent totalement dans la structure de leurs ailes qui, aussi bien dans la 7Zransapennina typique que dans ses aberrations, sont toujours notablement arrondies à l’apex. La Transapennina du Latium méridional diffère de celle du Latium central que le Comm. Rostagno a recueillie, par sa squammation très peu dense, ce qui vaut à cette Zygaena une teinte claire et transparente. Je n’ai pu découvrir la chenille de la Zygaena Transapennina. Zygaena Ochsenheimeri, Zeller. La Zygaena Ochsenheimeri est commune dans tout le Latium méridional, mais seulement dans les lieux où l'altitude dépasse 400 mètres. Sur les monts Aurunci, elle commence à éclore dans les premiers jours de juin et la génération dure tout le mois. On en trouve des exemplaires très nombreux le long du sentier qui LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 167 depuis Spigno Saturnia conduit au mont Petrella; dans les loca- lités Polleca et Fraine, très voisines du mont Revole; dans la vallée du Petrella et dans la vallée de Canale. Sur le mont Cairo, la Zygaena Ochsenheimeri est seulement fréquente en juin, tandis que sur les Mainarde, aux flancs méri- dionaux du mont Meta, elle n'apparaît que passé la fin du mois de juillet et dure jusqu'aux premiers jours de septembre. Cepen- dant à la mi-août, il y a un arrêt dans l’éclosion et les individus qui naissent ensuite diffèrent des exemplaires normaux par la taille et la conformation des ailes. Quand ces échantillons reposent sur les tiges d'herbe, ils ressemblent plutôt à Zygaena Charon. Il ne m'a pas été possible de savoir exactement si une génération tardive analogue apparaît aussi sur les monts Aurunc. Le brouillard et les ouragans déjà fréquents au printemps sur ces montagnes, augmentent d'intensité pendant l'été Toutes nos tentatives de monter au Petrella dans les mois de juillet ou d'août, ne purent réussir à cause de l’inclémence du temps. La Ochsenheimeri est une Zygaena très tranquille; je ne l'ai jamais vue s'envoler spontanément. Les femelles et particulière- ment celles des monts Aurunci qui ont l'abdomen relativement très développé, préfèrent, lorsqu'elles sont troublées, se laisser tomber à terre plutôt que d'ouvrir leurs ailes pour prendre leur vol. On rencontre très souvent des mâles d'Ochsenheimert accouplés avec des femelles d’autres Espèces de Zygaena. En juin 1903, ma femme trouva à la vallée du Petrella un © d'OcAsenheimer: en copulation avec une femelle de Syntomis Phegea. Les deux exem- plaires encore accouplés se trouvent dans la collection du Comm. Rostagno, à Rome. En juin 1011, justement dans la vallée du Petrella, ma fille récolta un mâle d'OcAsenheimeri qui était Joint à une femelle d'/#0 Notata. Malgré toutes nos précautions les deux Zygaeninae ne tardèrent pas à se séparer. La Zygaena Ochsenheimeri du Latium méridional est extrême- ment variable. On trouve plus particulièrement au Petrella des exemplaires énormes qui offrent un singulier contraste avec ceux 108 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE de la génération tardive du Mainarde. Le côté supérieur des ailes antérieures présente toutes les variations possibles de nombre et de disposition des taches. La forme à cinq taches est passablement rare; mais on trouve communément celle chez qui la tache apicale est très réduite. Quand les taches sont au nombre de six, il y a souvent confluence entre les deux taches du milieu ou les deux apicales. La confluence simultanée des taches apicales et médianes se réalise seulement imparfaitement. La largeur de la bande couleur Indigo des ailes postérieures varie beaucoup chez les femelles. Dans quelques exemplaires, la bordure se borne à un fil mince et uniforme; dans d'autres elle s'élargit et devient dentelée. Mais la variabilité du dessous des ailes supérieures mérite une attention spéciale. La forme normale est celle qui a six taches confluentes dans le Vebelstreif. Mais chez de semblables échan- tillons, la fusion des taches est complète en ce sens que le dessous des ailes supérieures devient d'une splendide couleur rouge écarlate. Au contraire on trouve, mais très rarement, des individus avec les six taches nettement séparées qui se détachent distincte- ment sur le fond d’une couleur indigo intense. Généralement, quand sur les six taches du dessous, il y en a de confluentes, le rouge des ailes postérieures et du dessous des ailes est très accentué. Les exemplaires vivants qui présentent le phénomène de la 74r1- descence sur le dessus des ailes antérieures, sont d’une extra- ordinaire beauté. La ziridescence persiste, mais très atténuée, sur l'insecte desséché. Je connais peu de chose de l'état larvaire de la Zygaena en question, parce que J'ai récolté seulement deux chenilles arrivées tout près de leur métamorphose; je ne réussis pas à les transporter à Formia, pour les comparer à la figure de la chenille de la #741- pendulae, avant qu'elles ne se soient renfermées dans leur coque. Il me semble pourtant que la chenille n'est pas pareille à celle de Filipendulae représentée par Hoffmann. Je l'avais prise pour celle de Rubicundus découverte par ma fille Erilda à Formia et LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 109 dont la figure est reproduite sous le n° 824 de la Planche LXXXV des Ætudes de Lépidoptérologie comparée. Zygaena Punctum, ©. La Zygaena Punctum se trouve répandue dans toute la zone des monts Aurunci : en juin à Formia, à la fin du même mois dans les vallées du Petrella et du mont Revole. Elle se trouve également en juin le long de la route détestable et pierreuse qui, du mont S. Angelo, descend à la mer. Elle ne se rencontre pas sur les pentes du mont Meta, ni sur le mont Cairo. Grande variabilité dans la disposition et l'extension des taches de l'aile antérieure supérieure; constance absolue dans l'extension de la bordure de l'aile postérieure. Beaucoup d'exemplaires de la Zygaena Punctum ont les ailes supérieures avec le rouge tellement étendu qu’elles ressemblent parfaitement à une petite Rudzcundus. C'est seulement par l'examen des pattes que les deux Espèces se distinguent. La Punctum est une gracieuse Zygaena légère et rapide dans son vol. Elle a une prédilection pour les localités arides et pierreuses. La chenille représentée par la figure 823 de la Planche LXXXV des Ætudes de Lépidoptérologie comparée (mais par insuffisance de mes indications, signalée par erreur comme chenille de Aubt- cundus) vit en juin sur l'Eryngium Amethystinum, comme celle de Rubicundus. Zygaena Achilleae, Esper. Le seul endroit où nous ayons trouvé la Zygaena Achilleae dans le Latium méridional, est la localité Fraine et la vallée du Petrella, sur les monts Aurunci. Elle vole peu et elle préfère rester tran- quillement à sucer les fleurs. La variabilité de cette Espèce est limitée à la plus ou moins grande extension ou confluence des taches des ailes antérieures. 170 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE La plus grande abondance des exemplaires se constate dans la moitié du mois de Juin; Jamais nous n'avons réussi à trouver la chenille. Zygaena Charon, Huebner. La Zygaena Charon est rare dans le Latium méridional et se trouve seulement dans les deux localités des monts Aurunci que nous avons indiquées comme région habitée par la Zygaena Achilleae. Vers le soir, on voit rarement quelque mâle s'élever dans un vol incertain et tremblant. D'ordinaire les exemplaires de Charon se trouvent cachés dans les buissons de ronce ou sous l'envers des fougères. Plutôt que de voler, ils sautent, comme de petites sauterelles, essayant de se cacher là où les tiges sont plus entremêlées, ou bien 1ls se laissent tomber à terre, contrefaisant le mort. La variabilité se borne toujours à la plus ou moins grande extension de la tache apicale qui tend : soit à confluer avec la tache voisine, soit à s'atténuer. Il ne m'est jamais arrivé de trouver des exemplaires nettement à cinq taches et cette circonstance jointe au caractère constant de l’apex arrondi des ailes antérieures, me porte à penser, conformément à l'opinion exprimée par le Comm. Rostagno, à la page 103 de son ouvrage Zepidoptera faunae romanae, que la Caron italienne peut bien être une unité spéci- fique différente de la Melilori de l'Europe centrale. Parmi le petit nombre d'exemplaires récoltés par nous, nous n'en avons trouvé que deux : un mâle et une femelle avec l'abdomen cerclé d'un anneau rouge. Les mâles de la Zygaena Charon ont souvent les taches rouges du dessous des ailes supérieures nettement séparées et distinctes; chez les femelles, les taches sont confluentes; mais il y a des exceptions à cette règle. La chenille de CAaron nous est inconnue. Nous aurions voulu nous livrer à sa recherche, au mois de mai, parce que l'Espèce LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 171 éclôt en juin; mais à cette époque, le mauvais temps nous a tou- jours interdit l'accès de la haute montagne. Zygaena Lonicerae, Scheven. La Zygaena Lonicerae bien que généralement commune dans la péninsule italienne, est très rare dans le Latium méridional et on n’en trouve des exemplaires, qu'en petite quantité et sur les monts Aurunci. Elle éclôt en juin et les individus sont habituellement posés sur les tiges d'herbe, s'offrant comme une proie très facile. Les exemplaires sont ordinairement de grande taille et vivement colorés. Je n'ai jamais trouvé d’Aberration. Les cinq taches du dessous des ailes antérieures correspondent exactement aux taches nettes et parfaitement distinctes sur le fond du dessous. Je ne puis rien dire de la chenille que je n'ai pas réussi à trouver. Zygaena Transalpina, Esper. Dans la notice que j'ai rédigée et qui est insérée dans le Vol. V des Etudes de Lépidoptérologie comparée, Jai traité de la façon dont la Zygaena Transalpina est répandue dans le Latium méri- dional, des diverses races spéciales pour chacune des localités que nous avons explorées et des différentes mœurs de chaque race. Nos recherches attentives de cette Espèce poursuivies de janvier à août 1011 ne me permettent de rien ajouter à ce que J'ai déjà exposé; mais en conformité des considérations présentées à mon esprit comme conséquence de l'étude de l’estimable mémoire de M. Pictet, intitulé : /afluence de l'alimentation et de l'humidité sur la variation des papillons, je crois utile de fournir des ren- seignements précis relativement aux conditions d'ambiance dans lesquelles se développent les races bien distinctes de la colline Solaro, près Formia, de la vallée du Petrella et de la localité restreinte des montagnes Mainarde où se rencontre l'Espèce. La colline Solaro protégée des vents du nord par le grand 72 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE massif des monts Aurunci, est un vrai paradis terrestre. L'hiver y est inconnu, les fleurs et les herbes y croissent en toute saison. C'est une localité extraordinairement sèche parce que le petit ruisseau nommé de Caravalle, qui serpente au pied des collines sert admirablement à diriger vers la mer les eaux de pluie. Je n'ai jamais vu, durant les neuf années de ma résidence à Formia, que le brouillard se soit arrêté sur cette colline. Il est aisé de com- prendre comment, dans des conditions d'existence aussi favorables, la chenille qui accomplit son évolution en hiver, trouve toujours abondance de nourriture et peut fournir des papillons robustes et vivement colorés. Les pentes des monts Aurunci pleinement exposées à l’aquilon, sont recouvertes de neige Jusqu'en mai. Lorsque la neige cesse, commencent des pluies diluviennes et quand :l ne pleut pas, c'est le brouillard qui est en permanence. Néanmoins la localité n'est pas excessivement humide parce qu'il n'y a pas de cours d’eau intarrissables et que les pluies se trouvent rapidement absorbées par le terrain calcaire et extraordinairement perméable. Çà et là, dans les vallées du versant nord du Petrella, on rencontre de pro- fondes excavations creusées par les eaux et au travers desquelles les eaux mêmes s'échappent pour se réunir en sources abondantes au pied seulement du massif montagneux. L'air manque donc de cette perpétuelle saturation humide qui, d’après ce qui résulte des expériences du D" Pictet, est un des principaux facteurs du méla- nisme. Et en réalité la 7 ransalpina du Petrella, se présente géné- ralement en la forme Sorrentina chez laquelle le mélanisme n'est pas excessivement accentué. La Coromille qui sert exclusivement de nourriture aux larves de Zygaena Transalpina de la colline Solaro, n'existe pas sur les monts Aurunci où les chenilles doivent vivre au détriment d'une autre plante qu'il ne nous a pas été possible de connaître, mais certainement de plus difficile digestion. En outre la végétation est très clairsemée sur la haute montagne, aussi au commencement du printemps. De cette alimentation insuffisante doit résulter une réduction dans la puissance de l’insecte parfait et sa gracilité. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 173 Les montagnes Mainarde très froides en hiver et au printemps, toujours humides grâce aux pluies, aux brouillards et au grand nombre de cours d’eau intarissables qui, dans toutes les direc- tions, traversent le sol, offrent toutes les conditions nécessaires pour qu'une Espèce aussi sujette à variation qu'est la 7ransalpina, y apparraisse en exemplaires de très petite dimension et empreints d'un mélanisme très prononcé. On ne trouve pas même sur les montagnes Mainarde la Coro- nille de la colline Solaro que les chenilles de 7 7ansalpina digèrent avec une extrême facilité, d'autant plus qu'à peine sorties de la diapause larvaire, toutes les mues s’accomplissent très rapidement et qu'il faut peu de jours pour arriver à la pleine maturité. L'ingestion défectueuse de feuilles toujours humides, comme le sont celles des Mainarde, doit certainement contribuer à prolonger la durée de la vie larvaire et à diminuer la nymphose avec, pour conséquence, la production de ces formes albines qui sont si com- munes sur les Mainarde, tandis qu'elles sont inconnues à Formia, aussi bien que sur les monts Aurunci. Je signale, selon M. Charles Oberthür, comme cas d’albinisme dus à une alimentation dont l'absorption et la digestion sont difficiles, les formes chez lesquelles le rouge ordinaire de la 7 7an- salpina est remplacé par une couleur rosée, orangée ou jaune, ce qui arrive fréquemment dans les exemplaires de la montagne Mainarde. La chenille de la Zygaena Transalpina de la colline Solaro est admirablement reproduite par M. Culot, sur la Planche LXXXV des Ætudes de Lépidoptérologie comparée. J'a élevé beaucoup de ces chenilles et je trouve utile de fournir des indications relative- ment à leurs métamorphoses. Les chenilles de la Zransalpina de la colline Solaro sont d'un élevage très facile; étant assez voraces, leur croissance est très rapide. Toutes les chenilles récoltées par nous, sans exception, et confiées aux soins de ma fille, réussirent à former la chrysalide. Elles furent nourries par nous exclusivement avec la Coronille; mais nous nous réservons, si nous pouvons en avoir d'autres, 174 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE d'essayer de les alimenter avec différents végétaux. Pas une de ces chenilles, même celles que nous récoltions parvenues à maturité, n'était infectée de parasites. La chenille arrivée à son complet développement, s'arrête sur la paroi de la cage, forme une fine couche de soie, puis tend les fils qui doivent constituer l’armature de la coque. Après avoir construit une espèce de hamac, la chenille se retourne sur le dos et émet par l'anus un liquide jaune qu’elle pousse avec la tête, dans la trame des fils de soie. Au prix d’une journée de travail, l'ouvrage extérieur est achevé et l'enveloppe sèche. Les chenilles, compagnes de cap- tivité, trouvent une prédilection très vive à dévorer ces enveloppes, laissant la chrysalide à nu. Après 25 Jours environ, de 7 heures à 10 heures du matin, le papillon éclôt; vers midi, il est prêt à prendre son vol. Zygaena Ephialtes, Linné. Est très rare dans le Latium méridional. Il nous fut possible d'en trouver quelques exemplaires qui voltigaient parmi les fleurs de sureau, avec beaucoup de Syxtomis Phegea, dans la montée qui conduit de Cassino à Atina et dans l’autre qui d'Atina va aux Colli al Volturno. La localité où l'Espèce se montra plus nombreuse, se trouve dans la région Riparossa, près le Pont Rotto où le sentier qui monte aux montagnes Mainarde, se détache de la voie carros- sable. Tous les individus récoltés par nous appartiennent à la forme jaune et offrent toutes les Aberrations inhérentes à cette forme. Zygaena Oxytropis, Boisduval. Les exemplaires de cette Espèce se trouvent isolés dans toute la région des monts Aurunci, mais seulement à une altitude supé- LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 175 rieure à 500 mètres au-dessus du niveau de la mer et préférable- ment dans les lieux où croit la sauge. L'époque normale de l'apparition du papillon est le mois de mai et le commencement de juin. Les Zygaena Oxytropis ont le vol très rapide et soutenu; 1l est très difficile de les capturer et dans la plupart des cas, les exemplaires sont gâtés, justement à cause de leur vol continuel. En mai 1000, J'ai pris un individu remarquable avec seulement cinq taches. Ce papillon se trouve maintenant dans la collection de M. de Beaulieu, à Cannes. Tous les autres exemplaires capturés par nous avaient les taches apicales bien développées et confluentes. Les autres taches sont aussi plus ou moins confluentes entre elles. Zygaena Carniolica, Scopoli. Cette Zygaena très belle et qui a le seul tort d'être très commune partout, est extrêmement abondante dans le Latium méridional, à toutes les altitudes. Sur les collines de Formia et sur les monts Aurunci, on en trouve de nombreux exemplaires, en juin. La vraie localité pour cette Espèce est le pré de Vallegrande, près le Pont, sur la rivière Mollarino, où commence la forte montée de S. Biagio Saracinisco. La Zygaena Carniolica est douée d'une très longue vitalité. Nous avons marqué des individus nés à la fin du mois de juillet et nous les avons retrouvés avec les ailes complètement désquammées, jusqu’au delà du mois de septembre. Le soir, dans le pré de Valle- grande, on rencontrait de véritables grappes de Carmolica, les unes grimpées sur le dos des autres, le long d'une tige de plante. Si on remuait leur point d'appui, toutes les Zygaena qui s'y étaient cramponnées, se laissaient tomber à terre et y restaient immobiles. La Zygaena Carniolica du Latium méridional a rarement l'abdomen annelé. 170 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Les variations de l'Espèce sont innombrables, et je crois qu'il serait tout à fait intéressant d'en réunir un millier d'échantillons pour voir s'il n’y en a pas deux pareils. Parmi les trois formes remarquablement aberrantes que nous avons capturées, Je retiens comme la plus digne d'attention celle qui manque absolument de la tache centrale supérieure. Ma femme et ma fille la prirent en Juin 1911, à la vallée du Petrella, un peu avant que ne se déchaînât la terrible bourrasque qui leur donna tant à faire durant trois jours dans la cabane isolée au milieu des montagnes. Sur la ZYGÆNA TRANSALPINA Il y a relativement peu d'années, les Zygæna italiennes et françaises étaient peu ou mal connues. Il en était de même des Syrichthus et 11 en est encore ainsi de beaucoup d’autres Genres de Lépidoptères. Plusieurs Entomologistes italiens, suisses, anglais, français se sont intéressés à l'étude approfondie des Espèces communes et trop dédaignées jusqu’à présent. Des travaux notables ont été publiés; mais chaque travail succédant à ceux qui l'ont précédé, apporte une nouvelle lumière, rectifie des erreurs et nous procure l'avantage de nous approcher toujours un peu plus de la Vérité, but de nos efforts. Personne ne doit rougir des fautes inévitables, mais commises de bonne foi, au cours de cette conquête progressive de la Vérité scientifique. Les débuts sont toujours plus incertains et moins assurés; ce n'est qu'après des tâtonnements souvent prolongés que, grâce à une documentation plus abondante et à des observations plus nombreuses et accomplies de différents côtés, avec la méthode spéciale à chacun, il devient possible d'établir des règles paraissant stables, parce qu’elles sont logiques et assises sur des données exactes. Je ne redoute pas d'entreprendre des investigations dans des questions obscures et compliquées; j'aborde volontiers l'étude de 12 178 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE sujets litigieux et Je travaille presque toujours avec les seuls éléments d'instruction que contient ma collection et ma biblio- thèque. D'ailleurs je considère comme une méthode défectueuse d'écrire sur des documents appartenant à autrui, parce que, une fois ces documents restitués à leur propriétaire, on ne dispose plus des bases sur lesquelles ont été édifiées les considérations qu'on a publiées. Comme on ne peut se flatter qu'elles soient jamais défi- nitives, 1l me parait indispensable de pouvoir toujours recourir à la documentation initiale, afin d'accepter les rectifications ulté- rieurement proposées, ou de démontrer que les corrections sont mal fondées, ce qui est dans les événements possibles. Quoi qu'il en soit, il me semble que rien n'est moins scientifique que de tenir compte de sa personnalité, dans la suite à donner aux études d'Histoire naturelle. Vouloir s'entêter dans la défense d'une erreur est la preuve d'une étroitesse d'esprit, d’une vanité ridicule et d’une absence de sincérité qui transforme en ennemi de la Science tel homme qui pourtant s'y adonne avec ardeur et trouve dans la pratique scientifique, c'est-à-dire dans la recherche de la Vérité, de si doux moments. La probité scientifique, c'est à la fois l'honneur et le bonheur de celui qui aime la Science. C’est dans ce culte de la Vérité, mise au-dessus de toute autre considération, que l’on mérite la confiance publique et qu'on éprouve la joie intime de savoir que ce mérite n'est pas usurpé. Aussi, en me livrant aux études entomologiques qui charment la fin de ma vie et me procurent dans les inévitables épreuves un si précieux réconfort, suis-je bien décidé à faire de mes ouvrages lépidoptérologiques comme une sorte de tribune ouverte pour les opinions scientifiques que cependant je ne partage pas, mais qui, comme celles que je professe, ont la Vérité pour objectif. De plus, j'accueille bien volontiers les rectifications aux fautes que J'ai pu commettre; j'en provoque même l'expression. C'est ainsi que J'ai demandé au comte Emilio Turati de vouloir bien me faire par- venir, pour les incorporer dans les Æz/udes de Lépidoptérologie comparée, certaines objections de Nomenclature dont ce très LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 170 distingué savant m'avait fait part au sujet des Zygæna T'ransalpina italiennes. J'ai reçu de mon honorable correspondant, si habile à s'exprimer dans diverses langues et notamment dans la nôtre, une notice que Je me fais un agréable devoir de présenter à mes Lecteurs dans ce VI® Volume des Æ7udes de Lépidoptérologie comparée. On hra cette notice avec un fructueux intérêt, et Je compte la compléter en publiant dans le Vol. VII la figuration des morphes non encore illustrées des Zygæna T'ransalpina italiennes, notamment de celles chez qui la couleur rose la plus délicate constitue pour les yeux de l'observateur un charme vraiment délicieux. En écrivant ces lignes, ayant toujours eu la pensée dirigée vers le comte Emilio Turati et vers les belles campagnes de sa Patrie, terre si favorisée du Ciel, j'exprime un sentiment qui vient tout naturellement sous ma plume. Au temps de ma jeunesse, l'Italie était presque une contrée inconnue pour la Lépidoptérologie. Cependant Achille Costa avait révélé des richesses bien dignes de donner aux Explorateurs l'idée de consacrer à la recherche des papillons d'Italie leur zèle et leur expérience. Mais bien peu nom- breux furent les Entomologistes qui réalisèrent dans la péninsule dite transalpine — au sens français et germanique — des chasses telles que celles de Rambur en Espagne et de Kindermann en Orient. Il fallait qu'une génération nouvelle intervint et que, parmi les Entomologistes plus jeunes, quelques-uns des plus qualiñés se dédiassent à l’investigation laborieuse, persévérante et raisonnée de la Faune lépidoptérologique italienne. Le comte Emilio Turati peut lécitimement être appelé primus inter pares, dans la phalange peu nombreuse encore, mais si active et si savante des Entomolo- gistes italiens. Grâce à lui et à ses compatriotes, J'ai appris depuis peu d'années ce que J'avais ignoré jusque-là. D'ailleurs l’ère des découvertes n’est pas close, et s’il plaît à Dieu de me laisser encore quelque temps sur la terre, J'espère bien que mes yeux se réjouiront encore de contempler des nouveautés présentement insoupçonnées. 180 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Les observations du comte Emilio Turati me sont adressées sous forme de lettre et comme suit. Rennes, avril 1012. CHARLES OBERTHÜR. « À Monsieur Charles Oberthür, à Rennes. CHER MAITRE, La grande variabilité de Zygœna transalpina, en Italie, m'a porté à une étude particulière de ses formes italiennes, que Je résumais en une note publiée le 25 février 1910, dans le Bollettino del Laboratorio di Zoologia generale e agraria della R. Scuola Superiore d'A gricoltura in Portici (Vol. IV). Cette étude m'amenait, en suivant la subdivision inaugurée par le spécialiste des Zygænides M. CI. Dziurzynski, à tenir compte des différentes variations dans le nombre des taches, dans l'in- tensité du noir des ailes inférieures, dans la couleur de leurs taches mêmes, dans l'annellation de l'abdomen, variations qui se ren- contrent soit accidentellement, soit normalement dans chaque race, ou sous-espèce, de cette Zygæna. L'observation sur une énorme masse d'exemplaires m'obligea à enregistrer encore deux autres variantes, l'une dans le nombre des taches asymétriques entre le dessus et le dessous des ailes anté- rieures; l'autre dans une particulière coloration en saupoudrure jaune, qui pourrait être due à la même cause produisant les formes jaunes ou brunes. Ainsi, faisant leur part à toutes les différentes races et formes secondaires, je subdivisais la Zygæna transalpina, Esp, d’abord LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE I8I en deux grandes sous-espèces géographiques : /ransalpina-trans- alpina, Esp. et ransalpina-astragali, Bkh. (kippocrepidis, Hbn.). Enfin, pour /ransalpina-transalpina, Esp., je faisais valoir comme formes topiques, plusieurs races locales, bien définies, dans les- quelles on pouvait considérer comme formes trophiques les muta- tions de la couleur rouge en jaune, en rose, en brun, en orange, ainsi que la saupoudrure (adflata) dorée; et comme formes phylo- génétiques, les variations dans le nombre des points, autant en dessus qu’en dessous des ailes antérieures, et l’annellation plus ou moins accentuée de l'abdomen. Ces changements, que J'ai notés dans presque toutes les formes topiques et trophiques, et qui devraient vraisemblablement se passer dans /outes ces formes, démontrent que l'espèce n’est pas encore fixée, et qu'elle subit génétiquement encore des influences dont la tendance définitive est loin d’être déterminée. C'est ainsi qu'une dénomination plurinominale s'est présentée toute naturelle, nécessaire même; et je ne vois pas pourquoi, du moment où l’on veut aujourd’hui classifier les espèces dans toutes leurs manifestations, on devrait s'arrêter en lépidoptérologie devant un « polynomion », lorsque d’autres branches des Sciences Naturelles sont déjà librement entrées dans cette voie. J'écrivais à ce propos dans l’Annuario del Museo Zoologico di Napoli (Vol. 3; N. 18 de la Nouvelle Série), publié le 4 sep- tembre 1011, à propos d’une revision que je faisais des collections lépidoptérologiques du Musée de l'Université parthénopée, en parlant de Zygæna transalpina-sorrentina-sexmacula-xanthogra- pha, Germ.), ce qui suit (je traduis mon italien) : « Quoi qu'en disent ceux qui veulent se donner l'autorité de former les lois de la classification, Je me suis trouvé dans la nécessité d'adopter, malgré tout, une classification plurinominale, en descendant non seulement au nome, mais jusqu'au € gut- nome »; du reste, une fois l'idée admise de la subdivision de l'espèce dans toutes ses différentes manifestations, il faut bien les enregistrer, comme on le fait couramment en botanique, parti- 182 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE culièrement en floriculture; J'en ai trouvé des exemples aussi dans l'ichthyologie. Le poisson rouge ordinaire, duquel une race japo- naise se distingue par ses yeux exorbitants, et par une double queue, le modeste Carassins vulgaris, est devenu aussi : auratus- japonicus-macrophthalmus-bicaudatus. Pour la Zygœna transal- pina, Esp, je me suis trouvé dans un cas analogue, lorsque J'ai rencontré, en effet, une forme ayant seulement cinq taches au revers des ailes antérieures, dans la mutation jaune, à cinq taches (Zickerti, Hoff.) de calabrica, Calb., forme secondaire à son tour de sorrentina, Stgr., qui est une race particulière de #ransalpina, Esp.; c'est ainsi que J'en fis résulter le « quinome » Z. #ansalpina- sorrentina-calabrica-Zickerti-depuncta, Trti De même, Jai dû enregistrer une Z. ransalpina-maritima-trimaculata-pseudosorren- tina-flavescens, Trti, et une Z. #ransalpina-sorrentina-calabnica- hexamacula-rhodomelas, Trti., etc. » Dans les fleurs, je note au hasard une Rosa indica-semperflo- rens-sarmentosa-Le Vésuve; une Watsonia meriana-iridifolia- arderner-alba, etc... » J'aurais préféré suivre dans les Zygæna la méthode d'indiquer une mutation normale avec le même nom, pour toutes les races différentes, mais la chose était déjà compromise par les auteurs précédents, qui avaient antécédemment nommé plusieurs variations des taches et des couleurs : z/alica, D. trimaculata, Obthr., Zic- kerti, Hoffm., sexmacula, Dz., sexmaculata, Dz, xanthographa, Germ., ffava, Dz. etc. J'ai dû suivre ce système, tout en me réser- vant de choisir un seul nom pour des sous-formes p#ylogénétiques, des formes /rophiques, analogues dans chaque manifestation lopique, où race. Cette méthode a l'avantage de nous indiquer la trace suivie dans son évolution par l'espèce, pour arriver à sa dernière expression. Toutefois, rien n'empêche ceux qui s'effrayent d'une longue file de noms, de se permettre une abréviation pour l'usage courant. En tenant compte, en effet, que pseudomanitima, Trti, n'est LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 183 qu'une sous-forme de aritima, et que pseudosorrentina, Trti, sa correspondante à 5 taches, est une sous-forme de arttima-tri- maculata, Obthr., il peut suffire d'écrire respectivement Z. pseudo- maritima, Trti, ou Z. pseudosorrentina, Trti. Ainsi pour Boisdu- valii, Costa, qui est la forme jaune de sorrentina, Stgr. (à 5 taches), et pour xan/hographa, Germ., qui est la forme jaune de sexmacula, Dz. (Sorrentina, Stgr., à 6 taches), l'on pourrait écrire directement Z. Boisduvalu, Costa, et Z. xanthographa, Germ. En sachant que calabrica, Calb., est la forme à ailes postérieures presque toutes noires de sorrentina, Stgr., à 5 taches, et que Lexa- macula, Trti., est sa forme analogue à 6 taches, on pourrait dire simplement Z. calabrica, Calb., et Z. kexamracula, Trti. C’est réellement une interversion de l'ancienne règle latine : ici, c'est l’ubi minor major cessat! Et, en effet, ce n’est pas le terme le plus large qui compte, mais le plus restreint; cependant les règles de philosophie n’entrent pas en compte, heureusement, ICI. Quant aux autres manifestations où le phénomène, déterminé par le nom, revient dans plusieurs formes, on n'aura tout au plus qu'à citer deux noms; ainsi: Z. Boisduvali-depuncta, Trti, Z. Zickerti-depuncta, Trti.; et encore : Z. pseudosorrentina-flaves- cens, Trti, Z. roseopicta-depuncta, Trti., Z. Sexmacula-roseopicta, Trti, Z hexamacula-rhodomelas, Trti, Z. maritima-annulata, Hirh etc. Mais on verra mieux ceci au moyen du tableau synoptique final. Pour répondre à l'amabilité que vous avez eue de me demander de résumer mon travail dans une note qui aura l'honneur de paraître dans vos si importantes Æ/udes de Lépidoptérologie comparée, je tâcherai d'être le plus démonstratif possible, et Je rétablirai ici la subdivision de mes différentes formes italiennes de Zygœna transalpina, Esp. 184 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE La confiance que vous me témoignez, et qui me flatte au plus haut degré, montre toute la conscience qui vous distingue dans l'étude de la Lépidoptérologie et qui vous porte à faire abstraction de votre personnalité, dans l'intérêt pur et simple de la Science. Si je me permets donc « de faire concorder »'les figures de votre Planche 42 du V® fascicule de la Lépidoptérologie comparée, je le fais sur votre bienveillante invitation; mais je considère que la petite divergence de vues est due à deux faits différents. D'abord, que vous êtes parti dans votre classification en numé- rotant les taches de Z. ransalpina, Esp. sans tenir compte des deux basilaires, tandis qu'en suivant la méthode allemande, j'ai calculé 5 et 6 taches dans les ailes antérieures de l'espèce, au lieu de 3 et 4, comme vous l'avez fait. L'opinion allemande est peut- être la plus pratique, car elle admet que les deux taches basilaires puissent aussi entrer en compte des variations. Vous venez nous le démontrer vous-même, par la figure 578 de la Planche 42, qui représente une variation de Zygæna Zickerti, Hoff., à laquelle manque non seulement la tache n° 3 (style allemand), mais aussi la basilaire n° 1, ce qui constitue une forme depauperata, Trti.,, en étendant, comme Je le propose, le sens de cette désignation de façon à admettre, sous ce nom, teutes les aberrations caractérisées par le manque de quelques taches, qui ne soient toutefois pas la SIXIème. Ensuite la divergence est dérivée aussi du fait que vous avez cru devoir rebaptiser ##par, Obthr., ma forme psexdosorrentina, Trti., à $ /aches en dessus et 6 au revers, et qui est le pendant, à ailes postérieures largement lisérées de noir jusque sur tout le bord anal, de celle que vous avez nommée aritima-trimaculata, Obthr. dans le Bulletin de la Société entomologique de France, 1808, p. 22-23, et que vous avez figurée sous ce même nom de transalpina-maritima-3 maculata, Obthr., au n° 180 de la PI 30 de votre ITT° fascicule de la Zépidoptérologie comparée. C’est à ce nom, originairement donné par moi, de #seudosor- rentina, Trti, dont la portée vous a certainement échappé, qu'on doit s’en tenir par droit de priorité. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 185 Les formes à 5 taches tant en dessus qu’en dessous, sont très rares, et, partant, sont l'exception à la règle de toutes celles qui ont les 5 taches au-dessus, et je les ai nommées depuncta, Trti. L'origine du nom de #ransalpina est connue. Esper l'a décrite sur un exemplaire venant des alentours de Vérone. Comme Esper écrivait en Allemagne, c'était tout naturel pour lui d'appeler trans-alpin, ce qui, pour moi, écrivant à Milan, serait cs-alpin. M. de la Palisse en aurait certainement fait autant, s'il s'était occupé de l'étude des Lépidoptères ! Mais, bien que beaucoup de noms, appliqués à des espèces avec une sigmfication de localité, perdent leur valeur du fait qu'on retrouve plus tard ces mêmes espèces en bien d’autres endroits, le nom de #ransalpina, Esper, s'applique réellement bien à une Zygæna qui a son habitat uniquement du côté méridional des Alpes. Au delà, nous ne retrouvons qu'astragali, Bkh. (Æzppocre- pidis, Hbn.). Certains la considèrent comme une espèce distincte de /ransalpina, Esp., tandis que pour d’autres, elle constitue une sous-espèce géographique ou géologique. Pour mon compte, je partage avec vous cette dernière opinion, et tout en constatant que as/ragali, Bkh., se rencontre quelquefois dans le nord de l'Italie, presque à côté de /ransalpina-transalpina, Esp., et que sa forme a/pina, B., se trouve dans les hautes vallées des Alpes italiennes, je ne ferai pas question ici d'astragali, Bkh, que vous avez déjà si merveilleusement illustrée dans ses formes occidentales, pour me tenir aux formes italiennes de /ransalpina- transalpina, Esp. Toutefois, il est bon de reconnaître que quelques individus, surtout appartenant aux formes monticoles pseudoalpina, Trti., et altitudinaria, Trti., présentent un lavis rouge très léger et trans- parent, moins sensible que le Nebelstreif de Alpina, B., caractère qui montre le passage entre les deux grandes races de l'espèce. 186 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE J'ajouterai que quelques /ransalpina-transalpina, Esp., de la col- line Lombarde et Emilienne, tout en présentant les caractères typiques les plus marqués en dessus, portent en dessous un Nebelstreif assez sensible, mais qui ne justifie pourtant pas de les reporter à as/ragali, Bkh, dont la fusion des points, en dessous des antérieures, forme une tache rouge opaque qui occupe presque la totalité du disque. Je regrette de n'avoir pu donner, avec ma Note citée, la docu- mentation iconographique de mes descriptions. Je me proposais de le faire, mais M. Jules Culot, à qui je m'étais adressé, était entièrement occupé par vous. Maintenant vous m'avez si heureusement devancé avec les merveilleuses figures du Maître genevois, que je n'ai plus besoin d'y revenir. J'apprends avec le plus grand plaisir que vous avez aussi fait préparer les figures de altitudinaria, Trti,, et des variétés à taches roses 7Lodomelas, Trti, et rhodopicta, Trti, ce qui me dispense de le faire moi-même. Je ne soulèverai pas ici la question que vous avez ouverte sur la valabilité des descriptions sans figures. Vous savez que je par- tage en grande partie vos opinions sur la nécessité d'un langage iconographique universel, et qu'à ce propos je me suis plaint dans l'Introduction à mes « VNrove Forme di Lepidotteri. IT » (Palerme, Naturalista Siciliano, 1907), de la facilité qu'on a aujourd’hui de faire les publications en n'importe quelle langue la plus exotique. Je ne vais pourtant pas jusqu'à votre sentence draconienne : Pas de bonne figure, pas de description valable. D'abord une masse de noms, qui sont universellement admis, devraient injustement tomber : l'on voit la confusion énorme! Et puis, pourquoi empê- cher maint observateur diligent, qui ne dispose que d’une bourse modeste, ou ne peut dépendre que de bulletins de Sociétés, ou de périodiques, qui n'ont pas des ressources suffisantes pour affronter des dépenses assez considérables, de prendre légitimement sa part au mouvement scientifique ? Du reste il m'est arrivé plusieurs fois, pour une raison ou pour une autre, afin de ne pas manquer la priorité, de publier des LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 187 descriptions sans figures. Cela vous est arrivé aussi, en faisant précéder vos Etudes de Lépidopiérologie par des Notes au Bulletin de la Société Entomologique de France. Auriez-vous trouvé justifié qu'un autre naturaliste, si votre loi draconienne était en vigueur, dans l'intervalle entre votre publication au Bulletin et l'apparition des figures dans le volume, eût figuré avec un autre nom, devenant ainsi valable, et désigné l'espèce déjà fixée par vos paroles? Non, certes. La priorité aurait dû vous rester tout de même. C’est pour ces raisons très simples que, tout en l'adoptant comme vœu à suivre le plus possible, je me bornerai à appliquer votre très appréciable proposition seulement dans les cas les plus extrêmes, où les quatre langues pour ainsi dire officielles : français, anglais, allemand et italien (voir même l'espagnol et le portugais), n'auraient pas été employées, et où l’on voudrait nous faire passer, sans même un sommaire latin (qui restera toujours le plus com- préhensible volapük ou espéranto de la Science) des descriptions en turc, en japonais, en chinois, voir même en russe ou en hongrois. Mais pour revenir à notre TRANSALPINA, Esp, et en partant de la forme typique, que vous définissez magistralement à la page 200 de votre V° fasc. part. I de la Lépidoptérologie comparée, nous voyons que celle-ci a 6 taches en dessus et en dessous. M. Clement Dziurzynski a nommé ITALICA, Dz., la forme à 5 taches en dessus et 6 au revers. Cette forme qui vole avec le type à 6 taches, est plutôt moins fréquente, et je n'y ai point encore rencontré la mutation DEPUNCTA, Trti, à 5 taches aussi sur le revers, qui ne devrait vraisemblablement pas manquer. Dans les Alpes-Maritimes, sur le littoral de la Ligurie, en Toscane, dans les Apennins, etc, on trouve la forme MARITIMA, Obthr., qui a le bord noir des postérieures plus large, mais avec le bord anal rouge. Cette forme a été créée par vous, sur un exem- plaire à 6 taches en dessus; et pour les individus à 5 taches en 188 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE dessus, vous donnez le nom de MARITIMA-3 MACULATA, Obthr. dans le Bulletin Soc. Ent. France, 1808, p. 22-23; la figure n° 180 de la Planche 30 de votre IIT° fascicule de la Zépidoptérologie comparée porte bien 6 taches au revers. Ici, nous retrouvons des individus à 5 taches au revers, qui appartiennent à la modification depuncta, Trti. En descendant vers le sud de l'Italie et précisément sur le littoral de l'Italie centrale et dans la province de Naples, nous retrouvons avec 7zarttima, Obthr., et #rimaculata, Obthr. plus fré- quemment une autre forme, qui n'est pas encore sorrentina, Stgr., mais qui a le bord noir des ailes postérieures encore plus large et moins dentelé que chez waritima, Obthr, avec le bord anal largement liséré de noir. Ici aussi nous avons les deux formes analogues à celles de waritima, c'est-à-dire la forme à 6 taches que J'ai appelée PSEUDOMARITIMA, Trti., et la forme à 5 taches en dessus et 6 au revers, que J'ai appelée PSEUDOSORRENTINA, Trti. Votre Ab. IMPAR, Obthr. (figure 564 de la Planche 42 L. C.), est synonyme de pseudosorrentina, Trti. La forme à 5 taches au revers DEPUNCTA, Trti., y apparaît assez souvent. Dans les Abbruzes, et en descendant plus au sud dans la pro- vince de Naples et les monts du littoral de Sorrente et d'Amalfi surtout, on rencontre une autre souche de /ransalpina, Esp. qui, par son faciès plus petit, ses mœurs et sa façon de voler, comme me le faisait noter M. Geo. C. Krüger, qui l'a beaucoup observée au Monte Autore, et comme M. Orazio Querci le dit dans la lettre que vous publiez, pourrait peut-être se prêter à une nouvelle division spécifique. Mais du moment où nous ne savons encore rien à propos de sa chenille et de son cocon, je pense qu'il est prudent de la conserver à cette place. C'est la forme que j'ai appelée ALTITUDINARIA Trti, qui apparaît avec 6 taches et très rarement avec 5 taches en dessus et 6 au revers, forme PRIVATA, Trti. La forme DEPUNCTA, Trti., de cette dernière, ne manquera probable- ment pas, mais je n'ai pas encore pu l'observer dans mon matériel. Elle a une couleur plus vineuse dans son rouge que les autres formes de /ransalpina, Esp., plus grandes, et si J'ai dit pour elle LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 189 « colore obsoletiore », J'ai cru faire allusion à la couleur moins vive de ses taches plutôt qu'à son fond vert métallique. C'est d'ALTITUDINARIA, Trti, qu'on retrouve souvent avec les petites sorrentina, Stgr., et calabrica, Calb., que dérivent, selon moi, ces formes sorrentina, Ster., et calabrica, Calb., avec leurs différentes sous-formes. Mais, pour commodité de classification, je les enre- gistrerai sous un autre numéro. Et nous voilà à SORRENTINA, Ster. Dans sa forme normale, petite, ce n'est qu'une ALTITUDINARIA, Trti, à ailes postérieures totalement (calabrica, Calb.), ou partiellement (sorrentina, Stgr.) envahies de noir. Mais j'ai retrouvé dans la province de Naples, au Monte-Castello, au Monte-S.-Angelo, aux Camaldoli et même à Formia, des exemplaires à grande envergure, comme 7#art{tma, Obthr.; et dans la province de Rome, sur les bords du Lac de Nemi, auprès d’Albano, des formes jaunes (Boësduvalu, Costa) avec la disposition des couleurs de sorrentina, Stgr., mais de la taille des raritima-trimaculata, Obthr. et pseudosorrentina, Trti. Cela pourrait indiquer des entrecroisements entre pseudosorren- tina, Trti., et sorrentina, Stgr., entrecroisements si fréquents dans les Zygæna. SORRENTINA, Stgr., à l'envers des autres formes de /ransalprna, Esp., a été premièrement décrite sur un exemplaire à 5 taches en dessus et 6 au revers. Dès lors, M. Dziurzynski a cru devoir former le nom de SEXMACULA, Dz, pour la forme à 6 taches. Le noir de l'aile postérieure laisse au rouge un champ très limité, qui se réduit d'ordinaire à 2 taches irrégulières reliées par un trait plus ou moins large. DEPUNCTA, Trti.,, se trouve parmi sorrentina, Stgr. CALABRICA, Calb., est la forme de sorrentina, Stgr., à ailes postérieures complètement ou presque complètement noires. Je n'ai trouvé que très rarement, dans cette forme, des individus à enver- gure de #aritima, Obthr. Sa forme à 6 taches en dessus, pour faire le pendant à sexmacula, Dz., je l'ai nommée HEXAMACULA, Trti. DEPUNCTA, Trti., est assez rare pour calabrica, Calb. C'est dans les deux formes de sorrentina, Ster., sorrentina- sorrentina, Stgr., et sorrentina-calabrica, Calb., qu'on trouve nor- 190 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE malement les variations de couleur en jaune et en rose, tandis que c'est accidentellement que le jaune, l'orange ou le brun appa- raissent dans les formes de /ransalpina-transalpina, Esp. ou transalpina-maritima, Obthr. Le rose est une tendance envisagée dans les exemplaires très frais de alfitudinaria, Trti., sorrentina, Ster., calabrica, Calb., qui ont elles-mêmes une couleur plus vineuse que le rouge vif des autres formes de /ransalpina, Esp. Cette dernière tend au cinabre, en passant aux formes d'as/ragali, BKkh. Ces formes jaunes et roses reproduisent exactement les phéno- mènes des taches des ailes antérieures et postérieures autant de sorrentina, Stgr., que de calabrica, Calb. Nous pouvons donc enregistrer sous : a) Pour sorrentina, Ster., la forme jaune : Boisduvalu, Costa, à 5 taches en dessus et 6 au revers, parmi laquelle on trouve plu- sieurs exemplaires de DEPUNCTA, Trti. d) La forme jaune de sermacula, Dz., à 6 taches, XANTHOGRA- PHA, Germ. c, d) Les deux formes roses correspondantes, que, pour moins encombrer la terminologie, j'ai désignées respectivement sous Îles noms de ROSEOPICTA, Trti, et SEXMACULA-ROSEOPICTA, Trti. Dans la première à 5 taches, en dessus, et 6 au revers, n'ayant à disposition qu'un nombre très restreint d'individus, je n'ai pas eu l’occasion de noter aucune DEPUNCTA, Trti, que l’on devrait vraisemblablement trouver. a) Pour calabrica, Calb., la forme jaune à 5 taches en dessus et 6 au revers est Zzckerti, Hoff, dont j'ai noté plusieurs DEPUNCTA, Trti., et vous venez de nous montrer une DEPAUPE- RATA, Trti., à la fig. 578 de la Planche 42. b) La forme jaune de Aexamacula, Trti., à 6 taches aux deux côtés, naturellement, SEXMACULATA, Trti. c, d) Les deux formes roses analogues à ailes postérieures tota- lement ou presque totalement noires que j'ai désignées pour cette LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 101 forme, comme RHODOMELAS, Trti, et HEXAMACULA-RHODOME- BAS, Drti. J'ai pu noter aussi une forme rose, du plus tendre rose lavé, que j'appellerai ROSEA, Trti, appartenant directement à al#tu- dinaria, Trti, et que J'avais laissée de côté, Je ne sais comment, lors de ma dernière publication. Elle a été prise au Monte Autore, par 1,200 mètres d'altitude, le 18 juillet 1900, par mon très zélé collecteur M. Geo. C. Krüger. Pour les formes jaunes, qu'on peut désigner sporadiques, de maritima, Obthr., et /rämaculata, Obthr., j'ai proposé le nom de LUTEA, Trti; celui de FLAVESCENS, Trti, pour les psexdomart- tima, Trti.,, et pseudosorrentina, Trti, tout en adoptant le nom de FLAVA, Dz, pour les formes jaunes de /ransalpina, Esp. et italica, Dz. Sur les formes ANNULATA, Trti, et ADFLATA, Trti, que J'ai rencontrées seulement dans #aritima, Obthr., et érzmaculata, Obthr., nous sommes d'accord. J'enregistrerai le nom d'awrantiaca, Obthr. fig. 583 de la PI. 42, qui est un exemplaire aberrant de sorrentina, Stgr. Je finirai en citant un très intéressant exemplaire de #ariftma- trimaculata, Obthr., qui représente la forme brwnnea, Dz., pris à Gênes par M. le Dr. ÜUbaldo Rocci. Mais il me reste encore à parler de pseudoalpina, Trti, qui devrait trouver sa place comme trait d'union entre #a@r1/1ma, Obthr., et al/pina, B. En effet, PSEUDOALPINA, Trti., à 6 taches, avec REDUCTA, Trti, à 5 taches en dessus et 6 au revers, est une forme très intéressante des hautes vallées des Alpes-Maritimes piémontaises, qui tient par sa couleur un peu ternie d'a/pina, B., des Alpes en général, ainsi que de raritima, Obthr., du littoral de ces mêmes Alpes- Maritimes, par le large liséré noir dentelé des ailes postérieures. 102 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Tableau synoptique des formes italiennes de Zygaena transalpina, Esp. Z. trans. transalpina, Esp., avec flava, Dz. (jaune) et nigricans, Oberth. (brune). (6 taches.) » _» » ialica, Dz., avec depuncta, Trti. (?). (5 taches.) » _» pseudoalpina, Trti. (6 taches.) » » » reducta, Trti. (5 taches.) adflata, Trti. lutea, Trti. (jaune). marilima, Oberth., avec : : Le? 0 1 annulata, Trti. 6 taches. Je , se ) pseudomaritima, Trti., avec flavescens, Trti. (jaune). (Ailes postérieures toutes lisérées de noir.) adflata, Hit. annulata, Trti. depauperata, Tru. , depuncta, Trti. pseudosorrentina, avec : (Ailes postérieures toutes € Âavescens, Trti. (jaune). lisérées de noir.) » » » trimaculata, Oberth., (5 taches.) avec : [ | dépuncta, Trti. » » altitudinaria, Trti., avec rosea, Trti. (rose). (6 taches.) » » ») privata, Trti. (5 taches.) depuncta, Trti. Doisduralii, Costa (jaune), avec depuncta, Trti. roseopicta, Trti. (rose), avec depuncta, Trti. » » sorrentina, Stgr., avec : depuncta, Trti (5 taches.) calabrica Calb.\ d T'rti AE Zicherti, Hoff., ( epuncta, Trti. (jaune) avec: { depauperata, Trti. rhodomelas, Trti. (rose). noires.) A ee vanthographa, Germ. (jaune). aurantiaca, Oberth. (orange). » » » sexmacula, Dz., avec: GE : J ) roseopicia, Trti. (rose). (6 taches.) : hexamacula, Trti., avec: sexmaculata, Dz. (jaune). \ (Aïles postér. noires.) rhodonelas, Trti. (rose). » . trans. sorrentina, Stgr., avec : » LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 103 Et si l’on veut tenir à part les formes à ailes postérieures noires de sorrentina Stgr., l’on n’a qu’à substituer à la dérivation de sorrentina Stgr. la variante qui suit, et que j'avais du reste adoptée dans mon travail cité : (5 taches.) depuncta, Trti. Boisduvalii, Costa (jaune), avec depuncta, Trti. roseopicta, Trti. (rose), avec depuncta, Trti. » sexmacula, Dz., avec: aurantiaca, Oberth. (orange). (6 taches.) roseopicta, Trti. (rose). depuncta, Trti. » calabrica, Calb., avec ($ taches, ail. post. arme, 9 Germ. (jaune). \ nu rhodomelas, Trti. (rose). ») ») hexaniacula, rte sexmaculata, Dz. (jaune). (6taches, ail. post. Pa ’ Trti noires), avec : rhodomelas, Trti. (rose). PLANCHE ELXII pu Fasc. V 1° PARTIE Zickerti, Hoffm. (jaune), avec : depuncta, Trti. depauperata, Trti. Zygaena transalpina, Esp. (formes italiennes). N° 562. MARITIMA-PSEUDOSORRENTINA-DEPAUPERATA, Trti. Formia ; altitude 50 mètres ; avril 1910. — Deux taches rouges sur les ailes supérieures, en dessus. 563. MARITIMA-PSEUDOSORRENTINA-DEPAUPERATA, Trti. Formia; altitude 50 mètres; avril 1910. 564. MARITIMA-PSEUDOSORRENTINA, Trti. (vera). — Synonyme IMPAR, Oberth. Formia ; altitude 50 mètres ; avril 1910. — Cinq taches rouges sur les supérieures, en dessus, et six en dessous. 13 194 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE N°S 565. MARITIMA-PSEUDOSORRENTINA-DEPUNCTA, Trti. Formia; altitude 50 mètres; mars 1910. — Cinq taches sur les supérieures, en dessus comme en dessous. 566. MARITIMA-TRIMACULATA-ANNULATA, Trti. Formia; altitude 50 mètres. — Abdomen annelé de rouge. 567. MARITIMA-ANNULATA, Trti. Formia; altitude 50 mètres. — Abdomen annelé de rouge. 568. MaARITIMA-PSEUDOMARITIMA, Trti. Camaldoli; altitude 300 mètres; 28 mai 1907. 569. MARITIMA-PSEUDOSORRENTINA-DEPUNCTA-ADFLATA, Trti. Formia; altitude 50 mètres; avril 1010. 570. MARITIMA-PSEUDOSORRENTINA-DEPUNCTA-ADFLATA, Trti. Formia; altitude 50 mètres; mars 1910. — La partie rouge des ailes inférieures est plus ou moins envahie par la couleur brune. 571. MARITIMA-PSEUDOMARITIMA-ADFLATA, Trti. Formia; altitude 500 mètres; avril 1910. 572. MARITIMA-PSEUDOMARITIMA, Trti. (vera). Mente S. Angelo; altitude 900 mètres ; 1° juin 1907. — Aïles supérieures à six taches, bord noir aussi du côté anal. 573. SORRENTINA-DEPUNCTA, Trti. Monte $S. Angelo; altitude 900 mètres; 1° juin 1907. 574. MARITIMA-PSEUDOSORRENTINA-DEPUNCTA, Trti. Camaldoli; 28 mai 1907. 575. SORRENTINA-CALABRICA-HEXAMACULA, Trti. Monte S. Angelo; altitude 900 mètres; 17 juin 1907. 576. SORRENTINA-CALABRICA-DEPUNCTA, Trti. Monte S. Angelo; altitude 900 mètres; 1° juin 1907. 577. SORRENTINA-CALABRICA-DEPUNCTA, Trti. Camaldoli; altitude 300 mètres; 28 mai 1907. 578. SORRENTINA-CALABRICA-ZICKERTI-DEPAUPERATA, Trti. Monte S. Angelo; 1907. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 105 ————_——_———————— N° 579. SORRENTINA-CALABRICA-ZICKERTI-DEPUNCTA, Trti. Monte S. Angelo; 1907. 580. SORRENTINA-SEXMACULA-XANTHOGRAPHA, Germ. Monte S. Angelo; 1907. 581. SORRENTINA-BOISDUVALII-DEPUNCTA, Trti. Monte S. Angelo; 1907. 582. SORRENTINA-SEXMACULA-XANTHOGRAPHA, Germ. Environs de Rome. 583. SORRENTINA-SEXMACULA-AURANTIACA, Oberth. Monte S. Angelo; 29 mai 1907. Milan ; avril 19712. EMIL10 TURATI. » VI Notice sur la vie évolutive de Tympanophora Haroldi, Obthr. J'avais prié M. Harold Powell, le naturaliste si avisé et obser- vateur si consciencieux, qui est mon précieux et très estimé collaborateur, d'écrire pour le Volume VI des Æzudes de Lépidop- térologie comparée, Y'histoire des mœurs et des métamorphoses de l'Arctiide dévastatrice de l'orge qu'il a découverte à Aflou, en 1911. Avant de repartir pour la nouvelle campagne qu'il a accepté d'entreprendre dans l'Est Algérien, pendant cette année 1912, M. Harold Powell a terminé la mise au net du travail que Je lui avais demandé de rédiger d’après ses notes de 1911. M. Powell a exposé avec une précision et une clarté parfaites les faits dont il a été le témoin. Je lui suis très reconnaissant d’avoir réalisé des observations aussi judicieuses, et je suis convaincu que les Ento- mologistes apprécieront, comme je le fais moi-même, l'intérêt d'une étude poursuivie avec la plus persévérante attention et exposée avec une netteté aussi sincère. Je publie donc plus loin l'œuvre personnelle de M. Harold Powell. En terminant son compte rendu, l’Auteur expose les raisons pour lesquelles il lui semble que Æaroldi, Obthr. doit sortir du Genre Cymbalophora, Rambur, dans lequel sont classées les 108 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Espèces : Pudica et Powelli, et servir de type à un Genre spécial. Je partage cette manière de voir. Dès lors Je propose de faire servir pour //aroldi, le nom de Genre très expressif : 7'ympano- phora, créé par Laboulbène, au moment où Rambur inventait lui-même, pour Pudica, le nom de Genre Cymbalophora, également significatif, et qui fut généralement adopté. Je prie le Lecteur de vouloir bien se reporter à ce que j'ai écrit au sujet de Cymbalophora Pudica, Esper, dans le Vol. V, Part. I, des Ætudes de Lépidoptérologie comparée. Je rends compte aux pages 147-151 de la particularité musicale de l’Arctiide Pudica et des observations poursuivies par le docteur Laboulbène et Rambur, en même temps, et à l'insu l’un de l’autre, en vue de découvrir le mécanisme de la stridulation produite par le papillon. Les observations de M. Harold Powell sont les plus concluantes et les plus certaines qui aient été réalisées jusqu'ici, sur ce sujet spécia!. Dans le Vol. VI des Æ/udes de Lépidoptérologie comparée, je n'ai pas épuisé la publication des aquarelles de chenilles et la figuration des Espèces ou Morphes nouvelles de Papillons algé- riens découvertes par M. Powell, lors de ses chasses des années passées. En 1012, je ne doute pas que ce chasseur si expérimenté ne contribue efficacement encore à développer nos connaissances de la faune lépidoptérologique algérienne. Il a l'intention d'explorer, cette fois, les environs de Lambèze et le Djebel-Aurès. Il rappor- tera sans doute une ample moisson de documents que M. J. Culot contribuera à mettre en lumière. Au moment où j'écris ces lignes, M. Harold Powell se confie au bateau qui va le transporter vers le littoral africain. Deus faveat eunti ! Monterfil, 4 Mai 19712. CHARLES OBERTHUR. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 109 Compte rendu des observations faites sur une nouvelle Arctiide Algérienne: Cymbalophora Haroldi, Obthr., par HaroLb PoweELL. Il est curieux de constater l'existence en Algérie, pays relati- vement bien exploré au point de vue de l'Histoire naturelle, d'un Macrolépidoptère inédit, tellement abondant dans la région qu'il habite qu'il est susceptible d’occasionner de sérieux dégâts dans les cultures de céréales. Tel est le cas, cependant, de la Cymbalophora Haroldi, nou- velle espèce bien tranchée, décrite par M. Charles Oberthür dans le Volume V, Part. Il, des Æ/udes de Lépidoptérologie comparée. S1 cette espèce est restée si longtemps inconnue, c’est à cause sans doute de sa distribution restreinte. Elle paraît en effet n'habiter que le Djebel-Amour, une des régions de l'Algérie où ont seulement passé le général Levaillant — mais il y a de cela bien longtemps — et le lieutenant Lahaye, en 1886. Seulement ce dernier explorateur n’est pas resté longtemps dans la région du Djebel-Amour et il a parcouru le pays à une époque où l’Espèce n'était probablement pas abondante et dès lors difficile à trouver. Il est bien vraisemblable que la nouvelle Ayctiide habite des contrées dont le climat et l'altitude ont du rapport avec les envi- rons d’Aflou. Quoi qu'il en soit, c'est le 10 Mai 1911, lendemain de notre arrivée à Aflou, que Charles David m'a apporté la première che- nille de la nouvelle Espèce, jusqu'alors restée non observée. Il avait trouvé un seul exemplaire errant par terre sur les collines au nord du village. Je ne la reconnaissais pas naturel- lement, mais je l'ai classée immédiatement comme une Ayrciude et probablement du Genre Cymbalophora. Ne connaissant pas sa vraie nourriture, je l'ai mise en présence de plusieurs plantes basses, et j'ai eu la satisfaction de la voir accepter l'Hélianthème 200 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE à fleurs jaunes. Elle n'en mangeait d'ailleurs que les fleurs. J'ai trouvé ensuite que les Graminées constituent sa vraie nourriture; cependant en captivité, sinon à l'état sauvage, elle est plus ou moins polyphage et, sous ce rapport, moins exclusive que sa voisine pudica, que je n'ai jamais pu élever sur autre chose que les Graminées. L'Espèce est très rare aux environs immédiats d'Aflou. Nous n'avons rencontré qu'un seul autre exemplaire, sur les collines au nord, où avait été trouvé le premier, et au moment de l'éclosion du papillon je ne l'ai pas vu près d'Aflou. Voici la description de la première chenille. Elle était dans sa dernière livrée et de taille presqu'adulte : Tête grande, polie, luisante; sommets des lobes arrondis et peu saillants; le front, les mandibules et la partie des lobes qui longe deux côtés du front et entoure les ocelles sont d'un noir luisant:; l'épistome est d’un jaune brunâtre; le premier article des antennes est Jaunâtre, les autres noirs; tout le dessus et les côtés de la tête sont d'une couleur jaune d'ivoire, luisante, le résultat d’une mar- brure de brun pâle sur fond blanchitre. La couleur ivoire occupe un peu plus des deux tiers de la surface de la tête, et cette double coloration noire et jaune ivoire lui donne une apparence curieuse. Les poils de la tête sont peu nombreux, de couleur brune. La surface du dorsum comprise entre les lignes en bordure du centre dorsal est noire, marbrée et tachetée de points et lacunes d'un gris pâle, surtout vers les incisions. La ligne en bordure du centre dorsal est assez mince mais bien distincte. Elle est de couleur blanc grisâtre. Ses bords sont irréguliers, souvent dentés. Les parties noires, plus étendues vers le milieu de la chenille, sont réduites vers la partie postérieure et se terminent par un triangle noir à apex dirigé en arrière, sur le 0° segment de l'abdomen. L'écusson du segment prothoracique est d’un noir luisant, divisé au centre par une faible ligne claire qui est prolongée jusqu'au centre du segment métathoracique et qui disparait ensuite. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 201 La couleur des flancs est d’un gris pâle teinté de rose, surtout vers la ligne stigmatale. Mais cette couleur est largement recou- verte de noir et de noir grisâtre en taches qui ne laissent paraitre le gris pâle rosé qu'en marbrures. J'ai constaté, par la suite, que l'intensité et l'étendue du noir varient un peu selon les sujets; l'intensité de la teinte rose pâle varie aussi et peut se communiquer même à la ligne en bordure du centre dorsal. Une grande tache noire entoure presqu'entièrement la verrue n° IIT sur les segments abdominaux, et les verrues IT et IIT sur les deux derniers segments du thorax. La ligne stigmatale relativement large est d’une couleur carnée pâle. Elle n’est pas continue, mais formée par une chaîne de taches allongées, une tache sur chaque segment. Elle n'est séparée de la ligne en bordure latérale (qui lui ressemble en couleur mais qui est continue) que par une ligne noire, ondulée, entrecoupée aux incisions et à peu près manquante sur les segments thora- ciques où les deux lignes carnées se confondent. La surface ven- trale est d'un noir grisâtre, avec une éclaircie peu prononcée, formant ligne, à la hauteur des pattes. Les pattes écailleuses sont jaunes, le crochet terminal brunissant. Les pattes membraneuses sont d’un rouge vineux. Sur chacun des 1°", 2°, 7°, 8° et 0° segments abdominaux, les pattes sont remplacées par quatre petites verrues pilifères. Disposition et aspect des verrues : Dans la description qui suit, Je ne tiens compte que d’un côté de la chenille, partant du centre dorsal. La moitié de l’écusson prothoracique porte trois petites verrues jaunes sur le bord antérieur. Elles sont très rapprochées et se confondent presque. En arrière il y a une troisième verrue jaune, également sur l’écusson, et un point pilifère noir, plus près du centre dorsal. Un peu plus bas et en dehors de l’écusson 1l y a, vers le centre du segment, une petite verrue jaune pâle. Plus bas encore et sur le bord antérieur existe une assez grosse verrue Jaune, allongée. Elle se trouve entourée par la ligne stigmatale. Derrière cette verrue et un peu plus bas est le stigmate, ovale, jaune pâle, entouré d’une mince bordure noire. Sur la surface noire, ventrale, 202 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE au-dessus de la base de la 1° patte, est une verrue jaune, arrondie. Le segment suivant (mésothoracique) présente au centre, et non loin du centre dorsal, une grosse verrue ovale de couleur jaune orangé pale, dont la partie inférieure couvre la ligne en bordure dorsale. Cette verrue est formée par la réunion des tubercules I et II. La deuxième verrue se trouve juste en dessous. Elle est moins grande et placée obliquement par rapport à la première. Ensuite vient une petite verrue ronde. Ces deux dernières verrues se trouvent sur le fond noir du flanc. Plus bas encore, sur la ligne stigmatale, sont deux verrues sur le même alignement : l’antérieure de grosseur moyenne, la postérieure très petite. Entre la ligne en bordure latérale et la base de la patte se trouve une verrue arrondie, moyenne, sur le fond noir ventral. Le segment méta- thoracique ne diffère du précédent que par la forme de cette der- nière verrue, qui est plus allongée. Sur les segments abdominaux, les tubercules T et IT sont séparés. Le n° I est représenté par une verrue de forme vaguement trian- gulaire, la base du triangle étant du côté du centre dorsal, dont elle se rapproche beaucoup. Le n° IT est ovale et en même temps un peu angulaire. Il est plus grand de la moitié environ que le n° I, derrière lequel il se trouve, mais un peu plus bas. Il est placé à cheval sur la ligne en bordure du centre dorsal. Le n° TITI est plus petit que le n° I et se trouve sur le flanc au-dessus de la ligne stigmatale, en dessous du n° IT, mais un peu plus en avant. Sa forme est arrondie, généralement un peu pyriforme. Le n° IV est immédiatement poststigmatale et sur la ligne carnée. Il est encore plus petit que le n° ITT. Forme ronde ou ovale arrondie. Le tubercule V est exactement en dessous de IV dont il est séparé par le trait noir et toute la largeur de la ligne en bordure latérale. Sur les deux premiers segments abdominaux, il existe en dessous et un peu en arrière du tubercule V, deux très petites verrues rondes, rapprochées, l’une derrière l’autre. La première doit repré- senter le tubercule VIT et la dernière le tubercule VI, du moins je le suppose. Bien en dessous d'elles, et au milieu de chacun de ces deux segments, on voit une verrue plus grande, ovale, placée LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 203 transversalement par rapport à l’axe de la chenille. Cette verrue est un peu en dehors de l'alignement des pattes. Elle est assez rapprochée d'une autre petite verrue qui se trouve tout près du centre ventral. Ces deux verrues remplacent évidemment la patte membraneuse sur les segments abdominaux qui n'en sont pas pourvus. Les tubercules VI et VII sont réunis en une seule verrue allongée, au-dessus de la base de la patte sur les seements abdo- minaux 3, 4, 5 et 6. Le segment abdominal n° 7 présente également cette verrue allongée un peu réduite, mais en plus 1l y a une toute petite verrue placée en arrière et tout près. Cette petite verrue ne se rencontre pas sur les autres segments, à moins que ce ne soit le tubercule VI séparé du VII et déplacé un peu en bas, ce qui est bien possible. Sur le segment 8 de l'abdomen, ils sont de nou- veau réunis, et sur le o, les tubercules V, VI et VIT paraissent être réunis en une seule verrue de forme ovale arrondie. Sur ce même segment, les tubercules I, Il, IIT et peut-être IV sont réunis en une grosse verrue. Il n’y a que quatre verrues en tout sur ce seg- ment, dont deux, petites, sont sur le ventre. (Bien entendu, comme toujours, je ne parle que d’une moitié de la chenille.) En somme l’arrangement des tubercules est identique à celui que présente la chenille adulte de Cymbalophora Pudica, mais la forme des verrues n'est pas toujours la même chez les deux Espèces; ainsi le tubercule IT des segments abdominaux 1 à 7 est, chez Pudica, beaucoup plus allongé et relativement plus étroit que chez Æaroldi. La couleur des verrues du segment prothoracique est d’un Jaune orangé assez foncé. Sur les deux autres segments thoraciques, les verrues 1, 2 et 3 sont d'un jaune orangé pâle, mais celles situées plus bas sont foncées. Les segments abdominaux 1 à 7 inclus portent des verrues d'un orangé sensiblement plus foncé que celui des verrues dorsales des deux derniers segments du thorax. Les verrues des 8°, 0° et dernier segments abdominaux sont très pales, presque blanches sur le 0° et le dernier segments. Les crins portés par les verrues sont plus longs et moins rudes 204 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE que chez Pudica. Sur les segments thoraciques il y en a de noirs et de blancs, les noirs un peu plus longs et moins nombreux que les blancs. De même pour ceux des 3 derniers segments. Sur les segments abdominaux, 1-7, les verrues trapézoiïdales (I et IT) portent des crins jaunes. Ils ont en outre chacun deux crins noirs, plus longs que les jaunes. Les verrues latérales sont, sur ces 7 segments, moins richement coloriées que les trapézoïdales, et leurs crins sont blancs. Les bases des crins sont noires et les verrues paraissent grêlées de noir à cause de ceci. La chenille adulte varie considérablement de taille. Une moyenne de longueur parait être de 25 millimètres. La largeur de la tête est 3 millimètres environ. Le 15 Mai, le capitaine Hovart, chef de l'Annexe d’Aflou, me fit appeler au Bureau pour m'annoncer une invasion de chenilles sur le territoire d’un des douars de la région. Le Caïd de la tribu avait fait apporter des boîtes contenant de nombreux échantillons de la chenille. J'ai reconnu immédiatement la nouvelle Arctiide. Ces chenilles, disait-on, apparues en nombre énorme, dévastaient les champs d'orge de tout le territoire du douar, situé à une quin- zaine de kilomètres au sud-ouest d'Aflou. Le lendemain matin 16 Mai, accompagné par Charles David et guidé par deux Arabes du douar, je me suis mis en route à 6 heures pour me rendre compte des dégâts et étudier la chenille sur place. IT faisait un temps froid. Une pluie fine tombait par intermittence, poussée par un fort vent du nord-ouest, et les nuages, très bas, filaient rapidement. Peu à peu les nuages se sont dissipés et la Journée a été assez belle; mais le vent a persisté et la température est restée basse. Pendant une dizaine de kilomètres, nous avons suivi la piste de Géryville, à travers la plaine parsemée de champs d'orge, de pâturages un peu marécageux, de dayas et d’excroissances de grès. La végétation arborescente faisait défaut, mais il y avait une variété considérable de plantes Cyperacées, dans les marécages, avec Graminées grossières, Armoises, Helianthèmes, Thapsias, LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 205 Ixias, et par places des Asphodèles sur les terrains secs. Au bord du chemin, nous rencontrions souvent les chenilles de CAondros- tega Powell, qui se nourrissent de 7'Aapsia, et sur le « Gouf’tt » (une Armoise qui reste très verte pendant tout l'été), des chenilles de Malacosoma franconica, var. lutea. Cette plante n'est pas mangée par /utea, mais les chenilles l’affectionnent beaucoup et la choisissent de préférence pour le repos nocturne et pour effectuer leurs mues. L'Helianthème à fleurs jaunes est sa seule nourriture, d'après ce que J'ai pu constater à Aflou. Au puits nommé Hassi-el-Abiod, nous avons obliqué à gauche pour nous diriger sur une série de petites collines maigrement boisées. Dans les replis et cuvettes de ces collines se trouvent les tentes et les champs du douar sinistré. C’est une région plutôt inculte. On y remarque des dalles et des rochers de grès, des Juniperus phænicea et ]. oxycedrus, des touffes d'Alfa et surtout du « Senagh » (Lygeum spartum), graminée coriace qui a une certaine ressemblance avec l’Alfa, mais qui ne fournit Jamais d’aussi belles touffes que l'Alfa dans les terrains secs. Les champs défrichés sont de petite étendue en général. Ils sont de forme très variée, ce qui s'explique souvent par la nature rocheuse de la région. Tous sont entourés par la végétation spontanée du pays et sont sans défense contre une invasion comme celle qui venait de se produire. Beaucoup de ces champs ne sont que des lanières ou bandes étroites. On n'y cultive que l'orge qui, à cette altitude de près de 1,500 mètres, n'était haute que de 10 à 15 centimètres à l’époque de ma visite. L’orge était assez clairsemée comme d'habitude, dans les champs indigènes. Un peu avant d'atteindre les premiers champs, j'ai ramassé quelques chenilles de Cymbalophora Haroldi sur le « Senagh » et par terre. Mais, arrivé aux cultures, le spec- tacle était navrant, quoique plein d'intérêt pour moi. Dans la plupart des champs, il ne restait un peu de verdure que vers le centre, et ce peu était en train de disparaître rapidement. Les chenilles envahisseuses avaient tout rasé sur les bords. Beaucoup de champs étaient complètement nettoyés et on ne voyait que la 200 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE terre nue; quelques chenilles affamées couraient à la recherche de leur nourriture. Vers les centres des cultures qui n'avaient pas encore été entiè- rement dévastées, on apercevait les chenilles à l'œuvre. Elles étaient par milliers, sur l'orge, par terre et dans les sillons, man- geant tout ce qui apparaissait au-dessus du sol. Sur un carré d'un mètre, J'en ai ramassé 100, et 1l y avait des endroits encore plus envahis. Lorsque les chenilles avaient tout mangé, elles retour- naient dans les terrains incultes d’où elles étaient sorties. Elles ont dû commencer leurs ravages vers la fin d'Avril; mais on n'y a fait attention qu'au commencement de Mai. Au moment de ma visite 1l n’y avait que des chenilles dans leur dernier et leur avant- dernier stades. Les pontes ont été effectuées sans doute à l’automne dernier, dans les terrains incultes avoisinant les champs. Les chenilles de la Cymbalophora n'étaient pas seules à manger l'orge. Nous avons trouvé aussi des chenilles de ZLaszocampa trifolu en quantité rela- tivement considérable, mais négligeable au point de vue des dégâts occasionnés. D'ailleurs, sur le territoire de ce douar, nous avons remarqué une abondance de chenilles de Z. /rifolu, de Euprepia Caligans-Powelli, de Chondrostega Powell: et d'un 77richosoma, en quantité bien au-dessus de la normale pour chacune de ces espèces, sans parler de la Cyrrbalophora, qui était partout abon- dante, sur le « Senagh », l « Alfa » et sur d'autres Graminées sauvages. On se demande quelle réunion de conditions favorables à ces cinq espèces a contribué à leur abondance sur ce territoire restreint, qu'on peut estimer à 1,000 hectares environ. Dans le Djebel-Amour, il y a plusieurs régions qui ressemblent à celle-ci, et cependant on n'y trouve pas ces chenilles en aussi grand nombre. Cybalophora Haroldi est très rare ailleurs. Je ne l'ai vue que deux fois en dehors du territoire de ce douar. Nous avons déjeuné sur le sommet d’une petite colline, à l'abri d'un rocher qui nous protégeait contre le vent froid du nord-ouest. Ce point est sur la ligne de partage des eaux d’Aflou et de celles de l’oued Sebgague. On aperçoit très distinctement d'ici la pyra- LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 207 mide du Djebel-Mackna, dans la direction de Géryville. Ensuite J'ai continué l’exploration vers l’ouest et le nord-ouest. De ce côté les champs sont plus grands, et, plus on avance, moins on constate de ravages. Cependant, malgré les travaux des Arabes, qui venaient de recevoir l’ordre de récolter et d’écraser les chenilles, toute l'orge a été détruite avant la fin du mois. Je ne crois pas d’ailleurs que les Arabes aient combattu le fléau avec beaucoup d'énergie. Quand un malheur de ce genre les menace, ils se contentent souvent de dire « mectoub » et ne cherchent pas trop à l’éviter. Si les autorités avaient été prévenues plus tôt de l'invasion, il est possible qu'une partie des récoltes aurait pu être sauvée; mais, soit que les chenilles n'aient pas été aperçues quand elles ont commencé l’envahissement, soit que les indigènes n'aient prêté attention à leurs ravages que lorsqu'ils étaient déjà avancés, ils ont déclaré le fait trop tard pour que les mesures prescrites aient pu enrayer complètement le mal. D'ailleurs, vu le grand nombre et la voracité des chenilles, la destruction de l'orge a été rapide. Les douars voisins ont très peu souffert de l'invasion, et seu- lement près des limites du douar sinistré. Après un arrêt dans une des tentes pour prendre du café que le Kebir m'offrait, et pour lui donner quelques conseils à propos des chenilles, nous avons rejoint la piste de Géryville au puits Hassi-Marouf, et sommes rentrés à Aflou vers 6 heures du soir. Les indigènes se souviennent d’avoir déjà vu ces chenilles, les années précédentes, mais Jamais en nombre suffisant pour occa- sionner des décûts. J'ai rapporté de cette tournée plusieurs centaines de chenilles de la Cymbalophora, que j'ai installées dans une grande cage ayant cinq centimètres de terre au fond. J'ai ensuite préparé un rapport pour le Capitaine, dent voici des extraits : « Pour le moment tout ce que je peux dire, c'est qu'il s’agit » d'une Ayrcéiide, probablement du Genre Cymbalophora (Eupre- » pra, Auct.).. La disposition et la forme de ses tubercules jointes » à la qualité de ses crins et à sa façon de former son cocon, 208 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE » ainsi que sa préférence pour les Graminées, sont des indications de son voisinage de ce Genre. 11 me semble possible que notre Arctide dévastatrice soit Cymbalophora Powell, Obthr. (La chenille de cette espèce n’est pas encore connue)... Pour éviter le retour de pareil désastre, l’an prochain, il serait utile de faire écraser autant de chenilles que possible, et sans tarder, puisque dans 15 ou 20 jours elles auront formé leurs cocons sous les plantes basses ou même sous terre, et il sera alors plus difficile de les atteindre. Au moment de l’éclosion des papillons, qui aura lieu probablement au mois de septembre, on pourrait encore en tuer beaucoup, surtout la nuit en les attirant avec de fortes lumières, pendant les nuits sombres. I1 existe des lampes à acétylène pour cet usage, avec bassins à pétrole dans lesquels tombent les papillons à leur arrivée »... (Les éclosions ont eu lieu en effet en septembre, mais J'ai eu la surprise de constater que, contrairement à ce qui se passe chez les Cybalophora connues, ce papillon vole pendant le jour et se repose la nuit, du moins le mâle vole; mais la femelle n'ayant que des ailes rudimentaires, ne peut pas voler. Donc, l'emploi de pièges à acé- tylène serait complètement inutile)... « Les champs d'orge dans » » » » » » » » » » » cette région sont très exposés à des invasions pareilles. Ce sont surtout des lanières de terre défrichée, isolées les unes des autres par des espaces incultes, souvent rocheuses, où pousse surtout le « Senagh » (Lygeum Spartum). On y trouve aussi le Thym, l'Helianthème et une foule d'autres plantes basses dont plusieurs Graminées. Les Graminées forment la nourriture préférée de cette Aycitide. Les chenilles abondent actuellement sur ces terres incultes, mangeant le Senagh et les autres Graminées. Là, les œufs ont été pondus, l'automne dernier sans doute, et les jeunes chenilles se sont contentées pendant longtemps des Graminées sauvages. Arrivées à une certaine taille au printemps, elles se sont répandues sur les champs d'orge avoisinants, et trouvant l'orge jeune et tendre à leur goût, elles sy sont can- tonnées, préférant cette Graminée cultivée à celles, plus coriaces, des lieux incultes. Comme le nombre des chenilles est énorme, LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 209 » exceptionnel, il en est résulté des dégâts. Il parait difficile » d'expliquer cette surabondance de l'Espèce sur une surface » relativement restreinte. S'il s'agissait d’une Espèce étrangère, » accidentellement introduite, l'absence d’ennemus naturels, tels » que les parasites Hyménoptères et Diptères et peut-être les » maladies cryptogamiques, pourrait en être cause, mais rien ne » fait supposer que l'Espèce n'est pas indigène, et ayant en » conséquence ses ennemis sur place. Il est probable qu'une dimi- » nution dans le nombre de ses ennemis, intéressant quelques » générations successives, a permis une augmentation exception- » nelle, mais passagère, et que dans 2 ou 3 ans la balance sera » rétablie, ainsi que cela se passe souvent chez les insectes proli- » fiques. Les ennemis peuvent même prendre le dessus et rendre » l’Espèce rare... » J'ai trouvé, plus tard, que les chenilles parasitées par une mouche étaient nombreuses, 33 pour cent environ. Les chenilles sont actives pendant le jour. Elles se reposent la nuit, et Je ne les ai vues manger, le soir, que lorsque, étant dehors, J'ai pu leur apporter de la nourriture fraiche seulement vers la fin de la journée. Même dans ce cas, elles ne mangent pas longtemps. Je leur donnais des Graminées diverses fraîches, deux fois par jour, quand Je n'étais pas en excursion; mais l'atmosphère étant excessivement sèche à Aflou, ces herbes se desséchaient le plus souvent au bout de quelques heures, même lorsqu'on plongeait les tiges dans l'eau. Lorsque j'ai découvert qu'elles mangeaient volontiers les feuilles et les fleurs de certaines Composées succulentes, les chenilles étaient, pour la plus grande partie, déjà en cocon. Celles qui restaient se sont contentées de feuilles de salade ou de Composées sauvages. Elles se sont mieux développées que les autres, et très peu sont mortes de la maladie qui est le résultat d’une nourriture trop succulente. Cette nourriture a paru cependant retarder leur mise en cocon et a diminué leur activité. Beaucoup de chenilles se sont desséchées dans leurs cocons pendant l'été. J'attribue ce fait à l'insuffisance de nourriture succulente au mois de mai. 14 210 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Presque toutes celles nourries avec les Composées ont résisté à ce desséchement. Des milliers de chenilles ont dû mourir par manque de nourriture, dans les champs d'orge. Il s'était accumulé dans la grande cage d'élevage une couche épaisse de Graminées sèches que J'ai laissées en place. C’est dans cette couche et aussi à la surface de la terre que les cocons ont été construits. Les chenilles qui font leurs cocons en terre n'y pénètrent Jamais profondément. Elles font une excavation et tissent ensuite un cocon de soie mélangé de particules de terre. Le dessus du cocon est à fleur de terre. Aux cocons déjà formés sont venus s'ajouter beaucoup d’autres, de façon à faire des paquets considérables, surtout dans les coins de la cage. Au-dessus, dans la couche épaisse et dense de Graminées sèches, beaucoup de chenilles ont fait leurs cocons les uns sur les autres. Je n'ai pas dérangé les cocons de la grande cage avant le mois de sep- tembre, mais, pour les observations, J'ai mis de côté, dans une boîte à fond vitré, une douzaine de chenilles, et J'ai pu ainsi surveiller leurs mœurs pendant l'été. Elles ont commencé à faire les cocons vers la fin mai; aux environs du 15 juin, elles étaient presque toutes installées pour l'été. Quelques-unes ont continué à manger jusqu'à la fin du mois de juin. La chenille estive dans son cocon, tout comme celle de C. Pudica. L'état léthargique dure de 70 à 80 Jours; puis elle se chrysalide. Elle ne change pas de peau avant d'entrer dans la période de torpeur estivale. Le cocon est en soie souple, blanche, assez semblable en consistance à la soie des nids de certaines araignées. L'intérieur est tapissé de soie presque pure, mais les couches moyennes et extérieures sont mélangées en forte propor- tion de débris de Graminées, de feuilles ou de terre. Le cocon est assez mince, n'offrant presque pas de résistance à la pression, et se déchire assez facilement. Sa forme varie, s'adaptant à son environnement; cependant, lorsque rien ne gêne, une forme ovale arrondie ou en dôme rond est prise. Dans ma boîte à observations, les chenilles se sont fait des dômes amples, irrégulièrement arrondis, dont les plus grands LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE DIT ont un diamètre intérieur de 22 millimètres. Les dimensions des cocons, ainsi que la taille des chenilles adultes, sont très variables. Les cocons des Q sont toujours plus grands que ceux des d' et laissent beaucoup d'espace libre pour les chrysalides. Il y a proba- blement une raison pour ceci dont je ferai mention plus tard. Les grandes chaleurs ont commencé à Afiou vers le 15 juin. À partir de cette date, et jusqu’au 1” septembre, les maxima de la journée, à l'ombre, ont été, avec une seule exception le 9 août, supérieurs à + 30°, sans cependant dépasser + 37° Les nuits étaient relativement fraîches, avec des minima variant de + 15° à + 24°. L'air était toujours très sec, malgré des averses orageuses assez fréquentes dans l’après-midi. Les vents, principalement du sud-ouest, de l’ouest ou du nord-ouest, soufflaient très souvent. Il y a eu un abaissement temporaire de la température au commen- cement du mois de septembre, et c’est pendant cette période fraîche que presque toutes les chrysalides de la Cynbalophora ont été formées. J'ai remarqué les premières chrysalides le 25 août. Elles étaient fraîchement formées, n'ayant certainement pas 24 heures. Celles-ci étaient dans ma boîte à observation. Il est probable que quelques métamorphoses ont eu lieu un peu plus tôt dans la cage qui contenait les chenilles en grand nombre, mais je n'ai pas voulu à ce moment remuer l'épaisse couche de Graminées sèckes, remplie de cocons, de crainte de déranger les chenilles estivantes. Toutes les chenilles, à part celles, nombreuses, qui sont mortes desséchées pendant l'été, se sont chrysalidées avant Je 10 septembre. Description de la chrysalide. — Q. D'une couleur acajou un peu jaunâtre; surface polie, luisante; peau mince, transparente; taille très variable, les plus grandes ayant jusqu’à 17 millimètres de longueur, les plus petites 11 millimètres seulement; abdomen très gros par rapport aux parties thoraciques, cylindrique, se rétré- cissant peu vers l'extrémité anale qui est arrondie. La ligne du profil dorsal se relève rapidement après le thorax Jusqu'au 3° segment abdominal. Le thorax est arrondi, peu saillant; la tête 212 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Re RP ES est assez petite, non saillante; elle semble poussée en avant par le thorax; le paquet formé par les gaines des maxillæ et des pattes fait une saillie appréciable; les maxillæ, très larges à leurs bases, ne dépassent pas la séparation entre le 3° et le 4° segments abdominaux; l'extrémité de la 1° paire de pattes se trouve au com- mencement du 1* segment abdominal; la 2° paire arrive à la partie antérieure du 3° segment abdominal; la 3° paire n'est pas visible; les apices des ptérothèques atteignent le centre du 4° seg- ment abdominal; les antennes, très minces, ne dépassent guère la 1 paire de pattes et n'atteignent pas toujours la hauteur de l'extrémité de ces pattes; les ptérothèques sont peu surélevés; ils sont transparents et laissent voir les incisions des segments à travers; l'aile du papillon en formation n'occupe qu'à peine un tiers de sa surface, n'arrivant qu’à la hauteur de l’incision entre le 2° et le 3° segments abdominaux. Les ptérothèques, en somme, sont ceux d'une chrysalide dont le papillon aurait des ailes propres au vol, mais les deux tiers de leur surface restent inoccupés et transparents, tandis que la partie couvrant l'aile vraie devient d'abord opaque et montre ensuite le dessin. Trois des segments abdominaux sont mobiles. Ce sont le 5, le 6° et le 7°. Les mouvements de la chrysalide sont lents, mais elle remue l'abdomen lorsqu'on la touche. Le crémaster est un petit coussin rugueux, noirâtre, faisant à peine saillie. Il est muni d'une dizaine de crins droits, aux bouts légèrement recourbés, d'une longueur moyenne de 1 millimètre, et assez espacés. Ces crins ne fixent la chrysalide que très faiblement au cocon. (Chez C. Pudica, les crins du crémaster sont serrés en un faisceau.) Il y a une large ligne dorsale d'un brun foncé, aux bords flous, sur les seoments abdominaux; une mince ligne courbe, noire, part du rebord antérieur de chaque segment abdominal, traverse la ligne dorsale au centre du segment et rejoint le bord antérieur de l’autre côté, formant ainsi un arc dont la ligne dorsale serait la flèche. Il y a deux lignes interrompues latérales, minces, noires, qui forment sur chaque segment abdominal un triangle dont l’apex LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 213 est ouvert et dirigé vers le bout anal de la chrysalide, et dont la base est l’incision segmentale. Sur chaque côté du ventre, il existe deux minces lignes semblables. Le dessin donnera une meilleure idée de ces lignes que la description. Elles disparaissent presque complètement (à l'exception de la ligne dorsale) quand le papillon commence à prendre consistance. Elles sont plus apparentes sur les chrysalides G'. Les incisions des segments ont une teinte brun foncé. Chrysalide Œ. — Le thorax est plus prononcé que chez la ©, et il n'y a pas cette ampleur abdominale qui paraît si difforme. Les plus grandes chrysalides ne dépassent pas 14 millimètres de longueur; elles varient également beaucoup pour la taille. Le paquet des maxillæ et pattes est un peu moins proémiment. On voit l'extrémité de la 3° patte à la suite de l'antenne qu'elle dépasse considérablement. Les ptérothèques sont plus amples par rapport à l'abdomen, mais leurs apices ne dépassent pas les deux tiers du 4° segment abdominal. Ils sont complètement remplis par les ailes, quand celles-ci se forment. Les antennes sont à peu près de la même longueur que chez la chrysalide ©. L’abdomen possède aussi 3 segments mobiles, et le crémaster et son armement sont pareils à ceux de la Q. Les éclosions ont commencé le 9 septembre, par un C' et une ©. 4 C'et 3 Q ont éclos le 10 septembre, et j'en ai conservé vivants $ sujets pour observer leurs mœurs. 2 G' bien formés et quelques sujets atrophiés sont éclos le 11; 6 d'et 3 Q le 12. Ensuite le nombre d’éclosions par jour a augmenté assez régulièrement Jjus- qu'au 21 septembre. Ce jour-là sont éclos 24 Œ'et 13 Q. Il ya eu une diminution ensuite. Du 27 au 20, 10 éclosions ont eu lieu. Deux Q ont paru le‘Groctobre ebunen Oo; le o octobre, a terminé la série. Les éclosions ont duré exactement un mois, et c’est entre le 15 et le 25 septembre qu’elles ont été les plus nombreuses. Mes observations sur les sujets mis à part m'ont démontré que l'état de chrysalide dure de 20 à 30 jours, et ce fait indique que quelques chrysalides ont dû être formées dans la grande cage 214 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE entre le 15 et le 20 août, puisque les éclosions dans cette cage ont commencé le o septembre. Pendant la période d'éclosion la tempé- rature est restée élevée du 9 septembre au 21, avec maxima tou- Jours dans le voisinage de + 32° et atmosphère sèche. Un violent vent du N. W. a amené un abaïssement brusque dans la nuit du 21 au 22. Le maximum du 21 n’a été que de + 18°5. Ensuite la température s'est relevée; mais le thermomètre n’a plus atteint + 30° et les minima de la nuit ont varié de + 8°5 à + 15° pendant une quinzaine de Jours. Ceci a retardé l’éclosion des dernières chrysalides sans doute. Voici quelques détails sur les mœurs du papillon : Les éclosions ont lieu entre 8 heures et 11 heures du matin de façon normale. Dans la dernière période, des éclosions ont eu lieu quelquefois entre midi et 1 heure, mais ces cas sont rares et dus évidemment aux basses températures de la nuit pendant cette période. Le Œ sort de son cocon et s'arrête, pour développer ses ailes, sur la première petite élévation qu'il rencontre. Il ne cherche pas à grimper haut sur l'herbe, mais reste près de terre. Lorsque l'allongement des ailes commence, il les élève et les laisse pendre, si lemplacement le lui permet, mais souvent il ne peut que les incliner. Un quart d'heure après, il les ramène en toit peu incliné, et ensuite 1l reste immobile jusque vers midi ou 1 heure de l’après- midi. Si pendant ce temps il est dérangé par le vent, les mouches _ ou autre chose, il cherche à se cacher en descendant sous l’herbe ou sous une pierre. En cage, les G' montent quelquefois sur les parois en toile métallique; mais, le plus souvent, ils restent sur la mousse du fond, près du cocon. La ©, après l’éclosion, ne sort pas toujours du cocon; du moins voilà ce que J'ai observé dans le cas de plusieurs chrysalides lais- sées dans leurs cocons. La grande cage contenait une masse de cocons superposés, à la surface de terre et dans l’herbe sèche qui formait couche épaisse par dessus. Craignant que les papillons ne pussent sortir librement dans ces conditions, j'ai démêlé cette LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 215 masse, en enlevant la plupart des chrysalides de leurs cocons. Une quinzaine de cocons Q sont restés intacts. Comme Je l'ai déjà dit, ces cocons sont très amples, ce qui permet à la © d'y rester après l’éclosion et de développer ses petites ailes. Mais cette habitude ne paraît pas être définitivement établie, puisque les © réussissent souvent à sortir du cocon pour s'installer au-dessus. Pendant le développement, les ailes sont relevées au-dessus du dos et elles doublent de longueur. Lorsque toute la taille est atteinte, les ailes ne sont que des moignons impropres au vol. Les taches noires des supérieures scnt souvent étirées, allongées, ou manquent en partie, tout en étant relativement moins grandes que chez le G. Il en résulte une plus grande surface blanche que chez le , en tenant compte de la dimension des ailes. Vers midi ou 1 heure, le ' commence à se remuer. Il se retourne deux ou trois fois, marche un peu, relève ses ailes à moitié, découvrant en partie les inférieures, et les fait vibrer. Il prend bientôt son vol rapide et irrégulier. Si une Q se trouve près de lui, au lieu de s'envoler, il l'approche en marchant et tourne autour d’elle, les ailes un peu relevées, en poussant son petit cri qui ressemble un peu au tic-tic rapide d'une montre, en plus fort, ou au chant d’une des petites cigales communes en Algérie, mais avec des irrégularités comme dans le code télégraphique.——...—...—.; les traits représentant les intervalles. Chaque note est accompagnée d’un battement des ailes. Pendant ce temps, la Q reste en place, mais à chaque note du C elle répond par un léger battement des ailes et un cri beaucoup moins fort que le sien. Dans presque tous les accouplements que J'ai observés, la Q n'était pas dans son cocon (pour la raison que j'ai donnée plus haut). Le continue à crier et à contourner la ©. Il paraît désorienté et se met à creuser dans la mousse, dispa- raissant à la vue, puis remontant et redescendant encore. Il passe quelquefois sous la Q en la bousculant. Enfin il la trouve et la jonction a lieu. Aussitôt les cris cessent, les ailes tombent en toit et les papillons restent immobiles pendant la durée de l’accou- plement, qui est en moyenne de 3 heures. 210 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE J'ai vu un O' se frayer un passage à travers un cocon dans lequel se trouvait une © fraîchement éclose. Il a travaillé près de 3 minutes en poussant en avant de la tête et en écartant les soies et les débris avec ses pattes, sans cesser de crier pendant ce temps. D'après les agissements du ©, on croirait que la © devrait toujours rester dans le cocon, mais le fait est qu’elle le quitte dans beaucoup de cas après l’éclosion. Le G' éprouve toujours le besoin de creuser et de fouiller quand 1l est attiré par une ©, que celle-ci soit dans son cocon ou qu’elle soit en dehors. Le Go‘ s’accouple de nouveau le même jour quelquefois, et encore le lendemain, mais il meurt le 3° ou le 4° jour. La © commence généralement à pondre aussitôt libre, cependant elle attend souvent le lendemain. Je n’ai pas pu constater si la ponte a lieu normalement dans le cocon. En tout cas la Q commence presque toujours à déposer ses œufs sans s'éloigner du lieu de l’accouplement. Ceux-ci sont pondus lentement avec de longs intervalles de repos, par terre ou sur le cocon, en masses et sans ordre. [ls ne paraissent pas être enduits d'une matière collante et n'adhèrent pas entre eux, ni à l'objet sur lequel ils sont déposés. Pendant les intervalles de la ponte il y a souvent un nouvel accouplement, soit avec le même © soit avec un autre. La Q continue à pondre pendant 3 Jours généralement et ne s'éloigne jamais beaucoup du lieu de la première ponte. Son corps diminue naturellement beaucoup de volume. Elle vit plus long- temps que le C, surtout si elle n’a pas été fécondée. Quand on touche un &, il fait le mort, ramenant ses pattes contre le corps et se laissant retourner sur le dos. Si on le presse légèrement il se met à crier, mais son cri dans ce cas est bien plus régulier que lorsqu'il est à la recherche de la ©. C'est une série de notes très rapidement répétées et à intervalles à peu près égaux, une stridulation qui a beaucoup de rapport avec le cri d’une petite cigale, et qui cesse presque aussitôt qu’on le laisse tranquille. Il s’habitue très vite à ce traitement et refuse ensuite de crier. Chaque note est accompagnée d’un petit mouvement des ailes, et LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 217 des pattes aussi, si on ne les immobilise pas. La © agit de même, mais son cri est très faible. Le mouvement des pattes m'a fait d'abord croire que le cri était produit par le frottement des cuisses de la 3° paire contre l'organe creux micacé, et cette supposition a été renforcée par le fait que le bord intérieur de la cuisse est fourni d'une touffe de poils écailleux très dense, qui lui donne une apparence robuste; mais des observations ultérieures m'ont prouvé que les pattes ne sont pour rien dans la production du son, et que la touffe serrée de poils écailleux est beaucoup trop délicate pour servir d'instrument de frottement. Je m'empresse donc de rectifier l'erreur commise par moi en signalant dans mes lettres à M. Charles Oberthür, écrites les 11 et 13 septembre 1011, et dont un extrait a paru dans le fascicule V, 2° partie, pages 123 et 124 des Æfudes de Lépidoptérologie comparée, que « le cri du papillon est produit par le frottement de la cuisse de la dernière patte contre le tambour ». J'ai été amené à commettre cette erreur par l'observation plu- sieurs fois répétée du mouvement brusque de la 3° paire de pattes à chaque cri. Les cuisses de ces pattes couvrent en partie les tam- bours micacés, contre lesquels elles sont appliquées pendant le repos, et, au moment du cri, elles ont l’air de frotter légèrement sur l’instrument. Ayant considéré le fait que les ailes remuent en même temps que les pattes, je me suis demandé si ces mouvements n'étaient pas de nature secondaire, c’est-à-dire n'étaient pas l'effet sympathique de la contraction d'un muscle agissant plus direc- tement sur le tambour. Pour en avoir le cœur net, J'ai placé un © sur son dos sous la loupe et j'ai écarté doucement, avec une pince, la patte du tambour. Je l'ai ensuite touché sur le thorax. Il a aus- sitôt poussé son cri, et J'ai pu constater à chaque note une contraction du tambour produisant une légère dépression vers le centre de la surface micacée. Le bord supérieur de l'organe porte une pièce en relief qui ressemble à un peigne (Voir PI CXXXVI, fig. 1194-1105) à dents nombreuses et très lévèrement ondulées. Ce n'est pas un vrai peigne, puisque les dents ne sont en réalité que des côtes séparées par des cannelures ou sillons. Le « peigne », 218 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE quoiqu'un peu surélevé, n'est pas séparé du disque de l'appareil. Son bord inférieur est limité par un faible sillon près du corps, tandis que sa moitié distale est légèrement sinueuse. On remarque 4 à 5 épines, le long du bord inférieur du peigne, s'avançant et s'appuyant sur le tambour. Le peigne, qui est plus dense et plus épais que le reste de l'organe, me parait servir de levier, et, agissant par moyen des épines qui s’avancent sur le disque, déprime celui-ci à chaque contraction du muscle. Aussitôt la pression levée, la membrane micacée reprend sa place, et chaque mouvement de dépression et de relâchement produit un son. Je ne m'explique pas la raison d'être des rides du peigne. J'a1 cru d’abord que c'était par le frottement des cuisses sur le peigne que le cri était produit, mais J'ai dû abandonner cette idée quand J'ai trouvé que le papillon criait tout aussi bien avec les pattes immobilisées. L'organe musical de la Q est semblable, mais bien plus petit. Elle ne paraît s’en servir que pour répondre au ©, et quelquefois pour crier lorsqu'on la touche. Vers la fin de l'après-midi les papillons cherchent un abri, généralement sous les débris de feuilles et de Graminées, où ils restent immobiles jusqu'au lendemain matin. L'œuf ressemble à une petite perle en forme de dôme élevé avec base large et un peu concave. La surface est lisse, brillante, et, à la loupe, on ne distingue pas un réseau de cellules. D'abord d'une couleur crème très pâle, il devient carné au bout de trois jours et tourne au gris peu avant l’éclosion de la chenille. Les premiers ont été pondus le 13 septembre et les premières éclosions ont eu lieu le 7 octobre. La durée de l'état d'œuf est donc d’en- viron 24 Jours. La jeune chenille a la tête entièrement d'un brun foncé, noirûtre. Le corps est de couleur paille un peu brunâtre. Les crins sont d’un brun foncé. Des centaines de ces petites chenilles sont écloses 4 ‘ : ; , . 2 pendant la première quinzaine d'octobre. J'en ai conservé un LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 219 certain nombre dans la glycérine pour examen ultérieur, et les autres ont été placées sur des jeunes pousses d’orge croissant dans une cuve évasée remplie de terre et couverte de mousseline. Pen- dant deux ou trois jours, elles se sont promenées sur la mousseline sans se nourrir, mais ensuite Je les voyais monter sur l'orge tous les matins, dès que le soleii arrivait dans la cour. Elles ne man- geaient pas beaucoup, mais elles se portaient très bien et gran- dissaient lentement. Le 22 octobre, je suis parti pour une tournée dans le sud et sud-est du territoire, en laissant les chenilles au grand air dans la cour. Pendant mon absence, il a plu fortement à Aflou, et quand je suis revenu 15 jours plus tard, j'ai constaté à mon grand regret que presque toutes les petites chenilles avaient été noyées, les trous percés dans le fond de la cuve n'ayant pas suffi à l'écoulement de l’eau. J'ai pu en sauver environ 3 douzaines; mais de celles-là il en est mort une trentaine pendant mon voyage de retour en France, au moment de la première mue, c’est-à-dire entre le 17 et le 30 novembre. En arrivant à Hyères j'ai placé les survivants sur une forte touffe de Graminée poussant en pot, et à partir de ce moment je n’ai pas eu un seul décès. Tout s'est bien passé en hiver; les chenilles grandissant lentement. Du commencement à la fin, elles ont conservé leurs habitudes diurnes, montant sur les feuilles pour manger chaque matin lorsque le soleil brillait, et disparais- sant dans la touffe vers la tombée du jour. Le temps pour faire une étude sérieuse de la chenille dans ses stades successifs m'a manqué en hiver. Je n'ai fait que quelques observations rapides et espacées. Pendant le mois de décembre, elles étaient dans leur deuxième stade. Le 15 février J'ai remarqué une chenille vers la fin du 3° stade. Elle était arrivée à l'état de torpeur qui précède la mue. Sa longueur totale était alors de 0.0083. Largeur de la tête environ 0.0011. Forme ramassée (stout). Couleur de la tête brun pâle. Corps foncé, avec les lignes du rebord dorsal et stigma- tales confondues en une bande plus claire. Dans la matinée du 24 mars, les six chenilles étaient visibles sur la plante. Une d'elles venait d'atteindre le dernier stade; les 220 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE cinq autres étaient encore dans l’avant-dernière livrée, et une attendait la mue, se tenant près de la base d’une tige. Dans l’avant- dernier stade (le 4° je pense), la tête est bicolore comme dans le stade suivant. Elle a 0.0025 de largeur. Deux des chenilles avaient la ligne noire dorsale et la ligne blanchâtre en bordure dorsale très distinctes. Les autres avaient le corps presque tout noir avec la ligne en bordure dorsale à peine visible et les parties stigmatales et latérales, qui sont d’un carné pâle, très enfumées de noir. Poils et peau beaucoup moins rudes que chez Pudica. Le 15 avril, toutes les chenilles étaient dans le dernier stade, quelques-unes très avancées. Elles montraient beaucoup d'activité, le matin, se pro- menant rapidement sur la mousseline. Malheureusement quatre chenilles se sont évadées vers cette époque, en passant par un petit trou dans la mousseline que je n'ai remarqué qu'après leur fuite. Elies sont parfaitement capables de trouer elles-mêmes la mousse- line. J'a1 eu plus d'une fois l’occasion de constater ce fait à Aflou. Actuellement (24 avril), J'ai deux chenilles très saines qui sont à peu près adultes, plus avancées d'un mois qu’elles ne le seraient à Aflou. Parasites. — Beaucoup de chrysalides (un tiers environ) sont mortes tuées par un parasite Diptère. À l’époque à laquelle le papillon commence à se développer dans la chrysalide, les sujets infestés tournent au brun sale avec les ptérothèques un peu plus clairs. Les seoments abdominaux se gonflent et s'allongent un peu. L'enveloppe devient cassante; mais elle reste intacte si on ne la brise pas. Je veux dire que la larve diptère se métamorphose à l'intérieur sans briser la coque. Cet état persiste jusqu’au mois de janvier au plus tard; chaque chrysalide contenant un seul pupa- rium. En arrivant à Hyères, j'ai placé les chrysalides parasitées dans un pot à moitié rempli de terre. Je les ai recouvertes de mousse, et après avoir garni le pot de mousseline, je l'ai mis dehors. Le mois de décembre a été tiède et assez humide, et pendant les mois de janvier et février, nous n'avons pas eu de froid sérieux; LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 2 [ee er mais il a plu très souvent. Le 4 janvier, J'ai remarqué 4 mouches sur la mousse. [1 y en avait encore 4 le 7, et ensuite de nombreuses éclosions ont eu lieu en janvier et février. Les mouches écloses ne montraient pas beaucoup d'activité. Elles se cachaient dans la mousse et n’en sortaient que lorsque le soleil chauffait le pot, ou quand je les examinais près de la lampe, le soir. J'ai essayé d'en conserver vivantes; mais elles sont toujours mortes au bout d’une quinzaine de jours, faute sans doute de conditions naturelles. Ces mouches sont évidemment des Tachinides. Deux espèces au moins sont représentées, si Je ne me trompe pas. Elles doivent pondre leurs œufs sur les chenilles, pendant le printemps. Je n'ai élevé aucun parasite Hyménoptère de la Cymbalophora Haroldi. Les Tachinides font des ravages terribles chez certains Lépidoptères algériens. Plus de 00 % des chenilles de la Chondrostega Powelli, Obthr. récoltées à Aflou en mat 1911, contenaient des larves de mouche qui se sont métamorphosées au nombre de 3 à 10, dans chaque chenille, à l'époque où celles-ci filaient leurs cocons. Les chenilles mouraient le plus souvent avant d'avoir terminé leurs cocons, mais quelquefois après. On les retrouvait noircies, boursouflées par place, et en les ouvrant on trouvait des puparia de couleur acajou. J'ai eu des éclosions de ces mouches également cet hiver. 7 awnetop. Herculeana est parasitée aussi par une Tachinide voisine de celles qui s'attaquent a Haroldi. Il me semble qu'un genre nouveau s'impose pour /aroldi. Par ses caractères morphologiques tels que les ailes rudimentaires de la ©, les ailes supérieures très allongées et les inférieures petites du ©, et les antennes courtes, le papillon diffère trop des autres espèces du genre Cymbalophora pour être classé avec elles. Il faut considérer aussi les mœurs diurnes du papillon et de la chenille, les crins relativement doux de la chenille comparés aux crins rudes de Pudica, et les crochets espacés du crémaster. Ces diffé- rences sont les plus visibles, les plus remarquables; mais je crois qu’une comparaison de la nervulation, des genitalia et de l'anatomie LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE [S) [) D en général pourrait révéler bien d’autres points importants à l'appui d’un nouveau genre pour cette espèce. Et ces études seraient nécessaires pour l'établissement des caractères définitifs. Quant au cri, il diffère considérablement de celui de Padica G. C. Pudica Œ stridule par intermittences quand 1l vole la nuit. Son cri est assez prolongé et n'est pas facile à décrire. Il rappelle un peu le bruit d’une crécelle, en plus faible bien entendu. Je n'ai jamais entendu le cri de C. Powelli, ni celui de la Q de Pudica. Hyères, avril 1912. HAROLD POWELL. VII Révision des PHALÉNITES Décrites par Guenée dans le Species Général des Lépidoptères (Tome 1X) — Famille 1] ENNOMIDÆ, Guenée. Dans la Part. II du Volume V des Etudes de Lépidoptérologie comparée, j'ai revisé et rendu reconnaissables au moyen des 1llus- trations que M. Culot a exécutées avec son talent ordinaire, les Espèces de la première Famille des PAalénites (Geometra, Linné) à laquelle Guenée avait donné le nom d’Urapteryde. J'entreprends dans le présent Volume VI, du même ouvrage, l'étude de la seconde famille dite : Ennomide, Guenée. L'histoire des Ennomidæ occupe les pages 64 à 182 du Tome neuvième du Species Général des Lépidopières par Boisduval et Guenée, for- mant le Tome I des Uranides et Phalénites, publié, à Paris, par la librairie encyclopédique de Roret, rue Hautefeuille, 12, en 1857. La famille des Ennomidæ comprend les Genres suivants : 1° Drepanodes, Guenée, contenant 16 Espèces, toutes améri- caines dun 771au ne 02: 2° Crocopteryx, Guenée, contenant 14 Espèces également amé- ricdines, du’ n° 93 at n°100, LS) LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Cratoptera, Herrich-Schaeffer, contenant 3 Espèces améri- caines, du n° 107 au n° 100. Gynopteryx, Guenée, contenant 3 Espèces américaines, du Le) HTO AU; T'etragonodes, Guenée, renfermant 1 seule Espèce améri- ciné, n°21168. Periclina, Guenée, contenant 2 Espèces américaines, numé- rotées 114 et 115. Apicia, Guenée, contenant 18 Espèces américaines, du no JO auf #15 Scardamia, Guenée, contenant 1 Espèce indienne, n° 134. Melinodes, Herrich-Schaeffer, contenant 1 Espèce améri- Caine, n° 130: Pryocycla, Guenée, contenant 1 Espèce de l'Amérique du Nord, n° 136. T'herapis, Huebner, contenant 1 Espèce européenne, n° 137. Drepanogynis, Guenée, contenant 2 Espèces africaines, TISS EL SO EL TNESpÈCe chienne FA MO Synnomos, Guenée, contenant 1 Espèce américaine, n° 141. Epione, Duponchel, contenant 11 Espèces de provenances très diverses : Europe, Asie, Van Diemen, Afrique, Etats-Unis de l'Amérique du Nord, du n° 142 au n° 152. H yperythra, Guenée, contenant 6 Espèces, dont 4 indiennes et 2 américaines, du n° 153 au n° 158. Sicya, Guenée, contenant 4 Espèces de l'Amérique boréale et centrale, du n° 150 au n°102. Heterolocha, VLederer, contenant 6 Espèces, d'Afrique, d'Amérique et d’Asie-Mineure, du n° 163 au n° 168. Rumia, Duponchel, contenant 1 Espèce européenne sous le n° 169 et 1 Espèce indienne sous le n° 170. Caustoloma, Lederer, pour 1 Espèce européenne, n° 171. Venilia, Duponchel, pour 3 Espèces d'Europe et d'Asie, du n°1724 au 74 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 225 Angerona, Duponchel, pour 3 Espèces d'Amérique et d'Eu- FOpe AUS autel. Hyperetis, Guenée, pour 7 Espèces d'Amérique du Nord, du n° 178 au n° 184. Nematocampa, Guenée, pour 1 Espèce américaine, n° 185. Endropia, Guenée, pour 8 Espèces américaines, du n° 180 au n° 103. Metrocampa, Latreille, pour 4 Espèces européennes et amé- ricaines, du n° 194 au n° 107. Ellopia, Treitschke, pour 9 Espèces européennes, améri- caines et australiennes, du n° 108 au n° 206. Leucula, Guenée, pour 4 Espèces brésiliennes, du n° 207 au a 210) Caberodes, Guenée, pour 12 Espèces de l'Inde, de l’Amé- rique septentrionale et méridionale, du n° 211 au n° 222. T'etracis, Guenée, pour 6 Espèces des deux Amériques et de Nouvelie-Hollande, du n° 223 au n° 228. Onycodes, Guenée, pour 1 Espèce de Nouvelle-Hollande, portant dans le Species Général le n° 220. Prionia, Huebner, pour 2 Espèces indiennes, n° 230 et 231. ° Eurymene, Duponchel, pour 4 Espèces d'Europe et d'Amé- rique du Nord, du n° 232 au n° 235. Pericallia, Stephens, pour 2 Espèces d'Europe et du Brésil, portant les n° 236 et 237. Erosina, Guenée, pour 1 Espèce du Brésil, n° 290: Selenia, Huebner, pour 3 Espèces d'Europe, du n° 239 au NNZAT Azelina, Guenée, pour 19 Espèces de l'Amérique, du n° 242 au n° 260. Synemia, Guenée, pour 1 Espèce du Brésil, n° 261. Odontopera, Stephens, pour $ Espèces d'Europe, du Brésil et d'Afrique, du n° 262 au n° 26€. 15 [es] 26 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 39° Crocallis, Treitschke, pour 4 Espèces d'Europe et de Van- Biemen, du n#267 At n0270 40° Entomopieryx, Guenée, pour 1 Espèce supposée des Indes- Orientales, n°271 41° Metarnema, Guenée, pour 4 Espèces d'Amérique septentrio- nale et méridionale et d'Afrique, du n° 272 au n° 275. 42° Ennomos, Treitschke, pour o Espèces d'Europe et d'Amé- rique septentrionale, du n° 276 au n° 284. 43° Aimera, Duponchel, pour 1 Espèce d'Europe portant le HD: Ce sont donc pour les £nnomide 43 Genres, dans lesquels ont été réparties les 208 Espèces que Guenée connaissait en 1857, lorsqu'il publia le Tome premier des Phalénites. Je prie de nouveau le Lecteur de vouloir bien se reporter au texte même du Species Général, pour les descriptions et observa- tions diverses écrites par Guenée. Dans le présent Volume VI des Etudes de Lépidoptérologie comparée, je publie la figuration qui doit servir à éclairer les descriptions de Guenée, restées inintelli- cibles, faute de dessins explicatifs, et à justifier la critique que me suggère le travail de revision dont je poursuis l’accomplisse- ment. J'ajoute d'ailleurs pour les £rnomide, comme je l'ai fait pour les l/7apleryde, la représentation d'un certain nombre d'Espèces que contient ma collection et dont il me semble qu'aucun Auteur n’a encore fait paraître la figure. J'envisage enfin tout au moins sommairement les travaux des divers Auteurs qui, depuis la mise au Jour du Species Général, c'est-à-dire depuis 1857, ont traité des Ennomide. I] est bien entendu que je tiens pour nulles et non avenues les descriptions qui sont restées sans figures pour les éclairer. Ces dispositions étant exposées au public entomologique, je passe à l'examen des trois premières Espèces du Genre Drepanodes que Guenée classe en tête de la fanulle des Enromide. Ces trois LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 22 NI premières Espèces, dont Je possède les types, sont : Æamulafa, n° 77, du Brésil; Æarpagulata, n° 78, de Cayenne, et Szculafa, n° 70, de Cayenne. Ces trois prétendues Espèces, ainsi que Guenée le constate, sont extrêmement voisines les unes des autres. À mon sens, elles appartiennent à une même unité spécifique; cependant je dois reconnaître que je ne me suis pas trouvé très embarrassé pour attribuer séparément à Æamulata, à Harpagulata et à Sicu- lata les exemplaires assez nombreux dont Je suis redevable à plu- sieurs chasseurs de grand mérite, mais surtout à feu mon ami Constant Bar, de l’île Portal, au Maroni, dans la Guyane fançaise. Les Drepanodes Hamulata, Harpagulata et Siculata paraissent être répandues dans toute l'Amérique tropicale, notamment au Brésil, en Guyane, à l'Equateur. La ligne que Guenée appelle droite et commune et qui descend, en effet, sur le dessus des ailes, depuis l’apex des supérieures jusque vers le milieu du bord anal des inférieures, est plus ou moins épaisse, soulignée, ou non, d’un trait blanc, claire ou foncée ; la couleur du fond des ailes est généralement d'un roux carné, avec ou sans un semis de stries noires. On voit un point noir discoïdal sur chaque aile, souvent très petit, quelquefois plus gros; mais le reste des caractères est bien le même. Les antennes sont fines et très longues; les pattes sont épaisses et épineuses. L'’apex des ailes supérieures varie pour la prolongation en pointe plus ou moins fine ou recourbée; de plus, on constate la présence ou l'absence d’une tache noire ou blanchâtre lisérée de noir, en forme de 8, aux ailes supérieures, au-dessous et en dehors de la ligne droite transverse, commune. Je pense que si Guenée avait vu un plus grand nombre d'exem- plaires, son opinion, relativement à la séparation spécifique des trois Drepanodes Hamulata, Harpagulata et Siculata, se serait modifiée dans le sens de mon appréciation. Quoi qu’il en soit, Je fais représenter les trois types Hamulata S, sous le n° 1338, PI. CXLIV ; Harpagulata S, sous le n° 1330, et Siculata Q, sous le n° 1340 de la même PI. CXLIV et j'ajoute la représentation d'une variété qui me paraît référable 228 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE à la forme Æ/amulata, d'après un © pris à la Chima, dans la Province de Los Rios, en Equateur, sous le n° 1341; d’une variété plutôt référable à la forme Æarpagulata, d'après un G' de Ca- chimbo, en la province de Bahia, au Brésil, sous le n° 1342; enfin, d'une variété de Szculata, d'après une © de l’île Portal, provenant de la collection Constant Bar, sous le n° 1343. Guenée décrit Drepanodes Meticulata, sous le n° 80, d'après une © de Venezuela, faisant partie de la collection Zeller. Je pense que ce doit être une forme de Szculata et non une Espèce distincte; mais n'ayant pas vu le specimen typicum, je n'en puis rien dire de certain. Quant à Æpionata, n° 81, d'Haïti, il me semble que c'est une Espèce bien distincte; je fais représenter le specimen typicum sous le n° 1344 de la PI. CXLIV. Je possède des exemplaires spécifi- quement référables à Æpionata, mais présentant quelques varia- tions comparativement au type insulaire; ils furent capturés en 1800, par Ch. Pujol, à Cachimbo (Bahia), au Brésil, et par Marc de Mathan, en 1803 et 1804, à Balzapamba, dans la Province de Bolivar et à la Chima (Rio de las Juntas, près Bahahoyo; Prov. Los Rios) en Equateur. Je donne la figure d'un exemplaire de Balzapamba, sous le n° 1345. Il me semble que Drepanodes Infensata, Guenée, n° 82 du Brésil, rentre dans la catégorie des trois Æamulata, Harpagulata et Szculata; c'est encore à mon avis une forme à joindre spécifi- quement aux trois prétendues Espèces précitées. Je fais figurer le C' type, sous le n° 1346 de la PI, CXLIV. Ephyrata, Guenée, n° 83, de la Guadeloupe, est une Espèce distincte; elle rappelle une ÆpAyra, comme le dit très justement Guenée; je la figure sous le n° 1347. Je possède de la Guyane française et de Matto-Grosso, où Germain en fit la capture en 1886, une jolie Drepanodes de cou- leur jaune, qui ressemble aussi à une Æpkyra; je la fais représenter sous le n° 1348, avec le nom de /rmata. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 229 Je ne connais pas Drepanodes Insudata, Guenée (n° 84), décrite d'après un ©, du Brésil, appartenant au Muséum National d'His- toire Naturelle, à Paris. Quant à /nunculata, Guenée (n° 85), je crois bien que c’est encore une forme assimilable à Famulata. Je laMfais heurer sous le n° 1340/de la Pl'CXILIV. JEMtais représenter sous Jen 13550 de Ja PA CXLIV, une Drepanodes prise à la Sierra-de-Bernada, dans la Province de Pernambuco, au Brésil, par M. Gounelle, en janvier 1805. Cet exemplaire est presque intermédiaire entre /nfensata et Inuncu- lata; 11 n'est pareil n1 à /nfensata, ni à Inunculata; en effet, il est d’une teinte rousse plus foncée et on voit, sur le milieu des ailes supérieures, une ombre dont il n’y a aucun vestige sur les ailes d'{nunculata; cependant cet échantillon est plus rapproché d’/#- fensata et d'Inunculata que de Hamulata, Harpagulata et Siculata. Il ne m'en parait pas moins très probable que Guenée a eu tort de diviser en cinq Espèces ou peut-être même en six ou sept, une seule et unique Espèce dont la variabilité n'est pourtant pas excessive. Falcularia, Herrich-Schaeffer (Sammlung neuer oder wenig bckannter aussereuropaeischer Schmetterlinge, fig. 109) paraît plus robuste que les Drepanodes dont nous nous sommes occupés ci-dessus. Je ne possède pas d'exemplaire qui puisse se rapporter exactement à la figure, certainement excellente, donnée par Her- rich-Schaeffer. Guenée à placé, sous le n° 86, la Æalcularia qu'il n'a pas connue en nature, plus que je ne la connais moi-même. Abrasata, Guenée (n° 87), d'Amazone, rentre dans la catégorie de Æamulata; je possède beaucoup d'exemplaires; ils se distin- guent par une taille plus grande; mais les caractères généraux ne diffèrent pas. Le specimen typicum de Guenée est figuré dans le présent ouvrage sous le n° 1351. Je rapporte à Abrasata, comme variété, l'exemplaire G' figuré sous le n° 1352 de la PI CXLV, et qui me fut envoyé de San- Esteban, près Puerto-Cabello, dans le Venezuela, par Hahnel, de 230 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Sagan, dans le temps qu'il chassa pour moi, en 1877. Ce papillon est d’une parfaite fraicheur. Guenée a figuré dans l’Aflas du Species Général, sous le n° 2 de la PL 16, la Drepanodes Pholata (n° 88) qu'il ne possédait pas; il l'indique comme venant du Brésil et faisant partie de la col- lection du Muséum National de Paris. Spiculata (n° 80), du Brésil, est une Espèce bien distincte. Je ne possède que l’exemplaire Q d’une conservation imparfaite et ayant appartenu à Guenée; il a été donné comme modèle, pour la figure n°1353 de 4 PI NCXEV: Près de Spiculata, Guenée décrit Moxaria et représente le sous le n° 4 de la PI. 17 de l’Azlas (Spec. Gén.). L'Espèce Moxaria, Guenée (n° 00), n’est pas rare au Brésil. Ma collection contient 10 exemplaires de Drepanularia, Huebn, Zutr., 247, 248; ils viennent de l’île Portal, au Maroni (Constant Bar) et de Chanchamayo, au Pérou (Schuncke). Drepanularia doit se placer dans le même groupement que Famulata, etc.; mais elle est, Je pense, une Espèce distincte. Guenée ne l'avait pas vue en nature; 1l la décrit d’après la figure donnée par Huebner, sous leo De mon côté, je ne connais que par la figure publiée dans l'Alas (Sg. Gén, PI VII, fig. 1), la belle et robuste Procurvaria décrite par Guenée, sous le n° 92 et appartenant à la collection du Muséum National de Paris. Je n'ai pas trouvé que les Espèces suivantes, susceptibles d’être rangées parmi les Drepanodes, aient été figurées jusqu'ici : Je fais représenter avec le nom de Cartsaria (fig. n° 1354), une Jolie et délicate petite Drepanodes, recueillie à Balzapamba, en 1804, par Marc de Mathan. J'appelle Zcaria (nom qu'on donnait à Diane, adorée à Icarium, ile du Golfe persique), la belle Phalénite d’un jaune pale en dessus, LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 231 avec une double ligne d’un brun roux, partant de la pointe sail- lante de l’apex pour aboutir, comme chez toutes les autres Pre- panodes, vers le milieu du bord anal. L'espace apical est brun clair; il y a un petit point discoïdal noir, aux ailes supérieures; les antennes sont fines et noires. Le dessous des ailes est d’un jaune plus orangé et plus vif que le dessus; la ligne double des supérieures y est remplacée par une épaisse bande d’un brun rouge foncé; le point discoïdal est très petit, mais paraît très vif aux supérieures et la surface des ailes a un aspect satiné et brillant. L'exemplaire figuré dans cet ouvrage, sous le n° 1355, a été envoyé de Chanchamayo, au Pérou, par Oswald Schuncke. La Drepanodes Icarinaria, Obthr, de Tarapoto, au Pérou, localité où Marc de Mathan captura une nombreuse série d’exem- plaires, de mai à août 1886, semble une réduction et une atténua- tion d’Jcaria. Icarinaria est figurée sous le n° 1356 de la PI CXLV. Marc de Mathan recueillit à Huambo (Pérou), pendant le quatrième trimestre 1880, quelques exemplaires d’une Jolie Dre- panodes dont le fond des ailes est gris en dessus, avec le point discoïdal noir et une ligne transverse brune soulignée de jaune saumon. Le bord des ailes est plus foncé que l’espace qui est en dehors de la ligne transverse; tandis que c'est le contraire pour la partie des ailes qui se trouve du côté intérieur de la ligne en question. Le bord costal est plus clair. J'ai appelé cette Espèce Icartaria, du nom de Icarte, fille de Calydon, et je la figure sous Jen r35 7 Je me sers encore de la Mythologie pour désigner la Drepanodes lanaria, empruntant le nom de Zana, qui fut la première dénomi- nation de Diane : Dea lana, d’où l’on fit Diana. lanaria, figurée sous le n° 1358, d'après une Q prise à Caraça, par P. Germain, pendant le premier semestre 1884, est une déli- cate Phalénite, dont le dessous des ailes, orné de taches d’un brun rouillé, est aussi caractéristique que l’autre côté. Le dessus des ailes est d'un chamois très légèrement rosé, couvert d’atômes plus foncés, traversé par une ligne commune partant du bord costal et 282 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE non de l’apex. Une série de tout petits points noirs submarginaux décore les deux faces des ailes. Je ne connais pas en nature Drepanodes Olindarta, Felder et Rogenh. (Wovara, Tab. CXXIII, fig. 18), du Brésil. Il me semble que Polla Virgultaria, Feld. et Rogenh. (Novara, PI CXXIV, fig. 5) se place à côté des Drepanodes, si même elle n'appartient pas à ce genre. Je juge d'après deux Œ, venant, l’un de Chambireyacu (Pérou) et l’autre de l’île Portal, au Maroni (Guyane française) et qui se trouvent dans ma collection. Je possède de la Guyane la Drapanodes Moneta, Druce (Biol. Centr. Amer, PI XLIV, fig. 2); du Paraguay central et de l'Equateur, la Drepanodes Melina, Druce (Biol. Centr. Amer, PI XLIV, fig. 5). Cela prouve que les mêmes Espèces de Phalé- nites, dans l'Amérique méridionale, se rencontrent souvent répan- dues sur une immense étendue de territoire, habitant du nord au sud, presque toute la zone équatoriale du Nouveau-Monde. Il me semble qu'Asisa, Druce (Biol. Centr. Amer, PI. LXIV, fig. 4) ressemble beaucoup à Æarpagulata, Guenée. J'ai décrit et figuré avec le nom de Drepanodes A ndinaria, dans la VI° livraison des Æ/udes d'Entomologie (PI. X, fig. 8), une Phalénite péruvienne dont le bord des ailes est très découpé. Cette Andinaria, dont ma collection contient une longue série d’'exem- plaires, tous ©, provenant de Chachapoyas et de Chanchamayo (Pérou), de Matto-Grosso, de Theresopolis et de la Serra de Bernada (Brésil), de Cochabamba (Bolivie), de Cananche (Nou- velle-Grenade), varie beaucoup pour la teinte du fond des ailes qui paraît d’un brun plus ou moins noirâtre, rougeâtre ou même grisâtre; mais les lignes et dessins des ailes semblent bien sem- blables chez les exemplaires de couleur variée. Dans le groupe des Drepanodes auquel appartient Andinaria, je fais figurer deux très jolies Espèces dont je n'ai vu la repré- sentation dans aucun ouvrage. Elles sont très voisines l'une de LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 233 l'autre, mais elles me semblent spécifiquement bien distinctes. J'appelle l’une Undulinaria et Vautre Ziczacaria. La D. Undu- linaria (fig. n° 1359) vole à Matto-Grosso et à Chachapoyas, tout comme Ziczacaria (fig. n° 1360); de plus celle-ci se rencontre à Huambo et à Cochabamba. Elles diffèrent par des caractères de peu d'importance sans doute, mais qui sont bien constants, notam- ment pour la dentelure marginale des ailes; ma collection contient 13 Undulinaria © et 21 Ziczacaria également OS. La Q des Drepanodes du groupe d'Andinaria m'est restée inconnue. Herrich-Schaeffer figure sous le n° 535, avec le nom de Comi- bœna Trogonaria, dans le magnifique ouvrage intitulé : Sami. neu. oder wenig bekannt. aussereurop. Schmett., une Phalénite du Brésil, voisine, mais distincte de Z?czacaria. Felder et Rogenhofer, sous le n° 5 de la PI. CXXITIT de Nozara, représentent avec le nom de Drepanodes Albicoxaria, une Phalé- nite qui n'est pas très différente, mais cependant spécifiquement séparable de la même ZZczacaria. La comparaison des figures qui semblent d’ailleurs excellentes, est tout à fait probante. Je ne possède cependant ni 770ogonarta, ni Albicoxaria. Guenée, dans le Species Général, page 67, signale Zucrata, Stoll (PL XII, fig. 5) et Maculata, Stoll (PI. XII, fig. 6), comme étant probablement des Drepanodes. Je partage l'opinion de Guenée, mais je ne possède pas plus les Espèces figurées par Stoll que Guenée ne les possédait lui-même. Elles paraissent du reste diffi- cilement reconnaissables. Guenée cite une seule Espèce de Drepanodes figurée par Her- rich-Schaeffer, la Falcularia (n° 100). Polla Preditaria, Herrich- Schaeffer (n° 416) paraît cependant être très probablement réfé- rable au Genre. Drepanodes, Guenée; de plus, Microsema Lati- strigaria, H.-S. (n° 482) est certainement aussi une Espèce de Drepanodes, ainsi du reste que le pense Herrich-Schaeffer lui- 234 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE même, puisqu'il fait imprimer les mots : Drepanodes, Gn. entre parenthèses (p. 83). Herbert Druce, dans PBiologia Centrali-Americana (Lepid. Heter, Vol. IT, 1801-1900), cite 11 Espèces de Drepanodes, aux pages 20-32, dont deux décrites par Walker; ce sont : Pionaria et {mpurpurata; une décrite par H. Edwards, avec le nom de Vehemensaria et une autre que Packard a appelée Panamaria. Aucune de ces quatre Drepanodes n'a été figurée jusqu'ici. Dès lors je considère les noms ci-dessus rappelés, comme nuls, parce qu'il est impossible de les identifier. Moeschler, dans Beitraege zur Schmetterlings-Fauna von Surinam, IV, p. 307 et Taf. XVII, fig. 4 et 5 (Verhandlungen der k. k. zool. bot. Gesellschaft in Wien, 1881, XXXI Band), décrit deux Drepanodes avec les noms de Cyclopeata (n° 16, fig. 4) et Drepanaria (n° 17, fig. 5). Mais je ne connais les papillons d'aucune Espèce que Je puisse identifier avec quelque certitude, aux figures données par Moes- chler. Il est vrai que cet Auteur représente seulement deux ailes en dessus, sans aucun dessin de la tête et du corps; d’ailleurs la figuration ainsi réduite ne semble même pas bien exécutée. Qu'on me permette d'inviter les Entomologistes soucieux d’ob- tenir pour les Papillons une détermination exacte, à considérer les trois figures de Drepanodes Albicoxaria, Feld. Rog., (Novara, Tab. CXXIIT, fig. 5), Comibæna Trogonaria, Herrich-Schaeffer (Aussereurop., fig. 535), et Drepanodes Ziczacaria, Obthr. (Lépid. compar., VI, PI CXLV, fie. 1360). Il est aisé de constater combien ces trois Espèces, tout en étant distinctes, sont analogues entre elles; même fond de coloration, même ondulation de petits crois- sants blancs, de telle façon qu’une même description écrite pour l'une seulement des trois Espèces précitées, sans comparaison différentielle avec les deux autres, pourrait également convenir aux trois. En règle générale, pour les Phalénites, principalement pour les Espèces qui sont de petite taille et de contexture délicate, dont les dessins sont un peu flous et peu accusés, l'identification exacte LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 29 UT n’est possible qu'au cas où la concordance est parfaite entre le papillon et la figure. Il serait imprudent de considérer comme des détails de peu d'importance, des différences semblant pourtant légères entre le papillon à déterminer et la représentation dont on dispose. Si l’on croit devoir passer outre aux différences en ques- tion, on court toutes les chances de réaliser une identification erronée et par conséquent une détermination fausse. Or, j'ai pu me rendre compte combien les déterminations fausses étaient fréquentes, même pour les collections qui ont été l’objet des études les plus consciencieuses. Dans ces conditions, une attention minutieuse s'impose. Le travail est facile avec les excellentes figures données en gravure par Herrich-Schaeffer, Felder et Rogenhofer, comme aussi avec celles qui sont très convenablement exécutées au crayon lithogra- phique dans la Biologia Centr. Americana. Mais lorsqu'on se trouve en présence des figures médiocres ou grossières, la difficulté est parfois insurmontable. Quant à vouloir déterminer exactement au moyen des descriptions sans figures, c’est absolument impos- sible. Les descripteurs sans figures, non seulement ne rendent aucun service, mais ce sont des travailleurs essentiellement nui- sibles et malfaisants. Ils encombrent la nomenclature de noms sans valeur, puisque pratiquement et réellement leur prose reste inintelligible et ils créent une anarchie chaotique qui découragerait les plus braves, si on ne s’affranchissait pas, comme Je ne cesse de le préconiser, du scrupule traditionnel qui consiste à essayer de leur laisser droit de cité. J'ai pourtant entendu, au cours de ma carrière, des personnages essayant de faire croire qu'ils parvenaient sans trop d'efforts à déterminer des papillons d’après les descriptions seules et affr- mant qu'ils se croyaient sûrs de réaliser ainsi des identifications exactes. Je maintiens qu'il est impossible de posséder cette béate conviction si, finalement, on n’a pas été à même de considérer le specimen typicum, document essentiellement fragile et périssable, d’après lequel la description a été écrite. Cependant Guenée, ainsi que je l’ai déjà exposé, n’ayant pu parvenir à reconnaître d’après 236 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE ses propres descriptions des papillons qu'il avait reçus plus tard et après que les specimina typica dont il n'était pas propriétaire, et dont 1l n'avait plus la disposition, avaient été restitués à leurs obligeants prêteurs, J'en conclus que ceux qui prétendent obtenir de l'étude des descriptions sans figure le résultat que Guenée lui-même s'est déclaré impuissant à réaliser, sont pourvus d’une dose de présomption capable d’engendrer les pires illusions. Le second Genre des Ennomide, créé par Guenée, est dénommé Crocopteryx; il se rapproche beaucoup du Genre Drepanodes. Les Espèces appelées par Guenée : 7'ransitata (n° 03), Per- visata (n° 06), Martiata (n° 100), Cerocampata (n° 101), Sterrhata (n° 103), Solata (n° 104), Copiosata (n° 106) faisaient partie de la collection Guenée et elles y existent encore. Optivata (n° 04), Erythrocephalata (n° 95), Resignata (n° 07); Phaæbeata (n° 08) et Carthamata (n° 09) appartenaient au Muséum National de Paris. Guenée ne possédait aucun exemplaire de ces Espèces. Si le Muséum d'Histoire Naturelle ne se décide pas à publier, comme je le fais moi-même, la figure explicative des Phalénites en question, avant que les specimina typica ne soient rendus à leurs éléments, on ne saura sans doute jamais quelles peuvent être réellement les Espèces précitées. Helvaria à été figurée par Herrich-Schaeffer sous le n° 201 et Rutilaria par Huebner (Zutr, 173, 174). Guenée n'avait vu en nature, ni l’une, ni l’autre. Sur 14 Espèces du Genre Crocopteryx, Guenée en possédait donc sept seulement. Je fais figurer Transitata, sous le n° 1361 de la PI CXLV. Le type de Guenée est indiqué comme du Brésil, mais avec un point de doute. Je possède un © du Para, semblable à l’exemplaire type de Guenée. La localité de 77ansitata est donc bien réellement le Brésil. Une variété intéressante de Transitata, — à moins que ce ne soit une Espèce à part, — est la Miligenara, Obthr. plus foncée LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 237 que Z'ransitlata; Jen possède plusieurs exemplaires de la Guyane, du Pérou et du Brésil : La Niligenata, que je fais figurer sous le n° 1362, vient de Chanchamayo. La Pervisata, Guenée (fig. n° 1363) est une très petite Espèce. L'exemplaire type vient de Cayenne; 1l ressemble très peu aux autres Crocopteryx. Beaucoup plus voisine de 7 7ansitata, est l'Espèce de l’île Portal, au Maroni, que J'ai appelée Xuruliata, du nom de la Déesse qui, chez les Romains, présidait à la nourriture des enfants à la mamelle. Cette Xwsmzliala, que je fais figurer sous le n° 1364 de la PI CXLV, est, en dessous, d’une couleur ocre rouge uniforme. Le corps et les ailes sont absolument teintés de la même façon. Contiguë à la côte, un peu au-dessous de l’apex, il y a une petite tache lilas clair cerclée de roux et cette tache est le point de départ d'une ligne commune, aboutissant au milieu du bord anal. La ligne commune est d’un violet clair porcelané. Le dessous des ailes est jaune sablé de rouge; le bord des ailes est assez largement teinté de rougeàtre, mais incomplètement aux supérieures; une ligne médiane rouge, légèrement courbe, traverse les inférieures, depuis le milieu du bord costal jusqu'au milieu du bord anal. La Martiata, Guenée, figurée dans l'Aflas du Species Général (PL 5, fig. 8) et qui avait été donnée à Guenée comme venant de l'Inde, mais que cet Auteur croyait être américaine, est sûrement une Espèce orientale. Je l’ai reçue du Mont Kina-Balu (Nord- Bornéo) où l’ont récoltée les chasseurs de John Waterstradt, en 1003. Guenée a décrit une Cerocampata qui est en effet un diminutif des Cerocampa, d'après un exemplaire mutilé, mais frais, qui avait été pris à Cayenne. Je possède un exemplaire tout à fait semblable au type de Guenée, mais complet, et que Marc de Mathan m'avait envoyé du Para. Je le remets à M. J. Culot pour l'aider dans son 238 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE travail d'iconographie. Je publie d'ailleurs une figure du dessus et du dessous des ailes de Cerocampata sous le n° 1365 de la PIRCREN: Sterrhata, Guenée, ressemble à Cerocampata, mais encore plus à Solata, Guenée. Pourtant on ne peut confondre Szerrhata et Cerocampata, parce que la ligne rousse, commune, chez Cerocam- pata, part du fond de l'angle apical des ailes supérieures, tandis que dans S/errhata et Solata, cette même ligne prend naissance sur le bord costal, un peu en deçà de l'angle apical. Séerrhata est représenté sous le n° 1366 de la PI. CXLVI. Quant à Solaia, je fais figurer en outre du O' type de Guenée, qui est représenté sous le n° 1367, une © de S. Catharina (Sud-Brésil), fig. n° 1308. Les © semblent rares dans les Crocopteryx. Les O' ont l'abdomen allongé et terminé par un léger bouquet de poils; les © ont l'abdomen plus court et leurs ailes semblent un peu plus petites que celles des Of! Coprosata, Guenée (Sp. Génér., n° 106), représentée dans la fig. n° 1300, vient du Brésil; J'ai reçu l'Espèce de Petropolis, où Germain l'a capturée en mai 1885. Je connais Æelvaria, Herrich-Schaeffer (Aussereurop., fig. 201). J'ai reçu'une © prise par Constant Bar, à l’île Portal, au Maroni (Guyane française); mais je ne connais pas Polla Costipunctaria, IT. S. (fig. 485), qui me paraît intermédiaire entre les Drepanodes et les Crocopteryx. Felder et Rogenhofer ont figuré sous les n°* 10 et 104, de la PI. CXXIIT de Vovara, avec le nom de Pyrinia Icterata, d'après un O’ de la région des Amazones, une Crocopteryx dont je pos- sède trois exemplaires de l’île Portal, au Maroni, et de S. Paulo d'Olivença (Amazones). D'après Felder et Rogenhofer, le Genre Crocopteryx, Guenée, serait équivalent au Genre Pyrinia, Huebner. Il est, en effet, tout à fait exact que le nom Pyrinta a la priorité relativement à Cro- copteryx. Dès lors Pyrinia devra remplacer Crocopteryx. Huebner LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 239 a décrit dans Zwtraege sur Sammlung exotischer Schmetterlinge (Augsburg, 1818), à la page 20, sous le n° 87, avec le nom de Pyrinia Rutilaria, une Crocopteryx Q venant de Surinam qui est figurée par cet Auteur sous les n° 173 et 174. Je ne possède pas Rutilaria, mais ma collection renferme deux Espèces très voisines, l’une que j'appelle Szriadaria (*), fig. 1370, et qui vient de Caraça; elle a été prise par Germain, en 1884; l’autre que je désigne sous le nom de Szcronaria (**); cette dernière qui est figurée sous le n° 1371 a été capturée à la lagune de Sacuaresma, dans la Prov. de Rio-de-Janeiro, en août et septembre 1884, par le même Ger- main. Elle présente d'une manière plus apparente en dessous qu'en dessus, des lignes droites formant des dessins géométriques. Dans la Biologia Centr. Americ., sont figurées deux Pyrima, l'une, A7xata, Druce (fig. 6 et 7, Tab. 44), dont je possède de nombreux exemplaires récoltés à Iquitos, Matto-Grosso, Cananche, et l’autre, Megara, Druce (fig. 8 et 0, Tab. 44). Je crois posséder un O' pris à l'Hacienda Machay, vallée du Pastazza, dans la Pro- vince d'Ambato, en Equateur, par Jean Stolzmann, en 1884. Je n’ai vu nulle part la figure des Espèces suivantes : 1° Æridolinata, Obthr.; d’un brun roux très chaud, en dessus; la ligne commune prend naissance au bord costal, en deçà d'une petite tache claire, un peu avant l'angle apical; cette ligne a un reflet lilas, ainsi que l’espace compris entre elle et le bord exté- rieur, surtout aux supérieures. Le dessous des ailes est Jaune orangé, sablé de rouge; les supérieures sont traversées par une ligne submarginale, comme en dessus; cette ligne est géminée et l’espace entre elle et le bord extérieur est fortement sablé d'atômes rouge foncé. Aux inférieures, 1l y a deux lignes transverses; celle du milieu est courbe. La localité de F7zdolinata est le Volcan de (*) Suniade, Minerve; ainsi nommée du promontoire de Sunium où elle avait un temple. (**) Sucron, Rutule tué par Enée. 240 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Chiriqui où Marc de Mathan a chassé pour moi, en mai et juin 1808. Fridolinata est figurée sous le n° 1372 de la PL CXLVI. 2° Alvaresata, Obthr. (fig. n° 1373); prise à Chachapoyas (Pérou), par M. de Mathan, en 1880; diffère de Fridolinata, par sa teinte chocolat foncé, en dessous, et le manque de tache costale hilas clair qui se remarque chez cette dernière. 3° Aztontata, Obthr. (fig. n° 1374). En dessus, le fond des ailes est brun rougeûtre avec un reflet lilacé. Les ailes sont traversées par une hgne d'un hlas argenté, soulignée de brun rouge foncé, qui prend naissance sur la côte, en deçà, mais très près de l’angle apical. Le dessous est d’un jaune orangé rougeûtre; la direction de la ligne commune diffère, comparativement au-dessus des ailes, parce que, aux ailes supérieures, en dessous, elle commence un peu plus loin de l’apex dont elle est séparée par une tache d’un blanc lilacé, cerclée de brun. An/oniata a été capturée à Balzapamba, par Marc de Mathan, en 1804. 4° Augustata, Obthr. (fig. 1375); voisine d’An/oniata, mais très distincte par les caractères suivants : il y a une tache costale brune, vers le nulieu des supérieures; la bande commune, aux supérieures, décrit un angle en descendant du bord costal, près de l’apex; à partir de l'angle interne, en remontant, on voit une ligne violâtre, parallèle au bord extérieur; la ligne, aux ailes inférieures, est plus rapprochée de la base. En dessous, le bord des ailes est largement lavé de brun grenat. Marc de Mathan a récolté Azgustata à Cham- bireyacü, près Yurimaguas, au Pérou, de juin à août 1885. 5° Pastaszata, Obthr. (fig. n° 1376); rapportée de l'Hacienda Machay, dans la vallée du Pastazza (Equateur), par Jean Stolz- mann, en 1884. Le fond des ailes est jaune chamois sablé d’atomes d'un brun violacé; le bord des ailes supérieures est largement couvert par une teinte brune présentant un reflet lilas qui se pro- longe un peu sur les ailes inférieures. La bande médiane brun rougeâtre descend verticale du milieu du bord costal des supé- LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 241 rieures; elle est relativement épaisse. Le dessous diffère du dessus parce que le fond des ailes est jaune. 6° Parata, Obthr. (fig. n° 1377); très petite; en dessus, gris oli- vâtre, avec deux lignes communes, fines, brunes; aux supérieures, une ligne brune, subbasilaire, épaisse. Dessous jaune pâle; aux infé- rieures, une bordure marginale large, rougeâtre, qui remonte un peu aux supérieures et prend une couleur noirâtre. Envoyé du Para, par M. de Mathan. C'est le dessous de ses ailes qui m'a incliné à ranger Parata dans le Genre Crocopteryx, Guenée (Pyrenta, Huebner). 7° Antarxata, Obthr, voisine d'Ay/axa, Druce (Biol. Centr. Amer., Tab. 44, fig. 6 et 7), un peu plus grande; distincte par les lignes lilacées situées entre la ligne commune et le bord terminal des ailes. La patrie d'Antarxata, figurée sous le n° 1378, est Cocha- bamba, en Bolivie (P. Germain, 1888-1880). 8° Cananchata, Obthr. (fig. n° 1379); d’un rouge orangé vif sur les deux faces, avec l’apex et le bord extérieur ou terminal des ailes supérieures assez largement teinté de brun. J'ai reçu plusieurs S' pris par Marc de Mathan à Cananche, dans l'Etat de Cundi- namarca, en Nouvelle-Grenade, durant le premier semestre 1900. 0° Zquitata, Obthr.; plus petite que la précédente, et le fond des ailes moins rouge et moins foncé. La bordure brune, le long du bord terminal, est plus nette. Les lignes qui traversent les ailes, en dessus, ont une direction assez analogue chez les deux Espèces, mais elles diffèrent cependant. Seul, le dessin peut rendre exac- tement ces détails différentiels que la plume est impuissante à rendre aussi intelligible qu’il le faudrait. Marc de Mathan a capturé à Iquitos l’exemplaire figuré sous le n° 1380. 10° Z'arapotata, Obthr. Le même naturaliste-voyageur, Marc de Mathan, a pris de mai à août 1000, à Taropoto, au Pérou, une autre Espèce voisine de /quitata, pas plus grande, mais avec le 16 242 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE fond des ailes d'un jaune franc et quelques taches brunes à la place des lignes. Je fais figurer une © sous le n° 1381. 11° Batifolata, Obthr. (fig. n° 1382); un peu plus grande que T'arapotata; fond des ailes d'un jaune plus orangé; présente aussi des points en série formant une ligne interrompue. Dans l'espace brun qui, chez Batifolata, comme chez Zquitata et Tarapotata, recouvre l'espace des ailes supérieures longeant le bord terminal, se trouve au bord costal de Batifolata, un peu en deçà de l’apex, une très petite tache bianchâtre, nette. Je suis redevable à P. Ger- main de quelques exemplaires de Batifolata récoltés par ce chasseur à Cochabamba (Yungas del Espiritu Santo), en Bolivie, durant les années 1888-1880. 12° Cundinamarcata, Obthr.; charmante Espèce prise par Mare de Mathan à Cananche (Nouvelle-Grenade). Les ailes sont en dessus d'un jaune gai et vif; elles sont en dessous d’une teinte jaune semblable. Sur les deux faces des ailes, la bande commune est brune; elle descend du bord costal des supérieures — où elle prend naissance tout près de l'angle apical, — jusqu’au bord anal des inférieures; en dessus elle est plus claire sur les inférieures et plus foncée sur les supérieures; on remarque sur le dessus des ailes un semis très peu serré d'atomes d’un brun grenat. L'espace des ailes supérieures, le long du bord terminal, est largement lavé de brun grenat; sur ce fond obscur, ressort un petit point blanchâtre, à la naissance de la ligne commune. Aux inférieures on voit, d’un point costal apical brun, descendre une ligne droite de points bruns extrêmement fins. Le corps est jaune; les antennes sont noires et en fil extrêmement ténu. La Crocopteryx Cundinamarcata est représentée sous le nue6 de la PINCE 13° Oroyata, Obthr. (fig. S' n° 1384 et © n° 1385). Je possède 1 Get : O ; ils portent l'étiquette suivante : SE Peru. s000!éet, May 1005; dry Season; La Oroya, Rio Inamhari; Ockenden. Le get la Q sont très différents l’un de l’autre; cependant ils ont l'un et l’autre les mêmes lignes; toutefois, autant le fond des ailes LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 243 de la Q qui est d'un jaune nankin, est uni et simple, autant chez le © qui est d'un chamois carné clair, les atomes brun rouge et un lavis de même nuance aux supérieures, donnent l’aspect d’un dessin compliqué. Le O' a les antennes épaisses et un peu pectinées; la Q a les antennes en fil et extrêmement fines. Guenée décrit avec le nom de Ærythrocephalata (n° 95), une Crocopteryx que je ne connais pas et qui est, dit-il, la seule du Genre, du moins jusqu'ici, dont les antennes soient pectinées. Oroyata est alors la seconde Espèce de Crocopteryx, offrant cette particularité. Dans les deux sexes, la ligne commune décrit un angle, au départ du bord costal; le fond de cet angle est lavé de rougeâtre chez le G'. Aux ailes inférieures, entre la ligne commune et le bord terminal, il y a, chez le Œ, une ligne un peu courbe, parallèle au bord terminal. Aux supérieures, une ligne ayant la forme d'une accolade, descend chez les deux sexes, en direction assez verticale, du bord costal au bord interne, entre la base et la ligne commune. Le dessous reproduit à peu près le dessus. Au Genre Crocopteryx, Guenée (Pyrinia, Huebner), succède dans le Species Général, le Genre Cratoptera, Herrich-Schaeffer. Guenée classe trois Espèces dans le Genre Cratoptera : Vestinaria, Herrich- Schaeffer (Sammlung Aussereurop., fig. 311); Vélaria, Herrich- Schaeffer (Loc. cit. fig. 336) et Porimata, Guenée. Vestianaria (n° 107) se trouve au Brésil et en Bolivie d'où J'ai reçu trois O'; Vilaria (n° 108) est une forme brésilienne dont les ailes n'offrent d'autre dessin que la ligne commune brun clair des- cendant de l’apex des supérieures jusqu'au bord anal des infé- rieures. Porimata (n° 100) faisait partie de la collection Marchand, à Chartres. J'ai tout lieu de croire que Vestianaria, Vilaria et Porimata sont trois termes d’une même unité spécifique très va- riable. Je fais figurer Porimata S, de Caraça, sous le n° 1386 de la PL CXLVI, et Cavallata, Obthr., de Cavallo-Cocho, au Pérou (M. de Mathan, mai-Juillet 1884). 244 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Cavallata qui se trouve représentée sous le n° 1387 de la PI. CXLVII, est probablement une forme agrandie de Vestia- naria. Le dessous des ailes de Cavallata présente une intéressante décoration de brun rouge sur le fond jaune. Il me semble que Acrotomia Quietaria, Felder et Rogenh. (Novara, Tab. CXXIII, fig. 19), du Chili, est référable au Genre Cratoptera. Le quatrième Genre de la famille des £Znnomidæ a été appelé Gynopleryx par Guenée. Il contient les Espèces suivantes : Gla- diaria, Guenée (n° 110), de la collection du Muséum National de Paris; Serzaria, Guenée, avec une Variété À (n° 111); RAombaria, Guenée, également avec une Variété A (n° 112). Ces deux dernières font partie de la collection Guenée; la première n'y figure point. Je fais représenter sous le n° 1388 de la PL CXLVII un © Seriaria et sous le n° 1389 une Q également de Seriaria, Variété À, Guenée. Les specimina typica servent de modèle à M. Culot; mais comme la conservation en est défectueuse, Je remets à l’'éminent artiste dont la collaboration m'est si précieuse, un exemplaire d’une parfaite conservation pris à Chachapoyas par de Mathan, de façon àa ce que les lacunes provenant du mauvais état des types se trouvent comblées. Sous le n° 23 de la Taf. VII de l'ouvrage intitulé : W. Ress und À. Stuebel, Reisen in Sud-America (*) (Berlin, Verlag von À Asher et C°, 1800), se trouve figurée avec le nom de Xwma Tnquietaria, Mssn., une Phalénite qui m'a l'air d'être référable à Seriaria. Malheureusement la gravure des Planches de l’ouvrage allemand où se trouvent illustrées les Espèces nouvelles rapportées (*) A ce titre, il y a lieu d’ajouter le suivant: Zepidopleren gesammelt auf einer Reise durch Colombia, Ecuador, Perù, Brasilien, Argentinien und Bolivien in den Jahren 1868-1877 von Alphons Stuebel, bearbeitet von Gustav Weymer und Peter Maassen, mit 9 colorirten Tafeln. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 245 par le voyageur Alphonse Stuebel, est exécutée avec raideur, sans aucune des qualités de souplesse et de moelleux qui sont nécessaires dans l’iconographie entomologique. Il en résulte que la façon dont les papillons sont représentés rend parfois l'identification difficile. Je n'ai vu figurée nulle part une jolie Gynopteryx paraissant abondante en Bolivie, au Pérou et à l'Equateur. Je l'appelle Zarumata; je fais figurer sous le n° 1300, de la PI. CXLVIT, la Q à fond jaune de Zaruma, localité de l'Equateur où Marc de Mathan a récolté les deux sexes, en 1801. À Huambo, il y a une forme orangée dont je possède une vingtaine d'exemplaires. Je la fais représenter avec le nom de Var. Awrantiacata, sous le n° 1301. À Cochabamba, c'est une forme olivâtre qu’on rencontre; 1l y a dans ma collection 21 exemplaires, tous G'; J'ai désigné cette forme locale avec le nom d’'Olivata. Je la fais représenter sous le n° 1302 de la PI CXLVIT. Garlepp, qui chassait jadis en Bolivie pour feu Otto Staudinger et que notre chasseur Germain avait rencontré dans ces parages, a envoyé, de la Paz, une Gynopteryx que j'appelle Pazata, et qui est figurée sous le n° 1303. Elle varie pour la couleur du fond des ailes qui est d’un jaune franc ou d'un chamois ocreux pâle. Les antennes sont pectinées, comme dans Seriaria, tandis qu’elles sont en fil chez Zarumata. Peut-être cette particularité justifierait-elle la création d'un Genre? Druce, dans Biol. Centr. Amer, a figuré sous le n° 21 de la Tab. 42, avec le nom de Cimicodes Primularia G, la Q d'une Espèce qui me semble plutôt rentrer dans les Enromide que dans les Urapteryde, famille où Guenée a classé le Genre Czmicodes. Primularia est commune en Bolivie où elle donne trois races dis- tinctes : 1° celle qui est conforme à la figure donnée par Druce; 2° celle qui est jaune sans aucune tache; 3° celle qui a les bords des ailes lavés de brun; j'en possède un grand nombre d’exem- plaires. Je fais figurer Primularia var. unicoloraria sous le n° 1304 et Primularia var. maculataria sous le n° 1305. Les exemplaires figurés ont été capturés par P. Germain, à Cochabamba. La varia- 246 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE bilité des Ennomide est assez grande; on l’appréciera au moyen de la figuration de trois exemplaires de Gynopteryx Carolinata. tous de Chachapoyas, représentés sous les n° 1306, 1307 et 1308. Ces variations ont le caractère particulier d’être très fixes. C’est ainsi que Je considère dans ma collection vingt ou trente exem- plaires de chaque forme, tous bien nettement séparables. J'appelle la morphe n° 1300 : Annata; je considère la morphe n° 1307 comme type et Je distingue la morphe n° 1308 sous le nom de Gannata. Une Espèce de Chachapoyas me semble référable au Genre Gynopteryx. Je lui donne le nom d’Ærebata. Elle est figurée sous le n%1300 en téte dela PLICREVINE La Gynopteryx Rhombaria, Guenée, ayant été figurée sous le n° 4 de la PI. 10, dans l’Aflas du Species Général, je m'abstiens de la faire représenter de nouveau; mais près de RAombaria, je classe deux Espèces qui sont figurées dans le présent ouvrage : Timandrata, sous le n° 1400 et Rkombadaria, sous le n° 1401 de la PI CXLVIIT. Les deux exemplaires qui servent de modèle à M. Culot, sont des ©. T'imandrata vient du Paraguay central, d’où P. Germain l’a envoyée en 1885, et RAombadaria vient de San José de Costa-Rica, où elle fut recueillie par Abelardo Borges, en 18094. Pas plus que Guenée, je ne connais Canente, Cramer (PI. CCE, fig. c). C’est évidemment une Phalénite de la famille des Z#n0- nide. Le Genre Tefragonodes, Guenée, ne contient dans le Species Général que la seule Anopsaria, Guenée, n° 113. Guenée dit qu'elle vient de Cayenne. Elle paraît, en effet, très commune à la Guyane française. Constant Bar en possédait plus de 30 exemplaires dans sa collection maintenant jointe à la mienne. Anopsaria a été récoltée à la Chima (Equateur) par Marc de Mathan. L'Espèce est assez variable, mais la variabilité ne modifie pas très profondément l'aspect des papillons. La Q parait plus commune que le O. Tetragonodes Anopsaria S et Q sont figurées sous les n° 1402 et 1403 de la PI. CXLVIII du présent ouvrage. Marc de Mathan LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 247 a envoyé de l’Equateur une Variété de T'etragonodes plus grande que Anopsaria, mais d'un aspect général très analogue et avec les mêmes lignes et dessins. Je fais figurer le G' et la Q sous les n® 1404 et 1405 et avec le nom de Var. Bakahoyata. Je m'excuse de créer ce nom peu euphonique. L'étiquette de localité est ainsi conçue : Equateur, La Chima, Rio de las Juntas, pr. Bahahoyo; Prov. Los Rios, juin-juillet 1803. Deux Espèces sont classées par Guenée dans le Genre Periclina : Cucurbitata, du Brésil (n° 114) et Pompoleata, du Brésil? (n° 115). Ces deux Espèces de Periclina sont figurées comme suit : Cucur- bitata ©, sous le n° 1406, — d’après l’un des deux types de la collection Guenée; — Cucurbitata Œ m'est resté inconnu; Pompo- leata G, type de la collection Guenée, sous le n° 1407 de la PI CXLVIIL. J'ai reçu l’'Espèce de Cochabamba et de Santa Catharina. Elle est variable, en ce sens, que le fond jaune des ailes est plus ou moins sablé d’atomes bruns et que la ligne com- mune peut, aux ailes inférieures, être plus ou moins droite ou courbe. Herrich-Schaeffer a figuré avec le nom de Mefrocampa À pri- caria, sous le n° 363, dans Sammlung aussereurop. Schmett., une Ennomide que je suppose être la © d’une Espèce dont je possède le G venant de Chachapoyas. Je le fais figurer sous le n° 1408. C'est une Periclina très voisine de Pompoleata, si ce n'est pas même une simple variété de cette dernière. La différence n'existe réellement que dans la courbure de la ligne commune aux ailes inférieures. Druce a figuré sous les n° 28 et 20 de la Tab. 44, dans Biologia Centr. Americ., avec le nom de Apicia Mera, une Phalé- nite dont le O' ne diffère que par ses antennes assez fortement pectinées, de Pompoleata Œ qui a les antennes très peu ciliées. Marc de Mathan a trouvé l’Apicia Mera au Volcan de Chiriqui. Deux autres Periclina sont Spiritata, Obthr, de Cochabamba (Yungas del Espiritu Santo) figurée sous le n° 1409 de la pl. CXLVIII et Ciceronata, de Moyobamba, représentée sous le 248 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE n° 1410 et dernier de la PL CXLVIIL Cette dernière Periclina n'habite pas seulement Moyobamba, mais aussi Chimbo et Balza- pamba où Marc de Mathan a récolté des exemplaires plus petits qu'à Moyobamba. Les Genres 7'etragonodes et Periclina auraient pu se confondre sans dommage avec le Genre Apicia, dont Guenée fait connaître 18 Espèces, du n° 116 au n° 133 inclus. Le nombre des Espèces d’A picia doit être considérable en Amé- rique. Druce a publié la figure de beaucoup d'Espèces, dans le très estimable ouvrage : Biologia Centrali-Americana. Plus j'étudie cet important travail, plus j'apprécie les qualités de probité scientifique qui le distinguent. Le culte de la vérité et la pratique de la plus parfaite sincérité paraissent d’ailleurs être très généralement observés chez les Entomologistes Anglais. Il existe à cet égard, de l’autre côté du Détroit, une tradition des plus honorables dont j'ai pu apprécier toute la haute valeur, en poursuivant mes travaux lépidoptérologiques. Je suis en effet obligé à un incessant commerce avec les Auteurs anglais, très fé- conds et très laborieux. Ce n’est donc que justice d'exprimer ici ce qui est devenu ma conviction, à la suite des études prolongées auxquelles Je me suis adonné. Je me livrerai d’ailleurs à un compte rendu des Espèces d'A frcia que Druce a révélées dans Biologia Centr. Americ. J'accomplirai tout naturellement ce travail en écrivant les observations critiques que me suggérera l'examen des types de la collection Guenée. La première A picia que Guenée décrit est Cayennaria (n° 116). Il figure même le G' et la=O"sous les n%/2/ett3 de la Place l'Atlas du Species Général. Dans ces conditions je n’ai pas lieu de faire de nouveau représenter l’Espèce dont l’exacte connais- sance se trouve ainsi assurée. La seconde Espèce dont Guenée avait acheté les types à la vente de la collection Feisthamel, A//eraria, Guenée (n° 117) et la troi- LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 249 sième Espèce Distycharia, Guenée (n° 118) me paraissent être des variétés même peu importantes de Cayennaria. Guenée laisse du reste entendre que sa conviction n’est pas solide quant à la validité de la séparation spécifique de Cayennaria, Alteraria et Distycharia. Je fais cependant figurer A//eraria Get Q sous les n°* 1411 et 1412, en tête de la PI. CXLIX et Diéstycharia Œ' sous le n° 1413. Il importe, en effet, que l’on soit fixé sur la nature même des Apicia en question. Je fais figurer aussi sous le n° 1414 une Q de l'île Portal, au Maroni, intermédiaire entre Cayennaria et Alteraria. Je crois d’ailleurs l'Espèce très variable. I1 me semble bien que Gynopteryx Asopia ©, Druce (Biologia, Tab. 44, fig. 14), est une variété de Cayennaria, ainsi que A picia Mesada, Druce (Biologia, Tab. 44, fig. 22). La taille est très différente suivant les localités; c’est ainsi que je considère comme une variété de Cayennarta la forme Grandaria, Obthr., de Cochabamba, figurée sous le n° 1415 du présent ouvrage. Guenée possédait une seule © de l’Apicia Quartaria, du Brésil; il possédait également une seule Q de l’Apicia Holmaria, égale- ment du Brésil et qu'il décrit à la suite de Quartaria. Je pense que Quartaria et Holmaria appartiennent à une même unité spécifique, comme les trois premières À picia : Cayennaria, Alteraria et Disty- charta. Quartaria est représentée dans cet ouvrage sous le n° 1416 de la PI. CXLIX et Æolmaria, sous le n° 1418; mais entre Quartarta et Holmaria, je fais figurer sous le n° 1417 un C' pris à Chachapoyas (Pérou), par Marc de Mathan, en 1880. Ce © me semble établir une transition fort suggestive entre Quartaria et H olmaria. Les descripteurs sans figure, acharnés à défendre leur mauvaise cause, pourront-ils raisonnablement prétendre que sans les figures de Quartaria et de Holmaria dues au talent si sincère de M. Culot, ils auraient jamais pu apprécier le bien fondé de la réunion spé- 250 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE cifique que je propose entre ces deux prétendues Espèces, comme aussi entre les trois autres AZicia précitées ? L'Apicia Arnetaria (fig. 1419) est également représentée dans la collection Guenée par une © dont la paire d'ailes droite est seule en bon état. Un exemplaire de transition de Santa Catharina (Sud-Brésil), figuré sous le n° 1420, me permet de relier spécifi- quement Aynetarin Q à Spinetaria dont la © type est représentée sous le n° 1421. Voilà encore deux Espèces réduites à n'en faire qu'une. Je fais figurer le O' Spinetaria type sous le n° 1422. L’Es- pèce est variable, j'en possède une longue série d'exemplaires venant surtout de Bolivie. Je crois devoir faire représenter sous les n°% 1423, 1424, 1425 et 1432, de la PI. CL, quelques ©, dans le but de faire connaître cette variabilité. L’A picia Ovaria est représentée ici d'après la © type de la collection Guenée et d’après un © de Huambo (Pérou). L’A pzc1a Ovaria paraît très commune en Bolivie et au Pérou. Le G' est figuré sous le n° 1426 de la PI. CL et la Q type sous le n° 1427 de la même Planche. Quant à la Prœeustaria, du Brésil, dont la collection Guenée contient une seule ©, — l’autre que Guenée a également étudiée, appartenant au Muséum National de Paris, — je fais représenter le spécimen /ypicum que je possède actuellement sous le n° 1428; mais Je suis porté à croire que cette fois encore, faute de documents suffisants, Guenée a décrit comme appartenant à des Espèces dif- férentes des papillons constituant réellement une même unité spécifique. J'essaie de démontrer ce qui a motivé ma conviction, au moyen d'une figuration comportant quelques exemplaires transi- tionnels choisis parmi les longues séries que renferme ma collection. Guenée a figuré sous le n° 1 de la PI. 12, dans l’Aflas du Species Général, le Œ d'Apicia Lintearia. De son côté, Herrich- Schaeffer a publié dans Sammlung Aussereurop., sous le n° 337, le Œ d'une Apicia qu'il a appelée Microsema Trifilaria. Je pense LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 251 que Lintearia, Trihlaria et Præustaria appartiennent à une seule et même Espèce. Donc, en outre de Præustaria ©, type, je publie les figures de Præustaria ©, transition à Trfilaria (n° 1420); Mrlarao El-S (n0r430); Triilaria (CO variété (n°1431); Lintearia Œ (n° 1433). Prœustaria ©, n° 1420, vient de Balza- pamba; Z'rifilaria ', n° 1430, a été prise à Petropolis; l’autre T77- flaria Sa été envoyée de Balzapamba (n° 1431). Lintearia (fig. n° 1433) a été capturée à Chanchamayo. Guenée ne possédait pas la jolie Polygrapharia dont Herrich- Schaeffer a publié, sous le n° 360, une très bonne figure. J'ai reçu des exemplaires de Chanchamayo et de Huambo. Je fais figurer avec le nom de Paraguayata, sous le n° 1434 et dernier de la PI. CL, une Espèce très voisine de Polygrapharia, sinon même une variété, que Germain a prise au Paraguay central, en 1885. Je ne connais en nature ni Apicia Exararia, de la collection du Muséum National de Paris, ni /aspidaria, de la même collection. Celle-ci a; été représentée dans l'Atlas du Species Général, sous la figure 2 de la PI XI (et non sous la figure 3, comme il est imprimé par erreur dans le texte du Species Général, à la page 87). Jaspidaria, d'après la figure donnée par Guenée, semble une Espèce fort Jolie et bien distincte. Quant à Fundaria, Impexaria, Juncturaria et Incopularia que Guenée hésite, à tort d’ailleurs, à réunir spécifiquement les unes aux autres, elles appartiennent à une seule et même Espèce. Les deux premières sont les C', les deux autres sont les ©. Je fais figurer Furdaria Set sa Var. À, sous les n° 1435 et 1430 de la PI. CLI; Zmpexaria G sous le n° 1437; Juncturaria Q sous le n° 1438, et Zncopularia Q sous le n° 1430. Les Papillons qui existent encore dans la collection Guenée sont vieux et les couleurs ont un peu passé. J'ajoute la figuration d'Impexaria S de Huambo sous le n° 1440, et de deux variétés Q de Juncturaria sous les n* 1441 et 1442 de la même PI CL L'Espèce est commune au Brésil, au Pérou, en Bolivie, à l'Equa- 252 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE teur; ma collection contient environ 180 exemplaires. En définitive, Fundaria, Impexaria, Juncturaria et Incopularia appartiennent à une même Espèce. Cayennaria, Alteraria et Distycharia forment elles-mêmes une seule Espèce. Quartaria et Holmaria doivent être spécifiquement réunies. Ayrnetaria et Spinetaria sont dans le même cas; Præustaria, Tri- flaria, Lintearia ne peuvent être spécifiquement séparées; de sorte qu'au lieu de 14 Espèces créées ou admises par Guenée, il semble que 5 seulement doivent survivre. Lorsqu'on aura vu les figures auxquelles mon ami et excellent collaborateur, J. Culot, aura donné ses soins les plus consciencieux, de manière à représenter parfai- tement la nature elle-même, on partagera sans doute mon opinion et on trouvera que les figures sont nécessaires pour apporter l’ordre dans la Nomenclature lépidoptérologique jusqu'à présent si faussée par les descriptions sans figure. N° 134. Scardamia Metallaria, Guenée (Sg. G., p. 80). Guenée a rangé le Genre Scardamia parmi les Ennomide; il en explique les raisons à la page 80 du Species Général, Vol. IX, J'in- clinerais plutôt pour que le Genre Scardamia fût, avec le Genre Melinodes qui le suit, classé auprès des Szegania Tranisitaria, Amandaria, etc.; mais J'observe l'ouvrage de Guenée, pas à pas, et je ne change rien à la méthode qu'il a cru devoir adopter. L'Aurantiacaria, Bremer, de Mandchourie, est une Espèce voi- sine, mais distincte de Scardamia Metallaria, Guenée, de l'Inde; j'avais communiqué le #ypic. specim. Metallaria, à Staudinger et Rebel pour leur Cafalog. 1001, ce qui a motivé la note imprimée au pied de la page 326 dudit Catalog. Je ne crois pas que Scar- damia Taprobanes, de Ceylan, figurée par Felder et Rogenhofer, sous le n° 2 de la Tab. CXXIII de Novara, soit la même Espèce que Awrantiacaria, ainsi que Staudinger et Rebel l’indiquent dans leur Catalog. La direction de la ligne brune extrabasilaire, aux ailes supérieures, n'est pas oblique chez Z'aprobanes, comme elle l'est chez Awrantiacaria. Il y a plusieurs Espèces dans ce Genre Scardamia; telles sont : Metallaria, Guenée, dont le type est figuré LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 253 dans le présent ouvrage sous le n° 1443 de la PI. CLT. J'ai remis à M. Culot un exemplaire très pur et bien conforme au type venant d'Assam-Naga, récolté par Doherty, en 1880, pour aider à l’exacte figuration, le specimen typicum étant vieux et fatigué, quoique bien reconnaissable. Je fais figurer en outre, pour comparaison immédiate, Awran- tiacaria, de Wladivostock, sous le n° 1444 de la PI. CLL Je publie de plus, sous le n° 1445 de la PI. CLI, la figure de Neerarta, Obthr. nommée d’après Vééra, la déesse aimée du Soleil; c'est une Jolie Scardamia, de Madagascar, jadis envoyée par les frères Perrot; de même, je fais représenter avec le nom de VNeophronaria, Obthr. une Scardamia, de Natal, sous le n° 1446 de la PI. CLI. Ce sont des Phalènes ayant le fond des ailes, en dessus, d’un rouge orangé, plus ou moins sablé d'atomes bruns, avec 3 lignes argentées ou couleur de plomb; sur les supérieures, la première ligne extra- basilaire, oblique chez Awrantiacaria et N'ceraria; arrondie chez les autres Espèces; la seconde, extracellulaire et submarginale, com- mune, descendant en courbe, depuis le bord costal des supérieures jusqu’au bord anal des inférieures; la troisième, presque contiguë au bord terminal. Chaque aile porte un point discoïdal brun. Aurantiacaria est, plus que les autres, sablée d'atomes bruns, relativement assez gros; le dessous est d'une couleur carnée, unie. N° 135. Melinodes Detersaria, H.-S.; Guenée (Sg. G. p. 90). Guenée classe après le Genre Scardamia le Genre Melinodes, fondé par Herrich Schaeffer, d'après une Espèce très répandue dans l'Amérique tropicale et qu'il a excellemment figurée avec le nom de Detersaria, sous la fig. 312. N° 136. Priocycla Armataria, H.-S.; Guenée (Sg. G., p. 90, 91). Herrich-Schaeffer a figuré également sous les n° 373 et 374 la Priocycla Armataria, de l'Amérique du Nord. W.-V., Guenée (SZ. G., p. 91-93). 254 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE N° 137. T'herapis Evonymaria. Vient ensuite le Genre 7'kerapis représenté par Ævonymaria, Wien. Verz. d'Autriche, de Hongrie et d'Allemagne; c’est une Espèce bien connue des Entomologistes et qu'il ne me paraît pas plus utile de faire figurer de nouveau que Melinodes Detersaria et Priocycla Armataria dont Herrich-Schaeffer a parfaitement ; . assuré la figuration. N° 138. Drepanogynis Mixtaria, Guenée (Sp. G., p. 02, 03). Je fais représenter sous le n° r44/71de la PL CET IE CcRdetha collection Guenée, venant de l'Afrique centrale, l’un des deux types qui ont servi à la description. Je ne connais pas le n° 130 : Drepanogyns Regularia, Guenée (S. G., p. 93) décrit d’après une ©, ayant le Cap de Bonne-Espérance pour patrie et apparte- nant au Muséum national d'Histoire Naturelle de Paris. Je ne con- nais pas davantage le n° 140 : Drepanogynis Eversaria, Guenée — Cervinaria, Blanchard, et provenant du Chili. L’individu décrit fait partie de la collection du Muséum de Paris. N° 141. Synnomos Firmamentaria, Guenée (Sp. G., p. 94). Il existe dans la collection Guenée le seul exemplaire © ayant servi de type à la description. Herbert Druce (Biologia Centr. Americana. Ins. Lepid. Heteroc. TI, p. 42) dit en parlant du Genre Synnomos, Guenée : « This genus was based upon a single spe- cies, the female only of which was known to its author »; et en parlant de l'Espèce même Firmamentaria : & Unknown to me ». Nous comblerons donc une lacune assez importante en faisant connaître par la figure 1448 de la PI. CLII une PAalénite, dont le Genre même n’est pas pressenti au moyen de la description seule. N° 142. Epione Vespertaria, Linné; Guenée (Sp. G., p. 06). Guenée croit que la Vespertaria, Linné, est l'Espèce que les Thé- résiens ont appelée plus tard Paralellaria. Jacob Huebner a donné dans Beitrege sur Geschichte der Schmetterlinge, IL Band. Augs- LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 255 bourg, 1700, sous les n* ©, 1 et 2, la figure du O' et de la © de la Geom. Paralellaria. Le dessus des ailes du Gest, dans la figure précitée, d'un ton carné très pâle. Les échantillons allemands paraissent, en effet, être généralement d’une coloration jaune moins accentuée que les exemplaires d'Angleterre. Je fais figurer sous le n° 1449 de la PI. CLIT Vespertaria, Linné, selon Guenée, pro- venant d'Angleterre et ayant fait partie de la collection Guenée, et 1 Q du même pays, sous le n° 1450, de l'ancienne collection Sheppard. De même, je fais figurer 2 exemplaires anglais de l’'Es- pèce suivante, ayant appartenu à la collection Tugwell. N° 113. Epione Apiciaria, W.-V.; Guenée (Sg. G., p. 97). Plus répandue en France que Vespertaria (Paralellaria). Je l'ai prise à Rennes, en été. La O;en Angleterre, est d’une couleur sou- vent très foncée. A piciaria est figurée sous les n° 1451 ©, 1452 Q, de la PI. CLIT. Guenée ne possédait ni l'Epione Acuminaria, Eversmann, d'Asie centrale (n° 144, Sp. G., p. 97), qu'il n’a pas vue et qui est une Aspilates, ni l'Epione Incaria, Guenée, de Van Diemen, qui appartient au Muséum de Paris (n° 145, Sg. G. p. 97). Je ne connais pas /ncaria. N° 146. Epione Advenaria, Huebner; Guenée (Sp. G., p. 97). Espèce très commune dans les bois de la France boréale et cen- trale, au printemps; abondante à Rennes; je l'ai prise à la forêt de Lorges (Côtes-du-Nord), le 26 juin 1881. Je l'ai reçue d'Ir- lande (Kerry, W. Salvage), de l’île Askold, du Japon. Elle varie un peu pour la taille, la couleur plus ou moins jaunâtre des dessins des ailes. C’est une Phalénite parfaitement connue et qu'il est inu- tile de figurer de nouveau. N° 147. Epione Transvisaria, Guenée (S. G., p. 98). Je fais représenter sous le n° 1453 de la PI. CLIT le /ypicum specimen qui vient du pays des Namaquois. Depuis que Guenée 250 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE écrivit les descriptions des PAalénites, dans les Suites à Buffon, en 1857, une quantité d'Espèces voisines de 7'ransvisaria ont été découvertes en Asie et en Afrique et on a fondé pour les classer, le Genre Zamarada. Dans les Proceedings of the Zoological Society of London, 1910, Sir George Hampson a publié une Etude très intéressante et illustrée de figures chromolithographiées, bien dessinées par Horace Knight, au sujet de : Zoological Collections from Northern Rhodesia and adjacent Territories. Sur la PI XXXIX, Hampson figure 3 Espèces de Zamarada; fig. 4, p. 470, Pyrocincta; fig. 5, p. 471, Flavicincta; fig. 6, p. 460, 470, Denti- cincta. Je crois posséder ces 3 Espèces et, en outre, un assez grand nombre d’autres Espèces de Zamarada. Toutes ces Zamarada sont très voisines les unes des autres et une même description générale leur convient. Elles ont le fond des ailes d'un jaunâtre plus ou moins brunâtre ou verdâtre, comme doré et translucide, avec une bordure plus ou moins large, d'un brun plus ou moins rougeâtre ou noirâtre. Cette bordure est, le plus souvent, plus ou moins pro- fondément encochée par la couleur jaunâtre du fond, de façon à ce qu'une sinuosité plus où moins accentuée la pénètre à l'aile supé- rieure, comme à l'aile inférieure. De plus, dans cette bordure brune, on distingue souvent une ligne fine formée de chevrons blanchâtres plus où moins soulignés de brun plus foncé. Voici comment Guenée a décrit Z’7ansvisaria, la seule Espèce qu'il con- nut, et d’après un seul exemplaire que j'ai encore devant les yeux aujourd'hui. « 30 mullimètres. Ailes presque transparentes, Jau- nâtres, irisées, faiblement striées, avec un petit point cellulaire et une large bordure mate d’un gris carné, nettement découpée sur la partie transparente par une ligne fine d’un brun-roux. Cette ligne, ainsi que la bordure qui la suit, forment aux quatre ailes un sinus très profond entre 2 et 4, plus un petit entre 1’ et 2’. Dessous plus clair. Antennes pectinées, même chez la Q ». Toutefois, je ferai observer que le papillon considéré par Guenée, comme étant une ©, me paraît être un d'; puis, comme ce O' (pseudo ©) n’est pas d’une parfaite fraicheur, je remets à M. Culot, afin de lui permettre de donner représentation bien reconnaissable, deux S'S' plus frais, LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 25 NY pris à Kamerun (Lolodorf) par L. Conradt, pendant son séjour dans l'Afrique occidentale, de 1804 à 1800. Je crois ces deux exemplaires bien référables au type de Guenée. Je les fais figurer sur la PI CLIT. On remarquera que l’exemplaire représenté par la fig. 1454 a la bordure plus foncée que celui figuré sous le n° 1455, qui paraît mieux ressembler sous ce rapport au type de Guenée. Sur le continent et dans l'archipel indien, il y a deux Espèces Jusqu'ici connues : celle que Felder et Rogenhofer ont figurée dans Novara (PI. CXXVII, fig. 7), d'après un échantillon de Java, avec le nom de Paliata, et : Cosmiaria, Swinhoë, de Khasia-Hills, figurée dans les Trans. Ent. Soc. London, 1804, sous le n° 3 de la PI. IT. D'après les nombreux exemplaires que je possède de ces deux Espèces, elles offrent, ainsi que le fait remarquer le Colonel C. Swinhoe, dans Catalogue of Eastern and Australian Lepidop- tera Heterocera in the collect. of the Oxford University Museum, Part. II, Oxford, 1900, p. 266, une assez grande variabilité pour la largeur dans la bande marginale et pour la couleur pâle vert-olive, presque hyaline, des ailes. Felder et Rogenhofer ont figuré dans Wovara, sur la PI. CXXVII, les 2 Espèces suivantes d'Afrique qui me paraissent réfé- rables au Genre Zamarada : Euchloris Exarata (fig. 8); Euchloris Adiposata (fig. 19 et 104). Je pense que £xarata, Feld. et Rogenh. peut être assimilable à 7 ransvisata, Guenée. Quant à l’Adiposata, je lui trouve un caractère bien particulier dans la tache basilaire brune des ailes supérieures et même infé- rieures, en dessus. Je ne connais pas cette Espèce. Il me semble intéressant de faire représenter les Espèces afri- caines de Z'amarada, ci-après désignées : 1° Clio (PI CLII, fig. 1456), de Kamerun, voisine de Denti- cincta, Hampson; le fond des ailes est moins verdâtre; la bordure brun-lilas est plus pâle, parcourue du bord costal des supérieures 17 258 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE a l'angle anal des inférieures, par une ligne fine de chevrons blancs; la ligne noire légèrement ondulée qui sépare l’espace Jjaune-verdâtre de la bordure lilas est relativement très peu sinueuse; notamment, elle a des sinuosités moins profondes que chez Denticincta. 2° Euterpe (PI. CLI, fig. 1457) de M'Pala {Tanganika)-4rès pale; la sinuosité séparatrice de l’espace jaunâtre-irisé et de la bande marginale lilas, est un peu plus forte que chez C0, mais distincte, surtout aux inférieures, de la sinuosité de Denticincta. Le 1458 me parait représenter une autre Espèce également de M'Pala, que j'appelle Æuterpina. 3° Z'halia (PI. CLIT, fig. 1450), de Kamerun;, les antennes du G très longues, fines, pectinées à la base seulement, filiformes ensuite; les ailes aiguës; la sinuosité très profonde aux 4 ailes; l’avant- dernier article de la 3° paire de pattes renflé avec des épines. 4° Melpomene (PI. CLII, fig. 1400), de Kamerun,; les antennes sont moins longues que chez 7 alia; la sinuosité, à chaque aile, est très profonde; le bord anal des ailes inférieures présente, sur la partie voisine de la base, une garniture de poils bruns en brosse douce; le renflement de l’article médian de la 3° paire de pattes est très fort, entièrement Jaune et sans épines, tandis qu'il est en partie noir et épineux chez 7'Aalia. Il y a, dans Melpomene, une assez large tache blanchâtre, allongée, à l'angle interne des supé- rieures et près de l'angle anal des inférieures. 5° Terpsichore (PI. CLII, fig. 1461), de Kamerun, antennes du O' longues, pectinées jusqu'au milieu; pattes sans renflement, ni épines, contrairement à ce qui se remarque aux deux Espèces, précédemment décrites. Bordure à sinuosité profonde, très foncée; tache cellulaire très épaisse aux supérieures, nulle aux inférieures. 6 Ærato (PI. CLII, fig. 1462), de Kamerun; antennes du © à pectination très épaisse jusqu'aux trois quarts de leur longueur, ensuite se terminant en fil; la bordure large, d'un brun rouge, LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 250 comme le point cellulaire, profondément sinué, ne paraissant pas d'une couleur unie, mais semée d'atômes bruns plus foncé et tra- versée par une ligne de chevrons blanchâtres, un peu vague par places. En dessous, les ailes supérieures montrent un gros point cellulaire noirâtre, et près de la côte, une ombre noire, dans la bordure marginale; par ailleurs, cette bordure marginale est d'un gris rosé, avec accentuation de rose vers le bord intérieur. Les ailes inférieures n'ont de point cellulaire, ni en dessus, ni en dessous. 7° Polymnia (PI. CLIL, fig. 1403), de Johann-Albrechts-Hoehe (Afrique occidentale). Antennes moins plumeuses que chez Æyato. 4 points cellulaires noirs, fins; frange jaune coupée de brun; bor- dure marginale profondément sinuée avec une ligne de chevrons Jaunètres, fins, aigus, près du bord terminal; abdomen en dessus, crêté de points blanchâtres. En dessous, le bord interne de la bande marginale teinté de noir. Les articles des pattes sans aucun renflement. Ressemble en dessus à Ælavicincta, fig. sous le n° 1464, mais très distincte par le dessous des ailes, ainsi que le démontre la comparaison des deux figures. 8 Urania (PI. CLII, fig. 1465), de Kamerun. Plus obscure que Erato et Polymnia; antennes longues, fines, faiblement pectinées, ensuite filiformes; le point cellulaire fortement marqué aux supé- rieures, petit, mais très net aux inférieures; la bordure marginale, en dessus comme en dessous, de couleur foncée, mate en dessous, brillante en dessus, large, séparée de l’espace hyalin jaunâtre par une ligne noire très fine, extrêmement denticulée, à sinuosités prin- cipales moins profondes, mais à sinuosités accessoires plus répé- tées. Articles des pattes sans renflement. 0° Calliope, de Mhonda (Zanguebar). Je fais figurer une Q sous le n° 1460 de la PI CLIIT; les antennes du Cf sont noires et pectinées jusqu’au bout; la bordure marginale est noire, traversée par une ligne ondulée, rougeûtre, s'épaississant aux ailes infé- rieures, séparée de l’espace hyalin, jaune, irisé, doré, par une ligne 260 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE noire, très ondulée, fine. Calliope est une Phalénite charmante; elle peut compter parmi les plus jolies; Je l'ai aussi reçue de M’Pala. 10° Aglae (PL CLII, fig. 1466), de Johann-Albrechts-Hoehe. Distincte des autres Zamarada, parce que les sinuosités princi- pales, aux quatre ailes, divisent la bordure marginale d’un brun lilas très chaud et pénètrent jusqu'au bord terminal; 1l y a quatre points cellulaires très petits. Le dessous est analogue au dessus, mais les nuances sont atténuées. 11° Euphrosyne (PI. CLIL fig. 1467 C' et 1468 OQ), de Sierra- Leone et de Johann-Albrechts-Hoehe. La plus petite des Zama- rada; antennes du Œ très longues, d'abord densément plumeuses, puis filiformes; la bordure large, profondément échancrée; le des- sous, comme le dessus. 12° TAalia (PI CEIIT, he 1470 Oet 1471 0), dé Kameruns bande marginale très obscure; sinuosité plus profonde aux ailes inférieures qu'aux supérieures; le point cellulaire des supérieures très gros; aux inférieures il y a un trait cellulaire; le bord anal des inférieures présente une villosité brune qui n'est ni longue n1 épaisse. La dernière paire de pattes est longue; l’article médian a 2 épines et un léger renflement; les antennes du Of sont pectinées légèrement à peine dans la moitié de leur longueur et finissent en un long fil; le dessous est comme le dessus. N° 148. Epione Cambogiaria, Guenée (Sg. G., p. 98); 149. Epione Serinaria, H.-S.; Guenée (Sp. G., p. 98). 150. Æpione Biviaria, Guenée (S. G. p. 09); 151. Epione Paucaria, Guenée (Sp. G. p. O9). 152. Epione Antennaria, Guenée (Sp. G., p. 99). Les 4 Epione : Cambogiaria, Biviaria, Paucaria et Antennarta (PI. CLIII, fig. 1472, 1473, 1474, 1475) sont africaines. Je publie la figure d'après les specimina typica, sauf pour Biviaria, le speci- men typicum étant privé d'antennes. J'ai donné pour modèle un exemplaire bien conforme au type de Guenée, mais complet. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 261 Guenée n’a pas vu en nature Serinaria, de l'Amérique du Nord, figurée par Herrich-Schaeffer, sous le n° 365. Je crois que Æuchlaeana Limettaria, Felder et Rogenh. (Novara, Tab. CXXIIT, fig. 9) est bien voisine de Cambogiaria, Guenée. De même Æuchlaena Algoaria, Feld. et Rog. (Novara; Tab. CXXII, fig. 17) est rapprochée de Biviaria, Guenée. Limettaria et Algoaria proviennent d’ailleurs de l'Afrique australe, comme Cambogiaria et Biviaria. Felder et Rogenhofer n'ont pas dû soupçonner, d'après la description de Guenée, l’affinité existant entre les Palénites que Guenée avait eues sous les yeux et celles qu'ils faisaient eux-mêmes représenter. Cependant A/goaria que je possède aussi de Madagascar, présente sur les ailes supérieures, une direction de lignes moins droite et plus ondulée que chez Biviaria. N° 153. Hyperythra Limbolaria, Guenée (Sp. G., p. 101; Aflas, Pl Stop ete): C'est une Espèce très commune dans la région indienne. Elle dété fipurée par Cramer sous les n° Cet D\de la PI CCCLXX, avec le nom de Zutea. Il est bizarre de constater que Guenée au lieu de considérer comme type de l’Espèce, la Zutea plus ancienne- ment figurée, l’a simplement admise comme variété B de sa Zzm- bolaria. Suivant son habitude, Guenée a transformé le nom de Lutea donné par Cramer, en ZLuteata. Guenée dit qu'il a seulement connu la © de Zzmbolarta. Le G est l’Æyperythra Penicillaria, Guenée, n° 154 (Sp. G. p. 101, 102). D'ailleurs Guenée pressent que Penzicillaria peut être le Œ' de Limbolaria; car il dit : « Serait-ce mâle de l’Espèce précédente? » Le © Penicillaria est généralement d’un brun rougeûtre en dessus et la © Zimbolaria est d’un jaune plus ou moins ocreux, avec 3 lignes brunes dont deux sont communes aux ailes supé- rieures et aux ailes inférieures, et l’autre, extrabasilaire, plutôt visible aux supérieures seules. En dessous, chez les deux sexes, la bande marginale, assez large, est colorée de taches d'un brun 262 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE rouge assez foncé, la couleur du fond étant Jaune plus ou moins clair ou orangé. L'Espèce ayant été figurée par Cramer d’abord et par Guenée ensuite est parfaitement connue. N° 157. Hyperythra Ennomaria, Guenée (Sp. G., p. 103). Ennomaria, Guenée, me paraît être spécifiquement référable à Limbolaria-Penicillata; c'est pour cela que je l’intercale dans la présente revision, avant les Espèces américaines auxquelles Guenée a donné les n° 155 et 156 dans le Species Général. Je fais représenter le O' Ennomaria type de la collection Guenée, sous le n° 1476 de la PI CLIIT. Comme 1l est un peu lacéré, surtout du côté droit, je remets à M. Culot, pour aider à la figuration, un exemplaire tout à fait analogue mais complet, venant de Trichi- nopoly (Inde méridionale). N° 155. Hyperythra Versatiliaria, Guenée (Sp. G., p. 102). N° 156. Hyperythra Mascularia, Guenée (Sp. G., p. 103). Versatiliaria et Mascularia sont certainement deux termes d’une même Unité spécifique. Je fais figurer sous le n° 1477 de la PI. CLIIT le seul O' Versatiliaria d'Haïti et sous le n° 1478 le seul Mascularia, de Cayenne, que possédait Guenée. La différence entre les deux exemplaires porte surtout sur l’accentuation de la bor- dure terminale en dessous, plus forte chez Mascularia, plus atténuée chez Versatiliaria. Les Q de la var. À, Guenée que Je fais figurer sous le n° 1470 de la PI CLIIT sont de teinte Jaune d'or; celles de Versatiliaria type sont d’une couleur plus claire. La coloration de l’Espèce varie depuis le jaune d’or au gris olhvâtre pour les deux sexes. Felder et Rogenhofer ont représenté dans Vovara, avec le nom de Syrrhodia Versatiliaria, Guenée (Tab. CXXIIT; fig. 22) une petite forme GO à ailes brun clair, venant de S'-Domingo. Marc de Mathan a récolté un grand nombre d'exemplaires LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 263 semblables à celui figuré par Felder et Rogenhofer, à La Chima (Rio de las Juntas, Prov. Los Rios; Equateur) en juin et juillet 1803. Mais bien avant Guenée, dans le Zw#raege sur Sammlung exo- tischer Schmetterlinge (Augsburg, 1825) Jakob Huebner avait figuré l'Espèce sous les n° 371 et 372 et avec le nom de Syrrodia Decrepitaria, d'après un O' envoyé du Brésil (Bahia) par Sommer. Guenée avait pris Decrepitaria, Huebner, pour un Asprlates qu'il rapporte, sans l'avoir vu, sous le n° 1218 du Species Général (p. 184). N° 158. Hyperythra Juventinaria, Guenée (Sp. G. p. 103). Je fais figurer sous le n° 1480 de la PI. CLIIT une des © types de Bornéo. J'ai reçu la même Espèce de Bomfa {Ceram). Le Genre Æyperythra n'est pas seulement répandu en Asie et en Amérique. Il en existe aussi des représentants en Afrique. La Petrodava Lucicolor, Butler, de Natal, me semble être référable au Genre A yperythra. Au Sénégal, le D' Nodier, médecin de la Marine française, a trouvé au printemps de 1882, dans les environs de Badoumbé, une H yperythra que je désigne sous le nom de Modzeri (PI. CLIV, fig. 1481). Le fond des ailes est d’une teinte carnée en dessus, comme en dessous ; une ligne commune, submargniale, brune, descend du bord costal des ailes supérieures au bord anal des inférieures et sépare l’espace terminal qui est plus foncé, de l’espace basilaire et médian qui est plus pâle; une seconde ligne, médiane, courbe, fine, peu nette, d'un brun rougeâtre, descend, comme la submar- ginale, du bord costal au bord anal. Sur les deux faces, le fond des ailes est semé de stries fines brunes. Les points discoïdaux, très fins, ne sont visibles qu'en dessous. Le bord terminal des ailes est finement dentelé. La frange est blanchâtre vers l'angle apical, en dessous surtout. Une Espèce très voisine est Swzrhoet, 264 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Butler, de Kurrachi (Inde); mais la direction de la ligne submar- ginale est plus droite chez Æyperythra Nodieri; celle-ci doit, comme Swinhoei se confondre bien facilement avec le sol, lors- qu'elle vient à s'y reposer. À Madagascar et à la grande Comore, ontrouveuneyperythra très variable, dont la Q a le fond des ailes en dessus, tantôt jaune, tantôt olivâtre, tandis que le G' est ou bien d’un brun vineux, ou encore d’un Jaune plus ou moins pâle, sali de stries grises ou rougeâtres, de façon à présenter une grande diversité de colora- tion. On voit sur les ailes 3 lignes courbes; la première, basilaire, n'existe que sur les supérieures; les deux autres, médiane et sub- terminales, sont communes aux ailes supérieures et inférieures; l'espace subterminal est plus généralement foncé que le fond des ailes. Le dessous est jaune ou roux, avec 4 points discoïdaux, très fins, parfois visibles en dessus, et deux lignes brunes : l’une, médiane, plus ou moins interrompue; l’autre, subterminale, sépa- rant l’espace marginal qui est souvent d’un roux assez vif; la frange est blanche vers l’apex aux 4 ailes, dont le bord terminal est sensiblement dentelé surtout aux inférieures. Je n'ai point vu de figure représentant cette Jolie Espèce, dont je possède de nombreux exemplaires. Elle se trouve aussi à Delagoa-Bay. Je fais figurer sous les n° 1484 et 1485 1 C'et 1 Q de Madagascar, avec le nom de Wiezgii, Mabille et sous le n° 1483 1 O' des Comores, avec le nom de WMiegii, var. Humbloti, Obthr. Cette Hyperythra Miegu ne m'est connue que par la figure d'une ©, venant des îles Séchelles et représentée par M. de Joannis, sous le n° 4 de la Pl:15, dans les Annal. Soc. ent. France, 1804. D'après M. de Joannis, l’'Æype- vythra Miegir aurait été décrite dans un Journal intitulé le Naturaliste, en 1882. J'ignorais absolument ce que pouvait être cette Hyperythra Miegii qui fut seulement décrite dans Île Journal précité; mais grâce à la figuration donnée par M. de Joannis, je suis porté à croire que j'ai bien des chances de repré- senter dans le Vol. VI des Ætudes de Lépidoptérologie comparée, l’'Hyperythra Miegii en question. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 265 L'unité générique des Æyperythra est remarquable. Une même description conviendrait à l’américaine Versatiliaria et à l’afri- caine Miegii,; mais les deux Espèces ont un caractère distinctif intéressant; c'est la dentelure plus accentuée et plus profonde du bord terminal de l’aile inférieure chez Miegu. Cependant cette dentelure n'existe pas chez l'exemplaire représenté par M. de Joannis qui est peut-être référable à Zzcicolor, Butler; mais Zucz- color n'est-il pas une forme de Miegu? Une autre Æyperythra non figurée jusqu'ici, est Bocki, Obthr, du Yunnan. Elle fut prise à Manhao par les chasseurs Japonais de Carl Bock qui récoltaient en 1804, les Mollusques pour ce Natu- raliste et des Lépidoptères pour moi. PBocki (PI CLIV, fig. 1482) est une Æyperythra de taille réduite, à fond des ailes jaune d’or, sablé de stries grises très fines. Le bord terminal, sur les deux faces, est teinté de roux; l’'apex des supérieures est Jaune; la frange, le long du bord ter- minal, tout près de l’apex, est blanche surtout en dessous. On voit sur le milieu des ailes, en dessus, l'indication d’une ligne com- mune, dont l’accentuation peut être variable. N° 150. Szcya T'runcataria, Guenée (Sp. G., p. 104) Canada. N° 160. Szcya Solfataria, Guenée (Sp. G., p. 104) New-York. Dans À Monograph of the Geometrid Moths or Phalenide of the United States (Washington, 1876), A. S. Packard, Jr. M. D. figure sous les n° 50 et 51 de la Plate XI, Szcya Macularia, Harris, dont il fait le synonyme de 7 runcataria, Guenée et de Solfataria, Guenée. Packard a vu, dit-il, les types de Guenée et de Walker et d’après lui « Guenée’s S. Solfataria is certainly equivalent to his T'runcataria ». Je fais figurer dans le Vol. VI des Ætudes de Lépidoptérologie comparée sous le n° 1486 de la PI. CLIV, le type 7 runcataria, Guenée, qui existe encore dans sa collection. Le type Solfataria 266 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE figurait dans la collection Doubleday; Brit. Mus., où Packard a sans doute pu l’examiner. N° 161. Sicya Sublimaria, arnis) Guenée (S3. G, p.105), Amérique septentrionale. Packard réunit Szblimaria, secund. Guenée, à Truncataria et à Solfataria. Je crois qu'il a raison. Je fais figurer (sous le n° 1487), a l’appui de cette opinion et pour permettre à chacun de s'en rendre compte, l'exemplaire décrit par Guenée. L’abdomen lui fait défaut. N° 162. Sicya Directaria, Guenée (Sp. G. p. 105), Colombie. L'exemplaire décrit par Guenée faisait partie de la collection Marchand, de Chartres. Dans ma collection, se trouve environ 50 exemplaires, tous ©, d’une Szcya déterminée : Directaria, Guenée. Je fais représenter l’un d'eux, tout en faisant observer que Je n’ai nulle certitude de l'exactitude de cette détermination. En effet « ailes à peine falquées à l’apex » ne correspond pas à la réalité des échantillons que J'ai sous les yeux. Il eût été exact de dire : « Bord terminal formant un angle un peu au-dessous de l’apex ». D'autre part « les deux lignes très droites, blanches, lisérées de jaune olivâtre un peu fondu » offrent cette particu- larité passée sous silence par Guenée, que le liséré jaune-olivatre borde extérieurement \a ligne basilaire et znférieurement la médiane. Enfin « leur dessous d’un jaune d’ocre, semé de stries d'un carné roussâtre » ne fait nulle mention des deux lignes droites reproduites du dessus et de la médiane de ces lignes abou- tissant à un petit triangle costal d’un blanc rosé. Est-ce bien Directaria dont je présente la figure (sous le n°°1488 de la PI. CLIV)? On comprend que je ne saurais l’affirmer. La Szcya Pomona, Obthr. (Etudes d'Entomologie, VIT Liv. PI IT, fig. 11) serait une morphe agrandie de Directaria, sans « le lavis de carné- rosé sur la moitié inférieure de l'aile supérieure, lavis qui remonte en pointe derrière la seconde ligne ». LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 26 ST —— La Sicya Directaria, si c'est bien d'elle qu'il s’agit, est répandue sur la côte de l'Océan Pacifique dans l’Amérique du Sud. Je fais figurer (sous le n° 1480 de la PI. CLIV) avec le nom de Szcya Nemeenaria, une belle Espèce répandue en Bolivie et au Pérou. Elle a été prise par Garlepp et de Mathan. Je ne connais que le ©. Nemeenaria a les ailes supérieures d’un jaune nankin et les inférieures blanches. Le long du bord terminal des supérieures, une ligne brune descend du bord costal, naissant tout près de l’apex, et décrit un coude, ce qui lui donne une direction presque parallèle au bord terminal dont elle s’écarte cependant davantage vers le bas. Entre cette ligne et le bord terminal, s'étend une teinte brune se fondant en une éclaircie d'un blanc rosé d'aspect soyeux. Une petite tache, allongée, brune, centralement blanchâtre, est accolée sur le côté intérieur de la ligne brune, au contact du bord costal. Le long du bord anal des inférieures et près de l’angle anal, on aperçoit quelques stries brunes. Le dessous est umifor- mément teinté de jaune paille; l'aspect est soyeux. Sur la côte des ailes supérieures, près de la base; sur le bord antérieur des secondes ailes, près de l’apex des supérieures et le long de la ligne subterminale qui transparaît du dessus; au voisinage de l'angle anal, on aperçoit des taches ou stries d’un brun chocolat très vif. L’'exemplaire figuré a été pris à Huambo. N° 163. Heterolocha Flavedinaria, Guenée (Sp. G., p. 106), Abyssinie. 164. Heterolocha Xanthiaria, Guenée (S. G., p. 106), Abys- synie. 105. Æeterolocha Thisoaria, Guenée (Sp. G., p. 106, 107), Patrie inconnue. Ces 3 ÆZeterolocha appartiennent au Muséum national d'Histoire Naturelle de Paris. Guenée a fait figurer Xanfhiaria, sous le n° 1 de la PI. II, dans l'Atlas des Phalénites du Species Général. J'ignore ce que peuvent être Ælavedinaria et Thisoaria. 268 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE N° 166. Heterolocha Rumiaria, Guenée (Sp. G., p. 107), Quito. Je fais figurer le specimen typicum sous le n° 1490 de la PI. CLIV. L'Espèce est variable; J'a1 reçu de San-Jose-de-Costa- Rica une race plus grande et plus chargée de couleur brune que celle de Quito. N° 167. Heterolocha Laminaria, Herrich-Schaeffer; Guenée (S2G:,\p. 407), "Asie Nmeure: Laminaria est le représentant dans l'Asie occidentale d'un croupe d'Espèces qui est assez nombreux dans l’Inde et la Chine. Falconaria, WIk.; Quadraria, Leech; Trinotaria, Moore; Pata- lata, Felder et Rogenhofer (WNovara, PI. CXXXII, fig. Oo, 04); Stulta, Butler; Aristonaria, WIk. etc. etc. paraissent appartenir au Genre Æeterolocha et se placer au voisinage de Laminaria. N° 168. Heterolocha Apricaria, Herrich-Schaeffer; Guenée (SZNG., D. 108), "Venezuela. Comme le dit Guenée, Herrich-Schaeffer, qui n’a cependant pas ignoré le Genre Æeterolocha, puisqu'il le cite à la page 82, fait de son Apricaria une Metrocampa. I la figure très bien, du reste, comme toutes les Espèces qu'il représente, sous le n° 363, dans Sammlung neuer oder wenig bekannter aussereuropæischer Schmet- terlinge (Regensburg, 1850-1858). Ici se placent, suivant moi, les Genres Garaeus, H eteromiza, Mimomiza contenant des Phalénites mdiennes et chinoises. Je place dans le Genre Æeteromiza trois Phalémites sino-thi- bétaines dont J'ai été inhabile à trouver la représentation : 1° Lycèmniaria, de Mou-Pin (PL CLIV, fig. 1491), dont les dessins géométriques rappellent Æygrochroa Noyalidaria, Obthr. (Lépid. compar., V, Part. II; PL XCII fig. 809); 2° Lyciscaria, de Siao-lou (Pl, CEIV, fe m402); 3° Lycoræaria, de Mou-pin (PI. CLV, fig. 1493). LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 269 Lycimniaria est jaune sur les deux faces; une quantité de stries extrêmement fines, répandues sur les ailes, atténue la couleur Jaune. Un trait épais, d’un brun lilacé, part du bord costal, un peu au-dessous de l’apex, et descend obliquement, assez droit, vers le bord anal. Des deux côtés, des lignes brunes, très fines, joignent le bord terminal à ce trait transversal qui à sa naissance au bord costal des supérieures, s'étend le long de la côte en un triangle d'un blanc lilacé. Lyciscaria est plus grande, d’un jaune de chrôme vif; ses ailes sont traversées par un gros trait gris, partant de l’apex des supé- rieures qui sont ainsi coupées obliquement, en ligne droite, et finissant au bord anal des inférieures, après avoir décrit une légère courbe sur ces dernières ailes. Près de l’apex, contiguë au bord costal, et par conséquent du côté intérieur du gros trait transversal gris, 1l y a une grande tache ovale, d’un blanc rosé, entourée de gris violâtre et semée d’atômes de même couleur. Les points dis- coïdaux sont plus apparents en dessous qu'en dessus et la couleur Jaune est plus vive sur la face inférieure que sur le dessus des ailes. Lycoræaria est entièrement d'un brun légèrement vineux ou lilacé, d'aspect soyeux, avec l’apex des supérieures pointu et relevé; le bord terminal des supérieures est renflé; les ailes inférieures sont assez étroites, avec l’angle interne très arrondi. On voit sous une certaine incidence de lumière, assez distinctement, un trait formé de deux fines lignes droites, plus clair, partant de l’apex des supérieures et se rejoignant près de la côte à un autre trait qui part du bord et vient rencontrer le trait transversal en formant un angle presque droit avec lui; puis le trait transversal se prolonge sur les inférieures jusqu’à leur bord anal. Les points discoïidaux noirs sont surtout visibles aux supérieures, en dessus. Le dessous est d’un gris plus pâle, plus mat; le renflement du bord terminal des supérieures et le bord costal, tout près de l’apex, sont teintés de fauve orangé, avec un semis de quelques atomes 270 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE rougetres. Les 4 points discoïidaux sont visibles; le trait trans- versal des ailes supérieures se devine en plus clair. Les 3 Espèces sino-thibétaines, ci-dessus décrites, paraissent fort rares. N° 160. Rumia Cratægata, Albin; Guenée (Sp. G, p. 1090), Europe. Dans 7e Lepidoptera of the British Islands, Charles G. Bar- rett donne une copieuse et très intéressante figuration des variétés de Cratægata, Espèce abondante en Angleterre, pays de Galles et Irlande. Elle est également commune sur le continent, depuis la péninsule armoricaine jusqu'à la Sibérie orientale. Elle se trouve aussi en Tunisie. Tantôt la Lwmia Cratægata est très maculée de brun-rouge, tantôt elle a le dessus, comme le dessous des ailes, immaculé. Tel est l'exemplaire figuré par Barrett, sous le n° 1 c« de Let En France, les exemplaires de Provence sont généralement d’un jaune moins vif que ceux de Bretagne; de plus, les échantillons qui sont très faiblement maculés, sont plus nombreux à Digne qu'à Rennes, Cancale, Evreux, etc. En Tunisie, les exemplaires sont petits, à fond des ailes d'un jaune-primevère vif et la macu- lature couleur de rouille est assez fortement accentuée. Je fais figurer sous le n° 1495 de la PI. CLV un exemplaire de la race que J'ai appelée : Provincialis, et dont je possède plusieurs spécimens semblables Je fais également figurer sous le n° 1494 une Q anglaise, de la collection Howard-Vaughan : Ab. /Zmmaculata, Obthr. Comme la Xumia Cratægata est généralement très commune en France, facile à récolter lors de ses deux éclosions, au prin- temps et en été, très aisée même à élever de chenille, elle est trop souvent négligée et dédaignée par les amateurs qui se privent ainsi de la connaissance de morphes géographiques curieuses et d’inté- ressantes Aberrations. Barrett figure, sous le n° 1 Z de la Plate 271, une Ab. à fond des ailes presque blanc; je ne l'ai jamais vue dans la nature : la variété LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 2 AT dont la côte est entièrement lavée de brun rouillé (oc. cit, fig. 1e; PI. 271) ne paraît pas fort rare en Angleterre. La © figurée sous le n° 1 Z (loc. cit.) représente, au point de vue de l’accentuation de la maculature, ce qui existe probablement de plus caractérisé. N° 170. Rumia Ablunata, Guenée (Sp. G. p. 110), Inde. L’exemplaire de la coll. Guenée est représenté dans cet ouvrage sous le n° 1406 de la PI. CLV; malheureusement, l'abdomen s'est détaché et n'existe plus. Guenée dit très justement que « Ablu- nata s'éloigne beaucoup des autres par le dessin qui lui donne un faux air d'Aspilates ». Il y a dans la Chine occidentale et dans l’Inde de véritables Espèces de Lumza, très belles, telles que Sz/phurea, Butler; 7 rima- cularia, Leech; Maælleri, Warren; T'ridentifera, Moore; celle-ci est bien voisine de Cratægata, Albin. Sulphurea et Trimacularia paraissent très variables. N° 171. Caustoloma Flavicaria, W.-V.; Guenée (Sg. G. p. 111), Syrie, Gallicie, Grusie. Espèce très bien connue. N° 172. Venilia Maculata, Geoff.; Guenée (Sp. G. p. 112, 113), Europe. C'est la Panthère de Geoffroy, ou l'Ormelette, selon les Entomo- logistes parisiens d'autrefois. La Verilia Maculata est extrêmement commune en Bretagne; elle est abondante dans les Pyrénées-Orientales, notamment dans les parties granitiques de la vallée de Saint-Vincent, près de Ver- net-les-Bains. Elle paraît plus rare dans les Hautes-Pyrénées. Aux environs de Paris, Maculata est très répandue et le Bois de Bou- logne semble être une localité restée favorable au développement de l’Aberration Fuscaria. Dans les Alpes-Maritimes et dans les Basses-Alpes, les formes blanchissantes sont pour le moins aussi 272 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE fréquentes que les formes jaune d’or qui semblent plus spéciales aux pays de plaine. J'ai désigné cette morphe avec le nom d'A/- bicans. Je la fais figurer sous le n° 1497 de la PI. CLV. Il m'est toujours extrèmement agréable de voir, au mois de mai de chaque année, voltiger de nouveaux Maculata, au milieu des genèêts, dans les chemins creux de Bretagne. La couleur des fleurs est semblable à celle de la petite PAalène; aussi, en battant les buissons, m'est-1]l maintes fois arrivé de les confondre. Dans la XX° livraison des Etudes d'Entomologie Jai publié sous les n°“ 87, 88, 80, 00 et 91 de la PI. 6, d'excellentes figures gravées par Dallongeville, représentant Maculata-quadrimaculata, Hatchett (fig. 87); la transition entre la variété guadrimaculata et la forme normale (fig. 88); deux variétés pyrénéennes avec les taches noirâtres confluentes et grossies (fig. 89 et 00); et la variété Fuscaria (alis totis fuscis). La notice sur cette figuration est imprimée aux pages 69 et 70 de la livraison XX des Æ£/udes d'En- tomologie précitée. Ayant déja montré une fois le #leckenkampf sur les ailes de Venilia Maculata, je considère qu'il n'y a pas lieu d'en donner une seconde édition, et Je prie le Lecteur de se reporter aux Etudes d'Entomologie. J'a beaucoup soigné, dans ma collec- tion, la documentation relative à Maculata, et Jai réuni plus de 300 exemplaires bien choisis; J'observe les variations de teinte depuis le blanc légèrement Jaunâtre jusqu'au Jaune d’or; la réduc- tion des taches olivâtres depuis leur oblitération presque totale jusqu'à leur confluence absolue, et dans cet ordre de variation, toutes sortes de gradations. Je me borne, dans le présent Vo- lume VI, à figurer, d'après un exemplaire de Larche, la variété albicans, qui est nommée ici pour la première fois. Charles Barrett a donné sur la Plate 272, dans 7e Lepidop- rera of the British Islands, une superbe et instructive figuration de Venilia Maculata. À côté de la forme-type Œ et ©, on voit l'Ab. Fuscaria, de la collection Webb; deux Ab. à taches con- fluentes (14, 17, 1e); cette dernière ayant la couleur du fond LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 273 des ailes pâle; l’Ab. très poivrée (1 4); celle qui est peu maculée (1 g) et celle qui ne l’est pas du tout (1 #). N° 173. Venilia Syriacata, Guenée (S2. G. p. 113). Figurée dans l'Atlas du Species Général, sous le n° 2 de la Bl227. Elle est très commune à Akbès et elle varie pour la dimension des taches et l'intensité de la couleur du fond des ailes. N° 174. Venilia Himalayata, Kollar; Guenée (Sp. G. p. 174). Commune au Sikkim. L'Espèce est très bien connue et ne donne lieu à aucune contestation. N° 175. Angerona Crocataria, Fabr.; Guenée (Sg. G. p. 114, 115), Amérique septentrionale. C’est la Citrinaria, Huebner (Zutrege sur Sammlung exotischer Schmetterlinge; n°* 4090, 500). L'Espèce est variable; 1l y a des exemplaires presque entièrement jaunes, c'est-à-dire sans trace des taches d'un ferrugineux-violâtre qui sont au contraire très accen- tuées chez d'autres spécimens, et notamment chez celui qui a servi de modèle à la fig. 52 de la Plate XI, dans À Wonograph of the Geometrid Moths or Phalene of the United States, par Packard. N° 176. Angerona Sospetaria, Drury; Guenée (S2. G. p. 115), Jamaique. Il se pourrait que la PAalène figurée sous le n° 3 de la PI. XXII du Vol. II, dans //lustrations of Natural History, etc. by D. Drury, London, 1773, fût simplement une Q d'une race un peu grande de Crocataria. Ce sont exactement la même disposition de tache et la même forme des ailes. N° 177. Angerona Prunaria, Linné; Guenée (Sg. G. p. 115 et 116), Europe et Sibérie. Tous les Entomologistes connaissent la Prunaria et sa variété Sordidata, dont Ræœsel von Rosenhof a donné une bonne figure, 18 27A LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE avec la représentation de la chenille et de la chrysalide, sur la Tab. III de la Classif. II Papilionum Nocturnorum, dans la 3° partie der monatlich-herausgegebenen Insecten-Belustigung (1755 a). Parmi les modernes, Charles Barrett a publié sur les Plate 269 et 270, dans 74e Lepidoptera of the British Islands (1900), la figure de 14 exemplrires variés de l’Azgerona Pruna- ria, la plupart d'après la collection S. Webb. Le g' est tantôt d'un jaune orangé vif plus ou moins strié de tout petits traits noirâtres, tantôt brun clair, avec une réserve plus ou moins large de Jaune orangé sur les supérieures et les inférieures, ou sur les supérieures seules. La Q varie du jaune paille au Jaune d'or, avec plus ou moins de fines stries noirâtres; elle est quelquefois entourée de brun clair et la base des ailes elle-même est teintée de brun. Je pourrais donner la figuration d'exemplaires intéressants par leur variation, mais, pour cette fois, je me borne à faire représenter, sous le n° 1408 de la PI CLV, une Q Sordidata, de la collection Bellier, chez laquelle les parties normalement brunes dans la variété Sordidata, sont devenues jaune d'or par albinisme; J'ai désigné cette Aberration avec le nom d’Awreoctncta. L'Angerona Prunaria n'est pas rare en Angleterre, dans le Sud de l'Irlande, en Bretagne, dans l'Isère, la Haute-Savoie, l'Aisne (Saint-Quentin), les Pyrénées-Orientales, la Sarthe, l'Eure-et-Loir, la Suisse, la Saxe, la Sibérie, certaines contrées de la Chine, la Mandchourie, le Japon. Walker a créé un Genre Awaxa, dans lequel se trouve classée une Ænnomide de Chine et du Japon, figurée par Butler avec le nom de Sulphurea. J'ai reçu l'Espèce, en grand nombre d'indi- vidus, de la frontière sino-thibétaine. Leech mentionne Azaxa Sulphurea dans On Lepidoptera Heterocera from China, Japan and Corea (The Annals and Magazine of Natural History, Vol. XIX, 1807) et il termine la notice concernant Slphurea, par ces mots : € Probably identical with Awaxa Cesadaria, Walk, from China, the type of which I have not been able to discover ». Quand on n'a pas pu voir le type, la description est insuffisante LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE D) NT Un pour savoir à quoi elle se rapporte exactement. J'offre ce rensei- onement aux méditations des Descripteurs sans figure. C'est sans doute dans le Genre Awaxa que se placerait Aete- rolocha Mediolimbata, Poujade (Ann. Soc. ent. France, 1805, BING, g. 3,-34). À côté d'Auaxa Sulphurea, je place une superbe Espèce de Siao- lou, aux ailes dentelées, agréablement mélangées de rose et de jaune pâle. J'ai appelé cette £Erromide, figurée sous les n° 1500 et 1501 de la PI CLV, Auaxa Ouvrardi, en l'honneur du Père Ouvrard, missionnaire Apostolique à Tà-tsien-lou, présentement aux prises — si même il n’a peut-être pas déjà succombé avec les plus graves dangers occasionnés par la Révolution en Chine. Un journal Le Nouvelliste de Bretagne, paru aujourd'hui 15 janvier 1912, rapporte de bien terribles détails, au sujet de la situation dans une région chinoise où nous avons de si respectables amis et qu'explorent depuis près de 30 années, entomologiquement parlant, les chrétiens indigènes de Ta-tsien-lou. Dans le présent Volume VI des Etudes de Léjidoptérologie comparée, se trouvent représentées bien des Espèces capturées au milieu des contrées actuellement horriblement ravagées et mises à feu et à sang. Voici la reproduction textuelle de l’article du Journal précité. AURSELICHOUEN ER AUNEEIBET Marseille, 14 janvier 1912. — Le Courrier de Chine arrivé aujourd'hui, reproduit une lettre qu'il a reçue d'un missionnaire du Setchouen, et dont nous extrayons les passages suivants « Les soldats arrivés de Tchen-Tou ont attaqué le Tchang To Tang qu'ils ont mis en fuite, en tuant 300 de ses partisans; depuis ce jour, ce fut la chasse à l'homme. Jusqu'ici, 220 ont été décapités ou écorchés vifs. » Le Tchang lo Tang lui-même a été pris et écorché; le peuple et les soldats se sont partagés son cœur, son foie et sa cervelle pour les dévorer. Une vieille femme a mangé un bras. » Ce sont de véritables scènes de sauvagerie; les créneaux de la ville sont encore pleins de sang; des têtes restent suspendues aux 270 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE branches des arbres; si le pays est encore loin d'être purgé de ces brigands, il n'y a cependant pas de danger immédiat. » Au total, 20 chrétiens environ ont été massacrés et 5 à 6 ora- toires démolis. » Le P. Castenet a été massacré à Hony Ly. » D'autre part, le P. Valentin, de Ta-tsien-lou, Mission du Thibet, a écrit au Courrier de Chine que sa mission a aussi beau- coup souffert. Le consul de France à Ta-tsien-lou, le P. Ouvrard, 6 Sœurs, qui s'étaient rendus cette année au Thibet, et plusieurs autres frères qui s'étaient rendus au Thibet, ont été obligés de fuir. » À trois Jours de la capitale, 1ls ont couché une nuit dans la neige et ont eu les pieds gelés. Le père Davenas a été attaqué et cerné. Sa résidence et plusieurs autres ont été brüûlées. » Vous savez d'autre part que tout le Setchouen a été ensan- glanté, non loin de la frontière Nord du Kien Tchan à Va Tcheou. Il y a des monceaux de cadavres autour de la ville; le pays est infesté par les brigands; les récoltes de riz ont été sabotées en plusieurs endroits : aussi, 1] y aura des affamés dans quelques mois; c'est le commencement d'un vaste mouvement. » Signé : F. D., missionnaire au Kien Tchang. » Pendant tout le printemps et l'été de 1011, des chasses entomo- logiques ont été faites pour moi, comme tous les ans d'ailleurs, depuis 1883, dans les montagnes sino-thibétaires. La récolte de 1011 n'est pas encore parvenue en Europe et je n'ai reçu depuis longtemps aucune nouvelle des Missionnaires de Ta-tsien-lou. Il est fort probable que les papillons récoltés par les yafive collectors, en 1911, seront perdus, comme tant d’autres choses et même de vies humaines, au cours des événements tragiques dont la Chine est le théâtre depuis plusieurs mois. Ce fut en juillet 1884 que je publiai, grâce à l’obligeance de feu Mgr Félix Biet, Evêque de Diana, Vicaire apostolique du Thibet, la IX° livraison des Æ/udes d'Entomologie dans laquelle j'ai fait paraître la figure des Lépidoptères nouveaux : Parnassius Imperator (décrit en 1883), Pzeris Bieti, Martineti Dubernardi, LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Al Anthocharis Bieti, Argynnis Gong, Limenitis Elwesi et Cottini, Epinephele Bietr, Y phthima Beaute, Epyrais Desgodinsi, Chal- cosia Davidi, Chelonia Bieti (Espèce dont la variation fait l’objet d'une figuration dans le présent Volume VI, sous les n° 1052, 1053, 1054, 1055, 1050 de la PI. CXX), Gnophos Thibetaria et Odezsia Brephos. Bien des fais déjà, depuis 1883, le sang chrétien et français a coulé sur la terre du Su-Tchuen et dans les pays thibétains limi- trophes. L'histoire de la mission catholique du Thibet n’est qu'un long martyrologe. Mais s1 des Pères aussi distingués par leur science que recommandables par leurs vertus, — tels feu les Pères Dubernard, Mussot, Soulié, Genestier, — viennent à succomber sous les coups des meurtriers, immédiatement de nouveaux apôtres, dédaigneux de toutes les incommodités et de la mort elle-même, se trouvent toujours prêts à quitter le Séminaire des Missions Etrangères de Paris et à aller au fond de la Chine combler dans la Mission du Thibet, les vides causés par les assassinats. De même pour la conquête de l'air, ne voyons-nous pas constamment de nombreux officiers s'offrir en vue de prendre la place d’un des leurs qui vient de périr, victime de sa patriotique entreprise, au cours d’un voyage aérien. Il est beau de voir des hommes aussi courageux, prêts à se sacrifier si bravement pour satisfaire leur noble idéal qui est l'amour du Devoir envers Dieu, envers la Patrie. Je ne puis contempler dans ma collection, ces petits papillons de la Chine occidentale et du Thibet, sans adresser du fond de mon cœur, aux braves Missionnaires qui me les ont envoyés, un salut bien sympathiquement respectueux et reconnaissant. Dans une Nation où naissent encore tant d'hommes pour qui le bien-être et la vie même ne comptent pour rien, dont le désin- téressement est absolu, mais qui, pour satisfaire aux plus sublimes aspirations, quittant famille et terre natale, s'exilent volontaire- ment chez des peuplades barbares, afin de les faire participer aux bienfaits de la Foi chrétienne, on a, me semble-t-1l, le droit de relever fièrement la tête. La terre de France reste toujours une 278 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE généreuse pépinière de héros. Je n'ignore point que les Français ne sont pas les seuls qui consentent à porter au loin les lumières du Christianisme et je rends hommage aux fils des autres Nations chrétiennes qui font preuve du même courage apostolique. Cepen- dant n’ai-Je pas le droit de regarder les postes les plus avancés, ceux où les dangers sont plus constants, où les circonstances de la vie sont plus dures et de constater que ces postes de péril et d'honneur, comme la frontière sino-thibétaine, sont occupés par des Français ? La science entomologique qui a fait la joie de ma jeunesse et de mon âge mur et à laquelle je dédie mes dernières forces, est absolument internationale; elle demeure supérieure aux compé- titions et aux rivalités politiques. Je ne dois point l’oublier. Cependant 1l m'a semblé qu’en présence des dangers auxquels la Révolution, en Chine, expose actuellement nos Missionnaires à qui la Science entomologique est redevable de si'éclatants progrès, J'avais le droit et même le devoir de rendre un juste et légitime hommage à des hommes dont le concours si intelligent, si obli- geant et si soutenu nous fut si précieux. Ma plume indépendante ne fait d’ailleurs tort à personne et l’on me trouvera toujours prêt à applaudir à toutes les nobles entreprises, d’où qu'elles viennent. N° 178. Hyperetis N yssaria, Abbot; Guenée (Sg. G. p. 118). 170. Hyperetis Exsinuaria, Guenée (Sp. G., p. 118). 180. Hyperetis Amicaria, H.-S.; Guenée (Sg. G., p. 118, 119). 181. Hyperetis Insinuaria, Guenée (S. G., p. 119). 182. Hyperetis Persinuaria, Guenée (Sp. G., p. 119). 183. Hyperetis Subsinuaria, Guenée (Sp. G. p. 119). 184. Hyperetis Alienaria, H.-S.; Guenée (Sg. G., p. 120). Guenée a décrit 7 Ayperetis de l'Amérique du Nord. Sa collec- tion contient 4 Espèces : Nyssaria, Exsinuaria, Persinuaria et Alienaria. Dans À Monograph of the Geometrid Moths or Pha- lenæ of the United States, Packard (p. 461) réunit en une seule et même Espèce WNyssaria, Amicaria, Alienaria, Exsinuaria, [nsi- LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 279 nuarta, Persinuaria, Subsinuaria; 1 ajoute, dans sa synthèse syno- nymique, VNeprasaria, WIk. et Neonaria, WIk. Il est certain que les prétendues Espèces différentes d'A yperetis, dans la collection Guenée, paraissent bien être des variétés référables à une même unité spécifique; Guenée, cette fois encore, ayant manqué de documentation pour pouvoir se faire une idée bien exacte de la variabilité de l’Espèce. Quoi qu'il en soit, Je fais représenter d’après les types de la collection Guenée, les Æyferetis Exsinuaria, Persinuaria et Nys- WraN(soustles n#r502 023 etuioqide la Pl CEN). Herrich- Schaeffer a figuré, à la perfection, Wetrocampa Amicaria S sous le n° 361 et Probole Alzenaria © sous le n° 364, dans Sammlung neuer oder wenig bekannter aussereuropaeischer Schmetterlinge. De son côté, Packard, dans À Monograph of the Geometrid, etc. sous les n° 37, 38, 30 et 40 de la Plate XI, a figuré diverses formes de Nyssaria et sous le n° 42 de la Plate XIII, le même auteur a figuré la variété Nepiasaria, WIKk. (from Walker’s type). Des lors la connaissance de l'Ayperetis N'yssaria et de ses variétés prin- cipales se trouve assurée. N° 185. Nematocampa Filamentaria, Guenée (Sp. G., p. 120, 121). Amérique septentrionale. Guenée a fait représenter Æ#/amentaria sous le n° 1 de la PI $ dans l’Aflas du Species Général; Packard, sous le n° 46 de la PI. XI, dans À Monograph of the Geometrid, etc, a figuré la même Espèce à laquelle il rattache comme synonyme, la Mzcro- gontia Vestitaria, Herrich-Schaeffer (n° 368). D'ailleurs Herrich- Schaeffer fait suivre (p. 82) le nom : Microgoma Vestitaria, H.-S. de la mention suivante « Nematocampa Gn. var.? ad flamenta- ram », ce qui indique son hésitation occasionnée par la figure, d’ailleurs assez mauvaise, que Guenée a publiée. Les deux des- criptions et les deux figures, celle donnée par Guenée et celle donnée par Herrich-Schaeffer ont paru ensemble, mais sans s'ignorer l’une et l’autre, comme le prouve la notice écrite par 280 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE — Guenée (SZ. G., p. 121), à propos de Resistaria, H.-S. p. 41 (Anm.. 58)= Vestitatria, HS. p. 82. Je crois dans ces conditions l'Espèce suffisamment connue et Je Juge inutile de la faire représenter de nouveau. N° 186. Endropia Pectinaria, W.-V.; Guenée (Sp. G. p. 122, 123), Amérique septentrionale. L’'Espèce qui, dans l’origine, a été prise à tort pour une Pkalénite européenne, est maintenant bien connue. Boisduval l'avait cepen- dant maintenue dans sa collection d'Européens et elle figure dans le Genera et Index Methodicas Europaearum Lepidopterorum (Paris, 1840), sous le n° 1445. Il est vrai que Boisduval a fait imprimer en note le doute où 1l se trouvait : « Specimina mea ex America boreali orta ». Packard a figuré Pectinaria sous les n°* 11 et 18 de la Plate XII, dans À Monograph of the Geometrid, etc. I est inutile que j'en donne une nouvelle figure, d'autant plus que l'Espèce fut initiale- ment décrite par les Thérésiens. N° 187. Endropia Tigrinaria, Guenée (Sp. G., p. 123), Canada. Je fais figurer (sous leshn° 1505 et 16061de la Pl CEMIAES 2 exemplaires types d'et Q de la collection Guenée. Je n'ai pas trouvé que Packard fit mention de 7Zzgrinaria dans sa Mono- graphie, sauf pour la placer en synonymie de l'Espèce suivante : Oblusaria. N° 188. Endropia Obtusaria, Huebner; Guenée (S2. G. p. 123, 124), Amérique septentrionale. Figurée par Huebner, mais à tort, parmi les Espèces européennes et par Packard, dans À Moncgraph of the Geometrid sous le n° 23 de la Plate 12. Packard dit, en parlant d'Obrusaria : « This “is an exceedingly variable species »; mais il ajoute : « Although it does not exactly agree with Guenée’s description of 7zgrinaria, yet it does in the most important characters », ce qui veut dire LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 281 en français : « Quoique Obzusaria ne cadre pas exactement avec la description de 7'igrinaria par Guenée, pourtant elle est d'accord pour les principaux caractères ». C’est pour permettre de bien juger la question que la figuration du Get de la Q Zigrenaria sera utile. N° 180. Endroma Anilaria, H.-S.; Guenée (Sp. G., p. 124), Venezuela. Guenée déclare qu'il n’a pas vu l’Espèce en nature; elle est figurée par Herrich-Schaeffer, sous le n° 362, et il semble bien en effet, d’après la figure qui parait excellente, qu’A xiliaria appartient au Genre Ændro pra. Herrich-Schaeffer fait de son Awiliaria une Metrocampa; mais il a soin (p. 82) de citer après le nom spécifique dont 1l est l’auteur, le nom de Genre Ændropia créé par Guenée. N° 100. Endropia Amænaria, Guenée (Sp. G. p. 124), Amérique septentrionale. Figurée par Guenée dans l’Aflas du Species Général, sous le nsaide la Pl 3. Packard figure, dans sa Monographie, sous le n° 17 de la Plate XII, avec le nom d'£ndropia Amænaria, une Phalénite qui paraît plus grande et dont la forme des ailes inférieures est différente. L'exemplaire type, qui faisait partie de la collection Boisduval, ne s'y trouve plus aujourd'hui. Je dois dire à ce sujet qu'un certain nombre de Voctuelles et de Géomètres exotiques, signalées comme faisant partie de la collection Boisduval, en avaient été distraites, lorsque j'en pris possession. Quelques-unes de ces Phalènes ont été reproduites photographiquement plus tard, ce qui semble prouver qu’elles n’ont pas été perdues pour tout le monde. Mais Boisduval n’avant fait cadeau de ces papillons à personne, avant de me céder sa collection, dans son intégralité, et moi-même ne m'en étant point volontairement désaisi, je craindrais de sortir des usages dits : parlementaires, en exprimant nettement mon opinion sur le sort qui a été fait aux Lépidoptères en question. 282 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Rambur n'eut pas le même scrupule à la page 259 du Catalogue systématique des Lépidoptères de l'Andalousie. N° 101. Endropia Hypochraria, H.S.; Guenée (Sz. G., p. 125), Amérique septentrionale. 102. Ændropia Refractaria, Guenée (Sg. G., p. 125), New- Vork. 103. Ændropia Lateritiaria, Guenée (Sp. G. p. 125 et 120), Amérique septentrionale. Herrich-Schaeffer a donné une très bonne figure de Æ7ypo- chraria, sous les n° 207 et 208. Packard a figuré Zypochraria sur le Plate XII (fig. 12) et 1l établit que Refractaria, Guenée; Lateri- laria, Guenée; Mestusata, WIKk, sont synonymes d'A ypochraria. L’exemplaire de Refractaria, dans la collection Guenée, est usé par le vol et, dans ces conditions, 1l ne saurait être figuré utilement. N° 104. Metrocampa Honoraria, W.-V.; Guenée (Sg. G. D 127 128) Belle PAalénite variant du carné rosé au gris; répandue dans le sud et le centre de la France (Var, Alpes-Maritimes, Pyrénées- Orientales, Vienne), en Suisse, sur le littoral algérien, en Tunisie. J'ai fait figurer sous le n° 436 de la PI. LI, dans les Æ7udes de Lépidoptérologie comparée (Vol. IV), avec le nom de Pictavorum, une Aberration de Metrocampa Honoraria, chez laquelle les deux lignes transversales des ailes supérieures, au lieu de rester presque parallèles, se réunissent au contact du bord inférieur, de façon à y former un angle aigu. N° 105. Metrocampa Pregrandaria, Guenée (Sp. G. p. 128), Amérique septentrionale. Dans la collection Guenée, le papillon qui figure comme type de Pregrandaria est un G, non une ©, ainsi que Guenée l'indique dans le Species Général. La description de Guenée est très brève; mais elle ne s'accorde pas avec le papillon que J'ai sous les yeux. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 282 Il y a là un malentendu que je suis présentement impuissant à éclaircir. N° 106. Metrocampa Margaritata, Linné; Guenée (Sp. G, p. 128), Europe. N° 107. Metrocampa Perlata, Guenée (Sp. G. p. 128, 129), Amérique septentrionale. La Margaritata est connue de tous les Entomologistes; elle est d'ailleurs commune au printemps et en été dans tous les bois, aussi bien en Angleterre et dans le sud de l'Irlande qu'en France (Can- cale, Rennes, Digne, Jarnac, Cauterets, Château-du-Loir, Chamou- nix, Uriage, Paris). Je l'ai reçue d'Allemagne. La Perlata américaine ressemble beaucoup à Margaritata d'Eu- rope. Packard la figure sous le n° 1 de la Plate 12 et dit (p. 401) que « This species, at once recognized by its pearly-white color and greenish tinge, differs only from the European WMargaritaria in the extradiscal line being bent at right angles on the costa, while in the European species there 1s only a slight curve ». Je fais figurer sous le n° 1490 de la PI. CLV le specimen typicum Perlata. . À mon avis, Perlata n'est qu'une forme américaine plus petite de Margaritata; Jai la conviction qu'elles ne forment qu'une même Espèce N°2108 Ellopia Fasciaria, Linné; Guenée (S2. G., p:' 130), Europe. Fasciaria est commune en Angleterre, en Bretagne, dans les pins (Rennes, Cancale), à Creil, à Lyon, à Evreux, à Fontaine- bleau. Charles Barrett donne une intéressante figuration de Fas- ciaria, sur la Plate 200, dans le Vol. VII de 7e Lepidoptera of the british Islands. Guenée prétend que la Prasinaria est tout à fait étrangère à l'Angleterre et se fonde sur cette circonstance pour séparer spécifiquement la rose Æasciaria de la verte Prasinaria. Cependant Barrett figure sous le n° 2 4 une Q Prasinaria anglaise 284 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE et fait connaître que 3 exemplaires de Prasinaria ont été obtenus en Angleterre. Le même Barrett représente une superbe Aberration brune sous le n° 20. Il y avait dans la collection Howard Vau- ghan 1 Q de cette coloration, mais un peu moins foncée, portant l'étiquette : Renfrewshire, J. Dunsmore, 1874, et 1 autre Q d’Aber- deensh. 1876. N° 100. Æ{lopia Manitiaria, H.-S.; Guenée (SPA. pue IE) Guenée n'a point vu cette Æ/lopia que Staudinger et Rebel réunissent à l'asciaria (Prosapiaria) dans leur Catalog 1001. N° 200. Ellopia Prasinaria, Huebner; Guenée (Sg. G., p. 131). France et Suisse, dans les montagnes. Ainsi que je l'expose ci-dessus, Guenée considère à tort Prasi- naria comme spécifiquement distincte de Fasciaria. Ma collection contient des exemplaires de Prasinaria récoltés à Chamounix, à Cauterets, à Montlouis-sur-Tet, au Mont-Dore, à la Grande-Char- treuse, à Lioran (Cantal). Il y a d'assez jolies variations. Je pos- sède 1 cd de Cauterets, légèrement rosé sur le bord des ailes et faisant la transition vers Fasciaria. Bellier a fait connaître Prnicolaria, de Corse, dont je représente un exemplaire sous le n° 1507 de la PI. CLVI, bien que la figure ait déjà paru dans les Annales Soc. ent. France, 1801. Staudinger a décrit, mais sans la figurer, une autre Æ/lopra d'Algérie, qu'il a appelée Compararia. Je comble la lacune laissée par la description sans figure, en représentant sous le n° 1508 de la PL CLVI, Compararia, d'après un G' que M. Holl m'a envoyé de la glacière de Blida. Je possède plusieurs exemplaires de Teniet-El-Haad. L'Espèce varie assez sensiblement pour la taille. Le spécimen que je figure est très frais, ce qui est essentiel, mais plus petit que ceux de Teniet. Les Espèces américaines décrites par Guenée sont les suivantes : LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 285 N° 2o1. Ællopia Pultaria, Guenée (Shi G. p. 131, 132), Amé- rique septentrionale. 202. Ellopia Placearia, Guenée (Sp. G., p. 132), Californie. 203. Ellopia Fervidaria, Huebner; Guenée (Sg. G. p. 132, 133), Géorgie. 204. Ellopia Fiscellaria, Guenée (Sp. G., p. 133), Amérique septentrionale. 205. Ellopia Flagitiaria, Guenée (Sg. G., p. 133), New- Vork, Canada. Enfin, Guenée a décrit et figuré dans l’A//as, sous le n° 5 de la PI. 5, le n° 206 : Ællopia Cumularia, Guenée (Sp. G. p. 133, 134), de Nouvelle-Hollande. Je donne dans le présent Volume VI, sous les n° 1509-1510-1511 et 1512 de la PI CLVI, la représentation de Pultaria, Placearia, Fiscellaria, Flagitiaria, d'après les specimina typica de la coll. Guenée. Fervidaria est figuré sous les n°° 400 et 410 dans Zw/ræge sur Sammlung exotischer Schmetterlinge von Jacob Huebner. En considérant la figuration donnée par Huebner, dans le Zutrege précité, je partage tout à fait l'opinion de Packard (A WMonograph of the Geometrid, etc., p. 493), qui réunit en une seule et même unité spécifique : Æervidaria, Huebner, fiscellaria, Guenée et Flagitiaria, Guenée. Packard (loc. cit. p. 406, 497), énumère dans ses Vesiderata Ellopia Pultaria, Guenée, et Ellopia? Placearia, Guenée, qu'il ne semble pas avoir pu reconnaître d’après la description. Il sera donc fort utile de pouvoir disposer d’une représentation exacte des deux Phalénites décrites par Guenée, mais non identi- fiables par le spécialiste le plus compétent et le plus autorisé en fait de : Geometrid Moths or Phalenide of the United States. Après le Genre Z/lopia, Guenée place le Genre Leucula, fondé pour 4 Espèces du Brésil, dont l’une : £mpusaria, se trouve figurée sous le n° 3 de la PL 17 dans l’A/las du Species Général. 280 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Ces 4 Espèces brésiliennes sont les suivantes : N° 207. Leucula Empusaria, Guenée (Sp. G, p. 134). 208. Lencula TiresaraNGuente (SPC ip use 0) 200. Leucula Ablinearia, Guenée (Sp. G. p. 135). 210. Leucula Cillenaria, Guenée (Sp. G., p. 135). Je les fais figurer tous les quatre dans le présent Volume VI des Etudes de Lépidoptérologie comparée, sous les n° 1513-1514- 1515-1516 de la PI, CEVPetsr/de la Pl CENT Perros iqual est bien difficile de séparer spécifiquement Æwpusaria de Tire- staria. Guenée donne les caractères distinctifs suivants : « Taille plus petite; lignes des supérieures un peu plus rapprochées; celle des inférieures moins arquée vers la côte. Palpes encore plus grêles. Front et base des antennes blancs. Les lames de ces dernières moins longues, surtout chez la ©. » L'insuffisance documentaire de Guenée a fait un grand tort à son ouvrage auquel 1l a pourtant apporté un soin si consciencieux. Je crois qu'on ne trouvera pas injustifiée la critique que J'ai expri- mée dans la Préface de la Part. II du Vol. V des Etudes de Lépi- doptérologie comparée. N° 211. Caberodes Achromaria, Guenée (Sp. G. p. 136, 137), Nord de l'Inde. Je fais figurer sous le n° 1518 de la PI. CLVII une des deux Q de la collection Guenée, et je joins, en vue de servir de modèle pour la coloration, un exemplaire frais dont les ailes sont gris- perle, tandis que les specimina typica sont devenus d'un gris jau- nâtre. Après la Caberodes Achromaria indienne commence une série de Caberodes américaines; ce sont N° 212. Caberodes Metrocamparia, Guenée (Sp. G. p. 137). 3. Caberodes Remissaria, Guenée (Sp. G, p. 137). 214. Caberodes Imbraria, Guenée (Sp. G., p. 137 138). 5. Caberodes Superaria, Guenée (Sp. G., p. 138). LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 287 N° 216. Caberodes Majoraria, Guenée (Sp. G., p. 138). 217. Caberodes Ineffusaria, Guenée (Sp. G., p. 138). 218. Caberodes Floridaria, Guenée (Sp. G., p. 130). 210. Caberodes Crameraria, Guenée (Sp. G. p. 139; Vibi- caria, Cramer (71 D). .220. Caberodes Confusaria, Huebner;, Guenée (S2. G. p. 139 et 140). 221. Caberodes Phasianaria, Guenée (Sp. G., p. 140). 222. Caberodes Interlinearia, Guenée (Sp. G., p. 140). De toutes ces Caberodes, une Espèce, ou prétendue telle par Guenée : Remissaria, appartient au Muséum National d'Histoire naturelle de Paris et je ne l'ai jamais vue. Une autre : Crame- raria, Guenée, est la Vrbzicaria, Cramer, et a Surinam pour patrie; elle est figurée par Cramer sous la lettre D de la PI. LXXT; Confu- saria a été figurée par Huebner, et /nterlinearia existait dans la collection Doubleday. Je ne la connais d'aucune manière. Il me reste à parler des autres Caberodes, toutes de l'Amérique septentrionale, et qui se trouvent dans ma collection, savoir Metrocamparia, Imbraria, Superaria, Majoraria, Ineffusaria, Flo- ridaria et Phasianaria. Cette dernière est la seule que Guenée ait fait figurer dans l'A/las du Species Général, sous le n° 10 de la PL 3 et non sous le n° 3 de la PI. 10, ainsi que Guenée le rapporte par erreur à la page 140; en effet, le n° 3 de la PI. 10 représente Amphidasys Crebraria et nullement Caberodes Phasianartia. Dans À Monograph of the Geometrid, aux pages 534, 535 et 536, Packard établit comme synonymes de Confusaria, les Espèces suivantes : Metrocamparia, Remissaria, Imbraria, Superaria et Pha- sianaria. Il ajoute même #/Zoridaria et Ineffusaria. Seule, Majoraria est considérée par Packard comme une Espèce séparée. /nterlinearia se trouve inscrite parmi les Desiderata; mais Je ne sais ce que sont devenus les papillons de la collection Dou- bleday et je regrette de ne pouvoir combler la lacune que signale Packard. Si Guenée avait publié une figure, nous serions mieux fixés probablement. 288 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Je ne saurais discuter l'opinion de Packard. Il est certain que Metrocamparia, Imbraria, Superaria, Ineffusaria, Floridaria et Pha- stanaria semblent bien être des variations, souvent même peu accen- tuées, d'une même unité spécifique. Floridaria et Phasianaria me semblent spécifiquement pareilles. L'extrabasilaire est plus arrondie chez Phasianaria. Dans Flori- daria, le coude de l’extrabasilaire est assez distinct; mais cette légère différence peut-elle avoir quelque valeur spécifique? C’est chez Majoraria que le coude de l’extrabasilaire paraît plus accen- tué. La fig. 32 de la Plate XII donnée par Packard ne ressemble nullement aux specimina typica de Guenée. Les fig. 30 et 31 de la même Plate XII représentent Caberodes Confusaria, var. Metro- camparia et Confusaria, d'une façon plus conforme à ce que Je connais MmOI-même. Ma collection contient un assez bon nombre d'exemplaires de Confusaria, Huebner, et un C' qui s'accorde bien avec la figure D de la PI LXXI dans l'ouvrage de Cramer. Je pourrais faire repré- senter ces exemplaires dont l'intérêt n’est pas douteux; mais Je crois plus utile, en ce moment, de me borner à la figuration des specimina typica de Guenée. Il importe surtout de faire connaître les documents que Guenée a décrits, et nul ne peut mieux réaliser ce travail à la fois scientifique et artistique que mon digne ami, M. J. Culot. Les types précités sont figurés dans l'ordre suivant sur la PI. CLVIT du présent Volume : Metrocamparia, sous le n° 1519; Imbraria, sous le n° 1520; Superaria, n° 1521; Majoraria, sous les n® 1522 et 1523; {neffusaria, n° 1524; Floridaria, n° 1525; enfin Phasianaria Set Q sous les n° 1526 et 1527. Le Genre Z'etracis fait suite au Genre Caberodes. Guenée décrit les Espèces suivantes N° 223. Tetracis Communata, Guenée (Sg. G., p. 141), Brésil. 224. Tetracis Crocallata, Guenée (Sp. G., p. 141), Amérique septentrionale. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 289 No 225 Térracis AS phlatata, Guenée, (S? (QG; p.141), Canada. 225 e/racs PF srotata, Guenée (S21G.;p: 141, 142), Cali- fornie. 226. Tetracis Cachexiata, Guenée (S5. G., p. 142), Nou- velle-Hollande. 227. T'etracis Truxillata, Guenée (S$. G. p. 143), Californie. Dans cette série de 6 Espèces, deux appartiennent au Muséum National d'Histoire naturelle de Paris et ne font pas partie de la collection Guenée; ce sont : Communata et Cachexiata. Une Espèce a été figurée dans l’A//as du Species Général, sous lenéo dela Pl 20; cest wrote. etais hgurer sous le n#rnc28 de lawPl' CEVIL la Tefracs #lsHlatata, et sous le n° 1529, dela Pl, CEVIIT, sa congénère Crocallata, que Packard réunit en une seule et même Espèce, dans À Monograph of the Geometride, etc. à la page 548. Mais le même Packard figure avec le nom de Crocallata, sous le n° 40 de la PI. XII, plutôt la Z'etracis Aspilatata (qu'il appelle À spzlata, p. 548), c'est-à-dire la forme qui ne présente aucun trait trans- versal sur les ailes inférieures. Packard a figuré Æ grotata sous le n° 65 de la Plate XIII. Guenée a représenté sous le n° 8 de la Pi. IX, dans l’Af/as du Species Général, lOnycodes Traüïmataria, supposée de Nouvelle- Hollande, décrite sous le n° 220, à la page 143, d’après 3 O' appar- tenant à la collection du Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris. Quant aux Prionia, Guenée signale la Sguxalidaria, Huebner, et la Vzolacearia, Guenée, toutes les deux originaires de l'Inde. La Sgualidaria est figurée sous les n° 787 et 788, d’une manière très exacte. Huebner a d’ailleurs mérité le titre de premier des Icono- graphes. Squalidaria est très abondante dans les localités qu’elle habite : Sikkim, Siam, Sumatra, Khasia, etc. Quant à Vzolacearia, Guenée, décrite sous le n° 231, à la page 144 du Species Général, 1l me 19 290 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE semble bien que c'est la Q de Sgyxalidaria. Je fais représenter le specim. typicum sous le n° 1530 de la PI. CLVIIL. Viennent alors les Æuwrymene, dont Guenée inventorie les Espèces relatives ci-dessous. N° 232. Eurymene Dolabraria, Linné (Sg. G., p. 145), Europe. 233. Eurymene Emargataria, Guenée (Sp. G., p. 145, 146), Amérique septentrionale. Eurymene Phiogosaria, Guenée (Sx. G., p. 146), [(#S) La Canada. 235. Æurymene Alcoolaria, Guenée (Sp. G., p. 146), Canada. La Dolabraria est une charmante PAalénite, très bien connue, sans aucune synonymie, répandue en Europe et dans le Nord de l'Asie, mais toujours assez peu abondante. Dans ma collection, je considère des Dolabraria provenant de Rennes; de Bagnoles, dans l'Orne; de quelques localités du département de la Sarthe; de Zumarraga à Alsasua (Nord-Espagne); de Saint-Germain, près Paris; du Sud de l'Irlande; de la Courlande; de l’île Askold; de Fa-tsien-lou. L’Espèce varie assez sensiblement pour la taille et pour la teinte plus ou moins jaunâtre du fond des ailes supérieures, en dessus. Chez nous, Dolabraria se plaît dans les bois et les haies où elle se repose pendant le jour et d’où on la fait envoler, en battant les branches; elle éclôt en mai et juin, même en juillet, suivant l'altitude et la latitude. Dans la région indo-chinoise, au Yunnan et au Su-Tchuen, il y a d’autres Æurymene restées inconnues de Guenée, décrites plus récemment, telles que : /rustaria, Moore; KReticulata, Warren; Ouvrardi, Obthr. Je fais figurer dans le présent ouvrage les deux Espèces améri- caines : A/coolaria et Phlo gosaria, d'après les types de la collection Guenée, sous les n*% 1531 et 1532 de la PL CLVIIL Quant à Emargataria, Guenée, elle a déjà été figurée par Herrich-Schaeffer, sous le n° 203, avec le nom de Æwrymene Fervidaria, d'après un exemplaire du Tenesse. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 201 Le genre Pericallia, Stephens, contient 2 Espèces : N° 236. Pericallia Syringaria, Roesel; Guenée (SZ. G., p. 148), Europe. N° 237. Pericallia Olivinaria, H.-S.; Guenée (S2. G. p. 149), Brésil. Grâce à l'excellente figuration de Rœsel von Rosenhof, Syrin- garia est une Phalénite assez bien connue pour n’avoir donné lieu à aucune synonymie. Sur la Tab. X de Cassis 111 Papilionum Nocturnorum, Rœsel a magistralement représenté les œufs (fig. 7), la chenille (fig. 1, 2, 3), la chrysalide (fig. 4, 5) et l’insecte parfait (fig. 6). L’Espèce habite l'Angleterre, l’ouest de la France et notamment Rennes et Château-du-Loir, les environs de Paris, d'Evreux, la Russie, etc. Olivinaria est parfaitement représentée par Herrich-Schaeffer, sous le n° 366, d’après un exemplaire du Brésil. Herrich-Schaeffer a créé pour Olivinaria le Genre A ygrochroma. Dans la Biologia Cenir. À mericana, se trouvent figurées quatre Espèces d'Hygrochroma : Nondina, Druce; Bubona, Druce; Cesia, Druce; Nembra, Druce, qui semblent assez répandues dans diverses parties de l'Amérique tropicale. Elles paraissent généri- quement très voisines d’Olivinaria. Guenée a figuré sous le n° 7 de la PI. 6 dans l'A//as du Spectes Général, le dessous des ailes d'Erosina H yberniata, qu'il a décrite aux pages 140, 150, sous le n° 238, d’après quelques exemplaires de Nouvelle-Fribourg. Le Genre Selenia renferme 3 Espèces européennes : N° 230. Selenia Illunaria, Albin; Guenée (Sg. G., p. 152, 153). 240. Selenia Lunaria, Albin; Guenée (Sg. G. p. 153, 154). 241. Selenia Illustraria, Albin; Guenée (Sg. G., p. 154, 155). La Selenia Iliunaria est commune au printemps et à la fin de l'été, dans une grande partie de l'Europe : en Angleterre, en Irlande, en Bretagne, dans les Hautes-Pyrénées (Cauterets), les 202 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Pyrénées-Orientales, la Sarthe, les Alpes-Maritimes, les Basses- Alpes, l'Eure, en Allemagne, etc. Aux frontières de la Chine et du Thibet, à Ta-tsien-lou, on trouve une Selenia voisine d’//lunaria, de très grande taille, me semblant spécifiquement distincte par la ligne submarginale ondulée des ailes inférieures, aussi bien en dessus qu’en dessous. Je fais figurer cette Selenza avec le nom de # ypomelathiaria, sous lémiisar dela PIICPIES L’Illunaria est très variable aussi bien pour la taille, pour l’accentuation des lignes et des ombres qui traversent les ailes que pour le fond même de la couleur, laquelle varie du jaune paille au brun roux et au gris violacé. La Variété /uliaria, Haw., signalée par Guenée (À, p. 153) est la forme estivale plus petite et à fond des ailes d’un jaune paille ou plus ou moins orangé. Lunaria parait aussi répandue qu’{llunaria. Je la possède d'Angleterre, des environs de Rennes, Cancale, Vernet-les-Bains, Digne, Moulinet (Alpes-Maritimes), Château-du-Loir, d'Alsace, du Piémont. Elle varie beaucoup; comme //lunaria, elle éclôt deux fois par an, au printemps et à la fin de l'été. Guenée signale les Variétés À : Szblunaria, Stephens; et B : Delunaria, Huebner (S. G., p. 154); mais il v a bien d’autres variations pour la taille, la couleur plus ou moins jJaunâtre ou rosée du fond des ailes; le semis plus ou moins serré d’'atômes noirs qui les saupoudre; l’accentuation des lignes, dessins et même de la dentelure du bord extérieur des ailes. Illustraria est très variable également; comme ses congénères, elle habite l'Angleterre et la France; elle est même répandue jusqu'à l'ile Askold, en Mandchourie. Je compte publier plus tard la figuration de quelques remarquables variations d’///unaria, Lunaria et Illustraria. Mais déjà Charles Barrett a donné sur les Plates 205 et 206, dans 7’Le Lepidoptera of the British Islands, une figuration très intéressante de ces 3 Selermia. De son côté, Millière a donné sous LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 203 le n° 3 de la PI. 116, dans l’/conographie et Description de chenilles et papillons inédits, tome IIl°, la représentation d’une superbe Aberration anglaise d'/llustraria que lui avait commu- niquée Doubleday. C'est d'ailleurs à peu près la même qui est figurée par Barrett, sous le n° 1 # de la Plate 205, d’après un C de la collection Webb. D'autres auteurs ont pourvu à la figuration de Zunaria, Illunaria et Illustrarsa, notamment Jacob Huebner qui dans Beitrege zur Geschichte der Schmetterlinge (Augsburg, 1786-80), a fort bien représenté une variété Zunularia de Lunaria, sous les n°“ T 2 et 3 de la Taf. III (dritter Theil), et une variété Lunaria d'Illustraria, sous les n* C 1 et 2 de la Taf. 1 (Vierter Theil). Mais je laisse ces Espèces européennes qui ne donnent lieu à aucun malentendu et j'aborde le Genre Azelina, Guenée, comprenant un nombre considérable d'Espèces américaines dont une figuration très exacte est seule capable d’assurer une identi- fication certaine. Guenée a connu les Espèces suivantes d’Azelina : N° 242. Aselina Lustraria, Guenée (Sp. G, p. 156, 157), Nouvelle-Fribourg. 243. Azselina Rapinaria, Guenée (Sp. G., p. 157), Brésil. 244. Aselina Rectisectaria, H.-S.; Guenée (Sp. G, p. 157), Brésil. 245. Aselina Campinaria, H.-S.; Guenée (Sg. G, p. 157), Brésil. 246. Azelina Stolidata, Guenée (Sp. G. p. 158), Colombie. 247. Aselina Hœdularia, Guenée (Sg. G. p. 158), Nouvelle- Fribourg. 248. Aselina Ancetaria, Cramer; Guenée (SZ. G., p. 158, 150), Surinam. 240. Aselina Huebneraria, Guenée (Sp. G, p. 159) (Axce- taria, Huebner). 250. Azselina Speciosata, Guenée (Sp. G., p. 159), Colombie. 261. Azelina Habenaria, Guenée (Sg. G, p. 159, 160), Nouvelle-Fribourg. 204 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE N° 252. Azselina Stuposaria, Guenée (Sp. G., p. 160), Brésil. 253. Azselina Gonopteraria, Guenée (Sp. G. p. 160, 161), Nouvelle-Fribourg. 254. Aselina Refellaria, Guenée (Sp. G. p. 161), Brésil. 255. Azselina Imperfectaria, Guenée (Sp. G., p. 161), Brésil. 256. Aselina Poaphilaria, Guenée (Sp. G, p. 161, 162), Brésil. 7. Agelina Crocallaria, Guenée (Sp. G., p. 162), Brésil. 58. Azselina Xylinaria, Guenée (S. G., p. 162), Brésil. 250. Aselina Latrata, Guenée (Sg. G., p. 163), Nouvelle- Fribourg. 260. Aselina Canitata, Guenée (Sg. G. p. 163), Colombie. Guenée a donc connu et décrit 19 Espèces du Genre Aselina. Felder et Rogenhofer, Druce (P1o1. C. Am.), ont décrit et figuré plusieurs Azelina; moi-même, j'en ai fait représenter quelques- unes dans les £tudes d'Entomologie. Un certain nombre d'Azelina ont été décrites avec ou sans figure, par divers auteurs; mais j'estime que le nombre des Espèces restées jusqu'ici inconnues est encore très grand, et Je suis convaincu que l’Amérique tropicale nous fournira encore une quantité d’Agelina inédites peut-être numériquement plus importante que la série dont nos collections se trouvent actuellement fournies. Sur, les r0 Espèces que Guenée a inventoriées, deux ont été représentées dans l’A/las du Species Général, ce sont : Gonopteraria (PL 6, fig. 5) et Poaphilaria (PL. 4, fig. 5). Le graveur, sur les déux Planches 4 et 6, a écrit Azelia, au lieu de Azelina, pour le nom de Genre. Herrich-Schaeffer a figuré sous le n° 325, Rectisectaria, placée dans le Genre Gonodontis par ledit Herrich-Schaeffer, qui trans- forme (p. 81) en Agelina, le nom générique Azelina créé par Guenée. Plus loin Herrich-Schaeffer représente sous le n° 458, l'A selina Campinaria. Je crois qu'il convient d'envisager dans le même Genre que Agselina, \a Synegia Polygonaria, H. S. figurée par Herrich- LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 295 Schaeffer, sous les n° 412 et 413, décrite par Guenée sous le n° 201 du Species Général, aux pages 163 et 104; représentée par ce même Auteur, dans l'Aflas du Species Général, sous le n° 2 dela P1"3; Les Azelina Stolidata, Stuposaria, Caninata ayant fait partie des collections de Marchand, à Chartres, et du Muséum national de Paris, ne se trouvent pas représentées dans la collection Guenée. Je fais donc figurer dans le présent ouvrage les Espèces sui- vantes, d’après les specunina typica qui existent encore auJour- d'hui chez moi : LPystraraGuente (PINCEX n°1566): Rapinaria, Guenée (PI. CLX, n° 1557). H œdularia, Guüenée (PI CLX, n° 1558). Habenaria, Guenée (PI. CLX, n° 1559). Refellaria Guenée(PINCEX n°1560), Imperfectaria, Guenée (PI. CLX, n° 1561). Crocallarta; Guenée (PL. CEX, n° 1562). X ylinaria, Guenée (PI. CLX, n° 1563). J'ai déjà fait figurer Larrata, Guenée (Sp. G., n° 250, p. 163), dans la VII° livraison des Æ?udes d'Entomologie (PL II, fig. 4), comme Parazonia Latrata et non comme Azelina. Cramer a figuré À ncetaria sous les n° C et D de la PI. CCCIX; l'Espèce est commune dans l'Amérique tropicale; elle est variable pour la teinte plus ou moins claire ou obscure du fond des ailes. L’Ancetaria, secundum Huebner, parfaitement figurée par cet Auteur, avec le nom de Gonodontis Ancetaria, est très distincte de l'Ancetaria, Cramer. Guenée l'a décrite comme #zdnerarta, sous le n° 240, à la page 159 du Species Général. C'est une Espèce répandue dans l'Amérique du Nord; la figuration en est parfaite- ment assurée, Huebner ayant représenté deux exemplaires en dessus et en dessous et Packard ayant lui-même publié sous les 206 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE n° 58 et 50 de la Plate XI, dans À Monograph of the Geometrid, le dessin des deux sexes. Je regrette infiniment de ne pouvoir figurer les specimina ty pica de l’ancienne collection Marchand, de Chartres. Je pense qu'ils sont depuis longtemps détruits et dès lors les noms donnés par Guenée à ces Espèces, rentrent dans le néant, avec les autres créés par Walker et Nietner « of which the descriptions are insufficient for identification and the types lost ». Mais le Museum National d'Histoire Naturelle de Paris pos- sède encore un certain nombre des Lépidoptères que Guenée a décrits; car Guenée, homme très scrupuleux et très méthodique, restituait fidèlement les documents qui lui avaient été confiés. Est-ce que le Museum de Paris ne pourrait pas entreprendre pour la représentation des types de papillons qui existent encore dans les collections de cet Etablissement scientifique, ce que, simple particulier, J'essaye de faire avec mes seuls moyens et sans autre ambition que de rendre service à l'Entomologie ? Quoi qu'il en soit, Je suis convaincu que la figuration des 8 Azelina, décrites par Guenée dans le Species Général et jusqu'ici restées zrecognisable, permettra désormais une identification certaine de ces Phalénites, si intéressantes à cause de leur faciès noctuiforme. Je pourrais trouver dans ma collection les éléments d'une figu- ration importante d'Espèces d'Azselina qui ont peut-être été décrites, mais n’ont Jamais été représentées. Je considère de plus en plus la description non accompagnée de figure comme une mauvaise plaisanterie; d'ailleurs la correspondance que J'échange avec un grand nombre d'Entomologistes et où cette question se trouve fréquemment traitée, me prouve que la plupart de ceux qui ont personnellement essayé de réaliser des déterminations, au moyen de leurs ressources bibliographiques, sont de mon avis. L'opinion de ceux qui n'ont jamais rien déterminé par eux-mêmes et qui s'en rapportent, pour la dénomination de leurs papillons, aux lumières d'autrui, ne paraît pas mériter une grande considéra- tion. Mais je dois envisager le but que Je me suis proposé LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 297 d'atteindre; c'est la mise en lumière des descriptions contenues dans l'ouvrage de Guenée. Je n'ai encore réalisé la revision que de deux familles : Urapteryde et Ennomide; dès lors je me borne à représenter 8 Azelina qui me paraissent inédites comme figuration et qui sont remarquables par leur beauté ou intéres- santes par leurs caractères. Ce sont : Minetraria, PI. CLIX, n° 1546, de Matto-Grosso (P. Germain, 1886); Minopenaria, PI. CLIX, n° 1547, de la République Argentine; Miplesetharia, PI. CLIX, n° 1540, de Huambo, au Pérou (Marc de Mathan, 1880); Morhras, PI CEIX, n% 1550, de l'Elacienda Cayendelé, en la province de Bamba, versant ouest des Cordillères (Stolzmann, février 1883); Matraria, PL. CLX, n° 1552, de la même Hacienda Cayendelé; Mnasilaria, PI. CLX, n° 1553, de Balzapamba, province Bolivar, dans l’Equateur; Molionaria, PI. CLX, n° 1554, de Balzapamba; Et Munychara, PI CLX, n° 1555, de Huancabamba (Nord- Pérou). Des Genres Azelina et Synemia, Guenée passe au Genre Odontopera et il en commence la série par la Brdentata, Albin, qui est répandue en Angleterre, en Irlande, en Ecosse, en Bretagne, en Normandie, aux environs de Paris et de Cauterets. Chez nous, Bidentata éclôt en mai et Juin; nous la trouvons dans les bois de pins et de sapins. L'Espèce varie pour la taille et pour la teinte du fond des ailes plus ou moins blonde ou brune, avec les dessins plus ou moins bien écrits. Je ne connais pas l'Odontopera Erebaria, Guenée (Sg. G., n° 264, p. 166), ni l’'Odontopera Integraria, Guenée (Sp. G. n° 265, p. 166 et 167), tous deux d'Afrique et appartenant à la collection du Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris; mais Je pos- sède encore le O' et la © de l’'Odontopera Edentaria, Guenée, du 298 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Brésil (Sp. G., n° 263, p. 166) et je fais figurer les deux sexes, sous lesmerca4tet 1045 de la PINCE La dernière Odontopera signalée par Guenée dans le Speczes Général, sous le n° 266, à la page 167, est Dardoinaria, Donzel, de Provence (Hyères, Marseille) et des côtes de la Vendée. Dans sa collection, Guenée avait classé Dardoinaria parmi les Crocallis et voici ce qu'il a écrit sur le côté de la boîte renfermant l'Espèce : « C’est à tort que J'ai placé cette Espèce dans le Genre Odontopera; c'est une vraie Crocallis, comme le prouve la chenille que J'ai reçue depuis mon Species. Cette chenille diffère à peine de l'Elinguaria. Je l'ai nourrie à Châteaudun avec l'Ulex europaeus; elle m'a été envoyée d’abord de Hyères, puis de Cannes, par M. Millière. Le papillon est éclos à la fin de septembre ». Les Dardoinaria vendéens de la collection de Graslin, portent les étiquettes suivantes : éclos 14 août, 21 août, 29 août, de Savar- rière; 5 septembre, 27 septembre, Eolière, 10 septembre. J'ai figuré avec le nom de Crocallis Aubert, sous le n° 2 de la PI. IIT, dans la IX*° livraison des Etudes d'Entomologie, la Q d'une Espèce algérienne dont la couleur du fond des ailes supé- rieures en dessus est extrêmement variable. Il y a des d d'un jaune d’ocre blond comme Dardoinaria; d'autres sont gris, brun ardoisé ou brun rougeâtre, avec les deux lignes transverses des ailes supérieures et le point discoïidal très marqué ou nul. Les Q sont également variables. Awberti est commune à Sebdou, en octobre; elle n’est point rare en Tunisie et à Bône, de sorte qu'elle se trouve répandue dans l'Est et l'Ouest mauritanien. Awberti est peut-être la forme algérienne et tunisienne de Dardoinarta. Je fais représenter sous les n* 1536 à f540 de la PL CLVIIT, 5 exemplaires O' qui donneront une idée des variations qui peuvent atteindre la Crocallis Auberti, de l'autre‘côté de la Méditerranée. Staudinger et Rebel (Catalog, 1001) placent Boarmia Bors- duvaliaria, Lucas (Æxpior. scientifique de l'Algérie; Lépidopt. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 209 PI. 4, fig. 1) dans le Genre Crocallis, sous le n° 3752. Je possède Boisduvaliaria de Sebdou (d' et ©, octobre 1907) et de Bône. Comme l’Espèce est encore peu connue et que je m'attache plus spécialement à la publication des papillons algériens, je fais représenter les deux sexes de Borsduvaliaria, sous les n° 1533 et 1834 de la PL CLVIIL Dans le genre Crocallis, Guenée classe les Espèces suivantes : N° 267. Crocallis Elinguaria, Alb.; Guenée (Sf. G. p. 168, 169), Europe. 208 “Crocallis Trapesaria,Bdv.; Guenée (S5. G; p. 1069), Montpellier. 200 Crocallis Tuscrarra Scaba; Guenée (SZ G., p. 169), Europe méridionale. 270. Crocallis Newmannaria, Guenée (SZ. G. p. 169), Van Diemen. La Crocallis Elinguaria a été copieusement figurée par Charles Barrett qui représente de très Jolies Aberrations anglaises, avec : 1° l'espace médian des ailes supérieures entièrement brun; 2° les quatre ailes d’un ocre brun foncé; 3° l'absence de toute ligne trans- versale sur les ailes supérieures. Je possède moi-même ces diverses Aberrations provenant d'Angleterre, du Nord de l’Ecosse et du Sud de l'Irlande; mais je juge inutile de les représenter de nouveau, car la figuration donnée par Barrett est bonne et 1l est aisé de s’y reporter. Par ailleurs, Æ/inguaria se rencontre à Rennes, dans la Sarthe, à Digne, dans la forêt de Sénart, à Chà- teaudun, à Evreux, en Gallicie; elle n'est généralement point rare ; elle éclôt en août et septembre. La Trapezaria figurée par Herrich-Schaeffer sous le n° 411, est une variété presque unicolore d'Elinguarta, avec les deux lignes transversales des ailes supérieures, l’extrabasilaire et la coudée, largement espacées au contact du bord interne, et l’espace médian d'une teinte légèrement plus foncée que le fond des ailes. 300 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE La T'usciaria a été figurée sous les n° 10 () et 11 (Q) de la Tab. XVII, par Ludwig Gottlieb Scriba, Pfarrer in Arheilgen im Hessen-Darmstædtischen und Mitglied der Berlinischen Gesells- chaft Naturforschender Freunde. L'ouvrage imprimé à Frankfurt, en 1700, a pour titre Beïtrage su der Insekten-Geschichte. y a 18 planches coloriées, sur lesquelles sont représentées assez finement des insectes de tous les ordres et spécialement des papillons de nuit (Æwlen). La Phalena Geometra Tusciaria décrite et figurée par Scriba, vient de Toscane et la diagnose latine est ainsi conçue : Pectinicornis, alis crenatis, anticis maris fuscis, feminæ teslaceis : strigis duabus, postica repanda flavo inducta. Les specimina typica appartenaient au grand collectionneur de la fin du XVIIT siècle, Gerning. Mais c'est bien la variété appelée Gaigeri par Staudinger et Rebel, dans le Catalog. 1901 (obscurior, grisescens) que repré- sentent les deux figures données par Scriba. Millière, dans son Iconographie (1858, PI. 3, fig. 3), a figuré la morphe plus septen- trionale qui est jaune d’ocre; Huebner, avec le nom d’Æxtimaria (fig. 21) donne l'image d'une forme rouge orange que je n'ai jamais vue. À la forêt de Rennes, nous trouvons 7'usciaria, telle que l’a figurée Millière. À Zara, en Dalmatie, à Digne, à Menton, et dans les Pyrénées-Orientales, à Millas (Forca-real), et à Corbère (colline de Montaout, 21 octobre 1908), on rencontre la 7'ysciaria, telle que l’a figurée Scriba. En Syrie, à Akbès, T'usciaria donne une morphe gris clair que je n'ai Jamais reçue d'aucun autre pays. La chenille vit, dit Millière, sur le Prunus spinosa. À la forêt de Rennes, je l'ai trouvée en battant les basses branches des arbres le long des allées du bois; elle mange, je crois, les feuilles de plusieurs essences sylvatiques. Je regrette de ne pouvoir figurer Newmannaria qui appartient au Musée de Paris. L'Entomopteryx Amputata, Guenée (Sp. G., n° 271, p. 170, 171) a été figuré dans l'A/las du Species Général sous le n° 1 de la LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 301 PI. 21; c'est une Espèce de Bornéo et Perak. La Metanema Inato- maria, Guenée (Sp. G., n° 272, p. 171, 172) du Canada, a été égale- ment figurée sous le n° 7 de la PI 3 dans l’A/las du Species Général. Le n° 273, Metanema Forfcaria, Guenée, n'existe plus dans la collection Guenée. Packard n’a pu l'y trouver, lorsqu'il vint en France visiter l’auteur du Species Général. Le n° 274 Metanema Molliaria, Guenée (Sg. G., p. 172) d'Abys- sinie, appartient au Musée de Paris. Seule, je puis figurer n° 275 Metanema Quercivoraria, Abb.; Guenée (Sp. G. p. 172 et 173) d'Amérique septentrionale, sous le n° 1548 de la PI. CLIX. Packard l’a représentée sous le n° 30 de la Plate XII, dans À Monograph of the Geometrid. Dans le Genre Ænnomos, Tr, Guenée énumère les Espèces et variétés suivantes : N°5 276. Ennomos Magnaria, Guenée (Sp. G. p. 174 175), Amérique septentrionale. 277. Ennomos Alniaria, Linné; Guenée (Sp. G. p. 175), Europe. 278. Ennomos Tiliaria, De Geer; Guenée (S2. G. p. 175, 176), Europe. Et var. Canaria, Stephens. 270. Ennomos Fuscantaria, Haw.; Guenée (Sg. G, p. 176, 177), Europe Et var. A. Angleterre. 280. Ennomos Quercaria, Huebner; Guenée (Sp. G., p. 177), Croatie. 281. Ennomos Erosaria, W.-V.; Guenée (Sg. G., p. 177), Europe. Et Var. À. Quercinaria, Bork. 302 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE N° 282. Ennomos Ejfractaria, Frey; Guenée (Sg. G., p. 178), Sarepta. 283. Ennomos Angularia. Geoffr.; Guenée (Sp. G. p. 179), Europe. Et Var. À. Angularia, Esper. Quercinaria, Wood. Angularia, Stephens. . Carpinaria, Huebner. Lacertinaria, Sulzer. HRONON Ge Quercinaria, Sepp. 284. Ennomos Subsignaria, Huebner; Guenée (SZ. G., p. 181), Amérique septentrionale. La dernière Ennomide est : 285. Himera Pennara, Alb.; Guenée (Sg. G. p. 181, 182), Europe. Je fais figurer sous le n° 1542 de la PI. CLIX, l’Ennomos Ma- gnaria, Guenée, rapporté par Packard à A/niaria, Huebner, figuré par Packard sous le n° 28 de la Plate XII et décrit avec d'inté- ressants commentaires à la page 520. L'auteur américain classe Alniaria (Magnarm, Guenée) dans le Genre Eugonia, Huebner. L'Ennomos Alniaria, selon Guenée, est la grande Espèce dont Rœæsel a représenté les œufs, la chenille, la chrysalide et l’imago, sous les n° 1, 2, 3, 4, 5 et 6 de la Tab. I de Classis III Papilio- num Nocturnorum. Charles Barrett la figure avec le nom d’Aw- tumnaria, WNernb. sous les n° 1, 14, 16, 1c et 1 4 de la Plate 200. L’Espèce habite le sud de l'Angleterre, les environs de Châteaudun, la Sarthe, quelques parties de l'Allemagne et la Mandchourie. La Zliaria, selon Guenée, est figurée par Barrett, avec le nom d'Alniaria, sous les n°* 2, 24, 28, 2c, 2 d de la Plate 200. C'est une Phalène plus petite que la précédente, ayant le fond des ailes d'un jaune un peu orangé, plus ou moins sablé d’atomes gristres, LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 303 avec deux lignes courbes, traversant les supérieures. L'Espèce se trouve en Angleterre, dans les Pyrénées-Orientales, à Fontaine- bleau, dans la forêt de Sénart, dans la Sarthe, à Thiers (Puy-de- Dôme). Elle est variable pour la teinte du fond des ailes, les semis plus ou moins épais des taches sur le dessus; mais 1l semble qu'un caractère assez constant consiste dans la couleur des poils du tho- rax qui est d’un Jaune plus verdâtre que le fond des ailes et dans la dentelure des quatre ailes. La collection Howard Vaughan renfermait un C' portant l'éti- quette : Maenturog, 1870; c'est, parmi les exemplaires que je pos- sède, celui dont la couleur orangée des ailes, en dessus et en des- sous, est plus accentuée; Je le fais représenter sous le n° 1551 de la PI. CLIX dans cet ouvrage. Guenée n'avait pas vu l’Ab. Canaria, Stephens, dont il dit qu’ « elle ne paraït différer du type que parce qu'elle est peu ou point striée ». La Fuscantaria a été figurée par Guenée dans l’A/las du Species Général, à l’état de chenille, sous le n° 4 de la PI. 2, et à l’état d'imago sous le n° 5 de la PI. 8. Barrett représente sous les n° 1, Na TO UC, re de la Pl 201 dénohestiormes el variétés anglaises de Fuscantaria. Je possède des exemplaires de Saint- Florent (Cher), de Nancy, de Château-du-Loir, de Kænigsberg, de Vernet-les-Bains, de Hollande et d'Angleterre. L'Ennomos Quercaria est une petite Espèce bien figurée par Huebner sous les n* 411 et 412. Elle se trouve en Hongrie, Dal- matie et en Castille où l'avait capturée feu Aurelio Vazquez. Erosaria a été figurée par Jacob Huebner dans Bertrege zur Geschichte der Schmetterlinge (Zweiter Band; Augsburg MDCCXC), sous la lettre Z de la Taf. IV. Guenée ignorait pro- bablement ce Beitrege de Huebner et ne cite pas la figure Z dans le Species Général. Barrett représente Ærosaria sous les n° 2, 24, hietvicidela Plate 207 P'Espèce se trouve en Amgleterre, en Allemagne, en France. De Graslin l'avait élevée sur le chène, dans la Sarthe, et 1l avait obtenu les papillons en juillet. 304 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Je ne connais Æffractaria que par la figure donnée par C.-F. Freyer, sous le n° 1 de la Tab. 353, dans Weuere Paitrege zur Schmetterlingskunde, et d'après un individu trouvé sur l’Aulne (auf Erlen), par les fils de Kindermann, près Sarepta. Reste parmi les Espèces européennes, l'Argularia, qui est la plus commune de toutes et qui varie considérablement. Barrett a consacré toute la Plate 202 à la figuration d'Ennomos Angularia et de ses diverses variétés. Je possède le O' et la Q de la forme entièrement brun chocolat, représentée par Barrett, sous le n° 1 7, d'après un exemplaire de la collection Webb. J'ai obtenu de la collection Howard Vaughan cette belle Aber- ration anglaise. À Rennes, Angularia paraît féconde en jolies variations, mais Je n'y ai jamais vu cette superbe forme obscure que Jappelle Barrettaria. L'Angularia, selon Guenée et Barrett, est la Qzercinaria, Sepp. (Beschouwing der Wonderen Gods in de minstgeachste Schepse- Len of nederlandsche Insekten; vierde deel, Tab. XXIIT). Huebner a figuré l’Ennomos Subsignaria, dont les ailes sont entièrement blanches et que, plus tard, Packard a représentée sous le n° 20 de la Plate XII; la notice concernant Szbsignaria est imprimée aux pages 528 et 520 dans À Monograph of the Geome- trid. Je crois posséder une Crocallis nouvelle de SiZemi à qui je donne le nom de Moltrechti. On la trouvera figurée dans le présent Volume sous le n° 1535 de la PI CLVIIT. Les ailes et le corps sont d’une couleur brune en dessus, avec une large éclaircie médiane jaune paille sur les supérieures et un gros point discoidal noir. Les inférieures également marquées d’un point discoïdal noir, ont l’espace basilaire et médian jaune paille et le bord marginal brun clair. Le dessous est d’un ocre pâle, avec transparence du dessus. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 305 Je place provisoirement dans le Genre ÆZnera, dont le rap- prochent les longues antennes plumeuses du ©, une nouvelle Espèce de Sidemi en Mandchourie que j'appelle Arzoldiaria. Elle est grande; les ailes sont semblables sur les deux faces; le fond est d’un jaune canari vif, avec une tache basilaire aux supérieures, d'un brun rouillé; le bord des quatre ailes est plus ou moins lavé de brun rouillé, en dehors d'une ligne ondulée commune submar- ginale. Dans cet espace marginal brun rougeâtre, on voit deux points d’un blanc pur, assez gros. Les quatre ailes ont un point discoidal brun. La figure de Aimera Arnoldiaria paraît dans le présent ouvrage sous le n° 1543 de la PI. CLIX. Je suis redevable de ces deux beaux papillons à la générosité de M. le Docteur Arnold Moltrecht, de Vladivostock. L'Himera Pennaria a été très abondamment figurée par Charles Barrett, sur la Plate 204, dans le Vol. VII de 7ke Lepidoptera of the british Islands. L'Espèce est commune en France, en Angle- terre, en Allemagne. Je possède des exemplaires de Rennes, de Digne, de Corse, d'Angleterre, de Schwalbach, de Tunisie, de Syrie, où la morphe est beaucoup plus grande qu’en France et en Angleterre. L'Espèce varie beaucoup pour la teinte du fond des supérieures qui peut être grise, brune, rougeûtre, ocre Jaune, unie ou sablée d'atomes bruns. Le Volume VII des Æ/udes de Lépidoptérologie comparée con- tiendra la révision des Œnochromide, Amphidasyde, Boarmide et Boletobide. Je compte profiter de la continuation de cette revision des ?a- lénites du Species Général, ouvrage publié par Guenée, en 1857, pour fournir une figuration convenablement explicative des Boar- mia et des Gnophos d'Europe et d'Algérie. Les Gnophos surtout constituent un groupe de Phalénites des plus intéressants et Jjus- qu'ici resté mal connu. Grâce aux documents dont je suis rede- 20 300 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE vable à M. Haroid Poweil, je pense que je pourra publier la figure de plusieurs Espèces ou Variétés extrêmement remarquables. En attendant, je regrette imfiniment de n'avoir pu faire paraître la figure des Espèces dont la liste suit, seulement décrites par Guenée, mais restées privées de toute figuration jusqu'à ce Jour et par conséquent impossibles à identifier exactement. Une partie au moins de ces PAalénites doit encore exister dans les collections du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, si aucun accident n'est sur- venu pour les détruire. Voici donc la liste des 23 Espèces décrites par Guenée et dési- gnées comme appartenant au Muséum d'Histoire naturelle de Paris, dont la figuration serait très désirable : N° 38. Sabulodes Pectinicornata, Guenée. 61. Oxydia Mixtata, Guenée. 84. Drepanodes Insudata, Guenée. 04. Crocopteryx Optivata, Guenée. 05 Crocopteryx Erythrocephalata, Guenée. 07. Crocopteryx Resignata, Guenée. 08. Crocopteryx Phœbeata, Guenée. 00. Crocopteryx Carthamata, Guenée. 110. Gynopteryx Gladiaria, Guenée. 128. Apicia Exararia, Guenée. 130. Drepanogynis Regularia, Guenée. 140. Drepanogynis Eversaria, Guenée. 145. Epione Incaria, Guenée. 103. ÆHeterolocha Flavedinaria, Guenée. 105. Æeterolocha T'hisoaria, Guenée. 213. Caberodes Remissaria, Guenée. 223. T'etracis Communata, Guenée. 227. Tetracis Cachexiata, Guenée. 2. Agelina Stuposaria, Guenée. 2604. Odontopera Erebaria, Guenée. 205. Odontopera Integraria, Guenée. o. Crocallis Newmannaria, Guenée. 274. Metanema Molliaria, Guenée. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 307 Peut-on espérer que le Muséum national d'Histoire naturelle de Paris prendra les mesures utiles pour faire exactement connaître ces 23 Espèces de Phalénites « of which the descriptions are insuf- ficient for identihication » et avant que les types ne soient perdus ou détruits pour quelque cause que ce soit? Lorsque les speczmana typica, décrits par Guenée, n'existeront plus, 1l n’y aura qu'à rayer les noms de la nomenclature, comme 1l est advenu de 74 noms d'Espèces de Ceylan, décrites par Walker et Nietner, et dont 1l est fait état dans le Volume IX de Z/Zustrations of typical speci- mens of Lepidoptera Heterocera in the collection of the British Museum; London, 1803. Rennes, février 1012. CHARLES OBERTHUR. RPC MONADES PEANCERES N°5 026. 947: 048. N°5 940. 950: 951. PUBLIÉES DANS LE VoLUME VI des Études de Lépidoptérologie comparée PLANCHE XCVII. EUTHALIA THEMISTOCLES, Obthr. Siao-lou. EUTHALIA ARISTIDES, Obthr. Tien-tsuen, Vuin-kin. EUTHALIA THIBETANA-YUNNANA, Obthr. Tse-kou. (Thibetana a été décrite par Poujade et figurée par Leech). PLANCHE XCMIITL. EUTHALIA DUDA, Stgr. Tse-kou. EUTHALIA ALPHERAKYI, Obthr. Siao-lou. | EUTHALIA ALPHERAKYI-MONBEIGI, Obthr. Tse-kou. J'ai publié dans le Bulletin de la Société entomologique de France, 1907, aux pages 257-262, une notice ayant pour titre : Observations sur Les Espèces sino-thibélaines du Genre Euthalia et description de formes nouvelles (Lép. Rhop.). Je prie le Lecteur de se reporter à ce travail dans lequel je passe en revue les Æuthalia de la faune chinoise du Su- tchuen occidental, du nord du Yunnan et des frontières orientales du Thibet. Je relève une erreur de composition typographique presque en tête de la notice. On me fait dire : Les c', dans quelques espèces, ressemblent beaucoup aux C'; c’est aux Q qu'il eût fallu dire, LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE J'insiste sur l'extrême ressemblance de certaines Espèces très voisines les unes des autres et à qui conviendrait parfai- tement la même description; mais ces Espèces si analogues entre elles ne varient pas; lorsqu'on a sous les yeux une longue série d'exemplaires très purs de chacune des diverses Espèces, malgré la similitude des Espèces entre elles, on n'éprouve guère de difficulté à les séparer. J'ai cru devoir décrire trois Espèces nouvelles que j'ai appelées A/pherakyi, Arishides et Themistocles; de plus, j'ai nommé : Yunnana, une nouvelle variété de T'hibetana, Poujade, et Monbeigi, une variété géographique d’Alpherakyi. Mais, d’après les descriptions, je crois bien que personne n'aurait pu recon- naître exactement les Æuthalia que j'avais eu en vue. Il eût fallu nécessairement recourir à l'examen des specimina typica, comme pour les Sphingidæ de Boisduval et de Walker. Je régularise donc la situation, conformément à mes prin- cipes, en publiant les figures des nouvelles Espèces et Variétés. Il était délicat, par des figures représentant un seul exemplaire de chaque Espèce ou Variété nouvelle, de tenter de faire comprendre des différences peu considérables sans doute, maë qui paraissent pourtant si sensibles, pourvu qu'on ait sous les yeux une boîte pleine d'exemplaires d’une seule Espèce et qu'on établisse ainsi la comparaison avec les autres Espèces aussi abondamment représentées. Mais, grâce au talent de M. J. Culot, toutes les difficultés sont surmon- tées. Je n'ai donc pas hésité à faire dessiner, lithographier et colorier les figures des Æuthalia chinoises. J'ai ajouté aux Espèces et Variétés nouvelles la figuration de Juda, Stgr., afin de faciliter la comparaison immédiate de Uuda et des autres Æ£uthalia du même groupe. Je prie d'observer que les trois £uthalia de Tse-kou, c'est- à-dire : Z'hibetana-Yunnana, n° 048 ; Duda, n° 040, et Alphe- rakyi-Monbeigi, n° 051, présentent le même caractère d’une teinte bleu violacé le long du côté extérieur de la bande blanchâtre des ailes inférieures. En relisant la description comparative que j'ai écrite à la page 261 du Bulletin Soc. ent. France, 1907, je me suis aperçu que j'ai eu tort d'écrire, à propos d’Alphérakyi, « la bande maculaire des ailes inférieures est la plus sinueuse, étant formée de taches intranervurales dont le côté interne est arrondi dans le sens convexe et le côté externe dans le LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 2 Li sens concave ». Ceci ne paraît pas assez généralement exact. Dans l’exemplaire figuré sous le n° 950, les taches sont limitées sur leurs deux côtés par un arc dont la courbure est formée dans le même sens. PEANCHERXOCIX: N°5 952. AGERONIA AMPHINOME, Linné. Carare, en Nouvelle-Grenade ; prise par l’Indien Eujenio Garzon. 953. AGERONIA-AMPHINOME-NYSA (*), Obthr. Environs de Bogota, en Nouvelle-Grenade. Conformément à une méthode que jai adoptée, je fais figurer, pour faciliter la comparaison immédiate, la forme normale d’une Espèce et l’Aberration. C’est ainsi que sous le n° 052, se trouve représentée la vulgaire Amphinome, Nymphalide très répandue dans l'Amérique du Sud, conforme à la morphe typique, et sous le n° 053, la magnifique Aber- ration /Vysa, que j'ai reçue de Colombie. Les Aberrations paraissent généralement fort rares dans les Rhopalocères exotiques. Chez l’Ab. Nysa, les points arrondis submarginaux sont transformés en lignes aboutissant au bord terminal des ailes et formant comme des têtes de clous, 954. CHARAXES BLACHIERI, Obthr. Quango-Strom (Afrique occiden- tale): J'ai reçu un seul C' de cette belle Espèce ; il me fut envoyé par le major allemand von Mechow, à la suite de son voyage d'exploration du fleuve Quango. Le Charaxes Blachieri est une Espèce superbe que je dédie à mon digne ami Charles Blachier, de Genève, en témoignage de bien affectueuse estime. C’est au voisinage du Charaxes Druceanus, Butler, du Transvaal, qu'il y a lieu de placer la nouvelle Espèce : Blachieri. Il me semble que Chr. Aurivillius ne la connais- sait pas, lorsqu'il publia à Stockholm, en 1808, son ouvrage : Rhopalocera Æthiopica. (*) Wysa est le nom de la nourrice de Bacchus, Gil LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE PLANCHENC: Leech, dans son bel ouvrage intitulé : PButterflies from China, Japan and Corea, imprimé à Londres, en 1892-1894, illustré par W. Purkiss et chromolithographié chez Wilhelm Greve, à Berlin, a publié sur les Planches XIV, XV et XVI d'excellentes figures de plusieurs Espèces d'Apaturides chi- noises. Je n’ai jamais reçu l'Espèce que Leech a appelée : Pallas (Plate XV, fig. 5); mais je crois devoir compléter l'histoire de quelques autres Espèces que Leech a imparfai- tement connues. N°5 055. APATURA LAVERNA ©, Leech. Leech n’a fait figurer que le G de cette Apatura, sous le n° 6 de la PI. XV. La Q est fort rare, comme cela a géné- ralement lieu chez les Apaturides. Je n'ai jamais reçu qu'un seul exemplaire Q; c'est celui que je fais figurer sous le n° 955; il vient de Tse-kou. Je possède 17 O' pris à Mou-pin, Tâ-tsien-lou et Tse-kou. 956. APATURA BIETI O', Obthr. 057. APATURA BIETI ©, Obthr. Le On° 956 a été pris à lsekou; la © n° o57vientide Tâ-tsien-lou. La Q d’Apatura que Leech figure sous le n° 4 de la PI. XV de l'ouvrage : Putt. from China, avec le nom de Apatura Iris, var. Bieti ©, n’est nullement une © de l'Apatura Bieti. Je signale dans les Ætudes de Lépidoptérologie comparée (Vol. III; p. 180, 181), l'erreur que Leech a commise et Jétablis la distinction spécifique de Pets. Cette Espèce est beaucoup plus rare à Tse-kou et à Tà- tsien-lou que l/r1s. Je fais figurer le O' et la Q de l’Apatura Bieti, sous les n° 950.et 957 de la PL .CMe’crois étresûur que la 0h07 est bien exactement la Q du Œ n° 056. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 313 PLANCHE" CT. N°5 058. APATURA FULVA-DUBERNARDI O, Obthr. APATURA FULVA-DUBERNARDI ©, Obthr. Tse-kou. Leech a figuré sous le n° 2 de la PI. XV de son ouvrage : Butterflies from China, le © d'une Apatura qu'il a appelée Fulva, et sous le n° r de la même PI. XV, la © de la même Espèce qu’il a considérée comme appartenant à une Espèce différente et qu’il a désignée sous le nom de Subcærulea. L'Apatura Fulva, conforme aux figures données par Leech, se trouve à Siao-lou, Mou-pin, Tien-tsuen d'où j'ai reçu 30 © et 15 Q. Mais à Tse-kou, le Père Dubernard, Missionnaire apostolique, qui périt, il y a peu d’années, massacré à l’insti- gation des Lamas, avait trouvé une forme géographique de Fulva, tout à fait distincte de celle du Su-tchuen occidental. Le ©, à Tse-kou, est plus mélanien qu’à Siao-lou, en ce sens que les taches d’un brun noirâtre, sur le dessus des ailes, sont plus accentuées, tandis qu’au contraire la © est, en dessus, plus albinisante, avec ses taches et fascies blanches ou orangées et blanchâtres. De plus, la taille de la forme de Tse-kou est toujours plus petite. J'invite à comparer les figures 958, 959 et 960 que je publie, aux figures 1 et 2 de la PI. XV de Putterflies from China. La différence des deux races géographiques est facile à constater. PLANCHENCIIE N°5 961. APATURA IRIS-IOLE-CHRYSINA ©, Obthr. Siao-lou. 962. APATURA IRIS-CHRYSINA O', Obthr. Siao-lou. 963. APATURA IRIS-CHRYSINA ©, Obthr. Tä-tsien-lou. Je publie les illustrations de la variété sino-thibétaine d’/ris, chez laquelle les taches des ailes, en dessus, au lieu d'être blanches comme dans la morphe la plus commune en Asie aussi bien qu’en Europe, sont jaunes. J'ai signalé cette variété d’/71s à taches jaunes, aux pages 180 et 181 du Vol. III des Etudes de Lépidoptérologie comparée, Je prie le lecteur de s’y reporter. Les figures n° 061, 062 et 063 ont pour but de compléter les indications que j'ai données dans le Vol. III. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE PLANCHE CIIT: N°5 064. APATURA SCHRENCKII-LÆTA O', Obthr. Tse-kou. 965. APATURA SCHRENCKII-MEDIA ©, Obthr. Siao-lou. Je connais jusqu’à présent 3 morphes de cette belle Espèce : 1° la morphe de l'Amour et de la Mandchourie russe, qui est la plus grande et la plus sombre. Ma collection contient entre autres un exemplaire co-type qui fut envoyé jadis à Guenée par Ménétriès, fondateur de l'Espèce. 2° La morphe de Siao-lou, Tien-tsuen, Kiao-chuy, inter- médiaire comme taille et coloration entre la première et la troisième. 3° La morphe de Tse-kou, qui est la moins grande des trois et la plus largement colorée en orange et en blanc. Autant la morphe de l'Amour est obscure, autant celle de Tse-kou me paraît mériter son nom de /æta. Je possède 22 G' de la morphe A/edia; ils sont bien pareils entre eux; et 10 © de la forme Læfa, tous remarquablement semblables également. Les seules Q que renferme ma collection ont été obtenues de la chenille à Sutschan, dans la région de l'Amour. Je crois qu'un grand nombre d'exemplaires de l'Apatura Schrenckii, Ménétriès, ont été collectés, dans ces derniers temps, par des chasseurs russes et allemands. Dès lors cette belle Espèce a cessé d'être rare, comme jadis. 966. ARGYNNIS CHILDRENI-BINGHAMI ©, Obthr. Shillong. Remarquable variété « 1elanistic » que m'a donnée feu le lieutenant-colonel C. T. Bingham, à la mémoire de qui Jen fais la dédicace. Feu le lieutenant-colonel C. T. Bingham fut l’auteur d'un excellent ouvrage intitulé : The Fauna of British India including Ceylon and Burmah. Le Vol. I — PButterflies — parut en 1905. Il est illustré d'excellentes figures dessinées par Horace Knight et imprimées par le procédé photographique, dit : Colourtype de M. M. Hentschel. Intercalées dans le texte, on trouve quelques bonnes figures noires, L'Argynnis Childreni se trouve dans la Chine centrale et occidentale ; au Sikkim, dans la Haute-Birmanie, aux collines LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 31 UT Khasia, dans l'Himalaya occidental, au Cachemire où elle est représentée par la morphe Sakontala, Kollar. Je lai souvent reçue de la région sino-thibétaine qu'évangélisent les Missionnaires apostoliques du Thibet; mais toujours en très petit nombre d'exemplaires, chaque fois. A Siao-lou, l'Argynnis Children: est superbe, Les observations de Leech concordent avec les miennes : « Chinese specimens are finer than any that I have seen from India ». PBEANCHEV CINE N°5 067. EURIPUS FUNEBRIS-GENESTIERI Œ', Obthr. Haut Lou-tse-kiang. J'ai décrit la morphe Genestieri de l'Euripus Funebris, Leech, dans le Bulletin de la Société entomologique de France, 1903. C’est pour compléter la notice imprimée aux pages 286 et 287 du Pulletin précité, que je publie la figure d’un des plus beaux Lépidoptères de la région sino-thibétaine. On pourra comparer cette figure n° 967 à celle que Leech a donnée sous le n° 1 de la PI. XVI de PButterflies from China et constater que Æunebris, secundum Leech, est beaucoup plus obscur que Genestier. 968. ARGYNNIS IDALIA O', Drury. Jamesburg, N. J., juillet 1904. 969. ARGYNNIS IDALIA-INFUMATA G', Obthr. Newark, N. J., juillet 1909. Le n° 008 représente la morphe normale de l'Argynnis Idalia, très belle Espèce des Etats-Unis de l'Amérique du Nord. Le n° 969 donne la figure d’une Aberration mélanienne, assez analogue à l’Ab. Pinghami que j'ai fait figurer sous le n° 966 de la PI, CIII du présent ouvrage. En dessus, comme en dessous, l’Argynnis Tdaliu-Infumata est beaucoup plus mélanienne que l’exemplaire n° 968 qui n’est d’ailleurs pré- senté que pour permettre la comparaison immédiate. PEANCHE CV N° 970. CHARAXES DOLON-SINICA ©, Obthr. Frontière orientale du Thibet; capturée en 1905 par les chasseurs indigènes de feu le Père Dejean, de Tä-tsien-lou. 310 N°0077. N°5 972. 973: 974. 975: LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE CHARAXES ROTHSCHILDI Q, Leech. Siao-lou. Les Q des Charaxes du groupe de Dolon et Eudamippus sont extrêmement rares. Moore, dans Lepidoptera Indica (Vol. II, p. 264 et 265), dit de Dolon : « IT have only seen one female of this species taken by. Mr G. C. Dudgeon, in Bhotan, on 2nd may 1892 (Sikkim Gazetter, 1894, 147) », et d'Eudamippus, Espèce très voisine de Rothschildi, « The female of this butterfly is extremely rare. I have seen but two specimens, one being in the Hewitson collection, and the other in Mr W. Rothschild’'s, the latter from Sikkim taken in July by the late Otto Müller ». Ma collection contient 6 ÆXothschildi Q et 1 Dolon- Sinica Q. Je possède une seule £udamippus Q du Sikkim; elle fut prise par les chasseurs indigènes du Père Bretaudeau. Les chasseurs des îles Liou-Kiou, dans leur courte explora- tion de Formose, ont capturé une Q d'Æudamippus-Formo- sanus, Rothschild, qui est d'une conservation telle qu'ils ont dû la recueillir alors qu’elle venait d’éclore. En effet, elle ne semble pas avoir volé, Dolon-Sinica Œ, que Leech ne semble pas avoir connu, n'est pas rare surtout dans la région de Tse-kou. La morphe Sinica est plus grande et plus mélanienne que celle du Sikkim; la tache noire cellulaire des ailes supérieures est plus allongée et plus étendue ; souvent elle rejoint, au moyen d'un gros trait noir qui recouvre les première et seconde nervules inférieures, le grand espace noir triangulaire qui s'étend le long du bord costal vers l’apex, recouvre le bord terminal et descend jusqu'à l’angle interne. Je ferai figurer Dolon-Sinica Œ dans le Vol. VII des Ætudes de Lépidopté- rologie comparée. PTANCHE CVE ATHYMA PUNCTATA-ALBA ©, Obthr. Siao-lou. ATHYMA PUNCTATA Q, Leech. Siao-lou. SEPHISA PRINCEPS-LEECHI ©, Obthr. Tse-kou. ATHYMA PUNCTATA ©, Leech. Siao-lou. L'Athyma Punctata S a été figurée par Leech, sous le n° 5 de la PI. XVI, dans l'ouvrage : Putterflies from China. Elle Nos 976 077 078 979 980 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 317 est jusqu'à un certain point mimique de Zimenitis Alboma- culata. Leech a ignoré la Q de cette Zimenitis Albomaculata. Jen ai publié la figure dans les Ætudes d'Entomologie (XVIII livraison, PI. 6, fig. 82); de même Leech n’a pas connu la Q de Athyma Punctata. Les Q de ces deux Ny- phalidæ sont en effet relativement fort rares, alors que les Œ sont extrêmement nombreux dans la région sino-thibétaine, Il y a deux formes de Q chez Punctata : celle à taches blanches, dont j'ai reçu un seul exemplaire qui est de pre- mière fraîcheur, et celle à taches jaunes dont ma collection renferme 11 échantillons et qui me paraît être la Q normale. La Sephisa Princeps S est très fréquente à Tse-kou, à Mou-pin, à Siao-lou, etc.; mais la Q paraît très rare. Leech a figuré deux formes de Q : celle qui est semblable au sous le n° 5 de la PI. XIV, et celle qui en est fort différente et que j'appelle Leechi, sous le n° 6 de la même PI. XIV, dans Putterflies from China. L'exemplaire de Sephisa Princeps-Leechi Q, que je fais représenter sous le n° 074 de la PI. CVI, est tout à fait pur. J'en possède un second exem- plaire, mais dont les ailes sont un peu usées par le vol. C'est tout ce que j'ai reçu en fait de Q de Sephisa Princeps, durant 30 années de chasse. PLANCHE CVIT: CHELONIA FLAVIA, Fuessly. J'ai consacré une notice assez détaillée à l’histoire de cette belle Chelonia, aux pages 127-129 du Vol. V (Part. I) des Etudes de Lépidoptérologie comparée, et J'ai signalé 10 exem- plaires superbement aberrants de /lazia, ayant fait partie de l’ancienne collection Wiskott, de Breslau. Je crois devoir compléter ce que j'ai précédemment écrit au sujet des Aber- rations de Chelonia Flavia, en publiant la figure de 5 exem- plaires ayant, les uns, les ailes blanchies, et les autres, une asymétrie par mélanisme, sur les ailes du côté droit. Les n°% 076 et 077 viennent de Gadmen; les n°* 078, 079 et 080 viennent d’Albula. 318 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE PLANCHE CVIIT: N°5 081. CHELONIA HEBE-ATTENUATA Œ, Obthr. Bohême. 082. CHELONIA HEBE-ALBINISANS ©, Obthr, (les ailes supérieures envahies par la couleur blanchâtre du fond). Autriche. 983. CHELONIA HEBE-ALBINISANS ©, Obthr. La Ciotat. 084. CHELONIA HEBE-TRISTIS ', Obthr. (les ailes inférieures d’un brun pâle). Montpellier. 985. CHELONIA HEBE-FUNEBRIS ©, Obthr. (les ailes inférieures envahies par le noir). Magdebourg. 986. CHELONIA HEBE-FUNEBRIS ©, Qbthr. Vienne. PLANCHE CEX.- N°5 987. CHELONIA HEBE-LUCTUOSA ©, Obthr. (avec le fond des ailes supérieures fauve pâle). Coblence. 988. CHELONIA HEBE-MŒRENS ©, Obthr. (avec les ailes supérieures presque envahies par la teinte noire). Thuringe. 089. CHELONIA HEBE-MŒRENS O', Obthr, Apolda. 090. CHELONIA VILLICA-VILLICA ©, Linné (les taches des ailes supé- rieures sont blanchâtres sur un fond noir mat). Allemagne. 991. CHELONIA VILLICA-VILLICA ©, Linné. Breslau. + 992. CHELONIA VILLICA-NIGRICANS Q, Obthr. Brieg (Valais). L’exemplaire représenté scus le n° 992 faisait partie de la collection Wiskott ; il est cité à la page 134 (ligne 4, en par- tant du bas de la page), dans le Vol. V (Part. I) des £tudes de Lépidoptérologie comparée. PLANCHELCX- N°% 993. CHELONIA VILLICA-FERE-UNICOLOR ©, Obthr. Angleterre (ex collect. P. H. Harper, qui fut vendue Salle Stevens, les 20 ct 21 mars 1884). L’exemplaire représenté sous le n° 993 a déjà été figuré d’après photographie, sous le n° 285 de la PI. XVII, dans la XXE livraison des Ætudes d'Entomologie. 994. CHELONIA VILLICA-ANGELICA Œ, Boisduval. Espagne. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 319 N° 095. 906. CHELONIA VILLICA-CONFLUENTISSIMA Q. Angleterre (ex coll. Clark, qui fut vendue Salle Stevens, les 2 et 3 novembre 1909). CHELONIA VILLICA-NIGRELLA Q, Fettig. La Vancelle (Alsace) ; j'ai reçu le papillon figuré sous le n° 996, de mon digne ami feu l'abbé Fettig, jadis curé de La Vancelle. CHELONIA VILLICA-KONEWKAI, Freyer. Sicile (reçu de Failla- Tedaldi, en 1908). CHELONIA VILLICA-BRITANNICA ©, Obthr. (les taches des ailes supérieures sont jaune de crème sur un fond noir velouté). Rennes. Pour les Chelonia Villica et ebe, Jai publié dans la Part. I du Vol. V des Ætudes de Lépidoptérologie comparée, aux pages 132-143 (Villica) et 143-147 (Æebe), des notices qu'il m'a paru nécessaire de compléter au moyen d'une figu- ration suffisamment explicative. M. Culot l’a réalisée, avec une maîtrise incomparable, sur les Planches CVIII, CIX, CX et CXVI du présent Volume VI. La Chelonia Villica, Espèce si répandue en Europe, habitant aussi la Syrie et l'Algérie, était, au point de vue comparatif des races géographiques qu'elle présente, jusqu'ici très peu connue. Je ne crois pas, en effet, qu'aucun Entomologiste ait déjà observé la difré- rence constante qui existe entre la morphe germanique et la morphe plus occidentale de V//Zica. Les fig. 990 et 991 de la PI. CIX sont l’image d'exemplaires appartenant à la race de l'Allemagne que, d’après la des- cription de Linné, je considère comme la première décrite. LetGderBerlin estétrèsNbientfhiwuré par Ereyer, sous Île n° 3 de la Tab. 33, dans Veuere Bertraege, Le n° 098, pris à Rennes, est un échantillon représentant bien la race bretonne, normande et anglaise de Vrllica, Sous le n° 997, se trouve figuré un exemplaire de la seconde forme qu'on rencontre dans l’île de Sicile. Il y a en effet une forme sicilienne plus grande et plus claire de Konewkat, figurée avec ce nom, par Freyer, sous les n°® 1 cti2rde la Fab: 33: Le n° 094 représente bien la V/lica-Angelisa, Boisduval. En ce qui concerne la Chelonia /1ebe, tout se résume, pour les variations, à une expression plus ou moins accentuée d’albinisme ou de mélanisme. Les exemplaires varient d’une 320 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Nos 999: 1000. IOOT,, 1002. I 003 . façon assez régulière. J'ai fait figurer, pour le démontrer, un Œ (n° 983) et une Q (n° 082) de la même Ab. A/binisans et une série d'exemplaires mélanisants n°% 084, 985, 986, 987, 988, 989 et 1027, parce qu'il me paraît utile de faire clairement ressortir la constance de ces variations qui se reproduisent, analogues à elles-mêmes, et selon des Lois dont je m'efforce de rendre tangible la réalité. I1 me semble que les collections entomologiques peuvent fournir une preuve très intéressante de l'existence de ces Lois. Je me suis peu étendu dans le Vol. V, Part. I, des Ztudes de Lépidoptérologie comparée, sur les variations de CAelonia Caja, parce qu'il m'a semblé que dans la circonstance, les figures seules pouvaient parler clairement à l'esprit par les yeux. Je m'étais réservé (p. 132) le soin de confier au talent de M. J. Culot la reproduction de spécimens particulièrement intéressants, lorsqu'il aurait terminé la série des Planches prévues pour le Vol. V, Part. I et Part. II. Ce travail étant maintenant accompli, je me suis fait un devoir de combler, par des illustrations excellentes, une lacune que j'aurais regretté de voir subsister plus longtemps. PLANCHE CXI. CHELONIA CaAJA, Linné. Angleterre; ex collection Battershell Gill, qui fut vendue à la Salle Stevens, les 12 et 13 avril 1886. — Etudes d'Ent., XX PI: KIDS Ge 235: Angleterre; ex coll. Rev. H. Burney, Wavendon Rectory Woburn Sands Beds, vendue Salle Stevens, le 21 novembre 1808. 0Et DEN KR PIECE 237 Allemagne ; ex coll. Kuwert, de Berlin, dont je fis l'acquisition en 1894. Angleterre; ex coll. Robert Mitford of Hampstead, vendue à la Salle Stevens, le 13 juin 1887. — Æë. d'Ent., XX; PI XIV; ho 247 Angleterre; ex coll. Sheppard, vendue Salle Stevens, les 25 et 26 mars 1880. — Æt. d'Ent., XX; PI. XV; fig. 262. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 321 N°%S 1004. Nos Nos 1005. 1006. 1007. 1008. 1009. 1010. IOII. 1012. 1013. 1014. IOI5. 1016. 1017. 1018. PLANCHE CXII. CHELONIA CaAJA, Linné. Autriche; ex coll. Wiskott, de Breslau. Breslau; ex coll. Wiskott. Saxe; ex coll. Wiskott. Carlsruhe ; ex coll. Bartel, février 1903. Angleterre, Tottenham, juillet 1893; ex coll. J. A. Clark, vendue à la Salle Stevens, les 2 et 3 novembre 1900. PLANCHE CXIII. CHELONIA CaAJA, Linné. Province du Rhin; ex coll. Wiskott. Angleterre ; ex coll, Clark. Angleterre; bred by M' J. Gurney, 1886; ex coll. Clark. Wiesbaden ; reçu de Bartel, février 1903. Angleterre, Coventry, Nicholls; ex coll. Tugwell, vendue Salle Stevens, le 10 décembre 1805. — Æt. d'Entom., XX; PI SRV he-N260! PLANCHE CXIV. CHELONIA CAJA, Linné. Ab. JEUNETI, Obthr. ; Besançon ; reçue de M. François Jeunct; décrite dans le Vol. V, Part. I, des Ætudes de Lépidoptér. comparée. — Les bandes des ailes supérieures, en dessus, sont pupillées d’atomes rouges et paraissent rosées, Angleterre, Finsbury Park, bred by Huckett, 1879; ex coll. Howard Vaughan, vendue Salle Stevens, les 22 et 23 avril 1800. — Et. d'Ent., XX; Pl. XV fige 25. Besançon; élevée de la chenille par M. François Jeunet. Dresde ; ex coll. Wiskott. Silésie ; ex coll. Wiskott. 21 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 322 PLANCHE CXWV. CHELONIA CaJA, Linné. N° 1019. Besançon (Doubs) ; obtenue par l’habile éducateur de chenilles : et zélé Lépidoptériste M. François Jeunet. Cette Aberration est fort remarquable par l'absence de la ponctuation noire ordinaire sur l'abdomen. 1020. Saint-Claude, dans la banlieue de Besançon ; ex coll. Robach. 1021. Besançon; ex coll, F. Jeunet. Les ailes inférieures sont rouges, mais l'abdomen est jaune. 1022. Var. WISKOTTI ©, Staudinger, Pont; ex coll. Staudinger. Le C', dans la morphe Wzskotti, a les ailes inférieures blan- châtres ; la Q a les ailes inférieures d'un jaune saumoné pâle. 1023. Paris; ex coll. Bellier de la Chavignerie, où se trouvaient deux exemplaires presque semblables au n° 1023. PLANCHE CXVI. N°3 1024. CHELONIA CAJA ©, Linné. Digne; ex coll. Augustin Coulet. Les ailes inférieures sont brunissantes sur le disque. Plu- sieurs exemplaires analogues ont été obtenus à Digne, en même temps. 1025. CHELONIA CAJA ©, Linné. Angleterre; ex coll. Harper. 1026. CHELONIA CAJA Œ', Linné, Westphalie; ex coll. Wiskott. 1027. CHELONIA HEBE-LUCTUOSA ©, Worms. 1028. CHELONIA CULOTI Q, Obthr. Sibérie orientale. L’exemplaire figuré fut autrefois donné au docteur Bois- duval par le comte Mniszech. Espèce tout à fait distincte par les pièces blanchâtres de son collier et de son thorax. L’abdomen, tel qu'il est repro- duit dans cet ouvrage, est conforme à la réalité actuelle de lexemplaire unique et ancien que je possède; mais 1l est certain que les exemplaires frais, dans la nature, doivent avoir un abdomen tout autrement coloré. M. J. Culot, mon collaborateur artistique si dévoué et dont l'éloge n’est plus LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 323 à faire, — à qui je dédie d’ailleurs cette belle CAelonta, — a reconstitué de son mieux les quelques taches noires et roses qu’on peut encore percevoir sur l’abdomen; mais il pense, comme moi, qu'en présence de l’état de vétusté du papillon, dont les ailes et le thorax sont cependant encore fort bien conservés, nous nous trouvons impuissants à nous rendre exactement compte de la coloration vraie de l’ab- domen de Chelonia Culoti. Le reste des caractères servira amplement à faire reconnaître l’Espèce. N° 1029. CHELONIA PURPURATA, Linné. L’exemplaire figuré est l'Ab. Obscura, dont je fais mention à la page 106 du Vol. V, Part. I, des Ætudes de Lépidop- térologie comparée, en disant qu'il a été obtenu, le 29 juin 1881, d’une chenille trouvée le 29 mai, par Tesch, à Grup- penbuehren, sur la bruyère, Le papillon en question a déjà été reproduit photographiquement sous le n° 293 de la PI. XVIII, dans la liv. XX des Etudes d'Entomologie. PLANCHE CXVII. N° 1030. CALLIMORPHA DOMINULA-ITALICA, Standfuss. 1033 1034 1035 { Transition entre CALLIMORPHA IÎTALICA, Standfuss, et CALLI- MORPHA PERSONA, Huebner. nes DOMINULA-PERSONA, Huebner. Toutes ces Callimorpha Dominula-ltalica et Dominula- Persona proviennent de Vallombrosa, en Toscane. Leur figuration a pour but, ainsi que la figuration de la Planche suivante CXVIII, de compléter et d'éclairer la notice que j'ai publiée aux pages 12-23 du Vol. V, Part. I, des £tudes de Lépidoptérologie comparée, relativement à l’histoire de Dominula. PLANCHE CXVITT CALLIMORPHA DOMINULA-LUTESCENS © et ©, Obthr. Essone, près Paris. (Lépidoptér, comparée; NV; Part. I; pages 17 et 18). LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Nos N°: 1038. CALLIMORPHA DOMINULA-ROSSICA, Standfuss. (Lépidoptér. comparée; V; Part. I; pages 17 et 18). 1039. CALLIMORPHA DOMINULA, Linné. Environs de Paris. 1040. CALLIMORPHA DOMINULA, Linné. Fusio (Suisse); 10-14 juillet 1907. 1041. CALLIMORPHA DOMINULA-ROMANOVI, Standfuss. Italie septen- trionale. (Lépidoptér. comparée; NV ; Part. I; page 22). PLANCHE CXIX: 1042 5 CALLIMORPHA QUADRIPUNCTARIA, Poda (era, Linné), Ab. 1043 ns Luctuosa, Obthr. (Lépidoptér. comparée; Vol. V; Part. I; page 28). Le n° 1042 vient du Tyrol; le n° 1043 du Valais, et le n° 1044 de Vernet-les-Bains (Pyrénées-Orientales). 1045 1046 } CYMBALOPHORA HAROLDI ©, Obthr. 1047 ne { Cynarornora HAROLDI Q, Obthr. Aflou, Sud-Oranais ; élevés de la chenille dévastatrice des champs d'orge, par Harold Powell. L’éclosion des papillons eut lieu en septembre 1911. Voir : Lépidoptérologie comparée; Vol. V ; Part. II pages 123 et 124, et pour les premiers états, la PI. photo., n° JL 1050. CHELONIA MIRANDA, Obthr. Tse-kou (P. Dubernard; 1808) ; var. Dubernardi, Obthr. La forme type est figurée sous le n° 50 de la PI: 6, dans la XIX® livraison des Ætudes d'Entomologie, PLANCHE CXX. 1051. CHELONIA MIiRANDA-LUGENS, Obthr. Chasseurs indigènes de Tä-tsien-lou (1805). 1052 1053 1054 ; CHELONIA BIETI, Obthr. 1055 1056 Les n°% 1052, 1054 et 1056 viennent de Siao-lou; le n° 1053 a été capturé par les chasseurs indigènes de Tâ-tsien-lou; LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 325 le n° 1055 a été pris dans la vallée du Tong-Ho, du 15 avril au 15 mai 1893. J'ai donné sous le n° 11 de la PI. IT, dans la IX° livraison des Ætudes d'Entomologie, une figure de l'Espèce qui avait été décrite par moi, dans le Bulletin de la Société entom. de France, 1883. Le n° 1056 est conforme au type initial. La Chelonia Bieti est extrêmement variable; déjà j'avais, dans la IX® livraison des Etudes d'Entom., désigné (p. 21) les variétés à ailes blanchâtres (fig. n° 1053), avec le nom d’Albescens, et ailes jaune clair (fig. n° 1054), avec le nom de Sulphurea. Je donne le nom de Xanthina au n° 1055 et de Melaleuca au n° 1052. Toutes ces variétés sont constantes. PEANCHENCXXT N°5 1057 Nos 1058 1259 À TRICHOSOMA PIERRETI, Rambur. 1060 1061 1064 1065 1066 1007 1068 1069 Voir la notice imprimée aux pages 35-39 de la Part. I du 1070 ] Vol. V des Etudes de Lépidoptérologie comparée. TRICHOSOMA PIERRETI-MAURITANICUM, Lucas. Les GC n% 1057 et 1059 ont été capturés à Bône; le © n° 1058, la Q n° 1060 et la chenille n° 1064 sont de Khenchela. Le © n° 1061 vient de Tunisie. Les n°% 1065, chenille, 1066, 1067, 1068, 1069, tous les quatre ©, et 1070 Q ont été pris aux environs d'Alger par M. E. Holl, officier d'administration de 1° classe du génie, à l’obligeance de qui je suis redevable de ces documents. 1002 1063 TRICHOSOMA CORSICUM ©, Rambur. 1071 1072 Le n° 1062 appartient à la race obscure de Corse récoltée par Bellier et signalée à la page 31 de la Part. I du Vol. V de Lépidoptérologie comparée. 326 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Le n° 1063, de Corse (coll. Guenée), est la morphe « avec les dessins blanchâtres des ailes supérieures teintées de rose » (page 32 de la Part. I du Vol. V de Zépidopt. comparée. Le n° 1071, de Sardaigne, est le O' qui est mentionné à la page 32 de la Part. I du Vol. V de Zépidoptér. comparée. Le n° 1072 a été envoyé de Sassari, en Sardaigne, par feu Damry. PLANCHE CXXII. SPILOSOMA LUBRICIPEDA, Linné (Wenthastri, Esper). Voir la notice imprimée aux pages 56-64 de la Part. I du Vol. V des Ætudes de Lépidcptérologie comparée. N°S 1073 . Ab. BRUNNEA, Obthr. Angleterre; ex coll. Maddison. I 1077 1076. Ab. BRUNNEA, Obthr. Angleterre; Elgin. 1078. Ab. BRUNNEA, Obthr. Angleterre; ex coll. Samuel Stevens. 1079. Ab. TRANSITORIA, Obthr. Angleterre; ex coll. Tugwell. 1080. Ab. TRANSITORIA, Obthr. Angleterre, Dundee. 1081. LUBRICIPEDA, Linné. France; ex coll. Bellier. 1082. LUBRICIPEDA, Linné; specimen asymetricum. Angleterre; ex coll. Maddison. 1083. LUBRICIPEDA, Linné. Digne; ex coll. Bellier. 1084. LUBRICIPEDA, Linné. Angleterre; ex coll. William Machin. 1085. LUBRICIPEDA-GODARTI, Obthr. Angleterre; ex coll. Meek. 1086. LUBRICIPEDA-GODARTI, Obthr. Angleterre, Dundee. PLANCHE CXXIIT. N°5 1087. NEMEOPHILA PLANTAGINIS-RONDOUI C', Obthr. (Pulletin Soc. ent. France; 1911; p. 311). Gèdre ; capturée le 1% juillet 1911 par M. P. Rondou. 1088. NEMEOPHILA PLANTAGINIS, hermaphrodite, Linné. Hidenheim (Wurttemberg) ; Lépidopt. comparée; Part. I; Vol. V, p. 83. 1089 des PLANTAGINIS-LÆMMERMANNI Œ, Obthr. Alsace ; 1090 Lépidoptér. comparée; Part. 1; Vol. V; p. 82. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 327 N°5 1091. Nos 1002. 1093. 1094. 1005. 1096. 10097. 1008. 1099. 1100 IIOI 1102. 1103. 1104 1105 110 1107 NEMEOPHILA PLANTAGINIS-CAUCASICA, Ménétriès. Caucase, Lépidoptér. comparée; Part. I; Vol. V; p. 82. NEMEOPHILA PLANTAGINIS-MACROMERA, Butler. Japon. EREBIA LIGEA, Linné. Berlin. Lépidopt. comparée; Vol. IIT; P3517: EREBIA TYNDARUS-ALBANA Q, Obthr. Hautes-Pyrénées; cap- turée le 31 juillet 1911 par M. P. Rondou. MELANARGIA SYLLIUS-HUEBNERI ©, Obthr. Alpes-Maritimes (Decoster). Lépidoptér. comparée; Vol. IIL; p. 361, 362, et Vol. V, Part. I, p. 186-100. MELANARGIA SYLLIUS Q, Herbst. Saint-Geniès-de-Malgloire (Gard). C'est la forme à nervures extrêmement fines dont le C' a été figuré par Herbst, d’après un exemplaire du Languedoc, sous les n°% 8 et 9 de la Tab. CLXXXII. PARARGE ACHINE-ANOPHTHALMA ©, Obthr. Montfaucon, près Besançon. Lépidoptér. comparée; Vol. IIL; p. 372. PEANCHE CXXIV: EREBIA LIGEA-LIVIDA C', Obthr. Brenner. Lépidoptér. comparée; Vol. III; p. 331. EREBIA ÆTHIOPS-HUEBNERI ©, Obthr. Suisse. EREBIA EURYALE-HUEBNERI Œ et Q, Obthr. Lépidoptér. comparée; Vol. III; p. 328. La Q n° 1101 a été prise à Larche, par Augustin Coulet, en août 1806. EREBIA LIGEA-HUEBNERI Q, Obthr. Autriche. Lépidoptér. comparée; Vol. III; p. 331. PARARGE HIERA-PALLESCENS C', Obthr. Silésie. PARARGE MEGÆRA-PALLESCENS ©, Obthr. Saxe. ( PararGe MEGÆRA-MEDIOLUGENS C' et Q, Fuchs. ; ex collect. Bellier. Patrie inconnue, Lépidoptér. comparée; Vol. III; p. 366. PARARGE MEGÆRA-LUGENS ©, Obthr. Reichenbach, en Silésie. Lépidoptér. comparée; Vol. III; p. 366. N°S 1108 Nos 1109 1110 10 A CH 6 I112. PTI2. 1114. 1115. TTO. TT. 1118. 1110. 1120. I121 1122 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE PLANCHE /EXXV- { Sarvrus FipIA-MINOR C' et Q, Obthr. Sierra-Alta. Lépidopiér. comparée; Vol. IIT; p. 277, 278. ÉSarvrus FIDIA-ALBOVENOSA et Q, Austaut. Le n° (ro) *Otarété pris à Vakouren, et la oO (ren) été capturée en Tunisie. SATYRUS FIDIA-ALBOVENOSA-MINOR ©. Géryville; septembre 1910. PLANCHE CXXVI. RHODOCERA RHAMNI, hermaphrodite, Linné. Stuttgart. RHODOCERA RHAMNI-DECORA d, Obthr. Angleterre; ex coll. Maddison. Lépidoptér. comparée; Vol. IIT; p. 177. CALLIDRYAS EUBULE Œ, Linné. Matto-Grosso (Brésil) ; forme type pour comparaison avec l'Ab. Schaust. CALLIDRYAS EUBULE-SCHAUSI ©, Obthr. Nouvelle-Fribourg ; capturé par le savant et zélé explorateur de l’Amérique, M. Schaus, qui eut la gracieuseté de me faire présent de cet intéressant papillon, à la suite d’une visite qu'il me rendit en 18096. ANTHOCHARIS TAGIS-ALGIRICA Œ, Obthr. Mecheria. Lépidoptér. comparée; Vol. III; p. 145. ANTHOCHARIS PECHI ©, Stgr. El-Kantara; m'a été obligeam- ment offert par Me de la B.-Nicholl, qui l’a capturé. ANTHOCHARIS CARDAMINES-FLAVIDOVIRESCENS ©, Oberthür. Prusse orientale. Lépidoptér. comparée; Vol. III; p. 140. LYCÆNA IOLAS-POWELLI ©, Obthr. Géryville. Bulletin Soc. entomol. France; 1911; p. 268. ÉLxcæxa ARION-TATSIENLUICA Œ' et ©, Obthr. Tä-tsien-lou. Lépadoptér. comparee; Nol:MN;#p 927 028. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 320 PLANCHE CXXVII. MIMÉTISME Les figures 1123 et 1126 représentent en dessus et en dessous le Lépi- doptère Æmpyreuma Pugione, Huebner (Zutræge, 41, 42). L'Hyménoptère de même taille et de même coloration : Pepsis Rubra, Drury, de la famille des Pompilide, figuré sous les n° 1124 et 1125, provient du Cap Haïtien, en Haïti, comme le Lépidoptère dont il imite l'aspect extérieur. L'Empyreuma Pugione qui a servi de type à Huebner venait de l’île Saint-Thomas. Les figures 1127 et 1128 représentent les deux côtés d’un Lépidoptère : Amycles Strigosa, Druce (Biol. Centr. Amer., PI. 8; fig. 3), tandis que les figures 1129 et 1130 reproduisent un Hyménoptère : Parachartergus Apicalis, de la famille des Vespidaæ, provenant du Yucatan, comme le Lépidoptère qui est son Sosie. La figure 1133 est d’un Diptère : Plecia funebris, pris à Moyobamba, par Marc de Mathan. Les figures 1131 et 1132 représentent deux Espèces de Lépidoptère qui ont un aspect analogue à celui du Diptère, savoir : N° 1131, Saurita Culicina, Obthr., de Bragance, au Para (Marc de Mathan) ; et n° 1132, Saurita Pipio, Obthr., de Cavallo-Cocho, au Pérou (Marc de Mathan). Pipio et Culicina ressemblent à Tipulina, Huebner (Pibia, Butler; Illustr. Lep. Het., PI. 7; fig. 7); mais Culicina est beaucoup moins obscure et Pipio présente un noircissement de la base des ailes supé- rieures qui empêche toute confusion. Je me suis adressé à mon honorable ami M. Edward Poulton, Profes- seur de Zoologie à l’Université d'Oxford, pour obtenir les noms des Hyménoptères et du Diptère figurés sous la PI. CXXVII. Grâce à son aimable concours, M. Geoffrey Meade-Waldo, du British Museum, a bien voulu déterminer les deux Espèces d'Hyménoptères et M. Austen a identifié le Diptère. Je prie MM. Poulton, Meade-Waldo et Austen d’agréer l'assurance cordiale de ma meilleure gratitude. 330 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE PLANCHE CXXVIII. NrIS4 , POWELLINIA LASSERREI et ©, Obthr. S' Géryville (Harold 1143 Powell; septembre 1910); Q Batna (V. Faroult; octobre 1910). J'ai créé pour Zasserrei, déjà figurée sous les n°5 13 et 14 de la PI. XI, dans la VI livraison des Ætudes d'Entomologie, le nouveau Genre Powellinia, caractérisé par les ailes étroites et élancées, les antennes relativement très longues chez le Cet fortement pectinées jusqu’auprès de la pointe qui se termine en un fil d'une extrême finesse. C’est à tort que J'avais placé jadis Zasserrei dans le genre Zuperina. Tel que ce genre Zuperina est compris aujourd'hui, la Powellinia Lasserrei ne saurait y prendre place. L’'Espèce est très commune en septembre et octobre dans le sud algé- rien. Il y a des exemplaires qui présentent un joli reflet rosé ou saumoné plus ou moins accentué. Il existe déjà le Genre Powellia, créé par Tutt, pour y colloquer les Syricthus Sao et Orbifer; Tutt était analyste au point de faire autant de Genres que d'Espèces; sans doute Sao et Orbifer ne seront pas séparés génériquement des autres Syrichthus dont ils sont très voisins; mais pour éviter toute confusion, j'ai créé en l’honneur de M. Harold Powell le Genre Powellinia. Tos Noa rr3s À EUXOA CAPSENSIS Cet ©, P. Chrétien. O' Géryville (Harold 114 Powell ; septembre 1910); Q Géryville (H. Powell ; octobre 1910). L’'Espèce est décrite d’après une Q, dans les Annales de la Société entomologique de France, 1910, en un Mémoire ayant pour titre: Contribution à la connaissance des Lépi- doptères du Nord de l'Afrique, par P. Chrétien (p. 497-531). Malheureusement, aucune figure n'éclaire les descriptions publiées dans ce travail. Cependant M. P. Chrétien m’ayant obligeamment communiqué quelques-uns des types ou co-types des Espèces qu’il avait découvertes pendant son séjour dans le sud de la Mauritanie et notamment à Gafsa, LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 331 j'ai pu identifier les papillons de ma collection à ceux que M. P. Chrétien m'avait envoyés. Autrement je déclare que, malgré tout le talent de l’auteur pour décrire les Lépidop- tères, j'aurais été impuissant à reconnaître, d’après les descriptions seules, les mêmes Espèces que M. Harold Powell avait récoltées de son côté. Dans ces conditions, pour assurer efficacement la connaissance des Lépidoptères en question, je me suis fait un devoir, à cause de l'intérêt tout spécial que m’inspire la faune algérienne et tunisienne des Lépidoptères, de publier les figures des Espèces que je possédais et que j'avais pu identifier, par comparaison, aux types communiqués par M. Chrétien. Cet Auteur a écrit dans les Annales Soc. ent. France, 1910, à la page 408, que Æuxoa Capsensis est voisine de NMatri- tensis, Vazquez. Il est vrai que M. P. Chrétien ne juge pas d’après la nature, mais d’après un dessin. Je possède plusieurs Œ et Q de Matritensis, ayant fait partie de la collection de feu Vazquez maintenant jointe à la mienne, et je ne trouve aucune ressemblance très prochaine entre Capsensis et Matritensis. . M. Culot, dans Voctuelles et Géomètres d'Europe, à très exactement figuré le GO et la Q Matritensis, sous les n° 2 et 3 de la PI. 15. On peut, au moyen de ces figures, se rendre compte de la réalité qui est comme suit la dite Matritensis n’est autre chose que la forme espagnole à fond des ailes brun noirâtre de l’Espèce suivante : Messaouda dont le fond des aïles est d’un brun rougeûtre. II ne me semble pas qu'il y ait entre Matritensis et Messaouda d'autre différence que celle de la couleur du fond des ailes. N° 1136. HELIOPHOBUS MESSAOUDA O', Obthr. Sebdou (Harold Powell ; octobre 1907). J'ai déjà figuré la Q Messaouda, sous le n° 3 de la PI. III, dans la IX® livraison des Ætudes d'Entomologie. La Q est ailée comme le © et, sous ce rapport, très difré- rente de Datini. L'Espèce est très abondante, en automne, à Sebdou et à Géryville. Il y a des exemplaires plus ou moins obscurs; certains sont fortement lavés de rose. La taille est variable. Le Of a les antennes très plumeuses. A cause de la séparation spécifique erronée de Messaouda et de 332 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Matritensis, j'ai pensé que la figuration de WMessaouda S ne serait pas inutile. Noirs 2. CLADOCEROTIS NOCTAMBULATRIX Œ' et Q, P. Chrétien. T1 O, Géryville (Harold Powell; octobre 1910); ©, Gafsa (P. Chrétien ; octobre 1900). Décrite par M. P. Chrétien dans les Annales Soc. ent. France, 1910, aux pages 502, 503 et 504 de la Contribution à la connaissance, etc. Cette fois encore, je crois fournir une contribution effective à la connaissance de CZladocerotis Noctambulatrix, en reproduisant, sous les n°% 1137 et 1138, la figuration du Œ' et de la curieuse Q avec ses aïles un peu atrophiées. Je suis redevable de la Q figurée à l’obli- geance de M. Chrétien. Le GO vient aux lumières en automne; il présente un très agréable coloris d’un rose aurore sur ses ailes supérieures en dessus; M. Powell en a capturé beaucoup d'exemplaires. Je suis porté à croire que ÂVoctambulatrix n’est qu’une très jolie variété de Episema Orana, Lucas (Exploration scientifique de l'Algérie, Lépidoptières; PI. 3; fig. 7). 1139. CLADOCERA ORANA , Lucas. Géryville (Harold Powell; octobre 1910). L'exemplaire figuré sous le n° 1139 me paraît bien réfé- rable à Orana d’une part; d’autre part, au moyen d’une série de transitions insensibles, il me semble inséparable de Noctambulatrix. 1140. SCYTHOCENTROPIA INQUINATA, Mabille. Géryville (Harold Powell; octobre 1910). Inquinata est une Noctuelle d’un gris argileux à dessins peu accentués, que M. Chrétien a obtenu d’éclosion à Gafsa et que M. Powell a prise aux lumières à Géryville. C’est M. P. Chrétien qui m'en a fait connaître le nom. Dans le Catalog Staudinger et Rebel, 1901, Znquinata est citée au Supplément (Vachtræge) sous le n° 1377 bis et colloquée dans le genre Phleboëis, en compagnie de Lasserrei. Inquinata Œ a les antennes filiformes. Zasserrei S a les antennes plumeuses, sauf à l'extrémité. Les deux Espèces ne sont pas génériquement assimilables. Je pense donc que la collocation d’/nquinata dans un Genre spécial, LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 333 EEE EEE EE LE LE LE est parfaitement justifiée. /rquinata doit être répandue dans tout le sud mauritanien. Je la possède en effet de Géryville, d’Aflou, de Batna et de Gafsa. N°S 1141 nu { Acronis BLEDI Get Q, P. Chrétien. Sebdou (Harold Powell ; I septembre 1909). Décrite à la page 500 de la Contribution à la Connais- sance, etc., dans les Annales Soc. ent. France, 1910. Espèce très commune et assez variable dont ma collection contient environ 250 exemplaires pris à Batna par M. V. Faroult, en octobre 1910; à Sebdou, à Géryville et à Aflou par M. Harold Powell, en septembre 1907, en octobre 1910 et en automne 1911. M. Harold Powell a découvert plusieurs autres Espèces d'Agrotis assez voisines de Pledi, mais semblant bien distinctes. La figure de ces nouvelles Voctuidæ paraîtra dans le Vol. VII des £tudes de Lépidoptérologie comparée. Il me semblerait tout à fait oiseux de les décrire, avant d’en assurer la figuration, seul moyen de les faire exactement connaître. 1145. AGROTIS MANSOURA Q, P. Chrétien. Géryville (Harold Powell ; septembre 1910). Je ne partage pas tout à fait l'opinion de M. P. Chrétien pour le choix du Genre dans lequel il a cru devoir colloquer Mansoura, décrite par lui, aux pages 498 et 499 de la Contri- tribution à la connaissance, etc., dans les Ann. Soc. ent. France, 1910. Le Genre Agrotis est un magasin assez large sans doute où sont présentement logées bien des Noctuelles qui ne se ressemblent guère. Toutefois, je reconnais que certains exemplaires de Aansoura, par le dessin de leurs ailes supérieures, rappellent un peu l'Agrotis Signifera; mais par la forme un peu élancée et allongée de ses ailes supérieures, l’'Espèce me paraïîtrait plutôt voisine de Simyra Oberthüri, Deckert, d’Aflou, figurée par M. J. Culot, sous le n° r de la PI. 3, dans Woctuelles et Géomètres d'Europe. Cependant Simyra Oberthüri d a les antennes fortement pectinées contrairement à A/ansoura d, chez qui les antennes sont très faiblement pectinées. La Simyra Mansoura est assez variable, tantôt plus claire ou plus N°8 1146 1147 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE foncée, tantôt avec les dessins des ailes plus confus ou beaucoup plus nets. L’exemplaire que je fais figurer a été déterminé par M. Chrétien; sans cela, j'avoue que, pour cette espèce comme pour les autres, j'aurais été impuissant à l'identifier d’après la description seule. Il est vrai de dire que les caractères distinctifs de Mansoura ne sont géné- ralement pas très saillants, mais plutôt vagues et comme effacés. { Acxonis POWELLI O et ©, Obthr. Géryville (Harold Powell ; juin 1910). Les ailes supérieures, en dessus, sont d’un brun-argileux brillant et comme doré. Elles sont traversées par des lignes noires ou grisàtres descendant du bord costal vers le bord interne, ainsi qu’il suit : la demi-ligne formée de deux ondu- lations; la ligne extrabasilaire composée de croissants et présentant une courbe générale peu accentuée; l’ombre médiane très accusée chez la © ; la ligne coudée formant une ligne courbe; la subterminale peu apparente, ainsi que le feston terminal aboutissant aux petits points noirs terminaux. Chez la ©, les taches orbiculaire et claviforme paraissent à peine. Les ailes inférieures du C' sont d’un blanc sale près de la base et jusqu'au delà du milieu; ensuite, elles sont bordées d’une ombre brunâtre ; les ailes inférieures de la Q sont grises. En dessous, les ailes sont traversées par une ligne commune, noirâtre, subterminale; le croissant cellulaire aux supérieures est bien marqué. Les antennes du C' sont légèrement pectinées. PLANCHE CXXIX, CATOCALA PUERPERA, Giorna; toutes récoltées par M. Harold Powell, à Aflou (Sud-Oranais), en août 1911. Espèce très variable dont j'ai déjà fait connaître sous les n% 160 et 161/de la Pl, XXVII /"dans-les Ærudes Me rép doptérologie comparée, les Ab. Powelli, d'Entrevaux, et Couleti, de Digne. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 338 N°% 1148. Forma MURINA. Alis anticis brunnco-griseis, bene signatis. 1149. Forma ROSEO-SIGNATA. Alis anticis rosaceo-griseis, bene signatis. 1150. Forma ARGILLACEA. Alis anticis ochraceo-argillaceis, minus signatis. 1151. Forma ROSEA, Austaut. Alis anticis roseo-salmoneis, minus signatis. 1152. Forma MODESTA. Alis anticis griseo-obscuris, minus signatis; alis posticis roseo-aurantiacis, pallidioribus. PEANCHENCXKX CATOCALA OPTATA, Godart. Les variétés d'Optata qui sont assez nombreuses semblent être restées mal définies, parce que non encore figurées. Le n° 1153, de Batna (octobre 1910), représente la forme normale méridionale, plus grande que dans l'Ouest de la France; les supérieures sont d’un gris cendré; les dessins noirs sont bien écrits. Le n° 1154, de Khenchela (juillet 1908), est la var. Amanda, Boisduval. Le gris des ailes supérieures et du thorax est toujours jaunâtre, avec les dessins moins saillants. Les ailes inférieures sont d’un rose vif; l’abdomen est quelquefois mélangé de rose. Len° r165, d'Aflout(août 1011), etule n°” 1156, d’Aïn- Draham, en Tunisie, représentent la var. Selecta, Boisduval, avec les inférieures d’un rose un peu rouge, la teinte des supérieures tenant le milieu entre Amanda et le type, mais un peu rosée ou violacée, les dessins très vigoureusement écrits et l’abdomen plus ou moins mélangé de rose. En dessous, la teinte rose est plus étendue. Le n° 1157 est l’Optata-Flava, Obthr. capturée à Digne par Augustin Coulet le 12 septembre 1900. 330 NS rr68. 1158. 1159. 1160. N° tr02 1103 1164 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE PLANCHE CXXXI. CATOCALA NUPTA-CONFUSA, Obthr. Munich, en Bavière (ex coll. Wiskott). CATOCALA ELOCATA-LUGENS, Obthr. Breslau (ex coll. Wiskott). CATOCALA MARTYRUM, Obthr. Région de Tä-tsien-lou (Chas- seurs indigènes de feu le Père Déjean). CATOCALA OBERTHüRI, Austaut. Alger (Harold Powell; juillet 1910); forme normale de l’Espèce. PLANCHE CXXXIT. CHONDROSTEGA POWELLI ©, O' et larva, Obthr. Géryville et Aflou (Harold Powell; septembre 1910 et août 1911). Espèce très répandue dans le sud-oranais où M. Harold Powell à capturé une nombreuse série d’exemplaires très purs. Elle est bien distincte de Constantina, Aurivilhus, dont j'ai fait figurer le O' et la Q sous les n° 46 et 53 de la PI. IV dans le Vol. I des Ætudes de Lépidoptérologie comparée. Constantina S est d'un gris noirâtre foncé et très brillant. Powelli Gest de couleur blonde, plus mate, d’aspect moins soyeux. L’Espèce est assez variable ; certains d ont le milieu des ailes, depuis la base, plus obscur; d’autres sont presque unicolores. Powelli ressemble pour la couleur à Æasciana, de Palestine; mais par la forme des ailes, il en est bien différent. Powelli est plus grand que Wandalicia, moins brun, plus blond et plus mate. La © Chondrostega Powelli a les antennes longues et fines, tandis que la Q Chondrostega Constantina a les antennes plus courtes et plus épaisses. La chenille est représentée sous le n° 1164, d’après un exemplaire soufflé à Aflou, par M. Harold Powell; elle vit sur le 7'hapsia aux environs de Géryville et d’Aflou. 1165. DIPLURA LOTI-BRUNNEA, Obthr. Aflou; 17 juin 1911. 1166. MALACOSOMA LUTEA, Obthr. Aflou; 25 mai 1911. 1167. CYMBALOPHORA HAROLDI, Obthr. (dernier stade) Aflou; 26 mai 1911. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 339 N°8 1201. 1210. PLANCHE NCXKXX VIT: HESPERIDÆ (Toutes les Espèces représentées sont des SYRICHTHUS, sauf les n°% 1208, 1209 et 1210.) LOSSBERGI, Obthr. Valdivia (Chili); reçu de Arthur von Lossberg ; 1904. OpiLiA, Obthr. Port-au-Prince (Haïti); reçu du Frère Odile- Joseph. BAHIENSIS, Obthr. S. Antonio-da-Barra (Pr. Bahia, au Brésil) ; reçu de Ch. Pujol. CAESPITALIS, Boisduval. Californie; in coll. Boisduv., ex Lorquin ; specim. typic. CAESPITALIS, Boisduval. Californie; ex Geo. Franck, de Brooklyn. SCRIPTURA, Boisduval. Californie; in coll. Boisduv., ex Lorquin; specim. typic. SCRIPTURA, Boisduval. Californie; ex (Geo. Franck, de Brooklyn. DAIMIO THETYS-SINICA, Felder. Se-pin-lou-chan (Va-Tcheou) à la frontière sino-thibétaine; recolté par les chasseurs indigènes de feu le P. Déjean. DAIMIO THETYS-SINICA-EPITARAS, Obthr. récolté par les chasseurs indigènes des Missionnaires de Tä-tsien-lou ; 1906. LEUCOCHITONEA ERICETORUM, Boisduval. Californie; in coll. Boisduv., ex Lorquin ; specim. typic. . PHLOMIDIS, H. S. ; ex. coll. Boisduval ; récolté par Kindermann. . RURALIS, Boisduval. Californie; in coll. Boisduv., ex Lorquin; specim. typic. OBERTHUERI, Leech. Tâ-tsien-lou. 6 : REVERDINI, Obthr. Tâ-tsien-lou. 340 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE N°5 1218 l BIETI, Obthr. Tâ-tsien-lou. 1219 \ 1220. BIETI-YUNNANA, Obthr. Vunnan; reçu de feu le P. Delavay, de Ta-pin-tze. PLANCHE CXXXVIII. HESPERIDÆ-SYRICHTHUS (Toutes les Espèces représentées appartiennent au Genre SYRICHTHUS.) DEJEANI, Obthr. Tà-tsien-lou. d ) | THIBETANUS, Obthr. 1223 1224 1225 Li Le n° 1223 vient de Tchang-kou; le n° 1224 de Mœnia; k les n°5 1225 et 1226 de Tä-tsien-lou. ne MACULATUS, Bremer. Léou-Fang. 1229. MACULATUS, Bremer. Wladivostock. (Conforme à la morphe jadis envoyée par Ménétries.) MACULATUS-AMURENSIS, Ster. Ile Askold. ee Se 32. ZONA-SINICUS, Pryer. Nord de la Chine. 1233. ZONA-SINICUS, Pryer. Yokohama. 1234. ZONA-ALBISTRIGA, Mabille. Nord de la Chine. 12 : : 35 { ZONA-BoCKkI, Obthr. Kiang-si. 1236) 1237. POGGEI, Lederer. Syrie; in collect. Boisduval Kindermann. 1238. POGGEI, Lederer. Akbès. ‘récolté par 1239. POGGEI, Lederer. Kafirnagan-Daria (Boukarie orientale); reçu de Groum Grgimailo; 1885. 1240 } A SPEYERI, Stgr. Ost-Sajan (Sibérie mérid.) ; acheté à Staudinger. Dans le texte de ce Volume, Ost-Sajan est indiqué : Sibérie orientale ; mais sur les étiquettes établies d’après les LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 341 indications données par Staudinger, je lis : Sibérie méri- dionale. Le texte étant imprimé, je signale ici la correction qu'il convient d'y opérer: PLANCHE CXXXIX. HESPERIDÆ-SYRICHTHUS N°S 1242 L x d À ANTONIA, Speyer. Fort-Naryne, Turkestan Oriental. 1243 ) 1244 ne STAUDINGERI, Specyer. 1240 1247 Le n° 1244 vient de Fort-Naryne; le n° 1245 a été pris à Sebdou (Prov. d'Oran), par M. Harold Powell, en octobre 1907; le n° 1246 a été récolté à Kouldja et le n° 1247 a été vendu par Staudinger comme recucilli à Namangan (Asie centrale). Fe NOBILIS, Stgr. 1249 Le O' représenté vient de Fort-Naryne; la Q a été capturée à Samarcand. 1250 oe TESSELUM, Huebner. 252 1253 Le n° 1250 a été apporté à Paris par Eversmann, comme venant de Russie méridionale; le n° 1251 (Var. VMomas, Lederer) a été pris à Konia, en Anatolie, par Korb. Le n° 1252 (Var. Dilutior, Ruehl) vient de Fort-Naryne; le n° 1253 (Var. Gigas, Bremer) a été capturé à Sidemi, en Mandchourie, par Jankowski. PLANCHE CXL. HESPERIDÆ-SYRICHTHUS N° 1254 12 : : SL Erschoff. Turkestan oriental, Fort-Naryne. 12506 ne) 42 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE N° 1258. ALPINA-DARWAZICA, Groum, Samarkand. 1259 CAE D, Obthr. Lambèse, en juin. 1200 : ? | Monaumen, Obthr. Aflou; obtenus d'éclosion par Harold Powell, en 1911. 1267 $ PROTO, Esper. Le n° 1266 vient de Sebdou (H. Powell, août 1907); le n° 1267 a été pris à Cordoue, en juillet 1879; le n° 1268 fut récolté à Yakouren, par Dayrem, en août 1907. 1269. CASHMIRENSIS, Moore. Kulu 1270 f271 1272, ORBIFER, Huebner. 1272 | 1274 | Le n° 1270 vient d'Akbès ; les n°% 1271 et 1272 proviennent "de Hongrie; le n° 1273 (/ugens) a été vendu par Staudinger avec l'indication: Namangan; Asie centrale ; le n° 1274 a été envoyé du Fort-Naryne par S. A. Akulin, en 1907. PLANCHE /CXET. HESPERIDZÆ-SYRICHTHUS 1275 | : LEUZEÆ, Obthr. Sebdou. 1276 ) 1277 1278 1279 1280 8 \ FRITILLUM, Hucbner. 1281 1282 1283 Les n° 1277, 1278, 1281, 1284 ont été pris à Saint-Zacharie, près des Sources de l’'Huveaune, en août 1911, par M. Gédéon INOErz28S 1286 1287 1288 1289 1290 1201 N°5 1206 1207 un) 1300 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 343 Foulquier ; les n°% 1279, 1280, 1282, 1283 ont été envoyés de Digne par M. Victor Cotte qui les a récoltés en août 1911. FRITILLUM-CIRSI, Rambur. Environs de Paris. Les n°5 1285, 1287 et 1288 faisaient partie de la collection Bellier ; le n° 1286 est un cotype de Rambur; il porte l'éti- quette : Czrsu, écrite par Rambur; il se trouvait dans la collection Boisduval à qui Rambur l'avait remis, avec des représentants des autres Espèces que, le premier, il avait fait connaître. Dans le Genera et Index Methodicus, 1840, le D' Boisduval énumère Cirsi au nombre des Espèces répertoriées du Genre Syricthus (sic). Cirsii porte le n° 3o7 et la localité indiquée est P. (Parisiis), En note, on peut lire les lignes suivantes qui s'appliquent aux quatre Espèces si judicieusement distinguées par Rambur : Serratulæ, Onopordi, Cirsii et Carline : « Cum S. Fritillun in collectionibus confusæ et permixtæ ». GALBA, Fabr. Les deux n°% 1289 et 1290 ont été pris à Trichinopoly (Hindoustan méridional) par le Père Castets; les deux n% 1291 et 1292 viennent de Naga-Hills (Assam); ils faisaient partie de la collection Shervill qui fut vendue à la salle Stevens, à Londres, le 10 décembre 1888. ADENENSIS, Butler. Aden ; reçus de Swinhoë. PLANCHE CXLII. HESPERIDÆ-SYRICHTHUS | Cirerztt Eversmann. Sarepta (Russie méridionale). CYNARÆ, Rambur. Sarepta (Russie méridionale). 1301. DIOMUS, Hopff, Thièse (Sénégal); pris en avril 1887. 344 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE N°5 1302. FEROX, Wallengr. (Sandaster (*), Stgr. ex errore). Natal, reçu du Pasteur Junod. 1303. FEROX, Wallengren. Lourenço-Marquez; pris par le Docteur Charles Henri-Martin. 130 . ? >( DroMUS, Plôtz. o) = U2 Us © SJ eh LT, Le n° 1304 viént de Delagoa-Bay; le n° 1305 de Natal (D' Ch. H.-Martin); les n°% 1306 et 1307 de Zanguebar (Mgr Le Roy). ; 1308. LEUCOMELAS, Obthr. Région de M’Pala, au lac Tanganika (R. P. Guillemé). 1309. SATASPES, Trimen. Cap de Bonne-Espérance. 1310. SECESSUS, Trimen. Natal; reçu du Pasteur Junod. 1311. MAFA, Trimen. Kimberley. 1372 PLOETZI, Aurivillius (Sp10o, Mab. ex errore). 1313 Le n° 1312 vient de Guinée (collection Boisduval); le n° 1313, de Sierra-Leone (Clements). 1314 3155 VINDEX, Latreille. 1310 : : ' À Le n° 1314 vient de M'Pala (Tanganika) ; c’est celui dont je parle à propos de Îromus, qui paraît faire la transition entre Vindex et Dromus. Le n° 1315 a été pris dans l’Usambara-Nguelo. Le n° 1316 est une Q de la collection Latreille, portant l'étiquette : « Windex; Ency.; page 785; Cramer 353. G. H. Cap ». PLANCHE VCXLTIT HESPERIDÆ-SYRICHTHUS INR ES : 317 ASTERODIA, Trimen. Transvaal. 131 1319. AGYLLA, Trimen. Afrique du Sud; ex collect. Guenée. (*) Sandaster, Trimen, d’après la figure publiée dans 7'7ansact. Ent. Soc., 1868, PI. V; fig. o, est une tout autre Espèce. Je ne la connais pas en nature. Trimen n'a figuré que le dessous des ailes; la figure n’est pas colorice. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 345 N°5 1320. TRANSVAALIÆ, Trimen. Kimberley. 1321 1322 © ALI, Obthr. Prov. d'Oran. 1523 1324 Re THERAPNOIDES, Obthr. Aflou et Géryville. 1325 1326. COLOTES, Druce. Angola. 1327. MELALEUCA, Obthr. Kitanga. 5 1329 ( ONOPORDI-QUERCII, Obthr. Polleca (Caserta). S Cette variété est à Onopordi ce que Pellieri est à Alveus ; même écartement des lignes grisâtres ou ocracées sur le dessous des ailes inférieures et élargissement du fond blan- châtre. 1331. REHFOUSI, Obthr. M’Pala-Tanganika. 1332. LACREUZEI, Obthr. Zoutpansberg, Shilouvane, Nord-Transvaal (H. Junod, 1906). 1333. ONOPORDI, Rambur. Granada. mi [88] 5 ARMORICANUS, Obthr. Corse (ex collect. Bellier). CN U> CU OU) Co OU © Oo u1 = [ex] Ù L'aspect de la race corse paraît tout à fait spécial. Cepen- dant, il y a dans la collection Guenée 2 Syrichthus étiquetés : Celles-les-Bains (Ardèche) qui sont très analogues aux exemplaires de Corse. Le D’ Prof. Reverdin pense que le n° 1334 est aussi un Armoricanus. Telle fut l'opinion qu'il exprima lors de la visite qu’il me fit le plaisir de me rendre à Rennes, en mai 1012. J'avais cependant cru pouvoir rapporter cet échantillon à Cirsü et cest de cet Armoricanus, secundum Reverdin, que je parle comme si c'était un Cirsi, dans le texte du présent Volume VI, à propos d'Onopordi. Le D' Reverdin, ayant étudié les genitalia du Syrichthus pris en Corse, par Bellier, et représenté sous les n° 1334-1337, à confirmé l'exactitude de la détermination : Armoricanus, QU & © Nos { 1340. 1343. £ 1344. 1345. 1346. 1347. 348. 1349. 1350. 1351. Nos 1338. 1339. 1341. 1342. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE PLANCHE :CXTEIV. DREPANODES DREPANODES DREPANODES DREPANODES hia). DREPANODES DREPANODES DREPANODES DREPANODES DREPANODES DREPANODES DREPANODES DREPANODES DREPANODES DREPANODES ENNOMIDÆ HAMULATA) Guenée, Brésin(S2°Gn0%7), HARPAGULATA, Guenée. Cayenne (S9. G. n° 78). HAMULATA, Guenéc. Variété. Equateur. HARPAGULATA, Guenée. Variété. Cachimbo (Ba- SICULATA, Guenée, Cayenne (S2. G. n° 70). SICULATA, Guenée. Variété Guyane-Française. EPIONATA, Guenée, Haïti (SH. G. n° 82). EPIONATA, Guenée. Equateur. INFENSATA, Guenée. Brésil (Sp. G. n° 82). EPHYRATA, Guenée, Guadeloupe (S$. G. n° 83). IRMATA, Obthr. Matto-Grosso (Brésil). INUNCULATA, Guenée. Brésil ? (Sp. G. n° 85) INUNCULATA, Guenée. Pernambuco (Brésil). ABRASATA, Guenée. Amazone (S%. G. n° 87). PLANCHE CXLV. DREPANODES . DREPANODES DREPANODES . DREPANODES . DREPANODES . DREPANODES . DREPANODES . DREPANODES . DREPANODES . CROCOPTERYX TRANSITATA, Guenée. Brésil (S9. G. n° 93). . CROCOPTERYX NILIGENATA, Obthr. Chanchamayo (Pérou). . CROCOPTERYX . CROCOPTERYX RUMILIATA, Obthr. Guyane française. ENNOMIDÆ ABRASATA, Guenée, Vénézuéla. SPICULATA, Guenée. Brésil (59. G. n° 8o). CHARISARIA, Obthr. Balzapamba (Prov. Bolivar). ICARIA, Obthr. Chanchamayo (Pérou). ICARINARIA, Obthr. Tarapoto (Pérou). ICARTARIA, Obthr. Huambo (Pérou). IANARIA, Obthr. Caraça (Brésil). UNDULINARIA, Obthr. Matto-Grosso (Brésil). ZICZACARIA, Obthr. Chachapoyas (Pérou). PERVISATA, Guenée. Cayenne (S9. G. n° 06). CROCOPTERYX CEROCAMPATA, Guenée. Cayenne (SH. G. n°101). Nos Nos 1366. 1367. 1368. 1369. 1370. 1370. 1872: 1373- DS 7Ète 1375: 1376. 1377- 1970 19705 1380. 1381. 1382. 1382 1384 1385 1386. 1387. 1388. 1389. 1390. 1391. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 347 PLANCHE CXILVI. ENNOMIDÆ CROCOPTERYX STERRHATA, Guenée. Brésil (Sp. G. n° 103). CROCOPTERYX SOLATA C', Guenée. Brésil (Sp. G. n° 104). CROCOPTERYX SOLATA Q, Guenée. S.-Catharina (Brésil). CROCOPTERYX COPIOSATA, Guenée. Brésil (Sp. G. n° 106). CROCOPTERYX (PYRINIA) SUNIADARIA, Obthr. Caraça (Brésil). CROCOPTERYX SUCRONARIA, Obthr. Rio-de-Janeiro. CROCOPTERYX FRIDOLINATA, Obthr. Volcan de Chiriqui. CROCOPTERYX ALVAREZATA, Obthr. Chachapoyas (Pérou). CROCOPTERYX ANTONIATA, Obthr. Balzapamba. CROCOPTERYX AUGUSTATA, Obthr. Chambireyacü (Pérou). CROCOPTERYX PASTAZZATA, Obthr. Equateur. CROCOPTERYX PARATA, Obthr. Para. CROCOPTERYX ANTARXATA, Obthr. Cochabamba (Bolivie). CROCOPTERYX CANANCHATA, Obthr. Nouvelle-Grenade. CROCOPTERYX IQUITATA, Obthr. Iquitos (Amazones). CROCOPTERYX TARAPOTATA, Obthr. Tarapoto (Pérou). CROCOPTERYX BATIFOLATA, Obthr. Cochabamba (Bolivie). CROCOPTERYX CUNDINAMARCATA, Obthr. Nouvelle-Grenade. CROCOPTERYX OROYATA © et Q, Obthr. La Oroya ($S. E. Pérou). CRATOPTERA PORIMATA, Guenée, Caraça (Brésil). PLANCHE CXLVII. ENNOMIDÆ CRATOPTERA CAVALLATA, Obthr. Cavallo-Cocho (Pérou). GYNOPTERYX SERIARIA, Guenée, Brésil (S. G. n° 111). GYNOPTERYX SERIARIA, Guenée. Var. A. Colombie (59. G. nor A): GYNOPTERYX ZARUMATA, Obthr. Zaruma (Equateur). GYNOPTERYX ZARUMATA-AURANTIACATA, Obthr. Huambo (Pé- rou). 348 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Nos Nos Nos 1392. GYNOPTERYX ZARUMATA-OLIVATA, Obthr. Cochabamba (Boli- VIe). 1303. GYNOPTERYX PAZATA, Obthr. Le Paz (Bolivie). 1394. GYNOPTERYX PRIMULARIA-UNICOLORARIA, Obthr. Cochabamba (Bolivie). 1395. GYNOPTERYX PRIMULARIA-MACULATARIA, Obthr. Cochabamba. 1306 I le CAROLINATA, Obthr. Chachapoyas (Pérou). 1398 PLANCHE CXLVIII. ENNOMIDÆ 1399. GYNOPTERYX EREBATA, Obthr. Chachapoyas (Pérou). 1400. GYNOPTERYX TIMANDRATA, Obthr. Paraguay central. 1401. GYNOPTERYX RHOMBADARIA, Obthr. San-José de Costa-Rica. 1402 1403 1404 1405 1406. PERICLINA CUCURBITATA, Guenée. Brésil (SH. G. n° 114). 1407. PERICLINA POMPOLEATA, Guenée. Brésil (59. G. n° 115). 1408. PERICLINA APRICARIA ©, H. S. Chachapoyas (Pérou). 1409. PERICLINA SPIRITATA, Obthr. Cochabamba (Bolivie). 1410. PERICLINA CICERONATA, Obthr. Moyobamba (Pérou). TETRAGONODES ANOPSARIA, Guenée. Cayenne (SH. G. n° 113). {TerracoNoDES ANOPSARIA-BAHAHOYATA, Obthr. Equateur. PLANCHE CXLIX. ENNOMIDÆ 1411 : , 1 ( Aprcra ALTERARIA, Guenée. Cayenne (Sp. G. n° 117). 1412 1413. APICIA DISTYCHARIA, Guenée. Cayenne (59. G. n° 118). 1414. APICIA CAYENNARIA ©, Guenée, transition à ALTERARIA, Guenée. Guyane française. 1415. APICIA CAYENNARIA-GRANDARIA, Obthr. Cochabamba (Boli- vie). Nos Nos Nos LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 349 1410. APICIA QUARTARIA ©; Guenée. Brésil (S2.G- n°1110). 1417. APICIA QUARTARIA ©, Guenée. Chachapoyas (Pérou). 1418. APICIA HOLMARIA, Guenée. Brésil (S9. G. n° 120). 1419. APICIA ARNETARIA, Guenée. Brésil (SH. G. n° 121). 1420. APICIA transitionnelle entre ARNETARIA, Guenée, et SPINE- TARIA, Guenée, S:-Catharina (Brésil). (avira SPINETARANOSET OS Guente Brésil(S2 Gmr23). 1422 PLANCHE CL. ENNOMIDÆ 1423 1424 $ APICIA SPINETARIA O, Guenée. Cochabamba (Bolivie). 1425 1420 APICIA OVARIAMONeMOMGuenEe MO; Brésil (S2 /Genor21); 1427) C', Huambo (Pérou). 1428. APICIA PRÆUSTARIA ©, Guenée. Brésil (SH. G. n° 125). 1429. APICIA PRÆUSTARIA ©, transition à TRIFILARIA, H. S. Balza- pamba (Equateur). 1430. APICIA TRIFILARIA O', H. S. Petropolis (Brésil). 1431. APICIA TRIFILARIA O', H. S. Balzapamba. 1432. APICIA SPINETARIA Œ', Guenée. Cochabamba (Bolivie). 1433. APICIA LINTEARIA O', Guenée. Chanchamayo (Pérou). 1434. APICIA PARAGUAYATA ©, Obthr. Paraguay central. PEANCHERCET ENNOMIDÆ 1435 ) APICIA FUNDARIA ©, Guenée, et var. A. Brésil (S2. G. 1436 ) n°13011 A) te 1437. APICIA IMPEXARIA O', Guenée. Colombie (S$. G. n° 131). 1438. APICIA JUNCTURARIA Q, Guenée. Amérique septentrionale ? Brésil ASP GVnr92); 1439. APICIA INCOPULARIA ©, Guenée. Habitat? (Sp. G. n° 133). [#S) 50 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE N°9S 1440. APICIA IMPEXARIA O', Guenée. Huambo (Pérou). N os 1441 1442 1443. SCARDAMIA METALLARIA, Guenée (SH. G. n° 134, p. 89; go). Inde centrale. 1444. SCARDAMIA AURANIJACARIA, Bremer. Wladivostock. 1445. SCARDAMIA NEERARIA, Obthr. Madagascar. 1446. SCARDAMIA NEOPHRONARIA, Obthr. Natal. 1447. DREPANOGYNIS MIxTARIA, Guenée (5%. G. n° 138, p. 93). APICIA JUNCTURARIA ©, Guenée. Balzapamba (Equateur). Afrique centrale. PLANCHE (CLIT. ENNOMIDÆ 1448. SYNNOMOS FIRMAMENTARIA, Guenée (S%. G. n° 141, p. 94). Vera-Cruz. 1449 (Error VESPERTARIA O'et ©, Linné; Guenée (59. G. n°,142, 1450 p. 96). Angleterre. I 1 { Error APICIARIA Œ et Q, W. V.; Guenée (S9. G. n° 143, os p. 97). Angleterre. 1453 : « . 455 EPIONE TRANSVISARIA, Guenée (S#. G. n° 147, p. 98). Afrique 1 RE : _ centrale. — (Les n° 1454 et 1455 ont été pris à Lolodorf.) 1. 1456. ZAMARADA CLIO, Obthr. Kamerun. 1457. ZAMARADA EUTERPE, Obthr. M’pala. 1458. ZAMARADA EUTERPINA, Obthr. M’pala 1459. ZAMARADA THALIA, Obthr. Kamerun. 1400. ZAMARADA MELPOMENE, Obthr. Kamerun. 1461. ZAMARADA TERPSICHORE, Obthr. Kamerun. 1462. ZAMARADA ERATO, Obthr. Kamerun. 1463. ZAMARADA POLYMNIA, Obthr. Johann-Albrechts-Hoche. 1464. ZAMARADA FLAVICINCTA, Hampson. M’pala. 1405. ZAMARADA URANIA, Obthr. Kamerun. 1406. ZAMARADA AGLÆ, Obthr. Johann-Albrechts-Hoche. 1467 ; a EUPHROSYNE © ct Q, Obthr. Johann-Albrechts- I Û Hoehe. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE à 351 PEANCGHEACENIE ENNOMIDÆ N°S 1469. ZAMARADA CALLIOPE, Obthr. Mhonda. 1470 1471 1472 1487 ZAMARADA THALIA, Obthr. Kamerun. . EPIONE CAMBOGIARIA, Guenée (Sp. G. n° 148, p. 98). Cap de Bonne-Espérance. . EPIONE BIVIARIA, Guenée (59. G., n° 150, p. 99). Cap de Bonne-Espérance. 1474. EPIONE PAUCARIA, Guenée (Sp. G. n° 151, p. 99). Pays des Namaquois. 1475. EPIONE ANTENNARIA, Guenée (59. G. n° 152, p. 99). Pays des Namaquois. 1476. HYPERYTHRA ENNOMARIA, Guenée (59. G. n° 157, p. 103). Bengale. 1477. HYPERYTHRA VERSATILIARIA ©, Guenée (59. G. n° 155, p. 102). Haïti. 1478. HYPERYTHRA MASCULARIA ©, Guenée (Sp. G. n° 156, p. 103). Cayenne. 1479. HYPERYTHRA VERSATILIARIA ©, Guenée, Var. A. (59. G. n°156, p. 102)... Cayenne: 1480. HYPERYTHRA JUVENTINARIA, Guenée (S#. G. n° 158, p. 103). Bornéo. PLANCHE:CLIV: ENNOMIDÆ S 1481. HYPERYTHRA NODIERI O', Obthr. Haut-Sénégal. 1482. HYPERYTHRA BOCKI O', Obthr. Yunnan. 1483. HYPERYTHRA MIEGII-HUMBLOTI, Obthr. Comores. 148: : 485 | HYPERYTHRA MIEG et ©, Mabille. Madagascar. 1495 1486. SICYA TRUNCATARIA, Guenée (59. G. n° 159, p. 104). Canada. . SICYA SUBLIMARIA, Harris: Guenée (S#9. G. n° 161, p. 105). ] ) ] Il 22 Amérique septentrionale. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE : (29 UT [e) N° 1488. SICYA DIRECTARIA ? Guenée (59. G. n° 162, p. 105). Colombie. 1489. SICYA NEMEENARIA, Obthr. Huambo. 1490. HETEROLOCHA RUMIARIA, Guenée (59. G. n% 166, p. 107). Quito. 1491. HETEROMIZA LYCIMNIARIA, Obthr. Mou-pin. 1492. HETEROMIZA LYCISCARIA, Obthr. Siao-lou. PLANCHE ICEVS ENNOMIDÆ N9$ 1493. HETEROMIZA LYCORAEARIA, Obthr. Mou-pin. 1494. RUMIA CRATAEGATA-IMMACULATA, Obthr. Angleterre. 1495. RUMIA CRATAEGATA-PROVINCIALIS, Obthr. Digne. 1496. RUMIA ABLUNATA, Guenée 59. G. n° 170, p. 110). Inde centrale. 1497. VENILIA MACULATA-ALBICANS, Obthr. Larche. 1498. ANGERONA PRUNARIA - AUREOCINCTA ©, Obthr.; ex coll. Bellier. 1499. METROCAMPA PERLATA, Guenée (S9. G. n° 197, p. 128, 120). Amérique septentrionale. 150 » à AUAXA OUVRARDI O et Q, Obthr. Siao-lou. 1501 1502. HYPERETIS EXSINUARIA, Guenée (S9. G. n° 179, p. 118). Pensylvanie. 1503. HYPERETIS PERSINUARIA, Guenée (S9. G. n° 182, p. 119). Baltimore. 1504. HYPERETIS NYSSARIA, Abbot ; Guenée (S9. G. n° 178, p. 118). Amérique septentrionale. PÉANCHEICEVT ENNOMIDÆ Nero) : : 595 { Exprovra TIGRINARIA, Guenée (59. G. n° 187, p. 123). Canada. 1507. ELLOPIA PINICOLARIA, Bellier. Corse. 1506 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 353 ELLOPIA COMPARARIA, Stgr. Algérie (Blida, Glacière). ETLOPA D PULTARE Guen (59 G- (n° 201, JD. 131, 132): Amérique septentrionale. ELLOPIA PLACEARIA, Guenée (S9. G. n° 202, p. 132). Cali- fornie. ELLOPIA lISCELLARIA, Guenée {S#. G. n° 204, p. 133). Amé- rique septentrionale. . ELLOPIA FLAGITIARIA, Guenée (SH. G. n° 205, p. 133). Canada. LEUCULA EMPUSARIA, Guenée (S9. G. n° 207, p. 134). Brésil. LEUCULA TIRESIARIA, Guenée (S#. G. n° 208, p. 134, 135). Brésil. ISI » + + LEUCULA ALBILINEARIA Cet Q, Guenée (SD. G. n° 209, p. 135). Brésil. PLANCHE CLVII. ENNOMIDÆ LEUCULA CILLENARIA, Guenée (S9. G. n° 210, p. 135). Brésil. CABERODES ACHROMARIA, Guenée (59. G. n° 211, p. 136, 137)- Nord de l'Inde. CABERODES METROCAMPARIA, Guenée (SD. G. n° 212, p. 137). Amérique septentrionale. CABERODES IMBRARIA, Guenée (59. G. n° 214, p. 137, 138). Pensylvanie. CABERODES SUPERARIA, Guenée (Sp. G. n° 215, p. 138). Amé- rique septentrionale. CABERODES MAJORARIA Œ et ©, Guenée (59. G. n° 216, p- 138). Amérique septentrionale. CABERODES INEFFUSARIA, Guenée (5%. G. n° 217, p. 138). Baltimore. CABERODES FLORIDARIA, Guenée ($S9. G. n° 218, p. 139). Amérique septentrionale. CABERODES PHASIANARIA, Guenée (59. G. n° 221, p. 140). Amérique septentrionale. 1528. TETRACIS ASPILATATA, Guenée (Sp. G. n° 225, p. 141). Canada. 354 Nos Nos LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE PLANCHE CLVITIE ENNOMIDZÆ 1529. TETRACIS CROCALLATA, Guenée (59. G. n° 224, p. 141). Amé- rique septentrionale. 1530. PRIONIA VIOLACEARIA, Guenée (59. G. n° 231, p. 144). Inde centrale. — (Guenée considère le papillon représenté sous le n° 1530 comme un O'; je crois pluôt que c’est une ©.) 1531. EURYMENE ALCOOLARIA, Guenée (59. G. n° 235, p. 146). Canada. 1532. EURYMENE PHLOGOSARIA, Guenée (59. G. n° 234, p. 146). Canada. 1533 { CROCALLIS BOISDUVALIARIA et Q@, Lucas. Le O (1533) vient 153% de Bône et la Q a été prise à Sebdou. 1535. CROCALLIS MOLTRECHII, Obthr. Sidemi. 1526 1537 | Variétés de CROCALLIS AUBERTI O', Obthr. — Les n° 1536 et 1538 1537 viennent de Tunisie (Aïn-Draham); le n° 1538 vient 1539 de Sebdou; les n° 1539 et 1540 ont été récoltés à Bône. 1540 | PLANCHE CLIX. ENNOMIDÆ 1541. SELENIA HYPOMELATHIARIA, Obthr. Tä-tsien-lou. 1542. ENNOMOS MAGNARIA, Guenée (5%. G. n° 276, p. 174, 175). Amérique septentrionale. 1543. HIMERA ARNOLDIARIA, Obthr., Mandchourie. 1544 } 1545 ODONTOPERA EDENTARIA Œ et ©, Guenée (59. G. n° 243, p. 166). Brésil. 1546. AZELINA MINETRARIA, Obthr. Matto-Grosso. 547. AZELINA MINOPENARIA, Obthr. République Argentine. 1548. METANEMA QUERCIVORARIA, Abbot; Guenée (59. G. n° 275, p. 172 et 173). Amérique septentrionale. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 337 N°5 1168. SYRICHTHUS MOHAMMED, Obthr. Aflou; 1% juin 1911. 1169. LEMONIA VALLANTINI, Obthr. Alger; 1911. 1170. LEMONIA PHILOPALUS, Donzel; Aflou; 1911. Les chenilles ayant servi de modèle pour la figuration de la Planche CXXXITI avaient été soufflées. PLANCHE CXXXIII. N°#z:171. Chenille adulte de SYRICHTHUS MOHAMMED. Obthr., sur Phlomis ?, et tente formée par deux feuilles réunies et fermées. Aflou; 6 juin 1911. 1172 1173 1174 1175. Chenilles adultes de SATYRUS POWELLI. Obthr. sur Senah (Lygeum Spartum), élevées d'œufs obtenus en octobre 1910, à Géryville. Chrysalides de SYRICHTHUS MOHAMMED, Obthr. ÂÀflou; 18 août 1911. PLANCHE CXXXIV. N°5 1176. Chenille adulte de THESTOR BALLUS, Fab., sur Onobrychis Argentea. Aflou; 6 juin 1911. Cette chenille est myrméco- phile. Le papillon (une Q) est éclos à Hyères, le 8 février 1912. I1 : : A Chrysalide de THESTOR BALLUS Q, vue de face et de profil. 178 ) 1179. Chenilles adultes de LYCÆNA BELLARGUS-PUNCTIFERA, Obthr. sur Lotus? Aflou; 6 juin 1911. Espèce myrmécophile. Cette chenille doit se nourrir aussi de Onobrychis Argentea. 1180. Derniers segments abdominaux de la chenille de LYCÆNA BELLARGUS-PUNCTIFERA, surface dorsale. Agrandi. a = Glande qui fournit le liquide recherché par les fourmis. b — Stigmate du 7° segment abdominal. € = Stigmate du 8° segment abdominal. d — Organe (tube) télescopique (fan). 1181. Aspect de l’organe télescopique lorsqu'il est érigé. Très agrandi. 22 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE [#S] [(®S] (e> PLANCHE CXXXV: N°s 1182. Chenille adulte de ZYGÆNA FAVONIA, Frr. et cocon, sur £ryn- gium Campestre; Aflou; 8 juin 1911. 1183. Chenille adulte de ZYGÆNA ORANA, Dup., sur Onobrychuis argentea; Aflou; 22 mai 1911. (Environ 1/3 plus grand que nature.) 118 _— KR - 4( Cocons de ZYGÆNA ORANA adhérents à des pierres. Aflou; 1185 28 mai 1911. 1186. Chenille de l'EUPREPIA CALIGANS-POWELLI, Obthr. dans son avant-dernier stade. Aflou; 6 juin 1911. 1187. Chenille de l'EUPREPIA CALIGANS-POWELLI, Obthr. dans son dernier stade, pendant la durée duquel elle estive sans manger. Aflou; 25 juillet 1911. 1188} : ; : é { Chrysalide d de l'EUPREPIA CALIGANS-POWELLI, Obthr. vue LI e d A 9 de face et de profil. x 2. Aflou; 29 août 1911. 1190 s : = 9 | Chrysalide Q de l'EUPREPIA CALIGANS-POWELLI, Obthr. vue 4 Len a a d de doset de profil. x 2. Aflou; 29 août gti: PLANCHE MERXXME N° 1192. Chenille adulte de CYMBALOPHORA HAROLDI, Obthr. Aflou; 26 mai 1911. 1193. Segment métathoracique et 1 et 2° segments abdominaux de la chenille adulte de CYMBALOPHORA HAROLDI pour montrer la disposition des verrues dorsales. Agrandi. 1194 ) Organe musical du papillon d, x 4. 1195 Ÿ 1196 À Chrysalides © de CYMBALOPHORA HAROLDI, profil et face. x 2. sn Aflou, 14 septembre 1911. La chrysalide vue de face montre les ailes du papillon en formation. Elles n’occupent qu'environ un tiers des ptéro- thèques. 1108 ; 100 Chrysalides de CYMBALOPHORA HAROLDI, dos, profil et face. x 2. Aflou ; 4 septembre 1911. 1200 ; P 9 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 355 EE ———— N° 1549. AZELINA MIPLESETHARIA, Obthr., Huambo. 1550. AZELINA MITHRAS, Obthr. Hacienda Cayendelé. 1531. ENNOMOS TILIARIA, secundum Guenée (ALNIARIA, secundum Barrett). Maenturog ; ex-coll. Howard-Vaughan. PLANCHE CLX. ENNOMIDÆ GENRE Azelina. 2. AZELINA MITRARIA, Obthr. Hacienda Cayendelé. 5 53. AZELINA MNASILARIA, Obthr. Balzapamba. 54. AZELINA MOLIONARIA, Obthr. Balzapamba. 5 5 a en UT UT UT UT UT bd . AZELINA MUNYCHARIA, Obthr. Huancabamba. AZELINA LUSTRARIA, Guenée (S%9. G. n° 242, p. 156, 157). Brésil. 7. AZELINA RAPINARIA, Guenée (59. G. n° 243, p. 157). Brésil. 58. AZELINA HŒDULARIA, Guenée (99. G. n° 247, p. 158). Brésil. 59. AZELINA HABENARIA, Guenée (59. G. n° 251, p. 159, 160). Brésil. 1560. AZELINA REFELLARIA, Guenée (S9. G. n° 254, p. 161). Brésil. 1561. AZELINA IMPERFECTARIA, Guenée (59. G. n° 255, p. 161). Brésil. 1562. AZELINA CROCALLARIA, Guenée (59. G. n° 257, p. 162). Brésil. 1563. AZELINA XYLINARIA, Guenée (59. G. n° 258, p. 162). Brésil. Un bei QG SV IMP,. OBERTHUR, RENNES. Lépidoptéroliogie, comparée Pl: XECVIT Imp. OUberthur. Rennes /. Culot lithosculps & pinx AE DA: LUE | A Lépidoptérologie comparée. PI. XCVHI Zap. Oberthur. Rennes -/. Culot lifhosculps & pinx lébidoprérologteNcomoarée. PL. XCIX 1mp Oberthur. Rennes J Culot Jithos uips & pinx L ANT E HAT nl nu in NF ll æ , Le | os 1 . lou Fépidoptérologie Ncomparée. PIC {mp. Oberttrar s ul rap. Obertlur. Rerne: J. Culot lithosculps & pirx Lépidoptérologie comparée. PI CI {mnp.Oberthur. Rennes / Cwlot lithosculps @ pinx e 1 ; ‘ Û 0 —- : L 0 1 : L { FA ‘ - Lépidoptérolo PI CI & PIX /. Culot ithost ulps Rennes /mp.Oberékar ' Î 0 } ; ñ 0 Lo L di a r ,- 1 : Û ï ; " i ' } } L ; 2 i l f br ' L ! 0 0 j l GA - "A L ai. (l 0 71 : 1 - i ; j | ' n ’ D 1% ' 1 cs , Du : ‘ot ï ' . A , » ‘ : : ' ' ' ‘ { 1 L L L U ‘ 11 : £ a) Lépidoptérologie comparée. BIAC {mp. Oberthar. Rennes /. Culot lithosculps & pinx Lépidoptérologie comparée. {mp.Uberthur. Rennes PI OV Zmnp.Oberélur. Rennes /. Culot lithosculps & pinx Pépidoptérologie Lcomparée. PIS GVI Zrnp.Oberthur Rennes ]. Culot lithoscuips 8 pinx L L ü L PRE D " DUR Ms Sn 1 (E * nn JL pe TON QUE FALE ; ‘ Lu AU ELU Zmp. Oberthur Renne _ # ’ CE 0 L-: DA LL “0 ù D He r” : D ' | LA .e 1e Li L n : : » : Û e L LI , n ( : : sr = y 1 . : (A "u un n te | | | : L \ ne = ; AU ” LORS oi pl ou Dm) S è L ! { . : Ù d Ù : Lu : 6 " : 1e EL W | PE | . CA Li L L 1 ON | : 1 OL! | ED 1 l l , : f f | nn : _ | . : ï h h VU | . _ | L L n : : ; | L ou L # C , L : L . | i | L, ART ) _ ” | n ! | | nn! o” s È ” : nl LE to | f | M MU : : 1 nr , : un : : je j : ÿ LISE L | . à l ML EE * l A Cr a : QU + SRE De rt , | DONTARE : L il ‘ rh | ; | L t& n 1 n. La 1 MP | h L "1 VON | nu | ) : sx: À : _ mn; . : wa un 4 En : . pe : à ) : L A nu! : LR | h | De D = L Lépidoptérologie comparée. EI CVTITE {mp.Oberthur Rennes ./ Culot lithoscul, DS à DIX 1 Lépidoptérologie comparée. PLICRE np. Oberifnir, Rennes / Culot lithoscu/ps & pirx To {mp. Oberthur. Rennes / Crlof EN "4 WI K ) MR oui AY E À è RTS LE L L A EN L L | TOR ÿ: L Ë : LS D 4e: | : IE A\URRE tÙ (C2 k Lu “ We sh | ni in à t PERL : É Il | rt L. he. | | DA L' 1: lépidoprérologie "comparée. PAL CI Lnp.Oberthur Rennes /. Culot lithosculps & pinx Lépidoptérologie comparée. PICZQUN {mp.Oberthur. Renres -/. Culot lithosculps & pinx Lépidoptérologie comparée. PE GOT {mp. Oberthur Rennes +]. Culot lithosculps & pinx L L l L [ | | FAN | 1402 « ’ | 4 1 AUS L e : un : =. " : h: AU DUT © bépidopiérologie, comparée. PIRE {mp.Oberthur. Rennes /. Culot lithosculps & pinx Léprdoptérologie comparée. El CXV, Zap. Oberthür Rennes +. Culot lithosculps & pinx Lépidoptérologie comparée. PF CNT Zmp.Obertir. Rennes { Culol fithoscuips & pins . as Ps mi the {np Ober 1 4h Aenres Lépidoptérologie COMparée, /. Culot lithosculps Lépidoptéroilogie comparée. PISO NTI {mp.Oberthur. Rennes NCA RTS } {mp. Obertlur Rennes Lépidoptérologie comparée. lmp.Oberthur Rennes Lépidoptérologie comparée. . Culot lithosculps & pinx : ts -+ é : ”/ 2! : ll dE: … : Lt s t \ L , i : # 1 _ i ] | { : ‘ ll Ê ' AT | \ Ÿ Répidopiérologie L'comparée. PI CXXI 1059 1068 1960 1062 Le 1072 1063 {mp.Obertlhur Rennes «1. Culot lithosculps & pinx 4 comparée. Lépidoptérologie PI CXXIT e/. Culot lithosculps & pinx Oberthur. Rennes lrap. F. Lépidoptérologie comparée. TE ENS NAS TATAT 3 EN CEA te 1 EE (EE lp. Oberthur. Rennes /. Culoé lithosculps & pinx Lépidoptérologie comparée. bent > > 4 : mp. Oberthor. Rennes /. Culot lithosculps& pinx ' a PE 2 2. mé “nt. nn Lépidoptérologie comparée. P1. CXX\ es (] Ë L: | ê Zap. Oberthur. Rennes «/. Culot lithosculps & pinx Lépidopréroliogie/"Comparée: PIS CRXVI Ne 1116 *? Imp. Oberthur. Rennes J. Culot. lithosculps & pinx lépidoprérologier comparée. P1. CXXVII 1126 1129 mp.Obertiwr. Rennes J. Culot fithosculps & pinx Pépidopiérologie comparée P1. CXXVII lp. Oberthur Rennes -/. Culotithosculps & pinx À Lépidoptérologie comparée. PL ORXEE Imp.Oberthur Rennes J. Culot lithosculps & pit Fébpridoptérologie Vcomparée. P1 CXXX. Imp.Oberthur Rennes +. Culot lithoscuips & pinx Le. : L Le ET lépidoptérologiel comparée. PE CARRAI . Culot fithosculps & pinx 1mp.Obertlur. Ren » EF-S Hépidopiéroogiéencomparée De.1 COCETN fr DEiniimn 12 A * n F: 1mp.Ubert/air Rennes J. Culot lithosculps & pinx lébpidoprérologie comparée. FC OCCENT 1173 mp. Obertfur Rennes H. Powell piix /. Culot lithosculps & col. Lépidoptérologie comparée. PI. CXXXIV 1177 LAÿ 1178 Împ.Oberthur. Rennes H Powetl, pinx -/ Culot lithosculps & col at Lépradoptérologie comparée. PI. CXXXV 1182 PA 1186 | 1187 | | 188 189 190 1191 } 1600 Zr3p Uberthur Rennes H Powell, piix /. Culot lithosculps & col Fépidopréroiogiencomparée! PI. CXXXVI 1200 Zap. Oberthür Rennes H Poivell, pinx /. Culot fithosculps & Co1 Lépidoptéroiogie comparée P1. CXXXVII mp. Oberlhur Rennes J Culot lithos: ulps & pirix Î XXVII Tr à FLUX / Culot lthosculps à pinx / comparée. Lépidoptérologie {mp.Obertlmr. Rennes DT : . a Parti Li L (A nn F, ba : PI. CXXXI Compare. Lépidoptérologie /. Culot lithosculps & pinx Zmp.Oberthur. Rennes DLLD COmMmparee. Pénidoptérologre +]. Culok lithosculps & pinx {mp.Oberthur Rennes NE En 1295 1288 DITIX Î ulps à ithos «J. Culot/ {mp.Obertliur. Rennes : à L ! Le | : L | | L 21 ï À ES | D | : VE ! . ET | 1n 10 L È LD ‘ | : L : » : A | _ : 1 0 : : | ni : a! y ) \ " : = D PS ns : n L L ù ue cd : : : | L n° ms, UX 0) ... + . L : CL il ET #n COUT | , Lens L l Û | A ns = | . L | L | : : L = _ Le : | : [M ALL : : Ti Û à L ce Dr: | e M | À : ! : eo” L | . l : DU 1 : Û] ‘4 AA Le ' VAI : D) ñ . C5) : oL: : l UN. | : ni . h L : ‘4 EI 4 L NOR h : ON ul RUE a 2 ra ’ pet h 71 : | | : L'0 i tn 0 | " DE LE NPC ONNE DFA TOELIE Ar, L ASS RCE 2 : J nid 0 a. NEC 2 1 A OT Le : 4 Les Compare. ae [er pologi Lépidopté XLII — J { ea 1309 r /. Culot lithosculps & prrx {mp.Oberthur. Rennes RépideptérologieNcomparée, 1321 1928 1335 {mp. Oberthur. Rennes /. Culot lithosculps & puix Se LR { 1} Lépidoptérologie comparée. F1_CXLIV (4 1346 } * 1349 ) K j lp. Oberthur.Rernes {. Culo lithosculos & picix (4 DS & } Lépidoptérologie comparée. PISCXEV 1356 1363 \ 1358 Zap. Oberthur. Rennes +]. Culot lithosculps & pinx Ua: PA 6 AU È Le. 1 , Sr M LA | TRAUT ITS | Le M n u th D x 4 1 De ” 0 LA rer M (4 L | | : L A » 1 | . L ra L « RS er ft L Le L 1 LES 1 CURE h at: Re 0 AMEL = Br r | : r ss L » E] De Î : le ; À { 1 1 j L ÿ @ U y DRE V | ù L 4 1) \ _ » à L | vi , : L | : dte 100 A "x RS Cr . : D 2 D ICT ps . (i PO ES VE "ob L 1 18 ne ‘ | EU, : L 2 DS | ET! : AT 5 à : . / 2 : © NT «1 { IR ‘ni | L l H h . nu n A | f ! ' «| À eu (A PAL UP" | N- \ l T4 Lt AL A ln | ; sl : E | É ? ‘ | Ar | À LE a, 1 : 0 Na VE L CE Ar J L | L - PRE ù { 2 | : mn na ” Al L . M | L Per : 1e L | TE L n dl d L | Fr DR 0 Cu ÿ LULU Jess Fr | : NZ ER ITU: nr : ne : " Y a | T2 . L 1. » . | : : : NES n TL i n , L | LITRES DRE + WC LP OR L Û L 1 ( LR s : | | : L Le | ei L le F >; L : nm vw" : RU LL La ss. lé — = = PR M SL LS __—. Répidoprérolocie comparée. PL: CXEVI 1380 à \ 1mp.Oberthur Rennes /. Culot lithosculps & pinx U =: LE DPI L su LS ei . à bis ” Lépidoptérologie comparée. PI-CXEVTIE {rmp. Obertkür. Rennes «/. Culot lithosculps & pinx Lépidoptérologie Mcomparée PI.CXLVITI Imp.Obertlur. Rennes À Culot fithost uips & pinx 4 . RS LE HhÉbidoprérologie comparée. PLICXKEPX {mp.Oberthur. Rennes +! Culot lithosculps & pinix PRE | û A " 20 | Lépidoptérologie comparée. FLE CT 1434 1mp. Obertiur. fennes +/ Culot lithosculps & pinx ll L 1 . A ] - Sr : 7 407 oo e WIR - | 0 " LE ñ PNR LE 0 t e. . i “ nn ét CR : De 1 | : ñ NE L | L | Loir 5 L à Az « ' ve n . : con | : re L L on Fan : CL : mil Oh ] | Le 0 : Be . L ! à E. : 1 | ni | Es F L nt | ! : NP. . t " L | : jee l D Qui >: \ LA) "a! L 1 HN : Û >» L : nt ra ‘af a L P : 72 | | L pr L U " : s i ON ON. ‘RL DT: a CR EE 2 É "1 = " LA on : à he ra APRAUT AN a " PR l " | : | PENDU LE : LEE de RATE b : | NE” LA vx 11 Fr 7 Cu L "PA lépidopiérologier comparée. EVACIT mp. Oberttr. Rennes +! Culot lithosculps & pinx Lépidoptérologie comparée. EL'CEU Zrmp.Oberthur Rennes +! Culot lithosculps & pinx RON me 2 En RE — + PRE des d— “mea rit tri tag DRE * ain LE PR Se .. "1 Lépidoptérologie comparée. PLACE Zap. Oberthur, Rennes e/. Culot lithosculps & pinx Je Épidoptéreluciéel \comparée. PLAGLEV {mp.Oberthür Rennes e/. Culot lithosculps 8 pinx Fépidoptéraogemeomparée. FAABU {mp.Oberthur Rennes -/ Culot lithosculps & pinx 177 Oh £ : … T2 : i L LA Le. EAN" EN RL ET LR UE | | tr L DR CRE Un : | Me? L | . : TRES E La | Dr: E f ue L DL | : ne HAT l CCE : : A de, | L TL re CR 1 er : Le en . . . mul : L | 19 L M. mie 0 û | | } AN ERA" 4, l SR OEN Re, : a à LES | DES | De | : _ ENT ” 1 | , CE É : Pop PUS pelÉ nr Pr hi L l | ù Û L- Co + É | oi Pa 1 N° V8 | | : : AT TETE L t : e. then . : J | L pl D ni LT NA VAL ER PAT LOT Fe | : | n d} . à | D tv: en : CM Te : \4 : L DE e L : A "sl D. CE à ü e L T2 : | LL - : ‘+ NE 7 * [ L Ù A ni . [RSS au : 4 D , . Lot "ee : à ee l'O ter ASC URER ST UNE "UE AOC VPRETES nn où E "12 re Un N DA : PET ER L : | dd l'E 14 Rp n. oi : + ù À ; el re | nn Va DA | : |. s : i L 3 « ; : L À » n on Un | DR l à [1 : ù } #. ve nu A LÉ t | ETS op ae D 'OUME pi ME : Le "ui nm A, “en DEN | OURS Re l'E l CE En H : Al l | | ‘ : . è ju? L El h n î DUR / on: L l , ‘4 . : Di AT L p DT" k lt À 1 L à k NE « CRT : L L SC CE : : : Vu je : ñ 7 | _ : "LA L'an L : LS = nr L L in 1 | J » L LD A AN : FANS F ir MA LES 1e are de 1 MERE AT TE Ni. HD “ ne dr L : lt ee ER h L : r. . Li L À “ L ; 5 (rs MES V2 BTE | : 0 | Û D L | 'n } nr A a ” : } Ù 2” Le : : L NC : ) ET + 14) F4 u D l 7. : F} LL À . | er VON É AU | La a | ï 1 4 bee À LR = ts. : m " el . à æ e\ Ji RER | é e nl vd PAS " VE : VOLS | rer : . l Û L 0” 1 : ‘E ae. L L re Er LL nn. | : Ji RAT 0 : un LAN E nl DR 7 û Lu VER : : L D : . - ni | 1» | L | : : at EN: CE | Fe CN 1: L e | | fl è ten L : | L L n We h. _ PAU EM DUR, Vu L : Es EE # FA UN! | | INR ATS 1 : OO E : en Le "si L L L » ! L 1h ( _ Rs 7 û TR | NU 7 D" PERL 0) ne DT Eat APTE sa ! Dee. Te : | : LR | Là (re BANC ; ù +: M L LR AU 1 SET a FER 2 *. 0 DER PAL APR “E | pe LA, Pr À RS : | | re l .. se PES ES pa A re LEE OI ( Lépidoptéroiogie comparée. PT ELA mp. Oèerthur Rennes J. Culot lithosculps & pinx 1 V . : nn 0 ES CS : 2 n T : TT: SUIS de ao | LT i CE L CL : 1 LS L Pra . | . | L 24 ' Us - t Le | b V L L : ol | | L | ca eu l L bi | ue UD ru e . 0 4! ï / L : : L : + .. o r Us L ©, = SC LUE L 1 nn: D D L [ È Py} LL EN I F3 A Re “ o . L = t ‘ (' . L) L Lo Q L r Dre | fu … (l L . DPI | U ne L L (HR V +. EL gp. L ARR AUrE : : ES AL TL Ses CR L ‘aéttiies amet a LépidopiérologietcCormtparée. PRIECEVIUT Imp. Obertur Rennes +! Culot lithosculps & pinx % Lépidoptérologie: comparée. PLECINITME Dnp. Oberiliwr Rennes ]. Culot lithosculps & pinx fe A | LE (URL Gi DONNE OUT DER) Su HAE CVS rer | 2 . PR re lv à L DpA on ue l La L «A : Pre L AE BR At : 0 Le : : (È RARE DIR R co! CA | | Mrs + Op 7 da Pat it Me tn h . | L " PA EUTS DA V, Ni | | 4-9 # ONU ‘hi FL . : Lot | : ' L eur . mn N 4 L ; ul D D : M: OR TE RS Vel A PAPA n 4. ? fat | f y L : Dur L, 14 110, AN u 0 À Mur ” | or : : . y TELE | MCE DATE PC "UNE Ur sl ar Re SR “ ’ pe QI pi : MN EAU à LAS ART LUE . PA Mo ni m4 nr ro 701 ACL 4 1 . L à Le : : | | ll r 1 x : en Er à Fi FEU A et 4 ne Ler On L- : NP" L A | CE ": LL 4e. OR | 71 AE) e'RUN " MAS ITU VAR : Le L Ne" i — L : CU L EE - UE t LE u e à ‘Re AL È Le | PAIE " ri n | ti AVE | hr (4 Pit ee | —— Le ñ Le =] L un De UN: : eut at he : : es L Pi 110 é 0 0 A | " A : " x ; NO AO : Peu _ 1e DRAC 1° + La ni "AR AOL Ar [mel PS nn . L CR a Or } ” EN OUR Pix 1% us 2 Le 7 +1 Ve À L l PQ ‘ _ 2 "mr L | MEL ‘1 \# : L in AL fl N dl 1 : en : er Ut j 1 | à ot | L Fran où à | Dr l fl 3 | ail 1e ? put 0 È re 1% LD " | DE _ DA } a M Le L | | ; fe Ep or N F , 4 AU l L ÿ e , Te L : L L ê PTIT TE a AMEER | T LU en An To L LOU LT | 1Lès Dir L SO is PAR L L … { : rt : . L re : M By A! | ù LE __—. L L . ! RSA | TP DD 2 CARE | »- Ÿ : 7. , D er” L "70 ( NT 4, Ware Nr À | ne” ”l | | na L [e te : » 1 Ho T \ D _. à s “1 LA AE il no tt de VE ». RRQ OU | : 4 : 1. ) " 1 1" : [ 5 L L i 14 : 7 ï LM : U | 1 1 àf 10! F EN : » LR & | ni ne h, à …_ Re CC L LUS APT 2” | e = - de n L LE \, R A K€ ù | 1» | VPN a 0 Nr 10 L 0h | 2177 SE | SN AE : MUR n ' l | i la a Lu ! Ta ll k 4 1 : ‘14 d' oi ‘à pue M: A D | nt FU | à Pr. 4 : » on Fr! D | ; PL | . 24 " LUTT La Le ù À = | : , n 4 | | : L : l n ! : H é ns : LA : { ñ ü ue en pi iL: l DO : Le r Li. Pag, : ie ! é : | nn TRUE + À %, , : M er L | e | À ; : \ L L | up | ES | d M vu ui 14 1. TRE SN UN are L 2 } 11LU 18 D 7 1 VE AE È TA re : A AT Gad Le gl 0 } A0 HOUR ET PE De TRE UT, FUN PA PTT “RE DIM. No. PRES, “IL Cr US O6 ’ TS TE nn Ÿ q ce 4 Jan Ab AT DES 7 : 2 | | « : : : n re LL” | re + } A | oi Lux V2 Per CE : 10h SEM ! Le D»? Lan A . à où LA VAT QUES FAN Le EE OT A [A N a: : L nR Eu : P 114 LA = fa LL ni Un à # n on EVA rot R LP TT A L nr NS de | Te L | LL SE L 4L, ANR ON, À k mr +11 PAU Sani; 1106 Pr L ve NN } #e h L Pébidoptéroleoqmecomparée PINELIX Pmp.Oberthir Rennes +/. Culot lithosculps & pinx ho " " 4 Tr vaut | ANTAURE LL y ie ni L Lu M NY T cn 1 lépidoptérologiéeMcomparée PEACE Zap. Cberthrir Rennes /. Culot lithosculps à pinx . es ER ‘1101 3008 OC nOHY — ‘H0} U9 SOJIE Sos pUOUWEI IIOI 3008 FT nolvy Sa9U{929$ IIOA S 1e Jjur)}SUI UN 1e YVNVHINONAE VIHdOLANAVH L JIOAE S9] soide S [EC S9S JUCIANO © ŒANNY HOIV SAHLHOITEXS CH “TA 1161 ‘91198/Y U9 [|J9MOd PIOIPH 9P Uoljei0[dxz Exploration de Harold Powell en Algérie; 1911 le Gouftt, une tige € sur EGA POWELLI © CHONDROST EI Kheïcha, 8 septembre 1911, ‘(tpuei8v) ‘1101 o1que3dos 11 “NO — ‘Ÿ IX IOHVH VYOHdOTV{NAI ‘1101 o1quojdos Êr ‘nopÿy — OÜ IXTOHFH VHOHdO'TVANAI sJ 1 ET CET 1161 :91193[Y U9 I[AMO4 PIOIPH 9P UoljeJo|dxz + > ‘(IpuRiST) — ‘1101 (Génvedncc op onied oun yr0o51ode uH ‘Id t E[ Snos LL!) oiquojdes g1 ‘nopy Ipur13Ÿ) ‘SaIre Ss95 ‘1101 o1quojdos 11 ‘noyy — ‘sodor ne ‘O Ia jeoisnu proiedde, Id'IOXVH VAOHdOIVANAN 2U99S ITOAL saide TOHYVH VHOHdOIVANAT À- 1161 ‘21493|Y U9 [I9MOd PIOIPH 9p uoljelo|dxz Exploration de Harold Powell en Algérie; I9II SOMABRACHYS CODETI Q sur une tige de graminée, vue de profil. Aflou, 15 septembre 1911. Exploration de Harold Powell en Aigérie; 1911 SOMABRACHYS CODETI Q sur une tige de graminée, vue de Aflou, 15 septembre 1911, Exploration de Harold Powell en Algérie; 1911 Trois chenilles de PACHYPASA LINEOSA sur une branche de /uniperus Phænicea (Arar). - Aflou, 30 septembre 191 Exploration de Harold Powell en Algérie; I9II Pr Chenilles d'ORGYIA DUBIA sur À'meuth.— Environs de Laghouat, 8 novembre 1911. Exploration de Harold Powell en Algérie; 1911 PL. Jw Chenilles d'ORGYIA DUBIA sur L'meuth.— Environs de Laghouat, 8 novembre 1911. Exploration de Harold Powell en Algérie; 1911 TE = Chrysalide d: SYRICHTHUS MOHAMMED. La feuille fermée servant de cocon a été découpée pour montrer Ia chrysalide en plac Aflou, 13 septembre 1911 Exploration de Harold Powell en Algérie; 191 Chrysalide Q de PACHYPASA LINEOSA en dehors de Aflou, 24 septembre 1911. son COCOON û Exploration de Haroïd Powell en Algérie; 1911 Pont * CHONDROSTEGA POWELLI, Aflou, Pont : NMALACOSOMA LUTEA, Aflou, Ponte de THAUMETOPEIA PITYOCAMPA, EI Kheicha Ponte de EUPREPIA CALIGANS-POWELLI, Aflou. Ponte de THAUMETOPEIA HERCULEANA, Aflou. Aflou, 24 septembre 1911. + n ñ “1161 um +z — *SITHSAOT 19 VINOAVAI VN#947 ‘NOVOXAT ATHHdANIdH Inod uiv119) uog ‘puoz ne 8n7-oqoi ‘SISSU JUOS S9]SOJ SP MOJOU] us J9 torponbsey "JU NOUV.P S0HQWOII O1 ® unoyäe[-noyy ousi] EI ins xnvojod sop jueredor soqeiy,p odnorn SIN ET 1161 ‘21198[V U9 [[I9MOd PIOIPH 93P Uuoljelo|dxz “oquiy nvommg np 99%]{ “JOAIJ inod sroq np jueyiodde xneoweys — ‘1161 joppinf 61 noyy à EL HU 1161 {911981Y U9 II9MOd PIOIZH 9P Uolje10dxz "1161 jofpinf 1€ — ‘SNIVAOTIHA VINONAT A ‘uerd-jueae] € ‘urexto) 9 Ans JSH-PION NE SI9U20I Sop os11d ‘noyy p °[UIau98 onA 6 4 + PM "TI 1161 {211981 U3 |[[J9MOd PIOIPH 9p Uoljeio[dx 0 + [74 ‘FSOLNOS SIHIOITHF oUnP oJpruouyo %[ 101 JA onb ojuejd 9792 ins 350) ‘nopy,p 159-pns ne ‘77/202) 9P sdury9 HOTTE 1161 ‘91493[Y U9 II2MO0Od PIOIPH 2P uoljelo|dx Exploration de Harold Powell en Algérie; 1911 PL. Ka #. PE L a DATE ge La cascade du moulin d'El Kheicha; vue prise du sud. 3 septembre 1911. “1161 o1quojdos £ — ‘urphow np 9pe2S89 8] 9p snssop-nv os1id EnA feyoIoyN JAP 99[[8A CT ae M ‘Id 1161 ‘91198[VY U9 [[J92MOd PIOIEH 9P uoljelo|dxz ‘1101 o1quojdos 07 ‘nopy-uiy,] op said souteid so” oeÏ ‘Id 1161 ‘214981 U3 [I9MOd PIOIPH 9p uollelo|dxz 1 o î 1 : & | ; k Ll i : La ñ ! L 1 % | t ” : | L Î : k â : nl der LOT er] « EL : A 7. ; . = PRIT " . ‘ . CE t >, : . ‘1101 o1quojdos 07 — ‘sitIPU op SHTIANIODON SOI 39 STIVALSAVY-ITIOAINL, VNÆOA7Z ‘ISVOOT VIOHVNVTIAJI 104 2}1[800"T ‘nOHY-UIY,p o8euIsI04 of suep souoly PER ve H ‘Td 1161 ‘21498|V U9 [[J2MOd PIOIEH 9p UoljP410[dx — ‘1101 o1quojdos 0 “FNINAIAT SI 39 VISOHLHO So] ‘VIVIOLFO So[ Ano0d 9311890[ ouuog ‘nopy ve ‘outedes np onrvid ve] * “At. 1 se M ‘Td 1161 :91498[V U9 [[9MOd PIOIPH 9p Uoljelo|dxz . ts se — + Re Lie ï H Fe L . Le : h L2 LL LC. Fa ne e LE En L | . L | + + L L . | IE : : L 2 sé . D L : : — ü : : Û . : .—.. Li 2 ec : | ! ! Le) + Ê J ed. ee = L x : : : EL « _ o “1101 9Iquiaidss OI I joOUd *DIQUIAOU 39 01{0)90 U9 ‘FIIOHHNO 19 VISOHILHO mod 93112207] "OTLAÂI9E) 2p 9)N0I 2] Ins noHY.P SOLTIIC SOp uI09 uf] FUS Dd el 1161 ‘211981Y U9 [IJ2MOd PIOIEH 2p uoljelodxz f ‘1101 oiquojdos 27 ‘UILJUIO[ 9[ SUEP NOINO!) Joqoi( ‘24payd7.p Sognoi op onbuez (jouo8) 2uPp29 un ‘ued tormoid ny ‘JEN-pemO SP 39 UNOWIJY-PENN(O) SP SEWIOUM ‘921N0S U] op AInOmne s#g4126 op Sonbe]q M *N OUIIO9 E[ 9P oNA oUIYPII TL -UIY AMONT 1161 ‘91198]V U9 [[J9MOd PIOIEH 2p uol}e410[dx 3 es tee nu pee range ame 2e Eee meer à DA it amsn ‘1161 oiquaojdos /z — ‘UIEJUIOT 9] SUCP SNOSPa-PANOT 9P 0: > CJIV "SI9HAH9UIT) ‘SJIOA Ssouou7 “o1quojdos LT np JINU 9P 9SSEU) EI 2P [JROOT ‘OUIUUITL-UIY ®Pp said nv9,09 ue M ‘Id 1161 :211981Y U9 |[I2MO0Od PIOI2H 9p uoljelo[dxz *I101 3008 TI — ‘XNOUBIL 081} J0 XNVOUWEI P 919JI[[OQUO OSNOIINO OUND SOIPUOIIE SoJJNO} 0 91919 E[ ANS CJ[UP SoHNOL ‘HAUVM-IH-QHY SAHALFS INOU 9yUIOT ouuoq SQL ‘JNOINOG-UIY,I 9D SNSSop-nY SIT 1161 {21198|V U9 |[IJ2MOd PIOIPH 9P Uolje10|dx La] Exploration de Harold Powell en Algérie; 1911 Pr Ki Sur la route de l'Oucd Sebgague. Djebel Oum Guedour au fond. Génévriers au premier plan. — 27 août 1911. { & ‘1101 300€ /z SIDUD0I S2[ Ans SIOTIAOUDI Sop Ano)»nNe JUEPUOGE JS9 VIODIATAS SAHALVS OT ‘Sa18 9P SIOUDOI SO[ }9 EUUMUEUWUPO L-UIVT ps Éig + pe Pas pa É ve pa ee C2" pe …_ * F . 1 er TE À ji “HR es 625 ne . VE *“s£ * En ‘ p .— ‘ Prbdes. PPT EE DR PR RE ne QT ET = rs +5 , : ” Pr Les LES > LE ra vfne: : CS * 2 “ s LAN Tir dr a T Es : “= s; ES: 3 : : x fe . CA nn VS = —. = - 2 > , . D ; î + ch << ” L : “ ss 4 - un NM ‘Id 1161 21198] U3 |[[J2MOd PIOiPH 9p Uuoljelo[dxz mer ‘1161 o1quojdos 391 — ‘OPEISUI E[ 30 QUINI UI[NOW OT ‘EUOIOUM [AP 2PIIUA PS LIEN | 1161 ‘21198[Y U9 [IJ2MOd PIOIPH 9P UOle10|dX 3 PA ADTON o1quojdos Eu ]S9nO0- PAS NE 194901 NP NE NP ostid ANA :)S9/I L "prr) OT 39 EUOIOUN J?f,p 9SUIMI UINOU J"T ADI CET 1161 {2141981 U9 |I2MOd PIOIPH 9P UOl}PI0Idx 3 si ‘1101 o1quodos z — ‘pns ne osrid onA ‘ssnoqu,p suiprel so] 39 ICS °T DUT 1161 ‘91198|Y U9 [I2MOd PIOIPH 9P Uolje10|dxX $ Prruisr ‘1161 oiquojdos € — ‘urmnou np juowe uo ‘EHDIOUM [A PonO.I °P 09[[PA PT ASLÉMCT 1161 ‘911981 U9 [I9MOd PIOIEH 23p uornelio|dxz mme nn ee ‘1101 o1quojdos £ — ‘ouinI uINOW of JUEAOP JuowodweI 9TON ‘EUIIOUN [A SCT 1161 {21198|Y U9 [J2MOd PIOIPH 3p Uoljelo[dxz LE dl D Exploration de Harold Powell én Algérie; 1911 Pr. Kai Se —————]]—]]————— Colline d’Alfa, près Aïn-Tirahine. Localité typique pour SATYRUS ABD-EL-KADER. 29 septembre 1911. Le moulin ruiné d'El Kheicha*et le ravin;wvue prise des rochers au N..W., au-dessus de la cascade. — 2 septembre 1911. - + nage # + tete à 0 LE Ca $ LT” RL : ns L - 4 “1161 o1quopdos ge — ‘snospo{-ponQO,I op oppea I ‘ue[d oiuoid ny “SOUIUIGOIO T 19 SIOLIADUPDT) ‘SJIOA SOUQ9D 0P 19104 ‘EHISINS-UIY, op said ‘quowodues onou op osud on RS EMEA EE v è D AE N [ L A fe ‘Td 1161 {21498/Y U9 [IJ2MOd PIOIPH 9P Uo12410IdxX3 4 nr = ‘1101 o1quojdos 67 — ‘o8v9 EI 9P 909 L JUOS PIAU(] SO[ILUTD 39 [[OMOX PIOIUH *208Id uo 359 osseuyo 9p 0809 eT ‘1161 o1quoydos 6z ne gz np JINU 9P 9SSEU) EI] OP UIBIID} 9j ‘CHISING-UIY,] 9P S214 wM ‘Id 1161 ‘214981V U9 [2MOd PIOI2H 2p uoljelo[dxz *1161 914090 € — ‘YIIVNINVA VIOAT ‘VANOYSSAIL SAHOHAOITAF ‘SITIAVIIO VHAIOAVID VNVASIH VINASIdH AINnOd 911[890T ‘nvossinr np said souofy {SIOIU28ISTA 39 SOSOI-SIOLINVT ‘SJIOA SOU9T ÉOUIDJUE] 9PUEIS EI 0p quouooeduo,] op ost1d on A ‘1161 9140390 Ÿ 79 € Sop Jinu 9p sosseyo sop juomwodiueo op noif ‘[EYAY [® Souoy 9p uoIeA wM ‘Id 1161 ‘211981 U9 [I9MOd PIOIEH 9p uolje10[dxz Es .. re ‘1101 9140390 € "XAGVM-TA-QHY 19 ITTAMOY SANALFS So] 104 ogquonboiz ‘RJ[Y,] SUCP 01H) oUN NOHY.P SOHAWOIIN ze € ourerd ET we M ‘Id 1161 {21198|Y U9 |[[2M0d PIOIEH 2p uoljelo|dxz *JI2[0S NP I942N09 9[ JUBAB nod un ‘180JOU4J — ‘1161 IPW 9P SIOW NE JIOIPU9 99 U9 SUNUWUON JIEJ9 FALAT FNOSOOVIFTIN yo {1101 9140720 £ nt z np JInu 9P oI[IUOUO UT ‘77/07 op sdue OP 9SSU9 EI 9P 2JH[V20T ‘PELS-IpIS-BI[onr) op [piog 97 ee: ue MH ‘Id 1161 ‘21498[Y U9 [I9MOd PIOJEH 9p uolje10[dxz en - > Demi nee M à ce : FA L . : .. + ‘ex . ve 0 eo ns CE . | LS è . L . D : … | L : Le La ‘ : . L te. . __… L = U | . : e | : L “ 5 . h AA : LL L A _— s : == En: | . 12 .. : . È . es te de L = : : . L L FL L { : 0 . =. LA | ol | _ . . - . pu EL ee | LD _ ce … —_ L +, . : 0 _— _ LL DE « L L L EC . .« L : a : L a. "1161 0140300 S — “VIOVIHA-SAITIAS VIOMVNVIAIY An0d 9J118007T JOIBIL 9P 9MNOI EUUOUIO-UIY,I 9P 2INIUEUI9 9p os11d on4a {(oppnpuo uonvoynens) efponoy Jo joqofq ov ‘Id 1161 ‘21498|Y U9 |[[8MOd Pi0itH 9p uoljeio|dxz ‘1101 914090 OI — ‘oI[IA U[ 9P SINDAUIEA S0[ 39 NOUV,P oonbsoIY ET ST 1161 21198/Y U9 [I2MO4 PIOIEH 9P Uolje101dX3 *IIOI 9140790 TT — ‘sJI9A Sou9y9 xnvog ‘UU98IpU] Ssop sojonboi SO[ J10d01 onboeg JUBUYINOIT 9 ‘1101 01q40)20 Ez-cc np juowoduwues Op NOT] ‘[e[UIV-UIY BOL 1161 ‘91198/V U9 |[|J9MId PIOiPH 9p uoljeJo|dxz ‘1101 9140790 7z 9] ‘OIMUNT EI & SI 939 JUO VINVIILNVA ANVISFHd EI ‘VLHIH VNAIHO0TN.I d ‘INNVINNAZLIN VISOHLHO,.] onb ojuo] opuris ET 9P SNSSop-NE OUI[OO UE, ANS 759,9 ‘[E[YIV-UIV,] E uouodtures «x "Id 1161 :91198[Y U9 [|J9MOd PIOIEH 9P UoljeJo/dxT *1101 0140790 €z — ‘j1edop op sp91ddy ‘syi1o4 sou9y9 ‘INNVNNAZLIMN VISOHLIO,[ 9P 2H[U20T *[IJIV-ULV.I 9P Sad se ‘Id 1161 ‘214981Y U9 |[2MOd PIoieH 9F uoreJoidxz nn Ps £ Pr ar À , i j ' ' , ’ Ù ; ‘ L : 3 Û 1 ; . 4 ; : Ë | L ï + > * ! (Ji Stersimanens = DR are as Le Jet 2,0 0 A . , we mt 7 " ms = . , je SL “T4 1161 ‘21193/V U9 [I2MOd PIOIZH 9p Uoljelo|dxz te + ' , ” + * , a ‘ CE é" 7%; , ‘II0I 9140790 Cz ‘ROEVY SION oute[d La] JP on A ‘ouse]uou La] InNS SjI9A SoUUT 19 SISTIADUIT) + ROINOr) np SJOUIUOS SOP un P on A ne M ‘Id 1161 :91498[Y U9 |[[I2MOd PIOIPH 93P uolje4o|dx3 ‘1161 914090 Fz — ‘juowopnos IDIW © UIEU np Ssoimoy F 9p ‘PonO,J op on1vd 9309 suep onoo nvo/T ‘299 ‘SIOLIAOU9T) ‘XIII, ‘SJIOA SoU9uT ‘dary.p suiq ‘228na2g ‘(aunyay) SiauoN ‘014090 ST nv FT np JINU op osSE2 EI 9P ?J[CI0T ‘CIHOJI-PONQ,] & juowodueT JR ESS: 7 || re +. set “Id 1161 {21498[Y U9 [|J2MOd PIOIPH 9p uolje10,dxz “ ‘ ’ , SR . e , AE HA CAL DR , s ,0 * ‘s + . 7 , . CR 1 HT 0 à Ï CS {ue ñ + 1 11 a *IIOI 914090 FT — ‘SIOLTADU9T) J9 SJ9U9T) ‘CIIOIN-PONO,[ 2P S28108 S9P 991JU9, V L : | ae “Td 1161 :91198[Y U9 [[I9MOd PIOIPH 9p Uoljelo|dx Exploration de Harold Powel! en Algérie; 19H1 PL. K2x Dans les gorges de l’Oucd-Morra. Tamarix et Génévriers. ; octobre 1911. us Exploration de Harold Powell en Algérie; 1911 PL. Kay Dans les gorges de l’'Oued-Morra. Rochers de grès, Pins d'Alep et Génévriers. 25 octobre 1911. *I101 9140390 97 — ‘uIe119} 99 4ns ossnod ajuIMbO[0Z LT ‘NOW 2P 39 EJ[Y,P SONO ‘outeid ef op onA f1eno0epI{ [oqoi zu M ‘Td 1161 ‘21198[1Y U9 [J9MOd PIOIPH 9p Uoljelo|dx FC | | ‘1101 9140390 JT — ‘puoy ne IEnO8pI{ [oqoi({ (242$) 1oiqnfnf op ‘(/r19) xa7dup.p ‘duo op soynor ‘D19HUN[ LI & ‘HIOS 9] Sonuoa juos ‘orjvunel snossop VXIAINZ OUN jo ÆAOS VAHLSANVIY I ‘SNOZIIT-pONQO,] & ‘1101 0140390 Oz ne Sz np dueo o1jou op juowuooe|du “ | eq ‘Id 1161 ‘91198]Y U9 [I9MOd PIOI2H 9p uorje4io|dxz "1101 9140390 9Z — ‘IZJY-PonO,j ans ‘inowufper, op suiprel jo 1esy na 1161 ‘91198[Y U9 [I8MOd PIOIEH 9p uoljelo|dxz . _ =. 2j" L : 0 de L "III 9140390 9 — ‘IZJN-PONQ,] 9P JIJ NP NA JNOWIPET, op ICS 0 o4 ‘Td 1161 :21198[Y U9 [I2MOd PIOIEH 9 Uolje4101dx3 ‘1161 9140390 /T — ‘VIING VIAONO.P 9[[IU9U2 EI JUL, op Sdueyo fjenoqy#vf & nowf[per 9p ojno1 fvIeyeS o[ SUECI mod DI[LIO[ DINOT[IOUW EI ]S9,9 ‘22929 9P }9 Im (AE ‘ ra ‘"Td 1161 :91198[VY U9 [[J9MOd PIOIEH 9p Uolje410o|dxz ÿ ‘II6T 91{0)00 LT — ‘sopuruvi8 jo uved-Juear & soun ‘jowoy 1 JoIU9 TL, np ostid onA ‘Jenoy8veT op ewvIoury … eq M ‘Id 1161 :911981V U9 |[9M0d PIOIBH 3p UoI24101dx3 ‘1161 9140320 QT — ‘JUNOUSET 9P SISEOI 9P UI02 uf a ’Id 1161 ‘31498|Y U9 [I8MOd PIOJEH 9p Uoljelo|dxz « *II0I 914090 ST — ‘suory? S9P 19490Y np osrid onA ‘souiose) so] ‘M CN 91200 fyunoy8eT : e. | 54 ‘Id 1161 : 914981 U3 [I9—MCd4 PIOIEH 9p uoije410|dx "II61 9140320 ST — ‘suoly9 S9P I9420Y np onA {JS 4-pnS onived fjenoy8eT op oJ[IA O[[oIA CT Ô y ‘Id 1161 :91198[Y U9 [IJ2MOd PIOI2H 9p uoljeio|dxz Exploration de Harold Powell en Algérie; 1911 PL. Kbi La Porte d'Alger et fortifications à Laghouat. — 28 octobre 1911. s _—. se, Le : Î | : l i : [2 : “ | =. 1 | 1 4 ï \ : 1 a : 4 ne ‘III 914020 O£ — ‘puUvION J107 np osrid ‘jenouy8vT 9p on ( | L l / fa ‘Id 1161 ‘914981 U9 [I9MOd PIOIEH 9p Uolje101dxz *IIOT 9140190 1€ — ‘sÂ[[yoe( pie) np pioudoid er] jo 08109 v'[ ‘(sonawuopiy Fr) genoy8e"T said JOIIJY 27 aa M ‘Id 1161 ‘911981 U9 [I9MOd PIOIEH 9p uolje10[dxz Do eemeene sen nn *IIÔT DIQUOAOU yol — ‘SIMVINONVAHGVA() AHOXSA 9P XNBOIINOF SO ISSNE 9ANO1} À UO ‘X27{17F SOI INS 0140)20,P uUY LI L OUNUWUOD JS9 VIHNCI VIAOHO,P 9)[NPE O[[IUOU0 CT ALADUD J OP SUOSSING J9 729, OP 30 28h99 OP ‘XIJ{UIF,P SOYNO IL ‘nowf{pe], R Jenoy#e"f 9p »n01 e[ Ans ‘CqJEH [A a ‘Td 1161 :91198[Y U9 [I2MOd PIOIPH 9p Uoljelo|dx PIC JIQUIAOU T — ‘IPUEIV-UIV said “JUPPINON JP ® 2, - IUTIPOT, PouUT QUO RURALE FREE 1161 :91198[Y U9 [|J9MOd PIOIPH 9P Uolj210|dx 3 ‘1101 o1iquoaou € — ‘sie sonbjonb ‘ej|y,p uone)289 A -(sonau 001) eUnOWIIY JON of ‘puoz ny ‘efponoy fo Sououyy o[ suep neo sues sjimd eJbp4 I Ps. ua M ‘Id 1161 ‘214981Y U9 [I2MOd PIOIEH 9P uoljeio|dxz ‘1101 o1quoaou € “HAAVM-IH-CAY SAMALYS 9] INOd py1[v00T ‘efponoy jo Souoyx o[ sup onA ‘Imowy-poqoi( o[ suvp JV UT oq M ‘Id 1161 :21198[Y U9 [J2MOd PIOIPH 9p Uuoljelo|dx ‘1101 o1QUOAOU € — *NOFHOVIN OITIIVY NP SHUINOLIASOH 910} 9[[IU9U9 E[ JLLnOu mb o1apppoquo ojuerd ‘V932) 9 HO1D O[ISIA OUIEU2 E] 9P S28108 S0[ SUE( ‘VIHAC VFIAIHO,P 2[[LU2U2 EI oANOZ uo,y onb ojue[d 0309 Ans 359,9 ‘EUOIL 9P pUIMI IUSM np said ynout,y op Sono “INOUWY-[oQof( np pns ne vivyes 97 D da “Id 1161 :91198/Y U9 [I9MOd PIOIEH 2p Uolje4101dxz ‘IIÔ1 oIQUOAOU Ÿ 9] ‘VIHNC] VIAOHO.I °P Ÿ SO] JUOIEIOA DJ ‘XUDUD J 39 X27{1UF ‘E[E4M op °$ex1eq 07 sr j F aa En at sa ba “Td 1161 :91498|Y U9 |[I2MOd PIOIPH 9p UoljeJodxz "1101 DIQUOAOU F — ‘(PQ/0-VQ49Y DIS) Y1Y79 9P SONO ÉCIPLIM 9p suiplel 39 1eSY AS VTT 1161 91493[Y U9 |[2MOd PIOIPH 9P UOl]I0O|dXZ i ! ‘1161 oiquoaou $ “1801044 — ‘1161 IR u9o juorepuoqe IdIONVFH FAOHdO'IVANAD 9p So[[IUou9 sor onb e[ 359,9 D ‘VanuvyJ Shtafiun] 9 Suossinq 39 wnyavgs wnaST op SOHNOL ‘EPPY-PEINO SoP 2110) J, sq ‘Td 1161 :911981Y U9 [I2MOd PIOIPH 9p uoreJo|dxz ve: AT" De L Cr L [ ' (1) ï ï l û û : 0 À û U à L 1 " n 0 : L A D. | 1 À | A (l | : ( : D . nil | LL f k : J : 4 " À # n | | ' ' 1 { à. 0 À ' : : Ÿ . pl Ü À pi ‘h LA | D . ' À "+ . , mn [l A MAT A l “ ‘Aÿ 1 at = " | » à | ü ; u Û 4 L LAS sn 1 : D 00 ÿ ME 4 ' k L 1 h û ru AT). pu ) : | | _ L \ : pr 1 [ x LS ; 0 wi 1 o : AAA AN PAT ANR AP - AAA AAA AA AAANAA RAA EEE NANAAA AA AAA ARR PO AR A À AAA AA nnR AQU AAA Af mn AA ALL PS ps NANASAE A ? AAA A AAA ARE ANA AA a? NÉE A RAM Era EE Ne ARE FRAaeA AAA noue A APN AAAAA Un ANA AAA NAN AAA AA AA ER AAA ARARARA AAA | | RAS PNA A AA PA AI" ee (A | | | AAQAR A Î ] | | | il A il 88 [0e fasc. pt. 6 E:tudes éin ACT