C^MXslKei HmâKâ^^a J^l^\N'^l ^^'rr u^ COLLECTION OF William Schaus © PRESENTED TOTHE National Muséum MCMV mpm rsn^fT\r\r ^^rr/^'^'^m i^S^S^âf^fW^/^fi\^/^^0;l\^^IW^^ îs^ss-îS^^w^^^^^^'i^h^^Ff^ ÉTUDES DE LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE PAR Charles OBERTHUR Fascicule IX (2" Partie) RENNES IMPRIMERIb OBERTHUR Mai 1914 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE ÉTUDES DE LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE PAR Charles OBERTHUR Fascicule IX {2'' Partie) 'r RENNES IMPRIMERIE OBERTHUR Mai 1914 *»«^^' Le lundi 15 Décembre 191 3, s'est tenue à Paris la Séance publique annuelle de l'Académie des Sciences, sous la présidence de M. Félix Guyon. A cette séance, M. le Secrétaire perpétuel a proclamé les prix décernés pour l'année 19 13, par l'Académie des Sciences. Au nombre des prix décernés, le prix Cuvier (1.500 fr.) fut attribué u à M. Charles Oberthiir, de Rennes, pour les Eiitdes cT Entomologie et les Etudes de Lcjndofitéro- loo'ie eoDi parée >). Les commissaires pour l'attribution du prix Cuvier étaient : MM. Ranvier, Perrier, Delage, Henneguy, Mar- chai, Grandidier, Mùntz, le Prince Bonaparte et Bouvier, rapporteur. Le rapport de M. Bouvier occupe les pages 1256 à 1260 du Compte Rendu n° 24 du 15 Décembre 191 3. L'Auteur exprime sa profonde reconnaissance : à l'Académie des Sciences pour l'honneur insigne qu'Elle lui a fait, à MM. les Commissaires et particulièrement à M. le Rapporteur Bouvier, pour leur extrême bienveillance. L'Auteur y trouve le plus puissant encouragement à ses travaux de Lépidoptérologie (ju'il poursuit depuis trente- huit ans. Rennes, 26 Décembre 1913. Charles OBERTHÛR. IV Les APATURA sud-américaines Les Apatura sont des papillons robustes et superbes, souvent parés des couleurs les plus brillantes. Chez les cf, de magni- fiques reflets généralement bleuâtres jouent sur le dessus des ailes, suivant les diverses incidences de la lumière. Quant aux Q, si elles sont moins richement décorées et si leurs couleurs sont moins éclatantes, leur taille est ordinairement supérieure. Elles semblent d'ailleurs moins nombreuses que les cf; en tout cas, elles sont presque toujours difficiles à obtenir et les collections entomologiques en contiennent relativement peu d'exemplaires. Il y a des Apatura dans toute la zone palaearctique, surtout dans la région tempérée, en Europe et en Asie, au Japon, dans les îles Philippines, à Java, à Célèbes, dans les deux Amériques et dans l'Afrique tropicale. Les Etudes de Lépidoptérologie comparée contiennent déjà quelques figures à' Apatitra européennes et sino-thibétaines. Cette fois, je présente une étude sur' le dimorphisme sexuel des Apatura sud-américaines. D'ailleurs les Espèces, Variétés et Races des Apatura cjui habitent depuis le Mexique jusqu'à la République Argentine sont encore assez mal connues, faute d'une figuration suffisante; dès lors, le travail que j'entreprends ne paraît pas inutile. La description sans figure est toujours un obstacle qui paralyse l'effort. Qu'est-ce que Godart, Bâtes, Felder avaient réellement sous les yeux, lorsc[u'ils ont décrit, sans les figurer, plusieurs Apatura sud-américaines ? C'est un problème que je me sens 12 LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE impuissant à résoudre, car je ne me contente pas d'une probabi- lité plus ou moins vague. Il faut la certitude dans la détermi- nation. Seule, une bonne ûgure peut la donner. J'ai la satisfac- tion de constater actuellement un mouvement général des esprits vers la mise en pratique d'un principe que j'ai depuis si long- temps recommandé à l'adoption des Lépidoptéristes. Le moment ne semble pas éloigné où toute description sans figure sera considérée comme nulle et non avenue. Bientôt la plaie des descriptions sans figure se trouvera pour l'avenir heureusement conjurée; alors la crise de la Nomenclature se trouvera limitée à la liquidation du passé. Cette liquidation ne se fera cependant pas sans l'abandon définitif d'une foule de noms auxquels il deviendra impossible d'assurer une signification. Ces noms inapplicables tomberont dans le néant ; mais dorénavant, lorsqu'il sera question de quelque Espèce de Lépidoptère, grâce à la référence que four- nira la bonne figuration, il sera toujours aisé de se rendre exac- tement compte de ce qui est réellement en cause. D'après toutes les communications que je reçois, il est permis de compter sur le prochain triomphe du bon sens et la victoire définitive de la vérité. je procède donc à la révision iconographique des Apatiira sud-américaines. Les documents de ma collection sont les seuls auxquels j'ai recours pour le présent travail. Ce n'est pas que j'ignore les lacunes qui existent dans mes boîtes. Je me figure cependant qu'il est généralement facile de compléter un ouvrage au moyen d'une sage critique et par la publication d'une docu- mentation supplémentaire. Oserai-je espérer que la présente Et'ude méritera de recevoir quelque savant complément? J'aurais alors utilement coopéré au progrès de la Science. I . Apatuia Zalmunna, Butler. Arthur Gardiner Butler a publié dans les Trans ent. Soc. of T.ondoH, 1869, p. 274, PI. 5, fig. 4, avec le nom de Zalmunna, la LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE I3 description et la figure, en dessous seulement, du Çj d'une Apa- tara brésilienne. Je crois pouvoir rapporter à cette Zaluiunna^ Butler, le cf et les deux morphes Ç) à taches blanches et à fond jaune c]ui sont représentées sous les n'"* 2095-2096 de la Pi. CCXLI. Le cT figuré sous le n" 2094 provient de l'ancienne collection Boisduval ; il porte l'étiquette de localité : Brésil. Boisduval l'avait déterminé Zitnilda, Godart. La Q à taches blanches (fig. n" 2095), qui paraît être la forme la plus ordinaire et dont je possède deux exemplaires, vient de S'"-Antonio-dos-Brotos, Districto de San-Fidelis, Prov. Rio de Janeiro; elle a été rapportée par Auguste Vincent, de Lyon, qui chassa au Brésil de 1876 à 1882. La Q à fond jaune (fig. n" 2096) a été capturée à S. Paulo; je la désigne sous le nom de Butlen. 2. Apatura Beckeri, Hew. (cf, Zunilda, Godart, sec. Stgr.; Ç), Beckeri, Bdv. {m mus.); Hew.). Qu'est-ce c|ue Zun'ilda décrite dans V Encyclopédie iiiéiho- dique, aux pages 377 et 378, comme suit : « N yinphalis Ziinilda. Nym. alis denticulatis, suprà fuscis (in mare violaceo mican- tibus) : anticis utrinquc ad apicem strigis duabus macularibus albis : posticis subtùs punctis duobus ocellaribus casruleis. Nous n'avons vu que le mâle de cette Espèce. Il est plus petit que celui de la précédente {Agathis) et il lui ressemble en dessus. Le dessous des premières ailes a la moitié antérieure fauve, avec deux taches, dont l'une ferrugineuse, l'autre noire ; la moitié postérieure d'un gris de lin, avec des points blancs comme en dessus, et dont les plus intérieurs environnés de noir. Le dessous des secondes ailes est d'un gris de lin, avec deux petites taches à la base, et une ligne flexueuse sur le milieu, d'un ferrugineux pâle, et deux points noirs à prunelle bleue vers 14 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE l'angle de l'anus. La tranche du bord postérieur est entrecoupée de blanc et de ferrugineux. Du Brésil. » J'ai dit plus haut que Boisduval avait donné la détermination de ZunïLda à V A pat lira Zalmunna Butler; cette détermination était évidemment erronée puisque Zunilda, selon Boisduval {Z(d- viunna, Butler) est dépourvue des « deux points noirs à prunelle bleue vers l'angle de l'anus )>, ce qui est l'un des caractères de Zunilda, d'après Godart. Guenée appelle Zmidda V Apatura dont il sera fait mention plus loin sous le nom de Felderi, Godm.-Salv. Mais Guenée exprime quelques doutes : je transcris comme suit l'étiquette écrite par Guenée et fixée à l'épingle du papillon : « Pérou, Moritz, 1861 ; je n'ai pas la certitude que ce soit bien la Zmïilda. Godart parle d'une tache ferrugineuse en dessous et ne dit rien de la. forme des ailes, de l'exiguïté des points blancs du dessus et de la bande subterminale composée de taches presque carrées qui sont les caractères de cette petite espèce; de plus il la dit du Brésil. » Staudinger parle aussi de Zunilda à la page 157 de l'ouvrage intitulé : Exalische Tagfaltcr édité par G. T.œwensohn, à Fuerth- en-Bavière, 1888. Notamment, Staudinger attribue, comme Q à ce qu'il croit être Zunilda, la Perisania Beckeri Hewitson. J'ai voulu connaître la Zunilda, selon Staudinger, et je lui ai acheté quelques échantillons ; j'ai aisément reconnu que la Zunilda, d'après Staudinger, n'est ni la Zunilda, selon Boisduval, ni la Zunilda, selon Guenée. Touchant désaccord, n'est-ce pas ? dû à la description sans figure ! Mais la Zunilda, d'après Stau- dinger, est-elle plus en rapport avec la description de Godart ? Evidemment non, puisque, en dessous, la moitié des premières ailes n'est pas gris de Un, ainsi que le dit Godart, pas plus d'ail- leurs que les secondes ailes. Chez la Zitnilda, selon Staudinger, en dessous, l'apex des supérieures et la surface des inférieures LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 15 sont d'un brun clan- un peu rougcâtrc et nullement gris de lin. De plus les (( deux pouits non's à prunelle bleue vers l'angle de l'anus » sont bien indiqués dans les Q {Pcrisania Bcckerï), mais chez mi ,cf, venant de Staudinger et que j'ai sous les yeux, ces deux points sont à peine indiqués. De leur côté, C. et R. Felder ont disserté sur Apafiira ZiiniLda, Godart, dans un article intitulé Spécimen faimœ lepidopt. ripa- ntni flnininis Negro snpcrioris in Brasilia septentrionali {Wiener entoui. Moiiats.; VI Band ; 1862 ; p. 1 17) ; mais c'est d'une variété de Zunilda qu'il est cas '< A speciminibus Brasilia^ meridionalis nostrum differt statura majore, pagina superiore saturatius cyaneo tincta, etc., etc. >>. C'est donc une toute autre affaire. D'ailleurs la Zunilda, Godart, var. d'après Felder, a été appelée Felderi par Frederick Du Cane Godman et Osbert Salvin, à la page 313, dans Biologia cenirali-aniericana, Insecta Lepidoptera Rhopalocera, Vol. I, 1879-1886. Que devons-nous penser de tout cela? que nous ne connaissons pas la véritable Zunilda, Godart, et que chacun attribue le nom de Zunilda aux documents qu'il possède, mais sans avoir la moindre certitude de bien faire. Sous le bénéfice de tout '^e que j'ai rapporté ci-dessus, je fais figurer un cf et une Q que Staudinger m'a jaciis vendu avec le nom de Zunilda, comme provenant de Sainte-Catherine, au Brésil. Comme ce n'est certainement pas la vraie Zunilda, Godart, je ne puis désigner l'Espèce par ce nom qui ne lui convient pas. Le nom de Beckeri est authentiquement celui de la Q de l'Espèce. Dès lors c'est par ce nom de Beckeri, Bdv. (in Mus.) et Hewitson, que je (.rois devoir désigner VApaiura qui est en cause. Boisduval avait prêté les specimina typica Q , auxquels il avait donné dans sa collection le nom de Beckeri, à Hewitson pour son iconogra- phie : lUustralîons of neiv species of exotic Butterflies, Vol. I, London, 1856, PI. Catagranima II, fig. 18 et 19. l6 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Ziinilda çS, Godart, reste donc un mytlie ; mais il y a deux formes Ç) Bcckeri : i" la forme type, sans tache brun rouge aux supérieures, en dessus ; 2" la forme ornaia, Obthr., avec une large tache brun rouge sur le disque. Je fais figuier sous le n° 2097 de la PI. CCXLI, le (t Beckerï, Hcw. {Zundda, Godart, selon Staudmger), de Sainte-Catherine, ex Stgr. ; sous les n°^ 209S-2099 de la PL CCXLII, l'un des types Beckcri Q, de la collection Boisduval, et la morphe Q Ornata, Obthr., de Sainte-Catherine, ex Stgr. 3. Apatura Felderi, Godm.-Salv. La Q que je possède et que de Mathan m'a envoyée de Tara- poto (Pérou), ne cadre pas avec la description publiée dans Bio- logia Centr. Amer. En effet, voici la phrase imprimée p. 313 : (( Q mare multo major, alis magis rotundatis, colore violaceo absente, anticis fascia obliqua lata ultra cellulam fulva, subtus posticis lineis tribus submarginalibus rubidis (in mare obso- letis). )) La bande oblique large au delà de la cellule, sar les ailes supérieures, est, dans l'exemplaire que je possède, d'un bleu ver- dâtre brillant et non fulva. Le cf Felderi, figuré sous le n° 21 00 de la PI. CCXLII, vient de Tarapoto, comme la Q représentée sous le n" 21 01, et que je distingue avec le nom de Mathanï, Obthr. Ma collection contient de nombreux cf provenant de Sarayacu; Manizales; Minas de Mu/o; Tarapoto (Pérou); Cochabamba (Bolivie). Il est possible que les Q à.' Apatura Felderi soient polymorphes. Les cf semblent ne pas présenter de variété géo- graphique. Je crois que le cf Apatura Felderi, selon Godman et Salvin, est bien conforme à celui dont je publie la figure dans le piésent ouvrage. Je ne pense pas que la figuration en ait paru jusqu'ici. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 1/ 4. Apatura Kallina, Stgr. Je fais représenter sous les n°^ 2102 et 2103 de la Pî. CCXLIII un cf et une Q du Paraguay central. C'est bien V A-patura désignée par Staudniger sous le nom de Kallina, à la page 157, dans Exotische Tagfal/cr, et dont les deux sexes se trouvent figurés avec le nom faux de Agathina, Cramer, sur la PL 55. Boisduval avait déterminé cette Kallina comme Agathina, Cramer, et en avait fait un synon3/me à.' Agathis, Godart. Guenée lui avait donné le nom àWgathis, Godart; je transcris son éti- quette comme suit : (( C'est V Agathis de Godart, mais non comme il le dit et comme le croit Boisduval, V A gathina. de Cramer qui a un œil sous les inférieures, quatre lignes noires dans la cellule, les dessins différents, etc. » Il y a, d'après moi, un obstacle à ce que V Apatura Kallina soit appelée Agathis, Godart; cet obs- tacle se trouve dans les premiers mots de la description de Godart {Encycl. jnéth., p. 377) : ce Nym. alis denticulatis ». Les ailes de Kallina ne sont en effet nullement dentelées. Ce caractère est celui d' Agathina, Cramer. 5. Apatura Agathina, Cramer. On voit figuré sous les lettres E, F de la PI. CLXVII, dans les Papillons exotiques des trois parties an Monde, par Pierre Cramer (Amsteldam, 1779), le dessus et le dessous des ailes de V Apatura Agathina cf. L'Espèce est répandue à la Guyane, au Paraguay, au Pérou, dan:? la région amazonienne. Je fais représenter sous les n"' 2104-2105 de la PL CCXLIII un cf de Tarapoto et une O de la Guyane française. L'Espèce est assez variable, surtout pour le dessous des ailes inférieures, qui est plus ou moins obscur, avec les lignes, dessins et points tantôt confus, tantôt plus distinctement écrits. 2 LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 6. Apatura Thoe, Godart. Je possède le type même ayant appartenu à Latreillc et qui a servi pour la description de Godart dans V Encyclopédie métho- dique, n° 88, page 376. Une étiquette écrite par Boisduval et fixée à l'épingle du papillon, en fait foi. C'est cette précieuse antiquité que je fais représenter sous le n° 21 10 de la PI. CCXLV. Je ne connais pas la Q sans reflet, dont Godart fait mention et dont il dit n'avoir vu que deux exemplaires. Jamais je n'ai reçu Thoe de qui que ce soit. Ma collection ne contient que deux cT, celui de la coll Boisduval et l'autre de la coll. Guenée. Il est curieux de constater la parfaite similitude des deux vieux papillons en question. Il serait curieux de savoir si des exemplaires de Thoe fraîchement récoltés, existent dans quelque collection. 7. Apatura Pavou, Latreille. Le O* a été figuré pour la première fois sous les n°^ 3 et 4 de la PI. XVIII et décrit avec le nom de Nym-phale Pavon, aux pages 197 et 198, dans le Recueil d^ observations de Zoologie, par Al. de Flumboldt et A. Bonpland, Tome I; 181 1. L'Espèce fut dédiée à un Naturaliste espagnol célèbre par ses travaux sur les plantes du Pérou, nommé Pavon, et avait été prise dans les bois ombragés de Loxa. Staudinger donne l'étymologie de Pavon dont Herrich-Schaeffer et les autres Auteurs ont fait Pavonii, « von Pavo, Pfau » ; ledit Staudinger ne s'était pas donné la peine de lire la notice qui se trouve imprimée dans le Recueil d'observations précité et à la page 377, dans V Encyclo- pédie Méthodique. Godart y avait maintenu le nom Pavon, tel que l'avait initialement donné Latreille. Une excellente figura- tion de V Apatura Pavon Q a été donnée par Herrich-Schaeffer, sous les n°^ loi et 102, dans Sammlung neuer oder wenig LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE IQ bekannter aussereiiropœischer Schmet/erlinge, Regensburg-, 1850- 1858. \J A-patura Pavon est commune en Colombie, à l'Equateur et au Pérou; les deux sexes étant parfaitement connus, il paraît inutile d'en publier une nouvelle figuration. 8. Apatura Menfas, Eoisduval. J'avais communiqué à M. Godman, pour la Biologia Ccntr. Amer., les types cf et Q de M entas, Boisduval {Lépïd. Guate- mala, p. 48). Contrairement à l'opinion exprimée par MM. Godman et Salvin {B. C. A., p. 315), je crois que M entas est différent de Pavon, sinon comme Espèce distincte, au moins comme morphe géographique fixe, spéciale à l'Amérique centrale et ne s'étendant pas en Nouvelle-Grenade. Je fais figurer sous le n° 2106 de la PI. CCXLIV, un cf type de la collection Boisduval portant l'éti- quette : Mexique, et sous le n° 2107 de la PI. CCXLIV, une Q que j'ai reçue de San-Pedro-Sula (Honduras). La Q que Boisduval avait appariée à Menias, n'est certaine- ment pas la véritable Q de cette Apatura Mentas. Aussi n'est-ce point la Mentas Q , selon Boisduval, que je fais figurer dans cet ouvrage avec le nom de Mentas. Le D' Boisduval avait par erreur réuni à Mentas cf, comme étant la Q de ce Mentas, la Q que Godman et Salvin ont représentée avec le nom de Cherubina, sous les n°^ 3 et 4 de la Tab. 31, dans Biologia Centr. Americana. Ainsi qu'on le verra plus loin, je crois être certain que la Mentas Q, selon Boisduval, est la Q de Lavinia, Butler; mais je dois reconnaître que Lavinia et Cherubina sont probablement deux morphes géographiques d'une même unité spécifique. g. Apatura Vacuna, Godart. Espèce commune au Brésil et au Paraguay. Le cf a été figuré en dessus seulement, sous le n° 3 de la PI. XLV, dans le Volume II de The Gênera of diurnal Lepid optera, London, 1850- 20 LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 1852. Le papillon représenté a le bord des ailes denticulé et les taches orangées des supérieures nettement séparées les unes des autres. La Q, avec le nom de Marse, est admirablement repro- duite sous les n°^ 617 et 6î8, dans Zutraege zur Sanimlung exo- tischer Schmetterlinge, Augsburg-, 18 18. Je pense qu'il existe une Espèce — en tous les cas une notable variété — jusqu'ici confondue avec Y acnna et paraissant dis- tincte par le bord de ses ailes inférieures moins dentelé, la coupe du prolongement anal desdites ailes moins aiguë, la forme plus confluente et la direction plus courbe de la tache orangée des supérieures. J'ai appliciué à celte Afatura le nom de Yacana qui désignait, aussi bien que Y acuna, une divinité romaine présidant au repos des gens de la campagne. Je fais figurer Yacuna (S, du Paraguay central, sous le n" 2108 de la PI. CCXLIV, et Yacana cf, du Brésil, sous le n° 2109. De cette façon, la comparaison sera facile entre Yacuna et Yacana. Le dessous des ailes présente aussi quelques différences; mais il convient d'observer que le dessous des ailes est variable chez les Apatiira américaines, notamment pour l'accentuation des dessins et des taches. 10. Apatiira Elis, Felder. Jusqu'ici non figurée ; seulement décrite par Felder dans Wieney entom. Monatschr., 1861, p. 109. L'Espèce est très com- mune en Nouvelle-Grenade et au Pérou, mais bien qu'ayant reçu un nombre de ô' considérable, pas plus que MM. Godman et Salvin, je ne connais la Ç) de Elis. Le cf varie un peu, notam- ment pour la largeur et la teinte de la bande maculaire orangée des ailes supérieures. Voici en quels termes C. et R. Felder ont publié la description de Elis cf, dans un article intitulé : Le-pidoftera nova Columbiœ : « Alis supra fuscis, disco cyaneo suffuso, anticarum fascia obliqua discali, posticarumi fascia exteriore postice angustata LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 21 macularibus fulvis, illis utrinque maculis cluabus subapicalibus albis, his strigis tolidem submarginalibus margineque ipso an- gusto ferrugineis, subtus brunneo-canis, strigis binis ferrugineis fasciaque nigricante, hac macula parva ocellan nigra ornata cf ». Je fais figurer un Çj Elis pris à Moyobamba, par de Mathan (fig. n" 2II1; PI. CCXLV). II. Apatura CaîHanira, Ménétriès, Le cf de Nicaragua a été figuré sous le n° 6 de la T. II, dans Emimeratio corporum aninialhau 7iiitsei nn-perialis Académies scicntidrnni 'petropolitaïUT: ; Lépidoptères par Ménétriès, Saint- Pétersbourg, 1S55. La description se trouve imprimée à la page 87 de l'ouvrage précité. MM. Godman et Salvin ont figuré le cf et laQ de Callianira, sous les n°^ 9, 10 et 1 1 de la Tab. 30, dans Biol. centr. Americana. Je ne possède pas dans ma collection cette Apatura qui paraît localisée dans l'Amérique centrale. 12. Apatura Cyane, Latreille. Dans le volume II du Recueil à' observations de Zoologie faites par Al. de Humboldt et A. Bonpland (Paris, 1833), La- treille décrit à la page 82 et figure sous les n"'' 3 et 4 de la PL XXXVI, la Nyiuphale Cyane. Je transcris la description de Latreille, comme suit : « Ailes dentées; leur dessus noirâtre, avec deux raies plus foncées, maculaires, près du bord postérieur, et le disque des ailes inférieures bleu; dessous d'un gris de perle pâle, rayé comme en dessus; moitié antérieure des premières jau- nâtre, tachetée de noirâtre ». MM. Godman et Salvin, à la page 317, dans Biol. centr. Ame- ricana, trouvent que si la figure du papillon est reconnaissable, cependant la représcntatiorî n'est pas bonne : LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE « Alt.hough Latreille's ûgure of this insect is easily recogni- zable, il is not a good représentation of it. » Je ne puis partager l'opinion émise par les honorables auteurs de la Biologia en cette circonstance. En eflet, je ne trouve pas la ligure donnée par Latreille aisément reconnaissable, car je ne connais aucun papillon qu'on puisse assez exactement lui rap- porter; mais il me semble que la ûgure est cependant bonne. Je dois déclarer ne posséder aucun papillon exactement référable à celui que Latreille a décrit et figuré et je pense que MM. Godman et Salvin ont cédé, comme iSoisduval, Guenée et beaucoup d'autres Entomologistes, à l'idée que nous ne pouvions pas ignorer la Nymphale uyane, décrite par Latreille, il y a si long- temps, et que dès lors il fallait envisager la ûgure comme fautive et l'identi&er à la Nymphale la plus commune et la plus répandue dans les collections actuelles, du moment que la figure en question la représente à feu près. L'expérience a pourtant démontré que les Entomologistes contemporains doivent se déûer de la tendance qui les porte à croire qu'ils connaissent aujourd'hui tout ce que connaissaient les Anciens. Il résulte de cette opinion — certainement fausse dans la plupart des cas — que les documents entomologiques actuels sont trop facilement identifiés aux figures données par les vieux Auteurs, même si on se trouve en présence de différences quelquefois notables dans les dessins, la forme des ailes et des taches. Il est très hasardeux cependant d'attribuer à une mau- vaise exécution du dessin, ces différences entre les papillons qu'on a dans la main et l'ancienne figure qu'on a sous les yeux. Je pense que c'est un tort de préjuger l'inexactitude des vieux travaux iconographiques. J'ai eu l'occasion de citer plusieurs faits très concluants à ce sujet; entre autres, la détermination erronée commise par feu Staudinger, relativement aux Eunica Sophonisba, Cramer, et Aîuelia, Cramer, à la P). 40, dans Exotische TagfaUer. Je prie le Lecteur de se reporter pour l'explication de cette significative LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 23 erreur, à la page 28 du Fascicule IV bis des Etudes de Lépidop- lérologie comparée. La vérité, c'est que Sophonisba et Amelia ont été très exactement figurées par Cramer, auisi que le démontrent les papillons récoltés par Constant Bar, dans l'île Portai, au Maroni. Staudinger ne possédant pas les vraies Sophonisba et Amelia, n'a pas craint de leur rapporter d'autres Eunica prove- nant de la région des Amazones, assurément voisines des Eunica SopJionisba et Avielia représentées par Cramer, mais spécifique- ment tout à fait distinctes. Staudinger avait jugé que les figures étaient inexactes et li s'était grossièrement trompé. La Nymphale Lyane, LatreiUe, est représentée dans le Recueil d'observations par Humboldt et Bonpland, avec les ailes infé- rieures arrondies et sans prolongement à l'angle anal. Sur les ailes inférieures, en dessus, la tache verte est ovalaire; en dessous, les dessins des ailes consistent en lignes ondulées ressortant assez faiblement sur un fond gris et orangé un peu pâle. L'aspect est tiès différent de celui que produit l'alignement de grosses taches noires, non confluentes, que l'on remarque chez Lucasii. Je pc'ssède un exemplaire provenant de Colombie et présentant pour certaines parties quelque analogie avec la figure donnée par Latreille. Toutefois il n'y a pas de similitude ; néanmoins cet exemplaire de Colombie indique que la Nympkale Cyane, telle qu'elle est représentée dans le Recueil d^ observations, peut être une réalité. Dès lois Y Apatura que beaucoup d'Auteurs modernes ont désignée avec le nom de Cyane, Latreille, n'est réellement pas identifiable à Cyane. Il est vrai que je ne connais rien qui soit exactement réf érable à cette Cyane telle qu'on la voit figurée par Latreille ; mais je n'en ai pas moins la conviction que le papillon peut exister dans la Nature, conforme à la figure en question. On n'a pas retrouvé l'Espèce; voilà l'explication. Il me semble dès lors que nous ne pouvons pas maintenir le nom de Cyane pour désigner V Apatura très commune en Colombie, Equateur et Pérou dont je crois devoir donner dans le présent ouvrage une figuration un peu étendue. Il convient d'observer que dans les figures de Lépidoptères 24 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE publiées sur les PI. XXXV, XXXVI, XXXVII, XLI, XLII, XLlIi du Vol. II du Rexneïl cV observations de Zoologie et cV Anatoniie comparée, le thorax et l'abdomen sont représentés trop gros ; mais le reste des caractères paraît exactement rapporté. On sait que les papillons recueillis pendant leur voyage en Amé- rique, par Humboldt et Bonpland, furent serrés et aplatis dans des livres, les ailes ouvertes. Cette méthode a été usitée par divers Naturalistes, notamment par le Major Charlton (Tartane chinoise) et par l'abbé Armand David (Bambuseraies du Tché-Kiang). Le peintre bavarois Oppel a signé les PI. XVIII, XXIV, XXV du Vol. I et a sans doute exécuté les PI. du Vol. II ; c'est à lui que Latreille a dédié, avec des témoignages de louange et d'amitié, VErycina {Catagra7nma) Oppelii (p. 237, 238, 239). Ce peintre Oppel a représenté sans intelligence les papillons qui lui étaient présentés; au lieu de se rendre compte que le corps avait été largement écrasé, il a fait le dessin tel quel; ainsi en est-il de VAcrœa Stratonice (PI. XXXVII; fig. 7 et 8) dont je possède encore le type de Latreille ayant servi à la figuration faite par Oppel. Il ne faut pas négliger de tenir compte de cette circons- tance lorsqu'on détermine des papillons au moyen du Recueil cV observations par Humboldt et Bonpland. Mais la Nymphale Cyane, avec son thorax et son abdomen démesurément élargis, n'a pas moins l'apparence d'avoir les ailes intactes et, d'après mon opinion, les Entomologistes contemporains ne possèdent point cette Nymphale Cyane dans leurs collections. Pourtant la figure donnée par Latreille ne paraît point due à une fantaisie d'imagination et, je le répète, je la considère comme une réalité qui n'a pas été retnjuvée jusqu'à présent. MM. Godman et Salvin, dans Biologia Centrait Americana (p. 317) considèrent A f attira Lncasii, Doubleday et Hewitson (Gênera of Diurnal Lepidoptera (cf, PI- XLV, fig. 2) comme la même Espèce que Cyane, Latreille. J'ai exposé plus haut les rai- sons pour lesquelles je ne puis partager cette manière de voir. La Ç) Cyane, selon Godman et Salvin, se trouve figurée sous les LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 25 n"" I et 2 de la Tab. 31, dans Biologia. Alais est-ce bien la Q Cyane? C'est douteux, puisque MM. Godman et Salvin n'ont certainement pas connu le cf exactement conforme à la figure donnée par Latreille. 13. Apatura Lucasii, Doubleday. Le o' est figuré en dessus seulement, sous le n" 2 de la PI. XLV, dans The Gênera of Dinnial Lcpidoplcra, Vol. II, publié à Londres, en 1 850-1 85 2. Quelle est exactement la Q de Lucasii? je crois être mis sur la voie par une paire que je possède de la Sierra de Tucuman où elle fut récoltée en 1880. Je fais figurer le çS sous le n" 21 12 et la Ç) sous le n" 21 13 de la PL CCXLY. C'est cette Lucasii de Tucuman, décrite par Burmeister aux pages 182 et 183, dans la Description physique de la République Argentine, que Godman et Salvin ont distinguée par le nom de Buynieisteri, en une Note, au pied des pages 317 et 318 de biologia Centr. Avieritana. Je ne crois cependant pas que la forme australe de Lucasii soit spécifiquement différente de la morphe colombienne et péru- vienne. La taille de Lucasii-Burmeisteri paraît seulement plus petite. Je crois qu'une figuration un peu étendue de V Apatura Lucasii ne sera pas inutile, d'autant plus que V Apatura en question présente une intéressante variabilité. Dans la morphe Lucasii-Boltviana (fig. n" 21 14, PL CCXLVI) on observe un superbe reflet d'un bleu intense à la base des ailes supérieures, en dessus; mais ce reflet ne s'aperçoit que sous une certaine inci- dence de lumière. Fréquemment dans la morphe Lucasii-Ornata, Obthr. (fig. n^ 21 15; PL CCXLVI), une tache d'un beau bleu verdâtre très biillant se développe près du bord interne des ailes supérieures, en dessus. Je suis porté à croire que la Q de Lucasii présente deux formes : i° celle qui est conforme à la Q Lucasii-Burmeisteri et dont je fais représenter, sous le n" 21 16 de la PL CCXLVI, un superbe exemplaire pris à Balzapamba (Equateur') ; 2° celle qui 26 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE provient de Chanchamayo (Pérou) et qui est figurée sous le n" 2117 de ia FI. CCXLVI. Le cf Lucasiï-Bolïviana figuré sous le n° 21 14 a été pris à Cochabamba, en Bolivie, et le cf Lucasii- Ornata figuié sous le n° 21 15 vient de Manizales. 14. Apatura Laurentia, Godart. Superbe Nymphalide dont le cf a été décrit, par Godart, à la page 376, sous le n'' 86, dans V Encyclopédie méthodique avec la diagnose latine suivante : N yni. : alïs supra nïgris, fasciâ com- nmni cyaneâ, nïiïdâ, poslïcis sublùs argenteo-griseïs, puncto baseos jusco. La Q a été figurée par Hewitson sous les n'"" 5 et 6 de la PI. Apatura, dans le Volume IV des illustrations of new species of ex o tic Butterflies. Quant au cf, Pauquet l'a représenté sur la PL 68 de VHistoi.re naturelle des Lépidoptères exotiques par H. Lucas, ouvrage publié à Paris en 1835. J^ fais figurer un cf de Bolivie, sous le n' 21 18 de la PI. CCXLV.II. Pour ce qui est de la Q appelée Mileta par Boisduval {Lépid. Guatemala^), je la fais figurer sous le n" 21 19 de la PI. CCXLVIL Mileta {Laurentia Q ) est bien conforme à la figure donnée par Hewitson et citée plus haut. Il y a une bien grande ressemblance entre Laurentia Q, selon Hewitson, et Lucasïi Q 2" forme; mais il y a aussi entre les cf de Laurentia et de Lucasii une bien grande analogie. LaicusH et Laurentia seraient-ils deux formes d'une même unité spécifique ? 15. Apatura Seraphina, Huebner. Je pense que Scrapkina dont le cf a été admirablement figuré en dessus et en dessous, dans l'erster Band de Sammlung exotischer Schmetterlmgc, par Jacob Huebner, Augsburg, 1806, malgré son analogie avec Laurentia, est bien une Espèce dis- tincte de ladite L^aurentia. Je possède plusieurs cf du Paraguay central et une Q de San Pedro Sula. Je fais figurer la Q sous LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE IJ le n" 2120 de la PI. CCXLVII et un cf de Paraguay sous le n" 2I2I. La ligure de Serafina çj telle que l'a publiée tluebner, est d'une exécution insurpassable. Mais comme je pense qu'il sera u'.ile aux Entomologistes de pouvoir immédiatement com- parer les ligures des diverses Apatnra à propos desquelles je disserte dans le présent ouvrage, confiant d'ailleurs dans le talent de mon excellent collaborateur artistique M. J. Culot, je fais de nouveau représenter sous le n° 2 121 de la PI. CCXLVII un cf Serafina de Paraguay. Je crois que V Apatnra Aiigelma, Felder {Novara, Tab. LVII; fig. 6) est une Q de Scrafiua, lîucbner. 16. Apatnra Lavinia, Butler. Déente par Butler à la page 39, dans Proceedings of the Zoo- logical Society of London for the year 1866. Le çS seul est figuré sous le n" i de la PI. III et en dessus seulement. La Q est certai- nement celle que Boisduval a rapportée par erreur à M entas et que Godmaii et Salvin ont figurée sous les n"'' 3 et 4 de la Tab. 3 1 avec le nom de Chernbtna. Je crois devoir faire représenter de nouveau les deux sexes de Lavinia, d'après des exemplaires pris à Cochabaïuba, en Bolivie, par P. Germain, durant son explo- ration qui eut lieu en 1888 et 1889. Les individus qui sont figurés sous les n""" 2122 et 2123 de la PI. CCXLVIII sont bien certainement les deux sexes d'une même Espèce. Je fais figurer sous le n" 2124 de la PI. CCXLVIII V Apa- tnra que je crois être Chern.bina, Felder, jusqu'ici seulement décrite, non figurée, et que je considère comme une morphe géo- graphique de Lavinia. La CJiernbina est assez variable pour la nuance bleue ou verte de la bande brillante en dessus, le déve- loppement de l'éclaircie blanche au milieu de cette bande vert brillant. Ma collection contient onze Cherubina o' tous pris à Tarapoto (Pérou) par de Mathan. Il me semble que Chernbina fait la transition entre Serafina et Lavinia; cependant Serafina ne présente aucune trace de blanc 28 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE dans la tache commune vert brillant, en dessus. Cette tache blanche est la caractéristique différentielle entre Scrafina d'une part, C lienibïna et Lavinia, d'autre part. 17. Apatura Clothilda, Felder. Le çS a été parfaitement figuré par Felder en dessus et en dessous, sous les n""" 4 et 5 de la Tab. LVII, dans Reise der œslerr. Fregatte Novara Je possède six cf provenant de Nou- velle-Grenade. A la page 313, dans Biolog. Cenir. Amer., la Q de Cloihilda est décrite comme suit : (( Q alis multo magis rotundatis colore cyaneo absente ; anticis fascia obliqua lata ultra cellulam transeunte fulva, subtus fascia anticarum fulva obvia ». Il est regrettable qu'aucune figure de la Q n'ait été publiée jusqu'ici; ne croyant posséder dans ma collection aucune Q référabîe à Clothilda, je ne puis présentement combler la lacune. Les auteurs de Biologia Centrali Amerïcana disent (p. 314) que l'Espèce a été trouvée (( to the province of Chiriqui and in a single female spécimen to Nicaragua, vv'here, however, as elsewhere, it is by no means common ». D'ailleurs MM. Godman et Salvin ajoutent ce qui suit : (( We are in some doubt regardmg the female of this species of which we hâve only a single spécimen from Nicaragua, a locality a long way from the previously recorded range of the species. This spécimen bears the same relationship in colour to the maie of C. Clothilda as the sexes of C. Agathina do to one another; and as it has characters common with the maie, we feel justi&ed in placing it hère. In gênerai appearance this female resembles Adelpha s al j non eus ». Il est en effet difficile d'apparier les deux sexes avec certitude, dans quelques espèces d' Apatura, et MM. Godman et Salvin n'ont pas été les seuls à pouvoir dire : We are in some dojibt regarding the female of this species. LEPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 29 18. Apatura Druryi, Huebner. Le cf est bien figuré sous le nom de Catargyria Dniryi dans Saninilung exotischer Sclnnelterlinge, erster Band, Augsburg, 1806. Ma collection contient trois exemplaires seulement; l'un provient de La Havane, et les deux autres sont indiqués du Brésil, par leurs anciens propriétaires Boisduval et Guenée; mais je crois cette provenance brésilienne inexacte. 19. Apatura Acca, Felder. Le cf est également parfaitement figuré sous le n° 2 de la Tab. LVÎI dans Reise Jer œsterr. Fregatte Novara, Wien, 1864- 1867. L'indication de provenance, donnée dans Novara, est Mexico (Salle). 20. Apatura Laure, Drury. Le cf est représenté sous les n"' 5 et 6 de la PI. XVII, dans le Vol. II de Illustrations of Natiiral History, London, 1773- L'Auteur dit qu'il a reçu le papillon de la Baie de Honduras. Huebner a figuré dans Satmnlung cxot. Schuictt. la Q de Druryi avec le nom de Laura et il l'a rapportée à un cf dont la Q est tout autre. Toutes les trois Apatura : Druryi, Acca et Laure ont un carac- tère commun qui consiste dans une petite tache apicale jaune aux ailes supérieures. Je crois que Druryi, Huebner, est une Espèce à part, spéciale à l'île de Cuba. La bande jaune transversale des supérieures est quelquefois entièrement jaune ; d'autres fois, comme dans la figure donnée par Huebner, le dernier espace cellulaire, près du bord inférieur des ailes supérieures, est blanc. Chez Acca, le blanc avec reflet bleu, s'étend depuis le dernier e?pace cellulaire jusque sur le pénultième qu'elle ne recouvre 30 LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE cependant pas entièrement; vers le bord costal, il y a le plus souvent, comme dans la fic^ure donnée par Felder, une tache jaune arrondie, séparée du reste de la bande par un semis d'atomes bruns plus ou moins dense. Je crois que Laurc, Drury, représente la même Apainra que Ace a. Le nom Laure doit alors prendre la place du nom Acca qui tombe en synonymie. Ma collection contient 3 C? et 3 Q Drnryî; 8 c? Laiire-Acca provenant de Panama, Vene/.uela, Honduras (S. Pedro Sula) et Brésil (in coll. Boisduval). T. 'Espèce varie pour la taille et la confluence, ou inversement la séparation en deux parties, de la bande transversale jaune extracellulaire des ailes supérieures. Les figures données par Drury, Huebner et Felder dispensent de toute autre figuration. 21. Apatura Griseldis, Felder. Le cf est magnifiquement figuré sous le n" i de la Tab. LVII dans Novara. Je possède 5 cf pris au Pérou, à Chanchamayo (Oswald Schuncke) et à Chambireyacù, près Yurimaguas (de Mathan). 22. ApaUira Laura, Huebner. Ne ])as confondre Laiire, Drury, et Laiira, Huebner. La figure donnée par Huebner est parfaite. Les cf que je possède viennent de Rio-Napo, Chanchamayo, Teffé, Goyaz; j'ai 2 Ç) dont l'une a été recueillie à Cauca, en Nouvelle-Grenade, par de IMathan. Ce n'est pas du tout la même Q que Huebner rapporte à tort, suivant moi, à Lanra et qui paraît être bien plutôt la Q de Druryt. 23 . Apatura Linda, Felder. Le cf est décrit à la page 117 dans le VI Band, 1862, de Wiener entomologische Monatschrift. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 31 Dans Bïol. Centr. Anieric, Godman et Salvin (p. 316; réu- nissent comme synonyme Lmda, Felder, Plesaurina, Butler, et Laura, Burmeister. Il n'existe pas de figure de Linda. Plesaurina est figurée sous le n'^ 4 de la PI. l.X dans Lepidoptera exolica, London, 1874. Suivant Godman et Salvin, ; il y a donc contradiction entie la descrip- tion et la figure; mais la figure m question représente, avec tant de précision, un brusque rétrécissement de la bande fauve, à peu près vers la moitié de son développement en longueur, que cette circonstance jette du trouble dans mon esprit pour l'établisse- ment de la synonymje. Dans ces conditions, je crois devoir faire figurer la véritable Q Laî'.ra, Huebner, sous le n° 2125 de la PI. CCXLIX, et le c? Linda, Felder, sous le n" 2126 de la PL CCXLIX. Je possède une série d^ Apatura Linda cf, du Paraguay central, oii P. Germain la récolta en 1885. 24. Apatura Lauretta, Stgr. Staudinger, aux pages 158 et 159, dans Exotische Tagfalter, désigne avec le nom de Lauretta, V Apatura qui est représentée comme Laura, Drury, sous le rf 5 de la PI. XI.II, dans The Gênera of Diurnal Lepid optera, by Doubleday, Westwood et Hewitson. Ma collection contient il o* et 3 Q provenant de Santo Antonio dos Brotos, Districto San Fidelis, Prov. Rio de Janeiro, au Brésil, et de Rio Napo. Je fais figurer un çS sous le n" 2127 de la PI. CCXT.JX et une Q du Brésil sous le n° 2128 de la PI. CCL. On remarquera que si la Q diffère par la tache apicale jaune et la bande blanche des ailes supérieures de la Q Laura, Huebner, le cf est lui-même distinct de Linda par la forme et la disposition de la tache apicale et de la bande des ailes supé- rieures. La Q Lauretta diffère de la Q suivante Selina par les bandes blanches des inférieures plus étroites et le prolongement, en pointe vers le bord inférieur, de la tache fauve subapicale des supérieures. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 33 25. Apatuia Selîiia, Batcs. Remarquable par la bande transversale entièrement blanche chez les deux sexes. Je possède l'Espèce de Sarayacu (Bucklcy), de Chanchamayo (Schunckc) et de Tcffé (de Mathan). Je fais figurer sous le n" 2129 de la PI. CCL le cf de Chanchamayo, et sous le n" 2130 de la PL CCL la O de Teffé. Les Apatura Laura, Linda, Laitretta, ScLina, ressembltnit beau- coup, en dessus, aux Adelpha, Huebncr {Heteruchroa, Bois- duval). On voit d'après la précédente étude combien la synonymie des Lépidoptères américains est embrouillée. Encore avons-nous un certain nombre d'excellentes figures données par Huebner, Felder, Doubleday, Godman, etc., pour nous aider dans le classe- ment et la séparation des Espèces. Si les choses en sont là pour des Rhopaldcères de grande taille et dont les couleurs sont très vives et les dessins très accusés, qu'est-ce donc pour les autres groupes! Les erreuis dans la Nomenclature sont, hélas! plutôt la règle que l'exception. Travaillons vaillamment à produire, si possible, la lumière de la vérité! Mais cela n'est possible qu'au moyen d'une excellente figuration ; désormais, ne l'oublions jamais ! Rennes, juillet 191 3. Charles OBERTHUR. EXPLICATION DES PLANCHES PLANCHE CCXLI. hig. N°* 2094. Apatura Zalmunna cT, Butler j Brésil; ex colleci. Bois- duval. 2095. Apatura Zalmunna Q, Butler; S'^" Antonio dos Brotos, Rio-de-Janeiro, Brésil. -2096. Apatura Zalmunna-Butleri q, Obthr. ; S. Paulo. ~ 2097. Apatura Beckkri d", Hew. ; Sainte-Catherine. PLANCHE CCXLIL l.-jjr. ]\^os 20()S. Apatura Beckeri q, Hew.; Brésil; ex collect. Bois- duval. -2099. Apatura Beckkri-Ornaia g, Obthr.; Sainte-Catherine. 2100. Apatura Felderi cf, Gudm.-Salv. ; Tarapoto. -2101. Apa'JURA Felderi-]\L\THANI Ç, Obthr.; Tarapoto. PLANCHE CCXLllL Fig. N°s 2102. Apatura Kallina d", Stgr. ; Paraguay central. 2103. Apatura Kallina g, Stgr.; Paraguay central. 2104. Apatura Agathina cf. Cramer; Tarapoto. 2105. Apatura Agathina q, Cramer; Guyane française (IL Portai; ex coll. Constant Bar). LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE PLANCHE CCXLIV. Fig. N°^ 2106. Apatura jNIentas Cf, Boisduval (ex coll. Boisduval) ; Mexique. 2107. Apatura Mentas Q, Boisduval; San Pedro Sula (Honduras). 2108. Apatura Vacuna Cf, Godart; Paraguay central. -2109. Apatura Vacana cT, Obthr. ; Brésil. PLANCHE CCXLV. Fig. N°* 2110. Apatura Thoe d*, Godart; u de rAmcrieiue » ; type 'J* décrit par Godart à la page 376 dans VEncyclopédie méthodique j le papillon figuré sous le n" 2110, a d'abord appartenu à Latreille (teste Boisduval), puis à Bois- duval. 2111. Apatura Elis cf, Feldcr ; Moyobamba. 2112 ^ Apatura Lucasii-Burmeisteri cf et g, Godm.-Salv. ; 2113^ Sierra de Tucuman. PLANCHE CCXLVL Fig. N°^-2ii4. Apatura Lucasii-Boliviana cf, Obthr.; Cochabamba. -2115. Apatura Lucasii-Ornata cf, Obthr.; Manizales. 211Ô. Apatura Lucasii, première forme semblable à BURMEIS- lERl Ç), Godm.-Salv.; Balzapamba. 2117. Apatura Lucasii, deuxième forme; Chanchamayo. PLANCHE CCXLVIL Fig. N°'' 2iicS. Apatura Laurentia cf, Godart; Bolivie. 2119. Apatura Laurentia-Mileta Q, Boisduval; ex coUect. Boisduval ; l'étiquette de Boisduval porte : Brasilia. 2120. Apatura Seraphina O, Huebner; San Pedro Sula. 2121. Apatura Seraphina cf, Huebner; Paraguay central. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 37 PLANCHE CCXLVHT. Fie'. N°' 2122 ; [ Afatura Lavinia cf et Q, Butler; Cochabamba. 2123 ) 2124. Apatura Cherurina cf, Felder; Tarapoto. PLANCHE CCXLIX. Fig. N°^ 2125. Apatura Laura g, Hucbner; Cauca (NouvoUe-Gr.'- nade). 2126. Apatura Linda cf, Felder; Paraguay central. 2127. Apatura Lauretta cf, Stgr. ; Santo Antonio dos Brotos. PLANCHE CCL. Fig. N°^ 2128. Apatura Lauretta g, Stgr.; Brésil. 2129. Apatitra Selina cf, Bat(>s ; Chanchamayo. 2130. Apatura Selina g, Bâtes; Teffé. Lépidoptères de la région sino-thibétaine L'insécurité est devenue telle dans la région de Tâ-tsien-lou que les missionnaires catholiques, établis en cette contrée barbare, n'ont pas cru pouvoir continuer, au cours de cette année 1913, de faire récolter des papillons par les Chrétiens indigènes. Cepen- dant, depuis environ trente années, la chasse avait pu s'entre- prendre, à chaque nouveau printemps, sans qu'aucune interruption durable l'eût jusqu'ici contrariée. J'ai été récemment informé, par M. le Père Aubcrt, Directeur du Séminaire des Missions étrangères, à Paris, de cette situation devenue défavorable à Tâ-tsien-lou. En effet, ce n'est pas dans la Chine orientale que la crise politique, dont ce vaste pays est atteint, occasionne les désordres les plus graves; au contraire, dans la région centrale et orientale de cet immense Empire, la transformation s'accomplit, paraît-il, d'une façon très rapide et sans occasionner les troubles qu'on pouvait redouter. Malheureu- sement il n'en est point de même dans les provinces éloignées et frontières d'autres Etats. C'est ainsi qu'au Su-Tchuen occidental, la situation s'est encore compliquée du fait que des difficultés très graves se sont élevées entre Chinois et Thibétains. Alors les Missionnaires Français ne peuvent plus sortir de leurs maisons et ils n'osent plus lancer dans les montagnes les Chrétiens indi- gènes à la recherche des papillons. Les routes sont infestées de pillards et rien ne serait plus dangereux que de s'éloigner des centres habités. Le numéro 509 des Annales de la propagation de la Foi, publié en juillet 1913, contient une notice extrême- 42 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE ment intéressante sur la situation des Missionnaires catholiques en Cliine. Voici un extrait du Compte rendu annuel publié par le Séminaire des Missions étrangères à Paris : « Nos confrères des Missions de Chine ont exercé leur minis- tère dans des conditions extraordinaires. La République a été officiellement proclamée dans toutes les provinces. Les craintes cjuc faisait concevoir le changement de régime administratif d'une nation aussi disparate et aussi figée dans ses antiques tiaditions que l'était celle du vaste Empire du Milieu, n'ont heureusement pas été réalisées. La Révolution a été pacifique, et partout les Chefs du nouveau Gouvernement ont donné l'ordre de protéger les Missionnaires et leurs œuvres : cette protection a été aussi effective qu'elle pouvait l'être au milieu de troubles inévitables. » Nous avons cependant à regretter la mort de plusieurs chrétiens, odieusement massacrés. A part le cruel traitement infligé à M. Davenas par les Lamas du Thibet et des tentatives contre la vie de MM. Briand et Eymard, dans le Su-Tchuen occidental, les personnes des Missionnaires ont été respectées. Les pertes ont été purement matérielles et elles sont le fait des bandits et des pillards aux ordres des sociétés secrètes qui pullulent en Chine. Des oratoires détruits, des résidences incen- diées, de nombreuses familles pillées, l'obligation pour le prêtre de rester confiné dans son presbytère, tel est le résumé des prin- cipales épreuves. » La Révolution chinoise a mis en évidence les étranges con- tiadictions de l'âme païenne. Des mandarins ouvertement hostiles au catholicisme sont venus, à l'heure du danger, chercher un refuge auprès du missionnaire ou lui confier ce qu'ils avaient de plus cher au monde. Quel hommage spontané rendu à la loyauté, à la douceur et à la chanté du ministre de l'Evangile! » Je considère donc que, pour un temps présentement indéfini, la recherche des papillons dans la région de Tâ-tsien-lou sera LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 43 bien difficile. Les chasseurs que j'employais, avaient été instruits par l'explorateur-entoinologiste Pratt que feu John Leech avait envoyé à Tâ-tsien-lou, lorsque fut connue la découverte du Par- nassiiis Imperator et d'autres belles Espèces de papillons, réa- lisée par feu S. G. Mgr Biet, Vicaire apostolique du Thibet. Maintenant, ces chasseurs indigènes ont vieilli, plusieurs sont morts, d'autres se sont dispersés; d'ailleurs, la situation étant devenue particulièrement difficile sur la frontière thibétaine, il est à craindre qu'une région aussi riche en lépidoptères ne soit plus explorée entoinoiogiquement, au moins d'ici un certain temps. Cependant, dans mon Laboratoire d'Entomologie, il reste à étaler des quantités de papillons relativement considérables et j'ai tout lieu de croire que ma collection contient encore un assez grand nombre de nouveautés sino-thibétaines. Au fur et à mesure de la préparation des anciens envois, lorsque j'aurai distingué les nouvelles Espèces, je compte en donner la figuration comme je le fais présentement. Je renouvelle, à l'occasion de la publication du présent opus- cule, aux Missionnaires catholiques français du Thibet, l'expres- sion bien cordiale de ma reconnaissance pour la bonne grâce avec laquelle ils ont, pendant environ trente années, donné à mes désirs entoinologiciues, toute la satisfaction c:ompatible avec les circonstances. Quelle extraordinaire provision d'énergie faut-il posséder pour passer toute sa vie, sans se décourager jamais, au milieu de popu- lations cruelles et sauvages, hélas ! trop souvent obstinément rcfractaires aux bienfaits de la civilisation chrétienne. La mission dite : du Thibet a pour but d'évangéliser une région tellement éloignée et d'un accès relativement si difâcile que bien peu de Missionnaires de Tà-tsien-lou revoient jamais leur chère Patrie, la France toujours tant aimée. La plupart des prêtres catholiques qui parviennent aux frontières orientales du Thibet, y passent toute leur carrière et y meurent, comme naguère le Père Déjean, sans l'avoir jamais quittée depuis le jour oîi ils y sont parvenus. 44 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE D'autres périssent de mort violente, tels les Pères Soulié, Du- bernard, Mussot, etc. Cependant le travail des Missionnaires poursuivi avec une inlassable continuité, fait son œuvre et, la grâce de Dieu inter- venant à son heure parmi les Thibétains et les Chinois du Su- Tchuen, il arrive qu'en récompense de leurs laborieux efforts, les Missionnaiies goûtent parfois la joie de voir se révéler quelques âmes d'élite qui font le sacrifice de leurs biens, et même de leur vie, pour embrasser la religion chrétienne et lui rester fidèlement attachés. Je salue tous ces braves avec le sentiment du plus affectueux respect. J'énumère maintenant les Espèces et Variétés nouvelles de Lépidoptères de la Région sino-thibétaine, comme suit : PAPILIONIDiï: Papilio Machaon=Sikkimensis=Erebennîs, Obthr. (PI. CCLIII; CT, fig. 2135). Région de Pâ-tsien-lou. La forme type a été figurée par Leech sous le n" 2 de la PI. XXXV, comme Machaon, var. (Mountains of W. China). L'exemplaire que je fais représenter dans cet ouvrage est une remarquable aberration mélanienne, aussi bien en dessus qu'en dessous des ailes. Dans la Fable, le nom Erehennis désigne la Nuit, comme épouse de l'Erèbe. Papilio Arctiirus = Porphyrians , Obthr. (PI. CCLI ; cf, fig. 2131). Dans l'ouvrage de Seitz, Die Grossschmetterlinge der Erdc, le D"" Karl Jordan décrit et figure avec le nom de Porphyria, une LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 45 aberration du Papilio Gunesa qu'iJ dit analogue à l'Ab. Vnll- ivitzï, de Java, du Papilio Paris-Gedeensis. II est très intéressant de constater qu'une Aberration tout à fait analogue à Porphyria — et qu'à cause de cela, j'ai appelée Par pkyrimis — atteint le Papilio Arcturiis qui est du même gioupe que Ganesa. Il est vraisemblable que le Papilio Krishna subit le même mode d'Aberration; mais je n'en connais encore aucun exemplaire. Le Papilio Arclurus-Porphyriaus a été capturé dans la région sino-thibétaine, non loin de Tâ-tsien-lou. Je fais représenter à côté de Arclurns-Porphynans, un exemplaire normal à.' Ar dur us, piovenant de la même région sino-thibétaine, afin de per- mettre d'apprécier immédiatement en quoi consiste l'Aberration (PI. CCLI; fig. 2132) Papilio Chentsong=Liictus, Obthr. (PI. CCLII; d", fig- 2133). Région sino-thibétaine de Tâ-tsien-lou. Diffère du type par l'absence des taches blanches ou rosées des ailes inférieures. La même variation se remarque chez le Papilio Bootes de la même localité. Il y a tous les passages entre la forme type de Cheiitsong et l'Ab. L'uctns; un exemplaire, dans ma collection, a les taches blanches ordinaires lavées de gris; un autre est partiellement Luc tus. Papilio Confusus--Decora, Obthr. (PL CCLII; g, fig. 2134). Aux pages 136-138 du Bulletin de la Société entomologique de France, 1907, j'ai publié une note ayant pour titre : Is! ote sur les Papilio asiatiques du groupe d' Alcinous et j'ai décrit dans cette note, avec le nom de Décora, une variété de Cotifusus, dans les termes suivants : « La queue, en dessous, est décorée de deux lignes roses, de chaque côté et le long de la nervure; ces deux lignes se relient aux deux taches roses en croissant, voisines. » 46 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE C'est un des exemplaires de cette Aberration Dccora dont je donne la figure dans le présent ouvrage; il y a des exemplaires plus ou moins caractérisés L'exemplaire représenté vient de Ta-Ho. Parnassius Imperator luctuosus, Obtln. (PI. CCLIII ; q, fig. 2136). Région de Tâ-tsien-lou. \.A pupillation blanche sur fond noir indigo, qui donne à certains exemplaires du Parnassius Inipcrator l'apparence d'avoir des ocelles bleus aux ailes inférieures, a disparu presque com- plètement en dessus, et totalement en dessous. I^'aspect du papillon justifie ainsi le nom de Luctnosns que je lui ai attribué. NYMPIiALIDiE Argynnis Eugeiiia=Anargyron, Obthr. (PI CCLIII ; cf, fig. 2137). Région de Tâ-tsien-lou. En dessous, toutes les taches d'argent ont disparu; la déco- ration de nacie argentée a été remplacée par une teinte jaunâtre sans éclat. L'Aberration Anargyron est analogue à V Argyniiïs Mackïnonnïï cf, figurée par Moorc, dans Lepido-ptera Indïca, sous le n° 3 de la PI. 377. Limenitis Homeyeri=Venata=nigerrima, Obthr. (PI. CCLIII ; d", fig. 2138). Région de Tâ-tsien-lou. Cette Aberration confirme la règle ou loi générique de varia- tion par mélanisme, dans le genre Liineniiis ; on peut formuler cette règle ainsi . Dans chaque Genre, il y a une nicnie loi de variation qui atteint toutes les Espèces et doit être envisagée comjne caractéristique du Genre hn-inéme. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 47 LYC^NID^ . Les Zephynis sont très nombreux dans la région sino-thibé- taine de Tâ-tsien-lou, Mou-pin, Tse-kou, de même que les Neptis noires à taches blanches ou jaunes. Si les 'Neptis présentent une quantité considérable d'Espèces différant entre elles principalement par les dessms des ailes infé- rieures, en dessous, on constate généralement chez les deux sexes, une similitude de ces caractères extérieurs, ce qui rend facile l'appariement spécifique. Au contraire, dans le groupe des Lycœ- nidœ appelé Zephyrus, les deux sexes sont, le plus souvent, très dissemblables en dessus. Aussi ce n'est que l'exacte coïncidence des dessous qui donne le moyen d'apparier (io pair) exactement les cf et les Q de chaque espèce de Zephyrus. Je crois connaître en nature à peu près toutes les Espèces de Zephyrus de l'ouest de la Chine que Leech a citées dans son bel ouvrage : Butterflies from China, Japan and Corea, publié depuis décembre 1892 jus- qu'en avril 1894. Je possède en outre un assez grand nombre d'Espèces nouvelles. Je ne crois pas devoir différer plus long- temps la description et surtout la figuration de certaines d'entre elles. Sans d'excellentes figures, il serait tout à fait impossible de déterminer les espèces de Zephyrus avec rectitude. Les diffé- rences très constantes consistent dans la direction, l'écartement, lo disposition, la dimension proportionnelle des lignes et taches sur le dessous des ailes ; en dessus, c'est la largeur du liséré noir, la teinte et l'éclat de la couleur verte du fond des ailes chez les cT, l'étendue de la tache bleue, la disposition des taches orangées chez les Q qui constituent les caractères différentiels spécifiques. Mais toutes ces divergences ne peuvent s'apprécier que grâce à une minutieuse comparaison. Les figures données par Leech sont heureusement très fidèles ; elles ont été bien dessinées par W. Purkiss et tout aussi bien chromolithographiées par Wilhelm Grève, à Berlin. Les planches dont je suis redevable au talent de M. J. Culot, ne seront certainement pas trouvées infé- 48 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE ricures à celles que W. Purkiss et W. Grève ont parfaitement exécutées. Je pense donc qu'il subsistera désormais peu de diffi- culté pour reconnaître et identifier les Ze.phynis palœarctiques de la faune sino-thibétaine, aussi bien ceux figurés par feu Leecli que la nouvelle série représentée dans le présent ouvrage. Zephyrus Pediiis, Leech (PI. CCLIV; cf, fig. 2139). Leech ne connaissait que la Q ; il en a donné la figure sous le n'" 3 de la PI. XXVII. Il prévoyait que le cf était vert. <^ The maie, when discovered, will probably prove to be green ». Le cf est en effet, en dessus, d'un vert brillant, avec une étroite bordure noire aux supérieures et une bordure plus large aux infé- rieures, dont la surface est plus obscure. C'est, je crois, une très rare espèce. Les chasseurs indigènes de Tâ-tsien-lou en ont récolté un petit nombre d'exemplaires. Le Zephyrus Pedius, Leech, se place près de Zephyrus Khasia, de Nicéville; il est cependant tiès distmct de Khasia, notamment par la caudature de ses ailes inférieures et les points jaunes, près de l'angle anal, en dessous. Zephyrus Atabyrius, Obthr. (PI. CCLIV; cf, fig- 2140). Je ne connais pas la Q ; ce doit être une espèce très rare. En dessus, le fond des ailes est indigo, avec une bordure noire pas très large, mais très nette, et une frange courte, blanche. La queue est droite, noire, assez longue, avec l'extrémité blanche. En des- sous, le fond des ailes est blanc d'argent. Aux supérieures, il y a un trait cellulaire, droit, oblique, brun ; aux inférieures, on voit, dans l'espace basilaire anal, un point noirâtre, net, entouré d'un cercle un peu plus clair que la couleur de fond. De plus, toujours aux ailes inférieures, comme si c'était une prolongation linéaire du trait cellulaire des supérieures, deux traits relativement assez épais, d'un brun pâle, l'un contigu au bord costal, l'autre, oblique. LEPIDOPTÉROLOGIE COiAIPARÉE 49 médian, séparés l'un de l'autre dans l'exemplaire type, mais devant pouvoir se réunir chez certains individus, surmontent une ligne brun clair, en forme de W, dont l'ultime branche aboutit au bord anal. 11 y a en outre, sur les ailes inférieures, trois séries parallèles de petites taches brun clair, descendant à partir du bord costal et s'arrêtant devant une tache arrondie, orangée, ponctuée de noir, située immédiatement avant l'appendice caudal. I/angle anal est marqué d'une petite touffe noire, surmontée d'orange. Le bord terminal, en dessous, est limité par un trait fin, noirâtre. Le Zephynis Atabyrius a été pris dans la région autour de Tâ-tsien-lou ; il se place au voisinage àWtaxus, espèce également très rare et dont je ne possède que 3 cf et i Q. Le nom Atabyrius est mythologique; il désignait Jupiter, chez les Rhodiens. Zephyrus Neis, Obthr. (PI. CCLIV; g, fig. 2izi.i). Je possède une Q fraîchement éclose, mais mal capturée, pro- venant de Tali (Haut-Yunnan). Pour la couleur du dessous des ailes, elle ressemble un peu à Cœlislis, Leech {Butterfl. front China., PI. XXVII ; ftg. 9) ; mais, aux ailes supérieures aussi bien qu'aux inférieures, les lignes blanches sont intérieurement sou- lignées d'un trait assez épais, rougeâtre. En dessus, le fond des ailes est brun noir avec deux taches orangées, assez grosses, aux supérieures, et deux taches présentant un reflet bleu brillant vers la base des mêmes ailes. Près de l'angle anal des inférieures, en dessous, l'espace orangé est de couleur vive, avec un gros point noir et deux petites taches formées par des atomes gris d'argent. 'N eis est un nom emprunté à la Fable. Neis était ûlle de Zethus, er elle donna son nom à une porte de Thèbes. 50 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Zephyrus Hecale, Leech (PI. CCLIV ; cT, tig- 2142; Q, fig- 2143)- Dans BittterfLies front China, etc., sur la PI. XXVII, Leech a figuré, sous le n° I, la Q d'un Zephyrus qu'il a appelée Hecale, lui donnant comme cf un autre Zephyrus pourtant spécifiquement très distinct et que le même Leech a figuré sous le n° 2 de la même PI. XXVII. Je fais représenter dans cet ouvrage le véri- table O* de Zephyrus Hecale que Leech n'a pas connu. Le dessus des ailes est d'un brun foncé purpurin avec un reflet soyeux et une très petite tache orangée à l'extrémité de la cellule des ailes supérieures. Une tache arrondie, plus grosse, également de couleur orangée, se trouve vers le milieu des ailes supérieures et assez près du bord terminal. Région de Tâ-tsien-lou. Je possède plusieurs exemplaires cf er Q. Je fais ligurer de nouveau la Q, à côté de son véritable cf, d'après un exemplaire très pur qui fut pris par les chasseurs indigèjîes de la région de Tâ-tsien-lou. Hecale est un nom. mythologique; il désigne la fille de Minos et de Pasiphaë. Hecale est aussi le nom d'une vieille femme pauvre chez qui logea Thésée, en allant à la guerre contre les Sarmates. Hecale avait voué un sacrifice solennel à Jupiter si Thésée revenait victorieux ; mais elle mourut avant le retour de Thésée. Celui-ci, vainc]ueur, ordonna que ce sacrifice aurait lieu et qu'on y rendrait de grands honneurs à Hecale, en reconnais- sance de la sympathie qu'elle lui avait témoignée. Zephyrus Vallonia, Obthr. (PI. CCLIV; cf, fig. 2144; g, % 2145). J'appelle Vallonia, — du nom qu'on donnait dans l'antiquité à la déesse des vallées, — le cf d' Hecale, selon Leech. Assurément LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 51 leech a rapporté à tort comme cf, à son Hccalc Q dont le cf véritable lui était resté inconnu, ainsi que j'en fais ci-dessus la preuve, le joli Zephyrus de couleur vert sombre, soyeux et brillant en dessus, largement bordé de noir, dont je fais également repré- senter la Q qui est d'un brun noir, avec une large tache orangée sécuriforme et un reflet basilaire bilobé d'un beau bleu sur les ailes supérieures, en dessus. Je possède 3 cf et i Q provenant de la région de Tà-tsien-lou. La similitude du dessous des ailes entre Hecale cf et Q , fig. n'"" 2142 et 2143, d'une part, et Val- lonia o* et Q, fig. n"** 21^4 et 2145, d'autre part, est tout à fait probante quant à l'appariement sexuel de ces deux Espèces. Zephyrus Zotelistes, Obthr. (PL CCLIV; cT, &g- 3146; Q, &g. 2147). Tsekou, oà l'espèce ne paraît pas rare. Je distingue spécifiquement de Yallonia, le Zephyrus que j'ai appelé Zotelistes, surnom donné à Apollon par les Corinthiens. Zotelistes est voisin de Vallonia; mais le cf, en dessus, a la bordure noire moins large et moins droite; le fond des ailes est indigo avec un reflet verdâtre soyeux, beaucoup plus obscur que chez Vallonia. Au bout de chaque espace intranervural, la teinte indigo verdâtre du fond se termine en une courbe (qui donne un aspect de sinuosité régulière à cette teinte vert foncé, au contact de la bordure noire, mate. La Q a le dessus des ailes plus pâle, avec la tache bleu brillant, élargie et de nuance très claire. Les taches orangées affectent une teinte différente. Le dessous des ailes est moins foncé. J'ai sous les yeux 14 cf qui ne semblent pas varier notablement entre eux. Le Zephyrus Icana, Moore, dont je possède une centaine d'exemplaires des deux sexes, se place dans le voisinage de Zotelistes et de Vallonia; mais Icana, Zotelistes et Vallonia sont certainement trois unités spécifiques bien distinctes. Je dois dire que j'ai, dans l'exacti- tude de l'appariement sexuel chez Zotelistes, comme je l'ai pré- senté sur les figures 2146 et 2147, un peu moins de certitude que pour ce qui concerne Vallonia et Hecale. 52 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE Zephyrus Desgodinsi, Obthr. (PL CCLIV; d', fig. 2148). J'ai fait iigurer la Q Desgodinsi, sous le n*^ 54 de la PI. VII, dans la XP livraison des Etudes d'' Entomologie. Je donne main- tenant la figure du çS qui n'avait pas encore été publiée. Desgo- dinsi est une très rare espèce, dont ma collection renferme seule- ment quelques cf et 3 Q . Le d* figuré a été pris à Tsien-tsuen. Leech n'a pas connu Desgodinsi en nature; il dit (p. 374) « my collectors did not meet with this species in any part of China that they visited ». Il y a une espèce extrêmement voisine de Desgodinsi^ mais bien certainement distincte; c'est la Scintillans, Leech. Elle diffère par les caractères suivants : la bordure noire des supé- rieures, dans Scintillans, épaisse à l'apex, est très rétrécie le long du bord marginal ; la frange est blanche chez Scintillans et non brune. En dessous, la ligne blanche droite, oblique, aux supé- rieures descendant du bord costal, n'est pas, chez Scintillans, extérieurement soulignée d'une ombre large, d'un brun plus foncé que le fond. La couleur orange anale est plus rouge et moins jaune. Scintillans a été figurée par Leech, sous les n°^ 10 (q) et ii (cf) de la PL XXVII, dans Butierfl. front China, etc. Zephyrus Atilla, Obthr. (PL CCLV: g, fig. 2149). Très voisine d'Attilia, Bremer, mais bien distincte en dessous, par la ligne médiane brune qui descend du bord costal des infé- rieures, et s'arrête en formant un V dont l'une des branches rejoint le bord anal, avant d'atteindre la tache orangée anale. Chez Atilla, cette ligne est brisée ; elle est d'épaisseur inégale et semble formée de plusieurs traits successifs qui ne se pro- longent pas en ligne droite, tandis que chez Attilia, de Mand- chourie et du Japon, cette ligne parcourt l'aile inférieure, direc- tement et sans brisure. LÉPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 53 De plus, aux supérieures, en dessous, la ligne extracellulaire descendant du bord costal, est courbe chez Attila et droite chez Attilia. Atilla se trouve à Siao-lou. Je crois que le Zepkyrns figuré par Leech sous le n° i8 de la PI. XXX, avec le nom de Enthea var. est spécifiquement différent de Enthea, Janson, Pryer, de Mandchourie et du Japon; je l'ai désigné avec le nom de Entheoides. Au Su-Tchuen, Eufheoides est très abondant. Zephyrus Picquenardi, Obthr. (PL CCLVl; g, fig. 2160). Dédiée à mon ami le D'' Charles Picquenard, premier adjoint au Maire de Quimper, Botaniste de grande valeur et Entomolo- giste très zélé. Région sino-thibétaine de Tâ-tsien-lou. Je ne connais que la Q. L'Espèce est du même groupe que Atilla (fig. 2149) ; le dessus des ailes est d'un brun noirâtre assez clair pour laisser transparaître les lignes qui traversent le des- sous des ailes ; on remarque sur les supérieures, deux petites taches d'un orangé pâle. Pc dessous présente le même aspect général que chez Atilla; mais, outre que la forme des ailes est moins arrondie, les lignes d'un brun foncé sont plus épaisses et ont une direction générale plus droite et d'une courbure moins accentuée. La comparaison des deux figures 2149 et 2160 fait ressortir très clairement les caractères distinctifs des deux Espèces. Rapala iiemorensis, Obthr. (PL CCLV ; çj, fig. 2150 ; g, fig. 215 1). Se place à côté de Micans; chez les deux sexes, le fond des ailes est brun avec un reflet un peu violacé; aux ailes supérieures, il y a une grosse tache médiane d'un rouge orange; les inférieures 54 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE ont, le long et près du bord termmal, une large bande de même couleur rouge orange, finement interrompue par les nervures. Le dessous est bronzé; les espaces cellulaires sont clos par un double trait brun; deux bandes communes descendent du bord costal des supérieures vers le bord anal des inférieures qu'elles atteignent; la première bande est composée d'un fdet blanc inté- rieurement liséré de rouge ; la seconde bande, située entre la première et le bord terminal, composée d'une série de petites taches intranervurales aux supérieures; y est d'un brun assez foncé, accompagnée extérieurement d'une éclaircie; aux ailes inférieures, la bande est rouge, intérieurement surmontée d'un liséré très mmce, noirâtre. La queue est une, noire avec l'extré- mité blanche; surmontée en dehors d'un point noir; l'angle anal est marqué d'un ocelle noir avec un sourcil blanc. La Rapala neinorensis se trouve à Tse-kou. Deudoryx Sylvana, Obthr. (PI. CCLV; cf, fig. 2154). Je ne connais que le cf dont je possède huit exemplaires, tous de Tse-kou. Dessus des ailes brun avec un reflet bleu indigo, orné d'une tache orangée médiane. Dessous d'un gris bronzé, avec un double trait, assez droit, à l'extrémité de chaque espace cellulaire. Une bande inoniliforme, de la couleur du fond, mais limitée de chaque côté par un liséré blanc, descend du bord costal des supérieures vers le bord anal des inférieures. La bande en question se rétrécit un peu vers le milieu des ailes inférieures. L'angle anal est orné d'une touffe noire arrondie, très finement marginée de blanc. Cette tache noire ronde est liée par un trait d'un bleu argentin, à un ocelle noir entouré d'orange. La queue est très fine, noire, avec l'extrémité blanche. Drina Siiperans, Obthr. (PI. CCLV ; cf, fig. 2155 ; g, fig. 2156). Voisine de Donina figurée par Hewitson sous les n"'' 61 et 62 de la. PI. 17 {Myrina) dans Illits/rahons of diiirnal Lcfidoptera- LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 55 Lycœnidœ. Comme Donina, Superans est, en dessus, d'un brun foncé; mais elle est très distincte par les caractères suivants : en dessus, aux ailes supérieures, D. Superans présente c^uelques taches blanchâtres ; aux inférieures, il y a une seule ligne de taches blanchâtres ; la queue est noire, surmontée de chaque côté de deux taches noires ressortant sur la couleur brune du fond ; l'angle anal porte une petite saillie arrondie noire ponctuée de rougeâtre. En dessous, les ailes sont d'un blanc d'argent; aux supérieures, la cellule est limitée par un trait brun droit; au delà, entre l'espace cellulaire et le bord terminai, il y a trois lignes ondulées brunes; la première est plus foncée; ces trois lignes descendent du bord costal et se prolongent sur les ailes infé- rieures, la première se termine au bord anal par une sorte de W; la troisième s'arrête devant une tache orangée centralement ponctuée de noir, tandis que la seconde ligne passe entre la pre- mière et la troisième, pour aboutir au bord anal; l'angle anal porte une touffe noire surmontée d'orange et d'un petit point noir; le bord des ailes est liséré de brun foncé; la frange et les pattes sont blanches. Chrysophanus Li, Obthr. (PI. CCLV; çS, fig. 2152), et Chrysophanus Li = Lilacina , Obthr (PI. CCLV; cf, fig- 2153)- La var. cf Lilacina diffère du type qui, pour faciliter la com- paraison, est figuré sous le n° 2152, par la couleur violet clair et brillant du fond des ailes et une série de taches intranervurales, noires, assez grosses, cellulaires et extracellulaires; ces dernières descendant du bord costal vers le bord interne des supérieures; le bord marginal des inférieures est plus obscur chez Lilacina et on remarque sur les ailes inférieures deux traits noirs, fins, obliques. Le dessous des ailes est d'une teinte rouge orange plus vive. C'est sans doute une variété locale dont j'ai reçu une seule fois trois cf, semblables entre eux, ca[)turés à Moenia, au Thibet. 56 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE La faune de Moenia paraît être différente de celle de Tâ-tsien- lou ; mais l'accès de Moenia a toujours été très difficile; il est devenu impossible aujourd'hui. HESPERID^ Aubertia Demea, Obthr. (PI. CCLV; cf, fig. 2157), et Aubertia Demea=Plutus, Obthr. (PI. CCLV; cf, ûg. 2158). I^'Aberration Plutus est très remarquable; elle fut une seule fois recueillie par les chasseurs indigènes de Tâ-tsien-lou; elle est due à la confluence en une seule tache d'argent, sur le dessous des ailes inférieures, des deux taches argentées qui, dans la forme normale, sont séparées en deux parties par un espace brun de forme très ii régulière. Je fais ûgurer sous le n" 2157, un exemplaire Demea type, pour permettre d'apprécier immédiatement la caractéristique de l'Aberration Flittus. En dessus, les taches blanches sont un peu rétrécies chez l'Aberration Flutus, comparativement au type Demea. SATURNIAD^ Desgodinsia Watsoni, Obthr. (PL CCLVI; cf, fig. 2159). — De Tâ-tsien-lou. J'aurais volontiers rapproché génériquement de V Attacus Edwardsi cette nouvelle Saturnide. En effet, malgré une assez grande ressemblance, pour l'aspect général, à Cynthia, dont elle diffère cependant par la couleur brun acajou un peu vineux du fond des ailes, certains caractères, d'ailleurs très bien rendus dans la figure 2159, me faisaient incliner à placer la nouvelle Watsoni tout près à" Edwardsi. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 57 Mais kl forme de la tête, l'abdomen d'un brun unicolore, les dessins de couleur noire, blanche et orangée dans la saillie api- cale, bien arrondie, des aiies supérieures, tant en dessus qu'en dessous, m'ont amené à proposer pour la Saturnide de la fron- tière sino-thibétaine la création d'un nouveau Genre que j'ai appelé Desgodinsia, en mémoire de feu le Père Desgodins, qui était le doyen des Missionnaires de la Société des Missions Etrangères de Paris, et qui appartenait à la Mission apostolique du Thibet. J'avais l'honneur de connaître personnellement le Père Des- godins. Il avait été mon hôte à Rennes, où l'un de ses frères, militaire, était mort et avait été inhumé. Il était impossible de voir un homme plus respectable et plus bienveillant que le Père Desgodins. De plus, c'était un savant dont le mérite n'avait d'égal que la modestie. Naturaliste distingué et lettré de grande valeur, le Père Desgodins est l'auteur de travaux philologiques importants, notamment d'un Dictionnaire de la langue thibé- tiiine qu'il possédait parfaitement. Voici en quels termes les Annale.^; de la propagation de la Foi (juillet 191 3) rendent compte de la biologie de M. le Père Des- godins : <( La Société des Missions Etrangères de Paris vient de perdre son doyen d'âge et d'apostolat. )) M. Auguste Desgodins est mort à Padong (Inde anglaise), sur les frontières du Thibet, le 14 mars 191 3. Il était né le 18 octobre 1826, à Manheulles (Meuse), avait été ordonné prêtre le 25 mai 1850, et, après avoir été vicaire à la paroisse de Notre- Dame, à Verdun, il était parti pour la Mission du Thibet, le 15 juillet 1855. 11 avait clone quatre-vingt-sept ans d'âge, soixante- trois ans de sacerdoce et cinquante-huit ans d'apostolat. » Je tenais à honorer, dans le présent ouvrage, la mémoire du Père Desgodins qui fut l'un de mes plus aimables correspon- dants. 58 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Quant à l'Espèce elle-même, je l"ai dédiée à M. Watson, de Aîanchcster, bien connu par ses intéressantes études relatives aux Satiirniadœ. M. Watson avait remarqué à Rennes, en visitant ma collection, la nouvelle Espèce qui désormais portera son nomi et il m'avait prié de ne plus tarder à la fan'e connaître. J'ai été heureux de déférer au désir qu'il m'avait exprimé. Je crois que la parfaite exécution de la figure n° 2159 dispense d'une longue description. NOTODONTID^ Le nombre des Espèces de Is otodontidœ est relativement très grand en Mandchourie, au Japon et dans toute la Chine. Les circonstances m'ont déjà mis à même de publier la description et la figure de plusieurs très intéressantes Espèces de 'N otodon- tidœ. Je continue à étendre nos connaissances dans cette famille en publiant la description et la ûgure de trois nouvelles Espèces très bien décorées ; deux d'entre elles sont ornées de taches d'areent vif. Spatalia Argyropeza, Obthr. (PI CCLVII ; cf, fig. 2161). Espèce à ailes allongées; le fond des supérieures est d'un brun acajou avec une éclaircie s'étendant le long du bord costal jusque vers le bord terminal qui est assez régulièrement et finement dentelé. Sur le fond des ailes supérieures, il y a çà et là des ombres plus obscures et une lame d'argent, de forme longue et irrégulière, bidentéc à son extrémité. Un petit trait brun foncé sépare le bout de la tache d'argent en question, de sa base. Les ailes inférieures sont d'un brun clair uni. Les antennes sont longues et finement pectinées jusqu'à près des deux tiers de leur longueur. Le thorax est brun foncé avec une éclaircie sur le milieu, laquelle éclaircie forme une crête saillante à sa partie antérieure, comme chez, les CucuUia. Le dessous est d'un brun LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 59 uni; mais les supérieures sont d'une teinte plus foneéc que les inférieures. La Spatalia Argyropeza a[)partient à un groupe cl 'Espèces déjà bien argentées; telles sont Phtsiotïs, Obthr. ; Dives, Obthr. ; Dœrriesi, Graeser; Argentma, Schiff. Semidonta Bideiis, Obthr. (PI. CCLVII; cf, fig. 2163}. Région de Tâ-tsien-lou. Voisine de BiLoba, Obthr.; plus grande que cette dernière; diffère de Biloba par l'absence de la ligne blanchâtre, courbe, descendant du bord costal chez Biloba, et venant rejoindre au milieu de l'espace central teinté de brun acajou, la tache bilobée, aux ailes supérieures, en dessus. Chez Bidens, le front est entiè- rement brun foncé ; le bord de la grande tache basi-raédiane brune aux ailes supérieures, est très foncé; dans la teinte brune, largement étendue chez Bidens, on voit un petit trait blanc assez vif, dans le lobe faisant saillie au bord interne des ailes; dans l'espace subbasilaire inférieur, une tache dont l'extrémité est bidentée, paraît intérieurement marquée de traits d'un brun très foncé et s'appuie horizontalement sur le dessous de la nervure médiane. L'espace subterminal gris est tout autrement nuancé de noirâtre dans les deux Espèces. I^es ailes inférieures, chez Bidens, sont d'un brun uni. La comparaison des deux papillons établit facilement la dis- tinction spécifique de Biloba et de Bidens, bien qu'une même description non différentielle puisse également convenir à cha- cune d'elles. PygiEra Argentala, Obthr. (PI. CCLVIT ; cf, hg. 2162}. Région de Tâ-tsien-lou. Se place près de Timonides, Bremer, et Erebennis, Obthr.; se distingue nettement de cette dernière par le ton plus roux du 6o LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE fond de ses ailes supérieures, la dentelure plus fine du bord ter- minal des supérieures et surtout par les taches d'argent disposées comme suit, sur les supérieures : une première tache d'argent est contiguë à la base; trois autres taches d'argent forment une ligne oblique à partir du milieu du bord costal auquel la plus grosse des trois est adjacente. Rennes, octobre IQ13. Charles OBERTHUR. VI Nouvelle Espèce de CASTNIA de l'Uruguay Castnia Josepha, Obthr. (PI. CCLVII ; cT, ûg. 2164; Q, iig. 2165). M. Jos. Petit, l'un de mes compatriotes, a rapporté d'un séjom" qu'il a fait à Paysandù (Uruguay) une nouvelle Espèce de Castnia dont il m'a offert quatre exemplaires obtenus d'éclosion. J'ai reçu en même temps trois cocons. Ces cocons sont grands et formés d'un tissu végétal très serré de fibres fines et dures, ayant une apparence de chiendent. Le papillon a le corps gris ainsi que les ailes supérieures en dessus. Cette couleur grise, un peu rosée par transparence du dessous, donne un reflet soyeux ; elle est traversée depuis la base, vers le bord terminal, par deux traits formés d'atomes noirâtres, (|ue viennent obliquement rejoindre (dans les deux exemplaires Q seulement) deux petites taches, claires, formant un alignement allongé. Les ailes inférieures sont d'un rouge orange, un peu plus foncé à la base que vers le bord terminal qui est nettement liséré de noir; au milieu' des ailes inférieures, une grande tache noire de forme irrégulière est centraleraent marquée de taches blanchâtres, légèrement bordées de rose orangé ; ces taches forment deux groupes : l'un, de deux taches ovales, l'autre, de quatre taches; la dernière de ces quatre taches aboutit au bord anal ; elles sont plus grandes chez les Q et plus éloignées du bord terminal. En dessous, les ailes supérieures ont le disque d'un rouge orangé et l'apex gris; les inférieures, sur les bords, sont d'une 64 LÉPIÛOPTÉROLOGIE COMPARÉE couleur nankin, avec un mélange de gris et d'orangé, et l'on aperçoit la tache noire qui transparaît du dessus avec une accen- tuation plus ou moins accusée. Dans cette tache noire envelop- pante, les taches blanchâtres ont l'apparence d'être un peu trans- parentes. Le corps, en dessous, est d'un gris un peu jaunâtre; les antennes sont d'un gris brun. Le cf, en dessous, diffère un peu de la Q par ses ailes infé- rieures plus grises, ses nervures paraissant plus saillantes et plus accentuées et ses taches blanches formant une série plus régulière. Rennes, août 1913. Charles OBERTHUR. EXPLICATION DES PLANCHES PLANCHE CCLl. Fig. N"^ 2131. Papilio Arcturus-Porphyrians Cf, Obthr. ; Région dt; Tâ-tsien-lou. 2132. PaI'ILIO Arcturus cf, Wcbtvvoocl ; Région de Tâ-tsien- lou. PLANCHE CCLIL Fig. N"'^ 2133. Paiilio CHEMbONG-LuCTUS cf, Obtlir. ; Région dr Tâ- tsien-lou. 2134. Papilio Conflsus-Dkcora q, Obilu. ; Tu-Ho. PLANCHE CCLIII. Fig. N°« 2135. Papilio IMachaon-Sikimmensis-Erebennis cf,. Obthr.; Région de Tâ-tsien-lou. 2136. Parnassius Lmperator-Luctuosus Q, Obthr.; Tâ-tsien- lou. 2137. Argvnnis Eugenia-Anargvron cf, Obthr. ; Tâ-tsien-lou. 2138. Limenitis Homeveri-Venata-Nigerrima cf, Obthr. ; Tâ- tsien-lou. 68 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE PLANCHE CCLIV. Fig. N°« 213g. Zephyrus Pedius Cf, Leech; Région de Tâ-tsien-lou. 2140. Zephyrus Atabyrius cf, Obthr. ; Région de Tâ-tsien-lou. 2141. Zephyrus Neis g. Obthr.; Tali (Haut-Yunnan). 2142 ^ Zephyrus Hecale cf et g (g, Hecalc, Leech ; — Buttcrfl. 2143) from China; PI. XXVII; fig. 1); Tâ-tsicn-lou. ( Zephyrus Vallonia cf et g, Obthr.; (g, false Hecale, "'■^"*) Leech; — Bittterfl. from China; PI. XXVII; fig. 2); ( Tâ-tsien-lou. 2146 ) > Zephyrus Zotelistes cf et g , Obthr. ; Tâ-tsien-lou. 2147) 2148. Zephyrus Desgodinsi cf, Obthr. ; Tien-tsuen. PLAxNCHE CCLV. Fig. N"^ 2149. Zephyrus Atilla g, Obthr.; Siao-lou. 21^0 ) \ Rapala Nemorensis cf et g , Obthr. ; Tse-koui 2151) 2152. Chrysoph.\NUS Li cf, Obthr. ; forme typique; Région de Tà-tsien-lou. 2153. Chrysophanus Li-Lilaci.\A cf. Obtl.r. ; Muenia (Thibet). 2154. Deudoryx Sylva.NA cf. Obthr. ; Tse-kou. c Drina Superans cf et g, Obthr. ; Siao-lou. 2156) 2157. AUBERTIA Demea Cf, Obthr.; forme typique. 2158. Aubertia Demea-Plutus cf, Obthr. ; Région de Tâ- tsien-lou. PLANCHE CCLVI. Fig. N°^ 2159. DesGODINSIA Watsoni cf, Obthr. ; Tâ-tsien-lou. 2160. Zephyrus Picquenardi g, Obthr.; Région de Tâ-tsien- lou. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 69 PLANCHE ccr.vrr. Fig. N°' 2161. Spatai.IA Argvropeza cf, Obthr. ; Région de Tâ-tsien-lou. 2162. PVGAERA Argentata cf, Obthr. ; Région de Tâ-tsien-lou. 2163. Semidonta Bidexs cf, Obthr.; Région de Tâ-tsien-h>u. 2 164 ) ^ • Ca.stnia Josepha cf et Q, Obthr. ; Paysandù (Uruguay). 216O ' VIT Les Lépidoptères de la Californie Par le Docteur BOISDUVAL (Suite) J'ai fait connaître dans la i'''' partie de ce volume IX des Etudes de Lépidoptérologic comparée, que M. Mac Dunnough, Ph. D., avait été envoyé en Europe par le Docteur Barnes, Lépi- doptériste, de Decatur (Illinois), avec mission d'identifier, avec les specimina typica contenus dans les collections européennes, les papillons nord-américains dont il était porteur. Débarqué à Cherbourg, le 12 octobre 191 3, M. Mac Dunnough m'a fait visite à Rennes, le lendemam, et nous avons travaillé ensemble. Pour répondre à la pressante demande de M. Mac Dunnough, je publie dans la 2" partie du présent volume IX, la figuration de plusieurs Espèces appartenant aux Genres Argynnis, Melitcpa et Satynis, présentement ïrrecognisable et décrites par Boisduval dans les Annales de la Société ento7nologique de France, 1852, pages 302 à 310, et dans le tome XII des Annales de la Société entomologique de Belgique, 1869, pages 19 à 22 et pages 53 à 63, sous le titre de : Lépidoptères de la Californie. i" Espèces décrites dans les Annales de la Société entomo- logique de France, 1852. Argynnis Callippe, Boisduval {Annales Soc. entom. France, 1852, n° 43, p. 302). Boisduval possédait i cf et 2 Q qui sont bien authentiquement les types de sa description. Par ailleurs, ma collection contient 3 exemplaires pris par Lorquin et ayant fait partie de l'ancienne 74 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE collection Ward, d'Halifax, depuis longtemps jointe à la mienne. Ces trois dernières Argynnis Callippe faisaient partie des doubles dont le D'' Boisduval avait confié la vente à un marchand d'insectes de Paris nommé de l'Orza, après que lui- même, le Docteur Boisduval, avait retenu la part qu'il avait jugée utile pour sa propre collection. L'un de ces exemplaires est très curieux à cause de la transformation en pointe de son aile inférieure droite. C'est un cf que j'ai fait représenter à la page 5 de la XfV livraison des Eludes d' Entomologie, parue en avril 1891. La caudature des ailes inférieures est un accident rare chez les grandes Espèces du Genre Argynnis qui ont géné- ralement le contour des ailes inférieures parfaitement arrondi. Il y a cependant V Argynnis Juba chez laquelle on remarque une tendance à la formation d'un angle sur le milieu du bord terminal des ailes inférieures. Encore est-ce peu accentué. Mais ce qui caractérise Callippe et lui donne un aspect spécial, c'est, comme le dit Boisduval, (( le cordon de lunules plus pâle que le fond » sur le dessus des ailes. Dans cet ouvrage, le cf est représenté sous le n" 2166 et la Ç) sous le n" 2167 de la PI. CCLVIII. "Les figures données par W. H. Edwards dans T/ie Butterflies of North America, Vol. I, Argynnis VI, comme devant représenter Callippe, semblent représenter sinon une autre Espèce, au moins une race bien plus claire que la véritable Callippe, Boisduval. D'ailleurs Edwards dit : « Is it diffîcult to détermine this species from the diagnosis of D'' Boisduval, which possibly includes at least two species, the one being Coronis, Behr. D'' Boisduval does not notice the dark coloration of upper surface or the conspicuous pale spots of secondaries. But the présent is the species designated by the name in our collections, and is so recognized by Dr. Behr in his paper on the Argynnides of California, Ann. Acad. Na/. Sci. Calif., 1862 ». Voilà donc bien où nous en sommes actuellement. Des Espèces de Rhopalocères, de grande taille, aux couleurs vives, aux LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 75 dessins nettement accusés, ne peuvent pas être déterminées avec certitude, d'après les descriptions seules; même quand le des cripteur a été l'un des princes de la Science entomologique. M. Mac Dunnough me disait à Rennes, en parlant des Espèces décrites dans V Histoire générale el Iconographie des Lépidop- tères et des L henilles de V Atnériqne septentrionale, par Boisduval et John Leconte (^Paris, 1829) : (( d est inutile que je voie le type, puisque nous avons une figure suffisamment explicite ». Le même Entomologiste déclarait au contraire (c ne pouvoir rien comprendre aux descriptions écrites par Boisduval. Il venait en Europe pour faire cesser le trouble et la confusion causée par ces descriptions sans figure dans la nomenclature des Lépidop- tères américains. Il avait pour mission d'aller dans les divers musées de l'Europe, étudier comparativement les specimina typica qui y existent encore ». Mais déjà quelques-uns de ces types ont disparu. Le sort de tous ces papillons fragiles dépend d'accidents toujours possibles et la liste of the types lost est déjà bien longue; alors, lorsque the descriptions are insufjïcient for identification, il n'y a plus qu'à rayer le nom de la Nomen- clature; car la description n'a de valeur qu'autant que le spécimen typicuni d'après lequel elle a été rédigée, existe encore. Les figures que je publie avec le concours excellent du très habile artiste et expérimenté lépidoptériste, M. J. Culot, combleront une lacune qui existe depuis longtemps et resteront comme un docu- ment certain et plus durable que les papillons eux-mêmes. Argynnis Zerene, Boisduval {Annales Soc. entom. France, 1852, n" 44, p. 303). La collection Boisduval contient 4 exemplaires qui sont des specimina typica. Je fais figurer un cf sous le n" 2168 et une Q sous le n" 2169 de la PI. CCLVIII. Sur le dessous des ailes inférieures, la Q a <( les lunules marginales un peu argentées », tandis que le cf 76 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE a le dessous des inférieures d'un gris-canelle ferrugineux, avec les taches d'un blanc jaunâtre, disposées comme dans les Espèces voisines, mais nullement argentées. Les Entomologistes américains ont été embarrassés par la description que Boisduval a donnée de Zerene. Il semble que le D'' Behr a jugé que, sous le vocable : Zerene, Boisduval avait mélangé deux Espèces : i" Monticola, dont Edwards a publié 4 figures dans le Vol. I (^Argynnis, VIII) de The Butterfiies of Norlh America, et 2" Zerene, également représentée dans le même ouvrage (Vol. I, Argynnïs, XIII). Je ne trouve pas que la véritable Zerene, Boisduval, cadre exactement soit avec Monti- cola, soit avec Zerene selon W. H. Edwards. Dès lors la figu- ration que je publie dans le présent ouvrage peut avoir son utilité pour faire connaître la vérité. VJ Ar gynnis Inonarta, W. H. Edwards (The Butt. of NorOi America, Vol. II, Argynnis, V), est aussi une Espèce voisine de Zerene, Boisduval ; mais je ne trouve pas les figures données par Edwards identiques aux papillons appelés Zerene par Boisduval. Je passe sous silence le n° 45 : Argynnis Astarte, Doubleday et Hewitson, dont le dessus des ailes est figuré sous le n" 5 de la PI. 23, dans le Gênera of diurnal Lepidoptera, et qui est représentée de nouveau, et cette fois sous les deux faces, par W. H. Edwards, sur la PI. Argynnis VII, dans The Butterfiies of North America. La Melitœa Chalcedon figurée par Doubleday et Hewitson ne peut pas être mise en cause; elle est exactement connue. Je fais cependant figurer sous le n" 2170 de la PI. CCLIX une aberration de cette même Melitœa Chalcedon dont la forme normale est bien représentée sous le n" i de la même PI. 23, dans le Gênera of diurnal Lepidoptera. Lorquin avait capturé plusieurs exemplaires de cette Aberration que j'appelle Lorquini et dont je possède cinq cf dans ma collection. Sur une fausse indication du Docteur Boisduval, dans le Gênera, Doubleday et Hewitson ont donné Haïti pour patrie à LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 77 la Melitœa Chalcedon. Boisduval se reconnaît coupable de cette erreur, à la page 304 des Annales Soc. eut. France, 1852. W. H. Edwards a publié d'excellentes figures de Melitœa Chalcedon dans le volume I de The Butierflies of North America {Melitœa I). W. H. Edwards parle des variations considérables que peut subir Chalcedon, mais il semble avoir en vue les variétés con- traires à celle dont je publie la figure; en effet, voici ses paroles : « Like ail Melitœas, it is subject to considérable variation, in some individuals the reddish patches covering nearly the whole of the upper surface of the primaries ». Chez l'Ab. Lorquini, c'est la couleur noire qui s'étend sur la surface du dessus des ailes supérieures. Melitaea tMitha, Boisduval {Ann. Soc. entosn. France, 1852, n° 47, p. 304). Il y a dans les Etats-Unis plusieurs Espèces ou Races très voisines les unes des autres et se rapportant plus ou moins à Anicia, Doubleday et Hewitson {G encra of d in mal Le pid optera, PI. 2}^, fig. 2). ]\Iais seuls, les Eépidopténstes des Etats-Unis disposent d'une documentation suffisante pour faire la lumière à ce sujet. Les Entomologistes d'Europe auraient sans doute tort d'intervenir dans cette affaire paraissant d'ailleurs délicate et compliquée. Dans les third séries of tlie Bntterflies of North America, W. H. Edwards publie une excellente et copieuse figu- ration de deux Melitœa voisines d'Editha, savoir : Baroni, Henry Edwards, et Rnbicunda, Henry Edwards. La Melitœa Editha paraît différente des deux Melitœa pré- citées. La collection Boisduval contenait 3 o" et 2 Q envoyés par Lorquin et ayant servi à la description. Je crois que ces 5 papillons appartiennent à une seule et même Espèce. Je fais représenter un cf sous le n" 21 71 et une Q sous le n° 2172 de la PI. CCLLX. 78 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE A la page 57 des Léfïdopt. de Californie (Ann. Belgique, 1869), Boisduval supprime le nom Edilha et l'établit comme synonyme d'Anicia, Doubleday-Hewitson. Je crois que Bois- duval a eu tort de se corriger lui-même. Il en était arrivé à confondre plusieurs Espèces de Melitœa en une seule (*) ; mais il avait bien maintenu dans sa collection, à part, avec le nom d'Editha les exemplaires auxquels il avait initialement attribué ce nom. Dès lors ce sont bien des Editha authentiques dont je publie la figure. Melitaea Palla, Boisduval {Ann. Soc. entoui. France, 1852, n" 48, p. 305). Boisduval possédait 3 cf et 2 Q qui sont bien les types ayant servi à sa description. Je l'ai lue attentivement; je considère qu'il est bien impossible, au moyen de la description rédigée par Boisduval, de se représenter exactement l'Espèce. Je suis donc convaincu que seule la figure fera désormais connaître ce qu'est réellement la Melitœa Palla. Le cf et la Q sont représentés sous les n°^ 2173 et 2174 de la PI. CCLIX. De plus, je fais ("*) Plusieurs fois, le D"" Boisduval avait reçu des visites d'Entomolof^istes américains, Certains lui avaient écrit pour obtenir des renseignements qui n'ont cependant pas suffi pour les éclairer. Mais il était résulté des relations que les Américains avaient entretenues avec Boisduval, au sujet de ses travaux qu'ils critiquaient, — du moins relativement aux papillons des Etats-Unis, — que Boisduval avait jierdu confiance en son propre ouvrage. Il croyait que beaucoup df noms donnés par lui tombaient en svnonvmie parce que des descriptions imprimées en Amérique et qu'il ignorait, avaient la priorité sur les siennes. Les étiquettes manuscrites dans sa collection, sont très intéressantes à consulter et font foi de ce trouble survenu chez Boisduval. On peut lire dans The Butierflics of North America (Vol. I, Argynnis Zerene) une notice de W. H. Edwards, ainsi conçue : « In 1869, Dr. Boisduval published his second paper on Cali- fornian Lepidoptera, utterly ignoring ail that had been donc by lepidopterists since 1852, and named as new thirty-five species of butterflies, the greater ]Kirt of which hâve been described in Proceedings of scientific societies years afjo. In the other orders Dr. Boisduval has proceeded with like indifférence. with profound respect for Dr. Boisduval every lepidopterist in this country has cause to regret the confusion thus introduced into our fauna ». LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE /9 figurer sous le n" 2175 de la même planche une aberration prise par Lorquin et que j'appelle Wûfdi. M. Mac Dunnough a insisté pour que je fasse figurer les deux Satyridœ que Boisduval a décrits avec les noms de Ariane et Sthenele, dans les Annales de la Société entoni. de France, 1852. Je publie donc, sous les n"^ 2180 et 2 181 de la PL CCLX, la figure du cf et de la Q de Satyrus Ariane, et sous les n°^ 2182 et 2183 de la PI. CCLX, la figure du cf et de la Q de Satyrus Sthenele. M. Mac Dunnough m'a laissé entendre que le Satyrus Sthenele s'était raréfié en Californie, qu'on n'en trouvait presque plus d'exemplaires; la localité près de S. Francisco ayant d'ailleurs été transformée pour des constructions diverses. La collection Boisduval contient 7 exemplaires de Satyrus Sthenele. Dans les Lépidoptères de la Californie (page 62, 1869), Boisduval fait connaître à propos du Satyrus Ariane, Bdv., que Lorquin lui a envoyé comme nouvelle espèce, une variété plus petite que le type précédemment décrit. Cette variété ne diffère, dit Boisduval, des individus ordinaires que par ses yeux à iris très peu prononcé chez les femelles et par le dessin du dessous qui est moins net. Je fais figurer le cf de cette variété que Bois- duval avait appelée Okius, in musaso, sous le n" 2184 de la PI. CCLX. 2" Espèces décrites dans les Annales de la Société entoinolo- gique de Belgique, 1869. Les Lépidoptères décrits par Boisduval dans la 2" partie des Lépidoptères de la Californie, appartenant à la famille des Nyinphalidce et dont la figuration paraît nécessaire, sont les 8o LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE suivants que j'énumère dans l'ordre où les Espèces ont été décrites, ainsi que je l'ai fait pour la i'" partie : M élit ce a Callina, Bdv. — Epula, Bdv. Orsa, Bdv. — Helcita, Bdv. — Pola, Bdv. - — Sonorœ, Bdv. Argynnis Epilhore, Bdv. — Mormonia, Bdv. — Egleis, Bdv. — Juba, Bdv. — Hydaspe, Bdv. Satyrus Œtus, Bdv. Il n'existe plus dans la collection Boisduval que le seul exemplaire cf de Melitœa Callina, portant comme étiquette de localité : Mexico, qui est figuré sous le n" 2185 de la PI. CCLXI. C'est, je crois, l'un des types qui a servi à la description de Boisduval. La Ç et les exemplaires cf pris par Lorquin dans la Sonora ont disparu. Je crois que Elada, Godm. Salv. {Biolog. C. A., PI. 21, fig. 6, 7), est spécifiquement identique à Callinay Bdv.; mais il ne me semble pas que Elada, Godm. et Salvin, et Elada, Hewitson, soient la même Espèce. En ce qui concerne la Melitœa Epida, Boisduval {Ann. Bel g., p. 54 et 55) commet un lapsus calami en disant qu'ion voit <( une autre tache de la même couleur (brune) vers l'angle anal » (des ailes supérieures). Il ne s'agit évidemment pas de l'angle anal, mais de l'angle interne. Il y a dans la collection Boisduval 2 cf Epida dont l'un est figuré sous le n" 2176 de la PI. CCLIX, et 2 cf Epida, variété sans nom spécial, provenant des chasses faites par Lorquin dans le Sud (( qui diffèrent de l'espèce typique en ce que le jaune LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 8l d'ocre de la face inférieure des secondes ailes est remplacé par du blanc argentin )>. Je fais représenter cette variété (ou Espèce distincte ?) sous le n" 2177 de la PI. CCLIX. Le cf et la Q de la Melïtœa Orsa, Bdv., sont représentés sous les n"^ 2178 et 2179 de la PI. CCLIX, d'après les specimina typica. La lunule d'un jaune d'ocre plus clair qu'on voit au milieu du bord externe des ailes inférieures et dont Boisduval fait état dans sa description, est, chez le 0*, bien peu distincte de la couleur du fond. La Melïtœa Helcita, Bdv., existe dans la collection de cet auteur au nombre de 2 cf et 2 ç qui sont assurément les types de la description imprimée à la page 56 des Lépidoptères de la Californie, dans les Ann. Belgique, 1869. Le cf et la Q sont figurés sous les n"*" 2 186-2 187 de la PL CCLXL Helcita est voi- sine de Palla; mais elle me paraît spécifiquement distincte. Nous trouvons dans la M élit œ a Pola, Bdv., une forme se rap- prochant plus, par son faciès, des Melïtœa européennes que les Espèces précitées. Boisduval a bien mal décrit la Melïtœa Pola; il n'existe dans la collection de cet auteur que le seul exemplaire figuré dans le présent ouvrage, sous le n" 2188 de la PI. CCLXL Le seul caractère à retenir dans la description de Boisduval est que (( la bande médiane jaune (ou plutôt d'un blanc légèrement jaunâtre) du dessous des inférieures est coupée longitudinale- ment par une petite ligne noire et non bordée par cette ligne ». La Melïtœa Sonorœ, Bdv., ressemble en dessus à Palla et à Helcita; en dessous, c elle en est parfaitement distincte, comme dit Boisduval, par les bandes des ailes inférieures qui sont argentées comme chez les Argynnes » ; je trouve ce mot argentées impropre; les bandes me paraissent plutôt d'un blanc de porcelaine. Je fais figurer le cf et la Ç, d'après les types authentiques de Boisduval, sous les n°^ 2189-2190 de la PI. CCLXL LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE L'Argynnis Epithore (cf, fig. n' 2 191, PI. CCLXI) est une petite Espèce des hautes montagnes. Boisduval possédait 2 cf et I Ç. M. Mac Dunnough considérait la figuration de VArgynnis Mornionia con^e essentielle. Je défère donc à ce desideratum et je fais représenter le cf et la Q de VArgynnis Mornionia sous les n"' 2192 -2193 de la PI. CCLXI. Le typicum spécimen Boisduvalianum Q de Mormonia ayant souffert, non dans ses ailes, mais dans son corps, je remets à M. J. Culot, pour l'aider dans le travail de figuration, une Q très bien conservée, prise par Lorquin et faisant partie de l'an- cienne collection Ward, d'Halifax. YJ' Argynnis Egleis, Bdv., est, paraît-il, une Espèce restée litigieuse pour les Entomologistes américains. W. H. Edwards a copieusement figuré dans The Butterflies of North America (Third séries; Argynnis, IX), avec le nom d' Egleis, une Espèce qui ne cadre pas absolument avec les types d' Egleis, Bdv. {Ann. Belgique, 1869, p. 59). Je possède 12 exemplaires pris par Lorquin; 3 appartenaient au Docteur Boisduval, les autres proviennent des collections Ward et Guenée. Ces 12 papillons semblent bien tous appartenir à la même unité spécifique. Il me semble que Mormonii, Bdv., dont je pos- sède aussi une bonne série d'exemplaires bien semblables entre eux, figurée sous les n"^ 2 192-2 193 de la PI. CCLXI, dans le présent ouvrage, est bien distincte spécifiquement d' Egleis, Bdv. Deux cf de cette Argynjtis Egleis se trouvent figurés, l'un sous le n° 2194 de la PI. CCLXI et l'autre sous le n" 2195 de la PI. CCLXII. La Q que Boisduval désigne avec le nom d'Irène, mais sans attacher à cette dénomination d'autre valeur que celle d'un nom de variété, est figurée sous le n" 2196 de la PI. CCLXII. Cepen- LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 83 dant W. H. Edwards se livre à une discussion très intéressante et tendant à confondre Monnonia et Egleïs dans une même unité spécifique. L'auteur américain du bel ouvrage The But- ter fiies of North America s'exprime dans les termes suivants : (( Morînonia is not distinguishable in the original description from Egleïs and in the Latin Synopsis of characters at the head of each description, the same (*) words are used for both, except that for Egleis the spots of the under side are said to be silvered or pale, whereas in Monnonia they are said to be silvered only ». W. H. Edwards ajoute : (( D'' Boisduval sent me the maie of Egleis and female of Monnonia and there is no more différence between the two than would belong to différent sexes )>. J'ignore ce que Boisduval a envoyé à W. H. Edwards, mais Ce que je tiens pour certain, c'est que j'ai sous les yeux les exemplaires types de Boisduval étiquetés par lui-même; ce sont donc ces types dont j'assure la figuration. Pour moi, Mormonia et Egleis sont deux unités spécifiques distinctes. M. Culot fera mieux, avec son habile pinceau, pour faire reconnaître chaque Espèce et en faire ressortir clairement les caractères, que personne ne pourrait le faire avec sa plume. IJArgynnis Jiiba, Bdv., offre un caractère que Boisduval n'a pas remarqué, mais qui, selon moi, est assez intéressant. Ce caractère dont je parle plus haut, à propos de V Argynnis Cal- lippe, réside dans la forme des ailes inférieures du çS qui n'est pas tout à fait arrondie et présente au milieu du bord terminal une légère saillie en pointe. Je dois avouer que je n'ai pas pu deviner ce que signifient les paroles suivantes de Boisduval (Description, p. 60) : <( Dans le mâle comme dans la femelle de (*) Voici la copie des deux diagnoses latines [Ann. Belgique, \k 58 et 59) : peur Mormonia, Boisduval s'est exprimé comme suit : « Alœ supra fulv;r, nigro maculatae; posticae subtus maciilis lunuliscpie argenteis « ; pour Egleis : « A\x. supra fulv;e, nigro maculatœ (ceci convient à presque toutes les ICspcces à'' Argynnis) posticae subtus maculis ])lurinus argenteis seu pallidis nigrt) mar- ginaMs ». 6* 84 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE ] uba, il y a toujours près de la frange, en arrière du cordon de lunules, une petite ligne fauve interrompue ». Qu'est-ce que Boisduval a voulu désigner par une petite ligne fauve inter- rompue ? Je fais figurer sous le n° 2197 de la PI. CCLXII le O* type de V Ar gynnis Juba existant dans la collection Boisduval. Je fais représenter, l'un sous le n° 2198 de la PL CCLXII et l'autre sous le n" 2199 de la PI. CCLXIII, un cf et une Q éti- quetés Jîiba, pris par Lorquin, déterminés d'après la collection Boisduval, sinon par Boisduval lui-même, abandonnés par Boisduval en vue de rapporter un peu d'argent au chasseur Lorquin, et vendus par M. de l'Orza, naturaliste à Paris, en même temps qu'un grand nombre de doubles de Californie à M. Ward, d'Halifax, dont la collection est venue à Rennes, ainsi que je l'ai déjà fait connaître. De même les doubles des papillons pris par Lorquin aux îles Philippines, après que le D"" Boisduval eut retenu sa part, furent cédés à M. Alphonse Depuiset, natu- raliste, 17, rue des Saints-Pères, à Paris, qui les céda surtout à M. Felder, bourgmestre de Vienne. Je tiens ces détails de feu Depuiset lui-même. II y a dans la t:ollection Boisduval deux ij* et une Q de V Argynnis Hydaspe, Bdv., ayant servi à la description qui est imprimée à la page 60 dans les Annales de la Société entoni. de Belgique, 1869 Boisduval se demande si c'est une variété locale de Zerene. Je crois bien faire, pour permettre aux Entomologistes américains d'élucider la question relative à cette Argynnis, de donner la figure des trois specimina typica, n"' 2200-2201 et 2202 de la PI. CCLXIII. La dernière Argynnis décrite par Boisduval à la page 61 des Lépidoptères de Californie, est Adiante, Bdv. Je la crois, comme le dit Boisduval, suffisamment tranchée et facile à identifier, d'autant plus que W. H. Edwards a figuré Adiante sous les n"^ i, 2, 3 de la PI. Argynnis VIII, dans le 3® volume de The Butterflies LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 85 >. La collection Boisduval contient encore 2 cf et 2 Q ayant servi à la description; la figure donnée par W. H. Edwards est très bonne; le dessous des ailes est plus clair que dans aucun des exemplaires qui me restent; mais j'estime la connaissance de l'Espèce assurée et il me paraît dès lors inutile de procéder à une nouvelle figuration d'Adian/:e. La dernière Espèce dont M. Mac Dunnough m'a demandé la figuration est le Saiynts Œlus, Bdv. (^Lépid. de la Californie, p. 63), PI. CCLXIV, n°^ 2203 et 2204. Je trouve qu'il ressemble beaucoup à Char on et à la variété Sylvestris du même Charon, dont W. H. Edwards a donné plusieurs figures comprenant tous les premiers états, dans The Butlerilies of Norih America. Enfin, Boisduval cite dans les Annales de la Société entom. de France, 1862 (p. 282, n" 5), le Parnassiiis Nomion parmi les Lépidoptères de la Californie. Boisduval parle de ce papillon en ces termes : <( Parnassins Nomion, Fisch., ne me paraît pas différer des individus de la .Sibérie orientale. L'individu que je possède est peut-être un peu plus noirâtre. Montagnes rocheuses ». Ce n'est pas Lorquin qui a envoyé l'exemplaire du Parnasshis Nomion dont il est présentement cas, au Docteur Boisduval. Je copie textuellement l'étiquetage de ce papillon; il porte à son épingle : 1° une étiquette : (( Californie » ; 2" une étiquette : (( Nomion, Fischer; Eschscholtz, Calif. russe » ; 3° une étiquette : (( ex musaeo D''^ Boisduval ». Je fais figurer cet exemplaire américain du Parnassins N omion sous le n° 2206 de la PI. CCLXIV. Déjà j'ai reçu maintes demandes d'information à son sujet. Les nombreux Lépidopté- ristes qui s'intéressent plus particulièrement aux papillons du Genre Parnassins seront fixés, grâce à la représentation parfai- tement accomplie par M. J. Culot, sur les caractères extérieurs du Parnassins Nomion américain. 86 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE W. II Edwards a publié dans The Buiteriïies of North Ainrr'ica, avec le nom de Smintheiis, la figure d'un Parnassï-ns qui n'est pas sans analogie avec No7iiio7i. Ce Smïnthenx, selon W. H. Edwards, viendrait de Montana. M. Mac Dunnouglî m'a gracieusement offert une nouvelle Espèce de Syrichlhjis de l'Arizona. Elle est fort jolie et j'en donne sous le n" 2205 de la PI. CCLXIV, la figure avec le nom de Mac Dunnoughi, comme amical souvenir du travail que M. Mac Dunnough et moi, nous avons fait ensemble à Rennes, les 13 et 74 octobre 191 3. Rennes, ig octobre 191 3. Charles OBERTHUR EXPLICATION DES PLANCHES CCLVIII à CCLXIV PLANCHE CCLVIII. Lépidoptères de Californie. N°" 2166 ) ^ ;, Argvnms CalLIPPE d" r>t Q, Boisduval. 2167^ 2i6,S ) ^ f Argvxnis Zerene cf et q, Boisduval. 2169 ^ ^ PLANCHE CCLIN. Lépidoptères de Californie. N"^ 2170. jMelit.i^.a Chalcedox-Lorquixi cf, Obthr. 2I7I ) V JNlELIT.EA Editha cf et Q , Boisduval. 2.72 ) 217-^) ^ MELIT.^^A Palla cf et Q, BoisduvaL 2175. Melit^a Palla- Wardi cf, Obthr. 2176. jMelit.^.a Epula cf, Boisduval. 2177. Melit.ea Epula cf var. Boisduval (provenant des chasses de Lorquin dans le sud). f JMeltt.Iîa Orsa cT et Q, Boisduval. 2179 ^ PLANCHE CCLX. Lépidoptères de Californie. N"« 2180 ) > Satvri's Ariane cf et q, Boisduval. 2181 \ 2182 ) } Satvru.s Sthexele cf et q, Boisduval. 2184. Satvrus Ariaxe-Okius cf, Boisduval. 88 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE PLANCHE rCLXT. Lépidoptères de Californie. N°* 2185. Melit.«a Callina cf, Boisduval (Mexico, selon Boisduval). 2i86 ) V Melit.'KA Helcita cT et 0, Boisduval. 2187; ^' 2188. MeliTtEA Pola cf, Boisduval. 2i8q ; > Melit.î^A Sonor.î; cT et Q, Boisduval. 21 go V 2 191. Argvnnis Epithore cf, Boisduval. 2192 Argvnni.s Mormonia cf et Q, Boisduval. 2193- 2194. Argvnnis Eglefs 9, Boisduval. PLANCHE CCLXIL Lépidoptères de Californie. N"' 2195. Argynnis Eglei.s q, Boisduval. 2196. Argynnis Irène q, Boisduval. 2197. Argynnis Juba cf, Boisduval; type de Boisduval, dan^ la collection Boisduval. 2198. Argynnis Juba cf, Boisduval ; probablement déterminé par Boisduval, provenant des chasses de Lorquin, mais ayant fait partie de la collection Ward, d'Halifax, ainsi que la Q n" 2199 de La PI. CCLXIIL PLANCHE CCLXTII. Lépidoptères de Californie. N"" 2199. Argynnis Juba q, Boisduval. 2200 \ 2201 ( Argynnis Hydaspe cf, cf, Q, Boisduval. 2202 1 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 89 PLANCHE CCLXIV. Lépidoptères de Californie. 220^ j ^ Satvrus Œtus Q, Q, Boisduval ; Californie. 2204 ) 2205. Syrichthus Mac-Dunnoughi, Obthr. ; Arizona. 2206. Parnassius Nomion g, Fisch. Californie russe. 2207. PlERIS BraSSIC.E-VaZQUEZI q, Obthr.; Castille ; faisait partie de la collection Vazquez, de Madrid, que j'ai rccem- mcnt accjuise; l'exemplaire est remarquable par la teinte grise de la tache apicale de l'aile supérieure, contrastant avec la couleur noir vif des taches ordinaires. Fur meinen verehrungswiirdigen herzlieben Freund Charles OBERTHUR von seinem treuen M. STANDFUSS. Zurich, den 19. November 1915. VIII Mitteilungen iiber zwei blutsverwandte Schwarmerbastarde mit weitgehenden morphologischen und physiologischen Unterschieden. DILINA SMERINTHUS hybr. LEONIAE Stdis. *) Dll. tilïae L. Cf ^ ^■ r- 1 e cop. und die (jegenkreuzung : Smer. ocellata L. Q Smcr. ocellata L. cf DU. tiliae L. Q Dieser Gattungsbastard ist auch aiif dem Wege des Expéri- mentes recht scliwer zu erlangen ; ni cler freien Natur wurde er bisher noch niemals beobachtet. Beim Kreuzungs-Expermient gelingt sowohl die hybride Paarung zwischen tiliae L. o* und ocellala L. Q, wie die reciproke, also zwischen ocellata L. o" und tïliae L. Q. Wàhrend aber che erstere Kreuzung neben vielen Fa lien mit sterilem Ausgange auch ofter Iruclithar endet, und zwar schliipften bei mir von den nach den normal verlaufenen Paarungen abgelegten Eiern j % bis 53 % Raupen aus, haben mir die 14 bisher experimentell herbeigefiihrten Kreuzungen zwischen Smerinthns ocellata L. (j und Dilina tiliae E. Q mit regularem Verlaufe auch nicht eiii emziges Raupchen geliefert (*) A» m. : Standfuss. Biillet. de la Société entomol. de France, 1901, ]). 86- 87. — Inlernat. eniomol. Zeilschr. Guben, 1901, 11'^ i (i. April). — OberthÛR. Léfidoftér. comfarée, fasc. III, ]>- 31, pi. XV, Ug. 35. — Seitz. Die Gr. Schmetterl. d. Erde. Palaearct. Faunengeb., lUl. II, Spinner u. Schwariiier, Text p. 261 u. 262, Taf. 43, Reihe e. gô LÉPIDOPTÊROLOGIE COMPARÉE Die bei dieser letzteren Kreuzung zu Tage tretenden Erschei- nungen sind denen sehr àhnlich, welche sich nach der Kreuzung zwischen Malacosoma neustria L. cf und Malac. franconica Esp. g, wie nach der Kreuzung zwischen Malac. neustria L. cf und Malac. castrensïs var. veneta Stdfs. Q abspielen (Cf. Stand- FUSS : Zwei neite Hyhriden. Stett. ent. Zeit., 1884, p. 195-196). Sieben der gekreuzten tïlïae Q Q starben nàmlich bald nacli beendeter hybrider Paarung, ohne auch nur ein Ei gelegt zu haben, ab. Fùnf weitere tilïae Q Q legten zwar nach beendeter Kreuzung eine kleine Anzahl Eier, starben dann aber auch vor- zeitig ab. Nur zwei der gekreuzten tïliae Q Q vermochten eine grôssere Anzahl, das enie 74, das andere 87 Eier nach der Hybridation abzulegen und bheben dann auch noch eine weitere Reihe von Tagen am Leben. Man gewinnt bei genauer Beobachtung dieser Hergànge die Ueberzeugung, dass zufolge der nicht zu einander passenden Copulationsorgane das Weibchen von tïlïae in den 12 ersten Fàllen durch den zu grossen Pénis des ocellata Mànnchens mit seinem gekriimmten Dorn am Ende (Cf. die Textfiguren des Pénis von tilïae und des Pénis von ocellata, p. 99, Fig. i A u. Fig. 2 A) eine innere Verletzung davon trug, dass dann das Sperma in die Leibeshohle gelangte und wie ein Gift wirkte. In den beiden Fàllen, bei denen die tilïae Q Q làngere Zeit am Leben blieben und 74, bezieh. 87 Eier ablegten, waren die sich kreuzenden ocellata cf Cf relativ klem und die tïlïae QQ, als Freilandtiere von Zurich, besonders gross. So trat hier eine solche Verletzung offenbar nicht ein. Allein auch m diesen Fàllen schliipfte nicht ein einziges Ei aus. Dièse Kreuzung zwischen Smer. ocellata L. cf und Dilina. tïliae L. g ist experimentell nicht besonders schwer erreichbar. Wohl wehren sich auch hier, wie bei allen Artkreuzungen, die Weibchen gegen die oft recht zudringlichen Liebeswerbungen der artfremden Freier, allein die kràftigen ocellata cf d iiber- wàltigen die regulàrer Weise ja schwàcheren tïliae Q Q meist leicht und gelangen so bald zur Paarung. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 97 Weiter liegen dann hier die mechanischen Bedmgungen fiir die àussere Vereiiiigung der beiden Arten in der Kreuzungs- paarung, wie wir spàter sehen werden, in gewisser Beziehung wenigstens giinstig (cf. die Textfiguren p. 99, Fig. i u. 2 und das p. 98 u. 99 Gesagte). Bel den umfassenden Kreuzungs-Experimenten des Be- richtenden hàtte es gar keine besonderen Schwiengkeiten gemacht, 50 bis 60 dieser Kreuzungspaarungen mit normalem Verlaufe durcbzusetzen. Allein das, beziighch Nachkomraen, vollkommen négative Résultat der ersten 14 normal verlaufenen Hybridationen liess auch von weiteren Fàllen dieser Kreuzung positive Ergebnisse nicht erwarten. Die Versuche wurden daher auf gegeben, da sie nichts weiter als eine Quâlerei der betreffenden Weibchen von DiLina tïlïac bedeutet hàtten. Sehr viel schwieriger ist nun die umgekehrte Kreuzung, also die von Dilina iiliae L. cf und Smerïnthiis ocellata L. Q mit normalem Verlaufe beim Experiment zu erreichen. Die Dïlïna iiliae L. hat ihren Hochzeitsflug von ^9 bis \o\ Uhr abends, die Paarungszeit von Sjiierinihus ocellaia L. aber liegt zwischen | ii und \ 2 Uhr nachts. Das Maximum des Fluges der Dilina iiliae liegt zwischen 9 und f 10 Uhr, das von Smerin- ihiis ocellata zwischen \ 12 und \ i Uhr, mit diesem Maximum des Fluges der Mànnchen fàllt aber die Zeit der intensivsten Duftenwickelung der Weibchen zum Anlocken ihrer Mànnchen und die grosste Paarungsbereitschaft der Weibchen zusammen. Der Flochzeitsflug der beiden Arten deckt (*) sich also nicht einmal teilweise der Zeit nach, vielmehr ist die hàutigste Paarungszeit der tiliae çS cf von der gewohnlichsten Paarungszeit der ocellata Q Q um fast zwei Stunden getrennt. Natùrlich konnte man die gleichen Betrachtungen niutatis 7nutandis bezùglich der bereits besprochenen reciproken Kreuzung (*) Anm. : SmeriniJnis ocellata L. und Smerinihus fofuli L. sind darum ziemlich leicht zur Kreuzung zu bringen, weil sich die Zeit ihres Hochzeitsfluges teilweise deckt. Dieser Flug liegt, wie wir sahen, bei ocellata zwischen 1/2 11 und 1/2 2 Uhr und bei fofuli von 12 Uhr ab bis 3 Uhr morgens. gS LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE zwischen oceUata d" und tïliae Q anstellen. Allein einmal kommt bei letzterer, wie schon ausgefùhrt, das korperliche Uebergewicht des occUata cf gegeniiber dem tiliae Q entscbieden in Betracht. Ferner ist das ocellata cf eiii ùberaus paarungs- lustiges (*) Geschopf, welches sich bei dem Berichtenden mit 9 verschiedenen Arten oder Rassenmischlingen fruchtbar und mit eniigen weiteren Arten stets unfruchtbar kreuzte. Dïlïna tiliae cf hingegen ist nur schwer zu hybrider Paarung zu bringen, ja selbst mit Weibchen der eigenen Art gelingt es of t genug nicht, eine Copula herbeizufiihren, wenn es sich darum handelt, fiir Studien zur Vcrerbungsfrage Mànnchen und Weibchen von bestimmtem Farbenkleid fiir Zuchtzwecke zu paaren. Der hybriden Paarung stehen dann in dem vorhegenden Falle wesenthchc mechanische Hemmnisse durch die Unter- schiede (**) ni der Form des Copulationsapparates von tiliae cf einerseits und von ocellata cf andererseits im Wege. Die Greifzangen (Valveii) des tiliae cf sind kurz und breit, von etwa quadratischer Form m ihrem allgemeinen Umriss, am unteren Ende daher in einen abgerundeten etwa rechten Winkel aus- gehend. (Cf. Textbild., p. 99, i A und B.) Die V^alven des ocellata cf hnigegen snid schmal, langgestreckt und an ihrer Spitze in einen Winkel von nur etwa 50° ausgezogen. (Cf. Textbild., p. 99, 2 A und B.) (*) Im Mai 1913 paarte sich ein und dasselbe [Snier. ocellata) Mànnchen mit drei Weibchen des Artbastards Smer. hybr. neofolaearctica Stdf. (siehe die zweite Mitteilung) und schliesblich noch mit einem Weibchen der eigenen Art und zwar mit allen vier Weibchen fruchtbar. {**) K. Jordan berichtet in seiner hochinteressanten Arbeit : « Der Gegensatz zwischen geogra-phischer und nicht geografhischer Variation » in der Zeitschr. fur wissenschaftl. Zoologie, ]îd. LXXXIII, p. 165 u. 186 dass unter den 698 von ihm untersuchten Sphingiden-Species 48 Arten an den âusseren Copubitions- Apparaten nicht unterscheidbar sind. In dieser schônen Faltergruppe und zwar in der alten Gattung Deilefhila Ochsh. sind denn auch einige Artbastarden in der freien Natur aufgefunden worden. Die Zahl der in dem letzten Jahrzehnt von diesen Schvvarmern experimentell gewonnenen verschiedenen Artbastarde ist bereits eine recht hohe und steigt alljâhrlich noch bedeutend. Artbastarde gehoren im allgemeinen zu den grossen Seltenheiten in der Natur. Nur bei den Zygaenen finden sich solche ebenfalls ôfter und hier liegen die Dinge beziiglich der Copu- lationsapparate ahnlich wie bei den Sphingiden. LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 90 Die Folge dieser Unterschiede ist begreifiicher Weise die, dass die schmalen Valven des ocellata cf unschwer in die ziemlich breiten Gruben am Hinterleibsende des tilïae Q einzudringen und ein dauerndes Anhaften herbeizufiihren vermôgen. Hingegen konnen die breiten Valven des tiliae cf entweder nicht, oder doch nur recht mangelhaft in die schmalen Gruben A B A FiG. I. inke Valve (B) und Pénis (A) von Dilina tiliae L. (délia. R. Standfuss). FiG. 2 Linke Valve (15) und Pénis (A.) von Smeritithics ocellata L. (delin. R. Standfuss). des ocellata ■ Q eingeschoben werden, so dass ein festes Anklammern fiir die Kreuzungspaarung auf wesentliche Schwie- rigkeiten stosst. Man sieht demi auch bei Vornahme dieser Hybridationsexperimente das die Paarung anstrebende tiliae Mànnchen immer und immer wieder an dem Hinterleibsende des ocellata Weibchens mit seinen geôffneten Greifzangen haltlos abgleiten. Die Kreuzung gelingt dann noch am ehesten, wenn infolge 100 LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE eines reichlichen Anfluges kraftiger lïliae Mànnchen aus der freien Natur die nur m kleiner Anzahl lùr das Expehment aus- gevvàhlten, moglichst frischen ocellata Weibchen — àlter als 4-5 Tage sollten sie nicht sein — wiederholt von diesen Mànnchen mit Liebeswerbungen angegangen werden. Die ocellaia Weibchen geben dann ofter, paarungslustig geworden, nach kiirzerer Zeit jeden Widerstand auf und es kommt so zu normal verlaufenden Kreuzungspaarungen zwischen den noch weiter werbenden tïliae Mànnchen und den ocellata Weibchen. Kreuzungspaarungen welche Brut ergeben, setzen in der Regel abends zwischen \ 10 und 10 ^ Uhr ein und werden erst mit beginnender Dunkelheit am Abend des nàchsten Tages freiwillig gelost. Bisweilen ergeben allerdings auch Kreuzungen, bei denen die Falter nur bis zum Morgen des nàchsten Tages m Copula verharren, in geringeren oder hoheren Procentsàtzen lebensfàhige Ràupchen. Auch mit starken selbsterzogenen tïlïae Mànnchen kam der Benchtende ofter zu erwùnschtem Ziele, mdem er dièse Mànnchen entweder in Freiheit liess und mit zahlreichen tïliae Weibchen wieder zu den zur Hybridation ausgesetzten ocellata Weibchen zuriicklockte — - oder mdem er die gezogenen tïliae Mànnchen in grossen Gazekàsten von : 180 x 90 x 120 cm. frei fliegen liess. Die grossen Kàsten werden aussen da und dort mit kleinen, luftigen Gazekàstchen behangen, in denen moglichst frische tïlïae Weibchen in Anzahl eingeschlossen sind. Auf das Raupen- und Puppenstadium des Bastards môchte ich hier nicht eingehen. Ohne farbige Abbildungen kann man davon eine recht befriedigende Vorstellung nicht geben, auch môchte ich dièse Dinge an anderer Stelle in extenso behandeln und farbige Reproductionen bringen. Nur soviel sei hier erwàhnt, dass die Raupen ebenso bei Fùtterung mit Weidenlaub, besonders von Wollweide {Salïx caprea L.), als bei Ernàhrung mit Lmdenlaub gut gediehen sind. Die weitaus am empfehlenswerteste Lindenart ist Tïlïa euchlora; zur Ver- puppung eignet sich vorziiglich gut zerkleinerter und von LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE lOI Steinchen sowie Holz- und Wurzclresten sorgfàltig geremigter Torfmull. Er ist weich und nachgiebig, hait Feuchtigkeit lange zurùck und hemmt Fàulnisentwickelung. Dièse Bastardraupe hat nàmlich die Unart, recht oft gar kein ordentliches Puppen- lager, oder enie auch nur einigermassen ausgeleimte eiformige Hôhlung zur Verpuppung zu fertigen. So kommt es, dass bei Anwesenheit von Sandkornern, kleinen Stiickchen oder harteren Resten von Végétation, welche der Torfmull hàutig zu enthalten pflegt, die nach Abstreifung der Raupenhaut noch weiche, frische Puppe leicht Schaden leidet und krùppelhaft wird. Grosse, Bau und Zeichnungselemente smd bei der Imago der zierlichen DU. Snier. hybr. leoniae Stdfs., welche bisher aus- schliesslich in mannlichen (*) Faltern erzogen worden ist, von merkwiirdiger Constanz. Man mochte glauben, nicht einen Bastard, sondern eine feste Art vor sich zu haben. Das ist sehr bemerkenswert, demi Bastarde von so heterogenen Ur- sprungsarten pfiegen individuel 1 stark zu schwanken. Von favonia L. cf . . „ . dem Bastard Sat. hybr. -_ ■_ ( — hybr. emiliae Stdfs., -pyrï Schiff. Q die graue Falterfonn, und hybr. daubï Stdfs., die stark rotliche Falterform) habe ich im Laufe der Jahre liber looo Individuel! ocellata L. c? und von dem Bastard S)ucr. hybr. -. ( = Svier. hybr. popidi L. Ç) Jiybridus Westwd.) sogar ùber 2000 Individuen bis zum Falter erzogen, welche dièse individuelle Variabilitàt évident de- monstrieren. (*) Anm. : Unter allen meineu h}br. leoniae Faltern befand sich eiu ver- kriippeltes Individuum (1913), welches in beiden Fiihlern sehr kurze Zahnung und Bewimperung aufwies, so dass sich seine Fûhler solchen weiblicher tiliae sichtlich annahern. Das Exemplar erwies sich aber anatomiert seinen inneren, wie ausseren Genitaiien nach als rein mânnlich. Sie sind nach verschiedenen Rich- tungen hin verkùmmert, aber nicht mehr als bei vielen ausserlich ganz typisch mdnnlich gepragten Individuen auch. Ein weiteres, gut entwickeltes Exemplar (1901) besass nur einerseits (rechts) einen Fiihler mit ebenso kurzer Bezahnung und Bewimperung, wie das eben erwâhnte Stuck, der linke Fiihler war typisch mânnlich, ebenso zeigte dieser Falter auch keiiierlei anderweile weibliche Merkmale. 102 LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE In seiner Grundfarbung tritt unser Bastard einerseits grau, oder graugriin, andererseits braunrot oder rosarot auf. In diesen beiden verschiedenen Faltercostùmen handelt es sich nicht um zufàllige, individuelle Undulationen, sondern, kurz gesagt, um alternative Vererbung. Dieser Unterschied hàngt nàmlich davon ab, ob von vaterlicher Seite eine Gamète, also ein Spermatozoon, mit der Anlage fiir tïliae in griiner Farbe, oder eine Gamète mit der Anlage fiir tïliae in braunroter Grund- farbung (also von mut. bnmnescens Stgr.) zum Aufbau des betreffenden Individuums von hybr. leoniae beitrug. Aus meinen Zuchtexperimenten sei diesbeziiglich mitgeteilt : 1900. C'opula — ^ V. : DU. tiliae L. cf grùn x tiliae mut. hriin- nescens Stgr. Q (also braun) heterozygotisch. Formel : TT x (T) B^i TT + i (T) B 142 Eier. T = tiliae grùn (yiridescens). 142 Raupen. B=mut. brunnescens. 138 Puppen. O = ocellata. (das braunrote tiliae Kleid ist dominant liber das griine {yiridescens) Kleid.) 1901 . 137 Faltcr : 70 (37 Cf, 33 Q) tiliae griin {yiridescens') ) | TT 67 (35 d", 32 Q) tiliae mut. brunnescens ^ i (T) B 1901 . Copula V. : DU. tiliae mut. brunnescens (S x Smer. 21 occllata Q (eines von diesen 35 cfd')- Formel : T (B) x OO = 1 TO + \ BO 133 Eier. 52 Raupen. 39 Puppen. LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE IO3 1901-1902. 31 Falter : 16 (4 gute, 12 kri-ippclhalte) hybr. Iconuic \ graugriin. / \ TO 15 (5 gute, 10 krdppelhafte) hybr. leonïae i \ BO rotlich. 1 Auch ans iioch drei weiteren Hybridationen zwischen tilïae mut. briinnescens (j heterozygotisch und ocellata Q habe ich je zur Halfte graugrùne und zur Halfte rotliche hybr. Iconiae- Falter erzogen, aber es handelte sich dabei um sehr kleine Serien : 3 graugrùne, 4 rothche; 5 graugriine, 4 rothche; 3 graugrùne, 3 rothche, die krùppelhaften Exemplare mit eingerechnet. Die vorstehend angefùhrtc Zucht aus der Kreuzung vom 20/21 V. 1901 ist bezùghch der erhahencn Individuenzahl weitaus die gùnstigste aller memer bishengen leonïae-T.\xç}i\X.ç.xï. Es ist unglaublich, wie dùrftig das schliessliche Ergebnis derselben an wirkhch tadellos cntwickelten Falter-Individuen in der Kegel zu sem pflegt. Bei den Faltern dièses Hybriden wachsen die Flùgel nàmlich ofter gar nicht, oder doch nur unvollkommen aus, so dass sie wellig und verkrùmmt bleiben. Aber selbst bei den Individuen, deren Flùgel auswachsen, weisen dieselben nicht selten aui der rechten Halfte eine andere Form auf wie auf der linken Halfte, von sehr geringen Unterschieden an bis zu cmer weitgehenden Asymmetrie hin. Hàufig zeigen die Flùgel auch kleine oder grossere meist halbkreisfôrmige Eùcken an den Aussenriindern, zumal am Innenrand der Hmtcrflùgcl. Nicht wenigë Falter vermogen auch entwickelt die Puppen- schale nicht zu sprengen und verderben in derselben. Es gelingt hier aber viel leichter als sonst wohl, durch behutsames Sprengen der zum Ausschlùpfen gestreckten Puppenschale am Thorax durch schwachen Druck mit den weichen Teilen der Finger- spitzen und weiteres, vorsichtiges Aufschneiden der Puppen- schale an der Rùckenseite mit kleiner, spitzer Scheere noch manchen der Falter vollkommen zu retten. Von den ùber 104 LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE dreissig von mir aus der Puppe ausgeschàlten Faltern ist die reichliche Hàlfte tadellos ausgewachsen. Bemerkenswertes wàre auch ùber die Ruhestellung der Bastardfalter zu sagen : Dilïna tiliae L. und Smerinihis ocellata L., sowie noch einige weitere verwandte Arten, tragen bekanntlich ihre Fliigel in der Ruhe stumpf nach oben geneigt. Ocellata schiebt dabei noch den Vorderrand der Hmterflugel ein gutes Stùck vor den Vorderrand der Vorderflùgel vor. Tiliae tut dies nicht. Die Hauptmasse der Schwàrmer tràgt aber, wie wir aile wissen, die Fliigel dachformig ùber den Riicken nach hinten und unten geschlagen. Dies ist ja die Lebensgewohnheit der allermeisten Heteroceren. Jene abweichende Ruhestellung von tiliae, ocellata etc. werden wir also als eine neu erworbene Eigen- schaft anzusehen haben. Die regulàre Ruhestellung der Falter von DU. Smer. hybr. leoniae deckt sich nun mit der ihrer Ursprungsarten. Einige schieben dabei auch noch den Vor- derrand der Hinterflùgel etwas vor den Vorderrand der Vor- derflùgel vor, wenn auch nie so weit, wie dies ocellata tut. Andere verhalten sich wieder wie tiliae. Auch Zwischeii- stellungen giebt es. (Cf. Mitt. cl. schweiz. ent. Gesellsch. Bd. XII ; Taf. XVIII «; Fig. 4.) Unter den 21 Bruten unserer Kreuzung, aus denen ich bisher Falter erzog, waren nun aber interessanter Weise zwei, unter denen, bei der einen 3, bei der anderen 5 Individuen sich befanden, welche die Flùgel m der Ruhe weder wie der Vater tiliae, noch wie die Mutter ocellata trugen. Dièse 8 leoniae legten ihre Flùgel dachformig ùber den Rùcken nach hinten und unten zusammen, also in der Weise, wie sie z. B. von Hyloiciis pinasiri L., oder von Protoparce convolvîdi L. in der Ruhe getragen werden. (/. c, Taf. XVIII a ; Fig- 50 Dièse Bastardindividuen zeigten also eine Lebensgewohnheit, wie sie weit zurùckliegende Vorfahren der beiden elterlichen Arten gepflogen haben dùrften. Die der tiliae mut. bninnescens entsprechende rotliche Falter- LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE I05 form von hybr. leoniae findet sich abgebildet in Oberthiir, Lépïdoptér. comparée, Fasc. III, PL XV, Fig. 35 und Seitz. Die Gross-Schnietterl. d. Erde. Palaearct. Faunengeb. Bd. II, Taf. 43, Reihe e. Die der griinen Normal form von i'diae correspondierende Imago der hybr. leoniae von grauer oder graugrùner Grundfarbe liess mein verehrter Freund Charles Oberthiir in zwei Individuen auf Taf. CCLXV, Fig. 2208 u. 2209, hier in diesem Fascikel seiner herrlichen Lé pid o pt ér olo gie comparée farbig abbilden. Das Taf. CCLXV, Fig. 2209 dargestellte Individuum stammt aus einer Zucht im Jahre 191 2, das Taf. CCLXV, Fig. 2208 wiedergegebene aber aus einer Zucht des Jahres 191 3. Der eigenartige Gegensatz in dem Zeichnungsgepriige dieser beiden Individuen war der durchweg herrschende unter den von mir erzogenen Faltern dièses Bastards aus dem Jahre 191 2 einerseits und 191 3 andererseits. Aile Falter von 191 2 zeigen ihre samtlichen Zeichnungs- elemente nicht scharf gepràgt, sondern verscbwommen, undeutlich und die verschiedenen Farbentône verwaschen und ohne rechte Gegensàtzlichkeit. Die Falter des Jahres 191 3 dagegen sind, wie Taf. CCLXV, Fig. 2208 beweist, wesentlich lebhafter, und klarer und bestimmter in ihrem Zeichnungsmuster. Das gesamte Faltermaterial des Jahres 191 2 : 10 ordentlichc, aber keineswegs durchweg tadellose Stùcke, und 18 mehr oder weniger krùppelhafte, stammtc von vier verschiedenen Paaren. Die Imagines von 191 3 : 15 ordentliche und 10 kriippelhafte rùhren sogar von fiinf Paaren her. In den elterlichen Individuen beider Jahrgànge handelte es sich um normale Stùcke. So kann von den Eltern die durch- gàngige Verschiedenheit der Falter beider Jahrgànge von einander nicht abgeleitet vv^erden. Sie muss m anderen Ursachen gesucht v^erden. Man wiirde nun am ehesten an Temperatureinfliisse dem sensiblen Stadium der Puppen phase gegenùber als Ursache denken, da die Temperaturexperimente ja die massgebende I06 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Bedeutung dieser Einflùsse fur das nachmalige Falterkleid zur Evidenz erwiesen haben. Indess auch dièses ist hier ausgeschlossen, denn die sich verpuppenden Raupen, wie die Puppen befanden sich 191 2 und 191 3 vom 25. August bis Ende September hinbei+ 14° bis + 15° C, also imter den gleichen Bedmgungen. Vom i. Oktober an standen die Puppen dann 191 2 wie 191 3 m der Nàhe eines Permanentbrenners in abgeschlosseiiem Raume bei einer Durch- schnittstemperatur von + 22,5° C. Erst dann (etwa vom 8. Oktober ab) fing 191 2 und 191 3 die Entwickelung mit beginnender Ausfàrbung der Augen, weiter der Fliigel etc. etc. einzusetzen an. Danach 1-^ann die durchgangige Verschiedenheit des Imaginai- costumes der Falterserie von 191 2, vergHchen mit derjenigen von 191 3, in verschiedenen Temperatureinwirkungen dieser beiden Jahre auf die Puppenphase der beiden Serien NICHT gesucht werden. Ganz anders lag die Sache nun aber mit dem Raupenstadium. 1912 hatten die Raupen im August 120 (*) Stunden Sonne, dann bis Mitte September noch 22 Stunden. 191 3 waren im August 227 Stunden und bis Mitte September noch 69 Stunden. 142 Stunden Sonne des Jahres 191 2 stehen also 296 Stunden des Jahres 1913, mithin mehr als doppelt so vielen, gegeniiber. Weiter war 1912 im August + 14,2" C bis Alitte September sogar nur+10,8" Durchschnittstemperatur. 191 3 hatte Ziirich im August +16° C und bis Mitte September + 15,6° Durchschnittstemperatur. Also auch beziiglich der Temperatur liegen die Bedingungen im Jahre 191 2 erheblicii ungiinstiger als im Jahre 191 3. Endlich fielen 191 2 von Anfang August bis Mitte September 246 mm Regen, in derselben Zeit 1913, 222 mm. (*) Anm. : Ich verdanke die hier «^egebenen meteorologischen Angaben der Liebenswûrdigkeit des Herrn Dr. R. Billwiller, Assistent an der Schweizer. meteorolog. Zentralanstalt. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 10/ Die Witterungsbedingungen, welche die Raupen m ihrer Hauptentwickelung trafen - — im Juli 191 2 und im Juli 191 3 waren die Raupen noch sehr klein, der Monat Juli wurde darum nicht in Rechnung gezogen — standen also im Jahre 191 2 ganz wesentlicii ungiinstiger als im Jahre 191 3. Die meteorologischen Verhàltnisse des Jahres 191 3 nàhern sich den fiir Zurich normalen (August 1913 : 227 Stunden Sonne, 16° Durchschnittswarme, 134 mm Niederschlage - — normale Ver- hàltnisse fiir Zurich im August ; 232 Stunden Sonne, 17,3° Durchschnittswarme, 133 mm Niederschlage) zumal im August in hohem Grade. In diesem Monat machten aber die allermeisien Raupen 191 2 wie 191 3 ihre vorletzte und ihre letzte Hàutung, also dreiviertel ihres gesamten Wachstumes durch. In der Tat weisen auch aile Falterindividuen des Jahres 191 3 das normale Imagmalcostùm dièses Bastards auf. Einerseits fàllt also die Puppenphase, weil 191 2 wie 191 3 gleichen àusseren Bedingungen in meinen Zuchtkàsten unter- worfen, fiir die Verschiedenheit des Falterkleides der beiden Jahrgànge, wie wir sahen, entschieden ausser Betracht, anderer- seits sollten doch wohl unzweifelhaft Factoren der Aussenwelt die durchgângige Verschiedenheit m dem allgemeinen Gepràge der Imaginaltorm der beiden Jahrgànge, nach allen unsercn bisherigen Beobachtungen, hervorgerufen haben. Wir sehen uns daher, wie die Dinge hier liegen, zu dem interessanten Schlusse genotigt,dass auch dem Raupenstadium(''') (*) Anm. : Nach Beendigung dieser Beitrâge fur die Léfidoftérologie com- parée meines Freundes Charles Oberthur ging mir durch Herrn Dorsch (Mùnchen), n° 9 u. 10, 1913. der Mitteil. d. Munchner entomol. Gesellsch. zu. Darin berichtet R. Waltz, p. 74 u. 75 etwa Folgendes : « Auf einer Tour nach der Rotwand wurden am 20. oder 21 Aug. 1912 nach einem Schneefall in iioo m. Hohe von H. Tratzl 13 erwachsene Raupen von Pyram. atalanta L. erstarrt gefunden. Nach Hause gebracht erholten sie sich und 11 davon wurden bald darauf ohne nochmals nennenswert gefressen zu haben zu normalen Puppen. Obwohl die Puppen in ganz normaler Temperatur gehalten wurden, waren unter den 9 daraus zwischen dem 10. u. 15. Oktober ausschliipfenden Faltern nur I08 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE gegenùber Einwirkungen der Aussenwelt, wofern sie nur andauernd und wesentlich von dem normalen abweichen, fur den Character des nachmaligen Falterkleides der betreffenden Individuen von massgebender, evidenter Bedevxtung sein konnen. II SMERINTHUS hybr. NEOPALAEARCTICA *) Stdfs. ocellata L. O* e cop. Snier ^ excaecata Abbot u. Smith Q (Taf. CCLXXV, Fig. 2248, cf ; und Taf. CCLXV, Fig. 2210, Q.) Wenn uns die Systematik ein moglichst richtiges Bild der Blutsverwandtschaft in der Welt der Organismen geben will — und das sollte sie, falls sie ihre Aufgabe richtig auffasst ■ — so hat sie vollkommen recht die Arten tiliae L. und ocellata L. in zwei verschiedene Gattungen zu stellen, wie sie es gegenwàrtig tut. Aus dem Kreuzungs-Experiment geht, wie wir sahen, évident hervor, dass es mit der Blutsverwandtschaft, mit der physiologischen Affinitàt, zwischen iïliae und ocellata in der Tat recht schwach bestellt ist. 2 normale, die ùbrigen 7 hatten ein aberratives Kleid. Dièse letzteren erwiesen sich aile in der Entwickelungsrichtungs der ab. mcrrifieldi Stdfs. abgeàndert teils in typischer Praegung, teils in Uebergângen dazu. » Pyr. atalanta ab. merrifieldi ist nun aber die gewôhnliche Kalteform von atalanta (cfr. Standfuss. Handbuch., 1896, p. 255 und Taf. VII, Fig. 8), welche bei bestimmter E.\position der Puppe vom sensiblen Stadium ab im Eisschrank entsteht. Also auch in diesem Falle waren abnorme Temperaturen, welche das Rau- penstadium (allerdings das schon sehr vorgeschrittene) trafen, wenigstens fiir die meisten der dabei in Frage kommenden Individuen entscheidend fur den Character des nachmaligen Falterkleides. Dièse Dinge sollten notwendig e.xperimentell noch vv^eiter verfolgt und controlliert werden. (*) Anm. : Standfuss. Mitteil. d. schweiser. entomol. Gesellsch., 1907, Bd. XI, Heft. 6, p. 250 u. 251. — Seitz. Die Gr. Schmetterl. d. Erde. Palaearct. Faunengeb., Bd. II. Spinner u. Schwârmer, Text p. 262, Taf. 43, Reihe e. LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE IO9 Andererseits erweisen sich bei dem Kreuzungs-Experiment die mitteleuropaeische ocellata L. und die nordamerikanische excae- cata Abbot u. Smith so nahe verwandt, dass ein Unterbringen dieser beiden Arten in zwei verschiedenen Gattungen, wie es auf Grund der àusseren morphologischen Unterschiede von eniigen Systematikern geschehen ist, der weitgehenden Blutsverwandt- schaft zwischen diesen beiden Arten nicht entspricht. Hier schliipft namlich einmal nach der Kreuzung dieser palaearctischen mit jener neoarctischen Art ein sehr hoher Procensatz der von dem excaecata Weibchen abgelegten Eier aus, in dem einen Falle waren es bei mir 70 %, in dem anderen sogar 98 %, und es entwickeln sich dann weiter aus der wilHg heran- wachsenden Brut schKesshch nicht nur kràftige mânnHche, sondern auch sehr stattHche, âusserhch durchaus normal gestaltete weibliche Falter dièses Artbastards. Man vergleiche auf Taf. CCLXXV, Fig. 2248, das cf. und Taf. CCLXV, Fig. 2210, das Q. Ferner enthalten dièse Weibchen, bemerkenswerter Weise, in ihren Ovarien in der Regel auch Eier, teils vv^ohlentwickelte, teils verkiimmerte, von einer bedeutenden Anzahl an, als Maximum wurden 191 gezahlt, bis zu sehr wenigen hinab : 7, 5, i. Die Ovarien ganz verenizelter Weibchen sind auch vollkommen Icer. Nur in zwei Fàllen gliickte es, ein Mànnchen von Snier. hybr. neopalaearcfica mit einem Weibchen von Snier. ocellata anzu- paaren. In den Eiern des einen ocellata-'^ ç■^}o<^ç.n's, war von einer auch nur irgendwie beginnenden Entwickelung von Embryonen nichts zu bemerken. Aus den Eiern des anderen Weibchens schlùpften 3 Raupen aus, von denen 2 abstarben, ohne Nahrung angenommen zu haben. Das dritte Ràupchen wuchs bis nach der letzten Hàutung heran, ging dann aber auch noch aus Mangel an Lebensenergie zu Grunde. Hingegen konnten umgekehrt sechs Weibchen des Bastards mit den Mànnchen von ocellata zur Anpaarung gebracht werden, welche 12, 48, 95, 137, 163, 191 Eier ablegten. Es schliipften O bis 20 % Raupen aus diesen Eiern, von no LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE denen die allermeisten bald zu Grunde gingen. Allein es gelang doch, eine kleine Anzahl davon bis zur Verpuppung heranzu- ziehen. Dièse Puppen liegen gegenwàrtig in der Winterruhe. Die Paarung zwischen den Mànnchen und den Weibchen des Bastards wurde in sieben Fàllen erreicht. Die hybr. neopalae- arctïca Weibchen leerten dar- A B auf I, 5, 7, 103, III, 116, 170 Eier. Es entwickelten sich darauf in o bis 20 % derselben Embryonen ; allein bii zum Ausschlùpfen der Raiipen aus diesen Eiern kam es niemals. Die Raupen starben ohne Aus- nahme bereits in der Ei- schaale ab. Dièses Kreuzungs-Experi- ment endete damit ebenso, wie aile anderen nun schon wâh- rend einiger Jahrzehnte von dem Bericlîtenden durchge- fùhrten verschiedenen Kreu- zungs •■ Expérimente geendet hatten : " Es ivar in keineni eïnzigen F aile m'ôglich, ans der Kreuziing geninner, der Natur direct eninonmener Art en eine in sich irgendwie erhaltungsfàhige Mischlingsform (*) zu erziehen. " Linke Valve (B) und Pénis (A) von Smerinthus excaecata Abbot u. Smith (delin. R. Standfuss). (*) Anm. : Standfuss. Die Resiiltate dreissigjàhriger Exferimente mit Beztig auf Artenbildung und Umgestaliung in der Tierwelt. In den Verhandlungen d. Schweizer. naturforsch., Gesellsch. an d. Jahresversamml. in Luzern 1905, Separ., p. 7. — Standfuss. Hybridations-Exferitnente im weiiesten Sinne des Wortes, vont Jahre iSyj bis zur Gegenwart in ihrcn Ausblicken auf die Scheidung der Arien und den Weg, welchen dièse Scheidung durchlàuft. The seventh inter- national zoological Congress. Boston Meeting, Aug. 19-24 1907. Cambridge, Massachusetts, 1909, p. 62. LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE III Der Kreuzung zwischen ocellata und excaecata stehen, wie uns eine Vergleichung der Valve und des Pénis in Textfigur 2 A, B, p. 99 und 3 A, B, p. iio, sofort erkennen làsst, keine besonderen mechanischen Schwierigkeiten im Wege. Die Valve von excaecata ist ebenfalls lang und schmal, wie die von ocellata, und auch in dem Bau des Pénis ist kein se starker Unterschied, dass dadurch die Copula wesentliche Hemmungen erfahren wùrde. Zu bemer- ken ist, dass an dem Pénis von excaecata die normaler Weise in das Ende desselben eingeschoben ruhende zarthautige Bildung zufàllig ausgestulpt erscheint. Sie ist bei excaecata, wie die Abbildung zeigt, mit einer ganzen Anzahl Dornen bewaffnet, um ein festeres Anhaften und wohl zugleich auch einen Reiz wàhrend der Paarung zu bewirken. Bei dem Pénis von ocellata sowohl, wie bei dem von tiliae ist dièse zarte Hant an den vorliegenden Objecten nicht ausgestulpt. Es geschieht dies regularer Weise nur wàhrend des Paarungs- actes, nur bei dem schnellen Abtôten der Falter mit der Giftnadel tritt dièse zarte hàutige Bildung infolge des starken Nervenreizes nicht selten aus dem Ende des hornigen Penisendes heraus. Die Kreuzung von ocellata cf mit excaecata Q wàre, wie mir die gemachten Erfahrungen zeigten, von Seiten der occllata- Mànnchen geiadezu leicht erreichbar. Allein die stattlichen excaecata-'^ç^[.)çl\çxi wehren sich tapfer und ergeben sich erst nach den Liebeswerbungen recht zahlreicher 6'6'^//tz/<:7-Mànnchen. Sodass die Kreuzung nur bei Anwesenheit vieler dieser Freier und auch dann nicht gar leicht zu Stande kommt. Die umgekehrte Kreuzung ist mir aus Mangel an einer genùgenden Menge von ex caecata-y[^ix\x\çk\çx\ bisher nicht gegliickt. Zurich den 19. Novembcr 191 3. M. Standfuss. TRADUCTION FRANÇAISE Faite par M. Baumann, Professeur au Lycée de Rennes. A Monsieur Charles OBERTHUR en témoignage de cordiale et fidèle amitié. M. STANDFUSS Zurich, le 19 Novembre 191 5. Communications relatives à deux hybrides de Sphinx, apparentés par le sang, avec différences morphologiques et physiologiques profondes. DILINA SMERINTHUS hybr. LEONIAE Stdfs. *) D'il, tiliae L. cf e cop. et le croisement inverse : S^ner. ocellata L. Q S mer. ocellata L. cf DU. tiliae L. Q Cet hybride d'espèce est, lui aussi, fort difficile à obtenir dans les expériences de laboratoire. Il n'a, jusqu'à ce jour, jamais été observé en liberté dans la nature. Dans l'expérience de croisement, l'accouplement hybride de tiliae L. (j et ocellata L. Q réussit aussi bien que l'accouplement inverse, c'est-à-dire de ocellata L. o" et tiliae L. Q. Mais, tandis que le premier croisement, en dehors de nombreux cas où l'issue fut stérile, s'est révélé fréquemment fertile (des œufs pondus après accouplements normaux éclorent, chez moi, des chenilles dans la proportion de 7 % à 33 %), les 14 croi- sements, réalisés par les moyens expérimentaux, de Smerinthns ocellata L. cf et de Dilina tiliae L. Q, ne m'ont pas, bien qu'ils aient normalement évolué, fourni la moindre chenille. Les phénomènes qui apparaissent dans ce dernier croisement ressemblent fort à ceux qui se manifestent après le croisement (*) Rem. : Standfuss. Bullet. de la Société entomol. de France.^ 1901, p. 86- 87. — Internat, entomol. Zeitschr., Guben, 1901, n° i (i. April). — OberthûR. I.éfidoftérol. comfarée, Fasc. III, p. 31, pi. XV, fig. 35. — Seitz. Die Gr. Schmetterl. d. Erde. Palaearct. Faiinengeb., Bd. II, Spinner u. Schwarmer, Te.xt p. 261 u. 262, Taf. 43, Reihe e. Il6 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE de Malacosoma neitstria L. o" et de Malac. franconïa Esp. Q, de même qu'après le croisement de Malac. neustria L. çS et Malac. castrensis var. veneta Stdfs. Q. (Cf. Standfuss : Zzuei neue Hybriden. Stett. ent. Zeit., 1884, p. 195-196.) Sept des tiliae Q Q croisés succombèrent en effet, l'accou- plement hybride terminé, sans avoir pondu même un seul œuf. Cinq autres tiliae, il est vrai, le croisement achevé, pondirent un petit nombre d'œufs, mais dépérirent et succombèrent eux aussi prématurément. Seuls, deux des tiliae Q Q croisés furent capables de pondre après hybridation un plus grand nombre d'œufs, l'un 74, l'autre %], et vécurent ensuite encore un certain nombre de jours. En observant avec attention ces processus, on acquiert cette conviction que, par suite de la disproportion dans les organes de copulation, la grandeur excessive, chez le mâle ocellata, du pénis, garni au bout d'un aiguillon recourbé, a, dans les 12 premiers cas, déterminé une lésion interne chez la femelle de tiliae, et que le sperme alors se répandit dans la cavité abdo- minale, en agissant à la manière d'un poisson (Cf. p. 1 19, Fig. i A et 2 A). Dans les deux cas où les tihae Q Q vécurent plus longtemps et pondirent respectivement 74 et 87 œufs, les ocellata o" Cf, qui se croisaient, étaient relativement petits et les tiliae Q Q, animaux de plein air de Zurich, particulièrement grands. C'est pourquoi ici, évidemment, une lésion de ce genre ne se produisit point. Mais, même dans ces cas, pas un seul œuf n'est éclos. Ce croisement de Siuer. ocellata L. cf et de Dilina tiliae L. Q, il n'est pas particulièrement difficile de le réaliser dans le labo- ratoire. Sans doute ici, comme dans tous les croisements d'espèces, les femelles se défendent contre les sollicitations amoureuses, parfois très importunes, des prétendants d'espèce étrangère; mais les vigoureux ocellata cf Cf, la plupart du temps, triomphent facilement des tiliae Q Q régulièrement plus faibles et ainsi ne tardent pas à s'accoupler. Les conditions mécaniques, d'ailleurs, pour la réunion extérieure des deux espèces dans l'accouplement LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 11/ de croisement, — > nous le verrons plus lom, — se présentent ici, dans une certanie mesure au monis, très favorables. (Cf. les figures du texte p. 119, fig. i et 2 et ce qui a été dit p. 118 et 119. Au cours de ses expériences de croisement à grande échelle, il n'eût pas été bien difficile à l'auteur de cet article de réussir 50 à 60 de ces accouplements de croisement à évolution normale. Mais les résultats complètement négatifs, à l'endroit de la progé- niture, dans les 14 premières hybridations dont le processus avait été normal, ne permettaient pas d'espérer des résultats positifs dans d'autres cas de ce croisement. C'est pourquoi on renonça à ces essais qui n'auraient eu d'autre signification que la torture des femelles en question de Dïlina tïliae. Bien autrement difficile à réaliser par l'expérimentation est le croisement inverse à évolution normale, c'est-à-dire celui de Dilina tilïae L. cf et Smcrinihus ocellata L. Q. Le vol nuptial de Dilina tiliae L. a lieu de 8 h. i/^ jusqu'à 10 h. 1/4 du soir, tandis que le temps de l'accouplement de Smerinthus ocellata L. va de 10 h. ^/^ du soir à i h. i/^ du matin. Le maximum du vol de Dilina iiliae s'étend de 9 heures à 9 h. %, celui de Smennihits ocellata entre il h. i/^ et minuit et demi ; mais, avec ce maximum du vol des mâles coïncident le temps où les femelles dégagent les effluves parfumés les plus intenses pour affriander leurs mâles et la disposition la plus propice des femelles à l'accouplement. Le vol nuptial 1^*) des deux espèces ne coïncide donc même pas partiellement quant au temps ; bien plus, le temps de l'accouplement le plus fréquent de tiliae cf O" est séparé par presque deux heures du temps d'accouplement le plus habituel de ocellata Q Q . On pourrait, bien entendu, établir les mêmes considérations viutatis mîi tandis en ce qui concerne le croisement inverse déjà décrit de ocellata cf et de tiliae Q. Mais d'une part, dans ce (*) Rem. : Il est relativement facile d'amener Smermthus ocellata L. et Sme- rinthus -pcfiili L. à l'accouplement, parce que les temps de leur vol nuptial concordent partiellement. Ce vol va, comme nous l'avons vu, chez ocellata^ de 10 h. 1/2 à I h. 1/2 et chez fo-pidi, de minuit à 3 heures du matin. Il8 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE dernier croisement, comme nous l'avons montré, le poids excessif de ocellatd cf par rapport à tilïae Q, entre nettement en ligne de compte. Et d'autre part, ocellata cf est une petite créature fort avide de s'accoupler (*), qui, chez l'auteur, s'est croisée, en les fécondant, avec 9 espèces différentes ou bâtards d'espèce, tandis qu'elle fut constamment stérile avec d'autres espèces. Dilina iiliae cf, au contraire, ne se laisse que difficilement amener à un accouplement hybride; bien plus, même avec des femelles de sa propre espèce, il arrive assez souvent qu'on ne réussit pas à provoquer une copulation lorsque, en vue d'études tur la question hérédité, il s'agit d'accoupler des mâles et des femelles de robe déterminée aux fins de reproduction. Il y a aussi, dans le cas qui nous occupe, de réels obstacles mécaniques qui contrarient l'accouplement hybride, obstacles provenant des différences (**) de forme dans l'appareil de copu- lation de tiliae cf d'une part, et de ocellata cf d'autre part. Les pinces de copulation (valves) de Iiliae cf sont courtes et larges, de forme à peu près carrée dans leur contour général, se terminant par conséquent à la partie inférieure en un angle arrondi à peu près droit. (Cf. Fig. i.) Les valves de ûcellaia cf, au contraire, sont étroites, effilée^ et allongées à leur extrémité en un angle d'environ 50" seu- (*) En mai 1913, un seul et même mâle, Smer. ocellata, s'accoupla à trois fe- melles de l'hybride d'espèce Smer. hybr. neo-palaearctica Stdfs. (voir 2^ commu- nication), et finalement encore à une femelle de sa propre espèce : les quatre femelles furent fécondées. (**) K. Jordan rapporte dans son travail fort intéressant : « Der Gegensatz zwischen geografhischer iind nicht geografhischer Variation » dans la Zeitschr. fiir wissenschaftl. Zoologie, Bd. LXXXIII, p. 165 u. 186, que sur les 698 es- pèces de Sphingides examinées par lui, il en est 48 espèces qui ne sauraient se distinguer par les appareils de copulation externes. Dans ce beau groupe de papillons et surtout dans l'ancien genre Deile-phila Ochsh., il a été trouvé aussi quelques hybrides d'espèce dans la nature. Le nombre des différents hybrides d'espèce de ces papillons, expérimentalement obtenus au cours de ces dix dernières années, est déjà respectable et s'accroît encore considérablement tous les ans. Les hybrides d'espèce comptent en général parmi les phénomènes les plus rares dans la nature. Chez les Zygènes seuls il s'en trouve également assez souvent. Or, en ce qui concerne les appareils de copulation, les choses se présentent ici exactement comme chez les Sphingides. LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 119 lement. (Cf. Fig. 2.) La conséquence de ces différences, il est facile de le comprendre, est que les valves étroites de ocellata cf peuvent sans difficulté pénétrer dans les cavités rela- tivement larges de l'extrémité abdominale de tiliae Q et amener une adhérence durable. Au contraire, les larges valves de tïliae cf ou bien ne peuvent pas, ou ne peuvent que très imparfaitement A B A Fig. I. Valve gauche (B) et pénis (A) de: Dilina Hliae'L. (R. Standfuss delineavit). Fig Valve gauche (B) et pénis (A) de Smerinthus ocellata L. (R. Standfuss delineavit). être introduites dans les cavités étroites de ocellata Q, de sorte qu'un solide accrochage pour l'accouplement de croisement ren- contre de réelles difficultés. Aussi, en entreprenant ces expériences d'hybridation, voit-on le mâle tïliae, lorsqu'il aspire à l'accou- plement, glisser, parce qu'il n'a pas de prise, à l'extrémité de r arrière-corps de la femelle ocellata, avec ses pinces de copu- lation ouvertes. Ce croisement a le plus de chances de réussite lorsque, par 120 LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE suite de l'approche d'un grand nombre de vigoureux liliae mâles de plein air, le petit groupe des femelles ocellala, choisies en vue de l'expérience et aussi fraîches que possible (elles ne devraient pas être âgées de plus de 4 à 5 jours), est l'objet des sollicitations amoureuses répétées de ces mâles. Mises en goût d'accouplement, les femelles ocellata renoncent alors assez souvent, sans tarder, à toute résistance, et on arrive ainsi à des accouplements de croisement à développement normal entre les tïliae mâles pour- suivant leurs obsessions et les femelles ocellata. Les accouplements de croisement, donnant progéniture, se nouent en général le soir entre 9 h. i/^ et 10 h. 14, pour ne se dénouer spontanément que le lendemain soir, à l'obscurité naissante. Parfois, il est vrai, des croisements, oîi les papillons ne demeurent en copulation que jusqu'au lendemain matin, donnent aussi, avec un pourcentage plus ou moins élevé, des chenilles viables. L'auteur a également atteint assez souvent le but poursuivi avec de vigoureux tiliae <3 qu'il avait lui-même élevés, soit en laissant ces mâles en liberté et en les rappelant par le moyen de nombreuses femelles tilïae auprès des femelles ocellata exposées pour l'hybridation, soit en laissant voler en liberté les tïliae (S dans de grandes cages de gaze de : 180 x 90 x 120 cm. Ces grandes cages sont garnies ça et là, à l'extérieur, de petites boîtes de gaze, où circule l'air, et où sont enfermées en nombre des femelles tiliae aussi fraîches que possible. Sur le stade chenille et le stade chrysalide ce n'est pas le lieu d'insister ici. Sans reproductions en couleurs il est impossible de donner une représentation tout à fait satisfaisante ; je voudrais, d'ailleurs, traiter cette question ailleurs in extenso, en apportant des reproductions coloriées. Qu'il me suffise de dire que les chenilles sont très parfaitement développées, aussi bien en se nour- rissant de feuilles de saule, particulièrement de saule Marsault {Salix caprea L.), que de feuilles de tilleul. La variété tilleul, de beaucoup la plus recoramandable, est Tilia euchlora. Ce qui convient le mieux à la chrysalidation est la poudre de tourbe. LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 121 triturée menu et soigneusement débarrassée des petits grains de sable, ainsi que des restes de bois et de racines qui la souillent. C'est une matière molle, qui conserve longtemps l'humidité et qui empêche les progrès de la décomposition. Cette chenille hybride a, en effet, la fâcheuse habitude de ne confectionner bien souvent aucun nid de chrysalidation régulier, ou seulement une cavité ovoïde en quelque sorte enduite de colle pour achever sa chrysali- dation- Il arrive ainsi que la présence des grains de sable, des petites pierres ou des résidus végétaux assez durs qui se ren- contrent fréquemment dans la poudre de tourbe, endommage assez facilement, après qu'elle a rejeté sa dépouille de chenille, la chrysalide fraîche et encore tendre, qui est abîmée. Dans l'imago du gracieux DU. Snier. hybr. leoniae Stdfs., qui jusqu'à présent fut exclusivement cultivé en papillons mâles (*), grandeur, structure et éléments du dessin furent d'une constance extra- ordinaire. On se croirait en présence non d'un hybride, mais d'une espèce fixe. Et ceci est une chose tout à fait remarquable, car les hybrides, issus d'espèces primitives si hétérogènes, pré- sentent d'habitude de fortes variations individuelles. De favonia L. cf • • o ir i l'hybride Sat. hybr. ; ■_ ( =hybr. emiliae Stdfs., la fyri Schiff. Q forme de papillon grise, et hybr. daiib'i Stdfs. la forme de papillon fortement rougeâtre), j'ai, au cours de ces années, amené plus de i.ooo individus jusqu'au stade papillon; avec l'hybride ocellata L. cJ ? • 7 ti7 / \ Snier. hybr. ■. {=S)ner. hybr. hybndus Wes^wd.) fo-pidi L. Q (*) Rem. : Parmi tous mes papillons hybr. leoniae, il s'est trouvé un individu avorté (1913) qui présentait dans les deux antennes une denture et une garni- ture de cils très courtes, de sorte que ses palpes se rapprochent visiblement des palpes des tiliœ femelles. Mais après dissection, l'exemplaire se trouva être, aussi bien par ses parties génitales externes qu'internes, un mâle pur. Sous maints rapports, elles sont avortées, mais non plus que chez nombre d'autres individus, dont l'empreinte extérieure est d'un mâle nettement typique. Un autre exem- plaire bien développé (1901) ne possédait que d'un coté (côté droit) une antenne dont la denture et la garniture de cils étaient aussi courtes que celles de l'indi- vidu cité plus haut, l'antenne gauche étant typiquement mâle,- ce papillon ne présentait par ailleurs nulles autres caractéristiques fém.inines. 122 LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE j'ai même dépassé le nombre de 2.000, et tous ces individus démontrent à l'évidence cette variabilité individuelle. Dans son coloris fondamental, notre hybride se présente d'un côté gris ou gris vert, de l'autre côté rouge brun ou rose. Dans ces deux robes différentes il ne s'agit pas d'oscillations acciden- telles, individuelles, mais, pour trancher le mot, d'hérédité alternante. Cette différence dépend, en effet, de ceci : ou bien, du côté paternel, c'est un gamète, c'est-à-dire un spermatozoïde avec dispositions latentes pour tïliae à coloris vert, ou bien un gamète avec dispositions pour tiliae à coloris fondamental rouge brun (c'est-à-dire de mut. brunnescens Stgr.) qui a collaboré à la construction de l'individu de hybr. leoniae, dont il est question. De mes expériences de reproduction, voici les données qui s'y rapportent : 1900. Copula — ^ V. : DU. tiliae L. cf vert x tiliae mut. brun- nescens Stgr. Q (donc brun) hétérozygote. Formule : TT x (T) B =1 TT + i (T) B 142 œufs. 'Y — tiliae, vert {viridescens). 142 chenilles. B=mut. brunnescens. 138 chrysalides. O^ocellata. (la robe verte tiliae est domniée par la robe rouge brun.) 1901 . 137 papillons : 70 (37 Cf, 33 Q) tiliae vert (viridescens) ) | TT 67 (35 cf, 32 Ç)) tiliae nmt. br^mnescens ^ 1 (T) B 20 1901 . Copula V. : DU. tiliae mut. brunnescens cf x Snier. 21 ocellata Q (un de ces 35 cfcf). Formule : (T) B x OO = i TO + i BO 133 œufs. 52 chenilles. 39 chrysalides. LEPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE I23 1901-1902. 31 papillons : 16 (4 bons, 12 avortés) hybr. leoniae gris ^ vert. / i TO 15 (5 bons, 10 avortés) hybr. leoniae rou- 1 | BO geâtre. ] De trois autres hybridations ultérieures de tiliae mut. brunnescens cf hétérozygote et ocellata Q j'ai, chaque fois, élevé des papillons hybr. leoniae, par moitié gris vert, par moitié rougeâtre, mais il s'agissait là de très petites séries : 3 gris vert, 4 rougeâtres ; 5 gris vert, 4 rougeâtres ; 3 gris verts, 3 rougeâtres, y compris les exemplaires avortés. La reproduction précédemment décrite, issue du croisement du -^^— V. 1901 est, quant au nombre d'individus obtenus, de beaucoup la plus heureuse de toutes les reproductions leoniae que j'ai tentées jusqu'à ce jour. Combien les résultats dénitifs de ces expériences sont presque toujours pauvres en individus-papillons développés de façon véritablement parfaite est une chose à peine croyable ! Chez les papillons de cet hybride il arrive, en effet, assez souvent que les ailes n'atteignent point leur plein développement, ou ne se développent que très imparfaitement, de telle sorte qu'elles restent ondulées et déformées. Mais, même chez les individus dont les ailes s'épanouissent, il n'est point rare de voir sur la moitié droite une autre forme que sur la moitié gauche, différence qui va de très petites nuances jusqu'à une très appré- ciable asymétrie. Fréquemment aussi les ailes présentent des échancrures plus ou moins grandes, le plus souvent semi-circu- laires, sur les bords extérieurs et principalement sur le bord intérieur des ailes postérieures. Assez nombreux aussi sont les papillons qui, même développés, sont incapables de faire éclater le fourreau de la chrysalide et y dépérissent. Mais il existe un procédé qui, mieux que tout autre, permet de sauver encore définitivement plus d'un papillon : avec précaution on fait éclater, sur le thorax, la dépouille de la 124 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE chrysalide, tendue pour l'éclosion, au moyen d'une faible pression avec les parties molles du bout des doigts, puis délicatement on incise le fourreau de la chrysalide sur la face dorsale au moyen de petits ciseaux pointus. De la chrysalide j'ai extrait ainsi plus de trente papillons, dont une bonne moitié a atteint un développement complet et parfait. Il y aurait aussi bien des choses intéressantes à dire au sujet de la position de repos des papillons hybrides : on sait que, au repos, Dilina tiliae L. et Smerinthiis ocellata L., ainsi que quelques autres espèces apparentées, portent leurs ailes inclinées à angle obtus vers le haut. De plus, chez ocellata, le bord antérieur des ailes postérieures dépasse encore notablement le bord antérieur des ailes antérieures, ce qui n'est pas le cas pour tiliae. Mais la grande majorité des Sphinx, comme nous le savons tous, porte les ailes tectiformes, rabattues vers l'arrière. N'est-ce point là un trait de mœurs commun à la très grande majorité des hétérocères? Cette position statique, anormale chez tiliae, ocellata, etc., il nous faudra donc la considérer comme une particularité nouvellement acquise. La position statique régulière des papillons de DU. Smer. hybr. leoniae coïncide maintenant complètement avec celle de leurs espèces primitives. Il en est qui, dans cette attitude, avancent encore un peu le bord antérieur des ailes posté- rieures devant le bord antérieur des ailes antérieures, sans toutefois aller aussi loin que le fait ocellata. D'autres, enfin, se comportent comme tiliae; il existe aussi des positions inter- médiaires (Cf. Mitt. d. schweiz. ent. Geselhch. Bd. XII; Taf. XVIII ^; Fig. 4). Parmi les 21 lignées de notre croisement, qui m'ont jusqu'à ce jour donné des papillons, il y en avait deux particulièrement intéressantes, parce que dans l'une il se trouvait 3, dans l'autre 5 individus qui, au repos, ne portaient les ailes ni comme le père tiliae, ni comme la mère ocellata. Ces huit leoniae repliaient leurs ailes en forme de toit sur le dos, vers l'arrière, c'est-à-dire à la façon dont, par exemple, elles LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE I25 sont portées au repos par Hyloicus pinastri L., ou par Protoparce convolvidi L. (/. c, Taf. XVIII a; Fig. 5). Chez ces individus hybrides se constata donc une habitude, une manière de vivre, que pratiquèrent vraisemblablement des ancêtres très lointains des deux espèces père et mère. La forme du papillon rougeâtre de hybr. leoniae, correspondant à iiliae mut. bninnescens, se trouve reproduite dans OberthÛR : Lépïdoptér. comparée, fasc. III, PI. XV, fig. 35, et Seitz, Die Gross-Schmetterl. d. Erde. Palaearcl. Faunengeb., Bd. II, Taf. 43, Reihe e. L'imago de l'hybr. leoniae, de coloris fondamental gris ou gris vert, correspondant à la forme normale verte de iiliae \ mon honoré ami Charles OberthÛR l'a fait reproduire en couleurs en deux individus sur la PI. CCLXV, Fig. 2208 et 2209 du présent fas- cicule de sa magnifique Lépidoptérologie comparée. L'individu représenté PI. CCLXV, Fig. 2209 est issu d'une reproduction de l'année 191 2; mais celui reproduit PI. CCLXV, Fig. 2208 date d'une reproduction de l'année 191 3. Le contraste caractéristique, dans l'empreinte du dessin de ces deux individus, fut permanent chez les papillons de cet hybride que j'ai élevés au cours des deux années 191 2 et 1913. Chez tous les papillons de 191 2, l'ensemble des éléments du dessin n'est pas d'un relief saillant; ils sont, au contraire, vagues, indécis, et les différentes tonalités du coloris sont noyées et sans véritable caractère antithétique. Les papillons de l'année 191 3, en revanche, ont, comme le prouve la PI. CCLXV, Fig. 2208, sensiblement plus de vivacité, plus d'éclat et plus de précision dans le faciès de leur dessin. La totalité des sujets reproducteurs de l'année 191 2 : 12 exem- plaires ordinaires, mais nullement absolument parfaits, et 18 exemplaires plus ou moins avortés, était issue de quatre couples différents. Les imago de 191 3 : 15 ordinaires et 10 avortés proviennent même de cinq couples. Chez les individus père et mère des deux années il s'agissait g 126 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE de sujets normaux. Aussi ne saurait-on faire remonter aux ascendants la permanente dissemblance des papillons des deux années. Il faut en chercher les causes ailleurs. On serait porté, tout d'abord, à l'expliquer par l'action des influences de la température sur la délicate phase chrysalide, puisque, aussi bien, les expériences sur l'influence de la tempé- rature ont prouvé à l'évidence l'importance décisive de ces influences sur la robe qu'aura ultérieurement le papillon. Cette explication, cependant, n'est pas davantage admissible ici, car les chenilles qui se chrysalidèrent, de même que les chrysalides, se trouvèrent en 191 2 et 191 3, du 25 août à fin septembre, dans une température de + 14° à -i- 15° C, c'est-à-dire dans des conditions identiques. A partir du i^"" octobre, en 191 2 comme en 191 3, les chrysalides se trouvèrent placées à proximité d'un brûleur continu, dans un isoloir, à la température moyenne de -1-22,5° C. Ce n'est qu'à partir de ce moment (du 8 octobre environ), que le processus commença à se dessiner, se préciser, les yeux, puis les ailes, etc., commençant à prendre leur teinte définitive. D'où il résulte que l'explication de la permanente dissem- blance de la robe imaginale de la série de 191 2, comparée à celle de 191 3, NE PEUT PAS être cherchée dans la différence, au cours de ces deux années, des influences de la température sur le stade- chrysalide des deux séries. Tout autre, par contre, était la situation dans le stade-chenille. En 1912, les chenilles eurent, en août, 120 heures (*) de soleil, puis, jusqu'à mi-septembre, encore 22 heures. En 191 3, il y eut, en août, 227 heures et jusqu'à mi-septembre encore 69 heures. Les 142 heures de soleil dans l'année 191 2 s'opposent donc aux 296 heures de l'année 191 3, c'est-à-dire à un nombre d'heures plus que double. (*) Retn. : Je dois ces données météorologiques à l'obligeance de M. le D"" R. BiLLWiLLER, Assistant à l'Institut central de Météorologie de Suisse. LEPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 12/ De plus, en 1912, la moyenne de la température en août était de + 14,2° C, et jusqu'à mi-septembre de + 10,8° seulement. En 191 3, Zurich avait, comme moyenne de température en août, + 16° C. et jusqu'à mi-septembre 4-15,6°. Par conséquent, les conditions de la température, elles aussi, en 191 2, se présentent considérablement plus défavorables que dans l'année 191 3. Enfin, en 191 2, du commencement d'août jusqu'au milieu de septembre, il tomba 246% de pluie, tandis que, en 1913, dans le même intervalle, il n'en tomba que 222 "y^. Les conditions atmosphériques, dans lesquelles évolua le stade capital des chenilles, — en juillet 191 2 et en juillet 191 3 celles-ci étaient encore très petites et pour cette raison le mois de juillet n'a pas été pris en considération, — furent donc, en 191 2, sensi- blement moins propices qu'en 191 3. Les conditions météorologiques de l'année 191 3 sont voisines des conditions normales pour Zurich (août 191 3 : 227 heures de soleil; température moyenne : 16''; pluie : 134 '"4; ■ — conditions normales pour Zurich en août : 232 heures de soleil; moyenne de la température : 17,3"; pluie : 133 %) et particulièrement, en août, elles s'en rapprochent au plus haut point. Or, c'est dans ce mois cjue la plus grande partie des chenilles, en 191 2 comme en 191 3, firent leur avant-dernière et leur dernière mue, qu'elles réalisèrent donc les trois quarts de leur croissance totale. Et en fait, tous les individus-papillons de l'année 1913, pré- sentent la robe imaginale normale de cet hybride. D'une part, donc, le stade-chrysalide, parce que en 191 2 comme en 191 3 soumis dans mes cages d'élevage à des conditions extérieures identiques, doit être, comme nous l'avons vu, réso- lument mis hors de cause en ce qui concerne la disparité de la robe des papillons des deux années; d'autre part, cependant, d'après toutes nos observations antérieures, il semblerait, à n'en pas douter, que des facteurs de l'ambiance extérieure eussent provoqué la constante dissemblance dans l'empreinte générale de la forme imaginale. 128 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Devant ces constatations, nous nous voyons donc forcé de tirer cette conclusion intéressante que, même pour le stade-chenille (*), certaines influences de l'extérieur, pourvu qu'elles s'écartent d'une façon durable et sensible des conditions normales, peuvent avoir une importance décisive sur le caractère de la robe qu'auront par la suite les individus en question. II SMERINTHUS hybr. NEOPALAEARCTICA (**) Stdfs. ocellata L. cf e cop. Snier. ■_ excaecata Abbot u. Smith Q (PI. CCLXXV, Fig. 2248, cf ; et PI. CCLXV, Fig. 2210, Q.) Si la systématique veut nous donner un tableau aussi exact que possible de la consanguinité dans le monde des organismes, — (*) Rem. : Après que j'eus terminé ces articles destinés à la Léfidoftérologie comfarée de mon ami Charles Oberthijr, me sont parvenus par l'entremise de M. Dorsch (Munich) les no^ 9 et 10 (1913) des Mitteil. d. Mùnchner eniomoî. Geselhch. R. Waltz y rapporte en substance ceci : « Dans une excursion à la Rotwand, le 20 ou 21 août 1912, après une chute de neige, à une altitude de i.ioo mètres, H. Fràtzl a trouvé, engourdies, 13 chenilles adultes de Pyram. ai (liant a L. Apportées à la maison, elles reprirent des forces et peu de temps après onze d'entre elles, sans avoir repris une nourriture appréciable, devinrent des chenilles normiales. Quoique les chrysalides fussent maintenues dans une température tout à fait normale, parmi les neuf papillons dont l'éclosion se fit du 10 au 15 octobre, deux seulement furent normaux, les sept autres avaient une robe d'aberration. Il se trouva que ces derniers étaient tous modifiés dans le sens de ab. merri fie/di Stdis., les uns dansi leur empreinte tvpique, les autres dans des formes transitoires s'y acheminant. » Or Pyr. atalanta ab. merrifieldi est l'ordinaire forme de aialanta, obtenue sous l'influence du froid (Cf. Standfuss. Handbuch, 1896, p. 255 et pi. VII, fig- 8), qui, dès le stade sensible, par une exposition spéciale de la chrysalide, se développe et naît dans la glacière. Donc, dans ce cas seulement, les températures anormales qui influencèrent le stade-chenille (stade déjà bien avancé, il faut le dire), constituaient chez la plupart des individus en question un facteur déterminant et décisif du caractère de la robe ultérieure du papillon. Tous ces faits auraient encore besoin d'être étudiés plus à fond et contrôlés par l'expérimentation. (**) Rem. : Standfuss. Mitteil. d. schweizer. entotnol. Geselhch., 1907, Bd. XI, Heft 6, p. 250 u. 251. — Seitz. Die Gr. Schmetterl. d. Erde. Palaearct. Faunengeb., Bd. II, Spinner u. Schwarmer, Text p. 262, Taf. 43, Reihe e. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE I29 et elle le devrait si elle comprend bien sa tâche, — elle a parfai- tement raison de ranger, comme elle le fait actuellement, les espèces tïliae L. et ocellata L. en deux genres distincts. De l'expé- rience de croisement, nous l'avons vu, il ressort à l'évidence que l'apparentement par le sang, l'affinité physiologique entre tiliae et ocellata, ne sont rien moins que fondés dans la réalité ! D'autre part, dans l'expérience de croisement, ocellata L. de l'Europe centrale et excaecata Abbot u. Smith de l'Amérique du Nord présentent une parenté extrêmement proche. De sorte que, si quelques esprits de systématisation ont pu grouper ces deux espèces en deux genres distincts, cette classification ne correspond pas à la consanguinité ancestrale de ces deux espèces. D'une part, en effet, nous voyons ici, après le croisement de cette espèce paléarctique avec cette espèce néoarctique, éclore un pourcentage très élevé des œufs pondus par la femelle excaecata ; dans un cas, j'en eus 75 %, dans l'autre 98 % même, et de cette lignée, qui pousse spontanément, finissent par se développer non seulement de vigoureux papillons mâles, PI. CCLXXV, Fig. 2248, mais aussi des papillons femelles de cette hybride d'espèce, su- perbes, et de forme extérieure parfaitement normale, PI. CCLXV, Fig. 2210. D'autre part, chose curieuse, ces femelles portent aussi, en général, dans leurs ovaires des œufs en nombre important, dont les uns sont bien développés, les autres avortés. Nous en avons compté un maximum de 191, pour descendre ensuite jusqu'à 7, 5 et I. Les ovaires de quelques femelles, tout à fait isolées, sont aussi complètement vides. Dans deux cas seulement nous avons eu la chance d'accoupler un mâle de Svier. hybr. neopalaearctica avec une femelle de Smer. ocellata. Dans les œufs de l'une des femelles ocellata il n'y avait pas l'ombre d'un commencement de développement d'embryons. Des œufs de l'autre femelle éclorent 3 chenilles, dont 2 dépérirent et succombèrent sans avoir pris de nourriture. La troisième petite chenille se développa et vécut jusqu'à la dernière mue, mais elle mourut à son tour, faute d'énergie vitale. 130 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE Inversement, par contre, six femelles de l'hybride purent être amenées à l'accouplement avec les mâles d'ocellaia; elles pondirent 12, 48, 95, 137, 163, 191 œufs. De ces œufs sortirent o à 20 % de chenilles, dont la très grande majorité succomba bientôt. Pourtant j'ai réussi à en élever et amener un petit nombre jus- A B qu'à la chrysalidation. Ces chenilles, actuellement, sont dans le repos hivernai. L'accouplement des mâles et des femelles de l'hybride fut réalisé dans sept cas. Les femelles hybr. neopalaearctica pondirent i, 5, 7, 103, ni, 116, 170 œufs. Dans O à 20 % de ces œufs il se développa ensuite des embryons ; mais la chose n'alla jamais jusqu'à l'éclosion des chenilles. Celles-ci, sans exception, succombèrent dans l'enveloppe de l'œuf. Cette expérience de croise- ment finit ainsi, comme avaient fini toutes les autres expé- riences de croisement très di- verses instituées et exécutées depuis quelques dizaines d'années par l'auteur : (( Dans -pas un seul cas il n'a été possible y par le croisement d' espèces pures, directement prises dans la nature, d'' élever une forme hybride (*) qui portât en soi, d'une jnanière quelconque, la capacité de vivre. » FiG. Valve gauche (B) et pénis (A) de Smerinthus excaecata Abbot et Smith (R. Standfuss delineavit). (*) Rem. : Standfuss. Die Resultate dreissigjdhriger Expérimente mit Bezug auf Artenbildung und Umgesialtung in der Tierwelt. Dans les Verhandlungen d. Schweizer. naturforsch. Gesellsch. an d. Jahresversamml. in Luzern 1905, Separ., p. 7. — Standfuss. Hybridations-Exferimente im weitesten Sinne des Wortes, vom Jahre i8y^ bis zur Gegenwart in ihren Ausblicken auf die Scheidung der Arten und den Weg, welchen dièse Scheidung durchJàujt. The seventh international zoological Congress. Boston Meeting, Aug. 19-24 1908. Cambridge, Massachusetts, 1909, p. 62. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 131 Nulle difficulté mécanique particulière, comme nous le montre au premier coup d'œil une comparaison de la valve et du pénis dans les Figures 2 A, B, p. 1 19 et 3 A, B, p. 130, ne fait obstacle à l'accouplement ôJocellata et à' excaecata. La valve à' excaecata, tout comme celle d' ocellala, est longue, étroite, et dans la structure du pénis la différence non plus n'est pas assez grande pour que la copulation en dût éprouver de sérieux empêchements. A remarquer que dans le pénis d'excaecaia la formation à pellicule tendre qui normalement est engoncée dans l'extrémité du pénis, apparaît ici accidentellement retroussée. Elle est, comme le montre la figure, armée chez excaecata d'une quantité de piquants, qui doivent déterminer, pendant l'accouplement, une adhérence plus ferme et provoquer en même temps une sensation agréable. Pour le pénis d'ocellaia, aussi bien que pour celui de tiliae, cette pellicule tendre n'est pas retroussée chez les sujets repré- sentés. Ceci ne se produit régulièrement que dans l'acte de copulation, et il n'est pas rare de voir, dans la mort rapide des papillons par l'aiguille empoisonnée, cette délicate formation pelliculaire sortir de l'extrémité du bout carré du pénis, conséquence de la forte excitation nerveuse. Le croisement d'ocdlata (S avec excaecata Q, d'après mes constatations personnelles, serait en somme facile à réaliser du côté des mâles ocellata. Mais, les vigoureuses femelles excaecata se défendent vaillamment et ne se rendent qu'après avoir été l'objet des entreprises amoureuses de fort nombreux mâles ocellata. De sorte que le croisement ne réussit qu'avec la présence d'un grand nombre de ces prétendants, et encore n'est-ce point chose aisée. Le croisement inverse, je n'ai pas eu la chance de le réussir jusqu'à ce jour, faute d'une quantité suffisante de mâles excaecata. M. Standfuss. Zurich, le 19 novembre 191 3. EXPLICATION- DES PLANCHES de SPHINGID^ PLANCHE CCLXV. Fier N°^ 2208 ) \ DiLINA Smerinthus hybrid. Leoniae, Stdfs., 2 Cf. 2209 ) 2210. Smerinthus hybrid. neopalaearctica q, Stdfs. 221 1 . POLYPTYCHUS ROSEA, Druce, var. MeLOUI, Obthr., Kaolak (Sénégal), reçu de Gaston Melou ; diffère des exem- plaires typiques, parce que les ailes supérieures sont moins aiguës et manquent près de la base de la petite tache noire ordinaire. PLANCHE CCLXVL Fig. N°^ 2212. Epistor Cavifer cT, Jordan. Nouvelle-Grenade (Cauca). 2213. Epistor Cavifer q, Jordan. Pérou (Moyobamba). 2214. Epistor Taedium cf, Schaus. Pérou (Huambo). 2215. Epistor Boisduvali Cf, Obthr. {Bxdl. Soc. eut. France, 1904; p. J7). Surinam (ex-coll. Boisduval). UEfistor Boisduvali attendait une figuration que je publie dans le présent ouvrage. J'y ajoute la représen- tation de deux autres Espèces du Genre Efistor encore mal connues et confondues avec les autres, faute d'avoir été bien exactement figurées jusqu'ici. PLANCHE CCLXXV. Fig. N°^ 2248. Smerinthus hybrid. Neopalaearctica cf, Stdfs. 2249. Celerio hybrid. Kindervateri Q, Kysela ; résultant de l'accouplement de Celerio Euphorbiae cf et de Celerio Gallii Q ; éclos à Pilsen, le 14 juillet 1912. 134 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Fig. N°' 2250. Celp:rio hybrid. Galitanica cf, Denso ; issu de Celerio Gallu cf et de Celerio Maiiretanica Ç ; éclos à Pilsen, le 16 novembre igi» 2251. Celerio hybrid. tertiar. Pseudogallii Q, Grosse; éclos à Pilsen, le 11 août 1912; issu de l'hybrid. secon- daire HeLenae cT et de GaUii Q. 7252. Celerio hybrid. SECUNDAR. Helenae q, Grosse; éclos à Pilsen, le 21 août 1911; issu de l'hybrid. Galiphor- biae çS et de Gnllii Q. Ces 4 Celerio hybrides : 1° -primaires : Kindervateri et Gali- tanica; 2° hybride-secondaire Helenae et 3° hybride-tertiaire Pseudogallii ont été obtenus par M. G. Grosse, artillerieober- leutnant, à Pilsen, en Bohême (Empire d'Autriche). Voir dans Internationalen Entornolo gischen Zeitschrift Guben, n° 44, du i""" février 191 3, la notice intitulée : Neue Schwaermer- hybriden, von artillerieoberleutnant G. Grosse, Pilsen; et dans le même journal, n" 45, du 3 février 1912, la notice Deilephila hybr. Galitanica Denso = Deilephila hybr. Gallii Rott. cf x Deil. manretanica Stgr. Ç , du même Auteur. IX Des Mutations et Aberrations chez Aglia Tau, L. et Pseudohazis Hera, Harrjs (Eglanterina, Boisduval) Dans le Volume III des Etudes de Léfïd opter olo gie comparée, j'ai publié avec le savant concours de mon excellent ami M. le Professeur-Docteur Max Standfuss, de Zurich, des observations sur les mutations et variations de V Aglïa Tau, Linné, Espèce de la famille des Saturnidœ, répandue dans le nord de l'Europe et de l'Asie, depuis le département du Finistère jusqu'au Japon. L'article intitulé : Einige Ergebnisse ans Zucht ex périment en mit Lepidopteren-Mutationen (^Aberrationen pro parte) von der Basis der Mendelschen Gesetze imd der Mutationstheorie von Hugo de Y ries aus betrachtet, avec traduction française par M. le Professeur Baumann, a occupé les pages 33 à 63 dans l'ouvrage précité. Le Professeur-Docteur Max Standfuss fut l'auteur de cette savante notice qu'illustrèrent les Planches XXXT et XXXII ; c'est à lui seul que revient tout l'honneur de cet intéressant ouvrage. De mon côté, comme suite au remarquable travail du Profes- seur-Docteur Standfuss, j'exposai, avec le titre : Les Variations de V Aglia Tau, quelques considérations qui sont imprimées aux pages 67 à 76 du même Volume III des Etudes de Lépidoptéro- 138 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE logie compa7ée. La figuration nécessaire pour rendre intelligibles ces considérations, fut publiée sur les Planches XXXIII et XXXIV. Mais la Science a marché depuis 1909 et quelques découvertes ont été réalisées. C'est le résultat des recherches et des expé- riences effectuées depuis cinq ans qu'il paraît utile de faire main- tenant connaître. De même qu'en 1909, je profite de la collaboration si précieuse de mon savant ami Max Stand fuss et je suis heureux d'en faire profiter mes Lecteurs. Je suis redevable à M. Max Stand fuss de documents très intéressants ; je ne saurais mieux faire pour l'avancement de la Science, que d'en confier la reproduction au maître Jules Culot dont le talent est si universellement apprécié. J'ajoute aux documents dont m'a généreusement gratifié M. Max Standfuss, quelques matériaux entomologiques présentement conservés dans ma collection. Suivant le désir que m'a très amicalement manifesté M. Max Standfuss, j'exprime ici, par écrit, les idées dont j'avais fait part oralement, lors de la réunion des Entomologistes suisses, à Saint-Biaise, près Neuchâtel, au mois de juin 1910. Il m'est bien doux de faire revivre dans mon souvenir tous les actes de cette journée laborieuse et aimable 011 non seulement mon instruction s'étendit et se développa, grâce aux savantes communications de nos chers et estimés collègues suisses, mais où les liens d'amitié qui nous unissaient déjà, se fortifièrent d'une façon si agréable pour moi. Je me rappelle donc que M. Standfuss avait bien voulu apporter à cette séance une série importante de magnifiques échantillons des mutations de V Agita Tau\ il nous expliqua les opérations diverses qu'il avait accomplies, nous montra verschiedene Ergebnisse ans Zuchtexpe- rhnejiten mit Lefidopteren-Mutationen et en tira de très inté- ressantes déductions. Cependant j'ai toujours été surpris de constater que toutes les mutations de V Agita Tau observées jusqu'ici se réalisent dans le sens exclusif du 7nélanisme. Aussi fis-je part à l'honorable Assemblée de mon étonnement de ne voir jusqu'à présent aucune LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 139 variation de VAglia Tau se manifester dans le sens opposé au )}iélanisme, c'est-à-dire vers Valbïnisine. En effet tous les êtres créés varient conformément à une Loi et cette Loi de variation comporte la dérivation de la coloration type vers l'albinisme, d'une part, et inversement, d'autre part, vers le mélanisme. Ainsi, tout ce qui est coloré normalement en rouge, devient par albinisme, au premier degré : jaune, et au degré extrême : blanc; au contraire, par mélanisme, la couleur rcnige se transforme, au premier degré : en brun, et au dernier degré : en noir. Toutes les transitions peuvent exister dans la gamme des teintes, depuis le blanc au noïr, en passant par le rouge. Si j'emploie le mot rouge, qui est en effet très exactement applicable au cas présenté par Chelonia Caja dont les ailes inférieures passent, par albinisme, du rouge au jaune et au blanc, et par mélanisme, du rouge au brun et même au noir, je dois cependant dire que le mot : fauve serait souvent mieux approprié que le mot rouge pour désigner la couleur culminante d'où des- cendent, comme le long de deux pentes différentes et en sens opposé, d'une part : le jaune qui aboutit au blanc, et d'autre part : le brun qui aboutit au noir. Naturellement, des transitions quelquefois insensibles forment dans le développement de chaque variation albinisante et inélanisante, une gradation souvent d'une remarquable régularité. J'appliquai donc au cas spécial de V Aglia Tau la théorie des deux modes inverses de variation, l'un par albinisme et l'autre par mélanisme. Convaincu que l'un de ces modes de variation ne pouvait pas s'exercer seul et par exclusion de l'autre, je fis part à mes collègues suisses de mon étonnement de ne voir encore jusqu'à présent aucune variation de V Aglia Tau se manifester dans le sens opposé au mélanisme, c'est-à-dire vers l'albinisme, et de constater au contraire que toutes les mutations de V Aglia Tau observées jusqu'à ce jour se réalisent uniquement dans le sens mélanien. Ma surprise était d'autant plus grande qu'en Californie, une Espèce assez analogue à V Aglia Tau et classée comme celle-ci 140 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE dans la famille des Saturnidœ, connue sous le nom de Pseudo- hazis Hera, Harris {Ps. Eglanterina, Boisduval), évolue non seu- lement vers le mélanisme, mais plutôt même dans une direction albinisante, puisque la Pseudohazïs Hera donne une forme chez laquelle le fond des ailes est entièrement blanc et qui est appelée Pica, Walker. Jugeant par analogie que les mêmes modes de variation sont vraisemblables dans les deux Espèces : Aglia Tau et Pseudohazïs Hera, je me croyais autorisé à prévoir chez Aglia Tau la décou- verte future d'une forme à fond des ailes entièrement blanc, absolument similaire à la forme Pïca de Pseudohazïs Hera. Cette opinion me semble toujours justifiée; dès lors, j'espère que, dans quelque localité où nul Entomologiste n'a encore recherché V Aglia Tau, un chasseur heureux aura la satisfaction de voir voltiger, en un jour de printemps, la variété blanche attendue. De même que dans une forêt de la Haute- Autriche, l'instituteur Franz Hauder, de Linz, eut le mérite de découvrir, il y a quelques années, la variété noire de V Aglia Tau qui fut appelée Melaina, par Gross, ainsi, je me figure que dans une forêt non encore explorée de l'Europe ou de l'Asie boréale, on capturera, par un heureux coup de filet, la forme nouvelle d' Aglia Tau à fond des ailes blanc, pour laquelle je propose par avance le nom de nivea. Mais il est bien évident que toutes les explications orales ou écrites, non éclairées par de bonnes figures, ne donnent qu'un résultat bien illusoire. En effet, tous les détails que j'ai exposés de vive voix à Saint-Blaise, en 1910, à propos de Pseudohazis Hera, de sa variété blanche Pica et de la variété blanche ana- logue que je présume devoir exister chez Aglia Tau, ne semblent pas avoir suffi pour susciter dans l'esprit de mes auditeurs, une claire vision des causes pour ainsi dire : légales de la variation albinisante non encore observée, ni connue, mais, d'après mon opinion, certainement existante, dans les mêmes conditions, chez V Aglia palasarctique et chez la Pseudohazis néoarctique. Les Lépidoptères de l'Amérique du Nord sont d'ailleurs moins familiers aux Entomologistes européens que les papillons LÉPIDOPTÉRCLOGIE COMPARÉE I41 toujours préférés de leur faune. Je dois donc, par une figuration appropriée, présenter à mes amis qui ont bien voulu m'écouter à Saint-Biaise, le complément d'information d'oii sortira, je l'es- père, la lumière. C'est M. Culot qui sera encore une fois mon excellent coopérateur. En conséquence, je lui remets pour figuration dans le présent ouvrage : 1° les éléments relatifs à Pseudohazis Hera\ 2° ceux qui regardent Aglia Tau. 1° Genre : Pseudohazis. Voici comment W. F. Kirby, dans A Synonymie Catalogue of Lepidoptera Heterocera {Moths), Volume I; Sphinges et Bom- byces, publié en 1892, à Londres et à Berlin, établit (p. 785 et 786) l'inventaire du genre Pseudohazis. (( Genus 67. Pseudohazis. Grote et Rob., Ann. Lyc. N. York, VIII, p. 377 (1866). 1 . P. Eglanterina, Boisd. {Saturnia E.). Ann. Soc. Ent. France (2), X, p. 323, n. 95 (1852) ; Telea Eglanteriœ, Herr.-Schasff. Aussereurop. Schmett. i. f. 445 (1855). Cali- fornia. 2. P. NuttalU, Streck. Lep., p. 107 (1875); p. 137, t. 15. ff. 13, 14 (1880). Rocky Mountains. Var. a. P. Hera, var. Arizonensis, Streck., /. c, p. 137 (1877). 3 . P. Hera, Harr. {Saturnia H.). Rep. Ins. Mass., p. 286, note (184J); Pseud.H. Streck. Lep., p. 137, t 15. ff. 8,9 (1877); — Aud. Birds Amer. iii. t. 359 (1837). Hemileuca Pica, Walk. Cat. Lep. Het. B. M., VI, p. 13 18, n. 3 (1855) ; Pseud. P. Streck. /. c. p. 137, t. 15. ff. 10-12 (1877). » Herrich-Schasffer, sous le n° 445, dans Sammlnng neuer oder wenig bekannter aussereuropœtscher Schmett erlinge, a en effet publié, avec le nom fautif de Telea eleganteriœ, Bd. (au lieu de 10 142 LÉPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE Eglanlerinaj (p. 83), une excellente ûgure de la Q Eglanlerina, Bdv. De son côté feu Herman Strecker a donné une abondante figu- ration de Pseudohazis Hera, Harris, dans l'intéressant ouvrage intitulé : Le pid optera Rhopaloceres and Heteroceres indigenous and exotic, « printed for the Author » et paru à Reading (Pa.), depuis janvier 1872 à nov. 1877. Je fus jadis en relations très amicales avec Herman Strecker, fervent Entomologiste qui était, je crois, un simple ouvrier sculpteur, Strecker était doué d'un tempérament artistique et scientifique remarquable; car c'est lui-même qui a dessiné toutes les Planches de son livre. Le coloriage semble fait par le procédé dit : à la brçsse ; il est pourtant généralement suffisant ; la coupe des papillons est très bonne; leur faciès se trouve bien rendu. Sur la PI. XV de son ouvrage, Herman Strecker publie les figures suivantes se rapportant à Pseudohazis Hera, et il ajoute, au pied de ladite Plate XV, la légende que je transcris comme suit : Fig. 8 . Pseudohazis Hera, Harris. cf. Fig. 9. P. Hera cf, aberr. Fig. 10. T'. Pica, Wlk. cf. Fig. \\ . P. Pica cf , var. Fig. 12. P. Pica cf, aberr. Fig. 13. P. Nuttalli, Streck. cf. Fig. 14. P. Nuttalli, Streck. Q. Le n° 8 (Hera) ressemble beaucoup à Eglanterina cf, Bois- duval, figuré sous le n° 2216 de la PI. CCLXVII, dans le présent ouvrage. Le n" 9 représente une Aberration similaire à celle que je figure sous le n° 2221 de la PI. CCLXVHI ; elle est un peu diffé- rente de celle qui est représentée sous le n° 2217 de la PI. CCLXVII et qui est référable à Eglanterina, Boisduval, mais LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE I43 elle se rapporte mieux à l'autre Aberration figurée sous le rf 2221 de la PL CCLXVIII. Le n° 10 Pica Wlk. est la même forme blanche que je repré- sente sous le n° 2223 de la PI. CCLXVIII. Le n" II reproduit une forme intermédiaire pour la couleur entre Pica à fond blanc (n" 10) et Hera à fond jaune un peu rosé aux ailes supérieures (n° 8). Le n° 12 est une forme très obscure, véritablement mélanienne, de Pica qui donnerait ainsi les formes : blanche (n° 10), jau- nâtre (n° II) et partiellement noircie (n" 12). Les n°^ 13 et 14 représentent la forme Isliittalli que je ne connais pas en nature. Pour Strecker, il semble bien qu'il y a une seule Espèce : Hera, Harris. Pica est synonyme de Hera ; Eglanterina, Boisd. ; Niittalli, Strecker; Arizonensis, Strecker seraient de simples variétés de Hera. Il convient d'observer que, à la page 138 du livre, l'explication des Planches n'est plus la même qu'au pied de la Plate XV, comme je l'ai relevée plus haut. Voici en effet la copie du texte, tel que je le lis imprimé à la page 138 : Fig. 8. Pseud. Eglanterina, Bdl. (3, California; au lieu de Hera, Harris. Fig. 9. Pseud. .Eglanterina cf, aberration, California; au lieu de P. Hera, aberr. Fig. 10. Pseud. Hera, Harris {Pica, Wlk.) çj Utah (c'est la fonne blanche). Fig. 1 1 . Pseud. Hera, yellow var. cf Colorado; au lieu de P. Pica, var. Fig. 12. Pseud. Hera cf, black aberration, Rocky Mountams; au heu de P. Pica, aberr. 144 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE Fig. 13. Pseud. Nuttalli, Streck. cf, Rocky Mts., head of Snake River. Fig. 14. Pseud. Nuttalli, Q, Rocky Mts., head of Snake River. La notice assez longue, rédigée par Strecker et qui fait suite, sur la page 138, à l'explication de la Plate XV, est fort intéres- sante, mais reste en définitive assez confuse quant à la différen- ciation en espèces ou en races de Pseudohazis Hera. Cependant, d'après le titre imprimé à la page 137, il semble, comme je l'expose un peu plus haut, que Strecker conclut à une seule Espèce Hera, Harris. J'ignore quelle opinion les Entomologistes américains pro- fessent maintenant à cet égard. Il n'est pas facile aux Européens de suivre exactement le mouvement entomologique aux Etats- Unis. Beaucoup de Lépidoptéristes, dans l'Union nord-améri- caine, se consacrent exclusivement à l'étude des papillons de leur vaste pays ; ils publient des travaux qui ne nous parviennent pas tous et dont nous restons trop souvent ignorants de ce côté-ci de l'Atlantique, de sorte que je ne me trouve pas en état de com- pléter par des renseignements dus à des Entomologistes améri- cains la notice que j'ai présentée ci-dessus. Mais le but de mon travail n'est pas de discuter la synonymie de Pseudohazis Hera et d'étudier s'il y a une seule Espèce, ainsi que Strecker semble le croire, ou plusieurs Espèces, comme Kirby l'établit dans A synonymie Catalogue. Mon objectif est tout autre. Je tiens simplement à mettre sous les yeux des Entomologistes européens la variation blanche de Pseudohazis Hera, parce que je crois qu'on doit pouvoir trouver la même variation chez Agita Tau. Je puis ajouter d'ailleurs qu'assez récemment, en 1906, le D' A. Conte a publié, à Lyon, dans les Annales du Laboratoire d'Etudes de la Soie, Vol. XII, le 5^ fascicule d'un Essai de Classification des Lépidoptères producteurs de soie et a compris dans ce travail la Pseudohazis Eglanterina, Boisduval. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE I45 Le D'' Conte (p. loS-iio) réunit en une seule Espèce : Eglan- terïna, les diverses formes : Pica, Walk. ; Nutlalli, Streck. ; Mar- cata, Neumoegen; Hera, Harris; Shasiaensis, Behrens. D'après le D"" Conte, Eglanterina, Bdv., varie considérablement de couleur depuis le jaune pâle jusqu'au rose saumon, au chrome vif et au noir; de là, dit cet auteur, de nombreuses variétés décrites sou- vent comme espèces. Dans la variété Pica, selon Conte, le fond des ailes est complètement blanc; la variété Marcaia, dont Conte donne une figure grossière sous le n° 5 de la PL XXX, aurait le fond des ailes blanc crème avec toutes les marques noires très étroites; la variété Hera a le fond des ailes supérieures de cou- leur saumon plus ou moins carminé; quant à la variété Shas- taensis, la presque totalité de l'aile est envahie par le noir. Dès lors à une extrémité de la variété albmisante, se trouveraient les formes Pica et Marcata, tandis que Shasiaensis serait à l'extré- mité mélanisante opposée. J'ajouterai que, d'après l'ouvrage du D"" Conte, la chenille de Pseudohazis Eglanterina vit en Californie sur les rosiers sau- vages. Je terminerai les considérations relatives à Pseudohazis Eglanterina, Bdv. {Hera, Harris) par l'explication des deux Planches que je consacre, dans le présent Volume, à la représen- tation de cette Saturnide. PLANCHE CCLXVII. Fig. N°^ 2216. Pseudohazis (Saturnia) Eglanterina cf, Boisduval (ex Lorquin) ; type Californie; — (Strecker ; Lepid., PI. XV, fig. 8). 2217. Pseudohazis (S.\turnia) Eglanterina-Boisduvali, cf, Obthr. (ex Lorquin) ; Californie. 2218 , ;i8) \ Pseudohazis (Saturnia) Eglanterina, QQ, Boisduval ; iQ ; (ex Lorquin); les ' ' ■" ' .. ■ -^ • duval ; Californie. 2219^ (ex Lorquin) ; les deux types de la collection Bois- 146 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE PLANCHE CCLXVIII. Fig. N°^ 2220. PSEUDOHAZis Hera cf, Harris, Verdi; Nevada. 2221. PSEUDOHAZIS Hera-Harrisi (S, Obthr., Verdi; Nevada; — (Strecker; Lefid., PI. XV; fig. 9). 2222. PSEUDOHAZIS Marcata cf, Neumoegen, Reno, Nevada, 191 1 (ex Fred. Burns) ; — [Labor. Etud. Soie; Lyon, V« Fascicule, PL XXX; fig. 5). 2223. PSEUDOHAZIS PiCA cf, Wlk., Reno, Nevada, 191 1 (ex Fred. Burns); — (Strecker, Le-pid., PI. XV; fig. 10). 2° Genre : Aglia. Voici maintenant l'explication des Planches consacrées à la figuration de V Aglia Tau; les Planches en question se rapportent surtout aux pages écrites par M. Max Standfuss et qu'on lira plus loin. PLANCHE CCLXIX. Fig. N°» 2224. Aglia Tau-Huemeri-Tau cf, Standf. 2225. Aglia Tau-Huemeri-Tau q, Standf. 222Ô. Aglia Tau (Huemeri) cT, ex larva (IV, 1913). 2227. Aglia Tau (Huemeri) q, ex larva (IV, 1913). Fig. N°* 2228, 2229, 2230) 2231) PLANCHE CCLXX. Aglia Tau-Subcaeca cfcT, pris à l'état libre dans la forêt de Lyons (Eure), en mai 1913, par M. Marc- Adrien Dollfus. Aglia Tau-Subcaeca cf, Q, pris à l'état libre, aux en- virons de Besançon (Doubs), par M. François Jeunet, en 1908. LÊPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE I47 l^'Aglia TauSîibcaeca, Strand, à propos de laquelle M. le Prof. Doct. Max Stand fuss a écrit une intéressante notice qu'on lira plus loin, a donc été trouvée dans deux localités différentes de la France, en Franche-Comté et en Normandie, par MM. Jeunet et Marc-Adrien Dollfus. Je leur suis très reconnaissant de m'avoir si obligeamment communiqué les captures si remarquables qu'ils ont réalisées, chacun, de leur côté. La variation Subcaeca semble avoir le dessous des ailes inférieures un peu plus foncé dans la forêt de Lyons que dans les environs de Besançon. Cependant, on remarque à Lyons-la-Forêt, aussi bien que dans le Doubs, les mêmes particularités caractéristiques de la Variété Subcaeca ; c'est-à-dire que, d'une part, la tache en forme de lettre tau blanche, ou TSIagelfieck, comme disent les Allemands, se trouve oblitérée dans l'ocelle bleu sur le milieu de chaque aile, en dessus; et, d'autre part, la couleur fauve, sur le dessous des ailes inférieures, est uniformément foncée au-dessus et au-dessous de la bande transverse d'un roux obscur qui, dans les exemplaires normaux de V Aglia Tau, sépare la partie supérieure plus claire de la partie inférieure plus foncée. On trouve dans la libre Nature, en France, en Allemagne et en Autriche, les deux variétés Subcaeca et Ferenigra de VAglia Tau. En Styrie, la variété Melaina vole elle-même rarement, mais librement. La découverte relativement récente de ces diverses variétés permet évidemment d'en espérer d'autres qui pourraient être d'une importance scientifique considérable. Malheureusement, il y a encore si peu de localités explorées en Europe au point de vue de l'Histoire naturelle que nous restons ignorants d'une foule de formes locales ou morphes géographiques vivant dans des sites oi^i personne ne s'est encore occupé d'observer la faune et la flore. Cependant, la destruction des bois et la transformation des fractions du sol restées jusqu'ici incultes sont, à cette époque, tellement rapides que sans doute 14^» LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE bien des races d'animaux et de végétaux disparaîtront de la surface de la Terre avant qu'aucun Naturaliste les ait observées. Nous sommes donc redevables d'une très légitime gratitude à MM. François Jeunet et Marc-Adrien Dollfus qui ont su si judicieusement utiliser leurs excursions dans les forêts du Doubs et de l'Eure. Grâce à leurs investigations entomologiques, nous nous trouvons pourvus d'une documentation de haute valeur pour les considérations philosophiques relatives aux Lois de Variation des Lépidoptères. M. Marc-Adrien Dollfus m'a fait connaître que les deux Agita Tau-Subcaeca cf, hgurés sous les n"^ 2228 et 2229 de la Planche CCLXX, ont été pris par lui, volant en compagnie d'exemplaires normaux de l'Espèce, les 11 et 13 mai 1913, aux Routhieux, c'est-à-dire à 17 ou 18 kilomètres de Lyons-la-Forêt, et au carrefour de 1 ' Homme-Mort, situé dans la forêt, à 3 ou 4 kilomètres de Lyons. PLANXHE CCLXXI. Fig. X^ 2232. ACUA Tau-Melaina-Cupreola :3. Wemer. ex lan-a .IV, 1913). 2233. Aglia TaU-MelaiXA-Cupreola Ç, Wemer,. es larva ^IV, 1913). Aglia Tau-Weismanni-Subcaeca cf et 9. 35) 22 PLA^"CHE CCLXXII. Fig \°* ''2''6> ~ ^ \ Aglia Tau-Forma nova, cf et O. ex larva (IV. 1913). 2237^ ' 2238) Agua Tau mut. Fere-ntgra forma Xigerrima. Mut. 2239) SuBCAECA cf. Ç, Strand. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE I49 PLANCHE CCLXXIII. Fie. X°^ 2240) > Aglia Tau-Subc.\ECA cf. C, Strand. 2241 ) ' ~ 2242 . Aglia Tau cf. Linné, forme claire : éclos à Limoges le 20 mars 1885. 2243. Aglia Tau O, Linné, forme claire. Cassel ("ex coll. Kuwert). PLANCHE CCLXXIV. Fig. X°^ 2244^ Aglia Tau cf et c. Linné; forme prise à Strasbourg. 2245 ) par Laemmermann, en 1863. 2246 i Aglla. Tau-Fere-nigra cf et O; prise dans la nature à 2247 ) Besançon, par François Jeunet, en 1908. Rennes, Décembre 191 3. Charles OeerthÛR. X Weitere Erorterungen iiber AGLIA TAU, L. und uber einige Ergebnisse aus Zucht=Experinienten mit dieser Art. (Cf. Etudes de Lépidoptérologie comparée de Charles Oberthur, Liv. III, Rennes, juin 1909, p. 33-47, pi. XXXI-XXXII. 1. AGLIA TAU mut. SUBCAECA Strand (*), 1903. (Taf. CCLXXIII, Fig. 2240 u. 2241.) Die mut. subcaeca zeigt eine Verschleierung, eine Verdiisterung aller lichten Zeichnungs-Elemente oberseits, wie unterseits auf den Fliigeln und am Kôrper. Ailes Weiss ist erloschen. Die " T" Zeichen, also die Nagelflecke in den Augenspiegeln erschei- nen meist deutlich getriibt und von den sie einfassenden blauschillernden Schuppen ùberflogen ; daher ''subcaeca^' die " erblindende. " Das letztere Merkmal ist stets und stark ausgesprochen bei den homozygotischen Individuen der Mutation. Bei den Heterozy- goten, also den bezùglich des snbcaeca-Ç_\\-Ax-àc\.çx^ nicht rasserei- nen Faltern, kann dièse Triibung der Augenfleckencentren, wie auch die iibrige Verdùsterung oberseits bis zur Unmerklichkeit herabsinken, oder auch gan/. fehlen. Hingegen bleibt die Ver- dùsterung der weisslichen Flùgelpartien unterseits auch bei diesen Exemplaren meist deutlich. Bemerkenswert ist, dass nur mut. fere-nigra heterozygotisch und homozygotisch in beiden Geschlechtern hâufig im siibcaeca- (*) Anm. : Strand. Archiv for Mathemat. og Naturvid.^ Bd. XXV, n" 9, Krist., 1903, p. 9. — SCHULTZ. Entomol. Zeitschr., Guben, XIX, 1905, p. 115. — Standfuss. Deiitsch. Entomol. Nation. BibliotJt., 1910, p. 28-29, ferner : Iris Dresden, 1910, p. 170 u. folg. 154 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Kleide auftreten. Die mut. nielaina, heterozygotisch und homozygotisch, wie tau normal nehmen nur im weiblichen Geschlecht den subcaeca'(Z\\2ir^.cier leicht an, im mannlichen aber viel schwieriger. Immerhin ist es moglich, durch geeignete Zucht- Experimente schliesslich folgende Falterformen zu erhalten : A. Aglia tau mut. subcaeca a. Heterozygotisch. b. Homozygotisch. B. Aglia tau mut. fere-nigra heterozyg. subcaeca. a. Heterozyg. b. Homozyg. C. Aglia tau mut. fere-nigra homozyg. subcaeca. a. Heterozyg. b. Homozyg. (Cf. Ch. OberthÛR : Lépidopt. comparée, Taf. CCLXXn, Fig. 2238 u. 2239. Liv. HI, 1909, PL XXXH, Fig. 213, subcaeca Q homozyg.). D. Aglia tau mut. melaina heterozyg. subcaeca... a. Heterozyg. b. Homozyg. E. Aglia tau mut. melaina homozyg. subcaeca... a. Heterozyg. b. Homozyg. F. Aglia tau ab. weismxinni subcaeca a. Heterozyg. b. Homozyg. (Cf. Ch. OberthÛR : Lépidopt. comparée, Taf. CCLXXI, Fig. 2234 u. 2235. Liv. ni, 1909, PL XXXH, Fig. 215, subcaeca Q heterozyg.). Verbreitung. Die mut. subcaeca Strand scheint in dem europaeischen Verbreitungsgebiete der Art kaum irgendwo zu fehlen. Ich erhielt sie : von Berhn, aus dem Harz (Ballenstedt), von Zittau (Sachsen), aus dem Leubuscher Walde bei Brieg (Schlesien), von Schreiberhau (Riesengebirge), von Warnsdorf (Bôhmen), von Wien, von Steyr (Ob. Oesterreich), von Karlsruhe, wiederholt auch von Zurich. Mit der mut. fere- LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 155 nigra (heteroz. und homozyg.) verschmolzen, von Miihîhausen (Thiiringen). Die mut. melaina im subcae.ca-Ty^^Vi's, besitze ich von meinem verstorbenen Freunde H. Gross von Garsten bei Steyr. In jiingster Zeit gingen mir zwei Mànnchen der Normal- form von Agita iau im subcaeca-YAç^i^^ von meinem lieben Freunde Charles OberthÛR zur Ansicht zu. Sie waren von Marc-Adrien Dollfuss im Mai 191 3 in Lyons-la-Forêt gefangen v^orden. Taf. CCLXX, Fig. 2228 u. 2229, giebt dièse beiden Mànnchen in farbigem. Bilde wieder. Dièse Mànnchen sind wohl rasserein bezùghch des subcaeca-Q\và.x-â.cX.çx'&, denn sie sind uberaus scharf gepràgt, und gehoren zu den schônsten Stùcken, die ich bisher von tau mut. subcaeca cf zu Gesicht bekam. Das Taf. CCLXX, Fig. 2230 und 2231 abgebildete Paar von tau mut. subcaeca stammt von Besançon (Doubs) wo Herr François Jeunet dièses Paar gesammelt hat. 2. AGLIA TAU mut. HUEMERI (*)-TAU Stdfs., 1912. (Taf. CCLXIX, Fig. 2224 u. 2225.) Dieser hochinteressante, nach Beobachtungen bei umfassenden Zucht-Experimenten erbhch fixierte Typus wurde von Hans Huemer in Linz a. d. Donau mi Jahre 191 o zuerst geziichtet. Die mut. huemeri-tau ist deshalb so ùberraschend, weil sie nicht einen Schritt zu weiterer Ausbildung, zu hoherer Vervoll- kommnung der Art bedeutet. Vielmehr stellt sie ein Schwmden vorhandener Zeichnungs-Elemente, eine Vereinfachung, ein unfertigeres Imaginalcostùm als das der herrschenden Normal- form dar. Im Rahmen der erdgeschichthchen Entwickelung der Species kann die mut. huejneri danach kaum etwas anderes, als einen Schritt nach riickwàrts bedeuten : das Auftreten eines Typus, welcher der Vergangenheit der Art angehort haben diirfte. (*) Anm. : Standfuss. Entomol. Zeitschr., Frankfurt a/M., Jahrgang 26, n» 1. 156 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Das nach den bisherigen, sehr umfassenden, mehrjàhrigen Zucht-Experimenten anscheinend so festgefùgte Farbenkleid des Falters von Aglia tau L. scheint danach als eine Résultante aus, nach unseren bisherigen Erfahrungen, mindestens zwei Componenten aufzufassen zu sein. Die eine dieser Componenten wàre das Kleid der mut. Imeincrï, die andere Componente wiirde die der mut. huemeri zu dem normalen /(3?^-Costume fehlenden Zeichnungs-Elemente in sich begreifen. Es kann mancherlei dafùr angefiihrt werden, dass wir dièse zweite Componente in der eben besprochenen mut. subcaeca Strand vor uns haben. Allein da mut. subcaeca bisher nicht so isoliert herangeziichtet werden konnte, wie die mut. huemeri, sondern stets nur, wie wir sahen, als Verstàrkung und Ueber- tônung anderer Falterkleider, kann etwas ganz Bestimmtes nach dieser Richtung hin noch nicht ausgesagt werden. Bei weiterem Nachdenken iiber dièse so absonderliche Falter- form der mut. huemeri und den in ihr vorliegenden Beginn einer Auflôsung des Farbenkleides unserer Art kommen wir leicht zu der Vermutung, ob nicht etwa in dem Faltercostiime unserer normalen, altbekannten Aglia tau bereits ein ganzes Mosaik von verschiedenen Zeichnungselementen vorliegen môge, ein Aufbau von scharf von einander trennbaren Teilen eines Zeichnungs- musters, welches bis zu einem gewissen Grade durch richtig ange- ordnete Zùchtungs-Experimente wieder abgebaut werden konnte? Die beiden Componenten : huemeri und subcaeca — die vorher ausgesprochene Annahme ihrer gegenseitigen Ergânzung zum normalen /a-^z-Kleide als richtig vorausgesetzt — welche nach den bisherigen Zuchtergebnissen den Eindruck von Erbeinheiten machen, kônnten leicht ihrerseits wieder Resultanten (*) aus noch (*) Anm. : Bei Jtuemeri spricht die schwankende Grosse der Augenzeichnungen welche ofter um mehr als die Halfte reduciert erscheinen, bei subcaeca die Tatsache, dass die Charactere dieser Mutante bisweilen nur auf der Unterseite der betreffenden Individuen erkennbar sind, auf der Oberseite aber vollkommen fehlen, viel seltener unmgekehrt, fiir eine weitere Spaltbarkeit. Auch die Hete- rozygoten mit huemeri pflegen verkleinerte Augenzeichnungen zu haben (Cf. Taf. CCLXIX, Fig. 2226 u. 2227, sowie Taf. CCLXXII, Fig. 2236 u. 2237). LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 157 einfacheren Erbeinheiten sein. Sehr môglich, dass auch dièse letzteren wieder durch Fortfùhrung der Ziicht-Experimente noch mehr gespalten und weiter zerlegt werden kônnten. So dass es vielleicht der Zukunft vorbehalten wàre, nach vollkommener Durch fiihrung des Abbaues, — auch umgekehrt wieder durch allmahhches Zusammenfùgen der dann schhesshch isoHerten letzten Erbeinheiten durch geeignete Kreuzungs- Experimente das normale /c///-Kleid successive wieder auf- zubauen. Bei den Ziichtungen mit mut. hiioneri versagte in bestimmten Fàllen ein hoher Procentsatz der Eier. So z. B. dann, wenn beide zur Paarung verwendeten Individuen huerneri in recessiver Form enthielten. 191 1. Agi. tan melaïna çS y.tau {*) Q 151 Eier. {hiiemer'i) (Jiuemerï) 82 Raupen. Agi. tau nielama cf x tau mdaina Q 1 76 Eier. ihuenierï) {Ituemerï) "/i Raupen. Agl.taitmelaïna(j-x.taiL g iSi Eier. (huenierï) {Jtneiîierï) 93 Raupen. Agi. tau luclaina çj x tau viclaïna Ç) 1 64 Eier. {huancrï) {huenien) 5/ Raupen. Dièses hochprocentige Versagen der Eier aus gleichsinnigcn Paarungen — wenn also beide copuHerten Individuen huemeri recessiv enthielten — ist in den Jahren 191 2 und 191 3 teils gleich geblieben, teils h'aben sich noch ungùnstigere Ergebnisse gezeigt. In den Jahren 191 2 und 191 3 wurden aber nie mehr Paarungen zwischen geschwisterlichen Individuen vorgenommen, wie dies im Jahre 191 1 bei den eben mit Zahlen belegten vier Paarungen notgedrungen geschah, weil anderes huevierï enthaltcndes Zucht- (*) Anm. : Fiir fan Grundform wiire /ate tan gesagt wonlen, dem {^egenwartif vielflach angenommenen Gebrauch entsprechend. 11 158 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE material ùberhaupt noch nicht vorhanden war. Absolute Inzucht kann also in den Jahren 191 2 und 191 3 der Grund fur dièses massenhafte Versagen der Eier nicht sein. Enthielt bei den Zucht-Experimenten nur eines der zur Paarung benutzten Individuen hiiemeri recessiv — es waren m den vier in Frage kommenden Fallen Mànnchen — das andere aber nicht — die letztern Falter stammten aus meinen bisherigen Zuchten, in denen hue7neri nie aufgetreten war — so war das Ergebnis an Raupen von den aus diesen Paarungen erhaltenen Eiern iiberwiegend ein etwa normales : 1911 : Agi. tau çS X weismannï suhcaeca Q 148 Eier. {huemerï) 1 1 5 Raupen. Agi. tau melaina (Sx tau melaina subcaeca Q 120 Eier. (huemeri) ii6 Raupen. Agi. tau cf X fere-nïgra homoz. subcaeca Q 158 Eier. {huemeri) 131 Raupen. Nur eine vierte Paarung : Agi. tau melaina çS y-'^eismanni Q ergab aus 137 Eiern. {huemeri) nur 35 Raupen. Am schwierigsten gestalteten sich aile Versuche der Reinzucht von huemeri-tau. Sechs Paarungen von : Agi. huoneri-tau cf x huemeri-tau Q lieferten : 191 2. 115 Eier. 84 Eier. 80 Eier. O Raupen. 4 Raupen. 37 Raupen. 1913. 134 Eier. 130 Eier. 69 Eier. 19 Raupen. i Raupe. o Raupe. Im ganzen lieferten aise 612 Eier nur 61 Raupen, mithin 10 %. Dabei waren bei keiner der sechs Paarungen geschwisterliche LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 159 Individuen copuliert worden und die verwendeten Exemplare waren ohne Ausnahme tadellose, kraftige Stiicke, wie die auf Taf. CCLXIX, Fig. 2224 u. 2225 aus meinen Zuchten dar- gestellten Falter. Ueberhaupt verwende ich grundsatzlich nun schon seit mehr als vierzig Jahren fur aile meine Zucht-Experimente jederzeit als Zuchtmaterial die schonsten und kràftigsten Individuen aus allen, mir grade zur Verfiigung stehenden, Faltern. Auch Herr H. H limer machte mit seinem eigenen hueineri Zuchtmateriale, wie mit dem, was ich ihm von Ziirich zusendete, die gleichen, betriibenden Erfahrungen, wie ich. In dieser zahlreichen Nichtentwickelung von Raupen in den nach ganz normal verlaufenen Paarungen abgelegten Eiern sind natùrlich nicht dem zahlreichen Versagen der nach der Kreuzung distincter Arten abgelegten Fier analoge Dinge zu erblicken. Fs handelt sich hier offenbar nicht um den Beginn einer physiolo- gischen Divergenz und Differenz, also um Vorstufen fur eine arthche Scheidung, sondern um ganz andere Dinge, die wir bisher nicht recht zu durchschauen vermogen. Am ersten kommt hier wohl die Annahme emcs Alankos in der Frbmasse der Keimzcllen in Frage. Auch bei methodisch durchgefùhrten Zucht-Expenmentcn mit anderen Tier- wie mit Pflanzen-Mutationen wurden voll- kommen analoge Erscheinungen beobachtet. Gewisse Mutationen erwiesen sich bei den Versuchen rassereiner Zucht als nicht, oder kaum lebensfàhig. So war es z. B. Praeparator Alfred NÀGELI in Zurich nicht moglich, kurzschwànzige und schwanzlose Hausmâuse in Reinzucht zu erhalten. Dergleichen Mause waren spontan bei umfassenden Zucht-Experimenten aufgetreten, welche Nàgeli fiir meinen Freund Arnold Lang mehrere Jahre nach einander ausfùhrte. (Cï. Arn. Lang : Y ererbiingsivïssenschai tliche Miscellen Vil. Praeparator Alfred NÀGELl's Zuchten kiirz- schivànziger und schwanzloser Hausmâuse. In Zeitschr. f. l60 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE induct. Abstamm. u. Vererbungslehre Gebr. Borntràger. Berlin, 1912, Band. VIII, Heft. 3.) (Cf. auch Baur : Einfithr in die experim. Vererbungslehre, Berl. Gebr. Borntràger, 191 1, p. 116- 120.) Von den aus Reinzuchten ohnehm so iiberaus spàrlich resultierenden Raupen der mut. hnemeri-ta:i ergiebt iibrigens noch lange keineswegs jede einen wohlentwickelten Falter. Daher sind tadellose Exemplare fur die Sammlung von diesem eigenartigen Typus recht schwer erhàltlich. Dies um so mehr, wenn fiir methodisch durchgefùhrte Zucht- Experimente, bei der so beschrànkten Fortpflanzungsfàhigkeit der interessanten Mutation, noch zahlreiche und grade die kràftigsten und ansehnlichsten Falter fiir Paarungszwecke geopfert werden miissen. Bemerkenswerter Weise tritt nicht nur die lichte Normalform von Aglia tau L., sondern auch die mut. fere-nigra Th. Mg. und die mut. melaina Gross in dem reducierten Costume des huemeri- Typus auf. Unsere Auffassung, dass das huemeri-YA€\à. ein Grundelement des Zeichnungsgepràges der Species Aglia tau darstelle, kann durch dièse Tatsache nur gestùtzt werden. Die mut. huemeri-melaina ist bisher nur in einem Unicum bekannt, einem Mânnchen, welches in derselben Brut, wie die ersten huemeri-tau in der Originalzucht von Hans Huemer im Jahre 1910 auftrat. (Cf. Standfuss : Entomol. Zeitschr. Frankfurt a/M., 1912, Jahrg. 26, Nr. i.) Die mut. huemeri-fere-itigra habe nur ich bisher erzogen und zwar in sehr wenigen Exemplaren. Dièse Falterform findet sich in einem mannlichen und einem weiblichen Individuum in den Mitteil. d. schweiz. entomol. Gesellsch. Bd. XII, Heft 5> Taf. XVIII, Fig. 1-4 in Lichtdruck abgebildet. Mit den Ver- suchen, auch die mut. huemeri-melaina durch Zucht zu gewinnen, bin ich gegenwàrtig beschàftigt. Die mut. huemeri-tau Stdfs. hat sich tau L. normal gegenûber als recessiv (hypostatisch) erwiesen. Natiirlich ist sie auch recessiv, verglichen mit der mut tau fere-nigra und der mut. tau LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE l6l melaïna. Ebenso zeigte sie sich recessiv mut. huemerï-f er e-nï gra gegeniiber. Eine Folge des massenhaften Versagens von Eiern, welche Raupen nicht ergaben, bei fast allen Zuchten mit Einschlag von huemeri-W[\x\. war die, dass von der bis 1910 (niclus.) in allen Zuchten beobachteten weitgehenden Gesetzmàssigkeit in dem procentualen Auf treten der verschiedenen Falterformen nach den Mendel'schen Regeln (cf. OberthÛR : Lépïdoptér. comparée, Liv. III, Juin 1909, p. 33-65) von 191 1 (inclus.) ab nichts mehr zur bemerken war. Bisher scheint weder mut. hiievieri-taii, noch mut. huemerï-f ere- nigruy noch mut. Jiuemeri-niclaïna jemals irgendwo in der freien Natur oder unter Zuchtmaterial, welches daher stammte, beobachtet worden zu sein. Meine Erkundigungen bei den Besitzern der grossen palaearctischen Lepidopteren-.Sammlungen nach dieser Richtung hin fielen durchweg negativ aus. Ebenso weiss die Litteratur nichts von diesen eigenartigen Typen. 3. AGLIA TAU forma nova. (Taf. CCLXXII, Fig. 2236 u. 2237.) Eine im mànnlichen, wie im weiblichen Geschlecht stark geschwàrzte Falterform. Sie trat bisher lediglich unter gewissen Zuchten mit Einschlag von hitemen-'WiViX, aber nur in sehr wenigen Exemplaren auf. Wohl sicher handelt es sich \\\ ihr nicht um emen Genotypus, das heisst also nicht um eine Falterform mit erbeinheitlicher, unteilbarer Anlage beziiglich ihres Imaginalcostiimes, sondern vielmehr um eine Résultante aus, mindestens zwei, Componenten. Ich hoffe, die Zucht-Experimente vverden die richtige Analyse, also die Zerlegung dieser schwarzen Imaginalform in ihre Grundelemente, bald bringen. Wir wollen uns daher hier nicht erst in ùberfliissigen Vermutungen ergehen. Von der ziemlich àhnlichen ab. weismanni Stdfs. unterscheiden 102 LÊPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE sich die mànnlichen Individuen dieser forma nova dadurch, dass sie seitlich am Abdomen an den Ràndern der Segmente weiss behaart sind, wie die Mànnchen der mut. melaina. Dièse weisse Behaarung fehlt bei den Mànnchen der ab. weismanni. Ferner tritt an der Unterseite des Abdomens, wie beider Flugelpaare bei den Mànnchen der forma nova die weisse Behaarung und Beschuppung wesentlich kràftiger auf als bei den Mànnchen der ab. weismanni. Die weibhchen Falter der forma nova besit^en oberseits auf Vorder- und Hinterfiùgeln einen kurzen Bogen weisser Schuppen vor der Costalecke, welcher dem Anfang der Linie entspricht, die auf beiden Fliigelpaaren dem Aussenrande etwa parallel verlàuft. Auf den Hmterflugeln ist diese Linie in der Regel durchweg als weisser Schimmer sichtbar. Der Leib und die Unterseite beider Fliigelpaare zeigen bei der forma nova die gleichen Unterschiede dem Weibchen der ab. wcismamii gegeniiber, welche fiir die Mànnchen bereits angefiihrt wurden. 4. AGLIA TAU mut. MELAINA Gross forma CUPREOLA (*) Werner, 1902. (Taf. CCLXXI, Fig. 2232 u. 2233.) Der weibliche Falter der normalen Aglia tau L. tntt bekanntlich einerseits in graugelblicher Grundfàrbung, als herrschendem Typus, andererseits in einem schwach rôtlichen Gesamtcolont, als in der Regel etwas weniger hàu&ge Erscheinung, auf. Die Anlage fiir das graugelbliche, ebenso wie die fiir das schwach rôtliche Grundpigment sind zwei verschiedene erblich fixierte Charactere. Wir haben also in diesen beiden verschie- denen Faltercoloriten Mutanten vor uns. (*) Anm. : Werner. Entomol. Zeitschr., Guben, XVI, 1902, n° 17, p. 65 u. 66. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 163 In den Heterozygoten mischen sich diese beiden Grund- farbungen auf das mnigste, sodass neben den beiden Extremen, die sich bei der Zucht als Homozygoten ausweisen, auch aile Zwischenfàrbungen ni der freien Natur, wie bei der Zucht beobachtet werden konnen. Durch das Zucht-Experiment lassen sich die Mànnchen der Normalform ebenfalls ni die beiden Reihen spalten. Allerdings zeigt der rassereme gelbliche, wie der rassereme rôtliche Typus des Mannchens stets eine sattere und kraftigere Fàrbung als die entsprechenden rassereinen Typen des Weibchens. In der freien Natur sind Homozygoten des gelblichen Typus im mànnlichen Geschlecht recht selten. Offenbar ist die gelbliche Mutante in der mànnlichen Reihe aus irgend einem Grunde in der freien Natur sehr m die Mmderzahl geraten. Wahrscheinlich durch natùrliche Zuchtwahl. Das fliegende, rotliche Mànnchen(*) hat namentlich aus einiger Entfernung durch Fàrbung wie Flugweise ziemliche Aehnlichkeit mit einem vom Winde auf- gewirbelten und fortgetriebenen diirren Buchen-(Fagus) oder Eichen-B latte des Vorjahres. Das normaler Weise lichtere, graugelbliche Weibchen fàllt im Fluge von viel weiter her in die Augen. Freilich ist es nicht unwesentlich grôsser als das Mànnchen, fliegt aber auch tagsuber nur gezwungen und aus- nahmsweise. Diese biologischen Dinge nur ganz beilàufig ! Was uns hier interessiert, ist die Tatsache, dass, sowohl tait mut. fere-nigra, wie tau mut. melaïna, ferner huemeri-taii und hiiemeri-fere-nigra (wohl sicher auch huenierï-melaina), ebenso mit graugelbem, wie andererseits mit schwachrotlichem Grundpigment auftreten. Ueberdies auch in allen Zwischenfàrbungen. (*) Anm. : Man denke ferner an die Mànnchen von Endromis vcrsicolora L., Satiirnia favonia L., Efirranthis fulverata Thnbg., wie der Brefhos-Axien, deren Hochzeitsfiug ebenso tagsuber sich schon einige Zeit friiher im Jahre als der von Aglia tau L. Cf vollzieht. Sie aile sind nach ihrem Gesamtcolorit, wie ihrer Flugmanier sehr wohl geeignet, diirre Blàtter vorzutauschen, welche ein sanfter Friihlingswind gerade durch dea Wald hin weht. 164 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Aglia tau mut. melaina mit schwach rôtlïchevi Grnndpigment ist unsere " forma cupreola W erner. " Nur in homozygotischer Form ist die forma cupreola auffàllig und characteristisch, zumal im weiblichen Geschlecht. In diesem ôfter bis zu einem ziemlich leuchtenden Kupferrot hni auftretend. Heterozygotische cupreola bilden dann aile Uebergànge bis zur normalen mut. melaina Gross. Wir haben eine Farbenscala vor uns, welche sich am besten vergleichen làsst mit dem wechselvollen Kleide unseres zierlichen Rehes — von dem rôtlichen Ton seines Sommerfelles an bis zu dem angenehmen Grau seines Winterpelzes hin. 5. AGLIA TAU L. q mit starker Beimischung von weisser Farbung. Leider ist diese Falterform, welche ich vor etwa 20 Jahren m einer Brut, deren Eltern beide aus Thùiingen stammten, in nur vier weiblichen Exemplaren erzog, seiner Zeit durch Weiterzucht von mir nicht controlliert worden. Ganz entsprechende mànn- liche Individuen sind unter meinen, aus der Puppe erzogenen, nach vielen tausenden zàhlenden Individuen bisher niemals auf- getreten. Nur ganz vereinzelte, typisch albinistische Mànnchen mit einem durchgehendem Manko in ihrer Pigmentbildung und mangelhafter Lebensenergie habe ich einige Maie erhalten. Jene weiblichen Falter halte ich namlich nicht fur Albinos, da aile vier sehr lebensenergische Geschôpfe waren mit prall gefiillten Ovarien. Zudem zeigen sie in gewissen Zeichnungs- Elementen ganz normal entwickelte Pigmentbildung. Vielmehr ist es recht wohl denkbar, dass es sich in jenen vier Weibchen, — von denen eines mem lieber Freund Charles OberthÛR von mir erhielt, ein zweites gab ich meinem treuen Freunde Martin Daub in Karlsruhe, ein drittes meinem verehrten Freunde Franz Philipps in Koln am Rhein, das vierte blieb in meinem Bezitze — um Heterozygoten handelt, hervor- LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 165 gegangen aus der Combination emer Kcimzelle mit dcr Anlage fur einen stark weisslichen Faltertypus und einer Keimzelle mit einer Anlage fur tau normal. Ist dies richtig, dann gelingt es vielleicht noch einmal, eine nahezu weisse Falterform von Aglïa tau zu ermitteln und rasserein, wenigstens im weiblichen Geschlccht, heranzuzùchten. Dann wàre Aglïa tan von nahezu wciss an, durch graue und braune Farbentône hindurch, bis zu einem fast total schwarzen Gewande hin festgestellt worden. Zurich, den 19. November 1913. Prof. Dr. Max Standfuss. TRADUCTION FRANÇAISE Nouvelles explications relatives à AQLIA TAU, L. et à quelques résultats d'expériences de reproduction avec cette Espèce. (Cf. Etudes de Lépidoptérolo gïe comparée de Charles OberthÛR, Liv. III, Rennes, jum 1909, p. 33-47, pi. XXXI-XXXII. 1. AGLIA TAU mut. SUBCAECA Strand (*), 1903. (PL CCLXXIII, Fig. 2240 et 2241.) La mutation subcaeca présente un voilage, un assombrissement de tous les éléments du dessin clairs, à la partie supérieure comme à la partie inférieure des ailes et sur le corps. Tout le blanc a passé. Les signes (( T », c'est-à-dire les taches cunéiformes dans les cristallins, apparaissent, le plus souvent, franchement ternis et légèrement teintés par les écailles d'un bleu chatoyant qui les encerclent; d'où le nom de « subcaeca », la (c presqu'aveugle ». Ce dernier caractère est constamment et fortement marqué chez les individus homozygotes de la mutation. Chez les hété- rozygotes, c'est-à-dire chez les papillons qui, par rapport au type subcaeca, ne sont pas race pure, cet obscurcissement des centres des taches ophtalmiques, de même que l'autre assombrissement de la partie supérieure peuvent aller en diminuant jusqu'à devenir imperceptibles, voire manquer totalement. En revanche, l'assombnssement des parties blanchâtres à la partie inférieure des ailes demeure, chez ces exemplaires aussi, toujours très net. {*) Rem. : Strand. Archiv for Mathemai. og Naturvid., Bd. XXV, n° 9, Krist., 1903, p. 9. — SCHULTZ. Entomol. Zeitschr., Guben XIX, 1905, \i. 115. — Standfuss. Deutsch. entomol. Nation. Biblioth., 1910, p. 28-29 et aussi Iris, Dresden, 1910, p. 170 et sq. i68 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE C'est une chose digne de remarque que seules les mut. fere- nïgra des deux sexes apparaissent fréquemment hétérozygotes et homozygotes, dans la robe S2ibcaeca. Les mut. melaina^ hété- rozygotes et homozygotes, de même que tau normal, ne prennent facilement le type siibcaeca que dans le sexe féminin, mais beaucoup plus difficilement dans le sexe masculin. Toujours est-il que, par des expériences de reproduction appropriées, il est possible d'obtenir finalement les formes de papillon suivantes : A. Aglïa tau mut. siibcaeca a. Hétérozygoce. b. Homozygote. B. Aglia tau mut. fere-nïgra heterozyg. subcaeca. a. Hétérozyg. b. Homozyg. C. Aglia tau mut. fere-nïgra homozyg. subcaeca. a. Hétérozyg b. Homozyg. (Cf. Ch. OberthÛR : Lépidopt. comparée, PI. CCLXXn, Fig. 2238 et 2239. Liv. ni, 1909, PL XXXII, Fig. 213, subcaeca Q homozyg.). D. Aglia tau mut. melaina heterozyg. subcaeca. E. Aglia tau mut. melaina homozyg. subcaeca. a. Hétérozyg. b. Homozyg. a. Hétérozyg. b. Homozyg. F. Aglia tau ab. ive'isnianni subcaeca a. Hétérozyg. b. Homozyg. (Cf. Ch. OberthÛR : Lépidopt. comparée, PI. CCLXXI, Fig. 2234 et 2235. Liv. III, 1909, PI. XXXII, Fig. 215, subcaeca. Q heterozyg.). Dissémination. — La mut. subcaeca Strand ne semble guère manquer nulle part dans la zone de dissémination européenne de l'espèce. Je l'ai reçue : de Berlin, du Harz (Ballenstedt), de Zittau LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 169 (Saxe), de la forêt de Leubusch près Brieg (Silésie), de Schreiberhau (Riesengebirge), de Warnsdorf (Bohême), de Vienne, de Steyr (Haute- Autriche), de Karlsruhe, et à maintes reprises de Zurich également; fusionnée avec la mut. fere-nigra (hétéroz. et homozyg.), de Mùlhausen (Thuringe). La mut. melaina dans le type subcaeca que je possède, je la tiens de feu mon ami H. Gross, de Garsten, près Steyr. Tout récemment j'ai reçu, aux lins d'examen, de mon excellent ami Charles OBERTHÛR,deux mâles de la forme normale d'Aglia /c7//, capturés par Marc-Adrien DoLLFUS en mai 191 3, à L}ons-la-Forêt. La PL CCI-XX, Fig. 2228 et 2229 reproduit ces deux mâles en couleurs. Ces mâles sont bien race pure par rapport au type subcaeca^ car ils ont un faciès extrêmement caractérisé et comp- tent parmi les plus beaux exemplaires de tau, mut. subcaeca cf, qu'il m'a été donné de voir jusqu'à ce jour. La paire de tau mut. subcaeca, reproduite PL CCLXX, Fig. 2230 et 2231, pro- vient de Besançon (Doubs) où elle a été capturée par M. Fran- çois Jeunet. 2. — AGLIA TAU mut. HUEMERI * -TAU Stdfs., 1912. (PI. CCLXIX, Fig. 2224 et 2225.) Ce type extrêmement intéressant, fixé par voie d'hérédité, d'après des observations faites sur des expériences de repro- duction à grande échelle, fut élevé pour la première fois par Hans HUEMER, à Lmz sur le Danube, en 19 10. Ce qui rend la mut. huemerï-tau si surprenante, c'est qu'elle ne représente aucun pas en avant dans la voie d'un dévelop- pement plus complet, d'une perfection plus haute de l'espèce. Elle signifie bien plutôt une disparition des éléments du dessin existant, une simplification, une robe imaginale moins complète que celle de la forme normale dominante. (*) Rem. : Standfuss. Entomol. Zeitschr., Frankfurt a/M., Jahrganj^ 26 n" i. I/o LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Dans le cadre du développement géologique de l'espèce, la mut. huejueri ne peut donc guère signifier autre chose qu'un pas en arrière, à savoir, l'apparition d'un type qui pourrait bien avoir appartenu au passé de l'espèce. La robe colorée du papillon d' Agita tau L., qui, d'après les très vastes expériences de reproduction échelonnées sur de nombreuses années et poursuivies jusqu'à ce jour, a en apparence une contexture si ferme, semble donc, à en juger par nos propres constatations, devoir être considérée comme une résultante d'au moins deux composantes. L'une des composantes serait la robe de la mut. huemeri, l'autre composante comprendrait les éléments de dessin manquant à la mut. huemeri par rapport à la robe tau normale. On peut avancer bien des choses en faveur de cette thèse que, dans la mut. subcaeca Strand, décrite plus haut, nous sommes en présence de cette deuxième composante. Mais, comme jusqu'à présent la mut. subcaeca n'a pu être isolément élevée, au même titre que la mut. huemeri, mais, au contraire — nous l'avons vu — comme une accentuation seulement et une surtonalité d'autres robes de papillon, on ne saurait encore énoncer des précisions définitives dans ce sens. En réfléchissant à cette si singulière forme de papillon de la mut. huemeri et à ce commencement de décomposition, de disso- lution de la robe de couleur de notre espèce, dont elle nous offre le spectacle, nous en arrivons facilement à cette hypothèse : devant la robe de notre Aglia tau normale, connue de vieille date, ne serions-nous pas en présence de toute une mosaïque d'éléments de dessin différents? Ne serait-elle pas une pièce montée, composée des parties nettement séparables d'un modèle de dessin, et qui pourrait, jusqu'à un certain point, par des expériences de reproduction méthodiquement conduites, être de nouveau démontée ? En tenant pour exacte l'hypothèse émise, — à savoir qu'elles se complètent mutuellement pour constituer la robe tau normale, — les deux composantes : huemeri et subcaeca qui, d'après les LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE I7I résultats des expériences de reproduction faites jusqu'à ce jour, donnent l'impression d'être des unités héréditaires, pourraient facilement être, elles aussi, les résultantes (*) d'autres unités héréditaires encore plus simples. Il est fort possible que ces dernières pourraient, à leur tour, si on poursuit les expériences de reproduction, être différenciées encore et davantage décomposées. De sorte qu'il serait peut-être réservé à l'avenir de décomposer, de démonter d'abord intégralement la robe tau normale, puis, inversement, par assemblage progressif des unités héréditaires isolées en dernière analyse, de la recomposer, la reconstruire successivement, grâce à des expériences de reproduction appropriées. Dans les reproductions avec mut. huemeri un pourcentage élevé des œufs ne réussit point dans des cas déterminés. Ainsi, par exemple, lorsque les deux individus utilisés pour l'accouplement contenaient huemeri dans la forme récessive : 191 1. Agi. tau melaina (Sx tau (*) Q 151 œufs. {huemeri) {Jiuemeri) 82 chenilles. Agi. tau melaina cf x /^z/^ melaina g 176 œufs. {huemeri) {huemeri') 72 chenilles. Agi. tau melaina cS X tau g 181 œufs. {huemeri) {huemeri) 93 chenilles. Agi. tau melaina çS^tau melaina g 164 œufs. {huemeri) {huemeri) 57 chenilles. (*) Rem. : Ce qui parle en faveur d'une nouvelle possibilité de différenciation, c'est, chez huemeri, la grandeur variable des dessins des yeux qui, fréquemment, semblent réduits de plus de moitié ; chez subcaeca, c'est le fait que les caractères de cette m.utante ne sont parfois reconnaissables que sur le côté inférieur des individus en question, tandis qu'ils manquent totalement sur le côté supérieur; le contraire est beaucoup plus rare. De plus les Hétérozygotes avec Huemeri ont généralement les dessins des ocelles diminués (Cf. PI. CCLXIX, Fig. 2226 et 2227, ainsi que la PI. CCLXXII, Fig. 2236 et 2237). (*) Rem. : Pour la forme fondamentale de (au, on dit /au tau, conformément à l'usage généralement adopté aujourd'hui. 1/2 LÉPIDOPTEROLOGIE COMPAREE Ce pourcentage élevé dans la non-réussite d'œufs provenant d'accouplements identiques, — c'est-à-dire : les deux individus accouplés contenaient huenieri dans la forme récessive, — est demeuré, dans les années 191 2 et 191 3, en partie constant, et en partie les résultats furent même encore moins heureux. Mais, dans les années 1912 et 1913, nous n'avons jamais procédé à un plus grand nombre d'accouplements entre individus frère et sœur, tandis qu'une urgente nécessité imposait cette opération, en 191 1, pour les quatre accouplements appuyés de chiffres, parce que, en général, on ne disposait pas encore d'autres sujets reproducteurs contenant huemeri. La reproduction exclusive par types de la même espèce ne saurait donc, dans les années 191 2 et 191 3, être considérée comme la cause de la défection en masse des œufs. wSi, dans les expériences de reproduction, l'un seulement des individus utilisés pour l'accouplement, contenait huejiieri dans la forme récessive (dans les quatre cas en question c'étaient des mâles), tandis que l'autre ne le contenait pas, — les derniers papillons provenaient de mes reproductions antérieures où huemeri n'avait jamais figuré, — le rendement en chenilles issues des œufs provenant de ces accouplements était, dans la très grande majorité des cas, à peu près normal : 191 1 : Agi. taiiçS X weïsmannï subcaeca Q 148 œufs. {huemeri) 115 chenilles. Agi. tau melaina çS y^tau melaina subcaeca Q... 120 œufs. {huejnerï) 116 chenilles. Agi. tau cf X fere-nigra homoz. subcaeca ç 158 œufs. (Jiuemerï) 131 chenilles. Seul un quatrième accouplement : Agi. tau melaina çS y^'^^cismanni Q ne donna sur 137 œufs. {huemeri) que 35 chenilles. Tous les essais faits pour obtenir huemeri-tau race pure ont présenté les difficultés les plus grandes. LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 173 Six accouplements de Agi. hiiejneri-tau cf x hnoiieri-taii Q donnèrent : 191 2. 115 œufs. 84 œufs. 80 œufs. o chenille. 4 chenilles. 37 chenilles. 1913. 134 œufs. 130 œufs. 69 œufs. 19 chenilles. i chenille. o chenille. Au total, 612 œufs ne donnèrent donc que 61 chenilles, soit 10 %. Dans aucun des six accouplements n'avaient été accouplés des individus frère et sœur; les exemplaires utilisés étaient, sans exception, des sujets irréprochables, vigoureux, semblables aux papillons représentés PL CCLXIX, Fig. 2224 et 2225, qui pro- viennent de mes reproductions. D'une façon générale, depuis quarante ans passés, en principe, je n'utilise jamais, comme sujets reproducteurs, que les plus beaux et les plus robustes parmi tous les papillons dont je puis disposer. Avec ses propres sujets de reproduction huemeri, ainsi qu'avec ceux que je lui expédiais de Zurich, M. H. HÙMER connut les mêmes déceptions que moi et fit les mêmes constatations attris- tantes. Des chenilles, en grand nombre, n'éclorent pas des œufs pondus après accouplements tout à fait normau.x ; mais, dans ce non- développement fréquent, il ne faut naturellement pas voir des analogies avec la fréquente non-réussite des œufs pondus après croisement d'espèces distinctes. Il est évident qu'il ne s'agit point ici d'un commencement de divergence et de différence physio- logiques, c'est-à-dire des premiers degrés d'une différenciation spécifique, mais, au contraire, de faits tout autres que nous ne sommes pas encore en mesure de démêler nettement. En première ligne, la question se pose ici d'un déficit dans la substance héréditaire des cellules germinatives. Dans des expériences de reproduction méthodiquement conduites, faites avec d'autres mutations, tant du règne animal que du règne végétal, on observe des phénomènes identiquement semblables. 174 LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Dans tous les essais de reproduction race pure, certaines mutations apparurent comme non viables, ou à peine viables. C'est ainsi, par exemple, qu'il a été impossible à M. Alfred NàGELI, préparateur à Ziirich, d'obtenir, par reproduction race pure, des souris domestiques à courte queue et des souris sans queue. Des souris de ce genre étaient nées spontanément au cours d'expériences de reproduction de longue haleine, que NÀGELI exécuta plusieurs années consécutives pour mon ami Arnold Lang. (Cf. Arn. Lang : Vererbimgswissenschaftliche Miscellen VII. Praeparator Alfred NÀGELl's Ziichten knrschzvànziger und, schwanzloser Hau'iinànse. Dans Zeitschr. f. induct. Abstamm. u. Vererbungslehre. Gebr. Borntrâger, Berlin, 1912, Band VIII, Heft 3.) (Cf. aussi Baur, Einfukr. in die experim. Vererbungs- lehre, Berlin, Gebr. Borntrâger, IQII, p. 1 16-120.) Au surplus, parmi les chenilles de la mut. huemeri-tmi, issues en nombre déjà si restreint des reproductions race pure, il s'en faut que chacune fournisse régulièrement un papillon bien déve- loppé. C'est pourquoi il est très difficile d'obtenir de ce type caractéristique des exemplaires parfaits pour une collection. Et la difficulté va grandissant quand, pour des expériences de reproduction méthodiquement conduites, étant donnée la repro- ductibilité si limitée de cette intéressante variation, il faut encore sacrifier aux fins d'accouplement de nombreux papillons, et précisément les sujets les plus vigoureux et de la plus belle apparence. Chose frappante, ce n'est pas seulement la claire forme normale de Aglia tau L., mais aussi la mut. fere-nigra Th. Mg. et la mut. melaina Gross. qui apparaissent dans la robe réduite du type hueineri. Ce fait ne peut que corroborer et étayer notre manière de voir, à savoir que la robe huemeri représenterait un élément fondamental de l'empreinte du dessin de l'espèce Aglia tau. La mut. huenteri-melaina n'est connue jusqu'à présent qu'en un exemplaire unique, un mâle, qui, dans l'expérience de repro- duction originale de Hans HUEMER, fit son apparition dans le LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE I7S même groupe qui vit éclore les premiers huemen-lau. (Cf. Standfuss : Entuniol. Zeitschr. Frankfurt a-M., 191 2, Jahrg. 26, N° I.) Quant à la mut. huemeri fere-nigra, je suis le seul qui l'ait élevée jusqu'à présent, en un très petit nombre d'exemplaires, il est vrai. Cette forme de papillon, — ■ individu mâle et individu femelle, — se trouve reproduite en phototypie dans les Mitteil. d. schiveiz. ent. Gesellsch., Bd. XII, Heft 5, Taf. XVIII, Fig. 1-4. J'ai institué des expériences en vue d'obtenir également, par reproduction, la mut. huemeri-melaina : c'est le sujet de mes travaux actuels. La mut. Imaneri-tau Stdfs. se trouve être récessive (hy posta- tique) par rapport à iait L. normal. Naturellement elle est éga- lement récessive, comparée à la mut. tau-fere-nigra et la mut. taii-melaina. De même elle s'est montrée récessive vis-à-vis mut. huemeri- fere-nig/a. Une conséquence de la non-réussite de quantité d'œufs, qui ne donnèrent pas de chenilles au cours de la presque totalité des reproductions avec alliage de sang huemeri, fut la suivante : jusqu'en 1910 (inclus) nous avons constaté que, dans toutes les reproductions, le pourcentage, dans le nombre des difrérentes formes de papillons, obéissait à des lois ûxes, de portée générale, en conformité avec les règles de Mendel. (Cf. OberthÙR, Lépidoptér. coinparée, Liv. III, juin 1909, p. 33-65.) A partir de 191 1 (inclus), de ce caractère de loi générale il n'y a plus trace. Jusqu'à ce jour il ne semble pas que mut. hue^neri-lau, ou mut. huemeri-fere-mgra ou mut. huemeri-melaina aient jamais été observés quelque part, ni en liberté dans la nature, ni parmi des sujets de reproduction qui en provenaient. Mes demandes de renseignements à ce sujet auprès des propriétaires des grandes collections de Lépidoptères paléarctiques reçurent, toutes et toujours, des réponses négatives. La littérature, de même, ignore tout de ces types caractéristiques. 176 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 3. — AGLIA TAU forma nova. (PI. CCLXXII, Fig. 2236 et 2237.) C'est, tant au sexe masculin qu'au sexe féminin, une forme de papillon fortement noircie. Elle apparut jusqu'ici, exclusi- vement, dans certaines reproductions avec mélange de sang huemeri, mais en un très petit nombre d'exemplaires seulement. Bien certainement il ne s'agit pas ici d'un génotype, c'est-à-dire d'une forme de papillon de caractère héréditaire unitaire et indi- visible quant à son costume imaginai, mais bien plutôt d'une résultante d'au moins deux composantes. J'espère que les expé- riences de reproduction apporteront bientôt l'analyse exacte, c'est-à-dire la décomposition de cette forme imaginale noire en ses éléments fondamentaux. C'est pourquoi nous ne voulons pas, préalablement, nous laisser aller ici à des hypothèses oiseuses. Les individus mâles de cette forma nova se distinguent de ab. iveisinanni Stdfs., avec laquelle ils ont une assez grande ressemblance, en ce que, latéralement, à l'abdomen, aux bords des segments ils ont des poils blancs, comme les mâles de la mut. vielaina. Cette villosité blanche est absente chez les mâles de ab. weismanni. De plus, sur le côté inférieur de l'abdomen, ainsi que des deux paires d'ailes, la garniture blanche de poils et d'écaillés est beaucoup plus accentuée chez les mâles de la forma nova que chez les mâles de ab. weismanni. Les papillons femelles de la forma nova possèdent, à la partie supérieure des ailes antérieures et postérieures, un petit arc d'écaillés blanches devant l'angle costal, arc qui correspond au commencement de la ligne qui, sur les deux paires d'ailes, court à peu près parallèlement au bord extérieur. En général, sur les ailes postérieures cette ligne est, sans exception, perceptible sous la forme d'un reflet blanc. Le corps et la partie inférieure des deux paires d'ailes pré- LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 1/7 sentent, chez la forma nova, par rapport à la femelle de ab. iveismanni, les mêmes particularités distinctives que nous avons déjà signalées pour les mâles. 4. — AGLIA TAU mut. MELAINA Gross forma CUPREOLA (*) Werner, 1902. (PI. CCLXXI, Fig. 2232 et 2233.) Le papillon femelle àJ Aglia tau L. normal, comme on sait, se présente, d'une part, comme type dominant, dans un coloris fondamental gris jaunâtre, et, d'autre part, dans sa forme géné- ralement un peu plus rare, en un coloris d'ensemble tirant faiblement sur le rouge. La disposition latente au pigment fondamental gris jaunâtre, aussi bien que l'aptitude au pigment fondamental faiblement rougeâtre, sont deux caractères distincts fixés par hérédité. Pour ces deux coloris de papillon différents, nous sommes en présence de mutantes. Chez les hétérozygotes, ces deux coloris fondamentaux se fondent de la façon la plus intime, de sorte que, à côté des deux extrêmes qui à l'élevage se révèlent homozygotes, on peut également observer toutes les nuances intermédiaires, tant en liberté dans la nature que dans le laboratoire. Par l'expérience de reproduction, les mâles de la forme normale se peuvent également différencier en les deux séries. Et, de fait, le type race-pure jaunâtre, de même que le type race-pure rougeâtre du mâle présente constamment un coloris plus nourri et plus vigoureux que les types race-pure correspondants de la femelle. (*) Rem. : Werner. Entomol. Zeitschr., Guben, XVI, 1902, no 17, p. 65 et 66. 178 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Des homozygotes du type jaune du sexe masculin existent très rarement en liberté dans la nature. 11 est évident que la mutante jaunâtre dans la série mâle est devenue dans la nature, pour une raison ou pour une autre, une faible minorité. Sélection naturelle, sans doute. Dans son vol le mâle (*) rougeâtre a, surtout à une certaine distance, aussi bien grâce à son coloris qu'à la particu- larité de son vol, une ressemblance assez grande avec une feuille morte de hêtre {fagus) ou de chêne de l'année passée, que le vent aurait soulevée et chassée en tourbillonnant. Dans son vol la femelle gris jaunâtre, normalement plus claire, est visible de beaucoup plus loin. 11 est vrai qu'elle est beaucoup plus grande que le mâle, mais elle aussi ne vole durant le jour que contrainte et exceptionnellement. Ces renseignements d'ordre biologique soient dits en passant! Ce qui nous intéresse ici, c'est le fait que tau mut. fere-nigra, aussi bien que tmi mut. vielaïna, puis huemeri-tau et huenieri- fere-nigra (et certainement aussi hnemeri-melaina) apparaissent aussi bien avec le pigment fondamental gris jaune qu'avec le pigment fondamental tirant faiblement sur le rouge. Ils existent, de plus, dans toutes les nuances intermédiaires. Aglia tau //////. melaina avec pigment fondamental tirant fai- blement snr le rouge, c^ est notre <( forma cupreola Werner. » Ce n'est que dans la forme homozygote que la forma cupreola est surprenante et caractéristique, surtout dans le sexe féminin, où le coloris va fréquemment jusqu'à un rouge cuivreux assez brillant. Des cupreola hécérozygotes constituent alors toutes les transitions jusqu'à la mut. normale melaina Gross. (*) Rem. : Que l'on songe aussi aux mâles de Eiidromis versicolora L., Satiirnia favonia L., Efirranthis fulveraia Thnbg., ainsi qu'aux mâles des espèces Brefhos, dont le vol nuptial a également lieu durant le jour, à une époque de l'année déjà un peu plus avancée que celui à' Aglia tau L. cf- Tous, par leur coloris d'ensemble, non moins que par leur manière de voler, sont fort capables de donner l'illusion de feuilles mortes qu'une brise printanière ferait voltiger par la forêt. LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE I /Q Nous sommes en présence d'une échelle de couleurs, qui ne saurait mieux se comparer qu'à la robe changeante de notre gracieux chevreuil, — allant du roux fauve de sa livrée d'été jusqu'au joli gris de sa fourrure d'hiver. 5. — AGLIA TAU L. q avec fort mélange de coloris blanc. J'ai obtenu cette forme de papillon il y a une vingtaine d'années dans une lignée issue de deux ascendants originaires de la Thurmge. J'en ai élevé quatre exemplaires féminins seulement; malheureusement, cette forme n'a pas été contrôlée par moi par reproduction répétée avec elle-même. Parmi les individus que j'ai élevés depuis le stade-chrysalide, et qui se chiffrent par plusieurs milliers, n'ont jamais ûguré, jusqu'à présent, des individus mâles exactement correspondants. J'ai seulement quelquefois obtenu, tout à fait isolés, des mâles typi- quement albinos avec déficit constant dans la formation de leur pigment et insuffisance d'énergie vitale. Ces papillons mâles, il est vrai, je ne les considère point comme des albinos, puisque tous les quatre étaient de petits êtres pleins de vitalité, avec ovaires rebondis et bien garnis. Ils présentent, en outre, dans certains éléments du dessin une formation pigmentaire très normalement développée. De ces quatre femelles l'une a été offerte à mon cher ami Charles OberthÛR; j'en ai donné un deuxième exemplaire à mon ûdèle ami Martin Daub, à Karlsruhe; un troisième à mon très honoré ami- Franz Philipps, à Cologne-sur-le-Rhin; la quatrième est restée en ma possession. Pour ces femelles il est plutôt permis de penser qu'il s'agit d'hétérozygotes, issus de la combinaison d'une cellule germinative avec disposition pri- mordiale pour un type de papillon fortement blanchâtre et d'une cellule germinative avec dispositions pour tau normal. Si ceci est exact, alors on réussira peut-être encore une fois à découvrir une forme de papillon d'Aglia tau presque blanc, l8o LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE à l'élever et à le façonner race pure, du moins dans le sexe féminin. Ce jour-là on aurait fixé Aglia tau dans une gamme de tons allant de la nuance du presque blanc jusqu'à la robe presque complètement noire, en passant par les tonalités du gris et du brun. Zurich, le 19 novembre 1913. Prof. D"" Max Standfuss. IMl». OBERTHUR, RENNES (482013^ PORTRAITS LÉPIDOPTÉRISTES Première Série Docteur Boisduval, Docteur Herrich-Schaeffer, Docteur Rambur, A. DE GraSLIN, Achille GUENÉE, Pierre MilliÈre, Jules Fallou, Constant Bar, Antoine GUILLEMOT, Abbé fETTlG, Emmanuel ^Martin, Docteur Macker, Alexandre Constant, Docteur Frédéric MOORE, F.-C. Lakaury, Gaston Allard, Docteur Reverdin, Charles OberthÛR. Jcan-BaiJtisto-Alphonsc Déchauffour de Boisdu\AL, Né en 1799, à Ticheville, en Normandie. Docteur en médecine, chevalier de la Lé-ion .riuinnciir, l'un ir:iteiir de l.i C'nrse et de l'And.i Idiisie ; aussi ei)n"i|)étent l)iiiir;^f ) , ]'iiis ciiri- de Mat/i iilieim, |iii'-i lien feld, nîi il est nmrt le q mai iqnf). ]ùU(niii)l(i;^Msle-e\iiliiiateiir de la faune alsacienne, auteur de plusieurs ouvrages traitant île l'insectologie d'Alsace. jMnnKimii'l AI AR ll\, Nt- à l';i ris fn 1S2-. l'"\|il(ir:itfiir-li'|iiilii|itiristc de hi faune f raiiraise, niiianiinciU t\v-. envi rmis île Paris, ilu \ar, ilcs I '\r('ii('es-( )rielUales, de la. Lo/ére, des liasses-Al])es et du ])(iul)s: auleiir île divers rapports enldim ili i^^ii |iies sur les \ii\ai^es, insérés d.ins les Ain/ii/i'^ dt' lit Si'iii'/r rii/n Dio/ o gii/iic i/r h'raïuv : diai-di' à Creil (Oise) en 1807. (La photographie ci-dessus reproduite a été faite vers 1862). l)i)it(ur JOniilc .\Ia( KKR, Né à Ciilmàr, If 2c; fc'vrirr iSjS, dt-nu'uraiit à Culniar. Entomoldgiste alsacien, aiitrur île travaux sur les r.i'i)id;)]itères de l'Alsace, Phutograiihic en octobre 1913. Alexandre Coxs'l'AXT, Xi'- à Autiin, If i^ seiitfiiil.irf 182g. Photograj-ihic à Valence (Urome), vers 1862. Alexandre CONSTANT, Photographié à Cannes, vers iSg6, mort à Col fe-Jirm, le i :; mai igoi. Alexandre Constant s'est surtout adonm- à Tétude des Mierdh'indnpicres ; il a particulièrement étudie- la faune de Saùne-et-Loire, de di\ei>e> localités des Hautes et Basses-Al[ies, enfin des Alpes-Maritimes. Il ctait aussi instruit en liotanique et en Horticulture qu"en Lépidoptérolo<,'ie. FREDERIC MOORE This vvell-known Indian lepidopterist passecl away on May loth 1907. at his résidence, ^Nlaple-road, Pengc, S.E. He was born on May i3th. 1830, at T,^,, Bruton-strcet, Berkeley--;quar(', and was introduced as a youth to Dr. J. E. Gray, who then r('C[uired someone to draw Tortoises for him. Wliilc so engagcd he attract"d thc attention of Dr. Horsfield, who was also in nced of one capable (if making natural liistory drawings, and shortly afterv.ards joined the staff ot the East India Muséum, then located in Leadenhall-street. City of Eondnn. He remained in this institution till its absorption with tlie National Muséum, and then pass<^d the remaining days of his bvisy leisure in following his favourite pursuit. He was an indefatigable worker, and, beyond numerous pa])ers published by différent scientific societies, his jjrincipal works are — "A Catalogue of the Lepidopterous Insects in the Muséum of the Hon. East India Company," two vols. (1857-59), which was written conjointly with Dr. Horsfield, whilst he alone wrote " Thc Lepidoptera of Ceylon, " in three vols. (1880-87), and was engagée! in his great work, " Lepidoj^tera Indica, " to the actual time of his death, and of which six volumes havc appeared. Dr. Moore was an ardent and old-time naturalist. His path was remote from the stream of evoIutir)nar\' conception; to him it was sufïicient to describe the vast host of species which still awaited récognition, and to this work he brought an eye so trained for observing the most minute différences, that his species were not always accepted by his colleagues. The lumpers considered him a splitter. He thus incurred during his latter years a considérable amount of severe criticism, b\it possessing that dogged détermination found only in quiet men — and he was one of the quietest of men — it left him practically unaffected, and he conscientiously continued his work according to his light to the end. He was pioneer in the study of Indian Lepidoptera^ and he knew the insects intimately better than any man living. In private life he was an upright man, with a serene disposition which trouble did not impair. His career was self-made and w ithmit reproach. — Copied from " Zoologist, " June 1907. ])■■ Fn-dcric AlooRK, J). Se, Né le 13 mai 1S30, ;i Lomlres. Meniljre de la Soriété entonioluj^iciue de [.cindres de])uis 1853; appelé the father of hidiau Eiitomology ; di'ii^dé le 10 mai 1907 à sa résidence de Maple-road Penj^'e S. l-]., à r.ondres. T,a notice ri-coiilre a paru dans le « Zoologist » de juin i()o~. (La phutdgtaphie ci-dessus iepn,diiile, rei)résente Frédéric Moore âgé de 50 ans). Charles OliKRl HUR, né à Rennes, le 14 se]>teml)re 184^, Imprimeur, Chex.ilier ilt- S:iinl-( in'{^f(iire-le-( '■ r.iml ; ('lievalier île l.i l,r-;^n, l'.inboiir;.,' de l'aris. Pliotoyrapilié à Genève, par M. Deiiso, eu 1910. Fiaiirois-Ch'-mnit I.AFAl'R\', Nt' à Sauj^niac-et-Canihraii ([.amies), le 21 niivemlire 1S54. Membre de la S()(i(-t(- ent: >m.il(i;^n(|ue de l>'rame de|>iiis iS:^S : expldrateur de la faune |,| lid. nitriaih i<^n(iiie du dc|iar(ement des J.amlts; il,r,-d(' à Sauj^niae- et-Camhraii, \>rrs Dax, le jS avril iqnS. F.i cdlleriion I.al'aury a t-té donnée au Musiann natidual .l'ili^loire naturelle à l'aris. (La photographie ci-des>,us reproduite date de 1863). (.a-ii>n Al. LARD. Ne à Anyers, le 14 avril iN^S. Explorateur-entomologiqiie de l'Algérie, à diverses reprises, et à une époque où l'étude des Léiiidoptères algériens était généralement abandonnée; membre de la Société entom.ologique de France de|)uis iHûx. (La photographie ci-dessus reproduite date de 1S64). Canton Allard, Entomologiste, Botaniste et surtout Dendrologiste, savant fondateur du magni- fique arboretum de la Maulévrie, près Angers, conseiller municipal de la ville d'Angers depuis 1892. (La photogrrphie ci-dessus reproduite date de 1865). Jacqucs-I.ouis Rkvkrdin, ne à Fr(inttne\-deiH-ve (SuNse), le 28 am'it I1S42. Docteur en nn'-ilerine de l.i J'";iriilti'- dv l'ari-; l'l■()^e^seur honoraire île r['niver>ili'- de Genève; Ofiicier de la Lé;,'ion d'Honneur, demeurant à C>enrve, rive de Prej/nv. Lepidoptérologie comparée PI. CGXLI 2094 \ J Culot, lithosculps a. pinx Lepidoptérologie comparée PI. CCXLII J. Culot, lilhosculps & pinx. Lepidoptérologie comparée PI. CCXLIII J. Culot, lithosculps H. phix Lepidoptérologie comparée PI. CCXLIV ■J.Cidol, (itlicstiilps Ji piD.\ Lepidoptérologie comparée PI. CCXLV t/ Calot, liHioscuIps H piax Lepidoptérologie comparée PI. CGXLVI ?F^^ m 9 Ur / 21S8 .^^ I* rj. Culol, lilhosciilps. fi pinx Lepidoptérologie coinparée PI. GCLVI ,J. Culot, lilhoscalps & pinx Lepidoptérologie comparée PI. CGLVII t/ Cuiot, lilbosciilps H piax Lepidoptérologie comparée PI. CGLVIII J. Culot lilhosiulps & piiix. Lepidoptérologie comparée Pl.CCLIX J. Culot, lilhosciilps Ik pia\. Lepidoptérologie comparée Pl.CCLX J Ciilol, lithoscalps & pioK Lepidoptérologie comparée Pl.CCLXI 'À\\? ' « .ICiitol, /Mosci/lpsH pinx Lepidoptérologie comparée Pl.CCLXII J. Culot, lilhosculps & piiiK Lepidoptérologie comparée Pl.CCLXIII i^ 21 9S f