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ÉTUDES SUR LA GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE L'EUROPE ET EN PARTICULIER SUR LA VÉGÉTATION DU PLATEAU CEÏÏRAL DE LA FRANCE; PAB Heivri liECOQ, Profemear d'IIistoire naturelle de la ville de Clernioot-Ferrand> TOME SIXIEME. ->®^®^. 311. — Libanotis , p. 315. — Atharaantha , p. 316. — Silaus, p. 318. — Meura , p. 319. — Angelica, ;?. 322. ■— Ferula, p. 325. — Peucedanum , p. 327. — Impera- toria, p, 331. — Paslinaca, p. 332. — Heracleum, p. 334. — Tordylium , p, 338. — Laserpitium , p. 340. — Orlaya, p. 344. — Daucus, p. 345. — Caucalis, p. 348. — Tiirgenia, p. 350. — Torilis, p.'Sbi. — Scandix, p. 354. — Anlhriscus, p. 356. — Cliœrophyllum , 25. 359. — Myrrhis, p. 363. — Me- lopospermum , p. 364. — Conium, p. 366. Famille des Araliacées p. 368 Genre : Bedera, p. 368. Famille des Cornées ,.,... p. 373 Genre : Cornus, j). 373. Famille des Loranthacées. . , jp. 377 Genre: "Viscum, p. 377, DU SIX1È3IE VOLUME. VIJ Famille des Caprifoliacées p. 382 Genres : Adoxa, p. 385. — Sambucus, p. 388. — Viburnum, p. 393. — Lonicera , p. 398. Famille des Rubiacées p. 407 Genres : Sherardia, p. 410. — Asperula, p. 411. Crucianella . ^. 418 — Rubia, p. 419. — Galium, p. 422. — Vaillantia , p. 443. Fasiille des Valérianées ; p. 445 Genres: Valeriana, p. 448. — Centranthus , p. 454 — Valerianella , p. 458. Famille des Dipsacées p. 463 Genres : Dipsacus, p. 466. — Cephalaria, p. 471. — Knautia , p. 472. — Scabiosa , p. i76. ÉTUDES GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE L'EUROPE ET EN PARTICULIER 8UR CELLE DU PLATEAU CENTRAL DE LA FRANCE. SUITE DES CALICIFLORES. -r— JO©®<^-T» FAMILLE DES ROSACEES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Nigritie O^à 10'' Abyssinie 10 à 16 Algérie 33 à 36 Royaume de Grenade. 36 à 37 Sicile 37 à 38 Portugal 37 à 4'i Royaume de Naples. . 38 à 42 Caucase 40 à 44 Tauride 43 à 46 Plateau central 44 à 47 iri Longitude. 180 0. à 50E. 0 0 32 E. à41 E. 127 5 0. à 6 E. 66 5 0. à 8 0. 58 10 E. à 13 E. 39 9 0. à 11 0. 42 11 E. à 16 E. 31 35 E. à 48 E. 30 31 E. à 34 E. 26 0 à 2 E. 23 2 ROSACÉES. Latitude. Longitude. France. 42«à oP 7«0. à 6» E. 1 Russie méridionale... 47 à 50 22 E. à 49 E. 1 Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. 1 Carpathes 49 à 50 19 E. à 22 E. 1 Angleterre 50 à 58 1 O. à 7 0. 1 Russie moyenne. 50 à 60 17 E. à 58 E. 1 Scandinavie entière. . 55 à 71 3 E. à 29 E. 1 Danemarck 52 à 57 7 E. à 12 E. 1 Gothie 55 à 59 10 E. à 15 E. 1 Suède 55 à 69 10 E. à 22 E. 1 Norvège 58 à 71 2 E. à 10 E. 1 Russie septentfie.... 60 à 66 19 E. à 57 E. 1 Finlande 60 à 70 18 E. à 28 E. 1 Laponie 65 à 71 14 E. à 40 E. 1 Europe entière 1 28 31 28 20 27 25 19 18 18 21 19 28 23 26 36 Tableau des proportions relatives des espèces dam le sens des longitudes. Latitude. Irlande 51» à 55° Angleterre 50 à 58 Allemagne 45 à 55 Russie moyenne.. . 50 à 60 Sibérie de l'Oural . 44 à 67 Sibérie altaïque. . . 44 à 67 Sibérie du Baïcai . . 49 à 67 Dahurie 50 à 55 Sibérie orientale... 56 à 67 Sibérie arctique.. . 67 à 78 Kamtschatka 46 à 67 Pays des Tschukhis. « » Iles de l'Océan or". 51 à 67 Amérique russe.. . 54 à 72 Long itude. 7«0. à 13° 0. 21 1 0. à 7 0. : 27 2 E. à 14 E. 28 17 E. à 58 E. : 25 55 E. à 74 E. 26 66 E. à 97 E. 26 93 E. à 116 E. 21 110 E. à 119 E. 18 111 E. à 163 E. 27 60 E. à 161 E. 52 148 E. à 170 E. 12 155 E. à 175 0. 14 170 E. à 130 0. 19 170 0. è 130 E. 16 PROPORTIONS RELATIVES. 3 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Latitude. Roy.deGr^rég.alp.etniv. 36° à 37« Roy. deGrenade, rég. niv . . 36 à 37 Pyrénées 42 à 43 Pyrénées élevées 42 à 43 Pic du Midi , de Bagnères. . » Plat, central, rég. montagn. 44 à 47 Plateau central , sommets.. 44 à 47 Alpes > 45 à 46 Alpes élevées , 45 à 46 Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Altitude en mètres. 1500 à 3500 1 27 2500 à 3500 1 .40 500 à 2700 1 IS 1500 à 2700 1 • 26 » 1 :18 500 à 1900 1 :14 1500 à 1900 1 :34 500 à 2700 1 :20 1500 à 2700 1 :35 Latitude. Longitude. Iles du Cap-Yert 12° à 14° 24° O. à 27«0. 0 Canaries 28 à 30 15 0. à 20 0. 1 Hébrides 57 à 58 8 0. à 10 0. 1 Orcades 59 5 O. à 6 O. 1 Shetland 60 à 61 3 0. à 4 O. 1 Feroé 62 9 0. 1 Islande 64 à 66 16 O. à 27 0. 1 Mageroë 71 24 E. 1 Spitzberg 79 à 80 10 E. à 20 E. 1 IleMelville 76 114 0. 1 lie J. Fernandez 33 à 40 S. 76 O. 1 Nouv. Zélande (nord) . 35 à 42 S. 171 0. à 176 0. 1 Malouines 52 S. 59 O. à 65 O. 1 0 100 36 23 30 22 27 16 13 17 60 123 41 La grande et magnifique famille des rosacées est com- posée d'éléments hétérogènes que les botanistes modernes ont classés en groupes distincts. Ils ont eu raison , sans 4 ItOSÂCËES. doute , à cause des différences considérables qui existent dans la structure des fruits. A notre point de vue nous ne pouvons adopter ces divisions qui ont l'inconvénient de fractionner les familles en groupes parfois très-restreints et qui se prêtent d'une manière moins précise aux considé- rations géographiques. Notre premier tableau est très-significatif; il nous montre les rosacées devenant de plus en plus prépondérantes à mesure que l'on s'éloigne de l'équateur, jusque vers le 63'^ de latitude ; là, elles constituent le 1/18 ou 1/19 de la végétation , et l'on peut dire même que l'Europe septen- trionale doit aux rosacées la splendeur et la fraîcheur si remarquables de ses campagnes , au retour du printemps. Un peu plus au nord , les rosacées diminuent ; elles ne forment plus que 1/23 en Finlande, 1/26 en Laponie, 1 [28 dans la Russie septentrionale. — Si, dans la série des chiffres du tableau, nous voyons quelques exceptions à la mar- che croissante ou décroissante des nombres , nous en trou- vons immédiatement la cause. Ainsi, dans les Carpathes et en Auvergne, la proportion est relativement trop grande, mais les montagnes compensent la latitude. Pour cette dernière contrée il existe aussi une autre cause , c'est que les genres Rubus et Rosa ont été soigneusement étudiés, et qu'il en est résulté un nombre d'espèces relativement plus considérable que celui des autres flores. La dispersion des rosacées dans le sens des longitudes ne nous offre rien de bien particulier; cependant, dans les nombres un peu irréguHers, on démêle une augmentation sensible de cette famille en allant à l'est , au point même qu'au Kamtschatka et dans l'Amérique russe, elle forme le l/l2 et le l/l6 du tapis végétal. Le résultat inverse que l'on voit dans la Sibérie arctique, tient à ce que cette contrée. PROPORTIONS RELATIVES. 5 située au delà du cercle polaire , dépasse les limites de lati- tude que peuvent atteindre les rosacées. L'altitude confirme pleinement les résultats obtenus par l'étude de la latitude. Les montagnes sont favorables à l'ex- pansion de ces plantes ; mais si elles atteignent une éléva- tion trop grande , les rosacées abandonnent les zones supé- rieures, comme elles se retirent des régions qui dépassent le cercle polaire. Nous n'avons rien de particulier à citer pour les îles. Leurs chiffres sont en rapport avec ceux des continents voisins. Il est seulement digne de remarque que cette proportion change en faveur de celles qui sont situées un peu à l'est du méri- dien de Paris, comme Mageroë, oii la proportion est de 1 j 1 6> et surtout le Spitzberg où elle est de 1|13. Il est vrai que ces îles sont placées sur la plus grande convexité que la ligne isotherme fait vers le pôle. Nous trouverons peu de faits particuliers à signaler , en examinant séparément chacune des familles faites au dépens des rosacées. — Les amygdalées s'avancent moins vers le nord, et disparaissent tout à fait des îles et des hautes mon- tagnes. — Les vraies rosacées sont celles qui vont le plus loin au nord et le plus haut sur les montagnes. — Les san- guisorbées atteignent aussi de très-hautes latitudes , mais ont peu de tendance vers l'est ; elles manquent dans toutes les Sibéries , la Dahurie, le Kamtschatka , les îles de l'Océan oriental, l'Amérique russe, etc.; elles restent au contraire sur les hautes montagnes. — Les pomacées se rencontrent partout, même dans les régions les plus boréales. Elles diminuent dans le sens des longitudes, montent jusque sur le sommet des montagnes, et disparaissent presque complè- tement dans les îles. ROSACEES. G. PHUNUS; Lin. Distribution géographique du genre. — Le magnifique genre Prunus est composé d'environ 90 à 100 espèces, réparties en 3 groupes presque égaux, entre l'Europe, l'Asie et l'Amérique septentrionale. — On en compte 31 espèces dans cette dernière partie du monde , dont 5 mexicaines et toutes les autres des Etats-Unis , du Canada, et même des régions boréales de ce continent. — L'Amérique du sud n'en a que 4 espèces du Brésil et du Pérou. — L'Asie compte 30 Prunus , dont 8 aux grandes Indes, 4 dans le Népaul, 8 au Japon, 7 en Chine, 1 en Sibérie , et 2 qui se rapprochent du Caucase , et qui appartiennent à l'Asie mineure. — L'Europe possède 24 à 25 espèces de ce genre; elles sont assez également dispersées dans toutes ses parties, occupant plutôt sa région moyenne. — Enfin , un Prunus croît en Afrique , aux Canaries. — Un autre à Timor , entre l'Asie et rOcéanie. Prdnus spinosa , Lin. — Qui n'a pas admiré dans sa vie le charmant spectacle de ces nombreux buissons de Pru- nus spinosa , quand ils se couvrent de leurs pelotons de fleurs blanches et parfumées. Mêlé au groseillier épineux qui lui prête le contraste de son vert feuillage , cet arbrisseau rameux porte ses fleurs neigeuses jusque sur ses épines , et nous les offre dans une saison oiî nous attendons encore celle des autres végétaux. Préparés de bonne heure, serrés les uns contre les autres , les boutons éclosent aux premiers beaux jours, et leurs fleurs blanches, rehaussées par de nom- |)reuses étamines orangées, se succèdent pendant longtemps^ PRUNDS. 7 au lieu de s'épanouir à la fois. - - Bientôt après, paraissent sur les rameaux de petits bourgeons effilés, parce qu'ils n'ont pas de fleurs à protéger. Il en sort de jeunes pousses rougeàtres et de petites feuilles qui acquièrent une couleur foncée. Les ra- meaux ne se continuent que par des bourgeons latéraux , ce qui contribue singulièrement à rendre cet arbrisseau rameux dès sa base. — Pendant l'automne , ce prunier nous offre une autre parure. Ses fruits bleus , couverts de poussière glauque, se mêlent aux fruits rouges des églantiers ; comme ces derniers , ils persistent en hiver, puis ils tombent conte- nant un noyau aplati et pointu à ses deux extémités. — Voici les dates précises de sa floraison : — 4 avril 1830, sur la route d'Issoire; — 6 avril 1828 , sur la route d'Is- soire ; — 7 avril 1840, près de Thiers ; — 12 avril 1844, à Aigueperse ; — 16 avril 1840, à Sisterne; — 25 avril 1846 , sur les causses de la Lozère, en buissons très-rabou- gris; — 4 mai 1833, coulée de Gravenoire, près Clermont; — 6 mai 1830, base et flancs du volcan de Pariou; — 9 mai 1847, dans les bois de la Prada; — 26 mai 1853, sur le bord du chemin à Randanne. Nature du sol. — Altitude. — Tout à fait indifférent, et montant en Auvergne depuis la plaine jusqu'à 1,000™. Tenore l'indique dans le royaume de Naples de 0 à 100™ seulement. Walhenberg dit que dans la Suisse septentrio- nale il atteint la limite supérieure du cerisier. Nous l'avons trouvé à 800™ environ à Châteauneuf, mêlé au buis sur porphyre compacte. Ledebour le cite de 400 à 500™ dans le Brechtau, et de 600 à 1 ,000™ dans le Taliisch. M. Borne l'a rencontré à 1 ,000™ dans l'Atlas. Géographie. — Au sud , la France , l'Espagne , les Ba- léares et l'Algérie. — Au nord , toute l'Europe centrale et toute la Scandinavie , y compris la Laponie et la Finlande 8 ROSACÉES. australe; en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, le Portugal. — A l'orient , la Suisse, la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie , la Transylvanie , l'Italie , la Sicile , la Tauride, le Caucase , et toute la Géorgie ; les Carpathes , la Turquie, la Grèce , la Russie moyenne , la Russie australe , les dé- serts de la Caspienne , Astracan. — Quoique cet arbrisseau soit indiqué par Fries dans la Laponie et dans la Finlande australe , M. Ruprecht dit que dans l'Esthonie il est limité par la Narowa au 58° , et ne passe pas de l'autre côté de la rivière. En Angleterre il atteint 59». Limites d'extension de Vespèce. Sud, Algérie 35° ) Écart en latitude : Nord , Laponie 60 ^ 25° Occident , Portugal 10 O. ) Ecart en longitude : Orient, Astracan 47 E. ^ 57<> Carré d^expansion 1425 Nous devrions placer ici plusieurs espèces de PrunuSy tel- les que P. fruticans , Rchb., P. cerasifera , Ehrh., P. in- sititia , Lin. et P. domestica , Lin. Mais nous ne pouvons pas considérer ces arbres comme spontanés ni complète- ment naturalisés. La difficulté de distinguer les localités européennes où ils sont réellement sauvages , ne nous per- mettrait pas d'établir leur géographie d'une manière asse» précise. Prunds AviuM, Lin. ~ Il n'est pas rare de rencontrée dans nos bois un bel arbre élancé, à écorce lisse et transver- salement fibreuse, dont la cime se divise en branches presque régulières ; c'est un des arbres fruitiers que la nature a ré- PRCNUS. 9 serve pour les chantres des forêts. Avant même que les au- tres végétaux n'aient montré leurs feuilles , les fleurs du cerisier, qui étaient réunies sous des écailles , en sortent en allongeant très-rapidement leurs pédoncules. Elles y restent suspendues pour s'épanouir , et forment sur les branches des verticilles étages dont la blancheur contraste avec la verdure des jeunes feuilles qui sortent en même temps de bourgeons particuliers. Ces fleurs restent épanouies jusqu'à ce que leurs nombreuses étamines aient répandu leur pollen , et le vent, entraînant leur corolle, les efface de la scène où efles avaient brillé. Alors le feuillage se développe , le bourgeon termi- nal greffe une pousse nouvelle sur la branche de l'année précédente; les jeunes feuifles qui, dans le bourgeon, étaient pHées en deux parties et appliquées l'une sur l'autre , se dé- ploient et montrent à leur base quelques glandes rougeâ- tres. Le cerisier est alors un arbre d'un beau vert, d'un port élégant, et ses fruits qui rougissent viennent augmen- ter par leur présence le charme de son feuillage. Dès la fin du mois de juin, cette végétation si active se repose. Les fruits finissent de miirir , la plupart sont mangés par les oi- seaux qui vont ensuite disséminer au loin leurs noyaux ar- rondis. A peine les premiers froids des matinées d'automne se sont-ils fait sentir , que son feuillage change de couleur , il devient jaune, orangé et surtout écarlate, et après avoir annoncé le printemps par ses fleurs semblables à de la neige, il prélude aux froids de l'hiver par la vive couleur de feu que revêt son feuillage. Nature du sol. — Altitude. — Cette espèce est indiffé- rente et occupe tous les terrains. — Elle monte facile- ment sur les montagnes. Nous la trouvons jusqu'à 1 ,200"" ; De Candolle l'indique dans le Jura à 1 ,400™ ; M. Boissier dans le midi de l'Espagne depuis 2,000"^ jusqu'à 2,150™. 10 ROSACÉES. Ledebour le cite dans le Caucase oriental de 500 à 800", et dans le Talûsch de 1,200 à 1,800™. Géographie. — Au sud, ce cerisier s'avance à la faveur des montagnes jusque dans le midi de l'Espagne, et en Grèce où il fleurit sur le Parnasse. — Au nord, il occupe toute l'Europe centrale , le Danemarck , la Gothie , la Norvège australe , une partie de la Suède , et l'Angleterre jusqu'au 58°. — A l'occident, on le trouve en Portugal. — A l'orient, il est en Suisse où il n'atteint pas la limite supérieure du hêtre comme en Auvergne, en Italie, en Dalmatie, en Croa- tie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en Tauride, dans le Caucase, et en Géorgie; dans les Carpathes, en Turquie, dans la Russie moyenne, la Russie australe et la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Royaume de Grenade. . . . SV*' ) Ecart en latitude : Nord , Norvège 59 ^ 22» Occident , Portugal 10 0. | Ecart en longitude ; Omn^ Sibérie de l'Oural 58 E.) 68° Carré d'expansion 1496 Le Prunus Cerasus, Lin. , originaire de l'Asie ou tout au moins du Caucase , n'est pas spontané dans nos contrées, mais il y est naturalisé. — D'une taille bien moins élevée que le cerisier des forêts , il reste confiné sur les coteaux pier- reux où il forme de petits arbres ou de volumineux buissons. Il ouvre aussi de bonne heure ses grandes fleurs blanches, et comme il vit en sociétés nombreuses sur les collines , on le voit successivement blanchir sous la multitude de ses fleurs. Ses fruits , acides et d'un rouge vif, sont soigneusement re- cueillis. PRUNUS. Il Phunus Maualeb. Lin. — Arbrisseau bas et tortu, à bois dur , rougeâtre et odorant. Il forme des buissons rameux dans les lieux secs , dans les haies, sur les coteaux pierreux, et se couvre au printemps , de feuilles fraîches , larges et pointues, d'un vert tendre, odorantes comme ses fleurs; celles-ci , qui naissent en avril et en mai , sont nombreuses, en grappes lâches ou en fausses ombelles. Elles produisent beaucoup d'elfet par leur abondance et leur contraste avec le feuillage naissant. Les fruits qui leur succèdent sont de petits drupes presque noirs à leur maturité, gonflés d'un suc amer et purpurin, et contiennent un noyau lisse, un peu aplati, dont l'amande est amère et parfumée. Nature du soi, — Altitude. — Il croît sur le calcaire compacte , sur le calcaire marneux et sur les argiles, dans les plaines ou à une faible élévation. De Candolle le cite ce- pendant à 1,200" dans les Alpes du Dauphiné. Géographie. — Au sud, le midi de la France, l'Espagne, la Sicile. — Au nord , la France , une partie de l'Allema- gne , la Suisse , le Tyrol. — A l'occident , encore la France, à Abbeville. — A l'orient, la Suisse , l'Italie , la Sicile , la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Grèce, la Turquie, à Constantinople, où, selon d'Urville, il est très- commun et fleurit en mai ; dans la Russie australe , la Tau- ride, le Caucase et la Géorgie. Limites d'extension de V espèce. Sud , Sicile 37** | Ecart en latitude : A^ord, France 50 1 13« Occident , France 2 0.) Ecart en longitude : prient , Géorgie 48 E. ^ 50° Carré d'expansion , 650 12 ROSACÉES. Prunus Padus. Lin. — Cet arbre, véritablement orne- mental, croît communément dans les haies, parmi les buis- sons , sur la lisière des forêts , où on le voit associé au Viburnum Opulus , à Y Acer pseudo-Platanus , à VUlmus montana , au Pommier sauvage et à l'aubépine. C'est un arbre moyen, à écorce rougeâtre pointillée de blanc, à bois jaune et très-amer. Ses feuilles sont larges , élégamment dentées et glanduleuses près du pétiole. Ses fleurs, d'un blanc de neige , à pétales crénelés , forment des grappes allongées , suspendues, qui contrastent avec le vert naissant du feuillage , et qui se montrent pendant presque tout le mois de mai. Ses fruits sont petits et noirs, un peu suc- culents, et contenant un noyau arrondi et rugueux, répan- dant , comme la fleur et le feuillage , une forte odeur d'a- mande amère. — Le Prunus Padus se colore en rouge vif et carminé dès que l'automne arrive , et l'on distingue de loin ses buissons enflammés dont les feuilles agitées par les vents de l'équinoxe , deviennent un des plus riches orne- ments de la saison. Nature du sol. — Altitude. — 11 recherche surtout les terrains siliceux et graveleux, et s'accommode aussi très-bien de tous les sols volcaniques. — Il préfère les montagnes aux plaines, monte en Auvergne jusqu'à 1,300 à 1,400™, et s'associe alors au Pinus sylvestris, au Sorbus aucuparia, etc. Il atteint 1,200™ dans les Pyrénées, et 1,500 à 1,600™ dans les Alpes, associé au Pinus sylvestris, anBetulaalba, au Salix daphnoides , et même à VAlnusviridis; Walhenher^ l'indique dans les lieux humides de la Suisse septentrionale , généralement au-dessous de la limite des hêtres, mais attei- gnant , un peu rabougri , la hauteur de 1 ,500™. Jacquemont dit qu'il est très-abondant dans les forêts de l'Himalaya , PRUNUS. 13 en desrendant dans la vallée de Cachemire ; il y est associé à des érables (1). Géographie. — Son aire est étendue, quoiqu'assez limitée au sud ; il se trouve dans les Pyrénées , dans le midi de l'Italie, mais, d'après MM. Grenier et Godron , il manque dans l'ouest et le raidi de la France ; il existe cependant aux Canaries oiî il ne se soutient , comme en Calabre , qu'à la faveur des montagnes. — Au nord , il végète dans pres- que toute l'Europe centrale et toute la Scandinavie , y compris toute la Laponie , mais il ne va pas tout à fait jusqu'au cap Nord , et s'arrête à Hammerfest au lO'^ 60'. Il occupe, en Laponie, tous les lieux bas de la région sylva- tique jusqu'à Enontekis; mais dans le nord le plus reculé , dit Walhenberg, quand il est sur le point de disparaître , il change d'aspect ; toutes ses branches sont dressées , ses fleurs inodores , ses feuilles sont plus petites , et la plante entière devient buissonneuse à tel point , qu'on la prendrait pour le P. virginiana. Les glandes manquent le plus souvent aux feuilles. Les rameaux sont toujours pubérulents , les pédoncules des fleurs sont le double. plus longs que les fleurs mêmes , les pétales oblongs. Il croît aussi en Angleterre et en Irlande jusqu'au 59°. — A l'occident , il existe en Por- tugal et aux Canaries. — A l'orient , il végète en Suisse , en Italie , dans la Tauride , le Caucase , la Géorgie , les déserts de la Caspienne, en Arménie, dans les Carpathes, toutes les Russies , dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï et du Baïkal, dans la Dahurie et le Kamtschatka. Pallas dit que cet arbrisseau abonde le long du fleuve Jenissey et de ses affluents ; il y croît associé au Viburnum Opulus , au Cra- tœgus Oxyacantha , au Cornus aîba, au Robinia Caragana, (1) Jacqueraont, journal, l. 5, p. i72. 14 ROSACÉES. au Ribes rubra et au R. nigra. — Enfin, nous l'avons cité, d'après Jacquemont , sur les pentes de l'Himalaya. Limites d'extension de l'espèce. Sud y Canaries 30° \ Ecart en latitude : Nord, Hammerfest 70 ; 40» Occident , Canaries 18 0.^ Ecart en longitude : Orient, Ramtschatka 170 E. ) 188« Carré d'expansion 7520 G. SFIB^A, Lin. Distribution géographique du genre. — Les Spirœa, au nombre de 70 à 80, ont trois centres principaux de réunion. — Le plus considérable est en Asie , où se trou- vent au moins la moitié de ses espèces; on en compte 15 en Sibérie, 10 aux Indes orientales, 3 au Népaul, 5 au Japon, 2 en Chine , 3 au Ramtschatka et 2 à Java. — L'Amérique du nord a près de 20 espèces, toutes des Etats- Unis et du Canada, une seule du Mexique. — C'est à peine si ce genre est représenté dans l'Amérique du sud, et c'est sur les terres magellaniques. —L'Europe n'a guère que 12 espè- ces, presque toutes du centre, de l'Autriche, de la Hongrie, de la Dalmatie, de la Styrie, de la France et de l'Italie. — Aucune espèce n'est connue en Afrique. Spir^a Ulmaria, Lin. — Ce n'est pas sans raison que l'on a donné à cette belle espèce le nom de reine des prés. Elle s'élève, en effet, d'un port majestueux, au-dessus des plantes qui les composent. Elle forme de nombreuses asso- ciations dans les prairies humides ; elle suit, dans leurs cours sinueux, les bords des ruisseaux des montagnes. Elle pénè- IPIB^A. 15 tre avec eux dans les forêts, dont elle orne les clairières, et vient partout épanouir les blancs panaches formés par ses fleurs, au-dessus des pétales frangés du Lychnis flos-cuculi , au-dessus du Pedicularis palustris , de VOrchis maculala, et de cette foule de fleurs des prairies marécageuses. Elle naît d'un rhizome articulé qui s'avance tous les ans par la naissance d'une articulation nouvelle , tandis que celui qui est né quatre ans auparavant se détruit. Ses feuilles sont plissées sur toutes leurs nervures dans le bourgeon, et les folioles sont appliquées en recouvrement les unes sur les autres. Les jeunes pétioles sont roses, élargis, embrassants à leur base et garnis de petites folioles irrégulières qui vont en grandissant jusqu'au sommet de la feuille. Elles sont dans leur jeunesse d'un vert très-pur. Ces feuilles sont admira- blement réticulées et quelquefois aussi cotonneuses en des- sous, sortant avec la tige de la partie antérieure du rhizome. Leurs folioles, alternativement grandes et petites, et leur grand lobe terminal leur donnent beaucoup d'élégance. Le corymbe termine la tige. Les fleurs centrales s'épanouis- sent les premières et les autres , inférieures, allongent leurs supports, atteignent la hauteur des premières, les dépassent, et viennent successivement se placer au-dessus du corymbe principal. — Les pétales sont velus en-dessus. Les étamines, fortement serrées dans le bouton , ploient leurs filets qui commencent par sortir entre les pétales , pendant que les anthères y sont encore engagées. Presque toutes les fleurs s'épanouissent à la fois. Elles sont très-odorantes et forment de magnifiques panaches blancs. Les stigmates forment 5 petites têtes papillaires. La fécondation est déjà opérée quand chacune de ces fleurs s'ouvre , et cependant la flo- raison se prolonge , et c'est beaucoup plus tard que les carpelles se détachent et tombent sans s'ouvrir. TIs sont 16 ROSACÉES. comme tordus lors de la maturité, d'un jaune verdâtre, et inégaux. Nature du sol. — Altitude. — Cette espèce est aqua- tique, mais elle préfère les sols siliceux et volcaniques, oiî elle acquiert son plus beau développement. Elle croît égale- ment dans les plaines et dans les montagnes , et atteint fa- cilement 1,200 à 1,500". Ledebour l'indique dans le Breschtaude 400 à l.OOO»". Géographie. — Cette plante est abondamment répandue dans toute l'Europe. Elle entre, au sud, en Espagne et en Portugal, et trouve sa limite d'extension dans les montagnes delaCalabre. — Au nord , elle n'a pas de limites; elle occupe tout le centre, toute la Scandinavie. Elle est extrê- mement commune en Suède , dit VVahlenberg , dans tous les prés humides, à l'exception des hautes montagnes. Elle est commune dans les prés et les bois humides des régions sylvatique et sous-sylvatique de toutes les Laponies sué- doises, et sur les pentes ombragées des Alpes maritimes du Nordland et dans tout le Finmark. Elle atteint Mageroë, l'Altenfiord, Hammerfest et le cap Nord, par 71** 10'. Elle est aussi à Bodoë , aux Loffoden. Elle abonde en Angle- terre, en Irlande, dans les trois archipels anglais, auxFeroë et en Islande, oiiM. Robert dit en avoir cueilli do^ exem- plaires capables de rivaliser en beauté avec des plantes sem- blables prises aux environs de Paris. Enfin dans la terre des Samoyèdes celte plante dépasse au nord le 71° de lati- tude. — A l'occident , on la trouve en Portugal et en Islande. — A l'orient , elle s'étend aussi très-loin ; en Suisse, 011 d'après Wahlenberg, elle ne paraît pas atteindre la limite supérieure du hêtre , en Italie, en Hongrie , en Croatie, en Transylvanie, dans le Caucase, en Arménie, dans toutes les Russies, toutes les Sibéries etenDahurie. SPIR^A. 17 Limites d'extension de Vespèce. Sud, Royaume de Naples 40° ^ Ecart en latitude : Nord, Pays des Samoyèdes. . . 72 ] 32<> Occident , Islande 26 O. x Ecart en longitude : OneMf, Sibérie orientale 160 E.j 186° Carré d'expansion 5952 Spir^a FiLiPENDULA, Lin. — Si l'espèce précédente ne quitte pas les lieux humides et le bord des eaux, celle-ci, au contraire, recherche les lieux secs et pierreux, bien aérés, où elle croît près des buissons du Rosa rubiginosa et des touffes du Thalictrum majus. Ses racines très-remarquables, sont composées d'une série de renflements noirs réunis par des ■filets assez minces. La partie antérieure de cette racine ou de ce rhizome, émet de jolies feuilles pennées à pinnules alter- nativement très-grandes et très-petites , et se termine par un corymbe blanc lavé de rose, dont le développement s'opère comme dans celui du S. Ulmaria; les boutons sont roses et globuleux ; le calice est d'un vert pâle , à 5 sépales arrondis, réfléchis et sablés de rouge. Les pétales sont blancs ou légèrement jaunâtres, avec une teinte de rose en dehors. Les filets sont blaucs, les anthères et le pollen d'un jaune très-pâle : les 5 ovaires sont munis de 10 stigmates d'un blanc jaunâtre. Les capsules sont indéhiscentes. — La plante fleurit en juin et juillet, et répand l'odeur du troène. Nature du sol. — Altitude. — Ce Spirœa recherche les calcaires, les pépérites volcaniques, les rochers maritimes et les lieux argileux. — Il croît en plaine et quelquefois dans la montagne, où il s'élève peu. Ledebour l'indique de 400 à 1,000™, dans le Breschtau et dans le Talùsch. Dans la Suisse il ne croît que dans la plaine ainsi qu'en Auvergne. VI 2 18 ROSACÉES. Géographie. — Cette plante est un peu plus méridio- nale et moins septentrionale que la précédente. Elle atteint, au sud, le midi de l'Espagne et les pâturages du Djebel- Cheliah, dans les montagnes de l'Aurès, en Algérie. — Au nord, elle se trouve dans presque toute l'Europe centrale, jusque dans les prés secs de la Suède, du Danemarck, de la Gothie, delà Norvège, de la Laponie et de la Finlande aus- trale. Elle existe aussi en Angleterre et aux Orcades seule- ment. — A l'occident, elle habite le Portugal. — A l'orient, elle est rare dans la Suisse, puis se retrouve dans les Carpa- thes, en Turquie, en Grèce, en Italie, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans la Tauride, le Caucase, la Géorgie, autour de la Caspienne, dans le désert des Kirghiz, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï, jusqu'au Jénissey. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Algérie 35° ^ Écart en latitude : Nord y Laponie 66 \ 31** Occident , Portugal 10 O. | Écart en longitude: Orient, Jénissey 92 E. j 102« Carré d^expansion 31 62 G. 6EUK, Lin. Distribution géographique du genre. — On connaît maintenant plus de 50 espèces de ce genre , distribuées en 3 groupes principaux. — Le plus important est celui de l'Amérique du nord, qui compte 20 espèces : de la Caroline, de la Louisiane , du vaste territoire des États-Unis , et dont une s'avance jusqu'à l'île Melville , tandis qu'une autre est GECM. 19 au Mexique. — Ce genre s'étend au delà de l'équateur; il en existe une espèce au Chili et 3 sur les terres de Magel- lan, à la pointe australe du Nouveau-Monde, et parallèles, à cette énorme distance, à celle de l'île Melville dont elles sont séparées par la longueur entière des deux Amériques. — L'Asie a aussi 12 à 15 espèces de Geum : aux Indes orien- tales , au Japon , en Sibérie , au Kamtschatka et aux îles Aléoutiennes ; une espèce appartient aussi à la Sibérie arc- tique. — Le groupe européen comprend 12 espèces : de l'Allemagne , de la France , des Alpes et des Pyrénées , de la Scandinavie, de la Grèce et de l'Espagne. — 2 seule- ment sont indiquées en Afrique , l'une au cap de Bonne- Espérance , l'autre dans l'Afrique boréale. Geum urbancm. Lin. — Il stationne dans les haies et les buissons, le long des chemins, sur la lisière des bois, dans les lieux à demi-ombragés, oii il est souvent accompagné du Glechoma hederacea, du Lamium album, des jeunes pousses du Galiumaparine, etc. Sa racine a l'aspect d'un rhizome qui prépare déjà, pendant que la tige florifère et feuillée s'allonge, les bourgeons de l'année suivante. De ce rhizome épais , rose et odorant , sortent des tiges droites et des feuilles stipulées , d'un vert sombre , formées de petites folioles , et surmontées par un grand lobe arrondi. Ces tiges sont terminées par de petites fleurs jaunes sans éclat, dont le calice , à 5 sépales, est accompagné , comme dans les autres espèces , par 5 pe- tites bractées qui alternent avec ses divisions. La fleur reste longtemps ouverte ; les styles ne sont nullement courbés pendant la floraison ou à peine inclinés; ils s'allongent après la fécondation , prennent une nuance purpurine , se courbent au sommet, se contournent en S , ou se tortillent même à la manière des vrilles, à mesure que les semences appro- 20 ROSACÉES. chent de leur maturité. Elles acquièrent ainsi le moyen de s'accrocher et de se disséminer plus facilement. L'ensemble du fruit offre alors une tête velue et rougeâtre, composée de carpelles indéhiscents. Nature du sol. — Altitude. — Tous les terrains frais lui conviennent, quelle que soit leur nature. — Ce Geum, que l'on trouve souvent en plaine, peut aussi s'élever à 1 ,000™en Au- vergne , à 1 ,600'° dans le midi de l'Espagne , selon M. Bois- sier; de 200 à 1,000™ dans le Breschtau , et de 1,600 àl,800'"dansleTaliisch, près deLenkoran etd'Astara. Géographie. — Au sud , la France et l'Espagne, jusque dans le royaume de Grenade. — Au nord , toute l'Europe centrale, le Danemarck, la Gothie, la Suède, oîi la plante fleurit à Upsal le 1*"^ juin 1748, selon Linné, et où elle devient presque domestique selon Walhenberg; en Norvège, dans toute la Finlande et dans la Laponie australe. Elle est aussi en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, elle croît en Portugal. — A l'orient, en Suisse, dans les haies et autour des maisons, dans les Carpalhes, en Turquie, au mont Athos, dans le midi de l'Italie, en Sicile, en Tauride , dans tout le Caucase , dans toute la Géorgie et sur les bords de la Caspienne, dans toutes les Russies et dans la Sibérie de l'Oural jusqu'au fleuve Tobol. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade. . . . 37° j Ecart en latitude : Nord , Laponie 60 ) 29° Occident , Portugal 10 0. ) Écart en longitude : Onenf , Sibérie de l'Oural 66 E. j 76» Carré d'expansion 2206 Geum rivale. Lin. — Cette espèce vit rarement soli- GEUM. 21 taire ou dispersée. Elle se réunit en groupes nombreux dans les prés humides , le long des ruisseaux , et nous l'avons vue mêlée en grande quantité au Narcissus poeticus et au Polygonum Bistoria. Ses larges feuilles stipulées partent aussi de son rhizome , et ses tiges se terminent par une ou plusieurs fleurs penchées , à calices tubuleux , à pé- tales roses et échancrés. Elles restent longtemps fleuries et inchnées, puis elles se redressent pour mûrir leurs fruits. Alors le centre du réceptacle s'allonge , porte les carpelles au-dessus du calice qui reste fermé , et ces carpelles s'éta- lent au soleil et sont ensuite disséminés. — Cette jolie plante fleurit en juin et en juillet, et varie beaucoup parla nuance de ses fleurs ordinairement peu colorées. Nous l'avons vue à pétales très-développés, d'un beau rouge saumoné, et offrant un si grand éclat , qu'on aurait dit de grosses fraises mûres répandues sur l'herbe de la prairie. Nature du sol. — Altitude. — Ce Geum cherche les terrains siliceux ou volcaniques , fortement mouillés , et préfère les montagnes aux plaines. Nous le trouvons jusqu'à 1,500™. De Candolle le cite à 1,600™ au mont Pilât. M. Boissier l'a trouvé dans le royaume de Grenade de 1 ,000 à 1,800™; Ledebour dit qu'il croît dans le Caucase de 1,400 à 2,000™. Géographie. — C'est une plante très-répandue. Au sud, elle atteint le raidi de l'Espagne. — Au nord , elle est dans toute l'Europe centrale , dans toute la Scandinavie ; en Suède , dit Wahlenberg , elle habite les prés humides et les ruisseaux de la plaine d'où elle remonte partout sur les pentes des montagnes élevées ; dans la Laponie elle occupe les mêmes stations , et recherche surtout les prés humides, et boisés dans le Nordland et le Finmark. Elle est moins commune dans cette dernière contrée, et, au contraire, très- 22 ROSACÉES. abondante dans le Nordiand et dans les régions sylva- tique et sous-syivatique des Laponies suédoises , d'où elle se propage le long des ruisseaux , et monte sur les pentes des Alpes de la Laponieuméenne. Cette plante existe aussi en Angleterre , en Irlande , aux Orcades , aux Feroë et en Islande , et avance plus au nord que la Laponie , dans le pays des Samoyèdes. — A l'occident , on la trouve en Is- lande, dans TAmérique du nord, au Canada, au lac Huron, à Terre-Neuve et dans les prairies mouillées des montagnes Rocheuses. — A l'orient , elle végète en Suisse , dans la plaine et dans les montagnes, dans les monts Carpathes, en Turquie , en Italie , en Sicile, dans la Tauride , le Cau- case, la Géorgie, l'Arménie , dans toutes les Russies et dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. Limites d'extension de l'espèce. 5m(/, Royaume de Grenade. . . 37" ^ Ecart en latitude: Nord, Pays des Samoyèdes... . 72 j 35® Occident, Montagnes Roch^es. 110 O.] Écart en longitude : Orient , Sibérie altaïque 96 E. ) 216» Carré d^expansion 7560; Gedm sylvaticum. Pourr. — On rencontre cette plante parmi les broussailles , dans les lieux incultes et un peu humides. Elle est vivace ; elle ressemble au G. montanum par son port, par son feuillage et par sa (leur jaune et solitaire; elle en diffère par le lobe terminal de ses feuilles radicales qui est arrondi et échancré en cœur ; par ses fruits velus , ter- minés par des arêtes tortillées , glabres ou presque glabres et non droites et barbues. — Elle fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Nous avons trouvé ce Geum sur le terrain calcaire et rocailleux , il croît aussi G EL M. 25 sur terrain siliceux. — 11 vit en plaine et sur les coteaux, mais il peut s'élever, car il croît sur la montagne Noire, et M. Boissier le cite aussi dans le midi de l'Espagne, depuis 1,000 jusqu'à 2,100™. Géographie. — Au sud , la France méditerranéenne , l'Espagne et l'Afrique boréale , jusque dans les mon- tagnes de l'Aurès. — Au nord , les bords du plateau central de la France. — A l'occident , l'Espagne et le Portugal. — A l'orient, la France centrale. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Algérie 35" \ Ecart en latitude : Nord , France 44 j 9*' Occident, Portugal 12 O. ^ Ecart en longitude : Onew^, France 0 ) 12» Carré d'expansion 108 Gecm montancm. Lin. — Lorsque les neiges dans les hautes montagnes , sont attaquées par les pluies et le soleil du printemps, elles se retirentgraduellement jusqu'à la limite supérieure, où les saisons sont sans action sur elles. Le Geiim montanum est une des espèces qui , cachées sous leur man- teau protecteur , vient des premières épanouir sa large fleur dorée près des groupes de Y Anémone alpina et des rosettes groupées de V Androsace carnea. Son rhizome laisse à peine sortir quelques feuilles qui grandiront plus tard , que déjà sa fleur est ouverte, largement étalée, garnie de styles plumeux et de nombreuses étamines. La fécondation dure longtemps; les pétales persistent malgré le froid des nuits , et peu à peu les styles s'allongent, pendant que la tige s'élève et que les feuilles grandissent. Alors la plante a un tout autre aspect ; ses carpelles sont réunis en têtes arrondies , aux- 24 ROSACÉES. quelles de longs styles plumeux et rougeâlres donnent une grande légèreté , et ce Geum figure alors dans les jardins des montagnes avec les saxifrages , avec le Trifolium alpi- num, et d'autres espèces tardives, qui ne produisent leur fleur qu'à l'époque oii les fruits du Geum sont sur le point de se disperser. Nature du sol. — Altitude. — Terrains siliceux et détritiques des montagnes ; croît sur les trachytes , les tufs ponceux et les granits , et toujours à une grande altitude. De Candolle lui assigne 1,000™ pour limite inférieure à Limone , et 2,500™ pour limite supérieure au pic du Midi. M. Parlatore dit qu'il est commun à 2,250™ dans les Alpes de Chamouny ; nous le trouvons en Auvergne à 1,800™, sur nos sommets les plus élevés , au mont Dore et au Cantal, Saussure (§2263) cite cette plante sur le montCervin, à 3,500™, avec Aretia helvetica et Saxifraga bryoides. Wahlenberg dit aussi que, dans la Suisse septentrionale, elle atteint la limite des neiges éternelles. Boue l'indique en Turquie, dans la zone subalpine. Géographie. — Au sud , les Pyrénées. — Au nord , les Carpathes. — A l'occident , les Pyrénées. — A l'orient ,, la Suisse , les Carpathes , l'Albanie. Limites d'extension de V espèce. Sud, Albanie 40» ) Ecart en latitude ; iVorrf, Carpathes 50 > 10« Occident , Pyrénées 4 0.) Ecart en longitude : Onenr, Albanie 19 E.^ 23° Carré d'expansion 230 G. BUBUS. Lin. Distribution géographique du genre. — Les Rubus , RIJBLS. 25 constituent un grand genre dispersé dans toutes les parties du monde , et composé d'environ 220 à 230 espèces. Us occupent surtout trois grands centres : l'Europe moyenne , l'Asie centrale , et l'Amérique du nord. Le nombre des es- pèces européennes est loin d'être rigoureusement connu , car les botanistes qui ont étudié ce genre difficile, les Allemands surtout , ont contribué à en augmenter considérablement le nombre. Il est aujourd'hui de 90 à 100 , et ces formes sont surtout répandues dans les diverses parties de l'Allema- gne, en Bohême, en Silésie, en Styrie, en Hongrie, en Angleterre et même dans l'Europe boréale oiî les Rubus vont au delà du cercle polaire. La France est aussi très- riche en Rubus, mais ces plantes deviennent bien plus rares en Espagne , en Italie , en Sicile et en Grèce. — L'Asie compte 60 Rubus au moins , groupés surtout aux Indes orientales , au Népaul , en Chine , au Japon. On en connaît 10 espèces à Java, et 4 autres se trouvent à Ceylan , à l'île Célèbes, à Amboine età Luçon, se rapprochant ainsi peu à peu de l'Océanie oîi ce genre a 3 espèces : 1 à la Nouvelle- Zélande , et 2 à la Nouvelle-Hollande. — L'Amérique du nord a environ 45 Rubus presque tous des États-Unis , du Canada et même de l'Amérique boréale. D'autres ap- partiennent à la Cahfornie, au Mexique, à la Guadeloupe et à la Jamaïque. — 13 espèces passent la ligne et se trouvent dans l'Amérique méridionale, surtout au Pérou, au Brésil, au Chili et à Buenos- Ayres. — Enfin on a découvert jusqu'ici 12 Rubus en Afrique ; 5 au Cap ou dans l'Afrique australe , 1 en Abyssinie , 2 à l'île de France , 1 à l'île Bourbon , 1 à Madère , 1 à Sainte-Hélène et 1 à Madagascar. — Ce genre, par ses tiges souvent sarmenteuses et épineuses, par ses fleurs grandes et nombreuses , est un de ceux qui contribuent le plus à diversifier les grandes scènes de la nature sauvage. 26 ROSACÉES. RuBUs SAXATiLis. Lin. — Cette ronce est commune sur les pentes rocailleuses des montagnes, dans les lieux herbeux et souvent humectés parles neiges ou les brouillards. Ses tiges sont sarmenteuses et traînantes , s'étendant quelquefois très-loin parmi les pierres amoncelées. Il s'échappe de ces tiges des rameaux stériles , grêles , anguleux , qui se soutiennent à peine et garnis d'aiguillons faibles et sétacés. Les feuilles, portées sur d'assez longs pétioles, sont composées de 3 folioles molles et pubescentes. Les tiges florifères se terminent par de petites ombelles de 3 à 6 fleurs verdâtres, à pétales blancs serrés contre les étamines , et quelques fleurs sortent aussi solitaires de l'aisselle des feuilles supérieures. Les fruits sont rouges, lisses, aplatis par-dessus et posés sur un plan horizontal ; les premiers qui se forment ont 8 à 10 petits drupes , les suivants en ont moins , et les derniers , ceux de l'automne , finissent par ne plus avoir qu'un seul grain ; tous se détachent et tombent séparément , au lieu d'être soudés comme dans les autres Rubus. — Il fleurit en juin et en juillet, et vit souvent en sociétés nombreuses à cause de ses rejets , et se mêle à toutes les plantes des montagnes. Nature du sol. — Altitude. — Nous trouvons cette es- pèce sur les terrains primitifs , volcaniques et rocailleux , sur les trachytes et les scories ; elle est indiquée sur calcaire dans le Jura, à Nancy, dans le Tyrol septentrional. De Candolle lui assigne comme minimum d'altitude 200™ à Mayence et 1,500™ comme maximum dans le Jura. Wah- lenberg dit que dans la Suisse septentrionale, elle préfère la région supérieure des hêtres et devient plus rare dans celle des sapins; nous la trouvons en Auvergne jusqu'à 1,500 à 1,600™, au Mont-Dore. Ledebour l'indique dans le Caucase occidental, entre 1 ,200 et 1 ,800™, et au mont Kas- RUBUS. 2*7 besk jusqu'à 2,400™; aux îles Loffoden même il se tient encore sur les montagnes. Lessing l'y indique entre 130 et 360°». Géographie. — Au sud , il se trouve dans les Pyrénées et atteint l'Espagne et le royaume de Naples à la faveur des montagnes. — Au nord , il occupe presque toutes les monta- gnes , se trouve même à Laon , d ans les bois , et non à Paris se- lon M. de Lafont ; on le rencontre dans toute la Scandinavie, occupant toujours les coteaux pierreux comme dans la La- ponie. Il est aux Loffoden, à Hammerfest, au cap Nord ; il vit en Angleterre , en Irlande , dans les archipels , aux Feroë , en Islande ; cependant M. Eugène Robert dit ne l'avoir trouvé dans cette île qu'une seule fois ; « il était haut de 2 à 3 pouces , droit et sans épines ; il tapissait le flanc méridional d'une montagne de scories fines et noirâtres, o — A l'orient , il s'étend beaucoup , en Suisse , en Italie , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , dans le Caucase et le désert des Kirghiz; dans les Carpathes , dans toutes les Russies, dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, duBaïkal, et dans la Dahurie. Limites d'extension de l'espèce. 5wd, Royaume de Naples 40" | Écart en latitude : JVorrf, Cap Nord 71 ) 31» Occident , Islande 20 O. | Écart en longitude:: Orient, Dahurie 118 E.i 138« Carré d'expansion 4278 RuBcs coESius, Lin. — L'étude des espèces de ce genre est trop peu avancée pour que nous puissions faire autre chose, dans notre examen, que de rechercher ce qui se ratta- che aux principaux groupes d'espèces ou de variétés. Celui 28 ROSACÉES. du R. cœsius est un des plus importants , car nous pouvons lui rapporter les R. corylifolius , R. dumetorum , etc. Ils offrent comme les autres Rubus des tiges frutescentes , plus ou moins dressées , couvertes de petites épines et presque toujours inclinées, ou plutôt formant un arc dont l'extré- mité antérieure vient toucher la terre. Cette extrémité pé- nètre dans le sol , s'y émousse et y forme même un bourgeon écailleux , qui reste enseveli l'hiver, et qui se redressant au printemps suivant, donne une pousse nouvelle , qui peut se reproduire de la même manière , et qui explique l'extension considérable de cette espèce dans les champs et le long des fossés. Ce phénomène appartient aussi à quelques-unes des formes du R. fruticosus. Les fleurs, généralement blanches, ont leurs pétales creusés en cuiller et étalés. Les fruits sont glabres et formés de drupes plus gros et moins nombreux que ceux du R. fruticosus ; plusieurs d'entr'eux avortent, et ceux qui mûrissent sont couverts d'une poussière bleue comme les prunes. — Fleurit en juin et juillet comme la plupart des Rubus. Nature du sol. — Altitude. — Il préfère les terrains cal- caires et rocailleux, mais se trouve quelquefois sur les granits et souvent sur les terrains volcaniques. Il préfère la plaine aux montagnes, cependant il a des formes qui s'élèvent très-haut , et de Candolle cite le R. corylifolius (que nous lui réunissons) jusqu'à l'altitude de 1,800™ dans les Alpes. Géographie. — Les Rubus ne sont pas en général des plantes méridionales. Celui-ci se trouve dans quelques par- ties de l'Espagne et atteint aussi le midi de l'Italie. — Au nord, il s'étend dans toute l'Europe centrale, en Dane- marck, en Gothie , en Suède où le type se tient en plaine sur les rivages ou près des grands lacs , tandis que le R. co- rylifolius s'élève dans les bois montagneux , en Norvège et RUBUS. 29 dans la Finlande australe. Il existe aussi en Angleterre et en Irlande , et quoique ses fruits soient souvent mangés par les oiseaux , il n'a pas traversé les bras de mer qui séparent l'Angleterre de ses archipels. — A l'occident , il est en Portugal- — A l'orient, il végète en Suisse , en Italie , en Tauride , dans le Caucase , en Géorgie ; dans les Carpathes, en Grèce, au mont Athos, dans la Russie moyenne où il est rare, dans la Ingrie, selon M. Ruprecht, mais abondant dans les autres provinces , dans la Russie australe et dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples 40° ) Écart en latitude : iVor(^, Norvège 60 i 20» Occident , Portugal 10 0.) Ecart en longitude : Orient , Sibérie altaïque 92 E.) 102« Carré d'expansion 2040 RuBUS GLANDULOsus , Rell. — Plusieurs formes ont été confondues sous les noms de R. glandulosus, Rell. , R. um- brosus , Godr. , R. Hirtus , Weih. et Née , R. hybridus, Weih. , etc. Nous les rapportons au /î. glandulosus , au moins géographiquement. Ces Rubus croissent dans les bois , sous les hêtres ou sous les sapins , et forment quelquefois d'énormes buissons surbaissés ou presque étalés sur le sol. Leurs tiges sont d'un brun rouge , garnies d'aiguillons rou- geâtres et recourbés. Les tiges stériles sont couchées , les autres, un peu redressées, garnies de feuilles à 3 ou 5 folioles dont les inférieures sont arrondies, et les supérieures ponc- tuées et fortement dentées. Les fleurs naissent en petites grappes aux aisselles supérieures. Leurs boutons sont ronds et couverts de poils glanduleux. Les fleurs sont blanches. 30 ROSACÉES. assez grandes, à pétales allongés. Le fruit est ovoïde, noir et luisant, à carpelles nombreux et serrés. Ce Riibus fleurit en juillet et en août , et dès le mois de septembre on voit rougir ses feuilles en même temps que ses fruits ; ces derniers acquièrent bientôt la couleur noire , tandis que les feuilles se colorent en carmin et en vermillon , contrastent avec la sombre verdure des sapins et s'associent aux fruits éclatants du Sorbus Aucuparia , aux semences aigrettées deVEpilo- bium spicalum , pour embellir encore les forêts avant la fin de l'automne. Nature du sol. — Allitude. — Nous ne trouvons en Auvergne ce Rubus et ses différentes formes que sur les terrains primitifs et volcaniques et sur le sol détritique des forêts. De Candolle les indique dans le Jura, probablement sur calcaire, entre 1,000 et 1,600™ d'altitude. Ils atteignent la même élévation sur les montagnes de l'Auvergne. Géographie. — Au sud , c'est à peine si ce Rubus at- teint les Pyrénées, mais il se trouve dans le midi de l'Italie et en Sicile. — Au nord , on le rencontre dans les Vosges , dans la majeure partie de l'Allemagne , dans le Danemarcket la Gothie boréale. — A l'occident, on cite le R. glandulosus en Irlande. — A l'orient , nous pou- vons ajouter aux localités que nous avons indiquées , les Car- pathes , la Croatie , la Hongrie , la Transylvanie. Limites d'extension de V espèce. Sud , Sicile 38° | Ecart en latitude : Nord, Gothie 58 j 20" Occident , Irlande 10 O. | Ecart en longitude : Onen^ Transylvanie.. 21 E.) 31" Carré d'expansion 620 BUBUS. 31 RUBUS TOMENTosus , Borckh. — Cette espèce croît dans les haies et les buissons , dans les bois taillis , sur le bord des chemins. Ses tiges, souvent anguleuses, sont munies d'aiguillons élargis et très-forts, droits ou d'autant plus courbés et crochus qu'ils approchent du sommet des tiges. Les tiges stériles sont arquées , faibles et tombantes , les tiges florifères dressées. Les feuilles sont composées de 3 à 5 folioles à grandes dentelures inégales , blanches et tomenteuses en-dessous et quelquefois en-dessus. Les feuilles supérieures n'ont plus que 3 foHoles. Les fleurs naissent en grappes terminales dressées et très-fournies , dont les pédi- celles mêmes sont couverts d'aiguillons. Ses fleurs sont blan- ches, à pétales étroits et chiffonnés ; les fruits sont noirs , petits, luisants et composés de nombreux carpelles. — Fleu- rit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Ce Rubus est indiffé- rent et se trouve sur les granits, les micaschistes , les cou- lées volcaniques , le calcaire jurassique , etc. — Il s'élève peu et reste dans les plaines. Géographie. — Au sud , la Provence , les Pyrénées , le raidi de l'Espagne. — Au nord , une partie de l'Allemagne , le Danema :k et la Gothie australe. — A l'occident , le Portugal. — A l'oiient, l'Italie, la Sicile, la Croatie, la Transylvanie, la Hongrie, la Turquie et la Grèce. Limites d'extension de V espèce. Sud , Espagne 38° \ Ecart en latitude : Nord , Danemarck 56 ) 18° Occident , Portugal 10 0. ) Écart en longitude : Orient, Grèce '22 E.^ 32° Carré d'expansion » 576 32 ROSACÉES. RuBUS coLLiNUS, DC. — Cette espèce se rapproche de la précédente , avec laquelle elle a été plusieurs fois con- fondue, mais son aspect est différent. Elle forme des buis- sons peu élevés dans les lieux secs , pierreux et découverts. Ses tiges sont semblables à celles du R. tomentosus. Ses feuilles sont à 5 folioles, blanches et cotonneuses en-dessous et d'un vert grisâtre en-dessus. Ses fleurs naissent aussi en panicules; elles sont blanches, plus grandes que celles de l'espèce précédente, en grappes plus resserrées; les fruits sont nombreux , d'un beau rouge avant leur maturité, en- suite noirs , petits , globuleux et formés d'un petit nombre de drupes renflés. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude, — Terrain calcaire et ro- cailleux de la plaine et des coteaux peu élevés. Géographie. — Peut-être cette plante a-t-elle été con- fondue avec le R. tomentosus ; cependant elle est plus mé- ridionale et reste en France ou en Belgique , entre les Pyrénées , la Corse et Spa , oîi Lejeune l'a citée , selon MM. Godron et Grenier, sous le nom de R. ardennensis ; entre les Cévennes et Nancy. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Corse 43° ) Ecart en latitude : Nord, Ardennes 51 •' 8" Occident, France 0 ) Ecart en longitude : Orient , Nancy 4 E. i 4° Carré d'expansion 32 RcBiis FiiUTicoscs, Lin. — Les botanistes modernes ont démembré cette espèce linnéenne avec une persévérance toute particulière; et, en effet, quand on examine les formes innombrables qu'elle présente , les variations de ses feuilles , RUBCS. 33 de ses tiges stériles et de ses aiguillons , la couleur et la disposition de ses fleurs , ainsi que les diverses apparences que présentent les fruits , il est bien difficile de croire à une seule espèce , et nous pensons que l'étude déjà très- avancée de ce beau genre finira par séparer nettement plu- sieurs espèces dans le type du R. fruticosus. Pour nous , nous devons le considérer comme un groupe , car il nous serait impossible de démêler, dans les formes si nombreuses déjà décrites en Europe, celles que les auteurs ont voulu rap- porter à chacune des espèces nouvellement séparées. — Ces plantes, comme la plupart des ronces , ont de longues ra- cines souvent traçantes, et des tiges frutescentes, rondes et plus souvent anguleuses, qui s'allongent, se couvrent de feuilles et d'aiguillons , qui se dressent ou s'inclinent sans se rami- fier, et qui végètent avec une rapidité surprenante. Ces tiges restent stériles pendant la première année. A la seconde, on voit paraître à l'aisselle des feuilles des boutons écailleux qui se changent en branches courtes, terminées par des thyrses ou des grappes de fleurs qui n'apparaissent que dans le mi- lieu de l'été. Ses feuilles digitées et nombreuses, d'un vert foncé en-dessus , velues ou tomenteuses en-dessous , ont leurs folioles plissées sur leurs nervures et un peu roulées sur leurs bords dans la préfoliation , et rappellent aussi celles des Geum. La fleur qui s'épanouit la première est celle qui ter- mine le thyrse , ensuite refles des sommets des branches latérales du thyrse , en commençant par en bas ; la matu- ration des fruits suit régulièrement l'ordre de la floraison. Les pétales roses, lilas ou violets de ce groupe d'espèces, sont comme pHssés ou chiffonnés dans le bouton ; quelque- fois même ils ne s'étendent pas complètement. Ils entou- rent pendant quelques jours de nombreuses étamines , puis ils toinbent avec une grande facilité. Les fruits sont formés 3 VI 34 ROSACÉES. d'un grand nombre de très-petits drupes aggrégés et dispo- sés par séries superposées, contenant autour de leur noyau une grande quantité de suc coloré, sucré et parfumé. Ce type et ses formes nombreuses , tient une place importante dans les scènes des campagnes. Ses longues tiges épineuses et ses feuilles dont les nervures sont aussi couvertes d'aiguillons , envahissent les haies et les buissons. Tantôt les tiges sont droites et élancées , tantôt elles s'appuient sur les arbres voisins, et cherchent à dégager leurs rameaux florifères pour les porter à la lumière du jour. C'est un charmant spectacle de voir chaque matin ces ileurs fraîchement écloses sur les- quelles les papillons diurnes semblent se donner rendez-vous, depuis ces argines nacrées , aux taches de léopard , jusqu'à ce Sylvain azuré qui abandonne nos jardins pour ces fleurs sauvages. — Plus tard , ce sont les fruits dont le nombre et le poids font fléchir les rameaux. Ils passent par toutes les nuances du rouge et du violet , et finissent par paraître noirs et luisants , se mêlant dans les haies aux fruits bleuâtres du Prunus spinosa et aux fruits carminés de VEvonymus europœus. Enfin , un peu plus tard , le des- sous des feuilles se couvre de puccinies ou à'Uredo noirs ou orangés ; les tiges brunissent ainsi que leurs aiguillons ; les feuilles deviennent rougeâtres, brunes ou d'un rouge très-vif. C'est ainsi qu'elles persistent en hiver , fixées par un ren- flement non articulé de leur pétiole. — La floraison com- mence en juin et en juillet ; elle continue souvent en août et en septembre , et il n'est pas rare de voir cette espèce fleurir deux fois. Nature du sol. — Altitude. — Tous les terrains peuvent être envahis par les différentes formes de cette espèce ; on ne peut nier cependant qu'elle ne préfère les terrains siliceux et volcaniques , les sols rocailleux et détritiques. Elle a aussi. REBUS. 33 des formes pour toutes les altitudes , depuis la plaine la plus basse jusque vers des zones de 1,000 à 1,800™ qu'elle atteint dans les Alpes et dans les Pyrénées. Sa zone de pré- dilection est celle des hêtres. Géographie. — Ce Rubus a des formes ou des variétés qui s'accommodent de tous les climats. — On le trouve, au sud , en France , en Espagne , jusque dans le royaume de Grenade. C'est la seule espèce que cite M. Boissier dans son beau travail. Elle habite sa région chaude et sa région montagneuse. Elle se trouve aussi en Barbarie oiî les Rubus sont rares , mais remplacés par une foule de plantes épi- neuses. Beaucoup de bois, dit M. Borne, en sont dépourvus, mais le R. fruticosus se plaît surtout à l'ombre du Populus alba. M. Cosson cite le R. fruticosus, var. discoîor, en Algé- rie , dans les pâturages de Sidi-Méeid , et sur le Djebel- CheHah dans l'Aurès. Il croît encore aux Canaries. — Au nord , il s'étend très-communément dans toute l'Europe contrale, dans le Danemarck et la Gothie, et s'arrête dans la Suède et la Norvège australes , dans les lieux pierreux des bords de la mer. Il est en Angleterre, en Irlande , aux Hé- brides et aux Orcades qu'il ne dépasse pas. — A l'occident, il reste en Portugal et aux Canaries. — A l'orient, en Suisse , en Itahe, en Grèce, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie , dans les montagnes du Taliisch , autour de la Caspienne , dans le désert des Kirghiz ; dans les Carpathes, la Turquie , les Bussies moyenne et australe , les Sibéries de l'Oural et du Baikal. Limites d'extension de V espèce ^ Sud , Canaries 30® ] Ecart en latitude ■ Nord , Suède australe 56 ^ 26" 36 ROSACÉES. Occident , Canaries 18 0. ) Ecart en longitude : Orient, Sibérie du Baïkal 116 E. f 134» Carré d'expansion 3484 RuBus IDOEUS, Lin. — C'est la seule espèce européenne d'une nombreuse section des Ruhus. Elle croît dans les bois , sur les pentes pierreuses des montagnes , sur le bord des chemins ; elle vit partout en société et forme de petits taillis dans les clairières des bois, cherchant à étouf- fer les plantes voisines , essayant de les affamer par ses lon- gues racines traçantes, et passant sa vie à combattre le Vac- cinium Myrtilhis , ï Epilobinm spicatum , le Doronicum austriacum, et toutes ces belles plantes des forêts des montagnes. Ses tiges cylindriques, glauques et bisannuelle!», sont remplies de moelle blanche et couvertes de petits aiguil- lons mous et sétacés. Ses feuilles , élégamment pennées, à 5 folioles , sont tomenteuses et glauques , et comme argen- tées en-dessous, d'un vert assez sombre en-dessus. Les fleurs , presque toujours réunies en petites grappes , sont axillaires , verdâtres ou blanches et sans éclat. D'abord dressées , elles s'inclinent après la fécondation , et il leur succède de jolis fruits d'un beau rouge, dont les grains, soudés et parfumés, se détachent ensemble d'un réceptacle blanc et saillant dans leur intérieur. Fleurit en juin et juillet , fructifie en septembre. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne trouvons le framboisier que sur les terrains siliceux , primitifs et volca- niques , trachytes , basaltes , laves ou scories modernes ; mais dans d'autres contrées comme le Jura , le mont Ven- toux , la Belgique, il croît aussi vigoureusement sur les calcaires. — 11 habite les plaines dans le nord , mais dans le centre et le midi de l'Europe , il recherche les montagnes. RUBUS. 37 De Candolle l'indique à 1,500™ dans les Alpes et le Jura. Nous l'avons trouvé à 600™ dans les Ardennes ; à 1,600™ au mont Dore au-dessus des sapins. Il est cité à 1 ,400™ sur le mont Ventoux ; entre 600 et 1,800™ dans le Caucase. M. Borne l'a trouvé à 1,000™ dans l'Atlas. Géographie. — Le framboisier a une grande expansion géographique. — On le trouve au sud, en France, en Espagne oii il est rare , et jusque dans la Barbarie où il s'arrête sur les montagnes de l'Atlas. — Au nord , il oc- cupe toute l'Europe, y compris la Scandinavie. En Suède, il affectionne les lieux pierreux des forêts , mais ne s'élève pas sur les hautes montagnes ; enLaponie, dit Wahlenberg, il recherche surtout les lieux brûlés des forêts et se cantonne autour des villages. Il occupe la région sylvatique de toute la Laponie méridionale où il est rare ; mais il devient très- commun sur les pentes des montagnes du Nordland. Dans les localités les plus élevées de cette contrée il se modifie ; ses feuilles sont moins blanches en-dessous et seulement un peu tomenteuses ; elles sont à peine pennées, et les pétioles sont toujours très-sensiblement canaliculées. Le framboisier végète encore en Finlande , en Angleterre , en Irlande et aux Orcades. — A l'occident, nous ne le trouvons pas au delà de l'Irlande. — A l'orient , au contraire, il occupe la Suisse, l'Italie, la Sicile, la Tauride, le Caucase, la Géorgie, l'Arménie, les bords de la Caspienne, Lenkoran; les Car- pathes, la Turquie, toutes les Russies, les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï et du Baïkal , la Dahurie et le Kamts- chatka. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Algérie 35*» ) Ecart en latitude : Nord , Laponie 70 ^ 35" 38 ROSACÉES. Occident , Irlande 15 0.^ Ecart en longitude Orient , Kamtschatka 170 E. j 185° Carré d'expansion 5475 0« FRAGARIA, Lin. Distribution géographique du genre. — Les fraisiers for- ment un petit genre d'une vingtaine d'espèces partagées presqu'également entre l'Europe , l'Asie et l'Amérique. — La France et l'Allemagne sont les parties de l'Europe qui en possèdent le plus , mais les botanistes ne sont pas tous d'accord sur la distinction de ces espèces. — L'Asie a 7 es- pèces de fraisiers : des grandes Indes, du Népaul et de Java. — On en compte 5 ou6 dans l'Amérique septentrionale, dont 1 au Mexique , 1 en Californie , 1 au Canada , les autres aux Etats-Unis. — L'Amérique méridionale en a 2 espèces au Chili. — On n'en connaît aucune ni en Afrique, ni en Océanie. Fragaria vesca, Lin. — Il est des plantes qui semblent destinées par la nature à charmer tous nos sens. La vue , le goût et l'odorat sont agréablement impressionnés par ces groupes de fraisiers sauvages qui souvent encore portent quel- ques fleurs réguhères et tardives quand déjà des fruits mûrs parfument la forêt et nous invitent à les cueillir. Abrité par ses feuilles mortes qui entourent son rhizome , le fraisier som- meille pendant une partie de l'année ; mais au printemps ses feuilles plissées et soyeuses s'entr'ouvrent et finissent par s'étaler. Des pédoncules axillaires s'en échappent, et de jolies fleurs blanches , garnies de nombreuses étamines jaunes et de carpelles à styles latéraux , préludent aux fruits rouges et savoureux qui doivent leur succéder. Les semences, régulière- ment insérées sur ce réceptacle charnu , ne sont pas le seul, FRAGARIA. 39 moyen que le fraisier emploie pour sa multiplication ; il sort de l'aisselle de ses feuilles des rejets allongés qui rampent sur le sol, qui sont munis, à une certaine distance de la plante, de quelques écailles stipulaires , qui plus loin montrent de véritables feuilles, et dont un bourrelet, appliqué sur la terre, donne aussi des racines qui font une plante nouvelle ; le fraisier est ainsi appelé à vivre en société nombreuse ou en puissantes familles dérivées d'une souche commune. Les grai- nes lèvent avec des feuilles simples alternes; des feuilles lobées leur succèdent, et plus tard se présentent les feuilles à trois folioles. — Notre fraisier est remplacé , selon Liebmann (Flora, février 1843), sur les hauts plateaux du Mexique par le F. mexicana qui vit dans les mêmes conditions. Nature du sol. — Altitude. — Le fraisier est indifférent , tous les sols lui conviennent, il croît également dans la plaine et sur les montagnes, où de Candolle lui assigne une limite de 2,000™ dans les Alpes et dans les Pyrénées. Nous le trouvons jusqu'à 1,500™ dans les bois de sapins du nwnt Dore. M. Watson le cite dans les monts Gampiens , à 360™, et Wahlenberg dit qu'il est commun dans la Suisse septentrionale , sur les collines et dans les bois des monta- gnes oii il donne encore des fruits mûrs à lahmite supérieure du sapin, vers 1,600 à 1 ,700™, puis il atteintjusqu'à 2,0001» et il reste stérile , étant sans doute continuellement semé parles oiseaux. Ledebour le cite entre 200 et 1,200™ dans le Caucase, et Lessing à 360™ aux îles Loffoden. Géographie. — Le fraisier s'avance au sud, en Espa- gne, en Afrique, dans l'Atlas, aux Canaries , où peut-être il a été naturalisé comme à l'île Maurice et à l'île Bourbon. — Au nord , il existe dans toute l'Europe jusque dans la Laponie, dans les vallées inferalpines du Nordiand, exposées au midi, jusqu'au 70° 30', dans l'Altenfiord où il peut à I 40 ROSACÉES. peine mûrir ses fruits. Il est aussi en Angleterre, en Irlande,, aux Orcades et aux Shetland. — A l'occident, il vit en. Portugal et aux Canaries; on l'indique sur la côte nord- ouest de r Amérique, oiiil a probablement aussi été natu- ralisé. — A l'orient, en Suisse, en Italie, en Sicile, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, tout autour de la Caspienne ; dans les Carpathes , la Turquie , toutes les Russies, les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, du Baïkal et Is^ Dahurie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Canaries 30" ^ Ecart en latitude : Nord, Laponie 70 ] 40» Occident , Canaries. 18 0. 1 Ecart en longitude : Onen^ Dahurie 118 E.) 136« Carré d'expansion 5440 Fragarta elatior, Elirh. — Ce fraisier habite les bois^ les coteaux et les bords des chemins. Il a le port de l'espèce précédente, mais il est plus grand et plus robuste dans toutes ses parties. Sa souche manque de stolons. Ses fleurs sont belles, grandes et dioïques, et ses fruits sont ovoïdes etrou- geâtres, rétrécis et dépourvus de carpelles à leur base ; sou- vent même l'avortement des ovaires est complet. -— Fleurit en mai. Nature du sol. — Altitude. — Nous le trouvons sur les terrains volcaniques, parmi les scories de la plaine ou des coteaux et sur les alluvions anciennes. Géographie. — On le trouve, au sud, dans une partie de la France, en Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord, il est disséminé dans toute l'Europe centrale, dans le Danemarck, la Gothie, la Norvège, la Suède et la Finlande australes. Il existe aussi en Irlande. — A l'occident, il rests FRAGARIA. 41 dans cette dernière contrée. — A l'orient, nous l'avons cité en Italie ; il est aussi en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans la Russie moyenne, dans le Caucase et en Géorgie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples 40*' ^ Ecart en latitude : Nord, Finlande 60 j 20» Occident, Irlande 12 O. \ Ecart en longitude : Orient , Géorgie 48 E. j 60» Carré d'expansion 1200 Fragaria collina, Ehrh. — Cette plante croît dans les prés, parmi les buissons, où elle forme comme les autres fraisiers de petits groupes rapprochés. Sa souche est sans stolons, ses feuilles très-soyeuses, et ses tiges ne portent ordi- nairement que 3 fleurs soutenues par des pédicelles allongés, qui sont, comme les calices, d'un vert jaunâtre et velus. Les pétalessont d'un beau blanc, un peu veinés par transparence, à onglets courts et blancs comme le Hmbe. Les filets, les an- thères etle pollen sontd'un beaujaune et brunissent après la fécondation. Les carpelles sont nombreux, verdâtres et por- tés à leur maturité sur un réceptacle blanc et charnu. — Fleurit en avril et en mai. Nature du sol. — Altitude. — Terrains calcaires et marneux de la plaine. Ledebour l'indique cependant dans le Caucase, entre 200 et 1,200°^ ; M. de Schœnefeld l'a re- marqué sur les pointes calcaires qui dominent les grès de Fontainebleau. Géographie. — Au sud, le midi de la France et le Cau- case. — Au nord, l'Europe centrale, le Danemarck, la Gothie, la Norvège, la Suède et la Finlande australe, sur 42 ROSACÉES. les collines et dans les lieux bien exposés des terrains cal- caires. Ce fraisier n'est indiqué ni en Angleterre, ni dans les archipels, ni même aux Feroë, et il figure dans les listes d'espèces islandaises. — A l'occident, il trouverait sa limite dans cette dernière contrée. — A l'orient, il végète en Ita- lie, en Dalmatie, en Croatie, en Transylvanie, dans le Cau- case, la Géorgie, autour de la Caspienne, près de Lenkoran et d'Elisabethpol, dans les plaines des Kirghiz ; dans les Car- pathes, dans la Russie moyenne, où, selonM. Ruprecht, il serait en Esthonie et en Ingrie, par 58", sur les deux rives de la Narowa, dans la Russie australe et dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï et duBaïkal. Limites d'extension de Vespèce. Écart en latitude 25« Swrf, Géorgie 40" Nord , Islande 65 Occident, Islande 24 O. | Ecart en longitude : Orient, Sibérie du Baïkal 116 E, \ 140« Carré d'expansion 3500 G. POTENTILIiA, Lin. Distribution géographique du genre. — Le grand genre Potentilla possède aujourd'hui près de 200 espèces divisées entre l'Asie, l'Europe et l'Amérique du nord. — C'est en Asie que l'on rencontre la plus grande portion du genre, 70 à 80, dont la moitié se trouvent dans les diverses parties delà Sibérie ; là est le grand centre des Potentilla. On en cite ensuite 15 à 20 espèces aux Indes orientales, quelques-unes enPerse, en Arménie, à la Chine et au Japon, et enfin plu- sieurs arrivent en Dahurie, au Kamtschatka et 3 d'entr'elles jusque sur les îles Aléoutiennes. — Après le centre asiatique, POTENTILLA. 43 le plus considérable est cd Europe. Il y en a environ 70 es- pèces disséminées partout : dans le Midi, en Espagne, en Grèce, en Sicile, en Crète, en Italie; dans le centre, en Allemagne, en France, en Saxe, en Hongrie, en Bohême, en Suisse, dans les Alpes ; au nord, dans la Norvège et la Suède ; à l'est, dans le Caucase, la Tauride, la Turquie et diverses parties de la Russie. — Parmi les 40 espèces du Nouveau-Monde, une seule est australe et se trouve au Chili ; toutes les autres sont du Nord ; 5 ou 6 du Mexique et de la Cahfornie, la majeure partie des Etats-Unis et du Canada, 1 de la baie d'IIudson, 2 de l'Amérique arctique, 5 du Groenland et 1 enfin est rejetée à l'île Melville. PoTENTiLLA CoMARUM, Scop. — - Scs rhizomcs longs et traçants s'enfoncent dans la vase des marais, et produisent ensuite à leur extrémité des tiges allongées qui rampent sur le sol ou qui flottent dans les eaux. Ses feuilles d'un vert sombre, glauques en-dessous, sont formées de 7 folioles ; les inférieures sont ailées et plus petites, tandis que les su- périeures sont seulement déjetées. Elles résistent à l'humi- dité, et chaque rameau se termine par quelques fleurs d'un brun pourpre et noirâtre , à pétales caduques , à bractées calicinales réfléchies. Les fleurs elles-mêmes sont ordinaire- ment penchées. Quand la fécondation a eu lieu , le calice resserre ses sépales sur le réceptacle qui devient charnu, et plus tard les carpelles mûris s'en détachent et tombent en passant entre les sépales du calice coloré en rouge vineux. Les bractées du calice sont au contraire réfléchies quand celui-ci se resserre. — Cette plante fleurit longtemps, depuis le mois de juin jusqu'au mois d'août. Elle vit en société dans les marais tourbeux , et fait partie des végétaux dont les racines enlacées et les tiges quelquefois flottantes, enva- 44 ROSACÉES. hissent les lacs profonds des montagnes en avançant succes- sivement des bords sur la surface même de l'eau . Ces plantes finissent par former de véritables tissus de racines, radeaux mouvants qui se fixent peu à peu, et cachent parfois des fondrières dangereuses, dont elles défendent l'entrée. Les Sphagnunif V Andromeda poliifolia, le Menianthes trifo- liata, le Salix repens, le Geum rivale, sont les espèces avec lesquelles le P. Comarum est le plus ordinairement associé. Naturediisol. — Altitude. — Cette plante croît partout, mais elle préfère les terrains siliceux, détritiques, et exige qu'ils soient complètement imbibés d'eau. — Elle accepte la plaine et les montagnes. De Candolle la cite à 0, à Abbe- viile; à 1,600™, dans le Jura , et autour des lacs de l'Au- brac, dans l'Aveyron. Géographie. — ■ Plante du nord et des régions polaires, elle s'avance peu au midi et ne dépasse pas la chaîne des Pyrénées. — Au nord, elle existe dans toute l'Europe, dans les marais subalpins de la Scandinavie, où elle abonde et où paraît être sa véritable patrie ; dans les marais et les prés mouillés de toutes les Laponies, dans le Nordland et le Finmark, où elle s'élève sur les Alpes, laissant loin derrière elle le Geum rivale. Elle est commune en Angleterre, en Irlande, dans tous les archipels, aux Feroë et en Islande, dans les marais à fond tourbeux. — A l'occident, elle s'étend jusqu'au Groenland et habite aussi tout le Canada, le Labra- dor, et va probablement rejoindre l'Amérique russe, for- mant ainsi une ceinture fermée tout autour des régions polaires de l'hémisphère boréal. — A l'orient, elle croît en Suisse, où elle est assez rare, dans les marais et se tient dans la plaine. Elle se retrouve en Piémont, en Lombardie, en Croatie, en Hongrie , en Transylvanie, dans le Caucase, POTENTILLA. 45 dans toutes les Russies, dans toutes les Sibéries, laDahurie, le pays des Tschukschis, le Kamtschatka, d'où elle passe sur les Aléoutiennes , où elle a été signalée à Unalascha et à Sitcha, entre dans l'Amérique russe, où elle a été trouvée dans les baies de Kotzebue et d'Eschscholtz. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Pyrénées, Caucase 43" ) Écart en latitude : Nord, Laponie 70 ^ 21^^ Occident et Orient 360 | ^..^^ l 360° Carré d'expansion 9720 PoTENTiLLA supiNA, Lin. — C'est la seule potentille annuelle; aussi est-elle très-disséminée, tantôt rare, tantôt assez commune, et recherchant ou les décombres, ou les ter- rains qui ont été inondés, ou les lieux salifères. Sa tige est dichotome et rampante , ses feuilles sont ailées à 3 folioles oblongues dentées, dont les supérieures sont décurrentes. Ses pédoncules sont axillaires et solitaires , terminés par des fleurs jaunes, à réceptacle glabre et relevé. Les pédoncules se réfléchissent pendant la maturation. — Fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Recherche les lieux salés et humides, et les terrains graveleux et sablonneux de la plaine. Géographie. — Au sud, le midi de la France, une partie de l'Espagne, l'Italie et la Sicile. — Au nord, la France, l'Allemagne, la Russie moyenne. — A l'occident , le Ca- nada et une partie de l'Amérique du nord. — A l'orient, la Suisse, l'Italie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, les Carpathes , la Russie moyenne , la Russie australe , As- 46 ROSACÉES. trakan, les déserts de la Caspienne, le Caucase, la Géorgie, les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, du Baïkal et la Dahurie. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Sicile 38» ^ Écart en latitude : iVor Carré d'expansion 4130 PoTENTiLLA RUPESTRis, Lin. — Cette belle cspècc croît au milieu des rochers, dans les lieux secs et arides, où elle vit disséminée et souvent solitaire. Sa racine est forte et ligneuse ; ses feuilles radicales sont velues et composées de 3 paires de folioles, quelquefois de 2 seulement, d'autres fois de 4 et toujours avec impaire. La tige est droite, bifurquée à sa partie supérieure, et soutient quelques fleurs blanches, assez grandes, qui forment une espèce de panicule termi- nale. Ces fleurs durent assez longtemps, et les semences qui leur succèdent sont lisses et nombreuses. — ^Fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Nous avons toujours trouvé cette plante sur le terrain primitif, sur le granit, sur le micaschiste et sur le basalte. Elle croît dans les Ardennes, sur le calcaire ; dans les Vosges, sur le grès ; en Suède, sur les calcaires de transition. — Elle se trouve rarement en plaine. De Candolle la cite à 400"*, à Albi ; et à IjôOO»», dans les Alpes et dans le Jura. Nous la trouvons en Auver- gne, entre 600 et 800™. M. Boissier l'indique à 1,450™ dans la région montagneuse du royaume de Grenade. Géographie. — Au sud, la France, la Corse, la Sardai- gne et l'Espagne. — Au nord, la France, l'Allemagne, la POTENTILLA. 47 Gothie boréale, la Lithuanie, la Suède australe et l'Angle- terre. — A l'occident, le Portugal. — A l'orient, la Lom- bardie, le Piémont, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Turquie, la Grèce, la Tauride, le Caucase, les Sibéries de l'Altaï, du Baïkal et orientale, ainsi que la Dahurie. Limites d'extension de Vespèce. Swrf, Royaume de Grenade. .. . 38° | Ecart en latitude. iVor^i, Gothie septentrionale. . . 59 ) 21® Occident, Portugal 10 O. i Ecart en longitude : Orient, Sibérie orientale 160 E. j 170° Carré d'expansion 3570 PoTENTiLLA Anserina, Lin. — Les bords des chemins, les décombres, les fossés et surtout ceux qui ont été inondés pendant l'hiver, sont les stations qui conviennent à cette jolie plante. Elle vit toujours en société, état qu'elle doit peut-être à de nombreux rejets rampants qui courent sur le sol et s'y enracinent. Ses feuilles sont irrégulièrement ailées, soyeuses, accompagnées de stipules multifîdes, et c'est de leur aisselle que sortent solitaires ces grandes fleurs jaunes si régulièrement épanouies , qui s'ouvrent le matin et se ferment le soir. Elle est souvent associée , dans les prés humides, à VAlopecurus genicuîatus , et, le long des fossés, au Polygommi aviculare. Elle fleurit en mai et con- tinue de fleurir pendant plusieurs mois. Nature du sol. — Altitude. — Elle paraît tout à iait indiffé- rente aux terrains, pourvu qu'ils soient un peu humides; elle croît également sur les sables et sur les argiles et paraît avoir une préférence pour les bords des chemins et le voisinage des lieux habités. — Efleatteintde grandes hauteurs; de Candolle 4» ROSACÉES. l'indique à 0 en Hollande et à 1,700'" au mont Genèvré. Nous ne la trouvons pas en Auvergne au-dessus de 1,200™. Géographie. — Il est presque impossible de déterminer ses limites tant elles sont étendues. Mais cette espèce offre de grandes lacunes dans sa dispersion , passant d'un point sur un autre qui en est très-éloigné et souvent situé dans un autre hémisphère. — Au sud , elle est en France , dans une partie de l'Espagne dont elle n'atteint pas le midi ; dans le royaume de Naples, mais elle n'est pas citée en Algérie ni dans aucune partie de l'Afrique. — Au nord , elle est dans toute l'Europe , y compris la Scandinavie oii elle croît le long des chemins ou près des habitations, dans la Lapo^ nie sur les bords de la mer , dans tout le Nordland et plus rarement dans le Finmark ; elle se trouve dans l'Altenfîord et à Hammerfest par 70** 40' , et aux Loffoden. Elle existe aussi en Angleterre , en Irlande , dans tous les archipels , aux Feroë et en Islande. Dans cette dernière contrée , elle s'approche des sources thermales et s'y développe presqu'en toute saison, malgré le froid, la neige et les glaces qui régnent toute l'année dans cette île. — A l'occident, elle habite une grande partie de l'Amérique, toute la plaine qui s'étend du lac Huron jusqu'aux régions les plus septentrionales, et depuis le Labrador jusqu'au détroit de Kotzebue et dans la Colombie. — A l'orient , elle se trouve en Suisse, le long des chemins humides ; dans les Carpathes, en Turquie , en Italie , dans le Caucase ; dans toute la Géorgie et aux envi^ rons de la mer Caspienne; dans toutes les Russies, dans toutes les Sibéries , y compris la terre des Samoyèdes , en Dahurie , au Kamstchalka , dans l'île de Sitcha et dans l'Amérique russe oii elle arrive au détroit de Kotzebue, faisant ainsi le tour de l'hémisphère entre GO*' et 70°. Elle est aussi indiquée au Cachemire, en Chine, à Pékin. — POTENTILLA. 49 Dans l'hémisphère austral, on l'a rencontrée à la nouvelle Galles du sud , au Chili , à la Nouvelle-Zélande. Limites d'extension de l'espèce. Sud y Cachemire 32° -j Ecart en latitude : JVbrrf, Terre des Samoyèdes.. . 72 ] 40® Occident et Orient 360 ] \„^ ) 360° Carré d'expansion 14400 PoTENTiLLA RECTA, Lin. — Cette espèce habite les haies et les broussailles des terrains secs et rocailleux. Sa tige simple et droite se divise à sa partie supérieure en plusieurs pédoncules réunis en une sorte d'ombelle. Ses feuilles sont grandes, à 5 ou 7 folioles oblongues, velues etd 'un vert terne. Ses fleurs , jaunes et assez grandes , s'épanouissent en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Elle habite les terrains primitifs et siliceux de la plaine. — Elle peut cependant at- teindre les montagnes , car elle est indiquée dans la flore de Ledebour de 200 à 1 ,000" dans le Breschtau , et de 1 ,000 à 1,600™ dans le Taliisch. Géographie. — Au sud , elle existe jusqu'aux Pyrénées, dans une partie de l'Espagne, en Corse et dans le midi de l'Italie. — Au nord , elle s'avance dans la Russie moyenne jusqu'à Moscou , dans la Lithuanie et dans la Volhynie. — A l'occident, elle ne dépasse pas l'Espagne. — A l'orient, elle habite la Suisse , l'Italie , la Croatie , la Hongrie , la Transylvanie, les Carpathes , la Turquie, le Balkan , la Béotie , la Tauride, l'Arménie, le Caucase, la Géorgie, les bords de la Caspienne, Elisabethpol , Lenkoran, le désert des Kirghiz , la Sibérie de l'Oural et celle de l'Altaï, VI * 50 ROSACÉES. Limites d'extension de r espèce. Sud, Royaume de Naples 40 ^ Écart en latitude : Nord , Russie 55 j 15° Occident, Espagne 6 | Écart en longitude : Orient , Sibérie altaïque 90 E. ) 96» Carré d'expansion 1440 PoTENTiLLA HiRTA, Lin. — On rencontrc cette potentille sur les rochers et dans les lieux secs. Sa racine est vivace et ligneuse ; ses tiges sont moins hautes que celles de la précé- dente ; ses feuilles radicales sont formées de 5 folioles oblongues, un peu dentées; celles de la tige sont nombreuses, accompagnées de stipules lancéolées. Toute la plante est cou- verte de longs poils blancs. Les fleurs d'un beau jaune forment au sommet de la tige un corymbe à pédicelles rapprochés. Les carpelles sont rugueux , plissés et comme bordés d'une petite saillie membraneuse. — Fleurit en juin et juillet. Nature du sol. — Altitude. — Nous la connaissons sur les terrains siliceux et en plaine seulement. M. Boissier l'indique dans le midi de l'Espagne , sur les collines argi- leuses de sa région montagneuse supérieure et de sa région alpine, de 1,450 à 2,100". Géographie. — Au sud, le midi de la France, l'Espa- gne , les Pyrénées , le Djebel-Tougour et les pâturages su- périeurs du Djebel-Cheliah , dans la chaîne de l'Aurès , en Algérie , d'après M. Cosson. — Au nord , une partie de l'Allemagne , la Russie moyenne , Moscou. — A l'occident , l'Espagne. — A l'orient , le Piémont, la Sardaigne , l'Italie , la Sicile , la Grèce , la Roumélie , la Tauride , les steppes et le littoral de la Caspienne, le Simbirsk, la Russie australe. Ledebourse demande si la plante russe ne serait pas plutôi une variété du P. recta ? POTENTILLA. 51 Limites d'extension de l'espèce. Sud , Algérie 35» j Écart en latitude : iVor^, Moscou 56 ) 21» Occident , Espagne 9 O. | Écart en longitude : Oneni, Steppes de la Caspienne. 54 £. j 63° Carré d'expansion 1323 PoTENTiLLA ARGENTEA , Lin. — C'cst presqu'une plante domestique , vivant autour des habitations, sur le bord des chemins, dans les lieux secs, et élevant des tiges droites et rameuses dont les feuilles caulinaires sont à 5 ou 7 folioles. Ces feuilles , d'abord roulées sur les bords , sont comme pulvérulentes et argentées par-dessous. Ses fleurs sont petites et jaunes , à pétales en cœur et un peu ridés. — - Fleurit en juin et juillet , et s'associe à toutes les espèces des bords des chemins et des décombres. Nature du sol. — Altitude, — Elle préfère les terrains siliceux et graveleux , cependant on la cite sur les calcaires dans plusieurs localités. Elle est presqu'indifférente. — Elle croît dans les plaines, mais elle peut s'élever très-haut sur les montagnes. De Candolle l'indique à 40™ dans l'Anjou, et à 1,300™ à Briançon. Ledebour la cite dans le Taliisch, de 800 à 1,000™, et sa variété Thomazii, dans les mêmes montagnes de 1,600 à 2,000™. M. de Tchiatcheff cite cette espèce , ou au moins une espèce extrêmement voisine , à Ja hauteur de 2,700 à 2,800™ sur le cône volcanique du mont Argé , en Asie mineure. Géographie. — Cette plante est commune dans la majeure partie de l'Europe. — Au sud, elle est moins répandue et s'arrête probablement dans les Pyrénées et en Espagne , et ne se montre pas dans la région méditerranéenne. — Au 52 ROSACÉES. nord, elle existe dans presque toute l'Allemagne, dans toute la Scandinavie où elle devient domestique, jusque dans la Laponie australe et dans la Finlande. Elle est en Angleterre, en Irlande, et elle est mentionnée dans le voyage en Islande, comme croissant sur les hauteurs sèches où le terrain est sa- blonneux. — A l'occident, l'Islande serait sa station la plus reculée , bien qu'elle soit indiquée aussi au Canada où elle doit avoir été transportée. — A l'orient, elle s'étend très- loin , en Italie , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie, dans la Turquie, la Grèce , la Crimée, la Col- chide , le Caucase , l'Arménie, la Géorgie, les bords de la Caspienne; dans lesRussies septentrionale, moyenne et aus- trale , dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï et du Baïkal. Limites d'extension de V espèce. Sud , Géorgie 40® ) Ecart en latitude . Nord , Laponie 66 ^ 26o Occident , Islande 20 O. | Ecart en longitude : Onen< , Sibérie du Baïkal 116 E.) 136» Carré d'expansion 3536 PoTENTiLLA REPTANs, Lin. — Il est commun le long des chemins et des fossés, où ses grandes fleurs jaunes, partant de l'aisselle de feuilles quinées , le font reconnaître au premier abord. Ses tiges très-longues tracent sur la terre et s'y enra- cinent; elles produisent des fleurs pendant la majeure partie de l'année. D'autres tiges restent stériles, rougeâtres, et s'allongent d'une manière démesurée, si elles rencontrent un obstacle qui leur cache la terre et ne leur permet pas de s'enraciner. — Il fleurit , à partir du mois de mai , pendant une partie de l'année , et se môle à toutes les plantes des bords des chemins et des fossés. POTEMILLA. 53 Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent, pourvu que les terrains soient humides. — Il reste dans les plaines, s'élève peu , même dans les pays chauds. Il est pourtant cité à 1 ,000°^ dans le Taliisch , près de Lenkoran. M. Bois- sier l'indique aussi jusqu'à 1,000 à 1,200™ dans le midi de l'Espagne. Géographie. — Au sud , on le trouve dans le midi de la France, dans l'Espagne, en Corse, aux Baléares, à Madère, en Algérie , et Vogel l'a rencontré aussi en Abys- sinie, dans les champs, près d'Adona, oii il fleurit en no- vembre. 11 n'est cité par aucun auteur entre l'Abyssinie et l'Algérie , ce qui prouve moins l'absence de la plante que le peu de connaissances acquises sur les contrées intermédiaires. — Au nord , on le trouve dans toute l'Europe centrale, en y comprenant la Scandinavie , ou il s'arrête dans la Suède méridionale ; il est aussi dans la Finlande australe, en An- gleterre et en Irlande. Dans l'Ingrie il s'arrête près de Saint-Pétersbourg, par 59°, selon M. Ruprecht. — A l'oc- cident, il végète à Madère et en Portugal. — A l'orient, il vit en Suisse, dans les lieux calcaires et cultivés, selon Wahlenberg; en Itahe, en Sicile , en Dalmalie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, en Grèce, en Tauride , dans le Caucase , en Géorgie, autour de la Cas- pienne , dans les Russies septentrionale , moyenne et aus- trale; dans la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Abyssinie 12° ^ Ecart en latitude : iVorrf, Finlande 62 ] 50° Occident , Madère 19 0.\ Ecart en longitude : Omnf, Sibérie de l'Oural 74 E.j 93» Carré d'expansion 4650 54 ROSACÉES. PoTENTiLLA ToRMENTiLLA , Sibth. — Cette plante est commune sur les pelouses, dans les pacages, parmi les bruyères et les broussailles, sur la lisière des bois, dans les prairies tourbeuses. Elle est souvent associée au Melam- pyrum cristatum , au Genista anglica , au Callunà vul- garis , au Pleris aquilina , au Juniperits communis , etc. Ses racines sont grosses, rougeâtres en dedans, brunes en dehors, et produissent des tiges rameuses qui se glissent parmi les autres plantes; elles sont grêles et débiles, mais nourries par de puissantes racines. Quelquefois elles se re- dressent selon les variétés. Les feuilles radicales sont pétio- lées et fugaces; les caulinaires, sessiles et d'un vert sombre, sont formées de 3 folioles en coin, dentées vers leur milieu, et de stipules qui semblent leur ajouter 2 folioles. Les fleurs sont petites, solitaires, à 4 pétales en cœur, d'un beau jaune ; les carpelles sont lisses. Fleurit depuis le mois de juin jusqu'au mois d'octobre. Nature du sol. — Altitude. — Cette potentille croît de préférence sur les terrains siliceux et tourbeux , mais elle n'est pas exclue des terrains argileux, mouillés, ni même des calcaires. Elle recherche aussi les terrains détritiques. — Nous la trouvons abondamment entre 1 ,000 et 1 ,500™. De Candolle la cite à 1,200" dans les Alpes. Dans le Breschtau , elle se trouve de 800 à 2,000°». Géographie. — Elle n'est pas méridionale et trouve ses limites dans les Pyrénées, le nord de l'Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord , toute l'Europe , toute la Scan- dinavie , jusqu'à Hammerfest, par 70° 40' , l'Angleterre , l'Irlande, les archipels anglais, Feroë et l'Islande. — A l'occident, l'Islande et le Portugal. — A l'orient, la Suisse, dans les prés de la plaine et de la montagne, l'Italie, la Dal- matie , la Croatie , la Hongrie , la Transylvanie , la Tur- POTENTILLA. 55 quie , le Caucase , la Géorgie , les Carpathes ; toutes les Russies, les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï et du Baïkal. Limites d'extension de V espèce. Sud, Royaume de Naples 40® "l Ecart en latitude : Nord , Laponie 70 i 30» Occident , Islande 25 0. 1 Écart en longitude : Orient , Sibérie du Baïkal 116 E- ) 141*» Carré d'expansion 4230 PoTENTiLLA AUiiEA, Lin. — Voisiue du P. verna, mais plus élégante encore, cette plante est commune sur les pe- louses des montagnes. Elle se groupe en gazons courts et serrés, couverts d'une multitude de grandes fleurs qui s'in- clinent le soir et pendant la pluie, et qui se redressent et s'ouvrent sous l'influence du soleil pour montrer les taches orangées de ses éclatantes corolles. Les feuilles, soyeuses en- dessous, rapprochent leurs folioles étroites, oblongues, toutes de même grandeur, qui se ferment aussi, et la plante endormie ne ressemble en rien à la plante qui veille pendant le jour. Le calice est argenté et soyeux comme ses folioles, et ses feuilles radicales sont longuement pétiolées. — Elle fleurit en juin et en juillet, associant ses fleurs dorées aux corolles bleues du Viola sudelica, aux panicules rembrunies du Luzula campestris, aux épis purpurins du Gymnadenia conopsea y etc. Nature du soi. — Altitude. — Cette potentille habite les terrains siliceux et détritiques, et se trouve aussi sur les calcaires. Elle prospère admirablement sur les sols volcani- ques. — Elle cherche les lieux élevés. De Candolle l'indique à Mayence, à 200""; et à 1,600™ dans le Cantal et dans le Jura. Nous l'avons vue à près de 1,800™ dans les monta- 56 ROSACÉES. gnesde l'Auvergne. Wahlenberg dit que, dans la Suisse septentrionale, elle est commune dans la région des hêtres et dans toute la région des sapins , et même bien au delà , puisqu'on en trouve de dispersées entre les neiges éternelles à plus de 2,400™. Elle ne descend jamais. Celle qui est citéeàMayence, par de Candolle, provient de graines en- traînées et amenées des Alpes. Géographie. — Au sud , les Pyrénées. — Au nord , la Belgique, la Suisse, les Carpathes, laSilésie, leDanemarck. — A l'occident, on la cite en Islande et au Groenland, localités peut-être douteuses. — A l'orient, elle existe en Piémont, en Lombardie, en Croatie, en Hongrie, en Tran- sylvanie, en Bosnie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Pyrénées 43° ) Ecart en latitude : iVord, Danemarck 52 ^ 9« Occident , Groenland 26 0. ) Ecart en longitude : Orient, Carpathes 22 E. j 48° Carré d'expansion 432 PoTENTiLLA VERNA, Lin. — Cette espèce rampe sur les rochers, oii elle étale des tiges nombreuses et forme de jolis gazons garnis de feuilles à 5 folioles, et de fleurs nombreuses d'un jaune éclatant, qui s'épanouissent dès le premier prin- temps, très-sensibles à la lumière et très-impressionnables aux variations atmosphériques. Ses étamines sont abritées par un double calice et par 5 pétales dorés. Le soir, deux pétales opposés se rapprochent, deux autres s'incHnent et se courbent , et le dernier, presque droit , ferme en partie la tente élégante oii tes organes sont enfermés. POTENTILLA. 57 Nature du sol. — Altitude. — On trouve cette espèce sur les terrains siliceux et rocheux, sur le granit, les basal- tes, les pépérites volcaniques, sur les calcaires compactes et toujours dans les lieux secs, où l'eau des pluies peut facile- ment s'écouler. — Elle vit indistinctement dans les plaines ou sur les montagnes. De Candolle la cite à 3,000™ au pic du Midi, dans les Pyrénées. Géographie. — On confond certainement, dans les for- mes diverses du P. verna, plusieurs espèces distinctes, et l'aire d'expansion que nous allons tracer est celle d'un petit groupe d'espèces dont on distinguera les caractères par une étude plus attentive. — Au sud, ces plantes atteignent les Pyrénées, le nord de l'Espagne et l'Italie. — Au nord, elles occupent tout le centre de l'Europe. On les trouve en Dane- marck, en Gothie, en Norvège, en Suède, dans les lieux secs de la partie orientale, en Laponie, sur les pentes infé- rieures des Alpes méridionales, principalement sur le versant norvégien, dans les prés élevés de tout le Nordiand et du Finmark. Elle habite l'Angleterre et les Feroë, sans paraître en Islande ni sur les archipels anglais. — Son habitation la plus occidentale est aux Feroë. — A l'orient, elle est assez fré- quente en Suisse , depuis les Heux secs de la plaine jusque bien au delà de la limite des sapins. Elle est en Italie, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans les Carpathes, dans laTauride, le Caucase, la Géorgie, dans les déserts de la Caspienne, dans toutes les Russies et dans les Sibéries de l'Oural et du Baïkal. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Espagne 42° ) Ecart en latitude ; iVord, Laponie 70 i 28° 58 ROSACÉES. Occident , Féroë 9 0.) Ecart en longitude Orient , Sibérie du Baïkal J 16 E. i 125« Carré d'expansion 3500 PoTENTiLLA CAiiLESCENS, Lin. — Cette potentille forme de petites touffes ou plutôt de petits gazons sur les rochers, où elle étale ses tiges rameuses. Ses feuilles sont portées sur de longs pétioles, à 5 à7 folioles oblongues et dentées au sommet. Celles de la tige sont déjetées, bordées de poils argentés qui se reproduisent souvent sur les nervures. Les dernières feuilles persistent en hiver et rougissent comme la tige par l'action du froid. Les fleurs sont blanches, dispo- sées en corymbe , mais isolées sur leurs pédoncules. Les filets des étamines sont velus jusqu'au sommet et le réceptacle saillant est également velouté. — Cette espèce fleurit tard, au mois d'août ou même en septembre. Nature du sol. — Altitude. — Elle habite les rochers calcaires et compactes, à des élévations moyennes. De Can- dolle l'indique à ^OO'" à Grenoble et à 1,600™ dans les Alpes et le Jura ; nous la trouvons à 500 ou 600™ seule- ment. Elle est remplacée dans le midi de l'Espagne par le P. pelrophijla , Boissier, qui lui ressemble infiniment et qui croît aussi dans les fissures des rochers calcaires, à 2,000™ ou 2,300™ d'altitude. En Suisse, Wahlenberg dit qu'elle fleurit à la fin de l'automne, dans les lieux secs et sur les rochers, près de la limite supérieure du sapin, tout en pouvant descendre plus bas. Géographie. — Au sud, les Pyrénées et l'Espagne, la Sicile. — Au nord, la Suisse septentrionale, l'Autriche, la Styrie. — A l'occident, l'Espagne. — A l'orient, la Suisse, l'Italie, la Sicile, la Sardaigne, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie. POTENTILLA, 59 Limites d'extension de l'espèce. Sud, Sicile 38° 1 Ecart en latitude : Nord, Suisse 48 ) 10» Occident , Espagne 9 0. ) Ecart en longitude : Orimf, Transylvanie 21 E. ' 30° Carré d'expansion 300 PoTENTiLLA Fragarïastrcm , Ehfh. — Avant que les autres végétaux ne se soient éveillés, et souvent même dans les mois de février et de mars, on aperçoit le long des che- mins et dans les haies, cherchant à se dégager des feuilles mortes, une petite plante qui a conservé son feuillage sous la neige, et qui montre timidement iine petite fleur aussi blanche que le manteau d'hiver dont le soleil l'a délivrée. C'est le P. Fragariastrum ; elle devance et attend la per- venche, les renoncules, les primevères, et jouit seule alors, sous les chatons fleuris des saules et des noisetiers, des pre- miers rayons du soleil et des premières visites des insectes. Ses tiges sont munies de stolons à leur base. Ses feuilles radicales ont 3 folioles , presque sessiles , soyeuses et dentées ; la tige , très-mince, ne porte que 1 à 2 feuilles trifoliolées. Ses étamines restent couchées en voûte sur le fond de la fleur , ses anthères ne s'ouvrent pas par les bords comme dans les autres espèces du genre , mais an- térieurement par des fentes longitudinales. Le réceptacle est velu ; les carpelles sont lisses dans leur jeunesse et ridés à leur maturité. Nature du sol. — Altitude. — Cette espèce préfère les terrains siliceux et sablonneux, mais elle accepte aussi les autres sols. — Elle croît depuis 0 jusqu'à 2,000™ dans les Alpes et les Pyrénées, selon de Candolle, et jusqu'à 1 ,200™ 60 ROSACÉES. dans les montagnes d'Auvergne. Wahlenberg l'indique en Suisse, jusqu'à la limite supérieure des sapins. Géographie. — Au sud, les Pyrénées, le midi de l'Ita- lie et la Sicile, le nord de l'Espagne. — Au nord, la France, l'Allemagne, le Danemarck austral, la Lithuanie, l'Angle- terre et l'Irlande. — A l'occident, l'Irlande. — A l'orient, l'Italie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Grèce et la Tauride. Limites d'extension de V espèce. Sud , Sicile 38» \ Ecart en latitude : iVorc?, Angleterre 58 1 20» Occident , Irlande 22 0. 1 Ecart en longitude : Orient , Tauride 32 E. 1 54° Carré d'expansion 1080 G. AGBXMONIA, Lin. Distribution géographique du genre, — On connaît à peine 12 espèces d'Agrimonia , dont 5 ou 6 appartiennent à l'Asie, et se trouvent au Népaul, aux Indes orientales , à la Chine, à la Sibérie, à la Dahurie. — 3 habitent l'Amé- rique septentrionale , 1 l'Amérique australe et 2 seulement sont en Europe. Agrimonia Eupatoria, Lin. — Il vit dans les buissons, le long des chemins , sur le bord des haies et des champs cultivés. On voit, vers le milieu du printemps, ses rhizomes rameux produire de jeunes pousses dont les feuilles ailées, à folioles alternativement grandes et petites, à large impaire rappellent celles des Geum et par la forme et par leur mode de développement. Elles sont protégées chacune par une belle stipule découpée et embrassante , d'un vert sombre comme AGRIMOMIA. 61 toute la plante. Dès le commencement de l'été , ses tiges se terminent par un long épi de fleurs jaunes très-brièvement pédonculées et dont la floraison continue pendant plusieurs mois. Les fleurs qui s'ouvrent le matin se referment le soir pour ne plus s'ouvrir. Leurs étamines régulièrement dispo- sées, penchées vers le fond de la fleur, se redressent dans la matinée et s'étalent pour répandre le pollen de deux loges nettement séparées par un connectif , tandis que leurs filets se replient pour former un petit grillage. Le calice, régulière- ment creusé à l'extérieur de 10 petites fossettes et chargé de poils mous et courbés, prend du développement aussitôt que les pétales sont tombés. Il devient osseux , rougit ou brunit; ses poils s'allongent, deviennent crochus et d'un rouge rutilant comme les styles accrescents du Geum urbanum , et se transforme enfln en un péricarpe ligneux qui enferme deux carpelles dont chacun contient une graine quand l'un des deux n'est pas vide. L'automne agit sur la coloration de l'Aigremoine comme sur un grand nombre de rosacées. Ses feuilles rougissent, puis elles deviennent d'un rouge vif et brillant. — Cette plante fleurit en juin et en juillet. Elle élève souvent ses épis grêles près des corymbes roses du Sapanoria officinalis , près des fleurs dorées du Tanacelum vulgare , accompagnée du Senecio Jacobœa et des capitules radiés de l'Inula dysenterica. Nature du sol. — Altitude. — L'Aigremoine est indif- férente et croît sur tous les terrains. — Elle aime la plaine et les coteaux et s'élève peu ; cependant Wahlenberg l'in- dique dans la Suisse septentrionale jusqu'à la limite su- périeure des sapins, et M. Boissier la cite aussi jusque dans la région montagneuse du royaume de Grenade. Géographie. — Au sud , la France , le midi de l'Espa- gne , la Corse , la Barbarie , Madère et les Canaries. 62 ROSACÉES. Au nord , toute l'Europe centrale, le Danemarck , la Gothie, la Norvège, la Suède, oùWahlenberg l'indique dans les lieui secs et le long des chemins, dansles plaines et sur le littoral. Elle est aussi dans la Finlande australe , en Angleterre et en Irlande. — A l'occident , elle végète en Portugal , aux Ca- naries, au Canada, jusqu'au lac Vinipeg et au lac Huron. — A l'orient, on la trouve en Suisse, en Italie, en Sicile, en Daimatie , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , en Tauride , dans le Caucase , dans le Taliisch , en Arménie , en Géorgie , autour de la Caspienne ; dans les Carpathes , la Turquie , l'Epire, la Thrace , les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï et du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Canaries 30« ) Écart en latitude : iVorrf, Finlande 62 ^ 32« Occident , Canada 85 0.^1 Ecart en longitude : Orient, Sibérie du Baïkal 116 E. j 201° Carré d'expansion 6432 Agrimonia odorata, Mill. — Grande et belle plante qui habite les haies , les buissons et surtout la lisière des forêts oii elle cherche l'ombre et l'humidité bien plus que la précédente. Elle lui ressemble mais elle est plus grande dans toutes ses parties , son feuillage est ample , élégant et glanduleux , et ses tiges se terminent par de longs épis de Heurs jaunes. Les calices campanules sont striés jusque vers la moitié de leur hauteur, et garnis de poils raides et rélléchis. — Elle fleurit tard , en juillet et août , et se trouve assez souvent associée au Circœa lutetiana. Nature du sol. — Altitude. — Nous la connaissons sur rosa. 63 le terrain siliceux ou basaltique et sur le sol rocailleux et hu- mide dans la plaine. Géographie. — Il est impossible de connaître exactement l'aire d'expansion de cette espèce , car elle a été très-souvent confondue avec VA, Eupatoria. Il est donc présumable que l'aire indiquée ci-dessous est trop petite. — Au sud , on cite cette espèce dans la France australe , aux Canaries , en Italie et en Sicile. — Au nord , elle croît en Allemagne sur les bors du lac Lâcher , dans le Rhin inférieur , dans les Ardennes , près de Spa, dans la Russie australe, dans la Podolie. — A l'orient, dans le Caucase, la Tauride et la Géorgie ? Limites d'extension de Vespèce. Sud, Canaries 30° j Écart en latitude : Nord , Allemagne 51 ) 20° Occident , Canaries 18 0.) Écart en longitude Orient , Géorgie 45 E. ^ 63" Carré d'expansion 1260 G. &OSA. Lin. Distribution géographique du genre. — On connaît au moins 200 espèces de roses , et un nombre incalculable de formes et de variétés ; mais c'est à peine si, sur ces 200 , on sait la véritable patrie de 160 ou 170. — En Europe, où les rosiers sauvages ont été soigneusement étudiés, on compte maintenant entre 76 et 80 espèces distinctes. Les contrées qui en ont le plus grand nombre sont : la Tauride et le Cau- case, la France , l'Allemagne , l'Angleterre et toute l'Eu- rope centrale, dans laquelle nous plaçons la Hongrie, la Silé- sie, la Rohême, la Turquie, la Relgique. La Scandinavie d'un côté , l'Italie , l'Espagne et la Sicile de l'autre , en ont bien 64 ROSACÉES. moins d'espèces. — L'Asie a de 55 à 60 rosiers, dont plu« de la moitié sont de la Chine et de la Sibérie. On en connaît 7 à 8 aux Indes orientales, quelques-uns au Népaul, puis on trouve encore des rosiers en Géorgie , en Perse , au Japoït;; > en Dahurie et au Kamtschatka. — L'Amérique en possède un assez grand nombre d'espèces ; il y en a 35 de connus^ tous du nord des États-Unis , et surtout du Kentucki , du Maryland , de Terre-Neuve , de la Floride, et très-peu de la Californie et du Mexique. — Dans l'Amérique du Sud, on n'en cite qu'une seule espèce dans les montagnes du Bré- sil. ^- L'Afrique n'est pas leur patrie; il y en a 2 en Abyssinie , 2 aux Canaries et 1 dans l'Afrique boréale. Ces plantes, qui appartiennent à l'hémisphère nord, se trouvent à peu près comprises entre le 25° et le 70° de latitude. Celle que M. de Humboldt a trouvée au Mexique ne s'est maintenue au 19° qu'en s'élevant à 3,000™; il en est peut-être de même de celle que Meyer a recueillie dans la province de San Fernando. RosA piMPiNELLiFOLiA, Lin. — Ce rosier habite les lieux herbeux des montagnes , où il forme à lui seul de petites forêts en miniature , de véritables taillis très-serrés et peu élevés. Parfois il disparaît au milieu des grandes plantes herbacées, du Lilium Martagon, du Linaria striala y du Calluna vulgaris, ou du Juniperus communis. Ses tiges, brunes ou rougeâtres , souvent inclinées à la base , sont quelquefois très-épineuses, d'autres fois presque glabres, et forment alors la variété miitssima , bien plus répandue que le type sur le plateau central. Ses feuilles ont de 9 à 11 folioles dentées , lisses et d'un vert pâle en-dessous , portées sur des pétioles rudes, et accompagnées de stipules glaudu- leuses. Les pédoncules sont solitaires, quelquefois géminés, ROSA. 65 courts et hérissés de poils raides que l'on retrouve aussi sur l'ovaire. Les fleurs sont blanches ou roses, à pétales arrondis. Les divisions du calice sont terminées par un appendice fo- liacé et denté. Le fruit est petit, presque rond , coriace et d'un rouge brun à sa maturité. — Fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Indifférent, ce rosier croît sur tous les terrains. Il recherche la silice aux environs de Paris ; il abonde sur les sables maritimes près de Nantes , dans les dunes de la Hollande, sur le calcaire et sur la sye- nite dans les Vosges ; sur les phonolites , les trachytes et les basaltes en Auvergne. — On le trouve en plaine à Nantes, en Hollande; à 1,400™, dans les Vosges; à 1,600™ en Auvergne; à 1,300™ dans leBreschtau. Cette plante a des variétés pour tous les climats, pour tous les terrains et pour toutes les hauteurs. La variété spinosissima préfère en général les calcaires, et la variété mitissima les terrains siliceux. Géographie. — Il est peu méridional et se trouve cepen- dant dans le midi de la France et de l'Itahe , et dans le nord de l'Espagne. — Au nord, il existe dans une partie de l'Europe centrale, dans le Danemarck et la Norvège aus- trale. Il est en Angleterre, en Irlande et auxOrcades (c'est la var. spinosissima). Il en existe aussi une forme particu- lière en Islande: « Ce n'est pas sans intérêt, ditM. Eugène Robert, qu'on observe quelquefois dans cette terre affreuse et bouleversée des touffes du Rosa pimpinellifolia, dont les boutons blanchâtres peuvent à peine s'ouvrir. » (Voy. en Islande, p. 358). — L'Islande est son habitation la plus occidentale. — - A l'orient, il végète en Italie, en Dalmatie, on Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, au mont Athos, en Tauride, dans le Caucase, en Arménie, au mont Ararat, en Géorgie , dans les Carpathes, dans la Tur- VI 5 66 ROSACÉES. quie occidentale, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, du Baïkal^ orientale, et dans la Dahurie. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Royaume de Naples 40° | Ecart en latitude : Nord , Norvège 60 ] 20° Occident , Islande 22 O. | Ecart en longitude : Orient, Sibérie orientale 160 E. | 182° Carré d'expansion 3640 RosA ALPiNA, Lin. — Ce charmant arbrisseau habite les taillis, la lisière ou les clairières des forêts de sapins, les pentes herbeuses des montagnes, oiî il associe ses fleurs richement colorées aux épis bleus de YAconitum NapeUus, aux larges ombelles de Vlmperatoria Osiruthium, aux co- rolles suspendues de VAquilegia vulgaris, aux panicules du Festuca spadicea, au Streptopus amplexifolius, etc. Ses tiges sans épines sont lisses et rougeâtres , couchées et ram- pantes sur le gazon, ou dressées en joHs buissons. Ses feuilles sont ailées, à 7 ou 9 folioles allongées et portées sur un pé- tiole un peu velu. Les pédoncules, quelquefois très-Hsses et d'autres fois hispidules , soutiennent de grandes fleurs d'un beau rouge, dont les divisions du calice sont terminées par un appendice foHacé. Le fruit, dont la forme varie, est ordinaire- ment penché, lisse et d'un beau rouge, couronné par un calice connivent. — Il fleurit en juin , juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Il croît partout, mais pré- fère les terrains primitifs, les granits, les syenites, les tra- chytes oii les sols détritiques qui les recouvrent. Il préfère le calcaire, dans le Tyrol, suivant M. Unger. — C'est une espèce montagnarde que de Candolle indique à 500™ à ROSA. 67 Genève , son point !e plus bas, et à 1,800™ dans les Alpes et les Pyrénées. Sur le plateau central, comme dans la Suisse, elle dépasse la limite supérieure du sapin. Géographie. — Ce rosier atteint, au sud, les Pyrénées et le midi de l'Italie. — Au nord, il s'avance dans les mon- tagnes des Alpes, dans quelques parties de l'Allemagne et devient sporadique en Norvège. — A l'occident, il reste en France. — A l'orient, il est dans les Carpathes, en Tur- quie, en Italie, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie; il manque en Russie, existe probablement dans le Caucase et se retrouve dans toutes les Sibéries, en Dahurie et au Kamtschatka. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples 40® j Ecart en latitude : iVorrf, Norvège 60 ) 20° Occident, France 0 ) Ecart en longitude : Orient , Kamtscbatka 170 eJ 170» Carré d'expansion 3400 RosA ciNNAMOMEA, Lin. — Ce rosier, assez rare , forme de petits buissons dans les baies et sur les sables des riviè- res. Il se distingue à ses rameaux coudés et glauques, à ses aiguillons droits, inégaux, à ses folioles pubescentes en- dessous, à ses fruits rouges et dressés, à sépales connivents, et à la précocité que montrent ces fruits pour mûrir et devenir pulpeux. — Fleurit en mai , et en juin. Nature du sol. — Altitude. — ■ Nous ne le connaissons que sur le terrain siliceux de la plaine. Ledebour l'indique dans le Caucase de 800 à 1,000°». Géographie. — C'est un arbrisseau du Nord, qui trouve sa limite sur le plateau central de la France et dans le Cau- 68 ROSACÉES. case. — Au nord, il occupe une grande partie de l'Europe centrale et presque toute la Scandinavie. On le rencontre, dit Wahlenberg , dans la région sylvatique de toutes les Laponies suédoises, sur le bord des ruisseaux ombragés. Il avance dans la Laponie uméenne jusqu'à Gillesmole. Il n'y a pas d'autre rosier dans la Laponie suédoise , ni dans les provinces voisines. — Il trouve sur le plateau central sa limite occidentale. — A l'orient, il végète dans toutes les Russies, dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï et du Ba'i- kal, dans la Dahurie et au Kamtschatka. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Caucase, 44® ] Ecart en latitude ; Nord , Laponie 68 i 24» Occident, France 0 / Ecart en longitude : On■en^ Kamtschatka 170 eJ 170« Carré d'expansion 4080 RosA RUBRiFOLiA , Vill. — Les arbrisseaux dont le feuillage contraste par sa couleur avec la fraîche verdure du printemps, ont le privilège de varier les scènes de la nature et d'attirer immédiatement notre attention. C'est ainsi que l'on distingue, dans les taillis des montagnes et parmi les buissons dispersés sur leurs pentes herbeuses , ce joli rosier dont les feuilles, glauques et roses à la fois, font ressortir le vert pur des saules au naissant feuillage, les bourgeons sati- nés de l'alisier et les bouquets neigeux de l'aubépine , qui cherche tous les lieux où elle pourra rivaliser d'éclat avec les autres parures du printemps. ■ — Le tronc de ce rosier est droit et robuste ; son écorce est rouge , ornée d'aiguillons recourbés et éloignés les uns des autres. Ses feuilles sont grandes, à 7 ou 9 folioles lisses, pointues, dentées et veinées ROSA. 69 de rouge en dehors. Les jeunes feuilles sont glauques, mais on aperçoit, à travers la poussière bleuâtre et résineuse qui les recouvre et qui les empêche de se mouiller, une nuance de rouge vineux qui appartient à la plante entière , même aux larges stipules qui accompagnent les feuilles. Les pé- doncules forment un petit corymbe couronné de fleurs rouges assez grandes, à pétales en cœur. Les fruits sont redressés, droits, ovales, lisses et demi-transparents, mais ils varient comme la plante dans ses diverses localités. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne connaissons ce rosier que sur les terrains siliceux, volcaniques et détri- tiques , et toujours à une certaine altitude, 1,000 à 1,600". Géographie. — Au sud, il est limité par les Pyrénées et l'Espagne boréale. — Au nord, il habite le Jura, les Vos- ges et les Ardennes belges. — A l'ouest, il reste dans les Pyrénées. — A l'est, on le trouve dans les Alpes , dans le le Wurtemberg et dans le royaume de Naples, en Dalmatie, eu Croatie, en Hongrie, en Transylvanie. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Royaume de Naples 40<* ) Ecart en latitude : Nord , Wurtemberg 49 ) 9<> Occident , Pyrénées 2 0.) Ecart en longitude: Omnï, Transylvanie 20 E.j 22» Carré d'expansion 198 RosA CANiNA, Lin. — Nous réunissons un grand nombre de formes différentes , dont plusieurs mériteraient le titre d'espèces et même d'espèces très-distinctes. Une étude pro- longée, des semis et de longues observations finiront peut- être par mettre un peu d'ordre dans les roses comme dans 70 ROSACÉES. les Ruàus, mais en attendant nous ne pouvons nous occuper que de l'ensemble du groupe qui, sous le nom de Rosa canina, réunit toutes ces espèces. — Ce sont de charmants arbrisseaux qui végètent en buissons rameux, dont les bran- ches, longues et doucement inclinées, se couvrent le matin de fleurs fraîchement écloses, dont le parfum s'exhale avec la rosée que leur calice et leur feuillage ont recueillie pendant la nuit. C'est ordinairement dans les haies que nous rencon- trons cette espèce ainsi que la plupart des rosiers sauvages; ils essaient de vivre au milieu de végétaux , refoulés comme eux par nos cultures, dans les buissons qui bordent nos champs. Mais il faut voir cette espèce et ses formes nombreuses li- bres au milieu des campagnes , formant de larges buissons sur les pelouses élevées des régions montagneuses , ornant l'entrée des bois et garnies de leurs bouquets ou de leurs guirlandes fleuries. Ses tiges, vertes ou rougeâtres, sont mu- nies de larges aiguillons transparents et roses dans leur jeu- nesse, bruns et recourbés plus tard, blancs etdesséchés quand ils sont morts. Des feuilles nombreuses enfermées dans des écailles stipulaires, et dont les folioles pliées sur leurs ner- vures médianes sont appliquées les unes sur les autres, adhè- rent à une multitude de rameaux souvent dirigés du même côté, et donnent vers la fin de juin des fleurs grandes et nombreuses. Leur calice s'écarte et souvent ses sépales se réfléchissent. La fleur se dégage du bouton pendant la nuit, elle reste fermée le matin et s'ouvre quelques temps après le lever du soleil. Le soir elle se ferme, et le lendemain, avant même que toutes les étamines aient répandu leur pollen, le moindre souffle l'effeuille, et, comme toutes les roses, elle dis- paraît de la scène où elle n'a brillé qu'un instant. Pendant plus de 15 jours les mêmes tableaux se représentent avec des fleurs toujours nouvelles, et ce temps accompli, le rosier ROSA. 71 reste inaperçu au milieu des ronces et des épines. Il nous montre à l'automne une autre parure. Soncalice s'est accru, il a pris une consistance charnue , une forme turbinée, et ses fruits couleur de feu, qu'avivent encore les froides jour- nées d'hiver , restent dressés et souvent groupés sur leurs supports, brillant au milieu des neiges, jusqu'à ce que l'oiseau, affaibli par la persistance des frimas, s'en empare et dissé- mine au loin les semences velues qu'ils renferment. Celles-ci peuvent rester longtemps enfouies sans germer. Elles n'of- frent après leur germination qu'une foliole pour feuille pri- mordiale, et les jeunes églantiers croissent avec une extrême lenteur ; mais le vieux pied donne en abondance des pous- ses vigoureuses et d'un vert tendre , qui reproduisent la plante avec tous ses caractères. Les aiguillons ne sont jamais stipulaires. « Les R. canina se reconnaissent, d'après Vau- cher, à leurs rameaux flagelliformes , à leurs aiguillons re- courbés en faux, à leurs stipules élargies et finement dentées, ainsi qu'à leurs sépales fortement pinnatifides et à leurs fruits redressés et coriaces. » Nature du sol. — Altitude. — Ces diverses variétés de rosiers croissent partout sur tous les terrains, dans la plaine et sur les montagnes. Nous les trouvons abondamment ré- pandues entre 800 et 1,200™. La forme collina est celle qui monte le plus haut; de Candolle la cite à 1,800™ dans a vallée d'Eyne , aux Pyrénées ; et M. Boissier , de 650 à 2,400™ dans le midi de l'Espagne. Wahlenberg dit que ces rosiers sont communs en Suisse jusqu'à la limite supé- rieure du hêtre. Géographie. — X-'étendue Je ce groupe de roses est con- sidérable, mais chaque variété a des limites plus restreintes. — Au sud, on les trouve en France, dans les Pyrénées, en Espagne, et la forme dumelorum est citée aux Canaries, 72 UOSACÉES. tandis qu'une forme est indiquée, par M. Cosson , sous le nom de R. canina , en Algérie , dans les montagnes de l'Aurès, sur le Djebel-Cheliah. — Au nord, ces roses exis- tent dans toute l'Europe centrale ; elles entrent en Scandi- navie, en Danemarck, en Gothie oii s'arrête le R. collina, en Norvège et en Suède où elles se tiennent sur les collines basses, dans la plaine et sur les rivages , n'atteignant pas le nord de ces contrées qui est occupé comme la Laponie par le seul Rosa cinnamomea. L'Angleterre, l'Irlande, les Or- cades et les Shetland ont aussi le R. canina j qui n'aborde ni aux Hébrides, ni auxFeroë,ni en Islande. Sa forme dume- torum est seulement en Irlande. Ledebour cite cependant ce Rosa en Laponie ; il est assez répandu en Finlande. — A l'occident , il est en Portugal et aux Canaries. — A l'orient, on le connaît en Suisse, en Italie, en Sicile, en Tauride, dans le Caucase, dans l'Asie mineure ; dans les Carpathes, toutes les Russies et les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï et du Baïkal. Limites d'extension de Vespêce. Sud, Canaries 30° | Ecart en latitude : iVorrf, Suède 68 ) 38« Occident, Canaries 18 O. ] Ecart en longitude ï Orient , Sibérie du Baïkal 116 E. ^ 134*» Carré d'expansion 5092 Rosa rcbiginosa. Lin. — Cet arbrisseau est peut-être plus gracieux encore que le précédent. Il forme de char- mants buissons à tiges vertes ou plus souvent rougeâtres, garnies d'aiguillons crochus. Ses feuilles sont épaisses , pe- tites, toujours odorantes, chargées de glandes rougeâtres et visqueuses, rubigineuses en-dessous. Les fleurs sont plus ROSA. 73 petites que celles du R. canina , d'un rouge plus intense. Les pédicelles sont hispides, et souvent le fruit, les ovaires, et même les stipules présentent ce caractère. Les fruits sont ovales et d'un rouge écarlate à leur maturité. — Ce rosier tleurit plus tard que le précédent et se trouve comme lui dans les haies et les buissons, associé aux Rubus, à l'aubé- pine et aux autres rosiers. Nature du soL — Altitude. — Il est indifférent et croît dans les plaines ou sur les montagnes. Nous le trouvons en Auvergne, de 250 à 1,200™. M. Martins l'indique au Venteux à 1,500™ ; M. Boissier dit que dans le midi de l'Espagne il se tient entre 1,600 et 1,900™; M. Ledebour le cite aussi dans le Taliisch à 1,800™. Géographie. — Il est un peu plus méridional que le pré- cédent ; on le trouve en Espagne , en Corse , en Crète et dans la Barbarie. — Au nord, dans toute l'Europe cen- trale, en Danemarck, en Gothie et jusqu'en Norvège et en Suède, où il se tient sur les collines basses ou sur le bord de la mer. 11 existe aussi en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, il habite le Portugal. — A l'orient, la Suisse, l'Italie, la Sicile, la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Grèce, laTauride, leCaucaseetlaGéorgie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Barbarie 35® ) Ecart en latitude : iVord , Norvège 66 ) W* Occident, Portugal 10 O.) Ecart en longitude: Orient , Géorgie 47 E. ^ 57° Carré d'expansion 1767 RosA TOMENTOSA, Lin. — Magnifique arbrisseau, le plus beau de nos rosiers indigènes. Quand il peut croître en li- 74 ROSACÉES. berté, sur les coteaux ou sur la lisière des bois, sans être gêné par d'autres espèces, il acquiert de grandes dimensions et constitue d'énormes cimes portées sur une seule tige vi- goureuse qui perd alors ses épines, tandis que ses rameaux en ont d'assez fortes, droites et comprimées à leur base. Ses feuilles sont 2 fois dentées et tomenteuses. Ses fleurs sont grandes, d'un beau rose, nombreuses; ses fruits ovales, redressés et plus ou moins hispides. — Fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Nous l'avons trouvé sur le sol siliceux et détritique, sur les scories, les basaltes et les trachytes, et toujours à une élévation de 800 à 1,200™. Ledebour le cite dans le Taliisch entre 700 et 800". Géographie. — Il paraît avoir sa limite sud sur le pla- teau central de la France. — Au nord, il s'étend dans toute l'Europe centrale , dans toute la Scandinavie, y compris la Laponie méridionale, en Finlande et en Irlande , sans tou- cher l'Angleterre. On le trouve dans l'Ingrie jusqu'au 60°, selon M. Ruprecht, mais ily est rare. — A l'occident, il reste en Irlande. — A l'orient, il se trouve en Piémont, en Lom- bardie , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , dans le Caucase, dans le Taliisch, sur les bords de la Caspienne, dans les Russies septentrionale , moyenne et australe, dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï et du Baïkal. Limites d'extension de Vespèce. Sud, France 45° ) Ecart eu latitude : Nord, Laponie 65 ) 20® Occident, Irlande 12 0. .Écart en longitude: OnVn^ Sibérie du Baïkal.... 116 E.j 128* Carré d'expansion 2560 ROSA. 7.J> RosA POMIFERA, Herrm. — Jolie espèce dont les tiges s'élèvent peu et qui habite la lisière des bois, les clairières des taillis, au milieu des buissons de noisetiers, d'aubépine, de viorme ou d'autres rosiers. Son écorce est rougeâtre et ses aiguillons blancs , coniques , acérés et espacés. Ses folioles, au nombre de 5 à 7, sont larges, rapprochées, à l'exception de l'impaire, velues des deux côtés, et portées sur un pétiole épineux et coudé en zig-zag. Ses pédoncules sont lisses et très-courts ; son calice velu, un peu découpé ; sa corolle grande et d'un beau rouge. Ses fruits sont très- gros, pulpeux , d'un rouge vif, arrondis, hérissés et légè- rement penchés sur leur pédoncule. — Fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Allitude. — Il préfère les terrains siliceux, et surtout les sols volcaniques et détritiques. De Candolle l'indique à 40" dans l'Anjou, et à 1,400™ au Mont-d'Or. Nous ne l'avons pas trouvé au-dessus de cette altitude et jamais au-dessous de 900 à 1,000™. Géographie. — Au sud, il ne s'avance pas au delà des Pyrénées, du nord de l'Espagne et du midi de l'Italie. — Au nord, il existe dans la France orientale, dans l'Allema- gne orientale, dans le Danemarck, la Gothie et la Suède australe. Wahlenberg l'indique aussi en Laponie, disséminé sur les rochers inferalpins exposés au midi, dans le Nordland méridional. Il paraît que ce rosier est toujours stérile dans ces localités , comme un rosier qui habite les Feroë , qui fleurit très-rarement et qui est sans doute le même. Wah- lenberg ne l'a jamais vu ni en Heurs ni en fruits, aussi doute-t-il un peu de sa détermination. Il végète en Angle- terre, en Irlande et sur les 3 archipels anglais. — A l'occi- dent, il est en Irlande. — A l'orient, il habite la Suisse, disséminé dans la plaine , le mont Athos , la Croatie , k 76 ROSACÉES. Hongrie , la Transylvanie , la Lithuanie , la Tauride et le Caucase. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Mont Athos 40® ) Ecart en latitude : Nord , Suède 60 i 20° Occident , lihnde 11 0.| Ecart en longitude: Orient , Caucase.. 48 E. j 59» Carré d'expansion 1180 RosA ARVENSis, Lin. — Tous les rosiers semblent des- tinés par la nature à embellir les lieux sauvages. Celui-ci remplit son rôle dans lés haies, dans les buissons, dans les bois taillis et le long des ruisseaux. Ses rameaux flexibles, verts et doucement inclinés, deviennent même quelquefois rampants. Ils sont munis d'aiguillons recourbés au sommet, élargis à la base, et de feuilles à folioles arrondies, glabres et d'un vert pâle en-dessous. Ses fleurs, grandes et d'un beau blanc, sont quelquefois solitaires , mais plus souvent elles sont réunies en corymbe ou en ombelle , et produisent un grand effet par leur épanouissement presque simultané. Les styles sont réunis en une petite colonne. Ces fleurs durent peu, comme toutes les roses, et les fruits qui leur succèdent, dépourvus des divisions supérieures du calice qui sont cadu- ques , sont dressés , arrondis, glabres et d'un rouge assez vif. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol, — Altitude. — Il semble préférer les terrains calcaires et marneux , mais il croît aussi sur les ter- rains primitifs et volcaniques. Géographie. — Au sud , le midi de la France et le midi de l'Italie. — Au nord , une partie de l'Allemagne, l'Angleterre et l'Irlande, jusqu'au 56°. — A l'occident. ROSA . 77 rirlande. — A l'orient, l'Italie, la Sicile, la Croatie , la Hongrie, la Transylvanie, l'Albanie, la Macédoine, la Sibérie de l'Oural, près de Yekatherinimbourg. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Royaume de Naples 40» | Écart en latitude : A^orrf , Yekatherinimbourg 57 17° Occident , Irlande 8 0.] Ecart en longitude . Omw^ Sibérie 59 E. j 67" Carré d'expansion 1139 RosA SEMPERViRENS , Lin. — Ce beau rosier, qui rap- pelle les formes du précédent , croît aussi comme lui parmi les buissons, sur les coteaux et dans les haies. Il se présente en arbrisseaux aux longs rameaux mollement inclinés, ram- pants ou presque grimpants, et appuyés sur les buissons voi- sins; ses aiguillons sont épars, un peu courbés et très- offensifs; ses feuilles sont d'un beau vert, consistantes, à 5 à 7 folioles arrondies, vertes et lustrées des deux côtés, et conservant leur verdure pendant tout l'hiver jusqu'à l'ap- parition des feuilles nouvelles. Les fleurs , d'un beau blanc, naissent en corymbres au sommet des rameaux ; les styles sont soudés en une colonne velue ; le fruit est dressé , glabre , globuleux , d'un beau rouge qui contraste en hiver avec le feuil- lage persistant de ce rosier. — Il fleurit en mai et en juin, au milieu des Rhamnus Alaternus, Pistachia Terebinthus , Juniperus Oxicedrus , Ferula communis, etc. Nature du sol. — Altitude. — Il croît de préférence sur les terrains calcaires et rocailleux , en plaine ou sur les co- teaux. Géographie. — Au sud , la France , l'Espagne , Minor- que, la Corse et la Barbarie — Au nord , il s'arrête autour 78 ROSACEES de Trieste ; il remonte à Lyon; il suit les bords de l'Océarij jusque dans la Vendée, où de la Pilaye l'indique aux envi- rons de Saint-Gille et d'Avrille , où il forme de beaux buis- sons de 2 à 3 mètres et plus. — A l'occident , il se trouve en Portugal. — A l'orient, il est en Italie, en Sicile, en Dalmatie , en Grèce et en Asie mineure. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Barbarie 35» j Écart en latitude : Nord, Vendée 47 1 12» Occident , Portugal 12 O. j Écart en longitude : Orient, Asie mineure 35 E. i 47» Carré d'expansion 564 G. AX.CHEnXIX.Ii A, Lin» Distribution géographique du genre* — Les Alchemilla^ au nombre de 24 environ , sont distribués dans le monde entier, excepté en Asie. Ce genre est moitié européen, moitié américain. — 9 espèces sont disséminées en Europe, et se trouvent en Espagne, en France , en Suisse , en Allemagne. — Un nombre égal habite dans l'Amérique du sud , sur- tout dans les montagnes du Pérou. — On en connaît 3 au Mexique. Et plusieurs dans les montagnes de la nouvelle Grenade. — L'Afrique en a 3 espèces, dont 2 dans la partie australe du continent, et une en Abyssinie. Alchemilla vcLGARis , Lin. — Les prairies humides et quelquefois les pelouses des montagnes sont ornées de cette élégante espèce qui se plaît au milieu des graminées , des Plantago et des Potentilla. Ses racines vivaces montrent d'abord à leur partie antérieure des bourgeons remarquables ALCHEMILLA. 79 par la superposition de belles stipules, et par le plissement régulier des jeunes feuilles, dont le limbe plié et replié sur chaque nervure, s'étend ensuite comme le ferait un éventail , et finit par former un disque incomplet, denté, d'un beau vert, auquel ses plis et son élégance ont fait donner le nom vulgaire de Manteau des dames. Des tiges couchées à la base , dressées à leur partie supérieure , accompagnent ce feuillage qu'elles portent en partie , et se terminent par de petites fleurs nombreuses , verdâtres , réunies en paquets à l'aisselle des feuilles florales , qui vont toujours en dimi- nuant jusqu'au sommet. On voit dans ces fleurs des brac- tées comme dans les potentilles et les malvacées ; la corolle manque , et les étamines , dont le nombre normal est de 4, sont quelquefois réduites à une seule par avortement. Ces organes s'ouvrent dans leur longueur et mettent à nu un pollen de couleur foncée qui ne se détache pas facilement de l'anthère. Aussi les carpelles, solitaires ou géminés, à stvle latéral, ne sont pas toujours fertiles. Ils tombent du reste avec le cahce qui les renferme. — Elle fleurit en mai , en juin et en juillet. — Le 12 mai 1833, à Fontanas; — 13 mai 1830 , àRoyat; — 8 juin 1838, au puy de Dôme ; — 26 juillet 1843, pentes du Mezenc dans la Haute-Loire; — 27 juillet 1827, sommet du puy de Dôme; - 18 mai 1748 , à Upsal (Linné). — Elle varie par la grandeur de son feuillage, et paraît cependant rester distincte de l'^. hybrida, Hoffm. Nature du sol. — Altitude. — Quoique cette plante préfère les sols sihceux et volcaniques, on la trouve aussi sur les calcaires , sur les alluvions , sur le terrain détritique et partout 011 il existe de la fraîcheur et de l'humidité. — Elle croît assez souvent en plaine, dans les régions du nord , en Belgique , dans le nord de la France où elle est commune; 80 ROSACÉES. mais dans le centre on ne commence guère à la trouver qu'à 800", et elle ne cesse pas jusqu'à 1,500™ , où alors elle se mêle à VA. alpina , et à l'espèce ou variété A. hybrida. Wahlenberg dit qu'elle croît en Suisse , dans les prés secs jusqu'aux neiges éternelles. De Candolle l'indique jusqu'à 2,500™, au portd'Oo, dans les Pyrénées. Le type hy- brida est une forme de montagnes; il est indiqué par Ramond sur la crête qui joint les deux sommets du pic du Midi. Elle était en (leur le 15 septembre 1805, et le 22 septembre 1810. Ramond ne considère nullement cette plante comme une variété de r.4. vulgaris. Depuis le fond des vallées jusqu'au haut du pîc , on la trouve côte à côte avec 1'^. vulgaris , diminuant de dimensions à mesure que l'on s'élève , et conservant toujours leurs caractères distinc- tifs. C'est cette même variété que M. Boissier a rencontrée dans le midi de l'Espagne , dans les lieux humides de sa région nivale, de 2,600™ à 2,800™; là même où une autre variété subsericea est citée par Ledebour comme attei- gnant 2,800™ dans le Caucase oriental. Le même auteur indique la forme ordinaire dans le Brechtau , dansleTaliisch , sur l'Ararat , dans toute la région alpine du Caucase , de- puis 1,600" jusqu'à 2,800. Lessing lui assigne jusqu'à 585™ aux Loffoden, et M. Martins 690 à 700™ au sommet de la montagne de Mallingsfall à Vinderoë , une des Feroë; il dit que c'est la variété pubescens (est-ce hybrida j^) qui est mélangée à VA. alpina. Walhenberg dit qu'elle croît dans les lieux herbeux et secs des régions sylvatique et subal- pine de toutes les Laponies , et qu'elle est très-commune dans la région subalpine de la Norvège : elle croît , dit-il , parmi les saules alpins , le long des ruisseaux , mais elle monte rarement au-dessus de leur région. Tenore place cette espèce dans sa région des bois, entre 300 et 800™. ALCHEMILLA. 81 Géographie. — En réunissant , comme nous venons de le faire, les A. vulgaris et A. hybrida, l'aire d'expansion de ces plantes est très-considérable. — Au sud , nous les trouvons dans les Pyrénées et jusque dans le midi de l'Es- pagne. — Au nord, elles appartiennent à presque toute l'Eu- rope : à toute la Scandinavie jusqu'aux Loffoden, à Mageroë , à l'Altenfiord , à Hammerfest , au cap Nord et à la terre des Samoyèdes , à l'Angleterre , à l'Irlande , aux Orcades , aux Feroë , à l'Islande , mais non aux Hébrides ni aux Shetland. Elles ne sont pas non plus sur une partie de la France occidentale et notamment à Nantes. — A l'occi- dent , elles habitent le Portugal , Terre-Neuve , le Labra- dor , le Groenland. — A l'orient, la Suisse, l'Italie, la Dalmatie , la Croatie , la Hongrie , la Transylvanie , la Grèce , la Tauride , le Caucase , la Géorgie , les plaines de la Caspienne , les Carpathes , la Turquie , toutes les Russies ainsi que les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Royaume de Grenade. . . . 38° ) Écart en latitude : Nord , Cap Nord 71 ^ 33° Occident , Groenland 30 0. ) Ecart en longitude ; On'en^, Sibérie altaïque 96 E.-* 126° Carré d'expansion 4158 Alchemilla alpina , Lin. Lorsqu'un botaniste atteint pour la première fois de hautes montagnes , avec quel plai- sir il accueille les touffes serrées et brillantes de cette es- pèce. Ses tiges rampantes , à demi-souterraines se cachent dans les fentes des rochers, ou se glissent sous les tapis de mousses. Quand les neiges fondent, on voit les bourgeons , encore entourés de stipules roussâtres , et les jeunes feuilles 82 ROSACÉES. si bien plisstes, qu'on n'aperçoit absolument que la surface inférieure argentée par des poils soyeux et couchés. Ce sont des feuilles digitées , dont les folioles , fendues au sommet , s'étendent et offrent une surface supérieure lisse et d'un vert foncé, contrastant avec la blancheur de la face opposée. Ses petites fleurs, d'un jaune verdatre, naissent en corymbes irré- guliers , comme celles de l'espèce précédente , et nous pré- sentent les mêmes caractères. — Cette espèce ne se trouve pas dans toutes les montagnes ; mais quand elle existe, elle couvre seule de grands espaces. Nous l'avons vue occuper le sommet du puy Chopine , celui du puy de Dôme , et une partie du flanc nord de cette montagne ; elle couvre au Mont-Dore de très-vastes plateaux ; elle abonde sur la montagne de la Lozère , au - dessus de Villefort , et se présente de même au Cantal et au Mezenc. Elle fleurit en juin et en juillet, et si ses touffes , ordinairement très- serrées , laissent entr'elles quelques espaces libres, ils sont occupés par V Anémone alpina , le Trifolium alpinum , le Genista pilosa , le Vacciniwn uliginosum , ou d'autres espèces montagnardes. Nature dti soh — Altitude. — Tous les terrains lui con- viennent, les granits, les micaschistes, toutes les roches vol- caniques, les calcaires compactes et les sols détritiques. — Elle ne se trouve que dans les lieux élevés; en Auvergne depuis 1,000™, où elle ne descend qu'accidentellement, jus- qu'à 1,800". Wahlenberg dit aussi que dans la Suisse sep- tentrionale, oii elle atteint la limite des neiges, elle descend môme au-dessous de la Hmite du noyer. MM. Grenier et Godron disent au contraire qu'elle ne descend pas au-des- sous de la zone supérieure des sapins. Thurmann l'indique dans le Jura comme généralement répandue vers 1,300™ ou un peu au-dessus, bien qu'elle manque quelquefois jus- ALCHEMILLA. S3 qu'à 1,400 et qu'elle descende parfois plus bas; mais, dissé- minée dans sa vraie station, elle tapisse les pâturages alpes- tres en quantité innombrable. Son apparition est suivie com- munément de celle de toutes nos espèces alpestres (Thur- mann). De Candolle lui donne pour minimum 400™ aux bains de Luques, et 2,500™ dans les Alpes et dans les Pyré- nées. Tenore la place en Calabre, dans sa région pratifère, entre 1 ,200 et 1,600™. M. Boissier la cite comme rare dans sa région nivale , dans le midi de l'Espagne , vers 2,600™. Elle manque dans le Caucase, oià elle est remplacée par une espèce parallèle , 1'^. sericea. M. Martins l'indique à 700™, sur la montagne de Mallingfall , aux Feroë ; Lessing de 0 à 620™ aux Loffoden , oii elle monte un peu plus haut que A. vulgaris. C'est pourtant, comme on le voit, une espèce essentiellement montagnarde. Géographie. — Au sud, les Pyrénées , le midi de l'Es- pagne et la Corse. — Au nord , toutes les montagnes de l'Europe , à l'exception du Caucase. Commune dans la Scandinavie , sur toutes les montagnes de la Suède , de la Norvège, de la Laponie. Elle croît, dit Wahlenberg , sur les rochers et sur les pentes des Alpes méridionales oii elle est commune, et plus rare sur les Alpes septentrionales. On la trouve sur les rochers subalpins maritimes , jusqu'au cap Nord ; elle est disséminée , mais très-abondante où elle se trouve. Sur le versant suédois , elle ne descend pas au-des- sous des Hautes-Alpes. Cette alchemille vit aussi en An- gleterre, en Irlande, aux Hébrides, aux Feroë , en Islande, mais pas aux Orcades ni aux Shetland. — A l'occident , elle atteint le Groenland. — A l'orient, elle végète en Suisse, en Italie , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en Tran- sylvanie, en Grèce, en Turquie, dans la région alpine, en Finlande et dans le nord de la Sibérie de l'Oural. 84 ROSACÉES. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade .... 38" | Ecart en latitude : iVorrf , Cap Nord 71 i 33o Occident , Groenland 30 O. | Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l'Oural 60 E. j 1)0» Carré d'expansion 2970 Alchemilla arvensis, Scop. — Bien différente des autres alchemilles , celle-ci étale dans les champs, au milieu des moissons , et surtout après qu'elles sont récoltées , de petites tiges annuelles, couchées et à peine dressées à leur som- met. Ses feuilles, petites et incisées, rappellent peu les belles feuilles des alchemilles; des stipules, opposées aux feuilles, ont leurs lobes élargis de manière à former une sorte de corbeille dans laquelle les petites fleurs de cette plante , au nombre de 10 ou 12 dans chaque faisceau, sont insérées sur deux rangs. Le calice se referme pendant la maturation pour pro- téger une seule graine ovale et légèrement aplatie. L'A. Cornucopiœ, que l'on rencontre en Espagne dans les champs des collines inférieures, est exactement parallèle à notre es- pèce. — Elle fleurit en juin et en juillet et prolonge quel- quefois sa floraison en automne , accompagnée du Galeopsis Ladanum, de V Ileliotropium europœum , du Daucus Ca- rota et de ces plantes sociales qui couvrent les champs quand la moisson en a été enlevée. Nature du sol. — Altitude. — Croît partout , mais pré- fère les champs siliceux et sablonneux de la plaine , quoique pouvant s'élever à près de 1,000"* dans les montagnes du centre de la France. Géographie. — Au sud , la France , l'Espagne , l'Algé, rie et les Canaries. — Au nord , l'Europe centrale , le Da- SANGUISORBA. 85 nemarck, la Gothie, la Norvège et la Suède australes, l'An- gleterre, l'Irlande et les Orcades. — A l'occident , le Por- tugal et les Canaries. — A l'orient, la Suisse , les Carpathes, l'Italie , la Sicile , la Dalmatie , la Croatie , la Hongrie , la Transylvanie, la Grèce, le Caucase, la Géorgie , le Bosphore, la Lithuanie et la Russie australe. Limites cVextension de Vespèce. Sud, Canaries 30° | Écart en latitude : Nord,^uèàe 60 ) 30» Occident , Canaries 18 0. ) Écart en longitude : Orient, Caucase 47 E. ^ 65° Carré d'expansion 1950 G. SANGUISORBA', Liu. Distribution géographique du genre. -— Ce genre, com- posé de 11 espèces , peut être considéré comme européen ou asiatique. — L'Europe en a 4 espèces : de la Suisse , de la France et de la Gallicie. — L'Asie en a le même nom- bre dans la Sibérie et les Indes orientales. — On en con- naît 2 dans le nord de l'Amérique , au Canada , — et 1 espèce en Algérie. Sanguisorba OFFiciNALis , Lin. — Grande et belle plante commune dans les prairies humides des montagnes où l'on voit ses épis bruns et solitaires dominer une foule d'espèces qui apparaissent en même temps dans ces grands jardins de la nature. Ses racines épaisses produisent au printemps une rosette de feuilles ailées , à pétioles rouges , à folioles ovales et dentées , glauques en dessous et alternativement grandes et petites comme celles des Agrimonia et des Geum. Les 86 ROSACÉES. feuilles abritées sous des stipules engainantes , ont les fo- lioles plissées sur leur nervure moyenne et appliquées les unes contre les autres. La corolle manque, et les fleurs, ser- rées les unes contre les autres sur un long pédoncule rouge comme les pétioles , n'ont qu'un calice d'un rouge brun et vineux presque noir, qui persiste pendant toute la maturation, qui prend même de la consistance pour protéger les deux graines qu'il enveloppe et qu'il n'abandonne pas même lors de leur dissémination à la fin de l'été. — C'est en juin , en juillet et en août, que l'on voit fleurir cette espèce au milieu des Campanula , des Lychnis , du Cirsium rivulare , de VHeracleum sibiricum et de nombreuses graminées. Nature du sol. — Altitude. — Le Sanguisorba recherche les terrains siliceux , primitifs, volcaniques, et les sols dé- tritiques. • — Il aime aussi les montagnes, et se trouve en Auvergne de 800 à 1,200™ d'altitude. Wahlenberg l'indi- que, dans la Suisse septentrionale, presquejusqu'à la limite du hêtre. MM. Grenier et Godron disent qu'on le trouve dans les prés humides et tourbeux de la plaine et des montagnes, jus- que vers la Hmite des sapins. Ledebour le cite dans le Bres- chtau de 850 à 1,300™ , et à 1,200™ dans le Caucase. Géographie. — Ce ^aw^/rnsorôa paraît atteindre sa limite méridionale dans le midi de l'Italie. — Au nord , il vit disséminé dans l'Europe centrale ; il atteint le Danemarck austral et la Gothie boréale, et s'arrête au milieu de la Norvège , tandis qu'il vit en Angleterre , en Islande sans passer par les Archipels , et se retrouve bien plus au nord dans le pays des Samoyèdes. — Son habitation la plus occi- dentale est l'Islande. — A l'orient, il est en Suisse , dans les Carpathes , en Italie , en Croatie, en Hongrie , en Tran- sylvanie, en Turquie, dans lesRussies septentrionale, moyenne claustrale, dans le Caucase, dans les Sibéries de l'Oural, POTERIUM. 87 de l'Altaï et du Baïkal , où Pallas le cite comme abondant, et fournissant par ses racines au Mus œconomus une partie de ses provisions d'hiver; il est aussi en Dahurie. Limites d'extension de Vesfèce. Sud, Royaume de Naples 40» ^ Ecart en latitude : iVort/, Pays des Samoyèdes. . . 71 j 31» Occident , Islande 24 0. J Ecart en longitude : Orient , Dahurie 118 E J 142« Carré d'expansion 4402 6. POTERIUM, Lin. Distribution géographique du genre. — On trouve dans les ouvrages de botanique l'indication de 9 espèces de ce genre. — 6 sont européennes et croissent en France, en Es- pagne, en Grèce, en Hongrie, en Allemagne ou en Turquie. — 1 appartient à l'Asie, à l'Arabie pétrée. — 2 à l'Afrique, dont l'une à la Barbarie et l'autre aux Canaries. PoTERiUM Sanguisouba , Lin. — Cette plante est com- mune dans les lieux secs et rocailleux , sur le bord des champs , dans les pelouses où l'herbe est courte et clair- semée. Sa racine vivace est rameuse au sommet , pivotante à sa base , et les jeunes pousses qui en sortent au prin- temps offrent de jeunes feuilles à folioles plissées et cou- chées les unes sur les autres , comme celles du Sanguisorba officinalis. Ses feuilles glauques en-dessous , à pétioles d'un brun rouge , sont composées de folioles qui se penchent le soir, et s'endorment appliquées les unes contre les autres. Elles répandent, quand on les froisse, une odeur agréable particulière qui a quelque chose de celle de la fraise. De 88 ROSACÉES. longs pétioles, bruns ou rouges, portent des têtes de fleurs arrondies où les deux sexes sont presque toujours séparés. La corolle y manque , mais les deux divisions extérieures du calice s'entr'ouvrent , puis les deux autres , et l'on voit apparaître, à la partie supérieure de l'épi, des stigmates en pincennx rayonnes d'un rouge de carmin etd'une grande élégance. Les sépales, verts, sont souvent rouges à l'extérieur et bordés de pourpre à l'intérieur. Les étamines , au nombre de 20 à 30 , qui naissent le plus ordinairement à la base de chaque capitule , sont munies de longs filets déliés , plu- sieurs fois plies ou contournés dans l'intérieur du bouton , et qui s'allongent beaucoup lors de l'épanouissement, lais- sant flotter les anthères au gré du vent. Ces fleurs mâles sont toujours placées sur un même capitule en'dessous des fleurs femelles , et ne paraissent qu'à l'époque où les beaux stigmates rouges et rayonnants des fleurs femelles de ce même capitule sont entièrement flétris. Des pistils dressés au sommet d'un épi , des fleurs mâles tardives , à étamines pendantes , sont les conditions les plus désavantageuses à la fécondation. Aussi , elle s'opère constamment au moyen des étamines des autres épis , soit que ceux-ci appartiennent à ja même plante dont les tiges sont généralement rameuses , ou que le vent et les insectes se chargent d'une transmis- sion dioïque. Il faut au reste qu'il en soit ainsi , car les fleurs femelles ne sont presque jamais stériles. Le tube calicinal se renfle , sa surface se ride et il tombe avec une ou deux graines qui lui restent adhérentes, et dont la chute commence toujours au sommet de l'épi. — C'est en mai et en juin que s'opère cette élégante fécondation. Nature du sol. — Altitude. — Cette plante est indiffé- rente et accepte tous les terrains, pourvu qu'ils soient secs et rocailleux. — Elle préfère la plaine, mais elle monte fa- CRAT^GUS. 89 cilement dans les montagnes à 1,000 ou 1,200™. Lede- bour la cite dans le Caucase et dans le Talûsch de 200 à 1,000™. Wahlenberg dit que dans la Suisse septentrio- nale on la trouve dans les prés jusqu'à la limite supérieure du hêtre. Géographie. — Il est presque certain que plusieurs es- pèces sont encore confondues sous une même dénomina- tion. — Ce groupe s'étend, au sud, en France , en Espa- gne , aux Baléares , à Madère , en Egypte. — Au nord , on retrouve ses formes diverses dans l'Europe centrale , le Da- nemarck austral, et des pieds sporadiquesen Suède et en Go- thie. La plante est assez commune en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, on la cite en Portugal , et avec doute en Amérique, près du lac Huron. — A l'orient, elle est en Suisse , en Italie , en Sicile , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, autour de la Caspienne , dans les Carpathes , en Turquie , dans les Russies moyenne et australe , dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï et du Baïkal. Limites d'extension de V espèce. Écart en latitude 270 5Mrf, Egypte 30" Nord , Angleterre 57 Occident, Portugal 10 O. | Ecart en longitude Orient, Sibérie du Baïkal 116 E, ] 126« Carré d'expansion 3402 G. CBAT2:GUS. Distribution géographique du genre. — 60 espèces de ce beau genre décorent de leurs fleurs toutes les parties du 90 ROSACÉES. monde, à l'exception de l'Océanie. — Leur grand centre est dans l'Amérique du nord , où l'on en compte 32, dont 2 seulement du Mexique, les autres du Canada, de la Ca- roline , de la Virginie ou des autres possessions des Etats- Unis. — 2espèces viventau Pérou, uneseule au Chili. — Les 1 1 Cratœgus européens sont distribués : en France, en Alle- magne, en Hongrie, en Italie, en Espagne, en Sicile, en Tauride. — Les 11 espèces asiatiques se trouvent : aux grandes Indes , en Sibérie , en Chine et dans l'Asie mineure. 2 espèces vivent à Java. — L'Afrique ne compte que 3 Cra- tœgus, tous trois de la Mauritanie. Cratjegus pyracantha, Pers. — Arbrisseau droit et ra- meux, à feuilles crénelées, d'un vert sombre, et persistantes. Il décore les pentes rocailleuses de notre région méridio- nale par ses grappes de (leurs blanches excessivement mul- tipliées , et plus tard par ses magnifiques bouquets de baies rouges ou orangées , couleur de feu , et contrastant avec le vert sombre, de son feuillage éternel. Ses feuilles, quand elles se développent , sont roulées en cornets sur leurs bords ; ses fruits globuleux portent encore les cinq divisions du ca- lice , mais réfléchies dans une petite cavité située au som- met. — Fleurit en mai. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les calcaires compactes et rocailleux de la plaine ou des coteaux. Tenore l'indique dans le royaume de Naples, dans sa région des bois, entre 300 et 800™. Géographie. — Au sud, le midi de la France et de l'Ita- lie, la Sicile et l'Espagne. — Au nord, la partie méridio- nale du plateau central. — A l'occident, Bordeaux et Bayonne. — A l'orient, l'Italie, la Dalmatic, la Grèce, la Turquie, la Crimée, le Caucase et la Géorgie. CRATiEGCS. 91 Limites d'extension de l'espèce. Sud, Sicile 38» \ Ecart en latitude : Nord , Plateau central 45 ^ 7« Occident, France 5 0. ) Ecart en longitude : Onm^ Géorgie 47 E.i 52« Carré d'expansion ...» 364 CRAT.EGCS OxYACANTHA, Lin. — L'aubépine réunit seule toutes les perfections. Port élégant, rameaux étages et al- longés en guirlande, feuilles naissantes d'un vert pur ac- compagnant des boutons arrondis et fermés, et préludant à leur épanouissement ; fleurs pures comme la neige , gracieu- sement arrondies , odorantes , relevées par des anthères nom- breuses et roses , qui forment une couronne dans la fleur elle-même. Il n'existe sans doute dans la nature rien de plus frais que ces fleurs entr'ouvertes, entremêlées de boutons globuleux, quand les branches qui les portent s'éten- dent jusque sur l'herbe des prairies , et permettent au Myosotis de mêler ses fleurs célestes à leur brillant feuil- lage, et à la renoncule acre d'ouvrir ses bassins d'or, au milieu des bouquets superposés de cette blanche épine. Quand on songe aux milliers de fleurs qui couvrent un buis- son de cet arbrisseau , à ces pétales sans nombre qui s'ou- vrent et se détachent , à ces innombrables étamines qui ré- pandent des torrents de pollen , à ces feuilles si fraîches et si promptement développées , on se demande comment il est possible qu'une si grande puissance de vie se manifeste sans bruit et dans le plus profond silence pour nos sens. Ses fleurs multipliées à l'infini , forment des bouquets qui s'échap- pent à peine du feuillage, ou se laissent deviner dans l'in- térieur d'un buisson. L'aubépine se présente au printemps 92 ROSACÉES. de Tannée , et souvent même elle en subit tous les écarts; le grésil et quelquefois la neige en flocons viennent se mê- ler à ses fleurs; mais aussi, quand le soleil de mai brille sur les campagnes, que les insectes bourdonnent sur ses branches et montrent dans ses fleurs le feu de leurs élytresou l'émail de leurs ailes colorées , quand l'oiseau, rentré de son exil , chante dans ses bosquets sa victoire et ses amours, aucun végétal ne peut rivaliser avec l'aubépine. Nous lui par- donnons ses piquants. Si , pendant quelque temps , nous oublions ces messagères du printemps , elles se rappellent bientôt à nos regards en sortant des haies avec une parure nouvelle. Des milliers de fruits rouges, arrondis et tronqués dont le froid des matinées d'automne et les premières gelées avivent encore la couleur, ont remplacé ses blanches guirlan- des et survivent aux feuilles qui se détachent et qui tombent. La ramification des buissons d'aubépine tient à la situation des bourgeons , qui ne terminent pas les branches et nais- sentsur lecôté. Ces bourgeons ne donnent pas tous des fleurs , mais ces dernières sont toujours accompagnées de feuilles et ne naissent pas comme dans les premières de bourgeons iso- lés. La forme de ces feuilles est très- variable , mais efles sont souvent lisses , luisantes , lustrées et plissées un peu sur leur nervure dans le bourgeon. Les dents desséchées du ca- Hce qui couronnent le fruit, sont réfléchies en dessous , et ce fruit varie à l'infini de grosseur et de coloris. — Voici quel- ques dates de floraison précise pour cette espèce et pour la suivante , n'étant pas certain de les avoir constamment dis- tinguées : 4 mai 1848, premières fleurs sur la route d'Is- soire; — 5 mai 1848, environs de Billom; — 12 mai 1847, environs de Billom; — 12 mai 1840, route de Riom; — 21 mai 1840, variété à fleurs roses , près Vic-le-Comte ; — 23 mai 1853, environs de Billom, premières fleurs; — CRAT^GCS. 93 23 mai 1839 ,à Royat; — 24 mail 840 , au Puy de Mure; — 27 mai 1829, bords de la rivière à Gondolle; — 30 mai 1839,àlaBarraque; — Ijuin 1844, entre Billom et Saint-Dier; — 5 juin 1848, àRandanne; — 19 juin 1845, en pleines fleurs sur les causses à Florac; — 1 juillet 1850, à Pessade, route du Mont-Dore. — 13 juillet 1841, fond de la vallée du Mont-Dore. Ces dernières localités sont très-élevées. Nature du sol. — Altitude. — L'aubépine croît sur tous les terrains , mais elle paraît avoir une préférence pour les terrains primitifs et volcaniques. Elle croît en plaine sur les coteaux et sur les montagnes, depuis les bords de la mer jusqu'à 1,600'", dans les Alpes de Provence, selon de Candolle. Nous la trouvons en Auvergne jusqu'à la même hauteur, mais c'est entre 800 et 1,000™ qu'elle acquiert son plus beau développement. M. Boissier la cite dans le midi de l'Espagne , parmi les buissons de sa région monta- gneuse, vers 800™. Ledebour l'indique à 1.200™ dans le Brechtau ; dans la Suisse septentrionale , Wahlenberg dit qu'elle croît dans la plaine et dans la montagne jusqu'à la limite du cerisier, et tout au plus jusqu'à celle du hêtre. M. Borne m'a assuré l'avoir trouvée à 900™ dans l'Atlas. Géographie. — Cette espèce est assez répandue dans le midi de la France, en Espagne, en Corse, en Algérie, dans les haies près de Bone et de la Calle , ainsi que dans l'Atlas. — Elle décore tous [les paysages de l'Europe cen- trale , se montre en Danemarck, en Gothie , en Finlande , et au milieu des buissons de la Suède australe et moyenne. Elle existe en Angleterre , en Irlande , mais les archipels en sont privés. — A l'occident , elle végète en Portugal. — A l'orient , elle se trouve en Suisse, en Italie , en Sicile, en Hongrie, eu Croatie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie , jusque sur les bords de la Caspienne ; dans le^ 94 ROSACÉES. Carpathes, la Turquie, lesRussies septentrionale, moyenne claustrale, et dans la Sibérie de l'Oural où Pallas l'a trouvée en fleur le 14 mai 1771 avec le Pedicularis comosa ^ le Scorzonera purpurea, le Salvia nemorosa^ etc. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Algérie 35<* ^ Ecart en latitude : Nord, Finlande. 65 j .30o Occident , Portugal 10 O. i Ecart en longitude : Orient , Sibérie de l'Oural 56 E. | 66» Carré d'expansion 1980 CRATiEGUS MONOGYNA, Jacq. — Ce charmant arbrisseau ne le cède en rien au précédent pour l'élégance et la beauté. Il croît comme lui dans les haies et les buissons, sur la lisièreet dans les clairières des bois , et se couvre aussi , dans le mois de mai , de guirlandes de fleurs parfumées. Il a souvent été confondu avec l'espèce précédente. Il en diffère par ses fleurs plus petites , serrées , à un style , rarement deux. Il est plus grand et plus rameux. Ses feuilles sont plus petites et pro- fondément découpées , d'un vert moins foncé. Il n'est pas moins beau à l'automne quand il est couvert de ses baies rou- ges, éclatantes, qu'il mêle aux fruits carminés du fusain, aux baies noires du troène et aux fruits écarlates des églantiers. — Il fleurit en mai et en juin , retardant ordinairement de huit jours sur l'espèce précédente. Nature du sol. — Altitude. — Il croît partout, mais si le précédent a une certaine préférence pour les terrains siliceux , celui-ci semble au contraire rechercher les calcai- res. — Il peut aussi s'élever davantage. M. Boissier l'in- dique entre 650 et 1,650^" dans le royaume de Grenade. — Ledebour dit qu'il se trouve dans le Taliisch entre COTOISEASTER. 95 1,200 et 1,400'°. M. Cosson l'a rencontré sur plusieurs points de l'Algérie, et notamment surleDjebel-Tougour, à 2,000™, croissant avec les cèdres et quelques pieds d'Acer monspessulanum. Géographie. — Au sud , le midi de la France, de l'Es- pagne et de l'Italie , les Baléares et la Barbarie , jusque dans les montagnes de l'Aurès. — Au nord , il se trouve en Danemarck , en Gothie , en Norvège, en Suède, dans las bois, surtout dans la partie occidentale. Selon M. Ruprecht, il croît, avec le Berberis vuJgaris et le Prunus spinosa , en Estonie , sur la rive gauche de la Narowa , et passe à peine sur la rive droite , atteignant ainsi le 58° de latitude. — A l'occident , il se trouve en Portugal , oîi il a été confondu avec le C. Oxyacantha. — A l'orient , il végète en Suisse, en Italie, dans les haies du royaume de Naples, en Sicile, enDalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce , en Tauride , dans le Caucase , en Géorgie , en Syrie près de Balbek , sur les bords de la Caspienne, dans les Carpathes , en Turquie , dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Algérie 35" ] Ecart en latitude : Nord, Norvège 60 ■' 25° Occident, Portugal 10 O. ) Ecart en longitude : Orient, Russie moyenne 52 £.■' 62° Carré d'expansion 1550 o. COTOMEASTEQ , Medik. Distribution géographique du genre. — C'est à peine si l'on connaît 20 espèces de ce genre, dont 12 ou 14 sont asiatiques, toutes du Népaul, des Indes orientales et de la 96 ROSACÉES. Sibérie altaïque. — 5 sont européennes et habitent la France, l'Espagne, le Caucase ou la Hongrie. — Une seule est mexicaine. CoTONEASTER vcLGARis , Lindl. — Ce petit arbrisseau rampe sur les rochers et sur les pelouses élevées des mon- tagnes. Il semble craindre le froid, par la présence du coton dont ses jeunes feuilles et ses pousses nouvelles sont entou- rées. Ses feuilles sont couchées les unes sur les autres dans le bourgeon. Elles se développent assez rapidement; leur surface supérieure est Hsse, d'un beau vert, mais la face infé- rieure reste couverte de duvet. Les fleurs sont pressées de s'épanouir dès que les bourgeons se sont ouverts. Elles sont petites, axillaires , blanches ou rosées , et attendent que le soleil se soit élevé sur l'horizon pour s'ouvrir. Elles sont rem- placées par de petits fruits rouges et incHnés , couronnés par les dents du calice. — Fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Nous trouvons cette plante sur les terrains volcaniques et sur le calcaire. M. MohI l'indique comme exclusivement propre aux calcaires, et c'est en effet sur cette roche que nous l'avons vue dans la Lozère et dans les Ardennes ; c'est sur le calcaire qu'elle croît au Ventoux , dans le Tyrol septentrional , etc. — Elle s'élève assez haut dans les montagnes , à 1,500™ en Auvergne, et elle descend à 600"* aux environs du Puy. D'après Requien elle croît à 1,550™ sur le Ventoux, versant sud, et de 1,200 à 1 ,500, versant nord. De Candolle l'indique à 12™ à Avignon et à 1,600 au mont Cenis, où nous l'avons ren- contrée au moins à cette altitude. Wahlenberg la cite en Suisse, sur les montagnes inférieures , quelquefois cependant jusqu'à la limite supérieure des sapins. Ledebour cite les alti- tudes de 800 à 1 ,800™ dans le Caucase et le Brechtau, et de COTONEASTER. 97 1,600 à 1,800 dans le Talùsch. C'est, comme on le voit, une plante des hautes montagnes. Géographie. — Au sud , les Pyrénées, le midi de l'Italie et l'Espagne. — Au nord , une grande partie de l'Europe centrale , la Gothie , la Norvège , la Suède , sur les rochers herbeux de la plaine et du littoral , la Finlande et même la Laponie, en Angleterre sur un seul point, selon M. Watson, un rocher escarpé sur la côte de Carnavon , pays de Galles ; sur les bords de la Narowa en Esthonie , mais non en In- grie , selon M. Ruprecht. Limité alors au 58° dans cette localité. — A l'occident, nous ne pouvons citer que la loca- lité anglaise. — A l'orient, cet arbrisseau s'étend très-loin, en Suisse , en Italie , en Croatie , en Hongrie , en Dalma- tie, en Transylvanie, en Turquie, au mont Athos, dans les montagnes de la Tauride et du Caucase , dans la Géor- gie , le Taliisch , dans les Carpathes , toutes les Russies , les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï , du Baïkal et la Dahurie. Pallas cite cette plante en Sibérie près de la forge de Jour- jousenskoï, où elle croissait sur les rochers, et était en fleur le 23 mai 1770 , avec Aster alpinus, Centaurea sibirica , Onosma simplex. Limites d' extension de Vespèce. Sud, Royaume de Naples 40° ) Ecart en latitude : Nord , Laponie 66 ( 26® Occident, Angleterre 6 0. J Ecart en longitude : Orient, Dahurie 118 E. ) 1240 Carré d'expansion 3224 CoTONEASTER TOMENTOSA , Lindl. — Cette espèce res- semble beaucoup à la précédente , mais elle est plus grande, ses feuilles sont plus larges, un peu pubescentes en-dessus ; VI 7 98 ROSACÉES. ses fleurs naissent plusieurs ensemble et se font remarquer par leurs calices cotonneux. Ses fruits sont rouge carmin et non penchés. — Elle fleurit en avril et en mai. Nature du sol. — Altitude. — Terrain calcaire et rocail- leux delà plaine. Géographie. — - Son aire paraît assez restreinte ; au sud , on la trouve dans les Pyrénées et dans le midi de l'Italie. — Au nord, dans les Vosges, le Jura, les Carpathes , le Xyrol. — A l'orient, en Dalmatie , en Hongrie , en Tran- sylvanie. Limites d'extension de V espèce. Sud , Royaume de Naples 40» | Écart en latitude : Nord , Garpathes. 50 j 10° Occident , Pyrénées 3 0. | Écart en longitude : Omw^ Transylvanie 22 E.j 25» Carré d*expansion . 250 G. MESPILUS, Lin. Très-petit genre , réduit par démembrement à 5 espèces dont 3 de l'Amérique septentrionale , 1 de la Sicile , et une autre de l'Europe ou de l'Asie. Mespilus germamca, Lin. — Petit arbre d'une crois- sance très-lente , rare dans notre contrée, oii il habite les haies et bien rarement la lisière des bois. Son tronc est très- rameux , et l'on y observe ;, dit Vaucher, trois sortes de rameaux ; ceux qui portent le fruit à leur sommet , ceux qui le porteront l'année suivante et qui se terminent par un bouton fortement écailleux, et les stériles qui avortent ou sont tronqués au sommet ; ces derniers ont des feuilles allongées et légèrement plissées. Les feuilles, velues en dessous, sont AMELANCHIER. 99 munies de stipules foliolaires et latérales. Les fleurs, grandes et blanches, sont presque sessiles, et leur calice a l'apparence de feuilles ordinaires. Le fruit , volumineux , conserve au sommet les débris persistants des feuilles calicinales. II tombe sans s'ouvrir et contient , dans une pulpe comestible , cinq osselets d'une grande dureté. Nature du sol. — Altitude. — Nous le trouvons sur les terrains siliceux et graveleux de la plaine ; mais , dans d'autres contrées, on le rencontre aussi sur calcaire et dans les montagnes. Ledebour l'indique depuis la plaine jusqu'à 800" dans le Caucase, et jusqu'à 1,200°^ dansleTaliisch. Géographie. — Au sud , il se trouve en Espagne , en Portugal , dans le midi de l'Italie , en Sicile. — Au nord , il végète dans plusieurs parties de l'Allemagne , dans le nord de la France, la Belgique et en Angleterre jusqu'à 54*^. — A l'orient, il s'étend dans la Servie , la Thrace , la Dal- matie , dans la Tauride , le Caucase , le Taliisch, la Géorgie, jusque sur les bords de la mer Caspienne. Limites d'extension de Vespèce. Sudy Sicile 38" ') Ecart en latitude : Nord, Angleterre 54 i 16° Occident, Portugal 10 O.-v Ecart en longitude : Orient , Géorgie 47 E. j 57° Carré d'expansion 912 G. AnXEIiAZaCHZEa. Distribution géographique du genre. — Il n'y a que 10 espèces connues dans ce genre, et 8 font partie de la végétation de l'Amérique du nord comme les Cratœgus. — 2 seulement sont européennes. 100 ROSACÉES. Amelanchier vulgaris, Mœnch. — Cet arbrisseau a de grands rapports avec le Cotoneaster , mais il devient plus grand, il s'élève au lieu de ramper et forme de jolis buis- sons qui naissent dans les fentes des rochers , ou qui crois- sent dans les lieux pierreux des coteaux oii il est souvent associé à V Anémone montana. Son bois est dur, sonécorce brune ou noirâtre. Ses bourgeons , même sur le point de s'épanouir, sont entourés d'une bourre cotonneuse , et le coton reste même souvent attaché jusqu'en automne à la nervure médiane, en dessous des feuilles. L'on voit, dès la fin d'avril , ses bouquets de fleurs blanches , aux pétales allongés , se montrer près des feuilles à peine développées. Plus tard, il présente des fruits ovales d'un noir bleuâtre, couronnés par les dents du calice et contenant un assez grand nombre de graines, 8 à 10. Nature du sol. — Altitude. — Nous avons rencontré cet arbrisseau sur tous les terrains, et toujours sur les rochers ou parmi leurs débris. — îl habite les coteaux, et dans la Suisse septentrionale , comme en Auvergne , il atteint à peine la hmite du noyer, selon Wahlenberg. Cependant M. Sendtner l'indique à 1,754™ dans les Alpes bavaroises; M. Massot à 1,640™ dans les Pyrénées, au Canigou. M. Durieu l'a trouvé en Afrique , dans la zone supérieure du Djurdjura, qui s'élève à 2,000™. Au sud du Venteux , il s'arrête à 1 ,350™ ; et, dans le midi de l'Espagne , M. Bois- sier dit qu'il végète dans les fissures des rochers entre 1 ,650 et 2,100™. Ledebour le cite dans le Caucase entre 600 et 2,000™. Géographie. — Au sud , il se trouve en France , dans les Pyrénées , dans le midi de l'Espagne et dans l'Afrique bo- réale. — Au nord , il existe dans les Vosges , dans les Car- nalhes , en Thuringe. — A l'occident, en Portugal. — A PYRUS. 101 l'orient, en Suisse, dans le midi de l'Italie, en Hongrie , en Croatie, en Transylvanie, en Thrace, dans l'île de Crète , dans le Caucase et en Géorgie. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Algérie 35<' ) Écart en latitude : Nord , Carpathes 50 ^ 15« Occident , Portugal 10 O. ) Écart en longitude : Orient, Géorgie 46 E. i 56» Carré d'expansion 840 G. PTBUS, Lin. Distribution géographiqu£ du genre. — En réunissant les Pyrus et les Sorbus^ ces arbres élégants forment un genre de 64 espèces, dont 26 européennes, 26 asiatiques, 12 américaines et 1 africaine. — Les 26 espèces d'Europe sont très-inégalement dispersées dans toute l'Allemagne, toute l'Italie , la France , la Grèce , la Dalmatie et la Scan- dinavie. — Les asiatiques sont surtout originaires de la Sibérie , du Népaul , des Indes orientales , de la Chine et de la Syrie. On en trouve quelques-unes en Perse, en Arabie, au Kamstchatka et l'une d'elles dans l'île de Sitcha une des Aléoutiennes. — Les 11 Pyrus de l'Amérique appar- tiennent tous au nord de ce continent. — Un seul est in- diqué avec doute en Afrique, en Egypte. Pyrus commcnis. Lin. — Grand et bel arbre que nous rencontrons dans les haies et dans les bois, à cime étendue et rameuse , couverte de plusieurs sortes de boutons , dont la majeure partie contient , il est vrai , et des feuilles et des fleurs. Les feuilles sont lisses et luisantes par-dessus, un peu 102 ROSACÉES. rudes en-dessous; ses tleurs sont d'un beau blanc, dispo- sées en bouquets dressés, tandis que ceux du cerisier sont toujours inclinés. Le calice a le tube parfaitement ar- rondi. Il abandonne au bout de quelques jours les pétales concaves qui lui sont adhérents , et des groupes de fruits pyriformes , verts et acerbes , à cinq pépins , sont parfois si nombreux qu'ils font fléchir les branches. — Cet arbre s'élève plus que le pommier. Ses branches s'écartent moins. — 11 fleurit en avril, ou dans les premiers jours de mai quand les années sont tardives. Linné le cite en fleur, àUpsal,le 25 mai 1748. Nature du sol. — AUilude. — 11 est indifférent à la nature du terrain , et croît partout. — Nous ne le trouvons qu'à une faible altitude, de 400 à 900™; dans la Suisse septentrionale, il s'élève , d'après Wahlenberg, presque jus- qu'à la Hmite supérieure du hêtre. Tenore dit que le poirier et le pommier sauvages figurent parmi les pomacées spon- tanées de la flore napolitaine. « Le poirier est très-commun dans tout le royaume , et atteint des dimensions consi- dérables. Il croît indistinctement dans les bois de la pre- mière région (de 300 à 800") , sur les collines et dans les plaines jusqu'au niveau de la mer (de 0 à 300"*). » M. Boue dit qu'en Turquie les poiriers sauvages se mêlent encore aux hêtres à l^OO™. Dans le Caucase cet arbre se tient entre 200 et 1,000™; dans le Taliisch, à cette dernière altitude. Géographie. — Au sud , le poirier sauvage entre en Es- pagne , et se trouve dans le midi de l'Italie et en Sicile. — Au nord, il occupe, disséminé, une grande partie de l'Eu- rope centrale ; il est partout en Danemarck, dans la Gothie australe, et n'est plus que sporadique en Suède et en Nor- vège; en Angleterre, il ne dépasse pas le 54°. 11 offre plu- PYRUS. 103 sieurs variétés dans l'Ingrie , dit M. Ruprecht, mais ne va pas au-delà de 58 à 60**. — A l'occident, il végète en Portugal. — A l'orient, en Suisse, en Italie, en Sicile, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans les Car- pathes , en Turquie, dans le Caucase et toute la Géorgie , dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de V espèce. Sud, Sicile 38° | Écart en latitude : Nord , Ingrie 60 j 22° Occident, Portugal 10 0. 1 Ecart en longitude : Orient , Caucase 48 E. » 58" Carré d'expansion 1276 Pyrus SALViFOLiA, DC. — Cet arbre très-rare croît dans les bois où il atteint une faible élévation. Il ressemble au poirier ordinaire, mais ses branches sont plus grosses, ses bourgeons sont entourés de coton floconneux qui persiste comme dans VAmelanchier sur le dessous des feuilles, et qui les rend même cotonneuses en-dessus dans leur jeunesse. Ses fleurs blanches , qui paraissent en mai , forment de petits corymbes. Ses fruits, portés sur de longs pédoncules, sont plus gros que dans le poirier commun. Nature du sol. — Altitude. — Terrain siliceux et gra- veleux des coteaux de la Creuse , à peu près à 600™ d'alti- tude. Géographie. — Cette espèce, à peine connue à l'état sau- vage, paraît occuper une partie seulement de la France cen- trale , que l'on peut à peine évaluer à 6 degrés carrés. Pyrus AMYGDALiFORMis,Vill. — C'est un arbrisseau bas et fameux , à branches diffuses et souvent épineuses , que 104 ROSACÉES. l'on rencontre sur les coteaux arides et pierreux , mêlé au Genista Scorpius , au Paliurus aculealus , à VEuphorbia nicœensiSy à VAphyllantes monspeliensis y etc. Ses feuilles sont très-entières, velues en dessous, et sortent de bour" geons cotonneux comme les jeunes pousses. Les fleurs sont blanches, en corymbe , portées sur des pédoncules tortueux. Le fruit est subglobuleux. — Il fleurit en avril. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne le connaissons que sur les calcaires et les coteaux peu élevés. Géographie. — Il habite au midi toute la région des oliviers , entre peut-être en Espagne, et s'arrête au pied du plateau central de la France ; peut-être existe-t-il aussi eu Italie, puisqu'il est en Sicile , où selon M. Spach, il a été in- diqué par Gussone sous le nom de P. cuneifolia. II est cité en Sardaigne , eu Grèce et en Dalmatie. Limites d'extension de V espèce. Sud, Sicile 38" ] Ecart en latitude : Nord , France 44 ^ 6" Occident , France 0 » Ecart en longitude . Orient, Grèce 22 E. | 22° Carré d'expansion 132 Pyrus Malus. Lin. — La belle famille des pomacées concourt d'une manière puissante à l'embellissement des campagnes pendant la première période de l'année. Quand les pommiers montrent leurs fleurs roses , entourées de jeunes feuilles de l'année , au-dessus des prairies parsemées de renoncules et de Myosotis, ils forment assurément un des plus beaux tableaux que puisse nous offrir le paysage. Ceux qui n'ont pas été assujettis au joug de la domesticité, étalent librement , dans les haies et dans les bois , des fleurs PYRCS. 105 aussi belles et aussi nombreuses. Ils ont comme les autres leurs bourgeons stériles et leurs bourgeons florifères ; offrant comme la plupart des arbres fruitiers , le curieux phénomène des générations alternantes. Mais cette belle végétation prin- tanière des pommiers s'arrête tout-à-coup. Ses feuilles qui dans leur bouton étaient roulées sur leurs deux bords, sont bientôt étalées ; le développement des rameaux s'arrête, et toute la vie se porte sur des fruits arrondis et déprimés , qui jaunissent à l'automne et répandent leur parfum. Ils font plier lesbranchesetforment,parleurensemhleet leur beauté, une parcelle de ce grand banquet auquel la nature convie , à cette époque de l'année, les êtres nombreux qui partagent avec nous le séjour de la terre. — C'est en mai que les pom- miers fleurissent, à peu près trois semaines après les poiriers. La moyenne de floraison pour l'Auvergne est le 18 mai, c'est le 21 , d'après Unger, pourleTyrol septentrional. Nature dusot. — ^ Altitude. — Le pommiers'accommode de terrains très-divers, pourvu qu'il y trouve un peu de fraî- cheur. Il s'élève peu comme le poirier et trouve sa limite en Auvergne à 900™ environ. Wahlenberg dit qu'il monte en Suisse presque jusqu'à la limite supérieure du hêtre. Lede- bour l'indique dans le Caucase de 200 à 1,000™ et à cette dernière altitude dans le Taliisch. Géographie. — Au sud , le pommier sauvage est assez rare en France et en Espagne. Il est indiqué ainsi que le poirier en Algérie ; mais il est douteux que ces espèces y soient réellement spontanées. Au nord , on le trouve tou- jours disséminé, comme le poirier, dans la majeure partie de l'Europe centrale , dans le Danemarck , la Gothie , la Nor- vège, la Suède où il s'avance dans les bois jusqu'à Upsal et la Finlande australe , en Angleterre et en Irlande jusqu'à 5.7®. — A l'occident , il habite le Portugal. -^ A l'orient. 106 ROSACÉES. il végète en Suisse, en Italie, en Sicile, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Grèce, enTauride, dans le Caucase, en Géorgie et sur les bords de la Caspienne , dans les Carpathes , dans la Turquie , où il se rencontre dans les forêts des plaines et des montagnes et dans les Rus- sies septentrionale , moyenne et australe. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Sicile 38" ) Ecart en latitude : Nord , Finlande 61 ^ 23» Occident, Portugal 10 O. ) Ecart en longitude : Orient, Russie moyenne 52 E. j 62° Carré d'expansion 1426 Pyrus Aucuparia, Gœrtn. — Cet arbre , dont les di- mensions ne sont jamais bien considérables, est un des plus beaux ornements de nos bois montagneux. Son écorce est lisse , et ses jeunes feuilles , plissées sur leur nervure mé- diane, sont abritées sous des boutons tomenteux. Quand les froids ont cessé dans les montagnes et dans les régions polaires , ces bourgeons s'ouvrent , et l'arbre se couvre de feuilles ailées au milieu desquelles naissent de beaux corymbes d'un blanc jaunâtre. Les insectes de la forêt ne cessent de bourdonner sur ces fleurs où quelques-uns d'entr'eux s'engourdissent le soir pour se réveiller le matin. A ces fleurs toujours fécondées soit par leurs propres étami- nes , soit par le pollen des fleurs voisines , succèdent des grappes de fruits arrondis et disposés en corymbes serrés qui , pendant longtemps , restent verts comme le léger feuillage qui les entoure. Mais à l'automne, on voit ces baies jaunir, devenir orangées , et enfin du rouge le plus pur, le plus vif et le plus contrastant sur le vert foncé du feuillage. PYRUS. 107 L'arbre chargé incline ses rameaux vers la terre. 11 conserve en hiver une partie de sa parure, et enfin les baies que les oiseaux ont méprisées dans leurs jours d'abondance, tombent sur la terre autour du tronc du sorbier , qui conserve encore les pédicelles rameux qui les portaient. — C'est à la fin de mai et quelquefois de juin que cet arbre fleurit dans nos cli- mats. Pallas le cite en fleur en Dahurie le 20 mai 1772. Nous l'avons cueilli en fleur sur les montagnes de Saint- Germain-l'Herm le 10 juin 1852. Nature du soi. — Altitude. — Cet arbre recherche les terrains siliceux , volcaniques et détritiques , sans fuir abso- lument le calcaire. — Il n'habite la plaine que dans les ré- gions du nord , et partout ailleurs il tend à s'élever. Nous le trouvons jusqu'à 1,500™ dans les montagnes de l'Auvergne. Il en est de même dans la Suisse septentrionale, où Wahlen- berg dit qu'il atteint la limite supérieure du sapin, et qu'il de- vient rare, se présentant alors sous la forme d'un arbrisseau rabougri et souffrant. De Candolle l'indique à 30™ à Liège, en Belgique, et à 1,200™ dans le Jura et dans les Alpes; cette élévation est moindre que celle donnée par Wahlen- berg, qui est d'environ 1,750™. M.Martins l'indique au Grimselà 1,624™. M. de Mohl fixe sa limite dans le Valais à 1,689™. M. Masson le cite dans les Pyrénées, sur le Ca- nigou, versant occidental, à 1,838™. Wahlenberg, dans les Carpathes, à 1,624™. En Ecosse, M. Watson dit qu'il croît de 640 à 800™. Ledebour l'indique dans le Caucase entre 1,000 et 1,800™, et dans le Talusch à 2,000™. M. Martins l'a trouvé à 447™ en Laponie, et Lessing depuis 30™ jusqu'à 360™, aux îles Loffoden. Sa limite, selon 3IM. Martins et Bravais , serait de 40 à 50"° plus basse que celle du bouleau. Géographie. — Le sorbier ne peut s'avancer au sud qu'à la faveur des montagnes. C'est ainsi qu'il se trouve sur le plateau 108 ROSACÉES. centra! , dans les Pyrénées , en Espagne et en Portugal ^ ainsi que dans le royaume de Naples où cependant, d'après Tenore , il végète dans une zone comprise entre 300 et 800™. — Au nord , son extension est considérable ; il arrive dans toute l'Europe, occupant toute la Scandinavie , y compris les Loffoden et le cap Nord. Il est commun dans toute la Suède oiî il habite les bois. Wahlenberg l'indique dans les régions sylvatique et sous sylvatique de toutes les Laponies suédoi- ses , principalement sur les pentes ombragées des monta- gnes. Sur le versant norvégien , il s'avance davantage, mais il cesse avant le bouleau. Dans ces hautes latitudes , ses fo- lioles sont très-glabres en-dessous, et ses pétioles sontpubes- cents. Le sorbier occupe aussi toutes les îles et les archipels britanniques ; il n'est pas indiqué aux Feroë , mais il n'est pas rare en Islande , oii ses fruits ne mûrissent cependant que dans la partie sud de l'île. Malgré cela il en occupe toute la surface , se trouvant dans les mêmes conditions que le Vaccinium Myrtillus , le Juniperus communis, le Ri- tes uva crispa , dont les semences , avalées par les oiseaux, sont constamment disséminées par eux dans des zones plus septentrionales oii ces espèces peuvent vivre, mais condam- nées à la stérilité par la rigueur du climat. — A l'occident, ce sorbier est cité en Portugal et au Groenland oii il reste vers le 61». — A l'orient , nous l'avons déjà mentionné en Suisse, dans les Carpathes, en Italie; nous devons y ajouter la Hongrie , la Croatie , la Transylvanie , la Turquie , le Cau- case , la Géorgie , les bords de la Caspienne, toutes les Rus- sies , toutes les Sibéries et la Dahurie. Limites d'extension de Vespèce. 5urf, Royaume de Naples 40° ) Écart en latitude : iVor^i, Cap nord 71 ^ 31» PYRUS. 109 Occident, Groenland 30 O. ) Ecart en longitude : Orient, Sibérie orientale 160 EJ 190" Carré d'expansion 5890 Pyrus hybrida, Lin. — ïl forme desbuissons peu élevés, à feuilles cotonneuses en-dessous, ailées à leur base ou pro- fondément pinnatifides. Nous n'avons vu ni ses Heurs, ni ses fruits , et nous l'avons trouvé rare et disséminé sur les montagnes , toujours au milieu des Pyrus Aria et P. Au- cuparia, dont il est sans doute un hybride. Nous ne devons donc pas nous occuper de sa géographie. Pyrus Aria , Erh. — L'alisier est un des arbres les plus remarquables de nos montagnes. Il s'y présente le plus ordi- nairement en buissons peu rameux; mais quand il peut croître en toute hberté, il devient un grand arbre dont la vie se pro- longe très-loin. Son écorce brune est parsemée de bourgeons écailleux dont le terminal s'ouvre le premier, et l'on en voit sortir assez tard déjeunes feuilles argentées ; elles sont appli- quées les unessurles autres, serrées, sans plis, et entremêlées de stipules linéaires qui tombent dès que le bourgeon est ou- vert. Ces feuilles, en grandissant, conservent toujours l'aspect satiné de leur face inférieure, et les alisiers se distinguent de très-loin , des hêtres , des aubépines , des bouleaux et des autres espèces en société desquels ils forment ordinairement des taillis. Il montre au commencement de l'été de nombreux corymbes de fleurs blanches, ayant une légère teinte jaunâtre, et à ces panaches blancs qui terminent les rameaux , succè- dent de beaux fruits rouges qui restent longtemps fixés sur les arbres. Leur pellicule éclatante recouvre une pulpe demi- solide et lacuneuse , dans laquelle des graines dures sont disséminées deux à deux, mais oiî les loges, primitivement au nombre de 2 ou 3, sont toujours évanouies. ÎIO ROSACÉES. Nature du soi. — Altitude. — Il est indifférent et croît sur les granits , les basaltes , les scories , les pépérites ou les calcaires, et recherche pourtant les terrains détritiques. — Il se plaît sur les montagnes oij nous le trouvons surtout , entre 800 et 1 ,300". De Candolle l'indique à 40™ en An- jou, à 1,200™ au Mont-Dore ; Wahlenberg le cite dans la Suisse septentrionale depuis les derniers noyers jusqu'aux derniers sapins , dans les lieux qui ne sont pas dominés par des neiges éternelles, car, dans ces dernières conditions, il fuit les sapins. C'est du reste le dernier arbre feuille qui, dans ces lieux élevés , contraste par son feuillage argenté avec la sombre verdure des conifères. M. Sendtner lui donne pour limite, dans les Alpes bavaroises, 1,494™; M. Massot, au Canigou, 1,566™ ; M. Martins, 1,300™ au Ventoux, surle versant sud; M. Philippi 1 ,700™, sur les flancs de l'Etna. Tenore le place entre 800 et 1,200™; Ledebour entre 600 et 1,000™, dans le Caucase. C'est donc toujours une espèce des montagnes , car, dans le midi de l'Espagne, M. Boissier l'a rencontré seulement entre 1,650 et 2,100™. Géographie. — Au sud , les montagnes des Pyrénées et de l'Espagne, et probablement le Djebel-Tougour, en Afri- que , 011 l'espèce est citée avec un point de doute par M . Cos- son. — Au nord, toute l'Europe centrale, le Danemarck, la Norvège et rarement les côtes occidentales de la Suède. Il est aussi en Angletçrre et en Irlande jusqu'au 59". — A l'occident, il croît en Portugal ; il est aussi indiqué aux Ca- naries où il n'est peut-être pas spontané. — A l'orient, il habite la Suisse , l'Italie , la Sicile , la Dalmatie , la Croatie, la Hongrie , la Transylvanie , les Carpathes , le Pinde , le mont Athos, le Caucase, la Tauride , la Géorgie, l'Ar- ménie, le Taliisch, le mont Ararat, et il entre dans la Sibérie altaïque. PYRUS. 1 1 î Limites d'extension de V espèce. Sud , Midi de l'Espagne 38" 1 Écart en latitude : Not'd , Norvège 65 \ 27° Occident , Portugal 10 0. 1 Écart en longitude ; Orient , Sibérie de rAltaï 9G E. j 106° Carré d'expansion 2862 Pyrus torminalis , Elir. — Aussi élevé dans nos con- trées que les autres Pyrus , celui-ci forme quelquefois des buissons ou de petits arbres, dans les baies et dans les bois rocailleux. Il étale de belles feuilles larges et lobées, sans stipules, et au sommet des branches se trouvent de gros bou- tons florifères tout entourés d'écailles foliacées et velues. Les fleurs qu'ils contiennent forment un corymbe ; leurs pé- tales sont blancs, étages et striés; les fruits qui leur succèdent sont des baies d'un rouge un peu terne , petits et portés sur des pédicelles cotonneux. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il croît en Auvergne sur les terrains siliceux et graveleux des plaines et des coteaux , mais dans d'autres contrées , il végète sur le calcaire ; Wah- lenberg dit que, dans la Suisse, il habite les bois des mon- tagnes basses et qu'il se tient loin au-dessous de la hmite des hêtres. Tenorele place, dans le royaume deNaples, entre 300 et 800™ , dans sa région des bois. Ledebour le cite dans le Talûsch entre 600 et 1,000"", et jusqu'à 2,000"» dans le district du Drych. Géographie. — Au sud , le midi de l'Italie, la Sicile et l'Espagne. — Au nord, l'Europe centrale , jusqu'au Dane- marck austral et jusqu'en Angleterre au 54°. — A l'occi- dent, le Portugal. — A l'orient , la Suisse, l'Italie, la Si- cile, laDalmatie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, 112 ROSACÉES. la Grèce , le mont Pélion , le mont Athos , la Thrace , le Caucase , la Tauride , le Talûsch , la Russie moyenne et la Sibérie du Baïkal. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Sicile 38» |Écart en latitude : iVorrf, Angleterre 54 i 16<* Occident^ Portugal 10 0. 1 Écart en longitude: Orient , Sibérie du Baïkal 116 E. | 126» Carré d'expansion . . . . é 2016 Pyrcs Chamoemespilus, Ehrh. — Moins haute en stature que les autres espèces de Pyrus , celle-ci forme sur les pelouses élevées , ou parmi les rochers des montagnes , des buissons élargis dont les branches, longtemps courbées par la neige , restent souvent appliquées sur le sol. Quand le prin- temps arrive dans ces régions élevées , il ouvre ses bourgeons et montre des feuilles entourées de duvet, qui semblent craindre encore le retour des frimats. Mais peu à peu elles s'étendent , elles perdent leur duvet , deviennent lisses et glabres , d'un vert foncé, ovales et dentées sur leurs bords* Les fleurs paraissent au commencement de l'été ; elles sont aussi réunies en corymbes, roses ou purpurines , munies de pétales petits , dressés et qui s'ouvrent à peine. Les fruits^ rouges à leur maturité , sont ovoïdes et dressés. Il n'est pas rare de trouver cette espèce associée au Juniperus nana , et de voir s'élever du milieu de ses rameaux , ou les tiges vigoureuses du Gentiàna lutea , ou les pousses allongées du Convallaria verticillata. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Nous le trouvons sur les terrains siliceux et volcaniques , mais il croît dans d'autres contrées sur les calcaires compactes. Il habite constamment PROPORTIONS RELATIVES. 113 les montagnes ; de Candolle lui assigne comme minimum 1,000™ dans le Jura, et 2,000™ au mont Cenis; nous le trouvons jusqu'à 1,600™ en Auvergne, jamais au-dessous de 1,200™. Tenore le place aussi, dans sa région des bois , entre 800 et 1,200™. Wahlenberg dit qu'il croît unique- ment sur quelques points de la Suisse septentrionale, vers la limite supérieure des sapins (1,600 à 1,700™), où il est abondant; il y constitue un arbrisseau isolé et presque caché par les herbes environnantes , comme sur les monta- gnes de l'Auvergne. Géographie. — Au sud, les Pyrénées, l'Espagne, le midi de l'Italie. — Au nord , la Suisse, les Carpathes, les Vosges. — A l'occident, l'Espagne. — A l'orient, le Piémont, laLom- bardie , la Hongrie , la Transylvanie, la Turquie, au mont Athos. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Royaume de Naples 40° | Écart en latitude : iVord, Carpathes 50 ' 10° Occident , Pyrénées 4 0. ] Ecart en longitude : Orient , Turquie 22 E. i 26« Carré d'expansion 260 FAMILLE DES ONAGRARIEES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le setis des latitudes. Latitude. Longitude. Nigritie 0«à 10° 18° 0. à 5°E. 1 : 312 Abyssinie 10 à 16 32 E. à 41 E. 1 : 238 Algérie 33 à 36 5 O. à 6 E. 1:420 Royaume de Grenade. 36 à 37 5 0. à 8 O. 1 : 246 VI 8 114 OXAGRARIÉES. Latitude. Longitude. Sicile 37«à 38° 10«E. àl3«E. 1 Portugal 37 à 42 9 O. à 11 O. 1 Royaume de Naples. . 38 à 42 11 E. à 16 E. 1 Caucase 40 à 44 35 E. à 48 E. 1 Tauride 43 à 40 31 E. à 34 E. 1 Plateau central 44 à 47 0 à 2 E. 1 France 42 à 5l 7 0. à 6 E. 1 Russie méridionale... 47 à 50 22 E. à 49 E. 1 Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. 1 Carpathes 49 à 50 19 E. à 22 E. 1 Angleterre 50 à 58 1 O. à 7 0. 1 Russie moyenne 50 à 60 17 E. à 58 E. 1 Scandinavie entière. . 55 à 71 3 E. à 29 E. 1 Danemarck 52 à 57 7 E. à 12 E. 1 Gothie 55 à 59 10 E. à 15 E. 1 Suède 55 à 69 10 E. à 22 E. 1 Norvège 58 à 71 2 E. à 10 E. 1 Russie septentfie.... 60 à 66 19 E. à 57 E. 1 Finlande 60 à 70 18 E. à 28 E. 1 Laponie 65 à 71 14 E. à 40 E. 1 Europe entière 1 286 190 205 194 249 110 175 159 157 118 97 129 97 93 97 98 96 144 117 100 360 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. Irlande 51° à 55« Angleterre 50 à 58 Allemagne 45 à 55 Russie moyenne.. . 50 à 60 Sibérie de l'Oural . 44 à 67 Sii)érie altaïque. . . 44 à 67 Sibérie du Baical.. 49 à 67 Daburie 50 à 55 Sibérie orientale... 56 à 67 Longitude. 7«0. à 13<'0. . 121 1 0. à 7 0. 97 2 E. à U E. . 157 17 E. à 58 E. : 129 55 E. à 74 E. : 212 66 E. à 97 E. : 217 93 E. à 116 E. : 207 110 E. à 119 E. 252 111 E. àl63 E. 118 PROPORTIONS RELATIVES. 115 Latitude. Longitude. Sibérie arctique. . . 67" à 78» Kamtschatka 46 à 67 PaysdesTschukhis. » » Iles de l'Océan or='. 51 à 67 Amérique russe. . . 54 à 72 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. 60» E. àl6loE. 1 : 78 148 E. à 170 E. 1 150 155 E. à 175 0. 0 : 0 170 E. à 130 0. 1 71 170 0. à 130 E. 1 74 Latitude. Altitude en mètres. Roy.deGr'%rég.alp.etniv. 36° à 37» 1500 à 3500 1 Roy.deGrenade,rég.niv.. 36 à 37 2500 à 3500 1 Pyrénées 42 à 43 500 à 2700 1 Pyrénées élevées 42 à 43 1500 à 2700 1 Pic duMidi, de Bagnères.. » » 0 Plat, central, rég.montagn. 44 à 47 500 à 1900 1 Plateau central , sommets. . 44 à 47 1500 à 1900 1 Alpes 45 à 46 500 à 2700 1 Alpes élevées 45 à 46 1500 à 2700 1 243 122 97 159 0 55 51 104 175 Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Longitude. Iles du Cap-Vert 12«à 14« 24° O. à 27» 0. 1 Canaries 28 à 30 15 O. à 20 0. 1 Hébrides 57 à 58 8 O. à 10 O. 1 Orcades 59 5 O. à 6 0. 1 Shetland 60 à 61 3 0. à 4 O. 1 Feroë 62 9 0. 1 Islande 64 à 66 16 0. à 27 0. 1 Mageroë 71 24 E. 1 Spitzberg 79 à 80 10 E. à 20 E. 1 IleMelville 76 114 O. 0 lie J. Fernande/ 33 à 40 S. 76 0. 0 Nouv.Zélande(nord). 35 à 42 S. 171 0. à 176 0. 1 Malouines 52 S. 59 O. à 65 O. 0 269 503 82 73 103 37 51 64 77 0 0 30 0 116 ONAGRARIÉES. Le premier tableau indique que les Onagrariées s'éloi- gnent des pays chauds et deviennent plus abondantes dans les parties froides des régions tempérées. C'est en Angle- terre et en Scandinavie qu'elles atteignent leur maximum , qui fait alors plus de 1/100^ de la végétation. Plus au nord encore leur nombre diminue , et il est certain que la zone qui leur est la plus profitable est entre 50 et 65° de latitude. Le second tableau nous fait voir qu'elles sont peu in- fluencées par les longitudes , car leurs proportions n'offrent rien de régulier , ni dans un sens , ni dans un autre. Il semble pourtant qu'elles augmentent en nombre vers l'orient dans les contrées les plus froides , et surtout en appro- chant de l'Amérique du nord , où effectivement ces plantes sont bien plus communes qu'en Europe. Le troisième tableau prouve que les régions montagneu- ses leur sont favorables , mais jusqu'à une certaine limite seulement. Les zones les plus élevées des Alpes et des Pyré- nées sont moins riches que les zones inférieures. Enfin, le quatrième tableau nous démontre que les îles des chmats froids sont relativement plus riches en Onagra- riées que les continents , et que , dans l'hémisphère sud , la Nouvelle-Zélande possède un si grand nombre de ces plan- tes, qu'elles font le 1/30*' de la végétation. Cette famille a son plus grand centre de développement dans la zone tempérée de l'Amérique, et s'étend jusqu'à la zone glaciale du Nouveau-Monde. Elle est aussi largement représentée dans l'Amérique tropicale , puis dans la zone tempérée de l'Europe, et ses espèces, quoique dispersées sur toute la terre, deviennent plus rares sous la zonetorride de l'ancien continent. EPILOBICM. 117 O. EPILOBIUM, Lin. Distribution géographique du genre. — Les Epilobium forment 4 groupes principaux : en Europe, dans l'Amérique du nord, en Asie et en Océanie. Il en existe plus de 60 es- pèces. — 19 sont européennes et dispersées en France , en Allemagne , en Scandinavie , et dans la partie moyenne ou septentrionale du continent, — L'Amérique du nord en a 15 : aux Etats-Unis , au Canada et au Mexique. — 5 font partie de la végétation de l'Amérique du sud ; toutes sont du Chili. — On en compte 13 en Asie, dont 6 aux Indes orientales, 2 en Sibérie , 1 au Népaul , 1 en Dahurie , et les autres se dirigent vers l'Amérique par les îles Aléoutien- nes. — Un petit groupe de 9 à 10 espèces appartient à rOcéanie : 2 sont de la Nouvelle-Hollande , 7 sont reléguées à la Nouvelle-Zélande , où ces formes sont répandues et communes comme en Europe. — L'Afrique a un Epilo- bium en Abyssinie , un autre au cap de Bonne-Espérance. Epilobium angustifolicm , Lin. — Grande et magni- fique espèce, parure de la terre jusques au milieu des glaces du nord , et vivant en groupes tellement nombreux que souvent la lisière des forêts , les taillis ou les lieux her- beux où elle abonde, sont teints en rose sur une grande étendue. — Ses racines sont traçantes, et ses tiges, droites, élevées et rougeètres, sont munies de feuilles étroites, longue- ment lancéolées , garnies de veines transparentes qui cou- pent la nervure médiane à angles droits. Elles sont d'un vert sombre en-dessus , grises ou cendrées en-dessous , et roulées sur leur bord inférieur avant de s'épanouir. La tige est terminée par un éclatant épi de fleurs roses ou rouges , dépourvues de bractées, entièrement découvertes, et pro- 118 ONAGRARIÉES. duisant par contraste avec son propre feuillage ou avec la verdure des forêts , les tableaux les plus gracieux de la na- ture sauvage. Ces fleurs sont un peu irrégulières , à 4 pé- tales roulés avant la floraison qui a lieu le matin ou dans la journée pour tous les épilobes , jamais le soir comme dans les œnothères. Toutes ces fleurs s'ouvrent successivement de la base au sommet, et lorsque les anthères roses, ou vio- lettes , ont fini de répandre leur pollen , le stigmate ouvre alors ses 4 lobes papillaires et se trouve fécondé indirecte- ment par les fleurs supérieures. Cette attente du jour de l'hyménée fait que la fleur reste longtemps épanouie , et par cette combinaison si simple , la nature prolonge le spec- tacle de l'éclatante floraison de l'épilobe. Quand la féconda- tion est opérée , les pétales se referment , laissant souvent en dehors le stigmate qui s'était déjeté pour recueillir plus facilement le pollen des fleurs supérieures , et le fruit qui s'allonge ne tarde pas à mûrir. Ce fruit , dans tous les épilo- bes, est une capsule tétragone, formée de 4 valves qui, lors de la maturité, se séparent au sommet, en sorte que la cap- sule se fend successivement en 4, en laissant voir dans son milieu un placenta quadrangulaire à 4 rangs de semences. A mesure que les valves s'écartent, les graines, symétrique- ment disposées et imbriquées , se détachent , mais elles res- tent encore quelque temps fixées par de légères et charmantes aigrettes de soie, qui s'étalent et bientôt se laissent entraîner par le vent. Les valves continuentà s'ouvrir, et enfin les der- nières semences retenues dans le fond de la capsule prennent aussi leur essor, et le même phénomène recommence pour les fruits supérieurs. — Cette plante est souvent associée auRubus idœus, au Sambucus racemosa , au Lonicera nigra, au Va- leriana iripleris. Nous l'avons vue, dans les bois, constituer des zones entières par sa belle végétation , suivre la lisière EPILOBIUM. 119 des chemins sur une étendue de plusieurs kilomètres , appa- raître sur le sol aussitôt après la coupe des futaies, ou for- mer d'élégantes corbeilles dans les lieux restreints où l'on avait fait du charbon. — Sa floraison est tardive , elle com- mence en juillet, continue en août, quelquefois en septembre. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente, et quoique très-belle sur les terrains volcaniques du plateau cen- tral , on la trouve également sur les terrains meubles et sili- ceux et sur les calcaires compactes. — Elle habite la plaine dans une partie de l'Europe et même dans le nord de la France; mais elle peut néanmoins s'élever dans ces contrées, et à plus forte raison dans les pays chauds. Nous la trouvons , en Auvergne , entre 800 et 1 ,200". De Candolle l'indique à 40™ en Anjou et à 1,400™ dans les Alpes et dans le Jura. M. Boissier la cite dans les lieux humides et ombragés de sa région montagneuse à 1,450™. Ledebour donne son al- titude dans le Brechtau à 1,300™ ; aux Loffoden par 70° , elle monte encore, selon Lessing, de 0 à 325™. Géographie. — Il semble que la nature ait donné à une plante aussi belle la mission de décorer la terre jusque dans les lieux les plus sauvages. — Au sud, cet épilobe s'arrête en Espagne et dans le midi de l'Italie , en Sicile, et n'at- teint ces régions qu'à la faveur des montagnes. — Dans le nord, au contraire , on le trouve partout, dans toute la Bel- gique, toute l'Allemagne, toute la Scandinavie oîi il occupe les lieux pierreux et sylvatiques , à l'exception des hautes montagnes. En Laponie il est aussi commun et devient presque domestique ; il habite, dit Wahlenberg, les bois fertiles et les prés cultivés des régions sylvatique , sous-syl- vatique et même sous-alpine de toutes les Laponies; il est abondant près des lieux fumés et autour des cases des La- 120 ONÂGRÂRIÉES. pons. Dans aucun pays, dit le savant auteur de la Flore de la Laponie , il n'est aussi commun et n'offre autant d'éclat qu'à cette extrémité du monde. C'est la plus belle de toutes les espèces de cette contrée , à laquelle elle paraît étrangère par son port et son éclat; elle atteint le cap Nord à 71° 10'. On trouve aussi cet épilobe en Angleterre , en Irlande , aux Orcades , au Shetland, non aux Hébrides , aux Féroë et en Islande , dans la vallée de Norderaa, près de Baula ; il mû- rit ses graines dans la partie orientale de l'île. Il relève, dit M. E. Robert, par ses vives couleurs violettes, les som- bres produits volcaniques. Pallas l'a rencontré dans le nord de la Sibérie, mélangé au Polemonium ccBruleum^ kVA- conitum tycoctonum, et sur les bords de la mer glaciale, où il n'avait, dit-il, que 3 pouces, et portait de grandes fleurs très-belles. — A l'occident, il végète dans une grande par- tie de l'Amérique, à Terre-Neuve , où, comme en Eu- rope , il paraît tout à coup après l'exploitation des forêts, au lac Huron par 69" et jusque sur les bords de l'océan Pacifi- que, sur ceux de la rivière Colombie , et au Groenland. La plante américaine a constamment les feuilles plus étroites que la nôtre. — A l'orient , cet épilobe est assez rare dans les contrées septentrionales où il reste dans les bois infé- rieurs sans s'élever dans les montagnes; dans les Carpathes, dans l'Italie méridionale , la Sicile , où au contraire il ne végète que dans les montagnes , comme en Turquie , sur l'Olympe bithynique. Il occupe la Tauride , le Caucase , la Géorgie, l'Arménie, toutes les Sibéries, la Dahurie , le Kamtschatka ; il passe le détroit de Behring par les îles Sitcha , Unalascha et les autres Aléoutiennes, aborde dans l'Amérique arctique et rejoint les individus qui habitent toute l'Amérique septentrionale. EPILOBIUM. 121 Limites d'extension de Vespèce, 5Mrf, Royaume de Grenade. . . 37° J Ecart en latitude: JVorrf, Cap Nord 71 ( W Occident et Orient 360 | ,„^ I 360° Carré d'expansion 12240 Epilobicm Dodon^i, Vill. — Cette espèce croît en touf- fes assez volumineuses sur les sables des rivières et sur les bords des torrents. Ses racines traçantes la rendent très- sociale , et ses tiges quelquefois courbées, mais plus souvent droites et rougeâtres, sont garnies de feuilles linéaires et rou- lées sur leurs bords inférieurs dans leur jeunesse. Ses fleurs, portées sur des pédoncules axillaires , adhérents aux brac- tées, naissent en bouquets ou plutôt en épis resserrés au sommet des tiges, et sont aussi très-élégantes. Leurs pétales, d'un rouge violacé , s'écartent lors de l'épanouissement de manière à rendre la fleur un peu irrégulière, et le stigmate, quadrifide, se place sur le côté , ouvrant ses 4 lobes pour re- cevoir le pollen des fleurs supérieures. Alors il se referme et les fruits mûrissent en présentant les mêmes caractères que ceux de l'espèce précédente et des autres épilobes. — Il fleurit en juin , juillet et août , au milieu des saules , de VOEnothera biennis et de VErigeron canadense, compagnes d'origine étrangère ordinairement plus communes que lui. Nature du sol. — Altitude. — Recherche les terrains siliceux, sablonneux et humides. C'est une plante des mon- tagnes, qui ne descend qu'accidentellement dans les plaines, entraînée par les eaux. De Candolle l'indique à 0 à Mont- pellier, et à 1,000™ dans les Alpes. Ledebour la cite dans tout le Caucase, de 1,000 à 3,000™. 122 ONAGRARIÉES. Géographie. — Au sud , les Pyrénées. — Au nord , le sud de l'Allemagne, la Suisse septentrionale. — A l'occi- dent , la France. — A l'orient , les Alpes , l'Italie, la Hon- grie , la Croatie , la Transylvanie , la Turquie , au mont Athos , le Caucase et la Géorgie. Limites d^ extension de V espèce. 5M(i, Turquie 38° | Ecart en latitude: Nord , Allemagne 50 j 12° Occident, France 0 ) Ecart en longitude : Orient , Géorgie 45 E. ' 45® Carré d'expansion 540 EpiLOBiUM HiRSUTUM, Lin. — Elégante espèce qui croît en touffes vigoureuses sur le bord des eaux, dans les lieux humides , le long des ruisseaux et des fossés , et dont les fleurs roses contrastent avec la verdure toujours si abondante dans ces localités. Tantôt cette plante se mêle aux Typha et aux Sparganium, tantôt elle accompagne l'iris aux grandes fleurs jaunes, le Lysimachia vulgaris, ou les tiges débiles et fleuries du Solaniim Dulcamara. — Ses feuilles sont mol- les et velues, opposées; leur parenchyme est percé (à la loupe) de glandes rondes et transparentes; ses tiges sont droites et ses rameaux réunis en faisceaux. Les fleurs naissent surtoutà l'ais- selle des feuilles supérieures qui se transforment en bractées. — L'ovaire est très-long, rougeâtre et velu, les 8 étamines à anthères jaunes, sont placées à deux hauteurs différentes, et le stigmate, quadrifide et papillaire, reçoit le pollen à l'é- poque de la fécondation. Ces fleurs s'épanouissent dans le commencement de l'été , et continuent de se développer en remontant vers le sommet de la plante jusqu'au milieu de l'automne. Elles ne durent qu'un jour, s'ouvrant EPILOBllM. 123 dans la matinée , que le soleil brille ou que le temps soit couvert. Les pétales sont jaunâtres à leur base, d'oii partent des veines demi-transparentes qui s'étendent dans le limbe dont la couleur rouge augmente d'intensité jusque vers le bord supérieur. Les anthères et le stigmate sont d'un jaune pâle. Nature du sol. — Altitude. — Indifférent au sol , pourvu qu'il soit humide , cet épilobe reste ordinairement dans les plaines. M. Boissier l'indique dans le raidi de l'Espa- gne , jusqu'à 1,200""; et Ledebour dans le Caucase, de 400 à 1,000™. Géographie. — C'est un des épilobes qui s'avanc-e le plus loin vers le sud ; on le trouve en Espagne, en Algérie et jusque sur le bord des ruisseaux et des étangs de l'Abyssinie. — Au nord , on le rencontre dans toute l'Europe centrale, en Danemarck , en Gothie , en Norvège et en Suède , tou- jours en plaine et sur le bord des eaux ; en Finlande , en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, il est en Portugal. — A l'orient , dans toute la Suisse , en ItaHe , en Sicile , en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie , en Transylvanie, en Turquie, en Grèce, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, en Palestine , oii la variété incanum a été trouvée par M. Bové sur les bords du Jourdain ; en Géorgie , tout au- tour de la Caspienne , dans les Carpathes , en Turquie , dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, et dans la Sibérie de l'Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Abyssinie 12® ) Écart en latitude : iVorc? , Finlande australe 62 -' 50<» Occident , Portugal 10 0.| Écart en longitude : Orient, Sibérie altaïque 96 E. j 106® Carré d'expansion 5300 124 ONAGRARIÉES. Epilobicm PARViFLORUM , Schreb. — Il croît aussi sur le bord des eaux , dans les lieux humides. Sa tige est simple , cylindrique , garnie de feuilles molles et pubescentes des deux côtés , lancéolées et dentées. Les fleurs sont petites, roses, axillaires , un peu irrégulières, à 4 pétales échancrés ; ses stigmates sont quadrilobés. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Indifférent pourvu que le sol soit humide ; il est très-abondant à Nantes , sur les sables maritimes (Lloyd); il reste dans les plaines. Géographie. — Au sud, en Espagne, en Algérie, aux Ca- naries , et, selon Vogel, le long d'un ruisseau dans l'île de Saint-Antoine, l'une des îles du cap Vert. — Au nord, dans toute l'Europe centrale, en Danemarck, en Gothie, en Nor- vège, dans la Suède australe , en Angleterre , aux Hébrides et en Irlande. — A l'occident, le cap Vert et les Canaries. — A l'orient la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie, la Tran- sylvanie , la Turquie , l'Italie , la Tauride , le Caucase , la Géorgie jusqu'à Lenkorau , les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de V espèce. Sud, Iles du cap Vert 12° | Écart en latitude : Nord , Norvège 64 i 52° Occident , Iles du cap Vert 25 0. ] Écart en longitude : Orient , Lenkoran 46 E. ^ 11° Carré d'expansion 3692 Epilobicm montanum. Lin. — On trouve presque partout cette espèce vivace, dans les bois, les bruyères et les pâtu- rages, sur les rochers et les pentes herbeuses des montagnes, oùellevitsolitaireougroupée. Elle varie beaucoup. Ses feuilles sont ovales , lancéolées , les inférieures opposées , les supé- rieures alternes, toutes plus ou moins pubescentes. Les fleurs EPILOBIUM. 125 sont petites, axillaires,un peu irrégulières, à 4 pétales échan- crés. Le stigmate se divise en 4 parties entourées de papilles et que les anthères recouvrent de pollen à l'époque de l'épa- nouissement et quelquefois avant. — Fleurit en juin , juil- let et août. Nature du sol. — Altitude. — Cet épilobe est indiffé- rent, il accepte tous les terrains et toutes les hauteurs. De Candolle l'indique à 40™ en Anjou et à 1,400™ dans les Alpes. Nous le trouvons jusqu'à 1,200 et 1,300™ [sur les montagnes de l'Auvergne. Ledebour le cite dans tout le Caucase depuis 600 jusqu'à 2,000™, et Lessing dit qu'aux Loffoden il atteint encore 220™. Géographie. — Au sud , il existe dans les Pyrénées , en Corse, dans le midi de l'Espagne. — Au nord , dans toute l'Europe centrale , et dans toute la Scandinavie jusqu'à Hammerfest. Il habite en Suisse et en Norvège les rochers humides des forêts ; en Laponie il est commun dans les lieux boisés, au pied des Alpes du Nortland, sur le côté suédois surtout ; c'est la variété collina , dont le stigmate est plutôt bipartiquequadrifîde; toutes les îles et archipels britanniques, lesFeroë et l'Islande ont aussi cette espèce. — A l'occident, elle existe encore en Portugal. — A l'orient , elle végète en Suisse, sur les rochers humides et dans les bois, en Italie, en Sicile , en Corse , en Dalmatie , en Hongrie , en Croatie, en Transylvanie , en Tauride , au Caucase , en Géorgie , sur les bords de la Caspienne , dans les Carpathes , en Turquie , dans la Bulgarie occidentale et sur l'Olympe bithy- nique ; dans toutes les Russies et toutes les Sibéries. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Royaume de Grenade, . , 37'» ) Écart en latitude : Nord , Hammerfest 70 ^ 33» 126 ONAGRARIÉES. Occident , Islande 22 O. ) Ecart en longitude '. Orient , Sibérie orientale 1 60 E J 182° Carré d'expansion 6006 Epilopium PALUSTRE , Lin. — Cette espèce habite les marais tourbeux, les bords des ruisseaux, des prairies maré- cageuses , et se présente sous des formes très-variées , selon les localités où elle a choisi son séjour. Ses racines sont vivaces et produisent de bonne heure des tiges simples ou rameuses, basses ou assez élevées, qui sont munies de feuilles étroites, presque linéaires , la plupart alternes et réguliè- rement appliquées les unes contre les autres dans le bourgeon. Ses fleurs sortent solitaires des aisselles supérieures des feuilles . Les pétales sont lilas et veinés de violet. Le stigmate a la forme d'une petite massue papillaire, et les étamines, qui s'en approchent au point de le toucher, y déposent de bonne heure de gros grains de pollen d'un jaune pâle, libres et sans filaments entremêlés. Nature du sol. — Altitude. — Cette plante recherche les terrains très-mouillés , imbibés d'eau , mais elle a néan- moins une préférence pour les sols siliceux et tourbeux. Elle s'élève facilement dans les montagnes, et dans le midi de l'Espagne, elle atteint de 2,000 à 2,600™ selon M. Boissier. Nous la trouvons jusqu'à 1,500™ sur les montagnes de l'Auvergne. Géographie. — Son aire est très-étendue. Au sud, elle atteint, au moyen des montagnes, le midi de l'Espagne et les Canaries. — Au nord elle est partout : en Allemagne, en Scandinavie oii elle reste aussi dans les lieux tourbeux ; en Laponieoù elle croît au milieu des Sphagnum , des Salix La- ponum, de VEriophorum vaginatum, exactement comme dans les marais du Mont-Dore ; mais la variété Lapone est EPILOBIUM. 127 trés-grêle, à tiges simples, à feuilles linéaires, obtuses, et à stigmate subdivisé. Elle occupe aussi les îles elles archipels anglais, lesFeroë et l'Islande. — A l'occident, on la rencon- tre en Irlande , aux Canaries , en Amérique , dans le La- brador , dans tout le Canada jusqu'au 64° ; dans les prairies des montagnes Rocheuses d'où elle remonte encore vers le nord, offrant, comme la plante européenne, de nombreuses variétés, dont quelques-unes sont peut-être des espèces. — A l'orient, elle existe en Suisse , dans les marais froids de la plaine; en Italie, en Sicile, dans le Caucase, dans toute l'Asie mineure ; dans les Carpathes, la Turquie , toutes les Russies, toutes les Sibéries , la Dahurie, le Kamtschatka ; puis elle passe dans l'Amérique arctique , oii elle retrouve la plante qui remonte des montagnes Rocheuses, faisant ainsi le tour du monde. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Canaries 30° 1 Ecart en latitude : TVorc? , Hammerfest 70 ) 40° Occident et Orient 360 i ' & • * 360« Carré d'expansion 14400 Epilobium virgatcm , Pries. — Il habite le bord des eaux , et ne diffère de l'espèce suivante , avec laquelle il a été et est encore confondu , que par ses feuilles moins longues et plus larges , par ses fruits plus étroits , et surtout par ses stolons filiformes , très-allongés , et pourvus d'un petit nombre de feuilles très-écartées. Nous acceptons volontiers ces caractères distinctifs donnés par M. Godron, mais nous sommes forcés, pour l'examen géographique, de réunir cet épilobeà VE. tetragonum. i2d ÔNAGRARIÉES. Epilobium tetragonum, Lin. — Il végète, comme pres- que toutes les espèces de ce genre , le long des fossés, dans les lieux inondés , ou pour le moins très-humides. Il élève des tiges droites, rameuses , tétragones , garnies de feuilles lancéolées , opposées ou alternes dans le haut de la tige. Les fleurs naissent aux aisselles supérieures ; elles sont d'un beau rose , à stigmate entier et cylindrique qui, lors de l'épanouis- sement, est déjà recouvert de grains de pollen et complè- tement fécondé. — Il fleurit en juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et croît partout , pourvu que le sol soit humide , et peut atteindre 1,000 à 1,200™ dans les montagnes. Géographie. — Au sud , les Pyrénées , la Corse , le midi de l'Espagne, les vallées de l'Atlas. — Au nord, tout le centre de l'Europe , le Danemarck , la Suède et la Norvège, le long des ruisseaux qui vont se rendre dans la mer. Dissé- miné en Finlande, il est répandu en Angleterre , en Ir- lande , aux Hébrides , aux Orcades , aux Féroë , en Is- lande et aux Shetland. — A l'occident , il végète en Por- tugal et dans une grande partie de l'Amérique du nord , dans le Canada , en plaine jusqu'au 64°. Il abonde dans les vallées des montagnes Rocheuses , et sur la côte nord- ouest, près de la mer. Il offre plusieurs formes distinctes. - — A l'orient , il est en Suisse , en Italie , en Sicile , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , en Tauride , au Caucase , en Géorgie , en Turquie , dans tou- tes les Russies, dans la Sibérie altaïque et sur le rivage oc- cidental de l'Amérique boréale. — Enfin , D. Hooker cite une variété antarctica à la terre de Fuego , aux îles Falk- land, au port Famine, dans l'hémisphère austral , et la va- riété ou espèce virgatum est commune à la Nouvelle-Zé* lande , au milieu des épilobes exotiques. EPILOBIVM. 129 Limites d'extension de l'espèce. Sud , Algérie 35« | Ecart en latitude : iVorrf, Amérique 64 ' 29'* Occident, Amérique russe.. . . 162 0.^ Ecart en longitude: Orient, Sibérie altaïque 96 E. | 258** Carré d'expansion 7482 Epilobicm roseum , Schreb. — Grande et belle plante qui croît le long des ruisseaux , sur les pentes herbeuses et humides des montagnes. Ses tiges sont droites , ses feuilles sont alternes , opposées ou ternées , ovales , dentées et em- brassantes. Des poils blancs couvrent souvent les nervures de ces feuilles , et descendent quelquefois en deux séries sur la tige. Ses fleurs naissent à l'aisselle des feuilles supérieures. Elles sont d'un beau rose, assez grandes, à stigmate entier. Les fruits sont allongés et pubescents. — Fleurit en juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Tous les terrains pourvu qu'ils soient frais; mais cet épilobe préfère cependant les sols siliceux et détritiques. — Il monte facilement dans les montagnes. Nous le trouvons jusqu'à 1,400 à 1,500™. De CandoUe l'indique à 30™ à Liège et à 1,400™ dans les Al- pes et dans les Pyrénées. Ledebour le cite à 800™ dans le Taliisch et de 600 à 1,000™ dans le Caucase. Géographie. — Au sud , les Pyrénées , le midi de l'Ita- lie.— Au nord, l'Allemagne, le Danemarck, la Gothie, la Norvège , la Suède , principalement sur le littoral des pro- vinces méridionales, l'Angleterre et lesFeroë. — A l'occi- dent , le Portugal. — A l'orient , l'Italie, la Sardaigne , la Hongrie , la Croatie , la Transylvanie , le Caucase , la Géor- VI ® 130 ONAGRARIÉES. gie , les bords de la Caspienne , toutes les Russies à l'excep- tion de la Russie arctique , la Sibérie de l'Altaï , la Sibérie orientale, la Dahurie et l'île de Sitcha. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples .... 40 ^ Ecart en latitude : Nord, Feroë 62 j 22» Occident , Portugal 10 O. ^ Ecart en longitude : Orient, Iles Aléoutiennes 180 E. ) 190» Carré d'expansion 4180 Epilobium trigontjm , Schr. — Cette espèce a été con- sidérée par de Candolle et par plusieurs auteurs comnne une variété delà précédente. Nous ne pourrions donc établir sa géographie que d'une manière très-inexacte. Il est probable que son aire occupe seulement une portion de celle de l'^". roseum , depuis la France jusqu'au Caucase. Epilobium origanifolicm , Lam. — Il vit en société sur le bord des sources d'eau vive et pure , dans les marais des montagnes alimentés par l'eau froide de la fonte des neiges. Il est très-social et forme des gazons d'un beau vert, quelquefois presque roses , entremêlés de Barthramia fon- tana , de la variété naine du Caltha paîustris , du Drosera rotundifolia , de VEriophorum vaginatum , du Menyan- thés trifoliata. Il cache parfois, sous ses tiges rampantes et sous sa fraîche verdure, de dangereuses fondrières dont sa présence indique les abords. Ses tiges couchées ne se relè- vent qu'à leurs extrémités pour se recourber encore. Ses feuilles sont opposées , larges , ovales , aigiies et dentées. EPILOBICM. 131 Ses fleurs sont petites , d'un rose pâle , à pétales échan- crés et à stigmate entier. Ses fruits sont très-longs , droits , et souvent plus grands que la plante entière. — Fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il croît partout avec de l'eau , mais il recherche les terrains siliceux et graveleux. — C'est une espèce montagnarde que nous trouvons en Auver- gne jusqu'à 1,600 à 1,700". De Candolle lui donne pour minimum 1,000™, et pour maximum 2,400™ dans les Alpes. M. Boissier l'indique autour des sources de ses régions alpine et nivale, en Andalousie, de 2,000 à 3,000". Ledebour le cite à 1,600" dans le Caucase occidental. Géographie. — Au sud , les Pyrénées , le midi de l'Es- pagne et de l'Italie. — Au nord , toute l'Europe centrale, toute la Scandinavie , y compris la Laponie jusqu'à Ham- merfest; l'Angleterre, les Feroë et l'Islande, sans relais intermédiaires. — A l'occident , l'Amérique , les bois élevés et les bords des petits ruisseaux des montagnes Rocheuses , du 52 au 56° de latitude selon Drummond ; plante aussi variable en Amérique qu'en Europe ; grande ou petite , à fleur rouge ou blanche. — A l'orient , on le trouve en Itahe, en Hongrie , en Croatie , en Transylvanie , dans toutes les Russies , sur l'Olympe bithynique , sur le Caucase, et à l'île d'Unalaska selon Chamisso. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade. . . 38° ) Ecart en latitude: Nord, Hammerfesl 70 j 32» Occident, Aléoutiennes 180 O. ) Écart en longitude ; Orient, Russie moyenne 58 E. j 238* Carré d'expansion 7616 132 ONAGRARIÉES. o. isnrABDiA, Lin. Distribution géographique du genre. — Les eaux ou les lieux humides nourrissent 17 espèces d' Isnardia. C'est un genre américain , car 14 espèces sont de l'Amérique du nord : de la Caroline , de la Virginie , du Canada, et une seule de la Jamaïque. — On en connaît 1 espèce aux Indes orientales, 1 au Sénégal, et la dernière est commune à l'Eu- rope , à l'Asie et à l'Amérique septentrionale. IsNARDiA PALUSTRTS, Lin. — Espècc presquc isolée d'un genre américain , cette plante pénètre à peine dans le rayon de notre flore. Vivace selon les uns, annuelle selon les autres, elle habite les eaux ou la vase des marais ; dans le premier cas elle s'allonge , s'étale et reste stérile dans le liquide dont elle est entourée. Sur la vase , au contraire , elle rampe en projetant des racines ; elle montre des feuilles rougeâtres et opposées qui restent un peu roulées par leurs bords sur leur face supérieure. Alors naissent de petites fleurs verdâtres à peine apparentes , presque toujours à 4 étamines auxquelles succèdent des capsules uniloculaires , que les feuilles protè- gent jusqu'à leur maturité en se renversant sur la tige. — Fleurit en été et en automne. Nature du sol. — Altitude. — Tous les terrains lui conviennent, pourvu qu'ils soient vaseux ou inondés; mais il s'élève peu dans les montagnes. Géographie. — Au sud , la France, l'Espagne, l'Algé- rie , aux bords des lacs près La Calle. — Au nord, l'Allema- gne méridionale , l'Angleterre , jusqu'au 51°. — A l'oc- cident, commune en France jusque dans la Vienne, en Por- tugal , eu Amérique , au Canada. — A l'orient, le midi de CIRC/EA. 133 l'Italie , la Corse , la Hongrie, la Croatie , la Grèce , le Cau- case , la Russie australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Algérie 35<* ) Écart en latitude : Nord y Angleterre 51 ' lô® Ecart en longitude : 128« Occident , Canada 70 0. ' Orient, Russie moyenne 58 E. Carré d'expansion 2048 G. CIBCJEA, Lin. Genre très-circonscrit , ayant 3 espèces européennes ou américaines , et une 4^ des Indes orientales. CiRC-ŒA LCTETiANA, Lin. — Fraîche et délicate, la circée fuit les lieux habités , et cache sa frêle et gracieuse existence le long des ruisseaux d'eaux pures , autour des sources , à l'abri des haies et plus souvent à l'ombre des bois. Ses racines traçantes la réunissent en petits groupes à tiges rougeâtres , à feuilles molles et pubescentes, oppo- sées et articulées sur la tige , dont elles se rapprochent ou s'éloignent selon les conditions de lumière. Ses rameaux , plus mobiles encore, peuvent se contourner et prendre une foule de directions. Ils se terminent comme la tige par un épi allongé , à fleurs blanches ou teintées de rose, remarqua- bles par le nombre binaire de leurs organes et par un caHce rouge et réfléchi. Ces fleurs restent longtemps épanouies , les étamines émettent lentement leur pollen, et les fleurs inférieures qui s'ouvrent les premières et qui peut-être sont fécondées par les supérieures, sont les seules fertiles. Elles se transforment en capsules biloculaires indéhiscentes , toutes hérissées de poils accrochants , et ne contenant que deux 134 ONAGRARIÉES. graines. Son pédoncule , mobile et articulé , s'abaisse pen- dant la maturation. — Lacircée fleurit en juin et en juillet, souvent accompagnée de V Impatiens noli tangere, du Sta- chys sylvatica et de quelques fougères qui cherchent comme elle l'ombre et la fraîcheur des bois. Nature du sol. — Altitude. — Presque aquatique, elle est indifférente à la nature du sol, pourvu qu'il soit humide; elle préfère cependant les sols sablonneux , disgrégés ou dé- tritiques. — Nous l'avons trouvée jusqu'à 1,200™, dans les montagnes boisées , sous les sapins. De Candolle l'indi- que à 0 en Bretagne , et à 1 ,000™ dans les Pyrénées et dans le Jura. Wahlenberg la cite en Suisse, presque jus- qu'à la limite supérieure du hêtre, et Ledebour dans le Brechtau, à 400™. Géographie. — Au sud , cette circée se trouve dans les Pyrénées, dans les Asturies, dans le midi de l'Itahe, en Sicile. — Au nord , dans tout le centre de l'Europe, en Da- nemarck, dans la Gothie, et disséminée dans les forêts de hêtre de la Suède et de la Norvège australes. Elle est indi- quée aussi en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, elle est en Portugal, en Amérique, au Canada, aux environs de Montréal et sur les bords du lac Huron. Les feuilles de la plante américaine , suivant Link , sont constamment gla- bres , tandis qu'en Europe les nervures de la face inférieure sont pubescentes. — A l'orient, on la rencontre en Suisse, en Itahe , en Sicile , en Corse , en Sardaigne , en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie , dans le Caucase, en Tauride , dans toute la Géorgie , sur les bords de la Cas- pienne, dans les Carpathes, en Turquie, à Belgrade et sur le Bosphore , dans les Russies septentrionale , moyenne et australe , et dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï, jus- qu'au fleuve Yenissei. CIRC^A. 135 Limites d'extension de V espèce. Sud, Sicile 38° "^ Ecart en latitude : Nord, Norvège 60 j 22» Occident, Canada 85 0.| Ecart en longitude : Orient, Yenissei 90 E J 175« Carré d'expansion 3850 Cmc^A INTERMEDIA , Ehrh. — Peu d'espèces sont aussi bien nommées que celle-ci; elle est réellement intermédiaire entre le C. lutetiana, dont elle se rapproche par la taille, et le C. alpina, dont elle offre une partie des caractères. Ses feuilles sont molles , et de petites bractées très-étroites exis- tent sous les pédoncules. Ses fleurs sont blanches , à pétales tronqués, et ses fruits hérissés de poils blancs. — Elle fleurit eu juillet et en août , et vit , comme la précédente , dans les lieux frais et ombragés , dans les forêts de sapins ou de hêtres. Nature du sol. — Altitude. — Elle croît sur les terrains détritiques des forêts, et semble néanmoins préférerun sous- sol siliceux , granitique ou trachytique. Elle n'habite que les montagnes. Nous la trouvons entre i ,200 et 1 ,600™. Géographie. — Au sud , elle ne dépasse pas les Pyré- nées. — Au nord , on la trouve dans une assez grande par- tie de l'Europe centrale, en Danemarck , en Gothie, et dans la Finlande australe. Walhenberg la cite en Laponie oii elle est plus velue et oii ses fleurs sont plus colorées. — A l'occident , de la Pilaye dit qu'elle abonde à Terre-Neuve, au havre de Croc, mêlée au C. alpina. — A l'orient, elle existe en Lombardie , en Transylvanie , dans les Carpalhes, en Russie , dans la Lithuanie , la Livonie , la Volhynie , la Podolie. 136 ONAGRARIÉËS. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Pyrénées 43" ] Ecart en latitude : Nord, Laponie 65 i 22« Occident, Terre-Neuve 60 0. | Ecart en longitude : Orient, Lithuanie 30 E. i 90» Carré d'expansion 1980 CiRCJEA ALPiNA, Lin. — C'est au milieu des bois d'arbres verts les plus frais et les plus ombragés, que croît cette dé- licate espèce. Ses racines écailleuses, plus traçantes que cel- les de la précédente, l'obligent de vivre en groupes étendus, souvent entourée d'Oa;a/is^ce/osc//a, de Listera cordata, et de quelques espèces qui cherchent comme elle le terrain hu- mide des forêts et l'ombre des sapins. Ses feuilles , transpa- rentes, d'un beau vert, sont minces, lustrées et nombreuses ; ses fleurs et ses fruits semblent des miniatures de ceux de l'espèce précédente. — Elle fleurit en juillet et en aoiit. Nature du sol. — Altitude. — Recherche, comme la précédente, le sol détritique, et ne se trouve aussi qu'à une certaine élévation ; en Auvergne entre 1,200 et 1,600™. De Candolle la cite depuis 1,000™ jusqu'à 2,400™ dans les Alpes. Ledebour l'indique à 1,200™ dans le Caucase. Géographie. — Au sud, elle se réfugie dans les bois les plus épais des Pyrénées et de la Corse. - — Au nord , elle est répandue dans toute l'Europe centrale et dans toute la Scandinavie, y compris la Laponie, jusqu'à 70° 30' ; elle y croît comme en France dans les forêts les plus sombres et sous les arbres verts. Elle existe aussi en Angleterre , en Ir- lande et aux Orcades. — A ces localités occidentales il faut ajouter Terre-Neuve , oii elle est citée par de la Pylaye , le Canada , du lac Huron au Saskatciiawan , les montagnes TRAPA. 137 Rocheuses, près de la source de la rivière de Colombie selon Drummond, et les bois ombragés de la C(^te sud-ouest, selon Douglas. — A l'orient, on la trouve dans les Alpes, en Piémont , en Lombardie , dans la majeure partie de l'Ita- lie , en Hongrie , en Croatie , en Transylvanie , dans les montagnes de la Bosnie et de la Servie , dans le Caucase, dans toutes les Russies , dans la Sibérie de l'Oural et dans celle de l'Altaï, dans les Aléoutiennes , à l'île Sitcha. Bien qu'elle ne soit pas indiquée dans l'Amérique russe, il est bien probable que c'est une de ces espèces qui, dispersées sur une vaste étendue, peuvent accomplir letourdu monde dans la partie nord de notre hémisphère. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Corse 42» j Ecart en latitude : Nord , Laponie 70 j 28° Occident et Orieni 360 ( ^ Carré d'expansion 10080 G. TBAFA. Lin. Les botanistes ont décrit 5 espèces de Trapa ; 4 en Asie : en Chine , à la Cochinchine , aux Indes orientales et au Bengale, et une seule en Europe. Trapa natans, Lin. — Il est des espèces qui, au pre- mier abord, semblent formées sur un plan bien différent de celui qui a présidé à l'organisation des autres , et les Trapa nous en offrent de curieux exemples. Aussi leur place, dans l'ordre naturel, est-elle restée longtemps incertaine, et si des observations bien faites ont établi des rapports incontesta- 138 ONAGRARIÉES. bles avec les Onagrariées , il faut avouer cependant qu'il est bien difficile d'intercaler les Trapa dans une classification linéaire. Le Trapa natans est, comme l'indique son nom, une espèce entièrement aquatique. Elle est annuelle? et sa racine , implantée dans la vase , donne bientôt naissance à une tige mince et très-allongée , dont le développement , très-lent dans le commencement de la végétation , acquiert ensuite une grande activité. Ces tiges, entièrement submer- gées, portent des stipules découpées qui , dans le haut de la tige , produisent à leurs aisselles de véritables feuilles assez coriaces, d'un vert sale, un peu triangulaires à leur extrémité, et qui forment, à la surface de Teau, une rosette régulière, dans laquelle les feuilles, très-symétriquement disposées, vont en diminuant de grandeur de l'extérieur au centre. Souvent une seule tige donne naissance à plusde 50 rosettes, régulière- ment étalées à la surface de l'eau , et montrant un feuillage rouge et luisant sur lequel les gouttes de pluie restent isolées sans les mouiller. Ces feuilles, parfaitement lisses en dehors, sontgarniesen-dessousdepetitsaiguillons courbés quinaissent sur les nervures, et montrent en miniature la curieuse organi- sation de la face inférieure des feuilles dans le Victoria re- gia. Chaque nervure, qui vient se terminer sur le bord de la feuille, offre deux petites pointes saillantes. Ces feuilles sont portées sur des pétioles renllés , représentant des outres al- longées remplies d'air et servant de flotteurs pour soutenir la rosette. Les fleurs, axillaires et blanchâtres, sont petites et peu apparentes. Elles ne se montrent pas au-dessus de l'eau, et les fruits qui leur succèdent restent complètement sub- mergés par la torsion immédiate du pédoncule. Ces fruits sont monospermes, très-gros, noirs , à quatre cornes ré- sultant de la persistance et de l'endurcissement des sépales. Ils descendent dans la vase où ils passent l'hiver, et ne ger- TRAPA. 139 ment qu'à la fin du printemps suivant. Ils ont, comme l'a ob- servé de Candolle, deux cotylédons; ungrand, qui reste cons- tamment dans le péricarpe et fournit seul la nourriture à la jeune plante, et un petit, entraîné assez haut par le prolon- gement extraordinaire de la partie saillante du grand ; la radicule , supère , se fait jour par un trou rond , placé au sommet , fermé d'abord par une peau membraneuse , en- tourée de poils convergents. Elle se change en racine forte- ment recourbée du côté du petit cotylédon, et, au bout de quelque temps , on voit naître des tiges dont les bases sont entourées de stipules découpées. — Cette plante, qui fleu- rit en juillet et en août , nous montre de continuels chan- gements dans sa végétation. A mesure que de nouvelles feuilles se déroulent du bourgeon central , les plus anciennes se désarticulent et tombent. Toutes les premières fleurs sont stériles ; et quand la fin de l'automne arrive, et que déjà quel- ques fruits ont grossi , le bourgeon central devient saillant en dehors de l'eau , au Heu de rester à demi-submergé comme auparavant, la feuille devient un peu bombée et le tout coule à fond et disparaît. Nature du sol. — Altitude. — Indifférent comme les espèces aquatiques, il reste dans les eaux dormantes des plaines. Géographie. — Au sud , il existe en France , en Espa- gne et dans le midi de l'Italie. — Au nord, dans une grande partie de l'Europe centrale, dans le Danemarck et la Gothie, où il est seulement sporadique ; dans les lacs paisibles et li- moneux du Smoland oriental. — A l'occident, il a sa limite en France. — A l'orient , il est indiqué en Suisse oii il est rare , et en Italie , en Dalmatie , en Hongrie , en Croatie , en Transylvanie , en Turquie , dans la Grèce septentrionale, dans le Caucase , les steppes de la mer Caspienne , dans les 140 HALORAGÉES. Russies moyenne et septentrionale , dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï et du Baïkal. Il n'est indiqué dans au- cune île excepté au Japon, selon Sieboldt. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples 40*^ ^ Ecart en latitude : iVorrf, Lithua nie 55 j 15" Occident , France 5 0. | Ecart en longitude: Orient, Sibérie du Baïkal 116 E.i 121» Carré d'expansion 1815 FAMILLE DES HALORAGEES. Ces plantes constituent une petite famille composée de végétaux aquatiques , et d'espèces terrestres et frutescentes. Ces dernières habitent surtout l'hémisphère austral, la Nou- velle-Hollande , la Nouvelle-Zélande, et l'Asie tropicale ;les secondes, répandues dans les zones tempérées et un peu froides de l'ancien continent , sont des plantes entièrement aquati- ques. Un petit nombre d'entr'elles seulement appartient à l'Europe où elles sont assez également dispersées, mais où les flores les plus riches n'en contiennent pas plus de 4 ou peut-être 5 espèces. G. nxiaioPH'X'i.iiUM , Lin. Distribution géographique du genre. — Il existe envi- ron 20 espèces de ce genre, qui sont distribuées presqu'éga- lement entre l'Europe , l'Asie et les deux Amériques. — MYRIOPHYLLUM. 141 On en compte 5 dans la partie nord du nouveau monde, et 5 dans la partie sud, et sur ces 5 dernières, 2 sont du Chili, 2 du Pérou , et la cinquième est réfugiée aux Malouines. — 4 appartiennent aux Indes orientales, autant à l'Eu- rope , aucune à l'Afrique; une seule àl'Océanie, sur les terres de Van-Diémen. Myriophyllum spicatcm. Lin. — Les eaux ont, comme la surlace de la terre , leurs forêts et leurs grandes réunions de végétaux. Elles ont leurs plantes solitaires et leurs asso- ciations d'individus. Les Mijriophyllum , plus peut-être que les autres espèces , concourent à former ces vastes prairies submergées, oii les lymnées, les planorbes et les insectes na- geurs passentdoucement leur vie, comme nos oiseaux passent la leur dans la couche aérienne qu'atteignent les cimes de nos grands arbres. De longues tiges rameuses , garnies de nom- breuses lacunes aériennes symétriquement rangées autour d'un axe central, permettent aux Myriophyllum de se dres- ser dans les eaux calmes ou peu rapides qu'ils choisissent de préférence. Ces tiges articulées donnent naissance à des ver- ticilles quaternaires de feuilles finement laciniées, et dont les laciniurestubulaires, malgré leur finesse, contribuent encore à soutenir les tiges dans le liquide. Ces feuilles , simplement appliquées dans un bourgeon terminal , sont toutes superpo- sée<î et forment des panaches quadrangulaires , tandis que , dans les plantes aériennes , les verticilles alternent entr'eux. Les eaux sont quelquefois tellement remplies de ces Myrio- phyllum, qne leur surface en est entièrement cachée. On voit alors sortir les épis formés aussi de verticilles ordinairement quaternaires. Leurs fleurs sont monoïques, celles dubas, fe- melles, celles du haut, toujours mâles, réunies aussi quatre à quatre, et dont une solitaire termine souvent l'axe de l'épi. 142 HAI.ORAGÉES. Les fleurs mâles ont seules des pétales , d'un rose pâle et capuchonnés , soudés par leur sommet comme ceux des PAy- teuma, mais caduques, etlaissantà nu lesétamines. Le pollen est si abondant que l'eau, tout autour des fleurs, en paraît saupoudrée. Aussi la fécondation est assurée, et l'épi dont les fleurs mâles sont tombées , se retire sous l'eau pour mûrir de petites noix monospermes et indéhiscentes. A la disper- sion de ses graines, ce Myriophyllum , comme les autres , ajoute le mode de reproduction par gemmes. Ce sont des bourgeons rougeâtres, qui se détachent des tiges et des ra- meaux , et qui flottent à la surface de la vase , s'y fixent par des racines, et bientôt après allongent l'axe du bourgeon. Des boutures détachées peuvent encore multiplier ces espèces ; aussi n'est-il pas rare de voir de très-grands espaces occupés presque exclusivement parles Myriophyîlum. Nature du sol. — Altitude. — Espèce indifférente, qui habite les eaux tranquilles des plaines et de tous les lieux peu élevés. Géographie. — Son aire est assez vaste. Il s'étend, au sud, en Espagne, dans le midi de l'Italie , en Sicile , en Algérie, aux Canaries. — Au nord, dans toute l'Europe centrale, dans tout le Danemarck et toute la Gothie , dans la Nor- vège , la Suède et la Finlande australes ; il existe en An- gleterre , en Irlande , aux Hébrides , aux Orcades , en Is- lande et non aux Feroë. — A l'occident , il habite le Por- tugal , les Canaries , les étangs et les eaux tranquilles du Ca- nada , jusqu'au lac de l'Ours. — A l'orient , il végète en Suisse , en Italie , en Sicile , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , en Grèce , dans le Caucase , au- tour de la mer Caspienne , dans les Carpathes, toutes les Russieset toutes les Sibéries. — Il ne craint pas l'eau salée, et se trouve très-vigoureux autour de la Caspienne , aux sa- M YRIOPHYLLCM . 1 43 lines de Selenginsk en Sibérie , et en Suède dans les étangs voisins de la mer. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Canaries 30" \ Écart en latitude : iVorrf, Canada 66 ) 36° Occident , Canada 125 O. ) Écart en longitude : Omnf, Sibérie du Baïkal 116 eJ 241° Carré d'expansion c 8676 Myriophyllum verticillatum , Lin. — Cette jolie es- pèce ressemble à la précédente ; elle a les mêmes mœurs. Elle est plus élégante encore, en ce que ses feuilles, réguliè- ment pectinées et verticillées , accompagnent ses fleurs qui naissent à leurs aisselles supérieures, et qui se fécondent comme celles du M. spicatum. Ses fleurs sont souvent her- maphrodites et s'élèvent moins au-dessus de l'eau que celles de l'espèce précédente ; cependant elle offre une variété ter- restre qui consent à vivre sur la vase humide des fossés , oii elle forme de petites forêts au léger feuillage. — Fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Indifférente , habite les eaux tranquilles de la plaine. Géographie. — Au sud, la France , l'Espagne , le midi de ritahe , la Sicile et l'Algérie. — Au nord , l'Europe centrale, le Danemarck , la Gothie , la Norvège, la Suède, la Finlande australe, l'Angleterre, l'Irlande, les Feroë et l'Islande. — A l'occident , le Portugal, l'Amérique , le Canada , le Texas et l'Orégon. — A l'orient , en Suisse , en Italie , en Sicile , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie, en Transylvanie , en Turquie , dans le Caucase , autour de la Caspienne , dans les Russies septentrionale , moyenne et 144 IIALORAGÉES. australe ; dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï et dans la Dahurie. Limites d'extension de V espèce. Sud, Algérie 35<* | Écart en latitude : iVor^, Suède..... 60 ) 25« Occident, Texas 100 O. ^ Ecart en longitude : Orient , Dahurie 119 E. j 219« Carré d'expansion 5475 Myriophyllum ALTERNiFLORUM, DC. — Cette espèce ressemble beaucoup à la précédente , mais elle en diffère en ce qu'elle est plus grêle et moins vigoureuse ; ses feuilles sont moins grandes, à segments plus fins et la plupart alternes. Les fleurs inférieures sont alternes, femelles, à l'aisselle de feuilles ou bractées pinnatifides; les supérieures sont mâles, occupant la majeure partie de l'épi, nues ou accompagnées d'une courte bractée. — Cette plante fleurit en juillet, et habite les eaux comme les précédentes, dont ellediffère cependant par sa sta- tion; car si hsMyriophylhcm affectionnent les eaux tranquilles 011 ils peuvent étaler leur feuillage en toute liberté , celui-ci recherche au contraire les eaux courantes, où ses tiges débi- les sontconstamment animées d'un mouvementde fluctuation. Nature du sol. — Altitude. — Préfère les fonds siliceux et les eaux rapides des montagnes peu élevées. Géographie. — Il est presque certain que cette plante a été confondue avec d'autres espèces ; mais son aire d'ex- pansion est encore assez grande. — Au sud , elle atteint le midi de l'Espagne. — Au nord , elle est disséminée dans l'Europe centrale et dans toute la Scandinavie. Elle croît dans les eaux courantes et souvent torrentielles de la région subalpine de la Laponie, où Wahlenberg l'avait rencontrée HIPPURIS. 145 et indiquée comme une variété du M. spicatim. — On la trouve aussi en Angleterre et aux Hébrides. — A l'occident, elle occupe une partie de la France et de l'Espagne. — A l'orient , elle a sa limite en Laponie et croît aussi en Sicile eten Sardaigne. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade. . . . 38" 1 Écart en latitude : Nord , Laponie 70 j 32° Occident, Espagne 8 0. | Écart en longitude: Orient , Laponie 28 E. | 36° Carré d'expansion 1152 G. HIPPUKIS. Lin. On n'en connaît que 3 espèces, une de l'Europe, une de l'Amérique boréale et une d'Unalaska, ou intermédiaire entre l'Asie et l'Amérique boréales. HipPCRis vuLGARis , Lin. — On rencontre dans les eaux cette curieuse espèce. Ses tiges articulées et munies de verticilles dont la longueur des feuilles va toujours en dimi- nuant, rappellent tout à fait l'aspect des individus stériles des Equisetum. Ses rhizomes traçants sur la vase se détruisent d'un côté et s'allongent de l'autre , (produisant des racines qui pénétrent dans la vase et y amarrent la plante. De gran^ des lacunes clairsemées, renfermant de l'air, soutiennent ces tiges dans l'eau et les forcent même de s'y dresser. C'est au-dessus du liquide et à l'aisselle des feuilles qui forment les verticilles , que se trouvent de petites fleurs sessiles qui n'ont qu'une seule étamine, mais elle entoure le pistil et rend la fécondation des plus certaines. Le fruit est une petite noix VI 10 146 HALORAGÉES. monosperme indéhiscente , que les eaux entraînent ou qui tombe sur la vase , car Vllippuris , comme la plupart des plantes aquatiques , rentre ses tiges sous l'eau pour mûrir ses fruits. — Il fleurit en juin et en juillet, et vit avec le Bu- tomus umbellatus y VAlisma Plantago, le Phragmites vul- garis , etc. Il devient quelquefois flottant dans le nord de l'Europe. Nature du sol. — Altitude. — Espèce des plaines et des eaux dormantes, qui s'accommode indistinctement de fonds calcaires ou siliceux, pourvu qu'ils soient suffisamment vaseux et détritiques. Géographie. — Au sud , VHippuris atteint le royaume de Naples. — Au nord, toute l'Europe centrale, la Scandi- navie entière jusqu'au 71°, la Sibérie arctique jusqu'à l'em- bouchure de la Lena, oii Pallas l'indique abondant dans les lacs fétides qui avoisinent la mer Glaciale, l'Angleterre, l'Irlande, les archipels anglais, l'Islande et les Feroë. — A l'occident , les étangs et les bords des lacs du Ca- nada jusqu'au 60° , Terre-Neuve , le Labrador , toutes les parties tempérées des Etats-Unis et le Groenland. — A l'orient , il se trouve en Suisse, en Italie , en Dalmatie , en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie , dans le Caucase, en Turquie , dans toutes les Russies , toutes les Sibéries , dans l'Affghanistan , en Dahurie , au Kamtschatka , aux Aléoutiennes , et il rentre dans l'Amérique russe. — De plus, cet Hippuris se trouve encore à l'autre extrémité du globe , dans l'hémisphère sud , au détroit de Magellan , au port Famine. Limites d'extension de Vespèce. *^ud, Royaume de Naples 40° ^ Ecart en latitude : Nord , Sibérie arctique 72 i 32o CALLITRICHE. 147 ^ . , ^ . o/îA I Ecart en longitude : Occident et Orient 360 ° Carré d'expansion 11520 FAMILLE DES CALLITRICHINEES. Ce petit groupe de plantes aquatiques ne contient que le seul genre Callitriche. G. CAI.I.ITBICHE, Lin. Les Callitriche , abondamment répandus et vivifiant les eaux de leur fraîche verdure, appartiennent presque tous à l'Europe; sur 16 espèces, total du genre, il y en a 11 qui vivent en France , en Allemagne , en Italie et en Portugal. — 2 sont de l'Amérique du nord, 2 du Chili, et un seul, pour toute l'Asie, se trouve aux Indes orientales. Callitriche vernalis , Kiitz. — Si la nature a donné à certains végétaux des organes nombreux et compliqués, destinés à assurer la reproduction de leur espèce , si elle semble avoir épuisé pour plusieurs d'entre eux les ressour- ces des plus savantes combinaisons, elle a agi dans d'autres circonstances avec la plus grande simplicité. C'est ainsi qu'elle nous montre les Callitriche tous organisés de la même manière, et présentant les mêmes caractères. Ce sont des plantes d'un beau vert, et conservant même leur ver- dure en hiver, quand elles naissent dans les eaux pures des sources dont la température reste toujours de plusieurs de- grés au-dessus de 0. On voit avec un plaisir infini leurs touf- 148 CALLITRICHINÉES. fes verdoyantes que l'eau incline dans son cours, mais dont les tiges , couchées sur le fond du ruisseau , émettent de leurs aisselles inférieures des ancres nouvelles qui les retiennent et qui les consolident. Ainsi une touffe de CalUtriche avance constamment dans le sens du cours de l'eau , tandis qu'elle se détruit à l'extrémité opposée. Pendant une grande par- tie de l'année, d'élégantes rosettes de feuilles se montrent serrées les unes contre les autres à la surface de l'eau. De jeunes feuilles, ni plissées, ni roulées, en occupent le centre; elles -grandissent en tous sens, et à leur aisselle paraissent des fleurs d'une extrême simplicité. De petites bractées transparentes laissent sortir ou une étamine uniloculaire s'ouvrant horizontalement en deux pièces inéga'es , ou un ovaire à quatre loges, surmonté de deux styles. Les feuilles tendres , nouvelles et un peu succulentes , entretiennent par leur développement la rosette centrale et les fleurs qui l'en- tourent, tandis que l'axe delà tige, en s'allongeantet ens'in- clinant toujours , éloigne de la rosette les ovaires fécondés qui mûrissent dans l'eau et se transforment en loges monosper- mes indéhiscentes et soudées deux à deux. Nature du sol. — Altitude. — Indifférent comme les plantes aquatiques , ce CalUtriche préfère cependant les fonds graveleux et vit également dans les plaines et dans les montagnes, oii il trouve les eaux vives et courantes qu'i| affectionne le plus. Géographie. — Son aire est des plus étendues. On le connaît, au sud , en France , en Espagne, aux Baléares , à Madère , dans les eaux stagnantes de l'Algérie et près d'Adona en Abyssinie. — Au nord, toute l'Europe sans aucune exception , y compris l'Islande. Wahlenberg dit qu'en Suède il habite les eaux peu profondes et pas tout à lait stagnantes, partout, mais non dans les montagnes; il CALUÏlllCHE 149 l'indique comme très-commun en Laponie et y offrant plu- sieurs variétés. Il est à feuilles oblongues et obovales dans les eaux stagnantes; la var. intermedia dans les ruisseaux à cours peu rapides , et celle à feuilles linéaires très-étroites sur la terre humide. Toutes les feuilles sont trinervées, un peu charnues ou épaisses, et formées de larges cellulesdiscer- nables à l'œil nu. — A l'occident , nous pouvons rappeler Madère, l'Islande et y ajouter le Portugal, les lacs et les étangs du Canada , le Saskatchawan , la Carohne. — A l'orient , la Suisse, l'Italie, la Sicile, la Tauride, le Caucase, la Géorgie, le désert delà Caspienne, les Carpathes, la Tur- quie , toutes les Russies , toutes les Sibéries , la Dahurie , la baie d'EschchoItz, dans l'Amérique russe. — Il habite encore les Grandes-Indes, au sud du tropique, et une partie de l'hémisphère austral , le Chili , les Malouines, l'île de Kerguelen, les îles d'Hermite, de Campbell et de Lord- Aukland, la terre de Van-Diémen et la Nouvelle-Zélande. Limites d'extension de V espèce. Sud, Abyssinie 12<> ) Ecart en latitude : Nord, Laponie 70 ^ 58° Occident et Orient 360 { ^'''^ '" '°"^'*"^« '' ^ 3600 Carré d'expansion 20880 Callitriche STAGNALis , Scop. — Il forme , comme le précédent , de belles touffes d'un vert gai, qui souvent, plon- gées dans une eau parfaitement tranquille , redressent leurs tiges rameuses et constituent de charmants bosquets aqua- tiques que l'on voit quelquefois osciller sous l'impulsion de vagues mollement soulevées par le vent. Il diffère du précé- dent par ses bractées persistantes, courbées au sommet ; par 150 CALLITRICHINÉES. ses feuilles oblongues obovées, et par son fruit plus gros. Ses mœurs et l'époque de la floraison sont les mêmes. Nature du sol. — Altitude. — Eaux dormantes et fonds \aseux de la plaine. Géographie. — Au sud , la plante vit en France , en Es- pagne, peut-être en Algérie et aux Canaries. — Au nord, elle existe dans toute l'Europe centrale , en Danemarck , dans toute la Norvège , dans la Suède et la Finlande aus- trales. On la trouve en Angleterre et aux Hébrides. — A l'occident, nous avons cité les Canaries — A l'Orient, elle est indiquée en Sicile, en Italie, en Dalmatie, en Croatie, en Hon- grie, en Transylvanie , dans lesRussies moyenne et australe. Limites d'extension de Vespèce. Sud y Canaries SO" | Ecart en latitude : Nord, Norvège 65 ) 35° Occident , Canaries 18 O. | Ecart en longitude : Orient, Kiew 28 E.i 46« Carré d'expansion 1610 Callitriche platycarpa, Kiitz. — Très -commun dans les marais et les ruisseaux paisibles , ce callitriche offre les mœurs du précédent. Il s'en distingue par ses feuilles in- férieures linéaires , tandis que les supérieures sont réunies en rosette , et par sa capsule aussi longue que large , munie d'angles cartilagineux , presque obtus et peu divergents. Nature du sol. — Altitude. — Comme le précédent. Géographie. — Il n'a pas toujours été bien distingué des. précédents , en sorte qu'il reste un peu d'incertitude dans l'expansion de son aire. — Au sud , il n'atteint pas le midi de la France et se trouve enLombardie. — Au nord, il est assez répandu en France, en Belgique , en Allemagne , en CERATOPHYLLUM. 151 Angleterre et dans toute la Scandinavie, à l'exception delà Laponie. — Il a sa limite occidentale en Angleterre. — A l'orient, il est cité en Lombardie, en Dalmatie, dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de V espèce. Sud, Lombardie 45» ) Ecart en latitude : Nord, Norvège 64 ^ 19» Occident , Angleterre 6 O. | Ecart en longitude : Orient, Russie moyenne 49 EJ 55» Carré d'expansion 1045 FAMILLE DES CERATOPHYLLEES. Le seul genre Ceratophyllum constitue cet ordre de plantes dont toutes les espèces sont submergées. G.CSHATOFHTXiXiUM, Lin. On en connaît 8 espèces ; 3 européennes , 3 des Indes orientales, 1 du Sénégal et 1 de la Californie. Ceratophyllum demerscm, Lin. — Les fossés d'eaux stagnantes sont quelquefois remplis par cette espèce dont les tiges se ramifient à l'infini et produisent des feuilles verticil- lées et finement découpées, pointues et chargées d'aspé- rités. Leur couleur est très-sombre et presque noire. Ce n'est pas par ses tiges solides et pleines que cette espèce peut se soutenir dans les eaux , mais par ses feuilles qui sont creu- ses et cloisonnées. Aussi sont-elles parfaitement étalées dans l'eau , formant des espèces de plumets par leurs|verticilles 152 CÉRATOPHYLLÉES. étages , et se terminant par des bourgeons d'un beau vert, susceptibles de se briser et d'aller plus loin reproduire la plante qui , du reste , se reproduit encore par ses rhizomes fameux. Malgré ces moyens variés de propagation, cette espèce , comme la suivante, se multiplie aussi par ses grai- nes. Ses fleurs, très-simples , sont monoïques et situées aux aisselles des feuilles. Elles sont à peine entourées de petites écailles, et la fécondation s'opère, comme dans les poissons, par l'intermédiaire de l'eau. Aussi ne voit-on dans les an- thères aucune trace de pollen pulvérulent. Les fleurs pro- duisent de petits fruits à trois pointes. — Il fleurit pendant tout l'été. Nature du sol. — Allilude. — Indifférent à la nature du terrain ; il recherche les eaux stagnantes et vaseuses de la plaine. Géographie. — Au sud, il se trouve en Espagne , en Bar- barie et dans le Quorra et autres eaux de l'Afrique tropicale et occidentale. — Au nord, il est aussi très-commun dans toute l'Europe , dans une grande partie de la Scandinavie oii il habite les bords des lacs et les fossés des villes et des vil- lages ; il est en Angleterre , en Irlande, aux Feroë et en Islande. — A l'occident , il végète en Portugal ainsi que dans les eaux du Canada. — A l'orient , il existe en Suisse, en Italie, en Sicile, en Croatie, en Hongrie , en Transyl- vanie, en Turquie, dans le Caucase , autour de la Cas- pienne, dans la Finlande, dans la Russie moyenne et la Russie australe ; dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï, du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Afrique tropicale 10" | Écart en latitude : JVorrf, Norvège 62 J 52° CERATOPHYLLUM. 153 Occident , Canada 90 O. | Écart en longitude : Onen^ Sibérie du Baikal 116 E.) 206° Carré d'expansion 10712 Ceratophyllum scbmersum, Lin. — Cette plante habite les eaux comme la précédente et vit encore plus submergée. Elle forme des touffes magnifiques , composées de tiges longues quelquefois de 3 à 4 mètres, striées, un peu tuber- culeuses et d'un vert très-vif comme toutes les parties de la plante. Ses feuilles sont nombreuses, verticillées, bifurquées, à divisions très-rapprochées , très-pointues et écartées au sommet, grosses et renflées aux dichotomies inférieures, sur- tout dans lesjeunes feuilles qui avoisinent les fleurs. A la loupe, ces feuilles paraissent composées de séries d'utricules plus ou moins élargies , transparentes et qui semblent traversées par une nervure faisant suite au pétiole aminci qui attache la feuille à la tige. Chaque rameau se termine par un bourgeon composé de petites feuilles roulées en dedans. Les feuilles inférieures deviennent plus minces et prennent assez souvent une couleur rougeàtre à leur extrémité. Les divisions du périgone sont vertes et linéaires , les anthères sont jaunâtres; l'ovaire, d'abord vert , devient bientôt d'un blanc jaunâtre très-pâle, qui reverdit encore et prend ensuite une nuance de violet brun foncé. Le style est jaunâtre, terminé par un stig- mate recourbé, jauneourose. Le fruitesttuberculeux, àtuber- cules peu saillants et de la grosseur d'un gros grain de chè- nevis. Toute la plante est recouverte d'une espèce de vernis. Nature du sol. — Altitude. — Eaux dormantes ou peu courantes de la plaine, et indifférent à la nature du sol. Géographie. — Beaucoup plus rare que le précédent, il s'avance au sud jusqu'en Sicile. — Au nord , jusqu'en Da- 154 LYTHRARIÉES. nemarck, en Gothie, dans la Norvège australe, et en Angle- terre jusqu'au 56". — A l'occident , il ne dépasse peut- être pas Bordeaux. — A l'orient, il est en Sicile , en Li- vonie , en Lilhuanie , en Volhynie et en Podolie, Limites d'extension de l'espèce. Sud , Sicile 38» ) Ecart en latitude : Nord, Norvège 60 i 22» Occident , France 4 O. ] Ecart en longitude : Orient , Lithuanie 30 E. i 34» Carré d'expansion 748 FAMILLE DES LYTHRARIEES. Ce groupe appartient principalement à la zone torride , et c'est surtout dans l'Amérique équinoxiale que ses es- pèces sont le plus multipliées ; vient ensuite l'Afrique tropi- cale , puis les régions chaudes de l'Asie. En dehors des tro- piques , ces plantes existent encore dans les zones tempé- rées des deux hémisphères, mais elles deviennent plus rares et sont exclues des montagnes. — L'Europe ne compte qu'un petit nombre de Lythrariées ; les flores les plus riches, celles de Naples , de Sicile , du Caucase , de la Russie mé- ridionale, n'en comptent que 6 à 8 espèces. La France seule en a 10. La Sibérie altaïque en a 9 , et au delà , vers l'est, dans le sens des longitudes , elles disparaissent comme dans les îles et dans les montagnes. Leur proportion pour l'Eu- rope entière est 1 : 608. LYTHRCM. 155 G. IiTTHRUM, Lin. Distribution géographique du genre. — Les Lythrum forment un genre composé de 30 espèces , dont la plus grande partie appartient à l'Europe et à l'Amérique. — On en compte 12 à 13 en Europe , toutes de la partie sud de ce continent, d'Espagne , de Sicile, de Grèce , de Portugal, de Corse et de France. — Presque toutes les espèces amé- ricaines sont de la zone torride , du Mexique , de Saint- Domingue , du Pérou et surtout du Brésil ; 8 sont dissé- minées dans ces contrées; 5 vont plus au nord dans l'Amé- rique septentrionale, dans la Caroline , la Géorgie ou dans le reste des Etats-Unis ; une s'avance au sud dans le Chili. — Une seule habite les Indes orientales. — Une seule le cap de Bonne-Espérance. Lythrum Salicaria, Lin. — Lorsque la salicaire élève ses longs épis pourprés sous le feuillage argenté des saules, que la lysimaque ouvre près d'elle ses corolles d'un jaune pur, et que les Sparganium suspendent au-dessus des eaux leurs fruits globuleux , l'été s'avance vers l'automne, et la nature, fatiguée de produire des ileurs , ne tardera pas à nous livrer les fruits et à prendre son repos d'hiver. Les touffes de la salicaire, aux tiges quadrangulaires et aux traçantes racines, sont alors une des plus belles parures des Heux que l'eau peut humecter et rafraîchir. Ses feuilles opposées ou ternées cherchent la lumière, et souvent même la torsion de la tige dérange la régularité de leur situation. Les fleurs, très-nom- breuses , sont portées sur de beaux épis munis de bractées colorées , et on les voit s'épanouir de la base au sommet. Chaque fleur ne dure que deux à trois jours. Le calice al- longé est strié , et l'on remarque au sommet de son tube 156 LYTHRARIÉES. 12 dents, dont 6 droites et immobiles, tandis que les 6 autres fermant la fleur avant l'épanouissement, s'ouvrent pour laisser sortir 6 pétales chiffonnés et recourbés dans le tube, qui viennent s'étaler au soleil, et se referment encore quand la fécondation est opérée. Celle-ci a lieu au moyen de 12 étamines dont 6 sont saillantes et 6 restent enfermées dans le tube du calice. « Une remarque curieuse, dit Vau- cher, c'est que la salicaire présente trois espèces de fleurs sur le même individu. 1». Les premières ont le stigmate sail- lant hors du tube, dès le moment où elles s'épanouissent, et leurs anthères jaunes placées sur deux rangs , les unes hors du tube , au-dessous du stigmate et plus bas ; 2». dans les secondes , le stigmate recourbé sur le nectaire est inférieur aux premières étamines dont les anthères sont violettes et saillantes > et supérieur aux secondes dont les anthères sont jaunes et couchées dans le fond du tube ; 3°. les troisièmes espèces de fleurs ont leurs stigmates arrondis et papillaires au fond de la corolle et au-dessus des petites anthères , qui , comme les supérieures, sortent souvent du tube (1). » La capsule s'allonge dans le calice et en remplit toute la cavité. Nature du sol. — Allitude. — Cette plante cherche l'eau , et paraît indilférente à la nature du sol. Elle reste ordinairement dans les plaines, mais elle peut s'élever dans les montagnes à 500 ou 600™. Ledebour dit que dans le Caucase elle atteint à peine 400™, tandis que Wahlenberg l'indique dans la Suisse septentrionale jusqu'au-dessus de la limite du hêtre. Géographie. — Au sud , la salicaire se trouve en France, en Espagne, en Algérie. — Au nord, dans toute l'Europe centrale , dans toute la Scandinavie et môme en Laponie oîi (l)T. 2, p. 371. LYTHRUM. 157 elle devient plus rare ; elle est en Angleterre, en Irlande et au Orcades. — A l'occident, on la rencontre en Portugal , on la cite au Canada , mais comme espèce naturalisée. — A l'orient, elle habite la Suisse , l'Italie, la Sicile, la Grèce, le mont Athos , la Béolie , les Carpathes, la Tauride , le Caucase, la Géorgie, le bord oriental de la Caspienne, la Palestine où M. Bové cite sa variété tomentosa sur les bords du Jourdain, toutes les Russies, les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï, du Baïkal et la Dahurie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Palestine 32° -^ Ecart en latitude : Nord , Laponie 68 j 36° Occident , Portugal 10 O. j Ecart en longitude : Onenf, Dahurie 119 E.j 129* Carré d'expansion 4644 Lythrumhissopifolia, Lin. — Plante annuelle éparse dans les champs, mais préférant les lieux aquatiques, les bords des étangs ou des fossés où elle vit en petites touffes sohtaires. Ses tiges sont minces et quadranguiaires comme celles du L. thymifolia , et souvent couchées sur le sol. Ses feuilles sont Hnéaires, et ses fleurs sont roses, éphémères et axillaires. Ces fleurs ne s'épanouissent que tard , à la fin de l'été; les capsules grossissent assez rapidement. Elles se fendent irrégulièrement pour répandre leurs graines. Nature du sol. — Altitude. — Ce Lylhrum recherche les lieux aquatiques , siliceux et sablonneux , et reste pres- que toujours dans les plaines. Géographie. — Au sud, il croît en Espagne , en Algérie, sur le Djebel-Tougour et dans les cultures arrosées des oasis, aux Canaries. — Au nord , il est disséminé dans une partie 158 LYTHRARIÉES. de l'Europe centrale , en Allemagne , en Lithuanie , en An- gleterre, et en Irlande jusqu'au 54°. — A l'occident, il est en Portugal et aux Canaries. — A l'orient, on le trouve en Italie , en Sicile , en Dalraatie , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie, en Turquie, en Grèce, dans la Russie australe , en Crimée , dans le Caucase ; il est commun sur les bords de la Caspienne et dans la Sibérie de l'Altaï. Limites d'extension de V espèce. Sud, Canaries 30° ) Ecart en latitude : Nord , Angleterre 54 ^ 24° Occident , Canaries 18 O. j Ecart en longitude : Orient , Sibérie altaïque. 96 E. | 114° Carré d'expansion 2736 Lythrum THYMiFOLiA, Lin. — Cette espèce, rare dans le rayon de notre flore , vit en société sur les sables des ri- vières et forme de petites touffes à rameaux alternes, à feuilles sessiles, linéaires et pointues, d'un vert sombre ; ces ra- meaux produisent dès le printemps une multitude de fleurs roses et éphémères. Ces fleurs, à calice strié, ont 6 pétales plissés qui se déploient un instant et qui tombent avant la fin du jour. Tantôt le stigmate de ces fleurs est saillant, tantôt il est inclus , ce qui a lieu aussi dans les Primula ; et les Gétaminessont partagées en deux parts égales qui s'ouvrent successivement. La petite capsule reste enfermée dans le calice. Elle est oblongue à deux loges, et polysperme. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne connaissons cette espèce que sur les sols sablonneux sur lesquels l'eau a sé- journé pendant l'hiver , et seulement dans les plaines. Géographie. — C'est une plante méridionale qui habite les bords de la Méditerranée , et qui, au nord, s'avance jus- PEPLIS. 15d qu'au plateau central de la France. Elle y trouve aussi sa limite occidentale ; mais à l'orient elle arrive en Italie , en Sicile , en Turquie , sur les bords du Bosphore dans la Russie australe , dans les provinces du Caucase et dans les déserts de la Caspienne. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Sicile 38» \ Ecart en latitude : Nord, France 45 ] 7® Occident, France 0 ] Ecart en longitude : Orient , Mer Caspienne 48 E. i 48<* Carré d'expansion 336 G. PEFUS. Lin. Tout petit genre composé de 3 espèces, dont une des bords du Volga, une du centre de l'Europe et une de la Numidie. Peplis Portcla , Lin. — C'est une de ces espèces qui vivent à la fois sur la terre et dans les eaux , mais qui chan- gent de forme selon la station qu'elles rencontrent. Sur la terre humide , sur la vase des fossés et des marais , sur le sol encore humide qui pendant l'hiver a été inondé , ce Peplis rampe et s'étale. Ses tiges rougeètres, ses feuilles opposées, un peu épaisses , sont appliquées sur la terre et prennent quelquefois une nuance de rouge très-vif et plus souvent de brun sombre. Vivace par ses tiges rampantes , il s'enracine de tous côtés , se ramifie , s'étend , couvre de grandes sur- faces et présente aux aisselles de ses feuilles de petites fleurs rougeâtres, souvent apétales, à peine apparentes , qui ne s'ouvrent qu'un instant et qui sont remplacées par des cap- sules à deux loges qui , comme celle des Chrysosplenium , s'ouvrent de bonne heure et finissent de mûrir leurs graines 160 CUCURBITACÉES. exposées à la lumière et à la chaleur du soleil. Lorsque l'eatf revient dans les mares et dans les fossés dont ce Peplis a pris possession , il ne rampe plus, il s'élève, s'allonge et devient rameux , mais aussi , comme un grand nombre de plantes aquatiques il restestérile. — Il fleurit en juillet et en août, sou' ventassocié auJuncus bufonius, au Limosella aqualka, etc. Nature du sol. — AUilude. — Terrains sablonneux de la plaine et des montagnes. Géographie. — Cette espèce s'avance, au sud, en France, en Espagne, en Portugal, en Italie, en Sicile. — Aunord, elle est commune dans toute l'Europe centrale , elle arrive dans la Scandinavie oiî elle occupe aussi les lieux inondés pen- dant l'hiver, jusque dans la Laponie méridionale oiî elle est disséminée; elle est encore en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, elle vit en Portugal. — A l'orient, on la trouve en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylva- nie, en Turquie, en Grèce, dans l'Attique , dans la Russie moyenne , dans la Russie australe et dans les provinces du Caucase. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Sicile 38° ) Ecart en latitude : Nord , Laponie 66 \ 28'' Occident, Portugal 10 0. ) Ecart en longitude: Orient , Caucase 48 E. ( 58« Carré d'expansion 1624 FAMILLE DES CUCURBITACEES. Ce sont des plantes des contrées tropicales ou subtropicales du globe , dont quelques-unes s'avancent dans les zones BRYONIA. 161 tempérées, aucune dans les zones glaciales. Les flores de l'Europe ne contiennent qu'un très-petit nombre de ces plan- tes, 4 à 5 espèces au plus. La flore du Caucase en compte 8 , mais c'est déjà une flore asiatique. — Dans le sens des longitudes, ces plantes disparaissent tout à fait comme dans les montagnes, et elles abordent peu dans les îles. Leur pro- portion pour l'Europe entière est de 1 : 1217. G. BaifOBJXA , Lin. Distribution géographique du genre. — Comme la plu- part des Cucurbitacées, les bryones appartiennent presqu'en totalité à la zone torride. On en connaît 73 espèces, dont 43 asiatiques , et sur ce nombre 26 sont des Indes orientales , quelques-unes du Népaul , les autres du Japon , de la Chine et de la Cochinchine , de Ceyian et de Java. — L'Afrique a 1 5 5r?/oma , presque tous réunis au cap de Bonne-Espé- rance, puis aux Canaries, à Tunis et dans la Sénégambie. — L'Amérique du sud en offre 8 , presque tous du Brésil et de Buénos-Ayres , et 3 autres existent aux Antilles. — Enfin , 3 au plus sont européens , — et un autre habite l'île de Norfolk dans l'Océanie. Bryonia DioïcA , Jacq. — Les plantes qui peuvent, comme celle-ci , réunir pendant une végétation active de grandes provisions alimentaires et les emmagasiner en hiver dans une puissante racine , sont toujours disposées à pous- ser de bonne heure, et peuvent plus que les autres résister aux sécheresses et aux variations des climats. La masse de nourriture accumulée dans la grosse racine blanche de la bryone est considérable; aussi, dès le milieu du printemps, des germes se développent au sommet de cette racine, et VI 1* 162 CCCURBITACÉES. l'on voit paraître des feuilles anguleuses, portées sur des pétioles impressionnables qui les rapprochent ou les éloignent de la tige selon les influences variées de la lumière. Les jeunes pousses feuillées s'allongent avec rapidité , et comme cette espèce recherche les haies et les buissons , on la voit bien- tôt monter dans les branches des arbres et s'étaler au des- sus de leur feuillage. Elle s'y cramponne par des vrilles très- remarquables. L'aisselle des premières feuilles en est dé- pourvue; mais les autres produisent des filets d'abord con- tournés qui semblent attendre le moment d'être utiHsés. Alors la vrille s'étend , s'allonge et cherche un corps qu'elle puisse saisir , afin de soutenir la tige allongée et débile qui resterait traînante si elle était privée de son secours. Aussi elle s'enroule par sa base et continue de grandir par son extrémité. Tandis que toutes les plantes ont une prédispo- sition toute particulière à se contourner dans une direction constante, celle-ci paraît hésiter^ puis elle se décide tantôt dans un sens tantôt dans un autre. Elle serre ses spires et la plante est très-solidement fixée, La vrille continue de s'allonger, et, presque toujours, après un certain nombre de spires, elle s'arrête, fléchit un peu sans s'enrouler, et se contourne brusquement pour recommencer ses tours de spire dans une direction opposée. Il est donc impossible que la plante se détache, car si une cause quelconque forçait la vrille de se dérouler dans un sens, elle resterait très-cer- tainement fixée dans l'autre. Les aisselles donnent aussi naissance à des pédoncules multiflores qui supportent de petites fleurs d'un vert jaunâtre et rayées. Le vent et les insectes sont chargés de féconder ces plantes toujours dioï- ques, dont les individus mâles sont bien plus nombreux que les femelles , et toujours réunis en groupes du même sexe. De petits fruits arrondis, d'un beau rouge, mais passant, BRYONIA. 163 pour arrivera cet état, parles nuances du jaune et de l'o- rangé , donnent à la bryone une certaine élégance. Ils mû- rissent assez tard , et finissent par se détacher de leur sup- port. A cette époque, ils renferment une pulpe qui sort par le trou du pédoncule, avec moins de précipitation que celle du Momordica Elaterium , mais qui entraîne comme elle les petites semences aplaties qui y sont nichées. — Comme beaucoup de plantes dioïques, la bryone forme souvent des groupes composés d'un seul sexe, et nous avons quelquefois trouvé des espaces offrant plusieurs kilomètres de surface , habités seulement par des mâles. Ces mâles commencent à fleurir un mois avant les femelles. — Cette forme re- marquable dans les Cucurbitacées se reproduit à de grandes distances ; le B. ûcuta , Desf. , qui croît dans l'Atlas , n'est qu'une variété ou une espèce parallèle à la nôtre , et il en est de même du B. affinis , Endl. , qui vit à l'île de Nordfolk, entre la Nouvelle-Hollande et la Nouvelle-Zélande, et qui a été trouvée par Bauer. Nature du sol. — Altitude. — Indifférente à la nature chimique du sol , la bryone préfère les terrains un peu com- pactes. — Elle préfère la plaine et ne dépasse pas 700 à 800™, même dans les pays chauds. Cependant M. Borne la cite dans l'Atlas, à 900". Géographie. — Au sud > la bryone vit en France, dans le midi de l'Espagne et en Algérie. — Au nord , dans une grande partie de l'Europe centrale , en Danemarck, en Go- thie , jusque dans la Suède australe et en Angleterre. — A l'occident, elle habite le Portugal. — A l'orient, on la trouve en Suisse , en Italie , en Sicile, en Dalmatie , en Hongrie, en Transylvanie, dans le Caucase , en Grèce , dans les haies de l'île Astypalée, selon Durville. 164 CUCURBITACÉES. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Barbarie 35" ^ Ecart en latitude : Nord , Suède 60 j 25» Occident ^ Portugal 10 0.| Ecart en longitude: Orient , Caucase 45 E. I 55° Carré d'expansion 1375 G. raOBIOI^DICA , Lin. Distribution géographique du genre. — 30 espèces de ce genre sont dispersées dans toutes les parties du monde, à l'exception de l'Océanie. — Leur centre est en Asie , oii l'on en connaît 15 espèces, dont 14 groupées rux Indes orientales, et 1 isolée à la Chine. — L'Amérique du sud en a 7 , dont 6 au Brésil et 1 à Buénos-Ayres. — 1 seule est indiquée dans l'Amérique du nord, en Pensylvanie. — 4 ha- bitent l'Afrique : en Abyssinie, au Sénégal et au Cap. — Quant à l'Europe , ce genre y est à peine représenté par 2 es- pèces, échappées probablement du continent africain. MoMORDiCA Elaterium , Lin. — Nous rencontrons cette espèce annuelle disséminée sur le plateau central , et toujours dans le voisinage des habitations , sur les décombres , au pied des murs ou près des eaux minérales. Ses tiges, rampan- tes et succulentes, émettent de larges feuilles, à la fois cor- diformeset anguleuses, longuement pétiolées et chargées de poils rudes , à racines blanchâtres et transparentes. Ses fleurs, monoïques, sont d'un Jaune soufré et striées. Le fruit, qui est l'organe le plus remarquable , est porté sur un pé- doncule droit , mais recourbé tout-à-coup au sommet ; il est donc incliné , vert et très-rugueux. Quand il atteint sa matu- MOMORDICA. 165 rite, sesparoisdistenduespar la pulpe intérieure, se contractent tout-à-coup; il se détache du pédoncule, qui laisse un trou rond à son point d'insertion , et instantanément ses graines sortent, lancées par tout le liquide qu'il renfermait. Il ne reste plus, dans l'intérieur du péricarpe, qu'une substance mu- cilagineuse et parenchymateuse. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Recherche les terrains gra- veleux et salés de la plaine. Géographie. — Au sud , cette espè(;e est connue en France , en Espagne , en Algérie , dans les cultures arrosées des Oasis. — Au nord , elle reste en France et s'arrête à l'embouchure de la Vilaine , à la Roche-Bernard , selon de la Pilaye. — A l'occident, elle vit en Portugal. — A l'orient, elle existe en ItaHe, en Sicile, en Grèce et en Turquie, en Dalmatie, en Croatie, en Transylvanie, dans le Caucase , en Crimée, en Géorgie , tout autour de la mer Caspienne , dans la Russie australe et en Palestine , sur les ruines de Jérusalem. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Palestine 32» ) Ecart en latitude : Nord , France 48 ^ 16» Occident, Portugal 10 O. | Ecart en longitude : Orient, Mer Caspienne 50 E. j 60® Carré d'expansion 960 166 PORTULACEES. FAMILLE DES PORTULACEES. Les espèces de ce groupe appartiennent surtout aux ré^ gions tropicales et à la pointe australe de l'Afrique. Elles sont plus abondantes dans l'hémisphère austral que dans le nôtre , et , dans l'hémisphère boréal, l'Europe et l'Asie moyenne sont bien moins riches en Portulacées que l'Ame-' rique du nord, oii ces plantes s'étendent jusque dans les régions polaires. Cette famille est à peine représentée en Europe. Les flores les plus riches en ont 3 espèces. Dans le sens des longitudes , leur proportion n'augmente qu'en ap- prochant de l'Amérique ; aussi, la Sibérie orientale, les îles de l'Océan oriental et l'Amérique russe , offrent une propor- tion bien plus considérable que celle des autres contrées. — Ces plantes disparaissent complètement des montagnes, et ne se montrent qu'accidentellement dans les îles. G. PORTniiACA, Lin. Distribution géographique du genre. — Les Portulaca for- ment un genre étranger, composé de 30 espèces , dont 17 à 18 sont américaines. Elles appartiennent à l'Amérique du sud , au Brésil , au Pérou, au Chili et surtout à la Nouvelle- Grenade. — L'Amérique du nord n'a que 8 espèces, qui se tiennent aussi sous la zone tropicale. — L'Asie en a 6 espèces, dont 5 sont des Indes orientales, et 1 d'Arabie. — Il y en a 2 en Afrique. — La Nouvelle-Hollande ou les îles voisines en ont 3. — Enfin une seule arrive jusque dans l'Europe. PORTCLACA. 167 PoRTULACA OLERACEA , Lin. — Cette plante, annuelle et presque inaperçue , ne quitte pas les lieux habités ou les sables des rivières. Elle étale à la surface du soi des tiges rougeâtres et très-rameuses, des feuilles grasses, entières , opposées et articulées ; puis elle offre dans ses aisselles su- périeures, de petites fleurs éphémères à 5 pétales jaunes et à demi-transparents et à 12 étamines. Peu de plantes sont aussi sensibles à la lumière solaire que le pourpier. On voit que le genre entier appartient aux contrées chaudes de la terre. Il ne paraît que pendant l'été; ses feuilles, mobiles sur les articula- tions, s'étalent en entier dans les heures chaudes de la journée, pour recevoir toute la chaleur solaire , et se resserrent plus ou moins contre la tige la nuit et dans les mauvais jours. C'est dans la journée seulement que le calice permet aux pétales de s'étaler, et aux trois styles recourbés de s'étendre et de rayonner sur les étamines, qui ne répandent leur pollen que sous l'excitation d'un soleil ardent. Deux heures suffisent pour accomplir ce mystère. Le calice se referme exactement pour ne plus s'ouvrir, et protège une petite capsule arrondie qui s'ouvre transversalement et dissémine de petites graines noires et brillantes. — Il fleurit pendant tcut l'été. Nature du sol. — AlUtude. — Il est presque indiffé- rent à la nature du sol. Nous le trouvons abondamment sur les sables des rivières et sur les rochers de porphyre à Châ- teauneuf. M. Mougeot l'indique , dans les Vosges, sur les marnes irisées, sur le lias; il croît partout et toujours en plaine. On le cite cependant sur quelques montagnes » mais dans les régions tropicales seulement. Géographie. — C'est peut-être l'espèce dont l'aire est la plus vaste. Il appartient à la zone équatoriale qu'il occupe presqu'en entier; il est donc inutile de chercher ses limites au sud ; elles ne sont pas même indiquées par l'équateur ; il 168 PORTULACÉES. passe au delà, au moins en Afrique , et arrive au cap de Bonne-Espérance. C'est une deces plantes envahissantesque l'on trouve partout , une des premières qui occupent les îles nouvelles qui s'élèvent au-dessus des eaux. — Au nord, il vit dans toute l'Europe centrale et s'arrête en Lithuanie et en Ingrie, aux environs deNarwa, sur la rive droite de la Narowa, parle SS**, selon M. Ruprecht. — A l'occident, il est aux Canaries, en Portugal, en Amérique, dans les plaines salées du Missouri et sur plusieurs points des États-Unis. — A l'orient, il végète en Italie , en Sicile , en Grèce , dans le Caucase , en Tauride , en Géorgie et tout autour de la Caspienne , en Turquie , dans les Russies moyenne et aus- trale, à la Chine, au Japon, aux grandes Indes. — Si nous voulions sortir de notre hémisphère, nous aurions encore à indiquer cette espèce dans les îles africaines, à l'île de Ro- manzof et dans d'autres îles de la Mer du sud. Limites d'extension de V espèce. Sud, Equateur 0° / Ecart en latitude : Nord, Ingrie 58 ^ 58« OcaWm^ Amérique 110 0.|Écart en longitude; Orient, Japon 135 E. j 245« Carré d'expansion 14210 G. raONTiA, Lin. Petit genre composé seulement de 2 espèces , une eu- ropéenne , l'autre de l'Amérique australe. MoNTiA FONTAiSA, Lin. — Une des espèces les plus socia- les que nous connaissions. Ses individus, groupés, serrés les uns contre les autres pur milliers , forment des gazons épais d'un beau vert, qui parfois arrosés par l'eau pure et attiédie MONTIA. 169 des sources , conservent jusque sous la neige leur magnifique verdure. C'est presque toujours la racine enfouie dans le lit des ruisseaux, ou sur les rochers arrosés constamment par de petits filets d'eau que le Moniiase multiplie, associé au Ra- nuncuîus hederaceus et au Veronica Beccabunga. Ses tiges , faibles, molles et blanches, sont garnies de petites feuilles opposées, épaisses et luisantes, qui rappellent l'aspect des feuilles du pourpier et des Claijlonia; ses pédoncules, axil- laires et uniilores, d'abord inclinés , se redressent, quand le soleil brille, pour laisser épanouir une petite fleur blanche peu apparente, dont le nombre des parties n'est pas bien fixé. Elle fleurit de très-bonne heure et continue longtemps. Son fruit est une petite capsule uniloculaire qui s'ouvre en trois valves, et contient trois graines noires couvertes de tubercu- les, régulièrement disposées, et où l'on distingue facilement l'ombilic. — Commence à fleurir en mai et continue pen- dant tout l'été. Nature du sol. — Altitude. — Plante presque aquatique, mais qui recherche les fonds graveleux ou sablonneux, à tel point qu'elle fuit complètement les terrains calcaires; ainsi le Montia abonde dans les Vosges et il est nul dans le Jura. — Nous le trouvons depuis 500 jusqu'à 1,200™ en Auvergne. De Candolle l'indique à 50™ à Alais , à 1,200™ dans les Vosges. M. Boissier le cite le long des ruisseaux de sa région alpine, dans le royaume de Grenade , mêlé au Stellaria uli- ginosa, depuis 1,500" jusqu'à 2,300™. Géographie. — On confond certainement 2 espèces sous la même dénomination; le M. minor, Gmel., qui est le M. fon- tana. Lin., souvent terrestre, et le M. major, Gmel., qui vit le plus ordinairement autour des sources et des filets d'eau pure qui s'en échappent; mais ces deux formes ont été le plus souvent confondues. — Au sud , le Montia se trouve 170 PARONYCHIÉES. en France , en Espagne , en Sicile. — Au nord , dans toute l'Europe centrale , toute la Scandinavie , y compris la Lapo- nie, où il habite les lieux humides et dénudés des régions sylvatique et sous-sylvatique , les champs humectés, et pé- nètre jusqu'à Hanimerfest et aux Loffoden. 11 ocupe aussi l'Angleterre, l'Irlande, les Hébrides, les Orcades, les Feroë et l'Islande. — A l'occident , il vit en Portugal , en Islande, au Groenland , au Labrador, dans l'Orégon. — A l'orient, il végète en Suisse, en Italie, en Sicile, en Croatie, en Hongrie , en Transylvanie , en Grèce , en Turquie , dans toutes les Russies , dans la Sibérie orientale , dans les Aléoutiennes et dans l'Amérique russe. — Il est assez commun dans l'hémisphère austral, à la Nouvelle-Zélande, aux Malouines, à la terre de Kerguelen , aux îles d'Aukland et de Campbell. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Sicile 38° ) Ecart en latitude . Nord , Laponie 70 ^ 32» Occident et Orient 360 ( ,^„^^ ) 360» Carré d'expansion 11520 FAMILLE DES PARONYCHIEES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Longitude. Nigritie 0°à 10» 18» O. à 5» E. 1 : 332 Abyssinie 10 à 16 32 E. à 41 E. 1 : 208 PROPORTIONS RELATIVES. ITl Latitude. Longitude. Algérie 33"à 36« 5°0. à G» E. 1 : 129 Roy. de Grenade... 36 à 37 5 O. à 8 O. 1 : 93 Sicile 37 à 38 10 E. à 13 E. 1 : 171 Portugal 37 à 42 9 O. à 11 O. 1 : 127 Royaume de Naples. 38 à 42 11 E. à 16 E. 1 : 199 Caucase 40 à 44 35 E. à 48 E. 1 : 276 Tauride 43 à 46 31 E. à 34 E. 1 ; 249 Plateau central 44 à 47 0 à 2 E. 1 : 188 France 42 à 51 7 0. à 6 E. 1:168 Russie méridionale. . 47 à 50 22 E. à 49 E. 1 : 171 Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. 1:301 Carpathes 49 à 50 19 E. à 22 E. 1 : 532 Angleterre 50 à 58 1 0. à 7 O. 1 : 226 Russie moyenne ... 50 à 60 17 E. à 58 E. 1 : 193 Scandinavie entière. 55 à 71 3 E. à 29 E. 1 : 293 Danemarck 52 à 57 7 E. à 12 E. 1 : 216 Gothie 55 à 59 10 E. à 15 E. 1 : 453 Suède 55 à 69 10 E. à 22 E. 1 : .386 Norvège 58 à 71 2 E. à 10 E. 1 : 408 Russie seplentr'e. . . 60 à 66 19 E. à 57 E. 1 : 173 Finlande 60 à 70 18 E. à 28 E. 1 : 315 Laponie 65 à 71 14 E. à 40 E. 0 : 0 Edrope entière 1 : 237 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. Longitude. Angleterre 50 à 58 Allemagne 45 à 55 Russie moyenne . 50 à 60 Sibérie de rOural. 44 à 67 Sibérie altaïque. . 44 à 67 7°0. à 13° 0. 0 0 1 0 à 7 0. 226 2 E. à 14 E. 301 17 E. à 58 E. 193 55 E. à 74 E. 298 66 E. à 97 E. 398 17â PARONYCHIÉES. Latitude. Longitude. Sibérie du Baïkal. 49» à 67° 93«E. àll6°E. 0 : 0 Dahurie 50 à 55 110 E. à 119 E. 0 0 Sibérie orientale. 56 à 67 111 E. à 163 E. 0 : 0 Sibérie arctique. . 67 à 78 60 E. à 161 E. 0 0 Kamtschatka .... 46 à 67 148 E. à 170 E. 0 0 Pays des Tschukhis. » 155 E. à 175 0. 0 0 llesde l'Océan or°\ 51 à 67 170 E. à 130 0. 0 : 0 Amérique russe.. 54 à 72 170 0. à 130 E. 0 0 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Latitude. Altitude en mètres. Roy.deGr'*%rég.alp.etniv. 36°à 37° 1500 à 3500 1: 60 Roy.deGrenade,rég.niv. 36 à 37 2500 à 3500 1: 61 Pyrénées 42 à 43 500 à 2700 1 : 324 Pyrénées élevées 42 à 43 1500 à 2700 1 : 319 Pic du Midi de Bagnères. . 0 0 0:0 Plat, central, rég.montagn. 44 à 47 500 à 1900 1 : 499 Plateau central, sommets. 44 à 47 1500 à 1900 0: 103 Alpes 45 à 46 500 à 2700 1 : 349 Alpes élevées 45 à 46 1500 à 2700 0 : 350 Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Longitude. Iles du Cap- Vert. . 12° à 14° Canaries 28 à 30 Hébrides 57 à 58 Orcades 59 Shetland 60 à 61 Feroë 62 Islande 64 à 66 Mageroë 71 24° 0. à 27° 0. 0: 0 15 0. à 20 0. 1 : 59 8 0. à 10 0. 0: 0 5 0. à 6 0. 0: 0 3 0. à 4 0. 0: 0 9 0. 0 : 0 16 0. à 27 0. 1 : 413 24 E. 0: 0 Longititude. 10° E. à 20«E. 0 0 114 0. 0 0 76 0. 0 0 171 0. à 176 0. 0 0 59 0. à 65 0. 0 0 CORKIGIOLA. 173 Latitude. Spitzberg 79° à 80° lie Melville 76 lie J. Fernandez. . 33 à 40 S. Nouv. Zélande(nord). 35 à 42S. Malouines 52 S. Ces plantes sont distribuées sur toute la terre, mais elles sont plus abondamment répandues au cap de Bonne-Espé- rance et sous la zone torride que dans les pays tempérés ; elles s'éloignent des pays froids et se trouvent sur l'ancien et le nouveau continent. — En Europe , les Paronychiées sont peu nombreuses , et , comme on le voit dans le premier tableau, leurs proportions sont très-variables, et elles y sont inégalement dispersées. On les voit cependant diminuer en nombre dans les pays froids, car elles manquent en Laponie et elles atteignent leur maximum, 1/93, à l'extrémité opposée, dans le royaume de Grenade; elles ne font pas sur le plateau central 1/200 de la végétation. — Dans le sens des longi- tudes , cette famille disparaît bientôt au delà de la Sibérie. — Dans les montagnes elles conservent a peu près la même proportion, et s'il existe des exceptions apparentes, cela tient au très-petit nombre de Paronychiées sur lequel les calculs ont été faits. — Enfin , à l'exception des Canaries, où le climat chaud et africain favorise leur développement , les îles sont dépourvues des espèces de cette famille. G. CORBIG!OI.A , Lin. 3 espèces de ce genre , qui en a 6 , se trouvent au Chili , une autre vit au cap de Bonne-Espérance, et 2 autres ont l'Europe australe pour patrie. CoRRiGiOLA LiTTORAUS, Lin. — Cette plante annuelle 174 i'ARONYCHlÉES. est rameuse dès sa base , et étale sur la terre des tiges nom- breuses et rougeâtres , jillongées , garnies de petites feuilles vertes ou violacées , quoique paraissant toujours glauques et un peu charnues. Ces feuilles sont accompagnées de légères stipules argentées. Ses petites fleurs , blanches ou lilacées , sont nombreuses à l'extrémité des tiges , et le calice persis- tant, recouvre une capsule monosperme et indéhiscente. — Elle forme , sur les bords des chemins et dans les clairières que laissent les bruyères ou sur le sable déposé par les ruis- seaux , des gazons arrondis et parfois très-étendus. Elle vit en société avec d'autres espèces de la même famille , telles que : llîecebrum verticillatum, Scleranthus perennis , et il faut presque toujours ajouter à ces réunions le Calluna vul- garis et le Pleris aquilina. Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche les ter- rains siliceux et sablonneux , surtout ceux qui sont plus ou moins imprégnés de matières salines, comme les pouzzolanes des volcans , les sables des dunes et des rivages de la mer , les grès en décomposition. On la trouve aussi abondante sur le porphyre compacte dont elle couvre quelquefois les dômes. Nous la trouvons depuis les bords des rivières, dans la plaine, jusqu'à 1,200™ dans les montagnes. Géographie. — Au sud , le Corrigiola se trouve dans les Pyrénées, dans les Asturies, en Espagne , en Corse , en Algérie , sur les sables et jusque dans les champs sablonneux de l'Abyssinie. — Au nord , il végète dans toute l'Europe centrale , jusque dans le Danemarck austral et en Angle- terre au 51". — A l'occident, il est en Portugal. — A l'orient , en Italie , en Sicile , en Dalmatie , en Hongrie , en Grèce , en Turquie , dans les Russies moyenne et australe , et sur les bords de la mer Caspienne. HERNIARIÂ. 175 Limites d'extension de Vespèce. Sud, Abyssinie 12» ) Écart en latitude : Nord , Danemarck 53 j 41 ° Occident , Portugal 10 0. / Écart en longitude : Orient, Russie moyenne 54 EJ 64" Carré d'expansion 2624 G. HEHNIAHIA, Lin. Distribution géographique du genre. — 20 espèces le composent; 1 1 sont européennes : de l'Italie, de l'Espagne, de la Grèce , de la Tauride , ou des Alpes et des Pyrénées. — L'Afrique en a 5 : du Cap, de la Barbarie ou de l'île Saint-Jacobi , une des îles du cap Vert. — 1 espèce vit en Sibérie. — 2 au Chili. — Une seule dans l'Amérique du nord , dans la Floride. Herniaria GLABRA , Lin. — On rencontre cette espèce dans les champs , sur le bord des chemins , sur les sables desrivières. Elle forme de jolies petites rosettes d'un vert jaunâtre, étalées sur le sol, et formées d'un grand nombre de tiges grêles , rameuses et divergentes. Ses feuilles sont glabres ou un peu ciliées à la base , entières, oblongues, opposées dans le bas de la plante, mais alternes dans le haut, et alors placées en facedesrameaux florifères. Ceux-ci portent un nom- brede fleurs bien plus considérable que dans l'espèce suivante. Les calices sont glabres, et l'ensemble des fleurs , petites et verdâtres, est insignifiant ; les pétales sont à peine visibles ; les 5 étamines entourent un ovaire surmonté de deux stig- mates. Le fruit est une capsule membraneuse, indéhiscente et monosperme. — Fleurit en juillet et en août. 176 PAUONYCHIÉES. Nature du sol. — Altitude. — Cette espèce préfère les terrains siliceux et sablonneux de la plaine, mais elle s'élève aussi sur les montagnes jusqu'à 1,200 à 1,500"^. Géographie. — Au sud , elle végète en France , en Es- pagne , en Italie et en Sicile ; elle a été rencontrée par M. Cosson dans les pâturages de Melila , en Algérie. — Au nord, elle existe dans l'Europe centrale, en Russie jus- qu'à Saint-Pétersbourg, en Danemarck, en Gothie , en Nor- vège , en Suède dans les champs arides et seulement en plaine; elle est aussi en Angleterre. — A l'occident, elle végète en Portugal. — A l'orient, en Italie, en Sicile, en Dalmatie,en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie , en Grèce , dans les Carpathes , dans les Russies moyenne et australe , en Tauride, dans le Caucase, autour de la Caspienne et dans la Sibérie de l'Altaï. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Algérie 35" | Ecart en latitude : Nord, Norvège 61 j 26° Occident , Portugal 10 O. | Ecart en longitude: Orient, Sibérie de l'Altaï 96 E. ) 106° Carré d'expansion 2756 Herniaria hirsuta , Lin. — On remarque le long des chemins et dans les champs celte petite plante annuelle , dont les tiges et les feuilles jaunâtres et velues sont exacte- ment étalées et ramifiées sur le sol. Elle forme de petits ga- zons qui rayonnent d'un centre commun et vont toujours en s'agrandissant. Ses feuilles inférieures sont opposées et les autres alternes par l'allongement des tiges ; elles sont accom- pagnées de petites bractées scarieuses , et les supérieures of- frent à leurs aisselles de petits pelotons de (leurs verdâtres HERNIAUIA. 177 dont une seule s'ouvre à la fois , les 5 étamines s'approchent du pistil, puis le calice se resserre et tombe plus tard, comme celui du Corrigiola, avec sa capsule monosperme. Nature du soL — Altitude. — Recherche comme l'espèce précédente les terrains siliceux et sablonneux, et s'élève moins dans les montagnes. Géographie. — Cet Herniaria, qui peut-être devrait être réuni au précédent sous le nom de H. vulgaris, comme l'a fait Sprengel , est évidemment plus méridional que la forme ou es\)èce glabra , car il s'avance au sud , en Algérie et en Abyssinie oîi il croît dans les champs, et fleurit en décembre. — Au nord, c'est à peine s'il atteint le Danemarck, et il y reste sporadique. — A l'occident , il croît en Portugal et aux Canaries. — A l'orient , on le trouve en Italie , en Sicile, en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , en Turquie, en Grèce , dans le Caucase, en Tauride , autour de la Caspienne , dans le désert des Kirghiz, dans la partie orientale de la Russie moyenne, dans la Russie australe et dans les Sibériesde l'Oural et de l'Altaï. Limites d'extension de V espèce. Sud, Abyssinie 10» i Ecart en latitude : Nord , Danemarck 52 j 42" Occident , Canaries 18 0.^ Ecart en longitude : Orient , Sibérie de l'Altaï 96 E. 1 114° Carré d'expansion 4788 Herniaria incana , Lin. — Cette plante est distinguée des précédentes par sa tige presque ligneuse et sous-frutes- centes, par le duvet cotonneux dont elle est couverte , par ses fleurs solitaires ou peu nombreuses et toujours pédicellées , VI 12 178 PAUONYCDIÉES. à calice hérissé de longues soies. — Elle fleurit en juillet et en août, dans les lieux secs et pierreux. Nature du sol. — Altitude.— Elle préfère les terrains calcaires et rocailleux. — M. Boissier l'indique dans le midi de l'Espagne entre 650 et 1,650™. Ledebour la cite dans le Taliisch entre i ,000 et 1,400°>. Géographie. — Plus méridionale que les autres , elle ne dépasse pas cependant le midi de l'Espagne. — Mais au nord elle va moins loin et s'arrête en France sur le plateau central ; elle atteint l'Allemagne méridionale et même la Podolie. — A l'occident , elle reste en Espagne. - — A l'orient, on la rencontre dans le midi de la Suisse, dans le Piémont, dans le royaume de Naples , en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie, dans le Taliisch, à Elisabethpol, près Bakou , jusque sur les bords de la Caspienne. Limites d'extension de V espèce. Sud , Royaume de Grenade. . . . 38" ) Ecart en latitude : Nord , Podolie 48 ] 10° Ocaciew^, Royaume de Grenade. 8 0. 1 Ecart en longitude: Orient, Bakou 47 E. j 55° Carré d'expansion 550 G. ILEiECEBRUM, Lin. Deux espèces seulement font partie de ce très-petit genre, une est d'Europe, l'autre d'Egypte. Illecebrum verticillatum , Lin. — Les rochers hu- mectés par les eaux , les sables des montagnes , les clairières que les bruyères laissent entr 'elles, sont les stations que re- PAROx>YCHïA. i79 cherche cette élégante espèce. Ses tiges rouges et filiformes, souvent dirigées du même côté, rampent sur la terre, toutes garnies de petites feuilles arrondies, d'un beau vert, et tou- jours opposées. A leur aisselle naissent de jolis verticilles de fleurs aux calices blancs , soyeux , argentés et immortels, qui donnent à la plante une très-grande élégance. Elle fleurit tard, et sa capsule, recouverte par le calice, ne tombe qu'avec lui. Elle est souvent accompagnée ôa Junciis capitatiis ^ du Corrigiola Ultoralis , du Scleranthus perennis, du Ra- diola linoides , du Pteris aquilina , etc. Nature du sol. — Altitude. — Recherche les terrains siliceux et sablonneux des plaines et des montagnes. Nous ne le trouvons en Auvergne que de 800 à 1,500™. Géographie. — Au sud , le midi de la France , l'Es- pagne, l'Algérie et Madère. — Au nord, la Westphalie, la Bohême et le Danemarck austral, l'île d'Osilie à l'entrée du golfe de Riga , ainsi que l'Angleterre jusqu'au 51". — A l'occident, Madère et le Portugal. — A l'orient , la Lombardie, la Corse, la Sardaigne, la Grèce et l'île d'Osilie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Madère 33° | Écart en latitude : Nord, Ile d'Osilie 58 | 25» Occident, Madère 19 0. ) Ecart en longitude : Orient, Ile d'Osilie 20 E. I 39» Carré d'expansion 975 G. PAHOMTCHiA , Toumef. Distribution géographique du genre. — Ce genre appar- tient aux régions chaudes, mais surtout extratropicales; car, sur 30 espèces connues, l'Europe en a 10 , toutes de 180 PARONYCHIÉES. l'Espagne ou au moins de l'Europe australe et des bords de la Méditerranée. — L'Amérique en a 12 , dont 6 du Brésil et du Chili, les 6 autres de Saint-Domingue , du Mexique, de la Caroline et de la Virginie. — 3 ou 4 sont africaines, des Canaries et de l'Abyssinie. — 4 sont asiatiques, de l'Arabie et des Indes orientales. Paronychia cymosa , Poir. — Une des plus gracieuses miniatures du règne végétal , cette espèce annuelle s'élève à quelques centimètres seulement. Sa tige est filiforme , droite et divariquée , garnie de petites feuilles linéaires et pointues, réunies en verticille. Chaque rameau se divise au sommet en 3 pédoncules chargés chacun d'un certain nombre de petites fleurs verdâtres naissant à l'aisselle d'une bractée. La fécondation a lieu après l'épanouissement ; les tleurs s'ou- vrent successivement, et se referment après l'émission du pollen. La capsule est monosperme et recouverte par le calice. — C'est à peine si l'on aperçoit cette petite espèce qui fleurit en juin et en juillet, dans les lieux secs et pierreux . Nature du sol. — Altitude. — Terrains siliceux et sablonneux des plaines et des coteaux , jusqu'à près de 1,000™ d'altitude. Géographie. — Au sud, le midi de la France, l'Espagne, l'Algérie. — Au nord, les Cévennes, Villefort. — A l'oc- cident, le Portugal. — A l'orient, Nice et l'île de Crète. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Algérie 35° ^ Ecart en latitude : Nord , France 44 j 9° Occident , Portugal 10 O. i Ecart en longitude : Orient , lie de Crète 23 E. î 33« Carré d'expansion 297 POLYCARPON. 181 Paronychia polygonîfolta , DC. — Plante vivace qui croît en jolis gazons étalés sur le sol, au bord des chemins, dans les champs en friche , parmi les bruyères. Ses tiges ar- ticulées, couchées et nombreuses s'étalent en divergeant. Ses feuilles sont petites, opposées, très-lisses, acompagnées de 4 stipules lancéolées d'un beau blanc. Ses fleurs naissent anx aisselles supérieures, munies de bractées blanches et im- mortelles, semblables aux stipules. — Fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Terrain siliceux et grave- leux des montagnes. De Candolle l'indique à 1,000™ au Champsaur, et à 2,000™ au mont Cenis; nous la trouvons à 600™ dans la Lozère. M. Boissier la cite de 2,600™ à 3,150™ dans les fissures des rochers de la région nivale des montagnes du royaume de Grenade. Elle habite aussi les hautes montagnes de la Corse. Géographie. — Au sud, la France, le midi de l'Espagne, la Corse. — Au nord, les Alpes du Dauphiné, le plateau central de la France. — A l'occident, le Portugal. — A l'orient, le Piémont, l'Italie, la Dalmatie, la Sicile, la Grèce, l'Olympe bithynique. Limites d'extension de Vespèce. Sw Occident , Angleterre 6 0.) Ecart en longitude ' ) J^Cc Omn^ Sibérie de l'Oural 56 E.j 62» Carré d'expansion 1550 ScLERANTHUs ANNuus , Lift. — Très-commuu dans les champs et très-reconnaissable à ses tiges minces et comme articulées , à ses petites feuilles glauques et opposées, et à ses ramifications dichotomes, dont les supérieures portent de petits paquets de tleurs sessiles et sans pétales; plusieurs de ces lleurs sont mâles, à 10 étamines, et d'autres, herma- phrodites, n'en ont quelquefois qu'une seule. Le calice s'en- durcit après la fécondation , mais il reste ouvert et contient à sa base une seule graine. — Fleurit en juin , juillet et SCLERANTHUS. 185 août, et lormede petites touffes d'un vert jaunâtre dans les champs cultivés, parmi les moissons , sur les terres incultes, au milieu des landes autrefois cultivées , sur les sables des rivières où il accompagne presque toutes les espèces de ces différentes stations. Nature du sol. — Allitude. — Presque indifférent, il préfère cependant les sols meubles et siliceux , les pouzzo- lanes des volcans, les grès en décomposition. — Il habite les plaines , mais il peut atteindre très-haut dans les mon- tagnes , de 1,650 à 2,000™ dans le royaume de Grenade, selon M. Boissier ; à 1,000™ dans le Taliisch , et jusqu'à 2,200" dans le Caucase, d'après la flore de Ledebour. Géographie. — Au sud, le Scîeranthus habite la France, l'Espagne jusqu'au royaume de Grenade, l'Italie méridio- nale et la Sicile. M. Cosson l'a rencontré en Algérie, sur le Djebel-Tougour, et dans la partie supérieure du Djebel- Cheliah, dans l'Aurès. — Au nord, toute l'Europe centrale, toute la Scandinavie à l'exception de la Laponie , la Fin- lande, l'Angleterre, l'Irlande, et on le cite aussi en Islande mais non dans les archipels. — A l'occident , il se trouve en Portugal. — A l'orient, en Suisse, en Italie , en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, dans la Thrace, sur l'Olympe bithynique , en Tauride, sur le Caucase et les hautes montagnes du Taliisch, dans l'Arménie, dans toute la Géorgie, sur les bords de la mer Caspienne, dans les Carpathes, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, et jusque dans la Sibérie de l'Oural, à Yekaterinimburg. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Algérie 35» | Écart en latitude : Nord , Norvège 68 j 33° 186 CRASSULACÉES. Occident, Islande 22 O. | Ecart en longitude Orient, Sibérie de l'Oural 56 E, ( 78« Carré d'expansion 2574 FAMILLE DES CRASSULACEES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Nigritie O^à 10« Abyssinie 10 à 16 Algérie 33 à 36 Royaume de Grenade. 36 à 37 Sicile 37 à 38 Portugal 37 à 42 Royaume de Naples.. 38 à 42 Caucase 40 à 44 Tauride 43 à 46 Plateau central 44 à 47 France 42 à 5l Russie méridionale... 47 à 50 Allemagne 45 a 55 Carpathes 49 à 50 Angleterre 50 à 58 Russie mo'y en ne i.. . . 50 à 60 Scandinavie entière. . 55 à 71 Danemarck 52 à 57 Gothie 55 à 59 Suède 55 à 69 Norvège. . , 58 à 71 Longitude. 18«0. à 5»E. 0 : 0 32 E. à41 E. 98 5 0. à 6 E. 187 5 0. à 8 0. 104 10 E. à 13 E. 103 9 0. à 11 0. 89 11 E. à 16 E. 85 35 E. à 48 E. 114 31 E. à 34 E. 299 0 à 2 E. 86 7 0. à 6 E. 100 22 E. à 49 E. : 278 2 E. à 14 E. : 97 19 E. à 22 E. : 106 1 0. à 7 0. : 135 17 E. à 58 E. : 149 3 E. à 29 E. : 135 7 E. à 12 E. : 216 10 E. à 15 E. : 113 10 E. à 22 E. : 144 2 E. à 10 E. : 111 PROPORTIONS RELATIVES. 187 Latitude. Longitude. Russie septentr»^.... 60»à 66« lO^E. à57°E. 1 : 173 Finlande 60 à 70 18 E. à 28 E. 1 : 157 Laponie 65 à 71 14 E. à 40 E. 1 : 178 Europe entière 1 : 100 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. Longitude. Irlande 51«à 55" 7^0. à 13«0. 1 Angleterre 50 à 58 1 O. à 7 O. 1 Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. 1 Russie moyenne... 50 à 60 17 E. à 58 E. 1 Sibérie de rOural. 44 à 67 55 E. à 74 E. 1 Sibérie altaïqae. . . 44 à 67 66 E. à 97 E. 1 Sibérie du Baïcal.. 49 à 67 93 E. à 116 E. 1 Dahurie 50 à 55 110 E. à 119 E. 1 Sibérie orientale... 56 à 67 111 E. à 163 E. 1 Sibérie arctique. . . 67 à 78 60 E. à 161 E. 1 Kamtschatka 46 à 67 148 E. à 170 E. 1 PaysdesTschukhis. » » 155 E. à 175 O. 1 Iles de l'Océan or^'. 51 à 67 170 E. à 130 O. 1 Amérique russe. . . 54 à 72 170 O. à 130 E. l 121 135 97 149 106 149 132 126 118 52 75 147 498 296 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Latitude. Roy. deGr'% rég. alp. et niv. 36° à 37» Roy. deGrenade, rég. niv. • 36 à 37 Pyrénées 42 h 43 Pyrénées élevées 42 à 43 Pic du Midi , de Bagnères. . » Plat, central, rég. monlagn. 44 à 47 Altitude en mètres. 1500 à 3500 .35 2500 à 3500 .30 500 à 2700 69 1500 à 2700 53 » 18 500 à 1900 49 188 CRASSULACÉES. Latitude. Altitude en mètres. Plateau central, sommets. . 44*^3 47° 1500 à 1900 1:34 Alpes 45 à 46 500 à 2700 1 : 80 Alpes élevées 45 à 46 1500 à 2700 1 : 58 Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Longitude. Iles du Cap-Vert 12° à 14° 24° O. à 27° O. 0: 0 Canaries 28 à 30 15 O. à 20 O. 1 : 31 Hébrides 57 à 58 8 O. à 10 0. 1 : 110 Orcades 59 5 O. à 6 O. 1 : 121 Shetland 60 à 61 3 O. à 4 0. 1 : 103 Feroë 62 9 O. 1:188 Islande 64 à 66 16 O. à 27 0. 1 : 67 Mageroë 71 24 E. 1:194 Spitzberg 79 à 80 10 E. à 20 E. 0 : 0 lleMelville 76 114 O. 0: 0 Ile J. Fernandez.... 33 à40S. 76 0. 0: 0 Nouv.Zélande(nord). 35 à 42 S. 171 O. à 176 0. 1:616 Malouines 52 S. 59 O. à 65 0. 1 : 125 Les Crassulacées constituent une famille nombreuse et très-importante , dont la grande majorité appartient aux parties chaudes des zones tempérées de l'ancien continent. La moitié des espèces connues sont du cap de Bonne-Espé- rance. On peut diviser l'autre moitié en trois parties , dont une appartient à l'Europe et surtout à sa région méditerra- néenne , une autre à l'orient , à l'Asie moyenne et aux Ca- naries , et la dernière dispersée entre l'Amérique boréale et tropicale , les contrées chaudes de l'Asie et la Nouvelle- Hollande. C'est donc tout au plus 1/6 de cette famille que nous avons en Europe. — Ce sixième est très-inégalement distribué et forme en moyenne 1/100 de la végétation eu- PROPORTIONS RELATIVES. 189 ropéenne. Le Portugal , le royaume de Naples, le royaume de Grenade et le plateau central de la France , ainsi que l'Allemagne , à cause du littoral de la Dalmatie et des mon- tagnes de la Suisse qui se trouvent comprises dans la dore de Koch , sont les contrées où ces plantes sont en plus grande proportion que la moyenne. Les montagnes et les émanations maritimes favorisent le développement des Cras- sulacées. Elles diminuent en nombre vers les régions très- froides. — La longitude ne paraît avoir aucune influence sur leur distribution , et leur nombre est d'ailleurs trop res- treint pour qu'on puisse tirer quelque conclusion des rap- ports que présente notre second tableau. — Quant à l'in- fluence des montagnes , elle est évidente. Toutes les con- trées montagneuses offrent une proportion bien plus grande que celles qui sont à leur pied , et , quand on compare les zones d'élévation , on reconnaît aussi que les Crassulacées atteignent leur maximum sur les sommets , à tel point qu'elles sont 1/30 dans la région nivale du midi de l'Es- pagne, 1/34 sur les sommets élevés du plateau central, et 1/18 sur le sommet du pic du midi de Bagnères. On voit que ces différences sont énormes, et que les Crassulacées, qui vivent surtout par leurs feuilles, ont besoin d'un air sou- vent humide , comme celui qui règne sur les bords de la mer et sur les hautes montagnes. Ce ne sont pas les seules plantes qui affectionnent ces deux stations si différentes. — Ce sont sans doute les mêmes causes qui occasionnent l'aug- mentation des Crassulacées dans les îles et notamment aux Canaries, qui sont des îles montagneuses , soumises à la (ois aux émanations maritimes, aune température élevée, et réu- nissant par conséquent tout ce qui peut contribuer au bien- être de ces végétaux. 190 CUASSULACÉES. G. tii;.i>2:a , Liti. Distribution géographique du genre. — Ce genre n'est pas très-nombreux , mais il contient déjà 1 4 espèces dis- persées dans toutes les parties du monde. — L'Amérique est leur principale patrie ; on en compte 6 dans l'Amérique du sud : 2 au Brésil , 1 au Chili , 1 au Pérou et 2 qui ar- rivent jusque sur les terres magellaniques. — On n'en con- naît que 3 dans les Etats-Unis de l'Amérique septentrio- nale. — L'Afrique a 2 Tillœa , dont 1 en Egypte et l'autre en Abyssinie. — L'Europe en a 2 seulement. — Et enfin une espèce habite la Nouvelle-Hollande. TiLLiEA MUSCOSA, Lin. — Les lieux sablonneux qui ont été inondés pendant l'hiver, ceux qui pendant longtemps ont été exposésà des pluies abondantes et qui reçoivent pendant l'été toute l'intensité de la chaleur solaire, sont les stations pri- vilégiées de cette petite espèce. Elle s'y présente sous forme de très-petits gazons rouges appliqués sur la terre et formés de rameaux entrecoupés de nœuds très-rapprochés. Les deux feuilles opposées, soudées par leur base, donnent naissance à leur aisselle à de petits faisceaux qui sont l'origine des ramifications et des feuilles nouvelles , et ensuite à de pe- tites fleurs blanches sessiles et qui paraissent à peine. Le fruit est formé par 3 ou 4 carpelles dispermes et étran- glés par le milieu. Cette petite plante colore quelquefois en rouge le bord des sentiers et des fossés ou même de petites plaines sablonneuses. Elle se multiplie à l'infini et vit en sociétés nombreuses. Quel est donc le rôle important qu'elle est appelée à remphr dans le monde? Elle a dans des contrées très-éloignées des espèces entièrement parai- SEDUM. 191 lèles ; dans toute l'Amérique , dans le nord de ce continent , puis au Chili , à Buénos-Ayres , et enfin au détroit de Ma- gellan. Une autre se rencontre dans la Nouvelle-Hollande. Notre espèce paraît être rare dans tout l'ancien continent. Nature du sol. — Altitude. — Le Tillœa vit sur les ter- rains siliceux et sablonneux de la plaine , sur les sables ma- ritimes. Géographie. — Au sud, le midi de la France, l'Es- pagne, la Corse, l'Algérie et les Canaries. — Au nord, une partie de l'Allemagne et l'Angleterre , jusqu'au 53". — A l'occident, le Portugal , les Canaries. — A l'orient, l'Italie , la Sicile et la Grèce. Limites d^ extension de Vespèce. Sud, Canaries 30° \ Ecart en latitude : Nord , Angleterre 53 ^ 23« Occident , Canaries 18 0. ) Ecart en longitude : Orient, Grèce 22 E. f 40» Carré d'expansion 920 G. SEDUM, Lin. Distribution géographique du genre. — Les Sedmn forment un grand genre , dont les espèces au nombre de plus de 130, sont disséminées partout, mais principalement en Europe et en Asie. — L'Europe en a 60 espèces , dont la majeure partie appartiennent aux montagnes des contrées chaudes , telles que l'Espagne, l'Italie, le Portugal, la Grèce , la Corse , le Piémont et quelques autres à la France , à l'Allemagne et même à la Scandinavie et à l'Angleterre. — Dans l'Asie , les 45 espèces qui habitent cette vaste contrée sont presque toutes réunies sur 3 points éloignés : 192 CKASSIJLACÉES. les Indes orientales , la Sibérie , le Caucase et la Géorgie. On en cite quelques espèces disséminées à la Chine , au Japon, au Népaul , sur l'Hintialaya et au Kamtschatka. — L'Amérique est beaucoup moins riche en Sedum , elle en a 20 , dont 2 espèces de Caraccas et du Pérou , 5 des montagnes du Mexique ; toutes les autres sont des Etats- Unis et quelques-unes même en très-petit nombre de l'Amérique arctique. — Enfin l'Afrique a 10 Sedum, dont 4 de la Barbarie , 3 de Madère , 1 des Canaries et 1 d'E- gypte. Sedum maximum , Sut. — Grande et belle espèce qui croît en petites touffes sur les rochers , au milieu des laves et des basaltes, et que l'on reconnaît facilement à sa racine blanche , épaisse et charnue , à ses larges feuilles glauques , épaisses et dentées, et surtout à ses corymbes élargis et d'un blanc jaunâtre. Ses fleurs sont presque toutes épa- nouies en même temps , puis elles se referment après la fécondation. — Elle fleurit tard, en août et en septembre, et vit souvent en société avec le Saxifraga Aizoon , le Sem- pervivum arachnoideum , etc. Nature du sol. — Altitude. — 11 recherche les rochers compactes de porphyre, de granit, de basalte , les coulées et les laves des volcans, et y végète avec force au milieu des lichens et des premières plantes qui viennent s'en emparer. — Il habite les montagnes et monte facilement à 1,000™. Ledebour le cite dans le Caucase de 300 à 2,000"". Géographie. — Comme ce Sedum a été confondu avec le suivant , son aire d'expansion est assez difficile à établir. Peut-être existe-t-il en Italie et en Sicile ; mais le point le plus méridional où nous le trouvons cité est le Caucase et la Géorgie. — Au nord , on le rencontre dans une par- SEDUM. 193 lie de l'Allemagne , en Lithuanie , en Curonie , en Volhy- nie et à l'île d'Osilie. — A l'occident, il est possible qu'il ne dépasse pas le plateau central. — Mais à l'orient , il croît en Sardaigne , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie, en Transylvanie , dans les Russies moyenne et australe , dans le Caucase , l'Asie mineure , les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï , du Baïkal, et dans la Dahurie. Est-ce bien partout la même espèce? Limites d'extension de l'espèce. Sud , Asie mineure 42° \ Ecart en latitude : Nord , Ile d'Osilie 58 j 16° Ocarfen^, France 0 ) Écart en longitude: Onen^ Dahurie Il9 E.j ll9° Carré d'expansion 1906 Sedum Telephiijm, Lin. — Il forme des touffes plus ou moins fournies au milieu des rochers , dans les bois éle- vés et pierreux et même sur les pentes herbeuses des mon- tagnes. Ses racines sont formées par plusieurs tubercules blancs qui , dès l'automne , produisent des germes et des bourgeons destinés à remplacer les tiges desséchées de l'an- née précédente. Au printemps, ces tiges s'élèvent et se garnissent de feuilles planes, ovales, oblongues, lancéolées, plus ou moins dentées , glauques et quelquefois rougeâtres , souvent opposées ou même ternées. Les fleurs, roses ou pur- purines, naissent en cyme au sommet de ces tiges. Elles s'épanouissent en grand nombre à la (ois, et les pétales sont étalés pendant la fécondation et accompagnés de petits nectaires jaunes et cylindriques. Ces pétales se referment pendant la maturation, et les carpelles restent constamment redressés. — Il fleurit en juillet et août. 19i CKASSULACÉES. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains siHceux et rocheux , les trachytes , les granits, mais il croît aussi sur les basaltes, et, en Lorraine et dans le Jura , sur le calcaire jurassique. — Il préfère les lieux montagneux à la plaine. De Candolle le cite à 40'" dans l'Anjou , et à 1200'° dans le Jura; nous le trouvons jusqu'à 1,500'" en Auvergne. Il est vrai que cette altitude appartient plutôt au Sedum Fabaria , Koch., que nous réunissons au S. Telephium , bien que nous admettions son caractère distinctif. Géographie. — Le groupe du S. Telephium , Lin., con- tient plusieurs espèces qui n'ont probablement pas toutes été séparées. Nous avons isolé le S. maximum et nous réu- nissons ici le S. Telephium et le S. Fabaria. Koch. — Au sud , nous le rencontrons dans les Pyrénées , dans le midi de l'Italie. — Au nord , en Allemagne , en Dane- marck, en Gothie , dans toute la Suède et la Norvège ainsi que dans la Finlande. Il est aussi en Angleterre , en Ir- lande , aux Orcades et aux Shetland. — A l'occident, il croît en Portugal. — A l'orient, il habite les lieux secs de toute la Suisse, plaines et moiitagnes , la Hongrie , la Tran- sylvanie , les Carpathes et le midi de l'Italie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Royaume de Naples 40" ] Ecart en latitude : Nord , Suède 68 * 28° Occident , Portugal 10 O. ( Écart en longitude : Orient, Transylvanie 21 E.^ 31" Carré d'expansion 868 Sedum Anacamfseros , Lin. — Sa racine, \ivace et fibreuse, produit un certain nombre de tiges cylindriques, couchées à leur base et redressées au sommet. Les feuilles , SEDOI. 195 en grande partie réunies à leur sommet , sont arrondies , un peu rétrécies en coin , très-entières , charnues et presque bleues par la poussière glauque qui s'y trouve répandue. Dans les tige? stériles , elles forment de jolies rosettes au sommet des rameaux. Les fleurs, constituant de petits co- rymbes serrés au sommet des rameaux , sont blanches , roses ou pourprées , tachées en dehors de points rouges ré- sineux, et munies de nectaires cannelés fortement mellifères. — Fleurit en juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Terrains siliceux et ro- cailleux. C'est une plante des hautes montagnes, qui a été trouvée accidentellement par M. Puel sur les bords du Celé , à une faible altitude ; elle n'habite que les lieux élevés, car de Candolle indique son minimum à 1,800™ au mont Cenis , et son maximum à 2,500™ dans l'Allée blanche. Géographie. — Au sud , les Pyrénées. — Au nord , la Russie australe, la Podolie méridionale, l'Ukraine. — A l'occident, Figeac. — A l'orient, les Alpes dans l'Allée blanche , la Lombardie. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Pyrénées 43° ) Ecart en latitude : Nord , Podolie 48 ^ 5° Occident , France. 0 /Ecart en longitude : Orient , Alpes. 5 E. -' 5° Carré d'expansion 25 Sedum Cep^a, Lin. — Cette plante , annuelle ou bis- annuelle , se développe sur les rochers, sur les sab!es des rivières , où croissent d'ailleurs presque tous les Sedum , le long des haies et sur le bord des chemins. Elle recherche 196 CRASSULACÉES. un peu d'ombre et des lieux frais. Ses tiges sont longues, couchéees, et redressées à leurs extrémités. Les feuilles sont grasses, planes, oblongues et presque toujours rougeâtres; celles du bas de la tige tombent à mesure que la plante vieillit. Ses fleurs , petites et nombreuses , blanches et rayées de rose , sont quelquefois verticillées ou uni-laté- rales, et forment une grappe d'abord resserrée qui s'allonge par l'accroissement continuel de la tige. — Fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il préfère les terrains si- liceux et sablonneux , et ne s'élève pas au-dessus de 800 à 1,200™ dans les montagnes. Géographie. — Au sud , les Pyrénées , l'Espagne et le midi de l'Italie. — Au nord , il atteint Paris , la Lorraine , et descend sur quelques points de la Hollande , à Maës- Irich. — A l'occident, les Pyrénées occidentales. — A l'orient , la Suisse , le Piémont et l'Italie , la Dalmatie , la Hongrie , la Transylvanie, la Grèce et la Turquie. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Midi de l'Italie 40° \ Écart en latitude • iVorc?, xVIaëstrich 51 ) 11° Occident , France 4 O. | Ecart en longitude : Orient , Turquie 25 E. ) 29° Carré d'expansion 319 Sedcm rubens , Lin. — Cette petite plante annuelle croît en sociétés nombreuses dans les champs, sur le bord des che- mins et des fossés , sur les sables des rivières. Elle varie in- finiment dans sa taille ; tantôt on l'aperçoit à peine , tantôt elle atteint au moins 1 décimètre de hauteur. Sa tige est simple dans le bas et divisée, à sa partie supérieure, en 3 ou SEDUM. 197 4 rameaux ouverts. Ses feuilles sont cylindriques, glanduleu- ses, demi-transparentes, et les inférieures se détachent après la floraison. Toute la plante est d'un brun rouge très- remar- quable. Les fleurs naissent à l'aisselle des feuilles alternes des rameaux, et sont toutes unilatérales et tournées du côté inté- rieur; elles sont blanches en dedans , rougeètres en dehors, munies de petits nectaires pédicellés. La fécondation s'opère au moment même de l'épanouissement; alors les anthères se serrent contre le stigmate, et s'écartent ensuite beaucoup dès qu'elles ont répandu leur pollen. Ces anthères, dont le nombre normal est 10, sont souvent réduites à 5 comme dans les Sedum angUcum et S. villosiim. Les carpelles, poin- tus, rougeâtres et écartés, forment un fruit étoile. — Fleurit en mai, juin et juillet. Nature du sol. ~ Altitude, — Ce Sedum préfère les terrains siliceux et sablonneux de la plaine , mais il peut s'élever un peu dans les montagnes , de 1,000 à 1,200™. Géographie. — Au sud , la France , la Corse , les Pyré- nées, le midi de l'Espagne et les Canaries. — Au nord, la France , la Suisse. — A l'occident , le Portugal. — A l'o- rient, l'Italie , la Sicile , la Turquie , la Grèce , à Mélos oii d'Urville l'a rencontré en fleur au mois de mai. Limites d^ extension de V espèce. Sud, Canaries 30° 1 Écart en latitude : iVord, France 48 j 18° Occident , Canaries 18 0. ^ Ecart en longitude : Omn^ Grèce 25 E. ( 43° Carré d'expansion 774 Sedum vtllgsum , Lin. — Tous les Sedum recherchent l'humidité. Les uns la trouvent en s'exposant, sur les rocher* 198 CRASSULACÉKS. élevés, aux nuages et aux brouillards des montagnes, les autres la puisent comme celui-ci dans le sol humide et spongieux des marais, sur le bord des ruisseaux. On voit ce joli Sedum se mêler à VOrchis maculata , aux Carex , aux Eriophorum f aux Myosotis, et ajouter le charme de ses fleurs étoilées à l'émail varié de ces plantes des prairies. Ailleurs, il s'élève au milieu des Sphagnum, ou bien il borde de ses Heurs roses les fdets d'eau, où le Veronica Beccabunga ouvre ses corolles azurées près des épis neigeux du cresson des fontaines. Ses tiges sont faibles mais droites. Toute la plante est tendre, velue, souvent rougeâtre, et peu rameuse. Ses feuilles sontéparses, oblongues, convexes en-dessous, légère- ment aplaties en-dessus, et les fleurs forment un bouquet lùche et pédicellé au sommet des rameaux. Le calice , rougeâtre , est couvert de poils glanduleux ; 5 des 10 étamines avortent ordinairement; les pétales sont ovales et obtus ; les capsules sont obtuses et conservent le style sur le côté. — Fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Ce Set/wm recherche les terrains siliceux , tourbeux, et surtout très-mouillés. — Il croît en plaine, mais il préfère les montagnes et s'élève très- haut. Nous le trouvons en Auvergne jusqu'à 1,400"\ De Candolle l'indique à 0 dans les Landes et à 1 ,600'" à Mont- Louis. M. Boissier le cite à 2,400'" dans les montagnes de l'Andalousie , et Lessing à 310™ aux Loffoden. Géographie. — On le trouve, au sud, en France, dans les Pyrénées et jusque dans le midi de l'Espagne. — Au nord , dans presque toute l'Europe centrale , en Norvège , oii il habite les lieux humides , sur les rivages de la mer ; en Laponie, oii Wahlenberg l'indique aussi sur les rivages du Nordland méridional où il est rare. Là, ses fleurs, dit l'au- teur de la flore de Laponie , par leur grandeur et leur coloris^ SEDUM. 199 ont tout à fait l'aspect de celles du Saxifraga oppositifolia, à tel point qu'au premier aspect on confondrait ces deux plantes. On trouve encore ce Sediun en Angleterre, aux Feroë et en Islande. — A l'occident, il existe en Portugal. — A l'orient, on le connaît en Suisse, en Piémont, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie et en Lithuanie. Limite.^ d'extension de Vespèce. Sud, Royaume de Grenade. . . . 37° i Ecart en latitude : Nord , Loffoden 68 ) 31« Occident , Islande 24 0. ) Écart en longitude : Orient , Lithuanie 30 E. i 54» Carré d'expansion 1674 Sedum HiRsrxuM , Ail. — Cette jolie espèce forme sur les rochers des touffes compactes et très -serrées. Sa racine, à la fois fibreuse et rampante , produit de petites rosettes de feuilles épaisses , oblongues, hérissées, vertes ou rougeâtres, et toujours serrées les unes contre les autres. La tige est rougeâtre, un peufeuillée, pubescente, et se termine par une cyme raccourcie de 5 à 6 fleurs pédicellées, grandes, réguliè- rement épanouies, et simulant des étoiles blanches, striées de rose et pubescentes en-dessous. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains siliceux et rocheux dont il habite les fissures. Nous l'avons trouvé sur le quartz blanc le plus pur avec le Spergulaarven- sis. — Il croît toujours dans les montagnes. De Candolle le cite à SGO*" à Saint-Pons et à 2,000™ à Montcalm. Géographie. — Il est assez méridional, et se trouve, au sud , dans les Pyrénées , en Espagne , en Portugal et dans le midi de l'Italie. — Au nord , il reste dansl'Ardèche , sur 200 CRAS9ULACÉES. le plateau central, et arrive jusqu'à Roanne et dans le Bour- bonnais. Limites d^ extension de V espèce. Sud, Royaume de Naples 10^ | Écart en l.^titude : Nord , France 46 i 6° Occident, Portugal 10 0. l Écart en longitude : OnVnï, Royaume de Naples. . . 15 E. | 25'* Carré d'expansion 150 Sedum album, Lin. — Les Sedum nous offrent une organisation toute spéciale qui leur permet, parmi les plantes grasses, de résister au froid qui tue i^\us\e\irs Sempervivum ^ les ficoïdes et les Cactées; c'est surtout une des propriétés du S. album, de résister aux hivers les plus rigoureux , et de conserver pendant tout l'été la teinte rouge que le froid donne en hiver à son feuillage. Aussi c'est une des espèces des plus importantes dans le tapis végétal. On le voit s'éten- dre sur le sol en larges gazons , vivre sur les sables les plus arides, couvrir les rochers, et puiser dans l'air toute la nour- riture qui lui est nécessaire. Ses tiges, pliées en deux dans leur jeunesse, se redressent à mesure qu'elles se rapprochent de l'époque de la floraison. Ses feuilles sont sessiles, cylin- driques, épaisses, obtuses et un peu rétrécies à la base, très - souvent écartées de la tige , vertes et presque tou- jours fortement pointillées de rouge. Les fleurs forment des cymes élégantes ; elles sont d'un blanc pur rehaussé par le rose des étamines, dont les anthères s'ouvrent avant la nubi- lité des stigmates et rendent la fécondation indirecte. Les capsules sont dressées. — La plante est vivace et couvre le sol de ses fleurs dans les mois de juin et de juillet. Nature du sol. ~ Altitude. — Il est indifférent ; nou* SEDUM. 201 l'avons trouvé en admirable végétation sur les sables mou- vants des bords de l'Allier, sur les scories elles pouzzolanes noires des volcans d'Auvergne, sur le calcaire de Charlemont, près Givet , sur les marbres des environs d'Avesnes et sur les basaltes des environs de Clermont. — Il croît à toutes les hauteurs : à 0 partout, dit de Candolle , et à 2,400" au pic d'EredIitz. En Auvergne il atteint 1,500™. M. Boissier l'indique entre 500 et 2,150 dans le midi de l'Espagne. Il devient pourtant domestique et couvre les vieux murs des villes et des villages et se montre aussi en abondance sur les terrains salés arrosés par des eaux minérales. Géographie. — Au sud, la France, les Pyrénées, le midi de l'Espagne et les rochers élevés de Beni-Souik en Algérie. — Au nord , l'Europe centrale et presque toute la Scandinavie, ainsi que la Finlande australe. — A l'occident, le Portugal. — A l'orient, la Suisse jusque bien au-dessus de la limite du hêtre , les Carpathes , la Turquie, la Grèce, l'Italie , la Corse , la Dalmatie , la Hongrie , la Croatie , la Transylvanie , la Tauride , le Caucase , la Géorgie , les Rus- sies septentrionale et moyenne, et les Sibéries de l'Oural et du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie 35° i Ecart en latitude ; Nord, Norvège 68 ) 33° Occident , Portugal 10 0. ") Ecart en longitude : Orient, Sibérie du Baïkal 116 E. j 126° Carré d'expansion 4158 Sedum dasyphyllum, Lin. — Il forme des touffes serrées sur les vieux murs et sur les rochers, oiiil se multiplie par des rejets. Ses tiges , filiformes d'abord , courtes et garnies de 202 niASSlLACÉES. feuilles serrées , s'allongent ensuite , perdent les feuilles de la base , et forment de petites touffes suspendues. Ses feuilles sont très-épaisses, subglobuleuses et fixées à la tige par un prolongement filiforme. Elles sont glauques , d'un vert pâle, roses , lilas ou d'un brun violet , opposées et très- ramassées. Les fleurs sont disposées en bouquets assez lâches. Leurs pédoncules et leurs calices globuleux sont pubescents, les pétales sont blancs et accompagnent des capsules qui s'inclinent un peu et s'ouvrent au sommet. — Fleurit en juin et juillet : 22 mai 1842, sur les sables de l'Allier; — 12 juin 1828, vallée de Saint-Floret; — 28 juin 1829, éboulement de Pardiiies ; — 16 juillet 1840, vallée de Massiac (Cantal); — 19 juillet 1840, murs de Salers (Cantal). Nature du sol, — Altitude. — Ce Seduni recherche les terrains siliceux et rocheux. — Il croît à des altitudes très-différentes : à 0 à Marseille, et à 2,000™ à Néouvielle, selon de Candolle. Nous le trouvons jusqu'à 1,500"* en Auvergne. Géographie. — Au sud, les Pyrénées, l'Espagne et les rochers de l'Atlas. — Au nord , la Suisse, sur les murs et les pierres sèches , dans les vallées profondes oii il est com- mun et d'ûij il monte jusqu'au delà de la limite supérieure des hêtres , et en Irlande où il est rare et peut-être même naturalisé. — A l'occident, l'Irlande et le Portugal. — A l'orient, le royaume de Naples , la Dalmatie, la Turquie, la Grèce , au mont Parnasse, à l'île de Crète. Limites d^ extension de l'espèce. Sud y Algérie 35° ) Écart en latitude : Nord , Irlande 52 ) 17° SEDDM. 203 Occident, Portugal 10 O. | Ecart en longitude : OHent , lie de Crôte ,23 E. ) 33° Carré d'expansion 561 Sedum brevifolilm , DC. — Il forme, comme le pré- cédent, de petites touffes serrées dont les tiges , rameuses et fruticuleuses , sont garnies de feuilles ovoïdes , courtes , presque sphériques et serrées sur les tiges stériles , comme celles du 5. dasyphyllum. Ses fleurs naissent en petits corymbes portés par des pédicelles glabres. Elles sont blan- ches , avec une large strie rose sur chaque pétale. Les an- thères, d'un rose vif, donnent aussi beaucoup d'élégance à cette espèce. — Il fleurit en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il préfère les terrains siliceux et rocheux , et croît toujours à une assez grande al- titude. DeCandolle le cite à l,400'"àBaréges, et à 2,200 au port de Gavarnie , dans les Pyrénées. M. Lamotte l'a trouvé plus bas, vers 1, 000"" au Ponl-de-Montvert , dans la Lozère. M. Boissier l'indique en Andalousie à 2,300". Géographie. — Au sud , il est connu dans les Pyrénées , en Corse et en Espagne. — Au nord , il s'arrête dans la Lozère. — A l'occident, dans les Asturies. — A l'orient, en Corse. Limites d'extension de V espèce. Sud, Royaume de Grenade. . . . 36° .Ecart en latitude : Nord, Plateau central , . 45 j 9° Occident , Asturies 10 O. ) Ecart en longitude : Orient , Corse 7 E. ^ 17° Carré d'expansion 153 Sedum annuum , Lin. — Ce Sedum forme de petits buissons dressés et rameux , d'un vert jaunâtre, disséminés 204 CRASSULACÉES. sur les rochers des montagnes. Il est annuel ou bisannuel; sa racine est fibreuse, ses feuilles sont éparses, étalées, cylindriques , un peu déprimées , obtuses et glabres. Elles prennent quelquefois des teintes rougeâtres quand elles sont cx|)0sées au grand soleil. Les divisions de la tige, plus ou moins étalées, se redressent pour fleurir, et la plante offre alors l'apparence d'un petit buisson dont les sommets sont nivelés. Les fleurs sont jaunes, sans éclat, solitaires et serrées le long des rameaux qu'elles transforment en longs épis feuilles. Les stigmates ne sont pas complètement développés lors de l'ouverture des anthères. Les capsules sont divergentes à leur maturité. ~ Fleurit en juillet et en août. Nature du soL — Altitude. — Il habite les terrains siliceux et rocheux, les granits, les trachytes , les ba- saltes. — De Candolle lui assigne pour minimum d'alti- tude 800™ dans les Vosges, et pour maximum 2,400 à Combredaze. M. Boissier l'a trouvé depuis 2,600™ jusqu'à 3,300, dans le midi de l'Espagne. Ledebour l'indique dans le Talijsch de 900 à 1,800™, et Lessing l'a encore trouvé dans les Loffoden jusqu'à 220™. Géographie. — Nous venons de voir qu'au sud les hautes montagnes lui permettaient d'atteindre le midi de l'Espagne. — Au nord , il se trouve sur toutes les mon- tagnes de l'Europe centrale et dans toute la Scandinavie. Il s'avance jusque dans la Laponie , aux Loffoden , à Ham- merfest oii il devient presque maritime , recherche les ro- chers littoraux , et se trouve quelquefois seul , comme sur les montagnes du midi de l'Espagne , occupant un rocher qui perce la neige et les glaces. On ne le cite ni en Angleterre, ni en Irlande , ni sur aucun des archipels anglais ou da- nois, puis il paraît en Islande et au Groenland. — Cette SEDUM. 205 dernière localité est sa limite occidentale. — A l'orient , il est connu en Suisse , oii Wahlenberg le cite sur les pierres sèches du Saint-Golhard , à 2,000™ , dans les Carpathes , en Hongrie , en Transylvanie , en Galicie, dans l'Epire, en Grèce , sur le Caucase , en Géorgie , dans les Russies arc- tique et septentrionale, ainsi que dans la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Royaume de Grenade. . . . 37° . Ecart en latitude : Nord, Hammerfest 70 ] 33° Occident, Groenland 50 O. ) Ecart en longitude r Onenf, Sibérie de l'Oural 60 É.i 110° Carré d'expansion 3630 Sedum repens, Schl. — Cette plante a beaucoup de rapports avec la précédente, et a certainement été souvent confondue avec elle. Elle forme sur les rochers de petits gazons en partie rampants, et offrant un grand nombre de rameaux stériles. Ses tiges, peu rameuses, sont couchées à la base. Les feuilles sont éparses , ovales , oblongues , ob- tuses au sommet et un peu prolongées à la base. Les fleurs forment de petits corymbes terminaux et serrés , composés de 3 à 5 fleurs d'un jaune pâle. Les carpelles sont diver- geants à leur maturité. — Vivace , fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Terrains primitifs , si- liceux ou trachytiques des montagnes. Il atteint les plus hauts sommets des Pyrénées. Il a été cueilli par M. Léon Dufour sur les pics d'Anie et d'Amoulat , et par Ramond sur le sommet supérieur du pic du midi de Bagnères, où il fleurissait le 22 septembre 1810. 206 CRASSULACÉKS. Géographie. — Il est difficile d'établir son aire d'ex- pansion, car ce Seclum a été confondu avec les S. an- ninim et S. anglicnm. Au sud , il habite les Pyrénées, la Corse , la Sardaigne. — Au nord , il arrive dans les Vosges , en Suissa , dans le Tyrol. — A l'occident, il ne dépasse pas les Pyrénées, et à l'orient il atteint le midi de l'Italie. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Sardaigne 40*^ ) Écart en latitude : Nord, Vosges 48 i 8» Occident , France 4 0.) Ecart en longitude : Orient , Royaume de Naples. . . 15 E. | 19" Carré d'expansion 152 Sedcm acre. Lin. — Extrêmement abondant et vivant en sociétés nombreuses , ce Sedum , qui est vivace, couvre de ses. jolis gazons les rochers et les vieilles murailles , les pouzzolanes des volcans et les sables des rivières. Sa tige, qui paraît droite , est souvent rameuse et rampante à sa base. Ses feuilles sont larges, un peu aplaties, et tombent d'autant plus facilement qu'elles ne sont fixées à la tige que par un point. Toute la plante est formée de grosses cel- lules gonflées de suc, d'un vert jaunâtre, et ses feuilles vues à la loupe sont pointillées de blanc. Les fleurs sont réunies en petites cjmes trifides et sessiles. Ses pétales sont pointus d'un beau jaune et creusés chacun d'un léger sillon melli- fère dans leur milieu. Tous les organes de ces fleurs sont d'un jaune verdàtre. Les anthères ne s'ouvrent qu'après la flo- raison ; alors seulement les 5 styles, d'abord resserrés, s'écartent et reçoivent le pollen. Le fruit est étoile , formé par la réunion de 5 carpelles pointus , canaliculés en dessus, et accompagnés des sépales charnus. — Après la SEOCM. 207 lloraison la plante se dessèche , mais on remarque çà et là , sur la tige , de petites parties vertes , espèce de bourgeons, dans lesquels la vie se concentre , et qui , bientôt détachés de la plante , contribuent avec la graine à la reproduire à l'infini et à étaler continuellement ses larges gazons. — Ce Seclitm lleurit en juin et en juillet ; il couvre de grands es- paces sur les murs et sur les sables des rivières, mêlé au 5^^^ Albanie 19 E.i 89» Carré d'expansion 2225 Saxifraga bryoides , Lin. — Vivace comme la plupart des saxifrages , il s'étale sur les rochers et les pelouses sè- ches des montagnes , et y forme des gazons arrondis , formés de tiges couchées et rameuses. Ses feuilles sont petites , oblongues , pointues et rapprochées par leur extrémité, un peu ciliées, d'un vert jaunâtre et luisant. Elles sont cou- vertes, comme le reste de la plante , de glandes d'un beau jaune. Les tiges sont garnies de petites feuilles alternes, et sont terminées par 1 ou 2 fleurs assez grandes , bien étoi- lées, à pétales oblongs, pointus, blancs pointillés de jaune. SAXIFRAGA, 235 — II fleurit en juillet et août. Nous l'avons vu sur le som- met du plomb du Cantal , associé au Silène ciliata , au Ce- rastium alpinum , var. lanuginosum , et ouvrant ses belles Oeurs étoilées près des rosettes orangées du Peltigera cro- cata. Nature du sol. — Altitude. — II vit sur les terrains sili- ceux et rocheux , sur les trachytes , et plus rarement sur les calcaires. — Il n'habite que les hautes montagnes. Wah- lenberg le cite dans les Alpes les plus élevées , vers la limite des neiges , sur le sol sec et micacé le plus exposé au vent, et dans les lieux qui offrent encore des traces de neige que le soleil peut à peine faire disparaître. C'est une des plantes que Saussure rencontrait avec étonnement sur le mont Cer- vin, à 3,500™ d'altitude, en société avec VAretia helvetica et le Geum montanum. La Baumelle observait ce saxifrage à 3,000™ sur le sommet du Yignemal dans les Pyrénées. Ramond a trouvé cette espèce sur le sommet supérieur du pic du Midi, le 26 août 1795 et le 11 septembre 1810. Elle y forme des rosettes denses de feuilles ciliées et d'un vert jaunâtre. Ses tiges sont le plus souvent uniflores, ses Heurs grandes, d'un jaune clair, mouchetées de fauve. Te- nore le cite aussi de 2,000 à 2,300™ dans le midi de l'I- talie. Géographie. — Au sud, les Pyrénées, l'Espagne, le midi de l'Italie. — Au nord, les Alpes, la Suisse, les Carpathes. — A l'occident, les Pyrénées. — A l'orient, la Suisse, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples 40® ] Écart en latitude : Aor^i, Carpathes 50 ) 10" 236 SAXIFIIAGÉES. Occident, Pyrénées 6 0.) Écart en longitude: Orient , Transylvanie 21 E. * 27** Carré d'expansion 270 Saxifraga STELLARis, Lin. — Plante fr^ie et délicate qui étale les rosettes de son feuillage dans les lieux humides, sur le bord des eaux vives ou dans les marais tourbeux , au milieu des Sphagnum et des Drosera. Elle se plaît sur le bord des neiges fondantes des montagnes, et pénètre jusque dans les grottes et les cavités des rochers arrosés , où la lumière peut à peine arriver. Elle aime la poussière humide et l'é- cume des cascades, et végète partout où une froide humidité peut entretenir sa fraîcheur. Ses feuilles varient dans leur forme. Elles sont tendres et délicates, un peu épaisses et lustrées , pointues , munies d'un petit nombre de dents assez grandes. Tantôt elles sont d'un beau vert, tantôt elles sont brunes ou rouges, et presque toujours de petits rejets, por- tant des rosettes , vont s'épanouir à une petite distance et forment de jeunes rosules. Les pédoncules, qui naissent soli- taires , et quelquefois réunis à l'aisselle des feuilles, sont d'abord abrités parles feuilles recourbées , puis ils se déga- gent et présentent un petit corymbe de fleurs à pétales étoi- les, pointus, lancéolés, blancs et tachés de jaune et de rouge. Les anthères sont orangées, le stigmate est pres- que sessile et la capsule à peine adhérente au calice qui est réfléchi. — Il Qeurit en juin, en juillet, en août, accom- pagnant souvent le Barthramia fonlana, le Chrysosplenium opjjosilifolium, le Callha paluslris , le Trifolium spadi- ceum, le Slellaria uJiginosa , etc. Nature du sol. — AUilude. — 11 recherche les terrains siliceux et aquatiques , et se développe très-bien sur tous les sols volcaniques. — Il atteint une très-grande altitude ; nous SAXIFRAOA . 237 !e trouvons jusqu'à 1,700™, et s'il ne s'élève pas au delà en Auvergne, c'est que l'eau lui manque. De Candolle l'indique à 600™ dans les Alpes et à 3,500 dans les Alpes et dans les Pyrénées. Ramond le cite à peu près à la même hauteur au pic de Néouvielle dans les Pyrénées, où il est souvent en- vahi par les glaces et reste engourdi pendant plusieurs an- nées consécutives. M. Boissier le rite , dans les montagnes du midi de l'Espagne, de 2,300 à 3,000™. Wahlenberg dit qu'en Suisse on le trouve sur tous les points élevés , même au milieu des neiges éternelles. Aux Loffoden il s'élève en- core de 0 à 370m, selon Lessing. Il arrive aussi très-haut en Corse , sur le monte Rotondo. Géographie. — Au sud , il croît dans les Pyrénées , en Corse et dans le midi de l'Espagne. — Au nord , il habite à peu près toutes les montagnes , à l'exception du Jura, dont il est probablement chassé parles eaux calcarifères. I! existe dans toute la Scandinavie , le long des petits ruisseaux des montagnes, et dans toutes les Alpes maritimes un peu om- bragées. Il pénètre en Laponie et atteint les Loffoden , Hammerfest, oii il fleurit à la fin de juin, et le cap Nord ; il arrive même au Spitzberg. On le trouve aussi en Angleterre, en Irlande, aux Hébrides, non aux Orcades ni aux Shet- land , mais aux Feroë et en Islande. — A l'occident , il dé- passe cette dernière localité et végète au Groenland et au Labrador. On l'indique aussi au Canada, mais, selon Hoo- ker, Pursch est le seul qui y cite cette plante oîi il sup- pose qu'elle n'existe pas. Elle a pour parallèle , dans les îles américaines arctiques, le S. foUosa, Brown,et dans les montagnes rocheuses et sur la côte nord-ouest, le S. leucan- ihemifolia , Michaux. — A l'orient, ce saxifrage saute la Finlande et toute la Russie pour reparaître en Sibérie et s'avancer même vers le nord jusqu'à la terre des Samoyédes* 238 saxifraGées. JDe là il passe dans la Sibérie du Baïkal, dans la Sibérie orientale, dans la Sibérie arctique, dans le pays des Tschu- khis, dans les Aléoutiennes et dans le voisinaj^e du détroit de Behring, atteignant l'Amérique russe. — Il forme ainsi deux longues bandes dirigées du sud au nord , touchant les régions les plus froides de la terre, et séparées par deux autres bandes plus larges encore sur lesquelles il ne se montre pas. Limites d'extension de l'espèce. 5wc? , Rovaume de Grenade. . . 37° ) Écart en latitude! iVor(/, Spitzberg 80 j^ 43° Occident , Labrador. 65 O. j Ecart en longitude : Orient, Aléoutiennes 180 E. j 245» Carré d'expansion 10535 Saxifraga Clusti , Gouan. ■ — Ce saxifrage a quelque rapport avec le précédent , mais on ne conçoit pas que la plupart des botanistes aient pu le considérer comme une va- riété du S. stellaris. Il est impossible à ceux qui l'ont vu vivant de pouvoir confondre ces deux plantes. Il vit en so- ciété sur les rochers, et atteint quelquefois plus de 3 déci- mètres de hauteur. Ses feuilles sont grandes, allongées, à larges dentelures inégales. Ses tiges sont rougeâtres au soleil , vertes à l'ombre, et couvertes de poils blancs très- visqueux. Toute la plante est d'une extrême fragilité, et se présente avec des rameaux très-ouverts , dont les inférieurs sont même souvent rélléchis. Le calice offre 5 sépales, verts ou rougeâtres au sommet, et réfléchis. Les 5 pétales sont d'un blanc pur ; les 3 supérieurs plus grands et marqués jusqu'à leur base d'une tache cordiforme d'un beau jaune. Les filets sont blancs; les anthères d'un bel orangé rouge; SAXIFKAGA» 239 le pollen rouge brique. L'ovaire est blanc comme les péta- les , terminé par 2 styles et 2 stigmates de la môme couleur et à peine apparents. Cet ovaire devient immédiatement d'un beau vert après la fécondation. Nature du sol. — Altitude. — Nous l'avons toujours trouvé sur le micaschiste et à une faible altitude , 600 à 800™ environ. De Candolle l'indique à SOO'" à St-Girons, et à 2,000™ dans les Pyrénées. Géographie. — Nous n'avons vu citer cette plante que dans les Pyrénées , dans les Cévennes , dans le Tyrol et la Tran- sylvanie. Limites d'extension de Vespèce, Sud, Pyrénées 43» \ Écart en latitude : iVorrf, Tyrol 48 ) 5« Occident, Pyrénées 2 0.^ Ecart en longitude : Ormi;, Transylvanie 22 E.j 24° Carré d'expansion. 120 Saxtfraga cuNEiFOLiA , Lin. — Ce joli saxifrage re- cherche les lieux frais et ombragés , oii il se réunit en petites sociétés. Ses feuilles épaisses, cunéiformes, solides et comme cartilagineuses, sont fortement crénelées et réunies en rosettes composées d'étages superposés qui indiquent les années de la plante. Ces feuilles , vertes ou rougeâtres en dessus, sont presque toujours rouges ou violettes en dessous. Des rejets partent de ces rosettes pour reproduire l'espèce. Les pédoncules sont nus et incHnés, mais ils se redressent et présentent un petit corymbe de fleurs blanches un peu irré- gulières, ayant 2 taches safranées à la base de chaque pétale. Les filets sont renflés , les anthères sont orangées et s'appro- chent successivement des stigmates , puis s'en éloignent en- 240 SAXlFttAGÉES. «iuite. Les graines sont sphériques et tuberculées. — Fleurit en juin. Nature du sol. — Altitude. — Nous l'avons rencontré sur les terrains siliceux et rocailleux , à l'altitude de 800 à 1,000™. De CandoUe l'indique à 500™ à Genève, et à 2,500 dans les Alpes. Géographie. — Au sud, les Pyrénées. — Au nord , la Suisse, le St-Gothard. — A l'occident, les Pyrénées. — A l'orient , les Alpes, le Piémont , la Lombardie, Modène , la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Pyrénées 43° ) Ecart en latitude : Nord, Suisse 48 ^ 3^ Occident , Pyrénées 5 O. | Ecart en longitude : Orient, Transylvanie 22 E.) 27» Carré d'expansion. 135 Saxifraga exarata , Vill. — C'est une petite plante sociale qui croît en gazons larges et arrondis d'une extrême fraîcheur. Il habite les lieux humides , le bord des cascades et des ruisseaux , les sommets souvent enveloppés de brouil- lards. Ses feuilles sont un peu velues, portées sur un long pé- tiole aplati , élargies et divisées au sommet en 3 ou 4 lobes à nervures fortes et saillantes. Les feuilles inférieures et an- ciennes deviennent brunes et presque noires , et rendent leà gazons très-compactes à leur base. On voit sortir de la par- tie supérieure de ces coussins verdoyants , des pédicelles nus qui se terminent par quelques fleurs de grandeur moyenne, dun blanc verdàlre ou jaunâtre , remarquables par leurs stigmates élargis. — 11 fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude: — Il végète sur les terrains SAXIFRAGA. 241 siliceux et rocheux des montagnes, quelquefois sur les pentes herbeuses. Nous le trouvons de 1,500 à 1,850™. De Can- dolle l'indique de 1,600 à 2,600°^ dans les Alpes. Il ha- bite aussi les parties les plus élevées du Caucase. Géographie. — Au sud , il s'arrête probablement dans les Pyrénées espagnoles. — Au nord , c'est sur le nouveau continent qu'il atteint sa limite , dans l'Amérique russe , à la baie de Kotzébue. — A l'occident , on le cite encore en Amérique , dans les montagnes Rocheuses , entièrement identique à celui de l'Europe. — A l'orient , il habite la Suisse, la Lombardie , l'Autriche, le Tyrol, la Turquie , le Caucase, le pays des Tschukhis , l'île d'Unalaska et l'Amé- rique russe. — Enfin on le retrouve à l'extrémité de l'hé- misphère austral, au détroit de Magellan et au port Famine. Limites d'extension de V espèce. Sud , Pyrénées 43'' ) Ecart en latitude : Nord, Amérique russe 66 | 23° Occident , Pyrénées 5 O. ^„ ^ , . , ,. ^ , ^^^ ^ /Ecart en longitude : Orient, Montag. Roch. 180 E. > J -4-50O. = 230 ) "^'^^ Carré d'expansion 5405 Saxifraga pubescens , Pourr. — 11 forme de petites touffes sur les rochers , et s'y réunit en gazons serrés. Il est vivace et presque ligneux à sa base. Sa tige est courte , gar- nie de feuilles d'abord droites, puis étalées en rosette et quelquefois même réfléchies quand leur rapprochement ne s'y oppose pas. Elles sont pubescentes, un peu visqueuses sur toute leur surface , rétrécies en pétiole et élargies au sommet en un limbe divisé en 3 lobes hnéaires et obtus. Les fleurs sont blanches et disposées en une panicule lâche au VI 16 242 SAXIFRÂ.GÉES. sommet de pédoncules pubescents. De Candolle dit que les fiiets des étamines persistent et deviennent purpurins après la floraison , caractère qui se retrouve dans le 5. groenlan- dica. — Il fleurit en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il habite les terrains calcaires et rocheux des montagnes. De Candolle l'indique à Mende à 500™, oii nous l'avons trouvé, et à 2,500™ dans les Pyrénées. Géographie. - — Son aire d'expansion a très-peu d'éten- due , comme celle de plusieurs autres saxifrages. — Au sud et à l'occident , il existe dans les Pyrénées et en Espa- gne. < — Au nord, il ne dépasse pas la Lozère. — A l'o- rient, il s'arrête dans les Alpes du Piémont. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Espagne 38° | Ecart en latitude : Nord , Lozère 45 i 7° Occident, Espagne 6 O. ] Ecart en longitude : Onm^ Piémont 5 E.i 11» Carré d'expansion 77 Saxifraga PEDATiFiDA , Ehrh. — Ce saxifrage ressem- ble au précédent, et forme comme lui d'épais gazons sur les rochers. Ses souches sont presque ligneuses , accompagnées des anciennes feuilles à demi-décoraposées , tandis que les nouvelles forment de jolies rosettes, de la base desquelles sortent des rejets nombreux qui ajoutent à la densité des'ga- zons. Ces feuilles sont planes, rétrécies en pétiole, et leur limbe est à peine dilaté , mais divisé en lanières aiguës et mucronées. La tige , qui naît au centre de la rosette , est droite et pubescente, et se termine par une petite panicule SAXIFRAGA. 243 redressée, de 2 à 8 ileurs tubuleuses , grandes et blanches , dont l'ovaire est en grande partie adhérent au calice. — Fleurit en juin. Nature du sol. — Allitude. — Préfère les terrains si- liceux , et ne s'élève pas beaucoup dans les montagnes. Nous le trouvons de 500 à 600" au plus. Géographie. — Au sud , la Lozère, l'Ardèche, la Corse, et peut-être les Pyrénées, au port de Paillière. — Au nord, il est indiqué dans les montagnes de l'Ecosse du 56 au 57°. — C'est là son habitation la plus occidentale, comme la Corse est pour lui la plus orientale. Limites d^ extension de l'espèce. Sud, Corse 42° ) Ecart en latitude : Nord, Ecosse 56 j 14*^ Occident , Ecosse 6 0. ) Ecart en longitude : Orient, CoTse 7 E. 1 13« Carré d'expansion 182 Saxifraga HYPNoiDES , Lin. — Il habite les rochers, les pelouses sèches des montagnes, et quelquefois les vieux murs. Il constitue des gazons souvent très-étendus, formés par des tiges rampantes et enlacées , très-rameuses à leur partie supérieure. Les feuilles naissent en faisceaux isolés des tiges, donnant souvent naissance, à leurs aisselles, à de nombreux rameaux stériles , terminés par des gemmes ou bourgeons allongés. Cesfeuilles, àdivisionslinéairesetpointues, sontjau- nâtres à leur naissance ; elles verdissent puis se colorent peu de temps après en rouge un peu violet, au moins en-dessous et sur les pétioles. Les fleurs sont peu nombreuses, mais assez grandes, et portées sur des pédicelles rameux, couverts' 244 SAXIFRAGÉES. de poils courts à tête glanduleuse , d'un rouge brun. Les pé- tales sont blancs , munis à leur base de 3 nervures jaunâ- tres , dont celle du milieu traverse presque toujours le pétale tout entier. Les filets des étamines sont jaunâtres , les an- thères et le pollen d'un beau jaune. — 11 fleurit en mai, en juin et en juillet , souvent associé à V Alchemilla aîpina , au Luzula maxima , diU Cerastium alpinum , au \accinium, Vilis-idœa , au Festuca spadicea, etc. Nous l'avons trouvé fleuri : 13 mai 1830, à Royat ; — 22 mai 1842, à St- Floret; — 26 mai 1833 , à Gravenoire ; — 20 juin 1833, rochers du puy de Dôme ; — 23 juin 1839 , bois de la base du puy de Dôme ; — 9 juillet 1835 , montagnes de la Lo- zère ; — 16 juillet 1 840 , vallée de Massiac ( Cantal ) ; — 17 juillet 1840, rochers d'Albepierre (Cantal) ; — 7 août 1842 , puy d'Eraigne , près St-Nectaire. Nature du sol. — Altitude. — 11 recherche les terrains siliceux , granitiques , trachytiques , et croît aussi sur les basaltes , préférant les sols rocheux et rocailleux aux pentes herbeuses et unies. — Il descend quelquefois jusque dans la plaine , mais ses véritables stations sont dans les monta- gnes. De Candolle l'indique à 0 à Collioure, et à 1,200'" en Auvergne. Nous l'avons trouvé à 500"" à Royat , et à 1 ,400°* au puy de Dôme et au mont Dore. Géographie. — Au sud , il se trouve dans les Pyrénées- Orientales, dans les Asturies, dans le centre de l'Espagne et en Portugal. — Au nord , il habite le duché de Luxem- bourg , l'Irlande, les Orcadrs, les Feroë et l'Islande , mais n'existe ni en Angleterre, ni en Scandinavie. Il atteint le Groenland , où il est commun. — Là est sa limite occiden- tale. — A l'orient , d habite les Vosges et non la Suisse. I! est aussi indiqué en Transylvanie. SAXIFRAGA. 245 Limites d'extension de C espèce. Sud , Portugal 40» | Ecart en latitude : ]Vor(^ , Islande 65 i 25° Occident , Groenland 50 0. | Ecart en longitude : Orient , Transylvanie 20 EJ 70» Carré d'expansion 1750 Saxifraga TRiDACTYLiTES , Lin. — Jolic petite plante annuelle qui croît sur les rochers ou sur les murs, sur les pe- louses à herbe courte et espacée , au milieu des mousses et des lichens, et qui , parfois, lutte de précocité avec le Draba verna, qui occupe aussi les mêmes localités et lui est souvent associé. Sa tige est grêle et rameuse, souvent rougeâtre, ainsi que ses feuilles. Celles-ci sont un peu velues, divisées en 3 lobes à leur extrémité. Les fleurs sont blanches , pe- tites , à pétales obtus. L'ovaire est presque entièrement soudé au calice , et , aussitôt après la fécondation , la partie supérieure de la capsule, qui n'est pas adhérente, s'élargit et devient cartilagineuse.! Les styles sont persistants ; ils s'écartent , puis la capsule s'ouvre par le sommet , et met à découvert de nombreuses graines disposées en séries sur les deux côtés de la cloison. Nature du sol. — Altitude. — Ce saxifrage paraît in- diflérent et croît sur les murs , sur les terrains primitifs , sur les calcaires compactes , sur la lave et les scories des volcans, et dans les fissures des basaltes. Nous ne le connaissons qu'en plaine ,[ou à une faible [altitude sur les causses de la Lozère. Ledebour le cite à 800" dans le Caucase. Géographie.\ — Au sud, on le trouve dans les Pyrénées, en Espagne, aux Baléares , dans le midi de l'Italie. — Au nord , dans toute l'Europe continentale , en Scandinavie sur 246 SAXIFRAGÉES. les calcaires , et jusque dans les champs et sur les collines de la Laponie oîi il devient rare. Il est en Angleterre et en Irlande, et de là il passe en Islande sans prendre relai dans les archipels. On le trouve aussi en Finlande , et une petite variété à feuilles entières, le S. minuta. Poil., végète vers le 58°, sur les deux rives de la Narowa, en Esthonie et en In- grie , oii M. Ruprecht Ta recueillie. — A l'occident , il reste en Islande. — A l'orient , il est rare en Suisse , et vit dans la plaine sur les murs ; il habite en Turquie la région subal- pine , la Bosnie, le mont Zmilevitza , selon M. Boue ; on le rencontre en Grèce , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie, en Transylvanie , dans le Caucase , la Géorgie, sur les bords de la Caspienne , dans toutes les Russies et dans la Sibérie orientale. Limites d'extension de V espèce. Sud , Baléares 39"* ■\ Ecart en latitude : Nord , Laponie 69 ) 30° Occident , Islande 22 0. ] Ecart en longitude : Orient, Sibérie orientale 150 E.i 172° Carré d'expansion 5160 Saxifraga granulata , Lin. — Il est sans doute le plus commun de tous les saxifrages ; c'est une des premières vic- times exposées chaque année , dès le printemps , à tomber sous la houlette des botanistes débutants. Il se présente par- tout , sur les pelouses , dans les prairies , sur les berges des chemins, sur la lisière des bois, et jusque dans les taiHiset sur les pentes herbeuses des montagnes. Il abonde parfois sur les sables des rivières et sur les laves et les scories des volcans. Il s'associe à une foule de plantes, souvent au Sa- ro(hanmusrn(!gari.s ; leur floraison est simultanée, et c'est SAXIFRAGA. 247 un charmant spectacle de voir la multitude de lleurs que ces deux espèces ouvrent à l'envi dès la fin de mai et pendant le mois de juin. Ailleurs, le Viola sudetica ajouie ses ûeuva bleues à ce mélange, oii l'on distingue encore le Luzula campesiris , le Veronica serpxjlUfoUa , le Cerasdum ar- vense , etc. Il n'est même pas exclu des prairies humides ; il y forme de petits groupes sur les points un peu saillants et égouttés, et nous l'avons vu ainsi réuni en sociétés, près desquelles , sur des points un peu plus bas , croissaient le Narcissus poeticus , le Trollius europœus , et môme le Pe- dtcularis paluslris. — Ses racines sont chargées de plu- sieurs tubercules arrondis, d'un beau rose en dedans et en dehors , et qui sont autant de bourgeons destinés à multi- plier la plante. Ses feuilles sont épaisses, réniformes et vis- queuses , les radicales souvent d'un beau violet , roses ou carminées, et passant quelquefois, en mourant, à un orangé très-vif, indépendant de V Uredo , qui leur donne souvent cette couleur. Si elles restent vertes, elles sont bordées de carmin sur le sommet de leurs crénelures. Elles portent , comme les tiges , des poils blancs , transparents , allongés , dont quelques-uns sont glanduleux. Les fleurs, peu nom- breuses, naissent au sommet de la tige ou de ses divisions , et, comme dans la plupart des saxifrages , elles sont pen- chées avant l'épanouissement. Les pédicelles sont souvent rougeâtres et hérissés , comme les sépales , de poils nom- breux , courts et blancs , portant une petite glande d'un rouge vif. Les pétales sont d'un beau blanc , avec quelques stries verdâtres qui n'atteignent pas l'extrémité du limbe. Les fi- lets et les anthères sont jaunes j les stigmates sont d'un vert jaunâtre , à papilles très-développées. La fleur répand une odeur suave. La capsule est très-adhérente au calice , et con- tient des graines brunes et tuberculeuses. Voici quelques 248 SAXIFIIAGÉES. dates précises de tloraison : 21 avril 1840, à Grasse (Var) ; — 4 mai 1833 , coulée et lave de Gravenoire; — 6 mai 1840 , puys de Corne et de Pariou, à la base ; — 9 mai 1833, à Nohanent ; — 12 mai 1831, sommet du cratère de Côme ; — 19 mai 1833 , volcan de Chanat ; — 21 mai 1840, à Durthol; — 26 juin 1828 , sommet du puy de Dôme ; — 17 mai 1748 , à Upsal (Linné). — La variété penduliflora , dont on a fait à tort une espèce , remplace le type dans les montagnes de l'Auvergne , comme il est remplacé dans d'autres localités par le S. bulbifera et le S. cernua. Nature du sol. — Altitude. — Nulle part il n'est plus abondant et plus beau que sur les terrains volcaniques et si- liceux , surtout s'ils sont graveleux ou sablonneux ; mais il n'est pas absolument exclu des calcaires. — Il peut atteindre très-haut sur les montagnes. De Candolle le cite à 40" à Paris, et à 1,600™ dans les Pyrénées, d'après Ramond. Nous pouvons l'indiquer à 0 à Nantes, et à 1,600™ au moins (la \anéié penduliflora) dans les montagnes de l'Au- vergne. M. Boissier l'a rencontré depuis 1,000™ jusqu'à 2,300™ dans les montagnes du royaume de Grenade. Géographie. — Au sud , il habite les Pyrénées , l'Espa- gne , la Corse , la Sardaigne, le midi de l'Italie, et l'Algérie, où il est cité par Desfontaine et par Munby. Ne serait-ce pas, dans cette dernière localité, le S. bulbifera que M. le docteur Borne m'a dit avoir trouvé très-communément de- puis le littoral jusqu'à l'Atlas? — Au nord, il est répandu dans tout le centre de l'Europe ; il entre en Scandinavie , en Danemarck , partout en Gothie , et s'arrête dans la Suède et la Norvège australes. On le trouve dans la Finlande aus- trale , en Irlande et en Islande , mais non en Angleterre ni dans les archipels. — A roccide[it , il végète aussi en Par- SAXiFttAGA . 249 tugal. — A l'orient , on le rencontre en Suisse , en Italie , en Turquie, en Grèce, en Hongrie, en Croatie, en Tran- sylvanie, dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de Vespèce, Sud , Algérie 35° ) Ecart en latitude : iVorrf, Finlande 61 i 26° Occident , Islande 20 0. 1 Ecart en longitude : On'en^, Russie moyenne 58 E. ) 78** Carré d'expansion 2028 Saxifraga ROTUNDiFOLiA , Lin. — Il fait partie de la fraîche végétation des bois humides , des sources et des ruis- seaux d'eau limpide. Il croît en belles touffes d'une admira- ble fraîcheur sur le bord des cascades , quelquefois même abrité dans des grottes humides, ou enfermé avec V Impatiens noli tangere , le Géranium Robertianum et le Myosotis pa- histris, sous la courbe décrite par l'eau qui s'élance dans sa chute. Il se mêle à ces parterres isolés qui laissent voir toutes leurs beautés à travers les lames sans cesse renaissantes de leur cristal. Il fait partie de ces groupes délicieux, éclairés aux couleurs pures de l'iris, et qui n'admettent pour habi- tant que le cincle plongeur, usant à chaque instant de son privilège pour traverser la nappe liquide qui le sépare de la retraite paisible et fleurie oîi il a déposé le fruit de ses amours. — Ce saxifrage est un des plus grands de nos contrées. Il est vivace , sa tige est droite , succulente et rameuse. Ses feuilles sont larges , arrondies , réniformes et dentées tout autour. Les fleurs naissent au sommet de la tige et des ra- meaux étalés. Les pétales sont blancs , pointus , parsemés de points jaunes et rouges d'une finesse extrême. Les anthères sont pivotantes , et viennent successivement s'incliner sur le 250 SAXIFRAGÉES. pistil pour y répandre leur pollen , mais alors les stigmates n'ont pas encore développé leurs houpes papillaires , et la fé- condation est probablement indirecte. La capsule est libre, ovale , resserrée au sommet , puis élargie et terminée par 2 pointes divergentes. Les graines sont petites, ovales et cha- grinées. Des rejets, rampants et souterrains, concourent avec les semences à la reproduction de cette espèce. — Il fleurit pendant tout l'été. — Le S. hederacea, de l'Orient, le .S'. russi et le S.parviflora^ des îles de la Méditerranée, sont des espèces parallèles à notre S. rotundifolia y dont elles sem- blent être des diminutifs. Nature du sol. — Altitude. — Nous le trouvons cons- tamment sur les terrains primitifs et volcaniques, et notam- ment sur les trachytes , sur les phonolites et les tufs pon- ceux. Thurmann semble , au contraire , l'indiquer comme caractéristique des terrains calcaires , car il dit qu'il fait contraste , par son absence dans les Vosges ; ce qui viendrait à l'appui du fait que nous avons rappelé plusieurs fois, que les terrains volcaniques constituent un sol neutre , sur le- quel viennent se réunir les plantes des terrains siliceux et calcaires , meubles et compactes. — Nous trouvons cette espèce à une assez grande élévation : 1,200 à 1,500™. Wahlenberg l'indique, dans les Alpes, au-dessous de la li- mite des noyers, jusqu'aux neiges perpétuelles, et Tenore la place dans les vallées de sa région des bois , entre 800 et 1 ,200°'. M. Boue dit aussi qu'en Turquie elle habite la zone subalpine. Géographie. — Au sud, les Pyrénées, l'Espagne, la Corse , le midi de l'Italie et la Sicile. — Au nord , le Jura, la Suisse. — A l'occident , les Pyrénées et l'Espagne. — A l'orient , l'Italie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Turquie, la Grèce , le Caucase , la Géorgie. CHRYSOSPLENICM. 251 Limites d'extension de V espèce. Sud, Sicile 38** \ Ecart en latitude : Nord, Suisse 48 J 10« Occident, Pyrénées 2 0.) Ecart en longitude : Orient , Géorgie 47 E. ) 49° Carré d'expansion 490 G. CH&TSOSPXiEHinSI , Lin. jues, érie Petit genre composé seulement de 8 espèces asiatique européennes et américaines. C'est-à-dire , 2 de la Sibé et 1 du Kamtschatka. — 1 de l'Amérique septentrionale, 1 de l'Amérique australe. — 1 de la Calabre et 2 du nord de l'Europe. Chrysosplenium alternifolium , Lin. — Quand le Salix caprea ouvre ses fleurs odorantes et appelle au ban- quet de la vie, les insectes que le soleil vient d'éveiller, une humble plante essaie à ses pieds d'épanouir sa corolle, et d'attirer notre attention par ses fleurs dorées. C'est le Chri- sospleniiim qui souvent est effacé par la fleur brillante du Caltha palustris , ou par les corolles tendres et lilacées du Cardamine pratensis. Quelquefois il précède encore ces espèces vernales, et , réuni en société sur le bord des ruis- seaux d'eaux vives , il étale tout le luxe que lui a donné la nature. — Il est vivace , tendre et délicat. Ses feuilles sont longuement pétiolées, reniforraes , crénelées et un peu velues. Les supérieures sont sessiles ou presque sessiles ; elles sont très-rapprochées au sommet de la plante , et y prennent une nuance de jaune. Les fleurs, petites, semblent posées sur les feuilles , et ouvrent successivement leur calice doré et dé- 252 SAXIFRAGÉES. pourvu de corolle. La fleur supérieure a 5 divisions et 10 étamines , les autres sont quadrifides. Ces (leurs, accompa- gnées de leurs feuilles florales, restent longtemps épanouies et deviennent de plus en plus jaunes. L'ovaire fécondé grossit, puis il s'ouvre avant la maturité des graines , qui semblent régulièrement disposées dans des corbeilles élégantes, et qui, encore fixées au placentaire, reçoivent directement l'influence du soleil. — Il fleurit en février , mars et avril. M. Unger indique sa floraison le 20 avril , dans le Tyrol septentrional, pour une moyenne de 4 ans. Nature du sol. — Altitude. — ïl préfère les sols siliceux, sablonneux et détritiques. Il croît aussi sur le calcaire pourvu qu'il soit mouillé. Il s'élève assez haut; nous l'avons trouvé à 1,400 et 1,500"^ en Auvergne, associé aux sapins. Wah- lenberg l'indique en Suisse, dans les lieux aqueux de la plaine et de la montagne , jusque sur le St-Gothard. Géographie. — C'est une espèce de l'extrême nord , qui s'avance au sud jusque dans les Pyrénées et en Corse, et que nous avons trouvée presqu'en plaine dans le département du Gard. Elle habite aussi les montagnes du midi de l'Italie. — Au nord , elle s'avance tant qu'elle trouve de la terre , dans toute la Scandinavie, y compris la Laponie et même au Spitzberg. Elle croît aussi en Angleterre et en Irlande. — A l'occident , elle végète dans les lieux buissonneux et hu- mides de l'Amérique anglaise; le capitaine Parry l'a vue dans les lieux les plus arctiques, à l'île Melville, par 75°. Elle existe aussi dans les montagnes Rocheuses. — A l'o- rient , elle est aussi commune dans les Carpathes , en Italie , dans le Caucase , autour de la Caspienne , dans toutes les Russies, dans les parties les plus arctiques de la Sibérie, où elle gagne le nord partout , arrivant encore dans le pays des Samoyèdcs. Pallas la cite sur les bords de la mer CHRYSOSPLENIUM. 253 Glaciale , très-petite el très-rabougrie , et vivant en société avec Andromeda hypnoides , Saponaria aîpina , Arenaria grandi flora, Dianlhus plumarws . Saxifraga hirciihis, Slellaria nemorum , Potentilla stipularis , Rubus cliamœ- morus, Pedicuïaris lapponica , etc. Leclebour l'indique en- core dans la Sibérie orientale , en Dahurie , dans le pays des Tsohukhis, à la baie de St-Laurent , auKamtschatka et dans l'Amérique arctique, oiî elle retrouve les individus qui remon- tent des montagnes Rocbeuses, Limites d'extension de Vespèce. Sud, Royaume de Naples 40° ) Ecart en- latitude : Nord , Spitzberg 80 i 40» ^ . ; , . ^ • , QPA I Ecart en longitude : Occident et Orient 360 ,„^" I 360" Carré d'expansion 14400 Chrysosplenidm opposiTiFOLiuM , Lin. — Espèce des plus sociales , et formant de longues et larges touffes sus- pendues aux rochers ou tapissant le bord des sources et des eaux vives, l'intérieur et le portique des grottes ombragées, souvent mélangée au Géranium Robertianiim, aux Myosotis, au Cardamine Impatiens, au Cystopteris fragilis , et aux thallus verts et rampants des Marchantia, Il conserve toute l'année sa verdure, et fréquemment, en hiver, on le voit enchâssé dans la glace transparente des cascades et des ruis- seaux avec quelques Hypnum , à côté des rameaux givrés des lierres et des églantiers. — Ses feuilles sont rondes , épaisses , un peu velues et succulentes , toujours opposées , un peu courbées, et embrassantes au sommet des rameaux stériles. Il semble que, dans les tiges fertiles, elles soient dis- posées pour recueillir les rayons du soleil et les concentrer sur 254 SAXIFRAGÉES. les boutons , qui sont réunis au centre de ces espèces de corbeilles. Ces fieurs, en effet , s'épanouissent de bonne heure , en avril et en mai , et naissent en petits bouquets presque sessiles , accompagnés de quelques bractées. Elles sont d'un jaune verdâtre , presque toutes à 4 divisions et à 8 étamines. Sa capsule s'ouvre de bonne heure, comme dans l'espèce précédente, mais ses graines sont plus grosses et moins arrondies. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne connaissons cette plante que sur les terrains primitifs et volcaniques, sur les grès et sur les pouzzolanes ; mais comme elle ne croît que dans les heux mouillés, il est possible qu'on la rencontre aussi sur âes calcaires. Elle végète, du reste, dans les fissures des basaltes les plus compactes , pourvu qu'ils soient arrosés. — Elle s'élève assez haut , depuis 40™ dans l'Anjou , jus- qu'à 1,000™ dans les Pyrénées, selon de Candolle. Nous l'avons rencontrée en Auvergne de 500 à 1,200™. Géographie. — Au sud , les Pyrénées , l'Espagne et le mididel'ïtahe. — Au nord, le centre de l'Europe , jusque dans le Danemarck et la Norvège australe, l'Angleterre, l'Irlande et les Orcades. — A l'occident , le Portugal , les bords de la rivière Colombie et la côte nord-ouest de l'Amé- rique. — A l'orient , l'Italie , la Hongrie , la Transylvanie , la Russie moyenne et les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples 40° -j Écart en latitude : Nord, Norvège 59 j 19« Occident , Amérique 80 0. | Écart en longitude : Orient, Sibérie altaïque 95 E.) 175« Carré d'expansion 3325 OMBELLIFÈRES. 255 FAMILLE DES OMBELLÎFEHES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Longitude. Nigritie O^à 10° 18°0. à 5° E. 1 Abyssinie 10 à 16 32 E. à 41 E. 1 Algérie 33 à 36 5 O. à 6 E. 1 Royaume de Grenade. 36 à 37 5 O. à 8 0. 1 Sicile 37 à 38 10 E. à 13 E. 1 Portugal 37 à 42 9 O. à 11 0. 1 Royaume de Naples. . 38 à 42 11 E. à 16 E. 1 Caucase 40 à 44 35 E. à 48 E. 1 Tauride 43 à 46 31 E. à 34 E. 1 Plateau central 44 à 47 0 à 2 E. 1 France 42 à 5l 7 O. à 6 E. 1 Russie méridionale... 47 à 50 22 E. à 49 E. 1 Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. 1 Carpathes 49 à 50 19 E. à 22 E. 1 Angleterre 50 à 58 1 0. à 7 O. 1 Russie moyenne 50 à 60 17 E. à 58 E. 1 Scandinavie entière. . 55 à 71 3 E. à 29 E. 1 Danemarck 52 à 57 7 E. à 12 E. 1 Gothie 55 à 59 10 E. à 15 E. 1 Suède 55 à 69 10 E. à 22 E. 1 Norvège 58 à 71 2 E. à 10 E. 1 Russie septentr'e.... 60 à 66 19 E. à 57 E. 1 Finlande 60 à 70 18 E. à 28 E. 1 Laponie 65 à 71 14 E. à 40 E. 1 Europe entière 1 468 50 21 20 23 21 18 18 18 23 23 .23 21 27 24 23 32 28 33 39 39 43 38 47 20 256 OMBELUFÈRES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. Irlande 51» à 55» Angleterre 50 à 58 Allemagne 45 à 55 Russie moyenne. . . 50 à 60 Sibérie de l'Oural. 44 à 67 Sibérie altaïque. . . 44 à 67 Sibérie du Baïcal . . 49 à 67 Dahurie 50 à 55 Sibérie orientale... 56 à 67 Sibérie arctique. . . 67 à 78 Kamtschatka 46 à 67 Pays des Tschukhis. » » Iles de l'Océan or='. 51 à 67 Amérique russe. . . 54 à 72 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Latitude. Roy.deGr^%rég.alp.etniv. 36° à 37° Roy.deGrenade,rcg. niv. . 36 à 37 Pyrénées 42 à 43 Pyrénées élevées 42 à 43 Pic du Midi, de Bagnères.. » Plat, central, rég. montagn. 44 a 47 Plateau central , sommets. . 44° à 47° Alpes 45 à 46 Alpes élevées 45 h 46 Longitude. 700. à 13°0. : 22 1 0. à 7 0. 24 2 E. à 14 E. 21 17 E. à 58 E. 23 55 E. à 74 E. 33 66 E. à 97 E. 26 93 E. à 116 E. 30 110 E. à 119 E. : 27 111 E. à 163 E. 64 60 E. à 161 E. 0 148 E. à 170 E. 56 155 E. à 175 0. 147 170 E. à 130 0. 71 170 0. à 130 E. 59 Altitude en mètres. 1500 à 3500 1 :21 2500 à 3500 1 :24 500 à 2700 1 :25 1500 à 2700 1 39 » 0 . 0 500 à 1900 1 :22 1500 à 1900 1 :51 500 à 2700 1 28 1500 à 2700 1 58 PROPORTIONS RELATIVES. 25f ÎZ ableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Lalilude. Longitude. iles du Cap-Yert 12° à 14° 24° 0. à 27°0. 1:1.34 Canaries 28 à 30 15 0. à 20 O. 1 : 42 Hébrides 57 à 58 8 0. à 10 O. 1 : 47 Orcades 59 5 0. à 6 0. 1 : 52 Shetland 60 à 61 3 O. à 4 0. 1 : 44 Feroë 62 9 0. 1 : 99 Islande 64 à 66 16 O. à 27 O. 1 : 59 Mageroë 71 24 E. 1: 48 Spitzberg 79 à 80 10 E. à 20 E. 0 : 0 ïleMelville 76 114 0. 0: 0 lie J. Fernandez.... 33 à 40 S. 76 0. 1: 60 Nouv.Zé!ande(nord). 35 à 42 S. 171 0. à 176 0.1: 38 Malouines 52 S. 59 O. à 65 0. 1 : 21 Les Orabellifères sont une des familles importantes du règne végétal; leur nombre s'élève à plus de mille, et les 2^3 de ce nombre appartiennent à l'hémisphère boréal. Ce sont surtoutdes plantes européennes et asiatiques, abondantes tout autour du bassin de la Méditerranée, dans les Indes et la Sibé- rie, se retrouvant en proportion moins grande dans les 2 Améri- ques et au cap de Bonne-Espérance , et vivant aussi en assez grand nombre à la Nouvelle-Hollande et dans quelques îles de rOcéanie. Ce sont des plantes qui fuient la zone torride, comme Adanson l'avait déjà remarqué , comme M. de Hum- boldt l'a depuis confirmé , et qui sont surtout multipliées dans les parties chaudes et moyennes des zones tempérées. Les Ombellifères viennent se mêler à presque toutes les belles scènes que nous présente la nature , quand on contemple les divers tableaux delà végétation. Quoique moins répandues dans l'hémisphère austral, elles s'y avancent cependant très- VI i7 258 OMBELLIFÉRES. loin vers le pôle, et nous n'avons rien, parmi nosOmbellifères, d'aussi splendide que les Anmtome lalifolia et A. anli- poda , rapportés par D. Hooker des îles Campbell et Lord- Auckland. Leurs magnifiques fleurs roses ou pourprées , mo- noïques ou dioïques, sont un des plus beaux ornements de ces régions glacées. La distribution des Ombellifères, en Europe et dans le sens des latitudes , suit une marche presque régulière ; on les voit exister à peine dans la Nigritie , devenir plus abondantes sous le climat de l'Abyssinie , oiî les montagnes tempèrent la chaleur , prendre un très-grand développement en Algérie et dans le midi de l'Espagne, et acquérir leur maximum au point de jonction de l'Europe et de l'Asie , sur le Caucase , en Tauride et dans le midi de l'Italie. Elles de- viennent ensuite un peu moins nombreuses , car elles for- ment, dans les contrées citées, 1;18, puis 1/23 en France, comme sur le plateau central , 1;24 en Angleterre , en di- minuant successivement à tel point, que, dans la Laponie, efles ne font plus que 1/47 de la végétation. Les pays très- chauds , comme ceux qui sont très-froids , sont nuisibles à leur développement. — Dans le sens des longitudes , notre second tableau nous montre les Ombellifères allant en di- minuant de proportion , d'une manière plus ou moins régu- lière , à mesure que l'on avance vers l'orient , à tel point que , dans les îles de l'Océan oriental et dans l'Amérique russe , elles ne sont plus que 1/71 et 1/59 ; il est vrai que la latitude élevée entre pour quelque chose dans cette dimi- nution , mais elle n'en est pas la cause principale , car , tandis que les contrées européennes, situées entre 30° et 38®, nous offrent 1/18, 1/20, 1/21 , les pays placés sous les mêmes parallèles, dans l'Amérique du nord, nous donnent : pour les Etats-Unis , au nord de la Virginie, 1/53; pour HYDROCOTYLE, 259 le centre de l'Amérique septentrionale, 1;57 ; pour la Géor- gie et la Caroline du sud, 1/57; pour le Texas oriental, i/34, et pour la Nouvelle-Californie seulement, 1/25. — Les montagnes ne sont pas favorables à cette famille ; ses espèces ne sont pas sensiblement affectées par les zones in- férieures , mais , à mesure que l'on s'élève , leur nombre di- minue , et elles deviennent rares ou nulles sur les sommets très-élevés. — Dans les îles , les proportions relatives des Ombellifères sont au-dessous de celles qui existent sur les con- tinents qui leur correspondent , ce qui peut tenir à leur peu d'étendue , mais le fait est si constant , qu'il dénote des difficultés réelles pour le transport de ces plantes ; il suffît de comparer les îles anglaises à l'Angleterre , les Feroë à la Scandinavie , pour se convaincre de ce fait , qui , du reste , n'est pas confirmé sous des climats plus chauds, car, dans les Açores, la proportion est 1/20, aux Baléares, 1/25, en Sardaigne, 1/20 , proportions plus élevées que celles de la France et des régions africaines. G. HTDaocoT3ri.E , Lin. Distribution géographique du genre. — Ce genre, formé de plus de 120 espèces , appartient surtout à l'Amérique , à l'Afrique et à la Nouvelle-Hollande. C'est à peine s'il est représenté en Europe; il l'est un peu plus en Asie. — Son centre principal est dans l'Amérique méridionale qui en nourrit à peu près 4-0 espèces , dont la moitié au Brésil, le reste au Pérou , 1 au Chili , et 1 autre sur les terres Ma- gellaniques. — 13 Hydrocotyîe seulement habitent l'Amé- rique du nord , et se tiennent presque tous dans la partie chaude , au Mexique et aux Antilles. — L'Afrique a 36 espèces , presque toutes du cap de Bonne-Espérance , quel-^ 260 OMBELLIFÈRES. ques-unes de Madagascar, de l'Abyssinie, du Cap-Vert, des îles Maurice et Bourbon. — L'Océanie est riche en Hydro" cotijle; on en compte 25, dont 16 àla Nouvelle-Hollande, 3 à la Nouvelle-Zélande , 1 à Timor et 5 à Java. — En Asie, il en existe seulement 6 : 3 aux Indes orientales , 2 au Népaul et 1 à Ceylan. — Enfin, 3 espèces seulement, occupant principalement l'Italie, représentent ce grand genre dans toute l'étendue de l'Europe. Hydrocotyle vuLGARis, Lin. — Des tiges rampantes et presqu'articulées, enfoncées plus ou moins dans la vase, s'y amarrent continuellement par l'apparition de nouvelles raci- nes à leurs parties inférieures. Des bourgeons naissent ù la par- tie supérieure de ces tiges, et déjeunes feuilles y sont complè- tement enfermées; leur limbe est rabattu , leur pétiole est cen» tral et elles sortent et s'étendent, comme un parapluie d'abord fermé qui percerait son fourreau et s'étendrait ensuite. Les pétioles s'allongent , les bords des feuilles deviennent cré- nelés , et enfin ces organes viennent flotter sur l'eau , offrant de petits disques peltés , à 9 nervures rayonnantes , repré- sentant en miniature les feuilles immenses du Victoria regia. Le pétiole est inséré près du milieu. Les pédoncules n'attei- gnent pas la longueur des pétioles, ils sont extra-axillaires et portent des ombelles latérales , composées seulement de 3 à 4 fleurs blanches, au-dessus desquelles on voit encore quelquefois d'autres pédoncules , munis aussi d'un très-petit nombre de fleurs blanchâtres. Les fruits sont formés de deux carpelles aplatis , parsemés de petits tubercules jaunâtres ou rougeâtres. Ils se séparent complètement et sont disséminés dans les eaux. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du soi. — Altitude. — Il est indifférent et re- cherche les eaux peu profondes dans les plaines. SANICCLA. 261 Géographie. — II vit disséminé sur la majeure partie de l'Europe. Au sud , en France , en Corse , en Espagne et même en Algérie, dans les petits lacs autour de la Galle. — Au nord , on le rencontre dans l'Europe centrale , en Danemarck, en Gothie, et il s'arrête dans la Norvège aus- trale. On le connaît en Angleterre, en Irlande, dans les archi- pels et en Islande , mais il manque aux Feroë. — A l'occi- dent , nous venons de citer l'Islande, nous pouvons y ajouter le Portugal et même le Ganada. — A l'orient, il végète en Suisse , en Italie , en Sicile, en Dalmatie, en Transylvanie, à l'île de Grète et dans la Russie moyenne. Limiles d'extension de Vespèce. Sud, Algérie 35** ) Écart en latitude : Nord , Islande 65 ) 30» Occident , Ganada 68 0. lÉcart en longitude : Orient, Russie moyenne 45 E. i 113** Garré d'expansion 3390 G. SANICULA. Distribution géographique du genre. — Il n'existe qu'un petit nombre de Sanicula, et presque tous sont étrangers à l'Europe. — Sur 14 espèces , 6 font partie de la végéta- tion du Mexique et des États-Unis de l'Amérique, — 2 sont originaires du Ghili ; — il y en a 2 asiatiques de la Chine et du Népaul, — 2 de l'Océanie , de Java, — 1 du cap de Bonne-Espérance, — et 1 européenne, si elle n'est pas asiatique. Sanicula europ^ea , Lin. — C'est une des Ombellifères le plus vernales. Elle paraît au milieu du printemps, dans 262 OxMBELLlFÊRES. îes bois et les bosquets , où ses rhizomes traçants sont cachés dans le terreau. Le bourgeon, placé à l'extrémité du rhi- zome, se développe en larges feuilles glabres, palmées, à 3 lobes, d'un vert luisant, du milieu desquelles s'échappe une tige striée et souvent rougeâtre. De son sommet sor- tent ordinairement 3 à 4 pédoncules, d'un point central muni d'un involucre formé par 2 ou 3 feuilles avortées et réduites à quelques pinnules denticulées. Du milieu de ces pédoncules il en sort un autre qui ne porte qu'une ombelle, et fleurit le premier. Chacun des 3 ou 4 autres se divise or- dinairement en 3, et l'ombelle qui est au milieu fleurit avant les deux autres. Les pédoncules s'allongent après la floraison. Les pétales sont recourbés et ne s'ouvrent jamais. Le bou- ton est pentagone, à 5 angles percés, dont on voit sortir des fdets élégamment courbés, qui finissent par se redresser et par dégager les anthères qui sont jaunes ; les ombellules sont globuleuses , séparées les unes des autres par de courts rayons. Les fleurs sont blanches ou lilacées, la plupart her- maphrodites , entremêlées de quelques fleurs unisexuées. Les pistils, contre l'ordinaire, sont aptes à recevoir le pollen avant que les élamines ne soient disposées à le répandre. Beaucoup de fleurs avortent , et souvent même les femelles seules sont fertiles. Elles donnent des péricarpes sans canne- lures, mais garnis de poils crochus qui en facilitent le trans- port et la dispersion. — La sanicle est une plante solitaire^ dispersée en touffes isolées au milieu des bois. Elle cherche j'ombre et les lieux abrités , et se trouve souvent associée au Vinca minor , au Galeobdolon luteum , au LycJmis viscaria, etc. Nature du sol. — Altitude. — La sanicle semble pré- férer les terrains siliceux et détritiques ; elle est vigoureuse sur tous les terrains volcaniques. — Elle peut s'élever dans ASTRANTIA. 263 ies montagnes. En Auvergne elle atteint 1,000™. Ledebour l'indique dans le Taliisch à 800"^, et Wahlenberg dit que, dans la Suisse septentrionale, elle atteint presque à la limite supérieure du hêtre. Géographie. — Cette espèce se trouve, au sud, en France, en Espagne, en Italie, en Sicile; elle n'est pas indiquée en Barbarie, et cependant Vogel l'a trouvée en Abyssinie, dans les ravins humides oii elle fleurit en juin. — Au nord, elle est très-répandue dans toute l'Europe centrale , en Dane- marck et en Gothie , dans la Norvège , la Suède et la Fin- lande australes , oîi elle croît comme en Auvergne, dans les forêts de hêtres très-ombreuses. Elle est aussi en Angleterre. — A l'occident, nous ne pouvons l'indiquer qu'en Portugal. — A l'orient , elle habite la Suisse , la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Turquie, les Carpathes, la Grèce , le mont Athos , la Tauride, le Caucase , la Géorgie, les bords de la Caspienne, Lenkoran et les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Abyssinie 12<» J Écart en latitude : Nord, Norvège 60 j 48» Occident, Portugal 10 0. j Écart en longitude: Orient , Lenkoran 47 E. | 57<> Carré d'expansion 2736 G. ASTRAXiTTIA, Litl. Genre élégant dont on ne connaît que 9 espèces ; 5 sont européennes : de l'Italie , de la Carinthie , de la Grèce et du centre de l'Europe. — 3 sont du Caucase et de la Sibérie. — Une seule du cap de Bonne-Espérance. 264 OMBELLIFÈRËS. AsTRAxNTiA MAJOR , Lin. — 11 existe, dans toutes îes fa- milles de végétaux, des espèces privilégiées, où la grâce et la» fraîcheur sont unies à un port élégant et distingué. Telle est la belle astrance parmi les Ombellifères. Retirée sur la lisière des bois, ou prenant place au milieu des richesses des hautes prairies des montagnes , elle vit seule ou réunie à ses com- pagnes, mais indépendante de l'homme et de ses cultures. Son rhizome trace sous la terre , et pendant qu'une toulfe de feuilles, à 5 lobes trifides, s'étale dans l'atmosphère , la plante prépare sous le sol le bourgeon qui , l'année sui- vante, lui permettra de briller dans les mômes lieux. La tige, qui était ensevelie au milieu des feuilles , s'allonge rapide- ment , les ombelles sortent des pétioles élargis et membra- neux qui protégeaient leur naissance. Elles se redressent et montrent le luxe de leurs jolis involucres blancs ou hias, striés et disposés en rayons avec la plus admirable symétrie. Des fleurs nombreuses , à peines pédicellées , sont rangées avec ordre dans des corbeilles légères. Quelques-unes sont stériles, mais toutes concourent à la beauté de la plante. L'ombelle du milieu s'épanouit la première , et les fleurs de chaque ombelle s'ouvrent en même temps. Toutefois leurs pétales blancs restent plies, leurs étamines courbées sur leurs filets, se détendent et offrent des anthères d'un brun rouge. Plus tard, les fruits sont réunis dans les involucres dont les bractées se resserrent; ils sont munis de stries et de tubercules can- nelés, un peu aplatis, et surmontés de petites dents subulées. — L'astrance est souvent accompagnée du Lilium Marta- gon, du Géranium sylvaticum , du Centaurea monlana, et d'une foule de plantes qui forment avec elle le gazon épais des montagnes. — Fleurit en juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Cette Ombellifère re- cherche, en Auvergne , les terrains siliceux et détritiques^ ERYNGIUM. 265 toutes les roches primitives et volcaniques. Selon M. Unger, ce serait une espèce des calcaires , au moins pour le Tyrol septentrional. — Elle habite les montagnes, de 800 à 1 , 500°* en Auvergne. De CandoUe la cite à 500™ à Genève , et à 1,600™ dans les Alpes et le Jura. Wahlenberg dit qu'en Suisse elle monte presque à la limite supérieure du sapin , mais qu'elle se tient surtout dans la région des hêtres. Géographie. — Au sud , elle habite les Pyrénées , l'Es- pagne et l'Italie. — Au nord, tout le centre de l'Europe, les Carpathes, la Lithuanie et la Volhynie. — A l'occident, l'Espagne. — A l'orient , la Podolie , l'Italie , la Suisse , l'Autriche , la Dalmatie , la Croatie , la Hongrie, la Tran- sylvanie et la Turquie. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Espagne 40° j Ecart en latitude : Nord , Lithuanie 55 j 15'' Occident, Espagne 4 0. ) Ecart en longitude: Orient, Podolie 27 E. ( 3l« Carré d'expansion 465 G. ERYNGiuni, Lin. Distribution géographique du genre. — Il existe au moins 1 00 espèces d 'Eryngium dispersés dans toutes les par- ties du monde. — L'Amérique seule en a 60, également partagées par l'équateur. Dans l'Amérique du nord, le centre est au Mexique , dans îa Floride, et quelques espèces sont dans la Caroline. — Dans l'Amérique du sud , les Eryngium sont presque tous groupés au Brésil et au Chili , 1 ou 2 seu- lement au Pérou. — L'Europe en possède aussi 25 espèces , toutes des pays chauds ou des montagnes. La Grèce, l'Es- 266 OMBELLIFÈRES. pagne , le Portugal , la Crète , la Sicile , la Dalmatie , sont leur patrie, à part quelques-unes qui habitent les Alpes et les Pyrénées. — 3 espèces sont propres à l'Afrique septentrio- nale. — 3 autres sont égarées à la Nouvelle-Hollande et à la terre de Diémen. Eryngium caripestre. Lin. — On le trouve en société nombreuse sur la lisière des champs, sur le bord des chemins, en compagnie desCarduacées, du CentaiireaCalcilrapa, du Polygomim aviculare , et de toutes ces espèces qui restent plus ou moins dans le voisinage des lieux habités. Ses puis- santes racines lui assurent la conquête de tous les terrains oii il veut dominer. Ces racines se ramifient sans cesse, et produisent à chaque extrémité supérieure un bourgeon qui reproduit la plante. Les feuilles radicales, à pétioles allon- gés , sont épaisses et cartilagineuses , les caulinaires sont amplexicaules, et enfin, celles qui avoisinent les fleurs, sont sessiles. Ces feuilles sont profondément découpées, épineuses, d'un vert glauque et quelquefois comme crispées et chiffon- nées. Les tiges se divisent et se subdivisent en panicules di- cothomes^ dont chaque ramification offre une ombelle presque sessile, entourée de bractées piquantes, et dont les fleurs de la base sont les premières à s'ouvrir. Ces ombelles ont la forme de capitules ovoïdes. Elles sont d'un vert glauque et épineuses comme les feuilles et la plante entière. Les pétales sont plissés et échancrés , s'ouvrent à peine, et la féconda- tion est probablement monoïque, car les stigmates ne sont pas développés quand les anthères répandent le pollen. Les fruits sont recouverts d'écaillés et de tubercules , mais ne présentent pas de cannelures. — Cette espèce, organisée pour résister aux plus longues sécheresses , habite aussi des lieux qui sont extrêmement arides, et prospère dans desloca- ERTNGILM. 267 lités où d'autres espèces ne pourraient résister. Son feuillage disparaît quelquefois sous la poussière des chemins , ses tiges sont recouvertes par les éboulements ; toujours elle résiste, surmonte les obstacles et pousse avec énergie. — Fleurit en juillet et août. Nature du sol. — ÂUitude. — 11 paraît presqu'indiffé- rent aux terrains. Nous l'avons trouvé , en Auvergne , sur les granits et sur les porphyres , très-commun ; sur les cal- caires marneux et sur les pouzzolanes des volcans , très- abondant; sur les basaltes, ai\ ec Helleborus fœtidus et Carlina vulgaris; sur les sables des rivières. 11 recherche surtout les lieux habites et fréquentés. 11 est répandu , à Nantes , sur les sables maritimes. — Il croît en plaine et dans les montagnes ; il s'élève jusqu'à 1 ,200"" sur les cônes volcaniques. Ledebour l'indique à 1,000"" dans le Caucase. M.Boissierl'a trouvé entre 1,500 à 2, 000™ dans le royaume de Grenade. Géographie. — Au sud, la France, les Pyrénées , l'Es- pagne et l'Afrique boréale occidentale, où cependant il est souvent remplacé par YE. triquelrum , Desf. — Au nord , on le trouve dans une partie de l'Allemagne, mais il n'en- tre pas en Scandinavie et reste sporadique dans le Dane- marck; il est en Angleterre. — A l'occident, il est commun en Portugal. — A l'orient, il est en Suisse, en Italie , en Sicile, en Turquie , en Dalmalie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie , dans le Caucase , en Tauride , en Géorgie, dans les Russies moyenne et australe^ et jusque dans la Si- bérie de l'Oural. Limites d'extension de V espèce. Sud, Barbarie 35° | Ecart en latitude : iVorcî , Yecatherinimburg 57 j 22° 268 OMBELLIFÈRES. Occident , Portugal Il 0. ) Ecart en longitude : Onen;, Sibérie 56 E, j 67^ Carré d'expansion 1474 G. CICUTA, Lin. Très-petit genre dont on ne connaît encore que 4 espè- ces , toutes des terrains marécageux , et dont 3 appartien- nent à l'Amérique septentrionale. — Une seule habite à la fois l'Europe et l'Asie. CrcuTA viROSA, Lin. — Si VEryngium et de nom- breuses espèces de cette famille peuvent résister aux séche- resses les plus prolongées, il est d'autres Ombellifères qui ne quittent jamais le bord des eaux , qui ne vivent qu'à la con- dition d'avoir leurs racines enfoncées dans une vase profonde, et de pouvoir étaler leur feuillage dans une atmosphère hu- mide et vaporeuse. Tel estle Ciculavirosa, que nous trouvons sur les bords marécageux des lacs des montagnes, sur des terrains vaseux dont l'abord est impraticable. C'est une grande et belle plante, à hautes tiges vertes et fistuleuses , tapissées de moelle intérieure , et séparées par des cloisons éloignées dans le haut de la plante , moins écartées dans le bas, et rapprochées dans la portion qui s'enfonce dans le sol, d'où naissent de longues feuillesradicales, d'un vert som- bre, et très-profondément découpées. La tige est lisse, cylin- drique, à peine striée, et terminée par 3 ou 4 rameaux alter- nes, plus élevés que la tige principale qui reste plus forte et plus basse. Ses ombelles, dépourvues d'involucre, sont termi- nales ou opposées aux feuilles. Les fleurs sont blanches, et les fruits qui leur succèdent, enveloppés d'une pellicule su- béreuse , sont arrondis , aplatis sur le côté , et tombent 2 à 2 sans se séparer. Cette espèce vit en touffes solitaires , asso- ciccTA. 269 ciée au Menyanihes trifoUata , au Comarum palustre , au NupJiar pumilum, etc. — Fleurit en juillet et en août. Nature du soL — Altitude. — Nous trouvons cette ci- guë sur les sols siliceux, détritiques et inondés, et toujours dans les montagnes, entre 1,000 et IjoOO'" d'altitude. Géographie. — Au sud , nous ne connaissons pas cette espèce au delà du plateau central et de l'Italie. — Au nord, elle est dans la majeure partie de l'Europe et de l'Asie. Elle existe dans toute la Scandinavie , dans les marais et les tour- bières de la Suède ,'de la Norvège et de la Laponie, très- disséminée, mais abondante quand on la rencontre. C'est la variété tenuifoUa qui s'avance ainsi dans le nord. Le type existe aussi en Angleterre et en Irlande. En Asie, cette es- pèce atteint le pays des Samoyèdes. — A l'occident, elle est à Nantes et en Irlande. — A l'orient, dans les marais froids de la Suisse, aumont Circello, près Terracine selon Thiebaud de Bernaud , dans la Croatie , la Hongrie , la Transylvanie , dans toutes les Kussies , dans les Sibéries de rOural, de l'Altaï et du Baïkal, dans la Dahurie et au Kamtschatka, où se retrouve encore la variété tenuifoUa. — Enfin , elle est indiquée dans les contrées boisées du nord du Canada, entre 54 et 64-** , mais il est probable que c'est une des espèces du nord de l'Amérique qui aura été considérée comme identique à la nôtre. Nous excluons pour cette raison cette dernière indication. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Terracine 41'' ) Ecart en latitude : iVord, Pays des Samoyèdes. .. . l'2 ) 31" Occident , Irlande 10 0.| Ecart en longitude: Orient , Kamtschatka 170 E. i 180° Carré d'expansion 5580 270 OMBELLIFÈRES. G. APSUBI, Lin. 7 espèces le composent , 1 européenne , 1 de l'Afrique australe , 1 de Tristan d'Acuhna , 1 du Chili et 3 de la Nou- velle-Grenade. Sa présence en Europe est presque une ex- ception , car l'espèce européenne vit aussi dans d'autres parties du monde. ÂPiUM GRAVEOLENs, Lin. — Nous Fcncontrons cette es- pèce dans les lieux rapprochés des sources minérales , le long des chemins et dans le voisinage des habitations. Ses racines sont profondes, ses feuilles d'un vert sombre, dé- coupées et luisantes , ses tiges cannelées et rameuses. Les ombelles, presque sessiles, sont latérales, et se composent d'un petit nombre d'ombellules séparées par des rayons inégaux ; souvent elles sont doubles , et une seconde om- belle naît en-dessous de la première. Les pétales , jaunâtres, sont entiers et arrondis , les étamines sont mûres avant le. développement des stigmates, et les fruits, arrondis, un peu bossus à la base , se séparent très-facilement. Nature du sol. — Altitude. — Tous les terrains con- viennent à cette espèce , pourvu qu'ils soient mouillés par des eaux minérales ou salines; on la trouve également sur les calcaires marneux et sur les sables des rivières, et toujours dans les plaines. Géographie. — Son aire est des plus vastes. — Au sud, elle atteint le midi de l'Espagne , les Canaries et l'Algérie , oiî elle croît dans les cultures arrosées des oasis. — Au nord, le Danemarck , la Gothie , et la Norvège australe , oiî elle reste sur les bords de la mer , comme en Angleterre et en Irlande, — A l'occident , elle végète en Portugal et aux TRINIA. 271 Canaries. — A l'Orient, elle est en Italie, en Sicile, en Crimée , dans le Caucase , en Géorgie , sur les rivages salés de la Caspienne , en Turquie, et dans les Russies moyenne et australe. — Elle est disséminée dans l'hémisphère austral, dans le sud du Chili, à la Terre-de-Feu, sur les sables mari- times des Malouines et du détroit de Magellan, ainsi qu'à l'île de Tristan d'Acuhna. Elle se trouve au cap de Bonne- Espérance, dans la Tasmanie , à la Nouvelle-Zélande, et elle est aussi commune dans ces localités qu'en Europe. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Canaries 30" ) Ecart en latitude : Nord , Norvège 60 J 30'' Occident , Canaries 20 O. i Ecart en longitude : Orient , Géorgie 48 E. j 68'^ Carré d'expansion 2040 G. THINIA , Ho f fin. On ne connaît que 7 espèces de ce genre : — 5 sont eu- ropéennes : de l'Espagne , de la Russie , de la Tauride et de l'Europe centrale. — Les 2 autres sont de l'Afrique aus- trale. Trinia vuLGARis , DC. — On rencontre cette plante, dioïque et bisannuelle, sur les coteaux secs et exposés au so- leil , au milieu des pelouses courtes et peu fournies. Elle offre des tiges très-rameuses, anguleuses, et des feuilles très-découpées et glauques. Ses fleurs sont très-nombreuses, et l'ensemble de ses petites ombelles forme une espèce de corymbe. Dans les fleurs mâles , les pétales , verdàtres et striés de pourpre , sont roulés par leurs sommets et se dé- roulent tous les matins , en même temps que les étamines, 273 OMBELLIFÈRES. repliées aussi sur leurs filets, se détendent. Les fleurs fe- melles , plus petites , s'ouvrent de même , et montrent deux jolis stigmates glanduleux qui s'élèvent sur des ovaires can- nelés. Les pétales très-petits, les étamines saillantes, et les styles allongés, sont des conditions que l'on rencontre dans presque toutes les plantes dioïques. — Cette espèce fleurit d'assez bonne heure ; elle reste quelquefois très-rabougrie quand l'année est sèche; les mâles périssent bientôt, et les feuilles se couvrent de petits fruits ayant chacun cinq can- nelures. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains calcaires et marneux de la plaine ou des montagnes basses. En Auvergne , il ne s'élève pas au-dessus de 500™. De Can- dollel'indique à 0 à Narbonne et à 2,000™ à Combre d'Aze; M. Léon Dufour l'a cueilli aux pics d'Anie et d'Amoulat. Géographie. — Au sud, il se trouve dans le midi de la France, dans les Pyrénées-Orientales, en Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord , on le rencontre en Suisse , en Allemagne , dans la vallée du Rhin , près de Bingen , dans le Tyrol , en Volhynie, en Angleterre et en Irlande. — Cette dernière habitation est sa limite occidentale. — A l'orient, il végète en Dalmatie , en Hongrie , en Transylvanie , en Grèce , en Tauride , dans le Caucase , dans les déserts de la Caspienne , en Géorgie , en Turquie , dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Royaume de Naples 40° j Ecart en latitude : Nord , Angleterre 52 j 12° Occident , Irlande 12 0.) Ecart en longitude : Orient , Géorgie 48 E. -^ 60° Carré d'expansion 720 HELOSCIADIUM. 273 G. HEI.OSCIADIUM, Koch. Distribution géographique du genre. — Les 14 espèces qui le composent sont très-disséminées; 5 sont européennes, de la Corse , de la Sardaigne , du centre et du midi de l'Eu- rope. — On en connaît 4 en Asie : 2 au Népaul , 2 aux Indes orientales. — Il y en a 4 en Amérique : au Pérou, sur les montagnes du Chili et en Californie. — Une seule, afri- caine , habite l'Egypte. Helosciadium nodiflorum, Koch. — On rencontre cette Ombellifère dans les fossés vaseux , sur le bord des rivières et des étangs, quelquefois sur le sable humide. Elle offre des tiges plus ou moins longues , souvent couchées et rameuses, qui se multiplient à l'infini par les rejets et par les radicelles dont elles sont pourvues. Ses feuilles sont découpées et comme ailées, à lobes ovales, lancéolés, pointus et dentés. Les fleurs, petites et blanches, sont disposées en ombelles presque sessiles, composées d'un petit nombre de rayons et opposées aux feuilles. Les pétales sont entiers, et le pollen des éta- mines se répand avant que les styles ne se soient élevés pour le recevoir. La fécondation est donc indirecte, mais elle manque souvent quand la plante vit dans l'eau et se déve- loppe avec toute sa vigueur. Elle se reproduit alors par ses rejets. — Fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les lieux aquatiques ou très-mouillés et la vase calcaire , mais on le trouve aussi sur le sable des rivières. — Il reste dans la plaine ou s'élève très-peu. La variété ochreatum , DC. , joue un rôle très-important sur les sables maritimes de Nantes, d'après M. Lloyd. VI 18 274 OMBELLIFÈIIES. Géographie. — Au sud, il existe en France, en Espagne, en Barbarie, dans les lieux humides et dans tous les ruis- seaux de TAbyssinie. — Au nord, il végète dans l'Allemagne méridionale, dans la Lilhuanie, en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, il habite les Açores, Madère, les Cana- ries, le Portugal. — A l'orient, la Suisse, l'Italie, la Sicile, la Grèce, la Turquie, la Perse, la Palestine où M. Bové l'a recueilli aux sources des réservoirs de Salomon, près de Nazareth. Limiles d'extension de l'espèce. Sud, Abyssinie 10° ) Ecart en latitude : Nord , Angleterre 56 ) 46° Occident, Canaries 18 0. > Ecart en longitude : Orient, Perse 50 E. i 68° Carré d'expansion. 3128 Helosciadium iNUNDATUM,Koch. — Petite plante à tige rampante , qui habite les eaux peu profondes. Ses feuilles inférieures sont profondément divisées et capillaires , tandis que les supérieures, sortant au-dessus de la surface de l'eau, sont formées de 5 petites folioles élargies et dentées ou tri- fides au sommet. Les ombelles sont petites , axillaires , pé- donculées , à 2 ou 3 rayons. Le fruit est glabre , oblong , à côtes saillantes. — Fleurit en juin et en juillet. Nature du soi. — Altitude. — Il habite les lieux inondés de la plaine , et préfère les fonds siliceux , graveleux ou sa- blonneux. Géographie. — Il s'avance peu au sud , et reste , en France , sur le plateau central et à Lyon ; il est aussi indiqué par Gussone en Sicile. — Au nord , on le (rouve en Westphahe , dans le llolstein , dans la Gothie australe , PTYCHOTIS. 275 en Angleterre , en Irlande , aux Orcades et dans la Russie moyenne, dans le canal de jonction de la Newa et de l'Oka, dans l'île d'OEsel et à Moscou. Limites d'extension de F espèce. Sud, Sicile 38° ^ Ecart en latitude : JVorrf, Angleterre 60 ) 22» Occident, Irlande 12 0.| Ecart en longitude : One«^ xMoscou 35 E. S " 47° Carré d'expansion 1034 G. PTYCHOTIS , Koch. Petit genre composé de 9 espèces, dont plus de la moitié, 5, sont asiatiques et habitent les grandes Indes, le Népaul et l'Orient. — 2 sont de l'Europe centrale , — 1 de l'Egypte, — 1 de Caracas. Ptychotis heterophylla, Koch. — Cette plante habite les lieux secs et pierreux, les coteaux arides, où elle vit sou- vent isolée. Sa tige est lisse, unie, légèrement striée et souvent purpurine sous les nœuds; ses feuilles radicales sont vertes , découpées , à segments arrondis ou incisés , glabres et luisantes. Les ombelles, composées de 6 à 7 om- bellules , sont terminales ou axillaires , toujours penchées avant la floraison. Chaque ombellule est accompagnée d'un involucelle de 3 bractées, redressée avant l'épanouissement et penchée après la floraison. Les pétales sont bifides et phs- sés transversalement. Les anthères, cachées dans les poches que les pétales portent des deux côtés de leur base , répan- dent leur pollen avant que les deux styles ne soient déve- loppés. Ces derniers sont ensuite persistants et couchés. Les 276 OMBELLIFÈRES. fruits sont striés et restent quelque temps suspendus au som- met avant de se répandre. — Cette espèce est bisannuelle et fleurit en juillet et en août. — Le P. irachysperma, Boiss., et le P. verticillatum, Duby , sont parallèles à cette espèce , la première dans le midi de l'Espagne, la seconde en Italie. Nature du sol. — Altitude. — Terrain calcaire et ro- cailleux de la plaine. Cependant de Candolle, qui cite cette plante sur le bord de la mer à Marseille , l'indique à 1 ,800™ dans les Pyrénées. Géographie. — Au sud, la France méridionale, les Pyrénées, la Sardaigne, une partie de l'Espagne. — Au nord , une partie de la France , le Tyrol , et la Lithuanie indiquée avec doute par Ledebour. — A l'occident , le pla- teau central , la Lozère , Toulouse. — A l'orient , la Suisse, la Lombardie , la Crimée. Linràtes d'extension de V espèce. Sud , Espagne 40° ") Ecart en latitude : Nord , Lithuanie 50 ^ 10» Occident , France 2 O."! Ecart en longitude : Orient , Crimée 34 E. ) 36» Carré d'expansion 360 G. FAX.CARIA, Host. 6 espèces le composent : 2 sont d'Europe , — 2 de l'île de Java, — 1 du Népaul, et 1 de la Sibérie. Falcaria Rivini , Host. — Racine vivace , épaisse et s'enfonçantdansle sol à unegrande profondeur. Elle émet des feuilles glauques, solides, glabres, profondément découpées,^ à segments recourbés et régulièrement dentés , et ses tiges rameuses donnent naissance à des ombelles , les unes ter- AMMI. 277 minales , les autres opposées aux feuilles , mais toutes pen- chées avant la floraison. Les fleurs sont blanches, herma- phrodites , entremêlées de fleurs mâles ; les pétales sont recourbés ; le fruit est oblong et recourbé aussi sur le côté. — Fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — C'est une des espèces les plus constantes pour les terrains calcaires. Elle reste ordinairement dans les champs cultivés et en plaine, mais elle peut s'élever. Ledebour l'indique , dans le Talûsch , entre 800 et 900»", et, dans le Breschtau, entre 400 et i ,000™. Elle habite aussi le mont Ararat. Géographie. — Au sud , on la trouve en France , en Espagne, dans les champs de l'Algérie. — Au nord , elle est disséminée dans tout le centre de l'Europe , et arrive jusque dans la Gothie boréale et dans le Danemarck, où elle est spo- radique. — A l'occident , elle reste en France et en Espagne. — A l'orient , elle s'étend beaucoup plus, en Dalmatie, en Hongrie , en Croatie , en Transylvanie , en Grèce , dans la Tauride , le Caucase , les déserts de la Caspienne , le Ta- liisch , l'Arménie , la Géorgie, les Russies moyenne et aus- trale , les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Algérie 35" ^ Ecart en latitude : Nord, Gothie 58 j 23« Occident, France 6 0. ) Ecart en longitude: Orient y Sibérie de l'Altaï 97 E. ) 103« Carré d'expansion 2369 G. AMMI , Li)l. Distribution géographique du genre. — Ce genre con- 278 OMBELLIFÈRES. tient environ 13 espèces , dont 6 , européennes , sont toutes originaires des contrées les plus chaudes de ce continent , de l'Espagne et des Pyrénées, du midi de l'Italie et de la Si- cile. — Il y en a 3 en Asie, 2 dans les régions méditerra- néennes, et 1 aux Indes orientales. — 2 autres végètent dans l'Afrique boréale. — 2 enfin en Amérique , 1 dans la zone chaude du Nouveau-Monde, oii les Ombellifères sont cependant très-rares, et l'autre dans l'Amérique septentrio- nale et tempérée. Ammi ma jus, Lin. ■ — Etranger sans doute à nos con- trées, VAmmi se rencontre seulement disséminé dans nos moissons. Il est annuel ; sa racine est fusiforme; ses feuilles sont glauques , bipinnées , à foHoles oblongues , lancéolées, terminées par une pointe blanche. Sa tige est droite , un peu cannelée , et se divise en 2 ou 3 branches , terminées par de grandes et larges ombelles de (leurs blanches munies d'un involucre pinnatifide. Les fleurs placées à l'extrémité de l'ombelle , moins serrées que les autres , sont plus grandes et plus développées ; les fruits , oblongs , comprimés sur le côté , restent suspendus avant de tomber. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il végète sur les terrains calcaires , peu importe leur constitution physique , et tou- jours dans la plaine. Géographie. — Il est méridional et se trouve en France, en Espagne, aux Baléares, en Algérie, à Madère, aux Ca- naries, et jusque dans les champs de l'Abyssinie, oiiil fleurit en septembre. — Au nord , il s'avance accidentellement en Allemagne et môme en Russie, sans autre désignation , se- lon Ledebour. — A l'occident, il est en Portugal, aux Ca- naries, à Madère, et M. de La Pilaye m'a dit l'avoir trouvé iEGOPODlUM. 279 aussi à Terre-Neuve. — A l'orient, il est cité en Italie, en Sicile, en Croatie, en Dalmatie , en Turquie, en Grèce , dans toute l'Asie mineure et la Perse. Limites d'extension de Ves'pèce. Sud, Abyssinie 12° | Ecart en latitude : Nord , Russie 50 ) 38° Occident, Canaries , 18 O. ) Ecart en longitude: Orient , Perse 50 E. ) 68» Carré d'expansion 2584 o. JEGOFODiura, Lin. Il ne comprend que 2 [espèces , l'une de la Sibérie al- taïque, l'autre de l'Europe, du Caucase et delà Sibérie. iEGOPODiUM PODAGRARiA , Lin. — Les lieux frais et fer- tiles, les prairies humides, les bosquets ou la lisière des bois sont quelquefois couverts par le beau feuillage de cette espèce. La forme et les habitudes de ses racines la disposent à vivre en société. Les rejets blanchâtres, qui partent des no- dosités des racines mettent trois ans pour se développer , essayant successivement leur force de végétation par le dé- ploiement de larges feuilles lobées, et finissant enfin par émettre une tige qui se termine par un involucre de 3 feuilles, d'où sortent les ombelles. Celles-ci sont étagées et régu- Hèrement disposées. Une d'elles est centrale et part du mi- lieu des 3 feuilles ; les autres , au nombre de 6 , partent 2 à 2 de l'aisselle des 3 feuilles, et la branche unique qui les porte ne se divise qu'à une certaine distance de son point de départ. Alors la principale ombelle fleurit et donne des fruits 280 OMBELLIFÈRES. ovales , comprimés sur le côté. Quand ces fruits ont atteint leur maturité , la sève se porte sur l'ombelle secondaire , qui ne ileurit qu'à l'époque oh les semences sont déjà très- grosses et qui offre , encore épanouies , quand les graines de sa compagne sont mûres , des fleurs hermaphrodites en- tremêlées de fleurs stériles. — Comme la plupart des espè- ces qui peuvent accumuler la nourriture dans leurs racines, VjEgopodium fleurit de bonne heure , et ce n'est qu'après la floraison que les feuilles radicales grandissent et nous of- frent leurs larges limbes d'un beau vert, lorsque ses tiges striées ont acquis tout leur développement, vers l'époque de la maturité des graines. Nature du sol. — > Altitude. — Il est indifférent à la nature du sol , pourvu qu'il soit frais et un peu ombragé. — Il croît souvent en plaine , mais il peut s'élever assez haut ; souvent même il devient domestique daus les montagnes et se trouve près des habitations , dans les Heux humides , jus- qu'à 1,000 et 1,400™. Ledebour l'indique à 1,200°» dans le Caucase. Géographie. — Au sud , il existe dans les Pyrénées et dans les montagnes de la Calabre. — Au nord, il habite toute l'Europe centrale, le Daneraarck , la Gothie, la Nor- vège, la Suède australe sur les bords des grands lacs, et le midi de la Finlande. Il s'avance jusque dans le pays des Samoyèdes, et vit aussi en Angleterre, en Irlande et en Islande, sans paraître sur les archipels. — A l'occi- dent, il a sa limite en Islande. — A l'orient , il habite la Suisse, l'Italie, le Caucase, la Dalmatie , la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, lesCarpathes, la Turquie, toutes les Russies, et les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï et du Baïkal. CARUM. 2S1 Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples. . . Nord , Terre des Samoyèdes Occident, Islande Orient , Sibérie du Baïkal . . Carré d'expansion. . 40"' I Écart en latitude : 69 j 29° 24 0.) Écart en longitude; 116 E. î 140° 4060 G. CABUK, Lin. Il n'existe dans les flores que 7 espèces de Carum ; 6 sont des parties chaudes et tempérées de l'Europe ; la 7® habite la Sibérie du Baïkal. Carum Carvi , Lin. — On le trouve assez répandu dans les prairies et sur les pelouses , oii il vit souvent en société et réuni au Scabiosa sylvatica , au Pimpinella magna , etc. Il est bisannuel. Ses tiges sont glabres , striées et rameuses. Ses feuilles , d'un vert foncé , sont allongées , 2 fois ailées , à découpures linéaires et pointues et formant des verticilles incomplets autour du pétiole ou de la nervure centrale. Ses fleurs, petites et blanches , forment des ombelles lâches, munies d'une seule bractée pourinvolucre. Les pétales sont bifides , et les graines un peu amincies à leur partie supé- rieure. — Il fleurit en juin et en juillet. — Le C. rigidu- lum y des collines de la Ligurie , lui est parallèle. Nature du sol. — Altitude. — Il croît en Auvergne sur les terrains siliceux et calcaires ; on le trouve au Ventoux sur le calcaire. Il est indifférent. — Il préfère les monta- gnes aux plaines ; nous le trouvons en Auvergne jusqu'à 1,000 à 1,100°^. Ledebour l'indique dans le Caucase à 1 ,600" et dans le Taliisch à 1 ,300. M. de CandoUe le cite à 282 OMBELLIFÈRES. 4-0™ à Angers, et à 1,800" dans les Alpes. Wahlenberg dit aussi qu'il croît dans les prés secs , jusque dans la région subalpine de la Suisse. Géographie. — Au sud, il paraît limité par les Pyrénées et l'Aragon. — Au nord, il existe dans toute l'Europe centrale ; il est seulement sporadique en Danemarck , mais il se trouve dans tout le reste de la Scandinavie (oii il est commun dans les prés élevés), et même en Laponie, oij il occupe les mêmes stations ainsi qu'aux Loffoden. On le cite en Islande. — Ce serait son habitation la plus occidentale , s'il n'était pas indi- qué aussi dans le Canada où peut-être il a été introduit , ou peut-être aussi , cette forme , très-différente par ses feuilles , appartient à une autre espèce. — A l'orient, le carvi existe en Suisse , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie, dans les Carpathes , en Turquie , dans le Caucase , le Taliisch , dans toutes les Russies et dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï et du Baïkal. — En France, il fuit la partie occi- dentale. Limites d' extension de l'espèce. Sud , Espagne 42° ) Ecart en latitude : Nord , Mageroë 71 ) 29» Occident , Islande 20 0. | Ecart en longitude : Orient, Sibérie du Baïkal 116 j 136» Carré d'expansion 3944 Cartjm Bulbocastanum , Koch. — Il habite les terres cultivées et se trouve parfois très-abondant dans les mois- sons avec les Lathyrm tuherosus , /.. Aphaca , Agrostema Githago, Prismatocarpns Specidiim, etc. Sa racine, profon- dément enfouie, donne naissance à un tubercule noir et bos- selé en dehors, d'un beau blanc et charnu à l'intérieur, et chaque année ce Carum viva'ce donne un tubercule nouveau CARCM. 283 toujours plus enfoncé que le précédent, aussi arrive-t-il sou- vent qu'il peut à peine amener à la surface du sol une feuille qui végète pendant quelque temps, et se couvre d'un ^ci- cltum particulier. Quand le tubercule est assez fort ou assez rapproché de la surface, il en sort une tige dure et striée, garnie de feuilles très- profondément découpées, dont les inférieures sont longuement pétiolées. Cette tige, peu ra- meuse , se divise en 2 ou 3 branches terminées chacune par une large ombelle dont l'involucre est formé par 7 à 8 brac- tées linéaires. Les styles, qui sont allongés et réfléchis, ne dé- veloppent leurs stigmates qu'après l'émission du pollen par les anthères, en sorte que la fécondation est indirecte comme cela a Heu dans la plupart des Ombellifères. Les fruits sont cylindriques, un peu épais au sommet, et terminés par 2 styles qui se réfléchissent d'abord et se détachent ensuite. Nature du sol. — Altitude. — Ce Carum recherche les terrains profonds, calcaires et argileux, les terres marneuses. — Il habite la plaine et peut aussi atteindre les montagnes, car Ledebour l'indique , dans le Taliisch , à 1,300™. Géographie. — Au sud , on le rencontre en France , en Espagne , oii il est souvent remplacé par le Bunium ma- cuca , Boiss. , qui lui ressemble beaucoup , en Italie et en Sicile. — Au nord, on le trouve en France , en Allemagne, en Angleterre jusqu'au 53°. — A l'occident, il habite le Portugal. — A l'orient, il est en Italie, en Dalmatie, en Transylvanie , dans le Caucase, en Arménie et dans la Sibé- rie de l'Oural , jusqu'à Yekaterinimburg. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Sicile 38" ) Ecart en latitude : Nord , Yekaterinimburg 57 i 19° 284 OMBELLIFÈllES. Occident , Portugal 10 O. | Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l'Oural 56 E. f 66** Carré d'expansion 1254 Carum vERTiciLLATUM , Koch. — Ce Carum est quel- quefois très-multiplié dans les prairies humides et maréca- geuses, où il vit en société et se réunit aussi à diverses espèces , telles que Veratrum album , Lotus uliginosus , Potcntilla Tormentilla, Succisavulgaris, Gentiana pneumo- nanthe , etc. Ses racines sont fasciculées, sa tige est droite, cylindrique , peu rameuse. Ses feuilles radicales sont profon- dément découpées , à lobes très-nombreux , opposés et par- tagés jusqu'à la base en plusieurs découpures linéaires et divergentes qui semblent verticillées , et donnent à ce feuil- lage une grande légèreté et beaucoup d'élégance. Les om- belles sont terminales, à 10 ou 12 rayons, entourées de 5 à 6 folioles courtes et ovales, qui forment son involucre. Les pétales sont en cœur ; les étamines répandent leur pollen avant la nubilité des stigmates, puis, après la fécondation, le disque mellifère prend une teinte rouge ; le fruit est ovale et comprimé. — Il fleurit tard , en juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les lieux aqua- tiques, les tourbes imbibées d'eau, et préfère les terrains siliceux et détritiques. Il peut s'élever très-haut. Nous le trouvons en Auvergne de 1,000 à 1,200™. M. Boissier l'a rencontré en Andalousie, dans sa région nivale, de 2,000™ à 2,600™. Géographie. — Au sud, les Pyrénées, la Corse, le midi de l'Espagne. — Au nord, une partie de l'Alle- magne , l'Angleterre et l'Irlande jusqu'au 53**. — A l'oc- cident, il habite le Portugal. — A l'orient, l'Italie; Pallas l'indique aussi en Russie et en Sibérie, dans les landes CONOPODIUM. 285 salines où il le dit abondant , et où il se trouvait en fleur le 8 août 1773. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade. . . . 37" ) Ecart en latitude : Nord, Angleterre 53 i 16<* Occident, Portugal 10 0. ^ Ecart en longitude : Omn?, Sibérie 65 E. ) 75» Carré d'expansion 1200 6. CONOPODIUM, Koch. Petit genre formé de deux espèces parallèles, l'une des parties tempérées de l'Europe , l'autre du Canada. CoNOPODHJM DENCDATUM , Koch. — Frêle et délicate Ombellifère qui se retire à l'ombre et à la fraîcheur des bois, où elle vit disséminée, acceptant pour société VOxalis Ace- tosella, VAsperula odorata, VArum maculatum, VOphrys nidusavis, le Frenanthes purpurea, etc. — Elle est vivace; sa racine est un petit tubercule noir assez profondément en- foncé dans le sol meuble de la forêt. Sa tige est grêle , simple, un peu flexueuse à la base. Ses feuilles, peu nom- breuses, sont profondément découpées. L'ombelle est ordi- nairement solitaire , nue ou seulement accompagnée d'une ou deux bractées. Les fruits sont plus gros à la base qu'au sommet, et sont munis de 2 styles persistants, dressés d'a- bord, divergeant ensuite, et finissant par se recourber autour du fruit. — Fleurit en mai, en juin et en juillet. — 13 mai 1850 , Royat ; — 26 mai 1833, bois de Royat ; — 2 juin 1833, Thède; — 9 juin 1836, bois deDurthol; — 11 juin 1835, bois de Chanat ; — 18 juin 1835, puydeCôrae; — 286 OMBELLIFÈRES. 20 juin 1833, bois du piiy de Dôme ; — 26 juin 1828 , bois du petit puy de Dôme; — 26 juin 1836, à Saint- Saturnin ; — 26 juillet 1 828, sommet du puy de la Tache , au Mont-Dore. Nature du sol. — Allitude. — Il recherche les terrains primitifs , siliceux , sablonneux et détritiques. Nous le trou- vons abondant sur les sols volcaniques. — Il préfère les montagnes et croît cependant dans les plaines. Nous l'avons trouvé à 350"" sur des détritus granitiques ; à 1,200™ sur les scories des volcans; à 1,400" sur les phonolites du Mezenc ; à 1,600™ sur les trachytes du mont Dore. De Candolle le cite à 40™ à Orléans , oii il a sans doute été entraîné , et à 1,800™ dans les Pyrénées. Géographie. — C'est un type du centre qui va au midi, dans les Pyrénées, en Corse, dans les Asturies et dans toute l'Espagne occidentale. — - Au nord , il n'existe pas dans l'Allemagne , mais on le trouve dans la basse Norman- die, en Angleterre, aux Orcades, en Irlande. — A l'occi- dent , en Portugal. — A l'orient , dans le raidi de l'Italie. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Espagne 40*> ) Écart en latitude : Nord, Angleterre 60 j 20° Occident, Portugal 10 0. ) Ecart en longitude : Orient, Royaume de Naples. . . 14 E.^ 24" Carré d'expansion 480 G. PIMFINELLA , Lin. Distribution géographique du genre. — Les Pimpinella, au nombre d'environ 35 espèces, sont principalement eu- ropéens et asiatiques. — Les 14 espèces d'Europe habi- PIMPINELLA. 287 tent les pays chauds : l'Espagne , l'Italie , la Grèce et la Tauride. — Les 14 espèces asiatiques sont originaires du Caucase , des grandes Indes , de la Perse et quelques-unes seulement de la Dahurie, d'Alep et de l' Arabie-Heureuse. — 6 isont africaines : 3'du Cap ou du prouiontoire africain, 1 de Ténériffe , 1 de l'Atlas et 1 du Maroc. — Une espèce est particulière à Java. ^ PiaiPiNELLA MAGNA, Lin. — {I cst très-répandu dans les haies, dans les taillis et dans les bois à demi-ombragés , ainsi qu'au milieu des prairies. Il est vivace et varie beaucoup dans sa taille, dans son feuillage et dans la couleur de ses fleurs. Sa tige est striée , rameuse; ses feuilles radicales sont simples, pétiolées, dentées et à 3 lobes. Les autres sont formées parla réunion de foliolesovales, dentées, dont les inférieures forment souvent une espèce d'oreillette. Les feuilles supérieu- res ont leurs lobes d'autant plus étroits qu'elles approchent davantage du sommet de la tige. Ses fleurs, toutes fertiles, sont réunies en gracieuses ombelles au sommet des rameaux, et se succèdent pendant longtemps. Celles des bords de l'ombelle sont un peu irrégulières ; les pétales sont relevés sur les côtés, et les ombelles, d'abord penchées, se redressent aux approches de la fécondation ; les anthères répandent leur pollen avant le développement du style et des stigmates ; alors, tandis que les rayons conservent leur écarlement , les pédicelles des ombellules se rapprochent. Les styles persis- tent , termmés par leurs stigmates globuleux et les graines bombées , se séparent par le sommet- — Il fleurit en juin, en juillet et en août. La variété élevée, à fleur blanche ou carnée, croît à l'ombre des bois avec Lilium Martagon, Prcnanthes purpurea, Campanula persicifolia , MeliUis mellissophyl- lum, etc. La variété minor est un des plus beaux ornements 288 OMBELLIFÈRES. des prairies des montagnes ; sa tige est basse ; ses ombelles , d'un rose vif et pur, contrastent non-seulement avec le vert foncé de son feuillage, mais elles se mêlent aux frondes élé- gantes et verticillées de VEquisetum sylvaticum, aux légères panicules du Briza média , aux pyramides du Veratrum album , aux tapis des Veronica et des Trifolium , aussi bien qu'au Knautia sylvatica et au Géranium sylvaticum. Nature du sol. — Altitude. — Les terrains siliceux et détritiques , lestrachytes, les alluvions volcaniques et même le basalte, lui conviennent mieux que les calcaires compactes dont il n'est pas complètement exclu. — C'est une plante des plaines et des montagnes , que de CandoUe indique à 40™ à Angers , et à 1,600™ dans les Alpes. Nous l'avons vu couvrir de ses fleurs roses les hautes prairies du mont Cenis , où elle était surtout accompagnée du Centaurea montana. Nous l'avons suivie jusqu'au sommet du puy de Dôme , à 1 ,460™, et sur les pentes les plus élevées du mont Dore et du Cantal, à 1,850". Ledebour la cite, dans le Caucase, entre 400 et 800™. Géographie. — Au sud , ce Pimpinella se trouve dans les Pyrénées , en Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord , il est assez fréquent dans toute l'Europe centrale ; il existe en Danemarck, dans la Gothie australe et dans le nord de la Norvège , dans les prés voisins du rivage où il est abondant, tandis qu'il est seulement sporadique en Suède. Il croît aussi en Angleterre et en Irlande. — C'est dans cette dernière contrée que se trouve sa limite occidentale. — A l'orient, il habite les forêts montagneuses de la Suisse, l'Italie, la Dalmatie , la Croatie , la Hongrie , la Transyl- vanie , le Caucase , la Géorgie , l'Arménie et les bords de la Caspienne ; les Carpathes , l'Epire , la Russie moyenne et la Russie australe. PIMPINELLA. 289 Limites d'extension de Vespèce. Sud, Royaume de Naples 40° (Écart en latitude : Nord, Norvège 66 ' 26« Occident , Irlande 12 0.| Ecart en longitude : Omnï, Russie moyenne 58 E. ) 70° Carré d'expansion 1820 PiMPiNELLA Saxifraga , Lin. — Cette espèce, moins grande et moins belle que la précédente , croît dans les lieux découverts , sur les pelouses et les coteaux , et parfois sur la lisière des bois. Sa racine est pivotante , sa tige grêle, peu rameuse et peu feuillée. Ses feuilles radicales sont ailées, composées de 5 à 7 folioles arrondies et dentées, avec la terminale souvent trilobée^ Elles disparaissent à l'époque de la floraison , et la tige conserve alors quelques feuilles profondément découpées, dont les supérieures sont réduites à de simples gaines allongées et sans limbe. Ses ombelles, d'abord penchées , se redressent pour fleurir ; la fécondation est indirecte , les fleurs sont blanches, sansinvolucre ; le fruit est ovale , oblong et strié. — Fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Cette plante préfère les sols calcaires et marneux de la plaine. La variété poteriifolia recherche les lieux sablonneux et monte assez haut dans les montagnes, de 900 à 1 ,000™. Nous l'avons trouvée végé- tant aux pieds des volcans, dans des pouzzolanes noires telle- ment échauffées parle soleil, que la boule du thermomètre enfoncée près de la racine de la plante , accusait dans le tube de l'instrument 60° centigrades. Ledebour l'indique dans le Caucase entre 400 et 800°». Géographie. — Au sud , les Pyrénées , une partie de l'Espagne, le midi de l'Italie. — Au nord , l'Europe cen- VI 19 290 OMBELLIFÈRES. traie , toute la Scandinavie et la Finlande, et il arrive dans la Laponie australe où il est rare. Il habite aussi l'Angleterre et l'Irlande. — A l'occident , il reste en France et en Es- pagne. — A l'orient , il est en Suisse , jusque dans la ré- gion subalpine, dans l'Italie, la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie , la Transylvanie , le Caucase , la Tauride , la Géorgie, les Carpathes, la Thrace septentrionale, les Russies septentrionale , moyenne et australe , dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï , ainsi que dans la Dahurie. Limites d'extension de Vespèce. 5mc^, ^Royaume de Naples .... 40» ) Écart en latitude : Nord, Finlande 69 ^ 29" Occident, France 6 O.) Ecart en longitude: Onen^ Dahurie 119 E.-^ 125° Carré d'expansion 3625 G. BE&ULA, Koch. Petit genre séparé du G. Sium, et qui ne renferme que 2 espèces , toutes deux européennes , mais s'étendant en Amérique et en Asie. Berula angustifolia , Koch. — A une époque oii les campagnes sont entièrement dépouillées de feuillage , et souvent recouvertes par un voile de neige , on voit avec un plaisir infini , la fraîche verdure de cette espèce, qui vit en société dans les ruisseaux , et qui , la racine dans la fange, résiste aux hivers comme aux chaleurs de l'été. Des tiges droites et fistuleuses , remplies d'air, s'enracinent partout à leur base et s'étendent avec rapidité. Ses feuilles, à lobes inégalement distants, sont droites, luisantes et d'un BERULA. 291 vert pur. De petites ombelles arrondies naissent opposées aux feuilles , et leurs ombellules , aplaties , sont formées de petites fleurs blanches , dont les anthères tardives ne s'ouvrent qu'après que les stigmates glutineux les ont atten- dues. Le fruit s'arrondit en mûrissant et tombe sans se par- tager, car il ne renferme le plus ordinairement qu'une seule graine. — Il fleurit en juillet et en août , et vit avec toutes les plantes aquatiques , en les tenant toutefois à une certaine distance et ne leur permettant pas de se mêler à ses sociétés, qui s'étendent toujours par la facilité avec laquelle les tiges couchées s'enracinent. On voit souvent , autour de ses larges gazons aquatiques , le Veronica Becca- bunga,\e Nasturiium officinale, VIris pseudo-Acorus, le Scrophularia Balbisii, le Sparganium ramosum , etc. Toutes ces espèces occupent surtout le bord des ruisseaux , tandis que le Berula se développe dans le milieu. Nature du sol. — Altitude. — Indifférent au terrain , pourvu qu'il soit inondé , et ne s'élevant pas dans les mon- tagnes. Géographie. — Au sud, la France, les Baléares, le midi de l'Espagne. — Au nord , l'Europe centrale , le Da- nemarck et la Gothie australe , l'Angleterre et l'Irlande. A l'occident , le midi de l'Espagne. — A l'orient, la Suisse, l'Italie , la Sicile , la Dalmatie , la Croatie , la Hongrie , la Transylvanie, la Grèce, la Turquie, la Tauride, le Caucase, la Géorgie , les bords de la Caspienne , la Perse , les Russie» moyenne et australe. Limites d'extension de Vespêce. 5Mrf, Royaume de Grenade 37° I Écart en latitude: Nord , Danemarck 57 ' 20° 292 OMBELUFÈKES. Occident , Royaume de Grenade. 8 0. ) Ecart en longitude : Orient , Russie moyenne., . .... 58 E. ^ 66® Carré d'expansion 1320 G. BUFLEVKUM, Lin. Distribution géographique du genre. — Les Buplevrum forment un genre assez nombreux , contenant au moins 66 espèces , presque toutes de l'hémisphère boréal , et inégale- ment disséminées en Europe, en Asie et en Afrique. La moitié du genre , c'est-à-dire 33 espèces , appartiennent à l'Europe, et sont surtout réparties dans les contrées les plus chaudes. Les bords de la Méditerranée, l'Espagne, le Por- tugal , l'Italie, la Sicile, la Grèce et la Tauride les renfer- ment presque toutes. Quelques-unes cependant, habitent l'Autriche, la Carniole, la Hongrie et la France. — L'Asie a 22 Buplevrum , dont 6 en Sibérie , 5 au Népaul , 3 aux Indes orientales , 2 à la Chine , les autres sur le Caucase , dans la Perse et l'iVrabie. — L'Afrique en possède 11 es- pèces , dont 3 égyptiennes , 5 de la Barbarie , du Maroc ou de Tunis , et 3 du cap de Bonne-Espérance. — Ce sont des plantes qui s'éloignent de la zone tropicale comme des ré- gions polaires , et qui fuient le voisinage des eaux. Buplevrum tenuissimum , Lin. — Petite plante an- nuelle qui habite les pelouses et les lieux arides , autour des sources minérales et sur les terrains secs et salifères , oiî il est parfois difficile de l'apercevoir. Elle vit disséminée au mi- lieu du Planlago maritima, du Lepidium ruderale , du Lepigonum marginatum, etc. Sa tige est grêle, un peu dure et rameuse. Ses feuilles sont étroites, pointues et pres- que Unéaires. Ses fleurs , jaunâtres , sont réunies en petites ombelles terminales ou latérales , les unes composées , les BCPLEVRUM. 293 autres simples, et situées à la base des rameaux. Chaque om- belle est munie d'un involucre de 4 à 5 bractées courtes et pointues , au centre desquelles les fleurs sont presque ses- siles. Les fruits sont rudes et tuberculeux. — Fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — AltUude. — Ce Buplevrum recher- che les sols salés, peu importe leur composition physique. — Il reste toujours en plaine ou à une faible altitude. Géographie. — Au sud , on le trouve en France, en Es- pagne , dans le midi de l'Italie, et en Algérie d'après M. le docteur Borne. — Au nord, il est dans l'Allemagne cen- trale, en Bohême, à Halle, jusque dans le Holstein et dans la Gothie boréale, se tenant près du rivage, ainsi qu'en Angle- terre. — A l'occident, il ne dépasse pas cette dernière contrée , ni les sables maritimes de Nantes. — A l'orient , il vit en Italie , en Sicile , en Grèce , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , et arrive dans les provinces du Caucase. Limites d'extension de Vespèce. 5uc?, Algérie 35" | Écart en latitude: Nord , Gothie boréale 59 j 24° Occident, Angleterre 7 0.) Écart en longitude : Orient , Caucase 45 E. ) 52° Carré d'expansion 1248 Buplevrum affine , Sadler. — Petite plante annuelle qui ressemble un peu à la précédente , et qui vit aussi dans les lieux secs et arides. Sa tige est rameuse; ses rameaux, droits et minces , subdivisés près de leur point de naissance. Les feuilles sont étroites , hnéaires , lancéolées, pointues, à 3 ou 5 nervures. Les fleurs sont en ombelles terminales, 294 03IBELLLIFÈRES. composées de 5 rayons, entourées d'un involucre à bractées pointues qui les débordent. Les semences sont ovales. Nature du sol. — Inconnue. — Altitude. — Habite la plaine. Géographie. — Il est très-difficile de l'établir , cette es- pèce ayant été confondue avec le B. Gerardi. — Au sud , il croît en France et probablement en Italie. — Au nord, à Vienne , en Autriche , dans la Hongrie et la Transylvanie. Limites d^extension de Vespèce. Sud , France 44" ) Écart en latitude : Nord, Hongrie 48 - 4» Occident , France. 00.) Écart en longitude : Orient, Hongrie 20 E. j 20» Carré d'expansion 80 BuPLEVRUM JUNCEUM, Lin. — Il végète dans leslieux secs et pierreux, oiîil étend ses tiges minces, à rameaux alternes et nombreux, presque droits. Ses feuilles sont longues, linéaires, minces et pendantes , et marquées de 5 à 7 nervures. Les fleurs forment de petites ombelles simples ou composées , axillaires ou terminales. Elles sont accompagnées d'un invo- lucre à 2 ou 3 bractées. Les semences sont grosses et poin- tues. — La plante est lactescente, annuelle, et fleurit en juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne le connaissons que sur les terrains calcaires et marneux de la plaine et des coteaux. Géographie. — Au sud , le midi de la France , l'Italie et la Sicile. — Au nord , la Podolie. — A l'occident , la France. — A l'orient , la Dalmatie , la Croatie , la Hon- grie, la Transylvanie, la Tauride, la Bulgarie et la Podolie. BUFLEVllL'M. 295 Limites d'extension de Vespèce. Sud , Sicile 38" ) Ecart en latitude : Nord, Podolie 50 ^ 12» Occident , France 4 O. | Ecart en longitude : Orient , Tauride 34 E. * 38° Carré d'expansion 456 BcPLEVRLM ARiSTATUM , Bartl. — Petite plante an- nuelle qui vit en société dans les lieux secs, sur les pelouses des coteaux , quelquefois associée à V Helianthemum salici- folium, au Linum austriacum, au Trifolium slriatum, etc. Ses tiges sont minces , basses et rameuses. Ses feuilles sont raides, linéaires, très-pointues et demi-embrassantes. Les ombelles sont composées de 2 à 3 rayons tiès-courts et iné- gaux , et accompagnées d'un involucrc formé de bractées raides , assez grandes. Le fruit est ovoïde , noir , libre et marqué de côtes très-fines. — Fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Ce Buplevrum préfère les terrains calcaires et rocailleux. Il habite souvent, en Au- vergne, les pépérites basaltiques , et reste dans les plaines ; mais , dans les pays chauds , il peut atteindre les monta- gnes , car M. Boissier le cite à 1 ,600" dans le midi de l'Es- pagne. Géographie. — Il a été souvent confondu avec le B. Odontites, qui est plus méridional que lui. — Au sud , il existe dans le midi de la France, en Espagne , aux Baléares, en Corse. — Au nord , il s'avance dans l'ouest de la France, à Nantes, et atteint même l'Angleterre jusqu'au 51°. — Là est sa limite occidentale. — A l'orient, il est en Italie et en Sicile , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie et en Turquie. 296 OMBELLIFÈRES. Limites d'extension de V espèce. Sud, Royaume de Grenade. . . . 37'^ ] Ecart en latitude : Nord, Angleterre 51 j 14" Occident , Angleterre 6 0.) Ecart en longitude : Orient , Transylvanie '22 E. j 28* Carré d'expansion 392 BuPLEVRUM FALCATUM , Lin. — Il est très-commun sur les coteaux , le long des chemins , sur le bord des champs , au pied des buissons, avec : Coronilla varia, Reseda lutea, Lactuca saligna , Cichorium Intybus, etc. Il offre un rhi- zome allongé et traçant , qui donne naissance à des tiges la- térales, peu feuillées à leur base. Cependant les premières feuilles sont pétiolées , oblongues et nerveuses. Celles de la tige, sèches et glauques , deviennent de plus en plus étroites, à mesure qu'elles approchent du sommet. Les fleurs, pe- tites et d'un beau jaune , ont les pétales entiers , roulés sur eux-mêmes. Les styles sont saillants , et les stigmates nu- biles avant la floraison; mais, dès que celle-ci s'opère, la fécondation a lieu le môme jour. Le fruit est lisse , ovoïde, et muni de 3 bandelettes entre les côtes. — Il est vivace ; il commence à fleurir en juillet et continue pendant tout l'automne , et quelquefois pendant une partie de l'hiver, car nous l'avons recueilli en fleura la fin de décembre. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains calcaires et rocailleux de la plaine, sans être exclu des mon- tagnes , car il croît sur le mont Ventoux , et Ledebour le cite dans le Caucase entre 400 et 3,000™. Géographie. — Au sud , on le trouve dans le midi de la France et de l'Italie. — Au nord , dans une partie de l'Allemagne , dans les Carpathes et dans la Volhynie. — BUPLEVRCM. 297 A l'occident , il reste sur les côtes de France. — A l'orient, on le rencontre en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie, dans la Tauride , le Caucase, la Géorgie, sur les bords de la Caspienne , en Podolie , dans les Sibé- riesde l'Altaï et du Baïkal , et dans la Dahurie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Royaume de Naples. . . . 40<» jÉcart en latitude : Nord , Cavpathes 50 î 10° Occident, France 6 0. 1 Écart en longitude : Onen^ Dahurie 119 E. j 125o Carré d'expansion 1250 BuPLEVRUM RiGiDOi , Lin. — Il vit , comme la plupart des Bwplevrum , dans les lieux incultes et pierreux. Sa tige est presque nue , rameuse , et ses feuilles naissent presque toutes au bas de cet organe. Elles sont consistantes, marquées de plusieurs nervures saillantes , ovales, terminées en pointe et rétrécies en pétiole. Les ombelles sont nombreuses , à 3 ou 4 rayons. Les involucres sont formés de petites bractées presque avortées. — Fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche , comme le précédent, les lieux calcaires et rocailleux. — M. Boissier l'a trouvé dans le midi de l'Espagne entre 600 et 1,300™. Géographie. — Il est très-méridional et se trouve dans le midi de la France, dans toute l'Espagne et en Barbarie. — Au nord , il s'arrête sur le plateau central de la France. — A l'occident , il ne sort ni de la France ni de l'Espagne. — A l'orient , il croît en Lombardie et au mont Cenis. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Barbarie 35° ) Écart en latitude : Nord , Plateau central 44 j 9° 298 OMBELLIFÈRES. Occident , Espagne 8 O. ) Ecart en longitude : Onm^ Piémont 8EJ 16» Carré d'expansion 144 BuPLEVRLM RANLNCULoiDES , Lin. — JoIie espèce qui croît dans les fissures des rochers et sur les coteaux pierreux. Il est vivace et conserve une souche ligneuse , entourée des anciennes feuilles desséchées. Sa tige est peu rameuse ; ses feuilles inférieures sont très-étroites , pliées en deux ; les supérieures , linéaires , lancéolées. Les ileurs sont jaunes. Les ombelles dressées. Les involucelles , allongés, sont plus grands que les ombeilules ; ils sont jaunes, à bractées sou- dées et réunies en élégante corbeille , dans laquelle les grai- nes se réunissent quand elles se détachent à leur maturité. — Fleurit en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il préfère les sols calcai- res et rocailleux , et peut s'élever très-haut sur les monta- gnes. De Candolle Tindique à 500°^ à Gap, et à 2,000™ à Combre d'Aze. Il se trouve aussi sur le Jura , sur le Lau- taret dans les Alpes , et à Esquiery dans les Pyrénées. Géographie. — Au sud, il habite les Pyrénées et le midi de l'Italie. — Au nord , il atteint sa limite dans l'A- mérique arctique , au détroit de Behring , à la baie de Kot- zebue , tandis qu'en Europe il ne dépasse pas la Suisse et le Tyrol. — A l'occident , il reste dans les Pyrénées. — A l'o- rient , il se rencontre en Suisse , en Itahe , en Croatie , en Hongrie, en Transylvanie, dans l'Oural et dans l'Altaï , se- lon Lessing, au cap Mulgrave et au détroit de Behring. Limites d'extension de l'espèce. 5m(/, Royaume de Na pies 40° ) Ecart en latitude: iYorf/, Cap Mulgrave 67 ^ 27" BUPLEVRUM. 299 Occident , France 6 0. Orient, Baie de Kotzebue 180 ["^ '""^ -H 15 = 195 E.) Carré d'expansion 5427 I Écart en longitude 10 BcPLEVRUM LONGiFOLiCM, Lin. — Ce joli Buplevrum habite les pentes herbeuses des montagnes , où on le trouve disséminé au milieu de nombreuses espèces, telles que Hieracium aiirantiacum , Gnaphalium norvegicum , Cen- taurea montana , Crépis grandiflora , Aconitum Lycocto- num , Festuca spadicea, etc. Sa racine est vivace; ses feuilles radicales sont longues , glabres, pointues et persis- tantes, sa tige est simple , garnie de feuilles allongées et embrassantes. L'ombelle est terminale, entourée de 5 brac- tées elliptiques , pointues , presque rondes , inégales et sou- vent colorées en rouge. Ses involucelles sont jaunes , à fo- lioles soudées autour de l'ombellule, qu'elles dépassent en formant autour d'elle une coupe élégante. — 11 fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il croît en Auvergne sur les terrains siliceux et trachytiques ; il vit sur le calcaire dans le Jura. — Il recherche les montagnes. De Candolle le cite à 400™ à Genève, et à 1,400™ dans le Jura. Nous le trouvons à 1,600™ au mont Dore et au Cantal. Géographie. — Au sud , il ne dépasse guère les mon- tagnes du Cantal. — Au nord , il est dans les Vosges , le Jura , la Suisse, les Carpathes, la Thuringe, la Bohême , le Wurtemberg et le Hanovre. — A l'occident , il ne dé- passe pas le plateau central. — A l'orient, nous avons cité la Bohême , nous pouvons y ajouter la Hongrie , la Croatie, et la Transylvanie. Pallas l'indique en Sibérie avec l'Oro- bus luteus , le Digitalis lutea,]eLathyruspisiformts, etc. 300 OMBELLIFÈRES. Comme il n'est pas cité par Ledebour , nous négligerons cette dernière indication. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Plateau central 45» \ Écart en latitude : Nord , Hanovre 52 ) 7° Occident , France 0 ] Écart en longitude : Orient, Transylvanie 22 eJ 22» Carré d'expansion 154 BuPLEVRUM PROTRACTCM, Link. — Cette espèce a les plus grands rapports avec la suivante ; elle croît comme elle dans les champs cultivés, et s'en distingue par ses feuilles eau- linéaires plus allongées, par ses rameaux plus étalés et par ses ombelles composées seulement de 2 à 3 ombellules, situées au centre d'involucelles très-étalés. Ses styles sont plus longs, et ses fruits, plus gros et plus ovales, sontgarnisde tubercules disposés en séries. — Fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Espèce des calcaires compactes et marneux de la plaine. Géographie. — Ce Buplevrum est méridional; il occupe le midi de la France , la Corse , l'Espagne , les Baléares , la Barbarie et l'Egypte. — Au nord, il atteint , selon MM. Grenier et Godron, la vallée de la Loire. — A l'occi- dent , il habite le Portugal. — A l'orient, on le trouve en Italie , en Sicile , dans toute la Grèce , la Turquie , dans la Dalmatie , la Croatie, l'Asie mineure et la Syrie. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Egypte 30° \ Écart en latitude : Nord, France 47 ) 17o BCPLEVRCM. 301 Occident , Portugal 11 0. ) Écart en longitude : Orient, Syrie 35 E. j 46° Carré d'expansion 782 BuPLEVRUM ROTUNDiFOLiCM , Lin. — Il cst abondant dans les champs et les moissons, et quelquefois sur les bords des chemins. Il est annuel comme le précédent. Sa tige est glabre et rameuse ; ses feuilles sont ovales , arrondies dans leur partie inférieure , et munies d'une petite pointe à leur extrémité. Elles sont glabres , d'un vert glauque , traversées par la tige , et les inférieures seules sont embrassantes. Les ombelles, formées de petites fleurs jaunâtres, sont dépourvues d'involucre , mais les ombellules, dont la floraison est simul- tanée , sont entourées d'un involucelle composé de 5 folioles ovales , inégales et d'un jaune verdâtre. — Il fleurit en. juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il préfère les terrains calcaires et marneux, les terres argileuses des plaines et des coteaux , cependant M. Boissier le cite à 1,600™ dans les montagnes du royaume de Grenade , et Ledebour à 800™ dans le Caucase, et à 1,300™ dans le Taliisch. Géographie. — Il a été évidemment propagé par la cul- ture. Au sud , on le rencontre en Espagne et en Algérie. — Au nord, dans une grande partie de l'Europe centrale , en Danemarck , en Gothie oij il est sporadique , et en Angle- terre oii peut-être il a été transporté. — A l'occident, il existe en Portugal. — A l'orient, il habite l'Italie, la Dalmatie , la Croatie , la Hongrie , la Transylvanie , le Caucase , la Tauride , l'Arménie , la Géorgie , les bords de la Caspienne , la Turquie , la Grèce , les Russies moyenne et australe. 302 OMBELLIFÈRES. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Algérie 35° 1 Écart en latitude : Nord , Gothie 55 ) 20° Occident , Portugal 10 0. ) Écart en longitude : Orient , Géorgie 47 E J 57« Carré d'expansion 1140 BuPLEVRUM FRUTicoscM , Lin. — Arbrisseau toujours vert, dont la tige, droite et rameuse, est d'un rouge plus ou moins foncé , violet ou presque noir. Ses feuilles sont ovales , oblongues , rétrécies à leur base ; leur face supérieure est lustrée, d'un vert foncé , l'intérieure est mate, régulière- ment réticulée et chagrinée. Les feuilles sont roulées en cornet les unes sur les autres. Les fleurs sont jaunâtres, disposées en ombelle terminale, munies d'involucres et d'involucelles. Elles s'épanouissent pendant la majeure partie de l'année. Nature du sol. — Altitude. — Il habite les terrains calcaires et rocailleux de la plaine , et ne parvient sur les montagnes que dans les contrées chaudes; mais M. Boissier l'indique de 1,300 à 1,450™ dans le midi de l'Espagne. Géographie. — Il est méridional et se trouve en France, en Corse , en Sardaigne, en Espagne et en Barbarie. — Au nord, il arrive jusque sur les limites du plateau central. — A l'occident, il est en Portugal. — A l'orient, il habite l'Italie australe , la Sicile , la Turquie et la Grèce. Limites d'extension de l'espèce. Sud y Algérie 35° | Écart en latitude : Nord, France 44 ^ 9» Occident, Portugal lO O. ^ Écart en longitude : Orient, Grèce 20 E. j 30° Carré d'expansion 270 OENANTHE. 303 G. ŒNAE^THE , Lin. Dislribution géographique du genre. — Les OEnanthe forment un genre composé de 24 espèces , dont plus de la moitié, 13 au moins, liabitent l'Europe. L'Espagne, le Portugal , ritalie, la Sicile et la Grèce sont les contrées qui en offrent le plus grand nombre ; les autres sont disséminés en France, en Allemagne et en Carniole. — L'Afrique en a 7 espèces ; 3 de la Barbarie , 3 du cap de Bonne-Espé- rance et 1 de Madère. — 2 espèces asiatiques habitent les Indes orientales et le Népaul. — Une autre se trouve à Java. — Une seule, de l'Amérique boréale occidentale, représente ce genre sur le Nouveau-Monde. OEnanthe fistulosa , Lin. — Il se trouve dans les lieux aquatiques et souvent en partie inondés, dans les fossés, sur les bords fangeux des étangs , où il vit disséminé et mêlé au Phragmites vulgaris, au Sparganium ereclum, au Lysi- machia vulgaris, au Lythrum Salicaria, etc. Ses racines sont blanches, charnues et fasciculées; ses tiges sont cylin- driques, lisses. Striées et fîstuleuses. Elles ne portent qu'un petit nombre de feuilles à pétioles également fistuleux , à limbes allongés et très-découpés , les supérieures à lobes linéaires et relevés. Les fleurs sont blanches, petites, réunies en ombelles , à 3 rayons , sans involucre ; les ombellules ont chacune un involucellepolyphylle. Les fleurs extérieures sont pédicellées , difformes et stériles; celles de l'intérieur sont régulières, petites et fertiles. Les fruits, noirs,turbinés et mar- qués de côtes saillantes, forment à leur maturité une tête globuleuse et hérissée. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Aquatique et indifférent, il habite les plaines et ne s'élève jamais. 304 OMBELLIFÈKES. Géographie. — Au sud , la France , l'Espagne , le midi de l'Italie , la Sicile. — Au nord , le centre de l'Europe , le Danemarck , la Gothie australe et rarement la Finlande. Il est en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, le Por- tugal. — A l'orient, la Suisse, l'Italie, la Hongrie, la Croatie , la Transylvanie, la Grèce , la Turquie , le Caucase, la Thrace orientale et la Lithuanie. Limites d'extension de l'espèce. Sud\ Sicile 38« ) Écart en latitude : Nord, Finlande 60 i 22« Occident , Portugal 10 0. ] Écart en longitude : Orient , Caucase. 47 E. i 57« Carré d'expansion 1254 OEnanthe Lachenalit , Gmel . — Il habite les marais et les prés humides. — Ses racines sont un peu tubéreuses, fasciculées, à fibres renflées en fuseau à leur extrémité. Les tiges sont droites , striées et non fîstuleuses. Les feuilles inférieures sont à segments trifides , tandis que les supé- rieures sont profondément découpées , à segments linéaires. L'ombelle est de 8 à 15 rayons, souvent privée d'involucre, et formée de fleurs d'un beau blanc , à pétales extérieurs arrondis à la base, fendus jusqu'au milieu et appartenant à des fleurs stériles. Le fruit des fleurs du centre est ovoïde ou oblong, muni de côtes obtuses. — Fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Recherche les sols mouillés, calcaires ou imprégnés de matières salines, et reste dans la plaine. Géographie. — Au sud, on trouve cette espèce en Corse, en France , en Espagne , et dans le midi de l'Italie. — OENANTHE. 305 Au nord, dans une partie de l'Allemagne, dansla Poméranie et le Holstein. — A l'occident, elle abonde à Nantes , où elle joue un rôle important dans la végétation des sables mari- times. Elle est aussi en Angleterre. — A l'orient , elle se trouve à peu près dans les mêmes conditions qu'à Nantes , près de Lenkoran , sur les terrains salés qui environnent la mer Caspienne. Limites d'extension de V espèce. Suc? , Royaume de Naples. .... . 40" ■\ Ecart en latitude? iVor^i, Angleterre 57 ] 17« Occirfen^, Angleterre 6 O. I Ecart en longitude: On'en/, Lenkoran 47 E' 53° Carré d'expansion 901 Œnanthe PECCEDANiFOLiA , PolHch. — 11 vit disséminé dans les lieux humides , sur le bord des rivières , dans les taillis et dans les prés mouillés. Sa racine est aussi formée par la réunion de plusieurs tubercules rapprochés. Sa tige est droite , ferme et striée. Les feuilles , comme dans les autres OEnanthe , sont d'autant plus découpées qu'elles approchent davantage du sommet de la tige. L'ombelle a 6 à 8 rayons sans involucre. Les ombelles partielles sont planes, très-serrées, souvent entourées de fleurs plus gran- des , quelquefois rougeâtres et toujours stériles ; elles sont accompagnées d'un involucelle de 9 à 10 folioles lancéolées. Les fruits sont allongés , cylindriques , amincis vers la base et couronnés par les dents inégales du calice. Nature du soL — Altitude. — Nous trouvons cette plante sur les sables et sur les terrains siliceux. M. Mougeot l'indique dans les Vosges , sur le calcaire. — Elle peut atteindre jusqu'à 800 à 900"^ d'altitude. M 20 306 OMBELLIFÈRES. Géographie. — Elle est peu répandue et peu commune ; elle habite cependant toute la France , la Suisse , la Hesse et la Thuringe, l'Angleterre et la Belgique. — A l'orient, on la rencontre en Lombardie , en Hongrie , en Transyl- vanie, en Croatie et dans le Péloponèse. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Grèce 40<> ) Écart en latitude : Nord , Thuringe 50 ^ lO» Occident , France 6 0.) Écart en longitude : Orient, Grèce 22 E.-' 28« Carré d'expansion 280 OEnanthe pimpinelloïdes , Lin. — Il végète dans les prairies humides , et il enfonce dans le sol ses racines fasci- culées , formées de tubercules renflés à leur extrémité infé- rieure. Ses tiges sont glabres et fistuleuses ; ses feuilles ra- dicales, larges, épaisses etbipinnées dans les lieux très-hu- mides; celles de la tige, distantes, à découpures plus étroites. L'ombelle est solitaire , composée de 6 à 12 rayons , accom- pagnée de 5 à 6 bractées linéaires. Les fleurs sont d'un blanc jaunâtre. Le fruit est cylindrique , à côtes saillantes et obtuses, et couronné par les dents du calice. — Il fleurit en juin. Nature du sol. — Altitude. — Cet OEnanthe paraît indifférent ; il recherche surtout les lieux humides et mari- times, et reste par conséquent dans les plaines. Géographie. — Au sud, il habite le midi de la France et l'Espagne. — Au nord , toute la France occidentale et l'Angleterre jusqu'au 53°. — A l'occident , on le trouve aussi en Portugal. — A l'orient, il croît sur les rivages de l'Italie , à Trieste , à Naples , en Sicile , dans la Thrace OENANTHE. 307 orientale , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en Tran- sylvanie , en Tauride et dans l'Asie mineure. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Royaume de Grenade 37® ) Ecart en latitude : iVor | Ecart en latitudo : Nord , Finlande 64 i 26« Occident , Portugal 10 O. ) Ecart en longitude : Orient , Sibérie altaïque 96 E. j 106° Carré d'expansion 2756 G. 2:thusa, Lin. On n'en connaît que 3 espèces, 1 de l'Ukraine, 1 de la Podolie , et la 3™' de la majeure partie de l'Europe. iEïHUSA Cynapium, Lin. — On rencontre cette espèce presque domestique , dans les champs , au milieu de nos jardins et autour de nos habitations. Son aspect n'a rien d'at- trayant ; ses tiges sont rondes, peu cannelées, souvent tache- tées de brun. Son feuillage est sombre, d'un vert presque noir, découpé comme celui d'un grand nombre d'Ombelli- fères. Ses feuilles sont munies à leur base de gaines étroites et membraneuses, et ses ombelles, ou terminales ou oppo- sées aux feuilles, portent des involucelles de 3 bractées uni- FOENICCLCM. 309 latérales et pendantes. De petits pétales verdâtres et échan- crés se relèvent pour laisser sortir les étamines , et plus tard la plante dissémine de petits fruits arrondis à cinq arêtes. — Elle fleurit pendant tout l'été ; elle offre une variété sau- vage, jE. elata, Friedl. , qui habite les bois et les lieux om- bragés. Nature du sol. — Altitude. — Tous les terrains lui con- viennent ; elle préfère cependant ceux qui sont salifères ou voisins des habitations , et s'élève peu dans les montagnes. Géographie . — Au sud , elle existe dans le midi de la France, dans une partie de l'Espagne et en Sicile. — Au nord , dans la majeure partie de l'Europe, dans toute la Scandinavie, à l'exception de la Laponie, et toujours dans les lieux cultivés, gras ou voisins des habitations, dans la Finlande australe, en Angleterre et en Irlande. — A l'occident , elle a sa limite en Irlande. — A l'orient, on la trouveen Suisse, en Italie, en Sicile, en Hongrie, en Croatie , en Transylvanie, en Turquie, dans le Caucase , en Géorgie , sur les bords de la Caspienne, dans les Carpathes, dans lesRussies septentrionale, moyenne et australe , ainsi que dans la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Sicile 38» ^ Écart en latitude : Nord , Norvège 62 j 24° Occident , Irlande 9 0. 1 Écart en longitude: Orient, Sibérie de l'Oural 57 E. î 66» Carré d'expansion 1584 G. FŒ:iffxcni.U9i , Hoffm. Ce genre est composé de 5 espèces, dont 3, européennes, habitent les parties chaudes de ce continent. — Les 2 autres, asiatiques, vivent aux Indes orientales et en Perse. 310 OMBELLlFÈiîES . FoENicuLCM OFFICINALE, Ail. — Quoique cette espèce ne fleurisse que dans le courant de l'été, on voit de bonne heure ses jeunes pousses essayer de sortir du collet de leurs profondes racines , puis elles se développent peu à peu , donnent naissance à des feuilles très-grandes , d'un beau vert , très-odorantes , et toujours laciniées. Plus tard encore paraît la tige qui s'allonge avec rapidité, et devient presque ligneuse à l'extérieur , quoique son intérieur renferme une couche épaisse de moelle. En juillet, paraissent de grandes ombelles , d'un beau jaune , dont le centre , au point de dé- part des rayons, est solide et presque ligneux. Les ombel- lules centrales sont petites et souvent stériles , tandis que les extérieures, toujours fertiles, sont munies de fleurs à péta- les jaunes, arrondis, entiers et roulés, et d'étaminesqui répan- dent leur poussière avant que les stigmates ne soient aptes à l'imprégnation. Les fruits sont cylindriques et à cinq arêtes. — Cette espèce vit en touffes considérables, qui, par leur di- mension, leur beau feuiflage et leurs fleurs dorées, ne peuvent manquer d'attirer les regards. Ces touffes sont isolées sur les coteaux pierreux et sur le bord des champs. Elle s'associe au Saponaria officinalis , à VAlthœa cannabina , au Salvia Sçlarœa , etc. Nature du sol. — Altitude, — Le fenouil aime les sols calcaires et rocailleux , les terres argileuses , et ne s'élève pas dans les montagnes. Géographie. — Il a une grande puissance d'expansion , mais il est bien plus commun dans le midi que dans le nord. Il occupe toute la région méditerranéenne, l'Espagne, l'Al- gérie , et même l'Abyssinie. — Au nord , on le trouve en France , à Charlemont près Givet, en Angleterre et en Ir- lande jusqu'au 54^. — A l'occident , il habite le Portugal» .:— A l'orient , l'Italie , la Sicile , la Dalmatie , la Croatie ^ SESELI. 311 la Hongrie, la Transylvanie , la Grèce, la Turquie, le Cau- case , la Géorgie , les rivages de la Caspienne , et la Russie australe. Limites d'extension de Vespèce. Sud y Abyssinie 12° ) Ecart ea latitude : Nord y Angleterre 54 ^ 42° Occident, Portugal 10 0. | Écart en longitude: Orient, Géorgie 47 E. j 57» Carré d'expansion 2394 Gf SESEXiI, Lin. Distribution géographique du genre. — On connaît au moins 40 Seseli, dont 25 environ habitent l'Europe , oii ils sont très-disséminés , mais vivant en plus grand nombre dans les pays chauds : en Italie , en Espagne , en Grèce , en Cri- mée, en Sicile , et quelques-uns dans la France , l'Allema- gne et la Russie méridionale. — L'Asie en a 9 espèces : du Caucase, de la Sibérie altaïque , des Indes orientales et de la Dahurie. — On en compte 4 en Amérique , 3 du nord de ce continent et 1 du Chili. — On en cite 2 espèces au cap de Bonne-Espérance. Seseli Gouanï, Koch. — On le rencontre sur les co- teaux pierreux, dans les lieux incultes, exposés à toute l'ar- deur du soleil. Il y forme de petits buissons rameux et di- variqués, à feuilles radicales, triternées et très-profondé- ment découpées , à lobes étroits et linéaires. Les feuilles de la tige sont moins divisées et sessiles sur une gaine allongée ; les supérieures très-simples et formées d'une seule lanière allongée. Les ombelles sont petites, à 3 à 6 rayons; les in- volucelles sont formés de bractées étroites et comme bor- 312 OMUELLIFÈRES. dées d'une légère membrane; les fruits, pubérulents dans leur jeunesse , sont glabres quand ils sont adultes , à côtes épaisses et carénées. — Il fleurit en juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Terrains calcaires et ro- cailleux de la plaine. Géographie. — 11 habite l'Europe méridionale , le midi de la France , probablement une partie de l'Espagne , les environs de Fiume sur les bords de l'Adriatique , ce qui lui donne à peine 12 à 14*^ pour carré. Seseli montanum , Lin. — On le trouve sur les coteaux arides, le long des chemins, sur le bord des champs. Sa souche est presque ligneuse ; elle produit des tiges nom- breuses et dressées, hautes et ramifiées. Ces tiges, souvent purpurines , sont garnies de feuilles glauques , ovales , oblon- gues , les inférieures pétiolées , découpées en segments h- néaires. Les feuilles supérieures, moins développées, par- tent d'une gaîne étroite, allongée et bordée d'une mem- brane blanchâtre. La tige est terminée par 2 ou 3 rameaux qui portent chacun une ombelle à 18 à 20 rayons relevés, sans involucre. Les styles , persistants , prennent souvent de belles teintes de rouge ; les graines sont allongées , ovales, striées et sessiles au milieu d'involucelles assez grands pour former des corbeilles, où ces semences détachées se ras- semblent jusqu'à ce que le vent, agitant les tiges, leur per- mette de se disperser. — Il fleurit en août et en septembre. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains calcaires , compactes ou marneux ; il semble préférer les plaines ou les coteaux peu élevés ; cependant de Candolle l'indique à 40™, à Angers, et à 1 ,400™, à Gavarnie. 11 croît plus haut encore dans les Pyrénées. Géographie. — Au sud, on le rencontre dans le midi de SESELI. 313 la France, dans les Pyrénées, en Espagne et en Afrique, dans les pâturages du Djebel-Cheliah. — Au nord, il habite les Vosges , la basse Normandie et la Belgique. — A l'occi- dent , Nantes et l'Espagne. — A l'orient , il croît en Istrie, en Italie , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie et en Turquie. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Algérie 35° ) Écart en latitude : Nord , Belgique 49 ^ 14° Ocarfenï, Espagne 6 0.| Ecart en longitude: Orient , Transylvanie 22 E.) 28*^ Carré d'expansion 392 Seseli tortuosum, Lin. — Il végète dans les lieux arides et pierreux , sur le bord des chemins et des champs. Sa racine est fusiforme et profonde, entourée au sommet des débris des anciennes feuilles. Sa tige est raide , presque ligneuse, dure, rameuse, sinueuse et contournée. Ses feuilles sont très-découpées, à divisions raides^et glauques. Les ombelles sont terminales , très-nombreuses et à rayons très- rapprochés, surtout dans le centre. Les ombellules sont gar- nies d'involucelles à bractées lancéolées , pubescentes et bordées de blanc. Les tleurs sont blanches ; les étamines ré- pandent leur pollen avant le développement des stigmates. C'est un peu plus tard que les styles paraissent, et, plus tard encore , les stigmates desséchés se déjettent avec les styles sur les deux côtés d'un fruit ovoïde , pubescent et à côtes épaisses. — Fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Terrains calcaires et ro- cailleux des plaines. Géographie. — Au sud , ce Seseli se trouve dans le midi de la France , dans une partie de l'Espagne , en Italie , en 314 OMIIELLIFÈRES. Sicile. — Au nord , il s'arrête sur le plateau central de la France et dans la Podolie. — A l'occident, il reste en France. — A l'orient, il habite l'Italie , la Dalmatie , la Turquie , la Grèce , le mont Hymette , la Macédoine , les bords du canal deXercès, la Tauride , le Caucase, la Géorgie, les bords de la mer Caspienne , Astrakan , Bakou , la Russie australe et la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de l'espèce. Écart en latitude : 10° Sud, Sicile 38« Nord , Podolie 48 Occident , France 0 ) Écart en longitude • Omn^ Sibérie de l'Oural 60 £. ( 60» Carré d'expansion 600 Seseli coloratum, Erh. — On rencontre cette plante bisannuelle sur les rochers , sur le bord des vignes , dans les lieux pierreux. Le collet de la racine est entouré de dé- bris de feuilles desséchées. La tige est simple , ferme, cyUn- drique et striée. Les feuilles radicales, profondément décou- pées, ont les lobes linéaires, divergents et peu nombreux , trifurqués au sommet. Celles de la tige sont simplement tri- furquées. Les gaines , étroites , n'embrassent que la moitié de la tige. Les ombelles sont grandes, larges, terminales, offrant jusqu'à 20 rayons dressés et étalés, souvent privés d'involucre , mais les involucelles sont formés de 8 à 10 folioles lancéolées, membraneuses sur les bords. Les tiges et les fruits prennent souvent des nuances de pourpre. — Il fleurit en juillet et en aoiit, quelquefois en septembre. Nature du sol. — Altitude. — Il croît ici sur les terrains siliceux et rocheux, dans les Vosges sur le calcaire. — Il reste en plaine ou sur les coteaux peu élevés. LIBANOTIS. 315 Géographie. — Au sud , le midi de la France et le midi de l'Italie. — Au nord , la Belgique , la Lithuanie , une partie de l'Allemagne. — A l'occident , la France. — A l'orient , le Piémont , la Hongrie , la Croatie , la Transylva- nie , les Carpathes , la Russie moyenne et la Russie australe. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Royaume de Naples 40*^ | Écart en latitude : Nord , Lithuanie 54 ) 14" Occident , France 3 0.] Ecart en longitude : Orient j Russie moyenne 50 E.-' 53<* Carré d'expansion 742 G. UBANOTis, Crantz. Les 9 espèces connues appartiennent seulement à l'Eu- rope et à l'Asie. — La Sibérie en a 5. — Les 4 espèces d'Europe sont des Pyrénées et de la partie australe de cette contrée. LiBANOTis MONTANA, Ail. — On rencontre cette belle espèce sur les pelouses des montagnes, sur le bord des forêts, dans les lieux secs et un peu pierreux. Elle y vit disséminée en ndividus vigoureux, dont les racines profondes ont leur collet entouré des fibres desséchées des anciennes feuilles , caractère que l'on retrouve dans un grand nombre d'Ombel- lifères et dans beaucoup de plantes des montagnes, dont les racines, exposées au froid des hivers, sont protégées par ces nombreuses tuniques et par la couche de neige qui ne fond qu'au printemps. De fortes tiges glabres mais sillonnées sortent du milieu de feuilles élégamment découpées et se terminent par de larges ombelles involucrées , garnies d'un grand 316 OxMSELLlFÈRES. * nombre d'ombellules également entourées d'involucelles découpés. Les fleurs sont blanches ou rosées , fertiles monoï- quement, car le pollen s'échappe avant que les stigmates ne soient aptes à s'imprégner. — Fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Nous rencontrons cette plante sur les terrains siliceux , volcaniques et détritiques ; elle croît sur le calcaire dans le Jura, à Charlemont dans les Ardennes, et dans beaucoup d'autres localités. Elle est indi- quée par M. de Molh comme spéciale aux sols calcaires. — Nous la trouvons jusqu'à 1 ,400 et 1 ,500™ au Mont-Dore. De Candolle l'indique à 200" à Mayence , et à 1,300™, dans le Jura. Ledebour la cite de 300 à 1,600"° dans le Caucase. Géographie. — Au sud, le midi de laFrance, les Pyrénées, le midi de l'Italie. — Au nord, une partie de l'Allemagne, le Danemarck, les prés secs de la Suède, le nord de la Gothie, la Norvège, la Finlande australe , ainsi que l'Angleterre. — A l'occident, le centre de la France et l'Angleterre. — A l'orient , la Suisse , l'Italie , la Hongrie , la Croatie , la Transylvanie, le Caucase , les Carpathes , les Russies septentrionale , moyenne et australe , la Géorgie , les bords de la Caspienne et la Dahurie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples .... 40° } Ecart en latitude : Nord , Norvège 64 -' 24° Occident, Angleterre 6 O. ) Ecart en longitude : Onm^ Dahurie 118 E.) 124° Carré d'expansion 2976 G. ATHADEANTHA , Lin. Distribution géographique du genre. Ces plantes, peu ATHAMANTHA. 317 nombreuses , sont presque toutes européennes ou asia- tiques; on en connaît 14, dont la moitié se trouve dans la Sibérie et dans le Népaul. — L'Europe en a 5, toutes de l'Europe australe ; — 2 autres vivent en Afrique , l'une à Ténériffe et l'autre à la pointe australe. Athamantha cretensis, Lin. — Cette espèce, vivace ou bisannuelle , croît dispersée dans notre région méridio- nale , sur les coteaux pierreux et exposés au soleil. Ses ra- cines sont entourées à leur sommet de fibres desséchées. Ses feuilles, couvertes de poils veloutés , blanchâtres et finement découpées, sont appliquées sur la terre. La tige se termine par des ombelles de fleurs blanches , légèrement velues en dehors, et qui produisent des fruits presque cylindriques, amincis au sommet , un peu comprimés sur le côté, et cou- verts de villosité. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne connaisson cette plante que sur le calcaire , ou M. de Mohl l'indique également. Elle y croît aussi sur le Jura et sur le Ventoux. — Elle occupe le sommet de cette dernière montagne de 1,300 àl,900'°.DeCandolle la cite à 400"àMende, où nous l'avons aussi recueillie, et à 1,500™ dans le Jura. Wahlenberg dit qu'elle s'élève jusqu'à 2,100™ dans la Suisse septentrionale. Géographie. — Au sud , les Pyrénées , l'Espagne , le Portugal. — Au nord , la Suisse septentrionale. — A l'oc- cident, le Portugal. — A l'orient, l'Italie, la Dalmatie , la Transylvanie. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Portugal 40° ) Ecart en latitude ', Nord , Suisse c 48 i 8» 318 OMBELLIFÈRES. Occident, Portugal 10 O. ] Écart en longitude : Orient, Tiansylvanie 22 E.i 32» Carré d'expansion 256 G. SUAUS , Bess. Petit genre formé de 5 espèces. 3 sont européennes, de la Hongrie , de la Podolie , de la France et de l'Allemagne. 1 espèce est sibérienne, et la S*' est indiquée dans l'Amérique australe. SiLAUS PRATENSis, Bcss. — Si bcaucoup d'Ombellifères recherchent les lieux secs et rocailleux , il en est aussi qui se plaisent dans les prairies humides et fertiles, où elles peuvent puiser en abondance les aliments nécessaires à leur végétation. De ce nombre est le Silauspratensis. Sa racine s'enfonce profondément dans le sol , conserve la base de ses feuilles desséchées et en produit bon nombre de nouvelles, profondémentdécoupées. La tige, glabre comme les feuilles, porte des ombelles sans involucres , formées de petites fleurs jaunâtres , oii le calice manque complètement et où les pétales sont oblongs et amincis en languette recourbée. Les anthères sortent de dessous les pétales et deviennent fécon- dantes avant que les stigmates puissent être fécondés. Les fruits sont donc le résultat d'une fécondation indirecte; ils sont cylindriques, chargés de 5 arêtes aiguës; ils restent assez longtemps séparés et suspendus à l'époque de la dissé- mination , et sontalorsgénéralement colorés en violet comme les pédoncules qui les supportent. — Il fleurit en juillet, août et septembre. Nature du soi. — Altitude. — On le trouve sur tous les terrains, pourvu qu'ils soient humides, et principale- MECM. 319 ment sur ceux qui sont arrosés par des eaux minérales ou salines. — Il reste ordinairement dans les plaines. Géographie. — Au sud , le Silaus arrive jusqu'aux Py- rénées. — Au nord, il existe dans tout le centre de l'Eu- rope, dans la Gothie , dans la Finlande australe et en Angleterre; il aime les rivages et les lieux soumis aux émanations maritimes. — A l'occident, il a sa limite en An- gleterre.— A l'orient, on le rencontre en Piémont, en Lom- bardie , en Autriche , en Hongrie , en Croatie , en Transyl- vanie , dans les Russies moyenne et australe , dans le Simbirsk et dans lesSibériesdel'Ouralet de l'Altaï. Pallas le cite sur les bords de TYrlicli , dans les lieux salés , avec le Carum verticillatum. Limites d'extension de V espèce. Sud, Pyrénées 43'^ ) Écart en latitude : iVorrf, Finlande 60 J 17° Occident , Angleterre 7 0.) Ecart en longitude : Orient , Sibérie altaïque 90 E. -^ 97*^ Carré d'expansion 1649 G. BXEUK, Haller. Très-petit genre européen , dont 1 espèce habite la Sicile et les 3 autres l'Europe médiane ou ses montagnes. Meuîh Athamanticum , Jacq. — Chaque famille a pour le botaniste des plantes préférées qu'il retrouve tous les ans' avec bonheur, et qui , bées à d'anciens souvenirs, lui rap- pellent les premières impressions qu'il reçut dans ses voyages. Quand on arrive sur les pelouses élevées des montagnes, au milieu de toutes les richesses qu'elles nous présentent , 320 OMBELLIFÈRES. on remarque des espaces couverts de feuilles légères , fine^ ment découpées, d'un beau vert, et qui répandent, quand on les froisse , le parfum aromatique qui appartient à un grand nombre d'Ombellifères. Ces jolies feuilles sortent du collet d'une racine plus odorante encore, qui s'enfonce dans la terre noire de ces plateaux, et qui conserve longtemps, comme un abri , les pétioles élargis et desséchés de celles qui se sont succédées pendant plusieurs années. Au milieu de ce charmant feuillage, naissent des tiges rougeâtres, qui se terminent par deux ombelles resserrées , sans involucre , mais à involucelle polyphylle , dont les ombellules intérieures ne donnent souvent que des fleurs avortées. Ces fleurs sont blan- ches sans calice , à pétales entiers et ovales. Les fruits sont cylindriques, à ciiiq arêtes saillantes et égales. — 11 fleurit eu juin et en juillet. Nature du soL — Altitude. — Ce Meum aime les ter- rains siliceux et détritiques des montagnes. 11 recherche le terrainnoir des pelouses élevées. De Candolle le cite à 50"" dans les Ardennes et à 2,000"» dans les Alpes. Nous le trouvons, en Auvergne, sur le sommet de nos plus hautes mon- tagnes, à 1 ,880™. Sa principale station est un peu plus bas, entre 1,200 et 1,500™, oiiil forme quelquefois des tapis étendus, entremêlés de Narcissus poeticus , de Viola sude- tica,(\e Trolliuseuropœus,d'Heracleum Sphondylkim, etc. Géographie. — Au sud , il croît dans les Pyrénées, dans les Asturies , en Espagne , dans les montagnes du midi de l'Italie. — Au nord , on le trouve dans les Vosges , dans la Suisse, en Ecosse, dans la Bohême, dans l'Eifel. — A l'occident, il habite les Asturies. — A l'orient, la Suisse , l'Italie et la Transylvanie. — Il est exactement remplacé, dans le midi de l'Espagne, parle M. nevadense , Boiss., qui habite la Sierra-Nevada. Meum. 321 Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples 40° "^ Écart en latitude : Nord, Ecosse 58 j 18° Occident , Asturies 9 O. ^ Ecart en longitude : Orient , Transylvanie 21 E. ) 30° Carré d'expansion 540 Meum MUTELLiNA,Gaertn. — Comme la précédente, cette espèce se trouve au milieu des gazons des montagnes, oii elle est parfois très-abondante, etoii elle vit en société. Ses raci- nes, vivaces, profondes et chevelues, produisent des tiges sim- ples , des feuilles découpées à segments linéaires et trifides. Les ombelles terminales sont garnies de fleurs blanches, sou- ventrosées, àcause de la coloration des styles et des stigmates; ses anthères sont violettes, et son pollen verdâtre se répand en abondance longtemps avant l'apparition des stigmates, ce qui n'empêche pas cette plante d'être souvent fertile et d'offrir des fruits cylindriques, marqués de cinq arêtes , comme ceux de la précédente. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne la connaissons que sur les terrains trachytiques, phonohtiques et détritiques, et toujours à une grande altitude, de 1,200 à 1,850". De Candolle la cite jusqu'à 2,000™ dans les Alpes. Wahlenberg dit qu'on la trouve, dans la Suisse septentrionale , dans les prairies alpines , depuis la limite supérieure des sapins jus- que parmi les neiges éternelles. Géographie. — Au sud , on la rencontre dans les Pyré- nées, dans le midi de l'Italie et en Corse. — Au nord , en Suisse , dans les Carpathes. — A l'occident, dans les Pyré- nées. — A l'orient, en Lombardie, dans le royaume de Naples, en Turquie, en Tauride. VI 21 322 OMBELLIFÈRES. Limites d'extension de V espèce. Sud , Royaume de Naples 40" ) Ecart en latitude : iVorrf, Carpathes 50 i 10» Occident , Pyrénées 4 O. | Ecart en longitude : Orient , Tauride 32 E. j 36« Carré d'expansion. 360 G. ANGEZiICA;, Lin. Distribution géographique du genre. — 13 espèces con- nues jusqu'à ce jour composent le genre Angelica. 7 sont européennes, des Pyrénées, de l'Italie, du centre ou du midi de l'Europe. — - 4 sont américaines , toutes des Etats- Unis et du Canada. — Une espèce représente le genre aux Indes orientales. — Une entre habite Sainte-Hélène. Angelica sylvestris , Lin. — Les plantes les plus com- munes sont souvent les plus belles , et ce sont toujours celles qui , par leur nombre, servent à embellir les stations qu'elles préfèrent. Celle-ci est répandue dans les bois, dans les prai- ries des montagnes, le long des [letits ruisseaux qui descen- dent des plateaux et qui traversent des broussailles. C'est une espèce tardive, dont la racine, peut-être vivace , peut- être bisannuelle, conserve longtemps un bourgeon terminal, enveloppé de gaines pétiolaires , et ne lui donne son essor qu'à la fin du printemps. Alors on voit grossir avec rapidité une masse arrondie qui s'élève en même temps qu'elle se développe, et qui renferme à la fois, et la tige, et les feuilles, et toutes les ombelles qui doivent naître. Ce n'est qu'en juillet et en août que cette plante acquiert toute son élévation . Elle offre alors de hautes tiges d'un brun violet, un peu AKGELICA. 323 \elues au sommet , glauques et pulvérulentes à la base. Ces tiges, creuses et tapissées de moelle à l'intérieur, sortent suc- cessivement et par articles de la base dilatée des pétioles. Les feuilles inférieures, à longs pétioles violacés , se divisent et se subdivisent en segments lancéolés, d'un beau vert en- dessus et blanchâtres en-dessous ; mais à mesure que la t\oe s'élève , les feuilles , qui embrassent chaque articulation , offrent un limbe de plus en plus restreint, jusqu'à ce qu'il s'efface ou soit réduit à quelques folioles. De la base di- latée et striée des pétioles , sortent alors les branches et les ombelles. Celies-ci , d'abord penchées , se redressent et pré- sentent une multitude d'ombellules entourées d'involucelles persistants. L'ensemble est une large ombelle hémisphérique, blanche ou d'un lilas tendre . sur laquelle les insectes sont attirés par la sécrétion d'un miel abondant. Les pétales sont entiers et pointus , les étamines très-saillantes , en avance sur les stigmates. Le fruit est comprimé et chargé de cinq arêtes , dont les deux latérales se prolongent en ailes. Nature du sol. — Altitude. — L'angélique préfère les terrains siliceux et devient presque indifférente sur les sols mouillés et à demi-ombragés; elle abonde en Auvergne sur les coulées de lave et sur les sables des rivières , comme dans les prairies des montagnes. — Elle s'élève facilement de 1,000 à 1,200™. Ledebour l'indique à 800°* dans le Caucase , et Wahlenberg dit que dans la Suisse elle atteint presque la limite supérieure du hêtre, et nous la trouvons sur le puy de Dôme jusqu'à 1 ,300™. Géographie. — Cette plante offre une aire d'expansion très-considérable, mais sa tendance est vers le nord. — Au sud , on la rencontre dans les Pyrénées , en Espagne et en Portugal, dans le midi de l'Italie et dans les bois de a Sicile. — Au nord , elle se trouve dans toute l'Europe cen- 324 OMBELLIFÈllES. traie, dans toute la Scandinavie, y compris la Laponie, jusqu'au Cap-Nord, et elle y végète comme ici, dansles lieux humides , au milieu des buissons. Elle existe en Angleterre, en Irlande , aux Feroë et dans tous les archipels. — ■ A Toc- cident, elle habite le Portugal. — A l'orient, elle végète en Suisse, en Italie , en Sicile, en Dalmatie , en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans le Caucase , dans les Car- pathes, en Turquie, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, du Baïkal , dans la Dahurie et jusqu'au détroit de Behring. Limites d'extension de V espèce. Sud, Sicile 38° \ Ecart en latitude : Nord, Cap-Nord 71 J 33« Occident , Portugal 10 O. n Kcart en longitude : Onm^ Détroit de Behring. . . 180 E.j 190» Carré d'expansion 6270 Angelica pvren^a , Spring. — Cette angélique habite les pentes élevées des montagnes , au miHeu des gazons oii elle est disséminée. Sa racine est épaisse, cylindrique; sa tige est simple, droite et striée; les feuilles sont radicales, d'un vert clair, profondément découpées. L'ombelle est ter- minale, sans involucre ou munie d'un involucre monophylle etsétacé. Les rayons, au nombre de 4 à 5 , sont inégaux. Les ombellules offrent des fleurs blanches, quelquefois tein- tées de rose, très-serrées et accompagnées d'un involucelle formé de bractées déliées et nombreuses. Les semences sont ovales , à 3 crêtes sur le doset de plus entourées d'une aile membraneuse. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne la connaissons que sur les terrains primitifs, volcaniques et détritiques. FERULA. 325 Elle semble fuir le calcaire. — Elle habite seulement les hautes montagnes au-dessus de 1,200™ en Auvergne. De Candolle l'indique à 1 ,000™ au Queriguet , et à 2,500™ à Montcalm. Géographie. — Elle a peu d'étendue; au sud, elle ne dépasse pas les Pyrénées et les Asturies. — Au nord et au levant, les Vosges. — A l'occident, les Asturies. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Pyrénées 43° "^ Ecart en latitude : Nord , Vosges 48 ] b^ Occident , Asturies 9 0.) Ecart en longitude : Orient, Vosges 5 E.^ 14'' Carré d'expansion 70 O. FCBULA^ Lin. Distribution géographique du genre. — Les férules , au nombre d'environ 36 , appartiennent surtout à l'Asie et à l'Europe. Les 14 espèces propres à cette dernière contrée, sont dispersées dans toutes les parties chaudesde ce continent: en Italie, en Sicile, en Grèce, enEspagne, en Portugal, en Crimée, en Crète , en Turquie et dans la Russie australe. — Les 13 espèces propres à l'Asie habitent surtout la Sibérie et la Perse, quelques-unes l'Arménie et le Caucase. — On en connaît 5 en Afrique, 2 delà partie boréale , 3 de la pointe australe. — Enfin, il en existe 4 espèces de l'Amérique septentrionale, dont 2 du Mexique et 2 du Canada ou des Etats-Unis. Ferula communis, Lin. — C'est dans les lieux les plus secs et les plus exposés à l'ardeur du soleil que l'on trouve cette belle Ombellilère. Ses lortes et hautes tiges vertes, ar- J26 OMBELLIFÉRES. ticulées, sont remplies d'une moelle presque vaporeuse eî d'un blanc pur, dans laquelle on remarque quelques faisceaux de fibres. Des feuilles très-grandes, découpées au point de ne plus offrir que des divisions capillaires, partent des pé- tioles élargis, qui sont fixés aux articulations de ces tiges. Ses ombelles sont grandes et d'un jaune d'or; celle qui occupe le centre est hermaphrodite, mais les autres, qui appartiennent aux branches latérales, ne portent ordinairement que des Heurs mâles , destinées à rendre plus certaine la féconda- tion indirecte de l'ombelle principale. Ces ombelles se dé- gagent peu à peu de la gaine des feuilles oii elles sont em- prisonnées comme celles des angéliques. Le fruit est aplati sur le dos, muni de 5 arêtes, dont les deux latérales s'al- longent en ailes. — Elle fleurit au milieu de l'été , en juin et en juillet, et vit souvent dans la société des Cistus , du Smilax aspera , du Rosa sempervirens , du Bubia pere- grinŒj etc. Nature du sol. — Aliilude. — Elle aime les terrains cal- caires ou les sables maritimes , et reste ordinairement en plaine ; cependant M. Boissier la cite dans le midi de l'Es- pagne de 600 à 1,300°». Géographie. — Cette plante est très-méridionale ; elle occupe toute l'Europe australe et la Barbarie, la Corse, les Baléares et les Canaries. — Au nord, elle s'arrête à l'entrée des Cévennes. — A l'occident, elle est en Portugal et aux Canaries. — A l'orient, elle habite l'ItaHe, la Sicile, la Sardaigne et la Grèce. Limites d'extension de V espèce. Sud, Canaries W^ ) Ecart en latitude r. Nord, Cévennes 44 -' 14" PEUCEDANUM. 327 Occident , Canaries 18 0. ) Ecart en longitude : Orient , Grèce 20 E. i 38« Carré d'expansion 532 G. PEUCEDANUM^ Lin. Distribution géographique du genre. — Ce genre est nombreux et renferme près de 70 espèces, presque toutes européennes et asiatiques. — Les 28 à 30 espèces d'Europe sont disséminées partout et principalement dans le centre, en Hongrie , en Autriche, en Carinthie, dans la Russie moyenne et dans la Russie australe. Quelques-unes habitent la Corse, l'île de Crète et le Portugal. — Un nombre presqu'égal exi['te en Asie et se trouve groupé dans la Sibérie altaïque, la Sibérie du Baïkal et la Dahurie. Les autres, en nombre bien moins considérable , sont des espèces des Tndes orien- tales, de la Chine , du Japon , de la Perse et du Caucase. — On en connaît 9 espèces africaines , dont une seule de Ténériffe, et les 8 autres du cap de Bonne-Espérance ou au moins de l'Afrique australe. — 2 seulement habitent l'Amérique, 1 à la Louisiane, l'autre à la Caroline. Peucedancm PARisiENSE , DC. — Il habite les bois taillis, les broussailles et les sables des rivières. Il y forme de petites touffes d'un beau vert. Sa tige est striée , ses feuilles dé- composées, à folioles Hnéaires , lancéolées et pointues. Les fleurs, blanches et quelquefois rosées constituent des ombelles terminales et dressées de 10 à 20 rayons, munies d'invo- lucres et d'involucelles sétacés. Le fruit est petit et ellip- tique. — Fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Terrains sihceux , grave- leux ou sablonneux de la plaine. 328 OMBELUFÊKES. Géographie. — Aire très-restreinte entre la Champagne et l'Auvergne, entre les vallées de la Loire et l'Istrie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Auvergne 45° | Ecart en latitude ; Nord , Champagne 49 j 4° Occident , Loire 4 0.^ Ecart en longitude : Orient , Trieste 11 E. j 15° Carré d'expansion 60 Peucedandim Cervaria, Lap. — On le trouve sur les coteaux incultes et pierreux , où il forme de petits buissons rameux et feuilles. Sa tige est haute , ferme et striée. Ses feuilles , 2 fois ailées , offrent des folioles grandes , ovales, obliques , fermes , luisantes, avec des dentelures très-aiguës qui se terminent par une arête. Les fleurs sont blanches, réunies en grandes ombelles terminales de 8 à 10 rayons. Les involucres sont formés par 6 à 8 bractées lancéolées et souvent réfléchies ; le fruit est ovale et glabre. — Fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Ce Peucedanum préfère les terrains calcaires et rocailleux de la plaine et des coteaux, i! s'élève cependant sur les montagnes , car de Candolle l'indique à i ,300" dans le Jura. Géographie. — Au sud , on le trouve dans les Pyrénées, en Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord , il ha- bite une partie de l'Allemagne , les Carpathes, la Lithuanie. — A l'occident, il atteint l'ouest de la France. — A l'orient, il se trouve en Suisse , en Italie , en Autriche , en Dalma- tie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, dans les provinces du Caucase , dans la Russie moyenne et dans \^ PEUCEDAMM. 329 Russie australe, dans les Sibéries de l'Oura! et de l'Altaï, dans le désert des Kirghiz. Limites d^extension de Vespèce. Sud, Royaume de Naples 40" \ Ecart en latitude : iVorrf, Lithuanie 54 j 14° Occident , France 5 0.] Ecart en longitude : One«^ Sibérie altaïque 96 eJ 101° Carré d'expansion 141 4 Peucedanum Oreoselinum, Mœnch. — On le trouve sur les rochers , sur les coteaux pierreux , dans les bois taillis et les prés secs, et même dans les prairies. Sa racine est épaisse et vivace, dure et tortueuse. Ses tiges sont élevées , cylindriques et striées. Les pétioles, renflés en gaines, se terminent par un limbe trois fois ailé, à folioles cunéiformes, incisées et trifides. Les pétioles communs et leurs subdivi- sions sont feuilles et comme brisés dans plusieurs endroits. Les fleurs sont blanches, disposées en ombelles terminales assez garnies et munies d'involucres et d'involucellesplus ou moins réfléchis. Chaque tige porte ordinairement 2 ombelles. Le fruit est arrondi. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il préfère les terrains sili- ceux , volcaniques et rocailleux de la plaine et des coteaux. De Candolle le cite à 40™ en Anjou, et à 1,300'° dans les Pyrénées. Géographie. — Au sud , on le rencontre dans les Pyré- nées , en Espagne, dans le midi de l'Italie. — Au nord , dans une grande partie de l'Europe centrale, en Danemarck, en Gothie, sur les sables et les collines basses de la plaine. — A l'occident , il ne sort pas de la France et de l'Espagne. ' — A l'orient, il est en Suisse, en Italie, en Dalmatie, en 330 OMBELLIFÈRES. Hongrie , en Croatie , en Transylvanie , dans le Caucase , dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples 40" -j Ecart en latitude : Nord , Gothie 56 ] 16» Occident, France 5 O. i Ecart en longitude : Orient , Russie moyenne 54 E. | 59® Carré d'expansion 944 Peucedancm ALSATicuM, Lin. — Grandeet belle Ombel- lifère qui habite les coteaux pierreux , les bords des champs et des vignes , les broussailles et les bords des chemins. Elle vit avec le Fœniculum officinale, le Cornus sanguineay V Aristolochia Clemalitis, le Coronilla varia, etc. Sa ra- cine vivace est épaisse et roussâtre. Ses tiges sont élancées, cylindriques , striées , dures , tortueuses , brunes ou rougeâ- tres. Ses feuilles sont planes, luisantes, quatre fois subdi- visées. De chaque nœud de la tige part un rameau axil- laire qui se subdivise, en sorte que la plante offre une pyramide fleurie sur laquelle on compte quelquefois plus de cent ombelles. Ces ombelles, composées de 8 à 10 rayons, sont formées de fleurs jaunâtres, dont les pétales sont recour- bés en dedans et dont les étamines répandent un pollen blanchâtre et abondant , avant que les stigmates ne soient aptes à le recevoir. Les fruits sont oblongs, aplatis etrou- geâtres. — ïl fleurit en août et en septembre. Nature du sol, — Altitude. — Il recherche les terrains calcaires et rocailleux ; on le trouve aussi sur les sables des rivières , sur les pépérites basaltiques de la plaine ou des coteaux peu élevés. Géographie. — Au sud, il habite le midi de la France, IMPERATORIA. 33 î le midi de l'Italie, la Grèce , le mont Athos. — Au nord , lise trouve en France, dans le centre de l'Allemagne, en Bohême , en Thuringe et dans la Russie moyenne , en Vo- Ihynie età Oremburg. — A l'occident, il ne paraît pas aller au delà du plateau central. — A l'orient, il se trouve en Suisse , en Autriche , en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans la Tauride, dans le Caucase, dans les Russies moyenne et australe et dans la Sibérie altaïque. Limites d'extension de Vespèce, Sud, Royaume de Naples 40° j Ecart en latitude : iVorn^ Sibérie du Baïkal 116 E.j 126^ Carré d'expansion 3024 G. CH^&OPH7IiL17M; , Li}l. Distribution géographique du genre. — Ce genre est en grande partie européen, car, sur 30 espèces connues, 17 habitent l'Europe et se trouvent disséminées un peu j)artout, mais principalement dans la partie australe et dans les mon- tagnes. — On en compte 9 en Asie , et encore sur ce nombre 3 sont du Caucase et presque européennes, les autres 360 OMBELLIFÈRES. de la Géorgie, du Japon, de la Sibérie altaïque et de» Indes orientales. — 1 espèce vit au cap de Bonne-Espé- rance , 1 autre dans le Maroc. — Enfin, il y en a 2 aux Etats-Unis d'Amérique. Ch^rophyllum temulum, Lin. — Cette espèce si com- mune et bisannuelle ne donne, la première année, qu'une touffe de feuilles radicales, découpées comme celles d'un grand nombre d'Orabellifères. A peine abritées le long des haies , dans les buissons ou sur le bord des chemins, ces feuilles résistent à l'hiver , et font partie de celte verdure rougeâtre ou douteuse qui ne reprend son éclat qu'aux pre- mières chaleurs du printemps. On peut les briser pendant les gelées, mais elles reprennent leur souplesse sans offrir au- cune trace de désorganisation. Alors il sort de ces feuilles une tige élevée , tachée de petits points bruns ou rougeâtres, parsemée de poils rudes et renversés. Cette tige se ramifie aux aisselles des feuilles, et, dès le commencement de juin, des ombelles élégamment penchées signalent la floraison de cette plante. Toutefois ces ombelles se redressent pour s'épanouir, et toutes les ombellules, entourées d'involucelles ciliés et réfléchis , fleurissent à la fois dans la même om- belle, puis la floraison continue dans chacune d'elles, delà circonférence au centre. Les anthères, plus tôt aptes que les stigmates , répandent leur pollen avant que les organes fe- melles ne soient en état de le recevoir. Les fruits sont glabres, noirâtres ou bruns. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Allitude. — Il est indifférent et croit partout dans la plaine ou à une faible altitude. Géographie. — Au sud , on le trouve en France , dans une partie de l'Espagne, dans le midi de l'Italie, en Sicile çt en Afrique, sur les pentes inférieures du Djebel-Cheliah^ CH^ROPHYLHJM, 36 1 dans l'Aurès. — Au nord, il est répandu dans toute l'Europe, dans tout le Danemarck et la Gothie , dans la Norvège aus- trale; dans la Suède , il devient sporadique et presque do- mestique, ne quittant plus les villages et les lieux habités. On le trouve aussi en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, on le rencontre en Portugal. — A l'orient, il habite la Suisse, l'Italie, la Dalmatie , la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie , la Turquie , les Carpathes , la Tauride , le Caucase , la Géorgie, les Kussies moyenne et australe et la Dahurie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Algérie 35» ) Ecart en latitude : Nord, Suède 60 ) 25° Occident , Portugal 10 O. | Ecart en longitude: Orient, Dahurie 110 E. î 120o Carré d'expansion 3000 Ch^rophylltjm aureem , Lin. — Cette espèce , comme le C. hirsiUiim, auquel il ressemble, habite les lieux frais et arrosés des montagnes. Sa racine ligneuse produit chaque année une pousse nouvelle située près du point de départ de la tige qui périt. La tige nouvelle est simple et velue. Son feuillage , ses fleurs et leur fécondation sont les mômes que ceux du C. hirsutum. Les pédoncules du milieu de l'om- belle sont souvent simples. Son fruit a cinq arêtes bien mar- quées : il se sépare et tombe de bonne heure, laissant son carpophore libre sous la forme d'un filet ligneux , bifide au sommet. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Nous le trouvons , en Auvergne, sur les terrains siliceux et détritiques, sur les sols volcaniques. — - Il croît dans les montagnes entre 600 et 362 OMBELLIFÈRES. 1 ,200" d'altitude. De Candolie le cite à 900°» dans le Jura, et à 1 ,600™ dans les Alpes. Ledebour dit que dans le Cau- case il habite entre 300 et 1,600". Géographie. — Au sud , on le trouve dans les Pyrénées et dans le midi de l'Italie. — Au nord , il croît en Suisse , dans le sud de la Belgique. — Il a sa limite occidentale sur le plateau central de la France ou dans les Pyrénées. — A l'orient , il habite l'Italie , la Croatie , la Hongrie , la Tran- sylvanie , la Turquie , la Tauride , le Caucase et l'Arménie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples 40° ) Ecart en latitude : iVoro?, Belgique 50 i 10° Occident, France 1 0."| Ecart en longitude: Orient, Caucase 48 E. j 49° Carré d'expansion 490 CH^ROPnYLLLM HiRSUTUM , Lin. — Nous rencontrons partout, dans les lieux montagneux, pourvu qu'ils soient humides et à demi-ombragés , cet élégant ChœrophyUum , aux feuilles molles , découpées et velues. Les ombelles ter- minales sont blanches , rarement rosées et toujours bien garnies. Le calice est nul , les pétales échancrés, et les fleurs extérieures, hermaphrodites, ne montrent leurs stigmates dé- veloppés qu'à l'époque oii les fleurs mâles du centre des ombellules pourraient les féconder. — il est vivace, et fleurit en juin, juillet et août. Il est parfois très-abondant, cou- vrant les bords des ruisseaux d'eaux vives de son joli feuil- lage , serrant ses ombelles les unes contre les autres , et s'associant à la fraîche végétation des sources et des lieux ombragés. Nature du sol. — Altitude. — Les terrains siliceux , MYRUHIS. 363 primitifs et volcaniques sont ceux qu'il préfère, mais l'eau lui est plus indispensable encore. — C'est une espèce des montagnes, qni descend rarement dans les plaines et qui peut s'élever très-haut. Elle végète en Auvergne depuis 600™jus- qu'à 1,800". De Candolle la cite à 200"» dans le Palatinat et à 1 ,600°» dans les Alpes et dans les Pyrénées. M. Boissier l'indique sur le bord des ruisseaux, dans sa région alpine, entre 1,600 et 2,100™, Ledebour dans le Taliisch, entre SOOetl, 400". EIlemontedanslesAlpesau-dessusdela limite des sapins , et là , dit Wahlenberg , toute la plante est velue, et les pétales même sont quelquefois garnis de cils, tandis que les pédoncules et les pédicelles restent entièrement glabres. Géographie. — Au sud , ce cerfeuil habite les Pyrénées et jusqu'au midi de l'Espagne. — Au nord, il est assez ré- pandu dans presque toute l'Europe , jusque dans les Carpa- Ihes et dans la Lithuanie. — A l'occident, on le trouve dans les Asturies et l'Espagne. — A l'orient, on le rencontre en Suisse , en Italie , en Croatie , en Hongrie , en Transylva- nie, en Grèce, en Turquie , en Tauride, dans le Caucase, dans le Simbirsk inférieur, près du Volga. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade. . . . 36** ] Ecart en latitude : No7'd , Lithuanie 55 i 19'' Occident , Asturies 9 0.\ Ecart en longitude : Orient, Simbirsk 46 E, ; 55° Carré d'expansion 1045 G. MVa^HIS , Scop. On n'en connaît que 3 espèces; une de l'Europe australe, une de la Calabre , la troisième de la Géorgie. 364 OMBELLIFÈRES. Myrrhis odorata , Scop. — Il habite les prés monta- gneux. Sa racine s'y enfonce perpendiculairement et produit des feuilles découpées et velues , dont l'odeur est trés-aroma- tique. Ces feuilles ofirent quelquefois des taches blanchâtres. Ses ombelles sont composées d'un petit nombre de rayons; ses Heurs blanches, à pétales échancrés, souvent irréguliers, sont fréquemment stériles. Après la fécondation, les pédoncules se redressent et portent quelques fruits aplatis latéralement , enveloppés d'une double écorce, dont l'extérieure porte cinq arêtes ovales et aiguës. — 11 fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains siliceux et détritiques, et peut atteindre 1,000 à 1,200™. Géographie. — Au sud, cette espèce s'étend en France jusque dans les Pyrénées. • — Au nord, on la rencontre dans les Vosges , dans une partie de l'Allemagne ; elle estspora- dique en Danemarck , en Gothie , en Suède, et habite la Norvège australe. On la trouve aussi en Angleterre et aux Hébrides. Elle a cette dernière localité pour limite occiden- tale.— Al'orîent, elle se retrouve en Piémont, en Lombardie, en Hongrie , en Croatie , en Transylvanie , sur quelques points de la Russie moyenne et dans les provinces duCaucase. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Pyrénées 43° \ Ecart en latitude : Nord , Norvège 59 ) 16<* Occident , Hébrides 10 O. | Ecart en longitude : Orient , Caucase 48 E. | 58° Carré d'expansion 928 G. inEI.OFOSPZ:BMU»X , Koch. Séparé des Ligusticum , Lin. , et ne contenant que cette seule espèce, MELOPOSPERMUM. 365 Melopospermum cicutarium , DC. — Quoique la nature nous offre partout la preuve de sa puissance , même dans les plantes les plus faibles et dans celles qui échappent à notre vue, nous sommes cependant plus frappés quand nous nous trouvons en face de ces végétaux énormes , dont les dimen- sions nous surprennent et attirent malgré nous toute notre at- tention. Qui donc ne resterait étonné devant les touffes puissantes d'une Ombeliifère qui atteint deux mètres? et surtout quand ces masses de feuillage incisé , de blanches et larges ombelles, sont dispersées au milieu de prairies cou- vertes de fleurs, arrosées d'eaux pures et murmurantes , par- semées de rochers éboulés des montagnes supérieures, ou de groupes verdoyants d'aulnes et de saules! Une racine blanche et spongieuse fixe solidement cette belle plante dans les lo- calités qu'elle affectionne. Ses grandes feuilles sont for- tement découpées , son involucre est formé de plusieurs bractées, etsesinvoluce!les,poIyphylles, entourent des ombel- lules à pédicelles raccourcis. Deux sortes d'ombelles existent : les terminales, qui sont larges , grandes , munies de fleurs hermaphrodites et fertiles, et de plus petites toujours mâles et destinées à assurer la fécondation des stigmates retarda- taires des ombelles terminales. Le fruit, souvent déformé et contracté latéralement , offre cinq arêtes membraneuses et ailées. — Fleurit en mai , juin et juillet. Nature du sol. — Altitude. — Nous trouvons cette belle espècesur les terrains primitifs et graveleux toujours humides, et sur des montagnes peu élevées, entre 500 et 1,200™ environ. Géographie. — Il se trouve , au sud, dans les Pyrénées. — Au nord, dans le Tessin , dans le Tyrol , la Carniole. — A l'occident, dans les Pyrénées. — A l'orient, dans l'Epire méridionale , en Piémont , en Lombardie. 366 OMBELLIFÈRES. Limites d'extension de V espèce. Sud , Pyrénées 43" ) Écart en latitude i Nord, Tyrol 48 \ 5« Occident , Pyrénées 3 0.* Écart en longitude : Orient, Epire 18 E .i 21» Carré d'expansion 105 G. CO]\7IUBI, Lin. Il contient 3 espèces , dont 1 de l'Italie , 1 de la Croatie et la 3^ de l'Europe , de l'Asie et de l'Amérique septen- trionale. CoMUM MACULATUM*, Lin. — S'il est des plantes dont la vue nous procure de vives sensations de plaisir, si quelques- unes d'entr'eiles nous rappellent de gracieux souvenirs, il en est aussi qui se lient à des sentiments de tristesse et de mé- lancolie. Le noir feuillage de la ciguë, sa tige maculée, sa station habituelle dans les cimetières , près du Maha sylvestris et de VArtemisia vulgaris , sont sans doute les motifs qui excitent notre répulsion pour cette espèce. Elle sort cependant de l'enceinte destinée aux sépultures; on la trouve sur les décombres , autour des habitations , et même sur le bord des ruisseaux, pourvu que le terrain soit gras et fertile. Elle s'élève alors à plus d'un mètre. Ses racines s'en- foncent perpendiculairement dans le sol ; ses tiges cylin- driques et rameuses, souvent tachées de brun, garnies elles- mêmes d'un feuillage foncé et léger, se terminent par des ombelles de grandeur moyenne , planes, à rayons inégaux. Ces ombelles ont un involucre de plusieurs bractées , et des involucelles latéraux formés d'un petit nombre de bractéoles. Les fleurs sont blanches, à pétales égaux , légèrement échan- coNiuM. 367 crés, à styles croisés, sur lesquels les étamines s'inclinent pour répandre leur pollen avant que les stigmates ne soient épanouis. Malgré cette fécondation indirecte , les fleurs sont ordinairement fertiles, et les fruits qui leur succèdent sont ovales, recourbés sur le côté , avec des arêtes saillantes et crénelées. — La cigiie est bisannuelle ; elle fleurit en juin, juillet et août. Nature du sol. — AUitude. — Elle préfère les terrains argileux et fertiles, marneux plutôt que sablonneux, humides plutôt que secs , et reste toujours en plaine ou dans des lieux peu élevés ; cependant Ledebour la cite dans le Brechtau , entre 400 et 1,000". Géographie . — Cette plante a une aire d'expansion très- étendue , comme la plupart de celles qui suivent l'homme. — Au sud , elle croît en Espagne , en Algérie, aux Canaries. — Au nord , elle se rencontre à peu prés dans toute l'Eu- rope, dans tout le Danemarck et la Gothie , dans la Nor- vège, la Suède et la Finlande australes. Elle y habite aussi les lieux fertiles et les rivages. Elle végète en Angleterre, en Irlande, aux Hébrides et aux Orcades. — A l'occident, elle est connue en Portugal, aux Canaries , et naturalisée sur quelques parties de l'Amérique du nord. — A l'orient , elle est en Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalmatie,en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans les Carpathes, en Grèce , en Turquie, en Tauride, dans le Caucase, dans toute l'Asie moyenne, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe , dansles Sibéries de l'Oural, de l'Altaï et du Baïkal. Limites d^extension de Vespèce. Sud, Canaries , . 30° ] Ecart en latitude : Nord , Norvège, 60 i 30'' 368 ARALIACÉES. Occident, Canaries 28 0.) Ecart en longitude : Orient, Sibérie du Baïkal 116 EJ 144» Carré d^expansion 4320 FAMILLE DES ARALIACEES. Les Araliacées réunissent un assez grand nombre de plantes exotiques d'une organisation très-remarquable , et qui croissent dans toute la zone tropicale et sur ses limites, mais surtout dans l'Amérique septentrionale. Elles sont très- rares dans l'Asie boréale, et à peine représentées en Europe, où les flores les plus riches n'en ont que 2 espèces. G. HEDERA, Lin. Distribution géographique du genre. — Le nombre des espèces de ce genre s'élève environ à 60 , et la majeure partie appartient à l'hémisphère austral. — Le centre prin- cipal est l'Amérique du sud ; 24 espèces s'y sont donné rendez-vous, et se trouvent principalement au Pérou et au Brésil. — L'Amérique du nord n'en a que 5 , toutes origi- naires de la zone torride , du Mexique et de la Jamaïque. — On connaît en Asie 20 Iledera , presque tous confinés isur le même point, c'est-à-dire, 16 aux Indes orientales , 3 au Népaul et 1 à la Chine. — Un autre centre se trouve à Java , où l'on en cite 6 espèces, et 1 à Amboine. — L'Eu- rope n'a que 2 lierres. — L'Afrique en a également 2 espèces reléguées aux îles Canaries. Hedera Hélix, Lin. — Pourquoi la nature a-t-elle donné à certaines plantes des tissus d'une délicatesse ei- HEDERA. 369 trême, que le moindre soufQe déchire, et à d'autres un feuil- lage épais et résistant, sur lequel l'eau glisse sans le mouiller, que le vent fait osciller sans le détruire, qui résiste à la neige et aux gelées les plus intenses? Pourquoi ces différences dans une même contrée , sous un ciel soumis aux mêmes caprices des saisons? Dieu ne nous offre-t-i! pas ces contrastes pour nous montrer sa sagesse et sa puissance , et le feuillage im- mortel du lierre ne s'élève-t-il pas au milieu des frimas comme un gage d'espoir pour les scènes de vie et d'amour que le printemps doit faire renaître ? Mais alors le lierre n'est-il pas oublié? Seul, en hiver, il attire nos regards sur les vieux troncs qu'il décore de ses guirlandes, et plus tard sa sombre verdure est effacée par le vert transparent du feuillage , par les fleurs brillantes de toutes ces tribus végétales qui s'em- pressent de jouir d'un printemps auquel le herre impassible reste complètement étranger. — Cet arbrisseau revêt toutes les formes et se plie à toutes les circonstances. Nous le voyons ramper dans les forêts sur les feuilles mortes qui en couvrent le sol. Sjs rameaux flexibles s'y étendent avec rapidité, en croisent d'autres qui arrivent de directions opposées , et les bois offrent quelquefois de véritables tapis oii le lierre et la pervenche, mariant leur feuillage toujours vert, semblent par- tager les fleurs d'un bleu céleste qui n'appartiennent qu'à la dernière de ces plantes. Alors les feuilles du lierre sont pal- mées et anguleuses ; ses nervures se dessinent en blanc ou en jaune pâle sur un fond rouge ou d'un vert sombre; le lierre rampant des forêts semble une espèce particulière. S'il atteint un arbre , et surtout s'il rencontre l'écorce rugueuse d'un chêne ou d'un châtaignier , il s'y apphque et s'y colle au m.oyen de nombreuses radicelles qui s'échappent des deux côtés de sa tige et se disposent en séries. C'est au moyen de ces espèces de crochets qu'il s'attache solidement aux 370 ARALIACÉES. arbres , aux murailles , aux ruines et aux rochers. La nature tient en réserve, sous l'écorce du lierre, une multitude de germes destinés à produire les radicelles accrochantes, et dont un contact détermine immédiatement l'éruption. — Le jeune lierre applique exactement sur son support et ses branches légèrement sinueuses et la face inférieure de ses feuilles disposées avec la plus grande régularité ; la nature du support lui importe peu; il accepte tous les arbres , pré- férant cependant ceux dont l'écorce est rugueuse; il s'appuie également sur les rochers, et s'empare des chaumières aussi bien que des ruines des donjons et des murailles délabrées des forteresses. En vieillissant, ses branches se soudent, ses feuilles perdent leurs angles ; elles s'élargissent, et l'arbrisseau arrive même à se détacher de son support ou à l'étreindre de ses replis enlacés. Rien de plus pittoresque qu'un lierre vieilli qui arrive au sommet d'un arbre , ou qui s'élève au-dessus d'une muraille. Il a su monter rapidement, mais il ne sait pas descendre, et, loin de courber ses branches nouvelles vers la terre , il les élève vers le ciel , et se couvre de feuilles entières ou trilobées. Ces branches aériennes sont dépour- vues de ces radicelles qui semblent avoir besoin de l'excita- tion d'un corps étranger pour se développer, mais, en re- vanche, elles sont munies de bourgeons à leurs aisselles et se terminent par des boutons verdûtres et écailleux. — Le lierre ne s'accroît, du reste, que par l'extrémité de ses bran- ches. Les jeunes feuilles sont plissées en deux avant leur dé- veloppement, et enveloppées d'un duvet blanchâtre qui ne tarde pas à disparaître. Elles deviennent alors très-glabres, et résistent pendant plusieurs années sans tomber, solidement fixées par des pétioles très-fibreux. — A la fin de l'automne, quand les autres végétaux abandonnent leurs feuilles dessé- chées et disséminent leurs fruits , le lierre fleurit. Il offre UEDERA. 371 des ombelles irrégulières de fleurs jaunâtres , à pétales ca- ducs, dont l'épanouissement est presque simultané pour chaque ombelle. Les anthères, mobiles sur leurs filets, s'ou- vrent en dehors avant la nubilité des stigmates , et la fleur offre sur l'ovaire un disque épais et nectarifère qui sécrète en abondance une liqueur sucrée très-recherchée des insectes. — Ce disque forme la partie supérieure d'une baie à cinq loges , souvent réduite à trois ou à quatre par avortement , et ne contenant ordinairement chacune qu'une seule graine volumineuse. — - Ces fruits, d'un noir bleuâtre, ne mû- rissent qu'au printemps suivant, et deviennent jaunes dans VU. chrysocarpa , rouges dans 1'//. canariensis , que l'on considère comme deux variétés de 1'^. Hélix. — Tandis que la plupart des lierres exotiques sont dressés et non grim- pants, le nôtre, le lierre européen, décore nos paysages de ses gracieux festons de verdure ; mais c'est surtout en Auvergne, appuyé sur les rochers volcaniques, qu'il acquiert tout son éclat et toute sa puissance. Des lierres immenses s'étalent en magnifiques éventails sur les basaltes du canton d'Ardes ; leur feuillage contraste avec la couleur noire de ses rochers ; s'ils laissent quelques espaces vides au milieu de leurs branches étalées , on y voit fleurir le Sediim Telephhim , le Sempervivum arachnoïdeum, ou quelques touffes du Vale- riana tripteris. — Sur la butte basaltique de Montboissier, canton de Gunlhat, nous suivions avec intérêt les variations du lierre qui abonde sur les ruines du château et sur les prismes amoncelés. Nous étions à la fin de l'automne. Pen- dant qu'il rampait sur les masses de basalte entassées sur le sol , ses feuilles , petites et nombreuses , étaient anguleuses , d'un vert presque noir et veinées de blanc ou de gris jau- nâtre. Il formait ainsi un réseau qui enlaçait une multitude de prismes. Ailleurs , le lierre s'approchait des vieilles mu- 372 ARALIACÉES. railles , il commençait à s'y cramponner , et déjà les angles de ses feuilles palmées étaient arrondis. Enfin , prenant plus de développement, il formait sur les ruines des masses de verdure. Alors ses feuilles étaient entières, à peine ondulées, d'un vert jaunâtre , et une multitude de bouquets de fleurs n'attendaient plus que quelques jours pour s'épanouir. — Cet arbrisseau abonde en Auvergne , sur les vieux arbres ; nous en avons recueilli un dont les replis étranglaient un ce- risier ; nous l'avons vu envahir des houx , et mêler son feuil- lage à celui de cet arbre toujours vert. 11 couvre souvent de vieux châtaigniers, de vieux chênes et même des noyers. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent ; il s'ap- puie sur tous les arbres , sur tous les rochers. Il croît sur tous les terrains. Nous l'avons cité en Auvergne sur le ba- salte et le sol volcanique ; nous l'avons vu à Ganges ( Hé- rault) sur le calcaire ; à Saint-Jean-du-Gard sur le granit; à Châteauneuf (Puy-de-Dôme) sur le porphyre le plus com- pacte. Il s'étend sur le terrain détritique des forêts, et croît partout. — Il habite la plaine et la montagne , et s'élève , en Auvergne, à 1,000 ou 1,200"". M. Boissier l'indique, dans le midi de l'Espagne , entre 650 et 800™. Wahlen- berg dit qu'il végète, dans la Suisse septentrionale, dans les bois et sur les rochers des plaines ec des montagnes , qu'il y est commun et n'atteint pas tout à fait la limite du hêtre; il cesse à 1,050'", et déjà depuis longtemps il reste à l'état rampant aux expositions méridionales. Géographie. — Presque seul de son genre en Europe, le lierre y est très-répandu et atteint, au sud, le midi de l'Espagne, la Corse, les Baléares, arrive en Algérie, à Madère et aux Canaries. — Au nord , il est commun dans tout le centre de l'Europe, dans le Danemarck , la Gothie, la Norvège et la Suède australe ; dans ces dernières locali- CORNUS. 373 tés il vit sur les rochers principalement , près des rivages. Il habite aussi l'Angleterre, l'Irlande, les Orcades , les Shetland et l'Islande , sans prendre pied aux Hébrides ni aux Feroë. — A l'occident , il est en Portugal , à Madère , aux Canaries. — A l'orient , on le connaît en Suisse , en Italie , en Sicile , en Grèce , en Tauride , en Géorgie, dans le Caucase. Il végète en Turquie , dans la Russie moyenne où il ne fructifie pas et où souvent il habite les plus sombres forêts , et dans la Podolie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries. 30° ^ Ecart en latitude : iVor(/, Islande 65 ] 35« Occident , Canaries 18 O. ] Ecart en longitude : Orient, Géorgie 47 E. -J 65° Carré d'expansion 2275 FAMILLE DES CORNEES. Cette famille , peu nombreuse , rare sous les tropiques , appartient surtout à la zone tempérée de l'hémisphère boréal. Ses deux centres principaux sont l'Amérique septentrionale et les montagnes du Népaul. Les flores d'Europe les plus riches n'en ont que 3 espèces. G. CORMVS, Lin. Distribution géographique du genre. — Il existe au moins 22 espèces de ce genre , dont la moitié se trouve 374 COUNÉES. dans les parties tempérées de l'Amérique do nord , aux Etats-Unis, au Canada et dans les montagnes du Mexique. - — 6 espèces existent en Sibérie , au Népaul , au Japon et aux Indes orientales. — 4 sont européennes. — Une est de l'Amérique du Sud. CoRKDs SANGUiNEA, Lin. — Il est des arbrisseaux qui ont le privilège de se faire remarquer pendant toutes les sai- sons, et cette espèce est du nombre. Ses longs rameaux flexibles prennent , en hiver, des teintes de carmin et de vermillon qui deviennent d'autant plus vives que le froid est plus intense , et l'on admire alors , dans les haies et les buis- sons , ce cornouiller dont les rameaux contrastent avec i'é- corce verte du houx et du fusain, et avec 1 ecorce légère et cannelée de l'érable commun. Aucun bourgeon ne se mon- tre sur ces branches , qui perdent , au printemps , la teinte rouge de l'hiver; les jeunes feuilles forment, au sommet des rameaux , des boutons soyeux , préservés du froid par leur villosité. — Ces feuilles, d'abord plisséessur leurs ner- vures latérales et moyennes^ s'étendent rapidement au prin- temps , offrant des nervures confluentes , et conservant en dessous une légère pubescence. Les supérieures , rappro- chées, accompagnent et protègent de jolis coryrabes d'un blanc jaunâtre , dont les fleurs extérieures s'épanouissent avant celles du centre , mais dont la floraison est rapide. Le pollen, blanchâtre , se répand sur les stigmates au lever du soleil , et bientôt de petites baies vertes et allongées succè- dent aux fleurs. — A l'automne , ces baies sont noires, et le feuillage du cornouiller se rembrunit ; ses feuilles se pana- chent de pourpre et prennent quelquefois des nuances assez vives. Le corymbe terminal tombe du sommet de la bran- che, qui donne alors, au printemps suivant, des rameaui CORNUS. 375 atéraux el stériles, tandis que les autres, plus anciens , de- viennent fertiles à leur tour ; véritable génération alternante si commune dans les végétaux. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il préfère les calcaires et habite principalement la plaine et les coteaux. Wahlenberg dit qu'en Suisse il dépasse à peine la limite des noyers. Le- debour le cite, dans le Caucase, à 1,000™, dans le Bresch- tau, entre 400 et 500™, et, dans leTaliisch , à 1,100™. Géographie. — Au sud , il existe en France , en Espa- gne , en Corse , en Italie, en Sicile. — Au nord, il est ré- pandu dans toute l'Europe, dans leDanemarck, la Gothie et jusque dans la Norvège australe , ainsi qu'en Angleterre et en Irlande. — A l'occident , on le connaît en Portugal; Pursh l'indique au Canada et de la Pilaye à Terre-Neuve. — A l'orient, il se trouve en Dalmatie , en Croatie, en Hongrie , en Transylvanie , en Tauride , dans le Caucase , dans la Géorgie, et dans toutes les provinces qui entourent la mer Caspienne ; dans les Carpathes , la Turquie , les Russies moyenne et australe , les Sibéries de l'Oural , de TAltaï et du Baïkal. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Sicile 38° | Ecart en latitude : Nord , Norvège 60 ) 22^ Occident , Canada 75 O. ^ Ecart en longitude : Orient, Sibérie du BaïkaL . . . 116 E.j J91« Carré d'expansion 4202 Cornus »ias , Lin. — Il se présente sous un aspect bien différent de celui du cornouiller sanguin. C'est un arbre de moyenne grandeur, à bois tortu , qui habite aussi les haies et îa lisière des bois. — Trois fois dans l'année il change de 376 COUNÉES. parure. Longtemps avant que les feuilles ne paraissent , les branches du cornouiller se sont garnies de petites fleurs jau- nes , primitivement abritées sous de larges écailles. Ces fleurs, dont une seule est ordinairement fertile dans chaque bouquet, répandent une odeur de miel qui attire les pre- miers insectes sortis de leurs retraites d'hiver. — Plus tard, les feuilles se développent ; elles sont ovales, d'un vert foncé et fortement nervées. C'est à peine si Ton distingue alors de ce feuillage les fruits, qui sont noués depuis longtemps, mais dont la couleur se confond encore avec celle des feuilles qui les entourent. — Enfin, à l'automne, on voit briller, dans le feuillage du cornouiller, des fruits d'un rouge vif, ovales et comme vernissés , qui sont des drupes contenant un seul noyau très-dur. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains calcaires et marneux de la plaine et des coteaux. Ledebour le cite cependant à 1,000™ dans le Caucase. Géographie. — C'est, en général, un arbre peu répandu, très-rare sur le plateau central de la France , et trouvant sa hmite méridionale en Grèce et dans le midi de l'ItaHe. — Au nord , on le rencontre dans la partie septentrionale de la France , en Belgique , en Bohême, en Thuringe. — Il a sa limite occidentale en France. — A l'orient , il existe en Suisse , en Tyrol , en Italie , en Ualmatie , en Hongrie , en Croatie, en Transylvanie , en Grèce , en Turquie , dans le Caucase , en Géorgie, en Tauridc , dans l'Ukraine et la Po- dolie, et jusque sur les bords de la Caspienne. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples 40° ^ Écart en latitude : Nord, Bohême 50 j lO" viscuM. 377 Occident, France 4 O. "4 Écart en longitude : Orient, Caucase 48 JE. ) 52« Carré d'expansion 520 FAMILLE BES LORANTHACEES. Petit groupe composé d'arbrisseaux toujours verts et pa- rasites , habitant la zone tropicale , et ne se trouvant que par exception dans la zone tempérée. C'est à peine si l'Eu- rope en possède 2 ou 3 espèces, qui disparaissent à l'est, dans les îles et sur les montagnes. G. VISCUM, Lin. Distribution géographique du genre. — Les espèces, tou- tes parasites, qui composent ce genre sont au nombre de 100 environ , et végètent presque toutes sous la zone torride ou du moins dans les parties chaudes des zones tempérées. L'A- mérique du nord et l'Asie sont les deux centres princi- paux. — Le nombre des espèces asiatiques est au moins de 30 , presque toutes des Indes orientales , quelques-unes du Népaul et du Japon. Le second centre est aux Antilles, et notamment à Saint-Domingue , à la Martinique , à la Ja- maïque, à Cuba, Le nombre de ses espèces est de 27 à 28. — Un autre groupe de Viscum habite l'Amérique du sud et surtout le Brésil, le Pérou, l'Uruguay, et quelques-unes atteignent le Chili. On en connaît 21 espèces propres à la partie méridionale du Nouveau-Monde. — L'Afrique en possède au moins 13 espèces, dont 9 ou 10 du Cap ou de la pointe australe , 1 d'Abyssinie et les autres de l'île Mau- 378 LORANTHACÉES. rice. — 6 espèces habitent l'Océanie et surtout Java , Ti- mor, l'île de Norfolk et la Nouvelle-Zélande. — L'Europe est presque étrangère à la distribution géographique des Vis- cum, car elle n'en possède que 2 espèces. Ces plantes ont, en général , une aire d'expansion très-restreinte. ViscuM ALBUM, Lin. — Le guy est une des plantes li- gneuses les plus remarquables de nos climats , des plus sin- gulières dans le paysage. Sa station réelle est d'être parasite sur le sapin. On le voit attaquer avec vigueur ce géant des forêts d'arbres verts, s'implanter sur ses branches, absorber sa sève parfumée , donner à ses feuilles toute l'ampleur qu'elles peuvent acquérir , et vivre , pendant des siècles » comme l'arbre vigoureux dont il s'est constitué le parasite. Le guy s'est échappé des forêts d'arbres verts ; les oiseaux , en quittant leur séjour d'été , l'ont transporté sur les ali- siers et sur les Cratœgus ; ils l'ont semé sur les pommiers sauvages , et , descendant dans nos vergers, ils en ont cou- vert nos arbres fruitiers. Ailleurs , ils ont abandonné ses graines sur la cime des tilleuls , sur l'écorce lisse des trem- bles et des peupliers blancs , sur les rameaux cannelés de VAcer campeslre , et le Rohinia, importé de l'Amérique du nord , n'a pas été préservé de ce parasite envahissant. — Quoique paraissant presque indifférent pour son support , le guy ne se présente pas toujours avec le même aspect. Il est plus vigoureux , plus rameux et ses feuilles sont plus lar- ges sur le sapin que sur les autres arbres ; ses touffes sont plus jaunes sur les pommiers ; il croît en touffes plus volu- mineuses et plus arrondies sur les tilleuls et sur les peu- pliers blancs que dans toutes ses autres stations. Nous ne l'avons jamais vu sur le chêne. — L'aspect du guy est très- curieux ; sa tige cassante et dichotome est garnie d'une viscuM. 379 écorce verte ou jaunâtre ; et la moelle y est remplacée par des rayons médullaires ; ses feuilles sont entières , épaisses, charnues, à nervures divergentes et jaunâtres comme le reste de la plante. — La cime arrondie que forme chaque touffe de guy offre une série de dichotomies successives , dont tou- tes les pièces, solidement fixées, semblent articulées les unes sur les autres , et à l'extrémité de chacune d'elles se trouvent trois fleurs également articulées, dont deux laté- rales et une terminale. Entre ces fleurs latérales existent deux feuilles , dont chaque aisselle produit un rameau sem- blable à celui dont nous parlons, et ainsi de suite d'année en année. Mais il arrive presque toujours qu'indépendam- ment de ces deux rameaux axillaires, il en sort d'autres au- tour des articulations, et, quand le développement est com- plet , il y a quatre rameaux accessoires et deux axillaires , ce qui donne des verticilles de six , souvent diminués par des avortements. — Le guy fleurit au mois de mars, et se pré- sente en touffes dioïques. Tantôt le même arbre est garni d'individus de sexe différent , tantôt un seul sexe en occupe la cime , ce qui nous a paru être l'effet du hasard. La fleur est jaune, les pétales sont épais, et les anthères sessiles, collées sur ces mêmes pétales, s'y présentent en petites mas- ses épaisses , offrant un réseau aréolaire dont les mailles sont remplies d'un pollen très-fin et un peu adhérent. Ces étamines s'ouvrent déjà dans le bouton. Le stigmate estses- sile et peu apparent. — Après la fécondation , l'ovaire ne tarde pas à grossir ; il blanchit peu à peu , et , au bout d'une année , lorsque les fleurs nouvelles paraissent , il s'est trans- formé en une baie blanche et demi-transparente , ovale et remplie d'une pulpe visqueuse, dans laquelle une seule graine aplatie se trouve engagée. — Les baies pesantes tombent sur la terre et sont perdues pour la reproduction , mais beau- 380 LORANTHACÉES. coup d'entre elles servent d'aliment aux oiseaux , qui , dans leurs voyages rapides , les disséminent sur les arbres oii ils se reposent. Alors la graine collée sur la branche laisse sortir une ou plusieurs radicelles qui cherchent à pénétrer, à tra- vers l'écorcc , jusque dans la couche extérieure de l'aubier. Là elles se ramifient et prennent possession du milieu qui leur convient, et, quand elles ont ainsi assuré l'existence du premier bourgeon , les deux cotylédons s'étalent, et la jeune plante prend successivement du développement. Elle s'al- longe chaque année , et chaque année la couche nouvelle de l'aubier vient serrer la base de sa tige , tandis que des ra- cines nouvelles s'implantent et se ramifient au milieu de ces jeunes fibres du bois, donnant ainsi aux buissons ar- rondis du guy une soHdité qui leur permet de résister aux tempêtes etde ne tomber qu'avec les branches qui les sup- portent. — Le V. album est remplacé , à Grenade, par le F. cruciatum , Sieber , qui croît sur les branches de l'oli- vier, et, à Norfolk, entre la Nouvelle-Zélande et la Nou- velle-Calédonie , par le F. distichum, Endl., qui lui est aussi parallèle, selon Bauer. Nature du sol. — Altitude. — Nous avons cité le guy sur un grand nombre d'arbres oii il croit habituellement ; nous pouvons ajouter que M. Bouteille l'indique sur un très- vieux bouleau aux environs de Magny (Seine-et-Oise) , et M. Cosson sur un chêne dans la forêt de Trops (Aube). Wahlenberg l'indique, en Suède, sur les arbres feuilles tels que le poirier , le chêne, le hêtre, etc. Nous ne con- naissons aucune autre citation sur ce dernier végétal. M. Gre- nier l'a vu sur le Pimis sylvestris dans la vallée du Quayras, et M. Godron sur les peupliers, à Nancy. Il reste dans la plaine ou sur des montagnes peu élevées. Nous ne l'avons pas vu au-dessus de 1,000™. VISCDM. 381 Géographie. — Le guy est circonscrit dans des limites assez étroites ; au sud, il ne passe pas le plateau central de la France , et n'atteint pas le 44°. Il est pourtant cité par Te- nore et Gussone en Italie et en Sicile , et de Candolle dit qu'il est commun , en Provence , sur les amandiers. Il existe en Espagne. — Au nord, on rencontre le guy dans la ma- jeure partie de l'Europe , en Danemarck , en Gothie , dans la Norvège et la Suède australe , et il est seulement sporadi- que en Finlande. Il croît , en Angleterre , jusqu'au 55<^. — A l'occident, il a sa limite en Angleterre. — A l'orient, il s'é- tend davantage , vit en Suisse , en Toscane, oii, selon Santi, il habite les châtaigniers; à Majorque, en Dalmatie, en Croa- tie , en Hongrie , en Transylvanie , en Grèce, en Turquie, en Livonie,oii Ledebour en cite un seul échantillon sur un tilleul ; en Lithuanie , oii il habite les bouleaux ; dans la Russie australe , en Tauride , dans le Caucase , en Géorgie , sur les bords de la Caspienne et dans la Sibérie de l'Oural, oii il croît aussi sur le bouleau. M. Bové le cite, aux environs de Balbek , sur les poiriers et les aubépines ; mais , d'après les observations de M. Decaisne , ce pourrait être une es- pèce voisine. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Sicile 38° ) Écart en latitude : Nord , Norvège 60 j 22° Occident , Angleterre 6 0. \ Ecart en longitude : On'enï, Sibérie de l'Oural 65 E.) 71^ Carré d'expansion 1562 382 CAPKIFOUACÉES. FAMILLE DES CAPRIFOLIACEES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Longitude. Nigritie 0«à 10° 18° O. à 5° E. 0 Abyssinie 10 à 16 32 E. à 41 E. 0 Algérie 33 à 36 5 O. à 6 E. 1 Royaume de Grenade. 36 à 37 5 0. à 8 O. 1 Sicile 37 à 38 10 E. à 13 E. 1 Portugal 37 à 42 9 O. à 11 O. 1 Royaume de Naples.. 38 à 42 11 E. à 16 E. 1 Caucase 40 à 44 35 E. à 48 E. 1 Tauride 43 à 46 31 E. à 34 E. 1 Plateau central 44 à 47 0 à 2 E. 1 f rancp. 42 à 5l 7 O. à 6 E. 1 Russie méridionale... 47 à 50 22 E. à 49 E. 1 Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. 1 Carpathes 49 à 50 19 E. à 22 E. 1 Angleterre 50 à 58 1 0. à 7 O. 1 Russie moyenne 50 à 60 17 E. à 58 E. 1 Scandinavie entière. . 55 à 71 3 E. à 29 E. 1 Danemarck 52 à 57 7 E. à 12 E. l Gothie 55 à 59 10 E. à 15 E. 1 Suède 55 à 69 10 E. à 22 E. 1 Norvège 58 à 71 2 E. à 10 E. 1 Russie septentrie 60 à 66 19 E. à 57 E. 1 Finlande 60 à 70 18 E. à 28 E. 1 Laponie 65 à 71 14 E. à 40 E. 1 Europe entière ^ 0 0 336 208 321 253 237 300 299 157 268 318 207 133 169 176 219 216 194 289 245 173 189 356 405 PROPORTIONS RELATIVES. 383 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. Irlande 51«à 55° Angleterre 50 à 58 Allemagne 45 à 55 Russie moyenne.. . 50 à 60 Sibérie de l'Oural . 44 à 67 Sibérie altaïque. . . 44 à 67 Sibérie du Baïcal. . 49 à 67 Dahurie 50 à 55 Sibérie orientale... 56 à 67 Sibérie arctique.. . 67 à 78 Kamtschatka 46 à 67 Pays des Tscbukhis. » » Iles de l'Océan or°'. 51 à 67 Amérique russe... 54 à 72 170 O. à 130 E, l : 148 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Latitude. Altitude en mètres. Roy.deGr'%rég.alp.etniv. 36«à37° 1500 à 3500 1 : 243 Roy.deGrenade,rcg.niv.. 36 à 37 2500 à 3500 0: 0 Pyrénées 42 à 43 500 à 2700 1 : 162 Pyrénées élevées 42 à 43 1500 à 2700 1 : 159 Pic du Midi, de Bagnères.. » )) 0 : 0 Plat, central, rég.montagn. 44 à 47 500 à 1900 1:129 Plateau central, sommets.. 44° à 47'» 1500 à 1900 1: 51 Alpes 45 à 46 500 à 2700 1 : 174 Alpes élevées 45 à 46 1500 à 2700 1 : 175 Longitude. 7°0. à 13°0. 1 ; : 242 1 0. à 7 0. 1 ; : 169 2 E. à 14 E. 1 : ; 207 17 E. à 58 E. 1 ; ; 176 55 E. à 74 E. 1 : 213 66 E. à 97 E. 1 ; : 199 93 E. à 116 E. 1 : 242 110 E. à 119 E. 1 : 144 111 E. à 163 E. 1 : ; 236 60 E. à 161 E. 0 : 0 148 E. à 170 E. 1 : 75 155 E. à 175 0. 0 0 170 E. à 130 0. 1 : 99 384 CAPRIFOLIACÉES. Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Longitude. Iles du Cap-Vert 12° à 14° 24'' O. à 27° O. 0: 0 Canaries 28 à 30 15 0. à 20 0. 1 : 503 Hébrides 57 à 58 8 O. à 10 0. 1 : 331 Orcades 59 5 0. à 6 0. 1 : 121 Shetland 60 à 61 3 O. à 4 O. 1 : 154 Feroë 62 9 0. 1 : 297 Islande 64 à 66 16 O. à 27 0. 0 : 0 Mageroë 71 24 E. 1.194 Spitzberg 79 à 80 10 E. à 20 E. 0 : 0 IleMelville 76 114 O. 0: 0 Ile J. Fernandez 33 à 40 S. 76 O. 0: 0 Nouv.Zélande(nord). 35 à 42 S. 171 O. à 176 O. 0: 0 Malouines 52 S. 59 O. à 65 O. 0 ; 0 Les Caprifoliacées, par leurs tiges ligneuses , par l'abon- dance et la dispersion de leurs individus , tiennent une place importante dans les grandes scènes de la nature. Ces plantes appartiennent en très-grande partie à la zone tempérée de l'hémisphère boréal, soit à l'Amérique et à l'Asie, soit à l'Europe oii elles sont en plus petit nombre. On en trouve peu sous les tropiques, et quelques-unes seulement en dehors de cette zone , dans l'Amérique australe et dans la Nouvelle- Hollande. — L'Europe n'est donc pas leur principale patrie, et c'est à peine si , en moyenne , elles font 1/400 de la vé- gétation. C'est entre le 45° et le 60° de latitude qu'elles atteignent leur maximum ; les Carpathes , le plateau central de la France, la Russie moyenne , l'Angleterre sont des con- trées 011 elles sont de 1/133 à 1/176, c'est-à-dire , oii elles atteignent leur plus grand développement; au sud du 45°, ADOXA. 385 et au nord du 65°, le nombre des espèces va en s'affaiblis- sant. Les Caprifoliacées remplacent, dans notre zone moyenne, les Rubiacées ligneuses des tropiques. — Elles n'offrent rien de constant ni de régulier dans leur dispersion dans le sens des longitudes, elles semblent cependant devenir un peu plus abondantes en Asie , en se rapprochant de l'Amérique. — Elles se maintiennent dans les montagnes , à l'exception des sommets très-élevés dont elles disparaissent. — Leur pro- portion dans les îles n'offre rien de régulier, et les rapports sont d'ailleurs établis sur un trop petit nombre d'espèces. G. ADOXA. Lin. Il ne contient qu'une seule espèce. Adoxa Moschatellina , Lin. — Délicate et charmante espèce qui fuit la lumière et qui ne laisse plus de traces sur la terre , quand le soleil pourrait la détruire en la frappant de ses rayons brûlants. Elle se cache sous le feuillage des haies ou sous l'ombrage des bois , protégée par les feuilles naissantes du hêtre ou par les branches étagées des sapins. Nous la trouvons en petits groupes mêlés à ceux de VOxalis Acetosella, à ceux du Pohjpodium driopteris , du Blech- num spicant , du Rammculus auricomus , du Viola sylves- tris. — Elle choisit un sol assez meuble pour y étendre son rhizome délicat, qui s'allonge par une extrémité tandis qu'il se détruit par l'autre. Ce rhizome rappelle celui de VOxalis Acetosella. On y voit de petites saillies qui indiquent la place des anciennes feuilles, et à l'aisselle desquelles nais- sent les jeunes pousses du rhizome qui s'étale et se ramifie en donnant naissance , à son sommet , à des radicules dont l'extrémité est munie de suçoirs charnus. — Cette disposi- YI 25 386 CAPRIFOLIACÉES. tion du rhizome lui permet de produire de légers gazons de feuilles glauques et découpées , ainsi que des tiges angu- leuses et demi-transparenles , qui portent aussi des feuilles opposées. — Au sommet de cette tige feuillée naissent de petites fleurs verdâtres qui répandent une odeur musquée, et qui , réunies au nombre de 5 , et sessiles au sommet de leur pédoncule , semblent constituer un capitule cubique. La flo- raison , qui a lieu dans le mois d'avril ou de mai , commence par la fleur supérieure et continue sur celles qui sont laté- rales. Ces dernières ont toutes 5 parties et 10 étamines, tandis que la supérieure , contrairement à ce qui a lieu dans les genres Ruta , Chrysosplenhim , etc. , n'a que 4 divisions et 8 étamines. — La fécondation s'opère directement; les anthères de la fleur supérieure s'ouvrent toutes à la fois , tandis que dans les fleurs latérales les 3 anthères supérieures répandent d'abord leur pollen , et les 5 autres ensuite, et successivement par ordre de hauteur. Les anthères, insérées par le miHeu sur le filet, sont disposées horizontalement, et s'ouvrent sur leur surface supérieure ; la paroi amincie qui les recouvre se fond ou se détruit entièrement , et fait dis- paraître leurs deux lobes; le pollen, jaunâtre, est alors ren- fermé dans une boîte qui a perdu son couvercle, et, lorsqu'il s'est dispersé , on ne voit plus que la petite coupe discoïde dans laquelle il était contenu , et les 5 petites papilles du stigmate sont imprégnées. — Le fruit est une baie de 4 à 5 loges monospermes. Insensiblement ces loges se détruisent, et le péricarpe présente une véritable baie. Aux approches de la dissémination , le pédoncule s'allonge et se penche contre terre , et se contourne de diverses manières , et enfin la baie verte et consistante tombe entière (1). Voici quelques dates (l)Vaucher, Hist. physiol. des plantes de l'Europe, t. 2, p. 614. ADOXA. 387 précises de floraison. — 7 avril 1828 , environs de Marin- gues; — 20 avril 1833 , Royat ; — 22 avril 1838 , bois de Gondolle ; — 19 mai 1828 , environs de Riom ; — 24 mai 1842, bords du lac Pavin ; — 28 mai 1748, à Upsal (Linné). Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains détritiques , riches en débris de végétaux , peu importe la nature chimique. — Il habite souvent la plaine, mais il peut s'élever, et nous l'avons trouvé au mont Dore, dans les bois de sapins , jusques à 1,000 et 1,200'". Géographie. — C'est une plante du nord qui , d'après MM. Grenier et Godron, paraît manquer dans le bassin sous-pyrénéen pour reparaître dans les Pyrénées centrales. Les montagnes lui permettent aussi d'atteindre le midi de l'Italie et l'Espagne. — Au nord , elle se trouve dans toute l'Europe centrale , en y comprenant toute la Scandi- navie et la Laponie. Elle végète aussi en Angleterre. — A l'occident, on la rencontre dans une grande partie de l'Amé- rique du nord , au Canada , dans les contrées boisées , entre 54 et 64" ; dans les montagnes Rocheuses , entre 42 et 46°. — A l'orient, elle habite la Suisse , l'Italie, la Dalmatie , la Croatie , la Hongrie , la Transylvanie , les Carpathes , toutes les Russies, le Caucase, toutes les Sibéries, la Dahu- rie, le Kamtschatka et l'Amérique russe. Limites d'extension de V espèce. Sud , Espagne SS** ") Ecart en longitude : Nord, Laponie 70 \ 32» Occident et Orient 360 ! "^'"'^ '" ''^'^"^^ '' I 360» Carré d'expansion 11520 388 CAPRIFOLIACÉES. G. SAMBUCUS, Lin. Distribution géographique du genre. — 18 ou 20 es- pèces le composent et sont très-disséminées sur la terre. — Leur centre principal est l'Asie , où cependant on n'en connaît que 7 , dont 3 de la Chine , les autres du Japon , de la Cochinchine , du Népaul et des Indes orientales. — 3 espèces sont européennes. — 3 autres habitent l'Amé- rique du nord , — et 2 l'Amérique du sud , au Pérou et au Brésil. — On trouve un Sambucus à Java, un autre à la Nouvelle-Hollande. — En Afrique, un seul est cité aux Canaries. Sambucus Ebulus , Lin. — Il arrive assez souvent qu'un même genre renferme à la fois des espèces hgneuses et des plantes herbacées ; c'est ce qui a lieu dans celui qui nous occupe. Le S. Ebulus a des tiges qui périssent tous les ans ; mais ses racines traçantes et vigoureuses le reproduisent en abondance , et c'est sans doute à ce mode de propagation qu'il faut attribuer ces grandes réunions d'individus serrés que nous trouvons le long des chemins et dans les champs que la culture abandonne pendant quelques années. — Ses tiges vertes , herbacées, sont munies de feuilles nombreuses, et leur rapprochement forme de petits bosquets d'un vert sombre qui , lorsque les chaleurs arrivent , sont cachés sous de larges corymbes de fleurs. — Ces Heurs, d'un blanc pur, ont les anthères violettes et sont toutes réunies au sommet de la plante. Leur tissu est plus épais que celui des fleurs des espèces ligneuses ; leurs anthères s'ouvrent en dehors, et leurs 3 stigmates occupent le fond de la coupe élégante que forme la corolle monopétale. Les fruits sont des baies SAMBUCUS. 389 arrondies d'un noir violacé et d'une odeur désagréable. — Il fleurit en juillet et août. Nature du sol. — Allilude. — Il préfère les terrains cal- caires, marneux, argileux ou salifères. Il est presque do- mestique , et reste ordinairement confiné autour des habita- tions ou sur le bord des chemins. — Il végète le plus ordinai- rement dans les plaines. M. Boissier le cite à 1,000'" dans les lieux stériles de sa région montagneuse. Ledebour l'in- dique à 400™ dans le Breschtau, et dans le Talûsch jusqu'à 1,000™. Wahlenberg dit qu'en Suisse il dépasse la limite supérieure du noyer. Géographie. — Au sud, l'hièble croît en France, aux Baléares, en Espagne, en Barbarie et à Madère. — Au nord , il se trouve dans le centre de l'Europe , dans le Da- nemarck et la Gothie, où il est seulement sporadique. Wah- lenberg l'indique en Suède comme domestique. En Angle- terre et en Irlande, il va jusqu'au 58°. — A l'occident, il est cité en Portugal et à Madère. — A l'orient , il est en Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie , en Transylvanie , en Grèce , en Turquie , dans le Caucase, en Tauride , en Géorgie , dans les Carpathes, dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Madère 33° * Écart en latitude . Nord, Angleterre 58 ' 25° Occident , Madère 19 0.) Ecart en longitude : Orient, Russie moyenne. 58 E. ) 77° Carré d'expansion 1925 Sambucus nigra. Lin. — Le sureau, que l'on trouve sur la lisière des forêts , sa station naturelle , est devenu un 390 CAPRIFOLIACÉES. arbrisseau presque domestique , commun dans les haies , sur- tout dansceiles des jardins des campagnes. C'est l'arbre de la chaumière qui se montre également sur les ruines des palais. Ses branches sont couvertes d'un épiderme fauve et rugueux, et ses pousses vigoureuses , qui semblent articulées à la nais- sance de feuilles opposées, sont remplies d'un tissu médul- laire abondant, d'une blancheur éclatante. — Ses feuilles ailées sont roulées en dedans sur leurs deux bords et appli- quées ainsi les unes sur les autres. Dès le mois de février on voit ces jeunes feuilles, d'un rouge vineux, entourées d'écaillés pétiolaires , essayer de développer leur limbe. Dès le mois d'avril elles sont étalées, d'un vert sombre , et aban- donnent déjà les stipules étroites qui ont assisté à leur déve- loppement. — Des bourgeons volumineux , qui contiennent les fleurs , paraissent au sommet des rameaux fertiles , et d'autres bourgeons florifères diminuent de grosseur à mesure qu'ils s'éloignent du bourgeon terminal. Déjà, dès l'automne, on aperçoit cette promesse de fleurs qui ne s'épanouissent qu'au mois de juin suivant. — Ces fleurs d'une odeur par- ticulière, sont disposées en corymbesd'un blanc jaunâtre, qui rendent le sureau très-élégant. Les fleurs extérieures de chaque corymbe s'ouvrent les premières, et l'épanouissement continue avec assez de rapidité pour que l'arbre paraisse entièrement couvert de fleurs. — Alors la fécondation s'opère et les anthères jaunâtres s'ouvrent en dehors. — Presque toutes les fleurs sont fertiles, et des baies d'un violet presque noir, à pédicelles rouges ou violacés, changent en automne l'aspect de cette espèce. Tous les corymbes s'incli- nent, et les oiseaux, attirés par ces baies succulentes, trans- portent rapidement à de grandes distances , les trois ou quatre semences osseuses et ridées qu'elles contiennent. C'est un des arbres dont la floraison est le plus influencée par la SAMBUCUS. 391 chaleur. Nous l'avons vu en (leur le 6 avril 1851 , à Mar- seille; il donnait ses premières fleurs le 27 juin 1853, à Lezoux , en plaine, et le 24 juillet 1853 , à Laqueuille et à Rochefort à 1,000" d'altitude. Nature du sol. — Altitude. — Cet arbre est indifférent €t croît partout, dans la plaine et dans les montagnes, jus- qu'à la limite supérieure du cerisier. Ces plus beaux que nous ayons vus en Auvergne , croissent sur les laves et les scories, à 1,000™ d'altitude. M. Boissier le cite dans le midi de l'Espagne, entre 650 et 1,300"^; dans le Caucase il atteint 1,000°^. Géographie. — Le sureau habite, au sud, le midi de la France, l'Espagne et l'Algérie. — Au nord , il atteint le Danemarck, la Gothie et la Norvège australe, et reste spo- radique, confiné près des habitations dans la Suède et la Fin- lande. Il croît en Angleterre , en Irlande et aux Orcades. — A l'occident , on le trouve en Portugal et en Amérique, sur la côte méridionale de Terre-Neuve, où, selon de la Pilaye , sa souche seule persiste , tandis que les rameaux périssent tous les ans. — A l'orient, il existe en Suisse , dans les Car- pathes, en Turquie , en Italie, en Sicile , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , en Grèce , en Tau- ride, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies moyenne et australe. — M. Wedel dit qu'il est commun à Sauces , dans l'Amérique du sud. Limites d'extension de Vespèce. 5ud, Algérie 35® | Écart en latitude: Nord , Norvège 59 j 24° Occident , Terre-Neuve 60 O. ) Écart en longitude : Omn^, Russie moyenne .58 E. ' 118° Carré d'expansion 2832 392 CAPllTFOLIACÉES. Sambuccs racemosa, Lin. — Si l'espèce précédente en- toure nos habitations et semble faire partie de nos espèces domestiques , celle-ci , au contraire , recherche les lieux sauvages , les taillis des montagnes , et prospère surtout au milieu des coulées de laves de nos anciens volcans, où elle forme de larges buissons. C'est un arbrisseau rameux, re- marquable par la moelle roussâtre qui empHt l'intérieur! de ses rameaux, par ses feuilles nombreuses dont la dernière paire avoisine les fleurs , et par la disposition de ces der- nières en grappes presque globuleuses. — Dès le com- mencement du printemps , les branches souvent inclinées de ce sureau montrent leurs bourgeons florifères enveloppés d'écaillés colorées en pourpre ou en violet; bientôt ils s'en- tr'ouvrent, et au mois d'avril ou de mai , selon l'élévation, on voit épanouir une multitude de petites lleurs verdâtres , dont la fécondation directe ou indirecte est parfaitement assurée. Les feuilles prennent de l'accroissement pendant que le fruit mûrit ; et l'on voit en été ce sureau chargé de grappes de baies rouges , dont la vivacité contraste avec le vert du feuillage. — Il produit beaucoup d'effet parmi les noisetiers , le Ribes petrœa , le Ruhus Vitis idœa , le Vihur- num Lantana , etc. , qui composent sa société la plus ha- bituelle. Dans l'Amérique septentrionale, il a pour parallèle le S. pubens qui n'en est peut-être qu'une variété. Nature du sol. — Altitude. — ïl recherche les terrains siliceux et rocailleux , les laves et les scories des volcans. Il préfère les montagnes à la plaine, et nous le rencontrons en Auvergne jusqu'à 1,500™ d'élévation. De Candolle le cite à 40"^ à Liège et à 1,200™ dans le Jura. Wahlenberg dit qu'en Suisse il monte bien au-dessus de la limite du hêtre, à 1,700", oiî il décore les sombres forêts de sapins de ses fruits éclatants. VIBURNUM. 393 Géographie. — Il se trouve , au sud , dans les Pyrénées, en Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord , il oc- cupe une partie de l'Allemagne , et ne dépasse guère les Carpathes. Il atteint cependant Varsovie. — A l'occident , il se trouve en Amérique , dans le Canada , sur les bords de la rivière Colombie , près du fort Vancouvert , et sur le ver- sant Est des montagnes Rocheuses. — A l'orient, il végète en Suisse , en Italie , en Hongrie , en Croatie , en Transyl- vanie, en Turquie, dans la Russie moyenne, dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï et du Baïkal , dans la Dahurie , au Kamtschatka et à l'île de Sitka. Limites d'extension de Vespèce, Sud, Royaume deNaples.... iO° ) Ecart en latitude: Nord , Varsovie 52 i 12° Occident, Montagnes Roch^^^. . 120 O. j Ecart en longitude : Orient , Ile Sitcha 180 E. j aOO*» Carré d'expansion 3600 G. VlBURNUM, Lin. Distribution géographique du genre. — Il existe plus de 60 Viburnum, et ils ont deux centres principaux de grou- pement, l'Asie et l'Amérique du Nord. — L'Asie seule en a plus de 30 espèces , dont moitié des Indes orientales , 5 du Népaul, 6 du Japon, les autres de la Chine, de la Dahu- rie et de l'Arménie. — L'Amérique septentrionale en a 21 ou 22 , dont quelques-unes seulement du Mexique et de la Jamaïque , les autres des Etats-Unis et du Canada. — L'Amérique du sud n'en a que 3 espèces. — L'Europe n'en possède pas davantage. — En Afrique, on ne connaît qu'un Viburnum aux Canaries. 394 CAPRIFOLIACÉES. ViBURNUM Lantana, Lin. — Les fleurs du printemps sont toujours accueillies avec reconnaissance ; elles réveil- lent dans notre âme ces sentiments d'admiration et de res- pect pour le Créateur qui les fait éclore et qui les ramène ainsi périodiquement sous nos yeux. Les Viburnum tien- nent un rang distingué parmi ces espèces printanières. Le V. Lanlana forme des buissons aux branches grisâtres et aux larges feuilles opposées , qui croissent dans les haies , sur la lisière des bois et surtout au milieu des laves de nos volcans éteints. Les feuilles et les jeunes pousses sont cou- vertes de poils nombreux , grisâtres et étoiles , paraissant former à la plante une sorte de fourreau qui remplace , comme abri protecteur, les écaifles qui manquent à ses bour- geons. Les jeunes feuilles sont engagées l'une dans l'autre et roulées sur leur face supérieure. — Les branches stériles s'accroissent indéfiniment, mais les autres sont bientôt ter- minées par'un corjmbe dont l'apparition était annoncée dès l'automne précédent. Ce corymbe est garni de fleurs blan- ches , ayant une très-légère nuance de jaune , et qui s'épanouissent presque toutes en même temps. Ce Viburnum est alors un des plus beaux ornements des lieux arides , oîi il se montre en abondance mélangé au Sambiicus racemosa, au Cratœgiis Oxyacantha, à V Acer campestre , etc. — Ses belles feuilles , aux dentelures glanduleuses , grandissent en- core après la floraison, et ses baies , ovales et aplaties, leur prêtent le charme de leur briflant coloris. Vertes d'abord , eUes ne tardent pas à jaunir ; elles s'orangent ensuite , de- viennent d'un rouge vif et carminé , puis elles passent au violet et au noir. La maturation , qui n'est pas simultanée , mais successive , nous montre souvent ces riches colorations dans le même corymbe. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du soL — Altitude. — Il croît sur tous les ter- VIBURNCM. 395 rains , mais il préfère ceux qui sont calcaires ou volcaniques. Il habite la plaine et les montagnes. Nous le trouvons jus- qu'à 1,000 et 1,200™. Il monte h 1 ,550°» sur le versant sud du mont Ventoux, jusqu'à 1,000 à 1,200°^ dans le Cau- case ou sur les montagnes qui en dépendent , et jusqu'à 2,000™ dans le Taliisch. Wahlenberg l'indique aussi en Suisse jusqu'à 1,200™. Géographie. — En France, il arrive jusque dans les Py- rénées, l'Espagne , et, en Italie , jusque dans le royaume de Naples. — Au nord , il habite la majeure partie de l'Al- lemagne, les Carpathes , Varsovie, et l'Angleterre jusqu'au 54°. — A l'occident, il vit en Portugal. — A l'orient, il végète en Suisse, en Italie , en Dalmatie , en Hongrie , en Croatie, en Transylvanie , dans le Caucase, dans la Géorgie et jusque sur les bords de la mer Caspienne , en Tauride et dans la Russie méridionale. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Royaume de Naples 40° \ Ecart en latitude : iVorc?, Angleterre 54 j 14° Occident , Portugal 10 O. | Ecart en longitude : Orient, Géorgie ... 47 E.) 57° Carré d'expansion 798 ViBURNUM OpuLrs, Lin. — C'est encore dans les haies , sur le bord des forêts ou dans leurs clairières que l'on ren- contre cet élégant arbrisseau. Ses feuilles sont abritées dans des bourgeons écailleux ; mais , aussitôt que le printemps les appelle , elles montrent leur tissu transparent , leur vert tendre et leurs gracieuses découpures. Peu de temps après , descorymbes paraissent au sommet des rameaux et plus rare- ment à l'aisselle des feuilles , et bientôt l'arbrisseau tout en- 396 CAPRIFOLIACÉES. tier ouvre des couronnes virginales qui préludent à l'épa- nouissement des fleurs fertiles. Celles-ci , entourées de leur brillant cortège, s'épanouissent successivement de la circon- férence au centre, et, quand l'œuvre de la fécondation est accompli , la couronne de fleurs stériles se flétrit et dispa- raît. — De jeunes baies, lisses , luisantes et vertes encore, restent longtemps cachées dans le feuillage de la viorme , mais, à l'automne , ces baies ovales et demi-transparentes deviennent d'un rouge éclatant ; le pédoncule s'incline, elles se montrent suspendues, et, peu après, le froid des matinées d'automne vient aussi colorer le feuillage. C'est ainsi qu'une même espèce se présente avec différentes parures aux diverses époques de sa vie. Cette viorme fleurit en mai et en juin. Le Vihurnum oxycoccos , DC. , lui est exacte- ment parallèle , et le remplace dans le Canada et jusqu'au cercle polaire. Nature du sol. — Altitude. — Cet élégant arbrisseau se montre sur tous les terrains , et si , dans le centre de la France , il descend quelquefois dans la plaine , il préfère cer- tainement les coteaux et môme les montagnes ; nous le trou- vons jusqu'à la hauteur de 1,200™. En Suisse, ditWahlen- berg, il habite les bois humides des plaines et des monta- gnes, et reste bien en dessous de la limite du hêtre; il ne monte pas aussi haut que le V. Lantana. Ledebour l'indique, dans le Breschtau, entre 150 et 1,000™. Géographie. — Au sud , il atteint, en France , les Py- rénées, l'Espagne, et, en Itahe, la royaume de Naples. — Au nord , il se trouve dans la majeure partie de l'Eu- rope , dans toute la Scandinavie jusqu'à la Laponie australe, en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, il habite le Portugal. — A l'orient, il existe en Suisse, en Italie, en Dalmatie , en Hongrie , en Croatie , en Transylvanie , dans VIBURNUM. 397 les Carpathes , en Turquie , en Tauride , en Géorgie , dans toutes les Russies , dans les Sibériesde l'Oural , de l'Altaï, duBaïkal et dans la Dahurie. Limites d'extension de V espèce. Écart en latitude 26» Sud, Royaume de Naples 40° Nord , Laponie 66 Occident , Portugal 10 O. ) Écart en longitude : Omn^ Dahurie... 119 eJ 129° Carré d'expansion 3354 ViBURNUM TiNus , Lin. — Dans les lieux rocailleux et parmi les buissons , on remarque cette espèce dont les feuilles toujours vertes et la floraison presque hivernale ne peuvent manquer de frapper le botaniste qui parcourt notre région méridionale. Ses feuilles , opposées , coriaces et d'un vert sombre , sont appliquées l'une contre l'autre avant leur développement , et dépourvues de ces écailles et de ces stipules qui protègent les jeunes pousses de la plu- part des végétaux. — Les fleurs terminent les rameaux et se présentent en corymbes blancs ou rosés d'une grande élé- gance. Presque toutes s'épanouissent à la fois, mais on voit pendant quelques jours des corolles ouvertes et d'un blanc pur, et des boutons roses sur le point de s'ouvrir. — Les baies restent plus d'une année pour mûrir complètement. Elles sont d'un noir bleu, ayant des reflets presque métal- liques. Elles offrent au sommet les 5 dents desséchées du ca- lice et à leur base 3 petites écaifles. — Les fleurs répandent une légère odeur de miel et s'épanouissent à la fin de l'hiver. Nature du sol. — Altitude. — Cet arbrisseau affectionne les lieux calcaires et rocailleux de la plaine. Géographie. — Il est plus méridional que les autres Vi- 398 CAPIUFOLIACÉES. biirnum. Il arrive, en Afrique, à Alger, à Tanger et dans l'Atlas. — Au nord , il reste sur le bord méridional du pla- teau central et sur les bords de l'Adriatique. — A l'occident, il habite le Portugal. — A l'orient , on le trouve à Major- que, en Corse , en Italie , en Sicile , en Turquie et en Dal- matie. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Algérie 35® | Écart en latitude : Nord, Istrie 45 ) 10» Occident , Portugal 10 O. ) Écart en longitude : Orient, Turquie 20 E. ^ 30« Carré d'expansion 300 G. IiOBJICSKA , Lin. Distribution géographique du genre. — Le nombre des Lonicera est au moins de 65 , et la moitié de ces espèces fait partie de la végétation de l'Asie. Les Indes orientales, l'Hymalaïa , les montagnes du Népaul , la Sibérie altaïque sont les contrées où l'on en trouve le plus grand nombre; quelques-unes habitent le Japon , la Chine, la Dahurie et la Géorgie. — Après l'Asie vient l'Amérique du nord , oii l'on en connaît 16 à 18 espèces, la plupart des États-Unis, un petit nombre du Mexique, de la Californie et même de la Jamaïque. — L'Amérique du sud n'a que 2 Lonicera. — On en connaît 13 en Europe , soit de la partie australe et méditerranéenne, soit de l'Europe médiane. — 3 espèces sont de Java et de la Nouvelle-Hollande. — Une seule, afri- caine , se trouve en Lybie. Lonicera isiplexa , Ait. — Ce chèvrefeuille forme des buissons très-rameux , et en partie couchés dans les lieux LONICERA . 399 rocailleux et sur le bord des champs. Ses rameaux sont lisses, couverts d'une écorce violette ou d'un rouge brun, comme saupoudrés de poussière glauque. Ses feuilles entières, d'une consistance très-ferme , rappellent celles de plusieurs chèvre- feuilles étrangers. Elles sont très-lisses, d'un vert foncé pres- que luisant en dessus, et glauque en dessous. Elles persistent pendant l'hiver. Les supérieures sont réunies par leur base, et celles qui sont voisines des fleurs sont plus grandes que les autres et fortement élargies. Les fleurs sont rouges ou jaunes , réunies par petits bouquets, et sessiles dans la cor- beille formée par la soudure des feuilles. — Il fleurit en mai et en juin, et continue souvent pendant tout Tété. Nature du sol. — Altitude. — Il habite les terrains calcaires et rocailleux de la plaine. Géographie. — Au sud, il est en France, en Corse, en Espagne , aux Baléares, en Algérie. — Au nord , il atteint à peine le plateau central et l'Istrie. — A l'occident, il reste en France et en Espagne. — A l'orient , il se trouve dans toute l'Italie et la Sicile , en Dalmatie et en Grèce. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Algérie 35° i Ecart en latitude : iVorrf, Istrie 45 ) 10° Occident, Espagne 8 0. 1 Ecart en longitude : Orient , Grèce 21 E. i 29° Carré d'expansion 290 LoNiCERA ETRUSCA , Saut. — Cette espèce n'habite pas les bois comme la précédente, elle reste dans les haies et dans les buissons, et forme souvent seule des touffes élargies qui s'élèvent rarement au-dessus de 2 à 3 mètres , et qui n'ont pas besoin d'appui pour se soutenir. Elle constitue un 400 CAPIUFOLIACÉES. arbrisseau très-rameux , à écorce fauve ou grise , fendillée iongitudinalement , comme celle de plusieurs autres chèvre- feuilles. — Les feuilles d'un beau vert, glauques en dessous, opposées, se soudent à la partie supérieure des rameaux. Elles offrent à leur aisselle un bourgeon horizontal et conique qui les maintient étalées et qui souvent est accompagné de deux autres bourgeons plus petits , phénomène qui paraît com- mun à tous les Lonicera. — Les fleurs sont disposées en verticilles superposés , entourées de feuilles connées. Elles sont jaunes et rouges, très-parfumées , et s'épanouissent dès le milieu du mois de juin. Comme les autres espèces, elles sont munies d'un nectaire allongé qui sécrète un miel odo- rant, et le soir, quand les ondes de l'air transportent ce parfum , de nombreux papillons viennent butiner sur ces fleurs , dont les flots d'ambroisie ne sont accessibles qu'aux lépidoptères munis de longs suçoirs pour puiser jusqu'au fond de la corolle ; c'est ainsi qu'on voit le joli Sphinx por- celliis, couleur de rose, rester suspendu par son vol rapide au-dessus de la corolle qui vient d'éclore, et le Sphinx œno- therœ, aux ailes festonnées, abandonner l'épilobe des ma- rais, pour venir partager ce festin éthéré. — Mais la fleur se flétrit à son tour, et des baies d'un beau rouge viennent ajouter leur éclat aux harmonies de l'automne. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains calcaires et rocailleux de la plaine ; mais, dans le midi de l'Espagne, il se trouve entre 650 et 1,600™. Géographie. — Son aire n'est pas très-étendue. Au sud, il végète en France, en Espagne , en Corse et en Algérie. — Au nord , il existe en France , dans le Bourbonnais et le Lyonnais ; il est aussi dans la Suisse méridionale» — A l'oc- cident , il reste en Espagne. — A l'orient , il atteint le midi de l'Italie et la Sicile, la Dalmatie et la Grèce. LOMCEUA. 4-0 1 Limites d'extension de l'espèce. Surf, "Algérie 35° ) Écart en latitude : Nord, France 46 ) 11» Occident , Espagne 8 0.) Ecart en longitude : Orient, Grèce 20 E. j 28° Carré d'expansion 308 LoNiCERA Periclymenum , Lin. — Ceux qui ont par- couru les bois du rentre de l'Europe et surtout des contrées qui tendent vers le nord , ont été frappés du charme que leur imprime ce gracieux arbrisseau , et des guirlandes fleu- ries et odorantes qu'il mêle au feuillage des arbres de la forêt. — Elevant d'abord une tige droite et débile, il s'ap- proche d'un tronc hospitalier, il s'appuie doucement sur lui, puis, se contournant en spirale , il l'entoure de ses replis, le serre de plus en plus. Loin de céder à l'accroissement de son support , sa spirale s'y imprime et s'y incruste ensuite, jus- qu'à ce que la jeune tige de l'arbre ait acquis assez de force pour étouffer son adversaire dans les sillons qui ont pénétré sa surface d'accroissement. C'est pour nos contrées une de ces scènes de combats et de violence , une de ces tenta- tives d'envahissement dont les forêts tropicales nous offrent de si nombreux exemples. — Des feuilles douces et velues, et des rameaux qui ne présentent pas de traces de volubi- lité , naissent de cette tige enroulée. — Les derniers se ter- minent par de beaux verticilles dont les fleurs extérieures s'ouvrent les premières. Elles sont panachées de jaune et de vert , offrent parfois quelques teintes de rouge , et se succè- dent depuis le mois de juin jusqu'au milieu de l'automne. Le calice et le tube extérieur de la corolle sont couverts de poils glanduleux. Les cinq étamines et le pistil se redressent, \i 26 402 CAPRIFOLIACÉES. dès l'épanouissement , vers la lèvre supérieure de la corolle, mais déjà la fécondation s'est opérée avant que la fleur ne soit ouverte, et les parfums du soir que la brise nous apporte, et ceux du matin que la rosée entraîne en remontant dans les airs , ne sont pas pour nous l'indice d'un futur hyménée, mais le signe certain d'un mystère accompli. La corolle tombe , et un mois après des baies arrondies et sessiles, d'un rouge éclatant, succèdent à ces fleurs parfumées. Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur les terrains siliceux et graveleux , et surtout volcaniques , entièrement opposé en cela au L. etrusca qui prospère sur les calcaires , sur les sols argileux ou sur les pépérites volcaniques. — Il végète en plaine et dans la montagne , oiî nous le trouvons jusqu'à 1,000™ environ. Géographie. — Au sud , il existe en France , en Espa- gne , à l'île de Chypre , et, selon M. Boissier , dans l'Afri- que boréale occidentale. — Au nord , il habite la France , l'Allemagne, la Belgique, le Danemarck, la Gothie , la Norvège australe, oii Wahlenberg dit qu'il croît sur les ro- chers voisins du rivage, l'Angleterre , l'Irlande et les archi- pels, mais non les Feroë. — A l'occident , il est dans le Por- tugal et dans le Maroc. — A l'orient, on le rencontre en Suisse , en Italie , en Sicile et en Grèce , en Hongrie , en Croatie , en Transylvanie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Maroc 35® ) Écart en latitude : Nord, Shetland 61 î 26° Occident , Portugal 11 0.1 Ecart en longitude : Onen^ Chypre 31 E. ï 42° Carré d'expansion 1092 LONICERA. 403 Ledebour cite dans sa llore cette espèce au Kamtschatka. sans indiquer aucune station intermédiaire. Nous devons con- sidérer jusqu'ici cette localité comme accidentelle. LoNiCERA Xylostelm , Lin. — Commun dans les bois frais et humides , dans les haies et les buissons , et sur le bord des eaux , cet arbiisseau montre de bonne heure ses feuilles molles et veloutées et ses fleurs géminées qui sont loin d'avoir l'éclat de celles des Lonicera dont nous venons de parler. Ces fleurs sont petites et jaunâtres , moins irrégu- hères et à tubes moins profonds que celles de la section des Ca'prifolium. La floraison a lieu dans le mois de mai, à l'aisselle des feuilles , et de petites baies violacées, un peu aplaties au sommet, soudées comme les ovaires qui les produisent, les remplacent peu de temps après. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Cet arbrisseau paraît indifférent à la nature du sol et recherche seulement les lieux humides et abrités. Nous le rencontrons , en Auvergne, sur la Hsière des forêts du sapin jusqu'à 1,200™. Ledebour l'indique à 1,000"" dans le Caucase, Wahlenberg dit qu'il monte, en Suisse , jusqu'à la limite supérieure des hêtres. Géographie. — Au sud , on le trouve dans le midi de la France, en Espagne et dans le midi de l'Italie. Au nord , il existe en Allemagne , dans toute la Scandinavie, à l'exception de la Laponie , dans toute la Finlande , et en Angleterre où il a peut-être été transporté , car il s'étend peu à l'ouest , et manque sur une grande partie du littoral de la France et du nord , de Nantes à Hambourg. A l'occident, l'Angleterre et l'Espagne sont ses limites. A l'orient, il est en Sicile, en Italie, en Dalmatie , en Hongrie, en Transylvanie, en Croatie, dans le Caucase 4-04 CAPRl FOLIACÉES. dans les Carpathes, en Turquie , dans toutes les Russies et dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Royaume de Naples 40" | Écart en latitude : Nord, Finlande 69 i 29» Occident, Angleterre 6 0.| Ecart en longitude: Orient, Sibérie altaïque 97 E.i 103° Carré d'expansion 2987 LoNiCERA NiGiiA , Lin. — Cette espèce préfère les brous- sailles des lieux élevés, les jeunes taillis; elle se montre fré- quemment dans la jeune végétation ligneuse qui s'empare des coulées de lave, et habite au milieu des Sambucus race- mosa , Rubus idœus , Ribes petrœa , etc. Elle se présente sous la forme de petits arbrisseaux d'un beau vert, dont le sommet des entrenœuds inférieurs des rameaux est garni d'une petite manchette desséchée. Deux paires de bourgeons écailleux , superposés aux bourgeons développés , sortent aussi d'une gaine écailleuse. Ce sont ces bourgeons supplé- mentaires , disposés exactement dans le même plan et dont la première paire se développe quelquefois, qui donnent aux chèvrefeuilles de cette section leur position généralement horizontale. — Les rameaux de ce Lonicera ne se déve- loppent pas indéfiniment comme ceux des Caprifolium; ils se terminent bientôt par un bouton conique , entouré d'écaillés sèches et opposées, qui émet un rameau portant, aux aisselles de ses feuilles, un pédoncule biflore ou un simple bouton. Vaucher fait remarquer que si l'aisselle a été florifère , ce qui arrive fréquemment , elle ne donne plus de fleurs ni de boutons , mais la tige ou le rameau ne périt LONICERA. 405 pas; au contraire, il se termine presque toujours par trois boutons , dont celui du milieu avorte quelquefois. — De jolies fleurs roses, géminées comme celles de tous les Xylos- teum, paraissent au mois de juin, et ont leur tube rempli de liqueur miellée , que sécrète un nectaire logé dans une poche renflée, située à la base de la corolle. Les pédoncules, d'abord couchés sur les feuilles, se relèvent pour laisser épanouir leurs fleurs. — A ces fleurs succèdent de grosses baies noires, un peu oblongues et séparées , qui contrastent avec les fruits rouges des espèces au milieu desquelles végète ordinairement le Lomcera nigra. Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur les terrains siliceux, volcaniques et rocailleux , sur les laves, sur les sco- ries, sur les phonolites et presque toujours à une grande élévation, de 1,000 à 1,500™ en Auvergne. De Candolle l'indique à 1,600™ à la Dole et à 2,000™ au mont Cenis. Géographie. — Il se trouve, au sud , dans les Pyrénées, en Grèce au mont Athos. — Au nord , il habite la Suisse , la Russie moyenne , l'île d'Osilie, la Lithuanie. — A l'oc- cident, il reste dans le milieu de la France. — A l'orient, il croît dans la Hongrie , la Croatie , la Transylvanie , les Carpathes, dans la Sibérie altaïque et dansleKamtschatka. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Mont Athos 40° ) Écart en latitude : Nord , lie d'Osilie 58 ) 18° Occident , France 0 "i Ecart en longitude : Orient, Kamtschatka 170 E. J 170° Carré d'expansion 3060 LoNiCERA ALPiGENA , Lin. — Cet arbrisseau , qui s'élève peu , reste souvent mélangé aux grandes plantes herbacée» 406 CAPRIFOLIACÉES. des montagnes. Il se distingue à ses larges feuilles d'un beau vert, à ses fleurs rapprochées deux à deux et d'un violet brunâtre sans éclat , et , enfin , à ses baies rouges , serrées l'une contre l'autre, libres ou à peine soudées, et portées sur de longs pédoncules. Ses bourgeons sont toujours dressés, et la liqueur miellée abonde dans la fleur comme dans celle du /.. nigra. — Il fleurit en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il aime les terrains sili- ceux et rocailleux , les sols volcaniques ; il est indiqué sur le calcaire, au mont Ventoux et dans le Jura. — Il croît dans les montagnes, de 1,200 à 1,500™ en Auvergne, à 1 ,000'" dans les environs de Gap , à 1 ,800™ dans les Pyré- nées, selon de Candolle. Wahlenberg l'indique en Suisse depuis la limite inférieure du noyer jusqu'au delà de la limite supérieure du hêtre, et presque jusqu'à la limite su- périeure du sapin. Géographie. — Au sud , il se trouve dans les Pyrénées, dans le midi de l'Italie , au mont Atlios en Grèce. — Au nord, il est en Suisse et dans le Jura. — A l'orient , on le trouve en Piémont , en Hongrie , en Croatie , en Transylva- nie et en Grèce. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Mont Athos 40° j Écart en latitude : Nord , Suisse 48 ) 8<* Occident , France 0 ) Écart en longitude ; Orient, Grèce 20 E.^ 200 Carré d'expansion 160 KUBIACÉES. 407 FAMILLE DES RUBIACEES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Longitude. NIgritie 0°à 10° 18° O. à 5° E. 1 Abyssinie 10 à 16 32 E. à 41 E. 1 Algérie 33 à 36 5 O. à 6 E. 1 Roy. de Grenade... 36 à 37 5 O. à 8 O. 1 Sicile 37 à 38 10 E. à 13 E. 1 Portugal 37 à 42 9 0. à 11 0. 1 Royaume de Naples. 38 à 42 11 E. à 16 E. 1 Caucase 40 à 44 35 E. à 48 E. 1 Tauride 43 à 46 31 E. à 34 E. 1 Plateau central .... 44 à 47 0 à 2 E. 1 France 42 à 51 7 O. à 6 E. 1 Russie méridionale. . 47 à 50 22 E. à 49 E. 1 Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. 1 Carpathes 49 à 50 19 E. à 22 E. 1 Angleterre 50 à 58 1 O. à 7 0. 1 Russie moyenne ... 50 à 60 17 E. à 58 E. 1 Scandinavie entière. 55 à 71 3 E. à 29 E. 1 Danemarck 52 à 57 7 E. à 12 E. 1 Gothie 55à 59 10 E. à 15 E. 1 Suède 55 à 69 10 E. à 22 E. 1 Norvège 58 à 71 2 E. à 10 E. 1 Russie septentrie. . . 60 à 66 19 E. à 57 E. 1 Finlande 60 à 70 18 E. à 28 E. 1 Laponie 65 à 71 14 E. à 40 E. 1 ECROPE ENTIÈRE 1 9 45 64 49 64 63 61 62 53 72 47 76 85 71 84 88 103 100 97 96 94 107 135 118 57 408 RUBIACÉES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des lonqiiudes. Longitude. 700. à 13° 0. 1 : 81 1 0 à 7 0. 1 : 84 2 E. à 14 E. 1 : ; 85 17 E. à 58 E. 1 : ; 88 55 E. à 74 E. 1 : : 88 66 E. à 97 E. 1 : ; 133 93 E. àll6 E. 1 ; ; 161 110 E. à 119 E. 1 ; ; 144 111 E. à 163 E. 1 : 354 60 E. à 161 E. 0 : 0 148 E. à 170 E. 1 : 150 155 E. à 175 0. 0 : 0 170 E. à 130 0. 1 : 124 170 0. à 130 E. 1 : 29j6 Latitude. Irlande 51° à 55« Angleterre 50 à 58 Allemagne 45 à 55 Russie moyenne . 50 à 60 Sibérie de rOural. 44 à 67 Sibérie altaïque. . 44 à 67 Sibérie du Baïkal. 49 à 67 Dahurie 50 à 55 Sibérie orientale. 56 à 67 Sibérie arctique.. 67 à 78 Kamtschatka .... 46 à 67 Pays des Tschukbis. » Ilesdel'Océanor^'. 51 à 67 Amérique russe.. 54 à 72 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Latitude. Altitude en mètres. Roy.deG^^^ég.alp.etniv. 36° à 37« 1500 à 3500 1: 37 Roy.deGrenade,rég.niv. 36 à 37 2500 à 3500 1 : 122 Pyrénées 42 à 43 500 à 2700 1 : 65 Pyrénées élevées 42° à 43° 1500 à 2700 1 : 64 Pic du Midi de Bagnères. . 0 0 1 : 37 Plat. central, rég.montagn. 44 à 47 500 à 1900 1: 83 Plateau central, sommets. 44 à 47 1500 à 1900 1: 103 Alpes. 45 à 46 500 à 2700 1 : 74 Alpes élevées 45 à 46 1500 à 2700 1 : 87 PROPORTIONS RELATIVES. 409 Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Longitude. Iles du Cap- Vert. . 12»à 14« 2!i<>0. h 27°0. 0:33 Canaries 28 à 30 15 O. à 20 0.0:77 Hébrides 57 à 58 8 0. à 10 0. 1 : 55 Orcades 59 5 O. à 6 O. 1 : 59 Shetland 60 à 61 3 O. à 4 O. 1 : 62 Feroë 62 9 0. 1 : 99 Islande 64 à 66 16 O. à 27 0. 1 : 51 Mageroë 71 24 E. 0:0 Spitzberg 79 à 80 10 E. à 20 E. 0 : 0 lie Melville 76 114 0. 0:0 lie J. Fernandez. . 33 à 40 S. 76 O. 1 : 60 Nouv. Zélande (nord). 35 à 42 S. 171 O. à 176 O. 1 : 32 Malouines 52 S. 59 0. à 65 O. 0 : 0 Grande et magnifique famille , contenant un nombre con- sidérable d'arbres et d'arbrisseaux répandus surtout dans la zone tropicale des deux continents, et plus particulièrement en Amérique. En dehors des tropiques, on trouve encore des Rubiacées, dont plusieurs, herbacées, désignées sous le nom d'étoilées , croissent surtout en Europe , et atteignent même les parties les plus froides , tandis que d'autres tribus habitent , les unes l'Australie , les autres l'Amérique aus- trale , d'autres encore les îles Canaries et les parties chaudes de l'Afrique. — Les Rubiacées européennes appartiennent toutes à la tribu des étoilées. Leur proportion diminue gra- duellement du sud au nord. C'est dans le royaume de Gre- nade et en France qu'elles atteignent leur maximum , 1/49 à 1/47, tandis qu'elles ne sont plus que 1/118 en Laponie et 1^135 dans la Finlande. Ces proportions se rapprochent de celles indiquées par M. de Humboldt, ou 1;29 pour 410 RCBIACÉES. l'ensemble de la zone torride , 1/60 pour la zone tempérée, 1/80 pour la zone glaciale. On a pu voir, en tête de notre premier tableau , que , dans la Nigritie , les Rubiacées font 1/9 de la végétation. Ce rapport n'est dépassé sur au- cun point du globe. — Dans le sens des longitudes , nous voyons les Rubiacées diminuer successivement de l'ouest à l'est, et les proportions devenir peu comparables dans les contrées les plus septentrionales. — Dans les montagnes , ces plantes diminuent avec la hauteur, mais d'une manière peu rapide. — Dans les îles , elles paraissent relativement plus nombreuses que sur les continents dont elles dépen- dent. G. SHERÂRDIA, Lin. Très-petit genre composé de 3 espèces, 1 de la Grèce, î de l'Europe etde l'Asie ; ladernière de l'île de l'Ascension. Sherardia arvensis. Lin. — Ce Sherardia croît com- munément dans les champs cultivés , dans les prairies , sur le bord des chemins, où ses tiges, annuelles et couchées, for- ment pendant la majeure partie de l'année de jolies touf- fes d'un beau vert. Ses tiges sont articulées et rameuses, garnies de nombreux verticilles de six feuilles, et chacune de leurs divisions se termine par un nombre égal ou supérieur de feuilles florales disposées en rosettes. C'est au milieu de ces corbeilles étoilées que naissent les petites fleurs violettes de cette espèce. Elles s'épanouissent en juin , et continuent pendant l'été et l'automne. Les anthères , très-saillantes , répandent un pollen bleuâtre sur deux stigmates papillaires, et une partie de ces fleurs se trouve bientôt remplacée par de petits fruits géminés , velus, et portant chacun trois dents qui représentent les divisions endurcies du calice. ASPERCLA. 411 Nature du sol. — Altitude. — Ce Sherardia est indif- férent et croît partout, mais il reste dans la plaine. Géographie. < — Il est encore plus commun au sud qu'au nord ; on le trouve dans tout le midi de la France, où il af- fectionne surtout les prairies ; dans toute l'Espagne , en Al- gérie , à Madère, aux Canaries. — Au nord , il est très- répandu dans toute l'Europe centrale , en Danemarck, en Gothie, dans la Norvège et la Suède australes , où il se rap- proche des rivages sablonneux. Il est aussi en Angleterre et en Irlande. A l'occident, nous avons cité Madère et les Ca- naries ; nous y ajoutons le Portugal. — A l'orient , il habite la Suisse , les Carpathes , la Turquie , l'Italie , la Sicile , la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Grèce, le Caucase , la Tauride , la Géorgie, les bords de la Caspienne, la Syrie, presque toute l'Asie mineure, les Rus- sies moyenne et australe , la Sibérie de l'Oural où Pallas le recueillait mêlé au Teucrimn Chamœpytis et au T. Polium, sur le bord même du ileuve Oural , aux avant-postes de Den- vartzofskoï, le 12 mai 1773 , et enfin dans la Sibérie du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries 30° | Ecart en latitude : iVorrf , Norvège 60 i 30» Occident , Canaries 18 0.) Écart en longitude : Orient, Sibéiie du Baïkal 116 E.i 134<> Carré d'expansion 4020 G. ASPERUIiAi Lin. Distribution géographique du genre. — On connaît 50 Àsperuta inégalement dispersés en Europe et en Asie. — 412 RLBIACÉES. 36 espèces sont européennes , et presque toutes de l'Europe australe , de l'Italie, delà Grèce, de laTauride, de la Dal- matie , de l'Espagne et des montagnes des Pyrénées. — 11 espèces asiatiques font partie de la végétation du Caucase et de l'Asie mineure , de la Perse, de l'Arabie-Pétrée et de la Sibérie. — Une seule est originaire de l'Afrique boréale. — 2 seulement sont américaines , et toutes les 2 du Brésil. AsPERCLA ARVENSis , Lin. — On suit avec intérêt, au milieu de nos moissons , l'existence de ces plantes annuelles , qui , placées en quelque sorte sous les auspices de l'homme, qui est loin de les protéger, viennent, à ses yeux et malgré lui , partager les soins qu'il accorde à ses espèces privilégiées. Celle qui nous occupe vit au milieu des blés avec les Ado- nis , avec le Ranunculus arvensis et cette foule de plantes des moissons dont nous avons indiqué déjà la liste et les associations. Ses tiges , quadrangulaires et rougeâtres, sont munies de nombreuses articulations , de branches multi- pliées et de feuilles réunies en verticilles. Des taches blan- ches se montrent sur la face inférieure de ces organes. Au sommet des rameaux , on remarque d'élégantes corbeilles formées par la disposition régulière de bractées, ciliées par de longs poils blancs , au milieu desquels des fleurs groupées viennent ouvrir leur corolle d'un bleu pur. — Dès le mois de mai ces fleurs s'épanouissent ; elles s'ouvrent et se fer- ment pendant plusieurs jours. Les anthères ne sortent pas du tube ; elles s'ouvrent immédiatement sur le stigmate , et de petits fruits, ronds et lisses, restent cachés au milieu des bractées jusqu'à ce que le vent les dissémine. Nature du sol. — Altitude. — Cet Asperuîa est indif- férent. Il croît sur tous les sols et semble préférer ceux qui «ont volcaniques ou calcaires et marneux. Il aime la plaine, ASPERULA. 413 mais il s'élève en Auvergne jusqu'à 1,000™ avec les mois- sons, et, dans le Taliisch, de 950 à l.SOO"^. Géographie. — Au sud , le midi de la France, l'Espagne, les Baléares, la Grèce et l'Algérie. — Au nord , l'Allema- gne moyenne et australe, et l'île d'Osilie dans la Russie moyenne. — A l'occident , le Portugal. — A l'orient , la Suisse , l'Italie , la Sicile , la Dalmatie , la Croatie , la Hon- grie, la Transylvanie, la Turquie, la Russie australe , le Caucase , la Tauride , la Géorgie, le Taliisch et la Perse. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie SS** Ecart en latitude : AV(/, Ile d'Osilie 58 ) 23» Occident, Portugal 10 0. | Ecart en longitude : Orient , Géorgie 48 E. j 58° Carré d'expansion 1334 AsPERULA CYNANCHiCA, Lin. — Daus les lieux les plus secs et les plus stériles , et lorsque déjà l'été s'avance , on voit de larges touffes de cette jolie aspérule fixées dans le sol par une racine longue et ligneuse , qui , comme celle de la garance , offre des nuances vives de rouge et d'orangé. Ses tiges , couchées et très-rameuses , toujours articulées , sont garnies de feuilles peu nombreuses , souvent réunies deux à deux au sommet des rameaux , et se terminent par de nombreux bouquets de fleurs roses ou carnées qui s'épa- nouissent en juillet. Les anthères sont placées à l'entrée du tube de la corolle , et répandent leur pollen sur deux stig- mates amenés par un seul style à des hauteurs inégales. Déjà la fécondation est opérée quand la fleur s'épanouit. Le fruit est double , comme dans les autres aspérules , non cou- ronné et se sépare facilement en deux parties monosperraes. 414 IllIBlACÉES. — Cette espèce est souvent associée au Scleranthus perennis^ au Dianthus cartliusianorum , au Sedum album, au S.re- flexum , etc. Nature du sol. — Altitude. — Nous trouvons, en Au- vergne , cette plante très-vigoureuse sur les sables volcani- ques , et elle s'y élève jusqu'à 1 ,200"^. Elle croît aussi en abondance sur les sables de l'Allier et sur les calcaires. On la trouve , dans le Siennois , jusque sur des carrières d'al- bâtre , et presque partout elle est citée sur le calcaire , et toujours dans les lieux secs. M. Lloyd l'indique comme jouant un grand rôle sur les sables maritimes de Nantes , oii elle constitue la var. dcnsiflora. En Hollande , cet Aspe- rula croît aussi sur les bords de la mer, et, dans les Pyrénées, il peut atteindre 2,000"" d'après de Candolle. Wahlenberg dit aussi que, dans la Suisse septentrionale , il dépasse la limite supérieure du sapin. Ledebour l'indique , dans le Breschtau , entre 400 et 1,600™, et il cite, dans le Cau- case oriental, une variété qui atteint 2,800 et 3,000™. Géographie. — Au sud , il croît en France, en Espagne, aux Baléares , en Grèce. — Au nord, il végète en Allema- gne et s'avance jusque dans l'île d'Osilie, en Angleterre et en Irlande jusqu'au -55°. — A l'occident, il reste en Espa- gne. — A l'orient , on le rencontre en Suisse , en Italie, en Sicile, en Dalmalie, en Croatie , en Hongrie, en Transyl- vanie , en Grèce , dans le Caucase , dans la Tauride et la Géorgie , dans les Garpathes, en Turquie , dans les Russies moyenne et australe , et dans la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Grèce. 36" , Écart en latitude : Nord , Ile d'Osilie 58 j 22« ASPERULA. 415 Occident, Espagne 8 O. | Écart en longitude: Omn^ Sibérie de l'Oural 65 E.j 73« Carré d'expansion 1606 AsPERULA OBORATA , Lin. — Cette plante est du petit nombre de celles qui acceptent l'ombrage des forêts ; c'est une des espèces les plus sociales et qui parfois , seule sous les hêtres et les sapins d'une vaste forêt , cache le sol sous les verticilles étages de son feuillage- — Ses racines sont tra- çantes, munies partout de rejets verticilles qui prennent des nuances de rouge quelquefois très-vives. Ses liges , angu- leuses et rudes au toucher, sont terminées par un joli bou- quet de fleurs d'un blanc de lait. Les anthères, blanches ou violacées , ne répandent leur pollen qu'après l'épanouisse- ment de la corolle ; elles s'inclinent sur deux stigmates papillaires et inégaux. — 11 semble que cette inégalité de stigmates soit due à un arrêt de développement , car rare- ment les deux ovaires sont fertiles : l'un avorte ordinaire- ment et l'autre s'allonge par le côté, et de telle manière que le point d'insertion du style ne paraît plus qu'une cica- trice située à la base d'un péricarpe hérissé, — Toute la plante , à demi-fanée , répand l'odeur suave des mélilofs et de VAntîwœanthiim odoratum, mais, comme cette dernière espèce, elle est inodore quand elle est fraîche. — Elle fleurit en mai et en juin , et vit souvent en société avec : Prenan- thes piirpurea , Neottia nidus avis , Monotropa Hypopi- thysy Stellaria nemorum , Géranium Robertianum , Arum vulgare , etc. Nature du sol. — Altitude. — 11 recherche les sols si- liceux ou volcaniques , mais se trouve aussi sur les calcaires , pourvu que le terrain soit détritique et contienne beaucoup de débris de feuilles décomposées. Nous trouvons cette es- 416 RUBIACÉES. pèce en Auvergne sous les sapins, jusqu'à 1,500 mètres. De CandoIIe l'indique à 0 en Bretagne et à 1,000™ dans les Alpes et dans les Pyrénées. Elle croît toujours en plaine dans le nord de la France et en Belgique, où elle est précé- dée , dans les bois , par V Endymion milans , le Narcissus pseudo-Narcissus et le Luzula pilosa. Wahlenberg l'indi- que en Suisse jusqu'à la limite supérieure du hêtre. Le- debour la cite , dans le Breschtau , entre 400 et 1,000™, et dans leTalûsch entre 800 et 1,600™. Géographie. — On trouve cette espèce, au sud, dans les Pyrénées , en Corse , en Italie et en Sicile. — Au nord , c'est une plante commune dans toutes les forêts de hêtres et de sapins, dans le centre de l'Europe, en Danemarck, en Gothie, dans la Norvège, la Suède et la Finlande australe. Elle y recherche les sombres forêts de hêtres et se montre aussi danslesbois de chênedes provinces orientales etlittorales. On la trouve aussi en Angleterre , en Irlande et aux Shet- land.— Elle a sa limite occidentale dans les îles britanni- ques. — A l'orient , on la rencontre en Suisse , dans les Carpathes , en Italie , en Croatie , en Hongrie , en Transyl- vanie , en Turquie, en Tauride , dans le Caucase , en Géor- gie , autour de la Caspienne , dans les Russies septentrio- nale, moyenne et australe , dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï et du Baïkal. Limites d'extension de Vesp'èce. Sud, Sicile 38" \ Ecart en latitude : Nord, Shetland 6l \ 23» Occident , Irlande 10 O. | Ecart en longitude : Omn^, Sibérie du Baïkal 116 E.i ISô*» Carré d'expansion 2898 ASPERLLA. 417 AsPERULA GALioiDES , Bieb. — On rencontre cette es- pèce sur les collines un peu sèches et rocailleuses , sur les pelouses, ou mélangée à l'herbe des prairies qui ne sont pas très-humides. Elle s'élève au-dessus des autres plantes, of- fre des tiges articulées , des feuilles linéaires et glauques , et des fleurs blanches paniculées qui lui donnent plutôt l'aspect d'un Galium que d'un Asperuîa. Sa corolle , assez profonde, forme avant son épanouissement une petite chambre close , dans laquelle la fécondation s'opère d'une manière certaine, et cependant plusieurs de ses fleurs restent stériles. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altilude. — Nous la trouvons sur les terrains calcaires et rocailleux de la plaine, sur les pépérites volcaniques. Ledebour l'indique dans le Breschtau entre 800 et 1.800°». Géographie. — Au sud , elle existe dans les Pyrénées, en Espagne et en Portugal. — Au nord , on la trouve dans une grande partie de l'Allemagne, sur les bords du Rhin, dans le Wurtemberg, en Bohême, et dans la Russie moyenne jus- qu'à Saint-Pétersbourg. — A l'occident, elle est en Portugal. — A l'orient, en Suisse, en Italie, en Hongrie, en Transyl- vanie , en Turquie , dans les Carpathes , en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies moyenne et aus- trale et dans la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de Vespèce, Sud , Espagne 40» ^ Écart en latitude : Nord , Pétersbourg 60 ] 20» Occident , Portugal 10 0. ) Écart en longitude : Orient , Sibérie de l'Oural 62 E. ) 72» Carré d'expansion 1440 M 27 418 RUBIACÉES. G. CRnCIAIffELX.A , Lin. Distribution géographique du genre. — Les Crucianella, au nombre d'environ 24, constituent un genre en grande partie asiatique , puisque 14 espèces vivent en Perse , en Arménie , au Caucase , dans le Liban et dans la Géorgie. — L'Europe en a 8, dont 5 de l'Europe australe et 3 de l'île de Crète. — Une espèce habite l'Egypte. — Une autre Vera- Cruz, en Amérique. Crucianella angustifolia , Lin. — Si cette espèce n'a rien qui puisse lui donner de l'importance sur les pelouses sèches et dans les lieux rocailleux , où elle se développe or- dinairement , elle offre des phénomènes physiologiques bien dignes d'être remarqués. C'est une petite plante annuelle, sèche et glauque , à tiges carrées et articulées , dont les rameaux , partant de la base , s'écartent immédiatement de la tige et reprennent ensuite la position verticale. lisse ter- minent par un épi quadrangulaire ou aplati , allongé , et qui donne à la plante , au premier abord , quelque chose de la physionomie d'une graminée. — Les épis sont formés de bractées opposées, à l'aisselle desquelles naissent de petites fleurs jaunâtres , solitaires et peu apparentes. L'écaillé ou la bractée s'écarte pour laisser sortir la fleur un instant. Celle- ci s'ouvre le soir et se referme dans la matinée. Les éta- mines, non saillantes, fécondent deux stigmates dont le dé- veloppement est inégal et dont l'imprégnation n'est proba- blement pas simultanée. Alors la corolle tombe, la bractée se resserre pour abriter de petits fruits oblongs et géminés , puis elle s'ouvre de nouveau pour que ces fruits mûris puis- sent se répandre. — Ses graines, qui germent aux pre- RUBIA. 419 mières pluies du printemps, laissent sortir du milieu de leurs cotylédons une tigelle chargée de petits verticiiles qui simu- lent un Equisetum en miniature. — Cette plante fleurit à la fin du printemps ; elle mûrit rapidement ses graines et dis- paraît dès les premières chaleurs de l'été. — Elle vit sou- vent en société avec \eJasione montana, le Festuca myunts, le Scleranlhns anniius, etc. Nature du sol. — Altitude. — Ce Crucianeïla croit sur les terrains siliceux, graveleux et sablonneux, sur les pouz- zolanes volcaniques. Il habite la plaine et peut s'élever, dans les montagnes : de 1,500 à 1,600™ dans les Pyré- nées, de 0 à IjOOO"" dans le midi de l'Espagne, de 1,000 à 1,300'° dans leTaliisch. Géographie. — Il est méridional et se trouve dans le midi de la France, en Corse, dans toute l'Espagne et sur les sables des bords de la mer, en Algérie , oii il s'élève aussi sur les montagnes. — Au nord , il arrive sur le plateau cen- tral et jusque dans la Vienne. — A l'occident, il croît en Portugal. — A l'orient, il végète en Italie, en Sicile, eu Corse , en Sardaigne , en Grèce , au mont Athos , en Cri- mée , dans le Caucase et dans la Géorgie. Limites d'extension de l'espèce. Sud y Algérie 35° j Écart en latitude ; Nord , France 46 i tl» Occident , Portugal 10 0. | Ecart en longitude : Orient , Géorgie 47 E. ) 57° Carré d'expansion 627 G. auBiA I Lir. Distribution géographique du genre. — Ce genre , en 420 RUBIACÉES. grande partie américain, est composé de 50 espèces, dont 32 appartiennent au nouveau continent; 27 sont du Brésil, du Pérou et du Chili. — Les 5 autres, de l'Amérique sep- tentrionale, restent toutes dans la région tropicale, au Mexi- que, à la Jamaïque , à la Guadeloupe , à l'exception d'une seule qui est de la Caroline. — L'Europe a 8 espèces de Rubia, toutes de la partie australe et méditerranéenne. — Les Bubia asiatiques , au nombre de 7, sont des Grandes- Indes , du Népaul , de la Sibérie et de la Syrie. — Parmi les 4 espèces africaines on en connaît 2 du Cap , 1 de l'Afrique boréale et 1 des Canaries. Rubia peregrina , Lin. — On rencontre cette espèce dans les buissons, sur les collines rocailleuses, dans les haies et sur le bord des champs , oij ses puissantes racines , tra- çant ou pénétrant dans le sol , produisent de longues tiges quadrangulaires qui rampent ou s'accrochent aux corps voi- sins au moyen des aiguillons recourbés dont leurs angles sont munis. C'est ainsi que cette plante rameuse parvient à dépasser les buissons , à les recouvrir de ses rameaux aux feuilles verticillées , toujours vertes et accrochantes , et de ses corymbes de petites (leurs jaunâtres. Ces fleurs sont abondantes; elles se montrent en mai et en juin, et durent longtemps. Elles sont nocturnes, comme celles des crucia- nelles ; cependant elles restent quelquefois épanouies aussi pendant le jour. Un assez grand nombre avorte ; celles qui sont fertiles donnent naissance à des baies rondes et noirâ- tres. — On trouve souvent cette espèce avec le Smilax as- pera ^ le Paliurus aculeatus , le Catananche cœrulea , le Pistacia Terebinthus, etc. Nature du sol. — Altitude. — Cette garance croît sur les terrains calcaires et rocailleux de la plaine et des co- RUBLV. 421 teaux. Elle s'élève à IjiôO'^' dans le midi de l'Espagne. Géographie. — Elle se trouve , au sud , dans le midi de la France , en Corse , en Espagne , en Barbarie , aux Cana- ries. — Au nord , elle est indiquée à Nantes et même aux environs de Paris; elle atteint l'Angleterre et l'Irlande jus- qu'au 54**. — A l'occident, elle vit en Portugal et aux Canaries. — A l'orient , elle existe en Italie , en Sicile , dans la Thrace et la haute Albanie, en Croatie, en Transyl- vanie, dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de Vespèce. Sud y Canaries 30° ) Ecart en latitude : Nord , Angleterre 54 *i 24'* Occident , Canaries 18 0,1 Ecart en longitude t Orient , Nijneinovogorod 57 E. I 75® Carré d'expansion 1800 RuBiA TiNCTORUM , Lin. — Peu différente de l'espèce précédente , cette plante se reconnaît à ses longues racines entourées d'une écorce spongieuse imbibée de sucs colorés, et composée de fibres et de moelle qui contiennent aussi des matières colorantes diverses où le rouge domine. Des bourgeons pointus et écailleux partent de ces racines ou ti- ges souterraines , et donnent naissance à des tiges et à des feuilles dont le port et les caractères rappellent tout à fait le R, peregrina. Ses fleurs sont moins nombreuses, plus com- plètement nocturnes ; ses stigmates très-inégaux et globu- leux; ses baies sont noirâtres. — Cette garance croît aussi dans les haies et dans les lieux pierreux, quelquefois sur les vieilles murailles. Il est douteux qu'elle soit réellement spon- tanée sur le plateau central. 422 RUBIACÉES. Nature du sol. — Altitude. — Terrains calcaires et meubles de la plaine , basaltes des coteaux. Géographie. — Il est très-difficile de l'établir, cette espèce cultivée ayant été introduite dans un grand nombre de localités. Elle est certainement méridionale et se trouve, au sud, dans toute la région méditerranéenne , en Espagne, en Algérie , dans l'Atlas. — Au nord, elle est disséminée dans l'Europe centrale , et n'a pas de limite bien fixe. Elle est même citée jusque dans l'Altenfiord , mais évidemment introduite. — A l'occident, elle croît en Portugal. — A l'orient , elle est en Italie , en Sicile , en Turquie, en Grèce, en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie et dans les Russies moyenne et australe , où très-probablement elle est bien spontanée. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie 35° / Ecart en latitude t Nord, Russie moyenne 50 ^ 15*^ Omrfen^, Portugal 10 O. | Ecart en longitude : Orient, Russie moyenne 58 E.) 68° Carré d'expansion 1020 6. GAi.iu]yi, Lin. Distribution géographique du genre. — 11 existe au moins 200 Galium , très-dispersés sur toute la terre , mais dominant en Europe où l'on en compte à peu près la moi- tié. La région méditerranéenne est leur principal foyer. La Grèce, l'Italie, la Corse, la Sardaigne, l'île de Crète, la Sicile et l'Espagne sont les contrées où l'on en trouve le plus. Viennent ensuite les Alpes, les Pyrénées, la France, la Hongrie et l'Autriche , ainsi que la Tauride et la Russie GALIUM. 423 méridionale. — 33 à 35 espèces habitent l'Asie et surtout les Indes orientales, le Népaul , la Sibérie altaïque ; quel- ques autres sont disséminées en Chine, au Japon , en Perse, en Syrie, en Arabie et même au Kamtschalka. — On en compte plus de 40 en Amérique, également partagées entre les deux parties de ce continent. Les espèces septentrionales habitent les Etats-Unis et le Canada , excepté 5 qui sont mexicaines. — Ces dernières se lient aux espèces méridio- nales, toutes réunies au Brésil, au Pérou et au Chili. — L'Afrique a aussi ses Galium au nombre de 23 à 25 , dont moitié du Cap et de la pointe australe ; 2 sont de l'Abyssinie, 2 d'Egypte, 5 de la Barbarie, 2 de Téné- riffe, 1 de Madère et 1 des Açores. — L'Océanie a 4 Ga- lium ^ dont 2 delà Nouvelle-Hollande et 2 de Java. Galicm cruciatum , Scop. — On voit, dans les premiers jours du printemps, les jeunes pousses de ce Galium qui cherchent à s'élever au-dessus de l'herbe des prairies, ou qui croissent en touffes serrées le long des chemins et sur le bord des champs. Ses feuilles sont larges, molles et velues, d'un vert jaunâtre , réunies quatre par quatre , appli- quées les unes sur les autres, et donnent aux jeunes pousses de ce Galium l'apparence d'épis quadrangulaires. Il sort de leurs aisselles de légers verticilles de fleurs petites et nom- breuses, d'un jaune assez pur, et qui répandent une forte odeur de miel. Dès le mois de mars on voit épanouir leurs corolles , mais la floraison continue de bas en haut et se prolonge pendant toute la durée du printemps. Les verticilles de fleurs sont généralement mâles sur les côtés et herma- phrodites au centre. Dès que la fécondation est opérée, les corolles des fleurs mâles se détachent , mais leurs pédicelles 424 RUBIACÉES. persistent à côtés des ovaires fécondés , dont un seul pour chaque fleur arrive à sa maturité. Les pédicelles destinés à soutenir les fruits acquièrent seuls de la mobilité. Ils s'incli- nent , puis se déjettent tout à fait , et sont abrités par les feuilles qui s'abaissent à leur tour , de sorte que la tige en- tière paraît être une pyramide quadrangulaire sur les faces de laquelle chaque série de feuilles est régulièrement appliquée. Cette disposition fait que les fruits mûrissent très-lentement, et que la dissémination se prolonge jusque pendant l'hiver. Nature du sol. — AUilude. — Plante indifférente qui croît partout et devient souvent domestique. Elle peut s'éle- ver assez haut sur les montagnes. Wahlenberg l'indique le long des haies et des chemins jusqu'à la limite supérieure du hêtre. — Ledebour la cite dans le Breschtau entre 2,000 et 3,200"», et dans le Taliisch entre 1,600 et 2,000™. Géographie. — Au sud, elle croît dans le midi de la France, en Espagne , en Corse et dans le royaume de Naples. — Au nord, on la trouve dans presque toute l'Europe centrale, dans les Carpathes , en Angleterre et aux Hébrides. — A l'occident, elle existe en Portugal. — A l'orient, elle est en Suisse , en Italie , en Tauride, en Dalraatie, en Croatie, en Hongrie , en Transylvanie, dans le Caucase , en Géorgie , en Arménie , dans les Russies moyenne et australe, dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. Limites d' extension de Vespèce. 5wd , Royaume de Naples 40" ) Ecart en latitude : iVorrf, Angleterre 59 ^ 19*> Occident , Portugal 10 0. J Ecart en longitude ; Orient , Sibérie altaïque 97 E.) 107° Carré d'expansion 2033 GALIUM. 425 Galium tricorne , With. — Ce Galium croît dans les champs , au milieu des moissons , et se distingue facilement à ses tiges couchées et rameuses, à ses verticiiies rapprochés. Ses feuilles, dit Vaucher, présentent à chaque aisselle un pédoncule aplati , divisé en trois pédicelles, dont deux laté- raux chargés d'une fleur mâle , trifide , à trois étamines , et un central à fleur véritablement hermaphrodite , et dont les stigmates sont inégaux. Après la fécondation les pédicelles des Heurs mâles s'allongent en pointe mousse , ceux des fleurs femelles s'élargissent en se couvrant d'aspérités sur leur face supérieure , et se recourbent en dessous pour abri- ter leurs deux graines. — Fleurit en mai, juin e{ juiflet ; il est annuel. Nature du sol. — Altitude. — Il préfère les terrains calcaires et marneux, et reste ordinairement dans les plaines. M. Boissier l'indique cependant jusqu'à 1,600™ dans le royaume de Grenade. Géographie. — On le rencontre , au sud, en France , en Espagne, en Algérie, aux Canaries. — Au nord, il est disséminé dans l'Europe centrale et arrive jusque dans le Danemarck austral. Il devient sporadique enGothie, et pro- bablement en Angleterre , où on le trouve çà et là jusqu'au 56°. — A l'occident , il habite les Canaries. — A l'orient , il est indiqué dans le midi de l'ItaHe, en Dalmatie, eu Croa- tie, en Hongrie, en Transylvanie, en Tauride, dans le Cau- case , en Géorgie , dans le Taliisch et à Bakou. Limites d'extension de Vespèce. Sud y Canaries 30° ( Ecart en latitude : AVd, Angleterre 56 ^ 26° 4-26 RUBIACÉES. Occident , Canaries, 18 O. ) Ecart en longitude Orient, Bakou 47 E. j 65» Carré d'expansion 1690 Galium Aparine, Lin. — En employant des caractères appartenante un même genre, en donnant à chacun des or- ganes des formes semblables aux organes d'une autre plante, la nature sait , par quelques dispositions particulières , par quelques changements dans les proportions , produire des végétaux si différents , qu'on les croirait , au premier abord, éloignés dans la série. Que l'on compare, en effet , les ga- zons fleuris du G. verum, les blanches paniculesduG. Jio/- lugo et les longues tiges accrochantes du G. Aparine , on y trouvera certainement de grandes dissemblances , qui ne tiennent pourtant qu'à des caractères très-secondaires. — Le G. aparine est une plante annuelle, sociale, domestique. Elle abonde autour de nos habitations , dans les haies de nos jardins , dans tous les heux oii la présence de l'homme et des animaux engraisse le sol où elle doit puiser sa nour- riture avec voracité. Elle se glisse dans les buissons , elle s'accroche au moyen des aiguillons courts et recourbés dont les angles de ses tiges , les nervures et les bords de ses feuilles sont abondamment garnis. Elle croît aussi en larges touffes le long des ruisseaux , sur les sables des rivières , dans les lieux à demi-ombragés , oii elle forme des fourrés très-épais en reliant en un [faisceau tous les végétaux sur lesquels elle s'appuie. C'est une des espèces les plus incom- modes à rencontrer , et près de laquelle on ne peut passer sans emporter des fragments de ses tiges ou sans être cou- vert de ses fruits accrochants. — Comme toutes les plantes grimpantes et gourmandes, elle croît très-vite, et, en peu de GALIUM. 427 semaines , elle couronne les buissons au-dessus desquels elle étale ses feuilles verticillées. Un seul rameau s'échappe ordi- nairement de chaque verticille. — Les fleurs sont petites et blanches , et les fruits qui les remplacent , ronds et réunis deux à deux , sont garnis de poils accrochants comme les autres parties de la plante. — Elle fleurit depuis le mois de mai jusqu'au mois de septembre. Nature du sol. — Altitude. — Ce Galium est indifférent et croît partout, dans les plaines, sur les coteaux et dans les montagnes jusqu'à 1,000 ou 1,200™. M. Boissier l'indi- que entre 1,000 et 1,600™ dans le royaume de Grenade. Ledebour dit que, dans le Caucase, il ne dépasse pas 800™. Géographie. — Il habite une grande partie de la terre; au sud , l'Espagne , l'Algérie , Madère , les Açores, les Ca- naries et les îles du Cap-Vert. — Au nord, toute l'Europe, y compris la Scandinavie entière, l'Angleterre, l'Irlande, les Hébrides et les Orcades. — X l'occident, nous avons cité les Açores et les Canaries; ajoutons le Portugal , le Canada, la Colombie, la côte nord-ouest de l'Amérique , le fort Van- couvert. — A l'orient, il est connu partout , en Suisse , dans les Carpathes, en Turquie, en Grèce , en Italie, en Sicile, en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie, dans toutes les Russies , dans les Sibéries de l'Oural , de TAItaï et du Baïkal , en Dahurie et dans les îles Aléoutiennes. — On connaît encore ce Ga/twm dans l'hémisphère austral, au détroit de Magellan, au Port-Famine et au Port-Gregory, à la baie du Bon-Succès, à l'île Chiloë et au cap de Bonne-Espérance. Limites d'extension de V espèce. Sud, Iles du Cap-Vert 12° ^ Ecart en latitude : Nord, Laponie 70 j 58» 428 RUBIACÉES. Occident , Canada 72 0. 1 Ecart en longitude : Orient, Aléoutiennes 180 E. ! 252° Carré d'expansion 14616 Galium ULiGmosuM, Lin. — Il estvivace et croît en so- ciété dans les marais , sur le bord des étangs et des fossés, dans les prairies marécageuses. Ses tiges sont longues, an- guleuses , garnies d'aspérités crochues. Ses feuilles sont réu- nies par 6 à chaque verticille ; ses fleurs sont grandes , un peu campanulées , d'un beau blanc rehaussé par la couleur brune des anthères. Les pédoncules fructifères sont redres- sés et portent des fruits glabres , presque lisses. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique et pres- que indifférent. Il recherche les sols tourbeux et mouillés des plaines et des montagnes peu élevées. Géographie. — Au sud , on le trouve en France , en Es- pagne et en Algérie. — Au nord , il habite la majeure par- tie de l'Europe , toute la Scandinavie , y compris la Laponie entière , où il reste d'une manière absolue dans la plaine ; l'Angleterre, l'Irlande, les Orcades, les Shetland, les Feroë, l'Islande et non les Hébrides. — A l'occident, sa limite est en Islande, mais il est aussi en Portugal. — A l'orient, il s'étend en Suisse , en Hongrie , en Croatie , en Transyl- vanie , dans les Carpatlies, en Tauride, dans les déserts de la Caspienne, dans toutes les Russies , dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, du Baïkal et dans la Sibérie orientale. Limites d'extension de Vespèce. Sud y Algérie 35® ^ Ecart en latitude : Nord , Laponie 70 j 35' GALIUM. 429 Occident , Islande 25 O. | Ecart en longitude : Orient , Sibérie orientale 160 E. j 185° Carré d'expansion 6475 Galium anglicum, Huds. — Frêle et délicate espèce annuelle qui se présente en touffes légères dans les lieux stériles, sur les pelouses sèches et peu fournies. Ses tiges sont grêles et ramifiées de tous côtés. Ses feuilles sont pe- tites et recourbées , formant des verticilles de 4 à 8 feuilles, garnies , comme les tiges, de poils crochus. Les fleurs sont petites , d'un blanc jaunâtre , et souvent polygames ; elles s'ouvrent le matin et se referment dans la soirée, après avoir été fécondées. Ses fruits sont Hsses ou granuleux , placés à l'extrémité des rameaux, sur des pédicclles presque droits. — Il fleurit en juin et en juillet , et reste souvent inaperçu à cause de sa ténuité. Nature du sol. — Altitude. — Il habite les terrains siliceux , sablonneux , les sols volcaniques , et s'élève fa- cilement sur les montagnes , et jusqu'à 1,000™ en Auver- gne. Il est cité par M. Boissier dans les champs de seigle, entre 1,000 à 2,000™ sur les montagnes du midi de l'Es- pagne. Géographie. — Au sud , on le rencontre en France, en Espagne , aux Baléares, en Algérie, jusque sur les rochers élevés du Beni-Souik, aux Açores, et aux Canaries. — Au nord, il vit disséminé dans une bonne partie de l'Europe moyenne, sans atteindre la Scandinavie, mais il se montre en Angleterre jusqu'au 53°. — A l'occident, il est en Por- tugal et aux Açores. — A l'orient , on le connaît en Suisse, en Italie , en Sicile , en Dalmatie , en Transylvanie , en Tauride , dans le Caucase , en Géorgie , sur les bords de la Caspienne et dans la Russie australe. 430 RUBIACÉES. Limites d'extension de V espèce. Sud, Canaries 30° ) Ecart en latitude : Nord, Angleterre c 53 i 23° Occident , Açores 30 0. | Ecart en longitude : Omnf, Bords de la Caspienne.. 48 E. ) 78*^ Carré d'expansion 1794 Galium DivAKiCATUM , Lam. — Annuel et délicat, il croît sur les coteaux stériles comme le précédent , auquel il ressemble , et avec lequel il a été plusieurs fois confondu. Ses tiges sont droites , grêles; ses rameaux capillaires , très- ouverts , chargés au sommet de 2 à 3 fleurs; ses pédoncules divariqués. Les rameaux florifères et les pédoncules sont le double plus longs que ceux du G. anglicum. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Terrains siliceux et rocail- leux des plaines. Géographie. — C'est une espèce toute méridionale que l'on trouve dans le midi de la France , en Corse, en Es- pagne , en Italie , en Sicile , en Dalmatie , en Croatie, en Hongrie et en Grèce , et qui au nord s'arrête à Lyon et à Bourges. Limites d'extension de V espèce. Sud, Royaume de Grenade. . . . 37° ) Ecart en latitude : iVorrf, France 46 ) 9» Occident , Espagne 8 0.) Ecart en longitude : Orient , Grèce 20 E. ^ 28" Carré d'expansion. . >. 252 Galium palustre, Lin. — On rencontre abondamment GALIUM. 431 ce Galium vivace dans les marais , sur le bord des étaogs , dans les lieux très-humides et quelquefois dans l'eau. C'est une plante délicate qui vit en sociétés nombreuses, et qui doit ce caractère à ses rhizomes qui s'étendent en tous sens et se multiplient par de nombreux rejets. Ses tiges débiles sont munies de verticilles de quatre feuilles élargies à leur extrémité, et se terminent par des panicules diffuses de jolies fleurs blanches, dont la pureté est encore rehaussée par des anthères purpurines. La fécondation s'opère au moment où l'épanouissement a lieu, d'une manière presqu'instantanée, époque où de beaux stigmates blancs et papillaires sont aptes à recevoir le pollen. Ses fruits sont lisses et étalés sur la panicule élargie. — Le G. trifidum lui est parallèle dans le nord de l'Europe , et le G. tinctorium dans le nord de l'Amérique. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique , indif- férent, préférant peut-être les terrains siliceux à ceux qui sont calcaires. — Il s'élève très-facilement dans les montagnes, et peut atteindre 1,000 à 1,200"" en Auvergne et dans les Alpes. Géographie. — On rencontre ce Galium, au sud, dans les Pyrénées et en Espagne. — Au nord, dans presque toute l'Europe, dans toute la Scandinavie et dans la Laponie, où il habite le bord des ruisseaux , dans la région sylvatique où il atteint l'Altenfiord, par 70° 30'. Il habite l'Angleterre, l'Irlande, les archipels anglais, ainsi que l'Islande et non les Feroë. — A l'occident, il a sa limite en Islande, et se trouve aussi disséminé en Portugal. — A l'orient, il croît en Suisse , en Italie , en Thrace, en Colchide, en Dal- matie, en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , dans les Carpathes, dans toutes les Russies et dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï et du Baïkal. 432 RUBIACÊES. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Midi de l'Espagne 37° ) Ecart en latitude : Nord , Laponie 70 ( 33° Occident , Islande 22 0. 1 Ecart en longitude : Onen^ Sibérie du Baïkal 116 E. ( 138° Carré d'expansion 4554 Galium rotundtfolium, Lin. — Il croît en jolies touffes verdoyantes au milieu des bois et particulièrement dans les bois de pins , oii il est mêlé au Pyrola chlorantha , au P. uniflora , etc. Il ofire une souche couchée et vivace, d'oii partent plusieurs tiges simples et droites , et de longs rejets rampants. Les feuilles sont réunies 4 ensemble , ovales , pe- tites et arrondies dans le bas de la plante , plus grandes , cihées , d'un vert gai et à 3 nervures dans la partie supé- rieure des tiges. Les (leurs sont petites, blanches et termi- nales , portées sur des pédicelles munis de dichotomies ou de trichotomies. Il succède à ces fleurs de jolis fruits globu- leux et couverts de poils. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur les terrains primitifs et sur les scories des volcans , à la hauteur de 800 à 2,000™. Ledebour l'indique dans le Taliisch, entre 900 et 1 ,600™ , et Wahlenberg dit qu'il est rare dans la Suisse septentrionale, et qu'il se tient exclusivement dans la région du hêtre. Géographie. — Il est très-méridional , et se trouve, au sud , en France, en Corse , dans les Pyrénées, en Espagne, à Madère, aux Canaries, et jusque près du mont Gardo à l'île de Saint-Nicolas du Cap-Vert. — Au nord , il végète dans une bonne partie de l'Allemagne, en Bohême, en Thu- GALIUM. 433 rlnge , en Wurtemberg , et s'arrête en Gothie , où il croît aussi sous les pins dans les lieux élevés. — A l'occident, il est en Portugal et dans les îles africaines. — A l'orient , on le rencontre dans le midi de l'Italie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie et en Turquie. Limites d'extension de V espèce. Sud, Iles du Cap-Vert 13» "i Ecart en latitude : Nord, Gothie 56 1 43« Occident , Iles du Cap- Vert. ... 25 O. | Ecart en longitude : Orient , Turquie 22 E. i 47° Carré d'expansion 2021 Galiem BOREALE, Lin. — Il croît en touffes sur les pentes boisées des montagnes, d'où ses graines sont sou- vent entraînées par les eaux et viennent germer sur les sa- bles des rivières. Il est vivace, à racines rampantes. Ses tiges sont droites, glabres et rameuses, accompagnées de rejets rampants. Les feuilles sont quaternées et souvent iné- gales, ovales, à 3 nervures. Des glandes assez nombreuses sont placées sur la tige, entre les feuilles supérieures. Les fleurs sont axillaires , blanches , réunies en panicules lâches, souvent trichotomes; les fruits sont hérissés de poils re- courbés et écailleux. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne connaissons ce Galium , rare sur le plateau central , que sur les sables des rivières. Thurmann l'indique dans les prés tourbeux , et M. Mougeot sur le granit et le syénite des Vosges. — Il ha- bite ordinairement les montagnes. De Candolle le cite à 200"^ dans le Palatinat et à 1 ,200*" dans le Jura. -^ Le- debour l'indique à 800™ dans les prairies du promontoire VI 28 434 RLBIACÉES. occidental du Caucase , et à 650™ dans le Kamtschatka. MM. Grenier et Godron font observer qu'il occupe toute la région des sapins de la chaîne du Jura, des Alpes et des Py- rénées. Géographie. — Au sud , il manque dans toute la région des oliviers, et trouve sa limite dans les Pyrénées. — Au nord, il existe dans la plus grande partie de l'Europe, dans toute la Scandinavie, dans les prairies et les pâturages de toute la Suède , où il abonde , excepté dans la région alpine , sur les bords des lacs et des rivières , dans les lieux humides et herbeux de la Laponie. Il est aussi répandu en Angleterre, en Irlande , aux Hébrides , aux Orcades, aux Feroë , en Is- lande , mais il manque aux Shetland. — A l'occident, on le rencontre en Amérique , à la cataracte du Niagara , du lac Vinipeg aux montagnes Rocheuses , par 68° de latitude , abondant; sur les bords de la rivière Colombie. — A l'o- rient , il habite l'Italie , la Hongrie , la Croatie , la Transyl- vanie , les Carpathes, toutes les Russies, le Caucase, toutes les Sibéries , la Dahurie et le Kamtschatka. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Pyrénées 43° ^ Écart en latitude : Nord , Laponie 70 ] 27° Occident , Amérique 125 O. | Ecart en longitude : Omw^ Kamtschatka 170 E.) 295° Carré d'expansion 7965 Galium verum , Lin. — Il est abondamment répandu dans les Heux incultes , sur les berges des chemins , sur les pelouses des montagnes, au milieu des bruyères et des clai- rières des bois. Il y produit beaucoup d'effet par la multi- GALILM. 435 tude de ses (leurs d'un jaune pur, par son léger feuillage et par l'association de ses tliyrses dorés aux faisceaux carminés des Dianllim , aux corolles bleues des campanules, aux épis du Belonica officinalis , aux panicules mobiles du Briza média , ou aux touffes délicates du Slellaria graminea. Sa racine est épaisse et ligneuse ; ses tiges sont rondes, droites ou couchées: ses feuilles sont étroites, roulées, un peu déjetées de côté et réunies en verticilles de 8. Les fleurs forment une panicule allongée; mais, dans chacune des pe- tites panicules dont est formée la panicule générale , la Heur qui paraît la première , dit Vaucher, est la terminale. Les autres suivent régulièrement , en sorte, qu'on trouve sur le même pied des graines mûres et des fleurs à peine ouvertes. La floraison a lieu à toutes les heures du jour, et les corolles, une fois épanouies, ne se referment plus; on peut voir, sur la même grappe , des fleurs dans tous les états de fécon- dation. Cette plante fleurit sans étaler ses panicules , parce que ses tiges et ses rameaux sont dépourvus de renflements ; mais , à la maturation, les pédicelles fructifères se réfractent, parce que leur base a acquis un renflement corné. Ses pé- dicelles sont déjetés , mais les fruits, roulés sur les pédon- cules, ne sont pas cachés sous les feuilles. Ce sont de petites baies géminées et lisses , dont l'une avorte très-souvent. Il fleurit en mai , en juin et en juillet , et répand alors une forte odeur de miel. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et croît partout , sur les sables des rivières , sur les scories volcani- ques, sur les trachytes et les basaltes, et surtout le long des parcs oii les bestiaux passent la nuit. Il végète également sur les calcaires et dans les heux arrosés par des eaux minérales, où il prend les caractères de la variété mariiima. — Il croît en plaine et sur de hautes montagnes , à 1,200 et 1,500™ 436 RUBIACÉES. en Auvergne, entre 1,100 et 2,000'» dans le royaume de Grenade, entre 300 et 1,000™ dans le Breschtau, et Le- debour indique encore une de ses variétés comme dépassant 2,000"" dans le Taliisch. De Candolle le cite à 0 partout et à 1 ,200"* dans les Alpes et dans le Jura. Géographie. — Il est très-répandu et s'avance , au sud , en France, en Espagne , en Sicile, en Barbarie , où M. Cos- son l'a rencontré dans la plaine de Lambèse et sur le Djebel- Cheîiah, dans l'Aurès. — Au nord , il occupe toute l'Eu- rope centrale, et se modifie en Scandinavie, où l'on trouve une variété ochroleuca , en Danemarck , en Gothie , en Norvège , en Suède et en Finlande. Cette variété est aussi commune que le type dans nos climats , et croît aussi dans les mêmes stations. Le type habite l'Angleterre , l'Irlande , les archipels anglais , l'Islande et non les Feroë. — A l'occi- dent , l'Islande est sa limite. — A l'orient , on le rencontre en Suisse , dans une partie de l'Italie , et la variété pubes- cens en Sicile ; il est en Grèce , sur les sables mouvants de l'île de Samos, en Turquie , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie, en Transylvanie, dans le Caucase, en Tauride, en Géorgie , dans les Carpathes , en Turquie, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe , dans les Sibéries de rOural , de l'Altaï et du Baïkal , et dans la Dahurie. Limites d^extension de Vespèce. Sud , Algérie 35° ) Ecart en latitude : Nord , Norvège 62 ) 27» Occident , Islande 24 0.\ Ecart en longitude : Onm^ Dahurie 119 E.j 143° Carré d'expansion 3861 Galium Mollugo , Lin. — Ce Galium est presque aussi GALIUM. 437 commun que le précédent, et contribue beaucoup aussi à la décoration des campagnes par ses innombrables paniculesde fleurs blanches qui s'élèvent pour fleurir dans les haies , au- dessus des buissons, où souvent ses grappes neigeuses con- trastent avec les fleurs violettes du Vicia Cracca , avec les fleurs jaunes du Latlnjrus prafensis , ou avec les épis pur- purins du Lylhrum Salicaria. On rencontre partout cette belle plante vivace, aux tiges dures et presque ligneuses à la base , munies d'une écorce sèche, et plus haut herbacées , quadrangulaires , renflées aux articulations qui donnent naissance à des feuilles longues , pointues , verticillées et très-ouvertes. Tantôt la plante traîne sur le sol, tantôt elle s'élève, appuyée sur d'autres végétaux. Ses fleurs blanches se succèdent longtemps depuis le mois de mai jusqu'au mois d'août. Parfois elle repousse en automne , et conserve pendant tout l'hiver la verdure de ses jeunes pousses. — Souvent mêlée à la précédente , ces deux plantes s'hybri- dent et donnent naissance à une espèce intermédiaire ordi- nairement stérile , remarquable par l'abondance de ses fleurs et leur nuance ochroleuque , qui tient le milieu entre la couleur des deux parents. Nature du sol. — Altitude. — Ce Galium est indiffé- rent et se contente de tous les terrains; il peut s'élever dans les montagnes. Nous le trouvons en Auvergne jus- qu'à 1,400"\ De Candolle l'indique aussi à 0 partout, et à 1,400™ dansUes Alpes et dans le Jura. Wahlenberg le cite en Suisse, au-dessus de la limite des sapins. Géographie. — On a probablement confondu plusieurs espèces sous cette dénomination. Le G. elatum , Thuill. , celui de notre circonscription , est sans doute distinct. La variété ochroleucum, du nord de l'Europe, devrait peut-être aussi être considérée comme espèce. Ce groupe s'étend au 438 RUBIACÉES. sud , dans le midi de la France , jusque dans les Pyrénées , en Espagne, en Portugal , dans le midi de l'Italie et même à Madère. — Au nord , il se trouve dans presque toute l'Europe centrale , dans tout le Danemarck et toute la Go- thie , dans la Norvège , la Suède et la Finlande australes. II est aussi en Angleterre , en Irlande et en Islande, mais dans aucun des archipels. — A l'occident, nous avons cité l'Is- lande, le Portugal et Madère. — A l'orient, il habite la Suisse, les Garpathes , la Turquie , la Dalmatie , la Croatie , la Hongrie , la Transylvanie , les Russies septentrionale , moyenne et australe , la Tauride , le Gaucase , la Géorgie et la Sibérie de l'Oural. Limites d' extension de l'espèce. Sud, Madère o3° ) Ecart en latitude : Nord, Finlande 62 i 29» Occident, Madère. 19 0.| Ecart en longitude : On>«^ Sibérie de l'Oural 59 E.j 78« Carré d'expansion 2262 Galium erectcm , Huds. — Cette espèce a dû être confondue avec la précédente, dont elle diffère par son port, par sa floraison plus précoce, en mai et en juin , par ses fleurs plus grandes et ses anthères plus grosses. Elle croît aussi le long des haies , dans les buissons et dans les pâturages. Nature du sol. — Altitude. — Elle habite les terrains siliceux et graveleux des plaines et des coteaux. M. Boissier la cite entre 600 et 2,000"" dans le royaume de Grenade. Géographie. — 11 est probable qu'elle est incomplète. Ce Ga/iwm s'avance, au sud, en Espagne,et jusqu'en Algérie dans l'Aurès. Au nord , il est en Suisse, dans l'Allemagne méri- GALIIM. 439 dionale , sur le plateau central de la France , en Belgique et en Angleterre. — A l'occident , il habite l'Espagne et l'An- gleterre. — A l'orient, la Sicile, la Corse, la Sardaigne , la Hongrie, la Dalmatie, la Croatie, la Transylvanie et la Turquie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie 35<* | Ecart en latitude : iVorc? , Angleterre 53 j 18° Occident , Espagne 8 0.] Ecart en longitude : Orient , Turquie 22 E. j 30° Carré d'expansion 540 Galium LuciDUM , Ail. — Souvent confondue avec la précédente , cette espèce en est très-distincte ; elle forme de larges touffes sur le bord des chemins, dans les prés secs. Ses tiges sont luisantes, couchées à la base ; ses feuilles sont roulées en-dessous , ce qui les rend presque rondes , et em- pêche d'apercevoir au toucher les petites aspérités qui sont sur leurs bords. Les fleurs sont plus petites que dans le G. erectum , les fruits plus allongés. — Il fleurit en mai , en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur le calcaire jurassique, en plaine ou sur les coteaux. Géographie. — Son aire d'expansion doit avoir été quel- quefois confondue avec celle de l'espèce précédente. Il croît en France, en Espagne et en Algérie. — Au nord, il s'ar- rête sur le plateau central et à Lyon. — A l'occident, il reste en Espagne. — A l'orient , on le rencontre en Pié- mont, à Majorque, à Gênes, à Rome, dans le Caucase, et dans les Sibéries de l'Altaï et du Baïkal. 440 RUBIACÉES. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Algérie 35° \ Ecart en latitude : Nord , Sibérie du Baïkal 50 j 15« Occident , Espagne 6 0.| Ecart en longitude : Onen/, Sibérie du Baïkal 116 E.i 122° Carré d'expansion 1830 Galium uubrum, Lin. — Il forme de petites touffes parmi les broussailles , sur les débris des rochers ; ses tiges sont couchées , étalées ; ses feuilles , verticillées par 8 , sont étalées, linéaires, d'un vert clair, glabres et luisantes. Ses fleurs, pourprées, sont disposées en panicule très-ramifiée. Elles s'ouvrent le matin et se ferment le soir. Les styles , légèrement inégaux , s'allongent après la fécondation qui dure plusieurs jours, — M. Lamotte fait remarquer que ce Galium, de la Lozère, est intermédiaire entre le G. rubrum , du midi, et le G. obliquum, Vill., et paraît être un passage entre ces 2 plantes ; il appartient au premier par ses fleurs d'un rouge sanguin , quelquefois orangées ou jaunâtres , et au second par ses tiges plus robustes , couvertes de poils dans le bas, et étalées à la base. Nature du sol. — Altitude. — 11 est indifférent à la nature du sol , et croît à une faible altitude sur les terrains rocailleux. Géographie. — Au sud , il habite la France , le Piémont, la Corse et la Sardaigne. — Au nord , le plateau central de la France, la Suisse méridionale et le Tyrol. — A l'occident, il reste en France. — 4 'orient , il arrive jusque dans la Hongrie et la Transylvanie. G.VLILM. 441 Limites d'exlension de l'espèce. Sud, Sardaigne 41° j Ecart en latitude : Nord, Tyro) 48 î 7« Occident , France 0 \ Ecart en longitude : Orient , Transylvanie 22 E. j 22" Carré d'expansion 154 Galium SAXATILE, Lin. — Il forme de jolis gazons serrés, d'un beau vert, sur les pelouses des montagnes , parmi les bruyères, dans les lieux rocailleux. Il est vivace , et sa racine donne naissance à des tiges nombreuses , les unes stériles et couchées , les autres fructifères et dressées. Les feuilles sont verticillées par 6 , les inférieures obovées et arrondies en verticilles rapprochés , les supérieures oblon- gues , lancéolées en verticilles éloignés. Ces feuilles sont garnies de cils sur leurs bords. Les fleurs sont quelquefois axillaires et solitaires, plus souvent elles sont portées sur un pédoncule qui se divise en 3 pédicelles uniflores. Ces fleurs sont d'un blanc un peu jaunâtre. Le fruit est lisse. — CeGa- lium fleurit tard, en juillet et en août. Il est parfois très-com- mun. Nous l'avons vu, dans les clairières des bois de sapins, s'étaler sur la terre et la couvrir, mêler ses fleurs à celles du Veronica officinalis, du PolenliUa Tormentilla, et s'étendre en larges tapis sous des groupes (ÏAira flexuosa entièrement roses et étalant leurs panicules carminées au-dessus de ces gazons. Nature du sol. — Altitude. — II habite les terrains siliceux , rocailleux, sablonneux ou détritiques, les trachytes, les scories des volcans, aussi manque-t-il aux calcaires juras- siques. — Il croît dans les montagnes , et atteint de grandes ''^42 RUBIACÉES. élévations, 1,500. à 1,700*", en Auvergne. De Candolle l'indique à 1,600™ dans les Alpes , et à 2,400™ au port d'Oo, dans les Pyrénées. Géographie. — Au sud, on le rencontre dans les Pyrénées, en Espagne , dans le royaume de Naples. — Au nord , il se trouve dans une grande partie de l'Europe centrale , dans tout le Danemarck , dans la Gothie et la Norvège australes , en Angleterre, en Irlande, dans tous les archipels et en Islande. — A l'occident, il est en Portugal et en Islande. — A l'orient, en Suisse, en Italie et dans les montagnes de l'Oural. Limites d'extension de l'espèce. 5mc?, Royaume de Naples 40" | Ecart en latitude: iVort/, Islande. 65 j 25° Occident , Islande 22 O. | Ecart en longitude . Orient , Oural 55 E. ) 11° Carré d'expansion 1925 Galium sylvestre, Poil. — Nous réunissons peut-être à tort, sous cette dénomination, plusieurs espèces distinctes, telles que G. lœve, Thuill., G. Bocconi, Ail., G. supinum, Lam. , G. commutatiim , Jord. , que bien d'autres auteurs ont, sans doute, confondues, et qu'il nous serait Impossible de séparer. Leur caractère sera , par cela même , assez mal déterminé. Ce sont des plantes vivaces , qui croissent dans les clairières des bois, sur les pelouses , dans les prés secs, et dont les tiges , lisses et cylindriques , sont tantôt droites , tantôt et plus souvent diffuses et gazonnantes. Les feuilles sont minces, étalées, élargies, glaucescentes, souvent réflé- chies, d'un beau vert, réunies par 6 à 8 en verticilles. Les fleurs sont blanches, un peu campanulées, les panicules plus VAILLANTIA. 443 OU moins rameuses , plus ou moins resserrées. Les fruits sont grisâtres et chagrinés. Il (leurit en juin, juillet et août. Naluredu sol. — Alliiude. — Ce Galium recherche les terrains siliceux et volcaniques , les sols sablonneux. Il at- teint , en Auvergne , nos plus hautes montagnes jusqu'à 1,800™. M. Boissier l'a trouvé , en Espagne , de 1,600 à 2,800'". Géographie. — Au sud, il habite la France, les Pyrénées, le midi de l'Espagne et le royaume de Naples. — Au nord, on le trouve en Allemagne, en Danemarck, en Gothie et dans la Norvège australe. Il atteint aussi l'Angleterre ou plutôt l'Ecosse, jusqu'au 57", et l'Islande. — Il trouve, dans cette dernière localité, sa limite occidentale . — A l'orient, il existe en Suisse et en Italie , en Hongrie , en Croatie , en Transyl- vanie , en Turquie. Limites d'extension de Vespèce. Sud y Royaume de Grenade. . . . 37° | Ecart en latitude : AV(/, Islande 65 j 28° Occident , Islande 20 0.1 Ecart en longitude - Onew/, Turquie 22 E. j 42° Carré d'expansion 1176 G. VAIZ.LANTIA , DC . 11 est formé de 2 espèces, toutes deux de l'Europe aus- trale. Vaillantia mcralis. Lin. — Très-petite plante qui rampe sur les rochers , les vieux murs et les pentes rocail- leuses des coteaux. Son organisation, bien étudiée par Vau- 444 RLBIACÉES. cher , est des plus remarquables. Toutes ses parties sont dures et glabres. Ses feuilles sont disposées sur quatre rangs sur des tiges tétragones, et chaque verticille se re- couvre de manière à former une petite pyramide quadran- gulaire. Ces feuilles sont déjetées et les fleurs sont ternées entre chaque aisselle. La Heur centrale , seule fertile, s'in- cHne pendant la maturation , et les deux autres conservent assez longtemps leurs pédicelles redressés; après la fécon- dation les bases des calices se soudent , leurs limbes gran- dissent et forment trois cornes qui couronnent le fruit. A l'époque de la dissémination , la graine , toujours solitaire , sort par la base entre ces trois cornes qui s'écartent, et le péricarpe ouvert reste attaché à la tige. — La floraison , qui a lieu de bonne heure , commence par le bas de la plante, et les fruits inférieurs sont mûrs avant que les fleurs du sommet ne soient épanouies. — Les fleurs , continue Vaucher, sont placées entre les aisselles et non aux ais- selles; il en a compté 12 dans chaque verticille supérieur, 8 stériles et 4 fertiles , dont les fruits miirs sont pendants entre les aisselles des 4 feuilles (1). — Le Vaillantia fleur t en avril et en mai. Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur les terrains calcaires et rocheux de la plaine. Géographie. — Il est méridional et se trouve, au sud , dans le midi de la France, de l'Espagne et de l'Itahe, en Corse, en Sicile, en Grèce, aux Baléares. — Au nord, il a sa limite en Istrie et sur le bord du plateau central. — A l'oc- cident, il est en Portugal. — A l'orient, en Italie, en Dal- matie, en Croatie, en Grèce, dans la Turquie occidentale et méridionale. (1) Hisl. physiol. des plantes d'Europe, l. 2, p. 706. VALÉRIANÉES. 445 Limites d'extension de Vespèce. 5m(/, Royaume de Grenade. .. . 36° | Ecart en latitude: Nord, Plateau central 44 i 8° Occident , Portugal '. . 10 0.) Ecart en longitude : Orient , Grèce 20 E. j 30° Carré d'expansion 240 FAMILLE DES VALERIANEES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Nigritie 0°à 10° Abyssinie 10 à 16 Algérie 33 à 36 Royaume de Grenade. 36 à 37 Sicile 37 à 38 Portugal 37 à 42 Royaume de Naples. . 38 à 42 Caucase 40 à 44 Tauride 43 à 46 Plateau central 44 à 47 France 42 à 5l Russie méridionale... 47 à 50 Allemagne 45 à 55 Carpathes 49 h 50 Angleterre 50 à 58 Russie moyenne 50 à 60 Scandinavie entière. . 55 à 71 Longitude. 18° 0. à 5°E. 0 : 0 32 E. à 41 E. 0 0 5 0. à 6 E. : 168 5 0. à 8 0. 268 10 E. à 13 E. 143 9 0. à 11 0. 253 11 E. à 16 E. 131 35 E. à 48 E. 127 31 E. à 34 E. 107 0 à 2 E. 145 7 0. à 6 E. 155 22 E. à 49 E. 278 2 E. à 14 E. 144 19 E. à22 E. 265 1 0. à 7 0. 226 17 E. à 58 E. 276 3 E. à 29 E. 351 Longitude. 7° E. à 12*» E. 325 10 E. à 15 E. 272 10 E. à 22 E. 385 2 E. à 10 E. 306 19 E. à57 E. 289 18 E. à 28 E. 236 14 E. à 40 E. 0 0 446 VALÉRIANKES. Latitude. Danemarck 52" à 57° Gothie 55 à 59 Saède 55 à 69 Norvège 58 à 71 Russie septentr'*^. ... 00 à 66 Finlande 60 à 70 Laponie 65 à 71 Europe entière 1 : 180 Tableau des proporlions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. Longitude. Irlande 51oà 55° 7«0. à 13"0. 1 : 243 Angleterre 50 à 58 1 0. à 7 0. 1 : 226 Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. 1 : 144 Russie moyenne... 50 à 60 17 E. à 58 E. 1 : 276 Sibérie de l'Oural. 44 à 67 55 E. à 74 E. 1 : 298 Sibérie altaïque. . . 44 à 67 66 E. à 97 E. 1 : 299 Sibérie du Baïcal.. 49 à 67 93 E. à 116 E. 1 : 290 Dahurie 50 à 55 110 E. à 119 E. 1 : 252 Sibérie orientale... 56 à 67 111 E. à 163 E. 1 : 234 Sibérie arctique... 67 à 78 60 E. à 161 E. 0 : 0 Kamtschatka 46 à 67 148 E. à 170 E. 0 : 0 Pays des Tschukhis. » » 155 E. à 175 0. 0 : 0 Iles de l'Océan or='. 51 à 67 170 E. à 130 O. 0 : 0 Amérique russe... 54 à 72 170 O. à 130 E. 0 : 0 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Latitude. Altitude en mètres. Roy.deGr''%rég.alp.etnîv. 36°à37o 1500 à 3500 1 : 162 Roy.deGrenade,rég. niv. . 36 à 37 2500 à 3500 0 : 0 l>«OPORTIOiNS RELATIVES. 417 Latitude. Altitude en mètres. Pyrénées 42° à 43° 500 à 2700 1 : 138 Pyrénées élevées 42 à 43 1500 à 2700 0 : 0 Pic du iMidi, de Bagnères.. » » 0 : 0 Plat. eentral,rég. montagn. 44 à 47 500 à 1900 1:125 Plateau central, sommets. . 44" à 47° 1500 à 1900 0: 0 Alpes 45 à 4G 500 à 2700 1 : 149 Alpes élevées 45 à 46 1500 à 2700 1 : 175 Tableau des 'proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Iles du Gap- Vert 1 2° à 14° Canaries 28 à 30 Hébrides 57 à 58 Orcades 59 Shetland 60 à 61 Feroë 62 Islande, 64 à 66 Mageroë 71 Spitzberg , . 79 à 80 Ile Melville 76 lie J. Fernandez. ... 33 à 40 S. Nouv. Zélande(nord). 35 à 42 S. Malouines 52 S. La famille des Valérianées n'est pas une des plus im- portantes du règne végétal, mais elle est encore asse?, nombreuse. Dans l'ancien continent ces plantes sont princi- palement répandues dans l'Europe moyenne et tout autour du bassin de la Méditerranée, en Tauride et dans le Cau- case , et ensuite dans la Sibérie et le Népaul, ainsi qu'au Japon. Elles ne se trouvent ni dans la zone torride, ni au delà du tropique du Capricorne. — Dans le nouveau Longitude. 24° 0. à 27° 0. 0 0 15 0. à 20 0. 1 181 8 0. à 10 0. 0 0 5 0. à 6 0. 0 0 3 0. à 4 0. 0 0 9 0. 0 0 16 0. à 27 0. 0 0 24 E. 0 0 10 E. à 20 E. 0 0 114 0. 0 : 0 76 0. 0 . 0 171 0. à 176 0. 0 . 0 59 0. à 65 0. 0 . 0 448 VALÉRIANÉES. monde , au contraire , on les trouve en quantité assez con- sidérable dans les montagnes de la zone torride , ainsi que dans les parties australes du continent, au Chili et jusque sur les terres Magelianiques et sur les îles voisines. — En Europe , notre premier tableau nous montre ces plantes inégalement dispersées et atteignant leur maximum, I/IO? et 1/127, dans la Tauride et le Caucase, Viennent ensuite les contrées qui touchent la Méditerranée , le royaume de Naples, la Sicile, l'Algérie, la France. Ces plantes dimi- nuent en allant vers le nord, jusqu'en Laponie oîi il n'en reste plus qu'une seule espèce. — Dans le sens des lon- gitudes , notre second tableau montre un affaiblissement graduel à l'est et une disparution complète en appro- chant de l'Amérique du nord. — Les montagnes ne sont pas favorables au développement des Valérianées, et si les zones inférieures conservent à peu près la proportion des contrées au milieu desquelles elles s'élèvent , les zones su- périeures et les sommets sont bientôt abandonnés par elles. — Quant aux îles , à l'exception des Canaries , nous voyons ces plantes les fuir ou se trouver réduites à une seule espèce que nous avons considérée comme 0. G. VALERIANA , Lin. Distribution géographique du genre. — Ce genre con- tient plus de 100 espèces , dont la moitié environ ha- bitent l'Amérique centrale; là est le grand centre des Va- lérianes. 25 de ces 50 espèces croissent au Pérou, les autres au Chili , au Brésil , au Paraguay, et quelques-unes môme vont jusque sur les terres Magelianiques et aux Malouines. — L'Amérique du nord après de 20 espèces, presque tou- tes du Mexique et de la Nouvelle-Grenade , très-peu des VALEIUANA. 449 Etats-Unis ou de la partie boréale du continent. — L'Eu- rope et l'Asie ont à peu près le même nombre de valé- rianes, 18 à 20. Celles de l'Asie habitent principalement les Indes orientales , le Népaul , puis la Sibérie, et attei- gnent les îles Aléoutiennes. Un autre groupe est dans le Caucase ou dans l'Asie mineure, établissant ainsi le passage aux espèces européennes. — Celles-ci se trouvent princi- palement dans l'Europe australe et moyenne, en Italie, dans les Pyrénées, dans les Alpes; quelques-unes en Grèce, en Autriche, en Bohême et en Suède. — Une seule, africaine, est reléguée au cap de Bonne-Espérance. Valeriana gfficinalis , Lin. — Il arrive dans l'année une époque oii les fleurs sont si abondantes , qu'on ne sait plus à laquelle on doit donner la préférence. C'est à la fin de juin que l'on trouve cette admirable confusion , et c'est alors, aussi , que la valériane fleurit dans les taillis, sur le bord des bois et parmi les buissons. Ses racines odorantes, ses feuilles découpées et d'un vert noir, ses hautes tiges fistuleuses et striées , et surtout ses corymbes violacés dont l'odeur et la forme ont quelque chose de l'héliotrope, la font bientôt distinguer au milieu de ses nombreuses com- pagnes.— La floraison commence par le bouton qui est posé à l'aisselle de la première dichotomie, puis s'ouvrent suc- cessivement ceux des dichotomies secondaires, et enfin ceux qui, serrés les uns contre les autres en une sorte de corymbe, résultent des subdivisions nouvelles raccourcies, et même avortées. Souvent les fleurs sont polygames; la corolle est toujours un peu irréguhère, à cinq divisions ; cfle a trois étamines et une petite poche nectarifère. — Le fruit est muni, comme celui des Centranthus, d'une aigrette légère VI 29 450 VALÉRIANÉES. dont les 10 branches velues sont roulées sur elles-mêmes, et qui, sensibles à l'état de l'atmosphère, se resserrent si la pluie arrive , mais s'étalent au soleil et confient leur sort aux courants capricieux de l'air agité. — La valériane vit le plus souvent en société dans les bois humides et associée au Spirœa Ulmaria , au Crépis pahidosa, au Silène diurna, au Galeobdolon luleurriy etc. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente et croît dans tous les terrains , préférant les lieux frais, humi- des et à demi-ombragés. — Elle habite la plaine et les montagnes. Nous la trouvons en Auvergne jusqu'à 1,200°; de CandoUe la cite à 0 en Bretagne et à 1,200™ dans les Pyrénées ; Ledebour l'indique entre 900 et 1,000™ sur le promontoire du Caucase occidental. Géographie. — Quoique très-commune dans le centre de la France , la valériane s'arrête dans la région des oH- viers , pour paraître de nouveau dans les Pyrénées ; elle se rencontre aussi en Espagne , dans le midi de l'Itahe et en Sicile. — Au nord, elle abonde dans toute l'Europe , dans toute la Scandinavie , oii elle croît aussi au milieu des buis- sons et le long des prés humides , jusque dans la Laponie , même au Cap-Nord , mais ses fleurs deviennent inodores dans ces froides régions. Elle habite aussi l'Angleterre , l'Ir- lande , les Hébrides, les Orcades et l'Islande. — A l'occi- dent, elle ne va pas au delà de cette dernière habitation. — A l'orient, elle existe en Suisse, en Italie , en Dalmalie, en Hongrie , en Croatie , en Transylvanie , dans le Caucase, en Géorgie, dans les Carpathes , en Turquie, dans toutes les Russies , dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï et du Baikal , et dans la Dahurie. VALEUIANA, 451 Limites d'extension de l'espèce. Sud, Sicile 38° ) Ecart en latitude : iVorrf, Cap Nord 71 i 33o Occident, Islande 22 0. 1 Ecart en longitude : Onm^ Dahurie 119 E. ) Ul*» Carré d'expansion 4653 Valeriana dioïca, Lin. — Les prairies humides et maré- cageuses sont parsemées , dès le mois d'avril , de cette petite valériane qui partage le terrain avec les Orchis macidata et îatifolia , le Menyanthes irifoliata , le Scorzonera hu- milis, le Caîtha palustris, et d'autres espèces moins pré- coces qui viennent à leur tour cacher le sol tourbeux sous l'abondance de leurs fleurs. — Ses racines minces et allon- gées tracent à une petite profondeur ; ses feuilles, entières à la base de la tige , et d'un vert foncé , sont profondément divisées à sa partie supérieure. La corolle est plus grande dans les plantes mâles que dans les individus femelles ; elle est rose ou lilacée comme celles de toutes nos valérianes, et ses graines sont aussi régulièrement aigrettées. Nature du sol. — Altitude. — Cette plante recherche les terrains très-mouillés, marécageux, tourbeux et siliceux, c'est-à-dire les sols détritiques. Elle s'élève jusqu'à 1,000™ en Auvergne. De Candolle la cite à 30™ en Anjou , et à 1,200" à Allos. Wahlenberg dit qu'elle croît, en Suède , jusqu'à la Hmite du sapin. Géographie. — Cette espèce reste en France, au midi, «ur le plateau central , sans descendre en Provence , et sans remonter dans les Pyrénées ; elle atteint cependant â'Espagne et les montagnes du royaume de Naples. — Au 452 VALÉUIANÉES. nord , elle est connue dans tout le centre de l'Europe , dans le Danemarck, dans la Gothie et la Finlande australes, dans la Norvège boréale; elle est aussi en Angleterre. — A l'oc- cident, elle abonde dans l'ouest de la France, mais ne dé- passe pas l'Angleterre. — A l'orient, on lajtrouve en Suisse, dans quelques parties de l'Italie , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , en Tauride , dans les Car- pathes et dans la Russie moyenne. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Royaume de Naples 40" ) Ecart en latitude : Nord , Norvège 60 ^ 20° Occident , Angleterre 6 O. ) Ecart en longitude ; Orient, Russie moyenne 55 E. j 6P Carré d'expansion 1220 Valeriana tuberosa , Lin. — Il habite les lieux mon- tagneux, les prairies et les pentes des coteaux. Sa racine est épaisse, tubéreuse, dure et très-odorante. Ses feuilles radicales sont lancéolées , entières et rétrécies en pétioles ; celles de la tige sont peu nombreuses, d'un vert cendré et profondément découpées. Les (leurs sont disposées en une panicule terminale et serrée de fleurs rosées et odorantes. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur les terrains calcaires et marneux de la plaine et des montagnes. De Can- dolle le cite à 0 à Toulon et à 1,400" dans les Alpes de Provence. M. Roissier l'indique en Espagne , dans sa région montagneuse. Géographie. — Cette plante est très-rare sur le plateau central de la France, et reste sur ses confins méridionaux. VALERIANA. 453 Elle est commune, au sud, dans la Provence, en Espagne, et se retrouve en Algérie , dans les pâturages supérieurs du Djebel-Cheliah dans l'Aurès , et sur le Djebel -Tougour (Cosson). — Au nord, elle s'arrête sur le bord du plateau central , aux environs de Dijon , et en Istrie sur les rivages de l'Adriatique. — A l'occident, on la trouve en Portugal. — A l'orient , elle est en Italie , en Sicile , en Dalmatie , en Croatie, en Grèce, dans le Caucase, en Géorgie, dans l'île de Chypre , dans la Russie australe , dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. Limites d'extension de V espèce. Écart en latitude 10-^ Sud, Royaume de Grenade .... 36° Nord , France 46 Occident , Portugal 10 0. | Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l'Altaï 96 E^ 106» Carré d'expansion 1060 Valeriana TRiPTERis, Lin. — Dès le mois de mai les rochers et les lieux rocailleux des montagnes se couvrent de cette belle espèce dont les fleurs roses et lilacées se suc- cèdent longtemps. De très-longues racines s'insinuent en- tre les pierres, jusqu'à ce qu'elles aient trouvé le sol que l'ac- cumulation des fragments de rochers défend contre le soleil ; de longs rhizomes tracent aussi entre ces débris souvent ense- velis dans les coussins épais des Trichostomum, des Hypnum et d'autres mousses gazonnantes. C'est seulement au-dessus de ces abris que l'on voit paraître de nombreux rameaux garnis de feuilles d'un vert foncé , dont les supérieures se divisent en trois. Ces rameaux sont terminés par de longs corymbes , quelquefois dioïques et plus souvent polygames. 454 VALÉUIANÉES. — Elle forme des touffes très-puissantes au milieu des Vaccinium Myrtillus, près des buissons du Lonicera nigra , de VEpiîohiiim spicatum , etc. Nature du soi. — Altitude. — Cette valériane recherche les terrains siliceux et volcaniques , rocheux ou rocailleux. Elle descend quelquefois dans la plaine , mais sa station or- dinaire, en Auvergne, est de l,000à 1,500™. DeCandolle l'indique à 200™ à Sorane, et à 1,800™ dans la vallée d'Eynes , dans les Pyrénées. Géographie. — Au sud , on la trouve dans les Pyrénées et dans le midi de l'Italie. — Au nord , elle habite le centre de l'Allemagne, les Carpathes. — A l'occident, elle ne dépasse pas le plateau central. — A l'orient, le royaume de Naples , la Dalmatie , la Croatie , la Hongrie et la Transyl- lîanie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Royaume de Naples 40° ) Écart en latitude : Nord, Carpathes 50 i 10« Occident , France 0 \ Écart en longitude : Orient, Transylvanie 20 E. ) 20"» Carré d'expansion 200 G. CENTKANTHUS, DC Il n'existe que 6 espèces de ce genre , dont 4 de l'Eu- rope australe, de la Corse et de la Sardaigne, et 2 asiatiques, de l'Arménie et de l'île de Chypre, Centranthus Calcitrapa , Dufr. - — Cette plante an- nuelle et assez rare a peu d'importance. Ses liges, grosses à la base, se rétrécissent rapidement au sommet , et sont fistu- CENTRASTHUS. 4-55 leuses dans toute leur longueur. Elles sont munies de feuilles simples, à longs pétioles dans le bas de la tige, tandis que les autres deviennent de plus en plus sessiles et découpées à mesure qu'elles approchent du sommet. Les fleurs sont dis- posées en jolies grappes roses, et leur appendice n'est plus qu'une bosse ou une légère saillie; leur anthère est unique, et se trouve placée au-dessous d'un stigmate trifide. — Elle fleurit en mai , juin et juillet. Elle croît sur les vieux murs , sur les coteaux pierreux. Nature du sol. — Altitude. — Ce Centranthus recherchQ les terrains calcaires et rocailleux. Il préfère les plaines, mais il s'élève facilement et atteint jusqu'à 2,000" dans le midi de l'Espagne. Géographie. — Il est méridional et se trouve dans le midi de la France , en Corse , en Espagne , aux Baléares , dans toute la région méditerranéenne excepté l'Egypte, en Algérie, aux Canaries. — Au nord , on le rencontre sur le bord du plateau central, et, d'après MM. Grenier etGodron, il remonte le Rhône jusqu'à Nantua. — A l'occident, il est en Portugal et aux Canaries. — A l'orient, en Italie, en Sicile , en Dalmatie et en Turquie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries 30*> | Ecart en latitude : Nord , France 46 ) 16° Occident , Canaries 18 0. | Ecart en longitude : Orient, Turquie 25 E. j 43° Carré d'expansion 688 Centranthus ruber , DC. — Grande et magnifique es- pèce qui a pour mission de décorer les rochers , de s'implan- 456 VALÉIllANÉES. ter sur les ruines et de couvrir de fleurs le donjon qui s'écroule aussi bien que le roc éternel. Ses profondes racines s'enfon- cent dans les fissures et y résistent aux sécheresses prolon- gées. Ses feuilles glauques, larges et opposées, peuvent puiser dans l'air presque toute la nourriture de la plante ; aussi dès le printemps, ces tiges se divisent en nombreux rameaux feuilles. Elles se terminent par des panicules étagées , d'un beau rouge, où la floraison commence parle centre pour s'en éloigner ensuite et gagner les parties extérieures des grappes. Ces fleurs ont un tube allongé , au-dessus duquel on voit en saillie une seule étamine pourprée. Elle s'ouvre du côté op- posé au stigmate. La corolle est terminée inférieurement par un éperon prolongé et nectarifère. Le calice^ à peine appa- rent pendant la floraison , se déroule dès que la corolle se flétrit, et se transforme en une frange ciliée , en une vérita- ble aigrette, au moyen de laquelle le fruit, indéhiscent et mo- nosperme , est facilement entraîné dans les airs. — Cette espèce est parfois associée au Cheiranthus Cheiri, à VAntir- rhinum majus , et nous l'avons vue former, au milieu des guirlandes de lierre , la parure éclatante d'un temple aban- donné. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il habite les terrains ro- cheux, quelle que soit leur nature, les vieilles murailles et le voisinage des habitations. Il reste dans les plaines. Géographie. — Sa géographie est assez difficile à établir, car dans un grand nombre de localités il est naturahsé et échappé des jardins , où les vents s'emparant de sa graine élégamment pluraeuse , l'emportent au loin sur les ruines et sur les montagnes. — Au sud, il est répandu dans tout le midi de la France , en Espagne , en Algérie , sur les rochers de l'Atlas . — Au nord , il est disséminé sur quelques points de la France , de la Suisse, du Tyrol et de l'Istrie. — A CENTRANTHCS. 457 l'occident, il est en Portugal. — A l'orient, il existe en Italie , en Sicile , en Turquie , en Dalmatie , en Croatie et en Grèce. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Algérie 35*^ | Écart en latitude : Nord, Tyrol 47 > 120 Occident, Portugal 10 O. j Écart en longitude : Orient , Turquie 20 E. ( 30» Carré d'expansion 360 Centranthus angcstifolius , DC. — Moins élégant que le précédent, à feuilles plus étroites , à tiges moins ra- meuses , il vit en petits groupes sur les rochers , et plus* souvent dans les lieux secs et pierreux. Ses fleurs et ses fruits offrent exactement la même conformation. Ses fleurs rouges ou roses descendent jusqu'à l'albinisme. On pourrait considé- rer cette espèce , ainsi que la précédente, comme des plantes toujours vertes , car , si elles ne végètent qu'au printemps , elles résistent au moins pendant l'hiver. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur les terrains calcaires et rocheux, sur les coteaux graveleux, et peut s'éle- ver très-haut dans les montagnes. De Candolle l'indique à 60°» à Aix, et à 1,000°" à 3Iont-Louis , dans les Pyré- nées , et au creux du Van dans le Jura. M. Boissier le cite datis les fissures des rochers du royaume de Grenade , entre 2,300 et 2,800™. M>I. Grenier et Godron disent que dans le Jura il se trouve jusqu'à la hauteur de la région des sapins. Géographie. — Au sud , ce Centranthus se trouve en France, en Espagne et en Barbarie, sur les rochers de 458 VALÉRIANÉES. l'Atlas et du Djebel-Tougour. — Au nord , il habite le Jura et la Suisse occidentale. — A l'occident , il reste sur le plateau central de la France. — A l'orient , il s'avance jusque dans le royaume de Naples , en Grèce et dans la haute Albanie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Atlas 35° | Ecart en latitude : Nord, Smsse 48 ] 13° Occident, France 0 ) Ecart en longitude : Orient, Grèce 21 E. ( 21° Carré d'expansion 273 G. VAI.EIlIANZ;i.]:.A , Poil. Distribution géographique du genre. — On en connaît 36 espèces, dont 23 sont dispersées en Europe dans la région méditerranéenne, en Italie, en Sicile, en Grèce, en Crimée, en France et en Allemagne. — L'Asie ena 8 , dont 4 ou 5 continuent la série européenne et vivent au Caucase , en Géorgie , et 2 autres en Sibérie et en Perse. — On en cite 3 espèces dans l'Amérique septentrionale ; — une seule au Chili ; — une seule en Afrique , en Abyssinie. Valerianella olitoria, Poil. — Ses semences, répan- dues en automne sur la terre nue des champs et des jardins, ne tardent pas à se développer sous l'influence des pluies , et bientôt de petites rosettes de feuilles spatulées et d'un beau vert se montrent sur le sol. Elles grandissent et s'étalent jusqu'à ce que le froid les arrête sans les détruire. Elles font alors partie de cette verdure hivernale qui décore la terre s» VALERIANELLA. 459 la neige ne vient pas la couvrir. Dès les premiers jours de soleil , une tige dichotome sort du milieu de la rosette ; elle se divise et se termine par des corymbes de fleurs bleuâtres et très- petites, que l'on remarque cependant, car à cette époque la nature n'est pas prodigue , et l'on compte facile- ment les espèces printanières. La disposition des fleurs de cette valérianelle tient à la division infinie des tiges , qui sont régulièrement dichotomes. Les premières fleurs sont sessilesaux dichotomies , et à mesure que celles-ci se multi- plient, les fleurs se rapprochent, et enfin au sommet des ra- meaux ces bifurcations de la tige sont tellement rapprochées, que les fleurs elles-mêmes simulent des corymbes. Leurs trois anthères répandent un pollen blanchâtre sur trois stigmates papillaires, et l'ovaire, accompagné du calice persistant, de- vient un fruit à trois loges, dont une seule, fertile, est bossue et celluleuse sur le dos. — Le V. radiata lui est exacte- ment parallèle dans l'Amérique septentrionale. Nature du sol. — AUilude. — Cette plante est indif- férente et accepte tous les terrains, et reste ordinairement dans les plaines , excepté dans les régions méridionales. Géographie. — Efle est du nombre des espèces dont la culture a étendu le domaine, car efle habite ordinaire- ment les champs cultivés oii ses semences très-fines ont été transportées. C'est ainsi qu'elle se rencontre, au sud, en France, en Espagne, en Algérie, à Madère et aux Canaries. — Au nord , elle vit aussi disséminée dans toute l'Europe , en Allemagne, en Danemarck, en Gothie, dans la Norvège, la Suède et la Finlande australe. Dans ces dernières loca- lités elle est presque Httorale; elle végète aussi en Angle- terre et en Irlande. — A l'occident, elle est en Portugal et aux Canaries. — A l'orient, elle s'étend aussi très-loin, en Suisse, en Italie, en Sicile oîi, selon Gussone, elle croît dis- 460 VALÉKIANÉES. séminée dans les prairies, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie , dans les Carpallies, en Turquie, dans lesRus- sies septentrionale, moyenne et australe. Limites d'extension de V espèce. Sud , Canaries 30<* I Écart en latitude : Aw(/, Finlande 62 j 32° Occident , Canaries 18 0.) Ecart en longitude : OnVn?, Russie moyenne 58 E.-' 76<* Carré d'expansion 2432 , Valerianella carinata , Lois. — Cette espèce est aussi très-commune quoique paraissant un peu moins domestique que la précédente. Elle est répandue dans les moissons , dans les vignes, au milieu des prairies artificielles jeunes ou dé- garnies. Elle a le même port que les autres espèces du genre dont elle diffère par son fruit antérieurement creusé en nacelle, par son limbe calicinal unidenté , par son fruit triloculaire , sillonné, par sa loge fertile nullement cellu- leuse ni bossue, et par ses loges stériles recourbées dans leur longueur. Elle offre une variété ou plutôt une monstruosité très-commune , dans laquelle les lobes du calice ont pris beaucoup d'accroissement, tandis que les corolles se sont transformées en feuilles. Nature du sot. — Altitude. — Terrains calcaires et marneux de la plaine. Géographie. — Elle occupe, au sud, la France, le midi de l'Italie, la Sicile et l'Algérie. — Au nord, la Bohême , la Prusse , la Bavière, la Belgique , la Podolie , la France et l'Angleterre jusqu'au 55**, où elle a été sans VALERIASELLA . 461 doute importée. — A l'orient, elle habite l'Italie, la Sardai- gne, la Hongrie, la Transylvanie, la Grèce, la Tauride , le Caucase et la Géorgie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Algérie 35° ) Écart en latitude : Nord , Angleterre 55 ^ 20« Occident , Angleterre 7 0. jÉcart en longitude : Orient, Géorgie 47 E. i 54'' Carré d'expansion 1080 Valerianella dentata, Poli. — Se trouve dans les mêmes stations que la précédente. Annuelle et fugace comme elle, elle disparaît bientôt sans laisser de traces de sa pré- sence. Ses tiges sont très-dichotomes, et ses petits paquets de fleurs sont ordinairement entremêlés de fleurs mâles assez nombreuses. Le fruit est triloculaire, sillonné en avant; sa loge fertile n'est pas bossue, et ses loges stériles sont plus longues que celle qui renferme la graine. — Le V. sphe- rocarpa lui est parallèle en Sicile, le V. trigonocarpa en Turquie. Nous réunissons à cette espèce le V. auricula^ DC. , qui en diffère un peu par le port, mais dont les carac- tères ont été souvent confondus avec ceux du V. dentata. — Le Valerianella membranacea , Lois. , est encore voi- sin des deux précédentes. Il est ordinairement plus pe- tit et disparaît plus tôt encore des champs cultivés qu'il habite dans notre région méridionale. Nous sommes forcés de réunir ces 3 espèces au point de vue géographique, faute de pouvoir séparer l'aire d'expansion qui appartient à cha- cune d'efles. Nature du sol. — Altitude. — Cette plante préfère les terrains siliceux et argileux de la plaine. 462 VALÉIUANÉES. Géographie. — Elle s'avance peu dans le midi de la France, mais se retrouve en Espagne, dans le midi de l'Ita- lie et en Algérie. — Au nord , elle est assez répandue dans le centre de l'Europe, dans toute la Gothie, dans le Dane- marck central, en Angleterre et en Irlande. — A l'orient, on la trouve en Italie, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans le Caucase et dans une partie de la Géorgie. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Algérie 35° -^ Écart en latitude : Nord, Golhie 58 ] 23o Occident, Irhnùe. 12 0. ^ Ecart en longitude : Orient , GéoTQie 47 E.) 59» Carré d'expansion 1357 Valerianella coronata, DC. — C'est encore le port des espèces précédentes. Ses fleurs sont rapprochées en tête, les dents du calice sont un peu crochues et couronnent le fruit. Ses feuilles supérieures ne sont pas entières, mais pinnatifides. Le fruit a la même organisation que dans les précédentes. — Cette plante fleurit en mai et en juin , et habite aussi les moissons et les champs cultivés. Nature du sol. — Altitude. — Comme toutes les va- lérianelles, elle recherche les lieux calcaires et marneux des plaines et les endroits bien exposés, où elle peut, dès le printemps, recevoir les premiers rayons du soleil. Géographie. — De notre région méridionale, cette plante s'étend dans toute l'Espagne, en Algérie et aux Canaries. ■ — Au nord , elle habile une partie de la France , s'avance accidentellement jusqu'au delà de Paris ; elle se retrouve à Liège, dans le Tyrol, àGœttingue, dispersée çà et là. — A DIPSACÉES. 463 l'occident, elle est en Espagne, et probablement en Portu- gal et aux Canaries. — A l'orient , on la rencontre en Italie, en Sicile, aux Baléares, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, dans les moissons de l'île de Mélos , dans les prés de la Tauride, où elle est pro- bablement indigène, dans le Caucase et dans la Géorgie. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Canaries 30» ) Écart en latitude : A^orrf, Liège 51 ^ 21o Occident , Canaries 18 O.] Écart en longitude : Orient, Géorgie 47 E. -^ 65° Carré d'expansion . . . , 1365 FAMILLE DES DIPSACEES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Longitude. Nigritie 0° à 10° 18° O. à 5° E. Abyssinie 10 à 16 32 E. à 41 E. Algérie 33 à 36 5 0. à 6 E. Roy. de Grenade. . . 36 à 37 5 O. à 8 O. Sicile 37 à 38 10 E. à 13 E. Portugal 37 à 42 9 0. à 11 0. Royaume de Naples. 38 à 42 11 E. à 16 E. Caucase 40 à 44 35 E. à 48 E. Tauride 43 à 46 31 E. à 34 E. Plateau central .... 44 à 47 0 à 2 E. 0 0 278 129 . 111 135 138 140 118 149 188 ii64- DIPSACÉES. Latitude. Altitude en mètres. France 42oà 51° 7°0. à 6«E. 1 : 149 Russie méridionale. . 47 à 50 22 E. à 49 E. 1 : 131 Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. 1 : 150 Carpathes 49 à 50 19 E. à 22 E. 1 : 146 Angleterre 50 à 58 1 0. à 7 0. 1 : 271 Russie moyenne... 50 à 60 17 E. à 58 E. 1 : 176 Scandinavie entière. 55 à 71 3 E. à 29 E. 1 : 251 Danemarck 52 à 57 7 E. à 12 E. 1 : 216 Gothie 55à 59 10 E. à 15 E. 1:226 Suède 55 à 69 10 E. à 22 E. 1 : 385 Norvège 58 à 71 2 E. à 10 E. 1 : 408 Russie septentri«... 60 à 66 19 E. à 57 E. 1 : 433 Finlande 60 à 70 18 E. à 28 E. 1 : 315 Laponie 65 à 71 14 E. à 40 E. 1 : 355 Europe entière. 1 '■ 113 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. Longitude. Irlande 51° à 55« 7oO. à 13«0. 1 : 323 Angleterre 50 à 58 1 O à 7 0. 1 : 271 Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. 1 : 150 Russie moyenne . 50 à 60 17 E. à 58 E. 1 : 176 Sibérie de rOural. 44 à 67 55 E. à 74 E. 1 : 165 Sibérie altaïque.. 44 à 67 66 E. à 97 E. 1 : 239 Sibérie du Baïkal. 49 à 67 93 E. à 116 E. 1 : 484 Dahurie 50 à 55 110 E. à 119 E. 1 : 252 Sibérie orientale. 56 à 67 111 E. à 163 E. 0 : 0 Sibérie arctique. . 67 à 78 60 E. à 161 E. 0 : 0 Kamtschatka 46 à 67 148 E. à 170 E. 0 : 0 Pays des Tschukhis. » 155 E. à 175 0. 0 : 0 llesderOcéanor»'. 51 à 67 170 E. a 130 O. 0 : 0 Amérique russe.. 54 à 72 170 O. h 130 E. 0 : 0 PROPORTIONS RELATIVES. " 465 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Latitude. Altitude en mètres. Roy.deGr^^ég.alp.etniv. 36»à 37« 1500 à 3500 1: 122 Roy.deGrenade,rég.niv. 36 à 37 2500 à 3500 0: 0 Pyrénées 42 à 43 500 à 2700 1 : 243 Pyrénées élevées 42° à 43« 1500 à 2700 0 : 0 Pic du Midi de Bagnèies. . 0 0 0:0 Plat, central, rég.montagn. 44 à 47 500 à 1900 1 : 166 Plateau central, sommets. 44 à 47 1500 à 1900 0 : 0 Alpes 45 à 46 500 à 2700 1 : 201 Alpes élevées 45 à 46 1500 à 2700 0 r 0 Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Longitude. Iles du Cap- Vert. . 120 3 14° Canaries 28 à 30 Hébrides» 57 à 58 Orcades 59 Shetland 60 à 61 Feroë 62 Islande 64 à 66 Mageroë 71 Spitzberg 79 à 80 lie Mel ville 76 lie J. Fernandez. . 33 à 40 S. Nouv. Zé lande (nord). .35 à 42 S. Malouines 52 S. Les Dipsacées constituent une famille peu nombreuse qui appartient surtout à la partie chaude de la zone tempérée de l'ancien continent et au cap de Bonne-Espérance. La VI 30 24«0. à 27° 0. 0 0 15 0. à 20 0. 1: 201 8 0. à 10 0. 1 . 165 5 0. à 6 0. 1 182 3 0. à 4 0. 0 0 9 0. 0 0 16 0. à 27 0. 0: 0 24 E. 0 0 10 E. à 20 E. 0 0 114 0. 0: 0 76 0. 0 0 171 0. à 176 0. 0: 0 59 0. à 65 0. 1 • 62 466 DIPSACÉES. région méditerranéenne en offre un assez grand nombre. — Ces plantes ne sont pas très-répandues en Europe , et leur nombre diminue d'une manière très-sensible à mesure que l'on approche des régions polaires. Le royaume de Grenade est le pays où elles dominent; elles y forment 1/1 1 1 ; en Norvège elles ne font plus que 1/408. Leur moyenne est à peu près 1/200 de la population végétale. — Notre se- cond tableau nous montre que les Dipsacées disparaissent à l'est dès que les pays deviennent très-froids et se rapprochent de l'Amérique. — Le troisième tableau démontre leur ab- sence des hautes montagnes. — Le quatrième prouve qu'elles sont aussi peu fréquentes dans les îles. G. DIFSACUS, Lin. Distribution géographique du genre. — Sur 15 espèces connues , 8 sont asiatiques et 7 européennes. — Les pre- mières sont des Indes orientales, du Népaul, de la Perse et de Ceylan. — Les secondes du midi de l'Europe : de la Corse, de la Sicile, de la Tauride ou de la France. Elles ap- partiennent donc toutes à l'hémisphère septentrional de l'an- cien continent, et sont réparties sur une bande assez large, qui s'étend depuis l'extrémité occidentale de l'Europe tem- pérée ou australe , jusqu'à la Sibérie ou au Népaul. DiPSACiis SYLVESTRis, Liu. — Lorsque le soleil a brûlé de ses feux cette fraîche végétation du printemps, éclose sous l'inlluence de ses premiers rayons, on voit, sur le bord des champs et des chemins, une plante vigoureuse dont la tige simple ou rameuse s'élève avec rigidité, et dont les feuilles épineuses et les capitules hérissés défendent d'approcher de trop près. C'est le Dipsacus, dont la singulière organisa- DIPSACLS. 467 tion doit nous arrêter un instant. — Ses graines, qui germent au printemps, emploient toute l'année à développer une rosette de feuilles légèrement épineuses , régulièrement étalées, qui résistent à l'hiver. Au printemps suivant , ces jeunes feuilles s'accroissent encore , et une tige vigoureuse sort de leur centre. De belles feuilles l'accompagnent, et, soudées par leur base , elles forment de gracieux bassins dans lesquels les gouttes de pluie se rassemblent, et oii les oiseaux savent trouver une réserve qui semble destinée à leurs besoins. Des aiguillons verts ou blanchâtres, à demi- transparents, couvrent les tiges et les nervures des feuilles. — Au sommet de la tige et des rameaux on trouve un capi- tule allongé, muni à sa base d'un involucre étalé de plu- sieurs bractées , et dans ce capitule, couvert d'alvéoles qua- drangulaires se trouvent des fleurs très-nombreuses , dispo- sées avec la plus grande symétrie. La floraison, qui n'a lieu qu'en juillet ou même plus tard, commence par le milieu du capitule où l'on voit une couronne fleurie. Elle continue au-dessus et au-dessous de cette zone , en sorte que très- souvent les deux couronnes de fleurs vont en s'éloignant et sont séparées par un intervalle défleuri. On connaît dès la veille les fleurs qui doivent s'épanouir le lendemain ; le bouton s'allonge rapidement , et sort de l'alvéole. La co- rolle s'ouvre en quatre divisions , dont la supérieure est plus élargie; le stigmate en languette se montre le premier, et les quatre étamines , dont les filets sont plies , se dé- tendent; leurs anthères, anguleuses et rougeâtres, s'ou- vrent et répandent un pollen blanchâtre. Plus tard, les semences, quadrangulaires et sans aigrette», régulièrement logées dans les alvéoles , se détachent et se répandent , quand les vents de l'automne viennent agiter les tiges des- séchées du Dipsacus. — On le rencontre fréquemment 468 DIPSACÉES. associé au Cichorium Inlybus , au Senecio Jacobœa, aux Cirsium et aux Carduus. Nature du sol. — Altitude. — TI est indifférent et se trouve partout, mais en plaine et rarement sur les montagnes même peu élevées ; car , en Suisse , Wahlenberg fait obser- ver qu'il atteint à peine la limite supérieure du nojer. Géographie. — Il est commun dans toute la France, et, au sud, il s'étend en Corse , en Espagne , en Barbarie , aux Canaries. — Au nord , il est répandu dans tout le centre de l'Europe , et vient s'arrêter dans le Danemarck qu'il occupe tout entier. Il se trouve aussi en Angleterre, et en Irlande. — A l'occident, il habite le Portugal et les Canaries. — A l'orient, il végète en Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalma- tie, en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , en Turquie, en Grèce , en Tauride , dans le Caucase , en Géorgie et en Perse , dans les Carpathes, les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Canaries 30» | Écart en latitude : Nord , Danemarck 57 j 27» Occident , Canaries 18 O. ^ Écart en longitude : Orient, Perse 51 E. ) 69» Carré d'expansion. 1863 DiPSACCs piLOSus , Lin. — C'est encore sur le bord des fossés et le long des haies et des ruisseaux que l'on voit vé- géter cette grande espèce annuelle dont la tige n'est que fai- blement aiguillonnée. Ses feuilles sont glabres, appendicu- lées mais non réunies à leur base , et ses capitules, portés sur de longs pétioles, sont globuleux , alvéolés comme ceux de l'espèce précédente, mais garnis de paillettes molles et flexi- DiPSACus. 469 blés. Les fleurs sont petites, rosées ou blanchâtres , et pré- sentent les mêmes phénomènes que celles du D. sylvestris. — Il fleurit en juillet et en août. Le D. strigosus de la Perse , le D. inermis du Népaul , et le D. asper des Indes orientales, lui sont parallèles. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent pourvu que le terrain soit frais et humide, et souvent il reste dans la plaine, mais il peut aussi s'élever sur les montagnes; nous le trouvons en Auvergne jusqu'à 1,000™. Ledebour l'indi- que dans le Breschtau entre 400 et 800™, et dans le Ta- luschdeOà 1,300™. Géographie. — On le rencontre, au sud, dans les Pyré- nées et en Espagne. — Au nord , il s'étend dans une partie dunord de l'Europe, en France, dans les environs de Paris, dans le Jura, dans une grande partie de l'Allemagne, dans la Gothie australe, dans tout le Danemarck et en Angle- terre. — 11 n'est pas occidental et reste en Angleterre et en France. — A l'orient, on le trouve en Suisse, où il est rare et n'atteint pas les montagnes, en Croatie, en Hongrie , en Transylvanie, dans le Caucase, la Géorgie, la Perse bo- réale et dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Perse 34° ] Ecart en latitude : Nord , Danemarck 57 ) 23° Occident , Angleterre 6 0.) Ecart en longitude : Orient , Géorgie 46 E. i 52» Carré d'expansion 1196 DiPSACLS LACiNiATus, Lin - Il habite le bord des fos- 470 DIPSACÉES. ses, les lieux arrosés par des eaux minérales, et il présente les mêmes mœurs que le D. syhestris. Il en diffère par ses feuilles profondément découpées , par ses aiguillons moins raides, et par ses capitules latéraux qui s'élèvent plus haut que celui du milieu. — Il fleurit en août; il est bisannuel. Nature du sol. — AUilude. — Lieux salés ou calcai- res des plaines et des montagnes. — Ledebour le cite à 400™ dans le Breschtau, et entre 500 et 1 ,300"* dans le Taliisch. Géographie. — On le trouve assez rarement dans le midi de la France, mais il existe dans l'ouest, dans l'est et dans le centre de cette contrée où il est rare. — Il atteint, au sud, le royaume de Naples et la Sicile. — Au nord, il se rencon- tre en Alsace, dans une partie de l'Allemagne, en Bohême, en Volhynie. — A l'occident, il existe au Portugal. — A l'orient, il habite l'Italie, la Croatie, la Hongrie, la Transyl- vanie, la Tauride, le Caucase, la Grèce, la Macédoine méri- dionale, la Salonique, la Géorgie, les bords et les déserts de la Caspienne, les Russies moyenne et australe. Pallas le cite en Russie près du ruisseau de Targoum, dans un sol salé, au milieu des plantes maritimes, et en Sibérie dans une foule de localités, comme le long du fleuve Oural et du Volga, dans des lieux abandonnés autrefois par la Caspienne. (Pallas, t. 1, p. 576 et t. 5, p. 246.) Limites d'extension de l'espèce. Sud , Sicile 37° | Ecart en latitude : iVorrf, Volhynie 51 ) 14° Occident, Portugal 11 O. ^ Ecart en longitude: OnVn<, Sibérie de l'Oural 60 E.) 71« Carré d'expansion 994 CEPHALARIA. 471 G. CEPHAI.ARIA , Schrad. Distribution géographique du genre. — Environ 20 es- pèces composent ce genre, et la moitié appartient à l'Europe et s'y trouve très-dispersée depuis la Grèce et la Tauride jusqu'au Bannat et à la Russie australe. — Les espèces asiatiques, au nombre de 5, sont du Caucase, de la Syrie, de la Géorgie et de la Sibérie. — Une petit groupe, com- posé de 6 espèces , se trouve isolé au cap de Bonne-Espé- rance. Cephalaria leucantha , Schrad. — Cette plante croît en touffes dans les lieux incultes et pierreux , sur le bord des chemins, sur la lisière des vignes et des champs cultivés. Ses feuilles sont profondément découpées ; ses fleurs qui se montrent très-tard, en juillet ou en août, sont blanches ou légèrement teintes de jaune, et leur involucelle se termine en une couronne membraneuse. Le fruit, tétragone, est couronné par le limbe du calice et renfermé dans l'involu- celle. — Elle est vivace et fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. —■ Elle habite les terrains calcaires et rocailleux de la plaine et des coteaux, mais elle s'élève davantage dans les pays très-chauds. M. Bois- sier l'indique dans les montagnes du royaume de Grenade, comme croissant dans les fissures des rochers, entre 800 et i,800™, et il en cite une variété scabra , qui végète, in dedivibus umbrosis, entre 1,000 et 1,300"", et qui serait identique au C. scabra du cap de Bonne-Espérance. Géographie. — Il est méridional et atteint, comme nous venons de le voir , le midi de l'Espagne. — Au nord , il arrive sur le plateau central et sur le littoral de l'Istrie. — 472 DIPSACÉES. A l'occident, il croît en Portugal. — A l'orient, il est dans le midi de l'Italie, en Sardaigne, en Croatie, en Dalraatie, en Grèce, en Tauride, dans le Caucase et en Géorgie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade. . . . 36° ) Ecart en latitude : Nord, Plateau central 44 -' 8** Occident , Portugal 10 0. * Ecart en longitude : Orient , Géorgie 47 E J 57'* Carré d'expansion 456 O. BLNAÏJTIA , Lin. Distribution géographique du genre. — On en connaît 15 espèces dont 12 sont européennes ; elles se trouvent en Espagne, en Sicile, en France, en Hongrie et en Allema- gne. — Les 3 espèces asiatiques sont du Caucase et de l'orient. Knactia arvensis , Coult. — Lorsque l'on remarque avec quelle facilité, avec quelle profusion la nature varie les formes et l'aspect des végétaux , en modifiant légèrement ou en associant de diverses manières des objets presque semblables, on reste pénétré d'une respectueuse admiration pour l'auteur de toutes ces merveilles. Des fleurs conformées comme celles des Dipsacus , mais étalées sur un disque , au lieu d'être groupées en épis, donnent un port tout dif- férent à la plante qui les porte, et le Rnautia, touchant par tous les points aux Dipsacus, en diffère essentiellement par le port. — On trouve cette espèce dans les prairies sèches, sur les pelouses et sur le bord des champs. Elle étale sur le sol sa rosace de feuilles découpées et souvent grises ou blan- knautia. 473 châtres ; elle élève sa tige plus ou moins rameuse , et nous montre de jolis capitules d'un bleu clair ou lilacé , dont les fleurs extérieures, plus développées, formentune couronne au- tour des autres. Tantôt toutes ces fleurs sont fertiles , her- maphrodites ou femelles, tantôt les capitules entiers ne sont formés que de fleurs mâles dont les stigmates ont avorté. Chaque fois que des fleurs nombreuses sont réunies et rap- prochées, la nature semble avoir pris moins de soins pour donner à chacune d'elles des organes complets de repro- duction; elle compte sur les fécondations indirectes, si fré- quentes dans les organisations compliquées. — Toute la plante est couverte de longs poils blancs. Les involucres , très-velus , sont formés de bractées alternativement larges et étroites. Les corolles, fermées, en bouton, sont également munies de quelques poils blancs. Les anthères , vacillantes sur leurs filets , sont violettes et allongées. Elles s'ouvrent longitudinalement et montrent un poHen à gros grains , jaune d'abord, et qui, restant quelque temps adhérent à l'an- thère , devient rouge brique ou orangé ; les fruits sont velus et terminés par une petite couronne de dents acérées et ter- minées par un poil. Ces capitules ont une odeur assez forte qu'il est difficile de définir. — Fleurit en juin , juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Cette scabieuse préfère les terrains calcaires ou argileux , un peu compactes. Elle croît en plaine , mais s'élève très-facilement sur les monta- gnes, et atteint en Auvergne 1,500™. Wahlenberg l'indi- que en Suisse, dans les prés secs et dans les champs, pres- que à la limite supérieure des sapins. M. Boissier la place dans sa région montagneuse entre 1,200 et 1,600™. Géographie. — Au sud, elle est commune en France, en Espagne, et elle arrive dans les champs de l'Algérie. — Au 474 DiPSACEES. nord, elle est répandue dans toute l'Europe centrale, dans -toute la Scandinavie et la Finlande, où elle vit aussi dans les champs et dans les prés, dans la Laponie australe et aux Loffoden, selon Lessing. Elle est en Angleterre, en Irlande, aux Orcades et aux Hébrides. — A l'occident , on la trouve à Nantes, sur les bords de la mer, en Portugal et en Irlande. — A l'orient, elle vit en Suisse, en Italie, en Sicile, en Tau- ride, dans le Caucase, dans les Carpathes, la Turquie, toutes les Russies et dans la Sibérie de l'Oural. Limites d^ extension de V espèce. Sud , Algérie 35» ^ Ecart en latitude : Nord, Loffoden 70 ) 35» Occident , Portugal 1 0 O. | Ecart en longitude : Orient , Sibérie de l'Oural 59 E. i 69» Carré d'expansion 2415 Knautia hybuida , Coult. — Cette plante ressemble au K. arvensis, avec lequel elle a été confondue ; elle croît, comme cette dernière, dans les champs et sur la Hsiére des vignes. Elle en diffère par ses capitules à fleurs d'un rose pâle, par ses involucelles à 2 dents velues et par ses involucres à 24 dents. Ses graines sont aplaties et remarquables par un bel ombilic blanc et saillant au-dessus du réceptacle. Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Cette scabieuse se plaît sur les terrains calcaires et rocailleux de la plaine. Géographie. — Au sud , on la trouve en France , en Corse , dans le midi de l'Italie et probablement en Sicile. — Au nord , elle est très-restrcinte et reste dans les vignes de ristrie et sur le bord du plateau central de la France. KNALTIA. 4/0 Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples 40*^ 1 Ecart en latitude : Nord, Plateau central 44 } 4° Occident, France 0 | Ecart en longitude : On>w^, Royaume de Naples... . 16 E. ( 16" Carré d'expansion 64 Knactia sylvatica, Duby. — C'est la scabieuse des prés, des montagnes et des bois taillis. Ses grandes feuilles se dé- veloppent de bonne heure, tantôt entières et tantôt un peu dentées. Ses tiges peu rameuses s'élèvent très-haut , et ses capitules larges et bombés , d'un violet tirant plus sur le rose que sur le bleu , sont un des plus beaux ornements des prairies. L'involucre est garni, plus que la tige et les feuilles, de longs poils blancs; les bractées verticillées qui le forment, veinées et velues sur les bords , sont de trois dimensions; les plus grandes sont en dehors , les plus petites en dedans , et les moyennes entre les deux autres. Les anthères , d'un beau lilas, sont portées sur de longs filets plies dans le bou- ton , comme celles des Plantaginées. — Elle est vivace et abonde dans les prairies , où elle fleurit en juin , juillet et août, et où elle se mêle au Géranium sylvaticum , au Pim- pinella magna à fleurs roses , à V Equiselum sylvaticum^ et à une foule d'autres plantes ; mais elle les domine presque toujours par son abondance et sa beauté. Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche les terrains siliceux et détritiques. Elle abonde sur les sols frais et volca- niques, et préfère partout les montagnes à la plaine. Nous la trouvons jusqu'à 1 ,500 ou 1,600™ de hauteur, dans toute la région des sapins et dans les prairies qui la dominent. 476 DIPSACÉES. Wahlenberg la cite aussi commune dans la Suisse , dans les lieux boisés, jusqu'à la limite supérieure des sapins. M. Bois- sier l'indique dans sa région montagneuse du royaume de Grenade, à environ 1,500™. Géographie. — C'est une des plantes les plus communes de notre région montagneuse. Elle disparaît dans les plaines du midi de la France , pour se montrer de nouveau dans les Pyrénées et dans toutes les montagnes de l'Espagne. — Au nord, on la trouve dans tout le centre de l'Europe, et elle s'arrête en Gothie et enXithuanie. — A l'occident, elle est en Portugal. — A l'orient, elle occupe la Suisse et toute l'Italie, la Sicile , le Caucase , la Turquie , les Russies moyenne et australe, et la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de Vespèce. 5Mcf, Royaume de Grenade. .. . 37** | Écart en latitude: Aorc?, Lithuanie 55 ) 18<* Occident, Portugal 10 O. ^ Écart en longitude : Orient, Sibérie de l'Oural 72 E. j 82» Carré d'expansion 1476 Knautia longifolia, Koch. — Quoique cette plante soit très-distincte de la précédente, elle a été confondue avec elle dans presque toutes les flores, et considérée comme une variété du K. sylvalica. Cette confusion nous empêche de séparer l'aire géographique de cette espèce qui habite les pelouses élevées de nos montagnes , une partie de l'Alle- magne , le Caucase et l'Arménie. G. SCABZOSA, Lin. Distribution géographique du genre. — Les scabieuses se A BIOS A. 477 forment un genre nombreux dont les espèces dépassent 80, et appartiennent toutes à l'ancien continent. — 45 sont eu- ropéennes et habitent les parties chaudes de ce continent : l'Italie, la Grèce, l'Espagne, la Sicile, la Crimée, le midi de la France , le Portugal , et quelques autres la Hongrie , la Carniole , le Bannat, la Russie, la Turquie. — 20 espèces asiatiques se trouvent surtout en Sibérie, enDahurie, aux grandes Indes, à la Chine et au Népaul ; quelques-unes crois- sent en Syrie, en Arabie, dans le Caucase et dans l'Asie mineure. — 15 scabieuses sont indiquées en Afrique, 7 à la pointe australe , aux environs du Cap , 8 de l'Afrique bo- réale : Egypte, Mauritanie, Açores etTénériffe. ScABiosA SuccisA,Lin. — Quand l'automne vient nous of- frir les dernières scènes de la végétation, et ramener quelques fleurs sur les prairies que la faux a moissonnées , cette plante est une des premières à s'y montrer. Elle occupe aussi les bois taillis, les prairies des montagnes. Elle s'associe au Parnassia paluslris , h V Euphrasia officinalis , au Gen- tiana Pneumonanthe. — Ses racines traçantes avancent par une de leurs extrémités et se détruisent par l'autre , et les tiges dichotomes sont munies à leur base de feuilles ovales ou spatulées. — Les capitules qui terminent les dichotomies n'ont pas de couronne élargie , comme ceux des autres sca- bieuses ; les fleurs très-multipliées forment une demi-sphère d'un bleu pâle ou Hlacé avec des variétés roses , carnées , et même des variétés entièrement blanches. La floraison com- mence, comme dans les Dipsacus, par la zone du milieu et continue en se rapprochant à la fois et du sommet et de la base du capitule. Souvent la plante est dioïque, et les fleurs fe- melles sont réunies en têtes plus petites; les mâles, en groupes plus volumineux, ont leurs étaminespliées sur leurs filets, qui 478 DIPSACÉES. se détendent lors de l'épanouissement et rendent les an- thères saillantes. — Fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Cette scabieuse aime les terrains siliceux ou volcaniques , tourbeux , détritiques et mouillés. Elle s'élève assez haut dans les montagnes, dans les prés humides et dans les clairières des forêts. Nous la trouvons encore à 1,500™. Géographie. — C'est une plante des plus communes , qui s'arrête , au sud , dans les Pyrénées , en Espagne et dans le Portugal. — Au nord , elle s'étend très-loin dans toute l'Europe centrale, dans la Scandinavie entière, y compris la Lapouie australe, selon Fries, et même les îles Loffoden, selon Lessing. Elle occupe l'Angleterre, l'Irlande, l'Islande et tous les archipels intermédiaires. — A l'occident, on la trouve en Portugal. — A l'orient, elle habite la Suisse, l'Ita- lie, la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, les Carpathes, le Caucase, la Turquie, les Russies septentrionale, moyenne et australe, les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Portugal 40" ) Ecart en latitude : TVorrf, Loffoden 68 i 28« Occident , Islande 24 O. ] Ecart en longitude : Orient , Sibérie de l'Altaï 97 E. ) 131° Carré d'expansion 3668 ScABiosA CoLUMBARiA , Lin. — Cette scabieuse fuit les lieux humides et se montre communément sur les pelouses sèches, le long des chemins et dans les champs. Elle varie à l'infini pour sa dimension et surtout parles découpures de son feuillage; ses feuilles radicales sont velues, obtuses, les SCABIOSA. 479 caulinaires bipinnées. Ses capitules sont d'un bleu pâle, ra- diés comme ceux du Knautia arvensis , mais moins garnis que ceux du Knautia sijlvatica et surtout que ceux du Suc- cisa pratensis. Sa corolle est à 5 divisions très-inégales, sur- tout dans les fleurs de la circonférence; le fruit est couronné par une petite lame membraneuse; il est évasé et offre dans son milieu une étoile à 5 rayons noirs. — Elle fleurit pen- dant tout l'été, et souvent même en automne, comme beau- coup d'autres espèces, si la tige principale a été coupée à l'époque des foins. — Nous réunissons 5 cette espèce le S. lucida, Vill. , que nous considérons comme distincte, mais que la plupart des auteurs ont placée parmi les nom- breuses variétés du S. Columharia. Nature du sol. — Altitude.- — Cette espèce recherche, en Auvergne, les terrains secs , siliceux , volcaniques , détri- tiques; en Normandie elle croît sur les roches calcaires, ainsi que dans le Siennois, en Italie, à Nantes, etc. — Elle s'é- lève depuis la plaine, oii elle est commune jusque sur les pen- tes des plus hautes montagnes de l'Auvergne , de 1,600 à 1,700'". Tenore ne l'indique cependant en Italie que de 0 à 100™. M. Boissier ne la cite pas non plus à une grande hauteur. Géographie. — La réunion de plusieurs espèces, que l'on distinguera sans doute parmi ses variétés , donne à cette plante une aire d'expansion assez grande. — Au sud, elle habite l'Espagne, JVIadère, l'Algérie et l'Abyssinie oii elle offre comme en Europe des formes nombreuses et diffé- rentes. -- Au nord, elle se trouve dans toute l'Europe cen- trale, en Daneraarck et en Gothie, dans la Norvège, la Suède, la Finlande australe, ainsi qu'en Angleterre. — A l'oc- cident, elle est à Madère et en Portugal. — A l'orient, elle existe en Suisse, en Italie, en Dalmatie, en Croatie, en 480 DIPSACÉES. Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie, en Tau- ride, dans le Caucase, en Géorgie, à Lenkôran, dans le Taliisch, dans les Carpathes, dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Abyssinie lO"^ ) Ecart en latitude : iN^or^f, Finlande 62 j 52» Occident , Madère J9 O. ) Ecart en longitude : Orient , Géorgie M eJ 66° Carré d'expansion 3432 FIN nu TOME SIXIEME. (ik-rinont , iin|)r. i\v Ferdinand Thib>iui.l. -t'^^^al' THE LIBRARY UNIVERSITY OF CALIFORNIA Santa Barbara V'^ THIS BOOK IS DUE ON THE LAST DATE STAMPED BELOW. ^^f^^ri -r\r\r\r^r^J r^fyf^n^,^a^^n^^^J«;§SèA^.,S2fi' 'JfT^ "^-^ _ .r^-«,«,J»î;'^r.c.r'i-'*rsr ! r^-J A-jJjBiMâ ^Mi:^^ 7ff^*i.f^î^ f^^^m ^m^m^,^^^.^^ ?r^^.^?i'rsr>^^f^^?^^p^p^.^^^'^. .?^0>^'^'^'^,'-V ZlaîJîJmlU: iSr^^^i^r^C'^v^^^^' 5S!«|®S5i^